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NOUVELLE
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BIOGRAPHIE GENERALE
DEPUIS
LKS TKMPS LES PLUS RECULÉS
JUSQU'A NOS JOURS.
TOME DEUXIÈME.
Alfieri. — Ara^jona
PAIIIS. — TVPOT.RArmE DE FIRMIM DIDOT FRÈRES, FII-S ET C»', RUE JACOB , 5fi.
NOUVELLE
BIOGRAPHIE GÉNÉRALE
DKFIIJS
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JUSQU'A NOS JOURS,
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KT l/lNDICATION DK8 S0URCK8 A CONSULTER;
PUBLIÉK PAK
MM. FIRMm DIDOT FRÈRES.
sous LA DIRK€TIOF(
DE M. LE D' HOEPER.
Zomt IDrurirmr
PARIS,
KlKMIiN DIIM)T FIŒRES, FILS ET 0«. EDITEl'KS,
IMPRIMKURS-LKRAIIIKS DK l'iNSTITUT DR PHAMCK,
M DGCC LIX.
L» éditi*urs m réAervMit le droit de tradiictioD «t de reprodiK^tion à l'étraufcer.
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NOUVELLE
BIOGRAPHIE
GÉNÉRALE
DBPDIS US inP8 LES PLUS UCDlAS iDSOITi HOS iOllS.
Les krticles précédés d'un astérisque [*] ne se trouTent pas dans la dernière édiUon
de la Biographie Universelle^ et sont aussi omis dans le SuppUment.
Les articles précédés de deux astérisques [*] concernent les hommes encore TiTtnti.
A
ALF1ERI (Benott'Innoeent, comte), archi-
U^ir italien, né à Rome en 1700, mort à Tarin le
9 d(^.oinbre 1767. 11 étudia le dessin et les ma-
thématiques à Rome, au collège des Jésuites, et
Tint ensuite à Turin faire son droit et se prépa-
rer an barreau. 11 exerça même, pendant quel-
que temps, la profession d*ayocat à Asti, tout en
consacrant ses loisirs à Tarchitecture et aux
bea\i\-arts. Benoît Âlfieri est Tonde du po^
Victor Alfieri, qni en parle dans ses Mémoires
comme <l*un homme très-aimable, très-enthou-
siaste de son art, grand admirateur de Michel-
Ange et de Tantique (ce qui ne s'accordait goère),
fonM^ cependant de se relâcher de sa sévérité et
de sacrifier quelque chose au goût du jour. « Si ,
dit-il, rétat des finances en Piémont eût permis
à mon onde de donner un plus libre essor à ses
projets, il aurait pu donner une très-haute marque
de son goût pur et sévère, tout à fait opposé à
la manie des fioritures d'alors. » Un des pre-
miers onvrages de Benott Alfieri fut la façade
d*un palais sur la place d'Alexandrie. Le plan
de cette façade, fait à la demande du marquis
Gbilieri, attira l'attention de Charles Emma-
nue) m, qui résolut de charger Alfieri de recona-
ruire l'opéra royal de Turin, qui Tenait d'être
incendié. Pour se préparer à ce trayaO, Alfieri
Tisitû les prindpaax théâtres de l'Enrope, et
celui qu'il bâtit à son retour passe pour un des
plus superbes édifices de ce genre qui existent
en Italie. Il construisit encore, en 1752, à Turin,
k théâtre Carignan qui fut incendié en 1787.
Panm les autres édifices qu'Alfieri fit oonstruhre
h Turin, OD dte les palais Barolo et Bfaroxzo.
La fiçade de Safait-Pierre à Génère, l'église de
Carignan, et la tour de Sainte-Anne à Asti furent
WNJT. BI09B. OTCITinS. ^ T. U.
aussi exécutées anr ses dessins. Bfalheureoae-
ment, comme le remarque son nereu, la pénorie
des finances l'empèsha de se Vtrrer à tonte l'ar-
deor de son génie, et ses projets les plus gran-
dioses restèrent sur papier. Cbarie»-Emmannd la
ilt comte de Sostegna. L. J.
Victor AIflerl, jinUMoçraphU, — Paroletti, Piéwtom-
toêt ilhutrtM.
ALPiERi (Oger), historien, né à Asti, vivait
dans la seconde moitié du treizième siècle. On
a delni nne chronique de sa viDe natale : CAro-
nieon Astense extraetwn e chronicis Asten^
sibus. Cette chronique , qui va jusqu'en 1294 ,
a été continuée jusqu'à l'an 1325 par Guillaume
Ventura, et les deux ouvrages ont été insérés
dans le onïlème volimie de la grande collection
de Muratori , Rerum Ital. scriptores.
TtraboAChl, Storia dêita LMeratmra ÛaVtana. —
Palma, Hittoria deUa famigUa Aljlfit Raples, ies4.
ALPiBEi (FicfoTy comte), oâèbre poète ita-
lien, né à Asti en Piémont le 17 janvier 1749 ,
mort à Florence le 8 octobre 1803. Ses parents
étaient nobles et ridbes; Alfieri regarda ces
deux privfléges de la naissance comme un moyen
de pouvoir mépriser la noblesse et ne recher-
cher en toute chose que la vérité. H n'avait pas
encore un an lorsqu'à perdit son père, Antoine
Alfieri. 11 fat séparé à l'âge de sbt ans de sa soeur,
pour laquelle il avait nne affection profonde, qni
seule put loi arracher qudques marques de sen-
sibilité. La géométrie lui fiît complètement an-
tipathique; quant au latin, il rapprit à peine : ce
qui devait lui nuire pour tout l'ensdgnemcnt ,
puisque les cours snpérieors se fliisaient en
latin* Les classiques de sa propre langue lui
restivent inoomms, excepté l'Arioste, qu'il lot
ALFIËRI
en cachette, et quelques Httérateara da jimr. Il
nous raconte lui-même qu^étant encore enfant ,
fl fit un sonnet sur la beauté d'une dame que
■on onde alftetioimait, tl que cet onde, dans
sa Jalousie, étouiïa par set moquerieé la verve
naiasante du poète Imberbe.
En 1763, Alfieri commença Tétude en dfOlt :
les exercices corporels auxquels on exerce d'or-
dinaire les adolescents lui ftirent à charge, ex-
cepté réquitation , dont le goût devint cha loi
une yéritable passion. La danse lui répugnait,
surtout parce que les Français «donnaient,
comme il disait, le ton dans ces roouyemenU
de marionnettes. » Une maladie de peau dont il
ftit plus tard atteint contribua à nourrir en lui
son penchant pour la solitude , jusqu'à ce que
la mort de son onde l'ayant laissé maître pres-
que absolu d'une fortune considérable k Vàjp de
seize ans, il prit le goût de la sodété et de la
dissipation. Il lut qudques romans français, et
avec SCS compagnons de plaisirs il ne parlait
que le français, tout en gardant ses pr^ugés sur
la nation dont il préférait alors la langue. 11
voulut ensuite suivre la carrière militaire; mais
son humeur vagabonde ne pouvait se plier à la
subordination.
n prit alors la résolution de voyager. Il tra-
vena l'Italie sans attichttr le moindre Intértt
aux merveilles de Tart quil avait sous IM yeox ;
et tes plaisirs qui s'offraient à loi de tonte part
ne le captivaient pas. Parmi les flmtmM 11 ne
recherchait alor? que cellM qui avaient de là
pudeur, et il ne plaUait» di^, qu'aux affron-
tées; de sorte que son cœur resta sans attailhe-
ment « de n'est que plusieors années après,
éerit-fl, que j'ai remarqué qne mon mécontente-
ment avait sa source dans le besoin, non satis»
fut, de pouvoir occuper en môme temps mon
cœur d'un amour digne et mon esprit d*un tra»
vafl noble et de haute portée t tant que je n'ai
pu réunir ces deux choses, je n'ai éprouvé qde
des malaises et du dégoût. » Continuant d'aller
ainsi à l'aventure. Il téehaU de remplir le vide de
son Ame par des distractions souvent vulgaires.
Ses voyages en France, en Angleterre et en Hol-
lande avaient donné une secousse salutaire à
son esprit. Il se mit alors à lire beaucoup d'on-*
vrages français. La Nouvelle Hélolse lui parut
un ouvrage froid ; le Contrat sodal, il ne le ootn>
prit point. La prose de YoKaire le charma, mais
il n'en goûta pas les vers. Le livre qui llmpres*
sionna le plus, ce lût Plutarque t 11 s'enthouslas^
midt pour ces grands hommes de l'antiquité.
Puis il s'ennuya de nouveau. Pour se distraire,
fl recommença un second voyage en 1767% 11
Inversa rAllemagne^ et n'alla pM Mre visite à
Métastase, l'ayant vu, dlsaii*U, tilte des révé-
rences trc^ profondes à la cour. Frédéric le
Grand lui parut un despote haïssable. Les pays
du Nord, la Suède surtout, avee sa nature sau->
va<;c, majestueuse et silencieuse à la fbis, lui
semblaient sublimes. 11 retourna en Angletetre
I en 1271 1 il y noua avec une d<unc du ^rnnd
monde des relations qui firent quelque bruit, ot
se rendit de là en Espagne. Il n*y cherchait guère
que les moyens de satisCedre sa passion toujours
attsal vive pour lis chevaux. Il contracta à Lis-
bonne une amitié dunble avee Talmable et sa-
vant abbé Calnso ; enfin il fbt de retour à Turin
le 16 juin 1775.
Dans la compagnie de quelques amis, il com<
posa d'abord en fhuaçais quelques écrits légers,
qui furent abandonnés bientôt. Son talent litté-
raire ne se manifesta sérieusement qu'en 1776,
à la suite d'une aventura vrafanent singulière. Il
S'était laissé prendre aux séductions d'une femmi:
de haute naissance, mais sans mœurs : ne pou-
vant se soustraire à ces charmes qui lui pe-
saient, il lui vint à l'idée de se faire lier à son
fauteuil par son valet de chambre, de manii^re
à ne pouvoir quitter son cabinet. Dans rcnniii de
cette situation il fit un sonnet, qu'il envoya au
père Paciaudi. Cdui-d en M satisfait, et lui en-
voya à lire une tragédie du cardinal Ddflno, in-
titulée Cléopdtre, Alfieri trouva tant d'analo{;ie
entre sa position et celle d'Antoine, qu'il s'i^-
chauffa tout à coup pour ce sujet, et se dérida
à le traiter aussi , en mettant à nu les passions
qui l'agitaient lui>4nême. da guérison complet»
(ht le résultat de ce travail, qui lui rétissit. Il
oomposa sa GléojiAtrt , espèce de tragédie , (|tii
tut jouée à Itirita, le 16 jein 1775, avec une petite
plèee {iBs Poiia) où l'auteur se parodiait lui-
inèttie. Le succès dis ee double essai , quoique
borné à deux représènttHons , (ht pour lui 1*6-
pûqne d'une nouvelle vie. Cependant 11 eut en-
ûûre bien des obstadès à surmonter.
Retiré dans les montagnes de la Savoie, il so
mil à lire Dante, qui le (k'appa beaucoup par sa
mâle hardiesse, et 11 fit des études consciendeuses
sur les prosateurs Italiens des treltième et qna-
tondème sièdes. Pour châtier son style, Il alla en
toscane apprendre le dialede pur de ce pavs;
et se lia avec des littérateurs de mérite, tout* en
sachant se préserver du mauvais goût du jour. Los
auteurs latins ne furent pas non plus oubliés : ne
les comprenant pas, il prit un instituteur, et se fit
complètement écolier & trente ans. Trois tragédies,
Philippe It, Potpnice, etilnff^o«é,lul servirent
de cadre pour f^fe briller ses Idées neuves sur la
tragédie et la langue. Ondte comme un exemple
remarquable de concision ee vers de la première
scène du quatrième acte de VAntigone:
csioN.
StegUctUr
âRTMOlia*
Ho scelto
caioR.
BmoDr
AITTIOORBé
Morio.
CRBOR.
l.*lTnL
Alfieri fit ensuite paraître, à différents inter-
valles, Aganumnon, Virginie et Oreste. Avant
de fiyre Orêste, il voidut lire cdul de Voltali^
ALFIERÏ
6
quj aT<ut para en 1760; mais ûori Tea dissuada;
^ depuis il eut pour tystènie de ne jamais lire
les auteurs qui avaient déjà exploité une donnée
dramatique dont il voulait se servir.
Dans ottte nouvelle carrière , il fut surtout
puissamment encouragé par les sentiments que
lui inspira la belle et noble comtesse d'Albany,
femme du prétendant Charles-Edouard, plut
connu sous le nom de chevalier de Saint-George.
Ce prince , qui avait montré d'abord dans ses
entreprises en Angleterre un caractère chevale-
resque, s'était ensuite dégradé par le vice de
ri^Tognerie ; il faisait subir à sa femme des trai-
tements indignes. Alfieri s'attacha à elle, et Taida
à se sauver de la maison de son mari* La oom-
ii'ssed'Albany vint se mettre à Rome sous la
lirotection du pape ; Alfieri l'y suivit. H trouva
clicz elle, non pas comme auprès des femmes
onlinaires on dérangement à ses occupations
utiles et un rapetissement de ses pensées, mais
un aiguillon, un secours et un exemple pour
tout ce qui était élevé. Ce fut vers cette époque
que , pour jouir d'une indépendance plus corn-
plète, il fit donation de ses biens k sa sœur,
moyennant une rente viagère. De 1777 à 1782, il
oinposa successivement la Conjuration des
Fazzi, Don Gurdap Mosnumde, Marie Stuart^
Tiinoléon, Octaviêf Mérope, et Saûl,
Ces pièces, ^joatéesaox premières, forment en
tout quatone tragédies, composées en moins de
sept ans.
L'auteur les fit imprimer chez P. Didot, à
Paris, où 11 avait suivi la comtesse d*Albany.
Quant aux oitvragas écrits vers la même épo-
que et comprenant avec des satires, des odes et
antres petits poèmes, deux traités politiques en
prose, intitulés Del Principe e délie Leétere,
et Délia Tirannidê, comme ds ne pouvaient
paraître en France, ds l'aveu de l'autorité, Al-
fieri eut reoovs è Beaumarchais, qui venait d'é-
tablir à KM, sur la rive droite du Rhin, des
presMs poor la publication des ceuvres de Vol-
taire. Les livres uns fois imprimés , rien n'eût
été pins facile que de les laire circuler en
France; mais Alfieri garda pour lui toute l'é-
dition. An oommenosment de 1788, Charles
Edouard monmt à Borna, et sa veuve se trouva
libre. Alfieri, qui depuis phisleurs années la quit-
tait rarement, véciît d^lors ouvertement avec
elle. On prétand qu'ils se marièrent secrètement.
Ce fait est contesté. La révolution française, qu'Ai-
fieri accueillit d'abord avec enthousiasme, et qu'il
repoussa ensuite cvec horreur, détrui^iit |a for-
tune, placée en grande partie sur les fonds
français , ainsi que celle de la comtesse d'At-
bany . Tons deux coururent des dangers, et ce ne
fut pas sans peine qu'ils parvinrent à quitter
Paris après le 10 aoCt Us étaient partis depuis
di ux jours, lorsqoedes officiersmunicipaux enva-
liircnt leur maison, et saisirent tout ce qu'elle
cunteaait, meubles, chevaux^ livres. Le tout fut
Mofisqué comme bien d'émigrés. Cette spolia-
tion n'était pas de nature à réconcilier Alfieri
avec b révolution.
Après avoir traversé rapidement l'Alleinagne,
il vint, avec la comtesse d'Albany , s'établir à
Florence dans une petite maison qu'il occupa
jusqu'à sa mort. Pour se distraire de la politi-
que, il étudia avec ardeur Salluste et les autres
classiques latins , et se vengea des Français en
écrivant contre eux des sonnets satiriques, mêlés
de prose. Ce recueil, mtitulé Misogallo , com-
mencé en 1790, achevé en 1798 (à l'époque
où les Français, après le traité de Campo For-
mio , entrèrent à Rome et enlevèrent le pape de
sa capitale), est plein de mauvais goût et de
plaisanteries grossières i mais on y trouve aussi
de l'originalité, de l'énergie, et, de temps en
temps, d'admiraUes mouvements d'indignation.
£n 1797, à l'âge de près do cinquante ans, Al-
fieri se mit à étudier avec pasision la langue
grecque, afin de pouvoir lire dans le texte ïm
grands poètes tragiques d'Atliènes. An bout d'un
an , il savait assez le grec pour traduire plu-
sieurs tragédies d'Euripide , de Sophocle et
d'Eschyle. Vers cette époque, il reçut une lettre
très-polie de Ginguené , ambassadeur Je la ré-
publique française à la cour de Turin. Le célèbre
littérateur Arançais oflrait ses bons offices au
poète italien pour l'aider à recouvrer ses livres
saisis à Paris. ^
Alfieri remercia Gingnené et déclina son offVe.
H était plus que jamais exaspéré contre les
Français, qui venaient d'envahir la Toscane. So
croyant menacé des plus grands dangers, il fit
imprimer à dix exemplaires son Misogallo, et
le distribua à ses amis , afin qu'ils le publias-
sent après sa mort ; il composa en même temps
son épitaphe et celle de la comtesse d'Albany.
Ses sinistres prévisions ne se réalisèrent pas.
Les Français admiraient son génie, et n'en vou-
laient pas à sa personne. Dans la première oc-
cupation de la Toscane, au commencement de
1799, comme dans la<seconde, après la bataille do
Marengo, l'irritable poète n'eut, de son aveu, à
repousser que des politesses. On lui oflrit même
une place à l'Académie des sciences do Turin ,
devenue Institut national. Alfieri refusa , don-
nant pour raison que llnstitut avait rejeté de son
sein des liommes aussi distingués que le cardinal
Gerdil, la comte Bulbo et le clievalier Morozzo,
sous prétexte quMls étaient royalistes. « Et moi,
dit Alfieri, qui n'ai jamais été royaliste, je n'ai rien
à faircavec les républicains à la moded'à présent;
car ma république ne ressemble pas à la letur. »
En 1801 , la Toscane fut donnée par Bona-
parte au prince de Parme, et érigée en royaume
d'Êtrurie. Alfieri eut la satis&ction de voir les
Français évacuer Florence; mais, il n'en jouit
pas longtemps : il mourut près de deux ans
après, entouré de sohis jusqu'aux derniers mo-
ments par la comtesse d'Albany. Les restes du
grand poète furent ensevelis dans l'église Santa
Croce, où la comtesse lui fit élever par Canova,
ALFIERI
8
à côté des monuments de Machiavel, de Blidiel-
Ange et de Galilée, un splendide tombeau avec
cette simple inscription : Victario AJfierio As-
tensi, Àloisia eprincipUnuStolberffis Âlbanix
ConUtissOj m. p. c. an, BIDCCCX.
La comtesse d'Albany ne moonit qn*en 1824.
EUe oontinna de viTre à Florence, où sa maison
était (fréquentée par des artistes et des littéra-
teurs, entre lesquels on remarque le spirituel
helléniste et pamphlétaire francs P. L. Cknir-
lîer. En mourant , die légua tous les papiers
d'Alfieri au peintre français Fabre, qd les donna
à la bibliothèque Laurentiane de Florence*
Aussitét après sa mort la comtesse Albani fit
fidre une édition complète de ses œuvres. Elles
forment 35 vol. in-é^'.Pise, 1805* 181 5, dont 13 vo-
lumes contiennent les œuvres posthumes. Cette
édition ainsi que celle de Beltom, 1809-1810, ren-
ferment, outre les ouvrages déjà dtés, une traduc-
tion italienne de Salluste, une imitation du pané-
gyrique de Trajan, par Pline, des Satires et les
Mémoires d'Alfieri , écrits par lui-même ( Vita
di Vittorio Alfiert scritta da esso), et publiés
après sa mort Cette autobiographie, écrite avec
une parfaite sincérité, et remplie de détails cu-
rieux sur les mœurs du dix-huitième siècle et
sur le caractère si original d'Alfieri est fa plus
intéressante peut-être, et certainement la plus
instructive des productions du poète d'Asti.
On a publié en France, plusieurs traductions
d'Alfieri : Œuvres dramatiques, traduites en
français par Cl.-B. Petitot ; Paris, 1802, 4 vol.
in-8»; — les mêmes, traduction nouvelle par
Alph. Trognon ( dans le Répertoire des théâ-
tres étrangers); Paris, 1822-1823, 5 vol.
in-18i — I>e to Tyrannie, traduit de l'italien
(par Merget); Paris, 1802, in-8* ; •— Du
Prince et des Lettres, traduit de l'italien par
Bl*** ( J. Loque); Paris, 1818, in-8»; — Vie
de Victor Alfteri^ écrite par lui-même, et
traduite par M**** (Petitot); Paris, 1809, 2
vol. in-8''; — le même ouvrage sous le titre de
Mémoires d'Alfieri, trad. par M. Ant. de La-
tour; Paris, 1840, in-12.
Voici le portrait que Ginguené (auquel nous
avons emprunté déjà plusieurs détails) a tracé de
ce poète : n Alfieri était d*une taille haute et noble,
d'une figure distinguée, mais peu imposante,
quoique son air fût habituellement dédaigneux et
hautain; son front était grand et ouvert; ses
cheveux épais et bien plantés , mais roux ; ses
jambes longues et maigres. Il aimait passionné-
ment les chevaux : fl en a eu jusqu'à douze ou
treize à la fois, presque tous fins et de prix. Il
se plaisait peu dans le monde, et ne prenait au-
cun soin pour y plaire. La qualité distmctive de
son esprit et de son Ame était l'élévation : son
défaut dominant était l'orgueil. Ce (ht par or-
gueil plutAt que par penchant, ce frit pour exci-
ter l'admiration, pour être le premier en quelque
sorte, pour vivre dans la postérité, quMl devmt
poète. Au milieu de ses succès 'poétiques et Ht-
téraires, fl eut un grand malheur : c'est, à ce
qu'il parait, de n'aimer véritablement ni la poé-
sie ni les lettres. Ses passions étaient ardentes.
On l'aurait cru peu sensible; il Tétait pourtant
en amitié; il y était aussi très-fidèle. Dans d'au-
tres affections, fl fit souvent de mauvais choix;
mais dès qutl eut trouvé une femme digne de
l'attacher, fl ftit constant, et le frit pour la vies
Sa réputation littéraire s'est établie avec peine.
On trouvait à son style des défants, qui ont été
regardés depuis comme des qualités. Il n'écrivait
pas comme tout le monde : on l'en blâmait ; mais
tout le monde, ou du moins tons les poètes tra-
giques, ont fini par vouloir écrire comme lui. Le
système dramatique qu'A a introduit en Italie
est, quoi qu'A en ait dit, celui de France : il n'a
fait qu'essayer d'en corriger les longueurs et les
langueurs. Û a supprimé les confidents et presque
tous les personnages secondaires : il en résulte
plus de vigueur sans doute et une action plus
serrée, mais aussi moins d'épanchements, de la
sécheresse et de la roideur. Notre théâtre est
déjà maigre, auprès de celui des Grecs; celui
d'Alfieri est, à l'yard du nôtre, presque dans la
même proportion. H parie rarement au cœur,
mats il est éloquent et nerveux dans les pas-
sions fortes; fl a de la grandeur, et, dans ses
idées comme dans son style, il aspire toii^ours au
sublime; ses caractères ont de l'énergie, quel-
quefois aux dépens de la vérité historique et
même dramatique. Ile donnant rien aux yeux et
peu au cœur, fl fait peu d'effet au théâtre, mais
fl en fait beaucoup à la lectare. Son dialogue est
souvent un modèle de précision, de justesse et
d'argumentation dramatique. La coupe de ses
vers est savante et harmonieuse; mais son
style, toujours fort, est quelquefois un peu dur.
n en sera de lui comme de la plupart des inven-
teurs : d'autres ItaHens feront mieux que lui,
mais en l'imitant; fls iront plus loin, mais en
suivant la route qu'fl leur a tracée. »
A côté de ce jugement d'un habile critique,
nous placerons aelui de madame de Staël :
« C'est, dit cette femme d'esprit, avec un
respect profond pour le caractère d'Alfieri que je
me permettrai quelques réflexions sur ses pièces.
Leur but est si noble, les sentiments que Tauteiir
exprime sont si bien d'accord avec sa conduite
personnefle, que ses tragédies doivent toujours
être louées comme des actions, quand même elles
seraient critiquées à quelques égards comme des
ouvrages littéraires. Mais fl me semble que quel-
ques-unes de ses tragédies ont autant de mono-
tonie dans la force que Métastase en a dans la
douceur. H y a dans les pièces d'Alfieri une telle
profrision d'énergie et de magnanimité, ou bien
une telle exagération de violence et de crime,
qu'fl est impossible d'y reconnaître le véritable
caractère des hommes. Ils ne sont jamais ni si
méchants ni si généreux qu'il les peint. La plu-
part des scènes sont composées pour mettre en
contraste le vice et la vertu ; mais ces oppositions
ALnERI — ALFONSE
10
ne sont pM iNPéaflDtéM arec les i^adatioiis de la
Térité. À ki tyrani supportaieot dans la Tie oe
que les opjpiimés leur disent en face dans les tra-
gédies d'Atteri, <m seiait presque tenté de les
piiindre. La pièce d'Oc/opte est une de oeOes où
œ défimt de Tiaiseniblanoe est le plus frappant
Sënèqoe y moralîBe sans cesse Néron, comme s'A
était le plus patient des hommes, et loi Sénèque
le i^os coarageox de tons. Le maître dn monde,
d^ la tragédie, consent à se laisser insolteret
k se mettre en colère à chaque scène poor le
plaisir des speetitears, comme s'il ne dépendait
pas de hii de tout tlnir avec mi mot Certaine-
ment ces dialogues continaels donnent Uen à de
très-bdles réponses de Sénèqoe, et Ton Tondrait
trouTer dans ona harangue on on oorrage les
nobles pensées qu'il exprime; mais est-ce ainsi
qu'on peufdonner lidée de la tyrannie? Ce n'est
pas la pe&idre sous ses redoutables couleurs, c'est
en faire seulement un but pour l'escrime de la
parole. Mais si Shakspeare avait représenté Néron
entouré d'hommes tremblants, qui osent à peine
r^xmdre k la question la plus indifférente; lui-
méroe cachant son trouble, s'efforcent de pa-
raître cahne; et Sénèque près de lui traTaillant
à l'apologie du meurtre d'Agrippine; la terreur
n'eût-elle pas été mille fois plus grande? et, pour
une réfleÀm énoncée par l'auteur, miUe ne se-
raient-elles pas nées dûs Pâme des qpedateurs,
par le silence même de la rhétorique et la vérité
des tableaux? »
« Alfieri, par nn hasard singulier, était, pour
ainsi dire, transplanté de l'antiquité dans les
temps modernes; il était né pour agir, et il n'a
pu qu'écrire : son style et ses tragédies se res-
sentent de cette contrainte, n a voulu jmarcher
par la litténtnre à un but politique. Impatienté de
vivre an milieu d'une nation où l'on rencontrait
des savants très-érudits et quelques hommes
très-édairés, mais dont les tittérateurs elles leo-
tenra ne s'intéressaient poor la plupart à rien de
séncnx, et se plaisaient uniquement dans les
contes, dans les nouvelles, dans lesmadrigaux;
Alfieri, diaje, a vouhi donner àses tragédies le
caractère le plus anstère. D en a retranché les
Confidents, les coups de théâtre, tout, hors l'in-
férèt dn dialogne. n semblait qu'il voulût ainsi
ùàre ùin péniteneo aux Italiens de leur viracHé
et de leur imagination naturelle; il a pourtant été
fort adndré, parce qull est vraiment grand par
son caractère et par son àme, et parce que les
haiii^nfA de Borne surtout applaudissent aux
louanges données aux actions et aux sentiments
des anciens Romains, comme si cela les regardait
encore. Os sont amateure de l'énergie et de lin-
dépeodanee comme des beaux tableanx qu'ils pos-
sèdent dans leure galeries. Mais il n'en est pas
moins vrai qu' Alfieri n'a pas créé ce qu'on pour-
rait appeler un théâtre itahen, c'estrÀ-dire des
tragédie» dans lesquelles on trouvât un mérite
particaiier à lltalie; et même il n'a pas carac-
térfaétot mam des pays et des siècles qu'il a
peints. Sa Coi^iuratUm det PojuU, Vîrginie,
Philippe II, sont admirables par l'élévation et la
force des idées; ma» on y voit toujoun l'em-
prefaite d'Alfiert, et non celle des nations et des
temps qu'il met en scène. Bien que l'esprit fran-
çalt et celui d'Alfieri n'aient pas la moindre ana-
logie, ils se ressemblent eor ceci, que tous les
deux font porter leurs propres oouleun à tous
les sigets qu'Os traitent (1). »
rua éi rmoriù jilMri, êcritta da «00. — Umbardi.
Stmia éêila lêtUraiura iUUia$ta nsl êêeolo X^llL —
▲otoolo Boceelllnl, Elotioâêntt. ÂlprU Padooe, mn,
IB-S*. - Serafleo GraMl. DiimriOMiom kn kxU di FiH.
AlMrit anUn. iitt, la-8*. - Antonio Zeion. Biograjka di
rut. jtt/teH ê dette tus opemKàçol,, 18U, ku-ll. - f-ita
di rm, Âlfteri da MU; MiUn, ists, in -16. — vuiemaln
Court d€ mUrahÊTet •(«., L 111.
ALFiaoïTSABADi ( Alxnê - Toher-MohamT
med^lbn^Yoeoub^ j historien et lexicographe
arabe, né à Karezoun, province de Schiraz,
en 739 de l'hégire (1338-19 de J.-C. ), mort à
Zébid en 817 de l'hégire (14 14-U de J.-C. ). Sa
fiunilleétait originaire de Firouzabad, ville de la
Perse ; de là le surnom à* Atjirouzabadi, n était
aussi surnommé Uedjid eddin ( Gloire de la foi).
Après avoir lliit ses études à Schiraz et à Bagdad,
il visita les principales villes de l'Orient, Damas,
Alep, Antioche, la Mecque, le Caire, où il réaida
quelque temps. Doué d'une n^émoire prodigieuse,
il nota tout ce qull vit de curieux dans ses voya-
ges, n reçut du fameux Timour un présent de
100,000 dirhems ; il composa, sur l'invitation du
sulten de l'Yemen , un dictionnaire arabe , inti-
tulé U Kamous, ou plus exactement Alkamou-
sou-UMohitt (l'Océan environnant). Ce célèbre
dictionnaire a Àé imprimé à Constantinople, 1818,
in-fol., et à Calcutta, 1827, in-fol. C'est l'abrégé
d'un plus grand ouvrage projeté par Taut^^ur,
et qui devait renfermer le Uohakkem d'Ibn-Said
et VObab de Hasan, les deux dictionnaires aral)es
les plus étendus. Le Kcmums a servi de base
au dictionnaire arabe4atin d'Antoine Giggei,
Milan, 1632. Hamacker a donné la liste des autres
ouvrages d'Aifirouzabadi , parmi lesquels on
remarque une Histoire d'Ispahan , et une autre
de TayeC, province de l'Arabie.
D'Herbelot, irticle Camut, — Hamacker. Spécimen
cod. mtt. orient. Lugd, Batav., p. 177. — RoMt, Diiion.
ttorieo, art. Flnuai^dh— De Sàcj, Journal df s savants,
décembre 1819, p. 7tt. — M. Relnaud, Catalogue des
mts. arab. de la Bibtioth. nalionalê (tapplémcnt ).
ALPON ( Jean ) , peintre espagnol , natif de
Tolède, vivait au commencement du quinzième
siècle, n fit en 1418 plusieurs ouvrages estimés,
que l'on voit dans une ancienne chapelle de la
cathédrale de Tolède.
fierroodez, DiccUmario Mstorieo, etc.
ALPOHSB (Alphonse) (2), ALFONSO, AF-
F0S80, AL05S0. Nom d'un grand nombre de
(i) Madame de Staei. dans Corinne.
(I) Ce nom étant d'oriftioe néolatine , tl fiadraU ton*
Jours récrire , non pas Alphonse , œaU Jl/onse ; car la
lettre ph n'eilste pas dans les langues tialU-ine, p<ina-
gnole et portugaise, aniquelles ce nom appartfcat ex-
clotlTcment
11
ALFONSE (Aragon^ Navarre)
roU ou princes de \ Espagne, du Portugal et
do Vltalw, Les Yoid dans Tordre alpfaabétiqve
<Itit puyR auxquels ils appartiennenl :
les Àifonse (TBspagne, subdinUés en : A. Al-
fonse et Aragon et de Navarre; B. Alfanse
des Asturies et de Léon ; C. Alfanse de Léon ;
û. Alfonse de Castille et de Léon.
A. Atfonie d*Jragon M d§ Nmvurrt»
ALPONSB I*'', surnommé le Batailleur (el
Batallador\ roi d*Aragon et de Ifararre, mort
on 1134. Depuis Pelage» aucun roi ne yit une
aussi grande étendue de pays soumis à son
sceptre qu*Alfonse| qui, apr^ la mort de son
l)eau-père, réunit à ses propres États d*Aragon
et de Navarre ceux de sa femme Urraca , fille
d*Alfonse VI, o'est-à-iUre les royaumes de Léon,
de GastiUe et d'Asturie, et étendit sa suzeraineté
sur les comtés nouTeOement fondés de Galice et
de Portugal. De plus, maître du comté de Cata^
logne et de Barcetone , fl régpait réellement sur
Soute l'Espagne chrétieniie. Second fils de Sanche
Ramifes, ilsoooédaeo 1104, sur le trône d'A-
jagon, à son frère Pedro T', dont le fils unique
du même nom était mort quelque temps au*
paravent Au lieu de tourner d*abord ses armes
contre les Afanoravides qui venaient de s'empa-
rer de Saragosse , n fut paralysé par les mé-
sintelligences qui éclatèrent dès son avènement
entre lui et sa femme Urraca, Cette femme fièro,
gStécparladodUté de son premier mari le comte
Raymond de Bourgogne, réclama comme lui
appartenant le gouvernement de Castille et des
pays qui en dépendaient , prétentions qui étaient
favorisées par les seigneurs de Castille, et que le
roi ne voulaitpas admettre. De là toutes leurs que-
relles et leuES guerres intestines, do9t les détailg
seraient trop fostidieux. Les cbosca en vinrent
au point qu*Alfonse fit enfermer sa femme dans
une forteresse, d*où elle fut délivrée par qudques
seigneurs, qui passaient pour ses amants. Enfin
il fit, 'Uns un concile d'évéques , dissoudre son
mariage avec Urraca , qui trouva un puissant
allié dans son beau^frère, comte de Portugal.
Pjeu de temps après, les CastillauR, fatigués eu\-
méme« des intrigues de leur reine, la chassèrent
du tWNne , et mirent sur la tète de son fils Al-
fonse Raymond, d^ souverain de fa GalHce , la
couronne de Castille et de Léon. Pendant ces
dissensions, Ali-ben-Tussef entra dans la pro-
vince de Tolède avec ses meilleures troupes ,
prit quelquesdoniaines de petits forts et de châ-
teaux, ravagea les campagnes, emmena les ha-
bitants en esclavage, et porta la terreur j usqu'aux
portes do la capitale de TEspagne cb^étieI^le.
Presque au même moroeot où Tolède était me-
nacée per Ali, une autre armée almoravide, sous
la conduite du général Syr-ben-Abou-Békir, s'a-
vança dans le Portugal contre le comte Henri ,
prenait Zinfria, Badi^os, Tarera, Santarem,
Lisbonne, et menaça la capitale du comté,
Coimbrc ; une troisi^m'^ ('•ivi«*i<.'n . cornrumdé*'
par le gouverneur de Murcie, se porta de Saiii-
gosse sur la Catalogue, et assiégea pendant vingt
jouis Barcelone. Les Sarrasins ne levèrent W
siège que quand Alfonse s'approcha, à la tt^U-
d'une fiorte année d'Aragonais et de Catalans.
Une sanglante liataUle qui s'engagea occasioii*;a
de grandes pertes aux deux partie, sans douni r
la victoire ni à l'un ni à Tautre. Cependant l(\s
Sarrasins abandonnèrent la Catalogne, en com-
mettant les plus horribles ravages (lui).
Les Almoravides renouvelaient presque cha((U(^
année ces incursions dans les pays clirétiens, et
souvent ils s*en retournaient avec un grand butin
et beaucoup de prisonniers. Le ravage des cam-
pagnes du centre de l'Espagne par de continuelles
ioôirsions, jointes à de mauvaises récoltes, causai
dans toute la Péninsule une terrible famine qui
fit plus de victimes que la guerre. Si les incur-
sions à^ Sarrasins en Castille n'étaient pas [)Ius
énergiquement repoussées, c'était à cause des que-
relles intestines de la reine Urraca avec son mari :
il leur arrivait souvent d*employer plutôt leurs
forces pour se perdre mutuellement. Aussitôt
qu'Alfonse remarquait qu'une partie des Castil-
lans lui était hostile, il cherchait à s*assurer
d'eux en plaçant des garnisons sûres dans les
forteresses, et occupait principalement le re^tc
de ses forces à arrondir ses États héréditairef^ de
Navarre et d'Aragon. Les secours des clievaliers
anglais et fran^^f q^ prenaient volontiers part
aux expéditions contre les Sarrasins, lui furent
très-utiles. Le comte du Perche prit Tudèle par
ruse ( en août 1 U4 ). Le vainqueur reçut du roi
la ville en fief , et la concession de plusieurs pri-
vilèges y attira bientôt une foule d'habitants
chrétiens.
Les regards d'Alfoose se reportèrent alors sur
Saragosse , dont la possession lui paraissait in-
dispensable pour la sûreté de son armée et la
libre navigation de l'Èbre. D'année en année ii
avançait vers le but de ses conquêtes, bien
que les Almoravides ne négligeassent aucun
moyen pour soutenir l'émir Abd-el-Mélek-ben-
Hud. Le vaillant général Abn-Muhammefl-Mez-
deli força même le roi d'Aragon h s'éloigner
de nouveau de Saragosse. Mais bientôt de gran-
des querelles s'élevèrent entre le général al-
moravide et l'émir de Saragosse, et hAtèrent
la chute de la ville. Abd-el-Mélek-Ben-Hud,
irrité des prétentions des Almoravides, qui vou-
laient faire les maîtres à Saragosse, se sépara
d'eux ; et s'étant retiré avec sa famille au châ-
teau fort de Bonda, il conclut avec Alfonse uno
alliance en vertu de laquelle fl réunit ses troupe<
à celles des chrétiens. Les Almoravides se trou-
vèrent trop faibles pour se soutenir contre d^^s
forces aussi supérieures : non-seulement ils fn-
rent défaits dans une bataille meurtrière auprès
Mezdidi, mais Osibrentroême obliges 4*aban-
donner les viQes alliées de Lérida d .le Sara-
gosse (commencement de 1 1 1 7 ). Le? Almoravides
tintèrent d'* rerouvrfr ce qu'ik» avaien; ]Hirdu;
18
ALFONSE (jéragim, Navarre)
14
nmiê Ut Mooèmt emiplélaMiit contre VhB^
MMé et la vigfltiiee d'AMbnte. Les gerdet dee
frontièTCe, les AlmugiTtres, rinfoffnèreiit 4
temps de IV^jpFoefae de ramée ennemie. Malgré
son InftHoHté miméHi|iiey II ftit obligé d*aeoepter
la liataiOe qoe M oflHt Tendin, général des
masidmans. Mais id ee Ait le talent des généraux
et non le nombre des soldats qui dédda de la
«ietoirt. Temlm , batln , s'enftiit k Valenee atee
dix mille hommes, AdMes débris de son Immense
armée. Les alliés eélébrèrent lemp triomphe dans
on pays entièreme nt délifréd'enncRiis. Le roi d* A-
rsgon demanda la session de Saragosse, qn'Abd-
el-Méiek rsfhsa aTee fermeté. H lit même tous
ses prépanlift pour repousser par la forée des
armes la prétentioii de son nooTèl adTersaire.
Mais avant m'H oM sofllsamroent pourm la
Tille de SDbeistances, «ne armée aragonaise se
présenta dofint les portes. Beaneonp de seigneurs
français , attirés par la perqieetîTe d'ori rlehe
butin f étalsnt venns griwsir Tannée d'AUbnse.
Saragosse opposa d'abord une opiniâtre résis-
tance anx assiégeants ; mais elle finit par eapl-
tnler, et Alfonse y entra le 18 décembre 1118.
ATee Saragosse tomba le second boalevard
des Sarrasins; Os rayaient possédé pendant
quatre slèdes. Le roi d* Aragon éle^ cette im-
portante Tille au rang de sa capitale ; la grande
mosqoée derint Téf^ise de Saint^ftahrador, et l'on
y fonda on éréché ; les droits et les priTÎIéges
de la petite noblesse fbrent accordés aux ha-
bitants. Les seigneurs Ihmçais qui étaient restés
dans l'année josqn'à la prise de la Tille furent
vtsst récompensés, surtout le Tlcomte Gaston
de Bénm , qui reçut en fief le quartier de Sara-
gosse , qn'aTalent habité Jusque-là les chrétiens
moiarabes. Les mnsuhnans possédaient encore
dans les enrirons de Saragosse plusieurs TiUes
noosidérables , dont la situation escarpée et les
fortifications rendaient le siège fort difficile.
Mais Alfonse profita de la terreur que la prise
de la capitale aTait excitée; et après avoir fkit
les règksnents nécessaires à Saragosse , il s'a-
vança dans la SIemi-Morena , qui sépare l'A-
ragon de la Castffle , et où les musulmans pos-
sédatent encore d'importants points d'appui. En
moins de trois années II prit Tarragone. Tala-
layiid ne tomba qu'après qu'Abu-Tahir Te-
mim, frère d'Ail, qd accourait h son secours stcc
vne forte armée , ent perdu Tingt mille hommes
près de Cntanda (1120). Alfonse fonda dans
le Tofainage de cette Tille , dans un lieu jus-
que-là désert , le noureau fort de Montréal , et
y établit on noarel ordre de cheyalerie , institué
pomr la délnse de la foi.
Le soeoès dea armes chrétiennes , qui STalent
soumis, dans les dix dernières années, les
deux TfUeB les plus Importantes de l'Espagne
ronswtmane, relera le conrage des chrétiens
moaarabas de l'Andalousie , et leur fit espérer
qutla pQforftient, à la faTOur des guerres d'Ali
en Aftiqne , et de la situation agitée de f os pos-
sessiona dans la Péninsale , seooner le joog que
l'islam ftdaait peser depuis quatre cents ans
aur le ehristianiame. Quoique leur position fftt
très-supportahla (ils avaient le lilnre exercice
de leur culte y leurs lois et leurs juges, et ne
payaient qu'im tribut modéré), ils aimaient le
cliangement , et avaient le fanatisme de leurs
crofances.
Sans les secours étrangers , les Mozarabes
d'Andalousie ne pouvaient rien entreprendre
car toutes les forteresses étaient entre les mains
de l'ennemi ) en outre ils étaient trop dispersés.
Us ne pouvaient penser à une réunion , k mdns
que les musulmans ne fossent occupés d'une
guerre dans le pays même. Us envoyèrent donc
des messages au roi d'Aragon, dont la prise de
Saragosse avait oonsidérablement augmenté la
renommée. Après lui avoir décrit soigneuse-
ment la positita du pays et des forteresses , ils
le priaient d'y entreprendre une campagne , lui
promettant de l'appuyer de leurs conâeils et de
leurs bras , de lui fournir des guides et des sol-
dats. Comme Alfonse hésitait de s'engager dans
une telle entreprise , à cause de l'éloignement
des lieux et du peu de fondement qu'il y avait
à Ikire sur de telles promesses , les Mozarabes
renouvelèrent leurs prières : en même temps
ils lui promirent de lever douze mille hommes,
et l'assurèrent que les nombreux chrétiens de
l'Espagne méridionale se joindraient k son ar-
mée , dès qu'il se montrerait dans le pays ;
qu'ils le reconnaîtraient tous avec joie pour leur
seigneur et roi , et qu'il acquerrait les belles et
les plus fertiles contrées de l'Espagne. Cette
penpective était trop séduisante pour que* la
pensée des difficultés et de la témérité de l'entre-
prise pût arrêter le roi chevalier.
En juillet 1 1 25 ( schaban 519 ), Alfonse se mit
donc en marche avec toute sa cavalerie , ou ,
suivant les relations arabes , avec quatre mille
cavaliers, qui jurèrent de vaincre on de mourir.
Guidés parles Mozarabes, ils se présentèrent
devant Valence. Sans s'arrêter au siège de cette
place. Os traversèrent en les ravageant les
provinces musulmanes, et arrivèrent dans le
voisinage de Grenade : Alfonse laissa derrière
lui les villes ennemies de Xucar, Danra,
Murcie , Baeça, Jaen, et d'autres places fortes,
et son armée se fortifiait de jour en jour par
Taffluence des Mozarabes ( que les musulmans
nommaient Muhahidins). Si Alfonse avait pu
surprendre la ville de Grenade, où se trouvaient
beaucoup de chrétiens qui avaient des intelli-
gences avec le roi d'Aragon , la domination des
Almoravides eôt été en pérQ. Mais le wali de cette
ville était un homme résolu : quelque foible que
f6t ta garnison, il empêcha par la terreur et par
d'énergiques mesures les Mozarabes de Grenade
de tmier aucune révolte; et sa vigilance les tint
en respect, sans les exaspérer par des persécu-
tions. 11 leva avec une merveilleuse promptitude
des troupes dans les environs ; et, après avoir fait
IS
ALFOnSE {Aragon, Navarre)
tow 8es préparatifii , il attendit lei attaques de
rannée chrétienne. CeOeK^ s'étaitaocruejosqu'aa
nombrede cinquante mille hommes^et se sentait si
forte qu'elle commença le siège sans hésiter. Mais
le mauvais temps, hi phiie et les ouragans empê-
chèrent les chrddens de foire un blocus régu-
lier; et ils perdirent dans Tinactirité un temps
prédeux. Les habitants de €rrenade revinrent de
leur frayeur; des secours s'approchèrent sous
la conduite d'Abn-Tahir-Temim , ce qui força Al-
fonse à lever le siège ; mais, rassuré par Tabou-
d«Bce de vivres que lui fournissaient les Mozar
rabes, il prit la résolution aventureuse de laisser
encore cette ville derrière lui et de s'avancer jus-
qu'à la Méditerranée, pour se réunir aux chrétiens
de Malaga et des Alpuxares.
Sans cesse harcelé dans cette marche péril-
leuse par la nombreuse cavalerie almoravide,
qui saisissait chaque occasion d'attaquer avec
avantage, Alfonse parvint, malgré tous les obs-
tides, jusque dans la contrée de Lyrena, place
située 'entre Grenade et la Méditerranée. Les
Almoravides trouvèrent ce terrain fovorable pour
un combat de cavalerie, et les cavaliers afri-
cains ne purent contenir leur ardeur. Ils atta-
quèrent Tavant-garde des chrétiens , la mirent
en ftnte; et, croyant avoir vaincu toute l'armée
ennemie, ils se dispersèrent sans précaution
ponr se partager le butin, lorsque AU^oàise tomba
inopinément sur eux avec ses cavaliers bardés
de fer, leur reprit le butin amassé , y ajouta leurs
propres douilles, et les poursuivit jusqu'à l'ar-
rivée de la nuit. Ce brillant foit d'armes délivra
Tarmée chrétienne , qui put alors traverser sans
entraves les défilés des Alpuxares et s'avancer
jusqu'à une baie de la Méditerranée, entre Al-
méria et Malaga. Le roi et les chevaliers s'é-
taient vantés qu'ils poursuivraient leur marche
jusqu'à la mer; Alfonse fit construire une barque
et s'amusa à la pèche, pour prouver combien il
était fidèle à son vœu , et afin que la postérité
sût qu'un roi d'Aragon, parti de Saragosse,
laissant derrière lui plusieurs pays ennemis , avait
péché sur les eûtes situées en foce de l'Afrique,
comme dans ses domaines.
Ce ne frit qu'après avoir joui de cet amuse-
ment qu'Alfonse commença sa retraite : une
foule de chrétiens des Alpuxares se joignirent à
son armée , et Alfonse se dirigea encore une
fois sur Grenade. Mais comme il ne pouvait
prendre une ville aussi bien fortifiée à moins
de faire un long siège, et que les forces de l'en-
nemi augmentaient chaque jour, il se dirigea vers
la ville de Guadix ( Cadix ), dans le voisinage
de laquelle il avait laissé une division de son ar-
mée pour protéger sa retraite. L'intempérie de
la saison ( on était alors en hiver ) , les marches
forcées à travers les montagnes, et des maladies
contagieoses, diminuèrent considérablement ses
troupes. Les Sarrasins avaient aussi beaucoup
souffert; ils avaient fait des pertes inouïes, et
une sorte de teiTeur iacxprixnablG s'était emparée
16
d'^x. L'expédition réussit; et si l'on ne fit pas
de conquêtes, l'effet moral n'en fut pas moins
puissant L'année aragonaise, constamment har-
celée par la cavalerie almoravide, parvint à re-
tourner dans sa patrie ^rès une absence de
six mois, en traversant les provinces de Murcie,
de Xativa et de Valence. Douze mille chrétiens
mozarabes s'étaient jobts à elle, aimant mieux
abandonner leur patrie que de rester exposés à
la vengeance des musulmans. En effet, leurs
frères qui étaient restés sur le sol natal ne tar-
dèrent pas à éprouver le ressentiment du souve-
rain almoravide. Sur son ordre, ils furent trans-
portés par milliers en Afrique et dispersés dans
différentes contrées , où la plupart périrent par
l'effet du climat et le manque de subsistances.
D'autres Mozarabes qu'Ali-ben-Yussef admit dans
sa garde eurent un meilleur destin ; et ces op-
presseurs de leurs coreligionnaires méritèrent ses
bonnes grâces par leur fidélité servfle.
L'expédition d'Alfonse à travers tant de pays
ennemis, et avec si peu de troupes, mérite d'être
comparée à l'entr^rise des dix mille Grecs
dans l'empire perse. La longueur de la route
est sans doute fort dififôrente, mais l'audace est
égale.
Le 7 mars Ulft, mourut la reme Urraca, qui
avait si longtemps fomenté des troubles civils,
et dont les intrigues avec Pedro de Lara avaient
scandalisé les Espagnols. Un an auparavant, était
mort l'archevêque Bernard de Tolède, qui avait
introduit les bénédictins en Espagne, et contribué
à la civilisation de ce pays.
Jusqu'à la mort de son infidèle épouse , Al-
fonse avait toujours possédé en Castille plu-
sieurs forteresses que lui avait gardées l'atta-
chement des garnisons et des habitants. Mais,
après la mort d'Urraca, les liens qui les unis-
saient aux Aragonais parurent complètement
brisés : les troupes et les habitants se décla-
rèrent, contre la volonté des gouverneurs, ea
foveur du roi de Castille, qu'ils reconnurenl
pour roi légitime. Il n'y eut que la viUe de Cas-
tro -Xerez qui resta fidâe aux Aragonais. Alfonse
crut devoir avant tout conquérir les places que
les musulmans conservaient. dans son royaume
ou sur les frontières. Mais il n'eut pas assez de
temps pour mettre ce projet à exéôition; car U
fat presque aussitôt entraîné dans les guerres de
Castille, qui réclamèrent l'emploi de toutes ses
forces. Soit pour se rendre aux invitations des
grands qui troublaient la Castille et la Galice, et à
celles de la comtesse Thérésia de Portugal ; soit
pour arrêter Taccroissement rapide de la puis-
sance du roi castillan, il franchit les frontières de
Castille à la tête d'une nombreuse armée, et re-
nouvela ses prétentions de suzeraineté sur ce
royaume (1127). Pendant trois ans, les deux
partis se livrèrent une foule de petits combats
avec des succès divers. Chaque fois que l'on se
préparait à une grande bataille, les ecclésiasti-
ques des deux années slnterposaieat, et eihor-
17
Uîent les deux soaTeraiiis k épargner le sang des
dirétiens, et à donner à leur coorage une jdus
noUe direction en combattant les Sarrasins. Par
leurs efforts réitérés, une tréTe iîit enfin conclue
entre la Castille et TAragon. Alfonse l'Aragonais
renooça au titre d*empereor d'Espagne, qu*0
avait porté jusque-là, céda à son beau-fils Al-
fonse-Raimondez toutes les places qu*fl possédait
en CastQle; en retour celui-ci laissa k TAragon
U province de Bioja, qn*Aifonse YI avait eàe-
Tée à la Navarre.
Après la pacification de la Castille , Alfonse
Sancbez fut appelé à faire la guerre au delà des
Pyrénées, contre Bayonne. On ne sait pas bien
clairanent qudle Ait la cause de cette guerre ; fl
est probable quelescomtesde Bigorre et deBéam,
rassanx du roi d'Aragon et ses fidèles alliés ,
étaient opprimés par Guillaume IX, comte de
Goienne et de Poitiers. Alfonse n'bésita pas à
voler au secours de ses compagnons d'armes;
Bayonne fot assi^, et succomba après une assez
longue défense (1131). Dès cette époque le sou-
verain d'Aragon prU aussi le titre de roi de
Bayonne. Mais cette acquisition ne resta pas
longtemps au royaume d'Aragon : elle fut en-
levée pendant les troubles qui survinrent dans le
pays.
Alfonse d'Aragon attacha la plus grande im-
portance à étendre ses conquêtes du côté de la
Méditerranée, et à s'assurer la libre navigation de
l'Èbre. Pour y arriver, il fallait' prendre la ville
musulmane de Tortose, située à l'embouchure
de ce fleuve; et, en conséquence, il résolut de
l'attaquer par terre et par mer. Une foule de sei-
gneurs et de chevaliers français prirent part à
l'expédition. Avant d'entreprendre le si^e de
Tortose, il était nécessaire de s'emparer de plu-
sieurs villes situées dans l'intérieur du pays.
Les Almoravides possédaient Méquinenza, au
confluent de la Ségra et de l'Èbre : cette ville
fixt emportée d'assaut; mais la prise de Lérida
et de Frag» sur la Clnga présenta plus de dif-
ficultés, la dernière surtout, qui était dans une
situation très^evée, et entourée de fortifica-
tions solides. On y éprouva une vigoureuse ré-
sistance de la part des habitants; Yahia-bcn-
Gania, gouverneur de Lérida, accourut avec
une nombreuse armée de Valence et de Mur-
cie an secours des assiégés» et dix mille Al-
moravides d'élite partirent à la hâte de l'Espagne
méridionale pour venir délivrer Fraga. Tout^
tSm Alfonse n'abandonna pas son plan : fl pour-
suivit le siège , et jura publiquement , comme
son père l'avait fait quarante ans auparavant
devant Hoesca, de prendre Fraga, ou de mourir.
Httg^ de ses plus illustres vassaux prêtèrent le
raème serment ; ainsi le voulait la coutume. Ceux
qui étaient le plus rapprochés du roi rivalisaient
arec hti d'héroïsme et d'esprit chevaleresque.
Pour enflammer encore davantage son armée ,
le roi fit porter dans le camp les reliques des
Hiiits, et ks éfèquea et les abbés commandèrent
ALF0I9SE (Araqm, Navarre)
18
des divisions. Après que les chrétiens eurent
mis deox fob en fuite les Sarrasins, qui venaient
pour dâivrer la place, les habitants de Fraga
furent si découragés, qu'Us offrirent de rendre
la viUe sous des conditions raisonnables. Mais
Alfonse refusa toute sorte de proposition, et ne
voulut devoir cette conquête qu'à la valeur ara-
gonaise. C'est ee qui explique la résistance dé-
sespérée des habitants, et la dernière tentative
des Almoravides de dâivrer la viUe par l'envoi
d'une nombreuse armée. Ce que la force ne pou-
vait exécuter, la ruse l'accomplit En abandon-
nant un convoi de vivres, l'ennemi attira les
Aragonais dans une embuscade, où succombèrent
les plus vaiUante guerriers , les chevaliers et les
comtes fhmçais, les évêques d'Huesca et de
Rada , l'abbé de Saint-Vidorien et une grande
partie de l'armée. Selon la plupart des écrivains,
Alfonse succomba, le 17 juiUet 1134, dans la
bataille de Fraga ; mais on ne put le trouver parmi
les morts. Cette circonstance, et l'inquiétude
dans laquelle on était sur le sort du roi, ont
donné lieu aux contes propagés par Roderic de
Tolède et la chronique de Saint-Jean de la Pena.
Alfonse l'Aragonais, qui, pendant un règne
de trente ans, n'avait cMsé de guerroyer, soit
contre les Sarrasins, soit contre les chrétiens,
s'était à juste titre acquis le surnom de Batail-
leur : sorti vainqueur de toutes les bataiUes, ex-
cepté de celle de Fraga, il doit être mis au nom-
bre des plus grands hommes de l'Espagne au
moyen ftge. Ce qu'Alfonse VI avait fait pour la
CastUle par la prise de Tolède, fl le fit pour
l'Aragon par la prise de Saragosse. H aurait
incontestablement surpassé son prédécesseur;
peut-être aurait-fl tout à fait expulsé les Sar-
rasins de l'Espagne, si sa déptorable lutte avec
sa fi»nme Urraca n'avait pas divisé et souvent
même paralysé ses forces. Comme Alfonse n'a-
vait pas d'enfants, et que son frère Ramiro
s'était f^it moine , U ordonna dans son testa-
ment qu'U avait rédigé dès l'an 1131, lors du
siège de Bayonne, que tout son royaume fût
partagé en trois portions : U destina l'une pour
le salut de son père et de sa mère, pour la ré-
mission de ses propres péchés et l'obtention
d\me place dans le ciel , au tombeau du Christ
et aux saints hommes qui le gardaient; la se-
conde, aux pauvres et aux chevaUers de l'hos-
pice de Jérusalem ; et la troisième aux templiers,
comme étant les défenseurs de la chrétienté près
du temple du Seigneur. Mais les Aragonais, non
plus que les Navarrais, ne se crurent nullement
liés par le testament qui avait ainsi disposé de leur
royaume sans leur avis. Comme fls avaient con-
tribué à le conquérir. Us se croyaient en droit de
prendre part au choix du nouveau souverain. Ils
élevèrent au trône le frère du roi, Ramiro, qui avait
déjà vécu plus de quarante ans dans les ordres,
comme moine, abbé et évéque; mais les Navar-
rais n'admirent pas ce choix , se séparèrent des
Aragonais , et élurent à Pampelune l'infant Gar-
eUiR*min>,|MUt-fll«daTfii6aiKiu),qal«vti|
dU KHusIné à Peâden «a 107e. C'wl aind qns
l'Espagne otaréttenne m trotiTI diriite de non-
THu BU pliuiean ttait.
Rnrlli. .«iwJh da ^rofait, ni. It. — Cirbeof n.fikm-
ntra'<£Vi>ni<>*''<*' dtniMaAi, tlo., cdlt- M 1M1 , lUi. I.
— Tûmlcb, Conuulilo» I Wf"*" ■<» 'M "*" >" ^"•-
«•Mln d> tlnmaét. - hqoli M OselHi, HtitMradi
Af OHBB II, roi d'Angon, nien lUl, mort
le 30 BTril tiM. It «un fili da RaTmtwd V,
comte de Barcelone, et de PArunille, 6U« de Ha-
mlro II. En 1 IB3 , tl uKoédB k taa pire dant le
comU do Barulone, et fut «o nânie tWlIM
placé p«r u mira lur la trdne d'Angoo. Ce
double béritaga m nniplit pu eoeora aw
vuM. En ii67,UrepraDdlaProTaM]e(urIUu~
mond V, comte de TonlouM, qui s'ea était «f
paré. L'année aulnote, Il laUu ce comté comme
fiera RiTTDoiid-Béraiicer, aon flr^. En 1173, il
Yénit du HouKÎIlwi par l« taatamoit do comte
Uuinard II ; et, buidii qu'il poaraait lea Almoha-
Ae* juiqo'à XatiTi, il est rappelé en Aragon par
une jmiptiMi da roideCraTarreSancbo Vl-Alilé
du roi de CaitiUc, i] reprit l'oflèwife et s'em-
para dn Ronisillon. Voolût, oDfnme ua prédécf >>-
fetirK, étendre aet domaines auidépensde ceux
df« muiiilmani , il fit la guerre h. don Morda-
nitli, iiel|ineur de Valence et de Hurde, et ■»-
sista, en IITT, Ailonie IX de Caatille, dani la
réductioa de la ville de Cuença. Pour ce aerrice
Important, lui et aesBuccaueurifurent eiemptéa
de rendre hommage au toi da Ca.-ttille poor
les poa!eieions qu'il» avainit i l'oueat de l'Èbre.
Ra<r mon d-nérengCT étant mortcnlIBl, AlFonae
dispose de la Proiencu en laveur de son autre
fiire , dafl Sancfae, Mais il le loi relira l'an
1186 , et lui donna en échange lea comté* de
RouBSlUon etdeCerdaitne. La même année, au
mois de léTrier, it s'aboucha, aui enrirons du
RhAne, aTec le comte de Toulouse ; et là Ils con-
vinrent de s'en rapporter sar leur» différends ,
S des arliitreB (Valisette, t. ID , p. 63 ). En '
1 196, Alfonse mourut à PeriJlnn"n. fort regretté i
de ses sujets. Son corps Tut inhumé au mooaR-
tère de Poblet , qu'il avait fondé. Ce prince ne |
se disdnftna pet moiui par son esprit que par .
ses exploits militaires. Il protégea les trouba-
dours , H flt lui-même pluiieun vers en langue ■
proTençale ; il nous reete de lui une setde dian- i
son , dâus laquelle il dit qn' Amour peut seul le
n^jouir. — Alfonse avait épousé : 1° Mafalde ,
tllled' Alfonse I", roi de Portugal, dont il lut sé-
paré sani en avoir eu d'pufants ; 9* le IB Janvier
1174, Sande, «Se d' Alfonse vm, roi de Cas-
tille, dont il ent tri^s fil* et quatre filles. Don
Pèdre, l'alnédeifUs, hil sncrédaau royaume
d'Aragon et au comté de Barcdone i don Al- '
fan«e, le draxIAme, ent en partage la Provence; |
doD Ferdinand, le troisième, ae fit moine de Ci- I
(«aux, et devint abbé de Muitréal.
ALFOKSE {Angan, Naearre)
ALPODBB III, roi d'Aragon, né en]7b:i,
mort le 18 juin 1291. FlU de don Pèdrv 111
et de Gouatauce, il sueoéda a son pire en 17S:,.
Lonqne don Pidre mourut, A!r<mso était oc-
cupé k dépouiller don Jayme , son oncle, du
royaume de Majorque. Après s'être empnni r|p
Majorque et divica. Il se (it couronner à Sam-
gosse le jour de PAques I2S0; mata le* Aragii-
nais exigËrent que leurs privilèges fosKt'nt
maintenus, et Axèrent même dee homes i l'au-
torité royale. Les cort^s, ou élals d'Aragon, nblt-
gèreot le monarque k recevoir d'eux ses minl<.
très et les principaux officiers de ta moiioii.
Quelque temps après, par la médiation du piipn
et du roi de Pranc«, Alfonse renitlt â Jaymu »r*
Ëtats, t condition queceliii.cl les tiendrait, avm
Montpellier, Couflans et quelques autres tnrrm
en France , comme nu fie/ de la couronne d'A-
ragon. Il signa, en lïBÏ, lea PHvllégea de FIJ-
nlon, qui permettaient i ses sujets de rpcuiuli'
aux armes pour défendre leurs libertés, el i|u|
investirent le Justicier (^us/ls«ro)di[ droit du
citer le roi lDi-m£me devant lea cortès générales,
et de le déposer s'il attentait aux privilèges
de la nation. Ces privilèges, demi le? Aragonais
furent pendant longtemps si fiers, liiisaient de
leur pays une oorli' de répuhiiqnp. Ils Dirent
abolis parplemiiv, en 13SB.
Le 19 aoTH J 18S , Alfonse rendit à Cliarles II
d'Anjou la liberté, après l'avoir obligé de renon-
cer i ses droits sur la Sicile, et du donner sis
deux iiis en otage pour garantie du traité conclu
à Conflans par In médiation d'Éiiouanl 1", roi
d'Aegirterre. Alfbn'e rellcha aussi les {U'inces
de la Cerdn, t la sollicitation de quelques sei-
gneurs qui voulaient se venger du roi du Cni-
tiUe. Kn 1)91 , Il conclut un traité A Torasrnn
avec Philippe le Bel , Charles de Valois, Cliar-
les It, roi de Naples, cl le roi d'Aragon, è Ve\-
doslon de Jayme , roi de Sicile. Peu de tiin|i4
après , Alfonse rnounit à Barcelone, laissant h
couronne k son Trère Jacques (Jayme II, rnl ilc
Sicile, roi de Naples et de eicQe}.
. p. tu. - CarbpDBU, CanWcii ilc
Eipaa^a, p. SI. ~ Mirloi», HiU. gai. it CipaAa.
ALroNsk: IV, dit U i^huinaire, roi d'Ara-
goD , oé en février 1299, mort le 24 juin I3:IG,
Fils puîné de JajTae n, il se distiagaa d'abord
comme clievalier de l'ordre de Calatrava, et fil
la coiiquSle de la Sardaif^ne et de la Cône. En
1318, il fut proclamé roi àSaragossa, le jour dr
la Penteeéle. En 1331 , le pape lui ayant concédé
la Sardaigno aux d^>ens des Géuois , une
guerre cruelle en fut ta suite; elle dura avec de*
succès varié* Jusqu'A la mort d'Alfonso, arrivée
à Barcelone k la suite de clisgrins doroesti-
qaes. n avait épousé en premiËres nuc^s , en
i3l4,Tbéràsed'l^itrica (morte en isi'i), dont
îl ALFONSE (
il eut t 1" don Pèdre, loii tuoceMeur} 2* dou
Jayme, conte dUrgel; 3* Constance, mariée h
Javmc n, roi de Majorque. Il épousa en secoD*
des noces, le 6 féTrier 1339, Éléonore, fiUe de Fer-
dinand lY, roi de Cattille, dont il eut don Ferdi*
nand et don Joan : Talné ftit, à aa naiAtanee,
créé marquis de Tortoie ; c'est le premier, k ce
qu*il paraît, qui ait porté le titre de niarquis en
Espagne ; don Pèdre, son cousin, roi de Castille,
le fit mourir Tan U&8, et traita de même , Tan-
née RuîTante, la reine Éléonore, sa tante.
Zurtu, JnaUi de Jrogon^ Ub. VU, — Abarca, /i«y<«
âe .-iragtm^ toL II. — Plancaa. CommetUarii^ etc.,
p. MO. — Mariana, HUt.gm. de Ktpaha,\ïh. XV,eap. It.
- Carboaeil.
ALPBOHSQ T d'AragoD. Voy. Auponsa, 1*' roi
de Naples.
B. l/eê AlfonH du Aêiwriea tt tU Léon,
ALFOVSB I , snrDommé le Catholique ( #/
Catolico ), roi des Aituries et de Léon, né en 693,
mort en 766, fils de don Pedro, duc de Biscaye,
descendait des rois yisigoths. Après la conqoête
de TEspagne par les Arabes, il se réfugia près de
Pelayo onPélage, roi des Astoriea, dont il épousa la
fine Heimesindeen713.Faiila,filtdcPélage,étaQt
mort sans héritiers, Alfoose fut appelé au trône
des Astories en 739. Profitant des diyisions des
Maures, il ne cessa pendant dix-huit années de
Irar faire la guerre , et les chassa entièrement de
la Galice, de Léon et de Castille. Il étendit le
royaume fondé par PeUyo, son beau-père , de-
puis TEo (Rio Miraoda) jusqu'aux frontières de
la Biscaye. Mais il ne fut pas seulement un con-
quérant : il fonda des colonies , rétablit des
TîDes, construisit des églises , dota des monas-
tères , et mérita le surnom que lui donnèrent
SCS f^ojets. n mourut à Caogas, âgé de soixanto*
quatre ans, dans la dix-nenyième année de son
règne, laissant deuJL fils , FroOa oui lui succéda,
et Vinuran , et une fille, Adosinae; plus un fils
naturel nommé Manregit*
Miiiaaa . UUt. çem. hii. de Espafia, Mb. VII. cap. 4.
— Florex. Eip9lkm taçrada^ t. XIII, p. 4SI. —Sandoral,
//M. rf« loe emeo Obiipoê, p. ts. — Morales , CnnUca
TTMfl de Etpaha^K, |V, p. tl.
ALTOXBB II, surnommé le Chaste (el Casto)y
roi des Aslmies, mort en 843, fils de Fronar** ,
assassiné en 768, ne succéda pas directement
à son père, et ne fut proclamé roi que le 14 sep-
tembre 791, après le règne de Tosurpateur
Auretto el de son fils Bermudo. En 802 , une
oonsfnratioQ des grands le précipita do trône et
le renToyg dana un monastère. Mais il n'y reita
pas looglemps ; ao bout de quelques mois, il on
fut tiré ptr quelques vassaux fidèles , à la iâte
desquels se troii?ait Tbeudia. Alfonse remporta
plusieurs arantages sur les émirs arabes, qui
ctmtÎDiiaieot leurs incursions dans la Galice et
les Aslnriet.
L'état diancelant du royaume et Tesprit de
tnrbnleofle de la noblesse exigeaient des lois
i''niies,«t réCabUssemeat d'institutions durables.
Le roi mit donc tons ses soins à faire revivre la
vieille coMtîtvtiog naticuale. Les grands du pn-
Àsturies, Léon)
39
lais Amnt rétablis; et, voulant remédier aux
aombriiix iaeonvénients d'une cour errante,
Alfoose lui donna pour siégis la cité d'Oviédo ,
dont il fit sa résidence. A oôié des palais s'élevè-
rent des maisons de plaisance, des t)&timents et
des bains publiée, d'une architecture remarqua-
ble. Mais U piété du prince s'occupa surtout
d'embeittr la capitale de nouvelles églises, n
choisit pour métropole l'église déjà dédiée par
Fruela au divin Rédonpteur, avec ses douxe au-
tels en rbonaeiir des douie apôtres. Trente ans
soffirat à peine pour oette maÎ0iifiqne construc-
tion. An nord de la métropole s'éleva l'église de
la sainte Yierga, aveo deux autels consacrés à
aaint ÉHeane at à saint Julien ; on construisit à
Tooest une ohapette deattnée à recevoir les res-
tes des prioeea des Astories. Kous ne devons pas
oublier l'admirable église de Saini-Tyrsus et
celle de Saint-Julien , aux autels de marbre ,
située à trois lieues environ du palais royal
d'Oviédo. Sous le règne de ce prince, on décou-
vrit à OomposleUe, près de Taneienne Iria Flavia,
en 808 selon les uns , en 816 suivant les autres,
un corps que les EsJMignols ont prétendu , jus-
qu'à nos Jours, être celui de saint Jacques le
liseur. Alfonse fit construire, en son lionneur,
une église où le corps fut d(^posé. Cette église
n'était d'abord que de briques ; mais dans la suite
elle devint un temple magnifique, où la dévotion
attirait des pèlerins de toutes les parties de la chré-
tienté. On voit même, i>ar lepoëau^desitc^es des
Apôtres, de Walafri^le Strabon , que cette d^o-
tion avait commencé dès Tan 840 au plus tard.
AUbnse, accablé d'années et d'infirmités^en 833
assembla les grands du royaume, et leur fit
accepter son abdication. U vécut sept années
encore , confondu parmi les sujets les plus sou-
mis de don Jtaraire, son cousin, prince de Galice,
qu'il avait lui-même couronné, et mourut après
un règne de ciiiquante-<leux ans. Alfonse fut
l'ami et l'allié de Charlemagnc, et s'en montra
digne. Quelques historiens ont attribué au refus
qu'il fit du fameux tribut des cent jeunes filles le
surnom de Chante, que l'histoire lui a conservé ;
mais ce tribut est une fable absurde, et il jus-
tifia bieo mieux sa chasteté en vivant dans une
continence absolue avec la reine sa femme, pour
accomplir un voeu dont la singularité caractérise
le siècle où U vécut. H mourut sans enfants.
lAicaa TiideiDtla, ChronUmi mtmdi, apod Scliottuns,
iJifpan, illuilrata, vol. iv. ~ Uarlana. HiiU gen. de
Espafia, llb. Vf. cap. 9. — Aloiuo cl Sablo. CronUia
genrral de Etpulia, pari. III. cni». 10. — Rod^rfcnii To-
leuniia , Kerum in HUpanlu çestarum Chronicon ,
Ub. IV.
ALPOHSR III , surnommé le Grand (elMa-
gno) , roi des Asturies et de Léon , né en 848,
mort le 20 décembre 91 2. Il succéda à Ordono 1",
son |)ère , en 806. A pdne sur le trône, FraHa ,
comte de Galice, et fiis de l'usurpateur Bermudo,
lui disputa la couronne, et l'obligea même de
chercher un asile à Alava, chex les Cantabres.
Mais la conduite tyrannique de l'usnapateur fit
ALfOI9SE (JtshtHei, Létm)
lénrflar les baMute dt>Tiédo» qà rasMaanè-
MBt» HnçiptiènMààXkmm, H apirita prompte-
nent um DOUTe&e rérolte fomenlée par les
ooBiftes Eykn el Zénoo; et dès qQl Tit 800 poo-
^^ coMolîdé , a ao^ea à l'étaidro anx dépens
âM malKnétaDS. Sm expéditions de 870à90l,
eatrepriaes contre les rans o lm a ns, ftirent presque
coMstanment couronnées de succès. Par les
toJfiHtrnrri qnll vnH sa se wénayr aTec
Un-Lob (VAbemhpe des cbroniqnes) dans lin-
tirieur même de Oordoae, il élndit ses con-
fMêtes jttS4|a*à U GastiDe. En 901, fl détruisit
près de Zamore une armée nombreuse, comman-
dée par le tenatique Àbmed-Ibii-Oméyat , qui
s*élait prodamé Mabdi. Pendant un règne de
quarante ans , il recula les bornes de ses États
beaucoon pbu loin que ne raTatt bit aucun de
•es prmoesseurs. n mérita le surnom de
Grand, autant par Tédat et la grandeur de ses
victoires que par la sagesse de son gouremement
Ses armes victorieuses et son alliance étendi-
imt sa domination d'un cdié Jusqu*aux Pyré-
nées, et de rentre vers le sud; il planta ses
drapeaux victorieux au delà du Duéro, passa
même leTage et la Guadiana, et pénétra jusqu'à
Mérida.Il ne putyil est vrai, conserver la possession
de ces provinces ; mais fdusieurs villes fortes du
Portugal d'atgourdliui, dont il 8*était emparé,
telles que Ck>imbre , Lamégo , Viseu, Coria et
Salamanqjie, furent pour lui des conquêtes de
la plus haute importance. Son traité de paix en
883 avec Mohanuned lui assura la complète
possession de ses nouvelles conquêtes ; et, déM)r-
mais spectateur paisible des profondes divisions
etdes sanglantes guerresciviles des maboroétans,
il put appliquer tous ses soins à l'amélioratioa
intérieure de ses États.
Alfonse fit abattre l'église de bois qui avait été
élevée sur le tombeau de saint Jacques de Ck>m-
postelle, pour en faire construire une en pierre. Il
fonda un grand nombre de couvents et d'églises,
qu'il dota lui-même richement; il éleva des
évêchésdans plusieurs villes conquises. Didacus
(Diego), comte de Castille , (ai chargé du soin
de peupler la ville de Burgos et de la fortifier,
pour arrêter les incursions que les Sarrasins
pourraient faire de ce côté. Le comte s'acquitta
parfaitement de sa mission. Burgos devint dès
lors, pour les chrétiens, un de leurs boulevards
les plus considérables de ce c6té. On s'occupa
ensuite du soin de rebâtir plusieurs villes situées
sur le Duero, telles que Zamora, Toro et Si-
mencas; puis on construisit près d'Oviédo un
cbèteau fort, nommé Gauzo, destiné à conserver
les trésors royaux, en cas de surprise ou d'inva-
sion du côté de la mer de la part des mahomé-
tans ou des Normands. C'est là qu'Alfonse fit
placer la croix magnifique qu'il avait fait faire
dès la douzième année de son règne. Cette croix
portait une inscription ( Risco, ]UCXV1I, p. 220,
la rapporte tout entière); on y lisait ces
mots : £t operatum est in casttllQ Gauio,
24
amU reffui notiri XJi , et a Christo nato
DCCCCXVI^ qui prouvent que le château de
Gauio existait déjà en 778.
L'esprit guerrier des chrétiens d'Espagne se
révéla bientôt par des révoltes et des luttes
intestines, lorsqu'ils n'eurent plus d'ennemis
extérieurs à combattre. Les premiers désordres
édatèrent dans la Galice ; des impôts excessifs ,
des dîmes imposées au peuple en faveur du
clergé , paraissent eu avoir été la cause. Ano es-
saya le premier (885) à soulever les provinces ,
mais sans succès : lui et ses partisans furent
bientôt soumis, et leurs biens confisqués et don-
nés à l'église de Compostelle. Herménégild,
qui vint ensuite, éprouva un sort plus i\meste.
On ne se contenta pas de confisquer tous ses
biens au profit de la même église : il subit une
mort cruàle avec la plupart de ses complices.
Cette sévérité imprima une crainte salutaire
aux esprits turbulents, et procura quelque tran-
quillité à l'empire. Mais les impôts sur la pro-
priété foncière devenant de jour en jour plus
écrasants, par suite des privfléges accordés aux
égUseset aux couvents, une nouvelle insurrec-
tion, dont Witiza était le chef, éclata bientôt
(894) , avec des caractères plus alarmants que
les précédentes. Toutefois, Herménégild , comte
de Guy et de Porto , envoyé par le roi à la tête
d'une puissante armée contre les rebelles , les
tailla en pièces dès la première rencontre.
Witiza fût pris et mis à mort, et ses biens don-
nés aux vainqueurs. Un sort pareil fut réservé
aux rebelles sarrasins qui, quelques années après,
s'étaient révoltés en Galice.
La tendance du clergé espagnol à se ressaisir
de l'influence qu'il avait exercée sous les rois
wisigoths, dans les concfles et dans les diètes
du royaume , se manifeste de plus en plus. Ce-
pendant, comme les sièges métropolitains se
trouvaient tous alors entre les mains des enne-
mis, à l'exception de celui de Braga, et que cette
viDe, par sa situation sur la frontière, n'offrait
que peu de garantie et de sûreté à un archevê-
que, le clergé s'était vu contraint de renoncer è
l'appel d'un oondle, faute d'un archevêque pour
le présider. Le roi, la reine (Ximène), leurs
fils, tous les évoques du pays, et les comtes
chtfgés du gouvernement des provinces et des
villes, assistèrent à la cérémonie de la dédicace
de Saint-Jacques.
Onze mois après la consécration de l'église
de Saint-Jacques, on convoqua un concile è
Oviédo; le roi, les évoques et les comtes déjà
nommés s'y rendirent; Herménégild y fut nommé
métropolitain , et c'est en cette qualité qu'il eut
la préséance dans cette assemblée. Après qu'on
eut pris des résolutions concernant la discipline
de l'Église, la nécessité de propager la religion
et la tenue des synodes , qui devaient avoir lieu
annuellement , on s'occupa de l'urganisation de
l'archevêché d'Oviédo , auquel on affecta des re-
venu* immenses, et qui porta depuis le no»
96
âe vUle des évéques. Le eondle se tint en 907.
Nous n'insistefons pas id sur la gnerre d*Al-
fonse m contre les Sarrasins, snr la bataille de
Zamora ( 901 ), et snr son expédition contre
Tolède (904). Kons nons bornerons à mentionner
qa*à son retour dans ses États OD déconrrit qnel-
qoes traces d*nne nontdie coi^nration, dans la-
quelle se tromraient fanpUqoés ses pins prodiet
parents.
A la noordle de cet attentat, le roi se rendit
en tonte hAte k Zamora, où se troorait alors son
fils aîné Gardas, chef ^e la ooi^oration ; il le
fit saisir, et conduire chargé de fers à la for-
teresse de Ganxo, près d'Oriédo.
Cette sérérité, qui présageait anx conjnrés le
sort qui les attendait, loin de les abattre, ne fit
qu'enflammer leur audace , et les détermina à
essayer leurs forces avant qu'on Tint les en-
traTcr. A la tete des insurgés étaK la reine
(Araélina on Ximénès), femme dévorée d'am-
bition, et Mdno , comte de Burgos , beau-père
de Gardas. A force dlntrigoes, de démarches et
d'actifité, ils étaient parrenus k ranger sous les
drapeaux de ta rérolte les antres fils du roi,
Ordèoo, Frofia et Gondisalms , ainsi que ta
plus grande partie du peuple : maître d^ depuis
longtemps de phisienrs pointe fortifiés, le parti
des insû^ ayait pu propager ta révolte dans
loal le rojanme. Alfonse , k qui sans doute son
armée était restée fidèle, eût pu, malgré la su-
périorité numérique de ses ennemis , défendre
encore longtemps sa couronne en occupant les
meîDeures forteresses de ses Étate ; mais il ahna
mieux céder anx exigences de ses fils rebelles,
et épa r gne r ainsi ta sang de ses svûeto. Ce fut as
diâtean de Boides, d^ les Asturies , qu'A se
déponilta (910) de ta royauté en foyeur de son
fitaalné Gardas; fl confia au second, Ordono, In
régence de ta Gnlice, et an troisième, FroOa, le
gouremanent des Asturies, en subordonnant
tontefota leur puissance k l'autorite royale de
lenr aîné.
Alfonse m ferme ta liste des rota des Asturies ;
après hil les princes chrétient, maîtres du pays
an nord du Duéro, prirent ta titre de rois de
Léon. Gardas changea ta résidence royale d'O-
viédo , ta transféra phis an centre de ses États,
k Léon. Cest k peu près à cette époque que ta
Il aTure s'érigea en royaume , que Barcelone dé-
tint nn comte héréditaire, et que les comtes de
CastiBe commencèrent k lutter pour conquérir
lenr indépendance.
On attribua à Alfonse le Grand une chronique
latine, traitant de l*htatoire de l'Espagne depuis
rhtrasion des Maures jusqu'à ta mort d'Or-
dono I*', en 856; Sébastien, éréque de Sala-
manque, l'a réunta k sa propre Chronique. Elle
ftit d'abord miprimée en ibU, in-fd., par I>rud.
SandoYaly dans ses Cronicas de Un cinco OHs-
poêf pnta par Ftorez dans son Bspana sagrada,
rotetaBos» Bmvm inOîiptmlaçutâmmCkrùni'
t.lT.«-Mvlm,A«ftf«ii.tf0«9flaa» ttb.vn.
ALFONSE {Asturies, Léon)
M
«ap. 17-lt. — U—âta, BUt, eritUm de SipaHa, XU,
14S-18*. — Paqoit et Dochex, Hist. de VEspagm, 1 1.
C. A^fonte de iÀon.
ALFOHiB IT, surnommé le Moine (ei
M<mge)f rd de Léon, mort an mota de mai 932,
fita d'Ordofio H; fl succède en 924 à FroOa U,
son onde. Ce fot un monarque [dus religieux
qu'amhitieax. Dans ta sixième année de son ré-
crie, après ta mort de sa femme Urraque Xi-
mène, fiUe de Sanche I*', roi de Nararre, Al-
fonse abdiqua ta couronne en foyeur de son
firère Ramire et à l'exdusion de son fils Oidono.
n se retira dans le monastere de Sahagun , sur
ta riyière Cea, où fl fit ses yœux. Mata d^
l'année suiTante (931), dégoûté de ta yie monas-
tique, fl quitta sa ceUule, se mit à ta tète de
qudques troupes, et essaya de remonter sur ta
trOne. Il s'ensniyit une guerre ciyile; Ramire
assiégea Alfonse dans Léon, le força à se rendre,
et le renyoya dans son clottre ayec trota fils de
Frofla qui rayaient aidé dans son entreprise.
Conformément aux Iota des Visigoths, Aflonse
fut condamné à perdre ta yue. Il sunrécut à son
supplice deux ans et demi, et mourut dans ta
monastère Saint-Julien, près de ta dte de Léon,
où fl ayait éte confiné.
Lacas TudentU, Chronieon tmmdi, apad SelioUiaB,
BUp, Ulustrata, 11b. ly. — Alonso el Sabio, Cromica de
Espalia, part. III. cap. 16. — Cronicon Silmuê, apii4
Florez, EspaAa Saçrada, Xyil, tôt. — Marlana, Hii-
toria genaral de Espafka» llb. VIII, cap. I.
ALFOHSB ▼ , roi de Léon , né eu 994, mort
le 5 mai 1028, fils de Bermnde, succéda à son
père en 999. n régna sous la tutdle de ta retee
Ehrire, sa mère, et de Gomale Métando, comte de
Galice, dont ti épousa, en 1017, sa fille Elyire.
n fit ta guerre anx musufanans, et ravagea quel-
que temps leur territoire. En 1028, fl franchit le
Duero, vint investir ta vflle de Viseu, en Por-
tugal. Occupé à taire ta siège de cette place, fl
reçut un coup de flèche, dont fl mourut; son
corps (ut enterré à Léon, n laissa de son ma-
riage un fils, Bermude m, et une fiUe, Sande,
mariée à Ferdinand , roi de Castille et de Léon.
Sa femme Elvire mourut le 5 novembre 1052.
Marlana, Hitt. çen. de Btpana, lib. VUI. — AJonao
el Sehlo, Croniea de Sipmha, part. III. — Pelafliu Ovte-
tenila, CAronIcon regum Ltçioneruium, apnd Florec,
Bspana Saçrada, Ub. VIII, e. 10. — Conde, Ilitt. de la
Dwiin., 1. 1, p. KMk^Almakkail, Moham, dfnatt.. Il, 19T.
ALPOHSB Yi, surnommé le Vaillant (el
Bravo ), roi de Léon, ou Alfonse T', roi de
Castflle, né en 1030, mort en 1109. Second Ûis
de Ferdinand V et de dona Sancta, il reçut, en
1065 , en partage les royaumes de Léon et des
Asturies. A Sanche ET, l'atné, échut ta Castflle,
et à Garda , le cadet, ta GaUce et une partie du
Portugal. Sanche, mécontent de ce partage, en-
vahit, en loes , d^abord les domaines d'Alfonse,
et lui livra une bataUle décisive à Planteca , sur
les bords de ta rivière Pisuerga. Les hostititéa
furent qudque temps suspendues; mais, en
1071, les deux ftères se rencontrerait près de
S7
ALFONSE (Uon)
38
la ri N ière Carrien , derant la place de ValpeUag^
ou Tulpecularia. Il s'y engagea un combat san-
glant, où les Castillans eurent d'abord le des-
sous; l'arrivée du fiuneux Cid (Rodrigo de
Civar) ranima le couragiB de Sanche, et fit
changer la face de la fortune : ce héros pénétra
dans le camp des troupes do roi de Léon, et en
fit un grand carnage* Aifonse se réfugia dans
l'église de Carrion , d*où il fut conduit par son
frèro k Burgos. Grâce k l'interrention de sa saaar
dona Urraca, Aifonse obtint la permission de
se retirer au couvent de Sabagun, où il prit
l'habit religieux. Il s'en échappa quelque temps
après , et Tint se réfugier k la cour d'Almamoun
à' Tolède, ancien allié de son père Ferdinand.
Sanche dépouilla de mtene son antre frère Gar^
de , et il songeait aussi k s'emparer de l'héritage
de ses deux sœurs , Elvire et Urraca. Oelle-ci
se tint renfermée k SSamora. Sanche allait faire le
giége de c^te place, lorsqu'il fut assassiné par
Vellido Delfos, paitAun de la princesse Urraca,
en 1073. ÀDrès la mort de Sanche, Aifonse fut
rappelé de Tolède , et réunit sous son sceptre
tous les États de son père. Il fut aooueilli avec
des démonstrations de joie par les habitants du
Léon; mais les Castillans lui témoignèrent d'à-»
bord de la défiance, et le Cid, à la tète des no-
bles, lui fit déclarer, par serment, qu'il n'avait
en auetme fhçon trempé dans le meurtre de son
firèrc.
Maître absolu du Léon , de la Gdioe, des A»*
turies et de la Castille, AUbnse ne songea plus
qu'à l'agrandissemeot de ses domaines»
En 1077, Amé, évéque d'OléroQ et légftt do
samt-siége, vmt en Espagne avec une bulle de
Grégoire Vn, par laquelle ce pape déclarait aux
Espagnols qu'anciennement leur royaume était
tributaire du saint^siége^ que l'hivasion des 6ar^
rasins l'avait privé de la jouissance de ses droits ;
et que des titres conservés dans les archives de
Rome no permettaient pas de révoquer en doute
ce qu'il avançait. En conséquence , il les ex-
hortait « À ne pas exposer leur Ame k une perte
assurée, en retenant ii^ustement les droits de
saint Pierre. » Quoique les titres allégués ne fus-
sent pas produits, quelque temps après Aifonse
s'empara d'une partie de la Navarre (1081), et
porta SCS armes contre son ancien hôte le roi
de Tolède, auquel il enleva plusieurs places;
puis , ayant fait un appel aux chrétiens , il vint,
accompagné du Cid, investir la ville de Tolède.
Ce siège mémorable dura cinq ans ( le 25 mai
1085 ). n fit époque, en ce que, pour la pre-
mière fois, on vit venir en Espagne, pour com-
))attre les mûdèlcs, des seigneurs étrangers,
tels que le comte de Flandre, Henri de Bour-
({ogne , et le comte de Toulouse et de Saint-
Gilles. Aifonse, s'étant enfin rendu maître de
Tolède, que les musulmans possédaient depuis
714 , il en fit sa capitale et y fixa sa résidence. Il
coQserva aux habitants leurs biens et lenrs lois.
L'archevêque qu'il choisit pour cette ville fut
Bernard , abbé de Sahagnn et de Saint-Victor de
Marseille, à qui le pape Urbain II envoya, en
1088, le pallium, avec le privilège de la primatie
de Tolède sur toutes les églises d'Espagne. Poussé
par la reine Constance, cet arclievéquc se saisit,
à main armée, de la grande mosquée, contre la
parole que le roi avait donnée de maintenir lc£
Maures dans la possession de ce temple ; ce qui
irrita le monarque au point qu'étant revenu
prompteroent à Tolède, il menaçait de faire
brûler le prélat et la reine ; mais les Maures in-
tercédèrent eux-mâme§, et laissèrent aux chré-
tiens leur mosquée. En 1086, Aifonse se rendit
maître de Coria; mais il est ensuite défait par
Ben-Abad , roi de Séville, à Zélaka , près de Ka-
d^oa. Ce fut alors qu'il écrivit an roi de France
Philippe r', et aux principaux seigneurs fran-
çais, pour en obtenir des secours. A Tarrivée des
troupes françaises , les rois maures se hâtèrent
de traiter avec AUbnse , et de se reconnaître ses
vassaux. En 1090, Aifonse, à l'instigation de
Tarchevèque Bernard, voulant substituer, en
Espagne , le rit romain ou gallican au rit to-
létain ou mosarabique, dans la célébration de
l'office divin , excita un grand tumulte parmi le
dergié et le peuple. Lee choses en vinrent au
point que la querelle devait se terminer par
un duel.
Le champkm du rit de Tolède ayant remporté
la victoire, le roi ordonna une nouvelle épreuve ;
et les deux offices, le tolétain et le romain,
ayant été jetés ensemble dans un brasier, le
premier en sortit intact. Ce nouveau prodige ne
fit point changer le roi, qui voulait obstinément
que l'office romain (ti introduit dans set États.
La chute de Tblède avait fhq>pé de terreur
les princes musulmans. Us cessèrent leurs dis-
oussiooi intestines : Alrootamed, roi de Séville,
Ibn-Hod , roi de Saragoese , et Ibn-Al-Aflas , roi
de Badiyos, formèrent une ligue contre Ai-
fonse. Mais leurs efforts combinés échouèrent :
le roi chrétien battit les princes arabes, pénétra
sur les territoires, et les rendit tributaires. Dans
œtte coi^jonetnre, ils appelèrent à leur se-
cours les Afanoravidcs, qui, sous les ordres de
Yousouf-ben-Tacheffai , ^-enaient de soumettre
toute la c6te septentrionale de l'Afrique. You-
souf passa en 1086 le détroit, et joignit les
confédérés au moment où Aifonse faisait le
siège de Saragosse. Abandonnant aussitôt le
siège de cette ville, il s'avança vers l'Andalou-
sie, et rencontra Yousoiif à Zalaca, entre Mé-
rida et Badajoc. Une bataille sanglante s'ensui-
vit : pendant qu'Alfonae, à la tète de sa cava-
lerie, enfonçait l'aile droite de l'ennemi, son
camp tomba au pouvoir de Seyr-lbn-Abou-Bekr;
trois fois il essaya de regagner son camp, lors-
qu'il fut tout à coup assailli par les soldats nègres
de Yousouf, qui remporta une victoire complète :
les chrétiens s'enfUirent en désordre , et AUbnse,
gravement blessé dans la mêlée, parvint avec cinq
I cents de ses noblei à gagner un tertre voisia
99
AUONSE (Uon)
30
du champ dt bataille; il y fut aiuiilût entouré
par les AûîçBiDB) et ne dut Ion salut qu'à Tap-
pro€lie de la nuit ^ en atteigpant, avec un petit
nombre de les oompagnom» la Ville de Tolède.
Hamet et in mniulmina ne eurent pas profiter de
Jeura BTintigae : Youonf Ait rappelé en Afrique» et
les Arabei d*Eipi^ reprirent leurs guerres ciri*
leS) pendant qn'Alfofue contraota des alUancei
areo daa sai^teiirs pidssanti. Le mocéiseur de
YouBouf, AU» revint en lioa en Elpagne, et
remporta prèl dlJelès une victoirs signalée
sur lea troupes d^Alfonse» eommaadées par son
fils Sancbo, «(ui y périt» Alfonse voulut lui-même
te mettra à la tète de Ms troupea» lorsqu'à
mourut.
Ce rof eut plusieurs femmes : cependant k sa
mort il ne laiiia paa dliéritler inûlo. Il avait
d'abord épousé par procuration Ajuda ( Agathe),
fiUe de Guillaume te Oonquéraut , roi d'Anglt^
terre. Mais en se rendant en Espagne, sa fian-
cée tomba malade et mourut en Franoe, où eile^
fit enterrée. Bien que le mariage n'ait paa été
consommé, elle est citée par quelques hiatorieivs
comme la première lemme d'Alfonse. Celle qui
le ftit réelleroeitt s'appelait Agnès; elle était
fiUe du duc de Oulemie et de Poitiers, Guil-
Isome TI. Alfonse n'eut pas d'enûnts de son
mariage avec Agnès. Il épousa ensuite CkMistan-
da, fiOe du duo de Bourgogne Robert r% d»
la maison des Capetai et H n'eut d'elle qu'une
fine (lOSO), dona Urraea, qui dès l'Age de dix
aoa ftit mariée an comte Raymond de Bourgo^
0Wy qui était vcnn in Espagne. CX>ostancia
était nnecatbolique trèa-iélée, fimatique mèmei
ce Alt prindpalflment par son influence que le
pape réussit A abolir la liturgie gothique et l'é-
critare dite tolédanc, et A mettre l'Église espa-
gnole d'accord avec l'Église romaine. Après sa
mort, qni arriva en 1092. Alfonse épouu Bertha,
qne qnelqoes écrivains disent princesse de Tos>
cane, mais à qui d'autres donnent le tHre de
soear dn comte Raymond, époux de l'infante
Urraea. Dès la troisième année, la mort l'enleva
an roi sans qu'dle hii eût donné aucun descen-
dant. Celle qui loi succéda, Elisabeth, fiUe du
roi Louis de Franoei no lui donna pas de fils
non plus, mais deux filles, dont l'une, Sancluà,
ftit mariée an comte Roderigue» et l'autre, El-
vira, A Rog», roi de Sicile. Peu de temps avant
•a mort , et probablement peu de temps après
la batame dUdèa, où périt Tmâuit Sancho, fils
de sa concubine Z^ida, U se remaria encore une
fiBia pour avoir un héritier» Oetto cinquième et
donoière femme fut Béatrix, fiUe du marquis
dïstCy de Vérone et de Toscane. La manière de
vivre et les mœurs dea musuhnans, tout oppo-
sées (pi'dlea fossent A ceUes des chrétiens, ne lais-
saient paa ({ue d'exercer une certaine influence
sur lea prinoes espagnols. Plusieurs rois de Léon
et de Cailflleavaient adoptôi'usaged'avoir, outre
leiff tanme léglttfane, un nombreux liarem.
Leva copcnhinea étaient prsaque regardééa
comme épouses; et A défaut d'héritiers légiti-
mes, et même quand il en existait, Us pou-
vaient hériter de certains districts. On cite panai
les deux plus distinguées des concubines d' Al-
fonse, Ximena et Nunez, d'une illustre famille
galicienne , et Zaida , fille de Témir Almu-tamed
de Séville* La première lui donna deux filles,
dona Theresa et dona Elvira. Celle-ci épousa le
comte Raymond de Toulouse , et fit avec lui
la croisade en terre sainte; l'autre eut pour
mari Henri de Besançon, parent de la reine
Constanofa. Pour récompenser les services que
ce dernier avait rsnrlus A la Castille en com-
battant contre lea Sarrasins, Alfonse lui donna
le pays situé entre l'embouchure du Duero et
du Tage, qu1l avait enlevé aux Sarrasins par
sa valeur, et fonda aussi un nouveau comté in-
dépendant, sous le nom de Portugal , pour ce
prince et ses descendants. Comme nous l'avons
vu , llnfAnt succomba A la bataille d'Udès avee
vingt mflle Castillans. Bien que son gonvemeur, le
comte Gardas de Talera, soit resté fidèle A son
devoir et l'ait défendu jusqu'A la dernière goutte
de son sang, il paraît que les grands de Cas-
tUle n*eurent pas pour lui le mdme dévouement;
on a même exprimé le soupçon qu'ils l'avaient A
dessein exposé au danger, ou qu'ils l'avaient vu
périr avec plaisir, parce que cette mort leur
épargnait la peine de combattre un Jour l'avé»
nement d'un prince non liau de mariage légi-
time. La mort d'un fils chéri acheva d'épuiser
le vieux roi , d^ A courbé par l'Age, et les fetiguea
de la guerre lui causèrent une longue maladie.
Il s'occupa alors de transmettre tous ses Étote
A sa fille Urraea, veuve du comte Raymond.
Mais il sentait la néoesiite qu'une main ferme
tint avec elle les fines du gouvernement, et
tempérèt la fougue d'une femme emportée. Les
grands de Castille exprimèrent le désir qu'Ur>
raca épousAt l'un d'entre eux , le comte Gomei
de Camporpina : non-seulement Alfonse n'eut
aucun égard à ce vœu , mais son orgueil s'irrite
même que des vassaux eussent pu songer A
former une alliance avec leur reine. L'extension
de leurs Étete est pour les princes ambitieux le
comble du bonheur. Non-seulement Alfonse avait
cette manière de voir, mais il parait même que
sa pensée favorite éteit de réunir sous un seul
sceptre tous les États chrétiens de l'Espagne;
et cette réunion lui tenait tellement A coïur, qull
désigna pour époux d'tJrraca le roi d'Aragon
et de Navarre Alfonse 1^, prince vaillant et
noble chevalier. Cependant, avant de conclure le
mariage, le roi castillan convoqua les étets de
son royaume (cortès) à Léon.
Les dispositions prises dans cette assemblée,
que le peuple approuva en frappant des armes ,
avaient principalement rapport au règlement de
la succession. Urraea devait être reine de Léon,
de Oasinic et d'Asturie ; son fils Alfonse Ray-
mondez aurait, comme infant, la Galice, sous la
suiieraineté de la Castille, de même que le
»
comte Henri , gendre d'Alfonse , gouTenienit l«
Portngal comme t8mi1 de la conroone culil-
Ime. Duu le eu où la reine L'rraca n'aurait
pas d'inTant de «on union arec le roi d'Angoo ,
toaa les États que gouvernerait Alfonse VI de-
iD petitais Alfonse-Raymon-
ALFONSE (.Léon, OuUUe)
SOD
fntct
«on onde Gindo, archevêque de Vienne (pin*
twd p^e MOI le nom de Calisle n ) , et au
comte galidoi don Pedro FroUai de Tnn ;
rinhnt fut mis en potaesaion do rojanme àt
Galice Moa la tutelle de ce* deu peraonnages ,
et lei grands dn pays durent loi pitier M et
bonmiage, et jurer de le défoidre dana ton* aea
droita et de toute* leora foreea , quand même il
plairait an roi AlTonae, aon ffanA^én, de re-
prendre ce pays.
Ce grand roi ee diatingiiait par aa piété , aa
généroaité, qu'il déployait particuUènnKnt en-
Ten le dn^, lea pauvres; par sa sageaae, ion
amour de la justice, et son aflabilité. Quelque
grande que fOt sa puissance, il n'ouliliait jamais
que le dernier de ses sujets était son égal par
la loi de la nature, et qu'il devait aàjDer eo lui
un frère, comme rordonne la rdigioD chrétienne.
Pars» talents miUtairea, il était digue demar'
cher k la télé des laiUaots chevaliers espagnols
de son tonpe. Sa pins ttriUaute conquête (Ht la
^eede Tolâde, ville qu'on nommait avec rai-
ton le oceuT de l'Espagne, et d'où on pouvait
attaquer avec avantage toutes les parties de la
Péninsule. Sans les innombrables auxiliaires des
AlmiHwidcs, dontia puissance était alors! son
apogée, la domination des Sarrasins aurait été
(Dtièranait anéamlie en Espagne. Le vainqueur
de l'Afrique vit ses conquêtes s'arrêter devant
les Taillants escadrons d' Alfonse. Le roi castillan
gagna dans treale-neuf batailles le surnom glo-
rieux de lumière et bouclier de VKipagne.
Plus puissant que les autres rois, il prit aussi
le titre d'eropcenr dans ses lettres et dans ses
actes.
a* Bit
lUldBii, UM. CI
Cnmieu de lai Beta dt CaitUla r <(• Ltm; Pimpglunt.
UM. In-foL — FiiiaU el DoehBi, UUtairt ie tEtfa-
(M, Ll.
ALFOHBB VII , roi de Léon, ou AUbnse n de
Castitle (1), plus connu sous le nom i'Alfonse
Raymond, né en 1105, mort en août Iiï7. il
était fils d* Raymond, comte de Bourgogne, et de
dona Urrïca, fille d'Airoose VI, H Tut proclamé
nu par les états de Galice réunis à Compoalelle ;
M sa mère Urraque, qui gouvernait la Caslilie ,
l'associa il sa royauté pour s'en foire on appui.
De* dissentimenta ne lardèrent pas i éclater entre
la mère et le fila, A vainement les grands es-
sayèrent de lu réoondlier. Enfin, devenu seul
maître du royaume en IIIS par U mort d'Ur-
raqiie, Alfonse s'efforça de guérir le* mani de
(1) Cl
iUBBM V. roi d'i
32
U guerre civile, et d'am^orer la sitnalioD inlé-
rleuredn pays par divers règlements sages; puis,
Toulanl coDcnurir auad è l'œuvre t laquelle les
princes chrétiens s'étaient dévoués, D Gt la guerre
an Maure*. H leur enleva l'Aragon. Garcia IV de
Navana, le* comtes de Barcelone et de Toulouse,
hd firent hommage. Sel succès âevèreat très-
haut *a puiasanee; et ayant assemblé le* cortès
à Léon, il te fit en 1 135 solennellement couronner
empereur d'Espagne (ffd^oniiuplu«,ye{fTAu-
gtùhu, totiut BiipanUe imperator). Une der-
nière expédition qu'il fit contre les Maures d'A-
frique Alt dpialée par la prise d'AImeric, et par b
brillante victoire de Jaén en tl57. A son retour,
il se trouva subitement mal près du village de
Fremeda, et y mourut, Igé de cinquante et un
ans , après en avoir régné trente. Ce prince se dis-
tingua par son re^>ect pour les droits et privi'
léges de ses sujets. Sa flUe Constance avait
éponsé le fils du roi de France Louis XH , te
>«iine. Ce lut le premier exem[de de ces alliances
'ntreles deux couronnes, si fréquemment re-
nouvelées depuis. Comme son prédécesseur, Al-
fonse part^ea ses États entre sesdenx fils, d'après
une maxime alors généralement suivie : l'alné,
Sanche.eutles deux Castilles, et le plus jeune,
Perdinaiid , le Léon et la OaHce. Alfonse fonda en
1166 l'ordre de Saint-Julioi, depuis devenu cé-
lèbre sous le nom A'Alamlara.
On historien , contemporain de ce roi , publia
Chrmiea Ilde/oAîi imperatorU , que Florer a
Insérée dans son Esp<ma iograda, vol, XXI,
p. 310-347. Sandoval publia une chronique es-
pagnole sur ce même Alfonse, sous le titre : Cro-
niea del inclglo emperador de Sipana , don
Alfonso VII, deste nombre, r«y de Ctulilla y
Léon, etc.j Pampelune, lOOO, in-fol.
SlDiuo ([ Sililo , frmlBi dt Eipana, part. |v. fuL. m.
- luatTuitaUt, Chrmicon munit . t^d SchulUma ,
in Uitf. pur. thrBHleim, III
D. Lis Alfanat dt Caiiillf.
ALFaii§E 1", roi deCastille. Vog. Auonse n,
ni de Léon.
Ai.roBSBii,rddeCastille. Voy. Altohsbvu,
roi de Léon.
ALPOHSK III , loi de Castflle, samommé le
fiable et U Bon, néle 11 novembre i 155, mort
lefl aoat 1114. Fils de SancbelD, il n'avait pas
encore trois ans quand D monta sur le trâne,
en 11^.
*i.FOi«SKiT(l),sunKimméfefl'o6(eet(<«on,
roi de Castille, né le 11 novembre 1155 , mort
dans la nuit du 5 au e aoCit l'an 1214. Il monta
sur letréne ï l'&ge de trois anB(l 158). Sa longue
minorité fut troublée par des guerres civiles que
fomentaient les maisons de Lara et de Castro. En
(1) On rippell* inul «ironie v[rl gn IX, il on If
compta p»tml Im roli île Ltgn , pendtnl la aepinUoB
InDponlre i» U CmUle et dn Uo> , aprti li uoit di
38 ALFOKSE
117G, dere&amsjeur, il épousa Éléonore, fille de
Henri n, roi d'Angleterre, et d*Ê]éonore, duchesse
d'Aquitaine, qui lui apporta en dot le duché de
Gascogne. Après ayoir forcé les rois de Léon, d'A-
ragon et de Nayarre à la paix et à la restitution de
quelques places, Alfonse tourna ses armes contre
les infidèles, et les battit en 1177. Mais Tan 1185,
il fut défait par les Almohades à Sorillo. En 11 89, le
roi de Léon ayant joint ses troupes aux siennes, il
passa la Sierra-Morena. Les progrès des Espagnols
déterminèrent lacoub-Aben-Iousef, roi de Maroc,
à fîBdre publier en 1 194 le djehad ou guerre sainte
contre les chrétiens, et à débarquer lui-même avec
une armée fonnidable. Âlfonse ayant Tainement
attendu les secours des rois de Léon et de Na-
varre, ses alliés, perdit, le 18 juillet 1195, une
grande bataille près d'Alarcos, et y reçut une
biessurc à la cuisse ; vingt mille hommes d'in-
fsnterie ei toute la cavalerie de son armée res-
tèrent sur la place. lousef s'empara ensuite de
Calatrava, d'Alarcos, et de plusieurs autres
places. Alfonse Ait un instant abandonné par ses
aMiés; mais il les ramena vers lui l'an 1199, par
le mariage de Bérengère, sa fille, avec le roi de
Léon. A la nouvelle que Sanche, partisan des mu-
sulmans, roi de Portugal avait passé en Afrique, il
se jeta dans ses États, et prit plusieurs places, n
entra, l'année suivante, dans la Navarre, et enleva
les trois provinces d'Alava , de Biscaye et de Gui-
puscoa, qui, depuis ce temps, ont été réunies à la
Castille. Ce prince aimait les lettres ; il en donna
des preuves. Tan 1208, en fondant, à Palenda,
une université où il attira, de France et d'Italie,
plusieurs hommes de réputation. C'est le premier
établissement de ce genre qui ait été fondé en
£q>agne.
Alfonse n'avait pas oublié l'échec qu'il avait reçu
des Bfaures en 1 195. Bientôt les deux champions
se trouvèrent en présence l'un de l'autre. Le
khalife, couvert d'un manteau noir de combat,
héritage du dief des Almohades Ab-del-Mumen,
sortit de sa tente. Il tenait d'une main le
Koran, de l'autre son sabre : il donna le signal
du combat. Du côté des infidèles les volon-
taires, du côté des chrétiens les Castillans, s'a-
vancèrent, et les ailes des deux armées se
mirent en mouvement : le combat devint bientôt
gén^^. Le premier chocdes mahométans fut vio-
lent ; mais fl ne put rompre la ligne des cava-
liers chrétiens. Ceux-ci, secourus par les cheva-
liers de Calatrava, parvinrent^ rqrausser ^avan^
garde, etplusieurs milliers de Maures trouvèrent
la oonixHme du martyre qu'Os ambitionnaient,
en mourant pour leur foi. Mais lorsque les Cas-
tillans, en poursuivant les volontaires, s'avan-
eèreat centre le centre de l'armée ennemie, où
se trouvaient les meilleures troupes de Moham-
med, Us rencontrèrent la résistance la plus
acharnée. Bientôt même les chrétiens , naguère
vainqueurs, durent quitter le champ de bataille
etimr : les chevaliers de Calatrava furent aussi
fntratoéi par les fuyards. Lorsque le roi de Cas-
MOC?. VIOGR. UmVEItS. — T. H.
{Castille) S4
tille, de la hauteur où il était placé, vit ce dé-
sastre, il voulut s'avancer à la tête des troupes
de Léon et de Tolède, qui formaient la réserve,
pour faire une dernière tentative désespérée. Ses
paroles à l'évèque de Tolède , « A prient il est
temps de mourir glorieusement I » prouvent qu'il
n'avait guère l'espoir de remportera victoire. Les
remontrances de l'archevêque et des comtes l'em-
pêchèrent de s'exposer aux plus grands périls. On
envoya au secours des ftiyards les troupes les plus
valeureuses, et les prélats eux-mêmes se jetèrent
k la tête des combattants au milieu du carnage,
où se trouvaient les étendards de la sainte Vierge,
l'image du Sauveur, et enflammèrent par leur
exemple le courage des soldats de la foi. L'ar-
rivée des troupes fraîches permit aux chevaliers
des ordres et aux montagnards de se rallier ; et
avec ceux qui étaient venus k leur aide ils s'a-
vancèrent de nouveau, renversant tout ce qu'ils
rencontraient , et marchant vers le centre, où se
trouvait Mohsunmed avec sa garde. En se jetant
sur le demi-cerde formé par des chaînes de
fer, derrière lequel se tenait un mur hérissé
de lances, ils battirent et rompirent les deux
ailes des Sarrasins. Les Andalous, qui ne combat-
taient que par crainte des Almohades , prirent la
fuite dès le commencement de la bataille. Cette
faite occasionna du désordre dans les rangs des
Maures. Les troupes régulières des Almohades
dans le cercle faisaient seules résistance, et pa-
raissaient vouloir encore disputer la victoire aux
chrétiens. Les intrépides Almohades , défendus
par la fortification, repoussèrent toutes les at-
taques avec une bravoure et des efforts inouïs.
Mais les chevaliers chrétiens cherchèrent à briser
cette chaîne, qui pouvait rendre douteuse l'issue
de la bataille. Alvaro Nuîiez de Lara, à la tête
des chevaliers castillans, tenant en main l'éten-
dard royal, se jeta, malgré les lances des enne-
mis, dans l'intérieur de cette espèce de forteresse,
et presque en même temps les rois Pierre et
Sancho rompirent la chaîne. Dès ce moment la
ruine des infidèles fut décidée, et la victoire as-
surée aux chrétiens. Le carnage fut terrible.
Mohammed , qui avait tout mis en usage pour
enflammer le courage de sa garde , ne voulut
pas d'abord survivre au malheur des siens
et à la mort de son fils aîné, qui avait été tué
en combattant en héros. Mohammed était encore
assis sur son bouclier, quand les vainqueurs
se dirigèrent sur sa tente. Lorsqu'on lui an-
nonça la fuite totale de ses troupes, en le con-
jurant de ne pas rester davantage, le khalife
répondit : « Dieu seul est vrai ! le diable est per-
fide, y» n monta ensuite à cheval, et se hâta,
avec quelques fidèles, de quitter le champ de
bataUle. n prit le chemin de Bacca, et se retira
sans tarder k Séville.
Cette victoire éclatante des chrétiens, qui
porta le coup de grâce à la domination des Afri-
cains en Espagne, est nommée par les Espagnols
bataille de JSavas de Tolosa ou d'Uàeda. Les
u
ALFONSE
mahométans la nomment tiaf aille d^Alcalab, et
eomptent co jour ( le 15 safer de Thégire 609 ou
10 Juillet 1 2 1 2) au nombredes plus désastreux de
leur histoire. Si Ton compare les relations des
chrétiens avec celles des Arabes , on les trouvera
d'accord sur la perte énorme des Sarrasins.
Contre leur coutume, les mahométans évaluent
lenrs pertes plus haut que celles de leurs enne-
mis. Gomme fl avait été expressément défendu,
80U8 peine de mort, de faire des prisonniers,
on massacra plus de Sarrasins dans la poursuite
que pendant la bataille. Les Espagnols les pour-
suivirent pendant quatre heures, et taillèrent
en pièces tout ce quils rencontrèrent. Les Ara-
bes rapportent que d'une armée de six cent mille
hommes, cent mille seulement se sauvèrent;
perte probablement exagérée. En mémoire de
cette brillante victoire, on célébrait chaque an-
née, le 16 juillet, à Tolède et dans le royaume
de Castme, une grande fête anniversaire, qu'on
appelait le Triomphe de la Croix. Des présents
précieux furent envoyés aux successeurs de
saint Pierre , une tente de soie , une clef d'or et
l'étendard des Sarrasins, qui ftit placé dans l'é-
glise Saint-Pierre, en commémoration de cette
journée.
Les chrétiens tirèrent peu parti de leur vic-
toire; et le roi de CastiDe s'étant mis en route
pour s'aboucher avec le roi de Léon, il tomba
malade an village de Gatière-Maynos, où O mou-
rut. Son corps (ut transporté au monastère de
las Huelg^s de Burgos, qu'il avait fait bâtir. La
valeur de ce prince, son amour pour ses sujets,
la protection qu'il accorda aux gens de lettres ,
bi ont mérité un rang distingué parmi les rois
d'Espagne. H laissa de la reine Éléonore , morte
le 21 octobre 1214, l'infut don Henri, et trois
princesses : dona Bérengère, qui avait épousé
Alfonse IX, roi de Léon; Blanche, mariée, l'an
1208, à Alfonse n, roi de Portugal ; et Éléonore,
qui épousa, l'an 1220, Jayme 1^, roi d'Aragon.
Rodriciif Toletanus , Rerum in Ilisp. çest. chroni'
corn, llb. XI, cap. S6. — Hariana, Hitt. çen. de £««
pana, 1U>* XI i cap. Si. — Conde , Histoire de la dO'
mînalion des Sarratint en Eipagne, t. U, p. 418.-
ALFOHSE IX, roi de Léon, mort en 1230. Il
gQOoéda à son pèro Ferdinand n en 1188 , et
ftit armé chevalier à Carrion par Alfonse m
(ou Vm ) de Castille. Mais d^à, l'année suivante,
la bonne harmonie entre les deux rois fut trou-
blée au sujet de quelques places de l'Estremadure,
surlesquelles ils prétendaientavoir des droits ; ils
en seraient venus aux mains, si l'Espagne chré-
tienne n'avait pas été menacée par les prépara-
tifs d'Abou-Yousouf, quatrième sultan d'Afrique
et d'Espagne, de la dynastie des Almohades. A
l'approche des troupes musulmanes, les princes
chrétiens conclurent une alliance ; mais Alfonsede
Castille, après avoir attendu vainement le secours
du roi de Léon, et soutenu seul le choc de l'en-
nemi, essuya, en 1 195, une défaite comi^ete près
de la ville d'Alarcos. Alfonse de Castille en fut '
{Cas(ille) 36
si irrité contre le roi de Léon, qu'il le traita de
lâche et en ravagea les domaines. Il s'ensuivit une
guerre, qui n'amena d'abord aucun résultat dé-
cisif. Alfonsede Léon prit alors à sa solde qud-
ques bandes musulmanes, et vint, à son tour,
ravager le district de Tiene de Campos. Pour
venger l'affront , le roi de Castille, assisté de son
allié Pierre n d'Aragon, envahit le Léon, et
réduisit les viDes de Bolanos, Castroverde , Va-
lence et Corpio. EnAn, en 1 199, les deux rois al-
laient se livrer une guenre d'extermination,
lorsque, au moment d'engager le combat, ils
(brent siéparés par les prélats du Léon et de la
Castille , leur préchant l'union pour la cause
du christianisme, menacé par les sectateurs de
Maliomed. Une réconciliation eut lieu ; il fut con-
venu que le roi de Léon épousevait sa cousine
Béren^re on Berenguela , fUIe du roi de Castille.
Mais Hen que ce mariage eût été solennellement
condu à Valladolid , le pape Innocent III l'an-
nula pour cause de paronté , et envoya un légat
avec plein pouvoir pour mettre les royaumes de
Léon et de Castille en interdit, dans le cas où
ses injonctions ne seraient pas exécutées. Al-
fonse, qui entrevoyait dans cette alliance l'union
des deux couronnes, ne tint aucun compte de
la bulle du pape; il en résulta que le roi et la
reine de Léon furent excommuniés, et leur
royaume mis en interdit. Enfin, en 1204 , les
deux partis consentirent eux-mêmes au divorce,
à condition que leurs enfants seraient reconnus
légitimes par le pape et les états de Léon. Dès
ce moment la guerre se ralluma, à propos d'une
forteresse que le roi de Léon réclamait au roi
de Castille. Cependant la paix fut conclue par
la médiation du pape. Mais Alfonse de Léon ,
profitant d'une guerre de son ennemi avec Mo-
hammed-Ibn-Iacoub, cinquième sultan des Al-
mohades, s'empara de la forteresse en litige.
Après la mort d'Alfonse de Castille, sa fille
Bérengère, femme répudiée d'Alfonse de Léon^
prit la régence sous le nom de son frère Enrique
( Henri ) I, Agé de onze ans. Ce jeune prince
ayant étéhié, en 1217, par l'accident d'une tuile
qui lui tomba sur la tête, Bérengère devint de
droit roine de CastiDe. Malgré les machinations
de son anden mari, elle réussit à faire pro-
clamer roi son fils Ferdinand, qu'elle avait
nourri elle-même et qu'elle aimait tendrement.
Alibnse de Léon fit quelques expéditions heureu-
ses contre les musulmans : il prit, en 1228, la for-
teresse de Lazeres , Mérida , Elvas , Barlajoz et
quelques autres villes de l'Estrcmadure , après
avoir battu Mohammed-Ibn-Houd près de Mé-
rida. 11 mourut en 1230 , pendant im pèJorinage
à SaintJacqucs de Compostelle : il fut suWtemt'nt
atteint , près du bourg de Yillanueva de Sarria ,
d'une dyssenterie violente à laquelle il suc-
comba, après un règne de quarante-deux aiis.
Son fils Ferdinand réonit sur sa tétc les cou-
ronnes de Castille et de Léon.
Lacas Tudensis , Chroniea mundi. — Rodricas Toic-
S7
ALFONSE
Canas , Rentui i» UUpania çeUarum chronicon, éàlL
GranaUr, 1545, In-foL — Alooso el Sablo , Cronica dé
EspaAa, purt. IV. -~ Lopez de Cortegaua, Cronica det
utnto rey don fernando Tercêro.
ALPOXSB X (1), surnommé le Sage, c*e8t-à-
dîre le Savant ( el Sabio ), roi de Castille et de
LéoD, ué en 1226 , mort le 4 aTril 1284. FiJs aîné
de Ferdinand TII , fl monta en 1252 sur le trône
sons les plus heureux auspices, et cependant
peu de r^es furent signalés par autant dln-
fortnnes. Un de ses premiers actes fut de répu-
dier sa femme, dona Violante d*Aragon , pour
cause de stérilité , en même temps qu*i] lit d^
mander au roi de Danemark une de ses filles en
mariage. Celui-ci lui envoya sa fille Christine,
qui traversa l'Allemagne et la France, et ar-
rira à Valladolid au moment de la réconciliation
du roi Alfonse avec sa femme, qui venait d'accou-
cher d*une fille. La princesse danoise, ainsi dé-
sappointée, mourut quelques mois après. On a
sappoeé que cette circonstance occasionna le
▼oyage d'Edouard , fils de Henri m, roi d^Angle-
terre, à la cour d'Espagne; mais il est plus pro-
bable qu'A avait pour obget d'apaiser Alfonse ,
qui réclamait la Gascogne, alors en possession de
Henri m, comme le douaire de la femme d'AI-
'oose IX de Léon. Le prince anglais fut très-
bien accoeiili par Alfonse, qui Tarma chevalier,
et lui donna la main de sa fille Éléonoro ( fin
d'octobre 1254).
Alfonse eut des troubles à réprimer dans les
Algarves. Il fit appel k ses vassaux , et entre
autres à l'émir de Grenade. Xérès, Aroos, Si-
donia, etc., furent snocessivement réduits à l'o-
béissance, principalement par la vakur de don
Henri, trère d'Alfonse. Une rivalité d'amour dé-
sunit bientôt les deux frères. Henri excita le
wali de NieUa à la révolte, s'empara d'Arcos et
de Lebrija; mais U fut bathi par un général cas-
tillan, et obligé de s'enfuir en Afrique, on il resta
phisieiirs années à Tunis. Son départ laissa le
wali de MieUa exposé à toute la fureur d'Alfonse.
MeUa et tontes les viOes révoltées durent se ren-
dre à discrétion. Cependant les Almohades firent
on dernier effort pour reprendre leurs anciens
d(Nnaines. Ea 1261, le màne jour et à la même
heure, les musulmans, établis à Murcie, Lorcas,
Muia, Xérès, Lebrige, ArcoB, massacrèrent les
clut^tiens, et proclamèrent Muhamed-ben-Alah-
mar. Alfonse toutefois rassembla promptenient
des troupes pour étonfier la nouvelle rébellion ,
^, comme à l'ordinaire, fl demanda à l'émir de
Grenade le contingent stipulé. L'émir répondit
que, kHn de le laisser marcher contre ses core-
Sgionnaires, son peuple lui permettrait à peine
4e rester neutre dans la lutte qui s'annonçait.
Le Castillan, qui pénétrait la conduite de son vas-
sal, ordonna à ses généraux de traiter les habi-
tants de Grenade comme des ennemis. £n môme
temps Abeo-Alahmar Ini-mérae jetait le masque,
'l«C'«t rAlfonne IX de qucUiucs historiens, ou plutôt
ilfoBse lY.
{Castille) tg
et faisait une irruption sur le territoire de Cas-
tille. Quelque bien comlnné que fût le plan des
mahométans, il n'était pas vraisemblable qu'ils
l'emportassent sur leurs puissants voisins. En
1282, le roi de Castille et l'émir de Grenade se
rencontrèrent près d'Alcala-Réal , où le dernier
essuya une déhite signalée. En même tempe
une puissante diversion fut Ciite du côté de
Murde parle roi d'Aragon, qui voulut reprendre
cette province pour le mari de sa fille. Et ,
après la victoire sur Muhammed , l'armée d'Al-
fonse courut chAtier les insurgés des Algarves.
Dans tous ces lieux , le succès accompagna les
armes chrétiennes. Aben-Alahmar demanda la
paix, qne le roi chrétien Uii acconla volontiers,
è des conditions même plus fevoraUes que l'émir
n*avait droit de s'y attendre. Au lieu de trou-
pes, il lui fut permis de payer un tribut annuel
à son seigneur hge, et il ne fut obligé de paraî-
tre à aucune assemblée des cortès, è moins que
cette assemblée ne fût tenue dans une ville d'An-
dalousie. U fut convenu que désormais Murcie
serait gouvernée par un prince mahométan,
nommé par le souverain de Castille ; et Alfonse
devait forcer les 'cxalis, qui s'étaient soustraits à
leur allégeance envers Muhammed, de revenir à
lenr devoir; de même, l'émir de Grenade promit
d'engager les Murdens à se conduire en sujets
sourais. La douceur de ces conditions, qui furent
signées par les deux princes en 126C, ne peut
s'exptiqoer que par la crainte qu'avait le vain-
queur de voir Muhammed appeler de nouveau les
Africains en Espagne. Mais cette paix ne pouvait
avoir de durée. Alfonse trouvait un intérêt si
évident à fomenter de continuelles rébellions,
qu'il persuada les vvalis de se révolter, et alla
jusqu'à demander de Mohammed qu'il h;g re-
connût comme gouverneurs indépendants. L'in-
dignation du prince maure fut extrftme, et il réso-
lut d'user de la plus grande ri^eur contre les au-
dacieux rebelles. Un accident favorisa son projet.
Alfonse eut des prétentions sur la Souabe
par sa mère ; ces prétentions furent d'abord sou-
tenues par le pape Alexandre lY ; mais comme
la Souabe avait déjà reconnu Conradin, prince
de la maison impériale do Fré<léric II, cette in-
tervention ne fut d'aucun avantage. Cependant
à la mort de l'empereur Guillaume, comte de
Hollande, en 1256, et à l'exclusion de Conradin,
lesâecteurs voulant faire choix d'im prince étran-
ger, Alfonse crut pouToir aspirer à la dignité im-
périale, et prodigua ses richesses afin d'aiTiver
au but où évidemment il ne pouvait jamais at-
teindre. Élu par un parti , il fut repoussé par
l'autre, beaucoup plu» puissant, qui avait donné
ses suffrages à Riclianl, comte de Comouailles,
et frère de Henri m. De là naquit cette longue
contestation qui divisa si cruellement l 'Allema-
gne et ritalie, et causa la perte des sommes
«immenses qii'Alfonse avait imposées à ses
royaumes, pour soutenir ses prétentions à
l'Empire. En vain il fit sucre.>siv«>Tnenl appel à
1.
ALFONSE
quatre papes, Alexandre, Urbain, Clément et
Grégoire, pour qu'As se déclarassent en sa faveur.
Ces pontifes, qui probablement se souciaient
peu de se prononcer dans une cause où les ar-
mes temporelles devaient seules prévaloir, écou-
tèrent froidement les réclamations du prince
castillan. A la mort de son compétiteur , en
1271, il crut que le plus grand obstacle était
leré : il espérait que ses travaux et ses intrigues
de quinze années allaient être récompensés ; mais
Gr^oire X, comme ses prédécesseurs, se mon-
tra peu fovorable aux prétentions d'un membre
d'une famille odieuse à Frédéric Barberousse ; et
il ordonna aux électeurs d'abandonner A!fonse,et
déporter les voix sur un autre candidat. En 1273,
le choix tomba sur Rodolphe , comte de Habs-
bourg. Il faut que la vanité d'Alfonse ait égalé
sa faiblesse, puisqu'au lieu d'accepter la décision
des électeurs et la solennelle sanction de Grégoire,
il continua de poursuivre le pontife de ses pré-
tentions mal fondées. Grégoire, poussé à bout
et perdant à la fin toute patience , cessa de le
traiter avec les égards accoutumés , et excom-
munia le peu d'adhérents qui lui restaient en-
core.
On ne doit pas s'étonner que ses si]ûetB aient
c(»nmenoé à murmurer. Les nobles se plaignaient
aussi qu'en mariant sa fille naturelle, Béatrix
de Guzman , à Alfonse II de Portugal , Il eût
cédé à ce prince la souveraineté des Algarves.
Ces circonstances furent avidement saisies par
toi barons mécontents , qui, sous le vulgaire
prétexte du bien public, formèrent un parti dont
le but apparent était de porier le roi à de plus
sages mesures , mais qui n'avait en réalité pour
oliget que des intérêts personnels. Ce parti avait
pour chef l'infant don Philippe , frère d'Alfonse ,
et don Nuno Gonzalve de Lara. Ils désiraient
livement mettre dans leurs intérêts les rois de
Navarre , d'Aragon et de Portugal ; mais cette
espérance nt se réalisa pas : ils se tournèrent
avec plus de succès vers Aben-Alahmar, roi de
Castîlle, qui leur promit de faire sur les fron-
tières de CastOle une diversion en leur faveur.
Quelque temps s'écoula ainsi sans déclarer leur
rébellion , quoique pourtant ils s'assemblassent
en armes , d'abord à Lara en 1270, puis à Va-
lencia. Au lieu de marcher sur eux sans perdre
un moment, afin de les réduire par la force, le
roi eut la faiblesse de leur oflrir un traité. Il leur
promettait, s'ils mettaient bas les armes en lui
fliisant connaître leurs sujets de plainte, qu'il
s'efforcerait de faire droit à leurs demandes.
Devant les états assemblés à BUrgos , il invita
les mécontents à répéter hautement leurs re-
quêtes. D'étranges demandes furent entendues
^rs, déraisonnables et insultantes à la royauté.
Ce qui paraîtra incroyable, c'est de les voir
toutes accordées, excqpté une seule, l'impôt sur
les marchandises étrangères, que le roi ne voulut
jamais sacrifier. Mais la chose la plus extraor-
dinaire, c'est qu'ayant pour lui le plus grand
{CastUle) 40
nombre des membres du con^s , il n'osa pas
proposer la peine capitale, ou au moins l'exil
perpétuel des rebelles.
L'inexplicable facilité avec laquelle ces con-
cessions furent faites surprit les rebelles eux-
mêmes « et les réduisit au silence. Ils se retirè-
rent dans les villages voisins de Burgos , et
de là demandèrent au roi la permission de re-
tourner chez eux, c'est-à-dire dans leurs for-
teresses, d'où ils pourraient préparer quelques
nouvelles plaintes. £n vain il leur demanda, par
de fréquents messages, de se réconcilier avec
lui : ils répliquèrent toujours qu'ils n'écoute-
raient aucune proposition , et quMls quitteraient
Tierra-de-Campos. Après quelques délibérations ^
ils résolurent d'établir leur demeure dans le
royaume de Grenade. Cependant il leur restait
encore assez d'honneur national pour qu'ils exi-
geassent d'Aben-Alaliroar, qui vint les recevoir
sons les armes, de ne jamais les faire combattre
contre leur propre pays. Ils demeurèrent à la cour
mahométane environ deux années, c'est-à-dire
de 1272 à 1274, et ne voulurent jamais revenir
en Castille , quoique priés souvent pai le roi et
la reine, jusqu'à ce qu'ils eussent obtenu, non-
seulementle rétablissement de toutes leurs dic-
tés passées , mais la concession de tous les points
les plus importants de leurs demandes. Ils récla-
mèrent aussi la paix pour leur ami le roi maure.
Ce fut durant l'absence d'Alfonse en 1275,
pendant son infructueuse visite au pape Grégoire
alors en France ( qu'il poursuivait de ses pré-
tentionsà l'empire), lorsqu'on en était aux mains
avec les Maures d'Espagne et d'Afrique , que
mourut l'infant Fernando de la Cerda , fils aîné
d'Alfonse, et héritier des royaumes unis de
Léon et de Castille. Cet événement fit naître de
graves disputes.
Suivant les lois romaines , les deux fils du
prince défunt demeuraient toi^urs les plus près
du trône ; mais les lois des Wisigoths reconnais-
saient le second (ils comme héritier légitime du
roi. Alors, pour décider si l'Espagne suivrait ses
anciennes et propres institutions, ou si elle adop-
terait celles des autres États, les cortès furent,
en 1276, convoquées à Ségovie. Cette assemblée
décida que la parenté immédiate l'emportait sur
celle de la représentation ; ce qui signifiait ({uc
le second fils, étant d'un degré plus près du père,
devaitêtre préféré aux petits-fils, qui n'étaient (|uo
les représentants du fils aîné , et se trouvnierit
ainsi éloignés de deux degrés. L'infant don
Sancho fut donc proclamé successeur au trône à
l'unanimité. La décision des cortès causa à
Pliilippe de France, frère de Blanche, veuve de
Fernando, le plus vif mécontentement; car c«
prince regardait avec raison l'aîné de ses ne-
veux comme légitime successeur d'Alfonse. Ce
prince demanda le douaire de sa sœur, et la
permission, pour cette princesse et son enfant,
de passer en France. L'une, et Tautrc demande
furent refusées par le roi castillan. Blandie, ac-
41
eompagnée de la reine , irritée comme elle de
kur exclusion de la couronne, vint à bout de .
s^échapper de Burgos arec les Infants , et Ait
reçue pvr le roi d'Aragon. La guerre fût alors
déclarée par la France; mais l'explosion en fut
prévenue par le pape Nicolas m. Dans la suite,
c*est-à-dire en Tannée 1278 , la reine de Castille
retooma auprto de son mari ; mais Blanclie resta
à la cour de son firère. Quant aux deux infants,
on les retint en Aragpn, bien moins par motif,
dliumanité et de justice , que dans Tespoir d'en
inquiéter un jour, s'il était possible, le gouTer-
nement de Castille. De tous ces événements, Û
en est un surtout plus triste que tous les autres,
et eoveloppé d*uue grande obscurité : c'est Tas-
Kaftgjnat du prince Fédrique, ordonné, dit-on,
par Alfonse son propre firère. On a essayé de
Texpliquer par l'implication de l'infant dans la
fuite de la reine, de Blanche et de ses deux fils.
Les écrivains nationaux s'efforcent de trouver
un autre motif à cette détestable action , mais
ils n'ont pu parvenir à en donner aucune de
plausible : le prince avait été étranglé dans son
propre palais de Burgos , par des assassins
sddés. La mémoire d'Alfonse est restée chargée
de cette tache.
Afin de satisfoire les continuelles réclamations
de la France au sujet des droits des infants de
la Cerda, il proposa sérieusement, dans l'assem-
blée des cortès de Séville en 1281 , de détacher
Mnrde de la couronne en faveur de ces princes.
Cette proposition indigna si fortement don Sancho,
qu'a refo8ad*attendrela fin delà séance. Un autre
acte dn faible monarque ne fut pas moins con-
damné par le peuple, n falsifia la monnaie du
royaome, et ordonna néanmoins qu'elle garderait
la même valeur. Quelques autres exactions aussi
arbitraire» , quelques actes de persécution envers
des sujets paisibles , ses emportements croissants
avec l'âge , son insatiable rapacité , le rendirent
aussi odieux que méprisable. Les barons et
les députés mécontents jetèrent les yeux sur
Sancho , de qui ils espéraient obtenir justice :
quiconque sait flatter la multitude à propos est
sûr de réussir; quiconque sympathise avec les
griefs imaginaires ou réels du peuple, comman-
dera son attention. Sancho envoya des émissaires
dans les principales villes de Léon et de Galice,
pois il partit lui-même pour Valladolid, rendez-
vous de ses partisans, où l'infant don Miguel,
frère d'Alfonse , proposa en 1228 de le proclamer
roi. Sancho refusa le titre de roi, se contentant
de cdol d'héritier et de régent : le souverain pou-
voir lui solBsait, peu lui importait sous quel
nom il l'exerçait. En vain Alfonse espérait-il ga-
gner le rebelle en lui proposant de satisfidre à
ses demandes ; en vain en appelait-il aux rois de
Portugal, de Navarre et d'Aragon. Sancho demeura
calme : U avait obtenu d'eux une entière neu-
tralilé, et particulièrement de la part du roi de
Grenade. Perdant enfin toute espérance de réussir
if Alfonse s*appUqua sérieusement à
ALFONSE (CastiUe)
41
gagner le roi de Maroc , qui prit une véritable
part aux douleurs d'un père si grièvement offensé
par son fils. Alfonse supplia aussi le pape d'ex-
communier ses sujets révoltés. Le pape d'abord
se contenta d'écrire aux grands maîtres de San-
tiago et de Calatrava, les exhortant à rappro-
cher, à réconcilier les partis. Au milieu de la
désertion générale, voyant que Badiyoz et Séville
étaient les seules places importantes demeurées
fidèles, tandis que le reste du royaume re-
connaissait Sancho avec empressement, le roi
réunit en 1283 à Séville le peu d*adhérents qui
lui restaient encore. Là il ne se contenta pas,
par un acte solennel, de déshériter son fils ; mais,
le chargeant d'imprécations, il appela sur la tète
du rebelle les plus terribles malédictions. Dans
ce même acte , il institua pour ses héritiers les
Infants de la Cerda ; et, à défaut de leur posté-
rité , il désigna le roi de France. Mais com-
ment celui qui n'avait jamais été obéi pendant
sa vie pouvait-il espérer de l'être après sa mort?
Le pape alors intervint plus efficacement ea fa-
veur d'Alfonse, menaçant de l'excommunication
les partisans de Sanclio , et mettant en même
temps le royaume en interdit. Le clergé fut le
premier à se soumettre au roi , et bioitût son
exemple fut suivi par un grand nombre de villes
et de barons. Les troupes du roi africain, fatiguées
de cette guerre , étaient retournées dans leur
pays. Cependant les forces d'Alfonse s'augmen-
taient de jour en jour. Ses autres fils, qui avaient
embrassé le parti de Sancho , revinrent bientôt
à lui. Sanclio lui-même, voyant ce changement
opéré dans les esprits, fit des ouvertures de
réconciliation ; sur ces entrefaites, Sancho tomba
subitement malade. Alfonse en montra une vive
affliction. Le fils se rétablit; mais le père, acca-
blé de douleur, s'éteignit dans une maladie lente
à l'âge de cinquante-huit ans.
Alfonse le Sage, par ses rapports fréquents avec
les Arabes, avait appris à aimer les sciences. Son
savoir fut extraordinaire pour un prince de son
temps. L'Espagne lui doit la vulgarisation de la
languenationule, unadmirableoodedelois, etle ré-
tablissement de l'université de Salamanque. L'as-
tronomie lui est redevable des Tables qui étaient
universeUement employées jusqu'au commence-
ment du seizième siècle. Les T[ible$ alfonsines
(c'est le nom qu'on leur donne) lui ont acquis plus
de gloire que ses combats. Elles furent probable-
ment l'ouvrage de plusieurs astronomes arabes de
Grenade , qui vivaient à la cour d'Alfonse; elles
datent du 30 mai 1252 , jour de Tavénement du
roi , et furent imprimées pour la première fois
à Venise, 1492, in-4°, et souvent réimprimées
depuis. On montre encore aujourd'hui, dans le
palais ( alcasar ) de Ségovie , la chambre où le
roi Alfonse se livrait à des travaux astronomi-
ques. Le code appelé las siete Parlidas,
parce qu'il est divisé en sept parties ou sections,
fut presque entièrement son œuvre. C'est un
mélange d'ordonnances ou lois, extraites des
48
fueros ou chartes locales , xnèlées de quelques
axiomes monarchiques empruntés au code Jus-
tinien. Ce code fut.d*abord imprimé à SéyiDe,
1491, in-fol.; parmi les éditions plus récentes on
remarque celle de TAcadémie des sciences de
Madrid (1807, 3 vol. in-4^, ayec des notes et des
variantes ).
On attribue encore à Alfonse la célèbre Cro-
nicade Espana, contenant Thistoire de l*E8pagne
depuis les temps les plus reculés jusqu'à la mort
de Ferdinand m. On lit, dans la préface , que
cette chronique fbt seulement écrite par ordre du
roi ( que mnndo fazer ) ; mais, à juger par Tu-
sage fréquent qu*on y Ait des yerbes à la pre-
mière personne du pluriel, et en raison des ha-
bitudes littéraires d*AIfonse, on peut admettre
que ce roi eut une grande part à la rédac-
tion du livre. C'est une compilation faite avec
les écrits de saint Isidore, de Sébastien de Sala-
manquc , dlsidore , évèquc de Beja, de Sampiro
d^Orviédo, du moine de Silos, et surtout de Ro-
deric de Tolède; on remarque çà et là des pas-
sages traduits des chroniques arabes. Cette chro-
nique fut d'abord publiée par Florian de Ocampo ;
Zamora, 1542, in-fol. La clironique de Miguel de
Herrera, intitulée Cronica del muy esclarecido
principe y rcy don Alonso, Valladolid, 1554,
in-fol., fût seulement composée par ordre d' Al-
fonse. Ce roi écrivit aussi ou fit écrire une pa-
raphrase de Y Histoire sainte, et VHistoire de
ia conquête de Jérusalem, extraite en partie de
l'ouvrage de Guillaume de Tyr.
L'étude favorite du roi Alfonse parait avoir été
l'alchimie; fl passait pour avoir fait de l'or (1).
Ce qui est plus certain, c'est qu'il avait altéré
les monnaies , comme presque tous les rois qui
s'étaient occupés d'alchimie. Alfonse se distingua
aussi comme poète : outre le Li^Te du Trésor
( Libro del Tesoro ) , où il révèle ses secrets
alchimiques, on a de lui les Cantiguos de Nues-
ira Senora (2), en dialecte gaficien, et un poème
en stances dacty tiques de huit vers chaque ( Ver-
sos de arte tnayor), intitulé Libro de las
Querellas ( le Livre des Complaintes ), où il se
plaint amèrement de rin;;ratitudc de son fils
Sancho. Tout ce qui nous reste de ces poésies
a été publié par Sanclic^, dans ici'*' volume de
^ Coleccion de Poesias castellanas anteriores
al siglo XV; Madrid , 177^1790, 4 vol. in-8*.
Ses connaissances au-dessus de son siècle , ses
relations avec les Juifs et les Maures, son indé-
pendance à l'égard du pape, et la liberté avec
laquelle il disposait des revenus du clergé, avaient
attiré au roi Alfonse le reproche d'impiété. En
somme, on peut dire de lui comme de Jacques 1*%
roi d'Angleterre, qu'il fût un incroyable mélange
d'obstination, de faiblesse et de science. On lui
attribue ce propos, d'une authenticité très-con-
testable, que, s'il avait été consulté sur la créa-
(I) Hoefer. ffitioire de la Chimie, t I . p. SS4.
(tî On cootenre à la blbltoUièque de l'Escurial un ma-
BMcrit de ces Cantlguoi, avec une notation musicale.
ALFONSE {Castille) <4
tion du monde, il aurait proposé quelque chose
de mieux.
Mondcjar, Memorias historicas del rcy don Alonso
él Sabio, y obiervaclones à iu Crànica ; Madrid . ITÎT,
In-fol. — Joan. Emmanuel, Chrwiieon, apnd Florez, Es-
pmfia Savrada, ro\. XXIII; Anale» Toledanos, ibld.,
ToL XXJII. — i.oaûcHist. de la Dominât., vol. IU. —
AUon:ius à Carthageoa, Anacephatteosis, cap. 8. — Ma-
rtana, IlUt. çen. de Espatka. tib. XIII.
ALFONSE XI , surnommé le Vengeur, roi de
Castille, né en 1310, mort le 26 mars 1350. n
était fils de Ferdinand IV et de Constance de
Portugal, et âgé seulement de deux ans, lorsqu'il
succéda à la couronne. Les oncles et frères du
feu roi se disputèrent longtemps la régence, qui
fut décernée (1314) aux infants don Pèdre et
don Juan par le conseil de la reine Marie , aïeule
du jeune roi. Les deux régents périrent, en 1319,
dans une bataille contre les Maures, et la Cas-
tille fut replongée dans les troubles causés par
la minorité du roi. Alfonse, ayant atteint sa ma-
jorité, déclara qu'il voulait désormais gouverner
seul. En 1327, il défit les Maures de Grenade et
la flotte du roi de Maroc. Mais il perdit (1333) Gi-
braltar, et fit d'inutiles efforts pour reprendre celte
place. D'autres succès le dédommagèrent de ce
revers : secondé par les rois de Portugal et d'Ara-
gon, il gagne, le 30 octobre 1342, sur les rois de
Maroc et de Grenade, la célèbre bataUlc de Rio-
Salado, qui coûta la vie ou la Ubcrté h plus de
deux cent mille mahométans. Le sol était, dit-on,
jonché de cadavres; et le butin immense qu'on y
ramassa fit baisser d'un sixième le prix de l'or.
Alfonse gagna ensuite d'autres batailles, et forma
en mai 1344 le fameux siège d'AlgésL*as, où
les Maures opposèrent pour la première fois des
projectiles lancés par la poudre à canon , aux
machines de guerre qu'on employait alors pour
battre les murailles. La longueur de ce siège,
qui dura deux ans , y attira beaucoup d'étran-
gers. Alfonse fut sur le point d'y être assassiné
deux fois par des musulmans fanatiques ; enfin ,
la place capitula, à condition que les Castillans
souscriraient une trêve de dix années.
Le roi de Castille céda, en 1345, les Canaries
à Louis de la Cerda, qui en fut couronné roi. Ce
fut vers ce temps qu'Alfonse reçut d'Edouard m,
roi d'Angleterre, un présent qui, peu considé-
rable en apparence, devint une des principales
sources de l'opulence de l'Espagne. C'était un
petit troupeau des plus beaux moutons d'Angle-
terre, dont la race, s'étant multipliée jusqu'à
nos jours, produit ces mérinos si renommés de
l'Espagne. Alfonse allait reprendre Gibraltar,
lorsque la peste l'enleva dans le sixième mois
du siège de cette place. Il avait épousé, en 1328,
Marie, fille d'Alfonse IV, roi de Portugal, et
Béatrix, dont Q eut Ferdinand, né l'an 1332,
mort avant lui, et don Pèdre qui lui succéda.
Alfonse passe pour l'auteur d'une chronique gé-
nérale, qui est ou perdue, ou ensevelie dans la
poussière de quelque bibliothèque. Parmi les livres
nombreux publia par son ordre, on remarque
45
ALFONSE
les archives de noblesse de Castillc et un ouvrage
snr la chasse. Ce dernier a été publié par Argotc
de Molina, sous le titre : lÀbro de Monteria del
rey don Jl/oiiJo;SévlUe, 1575, in-rol.
J. Valiez de TlUasan , Crtmiea del muy etclarecido
prineip0 y rep don Mcm$o el Onteno; Medina del
Campo, iBli, In-fol. — Mariana, Siit. gen, Espatia, llb. X V
et XVI. — Zarlta, AnaUa de Aragon, toI. il. iib. Vil.
— Nlcolao Antonio. MbtMheea hispoMa v^ut, II. —
Saratento, M^moria» para la Bistoria de la poêsia y
poetoi ttpalkolMi Madrid, 1787, p. Mf.
n. La Al/onse d^ Italie,
dMsés en ceux de Naples et ceux d'Esté,
À. MfoTue dt Naples.
ALPOHSB !*■', roi de Naples et dt' Sicfle, le
même qo'ALroiisE Y d^ Aragon, né en 1385,
OMHt le 27 juin 1468. Fils de Ferdinand 1'% roi
d'Aragon, et deLéonored'Albuquerqtte,il monta,
en 1416 , d'abord sur le trône d'Aragon , sous le
nom à'AlJonse F. 11 avait hérité, du dief de son
père, de la couronne de la Sicile et celle de IMle
de Sardaigne ; mais cette dernière souveraineté
ne fut que nominale, car il la perdit bientôt par
des troubles civlb. Une année avant son avène-
ment au trône d*Aragon, il avait épousé Marie, sa
cousine germaine, fille de Henri III, roi de CastÙle.
AUbose commença son règne par un jugement
de Salomon. Une Jeune esclave avait cité devant
le tribonal du roi le maître qui était père d'un
cn&ttt qu'dle avait mis au monde , et qui devait,
suivant une ancienne loi d'Espagne, la mettre en
liberté. L'accusé niant le Dût, Alfonse ordonna
qae Tcnlànt (lit vendu à l'enchère. Les entrailles
patenidtes s'émurent alors : le maître reconnut
son filSy et accorda la liberté à la mère, n signala
ensuite sa générosité à l'occasion d'une conspira-
tion de nobles, à la tète desquels était Antoine
de Luna. En déchirant, sans la lire, la liste des
sdgneors qui avaient conspiré contre lui : « Je
« les forcerai, dit-fl, à reconnaître que j'ai plus
« de soin de leur vie qu'ils n'en ont eux-mêmes. »
En 1420, fi entreprit une expédition qui l'occupa
longtemps. Quelques historiens ont donné pour
motif la jalousie de la reine Marie de Castille.
Afîable, galant, et l'un des plus beaux hommes
de l'Europe, Alfonse aimait la belle Marguerite de
Hijar, l'une des dames de la reine, et il eut
d'eDe un fils nommé Ferdinand. Dans un accès
de jalousie , la reine fit étranger sa rivale ; et
Alfonse, ne voulant pas se venger d'une femme,
quelque sensible qu'il fftt à la perte de sa mal-
tresse, prit le parti d'aller se distraire de sa
douleur dans des expéditions lointaines. Quoi
qu'A en soit, Alfonse aborda avec une armée
dans 111e de Sardaigne , alors déchirée par pla-
sienrs factions : une partie des habitants avaient
donné le pouvoir au vicomte de Narbonne,
tandis que les Génois occupaient la côte septen-
trionale de 111e, et que les Aragonais tenaient
Alghero et CagHari. Alfonse obtint , pour une
somme de 100,000 florins d'or, la cession totale
de la province d'Arborea do la part du vicomte
{J>i aptes) 46
de Narl)onnc. Alfonse essaya ensuite de s'emparer
de nie de Corse, sur laquelle il faisait valoir des
droits; mais les Génois le forcèrent d'aban-
donner le siège de Bonifocio. Vers le même
temps il reçut des pr«)])ositions importantes de
Jeanne II, reine de Nnples, dont les États ve-
naient d'être envalits par Louis d'Anjou : à con-
dition qu'il viendrait la secourir, elle Tinstitua
sou héritier de la couronne de Naples, et le
nomma , en attendant , duc de Calabre , avec le
droit de placer une garnison de soldats arago-
nais dans Tune des forteresses du royaume. Ce
pacte fut conclu en septembre 1420. Alfonse en-
voya sa flotte joindre celle de la reine de Naples^
et obligea Louis d'Ai^ou et son lieutenant Sforza
di Cotignola à lever le siège de Naples.
En juin 1421, Alfonse arriva à Naples, où il
fut reçu avec une grande pompe. Il se dirigea
ensuite contre Louis d'Anjou, renfermé dans
Acerra : celui-d conclut, par la médiation du
pape Martin Y , une trêve avec la reine Jeanne ,
et évacua la Campanie, en ne conservant que
les Abruzzes. L'année suivante, des dissen-
sions graves éclatèrent entre Alfonse et la reine
Jeanne. Le grand sénéchal Caraccioli, amant
de la reùie , était jaloux d'Alfonse ; et , crai-
gnant de perdre son influence , il insinua qu'Al-
fonse n'attendrait pas la mort naturelle de la
reine pour prendre possession du royaume , et
qu'il serait prudent de se saisir de sa personne.
Mais Alfonse prévint la conspiration, et fit
arrêter le sénéchal en mai 1423. La reine s'en-
fenna alors dans le château de Porta-Capuana,
qu'Alfonse vint investir. Elle appela h son se-
cours Sforza, lieutenant du duc d'Anjou, re-
tiré à Bénévent , qui défit Alfonse sous les murs
de Naples, s'empara de la ville, et tint son adver-
saire bloqué dans Castel-Nuovo. Mais l'arrivée
de troupes flralches de la Catalogne avait remis
Alfonse en possession de Naples, après un combat
sanglant sous les murs de cette ville. La reine
Jeanne se retira àNola, où elle révoqua son testa-
ment, et adopta, au lieu d'Alfonse, Louis d'An-
jou pour son héritier.
Sur ces entrefaites, Alfonse fut obligé de re-
tourner en Espagne , où son frère Enrique ou
Henri était prisonnier entre les mains de son
cousin Jean U , roi de Castille. H quitta Naples,
et y laissa don Pedro , son frère , à la tète de
ses troupes. Pendant la traversée il fit, le 4 no-
vembre 1423, une descente à Marseflle, ville
de son compétiteur, et en enleva le corps de
saint Louis, évèque de Toulouse, seul fruit de
cette expédition. Comme il avait garanti les églises
et les fenunes de la fureur du soldat, les <hmes
de Marseille voulaient lui témoigner leur recon-
naissance par un riche pi'ésent; mais il le refusa,
en disant : « Je me venge en prince, et je ne suis
a pas venu pour faire la guerre en brigand, u
Cependant tout était en désordre dans Naples.
Le duc de Milan et le pape avaient pris parti pour
la reine Jeanne. Le premier, qui s'était institué
47
ALFONSE
sdfineur de Gènes, envoya une flotte qui prit
Gaéte , Ischia et d'autres places. Les Aragonais
finirent par n'avoir plus que deux forteresses en
leur pouvoir. La guerre continua pendant plu^
sieurs années, avec des succès variables, entre
les partisans d'Anjou et ceux d'Aragon, jusqu'à
ce qu'enftn tout le pays se soumit à la reine
Jeanne.
Après un s^our de liuit ans en Espagne, où
il avait arrangé quelques affaires de famille, il
reparut, en 1432, à Naples; car il n'avait pas
renoncé au bénéfice de son adoption. Ayant tenté
Inutilement de secourir Tropéa, que les Fran-
çais assiégeaient dans la Caîabre, il attaqua l'Ile
de Gerboa (dans le golfe de la petite Syrte, en
ftce de la Sidle), qui dépendait dn roi de Tunis,
sur Icqud il remporta une grande victoire, et
se rendit maître de 111e; après quoi il revint en
Sidle et en Italie, et entama des négociations avec
la reine de Naples. Deux grands obstacles à leur
réconciliation avaient déjà disparu : Louis d'An-
jou était mort en Calabre, et le sénéchal Carac-
doli avait été assassiné à Naples. En février
1435 , la reine Jeanne vint cUe-môme à mourir,
léguant ses États à René d'Anjou, comte de
Provence, frère de Louis d'Ai^ou. Alfonse ne
ménagea pas son argent pour se faire des parti-
sans, tandis qu'il vint avec une flotte bloquer
Gaéte. Le duc de Mflan et les Génois volèrent au
secours de cette place, et dans un combat donné
le 6 août 1435 près de l'Ile de Ponza , Us détrui-
sirent complétônent la flotte d'Aragon. Alfonse
et ses deux frères, Jean, roi de Navarre, l'infant
don Henri, une quantité de grands seigneurs,
forent faits prisonniers. Les Gaêtans, à la nou-
velle de cette victoire, fondent sur les assié-
geants, et font un si grand nombre de prison-
niers, qu'Acéréto leur gouverneur, embarrassé
de cette multitude, donne la liberté à quatre
mflle d'entre eux. Peu de temps après, Philippe-
Marie Visconti, duc de Milan, par une généro-
sité peu d'accord avec ses précédents, renvoya
libres, sans aucone rançon , le roi d'Aragon et
toute sa suite. Le duc de Milan fit même une
ligue avec Alfonse, qui, par ce moyen, se trouva
en état de poursuivre son entreprise sur le
royaume de Naples.
Alfonse fit d'abord, en 1436, une tentative
inutile pour s'^nparer de Naples. En 1438, il
revint devant cette ville; mais il fut encore
obligé dé lever le siège, après y avoir perdu
l'infant D. Pèdre, son frère. Sans se rebuter, il
assiégea, en 1441, Naples pour la troisième fois,
et -à la fin le succès couronna son entreprise.
Ayant introduit dans la place deux cents sol-
dats, par le moyen d'un aqueduc qui avait servi
dans une pareiÛc circonstance à Bélisaire, il
l'emporta dans la nuit du 1*' au 2 juin 1442. Le
duc d'Alton, voyant ses affaires désespérées,
s'embarqua, et après son départ le roi d'A-
ragon se rendit maître de l'Abruzze, de la
Pouflle et de la Calabre.
(Naples) 4S
L'an 1443, le 26 février, il convoqua les états
généraux, et fit reconnaître pour son successeur
an trône de Naples Ferdinand , duc de Calabre,
son fils naturel, qu'il maria, l'année suivante,
avec Isabelle de Clcrmont. Marie, sa fille naturelle,
épousa dans le même temps Lioad d'Est, duc
de Fcrrare. Alfonse prit lui-même le titre de roi
des Deux-SicUcs, uMusque Sicilix; mais il ne
se croyait pas encore sâr de la possession du
royaume de Naples, tant qu'il n'en aurait pas
reçu l'investiture du saint-siége. Afm de rol)te-
nir pour lui-même et pour Ferdinand sou fils ,
qu'il avait fait duc de Calabre, il traita d'abord
avec l'antipape Félix V; U s'adressa ensuite à
Eugène IV, rival de Félix, par l'intermédiaire
d' Alfonse Borgia, son confident, évêque de Va-
lence, qui devint pape sous le nom de Calixtc m.
Eugène IV lui promit l'investiture , aux condi-
tions qu'il le reconnaîtrait pour seul pape, ci fe-
rait marcher des troupes pour retirer des mains
de François Sforce, qui fnt depuis duc de Milan,
la Marche d'Ancône, et les autres terres de l'É-
glise dont celui-d s'était emparé. A la suite d'un
traité condu à Terracine en juillet 1443 , Eu-
gène rv envoya de Sienne à Alfonse la bulle d'in-
vestiture du royaume de la Sicile citra Pharum,
comme un fief de l'Église; et l'année suivante il
fit la bulle qui légitima le fils naturel d' Alfonse,
et le reconnaissait capable de succédera son père.
Nicolas V, qui succéda à Eugène en 1447, con-
firma les bulles de son prédécesseur, et garantit
eo outre à Alfonse la possession deTerradne, de
Bénévent, de Ponte-Corvo et des Ues de Ponza et
de Ventotiene, sur lesquelles le saint-siége avait
fait valoir des droits.
En juin 1458 Alfonse tomba malade après les
fatigues d'une chasse dans les plaines de la
Pouille, et mourut peu de temps après à Naples,
âgé de soixante-quatorze ans et dans la quarante-
troisième année de son règne, laissant la couronne
de Naples à son fils naturel Ferdinand (il n'a-
vait pas eu d'enfants légitimes ), et cdle d'Aragon
à son frère Jean, roi de Navarre. Sa femme,
Marie de Castille, le suivit au tombeau le 4 sep-
tembre de la même année.
Alfonse était un prince éclairé et instruit pour
son temps. Sa cour était le rendez-vous des sa-
vants d'alors : il y avait Chrysoloras, George de
Trébizonde, Lascaris l'alné, Vall?, Facio, Ant.
Panormita, Pontano, Gianozzo Manetti, et d'au-
tres, qui ont célébré la magnificence et la libéralité
de leur protecteur. iEneas Sylvius (le pape
Pie II ), dans sa description de l'Enrope, fait lui-
même l'éloge d'Alfonse, et parle de l'amour de ce
prince pour les lettres. Sous son règne , l'étude
de la jurisprudence florissait à Naples. 11 prit pour
conseillers les légistes les plus éminents, réforma
la regia caméra ou l'administration des financer,
embellit Ns^les, agrandit le môle et l'arsenal ,
fit border les rues de larges trottoirs , décorer
la résidence royale de Castel-Nuovo , fit élever
divers édifices publics, réoarer les aqueducs,
49
ALFONSE {Naples, Este)
60
ccmstmisit des fontaines poUliqaes et fit dessécher
des marais dans le Toisinage de Naples. Dans
ses dernières années, il aida son ancien bienfai-
teur Viscontîy dnc de Bfilan, contre Sforza et les
Vénitiens ; fl seconda le pape dans la reprise de
la Marche d'Anc6ne, prit le parti des Adomi de
Gènes contre la foction opposée, enyoya son fils
Ferdinand ayec des tronpes contre les Floren-
tins, et fit parrenir des secours à Scanderbeg
contre les Tores.
On trouve dans le livre de Panormita, De die-
tis et factU régis Alphonsi, les traits suivants,
qui font ressortir le caractère chevaleresque de
ce prince. Son trôner lui comptait un Jour dix
mine ducats. Un offider, présent, dit tout bas :
a n ne me faudrait que cette somme pour me
rendre heureux. » « Tu le seras, » dit le roi qui
Fentendlt, et sur-le^Jiamp lui fit compter les âxx,
mine ducats. Pour se rendre plus populaire, fl
avait coutume de se promener dans les rues
de sa capitale à pied et sans suite. On lui fit des
n yrése n tations sur le danger qu'il y avait d'ex-
poser ainsi sa personne : « Un père , répondit-fl ,
« qui se promâie aumiUeu de ses enfants n'a rioi
• à craindre. » Cest à lui que l'on attribue ce mot :
• que pour faire un bon ménage, fl faut que le
msi soit sourd et la femme avmigle. » Un de
ses courtisans lui ayant demandé quels étaient
ceux de ses sujets qu'il aimait le plus : « Ceux ,
^ répondît-fl , qui craignent pour moi plus qu'ils
« ne me craignent. » Voyant un jour une ga-
lère chargée de soldats sur le point d'être sub-
meilgéey fl ordonna aussitôt qu'on leur portât
secours; et comme on hésitait, fl s'élance dans
une chaloupe, et s'écrie : « J'aime mieux être le
« compagnon que le spectateur de leur niort. »
Les soldats tarent sauvés.
GlannoDC ^oria eipilê dél reçno di fiapoli. —
iprfle. CkroMVagia délia SieiUa. — Facio, Fatti d'M-
fOKio d^Armgana, — ZariU, Afmalet de Aragon.
AI.P098E 11, roi de Naples, né en 1448,
mort le 19 novembre 1495, fils aîné de Ferdi-
nand I* et d'IsabeUe, ftit couronné, le 8 mai 1494,
roi de Naples. Du vivant de son père fl avait lait
ses preuves de valeur, de luxure, d'avarice et de
cruauté contre le pape Paul n et les Vénitiens
en 1469, et contre les Florentins qu'fl défit le
7 septembre 1479; enfin contre les Toscans et les
Turcs qui avaient envahi Otrante. Ce prince
néanmoins, au bruit de l'arrivée de Charles Vm,
roi de France, en Italie, fut saisi d'une firayeur
si grande, que, le 23 janvier 1495, il abdiqua la
couronne en faveur de son fils Ferdinand n, et
passa, dans la même année, ai Sicile, où fl vou-
lut embrasser la règle des 01iv6tains; mais,
«Tant de pouvoir exécuter ce dessein , il mourut
à Mazara, vflle appartenant à sa beUe-mère,
sœur de Ferdinand, roi de Sicfle. Son corps fut
inliumé dans la cathédrale de Messine. H avait
cpousé en 1455 Hippolyte, fiUe de François
Sforce,doc de Milan, laquelle mourut le 20 août
H88y après lui avoir donné Ferdinand , son suc-
cesseur au trône de Naples, Pierre, prince de
Rossano, et IsabeUe, femme de Jean-Galéas
Sforce, duc de Milan.
Glannone, SUtria eivUe del reffno di NapoU. -^
Porzlo, la Congiura dei baroni eonJtro il re Ferdi-
nando I. — Gutcclardlal, Storia d'italia, — Commlnes,
Mévwiret.
B. Al fonte d*£ttc, due de Ferrare (I).
ALFOHSB i«', d'Esté, né en 1476, mort le
31 octobre 1534. H succéda en 1505 à son
père Hercule I", duc de Ferrare. Pendant toute
la durée de son règne orageux, fl fiit engagé
dans les guerres de lltalie. En 1509, dans la fa-
meuse li^e de Cambrai, que le pape Jules n ,
l'empereur Maximilien et Louis xn, roi de
France , avaient conclue contre la république de
Venise, il commanda, avec le titre de gonfa-
lonier do l'Église, toutes les troupes papales.
Jules n était irrité contre les Vénitiens, parce
qu'ils ne voulaient pas rendre Ravenne, Pesaro,
Faenza, et d'autres vifles de la Romagne. Al-
fonse passa le Pô, prit Rovigo, Este, Monta-
gnona, et vint avec son frère, le cardinal Hippo-
lyte, joindre les Allemands et les Français sous
les murs de Padoue, dont le siège échoua. Pen-
dant ce temps les Croates, à la solde de Ve-
nise, mirent tout à feu et à sang dans les États
de Ferrare : les atrocités commises par ces mer-
cenaires sur les rives du Pô ont été dépeintes
par Arioste ( chant xxxvi de VOrlando fu-
rioso), qui assistait à cette campagne avec le
cardinal Hippolyte. Alfonse, avec l'aide des
Français, défit les Vénitiens, et leur enleva leurs
drapeaux, qu'fl fit suspendre à la cathédrale de
Ferrare. Peu de temps après , Jules H changea
de politique : fl fit la paix avec Venise, se ligua
même avec les Vénitiens contre les Français, et
engagea Alfonse à en faire autant Celui-ci s'y
refusa noblement. Le pape lui déclara alors la
guerre, et lui prit Modène et Reggio. Les troupes
papales s'avançaient déjà sur Ferrare , lorsque
Alfonse les surprit et les battit complètement.
Le duc, assisté des troupes françaises envoyées
de Mflan, défit aussi, sur les rives du Pô, les
forces espagnoles commandées par don Pedro
Navarro, que Jules H avait fait venir de Naples.
Alfonse fut blessé dans ce combat. Peu après,
Gaston de Foix, duc de Nemours, qui comman-
dait les Français en Lombardie, s'avança avec le
duc Alfonse sur Ravenne, où fls rencontrèrent
les troupes réunies du pape et de Naples. Les
Français remportèrent la victoire , après une ba-
taflle sanglante ( le 11 avril 1512 ) où Gaston
fut tué. Aironse y fit prisonnier Fabrice Colonne,
général du pape, et le renvoya généreusement.
Après que les Français eurent évacué l'Italie,
Alfonse aspirait à la paix. 11 se rendit à Rome
(1) Le» AlfoDsc d'Estc ont Joué on tréfl-grand rôle
dans l'histoire d'Italie aux quinzième et seizième siècles.
Le Tasse et l'Aiioste ont ajouté A leur célébrité. On
nous saura donc gré d'en avoir fait ane meoUon spé-
ciale d.ins notre Biographie.
51
pour faire sa soumissioa an pape : cdui-d Tac-
ciieUlit d*abord Tort bien , mais il donna ensuite
Tordre de Tarréter. Fabrice Colonne fit abrs
évader son ancien bienfaiteur, qui arrira sain
et sauf à Ferrare. Après la mort de Jules II en
fénicr 1513, Léon X, «on successeur, rétablit
Alfonsc dans ses anciennes dignités, mais ne lui
rendit pas Modëne et Reggio. A rarriréc du roi
François I", Alfonse rejoignit les troupes fran-
çaises; et, après la défaite des Français par
les armées combinées de Charles-Quint et du
pape, il faillit voir tous ses États confisqués
par Léon X. Heureusement ce pape vint à
mourir, et Alfonse fit frapper à cette occa-
sion une médaille avec cette devise : De ore
Leonis, Il se réconcilia plus tard avec Tem-
pereur, qui lui fit rendre les villes de Reggio et
de Modène, et mourut à fâge de cinquante- huit
ans. H avait épousé en 1502 la fameuse Lu-
crèce Borg^, et eut pour snccesseur son fils
Hercule.
GIraldl, Commentario dette cote di Ferrara e déi
prineipi di Este. — Muratorl, ^nnali d'ttaUa.
ALFONSE II, d'Esté, duc de Ferrare, mort
le 27 octobre 1597. Fils d'Hercule II et de Renée
de France, fille de Louis XH, il succéda à son
père en 1559. A cette époque, la France ne
possédait phis en Italie que le marquisat de Sa-
luées. Le duché de Milan, les royaumes de
Naples, de Sicile et de Sardaigne, ainsi que le
littoral de la Toscane, appartenaient à TEspagne.
Le Piémont était au duc de Savoie. Les Gonza-
gues, ducs de Mantooe, possédaient le mar-
quisat de Mootferrat; une autre branche de
Gonzague avait Gaastalla et Sabbioneta. Flo-
rence, Pise et Sienne appartenaient aux ducs de
Médicis ; Venise, Gènes et Lucqucs étaient des
républiques aristocratiques ; Parme et Plaisance
étaient aux ducs de Famèse ; Massa et Carrara
formaient un duché appartenant à la famille de
Cybo-Malaspina; Urbino était, comme un fief
de rÉglise, aux ducs dclla Rovere; enfin Piom-
Inno et une partie de Ttle d'Elbe appartenaient à la
famille des Appiani. Tel fut l'éUt de l'Itahe au
milieu du seizième siècle. Après l'Espagne et le
pape, la puissance prépondérante était partagée
entre le grand-duc de Toscane, le duc de Sa-
voie et le duc de Ferrare ( maison d'Esté ). Al-
fonse surpassa tons ces princes en ma^ifi-
cence. En 1560, il épousa Lucrèce de Médicis ,
fille de Côme, grand-duc de Toscane. Sa mère,
la duchesse douairière, vint, dans la même
année, à la cour de France, où sa fille aînée,
Anne, avait épousé François de Guise, duc d'Au-
male. La nomination de son frère, Louis d'Esté,
an cardinalat fut l'occasion de fêtes superbes
qui attirèrent une foule d'étrangers. Après la
mort subite de sa femme en avril 1561, Al-
fonse épousa Béatrix, fille de l'empereur Fer-
dinand I*% et assista en 1566 son beao-frère,
Maximilien H, dans la pierre contre les Turcs.
En 1681, il perdit sa seconde femme Béatrix,
ALFONSE {Este, Portugal)
52
qui, conmie la première, ne lui avait pas donné
d'enfants.
Lucrèce, sœnrd'Alfbnse, avait épousé Fran-
çois-Maria deHa Rovere ; elle se sépara plus tard
de son mari, et vint habiter Ferrare. Léonore.
autre sœur d' Alfonse, vivait célibataire à la
cour de son frère, où elle mourut en février 1 581.
C'est la célèbre Léonore , dont le Tasse fut si
épcrdument amourenx, que le duc Alfonse le fit
enfermer pendant plusieurs années comme fou.
Voy, TxssE.
Le duc Alfonse mourut sans enfants, et légua
ses États à son cousin César d'Esté. Mais le
pape Clément MH annula ce testament , et in-
corpora Ferrare, comme fief du saint-siége, dans
les domaines de l'Église. César dut se contenter
de la possession de Modène et de Reggio, qui
étaient des fiefs de l'Empire. Ainsi s'éteignit la li-
gnée des ducs de Ferrare.
Mucatori, Annali d'italia.
ALFOifSB 111, d'Esté, mort en 1644 H suc-
céda en 1628 à son père César, duc de Modène
et de Reggio. H épousa en 1608 Isabelle, fille
de Charles-Emmanuel l*' , duc de Savoie , qu'il
perdit en 1626. Dégoûté de la vie, il abdiqua eo
1629 la couronne ducale, et se r^ra dans un
couvent de capucins, où il prit le nom de frère
Jean-Baptiste de Modène.
Mumtorl, Annali d^Italia. — Lltta, FanUglie eelebri
Italiane.
ALPONSB IV, d'Esté, duc de Modène et de
R^SgîO) ^ ^ 16^9 ^ort en juillet 1662. Il suc-
céda en 1658 à son père François I. Tl épousa
en 1655 Laura , nièce du cardinal Mazarin, et
servit d'abord sous son père , qui commandait
les troupes françaises dans la guerre contre les
Espagnols au sujet de la possession du Mont-
ferrat. Après la mort de son père. Il fnt nommé
généralissime de l'armée française en Italie. A la
paix des Pyrénées, en 1659, il obtint de l'em-
pereur Léopold l'investiture de la principauté de
Correggio, qu'il avait achetée. Alfonse aimait
les beaux-arts, et fonda la galerie des tableaux
à Modène. n mourut à l'âge de vingt-huit ans,
laissant un fils qui lui succéda sous le nom de
François II, et une fille, Marie-Béatrix, qui épousa
Jacques II, roi d'Angleterre.
Muratori, Annali d'italia.
in. Les Alfonse de Portugal,
AI.FOXSB ou AFFONSO i*^ {Hcnriquez), roi
de Portugal , né en 1094 à Guimaraens , mort
à Santarem le 6 décembre 1185, succède à son
père Henri de Bourgogne, en 1 1 12, comme comte
de Portugal , sous la tutelle de sa mère Thérèse
de Castille. Sollicité par la clameur pubUque, le
jeune prince prit, le 28 mai 1128, le gouverne-
ment, et expulsa sa mère ainsi que les mépri-
sables favoris qui l'entouraient. Iliérèse exdta
un soulèvement; mais Alfonse le comprima aus-
sitôt , et confina la princesse dans une prison ,
où elle mourut le l**" novembre 1 130. Le roi
63
ALFONSE
de CastiHe AUbnsc-Raymond, ayant pris le parti
de sa tante , fut égalcmeat défait ; et le jeune
comte 8*afihuiebit de l*hoiniùage auquel il était
•oiimis eoTen ce monarque: Tranquille à Vùk"
térieur, Âlfoose-Henriquez tourna ses armes
€ontre les Maures, et remporta sur eux, le 25 juil-
let 1139, dans la plaine de Campo-Ourique
(appelée depuis CalMJa de Reis, Tètes de Rois),
ime victoire dans laquelle cinq de leurs princi-
panx chefs furent tués. Alfonse se fit imôiédia-
tement proclamer roi k Lamégo, et dès lors fut
regardé comme le fondateur de la monarchie
portugaise. Après quelques démêlés arec le roi
de Castille qui refusait de reconnaître son nou-
Tean titre , il marcha sur Lisbonne qui appar-
tenait encore aux Almoravides, etrenleva en i 148
arec Taide des croisés français et allemands, aux-
quels il accorda les Tilles d'Atana et d'Alçambiya.
Alfonse l" s*allia ensuite au roi de Navarre
contre le roi d*Aragon Ferdinand; mais , pressé
dans Badigoz, il tomba de cheval dans une
sortie, et fut pris. Ferdhiand ne le remit en
liberté qu'après la restitution du royaume de
Léoo et laconcession de la Galice. Les Almora-
▼ides firent en 1184 une nouvelle descente en
Portugal , vinrent assi^r Santarem ( le Scala-
hris d«s Romains ), que défendait don Sanche :
AUbnse , malgré son grand ^e , courut déblo-
qner son fils, tua All-Yacoub, chef des Maures, et
mourut quelques jours après à quatre-vingt-dix
ans; il fut enterré à C<Mmbre.
Ce prince était d'une taille extraordinaire (U
avait près de sept pieds, comme l'atteste son ar*
norey conservée à Guimaraens). H avait épousé
m 1146 MalUde, fille d'Amédée H, comte de
Maoriemie, dont fl eut six enfants : Henri , mort
iflOBe; Sandie, qui hii succéda; Jean ; Mathilde,
mvîée à Alfonse II, roi d'Aragon ; Urraca, femme
de Ferdinand n, roi de Léon; Thérèse, épouse de
Philippe, comte de Flandre. C'est sous le règne
d'AlfoBse-Henriquez que furent créés les ordres
Brflitaii)ps de l'Afle et d'Avis, et que les templiers
arrivèrent an plus haut degré de prospérité.
« Alfonse-Henriquez défendit , dit la Brandâo ,
iDoC le Portugal de son glaive, et étendit les
firotttières des chrétiens depuis le Mondégo qui
ooole «o pied des murs de Colmbre, jusqu'au
Guadalquivir qui traverse SévîQe, et même
jusqu'au grand Océan et la Méditerranée. Par
l'attitude imposante quH sut donner au Portugal,
il procura à sa nation le sentiment de sa propre
ftiiee f réveilla l'esprit national, et inspira aux
Portugais une noble fierté. Depuis le moment
ièy leilaive en main, il avait conquis k dix-huit
iMy avec une énergie qui prouvait le dévelop-
ponenit préooeede son activité et de sa sagesse,
la trtae qui hii était dû, c'estrà-dire pendant dn-
qnnle-si^ans, il ponnuivit jusqu'à son dernier
nupir «a seul et même but, l'indépendance
et sus royanme et de son peuple. Alfonse ne
aé^Êffià pas davantage l'art des négociations,
ft te montra aussi halÂe en politique que grand
(Portugal) 44
sur le champ de bataille. H sentait bien quel
était le pouvoir des armes spiritiieDes dans son
siècle , et il sut gagner le pape à lui faire em-
brasser ses plans. Il rassônbla sagement au-
tour de lui la noblesse et les députés des villes
(dans les certes de Lamégo), les admit à ses
conseils , et les attacha à sa personne en ayant
l'air de leur laisser le choix de leur roi et de
leur gouvernement. Lui seul sq^ se maintenir
ainsi entre la puissance toujours menaçante des
Sarrasins et la Castille jalouse, méfiante et su-
périeure en forces, et s'agrandit même aux d(*pens
de toutes deux. Lui seul parvint par un heureux
hasard, et après avoir obtenu des renforts, à
enlever aux Sarrasins cette ville , qui devait être
plus tard le centre du royaume, la résidence des
rois , l'entrepôt des trésors de llnde, et l'inter-
médiaire entre le commerce d'Orient et celui
d'Occident. C'est par la prise le Lisbonne qu'A
couronna toutes ses conquêtes. Longtemps après
sa mort , le prince magnanime vécut dans le
souvenir de son peuple , et les Portugais ne
voyaient rien à mettre au-dessus de leur pre-
mier roi. n servit de modèle à ses successeurs,
qui s'efforçaient de l'atteindre en perfection. C'est
ainsi que le premier roi du Portugal , quf avait
fait de si grandes choses dans sa vie, en produisit
encore de grandes au delà du tombeau, par la
douce influence que son noble souvenir exerça sur
les cœurs de son peuple et de ses successeurs. »
Mariana , HisU de EspaHa. - Zarita. Jnnal. — Oal-
chenon , Hist. de Savoyê. — Brandao , Monarchia
Luiilan, — M. F. Dcnla, le Portugal, d«M ta CoUecUon
un V Univers, — Scbrffer, histoire du Portugal.
ALPOKSB II, surnommé le Gros (o Gordo) ,
roi de Portugal, né le 23 avril 1185, mort le
25 mars 1223, fils de Sanche P** et de Douce de
Barcelone, monta sur le trône en 121 1. Il voulut
d'abord s'emparer de l'héritage de ses sœurs Thé-
rèse, mariée au roi de Léon, et Blanche, dame de
'Guadalaxara ; mais, battu en 1212 par son beau-
frère Alfonse IX, de Léon, il renonça à ses iigusf es
prétentions etattaqua les Maures, qu'il défit dans
une grande bataille en 1217, à Alcaçardosal, avec
l'aide des croisés hollandais et allemands ; les rois
de Cordoue et de Bads^oz périrent dans celte
bataille. En 1220 et 1221, Alfonse fut encore vic-
torieux des émirs de Jaën , Séville et Badajoz.
Jugeant que ses sigets laïques ne devaient pas
seuls supporter les frais d'une guerre entreprise
au nom de la religion dirétienne, il imposa les
inunenses revenus du clergé. L'archevêque de
Bragance ayant refusé de se soumettre à cette
taxe, Alfonse en fit saisir les biens, et lecliassa du
Portagal. Le pape intervint alors, et excommunia
le roi, <pri mourut subitement à l'âge de trente-
neuf ans. n fut enterré au couvent d'Escobar.
Ce monarque avait épousé en 1 203 Urraca,
fille d'Alfonse m , roi de Castille; il en eut cinq
enfants : Sanche qui lui succéda , Alfonse qui
régna ensuite, Ferdinand, Vincent, et Léonore,
mariée à Waldemar, prince de Danemark. Le
plus beau titre de gloire d'Alfonse II, c'est son
code, qui renferme des lois peu nombreuses,
mais pleines de sagesse et d'humanité. Il ordonna,
entre autres, que les sentences de mort ne re-
çussent leur exécution que vingt jours après
aToir été rendues, « parce que, disait-il, la jus-
«( tice peut toujours avoir son cours, au lieu que
« Finjusticft ne peut être réparée. »
VascoDceUos, Jlnaeeph. rex Lusitan.— PinbeJ, Mem.
dos repes de Portugal — Rodericos Tolentanus. —
M. F. Deals, te FortugaL
ALFONSB III , roi de Portugal, né le 5 mai
1210, mort le 10 février 1279. Il était fils d*Al-
funse n et d*Urraca de Castille. Il passa ses
premières années en France, où il épousaMathilde
de Dammartin, comtesse de Boulogne. Appelé
par les Portugais, mécontents de la conduite de
son frère Sancbe , et secondé par le pape Inno-
cent TV, il revint en Portugal et gouverna comme
régent jusqu'en 1248. Son frère étant mort, il
se fit couronner; et, après avoir assuré la tran-
quillité intérieure de ses États par des règlements
justes et énergiques, il enleva aux Maures les Al-
garves en 1 25 1 , et fût le premier qui ajouta ce titre
à celui de Portugal. Désireux de terminer quel-
ques différends avec Alfonse X, roi de CastiUe,
11 répudia sa femme pour cause de stérilité , et
^usa Béatrix de Guzman, fiHe de ce roi (1254).
Mathilde porta ses plaintes au pontife Alexan-
dre lY, qui enjoignit à Alfonse de la reprendre.
Alfonse tint bon , et le pape mit son royaume
en interdit jusqu'à la mort de Mathilde en 1262.
Le roi de Portugal obtint alors du pape Urbain IV
la confirmation de son union avec Béatrix; mais
il ^courut bientôt les censures du saint-siége
par un nouveau grief. Il voulut réformer le
clergé, et joignit à la couronne les biens des or-
dres mih'taires , devenus trop puissants. Excom-
munié derechef, et accablé par l'âge et la mala-
die, il se réconcilia avec l'Église moyennant
qudques legs , et mourut à soixante-neuf ans. n
laissa de sa seconde femme (morte en 1304)
quatre fils : Denis, qui lui succéda, Alfonse, Ferdi-
nand, VhiceDt, et trois filles : Blanche, Constance,
et Sanche. « Le roi Alfonse, dit Brandfto, fbt
un des princes qui s'occupèrent le plus de la
culture et de la prospérité du pays. Quelques
contrées furent pour la première fois défrichées ;
d'autres, que la guerre avait dévastées, furent
rendues à la culture. Plusieurs villages furent
reconstruits , un grand nombre furent agrandis
et mieux fortifiés; la plus grande partie des
communes qui n'avaient pas deforaes (fran-
chises municipales) eo obtinrent. Les andeos
privilèges fîirent confirmés , surtout lors de la
réunion des cortès, qui eut lieu à Ldria au mois
de mars 1254. »
Trois ans avant la convocation des cortès de
Leiria, qui régularisèrent particullèreftient les
relations de différentes communes , le roi avait
promulgué, de concert avec les ricos homens
et les fidalgos, plusieurs lois générales relatives
à la sûreté des personnes et des biens. Quelques- I
ALFONSE {Portugal) M
unes ont pour objet la répression du vol des
vêtements et surtout des bestiaux, qui étaient
alors la plus importante propriété; les amendes
infligées au coupable étaient fixées en propor-
tion de la valeur de l'objet dérobé , et remises
en partie an roi , en partie à cdur qui avait été
volé. L'Église ne pouvait être oubliée à cette
époque; aussi est-il dit à la fin de ce code cri-
nîiinel : « Toutes les églises doivent être proté-
« gées par le roi, comme elles l'ont été sous le
« règne de son père et de son aïeul. »
Mariant, HUL deStpatia, — Znrita, Annaiet» — Brao-
dAo, MonU LueU., lib. XV. — M. F. Deals, le Portugal
— Scbcffer. Uist. du Portugal.
ALFONSB OU AFFONSO IT, roi de Portugal
et des Algarves, surnommé le Brave et le
Fier, né à Coîmbre le 8 février 1290, mort le
28 mai 1357 ,fils de Denis et d'Elisabeth d'Ara-
gon , se révolta plusieurs fois contre son père,
qui lui pardonna sans cesse , et en mourut de
chagrin en 1325. Aussitôt couronné, Alfonse
dépouilla de ses biens son frère naturel , don
Sanche d'Albuquerque. En 1336 , au sujet de sa
fille Marie , femme d'Alfonse XI de CastUle, U dé-
clara la guerre à son gendre, et pendant douze ans
les Portugais et les Castillans payèrent de leur
sang les querelles domestiques de leur souve-
rain. Employant enfin ses forces contre l'ennemi
commun, Alfonse se distingua à la célèbre bataille
de Tarife, livrée aux Maures le 30 octobre 1340,
et ses escadres , jointes à celles de Castille et
d'Aragon, remportèrent plusieurs avantages sur
les musulmans.
L'épisode le plus connu du règne de ce prince,
épisode chanté par Camoens dans le troisième
chant des Lusiades , c'est la mort dlnès de
Castro, noble et belle Castillane, que l'infant
don Pedro voulait épouser, contrairement k
la volonté du roi. En void le rédt Le roi, ac-
compagné d'un grand nombre de nobles et de
chevaliers , entre autres de don Alvaro G<m-
çalves, meirinho mor du royaume, dt Pedro
Coelho et de Diego Lopez Pacheoo , seigneur
de Ferreira , vint à Coîmbre. Là , dans le cou-
vent de Santa-Clara, vivait dans la retraite
Inès , avec ses trois enfants. Dès qu'elle ap-
prit l'arrivée du roi avec une suite aussi nom-
breuse, elle eut un pressentiment du sort qui
la menaçait: toute voie de salut lui était fermée,
l'infant étant absent pour plusieurs jours. Pâle
comme la mort qui l'attendait, chancelant sous
le poids de son émotion, et portant ses enfants
dans ses bras, elle se jeta aux genoux du roi
quand il entra dans le couvent : « Sire, lui dit-
dle, pourquoi voulez-vous me tuer sans motifs?
Votre fils est prince, et je n'ai pu lui résister.
Soyez miséricordieux envers une femme , ne me
tuez pas; ou du moins épargnez ces enfants,
épargnez votre sang t » Ces paroles que le péril
dictait à cette mère alarmée, la vue des enfants,
d'une beauté touchante, émurent le roi. n se re-
tira, et parut entendre la voix de l'humanité qui
57
ALF0I9SE (Portugal)
plaidait pour linnoceoce. Mais ses conadDers ,
qui appréhendaieiit la suite d'une entreprise
manqnée et la yengeance de Tinfant, détermi-
nèrent de nouTeau le monarque, en lui repré-
sentant les dangers que cette femme attirerait
snr le trône et sur la patrie; fls allèrent môme
jusqu'à insulter à la piété du roi. Enfin AI-
fonse, pressé de tous cdtés, laissa échapper ces
mots : « Faites ce que tous voudrez; v et fls le
firent Ck>upable seulement d'avoir rendu amour
pour amour, Inès succomba, victime de haines
longtemps amassées. Ceux qui avaient conseiUé
le crime s'en firent les exécuteurs.
Outré de douleur et de rage, don Pedro jura de
se venger. Réuni aux ftères de la victime et de ses
parents, fl rassembla un corps d'armée, et ravagea
toute la contrée entre le Donro et le Minho ; il jeta
la terreur dans les viUes royales, et, aveuglé par
sa passkm , fl frappa du fer et du feu les sujets
de son père, qui un jour devaient être les siens.
Une expédHion tentée sur Porto échoua; cette
viDe Alt défendue avec vigueur par l'archevêque
de Braga. Enfin les Instances de ce prélat, pour
lesçadles l'infant avait toujours beaucoup de
respect , et les exhortations plus tendres de sa
mtee, parvinrent à le calmer, et une réconcilia-
tion s'opéra entre le père et le fils. Le roi ne sur-
vécut pas deux ans à cette réconcfliation. n avait
compris que toutes les promesses d'oubli et de
pardon de l'hifant ne sauveraient pas les com-
plices de l'assassinat dînes : aussi, dès qu'il sen-
tit sa fin approcher, il fit venir Diogo Lopcz Pa-
cfaeoo, Âhraro Gonçalves et Pedro Coelho, leur
fit comprendre les dangers qui les menaçaient, et
leur donna le conseil, au risque même de perdre
leur fortune , de chmher sans retard à l'étran-
ger une sûreté qu'ils ne trouveraient pas en
Portugal après sa mort Ils suivirent ce consefl,
d se retirèrent en Castille. Deux d'entre eux
furent plus tard livrés à don Pedro, devenu roi,
qui leur arracha la vie dans des supplices cruels,
en mfime temps qu'A fit exhumer le corps dî-
nes, et couronner solennellement dans la ca-
thédrale de Ctoïmbre (ce fait est douteux). On
a dit d'Alfonse IV qu'A avait été fils ingrat ,
frère injuste, et père cruel, n est difficile de le
défendre contre toutes ces accusations, et môme
de l'excuser; car il s'agit id des sentunents les
phn tendres du cœur humain. Sur le trône, il
pensa en roi , et il savait remplir noblement
ce qn'n regardait comme sa mission ; il montra
^'Û était capable de sacrifier ses indinations à
une grande action, lorsqu'il alla secourir le roi
de Castille qui l'avait profondément offensé. Ses
iniets se ressentirent surtout de son gouverne-
ment sage et éclairé. Ils prospérèrent sous son
administration vigoureuse; et le développement
des forces du pays, l'accroissement de la popu-
lation, ne furent arrêtées que par des calamités
en dehors des prévisions humaines : le tremble-
ment de terre qui dévasta Lbbonne en 1344 , et
la peste de 1348.
S8
Marlana, HM, de EspmfUi. — De Plnbcl , 31em. doM
Jtepeg de Portug. — Ckronieon Cokimbmue. — M. K.
Dcals , le Portugal { dans ta collection de l'Univers).
— SctaKfTer, Hist. du Portugal et Chronique* chevale^
resquei de V Espagne et du Portugal, 1. 1. — Feroand
Lopes, Chroniquei en Portugal, publiées par Coirea do
Serra. — Daarteliluoez de Leam, CAronicof re/ormadat^
ALFONSK Ton AFF0N80, sumommë ri4/ri-
caifif roi de Portugal, né en 1432, mort à Cintra
le 28 août 1481, succéda à son père Edouard ( en
portugais, Duarte) le 9 septembre 1438, sou»
la tutelle d'Éléonore d'Aragon , sa mère. Les étaU
du royaume retirèrent la régence à cette prin-
cesse (morte en 1446), et la confièrent à don
Pedro, oncle du jeune monarque. £n 1446, 1a
roi, devenu majeur, épousa sa cousine Isabelle,
fille de don Pedro. Mais quelque temps après,
excité contre son onde par quelques courtisans,
il le déclara rebelle, et marcha contre lui. Don
Pedro fut tué d'une Hècbc à la gorge à la ba-
taille d'Alfarrobeira, le 20 mai 1449. Alfonso
ordonna que son corps demeurât privé de sépul-
ture. lA'année suivante, reconnaissant qu'il avait*
été trompé sur la loyauté de son malheureux
oncle et beau-père, il lui fit rendre de grands
honneurs, et punit ceux qui l'avaient injustement
accusé.
Sous ce règne, les Portugais découvrirent la
Guinée et y formèrent leurs premiers établLsse<
ments. Aucun roi portugais avant Alfonse V , et
nul après lui, ne fit des conquêtes plus impor-
tantes en Afrique ; et Alfonse a bien mérité le
surnom dLÀjricaln qui lui fut donné. Sous lui ,
on peut le dire, le drame de l'histoire nationale
eut lieu , non pas en Portugal , mais en Afrique,
puis en Castille; et un épisode, ou plutôt une
scène, se passa même sur le sol de France.
Mais l'Afrique est la terre promise d'Alfonse V,
l'objet de ses désirs , de ses plans favoris et de
ses rêves. Là vit son esprit , alors même que sa
personne reste en Portugal ; dans sa patrie , il
n'est qu'un hôte. Im& traversées fréquentes en
Afrique devinrent pour les Portugais une école
de navigation et d'hydrographie. £lles reçurent
tout à coup une nouvelle impulsion par le pape
CalixtelII, appelant (après la conquête de Cons-
tantinople par les Turcs ) les princes chrétiens
à une croisade générale contre les musulmans.
Le roi de Portugal répondit seul à cet appel, n
équipa une flotte pour aller combattre les infi-
dèles en Afrique. Il en poussa les prépavatifs
avec une grande ardeur. Afin de procurer à Tar-
gent portugais plus de valeur dans les pays
étrangers où sa marche le conduirait , il fit frap-
per, de l'or le plus fin , des cruuidos ( (Votiro
subido) qui surpassaient de deux degrés^en poitls
(sinon en valeur nominale) les ducats, monnaie
analogue dans les autres États chrétiens.
Le 17 octobre 1458, Alfonse quitta le port de
Lagos avec deux cent cinquante voiles, et jeti
l'ancre dans la rade de Tanger, débarqua quelques
troupes, ets'empara de la place d'Alcacer. Mais ce
ne fut qu'après plusieurs tentatives infiiictueuscs
59
et des combats meartriers, quH parrint en 1471
à se rendre maître d' Arzilla et de Tanger. Ce Ait
aussi pendant ces campagnes qnH fonda Tordre
de rÉpée {torre e Espada.)
Devenn Yeuf, et ébloui par Tédat de la double
couronne que Henri IV , roi de Castille, laissait
à sa fille Jeanne, Alfonse pénétra en Castille
avec une forte armée, se fimiça à Palenda avec
Jeanne, et se fit prodamer roi de Castille et de
Léon en 1475. L*année suivante, attaqué par
Ferdinand d'Aragon , époux dlsabcUe de Cas-
tille , a fut défait à Toro , et réduit à venir en
France implorer les secours^de Louis XI. Loin
de l'aider, celui-cî , après l'avoir honorablement
reçu à Bourges, le retint prisonm'er. Son fils
Jean II se fit couronner roi de Portugiftl, en son
absence et par son ordre ; mais Louis XI lui
ayant laissé la faculté de quitter la France, Al-
fonse reprit sa couronne; et, renonçant à ses
projets de la Castille, il fit la paix avec Ferdinand
le 24 septembre 1479, et sa fiancée Jeanne se con-
sacra à Dieu le 11 novembre 1480. Touché de
cet exemple , il partit pour aller s'ensevelir dans
le monastère de Saint-François de Veratojo ; mais
il mourut de la peste à Cintra à l'âge de quarante-
neuf ans, laissant d'Isabelle, morte le 2 décembre
1455, Jean II qui lui succéda, et Jeanne qui prit le
voile. — Alfonse Va fondé à Coïmbre la première
bibliothèque du Portugal. Sa charité, et la libé-
ralité avec laquelle il rachetait les esclaves chré-
tiens, lui avaient valu le surnom de Rédempteur
des captifs.
Marlana, HM. de Etpatia. — Imhof f, Megmtm LuH-
(onicum. — Sctueffer, HUt, du PartugaL - M. F. Dente,
te PortMgal. — ColleeUon des Chroniquts publiées par
Corrca de Serra.
ALFONSE Ti, roi de Portugal (second roi
de la maison de Bragance), né le 21 août 1&43 ,
mort à Cintra le 12 septembre 1683, fils de
Jean IV et de Louise de Guzman , succéda à son
père en 1656, sous la tutelle de sa mère, qui
mourut le 27 février 1666. Bien qu'élevé par le
grand inquisiteur du royaume, ses débauches
scandalisèrent Lisbonne. Marié en 1663 à M"*
Marie d'Aumale, princesse de Savoie-Neraours,
il n'en continua pas moins sa vie déréglée. La
jeune reine, irritée, s'unit d'intérêt et, dit-on,
d'amour avec l'infant don Pedro, frère du roi;
et Alfonse VI se 'vit forcé de se démettre de la
couronne, le 24 septembre 1667, en faveur de don
Pedro , que les états proclamèrent régent. Marie
fit rompre son mariage avec Alfonse pour cause
constatée d'impuissance , et épousa son beau-
frère le 2 avril 1668. Cette môme année ( 13
février), la guerre qui durait depuis vingt-six ans
avec l'Espagne fut terminée par un traité qui as-
sura l'indépendance du Portugal. L'e\-roi, qui
avait d'abord été relégué dans l'Ile delercère pen-
dant huit années, puis ramené en 1675 au château
de Cintra, y mourut d'apoplcxiu, âgé de quarante
ans. Son frère Pedro lui succéda.
Vertot, Histoire des révolutions de Portugal. — 3Ié-
moifvsdeAf.dâFremont d'yiblancourt. — M. F. Denis.
AITOIfSE 60
t« Pùrimçal (dans la coliecUon de VVnwers). —
Sdiaefrer. Histoif du PortugaL — Hist. dcl reff D. Âf-
fonso f^l, publiée par C.-A. da Sylva e Souia ; Porto,
1845, la-8«.
ALFONSE, en latin Àlphonsus, nom de pluK
sieurs médecins espagnols dn seizième siècle,,
mentionnés par Haller, Biblioth, med, pract., et
par Nicolas Antonio , Bibliot/ieca ffisp. JS'ova.
Les prindpaux sont :
Alfonse Lopez de Corella ( Alphonsus Co^
reolanus), natif de Corella dans la Navarre, fut
professeur à Alcala de Hénarès. On a de lui r
AnnotcUiones in omnia Galeni opéra; Sara-
gosse, 1565, in-fol., et Madrid, 1582, in-4°; —
De morbo pestilente ; Valence, 1581 , in-4** ; —
Enchiridion seu methodus medicime; Sara-
gosse, 1549, in-12; — Naturx quxrimonia;
Saragosse, 1564, in-8°; — De natura urinx;
Saragosse, 1573,in-8**; — Defebremaligna, ex
placitis Galeni; Saragosse, 1574, m-8*; — De
arte curativa, libri /7;EsteIla, 1555, iii-8*; —
Catalogus auctorum qui post Galeni agvum ei
Bippocrati et Galeno<xintradixerun t ; Valence^
1549, in-12; — Secretos deftlosofia, astrolo^
gia y medicina^ y de las quatro mathemati"
cas; Valladolid, 1546, în-8*; — Trezientas Pre-
guntas de Cosas natnrales, en diferentes
materias; 1546, in-4**.
Alfo.nse de Juberay vivait à. Ocana, et com-
posa un ouvrage fort remarquable, intitulé De-
cado y reformacion de todas las medieinas
compuestas usuales; Valladolid, 1577, in-S".
Alfomsb Rodriguez de Guevara, natif da
Grenade, professeur k l'université de Coïmbre^
a publié : De/ensio Galeni in pluribus ex iis
quibus impugnatur ab Andreo Vesalio, etc.;
Coimbre, 1559, in-4°. C'est un ouvrage d'ana-
tomie, cité par Van Der Linden, Douglas, etc.
Alfonse de Torrès , médecin à Placentia,
écrivit : De febrls epidemicx novœ quam...
vulgo tkBkVJiiu/i vocant, natura, etc.; Bur-
gos, 1574.
Alfonse de Talavera a composé un ou-
vrage sur l'art vétérinaire ; sous le titre : Reco-
piladon de los mas famosos autores griegos
y latines qui trataron de la excellencia y
gêner acion de los cavallos, y como se han, se
doctrinar^y curar sus en/ermedades ; Tolède,
1564, in-fol. Cest une compilation tirée de tous
les auteurs grecs et latins qui ont écrit sur l'art
vétérinaire.
*ALF02XSE de Alcala, en. Idiiii Alphonsus
Complutensis , rabbin espagnol , natif d' Alcala
de Hénarès , vivait à la fin du quinzième siècle.
Il embrassa le christianisme, et fut employé par
le cardinal Ximenès à la révision de la célèbre
Bible polyglotte qui fut imprimée de 1514 à
1517, m Complutensi universitate , 6 vol. in-
folio. C'est la première Bible polyglotte qui ait
été imprimée. Elle est aujourd'hui extrêmement
rare.
Wolf. Biblioth. hebr., 1. 1, p. 198. - Lelong, lHUioth»
sacra, t. I, p. 9.
«I ALFONSE
■ALFOSSB de Binévenl, canoniale espa-
pnl , Yivait TCTB le milien du qnimitmc liècle.
Mtjf de DéaiytBt, dani les Antorlra, il Tut long-
tanp« prafeuenr de tbéolo^e à l'ubiTersité de
Salainaiiq(ie.Swi principal oorrage ipoar b'tre:
Traelahude PtBtUentUt el actibus Pœtiilen-
tiarium et eo^/eiiitmis, cum forma absolutio-
iHtetCammUituPtmientiarUs; Sslunojique,
ISOI, et Biirgos, 151(1, iii-4*.
tocIVB HirtDBU Alciihu, Dt Bt$fanim laudibiti;
■ALronsB de Baina {Jean), écriTaIn
tapÊ^cA, iâf conTCrti, natif de Baîna, tille de
rAndalaiisi« , rliait loiu le règne de Jean n ,
de CMtiDe {iV»M ). H Mt l'auteur d'un célèbre
CoKiontro rtoeiameat pnNl^, recueil de plni de
<Itianntei)0<lMcastJllaiuqniTiT«knt Jilacourde
JeanlI. La BDiBothèqnenattcnale en possède un
maniucrit nugQiflqoe , (pli appartenait autrefofa
1 la HtColMque de l'Eaeorial, et qtU fnt acquis
par suite de la renie de la bibliothèque de M. He-
ber. C'est profaabloiient te raAme qui hit offert i
cenfdeCastDe. Rodrlgnei de Castro «n a donné
qndqnw eitniU dans m BlbUcleea Sspanola,
Ibdrld, 17SI, 3Tol. In-foQo.
- Sirmleiiliii Mauriat fa
ALrossK'de Bwrgot. Toy. Abnei.
ALPoasB de Cattro. Foy. Cistito.
'ALrOKflE de Carthagène ou de Sainle-
Harie (en etpa^id Afforuo de Cartagena, en
blin Âlplumitu a Sancta-Maria ) , célèbre his-
tonen «papol, né à Carthigine en 13M, mort à
TiOwandiiw te il juDlet i45S. D était fils de
Pattlns , éTfiqae de Burgos , dans la maison du-
qnd D aTait été éleré. II tal successlTcmenl
dunotoe de SégOTie et de Saint-Jacques de
Compostelle. tu 1431, Q fbt enrojé par Juan n
de CaatiDe an concfle de Bflie, où U se St remar-
tpa par taa saToir et txa talents. JUieas SylTias
[ConuttentOTia , Hb. I) l'^pelle Delicix Bis-
fonUtrutn. Alfonse, pendant son s^our en ADe-
nuvte , parrint à réconcilier Albert U, empereur
d^dlanagneavec Ladialas, roi de Pologne. Aprta
ma rdoor ea Elague, Q saccéda à son père
ï rérêché de Bnrgoe. Ses principaux ounages
■ont : Anactphalso^ , nempe regum Hispa-
nomm, BomaHorvm, Imperotorum, Sum-
momm Pontifieum, nec non regum Franco-
rvm, ecpèee dliistoire de l'Espagne depuis les
pf e i^ er » tempe hMoriqoes Jnsqu'en 149é , im-
primée i Grenade en 154&, fn-foJio, arec les
CItToniqvex latines d'AutoninsNdrisstmsis, de
Rodericns Toletanas ou Ximenès , et le Panili-
pomenomdeJoamieiGemndeDsis. André Scliott
l'a insérée dans le tomeldc sa Htipatila illus-
frafa ; Franef., in-lbl.j — Doctrinal de Cavale-
rot, nu code de cheralerie ) Biu*gas, 1487, in^ol.,
et li92, in'bl.; — Quelques écrits de dévotion
imprimé* à Hnrcie, 14B7, In-fbl. — Son livre
Super Canarix insuiis, pro rrge Cnxleitx
oUegatlonti , n'a jamais été imprimé ; c'est un
plaidoyer curieux en lïveur du roi iti' Cnslillc
pour la possession des Iles Canarie<i, qui liaient
été Tendues par Jean de Bélliencoiirt à don Enri-
que,llls de JoSo I", roi de Portugal. Ce roanos-
crit se trouve au Talican ( n° 4151 ). U Blblîo-
thèque nationale de Paris possède de luiunclbit
belle chronique espagnole.
ALPONAB de Bipina ou Spinn, tliéolf^eo,
célèbre prédicateur espagnol, vivait vers le
milieu du quinzième siècle. U était, dit-on, d'o-
rigine jaive, entra dans l'ordre des Franciscains,
devint recteur de l'université de Salamanque, et
étêque d'Oreose en Galiea. Il pubUa, sous le
TiHle de l'anonyme, un grand ouvrage intitulé
Forlalitium fidei contra JiuLcos , Saracotot,
aliosque Christianx fiàei inlmico.f, imprimé
d'abord en 1487, in-4° ( sans lieu de publk»-
lion); puis A Murembei^, eu 1494; d'autres
éditions, mais rares, sont celles daTotanus (au-
quel onaè tort attribué l'ouvrage), Ljon, lail,
in~4'', et 1634. On y trouve, dans la Iroisième
partie , des accusations atroces contre les juifs ;
accusations calomnieuses, souvent reproduites, et
qui servaient de prétexte  leurs persécutions.
R. ABtuklD, BlSIiol*. AUthi. HlHl, t II, p. 1BL —
{Jean), dWleSaMongeoif, na-
vigateur dn seizième siècle. Ce marin , que di-
vers écrivains de la Péninsule ont revendiqué
comme appartenant à l'Espagne , était bien cer-
laiiiemcnt Français , comme l'indique suffisam-
ment, du reste, son surnom. On sait aujouririiui
qu'il naquit aux environs de Cognac, à la lin du
quinzième siècle : Q entreprit de lun;is voyages
dans les mers de l'Asie et dans celles du nou-
veau monde , et acquit des c
graphiques fort rares pour l'époque oi
André Tlievet qualifie Alfonse le Saj
de capitaine et pilote de François I".
savons, par le même auteur, que la vie si eri'anlu
lie ce marin Tut interrompue par une longue
détention , dont on ne connaît pas bfr'n le motif.
La relation Tort tronquée des voyages de Jean
Alfbnse eut ponr éditeur un poèlc célèbre : ce
fut Hellin de Sainl-Gelais qui la prépara pour
l'impression ; elle parut pour la première fuis b,
Paris sous le titre de : Voytiçes adventurcvx
du capitaine Jean Alfonse; 1559, in-12. Jean
de Mamef, rimpriraenr, crul devoir faire précé-
der celte publicationde quelques vers louangeurs
qui ne sont pas sans importance pour la tiiograplde
du mario; ces vers, a=.sia mtliuftei 6at%At ,
6S
ALFONSE
64
nous peignent le gentil capitaine de mer, captif
en sa faible vieillesse. Il est sans doute fort à
regretter que Jean de Mamef ait été si sobre de
détails dans son admiration entliousiaste pour
le navigateur. Noos savons seulement, grâce k
lui , qu'après avoir repris les travaux qui Tout
illustré, Jean Alfonse trouva la mort dans un
combat. Cette mort dut avoir lieu avant 1557,
car Goujet prouve fort bien que Meiin de Saint-
G^ais vécut jusqu'à cette époque, et ne mourut
pas, comme Tout voulu quelques biognq;>hes,
en 1554. Ce n*est pas non plus , selon toute ap-
parence, le poète qui a abrégé d'une façon si
déplorable les récits du pilote saintongeois : le
livre imprimé en 1559 a été fait à la requête de
Vincent Aymard, marchand du pays de Piémont,
et rédigé par Maurice Yiemenot , marchand de
la ville de Honfleur. La navigation la plus inté-
ressante de ce marin (au point de vue histori-
que) date de la première moitié du seizième
siècle, le 16 avril i542 ; nous le voyons partir
comme pilote du fameux Roberval , se rendant
au Canada. Précédemment il avait visité les
bouches de l'Amazone, et avait donné les dé-
tails les plus précieux sur cette partie de l'A-
mérique méridionale, si rarement visitée alors ,
et surtout si peu décrite. Lorsque le pilote sain-
tongeois rédigea sa Cosmographie , c'est-à-dire
en 1545, il eut pour collaborateur avoué un
autre pilote qui l'avait probablement accom-
pagné dans ses pérégrinations, et qui se nom-
mait Paulin Sécalart Le beau manuscrit d'Aï-
fonse, qui, par son étendue et la naïveté de sa
rédacQon, ne permet pas la moindre comparai-
son avec la relation tronquée de 1559 , sera
incessamment publié, avec tons les soins désira-
bles, par M. Pierre Margry, qui en a fait une
étude consciencieuse, et qui jettera sans doute sur
la vie des deux auteurs quelque lumière inatten-
due. Nous avons essayé de réunir dans cet article
plusieurs faits, plusieurs dates précises, sur un
homme éminent, qui a rendu dincontestabies
services à la géographie, et sur le compte duquel
cependant les biographies les plus accréditées
ont gardé un silence absolu. Il n'est peut-être
pas hors de propos de faire remarquer ici
qu'Olivier Basselin , qui jouissait au seizième
siècle d'une haute réputation comme marin, a
dressé les tables de déclinai aon jointes à la rela-
tion imprimée en 1549. Ferouiand Denis.
CosmoçrapKiê de Jean Aiphonse et de Sécalart. ma-
nuscrit de la Blblioth. natiODate. — André Tbevet. Cos-
mographie { Paris, ins. t TOI. In-fol. — Marc Lescarbot,
Foyage à la Nùuvelle-France , p. 8».
*ALFON8B de PcUencia, en latin Alphonstts
Palentinus, célèbre historien et lexicographe
espagnol , né à Palenda, dans la Vieille-Castille,
en 1423, mort vers 1495. A l'âge de dix-sept ans,
il entra comme page dans la maison d' Alfonse de
Carthagène, alors archevêque de Burgos. Il visita
ensuite lltaJie, où il se lia avec le cardinal Bes-
sarion , et suivit les cours du savant George de
Trébizonde. A son retour en Espagne, il fut
nommé historiographe d'Alfonse, frère cadet
de Henri IV de CastÔle. Il fut employé à négocier
le mariage d'Isabelle avec Ferdinand Y, d'Ara-
gon. On a de lui : Universal vocabulario en
latin y en romance; Séville, 1490, in-fol.; —
De synonymis, libri III; Séville, 1491, 2 vol.
in-fol. ; — Espejo de la cruz (le Miroir de la
croix), ouvrage mystique, traduit de l'italien;
Séville, 1485, in-fol.; — los Libros de Flavio
Josepho de las guerras de los Jndios con los
Romanos; y contra Appion gramatico; Sé-
ville, 1591, in-fol. — Sr Chronica del rey don
Bnrique IV, et ses Décades ( contenant le règne
d'Isabelle jusqu'à la prise de Baza, en 1489),
n'ont pas encore été imprimées , bien que les ma-
nuscrits n'en soient pas rares.
Nie. knXonlo , BibL hisp. vêtus, t II, p. tSl. — Mendez,
Tppoçraphia espanola; Madrid. 1796, p. 90. — Prcacott,
Ferdinand and Isabella, édit. I84t, t I, p. tie.
ALForcsB (Pierre), en latin Alphonsus Pe-
trus, médecin et théologien espagnol, né en
1062, mort vers 1 140. Juif de naissance , il se fit
baptiser en 1 106 , et eut pour parrain Alfonse P'',
roi d'Aragon. Il devint ensuite médecin de ce roi.
On a de lui : Dialogi lectu dignissimi, in qui-
bus impiœ Judxorum opiniones confutan-
(ur, etc.; Cologne, 1536, in-8*>; réimprimé dans
la Bibliotheca Pairuni, édit Lyon, vol. XXI,
p. 172-221 ; — De disciplina clericalifTplûAié à
Berlin, avec des notes savantes par Fr. Wilh.
Val. Schmidt, 1827, in*4**. Labonderie en donna
une édition française dans les Mélanges publiés
par la Société des Bibliophiles français, 1825,
avec le Castoiment onCÂastoiment, vieille tra-
duction française, en vers , du même onvrage. —
Le livre De scientia et philosophia est encore
inédit.
Nie. Antonio, Biblioth. hisp. vêtus, U II.
ALFONSE { Louis), savant pharmacien fran-
çais, né à Bordeaux le 10 mars 1743 , mort le 2
février 1820. Il étudia à Paris la chimie sous
Rouelle et Macquer, devint partisan du mesméria-
nisme, et embrassa chaudement la cause de la ré-
volution. Plus tard U revint à Bordeaux, où Û se
livra à l'agriculture et à l'exercice de la phar-
macie. On a de lui : 1° Analyse des sources dif-
férentes de la ville de Bordeaux et de ses en-
virons; — 2° Mémoire sur la monnaie de bH-
Ion, Voyez V Éloge d' Alfonse par Lartigue, inséré
dans le recueil de l'Académie des sciences de
Bordeaux , année 1820.
^ALFONSE de la Torre, écrivain catalan,
bachelier es arts, vivait vers le milieu du quin-
zième siècle. On ne sait rien de sa vie. Il a com-
posé un livre très-curieux, intitulé la Visio
délectable, imprimé à Barcelone, 1484, in-fol.,
par Matthieu Vendrell. L'auteur y passe en revue
tontes les sciences philosophiques et morales,
et s'étend beaucoup sur les arts libéraux. Il le
dédia à don Johan de Beamunt, prieur de Saint-
Jean de Navarre , cliancelier d'Aragon, et grand
chambellan du prince Carlos de Viana. Ce li^Te
•* ALFOKSE
M euuite («duFi *n ca&Ullui, el imprimi ï To-
kiH (nioia en Guipiueoa oa Tmilouu «n
Fnnce?), par JcuPnl&ct itieniie Clebal, en
l4S9.1n-fol. Una troUèneéditioa panilàSéTilie,
HM date (*«n U tn du qdfaxMme «itde). fji
ts70, un italIeD, nanoraé Domiiigo Del^, Jc
Indiûtt dam M langue et le paMh comme loD
<»ma;fl,ee(|Dleitdiipaier,G'eatqtMcetteTer-
lim HaHaMW IM de nonrcea rendue ta eepaoïot
par nn juif, nommé Frençoli de Cacérie; Ams-
tmm, 1063, bi^*.
Wp^ *»*«■». fllUlaU. *(■;). *^. t 11, (. m _
- ALFRED
66
B TOSTOT. vog. Tmioi.
'ALVORn de Zamoro, rabbin espagnol, na-
tif de Zamora, dans le Uon, mort -ren I53i. ii
«ait pnfeHCur dliâiKU 1 l'unitenltd iI'Alcala
de Hénaièt, et traTiflla, par ordre du cAidbul
XiRiaièa, t 11 eooipodtloii do b Bible poljfttottc
aiec d'aidiat aannts. On a de lui, eulre autres
roeaàuiarhim ncmlnum primUivorvtit Be-
brateomm et ClialdaleoruM ; — Irtlerprelatin
Heàraleonm. ChabUHeonm tl Gracorum nc-
wtoM» FefcPif rt JVort ïlM/anwnH; — /nfro-
AKflrau arlit çramnatteK /lebralcx. Ces
•anagea fintoent le ibiiaM miomedela Polj-
^otteeoraiOntJtienne; AlcaU de H«nar«e, 1514-
ISIT, 6 roi. fai-rol.
Li,i>. in,t
ALMKD (iflcAeJ), annaliste anglais, cmnu
«ital ioas lea.nonu de Flood tt de Grif/Uh
ail Londrea en IU7, mort à Saint-Omer en
lui. natra dans la aodété de JtMiu en i7«o,
(t, apria a*o(r Mndlé b pliihMOpbie i MTOIeet
la IbMogie à Lonrabi, U alb h RonM, où il reata
cnqana attaebéàb coardnpape.ndeTmten-
wite coa^julenr du colMge anglais do Li^, enfin
ncteur du eoUéfe dea jéadte» k Gand. EnToj^
tomme rri atto M alre en Angleterre, Il (tat arrtté
IDoaTreaeteondpttprlaoonieràLODdKS, où II
lit ddrrrt par b pnritctioii dUenrielte-Harie,
faïuDe de Oiarlea I". AlGnd passais reste de
Ka Jean dans te Laicasterthire. Malpé la oc-
w yafioi i» d'âne vie ri actiTO.U traoTale tempa
d'écrirede DOoibreni oorrages, parmi loquds on
(fle : nne tradoetian de b Vie de taini Wine-
/rirf, tolte an tatbi par Robert, ptfeurdeShrews-
tarj j ~ BrUmnia UltalnUa, ttve Lucit, Bt~
le»x, CoMtonAaf patria elfide* i eum appeti-
dieeàePatehiaeBTUmKervm,<UCttrieonim
ifiipats. et num oJim BrUmnia eolvetit
Momanam BceUitam; Anren, 1M(, tù-i'-
Annaiet eeeletUatiel et chOet Biitmnontm ;
Li<ge, IM3, t Tol. Dans m denier oanage Al-
fcrd retrace rUKoire de l'EgHsenmafaie on An-
(Merre dqxds les premiers Anglais, les Nor-
ia «t !«• Anglo^axons. L. J.
ALFBBD, jELFRBD, £LPID, BLFRKDol
tLCSKD, surnomma le Grand, nà des AurIo-
Stioos, Dé en S49 i Wanadbg DU Wantage, dans
le Boluhire, mort le U octobre 901. 11 «tait
peUt-flls d'Egbcart (qui arait sonmU ft b coiirmme
de Wesseï les antrea roranmes de l'Heplârcble ),
Et le plos Jeone des quatre Aïs d'EOidiniir et
^'(Mnrge. Eobnl efaéri de ses parmta, U reçot
lUM MoeaHon plos soignée que «es frères ; à l'âge
de cinq ans il aib avec mm pire k Rome, où n
(W ofat et adopté comme Ut spirituel par le
pape Léon IVi denx ans après U J retourna avec
M» pire, 7 resta nne année entière, et en rore-
oant D traversa b Prasee. A l'tge de vingt ans
U épousa AlswTthe, llUe d'an noble de Hercie.
Pendant le feaUn de b cérémonie noptisie, il fut
saisi d'un mil boonnn aux médecins d'alors, et
qui ne le qoitta qo'ï l'Age de quarante-cinq sus.
Pendant le règne de ses frère» il eut le gouver-
nemeat d'un petit district, avec le titre de roi. U
flt en ses STCC son frère Ethelred la guerre contre
les Danois ou Hordinans qui s'étaJent emparés
d'une grande partie de l'Angleterre; il s'j dii-
tingna par un coorage impétueui et presque té-
méraire, qu'il sut tempérer plus tard par le sang-
fMd d'un capitaine consommé. Etlidreda;antétd
loédans cette campagne, Alfred futâunrionanl-
ment par l'aasonblée des chefs ; il reAisa d'iboid.
arec une modestia réelle ou alfectée , ce titre,
<ar le péril Imminent des inratlons danoises ren-
dait sa position Ibrt dillkile; mais m parrinl k
trlorapber de sa résistance, et il ftat couroaué en
des Saxons , qui l'adoraÏMit
tes de son règne ne furent
Après aroir ralnement essayé de
repousser les Danois par les aimes, il ne par-
rlot i les éloigner de son territoire qu'au moyen
d'une somme d'argent. Ils sa rejetèrent ensuite
sur la Meraie et les pays enrironoants , où ils
commirent d'affreux d^ts. En S7a ils rerinrent
attaquer Alfred, qui leur offrit encore une fois
da l'argent) ils accotèrent; mais, quoique ayant
sohnaeUement juré de se retirer, ils surprirent
de nuit Tarmée d'Alfred el b dispersèrent. Ces
rerers détermhièreDt Alfred 1 combattre les Da-
nois SUT leur propre élément : il organisa une
marine considérable, qui leur flt besncoup de
mal. EtGodron, le cbef des Danois, dut consen-
tira éracner le royaume de Wassex. Hais, quel-
ques mois après, Alfred fut forcé de quitter le
Irûne, et erra en ftigitif. L'artUlcieux Godran
aTOH recommencé b guerre au milieu de riiirer,
et les Saxons, n'étant pas préparés, furent
taillé* en pièces. Alfred arut roolu se jeter, de
Héseqioir, dans le pins fort de la mitée; mais on
l'en empiclia. 11 se sauva dans nne petite lia
formée par le cooflneut de la Tone et du Parret,
rt erra longtemps seul dans les marais déserts
du Sommersetshire.
_, __ C'est à eeKe époque de la vie d'Alfred qua
■ J»n.~lMfr4/a€* ''<*" "Pporto plusieurs anecdotes, dont ne par-
'd' I lent pas tes historiens contemporains. Ainsi on
67
ALFRED
68
raconte qu*il Tut liébergé dans la chaumière d*un
|)orcl)er. Son liôtesse, dont le mari était absent,
le pria un jour de ftanreiller les pains qu'elle, fai-
«ait cuire au fom*. Alfred, trop absorbé dans se«
réflexions, laissa brûler les pains, et en fut vive-
ment rudoyé par Tirascible femme de ménage.
Pieux et dévot, il re{(ardait son infortune comme
un châtiment divin, et se reprochait d'avoir
abandonné les principes religieux en montant
sur le trône. 11 avait été, en eiïet, dur et hau-
tain envers ses sujets, ce qui lui avait attiré
une réprimande de saiht Néot. Alais cette sévé-
rité prouve que le saint portait à Alfred un vif
intérêt; et l'on dit que peu de temps après sa
mort il apparut en songea C4i prince dans llmtn-
ble cabane qui Tabritait, cl lui prédit un pro-
chain rétablissement sur le trôno. Ce qn^il y a de
certain, c'est qu'Alfred, au fond do sa retraite,
surveillait les mouvements de Pennomi; et lors-
que le temps d'agir lui parut venu, il résolut de
juger par lui-même de Ictntdcs cboses. Déguisée
en joueur de harpe, il pénètre dans le camp des
Danois, et, tout en ne paraissant occupé qu'aies
amuser, il étudie leurs forces, leur position, et
s'assure que des divisions intestities règfient entre
eux ; d'après ces renseignements, il fait Appel à
ses anciens compagnons d*arines par Ten voi sym-
bolique de la nèchc et de Tépée nue, les enga^
à rentrer dans leurs foyers |)Our y rassembler des
troupes, et leur donne rendez -vous h la piert'C
d'Egbert (i). Cet ap[>el e<it entendit, et Ijlentdt
Alfred se trouve û la tôte de forces Imposantes.
Il surprend alors les Danois, qu^il défait totale-
ment à Aethendu ne, aujourdliui Eildlngton. Quel-
ques-uns, retranchés dans ime cilndelte du voi-
sinage, tentent, mais vaincmetit, de résister. Plus
habile, un autre guerrier vient trouver Alfred,
offre d'embrasser le christianisme et obtient
le royaume de Ëst-Anglie, h la condition ex-
presse <l(i laire abandonner & ses compatriotes
l'Angleterre et h s'opposer désormais à toute In-
vasion.
Un traité formel consacra les droits des deîjx
parties. Les conséquences de cet arranfjefnent fu-
rent l'introduction en quelque sorte légale des
Danois en Angleterre et leur occupation dû pays
sur une plus vaste éctielle. L'Est-Angtiedont 11 est
question dans ce traité comprenait ce qui forthc
aujoiird'hui les comtés de SufTolk, NorPollc, Cam-
bridge et surtout Essex , enfin une pariie des dis-
tricts de Huntingdon , Bedford et flcrtrord. Il hc
resta de purement saxon que le royaume de Wes-
sex, comprenant tout le territoire situé au sud de
la Tamise, c'est-à-dire les comtés de Kent, Sur-
rey, Sussex , liants, Hcrks, Wilts, Dorsot, So-
merset, Devon et une pariie du Cornwall.
Quelque temps après, grdcc à ses dispositions
(1) Pierre <VEgbert. On a b«iacoup dhcuté sur ru«.if>e
des dolncin et meDhirs, que l'on voit d«n» lo6 contrées
Jadis habitées par des nations d'origine celtique. Ce*
amas de pierre n'étalent probablement, comme on vient
de Tolr, que des lieux de rendez-vous pour les iiiiserobiées
gœmfàree.
stratégiques, Alfred s'opposa victorieusement au
terrible débordement des pirates qui vinrent en
893, sous le commandement da féroce llastings,
reprendre les tentatives de ooiiquétc qui avaient
presque réussi à Godrun. Ces écumeurs de mer,
connus sous le nom générique d*hommes dn
Nord (S'oi-drnans), se rassemblèrent dan» le
port de Boulogne, et fbndlrent en deux divisions,
l'une de deux cent quarante, l'autre de quatre-
vingts navires, sur l'Angleterre. Jamais Alfretl ne
déploya plus d'haKIeté, ni les barbares plus iKac-
tivité et de ténacité que dans la conduite de cdte
guerre, qui dura sans relâche trois années consé*
cutives.
Alfred commença par occuper une itosifion
très-fbrte entre les deux armées; et il |var\int a
intertet^^er toute Communication entre elles. llas-
tings offrit alors de se retirer moyennant une
somme d'argent, et donna même des otages |)our
mieux tromper U vigilance d'Alfred. Celui-ci st»
laispa prendre une seconde fois à ces promesses
perfides ; une grande partie des Nordmans rerués
s'évadèrent; mais ils furent en partie taillés en
ptèoes dans leur fuite par les Saxons furieux.
Hosfings, après avoir essayé de i*e|)iTndre se^
avantages, fut successivement diassé de Millon»
de Cliester, de l'Ilë de Jersey et d'autres points,
et vint se réfugier en France.
Cependant il restait encore en Angleterre^es
débris considérables du corps de Haslings, ainsi
que des I^ordmans de l'Est- Anglie, qui engagèrent
pendant deux ans avec les Saxons une guerre de
déprédations et d'cscarmoudies, qu'Alfred ter-
mina par une ingénieuse adressç. Leur flotte
avait remonté la Tamise et se trouvait à Tancrc
sur la Lea. Le roi fit détourner le cours <le l'eau,
et, ati moyen de deux foils inattaquables, il si:
rendit maître de la rivière, de manière à bloquer
les Nordmans, qui disparurent (en 897).
Pendant les quati*e années de |)aix qui suivi-
rent, Alfred reprit son œuvre de civilisation in-
térieure, qu'il avait commencée après la déroute
des Danois. 11 avait trouvé le gouvernement civil
presque détruit par les dévastations continuelles
qu'avait souffertes le pays. L'insubordination des
brigands du Nord avait gagné les Saxons : la
force seule régnait. AlfVed rétablit les cours de
justice, qu'il lit administrer par des hommes
instruits et intègres, après avoir séparé le i)oii-
voir judiciaire, du commandement militaire.
Malheur du juge qui aurait prononqé une sen-
tence inique l le roi lui faisait infliger impi-
toyablement la peine du talion. Un duoni-
quenr assure que, dans l'espace d'un an, près
de quarante-quatre magistrats furent exécutés
pour des sentences irrégulières. Cette sévérité
eut les plus heureuses conséquences : les vols et
les meurtres devinrent très-rares. Pour s'en as-
surer, Alfred fit, dit-on, suspendre près d*uno
grande route des joyaux d'une grande valeur :
personne ne vint les enlever. Il réunit aussi les
ordonnances éparses de sespréiécessciirs, et ré-
60
ALFRED
70
digea on oode approprié à l^esprit du temps.
Nous ferons remarquer ici qa*fl n^est pas du
tout nécessaire pour la gloire d*Alfred de lui
attribuer des innoTations radicales dans les
institutions dviles, comme Tont lait quelques
panégyristes. Ainsi le jury, la division du pays
en Mres ou comtés, en hundreds et tyihings
(associations de cent et de dix Tanûlles), étalent
connus de tons les peuples du Nord, et sont men-
tionnés par des auteurs antérieurs à Alfred (i).
Mais il eut le mérite d*aToir Eût re>ivre ces ins-
titutions tombées en désuétude, et d'avoir lui-
mteie Teille à leur exécution scrupuleuse.
Dans ces temps de barbarie , Alfred s'occupa
aussi très-actiTemcnt de la culhire et de la pro-
pagation des lettres. Comme, d*iq>rès son propre
aveu, il y avait alors en Angleterre à peine un
homme capable de traduire le latin , il fît venir à
sa cour des savants étrangers; il s'adressa pour
cela à Hincmar, archevéoue de Reims, qui lui en
envoya plusieurs. Parmi ces savants, on cite
Grimbald, abbé du monastère de Winchester,
et Jean Soot. Il se mit lui-même, à Tâge de
trente-neuf ans, à étudier le latin, et entreprit
de traduire en saxon, à Tusage de ses sujets,
V Histoire ecclésiastique de Bède et YEpitome
de Paul Orose. Il ouvrit des écoles en divers lieux
pour innstmction de ses sujets. Mais il est fort
contestable que ce soit à liii qu*on doive la fon-
dation de l'université d'Oxford. Enfin , Tinstruc-
tion du peuple hii tenait beaucoup à cœur : il
voulait que les oifknls de chaque homme libre
eussent des connaissances élémentaires d'écri-
ture et de lecture.
Dans la distribution qu*il faisait de son temps,
de ses finances et de ses occupations domestiques,
Alfred était exact et méthodique. Les officiers de
sa maison étaient divisés en trois corps qui se
succédaioit alternativement, et le quittaient à la
fin de chaque mois, terme asdgné à leur ser-
vice. Le tiers de chacune de ses journées était
consacré au aommeU et aux repas; il partageait
le reste entre les devoirs de la royauté et les oeu-
vres de piété «t de charité (3). Son trésoria* avait
I ordre de diviser son revenu en deux moitiés.
La première se subdivisait en trois parts, dont
Tune était destinée à réconqpenser ses ministres
et ses doraaBtiqaes, une autre à £ûre des présents
aux étrugers qid visitaient sa cour, et la troi-
sième à payer le corps nombreux des ouvriers
(1) Xsfffs Sttxotmm, Z Vl-XXU. ~ Chroniccm Sax.
(S} Pour connàllre les heures du jour, Alfred eut re-
eoun à un eipédieat met ingénieux : par des expérien-
ces répétées, U trBQTs qu'une qnanUte de être, pesant
71 pennies, pouvait faire six cban^ellcs chacune de douze
pouces de lonf , et toutes d'une épaisseur éfrale, et qu'en
les brOlant nme «pris l'antre , elles devaieut brûler
cucteaHBt Hnflt^inatn bchres. Pnnr empêcher que ta
flamme M fût InégaleneataetlTée par des courants d'air,
lf% ehandeliet étalent renfermées dans une grande lan-
terne de eome transparente ; or, comme la cnnsomma-
thn de chaque ponce de ctre correspondait à lasolxante-
éooxIèHW partie de bi Journée, en Tingt de nos minutes ,
H Art en état dt meiarer le temps avec une assez grande
qu'il employait ; car il éleva des palais dans dif-
férents lieux de ses domaines, répara et embellit
ceux qui lui valaient de ses prédécesseurs, et
rebâtit Londres et plusieurs autres villes que les
Danois avaient réduites en crndrcs. On dit qu'il
montra dans toutes ces entreprises un goût éclairé
et qu1l déploya une grande magnificence. Parmi
les artistes qui l'entouraient , se trouvaient un
grand nombre d'étrangers , attirés par ses pro-
messes et par le bruit de sa libéralité; et Ton dit
quH acquit, dans leurs conversations , des con-
naissances théoriques de leurs professions re>>
pectives, qui étonnaient les ou\Tiers les plus lia-
biles. L'autre moitié de son revenu était divisée
en quatre portions : la première était dévolue
à l'entretien de ses écoles , son dessein favori ; la
seconde appartenait à deux monastères ({u'il ivait
fondés, l'un, de religieuses , à Shaflesbury , à la
tête duquel il plaça sa fille Ethclgive; l'autre, de
moines, à Etlielingey, qu'il peupla d'étrangers,
parce que les dévastations des Danois avaient
anéanti l'institution monastique parmi ses sujets.
Il employait là troisième portion à soulager les
indigents, pour lesquels il fut en toute occasion
un bienfaiteur dies plus généreux. De la qua-
trième il tirait les aumônes qu'il distribuait an-
nuellement à différentes églises : il ne limitait pas
ses bienfaits à ses domaines, mais II les répandait
dans le pays de Galles, la Nortliumbrie, rAnnori-
que et la Gaule. Souvent il envoyait des prés^^nts
considérables à Rome , quelquefois aux nations
des bords de la Méditerranée et à Jérusalem :
une fois nnéme il en envoya jusque dans riiule,
aux chrétiens de Meliapour. Switheliu, chargé de
distribuer cette aumône royale, rap[)urta au roi
plusieurs perles et des liqueurs aromatiques de
rorient.
Cette activité incessante, jointe à une santé
débile, lui attira «ne mort prématurée. Âirre<l
mourut à cinquante et un ans. Son corps fut dé-
posé dans la cathédrale de Winclicster. Mais les
chanoines, qui prétendaient entendre des i^t'inis-
sements sortir de sa tombe, le firent, par ordre
de son fils Edouard, transporter dans ré<;Ii(;(i du
nouveau monastère qu'il avait fondé à Winches-
ter. Ses dépouilles mortelles y sont restées jus-
qu'à la destruction du couvent par Henri Vill.
A cette époque l'évoque de Winchester, Richard
Fox, recueillit les ossements de tous les rois
saxons, les enferma dans des cofTns de cuivre
inscrits du nom de chacun, et les déposa dans
l'intérieur d'un mur qui servait de clôture nu
presbytère de la catliédrale.
Alfred laissa doux fils : Edouard , qui lui suc-
céda, et Ethclwerd, qui mourut en 07.!> ; il avait
eu pour filles ËtheUl^e, mariée à ICthelretl de
Mercie; Ethelgive, abbesse de Shafteshury ; et
Altrithe, mariée à Baudoin, comte de Flandre.
On vient de voir qu'Alfred mérite ù juste titre
le surnom de Grand, On l'a souvent «>mi)aré à
Charlemagiae. L'esipace sv\T\eïçiv\\\^\V'A ^:5.ç^çKt
son intdUgicncc éUixl \>\«v \wX\V Vv r.îAv ^V çrVVkvt
71 ALI
mense empire de* Francs. Slai» le roi saxon as-
sura ï soa pays rindépendance el une durée
slaUe pcDdut plm d'na siècle, Undii qne l'cra-
TTe de Chailemagiie s'icronla qiris loi. Quiat à
la rig^DératioB des lettres, à la bonne «dminis-
tration de la Jostice, ani eocoangematiti donna*
aux arts et an cmnmerce, «m nDUrqnedaiu ces
deux hommes no génie égal d'organbaUt» et de
prérojaoee.
Les ouvrage* d'Alfred le Grand,
qu'i non» , sont : an Corpt de lois .
angto-M^on par Guillaume Lombard dans son 'A{>-
Xaiavofiia ; Londres, 1 568, iD-4* ; — une tradiic-
lioQ anglo-saxonne de ï'HUfotre ecelisiastique
de Bide, pobliée p»r Abraham Whdoc; Cam-
bridge, 164f , in-fol., et par F. Smitb, ibUt., 1722,
in-roi. (d'aprfts des maanscrits de la bitdiothèque
d'Oxford); — une traductioa anglo-saxonne de
VHiiloireirOrose, imprimée stgc une tradoction
anglaise; Londres, t773,in-S°: AUïed j aajouté
deux mémoires géograpbiqnes tite-earieax pour
l'état des sciences à cette époque; — nne tra-
doction du Pattùral (Liàer PaslôralU cura)
de saint Grégoire, STec one préhce fort remar-
quaUe d'AIIM, qui en enroja one copie h chaque
éTJquedarojaome; trola de ces copies ont été
eonsen^junin'à nonjoars : celle de la Ublio-
tbèque de Cambridge est dans un état d'int^
grilé parbite. Cette traduction a été imprimée
dans l'édition de la Chronique d'Asser; Londres,
1574, in-Tol.; Camilen et Vulcaniiu (de Smet)
l'ont inférée dans lenrs recueils ; Francfort, 1603,
în-fol., etLeyde, i&97; — one traduction du
traité de BoAce: DecoTUolotfonephUoiophlâ!,
Imprimée h Oxford, 169S, in-g*, et à Londres,
1829, ia-B°; — nne traduction de qudqne* Soli-
loques de saint AugostiD, encore inédite.
On lui attribue aussi des traductions de psau-
mes , de fragments de l'Écriture , et une COUec-
tiondeprorerbes.SonT'eifantent en anglo-saxon
a été imprimé i Oxford, I78S, in-4°, et à Lon-
dres, i8îB, in-8*. C'est dans ce testament qu'on
lit ces belles parolea : Let Ançlait doivent être
aui»i Ubretqut leur» pmu^, La Vie d'Alfred
aété écrite pti Aatle, moine frufaU, que lerd
aTaildécidéàTenlrpuserilK roda tous les ans en
Angleterre; dlea été Imprimée i Oxford, 17».
ClirmUcn SateMtum. — Inplplni, Bittaria mo-
natltrU CroflaitintU. — WUL HilailHirr. D* gatli
nffm^ntloniwi. - spttitam, fjfi af Jlfnd; Otlori,
rm.lof. — MKtorl. Lift t/ ^Ifret; Londro, itt:.
-^Htnatf. Ltbtn ÀI/TiOi ttt CmHii( 11c d'Altrcil l<
Gnndl, ouTniclndolLfBhuïiLi, Pirli.Iltl, Ib II.—
Tnrnrr, BitlaTi ef lia ^agUi-SaxBiu.
ALPKBD, ABLFBKD, KLPBED OU JLITBB-
vos, prince saxon, fils dn roi Ethelred n et
d'Emma fille de Richard I duc de Normandie,
liTiit dans la preroiire moitié dn oniième siècle.
Pendant l'hiraBion des Danois sous Swejn , il se
tronvait, ainsi que leur oncle son frère Edward";
en lOis, à la courdn dnc de Kormandie. Dans
linterTalle, leur mère Emma, derenne reure
^^Kfrefrtk/, ^MWM te nf CaoDt r. A la moTl de ce
prince en I043, Alfred, résolu de faire Tiloir ses
droilsàtacouronne,s'embarqut ponrl' Angleterre
t la (été d'une armée consûénble et peul-élre
eût-il atteint son but, si Godnio, comte de Kent
et bean-frère de Cannt, n'eût pris parti contre
h]i, tout en ayant l'air de loi êtn brorable. I.cs
Normands, attirés dans nne embuscade aux envi-
roas de GuQford , furent dédméi ; Attnd fut fait
prisonnier et conduit dans Itle d'EIj. Il eut les yeux
crerés el son penécntenr Toolnt tUn de lui un
moine. Alfred, eofenné au monailère d'Ely,
échappa à la surrdllance dont il A^l l'objet , maïs
non, à ceqa'9 parait, i une mort Tlolente, Ters
103S on 1037. On n'est pat d'accord sur les dr-
constances de cette mort Parmi le« versions
qui ont en cours à ce sujet, U en est nne qui
Mt de Godiiin le meurtrier d'Alfïed , de compli-
cité avec l'éiéque Lltingcn. On raconte même
que la rtàae Emma trempa dans ce meurtre
pour assurer la couronne à sou autre fila Hardi
KnuL Plus heureux qn'AlAvd, son frère Edouard,
surnommé le coafesseor, épousa Edith, Aile de
Godnm, et monta sur le trOne. Quand i Godnin
lui-même, son crime lui profila peu, dit-on, et à
son tour, il périt de mort fiolenle.
DuchMnc, NOt, Ntrmataiorutiftr\t,im. ~ Ailrr^l.
fUa Edaarili eon/éiiorti. t. m, dini UMarla aagtle,
Scr^l.dtetm.—TmnKr,atit.4a anglo-Miow, II.M*.
ALPBED onALURKS, inraoBané TÀnglalt
( AngHeus ), pUlosopbe, parait amlr vécu dans
la seconde mdtlé dn trduème dècle. Il fbt clia-
pelain du cardinal Ottdioni, qui, oommé I£-
pt, l'emmena arec lui en Angleterre. Roger Ba-
con parle de lui comme ajant traduit plusieurs
ouvrages dn grec en latin. Leiand et Pits calent
d'Alfred des ouvrage! de médedneet de scien-
ces naturelles {0e motu cordii; De renim
natttra. De edvealione aeàpitrum), desCom
mentaires sur k Traité des plantes et les Météo-
rologiques d'Arislote. Ces ouvngea sont restés
inédits , ou ne noua sont pas parvenus.
[.Flinil, M Scrlftarliui ^Tifl. - Tiimcr, BlHlal».
*ALPBBO, ALCBBOOU ALBBD,rf8£eii«r-
ley, chroniqueur anglais, natif du Vorhahirc,
mort en iiia ou 1136. D fut trésorier de l'é-
glise de SalutJean à Beveriey, et a laissé , entre
autres écrits, une chronique Intitulée Aluredi
Beverlaeeniit Annales, siw Histariade Gestis
regum BtitaiiniM, libri IX, publiée par Hearoe,
Oxford, 1716, in-g°, d'après un manuscrit uni-
que, ayant nppartcnn i Ttomas Rawlison. Celte
chronique commence à l'hlstoiTB de Britns le
Troyen, n^ardé comme le prtnier roi de la
Grande-Bretagne, et va jusqu't l'innée 11Ï8.
Baie et d'autres critiques II prennent pour une
compilation extraite de l'ouvrage de Oeoffroj de
Monmoulh, Defioratbmes Ga(fredi.
B>k. JcHjrfor. ' Plu. DaStTifî. MV)l. — Taaet, Blo-
ALFnBD on ALFBBic, de Malmsburi/, écii-
vain anglais, mort vers l'an 999. Il fui nommé
abbé de Halmsbury, puis évoque de lUrlon (Cr^
78
ALFRED — ALGARdTTI
74
dkxm), 8or la recommandation de Dunstan, ar-
chcTèque d*York. Baie et Pits citent deluideuv
ouvrages. De Naturis rerwn, et De Rébus cœ-
nobH $ui, qui n'ont pas Tn le jonr.
Baie, Scripior. — PlU, De reinu Ângl. — Tanoer, Ji-
èiiotÂ. trilam. kOem. - Wrigfct, Biograph. brUmn,
titer. p. 47t.
«ALPRBO et AEIEAM, deux scolpteufs etar-
ehitectes aDemands, contemporains de l'empe-
reur Amolphe, Tintoit dans leneuvième siècle
de J.-C. Us ét^t natifs de la BaYière, et appar-
tenaient à des ordres rdigieox. Us ont cons-
truit le &roeQX palais impérial à Ratisbonne.
Alfred avait été moine à Tegemsée; un ancien
écrîTain dté par Fiorillo , le quallAe Atfridus
preêbffier, et maçUter cujtuque artis ; et un
dironiquenr, mentionné dans le Trésor de Fez,
dit d*Ariram : Nullus in hoc svo viget inge-
niosior i/to... artilnu et variis. Ariram était
religieax du courent de Saint-Emmeran.
FlorlUo , CuekidUê der MHeknenden KansU. — I*ez ,
TheMOurut OMcdot., vol. VI, part. I, p. 9.
▲LFBlGy JSLFBic OU BLPRic, sumommé
AbiKU (abbé) et Grammatietu (grammairien),
écrivain an^o-saxon, vivait dans la seconde
moitié du dixième siècle. On n'a sur lui que des
détails peu nombreux et fort incertains. Il paraît
avoir été successivement abbé de Saint-Albaos
et de Cerne, dans le Dorsetslure. 11 eut pour
maître Ethelwod à l'école de Winchester, et pa-
rait avoir pendant quelques mois occupé , vers
995,1e si^ épiscopal de Wiltac (aujourdlioi
Salisbury). 11 a été confondu avec plusieurs
autres écrivains de la même époque ; car le nom
à'Al/iric, jE(/ric ou Alfred ^ était très-commun
chez les Anglo-Saxons. H est l'auteur vrai ou
supposé des ouvrages suivants : Homélies ou
Sermons f extraits de saint Augustin et d'autres
Pères de l'Église. La plus remarquable de ces
boroélies, Pasehal Sermon for Easter Sunday,
a été publiée en anglo-saxon et en anglais par
Tarchevêque Parker, avec une préface; London,
1666, in-8*; réimprimée dans Foxe, Acts and
WÊonumentSy et dans d'autres recueils. ~ Une
autre homâie, sur la naissance de saint Gré-
goire, a été puUiée avec une traduction an-
glaise, par Elstob; Loodon, 1709, in-S*"; réim-
primé à Londres en 1839, in-8°; — un TrùUé
sur r Ancien et le Nouveau Testament, publié
en anglo-saxon et en aurais par l'Isle; London,
1623 et ' 1638, in-4°; — un recueil de Canons,
trad. da latin, publiés par Wilkins, Concilia
Magnx Britannm et Hihemix; Lond., 1737,
in-fol. ; — une Grammaire et un glossaire an-
glo-saxons; Londres, 1838, in-fol. — Dialogue
entre un maître et son élève , publié dans
Tborpe, Analecta Anglo-Saxonica , 1834; —
ose traduction an^o-saxonne du Pentateuque,
publiée parEd.Thwaites; Oxford, 1699, io-8'';
— une Préfact au livre de la Genèse , dans
Tborpe,ina/ecla, eiLeo,AltsàchsischeSpraeh-
T^ro^; Halle, 1838, in-8*'; — la vie de son
maître Ëtlidwod » dans Sfabillon, Acta SS. Be-
nedietinorum ; — un manuel à* Astronomie, en
anglo-saxon, dans Th. Wright, Popular Trea-
lises on Science written during the middle
âges, etc; London, 1841 ,ln-8^ —Beaucoup
d'autres écrits d'Alfric sont encore inédits. On
trouve dans ses ouvrages des renseignements
curieux sur les moeurs et les coutumes des An-
glo-Saxons. — Affric Bâta ou Putta, ardie-
vèqne dTorck, mort en lOôt, a laissé aussi
plusieurs écrits qui ont été confondus avec ceux
du précédent.
Wright. Btoçraphia leteraria, vol. r. — HIckcs, The-
iaurus liHgtuman iepUntrionattnm ; Oiford, t« toI.,
1708, iD-foi. - Wbarton, DUsert. de duobu* Bl/rlciî,
dam ÂnoUa taera, 1 1, its. — Tborpe, Jnaleeta ançlo-
ioxoniea,
*ALPTBKiii, surnommé Abou-Mansour-
Scherabi, Ait, vers l'an 980 de J.-C, le ministre
et confident du khalife Aziz-Billah, contre lequel
fl avait d'abord fait la guerre, et qui lui pardonna
généreusement. Voy. Azn-BiLLAn.
SilT. deSacy, CkrtsUmatkie arabe, t. II, p. los (nou-
▼eUe édit. )
AL6ABDI {Alessandro), célèbre sculpteur
et architecte italien, né à Bologne en 1598, mort
à Rome en 1654. D Ait élève de Carrache , aux-
quels il doit la correction du dessin, n com-
mença par modeler de petites figures en plâtre,
et y réussissait très-bien. Après avoir travaillé à
différents ouvrages dans plusieurs villes de l'Ita-
lie, il vint à Rome, où il fut employé par le cardi-
nal Ludovici pour restaurer des statues antiques.
Sur la recommandation du Dominiquin, il fut
chargé de faire une Madelehie et un saint Jean-
Baptiste pour l'église de Saint-Sylvestre. Ses sta-
tues furent bien accueillies, comme elles le méri*
talent. En 1640 on lui comfuandaplusieun groupes
pour les églises de Rome, n fit ensuite la statue
en bronze du pape Innocent X, qui lui vahit beau-
coup d'honneur et d'argent ; son ceurre princi-
pale, le beau bas-relief représentant saint Léon
empêchant Attila d'entrer à Rome , date de la
même époque. C'est le plus grand bas-relief qu'on
ait jamais exécuté : la réputation qu'il obtint par
cet ouvrage engagea Mazarin à inviter Algardi à
venir en France ; mais l'artiste refusa. 11 devint
très-riche ; on lui reproche beaucoup d'avarice et
de dureté. Algardi s'éleva au-dessus de l'état de
médiocrité où était alors la sculpture. Sans être
aussi maniéré que le Bemin, il n'en a pas moins
plusieurs défauts, entre autres celui de vouloir
obtenir par les masses lourdes du marbre des
eflets qui ne conviennent qu'à la peinture.
Passer!, rite de' Pittori, etc. — Tiraboschl, Storia
délia letteratura ital. — Cicognara « Storia délia tcol-
tura. - Mlliila. f^ite, etc. ; Podz, Fiage de EtpaAa.
ALGi^ROTTi {François, comte), célèbre lil-
térateur et artiste italien, né à Venise le 1 1 dé-
cembre 1712, mort à Pise le 3 mai 1764. Son
père Rocco, riche marchand , allié à plusieurs
familles nobles, l'envoya d'abord étudier à Rome
au collège Nazarenc, puis le rappela près de lui
à Venise. Rocco mourut presque aussitôt après
le retour de son ^ ^ el c^Vâ-ôl \^ ^\s(à\s^^
76
• ALGAROTTl
76
ses études à Bologne, 06 il eut pour maître Eus-
tache Manfredi etFrançoisZanotti. H futpoëtedès
l*àge de dix-sept ans, et ses vers de collège, publiés
à son insu par Glampietro Zanotti, à Bologne, en
1733, dénotent sinon un talent original du moins
une brillante facilité. Ce fut cependant du c6té
des sciences qu*Âlgarotti dirigea ses études avec
le plus de succès. 11 acquit en algèbre, en phy-
sique, en astronomie des connaissances étendues
et c'est à tort que Foscolo l'accuse d'avoir escro-
qué ( scroccato ) la réputation de savant. Dans ses
études sur les beaux-arts, Algarotti faisait mar-
cher de front la pratique et la théorie, et il alla
à Rome comparer les chefs-d'œuvre de l*art mo-
derne avec les débris des modèles antiques ; il
voulut même avoir des copies de tous les objets
qui excitaient son admiration. Quoiqu'il s'enten-
dit fort bien lui-même à dessiner, à peindre et à
graver, il se fit assister dans ses excursions par
un jeune peintre, nommé Mauro Tcsi, qui devint
dès lors son intime ami. L*amour de la science,
le désir de se produire sur un plus grand theA-
tre, arrachèrent Algarotti au séjour de Rome,
et le conduisirent, à l'âge de vingt et un ans, en
France, où il se lia avec Clalraut, Mauportuis,
Fontcnelle et Voltaire. Ce fut au milieu de ce
(oonde savant et spirituel , auquel il se dérobait
de temps en temps pour étudier dans sa retraite
du mont Valérien , qa*Algarotti écrivit ses dialo-
gues sur l'optique de Newton, intitulés Newton ia-
nismo per le dame; Naples, 1737, et réimprimés
sous le titre de JHaloghi sopra Vottiea Newto-
niana. Cet ouvrage n'eut pas en France le succès
que l'autonr avait espéré, n Ait cependant tra-
duit en français par Duperron de Castéra; Paris
1752, 2 vol. in-12, en tnglais, 1739, en russe,
allemand, et en portugais. Ses compatriotes re-
prochèrent à Algarotti d'altérer le pur toscan par
un mélange de gallicismes , et les séjours con-
tinuels qu'il faisait hors de lltalie, le firent ac-
cuser plus d'une fois de dédaigner la littérature
de son pays. Enfin ses épttres en vers blancs
(scio/^) publiées avec d'autres ^tres de Fra-
goni et de BettineDi, et de prétendues lettres de
Virgile dans lesquelles Dante et Pétrarque étaient
attaqués, soulevèrent parmi ses compatriotes une
indignation générale. Il dut se justifier conune
d'une accusation de sacrilège, et déclarer qull
n'était pour rien dans les lettres de Virgile. On
a su depuis, en effet, qu'elles étaient de Bettinelli.
Le reproche fait à Algarotti par ses contempo-
rains de n'être pas assez Italien dans ses écrits
lui a survécu, et Foscolo l'accuse positivement
d'avoir corrompu la langue italienne.
Algarotti passa aussi quelque temps à Londres,
où il eut pour ami le célèbre homme d'État Wil-
liam Pitt n accompagna Lord Baltimore à Saint>
Pétersbourg et ce fut pour lui une occasion de
donner, dans ses Lettere sulla Mussia, des
renseignements assez précis sur ce pays alors
peu connu. Au retour de ce voyage, il passa par
la Prusse, et fut présenté, vers 1738, à Frédéric
le Grand, qui, n'étant encore que prince royal,
vivait dans la retraite à Rheinsberg. Algarotti
possédait, avec des formes brillantes, un fond
solide d'instruction fait pour plaire à un prince
qui visait à la grandeur et ao bel esprit Frédé-
ric, ne pouvant alors donner que son atnitié, Al-
garotti chercha et obtint des faveurs plus r^es
k la cour de l'électeur de Saxe, Auguste III, qui
le nomma conseiller de guerre et le chargea
de faire des achats pour le Musée de Dresde,
ce qui l'obligeait à de fréquents voyages en
Italie et à de nouvelles études sur les beaux-
arts, n exposa ses idées à ce sqjet dans ses let-
tres et surtout dans soi^ Sagtfio sopra la Fit-
txira, qu'on regarde comme son chef-d*ceovre.
Cet ouvrage eut un grand nombre d'éditions, et
fut traduit en anglais et en français (par Pin-
geron, Paris, 1769, in-12]. Algarotti, dans sa
dédicace à la Société des Arts, qui accompagne
l'édition anglaise, datée de Bologne, 1762, s'ex-
prime ainsi sur le but de son travail : « J'ai
tenté dans cet essai de rechercher les premiers
principes de la peinture, et d'indiquer quelles
sont les études nécessaires pour former un pein-
tre complet. »
Quatre jours après son avènement au trdne,
Frédéric l'appela près de lui. Algarotti, qui se
trouvait alors en Aogletcrre, se hâta d'accourir
auprès du roi de Prusse, qui à l'époque de son
couronnement (en 1740} le créa comte, et plus
tard chambellan. L'amitié de Frédéric et d'Al-
garotiidura sans interruption pendant vingt-cinq
ans , jusqu'à la mort du dernier. Chaque fois que
les deux amis étaient éloignés l'un de l'autre, ce
qui arrivait souvent, ils entretenaient une coi^
respondance active.
Tant de voyages et d'étudea, des couvres si num<
breuses et si variées avaient épuisé la frêle cons-
titutiond'Algarotti; et lorsqu'il se décida à quit-
ter l'Allemagne pour aller demander à l'Italie un re*
mède contre la phtbisie dont il était atteint, il n'é-
tait d^â plus temps. Le climat de sa patrie ne
put que retarder les progrès du mal. Après avoir
séjourné quelque temps à Venise, à Bologne , il
vint mourir à Pise.
Algarotti, en véritable disciple d'Horace, par-
tagea ses dernier jours entre la musique, les
beaux-arts et l'entretien des amis, et il se fit à lui-
même son épitaplie : Hicjacet Algarottns non
omnis, souvenir heureux du îwn omnis moriar
d'Horace. Frédéric, qui fit élever à son ami un
splendide monument dans le Campo-Santo de
Pise voulut qu'on sgoutât à cette épitaphc les mots
suivants : Algaroito , Ovidii xmulOf Newtoni
discipulo, Fredericus, Les héritiers d'Algarotti
ajoutèrent à leur tour au nom de Fredericus l'é-
pitèthe de Magnus (1). Bien qu'Algarotti se soit
exercé dans tous les genres d'écrire, il n'a laissé
nulle part de ces traces originales qui attirent l'at-
ll) Au rapport de Camille Ugonl, le roi de Prusse ne
remboursa Jamais aux hértUers d'Algarotti les frais du
noDunent qu'ils avaient fait élever par ses ordres.
77 ALGAHOTTI -
(entioD de la postérité. C'nt par une flatterie un
|«(l forte qiw \'Mt6 Hkhcleui l'a appelé un
prolbiiil phllo)0)ibe et un sublime poêle; U ne
hit qu'un (ayant almatde, un écriTaîn siùrituel,
ef un amateur Irèt-éclûré des beaux-arts. Outre
le« oarcagn dtyi mentloanéa , et une corrcspoD-
dance iatércMante arec les iioraines les plus
^iqeatit du dli-tiuitiènie eikle, Algarotti a
laW un grand nombre de petite traités, ou
d'cMolf, dû|IaoiH)JteronslespI|iiipipor1aDt« :
Saggio sopra PAre/iilellura; —Sagglosopra
FAeademiaJraaeete tn Roma;— la Purata
de' regiU M re di Roma; — la Giomqla di
Zama; —gV Itietu; — il GtntUefimo ; — il
Commercio; — t' Carltsio; — Oroslo; — la
XfCettUà ifl serivere nella propria lingua; —
la ittma; — la Linjua/rancue, te le varie
puililà di popoU nascono daW infiuMO del
tlinta, délia virliidtllalegiilazlBne, t per-
cha i grandi ingesni In eertt lentpt fioriseano
Itilli Iniieme ; — Saggioper rr/ormare il lea-
Ira deir opéra; — Ûltere sopra la tradn-
:ipne delF Enéide del Caro; — il Cangresso
di Citera. Uiiituqoeiqaaouvnf/ii ûuclievéi',
nira autret uh Vie de Jules César, la Vita di
Cttare, oiiail Triumvirato dl Ctsare, Crasso
Lea œuTrea eompUtes d'AlgarolU iiuUiées A
liTounie ca 1763-17aS, » toI. in-a-, aal été
tfaduitesderilaUcaen franfaîs, mmis la dirediou
de l'abbé Micfaekssi , par H. Beltbier et revues
parlléiian;Beclm, 1771,8 vol. ln-8'. Une dus-
triptioD des ebida d'art contanui dans sa mai-
iOD de Venise fut poliliâe apr£s sa raort par An-
Imio Salra sous la titre suivant : Caialogo dé
quadri , dé àtugni , i di libri chc Irattaao
detr arte del disigao délia Galleria delfu
tigm. amte Aigarvttl in yeneUa.
Léo JOUMBT.
ttnUi : Vntoe, nn, In4'. ~ Fabnil, film ttalanm
DÊKliiaa oailimttKm, lamt V, p. ut. — Iliinllla
rinnj, CDRltiiiiBsiflii al uraH iltlla ktUratvra ila-
_ TIMJila, ttatrtfa itç. /la). tUW.. tdI. VI.
'ALGAZi (CAty'im), rabbin grec du dix-sep-
tième «LÏide, est anteor d'un commcnlairc dilTus,
intitulé Keiekibotk Miiehpot (Jps Sentiers du
jugement), imprimé k Coostântint^tc par Franco-
tim-SaloiniHi , t'an do monde Mia ( icc'j du
J.-C.), ûi-fol.
Wnir, DlUlaU. *«*r , 1. 1, t. Ml, I. III, Wl. - Rirlv-
*ALsAsi (Samuel-beti-Iiaae),niiiàa,\^ii{
dit Candie, vivait vers le millea du siHzième
titclc. Il est auteur de plusieurs ouvrajîos, très-
MT«i. Sa Chnmologiqae (7ViI«dofA Alirahnm,
e'nt-1-dire itération d'Abrtiliam}aËtéimpn'mé«
t Venise, (587, in-8*.
' ALÇAZZALI 7S
' ALGAzi ( Salomon-ben-Abrakam), labbiii
natif du Levant, mort en tS8J. Il fut liin^tcinjiï
grand rabUfl i Maycnce, et a public bïaiicuuji
d'ouvrages sur le Talmiid, parmi Icstjuob un
reinanjue VAhabatk Olam (l'Ainour éltiriKl};
Conatajitlnople, 1M7, in-'t*i — Apkinaii SUe-
lomo i la couche nuptiale de Saloniun ) ; Vêroiu',
1C4S, in-4-; - Ilalicalli Eli [Les actetde Dieu);
Smyroo, ICGS, ia-^", — Zekab Secah (le UIl-u
dejancieni leinpi); Constantino|ile, 1G83, in-S'i
— Jabid Shemuah, commentaire sur le Uali-
colhotam (lainarcliedumonde];Venisi-,l(j3!j,
jn-ful. ; — Lechem Selharim, comnKnlaire siif
l'Aboda Sara du Talmud ; Venise, IGOi, in-i";
— ileàullepphetli Sapltiriin, publia d'abord à
Smjme, sans date, réimpriiné par Gasimnl
Steen; Amsterdam, 1703, b-8*.
. , OMM
Bibl. Bad>. I.
ALUAïzsL) ( Abou-lb-Uamid Mohauimi.i!
lùR-Mohawaed-AlCatl), phitosuplie arabe, nti
en lOâS à TImu& (i'erse), mort i Kissapuur
[Kborasanjen 1111 { :i03 de l'hère). Sun lùre
était inarctiand de toiles île coton (gaz^atj, ce
qui lit qu'on notnma le lils Alga^zali. Ajaat
succpsaiveoienl étudié à Djunljln et a >issabaur,
il fut appelé à une cliaire de tliéuh^ie à Bagdad,
où il proTrssa avec un tel éclat, quu tous les
imotns du pays ilcviarent ses parlisans zélés. Il
succéda, dans la direction ilc la grande éoule
do Bagdad , au célèbre docteur Jiiian-ul-Narc-
mein. Après avoir dirigé eut élablii^cinent pen-
dant quatre ans, il lit le pèlerinage do la Mecque
rdsida quelque temps à Damas , à Jérusalem , à
Alexandrie. Il était sur le point d'entrer daii«
Magreb , lorsque ses euCanls l'invitèrent ï reve-
nir dans son pays |>our arranger des alTalres de
famille. De retour à Bagilod, Il reçut du sultan
l'injonction de reprendre i Mssabour ta carrière
de l'enseignement. Altjazzali obéit : Il professa
environ encore quinze ans , et niounit en ïOJ
(un de J.-C), après avoir fuudé à Missabour un
collège et un couvent |iaur les Cudriii.
Algaziali était un des auti'urs arabcj les plus
savants et les plus féconds. Ses uu% ragi's, duiit on
porlu le nombre & six cents, lui ont lïi t duniu-r les
surnoms Je Hodjiil-al-hlam ( IVeuvc de l'Iidn-
loisme) et de Zânal-Din lOrnument Ai: ta Fui);
inaisc'eet peut-être à lurt, <|u'un le remanie coiiuno
un des cliefs des At^liarilcs ou Orlliudoxcfi;
car il a tro[i souvent varié dans ses crujaiicrs.
Ses prindpaux écrits ont iwur titres : Kitafmn-
nnhali-Filoio/a I nar les Opinions des philuso-
ptiesj; — Maiassid-al-FalasI/a (h Tenilance
dti pliilasopbcs ); — Teha/ot-al-faUui/a ( lii
Dcslruclioo des philosopbes ). Ces trois traités
contiennent ta récitation de divers systèmes
plûlnsopbiques ; Averroés ( DettrueUti destru-
ctionwïtphUoiophlx Aifa^ïa/t.dnns ti: vol. IX
de ses Œuvres, Venise, l&GO), pense qu'Alf^t.-
70 ALGAZZALI -
propre i^stènte dans l'iaUmiame. Ces traitéd ont
(Hé traduit* en bAreD; — /Jjra Otoum-al-Din
(ResUoiatioa de» OMiaaIuuiecs religteosea ) ; on
y trouve des critîqoei lur quelques articles de
la foi muialroane} — Àlintittar ilaUioiamiXr-
Zenati (Secours paissaol contre l'iiuui de
Xaala); c'eti une ccntroTene politique, oli
l'auteur combat les Impostures du fondateur de
la djoistie des Almoravidn. Abou-Abdallah-Um-
Tommel 7 puiu , dit-on , lldée de fonder la ày
nastie des Àlmohades; — if iHin-aI-5aJU ( Ba-
lance de la jusUce), bailé de morale; — AI-
iklitstod-fil-atlccad (Traité des dogmei munl-
nans), Qadques-ons de cet traités de ]^oso-
^de ont i\é tradufts en laUn par Pierre Leeh-
tMuteln , aoaa le titre de Phlltaopkiea et Lo-
gita Àlgazioti; Cologne, ISM, 10-4°.
La BibUolbèque Impériale de Piris powède
pluaieora écrtia inédits d'Algauali ( fonds des
naDotcrits arabes ). Lfun de ces écrits ( Ce gui
sauve des égaremenCi et ce qui ielairell le*
ravUiements) a été publié par A. ScbmSlders,
a français et en arabe; Paria, ISii, in-B*. On j
lil, entre autres, ce passage remarquaUe sur ta
division des sectes phitotophlqnes :
■ On classe les philosophes en trois calé^rie* :
lïtalistes, nalutalistes, et théistes. Les tïtaUsles
forment une secte qui, niant un Dieu créateor,
modérateur, doué de connaissance et de puis-
HDce, suppose que le nionde existe sans ciéa-
trar,etqu1l ne périra jamais; que l'animal tire
■on origine d'une matière prolifique particulière,
et qu'il en a été et sera toujours ainsi. Ces gens
sont hérétiques. Les naturalistes étudient laplij-
sique et les phénomènes prodipeux des animaux
et des plantes : ils font beaucoup de recherches
analomiques sur les différentes parties des ani-
niaui ; m^, tout eu voyant le merreilleux de la
création divine et les chers-d'œovre de la sagesse
de Dieu , ils ne s'efforcent pas à s'élever à l'Idée
d'un Créaleur sage, qui connaît la fin des choses
et leur bat. Et cependant aucun observateur ne
saurait comprendre l'anatomie et l'utilité mer-
veilleuse de tontes lesparUes du corps, ï moins
qu'il n'ait celte conn^ssance indispensable de
l'excelleote économie de l'ordonnateur dans l'or-
ganlsatîondes animaux, et plus encore dans celle
des hommes. Mais n'esMI point arrivé que ces
hommes, à cause de leurs nombreuses recherolies
physiques, soient allés jnsqu't se persuader que
la juste proportion de la composlHon élémen-
taire opère noe grande inOuence sur l'existence
desanliDaux, etqueiaracnltélntellectudicméme
de l'homme dépend de sa eoraposltlon âémeo-
taire, et qu'elle est périssable comme die? Car
celle-ci péril; et comme, selon eni, il est bcdn-
cevable qu'une chose une fois anéantie puisse
revenir k la vie, ils vont jusqn't soutenir que
rime meort à Jamais sans retour. Niant la vie
fotnre, fls M croient ni an pandis, ni h l'enfer,
id ï la résurrection, ni an jagementdemiin'. Pour
lob^ssamx amn THen, U d'j a,*seloo 1
ALGHAFIKI
EO
aucune récompense; pour la désobéîssaiioe, au-
cun (Mtiineilt. Vivant sans frein, ils s'abandon-
nent à leurs penchants comme les bétra. Ceux-
U encore sont donc hérétiques ; car le fondement
delà foi, c'est lacrojanceen Dieu, an prophète,
et BU dernier )our. Or, tout en cro jant i Dieu cl
à ses attributs, il nient le dernier jour.
• Après eai vinrent les théistes. Tds sontSo-
crate, précepteur de Platon, qui lui-même fut
précfpteDT d'Aristote. Celnt-d, en rédigeint pour
les philosophes Ut logique, et en dassant les
sciences, a rendu obscures des choses qui au-
paravani étdent évidentes , et en a mis au jour
d'aiUres qui étalait oubliées. Ces trois hommes
comhattaûnl en géoéisl les deux sectes précé-
dentes, c'est-k-dir« les fatilistes et les naturm-
llstes ; mais, en révélant leurs défauts , ils cnsei-
Kn^ent eux-mêmes Ce qu'ils avaient emprunté
à d'autres. — Que Dieu préserve 1« crojanls
' l'attaquer réciproquement comme Ils l'ont
faitl»
dat.AlMlaU. orlmtsla. — CatalD0M((M*K
li9ia«r«^(«*ii<Daru»(.-*.|ScliinDlilEr>,&ulnn'M
nr (a iocitiM d-Jluatiali ; Pirti, Flrmln Dldot, Ktl.
ALCBK, en latin Àlgerus, savant prAlre de
Lié^, mort en 1131. n fut d'atwrd diacre 1
l'église de Soint-Barthélemy dans cette ville, d
il était chargé de la direction de l'école ceclé-
siastiqoe; il passa ieikk la cathédrale de Saint-
Lambert, où il entretint une correspondance
active concernant son administration. Après la
mort de Frédéric, évéque de Liège, il refusa les
olTres avantageuses de plusieurs prélats d'Al-
lemagne; ilseretiraàClonT, etymourut daasla
pratique de tontes les observances monasliquei.
Noue avons de lui : 1' De mUerieordia et
Jttstilia, mis au jour par D. Martèoe dan* le
6' volume de ses Anecdola. C'est un recueil de
passages des livres des saints Pères, accompagnés
de courtes réflexions ; — 1' De taeramenio
eoTporU et langulntt Domiiti. Ce trulé «£l
dirigé contre l'hérésie de Bérenger; il étail fort
estimé par Pierre de Cluny et par Érasme; —
3° un opuscule sur le libre arbitre, rendu public
par D. Bernard Pei dans le h' tome de ses
Attedoeta; — A* De saerificio Mîssx , courte
dissertation publiée dans le S' volume de la Col-
leetio seriptorum velerum de Angdo Mai. —
On regrdte la perte de ses lellres et de son bl^
toire de l'église de Liège.
TritMoir, /n éatal. leripL-ÈccIti^ II. t. Ot l'ir. Itlml.
Bentd. — ËniRir, In Eplil. el prit/, ad »ffcr, - ncl-
lirmln, Dt urift. Eeela. — FsppcDi, Ktl. Brisin.
- Viltn UBaié, JllM. A<I«.-Dup1n,JnMiDfi»«fMd(i
aatiuTi Kcléilaitifit, — Cellkr, Nitlairt da ailmri
*ALcaAFiKi (ibou-DJafar-Àhmed-ben-
Mohammed), médecin arabe, mort en SGO ilc
lliéghre (1144 do J.-C.) 11 véeiil en Espagne,
et futsuilont renommé pour sa connaissance des
Bl ALGaAFlKI
dro^M. On n'i qat peo de dtftafli de h Tto j
ancon 4a ttt écrtU n'a M imprimé. Li lADo-
tUqm Bodlâenae d'Oiford pouMc de ee m^
deein troli «NnngM mtnuacriti : 1* on Tratlé
da ilw^et, toanet dié par Ibn-EIbeTtar;
^ntoDibrtgédeeeqDeleiGracietle* Arabe*
«ot tait nir cette matière; ~ r> Sur tet jf^
ma ef tet (wmewt; — 3* Sur Ut mofrenf de
tkauer Ut Amutcri vieiéts.
ItB <M O nijltott.yiiiitii nMiMum «« rM»UiH
éÊf mr^. Âmtl.- KluUH muj, CoMof . «M. aiH.
■M».NW. «MU.,*.Na.
ALSB&us-ULLÂB, c'wt-Mire I« Conqvé-
ra*l pour la eaute <U Dieu , Bumom d'AL-
MHAK (Uohmumtd-bm-Ywio^f-hen-ltatT ).
ALOaui oa ALSiBi {/tanfûij), cumpoil-
tear ifa mnaique ttaUen, né ï Bitada ra itM,
norldUu aaTflle natale m 1733. n fut orgaaUlc
de la eatbédnle de Brttda, et fit représentEr à
Veaiie deux ùpiru ( rAmore di Ciiriio per la
patria, et U lYioiifii delta Conlintnta ) qui
cannt on grand niccèa. Ven la Bnde aea Jours
I l'était acqni* aae lépulBlioa de uiot, en Dc
Tirant que dli^iet aûaiaaatiéee de id.
rtm, MHiçnpUi àa mattcHiu.
ALS>UL«AI.KAZXO, tIcUtCCte et géomètre,
Ditirde Carpidau leHodénoii, vivait dans h
•Icoxième vwttié do Miiième siècle. D devint
architecte du duc de Ferrare, et s'atbiclia priii-
dpalemefil t l'art des fortiflcalions. Son ouTrafte :
Alghifcl CarptntU apud Atphoniam II, Fer-
roriz d*cetit areAUeetl oput, fut imprimé à
Teiiae a 1570, in-fol., avec no grand laie
typogr^dibine; c'était le tneillear lim d'archl-
fcëtare qui dit para jusqu'alors.
TlrtkouU.JlDrtatffnaMttralitra.
AUiHUi (nkomoi), chlruT^en italien, ai à
Fbitoee le 17 seftiaobre 1W9, mort le 17 sep-
tcsalm 1713. H étudia d'abord sous son père,
qtd Mail diirurflea de l'hôtel deDa Sonla-
■ariak Fkireace, pnissous l'aoatomitle Laurent
BdUal. In 1703, U fal reçu docteur à Padooe
toaa le oâèbre TaDlsniert, et s'acquit une grande
réputatioii comme opéraleur, et partial rcment
amsae Ktbolomiile. D fin en grande eonsidén-
tioo aupris de Oément IX, après une opération
qn^ anItUteavr randetoCBciersde x pape.
II moamt k la mite d'oie ampalatton, nécessitée
par me Hme k feu qnl lid avait éclaté entre
tea Bdna. On • de hd : lÀtotomia, omero dtt
CBHir la pietra (avec des Bgnre* d'instruments
HfhotonlTKS, da calculs, etc.) ; Florence, 1707,
ia-4', el Venise, 1708, bM', ouvrage Irès-in-
lémimtt povr IliItldTe de la cUrargle; — nne
Mtre k ValHsBleri nir de* ver« sortii de la
veMie, anr mw matlto propre k bgecler lea
arttfea , et inr let budages employés chei les
ÉgrpUeni , dans le e* volume do Glomale d^
VetUrati iTIlalla ; réimprimée dans Vailltnieri,
A'««M E*paiaue ed ùuervatime.
- ALHAKEU 8}
■AUixiDB3CB(rfoH tfeiT-ben-Salomon ) .
rabUn e^Mgnol , vivait dans lapienûère moitié
do qaindènw siècle. On a de loi, entre autres
oanagei mannicrits (inédits), une traduction
bébr^qœ de la Morale d'Artttole, avec dei
commoitalre* (btbiiotbèques de Puis, d'Oiford,
do Vatican }.
ALGKIH OU MALGRIK ( Jtan ), cardinal el
tUologien , né ven la fin du douilème siècle ,
mort le 38 septembre 1137. On n'a aucun détail
préds nir U première partie de sa vie. On sait
seulement qn'Q fût prieur k AbbeviUe. Il vint
ensuite k l'univenitéde Paria, où il acquit la ré-
pnlatioo d'un homme savant el d'un bâbUe pré-
dicateur. En 1115 il M nommé archevêque de
Besançon, et en 1127 Grégaire IX le créa cardi-
nal. 11 fut envoyé comme légat en Aragon, pour
prêcher la croisade contre les Sanuioa ; dqxjis
à négocia une réconciliation entre k pape et
l'empereur Frédéric n. On a de lui, k U Biblio-
thèque nationale k Paris, beancoup de sermons et
un commentaire sur tes psaume* (en manuscrit).
On n'a publié de lut qn un Conmtntairt tur U
Cantique du canliqutt , imprimé k Paris en
1611, ia-UA.
AL-nADJADJ-BK!l-IOITCBF, VOJT. ASDALLU-
BEN-ZOBJkÏB.
Ai.BABUi-in:i-&TTi, somominé Jtfotenna
(le Borgne), chef de secte arabe, vivait dans la
Kconde moitié du huitième siècle, n fit son ap-
parition k Hérou, ca[Ntale du Kliorasan («a 77t
de J.-C ), où il se dcnna pour le fils de Dieu
■ous la forme humaine, et ayant élé d'abord in-
canié dans Adam et Hoé, et d'autres personnes
célèbres. Habile daos l'art magique (sdeoccs
physiques), U accompagnait ses prédicatioos de
choses qui frappaient les yeui du vulgaire;
ainsi, on raconio qu'il taisait voir des disques
lumineux dont l'Aclal (lumière électrique? ) elTa-
çait, pendant la nuit, la lunùère de la pleine
lune; ce qui lui valut le surnom de Sazendeh-
mah (Uicur do lunes). Le kbatite Hahdi fit
piaicher contre lui des troupes. Albakem se reu-
rerma dan* une forteresse, oii 11 te Et, dit-on,
brtller de manière k ne laisser aucune trace dc
son corps (en7S0). Les partisans d'AlUskem
furent nombreux, et oa en rencontre aq|ouTd1iui
sur les borda de l'Oxm. LliisloirB d'Alhakem a
fourni t Thomas Hoore le Bitjel d'un poème ■■
OU le prophète voiU du A'Ao-
Ibnng-l-AlUr, ifUlolTf iduroh Imi.). ~ IboilMi.
VKial. KMsItm., >Bb iDDo lit. - D-UerlKlDl, BOIIol».
Orliiu, in mal Nocu»(.
* ALBAKXM-BIAMKILLAH (.l^oU-AIi-Min-
tour), tixième khalllède t£«n*A,4fc\9k.4.v
83
nastie des Fatimites , succéda en 996 de J.-C. à
8on père Aiiz-BUlah, et disparut à Tige de
soixante et un ans , sans que Ton ait su com-
ment. Rigide oi>serYatear des lois du Koran, il fit
arradier toutes les yignes de TÉgypte, et ne per-
mit aux juifs et aux chrétiens de ses États de
ne porter <lue des turbans noirs. Ce fut sous ce
règne qu'Ibn-Yunas dressa les tables astronomie
(\\i&R qui portent le nom de Zi^^l'Hakemi ( Ta-
bles Ilakémites).
I ic W Jlfiakem-BiamrUlah , par Makrizi , dans SUy.
4ti' Sary, Chrestomathie arabe, toI. I. — Aboulféda,
Annal, puulêm.ftub an. US-996 de l'iiéi^e.
ALHAKB.H V^ émir de Gordoue, né vers
1 12, mort en 206 de l'hégire (821 de J.-C.), sur-
nommé Alumda/ar(\e vainqueur) et ÀboU'l-
*assin (le cruel). L'exemple de son père Hes-
cham I*', auquel il succéda en 796, et son éducation
soignée faisaient espérer à son avènement un
rttgne heureux, en même temps que tout son
maintien annonçait en lui un souverain brave et-
actif. Hais les premiers jours de son règne fu-
rent troublés par les guerres civiles. Deux de ses
oncles, AbdaOah et Soliman, se mirent en ré-
volte ouverte contre lui, et se liguèrent avec les
chrétiens : ils décidèrent Charlemagne à envoyer
de nouveaux secours à son fils Louis le Débon-
naire, qui faisait alors une guerre très-active aux
Maures. Alhakem se tourna d'abord vers l'armée
de ses ondes, qu'il mit en déroute après une ba-
taille acharnée ; il fut très-afTccté de la mort de
Soliman , et il traita son autre oncle Abdallali
avec bonté, en lui demandant seulement ses fils
comme otages : il donna même à Tun de ceux-d
sa sœur en mariage.
Alhakem se porta ensuite à la rencontre des
Francs , qui s*étaient déjà emparés de beaucoup
d(î places fortes, entre autres de Barcelone. L'é-
mir les repoussa, i)assa les Pyrénées, et ravagea
tout le pays jusqu'à Narbonne; mais il ne put
empêcher Louis le Débonnaire de prendre pied
en Catalogne, et d'en expulser définitivement les
Maures. Alfonse le Chaste, qui était resté tran-
quille jusqu'alors, vint à son tour les attaquer. 11
défit complètement deux généraux d'Alhakem ;
il s'était emparé du Portugal , et s'était avance
déjà jusqu'au Duero , lorsque le fils d'AIbakem,
après plusieurs batailles dont le succès fut par-
tagé, le refoula jusqu'au Minho, qu'il sut tou-
jours garder.
Pendant ce temps les habitants de Tolède se
révoltèrent, et outragèrent leur gouverneur Am-
rou. Celui-d s'en vengea à l'arrivée du fils d'AI-
bakem, en persuadant à ce jeune prince de faire
périr plus de cent des prindpaux habitants de
la ville. Cette atrocité, qui se fit sans la moindre
partici|)aUon d'Alliakem, conunença néanmoins
à lui aliéner le cœur de ses sujets.
Bientôt une conspiration formidable vint ai-
grir le caractère d'Alliakem. Elle fut dénoncée
imr un de ses neveux; et ic matin même qui
avait été désigné pour l'assassinat do l'émir, le
iVLHAl^pi
84
peuple, effrayé, vit suspendues anx erénçani^ de
la dtadeOe les tê^es sanglantes de trois cents
conspirateurs.
Pour assurer à son fila Abd-e^|tahmaa la suc-
cession de 08 trône si menacé, Alhakem conn^
qua, selon \à coutume, les principaux officiers de
l'État, et leur fit reconnaître le futur émir, qui
resta depuis diargé des soins <|n gouvemeipent.
Alhakem se renferma dsns son palais, où V^bas
du vin et des plaisirs vénériens le rendit idiot et
crud. Le peuple passa du inurmurt; à la vio-
lence , lorsque Alhakem, après avoir créé une
garde de quinze ipiJle hommes composés de chré-
tiens prisonniers ou achetés, imposa une nouvelle
taxe. L'inauprection partit du faubourg occiden-
tal de Cordoue. L'émir en fureur se mft à la tête
de ses soldats, fondit sur la foule ameutée, et en
fit un affreux massacre; après quoi les rebelles
qui avaient échappé au carnage furent bajinis, et
le faubourg qu'ils haÛtaient Ait rasé (en 817 de
J.-C). Depuis ce moment une tristesse profonde
s'empara de son Ame; des Images sondantes le
poursuivaient nuit et jour. Il ne trouva qudqoe
soulagement que dans I^ culture de la poésie et
de la musique. 11 vécut ainsi quatre ans, en proie
aux remords de sa conscience agitée.
Alhakem !•' surpassa tous ses prédécesseurs
en courage, en résolution et en sdence militaire.
11 établit pour l'armée, qu'il disdplina, une solde
régulière, et rattacha par là au service de l'État, n
créa de plus des arsenaux et des magasins publics.
Al-Nuwayrt, Uist. des Beni-Omejfjfah iVEtpagne^
vas. — Conde. Ilitt. de la dominacion de lot Moro$,
t. 1, p. 150. — Casiri, BM. ai-ab. hisp, E$rur., t. H,
p. 193. — Alinakkarl, IXptuut. moham.,.t. il . p. ige. —
Aboulféda, Ann, Musl,, t. il. — Uariuol, Deicrij/ttoi
lie t'yifrique. Ht. III, p. 83. — O'Herbclot, Bibl. orimt.,
a l'nrt. Ilakein.
ALHAKEM II , suTHommé Al Mosiansir ou
Montaser-Billah, neuvième roi de Grenade, et
deuxième khalife omeyyade d'Espagne, né vers
le conunencemcntdu dixième siècle, mort le 2 safar
3CÛ (de J.-C. 30 sept. 97G). Il succéda, l'an de l'hé-
gire 350 (de J.-C. 961), à son père Abd-er-Bah-
inan ITI, et se montra <ligne de continuer un ré-
tine aussi glorieu \ . Le sien, moms agité, vit se déve-
lopperdansl'l'lspagnemusulmanetousles éléments
de prosi>érité et cle grandeur qu'y avait laissés le
vaiuqucur de Ceuta ot de Zamora. Déjà âgé
d'environ quarante-huit ans lorsqu'il monta sur
le trône, Alhakem y apporta une expérience con-
sommée. Son père l'avait associé aux affaires, et
iiu^me, dans ses dernières années, il n'avait voulu
avoir que lui pour ministre. La belle âme d'Allia-
kem lui méritait cette confiance. Passionné pour
rétude et le commerce des savants , c'est au
mouvement que ce goût dominant du souverain
imprima aux esprits de ses peuples, qu'Alhakem
a dû peut-être le principal titre de gloire de
son règne , où , disent les lûstoriens arabes , les
lettres furent le plus en honneur et le plus ma-
gnifiquement encouragées. A son couronnanent,
qui se fit avec la plus grande pompe à As^hara,
9 anH été, I
ALHAKEM
I Bun pire, salué ilu
. Jusijue-lA l'un dn
m ami 6lé de raueiiK
Un- à grands tnlt lUM bihliutbèque qui t'iltn,
M-on, tBOO.OWTohnnet, dont il avait lul-in«m&
âÊfoat la dMienieiiL Le calalogue «uil, ea-
con loiB iCttn complet, rempliuail d^É qua~
* ' tel de diiqnanta feuilles. Lo
Dontaunt ce précieux dApai,
il le pnmier bernenu de la
le d« CoMoQe ; il était cnnstam-
■CBt oaTert ah UTanti de tous Icn iiay», qui
J afflwtad. AHukem ne négligea rien pour in-
nlqner à Blum, hd tili, les préceptes de mo-
nle et de poMqne dont il l'applaudiHiait d'avoir
Ut tt règle de oondnlte. « N'oublie iamais, lui
■ i4pteiM onUuirentent en terminant ta e\-
■ HmWIoiii , n'oaUie jamais , nioa fis, que la
■ pais teale lUt \d honneur de* peuples; et
1 gnd»4oi de te laiaier sëdnire pat les niiixi-
■ HMa de l'amUtioa et de l'orKiieil. La néces-
• (M «eule peut juttifier une piene, mtmo rn-
I tnpciM pour rarantage apparent des sujets.
•I D'allean la triste ^oire d'enrahir de» pro-
■ *iiiet*,de rainer de* *aie), de porter jusqu'aux
■ «liémités du BMMtde la désolation et la mort
■ taDt-dla M dosx calme qne répandeat la jus-
■ Hcaett* modération sur toute notre carrière,
■ et «(D'asnre k notre dernière lieurc une cans-
■ tieB M etenpta de remoris? ■
Si le» mérite* d'où prince se tnesurajeat i
nmporlaace des éténements qui se r.nttaelicnt
k MM règne, Alliakera aurait pu resUr presque
^oré. Ce n'est pas qu'il n'ait eu h ctmr île
wmtnrà ses peuples que les dispositions pad-
iqoes n'e\ctDaient pa* en liij le courage et tes
aaircs rertus guerrières ; mais lars(|iie, deuxans
qwès son coaroonement, il SI puiilier Valiljd-
Ud mmbt le nd de Léon, Sandic le Gros, ce
ht beaaewip moins dans la vue d'iiumiller cet
«ien alH d'Abd-er-Ralimau , qui rcTusait le
bibat dD ta retoor de l'asiisboce A l'aide de la-
fidle R BTwl reconqnis son trAne, qu'alîii de se
eenfenner hn-mème, ostensiblement du inùns,
t roUi^tion imposée par le Knrnn <lr Taire la
pKrre onx infidèles. Celle expédition lut birntill
Imniiiée parla reprise de Zamura, que suivit de
prèi la conclusion d'un traité de |)aii. Lliistoire
1 recualli des traits qui prouvent it quel juin!
H avait sa rendre les nu^trats indépendants
du* l'exerdce de la juatiee. Alliakcm se distin-
lua de plus par le pand nombre d'édiliccs qu'il
il élever. Observant lui-même îcnipuleusemunt
les devoir* de la religion , U prescrivit iju'un
tien des vi^KS lat arraché du sol de l'Espa;^.^,
afin d'empêeber les musulmans de contrevenir
ï ladélBise du vin par le Koran. Informé que
toucoop de ses sujets se trouvaient rainés par
ortte mesure, il ntodifia son ordonnance de ma-
lière à faire tomber toute la pénalité sur ceux
^i feraient usage de boissons spîritucnscs.
[Extr. en partie de l'Eut, da g. du m. ]
*J-NgvriTrl, /liit Oa Btni.Onnt'dl. int. - Al-Il.i-
atji\.lahu-atii-i-IHaÈtaltli.- i.aùir.Uùt.ileiadem.;
L t,p. tH.-Culr1.BM(.aras.«Up.Striir,. I. ir.p. m.
■ AL-HAKTITH, astronome arabe, Tiv.iil au
trotsièmc sitde de l'hégire (81â-912 de J.-C. ).
Il composa plusieurs ouvrat;es d'astronomie,
dtés par Ahou-Mosclar.
Um. TariiS-al KAokema.
■ AL-nazKS (Abou-Ali-al-lfaçan-beH-al-
Haçan-iàn-al-Haytham), astronome arabe,
natirdeBaisora, mort au Caire en i03S(.i3O(le
l'hégire). Trfeï-vené <lans les sciences d'aptili-
catloa, ii proposa un jour de nmslruiru un ap-
pareil mécanique au moyen duquel on |iourraJt
prédire d'une manière inlïillible les inundaiions
périodiques du Nil, et il constata avec ta même
exactitude la crue et la baisse des ea'ix. Il ^t
mandé de Bassora par le sultan Hakcm-Bîam-
rillah, khalife fltimile d'Egypte, qui lui donna
tous les encouragements nécessaire pour le mettre
en étal d'exécuter son projet. Mais Al-Hnxcn
avait, pendant un voyage le long du Nil, rcconn|i
le* obstacles qui t'opposaient à tonte exévuliun.
Redoutant le courruuv du prince, il simula tatlé-
menee, et passa ainsi le reste desa vie, copLml,
dit-on, des livres et des manuiicrits, pour pour-
voir k &a subsistance, It est plus aviinlageuse*
ment connu par am propres ouvrages, dunt Ca-
slri a donné la liste complète. Lia principaux
sont : Commentaires tur l'Atmagesle de Pb>-
téméc; — Commenta iies sur Its Éléments
d'Eueliile; — TiaHiiVOpliqueet dis Crépus-
cules, t>ublié par Gérant do Crémone ta [ Jl2,
et de nouveau en latiu, il'après la traduction du
polonais Vitcllivet; et aveclusoummenlaircsde
EUsDcr, pour fijre suite au Traite d'optique il'AI-
llaien, trailult et commenté par les Jnëiuus au-
teurs, sous le titre de : Àl-Uaicn ou Al-ltiiirn
Opticsi rJtesauriu Jièri Vil primam editi.
Ejutdem Liber de Crepueulis ef iiul/ium As-
aenstonibus , eumcommealariis liiinc'-ii, Ba-
iiliensa episcopl; Bile, ia7I, in-ful. Al-llau'n
flonuedansBon Traité d'optiijue, une dcscripliun
de l'inil et une explication reinan(uable du idié-
noinènede1ayision;i1y parle même loogueiiiunt
lira verres grossissinls. Ce Ait d'3|H'ès si<s idée*
ifu'on con.Uinisit IcspR-inlères lunettes. Il a autsi
ibordé lo problème do la nirractiun <le la lu-
mière , et résolu ta question de savulr sur quel
point d'un miroir convexe doit luinbcr lalmniiire
qui vient d'un cniIroH donué, pour qu'elle se
i^néiddsse sur un antre point : c'est là ce qiH
n'appelle le prtMème d'AI-tla/un. Son traité
il'optiquc n'est pas mentionné jur In biographe
rlcfi p1iilosop1ieGarabes,lbn-Kil'ti,bicn qu'il piirle
rie l'auteur. Kepler paratt avwr bcancmqi proliiû
des ouvrables d'AI-Hoien, dont plusieurs se trou-
*cnt en manuscrits ilans les llibliothèques d'Ox-
ford et de Lcyde.
aUl. o/rum, iTit.p.llso. — OlograyàlMl- UieUMUtt .
•T AL-HEDJADJ-IBK
'AirNBDJADJ-iBs-MtrT*n, tii*tbémilid«ii
arabe, virait à la fin du huititaoe et an commen-
ecmcnt du Beavitme nicU- H a traduit dn grec
en arabe les ÉUmenlt d'Eoclide et VAtntagetlt
Ac Ploléméa.
FltlEcl. Dr araMcif Jerlplarum procernH intar-
»Hi Eueîidii.
■AlfHOMaYDi (_Àbou-ibdillah-Moham-
med-Ibn-Àbl-fltar-Al-Aidi), hiitorim arabe,
ni il I1lc de Majorque en lois, mort en lOOâ
de J.-C. n eut pour mallre te câftbre Ali-Ibn-
Haim, Tondaleur de la aecte àcs hiiéniitei , fit
leptlerinage de la Mecque, et vUila le Caire,
Damas et Bagdad , ob B maamt On ■ de lui ,
entre autres oavragea (inédits), uac atttotre
det illwlra Andabnulent, espèce de didion-
Hire biographique des musulmuu espagnols
cdMreii. Cet onviage ftrt conlinué, aprts U mort
d'AI-Homajdi, par Adk-DhoUi, un de ses dis-
dplet.
Culrt.MM. arc». tl9.Eu^L ll,t, IW. — «liiuk-
lirl, MoMam. Ùfiiat„ L l, p. m. - BiHli-Kliiibli, «i
na( TarlUm-tJitdaltfn. - Ibn-Klullskin, DM.
Maira#>l(w ( m inlw ).
■«I^BOBB (lbn-Abd<r-rhaman-Àtkkhefi),
qnatritnw émir de l'Espagne, succéda en 717
deJ.-C. àAjiiob. IlreTageale midi de la France,
d'où il revint cbargé de dépouilles. Sons le gon-
vemement d'AI-Hoir, Pelage, le rcstaurateuT de
la litKrté espagnole, s'enfuit de Cordone , où il
ttait retenu comme otage, et arbora, dans les As-
Inries, rétendard de la rérolte. Al-Horr enroja
contre Pâage des troupes qui furent déraitet, et
a fut r^Toqué en TlS.
AiBiUirt . jroJM». Drwui., i, ii.p. n. -~ c<wdc,
HW.ifa laia. ■ ■
Etpaha anbe^ f . IL
ALROV (£Mib), littérateur français, né h An-
gers en I7&S, mort t Paris en 1816. remplaça
en 1797 l'abbé Sicard dans la direction de l'ins-
titntion des sourds et tnnets, rt tiit nommé, en
IBIS, principal dn collège de Saiot-GermaiD-cn-
Ln^e. On a de lui ; DIseourj ivr Védutaiion
des lourds-muelt ; Paris, 1800, ia-S°;^la
ffoipjces.poïme.ibid., 1804,10-8";— Prome-
nades poétlguet datu lut Aorpleet et Ici hô-
pitaux de Piirt»;lbid., 181S,in-8>.
cdKMtm in Murdt «I mitttt, p. I.
ALI, nom commun à un grud Dombre do
princes , de safants et de littteteurs oriartaux.
L'ordre des prénoms offrant id de grandes dUt-
collés à cause de r«tlw)gn|ihe si miaUe des
noms arabes ou persans, nous avons dû clas-
ser CCS homonymes par ordre clironolo^quc.
ALI, Gis d'Abou-Taleb, quatritooe khalife des
Arabes , né à la Mecque vers l'an de J.-C. 603 ,
mortiConfa le 17duinolsdeT«madlian de l'an
to de lliégire (13 janvier sel de J.-C). Tout
jeune encore, AU, dont le père Abou-Tald>,onde
de Mahomet , était panrre et chai^ d'une nom-
breuse lamille, fut ncudlli par le futur l^ista-
HUTAR — ALI M
leur des Arabes, qui l'éleTa coame «n pnpre
Bis. Aussi fut-il le preinierà croire à sa mttSHn,
et le suivait-il dans lee TaBéea écartées ob Ha-
propbHe se crut asseï fort pour prèiAer hMte-
ment sa docbine k SB famille,' aia lUMBUifOV
lui amumcer sa missiaD , et denuaJa awc nib-
tants : ■ Quel est cdnl d'entre ma* q/û ifrt
m'aider dans mon œurreP Que oetad-là lolfw
frère et mon mandataire auprto du peupfe <
Tmis se taiiaient : AU, qui était le ptâs jamt,
pritseulla parole, et s'édia: «AmofipniMli
de Dieu , I moi spparli«nt llionneiir d'Ctn tn
soutien et ton Tldr. > A partir de MttB épeqM,
Ali joue le premier rûle, ^près Mah oe tet, 4au b
grande épopée de l'établissentent de ITilMnimi,
Jamais les cberatieri de la TaMe rende, inaak
les douie pura de ChailanatpM ne sHiMMrHt
par de plus grands exploil*, ne se HMMMiCBt
phisdéTDués, plus courageux, phi tartocHM,
dans DOS anctens ronusu de cberclerie, qn'AI
dans les chioidque* des Orfaolanx. Lonqne M^
homet, traqué par les EorflscUtea, dut qnHIcr
pendant la nuit ta demeore atoDrée d'iMMiH,
ce (Ut Ail qui, e&Tdoppi du mani
portait tiabiluellemenl le prophète,
son lit pour j attendre le« eoops om
U échappa, parce qu'on le recxionut t loope. n
se trouvait au combat de Bedr, oà U porta I*
premier coup en (àTcur de llsUmlsme. Aprtslt
bataille, il fut rectmnu que de tous les nuMd-
mans ceux qui avalent le [dus valOammenteo»
battu ëlaient Ali et Hamia: Hamunatt ■teOi
neuf omemls. Ail en avait tué eue. Habond,
en récompense, lui donna pour ^oase ta ttk
Fatima : le don nuptial qu'il denit olMr t «a
Jeune rcrome avait été Dxé à la valeur de quatre
cent quatre-vingts dirhems, dintun tierten ar-
gent, un autre tiers en parftuns, «t le dernier en
étoITes. Ali, qui ne possédait pas celte somine,
fut obligé, pour se la procurer, de vendre ta cni-
rasscàottûnsn, fils d'Aflïn, qui nel'acceptaa
payement que pour la lu! rendre ausaitAt.
Au combat d'Obod, Ali fiit blessé; mais, tout
blessé qu'il était, il Mova la vie au propbète, ren-
versé de son clieval et gisant sur le dump de
bataille. Quand les KorâscMles vinrent attaquer
Hédine, ce fltt Ali qui s'âença le premier pour
repousser les Bssaillanti. Il vint se poster devant
le plus redoutable de tous , Amrou-bcn-Abd-
Woudih 1 Tonsangesllcmien,lu< dit Amrou;
nous dpsnmilons des mAmes ancêtres : ce n'est
pas sur toi que je voudrais faire tomber ma co-
lère. — Et moi , je veut la mort , ■ répond Ali.
A en mots, Amrou n'écoule plus que sa haine
contre l'Islamisme ; mais il veut du moins com-
battre à armes égales. H saute i bas de son die-
val, lui coupe les jarrets d'un coup de sabre, el
se prédjHte sur sou antagoniste. Tous deux se
frappent, se défendent, et s'attaquent encore. Va
ALI
90
Muage de poussière s*élève sous leurs pieds; on
■e les Toit pins, on ne ftdt qu*cnicndre les coups
^Hs se portent Les autres guerriers, restés
knniobiles, cherchent à deviner l'issue du com-
feety ifuttiid on entend tout à coup : Allah Akbar,
« Dien seol est grand. C'est la formule de llsla-
miame; elle annonce la Tietofae d*Alî. La pous-
sière s'abaisse autour des combattants , À l'on
¥Ofl le fils d'Aboo-Taleb agenouillé sur la poi-
trine de son adversaire, auquel il coupait la tète.
Qudqiies mois plus tard, Mahomet attaquait à
SM tour la ftxrteresse de Khaïbar : deux chefs
chergès par hii de diriger l'assaut avaient échoué
dans leurs efforts. Ali était absent : il revint le
soir même au camp, et Mahomet lui confia son
éioidard. La garnison de la forteresse avait pour
chef oa juif da nom de Marhab, que les chroni-
ques arabes nous représentent comme une espèce
de géant d'une force surhumaine. Ce Ait lui qui
vint en personne repousser l'attaque du fils d'A-
boo-Talà>, et les deux champions, à la manière
des héros d'Homère, se provoquèrent d'abord par
des paroles piquantes : « Tout Khaïbar, dit le
jrif, sait que je suis Marhab, aux armes bien
tranpées. Qui osera braver la force de mon bras ?
— Ce sera moi, répondit AU, moi que ma mère
a surnommé le Lion, et qui vais te mesurer de
■on sabre à la grande mesure. » Ils se frap-
pèrent à la fois : î'épée de Martuib brisa le bou-
cfier d'Ali; le sabre d'Ali fendit le caitquc et la
Mie de Mariiab, qui tomba mort. Abou-Rafé,
ilbanclii du prophète, aclièvc ainsi le récit de la
eaminèCe de Khaïbar : « Le fils d'Abou-Taleb , se
trouvant alors sans bouclier, arraclia de ses gonds
■e des portes de la forteresse, et, s'en couvrant
contre lei coups qu'on hii portait, il ne cessa de
combattre jusqu'à ce que Dieu très-haut lui eût
accordé la victoire, n jeta ensuite ce bouclier,
fie sept de mes compagnons, ainsi que moi
huitième, nous essayâmes en vain de soulever. »
0es missions importantes, des expéditions ha-
«denses , telles étaient les seules causes qui
pouvaient détennher Mahomet à se séparer de
m pins cher diidple. Lorsque le prophète partit
pour rexpédition de Tabouk , ce fut à Ali qu'il
confia le soin de gouverner Médine en son ab-
iowe; mais àpeine seftit-0 âoigné, que lesmé-
eoateats restés dans la ville cherchèrent à ébran-
ler Falfection d'Ali pour le prophète, en lui per-
■adant que la détennination prise à son égard
ébit nn signe de déAnreur. Ne pouvant supporter
cette pensée, AU prit ses armes, et, r^oignant
Famée musulmane, Q fit part à Mahomet des
ioipçons qn'on lui avait (kit concevoir : « Us ont
■WBli Udioneoty réponcBt le prophète, ceux qui
ont vouln te fidre douter de mon affection. En
ne privant de tes services à l'armée, j'ai voulu
eoofier Médine à un second moinooème qui prit
soin de ceox que j'ai laissés derrière moi. Re-
tDanie,etTei]lesormafhmille. N'es-tu donc pas
téuIbSi d'être auprès de moi ce qu'Aaron était
aiprèt de Mobe? » Une afltetion si soutenue,
les Ucns du sang, tout semblait annoncer qutf
Mahomet désignerait Ali pour son suocesseor;
mais le prophàe mourut sans avoir tàH connaître
sa volonté dernière, et trois khaliles se succé-
dèrent avant qu'Ah pût faire valoir les droits «lu'il
tenait de sa naissance, de son alliance avec Fa-
thna, et de tant de services rendus à l'islam. C'est
qu'il avait une puissante ennemie, Aiescha, la
fille d'Abou-Bekr, l'épouse favorite de Mahoinet.
Cette jeune femme avait été un jour accusée d'a-
voir trahi la foi qu'elle devait à son époux; et,
dans l'enquête ouverte à cette occasion, Alf se
montra disposé à croire à sa culpabilité, acca-
blant de mauvais traitements sa suivante, afin de
lui arracher l'aveu de l'inconduite de sa maîtresse.
Justifiée par le témoignage de cette fille et plus
encore par l'amour de Mahomet, Aiescha n'oublia
jamais le mauvais vouloir du fils d'Abou-Taleb
en cette circonstance, et le poursuivit d'une haine
constante, employant contre lui tout le crédit que
lui donnait sur les musulmaàs la passion que le
prophète avait eue pour elle.
Ce Alt seulement à la mort d'Othman, dans la
trente-dnquième année de l'hégire (de J.-C. 665),
qu'Ali fut proclamé klialife; et h peine sur le
tr6ne, il vit s'élever contre lui deux chefs pui» •
sants, Talha et Zobaïr, qui, sous l'influence du
ressentiment d'Aîescha, l'accusaient hautement
d'être le principal instigateur de l'assassinat
d'Othman. A la voix de ces hommes égarés, un
grand nombre de musubnans se soulevèrent; et
Ali, après avoir essayé, sans y réussir, de ré-
futer par la persuasion ces imputations calom-
nieuses, fut obligé de recourir à la voie des
annes. Les deux armées en vinrent aux mains
près de la ville do Bassorah, dont les révoltés
s'étaient rendus maîtres. AH combattit avec son
courage habituel : ses deux fils Haçan et Hoçain
se montrèrent dignes de lui. L'action principale se
passa sur le point où se trouvait Aiescha; car
cette femme implacable, montée sur un chameau
célèbre par sa vitesse, et qui a donné son nom à
la bataille (le combat du Chameau) ^ parcourait
les rangs, encourageant de sa parole perfide tous
ces hommes auxquels elle avait fait partager sa
haine contre celui qui méritait à tant de titres de
succéder au prophète,doBt il avait été l'appui le plus
fidèle. Bieniftt les troupes du khalife, qui avaient
mis l'avautrgarde de l'ennemi en désordre, pénétrè-
rent jusqu'à elle et voulurent se saisir du chameau
qui la portait; mais chaque bras qui se posait
sur le frein était à l'instant coupé par ses défen-
seurs; en sorte, disent les chroniqueurs arabes,
que des membres abattus, des corps sanglants
formaient autour d'elle comme un rempart Enfin
elle ftit prise; et la litière où elle se tenait ren-
fermée avait été attehite par un si grand nombre
de flèches, au dire d'Aboulféda, qu'eDe en était
toute hérissée, et ressemblait à un porc-épic. Ali
se montra aussi clément après la victoire qu'il
avait été courageux dans le combat. Il défendit
de firapper les ftiyards, fX fiâx« ^<^
91 AU
funérailles à ceux de 8cs ennemis qui avaient
succombé, et accorda pleine anmistie à tous les
autres.
Vainqueur d'Aîescha, Ali dcTait avoir bientôt
un rival plus puissant à combattre. Moawiah,
fils d'Abou-Sofian, n'avait pas oublié qu'au temps
de ridolàtrie son père commandait aux tritms du
Hcdjaz ; et, décidé à ressaisir, au nom de Tisla-
misinc, le pouvoir qu'au nom des dieux du pa-
ganisme avaient exercé ses ancêtres, il s'était
créé dans la Syrie, qu'il gouvernait depuis quinze
ans, des partisans nombreux et dévoués. Ali, qui
se méfiait de son ambition , le rappela près de
lui ; mais non-seulement il refusa d'obéir , H fit
encore suspendre dans la mosquée de Damas la
robe sanglante que portait Otbman le jour de son
assassinat; et, chaque fois qu'il faisait la prière
au peuple, il appelait sur la tête d'Ali la ven-
geance du ciel, l'accusant d'avoir suscité les fac-
tieux qui s'étaient souillés du meurtre de leur
klialife. Excités par ces prédications chaque jour
renouvelées, les Syriens prirent les armes; et
soixante raiUe soldats formèrent à Moawiah une
armée puissante, commandée par le fameux Am-
rou , le vainqueur de l'Egypte, alors gouverneur
de la Palestine. Ali avait réuni de son cAté, dans
llrak et la Perse, soixantenlix mille combattants.
Les deux armées se rencontrèrent dans les plaines
de SifRn , près de la ville de Racca. On était
alors dans les premiers mois de la 37' année de
rhégire. Plusieurs tentatives d'accommodement
ayant échoué , on en vint aux mains ; et tcHe
était, des deux côtés, l'égalité des forces ou du
courage, que pendant l'espace de cent dix jours
il y eut quatre-vingt-dix combats, dans lesquels
aucune des deux causes ne put complètement
triompher. Cependant les Alides avaient eu le plus
souvent l'avantage : en trois mois de combats,
dit Aboulfôda, les Syriens avaient perdu qua-
rantc-rin([ mille hommes, et les partisans d'Ali
vingi-cinci mille. La dernière lutte , qui fut la
plus sanglante , mit les Syriens à deux doigts de
leur perte*.. C'était pendant la nuit qu'Ali, voulant
mettre fin h cette longue querelle, avait attaqué
le camp de Moawiah. L'épée au poing, il frappât
sans rel&chc, et, à chaque ennemi qui tombait, il
s'écriait d'une voix terrible : Allah Àkbar, Dieu
est grand ! Quatre cents fois on entendit sa voix
retentir dans les ténèbres, et quatre cents ca-
davres marquaient son passage. Électrisés par
son courage , ses soldats le suivent, et font des
prodiges à leur tour. Pressés de toutes parts,
décimes par le fer, les Syriens ne résistent plus :
ils se débandent, ils vont être anéantis, lorsque
Amrou donne à Moawiali le conseQ de faire ar-
borer le Koran au haut des piques, et de ramener
ses soldats ainsi armés à la rencontre de i'en-
n Voici le livre de Dieu , crient les Sy-
01
nemi
riens; qu'il soit juge entre vous et nous! » En
vain Ali veut renverser ce nouvel obstacle : ses
troupes refusent de lo suivre , la victoire hii
écliaitpc; le combat devient uno conférence où
la ruse, la trahison vont triompher du bon droit
et de la force.
Plusieurs historiens reprochent k Ali d'avoir
ainsi trahi sa cause, en reportant sur le terrain
de la discussion une question vidée snr le champ
de bataille. Avant de l'accuser, il foudrait savoir
s'il lui était possible de refuser Tappel h ce code
religieux et politique où , dans toute oocasfcm so-
lennelle , les musulmans croient découvrir les
jugements de la Providence. Ali, moins qu*aii
autre, aurait pu résister à ce principe religieox
que lui opposait son adroit rival. L'homme qui
le premier avait embrassé la religion de rûlom,
c'est-à-dire de la sounûssion, ne pouvait avoir
recours à l'argument du sabre quand on invoquatt
la loi de Dieu. La trêve fiit donc signée ; et Moa-
wiah, toujours par les conseils d'Amron, de-
manda qu'on nommât deux arbitres char^^ de
découvrir dans le saint livre quel était cetei des
deux prétendants qui avait mission de gouverner
les fidèles. Ce premier succès des Omeyyadesfkil
bientôt suivi d'un second , dû à la plus indigne
mauvaise foi. Amrou, nommé arbitre par Moe^
vriah , persuada à son collègue chargé des jnfé-
réts d'Ali qu'A fallait repousser à la fbis les pré-
tentions des deux rivaux, et porter leur choix
sur un homme dont l'avéncment pourrait obteidir
une adhésion générale. En conséquence, au jour
fixé, l'Alide, du haut d'une estrade élevée ad
milieu des deux armées, s'écria : a Arabes qui
m'écoutez, deux compétiteurs ont par leur que-
relle ensanglanté l'empire : eh bien, je les dé-
clare tous deux déclins de leurs droits, et je les
dépose en la même forme et de hi même ma-
nière que j'ôte cet anneau de mon doigt. » Puis,
joignant le geste aux paroles, il déposa son an-
neau sur la tribune. Amrou prit aussitôt la pa-
role : 1 Arabes qui m'écoutez, dit-il à son tour,
vous venez d'entendre mon collègue, en vertn de
ses pouvoirs , déposer Ali du khalifot : en rerti;
des miens, je confirme Texclusion d'Ali; et, de
même que je mets à mon doigt cet anneau , ]t
revêts du khalifat Moawiah, fils d'Abou-Sofiin. »
Un long tumulte suivit cet éfarange jugement : les
partisans d'Ali crièrent au scandale, et reftisèrenC
de ratifier cette inique sentence. Mais la puis-
sance d'Ali n'en avait pas mohis été rpdcment
atteinte par cela seul qu'elle avait ét^ iiiise en
doute : et telle est l'inconstance des partis, que
les mêmes hommes qui l'avaient obligé à s*arfé-
ter au milieu de sa victoire lui faisaient un crime
d'avoir cédé à leur propre exigence, et d'avoir
ainsi compromis le caractère indélébile de soe-
cesseur du prophète.
Bientôt se forma un houVeau parti, connu sooa
lenom de parti des khouariâj ou schismatiques, €l
qui semblait n'avoir pour but que de se soustraire
à tout fien politique ou religieux. Reftisant ï. h
fois de reconnaître Moavriah et AU , ces hommes
protestaient au nom de randenne indépendance
arabe, et prétendaioit que la f^oirc ne compensait
pas la perte de la liberté. Ali les défit ooinpléto-
ALT
94
« bords dû Tigre; mais trois de rcs
ehappés à ses armes jnrèrent de ren-
. àTeropire, en ôtant la Tîe aux com-
nt les prétentions avaient coûté tant
Arabie. L*un d*cux devait assassiner
Hoawiah, et le dernier Amrou, qu'ils
comme les fléaux du peuple arabe.
t par d'horribles serments, et fixèrent
le leur projet au vendredi 17 du mois
n de Tan 40 de Thégire, résolus qu'ils
tpper chacun sa victime au milieu de
où les cheft venaient ce jour-là feire
. peuple, ailn de donner à cet acte de
n caractère religieux. Moawiah ne Ait
Amron, absent, échappa, tandis que
remplaçait fttt frappé à sa place; Ali
irteUeroent atteint. Benversé dans la
\ Coufa par im coup d*épéc sur la
■«porté mourant dans son palais. Là,
r ses deux fils Haçan et Hocéin , les
ftt eus de Fatima, la fille du prophMr,
les derniers moments de sa vie à leur
coDsdls, cherchant à les détacher dns
;t les engageant à tourner leurs pen-
dèl. Pc\il-ètre à cette heure suprtmc
iVavenir que, toujours repousses par
Me fatalité, ses descendants, malgré
à la vénération des Arabes, malgré
acquis et leurs vertus personnelles,
t dans toutes les tentatives qu'Us fe-
ressaisir le pouvoir, attirant sur eut,
fforts infructueux, la proscription,
mort.
belle réputation militaire, Ali a laissé
homme bienfaisant, généreux, tou-
k sacrifier son intérêt personnel à
I l'humanité. H avait régné pendant
et neuf mois, dont plus de Mh
ient été passées à disputer sa cnu-
s révoltés , et personne ne lui a rc-
acte d'injustice ou de vengeance.
II. Beinaud (9fonitments arahe$ et
. r*", p. 345), passe pour avoir été
; il avait du goût pour la poésie, et
; encore de Ilii quelques poésies arabes
s. Les principales consistent en scn-
aies et pieuses. Outre cette science,
usulmans lui en attribuent une d'Un
rdevé : c'est celle de l'avenir et des
lées. Us prétendent que le déi^ôt en
fi danstmouvt^e mystérieux, appelé
ms disent que ce livre est resté entre
des descendants d'Ali, et qu'à etix
t réservée la connaissance; les autres
la possession en est commune à tous,
Hbre à chacun d'y recourir. Les sut
loks d'Egypte avnient entre les mains
c cet ouvrage, qui a passé ail pouvoir
de Con.stantinopic. H en existe plu-
ions. Les Persdtts et en général les
es droits d'Ali y ont une foi aveugle,
Itent assez souvent. »
Los rnlalogues de la Bibliothèque nationale à
Paris mentionnent plusieurs manuscrits contenant
qu(4que4-une8 des nnivres littéraires attribuées à
Ali. Nous nous contenterons de citer les numéros
14 23, 1 4C8 et 1483 de l'ancien catalogue sous les-
quels est inscrit un certain nombre de ses poésies ;
le numéro 439conteDant une espèce de prône dans
lequel on n'a pas employé la lettre app^ élif en
arabe; sorte de tour de force qui parait peu digne
d'un M iKrnime, et fait douter de l'authenticité du
morceau; puis enfin, sous le n° 1939 du supplé-
ment au catalogue des mss. arabes, un recueil de
cent sentences. Quant -aux éditions des œuvres
du fils d'Abou^Taleb publiées en Europe, on peut
les diviser en deux classes principales, ses sen-
tences et ses poésies. Dès l'année 1G29, Golius
publiait à Ijeyde quelques-unes des sentences
d'Ali, que Pierre Wattier, docteur en médecine,
traduisait en tançais et éditait à Paris en IfiCO.
En if)!?., il avait d<^à paru une première tra-
duction allemande et latine, sous ce titre : AU$
imprratoris mtislemici ccniuria proverhiomn
dislichis latino-germanicis expressa ab Àii'
drea Tschemingio; Rostochii, 1642, in-8°.
Ockley, dans la troisième édition de son Histoire
des Sarrasins, avait aussi donné une version an-
glaise de 169 des sentences d'Ali; et en 1748,
Letté, en publiant à Leyde le poème de Caab-
ben-Zohaîr, y adjoignit plusieurs des sentences
attribuées au gendre du prophète. Depuis le com-
mencement du dix-neuvième siècle, plusieurs
publications semblables ont été faites : en 180G,
à Okfbrd : Sentetitiœ Ali ben Àbl Taiebi ara-
biee et latine : latine vertit Cornélius van
Wttênen; Oxonii, 1800, in-4». — En 1832, à
Edimbourg : Apophtegms of Alee the son of
Aboo Taleb with an english translation bg
William Yule; Edimbourg, 1832, în-4'*. — En
1834, alerta : Ali ben Abi taleb sententisc ara-
bisée tt pertice, e eod, ms. Vimarenn primns
edMit J.-e. Rr<cAT/;Tenîc, 1834, in-8". — En
1837, à Leipzig : Heinridi Leberecht Fleischcr,
AWs hundert Sprûche arabisch vnd persich
paraplirasirt ; Leipzig, 1837. Passons main-
tenant aux {Méfies d'Ali. Quelques-unes d'entre
elles furent pnbliées pour la première fois à
Rome par le R. P. Philippe Guadagnoli , dnns
son livre intitulé brèves arabica- instilutio-
nés; Romœ, 1642, in-(bl. Golius, à la suite de
la grammaire d'Erpenins en 165G, et Agapito, à
Padouc, en 1687, insérèrent aussi queUpies jio-
tiLs poèmes attribués à ce héros de l'islamisme ;
mais ce (bt Gérard Kuypers qui consacra le pre-
mier une publication spéciale aux poèmes du
gendre de Mahomet, qu'il publia à Leyde .sous ce
titre : Ali-ben-Abi-Taleb carmina arabice et
latine , edidit et notis ilhistravit Gerardus
Kuypers; Lugduni Batavorum, 1745, in-8°. On
a aussi publié en Egypte, U y a quelques an-
nées, le recueil des poésies d'Ali, texte arabe,
portant la date de Bonlak, an de l'héfçre tl5&
(de J.-C, 1840V ^«0* A\tïSii%, wi\Rrvtv\Y«*\^»»fc
iricMutater U généilogiB dei
d« M hérot de niUnriune; et nooi eiteroi
ce pn^M, It nu. anbe d'Alidallah ben Qn-
Aiaill, inicTlt i l'ancien eitiloeiii! de la B
thtque nationale aoas le n* 63».
[foEL nia VncDU.
AHMlItàt. .ïnal. mviltutt, pir Kctatc, t. J
DUtrlHM, BltKotMtui orlnCate, (rt. All — H
r* di r./rat(c, -Pi
ualti
s DlOot, I*
-K. Ciu
nrali
MtoMome arabe, TiraH protMblMiieBt aoua le
lègae d'Ainurnoor, qui rtgu de 753 à 774. U
a tradnttdu persan (pehlwi}a) arabe lea taUea
aftroDomiqiiei, appdtea Ztg-Sbehriar. Ce*
taUea «ont ■naUiturenaenent perdnea; maia Al-
btari et d'aatrea écHrains les dtent aouTenL
Le khalife AlnMBioar am't foil traduire da
pehlwi un granit nombre d'ouvrages astronocol-
queii beaucoup de terme* tniiiilqaei,ooTnine le
Doroiteil; (table astronomiqDe), sont d'origine
perune. Ceci non* condoit h auppoaer qne le*
Arabes pourraient bien artrir etnpriinté au Per-
Basa ta plupart de leur* connaisiaoce* aitrono-
Dùqoe*, comme H* avalent empnmU ani Greca
le* sdence* j^UloMphiquea et médicale*.
mmnaiiuM, u. d« Il uawttbèQM t» uji». -
UoçrafUtmlMMlniarf.
* AI.I>ÂB>EIDBA , on dei doue imaua oD dea-
cendant* d'Ab, regvdéa par le* sdtijtea comme
te* seuls soccessenra Itgitime* de Habomet,
naquit en 7b8 , et mourut onpoiionué ta S19 de
J.-C. Ali épousa la Bile d'Alinamoan , kbalife de
Bagdad, fin a'Haromi-al-Raschid. Cdui-d r«a-
nHtt S17anprt*de loi toute sa hmille, qui était
celle de* Abaasidei, et se composait de trent»4roi*
tnlUe personnet avec le* femme* et le* mhnts,
pour leor dfdarer qntl ne Tarait ni panni «es
propre* parent*, ni parmi ceux de Habomet, de
prince pins digne de M taecéia qu'AU. Les
Abaadde* n'accqittrent pas cette dûsloa : une
guerre civile s'enaidrlt; Al-Mamonn toi victo-
rieux; nuis AH périt peu ^rès, par le poison.
KwMil, nrlU ^^4omtl, ck. m. - Ikn-IhiUa-
tu, tMcUokUotr.iUit* inba), L I, p,ui. -
«koolMi, >mhL maUrm., L II. t. lit.
Âu-iBH-iiMB ^ibn-IniuiU-Aboal-Baim),
letkographa et grammairien arabe, natif de
Mnrcie, vivait dans le doquiime tiède de l'hA-
gire (dluime siéde de J.-C). A l'igede trente-
dnq ans U dévint aTen^e, ce qui ne l'empêcha
pas de se livrer aux travaux littéraire*. On dte
de lui pluileur* traits pour fUre vdr qu'il était
doué d'une mémoire tr^heureuae. a composé,
entre antre* ouvrages, un grand diclioiniaire
arabe en trente-deui parties; les seiiiime et
(Hx-sepUime parUea se trouvent k la blUMbèqne
del'Eacurial(n*&75).
Iba-UuNcba, INct MOfrapA. - .\liMkkirt, Mth.
I, KMMk.arab. kliy. B
MimmM* arote. 11, Ut.
a Mhtimta. — Cuin, MSIMJL ■
■ali-ibk-armko-al-imbahi
den arabe , natif de Motaoul , mort en BU de
J.-C. Ses leçons et sa ricbe biUiolhtqae Id af
tirèrent de nombreux âève*. H écrivit nn com-
nientaire nr l'algèbre d'Abon-Kamil-Scfaedja,
un traité d'attnmomle, et divers tivrtt attral»*
giques.
Uff. ffjnr., Ll.r.ut.'
*<LI-IBII- AL-AGBKABl-ABortJUSAK,
•nraommé Shaibani (de la trifaa de ShUtba»),
aatronome arabe, vivait dan* le qoatritroe aitde
de I1)égiie, et éôivit un ouvrage intitulé Que*-
tUmt et Éleetiotu , qui n'a pas été imprimé.
rOrUt. Tsi. NI. SI. 40 Ijijir.
'ali-ibu-ïbmkd-aboitlkasiii-almob^
TABI , célèbre malhématiden arabe , natif d'An-
tioche, vivait i. la cour d'Adliad-Eddanlab , vera
970 de J.-C. 11 aécrit un commentaire sur Eadkte,
et pinceur* ouvrages d'algUire, parmi leaqnili
on remarque un livre aur la manièradecalenkr
avec le* doigts sans abacn*. Ce même aajet lU,
chose curieuse, traité ven U même ^toque ai
Europe par Gert>ert (pape STivestre D), qnl
s'eapiime ainsi dans sa lettre CUL : JVee ftùtt
pMosopbM fine Ilferfi hxe ( ntfloxet ntme-
rt>naitatNKi)ati€ular{tveliMefttcatUra-
ria : gvUI enim dicit eue dtgitot, arUeuloi,
minuta, gvi auditor nuyorvm/are dedifttO'
tur? Quid etiw idem nimertu modo ilmpla:,
modo compotUut; nunc ut dlçihu, inme
anutittialUT ul ariiatlut T
Kim. TariM Mluitma.
Au-BKR-KL-AHAs (Ata-oUm al mad-
jouti ) , plus connu sou* te nom de Baly-Àbbai,
célébra médecin arabe, mort en 3M de llié^
(9H-95 de J..C.). On ne tait qne peu de cboae
de sa vie. Sdoa Abouirarailja (Bisl. dpuut.,
p. ïU;CAronic. ryrioc., p. 30S), H était Perte
d'origine, et de U rdigion des Mage*. B étudia
sous Abou MaherMousa,et devint médedn da
tanieux Adhad-Eddaolab, quatrième prince de la
djiustedesBouides.auqud il dédit SMiprincipil
ouvrage, intitnlé Kttab-el-MaleU, c'eat-à-dira
le Livre Foyal {liber Regiui). Cet oovitga,
qui porte anasl le titre de Ketab Kamel Sui»-
ntuh Etiablah, c'ett^Mire le lÀvre TNl-ren-
ferme tout ce gui est relatif à fart midi-
eal (1) , est divisé en deux parties, dont cbaeona
te compose de dix livres : la pronlère partit
traite de la théorie, et la tramdedela pratiqoa
médicale. » Ce fut , dit Aboottaradje , le code da
médecins jusqu'à l'époque où parut le Canon
d'Avinnne; il continua même d'Jtre piuseatiroé,
sous le rapport pratique, que le livre d'Avkenne,
qui est plus savant. • Suiv*ntFreiiid,tesysti9tt
de Haly-Abbaa est moini difflu que oelal d'Avl-
GCnne. Void i cet é^rd le Jugement de H. Adam
(t) Qoelqaa blofnrbri ddi hli et ett ttan titra tm
97
ALI
98
(Append. à Bariter's Lemprière, Londres, 1838) :
« Je regarde, dit-il, le Lirre Royal de Haly-Abbas
covnme le traité de médedDe et des sciences ac-
cessoires le plus complet qui nous soit parvenu ,
en exceptant tout au plus le Synopsis de Paul
d'Égine ; car ce traité contient un exposé satis-
foiiant des principes de physiologie, qui manquent
éba le médecin grec. On y trouve, entre autres,
une mention exacte du rôle que joue le suc gas-
trique dans la digestion; sa diététique est aussi
judideuse que celle de nos médecins. 11 parle des
calcub biliatres en termes plus précis qu'on ne
ravait fait avant lui. Le neuvième livre n'est en
quelque sorte que la reproduction textuelle du
sixième de Paul d'Égine; c'est le manuel de la
diimrgie des Arabes. Pour la généralité, j'estime
Touvrage de Haly-Abbas inférieur au Canon d'À-
vioenne; mais il lui est supérieur par la recherche
et nndjcation minutieuse des détails d'une saine
pratique. » — Haly-Àbbas suit les règles si sages
d^Hippocrate pour la manière de vivre dans les
difféêntes saisons et sous les différents climats ;
il décrit nettement l'influence de l'habillement et
des eaux minérales sur la santé; il indique un
moyen singulier pour rendre moins nuisible l'eau
dHin pays où Ton se trouve accidentellement :
c'était de porter avec soi un peu de terre du pays
natal, et de la délayer dans l'eau étrangère que
Ton boit. Il avait aussi des connaissances anato
miques très-étendues pour son époque; ainsi il
décarit trè»-bien les petits muscles du globe de
l'œiL Enfin, il ne cesse de recommander aux
jeunes médecins de s'instruire plutôt au lit du
malade que dans les livres ; et il assure avoir
fait 9 dans les hôpitaux, la plupart de ses obser-
vations.
On n'a pas encore publié l'original arabe du
lÀpre Royal, bien qu'on en trouve un assez grand
nombre de manuscrits dans les principales bi-
bliothèques de l'Europe. La traduction latine, don-
née en 1127 par Etienne d'Antioche {Stephanus
Antioehenus), a été imprimée d'abord à Venise,
1492, in-folio; puis à Lyon, 1523, in-4<*. On en
a refHTodnit qudques chapitres dans Femel , re-
cueil des médecins qui ont écrit De febribus,
Tenise, 1576, in-fol. — La bibliothèque de Goet-
fîngye possède un autre ouvrage (inédit) {Tra-
datus de medidna) de Haly-Abbas, divisé
en trms sections : lÀber sanitatis. Liber morbi,
et Liber signomm.
Aboalliradje, HiMt. Dpuut., et Chronie. Syr. — Ca-
fllrl, BMiotM. arabieO'hUpan. Eicur., t. I. p. S60, trs.
— Frelad, Hittonf qf phytic. — SprengrI, Histoire de la
médecine, t. II. — HaUer, Bibliotheca medicinm prac-
Me». — Wastenfeld, Gesehiehte der Arab. Aerxte, p. 69.
— Clwalant, Handbueh der BUekerkunde^ etc. — I^lcoll
ctPusej, Cataloç.Cod. mu. arab.blblioth. Bodt., p. 669.
~ Rossel, Naiural Mttorf of Aleppo, yo\. If, Append.,
p. t.
AU-IBW-TOUNIS (Aboul'Hasan) , célèbre
asbron<»ne arabe, né à Misr (Caire) vers le mi-
fiendu dixième siècle, mort en 399 de l'hégire
(1008 de J.-C). n vécut à la cour des khalifes
iatimitcs Azyz-billah et de son fils Hakim bi-Amr-
XOUT. BIOGR. UKIVERS. — T. H.
Allah ; toutes ses observations furent faites au
Caire et dans les environs. L'ouvrage où sont
consignés ses travaux porte le titre de Grande
table; on le nomma encore la Table hakemite,
du nom du khalife Alhakem , auquel il avait été
dédié. Les Arabes le reniant comme l'ouvrage
de ce genre le plus important qui ait paru jusque-
là dans leur langue. On n'y trouve pas toutes les
observations faites à la même époque par Aboul-
Yéfa ; mais il y en a un grand nombre d'autres
qui manquent dans l'ouvrage de celui-ci. La Table
d'Ibn-Younis renferme ce qui est relatif à la pra-
tique des observations, au calcul et à l'usage des
tables, tant des tables astronomiques propre-
ment dites que des tables chronologiques et tri-
gonométriques, auxquelles l'astronome est sans
cesse obligé d'avoir recours. Son objet est encore
de corriger les tables rédigées précédemment.
Voici comment l'auteur s'exprime dans sa pré-
face : « Au nom du Dieu clément et miséricor-
dieux! L'étude des corps célestes n'est point étran-
gère â la religion. Cette étude seule peut faire
connaître les heures des prières, le temps du
lever de l'aurore, où celui qui veut jeûner doit
s'abstenir de boire et de manger; la fin du cré-
puscule du soir, terme des vœux et des obliga-
tions religieuses; le temps des éclipses, temps
dont il faut être prévenu pour se préparer à la
prière qu'on doit faire en pareil cas. Cette mi^me
étude est nécessaire pour se tourner toujours en
priant vers la Kaaba, pour déterminer le com-
mencement des mois, pour connaître certains
jours douteux, le temps des semailles et la pousse
des arbres, de la récolte des fruits, la position
d'un lieu par rapport à un autre, et pour se diri-
ger sans s'égarer. Le mouvement des corps cé-
lestes étant ainsi lié à plusieurs préceptes divins,
et les observations faites du temps du khalife
Almamoun étant déjà anciennes, et donnant lieu
à des erreurs comme celles faites précédemment
par Archimède, Hipparque, Ptolémée et autres,
notre maître et seigneur, l'imam Hakem , a or-
donné d'observer de nouveau les corps célestes
dont le mouvement est plus prompt (la lime et
Mercure) , et plusieurs de ceux dont la marche
est plus lente (les cinq autres planètes). »
M. Relnaud, Géographie d'Abou{/eda, Introduction,
p. xcv.
' ALI-IBH-HAMMOUD, fondateur de la dynas-
tie des Hammoudites en Espagne, mort en 408
de l'hégire ( 1017 de J.-C. ). Lorsque les Édrisites,
descendants d'Ali , furent chassés d'Afriqi>e par
les Fatimitcs, Ali-Ibn-Hammoud et son frère Al-
cascm cherchèrent un refuge auprès d'AImanzor,
le hadjeb ou cliand)cllan tout-puissant de ITes-
cham n, khalife de Cordoue. Ils reçurent dilTc-
rents emplois élevés dans l'armée. A la mort de
cet homme extraordinaire, ils restèrent fidèles à
la fortune de ses fils : lorsque le dernier de ceux-
ci eut péri sur la croix , Ali et son frère prêtèrent
leur secours à Soliman , nouveau hadjeb, contre
Mohamed, son rival, qui fut vaincu. Pendant
toutes CEE guerres civiles, le TéritaUe i
Hesclum était confiiié dans son palais, et était
tour à tour exploité par tous les partis. Soliioan
Icfita&saesiaeren 1013. Ali-Baounaud , décidé
à Tenter Hesdiam, quitta l'Afriiiue, où Soli-
man Ini avait donné un gooTernnnent ■■ il ga-
gna une bataille sur Solimau (irËs de SéTille , le
fit prieoimier, et le toa deaa propre main. Ali, de-
Teun kboUTe , régna d'alnrd avec des principes
de justice; mais s'apercerant que les habitants
de Cordoue ne l'en aicDaieat pas davautaRe, il
laissa conunetIrB i «es troupes merceaalrQs tous
les exi^. Hairam profita de la mésintelligence
qui s'éleva alors mtre Ali et ses sujets, pour
prendre les annes, sous le prétexte de rétablir
tur te trûne un prince de ta famille des Omerya-
des. Battu -par Ali dans deux batailles, il fut
pris et décapité. Mais AH lu-mËme Tut bit;ntût
■près étranglé par des pages. Il était vertueux
et il observait ses devoirs religieux; mais il
Tut toifjours d'une cruauté impitoyaûe enrers
thtqus orUxtalA
ALl-UtH-RODHOITAK (Bm-Àli-Bt»-Dja/ar
iJl-Anm), consn aussi sous les noms corrompus
de Balf-RodooM, Eben-Rodan, Rodoltam, Jle-
ioha», Robwtm, médedn arabe, natif de Dji-
leb, près du Caire, vivait vers le milieu do on-
liiiDetitde de notre ère. H était fils d'un porteur
d'eau, et vint k l'ige de dix ans au Caire, où il
f todia la pbikisopfaié et la médecine. Sans lor-
lune, U gagna d'abord sa fie en donnaut des le-
çons, et disant la bonne aventure lox coins des
mea.'Ven l'igede trent^^eux ans, Use SI une
telle r^otalion par sa pratique médicale, que le
khaUTe El-Haktm, kbaliEe bliinlte de l'Ëi^ple,
le prit ï son service, en lui donnant le titre de
raU alalatteba, on d'orcAinIre. Pewlaat la b-
mine qui désola l'Egypte trtûs Utit dans l'e^uce
dedMix ans(10U-IOâSdeJ.'C.),il adopUnne
pauvre orpheline, à laqueUe il conTia tout son
argent. L'ingrate fille s'enfuit plos tard de la
maison, emportant avec elle tonte la fortune (en-
viron 20,000 ducats ] de son père adoptif. Ali en
perdit la raisoD, et monnit dûs la misère. Aboul-
faradje (ffii^ Dyntal., p. :23e) place sa mort
dansl'annéeiso de l'hégire (ioe7-iDaS)i e(Os-
saybiab, dsus l'an 453 de l'hère (IMt de J.-C).
Ce médecin parait avoir joid d'une grande eé-
Iâ>rité parmi sesconlemporains; car, deux siècles
apiis sa mort, on montrait «score an Caire l'en-
droit ùtt a vivait. Cependant il a'cat fait moÎDS
remarquer par ses travaux que par u poléiwqoe
violente avec les médedns de «M temps , et par-
ticulièremoit avec Dn-Bottlan. 11 «dressa k ce
dernier, qui l'avait attelé ■< crocodile du diable ■
à cause de sa laideur, une lettre sur les qualités
du màlecin. On nous a conservé la liste des
livres qui formaient la bibliothèque d'Ali-Ro-
dhouan : il y avait cinq ouvrages de philologie,
di\ traités de jurisprudence, quatre d'agricultum
et de pharmacie, l'Almageste et le Quadriparti-
tum de Ptolémée, l'Alhaouy (CoB/iJieju) de
Rhazès, Hippocrate, Gratioi, Dioscoride, Rufns
d'Éphète, Oribasc, Paul d'Élite, quelques écrits
dePlalon, d'Ariftote, d'Alexandre d'Aphrodisiis,
de Thémistius et d'Abou Nasr AHarabi. VoiU la
bibliothèque d'un médecin arabe an onziteM
siècle. Parmi les préceptes d'Aïi, on remarque
celui-ci : • Quand vons êtes appelé, dit-il, aiq)rès
d'un malade, coutentei-vouB d'atiord k ne lui
ordonner que des remèdes inoflensifs, jusqu'à ce
que vous ajei biai saisi la nature du mal et le
tempérament du m^ade. ■ Ce seul préoepte dé-
note un praticien consommé. — Ali a coniqMiié
un grand nombre de livres sur la médecine et la
philosoptuc, dont deux ont été traduits en latin :
1° llaly Ehen Rodan, Comnentarius in ar-
temparvam Galenl; Venet., 149e, ia-fi>L; —
fCommentarii iaPlolemxi Quadriparlitum;
dans les élitioiis de Ptolémée, Venise, 1481 et
1493, in-4°. Quant aux autres ouvrages, <mi les
trouve en manuscrit daus les principales biblio-
thèques de l'Eorope. Ainsi on voit à l'Escutïal :
CommenCarius in librum Galeni de art» me-
dendi ad Glauconem; ComtAentariiu in li-
brum GatenidetrVm-medieorum, netiipeSa-
lionalîvm, Methodieorum et Empiricorums
— Apkoriimii et dans ta biUJothèque Bodléienne
(d'Oxford) ; De pottoniàus guibvsdan ntu*-
ALi-iBN-BAZM (Abm-itohimmtA) . écri-
vain arabe, né à Cordoue en 384 de l'hégire
(994 de J.-C.}, mori en 456 de VM^k (1064
de J.-C). Il était fils d'Ahmed IbnSald, vizirde
Hischam II, émir de Cordoue, et hérita de la
charge de son père. Versé en jurisprudence et en
théologie, il a été considéré comme le foudateni
d'une secte particulière, les haiémites. U a écrit,
entre autres , une Histoire des khalifes qui ont
régaé en Espagne, et un RIsalah ou Épttrc sur
l'Espagne, où il traite de la littérature arabe.
On trouve cette épitre dans Almakkari, Histoire
de PEspagne, 1 1, p. 168 de la traduction an-
glaise.
suraununé Adb-Dharir (l'A-
veugle), poète arabe, natif de Ilosr, lillage près
de Caïrouan, mort vers 1095 oe J.-C. Après
101
ALI
loa
la prise de Cûrouon pas tes Almoravides , il
éouigra eo Espagne et s'établit à Séville , où il
loua dans ses vers le sultan Almotamed. Ibn-
Besaam alUt le recueil des poésies d'Ali-AUiosri.
nnHUuUdao, DieL kograph. (arabe).
AU ( Ibn-Iaussou/'Ibn'Tachefin ) , sultan
d'Afrique et d'Espagne, de la dynastie des Almo-
ravides mort en 637 de rhégire ( 1142-1143 de
J.-C. ). n était fils de loussouf-Ibn-Tadiefitt , et
monta sur le trâne l'an 1106 de notre ère. Peu
de aourerains musulmans régnèrent sur un
phis grand nombre de prorinces. Maître de tout
l'empire de Maroc, depuis TAtlas jusqu'à la mer
Méditerranée , il exerçait de plus son autorité
sur TAndalousic, Grenade, Valence , et sur une
partie du Portugal , de FAragon et de la Cata-
logne. Les auteurs arabes rapportent qu'on
foisait la prière en son nom dans trois cent
mfDe mosquées. Il était d'un esprit élcTé, et les
sciences ainsi que les arts reçurent de lui de
aoUes encûuragiemcfils. C*est lui qui acheva la
construction de la ville de Blaroc, commencée
par son père. Mais bientôt la Taste étendue de
ses domaines fut pour lui une cause de mine.
Pendant qu'il était en Afrique, les cadis et les
gooTemeurs des provinces d'Espagne abusèrent
de son âoignement pour tyranniser les peuples.
Les rois chrétiens de Castille et d'Aragon profi-
tèrent du mécontentement général pour essayer
de reconquérir leurs anciens domaines. En vain
Ali accourut plusieurs fois de Maroc avec des
armées très-nombreuses; en vain reroporta-t-il
plusieurs victoires : ses succès étaient presque
ausai meurtriers que l'eussent été les plus sau-
vantes défaites. Pour comble de maux, il se
forma pendant son absence , dans les montagnes
de FAàas, une nouvelle secte connue sous le
nom d'almohades. Les sectaires, retranchés
dans leois positions escarpées, parvinrent à
rendre tous ses efSorts inutiles. Bientôt même ils
hn enlevèrent la plus grande partie de ses pro-
vinces , et 11 mourut de douleur, après avoir vu
sa pnissance sur le penchant de sa ruine. 11 eut
pour successeur son fils Tachefin. [£nc, des
g. du m.]
Conde, JTut. de la dominât, des Arabes, t. Il, p. 19S.
— CmM, BitUoth, arab. hlsp. Esc., t. II . p. fis. — Ma-
rtana, ÛisL gen, de Espaha, Hb. X.
* AU-IBn-ABI-ALI-AS8AIP OU SAIPEDDIM ,
faiiiiii arabe, né àAmide en 1156 de J.-C.,
nMirt à Damas en 1233. H étudia les mathé-
■atiquen et la philosophie à Bagdad, fit des
leçons pnbGques k Damas, et composa phmeors
— i ia g LS fort estimés des Arabes. Parmi ces
onvrages on en remarque on qui a pour titre
Bakir , sor les sciences phOosophiqnes et ma-
Chématkpies , en cinq volumes.
Kiru, TmrUth'dkÊkœM.^ Hadjl Khalfah, DiciUmn,
bioçra^kiqm.
^ AU-iBH-BBSSAM , historien arabe, natif de
Santarem, en Portugal, vécut dans le doosième
siède. H est l'auteur d'un ouvrage excellent
sur les hauts fiiits des Maores d'Espa^ie ; c'est
une biographie, des hommes célèbres de cette
nation pendant le onzième siècle. Cet ouvrage ,
dont on trouve des manuscrits dans les princi-
pales InUiothèques ûe l'Europe, est souvent dté
par Ibn-Khallekan.
Almakkarl, Dfnast. moham., L I. p- 4T1. — Ibn-Khal
Ickan, Dlctionn. biographique.
*ALI-IBN-RHARI7P, sumommé Àboul'Ha-
son , poète et grammairien arabe , né h. Séville
vers 1155 de J.-C., mort dans sa ville natale en
1212. On l'appelle aussi Àlhadhrami , c'est-à-
dire originaire de l'Hadbramant , pour le distin-
guer d'un autre poëte nommé aussi Ibn-Kharvf.
On a de lui , à la bibliotbèque de l*Escurial ,
diverses poésies et un commentaire sur l'ouvrage
granmiatical du célèbre Sibanyeh.
Ibn-KhaUekao, Dict, 5 io^ap A. — A Imakkarl. Moham
dfnast., 1. 1, p. 479.
* ALI -IBN- AHMED -IBlf-ALI-IBN-MOBAM-
MBD-ABOUL-HASAN, philosophe et mathéma-
ticien arabe, mort à Bagdad en 1215 de J.-C. Il
a formé un grand nombre d'élèves célèbres.
K(ru, Tarikh'jtlhokema,
ALI {Abaoul'Hasan), sumommé Nour-Eddin
(lumière de la foi), deuicièroe sultan de la dynas^
tie des Ayoubites , né en 1158, mort à Satar
en 622 de l'hégire ( 1225 de J.-C. ). Il était fils
de Saladin, qui, ayant réglé l'ordre de la succes-
sion , ne donna à Ali que la Syrie. Ali, voulant
frusfrer ses frères de leur part, commença la
guerre contre eux ; mais son onde Bfdek-Aladdel
se dédara contre lui, le défit à Damas, et le con-
fina & Sarkhad. En 1198, Al-Hasiz, frèred'Ali et
sultan d'Egypte, étant mort et n'ayant laissé que
des enfants en bas &ge, Ali reprit ses projets
d'envahissonent. Mais son onde le détrîteia de
nouveau, et lui assigna Samayzat pour résidence.
Ali y mourut à l'âge de soixante-sept ans. n
protégea les lettres, et il nous reste qudqnes-unes
de ses nombreuses poésies.
Makrlzl , Khittat Utsr ( en manmerit ). — Tbnoal-
Atlilr, nratou-l-^éwaHs . aa ch. sor les Ayoubites. —
D'Uerbelot, Bibl. orientale.
ALI-IBN^ATD {Ahoul-Hasan'-Nour-Eddin)^
sumommé Algamathy (de Grenade ) ou Alnui-
graby (de l'Occidentale ), historien et géographe
arabe, né à Grenade <»i 1214 de J.-C., mort à
Tunis en 1286. H fitses études à SéviUc, etse dis-
tingua d'abord dans la guerre qui eut lieu entre
les Almoravides et les Almohades. H visita ensuite
te Caire, Damas, Mossoul , Bagdad, Basra, la
Mecque et Médine. A son retour, il trouva l'Es-
pagne déchirée par des Caictioos , et se retira à
Tunis.
A Bagdad, Ibn-Sayd mit à contribution les
biMiothèques delà ville, aunombre de trente-six.
En effet, cette capitale n'avait pas encore été sac^
cagée par les Taitares, et elle offrait des ressour-
ces de tout genre. A Alep, où il se trouvait entre
les années 634 et 658 de l'hégire ( 1236-1260 de
J.-C.) , il attira sur lui l'attention du prince de
cette ville, qui était un arrièrc-petit-fils du grand
Saladin. Ce fut oe prince qui engagea Ibn-Sayd à
103
AU
104
faire part au public du fruit de ses voyages et de
ses lectures. Ibn-Sayd achera le travail commencé
par son père, et publia deux chroniques. L'une est
intitulée Livre qui renferme des détails singu-
liers au sujet des habitants du Magreb; Tau-
ire porte le titre de Livre qui Jette du jour sur
r histoire des habitants de Maschrec, ou Orient.
Son petit traité intitulé Djo^rq/ya ou géographie,
est un simple abrégé de celui d'Édrisi. H est par-
tagé, comme celui-d, d'aprèsTordre des sept cli-
mats, et chaque climat est divisé en sections.
Chaque nom de lieu un peu considérable est ac-
compagné de sa longitude et de sa latitude. I>e
plus, comme , depuis Édrisi , beaucoup de nou-
yeaux faits géographiques avaient été mis en lu-
mière^ Um-Sayd les a insérés dans son travail.
n dte souvent un écrivain appelé Ibn-Fathima ou
fils de Fathime, lequel avait navigué sur les côtes
occidentales de l'Afrique jusqu'au cap Blanc, et
sur les côtes orientales jusqu'au pays de Sofala.
Um-Sayd le cite encore pour le lac Aral et la ville
de Rome , ce qui donne lieu à croire qulbn-
Fathima avait composé un traité général.
« Ibn-Sayd, dit M. Reinaud, n'a pas toujours
travaillé avec la critique désirable, et il a quel-
quefois mêlé un climat avec l'autre ; ses des-
criptions particulières ne sont pas toujours
d'une exactitude rigoureuse. Quand Aboulféda
s'occupa de la composition de son traité, il se
laissa séduire par l'origine occidentale dIbn-Sayd,
et il lui accordia une foi entière pour les fh)ntières
de l'Europe et de l'Afrique ; mais ensuite il re-
connut ses inexactitudes, et la dernière rédaction
du traité d' Aboulféda est dégagée d'une foule
de passages qui se trouvent dans le manuscrit
autographe de la bibliothèque de Leyde. La
bibliothèque d'Oxford possède un exemplaire
du traité dIbn-Sayd , qui est intitulé Livre
sur rétendue de la terre en long et en large.
Mais on y trouve de plus un livre plus consi-
dérable, contenant, entre autres choses, de
nombreux passages empruntés aux écrits histo-
riques et géographiques d'Ibn-Sayd. Quelques
savants ont induit de là qu'il existait deux ré-
dactions du traité d'Ibn-Sayd , l'une plus déve-
loppée que l'autre. Cette opinion me paraît sans
fondement. Le second ouvrage se compose de
deux parties attribuées l'une à Ibn-Ishac, et
rautre à Ibn-Sayd. Il n'y est pas seulement traité
degéograpliie, mais d'astronomie, d'histoire, etc.
C'est évidemment une compilation faite par
Ibn-Ishac lui-même. »
M. Reinaod, Géoçraphiê d? Aboulféda , Introduction.
- Hadjl-Khalfah. Dict, bibl. - Almakkirl . Moham,
dynatt., 1. 1, 809. - Cailri, BibL arab. hitp. Esc,
^ALi, surnommé Aboul-Basan, sixième sul-
tan d'Afrique , de la dynastie des Beni-Abdel-
Hakh , succéda , en 1331 de J.-C., à son père
Othman , et mourut le 22 mai 1351. Peu de
temps après son avènement , il envoya en Es-
pagne son fils Abdel-Mélek, qui enleva aux Cas-
tillans Grenade, mais fut battu devant Tarifa. I
Vers le même temps , Ali ajouta , aux États du
Maroc, Tlemcenet le territoire de. Tunis. Maître
de tant de pays, il déclara aux chrétiens d'Es-
pagne \%djéhad (guerre sainte); mais son ar-
mée essuya une défaite complète, le 30 octobre
1340, sur les bords de la rivière deSalado, près
de Tarifa ; les chroniques évaluent la perte des
Africains à près de deux cent mille hommes. A
son retour en Afrique , Ali eut à combattre les
Tunisiens rebelles et son fils, qui voulait s'emparer
du trône. H succomba dans une lutte contre ce
dernier. Ibn-Marzouk a consacré un ouvrage
spécial k l'histoire d'Ali-Aboul-Hasan.
Casiri , Bibl. arab. hisp. Eseur.^ t. II, SS3 et 301 —
Almakkarl. Moham, dpnast., II. — Coode, HisL ds la
dominât, des Arabes, III, fl. — MarrooU Uigtoire de
l'Afrique , Ut. II. — Mariana , Hist. gen. dé EspaTta.
lib. XVi, cap. X.
*ALMB?r-ABI>-ER-BH AMAN {Ibn-Houkcytl),
écrivain arabe , vivait k Grenade dans le hui-
tième siècle de l'hégire (quatorzième siècle). Il
a laissé un ouvrage intitulé Toh/atou^l-ar^fous,
oua schiar sohkani-l-andalous (Présent pour
rÀme,ou sentinelle pour les guerriers andalous),
qui traite de la tactique et des armes en usage
chez les Maures de l'Espagne. On y trouve des
détails très-curieux sur la poudre à canon, dont
on se servait du temps de l'auteur. Cet ouvrage
a été dédié à Youçouf-Aboul-Hadjadj, septième
émir de Grenade, de la dynastie des Nasrites,
qui régna de 734 à 755 de l'hégire (1333 à
1355 de J.-C. ). On en trouve des extraits dans
Casiri, d'après un manuscrit de l'Escurial
(n** 1647). Ali a aussi composé un Traité de
l'art vétérinaire, dédié à Mohammed-bcn-You-
çouf, huitième émir de Grenade, de la même
dynastie, qui régnait de 1355 à 1395.
CasIrl , mbUoth. arab. hisp. Etc., t. II, p. S9. ~ Al-
roakkart, Mohammed, dynatt, I, US.
*ALi-ASTERABADi, pocte persan, né vers
la fin du quatorzième siècle, mort à Asterabad
en 1431.11 fut l'auteur d'un divan ou collection
de poèmes très-célèbres dans son temps , mais
oublié maintenant, parce qu'il n'avait qu'un in-
térêt local. — Hammer mentionne ce poète sous
le nom de Derwend d' Asterabad,
Dauladjah, Fies des poètes persans. — Hammer,
Histoire des poètes persans.
♦ALi-KUDSCHi,c'est-à-direrOi5c/ettr, astro-
nome ottoman, né vers la fin du quatorzième
siècle, mort en 1474. H étudia les mathématiques
à Samarkand, et fut ensuite chargé par son
maître', le prince Ulughbey, qui s'occupait lui-
même de sciences, de terminer l'observatoire de
Samarkand. Après la mort d'Ulughbey il alla à
Tebris, d'où il fut envoyé comme ambassadeur
auprès de Mahomet II. Celui-ci lui fit des offres
brillantes pour l'attacher à sa cour; il accepta,
et vint se fixer à Constantinople. Parmi ses
ouvrages principaux on cite : le Fethrje et le
Mohamedije, deux ouvrages de mathématiques,
et un Traité sur le cours de la lune. La science
astronomique des Ottomans n'a pas fait un pas
kpuis Ali, qui en est la plus digne représen-
■ALi-BBSTftMi, Écrivain turc, sumomnié
Vuttanifek, ott le Petit anteur (parce qu'il
WnmeDÇA «a carritre littéraire à l'ïge de quinze
itti) , né en 1400 de J.-C., mort en 1470. 11 était
>enwi d'origine, et descendait de l'imain FaUi^r-
Eddin-Bam. En 1443 il Tint en Turquie, oli le grand
izir HahnMud, grand protecteur dea lettres,
e combla de trienT&its. Ali devint un des Khdkn
es plua respectés. Mahmud a;ant condu avec
e prince de Bosnie une capitulation qoi garan-
teiait la vie à ce dernier, Mohamet U , qui par
aapéramait et par politique ne rCvait que l'ei-
enninalian de ses ennanis, s'adressa à Ali, afin
l'iAiteiiir quelque prétexte pour annuler le traité
□ré. Ali se chargea de cet acte délojal, qui de*
i^t atnînerla dtsgrïce de sonUeÛTaileùi'; et,
1 force de snbtilités, il fabriqua un fetna qui in-
innaît U capitulation. U alla plus loin encore :
e roi c^4ir ajant été introduit devant la cour
la Hittan, K& le tua d'un coup de sabre, faisant
oi^Denie l'office du bourreau.
Les ouvrages d'Ali , écrits en arabe et en per-
AB , sont au nombre de vingt , d'après la liste
p'en donne Haminer. Ce sont pour ta plupart
les cMnmentoirea sur la théolof^e, la morale, la
, la grammaire et la poésie. Il a
m poâne en l'honneur de Mahomet, et
01 gkMsaire arabe sut le Jfotauwul d'Avjcenne.
(■ta est surtout célèbre par son Prêtent à
HaJuiuntd, traité de morale extrait d'un plus
jand oovTBge.
m (en
ALi-ABOc-L-iussAEi, Vingtième roi de Gre-
iadedel3d]iiastiedes!!aaritea,oiort vers 1484
le J.-C. n succéda hsoopère Mahomet X ea 871
le l'hégire (1460 de J.-C.]. Les trois premières
■Diea de son règne fureat tranquilles; mais
n 1409 le wali ou gouverneur de Malaga ayant
ait bommage à Henri, ità de CastiUe, dont Ali
4ait tributaire, il £t irruption sur les domaines
le «oB suzerain, n n'obtint aucun succès; ses
iropres sujets se révoltèrent en masse contre
ni, et les meilleure soldats des Maures périrent
lins cette guerre drUe , qui dura plusieurs an-
lées. En 14S1 , prévoyant la guerre i outrance
[De Ferdinand et Isabelle, auxquels il avait re-
nte en 1478 le tribut acMutumé, allaient lui
lire (l'Aragon et la Castîlle étant maintenant
énnii), Q prit le premier l'ofTensive, et s'cm-
on de Zabara. En revanche, les chrétiens sor-
«irenl la forteresse d'Alhama, qu'Ali ticha
lem îdia de reproidre, mais sans succès, pen-
[int ce temps. Sa femme Zoraia, craignant
pie la prédilection d'Ali pour une Espagnole
1 les enbnts qu'il avait d'elle ne privït du
rAoe ton fils Abn-Abdalla, appelé aussi Boab-
Dl, trama une c<Hispiration contre te roi sou
nari. Il t'cBsnivit une guerre entre k père et le
I 106
fils. BoBAdO fiil pris par les cliréliens, mais re-
lïdié bient^lt après s'être déclaré leur vassal,
pour entretenir la dividon parmi leurs ennemis.
Quelques bonunes influents, lassés de ces éter-
nelles gnerres intestines, firent eiclure du IrOne
les deux compétiteurs. AU, qne l'Age accablait
d'Infirmités, y consentit f^icilement, et mourut
peu de temps qirès.
■ALi-tBift-AMim, ministre du sultan Hu-
sain de Perse, né vera 1440, mort en 15U0. U
encouragea beaucoup les sciences et les (ettres,
et orna Hérat de plusieurs édifices publics. Son
divan 00 collection de poésies, en langue tur-
que , a été pendant longtemps fort estimé ï la
cour des princes de l'Orient.
Diulidjili
- Fllce
■ali-makhdvh (ill l'Bvnugue), grand
vizir du sultan Bajaiet II, mort en laij. Eu-
nuque surveillant du séraO, il fut nommé eu I4S2
pactia de Semendria, et commanda un corps
d'armée dans la guerre sanglante contre les Tran-
sylvains et les Hongrois. En 1497, il enleva la
Dalmatie aui Vénitiens; en tbOO, il envaliit la
Horée, et s'empara de HiMlan et de Koron, bou-
levards de la Grèce. C'est après cette brillante
conquête quil fut nommé grand vizir par Ba-
jaiet II , qui avait en son ministre la plus grande
confiance. H périt dans la guerre contre les
Kurdes. Ali avait fondé à ses Irais deux mos-
quées et une académie h Constantlnople. Aimant
les tdences et les lettres , il avait la coutume de
réunir chez lui une fois par mois les savants et
les littérateurs distingués , et ne les congédiait
quecomblés de présents. C'est sur la recomman-
dation d'Ali que le sultan Bajaict n chargea le
Perse Édris d'écrire l'histoire de l'empire ot-
ALi-WASSi-EFFENDi , écrivain tnrc, natif
de PbilIppopolU, mort en sao de l'hégire (1H3
de J.-C. ). n se rendit ctièbre par sa traduction
des fables de Bidpai; il l'intitula Hoitmadjou-
name (Livre royal),et l'oflïit en hommageèrem-
pereur Soliman. On lui attribue aus^ une His-
toire des sultans Mahomet n, Ba}Bzet 11, Sélim, et
SoUman.
Himmerj dont l'Eœtclop^i* allgvuintU d'Ertcli tl
AiA-xocunt (Ali - Paeha- Muesinade de
quelques biographes), amiral (capitan -pacha)
ottoman , vivait dans la seconde moitié du
seizième siècle. 11 commanda, en 1570, la flotte
de Sélim ndans la guerre centre les Vénitiens,
auxquels il enleva 111e de Chypre, Duldgno,
Anlivari, Budoa, et quelques autres places.
Mais II fut vaincu et perdit la vie, le 7 octobre
1S7I, (luis la fomciue bataille de Lapante. (Vas.
tUlK D'AimilCUE).
Ah ™"rir«W «rl»l XIlTiiimitoirtic laaiUKMi
'ALI-ADIL'SHAH, prince indien, mort ea
1580. Il succéda, ea 1557, à son père Ibrahim
sur le Irilne île Bùapour ; û u ligua avec quel-
ques ['rince» voisins contre le rajah de Dizana-
gar, ipii fiit entiêrcmenl défait, en 1564, i la
ftmeusc baille de Taliknolc. La ville de Biïa-
nagar Tut rasée, et il n'en reste plus maintenant
qu'an monceau de ruines. Kn I5D9, Ali essa]>a
d'enlcïerGoaauxPortugais;maîg il fut repoussé
arec perte. H ae borna depuis tors a bien admi-
nislrer ecs ÉtaU : n embellit sa caplale, en j
lisant construire des mosquées, de» établisse-
ments de bains, des aqueducs, el d'autres mona-
mcnts qui subsistent encore. Ëlanl saus entants,
il désigna en 1 j73, pour successeur, son neveu
Ibraliim ; et l'année suivante il M aasassiné par
un eunuque.
CûL. nng». Iliuort a/ (** MaiammHlan fOUtr in
ftdia - Scoil, jyitunr o/ IS« Dct^n.
AU (Hustafa- Ben -Ahmed -Ben- Abdel-
mollah), célèbre bislorien turc. Dé t Galli-
poli en !H9 de lliégire (1541 de J.-C.) , mort
en fOOS de l'heure (1599 de J.-C.)H entra d'a-
bord dans le corps des janiisairci, et composa,
à l'Age de quatcrT.e ans, un pofme, Mihr ae
Mah (Soleil et L'une), qu'il oITrità Sélira ; celui-
ci en Tut iù charmé, qu'il s'attadia l'auteur
comme socréUire. En 1593, il fut nommé secré-
taire général des janissaires, et mourut pacliide
Djidda, Son principal ouvrage a pour titre :
Jftw/iO-MMar ( Mine de notion»); c'est une
histoire universelle en quatre volumes, dont le
qoalriÈrao contient l'histoire de l'empire otto-
man depuis son origine jusqu'au commencement
du oniièrae siècle de l'hère (sciilime de J.-C]
Elle finit b l'aténement de Mahommed UI en
1595, de manière que la Fetlilse de Hadji-
Khalfahct les,1nna£exdeKayma, qui commeu.
cenlïl'an 1591 de J.-C, peuvent être regardées
comme )a continuation de l'histoire d'Ali. On a
COTO de lui : Kadirelou-l-Slaharib (la SUreté
des bataliles ), ou le récit des guerres de Sé-
lim I" contre son père Bajazel et son frère Ali-
mêd; — IKttssret-Name (le Livre do la vic-
toire), on riiistdre de la campagne de la Géor-
gie en 1573. Son mérite comme poète égale ce-
lui de l'historien.
lliDiiKr. CtKMeMU drr Oimaaiiclian DlcUtunit,
c 111, p. lll-m. - D'Herbclol, Blàllot. orUtitalt, au
■ali-huksi.isade, sumommd le D(f(er-
dar, jurisconsulte turc, vécut au commence-
ment du dix-septième siide. H composa en 1619
une coUecllon des loU fondamenlales de l'empire
ottoman. Il y traite du sjitème féodal , de la
cour et des preaciiptioosde police chex lesTurcs.
Uinaicr. iiini VKnefebipMii alltmaïult ttncb cl
OrtOcr, 1 111, p. tit.
AU itKr, (Iroi^nan turc,néà LéopoM en Gal-
lida, mort en 1G7S à Constanlinoplc. Il était
Polonais de naissance, mais les Tarlarcs, l'ajaat
enlevé Irès-jcune, le vendirent aux Tui'cs,4ui re-
levèrent dans leur rcli^n : son vrai nom était
Albei-t BoboaakI. Après avoir accompi^ en
Egypte un seigneur turc, qui lui rendit la li-
berté, il revint A Constantinople, oit 11 fut, en
IC71,nommé premier drogman du sultan HuImbv-
med IV. On dit qu'A la On de sa vie il avait ab-
juré l'islamisme. It parlait, dit-on, dii-sepl lan-
gues. On a de lui : Grammaire turque; ^ iliC-
tionnaire turc ; — le Caiichisme anglaii tra-
duit en turc, et l'ouvrage de Grotius De verk-
taie reiigionii cArùfianz, traduit en turc; —
' deTarcorum lÀlurgia ; — de Peregrinatlone
Ueccana; — de Circumciiione; — de jCgra-
torum visilatiane. Ces quatre derniers traité»
ont été publiés sous le nom d'Albertus Bolovûit
dans Thomas Hyde, Feristol, OsJard, 1691.
On conserve encore de lui en manuscrit dans 11
bibliutlièque deLejidcuneTVaiJufflon lurgutde
la Bible, et dans celle de Paris des Dialogua
en turc et en lattn, et A. Coiataiut Jtmua
tinguarum, trad.en turc.
HoMn. Dict. Abl. - LaerDii, HMnotni m ftlat çt-
Biraldcla Turquie.— HIirisEr, ^itDirtduOUOnuiu.
' AU-iBS-BOCWATB (Aboiil-Soion) , sur-
nommé Itnadtdaulah. Yoy. Ia*D-Ei>.DuuB.
* ALi-CHOSLiu , gnuid viiir sou» le sallan
turc, mort en 1711. Fils d'un paysan du village
de Cborli, il s'éleva par ses lalenls ju«|n'k la
première dignite de l'empire ottoman. Nommé
premier ministre en 1706, il s'a|ipliqua i ;rét>-
blir l'ordre dans les finances, déposa Anliochus
Cantemir, bospoiiar de la Moldavie, accusé d'a-
voir accablé ses sujets d'impôts , et le remplaça
en 1707 par Michel Rakovita. Sonnt auv sug-
gestions du rui Charles xn, qui s'était réfugié
en Turquie après sa défaite ii Piilljn':), et qui
voulait engager le sultan dans une i^erre contre
la Russie, il tomba en di^icc, et mourut pa-
cha de la Crimée.
e Btufire atlaiiian. — VoJUIrF,tflitalnda CliarlaXII-
ALI, surnommé Coummaardji (Charbon-
nier), grand viiir ottoman, tué en 171j. Il s'at-
tira ta faveur d'Alimet II par sa beauté, devint
Irès-induent au sérail, et lUt nommé grand vi-
iXt en I71t, sous Abmel UI. Il fût l'adversaire
constant de Cliarles XJI de Suède, et contraria
tous les projets d'alliance de ccini-ci avec le»
Turcs ; il te fi}rca & quitter Bendcr. Il lit ensuite
décider la guerre cmitrc les Ténilien^, dans la-
quelle ceux-ci perdirent la Morée. Cette viola-
tion du traité de Carlowil» entraîna la Porte dan»
une guerre contre l'empire d'Allemagne. Ali, qui
lie connaissait rien à l'art militaire, eut l'amlii-
lion de « mcsorcr avec le prince Kugène. Il péné-
tra en Hongrie avec cent cinquante mille liommes;
mais il fut complètement battu il la hefaitle de P«-
f09
ALI
110
terwardin, et fl mourut deux jours apn>s, h. la
suite des Uesmires qu'il y arait reçues en raîliant
les fuyards. Ali avait beaucoop de présomption et
d*orgueiI; mais on ne peut que louer son admi-
nistration h rfntérieur, dans laquelle il s*opposa
Tfgoureiiscmcnt aux dilapidations du trésor, en
même temps qu'il fit pré\aloir un esprit de bien-
TeillanGC inaccontumé.
HamiDff, Uiêt. de Pempire ottoman.
ALi-BBT, dominateur de l'Egypte, né en ! 728 ,
mort en 1773. C'est un de ces esclaves qui,
Ternis des bords de la mer Noire et de la mer
Caspienne, maintenaient, sous le nom de mame-
luks, depuis pins de deux siècles , la puissance
ottomane en Egypte. H avait treize ans quand il
fîit oondoTt en Egypte ; et il entra d'abord au ser-
vice d*un kektiya on colonel des janissaires, qui
jouissait d*une grande influence. A l'âge de vingt
ans il obtint le titre de kachef, on gouvemenr
de district, n fut ensuite admis parmi les beys,
qui , au nombre de vingt-qoatre et sous la direc-
tion d'an pacba ottoman, s'étaient ps^gé les
provinces d'Egypte. Enfin il parvint, en 1766,
à renyerser tous ceux qui lui portaient ombrage,
et s'empara de toute l'autorité. Secouant alors
font reste de dépendance envers le souverain de
Constanfinople, U cbassa le pacba, et, prenant
lui-même le titre de sultan, fit battre la monnaie
à son elBgie.
La Porte Ottomane était alors impliquée dans
une gnerre contre la Russie et la Pologne, et
l'empire semblait menacé d'une dissolution pro-
ctiaîne. Ali , ayant eu occasion de converser arec
des Européens que la curiosité et le commerce
avaient conduits en Egypte, forma le projet de
rendre à cette illustre contrée son ancien éclat.
D'ivres ses vues, cette monarchie devait recouvrer
les mêmes limites que sous les Ptolémées et le
grand Saladin. Après avoir pris les mesures qui
hn paraissaient devoir assurer la tranquiUité gfité-
rieore, après avoir fait alliance avec l'empereur de
Russie ef avec Daher, pacha de Salnt-Jcan-d'A-
cre, qui avait levé l'étendard de la révolte, il
commença d'abord par se rendre maître de la
Mecqne et des côtes de l'Arabie, voulant de nou-
veau faire de la mer Rouge le centre du com-
merce entre rorient et roocident. Il se mit ensuite
en marche vers la Syrie, et s'empara en 1770,
presque sans résistance, de Gaza, de JafTa, et du
rest« de la Palestine. Dégà son armée était mat-
tresse de Damas, et les troupes ottomanes
avaient été battues complètement; U ne lui res-
tait plus qu'à prendre le château de Damas, et
tout annonçait que sa grande entreprise aUait
être couronnée du succès, lorsque son lieu-
tenant Mohammed -Bey, qui possédait toute
sa confiance, se laissa gagner par l'ennemi, et
rq>rit précipitamment le chemin de l'Egypte.
Ce fnt poor Ali un coup fatal. En vain il dissi-
mula son ressentiment pour fahre une nouvelle
tentatiTe contre la Syrie; son dessein échoua,
L%igrat Mohammed se révolta même om'erte-
monf, et Ali fut obligé de chercher son salut
dans la fuite. Dans son malheur il trouva un re-
fuge auprès du pacha d'Acre; d'un autre côté,
la Russie promit de lui envoyer des secours. Mal-
hcnreusemcnt il n'eut pas la patience d'attendre
la réunion de forces suffisantes. Trompé par de
faux avis , il crut que sa présence seule ferait
soulever l'Egypte en sa lïiveur; et s'étanl avancé
jusqu'h Salehyé, il fut pris avec la plupart de
ceux qui lui étûent restés fidèles, et mis à mort.
Celui qui s'empara de sa personne était on ma-
meluk appelé Mourad-Bey, le môme qui plus
tard se distingua contre les Français.
Ces événements se passèrent m 1773. Ainsi
finit Ali-Bey , qui voulait régénérer l'Egypte , et
qui avaft un moment appelé sur lui l'attention de
l'Europe, de l'Asie ^X de l'Afrique. L'expérience
prouva que ses talents liaient au-dessous d'une
pareille tâche. Son aveugle confiance dans son
favori, et l'irréflexion qu'il mit dans la plupart de
ses entreprises, cansèrent sa ruine. Pour arriver
au pouvoir, An-Bey ne s^était pas fait scrupule
de recourir à l'assassinat et aux crimes les plus
horribles; mais une fois maître du pays, -.1 cher-
cha à fah^ régner une justice sévère, et les
négociants européens établis en Egypte eurent
beaucoup à se louer de son administration. Il
était au reste superstitieux, et croyait à l'astro-
logie judiciaire. [ Enc, des g. du m. ]
Savary . /.«< f re< sur VEgtpt*^ voL II. — Volney,
F'oyage en Syrie et in Egypte, II, IS*. — Hammer, Ritt.
de Fempire ottoman.
ALi'BET, pseudonyme d'un voyageur es;)a-
gnol dout le véritable nom est Domingo Badia
y Lcblich ou Castitlo. Il naquit m Biscaye en
avril 1766, et mourut le 30 août 181^. H étudia
à yalence la langue arabe , ainsi que les sciences
naturefles, physiques et matiiéroatîqucs. Doué
d'un esprit vif et inqm'et, il forma le projet de
visiter TAfirique et l'Asie. H imagina de prendre
un nom musulman , afm d'exciter moins de )é-
fiance dans ces contrées ; et pour donner plus Vé-
clat à ce voyage, il se fit passer pour un descendant
de rniustre famifle des khalifes abbassides , qui
régnèrent pendlant si longtemps sur Fislamisme :
telle est l'origine du nom d! Ali-Bey, sous lequel
il est universellement connu. Pour le succès
d'un pareil dessein , U avait besoin des secours
d'un gouvernement. La monarchie espagnole
était alors sous l'administration de don Godoî,
prince de la Paix. Ba<Iia s'adressa à lui , et, rat-
tachant probablement son voyage à quelque vue
de politique et de conomerce, fl parvint à faire
agréer son plan. Il se rendit à Londres pour
adiever de se préparer à sa singulière entre-
prise. Déjà fl avait acquis une connaissance suf-
fisante de la langue arabe. Il clkercha à se fami-
liariser avec les mœurs et les nsages des peuples
quil devait visiter ; U poussa même la précau-
tion jusqu'à se faire circoncire. Quand tout (Ut
prêt , fl repassa en Espagne, et se fit débarquer
à Tanger au mois de juin 1803. All-Bey séjourna
111
ALI
113
successivement à Fez , à Mai'oc , à Tripoli , dans
rile de Chypre et en Egypte. Au commencement
de 1807 il était à la Mecque, principal but de
son voyage. 11 visita encore Jérusalem , Damas
et Constantinople. Il se disposait à rentrer dans
sa patrie et à publier les nombreux matériaux
qu'il avait rassemldés , lorsqu'à apprit l'entre-
prise de Napoléon contre le roi Charles IV , et
l'invasion de l'Espagne par les Français. Il se
hÀta de se déclarer pour le vainqueur, et fut
nommé en 1809 intendant de Ségovie , puis pré-
fet de Cordoue. Mais lors de l'expulsion des
Français , â fallut chercher un refuge ailleurs.
Badia se retira en France, où il publia la relation
de son voyage. Bientôt après il ionna le projet
de nouvelles courses , e^ prenant cette fois le
nom à'Ali^thman, fl retourna en Syrie. On
prét^id qu'Q avait pour mission d'établir de nou-
veaux rapports conunerciaux entre la France ,
sa patrie adoptive, et l'Orient. Mais il mourut
suintement à Alep, et, à ce qu'on dit, empoi-
sonné. Le pacha de Damas s'empara de tous ses
papiers , et sa périlleuse entreprise resta sans
résultats.
Badia n'avait acquis qu'une connaissance su-
perficielle de la langue arabe ; n ignorait l'état de
l'Orient à l'époque où ses prétendus ancêtres, les
Abbassides, avaient exercé leur domination ; mais
fl réunissait des connaissances que peu de voya-
geurs ont possédées à la fois. H avait étudié la mi-
néralogie, l'astronomie, la physique, et avait em-
porté avec lui les instruments nécessaires k ses
(observations. Badia eut l'avantage d'être le pre-
mier chrétien qui décrivit avec détaU des choses
sur lesquelles on n'avait eu jusque-là que des
idées incomplètes : telle est la Mecque avec son
temple; telle est encore la mosquée d'Omar à
Jérusalem. Aussi la relation de Badia , qui d'a-
bord avait exdté des soupçons fondés en appa-
rence, »-t-elle fini par occuper la place qui lui
appartient. Cette relation, au reste, n'est que la
première partie d'un ouvrage plus considérable
qui parut sous ce titre : Voyages d^Àli-Bey, en
Asie et en Afrique , pendant les années 1803
à 1807, précédés d'une lettre au roi de France ;
Paris, 1814, 3 vol. in-S** , avec un atlas com-
posé de 89 vues , plans et cartes géographiques.
L'auteur annonçait dans la ptéfieiGe la publica-
tion de la partie purement scientifique, qui de-
vait contenir la preuve de ses observations as-
tronomiques, météorologiques, etc. Cette partie
n'a point paru. [Extr. de l'i^nc. des g. du m. ]
Biographie des Contemportting.
ALi-PÂGHA (Wéli-Zade-T^lini), sar-
nommé Arslan (Lion), pacha de Janina, né
vers 1741 , mort le 5 février 1822. Ce person-
nage, par le rôle qu'A a joué, peut donner une
idée de la situation morale et politique de l'em-
pire ottoman au commencement de notre siècle.
A ce titre, il mérite ici une place assez large. Ali
descendait d'un pacha albanais qui périt en 1716
devant l'Ue de Corfou, alors occupée par les
Vénitieus. Le père d'Ali , cliassé de la maison
paternelle par ses propres frères, se mit à la
tète d'une troupe de kleflhes (voleurs), mar-
cha contre ses frères, les assiégea dans sa mai-
son, et les y brûla vifs. La mère d'Ali, appelée
Kamco, était fille d'un bey, ou grand proprié-
taire du pays. Douée d'un caraàère vindicatif
et féroce, die employait également le fer et le
poison pour se défaire des personnes qui lui fai-
saient ombrage. Ali naquit à Tébélen dans l'Al-
banie, et se fit remarquer de bonne heure
par un caractère turbulent. Ayant perdu son
père à r&ge de treize ans, sa mère se char-
gea de son éducation, et lui inspira de bonne
heure les horribles sentiments qui l'animaient.
Dès qu'O fut en &ge de prendre les armes, il
profita de l'anarchie qui régnait dans le pays ,
et se mit à faire des courses dans les contrées
voisines. Le courage dont fl fit preuve, et les ri-
chesses qu'fl acquit, étendirent de bonne heure
sa réputation ; et fl obtint la mam de la fiUc
d'un bey, appelée Émyneh, femme douée des
plus belles qualités. Quelque temps après , fl se
rendit maître de Tébélen , sa patrie, et des
viUes du voisinage; et la guerre ayant éclaté
entre la Turquie et la Russie, fl se rendit au
camp ottoman, à la tète d'un corps d'Albanais.
Sa conduite h l'armée fut ceUe d'un brave sol-
dat, et lui valut une bonne réputation mUitaire.
Le titre de pacha à deux queues , la charge de
dervendjirpacha ou de grand prévôt des routes,
et celle de gouverneur de Tricala en Thessalic,
furent la récompense de ses services. Bientôt
même, k force d'intrigues et de crimes , il se fit
nommer pacha de Janina , place qui le rappro-
chait de sa patrie. Ced arriva en 1788. Le pacha-
lik d'Arta pouvait s'obtenir par une calomnie; fl
l'obtint du sultan Sélim ID. L'Acarnanic et
d'autres pays étaient entre les mains aliommes
fafli>les ; il s'en empara par la force. A chacune
de ses conquêtes, il bannissait ou mettait à mort
tous les habitants musulmans ou chrétiens qui
lui donnaient de l'ombrage ou dont U convoitait
les biens. Il ne tarda pas à se tourner contre les
Souliotes , peuplade chrétienne établie dans le
voisinage; et k force de ruse et de perfidie fl
parvint à les détruire ou à les faire fuir. Res-
taient encore Prévésa et qudques autres viUes
chrétiennes de la côte qui dépendaient de la ré-
publique de Venise. £n 1797, cette antique reine
des mers ayant été renversée, et les troupes
firançaises ayant occupé Corfou avec les autres
fies du golfe Adriatique , Ali crut l'occasion pix)-
pice pour se rapprocher des vainqueurs; fl fra-
ternisa avec eux, et reçut de leurs mains la
cocarde tricolore. H se disait le plus fidèle dis-
ciple de la religion des jacobins, et voulait être
initié au ciflte de la carmagpole, qu'fl regardait
oonune une nouveUe religion, n gagna si bien
leur confiance, qu'en opposition à l'andenne po-
litique de Valise, ils lui permirent d'équiper une
flotte. A r^KMiae des (êtes de Pâques, fl fit une
lis
ALI
114
deseente sur la cô(c i>endant que les habitants
étaieiità Téglise, et, les attaquante rimproTiste,
il en massacra (kus de six mille.
Vers le même temps une armée française en-
fahit l'Egypte sans aucune provocation , et la
gnerre Ait déclarée par la Porte à la France. Ali
se cnil à la veiDe de ûdre la conquête des Ues
Iwiemies. Voulant connaître les forces que les
Français y entretenaient , il attira sous divers
prétextes à Janina un officier appelé Rose , qu*il
fit mettre à la torture; et quand il en eut ob-
tenu les renseignements dont il avait besoin , il
renvoya comme e^on à Ck)nstantinople, où Tin-
fortuné mourut des suites de ses souffrances. Ali
commença ses opérations par la ville de Prévésa.
D^à on évéque grec et divers affidés du tyran
avaient semé dans la ville Tesprit de discorde
et de trahison. Un officier du génie qui dirigeait
les travaux de fortifications mourut empoisonné.
Les Français , en trop petit nombre, fîurent obli-
gés de capituler, et la ville fut mise k féu et à
sang. Le sultan crut devoir récompenser de tels
expïotts par une pdisse et un sabre d'honneur.
Bientôt même (en 1803) la Macédoine et la
nirace étant infestées par de nombreuses bandes
de voleurs , à tel point que les routes étaient
devenues impraticables pour les caravanes et
que toutes 1^ affaires étaient suspendues , Ali
fut nommé Roumeli-^felissi , c'est-à-dire com-
mandant général de la RoméÛe, ce qui lui don-
nait le rang de pacha k trois queues. Il vint cam-
per à la léte de dix miUe Albanajis auprès de
Bitogiia, où tous les pachas des environs avaient
ordre de venir le joindre , et s'avança ensuite
du côté de Philippopolis à la tète de quatre-vingt
nûDe hommes. On crut un moment qu'un tel ap-
pareQ serait fatal à l'^npire même. Mais Ali se
contenta de faire décapiter quelques chefîs de re-
bdles, et reprit le chcânin de Janina , levant des
oontribotions dans les villes situées sur son pas-
sage, et emportant l'artillerie et tout ce qui était
en état d'être transporté. La Porte ne voyait pas
avec indifférence une telle conduite. Un cri gé-
néral s'était élevé contre les déprédations d'Ali,
et la voix publique était renforcée par les justes
réclamations des Russes, alors maîtres des lies
lomeones. Mais à cette époque la conftision était
devenue générale dans l'empire, et l'infortuné
Sâim m avait échoué dans toutes ses tentatives
de réforme. Ali en profita , et , sous prétexte de
rétablir le bon ordre , il étendit de tous côtés
ses conquêtes. Lorsque les provinces niyriennes
cnreot passé sous la domination française, Ali
fit sa cour à Napdéon, qui, pour resserrer les
liens de l'amitié , envoya M. Pouqueville à Ja-
nina , en quaHté de consul général. En même
temps un colonel du génie français fut chargé
d'élever des fortifications à Janina et à Prévésa.
Napoléon obtint même du sultan, pour le fils
atné d'Ali, le pachalik de Lépante , et pour son
second fils celui de Morée, ce qui le rendait
maître de la plus grande partie du continent de
la Grèce. AU ne laissa pas de former des rela-
tions secrètes avec le gouvernement anglais, qui,
pour se l'attacher, lui fit présent d'un parc d'ar-
tiUerie et de six c^ts fusées k la Congrève.
Muni de ces nouveaux moyens d'agression, il
s'avança vers la ville de Bérat, située dans la
moyenne Albanie , et qui bornait ses possessions
du côté du nord. Le pacha de Bérat était beau-
père de ses deux fds aînés. Ce lien n'empêcha
pas ATi de le dépouiller entièrement ; et, pour
donner plus d'éclat à son triomphe, il fit con-
duire le malheureux pacha à Janina, où il ren-
ferma dans un souterrain , à l'entrée de son
palais. Cette guerre s'était fkite sans le consen-
tement de la Porte. Ali se fit pardonner un tel
attentat en envoyant aux membres les plus in-
ùneais du divan une partie des dépouilles du
vaincu. En vain le sultan essaya de l'attirer hors
de l'Albanie, sous prétexte de la guerre qui se
faisait alors entre la Russie et la Porte sur les
rives du Danube : Ali se disait malade, et fut
dispensé d'obéir.
Maître de riches trésors , Ali entretenait des
ânissaires en Grèce, en Moldavie, en Servie, à
Constantinople, et jusque chez les principales
puissances d'Europe. On a lieu de croire que
ses intrigues ne lurent pas étrangères aux dé-
sordres qui amenèrent la chute et la mort de
Sélim m. Vers le même temps fl s'emparait
des villes albanaises d'Argyro-Kastro , de Kar-
diki, etc. Les habitants de Kardild s'étaient
rendus d'eux-mêmes; mais Ali, ayant à venger
une ancienne injure fkite à sa mère et à sa sœur,
fit passer tous les hommes au fil de l'épée.
Quant aux fenunes et aux filles, elles furent re-
mises k la soeur d'Ali, qui, après les avoir li-
vrées aux plus horribles outrages, les envoya
toutes nues dans les forêts, où* elles périrent
presque toutes de froid ou de fUm. n nous est
impc^sible d'énumérer ici tous les crimes d'Ali.
Nous nous contenterons d'iyouter qu'à la chute
de Napoléon il se fit céder par les Anglais la ville
de Parga , la seule qui restêt encore aux chré-
tiens sur la côte; et nous passerons de suite aux
projets d'indépendance que manifesta Ali , pro-
jets qui favorisèrent singulièrement les tentatives
d'affranchissement que nourrissaient depuis quel-
que temps les peuples chrétiens de la Grèce,
mais qui amenèrent la ruine du tyran. En 1820,
Ali, enhardi par le succès qui avait couronné
jusque-là ses entreprises, et bien qu'il eût en-
viron quatre-vingts ans, ne disshnulait plus qu'a-
vec peine ses desseins ambitieux. D'un autre
côté, le sultan Mahmoud, qui convoitait les im-
menses richesses du paclia , et qui avait espéré
qu'Ali ne tarderait pas à mourir, commençait à
se montrer impatient
Les nombreux ennemis du pacha profitèrent
de ces dispositions pour précipiter le dénoû-
ment. Ali fut déclaré firmanli, c'est-à-dire qu'il
fut mis au ban de l'empire , et reçut ordre de se
présenter dans le délai de quarante jours à Cous-
115
ALI
116
tantinople ,*au seuil doré de ta porte dejëli-
cité, pour se justifier. En même temps une ar-
mée fut envoyée vers Janina , et une flotte mit à
la Toile pour faire une descente sur les côtes
d*Épire. Dans ces nouvdles circonstances, Ali,
malgré son grand &ge, sembla redoubler de cou-
rage et d'activité. Mais on vit bientôt combien
les idées de cet homme avaient été rétrédes par
Tavarice, l'égoïsme, Tesprit de vengance, prin-
cipaux mobiles de toute sa vie; on vit à quel
point on s'était exagéré son importance politique.
Ali, pour se défendre, ne pouvait compter que
sur ses troupes, composées de musulmans et
de chrétiens; il avait à s'assurer à la fois des
premiers, q>\\ peat-étre bé&iteraient à combattre
contre le sultan leur sourerain, et des derniers,
qui déjà commençaient à prononcer les mots
indépendance et liberté. Il serait facilement
parvenu à s'attacher les uns et les autres, au
moins pour quelque temps, s'il avait vonlo sa-
crifier une partie de ses trésors. H pouvait en-
core faire un appel aux milliers d'aventuriers
épars dans l'Europe chrétienne , et qui , ayant
jusque-là vécu au milieu du bruit des armes,
seraient volontiers rentrés dans la carrière des
combats. La position de ses États était d'ailleurs
extrêmement favorable pour la défense. En-
tourés à l'occident et au midi par la mer, ils
étaient bornés à l'orient par une chaîne de mon-
tagnes qui pouvait être gardée par quelques
centaines d'hommes. Enfin, il ne tenait qu'à lui,
à l'aide de ses émissaires , de susciter des ré-
voltes partielles dans les diverses provinces de
l'empire; et, pour i>eu que la résistance se pro-
longeât , il devenait impossible à l'armée turque,
composée de bandes indisciplinées , de se main-
tenir.
Dès qu'il fut instruit de l'orage qui se prépa-
rait, Ali convoqua les chefe chrétiens, tant grecs
qu'albanais , et les appela aux armes. Ce sont
ces mêmes hommes qui, sous le nom d'artnato^
lis, ne tardèrent pas à se distinguer dans la guerre
de l'indépendance grecque, et qui alors se ré-
pandirent dans les provinces restées fidèles à la
Porte, pillant les caravanes et frappant les
villages de contributions. En même temps des
ofliciers habiles, y compris ses trois fils et quel-
ques-uns de ses petits-fils, allèrent occuper les
défilés et les lieux faciles à défendre. Quîoit an
commandement des troupes qui devaient faire
f^ce à l'armée impériale, il fut donné au fameux
Omcr Brione. Mais dès que les troupes otto-
manes se montrèrent, les Turcs, façonnés depuis
si longtemps au joug, firent leur soumission.
De leur côté , les Grecs , dont Ali ne voyait
qu'avec effroi les projets d'indépendance, et qui
n'avaient aucun avantage à attendre du tyran,
rentrèrent dans leurs foyers. Ses propres fils et
petits-fils, à l'exception d'un seul, passèrent dans
le camp ennemi. Dès ce moment Ali se trouva
menacé dans Janina, et, ne pouvant espérer de
s'y défendre, U y fit mettre le feu, pour se reti-
rer dans la forteresse qui domine le lac, voi-
sin de la ville. Ce fut au mois d'août 1820. La
forteresse était hérissée de canons servis par des
mercenaires italiens, flrançais et autres. En
même temps une petite escadre se rendait mal-
tresse du lac. D'un autre côté , les dâyris des
Souliotes , qu'il avait rattachés à sa cause, esn-
sentirent à faire une utile diversion. Pendial
tout le reste de l'année il se défendit contre me
armée où l'on comptait quarant»«x pachas es
vizirs. Placé ordinairement au haut des remparts,
sur la partie la plus exposée, il veillait à toat ,
et souvent ordonnait des sorties qu'il commaa-
dait lui-même. Au commenoemeat de l'année
1821, le sultan, pour hâter la fin de cette guerre,
d'autant plus que la Morée et les lies grecqnss
de l'Archipel et une partie du continent ooiumb-
çaient à prendre les armes , donna le ooraman-
demeat de l'armée à Khordûkl-Pacha, qui s'étMt
déjà distingué dans plusieurs guerres. Dès lors le
siège fut repris avec une nouvelle vigueur. AU
ne se montra que plus intéressé à conserver ses
trésors. Une pajtie avait été déposée par lui dans
le magasin des poudres, p«Hir les détruire en u
instant, s'il y était forcé ; le reste fut jeté dans
le lac, dans des lieux dont lui seul avait le secret
Ali ne savait pas encourager ses troupes par des
libéralités faites à propos. Au mois d'octobre, la
garnison , mal payée , l'abandonna , et il Iht ré-
duitàtouteextrémité. Son lieu de retraite était une
palanqiie en maçonnerie solide, ganuede canoas;
au-dessous se trouvait une vaste caverne , ou-
vrage de la nature , dans laquelle il avatt en-
fermé des munitions et les trésors qu'il n'avait
pas jugé convenable d'eafouir. Tout l'édifice
d'ailleurs était miné.
Au commencement de janvier 1822, Afi ne
conservait plus avec lui qu'environ cinquante
personnes, y ocm[)ris les instruments de ses
crimes, et une chrétienne appelée Vasiliki, celle
de ses femmes que depuis la mort d'Emyneh
il chérissait le plus , ainsi que certains otages
chrétiens, entre autres Constantin Botzaris. Khor-
chid, qui voulait le prendre vivant afin de jouir
de ses trésors, lui envoya qaelques-uns de
ses officiers pour l'engager à se soumettre. Ali
les invita à descendre avec lui dans la ctveme.
Là il leur montra plus de deux mille barils de
poudre, et ses trésors placés dessus. Ensuite i
leur présenta un de ses séides, ^pelé Febim,
jeune homme dooé d'une figure aussi douce que
son cœur était intr^>ide. Sa fooctioa consistait
à tenir toujours une mèche allumée : Ali et lai te
rdevaient mutuellement, afin de veiller auprès
du foyer menaçant. Puis le tyran leur dit : « On
me fait la guerre pour avoir mes richesses; saches
qu'il suffit d'un moment pour les faire dispa-
raître. La vie n'est rien pour moL J'aurais po
appeler à mon aide les Grecs; j'ai refusé de trai-
ter d'égal à égal avec ceux dont je fus le maître
absolu; mais je tiens aux personnes qui m'en-
vironnait. Qu'un pardon scellé de la main dn
117
ALI
118
ioIUd me soit présenté , et je inc soumets.
j*irai à Constantinople , dans TAsie Blineure,
partout où Ton voudra me conduire. » Khorchid,
intéressé à l'entretenir dans cesdispoâitions , lui
envoya une déclaration signée par tous ses ofli-
cierSy et dans laquelle on s'engajKoait à loi obtenir
son pardon du sultan. La convention portait
qa'Ali conserverait nn tiers de ses trésors , et
qn'fl serait libre de vivre à Constantinople ou
dans quelque ville de l'Asie Mineure. Tourmenté
pa^le souvenir de ses crimes, il saisissait avec
empreasement tous les liens qui semblaient le
nittaclier à la vie.
Kliorchid lui proposa une entrevue dans Hle
du lac Ali y consentit. Dès que celui-ci y ftit
rendu, Kborchid fit entourer Tlle par des troupes
lidèlcs. Le 5 février au matin , il fit annoncer
au tyran que sou pardon était arrivé , et ajouta
que , leurs vœux communs étant exaucés , il
convenait de donner ordre à Féhim (Véteindre la
mèche fatale. A ces derniers mots, Ali ouvrit les
yeu\ ; mais il était trop tard. En vain il demanda
à se rendre en personne à sa palanque ; on re-
nouvela les premières protestations, et le tyran,
à demi rassuré par un reste d*espoir qui n'a-
bandonne jamais les malheureux , céda. Tirant
de son sein un signe particnlier, il le remit à un
affidédeKhofchid, disant : « Présentez cet objet
i FéUm; à cette vue, ce terrible dragon se chan-
gera en un agneau timide. » En effet, à la vue du
talrsaian, Féhim se prosterna, éteignit la mèche,
et fut ausatât poigûrdé. H était alors midi ; et
AB, qui était resté dans l'Ile, commença à per-
dre toute espérance. Tout était silencieux autour
de lui. Son pouls battait avec une violence e\-
trftme, mais on ne remarquait sur ses traits
aucun trouble mtérieur. Tanti^t il prenait sa
lottgne-vue, et regardait tour à tour le camp, la
viDe de Anma, le lac théfttre de ses crimes,
00 le Pfnde, qni terminait l'horizon du cOté de
l'orient Tantôt il visitait ses armes, et alors ses
yeux brillaient du feu de la jeunesse. Tantôt
enfin, les heures ha paraissant trop longues , il
tirait sa montre, ou se faisait servir du café et
de l'eaa à la glace, n n'osait fixer le ciel, objet
de son effirei. Le kiosk qu'il occultait formait
ravant-scène d'un corps-de-logis en bois élevé
fur des ooloanes. Suivant sa coutume, il s'était
assis en fiiœ de la porte d'entrée , pour voir
tontes les personnes qui se présenteraient. A
cinq heures du soir, on vit approcher Oiucr
Briooe et d'antres chefk avec une suite nom«
fareuse. A leur aspect, AU se leva avec impétuo-
alé, portant la main sur ses pistolets; et comme
on lui dit de se soumettre an destin , de faire ses
ablutions, d'adresser ses prières à Dieu et au
prophète : « Ma tète, s'écrie-t-il en fureur, ne
se Hvre pas si facilement. » En même temps il
toe un des chds et en blesse un autre. Mais on
tirait de tous les cdtés sur le kiosk. AK est
frappé à la poitrine; quatre de ses paHcares
looibent à ses cOtés ; les soldats placés an-dessous
de Tappariemcnt tirent sur lui à travers le phin-
cher. Criblé de coups , il chancelle , s'ac/roche
à une fenêtre, et roule sur un sofa. Alor;; les
assaillants entrent, et le bourrean, saisissant le
tyran par la barbe, le traîne sous le péristyle, où
il lui cou)>e la tète. Cette tète avait conserve
quelque cliose de si imposant et do si terrible,
que les vainqueurs ne pun;nt se défendre d'une
sorte de stupeur en la voyant. Kliorchid , auquel
on la présenta sur un plateau en vermeil, se
leva pour la recevoir, et baisa respectueusement
sa barlie. Telle était l'admiration qu'avait excitée
la belle défense d'Ali, que tous, surtout ses an-
ciens sujets, oubliaient ses crimes pour chanter
ses hauts faits. On parfuma la tète des essences
les plus précieuses. Elle fut enfermée dans une
boite d'argent et envoyée à Constantinople. La
sensation ((ue la chute d'Ali avait causée était si
grande, que sur toute la route on fut obligé de
montrer la tète à la population accourue sur le
lissage, et qu'on finit par la faire voir à prix
(l'argent. Arrivée à Constantinople, cetto tète,
comme celle do plus vulgaire des criminels, fut
exposée à l'entrée du sérail. Sur ces entrefaites,
Kliorchid veillait à s'emparer des richesses du
pacha. Malgré les tortures auxquelles on soumit
les officiers d'Ali, on ne put découvrir que
60,000 bourses, c'est-è-dire en\iron vingt-cinq
minions de fVancs. Dans le même temps , les
enfants d'Ali , qui avaient été relégués en Asie
Mineure , étaient mis à mort. La femme de Veli,
le second , qui avait été déshonorée par le tyran,
fut cousue dans un sac de cuir et précipitée
dans une rivière. Ses filles furent exposées au
bazar, et vendues h des pâtres tnrcomans. De
toute la postérité d'Ali , naguère si florissante ,
il ne resta que deux de ses petits-fils, que Ton
conduisit à Andrinople. Ainsi finit le trop fameux
Ali-Pacha. On peut dire qu'il périt par les vices
mêmes qui avaient fait son élévation, c'est-à-dire
par son amour des richesses, son mépris de la
vie d'autrui , et par son insatiable ambition.
Ainsi que tous les Albanais nourris dans l'i-
gnorance la plus grossière et dans l'anarchie,
AU n'avait aucune idée de morale, et ne recon-
naissait de frein que celui de la force, n Mon
fils, lui avait souvent dit sa mère Kamco, sou-
venez-vous que le bien des autres n'est à eux
que parce qu'ils sont forts : si vous l'emportex
sur eux, ce bien vous appartiendra. » Ces hor-
ribles leçons ne tardèrent pas à germer dans le
coeur ambitieux et cupide d'AH, et on a vu à
quel iK>int il sut les mettre à profit. H professait
extérieurement un grand respect pour la religion
musulmane, et prodiguait surtout les égards aux
derviches et aux sofis , espèce de moines qni
mènent en général une vie errante et désordon-
née, mais qui sont en possession d'imposer à la
multitude. Plus d'une fois ces moines vagabonds
le traitèrent avec la plus grande insolence , et
le tyran ne retrouva pas à leur égard son hu-
meur féroce; mais au fond U w'^c^^l ^\vcasw\fwir
119
ALI
120
dpe assuré de religioii : il aTait plus de penchant
pour la magie, ralchimie et les pratiques supers-
titieuses. Dans ses maladies, des frayeurs mor-
telles s*emparaient quelquefois de lui; il s'ac-
cusait, il poussait de longs gémissements. Il
conjurait les médecins, qu'il appelait ses frères,
de le sauver, promettant de les récompenser
dignement. Il mettait des prisonniers en liberté,
et invoquait les prières des derviches, et même
celle des chrétiens. Mais , à peine remis de sa
maladie, il reprenait le cours de ses excès, et
accusait ses médecins d'incapacité, afin d'être
dispensé de les payer. H se pliait à tous les rôles.
Musulman avec les Turcs, il était matérialiste
avec les derviches , et chrétien dans la compa-
gnie des Grecs, buvant avec eux à la santé de la
bonne Vierge, Il n'était donc pas étonnant que
beaucoup de chrétiens fussent entrés à son ser-
vice. Ali, jusqu'à sa mort, mena la vie la plus
licencieuse. Il avait un grand nombre d'épouses
et de concubines, et ses émissaires, répandus
partout y lui amenaient des femmes dltalie et
d'autres pays. Dans ses honteux penchants il ne
respectait pas même l'ordre de la nature , et ,
d'après une habitude assez commune en Orient,
il avait également un sérail de garçons. Le
nombre de ces victîioes de la lubricité était
de plus de quatre cents : c'étaient en général
les enfants des hommes qu'il avait fait périr.
Le monstre ne respecta pas même l'épouse
de son second fils et ses petites-filles. La con-
duite de ses fils , sous ce rapport comme sous
beaucoup d'autre, était digne d'un tel père.
Ali, en se livrant à ces excès, obéissait autant
à une infâme politique qu'à ses penchants luxu-
rieux. Il ne se croyait sûr de quelqu'un que
lorsqu'il l'avait avili. — Un jour il dit à Pou-
quevilie : « Les Albanais me regardent comme
un homme extraordinaire; mes moyens d'action
sont l'or, le fer et le bâton : avec cela je dors
tranquille. » On ne peut se foire d'idée de l'ava-
rice sordide d'Ali. Indépendamment du butin
pris en pays conquis et du produit des impôts, il
possédait des fermes qui étaient gérées pour son
compte, et où il entretenait environ cinq cent
mille moutons et six cent mille chèvres. Con-
voitant incessamment les biens de tout honune
riche, souvent il le faisait assassiner ou il le ban-
nissait pour s^emparer de ses biens, en vertu de
la loi qui, en Turquie, accorde au gouvernement
toute propriété vacante; souvent encore il le fai-
sait, accuser de quelque crime qui emportait la
peine capitale, ou, au moment de la mort, se
taisait déclarer son héritier. Il s'était même livré
aux recherches alchimiques de la pierre philo-
sophale, et avait dépensé des sommes considé-
rables pour cet objet. Parmiles nombreux traits
de cruauté d'Ali, nous nous bornerons à citer
le suivant. Pour varier les supplices infligés aux
malheureux qui avaient encouru sa disgrâce , il
avait fait enfermer un énorme léopard dans une
cage de fer montée sur quatre roues. Au jour
marqué, cette cage était conduite au milieu de la
cour du palais, od l'individu destiné à la mort
était introduit tout nu, et livré à l'animal féroce.
Quoique dénué d'instruction, puisqu'il savait
à peine lire , Ali ne manquait pas de sagacité.
Hautain envers ses inférieurs, il était caressant
et affectueux envers ceux qu'il voulait gagner,
n déguisait toujours le véritable motif qm le
faisait agir : de là les parjures, les caresses,
les larmes même qu'il répandait à volonté.
L'activité d'Ali était prodigieuse : levé tous les
jours avant l'aurore, il prenait d'abord connais-
sance des dépêches et des requêtes qui lui étaient
adressées. Il s'informait même de ce qui se pas-
sait chez les puissances chrétiennes d'Europe. A
cet effet, il se faisait traduire les gazettes étran-
gères. Aucun détail ne lui échappait : il donnait
le plan d'un château en même temps que Toitlre
de brûler un village. Pendant qu'il écoutait la
lecture d'un firman, il réglait la dépense de son
maître d'hôtel. U était parvenu à ^ablir l'ordre
le plus sévère dans ses États. Lui seul avec ses
fils pouvait se livrer à la tyrannie; ou si d'autres
le faisaient, c'était sous son bon plaisir. Partout
il avait à ses ordres des sicaires toi;gonr3 prêts à
frapper. Malheur au téméraire qui aurait osé
se livrer au momdre excès 1 Une telle sévérité
au milieu d'un peuple remuant et indocile serait
ievenue excusable, si elle n'avait pas été établie
dans l'intérêt d'un seul. — Ah avait le goût de
l'architecture et des constructions : un grand
nombre de forteresses et d'autres édifices fUrent
commencés par hd; mais 11 n'avait pas les lu-
mières nécessaires pout diriger l'exécution de ces
travaux. Il n'y cherchait d'ailleurs nullement le
bien public; il ne visait qu'à appeler l'attention
sur sa personne.
Les Etats d'Ali , joints à ceux de ses enfants,
qui y étaient contigus, comprenaient la plus
grande partie de l'Albanie , l'Épire proprement
dite, la Thessalie, la Livadie, l'Étolie et l'Acar-
nanie. Le nombre de ses scyets était d'un peu
plus d'un million. Ali retirait à peu près dix
millions de francs , soit des biens qu'il s'était
appropriés, soit du produit des douanes, des
salines , des pêcheries , et des avanies qui se
commettaient journellement. Sur cette somme il
avait à payer tous les ans au sultan 2,400,000 fr.,
et 2,000,000 aux personnes les plus influentes
delà cour. U avait, de plus, à veillera l'entre-
tien de son armée, qui se composait d'environ
14,000 honunes, musulmans et chrétiens. Les
faits qu'on vient de lire prouvent à quel point
on s'est pendant longtemps exagéré en Europe
l'importance politique d'Ali. On lui supposait
l'ambition de se rendre indépendant; on lui
prêtait même le désir d'occuper le trône de se^
maîtres. Sa tête n'était ni assez vaste ni assez
forte pour concevoir de tels pians. Llllyrie,
rAlbanie et les lies voisines étant tour à tour un
objet de convoitise pour les Anglais, les Français
et les Russes, et l'empire ottoman paraissant
Itl
ALI -
Ctre à ta Teille d'om ditaclution, chacune de
ce* nalioiit M cnit intéreuée à m ménager l'a-
Toiùi d'Ali. On a vu que le Directoire et ensuite
RapoléoD ne dédai^reot pas de faire dea aTan-
ce* an pacha. Lu agents anglais se pressaieal
wr les routes de Jaoina, et 11 était presque derom
de mode de visiter Ali : lord B jtod, qui ne TOjait
qne des tajet* de haine dans toot ce qui lui rap-
pdait l'Europe Arétienne, et eurtout sa propre
patrie, semÛait retpia plus ft l'aise à la cour
dn tyran. [Extr. de l'Ene. des g. du m. ]
taaqnnule, raïasê it la Cria, !■ (itLt., lU».— Sit-
Ictnë* la r^ftntrattm Ht la Grlti, toI. I. Il, IJl.
- Mtmoira nr la tu a laimiuana d'^li-Paeàa,
rttir MJanina.ft notltt lur la fntratlgai OlÀU-
^»as. —T.-S. Uaitn, TToH^i tn Cran» and .iUanla.
lIobboDH, -i iomutit tkrott^X ^tbania, etCr, Irt-
rm «.41. -^ Dancadrt. Mémoin en ttu Jonian A-
(*r tl/mand Oaract^ of Ml-Piucha,
xMf , Tkevaljit Macttionia. — MtlLe-
kaa , 7aMMii ktitorlqui (t poUllvie lit la vie if^li-
pgeMm , 4in le iLneiK islunie du fauNtlti ^nnala
irirOftÊi.— Bnichiilip. Hiiloin iu famtux Mi-
FatÂa, tUIr (tt Janioa , P édition, inL
ALI, oaU) d'Aoude, et liiir de l'empereur
mcca! Scluh-AIeni, naquit en I7SI , et raounit
^ mal 1817. D'une origine obscure, il hit, en-
core cnbiit, adi^ par le nabah Assaf-Eddaou-
]ali,anqaelilsuccâ]a en 1797. Mais déjà, l'année
tniTaiite. il Ait déposé par le goaiemement ao-
gbi>, atrers lequel il se montra peu docile, n
a'en Tcagea en Usant massacrer le rendent an-
^aîs CbaiTj, et se réfugia sur le territoire du ra-
jah de Bérar. Celni-ci ne le lina qu'à la condi-
tkn que ■> tIc serait épargnée. Ali fut conduit à
Calcutta, et enfermé dans une cage de fer au fort
WilUan, où Hmonnit k l'âge de trente-six ans.
Fsrbo, Mtmoim.
AUAOBDLKT, prince d'Arménie, régnait, l'sn
de l'hégire 910 (1514), sur le pays qui s'étend
dqinb Amasie jnsqD'anx confins de la Carama-
ne. AmlHatTe de Sâim I" , Il le trahit ensuite
pcsdant son expédiUoo contre le schah de Perse.
n ftit tnqoé dam les montagnes oii il s'était ca-
ché ; H Ait découTert dans une csTeme, et mis i
tiiiMii I . HiMotn it rtmpiTt oUenan.
T ( Jaeqves ), graveur Trançais, né à
11718, mort à Paris en 1788. Disciple
de LdMS, D peifecHonna beaucoup l'art de gra-
Tcr i la pointe sèche. Biamanl les graveurs qui
poatiml an noir, ils les comparait aux ac-
Irar* qni ne savent bire qne des grimaces pour
jkân i la populace. On estime parliculiËrement
Ni ealanqiea d'aprto Bergbem, Wounermani,
Venet Ses priw^anx oonsges sont : une fluine
«ncjffWM et mtimaux , d'après Berghem ; la
n» lit eauteaport de Cènes et le Rachat de
latlaet, d'aprta le mbne peintre; le Départ
t^tr le *{Mat H ranivée av sabbat, d'après
IMd Tétera; fes.4miM«nenf( de fAlt'fr, d'à-
pris Aitka TaMier-Telde. Aliamet a gravé
wâ denx Bataillei des CMnoft, ouvrage com-
pté de set» plandiei.
AUBERT ISa
Soo lïère Fraiiçoi»-€«rv\ain , né « 1734,
mort vera la fin da dix-bnltième siècle, Técuî
longtemps i Londres, où il fit différents portraits,
et, entre au|jes,les gravures poar l'histoire d'An-
gleterre de SmolleL
Relndeo. Aiellgnnaln da artUUi. - Hubcr, lUo-
aUBauD ( Louis), régicide, né à Nlnies en
IBID, guillotiné le U juillet lS3e, 11 fut élevé au
collège de Narboone, et à dix-hnit ans s'cagi^ea
comme volontaire dans le la* régiment d'infan-
terie de ligne, où il parvint jusqu'au grade de
fourrier. En 1 830, il prit part à la révolution de
juillet, et fut blessé le 2» sur une furricadc. En
1834 il obtint son congé de réforme, et vécut,
depuis ce mororait, tantôt à Perpignan, tmtûl à
Barcelone et à Paria. Ce fut te là juin 183G que,
poussé par le fanatisme politique, il lira presque
è bout portant sur le rai Louis-Philippe , au mo-
ment où il sortait en voiture par le goicliet des
Tuileries, pour aller à Keuilly. Alibaud fut aus-
sitôt arrêté ; il confessa bardimenl son crime, et
Alt condamné à mort par la coar des Pairs.
ALivKRT (Jean-Louis, baron), médecin
français, né & Villefranche, département de l'A-
veyron, le II mai 17GB , mort à Paris le a no-
vembre IS37. 11 vint à Paris vers le commence-
ment de la révolutiop , et entra d'abord A l'Ëcole
normale, oii il eut pour condisciple le philosophe
LaromiguîÈrc; puis il étudia àl'École de San té, pre-
mtèreébaoche de la Faculté de médecine actuelle,
n y «ut pour maître Cabanis, et pour amis Bichat
etRIcherand. £0 1799 il fut reçu doctenr, et sou-
tint, k cette occasion, une thèse qd devint la
base de son Traité du fièvres intermitlenta
pemicieusa; Paris, 1801 et 1 819, in-S'. Nommé
vers 1803 médecin de ItiOpItal Saint-Loois, il
fit des maladies de la peau son étude favorite, et
consigna le résultat de ses observatioDS dans
un ouvrage consiilérable, intitulé IVal'^ com-
plet des maladies de la peau , observées à
CMpUal Saijit-Louls , etc.; Paria, Barrois,
1806-1820, grand iu-Tol., avec cinquante et ose
planches. C'est l'ouvrage qui fait la véritable
gloire d'Alfhert. U en parut, en 1S31, un abrégé
{Prêtas on Monographie des Dermatoses),
in-4° avec quinze planches coloriées , ou 1 vol.
In-S" avec une planche; l' édition, ibid., 1836,
1 vol. in-S". Son style est correct et mtaie élé-
gant ; mais les praticiens lui reprochent de nom-
broiaes inexactitudes.
• Jusqu'à la Restauration , dit un de nos mé-
decins les plus spirituels, AiLbert resta simple-
ment médecin de l'hôpital Saint-Louis ; mais lors
de son retour en France , Louis xvm le nomma
son médedn ordinaire, sans doute en considé-
ration du genre de maladies dont il faisait sa
principale étude , plutôt qu'A la recommandation
du baron Portai, son premier médecin. Le roi, en
effet, dès cette époque, souffrait de cette maladie
de jaml>es qui persévéra jusqu'à sa roorl. A C«
1X3
titre i»&i.irfîel, qui lit uiliiiilDeot pour u rortone,
Alibert réunit ccha de proCeuenr de mitière mé-
dicale 1 l'Éccde de tnÉdecide de Parâ, celui de
médedD du eoliège Henri IVcldepInsieura autns.
n proressait sans gravité , mais sa panrie avait
du dianne, et le son de laioix était enchanteur.
Ses leçuns étaient remarquas pour ces mots im- i
prévus et pHloresqnes dont il finissait hii-iDènie '
par sourire avec esprit, à l'instigation de ses au- '
ditcurs. Mais tes iinpTOvisaliun^ les plus remar-
qvables et \et plus applaudies étaient p<wr Vb6-
pital Saint-Louis, oii il professait en plein air «oos
des tilleuls, à l'ombre detquels il faisait parader
pciirlani le printemps des malbeoreui couverts
de dartri-s. C'est à eeconra ccittire que les mé-
Uednsdu loute l'Europe ont appris pendant vingt .
an» à connaître les maladies de la peau, qu'A- .
libcrt a mieux décriles et mieux représentées
qu'aucun de ses devanciers. Bien que méditatif i
et distrait jusqu'il l'exrèa, AlibeK fut coustam- |
ment an des plus fervents apOtres de la mode, i
S'il approuùt qu'i ta cour <m eti accoolli an
jeune poète, vanté ses ver^, lu tes ouvrages,
dès te lendemain l'heureux auteur recevait ses |
invitations ou aa visite. A ses déjeuners on était
certain de resooatrer les plus jeunes muses, les
«ofBgeursrécemmentdélnrrpiés, les poètes lan- j
léiU , les avocats et les jeuoeâ orateurs d«)t les
premiers débats étaient aiaplaudis, et même les 1
actrices et acteurs en vogue : c'était U la bril- I
lante contre-partie de ses cours de l'hOpital Saint-
Louis : U l'esprit, les arts et le luxe; id les. lui- ^
(iread^sDuIrraiices.AprtsIedéjeunervcuaient i
ëtt lactaires, puis la comédie. Son petit théllrc
de la r«e 4e Varennes avait ordinairemeol pour .
principaux ordonnateurs l'actrice M"* Fleury et ,
le célèbre Harchangy, avocat général. Puis giâud |
vint régner CbsHes X, des sermons rwDplac^ ,
rcnt le spectaicle : ocpotdaut le déjeuner du di- i
nancbepenévéra. Ses cabinets de consultations, |
qui ne s'ouvraient que deux fois la semaine, i
aeinUMeotunesuGcumleilu Jardin dcsPlantes. [
On voyait là des volières qui mettaient ï con-
tributioa toutes les lëgioas du globe, des col-
kctîMis mapjifiques de papillons et d'insectes , i
ks peiolurea célèbres de Redouté, représentant i
les plus belles fleurs : k cdté de cela les planches ;
de son grand ouvrage, retraçant des icbibyoses,
des psoriasis, des prarigos , etc. Alibert a tou-
jours aimé kt antitlièses et les contrastes; nais
il sanctifiait ce luxe et cette frivtdilé par de
bonnes actions. H paraît certain qu'il (ut un des
hoiiBoes les plus bienfaisants de son époque. Sa
UaneilUKe était devenue proverbiale; et tels
étaient l'aménité de son accueil , le ctiaime de '
•on entretien, qu'il suffisait de l'avoir entendu et <
abordéune ou deuifois, pour rester àjamaissym-
palhiqueisapersoDne.Sonstyledetouslesjoun, |
MO style uns apprft, avait aussi beaucoup de ^
naturel, bienqn'unpeu veiteuxettKV onto. «
Outre les ouvrages cités , on a encore d'Ali-
bert : iumenii de theraptulique et de ma- [
AUBERT — AUDOSI
(Uremâfica/e;PariB,]804,3Tol. in-S*; ISH,
3 vol. tD-8* (S'édit); — iHacowt mr f ex r^-
porta de la méiteOu avec les Kiejtcet pAgni-
pies et muraies; Paris, 1799, in-8°; — rëxa-
primé avec les Éloget de Spailanstoti , de Qai-
9cmi, de Rotutel et de SiehtU; Paris, 1806,
in-8' ; — Notologte tuUurettt, ou Ut Maia^a
du eorpt humain dittriàuéet par fitmiUei;
Paris, 1S17, 2 v<d. ift^°, avec quarante-quatre
plandies coloriéei; — Pti/iiologie du pa-
stons , ou Nouvelle Doctrine det tentimtait
ittoraux; Paris, I83S, 3 vol. in-S*, arec aenf
gravures ; — Préeii lur let eaux mittirala la
plus utiiiei en médeciite, suivi de guelqtut
rerueignemenli mr Us eaux minâralei ezo-
liquei; Paris, lR76,in-S°. Alibert a été l'un des
rédacteurs du iMctionnaire det idettcei mAti-
eales tA du Journal universel dei i
* ALiBKKTi ( Jean-CAor/ei ), peintre italien,
né i Asti en l&RO, mort vers 1740. On a de lui
quelqncs tableaux assez remarquables dans Té-
AI.IBIt*l. Voy. DU-IBRAI.
AUKKAHD (Francis), jéeuite, natir de
Messine, nwrten 1711, le 14aoOt. D pnUiaq^
qu«g. ouvrages , parmi lesquels on remarque on
opuscule de pollhnique sur le lieu de mkance
de saint Agostmo Novello : Bisposta ad mu
scriCto del dotlor Vint. Auria, Venise, 1BCI;
et un ouvrage, de casuistique ' DelF opiniont
probabile , etc.; Messine, 1707, in-4°. On lit
aussi quelques-uses de ses poésies dans les re-
cueils de l'Académie deHaFucîna, établie A Bles-
sine, et qui publia plusieurs volumes de prose et
-iLiBKAflDi ( Jérôme), peintre sldlicn, «nr-
nommé le Raphaëlde Messine, né en tt70, mort
a Messine en 151f. n étudia d'abord, sons An-
tondlo , ï Venise, où il se lia d'amitié avec les
plus cél^ires peintres d'alors. 'Vers 1 497 il vint
k Milan, oii il eut pour maître Léonard de Vbd,
et retourna, en 1514, dans sa patrie. La impart
de las oeuvres ont été perdues, ou vendues sons
d'autres noms. Le coloris de ses laUeanx ra^qieUe
le genre de Rafaël , et le dessin , eehii de Lée-
nardde Vinci, On cite comme son chef-d'cnvre
sa Purification de la sainte Vierge dans la ca-
thédrale de Messine.
CiEKoDGrina.JVmiiHïds'PlilarilfaiilU. - Linil.
SUrriàL pttttxrica-
*AUDOSi (Jean-Nicolas-Pasqvali), anti-
quaire italien, 'rivait dans la première moitié du
dix-septième siède. Il a laissé une série d'écrits
relatifsà l'Iiisloire politique, littéraire, eodésias-
135
AUDOSi — AUGNAN
126
tiqfiie, €tc.y de la TÎUe de Bologne, où il avait ré-
flîdé. Ces écrits (iaédits) se trouvent dans les ar-
diiTes de Bologae.
OrUDél, Nmsi» étgXk Seritt&ri Bologneâi.
AUDOSM, Mm de famiUe des seigneiirs dl-
nola. Alidosio I*' Tirait en 1207, et ses sucoes-
leitrs restèrent, comme loi, fidèles au parti des
i, Louis, ta 1422, fîit le dnquièroe et der-
lenr dlmola , de la famille des Alidosio.
Marmtorl.
▲UGHimi OU AJUkfiBiBAi, ancienne famille
de Florence, principalement connue par un de ses
membres , Timmortel D^trante ou Dante Ali-
§kà€r%. Voyez Dante.
Les Ali^Uieri paraissent ^c origînaires de
Férrare. Cacd Aguida Elisei, chevalier floren-
lîB, et tteul paternel de Danle, épousa une
femme de k ûmille des Aligbieri de Fcrrare. Il
mourut en Syrie pendant la guerre des croisa-
des, en 1147, et laissa un fils, qui s'appelait Al-
dighiero «n AliçbierOf dont les descendants pri-
rent le nom patronymique Deyli Alighieri,
ALi«]f JJi (Benoit d'), savant bénédictin, Toy»-
en Palestine, mort en juillet 1268. H était
de Notre-Dame de la Grasse, au dlooèse de
Carcnsaonne, lorsqu'il fut, en 1 229, nommé évoque
de Marseille. Celte ville était alors agitée par
des dissensions intestines, nées à l'occasion sui-
vante. Les vicomtes étaient depuis longtemps en
possession de la juridiction civile : un de ces vi-
comtes s*étant lait moine dans l'abbaye de Saint-
Tktor, aTait laissé à cette abbaye la partie de
juridiction qui lui appartenait ; mais la commune
ayant voidu se gouverner elle-même, protesta
eontre les exigences de Tabbaye. On en vfait aux
voies de fait, on pilla les biens de Saint-Victor,
désordres auxquels le nouvel évéque pervint à
mettre fin en fidsant désister les moines de lem^
prétentÎQfns à la juridiction civile, qui dès lors ap-
partint tout entière aux bourgeois. D*A]ignan se
joignit en 1239 àThibaut , roi de Navarre , et au
eomte de Champagne, pour le voyage de la terre
sainte. Arrivé en Orient, il contribua à la oons-
tmctfon dhm cfa&teau fort dont nom parierons
plus loin. Bevcnn dans sa ville, il indisposa les
Ifarseillais contre lui en écoutant favorablement
les propositions que lui faisait le comte de Pro-
vence Raymond Bérengcr, pour l'aider à mettre
IfarseiOe sons son autorité. La proposition que
Févêque en fit aux consuls causa une indigna-
tion générale, et U se vit forcé de renoncer à son
pn^el En 1248, il assistait an concile de Va-
lence. Sons sa prélature, en 1252, il s'introduisit
on nouvel ordre religieux, dit des Frères de la
bienheureuse Marie, mère du Christ, que Clé-
ment IV confirma en 1266, et que le concile de
Lyon de 1276 supprima.
£n 1260, notre prélat part de nouveau pour la
tore sainte, et en revient trois ans après. A son
nlour, le pape Alexandre IV lui adressa une
IvUe pour lui enjoindre d'exhorter ses diocé-
sains à se croiser : ce qu'il lit exécuter lui-iDômc
par les frères prêcheurs et mineurs. Dans sa
Vieillesse , sans cesser d'être évêque , il s'était
engagé dans l'ordre de ces derniers rebgieux, et
il se nommait lui-même frère Benoit.
Benoit d'Aiignan a laissé quelques écrits, par-
tie imprimés, partie manuscrits, avec cette dif-
férence que ceux-ci surpassent de beaucoup les
autres en étendue. Dans les imprimés se trou-
vent les ouvrages suivants : Prxfationes Be-
nedicti, episcopi Massiliensis, in commenta-
rium suum de sancta Trinitate et fide ca-
tholica, imprimé dans Baluze; — Sententia
lata in synodo, de deàmis, à la suite du précé-
dent; — Epistola ad Innocentium papam IV,
dans le Spicilegium d'Achery ; — De construc-
tione Castri Saphet, ouvrage aussi inséré par
Baluze dans ses Miscellanea : c'est une relation
historique touchant la construction du château
deSapheten terre sainte, relation qui remplit si^
colonnes in-fotio. Dans le dernier paragraphe,
l'écrivain raconte « que ce château dominait plus
de deux cent soixante- dix villages : casalix
quœ in gallico villx dicimtur; que c'était dans
l'espace occupé par ces villages que se trouvaient
les lieux les plus renommés et dont la visite
était par là devenue libre, tels que la citerne
près de laqueUe Joseph fut vendu par ses frères ;
la ville de Capliamaum, où le Seigneur J.-C.
commença à prêcher et fit plusieurs miracles ; où
saint Pierre paya le tribut avec une pièce de
monnaie prise dans la bouche d'un poisson ; où
Matthieu était assis à son bureau de recette, d'où
le Seigneur le tira pour en faire un apôtre ; près
de là le lieu où le Seigneur nourrit cinq mille
personnes avec cinq pains d'orge ; Bethsaïde, où
naquirent Pierre, André, Philippe et Jacques;
Nazareth, leThabor, Canade Galilée, etc., etc.;
enfin , ce château était placé entre Acoon et Da-
mas, presque au centre delà Galilée, sur une émi-
nence entourée de montagnes , de coDines , de
précipices; et sa position au milieu des défilés
et des rochers le rendait presque inaccessible et
inexpugnable. » On ne peut guère détermineravec
précision la place de ce château : les dictionnaires
géographiques et les cartes ne le citent pas.
Hoffmann , dans son dictionnaire universel, au
mot Sapha, dit que c'était un lieu au nord de Jé-
rusalem, éloigné de sept stades de cette ville, et
appelé en grec oxotco^ (spécula), parce que
dans ce lieu élevé on pouvait voir la ville et le
temple. Notre Saphet ne devait pas être si près
de Jérusalem ; il y avait donc un autre Sapha ,
comme le dit Moréri, près du mont Iliabor, dans
le voisinage de Zabulon. « On y voit encore, dit
ce dernier, un château presque entier , qu'on
croit avoir été la maison de Judith. » Peut-être
ce château n'est-il autre que cehii de notre évê-
que. Cependant ce château fort, boulevard des
chrétiens de la terre sainte, tomba en 1266 au
pouvoir du Soudan de Babylone, qui en chassa
les tcmphers. H en faisait depuis loDî;lcmps le
137
ALIGMAN -
^ége sant «iccès, quand deux traîtres, un Cas-
tillan nomme Léon, et un Anglais, dissuadèrent
les asdégés de se défendre , et unsérent ainsi
la ruine des chrétiens, qui se virent contrainte
de sortir du château. Dans la capitulation, le
Soudan avait promis qu'ils se retireraient en
toute sûreté btcc armes et bagages ; mois quand
il Tut maître du chïteau, il en fît périr environ
XnAt mille, la plupart templiers etreli^enx. Le
traître Léon, qui pendant trente ans avait été
dans l'ordre du Temple, apostasia en présence
de tous ses Trères. C'est par suite de cette perte
mémorable que le pieuvroi saint Louis, en ayant
appris la désolante uouieile, convoqua tous ceux
des barons de France dont le revenu s'élevidt k
Vems cents livres parisis, et partitpour faire le
voyage de la terre sainte , accompagné de ses
trois fîts, des comtes d'Artois et de Bretagne, et
d'un grand nombre de prélats.
Le manuscrit [BiblioUi. nation., n° 4224)
qui contient le grand et principal ouvrage de Be-
noit d'Alignan est un gros volume in-4° en par-
clicmin, écrit sur deux colonnes, d'environ cinq
cents feuillets, dont l'écriture est très-belle et
bien lUiWe. L'ouvrage a pour titre : Traetatiu
p}ei contra diversos errores svptr tiCulum :
De sniHA TaiMTATE et nos catholici in de-
cretalibus. C'est une vaste exposition de la
doctrine chrélieDne, ou un traité de Ibéologie
pratique, fait par demandes el par réponses.
Ctiacune des parties est précédée d'une lablc
alpliabétique des matières, avec l'indication des
chapitres. La méthode que l'on y trouve ne
semble d^à plus appartenir à cette classe de
théologiens qui, dans leurs sommes sur le Ta-
meux {ivr« des Sentences, accablent le lecteur
par leurs nombreux syllogismes, instances, dig-
tii»ction8,etc., dont on ne trouve plus iâ de res-
tige. A ta suite de ce grand ouvrage, l'auteur en
a bit lui-même un abrégé assez curieux et ins-
tructif, dont Toid ta construction : Il transcrit
UD symbole de la foi cbrétienne catliolique en
vingt et une petites colones de grosse écriture ,
qui occupentie milieu des feuilles ; et, à droite et
à gauche de ces colonnes, il indique en très-pe-
tite écriture contre quelles erreurs chaque mot
de ce symbole y a été inséré. Chacune des notes
de la marge commence par ces mots; Contra
illoi gui, etc., el le nombre de ces cofitra illos
va au d^ de deux cents. Ce petit traité remplit
onze pages du manuscrit B est sniri d'une Èx-
potition de l'Oraisoa dominicale et de la Salu-
tation ansillque, en quatre pages, par le même
auteur. Le manuscrit finit par un petit trailé sur
les Dimtt et les Primicei.
NUloirt UUiraire dt la Frana, I. XIX. p. a. - F>-
bnchu. Biai. nat. el Iti^n. Mal. - Callia chnttiaia,
AUCRB (f tienne n'), chancelier de France,
né i Chartres en 1550, mort le il décembre
1035. Il fut président au présidial de Chartres et
intendant de Charles de Bourbon, comte de Sois-
- ALINARD 1»
sons, qui le noronu Inteur de son &is. Le mr-
quisde laVienville, alors ministre d'Ëtst, lui
procura les sceaux en jafflrier 1S34, et le titre de
chancelier A ta fin de U même année, après la
mort de Sillerj. D'Aligro vivait dans aae cour
orageuse, n perditles sceaux en leio. Cettedis-
grtce tient, dit-on, de ce que Gaalim d'Orléui
lui ayant demandé, d'un ton colère et m
qui avait conseillé l'er '
chai d'Omano,
magistrat Cuvante lui r^Mudit • qn'il n'a sa-
•t vsit rien, et qu'il n'était pas m conseil Ion-
• qu'on en avut parlé. ■ Cette réponse pusilla-
nime pour un chancelier, qui eût da,oorameduf
du conseil, dire au duc avec fenneU que le roi
avait fait cet acte d'autorité pour de trèaJnoMS
raisons, piqua beaucoup le cardinal de Hidi^en.
D'Aligre lUt obligé de se retirer dans sa terre de
la Rivière, au Perche, où il unit tesjonrs-
Sonfils arienne d'Aligre, né en 1&S2, mort le
25 octobre 1S77, suivit la même carrière, et a'é-
prouva pas les mêmes revers. II devint con-
seiller au grand conseil, intendant de jostioe ai
Languedoc et en Normuidie, ambassadeur à Ve-
nise, directeur des fmances, doyen de coasotlcrs
d'État, garde des sceaux en 1672, et chancelier
deux ans apits. Il mourut avec la réputation
d'an magistrat intègre et éclairé.
ALiGRE (Étifnne-François d'), magistrat
fï-ançais, né en 1726, mortà Brunsnîck en 179S,
descend de la famille du précédent. En i7tB,
il fut d'abord nommé président à mortier, puis
premier président du parlement de Paris. D fit
plusieurs fois , à la tèle do parlement, des re-
montrances au roi contre les impdta et ctmtre
certaines opérations ministérielles. An moment
oîi Kecker, qui jouissait alors du plus grand cré-
dit, préparait la convoeatiDO des états généianx.
d'Atigre demanda etobtint la permisHonde Ure,
devant le roi et en présence de son ministre ,
un mémoire où il prédisait tous tes malheors qui
devaient arriver de celte convocation. Cette lec-
ture n'ayant pas produit l'effet qu'il en attendait,
d'Aligre donna sa démission en 1788. Le jour de
la prise de la Itastille ( 14 juillet 1789), d'Aligre
fut arrêté et conduit k l'hûtel de ville; il aurait
péri sans la présence d'esprit d'un de ses an-
ciens domestiques, Ilfutundespremiersàquitter
[a France, et mourut dans l'exil, en laissant à
son fils unique, mort en mal 1847 , une fortune
considérable, qu'il avait placée sur la banqoe
d'Angleterre.
UiTdrlIr, Hitlolre de Franc». -Thlen. HtiUHrt d*
AUMEHTCa. Voy. CiNCius AuHE^ns.
ALIKARD ou HÀLiNABD, prélat français,
né en Bourgogne vers 990, mort le 29 juillet
lOJï. 11 était de famille noble , et fut élevé avec
soin par son parrain, Vaulier.évéque d'Aulun,
qui le CMitia ensuite au savant Brunon , évèque
IM ALINAHD
4e Lai^M. CeU-d le fit cbanoine etdérdoppa
fin» In l'aHonr de* (dencet. Refuuat tobt
maMOMst dnw h cuifère «edésiutiqiM, Ali-
aard ie rcUn, nuOgrt b ihe oppodtk» de u
bmakidiu le ooimntda Sdnt-BÂàgDe deDJioa,
ad a prit nubit de bénédidiD. H deriot UcnUt
fitent, et qnttn nu aprè* il (bt âo Mté de h
mmnwinWi Tifii tithi' deiu let witenrs andai*
■mifi ol prnhBf. Alfatardanitpaiiéduuleur
leetam lïitdUemee du droit cuMD, et de U philo-
MiiUe. Cctte4nidilkM remarquable était loutenM
par iiaenT«<hiqiieMe.Aliiiud l'exprimait nitroe
avec teilité duu plniinin lan^iei liTintei.
)m Tfpntt de RcbtI leNoir, rcd do Gemunle ,
qui le lorn en lOie, à Mc^tCT le iMge ucUA-
plKO)Ml de LjoD , alors Tille impériale, et le pria
«le ractarafn^Mr k Home. AUaaid 7 conaeotii et
phif teXementaniBomaiiu, que l'aimée (bjtuiIb
(IM*) B> Tonlnreat l'âlre ai remplacement de
GUmait II; mab, Adtlo k Mt peDChantt poor
la remue, fl «pdtta bnuquemoit Rome, et n'j
rentn qu'en 1049 , loraque Léon XI y conToqua
aneoade. LeaoaTorainpontifeiieTaolDtplueM
•éporer d'Alinard : Il l'emmena ta France où 11*
ae trouverait ï la dédicace de Saint-Rémi de
Mam et ao grand condle qui la niiTiL lia ae-
liatireiit eoMille aux concile* de Rome et de
VereeM, tenna ea 1050 contre le« erreon de Bé-
reager. Alinard aceomiiaBna , en lOâi, Léon XI k
Béoérent, k C^ooe , au Hont-Cauin et lu mont
Garpn. San ékiqnenee peraoaiif e ht de la plu
pande nlBIlé an ponSfé, qui remptaya pooT eco*
dora la paix arec let leipieure Docmaiida dn
rojrainm de Kaplet. Il se reUn enratte au con-
wtM de Sai^OrégnIre de Rome. Hngea, chaise
4b r«i«cM 4e LiRiires k canie de sa mauvaise
sr la poissante tnterrentli
de «M caMgne poar rentrer en grlce auprès do
nintpèK. AKnard loi promît ses bons offices, et
kddonaaandtaierd'adlen : il en moant, empoi-
«onaé, 4it-4Ni. Le peuple romain le Gl oiterrer
avec punp* et loi éleva un riche manaolée avec
ta n*a de ce prâat que quatre lettrei lelleteui-
ccfaent les intérêts de son mMiastère. Le strie
ea est fort remanjuablc. A. de L.
■itlUoa.
-aiM.
surBANDi ( SoHomnife ) , poète italien,
Mrt en 1417. 11 ht élevé par Franfoii de Gon-
am, prince de Hsntooe, qui loi St étudier les
Mirée , le droH et b pfailoso(Aie. Alipnndl prit
leiaélierdea armes, et eervit trèe-ulilenient sou
K et comme diplomi
B TcniOée de Mantone
Jejnsqn'en UI4. Cet
«mage, mal écrit et trts-ineuct, se trouve dans
MOCT. aux». D;<ivEai. — i. 11.
— ALIX ISO
Maratori, ÀntiguUala Itatix wudii axiiiÊi-
laa, 1741, in-M. A. deL.
TlnlKjwU . noria OUa Utttratura Ualiau. -Cm-
• n-mkJioK, Bernard), mosldea, nalif de
la Toscane, vivait k Hanlch dans la première
moitié <\a dix-hnitiime siècle; il était maître
dediapellede l'électeur de Bavière. On a de lui
Irofsopéru: JfifArldote, représenté en 1738;
Iphigétiîe, ea 1739; et Sifmiroiii», en 1740.
• ALirPAHni ( mehel-Ange), peintre italiea,
nabf de Vérone, ^vait au seliième dède. étu-
dia avec Psul Veronèse à Venise. On ■ de lui
pInsieoTS tableaux eitiniéi, et des fresques k
Vérone.
Dal l-aus, rUt M Pitttrt fmnat.
ALiaoN lArehlbald), théoto^ écossais,
né en l7i7',mort en 1B39 k Edimbourg. On a de
lui un Essag on (Ae naivre and principlei 0/
<aife;London, 1790,10-8*, et qoelquee lermcms.
BiBgrarhlcai ilsttcnrf. — JV<nglr ko EaoiMrg»
iClwiUiir «vraiaf , U oïl IIU. -^ CtKtieman^i Uagtt-
;.àLISO.f {ArchUxUd), jurieconsnlle et his-
torien anglais, fils du pnkédent, naquit k Kenn-
lej le 19 décembre 179!. Il étudia k Ëdim-
bouif, et devint, en 1814, avocat dn barreau
écossais. EnlBlS, illutoommé membredu com-
seit rojal et ihtrifT du Lanarbihire. Le* prin-
dpanx ouvrages qall a publiés jusqu'k ce jour
ont ponr titre : TAe princlpalej of the eriuUnal
lawo/SeaUand;eAimh.,l631,\n-8';— Prac-
tkt of erlminal laa; fbid., 1833, in-8°; —
Ristory tif Xurop»,/rom the eommencemenl
o/the Freneh revululion to the reilauralion
qf llie BourbotUfEdimb., 1833-41, in-3*; B'édi-
tion, 1850,10 vol. irHI°;cetonvTageent un grand
Bucois : Il Ait traduit dans presque toutes lei lan-
gues de l'Enrope, et même en arabe (Malle, 1845),
et en hlDdonstaDl; — Essags; Édimb., 3 vd.
io-8< ; recueil d'irticles d'histoire contemporaine,
pubb'ég dans Blackmiod's Maga^ne; — Prin-
eipttt 0/ population ; £dimb., 1S41, ln-8° :
l'auteur j combat les principes de HaHhoS: —
England In 1815, ond 1847, or a rufficient
and eontaeltd evrrenc'j; Ëdimb., 184S, in-S';
— The Uje of the dfdte li/ Marlb&rouglt ;
iUd,, 1847.
ALIX de Champagne, flUe de Thibaut rv,
comte de Champagne, née dans la seconde moi-
tié dadoosièmetièele, morte en 1M&. Elle était
épouse deLoni* VU, roi de France, dit le Jeune,
mère de Philippe-Auguste, et, durant l'expédi-
tion de son fils en terre ssinte, régente du
rojaume et tutrice de l'héritier du trtee. Alix
de Champagne don être placée au rang des prin-
cesse* célèbres. Le renom de son esprit et de SCS
grkcea Tùit aux ordtles de Louis vn, qni de-
manda sa main. Elle monta sur le trdoe qu'Ëléo-
nore de Guienne et Constance de Castille avaient
laissé sons héritier, et, après quatre années d'une
ISl
ALIX
13t
union stérile, die mit au inonde Philippe-Auguste.
Ce premier-né de la couronne fut accueilli avec
transports, et surnommé Dieu-donné, Le rare
mérite d*Alix n'avait point été Tunique cause de
son élévation : la politique des rois capétiens
recherchait Talliance de ces riches héritières,
qui leur apportaient en dot Tespoir de réunir
quelque jour un grand comté au domaine royal,
de lui enlever pour le présent son indépen-
dance hostile, et de Tendaver en quelque sorte
dans les possessions de la famille régnante; or,
le comté de Champagne était des plus puissants,
et, pour mieux s'assurer son fidèle vasselage, le
roi avait marié ses deux filles aux deux frères
de sa nouvdle épouse. Ce fut dans la même
pensée qu'il unit Philippe , encore adolescent, à
Isabelle de Hainaut, fille du comte de Flandre.
A la mort de Louis YII , on agita la question de
la régence : Alix la réclamait , et la maison de
Champagne s'enorgudUissait déjà de la tutelle
du jeune roi; mais son beau-père, le comte de
Flandre , n'était point d'humeur à céder facile-
ment cette haute prérogative : la guerre dvfle
allait donc s'ensuivre.
C^>endant il arriva que Philippe, âgé à peine
de quinze ans, se crut assez fort pour régner;
il prouva du moins qu'il était assez habile par un
usage précoce de ce génie politique qu'il déploya
plus tard : on le vit opposer à sa mère et au
comte de Champagne l'ambition rivale de son
beau-père, et se soustraire ainsi, en les jouant
tour à tour, à la tutelle et de l'un et de l'autre.
Alix, qui s'était mise à la tète des mécontents et
qui déjà en appelait à Henri n , roi d'Angleterre,
fut bientôt désarmée par la fermeté précoce de
son fils et par ses négociations alfectueuses : elle
aima mieux qu'il fût roi sans elle que pupille
d'un comte de Flandre , et contribua de tout
son pouvoir à le mettre en possession de son
royaume. De son côté , Philippe ne voulut le
confier qu'à elle seule quand il partit pour la croi-
sade : fl assembla les grands vassaux, et, de
leur consentement unanime, la prodama régente
et tutrice de Louis , son fils. Alix tint fermement
le sceptre : son autorité forte et virile ne fléchit
ni devant les grands vassaux ni devant les papes ,
et sa douceur et sa sagesse lui soumirent toutes
les ambitions. La féodalité et l'Église negagnèrent
rien à l'absence de Philippe-Auguste : sa mère
l'avait continué en poursuivant le grand travail
de son règne, la recomposition du pouvoir royal.
Blanche de Castille et Anne de Beai]ueu purent'
trouver un noble modèle dans Alix de Cham-
pagne. [Enc, des g, du m.]
SIsinoodl, Ifistoiré des Françaii. — VAri de véri0er
les dates.
ALIX (Pierre) f historien ecclésiastique, né à
Dôle en 1600, mori le 6 juillet 1676, chanoine à
Besançon, et abbé de Saint-Paul en 1652; il
soutint avec fermeté les droits du chapitre mé-
tropolitain contre le pape Alexandre VU. On lui
doit à ce siiû^t un traité intitulé Pro capitula
imperiali Bisuntino, super Jure eligendi suos
archiepiscopos aedecanos Cammentarims ;Bt-
sançoD, 1672,in-4*. Alasuitedecetécritsetrouve:
Refutatio seripH Romd miper transnUui om-
tra jura cnqHtuU Bisuntini, iii-4*. L'auteur y
relève qudques prétentions de la oour de Rome,
oe quilui attira une censure de la part du père
Simard , inquisiteur de Besançon; mais il kn ré-
pondit par un petit traité intitulé V Éponge pomr
effacer la censure du père Simard jfic, in-4^
Le p. LeloDg, Bibliothèque kistmiqye de la Pnmee.
— OoDod, Histoire de l'éçUse, «te., de Beêomçom.
*ALix ( Matthieu-François )y médecin, né à
Paris en 1738 , mort en Briickenau en 1762. Vers
1 776 il fiit nomméprofesseur d'anatomie et de clii-
mnçie à IHouiiversité de Fulde, et eut la direction
de l'école obstétricale de cette viUe. U fût ausâ
inspecteur des eaux minérales de Briickenau,
Schwarzenfddt et Altengrcenau. On a de lui :
Disputatio de duabus prope perinamm Jb-
tulis; Erftirt, 1769, in-4<*; — Anweisung sur
Wundarzneyktinst , etc. ( Manuel de chirur-
gie); Riga, 1772, in-8«; — De noeivis mortuo^
rum intra sacras xdes urbiumque muros
sepulturis; Erfurt, 1773, m-8** : l'auteur insiste
sur la nécessité d'étaUir les cimetières à quelqaa
distance des villes; — Qusestiones medico4&'
gales ex chirurgia dedarandx; Eriurt, 1774,
in-4' ; — Observata chirurgica, l*' et 2* cahier;
Altenbourg, 1774 et 1776, in-8''; 3« et 4* cahier,
Francf., 1778, in-S**. C'est un recueil d'observa-
tions rares et curieuses , dont on trouve des ex-
traits dans Creutzenfekl , Bibliotheea chirur-
gica, t I; dans Riditer, Bibliothèque chirur-
gicale, t. m; et dans Edinburgh Med, and
Philos, Commentaries , voL IV et VI. Alix a
aussi traduit en allemand Raulin, Instructions
sur les accouchements, et Fermin, Manuel
d'Économie rurale.
Biographie imédieale,
*ALix (P... M..,), graveur français, né à
Honfleur en 1762, mort en 1809. H était élève
de Le Bas. H a fîait les portraits de plusieurs
personnages éminents, entre autres odui de Na-
poléon , en manteau impérial , à son couronne-
ment.
Hdneken, Dictionnaire des artistes. — Nagler, Ifeues
Allgem. KûnetteT'Lexicon.
ALIX OU ALLix (Thierry), historien lor-
rain, né en 1534, mort à Nancy en 1597, pré-
sident de la chambre des comptes de Lorraine
sous le règne de Charles ni. Il a laissé plusieurs
ouvrages manuscrits, qui ont été souvent con-
sultés par dom Calmet. Ces manuscrits ont pour
titres : 1** Traité sur la Lorraine et le Bar-
rois; — 2° Discours sur le comté de Vaude-
mont; — 3** Discours sommaire sur la nature
et qualité du comté de Bitche ; — 4" Discours
présenté de la part du duc Charles III au
sî^jet de la Ligue, pour persuader aux états
assemblés à Paris d'élire pour roi un prince
de la maUon de Lorraine ; — &*" Histoire des
133
ALIX — ALKfiOWAREZMI
1S4
pays ei duchés de Lorraine y avec dénombre-
ment des villes, bourgs et châteaux, terres et
seigneuries, bailliages, prévôtés, chdlellenies,
collégiales, abbages, prieurés, couvents, mo-
nastères, chartreuses et commanderies qui y
sont et en dépendent, et des mines d'or et
émargent et autres; des rivières , montagnes ,
verreries, raretés, singularités, qui se ren-
contrent audit pays,
BéglB, dans la BioçruphU Vniventiie.
AUX (Ferdinand) , théotogien français, né
en 1740 à Fraane , mort à Yerceil, près de Pon-
tariier, le 4 férrier 1 825. 11 fat élevé par un de ses
oncles. Il étudia la théologie à Besançon, émigra
pendant la révolution, rentra dans ses foyers k
i*époqne du concordat , et devint cur^e Ver-
cefl. On a de lui : 1® /« Manuel des Catholi-
ques, ou recueil de divers entretiens familiers
sur la religion; — V les Impies modernes;
— 31* le dernier Pr&ne Sun prêtre du Jura,
Ces trois ouvrages ont été imprimés en Suisse, de
1794àl7d6,in-8o.
ALIX DE SATOIB. Voy, ÀDÉLAÏDB.
ALizABD (Adolphe-Joseph-Louis) , chan-
teor distingué, né à Paris le 29 décembre 1814,
mort le 33 janvier 18ô0. Il entra d^abord comme
diantre aax Missions Étrangères, puis à Saint-
Eostache, et débuta à TOpéra le 23 juin 1837,
dans le rôle de Gessler de Guillaume Tell, H
fit easoite une tournée en Italie, et revint à Paris,
où il remplit avec succès les rôles de voix de
basse dans Robert le Diable, le Freyschûtz,
les Huguenots, la Favorite, et le Prophète.
Adrien 4e la Fafe, dans le DieUtmnaire de la Con-
( Salomon-ben-Moïse ), célèbre
rabbin, natif de Sapheth dans la Galilée supé-
rieure, vivait au commencement du seizième
siècle. On a de hii , entre autres, un commen-
taire sur le livre de Ruth , imprimé à Constan-
tiDople; 1566, fai-4*.
De Rossf. Dizion. ttorieo deçli autori Eàrei, 1. 1, p. 4T.
- WolC, BWidh. A«ftr., I, 104t. — Sartoloccl. BlbUoih.
vtaana rabbin. — I^tong, Bibliotk. iaera.
* ALKADi»»BiLLAH , viugt^euxième khalife
4e la dynastie des Abbassides, né à Bagdad
ea 947 de J.-C., mort en 1041. H succéda,
et 991, à Attay-Billah. Ce fut un prince juste,
et de mœurs douces. Il accueillit k sa com* le
Qâttre poêle Fîrdoosi, cherchant un asile contre
b Tengeanoe de Mahmoud le Ghasnévide , qui
Tcoatt de conquérir le Khorasan.
IlMdo, msL tarac.y Ub. III, cap. vi. — Aboalféda ,
i^UMl. amaJMi. ->Ibn-KliallekaD, ZNcftonn. biogr.
wUKAUX. Toy. Caîm.
^iLKAULASHANDi (Aboul'Ahbos- Ahmed),
^oinln arabe, natif du Caire, a écrit un traité
SMlogique des tribus arabes, et une descrip-
^ de rÉgypte, dont Shaw a donné quelques
ftapacals dans TraveU , Oxford, 1738 : Ex-
^tffta e Kàlkûseda de Nilo et nilometro.
ALKBAasMf (AboihDjqfà Ibn Abdillakh
^ttorloH ) , historien arabe natif de Cordoue ,
vivait vers le milieu du douzième siècle. B a
écrit une histoire des Arabes depuis Mohammed
jusqu*à la fin du règne des Almoravides ( 1140
de J.-C. ).
AlmaUurl, AfoA. Dytioit., 1 1, p. 194.
ALKBMADB (Comelius van), antiquaire
hollandais, né le 11 mai 1664, mort le 12 mai
1737. B fut premier commis des convois et
licences à Rotterdam, et publia dans sa lan-
gue maternelle un grand nombre d'ouvrages dont
voici les principaux : 1** Verhandeling over
Ket-Kamprecht, sur les anciens tournois; 1699,
1740, 3* édition^ enrichie d*additions par Pierre
van der Schelling, gendre de Tauteur ; — 2** une
édition de la chronique rimée de Mélis Stoke :
ffollandsche Jaarbaken of Rym-Kronyk van
Melis Stoke; Leyde, 1699, in-fol., contenant
lliistoire de la Hollande jusqu'en 1337, avec les
portraits de tous ses comtes, gravés d'après les
anciens tableaux des Carmélites de Harlem ; —
3* Muntspiegel der Graven van Holland, etc.,
Delft, 1700, in-fol.; recueil des monnaies des
comtes de Hollande ; — 4° tnleiding tôt het
ceremonieel der Begraafnissen en der Wa-
penkunde (des Cérémonies pratiquées dans les
inhumations et du blason); Deifl, 1713, in-8*;
— &• Nederlandsche Displechtigheden, 1732,
3 vol. in-S**; ouvrage très-curieux, qui traite
des usages des anciens Hollandais dans la vie
civile; — 6* Jonker Fransen Oorlog, 1 vol.
in-8°, espèce de journal contenant le récit de la
guerre singulière entre le parti des Hockscn et
celui des Kabbc\jauwsen, à Rotterdam, pendant
les années 1488 et 1489; — 7° Description de
la ville de Brill et du pays de Voorn ; Rotter-
dam, 1729, in-fd.
Kok, yaderUmdseh Woordenbék, II. 606-eil. — Cbal-
mot. BiograpMteh JFoordenboek der Nederlandem,
1. I4t-ill. — CoHot d'Bscary, Holtandi Roëtn in Kunsten
en f^etensehappen, III. 187. etc. — Uffenbach . Betsen
durch Niedertaehsen, UoUand und England^ in.l67'4r74.
ALKENDl OU ALKIKDI. Voy, ALCni?fDIliS.
^ALRHOWARBZMI OU ALKHARIZMT ( Jfo-
hammed-Fbn-Mousa Abou-DJa/ar) , mathé-
maticien arabe, né dans le Khorazan, vivait au
commencement du neuvième siècle. B Ait bi-
bliothécaire du khalife Al-Mamoun à Bagdad.
II composa deux tables astronomiques appelées
Sind'Hind, parce qu'elles étaient basées sur le
Sindhanta, système des Indiens. Son Algèbre
fut écrite par ordre du khalife Almamoun ; c'est,
suivant Haclji-Khalfah , le premier ouvrage arabe
où se trouve le système de notation indien. La
traduction latine (par Rodolphe de Bruges),
dont M. Libri a cité un fragment dans le vol. I
de son Histoire des mathématiques, parait
avoir été faite au commencement du douzième
siècle. Comme c'était le premier livre d'arith
raétique offrant un pareil système de notation,
on lui donna le nom d'Algorismus, c'est-à-dire
l'art d'Alkhowarezmi. Ce n'est donc pas Léonard
Fibonacci qui a introduit en EuroiMî le système
de figures d'algèbre arabes. Le docteur Roscn a
5.
185
ALKHOWAREZMI — ALLAOCI
IS6
donné le texte arabe sur une traduction anglaise
de TAlgèbre d*Alkhowarezmi ; London, 1831,
in-8«.
Kiat, Tarikh AUhokema, - Plhrist. vol. III, roanat-
crlt de la bibl. de Leydc. - librU UUttHn tf«i matM-
matique* en italie, 1 1. — Reinaud, Géographie a'Â-
boul/eda, introducUon, 1 1.
*ALK.MAAB {Zochorie van ), peintre hol-
landais, Ti?ait à la fin du seizième et au com-
mencement du dix-8e|>tième siècle. Houbraken
le mentionne sous le nom do Zacharias Pau-
luzz, qui vivait à Alkmaar et y peignait des por-
traits, depuis 1620 jusqu'en 1628. On ignore la
date précise de sa mort
Hoabraien, Schouburgk der Nederlandsehe Konst-
ÊChUderi,
ALKMAAR (jsrenri de), poète hollandais, vivait
à la fin du quinzième siècle. U était , en 1477, con-
seiller de David de Bourgogne, prince évéque d'U-
trecht, et entra, en 148&, au service de René II ,
duc de Lorraine. H passe pour Tauteurde Reineke
Vos, célèbre poème bas-saxon, qui est une pein-
ture satirique de la vie des cours au quinzième
siède. Alkmaar se vengea par là des outrages dont
il avait été Tobjet à la cour d'Utrecht La première
édition, dont il ne reste qu'un exemplaire dans
la bibliothèque de Wofénbùttel , parut à Lu-
beck, 1498, in-8*. Des motifs analogues inspirè-
renfNicoIas Baumann (Voy. Baumamn), auteur de
la secondeédition, Rostock, 1517, in-4*', ainsi que
de la troisième ; Lubeck, 1522, in-S*'. Quant à la
quatrième édition, ibid . , 1 539, in-4° , les additions
qu'on y trouve font aUosion aux doctrines de Lu-
tiier. D'ailleurs, Alkmaar ne donne son ouvrage
que pour une traduction du weldie et du fran-
çais. La légende primitive, dont le fond est beau-
coup plus ancien, représente, selon M. Grimm, la
rivalité des tribus germaniques. D'après ce sa-
vant, Vlsengrim ou le Loup de la fable serait
Welf le Souabe; le Renard ou Reineke serait
ReinhartouReginhart, ducfrank de Lorraine, et
l'Ours ou le Brun, Brunon de Saxe. Les sources
les plus anciennes du Reineke sont trois poèmes
latins en hexamètres, composés vers 1100 par
des moines lorrains ou flamands, sous les titres
de Rvfanus, Isangrimusei Reinardus Vulpes,
Ce dernier poème, qui a pour auteur maître Ni-
vardus, fut publié par Mone; Stuttgart, 1832. A
ces diverses compositions on rattache deux sé-
ries d'ouvrages parallèles, et indépendantes l'une
de rautrc : la légende poétique française et la
légende flamande. Le premier Reineke ou Re-
nard (Regnard) français, composé vers 1 1 50, mais
perdu aujourd'hui, et qui substitue à l'ours le
Uon, roi des animaux, a été imité en haut alle-
mand, vers 1200, par l'Alsacien Henri le Glich-
seneare (le Brillant), et ce dernier a été copié
à son tour, vers 1 220, par un autre Allemand. Les
deux versions ont été publiées par Mailath et
Keoffinger , Koloczaer Codex ; Pesth, 1 8 1 8, et par
M. Jac. Grimm en 1834 et en 1840. Le second
Renard français, composé en prose, vers 1250
par Pierre de Saint-Clost (Saint-Cloud), fut plus
tard imité en vers dans le Nouveau Renard
du trouvère lillois Jacquemars GieuUée , et pu-
blié avec cette imitation par M. Méon sous le
titre : le Roman du Renard etc.; Paris, 1826,
4 vol. in-8**; et par M. Chabaille,5upp/^7ii^n/.f ;
ibid. 1835, in-8*'. Quant k la légende flamande,
elle remonte directement au poème de Reinaert
de Vos, composé vers 1170, par Willems, con-
tinué vers 1270 par un auteur du même nom,
et publié en entier à Gand, 1836, par un troisième
Willems (Jean-François), qui fut l'un des res-
taurateurs des langue et littérature flamande
de notre temps. Le poème a été traduit ensuite
ou plutôt délayé en prose hollandaise, Gouda,
1479, et en prose angliUse, Londres, 1481 et 1487.
C'est d^s cet état de mélange flamand, français
et hollandais, que la légende recueillie par Alk-
maar a servi de base à son poème. Longtemps
préféré au Spéculum vitx aulicœ de Hart-
mann Schopper ; Francfort , 1567, qui était une
version latine du même récit , le Reineke Vos
d' Alkmaar fut réimprimé par F. Harkmann ;
Wolfenbtittel, 1711, in-4'*, et en dernier lieu
par H. Hoffmann, Breslao, 1836. Souvent tra-
duit en prose allemande, il a été nyeuni par les
hexamètres de Goethe , Weimar, 1794, et des
érudits ont essayé de le rendre en latin. Quant
aux autres traductions en langues modernes, elles
ont été la plupart faites d'après les ïambes rimes
de Sottan (Brunswick, i 803) et de Sim vock (Franc-
fort, 1845). Selon Dreyer, le Reineke Vos est une
source précieuse pour l'étude de l'anden droit
germanique.
JOrdens, texleon Deutgeher Diehter vnd ProiaUten-
ConvernUiong Lexieon. — Legrand d'Aïusj , ffotieei et
Extraits dés mamuerits «te ta BUtl. de Paris. — JA-
cher et Adelung, JUgem. Getehrt. Lex, — J. Grimm,
Die Sage von Reinhart Fos, Letpz. 18S4.
* alrodhaI {Ahmed'ibn'Mohammed)^ écri-
vain arabe, natif de Campos près de Jaên, vivait
vers le miKeu du onzième siècle. Il est l'auteur
d'un Dictionnaire biographique , dont on con-
serve le manuscrit (n"* 1729) à la bibliothèque
de l'Escurial.
Casirl, Bibl. arab, hisp. Esc.» t II, p. 16S.
* ALKODH Ai (Mohammed'ïbn-Mokammed),
écrivain arabe, natif d'Estepona en Espagne,
mort vers 1308 de J.-C. Il fiit d'abord khattib
(prédicateur ) dans la mosquée de sa ville natale,
puis professeur de grammaire an coflége de Gre-
nade, n a composé plusieurs traités pédagogi-
ques (inédits).
Caslrt, Bibl. arab. hisp. iTfc.
ALLACCiou ALLATivs(z:^on), littérateur ita-
lien, né en 1586 dans 111e de Cliio,mort le 19 jan-
vier 1669. A l'âge de neuf ans, il vint en Calabre,
où il fut protégé par la puissante famille des Spi-
nelli. Il entra ensuite au collège Grec à Rome ,
et s'y livra k l'étude des anciens, de la plUtoso-
phie et de la théologie. Après avoir été quelque
temps secrétaire de l'évêque d'Anglona , il re-
tourna dans son pays natal ; mais n'y ayant pas
trouvé une position convenable, il revint à Rome,
117
ALLACCI — ALLAINVAL
1S8
et s'y lirra à renseignement du grec. En 1C22 ;
l'éiectear de BaTÎère aTait fait présent an pape
Grégoire XV de la magnifique bibliothèque Paùt"
tint dont le général Tilly Tenait de s'emparer
par la prise de Heidelberg. Allacd fut chargé de
diriger le transport de-cette bibliothèque, et s'en
acquitta avec le plus grand soin; mais la mort
de Grégoire XV le priva de la récompense méri-
tée. Le cardinal François Barberini le prit alors
pour bibliothécaire, jusqu'à ce qu'il fut enfin
nommé bibliothécaire du Vatican par le pape
Alexaidre VII. Allacd, Grec de naissance , em-
brassa la religioD catholique romaine et devint
on des pins sSés partisans de l'autorité du pape.
n déclara ses compatriotes hérétiques , et dans
son opinion tous les hérétiques devaient être
exterminés par le fer et le feu. Quoiqu'il ne fût
pas prêtre, il resta toute sa vie célibataire. Un
^r le pape Alexandre VU, lui demandait pour-
quoi il ne prenait pas les ordres ; « C'est, répou-
dii-il, pour pouvoir me marier. » — i Mais, reprit
le pape y pourquoi donc ne vous mariez-vous
pas.' — » Cest, répliqua- t-il, pour être libre de
preadxB les ordres quand je voudrai. « On pré-
tend qu'Allacci se servit quarante ans de la même
plume; et fl a énormément écrit. En mourant,
il légina ses livres à son ami Jean Pastricius, pré-
fet du collège de la Propagation de la foi, A
ses manoscrits au collège Grec. Dans tous ses
écrits AUacd a montré un immense savoir, mais
pea de critique et une grande intolérance en
matière de religion. Fabridus, qui donne une liste
complète de tons les ouvrages d'Allaod, les di-
vise en quatre dasses : V* Traductions et com-
roeotaires; tels sont : Socratis Ântisthenis et
aliorum Socratieorum Epistolx, avec des
notes et on discours sur les écrits attribués à So-
crate; Paris, 1637, in-4*; — Philo Byzan-
titUf de sepiem mundi Spectaculis , avec notes
et traduction latine, Rome, 1640, in-8*; repro-
duit dans le VIII* vol. du Thesaur. Antiguita'
tum grxcarum de Gronovius ; — Salltutii phi-
losaphi Opusculum dediis et mundo,eum no-
tis JSro^renti; Rome, 1638, in-12; — Vita Ho-
meri dans l'ouvrage intitulé de Patria Homeri^
Leyde, 1640, in^*; — Excerpta varia Grx-
corum sophistarum et rhetorum; Rome 1641,
ia-8*; — Zumuxra, sive opusculorum grxco»
mm et latinorumveiustiorun% ac recentiorum
liM X; Rome, 1668, in-4*; — Grxcla orthth
doxa; Rome, 1652 et 1659 2 vol. in-4* : c'est
une collection avec traduction latine d'auteurs
grecs favorables è l'Église romaine; » Georgii
Âcrepolitde,magni logotheta: Historia, JoeUs
chronographia eompendiaria et Joannis Ca-
nani narratio de Belle Constantinopolitano,
avec des notes ; Paris, 1661, in-fol. — 2* Ouvra-
ges relatifs aux Églises grecque et romaine;
les plus importants de ces derniers sont : de
Ecelesix occidentalis algue orientalis perpe»
tua consensione libri III, cum dissertatione
d€ DonUnieis et HebdomadUms Gracontm;
Cologne, 164S, in-4''; — De jElale et Inlersti-
tiis in collatione ordinum etiam apud Grx-
cos servandis ;Rome, 1638, in-8*, — De utrius-
gue Ecclesix, occidentalis algue orientalis,
perpétua in dognuUe de Purgatorio Consens
sione; Rome, 1655, in-8* ; — Joannes Henrieus
Hottingerus fraudis et imposturx man\festx
convictus; Rome, 1661, in-8*; — In Roberti
Creyghtoni appcaratum, versionem et notas ad
Historiam synodi Florentinx a Sglvestra Sy-
ropulo scriptam , exereitationes ; Rome , 1 674 ,
ia-A^. -* 3*Ouvrages historiques : De Patria Ho-
meri; Leyde, 1640, in-8*; — De Joanne Dor
masceno et ejusdem Scriptis, imprimé dans
l'édition de Daroascene de Lequien; Paris, 1712,
in-fol. ; — De Simeonum Scriptis Diatriba; Pa-
ris, 1664, in-4% -* De Psellis et eorum scrip-
tis; Rome, 1634, in-8*. — Delibris ecclesias-
ticis Grxeorum; Paris, 1644, in-4*;— Apes tfr-
banœ, sive de Viris illustribus gui (U> anno
1630 per totum 1632 Romx ad fuerunt et alk-
guid typis evulgarunt; Rome, 1633, in-8*; —
Vita Juin Cxsaris Lagallx, philosophi ro-
mani; Paris, 1644, in-8*; —4' Œuvres mêlées:
Confutatio fabulm de Joanna papissa ex
monuntenlis grtecis ; Rome, 1 640, in-4* ; — Poe-
mat a varia grxca; Rome, 1633, in-8*; —Dror
maturgia divisa in set te indici; Rome, 1666;
— Pœti antichi raccolti da codici manos»
critU délia bibliotheca Vaticana e Barberïna;
Naples, 1661, in-8*. Allacd avait promis une ana-
lyse détaillée des manuscrits grecs alchimiques,
presque tous inédits , de Zozime , d'Olympio-
dore, etc. ; cette promesse n'a été réalisée que de
nos jours par Feid. Hoefer, dans le tome 1 de son
Histoire de la Chimie. L. J.
Lorenxo Ckvno, Moria dut jfotli greei, p. SM. ~
Clément, Bibl. curUtae, p. 1S7. — Fabriciiu , Bibliotk.
çrâfc., XI, 4M. — Adehmg, sopplement à JAcher, Mt^e-
mêinn GêUhrien-Lexicon, — Fétis, Biographie imirtr-
setle dei Mwieignt,
ALLÂiKTAL ( léonor-Jean-Christine- Sou-
las D*}, littérateur français, né à Chartres vers
le commencement du dix-huitième siède, mort à
Paris, àl'hôtd-Dieu,]e2 mai 1753. Il vivait dans
une misère profonde, et n'avait souvent d'autre
gtte que ces diaises à porteurs qui stationnaient
alors au coin des rues. £n 1725, il fitqudqnes
pièces de comédie, et donna au Théâtre-Fran-
çais : la Fausse Comtesse , V École des Bour-
geois, les RéHouissances publiques, ou le Gra-
tis, et le Mari curieux; au Théâtre-Italien :
r Embarras des richesses, le Tour de carnaval,
et V Hiver; à TOpéra-Comique : la Fée Marotte.
— V École des Bourgeois eut un succès de vo-
gue. « Cette pîèce, dit la Harpe, a peu dlntrigoe;
« mais il y a du dialogue et des moeurs...,. Le na-
ît turel et le bon comique y dominent; on y re-
« marque surtout une exceUente scène, celle où
« l'homme de cour se concilie un moment M. Mat-
« thieo, son Cher oncle. » —On a dumêmeaur
teur; *** Ana, ou Bigarrures calotines, 1732-
1733, quatre ^lUes, ViL-n ,tw^\ IaUtw ^ tiAr
130
ALLAINVAL — ALLAN
140
lord "', au sujet de Baron et delà dcmoUelle
Lecûuvrcur, 1730, in-i!; Éloge de Car, 1731,
ia-l2;Aiiiuinacliatlronomigut, géographique,
tt, gui plui al, véritable j Aneedotei de Rus-
ste 3om Pierre I", !7*5, 1 puties in-iî; une
édition corrigte H augmentée de l'ouvrage du
P. Bigord , intitulé Connaitianee de la Mytho-
logie, par demandei el par réponies , Paris,
1743, et une nouvelle édition dea Lettret du car-
axnat Maznrin, î toI. Id-Iî, 17*S.
Çïrfrnnl . la Franea Htttrairt, I, It. — U nirte, If-
bler, eiàminirHUii*.
MA.kiwM (Julien- Pierre), administrateur
et agronome frençau, né k Saint-Brieuc le 20
Janvier 1741, mort le 3S janvier ISIG. Lora de
l'organisation de radminiatration foreatiére, il
fut clui^é du contentieux et du repeuplement
des bois, et a laissé une relation Inédita d'uu
vojage dans tes forêts dés rivea du Rbin.
H. SlliFiIrc, nimoini it la SocUU (C^prlcullurc,
ÂLLaia (Denis VaiRAisED'), grammaiiiai
flwi^s , ainsi nommé de la viile d'Alais en Lan-
goedoc, ob il naquit vers 1630. Il passa nne
partie de sa jeunesse ai Angleterre, et se trouva,
en less, snr la flotte commandée par le duc
dTTorii. r revint en France, où il enseigna l'an-
glais et le franfais. Ses ouvrages sont : 1° nne
Grammaire Jrançaise méthodique, l6Sl,ia-i2;
— 3° un atrrégé de cette Grammaire en anglais,
1083, io-lî; — 3" rflÎj(oire des Stvarambes,
ouvrage divisé en deux parties : la première im-
primée en 1677, «I i vol. in-12; la seconde ai
1673 et 1679, enSvol. in-12; il fut réimprimé en
1716 à Amslcnlun, en 2 vol. in-11. C'est on ro-
man poUtique, qui a été tradnit en plosienn
langues.
HiRhind, McUniulrg UtEorIfi». — ilorbol, Pott-
kMor, l, 1*. - WiU, BUUolitta ïrUannica, I, II.
iLLilS DB BSàrLIBC. Toy. BUDUED.
ALLALEOna. ¥oy. Alaleonji.
ALLAM (André), érudit anglais, né & Gar-
singdon, près d'Oxford, en leM; mort en 16S5.
Ilfat élevé à Oxford dansie collège de Saint-Ed-
mond , dont il devint sous-reetenr et reçut les
ordres en I6B0. H coopéra à l'ouvrage Athenx
oxonienses de Wood, et U ajouta des préfaces
anx Epistle eongratulatorie of Lysimaehus
NieanoT (o the convenanters oj Scotland de
Jean Corbet ; OxfonI, 1684 ; et aussi ï VEccleiix
Angticnnx Politeiade Bitdiard Cosin; Oxford,
1684. Il ajouta des notes au T/ieatrum hlslori-
cutn, sive chronologie lyitema noimm de Hel-
vicDS; Londres, 1687. Enltn i» a de lui une tra-
duction de la Vie ^Ipkicrate de Cornélius
Népos.
Wooé, MUmm OnUauêi! ruU Omm.
ALLAMASD ( /e«n-A'fm{as-M»ai(ien ) , sa-
vant. Ré à Lausanne en 1713, moK i Lejde le
1 mars 17S7. U fut professeur de pliHosophle et
dliisloire naturelle à l'aniversilé de Franeker. H
«W( membre de U Société rojale do Londres,
et de l'Académie des sciences de Hariem. On
raconte que les marins bollandais se faisait^
un plaisir de Ini rapporter de leurs longs voyages
, des plantes, dea animaux, des fossiles, dont il
enrichissait le jardin botanique et le muséum
, de l'universilé, placés sous sa sorvolEance. Il Bt
des observations intéressantei sorl'électridté,
et expliqua le premier le phénomène de la boa-
tdlle de Leyde. (Bibliotbè^e britannigue,
t. XXIV, et Transaet. philotoph. de Londres,
n- 477 ).
Le bibliographe Prospcr Marchand et le cé-
lèbre pbj^en s'Gravûande lui avaient légoé
le soin de mettre en ordre et de puHier les ou-
vrages qu'ils avaient laissés manuscrits.
Les ouvrages puUtés par les soins d'Allaraand
sont : s'GriTCsande, Phitûiopbi« Neulonianx
InsMutianes in usut academicos, 3" édit;
Lejde, 1744, \ii-%'\ — ŒuoresphHosophiqueset
mathématiguesàe M. G. i. s'Gravesande ; Ams-
terdam, 1774, 2 vol. {0-4°; — le Dictionnaift
Alsfori^e de Prosper Marchand ; ^ les (Ettcret
deDuffon.SSvol. ln-4'^; Amsterdam, 1766-79.11
a traduit en français 1° les Sermons de Jacques
Porïter sur divers sujets; Lejde, 1739, in^,;
le tome I",seul h para;— 2* les Éléments de
la Chimie de Boeitiaave; Amsterdam, I75ï,
1 ïoi. In-S"; — 3° l'Essai sur l'histoire dt*
coraifnMd'Ellis;LaHaye, I756,in-4*;— 4'rft-
aol tur les comités d'Andr. Oliver, 1777, in-g°;
— 5' \i ffounelle description du eap de Bonne-
Espérance, par Henri Hopp; 1778, in-fl", tra-
duit du hollandes, avec des notes; ^- 6* le Bè-
gne animal de Brteson, avec des notes; Leyde,
176S, ln-ff>.
d«i dlx-H^ FrsWiua dti Pafi-BBt, t. III, p. II*.—
Bricli. sii^UnuiU d la Frma littéraire; IBOa, p. t. -
Bubkr. SiaiiM Iricig tu, 1, U. - HircïiDi) , AfcEIR-
luMn kUtoriqut.
ALLAMAND ministre protestant à Bex, dans
le pays de Vaud, vivait dans la seconde moitié
du dL(-huiliinie siècle. B a publié, sous le voile
de l'anonrme, one Lettre sur les assembUtt
des rellgionnaires en Languedoc, écrite à un
gentilhomme protestant de celte province,
par M.-D.-L. F.-D.-M., imprimée en France
sous la lïusse ïndicatian de Rotterdam, 174S,
in-*" et in-S*.
Peut-être faut -il attribuer an même auteur :
r Pensées antiphilosophiques (anonjme); la
Haye, 1751, in-11;— 2° 4n(i-Bernicr, ou A'ou-
veau Dictionnaire de théologie, par Vauteur
des P. A. ( Pensées antlpliilosaphigues ) ; Ge-
nève et Berlin, 177D, 3 vol. in-S°.
GIMun, MlHtlIananu ITorls, Mil. de liir<I ShenicJd,
I[, Mi.
ALLAH (David), peintre d'histoire écossais,
née Alloa le 13 février 1744, mort i Éilimbouif
le 6 août 1796. Après avoir séjourné quelque
ipmns en Italie, il fut appelé en 1780 \ diriger
académie fondée à Edimbourg. Il cxcelliùt
[ite : SCS principaux la-
141
ALLAN — ALLARD
143
Meaux sont rorigine de la peinture, les Ber-
gers de Calabre. La plupart de ses tabieaax ont
été reproduits par la graTure, entre autres V En-
fant Prodigue, Hercule et Omphale. On a aussi
de loi de chairnantes estampes à Vaqua-tinta.
CuonlnfliaB, LÀvet nf thê mott tminent BrtUsk Pain-
Urs^ Seulptorty and ArchitecU.
ALUkx {George), antiquaire anglais, mort
«n 1 800. 11 était procureur à Darlington ( pro-
TiDce de Durliam ), où il vécut dans la seconde
nKHtîé du dix-huitième siècle. On a de lui, entre
autres écrits, une Esquisse de la vie et du ca-
ractère de revécue Trevor, 1776; la Vie de
saint Cuthbert, 1777 ; des Collections relatives
à r hôpital Sherborn.
NlcboU, LUerarjf Anecdotes oj the EighUenth Cen-
tmrff, ▼!, «S.
* ALLâH (Robert), chirurgien an^ais, né à
Edimbourg en 1778, mort en 1826. H servit d'a-
bord dans la marine comme aide-major, et s'é-
labKt ensuite comme praticien k Edimbourg, où il
lit depms 1812, des cours publics. On a de lui :
A Treatise on the opération on hthotomy,
Edimbourg, 1808, in-folio; l'auteur y insiste sur
les avantage de la taille latérale; — A System
qfpathologicaland operativesurgery^ founded
on analomy; Ma., 1821, 1827,3 vol. in-8«; —
det'articles sur les anévrisroes, dans Edinburgh
Journal of médical Science, t. I et II, 1826.
▼te d'Allan, dans Sdinburghi Journal of médical
Science, toI. Il, décembre 18S6.
* ALLAH (Thomas), minéralogiste, né à
Edimbourg le 17 juillet 1777, mort le 12 sep-
tembre 1833. Dès sa jeunesse il se montra pas-
sionné pour rétude de la minéralogie ; il visita
la France, et particulièrement le Dauphiné, les
lies Féroë, Comouailles, etc. La collection de
minéraux qu'il a laissée à Edimbourg est une
des plus riches de la Grande-Bretagne. On a de
hii un traité de minéralogie et quelques articles
dans les Transactions qf the Royal Society of
Edinburgh.
Bicgraphical DicUonary.
^allahtsAb ou ALANTséB ( Léonard et
Lucas ), frères, les premiers libraires de Vienne
( depuis la découverte de riroprimeiie ), natifs
d'Augsbourg, vivaient k la fin du quinzième et
au commencement du seizième siècle. L'alné,
Léonard, mourut le 7 janvier 1518, et le cadet,
Lucas, en décembre 1522. Hs entretenaient un
commerce très- actif avec Augsbourg et Venise.
Le premier ouvrage édité à leurs frais est un
poème htm : De flenda Cruce Baptistx Rhe-
giensis episcopi Carmen; Vindobonae, 1511,
iii-4°. On lit au bas des titres de leurs ouvrages :
Leonhardus et frater ejus^ Lucas Alantsee,
cives et bibliopolx Viennenses, Cxsàrisque et
rerum Csesarearum studiosissimi, hos Augus-
taies libelles prodire volverunt in lucem, ex-
pensis suis, imprimentibus eos et typis effi.-
giantibus,
OEHcmiekitehêi BU)(fraph. Letieon g Vienne, tm.
*ALLABB et AMéLMUD, nom de plusieurs
gmvenrs hollandais qui vtraient à Amsterdam
et à Leyde dans les dix-septième et dix-huitième
siècles. On a d'eux un grand nombre de por-
traits, de vues de villes, de paysages, de gra-
vures d'animaux, etc.
neinekeo. Dictionnaire des Artistes. — Strut, DictiO'
narf of engravcrs. — Ntgler, Ntues AUçm. Kttnêtler-
Lexicon.
ALLAAD (Guy>, littérateur et généalogiste,
né aux environs de GrenoUe en 1646, mort en
1716. Conseiller au parlement de GreDoble, il se
fit connaître par de nombreux oufiages reli
tifs à l'histoire du Dauphiné et à la généalogie
des familles nobles de cette province. Aa mo-
ment de sa mort, il s'occupait d'un grand traviil»
resté inédit, sur Injustice, la polloe et les finan-
ces delà France. S^ livres imprimés sont iV la
Vie et les aventures ie Zizime, fils de Maho-
met, empereur des Turcs, par G — d M. ( Cl. la
Bothère), nouvelle historique, 1673, 1712, 1724,
in-12;— 2*^^/0^65 de Des Adrets, Dupuy-Mont-
brun Colignon, 1675, in-12; — y* les Aïeules
de madame de Bourgogne; 1677, in-12; —
4** Bibliothèque du Dauphiné, avec une courte
notice sur l'auteur, 1680, petit in-12 ; réimprimé
à Grenoble, 1797 ; l'édition originale est très-rare ;
—5° les Inscriptions de Grenoble, 1683, in-4*;
— 6" la Vie de Humbert II, 1088; — 7° les
Présidents uniques et les premiers Présidents
au parlement du Dauphiné, 1695 ; — 8*^ Recueil
de lettres, 1695;— 9** Nobiliaire du Dauphiné,
1671, in-12, 1696; — 10* Généalogie de la fa-
mille Sivfkiane, 1697 ; — 1 1** Histoire généalo-
gique du Dauphiné, 4 vol. in-4*', 1697 ; —
12'' État politique de Grenoble, 1698, in-12;
— U*" les Gouverneurs et lieutenants au gou-
vernement du Dauphiné, 1704, in-12.
Lelong, BiMiothéque historUpte de la France, II, 771
— Quérard, la France liUéraire,l^ SI. ~ Meiuel. ^i-
bliotheca historica^ IX, part. S, p. 188. — Chorier, His-
toire du Dauphiné.
ALLABD (Mademoiselle), célèbre danseuse,
née le 14 aot^t 1738, morte le 14 janvier 1802.
Elle débuta à Paris en 1762 , y obtint de grands
succès, et quitta le théâtre en 1782. Le ^lèbre
Auguste Vestris était son fils.
Grtmm. Correspondance.
ALLARD ( Joseph-Félix), littérateur français,
né en 1795 à Marseille, mort le 20 octobre 1831.
Tl se destina à Tétat ecclésiastique, et, après avoir
enseigné la rhétorique dans les petits séminaires
de Marseille et d'Aix, il fut, en 1827, attaché à
la paroisse de Saint-Eustache k Paris. On a de lui
une traduction de Y Apologétique de TertuUien ;
Paris, 1827, in-8^, et plusieurs articles biogra-
phiques dans le Bulletin universel de Férussac.
Techener, Catalogue des livres etmanuscrits de Faàbé
AUard.
ALLARD (Jean- François), général en chef
des armées de Lahore , né à Saint-Tropez ( Var )
en 1785, morile 23 janvier 1839; il servait sous
l'empire, et ftit en 1815 attaché à l'état-major
du maréchal Brune. Après l'assassinat de ce
dernier, Allard résolut de quitter la France. U
148 ALLARD
essaya de se fixer en Egypte» puis passa en
Perse, de là à Caboul, et enfin se rendit à Lahore
auprès du roi des Sykes, Runjet-Sing, qui vou-
lait fonder un État puissant en réunissant sous
son autorité une foule de petites principautés
indépendantes et agitées par Tanarchie. Allard
gagna la confiance du maharadjah, et lui inspira
l'idée d'organiser une année à la française. A
Taide de cette armée, Ruàjet-I^ng vainquit ses
ennemis et établit Tunité au milieu des peuples
sykes. Allard, auquel le maiiaradjah était rede-
vable de ses succès, fut comblé d'honneurs et
devint généralissime des armées du royaume. Le
général français établît dans le Penjab tout le
système militaire français : l'uniforme, l'équipe-
ment et la théorie de l'armée française; le dra-
peau tricolore est devenu le drapeau national
des Sykes; les commandements se font en fran-
çais; et le voyageur Jacquemont fUt étrangement
surpris lorsque , à son arrivée à Lahore, Allard
hii ayant donné une compagne d'infanterie pour
garder le pavillon où il logeait, il entendit l'offi-
cier qui criait à sa troupe: Peloton, halte I...
fitudt... à droite alignement.. Reposez vos ar-
mes... Formez les faisceaux!... En 1835, après
vmgt ans d'absence, Allard revint dans sa patrie,
et y reçut l'accueil le plus flatteur. Ses concitoyens
s'empressèrent de lui témoigner l'estime dont ils
étaient pénétrés pour un homme qui avait ré-
pandu le nom et la civilisation des Français sur
les rives de l'Indus. Après un court séjour à
Paris, où il laissa sa famille, il repartit pour sa
patrie adoptive. Le roi Louis-Philippe lui donna
le titre de chargé d'affaires. Allard n'a pas sur-
vécu longtemps à son retour dans l'Inde : pen-
dant qu'il passait à Peichawer la légion fran-
çaise en revue , il fut saisi de violents vomisse-
ments, et mourut huit jours après. Selon le désir
qu'il avait témoigné,il fut enterré à Lahore. Il laissa
après lui le général Ventura et le général Ck)urt.
MonUmir, «anée 1889. — Le Bas, Dictionnaire encf-
elopédUpu de la France.
ALLAÊDB (Pierre-Gilbert Lbroi, baron o' },
économiste firàuaçais, né à Montluçon en 1749,
mort k Besançon le 9 septembre 1809. H em-
brassa d'abord l'état militaire; envoyé ensuite
député aux états généraux, il s'y occupa presque
exclusivement de finances, proposa plusieurs
plans sur les impositions , et combattit les pro-
jets de Necker. Nommé commissaire pour exa-
miner la situation de la caisse d'escompte, il
s'opposa à ce que l'on donnÂt un cours foncé aux
biUcts de cette caisse, et réfuta, sur ce soyet,
l'opinion de l'abbé Maury. En janvier 1790, élu
membre du comité des impositions dont il avait
provoqué la création, il répondit au discours de
Dupond de Nemours sur les banques; fit allouer
cent trente mille livres au receveur général du
clergé , pour frais de comptabilité } s'éleva contre
les propositions de Rabaud-Saint-Étienne sur
une nouvelle création de petits assignats, et
prùoTà combien étaient inexactes les assertions
— ALLÉ
144
de ce député sur le papier-monnaie en Angle-
terre. En 1791, il fit rendre un décret pour hâter
la reddition des comptes des receveurs des dé-
cimes ; il obtint l'abolition et le remboursement
des jurandes et maîtrises, réservant à chaque
citoyen la Uberté de se Uvrer au commerce cl
d'embrasser l'état qu'il jugerait convenable';
enfin il fit adopter et régler l'institution des pa-
tentes, et signa la protestation du 6 octobre 1789
contre les les rapports et les conclusions de Cha-
broud sur les événements des 5 et 6 obtobrc
1789. Après la session, d'Allarde quitta les af-
faires poUtiques pour se livrer à des spéculatioas
commerciales. Oublié pendant le temps le plus
orageux de la révolution , il ne repaitit qu'après
le 18 brumaire an 8 (9 novembre 1799). En 1803,
il fht nommé régisseur de l'octroi municipal de
Paris; mais le défaut de payement des sommes
que lui devait le gouvernement le força de man-
quer aux engagements qu'il avait contractés. Il
vendit ses propriétés pour satisfaii'c ses créan-
ciers, et se fit réhabiUter en 1807.
Son fils Francis s'est fait connaître par quel-
ques chansons spirituelles et par de jolis vaude-
villes , tels que Boileau à AtUeuil, etc.
Biographie nouvelie det Contemporams.
ALLABT (Mary Gay)f femme de lettres, née
à Lyon vers 1750, morte à Paris en 1821. Elle
était probablement d'une famille d'origine an-
glaise reçut une éducation fort soignée. Des clia-
grins domestiques, qui semblent avoir troublé les
derniers jours de madame Allard, la forcèrent à
quitter Lyon pour venir habiter Paris, où (elle
mourut. On a d'elle : Eléonore de Rosalba^ ou
le Confessionnal des pénitents noirs, traduc-
tion d'un roman anglais d'Anne RadclilTe; Pa-
ris, 1797, 7 vol. in- 18; — les Secrets de fa-
mille, traduction d'un roman anglais de miss
Pratt; Paris, 1799, 5 vol. in-12 : Chénier, dans
son Tableau de la littérature depuis 1789» a
fait un grand éloge de ces deux traductions, aussi
fidèles qu'élégantes; — Albertine de Sainte-
Albe; PariSy 1818, 2 vol. in-12. Ce roman, seule
production originale de madame Allart, obtint
beaucoup de succès.
Sa fille, Hortense Allart, a publié : Conju-
ration d^Amboise; Paris, 1821, in-12; — Let-
tres sur les {ouvrages de madame de -Staël;
Paris, 1824, in-8** ; — Sextus, ou le Romain des
Marennes; Paris, 1832, in-8*' ; — La femme et
la démocratie de nos temps; 1836, in-S"; —
Histoire de la République de Florence; Paris,
1837, ni-8».
Biegrapk. univ. et port, det Contemp.
ALLATIUS. Voy, ALL4CCI.
ALLÉ (Jérôme), religieux italien, natif de ISo-
logne, fils naturel de Niccolo Borgliesani, légitimé
en 1582, mort en 1660. 11 entra en 1607 dans
l'ordre de Saint-Jér6me de Fiesole, et devint
célèbre comme orateur et poète. Parmi ses ou-
vrages on remarque surtout quelques drames
pieux, intitulés rc^resentasioni ; tels sont s
t-u
ALLT: -
lt/aUe*ognodi$eorio;Camena(i, iti3,to-i'',
— Convinfi et confiul Ebrci ; Femre, 1619,
ia-4' ; — Oraitone ta Lode del d^oato car-
dùuUe l/oretoù Ma^oXotti; FerraTe, 1S37,
■ i* ; — S, tiiieolo , mima Rappraentatk
Fcrrare, 1638, iD-S°; -^ Prediea fiata ntl ta-
pUolo ^attralê...; Bologne, 1639, iD-4*; —
Ettratto tftrititaie ptreurare un' anfn<a;Bo-
kisne,' 1640, Id-is; — Huomx Sappraenla-
Uome dalla beata Caterina da Bologna ; Bo-
logDe, IMl, b-IS; — La Forlunata e Sfi>r-
tunata ClotUdo Ktyina di Francia, ravira.
tptnimale; Botogne, 1M2, ia-tH; — la con-
trtatone triturante ; Boiopte, 1644,^13; —
Ànatomla detle Rtligiote; Boh^K, iM5',
iB-13; — L'uvmo eh» parla pocù « ragiona
meUo; Bolapw, 1646, in-ia ; — La twiw*ciuia
t MNOKiuta tpota di Sotomcne, rappru.
fplr.; Bolo^a, 16&0, b-IS;— Hameatenato
KoneaUntmeiUo deipemitri, etc.; Bologne,
isu,in4*i — la CliiMtre jHtagorUHe,ete.,
ditiipate dal vento délia verila; Bologne,
1«H,ÉI-I3.
ttrUUrt fllaUa. - FiMiiul. «ttUI/i
- kUtaU, Daltorl Bolatnai dl ttetlo-
ALLEGRETTl 149
ALUieHAix(CArbfa]ofte-CaM«I),Bai1p(eur
français, né k Paris en ITIO, mort le 17 arril
1795. Il était 8!s d'ÉtUnne ÀtUgraln, hatrile
peintre et paysagiste (né en lflS5, mort en 1736).
Q exoelUit à représenter 1e« tignres nnea, et
recherdia dans totu »es ooTrage* la beauté et la
grice. On loi rqirocbe d'être sonrent trop ma-
niéré. Sa Vénus entrant au bain et sa Dlano
Borpriie par Actéon mdI regardées comme tes
ehob^'œurre. On dte anaai ton Kardsse pour
l'élé^mce des formes. Altegraln Tnt directeur £t
i'Aeadémle des Beaux-arta de Paris ; et madame
du Barrj le chargea d'exécuter plnsietiTs statues
pour le jardin de LouTedciuies, près de Mari;.
Son Mre, Gabtel ALi2Ciixn<,i.morl en 1748,
saiTït les traces du père , et fut on paysagiste
, sonrerdn de la Grande-Bre-
tapie sons les Roroahu, mort tcts 39fl de I.-C.
H (M d'aliord mtniitre de l'osurpafeur Carau-
mc, qn^l aaaassina ponr régner i sa place ; Il
■e mMt alon de la pourpre impériale, et prit
le Wre d'Augoste. Constance-Chlore, poor ré-
duire ce rebelle , lil construire et équiper deux
flottes, l'une pria de Boulogne, l'autre à l'em-
boodmre de la aeine. H prit lul-roéme le com-
maa^emcnt de la première, et donna celui de
rautn i Aidéfiodote , préTet do prétoire. At-
lectaa, de ion edté, disposa le plan de la déftnse
for mM de l'attaqne. H posta une flotte i nie
de Vn^t, pixir obeerrer tes mouTeroents d'As-
dé|Mote et l« combattre au passage; et il s'é-
labH loi-mtnie, tur la cAle de Kent, de manière
k tarir IMfl t Coutance. Celui-ci se mil en ma:
la prentier, ajant donné avis k Asdéplodote de
SMi départ. Ma que la nouidle en Tut répandue
parmi les soldats de la flotte de la Sdne, l'ar-
denr de partir poor aller combattre aussi Ait
ItDe, qnlb SMcènat leurs généraux K lerer
tmen, quoique la mer fut grosse. Un bronil-
laid épab qiii s'aera lea déroba ï la Tne de la
ktle qa'AUeetns avait placée k l'Ae de Wight
Dt abordèrent donc saiu aucun obstacle au ri-
nge btttmriqne; et, dès qolls entent pris terre,
TriaMun, afin de ne laisser, comme AgBiboeie
■ Afrique, d'autre espdr de retour que la vic-
Wre. Pea de temps après, Constance débarqua
U-méme sur lei cdtes d'An^eterre, et il fut
ncn comme un libérateur par les naturels du
nt, qnl gémissaient sons la tyrannie d'AUec-
^ CÂd-ci , abandonné des siens', fut tué dans
^laMée.
1 ta«H, IZ. IS. - Onm, TIU, U.
'ALLB«BUITI {Madeleine), célèbre canta-
trice italienne, morte vers le commencement do
dix-neuvième siècle. Ule débuta en 1771 à Ve-
nise, et se fit ensaite entendre sur les lltéAIret
de Hanheim, de RatiBbonne, de Dresde et de
IiMidreâ. Elle aiail une belle voix de soprano.
FMU, BtotraphU niHrHlI* du iiiufcltiu. — Lord
llDiiDl-Edaeeumb«, Mwfcat atmlnitanen.
*ALLK6uifZA (Jo*eph), archéologoe ita-
lien, né k Blilan en 1713, mort à Milan en dé-
cembre 178S. 11 entra dans l'ordre des Uomhu-
cains, et pa&sa la plus grande partie de sa fie
dans te couvent da Saint- Euslorgue. Outre quel-
ques articles insérés dans les Nacelle letlerarie
di Firente, eu I7az, et dans le Giomale det
letterali, 17&5, on s de lui nn ouvrage d'ar-
chécdo^e chrétienne, intitulé : De tepulertt
ekristianti imedihuiaerit ; accedunt inserip-
ttone* lepvleralu ehrUtlanx teculo stplimo
anCiquioret, in Intubrta Àtutriaea reperlx;
item , Ijueriptionet seputcralei eccleslarum
alqw mliumpp.ord. Prmdie. Afedio'.,- Milan,
1773, in-B-.
Tlpiido, B^eçrapUa dtf H IlaUui lUuCrl.
ALLkAKB (Antoine), traducteur Hwtfais, et
chanoiiw de C^ermoot, natlt de la Tour en Au-
vergne, vivait vers le milieu du seizième slède.
Contemporain d'Amyot, il a traduit de l'espa-
gnol. d'Antoine de Goevare : le Mipn» de la
Cottr,et la Louange d« la Vienulique;l.jon,
Dolet, 1545, in-S*, et Paris, tSM, in-16; —
Décade contenant les Vies de dix empereurs
(Trajan, Adrien, Antouin te Pieux, Commode,
Pertinax, Jnlkn, Sévère, Caracalla, HéliogalMle,
Alexandre-Sévère); Paris, 15^6, in-4% et 1507,
bi-8°.
DiiTn«n cl 11 Cnili ta Kilac , BWMMfwj /ran-
■allbsbrtti (ilnfoine), poète llorenlin,
vivait au milieu du setuème siècle. Il passa U
pins grande par '<■ de sa vie * Home. On a de
lui quelques poéi'rs, insérées dans te Recnei!
d'AtaiM#, U Bime di dlwrA iiii*vUT«iWi«w*.,
147 ALLEGRETTI
1. 1, p. 9 ; t. II, p. 54 ; et dans Rubbi, Pamaso
Italiano,
MaziuchclU. Scrittori d'Italia.^ Negri, htoria degti
serittori Fiorentini.
ALLEGRETTI ( Allegretto degli\ piibUciste
italien, de la fin du quinzième siècle. U a écrit
un journal de Sienne : Diarii Sanesif de 1450 à
149C, publié par Muratori, Scriptor. rerum itor
lie., vol. XXÙI. On Toit, dans son journal, qu'O
fut lui-même acteur dans plusieurs des faits qu'il
raconte; qu'en 1482, il fut élu membre du con-
seil du peuple, et. Tannée suivante, Tun des con-
seillers de la république. Muratori déclare, dans
la préface qu'il a mise aux Diarii , quMls con-
tiennent des particularités minutieuses et sou-
vent frivoles.
Mazzuchclll. Scrittori d'Italia, — Muratori, Scrip-
tores rerum italicarum.
♦ALLEGRETTI (Charles) y peintre italien,
natif (le Monle-Prandone, vivaitdans la première
partie du dix-septième siècle. Lanzi cite de lui
tm tableau de sainte Epiphanie dans la cathédrale
d'Ascoli.
Orsinl, Pitture d'Ascoli. — Lanzl, Storia pittorica.
ALLEGRETTI {Jacques) , médecin , poète et
astrologue italien, né à Forli dans la première
moitié du quatorzième siècle, mort avant 1406.
Il fonda une académie ou école de poésie, d*abord
à Forli , puis à Rimini , et enseigna les belles-let-
tres à Charles Malatcsta, qui fut seigneur de Ri-
mini de 1385 à 1429. Allegretti se distingua comme
poète latin, mais ses ouvrages n*ont pas été pu-
bliés. Coluccio Salutato lui adressa, pour le dé-
tourner de Tastrologie, des vers intitulés : Co-
lucii Salutati ad Jacobum Allegrettum
Cannina quxdam hortatoria ne prophetare
vellet, nec sidcrum gerere atrsus.
Mazzucbelli. Scrittori dltalia, — Tiraboxclil. Storia
délia letteratura italiana, t. V, p. 009-911. - Marcbeoi.
^itse illustrium Forolivienslum, IS7
ALLEGRI. Voy. CORRÉGI.
ALLEGRE (Alexandre), poète italien natif de
Florence, mort vers 1597. Le peu que Ton sait de
sa vie se déduit decertains passagesde ses ouvra-
ges. On 3f voit, qu'après avoir fait ses études à Pise,
il fut successivement courtisan, soldat et prêtre :
Scoiare, cortegian, soldato et prête.
n passa la fin de sa vie à Florence, et fut membre
ée TAcadémic florentine. U se fit surtout con-
naître par ses poésies satiriques et burlesques ,
écrites dans le genre du Berni. Bianchini , dans
son Traité de la Satire italienne , et Crescen-
beni , dans sa Storia délia volgar Poesia, par-
lent de lui comme d'un très-amusant et très-ori-
l^nal écrivain. L'Académie ddla Crusca le cite
dans son Dictionnaire comme un modèle du pur
langage florentin. On a aussi de lui quelques poé-
sies latines, réunies dans un recueil de poètes
latins ; Florence, 1 7 1 9. Ses ouvrages, publiés après
sa mort par son frère François, consistent en : 1°
Bime piacevoli , en quatre parties ; la l'* et la
2* furent publiées k Vérone , i 605, 1607 ; la 3* à
Jrhreoce en 1608, et la 4* à Vérone, 1613 : une
— ALLEGRI
f4S
seconde édition de tont Fouvragc parut en Ita-
lie, avec la fansse indication d'Amsterdam 1754,
augmentée de deux pièces inédites mtitulécs la
Geva et // torricello a Geva ; — T le Lettere
di ser poi pédante nella carte dei Donati,
a messer Pietro Bembo, a Messer Giovanni
Boccacio, e a messer Francesco Petrarca, de-
dicate a messer Giovanni delta Casa ; Bdogne
1613; — 3* Fantastica visione di Parri da
Pozzolatico modemo Poderajo in Pian dd
Giullari; Lucca, 1613 ; ces deux pièces sont des
parodies buriesqucs du langage des pédants.
Alexandre Allegri avait laissé d'autres ouvrages
poétiques (inédits ou perdus) parmi lesquels se
trouvait une tragédie intitulée Idoménée, rot
de Crète. — U ne faut pas confondre cet écrivais
avec un autre Alexandre Allegri, natif de Ber-
game et contemporain de l'Allegri florentin. Celui
de Bergame a écrit aussi des poésies sur Astorre
Baglione, officier au service de Venise, tné dans
la guerre de Chypre.
Mazzuchelli, ScHttori (Fltalia.
ALLEGRI (^Jérôme), chimiste italien, vivait
k Vérone vers le milieu du seizième siècle. Il
présida en 1688 l'Académie des Aléthophiles,
et s'occupa beaucoup de chimie, d'alchimie et
d'astrologie. On a de lui : Exposizione sopra
la polvere del Algarotto ; Bresda, 1666, m- 12 ;
— Scrutinj astronomici, per alquctnii anni;
Vérone, 1678, in-12; — Letterafisico-medica,
in che per varj esperimenti si va dubitando
intorno à* principj fisici ed a* fondamenti me-
dici; Vérone, 1684, in-12 ; — Quattro avverti-
menti contra Vautore delta Triaca (inédit).
AdrIuDg, supplément à JOcber, Allgem, Ctlekrlenr
Lexieon.
ALLEGRI {Grégoire), compositeur italien, de
la famille du Corrége, né à Bome vers 1580,
mort le 16 février 1640. Il étudia son art sous
Jean-Marie Nanini, fut attaché comme chanteur
et compositeur à la cathédrale de Fermo, et en-
tra en 1629, pour les mêmes fonctions, à la cha-
pelle pontificale. Outre deux livres de concerts
publiés à Rome en 1618 et 1619, et deux Kvres
de motets ( 1620 et 1621 ), il a laissé des com-
positions manuscrites, qu'on trouve à Rome dans
les ardiives do la chapelle pontificale, de Sainte-
Marie in Vallicella, et du collège romam. Mais
ce qui surtout l'a rendu célèbre, c'est son Mise-
rere, qui se citante tous les ans à la cl)a])dle Six-
tine, dans la semaine sainte. Le pape attacha
tant d'importance à ce que sa chapelle restât
seule en possession de ce morceau, quil défendit
sous des peines sévères d'en prendre et d'ea
communiquer des copies. Mozart, bravant cette
défense, parvint à l'écrire après l'avoir entendu
deux fois. Aujourd'hui ce Miserere est entre les
mains du public. Bumey le publia, en 1771, à
Londres, sur une copie qu'il reçut du célèlire
père Martini ; Choron l'a inséré dans sa collec-
tion, et il se trouve aussi dans le Musica sacra,
recueil publié à Leipzig. [Enc, des g. du m.]
BainI, rUa di Pafestrina. — Klrcher, Bluturgia. —
149 ALLEGRl -
7ttUr,l.tUtnfnm liait, -tatney. Mnileallaar la
nwy. — Ftlli, aWgraplUt mivtriellt ta ttuiltkiu.
*AiJ.BSBiili {FranpAs), peintre italien, né
4 Gubbio en 1&87, mort à Rome en 1M3. Il
Aait élire de Cmci d'Ariûno. On a de lui Ein
grand nonibre de fresques à Gubbio , à Savane ,
à Gènes et k Rome. — H ne faut pu ie con-
tbndre arec un «lire ^onfoii Allegrini, gra-
Tcor de Florence, mort eu 178a.
Sovnal» RaUt. ^ttoM'pUfari CfliAHri. -nil./'U-
tan 4i lUmia. — Liml. Staria ptUariea, - GanJeLU.
Hotblm ulorfcto tfev» IntugtlBlorl. — SFlnckcn, Dic-
ALLKIH ( yoiepA ), théologien non ccnfbr-
DÛste, né i Derlies en 1633, mort en 1B«8. Il
we dîitii^ua par ses prédications Téhémaites , et
fat mis en piiswi ponr ses doctrines hétérodoxes.
On a imprimé après sa mort le recueil de u£
m de plu
HrwtDn. Jfrain 0I tktfmtrai <i} Mr. Jiaepk MM*.
and sn ofronl a/ *U li/i. — Palmn. f/onconformtit't
JKr>Kor(alf, Ml. v.tTT,
' ALLBMAIIID OU L'ALLENAXO ,
deurs artistes Trançais.
George Auxsum, pdutre d'histoire, na-
tif de HancT, viTait i Pai-is vers le milieu du
dii-septièiae siècle. 11 était élève de Youet, et
peignit [dusiairs tableam pour réglise Notre-
Dame de Paris. Son frère, Pierre Allemand,
était ansst ponlre.
Philippe Aixatum, peintre, menfionné par
Fûssll, vJTait à Paris, oii II fut nommé en I67ï
membre 'le l'Aradémiedepeinturci ilm.cn 17 lu.
Jean-Baptiste Allemahs, élËTc Je Joseph
Ttnel, Tivait ï Rome vers le miUeu da dix-
hnitièiDe ôicle. En 1750, il peignit, dans le palais
CoT^DÎ , quatre tnperbes paysages à la fresque.
Jratlt UtuH^i— tl rrall4H it la tracurt lur bail.
ALLBXASD {ZacharvB-Jaeque^-Tbéodore.
comte ), Tke-amira] franfais, ne k Port-Louis
<■ ITfll, et mort k Toulon le 3 mars ISie. Dès
rige de douie ans il ftit embarqué comme mousse
par son pire, lieutenant de vaisseau et chevalier
de Samt-Luuis. A dii-s^ ans, il servit sur U
Sévère, vaisseau de i'escadre du bailli de Suf-
tna, assista aux. teçX combats livrés par ce gé-
nérsl aux Anglais, et mérib par sa conduite le
grade de Ëeutenant de Rrégate. Nommé sous-
Hentoiaiit de vaissean en 17SH, lieutenant en
17K et capitaine de haut-bord l'année univante,
il eotumanda en cette qualité la frégate la Car-
maçnole, qni s'empara d'un grand nombre de
bitbnaits du commerce anglais et de la fré^te
la Tamise, prise après un combat opiniâtre.
Proma en 179â au grade dechefile division, il
puaa SOT le Duquestte, vaisseau de soixante-
qmtone casons, et commanda une partie de
reieadre dn contre-amiral Bicbcri , destinée à
détruire le* étabËssemcnts des Anglais sur la
«Me du Labrador. En 1S01 , il se signala durant
rexpédition contre Saint-Domingue. Lors del'c-
it de la Légion dlwnoeur, il en fut
ALLEMAND 150
nommé chevalier, et peu après ofGeicr. Promu ,
en ISO&, au grade de contre-amiral, il pril le
commandement de l'escadre de Rocliefaii, lint
la mer pendant six mois, prit on détruisit cent
bâtiments anglais du commeire, et Ip vaisseau
de guerre fe Calcutta. L'année soivanle, il At
essuyer an comrncrcc anglais des iicrios ipi'on
évalua à dii-huil millions, tjji ISOS, il commanda
en second l'armée navale deToidon, cl. en 1R09,
lesescadresdeBrrat, (le Toulon etdeBocliefort,
avec le tilre de vice-amiol. Celte aivni'e était
mouillée par oi-dre du ministre de la marine dnns
la rade de Ilie d'Ai\, lors'iuc, le avril , lurd
Cochrane parut avec cinquante brùlols et (rfu-
sieurs machines infernales, de llnvention du co-
lonel Congrève; Allemand réunit aussitôt toute
sa llotte en ligne de bat^lte très-scrri'C, et éta-
blit à quatre cents toises au lar^ une estocade
qui c)c\ail arrêter Ifs brûlots.
L'atlaqnc commenta le II avril, à huit heuies
et demie du so^, favorisée par un vent Irès-vio-
Icnt : trente-trois brOtots et trois machines in-
fernales arrivèrent sur l'eslacade , la fronchirenl,
à l'exception de quatre qui éclatèrent en cet en-
droit, et s'avancèrent contre la ligne française.
L'amiral fit le signal de liler sur les cibles et de
les couper au besoin ; cette manmivre réussit;
mais lixiia vaisseaux et une Clùle, atteints parles
brûlots, s'échouèrent et furent incendiés. C'était
un mince succès , qui ne pouvait com[i«iiser pour
les Anglais une dépense de dix millions cl la
bonté dont ils se couvraient, tl y eut, en effet, un
cri de ri'probalion universelle dans toule l'Eu-
rope contre cette manière de faire la guerre, et
cet attentat aux droits des nations fut ilélri en
Angleterre même, moins, il faut le dire, parce
qu'il paiMt odieux, qu'k cause des représailles
qu'il pouvait amener. « On annonce, disait un
écrivain anglais, une attaque pour détruire l'es-
cadre française dans la racle <les Basques. Le
colonel Congrève est parti avec des brûlots il'une
int'enfion novvelle, et promet d'inccwlier onie
vusscaux. Les esprits sont bien partagés sur
cette expédition, et quelques personnes sont ef-
frayées de voir qu'on enseigne  l'ennemi et qu'on
l'autorise à recourir au moyen le plus puissant
de détruire un jour notre marine, \ivons-nous
dans un sièdc oii une nation puisse cacher â une
autre ces horribles découvertes , et se servir d'un
moyen de destruction qui ne sera pas bienUt
imité ou surpassé par ceux qui en anronl souf-
fert? Les Français sont-ils moins avancés que
nous dans les secrets destructeurs de la méca-
nique et delà chimie? Ils montrent de l'horreur
pourccG compositions et ces macliines que nous-
mêmes nous nomrnons ii^ernales : fautil les
forcer à y recourir par tous les motifs de la ploi
légitime vengeance P On ne diange impunément
ni les lus de la guerre, ni celles du droit des
gens. Quel intérêt avona-nous à user de brûlots,
quand nous avons tant de vaisseaux vîctoiieux ?
Nos plus belles flaUiES ijciwwA iowi *iw^ ^\»st
Ifil ALLEMAND
tour, livréei k l'entreprise de qDelqaet intrépide*
iocendiaim! les védlables farUrësses de notre
lie peuvent donc s'abîmer en quelques beores
àans letmeral VoUlce que le colonel CoDgrëve
et ce que notre ministère veolent approidre k
an eanemi dont oods *voas i cnîiHire le génie,
la haine et le courage (1). ■ A la suite de cette
affaire, il ftit tenn un coiudl de guerre poor
examiner la condnite des c«[àt«iies français.
L'nnd'eaifntfiuiUéiQoiiitTed^adé, un tioi-
■ituie coadanmé k troi* m^ de détention. De
1809 h isij. Allemand Ait à la tCle de toute*
BM forces nSTslM dant la tUditerrauée; mail
■on carediredar MdilScile le fit mettre b la re-
traite en 1814. Dans u tongnecarTliremarittine,
il axait passé trois cent dl&-tuiit mois sous viùlei.
JfMiUu-tmiHruI, lat.-^n
* ALLBMAinii ( /oiepA ], peintre italien, mort
en 1 739 , Agé de soixantfr^tre ans. n ëlai t élère
de C^nani, et appartoiaitï l'ordre des Minorités.
On a de lui, entre autres, un tablean représen-
tant la Conceptioa de h sainte Vierge, dans l'élise
de Rlminî.
Mtrtbntla.PUtunitlItchimMaimiiit. - FilHU,
^açtm.MaiutHr.Laieo<>.
ALLKMAHin {Pietro), passe poor le plus
ancien peintre d'Aseoli. Un tableau da lui, dans
l'église d'Ascoli , porte la date de ltS9.
Vot/.
'iLLRN (Alexandre), philologne anglais,
né à Hackney.près de Londres, le 11 septembre
1814, mort le e novembre 1842. H étudia h
Londres, et obtint, oi 1840, le grade de docteur
en philosophie i l'unlTenité de Leipi^. On *
de lui : An elfinological OHalepiU of lalin
verbs; Lond., 183S, in-S"; — Eclor/^E Cicero-
niame, 1839; — X neagreek Deleelus, IS39;
— AfieiBlaCln Dtteelui, iSiO; — A new en-
glish Grammar, 184f ;~- ^tn essay on teacMng
Greek, dans le premier Tolnnwde Central lo-
dtty 0/ Sdueatlon ; — des articles dsnsPenn;^
En€yclapxdia,et dans W. Smilh, Dtclionary
of Greek and Soman antiqvUiet.
BloftrapAUat DieHonary,
'ALLBif (Èthan), célèbre colon américaia ,
natif de Lichtfield , dans le Connecticnt, mort à
Burlington le 13 février 1789. Il fonda le petit
Ëtat de Vennont, et commanda, pendant lagnerre
de l'Indépendance, un corps de partisans qui,
sons le nom d'eobnts de la montagne Verte
(GTeen Mountain bogt), s'est rendu redoutable
aux Anglais. En mal I77i, peu de jours après
le combat de Lexington, s'empara, par sar-
prise , des forts ikonderoga et de Crown-Point,
wr lesbOTdsdniaeCtMmpUin. Le lOseptanbra
de U mAme année, pendant l'expédition contre
Hootréal, il tomba entre lesmausdes An^ais,
qui l'enfennirent dans Pendcnnia-Castle, près
de Falmoulh, et le retinrent prisonnier jusqu'au
(D «niKA Antow, ISN.
— AIXEH
moment où il fut, au bout d'un an e
échangé contre le colonel Campbell, i
Téeaux États-Unis, leSmai 1778, Wasbinglon
tni fit on accadt distingué, et le congrès lui
tonléra le gnde de colonel, Allen a pi^lié : A
NarraUve ttfthe Proeeedlngi o/tke Govemor
q^JVew-ï'or* ; Hartford, 1774, in-S";— a Vl»-
dieaiiçn qfthe oppotilion o/ tlu Inhabitaitli
o/Yermontlo Ikegovemment of Keio-Tork,
and of Iheir right lo farm an Indépendant
Slaie, 1779; — A Narrative of colonel ElAaa
Atlen'scaptivity; Philadelphie, 1779; — dat-
ion, tàeonty oracle ofman, or aconipUle
tpstent af NatitroX religion; Benningtou, I7U.
JamlSpirki. fié i'Jllm , im IM/rure a/ Jmiri-
am BlofTHfkf, (. 1. p. 111, ~ LIclier cl WlgglnxorU,
Encfciojmdla amgriaana. — AUm, ^t%erican àtcçra-
p»leat an* MUtarteal Olcllaiurj.
■allbk ou tLLKV.t (Jean), mâdedn in-
^s, mort le )« septembre 17*1. On ne sait
riendesaTie, sicen'est qu'il fut i«ta, en 1730,
monbre de la Société rojale de Londres, et
qnll résidait i Bridge»ater. H s'est fUt aurtool
connaître par son ouvrage intitulé Sgnopslt
vnioerue medieinx prailcx; Loodrei, 1719,
in-8°; 1719, 1 Tol. in-S*; Amsterdam, 1730,
fn-8°, traduit en français; — Aàrigi dt toute la
médecine pratique; Farii, 1718, 3 toI. io-li;
plusienrs fois réimprimé. On 7 a ImaTé le ré*
anmé des médedni les pins câèbret sur lea
cansea et le trattement des prindpalea maladies.
Allen puUia aussi une petite brochtire fort co-
rieusa, mais qui n'attin pu l'attoitiiHi dea coa-
temporaius ; die a pour titre : Speetmtna lelau-
graphica ; or a brief Narrative ofteveral Hem
Inventions and ExperimaUs; Londres, 1730,
petit in-4° (de 44 pages), avec nne plandie.
Cette brochure, dédiée au t>n George Û, nn-
fenne trois diEsertadoni , dont la preniière traite
d'une nonreUe mëtbode de chauffer Teag et
d'autres liquides avec une tris-petite quantité
de combustible, d'aprte un principe qui rappelle
notre chaudière ft Tapeur. Hais on n'T trovre
pas encore de données rraimoit pratiques, e(
l'écrit est un pamphlet plutôt qu'une tn«ciinre
sdeutifique.
* ALLKK (Jean), théologien protestant, prédi-
cateur tKew-Yorli,TlTSJt dans la seconde moitié
du dix-huitième siècle. See principaux ouvrages
ontpourtllre ; Therojialtpiritùal Magasine,
17S2, 3 vol. in-8'; — A ckain nfTrutiu, or a
Diisertatlon upon Ihe Harmong t^f the Gos-
pel, 17S4.
*AL|.KK (Richard), théologien protestant,
mort è Londres en fÉTrier 1717. Son principal
ouTTUge s pour titre : Biographla eecletio*-
lica, Lond., Ifi90, i vol. In-H° cm:'
vies des principaux Pères de l'^se.
'ALLSx {Thomas}, Uiéologien ai
1S3
ALLEN —
à Oxford en 1682, mort le 31 mai 1755. Il fat
pendant quarante ans pasteor à Kettering dans
le Northainptonshire. Entre antres écrits théolo-
pqjae& , on a de lui : The Praciice qf a holy
lift» 1716, in-8^; — The Christian* $ sure Guide
to eiemal giorff, 1733, in-8*.
HIchoU, ttlwgtratimu of tke lUerarf kUtorf ef tk*
tigfkUaUà eentwnf, t lU, p. TN-800.
ALUur (Guillaume ), Foy. Alan.
ALUUI on ALLETH ( Thomas)y mathémati-
cien anglais, né le 31 décembre 1542 k Utoxe-
ter, dans le Staflbrdshire, mort le 30 septembre
1632. n étodia dans le collège de la Trinité , k
Oxford. Le comte de Northomberland, protec-
ieor des mathématiciens, le reçat qnelque temps
cbez loi 9 et le comte de Leicester lui offrit un
érèctié, qn'O reftisa par amonr pour la solitude
et poor les travaux qu*il avait entrepris. Les
connaissances d*Allen en'mathématique^ le firent
considérer par le vulgaire igporant comme un
soiTcler ; l'antenr d'un livre intitulé République
de Leêeester^ Faccusa d'avoir employé la magie
pour servir le comte de Leicester dans son pro-
jet d'épooaer la reine Elisabeth. Q est certain- que
le comte avait tant de confiance dans Allen, que
rien dimportuiLne se faisait dans TÉtat sans
que eehiî-ci en eût connaissance. Allen recueillit
avec soin de vieux manuscrits concernant This-
loire, l'antiquité , l'astronomie , la philosophie
et les matfaématiqnes. Plusieurs auteurs les ont
cités comme ayant formé la Bibliothèque Al-
ienienne. Outre les collections précieuses que ce
savant a laissées, on a de lui : l* Ptolonud Pelu-
iiauis de astrorum judiciis , aut , ut vulgo
voeantp quadripartilix constructionis, liber
seeundus, cum expositione Thomx Alleyn,
Angli Oxonieneis; — 2* Claudii Ptolomesi de
asironan judieiis liber tertius, cum exposi-
tUme Th. Alleyn. Ces ouvrages sont inédits.
Selon Wood, Digby a fait usage des manuscrits
d'Allen.
BloçraphietA DktUmarf/. — Wood, MlUnae Oxo-
AtAMm (Jean ) , prélat et canoniste irlandais,
né à Dublin en 1476 ou 1477, mort le 28 juillet
1534. Après avoir fait ses études à Oxford et à
Cambridge, il lut envoyé à Rome par Warliam,
archevêque de Cantorbéry. A son retour, le car-
dinal Wolsey le pritpourctiapelain.Allen,peu8cru-
poleox dans le choix des moyens, aida ce cardinal
à sopprimer plusieurs monastères dont les révé-
lèrent appliqués à la dotation des deux col-
qm, à Oxford et à Ipswich, portent le nom
de Wolsey. Pour prix de ce zèle , il fut nommé,
es 1528, archevêque de Dublm et chancelier d'Ir-
lande. Une révolte du comte de Kildare vint bien-
tdC le mettre en danger. Assiégé dans Dublin, et
forcé de se réfugier dans la dtadelie de cette
ville, il essaya de s'enfuir, fut pris dans le village
de Tartaine et assassiné par Thomas Filz-Gérald,
fis du comte de Kildare. Allen a laissé : Epis-
toia de PallH HgnificatUme activa et passiva ;
ALLENT 154
— DeConsuetudinibusac statutis intuitioHis
cousis observandis. Ces deux écrits sont inédits.
Wood. Âtkmm Oronietuet. — Tanner. Bibliotheea Bri-
tannico kibêmiea, - Strypc, EceUsiostieat memoriais.
— Bioçrmphia BHtannUa. - Bosc. Ntw Bioçraphieal
IMctionarf.
ALLEN (Thomas), historien anglais, né en
1803, mort du choléra le 20juilet 1833. il a fait
paraître les ouvrages suivants : l"* The Mis-
tory of antiquities qf the parish of Lambeth
and the archiépiscopal palace in the ccunty
oj Surrey, including biographical sketches
ofthe most eminent persons who hâve been
born, or hâve resided therefrom the earliest
period to 1826; Lond., 1827, in-4'; — 2" The
History and antiquities of London, West-
minster, Southwark, and parts adjacent,
4 vol. in-8*, 1828; — 3" i4 new and complète
History of the counly oj York, illustrated
with engravings , 1831 , 3 vol. va-V* ; — 4* >1
new and complète History qf the county of
Surrey, illustrated by a séries qfviews, 1829,
2 vol. in-8®; — 5° The same work with the
addition of some parts of the county ofSus-
sex , illustrated by views ; — 6" The Pano-
rama qf London and visitors pocket compa-
nion in a tour through the metropolis, with
75 plates, 1830 ; — 7* A History qf the county
of Lincoln ; — 8* A guide to the zoological
Gardens and Muséum^
Centteman's magazine. Juillet, tSSS.
ALLEN (William aux Guillaume), Voy. Alen
ou Alan.
* ALLENT (Pierre-Alexandre-Joseph) , gé-
néral français, né à Saint-Omer en 1772, mort
le 3 juillet 1837. Après avoir fini ses études clas-
siques, il se voua à la carrière militaire, et débuta
en 1792 au bombardement de Lille, comme
simple canonnier; admis au corps du génie, il
parvint en 1795 au grade de capitaine. Le gou-
vernement l'employa ensuite à des travaux im-
portants, et le nomma chef d*état-major du génie
aux armées de Mayence et du Danube. Promu,
sous l'empire, au grade de chef de bataillon et
de major, Allent fut placé k la tète du comité de
fortifications, et se distingua en 1814 par les ef-
forts qu'il fit pour la défense de Paris. Après la
restauratiout, il devint chef de rétat-major de la
garde nationale, et, fidèle à ses nouveaux enga-
gements, il refusa pendant les cent-jours les
propositions que lui faisait l'empereur. Depuis
le retour des Bourbons, il fut aide-major général
de la garde nationale et conseiller d'État; C*est
en cette dernière qualité qu'il rendit des services
signalés. En 1832, il fut promu par Louis-Phi-
lippe à la dignité ^e pair de France. Comme
écrivain, Allent occupe aussi un rang dii^tingué.
En 1798, il remporta le prix proposé par l'Ins-
titut national sur l'influence morale et politique
de la peinture, Sesautres ouvrages traitent spé-
cialement de l'art militaire; voici les princi|)aux :
Histoire du corps impérial du génie, des sièges
et des travaux qu'il a diriqés , e(c.\ Ç^xfe»^
ISS ALLENT
ISOi; Précis de l'hitloire da art» et 4ei ini-
tUutioHS mililairti en FrancedepuU le* Bo-
i(Hwu;Paiis,l803. Alleot aeinléen manuscrit
un troisième ouvrage qui paraK être la Euite da
premier ■■ /llsloire de France eonsidérée datu
les rapport* aeee rélabltuement dei Jron-
lièra de ce royaume et avec le* gnerra dé-
fttuivei. [Enc. da g. du m.]
ALLÉox-DCTLAC (Jetm-Lou^) , nafainliste
n-ançais, né k Saint-Etienne le 11 renier 1733,
mort en ITCS. Il étudia d'abord le droit, et oc-
cupa ensuite la place de directenr de la poste
aux lettres k Saint-Ëtienne-eit'Fom , ilbi àe
M livrer k son goOl poor l'histoire naturelle,
n a publié : \' Mémoires pour servir t Vhii-
loire naturelle des provinces du Lyonnais,
Forez et Beaujolais; Lyon, J76i,î Tol. petit
ln-8'; — 3* Mélanges d'histoire naturelle,
1762, 1 vol. petit in-B°, réimprimés en 17B5,
fl vol. petit m-S'. On trouve dans ces deux ouvra-
is la Frnnce Hfffraire de Qaérard,
■es et fort intéressantes.
Bfnurd (A.), Biùçrapliiê forésieant '.MDntbrlson, IBBi,
ALI.KmSTKII< OU HALLEBSTSIN [le P. Au-
juste), utronome et missionnaire allemand, de
l'otiIredesJéBuitcs, né vers 1700 près de Vienne,
mort ï Pékin vers 1777. Il alla de bonne heure
en Chine, où ses observations istronomiquet le
firent appeler à la cour de l'empereur Kliieo-long.
n devint plus lard mandarin et président dn tri-
bonal des mathématiques à Pékin. Il s'e^t Eur-
toat rendu célèbre par u Traductions des état»
statistiques de Heoupou ou Triimnal des fermes
des OMnûa I7GD el I7di, qui furent les Tingt-
cinquième et iln^t-sixième du règne de Klrien-
loog. Ces états donnent pour la population de la
Chine, en 1760, le nomln-e de 196,837,977 baU-
taBts,etpourraDnéei;BI,cduidel<JS,3U,6U;
(Voy, Description générale de la Chine,
p. î83 de l'édit ln-4*. ) On a encore du P. AI-
lersteîii : Observaliones astronotnicx ab a.
1717 ad I75Î, a patribus Soc. J. Pekini/ac-
tx, publiées par P. Hell; Vienne, I7&8, '2 vol.
iii-4° ; — Astronomieat observa/ions, tnaden
ai Pekingin 1744 et 1747, dans les Philoso-
phlcal Transactions; — Observaliones co-
mttas visi Peidni 174S, dans les Phikaopk.
Tram., n- 494; — Mercuriiu tn sole obser-
valUs Pekini Stnorum die 7 nov. 17&e, dans
ATovi eommentofil Acodemix Scitne. Pefropo-
lU(Di«;lom.X, 17G3etl76g; — Vberetneim
Jahr 1770 g^fundene Méthode, etc. (Sur une
métliode de calculer les éclipses du soleil), dans
P. Hell Àstronomitcbe Ephemeriden:\iaae,
1774 ; — De Différentiel meridianorwn Petro-
ftoUlani et PelUnentis, dans les ftov. àeta
Acad. Petrop., t. XIX, p. 103.
Eneb ti Grubcr, Allamtim Etiefcl.
Li ALLESTKBC {Riehoriï}, tbéo-
- ALLETZ ISI
logien aurais, né en 16194 Uppùi^u dans k
comté de Shrop, mort en 1684. Il eitn en I63S
an collège dn Christ è Oxford, et Ion des troo-
Ues de la guerre drile il embrassa avec les ca-
marades la cause de la royauté. Après la ba-
taille de Kineton-Fit]M,il futenlevé par on parti de
cavaliers parlemenlaireiet conduiliBroiqlili»-
Houte. Délivré par l'armée royale, Q retonraa
à Oiford où il prit le grade de maître es-arto,
en 1 643, et entra ensuite dans un régimeot de vo-
lontaires royaux, formé des étudiants d'Oifind.
Il resta soldat jusqu'k la fin de la guerre dvile,
mettant k profit pour s'instruire tous les mo-
ments queluilaissaieutsea occupations militaires.
Après la chute de son parti, AUeetry entra dans
les ordres (1M8), mais sans pouvoir encore trou-
ver le repos. Les persécutions des autorités ré-
publicaines , les voyages qu'il 6t sur le ctmtinent
dans l'inlérél de Charles II, son emprisonne-
ment un peu avant le retour de ce prince, le tinreot
plusieurs années éloigné d'Oxford. Il y revint
aussitAt après la restauration, et fut attaché o
qualité de ctianoine i l'Eglise du Christ (1660);
dans la même année il prit le grade de docteur ai
tliéologie. Le dévouËinent inâltéraUe qu'il avait
mraitré pour la cause de Charles I" et de sco
fils fut récompensé par la chaire de proTesseur
royal de tliéologie, qu'il occupa avec beaucoup de
dignité et de succès jusqu'en IBTS, A cette époque
le mauvais état de sa santé le força de renoncer è
l'oiseignement. Il conserva néanmoins la placede
prévâtdo collée d'Élan, qu'il remplissait depidi
16e&. 11 consacra les appointements considéra-
bles de cette charge i relever le collège, et fit
même bStir une partie de l'éditice k ses tnit.
Allestry publia quelques ouvrages peu impor-
tants sur l'uni veraité d'Oxford; on a aussi im-
primé de lui (Oxford, I6S4] quarante s(
plupart prononcés devant le roi.
Wood, Mhaue Oiùniauti tt roui (k
WiU, BI6HD(A«o Britannica. - "
'ALLBSTBT, poêle uigliis, TQort dam la
misère en IBSe. Il était fils du célèbre libraire
James Allestry, et étndia à Oxford. On a de M
quelques pièces de vers, qui se trouvent impri-
mées dans MIseellany Poems, 1717.
- urm, Burranut
'ALLBT (Jean-Charles), gravenr et 4eui-
natenr français, natif de Paris, mort vers IM8.
Il pas» presque toute sa vie i Rome, et gi*va
des sujets de religion, d'histoire, et des portraitl,
signés indifféremment Corolitf, Jo. Caroliu,et
Giov. Carlo Àlt^.
Botrv del ÀrUtUi. — Stmlt, Dietionarglof êncrureri^
■ALLETZ {Pierre- Edouard), littéraleor
français , né il Paris te 33 avril 179S, mort fc
Barcelone le le février IgSO. D était fila d'ut an-
àeo CDnunisaaire de police, auleor du Diction-
naire de poliet moderne; Paris, 1S33, 4 vtd.
in-8°. Après avoir été profeaseur de philoao-
157
ALLETZ -
phie morale à la Société royale des bonues-let-
tres, il embrassa la carrière diplomatique, et
Alt nommé consul à Barcelone. Outre plusieurs
poésies de circonstance (IHthyrambe sttr Vinau-
(furation du monument élevé à la mémoire
de Lamcignon-Malesherbes , 1826; — Poème
sur rinslitutton du jury, 1819; — Dévoue-
wunt des médecins français et des sœurs de
Sainie-Cauvillef poème couronné par rAcadéroie
française, 1822; — Abolition de la traite des
noirs; poème, 1823; — WcUpole, poème dra-
matique 1825), on a encore de lui : Essai sur
fkomtme^on Accord de la philosohhie et de la
religion ; Paris, 1835, 2 toI. in-8°; ~ Esquisses
de la souffrance morale; Paris, 1836, 2 toI.
ln-8* : c'est son principal ouvrage; — Études
poéiUfues du cceur humain ; Paris, 1832, in-8" ;
Tableau de f histoire générale de V Europe de-
puis 1814 Jusqt^en 1830; Paris, 1834, 3 toI.
ith9^ ;— Maladies du siècle ; Paris, 1 835 et 1 836,
iii-8* ; — la Démocratie nouvelle, on Des moBurs
et de la puissance des classes* moyennes en
France ;Ven%, 1837, in-8»; — Aventurés d^ Al-
phonse Doria ; 1838, 2 yoK in-8^ ; — Esquis-
ses poétiques de la vie; 1841,in-8°; — Har-
monie de Vintelligence humaine; 1845, in-8®.
Qaénrdr, te France Httiraire. — DUabnnaire d« ta
GMwraofiom «« édit
AIXBTK ( Pons-Augustin ), littérateur fran-
çaîB, né à Mootpdlier en 1703, ancien oratorien
et «Tocat, mort à Paris le 7 mars 1785. Il com-
posa lin grand nombre d'ouvrages , dont les
prittdpaoi sont V Agronome, 2 vol. in-8®, abrégé
àeïk Maison rustique; — Dictionnaire théo-
logique, in-8* ; — Dictionnaire des conciles,
in-8**, l'on et l'antre écrits avec concision et
daité ; — Manuel de V homme du monde, in-8*',
et Encyclopédie des pensées, in-8« : deux com-
pQatioDS ftlles sans beaucoup de soin; — Sy-
nopsis doctrinx sacrse, in-8*; — Recueil des
passages de VÉcriture sainte sur les vérités
de la foi;— Tableau de V Histoire de France,
3 Tol. in- 12 : écrit avec négligence, mais les
principanx faits de cette histoire y sont exposés
avec fidâîté; — les Princes célèbres qui ont
régné dans le monde; Paris, 1769, 4 vol. in-1 2 ;
— Histoire des papes, 2 vol. in-1 2; — His-
Unre des sin^, in-12; — Les Ornements de
la mémoire : c'est un recueil assez bien fait des
phift beaux morceaux des poètes français, in- 12,
les Leçons deThalie, 3 vol. in-1 2 : ce sont des
poftraits, des caractères, des traits de morale
tirés des poètes comiques; — Connaissance
des poètes français, 2 vol. in-1 2; — Cathé-
ekisme de Vdge mûr, in-1 2 : abrégé par de-
Biandes et par réponses des preuves de la reli-
gion; — VAlbert moderne, 3 vol. in-12; —
t Esprit des journalistes de Trévoux , 4 vol.
iii-12; — r Esprit des journalistes de Hollande,
2 vol. in-12 : ce second recueil ne vaut pas le
précédent, qui offre plusieurs morceaux curieux
et bîai écrits. Alletz a fait aussi divers ouvrages
ALLEYN 158
d'instruction élémentaire, dont les plus connus
sont, Selectx e Novo Testamento historïa' ex
Erasmi parnphrasidesumptœ, 1763, in-12, et
Selecta e Cicérone prœcepta, 1762, in-12; —
Abrégé de V histoire grecque,^ il ùk, in-1 2;— le
Magasin des adolescents ;Pms, 1774. in-12 ; —
Nouvelles Vies des Saints ; — T Esprit des fem-
mes célèbres du siècle de Louis XTV, 1768, in-
12 ; — V Aima nach parisien, 1785, 2 vol. in-12-
Nouveau Dictionnaire historique. — Qaérard, la
France littéraire.
xvhiRY {Otiillaume), évèque d'Exeter, né à
Great-Wycomb dans le comté de Buckingham ,
mort le 15 avril 1571 , d'après Tumer, et selon
d'autres biographes, en 1570 ou 1576. Élevé au
collège d'Éton, Alley montra pour la réforme un
zèle qui, sous le règne de la reine Marie, le força
à se réfugier dans le nord de l'Angleterre. Il re-
vint à Londres lors de l'avénement d^Élisabeth,
et prêcha dans l'église Saint-Paul, en 1559. La
reine, qui prit goût k ses sermons, le fit évèque
d'Exeter. On a d'Alley nTU)xo|i.u<j6Îov, ou The
Poor man's library (BibliothèKiue du pauvre) ;
Londres, 1565, 1571, 2 vol. in-fol.; c'est un re-
cueil de sermons sur la première Épltre de Saint-
Pierre, prêches en 1559 à l'église de Londres; —
une Grammaire hébraïque; — une Traduction
du Pentateuque; — un Jugement concernant
la doctrine et la discipline de V Église; —
Epistolœ très Archiepiscopo Af. Parkero.
Hanvood, Alumni Btonienses. — Bioçraphia- Britan-
nica. — Tanner, BiMiotheea Britannica- mt)erniea,
ALLBY (Jérôme), poète et publiciste irlan-
dais, né en 1760, mort vers 1827. II futpa<;teur
à Drumcarr, dans le diocèse d'Armagh. On a de
lui, entre antres : The widowed queen ; or Eli-
sabeth, dowagerof Edward IV, a poem and
oration , 1778, in-4** ; — Review of Ihe politi-
cal principles ofthe modem whigs, 1792; —
Observations on the government and consti-
tution ofgreat BrUain, 1782, in-12.
Biographical dictionnarn ofthe living authors of
çreat Britain and ireland, I8t«.
alleth (Edouard), acteur anglais, né à
Londres le 1**^ septembre 1566, et mort le 25 no-
vembre 1626. Contemporain de Shakspearc et
de Ben-Johnson, il fut regardé comme le pre-
mier acteur de son temps. Cependant il serait à
à peine connu aujourd'hui s'il n'avait attaché
son nom à l'établissement du collège de Dut- '
wich, qui fut à la fois un hôpital pour les pau-
vres et une maison d'éducation pour les enfants.
Il consacra 10,000 livres sterling à la construc-
tion de ce collège, commencé en 1613, achevé en
1619, et lui assura un revenu de 8,000 livres.
Cette fondation pieuse venant d'un comédien parut
si extraordinaire qu'on l'expliqua par le merveil-
leux : on prétendit qu'Alleyn, représentant le dé-
mon dans une pièce de Shakspeare, vit tout à coup
le diable devant lui, et fut si frappé de cette ap-
parition qu'il fit vœu de consaccr sa fortune à
une œuvre de charité. On n'a pas besoin de cette
légende, qui paraît empruntée ii VHistrio Mas^
169
ALLEYN -- ALLIOLl
160
tix de Prynne, pour comprendre la libéralité do
célèbre acteur, enrichi par Texploitation heu-
reuse de plusieurs théâtres, et par trois maria-
ges qui le laissèrent sans enfants. Aussi humble
que charitable, Alleyn Toulot vivre dans Thôpital
qu'il venait de fonder. L. J.
Failer, ff^orthiei of Engtand. — Kippls, Biographia
Britannica, — Collier. Memoirs 0/ Âllegn, publiés par
la Shakespeare Society. — Malone. Hislorical Account
qf the Englith ttage,
ALLBiN. Voy. Allen.
' ALLIBR (Achille), graveur et antiquaire, né
en 1807,mortÀBourbon-rArchambault le 15 avril
1836. n a passé sa courte vie à étudier Thistoire
et les antiquités de sa province. Ses travaux
sont : Esquisses Bourbonnaises; Moulins, Des-
rosiers; et Paris, Chamerot, 1832, in-4*' de 82
pages et 13 lithographies; — V Ancien Bour-
bonnais (histoire, monuments, mœurs, statis-
tique), par Adiillc Allier; et continué depuis sa
mort par BiM. Ad. Michel et L. Batissier ; gravé
et lithographie sous la direction de M. Aimé
Chenavard, d*après les dessins et documents de
M. Dufour, par une société d'artistes; Moulins
et Paris, 1833-1837, 2 vol. grand in-fol., et atlas
de 125 planches : cet ouvrage est un des plus
beaux monuments que les arts aient élevés pour
b réédification de Tancienne France ; — la Jolie
Fille de ta garde, ballade bourbonnaise, gravée
à Teau-forte par Célestin Nanteuil, 1836.
Huot, r^irt en province, — Qûérard. Complément de
ta France littéraire^ conUnuatton. — Général Beaavab.
Biographie universelle, t. ¥1. p. 174.
;; ALLIEE (i4ntoin«), Statuaire, né à Embnm
le 6 décembre 1793, fils d'un ancien payeur gé-
néral des armées impériales, trésorier du roi de
Rome, et député des Hantes-Alpes. H suivit d'a-
bord la carrière militaire, et se retira en 1815,
avec le grade de capitaine de dragons, pour se
livrer à son occupation favorite, l'art plastique,
où U a fait preuve d'un véritable talent. On dte
de lui, entre autres morceaux pleins d'expres-
sion et d'originalité, les statues de PAt/qpcemen,
à* Ariane, de V Éloquence (à la chambre des
députés ), le buste de Sully ( à la bibUothèque
de l'Arsenal ), d'un Jeune marin mourant,
M. Allier, d'un caractère loyal et indépendant, a
été envoyé, après la mort de son père, par le dé-
partement des Hautes-Alpes à toutes les cham-
. bres ou assemblées législatives qui se sont suc-
cédé depuis 1839 jusqu'au 2 décembre 1851.
A. 1\i\er%fSaUm de iStt.
ALLIER (Ctot«de),curéde Chambonas (Gard),
fusillé le 5 septembre 1793. Il s'opposa constam-
ment aux principes révolutionnaires. En 1790,
il fut le cher du rassemblement formé à Puy en
Velay, sous le nom de camp de Jalès. Le 18 juil-
let 1792 l'assemblée législative le décréta d'ac-
cusation ; arrêté l'année suivante, il fut condamné
à mort par le tribunal criminel de la Lozère et
subit son jugement
Biographie des Contemporains.
ALLIBR (Dominique), chef royaliste, parent
du précédent, guillotiné en noveinbre 1798. Il
I était l'un des chefs du raMemUenent de Jalès,
^et partit en mission auprès des princes français à
Coblentz. En 1794 , il rentra en France avec le
comte de Saillant pour soulever le midi , et es i
1797 il se mit avec Saint-Christol à la tête de
l'insurrection du Gard; mais, ayant été battn, il
se réfugia dans le Vivarais, où U fut arrêté. Ses
papiers fournirent la preuve qa'tl correspondait
avec le comte de Surville, agent des princes; 9
fut donc condamné à mort et exécuté.
Biographie dê§ Contemporains*
ALLIBR (Louis), numismate et antiquaire,
surnommé Hauteroche, né à Lyon en 1766, mort
à Paris en novembre 1827. Nommé en 1795 di-
recteur de l'imprimerie fhmçaise à Gonstantâio-
ple, U profita de ses loisirs pour visiter les lies
de l'Archipel, la Troade et l'Asie Mineure. Lors
de la rupture de la paix , il quitta Constanti-
noplc pour suivre l'expédition française m
Egypte. Nommé en 1802 vice-consul d'Héraclée,
il eut Toccasion de se livrer à son goôt pour la
numismatique et l'achéologie. Après la suppres-
sion de ce vice-consulat, il accompagna Faix de
Beaujour au Levant, et occupa pendant quelque
temps le vice-consulat de l'Ue de Cos. Ce fut,
dit-on , (i pour expier les fautes que son trop
vif amour pour la numismatique lui avait Diit
commettre contre la délicatesse, » qu'il fonda
un prix annuel de 400 francs pour l'ouvrage de
numismatique jugé le meilleur par l'Académie
des Inscriptions. Sa riche collection de médailles
grecques fut en partie seulement acquise par la
Bibliothèque nationale. Allier a publié : l* Es-
sai sur Vexplicaiion d'une tessère antique
portant deux dates, et conjectures sur Vère
de Bérythe, en Phénicie; Paris 1820, in-4**: —
2* Notice sur la courtisane Sapho, née à Éré-
SOS dans Vile de Lesbos, lue à la Société asia-
tique; ibid., 1822, in-8*'; •» 3** Mémoire sur
une médaille-anecdote de Polémon P', roi
du Pont, inséré dans le recueil de la Société
d'émulation de Cambrai, année 1825.
iteoiM eneyelopédique^ t. XXXVI, p. m.
*ALUO (Matthieu et Thomas), deux frères
sculpteurs , vivaient à Milan vers le milieu du
dix-septième siècle. On a d'eux des bas-reliefs et
des statues dans les églises de Milan et de PaYie.
Brandolese, J'itturc, seuUure, etc . di Padovet. —
*ALLiOLi (Joseph-François), théologien
allemand, naquit le 10 août 1793 à Sùlzbach. n
étudia à l'université de Landshut, où il d<Nrint,
en 1825, professeur de théologie. L'année sui-
vante, il fut appelé à l'université de Munich,
dont il obtint, ea 1830, le rectorat. Depuis 1831,
il est grand-vicaire à Aogsbourg. On a de loi :
une traduction ( allemande )(ferilnci^ et du
Nouveau Testament, d'après la Vulgate ;XiQ-
remberg, 1830; Landshut, 6* édit., 1839-1845,
6 vol. in-8« ; — Biblische AUerthumer (Anti-
quités bibliques); Landshut, 1825, in-S*'; —
Handbuch der biblischen AUerthumskunde
(Manuel d'archéologie biblique) ; ibid. 1 84 1 , in-8*.
Conversations-Lexicon, éOIt. isst.
161
ALLIONI — ALLIOT
162
ALUon (Charlei)f médeda et botaniste
Haficn, né à Turin en 1725, mort en 1804. H n'y
eol gaère dans sa Tie d'autres incidents remar-
qoahies que la publication de ses différents ou-
Tngw. Docteur en médecine et en philosophie,
il professa la botanique à TuniTersité de TÎirin.
L'ardenr et le succès avec lesquels il cultiva cette
sde&oe le firent admettre dans beaucoup dV
endémies saTantes d'Europe. Il était membre de
la société de botanique de Florence, de l'Institut
de Bologne, des sociétés royales de Londres,
de Montpellier, de Gottingne etde Madrid. Allloni
paUla de nombreax ouvrages, particulièrement
sur la Flore de lltalie, partie de la science qui,
JDsqa'à hdy avait été tr^négligée par ses com-
patrides. Son premier travail fut une description
snecinte des plantes les pins rares du Piémont :
PedenumtH stirpium variorum spécimen pri-
mifflii; Tarin, 1755, in-4^. Une seconde édition
de ce Ûvre parut à Gottingne en 1 756 ; on y trouve
on certain nombre de plantes nouvelles, indi-
gènes des montagnes du Piémont , décrites pour
la première fois et dessinées en douze plan-
ches.
AUioiil ne se oonfhia pas dans l'étude de la
botanique : touies les parties des sciences natu-
rdles avaioit pour lui de l'intérêt. Il publia une
description des fossiles du Piémont avec un es-
sai sur la géologie générale de ce pays : Orycto-
grapMm Pedemontan« Spécimen ; Paris, 1757,
in-8*y et k même année, un ouvrage sur la Flore
de Nice avec un essai sur quelques animaux ma-
rins da même pays : Stirpium pracipuarum
iittoris et açri Ifiexensis enumeraiio metho-
diea^ cum élencho aliquot^janimalium ejus-
dem maris f Paris, 1757, in-S**; livre souvent
cité sans le titre abrégé de Enumeratio stir-
pium Nicxensis. Les matériaux de cette Flore
avaient été rassemblés par J. Giudice, ami d'Al-
fioai ; les plantes y sont rangées suivant la mé-
thode proposée par Lndwig. Quoique contempo-
rain et ami de linné, Allioni fut un des rares
botanisles qui résistèrent à l'introduction du sys-
tème artificiel de classification créé par l'illustre sa-
vant snédois. n ftit soutenu dans cette entreprise
par son ami Albert Haller, non moins éminent
comme botaniste, qne comme poète, anatomiste
et physiologiste; et, en classant les plantes de
Mice d'aprâ le systèoie de Ludwig, il ne fit que
suivre l'exemple que Haller lui avait donné dans
sa classification des plantes de la Suisse. Allioni
pnbfia dnq, ans plus tard , une description des
plantes cultivées dans le jardin botanique de Tu-
rin : Synopsis methodica horti Taurinensis ;
Turin, 1762, m-4** ; mais il attendit plus de vingt
ans encore pour faire paraître le grand travail de
toute sa vie, la Flore des montagnes de son pays
natal : Flora Pedemontana, sive enumeratio
methodica stirpium indigenarum Pedemon-
ta ; Turin, 1785,^3 vol. in-fol. Les deux premiers
volumes* contiennent une description des plantes
avec leurs synonymes, et de très-judicieuses ob-
TiOCV. BIOGR. VmrERS, — T. Jl.
servations sur celles qui sont employées en mé-
decine ; le troisième consiste enquàre-vingl-doaze
planches, renfermant des figures de toutes les
nouvelles espèces. En tout, l'ouvrage donne la
descriptioor de deux mille huit-eent-treize plantes,
dont deux cent trente-sept espèces nouvelles.
Ces plantes sont disposées suivant le système de
Rivin, modifié, d'après les idées de Knaat,
Ludwig, Haller et autres botanistes câèbres.
Comme complément à son grand ouvrage, Allioni
pubUa sous le titre de Auctuarium ad Floram
Pedemontanam , Turin, 1789, une description
de nouvelles espèces, avec sept planches de
figures. A ces travaux de longue haleine, il lyouta
de nombreuses dissertations sur divers sujets do
botanique, insérées dans les Mémoires de VA-
cadémie de Turin. Il donna dans les deux pre-
miers volumes des Miscellanxa Taurinensia^
la description des plantes de la Sardaigne et de
la Corse. Les plantes de Sardaigne d'AUioni furent
rassemblées par M. Ant Piazza, et ce recueil
est intitulé : Fasciculus stirpium Sardinix in
diacesi Càtaris lectarum à M, Ant, Piaaa;
celles de la Corse furent recueillies par Félix Vallé,
etleur description, qui fut publiée après sa mort par
Allioni , porte le titre de Florula corsica, Nie-
Laurent Burmann donna une nouvelle édition de
cet opuscule avec de nombreuses additions de
Jaussin dans le quatrième volume des Nova acta
AcademisB Curiosorum,
Tout en cultivant la botanique avec le plus
grand zèle, Allioni ne laissa pas de consacrer
tous ses moments de loisir à la pratique de la
médecine; ses principaux ouvrages à ce sujet
sont : Tractatio de Miliarum origine, pro-
gressu^natura et curo/ione; Turin, 1758, in-8^;
dans ce traité sur les fièvres mihaires, Allioni
établit que l'éruption miliaire est la suite de cer-
taines autres fièvres , et ne constitue pas en elle
même, une maladie particulière : ce livre obtint de
la réputation, et ftit réimprimé à léna et Leipzig,
1772, et à Turin, 1792; — Conspèctus prxsen-
tanex morborum condiiionis; Turin, 1793,
in-8''; cet ouvrage, divisé en vingt-six chapitres,
traite des maladies en général ; c'est un abrégé
complet de la pratique médicale. Allioni est ce-
pendant plus connu comme botaniste que comme
médecin, et sa Flore piémontaise lui assure une
réputation durable. Lœfflmg a donné en hon-
neur du botaniste de Turin le nom d'i4^/iona à
un genre de plantes appartenant à la famUle des
Nyctaginacées. L. J.
Bneta et Qniber. Mlçem. Bncfû. — Adelang. supplii-
ment à JOctaer, AUgem. GeUkrten-Ltxiecn. — Altlonl
Opéra.
ALLIOT ( Pierre) f
de Bar-le-DÙc, vivait
du dix-septième siècle,
raine la réputation de
la guérison du cancer
de LouiH XIV, l'appela
elle-même l'efficadtô
médedn français, natif
dans la deuxième moitié
n s'était acquis en Lor-
posséder un secret pour
: Anne d'Autriche, mère
à Paris pour essayer sur
163
ALLIOT — ALLIX
IM
dit Canrère, se rendit en 1665 à Saint-Germain ;
et la princesse se mit entre ses mains, après
avoir quitté Gendnm. On oommoiça d'abord
par conduire la reine-mère an Val-de-Gréoe, à
Paris, où ce médecin fit la première applicatk»
de sa poudre le 24 août. Mais les douleurs s*élaot
excessivement augmentées, la rdne abandonna
Alliot, et se mit, le 9 janvier 1666, entre Ws
mains d'un homme qui se disait natiîde Milan,
et dont les remèdes n'eurent pas d^autre effet que
de bâter sa mort. HaJler prétend que la poudre
qu'AlUot employait dans la cure du cancer était
faite avec de Tarsenic rouge dissous dans Teau-
forte et ensuite précipité par Taddition du vi-
naigre de Saturne. Il édnlcorait ce précipité par
douze lotions d'eau simple; et dès quH lui pa-
raissait insipide, il y faisait brûler de Tesprit
de vin de dnq à six fois. ■
On a d'Alliot : Thèses medicx de Motusan-
guinis circulato^ et de nqrbis ex aère, prae-
sertim de Arthritide; Pont^ Mousson, 1663,
in-8® ; — Spistola de cancro appcarenU ; Bar-
le-Duc, 1664, in-12; — Nuntius proJUgatï sine
ferro et igné carcinoTncttis missus ducilms
itineris Hxppocrate et GaUno ad chirurgiâs
sfudiosos; Bar-le-Duc, 1664, in-12; réimprimé
dans Acta HafnUnsia, 1672. L'auteur y soutient
([uc le cancer est formé par une humeur acide
qui obstrue les glandes, à qu'il fiuit neutraliser
par un alcali.
Ce médecin laissa denx fils : Jean-Baptiste et
Fauste Alliot. Le premier, qui fût médecin de
Louis XIV, publia : Traité du Cancer, où fou
eacplique sa nature, et oà Von propose le
moyen de le guérir^ etc.; Paris, 1698, in-S"*. Mais
on croit que le véritable auteur de ce livre était
son fils Hyacinthe Alliot, reli^eux bénédictin*
On y trouve que le fameux seoret d'ÀlUot &xSi
du réalgar (suUure d'arsenic), digéré dans une
solution alcafine concentrée, et précipitée par
l'acétate de plomb. Le précipité, lavé à l'eau
tiède et à l'alcool, était pulvérisé et répandu sur
les ulcères cardnomateux.
Fauste Alliot , mort à la Martinique où D
exerçait la médecine, a publié un traité intitulé
An mùrhus antiquus syphilis; Paris, 1717,
in-4*, dont Astruc parle dans son traité De Mor-
bis venereis; édit. 1740, in-4'>.
Carrère, BiblMhégue de la Uédecine, 1. 1.
*Âixisoiff (ThoTMs)^ voyageur anglais, d
eontre-maltre au service de la Russie vers la
fin du dix-septième siècle. H publia, en 1699, la
relation d'un voyage intéressant, intitulé An
Ancount ofavoyage/rom Archangeî ia Bnssla
in the year 1697 ; of the S?Up and company-
wintering near the North cape in the latitude
q^71* ; thetr manner of lïving and what they
wjjered by the extrême cold; also remar-
kable observations qfthe ctimate , country,
and inhabitants, together with a chart des-
cribing the places where they lay, tond in
View, sotmdings, etc.; London, 1699, Sn-S**.
Les voyageurs subséquents obI ooofinBiérexae-
titudes des détails que l'on troBve dant cette
relation curieuse et rare.
BJOjfrapMifâal dietUmary.
A LLix ( Jacques - Alexandre - Ftançois),
général, né è Perd, département de U Mttche,
te 21 septembre 1776, mort le 26 janvier i$3f.
U était fils d'un mathématiden qid prolSesBiit
dans une écde d'artillerie. C'est par oélte «nae
quH débuta dans la carrière oùlitNre, Cité
avec hoonenr dans un décret de la oonventioé
pour sa conduite à l'armée du Noid , ooload à
vingt aas, il prit glorieusement part à la cam-
pagne de Mareago et à l'expédikion de Saint-
Domingue. Républicain , et par conséqneat par-
tisan peu zélé du 18 brumaire, il fiit oui4ié par
Napoléon, et prit du service auprès de Jéréoie,
roi de Westphalie, qui lui conféra legrade de gé-
néral de division. L'invasion étrangère le fit ren-
trer en France, et il contribua avec énergie à la
défense du pays. Dans les Cent-Jours il obtint
un commandement supérieur et la tâche impoi^
tante de fortifier Saii^-Denis. PliMcrit par l'or-
donnance du 24 juillet 1815, n se réAigia en
Westphalie; rappelé depuis en France par l'or-
donnanoe de 1819, H fut rfîtabli dans le cadre
des officiers généraux. Le général Allix est au-
teur d'un Nouveau Systems du monde^ où les
gaz jouent un grand rfile : œ système, qd devait
renverser celui de Newton , n'a nas obtenu le
succès dont Fauteur s'^t Oatte. Le général
iUlix a publié encore un Système d^artilterie de
campagne; Paris, 18!17, in-S^'xet en 1830 il afatt
paraître, dans le Journal mtUtàtre, une rela-
tion des Journées de JulDet. [ Snc, des g, du m.]
Moniteur, im.
ALLIX (Pierre) , ttiéologien protestant, né à
Alençon en 1641, mort à Londres le 3 mars 1717,
n Alt d'abord pasteur à Rooen , puis à Cbaren-
ton, où fl travailla avec le célèbre Claude k ana
nouvelle version delà Bible, ce qd le fit aocnser
de sodnianisme. Il fut obligé, en 168% par la ré-
vocation de l'édit de Nantes, ae se rétia^at on An-
gleterre où il fut bien accoeOli. Le dogé angli-
can le choisit pour composer Fhistoire des Con-
ciles, qui cependant n^a pas été imprimée parce
qu'on ne put réomr le nombre de souscripteurs
nécessùres. Les principaux ouvrages d'AIlix
sont : De TertuUiani Vita et Scriptis, 1680^
m-8*; — De Condliorum guorumvis d^fini^
tionUnu ad examen retfocandis^ 1680^ in-8*;
— AnastasH sinaitas anagogicarum contour
plationum in ffexahemeron; Londres, 1682,
in-4* ; — L'OMt;er^re deVÉpUredesaint PatU
aux Romains par VexpUcation du verset 27
du cm, et Lettre en forme de traité touchant
la justification et la lecture des Pères; Ams-
terdam, 1683, in-t2; — Douze sermons sur
divers textes; Amsterdam, 1685, iD-12; —
Determinatio P, Joannis Parisiensis prx'
dicatoris, de Modo existendi corpus Christi
in sacramento Altaris, aHo quam sit ille
166
yVLLlX — ALLORI
166
gmem Unet Mccluia; Londres, 1686, iii-12; -^
les Maximes du vrai chrétien, à la tuite det
Bonnes et saintes Pensées pour tous les Jours
du moii ;Aii»terdam, 1687,in-24 ;^ Réjiexkms
sur les cinq livres de Moïse, pour établir la
vérité de la Religion chrétienne , tome pre-
mi^; Londres et Amsterdam, 1687, hk-^; ■—
E^exions sur les livres de t Écriture sainte,
pour établir la vérité de la Religion chré-
tienne, tome second ; Amsterdam, 1689, fn-8*;
Nuremtwrg, 1702, în-8*; — Thejudgment of
the andentJewish Church againstthe Unita-
rions in the eontroversy upon the holy Trinify
and the div^ity o/our blessed Saviour; Lon-
dres, 1689, ln-8°, traduit en allemand par Sel-
'l-^lios, avecpréfoce de G. Arnold; Berlin, 1707,
f 0-4** ; — Some Remarks upon the ecclesiasti-
cal History qfthe ancien t churches of Pied-
mont; Londres, 1690, in-4*; — Remarks upon
the ecclesiastical History qf the ancient
churches qf the Àlhigenses; Londres, 1692,
iB-A^ : Allix essaie dans ses deux derniers ou-
vrages de réfuter ce que Bossuet a écrit sur les
Albigeois et les Taud(Mâ; — De Messiœ du-
plici adventUf Dissertationes dux adversus
/tidxos ; Londres , 1701, in-12 : l'auteur y pré-
tend gœ J.-C. reviendra sur terre en 1720 oo
an plas tard en 1736 ; -^ Prejàce and Argu-
ments on the Psàlmy; Londres, 1701, in-8^ :
Pantear donne aux psaumes un sens différent de
eehû qui est accepté généralement; — Nectarii
Petriarehte HierosolfnUtanicoi0itatio Papm
in Seelesiam; Londres , 1702, in-d"^ ; — Augusti
Eermanni Franche Manuductioad lectionem
Scripturx Sacrx; Londres, 1706; — De Jesu
Chfisti Domini Nostri anno et mense NataU;
Londres, 1707 et 1710; — în-Ô*; — The Pro-
pkecies wlUch M, Whiston applies to the
times inunâdiately following the appearanee
ofthê Messkih, etc.; Londres, 1707, in-8*;
— Pr^arahons à la Cène;Gesàie, ln-8*;
(sans date). A. deL.
meéroa, Mêmùtru. - Bayle , L§ttn». - Wood , Ftutli
OmiiIimi. - II«ilÉ«lll«, DUêWft kUfUHitm et erM-
fWÊ.^ i,A. Ffebrtitati f^acUtns de Seriptaribms pn
rtriSaUm rdielonU ehriOUnue. — Ulonff , J5i6/iotM-
ffw meréê. — Des Makeanz. Notn tut BayU. - Dom
>. iflit é» Mtirart merés et melisimsU^tm, art
Aixix (Pierre), poète français, mort an 1793.
11 fet jogeda tribunal de premièreinstance à Pa-
ris^ flt flMwmt subitement à l'audience, au mo-
moift où il rendait compte d'une affaire. On a de
hâ yelqnes pièces fu^ves insérées dans VAl-
menoeh des Muses et le Mercure de France, et
M poém« em quatre cbants, intitulé les Quatre
Ages de thonme ; Paris, 1783, in-12 ; V édition,
avgnwalée; Paris (Ifontard), 1784, in-18.
Qirfrart, to rtmoê Uttéraire.
AMAMVWiMXM (d'), nom d'une amâenne fti-
voSÊB française de la Beance, dont les prind-
pan ui e u îbc i m sont fi^t remarquer par leur
aUKhement à la dynastie des Bourbons. Ar-
mand-FrançoU , eoMie d'ABonrlUe (néea 1764
mort vers 1832), servit dans l'année de Ck>nd«,
et publia, entre autres, les Mémcires secrets de
1770 à 1830, et succéda à Alphonse de Boau<
champ dans la rédaction <les Mémoires tirés
des papiers d'un homme d*État; Paris (Mi-
diaud),.1831-1837, 13 Vol. in-8**. Son finère, Loués-
Alexandre (né en 1774, mort en 184&), préfet
et conseiller d'État sous la restauration, a publié
uue dissertation intéressante sur les Camps ro-
mains du département de la Somme ^ su^
vie d'éclaircissements sur la situation des
villes gauloises de Samarobrivie ei Bratus*
ponce, etc. ; Clennont-Ferrand, 1828, is-4'*.
Quérard, la Frauoe UUérairê. — DicUommmirB de la^
Conversation. '
ALLOEi (^/essane/ro), peintre italien, né à
Florence en 1535, mort en 1607. Il n'avait que
cinq ans lorsqu'il perdit son père, et lUt élevé par
son oncle Angelo Bronzino, pebtre célèbre; de
là lui vient le nom de Sronzino qu'on lui donne
et quil se donne quelquefois à Itû-mème au
bas de ses tableaux. Dès l'Age de dix-sept ans il
se fit connaître à Florence par un Christ en
croix et d'autres tableaux. A dix-oeuf ans , en
1554, il vint à Rome, et compta bientôt parmi les
meilleurs disciples de Michel-Ange. 11 dirigea
presque toutes ses études du côté de l'anatomie,
et déploya dans ses oeuvres une sdence peut-être
trop sévère. Il écrivit même on traité d'anato-
mie à l'usage des artistes, publié en 1590. Allori
peignit à fresque et à l'huile ; ses peintures sont
très-nombrenses dans les églises et les palais de
Florence ; on en trouve aussi dans la galerie im-
périale. Son plus grand travail est la chapelle
MontagMt dans l'église de l'Annunziata. Il y pei-
gnit 4 l'huile en 1682, un Jugement dernier;
— un Christ disputant contre les docteurs;
•^ un Christ chassant les marchands du tem-
ple. I>ans son Jugement dernier il copia plu-
sieurs figures du célèbre tableau de Blichel-Ange,
et dans son Christ disputant contre les doc-
teurs il plaça beaucoup de ses plus illustres con-
temporains, entre autres Michel-Ange et Giaoomo
da Pontormo. Cet abus du portrait lui était ha-
bituel, et il y excellait. Le sacrifice d^ Abraham
dans la galerie impériale, et la Femme adultère
dans l'église du Saint-£^>rit à Florence passent
pour ses chefs-d'oeuvre. U termina les fresques
hiacbevées d'Andréa del Sarto, de Giacomo da
Pontormo et de Frandabigio à la Villa de Poggio
a Casano, et y igouta quelques peiotores origi-
nales.
Baldloaeci, Notitie de" Pro/essori del Diteçno. —
Land, Jtoria pittorUa. — Florlllo, Ce»eMekte der Mah-
lerep, vol. I.
ÂLLomi {Christofomo), pehrtre italien, fils'
du précédent , né h Florence en 1677 , mort en
1619. n porta conmie son père le nom de Bron-
zino ; mais U eut une manière toute difRérente et
brilla surtout par la rieheaae du coloris, la vé-
rité et ladéiieatesae de l'eiLécntion, qualités qu'on
ne trouve pas dans les tableaux de son ^lère.
Gristofimo toi ^paà aAmkaXRNx ^^ C^^ ^ ^
Santi di Titi et Paguit. D commenç;! son «duci-
tioo dans l'atelier de son père ; pui» il pam
bienUt dans celui de Gregorio Pagani, avec lequel
U eiécata de furt beaux ouTrages. Lea tableuix
de CriatoGuo «ont rares. Enclin à la parease H
&dle idécMuager, il n'a terminé qu'on petit nocD-
Ire de pdntorea. On trooTe beaucoup d'eftqufe-
setde lui dans les galerie» florentine», et ceux
de ta oDTTages qull a acheré* Boni d'un fini ex-
quis. On j remarque de» paysages représentant
les enTirons de Florence, genre de peinture peu
cultivé à cette époque. Les tableaux les plus
importants de Crislobno sont le MiracU de
San GMiano,dui» la galerie Pittii — m San
Manetto, dans l'église de' Serri à Florence ; —
une Judith et Bolop/ieme , an musée de Parts,
et une Madeleine. La Judith et U Nadeteine
sont peintes sur le modèle de aa maîtresse, la
belle Hazzafirra, et raotopbeme est fait d'après
le portrait d'Allori lui-mbne. La Judith a iU
gravée par Gondolfl poar le Mtaée Napoléon.
Cristobno fit Bossi quelques cofriea de la Ma-
deleine du Corrége, mais II eut soin de modifier
le fond, qui avait été manqué dam l'original.
BtÉOlnuctl, HaUiU i^ PrahuoTi M Dingna. -
UBil.noriapttiort(sa. - FMrliii, GneAlcHUdtr MaA-
;alloc (CAarles-Kieolas), archéologne
français, né à Paris le 18 novembre 1787. Ingé-
nieur en diefdes mines, il a publié : Deseripilon
det monuments des difftrenti dçes observé*
datu le département de la Haute-Vienne, avec
un précis des annales de ce pagi; Limites,
I8ÎI, in-*% ouvrage couronné par l'Académie
des Inscriptions et Belles-Lettres;— 5sf al Jur r«-
niversalité de la langue françaiie, ses cames,
ses effets, et les motys qui pourront conti-
nuer à tarendredurable;Paiia{Vam\DT)iàot),
18!8, in-ff>: on j trouve des idées nouvelles k
ùûtë d'un résumé succinct des travaux de Henri
Estienne(/'rA;e;iBncerfa/anffaj«^QnfEïfa),de
l'écrit de Joachim du Bellay ( Défense et iUus-
trationdela langue française), àtix'ox deHi-
varol et de Schwab, qui avaient traité le inémê
sujet. Cet Essai contient aussi des détails curieux
Bur la date précise de certains mots établis au-
jourd'hui dajis notre langue; — Études sur Us
casques du moyen Age , dans les t. X à XII des
Mémoires de la Société des antiquaires de France
(1834 à 1838); — Description de feglise de
l'ancien prieuré' de Solesme, près de Sablé,
département de la Sarihe ;nM.,t.XIl (tS36);
— Sur les manuscrits conservés au séminaire
et à l'hStel de mile de Limoges; Paris, 1837.
On a en outre, de H. AUou, plusieurs mémoires
on articles insérés dans les Annales des Minet,
dans ta Revue eneyelopédiçue, àRia l'Encyclo-
pédie des gens du monde, et dans l'Annuaire
de la Société de Fhtstoire de France.
ALLORI — ALLtT tM
arts A Paris. On a plusieurs grvTures d'après Ici
tableaux de ce peintre.
nanrkiB, DIetlewiairt ta ^HlitM*. — Cil«do Dm.
iU'VVKm.lFrançoUdei.'), Kii)A^DAla»
(faniu, antiquaire françaii, néàVertusenlâSO,
mort à Sedan en iflOS.Baillidu comté do Vertus
en Champagne, président de Sedan et malin
des requêtes, il est représenté par la Croix àt
Maine comme un • liomme docte es langues, et
des mieux versés et plus curieux de Iliistaire
tant ancienne que moderne. >■ On a de loi :
1° Traité des nobles, et des eertus dont Ui
sont formés, etc., avec une hUtotrâ et detaîp-
tion généalogique de FUtiistre et ancieniu
maison de Couc!i;Van»,lST},\a-t'i—V Gé-
néalogie de la tris-illustre maison de La-
marck,de laquelle est issu U comte de Mm-
levrier; Paris, lâS4, in-fol.; — T Des maré-
chaux de France et principale charge d'ieeux;
Sedan, 1 5M in-4° ; — 4° ites ..^olres d-Bslal,
de financé, dvprinee, delà noblesse; Pui»,
1&97, in~8',et Meti, même année, in-4°; —
3° Impostvru d'impiété des fausses jmit-
sances et dominations attribuées à la lune et
planètes , sur la naissance, vie, maurt, ele.,
des hommes; Sedan, isoo, ii^* ; — a* Jurh
avilis Romanorum et Gallorum nova et «*•
guisila Traditio; Sedan , 1001, in-le.
LtCroliiJa Mil». BU(birM(iiafrufa4Hf,-<CLii^
Tltar, I. »- - LrtiHii, «UHoCMtM klitorlqmt U f '
Francf.- L« PP.QutuI tl toitrii. StnpUriM anUaU
PrMdUattrvK. tir, p. 18t. -BaiUlhit,Mcwnq>iUfB^
«■•LOCBTTB (Ambroise et Fnmçcit'Phi-
lippe l' ), Voi/ei L'AuLocsm.
■ ALUTON ( Washington ) , pdntra et potle
américain, né en 1779 dans U F(oaTeIIM:aro>
lîne du Sud, mort le 8 juillet 1843. H audit
d'abord lamédecine à Newport dans le Rode-Is-
land, et \ l'université de Harvard. 11 abaDdwM
ensuite cette profession pour se livrer i la pein-
ture. Il visila en IBit Londres, Paris et Riune,
où il se lia d'amitié avec Vanderljn, ThorwaldsM
et Coleridge. Depuis 1818, il ne quitta plosTAmé'
rique, et y vécut k Cambridgqiorl, prfes deBostOB
Il a laissé nn grand nombre de tableaux tnr de>
siÙ^ l>ibl'iues {le Songe de Jacob; àliedans
U désert; SaiU rt la sorcière d'Endor, ete, ) ■ i
le sljleet lecolorbeo sont remarquables. Parmi
sesouvragesimpriméson remarque : riïcip(pAi
ttfthe Kosoni; Londres, 1813, in-8*; — tk
naldi, nouvelle; Boston, 1843; en allemand
par Kabldorf; Leipz., 1843.
Htaçrapluait CMlMori. -~ imM«e Ftnkol, itm te
ALLirr (^nfolne), avocat. Dé A Montpellier
1743, guillotiné le 2S juin [79*. Il prit part
i la collaboration de la grande Bnetctopédie.
Dès Forigine de la révolution, Allut s'en montra
partisan : ses condloyeni l'appelèrent aux rooo*
Uona de procureur de la commune, et en mb-
terabic 1791 le département du Ganl ledéfMita
ALLUT — ALMADA
170
TûMée législatiTe. fl ne se fit gnèw re-
r à la tritKme; mais il Ait soccessîYemeiit
e de drrers comités. Un décret du 10 août
rnat conToqné une ctmyention nationale^
sxercer la profession d*aTOcat à Uzès. A
B da 31 mai de Tannée snivante, AUnt se
^ avec chalenr pour le parti de la Gl-
1 rédigea même et signa quelques adresses
celai de la Montagne. ProôcrH sous la
nation de fédéraliste , U parrist long-
se soustraire aux poursuites dont il était
Enfin il ftit arrêté et traduit derant le
réTolutionnaire, qui le condamna à mort
on ALLUT, traducteur firançais, né à
lUer, mort en 1786, cousin du précédent,
, sous le Toile de l'anonyme : Nouveaux
es de poésie grecque, etc.; Paris, 1779,
pMe âM Contemporsiiif .
rr (Jean ), dit rÉclalreur^ pseudonyme
MT un fanatique français qui, au commen-
tai dix-huitième siècle , essayait à Londres
i ) de fonder une religion nouTelle. H ayait
(otres ou associés Nicolas Fatio, Jean
i Charles Pprtalès. Son Trai nom était Élie
il était natif de Barre , village des enyi-
MontpeUier. Ses ouyrages, aiy ourdirai
ALM4GI1I on BLHAGHi , Dom doDué par er-
nnr à Jeigis (George) Ihnonl-Omayd Ahoul-
Yasar, arabe chrétien, né en 1223 de J.-C., mort
an Caire en 1259. H composa une chronique
(Àttabari) dont Alroadn, qui vivait au qua-
torzième siècle, fit un abrégé, et en donna une
suite jusqu'en 1334 de J.-C. Erpenius en publia
le texte arabe avec une traduction latine, Leyde,
1625, in-fol. On trouve dans ce même volume
V Histoire des Arabes, par Roderic Ximenès, ar-
chevêque de Tolède.
MioçropMcal DietUnutrp.
*ALMADA (i>. Àlvaro Vas db), comte d'A-
vranches ,^ né au commencement du quinzième
siècle, mort en 1449, célèbre chevalier portu-
gais, frère d'armes de D. Pedro d'Allkrrobeira.
n faisait partie, dit-on, des douze preux qui al-
lèrent venger l'honneur outragé des dames an-
glaises ; et Camoens l'a célébré en cette occasion,
en altérant toutefois son nom. Ce qu'il y a de
bien certain , c'est que c'était l'un des cheva-
liers les plus braves et les plus remplis de
loyauté qnll y eût alors dans la Péninsule.
Comme D. Pedro, le fiuneux duc de Coîmbre,
auquel le tenait lié une si étroite amitié. Al-
mada avait voyagé dans toute l'Europe, et
partout il avait recueilli des marques de la haute
», ont pour titre : 1» DiseemetiUnt des J estime quH inspirait En Angleterre, le roi Ta-
r (Favec la lunUère, c^n d'exciter les ^vait créé chevalier de l'ordre de la Jarretière, et
i à chercher la lumière; Londres, 1710,/
- 2^ Éclair de lumière descendant des
et du relèvement de la chute de
B par son péché (sans nom de lieu),
-8* ; — 3° Plan de la justice de Dieu
terre dans ces derniers jours, pour
tr sur la nuit des peuples de la terre
iption qui se trouve dans leurs ténè-
'14, in-S**; — 4'' Quand vous aurez
t vous serez saccagés; Car la lumière
true dans les ténèbres pour les dé-
1714, in-d" : ce sont des lettres signées
[arion, Fatio et Portalès; — 5^ Aver-
tis prophétiques d^Élie Marion, etc.;
, 1707, in-S*»; — O*» Cri d^alarme, ou
lemen^ aux nations qu'ils sortent de
le (des ténèbres pour entrer dans le
9 Christ), 1712, in-8^
e Gébelln , Histoire des troubles des Céeennes,
, Dictionnaire des anonymes , t* édit, n« M09.
TiiTS, prince des Celtibériens. Voy.
l'Africain.
roBEDm (Henri de), théologien alJe-
atif de Stade, vivait dans la première
a dix-huitièine siècle. Il étudia à Helms-
is le célèbre Mosheim, et publia, sur les
de ce dernier, la vie de Servet sous ce
istoria Michaelis Serveti, Hélmstaedt,
-4*, avec le portrait de Servet. On en
e:Ltrait dans les Acta erudit. Lipsiens.,
dans la Bibliothèque raisonnée des oti-
es savants, I, 328.
, SnfpUm, à JOcher. Lexicon,
un précieux manuscrit de ht Bibliothèque na-
tionale en foK foi; en Allemagne, il s'était acquis
la bveur particulière de l'empereur; et enfin,
ce qui est d'un certain intérêt pour notre histoire
locale, Charles VI l'avait créé comte d'A-
vrancfaes, en raison des nombreux services qu'il
avait rendus à la France. Quelques historiens
cependant veulent qu'il ait reçu ce titre du roi
d'Angleterre, à l'époque des guerres désastreu-
ses du quinzième siècle. En 1439 , nous retrou-
vons Vas de Almada dans la Péninsule, où il
est attaché plus que jamais à la fortune de
D. Pedro, nommé régent du royaume durant
la minorité d'Alfonse V ; et il ne sort du Portugal
que pour aller faire la guerre aux Maures
dans Ceuta; il ne revient d'Afrique que pour
défendre de son crédit et de son bras le noble
infant D. Pedro, que Ton calomniait avec un
si cruel acharnement Dès lors sa vie se trouve
si intimement unie à celle du régent, que
nous renvoyons à l'article détaillé consacré à
ce grand homme, pour tout ce qui regarde les
dernières portions de sa biographie. A la suite
de la communion qu'il avait reçue avec D. Pe-
dro, Vas d'Almada avait juré solennellement de
ne pas survivre à son ami. En effet, lorsqu*à
la bataille d'Alfarrobeira il eut appris que cc-
lui-d avait succombé, il rentra uq moment <lans
sa tente, pnt quelque nourriture pour se for-
tifier, puis se jeta au fort de la mêlée, où nom-
bre d'ennemis succombèrent devant lui. On dit
que lorsqu'il fut las de frapper, il s'étendit à terre
dans son armure, e&%'écd«sXv(^\&J^fw%\ IB^n^-
171
ALMADA — ALMAGRO
173
taaUi-mmM, pcvçosf I 11 ftiâ tiaé à ViMtent par
oiox qui MrakNitaieit plm Mn bftty et iMi noUe
penonBage q«i Kfwà été |idb sob ami «eapa
w tète, poBT la porter au jeuoAioi.
Daarte Ifuqcs de Uaa^ Deuripfmm 4€ i^^ftugoi —
Perd. PenlSj te Portuçai (DniTers pittoresque), et la
notts d» Ai frodiuit. ée» Lmiadet, par MM. OHalre,
Vomnàtr «I DnavttA.
surnommé Aboulcacim, nkatthémalicwft et as-
tronome arabe, natif de lladiaritt ( Jjojwrtli— ),
aiyourd'fciiii BAadrid, saort yen 1ÛCK7 de J.-C.
ParnM aes <»yTaf|M<|iii Msi inédits, on remarque
m Traite 6'AkhMo (BiUMh. «aHonale, bm.
R« 973 ); «D TnM de l'Aatrgtebtt, et dea TaUcB
aatroQomjkiiKea^
Ibai^WOaMTklali. ^ Ctstfi. INM. ai^nk M«p. £Kk.
1. 1, 810. — \liiitakk9ri» 4f«Aaq», dunaiL» *« U V> ^t^-
ALMAGEO {Diego J>z)t voyageur espagpot,
compagnon de Paarro» cûn<|uérant du Pérou,
naqutt de parents iaconnos, en 1472k, àAldea
(tel Rey. suivant Herrenu U fut élev4 comme ua
enfant de troupe, et se joignit de boane beure
aux aventuriera espagnols partant pour le nott-
yeau monde, que l'on venait de découvrir.
Noua allons suivre id le récit de Zarate, bisr
tonenespagpol» témoin oculaire de ee qui s'est
passé au Pérou jusqu'en 1^8 (1) ; « L*aa Uaa,
dit-il, trois habitants de la ville de Panama,
François Picarro^ Diego d'Almagro» dont on n'a
jamais bien su l'origine ( quelques-uns disent
qu'il avait été trouvé à la porte d'une égMse >,
et un ecclésiastique, Femaod do L»que, for*
roèrent une société dans l'espérance de s'ewichir
par des découvertes que l'on ferait sur la côte
orientale de la terre ferme. Après avoir ol^nu la
permission de Pedro Arias d*AviIa, qui comman-
dait alors dans ces parages, François Pizarro
commença Fentreprise avec un vaisseau monté
par cent quatorze hommes. Il découvrit d'abord
à cinquante lieues de Panama une petite et pauvre
province nommée Pérou , ce qui depuis a fait
donner improprement le même nom à tout le
pays qu'on découvrit le long de cette côte par
l'espace de douze cents lieues de longueur. II dér
couvrit ensuite un autre pays que les Espagnols
nommaient et Puebîo quemado (le Peuple
hrOlé). Les Indiens de qe pays lui tuèrent une
si grande [partie de son monde , qu'O fut contraint
de se retirer à Chinchama (Cuchama, à 3** lat.
nord ) ^ qui n'est pas éloigné du lieu d'où il était
parti.
« Cependant don Diego d'Abnagro, qui était
demeuré è Panama, y équipait un navire sur le-
quel il s'embarqua avec soixante-dix Espagnols,
et s*en alla chercher don Trançois Pizarro le
long de la côte , jusqu'à la rivière à laquelle il
donna le nom de Satnt-Jean. XL débarqua avec
(1) Xarut» Ao Ç»rate, Bistoria deè DueuvHmiento y
conqumm (M Pm^ hWkytn, Mis. In-t» ; traduit es fran-
çaK par S. D. U . .imsUrdam, 1700, S Toi. In-lt.
son MMBdo an Peapie brâlé, oà U wnÊk fcmné
tel traeea de yw ^ aaaociéLLta i* M<if | aiAétde
k victoire q«1te «laical rempoiten e» ckasant
de leur paya don Vrançoia Pianii», «tti|faèf«B(
doA DlegD a^ec boa MCO Bp (te vtgnear; ite teroè-
KflA dea ivtfaMhemeMteetnirentlea BqagMis
eo déroQteL Dpn Diego, qoi perdit vu eiil dus
eiÉte iwMoiitra, se lenhaïqiML là
ei HDvaMl ta^^ura la cAte jusqu'à
il lioiiTaPiagi9DisFiiarm.IlsfîBrentlBrtaiaMdc
•a revcir;el, aprèa a'étre procmé des renfarhi ,
îb feeemmiocèrenA à "vopier le loag de la cMc
a[?ec denc eento Fjpegpote» moBtés s«r dem
navires eÉ trais eaiiots. ils «Mfliiraat beweoop
pesdant cette nAngatm, parce 910 teste eetle
ciftte est pleine de rivières qui sojetteot diaa la
laer, et dans l'emboneteMre dt-wigiieltof o» triKfe
une grande quantité de lézards que les indigÉBM
nomment cairaant (cfoeedites dm naiivcaD
monde). Bs sottdrireBt aussi beeueoMp de la
Uim, parce q^'Oa^e tronvaicnt riea 4 nanger,
sinon les friiite de quelques «teea qn*oei aKwBe
mamglet^ dont on voit une grande qnantite aw
eette câté. Cet arbres ( r AteojiAora man§U )
sont d'm boia fort dnr; ite sont haute et droits,
et ooraae 3a se troavent «m le heid de te acr,
et que leurs nKnnea sont abrenvées d'une ean
lalée, lenra fimite sont aœsi salés et amen. Gt-
peodant U nécessité contraignait nos gêna de
a'en nourrir avec fnelqne peii de poisson qn'Hs
prenaient; ear sur tonte cette odte on ne tronve
point de mais. Comme ite allaient vers le sud,
ite éteiettt obligea de ramer continueUement dans
lenrs canote contre les courante de te mer qni
vont du côté du nord. De plus, les Indiens tes
harcelaient sans cesse, les attaquant avec de
gicands cris , et les appelant par injure des gens
bannis et qui avaient des cheveux aiî visage,
sans doute à cause de leur longue barbe. Us
joutaient qu'il (allait qu'ils fussent formés de
l'écume de te mer, puisqu'ils étaient venus par
la mer, et que, puisqu'ils erraient atesi par
le monde, il fallait qu'ils fussent de grands (ai-
néants. Ces deux capitaines ayant donc perdu
plusieurs de leurs soldats , tant par la disette des
vivres que par les attaques des Indiens, ils con-
vinrent que don Diego retournerait à Panama
pour y faire quelques recrues; il en tira quatre-
vingte hommes , avee lesquete et ceux qui leur
restaient ils allèrent jusqu'an pays qu'on noaune
Catamez ( Catamaz, près de la haïe de San-Matooi,
dans le voisinage de Quito), pays méditocrement
peiq)lé , et où ils trouvèrent abondamment des
vivres. Ils remarquèrent que les Indiens de ces
lieux , qui les attaquaient et leiu* foisaient b
guerre, avaient le visage tout parsemé de clous
d ur enchâssés dans des trous qu'ils se taisaient
exprès pour porter ces ornemente. Ayant décou-
vert ce pays ainsi peuplé, ils ne passèrent pas
outre, jusqu'à ce que don Diego d'Almagro ffit
retourné encore une fois à Panama pour en tirer
pins de monde. Cependant don François Pizarro
178
ALMAGRO
174
alla attendre tan compagnon dana ime petite lia
qui ii*élalt paa loin de la grande terre, qii%
■ODunèrent IHe de Coq (isla del Galto)^ à
riat nord.)
« A aoa retour à Panama, Almagro lût aoeneHK
trèa-firoidemeat par le goaremeiir, Pedro de loa
Bios : œhiM loi déflsndit même dVnrôler des
TokHilalre8| ef donna ordre de bisser parttr tons
eeux qui éteient dans file du Coq. Ptzarro se Tit
ainai abniiikjnné de tons ses soldats, à Texeep-
floD de 4ooce qoi lui denaeurèreot fidèles, ainsi
qn*Aliiiagro , qnt était terenn seid joindre wn
compagnon. Cte ftit cette poignée de gens résolns
qui exécuta une entrmrise plushardîe, et surtout
(dus flmcfnenaeetréeOey qoe ceOedes Argonautes.
« Ha se retirèrent d'aiwrd dans une He dé-
serte, à atx ttenes plus ayant en mer. Cette fle,
mnpKe de sources et de ruisseaux , ils la nom-
mèrent Gorgnie. Ifs s'y nourrirent d'écrerlsses,
de cancres et de grandesconleurres, qui y étaient
fort conrnunes; Us forent oontndnts de Tlrre
ainsi mlséraibtementlnsqn'au retour du Tatsseau
qol leor qiporta desTirres de Panama, mais point
de soldats; parce que le gouremeur ne Tonlait
pas qu'un pras grand nombre dliommes allas-
sent périr inutOnient dans une entreprise si pé-
ifllense, comme plusieurs y araient déjà péri (1). »
Pliarra et Almagro ne se laissèrent pas dé-
coarager. « Sous la conduite du pilote Barthé-
lémy Ru27| Us Toguèrent avec beaucoup de peine
et de péril contre la force des vents et des cou-
rants, Jnsqn*à ce quHs arrivassent à une province
qu'on «ppdie Mostripe, située entre deux en-
droits habités par des chrétiens, qui leur ont
donné les noms de Truxfllo et de Saint-Michel,
h peu près à égale distance de l*nn et de l'autre.
Pizarro avec le peu de gens qull avait n'osa
passer outre; Q se contenta seulement d'entrer
un peu dans la rivière de Pncchos ou de Chi-
ra^et de prendre quelques brebis du pays, et
quelques Indiens pour lui servir de truchements
dans la suite, n se remit donc en mer, et se
rendit au port de Tombez, oh fl apprit que le roi
du Pérou avait là un beau palais, et qu'il y avait
aussi des Indiens riches. TÎxiis Espagnols de ses
gens rabandonnèrentdans ce Heu et s'enftilrent;
on apprit depuis quHs avalent été tués par les
Indiens. Apiès cette découverte, pizarro et Al-
magro reto u rn è ren t à Panama, ayant employé
trots ans dans ce voyage avec beaucoup de peine,
de fttigoe et de périls, tant par la disette des
vivres que par les fréquentes attaques des In-
diens, À pins encore par les murmures et les
motiniefiea de sea proprea gens, dont la plupart
avalent perdn le courage en perdant l'espérance
de réussir. Pizarro les apaisait et pounoyait
à leurs besoins autant qu'il lui était potsible,
avec beneonp de prodenco et de fermeté d'âme,
se confiant sur les soins que don Diego d'Al-
magro prendrait sans doute de les pourvoir de
(Il Zante, 1. 1, p. 8.
foules les choses nécesasireai de vivras, d'hom-
mes, de cfaevanx et d'amies. Ces deux officiers,
qui étalent les pina riches habHanta de Panama
quand ils commencèrent leur entreprise, s'y
ndnèrent entièrement, et noo-aenlement y dé-
pensèrent tout leur bien, mais s'endettèrent
même beaucoup. »
Sur l'avis de ses compagnons, Pizarro alla en
Europe, pour rendre compte à Charles-Quint des
découvertes que l'on venait de Mre, et solliciter
tes encouragements nécessaires à les poursuivre.
Pizarro devait être nommé gowemeur, Almagro
vice-gouverneur, et de Luqueévèque de ees con-
trées nouvelles. Mais II ne demanda pour Al-
magro que la place de commandant d'une for-
terœse prcjetée à Tumbex, et stipula tous les
postes importants pour ses trois frères, Ferdi-
nand, Jean et- Gonzalo, qu*U emmenait avec M.
Almagro , se croyant lésé dans ses Intérêts, ro-
Ibsa à Pizarro toute coopération. Celui-d ne
parvint à calmer la colère de son compagnon
qu'en lui abandonnant une partie de son auto-
rité, et hil promettant qu'il renoncerait en sa
ftKvenr à la diarge de gouverneur. Pizarro partit
de Panama en janvier i&dl , avec trois petits
v ais seaux montés par cent quatre-vingts cava-
liers et trente-six , pour Aire la conquête du
Pérou. Almagro le suivit peu ie temps après
avec cent cinquante-trois hommes l'infanterie
et cinq uan te cavaliers, emliarqués Mir deux
navires; il doubla le cap San-Francisco , et dé-
barqua sa petite troupe à la pointe Sainte-Hé-
lène, sous 2* lat. nord. De là fl longea la c6te
jusqu'à Puerto-Viego ( Vfeux-Port), à t* iat.sud,
oà apprit les exploits de Pizarro, qui venait de
&ire lînca prisonnier. se rendit à Caxamaica,
où fl ftit bien accoeill] par Pizarro, qui partagea
avec lui la rançon du roi captif. Almagro prit
aussi part au jugement Inique qui condamna le
malheureux inca Atahullpa {voy, ce nom) à
une mort cruelle. Pizarro retourna sur la c4te ,
où fonda la ville de Lima , qu'il appelait de
los Reyes, Il envoya en même temps son frère
Ferdinand en Europe, avec des trésors inunenscs
pour l'ompereur.
Charies-Quhit, par lettres patentes datées de
Tolède le 20 juillet 1528, avait confirmé Pizarro
dans ses anciens titres , et conféré à Almagro le
gouvernement de tout le territoire situé à deux
cents lieues au sud du gouvernement de Pizarro.
Cette ligne de démarcation devint le sujet de
nouvelles disputes et de nouvelles découvertes.
Ahnagro , et les deux frères de Pizarro , Jean et
Gonzalo, s'étaient alors tous les trois mstallés à
Cuzoo. Le premier occupait cette place comme
faisant partie de sa province ; le dernier en lui-
sait autant. Le sang allait couler, lorsque Fran-
çois Pizarro vint de nouveau rétablir la con-
corde; On jura une réconciliation solennellement,
avec cette clause que si la province de Chili
qu'Alma^nt) allait conquérir, était trop petite, on
lui donnerait unu \mrt\c Ack V^twi.
176
ALMAGRO
176
Almagro, nommé d'avance gouverneur de la
province quil devait d'abord ooncfoérir, se mit
en marche avec dnq cent soixante-dix nommes,
tant cavalerie qu'infanterie. « Dans ce voyage,
dit Zarate, Diego et ses gens souffrirent beau-
coup en chemin tant par la &im que par la soif,
et outre leurs antres fatigues , ils eurent souvent
à combattre contre des Indiens de fort grande
taiDe qui leur tiraient des flèches, ce qu'ils fai-
saient avec beaucoup de force et d'adresse. Us
étaient vêtus de peaux de loups ou veaux ma-
rins. Mais une des choses qui les incommoda
le plus, et leur causa le plus de mal pendant ce
Toyage, fut l'extrême froid qu'il eurent à souf-
frir surtout en passant quelques montagnes cou-
vertes de neige. Il arriva à un des capitaines
qui suivaient don Diego, qui s'appelait Ruydias,
que plusieurs de ses soldats et de ses chevaux
demeurèrent en chemin transis par le froid et
gelés, sans que leur vêtement ait pu les garan-
tir, ni empêcher qu'ils ne (lissent pénétrés et
glacés. En effet, le froid est si violent sur ces
montagnes, que cinq mois après, lorsque don
Diego retourna à Cusco, fl trouva en plusieurs
endroits les corps de ceux qui étaient morts et
avaient demeuré glacés à son premier passage,
debout appuyés contre quelques rochers, et te-
nant encore entre les mains la bride de leurs
chevaux , qui étaient gelés aussi bien qu'eux , et
dont la chair était aussi fraîche et exempte de
corruption que sH n'y avait eu que quelques mo-
ments qu'ils fussent morts. Aussi au retour on
se servit, pour nourriture, de la chair de ces che-
vaux, qu'on trouvait ainsi gelés sur le chemin.
Parmi ces déserts, dans les lieux où il n'y avait
pas de neige, ils manquaient d'eau. Pour y sup-
pléer, ils firent des outres de peaux de brebis
qu'ils remplissaient d'eau , et les foisaient porter
h d'autres brebis yiyantes; car il faut remarquer
que les brebis du Pérou (Alpacas) étant fort
grandes , servent de bêtes de somme : elles res-
semblent assez au chameau par leur taille, sinon
qu'elles n'ont pas de bosse sur le dos comme cet
animal ; elles peuvent porter une charge de cent
livres au plus , ce que les Espagnols ont éprouvé ;
et même ils s'en sont servis comme de chevaux
pour se faire porter eux-mêmes, et ils pouvaient
faire ainsi quatre ou cinq lieues dans un jour.
Quand elles se trouYent fatiguées, elles se cou-
chent à terre, et il n'y a aucun moyen de les faire
lever, ni en les frappant, ni en leur voulant aider :
il faut nécessairement les décharger. Quand il y
a un homme dessus et qu'eUes sont lasses , si on
les presse de marcher, elles tournent la tête
vers celui qui les monte, et lui envoient des ex-
halaisons et une espèce de rosée de très-mau-
vaise odeur. Cet animal est d'un grand usage,
et apporte beaucoup de profit à ses maîtres ,
parce que la laine en est très-fine et très-bonne,
particulièrement celle de cette espèce de bre-
bis qu'ils nomment pacos , qui en portent de
/bif longue : elles font fort peu de dépense pour
leur nourriture en travaillant, pourvu qu'on
leur donne un peu de maïs , et eUes peuvent de-
meurer quatre ou cinq jours sans boire.^Lenr
chair est fort saine, de fort bon goût, et aussi
bonne à manger que celle des moutons gras
qu'on a en Castille. n y a présentement bouche-
rie publique dans tous les endroit du Pérou, où
l'on vend de la chair de ces animaux (1). »
Almagro était depuis deux mois au Chili, quand
il apprit que les Indiens du Pérou s'étaient révoltés
et avaient massacré la plupart des Espagnols ; que
Ferdinand et Gonzalo Pizarro étaient assiégés dans
Cuzco, et que Jean avait péri dans un combat
A cette fâcheuse nouvelle , Almagro retourna an
Pérou en suivant le littoral sablonneux par le
désert d'Atacama, où fl eut autant à souffrir de
la chaleur qu'il avait souffert du froid en passant
les Andes. A son arrivée fl battit les Péruviens,
et leur fit lever le siège de Cuzco. Cependant
les frères Pizarre lui refusèrent l'entrée de la
ville, n y pénétra pendant la nuit, fit prisonniers
ses adversaires , et se proclama mattie de Cu2co.
Averti de cet état de choses , François Pizarro
envoya des troupes pour dâivrer ses frères,
sous les ordres d'Alvarado, ancien officier de
Cortès. Almagro vint à leur rencontre, les mit
en déroute, et fit prisonniers les principaux offi-
ciers. On lui conseilla alors de se débarrasser de
Ferdinand et Gonzalo Pizarro ainsi que d'Alvarado.
Mais il leur laissa la vie, et se retira à Cuzco.
Cette générosité fut son arrêt de mort Ahnagro
s'endormit sur les protestations d'une feinte sou-
mission. Gonzalo et Ferdinand parvinrent à s'é-
chapper, et à réunir autourd'eux sept cents hom-
mes. Le 26 avril 1538, une bataUle acharnée s'en-
gagea , dans la plaine de Cuzco, entre des chré-
tiens qui auraient dû s'ainier comme des frères,
loin de leur patrie , et au milieu d'une popula-
tion ennemie. Almagro , usé par l'âge et les fati-
gues , avait donné le commandement des siens
à un officier distingué, Orgofiez, qui avait servi
en Italie. Placé sur un tertre, fl fut témoin de
la défaite de sa petfte troupe (d'environ cent
quarante hommes), qui fut massacrée sans pitié^
avec leur commandant en tête. Almagro fut lui-
même fait prisonnier. Après deux mois et demi
de captivité, on ne le tira de sa prison que pour
lui lire sa sentence de mort. Mi pleurs ni prières
humiliantes ne purent le sauver : fl subit le
supplice du garot, et sa tête fut ensuite séparée
du corps par le glaive. Cette mort est une tache
dans la vie de Pizarro.
Herrera , Historia gênerai de lot ffeckos, etc. —
Zirate, historia del descubrimiento y conquitta del
Peru. — Goroara , Historia gênerai de las Indiat,
Xeres , Ferdadera rtlacion de la conquista del Peru. —
RoberUon. History of the discovery and settlement ef
America,
ALMAGRO (Diego DE ), gouTemeur du Pérou,
fils du précédent, et d'une femme indienne de
(1) Zarate. 1 1, p. 14S. — C'est h première meoUon qu'on
aU faite des lamas et des alpacas , anlmaax si uUles ,
qu'on essaie aujourd'hui de natnraUaex en Borope.
ALMAGRO
178
ma, naquit vers 1520, et moanit en sep-
re 1542. n fut légitimé par l'empereur Char-
uint en 1528, et placé par son père sous la
illanoe d'un ancien officier, Jeand'Herrada.
les détails que nous donne sur lui rhistorien
e :
ïe jeune homme était bien fait, adroit, et de
x>up de cceur ; Q avait surtout une adresse
alière pour monter à cheval, et y fiûre plu-
I tours avec beaucoup de grâce et de dex-
; il savait aussi parfaitement bien lire et
i. Jean d'Herrada avait le soin et la charge
s jeune homme en qualité de son gouver-
à qui son père don Diego l'avait fort re-
nandé. Us demeuraient dans la même maison
. Reyes , et cette maison était le rendez-
de quelques amis et partisans d'Almagro
talent errants et vagabonds dans le pays,
1 que peu de gens les voulaient recevoir
eui. Jean d'Herrada voyant que Femand
To était allé en Espagne, et Gonzale
To è la découverte du pays de la cannelle,
e don Diego d'Almagro et lui, qui jusque-là
nt été tenus comme prisonniers, venaient
( mis en pleine liberté par le marquis
açois Pizarro ) , crut que le temps était
« pour travailler à l'exécution d'un dessein
. avaient formé. Ils commencèrent donc à
provision d'armes et à préparer tout ce qui
paraissait nécessaire pour y réussir, et
«r comme ils l'avaient projeté la mort de
Diego , père du jeune d'Almagro. Us étaient
•e animés à la vengeance par la considéra-
de la mort de plusieurs de leurs amis et
ors partisans, dont ils conservaient chère-
la mémoire dans leur coeur,, avec une
xir accompagnée d'un grand ressentiment
^ Pizarro avait souvent fait son possible
gagner leur amitié par la douceur et les
traitements qu'il leur faisait : mais il ne
amais y réussir. Cela l'obligea d'ôter au
doo Diego quelques Indiens qu'il avait,
pie par ce moyen à ne fût pas en état d'en-
lir des gais qui se voudraient joindre à lui.
» ces précautions furent inutiles; car les
sansd'idmagro étaient si bien unis entre eux,
oos leurs biens étaient en quelque sorte com-
ï , et qu'ils se secouraient très-bien les uns
litres : de manière que tout ce qu'ils pou-
tt gagner soit au jeu, soit par quelque autre
», Us le mettaient entre les mains de Jean
rrada pour fournir à leur dépense com-
ï. Leur nombre grossissait donc tous les
aussi bien que leur amas d'armes, et de
ce qu'ils jugeaient nécessaire pour l'exécu-
de leur entreprise. Plusieurs personnes en
irent le marquis; mais il était là-dessus si
défiant, et vivait avec tant de sécurité,
répondait à tout cela qu'il fallait laisser en
i ces pauvres malheureux, qui étaient assez
( par la honte de leur défaite , par la haine
que, et par la misère qui les talonnait Don
Diego et ses gens , de plus en plus rassurés par
cette indulgence, en devenaient tous les jours plus
hardis. »
Enfin, le 26 juin 1541 , treize hommes du parti
d'Almagro entrèrent dans la maison de François
Pizarro, qui se défendit longtemps en désespéré.
« Enfin, dit Zarate, ils en vinrent à bout, et
achevèrent de le tuer d'une estocade dans la
gorge : en tombant il demanda à luiute voix
confession, et, ne pouvant plus parler, il fit à
terre une figure de croix qu'il baisa , et rendit
son Ame à Dieu. Ainsi le conquérant du Pérou
périt par les mains mêmes du fils d'Almagro,
son ancien compagnon, qull avait fait tuer.
Les meurtriers prodamèrent immédiatement
Diego gouverneur du Pérou. Le conseil de la
ville de Lima fut obligé de dissfanuler, et d a-
.gréer un chef élevé par les f)ictieux. Le nouveau
gouverneur notifia son élection à la ville de
Cuzco, et autres lieux du Pérou ; il fut reconnu
dans quelques-uns , el dans quàques autres il
fut rejeté. Peralvarez Holguin s'était emparé de
Cuzco, et s'y fit déclarer capitaine général, en
attendant qu'O plût à l'empereur de nommer un
gouverneur. Dès que le jeune Almagro en fut
averti. Il rassembla des troupes pour marcher
contre cette ville ; mais à peine était-il en chemin,
qu'O apprit que Christophe Baca de Castro,
auditeur de Yalladolid, était arrivé à Quito
avec les pouvoirs nécessaires pour bformer du
meurtre de don Diego Almagro le père, et déclarer
le fils gouverneur général après la mort de Fran-
çois Pizarro. Tout le Pérou se soumit à cette
décision; mais don Diego de Afanagro n'en pour-
suivit pas moins son chemin, et obligea la ville
de Cuzco à le recevoir. Là, se voyant à la tête
d'un assez bon nombre de soldats, il résolut
de disputer le terrain à Baca de Castro , no-
nobstant les ordres du roi et les forces dont il
était appuyé. Les deux armées se rencontrèrent
dans la plaine de Chupas, aux environs de Gua-
manga. Baca de Castro fit offrir une amnistie
générale au jeune Almagro et à tous ceux de son
parti, pourvu qu'on mit bas les armes et qu'on
obéit aux ordres du roi; mais le jeune homme,
livré à de mauvais conseils , rejeta cette oflre ; do
sorte qu'on en vint aux noiains. La victoire ba-
lança assez longtemps : enfin die se déclara pour
le parti du roi, et ce jour, qui était le 16 sep-
tembre 1542, vit détruire le parti des Almagro.
Le jeone Diego voyant ses affaires ruinées prit
la fuite , et à U faveur des ténèbres il prit le
chemin de Cuzco, laissant beaucoup de ses
partisans entre les mains du vainqueur. Baca
de Castro les fit tous pendre ou décoller. Le
jeune Almagro ayant été pris eut le même sort. Il
n'en échappa qu'un très-petit nombre , qui pour
sauver leur vie se retirèrent dans les montagnes
chez Manco Ynca. Le jeune Diego d'Almagro fut,
d'après son propre d^ir, enterré dans le tom-
beau de son père.
Herren, ffiitorUi ocMral d« Um HmIim «a Vi\ Cq^-
ALMAGRO
'LUtAmm {AAou-ltoltamiMd-Obefdul-
lah) , EmiIsleaT de [a dynastie des Patiniites on
Obeïdftet d'Afrique et d'Expié, né oi 100 de
rh^re(a73-ST4<)eJ.'C.),inorten934deJ.-C.
Duceadant de Fatime, fiUedapnipbite, etdtef
de la Ktte des tcMlei, Il détrteu, ftTec l'aide
deUtrUm becbire de KoUmab , Zeradatollah , w
demler dasAgiaUtee, et se fit proclaraerkludile
d'une grande partii: de L'Aliique aeptcntriaiule.
Almalidi r^gna Tingt-six ans aiec gLûire, et'
fonda la nUe de Hahdijah, pris de CidroaaB.
Ses deox flUG^eiAeur^ JTprp^'tft n'étendirent
pas Icare conquêtes au deik d«& provinces de
Tonta, Cairouan, Baica et Tripoli. Hais Hoix-
leddin . le ooatrièiïke aoccesseDr d'Alcoahdi ^ u
rendit maître de l'Égjpta, et 6u sa rtsideoce an
Caire, ville de ta fondation. La djuastie des Fati-
mites avait doré jnaqn'oi llS9de J.-C., braque
Aladbed-LidiniUah , l6 qwtoniènM Boorerain de
cette djnaatie, fnt détrûné px Salatieddi», le
roodaleor de la djnastie des Ajoulùtea.
*ai.HÂHDi ■iLLaH.lrailièniekhaUredela
race des Abbasides, mort en jiûn 785, succMa
eu 77Q i son père Aboa-Djaf&r-Almanaour.
Il s'est bit connaître par aes libéralités eo-
vcr» les pauvres et les poètes. Aimant passion-
néMGBl la «basse, il avait fait construire aa
magniSque palais au milieu d'une Torét, entre
Hoaaoal et Bagdad. Un jour 3 poursuivait un
antilope juaque dans on bUiment en runes ;
voulant; pénétrer par un passage étroit, il tomba
de cheval et expira sur-le^^bamp. n Ait enterré
par son fila Uaroon-Al-Baacbid, an pied d'un
peuplier qu'il avait beaucoi^) aimé.
niiiilrm. — Ita-KliiUFkiii.
ALMaiif {Jaeçtia ), tliMo0en français, né i
Srns vers te imNeo do qainrième slide, mort
en I&15. Il étaK en ISll professeur an c«Bëge
de Navarre. On a delnl [dnalenrs traités de logi-
que, de physique, denoraleetdeUiéologie; les
den\ ptôs importants sont : !<■ De Avtoritett
EccleH/e, stu saervran eoncfliorum eam re-
prasentcaitlum, etc., contra Th. de Vio, jvi
Afi dietna itiii seriptu nims est Sttlesi/s
C/iritH tpotux poteitattm enemore ; Paris ,
1^13, fai-4*. Almafai, tout Hgueur qn'il était, j
défend la doctrine du ccHtcile de Pise contre
Cajétan; — î* De Potestale eceUsioitica et
lateall eontra Oehan. Ces dem traités sMtt
dans réditiao des ouvrages d'Ahnain; Paris,
1517, in4il. D)^ le< a Insérés dans celle des
<Benw de Gmtm. On a ernson de ce tbéoh»-
- ALMEfDA 180
gl« on ouvrage intibiM MtnUia, Parti , 1935,
ln-S*;il nese tTDDVepasdaosréifltloadelSI?.
Doptll. BOlHotHqttt
* AUMÂKHEOCMi iAboul-Motrtf-Abmaâ),
UstDrien et paWe arabe, né tPj wiw h Bh i lrir
(Ue de Xnoar ou AIdra) eo IIS» de J.-G.,
mort A man IS&A. Puni *m eanafM, qv
descrlptir deYaleace,dnnrec»dlder(U^
«i.waKMii. Vof. Haiub.
MJiaMOini. Vof. ll*aoa>.
■AUia)in8 00 altmuviib, n Mta ÀU-
moHliw, hajSoRTBphe , moine *i eowMnt *
Raetmtlcrs (diocéee de Retas ), mort apcte
8SÎ, époque uarquée par les ravage» de* ReiA-
maaa. D a «nit les vies de idrt Stadolb.^e
mM Menmrfe , et la tisMlalicM d« eeipe de
seMe Béitae de Rome * ~ ' ~
AUiAaiora. Yof. Hàmooa.
^auiaxu {Jfepk ), litténtenr hébra^ ai
iPadooeco tSI4. Qolreptwievs tottirenM-
qoaUei, on a de )iri, sou le Mre Âtné Sitanm,
~ •■ iBKrlftiaB ■
AUiAtno*. Fojr. HaMom.
*ALMKIDA (Sriton'), surnommée Al AaMNC
(Tjireporfuîniiï.NéedanslequBtDnlfaDeiiècIe,
selon toute probabilité i Aliubarotta, morte dans
le Toéme pays au quiniléme siècle. Brites fAl-
meida était nne slmpte paysanne, exerçât le
métier de boulangère. Au temps des guerres de
Jean I" le mestre d'Avii, elle eut occasioD de
donner des preuves d'un courage pn uumuiuu;
mais elle ne prida jamais les arméee. La hovr-
gade où eBe vivait ayant é(ë assaflle par les
troupes du roi de CastMe en I^S, elle »'Gvt^
contre l'ennemi avec la pelle i oafùaraer qo'eDe
tenait klamain, et dansuneaenleactîaiieÛetaa
sept soldats espagnols. Camoetu a cdOiré k cou-
rage tout vbH de la paysanne d'Aljnbanitta, et
plusieon poètes l'ont imité; nais on a fort pen
de détaQs positif sur cette héroïne : earlaiBs édt-
vains assez modernes avatmt mtew nngë SM
existence parmi ces mythes Ustoriqoea qnldr-
coteot sons preuves. Un auteur que l'opinion gé-
nérale range an premier rang parmi les oîtlqMi
de son pays, M. Hermiano, éprouvé récomneat
qve les exploHi de Brites d'AlmcMa n'étaint pu
181
ALMEIDA
183
eere Tiwrt» daat It pays qo'eUe IttMtill; mais
I lé— Ito des dernières recherelies que, mIqd
F. ItaMil doe SanlM, l'hiftnrio«raplie da
royaane, F. Fraocieeo Bruidio aurait fini eo
164Sy 8V lea lieu nteee, des iiiTeatigatmiscc»-
f^^f/màfm^ An dire dea plus yieiix habitanta, la Ta-
leoreoie bodangère aTalt la somom ëa Pif-
yn eir» , et leaaitioafiMif daia la rwacftrrtlo du
boai^y prèa do cettler dea frères d'Akobaça.
lyap^ use antre antorNé (œDe de José Soares
da SytT«f l'Miteor des Mémofrea sur le mestre
d'ÀTii ), une teeande enquête, faite an eonnne»-
eenMBt da dix-MtièiDe siècle, aurait produit iee
remei^MnMirts aoKants : Ou ooMerrait depuis
le qnaloraièBM sièele, dans la bourgade d*Ak^
barotta, lapeSe qui «raltsenrl à Brites pour ae-
eompRr ton exploit; au temps de Philippe n, oè
tontes les trndMana glorieoaes du royaume étalmt
motif à penéeotioii, on avait même eaelié eet
fautrament dans ose muralNe, et il arait été re-
eouTert da ciment : la Ibmeaae pelle n*aTait été
tirée de sa eacbette, et eela à la )oie extrême des
popniilieM, que lors del^scdaniationdeJoiolV.
fl parait eertÀi qua rame asseï singulière de
b T al e uf u uae Britea d*Alraelda oecvpett fort la
ooor de Madrid, H que désordres formels aralent
été donnés afin qu'on TexpédiAt pour cette ca-
pitale. Tera 1739, la maison da la Pisqueira exis-
tait eneore, au dire de tous les baUtauts , mais
ele ne prd ae nt a lt plue que dea ruinea. Selon les
Mnctiona du surant bistorien dé$à eHé, l'ama-
lone p n r tu ga lea n'aurait probablement paa été
tfcer c h crIea aaeaii l an tasnrIecbaHipdebataHIa;
■Mda aie lea aurait asaomnéa dana son fournil,
oà Ito seraient vcous dMrolMr un reftige. La tra-
ditioB qui oedonoait une proeeiaion coraménoo»
ratîve «a nioonenr dea exploita da Britea proore
que le peapto kn aasi^iait ime origine plus glo-
rieuaa.
La célèbre boulangère d'AIjabarotta de?ait être
imitée deux siècles pKis tard, en ie44, par une
antre Portogiise, durant les guerres du dix-aep-
tièmesiède. La plaee d'Ourguella, dans T Alentéjo,
ayant été assiégée par les forces dn roi Catho-
liqiie,IaabelPereira, qui défendait les remparts,
reçnt une balle, et ne consentit jamais à aban-
donner son poste, qu'elle n'edt yu l'ennemi lever
le siégn. Fbiid. Dcms.
-aodi|raei Lebo, Poewui do Smtto Omdei'
tmwei, caat U. ^ P^Luii GarckMo, Dict. gé^g., L 1 ,
p. tlS. Joao-Biptista de Ga«iro. Mappa dt Portugal^
t II, p. Ml. — Rercobno o Panorami, Jomat tttterario
• autTMfiM.
ALHBiiM (itjM/Knnire) , missionnaire por-
tagala, né à Lisbonne le 22 juillet i5S7, assas-
siné le 9 juin 1638. I> entra ebei les Jésuites le
27 arril 1601, et devint éréque de Nicée en 1626.
11 partit aos^tdt pour Goa, et en 1630 se rendit
en Étidople. CbMoépar le sultan Feltadas, il se
relira d*abord pvèa dé la mer Rouge, puis il re-
vint à Tigré avec denxda ses ooUègoes Francisco
Bodriguez et Jackito Franceaeo ; ils y forent arrê-
ta -et lapidés dwa le bourg d'Ondagn. Almeida
a laissé ht fie du père Franceseo Mendoça,
ALMBWA (Mamoël ) , missionnaire portu-
gais, né à Ylieu en 1580 , mort à Goa en 1646.
Il entra dans la Compagnie de Jésus en 1598, et
partit aussiMM ponriea Indea, où il devint rec-
teur du collège de Baieam. Envoyé en 1622 en
Étbiople, il 7 demeura dix ans , aocupé à caté-
cbiser les habitants et à s'bistruirc de leurs
usages; mais la sulten Segned, qui le protégeait,
étant mort, son suecesseur crut devoir expulser
les Jésuites dn royaume. Almeida fot alors
noramé piuvincfaU da son ordre et inspecteur
des Indea; tt méditait un nouveau voyage en
AlHque lonqna la mort la frappa. U avait réuni
dea mitérii na pr éaJanx, qui ont servi au père Bal-
thazar TelBer pour son Histoire de la haute
Ethiopie^ OoinOiffu, 1850, bi-fol. Almeida a en
outre laHaé, en raanuacrit, un Troàié des numtrs
des AbfesImSf et des Ltêtrte histmiques pu-
bëées à Roma^ 1829, in-8*. A. de L.
MÊmnoênê 4ê i^tvdipal.- AlegMBbt« tmMkêca Scrip-
torum SociêtatU Jhsu. — Nicolas Antonio, BWiottuxa
teriptorum HUpanUe, — Temanx-Cooipai», Bibl. ÂtUk-
AUiBiDA (D. IVemcisco ne), premier Tice-
roi des Indes portugaises , né à Lisbonne vers
le milieu du quînziènie siède, mort le 1^ mars
1510. Il appartenait à l'une des plus gramies
fomiltes du Portugal ; sa maison Drait son origins
de Payo Guterrez , surnommé Alracydfto , qui
avait conquis la Tille d'Almeida sur les Maures;,
au tempe de Saneho I*'. Ce Payo Guterrez était
lui-même petit- 8ts de Pelayo Amadeo, le favori
de D. Henrique, fondateur de la monarchie.
Fils du deuxième comte d'Abrantès , qui avait
occupé les plus hauts emplois sous Jofio II, allié
par sa femme D. Joanna Pereira au comman-
deur de Panoyas, Yasco Martins MonhE, Almeida
était donc un personnage marquant à la cour
d'Emmanuel , quoiqu'il ne fftt que le septième
enfant issu d'une noml)reuse famille; aussi le roi
lui sut-il quelque gré d'accepter le poste de gou-
verneur des Indes , lorsque Tristam da Gunha ,
nommé précédemment par lui à ce poste, ne pot
le remplir, en raison d'une cécité complète qui Ta-
vait éloigné de la vie active pendant plusieun.
mois, et qui en 1505 le contraignit i refuser
l'emploi éminent qu'on lui ofAratt.
Almeida partit de ÏÏelem le 25 mars 1505,
à la tête d'une flotte plus considérable que
toutes celles qui avaient été expédiées jnsquV
lors pour les Indes, puisqu'elle ne comptait
pas moins de vingt-deux voiles, emmenant
quinze cents hommes. Au nombre des person-
nages énunents qui faisaient partie de Texpédi-
tion , il fiiut placer d'abord D. Lourenço d'Al-
meida, le fils du gouverneur; puis Joîlo da No-
va, l'étemel compétiteur d'Albuquerque, Diego
Gorrea et Joflo Serrfio« Emmanuel vouhit être
témoin do départ de la flotte ; et, pour être juste
envers ce monarque, il faut dire que les instnio-
tions oull laissa en ^axtMa\ «n wwn^wi ^^n^k^
183
ALM£IDÀ
184
neur témoigaent assex et de la hante sagadté
qu'il mettait dans le choix des hommes, et de
la vive inteUigeoce qu'il déployait dans l'appré-
ciation géographique des localités qn'on vou-
lait soumettre alors à la couronne. Almeida avait
ordre de bâtir d'abord une forteresse à Sofala,
puis de se rendre maître de Guiloa, d'y cons-
truire également un fort , et , après avoir touché
Gochin, d'atteravant tout explorer la mer Rouge.
L'ennemi du commerce portugais venait de ce
point, et c'était là qu'il faUait aller reconnaître
sa position avant de le combattre.
La navigation d'Abneida ftit interrompue par
des calmes déplorables; et ce fut aussi à cette
époque que les Portugais , craignant les tempêtes
que l'on essuie presque toigours en doublant le
cap de Bonne-Espérance, s'élevèrent dans l'hé-
misphère du sud à une hauteur telle, que les
froids les plus rigoureux se firent sentir, et
qu'une neige abondante même couvrit les bâ-
timents. Quoi qu'il en soit, la flotte était par-
venue devant Quiloa le 22 juillet 1505. Cette
place tomba pour ainsi dire sans coup férir
entre les mains des Portugais, qui en assurèrent
la suzeraineté à Emmanuel ; puis ils se dirigèrent
sur Mombaça, où l'action devait être plus
chaude. Après un combat terrible, où les habi-
tants prouvèrent, comme ils aimaient à le ré-
péter, que les chevaliers de Monbaça ne devaient
pas se comparer aux poules de Quiloa , la ca-
pitale de l'Ue tomba avec ses trésors au pouvoir
d'Abneida, qui, pour sa part d'un immense butin,
se contenta de prendre parmi les armes une
flèche, et donna dès lors une preuve de ce dé-
sintéressement dont les vices-rois offrirent plus
tard tant d'exemples mémorables.
Après avoir accompli ces exploits, qui devaient
avoir un si grand retentissement chez les Maures
commerçants qui fréquentaient les ports de
l'Afrique orientale et de l'Inde, Almeida toucha
À Melinde, dont le roi était déjà l'allié des Por-
tugais; puis à l'Ue d'Anchedive, où il arriva le
30 septembre ; et enfin il gagna les côtes de l'Inde.
Cochin, où dès l'origine les Portugais avaient
trouvé un accueil si favorable, devait être le lieu
de sa résidence; mais avant d'y parvenir il pu-
nit le roi de Onor, qui avait d'abord accepté la
paix , et le fit repentir d'avoir failli à ses ser-
ments ; puis il alla surgir à Cananor, où il reçut
l'ambassade du roi de Narsingue, le souverain le
plus puissant de ces régions, au dire de tous les
historiens portugais contemporains et même du
vieux Barthema, dont la relation si précieuse
coïncide avec leurs écrits. Enivré de cet honneur
hiespéré , ce fut alors seulement qu* Almeida prit
de sa propre autorité, mais toutefois avec le con-
sentement des capitaines de la flotte, le titre de
vice-roi. Un de ses admirateurs les plus zélés ,
Fernand Lopez de Castanheda , convient de Tin-
croyable vanité qui le guidait en mainte occar
aion ; et il en donna certes une preuve bien con-
TêiacsDie à cette époque, puisque le titre qu'il
s'arrogeait ne lui était nullement accordé par les
provisions royales dont il tirait ses pouvoirs. A
Ck>chin, l'orgueil de ce représentant d'Emmanuel
eut tout lieu d'être satisfait : Ahneida eut l'hon-
neur de fkire on roi, et de placer sur sa tête la
couronne d'or que le monarque portugais en-
voyait à son feudataire, en affectant de lui per-
mettre de battre monnaie, et en lui assurant dé-
sonnais sa protection. Immédiatement après
avoir accompli cet acte, qui abaissait tant en
réalité un souvarain de ûit , et qui en agran-
dissait tant un antre , D. Francisco d'Abneida
donna une preuve à Emmanuel de l'habileté
de son admiidstration et de l'activité de son ztie,
en expédiant pour le Portugil une flottille de
huit navires chargés d'épices: le commandement
de ces navires fût dévolu à Fernand Soarea. Ces
bâtiments, après avoir été compléter leur riche
cargaison à Cananor, où les Portugais étaient
désormais les maîtres, poursuivirent leur route;
et ce fut durant ce mémorable voyage que , le
1*' février 1506, fût vue pour la première f6is,
depuis Marco Polo , l'Ue de Madagascar, que les
navigatevs étaient tentés alors de prendre pour
un nouveau continent , et qu'ils nommèrent plus
tard l'Ue de Sâo-Laurenço (l'Ue de Saint-Lau-
rent).
Après avoir pourvu aux besoins du ooromerce,
Almeida songea à exécuter les ordres du roi;
et U dirigea sur l'Ue de Sofala un des phis
braves officiers de la flotte portugaise , Pero
d'Anhaia, avec ordre d'y construire un fort Un
vieux roi aveugle, d'une rare énergie, comman-
dait dans cette Ue; U permit d'abord l'érectioa
du fort qu'on voulait bâtir près de son palais,
puis, à l'instigation des Maures, il voulut chasser
les chrétiens. Quelques mois après, etmalgré une
héroïque résistance, sa tète placée au bout d'une
lance s'élevait sur les remparts de la viUe, et
attestait la puissance toujours inflexible et tou-
jours croissante des Portugais.
Le système politique d'Almeida n'était pas
cependant d'accord avec celui du conseil d'Em-
manuel. Selon lui, l'érection de forteresses était
la ruine du royaume, et c'était sur l'Océan même
qu'U fallait aUer chercher l'ennani du nom chré-
tien pour l'anéantir. Sa bravoure personneUc et
la valeur impétueuse de son fils , en multipliant
les combats sur mer, servirent puissamment la
cause des Portugais, mais eUes n'eussent cer-
tainement pas consoUdé leur pouvoir. Le roi
de Calicut fut à cette époque profondément
abaissé, et celui de Cananor paya cher ses ter-
giversations, n était temps toutefois qu'AIbu-
querque arrivât aux Indes pour y fonder défini-
tivement sur des bases solides la puissance por-
tugaise. Quand ce grand homme y parvint, revêtu
du titre de gouverneur, Almeida était affligé du
coup le plus rude qui pût frapper sa vieiUesse :
son (Us avait trouvé une mort héroïque devant
Daboul , et U ne pouvait plus opposer son fou-
gueux courage aux efforts du Soudan d'Egypte»
18S
ALMEIDA
186
qui enToyait une flotte fonnidable pour ba-
layer les mers de lin de, disait-il, d'une poi-
gnée d'infidèles. En présence de son sucoesseur,
Ahneîda ne put nier la validité de ses pouvoirs^
mais il les âuda; et, ayec une arrogance (ju'fl
puisait dans les privilèges de sa naissance et
dans le titre qu'il s'était donné, il reftisa d'aban-
donner le gouremement ayant d'aToir Tengé»
disait-fl, sur ces Soumis partis de Ck)nstanti-
nople et dn Cabre , la mort de son fils. Tout en
faisant sentir à son riyal que l'honneur de com-
battre la flotte partie d'Egypte lui appartenait,
Albuquerque eut assez de modération et de con-
descendance pour ne pas faire yaloir tous ses
droits. Almeida, fl faut en conyenir, se montra
plus grand homme de guerre et plus habile quil
ne rayait peut-^e été dans le cours de son admi-
nistration. A la tète d'une flotte de dix-neuf voiles,
montée par treize cents Portugais, il se dirigea
d'abord yers le port où son fils ayaitpéri, et là il
remporta une yictoire. Elle fut souillée, il faut
bien le dire, de tant de cruautés, que dans llnde
entière, raconte un vieil historien, on répétait
comme une forme proverbiale : « Puisse la colère
des Frcmguis venir sur toi comme elle est yenue
sur Dabool I » Ced avait lieu en décembre 1508.
Quelques semaines après, Francisco de Almeida
mettait le comble à sa gloire militaire en anéan-
tissant, devant le port de Diû, les forces com-
biflées du Soudan d'Egypte et du ngah de Cali-
cut II est à remarquer que l'émir Hossein n'avait
pas seulement à bord de sa flotte des Arabes et
des Hindous ;fl comptait parmi ses troupes huit
cents mameluks admirablement armés et un
grand nombre de chrétiens, parmi lesquels on
distinguait surtout des Slaves et des Vénitiens. La
bataille dura depuis onze heures du matin jus-
qoTaa coucher du soleil; et quoique leurs ma-
noeuyres lussent criblées de projectiles, les Por-
tugais ne perdirent dans cette journée mémorable
que trente-deux hommes. On évalue la perte des
musulmans à trois mille hommes, sans compter
la destruction des mameluks , dont il ne resta
que yingt-deux seulement. Ces calculs, admis par
les écriyains nationaux du seizième siècle, poui>-
raient bien être taxés de quelque exagération, et
phisieurs historiens réduisent à quinze cents le
nombre des musulmans qui périrent dans cette
action décisive, en bornant la perte des mame-
luks à quatre cents. Quoi qu'il en soit, la vic-
toire remportée par Almeida sur les Roumis eut
un immense retentissement dans la presqulle de
rinde, et commença, on peut l'affirmer, la ruine
du commerce des musulmans dans ces régions.
I/allîé du Soudan, qui n'avait point pris part à
Faflaire, et qui était demeuré sur la plage tandis
qne l'émir Hossein déployait tant de courage,
Mdek-laz se hâta de conclure, pour le souverain
de Calicut , un traité de paix avec le vice-roi ; et
tout en refusant de lui livrer Hossem , qui s'^t
enfui y disait-il, aussitôt après la bataille, et qui
t'était léftigié dans l'intérieur, fl restitua à Al-
meida tous les prisonniers chrétiens et lui aban-
donna les débris de la flotte, qui furent immé-
diatement brddé».
Après ce grand combat naval , qui le plaçait
désormais parmi les capitaines les plus éminents
de son pays, satisfait d'une yengeance qu'A mé-
ditait depuis longtemps, et certainement enor-
gueilli outre mesure du succès de ses armes,
D. Francisco de Almeida retourna à Cochin. Là,
commencèrent ses fatals débats avec Albuquer-
que, débats durant lesquels la fierté orgueilleuse
du vice-roi alla jusqu'à hi violence. En 1509,
lorsque le maréclial D. Fernando Coutinho eut
rétabli Albuquerque dans tous ses droits, il fal-
lut bien que le vainqueur de Diù abandonnât les
Indes. Son départ s'effectua de Cochin le 19 no-
yembre 1509, et l'on dit qu'A donna alors une
dernière preuve de sa fastueuse libéralité, en ac-
cordant à quelques gentOshommes , sans doute
nécessiteux , dix mflle crusades sur ses propre»
biais.
Francisco d'Almeida ne quitta définitivement
Cananor, où il était allé compléter le chargement
de ses trois navires, que le 1*' décembre. Mal-
heureusement il se trouva dans la nécessité d'al-
ler faire eau à la baie de Saldanha, non loin du
cap de Bonne-Espérance. On était sur le point
de remettre à la vofle, lorsqu'un homme de l'é-
quipage, qui s'était procuré un de ces moutons
du Cap si renommés par leur grosseur, donna aux
capitaines de la flotte le âém de ravitailler leurs
navires, et d'emmener, pour terminer la cam-
pagne, une certaine quantité de bétail. Ce trafic,
entamé avec les Cafires, s'efTectua d'abord avec
facilité, jusqu'à ce qu'un pur malentendu eôt
irrité les noirs, qui croyaient que l'on en voulait
à la vie d'un d'entre eux. Les hostilités com-
mencèrent; et le lendemain Francisco d'Ahneida
ayant voulu porter du secours aux siens, des-
cendit à terre avec la bannière royale, et ne
craignit pas de s'avancer à plus d'une lieue dans
l'intérieur. Ce fut ce qui causa sa perte. Comme
il revenait vers la plage, avec un troupeau de
bœufs que l'on avait enlevé de vive force aux
Cafres , ceux-ci , au milieu des tourbillons de
poussière que soulevaient les pas des bestiaux ,.
se réunirent en eertain nombre, et poursuivirent
les chrétiens en les attaquant à coups de fronde
et à coups de zagaies. Almeida comprit que sa
dernière heure était arrivée ; fl remit la bannière
à un jeune chevalier plus vigoureux que lui , en
lui recommandant de la soustraire aux efforts
de cette misérable horde ; et il ajouta que là finis-
saient les services qu'il avait rendus au roi et au
pays. La bannière Ait sauvée en eifet ; mais celui
qui naguère faisait trembler les souverains les
plus fastueux de la presqu'fle de l'Inde par sea
exploits et son nom , trouva la mort au milieu
de quelques nègres. Il venait de gagner l'aiguade
où l'attendaient les chaloupes , et fl espérait en-
core se sauver, lorsqu'fl se débarrassa de la bar-
bote de son casque. C« \gse2^ii^^«âQa\i^\M^V>^\k
187
ALMEIDA
188
Cafre, qui lui plongea dans la {$orge un pleo
dupci au reu, et la traTersa de paît en part
Almeida tomba à genoux, fit un geste pour ar-
racher Tarme fatale; puis, sentant que cet effort
était inutile, leva les bras au ciel, et retomba sur
le sable en expirant. Les hommes qui accompa-
gnaient le Tîce-roi ne cherchèrent pas à enlerer
son corps: ils lui firent courageusement un ho-
locauste de leur propre vie, qu*ils pouvaient
sauver, et la plupart d'entre eux périrent volon-
tairement avec lui. Parmi ces loyales victimes,
(lit une chronique contemporaine, on comptait
onze chevaliers de hante renommée. DamiAo de
Goes évalue à soixante-cinq le nombre des Por-
tugais qui périrent dans cette échaulEMirée mal-
licurcuse ; un antre historien n'en compte que
cinquante-sept Le lendemain, lorsque Lourenço
de Brito et George de MeUo Pereira, qui com-
mandaient la flottille da vice-roi, se rendirent sur
la plage, ils trouvèrent le corps du malheureux
Almeida outrageusement mutilé: on lui avait
ouvert la poitrine et le ventre. Les funérailles se
firent à la hâte, et les cadavres de tant de braves
furent simplement enfouis dans le sable, sans
que les deux capitaines, qui se disputaient d^à
le commandement, songeassent à rapporter celui
du vico-roi en Europe.
Cedoulourenxévénement sepassaitle 1*' mars
lôiO; le jour suivant, les bâtiments remirent à
la voile, et après une navigittion de quelques mois
allèrent surgir heureusement au port de Lis-
bonne. La nouvelle qu'ils apportaient jeta la
consternation dans la ville, et Ton dit mémo*
qu'Emmanuel ayant fait part de la mort d'Al-
meida à Ferdinand d'Aragon , le mari dlsabeUe ,
ce monarque fit immédiatement foiner les fe-
nêtres de son palais, en signe de deuil. 11 avait pu
juger de la valeur personnelle du vice-roi au si^e
de Grenade, et il en gardait un grand souvenir.
Femand Lopes de Castanheda, qui avait pu
recueillir sur Almeida des renseignements positifs,
nous apprend que c'était un homme de moyenne
stature, membru, comme on disait au seizième
siècle, d'aspect fort grave, et d'une grande ma-
jesté. Malgré son extrême orgueU, il alliait aux
qualités que nous venons de signaler une extrême
courtoisie. Sa postérité s'est conservée par les
femmes. Dona Léonor de Ahneida, sa fille, se
maria d'abord avec D. Francisco de Mendoça,
le flrère de la duchesse de Bragance, puis avec
D. Rodrigo de Mello, comte de Tentu^^, premier
marquis de Ferreira; et elle s'est peipétnée dans
cette-^smille. FEanuiAMD Demis.
Pcmaml Lop€td« CulMiheda , Hitt, do d4 $e obr b mmU»
dm india, — JoSo (te Barrot, Deead, da InMa. — Farta
y Soaza, jMa portuguêaa, t. II, part, t, cbip. ici. —
Osorlo, D« r^us Bmnum^ tlb. IV et tib. Vl. — An-
tonio de S. Romlo, HMoHa de ta tndia oritmial, 1. 1 ,
eap. Tii. — Pedro de M arfz , Diaioçot de varia Aùfo-
ria, DUL 4, cap. xv. - Blaffel . Hist. Ind., Ilb. IV. -
FraoclBCode Santa Marta, Diario Portagutx, pag. ts.
— Fonaeea, Evora çlorioêa, — Barbndo, Bmppêxat mi-
Mares dé lAuitamm, foL 144. — O Pamorama, Jomai
*ALMBiDA ( Fernando h^), musicien porto-
gais , natif de Lisbonne, mort en 1638, dans le
couvent de Thomar. 11 fut des élèves les plus dis-
tingués de Duaite Lobo, et composa Lamenta^
tioneSf Responsiones et Miserere dos très qffi-
cios da quarta, quinta e sesia/eira da êemama
santa, ei fnissa a i2 vocU
Macbado, SMiotkêea Lusitama kisturka.
*ALMBIDA (Greçorio os) , pseudonyme dn
P. Jo&ode VasconœUos, jésuite, né 4 Ltiria en
1592, et mort au collège de CkMmbre en 1661.—
Yascoocellos passe pour l'auteur du livre bien
connu et intitulé Bestauraçâo de Portugal
prodigiosa afjerecvda ao serenissimo eJeliciS'
simo rey D, Joûo IV do nome entre os regs^
pelo D, Gregorio de Almeida Vlyssi poneme^
Lisboa, 1643. Quelques auteurs n'admettent
point le pseudonyme.
La Restauraçâode Portugal est mise an rang
des livres classiques par l'Académie des sciences
de Lisbonne. Fsao. ï>Ents.
Caialogo dos autores, dans le grand Uettoanalre de
TAcadémle portogalic.
ALMBIDA MBLLOB CASTEO (dom JUan h\
comte das Galvêas, ministre d'État portugais , né
à Lisbonne en 1757, mort à Rio-Janeiro le 1 8 jan-
vier 1814. Q entra de bonne heure dans la carrière
diplomatique, et fUt successivement ministre àb
Haye, à Rome, à Londres, et devint, en 1799»
ministre des affaires étrangères et de la guerre.
Après le traité de Bad^oz entre la France et le
Portugal , il fut congédié , et se rendit au Brésil,
où O devint conseiller d'État et ministre.
Conatancio, daa» la Bioçrv^Mê univenelh.
ALMBIDA {Antonio D*), chirurgien porls-
gais , né dans la province de Beira vers 1761»
mort en 1822. £lève infirmier à lliâpital Saint-
Joseph de Lisbonne, il étudia à Londres tons le
célèbre Hunter. On a de hii : 1* Tratado cons-
pleto de Medicina operatoria. Lente de ep^
raçôes no hospitaX de SancUhJose; LisboBDê,
1801,4 vol. in 8";— 2*" Ùfrras cérur^lcas; iUd^
1813-1814, 4 vol. fai-8'»; — 3* Quadro etemem"
tos da Historia natural dos animdes ; Lott-
dres, 1815, 2 vol. in-8". C'est la traduction dft
l'ouvrage de Guvier.
Conatancio, dam ta BioçrapkU univors^U,
ALMBIDA (D. Lourenço d*), surnommé le
Macchabée portugais, fils du vice-roi des Indes »
né vers la fin du seizième siècle, mort en 1508.
H partit avec la flotte qui emmenait son père
aux Indes, et il se fit remarquer dans l'Orient
en multipliant des exploits qui lui ont valu
l'honneur d'être chanté par Camoens. Douéd'une
force herculéenne, D. Lourenço d'Almeida qo
tarda pas à être l'effroi des mahométans et des
Hindous. Pour donner une idée de la terriUo
énergie qu'il montrait dans les combats, noua
rappellerons, avec unjde ses historiens, que de-
vant Paname il pourfendit d'un coup de dme-
terre un naire jusqu'à la ceinture. Avant de
raconter ses grandes actions guerrières^ se bio-
189
ALMEIDA — ALMELOVEEN
i90
;r(l*aiitres faits phuourieux
pour la science. En 1505, c'est4i-dire peu de
temps après son arrivée aux indes, son père loi
ayant ordonné d'aller explorer les MaldiTes à la
tète de neuf Toiles, comme fl eut gagné le cap
Comorîn, les courants rentrainèrent sur les
côtes de Ceylan. Il aborda cette lie célèbre, à
un port que Damiio de Goes désigne sous le
nom de Go^o/ictfo, et que les Portugais appellent
Galle. Le nyab qui commandait à cette portion
de rtle reçut la jeune capitaine portugais en
grande pompe, et, grâce à la terreur qu'il lui
inspirait, accepta la suzeraineté du Portugal;
en s'of^agint à charger les navires portugais
annuellement de quatre bahar de cannelle. Al-
meîda ae procura à Ceylan le premier éléphant
qui soit Tenu de ces r^ons en Europe. Au re-
tour de cette expédition, Almeida parcourut les
odCes da Malabar à la tète d*une flotte dont son
père hii avait donné le commandement, en le
soumettant toutefois à un conseil composé des
capitaMBs les plus expérimentés : ce fût en ce
tennps qull livra, devant Cananor, ce fameux
ooraibal naval durant lequel trois mille maho-
nétanta succombèrent, tandis que six ou huit
Foftngaia seulement pMrent.
EfKnfé des progrès que les chrétiens faisaient
dans ka Iivles et de la prépondérance qulls acqué-
muàf Je aoltan de Babylone , comme on disait
ators, expédia «ne lotte sous le commandement
de l'émir Hossein, que les écrivains portugais
d^ijgprnf aoosle nom de Bfirbocen. Cet amiral,
■é dans le Kardistan, et qui était d'une habileté
inoonteatable , opéra aa Joiiotion avec Melek-laa
daaa la port deChoul. Ce lut là queLourenço de
Almeida trouva une mort digne de son cou*
rage, et que les plus grands poètes ont célébrée
à feavL Cené par les deux flottes, abandonné
par ka aafires qui prudemment se mettaient en
s4i«té, 11 voulut résister seul à l'émir Hossein.
Dm habile mancenvre , suivie d'une effroyable
dédiar^B d'artillerie, dut lui fkire voir qu'Q n'a-
vait plsa aliyre anx sambusques de la côte, qu'il
avait d aouvent coulées bas. Un boulet l'avait at-
leiBti la coisae : l'intrépide jeune homme se fit
lier, aaais sur une chaise , au pied du grand
fûât^ et là fl commanda encore la manœuvre :
m boulet vint le frapper en pldne poitrine, et il
eipôra, comme dît Camoëas, sans savoir ce que
efétaitqne ae rendre.
a qiÉ fMHtaoi toAoê m aaliaoï.
A ver o aobre ardor, qoe aqal se aprende :
Oatro S«evi ferto, qoe espedaçado
Vm «dbt lar reaatio Bcm doaado.
Caa., eanL Xpit.9ù,
F. Daras.
loto de Barros, Deead. IF^ Uv. I*', chap. u. — Firii
y Soaai, A»ia porUtguêza. 1. 1, part. 4. — JoAolBapUata
4e Castro, Mappa ë« PortugcU^ t. Il, p. iao.
ALMBIOA (NieoktihToURUno d'), poète
pwimisiny néèlisbeoneen 1745, raortdanaaa
ville Balaie en 18H. 11 étudia à l'univeraité da
OaiBaisey oMâit obb piaoa de OMMnii au mi-
nistère de l'intérieur, espèce de sinécure qui lui
permit de ae livrer à «es travaux favoris. Il
excelle dans le genre satirique, et offre quelques
points de resaemblance avec Gresset Le reôieil
de ses poésies fut publié sous le titre : Ohrai
poeticas de Néoûlo^-Tolentino de Almeida ^
3 vol. in-8°( Lisbonne, 1902 ; réimpriBDéeen.lB26»
2 VOL fai-16. I
ALMiiDA on AUfBTBA {TÂéodose ou
Théodore ), oratorlea portugais , né à Lisbonne
en 172S, mort dana sa ville natale le IS avril
1804. Il était membre de l'Académie royale des
sdenoea de Lisbonne et de la Société royale dt
Londres. Ses écrits, empreints d'un certain carac-
tère philoaopliiqoe amenèrent des modifications
sérieuses dans l'enseignement universitaire du
Porlagal. S'étant prononcé vivement pour la
cour de Rome dans les discussions du pape Clé-
ment xm et du roi Joseph , relativement à la
suppression de la bulle in Oœma Dominé,, il
ftat exilé de Portugid, et se retire en France.
Il ne rentra dana aa patrie qu'aprèa la retraite
du marquis de Pombal en 1777. Il a laissé qua-
rante^eux volumes snr divan sujets, cinq volu-
mes de traductions et pluaieure maniMcrits. On
cite principalement de loi Mocrêëçâo fUMofica^
6 voi.in-3^, 17&l,etc;-- VEmu^uxindépen-
dami , raman que les critiques d'abord appelè-
rent Heureux impertineni. A. de L.
ChalMen • Bi ^ çrap k i ml XNctiMMry. — CmUlêmam'i
Mmgmzinê voi. XXIV. — rcUer, DtcUonnair^ JUstortçuê
taUvertêtitûVL. de M. Ch. Weltt; Parti, 1844).
AL-HBLIK Voif. Bliua.
AUiBLOTBBK (Tkéodore Jansion van)\^
médecin etaavant écùlaur hollandais, né le 24 juil-
let 1667 à Mydrecht, près d'Utrecht, mort à Ams-
terdam le 28 juillet 1712, fils d'un ministre pro-
testant, et neveu du célèbre imprimeur Jansson.
Son grand-père Jean Jansson, que le roi de Suède
nomma son imprimeur, fut un typograpiic égale-
ment distingué. Almeloveen reçut sa première
éducation à Gouda et Mordwyk; puis il vint,
en tftM, étudier à Utrecht la littérature clas-
sique sous Gncvitts , la philosophie sous Gé-
rard de Vries , la th6)logie sous Lcusden , et la
médecine sous Munniks et Jacques Yallan.
Reçu docteur en 1681, il épousa, six ans après,
la fille de Jean Immerseel , bourgmestre de la
ville de Gouda, oh fl s'établit d'abord comme pnb>
tiden. En 1697. il fut appelé à Hardenvyk poor
y professer la littérature grecque et la médecine.
Ses connaissances bibliographiques et linguis-
tiques lui attirèreirt un grand l'enom parmi les sa-
vants, et il fut admis dans l'Académie des curieux
de la nature, sous le nom de CeUus secundus.
Comme il mourut sans enfants, il légua k l'uni-
versité dlJtreoht toutes les é<litions de Quintilien
qu'il avait pu amasser, et tous les livres manus-
crits à un de ses amis. Almeloveen a laissé des
éditions et des commentaires fort estimés. Voie!
la liste de ses travaux principaux : P Hippth
eruiis ApAorinnA» 9r«oe«4 lôUaKia; hxc«XHàasAh^
191 ALMELOVEEN
IflSii , in-14 ; — V ÀurelU Cekl de Mtdidna
Ubri oeto, etc., stcc des addilioiu de ConiUn-
tio, de Cauabon et d'AlmeloTHo, etc.; iïtd.,
1M7, in-lî, 1713, in-8*; Padooe, 17ÎÎ, in-B",
STec SoroHi Sammimiel de medlctna Prxcepla
talubarima; — 3* Âplcti CaUideObioniit et
Condimentit, lire d* Arle eogvtnarta Ittrt X,
avec dn atAet de Martin Lltter, Hamelber.
Rhis, TU der Liodcn, etc.; Amstdad., 1709,
in-S*; — t'DnenoordleéditioQ des bnttlhrrei
dei Maladies atguii et chronique* de Ctàioi
Aureliums, d'aprài Jean-Ckuirad Aiamui ; Ams-
todam, 1709, in-*", arec fi«.; — 1° Biàltotheea
promiita et latetu, à laqudle tout itdniM le*
^Itrec de Tdicbhii sur les terit» de médedne
btédUs, Goode, 1688 et 1098, iD-8*; 1093,
iii-ll;Nurenib., 1699, m-%°,amaeceuionibuM
Rodolphl Martini Kelfuhreri; — 8° Anato-
mie de la moule, en langue flamande, avec àtt
obserratioiu anatomiques, médicalea etchimi»
glcalei; Amst., 1084, iii-g<; — 7° Ononualiton
rerum inventaruM et Inventa rum. antiqua,
id est, brevi* enanatio ortut et progretsui
OTlis medicx ; Amst., 1084, iB-8' ; — 8' Optu-
tvla, sive oHti^uitatvm e tacrii pro/ananim
Spécimen eonjeetax» veiervmpoetaram frag-
menta, et plagiariorum tyllabus; AmgtelO'
dami, 1080, in-8°. A ces traTaui U Tant ajouter
une édition de Straboo, Amsterdam, 1707, !toI.
in-fol.; des notes *nr JuTëosl; un Tableau des
Fastes consulaires de Rome, Amsterdam, in-8° ;
de Vitis SIephanorum , Amslelodami , 1683,
in-8°,q)udJans>oaio-Wawbergios.t>o ^tronre
des rensdgDcnients prédeux sur Is râ des cé-
lèbres imprimeurs de Paris, les Estiemie; et par
ce IrSTail , qui n'est point conçu avec l'esprit de
rléni^rement de son prédécesseur MaUinlirol,
AlDiclovueu a ouvert la Toie à Maittaire et à
M. A.-A. Renouard pour leurs Annales des £i-
tienne. Le 6* Tolume de YHortus Malabaricvs,
fait CD collaboration arec Drakestein, est de
Thomat Àlmeloveen, et non de Théodore.
EIdt. IMclluaMrt *Marl«ii> âa ta mtiteliu. ~
GddUb, ita» l'Encfclop. nUCkod. — BUigrapàU att-
*ALMBU>VBlf (Jean], peintre et graveur
bollandait. Tirait dans la première moitié du
dii-septitme siècle. On a de lui pinsieun pay-
•ages estiinés, dans k tpoK de Hermann
Sanieeren.
RFlBekn.i>MI«nMlnri«arUitu.-HDtintEini»i,
Banilmck far KvuUtMkatrr. - tIrUch. I* Pitntrt
ALHKnAB(/ean), mMedn espagnol, TJTait
à la Sn dn quiniiètoe et au eoDunencemenl du
MJtiène liècle. C'est un des premiers «yphilo-
graphes : il a décrit parfaitenient le traitement
uercurid dans son ouTrageM morbogatlieo,
Tenise, 150!, iD-4*, rébnprimé àPane, 1510,
in-rnl.. fc Lyon, 1618 et 1S3S, in-S', k BAle,
IS3G, in-4''. n nplique la prapaKatiou de l'af-
ftetiun syphilitique par ua viras particulier, ex-
eqiiédans les couTents, où il l'attribue pieusemeit
ALMfalARA. Von. HeUTAS.
ALHBNniKCBH ( Louis Herscher D*) , jnrît-
consulte, né k Paris le 15 mal 1700, mort le 10
Janvier 1837, fils dn ministre de Rcsie-Dann-
Btadt è Paris. Il étudia le droit i Goettii^M,
prit part ï la i^dactim de la Bibliothèqiu du
droit criminel, recneO pérlodiqoe pvbUé par
PeueTl)Bch et GroUnunn, at derint conseiUv
do duc de Nassau. On a de loi , entre anint
□uTTAges, presque tous écrita en alleouad :
l'Deroriginedelaguerre.etdeKmii^ueiie*
*ur la civilisation, 1788, in-8*; — 1* sur Itt
Progrès et ta Décadence des sciences, 1789; —
3° RKkercha sur les droits et la forme éi
la diète germanique pendant la vacance d»
Irène impérial, 1792; — i° Essai philosopU- '
que sur les lois pénales de la rtpubliqiu I
française, 1798; — b" sur /m Ratiooèsiioraes-
ticte des Romains du temps de la république,
1801 ; — 0° sur l'Imputation légale, et sa
rapports avec l'imputabilité morale, 1803; —
T Recherches sur ta nature des crimtt et
des peines, 1804) — 8° Essais pratiques ntr
la métaphysique du procia dvU, 1800; —
9° Métaphysique du procès ciDil , 1808; —
10* Mémoires sur la jurisprudence et Féeo-
nomie politique, 9 vol. (1809-1813).
ZatfpntuHn (Contnnponlni), Toi. I.
■auiBK (Jean-Chrislian), peintre danois,
né à Copenhague en 1742, mort en 1793. H ftit
proresseur de l'Académie des beaux-arts de Co-
penhague, et laissa des tableaux peu nombreux,
mais d'un grand mérite.
KKIcr, tttuMlçtm. Stiutltr-Ltrtcm.
ALMéus (le baron Louis), ffininl fran-
çais, né le 15 mars 17a8 i Vienne en Dauphiné,
mort à Bordeaux le 7 janvier 1878. Engagé dam
les Alpes en l''94 , il tut attaqué par un eorpa
sarde de mille cinq cents hommes, et, t la
tête seulement de deux cents botnmea, il parvint
à le mettre en déroule, et demeora roaltre du
chïmp de bataille. A la suite de cette action d'é-
cJat, ii obtint le commandement d'un «npi, dis-
persa dans le déparlcmcnl du Gard les nsson-
bleinents des royalistes, et arrHa Salnt-Christol
et Allier, deux de leurs cbeTs. 11 saiTJt le généra]
Kléber en Egypte, où II se distingua de nouTrau.
Revenu en France, il assista aux dlITérentes ba-
tailles livrées contre l'Autriche et la Pnisse. £a
1810,11 était général de brigade; en 1813, il Et
la campagne de Russie et celle de France. En
1833 , il reçut le comnuudement de la ville de
Bordeaux.
BiouraphU HamtlU
'iLMSTDA (0. Francisco dk), né k Lis-
bonne le 31 juillet 1701 , mort dans U seconde
partie du dix-huitième siècle, théologien portn-
g*istrès-réooBd. n était Gis du comte d'Assomar,
1S8 ALMEYDA
andaiiadcur eitrurdioalTe prêt la coor A'Eê-
p^fte. n flt de brilTantM étude» à l'Oratotre;
pois 11 passaàCoimbre, etdevint licencié en 1730.
n t'éttài (Ufloat appliqua à l'étude du droit e»-
non, et acquit Mas ce rapport une répotation
mériUe. Q derint membre de l'Académie royale
le 13 mai 1718. Pannl lea ouTrages noos cile-
roos : CeRfwra dt huma opinldo do P. Pas-
chatioQiusntldi» Oratorio de Jexv Christoit
Paris quenolivro, etc. ;— Discipline de! 'Égliae,
tirte dn Konnan TeaUmenl et de quelques an-
dcM coBcOet, perlentU provar que a dliei-
fUJUi teeletUutiea dai Igrija* da Penintula
M d^tendente d<u de rrança ; Uibot, 1731,
grand In-t*. Sa diuertation mit l'éviché de
Goarda est cnrimM, nafi «on onvrage aur let
litM et la dlxipline eecléilattique de Portugal
re«l encore daTaotage; nous en reproduiMOS
id le titre dana aon intégrité ; car ce livre, rare
ai FfaMe, eil esaentîdlenient ntile à l'hialotre
eecléaiaattqoe : Aparato para a disciplina
e ritot tecletiailicoi de Portugal parte pri-
tMira, wa quai te frala da origem e/undaçào
dot pattiarchados de Roma, Alexandria «
Anttoehia, eie detereve com especialidade o
patiiardtado do Occident»; mottrandoque
at Igrtjaâ de Btpanha Ihe pertenciâo por dl-
rtilo parOeular, e por oceasido dtsta maleria
te dispuUo battanlet gvestoent perteneente*
a ditOpliiM «cdetiasttea curiotia, e ndo wl-
gare*: UlbcM, 1735, grand in-t'; t. n, ibfd.,
1735; L m, OM., 1730-, t. IV, Itûd., 1737.
FiaoïNAiiD Denis.
[ IPfeire-CamllU), MTant italien,
■i h Breada le 1 nofemI»re 17U, mort le 30
déccsobn 177B. n entra de Imone lieure dans
la eongrégriion de rombdre, a'^çllqna avec
ardear mix élodea pUkwopbiqnes Uiéologiques
(t Mab)rii|MS, «t l'aeqoltiiiM grande autorité
paml le dergé callMdiqae, dont co même temps
i dtCBtdit avec beaucoup de zèle les idées et les
doctrines. On a de lui : Sopra I Martiri delta
Ckitta Caiholiea , publiés sons le voile de l'a-
aooyme, dana les JOitterlaiioni recitate nelP
fldiouDuii Letteraria dtl conte MasiuehelU,
II, 171 ; BrtMM, 17«5. — Riflasieni critlcke
Hym II libro dt Givslo Fa^onio .- De Slatu
SnUtix et Ufitima Potatatc romani ponti-
une CriliqMt du SiicU de louit XIV,
une Critique de l'outrage de
Uri DeMti e délie Peut; —
snr de« matières diTerses,
imii IcBqnellea est cdle intitulée De la maniire
^Mnletviei dei Aomnui illustres, suivie
*ls maniire d^éerire ta propre vte; — plo-
■Mn ODTrages restés Tnaouscrlts, notamment
*<I^n;d(lle sacrée; — àtê Méditatians sur la
^latetécnttdeFr.-Paolo Sarpi,t\e. Son
- ALMOLI 194
frire Jean-Baptitte, a écrit nn Utto intUnlé :
Sofgio lopra la Ragqtone umana. T. R.
MtiHlEin. muRia llacctIIttil'tpMieiiltieltiiHJIettfh-
lovlcl, TMïlll, irtlelet, ITM.
ÂLMODOYAK (le diK de), dJ[doinate espa-
gnol, mort ai 1794 à Madrid. Il fut ministre
dTapagne en Russie, «n Porlugal, et m Angle-
terre. En 1779, il notifia la rupture delà paix, poor
prérenir rattaqnedesAnglaia contre Cadii et lea
Ilea Phtlipidnes. Il passa le reste de lea Jours à Ma-
drid dans la culture des lettres. On a de lui : Z)e-
eadoepistotariobreel Bstadode las Letra* in
Franeia, Madrid, 1781, In-S", et une traducUoa
de l'ounage de l'abbé Hajnal/riJfoirepAltoJO-
pkique et politique des deux Indes , en espa-
gnol, sons le titre : Bistoria polUiea de lot Et-
tableeimientos ultratnarim» dé las naciones
mropeni.-Hadrid, 1784-1796, 5 toI. in-8°. Dans
cet outrage, publié sous le pseudonyme de Malo
de Luque, et qui est plus qu'une simple traduc-
tion, jûmodovar déTend la mémoire des premiers
conquérants de l'Amérique. Quant à l'Aii^elerre,
dont il avait toujours oombattn rioflucDce, il
regarde le nUe de cette puissance comme tempo-
raire et deiant finir arec la drilisation univer-
selle du globe, et il voit déjk le commence-
ment de cette décadence dans la délivrance des
Ïtats-Unis de l'Amérique. Cb. R.
BoDiTtitPï, rot'am di CEipaçm nsilm», UCT, I,
>0i. - CDtE, Mmolrt B/ilu Slngs itfSfat*, ISIS, V. u.
*aLHODOTAK(don lldefonio Bios de Ri-
bera, comte de), général et bomme d'Ëtat espa-
gnol , natif de Valence. Réfugié en France en
1813, il rentra dans sa patrie après li mort de
Ferdinand vn, devint préaident des eortès, ca-
pitaine général de Valence, et ministrede U guerre
dana le cabinet de Mendiiabal. En 1843, il Ait
ministre des affaires étrangères , et suivit la for-
tune de son ami Espaitero,
Canvtrialiain-Uiiioa, MIL it 1SI1.
aLMoKADSs, on plus exactement Almova-
heddoun, c'est-k-dire iftiUorlenj, nom d'une
djoastiearabequi régna pendant plnn d'un siècle
(de 1130 à 1SB9 de J.-C.) sur le nord de l'A-
frique et sur une grande partie de l'Espagne.
Vûi/. ALioukoKS dans \' Encyclopédie moderne
de MH. F. Didot.
ALMOBALLABi (Ben- Ahmed -Boston),
géograptie, llorlssalt au diiièmo siècle de J.-C.,
en Egypte, à la cour du khalife Fatimite Aiji-
Billah. On a de lui un traité de géograpbie qui
a pour titre : Livre des voies pour déterminer
laliinlttdtt royauntM. Cet ouvrageest souvent
cité par Aboulféda. On ne le trouve dans aucnne
de noi bibliottièquei.
M lit\B>ai,CtBsrapliliâ-ÂHxilféda,lianllaeUoa,t.i-
*At.iiou (Safonutn), rabbin du Levant, v(>
vait vers la dn du quinzième siècle et au cont-
mencemeut du seiilème. On a de loi , mtre an-
tres, un Uvre sur l'interprétation des songes {P(-
thron Khalmooth), imprimé 4 Constanlinople
et è Amsterdam, 1837 et 1643, in t*. On y
trouve l'opinion de tons les andens sur ce Bujet.
195
ALMOLl — ALMOR
196
Woir, Biblioth. hebr., 1. 1. l&it: III, torr. — I>e Rossl,
Dizionario storico deçH autitri ebrei. — Barlolocd,
BMiottL magna rabùin. — Lclong, BibUoth. sacra,
:il, 1179. — UOtUûgcr, Biblioth, orientalU.
ALMOX {Jean)f publidste anglais, né à Li-
Terpool en 1738; mort le 12 décembre 1805.
Après avoir parooum diverses parties de l'Eu-
rope et de i*Asie, il vint k Londres vers 1768, et
s'y lia, entre autres, avec Goldsmith et Wiil&es.
En 1759 il commença sa carrière littéraire par
un écrit intitulé : The co»duct o/a UUe nobU
commander examined; c'était Texameo de la
conduite de lord George Sack\ille à la bataille
de Mindcn. Ce pamphlet fut bientôt suivi d*un
Dictionnaire Militaire, contenant le récit des
sièges et des batailles les plus remarquables
depuis Charlemagne jusqu'à 17(>0. Appelé vers
1700 à la rédaction du Gazetteer, Alinon signa
ses articles : tin Whig indépendant ; ils furent
réunis en 4 vol. in-12 et 2 vol. itt-8°, sous ce
titre À collection of interesting leitert from
the Public Papers. Parmi les écrits politiques
qu*n publia vers la même époque, on remarque
un Examen du règne de George II, en 1761,
et un Examen de V administration de M. Pitt,
à cette époque Wilkes attirait l'attention de
l'Angleterre et tenait le pouvoir en éclicc ; Almon
se déclara pour lui , et la part active qu'il prit
à la polémique soulevée par Taudadeuv tribun le
mit en rapport avec les chefs de l'opposition,
qui l'engagèrent à ouvrir une librairie de pam-
phlets politiques. Presque tous les écrits de ce
genre, publiés pendant ces années où Wilkes et
lÀberté était le cri populaire, sortirent du ma-
g^n d'Almon.
En 1767 il, commença le Political register,
revue mensuelle, illustrée de caricatures, qui
n'alla que jusqu'à la fin du second volume. En
1770, il fut poursuivi comme éditeur du Lon-
don ifujanim, qui contenait la Lettre au roi, de
Junius. Il fut condanmé à une légère amende et
à fournir caution de sa conduite ultérieure pour
deux ans. Cette condamnation augmenta la popu-
larité d'Almon, qui réalisa une belle fortune par
son commerce de librairie politique, et se retira
dans une charmante vflla à Eoxtnoor dans le
comté d'Hertford, en 1783. 11 y épousa la veuve
de Parker, éditeur du General Advertiser, devint
propriétaire et rédacteur de ce journal , et obtint
un siège à la chambre des conununes. Mais ses
liabitudes de pamphlétaire lui nuisirent; il fut
condamné au Banc du roi pour un libelle, et
forcé de se retirer en Amérique. 11 en revint vers
1790, et publia encore trois ouvrages dont le
plus important est la Correspondance de John
Wilkes diaprés les manuscrits originaux,
avec des mémoires sur sa vie, 5 vol. in-8°. 11
avait commencé en 1774 le Parliamentary Re-
gister, destiné à rendre compte des débats des
deux chambres.
PuMie Ckaractert de 180S-18M, p. l»-lts. — Centle-
moH's MaçoKiw de décembre iSOS. — Ciulmen, Bio-
graphitai Dietionnary.
*ALMONACiD (Sébastien de), sculpteur es-
pagnol, vivait à la fin du quinzième siècle et an
oonunencement du seizième. En làOO, il exé-
cuta des statues pour les cathédrales de Tolède
et de SéviUe.
Bermudez, Dieeionario historico de toi mas UmUres
prqfesores de tas bellas artet en EspaSka.
ALMOXDB on ALLBMOIVOA ( Philippe Yak),
amiral hollandais, né à Brielle le 29 décembre
1646, mort à Haaswyk près de Leyde le 6 jan-
vier 1711. Capitaine en 1666, il assista, à la ter-
rible bataille, dite des quatre jours ( 1 1-14 jvB ),
où il commanda le Dordrecht sous les ordres de
Ruyter, contre les Anglais, commandés par le
dnc d'York. En 1672, il commanda la flotte sta-
tionnée devant Corée, d'où fl fut rappelé en iido-
bre 1673 {wur rejohidre, en 1674, l'amiral Tromp,
qui croisait sur les côtes de l'Espagne et de la
France. En 1676 il fut chargé de ramener de
Naples en Hollande la flotte de la répnUique,
avec le corps de l'amiral Ruyter, qui avait péri
le 22 a\Ttl dans un comk»t livré à la flotte fran-
çaise près d'Agosta en Sicile. Nommé vice-ami-
ral en 1677, il secourut, avec l'amiral Gomeflte
Trump, le Danemark contre la Suède. La même
année fl fut chargé de réduire les corsaires algé-
riens ; mais son escadre fut trop faible pour frap-
per un coup décisif. En 1688 il Ait nommé vice-
amûral de la flotte qid conduisit Gufllaome TII
en Angleterre. En 1690 il fît avec ramiral an-
glais Evcrfsen un débarquement en Triande, qui
eut un plein succès. En 1694, fl commanda en
clief les flottes anglaise et hollandaise réunies,
qui bombardèrent les ports de la France et de l'Es-
pagne sur l'Antlantique, Dieppe, Saint-Malo,
Brest, Lorient etc. En 1696 il bombanla Copen-
hague, et le 11 octobre 1702 il attaqua encore avec
l'amiral Rookc la riche flotte espagnole , arrivée
des Tndes occidentales dans le port de Vigo. Rookc
l'avait dissuadé de cette entreprise à cause de ki
saison avancée , par crainte de la petite escadre
française sous les ordres du lieutenant de vaisseau
Château-Renaud, qui accompagnait la flotte es{)aj(-
nole. Les deux amiraux prirent 10 vaisseaux de
ligne et 1 1 galions, et firent un butin de 2 mil-
lions en numéraire et de 5 millions en marchan-
dises, n commanda enfin, en 1705, la flotte hol-
landaise , qui , soutenue par une flotte anglaijie
sous l'amiral Shore et une armée de terre an-
glaise sous le comte de Pet«rsborough , soumit à
Charles d'Autriche, prétendant an trâne d'Espa-
gne , toutes les villes de la Catalogne et de la
Valence. La surdité qu'fl avait contractée dans
ses nombreux combats le força alors à quitter
le service actif. Il se retira dans sa propiété de
Haaswyk, près de Leyde, où U mourut. Ses neveux
Pierre et Guillaume lui ont fait ériger un magni-
fique mausolée dans l'église de Sainte-Catherine
à Brielle.
Van der Aa , Biographitch ffoordenboek der Nêdet'
landden.
* ALMOR (don Juan)t peintre espagnol, fit
t97
ALMOR —
pimimre taUeaax pour le oouTent des CbutreuT
près de SaragoMe, où il mourut Ten la fin du
dix-huitièiiie siède.
Bensodez , Diecienario hitiorieo , etc.
AUiORAViDBS, OU plus exacteme&t ii/fRo-
rabettin, c'est-à-cûre Dévoués au service de
Dieu, nom d'une dynastie arabe qui régna sur
le nord de rADrique et sur tonte l'Espagne ma-
mhnanfi, depuis 1067 jusqu'en 1140. Voy. Al-
wMULTmBs dans YEncpclopédie moderne de
lOf. F. Didot.
* AUiosnuro {Moyse-Ben-Baruch ), célèbre
nUin, né à Saloniki en lô23, mort yers la fin
du wriiàhnft aède. H résida longtemps è Cons-
tetinople, et écrivit un grand nonobre d'ou-
vrages, pûmi lesquels on remarque : la Prière
tfeJfoûe; Saloniki, 1503, in-4°, et une dcscrip-
lioa de Constantinople , dont on ne connaît guère
qoe la traduction espagnole, intitulée Extremos
f çrandezas de Constantinopla, compuesto
par Rabi Moysen Àlmosnino Hebreo, tradu-
cidopor Jacob Cansino;Uaànd, 1638, in-4°.
Woir, Bibi. heb„ I, 8ûi. — Bartulocri, BIM. maana
rabtin. — Leloog, BibliotlL taera. — De Roui, DiMion.
▲UnOSTAKSlR-BILLAH. Voy. AlbAKEM U.
AUIOTÂMED. Voy, MOTAMMED.
AUIOTBHABBI. Voy. MOTERABBT.
lAUiQUiST {Charles-JonaS'Louis), littéra-
tenr soédds, né en 1793. Il vécut d'abord retiré
m miiîea dés paysages des montagnes, étudia
ensoite la théologie , et vint s'établir à Stockholm.
O a eon^MMé on grand nombre d'ouvrantes d'ins-
tmclkm élémentaire; mais il s'est surtout fait
eonnaltre en Suède par ses romans, et par un re-
cueil de poésies intitulé : Tômrasens Bok (livre
de Roses d'églantier).
C9U9trsai.-lêxicon . édiUon de 18S1.
AUfCDAFAR. Voy, AlHA&EH l*'^
AUiAHDBR ( Olaf-Jean ), antiquaire et bibUo-
graphe suédois, natif de NorriLôping, vivait à la
fin dn dfa^-septième siècle et au commencement
dn dix-huitième. On a de lui : Uistoriola artis
typographiœ in Svecia, thèse publiée k Upsal
€B 1 722, réimprimée à Rostock en 1 725. Cet 0|his-
cole « diTisé en quatre chapitres , contient un ex-
posé snodnct et dair des progrès de l'imprimerie
en Suède depuis 1483 jusqu'au commencement
dn dix-hnitièsne siècle. U &i existe une traduction
nédoiseavec des additions nombreuses dans les
wanscrits de la bibliothèque d'Upsal. *
Fut, Jnmalës tfpographM seeuli decimi uxti to
^*Kia, ITH. - WarmbolU, lUbtiotheca historica sveo-
fMMca, XV, «S.
UXAXDBK (Samuel-Jean), bibliographe
'Bédois, fils du précédent, mort en 1772. On a
^loi : Ânviêning til et udvaldt Theologiskt
^oîhek (Introduction à une Bibliothèque théo-
^iqoedioisie), Hesselberg, 1772, 2 vol. in-S*»;
- Bistoria librorumprohibitorum in Suecia;
^^, 17«4, fa-4».
'Warmhoitz, mbUotheea hUtorica sveo-gothiea. —
*""«»«, CtUatogut bibtUftheae UptaiiehtU, I,fl.
ALOMPRA IW
*ALHPERB [Ditleb von)f chroniqueur alle-
mand, vivait à Reval vers la fin du treizième
siècle. Il a écrit une Chronique de la lÀvonie,
en vers, depuis les temps les plus reculés jusqu'à
l'année 1296. On en trouve un manuscrit com-
plet è la Bibliothèque de Heiddberg. Bcrgmann
en a publié un fragment : Fragment einer Ur-
kunde der àltesten lÀvlàndischen Geschi-
chte, ^.; Riga, 1817, in-8*.
Gervlnos , Getehiekte der pottiseken IfatioRol-Lite-
ratur der Deutschcn , t. II, 71.
ALOADIK. Ï'O//. Al.VDIN, ALA-£dDYN.
*ALOis (Jean'François\ poëie italien, natif
de Caserta près de Naples, Ât accusé d'hérésie,
et brûlé, le 24 mars 1564, sur la place publique
de Naples. Il laissa quelques poésies, qui se
trouvent insérées dans divers recueils , entre au-
tres dans Raccolta in morte d'Irène di Spi-
/tm&er^o; Venise, 1561, in-S^
GlaDnooe , Storia civile del reçno di Napoli.
J ALoIs ( Marie-Joseph-Joachiinr François ),
prince actuel de Liditenstein, duc de Troppau
et Jàgemdorf, né le 26 mai 1796, succéda en
1836 à son père. Il épousa en 1831 la comtesse
de Kiusky (née le 8 août 1813), dont il a huit
filles et un fils, Jeau-Marie-François Placide, nû
le 5 octobre 1840. Le prince Alois passe la plus
grande partie de sa vie à Vienne, où il préside
la Sodété impériale d'agriculture.
Conversât. -Lexicon, édil. de 1851.
*ALofs {Pierre), poète et tliéologien, natif
de Caserte, mort en 1667. U entra dans Tordre
des Jésuites, et fut professeur aux collèges de
Naples et de Lecce. On a de lui : Centurix epi-
grammatum; Lyon, 1635 ; Naples , 1646, in-8* ;
— Commeniarii inFoangeliaquadragesinuc;
Paris, 1658, in-8^
Mazzucbelli, Serittori d'Itaiia.
ALOisi (BaWiazar)f dit Galanino, peintre
italien, né à Bologne en 1578, mort en 1638. Il
était parent et élève de Carrache, et se fit re-
marquer par le rdief de ses tableaux. On dte de
lui surtout une Visitation ^ qui se voit à la Cha-
rité de Boulogne.
BagUoDc, rite de' pittori, etc. — Lanzl, Storia pit-
torica. — Hdneken, DicUonwUre de» arH»Ut. — Bartseb,
le Peintre çravemr.
*ALOJA (Joseph), graveur napolitain, vi-
vait vers le milieu du dix*huitième siècle. B fut
au nombre des artistes que le gouvernement dé-
signa pour graver les planches des antiquités
d*Herculanum(/e Àntichità di Ercolano), pu-
bliées par ordre du roi de fUsflieB en 1757 , 1760
et 1762.
GaDdelUnl. KfoHzie iOoriche degF JMÊtglkUoH.
ALOMPBi (Âlmnrprà, Àlompraw, ou plus
corredement AUumg-t)*houra), fondateur de
la dynastie actudle des souverains bûmans, né
vers 1710 (et non en 1705), mort en 1760. Si
la grandeur des actes et la supériorité du carac-
tère se mesurent au niveau sodal dans lequel
les hommes sont placés par le hasard de la nais-
sance, Alomprà fot un grand \»ff&3ns6 ^\i&. vs«r
1.
199
ALOMPRA
200
Terain digoe du rang suprême. D*une humble
extraction , bien que les généalogistes birmans
le fassent descendre des anciens rois de Pagân,
PrOme et Tagoung, il s'était élevé an poste de
chef d'une petite Tille murée, située dans l'ouest
de Kecum-Méoum, à douze milles environ de
llrrawaddy et à cinquante milles d'Ava, dans le
nord-ouest de cette capitale. Le nom actuel de
cette petite ville, Maxsobo ou MoutzohOy lui
aurait été imposé ( selon le docteur F. Bûcha-
nan) par Alomprft qui y était né , en mémoire
de sa première profession, celle de chasseur, et
signifierait « la ville du capitaine-chasseur. »
Lorsqu'il en fit plus tard sa capitale, on au moins
sa résidence favorite, il lui conféra le titre de
Ratna singa, « la Perle des lions, m C'est de ce
point, de peu d'importance à l'époque où la
lutte entre les Pégouans et les Birmans était
dans tonte sa force, et où les deux nations rivales
s'aidaient tour à tour de l'appui que leur four-
nissaient, dans nn intérêt mercantile, quelques
spéculateurs européens ; c'est de ce point, alors
presque ignoré, que le fier chasseur assista au
triomphe des Pé^uans, en 1762.
Tout le pays était soumis. Le serment d'obéis-
sance avait été prêté par tons les chefs birmans
de quelque importance ; et la nation Inrmane
semblait s'être prosternée sans hésitation aux
pieds du vainqueur. Alomprft, cet aventurier,
oublié dans son petit commandement par l'ar-
rogante imprévoyance du monarque piégouan,
indigné de l'humiliation de sa patrie, doué d'une
force de volonté peu commune, d*une vive in-
telligence, d'une habileté égale à son audace,
résolut d'affranchir ses compatriotes d'un joug
odieux ; et il y réussit par une des révolutions les
plus inattendues qui aient jamais marqué le cours
des affaires humaines. Alomprft, comme tous les
hommes supérieurs, exerçait sur ceux qui l'en-
touraient une influence sans bornes. H sut
profiter de la première occasion qui se présenta
d'agrandir le théfttre de sa vie, et le remplit
bientôt de l'éclat de son nom et de ses merveil-
leux exploits. Au moment où il accomplit sa
première tentative de révolte, fl avait sous la
main une centaine d'hommes dévoués, tandis
qu'on ne comptait à Montzobô qu'une cinquan-
taine, au plus, de soldats du Pégou, qui trai-
taient les habitants avec le plus outrageant mé-
pris. Saisissant pour prétexte de sa rébellion
quelque acte particulier d'iniquité et d'indigne
violence, fl ordonna à sa bande choisie de
tomber sur les Pégouans, qui furent tous passés
au fil de l'épée. Jugeant utile, toutefois, de dis-
simuler encore ses véritables intentions, il écri-
vit au gouverneur Apporatza, frère du roi de
Pégou, et gouverneur en son nom des provinces
binmanes, pour lui représenter l'affaire comme
un acte de violence non préméditée , résultat
fatal d'une irritation mutuelle. Apporatza, peu
convaincu de ki légitimité de cette explication ,
mais faisant trop bon marché des moyens de
résistance de son obscur adversaire, ordonna
qu*on envoyftt un corps de troupes à Moutzobô
pour réduire cette place à l'obâssance, et qn'A-
lomp^ft fût, emprisonné jusqu'à son retour de
Pégou, où l'avaient appelé des affaires pins im-
portantes.
Les troupes chargées de l'occupation de Mont-
zobô et de s'assurer de la personne du dief lé-
fractaire, trouvèrent le bourg fortement palis-
sade, et furent accueillis par les plus insultants
défis. Alomprft n'était pas homme à leur dcmner
le temps de revenir de leur surprise. A la chute
du jour, il se mit à la tête de sonbataillon sacré;
et se ruant avec furie sur les Pégouans, qui étaient
à peine un millier "d'hommes, fl les mit dans
une déroute complète. Après cet exploit, fl en-
gagea les populations voisines à venir se ranger
sous son étendard. 11 y eut quelque hésitatioo
dans les premiers jours , mais les sympathies dn
peuple étaient pour le noble aventurier ; et tandis
que le neveu d'Apporatza, qui gouvernait en son
absence, hésitait s'il marcherait sur Alomprft,
s'fl attendrait des renforts ou s'A se retirenût
sur Prôme, Alomprft, instruit de tout ce qai se
passait par les fidèles émissaires dont l'affectioD
de ses compatriotes secondait les actives dé-
marches, s'avança lui-même sur Ava, et le bruit
de son approche suffit pour déterminer les Bir-
mans à se lever en masse contre leurs oppres-
seurs. Dotatchéou (le neveu d'Apporatia) prit
la fuite, et les Pégouans restés en arrière famâ
massacrés. Par suite de cette coopération spon-
tanée et décisive , Alomprft put se contenter d»
faire occuper Ava par un détachement dont H
donna le commandement à son fils Schembn^
chassa les Pégouans de la vallée supérieure de
llrrawaddy, et rangea les cantons voisins d'Ava
sous son obéissance. Le roi de Pégou, au com-
mencement de l'année 17S4, parvint à réunir une
nombreuse flotte de bateaux armés , qui, sous le
commandement d'Apporatza, remonta llrra-
waddy, et, bien que harcelé par les attaques des
Birmans, parvint jusqu'à la capitale Ava, tou-
jours occupée par Schemboén.
Alomprft avait pendant ce tempe réuni dans
le voisinage immédiat d'Ava, ft Kéoum-Méoom,
une puissante flotte et une armée de dix mflle
hommes. Apporatza , préférant les chances d'une
bataiOe aux douteuses opérations d'un long
siège, laissa Ava de côté, et s'avança pour livrer
batoflleaux Birmans. Il fut complètement déiajt;
et Schembuén, sortant du fort d'Ava, acheva la
destruction de son armée. L'insurrection gagna
de proche en proche. A cette époque , les Anglais
et les Français, ayant rétabli leurs factoreries i
Syriam , y avaient naturellement des intérêts qn
posés : les Français secoururent les Pégouans,
les Anglais épousèrent la cause des Birmans Les
deux partis, cependant, se contentaient d'aider
dandestinement leurs alliés par leurs intrigues,
et par quelques secours d'armes et de munitions.
Dans l'automne de 1764, Beinga Délia, roi de
901
ALOMPRA — ALOJSSO
209
Pégon , ayant fait les plus grands eflbrts pour
réunir de nouveUeslerées, remonta llrrawaiddy,
et mit le siège devant Prôtne. Alomprà, à la tété
de ses meilleures troupes, descendit la ririère sur
une flotte formidable de bateaux armés, attaqua
les Pégouans sur le fleuTe et sur ses deux rives ,
et, api^ une lutte sanglante, les força à diercber
leur salut dans la fuite. Cette fois tout le delta de
Mrrrwaddy entre Bassdn et Pëgou se soumit ; et
Alumprà, avant de retourner à Montsobô, fonda
le florissant port de mer deRangoun sur les ruines
d'une grande et populeuse dté.
La lutte, soutenue par les eflbrts expirants
dea Pégouans, étendit encore longtemps ses ra-
Tages sur les districts riverains de Bassein ( Per-
jonfi), Syriam et Ifartaban. Exaspéré par les
premrea de duplicité et de faiblesse que lui don-
naient tour à tour les principaux personnages des
ftctoreries anglaises et françaises , toujours prêts
à se ranger du côté du plus fort, et trahissant
copségneinnient les deux partis, Alomprà en
tira pfais tard (1769) une vengeance sanglante
en meltuit à mort plusieurs Européens des deux
nations, et détruisant les factoreries. Il investit
enfin Pégou, la capitale rivale, où l'attendait une
courageuse résistance et do suprêmes eflbrts , si-
giud de Tagonie d*une nation puissante qui se re-
fiisait h mSir les dernières humiliations dont la
menaçait nn siège rigoureux. Le roi de Pégou ,
dont rimbédllité semble avoir égalé la mauvaise
Cbrtone, termina une lutte, désormais inégale,
en se mettant lui-même avec toute sa famille i
la discrétion du vainqueur. Sa malheureuse ca-
pitale tat livrée à un impitoyable pillage en 1757. ,
En cette même année, Alomprâ, qui, depuis
1753y avait pris les titres et les insignes du pou-
voir suprême, écrivit au roi d'Angleterre une
lettre sur une feuille d'or enrichie de rubis : cette
lettre, conçue dans les termes les plus pompeux,
tat confiée à un certain John Dyer, qui parait l'a-
vnîr reçue des mains d'Alomprà, àRangoun ; mais
on ne sdt ce qu'elle est devenue; il s'en trouve
une copie dans la collection du colonel Bumey.
LliiiÀoire des négociations des Anglais , à cette
époque y présente un tableau déplorable des hé-
titidons perpétuelles, de llgnorance, du défaut
éb toute di^dté et de bonne foi du gouveme-
HBDt de la compagnie et de ses agents. Les Bir-
mns ont été, de tout temps, trop ignorants de
ta npériorité européenne et trop insouciants dans
te imperturbable orgueil , pour songer à établir
te relîtions profitables avec les peuples de l'Oc-
4ite sur des bases mutuellement honorables;
>rii il ftut convenir que les négociations enta-
>ifei avec eux par les gouvernements chrétiens
^Aierses époques, dans l'intérêt momentané
^ Wor politique ou de leur commerce, n'ont pas
{m ntàoB avant la grande expédition an^se
^18U-1825) été coàiiites de manière à ébran-
V ta mauvaise opinion qu'Alomprft et ses suc-
J^Murs avaioit de nos princi|)es et de nos mo-
En 1756, un simple ensetgno, Lester, mala-
droitement envoyé comme ambassadeur extraor*
dinaireà la cour d'Ava, recevait, par ordre d'A-
lomprà, en édiange des présents humblement
offerts au nom de la compare , dix-huit oranges ,
vingt-quatre têtes de maïs et cinq concombres!
Les triomphes qui avaient signalé les premiers
pas du conquérant birman l'accompagnèrent
jusqu'au terme de sa courte mais brillante car-
rière, n se rendit maître de toute la ligne de*
côtes maritimes depuis l'embouchure de llrra-
waddy, à travers la péninsule de Ténassérim,
jusqu'à Tavoy et Mergui; et, voulant tirer une
vengeance éclatante de l'appui donné par les Sia-
mois à une révolte des provinces du sud , il
marcha sur Siam , avec la résolution d'incorpo-
rer ce royaume à ses États : mais à trois mar-
clies de la capitale, Youthia, il fut saisi d'une
maladie mortelle qui lui fit rebrousser chemin,
dans l'espoir de revoir sa terre natale avant de
rendre le dernier soupir. Cet espoir fut déçu :
Alomprê expira en route, à deux jours de mar-
che de Martaban, le 15 mai 1760, dans sa cin-
quantième année.
Le court espace de sept ans avait suffi à Alom-
prâ, non-seulement pour assurer l'indépendance
de son pays et étendre sa domination au deliors,
mais encore pour laisser, dans de nombreux édils
relatifs à l'administration de la justice et à la po-
lice de son royaume, des preuves éclatantes de
la solidité comme de l'étendue de son esprit. 11
assit l'empire birman sur des bases telles, que la
puissance colossale de l'Angleterre a pu seule
les ébranler, et les a sagement respectées. Bien
que quelques provinces éloignées du cœur de
l'État soient passées sous la domination britan-
nique, l'empire d'Ava est encore intact, et la |k>s-
térité d'Alompr porte encore son sceptre. Les
nouvelles reçues au moment où nous écrivons ces
lignes nous apprennent que le gouvernement bir-
man , dupe une seconde fois des illusions de son
orgueil, est retombé dans les vaincs espérances de
vengeance qu'il paraissait avoir abandonnées de-
puis que les Anglais ont renoncé à entretenir un
président à la cour d'Ava. Les hostilités provo-
quées de nouveau par les Bûmans ont déjà pris
un caractère sérieux, et se développeront peut-
être , cette fois encore, sur une large éclielle. Mais
la lutte ne saurait être de longue durée. Les des-
cendants d'Alompr comprendront, par le triom-
phe inévitable des armes britanniques, la nécessité
de se soumettre aux conditions qui leur seront
indiquées, et achèteront à ce prix la permission
de continuer à s'asseoir sur un trône dont l'An-
gleterre est trop raisonnable pour envier la pos-
session. D. DE Jakcicky.
Historieal Iteview of the polUical relations betwetn
thê Britiih çovemment in india and the empire <j/
Wo, etc.; CalcutU,l8W.- Dairymple, OrientalHeper-
tort (t voL ln-4«), voL I. - Crawfuid, Journal o/ an
embassif to tke court of Ava, Toi. I, etc.
^ALOKSO DE LOS EI08 {^PedTO\ SCUlvil»l£
espagnol , né K \«AadoM enV^^^TiGis^TV^xiVî^.
ALONSO — ALOS
204
Élève de son père François Aionso, il a fait des
Inminx estimés pour plusieurs églises de Madrid.
Bcmradn, DiceUmario hUtorico.
*AL0H80 de Mercadillo, Toyageur espa-
gnol , da seiiiènie siècle, fonda, en 1546, an
Pérou la Tille de Loja ou Loxa dans le district
de QuHo. Les enTirons produisent la fameuse
éoofce lébriftige, le quinquina, connu d'abord
soDB le nom de easearilla de Loxa,
Georfe Joan et Antoine de UUva . Fùyage de VAmi'
rifiM mtriAioxkalc-
*AL09I80 de Mendoza, Toyageur espagnol
da seizième siècle, fonda, en 1548, la Tille de la
Paz , au Pérou , sur le penchant des Cordillères.
George Juan n Antoine de Ulloa, Voyagé de l'Ami-
riqae méridionale.
ALOPA {Laurent de), imprimeur italien,
fils de Vrançois d'Âlopa, plus connu sous le nom
latin de Laurentius Francisci de Àlopa. H était
natif de Venise, et exerçait son art à Florence
Ters la fin du :|uinzième siècle. H se liTra par-
ticulièrement à rimpression Jes ouTrages grecs.
De ses presses sont sorties : 1'* Anthologie grec-
que, publiée par les soins de Lascaris ; elle est
accompagnée des scholics, et dédiée à Pierre
de Médicis, 3 août 1494 , in-4° ; — 2Mes Bym-
nés de CalUmaque, sans date, in-4®j — 3* Gno'
mœ nionoslïchx, avec le poème du Musée; sans
date ( li95?) in-4'' ; — 4" quatre tragédies d*Eu-
ripide(Médée, Hlppolytc, Alceste, Andromaque),
sans date , petit in-4'* ; — 5<* la première édition
delUr^onaM^i^ue d'Apollonius de Rhodes, 149G,
in-4<*. Ces éditions sont remarquables par la beauté
du papier etTélégancedes caractères; toutes sont
imprimées en capitales grecques. Elles forent en
partie corrigées par le célèbre Jean Lascaris. La
première édition de la traduction latine des œoTres
de Platon, par Ficin, sans date, dont Tédition Ait
commencée en 1483 dans le monastère de Saint-
Jacques de flipoli à Florence, porte à la fin du Con-
vivium le nom de Laurentius Venetus, que Ton
suppose être le même que celui de Laurentd' ATopa.
Cette édition est imprimée en caractère gothique.
Antoine Francisci ou de Francescho, de Ve-
nise, de la famille du précédent, était élément
imprimeur à Florence, de f487 à 1492. A.F.-D.
Panzcr, Jnnale» typographici , l. T, p. «7». — Pelg^iot,
JMfrtfonn. dtt WiUolttgiê, t. 1, p. 18. -> Maittatre, Annales
tfpograpMd^ t.l, p. ifl. Haln. R. bibl., paniecoad., p. 117.
ALOPJiVS {MaximUieH)f diplomate russe,
naquit le 31 jaoTier 1748 à Wiborg en Finlande,
et mourut à Franefort-sur-le-Mein le 16 mai
1821. 11 fit ses études 4 Abo en 1767, et en 1768
à Gœtttngue. A peine âgé de Tingt ans , il fut em-
ployé an département des affoires étrangères à
Pétersbourg, et par le diaiieeUer de l'Empire,
comte Ostermann, éleré à le charge de directeui*
de la chancellerie. Il géra aussi cet emploi sous
le ministère du comte Panin. En t788 il fet
nommé ministre à Eutin (Hohtein), et trois ans
plus tard à la cour de Prusse. Il s'acquitta aToc
talent de plusieurs missions dont Catherine II
Vandi cliai]gé; ce fut par ses mains que passa la
correspondance privée du ^and-duc Paul avec
Frédéric le Grand. De Berlin il fut euToyé en
Saxe , et ensuite il représenta la Russie près de h
diète de Ratisbonne. En 1 802 il retourna à Berlin ;
et en 1806, après aTohr négocié aTec la Suède la
cession du duché de Lauenbourg, il. reçut une
mission pour Londres. Ici finit sa carrière ifi-
piomatique. [Enc, des g. du m. ]
ComvenatUmt'LextetM, — EnttikUtfêdeekmkW'lM^
eon, t. Il, p. 11.
ALOPJEUS {David, comte n*), frère du pré-
cédent, diplomate russe , né à Wiborg en 1769,
mort à Berlin le 13 juin 1831. Après de bonnes
études faites à TAcadémie militaire de Stuttgard,
il entra dans la diplomatie, et taX ntfmmé ministre
de Russie à la cour deGustaTe IV, roi deSnàde.
Ce prince le fit arrêter et fit mettre les acdlés. sor
ses papiers, au moment où U apprit la nonreUe
de riuTasion de la Finlande par les troupes ru»-
ses ; invasion par laquelle Tempereur Alexandr»
Toulut forcer le roi de Suède à accéder au sys-
tème continental, que GustaTe refiisait de recon-
naître. Élargi quelque temps après, Alopttus fut
dédommagé par son souTerain , qui lui fit don
d'une terre assez considérable, et lui accorda la
clef de chambellan. Ce fut lui qui signa, an non
de la Russie, la paix de Frederikshamm , parkh
qoelle la Suède fut dépouillée d'une partie de ses
provinces. En 1811, il alla à Stuttgard, comme
ministre près de 1^ cour de Wurtembei^; et m.
1814 et 1815 U Alt chargé de radroiaistration dt
la Lorraine, au nom des puissances dont les
troupes marchaient sur Paris. Alopœus y laissa
d'honorables souvenirs : les habitants de Nancy
Ini offrirent , à son départ, un témoignage de
connaissance. 11 devint ensuite ministre
tentiaire et euToyé extraordinaire à Berlin; j
qu'à sa mort il remplit'ces fonctions importantce,
à la satisfaction des deux cours. Chai^Bé, afirès
la formation du royaume de Pologne, d'en ré|^
les frontières du câté de hi Prusse, il fut Dommé
comte de ce royaume. U mourut ministre pléni-
potentiaire russe à Berlin. {Ene. des g. du m,}
Historieat Skêtck of the last f«ar$ of Gmtmvm èV.
- FoUfnl, CataL bibliotA. MagUabewh, III, p. zxio.
^ALOS (Jean), médecin espagnol, Tivaii à
Barcelone dans la dernière moitié du dii-sep^
tième siècle. En 1664 , il Ait nommé profeaaew
d'anatomie et de pharmacie à l'Académie de Ban»
celone. On a de lui : Dissertatio de VipereU
irochiscis ad magnam senioris ÀndromacM
Theriacam rite cum pane parandis per quaT"
tam fuxta mentem Galeni; Barcelone, 16ft4,
111.40. _ criticum Apologium adversus sta-
teram Jatricam Michaelis Villar; Barcelone,
1625, in-4«;— PAarmocopana CataUma; Bar-
celone, 1686, in-fol. ; — DisquisUio de Corde
hominis phffsiologica et anatomica ; Barce-
lone, 1694, in-4<*. — Le premier de ces opus-
cules , omis dans presque toutes les bO»liogri-
phies médicales, traite des proportions de pain
que Galien {Antidotes, liv. I, chap. 8) aTaU
205
ALOS — alp-arsla::^
Î06
ordonnées pour la pt-(^>paration des trocbis<iucs ou
pastilJes de clialr de vipère, Tun des ingrédients
de la fhériaquc d*Andromaquc. La question
alors si controversée parmi les médecins es-
pagnols, italiens et français, portait sur le mot
grec tiTopTov (quatrième); il s'agissait de sa-
voir si Galien désignait par là une partie de pain
sur trois ou quatre de chair de vipère. Alos
adopta la dernière version. La DisquisUlo sur
le coeur est l'ouvragp le plus remarquable d'Alos.
La description anatomîque en est assez exacte.
Ilaller. BiàlMJkeca medicinx practiem^ t II.
^ALOYsivs {Jean- Baptiste) y compositeur
de musique italien, natif de Bologne, vivait à la
fin du seizième et au commencement du dix-
septième siècle. On a de lui : Cœlum harmoni-
cum, Venise, 1628; — Contcxtus musicus :
motetti à 2, 3, 4, 5, 6 voci; ■— Cœlestls Par-
nassus : motetti e canzonnetti ; — Motettafes-
torum totius anni^ à 4 voci. Milan, 1587; —
Corona Stettarum; \enine, 1637.
FéU», Biographie des musiciens^
^ALPAGO, en latin alpagvs (Andrée),
médecin italien, natif de Bellune, vivait au
eommenccment du seizième siècle. On ignore
les dates de sa naissance et de sa mort. Il est
aossi connu sous les noms d*Andrée de Bellune
(Andréa Bellunese) et de Bongajo ou 3fon-
gajo, nom d'une ancienne famille. Alpago voya-
gea, dit -on, pendant trente ans en Orient,
pour bien apprendre Varabe, dans le but de lire
le texte original d'Avicenne. H visita l'Ile de
Chvpre, PÉgypte, et séjourna longtemps à Da-
mas. A son retour en Italie, il fut professeur de
médecine à rÉcole de Padoue, et mourut peu
de mois sçrès son installation.
Alpago avait fait une étude spéciale des mé-
decins arabes, conune le montre la liste sui-
vante de ses travaux : Johannis Serapionis
Praetica dicta , interprète Andréa Alpago;
Lugdnni, 1525, în-4*; Venet., 1550. în-fol.; —
Avieennx Liber Canonis, de medlcinis cor-
dialilms, et Cantica,jam oîim quidem a Ge-
rhardo Cremonensi ex arabico sermone in
UUinum conversa ; postea vero ab, Andr. Al-
pago infinitis prope correctionibus et indice
ieeorata; Venet., lû-U, 154G, 1555, 1595 et
1608, 2 vol. in-fol. On y trouve quelques autres
tFritésd'Avîcennc (Déremovcndis yoctimentis
et De Syrupo acetoso) ; — Averrois Libri VII;
Cmtica item Avicenncc, cum ejusdem Aver-
roii CommentnriiSf et Tractatu de Thcriaca,
oft Armeijando Blasio, ex arabico in lati-
fttan translatis et ab Andr. Bcllunense cas-
ti9atis; Venet., 1552, în-folio; — Gtossarium
luminum arabicorum ex Avicenna, aliaque
Miscellanea Arabica; în-12; — Embitaris
Tràctaius de Limonibus, ab Andr, Alpago
ktinitate donatxis; Parisiis, 1602, in-4".
Alpago dit, dans sa préface au Canon d'Avi-
cerme, qu'il avait traduit de Tarabe en latin une
^iograpirie des médecins et philosophes anbes et
grecs. Peut-être cet ouvrage existe-t-il encore
quelque paît en manuscrit, ainsi que la traduction
des'ti'aités d'Avicenne ( De Venenis ; de Medici"
nisprincipum non terribilibus ; de Lapidibus
pretiosis) filoni parle Ciacconlus dans sa BibUo-
tlièque. Alpago avait laissé ses papiers à son ne-
veu Paolo Alpago, qui Tavait accompagné dans
ses voyages.
Mazucbclll. Serittori dTltalia.
ALPAfDE OU ALPAfs, sumommée la Belle,
femme de Pépin d'Héristal et mère de Chavies
Martel, vivait au huitième siècle de J.-C. Elle
captiva le coeur de Pépin d'fléristal , maire du
palais, qui répudia Plectrude pour sSmir è elle.
L*évéque de Liège, Lambert, condanma Pépin,
et refusa de bénir à table le verre que Ton pré-
sentiit à la nouvelle épouse au festin des ncees.
Alpaidc, outrée de Tinjure, excita son frère
Dodon à la venger; et celui-ci fit périr Lambert.
Bientôt, suivant les chroniques du temps, le ciel
punit le meurtrier par une maladie infecte qui
couvrit son corps de vers, et le força, pour s'ar-
racher à SCS tourments, à se précipiter dans la
Meuse. Ce qui peut justifier Pépin et Alpaîde,
c*est que le divorce était admis et commun sous
la première race. Pépin resta très-attaché à Al-
paîde jusqu'à sa mort. Inconsolable de sa perte,
et aussi pour échapper à la haine de Plectrude,
Alpaide s*enferma dans un monastère près de
Namur.
Chrmi^ue de Saint-Denit, I. V, ch. zxir. - Bayle.
Diet. eriL — Meemeil des MUorimu des CauUs «< dû
France, t. III, p. 197.
ALP ARSLAN ( Mohammed • Lfiaz-cd- Dyn-
Abou^Chou4ja) f second sultan seldjoukidc, né
enTurkestan vers 1028 ou 1030 de J.-G. mort le
15 décembre 1072 5 Berzcm. En 1053 il monta
sur le trône du Khorassan après la mort de Daoud,
son père; et en 1063 il succéda à son oncle Togroul
Beg. Le premier il réunit tous les Étits seld-
joukides en une vaste monarcliie, et y après avoir
embrassé Tislamlsme, il prit le surnom d'Alp-
Arslan (très-courageux) dont les auteurs by-
zantins ont fait Apolasaros, Le khalife de Bag-
dad lui donna le titre d'Adhad-cddin (soutien de
la religion), avec la prérogative de faire dire la
prière en son nom. Le premier acte d'Alp- Ars-
lan fut la mise à mort du vizir Amid-al-Mulk ,
qui fut remplacé par Nisam-al-Mulk. Celui-ci,
condisciple d^Hassan Ssabah , chef de la secte
des Assassins, sous le poignard desquels il tomba
plus tard , fut le fondateur de toutes les écoles
et académies du royaume des Seldjoukides.
Pendant que ce vi/ir dirigeait les affaires, Alp Ars-
lan fit lui-même la guerre avec succès. En 1064
il réprima la révolte d^un chef khowaresmien,
Khazan, et recula, en lo65, les limites de l'em-
pire au delà de TOxus dans le pays de Yond. De
retour de cette campagne, il visita le sépulcre
du huitième imam, Ali-Riza, et convoqua tous
les princes fcudataires à Radécan, oii il leur dé-
clara, qu*il avait choisi Maick-Scliali, son tîk
' aîné, pour soû sucetss^vkt <i\ >asC\^^\^Tv>\^\ ^
207
ALP-ARSLAIN — ALPEDRINHA
308
tous ses États. En 1067 et 1068 il poursuivit le
coure de ses conquêtes. A Césarée, capitale de
la Cappadoce, il euleya les portes de Téglise de
Saint-Basile, enrichie d*or et de perles, et battit
les Grecs sous Nicéphore Botoniatc. En 1069, il
envaliit l'Arménie et la Géorgie, royaumes chré-
tiens. L'incident le plus remarquable de cette ex-
pédition fut le blocus du couvent de Mariam-
Nlshin (s^ourde Marie) situé au milieu d'un
lac et réputé imprenable; un tremblement de
terre en ayant fait tomber les mure dans le lac,
cette forteresse se rendit Alp-Arslan ôta laliberté
à tous les grands seigneurs de ce pays et les
obligea à porter un fer à cheval pendu à ToreiUe
en signe de leur esclavage. Ayant laissé Malek-
Schah pour achever cette conquête, Alp-Arslan
se retourna vera les Grecs, qui, sous le vaillant
empereur Romain IV, surnommé Diogènes,
avident, dans trois campagnes successives, re-
jeté les Tnrcs au-delà de l'Euphrate. Romain,
fort d'une armée de 100,000 hommes, ayant ré-
clamé pour gage de la paix, la remise entre ses
mains de la ^e de Râ, résidence du sultan
dans le Haroadan, Alp-Arslan jure de vaincre ou
de mourir. Un combat acharné fut livré en août
1071 prèsdelaforteresse de Malaskerd, entre Wan
et Erzeroum. AIp-Arelan remporta la victoire,
et r'eropereur grec, devenu prisonnier, baisa la
terre, en signe de soumission , pendant que le
sultan lui posa le pied sur la tête. Au moyen
d'une rançon d'un million et d'un tribut annuel
de 1 60,000 livres d'or, Romain recouvre la liberté,
et fut, peu de temps après, assassiné par ses pro-
pres sujets. Alp-Anlan lui-même tomba bientôt
sous le poignard du commandant de la for-
teresse de Berzem près de Caryr en Turkes-
tan, Yousouf Cothuol, que le sultan, irrité de
sa défense opiniâtre, avait insulté, et menacé
d'un supplice ignominieux. Sa mort fit échouer
le projet de soumettre tout le Turkestan , patrie
des princes seldjoukides, qui devint le siéjge de
la dynastie des Khowaresmiens. Alp-Arelan fut
hihumé à Mervé , une des quatre capitales du
Khorassan , où se trouvent les tombeaux des
princes selcÛonl^es*
D'Herbelot*, BibUatMque orimtaie. — Hammer, UiS'
toire des Ottomans,
*ALPBDEi!fHA (2>. JoTçe da Costù), arche-
vêque de Lisbonne, né au bourg d'Alpedrinha ,
dans la province de Bara, vers 1406, mort plus
que centenaire à Rome le 19 septembre lô08. Il
était plus généralement connu sous le nom de
cardinal d'Alpedrinha, en souvenir du lieu de sa
naissance ; mais il était en réalité cardinal de la
capitale du Portugal, et c'était l'un des plus ha-
biles théologiens de son siècle. Né d'une famille
noble, jouissant d'une réelle opulence, il reçut une
éducation brillante, entre dans les ordres, et fut
promu d'abord à l'évêché d'Évora, d'où il passa
à l'archevêché de Lisbonne : il fut comblé de
biens par Edouard et par son fils, et l'on affirme
même qu'il posséda plus de revenus ecclésias-
tiques qu'aucun prélat de son temps. Nommé de
bonne heure conseiller d'Alfonse V, sa faveur
à la cour datait de loin, et c'était lui cpii avait élé
cliargé de diriger l'éducation de l'infante dona
Catharina, fille du roi D. Diiarte, qui se fit pins
tard un nom dans les lettres, et qui traduisit
même du latin le traité de la Perfection de
la vie monastique, de saint Laurent Justi-
niano. Le crédit du cardinal Alpedrinha était
devenu proverbial, et son influence dans les af-
faires se maintint durant tout le règne d'Al-
phonse V. 11 n'en fut pas de même à l'époque où
Jûfio II, comme prince régent, prit en main la
direction des affaires. D'anciennes causes de dis-
sension existaient entre l'infant et le cardinal ,
et elles tenaient, dit-on, à l'influence que celui-ci
aurait exercée sur l'esprit du roi brsqu'il avait
été question d'unir l'héritier de la cour de Por-
tugal à la fille de D. Henrique, dit l'Impuis-
sant, à cette infortunée Beltraneja qui fut cause
de dissensions si désastreuses, et qu'Alfonse V
avait eu l'imprudence d'épouser au détriment
de son fils. Ce fait curieux a été réoenune&t pro-
duit par M. Rivera, et il donne un sens à une
anecdote populaire citée par tous les hisliK
riens portugais. On raconte, en effet, que, lors-
que Aifonse V revint de sa visite en France, la
nouvelle de l'arrivée du roi fut apportée an
prince comme il se promenait dur le bord de
la mer, en compagnie du cardinal d'Alpedrinha
et du connétable duc de Braganoe. Le message
sembla d'autant moins opportun au prince, que,
dans un accès de misanthropie rdigiease qui
allait le conduire jusqu'à la terre sainte , le mo-
narque portugais avait investi définitivement son
fils du gouvernement de ses États quelques mois
auparavant. Allait-il rendre au roi le pouvoir?
allait-il le conserver ?D. Jodo hésitait. Il demanda
à ses deux compagnons quelle devait être sa con-
duite dans cette occurence difficile, et ce qu'il
fallait faire : « Recevoir le roi comme votre père et
seigneur, » répondirent les deux hommes d'État
La réponse était peu du goût de l'infant; et, pour
f^ire divereion à ses luttes intérieures, il prit un
des galets de la plage, qu'il lança sur la surf^
des flots. La pierre bondit en ricochant : « Je vous
jure que cecafllou ne m'atteindra pas à la tête, »
dit tout bas le cardinal au duc de Bragance, qui
se tenait côte à c6te près de lui. Quelques jours
après, Alpedrinha se mettait secrètement en route
pour Rome, et échappait ainsi aux débats ora-
geux qu'il croyait devoir se former entre le père
et le fils.
Grâce à son rare savoir, le cardinal d'Alpe-
drinha acquit à la cour de Rome l'influence qnH
avait eue à Lisbonne. Sa prodigieuse carrière lui
permit de vivre sous les pontificats de Sixte IV,
d'Innocent Ym, d'Alexandre YT, de Pie m et de
Jules n. Par la seule prépondérance qu'il sut
garder dans les affaires, il servit les intérêts du
Portugal sous ces divere pontificats, et il ne cessa
pas surtout d'être en correspondance avec Em-
209
ALP£DRIKHA — ALPHERIOS
310
manuel, sous lequd tant de grandes clioses de-
vaient s'accomplir pour son pays. Les fragments
de ses lettres qui nous ont été conserrés sont
empreints d'une haute sagesse, et pèuTent faire
supposer que, du fond de son palais de Rome, llia-
hile vieillard put diriger celui qui devait être un
^randroL Ferd. Denis.
Uemoriag da Jeademia dot sciencioê de Lisboa ,
t. Viil. — PanoremaJonuU iUerario e instructtvo, t. V,
«n. 18(1.
*ALPHACAR (JudaS'Ben-Joseph), rabbin
«spagDol, exerçait la médecine à Tolède vers la
fia du douzième siècle. On a de lui quelques
lettres, imprimées avec celles de Maïmonide ,
Tenise, 1646, in-^; réimprimées dans BoxtorfT,
hulUutio Bpis^larU Mebraica , BAle , 1629 ,
ii-12.
Wolf, BMUML Htàr., K Ml. - Bartolocct, BMioth.
magn. mMta., ni, il.
* ALPAàSUS ou ALPHANi , médedu de Sa-
leme du seizième siècle, a éciit Optu de Peste,
fèbre pestilentiali et /ebre maligna, necnon
de 9€uiQlis , et morbillis, qtuUenus nondum
pestilmUis sunt; Naples, 1677, in-4% et Ham-
bomg, 1698 et 1018. Cet ouvrage fut composé à
roocasioii d'une épidémie qui ravageait alors
ntalie et une grande partie de l'Europe.
ALPHARABiiJS (/ocçues), antiquaire italien,
natif de Léonessa dans le royaume de Naples ,
virait au conunencement du dix-huitième siècle.
Oi a de lui : Panegyricum in divi Ludoviei
régis et christiani/xderis celehrUatesenahii
AposMieo dictum, imprimé en 1606; — De
Vsu conmarwn et earum génère apud vête-
res Romanos , publié par Vogt; Leip^ , 1769,
Jàckter, jtttgemébiês Geiekrte»'Lezicon.— i.Aûeïaae,
St Ê ^ p Um . d JOcher.
*Al«FHte ou ALPHBUS ('AXçsidç), poetc
p«e, natif de Mitylène, vivait sous le règne
^Angnste. H nous reste de lui douze épigram-
»y d'un style très-élégant, dans VAnthologia
Wahhdn», BibUaîh, graea, II, ti ; IV, MO. — Jacobc,
Jwtm^êëtrtiomêi i» ArUhot. grme., III, t. — Brunck,
Jhalarf g, a. it^
«ALPBSH (Daniel van), jurisconsulte hol-
Indalty né le 7 novembre 1713, mort le 16
'féM 1797. Il ut professeur utriusque ju-
rit (droit civil et droit canon) è l'université
4eLeyde. On a de lui un traité sur les pré-
ngatives de la magistrature ( en hollandais ),
1^4e, 1766, in-8* (sous le voile de l'anonyme),
et la eontinnation de l'ouvrage si intéressant
^lanMieris, Beschryving der Stad Leyden
(I^Mcription de la ville de Leyde), dont le
Pi«mier vohnne parut en 1762 ; le travail d'Al-
pka comprend la moitié du 2' volume, publié
O1770, et tout le 3' vol., 1784, in-foUo. Alphen
*lilMé des matériaux pour un quatrième volume,
9i ne parait pas avoh: été imprimé.
K*k, rçderUwduh fToordenboekt t. II, p. 69T.
^ALPSEX ( Eusèbe-Jean ), peintre allemand,
•É k Vienne en 1741, mort en 1772. Il y a de
lui plusieurs tableaux au crayon dans la galerie
de Vienne.
Hlchel, Catalogue des tableaux de la galerie impé»
riate et royale de tienne.
*ALPRBif (Jérôme van), théologien hollan-
dais, né le 9 mai 1700, mort le 20 avril 1758.
n fut pasteur protestant successivement à Lceu-
warden et à Amsterdam. On de lui : De terra
Chadrach et Damaso opus; Utrecht, 1723,
in-12, réimprimé dans Ugolini, Thésaurus
antiquitatum sacrarum ; — un commentaii-e
sur les chapitres XXIV et XXV de saint Mat-
thieu; Leeuwarden, 1734, in-8^
Chalmot, Biograpkiaeh ff^oordenboek der Nederlan-
dêH, 1,170.
*ALPRBN (Jérôme-Simon van) , théologien
protestant, né à Uanau le 23 mai 1666 , mort
à Utrecht le 7 novembre 1742. 11 étudia à Leydo
et à Franeker; et il fut, pendant vingt-sept ans»
professeur de théologie d'Utrecht, après avoir été,
pendant le même espace de temps, successive-
ment pasteur à Warmond , à Zutphen et à Ams-
terdam. Il se maria trois fois : la première femme,
il l'avait, disait-il, prise pour tenir son ménage;
la deuxième, pour soigner ses enlants, qui étaient
nombreux; et la troisième, pour avoir soin de
lui-même. Son principal ouvrage a pour titre :
Specimina analytica in Epistolas PauH quin-
que ratione ordinis temporis quo scriplx
sunt priores ; Utreclit, 1742, 2 vol. in-4».
Kok , F'aderlandsch jy oordenbœk., II, 704. - Ab-
koude, Naamregi$ter ran ffederduiUche Itnekai, 1779,
p. 14. — A. Drakenboreh , Oratlo funebrit in obUuui
H, S. van Mphen ,• Utrecht , 174S, ln-4«.
ALPHEN (Jérôme van), poète hollandais,
né à Gouda le 8 août 1746, mort à la Haye le
2 avril 1803. Il était peUt-fils de JérOme d'Al-
phen, le théologien. Il étudia le droit à Tunivcr-
sité de Leyde , et devint procureur général à la
cour d'Utrecht, puis pensionnaire de la ville de
Leyde, enfm conseiller et trésorier général de
rUuion. Lorsque les Français envaliirent la
Hollande en 1796, il résigna ses fonctions, et se
retira è la Haye. On a de lui ( en hollandais) s
Essais de poésies édifiantes ; Utrecht, in-S" ,
1771 et 1772; Poèmes et méditations, 1777;
Chants belges; Poésies pour les en^fants,
1781 : ouvrage souvent réimprimé, écrit avec
une grâce et une bonhomie charmantes; —
Mélanges en prose et en rers; — des cantates^
genre de poésie dont il a donné Texemplc en
Hollande; — Essai d* hymnes et de cantiques
pour le culte public, 1801 et 1802. — le Spec-
tateur chrétien; — Moïse considéré, sous le
rapport de sa législation, comtne supérieur à
Solon et à Lycurgue ; Inséré dans le vol. IX des
Mémoires de la Société Teyierienne de Harlem.
— En 1813, on a publié les ouvrages ix>stliuincj:
d 'Alphen.
Col lot d'Escarj, Hollande Roem in^ Kunsten en ffe-
tensckappen, t. I, p. 15i. — Kampcn, Ceschiedenii der
Letteren en ff^etenschappen in de fiederlanden^ 1. 11^
p. 37S.
* ALPHERIOS, ALPHERIUSOU 4LPER1 (/a-
cinthe de) , médecin , ne à Elche «ol ¥5j^«a^<(^ ^
311
ALPHERIOS
Yiyait à Foggia (royaume de Naples) dans la
première moitié du dix-septième siècle. On a de
hii : De peste et vera distinctione inter fe-
brem pestilenUm et TTuz/i^oin; Naples, 1628,
in-4° ; — De prxservatione a calcuUs atque
cunctis/ere morbis, deque renalium medela;
Naplcs, 1632, in-4**; — DemodoconsuUandi,
sive utvulgus vocat, co/Ze^ioncft; Foggia, 1646,
in-fol.
Mazzuchrlli, Scrittori dTItaUa.
ALPHRBY {JS'icéphore) , théologien da dix-
septième siècle, appartenait à la famille impériale
de Russie. A la suite de quelques troubles, il se
réfugia en Angleterre, où il devint, en 1618, curé
de Warlen dans le Huntin^^onshire. Phis tard,
il fut à deux reprises différentes rappelé dans
sa patrie , pour monter sur le trône ; mais il
préféra sa pauvre cure à Tempire de Russie. 11
mourut fort âgé , sous le règne de Charles TI.
Walker, JccomU of tbe ivfjering» o/ tkê eUrn in
ihe grand rebeUion, part. II, p. 18S. — Biographia Bri-
tannica.
^ALPHéus ('AXçsuc), graveur grec, vivait
dans le premier siècle de notre ère. On a des
pierres sur lesquelles il a gravé les tôles de
Germanicus, d*Agrippîne et de Caligula.
Ilraccl, Dé antiquis Sevlptoribus.
^ALPHivs ATiTUS, poëtc romain, vivait
probablement sous le règne de Tibère. Il ne nous
reste de lui que six vers dans YÀntholagia
latina, t. n, p. 267, édit. Burmann.
ALPHONSE. Voy* AlFONSE.
ALPixi ou ALPIN {Praspei'), plus eonnn sous
le nom latin à*Alpinm, médecin et botaniste ita-
lien, né à Marostica, petite ville du Tlcentm, le 23
novembre 1563, mort à Padoue le 5 février 1617.
n quitta de bonne lienre Técolc pour s'enrôler, à
Texcmple de Paul, son (Vère, dans un réghnent
an service de l*État de Milan. Cependant , sur
les conseils de ses amis et de son père François
Alpinus, médecin distingué, il renonça bientôt à
la carrière militaire pour reprendre en 1574 ses
études à Padoue, où il fut, quelque temps après,
élu vicaire du recteur et syndic des étudiants.
n rempKt ces deux emplois avec tant d'adresse
et de prudence, qu!U se fit aimer à la fois des
étudiants et des professeurs; en même temps il
s'appliqua avec tant de zèle à la philosophie et
à la médechie, qu'il obtint le grade de docteur le
28 août 1578. Il se mit ensuite h pratiquer la
médecine à Campo-San-Pictro, petite ville du
district de Padoue. Mais, entraîné par un goût
irrésistible pour la botanique , particolièrement
pour la connaissance des plantes médicinales ,
il résolut, à l'exemple de Galien, de voyager à
la recherche du végétal qui produit le baume, et
il accepta avec empressement la place de m^e-
cin de George Emo, qui venait d'être nommé
consul de la république vénitienne au Caire. Il
partit de Venise le 12 .septembre 1580 ; et, après
une longue et périlleuse navigation, il arriva en
Egypte au commencement du mois de juillet de
l'année suivante.
— ALPINI 212
Alpinus demeura, selon Tomasini, environ six
ans en Orient. Il habita trois ans le Caire, visita
les bords du Nil, Alexandrie, parcourut les lies
de Ta Grèce , surtout Candie , consultant la na-
ture et les hommes pour enrichir ses connais-
sances ; mais, dans plus d'un endroit de ses ou-
vrages, esquissés en Egypte , il se plaint de ce
qu'U avait rarement trouvé des gens capables de
le renseigner. Peu de temps après son retow à
Venise, c'est-à-dire en 1586, il fut attaché eoniroe
médecin au câèbre amiral André Doria, prince
de Melfi , et résida quelfae temps k Gènes. Mais
les Vénitiens, jaloin de la renommée de toar
Gorapatriote, le rappelèrent, en 1503, pour loi
donner la chaire de botanique et la charge de
démonstrateur des plantes à l'université de Pa-
doue , avec deux côits florins d*appoiiiCanaits,
qui fldrent, par la suite, portés à sept cent dn-
quante. 11 créa en quelque sorte le jardin bota-
nique de Padoue, qui eut pendant tout le dix-
septième siècle une réputation européenne, et il
remplit ses fonctions avec le plus grand zèle ,
quoiqu'il ftlt d'une santé délicate , et que ses
voyages hii eussent fait gagner plusieurs mfir-
mités, an nombre desquelles étaient les itkmna-
tismcs et la goutte. Vers la fin de sa vie n de-
vint presque sourd , ce qui l'engagea à composer
un traité de la surdité, que la mort Tempécha
d*achever. n mourut dans sa soixante-quatrième
année, et fut enterré le lendemain de sa mort, sans
aucune pompe, dans l'église de Saint-Ant<âie à
Padoue (1).
Alpinus avait été marié deux fois; de sa p^^
mière femme, Bartfiolomea TYiarsia, il eut quatre
fils : Marc-Antoine , jurisconsulte , mort de la
peste en 1631 ; Alpino Alpini, mort le 12 dé-
cembre 1637, professeur de botanique à Padooe;
Maurice y théologien, moine du mont Caswi,
mort en 1644 ; et Pauî^ qui se distingiia dais h
carrière des armes. Sa seconde femme se non-
mait Guadnguinn, morte en 1600 : il en ftit
mention dans son livre De prcna^enda vita et
morte.
Le premier ouvrage qu 'Alpinus publia, après
son retour de TÉgypte , a pour titre : De Bal-
samo ^ dialogvs; in que verissima balsami
plantx , opobalsami , carpobalsami et xylo-
balsami cogmitio,plerisque antiquorumaUpu
Jvniontm medicorum occulta, nunc etuces-
ct^; Venetiis, 1592, in-4"; Patavîi, 1639, in-4%
réimprimé à la suite d'autres ouvrages du ni6ni&
auteur, et traduit en français par .^itoine Colin,
Lyon, 1619, in-8". On donnait alors le nom de
balsamum, banme, à tous les sucs végétaux.
fl) Tomasini dit, dtm tes Élogn, qo'Alpioos moaraC
d'one fièvre lente le flS novembre iSie, ■nnlTerMlre dP
•a naissance; oials , dans son d/mmoHwn PttawiUMm,
qnll publia dix ans après ses Éloires, Il semble recUAer ce
quMI nvalt avancé sur le Jour de la mort d'AIi»liuu, en dl'
saot qoll moamt le B février 1917. Celte denlère date
parait d'autant plus certaine, qu'elle est tirée dt» regis-
tres de J'nnivrrsité de Padoue , que Tomasini avait tons
les jeux.
213
ALPWI — ALPTÉGHIN
214
gpnimo-résineux , 'Ton! on faisait an grand usage
en médecine : le hauroe pouvait donc provenir
de beaucoup de planter difTércntcs. Suivant
Sprengelf 1c baume dont fl est id question pro-
Tfendrait d*une espèce â'amyris , que Bartholin
dît ayoir vue dans Je jardin d'Alpinus à Padotie.
L*ouyrage qui valut â Fauteur en grande par-
tie sa renommée a pour titre : De plantis jSgypti
liber, in quo non pauci , qui circn kerbarum
materiam irrepserwit, errores deprehendun-
twr, etc., Yenetii!!, 1592, in-4"; cum observa-
tkmiàus et notis Joan. Veslingii; accessit
Uber de Balsamo, Patavii, 1640, in-4^ On y
tnmve la description , avec des gravures dans
le texte, d'environ cinquante plantes de l*Égypte,
dont Tii^gt-trots n'avaient pas encore été décrites.
Cet ouvrage fut refondu, et réuni à un autre tra-
Tiil d'Alpfnus sur THistoire naturelle de 1*É-
Qrpte , qnf resia longtemps en manuscrit, et ne
parut qa*en 1735, sous le titre : ffistorùe nalu-
ralis jEgypti libri quatuor, opusposthumum,
nunc primum ex auctoris autographo dili-
genfissime recognito , edUum Lugdun. Ratav.,
2 Tol. m-4', avec de nombreuses gravures et les
cofnmentafres de Veslîng, qiiî avait visité le
Caire, et succédé à P. Alpinus dans la cliairo dn
botanique; le cinquièrne livre est resté inédit. On
y trouTe , outre l'histoire des plantes , celfc de
divers animaux et des productions naturelles de
FÉgypte, ainsi qu'une description détaillée du In-
serpiihim et du lotus du Nil. Le manuscrit de
cet oorrage était tombé entre les mains de Lnd.
Cimpolongns , qui l'envoya à B. le Clair, et ce-
hû-d parait ravoir le premier publié.
A cette histoire naturelle , dont les matériaux
avaient été recueillis par l'auteur pendant son
nfymr en Orient, il faut Joindre: !• De medicina
Mgyptiorum libri /f; Venise, 1591,in-4'*;avec
te traité deJ. Bontius, DemeAlclna Ijidorwm,
?lris, 1646, in-4^ ; et celui sur le Baume; Loyde,
1718, ln-4*. Le Traité de la Médecine des Égyp-
fla» Mt, entre autres curiosités, pour la prc-
lAre fols connaître le café. On y trouve aussi des
Waîls intéressants sur diverses espèces d'^cffc/^,
fanumntm,fïe easse,eic.;—^* De plantis ero-
tkis, libri duo, ouvrage postume, publié par
k 8otn d'Alpino Alpini, fils de l'auteur; Venise»,
Wl7, ln-4»; ibid., 1056, avec une préface do
hwpcr Alpini, écrite en 1014, et des planches
hterêalées dans le tc%te. On y trouve la descrip-
fion d'un grand nombre d'espèces nonvdies , que
IWair OTftivait dans le jardin de Padoue, et
9l lui avaient été envoyées par Capcllo, pouvcr-
■»r vénitien de l'ile de Crète, et par Pdlmerius
'Aaeôoe , résident au Canne ; — 3* De prœsa-
9i^n(Ia vîta et morte œgrotantium lilnri Vif;
^nrf«e, 1601, în-4"; Padoue,^l601, in-4''; Fran-
fcrt, 1801, in-4% réimprimé sous le tîtro : Me-
*rtar//i7im observationum historico-crlticn-
nmi libri y II; Francf., lC!ît, in-S"; Lnydc,
1700, avec une préface de Boerluiave; Ham-
bourg, 1734, et Venise, 1735, avec des notes de
Boerhaave et de Gaubius. Cet ouvrage , qui re-
pose sur les doctrines d'ffîppocrate , de GaKen
et d'Aristute, passait autrefois pour un chef-
d'œuvre au\ yeux des médecins {Journal des
savants, août 1710; Mémoire de Trévoux,
avril 1711, p. 735); — 4* De medicina me-
thodica lit>ri XIII ; Patavii, 1611, in-foHo;
Lugd. Batav., 1719, in-4*. L'auteur y essaye de
rétablir les principes de l'ancienne s€«te des mé-
thodistes; c'est le moins connu de ses écrits.
Prosper Alpinus occupe le premier rang parmi
les naturaTistcs de son époque. Il était animé de
l'esprit de ces grands hommes qui, au seizième
siècle , imprimèrent auv sciences une direction
nouvelle, Linné lui dédia le genre alpinia , de
la famille des zJngibéracée^. H.
Tomaslnl, Elogia Firorum Uteria et $apienUa illus-
trinm, p, 901. - IfIcéroB . Mewutires, t. XI. — Adrlangr,
sappléinent a Jfcher , Mlgemnues (ietehrten-Uiicnn.
— flaller, Biblioth«ca botanica. — Sprengei , Uistoria
rei herborise, t. l.
*ALPi!rrs, poëtc latin, contemporain d'Ho-
race, n travaillait à une histoire do la mort de
Mcmnon tué par Achille, lorsque Tlorace coniiK)-
sait ses satires : « Tandis que rcnllc- Alpinus, dit
le poëtc saliri(iuc, égorgo le fils de l'Aurore,
qu'il dessine à gros traits la tête limoneuse du
Rhin , j'ai pris le parti de m'amuser sur de petits
sujets qui n'iront jamais retentir d.ins le temple
d'Apollon, où Tarpa juge les rivaux, et qu'on ne
verra point paraître et reparaître sur les théâ-
tres. » Quelques critiques pensent que ce poëtc
est le même quo Gallus, surnommé Alpinus,
parce qu'il était originaire de Fréjus.
Horace, 1. I, sallrc X, ren SB.
* AtPRrNrs {Jean- Rapt isfe ), médecin alle-
mand , vivait à Vienne dans la fiMionde moitié
du dix-septième .«siècle. Il était mé.lecin de l'hn-
pératrice Éléonore, ft'mme de Léo\M>ld f**^. Il a
fait des n^iî*rches curieuses .^ur la matière des
Iwibons ptrslilentîcls , et publié ses rtsultats sons
['}. titre : De contngione Viennensi Experimen-
(irm; Prague, 1680, in-4'*.
JOclicr, .tWiftn. Cflehrtfn-Ijex.
ALPTÉGHiiï, fondateur de la dynastie des
Gazn.'viwPS, mort h Gasna en 970 de J.-C. { l'an
nc:> de rh<'i;iro). Turc de nation, il avait été es-
clave d'Achinrd, fils d'Isma»?!, scc<)nd sultan des
Snmanirlos. Affrnnchî par son maltn?, il s'adonna
à rr\crc.ice dos armes, et parvint à la charge
i'i' gouverneur «lu Khorassan, sous le rè-gne
{l'Alidiî-Mélek , cinquième sultan samanide. Ce
prince étant mort en 901, Alntéghin conseilla aux
prinrii>au\ dignitaires de l'Etat de choisir pour
success<'ur un frère du feu roi ; mais les habi-
tants de Bokhara proclamèrent sultan Mansour,
fils d'Abdel-Mélck. Alptéghin allait se rendre dans
cette capitale pour en témoigner son Tuéc^ntente-
ment, lorsque Mansour le déclara rebelle, et en-
voya quinze mille hommes à sa rencontre. Alpté-
ghinn'avait que sept cents cavaliers, avec lesquels
il fit tomber ses ennemis dans une embuscade,
habilement dressée : il fit prisonniers tous ceux
2f5
ALPTÉGHIN — ALSACE
316
qui échappèrent au massacre. Sa petite troupe,
s'aiignienti bientôt de trois mille Mamelouks, à
!*aide desquels il s'empara de la ville de Ghasoa.
Il s'y soutint contre toutes les attaques du nou-
veau gouverneur du Khorassan, et en fit la capitale
de sa dynastie. Il y régna quinze ans , et laissa
son empire à son gendre Sébegtéghin, qui di-
rigea ses forces vers Tlndoustan.
UHerbelot, BiMlothéquê orientale. — BioçropMcal-
JHetionatTf.
ALQUié ( FrançoU'Savinien d*), littérateur
français du dix-septième siècle. On a de lui :
ies Mémoires du voyage de Ghiron François,
marquis de Ville, au Levant, ou V Histoire
du siège de Candie en 1669; Amsterdam, 167i,
2 vol. in-12; ouvrage rédigé sur les mémoires
de J.-B. Rostagne, témoin oculaire; — les Dé-
lices de la France; Amsterdam, 1670. 2 vol.
in-12; 2' édition, 1699, et 3^ édition, Leyde,
1728, 3 vol. in-8<»; — VÉtat de Vempire d'Al-
lemagne, traduit du latin de Severinus de Mo-
zambane ( S. de Puffendorfr) ; Amsterdam, 1699,
in-12. Quelques bibliographes lui attribuent le
Voyage de Galilée, publié par D, S, À. ; P^
ris, 1670, in-12.
Qoérard , te France littéraire.
ALQUiBR (CharleS'Jean-Marie, baron), di-
plomate français, né à Talmont, département de
la Vendée , en 1752 , mort à Paris le 4 février
1826. Avocat du roi à la Rochelle au commen-
cement de la révolution , il fut élu maire de cette
ville et député du tiers étal en 1789. Dans l'as-
semblée nationale , dans la convention , dans le
conseil des anciens , comme membre des co-
mités, rapporteur, commissaire, secrétaire, il
prit une part active et influente à tous les tra-
vaux. 11 vota la mort de Louis XVI, avec cette
restriction : que « l'exécution n'aurait lieu qu'à la
paix générale , époque à laquelle le corps légis-
latif pourrait commuer la peine; mais que l'ap-
plication aurait lieu en cas d'invasion étrangère. »
Depuis l'année 1798, sa carrière fut toute diplo-
matique. Sous le Directoire, ministre plénipoten-
tiaire auprès de l'électeur de Bavière, il demanda
hautement la retraite des troupes autrichiennes ,
alors qu'on accusait son gouvernement ({'insurger
la Bavière ; après le traité de Florence, envoyé a
Naples pour négocier la paix, il exigea d'abord la
destitution du ministre Acton, et il se retira, sans
prendre congé, le jour même où les flottes an-
glaise et russe violèrent la neutralité. C'est lui
qui fut chargé de résoudre les graves difficultés
qui s'étaient élevées entre le saint-siége et la
cciur impériale : pénétré du bon droit du pape
Pic VII, il eut le courage de s'en expliquer avec
Napoléon. Celui-ci toutefois l'envoya en 1810 à
la cour de Suède, avec la mission de faire exé-
cuter le blocas continental, que repoussaient in-
vinciblement les intérêts du pays. Il était en Da-
nemark quand la restauration arriva, et il fut rap-
pelé en 1814. La loi de bannissement du 12 jan-
vier 1816 lui fut apiiiquée, et il se retira à Vil-
vorde, près de Bruxelles ; mais le 14 janvier 1818
elle fut rapportée à son égard, grâce à rinten'en-
tion généreuse dn comte Boissy-d'Anglas. Le
baron Alquier accepta ce bienfait avec reconnais-
sance. Rentré en France, il y vécut dans la re-
traite jusqu'à sa mort. [ Ency. des g, du m, ]
Biographie du COnleaiporaliu.
*ALRAKi (Josué'Ibn-Vihesch)^ rabbin es-
pagnol, vivait probablement vers le donzlëroe oo
treizième siècle. Il écrivit un Herbier arabe, qui
fut traduit en hébreu et en espagnol par le rab-
bin Joseph Vidal, sous le titre : IS'erem Ham^
maaloth ( le Sommet des astres ) , ouvrage qui
se trouve, d'après le catalogue de Ne^selins»
parmi les manuscrits de la bihiiotlièque de
Vienne. Hottinger avaiten sa possession une copie
de cet herbier en arabe, hébreu et espagnol ; fl
appelle l'auteur Josuah-lbn-Veibesch-Sdiclrakl.
Woir, Biblioth. hêbr., I. 460. - Bartolocd. Bèbiieik.
magna rabà^ III, TTI, 779. - Hottinger, BiMioUkigue
oriêntate.
ALRED. Voy. Alfred.
*ALS (Pierre), peintre danois, né à Copen*
bague en 1725, mort en 177à. 11 vécut long-
temps à Rome, et a fait plusieurs portr«iits es-
timés.
Nagler. Neues Allgemeinee KÛnttlrr-I^êrieoK.
AL8ACB {Thomas- Loitis d'Heni?s-Liètakd.
cardinal n'), prélat belge, né à Bruxelles en
1680, mort le 6 janvier i7à9. Fils de PliUippe
d'Hénhi, comte de Boussu, prince deClilinay,
il occupa d'abord le siège épiscopal d*Vpres.
puis il fut dioisi pour arclievèque do Malines et
primat des Pays-Bas. En 1719, Clément XI le
nomma cardinal du titre <le Césarée. Après la
prise de Bruxelles parles Français en 1746, re-
cevant Louis XV sur le portail de Sainte- G udule,
le cardinal d'Alsace prononça ces paroles mé-
morables ; « Sire, le Dieu des armées est aussi
« le père des misériconies; tandis que Votre
<t Majesté iui rend des actions de grftces pour ses
« victoires , nous iui demandons de les faire hea-
« reusement cesser par une paix prompte et du-
« rable. Le sang de Jésus-Christ est ie a«Hil qui
« coule sur nos autels; tout autre nous alanne :
« un prince de l'Église peut .sans doote avouer
« cette crainte devant un roi très-chrétien. C'est
« dans ces sentiments que nous allons catooner
« le Te Deum que Votre Mi^esté nous ocdoone
« de clianter. » — • Le cardinal d'Alsace laissa
trois neveux :
1» Thomas-Àlexandre-Marc d^Âlsace, prince
de Chimay, grand d'Espagne, colonel aux gre-
nadiers de France, capitame des gardes du roi
de Pologne Stanislas, et tué à la bataille de
Minden.
2* Philippe-GabrielrMaurice, héritier des do-
maines et dignités de Thoma.v Alexandre, che-
valier de la Toison d'or, mort à Paris en 1802*
3* Charles - Alexandre - Maix - Mareellin,
prince d'Hénin, maréchal de camp au service de
France, capitaine des gardes du second frère de
sir ALSACE
Louis XTI, et gaiUothi£ k Paris en 1794. Aucun
de ces tro» IMm n'ajant lalaaé d'enlant» , la
ttgte dcaprincMdeChhnajd'Béntnest âdola,
et il ne rette d« la malaon if Aluce que dea
btaacfafs eoUatrirvlea.
ALa&BAKAVli». Voy,
'ALa&Kio on ALSABio (en latin Àltaritu )
nnXiA CKOfs ( fiiuent ), médecin itaLeo, né
àGlnea en 1676. On ignore l'année précise de
M mort, qai n'arrira pas avant IS31. 11 étudia
de borne iieore le latin et le grec, et avait k
pcbe dis-«eaf uu qull publia an opuKole In-
Hnlé : Se itteidia elfiucino vetenim, Lnc-
qnea, IS95, in^°; rânprim^ dans le t. Xn du
naoNTiu anttq. Roman., p. 8Ba. Il étudia en-
«te la médeciiK, et la pratiqua avec «accès i
Botogne, i Raveone et à Borne. Dan* cette der-
aifare fille il proTeasa la adeace médicale pendant
vingt ant, et ht premier médecin du pape Gré-
goire XV.
Ses ounages ont ponr titre ; Ephetneriâun,
id tMtdiutttmarumobservirHonuniMridvt);
Bcdogoe, 1599 et 1600, lii-4° ; — Dt epiltpsia,
*eM eomltaii nun-bo Uctionvm Banonteiuium
Itàri III, in qtiibiu prxter magitiiUius tnorbi
tktortam, hoc eit definUionem Qiugue pro-
MfMMM, di^ferentUu , coûtas et signa, etc. ;
Ttidaf, 1S03, ln-4*i — CoittUiumde attfanat»
pn Bontf. Cajetana, Cardin., cum ditputa-
Hone de màotMus, etc. ; VenÎM, 1BD7, in-4';
— CaittUiMm de vaHis symptoTOatilnu in
frinapibus UltutrissimiJ ad Hieronimum
Mereûrialem ; Venise ; -~De venue admirando
fer narta egre$tt> commenlartiu ; etc.; Ba-
mue, (CIO, in-4' ; — De lugiltalione, quam
Grxd bxMrfav, id ett sut oaUi$, wxant; —
CMui/hiM de eatharro; — Diiiertatio de
wlit et talUorum uiu jn /«brifrut ; — De
uedicbix praetk» lauditut pne/atlo;IloaMi
~- prxfatto in ronono Gymnasio habita,
(Hi Vil Mmiti novembris, année 1611 ; Borne,
M>; — De morbis eapitis fi-equentioribus,
fWTKM eoffiUio et ettratio ita tradtmtw, ut
eiaUoMeiican eognoieendoi et curandoi mi-
fijice eonducant : Hoe est de eatarrko phre-
wnde, tetMargo, epllepsia, etc., liM tep-
Um; — Interta est disputalio de liquore
cWranfAj, «eu elfrloil, ejusque aàusu in
f^rlmm etutorborum calidorum curations;
■OM, 1S16, lel7, 1ih4°; Venise, ISIS, in-4*;
—De qitmtitit per epitlolam In arte medica
Wwte quatuor, uM varil catui, observa-
^uti, eotuilla, responsa, disputalionet at-
fw fltnitlonef non «fnaproniMciia doetrina
'acrliiniliir; TeniK, \in,iorfo\.; — Dispit-
Wto jenrmlU ad historiam fcetûs nonimet-
frli TMiifïm et orjonici serf emortui ac parvM
*detiiutlis, ut vtx quadrimestrlt fuerit exil-
"Mw, In adoletetittHla primiparii; Borne,
' ALSOP 318
Ifli7, in-4'i — Consultatio medica pro nobtii
adoleseent«lo,obliBlone, tarditate srcundum
alteratii aurem, tuàsurditie et ab audiCione
ex tinnilv sectindum opposiltim, nempe si-
niâtrani, laborante, etc. ; Rome, lai9, in-4'; —
Providenia methodiea per preiervarti d'aW
ivaninenle peite, discorso prattico, etc.;
Rome, 1630, in-4*; — Comilitim prophi/lae-
ticam, a l«e pestifera grassanle, etc. ; Roine,
1631, in-*"; — Vesuvitis ardent, tive exercita-
Ho phgsieù-mediea,1fpimvfiTm, ideslmodum
in ineendtum VeiuiHi monfii in Campania,
XVI mentis decembris, onnl 1631 ; Rotnc,
1633, iiv-t'; — Dein(ir6ijp«e(oi-Ji/reïHen(to-
ribut fuemophthiti, phihiii, asthmale, perip-
neumonia, pleurilide, tibri très. Il ncxisic
plus de ce tTBTail que l'écrit iotituM ; De /tX'
moptifii, hocest sangwinis ipulo,liv.i;Home,
1633, ln-4*. Allacci et Sopraai <loniient, en uiilrc,
la liste d'ouTTRgeg manuscrits ( inédits ) de l'au-
A\\tccl,Âpa wbme, ilnilo^lrU UJwrrlhu.- Sa-
pnni, ScrIUari Utta Uçnriic ; Ocnoi, IH1. p. 1t.
■alscieik ( Moite ) , rsbbJn, natif de U Ga-
lilée, mort Ters 1S9I K Saphatli. U a laissé un
grand nombre de commentaim sur les livre» de
l'Andeu Testament.
De Hoitl. MlMUrto hM. — Wolt, «IW. Uàr, — Bit-
- Lclo'iw, BM. laerB.
■ALBUioT ( Daniel van ) , peintre flamand,
né ï Bruxelle» vers 1550, mort vers 1813. H vé-
cut i la cour de l'arcliidac Albert, i^uvemi'iir
des Pays-Bas. On a de lui, k la galerie du Vienne,
plusieurs payées estimés.
De«iiD(ii. riri dei Ptinlra flammil.-Hetlitl, Ca-
taleçiu ia tabicaat d> M irofcHa de rUnm.
it^OP (Antoine), littérateur armais, mort le
lOjuin 1717 (etnon 1716). 11 prit ses gradesen
tbéologle k l'université d'Oxford, et dciint cha-
pdaïn de sir Jonatlian Trelawney , évéque de
Winchester, qui lui donoa ensuite unepr<ïhenJe
dans la cathédrale de Winchester et le rectorat
de Brightwcll dans le comté de Berks. >ln 1*17,
sa femme Elisabeth Astrey demanda ia rupturu
de son mariage, et l'obtint avec 1,000 Kv. île
dommages-intérêts ; cette aflairc décida ALup il
quitter son pays pour quelque temps, li revint
en Angleterre vers 1710 et mourut d'une chute
qu'il flt ai se promenant Jans son jardin.
En 1698, pendant qu'il était encore étuilianl il
Oxford, Alsop publia, à la suileii'une polémique
avec le célètH^ philo1<^G Bicliard Bentley, uc
volume in-S° , intitulé Fabularam jEsopica-
rvm delectvt, contenant 137 làhles en vers la-
this, accompagnées de l'original grec, de la 1**^
la 168*. Ce recueil est dédié au vicomte Scuda-
more, et précérié d'une préface ob Alsop atta-
qne i-ivement Bentliley. Alsop n'était pas seule-
ment philologue, il étajt aussi poète, et ses amis
le comparaienl à Horace. Ses poésies latines ont
été publiées sous le titre : Anlonii Alsopi xdis
Christi oUm alutnni Odormn lUri dwt.'at
319
ALSOP — ALST019
1752, 1 Tol. iiK4*'. On trouve quelques poésies
anglaises d'Alsop dans les premiers volumes du
Gentlenum's Magazine , et dans les collections
de Dodsiey et Pearcli.
Un autre also» (Vincent), théologien an-
glais non-confonniste, mort en 1703, dans un
Age ayancé , est Tautecr de VÀntiSozio, in^,
1675 ; et du Melhu inquirendum, i vol., in-8",
1679.
Wcbols , LiUtrarf AnecdùUt of ih» eigkteenth Cen-
tury. — ChaliDcrs, BioffrapMcal Dictionary. — Pal-
mer, Non-eonformUV» Memoriai.
ALSOUFT (AbouhlIassan'Âbderrahman'ben*
Omar ) , astronome arabe, né à Réi en Hama-
dan, le 7 décembre 903 (291 de l'hégire), mort
le 25 mai 986 de J.-C. ( 1 3 mobarrein 376 de Thé-
gire ). n vécot à la cour du sultan bouïde Adhad-
Eddaulah, pour l'instruction duquel il écrivit ses
traités d'astronomie. Le premier parmi les astro-
nomes arabes, il dressa un Catalogue des étoi-
les fixes avec une Table astronomique, con-
tenant les figures des constellations. C'est de ce
catalogue , que Tliomas Hyde a publié des frag-
ments étendus dans ses IS'otes on the Observa-
tioîis of Oulovgh Beij, Oxford, 1665, in-4",
reproduite par. ik^mard dans les Philo$op/Ucal
Transactioîis, 1693, n" 163. La Bibliothèque
imp. de Paris possède plusieurs exemplaires du
Catalogue d*Alsoufy, dont parle Caussin dans
les Notices et Extraits des manuscrits etc.
tome VII, p. 154. Le traité d*AIsoury s'appuie
sur deux sources principales, sur le catalogue de
Ptoléméc et sur la tradition des Arabes, chez
lesquels les noms de beaucoup de constellations
se conservent depuis la haute antiquité dans des
strophes rimées. Alsoufy avait aussi écrit un
Traite géométrique sur la projection des
rayons ; cet ouvrage ne nous est pas parvenu.
Ibo-Khalif kan. — Bailly, Histoire de l'Jttronomie mo-
derne, I, 67. — Wfidler, Ilittoria Âitranomim, p. MS
et ftuiT. — Griisae, Allgemeine Ceschichte der Litera-
tur.
ALSTBD ou ALSTBDivg (Jean-Henri ) théo-
logien et historien allemand , né à Ballersbach
près Herbom ( Nassau) en 1588, mort à Weis-
sembourg en 1638. Il fut professeur de théologie
protestante et de philosophie à Herborn, jus-
qu'en 1629, où il accepta la même chaire à l'u-
niversité nouvellement fondée de Weissembourg
( en Transylvanie ). Il a écrit un nombre très-
considérable d'ouvrages dont les principaux sont :
Theatrum seholasticum ; Herbom, 16 1 0, in-S** ;
— Lexicon theologicumi Hanovre, 1612, in-S"";
— Theologia naturalis; Franc, 1615 et 1622,
m-4**; — • Thésaurus chronologie; Herbom,
1624, in-8»; — ÀrtiJIcium perorandi; Francf.,
1612, in-8'; — Encgelopxdia ; Herbom, 1610,
îù-k^y réimprimée en 2 vol. in-fol.; Herbom,
1630, et Lyon, 1649; 4 vol. in-fol. « L'auteur
« s'y est proposé, dit Nicéron, de donner un
<t abrégé méttuMlique de toutes les sciences :
« quoiqu'il soit peu exact en beaucoup d'endroits,
« ce livre n'a pas laissé d'être reçu du { ublic
« avec de grands applaudissements. » Alstediut
mourut âgé de claquante ans. Sa fi^oondité avatt
fait trouver dan» son nom ranagmnme Sedm-
lUas ( activité ).
Vosstas, dé Mathemat., cap. LUI. | n. —
1er, p. II., Histar. — JOcber, jiltgem. CtUhrL-Laietm.
ALSTOff (Charles) y botaniste et nédecaa
écossais, né à Eddlewood en 1683, mort le 22
novembre 1760. Sonpè«Y avait une petite lerroe
dans la partie occidentale de l'Ecosse, et était allié
à la famille noble d'Hamilton. Le jewie Alsloo
étudia d'abord la médecine , voyagea avec filu-
sieurs gentilshommes sur le cootineoi, pub re*
nonça à la pratique médicale, et se retira dans
son patrimoiue. Après la mort de son père, il re-
nouvela ses études à Glascow. Ce fut là que ia
duchesse d'Hamilton le prit sons sa protection :
elle aurait désiré qu'il se destinât à la juriepre-
denoe; mais AUlon eut un goût prononcé pour la
botanique et l'étude de la médecine, et depuîs
1716 il se consacra entièrement à ces sciences. A
trente-trois ans, il se rendit à Leyde pour étudie?
sons Boërhaave , et il y resta près de trois ans.
n contracta dans cette ville une liaison Intiroe
avec le câèbre Alexandre Monro, et ce fut avec
lui qu'à leur retour à Edimbourg il forma le
projet d'un vaste enseignement médical. On
avait fait peu de chose pour oettepartic de Vkut-
truction, dans la capitale de l'Éoosse, depuis
le premier établissement des chaires de méde-
cine en 1665, sous sir Robert Sibbald et le doc-
teur Pitcaim. Le plan de l'enseignement fut formé
d'après celui de Leyde : Monro fut nommé pro-
fesseur d'anatomie et de chirurgie, et Àlston
professeur de botanique et de mati^ médicale.
Us eurent pour collègues Rutherford, Sinclair et
Plammer. C'est aux efforts réunis de ces hommes
célèbres que l'université d'Edimbourg doit l'ori-
gine de sa réputation.
Alston , chargé depuis 1716 de la direction du
Jardin des Plantes , continua d'enseigner la bofa-
nique et la matière médicale avec un lèie et une
assiduité infatigables jusqu'à sa mort. On a de
lui : Index plantamm pnscipue qfficimgUum;
quœ in horto medico Edimburgensi studiosis
demonstrantur ; Edimbourg, 1740, in-8"; —
Index medicamentorum simplicium triplez ^
in-8°, ibid., 1752. C'est un résumé de matière
médicale à l'usage des élèves de l'auteur; —
Tirocinium botanicum Edimburgense , 1753,
in-8'' : le principal ouvrage d 'Alston. C'est une
réimpression de V Index; mais en tète l'aulenr
développe ses principes de philosoplne botanique,
remarquables par leur opposition à ceux de Linné,
qui commençaient à se répandre. « Alston, ditDii-
petit-Tbouars (dans la Biographie Universelle),
fut un des plus redoutables adversaires du natu-
raliste suédois, parce qu'il l'attaqua en habile dia-
lecticien , en érudit profond , et toujours avec dé»
cence et dignité. Il s'opnosa fortement aux inno-
vations que Linné introduisait dans la botanique,
et il s'obstina à regarder le sexe des plantes
ALSTOK — ALïrROEMER
«omnic une liy|iuUiëse peu rondde. En cela il eut
le iQrt de ne pas séparer deux choses Iris-dis-
tïDCtes : [i'abord le fond matériel de cetle dccou-
TFiie, entrevue depuis lonjjlenips, confinnËc et
iliknontrée tout récemmeut, sans que I.inné </
eût aucune part; tecondcment, l'application que
ce MturalialG en avait faite pour établir son sys-
tème. On ne pouvait &e dispenur de rCi;ilider
celui-ci comme trëi-lngénleu^ ; mais oa L'AI lu
SUIS Mirpme qij'un vétéran, accoutumé dès son
oiGuice aux m^tbodei de Ray, de Toumerort et
deBoèrhdaTe,trouvJit que la science pentaitplus
qu'tA ae gag^t en adoptant ce nonvel arran-
geaMot. ALitoo, d'nn autre câté, montra une
panile fmpulÛité «n (àisAUt imprimer tcxtud-
tamt dons ton ouvrage les Funttnntrnta bo-
taniai de linné, dont il recommanda furtemcut
Il kctnre à ses «lèveg. >
On t encore d'Alstan une dissertatton sur i'é-
tain, comme antlidmlatbique ; une dissertation
Hr roplom, et le récit d'un cas d'extntvasion de
uns diule péricarde, imprimés dans les Essais
de médedae d'Edimbourg (ffifinAur; A médical
A((i]U}.&i 1743, Alston découvrit dans la cliaui
ytre une propriéW qui le portait * croire qne la
brultéde 11 chan^ calcinée n'était point épuisée
far la déilUtioD ( addition d'eau) : les preniièrcs
aptnitioni de ce paradoiLe, comme il l'appelait,
hrent eonimnniiinées l ta Sodété royale, et en-
Hiite imprimées dans le 47* volume des Transnc-
fioiupAiJMqpAi;ii«.Cet(eopiniontutcontfstée,
et Iid attira une controverse avec le dodenrWhjtt,
sm ami et cnllègue. Après avoir continaé ses
expériences et étendu ses observations, il publia,
en 17&!, sa Dùsertation sur la chaux vive et
tUT teau de cAnux, réimprimée en ITS4el 17ô7,
dan£ laquelle il répond aux critiques de VFliytlj
et , q)rès avur Tait l'énumérafion des diverses
maladies dans lesquelles on avait trouvé l'eau de
chODX utile et eTIlcace, il coaBrnie l'opinion de
nMi collègue rclatiieraeut aux vertus liltiotrip-
tiques de cette solution.
Les leçons d'Alstou sur la matière médicale
avaient été mises en étal d'être imprimées avant
ta mortj elles furent publiées sous le titre
■iiivaiit ; tectttns on Ific niateria medica, can-
l Imning thenatural history oj dnigs, etc.;
j tdimboarg, en 3 vol. io-i", 1770. Le célèbre
Mmiste espagn(d,'MutJs, ami d>'. Linné, a
' é,eBboDoeur d'AlsIon, \e nom à' Aie lonla
genre de plantes de l'Amérique. H
ILvroK 01 ALLSTOH {William), peintre,
Mit des États-Unii, mort en 1B30. U T«st«
Vtique tenqw k Bume , et s'est Tait remarquer
pr M( laUcanx de pays^es. D a aossi publié un
■«ne iotitnlé BinU lo soung Praclioners
'^thttludy ii/ Laiulteape-Pamms; IS14,
Jllgm. Aanltlrr-liiic
rtcilcklr 4t
Ai^TOBPH (Jean), antiquaire liollandais,
né vers l(iSO k Grouingne, mort en I71'J. Il
étudia les langues anciennes et 1« jurisprudeuoe
i l'Université de Harderwyk. On a de lui ;
\° Diticrlalio phiMogica de Lectica ;iubjici'
tur de Lixticis If lentm Diatriàa ; Amslerdam,
I704,in-I2,avecû|;.;— y Diaert. juridica de
<isylit;GTon.,i70l,ia-i°i—3°Coiijeclancaphi-
tolagica super nanuito CHia in vienoriam obsi'
dionisûl libûralionisiirbis Groniuga'un. 1870;
Gron., 1719,10-4°; — i' De Hatltt vetemm;
Ameti'rdani , 1767, in-A", figures. L'auteur
monrnt pendant l'impression de cet ouvrage,
qui traite de l'oriipBc, des usage* et des dilTc-
rentes Tonnes de piques,
alSTrOmbR on «LfiTkdM [Jm-nas), a;;ro-
nome et industriel suédois ; né le 7 janvier ifiii
à Alingsas dans la Ve^terguHiip , mort le î juin
1761 JiStocklMlm. Sépanvre.il vint jeune à Lon-
dres, où il se RI courtier de commerce , et gagna
bifintôtune fortune considérable. Il remploya en
grande partie à la prospérilé de sa patrie, en y
Introduisant divers procédé» industriels. Après
s'être assodé â Nicolas Sahlgrcn, directenr de la
compoRnie des Indes, pour fonder nne grande
maisœi de commerce à r.ollienbourg, il parcourut
l'Allemagne , la Hollande e( la France , pour étu-
dier les maniifaduret de ces pays et les plantes
aptesà être cultivées en Suède. De retour en 1723,
llétablitA Sioklaunc fabrique d'impressions sur
coton. L'anni^ suivante il fonda une fabrique k
IJs'^r les bu. Plus fard, il ajouta i ces élaldls-
lements des raffineries de sucre, des manorae^
tures de tabac, des teinturerie!: , des fabriques
de drap et d'autres étolTes. Il fit ensuite venir
d'Espagne. d'Angleterre eld'Eydcrstedt, diverses
races de bétes à laine, et même des chèvres
d'Angora. Tons ces étaldissements se trouvaient
réuDis à Alingsas , oîi AlstrAner culdrait aussi,
le premier en Suède, des pommes de terre. Il in-
tiDduisit dans son pays ^osicurs plantes tinc-
toriales, telles que la giude et le pa'^tel. La
coutellerie , la taiaierie , la conslniction des rais-
seaux lui doivent aussi d'importantes améliora-
tions, de même que le filage de l^ne et de soie,
pour lequel il lit venir des Hinises d'At^sleterre.
En 1739,11 contribnaà la fondation de l'Acadé-
iniedes sciences de Stockbolm, dont les pre-
mières séances (brent ternes dans sa maison.
Parmi les rix premieni membres de ce corps sa-
vant Qgnre le célèbre Linné, amf intime d'Als-
tr6m. En 1749, un incendie détruisit une grande
partie de ses établissements, qui furent, recoas-
truits aux frais de l'Etat. En 1751, lors du con-
ronnement du noovean roi, il tiA anobli et son
Dom Alttr6ra changé en celui d'Alstromer. En
1760, sa statne fui placée dans le palais de la
bonTM avec l'inscription ; Janat KULramia^
«8 ALSTHCEMER
arttum/abriliUM in patria instawator. Dtx-
huit cents peraonitel étaienl occupées dans nés
filatures de «ofe et de laine i l'époque de m
mort. On a d'AlttrOmer (en saédois) : Gmde
du berger avec un appetidUe tur tes pom-
mes de terre; Stockholm, 1737, in-ll; —
Secrets de l'élève des moutons; iUd., 1733,
in-S' ; — ta Prospérité /ultire de ta Suède;
OÂà., 17*5, în-8»; — Jnslruclion sur Feittre-
titn de3l>rebis;VliA., 174S, iu-B';— SurrÊ-
iabliuaneKt des bergerie»; ibkl., f7&9; —
— Instruction pour la culture dis pommes
de terre ( sant date ).
Itrficr, ^mlvulu-Tiil Sfttr C. Alitràmur. - Anrl-
tUeUUIcrariichtl Hanàiitch. J, I
alstiOmk* {Clai ou Claude), botaniste
anédois, GIi du précédent, né le 9 août 1738 à
Alingeas, mort à Gasewadsbolm le 5 mars 1796.
11 rut enTojé à l'uaiTerBité d'Upsal arec ses
deux frères aînés Auguste et Patrick, et s'appli-
qua paiiiculièrement aux acieoces naturelles sous
la direction de Linné, Waller et Berch. Il jr ent
pour camarades et émules Forskal, Bergman el
Solaoder, En 17&0 , Alstrômer se rendit en Espa-
gne, avec des lettres de recommandation de Linné.
Après aToir parcouru pendant quinze moii les
montagnes de la pi^rnsule hispanique, il arriva
m Praoce au moisde novembre 1761, visita ce
pajs, ainsi que l'Italie, el revint en Angteterre,
«n repassant par Paris. Son séjour h Londres se
prolongea jusqu'au mois de juin 1764, et au
mois de Doverobre de la mtme année il était de
r^ar à Alingsas. Ces longs voyagea, semés de
laborieuses recherches scienliAquei, avaient pro-
fondément altéré la unie du jeune botaniste
Miédois. Peu après son retour dans sa patrie, il
Dit atteJQt d'une sorte de paralysie qui linil par
le priver de l'usage de ses membres. Alatrdmer
avait eu soin de noter toutes ses observations
pendant ses royages. Mais ce journal précienx
périt malhenreusemenl presque en entier dans
un JDceodie. Les fragments conservés par Dubb
(Biographie d'Àlstràmer) prouvent que le bo-
taniste d'Alingsas possédait des connaissances
étendues, et que, non content d'étudier les pro-
ductirais de la nature, il obaerrait avec beaucoup
de awn lea arts et les maonlactum dea pays
qu'il parcourait On a de lui de nombreux ar-
ticles dans les Mémoires de l'Académie des
sciences de Stockholm, el un discours pi'O-
Doncé en qualité depréaîdentde cette Académie.
( Tal om dea finulliga Fâr A/veln; Stockholm,
1770, bi-S".) C'eat l'ouvrage le plus Important
d'Alstrfimer, Il y expose les résultate de ses
études sur les troupeanx de la péninsule hispa-
nique, et lir« de ses kmgueH et minutieuses ob-
servations de hautes considéralions physiologi-
ques. Linnée donna en l'honneur de son disciple
et ami le nom d'Alstranieria k un beau genre
de plantes de la famille des Amargllidacéfs.
L. J.
(Elias), pemlre alle-
mand, vivait k Tutàngue dans la seconde moi-
tié du seizième siècle. On a de lai une lérie de
portraits des professeurs de l'nnivcrsitd de Tn-
Ungue, gravés sur bois, el pubUés août le Htte :
Imagines ProfessoruM Tublngentium ; Tab.
1S95, fn-i".
m ftarMMUr ^tntt. - Hurler. ;Vnw JUfem. Câmil-
tLT (François-Joseph-yicolas, baron B'),
historien suisse, né k Fribourg en I6S9', mort
le 17 férrier 1771. D'abord militaire au Mrvicc
d'AntrIche en 1718, il rentra bienl<H dans ses
foyers , et devint avoyer de son canton. Il a
publié une Histoire de la Suisse en dis volnines
iD-S'ïFribourg, 1750 ï 17 j3.Zurlauben apprécie
ainsi cet ouvrage : « L'entreprise de M. le baron
■ d'AJt mériterait de plus grands éloges, si, indi-
K pendammenl deslïiules trop mulli)ili&es contre
« la langue française, il avait appuyi5 les bi^s
■ de son Histoire sur des preuves et snr une
■ saine critique; s'il avait retranclié les bits
■I étrangers à l'histcHre de la Suisse, qui remplit-
• sent une grande partie de sonouvrage; s'il av«l
■ mieux fait connaître le gouvernement de la
" Suisse, et plus exactement décrit la topographie
« de qudques cantons; enfin, s'il avait passé aou«
• silence les événements incompatibles avec le
« plan d'une liistoire générale, et sll n'avatt pas
' épousé avec trop de chaleur la cause des can-
' tons catholiqucd. »
ZorLinbcn, Hlilolrt mUlinirt de In JhUw. V[il, m
ALTAHi, famille noble du Frteul, dont les
membres étaient d'abord comtes de San-Vllo,
puis coït les de Salvarolo. Les plus célèbres sont :
Antoine Ki-Ti^m, prélat et diplomate italien,
mort k Barcdone en 1450. Nommé audilenr de
la Rota par le pape Eu|^e IV, il fut 6Ie*é k la
digniU d'évèque d'Urbin le 8 lïvrler 1438, et se
distingua dans plusieurs missions en qualité de
nonce apostolique. Il M envoyé deux fois au
concile de Bile, en 1431 et 1436; une fois en
Ecosse, pour rétablir T'andennc discipline ecdé-
siastique; une autre fois près du roi d'Anglelerre
et du duc de Bourgi^e, poiv terminer leors dif-
férends. Il s'entremit aussi pour la p^x «tire
Henri VI, roi d'Angleterre, et Charles Vil, rai de
France, cnlMl. Lademière mission it'Altani eut
pour o^et le mariage de l'empereur Frédéric III
avec Leonora, InbQtede Portn^.
MuiDcbtUI, .fertUiiH d'ICotla, — UraU, UMalrUti
Antoine altahi , wrriommé le Jeune,
poète italien delà famille des préeédenU, naqnit
en 1505, et mourut en 1570. Comme la plupart
des Altani, il étudia à Padoue, puis il revhit i
Castello (li Salvarolo, oii il partagea son tonp*
ntre les lectures tliéologiqueii, la poéwe et la cof
réspondance avec tes pincipaux savants de l'i-
ALTANl — ALTAROCHE
326
poqud. Sesmanascrits, recueilis après sa mort
par le comte Balthazar Altani , son neTeu, sont
derenas la possession d*ApostoIo Zeno, qui les a
légués aux dominicains de Venise. Ils portent le
titre de : Rime e prose spirituali, e volgari
insieme con alcuni peomi Latini del conte
Antonio Altano di Salvarolo. \. R.
LlroU, Hist. det hommes illustres du Frioul. — Hai-
xacbelll, ScrUtùH d'itatia.
Henri altani, surnommé le Vecchio (l*alné),
poète dramatique, mort en 1648, a composé plu-
sieurs tragédies ( VAmerico, la Prigionera, etc.)
inédites.
Benri altahi, surnommé il Giovane (le
jeune )« né en 1653, mort en 1738, a publié
lliistoire de sa famille sous le titre : Memorie
d^ signori Altani, conti di Salvarolo , 1717.
MazxaefeelU, JcrICtori d^ltalia.— Tfrabotichi.— Caloge-
n. RacoUa di opuscol seierUiJicisJltologiei, 175S.— Cres-
cbnbeoi, Storia délia volçar poesia, 1. 1, S7i ; t. IM. —
Qoadflo. JMIa itorta e delUs raifione dCogni poesia,
ptff-lM.
*ALTAPHL1S1 (Hobaïsch), médecin juif,
dont nous avons un recueil d'aphorismes parmi
les manuscrits de la bibliothèque Boldéienne
d'Oxford. On ignore la date de sa naissance et
de sa mort. Son recueil, écrit en arabe avec des
eandères liâ)reux , porte la date de Tan du
monde 5295 (1535 de J.-C.)
Un», Catalog. mss. orientai, bibl. Bodteian,
ALTAEDJBMAN, c*est-à-dire interprète
{Sallam), Toyageur arabe, vivait vei*s le milieu
du neuvième siède. H fut chargé par le khalife
Vatdi-BiUah d'aller explorer les régions si-
tuées an nord du Volga, de la mer Caspienne
et da Yaxarte, limites qui n'avaient pas en-
core été dépassées par les expéditions musul-
manes. Sa mission avait surtout pour objet
de rechereher les peuples de Gog et de Magog,
dont fl est parié à la fois dans la Bible et dans
le Coran. Altardjeman se rendit en Arménie et
m Géorgie; il traversa le Caucase, visita les
Kboxars, qui, à cette époque, formaient un
État florissant; tourna la mer Caspienne; et,
l'^Tançant vers l'Oural et l'Altaï, il eut occasion
de traverser des contrées qui n'ont été explorées
que dans les temps modernes. Il revint en Mé-
lopotamie, par la Bokharie et le Khorassan. La
rebtioD de ce voyageur nous a été conservée
pir Édrîsl^et par d'autres auteurs. Malheureu-
wment elle est surchargée de récits fabuleux, et,
dès son origine, elle excita l'incrédulité desmu-
adroans eux-mêmes.
M. Setnaod . Géographie d'Àboulfeda . 1 1. Introdve^
thu. — Edrisl. Géographie, trad. de M. Amédée Jtabert;
hris, i Tol. ln-4«.
^ÂLTAftOCHB (Marie-Michel), littérateur
IrançaîSy né le 18 avril 1811 à Issoire, départe-
nent du Puy-de-Dôme, où il fit ses études au
QoUége communal , est fils d'un avocat distingué,
fii le destinait au barreau. La vocation littéraire
dttjeone étudiant et les événements de 1830 en
^^ddèrent autrement. Il vint à Pai'is peu de
ROGV. BIOCR. UNIVERS. — T. H.
temps après la révolution de juillet, et aban-
donna l'étude du droit pour se jeter dans le jour-
nalisme.
Le Courrier des Électeurs, et pUi<; tard les
Communes , la Révolution de 1830, le Diable
boiteux, fondé par le colonel Lennox , la Tri-
bttne, le Populaire, le Journal du Peuple, In
Caricature, le National et le Commerce, lo
Courrier Jrançais et le Siècle (ces trois der-
niers pour le feuilleton ) , le comptèrent succes-
sivement au nombre de leurs collaborateurs, jus-
qu'en 1834; époque à laquelle il entra au Chari'
vari, qu'il avait contribué à fonder (et que di-
rigeait alors Louis Desnoyers), mais dont il p/it
bientôt la rédaction en chef, qu'il a exercée sans
interruption, avec un esprit toujours plein d'o-
riginalité et une verve inépuisable, jusqu'au
24 février 1848. Ce journal plaisant, dont la dé-
pense quotidienne de causticité gaspillait en
quelques mois les trésors d'une imagination ri-
chement dotée, vécut durant qiuitorzc années
des spirituelles saillies et des mordantes épigram-
mes d'Altaroche, sans absorber l'exubérance de
ce génie railleur, qui ouvrit même d'autres issues
à son intarissable fécondité.
C*est ainsi qu'en dehors de sa tâche de clia-
que jour, il produisit en 1834 , dans Pcaris révo-
lutionnaire, une étude historique remarquable,
intitulée Peste contre peste ; et, dans Paris au
dix-neuvième siècle, des études de mo»iirs,
V Avoué de Paris et les Commissaires de police ;
— en 1835, un petit volume de Chansons poli"
tiques (in- 18), qui dut au mordant de ses cou-
plets l'honneur d'une seconde édition bien vite
épuisée ; — en 1836, un second volume de Chan-
sons politiques (in-32), qui eut trois éditions;
—'une comédie-vaudeville en un acte, Lestocq,
ou le Retour de Sibérie, représentée sur le théâ-
tre delà Porte -Saint-Martin le 14 ao()t, sous le
pseudonyme de Dupuy, et en collaboration avec
M. Laurencin (Chapelle) (grand in-8*, à 2 col. ;
Paris, 1836); — en 1837, des Contes démo-
cratiques (Paris, in-32 ), dont plusieurs avaient
déjà paru dans divers journaux, et qui obtinrent
trois éditions successives; — en 1838, les Aven-
tures de Victor Augerol , ouvrage en deux vo-
lumes in-8'* , bourré d'aventures à la Faublas ,
dontlebut est peut-^tre moral, mais dont la lecture
serait assurément pernicieuse pour des imagina-
tions irréfléchies; — enfin la Rtforme et la Ré-
volution (Paris, 1841, 1 vol. in-32), deux études
historiques, l'une sur le pape Alexandre VI et
les Borgia', l'autre sur Louis XV et sa cour,
avec cette épigraphe, qui révèle l'espritde l'œuvre
et la pensée de l'auteur : « La réforme est née
« des fautes , des abus, des vices et des excès
« de la papauté; la révolution est née des fautes,
« des abus, des vices, des excès et des crimes
« de la monarchie. »
M. Altaroche fut aussi l'un des auteurs du
Dictionnaire politique, dirigé |)ar Gamicr-Pa-
ès 'eune et l'un des collaborateurs de l'Arma*
nr
ALTAROCHE — ALTENSTEIN
»8
nach populaire , auquel il a fourni, de 1836 à
1848, un morceau chaque année.
n a pris part à la fondation de la Société des
gens de lettres, au comité de laqudle il a été
élu quatorze fois; et il était, en 1847, secrétaire
du comité de l'association du Mont-Carmel,
formée pour protéger les chrétiens d'Orient.
En 1848, nommé commissaire du gouverne-
ment provisoire pour le département du Puy-de-
Dôme, son pays natal, fl se porta candidat anx
âecUons du 23 avril , et Ait au le premier de la
liste, et à la presque unanimité , par cent onze
mille suffîrages. Sur les questions de principes
soumises aux scrutins de la constituante, M. Âl-
taroche. vota constamment avec la droite, n
n'obtint pas de nouveau mandat pour l'assem-
blée législative.
En 18S0, le 21 août, il remplaça M. Bocage
dans la direction du second Théfttre-Français
(Odéon), qu'il a conservée depuis lors, et dont
la possession, longtemps contestée par son pré-
décesseur. Tient de Id être confirmée par un
arrêt du nouveau conseil d'État.
En résumé, l'ensemble des productions de
M. Altarochc dénote une imagination riche, ac-
tive, capricieuse, qui bondit sans frein dans
les champs de la fantaisie, improvise toujours,
et ne travaffle presque jamais. Les exigences de
la critique quotidienne ont d'abord éveillé puis
entretenu en lui une surexcitation de génie propre
â enfanter, à l'heure dite, de charmantes créa-
tions qu'une conception plus lente eût peut-être
rendues viables, mais que le vent emporte avec
la feoflle du Jour; la promptitude d'édosion a
fait de ses oeuvres de brillantes éphémères.
M. Altarocfae enfin a trop de facilité pour être
jamais un littérateur sérieux, et trop de malléa-
bilité pour résister longtemps aux pressions de
parti. Ce n'est ni un grand écrivain, ni un homme
p(^tiqtte; c'est un homme d'esprit
J.-F. Destigity (de Caen).
Qaérard,/a France Uttéraire, complémeat
ALTDOEPKft {Albert), peintre allemand,
né à AHdorf, près de Landshut, en Bavière,
en 1488,mortàRatisbonneen 1538, élève d'Al-
bert Durer ; fl était à la fois peintre et graveur,
et prit le nom de sa ville natale , qu'il ne ftiut
pas confondre avec Altorf, dans le canton d'Uri.
On le connaît en France sous le nom du Petit
Albert. Parmi ses peintures on distingue la Vic-
toire d^ Alexandre sur Darius , an musée de
Schleissheim , et la Naissance du Sauveur, à
la galerie impériale de Vienne. Bartsch indique
de cet artiste quatre-vingt-seize gravures sur
acier, et soixante-trois sur bois. [Bne. des g.
du m.]
Helneken, I>ietionnair9 dei artistes.— Stnitt, Dictio-
narif of tngravers. — BarUcb, le Peintre graveur.
ALTEif ( Charles-Auguste, comte de), géné-
ral hanovrien, né le 20 octobre 1764 , mort le
20 avril 1840. H entra fort jeune dans le service
militaire , se distingua en Espagne sous le duc |
de Wellington, qu'Q aida plus tard à la bataille
de Wateriioo , et ftit longtemps ministre de la
guerre du roi de Hannovre.
ConverscMon-Lexiccn.
ALTBNHBTM. Voycz SouMET {GahHélle),
^ALTBIfSTEIG OU ALTBHSTAIG (JeOh)^
théologien allemand cathdique , vivait dans la
première moitié du seizième siècle. H fut quel-
que temps professeur à Tubingue, et a publié :
Vocabutarium vocum qux in operUms gram-
maticorum plurimorum continentur; Tûb.,
1508, in-4<*; Hagenau, 1512 et 1515, nF4''; —
Vocabularium theologicum; Hagenau, 1517,
in-fol. ; — Commentarius in Henrici Bebelieà
Triumphum Veneris ; Strasbourg , 15 1 5 , in-4* ;
— Ars Epistolandi ; Hagenau, 1512, ii^*.
JOeher, Mlçemeines Ceiehrien-Lexicon, ï, SM. avec
Ir Supplément d'Adeluog. — Bnch et Graber. Angàne^t^e
Encyclopstdie.
* ALTExsTEix ( le harou Charles S^emn*),
ministre d'État prussien, né le 7 octobre 1770 à
Anspacli, mort à Berlin le 14 mai 1840. fl étudia
la jurisprudence à Erlangen et entra dana les af-
faires en 1790 , sous l'administration du prince
de Hardenberg, qui l'appela à Berlin. Il avança
promptement , et fut nommé en 1806 conseiller
privé des finances. Pendant la guerre de 1806,
il suivit la cour à Koenigsberg, où il se fit remar-
quer par une grande activité. Après la paix de
Tiisit, il concourut avec zèle et talent à la léoiga-
nisation du royaume de Prusse. Altenstein déve-
loppa dans cette circonstance , non-seukmeiA
les qualités d'un homme très-versé dans les af-
faires administratives, mais encore les vue»
sages et profondes d'un philosophe qui avait su
se mettre à la hauteur de son siècle. Aussi a-t-il
puissamment contribué à l'introduction de nom-
breuses améliorations et à la suppression d'ua
grand nombre d'abus, n insista surtout sur l'a-
doption du principe de l'égalité des citoyens
devant la loi, et sur l'abolition des privilèges de
la noblesse. Après le retour de la cour à Berlin^
Altenstein fut successivement chargé de diverses
fonctions administratives; il eut une grande
part à la fondation de l'université de Berlin
en 1809, et devint à cette époque miniatre des
finances. Lorsque Hardenberg reprit la direction
suprême des afiaires, Altenstein s'en éloigna et
vécut dans la retraite jusqu'en 1813, <»ù il fiit
nommé gouverneur de la Silésie. En 1815, il
accompagna le chancelier à Paris , et dirigea
tout ce qui avait rapport aux réclamations de
la Prusse. La même année, U fut nommé mem-
bre de la commission chargée de déterminer les
limites des possessions prussiennes en West-
phalie et dans les provinces rhénanes. En 1817,
il fat appelé au ministère des cultes, de rinstruc-
tion puldique et des affaires médicales. C'est sur-
tout dans ce poste important qu'il a rendu à
son pays les pÂus éminents services. Protecteur
édairé des lettres et des sciences, c'est sous sa
direction qu'a été fondée l'université de Bonn ,
ALTENSTEIN — ALTHEN
330
que beaucoup de gymnases furent ouverts ou
réorganisés , et que cPutiles réfonnes ont été in-
troduites dans diverses branches de l'instruction
publique. H régla aussi les rapports . de l'Église
cattu^que, dans les provinces nouvellement ac-
quises, avec le gouvernement central. Altenstein
Ait Tun des plus zélés partisans du célèbre phi-
losophe Fichte. [£nc, des g, du m. ]
Prtusttni Staatsmdnner, I, Il et IV. — Ntme Jchr-
Mleher/ar Philologie und Paedagogik, XXIX, p. SS6.
— Bilan, CeseMehte Deutsehlands von ISOe-tSSO.
ALTBA {Franç€is-€harlcs)f savant jésuite
aDemand, né à Engelsberg, en Silésie, en 1749,
mort à Vienne le 29 mars 1804, professeur de
langue grecque au gymnase de Sainte-Anne à
Tienne. Il s'occupa particulièreroent de philolo-
gie etd*exég^. U a publié on très-grand nombre
de dissertations ou articles insérés dans les Me-
morabilien de Paulus, et Allgem, Litterat.
anseiger de Leipxig. On en trouve dans YAl-
Umagne savante de J.-G. Meusel. Les prin-
dpain ouvrages sont : 1* Normm Testamentum,
ad codicem Vindobonensem grœce exprès-
nrm .- varietaiem leetionis addidit F.-C. Al-
ter, professer gymnasii Vindob.yt 1, 1786;
t. n, 1787, in-8* : cette édition a pour base le
codex LambecH /, de la Bibliothèque impé-
riale à Vienne ; — 2* une traduction allemande
de la Bibliographie classique d'Edouard Har-
voody arec des notes; Vienne, 1778, in-8*; —
3* les Tariantes quil a tirées des manuscrits
de Is Bibliothèque impériale , et dont il a en-
richi les éditions qu'à a données de Cicéron,
QusesL aead. Tusc, De Fin, et de Faio (1786,
in-S*) ; Lucrèce, De Rerum Natura ( 1787 ,
iB-8* ); Homère, //ios (t. I, 1789, in-8% t H),
et Odffssea et min. Poem. ( 1794) ; — 4<> quel-
qMs dialognesdePlatoB, 1 784, in-8* ; — S'^Thucy-
ëâe (1 785, in-8*) ; — 6"* la Chronique de George
Pbrnza on Phrantzes, grand logotèthe de
Oenstantin; Vieme, 1796, in-foL; — 7* nneiVo-
060 MUT la Uttérature géorgienne (en aile-
■nd, «tee une gravure. Vienne, 1798, in-8*).
Mael. CêUkrt» auêd^mOrdender Jetuiten, p. in. —
iittmetm UUrmtwr-ZêUung, 1804. — /utemptiuMotl,
iLTBAMBa { André) ^ connu aussi sous le
nom de Paldo Sphyra ou de Andréas Bren-
^, était né en 1498 à Brentz, près de Gun-
ddfingen, en Souabe, mort à Anspach vers
1540. n ftat pasteur luthérien à Nureniberg et à
Aiupacb. n prit une part active à la cause de
Il réfonne, et fut consulté dans les controverses
ftédogiqoes de l'époque ; U assista, en 1527 et
IttB, au coOoque tenu à Berne , sur le mode de
lipréseDoe du Christ dans la sainte cène. Il a
PÂUé : 1* Diallage, sive conciliatio locorum
^pturx qui prima /acte inler se pugnare
•Wenliir, centurUs II; Nuremberg, 1528, in-8' ;
-^ 2* Seholia in Tacitum, de Situ et Mo-
***« Germanorum; Nuremberg, 1529, in-4%
'^primée dans le Germanicarum Rerum ve-
mtUfres Chronographi de Simon Schard , 1. 1.
u Tle d'Althamer daoi Hittoria mo/ntotUrii Esal, de
Arn. Ballenittad« MkO. - Le Met. de Bayle et l'Histoire
dv Imthéranitmet par Seckendorf.
* ALTHEX {Ehan ou Jean ), introducteur de
la garance en France, né en Perse en 1711, mort
en 1774. Le luxe et l'opulence entourèrent son
berceau et les premières années de sa ^ie. Fils
d'un gouverneur de province, il put rêver le plus
brillant avenir, et se promettre de succéder aux
dignités de son père, qui avait représenté son
souverain à la cour de Joseph I*'. L'usurpation
de Thamas-Kouli-Khan vint bouleverser l'empire
persan, et renverser la fortune de la (kmille Al-
then : elle fut massacrée, hormis Ehan ou Jean ,
qui par la suite échappa à la proscription; mais
ce fut pour tomber aux mains d'une horde arabe
qui, sans pitié pour son Âge, le vendit comme
esclave. 11 fut conduit en Anatolie, et, pendant
quatorze ans, U travailla à l'exploitation de la
garance et du coton; mais la dure condition de
l'esclavage ne put abattre son courage, ni arra-
cher à son cœur les souvenirs du passé, l'espoir
d'un meilleur avenir. Doué de ce caractère per-
sévérant, de cette énergie réelle que les obstacles
excitent, il parvint à fuir la demeure de son
maître, et se réfugia à Smyme , auprès du consul
français. Là il fut mis en relation avec l'ambas-
sadeur de France auprès de la Porte; l'ambas-
sadeur écrivit à la cour de Versailles, et Jean
Althen s'embarqua sur un navire qui faisait voile
pour Marseille. U emporta avec lui de quoi payer
largement l'hospitalité de la France : dans son
modeste bagage, il avait caché de la.gFaine de
garance, ravie au sol de Smyme. En agissant
ainsi, il jouait sa tête : l'exportation de cette
précieuse graine était punie de mort La fortune
le favorisa : il échappa à toutes les recherches
d'un pouvoir ombrageux et despotique. Mais,
arrivé à Marseille, il ne rencontra aucun appui
dans cette cité; le manque d'argent l'empêcha de
partir pour Versailles, où les recommandations
de l'ambassadeur étaient d^ oubliées.
Le Persan ne se découragea point : il savait ce
que peut une volonté énergique; il attendit tout
de ses eflbrts et du temps. U fatigua les agents
du pouvoir de constantes sollicitations. Le hasard
le servit mieux que toutes ses démarches auprès
de l'autorité. Il était jeune et beau; une jeune
fille de Marseille remarqua l'étranger : eUe devint
son épouse, et lui apporta une dot de vingt mille
écus. Personne à Marseille ne s'étonna d'un ma-
riage dont les exemples se reproduisaient firé-
quemment : d'ailleurs, Althen embrassa la reli-
gion catliolique.
Il se rendit alors à Versailles; la correspon-
dance de l'ambassadeur et du consul, qu'il invo-
qua, lui ouvrit l'accès des salons ministériels : il
obtint même une audience de Louis XV. Cette
audience dura deux heures, et le langage judi-
cieux du Persan (hippa vivement l'esprit du
roi, qui ne manquait pas de justesse et de ^-
nétration. AUtoi teçoX \^ icÀ&^\Qiiv o^çi^'^ %^^^
331
ALTIÏEJS — ALTHUSEN
983
tait, n voulait introduire un nouveau système
de culture et de fabrication de la soie. 11 établit
son exploitation auprès de Montpellier; mais les
préjugés des populations ignorantes ou prévenues
entravèrent ses efforts; Louis XV Toublia; le
gouvernement, absorbé par de graves intérêts,
ne lui transmit aucun secours pécuniaire. Al-
then dévora en infructueux essais le patrimoine
de^ femme. H écrivit, il sollicita, il fit plusieurs
voyages à Versailles : on le repoussa constam-
ment.
n retourna k Marseille. Dans ses diCTéreuts
voyages, il avait traversé plusieurs fois le comtat
Venaissin ; la nature du sol Tavait frappé par son
analogie avec le sol de Smyme et de TAnatolie :
même température, même climat. O pensa que
la garance réusrirait merveilleusement dans le
Comtat. Avec cette promptitude qu'il apportait
à toutes ses décisions, il vint, après avoir réalisé
les débris de sa fortune , à Avignon , dont le ter-
ritoire faisait alors partie des États de TÉglise.
11 y rencontra un puissant patronage dans ma-
dame de Clausenette, qui Tautorisa à tenter un
premier essai sur une de ses terres. La garance
réussit, et en 1762 le marquis de Seytre-Cau-
mont donna l'hospitalité à la famille Althen. De
1702 à 1774, le Persan résida dans une petite
maison qu*il tenait des bontés de son protecteur.
En 1765, un autre essai de culture de garance
tai tenté sur la rive gauche du Rbône, dans une
terre de M. de Caumont : cet essai réussit, mais
les débouchés n'existaient pas encore. 11 fallait
qu'Avignon et le comtat Venaissin fussent réunis
à la France; il fallait l'immense essor de l'in-
dustrie du coton, résultat du blocus conti-
nental ; il fallait le développement de toutes les
manufactures; il fallait enfin le concours de
ces diverses circonstances pour que le dépai*-
tement de Vaucluse récoltât , année commune ,
vingt millions de francs de garance, valeur agri-
cole, sans compter les bénéfices de trituration
et de commission qu'en tire le commerce. Un
fait suffira pour caractériser l'immense service
rendu au Comtat par Althen : Tout le territoire
de la commune de Monteux, arrondissement
de Carpentras, a depuis centuplé de valeur. 11 y
a cinquante ans , on jouait aux dés , on échan-
geait contre un dîner un carré de terre qui cons-
titue aujourd'hui la fortune d'une famille. Ces
résultats, Althen put les pressentir pendant
qu'il s'éteignait dans un état voisin de l'indi-
gence, n mourut à Caumont, laissant une fille
unique qui mourut pauvre comme son père.
« Je me souviens confusément, ajoute M. Al-
phonse Rostoul, d'avoir vu cette infortunée. Elle
était grande et maigre; elle portait sur toute sa
personne l'empreinte de la souffrance et de la di-
gnité. Des travaux de couture suffisaient à peine
à ses besoins. Elle fatigua de ses sollicitations
nos gouvernements successifs , puis elle mourut
aussi de misère. C'est toujours avec des larmes
gue Xai Ju ces quelques lignes qu'elle adressait
aux habitants du Comtat, dans une supplique
qui ne fut pas entendue :
« Une femme infortunée gémit parmi vous
« dans l'oubli le plus profond et dans la misère
« la plus grande , et vous jouissez en paix des
« bienfaits que le ciel daigna répandre sur vous
« par la main de son père. La fille de celai qui,
« par son industrie, vous affranchit de Templre
n du besoin en vous apprenant à fertiliser les
« champs les plus stériles, sa fille, dis-je, languit
« en ce jour dans une triste servitude, et gagnt
« à peine un pain qu'elle humecte de ses larmes.
« Cependant, dans sa douleur, à qui doit-eOe
« adresser ses prières? Déjà vingt fois elle a (ait
« parvenir une voix plaintive jusqu'aux oreUles
« des grands et des princes , et tous l'ont oo-
a bliée; mais il lui vient une pensée qui la son-
« tient 5t la console : c'est que vous ignorez ses
« maux... Elle veut vous les apprendre, certaine..
« dans la simplicité de son cœur, que vous ne
« pourrez les entendre sans vouloir y porter au
« moins quelques faibles remèdes... »
Enfin, en 1821 , le conseil général de Vau-
cluse se souvint d*Althen , et, pour acquitter la
dette de la reconnaissance, vota une tablette de
marbre avec cette inscription, qui fut placée dans
le musée Calvet, à avignon :
A Jean Allben,
Persan,
Introducteur et premier culUrateur de la séance
Dans le territoire d'ÀTlgoon,
Sous les auspices de M. le marquis de Caamont,
CD M. DCC. LXV,
Le conseil général de Vaucluse.
M. DCCC. XXI.
Le jour où l'on posait cette tablette de marbre,
la fille de Jean Althen mourait à l'hôpital.
Alphonse Rostoul, dans PortraiU et histoires dêt
hommes utiles , publiés par la Société Montyoo, t II,
p. 148-lSt.
^ALTHOF {Louis-Christophe), médecin al-
lemand , né à Detmold en 1758, mort en 1832.
Il étudia à Halle et à Goettingue, et s'établit en
1801 à Dresde, où il devint roédedn du roi de
Saxe. On a de lui : Observadones defébrepe-
techiali, Diss. inaug,; Goetting., 1784 , iii-8*;
— Praktische Bemerkttngen iiber einige Arz-
neymittel; ibid., 1791, in-8'* (observations
de matière médicale , principalement sur le mer-
cure, l'arsenic et la douce-amère ) ; — Pro-
gramma de efficacia terrx ponderosœ salitx;
ibid., 1794, in-4«; — Comm, de cautelis qui-
busdam in corporis motitatione haud negli-
^renc/is; Wetzlar, 1788, in-8«; — traduction al-
lemande de S. Gallini Saggio d'Osserv.j Beriin,
1 794, et de J-. A. Murray, Apparatus medicami-
num; 5 vol. iii-8», Goetting., 1792.
CalUsen, Medic, Schriftsteller-Lexicon.
ALTHORP ( lord ). Voy, Spencer.
ALTHUSfiN OU ALTHUSivs {Jean ) , célèbre
jurisconsulte hollandais, né en 1557 à Emden
dans rostfrieslande , ou, selon quelques-ims, à
Diedershausen, dans le comté de W'ittgenstein-
Berlebourg, mort à Emden en 1638. Il étudia
3S8
ALTHUSEN — ALTING
m
k runiversité de Bâle, et devint , yers 1590
pirofessear de droit à Herborn. Il rerasa une
chaire à runiTersité de Leyde, fut élu, en 1604,
syndic de la Tille d*£mden, et prit une part ao-
lire aax déméléa de cette yille avec les comtes
ostfrieslandais Eonon m, Rudolphe Christian, et
Ulric n. n défendait les libertés civiles et reU-
gîeoses avec on talent remarquable, qui lui fit
autant d'admirateurs que d*ennerois. Il s'élevait
avec ft>ree contre les procès de sorcellerie,
alora très-communs en Allemagne. Par ses prin-
cipes politiques, il devança son siècle. Démo-
crate ardent , il soutenait que les rois ne sont que
des magistrats {omnes reges nihU aliud esse
quam mafistratus ) ; que toute souveraineté ré-
side de droit dans le peuple seul {summam rei-
publiex eujusvis jure esse pênes solum po-
pulum) ; fiiSak qu'il est permis de déposer un
roi et de loi ôter même la vie, dans le cas où il
n'y aurait pas d'autre remède. Ces principes ,
que la révciutioa française devait, deux siècles
après, mettre en pratique, furent alors vivement
applaudis par les uns , et violemment attaqués
par les aub^. Au nombre des adversaires d'Al-
thosioson remarque les jurisconsultes Conring,
Grotins, Ziegler, Boehmer, et le chancelier ost-
frieslandais Brenneisen. — Ses écrits les plus
miportants ont pour titres : 1" Jwrispnidentix
Roman» methodice digestx libri II; Bàle,
15M et 1689, in-S**; Herborn, Iô92etl599, in 8*;
— 2* avilis conversationis libri II; Hanovre,
1601 et l«ll,in-8* ; — 3» Diaeologicas libri III,
totum et universum jus, guo utimur, metho-
dice complectentes ; cum parallelis htijus et
Judaiei juris, tabulisqtte insertis , atque in-
diei triplici; Herixnn, 1617, in-4'' et 1649,
îi-4*; Francf., 1618, in-4*; — k* Politica me-
thodice digesta, cum oratione panegyrica
denecessitate, utilitate et tmtiguitate scho-
temm; Herborn, 1603, in-8**;Groningue, 1610,
m4*i Leyde, 1643, in-12; Amsterdam, 1651 ,
«-13. Ccst dans ces derniers ouvrages qu'Althu-
lias expose les principes que nous venons de
aeotSooner.
Iiyle, Dietkmiudr9 kUtoriçuê. — Brennelten. Ostfrie-
mcàt autorUi Aorteh, 17M,4. i. llb. Vil, p. ise. - Tla-
4a,G«r«ArtM Oitfritgland, t. II. p.rs.
«*ALTICHKR10 OU ALDI6IBEI DA ZBVIO ,
lûtre italien, vivait à Vérone dans la seconde
■Hitié do quatorzième siècle. 11 décora plusieurs
HUsde sa ville natale, et on cite de lui les
PMtnits de plusieurs hommes éminents , entre
artres œfaii de Pétrarque. Son style ressemble
à ttini de Giotto.
Vttwl, rite de' pittori. - Lanzt Storia pittorUa
MteiColta.
U.TICOZZI { Laurent )f jésuite italien, né à
Cwtooe, d'une illustre famille, le 25 mars 1689,
*ort en 1777 à Rome, où il avait demeuré plû-
tes années. Son principal ouvrage est une
9fmm$ de st^nt Augustin ; Rome, 1761, 6 vol.
^*. On a aussi de lui différentes dissertations
^tet ancienf et les nouveaux Manichéens;
sur les mensonges et les erreurs d^Isaac Beau-
sobre ^ dans son Histoire critique des Mani-
chéens et du manichéisme, etc.
MazzacbeUI, SeriUorl dritalia,
ALTicozzi {Menoud'Àngellieri), patike
de Cortone, publia en 1749, à Florence, VEpi-
dicuSf comédie de Plante, traduite en vers li-
bres (sciolti), avec le texte latin, et quelques
notes du prieur Gaetano Antinori, in-4'*.
Arfeilatl, Biàlioteea d4gUvolganuatori,yiol.y, éûïU
dR mun, i7«T.
ALTiLius OU ALTiLio (Gabriel), poète
italien, né vers 1440, mort, selon Ughelli, en 1484,
et, selon Mazzuchehi, vers 1501. La même in-
certitude existe au sujet du lieu de sa naissance,
qui fut Basilicate , dans le royaume de Naples ,
an rapport des uns, et Mantoue d'après d'autres.
Quoi qu'il en soit , c'est à Naples qu'il étudia et
établit sa résidence. Cette ville était alors -le
centre des lumières. Grflce à l'appui éclairé d'Al-
fonse I*% Altilius, d'abord précepteur du prince
Ferdinand, appeléà régner en 1495, devint évèque
de Policastro, sous le pontificat de Sixte IV, et
en même temps, secrétaire du prince Campano.
n ne reste de lui que quelques poésies, qui suffi-
sent pour donner de son talent une haute idée.
Parmi ces compositions, la plus remarquable est
son épithalame sur le mariage disabelle d'Ara-
gon , fille d'Alfonse U, roi de Naples, avec Jean
GaléasSforza,ducde Milan. Giraldi, Jules César
Scaliger, Sannazar etPontanus, ont unanimement
loué l'auteur et l'ouvre. Le jugement de Scali-
ger n'est cependant pas aussi absolu qu'on l'a dit.
Voici comme il s'exprime : Gabriel Altilius
Epithalamium cecinit longe optimum , excel-
lentissimum verofuturum, si sibi ille tempe-
rasset. Dum enim vult omnia dicere, qfficit
auditorem aliquando fastidio tanto, quanta
in aliis voluptate. L'épithalame et cinq au-
tres compositions d'Altilius ont été imprimées
dans les Raccolta délie poésie latine de San-
nazar, Venise, 1533, in-8*, et avec les poésies de
BazileZanchi ; Bàle 1555, mS"*. L'épithalame seul
a paru dans les Carmina illustrium poetarum
italorum, de Matteo Toscano, et dans les Deliciœ
poetarum italorum de Gruter.
Mauuchelll , SeriUori d'Itatia, — P. Jove, Elogia
virorum littris Uluitrtum Bàle; im. ~ Giraldi, De
PoetU tuorum temporum. — UffheUl, ItaHaioera^ VII,
S64: Venise, t7t7-t7ts.
ALTING (Fenri), théologien réformé, né à
Embden le 17 février 1583, mort le 25 août
1644. n étudia à Groningue, devint précepteur
du prince électoral palatin, puis directeur du
collège de la Sapience à Heidelberg, et signala son
éloquence et son savoir au synode de Dordrecht,
où il était député de la part du Palatinat, après
la prise d'Heidelberg par le général TSIly en 1622.
Alting faillit y perdre la vie. Comme il gagnait
précipitamment la maison du chancelier, pour se
dérober à la fureur de la soldatesque, un lieu-
tenant-colonel l'arrêta, en lui disant ; « Cette
hache a fait périr au^outd'VinV ÀVk\>s»fieKfts»\\^
S86
ALTING — ALTOMABl
236
docteur Alting serait bientôt le onzième, si je sa-
vais où il est.. » Alting échappa en lui disant
qu'il était régent du collège de la Sapience. Il
occupa ensuite la chaire de théologie à Gro-
, ningue, jusqu'à sa mort Alting fut un des coo-
pérateurs de la traduction hollandaise de la Bible,
n a laissé beaucoup d'ouvrages, parmi lesquels on
cite : 1° Historia ecclesiastica PakUina ; Ams-
terdam, 1644, in-4"; — T Theologia hutorUa;
ibid., in-4% 1646; — 3* Explicatio catachesis
Palatinœ; ibid., 1646.
Bayle, DictUnmalr^ critiqué. — bioçraphieml Dictio-
TxatTf. — NOsselt, Ânwêisunç xur Kenntniu derbaUn.
Bûcher in cUlên TheiUn der Theologia.
ALTiiTG (Jacques)y fils du précédent, pro-
fesseur d'hébreu et ensuite de théologie dans
Tuniversité de Groningue, naquit à Heidelberg
le 27 septembre 1618, et mourut le 20 août 1679.
n eut de vives disputes avec le ministre Samuel
des Maréts, théologien qui ramenait tout à la
scolastique, et ne pouvait souffrir ceux qui fai-
saient de l'Écriture et des Pères la règle de la
théologie. Ses ouvrages ont été publiés par Bal-
thasar Becker à Amsterdam , en 5 volumes in-
fol., 1687. On a publié séparément -. V Hebrxo-
rum Mespublica scholastica; Amsterd., 1652,
in-12. On voit par ses commentaires sur la Bible,
sa grammaire syro-chaldaïque, et son traité de
ponctuation massorétique , qu'AlUng était sur-
tout versé dans la littérature des Hébreux et
dans les sciences des rabbins. Ses ennemis di-
saient « qu'il ne différait d'un juif que par le
prépuce; » encore regruttait-il beaucoup de n'ê-
tre pas circoncis.
H. Becker, yie d'^ttin^. dan* le tome I de ie« OBuvres.
— Elirhhorn, Spraehenkunde, — Geaenlas, Ceschichte
des Hebrâiihen Spraehe.
ALTING (Menso)y théologien hollandais, né
en 1 54 1 à Fléda, dans l'Ost-Frise, mort à Emden,
en 1617, past^r et président du consistoire à
Emden. 11 a écrit des ouvrages de controverse
contre Jean Ligorius et iEg. Hunnios.
Christophe Sai, Onamait., t V, p. 1B4.
ALTIITG {Menso), géographe hollandais, né
en 1636, mort en 1713. Il fut bourgmestre de
Groningue, et publia : r Notitia Germanix in-
ferions; Amsterdam, 1697, ta-fol. ; — 2* Des-
criptio FrisUe inter Scaldis portum velerem
et ÀnUsiam; ib., 1701, in-fol. Son Commenta-
ritis in tabulam Peu/^ln^eri est resté inachevé,
et il a souvent changé de propriétaûre depuis la
mort de l'auteur.
avtotopbe Saz, OnoMMt., part. I, p. Mt, et part V,
p. «M.
ÂLTissiMO, poète italien, natif de Florence
vivait probablement dans la seconde moitié du
quinzième siècle. Selon Cresdmbeni, il s'appelait
Cristqforo, et, comme lauréat couronné, il prit
le surnom d*Altissimo. « Ce poète, qui annon-
çait tant de prétention par le nom qu'il s'était
donné , dit M. Ginguené, et qui les soutenait si
mal par son style, mit tout simplement en vers
«t en quatre-vingt-dix-huit chants les Reali di
Francia; » Venise, 1534, in-S". n Ce sont bien
des rimes perdues, ajoute le même critique ; car,
lorsqu'on a la fantaisie de lire ce vieux roman
on préfère toi^ours de le lire en prose. » Ce-
pendant Altisdmo improvisait avec facilité et
même avec succès..
Creftclmbeni , Istoria délia volgar poetie, — Mazsa-
chelli, Scrittori d^ltaiia. — Vasari, A^lto deT PUtoH. —
Lanzt, Storia pittoriea, — iBgMramI , De$eriwitm 4e
timpérial tt ro§al pataU Pim.- Qiaftmè, UUL UU.
de ritatie, lil et IV. — RasceUl. Modo di cowtpom te
versi italiani, ch. VII.
* ALTISSIMO (Cristophcmo delF), peintre
florentin, vivait vers le milieu du seizième siècle.
On a de lui un grand nombre de portraits esti-
més à la galerie de Florence.
Vasarf. rite de' Pittort, — Uod. StoHa pittoriem
ALTMANN {Jean'Goorge)y savant allemand,
né en 1697 à Zofinguc, ville de PArgovie, et
mort en 1756, curé dinns, village du canton de
Berne. Il f\it pendant quelque temps professeur
de morale et de langue grecque à Berne , et a
publié un grand nombre de mémoires concer-
nant la géographie, l'histoire et les antiquités de
la Suisse. Il a rédigé avec Breitînger le recueil
intitulé Tempe ffelvetica; Zuridi, 1736-43,
6 vol. in-8*. On a encore de lui Meletemata
philolog. critica, 3 vol. in-4*, 1753, et une
Description des glaciers de Cffelvetiei Zurich
1751-53, fig. (en allemand).
Ersch ctUruber, Encyclopédie allemande.
* ALTOBELLO, nom de deux peintres italiens :
l'un, François' Antonio, du dix-septième siède,
a laissé quelques tableaux d'église, où le rouge
écarlate et le bleu d'outrc-mer sont trop proÂ-
gués ; l'autre, natif de Crémone, du seizième
siècle, a fait quelques fresques estimées dans la
cathédrale de Crémone.
DomlDici. rite de' pittori NapolUani, - Vatarl. rOt
de^ pittori. — Ottley, History of engravinç. — BrnUioC,
Diet. des tmonoçrammes .
Mazzuchelll, ScriUoH d'itaha.
ALTOMABl (Àntoine-Donat ), appelé en latiB
Donatus ab Altomari, médecin italien,, né à
Naples vers le milieu du seizième siècle. Il exerça
d'abord la médecine à Naples, où il fut en butte
à des calomnies qui Toblig^ent de se réAigierà
Borne. Il ne lui fallut rien moins que l'I ntenr c B
tion spéciale du pape Paul IV , pour le bhre re-
venir à ^'aples. C'est lui-même qui nous appreifti
ces particularités, les seules que Ton connaisse
de sa vie. Le recueil de ses ouvrages a été pu-
blié à Lyon, in-fol., en 1565 et 1597; àNajJes,
en 1573; et à Venise, en 1561, 1574 et 1600.
Quelques-uns de ses écrits ont paru séparément
sous les titres : 1*^ Deuterum gerentitms, 1543;
— Methodus de alteratione, concoc/tone,
digestione, prxparatione ac purgationCf ex
Hippocratis et Galeni senientia; Venise, 1647 ;
Lyon, 1548 ; — 3* Triumquxstionum nondum
in Galeni doctrina dilucidatarum Compenr
dium ; Venise» in-8°, 1550; — 4** De medendii
humant corporis malts Ars medica; Naples,
hi-4*', 1563; Venise, 1568, iurS"* ; Lugduni,
3S7
ALTOMARÏ — ALTOUVmS
238
1559, etc.; — S" De medendis Febribus; Na-
ples, 1554, ia-4"; 1562, m-4°; — 6* De man7i«
d\f/erentu$ ae viribus deqtie eus dignoscendi
via ae raiione; Venise, 15C2, in^** : l'aateur
y fait Toir le premier que la manne de CaUbre
etl le prodnit d*un arbre, et non une espèce de
rosée; — 7* De vinacem^m facuUate et usu;
Venise, 1562, in-4«.
MazxucheUl, Sertttori (Pltatta.
* ALTOMiRi (Jean ), médecin italien, fiis du
précédent» Tivait à Naples vers la fin du sei-
liènae siède. On a de lui : Saloo SeUmo phi-
iosopko ac medico, quod ea, quœ Donatus
Antoniiu ab ÀUomari de artis medicx divi-
âiame, mdicationis descriplione, circtUtus eau-
su ^ AnaxÊonis Histona^ etc,^ verissima sunt
amnia, née aliter in Galeni Hippocratisque
doctrina interpretari, considerariue possunt ;
Haples, 1583,in-4''. C'est un panégyrique d'An-
toiœ Donai Altomari, et une diatribe contre Scia-
nus, que l'auteur invite à cesser toute polémique.
Cette invitation ne parait pas avoir été accueillie,
à en juger par la réponse: Sain Selani ad Joh.
AU, Apologia, quod ea, qux dixit in commen-
tants ad Aphorismm contra Àltimarum sunt
verissima^ et adducta ab eo in oppositionem
Mhitpeniius condudant ; Venise, 1584, in-4^,
inséré dans Liponius, Bibliotheca medica.
*AL.TaaioiiTB (Martino), peintre italien.
Dé à Naples en 1657, mort en 1745. Il étudia à
Rone, et dcraenra trois ans à la cour de Jean
Soliiesky, roi de Pologne. H s'établit ensuite à
Tienne, où il fit piusieoTA tableavx d*égli8e es-
timés. On a de hd , à la galerie de Vienne, tme
Susanne au bain.
'itafteëorn, ËjMtb à wi amaUwr dé peUUurt. — Bel-
DieL dêB artUtet. - Nagkr, Nnteê dU. KUnU-
ALTOS ( Richard y comte de ), général autri-
I, né à Lachand en Irlande le 27 avril 1732,
laort à Trêves le 16 février 1790. En 1787,U re-
çtt le commandement militaire des Pays-Bas au-
tridiienty et, pour combattre une insurrection, il
fit, en 17889 le premier couler le saugà Bruxelles.
Après avoir perdu la ville de Gand, il se retira
dîu leLuxembouig. Pendant ce temps on apprit
Il trêve coodne avec les insurgés par Trâutban»-
dorif ci le remplacement d'Alton par Ferraris. Al-
t«Mcité devant nn conseil dcguerre:ilpritdu
psiiOD^ et roonrot près de Trêves. Son frère
Éêmard d^ Alton (né à Grenanstown en li^
lirie le 9 août 1737, mort devant Dunkcrqne le
% aoM 1793 ) servit contre les Français en 1792.
Afrès «ne courte détention, subie en mars, il
i^do service en avril 1792, et succomba peo-
^ le Uocos de Donkerque. Ce. R.
fWitoii nfcA. MiOffrapk.'l£xieon.
*ALTOii (Josep/hGuiUaume'Édouardïi*),
viviliste et antiquaire allemand, né en 1772 à
AviMjft, nort en mai 1840. 11 se destina d'a-
W« à la carrière mflitaire, visita ensuite l'Italie,
^vécot longtemps à Tiefliirt près de Weimar,
« finant à l'étude des beaox-arts et de l'his-
toire naturelle, particulièrement de celle du
' cheval. Il s'établit ensuite à Wurzbour^, et
voyagea ( 1817 et 1818) avec son ami Pander en
France, en Angleterre, en Espagne et en Portu-
gal. A son retour, il fut nommé professeur d'ar-
chéologie et d'histoire des bcanx-arts à l'uni-
versité de Bonn , où il eut pour élève le prince
Albert, mari de la reine d'Angleterre. Il laissa
une belle collection de tableaux et de gravures,
qui fut en partie aclietéc par l'université.
On a d'Alton : Naturgeschichte des Pferdes
(Histoire naturelle dn cheval); Bonn, 1810
2* partie (anatomie), 1817, in-fol. , avec des
figures ; — Ostéologie comparée (en allemand),
12 livraisons in-4'^; Bonn, 1821-1828. Alton a pris
aussi une part active aux reclierches de DoUin-
ger et Pander sur le développement du poulet
{Beiiràge zur Entwickelungsgeschichte des
/TuAncAenj); Wijrzbourg, 1817, in-S*".
Son fils, Jean-Samuel-Édouard d* Alton
médecin, né à Samt-Goar en 1803, professeur
d'anatomie à Halle depuis 1834 , a continué l'Of-
téologie comparée (2 livraisons, sur les autru-
ches et les oistaux rapaces; Bonn, 1827-1838),
et a publié, en 1850, le premier volume de son
manuel de V'Anaiomie comparative de Vhomme
(en allemand).
Convtnaiiona-Leacieon, édtt. de I8S1.
;; ALTON-SBÉB ( JSdmond, comte n'), ancien
pair de France par voie d'hérédité , naquit le
2 juin 1810. U Ait substitué, par ordonnance
royale du 11 décembre 1816, à la pairie dn
comte Shée, son grand-père maternel, avec au-
torisation pour Ini et ses descendants de joindre
son nom à* Alton è celui de son aïeul matei^
nel (1). Il entra à la chambre des pairs en 1836,
et s'y fit connaître par son opposition très-vive
aux derniers actes dn gouvernement du roi
Lonis-Ptiilippe;il adhéra, le 22 février 1848, an
fameux banquet réformiste du douzièroe arron-
dissement. Après la révolntion du 24 février, il
fax nommé colonel de la deuxième légion de la
banlieue, et posa dans les dobs sa candidature
à l'assemlrïée constituante, mais ne fot pas élu.
Au mois de décembre (1848) , il devint prési-
dent du comité démocrate et socialiste pour les
élections, et au mois de janvier suivant il ftat
arrêté et gardé longtemps an secret. Malgré ses
avances, M. d'Alton-Shée n'a pn se rendre po-
pulaire.
Dictionnaire de la CùnvtruUion, f* «dit. (ISR).
ALTOnFBB. Voy. Altdohfeb.
ALTOinriTis OU ALTOTITI8 (mademoiselle
o'), femme poète, née à Blarseille en 1550, morte
dans sa ville natale en 1606, s'est ÎêSX connaître
par quelques pièces de poésies, insérées dans
les recueils du temps. L'abbé Goojet a conservé,
dans le t. Xm de sa Bibliothèque françaUê,
(U u conte Heorl Shée. cootelller d'^Ut. anctan lé-
natenr et préfet dn Sas-Rhin, nommé pair de Fraoee le
4 )nln 1814, et mort en mars 1810, ne lalasa qu'âne flllB|
Françoise Sbée, Tenve de iaoqaea-W«i;(a«a,VMX^tL^%ii>
ton, dont H. BAmoA tf k\to%«M« tsXV^ «)» xai^af^ft»
M» ALTOUVmS
p. 441,iiiK odede mBiI«noiselte Altouvllis â la
louange de LouU Bcllani] et <1g Pierre Paul , les
Kitiarateiire de la poitie proTençale.
IM«t<(. BltHol^./rmtaïu. t. XIII.
ALTOVITI (Antoine), théolt^ien ilalien, né
i Florence le 9 juillet l&3f , mort dan» la m£me
Tflle le 18 décembre 1573. D'abord clerc, puis
dojren de la chambre apostolique, il fut élevé
par Paul lH krarcherteiié île Floroice en 1548.
il ne prit poMCMlon de Mn dIocJM qu'en I5S7,
après une loi^e ommslUon da grand duc
Cosme I", et m dlstingna au concile de Trente
par l'étendoe de m* coonaiseances en métaphj-
eique et en tbéolagle. Pocdantl, Gbllinl et N^ri
Dons ool cooMrré les titres de plusieura traités
d'AlluTiti en lattn , sar la mélapfa jsiqne , nuis ils
«mt reatéa manuiolts, ainsi qoe «a déTense de
Dante ambt lea critjques de CastraTilla ( psea<
donyme prësaméde Bellisario Bulgarini), men-
tionné daoi les Faiti coniolari delV Âcadimia
Ftorentina, de Salvini. On n'a d'AItoTiti que
denx dédiiona, publiées dans les Decblonei
S. Rotx Somatuecoram Remboldo, Germano,
«fuidem Rotx auditore , in wiinn eoltectx,
i^tera Joi. DoMltii; Rome, lB7e, in-lbl., et
kl décrets de deni synodes préaidés par lai :
Décréta dloeesaïue, Florentins ssnodi, ^.;
Florence, 1569, in-*"; Décréta provlnciall*
tj/nodi Florenlinx etc.; Florence.
ài.T»ineKtL{jean). Voy.AuaKmctK.
^ALTBGHrL ( Étiai), médecin allemand, issu
de parents Israélites, naqnit à Pragne le 8 avril
1813.11 étudia i Vienne, et se livre partlcnliire-
ment au traitement des maladies des yenx. Il a le
premier introduit l'enieignemait de l'homéopa'
thie dans leiraCDltésButricbiennes. Depuis 1S4B,
Il est proresseor d'boroéopatliie théorique et pra-
tique à l'école de Prague. 11 a publié, entre an-
tres, un IMcfionnaire detnAJecineorafairefen
id}i Vkauie, 183e, ivol. in-12.
ALnHNO (Franfois), mathématicien et phi.
lologue italien, natif de Ferrare, mort ï Venise
ei novembre I55G. Il nous approid dans ses
ouvrages que ion pire te nommait Piieeolo del
Ballo, et qu'Q se donnait à lui-même les titres
de maChémaiieien et de ealligraphe. H pn-
ratt, eo eflet, qu'il excellait dans l'art de la cal-
ligraphie: Pierre Aretin In] dit, dans une lettre
du Î7 novembre 1537 ; " Le grand empereur
(Cbaries-Quint) a passé tout un jour ï Bologne
à contempler la grandeur de votre art, admirant
de voir le Credo et Vin Principio (premier cha-
pitre de l'évai^e de Saint-Jean), écriti sans
aln^alioa, dans l'espace d'un denier. • Alunoo
tint nneécoledecalligraphie et probablement aussi
degrammaireà Venise, Ferrare et Padoue. On a
delui; 05ierva:fûnl toTM-d l{i'etrara],pabl<ées
avec les œuvres de Pétrarque; Venise, 1539,
MS"; — JiieAeae délia Ungwt Ualiana lopra
- ALVARADO 149
ilBoccaecio;yttAsa, I>t3,in-foi.:c'eslun voca-
bulaire des mots de Doccace ; — La Fabbricm
del lUondo, nella quale si eontenjono tiUte
le voci di Dante, del Fetrarea, del Bœeùc-
cfoe tt'dJ/re; Venise, lS4S,in-raI. Ces draxdoï
niers oorrages n'ont pas édiappé an:
saliriqnes de Tassoni et Saltiatl.
«hiiuchrlli. ScTilloTi i'Italia. — PobudIuI, B
■alvkko (jVIcm/o), peintre italien, vivait
à F(4igno vers 1450. Il a fait un granil sombra
de tableaux, dont les principaux sont : la Ifatt-
tance de Jéms-Ckrist, pièce d'autel de Té^Ue
de Follgno; une Pi^Mavec deux anges porlaat
des torches, dans l'église de Saint-Francs k
As^se; des scèoes de la Passion (tatrieau du
Louvre, n' 854). On a aussi de lui quelques
pdntures à la détrempe, portant l'ioscriplioD :
fficolai Fulginatis opvt, 1480. Alunno contri-
bua t>eaucoup, par son EtyUrlarge et dégagé, wa\
progris de û peinture.
Vuv1,^K(d('p<l(0rl. -MlFlotU, UtttrtpUtoHrk*
Pmifitt. ~ LiDil, Storia pUlarica. - Higtir. Hna
Allffem. Mùoitlrr-Lertcon.
»LT» T AiTOBGA ( Pierre de), rel^ienx es-
pagnol, né vert la fin du seiiiime siècle, ntort
dans lea Pays-Bas en 1067. Il prit l'hatU de saint
François au Pérou. De retour en Espagne, G
vojagea en difTérents endroits de l'Europe, d pu*
blia ; Funletili nodi indissoiutilit de coneep-
Itanentii et conteptu ventrii, hoc est, etc.;
BniMlles, I SA3, in-4*, très-rare. L'auteur a vonln
7 démontrer la conceptioa immaculée delà Vierge.
Dans son Naturx prodigiuta et gratix por-
tentitm, hoc ett, Serapk. P. Francitel vU*
aela ChrUtivitam it morlemregulataeteMp-
tara ; Hadrlti, 1651, in-fol., il renchérit beau-
coup sar le livre des Coofbnnités, de Barth. dl
Pise. Celui-d n'avait trouvé que quaranle cen-
formilés; notre aoteur en trouve quatre mStt
dont la soixante-dix-linltiime fera jiiger des au-
tres : • Le Sa'ivcur fut dans le ventre de sa mire
■ pendant neuf mois complets, et saint Franfols
■1 aussi. ■ On a de lui beaucoup d'autres ouvrages
qni ne méritent aucune mention.
n. jtnlonlo, «Itljotlacii Utipana ii»a.- IMlMCW-
mnt, BitUatÀéfiu nrliau.
'ALTjimADO (Pedro di), eompagnon d«
Femand Cortci et conqnéraint do Guitanak,
naquit à Badajoz vers la fin du qulniième sitde,
et mourut en 154t. 11 partit pour la pootisr
monde avec quatre de ses frères, et se Iraon
en 1518 à l'Ile de Cuba, d'ob il {at eojoji, aom
les ordres de Grijalva, i>our erplorer, avec kt
navires équipés par le gouvemear Vâasqna^
les cétes du continent américain. Après aroir
tOQcbé k nie de Coturael ou Acoiamil (Ile des
Hirondelles), et à plusieurs plaines dn YncalM,
la petite Hotte remtmta les rivières de Tabases
et de Banderos (ainsi nommé i cause des ban-
nièree blanches que les indigènes déplojinnt
sur les Imrds de cette rivière). Grijalva (M ■
cncbanté delalieautédu pays, avec sesckua)»
341
ALVARADO — ALVARE
343
puftileiiient cnHiTés, qu*fl lui donna le nom
de Nouvelle-Espagne. H y troqoa des perles
de Terre, de petits miroirs, des clochettes
«1 d'tatres bagatelles contre des bracelets, des
pendants d*oreiUe en or, et en rapporta degrandes
riebesaes. Ce fot là que les Espagnols entendi-
rent pour la première fois parler de Montézuroa
et de son Taste empire. Alyarado Ait chargé de
retoamer à Cuba, pour informer Vélasquez du
réaoltat de l'expédition. Dans cet intenralle,
GrijalTa, auquel le gouremeur avait défendu
de fonder aucune colonie , continuait à explorer
les côtes et à recueillir des trésors. La vue de
For stimula Tardeur de Vâasquez, qui, mécon-
tort de ce que Gr^jalva n*ayalt pas pénétré plus
Mb dam le pays, hii ôta le commandement à
in anÎTée à Cuba.
En février 1519 , Cortez sortit du port de la
Havane arec onze navires, portant cinq cent
huit officiers ou soldats , et cent neuf matelots
oo artisans. Alvarado commandait Tim de ces
navires, et, séparé du reste de la ftottille par
one tempête, il arriva, trois jours avant Cortez ,
i Cozomaî, rendez-vous désigné. Là , Cortez
passa sa petite troupe en revue, tint conseil avec
ses eue officiers , et se prépara, avec cette poi-
gpée d'aventuriers intrépides , à la conquête la
pins extraordinaire dont lliistoire fasse men-
tion {Yoy. Cortez). Le nom d' Alvarado figure
tes tous les incidents les plus remarquables de
cetteoooquête du Mexique, dont le récit, tout vé-
lilsble qa*il est, ressemble à un roman. I>oué
dW valeur et d*ane activité prodigieuse , Alva-
rado contribua aux succès de tous les combats
qMles Espagnols livrèrent aux Indiens , notam-
MA à Tabtfoo et à Otomba. Les Tlascalans,
iléi des Espagnols, lui avaient donné le nom de
Tmaikmhizin (fils du Soleil), à cause de sa
chevfhire blonde. Pendant Tabsence de Cortez,
^ était allé combattre Narvaëz , il eut le coro-
laidement de la ville de Mexico ; mais il encou-
nl les reprodies de son chef, pour avoir fait
■Uttcrer, au milieu d*une fête, un grand nombre
^ nobles aztèques , accusés de conspiration,
tels fameuse retraite nocturne du 1*'' juillet
liSO ( la Nochê triste ), Alvarado commandait
VWrière-garde, poste le plus difficile à garder
Mre les Innombrables essaims d*Indiens. Pour
^dÉpper aux mains des Aztèques, qui Tauralcnt
Mi^fablement sacrifié à VitzUoputchU, leur
^ de guerre, sauta un fossé d'une largeur
^vme , connu jusqu'à ce jour sous le nom (Vel
Irifo de Alvarado,
tM 1523 , il reçut le commandement de trois
^■li fiuitMins, de cent soixante cavaliers, de
M« pièces de canon et d'une troupe d'auxi-
fciresmcilcains, pour soumettre les tribus in-
^^(■les qd occupaient les bords de l'océan
'Mqoe , dans la direction de Guatemala. H
''Uit les provinoes de Zacatnlan , de Tehuan-
^ee, de Sooonusoo et dlJtlatlan. A Cayacatl ,
^ les bords de Fooéan Pacifique, il fut blessé
d'un coup de flèche à' la cuisse, reçut la soumis-
sion des Indiens, et fonda la vhle de Sant-iaço
de los Caballeras (ai^ourd'hui Guatemala-ta-
Veja), Il envoya son frère Diego former Té-
tablisseinent de San-Jorge à Tecultran , et fit
construire le port de la Possession, à quinze lieues
de Sant-lagi).
Après tant d'exploits il revint en Espagne, oii
l'empereur Charles-Quint lui fit un accueil magni
fique, et le nomma gouverneur de Guatemala.
Pendant son séjour au pays natal , il épousa
doua Beatrix de la Cueva, parente de l'illustre
famille des ducs d'Albuquerque. Il retourna en
Amérique accompagné d'un grand nombre d'amis
et de chevaliers cherchant fortune. Son esprit
aventureux le lança bientêt dans de nouvelles en-
treprises. Il s'embarqua sur les bords de l'océan
Pacifique avec une troupe d'environ cinq cents
soldats, dont deux cent vingt-sept cavaliers,
pour se diriger du côté de Quito, qui, selon ses
calculs , devait être en dehors des limites du
gouvernement de Pizarro. Mais le mauvais temps
l'obligea de débarquer dans la Bahia de los Ca-
raques, près du cap San-Frandsco. De Caraques
il pénétra dans l'intérieur ; et, après une marche
d^ plus hardies à travers les Andes, marche
dont il faut lire les détails dans les Décades
d'Herrera , il atteignit le pays qu'il cherchait. Il
allait en venir aux mains avecla troupe de Pizarro
dans la plaine de Rio-Bamba, lorsqu'il se décida
à rebrousser chemin, après avoir reçu une forte
indemnité ; et revint dans le Hondouras pour aider
les colons à fonder plusieurs établissements, en-
tre autres Gracias-a-Dios et San-Juan de Puerto
de Caballos.
Cependant FerdUiand Pizarro alla en 1534,
en Espagne, représenter l'expédition d'Alvarailo
à Quito comme une infiraction aux ordres de
l'empereur. Alvarado revint aussi en Esiiagne,
et se justifias! bien, que l'on ajouta à son gouver-
nement de Guatemala celui de Hondouras. A son
retour en Amérique, il reprit sa carrière de décou-
vertes. Il s'embarqua au port de la Possession
avec une troupe d'environ mille soldats , sans
compter les auxiliaires indiens, et longea la cdte :
mais une tempête le jeta dans le port de los
Puebk>s de Avalos, sur la c6te du Michoacan.
Là il périt à h suite d'une chute de cheval, dans
im combat contre les Indiens. La même année
(1541), une inondation, accompagnée d'une tem-
pête affreuse , renversa les deux tiers de la
ville de Sant-Iago : la maison du gouverneur fut
détniite , et la femme d'Alvarado y trouva la
mort avec tous les siens. H.
Herrera , Historia çtneral de los heehos de lot CaS'
tellanot. — SolU, CenquUta tfi Mexico, — Preacott,
ConquiUdu Mexique. — Hamboldl, Btiai polUique sur
la ffouvelle-Espagnê. — Fernando de Alva IitlIUocMtl,
Histoire des CMcAimiques ^ publiée par H. Tcrnaux-
Compans; Paris, 18M. «^ Zarate, ConquiU du Pérou,
ALTARB p£la€R (don Alvar ' FrançoiS'
Paez)f théologien e<tpagnol, né vers la fin da
treizième siècle , mort ii SévvVV^ «i V^Vl* '^
348
ALVARE — ALVAREZ
344
étudia le droit canon à Bologne, fnt le disciple
de Scot et le confrère de Guillaume Ockam et
de Raimond Lulle. U devint grand pénitencier
du pape Jean XXII à Avignon, évéque de Sylves^
dans les Alf^anres, et nonce apostolique en Portu-
gal. On a de lui : T de Planctu Ecclesûs itdri
duo; Lyon, 1517; Venise, 1560, in-fol. Il en
existe une édition de 1474, Ulm, in-fol., pleine
de fautes et très-rare. Cet ouvrage , commencé à
Avignon en 1330, achevé en 1332, respire Tul-
tnunontanisme le plus prononcé. Trithème loi
attribue encore : — 2** Spéculum regum liber
unus; — 3** Super sententias libri quatuor;
— 4* Apologia, et quelques antres ouvrages
inédits.
,. Trilbelm, jiimalei. — Biogr. uuiv. (Sapplém. ).
ALTABEZ, nom de plusieurs artistes espa-
gnols , dont voici les deux principaux :
Lorenzo Alvarez , peintre de Valladolid
vers 1640, a fait plusieurs tableaux d'église es-
timés.
Manuel Alvarez, sculpteur, né à Salaman-
que en 1727, mort en 1797. En 178C, il fut nonuné
directeur de TAcadémie des beaux-arts. Son
principal ouvrage est une statue équestre de Plii-
iippe«V, roi d'Espagne. On trouve d'Alvarez un
grand nombre de bustes et de statues dans les
^ises, couvents et palais de l'EsiKigne.
Bermudez . Diccionario historico de lot mai ilustrei
profesortt de Icu beUas artet en Eipaha, — Seminario
ptntoreteo EspaAot, d« It. — Nagler, Nntes Allçtm.
Mûnstier-LBxicoH.
"^ALTAREZ OU ALTAECS, nom de plusieurs
médecins espagnols et portugais du seizième et
dix-septième siècle. Voici les principaux :
Antonio Alvarez professa la médecine à Al-
cala de Hénarès et à Valladolid , et fîit attaché
au duc d'Ossuna, vice-roi de Naples. On a de lui :
Epistolarum et eonsiliorum medicinalium
Prima pars; Naples, 1585, in-4°. Les neuf pre-
mières lettres traitent de divers si^cts de méde-
cine ; la dernière contient une défense des opinions
de Donato Altomare contre SalTus Selanus.
Jean Alvarez-Borgès fut attaché comme vé-
térinaire , pendant soixante ans , à Philippe IV et
Charles II , rois d'Espagne , et écrivit sur les ma-
ladies des chevaux. Peut-être est-il l'auteur (/o-
hannes Alvarez) de V Histoire naturelle de
quelques animaux, et particulièrement du
cheval, mentionnée par Antonio {Biblioth. His-
pana Nova), et qui se trouve en manuscrit (es-
pagnol ) à la Bibliothèque nationale de Paris.
Ferdinand Alvares^Carral, mort à Santarcm
en 1636 , composa plusieurs traités de médecine
( inédits), dont on trouve la liste dans la Biogra-
phie médicale.
Alvarez de Castro est mentionné par Anto-
nio ( BibL Hisp, Nova) comme l'auteur de deux
manuscrits {JanuavitXyCt fundamenti medi-
corum, dux partes) conservés dans la biblio-
thèque ecclésiastique de Tolède.
DmACCs-ALVAREz-CHACON cst meutionué par
Manget {Biblioth, scriplor, mcdic) comme
l'auteur d'un livre snr le traitement de U ple»-
résie : Para curar el mal da Coslado; Sévflle,
1506, in-4". Peut-être est-ce le même que JMa-
eus Alvare%f qui, suivant Jôcher {AUgem. Gtr
lehrten-Lexicon) a écrit : Commenium no-
vum inparabolas Amoldi de Vilkt-Nova,
Blasius Alvarez de Mira val, docteur en mé-
decine et en théologie de Salamanque» a oom-
posé la Conservation de la sahtd del cuerpo^
y aima para el buen regimiento de la Salud;
Medina-dd-Caropo, 1597, in-4'*; SaUunanqne,
1601, in-4^
NuREz Alvarez a publié AnnottUioneê ad U-
bros duos Fr, Areei de recta curandorum vul-
nerum ratione; Anvers, 1574, in-S**.
Pierre Alvarez est, selon la Biograpjkk
médicale, l'auteur de quelques CommentMres
manuscrits sur Galien et Hippocrate.
Thomas Alvarez, médecin de Sévine, fat
chargé par dom Sébastien, roi de Portugal, de
surveiller les progrès de la peste qui avait édité
en Portugal en 1569. U est cité par Zacutua Ia-
sitanus , qui en fiiit le plus grand cas. On a de
lui : Tratado à regimento para preservar dM
peste; Coimbre, 1569, iA-4"; Lisbonne, 1580,
in-4*'.
N. ADlonlo, BibUoth . hUpana nova. — Haller, JiMioCè.
med. praet. — Mauget , Biblioth, âcrtptorum wuéêeê-
rum. — Biographie médicale.
ALTAEBZ DA GfJlffHA (D. Antonio), écrf-
vain portugais , né à Goa le i" mai 1626, mort
à Lisbonne le 26 du même mois 1690.
On sait peu de chose sur cet antenr, é ce
n'est quil était officier tranchant en chef de 11
maison royale, et quil appartenait à ime ùmSk
distinguée. H a donné les ouvrages suivants :
Campanha de Portugal pela provineia de
Alem Tejo na primavera do anno (le 1 663;
Lisboa , 1663 , in-4® ; — Escola dos verdadm,
aberta aos principes na Hngua iialiana psr
padrejuglares de companhia de Jesu , e
patente a todos na Portugueza por D. An
tonio Aluares da Cunha, secretario da Acad,
dos Generosos de Lisboa; Lisboa , 1671, în-4*.
Alvarez est admis parmi les écrivains dassiqnes
de son pays. F. D.
Cataloço dos jtutores, Dtctionnalre de rAcadémle ûm
•dences.
«ALVAEEZ {Baltazar), théologien et jéanile
pottugais, chancelier de Tunivenité d*£vora|
mort en 1628. Il a publié, sous les auspices dn
grand inquisiteur de Portugal Mascarenhas, on
livre fort curieux , intitulé Index expurgato-
rius librorum ab ortu Lutheri; Li^, 16M,
in-S".
N. Antonio, Bibl. higp. nova. — historiae w u mo r i m
da Academia real dai tciencUu de Lisboa, toL V.
*ALVAEEZ {Bernardin de), fondateur de
Tordre de charité de Saiot-Hippolyte, né à Se*
ville en 1514 , mort le 12 août 1584. Il vint à
l'âge de quatorze ans chercher fortune dans l9
nouveau monde, s'engagea dans l'armée dm
Mexique, et fut, pour sa mauvaise conduite, con^
345
ALVAREZ
24G
danmé à être transporté aux Iles Philippines. U
«'échappa de la prison, et se réfugia au Pérou,
où il amassa beaucoup d'or, qu'il employa à fonder
des hùpitaux à Meiûco en 1567, à Oaxtepec , à la
Yera-Cruz, à Acapulco , et dans d'autres yillés de
la Mouyelle-Espagne. Ces hôpitaux étaient des-
4enris par une association charitable de Saint-
Uippolyte, dont les statuts furent approuvés par
le pape Innocent Xn. Ces statuts de l'ordre re-
rigpeux de Saint-Hippolyte ont été miprimés à
Mexico, 1621 et 1718, in-4^ Alvarez n'a pas en-
core été canomsé.
EfiUani et B^uren, Bibtiotkeca sMXicana / Mexico,
im, 1. 1, p. 4i6-«ti.
*ALTABBZ DE PAZ (Diego), théologien et
ésoite espagnol , né à Tolède vers 1560, mort à
piotosi le 17 janvier 1620. Après avoir fini ses
études, il se rendit au Pérou, et remplit succes-
«veiuent les fonctions de recteur des collèges de
Quito, Cazeo et Lima. Il fut provincial de son
ordre an Pérou. Ses principaux écrits sont : De
vUa sfièrUucUij ejusqite perfectione libri V;
Leyde, 1606 et 1611, traduits en français sous le
titre : Sxerciee jmirnaliei- des vertus; Douay
1626, iii-12 i — De exterminatione malt et
promoiUme boni libri V; Lcyde, 1613.
V. Aatonlo, BiM. kùp, nova.
ALTABBX ( Dieço ) , théologien espagnol de
Tordredes Dominicains, né vers 1550, à Médina
Bd-Rio-Seooo, dans la ViciUe-Castille; mort à
Na^es en 1635. H fut , en 1596 , envoyé à Rome
four soutenir la dochrine de saint Thomas sur
h ptee contre les Jésuites, disciples de Mo-
Iw. Pois fl enseigna la théologie au collège de
h Minerve, jusqu'à ce que Paul V le nommât
«tteféqnedeTrani, le 19 mars 1606. On a de
U : Commentarius in lesaiam ; Rome, 1 599 et
lt(k2, 2 vol. in-4° ; — de Àuxiliis divinas gra-
^^de virtttte liberi arbitri ; Rome, 1610,
MdI.; Lyoo, 1611, et 1620, in-fol.; c'est ic prin-
cyil ouvrage d*Alvarez. Sans déroger aux prin-
ce de l'école thomiste , l'auteur y adopte un
Sfitènie mitoyen qui n'a que trop prêté aux rail-
leries de Pascal par les contraires qu'il veut
■cQre en harmonie. En attribuant à la grâce le
<wwnenfffinent de la loi, et à la prédestination
pituite tontes les bonnes œuvres , Alvares ne
Mierve an libre arbitre qu'nn semblant de vo-
te à bire le bien ; — Concordia liberi ar-
^^eiÊmprxdestinaiione; Lyon , 1611, 1614
tl 1622, bt^; —- De înearnatione divini
^trhi dispuUUUmes 80; Lyon, 1614, ia-4'' ; —
Aiqwte/ionej qwedam deprimaparte Summa
mnm Àquinaiis; Trani, 1617 ; — De Origine
f^lagianx iùtresiSyetc. Trani, 1619. in-4° ; —
tetief pour tes prédicateurs , tiré de plu-
^^ncn passages choisis de VEcriture et des
'to; sans date ni lieu d'hnpression.
Hckirt et Olrard, Bmiotkiqus $acrée,
âLTAEBK (Diego ), jésuite, natif de Grenade,
*^ vert l'an 1617, a publié un ouvrage intitulé
'^Wo casuum occurrentium in articulo
mords; Hispali, 1604. L'auteur s'y est déguisé
sous le nom de Melchior Zambrano.
Nie. AntoDio, JtiOliotheca IJispana Nova. — JOclier
Mlgetn^inet Cêîekrten-Lezicon; Adclung, SuppleMtent
ALVAREZ ( ^mmanue/), grammairien portu-
gais, de l'ordre des Jésuites , né à Ribeira dans
l'Ile de Madère, le 4 juin 1526, mort à Lisbonne
le 30 décembre 1583. Après avoir été recteur
des collèges de son ordre à Coïmbrc et Évora,
il dirigea le collège Saint-Rocli à Li.sbonnc. On
le connaît surtout pour sa grammaire latine,
qui a joui longtemps d'une autorité cla*^.si(iiic ;
elle est intitulée : De Institutione grammahca
libri très; Lisbonne, 1572, in-4*; Dillingen,
]574,in-4° ; il en existe un grand nombre d'édi-
tions et d'abrégés. Parmi ces derniei*son cite ceux
de Ricliard Hess, de Richard Ridiardi et surtout
d'Horace Torsellim*. On a encore d'Alvara/ : De
Mensuris, Ponderibus et Nutner'is, traduit en
portugais par le R. Franco, dans YIndicuto uni-
vcrscr^ ; Évora , 1716, in-8°. Quelques-uns lui
attribuent Cartas de algunos padres que an-
dan in la Indiade Portugal el anno de 1557
hasta 1561; Cmmbre (sans date).
BarboM Machado , BibL hist. — Nie Antonio. Oiblio-
thecn hispana nova. — Ersch et Graber, Mlgem. En-
eifclopadie.
ALVAREZ DO ORiBNTB ( Fcr^do d' ), né à
Goa au seizième siècle, mort vers 1595, l'un des
écrivains les plus élégants du Portugal. Les seuls
renseignements que nous ayons sur ce poète
nous viennent de Diogo de Couto. Cet historien
nous apprend qu'Alvarez avait eu le commande-
ment d'un bâtiment de guerre dans la flotte avec
le secours de laquelle le vice-roi Antonio de No-
ronha avait été en décembre 1572 au secours de
Damâo; puis, qu'il servait avec le même grade
à l'époque où partit la flotte commandée par Fer-
nand Tellez, et qui fut expédiée vers la côte du
nord par le gouverneur Antonio Moniz Barreto.
Selon le même auteur, le poète écrivait son œu-
vre vers 1595, et serait mort vers cette époque.
Ce serait même cet événement qui aurait été
cause des lacunes qu'on y remarque, puisqu'il
n'est pas même achevé. En eflet , son éditeur
Domingos Fcmandcz déclare, dans le prologue,
qu'il lui a fallu faire retoucher le livre par gens
de bon entendement.
La première édition ne parut que dans le dix-
septième siècle, sous le titre suivant : Lusitania
transformada, composta por Fernâo d*Alua-
res do Oriente, dirigida ào illuslrissiino e
mui excellente senhor D. Miguel de Mené-
zes, marquez de Villa- Real, conde de Alcou-
tim e de Valença, senhor de Almeida, capi-
tâo mor e gouvemador de Ceita, impressa
em Lisboa por Luiz Estupiham, anno 1607;
in-8*. Ce livre a été réimprimé pour la deuxième
fois à Lisbonne en 1781, in-8*, et, dit-on, revu
avec goût, n faut revenir néanmoins à l'original.
Alvarez do Oriente est de tous les iK)ctcs de
cette époque celui qui se rapproche le plus , par
le style, de l'auteur des Lusiadcs \c'^V<u^<âk&^-
347
ALVAREZ
14S
militode sans doute qoi n fait supposer à Tim
des hommes les plus instruits de notre temps, à
Lecussan Verdier, né en Portugal, et qui profes-
sait un yéritable cuKe pour la littérature portu-
gaise du seizième siècle, que la Lusitania trans-
foTTnada pourrait bien ayoir été dérobée à Ca-
raoens, qui se plaint, on le sait, d^avoir perdu
un ouvrage auquel donnait tous ses soins.
Nous signalons cette opinion d'un savant esti-
mable , sans Fadmettre et sans la combattre.
Avant de se faire une opinion définitive sur
cette question, il faut nécessairement attendre
d*autres documents que ceux qui sont aujour-
dliui à notre disposition. Le livre d'Alvarez,
mClé de prose et de vers, n*a jamais été traduit
en français, et malheureusement ne reproduit au-
cune des sofenes grandioses de llnde que Tauteur
avait sous les yeux. Perd. Denis.
Cataloço doê Àutores, dans le (n'and Dictionnaire de
VJcadémie des seienees, — Birbosa Machado. Btb. La«-
sit. — Sa né , Irad. des Odes portugaises de Francisco
Afanœido JVasctmento.
ALV A RBZ ( Francisco ) , célèbre voyageur por-
tugais , né à Coimbre dans la première moitié
du seizième siècle, mort après Tannée 1540,
très-âgé. Ce religieux si sincère et si modéré
dans sa relation a été apprécié par nombre
d'historiens, et n'a pas trouvé parmi ses conci-
toyens un seul biog^raphe ; si bien que l'on man-
que des plus simples renseignements sur les
événements qui ont marqué sa longue carrière, et
que l'on ne commence à en recueillir quelques-
uns qu'en l'année 1515, où il entreprend ses longs
et pÀibles voyages. A cette époque il était déjà
avancé en âge, et il remplissait l'office de chape-
lain du roi Emmanuel, qui, dit-on, appréciait ses
vertus et sa science, à est aisé de voir, en effet,
qu'il avait fait des études approfondies ; que la
lecture des Pères de l'Église lui était familière, et
qu'à des connaissances variées il joignait un
sentiment du génie de sa langue maternelle, qui,
bien des années après la publication de son livre,
l'a fait considérer par l'Académie de Lisbonne
comme une des autorités qu'elle aime à suivre.
Bien qu'il fàt un écrivain habile et un théolo-
gien consommé , Francisco Alvarez agrandit le
domaine des sciences géographiques : à son nom
se rattache une des plus grandes explorations
des temps modernes , celle de l'Abyssinie. Nous
joindrons donc à la biographie du chapelain
d'Emmanuel les circonstances les plus impor-
tantes de ses voyages.
Vers l'année 1509, quatre ans après son arri-
vée aux Indes, le grand Albuquerque avait mi
arriver devant lui un prêtre nommé Matthieu,
en assez pauvre équipage, et qui se disait cepen-
dant envoyé comme ambassadeur à la cour du
roi Emmanuel, au nom de l'impératrice Hélène,
régente de la haute Ethiopie. Les capitaines qui
faisaient partie du conseil d'Albuquerque ajou-
taient peu de foi au dire de ce prêtre arménien,
voyageant avec un seul domestique , apportant
pour tout présent au roi de Portuf;al un frag-
ment de la vraie croix, enchâssé tant «Ita pei
d'or. Mais l'habile gouverneur des Indes, qpî avait
appris jadis à Ttle de Gameram tout ce qui poar-
rait résulter d'avantages pour le Portiiigpl de
relations suivies avec l'Abyssinie, n'hésita pas à
écouter l'humUe messager, et l'expédia à la
cour de Lisbonne, sous la protection d'un ofi-
taine qui maltraita indignonent le raalheiifeiii
prêtre, et qui eut plus tard à répondre d'une
duite odieuse. Blatthien n'en parvint pu
auprès d'Emmanuel, et, muni de lettres en
forme , fut reçu en audience solennelle. Ce m
fat toutefois qu'en l'année 1515 qu'on songes à
répondre au message de la reine d^Étfa&opie:
Emmanuel fit choix alors, poor accomplir cette
mission importante, d'un homme éminent diM
les lettres, qui remplissait en ce temps les pai-
sibles fonctions de grand chroniqoeor ds
royanme, mais qui avait visité jadis ITupagr,
l'Italie, l'Allemagne, comme ambasiadev.
Doarte Galvâo, malgré son grand âge, fiA dé-
signé pour aller porter des paroles d*alliaiiM
contre les mahométans à ce n^oos d'Abyssinii^
qu'on décorait si improprement da titre de
Prestre Jebean des Indes. Francisco Alvares M
attaché à la mission comme devant remplir kl
doubles fonctions de conseiller et de chapefam.
Matthieu, comblé de présents, devait goider fas-
bassade. La mission se dirigea d'abord vers les
Indes orientales , où elle arriva en 1515; et co
1517 elle partit pour la mer Rouge avec les am-
bassadeurs. André Corsai nous à conservé le
récit des calamités qui arrêtèrent cette expéfr
tion à son début. Il suffira de dire id qoe ^in€D^
tuné Duarte Galvfto ne put arriver que jusqoei
à Cameram , devant les c6tes de la hante tÀà^
pie. Sur cette Ue aride, ravagée jadis par Alfooia
d'Albuquerque, il acheva douloureusement a»
carrière consacrée tout entière à retraov k*
gloires de son pays, et même à les accroître.
Parvenu à une si fkiUe distance de l'Abyssinie,
Matthieu fut reconnu par quelques-uns des ha>
bitants notables qui avaient eu des relatioos
avec lui : ils lui rendirent en présence des Por-
tugais une sorte d'hommage, et alors seulement
les doutes que l'on avait conçus sur la réalité de
sa mission furent dissipés.
Aux portes mêmes de l'Abyssinie, la mort de
D. Duarte Galvfio s'opposait à l'aocomplissemeat
de l'ambassade. La flotte portugaise quitta 111e
de Cameram, alla brûler Zeila, visita ensuite
Orrouz, puis se rendit de là aux Indes, où Tan-
den gouverneur était remplacé : c'était alors
Diogo Lopez de Siqueira , à l'iiabileté duquel
était remis le soin de l'administration. Ce gou-
verneur comprit toute l'importance de l'entre-
prise confiée jadis à Galvio : il résolut de U
poursuivre, en ne lui donnant pas toutefois U
pompe qu'dle devait avoir primitivement; et ce
fut une faute grave. La plupart des présents des-
tinés jadis au Prestre Jelian furent gardés dan»
les magasins de Cochin , où l'on affirme mêro»
ALVAREZ
250
ntétéfort entamés par Lopo Soares ; et
rambassadeur f\it diminuée. Le choix
I à réiectîon du chef de la mission ne
s plus de prévision. Le droonspect et
Tfto fut remplacé par un soldat peu
surtout d*un caractère Tiolent. D. Ro-
ima fut chargé par le capitfto mor de
'aUer établir les premières relations
ït tentées jusqu'alors ayec un souve-
les intentions duquel on n'avait re-
les notions les plus vagues. En réalité,
ire qu'à partir de cette époque, la
sagesse et le caractère conciliant de
Ahrarez sauvèrent la mission,
sade mit pour la première fois le pied
de l'Abyssinie, on, pour mieux dire,
I à Mesoah le 6 avril 1520. Mais
UTivé à Arkiko, le premier lieu de
iportance où il s'arrêta sur le conti-
tmprit mieux, par la nature du pays
Hfficultés qu'on lui suscita, quels ai-
les obstacles qu'il devait rencontrer
irvenirjusqu'au Prêtre Jehan. Ses res-
rar entreprendre ce pénible voyage
t surtout dans une provision de poivre
idérable, denrée que l'on considérait
oute l'Abyssinie comme le moyen d'é-
[)ltts facile et le plus profitable. Ses
>lus réelles pour résister aux agrès-
ribus errantes se montaient à seize
, dont nous donnerons ici les noms,
s ont été partout altérés, et qu'ils se
ins cette biographie autour de la figure
dont nous consultons la rdation on-
que l'on n'avait pas encore fait même
le Ramusio. Les Portugais de la suite
isadeur marchaient dans l'ordre sui-
!8 D. Rodrigo de Lima, que la traduc-
ise change (nous ignorons pourquoi )
ke de Luna, venaient Jorge d'Abreu,
inent, habile dans la connaissance de
rabe; Lopo da Garoa, Jofio Escolar,
le l'ambassade; Joflo Gonçalvez, Fin-
ie facteur de la mission ; Manoel de
nusiden chargé de toucher les orgues
li^ au Prêtre Jean; Pero Lopez,
) le médecin, qui plus tard, demeuré
ge, fat revêtu du titre de patriarche
sous le nom de Bermudezi; Gaspar
stevâo Palharte, tous deux serviteurs
îgue; Joâo Femandez, Lazaro d'An-
intre, Alfonso Mendez, et enfin Fran-
lez, qui se nomme le dernier. Avec
sur Matthieu venaient trois Portugais ;
lent l'un Magalhâes (peut-être parent
navigateur, qui faisait en cette année
tour du monde), les deux autres Al-
Diogo Femandez.
î arménien Mattheus , que nous nom-
tthieu avec nos vieilles relations, ser-
de aux Européens ; mais, il faut le
osition était presque aussi délicate
qu'elle l'avait été jadis dans llnde et en Portugal,
où l'on «ûontait si peu de foi k son ambassade.
En effet, il n'avait pas été envoyé par David le
négous alors régnant, mais par Hélène l'Unpéra-
trice régente, qn'efRrayaiait les envahissements
toujours croissants des Turcs, et qui appelait à
son aide les souverains chrétiens. La mobilité
caprideuse de cette souveraine, ses excentridtés
voisines de la folie, étaient alliées quelquefois
par son fils lui-même, et servirent de motifs
pour nier la validité des pouvoirs de l'Arménien,
lorsque des dissentiments s'élevèrent entre le
négous et l'ambassadeur. Matthieu comprenait
mieux que personne sa position; il voulait at-
tendre à la fhontière, et tftter le terrain. Ce fut
sans aucun doute la raison qui l'engagea à con-
duire les Portugais, à travers des chemins pour
ainsi dire inextricables, au monastère de Bisam,
dont les vidlles relations de Temporal et de
Plantin ont Ikit te couvent de la Vision , et où il
semble avoir eu parmi les moines de l'ordre de
Sahit-Antoine un véritable crédit. Dès l'origine,
l'ambassade se trouva là dans une position em-
barrassante, si ce n'est fort difficile. Les choses se
simpfifièrent par la mort de Mattliieu , qui ex-
pira entre les bras d'Alvarez dans un village ap-
partenant aux mornes, et voisin du monastère.
Une épidémie qui r^ait alors l'emporta en
quelques jours, et jeta la terreur dans le pays.
L'ambassade ne songea dès lors qu'à gagner
dans le plus court délai la résidence du négous.
Nous ne la suivrons pas dans ce long et péniUe
voyage; mais nous aimons à répéter quelques
paroles d'un écrivais distingué, mitié par ses
vastes connaissances à toutes les choses de l'O-
rient, et qui le résument on ne peut mieux. « a
pdne Matthieu était^H mort, dit M. Noël des Ver-
gers en parlant des Portugais, que, voulant hâter
leur voyage pour échapper à l'épidémie, ils ren-
contrèrent de toutes parts des empêchements et
de la défiance. Tantôt on refuse de leur fournir
des guides, tantôt les porteurs chargés de leurs
effets les abandonnent; et cependant les diffi-
cultés semblent augmenter à chaque pas. Ils se
trouvaient alors au milieu de ces montagnes es-
carpées du Tigré, qui forment entre la mer et
llntérieur du pays une barrière presque insur-
montable. Au moment où ils croyaient avoir
découvert un passage plus facile, des rochers
droits et nus se dressaient devant eux comme
une muraille, et les forçaient à retourner en ar-.
rière. La nuit, ils étaientcontinuellementinquiétés
pas les cris des hyènes, ... qui s'avançaient quel-
quefois jusqu'au milieu de leurs camps; le jour,
ils avaient à redouter l'attaque plus dangereuse
encore des tribus, qui ne vivent que de butin. »
( Univers, article sur l'Abyssinie.)
Après avoir surmonté d'incroyables difficultés,
Frandsco Alvarez arriva avec l'ambassade, non
pas à Gondar, comme le dit la Biographie uni'
venelle (cette >ille n'était i)as encore fondée),
mais bien à Axum*, et daa^% c«^ ^SL<àeDi&ib ^as^
951
ALVAREZ
SSt
taie de l'Ethiopie il put admirer , au commence-
ment du siècle, des monuments pleins d'intérêt,
et souTent remplis d'une sorte de magnificence
que la barbarie des musulmans a renversés de-
puis. Mais le négous n'était pas alors à Axum,
qn'AlTarez appelle Aquaxumo; c'était dans le
pays de Choa, si curieusement exploré de nos
jours par M. Rochet d'Héricourt, qu'elle deyait
le rencontrer. L'empereur David se trouTait par-
fiûtement au fait de la marche des Portugais; et
il en donna la preuve en envoyant à leur ren-
contre un moine abyssin qui portait le nom de
Zangazebo, et qui plus tard devait être envoyé
comme ambassadeur à Rome.
Parvenu aux montagnes qui séparent le Tigré
de la fertile province d'Angote, si abondamment
alors couverte de bestiaux, dans le pays de
Lasta, Francisco Alvarez visite pour la pre-
mière fois les splendides églises de Lalibela on
Lalibala, que, selon la tradition éthiopienne, des
hommes blancs ont creusées dans le roc dès le
temps d'Abraham , sans employer, pour accomplir
ces travaux gigantesques, plus de vingt-quatre
ans. En présence de ces magnificences architec-
turales ignorées jusqu'à lui, le vieux prêtre, si
sincère dans s<m aihniration, n'a qu'une seule
crainte, c'est qu'on ne veuille pas croire à son
récit; mais il dut bien le dire, c'est dans ce
même récit si minutieusement exact, et où toutes
les mesures sont données , qu'il faut lire sa des-
cription ; elle est altérée dans le texte de Ramusio,
et par conséquent dans les traductions françaises.
Nous signalons surtout cette différence aux ar-
chéologues, qui depuis trois siècles acceptent
l'étrange version de Temporal, et même ses
plans à coup sûr fantastiques, dont on ne trouve
aucune trace dans l'édition originale de 1540,
la seule, du reste, qu'on ait jamais imprimée en
portugais. La seigneurie d'Abrigima (et non d'^l-
bugana), où se trouvent ces merveilleux édifi-
ces souterrains, fut donnée à Zangazebo par
le négous, et lui fut concédée sans doute par
avance, en compensation des périls qu'il allait
affronter.
Ceux que devaient courir Alvarez et ses com-
pagnons n'étaient pas encore écartés. Plus le
récit en est simple, plus on compatit aux souf-
frances qu'enduraient les Européens dans une
région qu'ils ne connaissaient pas et qu'ils de-
vaient faire connaître au reste du monde, et où
d'ailleurs un isolement absolu des autres peuples
créait sans cesse dans les relations sociales des
obstacles inattendus. Quelquefois ces obstacles
étaient d'une autre nature, et ne pouvaient être
surmontés sans un grand courage. Au sortir d'A-
brigima dans la province d'Angote, par exemple,
l'ambassade fut cruellement lapidée à coups de
fronde ; et elle faillit perdre mestre Jo&o, son mé-
decin, qui plus tard devait jouer un si grand
rôle en Abvssinie.
Après avoir traversé l'Amara, l'ambassade
entra. Je 1 •' octobre 1 520, sur les terre de Choa ;
et enfin, le 15 du même mois, Frandsoo Atrarei
put découvrir dans la plaine les tentes éparset
qui environnaient la tente spleodide du Piêtie-
Jean; la vallée, dit-fl, en était couverte.
Nous n'hisisterons pas ici sur la pompe napen
barbare déployée par le négous pour aecoefllir
les Portugais. La réception sotenneDe de l'am-
bassade n'eut lien que le 20 octobre 1520 ; et les
pouvoirs de D. Rodrigo de Lima, qui ne se pié>
sentait qu'au nom du gouverneur des IndeSy fo-
rent si peu contestés, qu'on défraya ma^rii-
quement sa table et cdle de ses serriteort. Mais
D. Rodrigo avait trouvé à la cour du sovfenlB
d'Ethiopie un bien plus grand nombre de Fnn-
guis ou, si on l'aime mieux, d'Enropéens qaHiie
le supposait. Outre Pedro de Covilham, randei
envoyé de Jofto n, qui vivait en AbywÎBiB àb-
puis plus de trente-quatre ans sans pouvoir ^
gner le bord de la mer, et un peintre vénitien,
nommé Brancaleone, résidant presque awsi m-
dénuement dans le pays, où O avait exéooté
d'innombrables peintures religieuses, et où 9
comptait pour compagnon un certain Thoms
Gradenigo , il y avait une quarantaine dlodi-
vidus, Génois, Biscayens, Catalans, Ajlffmamit
même, que les hasards de l'esdavige on de 11
navigation avaient amenés dans ces pangei et
qui y étaient parfaitement traités, ainsi que les
Portagais envoyés naguère par Tristan daConba.
Ce ftit de cette réunion d'Européens qoe parti-
rent les calomnies qui devaient ruiner momen-
tanément le crédit de l'ambassade : on aooott
hautement D. Rodrigo de Lima d'avoir
la plus grande partie des présents destinés an
négous, et de s'être même approprié ks WMr
breux sacs de poivre qui luiétiiient réservés; oa
nia même la validité de ses pouvoirs, et on sffli
jusques à affirmer que l'Arménien Hattfaka
n'avait reçu aucune mission légale pour se pié>
senter devant Emmanuel. Le dédain se tradoirit
de mille manières, les approvisionnements joa^
naliers cessèrent d'avoir lieu; mais des explica-
tions fort explicites ayant eu lieu entre le négous ,
l'ambassadeur et Francisco Alvarez, ces nuages
se dissipèrent et la bonne intelligenoe se rétablit,
sans aller toutefois jusqu'à la bienveiUance delà
part du souverain éthiopien , ce que l'on peut
attribuer sans doute au caractère de D. Rodrigo ;
car pour Alvarez, il avait complètement conqas
la faveur du monarque.
A partir de ce moment, c'est en eCEet le digne
prêtre qui sauve la mission, on pour nuenx aie
qui la soutient de son crédit. Il accomplit alors
la charge qui lui a été déléguée par le capitlo-
mor à Messoah, et sur laquelle se tait Ramu-
sio ; sans être ambassadeur, c'est la sagesse de |
ses consefls qui dirige l'ambassade et qui la ,
mène à bien.
Avant tout, et quoique pourvu de certaines
connaissances générales , Francisco Alvarez est
un habile théologien, c'est ce qui lui assure la
faveur du négous ; il remplit tous les devoirs
ALVAREZ
254
Biastiqne, c'est ce qui lui attire Tes-
jergé abyssin. A tons les instants du
lever de l'aurore même , rempenar
!r dans sa tente, où sans ôCIre tq de
l'étiquette de la cour, il demande des
18 sur les dogmes de la religion eatho-
'émenreille fréquemment de leur oon-
ec ceux que professent ses anottres
intiquité. Malgré son jeune âge (fl
igt-quatre ans ), non-seulemeol il s'en-
condles qui ont été eélâvés jadis
s et des livres religieux en usage en
lais il veut que le digne chapelain
peuple en célébrant la messe. C'est
t qu'un sayant, dont nous respectons
i dit que ces discussions tliéologiques
is lieu sans une extrême aigreur de
ntre. La meiUeure preuve d'ailleurs
té que Francisco Alvarez finit par ao-
s ses discussions religieuses peut se
l'ambassade qu'il remplit solennelle-
^ du pape de la part du négous , et
lait à rien moins qu'à remettre immé-
l'Abyssinie sous son autorité, en dédi-
lel'Abouna Ck)phte, qu'on avait suivie
•
de février 1521 , la couronne d'or que
destinait au roi Emmanuel avait été
. Rodrigo de Lima, avec d'autres pré-
lui et les siens; les lettres adressées
[ue portugais et au pape avaient été
igneusement , et placées dans leurs ri-
te de satin cramoisi. Francisco Alvarez
l'investiture du patriarcat futur de
)n se préparait en un mot au départ ,
graves dissentiments éclatèrent entre
lâir et George d*Abreu, qui avait su
la faveur du négous. Après le départ
l'ambassade pour Messoah, et lorsque
léjà fort avancé dans le voyage , ces
nts prirent un tel caractère d'hos-
les Portugais en vinrent aux mains ,
e caractère conciliant d'Alvarez pût
. Dès lors l'autorité du négous dut
L'ambassade fut contrainte de rétro-
les individus qui composaient la mis-
t rester encore six longues années en
A partir du chapitre CIX de sa re-
digne Francisco Alvarez s'interrompt
lent, et se tait sur les débats déplora-
. compatriotes, pour ne s'occuper que
jion des Abyssins ou de Fadministra-
T beau pays. Pendant ce séjour forcé,
an courant du mouvement inteUectnel
., et il peut multiplier ses précieuses
Ds deux ans avant Fépoque où une
volution suscitée par l'invasion de
changer l'aspect de l'Abyssinie, et
ervention armée des Portugais : il part,
y riche d'observations de tout genre,
connaître enfin ce vaste pays à l'Eu-
Ce ne fM en effet qu'au mois d'anrril de l'an-
née 1526, cinq ans après la mort d'Emmanuel ,
que l'ambassade portugaise put se mettre défini-
tivement en route pour Messoah avec Zagazabo,
l'ambassadeur abyssin, chargé de remettre à
Jofio m la ôouronne d'or jadis destinée à son
père. D. Hector de Sylveira, capitfio-mor d'une
flottille de trots galions et de deux caravelles,
attendait, dans le golfe d'Arkiko, l'ambassadeur
et sa suite. Malgré les efforts du négoiis pour
retenir les Portugais, rembarquement définitif eut
lieu le 28 avril. Durant une relâche à 111e de Ca-
meran, Frandsoo Alvarez reooeiUit pieusement
les cendres de Duarte Galvam; et, après avoir
gagné le port de Cochin, il les remit an propre
fils du grand historien, qui servait dans ces pa-
rages et qui leur donna la sépulture. Ce fut de
Caoanor que D. Rodrigo de Lima s'embarqua
définitivement avec Alvarez et l'ambassadeur
abyssinien pour le port de Lisbonne. H y arriva
le 25 juillet 1527 ; mais la peste régnait, alors
dans cette ville, et une caravelle dirigea, par
ordre du roi, la misskm sur Santarem. Ce fut
dans Coî'mbre même, au centre du mouvement
intellectuel qu'il favorisait tant, que Jo&o 111
reçut l'ambaîssadeur éthiopien. Seize ans plus
tard, au mois de janvier 1533, Francisco Al-
varez, déjà chargé d'années, alla à Rome en com-
pagnie de D. Martin de Portugal. Il lui restait à
accomplir la mission dont l'avait chargé le roi
David : ce fût à Clément Vn qu'il remit les let-
tres de ce souverain, qui errait déjà en fugitif
dans son royaume.
La cour de Lisbonne avait enfin décidé que la
relation de Francisco Alvarez paraîtrait. Le noble
et persévérant voyageur vint à Paris pour rendre,
dit-fl, l'fanpressiim de son livre plus parfaite: il
en rapporta des caractères qu'il jugeait préférables
à ceux des Valentin et des Galharde ; et le volume
qu'il destinait aux curieux , car on le tira sans
doute à petit nombre, ftat imprimé en 1540 à Lis-
bonne; il parut soos le titre suivant : Verda-
deira informaçam do Preste lodo dos Indias,
em que se contdo todos os sitios dos terras e
dos tratos e corner dos délia et dogue passaram
no viagem de D. Rodrigo de Lima, que for por
mandado de Pedro Lopes Siqueira, e assi dos
cartas e présentes que ho Preste Joâomandou
a el rey nosso senhor. — Nous n*avons pas vu
ce titre ; il manque au précieux volume de la Bibl.
nat. L'image en bois qui précède l'ouvrage l'a-
brège abisi : Verdadera ir^formaçamdas terras
do Preste Joam, segundo vio e escreveo ho
padre Francisco Aluarez, cappella del reg
nosso senhor. Agora nouaméle impresso por
mandado do dito senhor em casa de Luis Ro
driguez, liureiro de Sua Alleza. Et à la fin du
volume on lit : i4 honra de deos da gloriosa
Virgem nossa snora , se aeabou ho liuro do
Preste Jodo dos Indias em que se conta todos
hos sitios dos terras, e dos tratos e corner-
dos deltas, e dogue passant no viagem de Dioqo
ALVAREZ
ModrigodelÀnuif que/Hpor mandadode Diogo
Lopez de Sequeira, que antam era gaver»
neuior na Jndia : e a$$i das cariai e présentes
que ho Preste Joà mandou a el rey nosso
senhor, cô outras causas notaueis que ha na
terra ho qwU via e escreuco, ho padre Frd"
Cisco Àluarez , capelld del rey nosso sehor,
con muita diligencia e verdade, acabouse no
anno da encamaçam de nosso snor Jesu
Christo a hos vinte dou dias de outubro de
milequinhentos e quarenta anos, L*apparition
de ce beau lirre fit une Téritable révolntioii dans
les idées confuses que Ton avait jusqu'alors en
Europe sur la géographie , Tbistoire et même les
productions naturelles de la liaute Ethiopie. La
sincérité dénuée de toute exagération dont il of-
firait tant de preuves , la correcte simplicité avec
laquelle il était écrit, dépouillèrent de tout son
merveilleux la légende du Prestre Jean , dont il
existe tant de manuscrits, et que l'imprimerie
venait de vulgariser. Les richesses fantastiques
de ce souverain imaginaire s'évanouirent; mais,
en remplacement d'une sorte de fable populaire,
les vrais savants possédèrent un trésor d'obser-
vations judicieuses et de documents géographi-
ques absolument nouveaux pour l'époque où ils
parurent. Malheureusement le précieux volume
dont nous avons reproduit minutieusement le
titre Ait peu répandu hors de la Péninsule ; il \
était déjà rare au temps de Dami&o de Goes, qui
lui a emprunté !a meùieure partie de ses obser>
vations sur les Éthiopiens, et dont la plume facile
vulgarisa tant de précieuses obser\'ations. Fran-
cisco Alvarez était vieux lorsqu'il partit pour son
périlleux voyage. Goes, en parlant de l'Age de
Duarie Galvfto et de celui de son compagnon auquel
il rend hommage, dit ilsquoquesenexetmoribus
inculpatis. Or Galvfio avait soixante et onze ans
lorsqu'il mourut, et Alvarez devait être plus qu'oc-
togénaire lorsqu'il publia sa relation. La mort ne
lui laissa probablement pas le temps de la faire
réimprimer; et lorsqu'elle entra dans la circula-
tion européenne, si l'on peut se servir de ce
mot, elle y parut altérée dans la version ita-
lienne de Ramusio , et en 1556 plus altérée en-
core dans la traduction française publiée par
Jean Temporal, que reproduisit deux ans plus
tard lehan Plantin à Anvers avec de légères mo-
difications, dues sans doute à un certain Jean
Bellère. La traduction espagnole de Thomas de
Padilla, Anvers, 1557,réimpr. en 1561 in-fol.,
et improprement attribuée à Selves , est préfé-
rable, mais les noms y sont encore travestis; il
en est probablement de même des versions alle-
mandes que cite M. Temaux Compans dans sa
Bxhliotlâque Asiatique et Africaine : il faut
donc de toute nécessité revenir à l'original. Dans
le mouvement scientifique toujours croissant
qui nous attire aijgourd'hui vers l'Afrique, le livre
de Francisco Alvarez ne saurait être négligé : il
renferme sur l'Abyssinie les plus précieuses ori-
gines pour l'etlmographie et l'histoire, et il
n'est pas même à dédaigner en ce qui regude
l'histoire natureDe. Pour n'en offirir qa*ui
exemple, le savant et infortuné Petit, dont les
mémdres sont insérés dans la beBe reiatioD de
M. Lefebvre, doute, en énumérant les fruits de
la contrée, si les limons, les cédrats , les onn-
ges, sont cultivés depuis longtemps dans cette
portion de l'Afrique, et ne se montrent pas avec
l'invasion portugaise. Un simple coap d'ceQ sur
la relation du seizième siècle eût UÎi énmumr
l'incertitude du naturaliste.
Francisco Alvarez habitant rAbyisinie denx
ans environ avant l'apparition de ce cmd Gra-
gné que Bermudez appelle Goronha, et dont on a
comparé avec raison les ravages à ceux que fs-
nouvelait sans cesse dans sa marche âestradife
le terrible Attila, il avait vu le pays non pas td
qu'il fut après l'invasion des guerriers impitoya-
bles du pays d'Adel et celle des GaUas, mais
soumis à l'autorité d'un seul négpus : oda seul
rendait précieux le récit du vieux prêtre portu-
gais, pdsque ia relation de Bermudez, qui 1^
compagna sous le nom de mestre JoSo, ne peiiil
d^à plus que des scènes de désolatkm. H n'eit
pas jusqu'aux réflexions d'Alvarez qui godooii-
rent à mieux faire saisir dans leur ensemble les
observations des voyageurs modernes; et lors-
qu'on sVst initié avec hii à certains faits intd-
iectuds, à certaines lois fondamentales qui ont
régi cette antique contrée, et même à la fatale
ignorance dans laqudle on resta longtemps ^
son égard , on sent mieux la justesse d'une opi-
nion émise par M. Théopldle Lefebvre dans
l'Ûitroduction de son vaste ouvrage : « Si l'Abys-
sinie, dit-il, n'a fait aucun progrès , oed résolte
avant tout de sa position isolée, de TahM^e
complète des rapports avec des nations qui lui
furentsupérieures en dviUsation ; car il n'y avait
aucun peuple qui par le fait ne la séquestrât da
monde entier : c'est au point qu'avant Alvarei
et les Portugais , on chercherait vainement k
moindre trace des rdations directes de l'Abys-
sinie avec aucune des nations européennes mo-
dernes. » Ferbinako Denis.
Legatio David, jEtkiopim régis, ad demmUem pa-
pam y^Il^ ^uidem David legmtio ad Emmeptuelem Par-
tuçaillm rtgem, M. ad Joannem Portugatia vêgem de
regno Ethiopim ae populo , etc.; Bononic, ISM, Ui-4».—
Barrot, Dwadalda India, liv. iv, cap. t. — Le F. Bal-
Uiaiar, Telles historia da Kthiopia alta , Ur. II, oap. S.
—Nicolas AntoDlo, Bibliotheea kispanieanova, — Guer-
reiro , IMaçdo annal das caosas do Oriente, do asmù
1607 et 1606, p. y78.-Ubescas. Historia potU4A«al, parte t.
Ht. VI , cap. ti. — Andrade, Chronica del rep D, Jode
Terceiro, parte t, cap. 4. — Jarric, Thesauntt remta te-
diearwn, t. Il, cap. 14.— Fernando- Lopes de CaaUohcdai
Historia do deseubrimento da India, llv. VII, cap. s.— U-
liolph, HUtoria jEthiopiea, p. 4.— Godinbo. De jtbpesia,
rebusy Hb. I, cap. M et 94. - DamlSo de Goes, Fides, reU-
gio moresque jEthiopiutn, p. 10. — Catalogo dos dtdH'
res, daoi le grand DicUonoalre de rAcadémie des adencM
de Lisbonne , in-fol., dont on seul Tolame a paru.— Fer-
dinand Denis, le Monde enchanté, cosmoçrt^hie et
histoire naturelle fantasque du moyen dge , acee la
légende du Prestre-Jean.
* ALVAREZ DE RiBERA (Franço'is)^ juris-
consulte espagnol, né vers 1530, mort à Vdls-
S57
ALVAREZ
3»
dolid ai 1605. n étudia le droit à Salaroanquey
«errit comme soldat en Italie, devint en 1570
président de la chambre royale à Naples, et entra
dans les ordres en 1589. Son principal écrit est
vn plaidoyer en faTCur de Philippe II : Pro au-
,guàisshMo Phiiippo II Respomum de succès-
skme regni Partugaiix; Bladrid , 1621, in-4^
N. Antonio, BWMh, kUp. nova, t 11, p. Mt.
* ALTABB ( P, Ocnçaio ), jésuite portugais,
fondateur des études à Macao, né à Villaviâosa
dans la première moitié du seizième siècle , mort
dans on naufrage le 2 juillet 1573. Ce religieux
appartenait à une ikmille noble; et, après avoir
étudié à Goimbre, fl prit l'haut de jésuite dans le
collège de cette Tille le l*' jauTier 1549. Homme
d'une Instruction profonde , fl fut choisi par saint
Françob de Boija pour occuper le poste si im-
portant de visiteur des Indes. H partit en 1568;
et, afvès avoir éprouvé une tempête épouvan-
table au cap de Bonne-Espérance, il arriva à Goa
le 10 septembre de la même année, sur le bftti-
ment qà conduisait D. Luis de Attayde. Après
s'être acquitté des principaux offices des Indes
portugaises dans llnde, il se rendit à la Chine, et
ce ftit lui qui organisa le premier système d'é-
tudes à Macao. Il se rendait au Japon pour
continner sa vie laborieuse avec le P. Manoel
Lopes, lorsque son navire sombra. On a de lui
Carta a Sdo Francisco de Borja, gênerai de
Companhia. Cette lettre a servi à plusieurs his-
toriais, et entre autres à Souza : Oriente Con-
guistado. F. D.
Barbota Machado, BibUotkêea Lusitana, U II.
* ALTABBi DB GOLMBHAA (Jean), nom es-
pagnol, probablement supposé, d'un écrivain
fininçais qui a pubKéun ouvrage sous le titre : les
Délices de t Espagne et du Portugal; Leyde
(Yander Aa), 1707, 5 vol. fai-12; ibid., 1715,
6 Tol. in-12. Cet ouvrage a servi de base aux
Annales d'Espagne et de Portugal; Amster-
dam, 1741,4 vol. in-4*.
Léon PInedo , BibUoteea oriental y oeeidmtal, t III,
p. uoa, édU. flis.
«ALTAEBZ {F. Jean), né à Torres-Novas
dans le quinzième siècle, mort au commence-
ment du seizième, écrirsin portugais. Frère
Jean Alvarez accompagna D. Fernando, sur-
nommé le saint Itrfùnt, en Afrique, et partagea
sa captivité. H ne revint en Europe qu'après la
mort du noble martyr, et (\it, peu de temps après
•on retour, nommé abbé commendataire de la
câèbre abbaye de Paço de Souza, dont on attri-
bue la fondMion au fiemoeux Egaz Moniz, et qui
appartient à l'ordre des Bénédictins. Il entreprit
dfc porter la réforme dans ce monastère ; et, gÀce
à sa fermeté, il en vint à bout Diverses affaires
rayant appelé à Rome et en Belgique, il envoya
à ses moines, parmi certains ouvrages relatifs à
la règle de Saint-Benott, une copie de Vlmitor
tum de Jésus-Christ. Les lettres de Joio Al-
varez ont été reproduites dans le grand ouvrage
de J. Pinto RibeiTo ; mais le livre qui surtout
HOVV. BlOCa. UNIVIBS. — T. II.
le recommande an soureair de rUstorien est
celui dans lequel il a raconté les souffrances et U
résignation du noble fUs de Joio l*^ Ce rédt,
fort altéré depuis, a été publié sons le titre sui-
vant : Chronica das/eitos vida e morte do if-
fante sancto D. Fernando, que morreo em
Fee%, etc.; Lisboa, Germfto Gallharde, 1527,
in-8*. M. Figanière n'a jamais pu se procurer
cette édition; il cite la seconde publiée en 1577,
avec des changements par Frey Hyeronimo de
Ramos. Comme c'est la seule que l'on puisse se
procurer aoyourd'hui, nous reproduisons l'un
des deux titres qu'elle porte : Chronica da vida
e feitos do mujfto vMuoso o sancto \ffante
dom Fernando, que morreo em terra de
Mouros : scripta antigamente por fre$ Joào
Alvarez, cavalleiro da ordem d'Aviz, secreia-
rio do dito senhor, que corn elle esteve cap-
tivo atee sua morte despois ctnquo annos.
Agora nouamente emendoda e concertada
pelopadre Fretf Hyeronpno de Bamos, da or-
dem doi Preegadores, por mandado do sere-
nissimo cardeal Iffante, ete. A la feuille 144
on a placé la suscription suivante : Foi iin-
pressa esta chronica do sancto iffante D.
Fernando , filho del reg D. Joâo primeiro
deste nome, em Lisboa per Antonio Eibeiro;
1577, fai-8*. Fesd. Denis.
Barbou , Maekado Ub, Lm. — Cataioffo doi Jutorts.
— BtbUograpkia hittoriea Fortueuna.
*ALVARBZ T BAEJtkiJoseph-Antoine), bio-
graphe espagnol, né à Madrid vers le milieu
du dix-huitième siècle, mort vers 1803. Il s'est
fait connaître par son ouvrage intitulé H\fos de
Madrid, ilustres en santidad, dUgnidades, ar^
mas, seiencias y artes; Madrid, 1789-1791,
4 vol. in-4**. L'auteur nous faiforme, dans la pré-
face, qull a commencé, de concert avec son
frère Juan Antonio, à recueillir dès 1769 les ma-
tériaux de cet ouvrage, et qu'il a eu à sa disposi-
tion la bibliothèque ( 8,000 volumes) de son oncle
Santiago, roi d'armes de Sa Majesté Catliolique.
Alvarez a encore publié : Compendio de las
grandezas de Madrid; Madrid, 1786, in-8*. Il
allait mettre au jour une histoire détaillée de Ma-
drid, quand la mort le surprit
Mesonero Romaoot, Manual de Madrid, s* édtt, p. 9.
— J. Ant. Alvarez de Qolndot y Baena, Deseripeion de.
Aranjuex, 1W4, prologoe.
«ALVABBZ ( le P. Luiz), jésuHc portugais,
né au village de San-Romfio, dans l'évêdié de
Coîmbre, en 1618, mort à Lisbonne en 1709. Cet
écrivain ascétique est regardé comme classique,
et a donné un grand nombre d'ouvrages. Nous
citerons : Amor sagrado, ojfercceo P, Luiz Al'
varez, da companhia da Jésus; Evora, 1673,
iii-8* ; — Ceo de Graça, ittfemo custoso; Colm-
bra, 1692 ; — Sermoes de Quaresma , offéred"
dos ao illustrissimo senhor D. Juan Mascaren-
has, bispo de Portalegre, etc.; Lisboa, 1688,
in-4®. Lei deuxième et troisième parties ont pani
en 1693 et 1699. F. D.
259 ALVAREZ —
Ctttotoiô àm JÈutôfHÈ, Otns le DteUomuare dé VA-
tademieéet Seitneet,
alvarKK Un cAstMo (Mariano)i général
ej!pagildl,né no btmrg d'Osma yen 1775, tliott êa
1810.11 entra de bonne heure an aenioe, comme
cadet y dans an régiment des gardes espagnoles,
et était |NirTemi an grade de eokmel Uttê de Tin-
tasion de la Pénintole par Ifapcdéon. Chargé da
èbnmutndetnënt du fbrt HonWouy (^ dotitifle
Bareelone^ fl tint quelque temps en édiêc te gé-
néral Dubesme après la pfiné de cette placé; un
ordre etptès du gotttremeur de la Catâkfgiie ptit
senl le décider à se rendre. Bientôt éftpendflnt itr-
rivèrent les raiforts que le marquis de Pallado
amenait de Mahon ! Altarez aDa y prendre de
l'emploi ^ et sa belte «mdoite liri mérita d'être
désigné pour commander Qirone, dont les Fran-
çais pressaient le siège deftois soixante-dix
joors, et sur laquelle ils avaient lancé déjà dix
mille bombes ou grenades. Les assiégés Hrisaléhit
bonne contenance : bourgeois et soidati, tons ri-
Talisaient de zèle. Cependant AlvaTes eut leur
communiquer eneore tm Uoutel élan , an point
que les femmes dles-mèmes tcohirent partager
les fittigues et les périls do siège. Il s'en ftirma
un corps de cinq cents , prises Sans distinetiôn
de rang parmi les plus vigoureuses. Mais pour que
les efforts héroïques de Girone ne demeurassent
pas stériles, il fallait qu^ils dissent secondée par
les populations enf i foft h a n t es , et AlratH» Ue ces-
sait de provoquer leUr levée éh tnassè: Uh fléau
plhs désastreux eneote que le f^ et la flatome,
une épidémie, suite de la fiutaiue et du carnage,
achevait de dévorer le reste des défenseurs de la
nouvelle Sagonte. Alvarez j atteint de la contagion,
résigna son commandement plutdt que de subir
une capitulation hiévitaMe ; et, retenu captif après
l'évacuation de la place , fl etpira bientôt de dou-
leur dans sa prison à Figaières.[i7ne.tfei^. d«fn,]
SodUiey. Nittorf of thé PentniuMr «or, (. Il, p. MO
et salT. — Toreno , Hittoria del tevanUtmiento, guerta
V revolueUm de Etpalia, t. II^ p. U-61. — Napier« iJii-
tory 0/ the war in the PentnsUlà, t. Ht, p. 1748.
ALVARfii {Martin doti)^ comté de Cdlôiiiera,
général espagnol, né en Andalousie en 1714, tholt
en 1819. Il embrassa de lM)nne heui-ê la profes-
sion militaire, et fit ses premières armes dans la
guerre dttalie en 1:^33. En 1779 eut le comman-
dement de ce fameux camp de Saint-Roch et de
ce long blocus de Gibraltar, qui inspira la verve
satirique de Pamy.
En juillet 1794, il fut appelé au commandement
de l'armée de Navarre et Guipuzcoa, avec le titre
de capitaine général ; mais il ne put empêcher
les Français de franchir la Bidassoa, et de pren-
dre Fontarabie , Saint-Sébastien et Tolosa. H fut
remplacé en février 179S par le prince de Cas-
tel-Franco dans le commandement de l'armée
de Navarre, et obtint sa retraite. Appelé au con-
seil d'État, y prêta, en 1808 serment à Joseph
Bonaparte, et se tint, depuis 1814, éloigné des
affaires. 11 mourut à l'âge de cest cinq
Jfipprgphie det Contemporaine.
ALVENSLEBEN
260
ALTABBZ, sculpteur eapagHel^ M i Vâdence
t^s le milieu du dix-htfltièltfle HMé, itkirt à
noihe en 1830. H fbt au fftMffédea MéM dé-
signés pariVapolédH, atifèsl'tfccttttatiuuaèstfalts
du pape, pour ontef le ptAéÉ àë MddfMSavitflo.
Ori a de lui uhe béUë étothë en tûaMë, hipf^
sétftant Adonis. H tnoulUt d^ tinéttl tolsiUde
t'indigeriëe.
Haiter; iVMMi ;#»#. Émntef'UMtm
àhYàUvz {Thrnné^, né 1 hMà m à tila-
vidosa dans le seiaMnié tiàti»; mort éaos le
dix<HM^èihe^ èélèhrë aaHofrista pCirtagils. Tré-
sorier de la citfifielle f«yaie; peMntiè rie se
htdntra fflul MMè 4^ Hli| dM-M^ élans tM èe
qui regatdéla dIsdplUié éëdéMaatt^ : fl alaissé
plusieurs outragée; Nous faHerMS tes trahéa sui-
vants : Seholium ifi ruMctts 17 HUêaHt ro-
fnani Cimentis YTII alufutriiate rëeo§nUi
de ordhte genUflBeteMi In missa pHvatot H
solemnif ulysaipoRCj iai9^ to-^^.—JfototUmm
M mMeas bnifiafH rohumi es éecrelo io-
crO'santH cmeiM ÎYidënHM^ i-ettUmH Pii f
pmtifléU nUiwimB fuitu , ëdiiî et €lené^
tis fin authorUùté rëmtHnm ; inyasipons,
ia29> ist-9?.
On lui attrflMte également la vte Oe D. lorgs
de Attayde, aumdniér éë l'ét (que de Yiaed. Sou
DirBctorio cto C&ro parn a Capelln ¥eali est,
dit Barbosa, ufl ctav^agH parMt dans son gea^.
F. D.
BarbOM Micbado, BihtmMeû iMttUxnu.
" ALTAfto ( Jean ), peintre italien du dit-hai-
tièroe si^e. On cite de hd une Sainte Fatmilef
comme un tableau fbrt esthné:
Heineken* Dictionnaire deijirtiiteié
* ALT ABOTTO ( Jacob)f légiste italieÉj aé à
Padoue en 1385, mort le 18 juiii 1453. Il en-
seigna le droit féodal à Padoue , et fut juge à
Florence et à Sienne. On a publié après sa mort :
Lectura in tuiM/eiM^omm / Venise^ 1479, sou-
vent réimprimé.
Mazzachelli, Serittori d^ItcUia. ,
* ALT A RUS (Paulus)^ Alvarm OU Corda-
benêis i écrivain espagnol, luKif éë Gordoùe,
mort en 801. On a de lui une vie de Sahit-Ba-
logé^ dans Schott, tÊispaiHa ilimtrata^ Td. lY,
pag. 2^3 (édit Prancf.) 1008), et dans Ada
sanct.f 11 mars; et quelques tettres iaaérées
dans Bibliotheea Patram^ PariS, 19^, t IX,
p. 332.
Fidres. Btpàha Sa§r9dàt t. X^ Mt-tS7 ; XI, M^tM.
J ALVBivsLEBBii (Albert, comte n'), homme
d'Etat allemand, né le 23 mars 1794, suivit d'a-
bord la carrière militaire, étudia ensnHe le droit,
iieSint en 1823 conseiller d'État prussien^ et fat,
de 1836 à 1842, ministre des finances à Beriin.
Vers la fin de 1850 , U reçut la nûasion de repré-
senter la Prusse aux conférences de Dresde.
Convertat,'lAxieon, édft. de 1881.
ALVENSLEBEif (cAaWes-Ge^Aord ), géné-
ral prussien, né à Sciiocb^niz le 7 septembre
1778, mort le 12 février 18^1. Ù fit les campa-
gnes de 1792 à 1794 oans l'année au doc de
ALVENSLEBEN
. En 1806 il combattit à léna, et pal^ f
anzlow le sort du corps d'année de
. En mars 1813 il commandait tm
s la garde, avec lequel U combattit
;tà la bataille de Bautzen U contribua
i la prise du village de Preititz. Il
général en 1817, et avait demandé
quelque temps atant sâ mort.
'[jBxiconm
Leben ( Philippe^harles , comte
re d'État prussien, né le 12 déoertibre
oTre, mort le n octobre à BerHll , en
idia lé dtt)it à Halle, et suivit la car-
Qoatique : Frédéric-iStiiilladnie n lui
iessivement des missions en Bavière
en Hollande et en Angletems. Pw-
:rre pour la succession de la BAvière,
fut mis à la tête du dépàrtemeht des
ingères. On a de lui un Esiai d'un
rtmôtogiqUe des événements de la
puis la pnix de MunÉèef Jusqti^à
)âbertshour^ ; Berlin, 179i j 111-8'».
'Ltxicon.
(Robert), poète écossais, né à Elgin
nbre 1745, mort le 1**^ janvier 1794.
publia un choix d'odes et d*élégies, '
dettx poèmes, Edinburgh et The
(trd. Un volume posthume, publié en
r titre : The Banks qfEsk and oiher
tntrodnetion to the Htttwrf of Poetrw in
Ml.
( Barthélemi ), général vénitien ,
milieu du quinzième siècle, mort lé
1515. En 1508, Alviano surprit ei
ces l'armée de l'empereur Maxnnilien,
vancéedana leFrioul. Il recouvra Ca-
B siège devint Gorice qu'il emporta
jurs ) et enleva Trieste. L'année sui-
ominandait en second l'armée véni-
ordres du comte Petigliano. Alviano
iquer les armées alliées avant qu'elles
éré leur jonction. Ce plan ofTrait l'a-
porter le théâtre de la guerre sur le
anemi. Mais le projet timide du gé-
ef prévalut : il consistait à rester sur
3. L'armée française, commandée par
ivait passé l'Adda sans rencontrer la
nstance. Alviano qui commandait l'ar-
dc l'armée vénitienne, cédant iroprur
i son ardeur, engagea l'afTaire d'A-
14 mai 1509, avant que Petigliano
» de prendre position: Toute l'armée
fut culbutée , et l'impatient Alviano ,
îures auparavant demandait à grands
lie, lut blessé au visage, et tomba entre
'u vainqueur.
traité d'alliance conclu à Blois entre
!t la république de Venise ( 14 mars
iano recouvra sa liberté. Les Suisses
a la Trémoullle à Novarre , l'armée
bandonna les Vénitiens ses alliés^ et
— ALVmCZY M2
repassa les Alpes à la hAte. AlTiano fut Mdult à
s'enfermer dans Padona Lé sénat , MoutAnt lé
fougueuse imp^uosUé du j^l^lral, lui défendit
de fah^ sortir ses tnmpéfe sous aucun prétexte.
Le général espagnol Cardonlie ptroflta de cette
circonstance pour ravager lé pays des Vénitltas.
Alviano demanda inatatmnent la penMssion de
sortir pour tomber aur ce pillard, dont il assurait
la facile défaite; et l'ayant eilfUi reçue, il ooiilrul
sur l'ennemi et rattefglilt Hî 7 octobre 1313, à
deux milles de VlbencO^ près de la Motta. L'ac-
tion s'engageA entre sort ârihéé et tselle des Ea-
pagnols, exténuée de Atfgue el ehârgée de butin.
OnaOùt ttn teprothe à AlViëilo d'avoir attaqué
lea ennemis dans une poiitfdii OQ il pouveit.les
forcer à se tendre sans oombattfe^ mAis les cri-
tiques de ce getile ioai très-hasardéeè. Les
troupes de la république trotaipèrëflt l'espémncc
de leur général : elles lâchèrent pied dèe I& pre-
mier choc, abandoniièrent lenr artillerie et leur
chef, qui fut obligé de se jeter dans Trévise. Cette
affah'e couvrit dé gloiHe Tannée espagnole, qui,
un instant aupahivant, désespérait de son salut.
Cependant Alviano réunit à la hâte quelques
troupes, et reprit TofRettsive an commencement
de l'année suivante. Il battit les Autrichiens et
reconquit plusieurs places. Toutes les biographies
et même la Biographie universelle disent
qu'Alviano contribua beaucoup à la victoire de
Marignan , que François 1" remporta sur les
Suisses le 14 septembre 1515; tniiA l'armée vé-
nitienne n'arriva que sur la fin de l'action, pour
se mettre à la poursuite de Tennemi. Au bruit
du canon Alviano aoconmt auprès du roi , mais
avec un piquet de cavalerie s^ement, et suivit
François I^' pendant une partie de cette journée.
Après la bataille dé Marignan et la retraite des
Espagbols, Alviano reprit les villes que la répu-
blique avait perdues. La mort le surprit au mo-
ment ob , a^rès être rentré dans Bergame , il
allait tommencer le siège de Brescla. Les M-
ghCB de cette campagne avaient épuisé le reste
de ses fbrcés. Le gouvernement vénitien ordonna
que son ciot^s fût transporté à Venise, pour lui
foiiie des Obsèques magnifiques. [Enc. des g.
dUtn]
CorbtaeiU , tflbltàtifèà «iilt^êrtoitê ioerû^prqfiana ; Ve-
Dite, lT«f. - sUmondl, HépnMqnes itattennes^ t. XIII,
p.Wl;ctt. XIV. p. 190; 1818.— Bttttbo, HittorUe rd-
ntUe, Hb. VII, p. îM-i'TO.
ALTiNCZT bu ALTMtlr (pron. Alvintch\,
Joseph ) y fëld-maréchal autrichien , naquit en
1735 au châteaii d'Alvincz, bourg de la Transyl-
vanle, stu* ie Marosch, et tooukiit à Budc le i>7
novembre 1810. Il entra atl service militaire
dès l'Age de quinze ans; il signala son courage
dans là guêtre de sept ans , pendant laquelle il
reçut de graves blessures et gagha le grade de
major. Après s'être distingué à Torgau et à la
prise de Schweidnitz , 11 se battit glorleusemeiit
à raffkire do Tœplitz , oti on lé vit charger l'en-
nemi l'épéc à la mairi. Pendant là paix U &'«.v
pUqoa à introdiiùie d»n& Vvnnibb V» ^eisran«s»x
2G.". ALVÎNŒT
r^ements militairM de Lascj; et ta guerre
pour la snacestion de Banfere^ le rap|idut
MIT les cbBmpi de bataflie, loi Mhit de aoureaiiK
laurioB. JOMph n le WMnma inqoT génAtal , en
mime tempa qnl le durgn d'ense^ier à aoo
nereo FnùçoU IM prindpes de U twUqiie. En-
Toj'é eoBoite, MU* Ltndon, contre les Toru, il
tu pronm aa grade de fËM-martdial Ueutcnut,
Uen qnll eOt écttoni derant Belgrade
En 1790, Abinci; dot putir en tonte hlte
pour la Belgique, où le* buraiatloai Impru-
dentes de Joseph n anlait amené une îDtnrrtG-
tioa générale contre l'en^wreor et contre Téit'
qoe de Udge. L'sttaqoe d'AlTioczy anr la fille
de Uége ne réoaiH pas ; nue diôte de cheval
l'olriign de quitter too commandaMot, et U
rrtoania k Tieme , oA Léopold U lui conKra
k litre de t*""*"^;— Hais n reparut i la tMe
des armén dans la goare de 179S et 1793, et
conmuiiida une AtUmi «Hitre la France. Il eut
une grande part i la Ttdoire que les Autri-
chiens mnporlèrail t nerwinde, EsTojé en-
suite pour renToTCCT le doc d'York, généralis-
sime des coalisés, a ftit batta ï Hondtsdioot le
e septembre 17113. L'aimée suivante, il Tut mis
à la tSted'on antre csaf» aoxîUaire, et reçut la
nussion de défendre contre les Français Im-
portante forteresM de Landredes, pendant le
siège de laquelle U reçot encore une blessure qai
l'éloigna du combat. Le jeune archidac Cbariea
prit un instant sa place; mais bienUt Alvinczj
reparut k sob poste, et les aouveann serricci
qu'il rendit Ini valurent le pade de grand maître
de t'artJUeTle. Placé auprès duienoe prince d'O-
lange pour éloigner les Français de la place de
Cliarleroi, Il ne se borna pas k le guider de ses
lumières, mais il lui donna aussi l'exemple de
la bravoure. Deux chevaux furent tués sous Int
dans la mêlée, et luI-mSRie fbt atteint d'une
balle, ce qui n'empêcha pas pourtant le suçota de
l'opération. L'empereur François D , son anden
élève, l'appela vers 1796 k Vienne pour siéger
au conseil auUque; mais AlvinczT d^ resta pas
longtemps : les malfaenrs de l'armée aulri-
chleone en Italie demandaient nn prompt t«-
mède, et on porta snr loi les regards ponr ré-
parer des pertes si cmellea. Après avoir réor^
Dise dans le Tyroi l'armée de Beaulleu, démora-
lisée par sea ntHnhrenses débites, cl préparé
daoscepaït une vigooreuse résistance, il entra
«n toute bite en Italie, pour d^ager le général on
chef Wunnser, que les troupes républicaines te-
naient étroilement bloqué dan* Hantoue. D'abord
il eut quelques sucts, et Temperear pat croire nn
instant qu'il vengerait les deux années que les
Français avaient d^è détruites. Alvinay se
battit avec acharnement, et qudqnes combats
partiels livrés k Scalda-Perro et k Bassano
tournèrent k son avantage; mais le 15 novem-
bre il fat battu par Bona^rte à la bataille
meurtrière d'Arcolc, et du 14 au is Janvier sui-
vant ( 1797 ) k celle de RlvoU , qnl délmUt ■!•
- ALVISET 9G4
core une fbfs l'armée autrictûenne et amena la
reddition de Mantoue. Alors Alvinrar IM lap-
pdé : ses ennenùa raccosérent d'incapadté M
même de trahison ; maii il eut peu de pdne k te
justifier de cet cnellee imputalious. L'empenor,
qui l'estfanait, n'ea tint aucun compte; car Q U
confia en 1798 le commaDdement géoénl de h
Hongrie, durant lequel Alvioca; réoiganlsa l'ai-
mée hongroise. Fnstoi* H rnalt ansdBoouné
membre dp coasdl intime, d 11 ^a«l> k tnotcs
ces hvenrs le don d'usé belle terre titnée dans
le banat de Temesvar. Enfin, en 1808, 11 k
nomma feld-marédwl génétaL AtviMzr fnt en-
levé en IBIO par nne attaque d'apo^exie, k
Bnde, o<i on l'eoteiTa an dmelière ndUtaiie, ai
mifien de ses compagoons d'armes. Sa bnfle
s'ételgiA avec hd. ËUgant daM ses manièret,
formé aux habjtndes de la eoor, et trè»i>nvre k
briller par ses qoaUtét perscHuidles, AMn^
était simple dans les canqw , adcué an tiMil,
exact dans tout ce qoi tea^ao serriee, et sé-
vère k l'égard de ses subordonnés. [ Exir. A
rfnc. deig.dum.]
ALTiHzi (Pierre), tbéologlai hraipais , né
k la fin du seizikme siècle k Nagsr-eajad «a
Tnnsilvanie , mort après I5M k Kaidan ou
Cassovie en Hongrie. Il s'est biteonnanpe sv-
lout par la polémique contre le jésuite Piètre
Paimany , archevêque de Gran et foodateor
de l'anivtraité de Tymau. On a de lui : Fer-
$^)leatio» de la grammaire lattM dt Ortferj
Motnar; Waradin, oitre 1603 et 1607; -
/tinerortuffi Catholiettm, os os netwMto *«■
tilktdés , afeUl ha os BvangtlMttok lu df
manféU ty' mçf tu mtatanl Sonu* eoUssea-
valo PtgHitat-é; Cassovie, 1616; onnageMO»
npne: c'est une longue contravene aor laques-
lion de savoir si les doctrines des prntwti*
sontphis nenvesqMcdleedescaflioltqma; —S,
T. D. Pt» Kmdetett stina «tUveUèrttraa
sarmd valo nieUt (R^MNise oanvsaUe am
dnq lettres de P.); Cassovie 1610; — RMrf «fi
iYÂfliofto ( court sennon de voyage) ; Cai
1937; — Postula , at <a umapi tiemt .
fttiumok tserenf , rùvid maçtana a)
es vilagos tianuagolikat ( Pos
ou série de sermons pour l'explication des pé-
rtoipes du dimanche) ; Cassovie 1634-1036, 1
vol. in-4*.
onttntUMtetM KefrfUiflurLnlem.— atOMt
~ ■ ■ ~ ■ ■■■ L ~ HoruTi, Mtm.
ALTinzT. Fojf. AiTnicn,
ALTI8KT (dont BtnoU), skvant I
Dé au commencement du dix-septième sltde k
Besançon, mort en 1873. Pendant les gnerres
qui déMtaieot alors la Franche-Comté, 1 ae
rendit en Italie, et entra dans ta oonpégatiaa de
Hont-Cassin , aooa te nom de VtrgMtu. On a
de lui im traité snr le* prifflég» dea BBolMi,
ALVI8ET -
n : Muranttx Moent vestu tpontm
iil t)«miieutaf«,- oput de prMUgiii
rtgularium; Pni«fili, itei, 1ih4*.
ft mit à l'index par !■ oour de Rome,
Imé i Kempten {Campidona), ab-
■xe, 1B73, 10-4", eat aojoiird'boi fort
|0-C«i(ficiuli, pan ]l| ]
KHDi. Vos. Wàudi m Tum.
ID. Foy. Walid 00 Tujd.
■ IK-BILLAM ( C'«St-Mira CSlMi fut
jNw, (onuim A'ÂboU'Dji^ar-Sa-
altk de Bagdad , mccâda ea janïter
pire Almuluem, et monnit «i aodt
rigM n'eat Temirqnable que par la
l« U SkOe en S43, à U anHe d'une m-
NumaDdée par l« gtoiral Aglab, qui m
^wndaot «t Tonda la dyoaitîe dea
Alwalhlk ainuit Im adencea et le*
avait fait uiw ritnde qtécUle de la né-
nr H guértr d'une hjdnçUie, ti m fit
0" one plandie à la tampératore d'an
«langer, dont on Ttnait de retirer I*
noarat k moitié l>r<ilé.
. j<natu «MHlm.. I. H. - PrWc C*nm.
iCB IJean-SaplUU i>'), poMe alle-
è Vienne le M jaiiTler 176&, mort le
n.nétodia h Viorne aoot le célèbre
) EcUkI, qui loi donna le goOl de« mo-
'utiqDilé. Sea premlen OMaJa poMt-
■ent dana let Moft Ilff A^ai^«l et dan«
:A det Mute», de Vienne; il en cotn-
«idl, publié en 1784 & Lelpdg,et ai
igeofbiili, aoiTi bientAt d'an f/ouveau
■■ poéiies, k Vienne en 1794. La plnpul
lies étaient des pièce* de drcMiataace;
ira le «trie Ucbe et incorrect ; mai*
*a T^mtstioa de poète , ce sont deux
beraleresques : Doolin dt Mayeiteê,
int* {Viecne et Leipi^, 1787, iB-S*);
•érit; Liàpiif,, 1791, en doiue cbants,
9-bnitaWieknd. Enfin, ona de loi nue
allemande da ;vumii PompUiut de
'ienne, 1791.
og. Au.
IT. Vov. Ali-bbt.
ira (ffmtr-JVUam-ef-Aot-H'aiMin},
)éte p«rt«n, né, dan* le DjagaU, Ter*
> de l'hégire), mort en 1500 Ji Hfrit
badonr, grand dignitaire du soltan mo-
. il reful nne éducation soignée, et s'é-
,'k la dignité de grand Tidr du sultan
Hbia. C'est k lui que la littérature
Il toot ion éclat. Mirkbond et MO fil*
ô^iDanladgah et Ppmi, étaient se* con-
I. nfitc(»istmiredan*iaril]edelléTal
gidnafennattoM nMxqnée etnae aea-
ALTATTE 9M
demie; ) T établit HirkbMid, hd donnant ton*
les aecoora nécesaaire* à la corapo^tkm de son
grand ouTrage sor l'hf*lolre de la Per*e. All-
Cbjr rrinuftotcore, k grand* frai*, k Hérat, nne
Khondémir. EnOn 11 protégea efficacement les
art* et les lettre*. Plu* tard , il se démit de ea
charge da viibr et de gouveneur d'Asterabad
K livrer h se* goU* ponr la poésie. Dana
*es poésies turqnes il se donnait le nom de JVe-
wq/1, tandis que dan* ses poèmes persans il
t'appela Fatti. Void *e* pdw^aiu oorr^es,
«a dialecte tnrc dn Djapttf : Mtdiebatn at-
•mrau (SociétéB prédensH), bUoire des
poétea do DjiffW; — ÂroOH turtt (Prosodie
"—ne) ; — quatre reeoelU de poMes, Intitn-
MenelUa de reï\fi>tuei Rareté* de la
jeaneue; CtaioiUi* de Vdge mûr; Tr<Âti de
la Yieilkue: — sii recueSs en persan : un
1 de six mille diitlqnes; Natmeddfche-
uoAir (Oordon de perles); Netaalm el^no-
habbe (Sooplr* d'amour); Ken ellMli (Jet
de perles ) ; Chanuet twtabaeAehariri ( les
anq n«Tlg*leurs}; MacMoub-^Kolmb ( les
BIsi-BimésdesCœius); — Cinq poèmes bi^ri-
que*, intitulés : Ferhad et CAtrin; iteliJnouK
et Léila ; la Digue d'Alexandre ; Ut Sept Pla-
lUlui^i'Étontiementda Purs. CeaouTrages
sont en manuscrit lilaBiblloUitque impériale de
Psii*.
BUT. de Suej, tu» NMUa tt ntrMtf itt Maawcr. lU
la«M.dal>.,tV,tlM*B;— IIimDcr,Hlit.MJaHU.|Mn.
ALTATTKCAliuamK), roi de Ljrdie, monta
■or le tnlne tws 6lB atant J:-C. , et mourut
361 ans avant J.-€. H fit la guerre aox Hèdes et
tCjraxare, petit-fil* de D^jort*, chassa le* Om-
méiien* de l'Asie, prit Smjme, uiiégea vaine-
ment OlaicHntne, et nragaa pendant onze an*
le tenitobe de* HDésieiu. Atteint d'une maladie
gnv^il «nojra à Delphes coosolhr lîontcle. La
Pythie reAia* de répondre avant qm les ennemis
eussoil tebUi le temple de Minerve, qo'ilsavaienl
brtlé, dans le pa}* des Hilésien*. Au lieu d'un
temple , Alyalte en fitbiUrdeox prèsd'Assos;
et ce fid là, dtl-on, le lemAde qni lui fit recou-
vrer la santé.
Quelques Scythes, échappés des mains des
lUdes et itfn^ k la cour du roi de Lydie ,
devinrent un nijet de guerre entre Alyatte e(
Cyaxare. Cette gnecre dura pendant dnq ans
avec des soccis partagés. La bataille qui se
donna la sixième armée fut remarquable par nne
édipae de aoleil qol, *el«i les historien*, chan-
gea tout ieoop le jour en Dtdt très-obscure (1).
Cette éclipse avait «té prédite par Thaïes leMi-
léden. Les HMes et les Lydien* , alors effrayés
de cet événement Imprévu , qu'il* regardafènl
comme on signe de la eoUa^ des dieos , firent
5W ALYATTE -
1(1 \ait par l'entremiM de Syennesis, nû d«
CilicÏR, et Ht LatijnËte, roi de Babjlonc. Aljatte
ilonna sa lille ft) mariaiia à Astyafc, (ils de
C)'ii\are, et iiioiinit aiii^s un règn^ ^r cin-
quanle^nq «i; : il eut pour succei(«ur Crésui,
MU (1)9,
Lm Lydiaiiit érigèrent II Àlyatlfl lin tombcao
i|ui suiWfil en ^ndeur les pins hauts Ëdî-
Oces, SI j'pn tm nr*litf ceii\ fl'ÉgyptP et île
Bflbjlonei n a™il PI^S 'le mille pas ilc tour, t;t
iipTiron quatre cents <}e largaar. On yoit pris île
Sari ( l'ancien ^lies ) va tcrf>^ <iuc fliandlcr,
Hamillun ^ d'autres voyageurs regardant
commi: to tunibeau d'Alyatle-
,.r;.-
- MtmtlrniStr,
ALYMou B4|.TI|-fipRB*I, trente-quatrième
k)un de Crimde, vivait au miUeu du dit-huj-
tiËma siècle. Fils de Uanghelr II, il succéda k
Arelaq, le )! aoOt '765, et r^a soqs la suze-
rflinet^, de 1« Portç, jusqu'au 31 octobre 1758.
Ciiarles de fejsoiuie], contnl de France ï la cour
d'Alfiti I nom a l^W dee détails intéressants sur
•I ce prince ind^oissable, le plus judicieuj.,
le (dus éclairé, le plus éloquent, le plus justi',
le plus libéral et le piu^ aimable qui ait jamais
peut-Èlrc gouTerné les Talars, celui qui s'est le
plus mal rooduil, qui a cummis le plus de fautes,
qui a faille plus d'injusticed,quiafait 1« moins
de bien, et qui eat parti le plu» déleslé, malgré
son adreaae et UHi ambiljoD, > Iji clTel, en dépit
des belles qualités et des bonne* iolentioas que
l'historien français attribue un peu gialuilentsnt
au kbau tartare, le rtgue de ce prince fut une
suite lie désastres qui ameoërent rapidement la
ruine rl'AljiB-Gberai, ut hâtârent celle de la Cri-
mée, Comme ses prédécesseurs, il écboua con-
tre les Nogaia, qui, après avoir été longtemps les
auvillairea IndiKiplinés et redoutables des <lf-
nastiea tartarea du Caucase, eoTabirent la CriiuËe
nu comineiiceineat du dii-geptiËme siècle, et «'y
maintinrent dans un dt«t d'indépendance presque
compléta, KouTeroés (lar un prince de la maison
de Gheraï, élu par eux et ronfirraé par les khans
de Crimée. Les réballions n'étalant pat rares
parmi ces Tartarcs belliqueux et noiuades i mais
celte fois , leur levée du boueUera avait un ca-
ractère plut sérieux, puisqu'elle a<ait lieu à
l'instigation de leur général, Krym-Clieraï, am-
biticui qui Gomoitait le IrAne. Ils prirent pour
prétexte l'augmentation des irnpâls, et le* de-
mande* de blé faites par Alym pour l'approvi-
aionnenient de Conttuiliaople. l4 khan de Cri-
mée marcha contre les Nogais , k la tête d'une
armée de aO,000 homnwB, en septembre 1758,
mail il ne pot surmoMter la réajslanoe de son
habile et audacieux cousin Krym-Cher^. Pour
détruire les espérances de cet ambitieux compé-
Utfur, il fit aux rebt'llea les plus larges ctwcea-
sioiis, et finit même par leur onvrir le Budjic,
- ALYPIOS afiS
principal grenier de Constaotinople. Cet acte
amena sa destitution par la Porte , qui , n'ayant
plus le vaillant Arslan ï sa disposition, (U forcé
de nkettreïla tète de la Crimée le reM)eK'7P>'
Gbyrai.
ALVon(Pien-e-fAfJijipe), botaniileeCidiar-
macien français, né dans l'Auvergne en 17&S,
mort à Paris en 18lfl. Avant la révoInlloB, H fut
lecteur du duc d'Orléans, et chargé d'easagner
l'histoire naturelle aux enfants de ce jirinoe. Eii
1783, il présenta à la Société de rnédedne un
mémoire sur les préservatifs du vimt vénérien ;
mais il fut détourné da aes retharebec hilérta-
santee par les scri>pule« d'un da iea anda, qai
triHLvait convenable de laisser la syphllisiepio-
pa{wr, comme un frHB contre 1m déaordrM
d'une jeunesse trop ardente. Apre* U mort du
due d'Orléans, en I7M, Alyon lut débnn i
Naote* pendant plusieurs taon. Depuis, il éri-
gea la pharmade dn Valda^îrAce , et aanlta
celle de l'bApilal de la svde impériale. Malgré
son ige d ses Infirmités, il tlt Iea campagnes da
1S12, 1813 et 18U, devint prisoBnier de gnerre,
et resta k Znaim en Moravie jusqu'à la dobcIb-
siun de la paii générali^. Ses ouvrages sont :
]* Ssiai sur les propriëiéM ta<!dieinalei de
l'oxygène, et sur l'appCicalion de ceprintipe
dans lamatadiei vénérieimes, pioriguei et
dartrewtui Paris, an V, ln-S°, réimprimé m
l'anVD (1799),eltraduit en aIlefnand;Leipu^
nvt; — 3° rouri dJAncnlaire de botfmiqv»;
Paris, an vn, In-fol. Ce sont dea tattleana ly-
nopllquea qu'il avait composés dans l'origbM
pour les enfants du duc d'Orléans ; — 3* Court
êlimimtaire de ehimie Morlfue et praliqur ;
Paris, 1787, in-a*, et 1799, ï vol. in-8>. Alyoa
a r«rrif(é la partie tétanique de l'édition de J.-J.
Rousseau que le libraire trfTrit à la eonveation
nationale. Il a, de plus, traduit de l'anglais
l'ouvrage de Rollot t>tr les maladies gastriques,
in-«-; Paris, 1798, et,da lllalien, le traité de
Vacca-BerUn)diieri aur les Maladiet viiie-
riennes.
Blonrapliie Aii Contemporain; - Quenrii, la Ptawt
AI.VPIUi('A).ûnia;),d'Autioclie,archilKleel
ingénieur, vivait vers le milli'udu quatrième siJ-
Lit', soua le règne dr Julien l'Apostat. Ce dernier
le chargea de faire rebâtir le templ£ de Jérusalem.
Alypius le mit ï l'œuvre, et fut secondé en cela
par le gouverneur de la province. Mais bienlét
il fallnt renoncer à l'entreprisi', parce que, dit-
on , les feux sortaieet de dessous terre , et ren-
daient le lieu impraticable Huit années après, il
se trouva impiiqné dans le procès dee persdu-
nes accusées de ma^c et d'avoir vonin prédîi^e
l'avéaement du successeur de Valens. Il M
banni, et tous ses biens confisqués. Son (Ai,
Hiéroclès, condamné à mort [lour la même aC'
CDsatran , fut £auvé lieureusi'jnent au moment
ALTpIUS
OOndolMlt au Hppliœ. On peufte ifue
inl est le ft^me que ccini Quj dédia i
le description géographique de l'anj^ep
pie Godeiroy a pu))Iite t» ffttf «I (iliii
1, 1835.
I, BliMf,. jjrfFO. jri, - Pf iHfiiLM.¥J, ».
IPBIV«"M), pbi)twp|«i ^ref, (Mijt-
n de Jambliope, jiy^i % ^ejairirie flsn»
in^ siècle, llétâit ai petif de \^e, gu'on
«nipalt le p;gm£e. « Mais Ijt Halare,
ipe, dépensa pour déveliqiper son c$-
pe ^'eUc emploie ij'ordiiiBlre pour for-
îojpB. « Al^pius eut fie nombreui dlçci-
; Inquels il discutait saga avoir pcours
Ivre. Un Jour ga'il rencoqtra Jamlillaup,
la cette quesnup ■■ ' Un homine rjcbe
u UD honi[)ic iiijuste, ou l'hiritier d'un
aJDjte? > Jambllque ae répondit rieo ;
i^jra Alyplus comme un dialecticien
int souvent caqser avec loi: et, lorsque
iifiosoytiç ipourut, il écrivit un récit de
pnt Eunape a donn^ nn extrap dans \fi
UlJMIque.
titUcU. «dit CoameUa, p. M. .• IbIU , Die-
CrNct Bité Baai, autrapk.
iOT,éerivMa et muiUcIta greo, vivait,
Mfodere, aotérisu rodant h Ptoiépiée at
Eocliilii. De la Borde le pla£e dau la
imnlié du quatrième siècle. De tout lea
anciens sur la musique qui oatu ont
ni», il est le»e)jl par lequel uouii uod-
Im notes des Grecs i iod ouvrage El-
uiMinJl, latrodiicUott à la t»atiqut,
ntalaUiéorieito cet art en sept partiea,
les MHS, des intervalles, des STsIèinet,
M, des tons, dat duinf|gment* et do la
Iod; mats il ne s'occupa que d'une de
s, les loDs. Il a été puÙié par Me<ir«ius
Uin], S0U9 le titre t Arulo3C4»iu, Aï-
4, Àlypiut, autîOTK muiicei nnli-
haeteua» non «fi(i; Layds, Igid,
fboin l'a aassi publié dans «on Recueil
dena grecs. ICfil, in-4'.
i, Bl*l. eraca- - Feui. «ogr. uili'. dcf ma
PS, arcJiejÊquE i)p Césaréj. Qfl ^ ^e lui
•flt d'une leltj-p cqnservé daqs PliflliltS
(., p. (3,^iï, édjl. Bekher).
■^.j %^m}\f^i,i^ Joseph- Antoine),
e fi Biographe inevicain [d'orieinc pa-
Dort fera 179^- 1) lit ufi jtrand nqm-
«rraljoM astrôoomiqoesi 4 w' 4àns
I de HCeraiura, qu'il pqblia longtemps
'j inspirer i la jeunesse meiicaine le
«dence». AJi^te était corresponJap( de
le des sdences de Paria. Outre Bel tra-
ronomiquea, on a de lui ; r Pfouvtlle
l'4nérigu' $tplfi'lrUiniile , 'iùMÉe i
ie n>ja)e des sciencea de Paria , 1708;
o de la gtografia de la l\'ueva Es-
modo de ptr/eàon/irla, pcriodico de
décemb. 177S, n. 7, p. àS ; — 3" Vapa
Oitpado de Mexico : c'est une carte
- AHAC 170
manuEQritp, dessinée en 17U, revue par i'aiiiei»
PDI773, mais peu estimée; —i'Letlretsvrdlf-
fi'renlt objets d'histoire ualurelle, adressée à
l'Afadéinfe de; scteocei di' Paris, et iqiprimée
4.W3 la relation (ix\ voyage 4a Cl»appai — s° Jf*-
mqift sifT (a limite des neiges perpétaellei
au rolcnn Pexocatexctl. Alzale avâll fixd la
position de Mexlpo ^ 19* ^' lat. sept, et 100' 30
long, ptrid. P'ayrè» SJ. lie HumbQldt, elle esl à
ir Î5' ift" iBt: et 101" îa' *I" long-
iinhilUt r
c. kailBçnttlilr a
AMABLB (sHQt), prêtre frascais, mori à
Rioni la 16 oolobK 475. Il fut d'abord diantre è
OlermonL L'évtqoede cette ville lui donnd en-
suite la cure de Riom. AroaUe y lit bltir deux
é^isea, de Saint-Jtaa-Bapiisie et de Sainte-i:é-
nigne,dont il esl encore le patron. On attri-
bue à Ma rdiques une grande vertu contre
la mor«uredea aniinaui venbneuv. De son vi-
Tant , Taisant le voyage de Rome, Dieu lui ac-
corda, dit le légendaire, on rayon de Kol^l qui
lcguidai(,luiobéiasalt,oomme un Hdèle serviteur,
et lui portait son maaleau. A. de L.
Sâlat' Or^icHre dt Toun, 4e 'ilorUt Coniworvm —
Burliu, >'U in SaUd-AmiM: ~ Sinrop. «rif iiu; itt
ttlim •" CtoriuM. - Aalll'^l. ^i* "« SaMi. - L'iBbc
ftfia. fit il iilnt Amaltle.
A^AC OU AMI» yuKHAB) (Abottl-yaghib),
pocte persan, né prQbahlement à Bokbara, nii il
mourut prpaquc ccnten^irp. Sa <rte n;in])ltt tout
le ouiliine siMe, qui eit efM de la plus li<-.iile
puisswipe ^e« Se|djouk|i(es, Amak fêtait l(-fiivurj
i)e P(l)ëd£r-|(f)ai), Tundateur d'une nrudémle, qui
e0ii)ptsit paimi se* membres Ijaschidi, Ki'Iami,
KcgbiMbf^iabi, Ali-Schatnuuii, Scltandl, etc.
Apuk devint pr^ident de cefte acarlémie, et
Alt pomblé de liclkBSses. C'est ce qui lui attira
pariicu1ièren)e(it ja jalousie du |>o«te Raschi.li,
auteur du poemc Uadaie-nl-Scher, on l« /ar-
din-Eneltaitté. Vers la fin de sa vie il Tut appelé
auprès de Sandjar, prince seldjoiiliide de Fars,
Mais, è cause de son grasd Age, il ne put ie int^I -
tre m roule; il eut cependant rocore assez de vi-
gueur ponr composer une de ses plus belleii élé-
gies, qui remporta le prit , Bur la rnoii prématurée
de la sceur de Sandjar, Malii-Hulk, mariée i
Mahmoud, neveu «1 successeur présomptif du sul-
tan ; cette éégie commence par ces vers : • Au
temps qae la rose commence ï More dans les
jardins, celle qui éldt déji épanouie s'est flé-
trie en un instant ; et nous la voyons déjà converle
àf poussière; et, lorsque les recelons des ar-
bres sucent l'eau des nuées printanières, ce
narcisse s'est desséché, faute d'eau, an mlllen de
la n-alclienr d'on Jardin, « Outre ses élégies, très-
eslimées , nous avons de lui : Histoire des
omoKM de l'«HOi(/'e(ZoaI«t*tt, roman en vers,
tiré de ta vte du patriarche Joseph, si altérée,
comme aa taii, dans le Rorao.
m amadE —
■ AMADi (IMitlea.buoTijt'), poMe iKUigrats,
trf à Kueban le 13 nwn 1703, mort k FeUar le
33 décembre 17S4. Il niiTlt la curlire militaire,
«t parrlnt au grade de mIomL Od ■ de lui quel-
ques poéakt tjrtlqaei et énrfkpKS (ygaga*
én^tet, ntrehMi, Btag^tknuk, etc.) ; Vienne,
1765, In-S*.
kHABBi {Charla-Àntoitu ) , médeda et bo-
(aiUste, né à Bologiie rera le milieu du dix-aep-
titme siècle, mort a ITIO. 11 déoouTilt dan
o^tces de plantes , trtc-nrea m Italie, et qui M
retroureiit dans les régioni AqnatMialea. L'une
de ces espèces ï bit établir le genre A&fiwututa.
Il n'a laissa aueim ooTrage.
*UUJ»I (fitralamo ) religieux ilalioi de l'or-
dre di servi di Mario Vtrgbu, té vers 14S3,
mort à Lucqne*, te la Etnïw 1543, professa la
Uiéologio i Boloipw et à Siion*. Le général de
son ordre l'enToja m Alleiiiagne comme son ri-
calr«, pour a'oppoaer un propta de l'hérésie
(te Luther. Amvld U oonbatÇt, non-seolement
par ses préfficattoM, mab aussi par un traité sur
llmmortaliU At lime , dans leqDel il rcAitait
les doctrines do mofaw aDemand. Cet ounage,
d'abord publié fc Boa» et dédU au cardbud An-
toine de Padoue,tkit rétmfirtmé soue le titre d'i-
poUtgia tulV ^mnortailtà dtU' anima ;HOan
1&18, i»4*, arec une dédieaeaaa cardinal Roberto
Pnccio. Amadei tH nommé rleatre-géaéntl dé"
urvl par la cape Adrlsn VI, et eonflrmé dani
cette plMe par le cbaptlTe de Fajnia en 1S34
et par celai de SiMne en 1533. U s'efibrc* à»
Tébimer les cooTente de son ordre. Outre l'ott-
Tr^ d^à dté, Amadei a laissé phisienn écrits
encore Inédits ; entre autres, nn tnité De Jure
dtvlno, contra Luttwr. L. J.
Olul, JnamUt anHiUj rr. wmm B. M. r., toi.
n. - NuinclwUI, SeritiOT^ a-Iialia.
■amadh (^{ieiins}, pdatreitalloi, né k
Perugia en 1589, mort en IMt. On a remarqué
comme uw particularité de sa vie qn'D naquit
et moarot k lamttne heure et au même jour du
moiB (30 janvier, k minait}. H a fUt plusieurs
pMtraits et sujets d'histoire, eriiméa.
PuenU. ftltH^ pUlen.iaiaoHiareMUiiU. ~ Luul,
SUria pMerita.
■ahaobi ou ahadro (Jean-Antoine),
seul plear italien, natif de PaTie, mortiers 1471.
SMt cltef-d'iEutre lut le mausolée du général
vénitien Barthélémy CoHeonl, dans l'église da
Bergame-
Clcognin, JtoUa tfUa leulturm.
AKADBSi (Donànique ), poète italien, né k
Bolo^elB4 août 1657, mort dans u ville natale
le U s^tembre (730. Riche marchand BoIodaù,
il ctmascra ses loisirs à des études littéraires ,
et compoaa des poésies qui lui acquirent une
grande réputatloD. Ses premiers écrits parurent
•ou* l'uagramme de Stmonide da Mtœo,
AHADUZZI 373
dans le recueil de Gotdii, Seelta di Soiutti e
Cantonl de" più exeeltenti Kititatori itog^
tecolo; Bologne, 1709. D'autres poésies d'Ama-
desi forent pubOéea, en 1713, par son ami da.
PletroZanoUi. Son iils Lelio-Alberlo cultivaansn
les lettres avec succAs. Quelqnea-tiMs de tes
poésies te troovent dans le recueil de GobbL
KutncbEUk, Serittori d'/laNa.
AMADKsi {Joteph-Louii), catMoiite et an-
tiquaire italien, né k Livoume le 38 août ITOt,
mort 1 Rome le 8 février 1773. II ndvit dèsl'e»-
ûmce sa bmUle k Ravenne, et passa dans cette
Tille presque tout le reste de ta vie. H entra dos
les ordres, el fut nommé, par l'arcbevéqoe de
Raveime, gardien des archives arciiléplseapaks;
vaste dépôt qu'Amadesi mit ta ordre, etdonti
protita pour ses recherches lùstoriqnes. Ses prin-
dpaui ouvrages sont : de JurUdictUme Raoett-
natum Epàcoporum in eioitateetdUecetiFtr-
rarienei; Ravenne, 1747 ; — de Jure Bovn-
natum Archiepitcopontm deputandi notariée;
Rome, 1751 ; — de Comitatu ArgenCato;Btgiia,
1763; ~ un grand nombre d'opuscules, pabHfS
dans le recueil dn P. Calogera (Jiaecoffa dl
opuscoli KienttJM el filologtei, vol. XID et
xnv ; le dii-septième chant aooompagoé da
notes du Bertoldo, Bertoldino, e Cacmenme,
Quelques beaux esprits de Boloéne avaient pris
l'engagement de mettre en ven et tt'annôlat
l'Histoire populaire du paysan lombard Bertaldii,
écrite par Glulio Oesare Croce. Amadeti, qui cul-
tivait à la fols l'érudition rt la poésie, fournit son
contlitgent k cette docte et burlesque o
AMADKirn. Voy. Amédéb.
AMADOR BEBELLo (le p.), jésuite portB-
gais, né dans le bourg de Heiamrtîo, évécUdt
Porto, en 1539, mort k Lisbonne en 1031. On a
de lui : Algunt eapttales tiradoi da* eartm
que vieram este anno de 1538 dotpadretd»
cotRponAia de Jesu, que andam nat portée
da india. China, Japào e reino de Angola,
impreuoî para se ptniereM eom titaitfaeilt-
dade eommunicar a muUat peuoai que ce
pedem. ColUgidot par o padre Amador Se-
bello, da metma eompanÀia, proearador dM
protiinclat da India e Braail ; Llaboa, 168S.
Ce livre est asses rare, et m sa le piMon
au nombre des écrivains qui (ont autorité.
Febd. Dros.
Cotaiofs du datera.'- Kirtou If aebids, MNW-
AHADUZZI (/ean-CArisfopAc ), en latin Ame-
dutlut, philologue italioi, né pria de Rtndni m
1740, mort en 1791 i Rome, où 11 dirigeait Im-
primerie de la Propagande de la foi. On a de lai :
1* une quatrième édidon, avec des notes, dt
l'ouvrais de Bellori, intitulé Fragmenta vei^
frit ivterU ilonut i Borne, 1764, liïfbl. ;— ri*-
373
AMADUZZI — AMALAS0I9TE
374
fo Mooell» quinque anecdotx imperatorum
JheodoiU juniaris ei Valeniiniani III, cum
mUrantm eiiam novellarum editarum titu-
ftf y ei «oriit Uctkmibus ex codice Ottobo-
ataso ; quitus aecedunt oIUb Valentiniani III
CauUhUiomu Jam éditas, qux in codice
TkeodOÊiano desiderantur ; ac tandem lex
rofluma, «eu re$ponsum Papiani, titulis,
tmeedoUs , variisque lectionUms auctttm ;
lome, 1767y in-fol.; c'est uq supplément à Té-
dtton da oodeThéodofiien donnée par Ritter; —
TÀnecdoia Uiteraria e manuscriptis codici'
ka enUa; Rome, 1773 et 1774, 3 toI. grand
!•-<*; — 4* Vetera monumentaqux in hortis
(IMmunUanis ei in xdilms Mathiorum adser'
', eoUecta et annotationibns illustrata;
y 1779y 3 Tol. in-fol., avec 270 planches;
— &* Ckaraeterum ethicorum Theophrasti
etpêia duo, hactenus anedocta, grec et latin,
itee me préboe et des notes ; Panne, 1 7S6, in-4*';
— 6^ Alpkabetum bramanum seu rcmanum re-
pU Aine , JUUtimarumqtie regUmum ; Home,
177»-1787, iB-8*; ~7* Epistola ad Bodonium,
Mtionem Anacreontis: Parme, 1791,
; — 8* Discorso JUosophico sut fine eVu-
mUù éêUa AcadenUa-, Rome, 1777, in-8%
npaUt, MoyrMa ^U ItalUuU UbutH, U III, p. M9.
jMai.âlRIl on AHAULRIUS POATITNATUS,
français , mort en 814. H (tit éleTé
de Medeloc, et nommé en 810
arehevèqoe de TrèTes. Chariemagne le chargea,
r—MkiinlTinff, d'instruire les Saxons dans la re-
H^ùm duélienne. Amalaire fonda l'église d'Ham-
bourg» et partit en 813 avec Pierre, ahbé de No-
— p*y*»^ oomme ambassadeur près Michel Curo-
piUte , empereur d'Orient â réussit dans sa
ttjsaioo, et mourut à son retour. Amalaire a
Uasé on firre sur le Sacrement de Baptême,
dédié à Chariemagne, et faussement attribué à
A. DE L.
., JmuUêi êcelniastiei Trevirorum. —
I. ConeiUa anti^ua CtUlim. — Le Mire, Op«ra
UftotàoSif 9t kUtorUa. — Hist, ttU. de la Franc«,
LIT.
AMA&AIRB 00 ÂMALARIUi 8T1IPHORIU8,
IPétai français, Thrait en 841. Il fut d'abord dis-
dple d* Akoin, pois snoeessiTement prêtre à Metz,
ilbé de Hon^Âch et co-éféqoe de Trêves. Louis
la MboBoaire hn fit composer plusieurs ouyra-
fM c u Dc ein ant le service divin. Ce ftit également
par ordre de ce monarque qu* Amalaire fit un
voyaige à Rome en 831 pour arrêter avec le pape
Gi égo ir e IV un choix d'antiennes et de prières.
imrH^ à laissé : De ecelesiasticis seu divi-
uiâ CfffleUs^ publié et approuvé par le concile
d'Aix-ln-Chapene en 813; — De Ordine anti-
pkiMarlo : écrit vers 832 ; — Forma institu-
titmés eanonkorum et sanctimonalium cano"
méee vicentium, imprimé avec notes de Lemire,
&ÊÊÈB ie Code des Règles des Clercs; Anvers,
1638, ia-fol. : Pierre Damarin critique ce code,
cemroe fadJHant le pécnlat en accordant trop de
■onrritive aox religienx; — Cinq lettres^
adressées, la première à Jérémie, archevêque
de Sens, sur la manière d'écrire le nom de Jésus;
la deuxième à Jonas d'Oriéans sur le même su-
jet; la troisième à Rangaire, évêque de Noyon,
sur le sens de ces parole : ific est calix san-
guinis mei, non et xtemi testamenti; la
quatrième à Hatton, mobe, sur le nom de S^
ra^him^ pour savoir quand il est masculin et
quand fl est neutre ; la cinquième à (xuntard, sur
la défense de cracher après la commuuion. Ces
lettres ont été publiées dans le Spicilegium de
dom Luc d'Acheri, et réimprimées dans les Anee-'
dota de Martenne. Amalaire trouva dans saint
Agobard, archevêque de Lyon , un antagoniste
véhément. Dans sa dissertation JDe dMna Psal-
modia , Agobard s'exprime ahisi sur son adver-
saire : quia nuper stultus et improàus ipsa-
que stultitia et improbitate sua omnllnu
notus calumniator erupit , qui sanetam Se-
clesiam nostram id est , Lugdunensem , non
solum verbo, sed etiam scriptis laeerare non
cessât. Ce langue rappelle celui des humanistes
de nos jours. A. db L.
Honoré d'Aaton, de iMminiàns eeeiêrtattieU. — Slfo-
bert, CaUUoçus. — Adenurd d'Angooléiiie, Cknmiûti, —
SlmMod. CtmeUia antiqua GiMUe." Dom Loe d'Acheri
SpMUçe, — Le Mire, Re§ulm eoHitUutm Clericorum.,
— Balaie, ad jéffobardHm. — Dupin, BibUothiçue d9$
auteurs eecUâlastiquês du IX sUelê, — Histoire iiUé-
raire de la France, IV. ISI.— Dom Cellier, Histoire gé»
nérale des Auteurs sacrés.
AMALARiG, roi des Visigoths, né en 502, tué
en décembre 531. Après la mort de Théodoric,
son aïeul, il fût reconnu roi d*un consentement
unanime, par les Visigoths, en 51 1. Peu de temps
après son installation, il fit avec Athalaric, son
cousin, petit-fils et successeur de Théodoric, un
traité par lequel la Provence demeura sous la
domination des Ostrogoths, et Amalaric eut tout
ce que les Goths possédaient en deçà du Rhône.
Amalaric épousa en 526 Clotilde , fille de Clo-
vis I^, princesse aussi zélée pour la foi catho-
lique qu'Amalaric l'était pour l'arianisme. Ce
prince n'épargna ni caresse, ni menaces, ni vio-
lences, pour lui foire adopter sa croyance : Clo-
tilde ftit inébranlable. Enfin, après avoir beau-
coup souffert, elle prit le parti de porter plainte à
ses frères, et envoya au roi Childebert un mou-
choir teint de son sang. Childebert, indigné, se
mit à la tête d'une armée, défit Amalaric, qui, re-
venant à Narbonne cheroher ses trésors, y est tué
d'un coup de lance par un soldat franc. £o lui
finit la race des Théodorics, qui avait régné cent
onze ans. Childebert, après avoir Hrré Narbonne
au pillage et ravagé la Septimanie, reprit la route
de France, ramenant Clotilde sa sœur ; mais elle
mourut en chemin. Theodis succéda à Amalaric
Procope. De beUo Gothico, Mb. I. — Jomandes, De
rébus GotMeis, e. M. p. ikS. — Itidore. Ckronieon Go-
tkorum, — AseiaMeb , Gesehichte der ff^ettçotheu in
Spanien.
AMALARIUS. Voy, AlULÀmE.
AMALASOHTB (en goth. Amalesucnta, la
vierge de Amales), reine des Ostrogoths, étran-
glée en 535, était fiUe de Théodoric et d'kod^
rrs AMAlasonue:
fléda. Elle ent pour époux Eothéric, de la fiunflle
des A maies dont elle-piéroe était issue, et que
Théo<loric éleya à I4 dignité coosulaire. Euthéric
mourut avant son beau-père , laissant un héri-
tier du nom d'Atbalaric , 4gé de dix ans seule-
pient. Tbéodoric V^ lui-même termina sa glo-
rieuse carrière Tannée suivante {576), après avoir
pommé pour successeur le jeune fils cjnÈuttiéric,
dont la tutelle devait rester entre les maips d'A-
iiialasonte, sa mère. Cette princesse parlait,
outre la langue nationale , le grec et le latin ; elle
cultivait les lettres avec gpût, et travaillait à ré-
pandre cheï son peuplie les bienfaits de la civi-
lisation. Soutenue par le sage Cassiodore, ellp
régna arec doupeur, poursuivant le projei de
non père d^ fondre insensiblement C9i up se^)
peuple l^s Romains et les Goths, leurs ym-
queur^. Sa prudence et sa sagesse firent fleurir
le royi^ifpe d'it^ie, indépendant par le fiMl,
Inen que pominalcin^nt soumis à Tempire de Bjr-
SEance ; enfin ell^ mit tous ses soins à donner k son
fils une éducation qui le rendit propre à conti-
^ nuer son ouvrage. Celui-d, au contraire, re-
belle aux maîtres grecs et romains cliargés de
rélever suivant las principes des peuples civi-
lisés, préférait les morars otMsleres dès Gottis,
et se livrait, dès quH en trâivait l'occasion, aux
amusements barbares de ses jeunes compatriotes.
Sa mère en ftit vivement affectée ; et , le trou-
vant un jour dans une position des plus indé-
centes , elle ne put s'empêcher de le frapper.
Ce n'étajt pas ainsi que les Goths avaient cou-
tume d'élever leurs enfants; fls ne voulaient pas
qu'une seule offense impunie laissât dans leur
âme un souvenir d'humiliation ou de crainte.
« Celui qui aura tremblé devant la férule d'un
ft pédagogue , disaient-Os , ne regardera jamais
« sans crainte le fer des ennemis. »
Athalaric sortit en jetant des cris ; 11 se plai-
gnit aux principaux chefs des €k>ths d'être ac-
cablé de mauvais traitements pour ne vouloir
ni apprendre une science inutile, ni écouter des
maîtres ennuyeux; et ce langage mit dans ses
intérêts les vieux guerriers de Tbéodoric, dont
l'ignorance méprisait la science des livres. Us
reprochèrent à la reine de corrompre, par des
occupations futiles et des traitements indignes
d'un roi, la nature énergique d'un prince qui leur
promettait un souverain digne de ses ancêtres.
Les vieux maîtres furent donc renvoyés , et l'on
donna au prince un certain nombre de jeunes
compagnons qui ne tardèrent pas à déraciner en
lui tous les germes que l'éducation avait pu y
semer. Non-seulement il se livra à la débauche
et à l'ivrognerie, mais il mit de câté tout senti-
ment filial. Aussi, quand éclata en 533 contre
elle un complot qui menaçait à la fois sa vie et
son autorité, Athalaric ne fit rien pour la dé-
fendre ; et il ne cacha pas son humeur quand il
la vit triompher de ses ennemis. La malhou-
^ reusc mère pressentit le sort qui attendait le
royaume : elle hésitait si elle devait contracter un
— AMALGER
976
nouveau mariage, qi déposer son poofpir entre
les mains de Vempenepr d'Orieiit^ qd oonsarvaH
des Goths sur l'Italie des droits de suzeraineté!
La brutalité de son fils excitait en eUe de vives
appréhensions, et elle craignit (|u*aprè9 la mort de
son fils , auqud ses dérèglements avaient attiré
une bcqrable maladie, eUe ne restât senle, expe-
sée à leur humeur grossière et faroodtt. Peu
après la mort d'AU^alaric, arrivée le 20 oetobra
534, elle partagea son trône avec Théodat , soa
cousin, qu'elle épousa le 8 octobre 534; mais cette
mesure ne fit qu'ajoutera son infortune. Ed 535,
l'empereur Justinien envoyai Ravenne, résidence
d'Amalasonte, des ambassadeon» diar^ de de-
mander aux Ostrojgoths la cession delà Tusde, et
de rappeler k la reine les ouvertures que, dus
un moment d'incertitude, elle avait d^ Mies à
l'empereur, au scget de la résignation de l^urfo*
rite souveraine entre ses mains. En même tmps
l'un des députés avait reçu de Théodora , femmi
de Justinlen , la commission d'eaga^ Vhéodit
à se débarrasser d'une odieuse tutéUe pour ré-
gner seul ; celui-ci n'eut rien de pins preeié me
de suivre un pareil cooseB. Llmpératiies haïs-
sait Amalasonte, et craignait ipie lee hantes qm-
lités de celte princesse n'exerçassent amr JMli-
nien une influence fatale à son crédit. Ibéodit M
hâta de reléguer, le 30 avril 535, Amalasonte dans
un châleap du lac Bolzéna, oà elle Ait fivréeà
la vengeance de quelque^ parents de ces Gothi
qui jadis avaient payé de leur vie une opnspiia-
don contre la reine. Surprise au ixiin , efie M
étranglée après un règne d'environ neuf aM.
Justim'en la vengea. Bâisaire descendit en Rafa^
mit è mort Jhéodat en août 536 , et, après dii-
sept apnées de guerre , Narsès acheva, en 551»
la destruction complète du royaume fondé pir
Tbéodoric V, [Extr. en partie'de VJSnc.detf,
du m]
Manso, Getehiektê de» Ott-Gotkiiekm Mâieheê to As*
li^. p. 176. — Procope, De Bello Ccthico, t. I, p. | ai.
- ilitt, Arcana, c. is. - Mftcoff, Histo^n ifi >f»-
fl«M Oemaim.
AHALBBECUB, fille de Itiéodonc. Vo^. Ubêt
MEiNFROI.
AMALKG éf^t, selon quelques historiens, pe-
tit-fils d'Ésaù, et passe pour avoir été le père des
Amalécites. Seloii les Arabes, Amalee était fils
de Cham et petit-fils de Noé. Cette opinion n'est
pas à dédaigner. Dans la B9)le, on voit presque
tongours les Amalécites joints aux Ghauanéens et
aux Philistins , et jamais aux Iduméens ; et lors-
que Saiil fit la guerre à Amalee, les MuoiéaDS
ne se donnèrent pas le moindre mouveneit
pour le secourir, ni pour le venger, n est donc
moins vraisemblable que les Amalécites, dont I
est si souvent parlé dans l'Écriture, étaient uii
peuple de Chanaan , fort différent des descen-
dants d'Amalec, petit-fils d'Ésau.
Genéw, XXXVI, il, 16; XIV, 7. — Namer.. XXfV, »
"* AMALGER, en latin Amalgerus, rellgienx
du dixième siècle, de Fabbayo de Saint-GaHm
Suisse. Il est cité par un auteur contemporalBi
377 AMALGEa
frmeDndi, cammp trè^-liabile dans les beaux-
)rfs, et surtout dans i'arcbi(ectiii*e.
Fragmenta ex Itàro Ermenriei, monachi Jlugietuli ,
ID MabiUon, Fêtera Analecta, t. IV, p. n».
AMALiB, duchesse de 8axe-Weimar, née le 24
octobre 1739, moite le 10 aTril 1S07, sedistbi-
gna par la protection généreuse qu'elle accordait
ausL scjences et aux lettres. 8a oour était, yers
la lin du dix-liuitième siècle , et au commence-
ment du dix-neuyiftme, lerendei-Tous des littéra-
teurs les plus distingués de rAllemaçie, parmi
lesquels il suffit de citer Herder, Goethe , Wie-
laiid et Schiller. Veuve, à Tàge de dix-neuf ans,
Al dnc fn^t-Auçpste-Const^ntin , elle répara,
par iwe hûàoe admiaiâtratioo, les perles que la
goerre de w^ ans avait causées au duché de
Wehnar. Elle fonda des établissements de bieq-
£lisance, et donq^ Wielaqd pour gouv(îrneur à
son ^s. ^ t775, eUc déposa Tautorité gouvcr-
pementale c^tre les inains de soq (ils atné , et en
1788 ^ fX pin voyage en Italie , en compagnie
du c^^we anteiir de Wprther, Elle inpunit
quelques w^ après fferder.
Goetlie, ^unk 4n4€nken dér FUntin jifma-Jtfialia,
ete., dam set ooTrageA, t XXXII. p. m, «dit. de itio,
SlBttfard (CotU). — QervtniM, CeseÂiehi§ der dn^,
f i m tiu m al 'iÀtermt^ 1. 1 , p. M8
*ÀiiAU« OU AMéLiB {Ânnê)f princesse de
Prusse y sœur de Frédéric le Grand , née le 9 no-
fwnbra 1723, morte le 30 mars 1787. Elle s'ac-
quit un grand talent dans la musique, qui iiit ,
pour aiiui dire, Toocupation de toute sa vie.
Vmk caraet^ original , elle avait pour ma^re
Uraberger, l'un des élèves les plus distingués
de J.-Sâiastien Bach. Attachée aux anciennes
traditions musicales, elle dédaignait Haydn,
eomme un novateur. Elle a composé , sur la mort
de Jésus ( texte de Ramier ) , un oratorio où elle*
déploie dès connaissances profondes dans Thar-
nonie du contre-point.
Biadi et Gr«i>er, Allgem. Enafelop.
^AMAUE (^ Catherine)^ femme poète, fille
du oomte Dietrich de Waldek, née en 1640, morte
à Erbach en 1696. EUa épousa, en 1664, le comte
George-Louis d'Erbach. On a d'elle plusieurs
kymnes , publiés sous le titre : Àndâchtige Sin-
fdmnMt; HOdburghausen, 1692, m-S**.
Wetxd , BetehreUnxng lier b«rûkmtesten Liederdieh-
lir, Ll.p.iS.
*AHALIB OU AMÉLIE (Elisabeth), land-
grivise de Hesse-Cassel , née le 29 janvier 1602,
Mrte le 8 août 16&1. Fille du comte Pbilippe-
Lmn , comte de Hanau-Munzenberg , elle épousa
àdix-eeptans Guillaume V, surnommé /e Cons-
fmUy laodgrave de Hesse-Cassel , et en eut qua-
lone eaCuits, qui moururent presque tous en
lu i^e. Après la mort de son mari en 1637,
4k» fut nommée régente. AttaclK^e à la religion
pw lMtiite , elle vit ses États , à plusieurs re-
prisée, dévastés, |>endantla guerre de trente ans,
|ir les troupes unpériales. A la paix de West-
ihaHe , elle obtint en dédommagement l'abbaye
ie Herafdd, la petite principauté de Gellingen,
— AMALEIC
378
quelques domaines du Schauenberg, et la somme
de six cent mille thalers. C'était une princesse
fort instniitCi et douée de rares qualités morales.
R.-W. Jiistl, jÊwutlie Elisabeth, Lawigràfin vcn Ues-
«011, etc.; Gteuen, llll, lo-S*.
AMALIB. Voy. Amélie.
AMALBiG OU ARMAiTLB, ftuneux clicf de la
croisade contre les albigeois, né vers le milieu
du douzième siècle, mort le 29 septembre 1225.
Il fut d'abord abbé de Poblet en Catalogne , puis
abbé de Grandsel?e, enfin abbé de Ciieaox. Il
possédait cette dernière dignité, lorsqu'en 1204
Innocent m Tadjoignit aux légats Raoul et
Pierre de Castelnau,cliargés d'extirper en France
l'héréi^ie des albigeois. Il })r^clia contre eux une
croisade à laquelle prirent part plusieurs princes
et seigneurs du temps, et fut nommé généralissime
des croisés. En 1209, après la prise de plu-
sieurs châteaqx, la déroute ou la fuite de plusieurs
troupes, il assiégea et prit Béziers. Soixante mille
habitants y furent impitoyablement massacrés ; et
cette ville, pil}ée, dépeuplée, devint la proie des
flammes. Avant de commencer le massacre , les
croisés demandèrent à leur chef Amalric com-
ment on pourrait distinguer les catholique.^ des
hérétiques <|e cette ville : « Tuez-les tous , répon-
dit l'abbé, car Dieu connaît ceux qui sont à lui. »
Cette expédition sanglante terminée, Amalric
conduisit son armée vers Carcassonne, dont il
fit le siège. La garnison, commandée par le vi-
cornte Raimond Roger, après une résistance
longue et opiniâtre, fut forcée de capituler.
Amalric consentit qu'ils sortiraient en oheinise
et en brayesj et, contre la foi du traité, il retint
le vicomte, et le fit périr dans une étroite prison.
Les terres qu'il venait de conquérir furent of-
fertes par Amalric au duc de Bourgogne, ({mî
avait combattu dans cette croisade. Ce ducrefîisa
généreusement les dépouilles du vicomte Rai-
mond Roger; les comtes de Nevers et de Saint-
Paul, principaux cliefs des croisés, firent le
même refais; mais Simon de Montfort, moins
délicat, accepta l'offre. Amalric commanda au
comte de Toulouse de lui livrer tous ses sujets
suspects d'hérésie. Le comte refusa, fut excom-
munié , ainsi que tous les habitants de ses ter-
res, et particulièrement ceux de Toulouse. Les
plaintes du comte et des habitants de cette
ville furent portées au pape, qui ordonna à
Amalric d'absoudre les excommuniés : il le fit ;
mais comme les habitants de Toulouse ne pu-
rent payer sur-le-champ une s^mune qu'il exi-
geait d'eux, il les excommunia oe nouveau. Le
comte de Toulouse fut traité tout aussi rigou-
reusement, n ne cessait de protester de son or-
thodoxie et de sa soumission au pape; mais
Amalric , continuant la guerre, força le comte
de Toulouse à se défendre.
Ce fut pendant ces cxi)éditians déplorables
que, le 12 mars 1 212 , Amalric fut nommé arche-
vêque de Narbonne , et qu'il s'arrogea le titre do
duc do cette ville. U ne t^\a. v^ V>iQs^«5Q!s^
>T«
AHALRIC-
tranqullle dans soo doutwii tiéffi. Son hnmeoi
ioqnùte et guerrière le porta t rauembler det
troupeiiet, il& Utedeceat cbertUJen franfaii
et d'uD coipi d'infanterie, il roarcha en Espagne
contre IDruiiolin, roi de Maroc, qui Tenait de
dire une Impttim dans la péoiasale. 11 contiilnu.
ta uccia d^ne bataille dédsiTe (le juillet 1211),
comme nie dit luî-meme dam u relstioii adres-
•rie au diai^tre général de CIleanx, et inférée
dana U^ell), Ilalta sacra, 1. 1, p. 1S8-I91, el
dana Galtla chriidana, t TI, p, &3-5S. A aoii
retour, il reçut, ainai que Simon de HontTort,
une Mire du pape, qui contenait de viTs repro-
die* lar U eoôdulte violente etii^uite de l'un et
de l'autre. Ib j étaient accoaéa d'avoir enntii,
noD-aeulement les lerreadet héiétiqnea.maia en-
core odk« de* catboliquea, de s'être onparéi du
Ueo d'autnd avec ai peu de ménagemoit, qu'i
pdne,de tooatea domâinei du comte de Toulouse,
lui reatalt-il U Tille de ce noin ; et d'avoir commis
pluaieura autre* veutlons. Simon de Hontlbrt
diapnla à son protecteur le titre de doc de Nar-
bonne. Amalric, furieux , lança, en lllS, une
eicoaunnoieatiaD contre Simon, qui s'en moqua.
n se réconcilia ensuite avec le comte de Tou-
hnue, et parut embrasser ses intérêts avec cba-
leur. Ce prélat turiMlent et sanguinaire, dont
reaiitence aggrava les calamité* de son siècle,
larmina sa carriire un ta avant le règne de saint
Louis. Son corps Tut transporta k l'aUMye de
Ctteaut, où on lui éleva un auperi)e mausolée.
■ Quand jeTdi, dit l'abbé de Fleury, les
évtqoes et les abbéa de CIteaux h la tËte de ces
année* qui lUsaient un si grand carnage des hé-
rétiques, comme h ta prise de Béziers , quand je
vols l'abbé de Ctteaux désirer la mort des tié-
réttqnes de Minerïie, quoiqu'il n'omit les y con*
damner ouvertement, parce qu'il était moine et
prêtre, et les croisés brûler les msUieureui avec
grande joie , comme dit le moine de Vani-Cer-
aaj en plusieurs endroits de son histoire, en
tout cela je ne reconnais plus l'esprit de l'Eglise. »
Amalric n'en a pas moin* été placé par Heu-
riquec , dans le ménologe de CIteaux , avec le
titre de Bieubeureui. • Enflammé du zèle de la
tbi chrétienne, dit Henriquei, il comttattit ri-
gonrenseDient les alUgeois. CtieT de l'armée ca-
tholique, il soumit plusieurs villes à Jésns-Chrisl.
Après aToir investi saint Dominique des fonctions
d'inquisiteur, el s'être livré lui-même à d'im-
menses travaui pour le* intérêts de ta religion,
il mourut en paix et en odeur de sainteté. • Ajon-
lona c^)endant que ce qu'on dit <d de sabil Do-
minique n'est pas tout à Tait exact. Ce formi-
dable ennemi des hérétique* ne tenait point sa
miasion de l'abbé de CIteaux. Les pouvoirs ex-
cessUs qu'Amahic et les autres légats avaient
reçus du papelnDoceatTII ont amené sans doute
l'établissement des tribunaux de l'inquisition;
mais aucun de ces légats ne les a fondés ni pré-
aidés. Saint Dominique parait avoir été le véri-
bUe fondateur de cette iiutilation, qui se déve-
AMàLTHKE 380
loppa aaccestivemeat durant les cjnqointe pre-
mière* année* du treixième slëcle, hnu Imifr-
cent M el ses successeurs.
Au mOieu de* nuuKBarre*, de* eonree*, de*
querelle*, de* expéditioD* Kdlit^rw qui ool rem-
pli toute U vie d'Amalric, H n'a pn tmorcrla
temps de composer aucun oavrage pruprtotcit
dit; mais il nous reste nn ânes grand noatn
de ses chartes et de *«• litres, dont on trom
la liste dans VHUlotit UtUrtOn de ta FnaM^
tome XVn, p. 338.
IM ^ FmMiiM. — VdHcUc, H
f««d«, tsB. 111. — mmotrét et r,
«ipHni, L IX, p. Ht.
AHALEiG (Avgier s') (en latin ^moMcm
iu^erji), historien eccléaiartlqnedni
siècle, dédiaau pape Urbain V, âna 13«t,m
histoire des papes sous le titre de CAronkoi
pontificale, on Actus pontijicum Somtmorm»,
pour laquelle il ae vantait d'avoir ooDMdté pin
de deux cents écrivains. Cette histoire n jus-
qu'au pq»e Jean XXn. On la Iroave dal
Eckbart, CorjtuM hutorieum m«dli avi, vol. n,
b-fol.; Leipiig, 1713, et dans Muratui, Xvws
nafi«[irumi(rip(oret,t. m, Milu, 1734.
— Filirldos, BiliiUt»4ea mtdlw * taAiw «CMi».
*Ai(ALTBO{PompoRlo), peintre tttfea.^
en I&D5 & San-Vlto dan* k Frioul, mort vcfsli
milieu du seUùne siècle, n a bit im gnal
nombre de b^Mpies et de lableux k l'hais,
qui n'<»it pas tous le même mérite. Sa* nettei-
res pièces sont un Jvgtfmvnt de Salomo», m
Jugement de Daniel, va Jugement de TV^*^
ei un Saint François dans l'église d'Ddiaa.
Ses frères, Jérôme et Antoine, tateiA M
principaux élève*. Sa fille excellait à (kka iM
portraits.
AMALTHÉK ou aMALTBa, famiUe ilaliaM%
établie d'atrard à Pordanone dans le Moiil, pris
A Odeno dans ta marctie de Trévite, a fMÉ
A t'tiistoire littéraire : Françoit, Paul et Jto» ,
Antoine, frères ; Jér&me, Jean-BaptUte et Cet-
neille, fils de François; enfin OctOM et Alti-
JiiM, fils deJériteie. Le* voici dan* la irtHi
LAJ*ALTB£B(fya)içoit),litténtenrtl*lK,
vivait à la fin do quinrième et ao ocumiMDBHMCi
du seizième siècle. Il professa les beHas-kttM'
dansqueiques villes du aurd-e*t de l'Balie,priMit
paiement i Odeno , et se fit comuHM par dt*
poésies latines. On trouve de loi, dau la reendl
de Calogera ( Raceolta d'Opmeuli eeient^M
filologici) un petit poème en vera bauintint.
MiuDcbell^ Struori tFlbMe, - OcslU, tU /Mfll
AMALTHEE
383
HALTHéB (Paul), poëte italien , frère
$dent, né à Pordcnone, en 1460, mort
. Il entra dans Tordre des Frères M!-
st (MiTiity en 1495, une école de belles-
i Pordenone. H eat pour disciple le célè-
me Aléandre, qni fîit depuis cardinal. H
npé à mettre en vers la vie de Maximi-
"sqa'fl péril à Vienne de la main des
es, à ce que prétend le père Gio. degH
(Miscellanea di varie opérette). On
?aal Amalthée : Poema de Bello ger^
adversus hxreticos , poème inédit , et
ies latines imprimées avec VAustrias de
> Bartolini; Strasbourg, 1516, in-4^
ein, ScHttoH dritalia.
KALTHÉE (Marc- Antoine), littérateur
rère des deux précédents, né à Pordenone
mort en 1558. On Toit, par les lettres de
;, (jue Marc- Antoine voyagea longtemps,
avait un fils nommé Vittorino, mort
3. Il laissa en manuscrit un recueil d*é-
lines.
beHt, ScHttori d'Italia.
lÂLTHÉB (/é'<5me),médedn, philosophe
y fils atné de François Amalthée, né à
m 1506, mort le 24 octobre 1574. Il
docteur à Padoue , et y enseigna suc-
lent la médecine et la philosophie. Il
os tard Padoue, et vint exercer l'art de
iepnis 153e}usqn*en 1558, à Serravalle
quelques autres villes de son pays. Il
3derzo ses dernières années. On ne con-
n seul poème de lui en italien; ses au-
rages sont en latin. Inférieur comme
son frère Jean-Baptiste , il doit sa célé-
tont h deux ou trois épigrammes, res-
I la mémoire de tous les latinistes. La
àease, qu'on a souvent traduite dans les
modernes sans jamais l'égaler, est inti-
Gemellis Luscis.
AeoD dextro, capta est LeoDllU sintetro}
eraC forma Tlncere uterque deoi.
oer, lamen qaod habet concède sororl
CKcns Amor, sic erit Ula Venni.
(nme intitulée Horologium Pulvereum
h« moins connue; quant à la Giganto-
fueretica , elle dut son succès plutôt
setWes contre les hérétiques qu*au mé-
'anteor. Les poésies de Jérôme forent
par Aléandre sous le titre suivant :
fraJtrvm, Amaltheorum Hieronymi,
, Baptistx, Comelii Carmina, Accès-
Tonymi AUxandri Junioris Amaltheo-
fnati poematia; Venise, 1627, hi-8*;
aimées par Grœvius. Amsterdam, 1689,
1 1718, in.8«.
leU, Serittori tTItaHa.
ÂLTHÉB (Jean-Baptiste), poète italien,
la de François, né à Oderzo en 1 525, mort
en 1573. H étudia à Padoue, où il s*acqnit
de Lodovico Dolce, de Giraldi, de Pie-
Ino et d'autres littérateurs éminents de
cette époque. H fut quelque-temps secrétaire de
la république de Raguse, et Vint à Rome en
1561. Le cardmal Charles Borromée remmena
avec lui à Milan, et ne le laissa repartir pour
Rome en l.'»68 qu'après l'avoir comblé de ta-
veurs. Quelque temps avant sa mort, Amalthée
fut secrétaire de Pie IV. H accompagna, en 1554,
l'ambassade vénitienne à Londres. 11 excellait à
faire des vers en latin, en grec et ai italien. Se»
poèmes latins (églogaes, élégies et épigrammes)
sont très-estimés, et on les préfère à ceux de
ses contemporains. Ses poésies italiennes, pea
nombreuses, mais faciles, pures, gr&cicuses,
sont dispersées dans plusieurs recueils; on en
trouve dans la Scelta di Stanze di diversi
auctori Toscani raccolte da M. Agostino Ft-
ren/tZ/i; Venise, 1779; et dans les RitMdi di-
versi da Lodovico Dolce.
MazzacbelU, Serittori â^Italia. - Crcfclmbenl, 5<oHa
âella volçar poe$ia.
VI. AMALTHÉE (Contei/^), troisième fils de
François Amalthée, né à Oderzo en 1 530, mort en
1603. n se fit connaître par ses poésies latines, et
Riccoboni (de Gymn, Patav. VI) l'appelle poe/a
eximhts tanguant in Musarum domicilio JlO'
rens, A juger par son titre à'admodum rêve*
rendus, il était daçs les ordres. Il travailla avec
PaulManuce à purger la mauvaise latinité du
catéchisme romain pour la belle édition de cet
ouvrage que Manuce publia à Rome, 1566, in-fol.
De tous ses poèmes latins celui qui lui fit le plus
d'honneur c'est son Proteus, imprimé à Venise,
chez Onuphre Farri, 1572, in-4° , et dans un
recueil de poésies latines sur la victoire de Lé-
pante (de Curzolari) par P. Gherardo; Venise,
1772, in-8°. On y remarque que la victoire de don
Juan d'Autriche avait été prédite par AmalUiée,
et un poète latin du temps célébra cette ]>eu-
reuse inspiration dans un distique où il disait
qu'Amalthée,en chantant les vainqueurs, était lui-
même vainqueur des autres poètes. On trouve les
poésies de C. Amalthée dans Aléandre, Fralrum
Amaltheorum carmina; Venise, 1627, in-S**,
et dans Groter, Delicix poetarum italorum.
Glnmiené, HUÎ. Htt. de ritalie. — TIraboscbi, Storia
délie letteratura itatiana.
VIT. AMALTHÉE (Octave), fils atné de Jérôme,
né à Oderzo en 1543, mort en 162C, après avoir
professé la philosophie à Padoue, embrassa
comme son père l'état de médecin, et mounit à
Venise, âgé de quatre-vingt-trois ans. On a de
lui quelques ouvrages en prose et en vers, im-
primés dans le Recueil d*opuscules scientifi-
ques et philologiques de Calogera.
MazQChelU. ~ Glnguené.
Vm. ÂMkVTBàE(Attilius), second fils de Jé-
rôme, né à Oderzo en 1 550, mort à Rome en 1 633,
prit l'état ecclésiastique. Grégoire XIII lui confia
des emplois distingués, et Clément VIII, plu-
sieurs nonciatures importantes. 11 fut aussi ar-
chevêque d'Athènes.
Qlngnenô, Hitt. litLdê PItaUê.
283
AMALTHÉE — AMAN
284
AHAMA (Six/in)y orientaliste et théologien hol-
landais, né à Franeker le 13 octobre 1593, mort
le 9 noTembre 1629. Après aToir étudié à Tuni-
Tersité de sa tIUc natale, il passa plusieurs an-
nées en Angleterre, et en 101 8 devint professeur
de langues orientales et de tliéologie à Tuniver-
slté de Franeker. Il refusa plus tard la place
d'Erpenius, et contribua à réformer la discipline
des étudiants. On a de lui : Dissertatio, qua os-
tenditur, prœcipuos Papismi errores ex igno^
rantia Hebraismi et milgata versione partim
ortum, partim incrementum sumsisse; Frane-
ker, 1618, ^-4°; — Censura vulgaim atque a
TridentinU canonizatx versionii quihgue H-
hrorum Mosis; Franeker, 1020, in-4**;— De
recta Lectione Lingux sanctœ; ibid., 1620 et
1623, in-12; — De Nomine tetragrainmato ;
ibid., 1620, in-8«; — Bybetsche Conferentiénf
in welcke de Nedeflandscheoversettinghe des
Bybels aan de Hebreeuwsche,eic. (Conférences
sur la Bible, ou la Comparaison âe la Bible
lioUandaise avec le texte hébreu et les meil-
leures traductions dans d'autres làngiies ) ; Ams-
terdam, 1623, in-4"; — Parxnesis ad synodos,
Episcopos et Superintendentes ecclesiarum
protestantium de excitandis S. S. tinguarum
Studiis; Franeker, 1624 ; — Dès corrections et
des annotations à la traduction fwllandaise de
V Ancien Testament par P, Éockins; kmsXtT'
dam, i625,in-fol.et2*édît., 1630,in.fol.;— £fc-
breewsclie Grammatica of Taelskunsi ; Ams-
terdam, 1627,in.8°;— irc^ceua>sc/i Woerden-
ftocA; Franeker, l628,in-8'* ;—Antibarbaruscri-
ticus; Amsterdam, 1628; cet ouvrage, publié
d*abord sous forme d*une lettre adressée aii
P. Mersenne, traite des livres historiques de F An-
cien-Testament. — Son fils, rficolas Amama, phi-
losophe hollandais, né à Franeker en 1618, mort
en 1656, a publié : ÎHssertationum Âfarinarutn
decas; Franeker, 1641, in-8".
Iiiographical Dicttonary. — Biyle , tHtioniiaire cri-
tUfue. — Hsne^Onomast., IV. nk. — Van der Al, BlOfTO-
phUckê f^oordenboek dêr Nederianden.
* AMAMA, peintre danois, yivait à la fin du
dix-scptièmc siècle. II résidait à Altona, et fut le
maître du célèbre Balthasar Denner. On a de lui
des paysages, des oiseaux et surtout des fleors,
à Vagua tinta^ fort estimés.
Nagler. Neue$ Jllçem, Kûnitltr- l.eticon.
AMAN, seigneur perse, pendu en 453 avant
J.-C. Il était fils d'Anûsulath Gogéen, et descendait
d'Agag roi des Amalécites, peuple de TArabie-
Pétrée que les Hébreux avaient en partie exter-
miné sous le règne de David. Aman fut pris en af-
fection par Assuérus, roi des Perses et des Mèdcs,
qui le fit son premier ministre, lui donna rang
au-dessus de tous les princes de la cour, ordon-
nant même que chacun se prosternât sur son
passage comme représentant le monarque lui-
même. Le Juif Mardochée se refusa seul à ren-
dre cet honneur à Aman. Celui-ci irrité de cette
résistance et se souvenant des motifs de haine
qu'il avait contre les Hébreu , résolut leur
; perte. Les Juifs étaient fort nombreux, en Perse
; depuis que Nabuchodonosor, avait emmené en
! captivité Jéchonias, roi de Juda, et tout son peu-
ple. Sans s'arrêter devant rùninensité do mas-
sacre. Aman dit ao roi Assuérus : a U y a un
peuple dispersé par toutes les provinces de votre
royaume, gens séparés les uns des antres, les-
quels ont des lois et isA cérémonies étranges^
et qui de plus hiéprisenl les ordonnanoes du roi
et vous savez foit iiien qu'il est de llntârèt de
votre royaume de ne pas souffrir que ilmpunté
les rendent encore plus insolents. Ordonoa
donc, s'il vous plalt, qu'il périsse, et je paierai aux
trésoriers de votre épargne dix mille talents. »
— « Alors le roi , continue le récit de la Bible,
tira de son doigt l'anneau dont fl avait ooutnme
de se servir, et le donna à Aman, fils d'Amadatli,
de la race d'Ag^ ennemf des Juifs, et hn dit:
Gardez pour vous l'argent que vous m'offrez, ë
fiiites de ce peuple ce que vous voudrez. Ai
premier mois appelé nisan, le treizième jour,
on fit venir les secrétaires du roi et Ton écrivit
au nom d'Assuéms en la manière qu'Aman Ft-
vait commandé à tous les satrapes dn roi, anx
juges des provinces et des diverses nations ce
autant de langues différentes qu'il était néoessairi
pour pouvoir être lues et entendues de chaque
peuple; et les lettres furent scellées de l'aimeia
royal et envoyées par les courriers du roi dans
chaque province, afin qu'on tuAt et qn'on exter-
minât tous les Juifs, depuis l'enfant jusqn'as
vit^iliard, les petits enfants et les femmes, en os
même jour, le treizième jour du douzième moii
adar, et qu'on pillât tous leurs biens, et cet édi
fut alTIché à Suze dans te même tem|»s qiÉ
le roi et Aman célébraient un festin » (Esiher^
c. lll).
Mâhlochée, à cette nouvelle, se rendit an pa-
lais et informa sa nièce Estlier, femme d'Assoéhiï
de la destinée préparée à leur nation, l'exhorÛI
à mettre en usage tout son pouvoir sur te ni
pour faire révoquer le fatal arrêt. Par uneooÎMi-
dence heureuse; Mardocliee avait antérieuremeflt
découvert un complot tramé contre la vie d'As-
suéms par deux eunuques , Bagalhan et lliarès,
et en avait fait avertir le roi par EsÛier. Le
souvenir de ce service le sauva. Le roi fit venir
Aman et lui demanda; « Que doit-on faire à «■
homme que le roi veut honorer.' » Le ministre,
croyant qu'il s'agissait de lui-même, répondit:
qu'il devait être revêtu des habits royaux, plaoé^
avec le diadème en tête, sur le cheval que ie roi
avait coutume de monter, puis promené dans la
ville par le premier des grands, criant : C'est
ahisi que sera honoré tout homme qu'il plaira
au roi d'honorer. » Le roi dit alors : « Uàlei-
vous, et faites tout ce que vous avez dit an Juif
Mardochée, et prenez bien garde de rien oublier. »
Aman fut donc obligé de promener ainsi et
triomphe son ennemi ; mais sa colère ne fit qu'as-
croître, et, sur le conseil de Zarès, sa femme, et
de ses amis, il fit élever dans son palais une po«
AMAW —
e cinquante coudées pour y attacher Mar-
Ôn sait c|ae c'est Aman qui y fut péoda.
JID ( Jacques ou Jean- François }, gra-
Dçais^ né à Gault, près de Blois. en 1730,
*ari8 en 1 769. Il fut membre de 1 Acad^e
ix-arts. On a de lui plusieurs paysages ; on
ortoui ses vues de Rome et des euTiroiis.
». DietUnuUre des artittet. — FfiiaU, Àllgewi.
•/«rleon.— Nagier, Neéet MIgêm, Eûnttler^
m (atM), éréque françaisi mê k Bor«
TÎTÎdt dans le oommeoeHnent do dn«
riède. Il Alt éleTé à la prêtrise par saint
^ étêqoe de Bordeaux; H derint à son
kàésto et parrain de saint Paulin pins
que de Hole, atec lequel il entretint une
loduioe qnl aété conservée. Saint Amana
5 an siège épiscojMd de Bordeaux en 403^
mort de saint Delpliin. Saint Séverin,
le Cologne^ ayante disent quelques ao-
I temps, quitté son siège pour se retirer
MX, saint Amand par nn rare sentiment
lé, lui confia le gomrememeot de son
t ne reprit ses fbnctions qu'après la mort
Sérerin. On n'a de saint Araand qu'une
tressée à saint Jérdme et rapportée dans
res. A de L.
e de Tours, de Glorid eonfntorwn.— Baillet.
SakKU. — Dom Rivet, Histoire Httéraire. —
ictorum. ~ D6tfi C^lHen ÂUttun saefés. —
lrth«. Gatlia tkrtstktna.
ID (saint), évéque fï*ançais, né à HeN
lt«tegne)i en 589, mort à Saint Etalon le
* 0^9. DMbendant d'une famille noble,
ra à Tingt-aits dans un monastère de 111e
I fit pliis tard le voyage de Tours, et àé
i6l!K à Bourges, où Térèque Austn^ile
i ttee cellule près de la cathédrale, dans
II (tassa qumze ans en reclus. En 627
lêteHhage de Borne, et fut envoyé, ) son
ttlttne éVéque mlraionnaire, en Flandre.
«|[Dbe!i, auquel 11 avait reprodié sa con-
Cgtilière, Texila dans rAqnltaine, mais le
btentOt pour baptiser son fils Sigebert.
«tlHt ei1«uite6es pfédications, et se rendit
oQ il fbt battu et jeté à l'eab. Son dévone-
lâ fol ié Ht élire éVéque de Maéstricht en
Mbtdé |>ltiMeiir0 inonastères, entre autres
Ttlomay qdi |iorte son nom, et Tabbaye
od 11 tilbfififi dette abbaye afaisl que la
Tàtolsfaié poHent abJouM'huI le nom
-Atnatld.
n; JieUt SanétolîMn. - Bsfllet^ rUées SaMs,
let, JÊiogrtsphi» saM&n§eaise.
TD {Pierre), cliihirgien de la commn-
9 Saint-OOme, né à Riez en Provence
mUfeu du dix-septième siècle, mort à
2S juin 1720. n se livra surtout à la
I obstétrieele^ et publia les résultats de
6 Irxpérience (recueil de cent trente cas
tatéressants) sons le titre : Nouvelles
Hem sur la pratique des accouche-
Paris, 1713 et 1715, in-8^ A la place
AMANIEU
206
du forceps, il Imaghia une sorte de filet propre
à tirer la tête de l'enfant hors de la matrice.
Éloy, Dieu hist. de la itédscine.
ÂMÂHDirs (u£neai-Sj(/t;tu5), général romain,
vivait à la fin du troisième siècle après J.-C.
C'est un des chefs des paysans gaulois qui, vers
Tan 287 , furent poussés ii la révolte par la du-
reté de leors maîtres. Sous le nom de Bagou-
des, mot dont l'origine n*est pas bien connue ,
cette mottitode ind^plinée, se faisant des ar-
mes avec des instruments champêtres, se sou-
leva simultanément dans les provinces gauloises
entre le Rhône et la Loire, livra aux flammes
les villages et les villes ouvertes, et força ceux
de ses oppresseurs qui échappèrent à sa furie
à s'enfuir dans les villes fortifiées ou hors de la
province. Les bagaudes élurent deux chefs,
iElianus et Amandus, qui prirent le titre et les
ornements d'empereurs romains, et firent frap-
per à leur coin des médailles dont quelques-unes
existent encore. Mais leur autorité fut de courte
durée : ils furent pris et exécutés par l'ordre do
Maximien , ooUègoe de Dioclétien. L. J.
Dncange, Glossaire, aa mot Baçudm. — Dubos , HiS'
tor. CriUe. Monarch, Franeorum. — SaUten , De vero
Jitdie,, et PrcMâent. — Botrope, IX , 10. — Anrf Ilot
Victor, MaximioMms. — Hleronymtrty la BmseMi Cktfh
nicon, 0CI.XZXT1.
AMÂNIBU DBS B8GA8, troubadour, vivait
dans la dernière moitié dn treizième siècle, sous
Jacques II, roi d*Aragon. Ses productions n'at-
testent pas beaucoup dinspiration poétique ; mais
elles renferment une foule de détails intéressants
et prouvent qu'Amanieo était un gentilliomtne
d'un rang âevé; elles consistent 1* en une épttre
à une dame dont il déplore l'absence ; on y trouve
peu de passion et de sentiment, mais beaucoup
de proverbes encore usités avûourd'hui ; 2«en ins»
tractions (en^eiit^man ) à une jeune demoiselle
de qualité, qui , sur le point d'entrer au service
d'une dame , désh^ apprendre l'art de se con-
duire selon les convenances. Ces instructions
du poète ont pour ob^et les belles manières du
temps, et la galanterie alors en usage ; on verra
par la citation suivante que ses conseils ne sont
pas sévères. « Si aucun homme, au printemps,
lui dit-il, vons somme et vous requiert d'amour,
point ne soyez de revéche compagnie; défendez-
vous par des discours agréables, et s'il vous
tourmente teUement que son entretien vous im-
portune, demandez-lui quelles dames sont les
plus belles, des dames de Gascogne ou des An-
glaises ; quelles sont les pins courtoises, les plus
loyales et les meilicures; et s'il vous dit que ce
sont les dames de Gascogne , répondez-lui sans
crainte : Seigneur, sanf votre lionneur, les dames
anglaises sont pittê belles que celles de tout autre
pays. S'il est pour les Anglaises, répondez-lui :
Ne vous déplaise, seigneur, plus belle ei;t Gas-
conne. Et vous le mettrez de la aorte en souci. ^
Une troisième pièce d'Amanieu contient des
avis à un jeune gentilhomme (damotseoif).
Comme il y est qui»tion de former un chevalier
(
2S7 AMÀISIEU
da trdzièroe fttède , l'amour et la galanterie y
tiennent la première place. En 1278, Amanieu
adressa à sa maltresse nne longue épltre, cpii ne
consiste guère qu'en lieux communs, et ne ren-
ferme pas même, comme .ses autres poésies, des
détaQs curieux sur les moeurs du temps. On
trouve des extraits du texte original des trois
premières pièces dans Raynouard, Choix des
poésies originales des Troubadours, et les ins-
tructions à la Jeune dame et au jeune gentil-
homme ont été traduites par Tabbé Millot.
L. J.
Baynouard , Choix des poésies originates des Trouba-
dours, t. V, 10-S4; 11, i6S-flTl. - Millot, Histoire litté-
raire des Troubadours, III, IfS-flU. — Hist. littéraire
de France, t. XX.
kUkWT.'Voy. SÂfifT-ÀMAirr.
«AMANTHON (Claude-Nicolos), publidste
français, né à Yillers-les-Ports le 20 jauTier
17G0, mort le 28 septembre 1835. 11 fut membre
de la Société des sciences, arts et agriculture
de Dijon, avocat au parlement, puis adjoint an
maire de cette ville ; enAn maire d'Auxonne ,
conseiler de préfecture du département de la
COte-d'Or, et juge suppléant an tribunal de pre-
mière instence de Dijon. Outre un grand nombre
de mémoires judiciaires et quelques articles de
journaux, il a publié : 1** ( avec Ligeret) Apothéose
de Rameau, scènes lyriques; Dijon, 1783, in-8*;
— 2** Mémoire et consultation sur une ques-
tion de séparation d'habitation, soumise au tribu-
nal de famille; ibid., 1792, in-8*; — 3* Adresses
des sections de la commune d'Auxonne, sur
les événements du Jura; ibid., 1793, in-4"; —
4* Adresses du conseil général de la commune
d'Auxonne, lues à la barre de la convention na-
tionale le 25 germinal et le 23 prairial an m
( 1795), in-8**; — 5* Mémoire adresse au corps
législatif, por V administration municipale
d'Auxonne, sur la nécessité de conserver Tar-
senal de construction et l'école d'artillerie éta-
blis dans la commune , 1799, in-8*; — e** Mé-
moire pour le grand hospice civil de la ville
d^Auxonne, sur une question de la liquidation
de la dette publique, 1800, in-8<'; — 7"* Juge-
ments remarquables des conseils de guerre et
de révision de la dix-huitième division militaire,
1800; — 8* (avec GiUe) Coup d'œil sur les
finances de la ville d'Auxonne, 1801, in-8''; —
9° Aperçu des moyens provisoires qui pour-
raient être employés pour faire cesser la
mendicité dans la ville d'Auxonne, 1 802, in-8°;
— 10<* Recherches biographiques sur le pro-
fesseur d^ artillerie Jean-Louis Lombard, 1803,
in-8*'; — 11* Recherches biographiques sur
Denis Marin de la Chasteigneraye, 1870, in-8*;
» 12* Notice biographique sur M, Léonard
Meule, de Dijon, nouvelle édition, 1810, fai-8*;
— 13* Annuaire du département de la Côte-
d^Or pour tannée 1828; Dgon, Lagler; Bonne-
fond-Dumoulm, 1828, in-12; — 14* Notice sur
M, François C haussier (exttdit du Journal de
b Côte-d'Or); Dijon, 1828, m-S»; — 15* iVo-
— AMAR
288
tice sur M. le comte de Gassendi, ancien gé-
néral d'artillerie (extrait du joamal de b
CAte-d'Or); Dijon, 1828, in-8*; — 16* Notice
sur M, de Boisville , évéque de Dijon ( extrait
du Journal de la CôteD'Or); Dqon, 1829, in-8*
de huit pages ; — 17" Notice sur M, ChatUUm
et sur M, Torombert ( extrait du Joamal de la
CAte^'Or); Dyon, 1830, in-8* ; — 18* ParaibôU
de Vanfan prodigue et le livré de Ruth, re-
virai po lai premdre fai en borguignon , par
cin habitan de lai rue ScAn-Félabar^ai D^m
Dijon, 1831, in-8* de trente-deux pages; —
19* Galerie ûuxonnaise, ou Revue générale
des Auxonnais dignes de mémoire, compre-
nant la réimpression des biographies de Mail-
lard du Mesle, intendant des îles de France
et de Bourbon, et de madame Gardel, pre-
mière danseuse de r Académie royale demm-
sique; Auxone, 1835, in-8* de cent-vingt-buit
p^^es, avec une gravure et deux plandies.
Amanthon est mort au moment où il terminait
l'impression de cet ouvrage, dernier tribut de
son zèle pour l'histoire de la Bourgogne. H a ea
outre inâéré un grand nombre d'articles biogra-
phiques et arcliéologiques dans le Journal de
Dijon et de la Céte-d'Or ( dont fl ftit proprié-
taire depuis 1813 ), dans la Gazette des trib^
naux, dans le Moniteur universel et dans le
Magtuin encyclopédique.
Qoérard, la France littéraire, sappl. — Bio^ra^
des hommes vivants.— Rabbe, Biographie des CeaStah
porains.
AMAE (J.'B, -André), homme politique, oé
à Grenoble vers 1750, mort à Paris en 1816,
avocat au parlement de Grenoble , et trésorier
de France. H fut nommé, en 1792, dépoté de la
convention nationale par le département de In-
sère. D'abord partisan modéré de la révolnlioa,
il en devint bientôt un des plus fougueux défen-
seurs, n débuta à l'assemblée en dénonçant « kl
machinations de l'aristocratie du Bas-Rhin. »
se prononça ensuite contre Lanjuinais, qui pié*
tendait que la convention était incoropdiaito
pour juger Louis XVI. H vota succesaivemeÉl
contre l'appel au peuple, pour la peine de mort,
pour l'exécution dans les vingt-quatre tienres,
et contre le sursis. Bientôt après, il propoee
une adresse aux départements sur la oondoHe
de l'assemblée dans cette affaire; dénoooe une
addition faite au plan de constitution, et appoie
le projet de Robert Undet sur l'organisation d«
tribunal révolutionnaire. Prétendant que la répu-
blique était trahie du côté du Mont-Blanc, oft
Kellermann commandait, il accuse ce général à
la tribune, et demande qu'il soit mis en juge-
ment En mars 1793 , il fbt envoyé en làs*
sion dans le département de l'Ain. Son lèlé pa-
triotique fht loin d'être modéré, à en joger par
les réclamations que les habitants de œ dépv-
tement firent parvenir à la conveotioa natio-
nale, au sujet des nombreuses incaroérationB
qu'il avait oidonnées. Rentré au sein de la oo«-
789
AMAR » AMAR-DURIVIER
390
TeotûMiy fl demanda TenToi de commiMaires
dans lé départemeDt de la Lozère poar y apaiaer
ka troubles, et provoqua le décret d'aocusatioo
oootre Buzot Après révasion de Pétion et de
LaqjiiinaiSy fl demanda que les députés qui,
depuis le 31 mai, s'étaient abstenus de paraître
aux séances, fussent enfermés dans une maison
nationale. H fit décréter l'arrestation de Duprat
jeone et de Mainvielle, comme complices de
Barbaroux ; flaccusa Carra do recevoir chez lui
des « aristocrates, » puis proposa la suspension
dn comité de surveOliuice de Clamecy, et Ten? 6i
de Forestier dans le département de la Nièvre. H
Itai nommé secrétaire le 8 août, vota la réclusion
des suspects jusqu'à la paix, et confirma les dé-
positions faites contre Lesterp-Beauvais, comme
complice des Lyonnais. Le 14 septembre suivant,
il devint membre rapporteur du comité de sûreté
générale, et provoqua un grand nombre de me-
aorea révolutionnaires. Le 3 octobre, il présenta
le fomeax rapport sur la faction Brissot, à la
aoite dnqud soixante-treize députés furent mis
en arrestation, et quarante-six décrétés d*accu-
aation. Cet hoomie farouche et soupçonneux ne
cessa de poureuivre les girondins. Il n'épargna
pas même les gais de son parti, et fit contre
Chabot , Bazire et Fabre d'Églantine , un rapport
pour prouver que ces députés, de concert avec
Ddaunay d'Angers et Jullien de Toulouse, avaient
voulu s'enrichir aux dépens de la république, et
<)iie les dispositions du décret qui réglait les in-
lérftta de la nation dans les comptes de la com-
pagnie des Indes avaient été falsifiées par eux.
Celte manière d'agir ne manqua pas de lui
frire des ennemis dangereux : Hébert le dénonça
mx Ccrdeliers comme noble, comme conspira-
tenr, et romroe un aristocrate déguisé qui vou-
liit Aire périr les amis de la liberté , en les ani-
liant les uns contre les autres. Loin de succom-
ber sons le poids de ces accusations, il dénonça
ki-mème Hébert et ses adhérents , qui ne tar-
dèreot pas à suivre à l'échafaud Bazire, Chabot
d Fabre d'Églantine. Nommé président de la
coaveotioo nationale le 4 avril 1794, il fit en
eette qualité un don au canonnier Gechter; et,
nr une pétition des habitants de Fronciade
(Saint-Denis), fl proclama les titres de J.-J. Rous-
seao à rimmortaUté et aux honneurs du Panthéon.
Le 8 ttiermidor (25 juiUet), U se réunit aux
députés qui, comme lui, redoutaient les
de Rob^pierre ; fl osa s'élever contre ses
Kcoailkmn , et le somma de les préciser. H con-
tatma de ceftte manière aux succès de la journée
ài 9. Cela n'empêcha pas qu'A ne fût dénoncé
Is 11 fructidor (28 aot^t), par Lecointre de Yer-
nfllea, comme complice de ce même Robes-
|isre; mais fl parvint à obtenir un décret qui
iécteasa conduite « conforme au vœu national. »
Collofe-dlleriwis, Bfllaud-Yarennes et Barrère,
membres de Tanden comité de salut public,
tyantélé, dans la journée du 12 germinal an XHI
(t*' avril 1795), condamnés à la déportation,
ROfJV. BIOGR. UNIVERS. — T. H.
Amar prit leur défense : son dévooment l'en-
traîna dans leur perte ; fl Itat arrélé, et conduit
au chAtean de Ham. On découvrit alors une
lettre de lui , par laqueQe fl reprochait au comité
révolutionnaira de ne pas indiquer la quotité de
la fortune des individus qu'U mettait en arres-
tation. Amar Ait rradn à la Uberté par l'amnistie
du 4 brumaire an IV. n vivait à Paris, éloigné
des affaires et dans l'obscurité , lorsque le Direc-
toire ordonna son arrestation , comme oomplico
de la conspiration de Urouet et de Babôeuf.
Transféré k Vendôme devant la haute cour na-
tionale, fl y fit l'apologie de sa conduite politique
et dn gouvernement révolutionnaira, et cria à
l'ii^ustice. On ne le trouva pas exempt de blâme
et de cruauté; mais aucune preuve l^ale ne s'é-
levait contre lui. Reconduit en prison, U fht ren-
voyé devant le tribunal de la Seine pour Ysp-
plication de la loi du 22 floréal , qui exilait do
Paris plusieure ex-conventionnels. Amar vécut
dans la retraite pendant tout le règne de Napo-
léon , sous lequel il ne voulut jamais prêter au-
cun serment , ni accepter aucune place. Aussi
à la rentrée des Bourbons ne se trouva-t-il
pas compris dans la catégorie des proscrits du
12 janvier 181C.
Bioçraphte det Contêmporaint.
AMAE-DUEiTiBR (Jean-Àugustin), litté-
rateur français, né à Paris en 1765, mort le
25 janvier 1837. Il fit ses études au coUége de
Montaigu : voué par goût à Tinstruction pu-
blique , fl entra de bonne heure dans U congré-
gation des pères de la Doctrine chrétienne, et y
professa avec succès à Bourges et à la Flèche,
jusqu'à la fin de 1791. 11 rempUssait à Lyon les
fonctions d'instituteur, lora du siège de cette ville ;
fl en partagea les dangen, et n'échappa à l'arrêt
de mort porté contre lui que par le dévoue-
ment énergique de l'un des membres de la com-
mission même qui l'avait condamné. Quelque
temps après, Amar reprit à Lyon son cours d'en-
seignement, qu'il conânua jusqu'à la fin de 1802.
Appelé à cette époque dans la capitale par le
ministre de Thitérieur, il fut nommé en 1803
conservateur de la bibliotlièque Mazarine, et U a
depuis occupé ce poste jusqu'à sa mort II a pu-
blié un grand nombre de livres d'éducation, dont
les principaux sont : i'* le Fablier anglais, ou
fables choisies de Gay, Moore, Wilkes et au-
tres, traduites en français avec le texte anglais,
1 vol. in-12; Paris, 1802; — 2** Cours complet
de rhétorique, 1 vol. in-8°; Paris, Langlois,
1804 et 1811; — 3^* les Comédies de Térence,
traduction de Lemonier; nouvelle édition revue
et corrigée, avec des notes, 3 vol. in-12; Paris,
1812; — 4° Bibliotheca rhetorum, auctore P,
G.'F. Le Jay, e societate Jesu : éditio nova;
3 vol. in-8°; Paris, 1809, 1813; — 5* Pharsale
de Lucain , traduction de Marmontel, revue et
augmentée de tous les passages omis dans la pre-
mière édition^ et du Supplément de Thomas
May, traduit pour la pronlère fois en français;
10
291
2 vol. în-12; Parfi, 1816; — 6° les deux pre-
miers Yolomes d'Ovide , dans la collection de la
bibliothèque des Classiques latins, de Le-
maire; — ?• Œuvres complètes de J.-B. Mous-
seau , avec des notes critiques y et un essai
historique sur la vie et les ouvrages de fau-
teur; 5 vol. in-8**; Paris, Lefèvre, 18i0; —
8** Chtifs-d'cBuvredeGoldoni, traduite pour la
première fois en français, avec le tétte Ua-
lien : un discours préliminaire sur la vie et
les ouvrages de Goldoni, etc.; 3 toI.; Lyon,
1 801 , in-8** ; — 9* Condones poetica grmes, Sêu
orationes varix e pœtis grxcis excerptê!;
Paris, 1823, in-12; — 10* Éléments de this-
toire de France; 3 toI. ; Pari3, 1801, in-12; —
11° PamélayOU la Vertu récompensée ; Lyod,
in-8» ; — i7? Les vrais Incroyables, ou les Mé-
tamorphoses modernes, comédie; Lyon; —
13" CatheHne H, tragédie; — 14« la Dot de
Suzette, comédie; — 15° Narrations extraites
des meilleurs poètes latins, Horace, Vir-
gile, etCy texte et traduction, 2 vol. in-8**; Pa-
ris, 1834. On a âicore de lui un grand nombre
d'articles dans le Moniteur, dans la Quinzaine
littéraire et dans la Bioyraphie universelle.
Biographie nouvelle des Contemporains. — Moni^
t«ttr, année 1887. — Qaérard, la Fnmce Mtéraire.
ÂMÂKÂ-siiiHA, célèbre poëte et grammairien
lûndou, ylTait yers le milieu du premier siècle
ayant J.-C. C'était n une des neuf pierres pré-
cieuses c[ui ornaient le trûne de Vikromâditya. »
n composa des ouvrages nombreux cpii, & l'ex-
ception d*un seul {VAmara^Kosha, ou ttésor
d'Amara ), furent perdus à Tépoque (vers le cin-
quième siècle de notre ère) où les brahmans
persécutaient les sectateurs de la religion de
Bouddha ; car Amara était bouddhiste.
VAmara-Kosha est un vocabulaire sanscrit,
divisé en trois livres et dix-huit chapitres. Les
deux chapitres du premier livre comprennent les
objets surnaturels, et contient les termes relatifs
aux qualités morales de l'homme, à la philoso-
phie et aux beaux-arts. Le second livre, composé*,
de dix chapitres, traite des objets naturels, des
différentes occupations de l'homme, etc. Le troi-
sième livre comprend six chapitres consacrés
plus spécialement à des matières grammaticales.
Cette division a valu à cet ouvrage le nom de
Trikanday c'est-à-dire Tripartite , sous lequel
il est souvent cité. Tous les noms substantifs (il
n y a pas de verbes) y sont rangés avec leurs
synonymes en une ou plusieurs lignes de dix-
huit syllabes chacune , et forment l'espèce de
mesure qu'on appelle vaktra ou s'ioka. Le
nombre total des noms, y compris les synony-
mes, ne dépasse i)as dix mille, ce qui est peu,
comparativement à la richesse de la langue sans-
crite. On supplée par les traités de Maitreya ,
Mâdhava et d'autres. Presque tous les gram-
mairiens et lexicographes dellnde imitèrent, tra-
dnisirent ou commentèrent l'ouvrage d'Amara.
AMAR-DURIVIER — AMARAL M3
primé pour la première fols à Rome, €d 1798, avec
des caractères tafnoul , sont le titre t Amara^
Sinha, seu DictionarH samcrudamia seetio
prima de cctlo, et tnbUâ inedOiâ todiei^
indicis mss. , curarUe P. PouHm a S. Barihokh
mxo. Tout Touvrage parut à Calcutta, arec d'an-
tres vocabulaboes : theAmafOrKoshayTrikanda-
S*esha, Medint and Bardvali, 1807 , in-8*,
édition de H.-t. Cold^rooke; Calcutta, 1808,
in-i", avec une tfaductton ân^lalâe, one préftee
et cm Index. En 1831 , le texte sanserit Ait réim-
primé à Calcutta j et dans la même année il Ait
tradidt en ben^ par Ramoyada Vtdyfttankar.
Loiseleur-Desiongcnampa dmina l'oric^hial arec
une traductkm fhm^ëe , Paris, 1839. R eiisle
aussi une édition de rAmarA-Koislia , imprimée à
Taigore en 1808. On n'a pn encore déootmfirim
autre ouvrage souvent cm du même aotenr, le
Amara-Mdla,
Wilson . SanseHt dietumarf, pTèhee. - CtfleMMfcf,
Esiapt. Il, 18. M: LoiidoB, IST. — ÂHAtie MêimrckH,
1 . t84 : VUI , iit. - Joummi ^tiatifu», X, t4t. - Jls-
cktnzieCoilectUm, n,n.—Foeabulaired:jâÉkarthSi»kg,
par LoUeleor-Detlongcbamps, Pfifacê.
âhaeal (^mfref do\ Poriogals, ehaoeelfer
de Tordre de SaintrJean-de-Jénisalefti , exénté
le 5 novembre 1522. Jaloux de l'élection de TB-
liers de l'Isle-Adam (22 janvier 1521), D di-
sait tout haut que ce serait là le dernier grand
maître de l'ordre. Pendant le Mége de Rhodes
par les Turcs (juln^novembre 1522), fl Ait coo-
vamcu d'avoir entretenu une correspondance
secrète. avec le sultan SoHman, au moyen de
flèches lancées des remparts; fl Ait solemMiie-
ment dégradé, et eut la tête tranchée. Les ehefa*
Kers de Saint-Jean rendirent la place . le Jour de
Ifoél, Akute de munitions.
Jacipies, bâtard de Bourbon, Oyif^wUim àêlawMt
et ehevalereuie cité de Mkodêêf Pirls , IM. «^ fotSê-
niM. De bello Bhodioo, tibri III { RMBe, ISM. - Ha-
raUl, yite d^ gran maestrUdelknaera rel^Umê à
SanGiovani; Rome, 1894. — PanUléon , MUttarit ortf!-
nU JohannUorum Êiittoria nova; BIM, 1181. — mm
Cronica de la religion de San^uan; Valeoet, MM.-
Vertot . Hietoire des ehevaliert hoipitaUert de SoM-
Jean.
AsiARÂL {Antonio Caetano do), écrivain por
tugais, né à Lisbonne le 13 Juin 1747 , mort le
13janvier 1819. H fut membre de TAcadâniedes
sciences de Lisbonne et inquisiteur. On a de loi
un grand travafl sur les costumes lusitaniois, soitf
le titre : Memorias sobre a forma do çovemo
e costumes dos povos que habitdrdo o terreno
Lusitano, mémoires qui parurentsuccesslvémeot
dans Memorias de Litteratura portugueza
et dans Bistoria e Memorias da AcademiA
real, deux séries distinctes de volumes pidiÛél
par l'Académie de Lisbonne ; la première série
contient quatre de ces mémoires, et la seconde,
le reste. C'est sans doute cette droonstaoce qui
a induit M. Constando en erreur ( Biographie
universelle), quand il dit qu'Amaral avait écrit
deux séries d'Essais sur le même si^et —
Amaral a en outre traduit et édité difTérents oif
iioii^^u» vu uviiuuc^uw;icuii ■ vuTiofjfcu Aiuaia. Aiuoiai a eu uuui; irauuik Ch vuiic uuicicuw uir>
Le premier diapitre de TAmara-Kosha Ait im- I vrages. Parmi ces derniers, on remarque Diogo
AMAKAL — AMAS£0
394
0, Soldado practico; Lisbonne, 1790,
e de Mendo Trigoso, dans Hiatoria • wumùriaà
n»éa rtai dos ieleneiaê de LUboa, t. VIII. —
o. dans la Biographie univtneUe.
El iMic?iel)t historien itaUeo, né à
le 7 juinet 1806. Dès son enfimce II Ajt,
lirection du professeur Domenioo Sdnà,
K principes de la résolution française,
ença , dès l'âge de quinze ans, à suivre la
administrative. Son père ayant été oon-
& 1822 , par suite d'une conspiration
, à la peine de mort, commuée en
18 de détention , le jeune Amari, avec
ins de son modeste emploi , pourvut no-
k l'entretien d'une mère, de deux sceuri
X frères, plus jeunes que lui. n employa
ents de loisir k étudier l'histoire et la lit-
étrangère, particulièrement l'anglais et
lis. A l'époque des ravages du eholéra
fl rendit de grands services à la popu-
i Palerme, par les mesures sanitaires
ea fl avait concouru dans les limites de
lens. Peu de tetiips après , il Tut changé
œe, et appelé à un autre emploi dans le
I delà justice à Ffaples. C'est là qu'A finit
jpal ouvrage : la Guerra del Vespro
*, Palerme, lê42, 2 vol. in-8*; Paris,
nol. in-8* ; 4' édit. , Florence 1851, in-1 2.
"agp, qui eut, dès son apparition, un
xîès, et qui a été traduit en anglais par
smere (Londres, 1850, 3 vol. in-12 ) >
Demand par Schrôder, (Hildeshefan,
roi. in-8*), Ait prohibé par le goover-
apolitain ; les censeurs, qui n'en avaient
iché rimpression, perdirent leurs places :
skflien (îit exilé à l'Ile de Ponza, où fl
len de temps après; et l'auteur, pour
anx poursuites qu'on allait lui intenter,
a en France. 11 vint à Paris , et fl s*y
depuis plusieurs années à réunir les ma-
rine Hlstofa^ de l'occupation delà SicUe
nnsnlmans , lorsque la révolution de
ramena dans le champ tumultueux de
ne. Débarqué en Sicfle le 2 mars de la
inée, fl Ait nommé membre du comité
nnalre, et député au parlement par la
alerme. Enfin, U occupa le plus diffldle
(tères en temps de révolution, celui des
Comme tous ses collègues, U refusa
iotements, et passa, pour nous servir
ipreseions, cinq mois de martyre entre
Mes d'hommes toujours mécontents,
X qd doivent fournir le budget et ceux
Mit en vivre. En août 1848, fl ftit
nue misdon en France pour soUiciter du
ment r^mUicain une intervention ef-
'en ayant obtenu que des promesses , fl
, le 22 avril 1849 , à Païenne, qn'fl
ftjoora aprèe, pour vedr àParis prendre
de ses travatx paisibles, et se proeo*
'étndn, cette truquOtté d'âme qoe les
} stoïciens désignaient par le nom si expressif de
YoXi^ , le calme après l'orage.
Outre les Vêpres siciliMneSy M. Amari a
publié jusqu'à ce jour : une tradoetion italienne
de Marmion, nouveUe de WaHor Scott; Paleraon,
1832 , 2 vol. in-12) — Staria ctnutUuiUmaie
ihUa &mia, di Niecolo Pahnimi^ avec
introduction et des notes (sous le voUe de l'i
nyme); Lausanne, 1847, fat-S**; et aveo le nom
de l'auteur, Palerme, 1848; •* laSieiieei Im
Bourbotiif Paris, 1849 , fanfi*' ) — Solwan al
Mota^f otsia eon^forti polUiei di nm-Zqfar,
Arabo SieUkttio del XII tecolot Florence cl
Londres , 1852 , in-12 ; — DeêcripHon de Pa-
lerme, par Ibn-ffaucalf traduitde l'arabe, dans
le Journal Asiatique^ 4* série, voL V (1845>;
— Voyage en Sicile de Mùhammied'Itm'Djo-
haïr, traduction de l'arabe; UM., t. VI et VU
(1846-1847).
AMARiTOur (/«m), Jnriscansulte français,
né à Nonette (Auvergne) vers le commencement
du seizième siècle, mort en 1590. D fut d'abord
coUègue de Cujas dans rtinitrersité de Toulouse,
et at ensuite à Paris exercer la profession
d'avocat. On a de lui des commentaires sur les
Épltres de Cicéron et d'Horace, Paris, 1553,
et des notes sur le trente-neuvième livre dlJl-
pien; Toulouse, 1554. D'autres manuscrits furent
l)en]us dans le piflage de sa maison.
Jûclicr, Atiçemeinn Celehrten-Lexicon.
AMAflA, général de l'armée d'Absalon, mort
en 1019 avant J.-C. Après la défaite du parti
d'Absalon, Dsivid offrit 4 Amasa le pardon de sa
faute, en haine de Joab qui avait tué Absalon, et
lui promit même le commandement général fie
sou année. Après la révolte de Séba, Sis de Bo-
chri, David dit à Amasa de rassembler les troupes
de Juda, et de marcher à leur tète contre Séba.
Peu de temps après fl fut assassiné par son rival
Joab, au moment où U le saluait
* AMASBO (Grégoire), littérateur italien, mort
en 1541. n succéda, en 1501, à la VaUa dans la
chab« d'éloquence latine à Venise. MazzucheUi
cite de lui : Panegfricus in laudem card.
Grimani, 1498, fai-4*' (à Udine?); — Oratio
de laudUms studiorum humanitatis ac eUh
quentiês; Venise, 1501, in-4°; — Deicriplio
geographica Italie et profHnciœ Forqjulàensiê^
ad Leandrum Bononiensem (manuscrit de
l'abbaye de Saint-Germain ).
MazzacbeU, ScrittoH ^ttèlim. — MoatlNeon ifIbtUh
t/teca Bibiioth^ maa.. t. Il , p. lia».
*AilA8BO(iIofiloto), littératenr italien, né a
Udine en 1489, mort à Rome en 1552. Il étudia
à Padone, et professa les lettres à Bologne. Il
avait été choisi par le pape Clément VII pour
prononcer, le f janvier 1530, devant lui et de-
vant l'empereur Gharies-Qnin^ une harangne la-
tine au sujet de la paix conclue à Bologne entre
ces denx souverains. So 1643 fl flit ippdé
10.
ME AMASEO -
in-4*. Maizocbelli die encore de lui aDourrage '
manaBurit ; De lui temporit PoetU Nittoria.
HiiuclHlU, Scrutai d'ItaUa.
AMASBO ( Romolo), littérateur italien, né k
Ddioe en 1489, mort à Rome eo 1553. n étudia
à Padoue, et pnfea» le» lettres i Bologne. H
■nit été choisi par le pape Clément VII poor
pToooDcer, le i" ianvier lâ30, défaut lui et de-
vant l'emperear Cbarles-Quiol , nne liarangne
latine au sujet de la paii conclue ^tre ces deux
souverains. Amaseo fui appeléà Rome eo 1 543 par
Paul 111 et par un neveu , le cardinal Alexandre
Farnèse. Le pape l'emploja dans plusieurs mis-
sions pdiliques auprès de l'empereur, de quel-
ques princes d'Alleniagne et du roi de Pologne;
enlîn, en 1550, apris la mort de sa femme,
Jules Ili lui conféra U charge de secrétaire des
brefs. On a de lai : r deux traductions latines :
ÏExpédilion de Cyrui parXéuophon; Bologne,
1533, in-rol.; et la Daeription de ta Grtce,
par Pausaniaa; Rome, 1547, iu-i"; — î" un
volume de harangues, ou dix-huit discours la-
tins ( Orationes ), prononcés en différentes oc-
casions; Bologne, 15Sa, in-4-.
MmachcUL - ao\ntotaÈ, HMoire luuralrt detl-
AHÀSBO (Pompilio), mort en lSft4, BIsdn
prêchent, eut une carrière moins brillante que
lai; mais il se livra aux mêmes études, et en-
sdgna aussi les lettres grecques k Bologne, où
il mourut vers la Sn de 1581. H traduisit deai
fragments de Polybe, imprimés à Bologne en
1543. n avait écrit aussi en latin l'histoire des
poètes de son temps, qui n'a pas été imprimée.
HauKliFJU, SeHttBTi i-Balfa. - \>t Than, KUt^
Uk. XXI. ». ta. — Bue 1, fwclifrUlii(rrpr(tuw,UlLn,
AHigiAS 00 AMAZiAs, huitième nd de Juda
filsde Joas, néenBe4avant J.-C.,mort enSlt.
Il niccéda à son père en 835 . Après avoir cbAtié
£ prince, il s'occupa du réta-
it de l'ordre dans son royaume. Puis
il entreprit de faire la guerre aux Iduméens et
oigagea h cet elTet cent mille hommes apparte-
nantau royaume d'Israël. Mais un prophète vint
au nom du Seigneur inviter Amasias t renvoyer
CCS auxiliaires, en lui disant : >< O Roi ! ne soul1>ei
pas que l'armée d'Israël mwxhe avec vous ; car
Dieu n'est ptrint avec Israël ni avec les enl^nts
d'Éphraîm; que si vous les retenez, vous imagi-
nant que le succès de U guerre dépende de la
force de l'armée, allez, agissez avec valeur; niais
comptez que Dieu vous fera succomber sous vos
ennemis; car C'est de Dieo que vient tout le se-
cours, et c'est lui qni met en luite. •• Amasias
se montra docile ï la voix de Dien : Israël fut
congédié, et Juda combattit seul contre les en-
fanta de Séir, qu'il délit complètement. Amasias
glta sa victoire eo adorant les idoles des Idu-
méens et repoussant le prophète envoyé pour le
rameier k la piété. Plus tard ayant demandé en
mariage la flUe dn roi d'Israèl, et obtenu pour
r^ionse l'apotogne da cèdre et du chanh», il
- AMÀSIS 390
marcha contre ce prince; mais il fiit Tainca à
Bethsame et fait prisonnier. Rentré dans *m
royaume , Amasias fut assassiné k Lachis oi'i i
était vent) chercher un refuge contre de* rebellet.
i^-floii, chXlV.
AMASiA§, prttre de Béthel. Voi/. Aboi.
*AHASis \- CAïuuit), roi d'Egypte, ré^,
selon Diodore de Sicile, plusieurs f/^tatàam
aprts Sésostris n. Il est dépeint comme un tfni
cruel : il fit mourir plusieurs de ses siùets pmr
confisquer leurs triens, et se porta à nue vMtnn
extrême. Ses peuples supportèrent le joug, laM
que l'autorité absolue tes tint dam U cniitt
et dans le silence. Mais Actisanès, roi d'ÉUliafi^
ayant déclaré la guerre t Amasîa, ils proliltnri
de l'occa^on pour blre édater leur haiae contn
leur roi en l'abandonnant. Amasis fut vaincu , (C
rf^(ypte tomba sous la poissancede* Ëthiofina.
intcrlpttotu tt Mla-MtTti, L XIX, p. 1* et«BlT.
AMASis , roi d'Éyypte , né k Slooph ( now
de Sais) dans la seconde moitié du leptUm
siècle avant J.-C, mort, selon Diodore, danib
troisième année de la LXni- otympùa (SM
avant J.-C.]. Ce llit un des rois les plus ngn^
les pins exempts des préjugés de u Htioa. B
succMaï Apriès, abandonné par uu gnnie
partie de ses troupes, et détrOné k U suUe
Insurrection militaire. An rapport d'Hère
les Égyptiens faisaient d'abord pea decai Sàr
masis, parce qu'il était d'une origine otMcm (t
plébéienne. Mais, par son habileté et ■> onodrik
prudmte, il parvint à se concilier leur esttane. U
commerce de l'Egypte avait été jusqn'nlOTt !•■
terdit aux étrangers : fait singulier qoi rappel*
la Chine. Amasis facilita le premier Vteétit
l'Égjpleaux étrangers, et particalièrancat an
Grecs. Il concéda k ces derniers la «llla etiepsri
de Naucratis, et leur assigna même dea temiM
oA ils pouvaient élever des autels et de* (»
ceintes sacrées pour le culte de leun dienx. ifr
mais l'Egypte ne paraît avmr été dan* uéM
aussi florissant que sous le règne d'Amaiis. (k
y comptait alors, dit Hérodote, vin^ miDe tHm,
toutes halHtéea. On attribue iAmastsww M qrf,
obligeait chaque habitant à déclarer ton* le* ans
BU préfet du nome de quel genre dlnteMe I
tirait sa aubdstance : cette k>i pumuaStda mail
ceux qui ne faisaient pas leur dMuattM, M
qui ne pouvaient indiquer des moyeu U^tbMS
d'existence. SoIod l'empronta aux Égypbtw et
la donna aux Athéniens, qui l'ont longtenai
maintenue en vigueor, Amasis orna son pays d(
monuments nombreux etmagnlBque)i,pHi*tlN
quels on cite les propylées du temt^e de HiMf^
à Sais, dea sphinx gigantesques à figures d'hom-
mes, te colosse couché en face du temple dt
Vulcain à Hempbis, et le temple dliU à Me»
phis. n agrandit ausd ses domaine*, «a enlevai
aux Phéniciesu les ville* fiorissante* de l'Oe d*
Chypre (vers 550 avant J.-C.). Oit ai Ifrii
avec le* Cyrénéeu, et éponsa Ladee, In 0* *
197 AMASIS
^ leur roi. Yen cette époque, Cambyie,
de Cyrns , chercha un prétexte pour
CBiafair l'Egypte. H fit demander en mariage ]a
flle d'Amasis : celui-d envoya au roi des Perses
HiléttSy fiDed'Apriès. Lasupercherie fut déroflée,
et h guerre éclata. Quel que fût le motiT de
cette guerre, Amasis mourut ayant que les Per-
ses eussent mis le pied sur son territoire, après
dnquaDte-cinq ans de règne , an dire de Dio-
dore. H.
■érodote, liv. Il, duo. CLXxn et iiiiT. — Dfodore,
■v. I , elup. ucTUL — RolHn , HUtoir» aneimne, L 1 ,
p^ sa. — Mémoirei de VJcadémiê dês tiuertptioiu 9t
«MftffHltflrw, L r?. p. iM, IM} t VII, p. Ut: t X, p. 7;
t. XII, 9. 77;!. XIV, p.!»; L XIX, p. 11, Ul; L XXI,
^AMASIB, général des Perses, vivait sous le
lègpe de Darius , fils dHystaspe ( 495 avant
J.43.). n commandait llnÂnterie au siège de
Baroe. Après plusieurs attaques inutiles, Û eut
recourt à h rase. A cet effet, il fit creuser pen-
dant h Doit un grand fossé, sur lequel on
init des poutres que Ton pouvait faire tomber
aisément ; puis fl les fit couvrir de terre , afin
d*eB masquer rapparence. Aussitôt le jour venu,
Amasia aaiiûiica aux Barcécns qu'il voulait avoir
■le onfrenie avec eux. Ceux-d, désirant un ao-
csBiiiodflnMDt, y consentirent volontiers. On
s^ngiBBa par un serment réciproque à garder
las coDveatîoDS stipulées, tant que la terre où se
trouvaient les parlementaires (Us étaient sur le
teaé) restmit intacte. Les Baroéens promirent
an roi de payer un certam tribut, et les Perses
jvimt de n'attenter rien de nouveau contre les
BareéesB. Cenx-d sortirent donc librement de
kviBe, et y laissèrent entrer les Perses sans dé-
inee. Les Perses firent alors tomber les poutres
qui eouvraient le fossé, et se répandirent dans
•IMB les quartiers de la ville, qu'ils saccagèrent.
BérodoCe, IV. i<7,MletMilv.
*AHA8Tori, graveur italien, natif de Fos-
ssBBbrane , vivait à Rome vers le milieu du
fc-lniitlème siècle. H s'occupait surtout k imi-
ter les gravures antiques, et s'acquit ainsi une
graode fSdrtune.
«Mille, tTMMmmnn und teên lahrkMmdêrt. — Ma-
^, Jfëmi Jttgtm, KûnaUer-Lexiam»
AMAflmis, fiQe d'Oxathre, frère de Darius-
Oodoman, an quatrième siècle avant J.-C. Lors-
fne Alexandre épousa Statira, il donna Amas-
tris en mariage à Cratérus. Après la mort d'A-
Inaodre, se voyant négligée par son époux, die
le quitta d'accord avec lui, et se maria avec
DeoySy tyran d'Héradée, dont elle eut deux
ib et onefiOe. Denys la laissa, en mourant, tu-
trice de ses entants, et die se remaria à Lysi-
maqoe, roi de Thrâce; mais ce prince ayant
époQsé Arsinoé , eDe ne voulut plus rester avec
lui, et retourna dans ses États, où elle fonda
une viDe à qui eDe donna son nom. Ses fils ,
étant devenus grands , la firent périr en faisant
couler à fond un vaisseau sur lequel die s'était
embarquée; Lysîmaque, qui avait eu d'elle un
— AMATI
398
fils nommé Alexandre, vengea sa mort On a
d'Amastris qudqnes médsfllM.
Memnon, dé Htraelêa PonUcti, apad Pkat. MMiofJb.,
p. 11*, édU. Bekker.
*ABIASTRIS. Voy, AmBSTRIS.
* AM AT {Félix )f historien ecdésiastique, né
à Sabadelle , dans le diocèse de Barcelone , le
10 août 1750, mort dans un couvent de francis-
cains près de Sallent, le 28 septembre 1824. n
fonda, avec rarchevéque de Tarragone , la So-
dété des amis de la patrie {amigos del pais ),
et ftit nommé en 1803, par Charles IV, abbé
de Saint-Tldefonse et ardievéque de Palmyre.
Ses prindpanx ouvrages ont pour titre : Tra-
tado de la Iglesia da Jesu Cristo , ou Histoire
ecdésiastique depuis la naissance de Jésus-
Christ jusqu'à la fin du dix-huitième siècle;
Madrid, 12 vol. in-4^ 1793-1803; — Observa-
ckmes sobre la Potestad ecUsiastica, Bar-
celone, 1817-1823, 3 vol. in-4°, publiés sous le
pseudonyme de don Maoario Padua Melato;
— Seis eartas à Irenico; Barcdone, 1817,
in-8<' ; — Deberes del Cristiano en tiempo de
revolucion; Madrid, 1813. Ces deux derniers
ouvrages ont été publiés par le neveu de l'au-
teur.
Torres Aouit , Diecionmio critieo de loi eteritores
MrtotefM», p. is-Si.
* AMATI {André), célèbre fabricant de vio-
lons , vivait à Crémone vers le milieu du sd-
zième siède; son fils Antoine, né vers 1665,
mort vers 1620, continua avec son flrère Jérôme
le métier patemd. Us firent, entre autres, pour
Henri lY, roi de France, un violon richement or-
nementé, qui porte la date de 1595, et qui existe
encore. Cet instrument est une rareté historique
du plus grand prix. « Son patron est de la plus
grande dimension : le filet qui l'entoure est en
écaille. Son vernis à l'huile est brillant comme
l'or. La table inférieure est décorée des armoiries
de France et de Navare, entourées des ordres de
Saint-Michd et du Saint-Esprit, que surmonte
la couronne de France. De chaque oété des ar-
mohies se trouve la lettre H émaillée d'outre-
mer, et parsemée dans ses jambages de (leurs
de lis en or. Cet H est traversé par la main de
la justice et le sceptre, et une couronne soute-
nue par une épée semble se poser dessus. Aux
coins de la table dliarmonie sont aussi des fleurs
de lis en or, et sur les édisses se trouve la lé-
gende : Henri IV, par la grâce de Dieu, roi
de France et de Navarre, »
Nicolo, fils de Jérôme, suiritles traces de ses
ancêtres. Les Amati fabriquèrent aussi des bas-
ses et des violoncelles. « Leurs basses , dit
M. Fétis, dont on ne connaît qu'un petit nom-
bre, ne méritent que des éloges pour le beau fini
du travail et la douceur de leur son. Charles IX,
roi de France, grand amateur de musique,
chargea les flrères Amati de la confection des ins-
truments de sa chambre, n parait qu'ils furent
tous construits par André : ces instruments con-
909 AMATI -
piatoiest en vingt-quatre violoiu, dont doue plni
p«tils, six vielles et huit baM». M. Cartier, qoi
a v|ii]eeeiTiokHU,anirinequerieD ne Burpatse
la perfectioD de leur travail, lis étaient revltiu
d'an vernis d'hime d'nn ton doré, avec des redets
d'un brun raugeitre. Surledoidennitruroent
nn avait peint les srraei de France, compoléea
d'un cvtel renfennuit tnns Qenrs de lis «ur un
cbanip d'aïur, entourées du collier de Saiol-
Michel , et uimiiHitéeE de la coiiroune royale
fleurddiiée, et aupportne |mr deux anges. Deux
colonnes entourées de liens en nibaos blancs,
avec la devise Juitice et pitié, étaient placëea
W» de couronnai royales que porlaient des an-
ges. La tête de ces instruin^te était décorée
d'une sorte d'arabesque torse, d'un goilt fort éli-
sant. M. Cartier et M. Boisgelan conjecturent
que les violons de grand patron étaient destinés
à la musique de la chambre , et qoe les autres
servaient pour les bals des petits appartements
de la COUT. An reate, il est bon de remarquer que
les violons n'ont jamais servi dans la ctiapelle
de Charles IX; car ce n'est qne sens la rtgQcde
Louis XIV que les instruments, et particullire-
ntent les violons, ont été bitroduîts dans U mu-
iique de la chapelle des rois de France.
1 Les petits violons d'Antoine Amati, d'une
qualité de son doux et moelleux , n'ont pu Atre
snrpaués saut ce rapport. MalheureutemËnt ce
ion, si par et si dont, a pead'inlen«té. Antoine
chercha i balancer l'exigiûlé du patron et le
peu d'élévation des éclisses par la tiauUar et
l'éliindue des voûtes. Les ^laiseeurs de la tabla
MHit coRsidénbles au centre, let vont en diini-
nwint prograsaiveuientiusqu'aux extrémi tét dans
liinte l'étendue ds la drcouféreDce. La cliaatA-
relie #1 la seconde des instruments de cet ar-
lisle rendent un son brillant et argwtin; U
tioisiénie est moelleuse et veloutée, mais la qua-
triitinn est laible. On attribue généralement ce
défaut à l'obseBce des proportions entre laa
(ïpaisseure et la capacité. Pour y porter remède
autant qu'il est en leur pouvoir, les luthiers ds
nos jours, ïqui l'onconÂeees instruments pour
les monter, élèvent souvent un peu plus le
chevalet vers la quatrième qu'ils ne le Toat aux
violons de Slradivari et de Gnarnari. ■
FiUt. Biographit unitrtrutit du mujicidni.
'AMATI IJérônu), antiquaire italien, né
en I7e8i Sevignano, mort k Borna le iâ avril
IH34. 11 fut bibliothécaire du Vatican, et Touniit
des matériaux aux travaux de Honti , de Bor-
gliesi, d'Ackerblod, etc. H collationna les manus-
crits du Vatican pour l'édition de Weiskc du
Traité sur le sublime, qu'il attribuait le premier,
non à Longin, mais à Unuys d'ilalicamasse; il en
ût autant pour l'éditiDn de Gai] de ['Anabase de
XénophiHi, et copia plusieurs poésies de trouba-
dours f<-nii l'ouvrage de M. Raynouard. On a de
lui quelques notices intéressantes dans les actes
de Pontificia Accadr-nHa Romana di archco-
AMATO MM
fopla , et dans le Jounutl de VAtaiémU ëa
Areadu.
Clornait ÂrcadUa, t. LXl. p. lB-4lt. watt Ma.
'AMATI IJS'alluut), médecin joiT, Induii^'l
en l'an du monde bû^ (1378 de i.-C.) lo
œuvres d'Avicenne de l'arabe on bdbreu. il
écrivit aussi utt abrégé des tcuvres iI'Ancenai^
et traduisit quelques dissertations d'Arriiaii tt
les Aphoritmei (TBippoeraU.
■I. - L'rut.' Cala'09. m$t. orieiaal. bUI. Bodl..l,n
AMATirs (Cirluj ), Romain d'iUK orif^ne ohfr
cure, qui prétendit, en qualité de pefil-lilt de
Manus, disputer à Augusla l'Iiéritage de Cinr
(l'an 42 avant J.-C. ). Aprrâ le meurtre du die-
tâleur, il reparut à Rome. Des gens du peoplr,
qu'attirnient les noms de Marins et de Cém,
et encore plus le désir do pillage, conuidmt,
sous «a conduite, les plus grands désofdre«i
mais Antoine, qui désirait se concilier le aénsl.
fit arrêter Amatius, et ordonna qu'on rétraqjUI
dans sa prison : ce qui lot exécuté sans antre
fonnalité.
Clrsro.orf Jttleam. Itl.U. TIV.a-Tle.Uvc^M.
AMATO ou AHATifs, rellgleox du noat Ca»-
■fai, et ensuite évAque, vivait an ondème siMt.
n composa diverses poésies latines , et , eatit
aatt«i , quatre livres quil dédia an papa CM-
golre vn, et qnl avalent pour titre ; de Gvtli
apottolùTuM fietri «I Pavll. Ces aavn^
sont perdus , et c'est une gronde perle, si I'm
ta eroit Pierre DIacra, qui appelle Anatai on
versificateur admirable. Le ehaiiolne Mari, dMt
ses notes sur ce passage (cbap. 10) dePiem
Diacre , parle d'un manuscrit conservé à la bi-
bifoihéque du moût Cassin, et qui contient om
histoire des Nonnonds en bi^ livrei, OMipaaM
par Amatus. Tiroboschl regrette (t. Itl, pL M)
que cet ouvrage n'ait pas vu le jour.
iMn(ni«i4. — Tlrtbnichl. ~ /Aitotrs Utttrairt Of H
Fmaa, X. IX. p. tu.
'AMATO {Klie 0'), polïgraphe italien, se
en 1166 i Montallo, mort en i'47. Il entradav
l'ordre des Carmélilfs, et devint provincial M
son ordre, Parmi fCB nombreux licrits qui roo-
lent sur toute espèo; de malières , on rcroan)iK
priocipelement : LelUit enidite Chieauttta-
tivili, accad«iniro«ritlcAe; parte prima, 1711,
parte seconda , I7U; — Consiesû accadeaùei
sullo disoMabile stûHco délia Biblia, 1721,
6 vol. in-S" ; — Muséum literarium , m fM
pmne omnium scriptorum dubia, svppasitit,
vialedira ,/nlsa , /abulosa , jo/yjico, p«-
icripla,ajionsiaa,ii{ffaraia, Insulta, ptUida-
gue momimenla , erudUorum ct'if«rio ifric-
tim e.rpoHif«nfur; Naples, 1730, in-l* : u
titre promet [dos que l'ouvrage ne renierme.
HauuctaciU, SrriUori ifltalia.
■amato (/ean-4nfoinc •'), dit U Fi«iu,
peintre italien, né à Naples en I47â, ntort
en l.îjj. U était Irés-religirux, et ne til que des
tableaux d'église. Avant de
301 AHATO-
rragCf B ■'nit rbabltiide de conunoiikT, et
refuu lie décorer l'arc de lriiHiii>he élevé hxs
(k U TÛitt de Chartes-Ooint à N^tl», ptm
qd'a dar^ j avoir dea fignret nuei. Oo a de
lai phuioura freuiueg et des tableaux h l'huile
deni le« églitBf de Napiei : Hsnppdlentlegesre
stinple da Péru|^n.
JtoM'/intoine Avato. dit /e Jewru, oevea du
précM«ot,iié«|iia3âi mort en laSS, a Ut des
UUewn (NRiHuce da Jéia^-ChriitJ (pu, par la
ricbeue du ulorïH, rappellent oeui dn Titkii.
DealDld, ffU *i t\W,T\ rtapoItlaïU.
■jIhato [Jtw-IHaTie) , antiquaire (idlien,
aé h Païenne eq IM6, mort eo I72â. H eotra
dans l'ordre des Jésuites, et fbt profesMur Je
bdles-lettrei ia aémînaire de ^ ville nstale. Son
principal ODTnic l pour titre ; JM principe
femph Pmonnitano, libri XIII, in juiiiw
tttenduw Panormitana cathedra a S. Petro
apottoln laililula, etc.) palemw, I7?S, In-fol.
>lii»el>elU, Scrltten fllaHi.
•AMATO {Joseph h'), mlssioiualrâ ttalieo ,
oé à I(*plei vers ITaT, mort à Hoalha , dans le
rojuune d'An, su rununencement d'avril 1831.
n fut oivojé en Asie, en i 783, par Is Société de
ta propagation de la fbl, et deviot curé de cinq
Tiliaget catholique; dans le district de Dibaj'en,
oiTiroii dix lieoes au nord-ouest de la Tille d'A va.
Ce* villages étaient habités par les descendants
da Franfait qa'Akrapre avait foita priaonnleri
de gnerre eo 1757. n savait le pelvi et le birman ,
et eomidsselt l'blitoire naturelle. Il possédait
in berblct de plus de deux cents espèces végé-
tales facoimues, et une collectioa d'animaux ,
pndo* pendant la guerre des Birmans en IS34.
LcttR de Biroer . <l>iu r.on<f« Aitatte /ournal ,
AHATSfWIcAe^D'), théologien italien, né t
lartM en léSÏ, mort duu sa ville natale le 15
■Dvenibn 1719. Il fat protonotaire et premier
iMr'^'''n ^ Obltean-flêaf. On a de lai : i* De
ipsiabamf ipeci» tut taerw» chrismn eonfl-
NfMtwM reqvisUai Naplei, 1731, in-S°, réim-
primé la nftrae année avec des ûlditions ; —
I* De piteiw» atqtu ovlum mus comuetv-
tae ofwd qvotdam Ctiriili fidèles , m emte-
raKMatiJeJuniojWM., 1733, in-11; —3* Dis-
mrtatlOHet fmttuor : 4e catuii tx antiqvis
fiàei sfmàolit fUcano et Constant inopolii.
irtiaUiu ille : Discunin' ui nrutoi , /uerit
frxtermissus ; — De mfernl Situ ; — Qao-
Mtto Chrittus i» ttlftma cmna BucharUtiam
tnedixerit, et utrum uno oui pluribus cali-
eOtatuut /uerit i — De Situ quo In priml-
Heu Seelesia fldeU* tanetam Evcharistinm
ptrerpivri «UMlbiti excipieboTïti 17IB , in-i*.
* AMATO (5clpfon ) , polyglotte et juriscon-
lulte italien , vivait dans la première nioitié du
dix-aeptifme siècle. Il savait un |;raii.l nuirbre
de laides, et servit de trudiement ii l'ambas-
AHATUS ECS
•adeuT japcHialienraTéaiiprt(dDpa(ieP£iilV,n
rendit compte de celte ambassade dans un on-
vrage intitulé Ittoria del régna di Voxu dcl
Giappon* , delC antichità, nobillà e valiirr
del tua re litote Masamune , e deW ambat-
data inviata alla tanlità di papa PaoCo V
et detti tuecesti; eon altre varie cote di edi-
jfcosione e gusto tpiriluaie de' letton; Rome,
1615, in-4°.
Miii^cbFlU , Scrillori iTItallA.
AHATo ( ViTKtnt ), historien ftaUen, gentil-
homme de Cantazaro, ville du royaume deNaples,
publia , en IG70 , des Hémoirea historiques de
sa patrie, qu'il appelle ['iUustrissima, /amosis-
slma et fedeliuima città di Cantoioro. —
Au\To [VineenO, Sicilien, né en 1629, compofi-
teiir de musique, a laissé : 1* Socri coneerti, à
deux , trois , quatre et cinq voix , avec une
taeae à trois et quatre; Palerme, 1656; —
1° Meisa e saltni di vapro e eompieta , i
quatre et dnq voix ; iMd-, 1656; — STiwHro,
opéra di Yieentia iPÀmato; Aquila, I6B4.
'ANATOBB, nom de deux anciens pdnlres
de Rresce, /ojepft A Paul; on a d'eux qnelquer
plteea d'antd dans les églises de leur ville natale.
*AafATRICB.«OLA (FiMetbi delf) ,v^^
et archil«cte napolitain, vivait dans la première
moitié dn selxiènie sièrin. Son clief-d'cBiivre est
une sainte Cène dano l'ttglise d'AscoK. tMnht
dam une profonda mëlaneolie depuis la mort de
aa faune, qui s'était prédpitte du liant d'unniiir
pour éclw]^«r i des acrtdâta qui voulaient l'on-
ti«ïer.
VuvI , ^Iti ac yUori. — (Mda fJttMI. — LInil.
Stor-ia pitloric^.
'AMATraou AMATI (Fincenf)i abbé musi-
cien , né i Cimmina en Sldle le fl janvier ISIS,
roort le 39 juillet 1670. Après avoir fait ses
études au séminaire de Palerme, il devint maître
de chapelle de la cathédrale de cette ville en
1605. On a de lui -. \° Stnri concerna due, ire,
qvattTo e cinque voei, con una mesia a tre e
qualtTo,\îb. l°,op, l"i Païenne, 1656, in-i";
— 2° Messa e salmi di vespro, e eompieta a
qiialtroecinqveiMM,Vii. i°, op. 2';ibid., iftM;
— 3° l'Isaura, opéra; Aquila, 1664.
Maiiuchelll, ScTilUiri ilMIa.
AKATDB LVSITANCS OU AMAiy LK POR-
TOGAisf/oannet KtnJericui.enporbigaisJodO
Roderiguei) , mé^cin, né en 1511 à Castel-
Braucu ( CiufelftH» afbum), petite ville de la pro-
vince de Beira, mort en 1568. Il étudia la mé-
decine à Salamanque, sous Atderetus, et, dès
l'igededix-buitans, il pratiqua la chirurgie dans
les deux hApitaux de cette ville. 11 voyagea en-
suite en France, dans les Pays-Bas, et en Italie,
n reéta quelque temps k Venise et h Perrare,
Dans rettf dernière ville il enseitma en ijW
la niédcriiie, et disiaéqua, d'après son pniprc
aveu , douie cadavres iiumoins, ce qui était brâti-
803
^MAÏDS — AMAURY
304
ooop pour une époque où les pr^ogés religieux
s'opposaient encore fortement à Tétude de Tana-
toinie. En 1549 y on le trouye à Ancône, ensei-
gnant et exerçant son art avec tant de succès ,
([ue le pape Jules m le faisait plus d'une fois
venir à Rome pour le consulter.
Amatos était Juif de religion et d'origine. Ce-
pendant il ne parait pas aroir été inquiété pour le
culte de ses ancêtres jusqu'en 1555, année de l'a-
véneroentde Paul IV. Dès ce moment, d'après ce
qu'il raconte lui-même, il s'oiAiit d'Aneône k Pe-
saro , pour échapper aux poursuites de l'inquisi-
tion ; de Pesaro il se réfugia à Raguse, et de là à
Salonikl en Macédoine, après avoir perdu sa bi-
bliotbèque et une partie de sa fortune, pour sauver
sa vie. 11 y avait à Saloniki (Thessalonique) une
câèbre synagogue de Juifs. C'est là qu'il mourut
à l'âge de cinquante-sept ans.
On a de ce médecin : Bxegemata in prier es
duos IHoscoridis de mtUeria medica libros;
Antwerpiœ, 1536, in-4*'; — In Dioscaridem
Ânazarbœum commentatio ; Lyon , avec des
notes de Robert Constantin et des figura tirées de
.Fuchs et de Daléchamp ; — Curtttionum medi"
cinalium centurise septem, quibus prxmUti^
tur commenttttio de introitu medici ad œgro-
tantem, deque crisi et diebus critids; Venise,
1557, 1566, in-8''; Lyon, 1560, 1580, in-12;
Paris, 1613, 1620, in-4''; Bordeaux, 1620, in-
4°; Barcelone, 1628, in-folio; Francfort, 1646,
in-fol. La première centurie parut seule à Flo-
rence en 1551 , in-8*; la seconde à Venise en
1553, in-12. Il écrivit les autres en différents
endroits, particulièrement à Rome, à Raguse et
à Thessalonique. Chaque centurie comprend cent
cas remarquables de médecine et de chirurgie,
suivis de schoUes ou de commentaires. On en
trouve une analyse dans Haller, Biblioth. chi-
rurgica, 1 1, p. 204 ; BibL tned. pract., t. n ,
p. 28; Bibl. botan,, t. I, p. 251, et daiÉis As-
truc, De marbis venerMs, p. 735, édit. 1740.
Dans la préface de la cinquième centurie , l'au-
teur dit que dans sa ftiite d'Ancêne il perdit
quelques commentaires manuscrits sur le qua-
trième/en du I*' livre d'Avicenne ; U y parie aussi
d'une traduction espagnole d'Eutrope.
« A juger par ses écrits , dit Haller, Amatns
a fait une lecture assidue de Galien et des mé-
decins arabes; c'est un excellent clinicien; mais
il est vanitKix, et on lui reproche plusieurs er-
reurs. » Amatus est un des médecins du seizième
siècle qui ont le plus encouragé les études ana-
tomiqnes. n (ait l'un des premiers mention des
valvules des veines. A propos de la saignée dans
la pleurésie, U dit , contre Vésale, que « le sang
que la veine azygos reçoit de la veine cave su-
périeure ne peut pas retourner dans cette der-
nière, à cause des valvules ( astiola sive oper^
cula) qui sont situées à l'orifice de la première. »
(Centur, I, curât. 52, Schol.). Parmi les
élèves qui assistaient à ses dissections, il cite
J.-B. Cananus, pour lequel on revendique la
découverte des valvules des veines, et qd pu-
blia le résultat de ses recherches en 1543.
Amatus passe pour avoir l'un des premiers
foit usage de bougies dans le traitement des
maladies de l'urètre; mais l'orig^e de ce traite-
ment remonte an moins au seomid siècle de
notre ère.
On ne confondra pas avec Amatus le Poitugiis
les trois médecins solvants : 1^ Cintio d'AmâYo,
chirurgien-barbier italien , qui a publié un ma-
nuel de petite chirurgie sous le titre : Nuova et
utilissima prattica di tutto quelle eh'al dili-
gente barbiero fappcartiene ; Naples, 1671,
in-4°; — 2* Jean-Chœrles Ahâtds, médecin
espagnol, auteur de Fructus medicinse e taras
Galeni locis decerptss; Lyon, 1623, fai-12;
c'est un traité de matière médicale, dédié à la
sainte Vierge, gardienne de Montserrat; —
3^ Leonardus Amatus, médecin sicilien, natif
le Sdacca, mort en 1674, autenr de Advenor
riorum catena de jure Gdeni veteris pro as-
thmate; Païenne, 1667, in-4". Il laissa ansd
ieux manuscrits, l'un sur les bains, l'antre
sur les antiquités de Sdacca. H.
Haller, Biblioth, — Sprenget — Biographie wtédiMU.
— Mongltore, Bibliotheea Slcula.
ÂBIAURT, en latin Amalricus ou Stmeri-
eus, dit de Chartres, célèbre philosophe, théo-
logien f^^çais, natif de Bène, village du payi
chartrain, vivait à Paris vers la fin du douxiièaie
siède et au commencement du treizième, n y
donnait des leçons de dialectique et des antni
arts libéraux compris dans lo Trivium et le
Quadrivium. Pour son malheur il 8*itin
d'expliquer les livres de métaphysique d'Arii^
tote, qui venaient d'être traduits en latin, sur
de nouvelles copies du texte, ou sur des veniov
arabes récemment rapportées de l'Orient G'eit
dans ces livres qu'Amaury foit sortir tous kl
êtres d'une matièîre première qui « n'a par eOe-
mèrae ni forme ni figure, mais en qui le mouve-
ment est continuel et nécessaire. » H y avait laiig>
temps que les Arabes avaient comm^oé dintro-
duire cette philosophie en Occident, car dès te
neuvième siède Jean Scot Érigène enseîgpait
que la matière première était tout et qu'elle éliit
dieu. Quoiqu'on se fût plahit de la témérité de ce
docteur , la doctrine dont il s'agit n'avait snbi
aucune condamnation particulière. Amanry ne
craignit donc pas de la renouvder :
« Un être simple, disait-il, est cdui qui n'aâ
quantité ni qualité ; tel est Dieu, tdle est aussi la
matière première. Mais y a-t-fl deux êtres simples?
Non ; car ils ne seraient distincts que par des qosr
lités ou des parties que l'on aurait de plus ou de
moins que l'autre ; or ces parties , ces qualités,
en plus ou moins, répugnent à la nature de l'être
simple. Par conséquent il faut que Dieu et la ma-
tière première ne soient qu'un. » Loin de sentir
les dangers de ce système , Amaury prétendait le
condlier avec le rédt de Moïse et avec toute la
théologie. Du mouvement continuel et nécessaire
AMAURT
806
i matière première, il oonebiaU que toos les
5 particalkrs devaient finir par rentrer an
de I*Être des êtres, seul indestructible, et
vant cette consommation dernière les Ticis-
ies de la nature auraient dÎTisé l'histoire du
ide et de la religion en trois époques corres-
lantes aux trois personnes de la sainte Tri-
. La loi mosaïque avait été l'époque de
I le Père; la loi évangélique était celle de
I le Fils, et allait bientôt être remplacée par
igné de rEsprit>Saint. Sous la seconde épo-
, diacun devait se regarder comme un mem-
ûe Jésus-Christ, dont le corps était en tonte
e, disait Amaury , autant qu'au pain encha-
îne. On rapporte qu'il soutenait aussi que
1 avait parlé par Ovide aussi bien que par
; Aogu^. Mais Amaury se donnatt surtout
le prophète de la troisième époque, sons
sDe bientôt les sacrements cesseraient; et
nie Infusion intérieure de la grâce du Saint-
it suffirait an salut des hommes , sans
n acte extérieur. L'une des conséquences
e système était de nier la résurrection des
I , ou du moins de n'en admettre d'autres
a rentrée de tous les êtres dans la matière
ière, à la fin de la troisième époque. En
mblant ces idées d'Amaury, éparses dans
Scits des chroniqueurs et des théologiens du
n âge , on y trouve encore tant de liaison
eocbalnement, qu'on pçut regretter de n'a-
phis l'ouvrage où il les avait développées,
li portait le titre de Physion, Traité des
Bt naturelles. Ce livre lUt condamné par
bdle dinnocent m , à laquelle on a quel-
Ms donné la date de 1198, mais qui n'est
ie 1204. Amaury, obligé de se rétracter, ne
, dit-on, qu'à contre-cœur, et mourut peu de
• après de chagrin et de dépit. Il fût enterré
dn monastère de Saint-Martin-des-Champs.
s disciples étendirent ou exagérèrent sa doo-
I : ils enseignèrent que Dieu le Père s'était
rné dans Abraham , comme Dieu le Fils dans
s-Christ. Os qualifièrent le pape du nom
lechiist, et appliquèrent à Rome les textes
fis qui concernent l'antique Babylone. On
sait les disciples d'Amaury de nier la dis-
ioD dn vice et de la vertu, de regarder
ss les actions corporelles comme indiffé-
», et de se livrer en conséquence aux plus
eux excès. Ce qui est plus avéré, c'est
I annonçaient l'établissement du règne du
t-Esprit, et par conséquent l'extinction des
qoes et institutions du christianisme.
I plus lettré d'entre eux s'appelait David de
ut; c'est, selon toute apparence, le seul qui
vit : composa des apologies de la doctrine
lanry; mais elles ne subsistent plus, et
manquons de renseignements particuliers
la personne.
I antres disciples d'Amaury étaient deux
es sexagénaires^ Ulric et Pierre de Saint-
1; quatre antres prêtres, Guerin ou Garin,
Jean les Undnes, Éttenne, euré de Vieux-Cor-
beO, Etienne de Celles; les diacres Étiome et
Odon ou Endes; les sous-diacres Guillaume de
Poitiers et Bernard; Élimand ou Elmang, aco-
lyte; Dudon, derc, et un orfèvre nommé Guil-
laume. Ce dernier était le prophète de la secte,
n se donnait pour l'un des sept personnages
dans lesquels le Saint-Esprit devait s'hicamer.
H prédisait quatre fléaux qui allaient se succé-
der dans le cours de dnq années : la fiunina
qui désolerait les peuples , le glaive dont les
princes s'armeraient l'un contre l'autre, les
commotions de la terre qui s'entr^ouvriraitponr
engloutir les dtés; enfin le feu du del qui dévo-
rerait les prélats, tous membres de l'Antéchrist
Mais Guillaume promettait à Phflippe-Auguste
les destinées les plus glorieuses; fl réservait à
ce monarque et à son fils Louis toutes les ft-
veurs et les bénédictions divines : l'empire
fhmçais embrasserait tout le ^be, et Louis ré-
gnerait sur la terre aussi longtemps que le Saint-
Esprit sur le monde, c'est-àndire jusqu'au terme
où tous les êtres rejoindraient l'Être suprême.
Cependant deux commissaires furent envoyés
dans les diocèses de Paris, de Sens, de Troyes
et de Langres, avec ordre de faire semblant de
professer les opinions d'Amaury , afin de décou-
vrir ses véritables disciples. Sur les dénoncia-
tions de mettre Raoul de Nemours et de son
a4ioint, l'évêque de Paris se fit amener plusieurs
de ces sectaires, et les retint dans sa prison.
Un concile de Paris les jugea en 1209. Le ftarent
interrogés, condamnés, dégradés et litlés au
bras séculier, les quatorze disdplcs dont nous
avons rapporté les noms. L'anathème prononcé
contre les ouvrages d'Amaury fat expressé-
ment étendu à ceux de David de Dinant, à tous
les livres de théolog^ écrits en langue vul-
gaire, et même à la métaphysique d'Aristote.
On traita un peu moins rigoureusement les li-
vres de physique du même philosophe : on se
contenta d'en interdhre la lecture pendant trois
ans. Philippe-Auguste était alors absent; il fiillut
attendre son retour. Les malheureux ne furent
ainsi livrés aux flammes que le 20 décembre 1210.
Cette exécution se fit aux Champeaux, hors de
la porte de Paris, c'est-à-dire aux halles. On
voulut bien réduire à dix le nombre des vic^
times; Ulric Garin et le diacre Etienne furent
seulement emprisonnés pour le reste de leur vie,
et Pierre de Saint-Cloud en fht quitte pour se
faire moine. A l'égard des femmes et autres per-
sonnes, on daigna les déclarer gradables. Mais
on exhuma le cadavre d'Amaury, on brûla ses
08 avec ses livres, sans oublier la métaphysique
d'Aristote.
Cinq ans après, en 1215, se tint le quatrième
concile général de Latran , qui condamna de
nouveau Amaury et ses disciples. Leur sup-
plice, s'il faut en croire les chroniqueurs, n'ex-
cita aucun intérêt, aucune compassion. « Per-
sonne ne douta, dit Césaire d'Heisterbach, qu'ils
807
AMAtJRT — AMBÉRIEUX
nuisait en marehant T«n le Mcher litété rat-
chanment la tatipArabire de l'atmoipUre; et
tout le mmHle leur attriboB l'bdémeiUK de l'air,
aerU inclemenlia, qu'^rouTèmit , le. 30 dé-
ennbre, le« «pectateun de leurE damien tour-
AMArRT, Ah^lric ou Almaric. Deux rois de
Jérusalem ont porté ce nom, d'origine goUiiqoc
(de amal, ciel, et rie, rishe).
AMAVRV I", comte de Jappé, né nn M3ï,
mort le II juillet 1173. n IM cmiroonë roi lia
Jiîrusalem le 16 Tévrier lies, à 11 mort de «on
frËnt Itaudouln m , igé seolenient de Tfnet-*^
luis. Ce fut un princevain , ambitieux et STide,
et l'iiistotre lui reproctie une extrême avarice. Il
pa^sa MU règne de huit ans h ipierroyer avee le
Rourlan J'Égjrpte, l'allié naturel des Francs
contre les Seldjoucide«, et avec le célèbre Nonr-
Kdiiin, sultan d'Alep; S rechercha l'amitié
lantCt Ae l'un, tantAt de l'autre, HuÎTant tes in-
térêts (lu moment, sani se lUrele moindre icru-
pule lie rompre det traités A peine emidus, lors-
qu'ils mettaient obstacle h de noureanx deûdna.
Il échoua dana son projet de conqnerir l'Egypte,
qui Tut réunie aax Tastea Ëtats du sultan d'Alep.
Après la mort do sultan Nour-Eddlo , le jeune
et taillant Satah-Eddbi (Saladin), gouTemeui
à't^ptc, recueillil llmmense héritage i^u aul'
lan d'Alep, et menaça de l'emparer du petit
royaume de Jérusalem , qui , puur comble de
malheur, était agItéparleshctioDsdes tempUen
et des hospitaliera. Amaurj implora te aeooim
des chri<tiens d'Ocddent, et se rendit lui-même
k Constantlnople pour obtenir l'intervention de
l'empereur d'Orient Le territoire de Jérusalem
allait être envahi par le puissant ennemi, quand
Amaurj tint à mourir et laissa la cooronne i
son fils Baudouin IV.
irKrtantçt,}V,%.-
AMAURT II, deLusiRnan, mort le i" atril
12m, était d'abord roi de Chypre, et fut appelé
ou IrAnc taciUant de Jérusalem après son ma-
riage avec Isabdie, teute de Henri, comte de
Champagne, dernier titulaire d'un royaume re-
iletenn la proie des musulmans. Bon r^e no-
minal dora de II9*à 1205. Soutenu par l'empe-
reur llmri VT, il obtint quelques atantages sur
les Sarrasins; mais, après la mort d'Henri et le
rappel de ses troupes , Amaury fut accalilé par
les fui'ces des Sarrasins, et il ne fat e»oié que
par In discorde- qui régnait dans la foniilte de Sa-
ladin. 11 fit prèclier une croisade dans toat l'Oc-
ddimt; mais les croisés, au lieu dedélltrer Jân-
salem , prirent Conslantinople, dont ils ataienl
enti'n[lu tanter les trésors. A celte noutellï, le
petit nombre de gnerriers qui g'étaleat dirigés
ter* Il PalMtiM rebrouMtrent litft dunin,
pour tiier parlagar atec leurs frères d'armei le
ridie butin de Byiance. Amaury retia aeui i
Fttriémais où il mourut, laisaant le ivjamtt de
Qiypre k ion Ma Hugues de Luaignu.
WlIlM. - NlcIuuiL - Du Caim.
'AMADnr, AMALsiG ou AiMRsic, pitiiar-
ciie de Jérusalem, mort es IISO. U occupa <■
siège patriarcal depuis 1169, et eoolribaa beu-
CMip ï l'élection d'.\maurT 1"' comnie roi de Jé-
rusalem en UGâ. I! était lié d'wniâé nec le cé-
lèbre historien GuUlanine de Tyr,
OunUuDe de 1)1. tiùtaila BiUlMacri, llli. xl
•amata ( François ), jurisconsalte esp
nalif d'Aolequera (province de Grenslc),'
dans la première moitié du dix-septième sitde.
11 (ïit professeur à Salamanque. Outre quelipa
écrits inédits, on a de lui : 06iervall9)im
Jurit UM m i Salamanque, IBSa, hi-
Desenganos de lot Bienes Humanoi
drid, lOBl, in-4'
'AMATA, peintre espagnol, élève de Tlneot
Carduccio , vivait dans la aeconde nuIM ài
dix-septième siècle. En IG81, il fit lot laUetoi
du grand autel de l'église Saiot-HartinkS^ne.
' iMstnv-» i François n' j , pcinti« et icBlp-
leur, natif d'Anvers, est connu par les tranni
qu'il fil, de I5QI à 1510, par onlredu cantÎHl
Ximenès , pour ta catliédnle de Tolède.
A.-aBBB6EK (ChrUtophe ), péntre, né t H»-
remberg vers le conuDcncemeot dn tr'i>itr'
siècle, mort à Aug&bourg en I5fl0. n imita li
manière de son maître Holbeln le jeune, elsnlK
faire un nom par la correction de son dassii et
l'excelleate disposition de ses llgares : ses p»-
ductions se distinguent surtout par le mérite dl
la perspectrve. Son histoire de Joseph en don
tableaux paraît être ce qu'il a hit de mieni. U
gBkrie de Munich possède plusieurs de sa M-
vrages; c'est J'après lui qu'on » gravé 1* décnl-
latiao de saint Jean-Baptiste en denu-figurei.
Charies-QuinttecomtiIadL'[Bteiirs,et ledtariB,
en 1 530, de faire son portrait, tableau qui se vol
au musée de Berlin.
Sind.rl, r.ït.tfe Acatemit. - KcL Htkkcl, £»«■
toçue dtt tobt^avr.
AKBÉBiErs (Pierre Dujatn'), Ilttéralnr
français,néàAmbérieuxenlT38,mart IcModO'
brelS2f .11 passadons SCS foyers ictempsoTagOH
de I793,aimédeseseonciloyens,quircci'vainllde
lui de nombreux bienfaits. On a de lui un ofio-
cuteenverset en prose, sous le titre Au lin^a.
Son fds B composé des romances qui ont eu d«
succès , et a travaillé à la Flore publiée t Lyo*
chei llruyset.
til''-jr-ipi,icn<imflle d,-s nnlcmparabu. - KmUMt,
909
AMBIGAT — AMBIORIX
810
àMmwoàj lÀmbi§aiiu), roi det Gtoles dans
le septième siècle aTant J.-O. A Tépoqne où
Tarqniii rancien régnait à Rome, la CelUque,
rnnedes trois parties de la Gaule, obéissait anx
BitnriffBB , qui lui donnaient on roi. Sous le gou-
Temetnent (1*Aiiibigat, que ses vertus, ses ri-
ebMtes et la prospérité de son peuple avalent
rendu tout-puissant, la Gaule reçut un tel dé-
yelopperaent i»ar U fortiUté de son sol et le
nombre de ses habitants, qu*il sembla impossible
de contejûr le flébordcment de sa population. Le
roi, d^ Tieo\, voulant débarrasser son royaume
de cette multitude qui l'écrasait, engagea itello-
vèse et Sigovèse, fils de sa sœur, jeunes guer-
riers ennemis du repos, à aller cherclier un autre
s^ur dans les contrées que les dieux leur indi-
queraient parles augures, leur permettant d'em-
mener avec eux autant d'hommes qu'ils vou-
draient, afin que nulle nation ne pût repousser
les noovcaox venus.
TilC-liire, V. s*.
AMBl|«LOL\ Voy, Boccavr.
AJiBiuRiX, Omeux roi des Eburons ou des
Nenrlens, peuple de la Gaule, vivait vers le mi-
lieu dn premier siècle avant Tare chrétienne. A
cette époque les i!i>uroos, peuple puissant de la
Belgique, obéissaient à deux chefs élus par le
peuple : Cativulcus et Ajnbiorix. « Le premier,
d^à vieux et cassé , ne possédait plus rien des
qualités qui l'avaient rendu jadis populaire parmi
les siens; le second , jeune » actif , joignait au
courage le plus déterminé un esprit opiniâtre,
dâiéy et fertile en ruses. De lK)nnc heure les Ro-
mains avaient distingué Ainbiorix, et César fit
tout pour so rattacher à Tissue de cette campagne
on les Adoatikes furent si cruellement traifate : il
rendit à Amhiorix son fils ot son neveu, détenus
oomme otages cliez ce peuple; il lui donna en-
core d'autres marques do sa faveur. Toutefois,
cette amKié intéressée ne séduisit point le chejf
Aoron. Plus que tous les autres cliefs patriotes,
pins qnindutiomar lui-mfime, au fond il haïssait
les RoroaUis; mais, habile à dissimuler ses sen-
limentSy il attendit avec patience l'heure favo-
rable. L'absence de César pendant son impru-
dente excnrsion en Bretagne, et l'incurie do Lar
hienuSy lui permirent de se concerter à son aise
avec les mécontent*» des diverses parties de la
Gade; il le fit malgré l'opposition de son col-
Kgne Cativolke, que l'âge et la maladie rendaient
timide et inonlain. Déjà s'organisait par ses
loins une vaste oonspiration qui, ayant son foyer
CD Belgique, s'étendait de là dans les cités du
centre et de l'ouest , lorsque le retour de César
en arrêta les progrès. Tout fut conduit avec tant
de mystère y que non-seulement les Romains,
mais encore celles dos nations gauloises qu'on
savait dévouées aux Romains, n'en conçurent
aucun soupçon. Le Trévire Indutiomar, rentré
dans ses foyers après réexpédition de Bretaisnc ,
mit au service d' Amhiorix son crc^dit et son in-
fkttgable activité; il alla trouver Calivolke , l'ai-
guilkmna, finit par entraîner le vMllard indécis,
et obtint de loi quil ne s'opposerait pas à l'ar-
mement en masse des Éburons , et qu'il aiderait
même son oollè^me dans toutes les ocraidons im-
portantes. Il fût convenu, entre lesconjnn*âl>t'lp:os
et armoricains, qu'on attendrait l'arrivée doCt'sar
en Italie et la dispersion des troup«'» romaines
dans les quariiers, pour donner le signal i]o la
guerre et attatpier en même temp^ sur tou<( les
points.
Cette vaste conjuration nationale , dont Ain-
biorix était en droit d'espi'riT la délivrance de
la Gaule, échoua par la précipitation d(>A Cnr-
nutes. Leurs mouvements donnèrent Talanme h
César, qui resta dans les Gaules et envoya <leii\
de ses lieutenants, T. Saburius et Q. Cotta,
prendre leurs quartiers d'hiver dans le fort d'A-
duatuca, sur le territoire même des Éhiiron^.
AmUorix, sans se déconcerter, arriva anpK*^
d'eux, les assura de son amitié et leur fournit
des vivres; mais dès qu'il apprit le soulèveinent
des Camutes, H tomba snr les Romains qui
étaient sortis pour eouper du bois , les battit et
les poursuivit jusque dans leurs retrancht^nents,
qu'à investit; Il ne put toutefois triompher du
courage des légionnaires. Mais il tenta un auti'e
moyen : il fit crier aux Romains « qu'il avait û
communiquer à leurs généraux des choses du
plus haut intérêt, concernant leur vie et le salut
de leiur armée. » On lui adressa aussitôt deux
parlementaires , auxquels il déclara qu'il était dé-
voué à César; que les Éburons faisaient la guerre
aux Romains , parce qu'Us y étaient forcés par
tous les antres Gaulois; qu'il croyait que son
amitié pour César l'obligeait à prévenir les Ro-
mains qu'une armée nombreuse de Germains ve-
nait de passer le Rhin et arriverait dans deux
jours; qu'alors les Romains seraient écrasés. Il
les engageait à évacuer le fort d'Aduatuca, leur
promettant de leur livrer le passage. Les lieute-
nants de César, effrayés, acceptèrent l'avis tks
Gaulois , et sortirent de leurs camps sans pré-
caution. Mais quand ils furent au milieu des bois,
Amhiorix tomba sur eux et les tailla en pièces.
Après cette victoire il souleva tous les peuples
voisins, et alla attaquer le camp de Q. Cicéron;
mais César arriva à temps pour sauver son lieu-
tenant. Amhiorix marcha à sa rencontre avec
soixante mille hommes. Le général romain n'a-
vait que deux légions incomplètes , et qui ne
formaient pas sept mille hommes; il eut recours
à la ruse, affecta d'avoir peur, et se renfenna
dans ses retranchements. Ambiorix les fit atta-
quer ; mais les Romains , sortant tout à coup ,
tombèrent sur les Gaulois surpris , les défirent ,
en massacrèrent un grand nombre, et aussitôt
opérèrent leur jonction avec Cicéron. Cette vic-
toire effraya la Gaule entière, qui posa les armes.
Après la défaite d'Indutiomar, Amhiorix fit une
nouvelle tentative, et parvint à entraîner avec lui
plusieurs pv'uples; mais cmix-ci furent successi-
vement vaincus par César, et les Éburons atta-
311 AHBIORIX
qués i l'Émprovùle turent dlipenéi; les nw h
MUrèreot ou food de* Ardconei, le« autres dm
Im peuples Td*ioi, qui, effnjit des meaaoe» de
Céaar, leur rdiutreut l'entrée de leur piTi. Am-
Uorix, De gardut près de lui que quatre uTilien
dévooés, te tint au milieu des txÀt, doat 11 cod-
oatsswt Ion* lei détours. Qiuat à Ma coUèf^
lerieui Catifolke, malade, infirme, accablé de
chagrin, bora d'état de tupporter le* ûttigues
d'une telle goerre on In privationi d'une leUe
retraite, il mit fin à u fie en buTintnn poiMD
composé avec le suc de l'ir. Ses demiires paroles
furent des paroles de douleur et de malédictioD :
il dévoua à la vengeance du ciel et de U terre
llwmrae qui était venu troubler te* vieux jours,
et verser sur sa patrie de si enrojimbles cala-
miles.
Le pafsde* Éfauroos foleaTahldelonscMés;
les Ëburons cernés ftireot massacrés par les Ro-
mains et par tous les aventuners de la Belgique
qoe César invita à c^te eipéditioD, en Uvront
les vaincus corps fi biaa au premier occupant.
Jamais César ne put s'emparer d'Ambioriï^ Il lui
échappa , grâce an dévouement de ses quatre
compagnons et aux faux rapports de set cooci-
lojrens, qui parvinrcat ainsi à dérober ï la vcs-
geance romaine l'un des héros de l'indépendance
<:Bir,il(M(,CaU.,V.S>-ll. -Dhm. I.t'l*. ~ Ftoni,
III, ». —Ontt.-EcklielDtetr bul, 1. 1, p. 71; VI, k
~ siDidtc TI1IH17, aut. <ta UaulMt. I. tri. p. M fiioIt.
*AMHiTBHi (François), littérateur Italien,
né k Bd^ame vers 1592 , mort le 4 mai 1SI7 i
Tréri. Il tut recteur de l'école Canobienne à No-
vaire. On a de loi , entre autres : Dt D. MarUe
Bomanx virfftnii et martyru laudibus car-
mina lalina et italiea; Bergame, iei3, iD-8°i
— À^ti Poetici; Bergame, IBU, in-8*; —
rotlcinaflonei VlrgUUnue de J. BaplUtaBor-
romeo; Hovarre, IB31.
Clin. Stma llOtraria d^tl (crlttori tiraamateàf ,
■iiuiidicin. ScrÙUirt d-ltaila.
* AMBiTira ( Luciw-TurpU)), célèbre acteur
romain, soavoit cité avec Rosdos et fsopus.
actTea,DluiuctTilt, IL- TidV.Df oroUrltau,».
— SjmlUJIUB, MpUL, J, tt.
*ÀBBLBTILLK (CAorlu D'), musicien ec-
déslastiqne , vivait dans la première moitié dn
dix-seplifane siècle. Il était jésuite de la maison
professe de Clennont , à Paris. On a de lui :
1* Oclonarinm laerum, seu eanticum beatx
Virginit per divenas eceUsix tonos décanta-
h»m;PariB, 1634, io-i"; — 1" ffamumia la-
tra, teu yetperx In diet tun daminicos , tvm
fettoi totivi anni, una cum mlua ae lUaniii
beatai VirginU, tex voeibus; Paris, 163e, ift^".
rtUA, »iotraphlt ta MuiMmt.
AHBLIMOKT ( FcsCBEVBERC , comte d'),
^néral de la marine française à la fin du dix-
huitième liécle. Pendant la révotutiou, il entra au
service de l'Espagne, et tut tué en 179é, dans
la bataille ob l'amiral lord Saint-Vincait mn-
- AHBOISE SIS
porta la victoire, n ft laissé nne nKMfwa xoMfe;
Paris (Didot jeune), 17U, in-4% Ig.
AMBLT (CJaiidfr^reiiN-iUUotM.narquIi»'),
génial flrantals, né i Suanne, boms ^ Cbtni-
pa^, en 1711, nxut t Bamboorg en 1797. DU
tontes les guerres que b France sootlnt *MM4t
règne de Louis XV; aasal MA aommt en 17«7
maréchal de cunp et oommindeur de Tordre de
Saint-LouîB. Hais ee Ait OMiiaie dépoté >nx éWt
généraux qn'Q se simula par mu (^tpmttkm vio-
lente I toutes lès mesures rérohiUoniiaires. D ea
vtnl un jour jusqu'à pmoqner m duel Uribeau.
Aussildt qtris la aetaion , d'Amhly énipa, et,
malgré aoo tge avanoé, Bt sncow ptodears cam-
pagnes dans l'armée de Condé.
■AHBQOiK {Arutor-tf(uimof)i(cA),néd«cli '
russe, né «I 1740 t Veprik, vOlage du gouver-
nement de Pullawa, mort en 1B13. Il élwlh
d'sbord k l'université de lUev , paie k ItiApilil
militaire de Saint-Pélersbourg, etsedt recevoir
docteur A la taciillè de Strasbourg en j77B. U
devint accoucheur de la bmille impériale, et tx
i Saint-Pétersbourg des cours d'ohstéhiqoe ei
allemand et en russe. C'est un des premîat
médecins russes qui écrivirent en leur langue.
On a de lui grand nombre de tradnctians oa
compilations , dont le* principales sont : Vra-
eheènoe Veeluelteslvoslovie (maUtn médicale);
Saint-Pétersbourg, 1783,in-B°i — Attatomieo-
pMtiologlchtuki slovar (Dictionnaire analo-
mico-phyiiDlogiqiie, en rosse, latin e( fnm^)i
ibid., 17S3, la-8°i — Ukuulvo Porttuitlfa
{ l'Art obstétrical ), 1784,ln 8°; — PAi^toyifo,
1787; — Oftottinlga Botaniki (Éléments de
botanique), 179fl, in-S°; — Novnii/ BotaHieheskj
tlovar (Nouv. DicL Botanique); 180C, ifrt*,
en russe, latin et allemand.
BntMUiptàêeluiU-lJiiKn, L II. p. 7t.
&HBOISC (o') , maison noble de France, tiaà
dénommée d'après la petite ville d'Ambolae, ssr
les bords do la Loire. Elle se divisait eo quatre
branches: les seiijucuiii d'Amboise, de Chau-
moot, de Dussy et d'Aubijoux. Chacane Je ta j
branches a produit des hommes célèbres, dost j
le principal est le cardinal George (f Anaonc 1
Pierre d'Amboise, seigneur de Chaumont, père 1
du cardinal, fut chambellan sous Chartes VII
et Louis Xi. Il eut liuil filles et neuf garrots
de sa femme Anne de Beuif. Des huit filles, l'use
fut abbesse de Sain te-Ménéhould ; ta seconde, reli-
gieuse i Fontevrault; et la troi^ènne, prieure de
Pu! ssy;les cinq autres furent mariées aux premiers
sogneurs du royaume. Des neul garçons, l'aloè,
Chartu, fkil successivement gouverneur de Roo-
gogipie, de Champagne, de l'Ilc-de-Franoe, et conll-
dent de Louis XI ; Jean fut évéque de Langres %
.4lnieric, grsud prieur de France ;IouU,évéqne
d'AIbi; Jeaa, chef de la bnnche de Bussj,
lieutenant du roi en Nonnandie,- Pierre, évo-
que de Poitiera; Jncfura, évèqoe de Qermonl;
13
AMBOISE
314
lugues, tige de la branche d'Aubfjoax, gen- | et de l'antre. La plus grande peine de d'Am-
Ihomme de Louis XII. Le cardinal George fut
t deroier des firères, qui tous, comme on vient
e Toîr, occupèrent les premières charges du
ijaume.
AMBOI8B ( George d' ), cardinal'^rcheyèque,
reniîer ministre de Louis Xn, né en 1460, mort
25 mai 1510. Dès sa naissance il fttt destiné à
Ég^se, comme cadet de famille ; il étudia le
nût canon, et reçut, à l'âge de quatorze ans,
ï titre d'éyèque de Montauban, grâce au crédit
ne ratné avait auprès de Louis XI. Introduit à
i ooor, cet enfant évèque devint aumônier du
M. « Fort jome qu'il était, dît son biographe,
sot de bonne heure se contem'r, à l'exemple
» personnes sages qui parlaient le moins
l'elles pouvaient, de peur d'irriter un prince
isai terrible que Louis XI, qui regardait comme
memis tous les gens qui lui déplaisaient Si la
mr de ce roi n'était pas une école où le jeune
câat pM se former à la vertu , il y apprit k bien
s conduire et à ne parier qu'à propos (1). »
D'Amboise se lia de bonne heure avec le duc
Orléans, gendre du roi (le duc avait épousé
iiniie, princesse laide, contrefaite, soeur de
tiaries Yin et d'Anne de Beaiqeu ) ; même hu-
eor, mêmes inclinations, roàne âge, à peu
i chose près. Après la mort de Louis XI, le duc
Oriéans et Anne de Beatqeu, quoique toutf
iox fort jeunes, prétendaient à la régence. Anne
) Beaujeu l'emporta ; et le duc, ayant vu échouer
s istrignes, fut obligé de se réfugier auprès
\ FrançcHS n, duc de Bretagne ( en mai 1484 ).
'Amboiae persuada alors au jeune roi ( Chai^
I vm ) de se laisser enlever, pour échapper,
nH-fl , au honteux esclavage où le tenait la
ime de Beaujeu. Le roi y avait consenti; et
ut était déjà préparé, lorsque le complot (ht
«ouvert par la trahison d'un courrier. D'Am-
lise ftit arrêté avec son frère de Buaiy, ainsi
le le célèbre Ph. de Comines, qui demeura huit
ois enfermé dans une cage.
« D'Amboise, mterrogé d'abord par les offi-
Bis de la métropole de Tours, ensuite par les
mmissaires choisis dans le parlement , s'il n'é-
it pës des conjurés, et s'il n'avait pas concouru.
Etant qu'A était en lui, à faire enlever le roi,
pondit avec fermeté qu'il n'avait rien fait que
r ordre, et qu'il s'en rapportait à ce que le roi
i-méme en dirait. Cette réponse rendait le
oeès si difficile, qu'on ne songea phis à Tins-
aire. En effet, que dire et que faire à un homme
li parlait ainsi? et comment le punir comme
•npUce d'un forfait dont le roi , qui avait déjà
x-sept à dix-huit ans, était le premier cou-
lUe? D'Amboise Ait plus de deux ans en pri-
ai, resserré plus ou moins, selon que les af-
ires du duc d'Oriéans allaient bien ou mal , et
ilon que la dame de Beaiqeu était plus ou moins
grie par les rapports qu'on lui faisait de l'un
[I) Legendre, f^ie du cardinal é^AmMu; Aotter-
iD, flM, lii-f*, p. 9.
boise , à ce qu'il disait depuis, soit pour faire
sa cour, soit qu'en effet cela fût vrai ( car il
était homme franc et sincère ), était moins d'être
prisonnier, que de ne pouvoir concourir que de
ses vœux et de ses prières à la prospérité du
duc. On ne peut dire combien il lui était at-
taché (1). »
Après la bataille de Saint-Aubin«du-Gonnier
( 28 juillet 1488 ) , François n , bloqué avec son
hôte dans le château de Nantes, fût obligé de
capituler. D'Amboise , relégué dans son diocèse
de Montauban , qui était pour lui comme un lieu
d'exil , fit jouer tous les ressorts pour obtenir
sa mise en liberté et celle du duc d'Oriéans. Il
se servit pour cela fort habilement de Tentremisc
de son frère Louis, évèque d'Aibi, aumônier, et
du confesseur de la dame de BeauHeu, qui fut sol-
licitée de toute part, même par sa soeur, la pauvre
Jeanne délaissée; mais ce qui fit tomber toutes
les préventions contre le duc, c'est qu'il s'em-
ploya avec un dévouement généreux à faire con*
dure le mariage du roi avec la riche héritière
de Bretagne, la princesse Anne, sur l'esprit de la-
quelle il avait toute influence, à revint à la coor,
où fl fut comblé d'amitiés. La faveur du duc re-
jaillit sur d'Amboise. Ce prélat fut d'abord ar-
chevêque de Narbonne; puis le siège de Rouen
étant venu à vaquer, il l'obtint en 1493, à la re-
commandation expresse du duc d'Orléans, qui
venait d'être nommé gouverneur de la Nor-
mandie, n n'est qualifié que de prêtre dans
l'acte de son élection , ce qui fait voir évidem-
ment qu'il n'avait été sacré ni évêque de Mon-
tauban, ni archevêque de Narbonne. Le duc
d'Orléans le fit nommer en^ême temps lieote^
nant général de la Normandie , et se rq>osa sur
lui de tous les soins de son gouvernement, au
temporel aussi bien qu'au spirituel.
« La Normandie était alors dans un grand dé-
sordre. La noblesse opprimait le peuple; la jus-
tice n'y était point rendue; les soldats licenciés
de la dernière guerre y étaient cantonnés par
troupes dans la plupart des grands chemins. Ces
bandits, moins formidables par leur courage,
quelque braves qu'ils fussent, que par leur nom-
bre et leur fUrrâr, infectaient les lieux d'alen-
tour, et détroussaient tous les passants. Autre-
fois on aurait compté parmi les travaux d'Her-
cule d'exterminer tant de brigands: d'Amboise
en vint à bout par une sage fermeté, poursui-
vant vivement les uns et ne leur donnant poini
de quartier, forçant les autres par la peur, ou
les engageant par des offres à se retirer de la
province. £n moins d'un an et demi , il eut l'hon-
neur et le plaisir d'y avoir rétabli l'ordre et le
repos , avant que d'être obligé de suivre le roi
en Italie (2). »
Lors de l'expédition de Chartes vm en Italie
( voy, ce nom ) , on reprocha à d'Amboise de
;i) FU du eardinat d^AmtoUê , p. tt.
(W IMd., p. la.
815
AMBOISE
S16
floivre le dac d'OrléanB, aa Ken de oontinuer à
administrer son diocèse. En noyembre 1494, il
joignit le duc h Asti, se détactunt de l'année du
roi pour enyaliir le Milanais , sur lequel il avait
des droits légitimes du chef de sa grand'mère
Yalentine de Milan. (Voy. Louis XII. ) Bloqué
dans Novarre avec son confident, il fut délivré
par l'arrivée inespérée du roi, qui venait de qnit*
ter le royaume de Naptos aussi rapidement qu'il
l'avait conquis.
La noblesse de la Normandie ivaK profité de
l'absence de son archevèqueet de son gouverneur,
pour monter contre eux une forte cabale. Dès que
le roi fut de retour, les nobles vinrent en corps se
plaindra de la tyrannie du favori, ijoatant que
si le roi n'y donnait ordre, il ne serait plus le
maître de cette importante provbice. La plainte
était grave, et le roi n'était que trop disposé à
l'écouter. Il en fit du bruit, sans cependant ft'en
expliquer ni avec le duc d'Oriéans ni avec d'Am-
boise. « L'un et l'autre bien avertis tâchèrent unh
tilement de se justifier, et de ftire voir évidonment
(ils le pensaient du moins ainsi) que tout oe qu'on
avait dit au roi n'était qu'une calomnie. La calom-
nie, même évidente, est tovgoars plus ou moins
funeste à ceux qu'elle attaque ; et, quelque in-
nocents qu'ils soient, il en reste toqjours dans
l'esprit plus ou moins de soupçon contre eux. Le
roi était si prévenu, que le duc ni d'Amboise ne
purent le désabuser. Dans cette triste coi^onc^
turc, la conscience ne leiur rq[)rochant rien , ils
se retirèrent à Blois pour attendre tranquille-
ment que sa colère (tUt calmée. Le but de la ca-
bale était de foira ôter au duc le gouvernement
de Normandie, ou d'obliger ce prince à reléguer
d'Amboise à Ast ; mais peu de temps après les
choses ayant changé de face , les calomniateurs
furent trop heureux d'éprouver la démence de
l'un ot do l'autre, quand , par la mort de Char-
les vm, le duc Ait devenu roi et d'Amboise pre-
mier ministre (1). »
Cet événement eut lieu en avril 1498. Le con-
fident d'Amboise , devenu roi sous le nom de
Louis XH, paya, sur ses revemu privés, les frais
du sacre. « On ne leva rien sur les peuples , ni
pour cette cérémonie, quoiqu'die eût beaucoup
coûté, ni pour le joyeux avènement. Cette libéra-
lité, qui surprit agréablement, parce qu'en pareille
occasion on avait toujours demandé un don extra-
ordinaire, fit honneur au premier ministre. Elle
lui attira la bienveillance du public, et fit croire
qu'effectivement il était bien intentionné, et que
l'envie qu'il témoignait de rendre tout le monde
heureux n'était pas une vafaie promesse, telle
qu'on en fait pour éblouir dans le commencement
d'un règne. En effet, dès que Louis XII ftat sacré,
d'Am|)oise retrancha un dixième de tous les
subsides. U continua depuis à les faire diminuer,
jusqnes à ce qu'ils fussent réduits aux deuxtiersde
ce qu'As étaient; et, quelque guerre que dans la
(1) f^tê du earMnai d^JmboUê, Ut. I, p. f7«
suite il eût k soutenir, il ne rétablit rien de tout
ce que l'on avait ôté (1). •
Le ministre de Louis XH appUqMa easnite à tout
le royaume les réformes qu'il avxit d'ahord intro-
duites dans la Normandie. « Il fit, dit Legendre,
pour rétablir la discipline parmi les troupes, des
ordonnances si sévères, il fit exécolef oestigcm*
reuses ordonnances aveo taat de fermeté , que
pendant tout son ministère, loin de ae pUdnlrr
des gens de guerre, les provinoea à l'envi de>
mandaient qu'on y m envoyât pour j ooosonh
mer les denréeay qalls payaient a prix raisoih
nable et en argent eumplànt Les gens de Josties
étalent d'autres sangsues qui n'avaient pas molai
dévoré la substance du peuple. Lee procès ne
finissaient pohit ; la poursuite en coûtait sou\'eiit
plus cher qu'on n'en retirait en les gagnant avec
dépens. Le juge, d'hiteUigenoe avec le praticillB,
multipliait la procédure, même dans les causes
sommaires, ce qui nfinait les parties en fVais. Oe
n'était pas selon les lofs ni selon la eoutune
que les afAùres se jugeaient La prévention ov
l'hitérèt , et le plus souvent la fkveur, décidait
des plus difficiles, si fbrt que le nouveau rai,
qui était juste et équitable , établit à la sntte,
par l'avis du premier ministre, un tribunal su-
périeur sous le titre de grand conseil, oft
l'homme sans protection qui aurait pebie à avoir
justice, devant les tribunaux ordinaires, contre
gens d'un trop grand crédit, pût avoir aisé»
ment recours, et où ses plaintes fhssent jugées
avec autant de diligence que d'équité. D'A»*
boise, touché de ces désoi^res, n'ignorant pas
d'ailleurs que la première fonction des rois eil
de rendre la justice au peuple , et que le bieu
do peuple dépend principalement de la hd
rendre prompte et exacte, résctot fo rt emen t de
remédier à un si grand mal. Pour cela il Ht
venir à la cour les juges et les praticiens oui
passaient pour les plus habiles et les plus intè-
gres qui fte»ent alors dans le rayamne, afin
qu'As examinassent, tant en particulier qn'enlre
eux , ce qu'A y aurait de mieux à faire pour
abréger les procèa , pour diminuer let finals, pour
prévenir ou pottf réprimer la corruption des
méchants juges, pour éluder les ruses du pra-
ticien int^essé , se réservant à décider sur ces
différents rè^ements quand ils auraient ëé
dressés, et qu'As auraient fini uneafifttre desplm
hnportuites , qui pouvait autant qu'ancune anM
contribuer au fak de l'État et à la tranquAlHé
publique (2). »
Cette aSMn si importante était de fi^re dédi*
rer nul le mariage du roi avec Jeanne de France,
troisième fiUe de Louis XI. Moyennant une
somme d'argent, etqudques conditions stipulées
en fhvenr de César Borgia, Alexandre Yl ( voff.
ce nom ) se prêta à toute demande. Le mariagt
fut cassé , Louis Xn épousa Anne de Br^agne,
Il ) ric tfn omrâtnml é^AmboUe, Jlb. 1, p.
(t) /Mtf., Uk I, p. 06.
S17
AMBOISE
318
Yemre de Gbadries Vin, et son ministre reçut des
mains de Borgia le chapeau de cardinal.
D'Amboise continua ses travaux de réforme :
iJ fit pulilier dans tous les tribunaux ces ordon-
•aaoet qui servirent longtemps de code national.
■ H alla lui-même les établir enNonnandie, avec
le titre effirayant de riformateur général, H n*y
avait point été depuis qu'il en était gouverneur
en olief ( honneur qu'il avait reçu dès le corn-
mMoanent du règne ) , ni depuis quil était car-
^Smak 6t premier ministre. On ne peut dire avec
qnelt applaudissements et quelles acclamations il
ftii reçu. Rouen se surpassa en cette occasion ,
tant il était respecté et aimé. Les habitants lui
firent une entrée pompeuse; ce fut une espèce de
triomphe. Ce qu'il y eut de plus honorable pour
le triomphateur, ce fut l'affeotion des peuples, dont
let oœors volaient après lui : aussi ne cessait-il
de fiûre du bien k cette ville. Il venait tout uou-
veliement d'y foire conduire à ses dépens toute
l'eau Tieige des environs, et d'élever dans les
carrefours fX les autres lieux publics ces su-
perbes fontaines qui y coulent de nuit et de jour.
Comme sa plus grande passion était de se foire
aimer, il fut très-sensible aux témoignages que
lui doonèreot les habitants de Rouen de leur res-
pectueuse tendresse. Un autre sujet de joie pour
hd fut de trouver son diocèse en aussi bon état
pour le ftpiritud que Ton pouvait le souhaiter.
Ne pouvant résider, il se faisait instruire de tout;
et la r^wnse décidait de ce qu'il y avait à faire ,
scJoB les cas qui se présentaient. Étant à Rouen,
il y tint les états de la province, et pourvut sur-
le-champ à toutes les plaintes qu'on y fit. Il y
était allé avec un plein pouvoir d'y foire et d'y
ordonner, comme eût fait le roi en personne (1). »
Cependant les nouvelles ordonnances avaient
excité des troubles panni les écoliers et les ré-
lenta de l'université, qui se disaient lésés dans
leurs pririléges. « Ce ne furent que clameurs, que
liidlea contre les ministres, qu'injures contre le
roi même, qui en fut plus piqué que de l'audace
ivee laquelle l'université ordonna qu'on n'en-
seignerait plus à Paris et qu'on n'y prêcherait
phta, qu'elle n'eût été rétablie dans ses droits et
les priTîléges. En vùn le parlement enjoignit aux
réfsents de continuer è enseigner, pas un n'obéit;
de sorte qoe tout se préparait à une sédition, si
d'Ainhoise ne l'eût prévenue. Le plus prompt
remède fut de faire approcliet les troupes. Le
roi partit de Blois avec sa maison. Sa marche
répandit l'effroi : autant que la gent scolastique
avait été audacieuse tant qu'elle n'avait point
en de peur, autant fut-elle consternée quand eUe
sot le roi à Corbetl , qui n'est qu'à sept lieues de
Paris. Les plus mutins s'évanouirent; leur fuite
ramena le calme; l'université d'elle-même rou-
vrit ses classes, fit prêcher, et ensuite députa au
roi. Ses députés essuyèrent de grandes huées
(f ) Ufeadre, Fié êm i o rié nai iUm^béUêi Amttcrdiai,
, ttf . II, ^ TB.
quand ils se présentèrent. Les gens de la cour,
en ce temps-là, ne sachant la plupart ni lire ni
écrire, n'avaient pas, pour les gens de lettres,
la considération et l'estime que ceux-d méritent.
Les pauvres députés, déferrés par cette avanie ,
ne parlèrent au roi qu'en tremblant, et sans ré-
clamer leurs privilèges ; ils demandèrent hum-
blement pardon, tant pour le corps en général
que pour les particuliers qui n'avaient pu se
contenir. Le cardinal d'Ainhoise, qui était , disent
les historiens, l'Ame et la langue de Louis XD,
répondit que Tuniversité avait d'autant phis de
tort, que si on lui avait ôté une partie de ses
privilèges, elle ne devait s'en prendre qu'à elle-
même , qui avait continué à en abuser, quelque
avis qu'on lui eût donné de se corriger ; que le
roi, par bonté, voulait bien oublier les insolences
des écoliers, les emportements des régents, et les
injures atroces que les uns et les autres avaient
vomies contre lui. « Oui, dit le roi, frappant sur
sa poitrine, ces insolents m'ont injurié jusque
dans leurs sermons ; » mais que s'il arrivait, con-
tinua d'Amboise, qu'ils manquassent à l'avenir
de respect pour Sa Majesté ou de soumission à
ses ordres , il n'y aurait plus de pardon ; et qu'a-
près avoir éprouvé la clémence d'un si bon prince,
ils ressentiraient aussitôt toute la rigueur de sa
justice; que le roi ainuUt les savants et les pro-
tégerait toujours, tant qu'ils ne s'en rendraient
pas indignes; du reste, qu'il aimait mieux qu'il
y eût à Paris moins de régents et moins d'éco-
liers, pourvu que ceux qui y seraient fussent
plus soumis et plus sages. L'um'versité profita
de ces salutaires avis ; et lorsque quelques jours
après il parut un nouvel édit qui confirmait les
ordonnances, lesquelles avaient causé le trouble,
pas un écolier ni régent ne fit le moindre mou-
vement (1). »
L'ordre étant rétabli, Louis XII, toujours
d'accord avec son ministre, reprit son projet de
mise en possession du Milanais. Avant de partir
avec le roi pour l'Italie, le cardinal s'était fait
donner par Alexandre YI le titre de légat à ta*
tere, avec les immenses prérogatives qui y sont
attachées (2). Tenant beaucoup à cette digfiité
pour avoir plus d'autorité sur les couvents indis-
ciplinés, il se la fit renouveler, plus tard, i)our
un temps indéfini. Mous n'entrerons pas ici dans
les détails de ces guerres d'Italie, qui cui*ent
pour résultat la conquête du Milanais, de Gênes
et d'une partie du Piémont. (Voy. Lotis XII,
AuBiGifï, TarvuLCE, GiÉ, Alexaîîdre VI, Jc-
LES n, Sforce). Tant que les troupes françaises
(1) f'U du cardinal d'jévtboiâe, li?. II, p. 79.
(I) Les légats, bien différents des nonces et desi aulrei
envoyés, étaierû les déléRUë^ du pape : Ils posr.édalent la
plénitude du pouvoir aposlollcfiie ; lis avalent le droit de
donaer des dlsipenses et des indulgences pléniôrcs , de
faire porter processionneliemcnt la croix et la bannière
devant eux, de lever des impôts sur H clergé ( ee qui
IM blMlt détester), et de réforner les ordres mooas-
Uques. Bnfln , d'Amboise , comme légat , était pape en
France.
310
AMBOISE
330
occupaient lltalie , les Italiens se montraient
humides et soumis; mais dès qu'dles ayaient le
dos tourné, ils secouaient le joug et fomentaient
de nouveaux troubles, excités tantôt par Tem-
pereur, tantôt par le pape, quelquefois par tous
les deux à la fois. Les serments, les protestations
de fidélité et de soumission aux pieds du yain-
queur présent n'étaient qu'un moyen de mieux
tromper le yainqueur absent. Les Suisses ser-
Taient pour de Tardent tous les partis : malheur
h ceux qui les payaient trop mesquinement I Tout
cela était entremêlé d'intrigues dont les trames
échappaient quelquefois aux plus clainroyants,
mais qui toutes avaient leur source dans les vices
du cœur humain. Voilà le tableau de ces guerres
de l'Italie, dont Guicchardin a été Téloquent nar-
rateur.
Les sages institutions que Louis Xn introduisit
dans le Milanais auraient dû lui gagner l'afTec-
tion de ses nouveaux sujets. « Par le conseil de
d'Amboise, le roi fonda à Milan une chaire de
théologie, une de droit, une de médecine, et y
attira par des honneurs et de gros appointements
les plus célèbres professeurs. D'Amboise y fit
établir un sénat déjuges choisis, qui rendissent
la justice sans délai, sans frais, sans faveur. Il
fit diminuer toutes les impositions d'un quart; n
mit peu de troupes dans les places , de peur de
fouler le peuple; et, pour contenir ces troupes,
il recommanda aux officiers de leur faire garder
et de garder eux-mêmes la plus exacte disdplme.
£nrm, croyant qu'un homme du pays, homme
de réputation, de mérite et d'expérience, y serait
beaucoup plus aimé, mieux obéi, plus respecté
que ne serait un étranger, il persuada au roi de
donner le gouvernement de Milan et tout le duché
au maréchal Trivulce, en lui associant, dans le
commandement général des armes, le brave
Stuartd'AubignyO).»
Mais k peine d'Amboise avait-il repassé les
monts (en 1500), que le même Sforze, que les
Milanais avaient abandonné à l'approche des
Français, Ait accueilli comme un libérateur. Côme
et Belliiuona reçurent ce duc avec de grandes
acclamations; les bourgeois de Milan prirent les
armes en sa foveur, et Trivulce eut h peine le
temps de se réfugier dans le château pour échap-
per aux assassins. D'Amboise partit avec le ma-
réchal de la Trémouille pour chAtier les rebelles.
Sforze fut arrêté par ses propres soldats et livré
aux Français le 10 avril 1500. « Les bourgeois
de Milan, qui, la veiUe de cet événement, s'é-
taient vantés d'enlever Amboise dans Verceil, lui
députèrent le lendemain pour demander miséri-
corde. D'Amboise, sagement fier, ne répondit à
leurs prières que par un regard sévère, et lais-
sant ces rébefles dans la crainte plus que dans
l'espérance. H alla loger à Milan, non dans le
palais ducal, comme on l'en avait supplié, mais
au château, d'où ces séditieux n'avaiôitpa chas-
(1) FU d« cœrdinai d^JmboUe, l II. p. M.
I
ser les Français. Les canons en étaient braqués
du côté de la ville, comme si on se fût préparée
U réduire en pousàère. Les bourgeois, ooDsteniés
de cet épouvantable appareil, firent dfae à d'Anh
boise qu'ils remettaient leur vie et leurs biens à
sa discrétion; et pour obtenir grAoe , hommes,
femmes et enfants, les uns en habits de deofl,
d'autres en habits de pénitent, tous fondant ei
larmes, coururent se jeter k genoux deivant la
porte du château , criant d'un ton lamentable :
Grâce, grâce! miséricorde! Le bmit S'était ré-
pandu qu'A en allait sortir des troupet, le flam-
beau et le sabre à la main, pour mettre à feu et
â sang toutes les rues des environs; en mène
temps , d'autres troupes venues du camp sacca-
geraient le reste de la ville.
« Le dessein de d'Amboise était de faire am
Milanais plus de peur que de mal : cependant,
sans paraître plus disposé à se laisser flécUr, il
leur fit dire, pour réponse, qu'ils eussent à le
trouver le jour du vendredi samt dans la cour
de l'hôtel de ville, pour y entendre leur sentenee.
On ne peut exprimer quelle peine il se donna et
quel soin il prit, enattendîuit le jour fotal, pour
empêcher les gens de guerre de pUler cette gnoide
ville, n fût sur pied trois jours et trots nuits,
faisant lui-même la ronde pour tenir en lespeel
les soldats et les officiers. Le vendredi saint, les
gentilshommes, les citadins et le mena people
de Milan se rendirent à l'hôtel de ville, non en
foule et en confusion , mais en processions, dis-
tinguées par leurs étendards, et composées de
femmes et d'hommes choisis de tous les états;
devant les pères et les mères marchaient ks
petits enfants , pour attendrir d'Amboise, qd,
d'une fenêtre du château, vit filer ces proces-
sions. Pen après. Il se mit en marche, en gnnd
habit de cardinal, sa croix portée devant lui. Sa
marche fbt un triomphe, ayant pour cortège toolB
la noblesse de l'armée, et un monde Infini de gens
de toutes les sortes qui le suivirent à l'hôtel de
ville, où la plupart ne purent entr^.
« Au fond de la cour de ce superbe bâtiment
était im amphithéâtre, et au mflien de l'amphi-
théâtre un trône où s'assit d'Amboise, ayant â
ses côtés les principaux officiers de la guerre et
de la judicature. Les gentilshommes, lesdtadîBS
et le menu peuple de Bfilan, qui étaient rangés
dans U cour, se prosternèrent quand fl parut, et
demeurèrent à genoux pendant la longœ ha-
rangue que leur orateur prononça, la tête nue et
à genoux, pour demander pardon du passé etpoor
promettre en leur nom qu'ils seraient fidèks à
l'avenir. Cet orateur ayant dté l'exemple de saint
Pierre, et dit que la chute de cet apôtre avait
rendu sa foi plus ferme, le cardinal l'interrom-
pit, disant d'un ton de menace : « Saint Pierre
rem'a trois fois son mettre; mais s'il arrivait qoe
ce peuple, après ce qu'A vient de fahne, retombât
dans la même faute, il n'y aurait plus de pardon:
Milan serait rasé jusqu'aux fondements, et tous
les habitants seraient sans miséricorde passée an
321
AMBOTSE
333
fil de répée. Ces paroles, quoique fulminantes,
laissaient pressentir que, pour cette première
fois , il y ayait lieu d'espérer que le roi leur
pardonnerait. En effet, dès qu'un autre haran-
gueor, qui parla par ordre de d'Amboise, leur
eut reproché, par un discours aussi majestueux
que piquant, leur infidélité et leur inconstance,
d'Ai]âx>ise, âeyant sa voix, leur pardonna au
nom du roi. Alors la cour retentit de cris de
joie et d'allégresse; hommes, femmes et enfants
crièrent à Fenri : Vive la Frantel vive le roi l
vive le cardinal^ qui assure nos vies et nos
biens ! Les processions le reconduisirent au chA-
tean arec de grandes acclamations, le peuple
jetant den fleurs par toutes les rues où il passa.
II y a peu d'exemples i'une amende honorable
d'tan si grand éclat (1). »
Le cardinal fit metb« des troupes dans toutes
les places fortes, eut toiqours une armée sur pied
pour tenir les Italiens en respect , remplaça le
marédial Trivulce, gouverneur du Milanais, par
Chaumont d'Amboise, son neveu; et, après
aToir ainsi pacifié le pays sans coup férir, il
revint en France, où il fut, pour les courtisans ,
tour à tour un objet d'adulation, de haine et de
jalousie; mais, fort de l'afTection hialtérable du roi,
cet ikabfle ministre triompha de toutes les cabales
qa'on avait montées contre lui, et dans lesquelles
le marédial de Gié et la reine eUennéme avaient
trempé.
On a reproché au cardinal d'Amboise le traité
de Bloia (1503), par lequel le conseil du roi
démanbrait et détruisait d'un coup de plume la
monarchie française. Par ce traité , le roi don-
nait la seule fille qu'il eût d'Anne de Bretagne
an petit-fils de l'empereur et du roi Ferdinand
d'Aragon, ses deux ennemis, à ce même prince
qui lut dqwis, sous le nom de Cliarles-Quint, si
terrible à la France et à l'Europe. Mais ce traité
était en grande partie l'œuvre même d'Anne de
Bretagne, à laquelle le roi ne savait rien refuser.
puis le cardinal parvint lui-même à le rompre ,
après avoir assuré la succession intacte sur la
tète de François , duc de Valois , fils du comte
d'Angonlême, et avoir employé les députations
des villes à vaincre l'obstination de la reine.
La plus grande faute que l'on puisse reprocher
an cardinal d'Amboise , c'est , non pas d'avoir
en l'ambition de devenir pape ( ambition bien lé-
gitime), mais de l'avoir laissée paraître. Ce fut là
le point liuible que ses ennemis avaient su habile-
ment exploiter. Après la mort d'Alexandre VI, il
aorait vu certainement ses voeux accomplis, s'il
avait été moins crédule et plus hardi. Il avait
des trésors ; les troupes qui devaient aller an
royanme de Naples étaient aux portes de Rome.
Mais les cardhianx italiens lui persuadèrent
d*éloigner cette armée, afin que son élection
(car il se croyait sûr d'être élu ) parût plus libre
et en fltt pins valide. H l'écarta, et alors le car-
(1) F'Uém cardinal tPÂmboisê, llr. II, p. lis.
nomr. aioca. uKrvaas. — t. u.
dinal Julien de la Rovère fit élire Pie ITI , qui
mourut au bout de vingt-sept jours. Ensuite ce
cardmal Julien devint pape lui-même sous le
nom de Jules n. Cependant la saison pluvieuse
empêcha les Français de passer assez tôt le Ga-
rillan , et favorisa Gonsalve de Cordoue , qui
reprit Naples. Amsi le cardinal d'Amboise perdit
à la fois la tiare pour lui, et Naples pour son roi.
Au commencement de 1504 , la famine et la
peste (nom impropre que les chroniqueurs don-
nent è toute épidémie) désolèrent la France.
« D'Amboise donna de si bons ordres pour faire
venir du blé des pays étrangers, pour faire oo^
vrir les greniers des gens qui en avaient caché,
pour faire semer de menus grains dont le peuple
pût se nourrir, qu'on souffrit peu de la fiîmine.
La peste fut violente, mais elle dura peu. Site
mal fut grand , le remède fut prompt, par len
secours continuels que le ministre envoya aux
lieux infectés, et par les précautions qu'il prit
pour en préserver ceux qui ne l'étaient pas. On
ne peut dire combien il s'attira de bénédictions
et de louanges , en faisant cesser par ses soins
ces épouvantaUes fléaux (1). »
Après la mort de l'archiduc Phflippe, fils de
l'empereur Max|mflien et gendre de Ferdinand,
roi d'Aragon , ces deux souverains prétendirent
tous deux à la régence de la Castille. Le cardinal
d'Amboise, choisi pourjugedcleur contestation,
prononça en faveur du roi d'Aragon , ce qui
ajouta encore à la haine que lui portait Maximi-
Uen depuis la rupture du traité de Blois; mais
cette haine n'était pas bien redoutable , car l'em-
pereur n'était pas assez riche pour payer des
troupes nombreuses. C'est ce que n'ignorait pas
le ministre de Louis XII, depuis longtemps noté
sur le Livre rouge de Maxinûlien.
Ce fut en revenant de l'Italie , où les Génois
rebelles venaient d'être châtiés , que le cardinal
tomba malade, et mourut, à l'ftge de cinquante
ans, h Lyon, d'une goutte remontée à l'estomac.
Le roi lui fit faire des obsèques magnifiques. Le
cœur et les intestins du cardinal ont été enterrés
à Lyon dans le couvent des Célestins, tandis
que son corps fut transporté avec pompe et en-
seveli dans la cathédrale de Rouen, où l'ar-
chevêque, neveu du cardinal, lui éleva en 1522
un magnifique monument en marbre.
On raconte que le cardinal ministre répétait
souvent au frère infirmier qui le servait dans sa
dernière maladie : « Frère Jean, que n'ai-je été
toute ma vie firère Jean I » — « Le cardinal
d'Amboise, dit l'abbé Bérault, sans avoir au
degré suprême toutes les vertus qui ont signalé
les évêques du premier âge de TÉglise, en eut
toutefois qui dans tous les temps feront désirer
des prélats qui lui soient comparables. H réunit
d'ailleurs toutes les qualités sociales et politi-
ques qui font les mim'stres et les citoyens pré-
(1) Ugeodre, F'iê du cardinal d^Âmboise, III,
P.1M.
11
828
AMBOISE
8S4
cieux. Magnifique et modeste, libéral et économe,
habile et Trai , anau grand honune de bien que
grand homme d*Étaf , le conieU et Tami de mm
roi , tout dévoué au monarque et trèa-z^ pour
la patrie, ayant encore à concilier les de?oirë de
lé^t du saint-siége avec les privUégea et les li-
bertéft de sa nation, les roÔ0tioo# palemelles
de l'épiscopat avec le nerf du gouvernement» et
le caractère même de réformateur 4w ofdres
fdigieax avec le tumulte des Mûrm et I4 ^fi-
siphon de la cour ; partout il fit le bifin, réfomia
1m abus, et captiva let cœurs avec Tefttime pu-
blique. »
Pour bien juger le cardinal d'Amboise, qui fut
somommé le Père du peuple (titre qu'on dori-
DAit aussi k Louis XH ) , il tuai Hre ses lettres
au roi Louis XII, publiées à BruxeUes, 1712,
4 vol. in-12. F. H.
Legendre, f<« du eardifud d'jémboimt Boaen, ITM,
to-*:'-UUr0t du eardinal d'JwtboUé à Louis IH,
1711 . 4 ?ol. lo-lS. -> Btrriére de V1|B|U»c , Éloge 4$ C.
d'ÂmboUe, dans Éloge» acad.^ 1806, iD*9*- — Goyon
d'Arsae, Éloge du eardinal d^AwUnitB. — DietUmnaire
4e Peller.
ÂHBOiSB , nom d^aa[le Ikmiile bourgeoise de
la petite ville d'Amboise. Ses membres les plus
célèbres sont : Adrien, évéqne de Tréguier, mort
ea 1616, auteur dWe tragédie, Holo/erne,
Paris, 1580; François et Jacques; tous trois
fils du chirurgien Jean d'Amboisb.
AiiBOiSB ( François o* ) , littérateur français ,
■é à Paris en 1660, mort en 1620. U était fils
de Jean d'Amboise, chirurgien du roi. Chartes TX
le fit âever à ses frais. H enseigna d'abord les
belles-lettres an collège de Navarre, puis se fit
avocat, et accompagna Henri Œ ea Pologne. De
retour en France, il fut nommé successivement
maître des requêtes et consoiller d'État Nicéron
(tome XXXin) a donné la liste des ouvrages
d'Amboise , dont voici les prindpaux : Notable
discours, en forme de dialogue, touchant la
vraie et parfaite amitié, traduit de l'italien
de Piccolomini; Lyon, 1677, in-16; — Dialogue
et Devis des damoiselles , pour les rendre
vertueuses et bienheureuses en lavrayeetpar*
faite amitié; Paris, 1581 et 1583, in-16; —
Regrets facétieux et plaisantes harangues, fu-
nèbres sur la mort de divers animaux , tra-
duit de l'italien d'Ortensio Lando; Paris, 1576,
in-16 , et 1583, in-12 : ces trois ouvrages ont été
publiés sons le nom de Thierry de Tymophile,
gentilhomme picard ; — ics Nécpolitains, comé-
die française fort facétieuse, sur le sujet (Tune
histoire d'un Espagnol et un Français; Paris,
1584 , in-1 6 ; — une édition des œuvres d*Abailard ;
— Désespérades, ou églogues amoureuses ,
èsquelles sont au vif dépeintes les passions
et le désespoir d'amour; Paris, 1572, in-8**.
Bayle. Dictionnaire erUiçue,, — Nicéron, Mémoires .
t XXXlll,^St9.
Amboise (Jacques d' ), en latin Jacobus Am-
hosianus, chirurgien français, iport en 1606.
rvtait le pln< jouiic fies îils de Jean d'Amboise^
chirurgien sous Charles IX et Henri m. 11 suivit
la profession de son père, ss fit Ueai«ii «n mé-
decine, et devint , en 1594 , rscteur de U ^-
culté de Paris. « Pans le même temps , dit Ba-
ïoo, l'université avait k combattre dl^ rivanx
formidables, les plus puissants qu'oUi» ait jamais
eus ; d'Amboise possédait las armes d« T^loquen-
ce; il s'en servait utilement m pl«u) pAriwMot,
contre les jésuites. Après avoir servi glorieme-
ment la patri» et l^varsité p«mlMil le temp*
dHui rectorat si critique, il Ait proclamé doeteor
en médecine en 1694 , par ^artbélemi Perdol-
eis. En 1606, régnait à Paris une maladie pes-
tilentielle; il parait que d'Amboise rooorat4e
cette maladie ^idéroique le 80 aofit de la mêiqe
année, après avoir perdu s^ fils. »
On a de lui : Venx seeiio arihriiidi pur§ih
tione commodior; Paris, 1604, iorfit; r- Ora-
tiones duœ in senalu habUm pra univertit
Academiéo ordinibus, in Clasomontenses ,
qui se jesuiias dicunt; Paris, 1604, in-iS.
Hazoo, Noliee des homvtes tes plus eeliltres de la/a-
eulté dePqris, p. SS. —Jmmalde Henri iK L III,p.lfl.
JLMU01SK( Michel 0'), littérateur français, dit
le seigneur de Chevillon, et surnommé VEsciope
fortuné, né à Naples vers le commencement du
seizième siècle, mort en 1647. H était EU nahi-
rel de Charies-Chaumont d'Amboise, amiral 4t
France et lieutenant général du roi en Lomba^
die. Voici la notice des ouvrages qu'il a laJMés,
et qui n'ont plus maintenant d'autre mérite que
celui delà rareté : i^ les Complaintes éê f A-
clave fortuné, avec vingt épitres eê twente
rondeaux d'amour; in-S" goth., Psapis, saas
date; — 2" la Panthaire de VBselaœ for-
tuné, etc.; ln-8* goth., Paris, 16a0( -^3»itf
Bucoliques de frère Baptiste ManUman,
nouvellement traduites du laiin en rim
française; in-4« goth., Paris, 1630; — 4«fel
cent Épigrammes, etc.; m-8*, Paris, sans date;
— 6" les Épitres vénériennes de PMselate
fortuné, privé de la court d^amour^ etc.; !■-«•
goth., Paris, 1632, 1634 et 1636; — eP U
Babilon, autrement la Confusion de VBscUm
fortuné etc.; in-8» goth., Paris, 1686; —
7* les Contre-Épitresd'Ovide, etc.; in-«^, Pam,
1541, et ibid. 1546, hi-16; — 8* /e $eer^
d'amour, où sont contenues plusieurs leUref,
tant en rithme qu'en prose, etc.; 1b-8*, Paris,
1541 ; — 9» Quatre satires ( les 8% 10«, f V et
13*) de /uv^na/ , translatées «a français, ete.;
hi-18, Paris, 1644; — 10" enfin, ie Bis ée
Démocrite et le Pleur d^ Heraclite , phitosO'
phes, sur les folies et misères de ce monde,
traduit deTiUlfen d'Antoine Philéréroo Frégoio,
et interprété en rime françiiise; in-8*, Paris,
1547, in-16; Rouen, 1550. Michel d'Amboise est,
en outre, ^'auteur du Blason de la dent, qui
se trouve dans le recueil intitulé Blasons ana-
tomiques des parties du corps féminin , etc.;
in-16, Lyon, 1530.
u CroU du Maine cl de Qoujet, DibUotkéquêt /rtm-
(aiM, t. X. - Hor^rl , Dittlmuuitrt. - :ric(niii . Mt-
■oirri.HïXIlI.p.m.
AMBa& (Frwçoit a'), auteur comiqui; ita-
tim, natif de Florence, mort k Rome en 1558.
II desceodsit d'une noble Tamitle norenline, et
«n 1549 dfTinl consul de l'Académie de PIo-
reoce, ob il Gtdes cours publics. Onadelui;
H Porto, eonaaedla { en prose. ) ; Florence, 1 560
et lS9«,ln-S*; Venise, I5fli et 159fl, in-ii; —
la T^anatia (1) Icommedio in verst tcioltl)
atn glUnlfrnùitj di Qfo-Ii^t. fini; Florence,
1561 et l593,in-B*iCfttcpièc« fut jouée aux l£tes
mpdaiet de François île Miklicis fI de Jeanne
d'Autriehei— /. ilernnrifi, eommediaijiversi
idolti; Florence, 1563 et 1564, ia4°.
AMKHOGi {Anlwne-ilaTie), lilblialcur ila-
Iiea,né i Flonnce en 1713, mort A Rome ea
I7B8. Il entra du» l'ordre du Jéuiile.s, «t pro-
feua padant trente ans la rhétorique et la poé-
Hie an eollegio Romano. On a d'Amtirogi : une
tradiMdiMi, en fera blanu ou icintli, des Œuvrea
i\e Virgile, publiée paiu- In première Toia i Rome
do 1751 k 1761, en quatre vol. jn-tt, et réim-
prhnte masiiflquement dans ta même ville, da
1763* 1766, en 3 vol. in-rol. ; — une traduction
daa âmti élégants petits poèmes de Noceti , dé
IrideHda ^uroroboriu/i; Florence, 1754; —
oactraduetiaB der^fsirïde Voltaire, tbid., 1740:
ce Ait le pftinde de sa collectioo des Tragédie
dtl tig. VoUalr» adatt/il» al tiso dtl Ttatro
Ualiano; Ftoraice, 1751, 1 toI. in-ll; ces Ira*
^iea aont Zaïre, Mahomet, Brultu, la Mort
i* Céaar, tfarianne, Mérope et Sémirantis.
Psimï ses Hitres écrits on remarque des traihic-
GvM des LÊttret choUIti de Cicéron ; Rome ,
1710, et de rfflifoir« du Peln^ianlsme doii-
4itaPBtooniel; — nudiscoora latin in £fer/fone
JMepàt II, Komanonim regiSi Rome, 1704,
b4*) — il Ragguoglin Ularlen dalla vita,
iW4 tt morte dtl F. Marcello Prancttco
tefrUA; Floresce, 1749; — Mutsmm Kir-
<la'iaiitini,'RoinB, 1TB5, 3 vol. ia^ol. C'est
w deaerii^on du HtwSe de Kircher dool Am-
higi avott été diredeur pendant qui^jques an-
**. L. J.
TiMUo.fltOfr. ilivIiJlalMWtlIUilrJ, 1. 1, ;. iu.iu.
'UBEOSI (Domenico degti), suntomnié
KclcAlo M Brizio, peintre ilaÛcn, jialif ds
lUi^w, Tirait dans ta dix-acptiÈme siècle. Il
toâAve deBaldi, Je Calvartctde II ri ùo. Ses
ItiBdpaax ouvrage» uuit des paysages, des
Atsqusa et des ornements d'architecture.
Hiifub, Ptliiiia»itt -VvUci,lcPitHtrisrta.tur.
'iHSBOGio (Jean), peialra et sculpteur
lonutin 4« quatonibne viMe. Tl Ait eoroté
ea 1370 dans la compagnie des peintres, et
«lérata, pogr l'égliie Swta-Moria del Fiora
(Eatbédmie de Flaranca), pliuieiura ouvra^^
qui Q(it étii iHna».
,11 et non CiVaaara oiana an l'i Uaprtm».
ttMmccl, Nelia* i^froftiinrl dfl aucgiio da et-
aa«w,cIr,vnL IV.
ANBKOGio ou AMPROaiO ( Thésée j, \kéo-
]afien et orientaliste italien, né prËsde Pavie en
14S9, mort en 1540. 1) manirL-sta debonni; lietire
de rares dlf^pasitiona pour In linguistique. Après
aviùr ëtiiilié les lettres il Milan, il revint dans sa
ville natale, s'; appliqua k U jurisprudence, et
re^ut à ilix-ncur ans te litrp de docteur. II allai'
être appelé it un poste diplomatique imporlaqt.
kiraqu'il se fit admettre panni les clianoines
ré^en (je Sainl-Jean de Latran. Il s'adonna
dès lora 4 la tbéologle, et pendant lingt ans il
prâcha dans diverses localités. En 1511, il assista
i l'ouvertore dq concile de Latrap. Ti s'y trou
vaitdes Étliioplms, des Syriens et des Maronites,
qui, ayant demanda l'autorisation de célébrer la
messe dans leurs langues respectives, ne l'obtin-
rent qu'après t'ùiainen de leur liturgie par Am-
bro^o, commis ï ceteTTet par le cardinal San-
tacroce. Appelé par Léon H k occuper k Bologne
lachôirede syriaque etdechaldden, il contribua
à répandreen Italie le goQt àei langues orientales.
Il préparait une édition du psautier en chaldeen
et un traité sur te.s {diomej sémitiques, torsqu»
Pavie, où jl vivait retiré, tomba aux mains des
Français : tous les matériaux qu'il avait rassero-
blés Turent dispersés ou détruits. Il ne retrouva
que son Psautier cDl534,chei un marctiand de
IVomage. AVenise, ilse lia d'antitié avec l'orien-
taliste Guillaume Postel. De Venise 11 alla i
Ferrare, où i) publia son principal ouvrage sous
le Utre : Introductlo Ifi Chaldalcnm (iiiguam,
Syriacam alque Armenicam et decrm. atiat
HnSWM ; dùtracterwn d\ffer'nt\uta Alpha-
bets cireiter quadraginta et forvmdem In-
vicein cot\formatlo. Mytliea et eabalùtiea
quamplurima tcitu dlgna, etc., 1539, in^°.
On doit encore i Ambn^o une édition des Dl>-
cours de Catisto de Plaisance sur le propbèti!
Hasai. V. R.
AMBBOIHB, Aaaaosim (saint), un dns
grands hommes du cbristianiatne d'Occident,
naquit en 340 à Trêves, dini la palais de son
père, préfet du prétoira de la Gaule méridionab.
C'était te temps oii la religion chréUenna, nul-
tresse des âmeii , fi'emparait des lois et du pou-
voir. Tendant à devenir l'unique inaplratian de la
société romaine, où toute autre force avait péri,
elle entourait, pénétrait de toutes parta ealle
société, loi enlevait ses grands boromca k me-
sure qu'ils paraissaient, diangeait pour eux la
but de l'ambition, la vocation lics grands tra-
vaux, et mettait in.sensibleinent partout l'Église
au lieu de l'empire. La lutte intérieure des sectes,
les combats de l'armniime contre la foi de ?ii-
cée, n'arrêtaient pas ce mouvement : an con-
traire, l'esprit religieux grandissait par sea di-
visiims; il ne laissait nulle part hors da aoi
d'intérêt suffisant [lour une tme élevée. Il en-
traînait dans un des temples rivaux toutliDmme
11.
327
AMBROISE
83S
puissant par la conTictîon et la parole, et reje-
tait aa second rang les dignités de la politique
et de lagoerre. Ainsi mourait l'empire; ainsi s'é-
lerait l'élise.
Dès lors rien de plus simple et de phis con-
forme au temps que la destinée d'Ambroise. Sa
mère était vouée avec ardeur an culte chrétien ;
sa sœur reçut le vofle religieux des mains du
pape Libère. Lui-môme , pénétré de toutes les
idées chrétiennes sans aroir encore reçu le
baptême, les appliquait, avec le zèle d'une âme
vertueuse, à Tadministration qui lui était confiée
sous Pétronius Probus, préfet dltalie et d*lllyrie.
Quelques années après, nommé consul par Va-
lentinien, et chargé, à ce titre, du gouvernement
de la Ligurie et de la province Émilia, fl reçut,
en partant, cette instruction : « Allez, et agissez
non pas en juge, mais en évéque; c'est-à-dire,
modérez la rigueur des lois romaines; point de
tortures et de condamnations à mort; soyez
indulgent et secouraUe au peuple. » Que l'on
compare ces formes nouvelles de gouvernement
à l'idéal même du proconsul romain dans la Vie
d'Agricola, par Tacite; et on concevra la salu-
taire modération que la réforme chrétienne im-
primait au pouvoir. L'fanagination des peuples
était frappée de cette Influence, dont ils sentaient
le bienfait ; et ce bienfait expUque la manière sou-
daine d<Hit Ambroise, de préfet, devint évéque.
Milan, capitale de la province, était divisée
entre la foi de Nicée et le symbole d'Arius.
L'archevêque Auxence appartenait h la secte
arienne. A sa mort, en 374 , les deux partis se
disputèrent virement l'élection. La ville était en
feu ; on était prêt à se battre dans l'église, où le
peuple venait voter, selon l'usage. Ambroise s'y
rendit, et d'abord parla comme un magistrat,
pour le maintien de l'ordre et de la paix publi-
que. On lui répond par le cri, Ambroise évéque I
qu'un enfant, dit-on, prononça le premier. Ca-
tholiques , ariens , acharnés l'un contre l'autre ,
se réunissent dans ce vote par un accord qui pa-
rut un miracle. C'était l'onivre des vertus d'Am-
broise, de sa renommée de justice et de douceur;
et puis ce magistrat dvfl, qui n'était encore
que catéchumène et semblait impartial entre
les deux sectes , devait être préféré par chacune
d'eOes.
Ambroise, assez pieux pour être efTrayé de l'é-
piscopat, se refuse aux vœux du peuple, et sort
aussitôt de l'église. Il retourne à son tribunal; il
veut même, par l'emploi d'une sévérité qui ne
lui était pas ordinaire , se montrer indigne des
fonctions d'évêque. Pour la première fois, or-
donne la torture contre des accusés. Le peuple
étonné devine cette ruse d'humilité, et s'écrie
en tumulte : Nous prenons ton péché sur nous i
Ambroise retourne à sa maison, et, par un nou-
vel et singulier artifice, il y fait venir des pros-
tituées. Mais le peuple le devine encore, et s'é-
crie : Nous prenons ton péché sur nous I Enfin
fl s'échappe dans la nuit, et sort de Milan. On
l'y ramène ; et il est gardé à vue , en atten-
dant un rescrit de l'empereur qui hà pennelte
de quitter sa charge, et d'être ordonné éyêqoe
de Milan. H s'enfuit encore, et se tint caché dans
la villa d'un noble du voisinage , le clarissime
Léonce. Mais le rescrit impérial arriva , et l'ordre
de livrer Ambroise à l'épiscopat fut affiché par-
tout n reparut alors, fut baptisé par un évéque
catholique, et, huit jours après, consacré sur te
siège de BfHan. Dès lors l'arianisme, qui avait
à moitié envahi lltaUe du nord, eut un paissant
adversaire.
Ambroise ne pouvait hésiter entre les deux
symboles. D'une imagination vive et tendre, aa
foi trouvait bien plus à se nourrir dans les
dogmes mystérieux de. Nicée et les pieuses âé*
vations des Athanase et des Basile. Ayant disposé
de ses biens en faveur de l'Église et des panvra,
et s'étant délivré de tout som, fl s'adonna sani
relâche k l'étude des lettres sacrées et anx de-
voirs de l'épiscopat Une partie des nuits, fl fi-
sait l'Écriture et les Pères; le jour, fl était aa
peuple. Son ministère, selon l'usagie de ces pre-
miers temps, était à la fois un înfatig^KiA aposto-
lat et une grande justice de paix. H écoutait les
plaintes, donnait des consefls, condUait les dif-
férends et les procès, visitait les pauvres et tel
malades , officiait dans le temple , et , le dinuBi-
che, prêchait au peuple la parole divine , qol
venait d'apprendre. A peine cette vie si obsédée,
si lalwrieuse lui laissait-eUe, dans le jour, pea
d'instants pour prendre ses repas, tire qoeiqoes
pages et méditer, la porte de sa chambre tou-
jours ouverte. C'est ainsi que Ta vu et qoe nous
le montre Augustin, qui, après avoir erré entre
les phUosophies et les sectes religieuses, chamé
par l'éloquence d'Ambroise, reçut de hd le bap-
t^e. Là brille le plus beau modèle de cet épii-
copat chrétien, qui ftft presque la seule magirt»
ture des temps de barbarie , et qui reparut A
sublime dans un François de Sales, un Chariei
Borromée, un Fénelon, un Cheverus.
A l'époque d'Ambroise, dans la fldbleaaeetki
révolutions de l'empire, une grande aniorilé,
même politique , s'attadiait à un tel minislèn
ainsi rempli. Ambttoise était le premier nom ia-
voqué par les peuples ; on se réfugiait ven lai
des bords de la Mauritanie et des confins de
la Thrace, mal défendus par l'empereur; fl don-
nait tout, et jusqu'aux vases sacrés de aoa
église, pour soulager les fugitifs et radicfar lei
prisonniers. Bientôt l'empire d'Occident, <pi
avait passé de Valentinien I*' anx mains de a
veuve l'hnpératrice Justine et de ses deax IBi,
est attaqué par une rébeUion intérieure. Le jeane
empereur Gratien, abandonné de ses trcNçes,
est tué dans Lyon par un général romalD,
Maxime, An^s de naissance, qui s'empare des
Gaules et menace Iltalie. L'arcfaêvéquede MQan
part en ambassade pour détourner ce péifl ; et,
dans une longue négociation, fl aéduity fi airtk
Maxime.
AMBROISE
380
De retour dans lltalie, qa*fl avait préflenrée
de la gperre, saint Amlnroise fut en botte h la
jdoiiaie et au zèle sectaire de rimpératrice
Jostiiie. L'Occident était loin alors de cette unité
de 'croyanoe que semblait offirir Teropire d'O-
rient, sous la forte main et les lois despotiques
de Théodose. Le paganisme même y tentait
qodques efforts, au milieu de Rome. Une disette
ayant afffigé Htidie en 383 , le sénat, où se con-
terraient, ayec le regret de son pouYoir perdu,
les souvenirs de l'ancien culte, prit occasion de
ee désastre pour demander la restitution des
lâens et des honneurs enlevés au sacerdoce
pnen, et le rétablissement de Tautel de la Vic-
toire dans le Cq>itole. Ce voeu, que Symmaque,
préfet de Rome, appuya de son éloquence, emr
bvraaaait la cour de Milan. L'évèque de Rome,
Oamase, n'y résistait qu'en silence. Ambroise le
combattit avec chaleur dans une lettre à Valen-
tinien, et dans une réftitation de la requête de
Symmaqœ. Les rôles anciens des deux cultes
étaient changés, dans cette controverse. Symma-
que invoquait le principe de tolérance qu'avaient
Tédamé les chrétiens, et que Constantin et Jo-
vîen avalent inscrit dans leurs édits. Ambroise
le repooaaait comme un sacrilège. Biais, il faut
Favoner, le souvodr des persécutions païennes
donnait beaucoup de force à ses paroles , lors-
qnl pouvait répondre : « Us se plaignent du
« letranchement de quelques pensions , ceux
■ qui n'ont jamais épargné notre sang! » Hais
M qui firappe surtout , c'est l'ardeur de foi et
d'espérance qui respire dans les paroles de saint
Ambrtrise; tandis que celles de Symmaque , dé-
nées de conviction et d'avenir, ne semblent
qu'an pompeux cérémonial, un vain et der-
ëer eombat rendu pour l'honneur des armes. La
tenande-du sénat ftot rejetée; et l'écrit de saint
Ambroise, admiré dans toute lltalie, inspira de
kanx vers an poète Prudence sur le même sojet
d ks mêmes idées.
Cependant la cour de Bfilan, ou dominée par
m làe de secte, ou redoutant le pouvoir du ca-
Mdame, se montrait toiqours favorable aux
«iens. Dans la même année qui vit r^eter la
mpèto des païens, l'impératrice Justine pro-
nnipn, sons le nom de son fils, un édit de to-
lâranoe qui asrarait aux ariens le libre exerdoe
^kur ratte. Leur ayant accordé pour leur com-
mte un évéqne dans MUan, elle invita saint
Anbroise à venir discuter contre lui devant
fmçatsar, Ambroise reftisa cette épreuve et
es jugement Limpératriœ blessée voulut alors
Rnpteoer Ambroise par l'évéque arien , et me-
Mça d'envoyer des troupes, si on lui résistait.
Le bruit eonrut aussitôt que les ariens prenaient
de force tontes les églises. La foule catholique
16 prédpita vers la cathédrale, et y resta plu-
riens jours et plusieurs nuits en prières. In-
f eiti par des troupes dans son église, Ambroise
répondit, avec une inflexible fermeté, qu'il n'en
sortirait pas volontairement, et que le temple ne
pouvait être livré par le prêtre. La cour alors
se réduisit à demander que , gardant sa cathé-
drale, il cédât pomr le culte arien une seule des
églises du faubourg, la basilique Portia. La
foule repoussa cette demande par ses cris , et
courut défendre la basilique. Le lendemain,
dimanche des Rameaux, l'impératrice envoya
des troupes pour occuper cette basilique Por-
tia, et y tendre les voiles qui servaient aux
ariens. Le peuple résista, déchira les voiles,
tandis qu'Ambroise officiait et prêchait dans sa
cathédrale. Parmi ce désordre, un prêtre arien,
sur le point d'être massacré par le peuple, fut
sauvé par les efforts d'Ambroise. Au milieu de
la sédition, qui dura plusieurs jours, on conti-
nuait de négocier avec l'archevêque. Sans cesse
on allait du palais de Yalentinien à la basilique
d'Ambroise. Cehii-ci répondait au tribun de l'em-
pereur : « Si vous voulez ce qui cet à moi, des
terres, de l'argent, je ne le refuserai pas, quoi-
que tous mes biens soient la propriété d^ pau-
vres; mais les choses de Dieu ne sont pas su-
jettes du pouvoir impérial. Voulez-vous me jeter
dans les fers, me traîner à la mort? c'est une
joie pour moL Je ne me ferai pas un rempart de
la foule du peuple; je n'embrasserai pas les au-
tels, en demandant la vie : il me sera plus doux
de mourir pour les défendre. » Des soldats alors
fanent envoyés pour se saisir de la cathédrale. A
la vue d'Ambroise et des fidèles qui l'entouraient,
ils baissèrent leurs armes et se réunirent au
peuple. Ambroise monta en chaire et parla sur
les tentations de Job, auqud il comparait son
pérfl. Puis, répondant au reproche de révolte et
d'usurpation quil pressentait ou qu'il avait en-
tendu de la bouche de quelques officiers du
prince : « La domination du prêtre, dit-Q, c'est sa
faiblesse : Maxime ne dirait pas que je suis le
tyran de Yalentinien , lui qui se plaint que mon
ambassade fut comme une barrière qui l'em-
pêcha de pénétrer en Italie. » Des officiers
vinrent s'excuser près d'Ambroise; d'autres al-
lèrent dire à l'empereur qu'ils lui avaient obéi ,
qu'ils occupaient la basilique où il les avait en-
voyés; mais que s'il se séparait de la religion
catholique, fis iraient trouver Ambroise. Aban-
donné de toutes parts, le jeune Yalentinien , sen-
tant avec dépit toute sa faiblesse, s'écria : « Je
ne suis donc qu'une ombre d'empereur! et je
vois bien que vous me livrerez, les mains liées,
à votre évêque, tontes les fois qu'il l'ordonnera. »
Puis, ayant consulté avec ses eunuques, il fit
demander à Ambroise, par un dernier message»
s'il prétendait usurper l'empire en nouveau
tyran. Ambroise répondit qu'à avait seulement
soutenu les droits de l'Église , et qu'il respectait
la puissance de l'empereur; que, du reste, on
n'avait qu'à demander à Maxime si Ambroise
était le sauveur ou le tyran de l'empereur Yalen-
tinien. L'eunuque, grand chambellan du palais,
fit alors menacer Ambroise d'aller lui couper la
tête dans son éghse : « Nous serons tous deus
381
AMBROISË
»3
contents, lui fit répondre l'évoque; j'aurai souf-
fert , œ qui est ordinaire aux évêques^ pour la
cause de Dieu ; et toi , tu auras rempli Toflice
dont se chargent les eunuques pour complaire
aux hommes. » On sent combien cette cour de
Milan, Iftclie, tracassière» avilie par des modes
orientales^ était faible devant cette hauteur opi-
niâtre et cette austère pureté. Elle céda de tout
point I et Ambroise demeura triomphant^ au mi-
lieu de l'enthousiasme et des cantiques du peuple,
qui posa les armes.
Ces fautes de laoour de Milan appelaient une
invasion suspendue depuis trois ans. Maxime ,
qui s'était arrêté avec dépit en deçà des Alpes,
saisit ce nouveau prétexte de plainte, et aflecta
d'intervenir pour la défense d' Ambroise et de la
foi catholique. La cour de Milan trembla, et ne
vit d'autre médiateur qu'Ambroise lui-même.
L'évoque partit de nouveau pour arrêter Maxime
par des négociations ; mais , cette fols , il ne
réussit pas. Maxime lui refusa toute entrevue
particulière , et ne voulut l'écouter que devant
son conseil. Il se plaignit à lui d'avoir été trompé
la première fois , et comme enchante par ses
belles paroles. « Saùs doute , lui répondit Aro-
« broise, j'ai défendu les intérêts d'un prince,
« mon pupille ; j'en tire gloire : c'était l'action
« d'un évêque. Mais je n'ai fermé les Alpes à
« personne, et je ne vous ai opposé ni armée, ni
R retranchements , ni fausses promesses. » £n
même temps, il insista pour la durée d'une paix
tidèlement {gardée par Valentinien. Maxime, dans
son prétendu zèle pour la foi, avait alors près
de lui des évêques qui s'étalent récemment as-
sociés à la condamnation à mort de quelques
sectaires, \ei priscelUanisies. Ambroise les vit
avec horreur, et refusa de communiquer avec
eux. Maxime saisit ce prétexte de rejeter toutes
les propositions d'Ambroise, et, l'ayant renvoyé,
marcha vers l'Italie abandonnée par ValenUnien
et sa mère , qui fuyaient en Orient L'Italie fut
rapidement conquise; et bientôt Maxime, qui
avait commencé la i^ucrre uu nom de la foi ca-
tholique, maître de Rome, y releva l'autel de la
Victoire, au nom de la tolérance.
Ambroise , retiré dans son église de Milan ,
que le vainqueur avait ménagée, ne cessait, par
M^s lettres, d'appeler Théodose. Ce prince parut,
détruisit Maxime, et rendit l'Italie à la famille de
ValenUnien, ou plutôt à l'Éi^ise. Ambroise , qui
dominait sous des princes faibles , parut grand,
même ticvant Théodose. Lorsque ce prince eut
ordonné, de Milan, le massacre de lliessaloni-
qne , tout se taisait dans le monde : il n'y avait
bi sénat i ni magistrat, ni pldlosophe qui osât
faire on reproche ou une plainte. Ambroise ilé-
fendit seul , à haute voix , les droits de l'hu-
manité, et représenta le jugement des siècles.
Quand il apprit la nouvelle du massacre exé-
cuté , il écrivit d'abord à Théodose une lettre
sans faste, mais pleine de force : « U a été com-
« mis, loi disait-il, dans la ville de Thessalo-
« nique , un attentat sans exemple dans rhU-
« toire. Je n'ai pu le détourner; mais i*ai dit
« d'avance combien il était liorrible... l>aiis la
« communion d'Ambroise , il n'y a pas d'abso-
« lution pour ce que tu as fait. » Pula fl ^•
tait avec une admirable autorité : « Je n'ai contre
« toi nulle haine; mais tu me fais éprourer une
« sorte de terreur. Je n'oserais , en ta présence,
« ofTrir le divin sacrifice : le sang d*un seul
« homme injustement versé me le Rendrait; le
« sang de tant de victunes innocentes me le per-
« met-il? Je ne le crois pas. Je t'écris de nu
« main ces paroles, que tu liras seul. »
Ainsi Ambroise voulait d'abord épargner à
Théodose l'affront public qu'il lui infligei. C'est
mal comprendre cette action, que de dire, oomme
Voltaire, « qu'il importait peu d'empêcber, pen-
dant quelques mois. Théodose d'aller s'ennuyer à
la grand'messe. » U importait beaucoup non que
Théodose n'allAt pomt à la messe, mais qa'u
prince si emporté et si puissant trouv&t sw terre
la publique condamnation de son crime. Rasioré
par des flatteurs, qui croyaient corrompre la re-
ligion mênie aossi facilement qu'une oonaeiflaee
de prince, Tbéodose, malgré la lettre d'Ainbroiie,
ae rendit à l'église avec tout son cortège* Là, i
fut arrêté sur le seuil par l'archevêque^ qui, loi
reprochant à haute voix le meurtre de Theâi-
kmique, lui demanda s'il oserait étendre ses
mains, encore teintes du sang innocent^ pour
prendre le corps sacré de Jésus-Christ ; t'U ose-
rait recevoir cette divine hostie dans la même
bouche qui avait ordonné tant de lïimMacfCi
Tliéodose, interdit, balbutia l'exemple de Dafii
— Cl Vous l'avez imité dans son crime, répliqua
« l'archevêque; imitez-le dans sa péniteacc. >
Théodose, confondu, se retira; et pea de tenfB
après U fit paraître l'édit qui ordonnait tme sus-
pension de trente jours entre la date et resécolhii
de toute sentence de mort : faible barrière qie
le pouvoir absolu s'imposait à lui-mètne! Ibis
peut-on nier que, dans ces temps de despotliine
militaire et de passions violentes, le christianisme
n'ait été la dernière sauvegarde du monde?
Tliéodose retourna dans l'Orient, et Ambroiie
reprit sur les affaires d'Italie l'infloent» ijra
naissait pour lui des malheurs du temps.
Théodose, en quittant l'Italie, laissait à Ya-
lehtiuien des lois de rigueur trop fortes (nmt
sa fidblesse. far un de ses édita, tout homne
qui, après avoir professé le christianisme, nm-
nait au culte paieii , était n-appé de mort dtlle.
Le nombre de ces consciences mobiiea avait été
grand sous Maxltne ; et rien n'était alors plus
commun, parmi les dignitaires et les courtisans,
qu'un changement de foi qui suivait l'avénemeot
du prince. On s't'ffraya de voir cette faiblesse re-
cherchée et punie. Quelques che& du parti piScn,
qui occupaient encore des charges publiques,
profitèrent de ce mécontentement Ha ne dispo-
saierit plus du peuple, mais ils pouvaient eonspi-
rer. Us excitèrent l'ambition d'Arbogaste, goer-
838
AMBROISE
834
rier d'une tribu franke à la solde de l'empire,
derenu comte «lu i^dais et général de l'armée d^8
Gaules. Valentinien , qui était Yenu visiter cette
province, ayant osé disgracier Arbogaste au mi-
lieu de son armée, hâta sa révolte.
Le jeune empereur pressa aussitôt, par ses
lettres, saint Ambroise de venir lui donner le
baptême . et d'être médiateur entre lui et le gé-
nérai rmlie. Biais, dans l'intervalle i Valenti-
nien, entouré et trahi de toutes parts* Ait assas-
siné près de Lyon; et le général franc, conune
si , satisfait de la vengeance et de la réalité du
rwvoîr, il eût dédaigné le titre, donna l'empire
un de ses amjs, le rhéteur Eugène. Ambroise,
àrrlTé trop tard, pleura Valentinien, lui fit éle\'or
un roagninoue tombeau , et trononça l'éloge fu-
nèbre de cet infortuné jeune homme, qui comme
son frèro avait si peu régné; puis, sans négocier
avec les nouveaux maîtres de l'empire, il repartit
pour Milan.
Êogène, sous la protection d'ArbogastSi passa
les Alpes, annonçant qu'il rétablirait l'autel de la
Victo^ f et qu'il permettrait l'ancien culte. La
conduite d*Ambroise fUt remarquable alors i on
y sent combien l'Église séparait sa cause de celle
de toute dynastie. Ambroise ne contesta rien à
Ëngène, que le droit de rouvrir les temples et
d^utoriser, disait-il , les sacrilèges des gentils.
« n est juste, seigneur, que je vous honore, lui
< écrirait-il ; mais honorez celui oue vous voulez
e fiiire croire Fauteur de votre élévation. »
Eugène, qui cependant n*espérait d'appui du-
rable que chez les païens, et qui par ses souve*
ntrs de rhéteur leur appartenait, les fovorisa
lientot sans mesure : tout en faisant profession
de la foi chrétienne, il rendit au paganisme ses
insl$9ies, ses cérémonies, ses pnvdégcs. Am-
broise, filors, rejeta les oftlrandes que le prince
eavoyaii à l'église de Milan, et le repoussa, non
comme lismiMfeur, mais comme sacrilège.
Le paganisme allait livrer et perdre sa der-
nière bataiUe. Théodosc , accouru d*Orient, dé-
\rvâtài près d'Aquilée l'armée d'Arbogastc et
f Eugène, dernier camp du polythéisme romain,
Tecrâé des païens barbares de Germanie. Le
duistianisme vit son pouvoir plus que jamais
usure. Eugène et Arbogdste furent mis à mort.
Ambroise, félitttani l'empereur d'avoir puni les
iyraos, lui donna le conseil d'épargner tous
oeux qu^ils avaient entraînés dans leur cause. Ce
b, dit-on san^ c^tude, à cette occasion qu'il
composa ce beau cantique d'actions de grâces,
ce Te JDeum , qui retentit encore dans tous les
tanples de ta chrétienté.
Tnéodose , au comble de la gloire et réunis-
s.iDf les deux moitiés de l'empire, proscrivit
pv de nouvelles lois tout reste de superstition
païenne. L'archevêque de Milan était son prin-
crjul consdl. ou du moins partageait sa faveur
arec le ministre Rufin. Théodose lui recommanda
ses deux fils, en les nommant ses hmlier»,
chacun pour une moitié de l'empire; et, pru do
temps après f à l'âge de cinquante ans, tombé
malade à Milan , il mourut assisté de ses prières.
Ambroise prononça l'éloge funèbre de Théodore
devant le cercueil qui^ escorté d'une armée vic-
torieuse, allait reporter ses restes inanimés en
Orient. 11 bénit en lui le libérateur de l'Italie, et
sur sa tombe inaugura le règne de ses tils par
des paroles où ^ è la transmission militaire d.i
pouvoir, se mêlait le principe d'hérédité monar-
cliique, que oommen^^t à consacrer la religion.
« Ce graïkd prinoe, disait-il, nous a quittés; mais
«( il ne nous a pas quittés tout entier : il nous a
« laissé ses fils en qui nous devons le recon^
« naître , en qui nous le voyons et le possédons
« encore. Que la (aiblesse de leur âge ne soit pas
« si^et d'inquiétude 1 la fidélité des soldats est
■ l'âge adulte des empereurs. »
AinbroLse survécut peu à Théodose, et, comme
lui, mourut d'une fin prématurée à l'âge de
cinquante-sept ans, au mois de février 397, à la
An de ce quatrième siècle qui vit naître tant de
beaux génies pour l'Église. Son épiscopat, qui
avait été pendant vingt-trois ans la plus gMndo
illustration de TOccident, resta béni par le peuple
de Milan et vénéré dans toute l'Italie.
Bien que les écrits de saint Ambroise n'aient
été presque tous quedes actes même de sa vie, ins-
pirée par les devoirs de son ministère et par les
événements publics ; bien qu'il n'ait pas la science
et l'art des Pères de r£^se greccpie, ses con-
temporains, sa renommée d'éloquence ne fut
pas moindre , ni son autorité sur les âmes. Son
talent était agrandi par sa \ertu; et nous enten-
dons saint Augustin témoigner du charme et do
la douceur de sa parole, qui nous semblerait au-
jourd'hui souvent subtile et déclamatoire. Dans
la réalité , il n'est pas un éloquent lettré comme
saint Jérôme, mêlant à la pureté du langage ro-
main les hardiesses hébraïques et les beautés
originales d'une âme solitaire. 11 n'est pas un phi-
losophe, un métaphysicien religieux conuno
saint Augustin, embrassant d'un facile et infeti-
gable génie le savoir presque entier de son temps,
l't le ramenant à l'idéal chrétien. Il n'a pas cette
ënei'l^ic et cette grandeur de pensées spéculatives
qui, plus d'un siècle auparavant, s'alliait dans
Tertullien à une barbarie de diction hâtée par
la nid esse africaine. II n'a pas celte simplicité
magnanime, cette négligence austère que saint
Cyprieu , jadis rhéteur è Carthage , sut mettre
dans ses discours , à mesure qu'il s'approchait
(lu mai-tyre. Sa puissance de parole est diflé-
reote; sa grâce est autre, elle tient au mouve-
ment d'une âme vive et tendre, que l'on sent
unie dans tous ses ouvrages à une fermeté de
rai:^)u politique et sénatoriale. Chez lui , la sen-
sibilité vraie prédomine sur tous les défauts, que
cependant elle ne prévient pas; elle répand l'in-
térêt et le pathétique, où vous seriez tenté de
blâmer le faux goût.
Après rinlelli^ence de la vie publique et du
guuvcrnement dos âmes, ce premier des arts, 1»
385
AMBROISE
386
sdeooe d'Ambroise eenible se renfenner dans l'É-
criture sainte; il est presque étranger à o^te
philosophie antique et à cette controverse dog-
matique, dont rorient chrétien était si occupé.
Sa théologie est surtout morale. Hors de lA, fl
cherche peu; et fl parait emprunter seulement à
saint Basile, à saint Hippolyte, à Origène, et
même à Pbilon le Juif, quelques explications et
quelques allégories. Tel est l'esprit de son traité
en six Uvres sur ToeuTre des six jours, formé,
comme Vffexaméron de saint Basfle, des homé-
lies qu'A avait prononcées devant le peuple ; mais
demeuré bien loin de cet élégant modèle, et tom-
bent parfois même dans d'étranges et puériles
affectations. Ainsi forent inspirés encore ses trai-
tés allégoriques sur les premiers récits de la Ge-
nèse, sur VÉden, sur la vie contraire et les sacri-
fices opposés de Coin et d*Àbel, sur Noé, sur
Abraham, sur Isaac, et son union avec Rebeoca,
considérée comme un prophétique symbole de
l'union des âmes avec le Verbe divin, sur la mort
enfin , c'est-à-dire sur la spiritualité de l'Âme ,
son épuration et sa béatitude. Dans toute cette
interprétation de l'Écriture , Ambroise touche au
génie mystique de l'Orient, à cet écueU de l'allégo-
rie où s'était perdu souvent Origène; mais U ne
fait servir l'allégorie qu'à la leçon morale, à la per-
fection pratique de l'âme , et jamais à ces fables
pieuses où se plaisait l'imagination et dont s'ai^
mait l'erreur des sexrtes. C'est aussi le caractère
du traité Sur la fuite du mondes et celui des
Livres sur Jacob et la vie bienheureuu, sur
Élie et sur le Jeûne, titre double affectionné par
l'orateur, qui aime à consacrer ainsi, par quelque
saint nom de l'ancienne loi , le précepte de la loi
nouvelle, et à mêler le récit au conseU, comme
il le faisait sans doute, pour saisir l'esprit du
peuple dans les homélies familières qu'il a résu-
mées ici.
Un de ces traités où se sent encore l'émotion
de la parole, le traité de Naboth et des Pau-
vres , touche , avec une grande liberté chré-
tienne, à la terrible question de la misère et de
la richesse, à cet exemple « vieux, dit-il, mais
K habituel , d'un Achab oppresseur, tel qu'on en
« voit naître chaque jour, et non pas d'un seul
« Nabotà, mais d'une foule d'opprimés. » L'ar-
dente charité du pontife fait concevoir ce langage
pour son temps , où sous le réseau de fer de
l'empire , sous le despotisme mflitaire sans cesse
transféré, mais immuable, ce n'était pas la ré-
volte des pauvres qu'il fallait craindre , mais la
dureté impunie des riches; et, là même, c'est
sur le respect du droit violé par la convoitise
de l'oppresseur qu'il fonde son anathème; et il
ne maudit les possesseurs des palais que lors-
qu'ils ont usurpé la vigne de Naboth.
Sous cette même forme de narration allégo-
rique, il rapporte à l'histoire de Tobie un traité
Contre Vusure, où, prohibant ce que la loi per-
met, fl interdit tout commerce d'argent Enfin,
dans quatre livres des Plaintes de Job et de
David, et dans une Apoloffiê de David, dont il
commentait les psaumes, on peut croire qu'il
avait en vue surtout une leçon présente, un
péril à détourner, un f^rein à mettre à cette ty-
rannie qui lui échappa, le jour du massacre de
Thessalonique. Ainsi donc, à travers les allégo-
ries et les symboles, c'est à la leçon vivante,
c'est au bien de l'humanité, à l'allégeffient do
joug impérial ou de l'égoisme païen, qn'estramené
le travail du pieux évèque sur les Livres saints.
A ce titre , dans sa parole comme dans sa vie,
nul ne f^t plus évangélique.
Les traces d'une autre coltore cependant se
trouvent encore dans ses écrits, surtout ceux
qui , médités avec plus d'art, n'étaient pasl'édw
de sa parole de chaque jour. « Enlevé toute
« coup, comme U le dit, aux tribunaux dvib,
« et dépouiUé de la toge pour la chasuble, flcs-
« seigna ce qu'fl n'avait pas encore ^>pris, on
« plutôt fut obligé d'apprendre et d'enseigner à
« la fois. » Mais quand ce noviciat rapide M
achevé, le Romain parut sous Yéphod hébraï-
que; et avec une vertu toute nouvelle dans sa
perfection , chez Ambroise conune chez d'vitrei
grands hommes du christianisme, on put voir
distinctement le contact et l'alliance des deux
mondes et des deux lois. Cela est parfois sen-
sible dans le sujet des ouvrages comme dans
le tour des idées. Évidemment les trois Hores
d'Ambroise sur les devoirs des ministres sont
une contre-partie, un supplément du Traité des
Devoirs de Cicéron; ce sont les Offices chré-
tiens, non pas bornés au sacerdoce, comme Je
ferait croire le titre , mais s'étendant à tontes
les conditions, d'une manière seulement plus do-
mestique que civile, et s'appliquent plus à for-
mer l'homme intérieur que le citoyen , selon Is
génie de la société chrétienne, et aussi sdoii
la loi politique du temps. On y sent toutefois, à
part même la pureté religieuse, une beUe tradi-
tion de l'antique. Les deux écrivains dont Fi- ^
mitation est le plus sensible et souvent nèM
trop marcpiée dans le génie d'Ambroise, ce sost
Tite-Live et VirgUe ; mais leur influence ne suffit
pas pour coi^urer le faux goût du temps, et les
souvenirs de leur langue sont parfois étrans^
ment mêlés. Il n'y a pas moins quelques bsBOX
reflets da l'aïUiquité dans le style inégal de
leur disciple devenu chrétien, et ce qui man-
que dans la forme est couvert par l'excellenoe
du fond, lorsque Ambroise, reprenant la divi-
sion de Cicéron en devoirs divers qui dépendent
de V honnête, de Vutile, et de Y agréable, re-
jette les deux derniers termes , et ne reoonnait
d'autre source aux devoirs que Yhonnête sanc-
tifié dans l'homme, divinisé dans Dieu. Soos
cette inspiration, fl revise, pour ainsi dire,
quelques-unes des sentences de la sagesse anti-
que sur des problèmes que s'était posés Cicéron;
fl est plus rigoureux envers soi, et plus humain
pour tous; fl élargit la cité, étend la bienfaisance
au dehors, et la fait descendre, au dedans à
837
AMBROISE
US
tons les degrés, depuis TamUié , la UenreiDaiice
dfiqae , jiisqa*aiix derniers soins de la charité
hoqiitaUàre et du soulagement des malades et
des paiiTTes. Tel est ce livre, noble témoignage
de la lutte du christianisme contre la philoso-
phie, pour âever la loi morale, et de la lutte
du sacerdoce contre la vertu laïque, pour la dé-
dans TaocompUssement de cette loi sainte.
Comparé au traité des Devoirs de (^oéron, ou
rapproché des Morales d^Aristote, si admirables
dans la définition et la peinture de tous les ca-
ractères de la civilité grecque, le traité de saint
Ambraise marque à la fois une décadence de la
sociélé et un progrès de l'homme intérieur, la
disparition des citoyens et le commencement des
saints.
La même transformation est plus sensible en-
eore dans les trois livres sur les Vierges, qu'un
écrivain ittnstre a loués sans les avoir assez lus;
ear, an lien de quelques vagues paroles em-
pniii t é e s à cdui qu*fl appelle le FéneUm des
Pères de f Église, combien de nuances délicates
et proftndes, de lumières sur la société antique,
et de vues sur le sort nouveau des femmes, n'au-
rril-fl pas recueillies dans ce grave et chaste écrit
(pie révéqne chrétien adresse à sa sœur devenue
nfigpeoae, comme la sœur de René? Nulle part
lût An^irotse n*a été phis ému et n'a trouvé
aa phou heureux langage : c'est la grâce et la
tendresse de quelques récits modernes, avec
sue sainte innocence qu'ils n'ont pas. On s'é-
tnme moins, après celte lecture, d'apprendre ,
pir les plaintes d'Ambroise , que les dames de
lIBan s'efforçaient d'empêcher leurs filles d'as-
ibterà ses sennons, d'où cet ouvrage est tiré, de
fear qu'dles ne fussent trop tût séduites à la vie
lâ^ieuse.
de pins éloquent surtout que le début du
lim'e , où Ambroise , se reportant par
te convenir au jour de la prise d'habit de sa
iBnr Marodline à Rome , dans l'église des Ap6-
iRt, à la lète de Noâ, entend et répète l'exhor-
ttfoD du pape iSbétt à la jeune novice, puis y
iJMte lui-même ses conseils d'évêque et ^
^R nr toutes les précautions è prendre, tous
hi périls à fuir, pour rester fidèle aux engage-
■ttis d'un si grand jour. Sa voix affectueuse
^Milite par degrés jusqu'à la plus haute élo-
fNDee, alors que, marquant les écueils dont la
vie refigieuse même était encore entourée dans
iisfilaideur du patridat romain, et rappelant la
itfnetiondes sociétés mondaines, le danger des
^, des danses , il arrive d'une façon extraor-
tei^y quoique naturelle, aux noms d'Hérode
ctde lem, à limage de la tyrannie et du mar-
^, à cette tête coupée au milieu des plaisirs ,
4 denmtlaqueOe il s'écrie: « Cette tête (1), elle
* est portée à Hérodiade, qui triomphe et qui
« boD^ de joie, comme si elle avait échappé à
(f) PorUtnr boc capat ad Herodladem : latatar, ex-
" , qnaat crlmen evaserlt , quia Judlcera tracUUylt.
Ambnwtt D^ rirginitnts lib. III, c. ti.
« l'accusation, parce qu'elle a toéle jn^e. » Belles
et symboliques paroles, applicables à ont decho-
ses, et intelligibles dans tous les temps !
La même idée de perfection chrétienne a
dicté l'écrit sur les Veuves, d'une morale plus
austère encore que celle de Bossuet, sans tomber
toutefois dans l'erreur des sectes rigoristes qui
prohibaient absohunent les secondes noces. Là
seulement, ainsi que dans un second traité sur
la Virginité , on remarquera sous cpielle ins-
piration ce sage esprit voulait multiplier, pour
les femmes, les exemples d'un célibat religieux,
qui, dans l'Orient surtout, pouvait seul les re-
lever et les ennoblir. Sa vue, en cela, est d'autant
plus digne d'attention qu'un passage célèbre et
contesté de son lÀvre des Devoirs des ministres
semblerait ne pas exiger d'une manière absolue
le célibat des prêtres.
D'autres écrits de saint Ambroise , un Dis-
cours pour la profession d'une religieuse de
Bologne, Ambro«a; un Livre sur les Sacre-
ments, quH appelle encore Mystères; deux Li-
vres de la PéniteAce, sont prédeux pour l'his-
toire, et renferment, avec cet intérêt d'expression,
ce choix de touchants souvenirs, particulier à
son génie , une foule de détails origfaïaux sur la
discipline des premi^s temps, et sur cette grande
église de Milan que le nom de son vertueux
évêque éleva si haut, sans qu'il prétendit jamais
l'asshniler à celle de Rome , dont il était l'inter-
prète puissant et glorieux, mais le disciple
soumis.
Cette orthodoxie distingue singulièrement ses
deux seuls traités de pure et abstraite théologie,
les cinq livres sur la Foi et les deux livres sur
P Esprit-Saint. L'âpre saint Jérôme, il est vrai,
du fond de sa cellule de Bethléem, les accusait
de manquer « absolument de logique et de vi-
« gueur, de n'avoir rien de mâle, de pressant,
« de convamcant, et de n'être qu'un plagiat des
« Grecs, poli et fardé de couleurs étrangères : »
et saint Augustin y remarque l'extrême simpli-
cité, et ce qu'il appelle la bassesse du style. Mais
peut-être, de ces deux génies, l'un était trop
violent et l'autre trop ingénieux pour juger avec
toute justice cette équitable douceur d'esprit ,
cette candeur de langage que saint Ambroise al-
liait toujours, même à la controverse.
Parmi tant d'écrits de son laborieux minis-
tère , a ne faut pas négliger ceux qui forent l'ef-
fusion naturelle d'une Âme si digne de s'élever
au-dessus du faux goût contemporain, dont
elle était souvent dominée. Fénélon , juge trop
éclairé des Pères pour proposer, comme on le
fait aujourd'hui, de les préférer et de les substi-
tuer aux génies classiques de l'antiquité ; Fénelon,
trop savant et trop chrétien pour conseiller, par
zèle pieux, cet abandon des lettres profanes , qui
fut la persécution même mventée par Julien (1) ;
Fénelon enfin, têut en blâmant les affectations
(f) ^n tel paradoxe rcnouTcUe en eUet lloterdlcUoo
ABIBROISE
840
et les jeunde moU de saint Arnlvroisey lai trottve
souvent , dit-il ^ nne/àrcB et une persuasion
inimitables, ïi adtnireen pArticiiHerrexpressioa
de sa tendresse en (larlant de la mort de son
frère Satyrtis , teildresse si pathétique et d'un ac-
cent si grave, que IMmitaticni d'un passage de Tite-
Lire, H remploi presque littéral des paroles de
Paul Emile eti deuil de ses fils le jour de son
triomphe, b'ahèrent pas la rériié de te cri de
douleur, et que, bien des siècles plus tard ^ les
plus touchahtes lamentations de Bossuet sur
Henriette d'Angleterre en sont encore un Sou-
venir.
Cette sensibiUté dans les affections domesti-
ques, saint Ambroise l'étendit à d'autres dou-
leurs que lui imposait la périlleuse tutelle dont il
était chargé par les maux de l'enipire. Rien de
plus touchant que la ConsokUUyn s%ir la mort
de Valentinien, adressée ahx deux sœurs du
jeune prince» pour déplorer ses vertus, sa jus-
tice, son courage, sa fin violente» comme celle de
son frèrfe, par la main d'Ari)0ga8te» un de ces
généraux fkéritiers ttrajours près du pouvoir
absolu , dont Us sont les protecteurs ou les ins-
truments. Ici le sujet est court» la louange bor-
née, comme une espérance sitôt détruite; mais
l'âme de l'orateur et la prévoyance du pieux
politique ont tout agrandi dans les regrets qu'il
prodigue è la ménK^re des deux princes infor-
tunés doht il attendait le bien de l'empire» et
dont il a vu les jours précipités plus vite que
les flots du Rhône : « Gratien, Valentinien, noms
« chers et respectés , dans quelles bornes étroites
A votre vie s'est renfermée! Que vos morts se
t touchent de près! que vos tombeaux sont
« voisins l'un de l'autre! Oratien» Valentinien,
« j'aime à m'arrèter sur vos noms, à me repo-
n ser sur votre souvenir! n
Deux ans après cet hommage funèbre rendu
à d'augustes victimes du despotisme militaire re-
tourné contre lui-même, celui qui, à la voix de
sahit Ambroise, était accouru d'Orient pour les
venger, Théodoee^ dans la force de l'Age, au
faite aui maîtres clirétlena d'enadf oer les leUres an-
ctennea, cet édU de Tempereur Julien que son liU-
torien le plus ami appelle un acte inique, et digne
d'être entevêli dthii un éUmel tilênce (perenni Hlentio
obruendum). Le lèle peu réfléchi qui propose aiijourd'hul
derechef cette proacrIpUon des aotears classiques va
plus loin encore : Il prétend exclure , non-seolement les
^ands modèles de l'antiquité, en leur qualité de païens,
mais aussi eeox d*entre les Pères de l'ÉgUse latine qui ont
conservé une diction trop pure, et par li même suspecte
de paganisme. On sentJusqn'oA pourrait s'étendre , au
préjudice du bon sens et des bonnes lettres, un système
d'épuraUoo ainsi comprit , et une délicatesse de cons-
eleoce si ombrageuse, qu'elle ne serait satisfaite qu'A force
d'incorrecUons et de barbaries de langage. Saint Pierre
Chrysologne même, si sévèrement Jugé par Fénelon, se-
rait à peine an modèle rauurant pour des personnes si
^c^upuleuses. Bo réponse à lenr rigorisme, qat se prétend
plus catholique que l'Église de tous les siècles et plus
éclairé en matière d'enseignement qae Bossuet, Féne-
lon, et tous les grands esprits, toutes les grandes écoles
lies trois derniers siècles, il faut lire lu sape et excellent*^
lettre que ïfl|r l'éTéque d'Orléans Tient d'adresser aux
petits Séminaires de son diocèse. ( Note de Vauteur. )
comble de la puistancei moorait i Miltti) et le
grand archevêque avait à le eélân'er tes la
chaire sacrée» d'où il l'avait sentent averti. Qoel
svget plus imposant! quel oratedr plus digoe!
Ce n'était pas ici l'insidieuX et adulateur Eusèbe
prouonçadt l'éloge funèbre de Constantin^ dont il
avait trompé la confiance et égiaré^ dans les der-
niers temps, la foi persécutrice) c'était le con-
seiller vertueux d'un grand prince que ses pas-
sions violentes auraient pu Tendre un tyran, ci
qui , grâce à saint Ambroise , ne le fat qu'un seul
jour. Mais c'est ici que nous comprendraDS bien
ce que l'influence d'un siècle en déclin enlève à
la puissance du génie même le plus heureux, et
au naturel des sentiments même les plus vraii
Surchargé de quelques souvenirs de légende,
sans grands enseignements, sans fartes pensées,
réloge funèbre de Théodose, prononcé par saiot
Ambroise, ne répond ni aU nom lu héros, ma
celui du panégyriste, ni à la gn^eur de rem-
pire, ni à celle de la religion. Quelques mots
sevlemâFit sont mémoraUes^ parce qu'ils se rap-
portent avec dignité an courage d'Aittbraise et
au remords de Tbéodose. * J'ai aimé cet borome,
* dit l'archevêque vers la fin de aoB diaoours,
« parce qu'il cherchait plus lea réprimfedeiqoe
« la flatterie. 11 a pleuré» dans rassemblée dm
« fidèles» le crime que la fraude des Mtres M
« avait fut commettre. Empereur» H n'a pas rouii
« de fjEûre cme pénitence pdbiique; et, depuis, fl
« n'a pas cessé de pleurer sa fiiote. »
Quelle que soit, au reste» l'itnpêrferlkxi di
dernier monument que saint Ambrolsa consaciait
ainsi à Théodose» l'alliance de leurs noms oe
périra jamais. Quelles que soient les ftates dlnl
et de goût mêlées à tous ses autres outrages,
la trace non-seulement de sa vertu, mais ded
pensée, sera toi^ours précieuse et gardée dans
les trésors de l'esprit humain, cointne ion iion
placé parmi les Ames pures et safaites des Ma^
faiteurs du monde. Le {dus sfir des témoignages
écrits, les Lettres de saint Ambroise, dam ce qui
nous en est resté, confirment en tout hmpressioD
de respect qu'inspirent ses ouvrages; ces lettres
semblent d'autant plus grandes et nobles , qo'dles
sont plus intimes et plus ftoilières : teOes, par
exemple, que la vingtième adressée à sasoearnrr
ses propres périls, et ses luttes pour refuser à fim-
pératrice Justhie et aux ariens les basffîqiies ds
MiUoi. Quelques-unes, celle entre autres dont 8
aocabla Théodose, seront immortelles comme la
oonsdaioe htunaine. Toutes montrent à déooo-
vert l'homme qui, au milieu des violences et de
la mobilité de l'empire , n'eut jamais une faiblesse
de caractère ni une tache siv sa vie, et flit par
la grandeur de l'Ame au niveau de toutes les
épreuves , comme il se serait placé par ses écrits,
dans cm temps meilleur, au rang des premkrt
orateurs et des plus nobles génies.
A. YUJLEUÀIN.
La meilleure c^dition des œuvres de saint Am-
broise est celle des Bénédictins ( J. du Frische el
S4l
AMBROISE
342
Lenourry }'; Paris, 2 yoI. in-fol., 1686-90. H existe
aussi une édition de ses ceuTres par Erasme,
2 Yol. in-foUo; 1527, ËAle (Froben). Outre ses
travaux apostoliques , on doit à saint Ambroise
Famélionùion du citant de l^Église. «i Jusqu'à
saint Ambroîse, dit M. Fétis, le cliantde rÉ-
glisc n^avait point reposé sur des principes fixes;
il paraît que ce fut lui qui le premier en régla
les formes. Saint Grégoire, qui gouYcma TÉglise
depuis 091 jusqu'à 604 , réforma le chant codé-
siastiqoe et sa notation, d*oii est venu le nom
àd chant grégorien , qu'on donne géhéralement
au chant de Ixglise romaine. Ce chimt fut adopté
par toutes les Eglises d'Occident, à l'exception de
celle de Milan , qui se sert encore du chant
amàroêien. Saint Ambroise avait conservé
quelque rliythme aii chant de son église; mais
Insonsiblemeni ce rbytlmie s'est effacé, et il
n'est plus facile av^loimilrai de signaler de dif-
férence sensible entre le chant ambroisien et le
rhant grégorien. Vb prêtre savant de la cathé-
ânle de Milan, nonrnié Camille Perego^ a fait
de profondes recherches sur les traditions et les
règles dd chant arobrosien^ et les a consignées
dans un Uvre qui a pour titre : Hegola del canio
AnUmakmof Milan, 1622, in-4^. Cet ouvrage
est prédeux ponf son objet. On attribue com-
munément à saint Ambroise le Te Deum qui se
chante dans les solennités île l'ËgUse; mais
tout porte à croire que ce chant lui est posté-
rieur de plusieurs siècles. Il est plus sûr qu'il
est l'anteur de quelques autres chants de i'É-
gMsc, particulièrement des suivants : r jEterne
rerum conditor; — 2' Deus, creator omnium;
— 3* Veni, redemptor omnium; — 4** Splen-
dor patemx glorix; — 6* Consors patemi
luminis; — 6° Olux beata irinltas. Ces chants
Mmt encore en usage dans les églises de Milan
adoD leur forme primitive , si l'on en croit la
tnfitkm. »
PaoliBoi, ^Ua Ambras., in Appeod. ad op. Anibros.,
cèL feenedtct. — Godefrol Herman , P'te de saint Am-
IrplNTi itii. — TModoret , IV , 6. — Baronlus , Annnt.
-Bifâace, AtmaL, t. III. — Fétu, Biographie tiniter-
nXUéêsmuêUiens.
*AJiilAolSB, archevêque de Moscou, dont le
■onde bmllle est André Serlis^Kamensky, na-
<NtàN^e, gouvernement de Tchemiguv, en
170S, et mourut le 16 septembre 1771. En 1735,
Il (piitia les bancs du séminaire de Saint- Alexan-
tinétskj pour prendre place parmi les mai-
lles. Quatre ans après, û fut reçu moine; et
c'est alors qnll prit, suivant l'usage constam-
ttot suivi, le nom d^ Ambroise, sous lequel
FUstoire lui a donné une place distinguée dans
us annales. Après avoir été quelque temps pré-
fet des études à l'Académie de Saint-Alexandre,
passa en qualité d'archimandrite au couvent
do Nouveau-Jérusalem à Vosnécensk; ut en
1753 il fut sacré évèque, d'aboni de Péréïaslavl,
puis du diocèse de Kroutitzy , près de Moscou.
Promu à la dignité d'archevêque eu 1761, il fut
préposé à l'église métropolitaine de Mosc(»u, (lu'ii
gouverna jusqu'à sa mort. Depuis 174S, il avait
été aussi membre du saint synode.
Dans toutes ces fonctions Ambroise déploya
un grand zèle et des vertus vraiment chrétiennes.
On lui doit des établissements nouveaux, la cons-
truction ou l'achèvement de plusieurs monastères
et églises; et il signala encore sa bienfaisance
comme membre de l'administration de l'hospice
des enfants trouvés, à Moscou. Malgré toutes
ces occupations 4 Ambroise trouva le temps de
cultiver les lettres et les sciences théologiques :
il nous reste de lui , outre un grand nombre de
traductions, des sermons et une espèce de li-
turgie. Ëicn n'est plus tragique que la fin de ce
vénérable prélat. On sait au'en 1771 la peste
apportée de Bender par les troupes victorieuses
de Catlierine tl fit d'horribles ravages à Mos-
cou, et moissonna, dit-on , jusqu'à ceut nu'lle lia-
bitants. Le peuple, voyant que l'art des médecins
ne pouvait rien contre ce fléau, invoqua avec une
fer>Tur ardente les secours de la religion. On
attribue encore aujourd'hui à l'image de la Vierge
dite d'Ibérie {Iverskaîa Bojémater) le don
des cures miraculeuses. C'est autour de sa cha-
pelle que se pressait alors toute la i)opulation
de Moscou. On conçoit que les malades étant
les plus assidus à ce culte, la contagion dut
se communiquer plus focilement, et le mal aug-
menter de jour en jour. Ambroise , plus éclairé
que son troupeau, et effrayé du danger dont
celui-ci était menacé , osa enlever de nuit la
sainte image. Qu'on s'imagine l'étonnemcnt , le
désespoir du peuple, quand le lendemain il ne
trouva plus son palladium! L'arclievêque fut
aussitôt accuse de sacrilège, et la foule se dirigea
vers sa demeure. Ambroise s'était retiré au mo-
nastère de la Vierge du Don , situé en dehors
de la capitale : la populace s'y précipita, et en-
fonça les portes. Alors l'archevêque se cacha
dans le sanctuaire de l'église où les prêtres seuls
ont le droit d'entrer ; mais un enfant montra le
chemin aux furieux. Ils le trouvèrent* en prière
au pied de l'autel , le saisirent, le traînèrent à la
porte du temple où ils allaient l'égorger, quand
le prélat les supplia de lui laisser le temps de
communier encore une fois , afin de se préparer
à paraître devant l'Éternel. Ils accordèrent ce ré-
pit, et restèrent tranquilles témoins de la céré-
monie; mais à peine fut-elle achevée (pi'ils en-
traînèrent le prélat hors de l'église, et le massa-
crèrent impitoyablement. [L'nc, des g. du in^]
A.MBROiSE, dit AcsBERT ou AuTPERT, écri-
vain ecclésiastique, mort le 1 9 juillet 778. 11 resta
quelque temps à la cour de Pépin ; puis il passa en
ttalie, où il fut élu abbé de Saint-Vincent-sur-le-
Vollume, près de Bénévent. Les moines italiens
ayant protesté contre cette élection, Charlemagne
renvoya l'afTaire au pape Adrien. Ambroise mou-
rut deux ans après. On a de lui : 1° Commenta-
rias in Apocalijpsin ; Cologne, 1536, in-fol. :
ouvra<{e d'un style simple et d'une latinité assez
pure, et si rare <Ians les écrits de cette époque.
343
AMBROISE — AMBROSINl
344
On y lit à la fin : « Moi Ambroise, appelé aassi
« Ânsbert (Autpert, Ansbert oa Amsbert),né
« dans la province des Gaules , et instruit dans
« les lettres divines en grande partie dans le
« Samnium, au monastère de Saint-Vincent, j'ai
« fait et achevé le présent ouvrage dans les temps
« de Paul, pontife romain, de Didier, roi des
« Lombards, et d*Arrochise, doc de cette prin-
ce cipauté. Cet ouvrage étant écrit d'un style qui
«c le rend si facile à comprendre, je Tai appelé
a le Miroir des Enfants, » Cet ouvrage parait
avoir été composé vers 760. — 2' Traité du com-
bat des vices et des vertus , composé à l'imita-
tion de la Psychomachia de Prudence, et pu-
blié dans l'Appendice des œuvres de saint Au-
gustin, t. XVI ; — 3* Vies des saints Paldon ,
Tason et Tatony fondateurs et abbés de Saint-
Vincent-sur-le-Voltumef publiées dansUghelli,
Italia sacrOf t. VI ; et dans Mabillon, Àct. Sanet,
ord. S, Bened : ces vies devaient servir de mo-
dèles aux moines d'alors; — 4^ Commentaires
ou Homélies sur le Lévitique , sur le Canti-
que de Salomon et sur les Psaumes , publiés
dans lesiic^. Sanct. ord, S. Bened. ;— 5* Homé-
lies sur la Cupiditéy sur la Purification et la
Transfiguration, publiées par Blartène dans son
amplissima Collectio, t. IX; — 6° Homélies
sur r Assomption de la sainte Vierge , dans
l'Appendice des Œuvres de saint Augustin, t. V;
et dans les Acta Sanct. ord. S. Bened, Ces ho-
mélies sont d'une authenticité eontestable. On
cite encore d'autres manuscrits qui portent le
nom d'Auspert.
BUMre iUtéraire de la Froncé, t IV.
AMBBOiSB LE CAMALDULB, célèbre théo-
logien italien, né le 24 septembre 1378, à
Portico près de Forli , mort à Florence le 21 oc-
tobre t439. n apprit le grec à Venise sous £m.
Chrysoloras , devint en 1431 général de l'ordre
des Camaldules, et fit d'importantes réformes
dont il parles dans son Hodoeporicon. Créé
cardinal , il représenta le pape Eugène IV au
concile de Florence, qui fut plus tard transféré
à Ferrare. C'est le quMl harangua les prélats grecs
et l'empereur Jean Paléologue , et dressa la for-
mulede réunion des deux Eglises. Ses principaux
ouvrages sont : Unionis formula inter Eccle-
siam grorcam et latinam, en grec et en latin,
1449, insérée dans la Collection des Conciles,
t, Xin, p. 610 ; — Hodoeporicon ; Florence ,
1451 et 1452, in-4'*, ti-ès-rare; ibid, 1678, in-8<',
et Lucques 1681, in-4**; — Sancti-Ephraemi
Syri Sermones XIX , en latin; Florence ,1481,
in-fol.; Brixen, 1490, in-4^. Ambroise a donné
on grand nombre d'éditions ou traductions lati-
nes , parmi les quelles on remarque : Contra
Genteslibri II, de Idolalatria et de Incaima-
tione Verbi , dans l'édition de Saint-Athanase
par Nicolas Bérauld; Paris, 1520, in-fol. ; — Vita
Sancti Joannis Chrysostomi, de Palladius; Ve-
nise, 1533 in-8°; — De vera Virginitate , en
latin^ dans rédîtion des oeuvres de saint BasOe ;
Bâle, 1565 ; — Adversus Grseeorum errores,
Libri IV; Manuel Caleca, Genève, 1592, in-8*;
— Ad Stagyrium adversus vitx monasticx
vituperaiores libri très, de saint Chrysostome
inséré dans l'édition de Saint- Jean Chrysostome;
Paris , 1519. La correspondance du savant Ca-
malduJe avec Eugène IV, se trooye, sous le
titre : de Bpistolarum lÀbri XX, inséré dans
le vol. in , de Martenne et Duralld : Vetervm
scriptorum et monumentorum amplissima
collectio; Paris, 1724 , in-fol. Une auffe éditicn
de cette correspondance fut publiée en vingt-dpq
livres par Laurent Mehus; Florence, 1759, 2 vol.
in-fol. On a encore de lui en manuscrit beaucoup
de traités ascétiques, des homélies et antres dans
la Bibliothèque de Turin , dans celle de Saint-
Bfarc à Florence, au Mont-Cassin,à Padooe, ete.
Paul Jore, Eloçia. — Ntcéron, Ménudra^ XIX, p. 1
— C. OudlD . de Seriptùr, êoeln. — Richard et Girard,
BibUotMque ioerée.
AMBBOiSB de Lombez (le P.), oa La POrie,
savant capucin, né à Lombez le 20 mars 1708,
mort le 25 octobre 1778, à Saint-Sauveur, pràs
de Baréges. On a de lui : 1" Traité de la pais
intérieure, in- 12, réimprimé plusieurs fois. —
2* Lettres spirituelles sur la paix intérieiare,
et autres sujets de piété, 1766, ia-12.
Biographie universelle.
AMBROISIBIf. Voy. AlIBROSroS.
*AMBRocH ( Joseph-Charles ) , nrasicîeo
aUemand , né en 1759 à Truman en Bohême,
mort à Berlin le 8 septembre 1822. H fit ses
études musicales à Prague, débuta ao théâtre
de Bayreuth en 1784 , et se fit entendre sur k$
théâtres d'Hambourg, de Hanovre et de Vienne
jusqu'en 1791 , où il fut engagé premier féoor
au théâtre de Berlin. Outre son talent comme
chanteur, Ambrosch possédait aussi celui de ta
composition. On a de lui : 1* Amhraoek und
Bœheim Freimaurer-lieder mit Melodien,
2 th. (Chants maçonniques avec mélodie, par Am-
brosch et Bœheim ) ; Berlin, 1793 ; — T^Freitnd'
schaftliches Trinklied unbesorgt voll edkr
Freunde (Chanson de table, etc.); Berlin,
1796; — y* Zwey Lieder : Als ich aufmeiner
Bleiche, et Joch Klage hier, etc. (deux cha&-
sons, etc.) ; Hambourg, 1796 ; — A^Seehs Uedff
mit Verœndrungen fur die Singstimme («x
chansons avec variations pour la voix); ZeiWi
1797, 26 pages in-foHo ; — 5» Romanze des Paga
aus Figaro*s Hochzeit (Bomance du Page des
Noces de Figaro, pour la guitarrc )]; 1800.
Fétis, Biographie des musiciens.
AMBBOSiNi {Barthëlemy),ïûéâeân, et pro-
fesseur de botanique à l'université de Bologne;
naquit vers la fin du seizième siècle, et moamt
en 1657. Il rendit de grands services à la popu-
lation de Bologne pendant la peste de 1630. Oa
a de lui : 1* Z>e Capsicomm varietate am
suis iconibtis; accessit panacea ex herbis qux
asanctis denominantur ; Bononia* , 1 630, in- 12 ;
— 2* Modo e facile préserva, è cura di peste a
S45
AMBROSINI — AMADROZ
34G
bwejieio del popolo di Bologna; 1631, in-4'';
~ 4® Theorica VMdidna in tabulas vehUi di-
gesta, cum aliquot consultatUmibus ; Bono-
mm y 1632, iii-4'; de PuUibus, ibid., 1641,
fai-4*; de Extemis McUis apusculum; ibki.,
1666; de Urinis, etc. On lui doit aussi une
éditioii fort estimée des Œuvres d^Aldrovande.
*jLMBB08iifi {Hyacinthe), botaniste ita-
Jktkf fkère du -firéoédent , né en 1605, mort en
1672. fl succéda à son fînère dans la chaire de bo-
tuique et la direction du jardin des plantes à
BoloJsiie. On a de lui : Hortus studiosarum Bo-
noniœ consitus (catalogue des plantes cultiTées
dans le jardin de Bologne ), Bologne, 1657, in-S^ ;
00 y trouye la description de quelques espèces
■onTeUement introduites, avec des planches gros-
sièrement exécutées ; — Phytologia, hoc est de
plantiM; Partis primœ T<mius primus, in
quo herbarum nostro sœculo descriptarum
nomina sequivoca^ synonyma ac etymologica
invui^antWf additis aliquot plantarum
vMs ieonibus, lesicoque botanico, cum in-
dice irittngui; Bologne, 1666, in-8<*. C'est une
espèce de dictionnaire de botanique , contenant
l'expUcation des termes scientifiques, leur éty-
nologiey la synonymie et la description abrégée
des plantes, avec un petit nombre de graTures
nr bois. H.
Hanget, Bthliùth. teriptor, mêdie. — Haller, Bibliotk,
Mm. — Sprengel, HUt. rt< hêrbar.
AHBBOSIU8 OU AMBB08I178 AURBUÂ1IU8,
roi de la Grande-Bretagne , vivait dans la seconde
noHiédu cinquième siècle de notre ère. Au rapport
des plus anciens chroniqueurs, il descendait de
laee royale. Geoffroy de Monmoutli lui donne
pour p^ Constantin, roi des Bretons , mort as-
BBtiné en 445 et qui luî-roème descendait peot-
Ure de Constantin le Soldat. Lors de Tusorpa-
lim de Vortigem, Ambrosius se réfugia en Ar-
Boriqoe, d'où il revint dans la Grande-Bretagne
^1itêted*one armée considérable. Élu roi par
ItemUée générale des Bretons en Tan 465, il
Mlégea et brûla Vortigem dans la citadelle que
tt M s'était bâtie au pays de Galles, et où il
^allédierdier un reftige. Ambrosius mardia
ttntte contre les Saxons Hengist et Essa, et rem-
l*ta lor le dernier des avantages signalés.
Qmtà Hengist, il périt dans une bataille. Son
iiOeta, assiégé dans York, se rendit au vain-
Mr, <pd ne fat pas moins heureux contre une
iNirelle armée de Saxons, conduite par Pasora-
Sb, flls de Vortigem. Ambrosius mourat empoi-
I, dit-on, par un Saxon, émissaire de Pas-
Sdvant lliistorien de Manchester, Whi-
likar, Ambrosins n'était antre qu'un certain Na^
toMleod, débit ettné en 508 par Cerdix, fondateur
il royaume des Saxons occidentaux. Mais rien ne
vient à Tappui de cette assertion. Quoi qu'il en
sole, les dûrôniqnenrs sont à peu près d'accord
«r li caractère et les qualités de cet Ambro-
II est appelé par Gtidas entre autres : Co-
fkUUêtfortii, veraxque. Et GeoflVey de
Montmouth ajoute qu'il fit des efforts pour réta-
blir l'ordre dans le pays, et rendre è la religion
son éclat primitif. V. R.
Gilda*. De Exeidio Britannim. — Beda, Chronieon
aâ annum UO. et HUtoria «eeUiiattiea . llb. I. cap.
X\l. — Nennlui, HUtoria BrUonum. — Henri d'Hun-
UDfdon. Hittor,^ llb. II. — Matthlea de Wettnsten.
Flore* hUtoriar um ad mumm Ut, 4U. — Oeortrej de
Moamoatb, UiiUirim britanniea, — F. PaUgrave, RiH
and ProçTêU V tk* Bnglish Cowtwu>nw0attk.
^AMBBOsivs, peintre et religieux grec, de
l'école byxantine , d'une époque incertaine. On
voit dans révise délia Carita, à Fabriano, un
Dernier jugement f tableau qui porte l'inscrip-
tion x^îp 'A|i6poa(ou liovoxoO. Lanzi le suppose
avoir été fait vers l'an 1500.
IVAgtncoait, Hiitoirê de Vart par les wwmamênU, —
Lanzl , Storia plttoriea.
*AMBBozT ( Weniel'Bemard ) f peintre
bohémien, né à Ruttenberg, en Bohème, le
2 juillet 1723, mort à Prague le 26 avril 1806. Il
fut attaché à la cour de Marie-Thérèse, et fit un
grand nombre de fresques et de tableaux d'église
pour Prague et les environs. H avait adopté le
genre de son compatriote Reiner; par la viva-
cité de son coloris, il rappelle l'école vénitienne.
Diabarz , Kûnstler-Lexicon fur Boêkmen, — llagler,
Pfeues Àlllçem. KUtutler-Lexicon,
* AMBfjEHL {Jean-Ludwig ), poète allemand,
né le 13 février 1750 à Wattweil (canton de
Saint-Gall), mort le 22 avril 1800. H était fils
d'un maître d'école. Après que son père eut
perdu la vue, il se chargea de son école, ainsi
que de l'entretien de sa mère et de ses frères.
Il employa ses moments de loisir à s'instruire
lui-même dans la musique, la poésie, et l'histoire
naturelle. Il devint ensuite professeur dans l'ins-
titution de Kuster è Rheineck , fit l'éducation
d'une jeune personne, la pins riche héritière du
canton, et fut nommé, vers la fin de 1798, sous-
gouvemeur ( Unterstatthalter) du district dn
Rheinthal, charge qu'il remplit avec probité
jusqu'à sa mort. On a de lui un grand nombre
de nouvelles et de drames historiques, où res-
pire un fervent patriotisme. Ces principaux ou-
vrages sont : Der Schweizerbund ; Zurich,
1799, in-8»; — Angelina, 1781; — ffans von
Schwaben, oder Kaiser Alberts Tod; Saint-
Gall, 1784; — Wilhelm re//;Zurich, 1781 ; —
Die Brieftascheausden Alpen, P' et 2* livrai-
sons; Zurich, 1780-1782; 3* et 4* livrais., Saint-
Gall, 1 783- 1 785; — Briefe etner befreiten Nonne;
Saint-Gall, 1783. Quelques poésies ont été publiées
après la mort de l'auteur par G. Grob, Saint-
Gall et Leipzig, 1803, in-8*.
Brseh et Graber, Allgem, Enefeiop., t. 111, p. 199. —
Genrinna, Neuen G«$ehiekt9 ctor Po«t. JiatUmal»iÀte'
ratur der DeMUehetiy 1, m.
AMinAB on AMÉ, les comtes et ducs de Sa-
voie. Yogei Savoie (Blaison de).
AMADBOZ {Jacob), officier suisse au service
de la France, né à Chanx-de-Fonds (NeufchA-
tel) en 1719, mort le 15 février 1812. Lieute-
nant-colonel da régiment de Guastalla, il se dit-
847 AMADBOZ -
tîagiu peodant ce* goerrti nuIbeureasM dont
boudoir, et, BUivul l'expressioD de IMdotit, avec
des mouehtt. A !■ BuUheureuie bataille de Ro^
Incb, son riment tbl l'un de ceux qui résis-
tèrent te pliu liKtgtcmps aui Pruuirais yicto-
rieui. Norpiné lùutenaiit de rai i CmkI pen-
dant le aiége de cette lille, cefbt hd (jui l'oppoM
eeul i la tigoatore de ]t honteuK cwltiilation
proposée, et qui insiits sur la nécea^té de ré-
parer les fortifications extérieur^, H quitta le
«ervice de France en 1792.
flUiDniptia an coafmporabu.
A!tKii,(Aiiçusle, baron), gteéral français.
Dé b Paris le e janTter 1775, mort le 16 sep-
tembre 1822, Berrlt d'abord comme ^niple aol-
dQl d'inTanterie, et passa par tous l£f osdea mi-
litaires jusqu'à e«lui de culopel , qu'il obtint en
1809. Durant ta campagne de Moscou, ilfui promu
au grade de général de brigade ; mais a)a«t durant
les CepUour* repris du semc« auprès de Na-
poléon, après avoir adhéré k h déchéance, il
bl proscrit au secopd retour des Bourbons et
condamné i mort II échappa, maiB fut arrêté
daps le Hanovre au moroenl où il cherchait i
paBser ai Suède, auprès de Mm ancien général
Bemadotte. petenu dans une fortereue comme
prisonnier d'Étal, sa raison uiccomlw i tant de
malbeim , et S resta fou juaqu'i l'époqua da aa
mort
aiofraghli in ciMilnH)Kiraliu.
AIIEI1.IIOK ( Mvberi-Paical }, sarant fran-
ç^s, né à Paris le & aoU I73D, mort dans sa
Tille natale le 33 novembre isil. D se destina
d'abord i l'état ecclésiastique, al pubBa, jeune en-
core, son Histoire du eommerct et de ta na-
vigation des Égyptien! sou3 Us Ptolèmiet,
ouTra(;e qui lui ouvrit, en 1708, les porter de
l'Académie des inscriptions et belles-lettres,
nommé en 1793 membre de la commission des
monumenta, il embrassa cbaudemeot )a cause de
L% révolution. H fut pendant cinquantCM^eui ans
bibliothécaire i Paris. Ce fut lui qui organisa la
bibliotlièque de l'Arsenal , et qui sauva de la des-
truction plus de 800,000 volumes provenant des
bibUothtques particalières et des corporations
religieuses, conQsqaées durant la révolution.
Sous le consulat, il reprit ses travaut litté-
raires, on moment intcm)ippu4> ^ priocipaui
ouvrages atmt ; 1' ÉclaiTcUfement sur Vint-
eriftion grecque trouvée à Rotttte, conte-
nant un dicret des jnitret de F^gypte en
riumneur de Ptotémée Épiphane, cinquième
des rois Ptotémées; Paris, 1803, in-4', fig.; —
2° continDation de YButoire du Bat-Empire,
dont Lebcau avait donné les vioRt-huIt premiers
volumes; — 3° Histoire du commerce et de
la navigation des Égyptieiu tout lé rigne
det FtoUméet; Paria, 1766 , iD-8°. Am^hon a
inséré un grand nombre d'articlee dans le Jour-
liai d'Agriculture (1779-1783), dan» le Jour-
nat dtt aaamlt ( 17SO-17&3}, dMu la JwnuU
AMELGARD M
de Verdun, et dans le Jfti^ailii ene^elopé-
digue. D a roomi aux Ménotret de Flnttiimt
(section littérature et beiui-arts) les méniohw
suivants : JtecAercAei lur Uteouleuri desa»-
cient, et sur les arts qui g ont rapport (icéK.
de 78 pagei, dans le tome 1, 179B ) ; — r Pr^
sur quelques ehangemenls qu'on pourrait
faire à tios eataloguet de bibltoIkiqtMt, etc.
(L U, 1798 }i^3'' Reelurektt eut différeMtts
upiees de Spartes dont il est parlé dans lit
anciens auteurt (iUd.)i — i* Second m4-
Motre sur les eoulmirs et sur la (aniKrt
des ooelaM (toms m, 1801 ); — V Keeàir-
ches iur la piehe dêt aneimt (méin. te
ôi pattes, dans le tome IV, IBM ) i — 0* Jla»v-
guet eriliquet tur Fespèee iPépreum fuH-
Ciaire appelé» vulgatremenl réprtuv* de Vent
froide { tome XXKvn de l'Acad. ) ; — 7* Jl»
cAercAMsur reateretee du nageur elUM U* a»
cient et sur la avantages qu'ils en retirtift
( tonw XXXVm ] i — 8° VArt du plante»
ehei les anciens ( tome XL ) ; ~ 9- Sur le U-
leseope ( toma XL|I), où l'auteur rMita l'oft
sieurs articles sous le titre de Chemin
dans les Notices et Extraits det
de la Bibliotlièqut royale.
Bioçrmphie nouvetle cter Contempon
la Fraacr iUUraire. — Dadti, floltr»
cb et Iri ouera^a i^^mttUum . iw"
rriulUul de franct, I. V. — 5;lTntrc. ffactoi S^rs-
fklva ^^mtiHum.itmlf mmalni nMUt fm/ls
SotiiU d-^grici'itMrfU la Siiai, U XLv.
•AMKUfaci-its (WiuivwanO. ingémenr co-
rinthien, vivait vers l'an 700 avant J.-C. Ilcoat-
truialtle premier, pour les tulntants de SaiMi, '
de* trirèmes on narires i trots rangées tfa nqai.
*WI'XKiaa('A|j«(4ila;), poète comique gras,
vivait viîr» l'an i-/.u iiwiil J.-C. Ses piÊcei, diri
i] ne nous reste que du faillies frajnnaita , MW
fort goQtées des Athéniens : Il Connot ( nrn
d'un des maîtres de Socrate ) et les Vitlàgtait
(Kai|ui(rTcu),d|)ut comédies d'Ameipsiaa,avai(rt
mnpoTté le pris sur les Ifuéet et le* Gu^
d'Aristopliane.
Qitje$tiotmxi t€fnicantm tpeçimrK
■aNBLKBAGoaiS ('Ait!XnaaY°P*<)< "" '''*
plus anciens historiens grecs, natir de CtHik^
doinc, suivant Denj's d'Halicamasse. Haxlnie
de T^r parie d'un Melesaguru d'Ëlenaii, aff
et propliète, qui est peut-être celui que n»)-
tienne Gémentd' Alexandrie, couuneauteDrd'nDt
ILstoirc de l'Attique dont il nous mte uq fti^'
ment dapi Antigone CarysOus.
Dmiti d'Btl'carniHC, De Thvcft. cAuroetcn, p. 18
«"M*
AMELGARD
Cliarla« VII de la révision du prooès de
me d'Are. On a de lui t de Rebuê gestis Ca-
VU historiarum libri V; — De Rébus
\is Ludovici XI, francorum regU, hisio-
-um libri L; manuscrit inédit, qui se eon*
re à la Biljliothèque nationale de Paris. On
iTe de nombreux extraits de Tbistoira de
ia XI dans dom Martène et Dnrand, Vetvrum
ptorum amplisêima colleetio, t. lY, p. 748.
iftéoe et Diiniod, Obêgrvatio vrmvim md ttte^rpta
!»t^ar4é tibro, - Uloag, Bibl HisUrrique, t II.
Mi^MB on 4MAMK iMane-Fr^d^rique-
mtta), princesse de Saxe, smif atnée du roi
texe Frédérip-Anguste U, est née ie 10 août
I. Elle reçut ré4ucaMon la plus distinguée, et
lit eq 1810 épouser l'empereur Napoléon , qui
préféra, pour aon mal^r, l'archiducbesse
ie-Louise. Restéecélibataireja princesse Amé-
ot cbanner ses loisirs par la culture des arts,
urtout de la poésie et de |a musique. Elle a
ipoié un grand nombre de drames et de co-
lies, dont plusieurs ont eu un succès brillant
les théâtres de l'Allemagne. Parmi ces pièces,
ont paru sous le Toile de l'anonyme on d'un
jdonyme, on remarque Mensonge et Vérité,
icle, la Fiancée du Prince, rfféte, le Cou-
Henri, V Anneau de Mariage, le BeaU'
e, la Demoiselle de Campagne, Vfléritier
Mtôorat, etc. — La princesse-auteur y fait
j¥e d'une rare entente de U mise en scène et
16 profonde connaissance du cceur humaiot
plus souTent son but est de nous montrer le
mphe d'une nature pure, mais inculte, sur les
tentions de l'orgueil aristocratique La prin-
le Amâie a composé aussi quelques iporceaux
musique sacrée, et même, dit-on, quelques
titions d'opéra. Le titre de ses œuvres dra-
iques est : OriginaUBeitrage s,ur deutschen
OtffrtiATie; Dresde, 1837-1844, 7 vol. in-8*.
kHéLiB. La reine de Prusse ainsi appelée
France n'est connue en Allemagne, sa patrie,
i sons eeluj de Louise, ( Voy, ce mot. )
kMÉLiBy reine des Français. F. Marie- Ah^me.
kMÉLiBB DKTOVUimjnK {Guillaume) f nom
iné par erreur (dans la Biogr, univers.) à
éliêTy troubadour du douzième siècle. Voy.
tUER.
iMBLix on HAMELIH (Jean d'), de Sariat
Périgord , traducteur de TIte-Uve , vivait dans
deuxième moitié du seiilème siède. II était
itemporain d'Amyot, traducteur de Plutarque,
ittaché comme gentilhomme au service du ma-
^1 de Biron. C'est, comme il le dit lui-même,
os la tente qu'il acheva la traduction des Con-
mes ou Harangues tirées de Tite-Live ; Paris ,
54, in-S* (imprimerie de Vascosan); rélm-
imées en 1567 et en 1568. La traduction de la
liàètoe Décade de Tite-Lîve parut k Paris,
59, in-fol., et fut reproduite en 1585 par BUise
Vigenère, resuyvie presque tout à neitf. PIu-
turs de ces ouvrages manuscrits ont été perdus.
- AMELIUS tu
La CroU du Maioe et TinyicnWtv,BibHoikéque$Jrançai-
tês, édit. Juvlgny, 1, 4S8. — Bontard, QEwfres; Paris, iet3
AMBLIRE (Claude), théologien français, né
à Pans en 1667, mort dans la même ville le
23 septembre 1708. Fils d'un procureur au Châ-
telet, jl suivit d'abord le barreau ; il se fit ensuite
or4torien, étudia la théologie è Saumur, et devint
en 1664, archidiacre du diocèse de P^ris, fonc-
tion» qui lui donnaient le droit d'inspection sur le
clergé de la métropole. On a d'Ameline : Traiié
de la volonté, de ses principales actions, de
ses passions et de ses égarements; Paris, 1684,
fai-11; — Traiié de VAmour du souverain
bien; Paris, 1699, in-t8.
Baylp. République dêt lettrée, Janrler IMS, p. U6. —
AMELIUS ('A(j.éXtoc), philosophe éclectique
disciple de plotin et pnaftre de Porphyre, vi-
vait vers la fin du troisième siècle «le l'ère chré-
tienne. Suidas le dit natif d'Apamée, mais Por-
phyre, dont l'autorité est plus considérable, In
f^it naître en Étrurie; son vrai nom était Genti-
lianus. Le nom d'Amélius, qu'il se donna à lui-
même semble signifier insouciant, ou détaché
des choses du iponde. Selon Porphyre, il préfe-
rait à ce surnom celui d'Amérius ( àjiépioç ) in-
tègre. Tl s'attacha d'abord au philosophe stoïcien
Lysimaque, mais h lecture des écrits, aujour-
d'hui perdus, du platonicien Ntfménfus le séduisit
au point qu'il les copia de sa propre main, et
les apprit par cœur. Gagné par les ouvrages de
Numénius à l'école d'Alexandrie, Amélius alla
trouver à Rome le plus illustre représentant de
cette école, Plotin, dont il suivit les leçons avec
assiduité pendant vingt-quatre ans (de 246-270).
An rapport de Porphyre, Amélius composa près
de cent ouvrages, dont la plupart n'étaient que
les leçons de son maître, recueillies et com-
mentées sans doute avec beaucoup d'intelligence.
On cite encore de lui un écrit sur la difTérence
des idées de Plotin à celles de Numénius, oii il
instîfiait le premier <)e l'accusation portée contre
lui d'avoir été le plagiaire du second, et un ou-
vrage en quarante livres contre Zostr|anu<t, dans
lequel il réfutait les imposteurs qui publiaient
sous des noms anciens des œuvres de leur inven-
tion. Après la mort de Plotin , il quitta Rome et
alla s'établir à Apamée en Syrie, o(i il passa la fin
de sa vie. Comme les autres pliiloso|)hes de l'école
d'Alexandrie , i| chercha à rcleyer |e paganisme
par la philosophie e| k introduire dans les doc-
trines ou néo-platonisme quelques idées chré-
tiennes. Améjiiis avait commenté les paroles de
Saint-Jean sur le Aôyo;, et Eusèbe nous a consente
UQ fragment de ce commentaire La bibliothèque
de Saint-Marc à Venise contient un ouvrage inédit
d'uq certain Amélius (probablement le philoso-
phe éclectique ) intitulé Depl t>); 'IcDiwou toO
vvf i^(iiy evayYeX^'Qu 6eoXoYÎocç. L. J.
BmMpCi yiUS pWQtopàorum, — Soldai, *A|xiXl0C.
— Porphyre, Fita Ptotini. — Bofèbe, Prap, ev.
*AMÉL|f7S (Hfartin), célèbre jurisconsulte
allemand , né à Fribourg en Brisgau le 30 octo-
Ul AMÉLIUS
bKl5ïe,TnartTera ISSO.IltUtcliancelierduiiiBr-
grSTe de Bade Charles n, ft aida pnisaiiiinieiit
ce prince i iatrodnin! dans le paya de Bade la re-
ligion protestante. Apria la inorl de Charles H
a Alt nommé réfient, et Gt btUr pluatears éta-
Mluemeots et édifices, parmi leaqnds od re-
marque le chitean de KiêfentboiDf et le gym-
nase de Durlaeh.
•mSariiamimlUirvk. — S*d\m.
AMXLOT DE i^ nouMATB {Âbrohan^-fli-
eolat), eâttre pvlifidste Grançaii, né k Oriéaiu
enfénkr ia34,mortkParialeSdécant)re 17M.
hit d'abord aeerét^re d'ambauade h Venise,
et se consacra easoite i l'étvde de l'histoire , de
la morale et de la phflosophle : votli tout ce que
fon sait de sa Tie. On loi reproche de la du-
reté dans le style ; maïs ion eiactitode dans les
bits et Is justesse de son esprit font pardonner ce
début. Les principaux ouvrages d'Anelot sont :
Histoire du gouventenient de Venue, etc.;
Amsterdam, lfl76, 1706, 3 int. In-ll, atec un
supplément. CetouTrage, qui, pour la première
fois, mit an jour les maiimes de la r^nblique
de Venise, devint l'objet des réclamations du
sénat vénitiai aiqnts de la cour de France. BajIe
dit que l'auteor fut enTenué à la Bastille; —
Histoire du eoneUe de Trente, de Fra Paolo
Saqu , traduite par le titur de la Mothe-Ja»-
secaL Amelot, qoi se cache id, a (ait sa tra-
duction, non snr l'origLiMl italien, nais sdt la
version latine peu fidûe de Hewbin. Cette tra-
duction, dis qn'die parut en Fiance, tiitviolan-
ment attaquée par les partisans de l'autorité Hli-
niilée do pape. Amelot fut diHamé dans plusieurs
libelles, et accusé d'Mre mauvais dirétien. • Je
suis, répliqus-t-D, bon catholique, aussi tiien que
(oulé ma foudlle , qui l'a été depuis trois ceols
ans... Mais ayant été élevé et instruit dans l'É-
glise gallicane et dans l'nnivernté de Paris, dont
j'ai l'honneur d'ttre membre, je crois et veui
toujours orrire ce qu'eDes ensetgneait touchant les
matiires de disdpUne et de juriadictioD ecclé-
siastique. ■ Voici les passages les plos incrimiDéa
ir. T HiMtoire du coneile de Trente :• Le pipe,
dit l'auteur (Fr* Paolo), ftit fbrt coûtent de la
conduite de quelques conraits qui s'étaient sous-
traits K la Jnridlrtion des ériques pour se sou-
mettre immédiatemeot k odie du saint siège de
Rome, qui par U acquérait des sujets sonmis dans
chaque ville. > Et le traducteur ajouta eu note :
■ C'est pourquoi l'on ne saurait veiller de
trop près sur les moines, qui forment une ruo-
narcÛe étrangère dans le CŒur de« Ëlats des
princes séculiers. ■ Dans un antre endroit, l'au-
leur donne le précis d'une remontrance dressée
par les théologiens catbohquM de l'AUemapie
<n bveur du mariage du de^. A quoi Amelot
ajoute que << le câlbat des prttres est une loi d'é-
conomie ; c'est pourquoi le pape Pelage Ht dtffl-
coHé de confirmer l'évAque de Saragosse, pai«e
— AMELOT Ul
qu'D avait Temme et enbnts; et quand S leooa-
Arma, ce Fut à eonditiou que sa fenuM (tses
enfants n'emporteraient après aa mort qae oc
qui se trouvait alors dans son invenlairé.
Quand des prêtres ( non martes ) aont iiMId'ii
d'abandonner leur pays, Ils peoreot le (Un avn
moins de pdne, ne laissant point après eax de
gages qu'ils dtérissenl.. . U est d<Mic de llnléiièt
de l'État, quoique ce ne soit ps« celui de ce
qu'on appelle l'£ghse, que les ecd^siaatiqMS
soient mariés. » — AUleuri, en pariant de Plii-
lippe, landgrave de Hesse, priitce protestant,
qui fut si lidtemeni surpris et anprisonné par
l'empereur Charies-Quint, le champion (ta ca-
tholicisme, Amelot fait connaître que, dans le
traité que cet empereur Ht avec )e laudgrare, fl
substitua, devant le mot Gf^genstJiqft{eu-
prisonnemeat ) , un w aux lettres in dans le
mot einige ( quelque, ancnn ), ce qui en dian-
geait complétônent le sois; car eûrige signfie
étemel. Aussi l'empereur répondtt-3 aux récla-
mations de son prisonnier, qu'il s'acqnitterst
snfBsamment de sa promesse s'il mettait te '
landgrave en liberté une heure avant sa mort.
— Les autres ouvrages d'Amelot sont : U
Prince, de Nicolas Macbiavel, traduit de Ttla-
lien avec des remarques, iaS3 et 1086, fft-Il
Pour justifier Madiiavel, Amdot prétend que
■on ouvrage n'est qu'une satire de la pohtiqK
ItaUenne du temps ; — les Anjtates de Tacite,
traduites du latin, avec des notes poIftiqDes et
historiques, 1690 et 1735, 10 rot. to-U : Ils
quatre premiers volumes sont d'Amelot, k* slt
antres sont de François Bruys ; on les regarde
comme inrérienrs aux premiers ; — uns Donvtjlc
édition des lettres du cardinal iFOnat , b vol.
in-12, 1707; — iV^otrei kittoriçtia, ptli-
liçuei, critiques et littéraires, 1731, ivsl-
io-S°i 1737,3 vol. in-IS: L.Coqndetaadovt
une troisième édition k Paris, 1743, 3 vot. io-II;
ces mémoires, imprimés qirèa la mort d'Aiw-
lot, sont fautif^ et incomplets; — la Morattde
Tacite, 1686, iu-ii : l'auteorya rasaemtaKinie
centaine de traits ou maximes propres k peiadre
te caractère des courtisans et de leurs dLsMsrs
empoisonnés ; — rBoimne de cour, tiadtdiM
de YOraculo Manval de Baltasar Gnà»;
Paris, 1684, in-4'>; .— Discours prélim^tairt
sur les traités faits entre Us rois de Fr^t*
et les autres princes dé FEurope, depuis It
règne de Charles VII jusqu'à ranliW;Pts^
I69Z, in-n : Amelot y définit la poliHqne fart
d'en imposer aux hommes. XI y rapporte
entre autres celte bmeuse maxime coiueinée
par François Sforae à Louis X! , que, • pour
mienx trouver les partis en lutte. Il faotd'sbDni
leur accorder tout ce qu'ils demandent. • R.
NlMnin, Htmoira, L XXXV, p. IV. ~ Rldwra 9-
Don, «UHoCUtiu crttifw, L 1. - CtuntepM, ffamm
tUtt.Mit. -t)atftr«,fraiKtUttmtrt. — lJàB^,»'
tUoCMfw hlttortipa. — Siiliu , Omimatt., t. V, p. '-'
AHKLOT (S^Aottien-JficAeJ), évègne de
358
AMELOT — AMENOPHIS
854
Yaimes, né à Angers le 5 septembre 1741 , mort
à Paris le 2 avril 1829. 11 administrait avec une
aage modération son diocèse, lorsque la révolutioa
éclata. Sor son refus de prêter le serment à la
constitution dvile du clergé, il Ait conduit à Paris,
et dtéà la barre de rassemblée constituante.Plus
tard il se réfugia en Suisse, où 11 signa Vlnstrue-
tkm que quarante-buit éTéques adressèrent, le
15 actftt 1798, aux fidèles de France. Après Tinva-
skm de la Suisse par Tannée française, Amelot se
retira à Augsbourg, et de là à Londres, en 1800.
U prit ensuite part aux actes des évéques non
démissionnaires, aux RéclamatUmSf du 6 avril
1803, à la suite de ces Réclamations, du 15 avril
1804, et à la Déelaratïon sur les droits du roi,
du 8 du même mois. A la rentrée des Bourbons,
il se démit de son évèché, et mourut aveugle.
BiatriMpMê dei Contemporains.
AMBLOTTB OU AMBLOTB (Dmis), fhéo\o-
glen français, né à Saintes le 15 mars 1606, mort
à Paris en 1678. Il fut d*abord grand -vicaire
de Brandon, évèque de Périgueux , et quitta ce
prâat en 1656, pour s'enfermer à l'Oratoire de
Paris. Ce ftit de cette retraite qu'il lança divers
écrits contre les jansénistes et répondit à Nicole
et à Noèl de Latane. Il fit la traduction du Nou-
veau Testament (Paris, 1666-1670, 4 vol.,
ln-8*^ ), dont Louis XIV répandit cent mille exem-
plaires parmi les Cévenols nouvellement conver-
tis. Dans sa prélace , le père Amelotte affirme
qull a confîponté tous les manuscrits de la Bi-
bUottièqne Vaticane, vingt manuscrits de France,
sdae d*£spagne, tons ceux dltalie, d'Angleterre,
des pays du Nord et du fond de la Grèce ; puis il
avoue que cette nomenclature n'était qu'une figure
de discours destinée à donner du relief à son ou-
vrage. Dans son épltre dédicatoire à Péréfixe,
archevêque de Paris, il se laissa aUer à des at-
taques vâtémentes contre les écrivains de Port-
Royal. Aussi cette dédicace ftit-eUe remplacée,
dans la réédition de 1688, par une antre plus mo-
dérée, adressée à du Hariay, alors métropolitain.
Outre l'ouvrage mentionné, on a d'Amelotte :
La vie du P, de Gondren, supérieur de l'Oro"
loére; Paris, 1643, in-4% et 1657, in-8*; — la
Vie de sceur Marguerite du Saint-Sacrement ;
Paiif , l654,iii-4* ; — Dtfense des constitutions
d^ Innocent X et d'Alexandre VIT; 1 660, in-4* ;
Considération sur la Requête que les docteurs
de Port-Royal ont présentée au roi, pour
répondre à celle de Varchevéque d'Emlnrun ;
1668, in-4*; — V Harmonie des quatre Évan-
gélistes; Paris, 1669, in- 12; — Abrégé de la
théologie ou des principales vérités ae la Re-
ligion-, Paris, 1675, in-4*.
Le père Lelong, Bibliothèque sacrée, Wi. — Arnaad,
ikfsnsê du Nàmteau Testament de Mons. — Nicole,
idée çinéralêdête^rit du pire jimelote, — »Richelet. —
Biiaguet, BiograpMe Saintonoeaise.
AMKLUHCHi ( Jérâmc ), poète italien, sur-
nonmié il Gobbo di Pisa (le bossu de Pise),
vivait au milieu du seizième siècle. H est con-
sidéré comme llnventeur du genre do poésie que
SIOUV. BIOCR. DKrVERS. — T. II.
les Italiens appellent béroï-comique , et dans
lequel Airent écrits plus tard la Secchia rapita
de Tassoni , et le Schemo degU Dei de Brao-
dolini. Le principal poème d'Amelunghi est inti-
tulé la Gigantea ; c'est le combat des géants
contre Jupiter et les autres dieux ; il fbt imprimé
sous le pseudonyme de Forabosco à Florence en
1547, et réimprimé en 1566 avec /a Nanea,
guerre des pygmées contre les géants , poème du
même genre, par F. Aminta, poète inconnu. On
prétendit qu'Amelunghi avait copié l'ouvrage iné-
dit d'un certain Betto Arrighi. Parmi ses poésies
burlesques, nous citerons Gli Scolari , les étu-
diants insérés dans les Canti Oamascialeschi ;
Florence, 1559.
Mauoebelll, Scrittori d'ItaUa.
* AMBMDOLA (Ferrante), peintre d'bistoire,
né à Naples en 1664, mort en 1724. D'abonl
élève de Solimena, il quitta la manière de son
maître pour celle de Luca Giordano. Parmi les
nombreiix ouvrages qu'il exécuta à Naples . on
cite deux tableaux d'autel dans l'église w la
Madone de Monte -VIrgine. Selon Dominici,
Aroendola se distingua par sa facilité pratique
dans le coloris, mais échoua complètement dans
l'imitation du genre grandiose de Giordano, sur-
tout dans la draperie. Au rapport de Nagler, on
trouve dans la ^erie royale de Munich un ex-
cellent tak>leau d'Amendola, représentant la bou-
tique d'un charlatan; cependant ce tableau n'est
pas indiqué dans les catalogues.
Domlnld, F'iU deT pittori Napolitant. - Nagler,
Neues Mlffemeines Kûnstler-Lexieon, 1 1.
AMÉNOPH18, nom de plusieurs pharaons ou
rois d'Egypte. Le premier qui le porta, roi de la
18* dynastie, est peu connu dans l'histoire. On
voit, sur les monuments, qu'il s'appelait aussi
Ammon-Mai, Il monta sur le trône l'an 1778
avant l'ère chrétienne, et régna vingt et un ans.
Le second Ahénopbis , fils de Thoutmosis U,
est le septième pharaon de la 18* dynastie. D'a-
près le Canon chronologiquede Manéthon et la
Table d'Àbgdos, il parait être ce Memnon des
Grecs dont la statue rendait, dit-on, des sons har-
monieux etftit miseannombre des sept merveilles
du monde. H étendit son empire jusqu'au cœur de
l'Ethiopie d'une part, et de la Scythie de l'autre.
C'est lui qui demanda à Joseph l'interprétation
de ses songes, le prit pour ministre, et établit
en Egypte Jacob et sa famille. Le commenee-
ment de son règne, dont la durée fut de trente
ans et cinq mois, remonte à l'année 1687 avant
Jésus-Christ. Son épouse se nommait Taia,
Améropbis m, ou Aménophis-Ramessès, ap-
pelé Ramsès V sur les monuments , et fils de
Ramessès-Melamoun, fut le dix-septième et der-
nier roi de la 18* dynastie. Cest sans doute le
quatrième pliaraon dont il est parié dans la Bible,
et le dernier qui figure dans le Pentateuque.
C'est lui qui est désigné dans l'Exode comme
persécuteur des Israélites. Avant les travaux de
MM. ChampoUion , cette identité semblait déjà
12
MS AHEN0PHI6
âablie dans on Ingmoit de ManéUuHi, otaacrwi
parJotipbe ( contre Apion, I, le). On KtdMii oe
pMfiigO qu'ArnéMOplik- EvâesitE , Toola^ diai-
«r «a tnMpA del^reui , M épouTsatË ptr k*
^«dîctioiB mcMÇMiles d'gn prttae éQrpti^' I^
duwwgraptiB reat mm doata parler dwl«nâ^
tM. H «ioâte qne, farigré b propUtie, oe prinw
rteMde inudur coBfreeesUtimnt, qui l'éUioit
rtroM* contre loi i miiiqii'kjuilcnnitdeMn-
bkttic contre la Uvinlé, il Teloomaï HcmpU*,
é'ob il porta pea i* tempi ipite tes mue* <n
Ethiopie. Il pûaK d«ac, (uirMt Muétlioii, qqa
w pharaOB ne piril pas d«B« la ihet itiM§a,
OMnmo on a cm pouToir VM^a de qa e l^ae n
ïerselsdu li'chapilredel'Eïode. Aménoptom
régna dix-neuT ans et demi, depuis l'amée 1493
■tant notre ère.
Ahéhopbib IV, Bominé anisi At»i)tophlep,
Ménop/irii et Amétupktèt , tt tKOBd Miow*-
■eardu^and SéMttris, esti peiae comui. On
■ait qu'il noiiU eut le trâne ea 1322 avaat Je-
HsChriit, et qu'il Tul le troi^èrae pbarana de la
I9*dï])Mtic.CeAit,Mk«Thé«a,»oii«sonFigiM,
daai la trente H. uniAme aimde, que s'aceon^ilil
te paod crde cgnùqne «d la période x«diacile,
GmaaatdBerévâbitiMdequaloneoeolBaixante
ediMMMtéeTBKWsde troiioent saixanle-daq
jonrs éqvlTalaiit. daas le calendrier dfil, h qna-
lone cent Mixaate (DBëet de trois cent aoixante-
dnq jonn et m q«ut [ Sue. iet g. dm m. ]
George .trncdlp, T. m, Mit. OMacrt. — wnim,
MtUria UirwJfjiUu, inct. IL — S. Sturpc. TUtmtlt
Milort 0/ £((1/1, ^ u.
AMKaTA(JViecote), poète etptnloloeae ita-
ilcB, nd ï Naplee en 1SS9, merten 1719. Atlefait
d'une opUbâlnte cttreNiqtM , dorant tonte son
enhnce D ftit âeré par sa mire. Lorsque VéOt
de ie« 7em tel pernit de «e liiTerïl'étode, il
le »X arec tant da sBCote qe'à dix^imt ans il
pitf prendre ses gndes. Il emtmnaalonlapro-
lïaskn d'arocat, emi abadoHter la MArature.
Il donna en loss aa Cotufonsa, qui fM sairie
de tàf. BO/Irti eenaédieB : U Força, la Femte ,
la SamifUansa, la Carlotta, la GttuUna, le
^emefff-OeepiboesftiTeulréinipniitéo |daileini
fils. Joutes dans toote Pltalie, k Paris et josqn'ai
An^etene. Malgré le succès de les ooniMes et
de quelque! petlti poemee, Ktme Capitoll,
Amenta doit sortent sa r^pntation K tes étodet
philologfqties sur la bn^e italienne. Les on-
«ngee qail a pnUiAs k ce sujet , «ont ' Delta
Uttgua noblle iTIlaUa, et del modo di Uf-
gladra>M»U tertven la eua noa ekt ta
par/ttlametUe parlare; Naplea, 1713; — /{
Terio , t'I IXrttto del non ai p«o , etaminato
da FtmaUe Longobardt, œile oêiervaskitd
iiineeoia AtnentaofBoeaioNapeltbma;!!»-
ples, 1737 et 171SI «e sont des obserratlocu)
•nr le tnil« InGtalé ; Il Torlo e*! D&itto dH
mo» tl puo, paVat i Rwne en 1668 par le jésuite
BenMe Bortoli, ions le pseodi» jme de Ferrante
' " - Vme défense de l'onTraga de
■ AMERfiACH
ISA
Muratori, Délia perfella poetia IlaUaxa; —
Du' rapprrti ii i'ornaifs parte prima ; R»-
j>li;« , t7fO : c'est une indtatioB da ffo^fsnffi
di /'orniusede Boccalini; — VUadi lâOÊarét
."iapolelcno, knéréedaas le. S* voL des Fitt
denli .4rMrii Uàutri; Rome. 1710; rânpAnét
d Vt-nUe la nbae anade; — VHa M moari-
iTiiore st^Htme Pvqwtle CMmtma,i» ttk
dcsti'LiviesdeOaeestiaa, ptMMe* parAMeatt;
Venise, lTai<17a3.
'MtKJnk» {'XiLiran), chimrgieD .grec, ri-
\ïit|jr>j|)ableineatdjDsle premier titcledenotit
ère. Il est cité par Gulieu comme l'iaTenlcar de
quelques bandages îngéueux pour le traileneat
lit^s fracliires. Peut-^tre le aam d'AmoitËs n'esl-
il r]u'uneH)rruption du chirurgien Ainj>la<i,daat
Urithise 1 doBoé on fragiaent daiw CoUecla
iitediciHaUa,)ih. ]:LTm,ca(i. 30(<taiit A. Hai,
Classici mUoret e yalieanàt ctdàeibut, 4 vol ,
p. 09). Si c'est, ainsi q«e te prétend Spreogel, le
inériie Ameutes qnecile leS4X>liaste delltégcdle,
et qui coo^ilra avec Cbrjrsippe de Bhodcs ceatit
Plulëniée PUbdel^, y doit avoir vcoi plus de
deii\ !^i«<Jes avaat J.-C.
CiUrn . Dê/aicUt. - FilifKUi, aUiL grue., III. TM.
- ^icli^l. -jt Tticschl, Util. Tînt. - Spnnr^ tlUUn
{Jean), r^èl>re Imprime»-, ni
TPrsIcnôlieudaqiihnièiTiesiide, merten IStt.
t)n i^ore le lieti de sa naissance ; 00 le fToit Dé 1
Rei)t1iii'^<nenSanBbe. Il étudta k Paris mmhm
de la;!inTe (Lapidanus), prieur deSorbome,
r|ui eut l'honneur d'appeler à Paris les pranioi
imprimeiini. Après avcrir reçu le grade de ralRn
t"! srts , U alla s'établir k Bile, ok (1 imprima des
liiTfs ili'pals Itdl Josquï sa mort. R IR parallR
en l'iSï lesenitres de saint Arabroise;ea It9t,
quelques poêiues et écrilsde Pétrarque; et doMS,
en I50C, la première édition des tniTm.dt
asint Atignstin. > L'ésormité des dépenses, A
Itm^me dans la prtitee de VédWoB de liH^
avait épouvanté les (mprimenre. lie piuiiki qui
osa risquer Teolreprise Tôt Jean Ameitad,
hotnme lî'ttne piété sincère , rlrfie d'ar^eat, isA
]>1ns n(4ie encore d'intelligcace : il n'é^t^na dea
piiiiT 'Li; procurer les onrriers les pins hiMes d
fth-e ixillationner de tons eûtes des mamnerlts;
enfin il fit toutes ees dépenses, moins par 1^
iiiour du gain que dans ie noble bot de rendra
ncccssitiles au plus grand nombre de cbréliai
Ir.s a^vres des prenders Pères de l'Église, dont
l'élude 3Tdt été jusqu'alors si në^ée. >
Amerbach satûtitua, l'un des premiers, les ck-
rncl^re-i romains aux italiques et aux gothiques,
d'almn! généralement employés. La grosseor cId
,tipL3 iloiil Use servit pour cette édition de saint
Aii^^iistiu porte encore dans nos ateliers d'impri-
merie le nom de taint-auçtistiii ; nuis l'ml de
la lettre £talt de forme gothiqne. Amertiacik aviK
aus^i l'intention d'imprimer les ipuTres de saint
iérùme; et, pour donner trae éditioR anssâ cor-
aC7 AHEBBACQ
-note que poMible, û naît fiit qjfireaâre à
fltam, BuUe et Boniboe, ut flb et ém Mm,
k Jatm, le grw et lltAten. Le digne ndUeid
«MVHt sfantde Toir u tteba («nniiite. L'U-
«» de idot Mrtme, n 9 vol. i»«)l., lortit,
dus t%itnrTalle de 1616 à 1U6, dei preMct
ie-Fttiim , qn'Aiaerlnch nàt tM veilr iBtle.
JiMM Bade, dtM U Mtre qu'il tertfit en 1499
àAntoiBie Kobnriar, et qui estai tMe de* oo-
«m d'A^e PeUHen, fut rHoge de U cOTTedkMi
qn'Amerliach «f^rtiit ï les MitiMu : ■ 5i tout
lât lOnlnB enicnt le* exeelteotea qoelHé* da
Jean AmerfaaA, Ib lerdeot beaucoup ptn» bo-
iior<* qnlU le «al des unù àa lettrée. ■ Jean
l4^em&HeiiMiMDâoge; enfin Érume l'ip-
~ ■ \onma. A. F.-D,
■iUtalR,>u
lijtriiafrapiUMit.
BHsaa l4U,BWitai l&aa. Hâtait leâUitnâ
de thytoaw Jean Amesbaoti, et reçut nae
Util rt lia iMnfltaHi U earrigea avec we dem
qne leur fkte «lit Uiiaée tpxdtnée. Ceet ce
feBraO qal le mil «B i^vort «*ec Ëneme. En
IM3, dd)(intJe.grtdedeaMttr«è( artekJ'u-
^imiU de Mk, et MndU à Fribong U juri*-
paÉeooe, Knit lea MMpioea dUleteZaiiu». iprès
.aTek «OTifi ganlia» taniM an Italie et en
RiMB, a M leca declear en droit à l'onivenité
d'jMvMO, i( Ntoonia dani ta Tille nataleftoor
atfku la pWer, dtfui* uas intqa'i u mort.
Il ^acipw le droit civil i l'oairenité de Blk.
Itrriwin. pea de jeon avaat de mourir, reçnt les
tataaallMkiMULde ftmihnp Ameibadi, del^ben
(td'Ëpiicoplut, set ro«illeurs amii; il aanmia
AMstoch ton kgatalre nmrend, etlet deux I
r^ara avec ta propte fortune, qui était conaldé-
iiUe , qndqnat «nltalans qu'il ont avoir renur-
<|aéea dani le tettemaat de «n anri . n pontta en
«ela toa déttatéretaeiMnt «1 Mn, que cet tw
■appUMcnUAM Itanat fUts toot le nom d'E-
naat. Oa a d'Amerbacb ime Lettre lur la
«JUe de Bdie, qui te IroiiTe du* Sébattien
Heuter, VomoçropJHe ; et quelqoet ditierU-
Hou : Oipl fanaMCâf kbI {kiiikoû^ , et Dipi toQ
'iKMioiou -uA farauslau (mr la modératiM et
MIT def «Hmt toUnUatrai o* involontaim).
é te etyle ta " " "
,«yrn>ll«, Mto.IMM.Il.au.ele.-BobHNtM, Bi-
ll vlurla, XI, H. M.
aMSKSlCM DU AHBKPUH (FWtM OU reU),
littâratenr aUenaod, né à WendUngai (BaTitra)
eo 1487, mort i logoliUdt en 1557. H étu-
dia la phfloiophie et ta théolo^ à Wlttanbeig,
et devtat on det partltant lea plus lâés de Lu-
tber; mais, de relatir dant sa patrie.il rentra dans
le sein de FÉglise caHidique, et bit ncmuDé pro-
TesaoïT de pUlosopMe àlngotaladl, où il mou-
rut. Outre quelques écrits philosophiques {de
iKima; ^MUonb., 1542, i)i-4° ; de FkiCtaophia
HOluraii, etc., 1549; — Ànliparadoxa, evm
oraiioniàiu de Laudibus, de Patria, et de Ra-
tiotw tAMtlorant; Strasbotuf, 1 54 1 ), on a de lui
des OMUmentaireii sur les Offictt de Cic4ron, et
sur le Daoonrt pour le poète Arcfiiat ; sur lea
poÉmet de Pytlûgore et de Phocylide ; sur les
TrUtet d'Ovide, et Bar VAii poétique d'Horme.
Ob a nuBSi de ini dea épigramiMfi, des
dee ^ice« de vers et quelques ttadacUaiis.
( Èlieh'Niadas ) , muNcien ce-
tahre du seiiième siècle. En 1S7) ,n était orga-
BÙte à l'é^se de Saint-Tliomat , i Leipzig, il
avait bit, î ce qu'il dit Inl-méme, son éducation
k l'êtrtiôffs:, prabablemeat eu Flandre, pays
qui abondait alort eu musiciens distiikgués. Son
principal ouvrage a pour titre : Taila^re pour
rorgve, oonlenant diveis motets, des morceiuK
de musique sacrée, des compositions de Baptista,
Kenii, ScaDdel,OrlBi^dl Lasso, et Vento. Gré-
goire Bersmaan a tait sur AmeÂach le distique
Ccrbrr, Lexitm irr TtonMoitlrr.— FCUi, KefrOftii
AHBE nAKHAH-U-LaH (l&(ni/-jr<uuour-
Àmer KamiUak), sepOtnit khalife Mbéadte
d'Ëg7pte,ii<ven t095da J.-C., mortleïSdMHi-
le^del'aDSlidel'b^erietwTaDbrellSo).
A rigede diiq ans, il sncoédaiKapèreMoslalT.
Sont tonrtgne, levfaÉt Afdbal exerta tons les
droits de te aoaverahietépeBdai(treqiac«deTiDg(
ans. Las de l'esclavage ob^mioMrete reteosit,
Ainer,ran 1 135 de Jéeoa-Ohiitt, le fit astasaiMr,
dtt-oa,pardeuxBathénii(DS,quileiMigDardtreat
au retour diun pfomeDade. Amer ht hii-méme
■ssasehié cinq sut jdnstard. Ameroe MpOat
regretté deies sujets. D avût des talents, mais
il mauquaitde vertus; il était cnieliOrgaeilleai,
dissimulé, voluptueux, et Uvn! à taiis les excès.
D'Oerbelot, BIMI<iHi*tiK orUnMt.
*AJaKBGIK, HAC-AHALealS ou AMAL-
saIdb, po£te iriandals, vhrit II ta cour dn roi
dlitande Dermod, qni régna depuis 538-S59, d'a-
près OUalkiraii (Général Etslory o/ Ireland),
ou depuis 544-SSS, /Ctfrla CRellI;. Amergin
359
AMERGIN — AMERSFOORDT
360
a laissé Dinn Seancnas (Histoire des places
remarquables de l'Irlande).! Cet ouvrage reçut
quelques additions au douzième siècle.
Sir James W«re, //Wory ofthe ff^ritersof Ir*land, by
Hanis. — (yReUly, TransMUons qf tkê Ibemo^ettie
Societp, for iSfO.
^AMBRGix y MAC-AMALGARD, écrîTain ir-
landais, delà seconde moitié du septième siècle.
11 vivait au temps de Finghîn, roi de Munster,
qui régna, selon O'Reiily, de 662-696 de J.-C.
11 écrivit un traité sur les privilèges et les pu-
nitions des dKTérentes classes de la société ; un
exemplaire de cet ouvrage se trouve dans les
manuscrits du collège de la Trinité » à Dublin.
(VRellIy, Tratuact. of the IbenuhceUie Soc. for ISIO.
AMBRGiif OU AMBRGUiif (en latin AfTier^i-
nus), surnommé Glungeal (aux genoux blancs) ,
un des chefs de Texpédition mflésienne qui
tient une si grande place dans les annales de
l'ancienne Irlande. 0*Halloran le fait vivre vers
1266 avant J.-C, et 0*Flaherty vers 1016. La
dilTérence considérable de ces deux dates prouve
combien il existe d'incertitude sur ce personnage
et sur son histoire : nous suivrons le récit de
Ollalloran. Amergin était fils de Golamh ou Gol-
jamh, surnommé Aft^o (en latin Milesius) Spain-
neach ou le héros espagnol , et de Scota, fille de
Pliaraon, roi d'Egypte. 11 naquit dans la patrie de
sa mère. Nommé grand prêtre des BfOésiens (fils
de héros ) pendant qu'ils habitaient encore l'Espa-
gne, il les suivit dans leur invasion en Irlande, et
fut envoyé en ambassade aux troi^frères Danaans
qui régnaient sur cette contrée, pour les sommer
de se soumettre aux envahisseurs. Sur le refhs
des Danaans, la guerre éclata : elle fut acharnée
et la victoire resta longtemps douteuse. Cinq des
nuit fils de Milesius périrent dans la lutte, ainsi
que leur mère Scota. Celle-ci ftit ensevelie près
de Tralée, dans un lieu qui prit le nom de Glen-
Scoto. Enfin à la bataille décisive de Tailtan ou
Talten, les trois Danaans tombèrent sous les coups
d'Amergin et de ses deux frères Héber Fion et
Hérémon. Cette légende ressemble beaucoup au
combat des Horaces et des Curiaces; et les dis-
sensions des trois firères vainqueurs se disputant
leur conquête, la mortd'Héber Fiooet d'Amergin
vaincus par Hérémon rapiiellent aussi la querdle
de Remus et de Romulus, et le meurtre du premier.
On ne s'est pas contente de faire d'Amergm
un guerrier et un prêtre, on a voulu voir un au-
teur dans le fils de Milesius. Selon le vieux poète
Ocormaïc; « Amergin, aux genoux blancs, fut le
premier auteur iriandais : historien, juge, poète,
philosophe » O' Flaherty lui attribue un vers
qu'il traduit ainsi :
Arts pnaposlUu »lt doctlor, aptior armU.-^
Ce court fragment parait supposé aussi bien que
divers poèmes insérés sous le nom d'Amergin dans
le Leabhar Gabhaltus (Livre de la Conquête),
compilation rédigée au quatorzième siècle sur
des documente plus anciens. Deux de ces poèmes
ont éte publiés avec un vieux glossaire dans le
Irish Minstrelsy de Hardiman.
Dans l'obscurite profonde qui enveloppe les
premiers siècles des annales irlandaises, il est
impossible de reconnaître si Arocrgiii hit uaper-
sonnnage réel ou fictif, et s'il y a quelque chose
de fondé dans son histoire. Les dates données
par O'Halloran et O'Flaherty ne soutiennent pas
l'examen. La conquête de llriande par les Milé-
siens ou Scote peut-être regardée comme tm lait
historique; mais il s'en faut de beaucoup qu'elle
remonte au trdzième, on même au onzième siè-
cle avant J.-C. ' Léo Joubriit.
O' Flaherty , Ogygia. — O' Halloran , Gênerai BUtùn
ofireiand. - Sir James Wan, Historif and antiqmUia
o/Ireland. -O' Rellly, Traruactiom ofthelberwxdUc
Society pour ISM.
AMÂRIC TESPITCB. Voy, VeSPUCK.
AMBRIGHI OUMORIGI MICRBL-AN«B(Ca-
ravaggio), Voy, Micuel-Ance.
«AMBRLiiiG (Frédéric) y célèbre peintre
allemand, né à Vienne le 14 avril 1803: H a
longtemps voyagé en Allemagne, en France et
en Italie, et se distingue surtout par son talent
de faire les portrait?. Parmi ses meilleurs ta-
bleaux liistoriques, on remarque Didon abask"
donnée par Enée, et Moïse dans le désert,
Oesterreiehiickes Biographiickei'Lexicon.
^AMBROTou AMBROTTUS (Adrien), gram-
mairien, natif de Soissons, mort en 1560. On a
de lui : De Dialectis diversis DecHnaHomm
grxcanicarwn ex Corintho et oUis; Paris,
1534, in-S"*; nouvelle édition, 1S36, iu-T; —
Compendium grxcx Grammaticx, perspkua
brevitate complectens quicqwd est Octo Par-
tium Orationis ; in-4'' ; Paris, 1520. Moutûtuoni
dte , dans sa Bibliotheca Manuscriptorum, ea-
core un autre ouvrage, intitulé De Arithme-
tica , qui ae trouve, dit-on , dans la btUiothèqoe
du Vatican.
Adelang, mippL A JOeher, Mlgem. G€lth,'Lac^em>
AMBR8FOORT ( Evevt von ) , peintre hollan-
dais, vivait au commencement du dix-septième
siècle. Van Mander le mentionne aeuleinent
comme un des disciples distingués de François
Floris.
Van Mander. Het Leven der Sehllden.
*AMBRSFooRDT ( /ocgues ) phllologuc lioi-
landais , né à Amsterdam le 24 novembre 1786»
mort le 23 octobre 1824. Orphelin avant d'avoir
atteint sa douzième année, il fut élevé parles
soins de quelques parente, il étudia d'abord à
l'école latine d'Amsterdam, ensuite à TAlliéDée
de cette ville , enfin a l'université de Leyde. On
discours kitin prononcé à l'école lui gagna l'a-
mitié de Jérôme de Bosch. Il fut l'un S» fon-
dateurs de la Suciéte pour l'étude de la iittéia-
tore orientale , à laquelle il s'était princtpalemeat
livré. Ayant pris le grade de docteur à l'univer-
site de Leyde, il obtint, en 1816, la chaire de pro-
fesseur de litteratore orientele à l'Athénée àt
Harderwyk, qui fut supprimée au bout de deux
ans. Quelque temps après , il fut nommé profes-
seur de théologie à l'Athénée de Franeker, où il
remplit les fonctions de rector magn^fcus,à^
Ml
AMERSFOORDT — AMES
puis octobre 1821 jusqu'en juin 1823. Il monnit
pendant un Toyage qu'O fit à Leyde, pour asaister
à TaimiTenaire de la lerée du siège de cette
Tille. On a de lui : Dissertatio philob>gica de
variis lectionibus Holmesianis locorum quo-
rundam Pentaieuchi Mosaici ; Leyde, 1815 ,
in-4*; — Oratio de studio Uterarum arabi-
carum variis post renatam in Europa Doc-
trinam xUUibus itidem variato ; Usrdenrjk,
1816, in-4*;— Oratio de Religionis Christian^
jwpwtori/o/e; Leeuwarden, 1618, in-4°; Téim-
primée dans les Annales Academiâs Gronin-'
çanaB, 1817-1818. — Amersfoordt a laissé deux
rrères,dontrun,Henri,aécrit plusieurs ouvrages.
Fié ^Jmersvfoordt, par J.-W. de Crâne, d«os jélge-
meene Komt-ên LdUr-Bode; Hairlem, itU. Il, 89i, 8M.
— J.-A. Philips, JViarratto wrum qum, ipso rectore Fra-
nsquerm, medâBrunt; ûêm les Jnnales jâeadewUm Gro-
«ta^ajur, im, p. 10. 16.
AMEfiTAL OU AMBELAN ( Éloi D* ], littéra-
teur français, né à Béthunc vers la fin du qua-
torziètne siècle. 11 était maître des enlants de
ciiœiir dans sa ville natale. U n*est connu que
par un ouvrage rare et curieux, intitulé la
grande Dffoblerie qui traicte comment Sathan
faU demonstrance à Lucifer de tous les maulx
que les mondains font selon leurs estatz, va-
cations et mestiers, et comment il les tire à
dampnation; imprhné à Paris par Alain Loc-
trian, in-8° (sans date), par Michel Lenoir, in-8°
(sans date), et 3* èdit, par le même Lenoir;
Paris, 1508,in-foUo.C*estune espèce de dialogue
dont les deux principaux personnages sont Lu-
cifer et Satan , qui rapportent tout au long, et
sans rien requérir, les abuz,/aultes et pe^
cMez que les hommes commettent joumdle-
La Croix do Maine et UaTerdier, BibUotMques fran-
çaisêi, édlt de Jaflgny. — Brunet, Manuel du libraire,
* AMES ( Fischer ), jurisconsulte et orateur
américain, fils de Nathaniel Ames, né le 9 avril
1758, mort le 4 juillet 1808. n commença en 1781
à exercer la profession d*avocat. Lliabileté dont
fl Criaait preuve conmie orateur, et les articles
qnH fournissait à des journaux, lui valurent en
1788 un siège dans la convention de Massa-
chusetts, pour ratifier la constitution. Bientôt
après il fut envoyé comme son premier député
au congrès des États-Unis , où Û fut maintenu
pendant tout le temps de la présidence de Was-
hington, dont il ftit un des plus fermes appuis.
n se-fit surtout connaître par la véhémence dé
ses discours contre le gouvernement britannique.
A l'époque de la retraite de Washington, Ames
se relira aussi de la vie publique, et consacra
noe partie de ses loisirs à la puMication d'une
série d'articles mtitulés Leçons d'Histoire, et
dirigés contre Tinflucnce des principes révolu-
tionnaires alors en vigueur en France. Dr. Kir-
kland, président du Harvard-Collège, et Tun des
amis intimes d'Ames, publia, en 1809, The
Works qfFisher Ames, 1 vol. in-8*, avec un
portrait et une biographie de l'auteur. Ses Essags
on the Infiuence qf Democraeg furent réim-
primés à Londres, 1835, in-8°.
rie d'jimes, par D' KtrklaDd.daas Thê JFork$ ofFU-
htrAmeti Boston. 1809 , In-t». - l.leber et Wlgglesworth.
EnefOopBiiia Amerieana , 1 . tlt; - MarsbaU, Life of
fFaskington ( Londoo, édiL laoT, iii-4* ). t. iti, wi, etc*
AMES (Guillaume )f théologien anglais, né à
Norfolk en 1576 , mort à Rotterdam en 1833.
Zélé calviniste, fl ftot obHgé de se retirer en
Hollande, où il occupa, pendant douze ans, la
place de professeur en théologie de l'université
de FranelLer. On a de lui un grand nombre d'ou-
vrages, parmi lesquels on distingue les suivants :
1*^ Puritanismus anglicanus; m-8®, 1610 ; et,
en anglais, Londres, 1641 ; — 2® Medulla theo-
logica; in-12, Franeker, 1623; Amsterdam,
1627, 1628, 1634, 1641; et en anglais, Lon-
dres, iii-12 ; — 3* de Conscientia, et ejusjure,
^r, Amsterdam, 1630, 1631, 1643, in-12; et
en anglais, Londres, in-4% 1643; — 4* De-
monstratio logicx verx; hi-12, Leyde, 1632;
— 6* Technometria; Amsterdam , in-8«, 1632;
— 6*^ Fresh suit against human cérémonies in
god^s worship; in-4*^, 1833. Lé» autres ouvrages
de G. Ames sont des écrits de controverse contre
le cardinal Bellarmin et le théologien Grevln-
chovius.
BflddletoD. Biographia evangelica, t. III, p. u. —
Brook, Uves (tf tke Puritans. — Mosbeim, IRit. ecetes.,
t m, p. 4M.
AMES (Joseph), antiquaire anglais, né à
Yarmooth le 23 janvier 1688, mort en 1758. Il
commença p<r être marchand de brio^brac
dans le quartier de Wapping , à Londres ; et il
était parvenu à un Age assez avancé, lorsqu'il
se mit à étudier les antiquités sous les auspices
du prédicateur J. Russel et de Pierre Thomp-
son, n devint en 1736 membre de la Société
royale de Londres, et secrétaire de la Société
des Antiquaires. Il a publié les Tgpogrqfical
Antiquities of Oreat Britain, ou Précis histo-
rique de Porigine et des progrès de l'impri-
merie dans la Grande-Bretagne, avec des
notices sur ses premiers imprimeurs , et un
catalogue des livres par eux imprimés depuis
Van 1471 jusqu'à Fan 1600, avec un supplé-
ment contenant les progrès de Fimprimerie en
Ecosse et en Irlande; 1749, 1 vol. in-4% réim-
primé avec des additions considérables de Guill.
Herbert, 17.85-1790, 3 vol. in-4®, et, depuis, avec
des additions considérables de Dibdln. On a en-
core d'Ames : Parentalia, or memoirs of the
family of the Wren; Lond., 1750, in-fol.
Gough, Mémoires of Joseph Ames, en tête des Typo-
graphiealJnUquities. — Bioçraphieal Dietionarp.
* AMES ( Joseph ), capitaine de la marine an-
glaise, né le 5 mars 1619, mort le f décembre
1695. n entra de bonne heure dans la marine, et
prit part à plusieurs batailles contre la flotte
hollandaise. Il se distingua particulièrement dans
la bataflle (31 juUlet 1653) où les Hollandais
perdirent leur fameux amiral van Tromp; le
pariement lui décerna à cette occasion une mé-
Mr AMES —
(Ute (■ OT, gravée par Simon. Aprii t'âtra re-
tiré du Mrvice de la marine, il demeura ï Tar-
noatti , où il mouruL
*AflBB [yathaniel) , Mttonome et médiwln
MDéncaiii, Dé ea ITOS, mort i Ded&un »
17B5, petit fils de JouphAmes, pratiquait la
médecine à Dedham , TiUe située k neuf lleoe*
d« Boston , et publia pendant quarante ans on
Almanach populaire américain.
Allen, jmtrum Uotn^Ucat oad kUUrttal OlcllO'
«iBSTBMoaUM9TRi9.1l7Bdenxprinces-
ttaàtt» nom -. Vvn, femme de Xentia, dont
aérodote(DC, logetaolT.) rapporte la eraanté
à l'é^rd d'Artaihité , priDUHe lertneose qne
Xeraès estaja de aédDîre ; fantie, nièce de Darhu
Codoman, et tour i touT femme da géoftal macé-
donien Craténta, de Deoyi d'HéracIfeet de LfEi-
raaqne (voy. AsimtR). Cestkedte dernière, qui
tM tuée par seifilt, qa'oD attribue la fondatloD
de la TtUe d'jUnestris en Pa^agooie , aqjoar'
dlmi Amaatémb, et dont le port était jadis tri<)-
rréqnenM. Après aroir Tait partie darojamne dn
Pont, cette Tille assŒ importante, fondée sor
t'cin tracement de l'antique Sésame, Tille Torte,
sjtnée swr nne hauteur, et connue di^à d'Ho-
mère , passa eoui la domination des Bomaini.
Après le partage de Tempire d'Orient , elle (bl,
nne des principales villes de l'empire de Trtiti-
aonde; en IZIQ elle devint la propriété da Théo-
àwn I^scarls, puis celle des Génois ; et quand
Mabomet Q '■ni pris Constantinapie^ il s'empara
encore d'Ameatris, dont le port n'était pas una
iraportaue. On ades médailles d'Amestria. [£nc.
dei g. du m.]
AHFKBTILLB (fi'), nom de plusienr* marins
(tançais du dix-septième siècle. Ils étaient troia
frères, dontl'atné, marquis d'AmfreviUe, com-
mandait l'aile ganche de la QoUe rrancaiae lors
de la prise d'Alger par Duqneaae en 1683. 11 prit
également parte la reddition da Tripoli en 1S8&
soos d'Est^ea. En 1090, diargé de la croisière
dlrlaode, il ramena dnq mille Irlandais qui ve-
naient prendre do service en France. Q se dis-
tingua, ainsi que ses deax Irères, à la bataille de
la Hogue en )S93. Le plus jeune d'entre eux, le
chevalier d'Amfreville, contribua à la victoire da
Lagos et è 1a défense de Saint-Halo.
V«n Trmc, nutDln (rtniroJ* dt la UarOt. — IJuln-
cf , tfUMn mililain dt Coull II Cnnid. - HnHqnlii,
aMpropAii BioriHiK.
AMHEKST (J^ry, lord), général anglaie,
né le 39 janvier 1717 , mort la 3 août 1703. n
assista, sons les ordres do dne de Cnrnberiimd ,
aïK batailles de RaaeoffiL,Dettlagea, Fonteno;,
LanMd et Hastenbedc, et fbt oonimé ea 175S
m^r général de l'armée. Pmdant la gnerre qn)
éclata entre la France a! l'AnglcIerre , dans l'A-
8 qni , après a^r rédolt soccesstvemnit
LoaisbourR, le fort Doqnenie, le fort Niagara,
lieonderoga , Crownpoint , Qnébec et Montr&J ,
AMHÏBfft 9W
s' empa rèrent, en I7fi0, du Canada. De reton
en Aa g tu teiii. , il entra dans le cenae3 jnivé dn
roi , et fiit en 177e élevé i la pairie, avec la
tttrs de baron Amherst de Hobneadale, daMto
cemtédeKeot
CrnUematit Mat
Ktmion, iiv-nn. -
*AMBKBST ( William Pttt, comte n*), nena
et héritier du précédent, né vns 1770, raiort vers
1845. tievé itans les principes du mirnstre Ptt,
Ion] d' Amherst t'attacha de conTictioa an parti
torr, et lui resta constamment fidèle. Anrès avoir
suivi la carrière dlpliHoaUquc , if fol chotii per la
«Hop^^iedes Indes orientale* payrTenplir,daBt
l'intérêt du coraowrce de cette compaf^ , nae
n^ion en Chine, et a'embarqoa en leiii poor
cette destination , avec nae suite nombreaaa. H
pénétra jnsqn'au centre du Céleste Bi^rtre;!^
ce voyage n'ent point nn résultat aatislUsairt. le*
coMessions qn'il fit avx mmdarins ehfnois el è
l'emperenr sur l'article de l'étiqaette de nw
donnèrent lieu de leur pmrt è de Bonvdles ev^
genceï, et 1c lier Breton reftasaenOn de seson-
Toettnt au cérémonial ridicule et hnnillamt qn'en
TSalait liii faire snbir. Pendant son retour en Ee-
rope, ilfitnanftaee.et&asauvasnr la ctaetoopa
ASainte-Htiènafteutunelo „
Napoléon, et au' mois d'aoM 1817 H débarqua en
Angleterre, anni peu satisIUtde sonuitrepriteea
Chine qne l'avait été, vingt-trois ansauparaTtit,
son devancier lard Macartaey. La relation Â
soB voyage ne fut pas publiée par lui-même jdhii
Abal (doit, ce mot), qui Tarait aocompa^en
qoalité de médecin et de natmaUsIe, en fit em-
naître les événements les plus importants , et«a
en trouve mssi qoelgoeafragmeats dans la reb-
tioa do capitwne £lie. La compagnie des fades,
loio de lui imputer le mauvais soccès de edie
tentative, M ttnt eoMipts de ses eAbrts, et n
1823 lord Amherst Ital nommé an poète Imper
tmt de gouverneur général dans les Mes oria-
taies. C'est sous son administratioB qa'eal lie*
la guerre des Anglais avec le puissant peuple de*
Ttirmans. En 1SZS it reçut le titra de «omie.
Rappelé en Enrope ^ 1828^ il revint en Ja^
terre, oîi il est mavt ftgé.
H. V. WaUlcl', préposé an Janfin botaniqu*
de la Gonpit^te de» Indes orientâtes, a doeôé,
en l'honneur de b comtesse Amherst et de m
fille miss Sarah , le nom d'amAersAa nobtlis è
unefleurde l'Inde, extiètnement remarquable par
sa grandeur, sa conformation et l'éclat da sa
couienr. Le genre des amkerftia, de ta dam
desfJfodeîpAtadMoiidriadelJnné, et de Tordre
natarel des légnminenses, appaitieni en propre
h fempire des Birmans , et Mt celtivé dûs les
jardins de Bfartaben. VamheriHa nobili», doit
rien n'égale la magnificence, s'appelle en ianaan
tAoca : on en trouve la représentation en graa-
denr natorelle et réduita, ilans un ouvrage t>ès-
piédenx qnl a été publié à Londres dtex Treutte(
AMHERST — AMICO
et Wûrtx et Riditer, sousk titre suiTUt : Plaatjg
askUicM rariores, or descriptions andjlgttres
o/aselect numberoftmpublishedBastfndkm
pUmts , a ToL io-fol. arec 300 planches eoèor.;
Londres, 1829. [Bnc. des §, du m.]
AMHURST (Nicolas), nttérateiir anglais, né à
Marden , dans le comté de Keat Ters la fin du
dtx-aeptîèiDe sièele , mort le 27 ayril 1742 à
Twickenham. H fltt âevé an collège de Saltol-
Jolm à Oxforéy où il se fit àéj^ eoBDattre par
son éerit Protesiamt Peperfyor the convoca-
tion (1718), écrit dirigé contre le haut clergé an-
^can. Ce pamplilet, bien ptas que les mauvaises
mœurs qu^on lui reprochait, fit chasser Arohurst
du collège Saint-John. H se vengea par deux sa-
tires' anonjmes, publiées, Hme, Terras Ftlius ,
en 172 ly et Fautre, Ocuius JBritannix, an he-
roi co-panêgyrical poem on the University of
Oxford, en 1724. Après avoir quitté Oxford,
il vint à Londres, et &*y fit publîciste. Sa prin-
cipale entreprise fut le journal le Cra/tsman ,
Fers 1729 ou 1730 ; il le dirigea avec un im-
mense succès, et aida puissamment à dépopula-
riser radnûnistration de ^Valpole. Ce succès fut
sans doute dû en grande partie à la collabora-
tion de BoUngbroke, de Pulteney et d'autres
chefs de Poppositlon, Arohurst fut détenu, quel-
lyies jours à propos d*ane lettre satirique publiée
sons le nom supposé de Colley Cibber dans le
Crttftsman du 2 juillet 1727. Lorsque les amis
politiques d*Amhurst arrivèrent au pouvoir en
1742^ ils oublièrent complètement les services
ia*il leur avait rendus, et cette ingratitude sem-
tile avoir hâté la mort du poète publîciste. On
I en outre d'Amhurst : An epistle from the
Trincesse Sobieski to the chevalier de Saint-
George , in-8°, 1719; — Pœms on several
occasions, in-8", 1720 ; — The British gênerai,
poème à la mémoire du duc de Mariboroogh.
WUsoo , Bistonf qf Merthant Ta^Ur^t SekooL —
Cibberii, JAres of the poets of Grtat BrUain and Ire-
iamd, V. S38-898. — BêogrtKphia Britannica.
l AMici {Jean-Baptiste), physicien italien.
Dé h Modène en 1784. H étudia les mathémati-
^es à Bolide , et montra de bonne heure un
{^t prononcé pour Ta construction âÊk instru-
ments d'optique; il employa les loisirs que lui
laissait sa chaire dé mathématiques au lycée
de Panaro, prindjpale école du duché âc Modène,
ï s'occuper de d^uvertes jtîles au progrès des
arts et des sciences. H parvint h composer un
image très-dur, capable de prend|p et de con-
server un beau poli, avec lequel il construisit,
dés le commencement de notre siècle, des mi-
roirs de télescopes de 1 1 pouces de diamètre et
le 20 pieds de foyer. Zn 1812, il montra nn de
ces télescopes aux astronomes de Tobservatoire
)e Milan. Vers 1827, Amici construisit des mi-
!nt)scopes dioptriques (à six oculaires et trois ob-
jectifs ) qui portent son nom , et qui , malgré tes
microscopes si perfectionnés d*Oberhaenser,
»ont encore aujourd'hui fort estimés. H imagina
sii espèces différentes de caméra Inclda poirr
Ic dessin et les observations microscoi)iques. On
lui doit anssf un excellent appareil pour obser-
ver et mesurer exacferoent tous les phénomènes
de hranère polarisée. Inspecteur général des
études dans Te duché de Modène en 1831 , il fut
appdé par te gnoMMoc de Toscane à la direction
de l'observatoire de Florence après hi mort de
L. Pons , et confhme encore aujounThm h ho-
norer son pays par ses travaux.
Amid a pid)lîé , dans dffl^érents reeueils ae»-
démîques , un grand nombre àe mémoires et
d'observatians sur les étoiles doublett, sur les
satellites de JvpHer, sur les diamètres éqna-
toria9 et poMre du soleil ( à Faide d'un ni-
veau micromètre), sur la circulation de t& sém
dans les végétanx, sur les infusoires, sur Ar
fécondation des plantes , etc. Cest à Taide du
microscope qu'A a pu se Ifvrer à une série d'ol)-
servations btéressantes sur la sfmcture et la
circulation de la sève dans quelques plantes,
telles que les chara. Ces obscrvatfons se trou-
vent dans tes voT. XTITI et XTX des Memorie
délia Sociefà Ttaliana. — Vhncent Amici , son
fils, est professeur de mathématiques à Pise, et
assiste le père dans ses travaux.
Conversations- Lexteon.
AMICI ( Thomas ), sculptevr italien du
quinzième siècle. H fit en 14^ , de concert avec
J. BMiia de Bffazo , un tableau pour Tautel de
san Ificolo, <tens la cathédrate de Crémone. C'est
ce qu'indique llnscription qui se trouve sur tes
deux colonnes latérales de l'autel. — Malvasîa
fiiit mention d^m Antonio- Federico Améci,
peintre de Bologne et discfpte de Cesare Gennari.
acognara , Storia délits StnHura. — Malrnia, Fei-
sina PUtriee.
AMIGO (Antonin), prêtre sicilien et historio-
graphe du roi d'Espagne Philippe IV, mourut
en 1641. n a publié plusieurs ouvragfss histori»
ques de quelque valeur, et en a laissé beaucoap
d'autres manuscrits. Ses ouvrages imprimés
sont : Sacra? Domus TempU, sii>e Militum
TempUmomm,Kot%tiai et tabulaha; Palerroe,
1636, in-fol.; — Dissertatio de nrbis Syracu-
sarum Archiepiscopaiu; Naplcs, 1640, in-4°, et
àÊa&]t Thesaunu Axiiquitatum Sicilix, t. U;
Lcyde, 1723; — Séries Àwaniratomm Sicihx;
Palerme, 1640, in-4°; ^ De Hêessanensis Prio-
ratus ÈtilUum sancti Joannis Origine; Pa-
lermcy 1640; — Une hbtoire des vice- rois de
Sicile, écrite en esiiegnol, et intitulée Chrono-
logia de los Virreyes que han govemado él
Regno de Sidlia; Patermo, t640, 1687, kM*".
Maxzachcltt, SerUtori dTitmUa,
AMica (Barthélémy), jésuite, né à Anza en
Locanie en 1562, mort à Naples en 1649. Il M
professeur et préfet des études dans l'université
de Naples. Son principal ouvrage est un savant
commentah« sur Aristote, intihilé In vniversam
AristoteHs phitosophiam notie et disputât io-
nés, 7 vol. in-fol. ; Naples de 1623 à 1648. Maz-
zochelli donne la liste de ses antres ouvraget
ser
AMIGO
M8
de pliilosophie, de théologie et de casoittique.
Mazziichelll, ScrUtoH d^ttcUia,
AUico (Bernardin), religieax franciscain, né
à Gallipoli dans la terre d'Otrante. 11 était prieur
de Tordre des Minimes à Jérusalem en 1596. Il
y resta cinq ans, dessinant et décriTant les
lieux saints. A son retour en Italie, il publia le
fruit de ses travaux, sous le titre de Traitato
délie piante, ed immagini dei sacri edifici di
Terra sancla, designate in GertucUemme,..,
Ombreggiate edintagliateda Ant. TempesH,
Fiorentino; Rome, 1609, in-fol. Cet ouvrage
imprimé avec luxe, et dédié à Philippe Œ, roi
d'Espagne, est détenue rare. Il a été réimprimé
à Florence en 1620, avec des augmentations
considérables et une dédicace à Cosme II, grand-
duc de Toscane : les planches de cette seconde
édition sont gravées par le célèbre Gallot.
BUtgraJia déçU uomini iUuttri del regno di Napoli.
AMico {Etienne), religieux du mont Cassin,
né à Païenne, mort en 1662. Il publia sous le
nom deFanesto Musica (Fane^fo est Tanagramme
de St^ano, Etienne) un volume de poésies la-
tines, intitulé Sacra Lyra , variorum aucto-
rum cantionibtu contexta, in kUina epigran^
mata conversis ; Païenne, 1650, in-12.
CoronelU, BiblMkêea universate, III, tSl
AMIGO (Faustin), poète italien, né à Bassano
en 1524, mort en 1558. 11 a laissé, entre auties,
une épltre à son ami Alexandre Campesano,
sous ce titre : Faustini Amici, BassanensiSy
anno setaiis sux XXIV immaturata morte
prorepti,\Epistola ad Alexandrum Campe-
^onufit; Venise, 1664, in-4°; — des poésies
italiennes publiées dans le recueil de Gobbi.
MazzucbeUi, SerittoH 4'Italia.
* AMICO (François), jésuite italien, né à Ck>-
aenza, d'une fàmiQe noble, en 1578, mort à
Gratz en 1651. Il se fit Jésuite en 1596, et, après
avoir enseigné la théologie à Aquilée, à Naples
et ^ Gratz, il fut préfet des étiides à Vienne.
François Amico est l'auteur d'un Cursus theo-
logix publié en neuf vol. in-fol. de 1630 à 1650,
réimprimé à Douai en huit vol., et à Anvers en
neuf vol. en 1650.
Cornelll, Bibliothtca univenaU.
* ÈMico (Laurent) , religieux de l'ordre de
Saint-François, né à Milazsole 17 décembre 1633.
Il se ftt franciscain en 1648, enseigna dans son
ordre è Catane, pendant sept ans, la théologie
et la philosophie, fht deux fois provincial des
Franciscains en Sidle, et devint vicaire général
dans la province de Palo. Il publia sous le nom
iFAntonîn qu'il portait avant d'entrer en religion :
Dissertationes epistolares ad Amicum et For-
mularium electionis canonicx;^ Diseursus
guo probatur linguam italicam a Sicula de-
rivatam; — Vita di Papino Martire.
Morért,édit,.del7SS.
AMICO (Louis), comte Castellafero, diplo-
mate italien, né à Asti en 1757, mort à Florence le
17 mai 1832. Il étudia à Paris et à G<Bttingue. Il
fat successivement ministre de Sardaigne à Na-
ples, à Vienne, à Berlin et à Florence. Avec lui sfé-
teignit une des plus anciennes familles du Piémont
Tlpaldo , BioçrafLa italitUM,
AMICO (Philippe), né à Mllazo en Sicile,
en 1654, a publié Riftessioni istorici suUacitta
di Milazzo; Catane, 1700, in-4*.
HazzacbelU, JcriOori d'ItaUa.
AMICO (Raymond), musicien italien, reK-
gienx de l'ordre de Saint-Dominique-, né vers la
fin du seizième siècle à Noto en Sicile, a publié
des mottetti de une à quatre voix; Messine, 1 62 1 .
Gerber. Lexieon dér ToiUeùnàtUr. — F^iM.BiograpUê
unit^ertelle det mutieiêtu.
AMICO (Vito-Marie), antiquaire italien, néi
Catane en Sicile en 1693, mort en 1762. Descen-
dant d'une noble famille, il oitra, à l'âge de vingt
ans, dans l'ordre des Bénédictins, et fit profession
au monastère de San-Nicela delle-Arene à Catane.
n enseigna l'histoire à l'université de Catane,
puis la philosophie et la théologie dans son ordre,
dont il devint prieur en 1733, et abbé en 1747.
Il reçut, en 1751, de Chartes, roi des Deox-Si-
dles, le titre d'historiographe de la Sidle. Amico
dirigea ses études du côté des antiquités de soa
pays, et de l'histoire de l'Église de Sidle. 11 pu-
blia avec Mongitore une nouvelle édition de la
Sicilia sacra de Rocco Pirro, avec de nom-
breuses additions, consistant surtout en notioeB
sur les couvents des bénédictins en Sidle. Cette
édition, publiée en 1733, à Venise, avec la fiunee
indication de Palerme, 2 vol. in-fol., fht trouvée
si incorrecte, qu'Amico fit réimprimera Catane^
dans la même année, avec de nouvelles addi-
tions , tout ce qui lui appartenait dans cet ou-
vrage, sous le titre suivant : Sicilix sacr« libri
quarti intégra pars secunda, reliquas Abba-
tiarum ord, S. Benedicti, quxin Roccho Pirro
desiderantur, notitias complectens. Auctore
G. 7. 2>. P. D. Vito Maria Amico a Catana
Benedictino casinensi. Accessit supplemen-
tum ad notitiam San-Martini de Scalis, San-
Joannis de Eremitis Panormi, et San-Plad^
de Colonero Messanensi. Edilio seeunda coF'
rectior, variis documentis ac diplomatibus
aucta; Catane , 1733, in-fol. Amico écrivit bien-
tôt après^a Catana illustrata, sive sacra et
civilis urbis Catanx /tii^orto; Catane, 1741, aa
vol. in-fol., suivi de trois autres volumes, dont
le dernier parut en 1746. Il publia aussi, afec
un commentaire étendu et des additions, les
dix premiers livres delà chronique de Sicile par
Fazello : FraMs Thomx FazeUi sicuii Pr»-
die, ord. de Jtebus siculis decas prima, cri-
ticis animadversionibus atque auctario o&i.
r. D. D. Vito Maria Amico , éic. illustrata;
Catane, 1749, 3 vol. in-fol. Ce travail Ait suivit
d'un ouvrage encore plus important sur l'his-
toire et la géographie de la Sidle : Lexieon TVh
pographicum siculum, six vol. in-4*, Païenne
1757-1760. L. J.
Mazzocbetli , Scrittori d'itatia. — Tlpildo, Bioçrt^ia
degli Italiani iUustH del tecolo X^llt, tom. VIII. -
Biografla degli uomini illustri délia Sicilia, tom. IL
AMicns -
ca (Bonmenture d'), petntre et
mena d'Amtent ai Picardie , se St «m-
rs la Gd da seiiièine siècle , par wi t»-
! (Djeti reUgieni. BonsTenture Malt le
; Queolin Vadu , calibre peintre d'A-
■qael 11 enKigoa la perq>ectiTe.
vs ( Ciomède), médecin italien, natir
ice, vivait i la fin du seUième lîècle
■uDcncemeiit du dix-septième. On ne
de ta vie. Ses ouvrages, qui Umoi-
ne connaissance proToade des médedDa
mt pour titrea : Traetat-us Ire* exae-
^primMS, de morbit omnibus genera-
:ndvs, députe; tertiiu, de varioUt,
et serophitlls; Voiise, I5D9, tn-4';
urbls sporadiàus; Venise, 1005 et
i". L'autour entend pu maladies tpo-
ceUes qui se déclarent chei certaUu
dans certaines conditions dannées.
fcwo {Poniponio), peintre italien du
liide, natif de Parme. Il fat on des
flèveadePannegiano i BOncbeM'œane
dans l'église de la Hadonnedel Quar-
>arme. D'autres tableaux du infime
trouvent à San-Michelino et dans 1'^
TriniU.
^intiarit pUtarIca. — Laail , Sltri« pU-
Hi OU iMiGOHi {Joegves), pàntre
i k Venise en 1&75, mort en Espapie
voyagea en Flandre, en ADemagne,
irre et en Espagne. On remarque, panni
anx, VHUlûlre de Judith, et le*
de Jupiter et d'io.
Dilla fittura ftaeiiana. - Unil. Storia
— HfUiïken, Dictionnaire duarlUta.
•om (Otlavio), peintre italien , né k
a 1603 , mort en leei. 11 ht diedple
GeodifM , et peignait k llinlle et k
On a de lui plusieurs tableaux dans
tdeBreacia.
BB BOBHABA, poète persan, qui
•oos le règne da sultan Sandjar, daîu
re moitié du douzième dède. H
et ZulsiUta (c'est-k-dire dn patriarctie
t de la lemme de Pulîphar),
. poètes penans.
lotieura gènéranx ou enintea cartba-
mt les principaux sont :
km ('ApAuK), surnommé Barea, on
c'esÙ-dire la Foudre , général c«-
, mort l'an 218 avant J.-C. Il appar-
ue tamiUe qui Taisait remonter son ori-
BDdens rais de Tvr. Il fUt le père
, et eut d'abord le conunasdeDient des
AMILCAR 870
troopes <n Sidie, dansladîi-hDitièmesnnteda
la premSère guerre punique. H se porta eor tea
câtes de l'Italie , rwagea les terres des Bmttfau
et des Loerlena, déjoua toutes les memres de*
consuls roroalns, rt termina promptement nne
campagne qnl Ait regardée comme nn ùtttA'an-
vre de ttnÛgle. Padant dnq ans il dévasta ainsi
niaUe , et dlspota la SIcfle aux Romains. Mail
après que Hannon ht vainca par le conanl Lo-
tatins (en 14S avant J.-C.) dant un combat naval
livré pré* des Des Ëgadea, Andtear se praumça
ponr la paix, dans Itntértt de sa paMe, qn'D
voyait épuisée par fca dépcntea d'une auid kwgne
gnecre. H cntta ea négoctatiooa avec les Ro-
nutns, ee« canemla mortels de Carihaga; mata
bien décidé k se venger d'eux anssHM qoe les
force* de ta patrie le permettraient. D se com-
porta dans cette ndssion avec une noide Gerté.
Catulus ne vonlail conclure la paix qn'k la con-
dition qn'Amilcar mettrait bas les armes et
évacuerait la Sicile. Amilcar répondit qoll aime-
rait mieux vmr sa patrie ensevelie sous ses pro-
pres ruinea, et périr lui^nème les arme* k la
main , que se montrer devant ses condtojeus
couvert d'une telle infamie. De retour dans son
pays, D trouva le* aOairei dan* nn &ai Liea
différent de cdul qu'D s'était imaginé. Cartliage
étaiten prole'A de* discorde* dvile*. Le* troupes
de près de cent mille
'étaient soulevées, et t'étaient empa-
' de presque tonte* les place*
fortes. AmOcar, revêtu du oxnmandanent ab-
solu, fit rentrer dans l'obéissance toute* les
villes rebelle*, entre antre* Utiqnt et nippone^
Quelque tempeqtrès, ildonanda et oMntle
commandement de l'aimée d'Espagne. On rap-
porte qn'k cette occasion AmOcar Ht Jnrer k son
fllt Annibal, kgé de neuf ans , au milieu d'un sa-
crifice solennel, une haine implacable anx Ro-
mains. On sait qa' Annibal a tàiu ton lennoit.
Amllcar emmena ainsi avec lui son fils et son
gendre A tdrabal , jeuae homme d'une rare beauté
et d'une grande valeur.
Amilcar passa le détroit, et envahit l'Espagne.
Pendant les neuf ana qnll j commanda, il sou-
mit plusieurs peuples, enrichit Carthage do leor*
dépouilles, etfonda,dit-on,£ardno (Barcelone).
Enfin, il périt en combattant contre le* Vectones,
nation de la Lnsitanle. Son gendre Aadmba] lui
succéda dant le
iMcHpttoiu ttMIa-ItttTa, t. IX, p- M.
AmLCAR ('A|i[)iKa( ) , général cartha^ois
fils de (^seon, mort l'an 309 avant J.-C. Les
Carthaginois , instraits des progrès que faisait
en Kdle rarmée d'Aptbode , équipèrent uns
flatte eonildérsble, dont fls conOèrent le com-
mandement à Amilcar. Après avoir perdu plu-
sienrsnaviresparunctempéievlolaite, il abord»
971
AMILGAA — AMIÔT
m
ea Sicile avec enviroa dnquaiite mille hommes,
déût Agathocle dans la. bataille d'Himère, et
rendit resposr à ses alliés.
Pendant qu*il assiégeait Syracuse, Agathode,
partit secrètement, alla attaquer les Carthaginois
dans leur propre pays, et brûla ses vaisseaux dès
qu'il eut touché la terre d*Affiqiie. Lm habitants
de Carthage euToyèreut en Sicile des députés à
Amilcar, pour TioTiter à venir au plus t6t à leur
secours, lui montrant tons les morceaux de fer
provenant des navires incoidiés. Amilcar aver-
tit les ambassadeurs de garder le plus profond
silence sur leur propre désastre, et de répandre,
au contraire, le bruit qu^Agalhode avait perdu
tonte son armée avec toute sa flotte, et de feire
voir, à Tappui de cette nouvelle, les fragments
de fer qu'ils portaient avec eux. Les députés
s'acquittèrent de ce stratagème, et sommèrent les
Syracusains de se rendre; mais les assiégés, in-
formés de rétat réel des choses, continuèrent à
se défendre vigoureusement. Amflcar, dans une
attaque nocturne , tomba entre les mains des
Syracusains , qui regorgèrent, et envoyèrent sa
tète à Agathocie en Afrique.
Dtodore de SIctte, XVIIl. - Jaaen, XXD. S.
Ahilcar (^fiiXHou:), surnommé Rkodanns
ou le Rhodien , fut envoyé par les Garthagmois,
vers l'an 330 avant J.-C, auprès d'Alexandre le
Grand, avec ordre d'épier les desseins de ce oon*
quérant. H feignit d*étre exOé de sa patrie, el de
venir chercha un asile auprès de ce prince. H
s'offritenmème temps à leaiiivre dans ses expédi-
tions , comme simple soldat. Ainsi, chaque fois qu*il
découvrait quelque nouveau projet àm roi; il l'é-
crivait à ses condtoyens sur des tablettes de bois.
Après la mort d'Alexandre , fl revint à Carthage,
où ses ingrats compatriotes te firent mourir.
JmUn , XXI, a.
AMi!f-BBi»-HAB(KJif , sixième khalife de la
race des Abbassides. Voy. Aavn.
* AMiMADDiif DB NAXALABAB, poëte per-
san , flonssalt dans la première moitié du quin-
zième siècle. Il est auteur de plusieurs ouvrages
en vers, dont on peut voir les titres dans Dau-
latshah, ou dans Hammer, Vies des poètes
persans.
DanlaUhah , Poitei persan».
AMIOT OU AMTOT (Joseph)^ jésuite mission-
naire français en Chine, né en 1718 à Toulon,
mortàPékinen 1794. Il arriva àMacao en 1750, et
se rendit le 22 août 175, sur les ordres de l'empe-
reur Khien-long,àPékin, où ses connaissances en
physiques et en mathématiques le mirent en grand
crédit. Il a le premier fait connaître aux Européens
la Chine d'une manière plus exacte, et les cél^
bres sinolognes Desguignes, Abel Rérousat, etc.,
ont largement puisé dans ses écrits, dont voici les
titres : Éloge de la ville de Moukden, capUale
de la Mandchourie, et^de ses environs, poème
composé en chinois et en tartare par Khien-
long, empereur de la Chine et de la Tar-
tarie, accompagné de notes curieuses sur la
géographie, sur r histoire naturelle et I(i7ar*
tarie orientale et sur les anciensusa§es im
Chinois, composées par les éditeurs eùuiê iC
tartares. On y a Joint une pièce de ten «r
le thé, composée peur U Même empereur, tia-
duit du chinois en français; Paris , 1770» iet^f;
ce poème de Khîea-kmg sur lainlle deMouUct,
qui excita l'enthousiasme de Yollahre, est la pie-
mière composition poétique qui ait été laite et
tartare-mandchou; — Art miHtaire des Chi-
nois, ou Recueil d^anciens traités sur U
guerre, composés avant l'ère chrétienne par
différents généraux chinois, ouvrage sv
lequel les aspirans aux grades miitlaira
sont obligés de subir les examens. On y s
joint dix préceptes adressés aux troupa
par Vempereur Tong-Tscheng et des pùm-
ches gravées pour tintelligence des exerdea,
des évolutions, elc, Paris, 1772, în-4', avec 21
planches gravées ; cette traduction ne ooatiat
que trois des six principaux kings ou fivics
classiques chinois sur les arts miRtaires. Elh a
été réimprimée dans les t. VIT et YDl des Jfe-
moires sur les Chinois (Paris, 1776 et suit.,
hi-4° ) ; avec addition du 4* et 6* et de idancbei;
— Lettre de Pékin sur le génie de la langm
cAiffoi^e; Bruxelles, 1773, în-4» et 1782, In4*;
cette lettre, adressée à la société royale 4e Lon-
dres, en 1770, et dont il parut une anahjfse àms
les Philosophical Transactions, avait poorbot
de réfuter les idées de Ncedham sur la reaun-
Uance supposée des anciens caractères égyptitts
gravés siir un buste d'Isis à Turin, avec les ca-
ractères dihiois; elle fut réimprimée dais te
vol. I des Mémoires sur les CAinoia; Paris,
1776, in-4*; — Abrégé historique des princt-
poux traits de la Vie de Conjugue; Vsm,
1787, in-4°, avec fig. ; réimp. djuis le tooL BI
des Mémoires sur les Chinois; — Dietiemndn
tartare-mandchoU'Jrançais, composé éPaprh
un dictionnaire mandchou-chinois, par AaM,
et publié par Langlès; Paris, 1789, 3 yeL in-é*;
ce dictionnaire donna pour la première fois
savants de l'Europe une idée exacte èc la
des conquérants de la CMne ; — Tradu^ien
de V Hymne tartare-mandchou chanté A foc^
Cttsion de la conquête de KUn-Tchouas, anc
des notes de Langlès; Paris, 1792 « iB-8^;**
Alphabet tartare-mandehùù , paï/àé parbB'
gl^; Paris, 1807, in-S", avec nne TstroducHon'i
où il recommande l'étude de cette langue, M
la littérature, d'après Abel-Remusal(R«cAereA0
sur les langues tartares), ne se eomposeqae de
traductions textuelles du chinois. Les antres tr^
vaux d'Amiot se trouvent insérés âem les il i^
lûmes des Mémoires concernant VkMoire, Ui
sciences, les arts et les usages des Cl^neis;
Paris, 1776-1814, in-4''. Noos en mcnttoQBSr
rons particulièrement les snivantft : De âi
musique des Chinois, tant ancienne, que ws-
deme, dans le tome VI; — Grammaire tôt'
tare-mandchoue, dans îe tome XITf, qui a'M
I7S AMIOT -
qfi'uae tradodiaB impwfiilc d« celle do P. Ger-
bflkn, piAttée a laOa diu lliéTeiMit, Collée-
(isK rfci Voyatu; — Àfolagie de la baui*
Bi^qttUé de la ekronolegie eUnaiM toHtrû
ta P. CUof ; — OteonriioM A frofwt A J'OH-
trage de Pau» Seeitre^et mr ici ^rp-
Heni ei tn r:Ainoli; — B**iolre in natiav
tr^mtoiret de la Chine ; — Abrégé ehroaolo-
jl^tte du annula de ta CliiJtê ; — Btquùaet
HagrupUiqHet tttr le* penonmei le* pkm dis-
ttmçvéee de la Chiae, enptrevrt, féaértÊiLt,
laumU. potttM, etc. ; — Ifolieu nr Pkblotre
xmttmporaitie de la Chine, eemprenant la
nmmiitiettdtt Terlan-Terçoml*,leie^toiU
i»ÇéméralAlmU.etc.:— Vie et doctrine de
laottiiet UetiAre de la leet» fondée par im.
VmmMm âPiiw pu- Amial dam est écrit, ï
■vcirqBeleiChBMla«nÛBl|irofeMé Icdogroe
!• ta triailéSI» un tcnal J.-C.,sM rcTnUe pv
IL SUnialM Jidicn.OidHqa'Ainkit»ait«iM
aFaàle» de la FoiUalKe «n tirtire-
taiAT. Voy. Ahtot.
ftHiB, fik d'Airru, rt^t, vers l'an
la pifB de Snjnt et lur um partie
de l'ancienne lonie. Il aida Jean Canlscuiène,
empereer grec , A comprioier une insarrecliiHi
qai l'aTut Toraé à m réfugier chez le despote de
8«TÏe, el il déUm l'impëratidce Irène, a«ié-
gti dana Ddiootica par le* Bulgpru. H mourut
^wlqiie lesip» aprëa k ^<inie, MoquÉe par lei
VteitnB et par lee dteralien de Saùd-Jean de
I rti m BUtatrt du Au Siaiil'*-
'UUUMTU.T, médacn Bnnéiiieii,natir d'A-
Mik, lirait dau le aeconde moitié du ipin-
i^m aiècle. Il vWU planeur» cMttréae de l'O-
tel, itait à CanHwitiM^e, et s'établit k PliUlp-
ft^it, oti a conHKMa UB traité de médedne en
Méveai «OM le titra : Ântidats anàed (tau-
^foatVi^onat),i^oLia-tiA., U7e. Lepre-
Uar ralnne OMOictf U pbj^olagie, b petholo-
Ife, Vlq^iM et ta tbénpâutiqiie ; le deniime
nirne ot eatièninentcoiuacré il nu expoié de
b BMtIèra mëdicita par erdre alphabétique. Le«
mtadlea y (oal diviaéee en infUmmabém ( ajranl
pair irindpa ta alund), et en aoeMhéniquae
< Mfmt pour petedpe ta IMd ). L'auteqr dte «m-
>^ dw «dwltte grtcquM, anba» et ami^
Jlirla MUrtrla ii ÀntaOe, v- *"•
'•MMtxtm va lAHLEni, prime Sa Jotland,
i l i ^wra taJeBilÉwe iadeaTaiitJ.-C. Uétait,
«^ Sau-GmninattaDa, fil a d'Honeadill, pcinca
fwialiii II àê JoHaai, et de GémUia, fille de
AIUCAN SM
FcBgo fit aaïaaaineT Horrentt^ «n hère, épeon
GémttM, et te ntK en pMMUKM de ta prieieipBDté-
Anletb, craigBHi t de partager ta tort de ton pin,
Bt acMblat d'Mre Bm; et SaMOMM raconte M
Id HiK baie de Irrita qni boiAb Métanae d'eqirit
ot w e i ' Wtaui et da dteence. Ceit, cukum en
Telt, ta ftmd du drame de Sbilitpane. Les Irt-
ditiont Éoodtaaree eoairaicitt l'extatenco dVaft
batmiie appelé Antath i ou meotrait jsdia daiM
ta Jallaad un cbBnip,STecHDe tombe portant Ik
non d'Amlifth ; et [>ualaau* (Bittoire du Da)»-
faari, publiée en te31) parle deUdéUtad'Ara-
lelb par Vl^eth, in campo .iRtMM dlefo. On re-
marque encore aujourd'hui , aux environs d'ElA-
teneur, randroit oii le pire d'Amleth annil été
asnBBÎné. Saxo rapporte senlement que Fragotea
ton frère, tans dire ni où ni comrneDt Mais Bd'
Idbreel, dans ta traduction de Saxo, ajoute di;
ton cbeT que Fengo tns Horrendill dana un ban-
quet. Shakspnreteaerrtt de h mauiaitetnidDc-
Ifoa de BeUrfomt, et, par *on drame admirairte,
denoa en quelque sorte une Inte i la tradition da-
noise. Holberg, Bailen, PétersoD et la plnpart des
hMorlens r^ceiria du Danemark, regtprdent toute
l'MstDire d'Amlelh comme bbnlease, tandis que
MflKer laftte entrerelr qu'elle n'est pas tout i
cnaa
... . MarM,
a/Sanu aç Snorroâ KiMfr,
'. I, u
n Dmin, p..m.
Lo^pUin, a
*uiviNfi (Charles-Gtalave), céWbre gra-
vear anemand, né k niirembcn; en Iftil, mort en
1701. Bparrintft se taire rwnwqner, k Monieh,
de FélecteuT de Bartère, Maxiraillen tl, qnl l'en-
TOfa étadier k Paris son» F. de PoHIr, )'nn des
phis haMIes ffinu i i d'alon. Après ma retour
i HuBieh, Il fat nommé gmreur de ta eoor, et
t'acqnH nne grande renonimëe ai Allemagne. Ses
portnita sont fort estimés. Set tableaux histo-
riques sont d'un deeshi fMMe et qoelqnefois fn-
ntVpctniTT, //IMtriKt* NetiHieM «i dn Mlnter
' AKMAM ( Georgt-Chriilophe ), médecin de
Ratisbonne, vivait vtrs le milieu du dix-septtinM
tiède. On a de M : ExtreUalio medlica. eatum
practicuM exponeiu ; léna, lOM, in-t*; —
'Amirnc 'laipiiiTi De nuifu^jIctKioae Utia:
léna, lOâB, ia-i'. Ce médecin ne an trouve pat
mwtioDné dan» ta* UognpMet nédiatat.
Biotrap'ilcal t»etiBiiart.
AMMAN l Jean-Conrad), médecin rilemand,
né & Schallboate en 1<66, mort vert 1730 è
Wannond, près de Lejdc. H étudia a Bile et
ewfn ta méderineà Amsterdam, oti il te fit
Burtont connaître par l'ansdfinenenl des soonta-
maets. On a de lui : i" Surdus ttqutns, etc. ;
Amsterdam, lOM, ln.8»i — r DltterMio dm
S7S AMMAN
loqvtla, qva non tolum vox hmruma et lo-
piendi arU/Mum ex tniginibut mit entun-
tur, sed et Iradtailur média, quibut U, ful
ab trteanabulis turdi etmuti/uerunt, logve-
lam adipiaci potttnt ; ÀmiXa^am , 1700, io-S*.
Ce traTiil a éU traduit en françoù par BeumU
Je Préau, et h traDve impriioé & la tolte do
Court d'éduaitian des sourdi et muelt par
I)eKiiainpi,1779,fa-i2. On doit anulk Amman
ime bonne édition des oeoTret de Cœlins Aure-
lluiu , a*ec les notes de Janiion tbq Almelo-
teen ; mfin il ■ tnduit en boUandais plniiain
dialogaeide Platon; Amsterdam, 1709 et 1711,
ln-*°.
uiÛji ( Jean ), médecin et botaniste aHe-
mand, aé i, Scbafthouse en 1707, mort à Saint-
Péterabonrg en 1741. Fiis dn profcueDr Jean-
Jacqnea (et non dn précédent, comme l'indique
la .Mo^ropAie URtMTMl^ ), 11 étudia la médecine
iiLerde loas le célèbre BoertiaaTe. Sur la recom-
. mandaUoa de son maître, il se rendit, en 1730,
à Londres auprès de Sloaue , qn'D aida dans pin-
slenn entreprises litléiairM, En 1731 11 derint
membre de la Sodété royale de liondre*, et en
1733 ii (lit appdd qioDtanément à Saint-Péters-
bourg, ob n occupa jutqn't sa Dwrt une chaire de
botaâque el dlûstcdre natureQe. Quelque letup*
BTUt ta mort, il aTsit élé mmuné membre de
r Académie Impériale des sdences de Satat-W-
tersbourg. Ses mamitcrils et ses rkbes herbiers,
renfermant k< plantes qnll arait recueillies en
HoDande, en Angleterre et eo Russie, dirent acbe-
tés par le miuée de S^nt-Pétersbourg.
On a de lui: I* SUrpium rorlorwn in imperio
Bvl/ieno sponte provenienUum Iconaet det-
crlji<lanei;Petrop.,1739,ia-4°.Cet<iunaBe était
deaUnéà bbe connattreles plantes qne J.-G. Gme-
lin.HeseerKlunllel Heinielmann avaient troo-
Tées pendant tean voyages dana la Russie asia-
tique, n ne cmitient que trente-dnq plantes asseï
bien dessinées : ta pobUcatioa (Ut arrêtée pat la
mortde rauteaT,i pdnelgé de trente-quatre ans ;
— 1° plBsieurs article» iotéressantt dans les Hé-
mirires de l'Académie de Satat-Pétersbourg, dont
le tome I" renferme les descrlptfaMU et les figures
des (dCca, Mchilia Asiphtmantktu (eleroden-
dron); le tume X, la description de quelques
fougères des Antilles, envoyées par Guillaume
Hodstrai. Ce dernier a étabU, en l'honnenr
d'AmnMHi , le goire ommonfa, qui compraid uo
petit nombre d'espèce*, la {dt^ût tropicales, de
b ftndUe dea lalicarMea. F. H.
Hebter. GttdUMi dn- IMIelii ta Anutaiid, t IH,
UIIUH (Jean-J acquêt ), cUnuglen et voya-
geur allemand , né en IbM à lludwell sur le lac
de Zurich, mort t Zurich en I&&8. 11 fut Instruit
par son père dans l'art chinugical, et accompa-
gna, en 1SI3 et 1013, l'amlMsssdear hoogroû
Megroni dans son voyage k Constantinople, en
Syrie, en Palestine et en £gypte. Il a publié la
■ AM&IAN »8
rdaHon de ce voyage tous le titre : Reise int
getoite Land, von dannen dureh die WiuU
und jEçypIen gen Alexandrie», etc., 3 vd.
in-g°; Zurich, 1B18. Cd ouvrage nsfenneta
notices ttès-cnrientes; B a été réimprioiri d«t
un reeoeil aOemand de Vofoget doM la terre
pror)Uie;Z«irich, )fl7S.
uiHAji on aMOUN (Jotte), •
pedntre alleniand, né tZurich m lUS, mortv
1 &91 1 Naremberg, oii il s'était étaMi dqniis ISTL
Outre un grand ntHUbre de gravnrea sur bah,
snr verre, et de dessins klaphune,onadelv:
]• nue orilectioa des PorIralU det rais et
France, depuis Ptiaiarnood jnsqu'à Henri m,
avec une courte biographie de chacm d'en;
Francfort, 1S76; — 1' des gravures poarVBtt-
(Dire dv Kottveau Teitament; — 3* Une eoUee-
tion de costumes de fenunes : Gpuceevm, lim
TheatrvmnuUerwm, in qtto omnium Eurofë
genHum /eemineot AoAi/ui ^;«ris exprmm
oliJere/aiet<;Fr«DCfort,l&Be,ii^*;{faid.,lStli
— 4* Panoplia omnium tiberaliVM meete-
nicarum et tedentariarum arlhtm gean
coR/inens, etc.; Francfort, IMM, iwllectkei>^
deuse de cent brdie pièces, T«|irésentant k)
diverses manipuUtlons des arts; — &* ArUtfUk-
gendi eneWrIrfion.Franctort, 1S78; — «*«-
pcken; Vifter.
AHNAIMTI. Voy. PiccoLOMini.
aHMÂKATi (Bm-l/tilemy), ard^tecte et
sculpteur, né kFloreneeen l!ill,iDort en lUt.
n M d'sbord élève de BaodoBaodlnelll, et a-
suite de SansDTioo i Venlfe. Le p^e Jtde* UI
l'employa aux tiavaox de sculpture du Ci^itoti,
a le duc Cosme de Hédids le nomma (on aittt-
te>:te. Lesprindpauxouvragetd'Ammualliail:
les statues qui décorent à Nsplee le loalwa
de Sannazar; à Rome, le tombeau do ctrdiBil
deMonti; t Florence, iepont delà Triniléclfl»-
sieura fontaines; il termina le palais Pitli, com-
mencé pu* Brunellesdit, et en décora la ati
de trois ordres de colonnes h bossages qui, de-
puis , ont été imitées par l'ardUlecto J. de BnsM
au palais dn Lnieinbourg, ï Paria. On trnwre
dans la ullection des dessins de la galerie de
Florence un ouvrage d'Ammanati, Intitulé la
Citlà (la viUe), renfermant les plans des di»
Ttnts é£flees propresli rendre une ville eomnode
elmagniSque. Ses ouvrage* de sculpture ont m
caractère grand, mais un peu macéré; ta
bronzes sont exécutés avec finesse.
ViuTi, CokiiiU illuitri iitr italfa. - amfm,
Storia U McuUm. - htiâlBacti, rOt dr rUtari.lU.
*AHiujiaTi (Gioponni), habile actripteor
italien du qoatoniëme idède. H était dief des
artjsles qui, en 1331 et I3S&, furent enpioyés
à ia Gonâtruction des staller du cbonir de la o-
m
AMMANATI — AMMIEIf
378
Biédnle d'Orriéto. H était renommé pour son
bibileté dans les trayaux de marqueterie,
œna Talle, Maria â»l duoÊno d'Onieto,
AHMJanr (Paul)^ botaniste et médedn aUe-
Bmdy né à Breslan le 31 août 1634, mort àLeip-
:% le 4 férrier 1691. Il étudia la médecine dans
tlfersea unirersités d'Allemagne, et voyagea en
loUande et en Angleterre. En 1664, l'Académie
les Curieux de la nature se l'assoda sous le nom
é Dryander. Depuis 1670 jusqu'à sa mort, il
emplit, à l'unirmité de Leipzig, suocessiTC-
loit Itt chaires de médecine, de botanique et
e physiologie. Ammann fut en quelque sorte le
réctenr du Jardin botanique de Leipzig, le plus
esn de l'Allemagne au dix-septième siède.
Toid les titres de ses ouvrages, dans leur ordre
Inwologique : V Medieina critica, sive deci-
nriOf id est, eenturia casuum infacultaie Lip-
isiui resoluiarum variis discursilnu auctù;
kndolstsdt, 1670, in-4<>; — 2* Prœl^inaris
aRWJolio qtta casuum et responsuum suorum
w^^tututm editionem depreeatur; Leipzig,
670, bt^^ ; — 3® Parxnesis ad discentes drca
nstUuHomtm medicarum emendationem oc-
mpaiu; Rudolstadt, 1673, in-12; Leipzig, 1677,
i-13; — 4* Archmu synopticus, Eccardi
'Mekmeri arelueo synoptieo contra Parrnne-
ta ad disantes, opposUus; ibid., 1674, in-l2;
- &* SuppeUex bàaniea, hoc est, enumeratio
^oMtarum qux non solum in horto medico
ïeademix lApsiensis sed etiam in aliis cirea
trbern viridariis, pratis ac sylvis, etc., pro-
trminare soient. Accessit hrevis ad materiam
udieam manuductio; Leipzig, 1675, in-S** :
^est on catalogue raisonné des plantes du jardin
otanique de Leipzig; — 6** Charaeter planta-
wn naturalis abulfimofine, videlicet, fruc-
iJUaHone, desumptus; Leipzig, 1676, in-12;
Ynooforti» 1685, in-12; Leipzig, 1686, in-12,
ifee des additions ; Franooftirti, 1 701 , in-l 2, avec
les additions de Daniel Mebel. Quoique partisan
le la méthode de Morison, qui caractérise les
ÉBtes d'après les feuilles, l'auteur établit deux
ioïC Tîngt genres, d'après l'organisation des
gaines; — 7* Bortus Bosianus quoad exotica
tohtm deseriptus ; Lipsiœ, 1 686, in-4®. Cet opus-
iole renferme la description de plusieurs plantes
1res, dassées d'après la méthode de Morison;
- 8* Irenicum Numx Pompilii cum Hippo-
tête, çuo veterum medicorum et philosopho-
VM hypothèses in corpus juris civilis pariter
€ eanonici hactenus transumpta, apracon-
qiiis opinioniàtu vindicantur; Francfort et
dpzig, 1689, in-8*; — 9* Praxis vulnerum
fthalium sex decadibus historiarum rario-
mn,ui plurium traunuUicarum , cum cri-
tUionibus adomata; Francfort, 1690, in-8";
efpzig, 1701, iii-8*. — Amman est yéritablement
uteur de la classification des plantes d'après
Mganisation de la graine. F. H.
jacher. Mlaerneines GeUhtUn-Lexicon, — Haller, JBi-
MMeeu boioniea
*AMMAR IBN TAS» , sumommé Aboul-
Yokhdàn, Arabe oâèbre, de la tribu des Ans,
l'on des compagnons du prophète , rivait dan»la
première moitié du septième siècle. H embrassa,
l'un des premiers, la doctrine de l'islam. Fait pri-
sonnier par les idolâtres de la Mecque, il Ait
condamné à être brûlé vif. « Les flammes , dit
Aboulféda, entouraient d^à Ammér, quand Ma-
homet, qid vint à passer, étendit sa main sur
le bâcher, et préserva ainsi son ami du contact
du feu. il accompagna Bftahomet dans sa fuite
en Abyssinie, et on entendait souvent dire au pro-
phète « que la vérité et la justice ne quitteraient
Jamais son ami AmmAr. » Après la mort d'Oth-
man, Anmiàr se fit partisan d'Ali contre Moa-
wiyah. Il assista à la bataille du Chameau (657-
658 de J.-C. ), où il ftit sauvé d'une manière mi-
raculeuse, n périt à l'Age de quatre-vingt-dix ans
dans la bataille de Se&yn , où il comiriandalt la
cavalerie d'Ali. Un petit-fils d'Ammâr, nommé
Abdallah Ibn Said , s'établit en Espagne, et devint
le père d'une nombreuse postérité connue sous le
nom de Beni-Stiïd , dans la prorince de Grenade.
AboQlféda, f'to de Mohammed (trad. par M. des Ver-
gers ) 'j Parla , l8tT. — Blmaciir, HiH, Sarac., Ub. I,
cap. TL - D'HerbeloC. Bm, orientale. — AKMakUrlv
Mokam, dfn,, U, is.
^AMMiANVS (A|&(iuavoç), poète grec, rivait
au temps de l'empereur Adrien. On a de lui plus
de vingtépigrammes, dans V Anthologie grecque
(hb. IX et XI). On ne sait rien de sa vie.
Fabrldua, BibUoth. grmea, — Jacobt, jitakoloç. grmecu
AMMIBN BIARCBLLI5, OU AmmionUS MOT-
cellinus, historien latin, issu d'une famille grec-
que, naquit, selon Libanius (epist. 983), à An-
tioche, vers 320 de J.-C., et mourut vers la fin
du quatrième siècle. Il entra fort jeune au service
militaire, et fit ses premières campagnes dans
la Gaule et en Asie , sous les ordres dlJrsicinus ,
maître de la cavalerie, sous le règne de Constance
(de 340 à 350 de J.-C. ). Dans ces campagnes , il
parait avoir été attaché, comme protector do-
mestictu, espèce de cadet de &mille, à la per-
sonne dlJrsicinus. Dans le dix-huitième livre
de son Histoire, il foit lui-même une mention
modeste de ses serrices militaires. H servit en-
suite avec Eutrope dans la malheureuse expé-
dition de l'empereur Julien contre Sapor. H se
trouvait à Amide quand cette ville, située près
du Tigre, fut attaquée p«r le roi de Perse; il
parvint à s'enfuir à Antioche avec les débris de
l'armée. Après la mort de Julien , il parait avoir
serri encore sous les règnes de Valentinien, de
Yalens, de Gratien et de Théodose I'', qui
monta sur le trône en 379 de J.-C. Ammien se
retira du serrice militaire avec le rang de co-
rnes, aux termes d'un réécrit impérial (Cod.
Just., IX, tit. 27). n résulte, de divers pas-
sages de son Histoire, qu'il avait risité non-seu-
lement l'Asia Mineure et la Mésopotamie, mais
la Gaule (lib. XV, 9), l'Egypte (IX, 4), enfin
la plus grande partie de Tempirc romain. Ses
témoignages sont donc du plus grand poids.
379
AMMIEN ~ AMMIRATO
3»
Après avoir passé la première partie de sa vie
dans le tumulte des camps et des affiiires, il con-
sacra le reste de ses jovs à rédfiger rHistoire de
son temps. On ignore !*^poqiie précne desamoit.
On sait toutefois qoll snrvéout à rempereur
Gratien, dont il mentionne la fin (lib. XXVUy 6).
CkHDme il parle du temple de Sérapis à Alexan-
drie, détruit en 391 , et de NéoSMrius» qui fat
consul en 390 , Ammien devait être alors très-
Agé; on peut conjecturer qull mourut vers 395.
Au nombre de ses contemporains étaient sabt
Ambroise, saint Basile, Symmaque, Aurelius-
Victor, Entrope, saint Grégoire de Nazianze,
Grégoire de Nyssa, LibaoniS' et Ëunapius.
Son ouvrage intitulé Berum gestarum U-
bri XXXI devait être nne suite aux Annales
de Tacite; mais les treize premiers livres, qui
contenaient lliistoire romaine depuis Tan 91 de
J.-C. ( époque dti cesse Tacite ) jusqn*en 352 de
J.-C., sont perdus. Les vingt-huit livres qui nous
restent, avec quelques lacunes , forment cepen-
dant la partie la plus précieuse : Tanteur y raconte
(jusqu'à la mort de Yalens en 378) les événements
dont il fut souvent témoin ocdlaire. Il y mêle quel-
ques digressions géographiques, archéologiques
et ethnographiques du plus haut intérêt; tels
sont les chapitres sur les Sarrasins , dans le li-
▼re XIV ; sur les Gaulois, dans le livre XV; sur
les obélisques, dans le livre XVTI ; sur laTlirace et
les régions du Pont ; sa description de l'Egypte,
des Pyramides, du Nil ; ses remarques sur les
animaux de l*Égypte, dans le livre XXn ; sa des-
cription de la Perse; ses notices sur les Huns,
les Alains , etc., dans le livre XXXI. Uouvrage \
n'est pas exempt d'erreurs géographiques, sur- ;
tout en ce qui concerne l'Egypte; mais on y
trouve des renseignements exacts sur le bassin |
de l'Euphrate et du Tigre, thé&tre de l'expédition
de JuBen, que l'auteur avait suivie. En somme,
c'est un des mdUeurs livres historiques et géo-
graphiques du quatrième siècle de notre ère. —
Le style d' Ammien est quelquefois diffus et obs-
cur, mais il ne manque pas d'une certaine vigueur,
tant soit peu barbare. Son latin rappelle cdui du
code de Théodose, et il y a des expressions que
l'on ne rencontre pas dans les bons classiques,
^n jugement est supérieur à son langage, et
d'une impartialité remarquable. Ses réflexions
sont d'un esprit sain, et dégagé de tout préjugé.
On a beaucoup discuté pour savoir si Ammien
fut chrétien ou païen. La question reste encore
indécise : quoiqu'il soit plein de respect pour
les chrétiens, rien ne prouve dans son langage
qu'il ait renoncé au culte du paganisme. Du monis ;
^'était un de ces philosophes édairés et tolérants,
dont il ne manquait pas d'exemples dans les pre-
miers siècles de l'ère chrétienne.
L'ouvrage d' Ammien fut, dit-on, découvert:
par Poggio Bracciolini , qui passa une partie de ,
sa vie à rechercher les manuscrits des auteurs
grecs et romains. U fut pour la première fois
ûnprimé à Rome, par A. Sabinus, en 1474 ; puis
successivement à Bologne, par Casielliis, «
1517; àBAle, par Froben, en tôiS, età Aiigi-
bourg, en 1533, par Acoorso, qm se vante d'y
avoir €orn§épkisdeiânq mille fiuite&.€fllteéli-
tion contient les cinq denûm livres» ^ui JP^
qu'alors n'avaient jK>int été encore irafiriDiés. £■
1533 9 Gelenius fit paraître à BAle une édite
. avec les mêmes additions» sauf le denâer Jim
et nne partie de l'avant^daniier, qui y mniiqiiwl
L'édition de Valois (Paris, 1681), reafciwe, ooIr
les notes de Lindenbrog, phuieurt notes mi-
▼elles et nne vie de l'Idakorien par ChUDet. G»-
novius réimprima cette éditian en IMS, à Leyi^
in-4* et in-fol. , avecqoelqneB annotatinat. Eiii
la meilleure édition est celle que oowMi(i
Wagner et qu'Erlkrdt acheva ( Leipiig» 1101^
3 vol, in^** ). — Ammien HaroeUin n été i»-
4kilt en français par de Mandlea, 3 vol. i»4a;
Paris, 1672 ; par Moatoes, 3 vol iB-i2. Oi le
trouve aussi dans la ootteotion de PandioiilefK
dans celle de M. Nisard. H eneûste ammî «k
traduction allemande par Wagner; Fkwiot, 3 wL
in-r , 1792-1794, etoM traduction aaglaiie fv
Philéroon Hoiland; LomL, 4668, i«-lal.
F.JL
€l«ode Chlfflet, etc.. De >#wmtow( ttareêlHM irfta.«li.
— VaJetll, PrKfaOomu en po$Un. tt yrior. jtmmtmi
edUionem. — LIbantuB, EpUtolM.
LumiWLkTO s(Seipkm\ dit VAmÀfim^ pnUi-
dste italien né àLecœ, dans le royavttdft
Niq»ies, le 27 septembre 1531; mort à Floraai
le 30 janvier 1601. Sa famille, <|u éiait^iiv-
naire de Florence, l'envoya à Maples fiMie aM
droit; mais il n'avait aucun goût pour «Me
étude , et s'adonna de préférence à U litlératen
et à la poésie. £n 1&61, il reçut les
nenrs de la main de l'évèqoc de Leoen. Il
gea ensuite , ou plutât erra^ans toute '"trlH/
quête d'une position. Après avoir résidé q«il|M
temps à Venise, àHomeet à Naplea, il rotitdai
sa ville natale. Il fût employé par quelfins §»
tilshommes du pays, et reipatde l'aMhwêgMde
Ifaples ime mission pour le pape Pie V. H M
par s'établir à Floreooe en 1569. Ce fit tbn^
le grand-duc Cosme F' le cbai^ea d'écrite Wi*
toire de Florence, et le cardinal FerdioMlde
Biédids loi donna un logement daas sa ffMpM
maison de campagne de la Petraia. (En vàk%
Ammirato devint chanofaie de la catbé^Mi de
Florence. Malgré la fiiveur dont il iiinieiieilliifiif
des Ifedicis, il eut encore à se plaladm da II
fortune : il se représente, dans aat lettres» cUiV
par MassDchelli, comme rédoit à neadiar desii*
cours qu'on hii refusait quelquefois.
Ammkato ftit un écrivain très féeiad; viili
la liste de oenx de aes ouvrages qol ont gadé
quelque réputation : Délie Famiglie NoifiH HÊr
politane; ouvrage généalogique divisé en dm
parties : la première fot paUiée à FloroMe,
in-fol., en 1680; la seconde dans la même viBe,
1651, m- fol. après la mort de l'antear; — Dis-
corsi sopra Comelio TacUo; Florence, 1594,
Ml AHHl&ATO
te-4°, wMTCfitréimpriiiié;— Ortaieni a diverti
friÊUipi mUmea^ipr^araauiitichtt'avreb-
éav a /ereaoalro lapetatia del Tureo;FV>-
HMe, as», iit*:— H Rata, omerv deOe /m-
fraM,- OottmoB, 169*; c'est un tnité sur I»
- Ittarie Fiorentitie, ai
-a inaqu'i rmnée I i34, éfioqne i IftqaeUe
riMiii de Mëdicû, Minwniiiié le Pare tie la pa-
irie, reràd'de bb exil; eile fut publiée i Flo-
naee, isoo, i *iL in-rol. La seconde perde, «n
li litKi, alluit jnaqu'A l'an lS7f , tat paUiée
fÊT *"™i~*" le ienoe, et dédiée na graiid-duc
~ ~ , IMI, nB»ol. rà-W.
to, dit le JMin« pDbUa une aecranJe «di-
fl^ del» pranièn partie, ikc des addhiiiiu;
Ummui, 1M7, ) *«1. in-fol. Cet onrrage d'Ani-
■fcsta cet lûtsire de Flmnce la plus exacte
4t la [dnt etnplite qui eiitte; a a taIu à mui
— *~~. de la pwl deJ'Académk de la Cnuca,
U miK ambUieni de TUô-Ltve moderne; —
AbUb Fmmi^e mobUi Ftaratltiu, comidété et
fuUiépar Amnlntole jeinc; Florence, ISia,
1m4aL — 1 r*taM «fi ^<ie>o^«, di.VoUerra e
tÀrts2«, cou Paggiunla di SeipUme Anml-
ro/o il Giorane; Florence, 1637, iji-4*;ce sont
ds notioea liogr^biqMet ear les érâques de ces
ttobTiOes; — Opaicoli; Fkireooe, 1040-1641,
J Tol. in-4*; c'eal on recoell o6 m tronient
% adreMéi ï des rois et à dea papes,
i Ladislas et de «a sonr
B B de Repka cl de plaikurs Dianbrei
« de la bnnUe ilea Hédidi, dei dialo-
^CB, de* traités it de courte poëniee; — Albaro
t ttaria dti oonti Guidi eolV agivnte di Set-
[ fUm Ammirato U Gioeme; Florenee, IMO,
I MbL, «lawedesaddMMns, tùM : les conilei
[ Uil,doDt«e(onragenitncB l'histoire, avmenl
^ W mie inportint dans les premiers ItmupE
fcTlMoire de Florenee; — Ditoonl drite Fa-
niflie ftladina tt AntngtietUi; FlorenEe,
a9l,faHt*.AaBiinlDfMimlBlnTie(ix et exact
^ ' ' dc^n6a]*f!ie,atMi> rechvobea k
' à lUilcrire d'ntjles matérJatit .
qu'A examina dnipiante
p^nr floo histoire des PonHIes
et aK mHIe pour ees Familles
yiXt durenus trAs-
«S. Aunidralu a Msaé aussi phisieuTt oirvn-
diliChrnriqMdelloate Cassino, et n propre
kupipUa, qui M tronve ï Horenoe dans la
Sdftone Aaamm U Jtutu, né k Hotrtajone,
■W hTMcMe, Ton lUl; Hort wen 1630. U
«etattOt
m Cristoforo Bianco,
a. ^7»! lerri de secrétaire
o ancien dans la dernière partie de
« «le, eeM-d te It M» héritier k eondilion qu'D
jwdrift MO DCnn «t son nuiMHn. Amnrirato le
jaone pid)lîa plusieurs ouvrages posthumes de
L.J.
— AMHON 383
Mmiabi^m. Sermon If llaUa.--nnbaKlii. Storta
ANMOK, Trkn de Moab, et r^ardé, ainsi
qae celui-d, comme un fruit du ocunmeroe inces-
taeui de LoUi avec set filles. Il donna son nom
i la race des Aaunonila.
•aMMOK (Antoine-BlaiK), mosicieD alle-
mand, mort TCra 1&90. On a de lui quelques
Lymnes sacrés, des messes et àga motels.
*kMH»n (CharUi-GuUlaume), écnvaiD
liîppiatriqne, né k Trakebnen (Piuk) en 1777.
Il a Técn depuis 1813 k Robnnteld, prts de
NeulMurg, sur le Datube. Son principal ouvr^^
est un Traité eomplel d'Bippiatriçve (en al-
lemand]; Ueilbnnn, 1804-1807, 3 *ol. iii-8°;
3' édil., 1815.
UIMOH (ChrUtopha;Fi!déric n'), célèbre
prédicateur, fbéologieii protestant, né k Baireutb
le IG janvier 1760, mort le 21 mai 1810. Il étu-
dia & Erlangen, oQ Q devint en 1791 professenT
de théologie. Après diienes mutations qui le
menèrent d'Erlangen à GœttiDgne, de Gcettlngue
à Erlangcn, il fut appelé à Dresde en 1813, et
c'est depuis cetlc époque qu'il s pris rang parmi
tes meilleurs prédicateurs de l'AUeinagne pro-
testante. Entre les nombreux écrits d'Ammon
rtraremarque : Fortbildung des Christenl/iums
:.ur WeUrtligion ( sur la Propagation du chris-
tianisme, etc.); Le^iaig, lB33-lSiO, 4toL in-<i°;
— Enlirur/ tiner rein biblitcheH Théologie
{ Esquisse d'une théologie biblique pure ] ; Gœt-
tingue, 1801, 3 vol. a>-6'; — un Recueil de ser-
mons; —une éditdefiTAwte'd'Euriplde; Erl.
^AMMOii (Clément), graveur allemand, na-
tif de Francfort, vivait vers le mUiai dn dix-
septième siècle. Son taleul était fort borné. D
travaillait k Francfort et k HddeltMrg, fut gen-
dre de Théodore de Hrj , et contlmia la collec-
lion de portraili pid:Aiée par de Br; ( Bibltolhcea
calcografica ; 6 vdI. in-4'). Ammon j ajouta
les vtJnmes VII et Tin, Pars Mbliotheex ealeo-
grafiex, id est, enntinuatio zemtnda et tertia
Icoman Ktrorum illtatrium ,-Prancor. ad Moen.,
Ifl&O-IS&l, iii-4°. Chaque volaille contient dn-
qnante portraKs, gravés par Amman ; et dont Hei-
nrkoi DODS a doimé les noms. Ammon publia de
raéiiKoi ie69,kHeidelbei^,DQeaoavetle édition
des premières parties de c«t ouvrage ; et, en )665,
H donna une seconde édition de Bry : CiAleclioK
■deportraitt des mltans turcs et persans. —
Son (rtre Jean Ammon firt aussi graïenr.
" ' ~ I, ZMcllmMOl)* dM orHitei, ete. — R<lsKrn,
;amhoii (fVed^ric-Jiifiute), médecin alle-
rnand, &ls de Christophe-Frédéric, naqnit k Gœt-
liognele lO septembre 1799. Tl étudia k Leipzig
et k GiEtlingDe, et devint, en 1S19, pirotessenr k
l'AcadétDle médico-chirurgicale de Dresde. Il s'est
fivré plus spédalcroent an (rajlemait des malt*
383
AMMON — AMMONIUS
331
dies des yeax. Parmi ses écrits on remarque :
JDe physiologia tenotomiœ ; Dresde, 1887,iii-8*
— Observations cliniques sur les maladies des
yeux (en allemand); Berlin, 1838-1841, 3 toI.
^-8"; — De iritide; Berlin, 1843, in-8»; —
la Chirurgie plastique (en allemand); Berlin,
1842, publié de concert avec M. Baumgarten. Il
a publié aussi un Journal d'ophthalmologie ^
5 Yol. in-S*"; Dresde et Heiddbcrg, 1830-1836;
et un Recueil mensuel d* observations médico-
chirurgicales; 3 vol.; Leipz. 1838-1840.
Conversationê-Lexietmt édlt de 1811.
AMMONAS (*A(JL(tuvac) OU AMOITlf (*A{loOv),
fondateur en Egypte d'un ordre monastique très-
célèbre ; mort vers 320 de J.-C. Marié malgré
lui par ses parents, il persuada à son épouse de
vivre dans une perpétuelle continence. Après
dix-huit ans passés de la sorte, il se retira, pour
mener une vie encore"plus austère , à Scetis et
au mont Nitria, au sud du lac Maréotis, où il
vécut vingt-deux ans, allant deux fois chaque
année visiter son épouse vierge. 11 mourut avant
saint Antoine, qui lui adressa une lettre. (Voy.
Œuvres de saint Athanase, n, part. 5, p. 959,
éd. Bénéd). On lui attribue des Règles ascéti-
ques (Keç^SXaia), traduites en latin par Gérard
Vossius (mbliot, PP, Ascetica, t. U, p. 484,
Paris, 1661 ).
Soxom., Histecelés., I,14. — Socrat, BUt. eeelés.^ iV,
93. - Vf. SmlUi'i, Dieiionanf,
AMMOifio (ilnt^ré), poète italien, né à Luc-
ques en 1477, mort à Londres en 1517. Après
avoir acquis à Rome une grande réputation par
ses connaissances en grec et en latin , il vint en
Angleterre, où il fut patroné par Thomas Morus.
Malgré cette protection et son talent poétique ,
Amroonio eut d'abord à souffrir de la misère ;
et il exprimait à son ami Érasme le regret d'a-
voir quitté Rome, lorsqu'il fut nommé, en 1513,
secrétaire d'Henri Yin pour sa correspondance
latme. Ce fut en cette qualité qu'il accompagna le
roi d'Angleterre dans sa campagne de France,
en 1513. n célébra en vers latins les succès que
les Anglais obtinrent dans cette guerre, et les
victoires qu'ils remportèrent sur Jacques IV roi
d'Ecosse. A l'époque de sa mort il était nonce
de.Léon X auprès d'Henri YIU. Bayle cite de lui
les écrits suivants : Scotici conflictus Histo-
ria; ~ Bucolica seu Eclogx; — De Rébus
nihili; — Panegyricus quidam; — Epigram-
mata ; — Poemata diversa. Tous ces ouvra-
ges sont perdus, à l'exception d'une églogue insé-
rée dans les Bucolicorum Auctores; Bâle,
1546. On trouve dans la correspondance d'É-
rasme onze lettres d'Ammonio. L. J.
Baie, Scriptorum Brttanniv eenturia dêCima tertia,
s* M. — MazxacbelU, Scrittori d*ltalia. — Bajie. Die-
tonnaVre critiquer.
AMMONirs ('A(t|ic3vto<), nom commun à
plusieurs Grecs , distingués dans les sciences et
les lettres. Ck)mme la plupart des Ammonius n'ont
pas de prénoms, nous les avons tous rangés.
autant que possible, dans l'onjre chronologiqQe.
^AMMONirs, célèbre chirurgien d'Alexan-
drie, parait avoir vécu sous le règne de Ptoléroée-
Philadelphe (283-247 avant J.-C.}. Il eot, selon
Celse, le premier l'idée de broyer les groscaloiis
de la vessie et de les extraire par fhiginents;ee
qui lui valut le surnom de lithotome (XiOoTÔ|toc).
Ce modo d'opération, décrit par Cdse, a beaii-
ooup d'analogie avec celui de nos lithotriptewn
modernes. Voici ce passage de Celse, si faitém-
sant pour l'histoire de la litbotriptle : Si quando
autem is major (calculus) non videtwr, nis»
rupta cervice, extrahi posse, findendus est :
c^jus repertor Ammonius, ob id Xi^açiffunçcog-
nominatus est, Id hoc modo fit : uneus te-
Jicitur calculo, sic, ut facile cum concussum
quoque teneat, ne is rétro revolvatwr; (tau
ferramentum adhibetur crassitudinis mo-
dicœ j prima parte tenui, seu retusa, quoi
admotum calculo, et ex altéra parte ktum,
eumfindit, magna cura habita^ ne autai
ipsam vesicam ferramentum pervenUU^asU
calculi fractura ne quid incidat.
Aétius et Paul d'Égine citent aussi an Amnh
nius ; mais il est difTicile de décider si c*est le
lithotome. H.
Celse, De medic., Ub. Vil, t6. - AtfUot, Têtrak, II.-
Paol d'Égine, VII. u.
AMMONIUS, philosophe grec, qui vivait sobi
le règne de l'empereur Adrien. 11 fat roaitre de
Plutarque, et professa, dit-on, à Athènes me
espèce de syncrétisme pour concilier le système
d'Aristote avec celui de Platon.
Plotarqae, De aduiatoris et amiei dUeHmtm^ f. ni
— Fabrlclua. Bibiioth. grtee.» V, iSS.
AMMONIUS, fils d'Hermias, en latin
nius Hermix, philosophe grec
natif d'Alexandrie, vivait vers la fin do cii
siècle. En 480 de J.-C., il fut disciple de PradM
à Athènes, et enseigna dans son pays vùà b
philosophie d'Aristote, ou plutôt uninébagedei
doctrines d'Aristote avec celles de Platon. Il M
le maître de Zacharie, d'Asdépias deTiillet,de
Daroascius, de SimpHdus et de Jean PtailopooM.
Ammonius a laissé des commentaires trte-erti-
mes sur l'Introduction de Porphyre (ComoMi-
tarius in Isagogen Porphyrii de pâaqui
prœdicabilibus);\etàie, 1500.ln-fol.,et1Stf,
in-8° (en grec); sur les catégories d'Aiiilole.
In prxdicamenta Aristotelis, avec la via de ce
philosophe; Venise, 1503,in-fol.; sor le DroUé
de V interprétation ; Venise, 1549, te4*, et
Londres, 1658, in-8*, en grec et en latin; orfta
des seolies sur les sept livres de la MHapkt'
sique, qui sont inédites. Les commentaiits m
Aristote ont été réimprimés par Brandis, dios
Scholia in Aristotelem; Berlin, 1830, în-4*.
Fabrlclns, BibL çrseca^ V, 704
* AMMONIUS, (ils d'Ammonius, granunalriei
grec, vivait à Alexandrie dans la dernière moitté
du premier siècle avant J.-C. 11 était élève da
célèbre Aristarque et donna des commentaires)
S85
AMMONIUS
886
«QOiird'hiii perdus, sur Homère, Suidas et
Aristophane, sourent dtés par les scoliastes.
SokUs, aa not 'A|i(Mmoc. — Fabrldoa, BibL grme.,
*AJiiioiiirs, philosophe chrétien, confondu
ijuelquefois avec Ammonius Saccas, Titait à
Alexandrie dans le troisième siècle de notre ère.
n est Tanteur d*une Harmonie dans les Évan-
çUes, que quelques critiques attribuent à Tatieo.
Cet ouTrage porta, dit-on, £usèbe à écrire ses
Canons. H en existe une traduction latme par
Victor de Capoue, sous le titre : Ammonii,
vuigo Tatianidiatessaron, sive harmonias in
quatuor evangelia; Mayence, 1524, in-S*"; Co-
logne, 1S32 , in-8*^ç et dans la Bibliothèque des
Pères, édit de Bâle et de Lyon. Machtig^ (en
latin Luscinius) en a extrait la Tie de Jésus :
Vita Jesu Christi , ex quatuor evangelistis ex
Amnumii Alex.fragmentis grxcis laiineversa,
per O. Luscinium ; Erfîirt, 1544, in-S"*.
Peat-ètre cet Ammonius est-fl l'auteur de la
métaphrase de TéTangile de saint Jean, que Ton
attribue généralement à Nonnus , et qui se troure
en manuscrit à la bibliothèque de Saint-Marc, à
Venise.
Brucker, HM, phUosoph., II. lOT. - Addang, top-
plén. à JOcber, Lexicon. — Fabrldiu, BibL gnee.,
V.71».
^AMMOXics LAMPRBXSis, écrivain grec,
natif de Laroptres, dans TAttique, Tirait peut-
être dans le troisième siècle de Tère chrétienne.
H avait composé un ouvrage sur les autels et
tes sacrifices ( IIcpl Pcû|m&v xal Oucnâv ), dont Athé-
née dte un fragment
AthéUe, XI, 47«. - Fabridiu, BibL grme,, V, Tll.
ABtMomcB SACCAS , phflosophe grec, fonda-
teor del'écolenéoplatonicienne, morte Alexandrie
en 241 après J.^. H fut surnommé Saccas,
parée que dans sa jeunesse il avait gagné sa
vie oomme porte-laix. Fils de parents chrétiens,
fl embrassa la religion païenne, et fonda, vers le
commeocemcnt du troisième siècle, l'école néo-
platonicienne à Alexandrie. Initié à la fois aux
nystèret du paganisme et du christianisme par
tes maîtres Athénagoras et saint Clément d'A-
lexandrie, il résolut de réunir sous une seule
b anni è i e les divers philosophes dont les disputes
fMmissaient des armes aux sceptiques et aux
chrétiens, surtout Aristote et Platon, de les con-
cOier entre eux, et de les amalgamer même avec
la phfloflophie des mages et des brames; mais ,
an lien de convenir de la manière dont il avait
composé son système, il prétendit l'avoir reçu
eomme une tradition de la plus haute antiquité.
n Tenveloppait d'un voile mystérieux, et ne le
communiquait qu'à un petit nombre de disciples,
parmi lesquels on remarque Longin et Plotin.
Ce dernier fbt sans contredit , de tous les dis-
ciples d'Ammonius, le philosophe le plus dis-
fâigué. La dispote entre lui et Longm, et le
appris qu*il témoignait pour la philosophie de
ce dernier, semblent faire entendre que la doc-
trine d'Ammonius n'était pas encore parfaitc-
XOUT. UOCa. CNIVERS. — T. II.
ment établie. A c6té de Plotin se placent encore
deux autres disciples distingués d'Ammonius,
Erennius et Origène. Ces trois hommes étaient
convenus de ne pas rendre publiques les doctrines
d'Ammonius; mais Erennius manqua le premier
k sa promesse par la publication de nous ne
savons quel livre. Origène , qui composa un petit
nombre d'ouvrages et de peu d'importance, l'i-
mita ensuite. Cependant, si nous jugeons de son
mérite par la haute estime de Plotin pour lui ,
il n'aurait pas été un philosophe médiocre.
Plotin regarda dès lors sa promesse oomme dé-
gagée , et il composa les ouvrages que nous pos-
sédons encore. Mais ces ouvrages, et les rensei-
gnements que nous avons sur la vie de cet
homme, sont siyets à toutes les conjectures que
^nous pourrions élever sur la doctrine d'Ammo-
nius , puisque nous n'avons aucune connaissance
de la phflosophie d'Origène et d'Erennius. Am-
monius n'a laissé aucun écrit
Porphyre, ru de Plotin. — Hlérodèa, apad Phot.
cod., tu. — Roesicr, De eommerUitiis pkUoMphUe At^
moniacm fraudUm»-et noxU; Tablngue, 17M, ta-4*. —
L^ehaat, Euai hiitcrique tur ta vie et la doctrine
d^jétnmoniut Saccas ; Bmidlea, UM. 10-4». — Bruckrr,
Tennemao, TiedcnMii,RiUer, Hittoirè de la philosophie
— Vacherot, Histoire de Fécole ff Alexandrie.
AMMONIUS , grammairien grec , pontife d'un
temple égyptien consacré au dieu-singe. Il se
réfugia, en 389 de J.-C., à Constantinople, après
la destruction des temples païens d*ÉÔ^^ ^^
ordre de Théodose , et y fut le maître de So-
crate, célèbre historien ecclésiastique. C'est un
fait qui parait constant; et les raisons que Val-
ckenaer a alléguées pour placer ce grammairien
au premier ou au second siècle ont été jugées
généralement insuffisantes.
Ammonius 'a composé un dictionnaire des
synonymes , sous le titre : Ilepl d(ioC«i>v xal 8ta-
çopcov Xiicttv, des locutions semblables et
différentes, ouvrage utile, que Henri Estienne
a ix^justement déprécié, après en avoir tiré bon
parti pour son Thésaurus lingux grxcXy 1. 9;
Valckenaer l'a publié àLeyde, 1739, in-4*'. Le
but d'Ammonius est de marquer les mots qui,
à l'époque où il vivait, étaient employés dans
un sens différent de celui que leur donnaient les
anciens et bons écrivains. Un traité du mémo
auteur sur les mots impropres, Ilepl àxvpoXoyCoç,
qui n'a pas été imprimé, pourrait former la se-
conde partie du premier. Cette édition a été
réimprimée en entier à Leipïig, 1822, in-8", ^ar
les soins de G.-H. Schaefer, qui y a ajouté. des
notes inédites de L. Kulencamp, et la lettre
critique de Ch. Segaar, adressée à Valckenaer, et
publiée à Utrecht, 1766, in-8'*. On dte aussi,
comme très-bonne, une édition par C.-F. Am-
mon ; Eriangue, 1787, in-8**, avec les notes de
Valckenaer.
Fabrldus, Bibl. gr.,V, 7iB. — Préface de Valckenaer.
*AMM02Cius, poète grec, récita en 438 de
J.-C, devant Théodose n , un poème épique sur
la guerre du Goth Gainas. Il ne nous reste qu'un
court fragment, conservé dans VElymologicum
13
S87
AMMONIUS —
fMçntnn^ au mot MCnovroç. Peut-être cet Am-
moiiîQs C8t-n le mènie que oehii dont il nom
reste deux épigrammee, inaérées dans Vàniko^
logie grecque.
Socrate. JJUt, tteléê. - Pabrtdos, mbl. çr„ V, 7tt.
* AMNON, rabbin de Mentz, Tirait yers 1240
de J.-C. On a de loi le Machzor, on livre de
prières, imprimé à Dyrenfiart, 1703, in-8°.
nartolord, BiblMh. magn. rabb.f I,m-a74. — Dolflat,
BM, hebr., 1, SOI ; III. 1».
AHMOïf , fils atné de David et d*AcMnoam se-
eonde femme de ce roi, viola Thamar, fille de
David et de Maacha, et la chassa ignominieuse-
ment. Absalon vengea sa soeur en faisant tuer,
deux ans après, Ammon dans un festin, Tan 1026
avant J.-C.
/f«9-» II. 0. s, ▼. I. — PûraUpom^ I, c. IS, y. 1.
*AMO (Antoine-GuUlaume), écrivain nègre,
né en 1703, à la Guinée; on ignore la date de
sa mort 11 Ait, encore enfant, transporté à Ams-
(crOam et présenté au duc de Biunswick-Wol-
fcnbultel, Antoine-Ulric. Ce prince avait du goût
pour les lettres, et était lui-même auteur de
qiieicpies romans. Le duc donna le jeune nègre à
son fils Antoine-Guillaume, qui l'envoya étudier
à l'université de Halle. Là, Amo publia en 1 729,
sous la présidence du recteur Ludwig, une dis-
sertation inaugurale : De jure Maurorum. Il
passa ensuite à Tuuiversité de Wittemberg, où il
fit paraître, à Toccasion de son doctorat en phi-
losophie : DUsertatio inauguriUis philoso-
phica de humanm mentis dmaOtCqiy seu sensio-
nis ac/acuUatis sentiendi in mente humana
absentia et eorum in corpore nostro organico
ac vivo prœsentia^ quam publiée d^fendet
autor Ant.'Guil. Amo Guinea-A/er; Wittem-
nerg, 1734, in-4'*. Amo devint plus tard conseil-
ler d'État à Berlin; mais après la mort de son
protecteur le duc de Brunswiclc, il quitta l'Eu-
rope. Quelques années après, Henri Gallandet,
fondateur de la Société scientifique léelandaise,
rencontra en 1753 Amo à Axum en Abyssinie,
menant une vie d'ermite, et avant la réputation
d'un devin. Amo parlait plusieurs langues : l'hé-
breu, le grec, le latin, le fhmçais, l'allemand et
le hollandais lui étaient également familiers. Il
avait à cette époque environ cinquante ans. Son
père et sa sœur vivaient dans l'intérieur de l'A-
frique, à une distance de plusieurs journées de
la câte d'Or. Un de ses frères était esclave à Su-
rinam. Amo quitta plus tard Axum, et passa à
Saint-Sébastien, fort hollandais à Cbamah; de-
puis lors, on n'a plus eu de ses nouvelles.
Grégoire, De la littérature des nègres^ p. iM-toi. —
Wtokclman, f^ie de Catlandetf dans f^erhandelingen
nitgeçeeven door fut Zeeuwseh (^nootsehap der we-
têntehappen,- 17M, il, lO, lo.
AMOLON , AMULON OU AMULCS, archevê-
que français, mort le 31 mars 852. Il fut élevé
par S. Agobard, archevêque de Lyon, dont il de-
vint le diacre, et auquel il succéda le 16 jan-
vier 841. Amolon, suivant les traces de son
prédécesseur, s'opposa vivement aux progrès do
juifs, et écrivit à ce sujet une longue lettre à
AMONTONS 38»
Théobalde, évêque de Langrea, dans laqae&e
il essaie de démontrer combien le commeroe
des juifs est pernicieux anx chrétiens. Amolon
s'acquit une si grande réputation de vertu qoe
le roi de France Charles le Chaove radmil dans
son conseil. Le pape Léon lY et l'empereur Lo-
thaire professaient aussi one hante ooBsidération
pour ce sage prélat, auquel <le martyrologe de
saint Irénée accorde le -titre de saint. AmokNi a
laissé un Traité contre-les Ju^fs, publié par le
père ChifRet sous le pseudonyme ^e Rahan-
Maur, Dijon, 1656 ; — une Épitre au moîiie Ge-
descal, Sur la Grdce et la Prédestination: sui-
vie d'un traité hitltulé Respon^o ad interroget-
tionem cujusdam de praiscientia vel prj:deUi'
nafionedivinaet libero arbUrio. — Un Recueil
de sentences de saint Augustin sur le roême
texte; — Épitre à Théobald de Langres, an
sujet de quelques reliques peu authentlqnet ap-
portées par des religieux se disant arriver de
Rome. Ces divers ouvrages ont été imprimés ptr
Baluzc à la suite de ceux d'Agobard , en 1666.
On les trouve également dans la Biblàotheea Pa-
trum, A. UB L.
Sainte- Marthe. Cattia ehristiana ^ U IV. - TrUbèoie,
de Scriptoribus eoelesiatticii. — Cave. Seriptorum «e-
etesiasUrorum kistoria Ittteraria.— Histoire Uttémtrc
de la France. — Dom Ccilller, auteurs scurres. — Do-
pin. nouvelle bibliothèque des auteurs ecclésitutiques. -
Baluzr, prae/atlo et notitim ad yémutum. — Severt,
Chronologia hist&riea Lugâuni.
*AiioiiBTi7S ('A(M&|jiT)Toc), écrivain grec,
auteur d'un ouvrage, aujourd'hui perdu, sur une
nation asiatique appelée les Attaques, 11 avait
écrit aussi la relation d'un voyage sur le KO,
depuis Memphis jusqu'au mur d'Isis ( ix Mc|ft7c»c
àvorrXou;). 11 n'en reste qu'un petit nombre de
fragments fort intéressants. Eudode et le Seo-
liaste sur Apollonius de Rhodes citent on écri-
vain du nom d'Atrometus , nom que Ton croit
être le même qu'Anumietus.
Pline, mu. nat., VI , M. — AnUgonaa Carysttos, UM.
mirabiL.p, 16V. - ÉUn, Hist. animal.. XVII. « - Le
ScoUaste d'ApolIoolut de thodes, III, irrs. — WÊÊH»
Fragment, hist, gree.y dan« la coUecUon des ClaMlqwi
grecs de A.-F. DIdot.
AMOXTOR 8 ( 6ut//aiime),physicienfrançais,
né à Paris le 31 août 1663, mort le 11 octobfc
1705. Affecté (le surdité par suite d'une inalailie
d'enfance, il montra une véritable passion pour b
construction de mécaniques et d'instruments de
physique. Ses recherches, publiées sous le titR :
Remarques et expériences physiques sur la
construction d'une nouvelle clepspdre, sur
les baromètres, thermomètres et hygromètret,
Paris, 1695, lui ouvrirent, an 1699, les portes de
l'Académie des sciences. Amontons est le vérita-
ble inventeur de la télégraphie, et il en fit âeax
fois l'expérience publique devant des membres
de la famille royale. « Le secret, dit Fonteoellc,
consistait à disposer, dans plusieurs postes con-
sécutifs, des gens qui, par des lunettes de longue
vue, ayant a|>erçu certains signaux du poste.pré-
cédcnt, les transmissent au suivant, et toujours
ainsi de suite. Ces diiïérents signaux étaient au-
«89
AMONTONS — AMORETTI
tant de lettres d'us alphabet dont on n'ayait le
ciiiffineqn'à Paris et àRome. La plus grande por-
tée des hmettes réglait la distance des postes,
dont le nombre devait être le moindre qu'il fût
possible; et comme le second poste (Usait des
si^iaiix an troisième, à mesure qu'il les voyait
fejre au premier, la nouyelle se trouTait portée
de Paris à Rome presque en aussi peu de temps
qQ*n ai fUiait pour Taire les signaux à Paris. »
Pourquoi ces principes ne furent-ils réellement
appliqués que plus de cinquante ans après
lôir déeonrerte? Cela tient en partie à TindlfTé-
lence du public, et en partie à llnsondanoe de
rantoir.
« La plaoe, ijoQ^Fontenelle, que cetacadé-
mieien remplissait à rAcadémie était presqOe
miqiie. H avait un don singulier pour les expé-
rieoces, des idées fines et heureuses, beaucoup
de ressources pour lever les inconvénients, une
grande dextérité pour Texécotion; et on croyait
voir revivre en loi M. Mariotte, si célèbre par
les Blâmes talents. Nous ne craignons pas de le
comparer à un des plus grands siûets qu'ait eus
l'Académie. Àmontons, qui jouissait d'une santé
parfaileet menait la vie du monde la plus réglée,
fiit tout d'un coup attaqué d'une inflammation
d'entrailles; la gsuagrènc s'y mit en peu de
jours, et fl mourut le 11 octobre, âgé de qua-
nmte^leux ans et près de deux mois. H était
marié, et n'a laissé qu'une fille âgée de deux
mots. Le public perd par sa mort plusieurs
kvenfions utfles qu'il méditait, sur l'impri-
aerie, sur les vaisseaux, sur la cliorrue. Ce
qu'on a vu de lui , répond que ce qu'il croyait
possible devait l'être à toute épreuve ; et le
génie de IlnvaitioB, natureDement subtfl , hardi ,
et quelqueft^ présomptueux , avait en lui
toute la solidité, toute la retenue et même toute
k d^anoe nésessaires. Les qualités de son
cœur étaient encore préférables à celles de son
opit : une droiture si naïve et si peu méditée,
fi'on y voyait l'Ii^possibilité de se démentir ;
ve siraplicité , une franchise et une candeur
9e le peu de commerce avec les hommes pou-
^ conserver, mais qu'il ne lui avait pas don-
ifcs ; BM entière incapacité de se faire valoir
*BtNDMot que par ses ouvrages, ni de faire sa
cnr autrement que par son mérite, et par con-
ftfUBt OBB incapacité presque entière de faire
%tuie. »
t i émo ir m de fjàatdémie ropule dêi toimcu, IfiM et
^ — Foatcoelle , Bloçe d'Amontont, dans l'Histoire
fcfAcaHémle, fWS.
990
(MahOrPellegrina) ^ femme
tt^Rnte, néeà OnegDa en 1756, morte le 12 octo-
Im 17S7. A l'Age de quinze ans, elle soutenait
des thèses philosophiques à Pavie contre qui-
coaqoese prtsentait peur lui disputer la palme,
et reçut de l'univentté le titre de docteur à
ri^s de vingt et un ans. EDe composa un traité.
iejariq[inideiice romaine, Dejuredotium apud
Htmumm^ qui fut publié après sa mort.
Lombardl , Storia délia UtUratura italUnia dêl se-
AMORETTI (Cfiarles), naturaliste et géo-
graphe italien, né à OnegUa, près de Gènes, le
13 mars 1741, mort à MOan le 24 mars 1816.
Ffls d'un négociant honorable, il entra, à l'âge
de seize ans, dans l'ordre de Saint-Augustin, et
obtint en 1772 la chaire de droit canonique à
l'université de Parme. En 1772, il sollicita delà
cour de Rome sa sécularisation, pour se livrer
tout entier à ses études favorites; et il aban-
donna la théologie pour les sciences naturelles.
Chargé de l'éducation des enfants de Cosani,
patricien de Milan, il parcourut avec ses élèves
ntalie sepfentrionale , les Alpes et une partie
de l'Autriche , pour se perfectionner dans ses
connaissances géologiques et minéralogiques.
Versé dans les langues modernes , il résolut de
tenir ses compatriotes au courant du progrès
des sciences chez les étrangers , et il s'associa
an P. Soave pour la publication du recueil in-
titule Auova scella d'opuscoli interessanti
sulle scienze et suite arti (27 vol. in-4« , Milan,
1775-1788 ). Sur la demande du P. Fumagafli, il
traduisit en italien VEistoire de l'art chez les
anciens, par J. Winckelmann; tnuluction ac-
compagnée de notes; Milan, 1779, 2 vol. in-4*».
En 1783 , Amoretti fîit nommé secrétaire de la
Société patriotique de Milan (Società agraria)
instituée pour les progrès de l'agriculture dans
le Bfilanais, et il en remplit les fonctions pendant
quinze ans. Nommé, en 1797, l'un des conserva-
teurs de la bibliothèque Ambrosienne de MOan,
il insista le premier sur un examen scrupuleux
des trésors de cette bibliothèque, où Angelo Mal
rendit plus tard de si éminents services. Amoretti
fut membre de l'Institut national dltahe, du
conseil des mines, de la Société d'encouragement
des sciences et des arts , chevaUer de la Cou-
ronne de fer depuis la création de cet ordre en
1805 , et ne laissa qu'une fortune très-médiocre.
Outre les ouvrages cités, on a d'Amoretti :
r Antoine Pigafetta , Premier voyage autour
du monde , d'après les manuscrits de l'Ambro-
sienne ; Milan, 1800; — 2"* Ferrer Maldonado ,
Voyage de la mer Atlantique à Vocéan Paci-
fique, 1812,tirédesmanu8critsderAmbrosienne.
Ces voyages , dont le dernier a été regardé
comme supposé, ont été traduits en français par
Amoretti lui-même; — 3** Memorie storiche su
la vita, gli studi et le opère di Leonardo da
Vind; Milan, 1784, in-8* : cette excellente
biographie, faite sur des documents pour la
plupart inédits, a été réimprimée en 1804, dans
la Racoltà de' classici italiani, 1819. —
4"* Viaggio da Milano ai tre laghi ; Mflan ,
1794; ilHd., 1803, in-4%- ibid., 1806, in-8» : c'est
un voyage minéralogique aux lacs Côme , Lu-
gano et Majore ; — 5» V Éloge historique de\
FumagaXli , à la tête du Codice diplomatico
sanV Ambrosiano; MOan, 1808 ; —6** le Guide
des étrangers dans Milan et aux environs;
18.
SDl AHORETTI
HilBD, tB05,2vol. Jn-13 : ceguide sétéécril ea
rrsntaii; — 7* Dtlta rabdomamia osita elet-
trometria animale ricerehe fisiche e tlorictie ;
Milan , 1808 , ii^S* ; c'est une hislûre complète
de labigoetle divinatoire; — 8* Delta torba et
deUa lignite ; fbid., 1110 , iii-S° ; — 9< «1-
cerea det carbone fiittile ! iUd., 1811, in-g*:
c'ett un méandre inléreiiaot lur la bouille ; —
10* Elementi di eUtlricUà animale; Hikn,
18ie : c'est un extrait detla Sabdomansta, etc.
Amoretti a, de pins, traduit de l'aDemand, Sou-
nenfels, Sur ràbolûton de ta Torture ; Snlier,
Voï(u;« de Berlin à Ifice; et du lalio, Hitter-
pacher, EUmenla rei rutiiac. Enfla, il aiosért
un grand n<»Dbre d'artidet dans ie Recueil det
Mémoires de rAeadémieitalienne,iui»\B Ma-
gasin enq/clopédique, et dam beactconp d'antrei
recueils. — La nièce d'Amoietti, Maria-Pet-
legrina, née eu 17ie, morte k Oneglia le
13 QOfembre 1787, étudia la jorlsprudenoe, et
fttt en 1777 retoe docteor en droit fc l'unirenité
de PBTie. F. H.
UIOKBIIX ( Pltrre-Joîeph) , médecin naln-
nlitte , né è Beancaire vers 1« mllien du dix-
huitième siècle, mort en 1834 à Moa^Mllier, ob
Il était btUiotbëcaire de U faculU de médecioe.
Ils'est Tait c^ianaltrtpar de nombremouTrigea,
dont plusieurs sont anonymes, sur la médecine,
l'histoire naturelle, la botanique et l'agricuHare.
Tessier a donné de grands éloges aux travaux
d'Amoreux sur l'économie rurale. Void le titre
de sesprindpaax ourrages : 1' Traité de Foli-
vier, contenant l'histoire et la cnttnre de cet
arbre, les dinïraites manières d'exprimer llmile
d'olire, etc., couronné par l'Académie de Har-
sdlle; Montpellier, 1784 , b-8*, l* édiUou ; —
]• Reckerchet lur la vie et let ouvraga de
Pierre Rickerde Belleoat, fondateur du jar-
din botanique donné par Henri IV à la acuité
demédedoe de Houlpeilier en 1&93; ATignon,
1786, iii-8*; — 3> Mémoiretur let Aalei du-
(In^M à la elâturé deiprét, det champs, etc.,
couronné par l'Académie de Lyon ; Paris, 1787,
io^- ; 3* édil., loua le titre de Traité , etc.,
Mon^iellier, 1809, in-S"; — 4* JVoffu tur Us
itueelet de la PYaxcer^nilit venimeux; ms,
û^e* } — s* Dissertation fur tes pommes iFor
des Bapiridet; 1800, in-8'; — 6* ffuol his-
torique et lilléridre sur la médecine det Ara-
bes ; Montpellier, 1806, bi-B°; — 7* Précis
historique de Fart vétérinaire , paar «errir
d'introduction h une bibliagrafdiie Tétérfauire
générale^ Moa^>ellier, 1810, în-S*; — 8" des
noticei Mographiques sur Guilt. Amoreux
(père derauteor), Montpellier, 1806, in-8°; sur
l. Jo«ibert,ibid.,lSi4,in-8>;Bor4nï. Couan,
Paris, 1831, in-g°; tous trois médecins de
Montpellier; — 9° Diisertation philologique
SUT let plantes re%(eiMei ; Montpellier, 1817,
in-e* ; — 10* Dissertation hUtorlque et cri-
— AMORT m
tique sur Foriginedu cachou; 1803, IifS*; —
11* Tentamen de noxa unima/luna.-lfoslptf-
IIer,i7B3,fa-4*;— 13-jV<Aiiolrejtir tebomage
det possessions rurales, 1809, iu-T; —
13* Mémoire tur la nécessité et let morou
d'améliorer FagrietaiiiTe dosa le district dt
Montpellier.
Cirrtrr. KMIoUiéqma d> nidacitu, — I}dtmd, I»
FTaïut UiUrain. — ciUkn. MMIctalKilu Se»rt/I-
trlltr-ltxiaia. - Jim» lit I*Utalrm.it £4cenH, rar
(01 naluroItUt da KntprlUtn Pirli, lllS.la-P.
*aMomos(l^i]n(«ii),roloae] eqwgul, aéà
Valence en 1769, mort ï Paris en 1843, intnMtai-
tlt le premier, en France, la gymnaatique dam
l'éducation. Entré an aerrlce dana son pays
nat^ en 1787, Q parcourrit lea dtrera pîdn
jusqn'i cdul de colonel, et chacOn ftit la rt-
compense d'une action honorable ; puis, appeWl
dirersea fonctions admluistntivei, (Ûaw-
cessîTemeut employé par Charlea IT et par
Joseph-Mapoléou comme conseiller d'Ëtit, ga«-
Temeur de province , ministre de I& poHce, d
commissaire royal de l'année de PoctogiL
En lS07,il M chargé de diriger l'édncatiofi de
l'infant don Frandsco de Paola. Obligé de quit^
ter Eon pays pour chercher nn aaile en Pnâee,
Amoros Toolut payer sa dette ï sa patrie aïkip-
tive en Ini donnant une instîtatioa qui loi bhD'
qnait ; et , après de nombreuses difBciUtés qn'il
surmonta avec une rare peraéTéranee , il étaÛit ,
aona le* auspices du gouvenienieiil , un gymniv
dans lequel il dérdoppa lei forces physiques a
même temps qu'il leur donnait la jÂni utBe
direction. £o tS31, Amoros a été nommé diiw-
tenr du gymnase militaire nomul de Ptrit. n
a publié , outre plnsieurs écrits snr l'ailnÉi'i
tration et snr l'éducatioa : Manuel tédma^e*
physique, gymnastique et morale, etc., (fc-;
Paris, 1830. [Bneyc. des g. du m.]
*tHonoBi {Antoine), pdntre ttaBei, artif
d'AscoU, Tiiait dans U première mottli ih
dix-huitiènu liède. Il s'est fait sortont cobhI-
tre par lea peintures humoriatiqnea, qM ks Bt-
liau nomment Ban^oceiate ( bambocha ).
PiKoU . nu Hf pUtori Bodfnil. - Uul , Mrtt
AMOBT (Eusibe), théologien aUcmaid.ai.
le IS novembre 1693, ï la BibomOUe pti 't
Tcriz (Bavière), et mort le 5 (ènlet I77S.I>
entra fort jeune au couvent de Polliign, ti 1
enseigna plus tard la théologie etie drottew*-
n sniTit kcardinal Cercari è Rome, oè B ■■ pn-
fectionna encore dans ses oonnaissanoet. AM
retour en 1735,0 fut nommé membre de Tlo-
démie des sdences è Mnnld). Panid tes ■»■
breui écrits on remarque : 1* /fooa pkSeK-
phlxpUmelarum et artis critlese SttttmaU;
Horimbergn, 1733, 10-4"; — 3* Sevtum Kf
pense, seu VindUAx IV tilrronim de ImitahiM
Chrtttl, quibut Thomas a Ketnpls tu ms
poitessione slabilitur; Colonin, 1738, l»4*i
— 3° De Origine, Progressu, Vaiore, Frvct*
indulgenîlarvm, etc.; Ang. Viudd., 1735,
IM AHORT •
ia>fbl.; ^ V De Sevelalionibus , Yisioni^t
tt Âpparitionibus Privalis Hrgulx tutx ex
SeHptwa, ConciliU cotlectx; mi., I74«, 3
»ol. in-8'; — b'DenumstraliotTiUcaTeligionii
ealhotiex, etc.; ibid., 1745, in-M. ; — 0° Nova
Demontlratio de/alsilaterevelaHonum Agre-
danarvnt; ibid., 17S1, tn-i*; — 7" Thtologia
tcleeitca, morolii et Kitoltutiea; fbid., 4 toL
In-roL ; — 8* DedtKtio ciiliea, quajuxla tatiio-
rit eriliex Itget moraliter certun reddilur
Thomat» KeMpensem Ubrorum de Jmilaliime
ChriM» auclorem tise, etc.; ibid., i7«l, 10-4°.
■■-*•. — H««wl, fu-iciM. I. i.—Bmiietif-tltirtttaaitra,
LI, P.S).
'AMORT (Gatpard), peintre baiarots, Déi
liJacbeoui près Beoediktbaiern, CD 1012, mort t
Hankh en 1675. Il étudia ii Rome cl Tint ensuite
l'Atblir à Hunidi, où U fit beaucoup de taUeaui
iMes «stniiéi pour le palais de l'électeur, et
pooT ploiieiin êf^s et couvents de la Banère.
UruwUl . BaltrUtiu JClntlIiT Uxtcen.
AHORT (TAoBuu), Ibéoloftieii anglais, né ai
1700, mort eu 1774. Il Tut pasteur d'iine odD'
grtptkm presbytérienne. On a de lui, outre plu-
denrs Tolnmes de sennons : 1° Dialogue sur la
tUBoOtm, 1733 et 1746, in-8'; — î* Kotiee
Mwr la vie et les éeriti de M. Grwe, en IMe
de ses Œmes potthumet, 1740; — 3° Sgrj-
time de plUlosophie inorale de Grove, 1749;
— i' Méntoiret du docteur Beruon , eo tMede
lei HItloire du c!>riitiatiiime;—i'' Mémoire
de Samuel CAandler.
MlBsTvrkUat Dktlmarj. — Dr. Flumu'i Faiwmt
AHORT ( Thomai ), hutnori&te anglais , né en
1091 , mort le 15 novembre 1788, Il était fila dn
cMisdller Amon' qui accompagna Guillaume m
a IrUnde, et (bï Dommé secrétaire des biens con-
fisqués dans ce rorannie. On ade lui : Èlemotrt of
lèverai Ladiet of Great BHloin; intenper-
ted with lAterarg BefteeOant, and Aceounti
tf Antiquilie» and curimu tMngs ; Lond., 1 755,
in-«*. — The Hfe of John Bvnclt; Biq; con-
tatittng various oàsenatlons and ftfiteliont
mode in several parts of tke tmrld, and
many extraordinary relations , l"vol., 175B,
ta-8*; 3* vol., 17M. Cet onvrage fut réimprimé
en 4 Tol. 10-13; en 3 vol. fn-l3, 1825.
CT ii W en, Biofraphlcal DltUnnarf ,■ — Cmllman'i i
JUvWh, VI, IM, 111
AHOa, nn des douze petild prophètes, con-
tanporain dlsaïe, d'Osée, de Joël vivait vers
■OOatant J.-C, n naquît. Â Tekoah, village du
TOTHme de Jnda, k peu du dietaoc* de Jérn-
uleoi. Simple berger, il n'était point fils d'un
propfaUe , et n'avait pas été élevé dans les école*
où se fonnaient ces éloquents interprites de U
volonté divine; mais un jour qu'il gardait ses
breUs, Dieu se levant devant lui , ordonna au
pasteur d'aller prophétiser psml le peuple d'Is-
néi. Amos, obélMaut au\ ordres du Seigneur, se
naàlt i Bettiel, principal siège du culte des ido-
- AMOUR SB4
tes. Les sévères prédications du propliète eidlfr-
rent la colère du prêtre idolitre de Belbel, Ama-
liai , qui l'accnsa de conspirer contre la vie dn
roi Jéroboam II. Amos Tut forcé par cette dé-
nonciation de sortir du rojaume d'Israèl. L'au-
teur des Via des prophètes , lauisement attri-
buées à Epipbanius, prétend que le ber^ de
Tehoab , ayant été frappé d'un coup d'épée par
Amaiiai , et d'un coup de bUon par le Gis du
prêtre idoUtre , revint dans sa patrie mourir des
auilea de sea blessures.
Amos indique loi-mâme l'époque A laquelle il
propttétisait : •< c'était, dit-il , dans les jours d'O-
sLas,roideJiida,et dans les jours de Jéroboam,
filsdc Joas, rd d'Israéi, (808— 784avantJ.-C.)
deui ans avant le tremblcineotde lerre*. Onne
pent prédser la date de ce tremblemeul de terre ,
mais d'antres détails historiques permettent de
rapporter les prophéties d'Amos t la Cn du règne
de Jéroboam U. Elles compreonent : 1° quatre
discours dirigés contre Juda , les Philistins, Tjt,
Edom, AmmoD et Hoab, et perticultèremect
ci»itre Israél ; f une série de visions proph^-
qnes sar la roioe d'Israël, parmi lesquelles se
trouve le récit de la lutte d'Amos et d'AmasIaa.
Le tiei^ de Tekoah n'est inférieur, poor le
style et la pensée, à aucun des autres petits pro-
I^ïètes, Ses images, empruntées au i objets cham-
pêtres, que sa profession lui rendait familiers,
ont de la grâce et du cliarme.
u Ucn t'Amol. — tlDicDinLLIrr, Seiulia <n VU.
Ttit. - WU»r, BMiiehti RtalKeTUrliach.
AMOS {Guillaume), agronome écossais,
mort en 1814. 11 résidait à Brothertoft, près de
Boston, dans le Lincoinshire, oU il s'occupait de
l'exploitation d'une ferme. On a de lui : The
Théory and Praetice of Drill Bttsbandry ;
Ltnd., 1794, ln-4°; — Minutes of Agricultura
and Planting, itlustrated toith dried spéci-
mens o/ grasses .and plaies nfagrieultural mo-
cAinej;Boston et Londres; lB04,iD4°; — Essags
on Agricvllural machines ;iiiid., 1810, în-4°.
Bio^mjikieal Diclttmarf.
AMOUDRU (Xnafole), architecte et juriscon-
sulte rrantais,né à Dûlo le S janvier 1739, mort
le 8 mars 1811. Il fut emmoié par Blondel , son
msltre, à Varsovie, où il dirigea les constmctions
de plusieurs palais. On lui doit aussi le chlteau
de Frcsnes , près de Vendûme. En 1 775 il étndia
ledrolt, et tijt,eni790, mairedeDOIe. On a de
lui : 1° Cadastre parcellaire de la ville de
Date, ancienne capitale de la Franche-Comté;
DOle, 1808, in-4*; — 3°(fet Mesure* agraire*
en usage dans la Franche-Comté , de leurs
rapports entre elles et avec le nouveau lys-
tèîne métrique; in-8' de 34 pages ; — 3' une fi'o-
ttce historique sur D6U, restée ta manuscrit
Qnertnl, la Franct fUWroln.
ANODR ( Guillaume de Saint-) , célèbre phi-
losophe et tbéolc^en français, né , vers le com-
mencenenl du Ireiiiême ^ècle , i Saint- Amour,
en Francbe-Comté, mort le 13 septembre 1373,
Chanoine de l'église de Reaiivais, proressenr ce-*
395
AMOUR
lèbre pendant longtemps dans la chaire de phi-
losophie de Técole du Parvis de Notre-Dame de
Paris, procureur de la nation de France auprès
de cette école , il devint recteur de l'université,
et finît, après son rectorat, par en être élu syndic.
A tous ces titres on doit joindre encore celui
d'assodé de Robert de Sorbonne dans Férection
de la congrégation de ce nom , dont il Ait un des
premiers maîtres ou docteurs. Gufllaume de Saint-
Amour, malgré la célébrité que ces diverses fonc-
tions lui ont donnée parmi ses contemporains,
aurait passé inaperçu aux yeux de la postérité,
comme tant d*autres qui ont rempli les mêmes
charges ; mais par des circonstances mémorables,
au milieu desquelles il parut avec édat, son
nom retentît par toute ITurope, passa dans
toutes les histoires ou chroniques contempo-
raines, devint le signe de ralliement d'un parti,
rol]get des attaques d*un antre ; et Q conserve en-
core de nos jours une certaine renommée dans
lliîstoire des écoles. Nous allons fkire connaître
Guinaume de Saint-Amour, d*après l'histoire lit-
téraire de la France.
En 1228, sous la régence de la reine Blanche,
les exercices de runiversité ayant été interrom-
pus à cause du meurtre de quelques écoliers
par des g^ns d'armes du guet, et le corps de l'a-
nivcrsité n'ayant pu obtenir réparation du méâit
qu*il regardait comme contraire à ses droits,
Amour cessa ses leçons, et se transporta tantôt à
Rehns, tantôt à Angers. Les religieux dominicains,
qui depuis leur établissement dans Paris y avaient
toujours ambitionné une chaire sans pouvoir
l'obtenir, mettant à profit la fuite des maîtres sé-
culiers, se la firent donner par Tévèque et le chanr
ceiier. Ces différends se terminèrent : les maîtres
rentrèrent dans leurs chaires sans se récrier sur
l'envahissement des nouveaux moines; mais
ceux-ci , devenant plus entreprenants par le si-
lence des autres, élevèrent une seconde chaire,
malgré l'opposition des anciens maîtres. Non-
seulement le décret rendu contre cette entre-
prise (ut sans effet, mais en 1250 de nouvelles
querelles s'étant âevées entre les bourgeois de
Paris et les écoliers , les dominicains inâstèrent
plus que jamais pour qu'on leur acoordAt à per-
pétuité deux chaires théologiques et doctorales.
L'Académie refusa , et statua que désormais nul
n'aurait la faculté d'enseigner, qu'A n'eût promis
par un serment solennel de se soumettre à ses
statuts. Les dominicains s'étant refusés à ce sei^
ment, l'unirersité, en vertu de ses constitu-
tions, fit publier partout que les firères domi-
nfcains étaient exclus de tout enseignement sé-
culier.
Les dominicains, exaspérés, s'agitèrent, et,
fautede bonnes raisons, recoumrentàdepuissants
protecteurs ; fls plaidèrent leur cause auprès du
régent du royaume, le comte de Poitiers, en
accusant les académiciens de faire des statuts
contre Dieu et l'Église, de conspirer contre
rhonneur du roi etcontre la sûreté du royaume ;
Os plaidèrent auprès du pape Innocent IV, pv
des difiamations contre les maîtres de FéoDle de
Paris, et le supplièrent de donner aux reli-
gieux, de sa pleine autorité, l'entrée dans rAoi-
demie , et de faire taire par des censures les ré-
pugnances des séculiers. Favorablement écoutés,
leur audace s'accrut à tel point, qu'ils envahirent
toutes les fonctions pastorales et bravèrent l'aa*
torité hiérarchique. Leurs excès firent ouvrir
les yeux à Innocent IV lui- même , qui jus-
que-là les avait favorisés outre mesure; et ce
pape donna un bref pour les Dure rentrer dais
leur règle. Innocent n'ayant pas tardé k mourir,
un historien de ce même ordre ne craignit pas
de dire que c'était par reffet des merveiiieusa
Htaniês des dominicains ; d'où naqnit cet adags
parmi les cardinaux : Ccnete a liUsniss Prséêoh
torum, quia miraMia faciuni. Alexandre IV,
qui swoeéda à Innoceat, ami dédaré des dMih
nicains, fat favorable à tons toors desseas, et
leur accorda tant de privilèges, qufls exercerait,
an rapport d'un historien contemporafii, une
vraie tyrannie sur les maîtres de l'Acadénie,
élevèroat des chaires tant qulls vcolureat, el
réduisirent an silence, par des censures , tous lei
opposants. Forts de tant de priviiéges, et abi>
sanÉ de la victoire, ils se firent les accnsadeors
de quelques-uns des maîtres sécoKers qui ieor
avaient le plus résisté, et surtout de Gufllaane
de Samt-Amour, l'athlète le plus actif et le plus
puissant que l'Académie, dont il était qd des
chefs, avait opposé aux mendiants; ils faoeèreit
donc contre lui leurs traits les plus acérés. Se
rappelant qu'il avait prêché publiquement et sou-
vent contre les mendiants valides , tels qne les
truands , les béguins , les bons-val^ el autres,
qui disaient » que le travail des laaiiis était ua
crime, qu'il fallait toujours prier, et que latam
porterait bien plus de fruits par la prière que
par le travail des mains , » et qu'il avait prêché
aussi contre des mendiants, qu'il avait appeléi
pseudo- prédicateurs, hypocrites, envahisMUt
des maisons y désœuvrés, curieux ^ oouMors,
perturbateurs de la hiérarchie ecclésiastique, ils
prétendirent que tout cela était diri^ cootn
eux : ils accusèrent donc en forme GuiUAiiniede
Saint-Amour auprès de Ségum» é vaque de MA*
con, parce qu'il était de son diocèse. GuiUayme
s'étant disculpé , Ait accusé de nouveau pièsdi
légat du pape, qui à son tour le déf)§ra devant le
trïbunal du roi de France et de Tévêqae de Paris,
avec l'inculpation d*avoir écrit et distrflHié uo.
ouvrage contre le souverain pontife. L'accusé p%'
rut devant l'évêque , en présence de quatre nâle
clercs ; il demanda que ses accusateurs parussent
à leur tojir; et aucun ne se montrant, il liit dé-
claré innocent
Cependant l'introduction violente des domi-
nicains parmi les maîtres séculiers devenait de
jour en jour plus pénible à supporter pour ceux-
ci : on disait dans les écoles que c'était faire m-
lenoe è la nature, que de vouloir réunir les ré-
397
AMOUR
398
Huliers aux fiécnlien ; bien plus encore, de too-
loir flaire cette réiiDion malgré la répugnance des
fléouiiers. Les maîtres de rAcadémie, ne pouvant
plus compter sur leurs droits pour obtôiir jus-
tice, recoururent aux prières; ils adressèrent
donc à Alexandre IV une lettre très-humUe , où ,
Ikisant un long détail des insultes dont les men-
diants les accablaient, et surtout leur confrère
le Téoérable Guillaume de SaintAmour, ils fi-
aîssent par dire au souverain pontife « que la
sodélé qu'A leur a imposée ayec les frères prô-
diears est une dure servitude, à laquelle ils ne
peuvent plus résister; qu'ils sont prêts à porter
leurs ée^es dans un autre royaume; et que si
cela leur était encore défendu , ils préféreraient
reoûDcer à l'enseignement, et rentrer chacim dans
ses foyers pour y jouir de la liberté naturelle,
que d'être étouffés sons la scnitude intolérable
d*iiiie société forcée avec les frères dominicains. »
liOin d'être touché do leurs prières , le pape
donne en 1255 trois nouvelles bulles en faveur
des frères prêcheurs; et ceux-d auraient réduit
les académiciens anx dernières extrémités par les
sentences d'excommunication et de suspension,
si le roi de France s'était prêté à leur eiiécution.
Les fkères essayèrent de se rendre le roi favo-
rable en faisant parvenir à ses oreilles quelques
griefs contre les maîtres séculiers; mats saint
Louis, nonobstant les bulles i)apales, chargea
qnsire prélats, les archevêques de Bourges, de
Beims, de Sens et de Rouen, de s'associer quel-
ques autres personnages, et de terminer par arbi-
trage ces différends. Guillaume de Saint-Amour
parla pour l'Académie, et obtint que les frères
fassent séparés d'elle, moyennant deux chaires
dodonles qui leur furent accordées à perpé-
tuité : eede grande discorde parut ainsi terminée.
Mais les débats qui avaient eu lieu dans cette
assemblée fioumirent de nouveaux motifs de dé-
lerdra. Les maîtres séculiers, pour repousser de
Inr société les frères dominicains, avaient dit,
ortre autres choses, qu'ils craignaient qu'ils ne
fUÊÊoU de ces hommet qui vont de maison en
maucn, qui séduisent des femmes chargées
es péchés, qui tf ingèrent de gouverner les
tesÊÊCienees et les propriétés, quis'aitac/ient
par des vœux et des serments les esprits /ai-
bits dont ils s» sont emparés , et qu'ils détour-
nmU de leurs pasteurs;qui, n'étant ni apôtres^
ni Êueeesseurs des apôtres, ni disciples du
Seigneur, ni successeurs de ces disciples, ni
leurs meaires, veulent agir dans F Église d'une
manière désordonnée, et non selon la tradi-
Hem; de ces hommes enfin par lesquels VA-
poire a dit que les périls des derniers temps
seraient hâiés. Ces accusations , qui probable-
ment avaient paru asset bien fondées aux pré-
lats dési^iés pour arbitres entre les maîtres sé-
culiers et les fkères prêcheurs, jointes à la voix
pubKqne qui en ^utaH de plus graves encore,
comme on le voit en plusieurs endroits de l'iiis-
toire de Matthieu Paris , portèrent un i^rand
nombre de prélats de France à demandej aux
maîtres des écoles parisiennes de réunir en un
corps les autorités de l'Écriture et des canons
qui annoncent les périls des derniers temps,
pour servir d'instruction aux. fidèles relativement
anx religieux mendiants. Ce fut pour acquiescer
à ce désir presque universellement manifesté,
que Guillaume de Saint- Amour et les autres
maîtres rédigèrent le livre fameux De periculis
novissimorum temporum.
Le livre De periculis parut en 1256 : le nom,
la dignité, le rang, le savoir de son auteur et
de ses associés, la matière qui y était traitée,
la manière dont la conduite des frères y était
mise au jour, tout contribua à en faire un grand
événem^. Chacun en parla, et le peuple-en
fut dans l'agitation ; voici ce qu'en dit Malllûeu
PAris, contemporain, qui nous éclaire sur tous
ces faits : Le peuple se mit à tourner en rîdt-
cule les religieux mendiants ; on leur refusa
les aumônes qu'on leur avait données jusque-
là; on les appelait hypocrites, successeurs de
V Antéchrist , faux prédicateurs, conseillers
adulateurs des rois et des princes, contemp-
teurs des ordinaires et leurs supplanliUeurs,
envahisseurs habiles des appartements des
rois , prévaricateurs abusant des confessions ,
et qui, voyageant en des pays où ils ne sont
pas connus, excitent à pécher avec plus d'au-
dace. »
Cependant ces dissensions n'étaient point vues
avec indifférence par Louis IX , qui avait em-
ployé les exhortations les plus pressantes pour
y mettre fb, mais sans succès : il envoya donc
à Alexandre IV. deux clercs qu'on ne trouve dé-
signés que par les noms de Jean et de Pierre,
et qui paraissent avoir été du parti des frères
prêcheurs ; et hii fit remettre en même temps le
livre De periailis , comme la preuve des toris
des maîtres 5éculiers. Ceux-d de leur côté élurent
les plus célèbres d'entre eux , Guinaunif^ de Saint-
Amour, Odon de Douai, Chrestien de Heaovais,
Nicolas de Bar-sur-Aube, Jean de Gastavillo,
Jean Belin ; et ayant fait collecte d'argent, tant
parmi les maîtres que panni les écoliers, pour
fournir aux frais de leur voyage, ils les envoyèrent
aussi vers le pape, en les diargieant du livre de
VEvajigelium «temum^ où leurs adversaires
montraient que « l'Ancien et le Nouveau Testa-
ment ayant fini leur temps, unÉvan^e plus par-
fait , enseigné par les reÛgieux mendiants , allait
commencer. »
Dès que les frères eurent appris que les maîtres
séculiers se préparaient à se rendre auprès du
pape, ils les devancèrent; et, soUidtant l^xamen
du livre de Guillaume par qudques cardinaux, ils
firentprononc^ « que celivre renfermait des doc-
trines perverses contre l'autorité et la puissance
du souverain pontife et de ses coévêques, contre
ceux qui, s'étant réduits à Taumêne pour l'amour
de Dieu, ont vaincu le monde et ses oeuvres par
leur pauvreté volontaire. > En oonséf|uence de
AMOUR
400
cette première sentence, portée par quatre cardi-
naux le troisième jour avant les nones d'octobre
de Tan 1256, le pape Alexandre IV condamna le
livre De perieulis novissimorum temporuniy
comme inique, abominable et exécrable.
Après cette oondamnatioD, Alexandre IV ex-
pédia plusieurs bulles pour en rendre Teflet
plus sûr. Il écrivit au roi de France pour la lui
fidre connaître, et lui recommander de conserver
aux religieux dominicains raffection qu'il leur
avait toujours portée. H écrivit aux archevêques
de Tours et de Reims d'exiger des maîtres sécu-
liers de rétracter tout ce qu'ils avaient avancé
pour les doctrines du livre De periculis, avec
menace de suspension , excommtmication et pri-
vation perpétuelle de leurs bénéfices, en cas de
refus. Il écrivit à tous les prélats, archiprètres,
abbés, prieurs des provinces françaises, de re-
garder les frères dominicains comme les bons
ministres de Jésus-Christ, de les traiter avec
bienveillance , de les protéger contre leurs en-
nemis. Enfin, ce pape épuisa tout ce qu'il avait
de puissance en faveur de cette milice, objet de
sa prédilection.
Mais, chose étonnante et incompréhoisibledans
un siècle où le pontife romain avait un si grand
ascendant sur toutes les autorités humaines! les
maîtres de l'école parisienne furent inébranlables
dans leurs principes : ils ne consentirent pas à re-
cevoir les dominicains dans leur société; ils ne
voulurent pas renier les discours qu'ils avaient
tenus contre eux , ni ce que renfermait le livre
JOe periculis, et encore moins prêcher publi-
quement contre leurs premières doctrines. Ils ne
résistaient pas en face ni directement, il est
vrai; mais ils demandaient du temps, ils inter-
posaient appel sur appel; et les bulles étaient
mises en oubli ou tournées en mépris. Le pape
alors en publia de plus sévères, pour réduire
les docteurs parisiens. H écrivit au chancelier
de Paris de n'accorder la faculté d'enseigner qu'à
ceux qui jureraient d'observer ses dernières or-
donnances, n fit savoir à tous les prélats de la
chrétienté qu'il approuvait les ordres des domi-
nicains et des franciscains pour toutes les fonc-
tions ecclésiastiques; que les clercs élevés dans
leurs écoles auraient droit aux mêmes préroga-
tives que les autres; et que si les prélats vou-
laient le trouver plus disposé à servir leurs in-
térêts et ceux de leurs é^ses, ils y parviendraient
en montrant la plus grande charité aux frères
prêcheurs , en les accueillant et les aidant en
toute circonstance. Il enjoignit à l'évêque de Paris
d'user de toute son autorité contre les maîtres
récalcitrants, de recourir à la force du bras sé-
culier s'il le fallait; et enfin, dans une bulle
adressée au roi , il le conjura , avec promesse de
rémission de ses péchés, d'aider le prélat de sa
puissance , pour briser les tètes opini&tres de ces
insolents, ut insolentiorumcervicosapervica''
cia con/rinçatur.
Pendant ce violent orage qoi tombait sur les
maîtres séculiers des écoles de Paris, les quatre
députés envoyés auprès du pape hésitèrent à
passer outre. Ayant appris en chemin que le livre
De periculis avait été condamné et brûlé pu-
bliquement dans l'église d'Anagni, et informés
des bulles terribles lancées coup sur coup par
le pape, trois d'entre eux perdirent courage, et
reprirent promptement le diemin de Paris, où
ils vinrent abjurer le livre «et leurs discours
précédents contre les frères. Mais Guillaoroe
de Saint-Amour, défenseur mtrépide de la vérité,
gardien fidèle des droits de l'Académie, se ren-
dit sans crainte à la cour papale, et demanda
à être entendu dans sa défense. Le pape h»
donna pour juges les quatre cardinaux sur le rap-
port desquels il avait condamné le livre : alors
Guillaume, en présence de ses accusateurs, paria
si bien en faveur de sa doctrine, qu'il ftit renvoyé
après avoir été déclaré innocent de tout ce dont
on l'avait accusé. Thomas de Cantiprato va jiB-
qu'à dire que Guillaume réfuta si bien tout ce
qu'on put lui objecter, et par les charmes de
son éloquence exerça une telle influence sur les
auditeurs, que le pape crut devoir TobUger à sa
taire; aveu bien extraordinaire dans la booehc
d'un adversaire. Le même auteur sjoute que le
pape avait mandé Albert le Grand , comme le seul
honune qu'on pût opposer à Guillaume de Saint*
Amour.
Nonobstant l'heureuse issue de sa défense,
Guillaume vit redoubler les efforts des (ïères, qoi,
employant soit la violence, soit les prières, soit
divers artifices, arrachèrent an pape un bref
qui l'exilait de France , et lui interdisait à jamais
l'enseignement public. Dans son épttre au roi de
France, Alexandre IV suppose que ce prince a
demandé l'exil de Guillaume, et l'exhorte vive-
ment à ne pas permettre que ce docteur rentre
en France; et comme il prévoit que cette mesure
rendra tous les autres liiattres plus hostiles aax
frères prêcheurs et mineurs, il recommande de
nouveau ces derniers au monarque au nom de
Jésus-Christ, pour le service duquel ils sont en-
voyés. Ensuite il écrit à l'évêque de Paris qoe
s'il vient à apprendre que Guillaume a enfinÂit
ses ordres, il le fasse dénoncer partout comme
excommunié, parjure, privé de tout bénéfice.
Mais en même temps, pour calmer un pea les
maîtres séculiers, il veut que ce prélat leur Asie
savoir que ce n'est pas pour avoir été défensenr
de l'Académie que Guillaume a été ainsi puni,
mais pour ses excès précédents, et surtout soi
détestable livre. Une autre bulle adressée an
même évêque lui ei^oint d'absoudre de toute
peine eccléiiastique tout maître ou derc qai,
ayant pris parti pour Guillaume, viendrait à se
rétracter. C'est ainsi que l'auteur du livre De
periculis, que l'université avait mis à sa tête
pour veiller à ses intérêts , fut seul accablé sous
les coups qu'une puissance supérieure fit tomber
sur le corps dont il était membre; fl alla sect'
dier à Saint-Amour, son pays natal.
AMOUR — AMPACU
403
ne siècles après Godllaume, l*anteiir des
ciales, dans des circonstances presque
es, s'étant aussi attiré la haine d\aio
société religiease, aux enrahissements
doctrines de laquelle il avait entrepris
ster, ne fat à Tabri de ses coups que
lie, n'étant rerètu d*aucune dignité, fl
donna pas prise sur lui : « Je ne tous
tisait>il à ses adversaires, ni pour moi ni
cun autre, n'étant attaché à aucune ccmu-
é nia aucun ordre religieux. Tout le cre-
vons pouvez avoir est inntHe à mon égard,
non père, j'échappe à toutes vos prises....
Duvez bien toudier le Port-Ro]^, mais
moi. On a bien délogé des gens de Sor-
mais cela ne me déloge pas de chez
•é la condamnation et la combustion du
periculis, la pétulante jeunesse de Paris
radnit en français , Tavait mÊme mis en
fin de le rendre d'une lecture plue cu-
winr le peuple. (H ne parait pas qn'au-
t ces traductions en rimes françaises soit
osqu'ànous).
idimt Alexandre IV mourut en 1260,
voir, par quarante bulles environ, tâché
r la résistance que les maîtres séculiers
sut aux réguliers. Urbain IV et , trois ans
Sèment IV, qui lui succédèrent, animés
(prit moms hostile envers l'Académie
ne , permirent à Guillaume de quitter
OBOor et de venir revoir ses confrères. La
ferselle qui éclata à l'occasion de son
Faocueil cordial qu'on lui fit, les folles
mces auxquelles se livrèrent tous les
, égalèrent le chagrin que son exfl leur
osé cinq ou six ans auparavant. Réinté-
miliea de ses amis, Guillaume recom-
a lutte littéraire contre les prêcheurs et
ans; et comme son livre De Periculis
ï mal reçu du pape, quoique les autorités
ueOes il était appuyé fussent à l'abri de
taque , il en fit un autre à l'appui du
, auquel U donna pour titre : ColUctiones
*M et canonicx Scripturx ad instmc-
etc., etc. n envoya ce nouvd écrit à Clé-
r par un des docteurs de l'université,
Ihomas, qui devait le soumettre à
a du pape. Ce pontife, après l'avoir lu en
idressa en 1206 , à Guillaume , une lettre
éenveillante, où néanmoins, tout en
on zèle pour la vérité, fl lui dit que ce
écrit ressemble beaucoup au premier,
doit craindre de se laisser tromper par
Dce do bien.
inme de Saint-Amour eut, outre le pape
ïe IV, de puissants adversaires parôoi
itemporains. Saint Thomas d'Aquin,
kmave&tnre, Albert le Grande parlè-
ntre lui dans les chaires publiques, et
ut ponr rélMer ses écrits. Vincent de
Sy et tons les historiens des frères pr^
cheurs et mineurs, ont voulu ternir sa mémoire;
mais, d'un autre côté, il eut pour lui les maîtres
de l'école parisienne, qui appartenaient tous à
l'Église et i^yrmaient en outre le corps le plus sar
vaut de la nation; fl eut tout le clergé de Sen»
et de Reims, un grand nombre d'évèques, à l'in-
vitation desquels fl avait écrit son livre; le pape
Clément IV, qui l'appeUe /lis chéri, expression
qui ne se donhe jamais à un ennemi de l'Église;
enfin fl fût un des plus importants assoc^ dt
Robert de Sorbonne dans la création de la con-
grégation qui porte le nom de ce dénier. Son
portrait frit placé avec vénération auprès de
celui de Robert, dans la bOiliothèque priifiitive de
cet établissement. Le poète Jean de Meun parait
avoir été un chaud partisan des opinions de
Gufllaume : il parle de lui avec éloge dans son
roman de la Rose,
Les œuvres de Gufllaume de Saint- Amour se
trouvent réunies en un volume in-4^, imprimé à
Constance en 1632, Opéra G., dodoris olim in-
tegerrimi. En 1633, les dominicains obtinrent un
arrêt du consefl privé du roi contre l'ouvrage que
l'impression venait de rendre public. Cet arrêt,
du 14 jufllet 1633, a été imprimé, avec les sept
buUes d'Alexandre IV relatives à cette condam-
nation , en latin et en français, et le tout forme
une brochure de 43 pages in-12. Par cet arrêt,
« fl est fiut défense à tous imprimeurs et U-
braires d'exposer en vente, vendbre ni débiter le^
dit livre, à peine de la vie; et à tous autres
d'icehiy retenir ni avoir par devers eux, k peine
de trois mflle livres d'amende contre ceux qui
se trouveront saisis. » Les religieux à la requête
desquels fl Ait rendu disent dans leur avis an
lecteur : « Nous avons inséré cet arrest avec les
buUes de sa sainteté , pour advertir les adhé^
rants de ce meschant autheur que s'fls ne chan-
gent leur mauvaise affection pour l'amour de la
vérité, fls y sénat contraints par la crainte du
chastiment. »
HisMn Uttérairt de la Ftanee, t. XIX, p. m. - Da-
plD, Histoire des eonirovenêt dans le treizième siècle .
p. stfHM. — CrcTler. Histotre de FuiUpersité de Paris .
L I, p. U14W. — HaUblea Pirlt, Ckrùnique, Préface des
OBuvrei de Gnlll. de Saint-Amour.
AMOiTB ( Louis Gorin de Saint- ). Voyez
Sairt-Aiioub.
* AMOUBBUX ( Âbrakam - César n' ), habfle
sculpteur français, natif de Lyon, vivait dans la
deuxième moitié du dix-septième siècle, n fut
élève de Coustou aîné, et fit pour sa ville* natale
plusieurs bas-reliefs qui se distinguent pur
leur belle composition. 11 se rendit à Copenha-
gue en 1682, où n exécuta la statue, en ploinh
doré, de Christian V, roi de Danemark. L'A-
moureux se noya dans la Saêne pendant une
traversée par eau, de Fqssey à Lyon.
Fttnll , Mtgmetnes KiOutUr-Legiam, - De Footeoal.
Dtetiomnaêre des artistes,
*AMPACH AUF GBVBNFBLDBN (Jeân-
George n' ), médecin aUemand, né en 1 784, mort
en 1832. n fM longtemps professeur de .mé-
403 AHPACH -
decme vétérinaire et iiffie, d'Iiijrtaire de U
médedoe et de bnlanique, à Sftlzbourg. Ses
principaiix ouTrage» »ont : Uettr den to-
çenannlm mizbraad, odar die Karfuaktl-
hranklitU der groe»ieren nut^MTen HmtM-
iôugetklere (sur le Charbon, maladie des ani-
maux diimesliques); Pe»tb, 1820, in-S"; —
GrvndnsideT-GerichtHQhenVeterinair-kunde
(Prindpea de l'art létériiwire ) ; Vienne, ISIï,
to-«°; — PraJUUche Lehrt von den Berde-
ftranjt;%eUen(Burleginaladieade» Troupeaux ;
Pesth, 1S19, in-8°i — Die Langenfaëuié, die
lungen-vnd die Mili-ituehe dei Homvie/u
( aur la pneumonieet la pleurésie des betesk cor-
nes); Pwlh, 1819, in-S";— Vtber die Natur
der Drehkrankheit der Scàac/e ( sur la Douve
du mouton ); Vienno, i8îT. ia~V.
CilUKa. llRUdnb-Aci SchrlfltttUtr-t,rxlcaa.iaar. 1,
MU.
*AMPELiD8(£uc)U)), Écrivain romain, auteur
d'un petit ouTrage de cinquante cliapitrcs, intitulé
Liàer ilemorialii. Il essaye d'y comprendre
lout ce qui est remarquable dans la nature ;
l'aslronomie , la gtograpbie , l'bistoire , remplis-
iient son cadre. C'est une coinpilatiaa écrih: dans
un style daîi et concis, mais oITrant quelques
■yuipUmes de la décadence. Nous ne savons rien
de la lie de cet auteur) on suppose géuérale-
inent qu'il vécut dans le iiu^lritniï siècle de
notre Ère, soua le règne de TliéuJose le Grand.
Qaelquc<-uns le croient identique avi^ le pro-
consul dont font mention le coda TliéoJosieo
et Ammien tlatcellin, ou avec l'Ainpelius dont
parie Sidoine Apollinaire dans une de ses lettres.
Quoi qu'il en soit, il est postérieur â Trajan ,
dont il lait mention dans les ciiapitres 22 et 17;
(.l.à en iu(;crpar un passade du cliapître 18,oii
il dit que •> S)lla fui le seul souverain qui ail
vcduBlairemect résigné l'empire, » il devait
vivre avant l'abdication du Dioclétien ( 305
de J.-C. ). n parle aussi du temple de Diane
d'Ëphèse, comme existant de son temps; or
noua savons que ca lunple fut ilétruit sous le
règne de GaUfoi ( 1&3-2U de J.-C. ). L'oorrage
d'aîùeura a été dédié à Slacrin, qui régna de
117 à 218.
La première édition du Liber Memorialis
fut publiée par les soins de Samuaise, et im-
primée avec Plorus; nanovre, 1611, in-rol. On
le trouve aussi à la lïo des édfdons de Florus ,
par Ilermanidcs, Greevius et Duker, Tschucke
(Leipiig, 1793, in-12) et J. A. Beck (Leipzig
I81fl, in-S") l'ont publié '
GkiKr. Blêrlnlttàu mwim*t /Ûr fkUolofit, aaateWr
ABiPÙB(.lndr^iCari«},aâèbre physicien,
né à Lyon Ie30 Janvier 177b, mort il Marseille le
10 jnin IS3S. B pasu son enfance dans un vil-
lage voisin de sa ville natale, k Polénûenx-lez-
mont-Dor, ob s» parents vivaient depuis quel-
que temps, retirés de» afihirea. Son père, ancien
Déeociant. tomba victine de la tourmente r<-
> AMPERE M
TOlutioanaire. Avant de mourir , U écrivit à
sa femme ces lignes touehantea : . • U i'«
faut beaucoup, ma chère am», qDe je te Un»
rietw et même avec nneaisaac«ordtaûin;feaM
peux l'imputer k ma mauvaiie ecMKUte, lià
aucune dissipation. H« plua fiirta dtpeaaa a M
l'achat des hvres et des instrumata de fftM
trie dont notre fils ne poBvait ae pasoer pas
son instruction : mais cette dépense mèmeéM
une sage économie, puiiqu'it ia'a>a>uili «
d'autre mailrt q*e laàiméme. »
Tout enfanti, avant mime de cowwttn Tm
diiffres, on le voyait (nooscilaDS id le qsri-
tuel auteur de la Galerie da eeniemporaiiu
iliuttret) faire de longues opéralioDa aritb-
métiqurs avec de petits cailloux. Durant m*
maladie grave , sa mère lui ayant ailsvé •«
cailloux, afin de força' son esprit aa rqnt,
le surprit continuant sur son lit s«s etïnli
avec les muceaux d'un biscuit qu'on lui «fd
donné, après plnsieun jour* de dlMe absolat.
Aussitôt qu'il sut lire, il se jeta sur les Iîttm
avec avidité , dévorant tout ce qui lui tombiit
sous la main. Son père avait commence t les
enseigner le latin; mais apânxvaiit ai lui va
aptituda particuliËre pourlamaUiémaliiiUMriL
ajoura* l'étude du latin et laissa l'aDTant libf»i)i
suivre sa voiâ, ne s'occupant que de lui b iM
les livres nécessaires ; ai bien qn'k tune ans la
jeune Ampère avait dépassé lea matbénMtitpM
éldraentaires, et étudié l'application de l'aditUN*
k la géumétrie. Quand il tallut aller [rins lùio, ks
livres manquaient dans b mode*ta bilriMtliiqM
paternelle ; on se rendit k Lyon «An de aa hs
procurer; et l'abbé Dabunin, depuis K^ectav
général et collègne de son anâsK élfeve, itas
bibliothécaire dn collège de Lycn , vit an Jav
entrer chez lui M. Ampère, conduiMnl par la
main un petit bonhonmc de douM ans, ftf
le pria, d'une voi\ oïlantine, de voaMr Usi
lui prêter les ootrages d'Eoki cl de Reneal.
M. Daburoo se récria, ce* Iîtob Maat sa m»
bre des [dus difficiles qne l'intdligeace haiÉH
ait produits. <■ J'espèra nénunoioft ttn W M
de les comprendre , répliqua l'enikat. — V<M
savez sans doote qu'ils soDt écrit* enlBtia,«l
le bibliotttéeaire , et que c'est le calent dnW-
tiel qu'on y emploie. <■ Ici le jeûna Anpti* H
arrête : il na savait p«» le btla , et D a'm*
pas étudié le eaknl diftéraitiel; Miit cet oli-
tade lot tnentot franchi. Quet^na* lefens Ji
H. Daburon le mirent anr la vala 4a mW
différentiel, et , ûdé de sm père, il ^ptltk»
tetnent t expliquer Viifple, a&a de pema^
lire Benioulli. A di\-liuit an* U étudiait la J»
canique tmalgliqtu da Lagrauge, doBl I
avait relUt presque tons les calcula ; et D ■
répété souvent qu'D miiU aktn nriaut de iw-
tliénntiqees qu'il en a jamais la : ce qui m
rempéebBit pas de lire, dan* le Inte, Vtrgla,
le Tasse-, de commenter les prindpaus aut^n
français; d'«tre atUrri presque i m égal d^
406
AMPÈRE
406
pir l'histoire, les voyages, la poésie, les romans,
te philosophie, la hotaniqse, lliistoîre naturelle;
ctcain d*absorher, depms A joscpi'à Z, la toIu-
■Imbm CBcydopédie êe Diderot et d'Alembert,
éoot il pourail, ciiiqoaiite ans plus tard, grâce
à a pradigknse mémoire , réciter encore des
passages entiers. Ainsi marduot cet étonnant
Mpiifcy pareil à«B flevre qui va s'élargissent ton-
iean à mesure quH s'âoigne de sa source ,
knqat sarvint tout à coup un temps d*arr6t.
La mort aArense de son père fit sur le jeune
ntant de Pdéoùeax Teffet d'un coup de foudre;
ile le jelm pendant quelque temps dans une
aorte didiotisme : il passait ses jouinées dans un
■BonM silence, occupé machinidement à faire des
tMdesaUeyOaàoHitcmplerleciel. En Tain ses
tuiê cherehaisDt à l'arracher à cette torpeur :
tout sentiment , toute faculté semblaient éteints
m InL Ub an se passa ainsi. Enfin un jour qu'il
pnMenail ses yeux sarunourragede J.-J. Rous-
saaB, les LUires sur ta botanique , l'influence
de cette pnse haïasonieiise etchaude lui monta
an nerw; ion esprit et aon cœur revinrent à
la lit; il se reaut d'abord k la botanique, le
de In natnre le ramena ensuite à la
»; il ae prit à lire arec passion les poètes
ip Horaee, Virgile, Lncain.
« Cctta époque <te sentiment et de poésie, dit
M. Sniito^enve, lut complète pour le jeune
Mous en avons sous les yeux des preu-
■s nombre, dans les papiers de tous
amanséfi devant nous et qui nous sont
trésof d'un fils. H écrivit beaucoup de
ftinCiîi^ et ébtucha une multitude de poè-
y tragédies, comédies, sans compter les
^y madrigaax, chavades, etc. Je trouve
écrites. #mie tragédie d*Àgis, des
des pr^ielB d'une tragédie de Conra-
d*vait Ipkigémie en Tauride y d'une
pièee où paraissaient Carbon et Sylla,
oh figuraient Vespasien et Titus; un
(d^m poème moral sur la vie; des vers
^ eâUkn w à Teasemblée constituante; une
de poème sur les sciences naturelles ;
BMnenêewpnt asses long d'une grande
fartUnlée rim^ricide, dont le héros était
CMstophe Colomb. Ghacnn de ces commence^
mmÊMf d ' iid in ii rr , forme deux on trois feuillets
di m ffwse éeriinred'éoolicr, de cette écriture
fri «fait comme peur sans cesse de ne pas être
KaiUe, et k timde s'arrête brusquement ,
le plus souvent par des X et Y, par la
fummU géménU pomr former immédiate-
mmi Umiee les puiêtancet Sun polynôme
fgfcwiyne(je ne fiiis que copier). Vers le même
iHpi^ fl construisait anasi une espèce de langue
fhioiophiqae dans laquelle 11 fit des vers. Mais
la Ihdewant trop pen de données pour en
f. Ce qo'fl teit seulement oondure de cet
de vers et de prose , où. manque , non
pae In Ibdllté, mais Part , ce que prouve cette
Itténture poétique, Uasonnée d'algèbre, c'est
l'étonnante variété , rexubérance et inquiétude
en tout sens, de ce cerveau de vingt et un ans,
dont la direction définitive n'était pas trouvée.
Le soulèvement s'essayait sur tous les points, et
ne se faisait jour sur aucun. Mais un sentiment
supérieur, le sentiment le plus cher et le plus
universel de la jeunesse, manquait encore, et le
cœur aller éclater. Je trouve sur une feuille , dès
longtemps jaunie, ces lignes tracées; en les
transcrivant, je ne me permets point d'en altérer
un seul mot, non plus que pour toutes les cita-
tions qui suivront. Le jeune homme disait :
« Parvenu à l'âge où les lois me rendaient maître
« de moi-même , mon coeur soupirait tout bas
« de l'être encore. Libre et insoiaiblc jusqu'à
(c cet âge, il s'ennuyait de son oisiveté. Élsvé
Cl dans une solitude presque entière , Fétude et
« la lecture , qui avaient ikit si longtemps mes
a plus chères délices, melaissaientlomberdans
« une apathie que je n'avais jamais ressentie , et
« le cri de la nature répandait dans mon âme
R une inquiétude vague et insupportable. Un
<c jour que je me promenais après le coucher du
» soleil , le long d'un ruisseau solitaire.... » Le
fragment s'arrête brusquement id. Que vit-il le
long de ce ruisseau ? Un autre cahier de' sou-
venirs ne nous laisse point en doute, et sous le
titre : Amorum, contient jour par jour toute
une histoire naïve de ses sentiments , de son
amour, de son mariage, et va jusqu'à la mort
de l'objet aimé. Qui le croyait? ou plutôt, en y
réfléchissant, pourquoi n'en serait-il pas ainsi.'
Ce savant que nous avons vu chargé de pensées
et de rides , et qui semblait n'avoir.dû vivre que
dans le monde des nombres, if a été un énergique
adolescent; la jeunesse aussi Ta touché, en pas-
sant, de son auréole ; il a aimé, fl a pu plaire ; et
tout cela , avec les ans , s'était recouvert, s'était
oublié; il se serait peut-être étonné comme
nous , s'il avait retrouvé, en cherchant quelque
mémoire de géométrie , ce journal de son cœur,
ce calner à^ Amorum enseveli. »
Le 2 août 1799 , le jeune Ampère épousa
M"* Julie Carron, dont la famille peu fortunée,
mais très-pieuse, habitait le village de Saint-
Germain, dans le voisinage de Polémicux. Il
vint avec sa jeune épouse se fixer à Lyon, où il
gagna d'abord sa vie en donnant des lépétitions
de mathématiques. Cette alliance avec une fïi-
mfllc anhnée d*une foi vive, ne contribua pas peu
à développer chez Ampère les sentiments reli-
gieux qui d'aflleurs lui étaient naturels, et devaient
un jour le faire classer parmi ceux des hommes
supérieurs de ce temps-ci qui ont présenté au
plus haut degré iWon de la science et de la
foi. Cependant sa foi eut des intermittences de
découragement et de ferveur : il était de ces
âmes qui ne peuvent supporter le doute et s'en-
dormir, comme on dit, sur cet orefller. « Le douter
écrivait-fl à un de ses amis, est le plus grand des
tourmoits que l'homme endure sur la terre. »
Il disait quelquefois que trois événements avalent
407
AMPÈRE
406
été dédsife sur sa TÎe : d'abord, la première
communion, qui avait puissamment exalté en lui
sa croyance religieuse ; puis, la lecture de Téloge
de Descaries par Thomas, qui lui avait inspiré
Famour des sciences physiques et philosophi-
ques ; et enfin la prise de la Bastille, qui le lit ce
qu'U resta toujours au fond, à travers toutes les
modifications de la position sodale et de Tâge,
un esprit sincèrement libéral , croyant au pro-
grès et aimant les hommes. CTcst dans le sou-
venir du premier de ces événements , dans le
souvenir de sa première communion qu'il aimait à
chercher des forces, quand le doute, cet ennemi
acharné, venait Tassaillir et le combattre. On a
de lui des pages qui rappellent les poignantes
anxiétés de Pascal.
Marié à vingt-quatre ans avec une femme ai-
mée, il eut deux années d'un bonheur sans nuage;
deux années seulement, car, devenu père , il lui
fallut bientôt , en décembre IBOl , pour accom-
plir tous les devoirs de la paternité, se séparer
de sa femme malade et de son enfant, et accep-
ter les fonctions de professeur de physique et
de chimie à Técole centrale de Bourg, en atten-
dant qu'il pût être nonmié professeur au lycée
de Lyon, terme suprême de son ambition. Il
passa un an dans ce poste obscur, souffrant de
vivre loin des êtres si chers à son cœur, écri-
vant à sa femme des lettres dont quelques-unes
sont de véritables idylles charmantes de naïveté
et de tendresse , tandis que d'autres rendent avec
une énergie singulière le combat terrible du
doute et de la foi, qui se réveillait en lui. Au
milieu de ces combats intérieurs, il s'occupe ac-
tivement, parfois même avec enthousiasme, de
ses expériences de physique et de chimie, et il
prépare le premier ouvrage qui doit fixer sur lui
l'attention pubUque : nous voulons parler de l'ou-
vrage publié à Lyon en 1802, sous le titre de Con-
sidérations sur la théorie mathématique du
jeu. Cet ouvrage avait pour but, non la théorie
d'un jeu particulier, mais la solution d'un pro-
blème général qui avait occupé le génie de Pascal,
de Fermât et même de Buffbn, c'est-À-dire une
évaluation exacte, d'^rès le calcul des proba-
bilités , des dangers que court l'homme qui ex-
pose une mise aux chances d'un jeu de hasard.
« L'auteur, dit M. Arago, s'y montre calculateur
ingénieux et exercé ; ses formules ont de l'élé-
gance, et le conduisent à des démonstrations pu-
rement algébriques de théorèmes qni semblaient
devoir exiger l'emploi de Tanalyse différentielle.
La question principale s'y trouve, du reste,
complètement résolue. Ce mémoire présenté à
M. Delambre, qui était alors en tournée pour or-
ganiser les lyc^ dans cette partie de la France,
fut jugé par lui digne d'être présenté à l'Institut,
et valut à son auteur la place qu'il avait tant
désirée de professeur de mathématiques au ly-
cée de Lyon. Il jouissait à peine depuis quel-
ques mois du bonheur de se trouver réuni à ce
qu'il aimait, lorsque la maladie de sa femme
s'aggrava de jour en jour : il la perdit le 13 jinl-
let 1804 ; et à cette date fun^re, dans so pa-
piers , à la suite de deux versets des
on trouve une prière fervente qui ae
ainsi : « O Seigneur, Dieu de misérioorde,
gnez me réunir dans le dd à ce que tous bV
viez permis d'aimer sur la terre ! •
Le séjour de Lyon lui était devenu odienx,el
ce fut avec joie qu'il accepta, en noTembre 180»,
la place de répétiteur d'analyse à l'École pd^
technique, place qu'il obtint sur la recommanda-
tion de M. Delambre. Une nouvelle étode vint
bientêt faire diversion , et rivaliser diez Ampère
avec les travaux de mathématiques et de phyâ-
que. Tandis qu'il écrivait de nombreux mémoi-
res, soit sur l'analyse mathématique tmie»
dante, soit sur l'application de cette même an;
lyse aux plus importantes questions de la Béa*
nique rationnelle , de l'optique , de la physique,
des gaz, de la chimie moléculaire; tandis qoV
émettait des idées originales et importantes tir
la physiologie animale et la théorie de la terre,
travaux nombreux et divers dans le détail des-
quels la nature de ce recueil ne permet pas d*ea-
trer id , n ne tarda pas à contracter dans lai»-
dété de Cabanis, Destutt de Tracy, et duscdb
de Maine de Biran (sodété d'Auteuil), on goM
très-vif pour la philosophie, et spécialement pour
la métaphysique; cette direction nouvelle de soi
esprit devint assez prononcée pour dominer pv
moments toutes les autres. « Combien est adîn^
rable , écrivait-t-il dans ce temps-là à son vieil
ami de Lyon, M. Bredin, combien est admi-
rable la sdence de la psychologie ! et, pour mon
malheur, tu ne l'aimes plus il faut» pour m
priver de toute consolation sor la terre, qit
nous ne puissions plus sympathiser en malièR
de métaphysique Sur la seule chose qmmli-
téresse, tu ne penses plus comme moi Col
un vide aifireux dans mon Ame. » — Ainsi , dm
cet esprit ardent et infatigable , la psycMogle
elle-même passait à l'état de passion. Mab s»
travaux philosophiques ont été moins appfédéi
jusquld que ses travaux de mathématiques et
de physique. Il ne pouvait en être aatroMflt,
cette première partie de ses travaux étant reliée
presque entièrement inédite (1).
De 1805 à 1820, Ampère fit ainsi marcher ée
feront les mathématiques , la physique , la diini^
la philosophie, trouvant encore le teoips^
suffire aux divers emplois dont il fut soooeiei^
ment chargé. En 1806, il avait été membre*
bureau consultatif des arts et métiers ; il y ron-
plit les fonctions de secrétaire jusqu'en 1810,
époque à laquelle il donna sa démission 9
faveur deM.Thenard.En 1808, il avait été #-
pelé aux fonctions d'inspecteur général de V»
versité ; en 1 809 , il fut nommé professeur d'itt-
lyse à l'École polytechnique, chevalier de U U-
(1) Oa en trooTe qcdqaet pagrs . commvnlqmees ^
M. Ampère flit, dans la GaUrtedescontemporaUu (t 1«
p. 1»-»).
AMPÈRE
410
nneur, et, en 1814 , membre de lins-
auratlon fut accueillie par lui a^ec sym-
Aift les grandes conTulsioAs qui la pré-
loi déchirèrent le cœur. C'est ici le cas
I mot de la physionomie de la politique
. On a parlé quelquefois de. sa timi-
tte matière. H était timide en effet, non
Msai en politique, mais dans tous les rap-
inaires de la vie, et cela par ignorance
bien plus que par une yéritable Umi-
endresse pour sa HuniUe, dont il était
soutien, contribuait également à le
ix>nspect dans l'expression de ses opi-
les affaires publiques; mais, dans les
xasions , cette nolde veine d'humanité
91 loi se gonflait , et alors le torrent dé-
1 ne s'arrêtait plus, quitte à regretter
lans sa sollicitude paternelle, à s'exa-
ae les imprudences de sa parole. C'est
), sous la Restauration, la cause des
»rs qu'elle était encore trèspsuspecte au
tient, trouva parfois en lui un avocat
ks autres et s'étonnant lui-même de
moe. C'est ainsi qu'après juillet 1830 ,
innées , épuisé de fatigues et de veilles,
uvait jeune et ardent pour la Pologne.
I 1820 que M. Ampère mit le sceao à sa
ntifique par ses belles découvertes sur
lagnétisme. îd nous ne saurions mieux
le laisser parler M. Arago : « An milieu
«rapides, admirables, que faisaient tant
s anciennes et modernes, celle qui traite
tisme restait à peu près stationnaire.
ïpois dix siècles au moins, que les barres
t d'acier convenablement préparées,
ement supportées, se dirigent vers le
;e cuneuse propriété nous a donné les
riqnes , la Nouvdie-Hollande , de nom-
bSpels et les centaines d'Iles isolées de
etc. ; c'est à elle que dans des temps
a de brouillard recourent, pour se di-
capitaines des mille et raille navires
3S les mers du monde sont sillonnées
t de nuit : aucune vérité de physique
conséquences aussi colossales. Cepen-
l'id on n'avait rien découvert touchant
de la modification intime qu'éprouve
d'acier neutre pendant les opérations
ses (on pourrait presque dire cabalis-
l'aide desquelles s'opère sa transfor-
i aimant. L'ensemble des phénomènes
tisme, les affaiblissements, les des-
les renversements de polarité des ai-
boussole, occasionnés à bord de quel-
res par de violents coups de foudre,
t établir des liaisons intimes entre le
oe et l'électricité. Cependant les travaux
h^ris, à la demande de plusieorsacadé-
ir développer et fortifier cette analogie,
pas conduit à des résultats décisifs
« en étaient à ce point, lorsqn'en 1819
le physicien danois Œrsted annonça au monde
savant un fiût immense par lui-même, et sur-
tout par les conséquences qu'on en a déduites;
un tait dont le souvenir se transmettra d'Age en
âge, tant que les sciences seront en honneur
parmi les hommes. Ce fiiit, actuellement connu
de tout le monde, consiste dans l'action relative
qu'un fil métallique quelconque exerce sur l'ai-
guille aimantée placée dans son voisinage, quand
un courant électarique le traverse. La découverte
d'Œrsted arriva k Paris par la Suisse. Le lundi
11 septembre 1820, un académicien qui revenait
de Genève répéta devant l'Académie les expé-
riences du savant danois. Sept jours après, le
18 s^tembre. Ampère présentait d^à un fait
beaucoup plus général que celui du physicien de
Copenhague. Dans un si court intervalle de
temps, il avait deviné que deux fils oonjonctifs
( c'est ainsi que l'on appelle des .fils que l'élec-
tricité parcourt) agiraient l'un sur Tautre ; il avait
imaginé des dispositions extrêmement ingénieuses
pour rendre ces fils mobiles , sans que les extré-
mités de chacun d'eux eussent jamais à se déta-
cher des pôles respectifs de leurs pOes voltaiques ;
il avait réalisé, transformé ces conceptions «n
instruments susceptibles de fonctionner; il avait
enfin soumis son idée capitale à one expérience
décisive. Le vaste champ de la physique n'offrit
peut-être jamais one si belle découverte conçue ,
mise hors de doute, et complétée avec tant de
rapidité. Cette brillante découverte d'Ampère, en
voici l'énoncé exact : Deux fils oonjonctifs paral-
lèles s'attirent quand l'électricité les parcourt
dans le même sens; ils se repoussent, au con-
traire , si les courants électriques s'y meuvent en
sens opposés. Les fils coi^onctifs de deux piles
semblablement placées, de deux piles dont les
pôles cuivre et zinc se correspondent respective-
ment, s'attirent donc toujours. Il y a, de même,
toujours répulsion entre les Ûh co^jonctifli de
deux piles, quand le pôle zinc de l'une est en
regard du pôle cuivre de l'autre. Ces singulières
attractions et répulsions n'exigent pas que les fils
sur lesquels on opère appartiennent è deux piles
différentes. En pliant et repliant un seul fil con-
jonctif , on peut fisfire en soile que deux de ses
portions en reipurd soient traversées par le cou-
rant électrique , ou dans le même sens , ou dans
les sens opposés. Les phénomènes sont alors ab-
solument identiques à ceux qui résultent de l'ac-
tion des courants provenant de deux sources dis-
tinctes. Dès leur naissance, les phénomènes
d'Œrsted avaient été justement appelés ^/ec^ro-
magnétiques; ceux d'Ampère , puisque l'aimant
n'y joue aucun rôle direct, durent prendre le
nom plus général de phénomènes élecirfh-dyna-
miques Parmi les phénomènes de la physique
terrestre, ceux contre lesquels Ampère allait
lutter étaient certainement au nombre des plus
complexes. Les attractions, les r^ulsions, obser-
vées entre des fils oonjonctifs, résultent des at-
tractions ou des répulsions de toutes leurs par-
411
AMPÈRE
413
ties. Or, le passage du total à la déterroination
des éléments nombreux et dlTers qui le com-
posent, en d'autres termes, la recherche de la
manière dont varient les actions mutuelles de
deux parties infiniment petites de deu\ courants,
quand on change leurs distances et leurs incli-
naisons relatÎYCS, offrait des difficultés inusitées.
Toutes ces difficultés ont été vaincues. Les quatre
états d'équilibre à Taide desquels Tauteur a dé-
brouillé les phénomènes s'appdleront les lois
<r Ampère, comme on donne le nom de kns de
Kepler aux trois grandes conséquences que ce
génie supérieur déduint des observations de
Tycho. Grâce aux efforts de l'illustre académi-
cien, la loi du carré des distances, la loi qui
régit les mouvements célestes, la loi que Cou-
lomb étendit aux phénomènes d'électricité de
tension, et même, quoiqu'avec moins de certi-
tude, aux phénomènes magnétiques, est devenue
le trait caractéristique des actions exercées par
l'électricité en mouvement. Dans toutes les ex-
périences magnétiques tentées avant la décou-
Terted'Œrsted, la terre s'était comportée comme
un gros aimant. On devait donc présumer qu'à
la manière des aimants elle agirait sur des cou-
rants électriques. L'expérience cependant n'avait
pas justifié la conjecture. Appelant à son aide la
théorie électro-dynamique, et la faculté d'inven-
ter des appareils qui s'était révélée en lui d'une
manière si éclatante. Ampère eut l'honneur de
combler l'inexplicable lacune. Pendant plusieurs
semaines, les savants nationaux et étrangers
purent se rendre en foule dans son humble ca-
binet de la rue des Fossés-SaintrVictor, et y voir
avec étonnement un fil oo^jonctif de platine
qui s'orientait par l'action du globe terrestre.
Qu'eussent dit Newton, Halley, Dufai, jEpinus,
Franklin , Coulomb , si quelqu'un leur avait an-
noncé qu'un jour viendrait où , à défiout d'aiguille
aimantée, les navigateurs pourraient orienter
leur marche en observant des courants élec-
triques, en se guidant sur des fils électrisés ! L'ac-
tion de la terre sur un fil coi^onctif est iden-
tique, dans toutes les circonstances qu'elle pré-
sente, avec celle qui émanerait d'un faisceau de
courants ayant son siège dans le sein de la terre,
au sud de l'Europe, et dont le mouvement s'o-
pérerait comme la révolution diurne du globe de
l'ouest à l'est. Qu'on ne dise donc pas que les
lois des actions magnétiques étant les mêmes
dans les deux théories , il est indifférent d'adopter
l'une ou l'autre. Supposez la théorie d'Ampère
vraie, et la terre, dans son ensemble, est inévi-
tablement une vaste pile voltaïque donnant lieu
à des courants dirigés comme le mouvement
diurne ; et le mémoire où se trouve ce magni-
fique résultat va prendre rang, sans désavantage,
à côté des immortels travaux qui ont fait de notre
globe une «mple planète, un alÛpsoide aplati à ses
pôles, un corps jadis incandescent dans toutes
ses parties, incandescent encore aujourd'hui à
de grandes profondeurs , mais ne conservant plus
à sa surface aucune trace de cette chaleur d'o-
rigine. »
Le dernier ouvrage qui occupa la vie d'Ampèrp
fut sa classification des scieaces : le premier v)»
lume, rédigé à Clermont en iB32 avec l'aîde de
M. Gonod, a été publié par le fila de l'iBostre
savant en 1838;le second, qui fut rédigé à Piiii,
a été publié en 1843. Voici» d'après un antre
juge farès-oompéteni, M. Littré , voici le principe
qui a présidé à cette vaste daaBificatîMi : «Teste
la science humaine te n^iporle ooiqiMnMiit à
deux objets généraux , le monde matériel et 11
pensée. De là natt la division naturelle sa
scicnoes du monde ou cosmolo§iigues, et scienos
de la pensée on nootopigties. I>e c^fte ftçoo,
M. Ainpère partage toutes nos oonnaisMBces ci
deux r^es; chaque règne est, à son toiir,rd>-
jet d'une division pareille : les scteoees eomo-
logiques se divisent en celles qui ont pour oljet
le monde inanimé, et celles qui l'ooëopent à|
monde animé ; de là deux embrancheraenti qn
dérivent des premières et qui oomfireBnent kt
sciences mathématiques et physiques, et den
autres embranchements qui dérivent des se-
condes, et qui comprennent les adeiices relativesà
l'histoire naturelle et les sciences m é di cal e s. Le
science de la pensée, à son tour, est divisée m
deux sous-règoes, dont l'on renferme les
noologiquee proprement dites et les acie
dales; et il en résulte , comme dans Vt
précédent, quatre embranchements. C*ett es
poursuivant oette diyision, qui marche toiôoa»
de deux en deux, que M. An^tère arrive à na-
ger dans un ordre parfaitement régulier toutes
les sciences, et à les mettre dans des n^porti
qui vont toujours en s'ékûgnant. Ce tableau, sH
satisfait les yeux, satisfait aussi Teaiirit; etc'crt
certainement avec curiosité et avec friiît qae
l'on voit ainsi se dérouler la série des aGioM»,
et toutes provenir de deux points de vue prift-
cipaux, l'étude du monde et l'étude de llioinBK.
Sous ces noms que M. Ampère a classés, as»
ces chapitres qu'il a réunis, se trouve renJEenaé
tout ce que l'humanité a conquis et possède de
plus précieux. Là est le grand héritage de puis-
sance et de gloire que les nations se lèguent et
que des siècles aocroisseat. » « Si le temps m'ett
permis d'écrire un traité plus complet, dit Am-
père, page 22 de son Essai stur la philosophie
des sciences, j'aurais eu soin, en pariait de
chacune d'elles, de ne pas me borner à en dfli-
ner une idée générale : je me serais appliqué à
faire connaître les vérités fondamentales sur kt
quelles elle repose; les méthodes qu'A convicit
de suivre, soit pour l'étudier, soit pour lui fUre
faire de nouveaux progrès; ceux qu'on peut es-
pérer suivant le degré de perfection auquel elle
est déjà arrivée. J'aurais signalé les nouvelle»
découvertes, indiqué le but et les priacipaiB|ré-
sultats des travaux des hommes illustres qui s'a
occupent; et quand deux ou plusieurs opintoss,
sur les bases mêmes de la science, partug^
AMPÈRE
4 savante , j*aarais exposé et comparé
tèmes, montré Torigine de leurs ditten»'
et fait Toir comment on peut concilier
es systèmes offrent dlncootestaMe. Et
s'intéresse anx progrès des sdenees,
ms former le projet insensé de les con-
ates à fond. Tondrait cependant «roir
le nne idée sofBsante pour comprendre
D'elle se propose, les fondemcnte sur
die s'appuie, le degré de perfection as-
est arrirée, les grandes questions qui
résoudre, et pouvoir ensuite, ayec
s notions préliminaires, se ftilre une
3 des travaux actuels des savante dans
artie, des grandes découvertes qui ont
lotre siècle, de celles qu'elles prépa-
; c'est dans l'ouvrage dont je parle que,,
les sciences trouverait à satisfaire.son
»r. » — 11 est très-regrettable qu^Am-
; pas exécuté un pareil projet
it d'achever son ouvrage sur la dassi-
es sciences, lorsquHl partit, en mai 1836,
3umée universitaire d'inspecteur gêné-
nté donnait alors de vives inquiétudes.
ïX son fils et ses amis espéraient que
du Midi, qui lui avait d^ rendu une
e, lui serait encore fiivorable ; mais ces
îs ftirent cruellement déçues. H anÎTa
à Marseille, et, malgré les soins qui lui
^digues dans le coUége de cette ville, où
londe éprouvait pour lui la plus res-
s tendresse, il expira le 10 juin 1836, à
res du matin , emporté par une fièvre
qui s'était dédarée à la suite d'une af-'
s poitrine, déjà ancienne,
rofond phjrsicien , ce grand géomètre ,
ir de la Galerie des contemporainSf eut
itaine la bonhomie, l'inexpérience du
t des hommes ; comme le fabuliste, fl
ir un type de distraction, et toute nne
eedotM plus ou moins gaies , plus on
(tbentiques, qu'il serait trop loag de
id, se rattache à ce nom. Mais chez
re la distraction provenait, non du va-
e, mais de la préoccupation de l'esprit;
l'absorption plutôt que de la distrac-
liste des prmcipaux travaux d'Ampère,
>rdre chronologique :
éraHons sur la théorie fnatkémaii-
eu, 1 vol. 10-4** ; Lyon et Paris, 1802 ,
Recherches sur F complication des for-
nérales du calcul des variations aux
s de la mécanique (Mémoires des sa-
ngcrs, 1. 1, 1805); — Recherches sur
points de la théorie des fonctions dé-
i conduisent à une nouvelle démons^
u théorème de Taylor, et à Vexpres-
'■ des termes qu'on néglige lorsqu'on
Hte série à un terme quelconque
de l'École polytechnique, 13* cahier,
)6); — Démonstration générale du
414
principe des vitesses vituelles, dégagée de la
considération des it^niment petits (Joum.
de l'École polytecfa., 13* cah., t. VI, 1806); —
Mémoire sur les avantages qu'on peut re^
tirer, dans la théorie des courbes, de la con-^
sidération des paraboles oscuUUriees, avec
des réJlexUms sur les Jonctions d^/éren-
tielles dont la valeur ne change pas lors de
la transformation des axes (Joum. de l'Éoote
pohftech., 14« cah., t. vn, 1808); —Consi-
dérations générales eur les intégrales des
équations aux différences partielles ( Joum.
de l'Écote.poiyteofa., 17* cah., t X, 1815); —
Lettre à Berthollet, sur la détermination des
proportions dans lesquelles les corps se corn-
binent, d'après le nombre et la disposition
respective des molécules dont les parties in-
tégrantes sont composées ( Ann. de Chinite ,
t. XC, p. 43, avril 1814 ; et Joum. des Mines,
t XXXVn, p. 5, nranéro de janvier 1815); —
Démonstration de la relation découverte
par Alariotte entre les volumes des gœt et
les pressions qu'ils supportent à une même
température, loe à llnsàtut le 24 janvier 1814
(Ann. de Chimie, t. XCXIV, p. 145, mai 1815);
— • Essai d'une class\fication naturelle pour
les corps simples (Ann. de Ghimte et de
Pfays., 1 1, p. 295 et 373, et t n, p. 5 et 105,
1816 ; et ln-8'', 84 pages ); — Démonstration
d'un théorème nouveau d'où Von peut dé-
duire toutes les lois de la réfraction ordi-
naire et extraordinaire; mémoire lu à la pre-
mière classe de l'Institut le 27 mars 18f5
(Mém. del'Inst, t Xiy,p. 235, 1816)$— Xe/^re
sur Vétat magnétique des corps qui transmet-
tent un courant d'électricité (Ann. de Chim. et
de Phys., t. XVI , p. 119); — Note sur un ap-
pareil à taide duquel on peut vérifier toutes
Us propriétés des conducteurs de télectri^
dté voltaique (Ann. de Chim. et de Phys.,
t. XVm, p. 88, 313); — Mémoire sur la
théorie mathématique des phénomènes élec-
tro-dynamiques, uniquement déduite de
r expérience ( Afém. de l'Académie des sciences,
t VI, 1827 ); — Mémoire contenant le cal-
cul de Inaction qu'exerce un petit aimant qui
ne peut que tourner autour de son centre
d'inertie , dans un plan horizontal, sur un
fil conducteur, incliné à rhorizon et situé
dans un plan vertical, passant par le centre
d'inertie du petit aimant, lu à l'Académie des
sdenees les 8 et 15 janvier 1821 ( Extrait du
Joum. de Phys., t XCm, p. 160, février 1821 ) ;
— Notice sur une nouvelle expérience élec-
tro-magnétique , oé Von observe le mou-
vement , toujours dans le même sens , d^une
portion de conducteur voltaique, par V action
du globe terrestre ( Observ. électro-dynam. ,
p. 239; Ann. de Chim. et de Phys., t XX, p. 60,
1821 ; BibUoth. nniv., t XX, p. 173, 1821 );-
Notice sur les nouvelles expériences électro
maanétiques qui ont étéjaites par différents
415
AMPÈRE
41(
physiciens depuis le mois de mafs 1821, lue
à la séance publique de rAcadémic des sciences
du 8 aTiil 1822 (Obs. éicctro-dynam., p. 199;
Journal de Phys., t. XCIV, p. Cl, 1822; Monit.
du !•» octobre 1822 ) ; — Mémoire sur la dé-
termination de la formule qui représente
Faction mutuelle de deux portions infiniment
petites de conducteurs voUatques, lu à TAca-
déroie des sciences les 10 et 24 juin 1822 ( Ann.
de Chim. et de Phys., t. XX, p. 398, août 1822 ;
Mém. de TAcad. des sciences, t VI, p. 175,
1827; Obs. électrg-dynam., p. 293 et 316); —
Notice sur quelques expériences nouvelles,
relatives à Faction mutuelle de deux por*
tions du circuit voltaïque et à la production
des courants électriques par influence, et sur
les circonstances dans lesquelles Faction
électro^ynamique doit, diaprés la théorie,
produire, dans un conducteur mobile autour
Sun axe fixe , un mouvement de rotation
continu, ou donner à ce conducteur une di-
rection fixe, lue à t*Acadénue des sciences les
16 et 23 septembre 1822 (BuU. de la Société
pliilom., p. 145, 1822; Obs. électro-dynam.,
p. 319 ) ; — Nouveau mémoire sur Faction
mutuelle des courants électriques, lu à TAca-
démie des sciences les 22 et 29 décembre 1823
( inséré dans les Ann. de Chim. et de Phys.,
t XXVI, p. 134 et 246, 1823; Mém. de l'Acad.
des sciences, L VI, p. 176, 1827) ; — Note sur
une nouvelle expérience relative à la nature
du courant électrique, en commun avec
M. Becquerel, lue à l'Académie des sciences le
12 aTril 1823 (Ann. de Chim. et de Phys.,
t. XXVII, p. 29, 1826 ) ; — Lettre à M. Faraday
sur F électro-magnétisme (Ann. de Chim. et
de Phys., t. XXVn, p. 389 ) ; — Mémoire sur
les phénomènes éùctro^ynamiques (Ann.
de Chim. et de Phys., t. XXVn, p. 134,246);
— Description d'un appareil électro-dynami-
que (Ann. de Chim. et de Phys. , t. XXVU,
p. 390); — MénuHre sur une nouvelle ex-
périence électro-dynamique, sur son appli-
cation à la formule qui représente Faction
mutuelle de deux éléments de conducteurs
voltaiques, et sur de nouvelles conséquences
déduites de cette Jormule, lu k l'Académie
des sciences le 12 septembre 1825 (Mém.
de l'Acad. des sciences, t VI, p. 175, 1827;
Ann. de Chim. et de Phys., t. XXIX , p. 381,
1825, et t XXX, p. 29, ibid.); — Mémoire
sur Faction exercée par un circuit électro-
dynamique^ formant une courbe plane dont
les dimensions sont considérées comme infi-
niment petites ; sur la manière d'y ramener
celle d'un circuit fermé, qu'elles qu'en soient
la forme et la grandeur ; sur deux nouveaux
instruments destinés à des expériences pro-
pres à rendre plus directe et à vérifier la
détermination de la valeur de Faction mu-
tuelle de deux éléments de conducteurs; sur
Fidentité des forces produites par des cir-
cuits infiniment petits et par des partieukt
d^ aimant; enfin, sur un nouveau théorèm
relatif à Faction de ces particules, tai à l'A-
cadémie des sciences le 28 noTendire 182S
(Mém. de l'Acad. des sdenoes, t. VI, p. 17$,
1827 ; et Correspond, ma&ém. et phys. dei
Pays-Bas; et in-8«, 16 p. ) ; — Note sur me
nouvelle expérience électro-dynanUqme qvi
constate Faction d'un disque métallique m
mouvement, sur une portion de conSseteur
voltaïque plié en hélice ou en spirale (BoD.
de la Société philom., p. 134,1826); —NoU
sur une expérience de M, Hippoiyte PixH,
relative au courant produit par la rotation
d^un aimant, à Faide d'un appareil imagiad
par M. Hippolyte Pixii (Ann. de Chhn. et
de Phys., t. LI, p. 76); — Description (fm
appareil électro-dynamique, etc., 10-8% 1824-
1826, 1 pi. ; — Exposé méthodique des phémh
mènes électro-dynamiques et des lois de ces
phénomènes, in-8® de 42 p. ; Parts, 1823 ( inséré
en partie dans le Recueil d^observaiians éko-
tro-dynam., p. 325) ; — Mémoire sur quèlqus
nouvelles propriétés des axes permanentsie
rotation des corps et des plans directeurs et
ces axes ( Mém. de l'Acad. roy. des tdmots,
t V, 1826) ; — TraUé de calcul différentiel
et de calcul intégral, sans titre» sans bob
d'auteur et sans table de matières , 1 toL iD4*;
^Mémoire sur la détermination de la snrfaos
courbe des ondes lumineuses dans un miUen
dont Félasticité est différente suivant Ut
trois dimensions, c^est-à-dire celle où la force
produite par Félasticité a lieu dans la eUreo*
tion métiie du déplacement des molécules
de ce milieu, lu k l'Académie des scienees le
26 août 1828 (Ann. de Chnnie et de Phys.,
t XXXIX, p. 113,1828); -- Note sur la cha-
leur et la lumière considérées comme résul-
tant de mouvements vibratoires, (Ann. de
Chim. et de Phys., t LVm, p. 432); — ifi^
moire sur Faction mutuelle de deux courants
électriques , sur celle qui existe entre tue
courant électrique et le globe terrestre, et
celle de deux aimants Fun sur Foutre, ki
à l'Acad. des sdences les 18 ^ 25 septembre,
2 et 30 octobre 1820 (Ann. de Cliim. et de
Phys., t. XV, p. 59 et 170, 1820).
Ampère n^ fut pas non plus étrange anx ideD-
ces natnrdies; car onade lui, entre aiilm,aiie
notice on Lettre sur la nature du Sffstème ner-
veux des animaux articulés ( Annales de l'Bist
naturelle, t m), et des Remarques addêlkm-
nelles aux principes exposés dans la lettre
précédente {ûÂâ,),
M. Salnte-Benre et-H. Uitré, Jemnuaê, étmân iB-
vene* , etc., <fo M. Ampért, dant la B/mm 4n êns
Monde»» année 18S7 , naméro do 11 férrler. -^ H. Fr.
Arago, EU>g€ d: Ampère. — GalerU dts contêwtportbu
illustres, t. X. — B. Arago, dana la BioçrapM» tMlwr^
selle (nouvelle édU. ).
;ampbbe ( Jean-Jacques ), littérateur, Se
du précédent, est né à Lyon le 12 août 1800.
«7 AMPÈRE —
■t «Cl étode* h Puii Boprès de wki pire, d
■drit avec enUtoattume les «rare de philoio-
pfaia d» H. Cowin. Il t'tpiit ensuite d'une pu-
rioo ma mohu jln poor Is IIUératnTe aile-
mmde, ai^alia, et lea pranlen «ITortï do ro-
iMutiBBe qti commençait à poindre. Pini Urd,
I eut k boahcnrd'êtn introduit pu H. Balluiclie
tÊOfttm de IT" Rteander «t de H. de Chituu-
UaBd , et de Toir, dèi ujeuiieue, GtanmeDcer
pour loi de déUute* et gkrienMi amittà* dont
nnflocBce ne lui (bt pu inutile. Au commence-
tt de 1S30 , a Alt ffM i HaneOie pour j
-^-ter la UtUntore. Aprèi la rétolnlkin de
imiM^ Il brtr^ipelé àParii, et j nptUà ancceul-
nmcnt M. FUriel et H. VilleniBin à U Faculté
de» kttiei; ai 1833, à b mort d'Andrieux, il
ftit ncmmé probueur au cotlége de France ; en
lH3,il Ait an 4 l'Acadëfflie des lascriptions et
bBikn-Wtrei, et, cinq anf aprta, à l'Académie
IVançalM. Se* trftTini putiié» jusquft présent
M»t : De rhlsMre de la poiiit ; ditcourt
prmuaité à rAthénée de Martetlle pour Fou-
wtrtitre d» coun de tUlératvrei Haneille.
1B30, bfoobare de 53 pagei in-S° ; —De la lit-
tératirê /raifaUe dont >u rapporlt avec let
Utétatwret iirangkret an moyen dfc; Paris,
1S33; — LUUrataTt et voyagei ( en ÀlUma-
giu,mSea>idHuBHii,ac.); Paria, iB34,ltol.
kk^ ; oel onnage avait d'abord paru par aiti-
dM dam la Jtetwe du deuxmondet; —Hls-
Mrt Uttéraire de la France avant le doit-
ttème tièeU: Parii, 1839, 3 vol. ln-S°; c'est la
pvUicatiaa dû coun Tait par l'auteur au collège
de Fnnoe ; — Sur la fomtalion de la langue
JhnfoiH; Paria, 1841,1 »ol. in-B". — H. Am-
ptnaétéiin des ccdlaboralenrs du GIofte,deIa
Même Jrattçalie, et a donné dîna la semte
tU* deux monde* , dont il parait être un dea
rédactenrt les plna fidèles, une série d'articles
tres-bi«n écrit* anr un voyage qu'il a fait (en
JtU)ai ÉgTplaet enNobJe. Depuis ce denier
TOjage, H. Ampère s'e*t beaucoup occupé de
rtoitiiTo biéro^ jphiqne , qu'D déchifftv, dlt«D,
■TOC une grande facilité.
DMUmiuir* d* la mw
AMPBUKAts ('Ajifuipaoc), célèbre derin,
Aait filt d'Oidès. Pour soutenir la réputation
qn'ïl s'était lUle de lire dans l'avenir, on ré-
pandit le bnH qull était fils d' Apollon et d'Hj-
permneatre. Adraate, tf d'Ai^s, clica qui il
a'élait retM, loi donna en mariage sa eomrfrl-
phjle , qui Ibt la cause de ta mort et de tous le*
malbeon qui arrivèrent ensuite à sa GunlDe. Il
it toiA ce qnll pat pour ne pas aller à la guerre
de Tbèlies. Sdon Diodore, un pressentiment loi
disait quIl périrait k cette guerre; aussi quitta-
f-Qla coor d'Adraste, et se cacba-l-il avec tant
de*oin,qDeians1a perfidie de sa femme, qui fit
oannaltre le lieu de sa retraite, il eOt été iropos-
(ibie de le trouver. Un collier que son ttkn loi
■oov, Btoci. DKrvns. — r. n.
AMPHILOQUE 4IS
donna décida triplijle i révéler le secret de
«oD mari. Ainil Ajnpbiaraâs se vil forcé d'aller
à la gnerre avec le* autres ; mais, avant de par-
tir, D ordouBakAlcméon, sonfili,de tuerÉrî-
plqle dès quH a|q>endrait la nouvelle de sa
mort. Comme D l'av^ prédit, fl perdit la vie ,
étant tombé dan* un précipice au retour de cette
expéditliHI, pendant qull considérait le vol des
oiseani pour en tirer des augures. AIcméon, in-
tiHmé de la mort de son père, Mécula l'ordre
emel qullavait reçu. AmphlaraQs, apièsH mort,
Ibtmla an rang des demi-dieux.
FiounlH; Modon de SIellC} Stnboni Plntiniiiej
nne. - JRmMph it rÂcaiUmit tu Micriplloij «t
* AMVHCBATBI ('AtifH^atiK) , orateur allié-
nkn, vivait dan* le secoiid tiède avant l.-C.
Bamd de son pays, D se retira k Séleude sur le
Hgre. Les babilants, cbano^ de son éloquence,
k prièrent de leur ensdgnn la rfaétorique; mais
il s'y reAua avec noe arropnce de sophiste, en
leur disant que leur [dat était trop petit pour con-
tenir m danphin : &< «Ht itxin) iù^va xupol)).
De ii il se relira près de la rdne Cléc^re, Elle
de Hifliridate et fenune de Hgrane, et se mdit
Mentôt suspect à cette cour ; on lid défendit mémo
tout commate avec les Grecs. Cela lui fit tant
de peine, qu'il le laissa, dit-on, mourir de bim.
Cléopltre le fit enterrer magniflqunneot ; son
tombeau était près de Sapha.
* AMPBIGHATBa ( •Ky^itfiTIK ) , histoiico
grec, qui écrivit de* vies d'tiommea célèbres
( llipl tvié&n Mç&i). Cet ouvrage est cité par
Diogène LaErce (D, 101) et Athénée (XQI).
AHPBICTTOM {'A(iftxTlM>v), fils de DeiKt-
lion et de Pyrrlia, chaasa, vers l'an lt97 avant
J.-C., Cranafta, son beau-père, de l'Attique, et
régna sur ce pays pendant dis ans. On le re-
garde, quoiqu'à tort, comme le fondateur des
amphictronles, ou asiodatioiis poUtiquei et re-
ligieuses de la Grèce. Par cette eqièce d'alliance,
les Grec* commencèrent i se regarder ions
comme Mtt» et è se défendre mutuellemeuli et,
par la suite, cotte union les rendit formidables
aux barbare* mêmes , qui leur avaient d'abord
causé tant d'épouvante. — Ampluctjon avait 'm
temple t AntÛle, près des Tbermopjiles.
dote, vii.no. — Jtf^mDlr* dtt^eaiUmii dttitucri»-
AIIPHII<OQIiB(>[LT().<>xo;}(sBint), évéqoc
d'Icone(LycaoDle), né ea Cippadoce, mort vers
aw.V^ûté de la carrière d'avocat et de rhéteur,
qu'il avait embiasiée, il se retira dans la soli-
tude d'Omale (Cappadoce), et j fut élu évéq'ie
d'Icône. 11 asslits en cette qualité aux conciies
de Coustantinople, tenns, en 3S1, 3»b et 39i,
et dirigea principalement contre l'arianidniK.
U demanda à l'empereur Tliéodosc qu'il fûtLv-
terdtt aux. ariens de s'assembler. L'empcrcu:,
qui avait déji promulgué cette défense pour les
villes, ne vonlnt pai l'étendre aonjeU d^ «!&
41» AHPHILOQUE
limites. Mais Amidûloqiie ne se rebuta point :
étant allé quelques jours wis au polaii , il
trouTa TbéodossaTec son filB,^rcadius, qui ve-
naK d'être proclatoé Auguste. Amphiloque saluk
l'empereur, et ne ftt pu attentian au prince.
Théodote l'invita alors i Hlner loa Als iàoa la
coutume. Sur te refus du pndlat, Tbéodose
«'emporta et ordonna qn oa clùssU Amphiloque
desaprésoicei celui-d se retourna ai s'écriant :
■ Vous fuyez, seigneur, que tous ne pouvei
souffrir l'injure qu'on tait h votre fils, et que
TOUS TOUS emporlei de colire coulre ceux, qui
ne le traiteat pas avec respect; ne doulei pas
que le Dieu de l'Cnhers nabborre de mtete
ceux qui blasphèment contre son fils unique ,
en ne Inf reodant pas les mêmes bomieure
qat lui, et qui! ne les haïsse comme des gens
ingrats i leur bienfaileur et i leur sauTeur. ■
Théortose comprit l'allurion, et rendît nn déciet
\ qui dérendit aux ariens tonte pratique extérieure.
Amphiloque poursuivit aussi les Massaliens ou
Eucbltes, ainsi nommés parce qn^ls disaient
consister dans l'oraHon toute l'esBence de la re-
ligion. Il présida le concHe de Siile (Pamphjlle ),
qui condamos les prétendus illnroinés. Il nous
reste d'Ampbiloqoe une lettre synodique, quel-
ques fra^ents de divers ouvrages tfaéotogiques,
et àttit homélies. On lui attribue bussement le
poëme à Sflécius, petit-fils de Trajan; il appar-
tient à Grégoire de Tfazianre. La l£te d'Amphi-
loque est célébrée le 23 novembre.
TlitDjorrl, BUtoHa tcclâilaitifa. — soiomtnp,
OUI. BeeUl, — Fnuciln. Bibltatheca lÊirrta. - Sitst
ImpItlachU. - Sitol Chr^iml
ne TlllrnidBt, jr^KilTU ,
lioMItw. - Dspln. BOAiathtiiii t
rt il Haiiaatd,
AmnifaiiDs. Toy. AR^nus.
*AMPHioif ('A[i4>iuv), scupltRir grec, fils
d'Acestor de Cnosse et élève de Ploliqne de Cor-
cyre, vivait vers l'an *20 avant J.-C. Pausanias
dte de lui ud ouvrage , déposé par les Cyréoéns
tn temple de Delpbes, représentant Batlos, le
fondateur de Cyrtae, dans nn char, avec Libye
qai le couronne , et Cyrène qui conduit le ohû.
PiDuniii, VI. i:x. Il
*UIVRIB ['Aixficj.poéte comique athénien,
vivait vers 3!0 avant J.-C. Ses comédies, k en
Joger par les titres et un petit nombre de ftag-
ments qui en restent, traitent, pour U plupart,
des sujets mythidogiipes. Nous avons les titres
de vingt-six de ce* pièces, qni, avec quelques
fragments, ont été recœillii par Heineke.
l-Hctarlir, MjIdi^ crWca ccmManut ^«otui,
II. Wl,ctc. — Bodi.CitcAIcMt Oir dramatiiclien Dtclu-
kttmt dar Ilelltnn, Jl. 411.
*AVI>BiaTiATB, scuiplear grec, vivait vers
310 avant J.-C. □ est cité par Ptioe comme
l'auteur d'une magnifique statue de Callisthèoe ,
le compagnon d'Alexandre, dans les jardins Ser-
— AMPZIMG 4M
vDiens k Rome. Taticn dit qu'Amphistrate It
aussi une statue , en brome , de Clitus. On crol
qu'il a VÉCU au Icmps d'Alexandre le Grand , m
quatrième siècle avant J.-C.
Pilne, Hiit, Aflt.. XXIïf, i. -TiUn.OiMf. ad Cru-
■aMMiis(nru»-FImHa7Mu),p
sqlaireroniafn,viTaitreraraDTOdeJ.-C. (Sîidt
Borne), Dorant la guerre dvile entre Tespasta
et Vitellïns, il commandait en chrf les légions di
Pannoaie, et suivit le parti du prender, qmiqrt
nt parent du second. Mais U paraissait w sao-
venirtropdc cette alliance, ce qui le rendit M»-
suspect aux soldats. Leur méujuhiileuient atg-
mentait de jour en jour, et Os en vinrent 1
soupçonner T. Ampius de trahisoB. Sans iiiiii
preuve.mtdsàcao se de la haine qu'ils lui puilaiei^
Ils demandèrent sa mort, lui reprochaDl tTUlrt
parent de Titellius , d'avoir trahi OHwn , et àê-
tonraé à son profit la gratification que ce prtoM
leur avait destinée, ns ne voutonattpofait te WMr
fléchir par ses priires, quoique prosterné k lenn
pieds il leur tendit des mak» snppliaate^ dMi-
rant ses habits, sefhippeiitlapiÂrine. EÉbsIck
aveo^e colère , ils prenaient fontes ees man|Mi
de repentir, de crainte et dlinmMtié, pov ds
preuves certaine» de son crime. Apaniits, antn
général de Vespasien, ayant pris la panrie peu
le défendre, ils lui fermèrent ta boncfae par lean
cris impétueux, et ne donnèrent pas plos d'atte-
tion au \ antres chefs, qui voulurent puterea si
faveur. Ampios n'échappa à la mort qM ptr li
ftiite. Voilà un des exemples écUtimts de llnA-
dpiine des leçons roroaines.
Ticll', Hl,l.. I. m, t. I* cl I. - CriTltr, BUMrt
ANPSiHO on AHrainems (Jean-AEtuénu),
médecin hoUaudais , né dans la province d'Ovale
Yssel en 155S, mort k Rostock ai IMl. Il
fit d'abord sa théologie, fut nonané pMtevè
Harlem; puis il étodia la médetiM, et devM
professciir k l'université de Rostock et inétMi
do duc de Hecklemboiirg. Il ataùMé: t' Bimw
tatio ialm-malhematiea ; Roriochii, leOl;
tfllS, in-4'>; 1629, in-8°; — V De t/itriatt
Oratio; ïtùà.; ICia,in-4°; 1819, in-8*; — 3*il«
imrrbontmiliffereiittit Ii6<r,-ibid., lsls,iB-4';
1 B23, in~S° ; avec le traité précédent ; — 4* A9-
tas Affectionum capiUos et pile* hunuaU eor-
poris iTtfeslantiUM ; Wittebergiœ et Bostocb%
IS23, in-e°. Il composa ausii quelqoes (^n*-
cules Ihélogiques contre les anabaptittes.
HiUcr, awlDUmaudMiuc mwNur, Ml.p.m
— jtmpUiif, Di CAcrteco, et dUttrloUo iatn-iialàr-
•AMPZiiffi { Samuel ),foUe hfrilandaii, A
du précédent, vivait dans ta première moitié dn
dix-septième siècle. On ne coimatt pas les datM
précises de sa naissance et de «a mort D ht, «
1S19, pasteur protestant à Harlem. La liste com-
plète de ses nombreax écrits théologiqnes, sad
Intérêt, se trouve dansPars, Catalogne d'éçri'
vatns hotlandaU. On y remarque aussi une M*-
4SI AMPZING
trIptUm de la villt ie Baarlem; Hnriero,
KMm-iBH-iBiiBLRÂKHtN (làn-Àhmed-
Ibn-AU), médedn et géotnèlre aralM, natif de
Cordoue, et descendant d'une bmille àa Ker-
iDui, d'où le surnom d'Aliemant; roort en
(58 de rbégire (lOM de J.-C.). H ttndla let
DutMmaliqnea, l'astronomie et la médedne i
Barran en Hétapotamie, principal alëge des
jiUeBi, qui M diulent le* descendait» do* an-
dcu ChaMéens et le* bérftiert de Imr idence.
aicrrifrt«nEt|iapie, etaeflxaiSaneoue, où il
e tt noe grende noomnée par det aptntioat
CuM. aitl. arat. hUf., I. <
'AWt-tmn-oxnmxv (tbn-Kanbar-Af>ou-
BUAr], eéittire itraunualri en arabe, smnomnié
HtnMiyaA, Persan d'origiDe, Técol (fmlque
tapa i Bagdad sons te rigne da kbaHre Ha-
raaD-«I-Ra«ctrid, et nioanit vers Biode J.-C. Il
iertrH tor la grenimaire et la syntaxe arabe nn
NiviBge qrd hA on T^rftaMe monument aox jcax
le *es eompelriotea. Cet ooTrage s'appelle Siba-
wtfoh, d'après le nom de l'aoleur, ou iê Livre
liarexoeHence.il m trooTcà taffibliolhiqiielm-
pftWe. 8. de Sacr en a donné qaelqaet extraits
taa» son ÀntholùgU ^ùmmatieaU arabt; Ps-
rb, 1839.
nMiHstiD, Dut. Moçrapk. ara». -^ sltiotn tfe
uni, nA disraâ, mort en l'an BI4 afanl
lÉiaa-ChriiL U tat ila roi apri* ta mort d'Éla.
loat il «MomaDdalt les armées, et qui siail Hé
Hsassiné par Zambri. H Tint attaquer le meur-
Irier dans Tbersa, et le réduisit à se bnlLer «vee
1n(o sa fanûUe, après aïoir 6\É tecoouu roi
pendant sept jours seulemeat. Quant k Amri, il
l'cnt d'abord sous m domination que ta nioitié
hmjBDDic d'israèl, l'autre moitié s'étant donnée
fnwbei. AU mort lie M dernier, Amri demeura
leal TOI, et rëgna douie ans : six à TtaorM et ûx.
I Samarie, où il finit &ea jours. Ce prince, qui
l'état pu dépoat¥U de courage, imita l'imfuélé
In qodqoeMiu de se* prâléccsseurs, et ne sut
-emplir aucnndes devoirs d'un souverain sou-
âenx dn bosheur de ses sujets.
aoli, Uf . UI, ekaplU* il. - JoMpte, ^nMgiiUu jB-
lalftui. — ITiiFr, Aiualti.
ÂMEor-'BL-KÂii, célèlx-B poète arabe.autcur
Tune des sqit MoallakaA , poèmes composés
nanl Mabomet, aaspendus k ta Kaaba , temple
le ta Mecque, d'où leor est Tenu le nom de Moal-
'atah (suspeDdas). Amron-'el-KMs mena une
rie emnte parmi les Arabes vagabonds et bri-
gand* , jnsqa'ft ta mort de son père , chef de ta
jibn de Kesidah, et qui fut tué par ta tribu des
leooQ'Asad. On raconte qu'Amron-'el-Kals vint
I Coostantlnopta Implorer le secours de l'em-
lereor Jostintai contre des Arsbei rebelles.
— AMROU 4M
L'empereur lui donna des troupes ; puis, il lui
fit remettre nue chemise empoisonnée. A peine
Amroo-'ct-Kais s'en Tot-n revMu , qu'il éprouva
de vives douleurs, et ne tarda pas à npirer.
Cette htatoire est révoquée en donte par Abonl-
(Ma. Amron-'el-Kals était antérieur d'nn dent-
xKcle k Mahomet, et il est rqprdé comme nn
des pères de ta poésie arsbe. La Moailakah qal
porte son non rt dont Lette a [nbUé A Lerite ,
en 174B, le \^Ht arabe, et W. Jones one tra-
dncUon anglaise à Londres, en 17S3, in-4°, et
1799, est une sorte de mosaïque où Aioron se
livre h tous les écarts de son bnsfQnafion. Elle a
été conunenlée par les écrivains arabes le* phn
célibres. La meilleure édrtioa de ta Moatlatah
d'Amron-'ei-Kals a été donnée par Hengstcaberg,
Bonn , 1 813 , in-4*. Quaut ani poésies détacliées
d'Ainrou-'el-Kais , elles ont été publiées par le
baron Mac GocklnSlane (traduction, notes et vie
dn poète), Paris, lS3T,in-4''. D'autres poésies
d'Amrou se trouvent en manuscrit dans les H-
bdotbbques de Paris , de Lejde et de Gotha.
*MMWMV(Btit-Bahr),uiaananiÀleljaMdk
à cause d'one dUTonnité de* yeax, Biographe «t
natairaiiste, Borissait k Bessura dans le neuvième
sitele de l'èie ehrétleaoe, sous le khalife Al-Ma-
monn et ses premiers soecesseurs. A cette époque
Bnasora servait d'intermédiaire entre ta Mésopo-
tamie et ta Sjrrie, d'one part ; et, de l'autre, entre
les cAtes de ta Pêne, les c4ta* orientales de l'A-
Griqne, l'Inde et la Chine. Cette ville «voit donc
nue Ùen plus grande importance commerciale
qu'aujourd'huL Amrou proQta de l'alIlueDCo des
marchands qui venaient de* ré^kos les }da*
éloignées, pour former des collections d'htatoiie
natordle. Û s'occupa même d'en décrire l'origiM
et les caraclire*, et oa ettede tui, entre autre* :
1* U livre da eUé* et merveilUt dei oontrieê.
Hais Messondjr, dans le Moroiàdj-Aldtelub et
itani le Ketab-Àltanbfh, et Albjrounf (vajei
la Fragment» arabe» et pertatu relatif à
rinde, publiés pu H. Kelnand, \Sib), s'accor-
dent k dire que, coatonnémeot à une conjectnie
jadis émise par les Grecs ( Journal de* Savant»,
IS31, article de M. Letronoe), Amrou tiissit
communiquer le Kil avec llndn*; — 3° une
HittiÀre de» cmimaux, dont H. de Bamour a
ikmié l'analyse, d'après un de* uannacrit» de
te coUectiaB, dans las AraJAteb», ptrtùche,
tûrUtehe HaïuUdui/te»; YtenoB, IMO. Ald-
jebedb fonda uw secte qai dilTtiwI de celle de*
motazétite*, en ce qu'elle n'ecsetensit pas la dam-
nation étemelle des mécltanta.
H. Hclsue, C«>trrap*M SAboul/tda, IiUrMlwiioa,
1. 1. - IDo-KluUcliin. - [X Sncf. ChnlIOBuahU nrote,
AMmoïT-BEii-LKlTB, second sultan de Perse,
de ta dynastie des Sonàrides, mort vers 900 ou
902 de J.-C. à Bagdad. Il succéda en 879 de
J.-C. b son frère Yakoub, fonSatearde sa dynai-
433
AMROU
414
tie, et obtint do khalife Finvestitiire des prorin-
ces de Khorassan, de Fars et dlrak , conquises
par Yakoub. Il 2\grandit ensuite son empire du
côté de rfnde, et y joignit la proTince de Se^jes-
tan. En 884, il déclara la guerre au khalife Mo-
tamed, pour avoir supprimé son nom, qu^on avait
coutume de joindre à celui du khalife dans les priè-
res publiques ; mais il fut vaincu sous les murs de
Bagdad. Pendant ce temps, Mohanuned-ben-Zâd,
prince fatimite, s*était fait proclamer khalife dans
le Khorassan, et avait institué Refyi-Ibo-Hartha-
mah comme gouverneur. Amrou s'empara des
deux rebelles, et les envoya prisonniers au khalife
de Bagdad en 887 ; ce service le réconcilia avec
Motamed. Mais en 8991e successeur de Motamed,
le khalife Motadhed, excita contre Amrou le fon-
dateur de la dynastie des Samanides, Ismaïi.
Amrou, battu sur les bords de TOxus , tomba
entre les mains dlsmaïl, qui l'envoya au khalife
de Bagdad. Ce dernier enferma Amrou dans
une prison, où il le fit mourir de faim. Avec
Amrou finit la dynastie des Soffarides. La tra-
dition rapporte à ce prince un de ces contes si
répandus dans l'Orient. Le jour même où il fut
prjs par les Samanides, il s'était fait préparer de
la viande par un soldat, et pendant qu'elle cuisait
dans le chaudron, il survint un gros chien, qui
emporta le morceau prêt à être servi au sultan.
Amrou se mit à rire à gorge déployée, en disant :
« Ce matin mon mattre d'hôtel s'est plaint à moi
que 300 chameaux ne suffisaient pas pour porter
ma cuisine ; je vois maintenant qu'un seul chien
suffit pour l'emporter. » Amrou était borgne; on
l'accuse d'avarice et de cruauté, et ses ministres
et favoris vivaient dans une crainte perpétuelle
qu'il ne les mit à mort pour s'approprier leurs
richesses. On raconte qu'il avait fait élever un
grand nombre déjeunes esclaves, et qu'il les avait
distribués avec soin aux principaux seigneurs
deMa cour,qui lui en devaient repondre. De temps
en temps il faisait venir devant lui,sous différents
prétextes, ces jeunes esclaves , pour apprendre
d'eux tout ce qui se passait chez leurs maîtres.
Les courtisans, fort surpris d'entendre de la bou-
che d'Amrou des ichoses tenues secrètes, cru-
rent à un commerce particulier du prince avec
les démons.
D'Herbelot, BiblUfthique orientale.
AMEOU-BB!f-EL-Ass , célèbre capitaine de
rislamisme, né vers 600, mort en 663 de J-C. n
appartenait à la tribu des Koréyschites, et fit
d'abord des vers satyriques contre Mahomet II
devint ensuite un des plus zélés sectateurs du
prophète, et prit une part très-grande aux pre-
mières guerres de l'islamisme. Après la mort
d'Abou-Obeydah, il dirigea les travaux du siège
de Jérusalem , qui se rendit au khalife Omar.
Nommé gouverneur de la Syrie et de la Pa-
lestine, Amrou, pour assurer ses conquêtes,
résolut de soumettre l'Egypte. A l'instigation de
ses conseillers, jaloux d'Amrou, Omar avait
senti s'ébranler la confiance qu'il avait dans son
lieutenant. Son irrésolution se trahit par une
lettre qu' Amrou reçut lorsqu'il était en marche,
et qu'il eut l'habileté prévoyante de n'ouvrir qii's-
près avoir dépassé les frontiâres de la Syrie :
« Si mes ordres, écrivait le khalife, vous par-
viennent pendant que vous êtes encore en Syrie,
revenez sur vos pas; si, au contraire, tous êtes
déjà sur la terre d'Egypte, marchez devant vous,
et que la bénédiction du Très-Haut vous acoom*
pagne : mes secours ne vous manqueront pas. »
Ainsi justifié par les paroles mêmes du khafifle,
puisque l'armée se trouvait alors à El-Ariscfa, Am-
rou continua sa marche. En 640, fl prit , aprts m
long siège, la ville de Mesr, près de laquelle fl
posa les fondements deMédinatel Foatat (vieux
Caire). Il reçut deux ambassades des Coptes ou
Jacoliîtes, auxquels il accorda des conditions U-
vorables. Il se servit des Coptes pour soumettn
les Grecs d'Alexandrie. Cette ville se rendit
a()rès un siège de quatorze mois et une perte
de vingt-trois mille hommes. Panni les tréBon,
dit M. Desvergers, que la conquête d'Alexandrie
venait de mettre entre les mains des mosulmaiit,
il en était un qu'ils étaient k)in encore de pouvoir
apprécier; la bibliothèque du Sérapion^la ptas
vaste collection de livres qui fM dans l*univen,
avait été l'un des plus précieux ornements de
la ville d'Alexandrie. Depuis le règne de Ptolé-
mée Philadelphe, époque à laquelle elle se oooh
posait de plus de cinq cent mille Tohmies, elle
avait vu chaque année nouvelle augmenter se»
richesses. Euclide, Apollonius de Perge, Avo^
tus, Hipparque, Ératosthène, Strabon, Pto-
lémée y avaient puisé leur savoir et consigné
leurs travaux : philologues, grammairiens,
scoUastes, critiques littéraires, géomètres, as-
tronomes^ y formaient, par leur réunion, cette
école célèbre qui prit la plus grande part ao
développement de l'intelligence dans l'antiquité.
Amrou, que le métier des armes et l'enivre-
ment de la victoire n'empêchaient pas de com-
prendre tout ce que son peuple avait enDore
à apprendre des nations vaincues, s'était lié
d'amitié, depuis la prise de la ville, avec os
célèbre grammairien et philosophe, nommé Jen
Phiioponus. A la prière de ce savant, dont fl
appréciait la doctrine, le, général mnsolDiao
écrivit à Omar, proposant au khalife de coD8e^
ver précieusement l'immense dépôt où se troa-
vaient réunis tous les trésors de l'andenne fitté-
rature. On connaît la réponse du khalife : « Si
les livres dont tu parles, écrivit-fl à Amroo»
contiennent ce qui est déjà dans le livre de Dieii«
ils sont inutiles; s'ils contiennent autre diose,fl>
sont dangereux : ainsi fais-les brûler. »
« On a I beaucoup douté de oette réponse,
ajoute le même orientaliste, et depuis longtemps
les savants, qui se sont occupés de l'histoire des
conquêtes arabes, sont divisés d'opinion sur ta
question de savoir si la bibliothèque d'Alexan-
drie a été réellement détruite parles ordres d'O'
mar. Le texte arabe d'AbouUara4ie et cefadd'Abd-
AHROtT — AMTBOR
Allalif ne pcnnettent guère d'élerer des ioalea
■Mnix Hir un (ïit qu'il! afflrtnentd'oiM nunitav
lonteposiliK, etqai convient puiailement anx
Miliiilin ili III iiiiliiHiiilifi.Tiiiiiniiiiniifil liiliiii
dier s«8 argnmenb au bout de wo ép<e. ■ —
Apre* BTnir idievé ta conquMe de l'Egypte,
et de la Nnbie, Amrou pénétra dani l'aDcJeniw
Pcntapcde, nTtgea Bwca et Zouila, et s'avança
JuaqQ^ Tiipoii. Ce fUt en quelque lorte la pre-
mitee reeoonaiuance de» inuBulman» poussée
dmt le Ha^reti. Amrou garda le gouremement
de l'ÉgjpteJuiqa'i la morl d'Omar en M7, où
U ht i«nipl>c« par Abdallal>-lba-5ud, Mre de
taiIdnhhaUfe. Pourae venger de u diagrice, il
le dédira, en M6, pour Moawyah , et l'aida à
M placer SOT ktMne. Ed réoimpenie de let aer-
^cee, il refut le gouTenecoait de l'Egypte, et
le cuuMi» jusqu'à aa mort. Il ae fit aimer
ai Egypte par au adminiatiation juste et par
deatmeas d'otifité pobUqae. 11 fit nettoyer le
CMMl qui joignait U pwr Ronge à la MédHerra-
aée ; onnige commCDcé et abandonné defmi*
kaPbuaoDapartoai letgoaveniearsdel'figjpte.
La tradition arabe le place an Knobre des aept
u da propùte.
Tovcn, JToHt IduH l'an)!
A MROIT- BKB-KBLTHOUH-n'ACLKBI, poste
arabe du slxlime «ièck de J.-C, est l'auteor de
l'm des MoaUalsah, ou recueils de poSines des
Arabes. Datleignit,<Ùt-oii,rigedeeeiitdnquaute
ans, et prononça, avant aa mort, un diseoura
m [iifiriiii' de toaa ses enbnts rassemblés.
Le MoaHakah d'Amrou Tut publié par Sosegar-
kn; léna, 1819, in-t'. Il eu existe une traduc-
Son an^aise par William Jouesi Lond., i7Sl ,
- Cuirt, m*. arM.l*lfp:
Ac t. I, p. II».
UâMOOKW {Nieolat b'),
•é le 3 décembre 1483 i Eschoppaa, près de
Wnnen, mort k Eisenacli le 14 mai ises. Il
U un dea premiers «t dsa plus tâéa collabora-
Icura de Lother. Il étudia i l'université de WiV
Imlierg, et ydevint, en lïll, prolesseor de
lUolo^ et chatMtne de la cathédrale, il ap-
prouva lea thèsea de Luther contre la papauté;
u 1519 il asaiila ce dernier t la conférence de
Lripiig, et, en lill, à la diUe de Worni. Pen-
dant le séjour de Lnlher ï b Wartbour^ , près
if^amaài, où il traduisait la Bible, les religieux
Hputina supprimèrent k Wittemberg le* céré-
(Moies de la messe. L'électeur de Saxe, crai-
pant les suites de cette mesure révolutionnaire,
Donsnlta Amsdorf, Mélancfallion, Juste Jonas et
haa Dirii, qui approuvèrent en tout point la
oondidte de ces religieux. Amsdorf piicba la
réfonne en ISIt A Magdebourg, en 153! i. Goe-
lar, et en IM4 A Linbeck, En 1S37, il prit une
MHoattiTB à la convention de Smaikalde
Après la mort du comte palatin, évéque de
Naumboiirg, Amsdorf fut, le V\ janvier 1543,
installé dans le aiége é)riacopal par Jean-Frëdé-
ric, électenr de Saxe, et par LuUter, malgré le*
plus vives protestationB de la majorité du dia-
pltre métropolitain. Après la bataille de HuU-
beif f3ii547,il céda la pbce A Jules de Pflug,
nommé évèque par l'empereur et le pape. Ams-
dorf se rendit A Hagdebuun;, qui fut alors le lien
de refuge des protestants et des contioveraistea.
Il y engagea des disputes Ibéologiquea avec
George Major et avec Fladas sur le libre aiMra
et le pMté originel. H concoarut A la foodatioo
de l'untvenilé de léna, qui (bt solennellement
ctKisacrée le 1 février 1558. — Les écrits d'Ama-
doif sont nombreux, mais très-rares. On y re-
marque une édition des teuvres de Luther, tf
un livre ( Extrait de ta Chronique de f/aueler)
sur lea démêlé* des pape* avec les empe
aona le litre de : if in Aurier Atumg uiu air
CAroniea tlmteleri, vM untreuiieh die Pàiptt»
mU den rOn^tcke» JCaliem gehandell; Mag-
deb., 1534, in-4*.
*AH9LKB {samvtl), graveur
le 17 décembre 17S1 , k Schimnach en Sui
mort le (8 mal 1843. Il fut professear k 1'
demie des beau\-arts de Munich, et Ht un grand
nombre de gravures estimées, d'après Michel'
Ange , Baphail , et Tliorweldaoi ( le Triomphé
d'Alexandre le Grand), Son dernier grand ou-
vrage est le TWoiRpAe de la religion dani les
arts , d'après Overbeck.
AHTBoa((7ArJsto7iAe-irrari), ju
et pœie allemand, né A Stolbeig, vers ie7S,
mqrtle 11 février 1711. En 1705 il occupa une
chaire de droit à l'université de Kiel , et fut en
1713 nommé historiographe du Danemark ^
goovemenrdeBendsbourg. En niSil fut nommé
conseiller du tribunal A Copenhague. On a de
lui : 1° un recueil de poéûes erotiques; Rends-
boui^, 1716;!° édit., augmentée; ibid., 1734;
— î" DeObUagio; Kiel, 171î, in-4*; — 3" une
Histoire de Frédéric IV, restée en manut-
crit.
■AMTHOB {Gotpard), médecin s
natif de Hexdarf, près de Ecbleasingen, où fl tùî
professenr de physiqpe au gymnase, en 1594.
On a de lui : Memorabilivm medlcoram part,
eontinens euratiana per euporitla tam gale-
niea qvam chymica; léoa, IS31, in-4*; —
Chrgtiatcopion ilve axirilogitim; léna, 1031,
io^'; sur les propriétés de l'or, d'après Pars-
celae; — JVoiocomlum it\fantile et paeriit;
1038, in-4*.
437
AMTHOR — AMURAT
4»
nnller, liiblioth. wed. pracL, t. II, p. 6o0. -^ Adetang ,
Supplément à Jôcher, Lexicon.
* AMTHOR (UlriC'Joachm), iDédecin alle-
mand , probablement un parent du précédent ,
natif de Schlensingen, vivait vers le milieu du
dix-septième siècle. Il s'est un des premiers oc-
cupé de tératologie, et a publié : De mons$ris,
disputcUio physica ; léna, 1652, in-4°.
AMOUO oa DA MULA ( Morc-Antonio)^ car-
dinal italien, né le 12 féyrier lô05 à Venise, mort
à Rome le 13 mars 1570. H étudia la jurispru-
dence à Padooe , et fut d'abord employé par le
gouvernement vénitien dans plusieurs affaires
importantes. Chargé d'une mission près de Char-
IM-Quint en 1553 , podestat de Vérone en 155S ,
il alla porter à Philippe n les léUdtations de Ve-
nise, à l'occasion de la paix conchieentre la France
et l'Espagne , et fut envoyé peu après , à Rome ,
en qualité d'embatsadeur. Ses vertus, son érudi-
tion et son habileté dans les affaires, lui gagnè-
rent l'estime du pape Pie IV, qui le nomma évè-
qne de Rieti, cardinal et bibliothécaire du Vatican.
On a de lui des lettres imprimées dans Farrios,
ùrationes, etc., ex actis concilii Tridentini;
Venise, 1567, p. 125, dans Labbo, Conct2ia; Ve-
nise, 1733, vol. XX, p. 521 ; et dans Pino, yuova
scelta di lettere di diversi nolnlissimi uo-
mini; lib. I, pag. 87 et 106; Venise, 1582.
Superbi, Trionfo gtarUuo d'heroi illustr., 8t. — Pal •
Uvicino, Istoria del concilio di Trento, Il 181, etc. —
GUcronlo, f^iUepontiflcum romnnorum et eardinalhimf
III, 919. — MauucheUI, ScHttari 4*ltaUa. — CardeUa,
MêmorU itoriekê de' cardinali, V, 8S-8S.
AMULIU8 OU AMITUKIIJS 8TLT1IJS, roi dCS
Albains, tné en 754 avant J.-C. H était fils
de Procas et frère cadet de Numitor, qu'il détrô-
na (en 714 avant J.-C.), après avoir fait périr
son neveu Égestus dans une partie de châsse.
Quant à la fiUe de Numitor, Rhéa Sylvia, il Ja
força à se consacrer au culte de Vesta « Cette
princesse, dit Tite-Live, devenue par la vio-
lence mère de deux enfants , soit conviction ,
soit dessein d'ennoblir sa faute par la com-
plicité d'un dieu, attribua à Mars cette dou-
teuse paternité ; mais ni les dieux ni les hom-
mes ne purent soustraire la mère et les enfants
à la cruauté du roi : la prêtresse , chargée de
chaînes, fut jetée en prison , et Tordre fut donné
de précipiter les enfants dans le fleuve. » On a
supposé qu'Amuh'us , déguisé en guerrier, avait
lui-même violé sa nièce, afin d'avoir le motif
de la faire mettre à mort. Rhéa ne se sauva
qu'en faisant intervenir un Dieu dans son In-
fortone : Amulius fUt obligé de s'arrêter devant
cette déclaration. Quoi qu'il en soit, les enfants
exposés furent sauvés par « un berger, Fausto-
los, qui les emporta chez lui et les confia aux
soins de sa femme Larentia. Selon quelques-uns,
cette Larentia était nne prostituée a qui les ber-
gers avaient donné le nom de Louve. » De là l'o-
rigine de l'allaitement merveilleux de Rérous et
de Roroulns, noms des deux jumeaux. Ceux-ci,
devenus hoaan^, apprirent de Faustulus et de
Nomitor le secret de leur naissance et les oti-
mes d'Amolins : aidés des servitears de NoBoi»
tor, ils tuèrent l'ursurpateuret replacèrent kor
aïeul sur le trûne. Selon Miebahr, toute «Ha
histoire n'est qu'une (aUe.
Tite-UTe, BM. Rom, — Dents d'HaUcanuMK ntliil
tates. — Europe, Breviarium. — Floriu. — > PlnterVN',
nta Ronmli. — JmtfD. - Niebabr, Hitt. Jlom.
AMULIUS, peintre romain, Tivait eont le
règne de Néron. Hine cite de lui nne O^mrvi
qui semblait toujours regarder le spectateur, à
quelque place qu'on la mit.
Pline, HUtoh^ naturelle.
AMUBAT, AMUEATH on HOUaA» Dom de
quatre sultans on empereurs ottomans, dont veià
l'histoire :
AMURAT V^ OU MOUft AD, empercor des Otte-
mans, né en 726 de Thégirt ( 1316 de J.-€. ),
mort en 1389 de J.-C., socoéda à scb pèns
Orkhan, en 1360. Il affermit d'abord ta puis-
sance en Asie \\ar la répression soudaine d*WÊt
insurrection en Galatie; puis fl tooma ses re-
gard s vers l'Europe : c'est hd qai eommença nr
ce continent la longue série de conqoHes dei
Turcs. Son expédition fat couronnée par la priie
d'Andrinople, lâchement abandonnée par tagv-
nison. Lala-Chahin, un des lieutenants d'Arourat,
s'avança m6me jusqu'au delà du Balkan.
Peu de temps après, la paix conclue avec l'em-
pereur grec permit à Amurat de s'occuper de
l'administration de son empire. La loi sur le
partage du butin fut établie sur une base fixe;
un cinquième en revint aux prêtres , un autre
aux pauvres. Les pratiques extérieures du culte
n'avaient jamais été exécutées en publie par
les sultans, quoique le Coran le commandât
Mewla-Fenari, alors mufti, voulut obliger le
souverain à remplir son devoir, et il lui fit i
ce sujet une remontrance très-hardie. Amurat
ne s'en formalisa pas, et fit construire à Andri-
nople une superbe mosquée , en expiatkMi de ses
torts. Il y érigea aussi plusieurs ^blissements
d'utilité pnbtiqoey des bains, un sérail , etc.
£n 136Â on vit se conclure pour la pr^nière
fois un tiaité de paix solennel entre les Otte-
mans et un peuple chrétien : la petite républi-
que de Raguse se mit sous la protection du sok
tan. Lorsqu'il ùàlnt signer le traité, Amurat,
plus habile à manier le sriire que la phmie,
trempa sa main droite dans l^ncre, et rappliqua
en tète de l'acte, en tenant réunis Im trois doigts
du milieu, et en écartant le petit doigi et le
pouce. Ce grossier seing privé, imité et oraé
ensuite par les calligraphea, fut appelé tom§kra.
On l'applique encore aigourd'bai sur les fir-
mans de la Porte -Ottomane. L'ignorance dr
sultan, ajoutée à son fanatisme religieax, se ma-
nifesta encore par le peu d'encouragement qu'il
donna aux sciences et aux lettres. Piosicon
savants distingués de son époque furent obGfléi
d'aller chercher loin de sa cour un asile on Isor
mérite fût mieux apprécié.
Le repos dont Amurat jouissait depala la ptf
4S9
AAIURAT
4ao
arec les Grecs ne ftit pas de longue dorée; une
croisade, pièdiée par le pape UriMda V, avait
amené Tannée chrétienne presque sous les murs
d'Andrinople ; mais, surprise la nuit par les Otto-
mans, elle lut taillée en pièces en 1363. Dans les
campagnes suîTantes, le sultan s'empara de plu-
sieurs places fortes , et continua à guerroyer sans
«ncun succès marquant jusqu'en 1371, époque
à laquelle fl retourna en Asie. Une réroite le
força liient6t à revenir en Aomanie. Pendant
qif fl y fisisait le siège d'Apollonia , et an mo-
ment de Tabandonner, une partie des murs s'é-
croula, etles assiégeants pâiètrèrentdaas la place.
Quand Amurat reçut cette bonne nourelle, il se
trouTait appuyé contre un platane, qui devint
on otijet de la plus grande vénération , parce
que l'imagination des musulmans fit de cet in-
cident un miracle dû aux prières ferventes du
sultan. Pendant le pillage démette ville, Amurat
aperçut un soldat qui portait une coupe d'or
assez mal cachée dans son bonnet. H ne punit
pas le pillard , et, en souvenir de cette circon-
stance , il adopta pour hii-mâme et les officiers
de la cour le bonnet doré, quoique d'ailleurs il
eût le goût de la simplicité dans son habillement.
n fit ensuite de nouveau la paix avec l'em-
pereur de Byzance , pour attaquer les Slaves et
Valaques. Après une courte campagne, Lazar,
kral de la Servie, et Sisman, souverain de la Bul-
garie, furent contraints à implorer la paix, à des
conditions très-onéreuses.
A la cour de France , le roi d'Arménie racon-
tait bien autrement rhbtoire des démêlés d'Amu-
nt avec les Serviens. C'est sur le rapport de ce
pmce que Froissart nous apprend que « Amurat,
se pn^sant de faire la conquête de la S^rie,
envoya des ambassadeurs au despote de ce pays
avec un mulet diargé d'un sac de miDet, vou-
laùt lui iaire savoir par là qu'il ferait entrer sur .
ses terres une armée aussi nombreuse que les'
graîM de millet qui étaient dans ce sac. Le des-
pote ayant demandé trois jours aux ambassa-
deurs pour leur répondre, fit jeûner pendant ce
temps toute la volaille de sa basse-cour; et, le
troisième jour, il fit verser devant elle le sac de
mfllet, qui en moins d'une demi-heure fut avalé.
Alors, adressant la parole aux ambassadeurs
qni étaient présents : « Beaux seigneurs, leur dit-
9 f aves-vous vu comment le millet que vous
m'avez apporté de par votre maistre en me me-
aaçant , est dévoré et mis au néant pai^cette
poulaflle? et encore en mangeroient-ils bien plus
largement, s'ils en avoient.... Lamorabaquin
(c'est ainsi qa*fl af^ielle Amurath) me numide
que si je n'obéis à luy, fl mettra dedans ma
terre gens d'armes sans nombre. Si dites hiy,
de par moy, que je les attendray. Mais fl ne s'y
en saura ja tant venir qu'As ne soyent tous dé-
vorés, comme le mfllet a esté dévoré par ceste
poulaflle. » Et, de Adt, Amurath ayant envoyé
une année de soixante mille hommes en Servie,
le despote trouva moyen d'en enfermer Tavanfr*
garde dans une embuscade où cUe fht taiUée en
pièces. « Bien en y avoient aucuns qui se eny-
toient sauver, mais non firent, car fls fiirent
chassés et versés par terre tous morts; n'onc-
ques un tout seul ne s'en sauva. Or, retour-
nèrent ceux de l'arrière-garde devers Lamoraba-
quin, et lui contèrent le grand meschef qui estoit
venu à ses gens. »
Après tant de succès, l'heureux Amurath
jouit d'une paix de six années, qu'A passa prin-
dpaiement à Andrinople , sa nouvelle capitale.
Durant ce temps, U s'occupa avec activité de
l'organisation de l'armée. U perfectionna l'ins-
titution des spahis (cavaliers) et ceUe des
woinaks, espèce de soldats du train. Ces der-
niers étaient des chrétiens chargés du soin de
conduire les équipages et de nettoyer les écu-
ries ; pour les dédommager de l'humflité de ces
fonctions, on les exempta de tout tribut Les
spahis furent divisés en beuluks (escadrons),
sous le commandement du beuluk-bacchi. Le
chef du corps, spa/iroga, eut sous lui quatre
oHQciers généraux. Pour ses drapeaux le pro-
phète avait choisi la couleur du solefl (jaune ) ;
les fatimites , la couleur de la terre (vert); les
omeyyades, ceUe du jour (blanc); les abassi-
des , ceUe de la nuit ( noire) ; les descendants
d'Othman adoptèrent la couleur du sang, ce
fut le rouge, qui distingua l'étendard des spa-
his. Des fiels militaires fUrent érigés dans la
plupart des provinces de l'empire en fiiveur des
spahis, et pour récompenser leurs services. Ces
fiefs étaient cultivés par les paysans chrétiens
ou mahométans, appcJés raias, qui avaient la
propriété du sol , mais qui étalent soumis à hi
juridiction seigneuriale du sipah ; et celui-ci per-
cevait à son profit le produit des ixapùU sur les
terres de son fief. Les fils de raîa héritaient des
propriétés de leur père; lorsque le successeur
naturel manquait, et qu'un autre nomlure de la
famflle héritait, ce ne pouvait être qu'avec
l'autorisation du sipah, et après lui avoir payé
un droit ; enfin s'U n'y avait point de parents,
le fonds passait à un des voisins , sans que le
sipah pût en disposer eu faveur d'une autre
personne. Les spaÛs devaient résider dans leurs
fiefs en temps de paix, et fournir pendant la
guerre un djèbèH (cuirassier) par chaque
somme de trois mille aspres de revenu. On ap-
peUit timar tout fief qui rendait moins de mUle
aspres : le fief mifitah« ayant un reverni su-
périeur à cette somme prenait le nom de zkh
met. Ces fiefs étaient héréditaires en ligne droite;
et, à défaut de descendants mAles , réversibles
au domaine (miri). Le pacha de la province les
donnait alors à un autre sipah , ou à un anden
mflitaire. Cette institution d'Amnrat fVit très-
avantageuse à ses successeurs , jusqu'à Sdo^-
man P**, à qui les ziamet et le timar fourni-
rent encore deux cent mille hommes. Mais, aptes
la mort de ce grand prince, les règlements d'A-
murat tombèrent en désuétude, et les feuda-
481
AMURAT
433
toires ne se présentaient plus sous les drapeaux
avec leur contingent dliomroes. Après la paix
de Kutcbuk-Kaïnardjè en 1776 (1189 de Thé-
gîre ) t le sultan Abdul-Hamid rendit un édit
séYère, pour la réorganisation des djèbèlis ; mais
les clameurs des propriétaires des fiefs effirayè-
TOii le gouvernement, qui renonça à ses projets
de réforme. H se contenta d'une rétribution de
50 piastres par homme, appelée hèdèl-djèbèli,
en remplacânent du nombre de caTaliers pres-
crit par la loi.
Amurat, qui unissait le génie de la politique
à celui de la guerre, chercha, par le mariage de
son fils Baïezid avec la fiDe du prince de Ker-
mian, à se foire un allié parmi les petits princes
de TAsie Mineure, qui le contraritient souvent
dans ses projets d'agrandissement Par cette al-
liance le sultan devint possesseur de plusieurs
villes importantes , données en dot à sa bru. n
força le prince Hamid à lui en vendre plusieurs
autres. Sur ces entrefaites, ses lieutenants lui
avaient soumis la Macédoine jusqu'aux lh>n-
tières de l'Albanie.
Amurat vit ainsi tout plier sous ses lois; l'em-
pereur Jean Paléologue, s'humiliant devant
le conquérant, lui envoyait Théodore son troi-
sième fils, pour apprendre l'art de la guerre.
Mais une conspiration domestique faillit arra-
cher le sceptre à ces deux souverains. Leurs
fils, Saoudji et Andronicus Paléologue, unis par
une haine ardente contre les auteurs de leurs
jours, arborent l'étendard de la révolte. Au mo-
ment de la bataille, Amurat s'avance seul, et
somme les rebelles de se rendre. Accoutumés à
•obéir à cette voix puissante, les soldats abandon-
nent Saoudji ; le sultan, irrité, le fit mettre àmort.
Amurat eut encore à combattre plusTeurs in-
surrections qu'il étouffa avec énergie. Lorsqu'il
eut entre autres défait le prince de Karamanie,
ses courtisans hii consdllèrent de réunir à l'em-
pire le territoire du petit prince de Tektrè : « Le
lion ne s'amuse pas à chasser les mouches, » ré-
pondit le sultan. Quelques mois après la défaite
du prince de Karamanie, le feu de la révolte
embrase la Servie : Lazar , kral de cette con-
trée, s'unit de nouveau au perfide Sisman, beau-
père d'Amurat et kral des Bulgares , ainsi qu'aux
Bosniaques, et vingt mille Ottomans sont pres-
que entièrement détruits par les forces comtÀiées
de ces peuples. Amurat, surpris de cet échec
inattendu , hérite un instant à l'aspect de cette
ligue formidable; mais bientôt son courage et son
activité renaissent, et il repasse en Europe. Ali-
Pacha, son général, met le siège devant Nioopoiis,
et force Sisman, qui s'y était réfugié, à demander
grAce au sultan , qui la lui accorda moyennant
la cession de Silistrie. Une violation de foi réci-
proque raUuma la guerre. CelleHâ fut encore
contraire au kral bulgare, qui se rendit à discré-
tion. Amurat s'empara des États du kral ; mais
il épargna sa vie, et lui accorda un revenu digne
de son rang.
La défaite de son allié ne put intimider Lazar.
Les deux adversaires se trouvèrent en face dans
la plaine de Kossova. L'armée d'Amurat était
inférieure en nombre à celle des confédérés. Lo
sultan consulte ses lieutenants, pour savoirs!
la prudence permet de hasarder la bataille. Ls
fougueux Baïezid repousse tout oonsdl timide,
et sollicite avec ardeur le combat Le grand viar
est de ravis du jeune prince : le pieux ministre
avait cherché dans le Livre de Dieu (Kitob-Ulkh)
la décision que d*autres demandent à la prudence
humaine. Le Coran ,. ouvert au hasard, avait ré-
pondu par ces deux versets : « O prophète, combats
les infidèles et les hypocrites I car souvent une
troupe nombreuse est vaincue par une plus
faible. » Cet oracle dissipe tons les doutes,
enflamme tous les cœurs; Amurat, profitant de
cet enthousiasme, donne l'ordre de l'attaqne;
une lutte acharnée s'engage, une égale fureor
amme les deux armées. Baïezid, prompt comme
la foudre, dont il portait le nom ( Ildirim) , vols
partout où la résistance est la plus opiniâtre :
sa lourde massue lui ouvre à travers les rangi
une route ensanglantée. Yakoub , son firère et
son rival de gloire, marche avec lionneor sur
ses traces : « I>éjà , dit un historien musulman,
les lances brillantes comme le diamant avaient
été changées, par le sang qu'elles avaient versé,
en lames de couleur de l'hyacinthe ; déjà l'adcr
dès javelots s'était transforméenrubisétincebuits,
et le champ de bataille, jonché de tètes et de tur-
bans aux mille nuances, en un immense carré
de tulipes. » Enfin les chrétiens plient, le kral
de Servie est fait prisonnier, ses soldats fuient
ou sont massacrés, et la victoire est aux Otto-
mans.
Après ce terriUe combat, Amurat parcourt lé
champ de bataille ; il est étonné de ne voir parmi
les morts que des jeunes hommes, et pas on
vieillard : « La vieillesse est sage, réfisaà le
grand vizir; elle sait que rien ne peut s'opposer
aux armes invincibles des serviteurs dn pro-
phète. » Le sultan se féfidta de cette victoire, à
laquelle il s'attendait peu; car, superstitieux
comme tous ses sujets, il accordait une grande
confiance aux visions et aux songes ; et, k nuit
précédente , il s'était vu , dans un rêve affreux,
mourir sous le fer d'un assassin. Tout à coup
un des cadavres qu'il foulait aux pieds se r^
leva pAle et sanglant, et lui plongea un poignard
dans le cœur. Les janissaires se précipitent sm
le meurtrier, qui leur échappe trois fois, et sue*
combe enfin sous le nombre, après avoir fière-
ment vendu sa vie (1). Amurat, blessé à mort, o^
(1) Ce bra«c éUlt Mlloch KoUlowUcta. Les hifttortetti
hostiles aat Ottomans racoateot.les drcooslances de ce
fait dUTëremment. Selon Jean Oucas , MUoch aurait d^
mandé one audience au sultan, et l'aurait alors aaaasali<>
Mata que le meartre ait eu Ueo dans la tente on sur le
champ de batalUCf U est certain qull était prémédité. 10'
loch foulait par cette acUon se laver de l'acettsaUoo de
trahison , qui avait été articulée contre lui à la suite dfl>
faits suivanta : Les deui filles de Lazar étalent niaiWei»
I
AMURAT
484
1c supplice de Lazar, et expire sur le
Itre de sa ^oire l'an 791 de l'hé^ ( 1389).
kfimrai I*' est on des princes les i^ re-
rquables de la race d'Osman. Guerrier inCi-
Me , dooé de grandes facultés intellectueDes,
tartoat d*une Tolonté inébranlable, fidèle ob-
rateor de sa relii^on , fl Ait à la fois aimé et
dnt de son peuple.
•nmer, Hlstoirt dé VêwnpirÊ ottowum. " Jooaaoln,
rmrquU ( dans la eoUeetloo de l*C7nto«rt ).
kMVftAT II, empereur des Ottomans, né
*& 1404, mort le 7 de moharrem 865 de llié-
e ( 9 fénier 1451 ). A douxeans il Ait nommé
nremeur d'Amasie, et succéda en 1422 à
ihammed I*'. Après avoir (Ut rendre les der-
n deroirs à son père et ordonné un deuU de
il Jours , 11 enToya signifier son avènement au
de Hongrie, à l'empereur grec Eomianuel, et
L iirinces de M entécbé et de Karamanie. Un
ité de paix Ait conclu avec ce dernier, et une
T6 de dnq ans avec Sigismond. F.mmannd
d, oubliant ks maux causés à son pays par
amitié des monarques ottomans, osa-sommer
rant de lui livrer ses deux frères en otage,
t termes d'une clause du testament du sultan
ihammed; en cas de reAis, l'empereur mena-
I Amnrat de remettre en liberté M oustapha,
. de Baiezid-Ildirim, héritier légitime du trône,
de le &ire reconnaître par les provbces eu-
léennes, en attendant la soumission de celles
iSie. Le vizir Baiezid-Pacha répondit, au nom
•on maître, que la loi du prophète ne per-
tiait pas aux fils des vrais croyants d'être
féa <^ez les giaours (infidèles). Dès qu'il
■rat cette réponse, Emmanuel, suivant sa me-
se, délivra le prétendant, après lui avoir im-
ié la condition de rendre à l'empire grec Gai-
)li et un grand nombre d'autres villes. Dix
ères, sous les ordres de Démétrius Lascaris,
«rquent Moustapba devant Gallipoli, dont
it les habitants et même ceux des environs se
mettent ; mais la garnison de la forteresse
lise de la livrer au prétendant Ce prince
lae Démétrius devant la ville, et poursuit sa
sdie vers l'isthme d'Athos, grossissant son
née d'une partie des populations qui se trou-
ient sur son passage, et s'emparent de quel-
ea places. Alors Amurat envoie son vizir Baie-
l-Pacha à Andrinople , qui y rassemble environ
nte mille hommes et é^blit son camp près de
ville. Moustapha , dont l'armée était de^'enue
n plus forte par la réunion des grands vas-
IX de l'empire, s'avance vers les troupes du
Itan, et leur ordonne audadeusement de mettre
ft Itt armes. Cet ordre produit un effet ma-
[oe; les soldats obéissent; Bûezid-Pacha et
ifrère Hamza sont chargés de chaînes; le pre-
premlère à Milocb, l'aatre à Braokovlcb. Les deux
■rt diapatant no Jour sur la valeur de leora époux , la
HDe de MUoch appuya ses raisons par un soufBet.
'cnaaiTU un duel entre les deux beanx-fr^es. Mllocb
rrerta aoo adversaire, lequel, par vengeance, l'aceusa
itefflgeoceavec les IVrcs.
mier est rois à mort, et le second rendu à la li-
berté. A ces nouvelles, la forteresse de Gallipoli
capitule; Démétrius Lascaris Léontarios se dis-
pose à y mettre garnison; mais Moustaplia s'y
oppose,' en disant qu'il ne foit pas la guerre au
profit de l'empereur. Le général grec, voyant s'é-
vanouir amsi toutes les espérances que son
maître avait fondées sur l'élargissement du pré-
tendant , cherche alors à renouer avec Amurat;
mais l'obstination d'Emmanuel à exiger qu'on
lui remette les deux frères du sultan, fait rompre
les négociations. Le monarque ottoman condut
alors un traité d'albance avec les Génois de Pho-
cée, qui lui oflirent leurs vaisseaux, et lui envoient
la portion échue du tribut qu'ils payaient à son
prédécesseur (1).
Lorsque Amurat eut appris la défection de
l'armée de Baïezid-Pacha et la triste fin de ce
vizir, il prononça, avec la résignation qui carac-
térise les musuhnans, ces pieuses paides : « Ne
cherchons d'autre cause à ce malheur que la co-
lère de Dieu. Nos péchés nous ont attiré son
faidignatiou; tâchons de le fléchir par nos fer-
ventes prières et{>ar nos larmes ; car, lorsque le
créateur est contraire , que peut fidre la créa-
ture? » n alla visiter ensuite le grand scheik
Bokhari , et lui demanda son intercession. Le
scheik se mit en prières pendant trois jours; Il
tombe enfin en extase et entend la voix de Ma-
homet : « Le Dieu de miséricorde a exaucé les
Yceux d'Amurat; dis-lui que la puissance divine
lui donnera la victoire. » lie scheik répète au
sultan cette promesse, et lui ceint l'épée qui doit
punir les rebelles. Amurat, plein de confiance
dans les paroles du derviche, se retranche der-
rière la rivière d'Onloubad, et attend sans crainte
l'ennemi. Tout va coup Moustapba, qui s'avançait
pour livrer bataille, est saisi d'un violent saigne-
ment de nez qui dura trois jours, et lui causa im
tel affaiblissement, qu'y Ait obligé de suspendre
l'attaque. Bientôt après U Ait abandonné peu à
peu de tous ses soÛats. Resté seul avec quel-
ques valets, Moustapha se réAigla dans Galli-
poU, et vit du haut des remparts s'avancer la
flotte génoise qui conduisait Amurat vers les
côtes d'Europe. Le débarquement s'opéra à quel-
que distance du port de Gallipoli : Moustapha
quitta cette ville, et se sauva en Yalaclûe. Trahi
dans sa fuite par ses propres serviteurs, il est
pris à Kizil-Agateh-YÀidjé, et condamné à pé-
rir du suppUce des malfaitrars.
L'empereur grec, ayant appris la défeitèet la
mort tragique de Bfoustapha, commença à
crahidre pour hii-méme : il envoya au sultan des
(i) Dès le règne de Mlcbd Paléologue, quelques Italiens
avalent obtenu de cet empereur le prlvUége d'exploiter
des mines d'alnn dans le district de Pbocée t des nobles
génois commandaient la forteresse, eonsUvlte avec Palde
des Grées pour protéger cet ettbUsseroenL Sons Mo-
bammed 1*', Jean Adomo,flls du doge de Qénes, gonver^
nenr de la nouvelle Pbocée, s'était engagé à pajer an
sultan un tribut annuel par lequel la colonie génoise
acbetalt la francblse de son pavillon.
4S5
AMURAT
4»
ambassadeurs chargés de lui porter des protes-
tations d'ainitié, et de ne rien négliger pour apai-
ser sa colère. Pour toute réponse, Amurat, à la
tétc de vingt mille hommes, s*aTança sous les
murs de Constantinople ; il fit construire des ma-
chines dcs}inées à faciliter l'assaut , et annonça
que la ville et tous ses trésors seraient aban-
donnés aux musulmans. Cette promesse accrut
oonsidéral)lement les forces de l'armée assié-
geante, à laquelle s'empressèrent de se joindre
une foule de gens sans aven, attirés par l'espoir
d*un riche pillage. Les nombreux derviches qui se
rendireiii an camp du sultan réclamaient pour
leur pari de butin les religieuses que renfermaient
les couvents de Constantinople. Le grand scbeik
était à leur tête : la victoire d'Ouloubad , attri-
buée à ses prières, avait ajouté à la considération
dont il jouissait d^. Olqêt d'un profond respect
de la part des musulmans qui se prosternaient
devant Ini et s'empressaient de baiser ses mains,
ses pieds, et mèine les rênes de sa mule, ce
personnage révéré entra comme en triomphe
dans le camp ottoinan : se dérobant aux em-
pressements de la foule , il se retira sous une
tente de feutre, et chercha dans ses livres caba-
listiques l'heure où Constantinople devait tomber
«levant les enfants du prophète. Pendant ce
temps les derviches, ses disciples, remplissant
l'air de cris sauvages, insnlàùent les soldats
chrétiens accourus sur les remparts : « Hommes
aveugles, s'écriaient-ils, qu'avez -vous fait de
votre Dieu ? où est votre Christ? pourquoi vos
saints ne viennent-ils pas vous défendre ? De-
main vos murs tomberont , demain vos femmes
et vos filles seront enunenées en esclavage,
et vos nonnes livrées à nos derviches; car notre
prophète le veut ainsi ! « Enfin , après de lon-
gues méditations, le scheik Bokhari sortit de sa
tente ; la foule se pressait autour de lui, atten-
dant en silence l'oracle qu'il allait prononcer,
n annonça soloonellement que, le 24 août 1422,
il monterait k clieval à une heure après midi,
et que , lorsqu'il aurait agité son cimeterre et
po::ssé trois fois le cri de guerre, Constanti-
nople serait au pouvoir des musoknans. Au
jour et à llieure indiqués, le scheik, monté sur
on superbe cheval, s'avança vers la ville, escorté
par cinq cents derviches : au moment où il tira
le glaive du fourreau, l'armée entière poussa le
cri d* Allah et Mahomet i les Grecs y répondirent
par (%lui de Christoset Panhagia{i)!ei\ecom-
bat s'engagea. 11 fut terrible : les musulmans
étaient exaltés par les promesses qu'ils croyaient
venues du ciel; et les Grecs combattaient pour
leur culte et leurs foyers : pro aris et/ocis. Le so-
hôl allait disparaître k l'horizon sans que la vic-
toiro fAt fixée, lorsque tout à coup, au milieu des
rayons d'or dont il éclairait les bastions exté-
rieurs, une viergiB, revêtue d'une robe violette et
(1) La Toute-sainte, épiUiètc consacrée à la VJiri;c
Msrie chez k's Grcci.
jetant autour d'elle un éclat somatore], appantt
aux yeux éblouis dos assiégeants, et les renpB
d'une terreur panique, lis Alient, et Conatanfi-
Dople est sauvée. Les historiens qui rapportait
le miracle assurent que le scheik-6nîr fan-
même attesta la vérité de cette apparîtiao, eot-
firmée par le témoigpage de toute l'année otto-
mane. Les Grecs, de leur cAté, ne manquèrent pM
de dire que la sainte Vierge était descendue da
ciel pour protéger les religieases, menanées ps
les (lerviclies. Quoi quil en aoit, la dérontodei
musulmans peut s'expliquer ansai par des caam
toutes naturelles.
L*emperenr Emmanuel, voyant to» aes pn>
jets déjoués par la mort du prétendant , nii
suscité un second rival. UnantreiIoii8taplii,M
frère putné, excité par son gonvenieiir et par kl
agents secrets d'Emmanuel, venait de ae réiottei^
et de s*emparer de Nioée (Iznik ). Lea haltek
de Brousse, menacés aussi par le nooreau puéka-
dant , lui avaient offert en présent cent rite
tapis, et s'étaient excusés de ne pooToir lai oa-
vrir les portes de la ville, à cause du aenaot
de fidélité qui les liait au sultan AmunL Ok
nouvelles lui parvinrent pendant raaaant, et k
décidèrent à lever aussitôt le siège et à reloinMr
en Asie. Telle est la véritable cause de rabudn
de l'entreprise, à laquelle Constantinople éckifpi
encorenne fois, grâce au itratagème de cnoi-
pereur.
Pendant qu'Amurat s'avançait à la
de Moustapba, celui-d alla viaifeer en
l'empereur grée, qui ne Inl fit que de viémk
promesses. Le prétendant retoomait à loa »•
mée, torsque, trahi par le perfide Éltea, otMl
même qui l'avait pousséà la révolte cl qoe F»
d'Amnrat avait séduit, il fut livré à aoD bemn
compétiteur et exécuté sur-le-cbamp^ en nrti
de ces paroles du prophète : « Lorsqu'à y a des
khalifes auxquels on rend hommage, il Aat Me
mourir l'un d'eux. »
Tandis que le sultan triomphait du denier 4t
ses frères, Esfendiar, prince de Sinope ctée
Kastamoum*, profitait de la révolte de Moustaièi
pouressayer de s'affranchir du joug ottomaa. Il
mit le siège devant les villes de Tarakfi et àt
Boii; mais, abandonné par son propre fils Kaffan-
Bei, qui entraîna dans sa défection la phiagnaie
partie de l'armée, il fut obligé d'achderaoBpw-
don en donnant sa fille en mariage an vainqBev,
et en lui cédant les mines des montagnes de
Kastamouni.
Les noces du sultan avec la fille dn prince de
Sinope furent le signal des lètes lea plus bril-
Untes. La nouvelle épouse fit son entrée à Aadd-
nople , avec un éclat dont cette capitale n'avait
pas vu d'exemple jusqu'alors. Les mariagw à»
trois sœurs d'Amurat furent célébrés en mtat
temps.
Cependant, au milieu de la paix et desr^iovk^
sanccs publiques , Amurat n'oubliait pas les i*-
térOts de sa politique. L'oinpcreur Enunanotl
AM13RAT
49ê
îine de mourir, et déjà un traité cou-
an, son successeur, assurait an tuitan
on d'un grand nombre de rflles sur
de la mer Noire et de la Strania
, et de plua, un tribut annuelde trente
ts. L'ancien traité de paix ayec les
Servie et de Valachie était rmoorelé,
s de deux ans signée «?ec Sigianondy
^e, réoemiuent élu empereur d'AUe-
échaage de riches présents eut lien
eux sourerains. Amiflrat envoya des
ait, des yases dorés , des étoffes d'or,
, ; et Sigismond, des pièces de velours,
e Malines, des cheranx de prix, huit
d'or et miUe florins.
1429, Amurat enleva aux Vénitiens la
lessalonique, après un siège mémora-
lille habitants emmenés en esclavage ,
profanées, les autels renversés, tels
tésastres qui accompagnèrent la prise
alheureuse cité. Quand le désordre
Amurat permit à ses prisonniers de
.eors anciennes demeul'es; et il rem-
ibitants morts ou conduits hors de la
r l'excédant de population de la ville
ine, yèwùO'^U'iŒn/flr. Ainsi Thcssa-
nquise en 1386 par Amurat r% re-
laiezid en 1394, et par Mohammed
règne, tomba enfin, pour la quatrième
vofar des Ottomans, et fit depuis par-
empire sous le nom de Selaniki.
dévastations successives qu'elle avait
elle ne tarda pas k redevenir floris-
) à sa belle position, qui la rend l'en-
ssaire du commerce de la Thrace et
aUe. Parmi les églises grecques qu»
^es en mosquées, on remarque celle
ait le ceroucÀ de saint Démétrius,
lit incessamment, dit la tradition, une
imique célèbre par les cures mer-
u'elle opérait; mais , depuis que la
eszin retentit au-dessus des voûtes
chrétien, la précieuse source est
la ville de Jauina ( Yania) ouvrit ses
ultan, sous la condition que les habi-
rveraient leurs privilèges : mais les
es envoyés par Amurat pour prendre
Je la place violèrent le traité, firent
e Saint-Micbel et les fortifioUioiii.
>ur valaque, appelé Wladdrakul (en
^e le Diable ), après avoir tué Dan
lin, venait de oondure un traité de
murât, qui avait voulu d'abord sou-
oits du frère du prince légitime; mais
tribut de la part de l'usurpateur, et
i de reconnaître la suzeraineté de la
'ent les scrupules du sultan. L'année
433), il renouvela la trêve avec le roi
Sigismond, revôtii des in.signes de la
"çut dans la cathédrale de BAIe les
trs de son allié, ({ui lui ofTrircnt douze
coupes en or remplies de pièces du même métal,
et des vêtements de soie brodés d'or et chargés
de pierres précieuses.
Malgré ces apparences de bonne faitelligeoce
entre Amurat et Sigismond , ce dernier entre-
tenait des relations secrètes avec le prince de
Servie et cdd de Kanmanie Ibrahim-Bei , qu'il
exdtaltà recooquérir les possessions riviesà ses
prédécesseurs par les musulmans. Le vol d'an
beau cheval arabe qu'Ibrahim avait enlevé par
supercherie au chef des Tureomans de Zoul-
Kadriiè, qui s'en plaignit au sultan, fut le léger
grief qui fit éclater la guerre. Le VMsal révolté,
complètement battu par Sarudjè-Paoha et par le
sultan lui-même, fut obligé d'implorer sa grâce,
qu'il dut aux prières de son épouse , s^ur du
monarque ottoman; mais ce priÎM)e, tout en par-
donnant la rébellion dlbrahim , voulait punir
ceux qui l'avaient provoquée. Branliowitcli
parvint à détourner l'orage, en rappelant au
sultan la promesse de mariage qui existait de-
puis quelques années entre le monarque et Marie,
fille do prince de Servie. La Jeune fiancée fut
remise sJors entre les mains des envoyés mii-
sufanans, et devint le gage de la réconciliatioo.
Sigismond porta seul tout le poids de la colère
du sultan. Pendant quarinte-cinq jours l'armée
ottomane ravagea le pays, et, en se retirant,
emmena soixante-dix mille prisonniers. •
Les noces du sultan firent succéder les plaisira
à la guerre; mais, après quelques mois, de nou-
veaux soupçons sur la fidélité de son beau-père
et du voivode de Valachie décidèrent le sultan
aies attaquer tous les deux. Drakul se remit lui-
même aux mains du vainqueur, qui, après l'avoir
détenu quelque temps, lui rendit la liberté : quant
à George Brankowitch , U se réfugia eo Hongrie
auprès d'Albert , successeur de Sigismond. S6-
I mendra, assiégée par Tannée ottomane, se rendit
au bout de trois mois. Les vainqueurs se dispo-
saient à marcher sur Nioopolis, lorsque l'approche
dVon corps ennemi les fit changer de dessein. Les
Hongrois furent mis en déroute, et laissèrent un
si grand nombre de prisonnière entre les mains
des soldats musulmans, que l'un d'eux vendit une
belle esclave pour une paire de bottes. Albert
tenta vainement de reprendre Sèmendra ; la ter-
reur que les Ottomans inspiraient à ses troupes
était si vive, qu'eBes s'enfbyaient à leur seul
aspect, en s'écriant : Void le Loupt
Amurat, toi^oon attentif à étendre ses rda>
tiens potttiqœs, échangeait ses lettres amicales
avec les princes d'Egypte, de Karananie, awc
Kara-Youlouk de la dynastie du Mouton-Blanc,
el Chahrokh fils de Timoor; il tâchait aussi d'é-
tablir des liaisons diplomatiques avec Wladislas,
roi de Pologne, dont le firère, Casimir, était poussé
par un parti au trAne de Bohème, en ooncurrenoe
avec Albert, d^à possesseur des couronnes
d'Alleroa^c et de Hongrie. Le sultan offrait son
alliance à Wladislas, à la condition qu'il romprait
toutes relations avec Albert, et soutiendrait Ca-
480
AMURAT
44a
flimir comme roi de Bohème. La mort d'Albert
Tint rompre des négodatioiis qui n'avaient plus
de but, et l'empemir ottoman alla m^tre le
siège devant Belgrade , dont le prince de Servie
avait confié la défense aux Hongrois.
Jusqu'ici nous avons vu Amurat , toujours et
partout Tictorieux , marcher rapidement à son
but, en renversant tous les obstacles opposés à
«on ambition. C'est devant Belgrade que son
étoile pAlit pour la première fois. La résistance
de cette iUle, dont il ftit obligé d'abandonner le
siège au bout de six mois , (ht le prélude des
défaites successives que lui fit éprouver le célè-
bre Jean Huniade, connu des musulmans sous
le nom d'Yanko.
Mezid-Bei, grand écuyer d'Amurat, après avoir
remporté la victoire de Szent-Imreh, assiégeait
Hermanstadt Huniade vient an secours de cette
Tille, et fait éprouver la défaite la plus complète
aux Ottomans , dont vingt mille restèrent sur le
champ de bataille. Le gâièral hongrois, qui n'a-
vait perdu que trois mille hommes, passe les
montagnes, entre en Valachie, et ravage les deux
rires du Danube. Reçu en triomphe par ses con*>
citoyens, peu accoutumés à de parefls succès
contre les armes ottomanes , Yanko euToie à
George Brankowitch un char rempli des dé-
pouilles ennemies, etsurmontédestètesdeMczid-
Bei et de son fih : un TieiUard musulman, placé
au milieu de ces sanglants trophées , fiit obligé
de les offiir au prince de Servie. Le sultan, brû-
lant dcTenger cet a£Gront, envoie Chèhab-Uddin-
Pacha aTec une armée de quatre-vingt milles
hommes contre le Tainqueur, qui n'en aTatt que
quinze mille. L'orgueilleux Ottoman s'était vanté
que la vue seule de son turban mettrait en fîiite
les soldats d'Huniade. Un triomphe plus écla-
tant encore que la première Tictoire , itat la ré-
ponse du braTe Hongrois à cette fanfaronnade.
Chèhab-Uddin fut pris avec cinq mille des siens
et deux cents drapeaux. Cette vidtoire d'Huniade,
remportée en 1442 , est connue sous le nom de
bataille de Vasag.
L'année suiTante fot remarquable par la rapi-
dité des triomphes d'Huniade. Une campagne de
cinq mois lui suffit pour gagner cinq batailles et
prendre autant de villes ; aussi les Hongrois, fiers
de ces succès, l'ont-ils nommée la longue cam-
pagne. Le 3 noTembre 1443, les armées ottomane
et hongroise se rencontrèrent aux environs de
Nissa. La braTOure des musulmans dut échouer
dcTant les saTantes manœuTres d'Huniade. Ce
général obligea Amurat à se réfugier derrière le
mont Hémus ( le Balkan ), après avoir perdu deux
mille hommes, et laissé entre les mains de l'en-
nemi quatre mille prisonniers et neuf drapeaux.
Une nouvelle bataille s'engagea un mois plus tard
dans les défilés du Balkan, où les Hongrois eurent
à lutter à la fois contre leurs ennemis, et contre
les avalanches et les énormes blocs de glace et
de rochers qui se détachaient des hauteurs voi-
sines. L'avantage leur resta cependant, ainsi que
dans im troisième combat, livré dans les champs
de Yalov?az.
Au milieu de tous ces revers, Amurat apprari
que le plus indocile de ses vassaux, le princeoe
Karamanie, vient de se révolter pour la tràtàèait
fois, et s'est onparé des vfllea de Bôdièbri,
Ak-Chehir, et Ak-Hyssar. Le sultan confie àiM
généraux la défense des firontières européennes,
retourne en Asie, saccage phuAsura villes de b
Karamanie ; mais, pressé de s'opposer aux snooèi
rapides d'Huniade, fl pardonne aux rebelles si
reprend la route d'Andrinople. Voulant mettre m
terme à la guerre désastreuse quil soutenait, k
sultan rend au voîvode Drakul la Valachie, et à
George Brankowitch, ses deux fils, et les forts ds
Sèmendra, Chefair-Keuî et Krussovaz ; il envoie
ensuite un ambassadeur à Jean Huniade, qui m
réfère à la diète du royaume. Enfin, une ttén de
dix ans (ùt signée à Szegedin le 12 juillet 1444,
au prix de grands sacrifioM de la part du sollM.
Pour mieux en assurer l'exécution et la aofidité^
les conditions en fuirent solennellement jniéei
sur l'Évangile et le Coran.
A peine ce traité qui devait assurer k tm-
quiOité du sultan était-fl conclu, qu'une nouvdi
accablante le plongea dans le plus profond cbip
grin. Son fils Ala-Eddhi venaitde mourir. Anmnt,
qui joignait à de brillantes qualités guenièm
une grande bonté , et surtout une gnùode afliBD-
tion pour ses enfants, éprouva une telle douleir
de dite perte, qu'il renonça au pouvoir suprême,
et se retira à Magnésie, après avoir enviromié soi
fils Mohammed, âgé seulement de quatme aas,
de mhiistres vieillis dans les affaires, etcapafalei
de guider son inexpérience; mais, tandis qn'Â-
murat, à peine arrivé an milieu de sa carrière,
cherchait déjà le repos, les ennemis de l'empire
ottoman veillaient, attentifs à saisir la premièn
occasion de venger les a£Rronts que les armei
musulmanes leur avaient fait éprouver. Vtè'
dication volontaire d'Amurat sembliôt la km
offirir : le sceptre était tombeaux nudns d^mei-
fimt Aussi, malgré la solennité du serment prêté
par le roi de Hongrie, dix jours s'étaient à pêne
écoulés, que cette paix, qui devait durer dix ani,
fht rompue par le prince chrétien, à llnstigitioB
du cardinal Julien, légat en Allemagne et promo-
teur de la croisade contre les Turcs, prêchée per
le pape Eugène IV. L'armée de Wladislas , eom-
muidée par Huniade, à qui l'on promit la royanlé
de la Bulg^e dès qu'il aurait oonquis cette
provmce, ne s'élevait guère qu'à dix nulle hon*
mes. La réunion des cinq mille Valaques sooslsi
ordres de Drakul était lofai de rendre les due-
tiens assez forts pour s'opposer avec succès m
Ottomans. Cependant les premiers traversentsetf
crainte les plaines de la Bulgarie , ravagent, es
passant, les églises grecques et bulgares, brùlest
vingt-huit navires ottomans, s'emparent de quel'
ques places fortes, et vont camper près de Wann»
qui ouvre ses portes à l'armée chrétienne. Dans
ce pressant danger, les ministres du jeuiM
AMURAT
449
lai consefllèrent de remettre les
tvemement à la main ferme qui les
jusqu'alors ayec tant de gloire. Le
t des ambassadeurs k son père, qui
3gret : « Vous avez un empereur, lui
est à lui à TOUS défendre. Eh quoil
s donc un repos bien mérité, après
li souffert pour tous? » Les eoToyés
parlent du 8a|ut de Tempire : ileède
se en Europeà la tête de quarante
«. Arrivé près du camp hongrois, U
>upes en bataiUe, et ordonne que le
«r les chrétiens soit placé an bout
lantée en terre, afin de rappeler aux
ilmans le parjure de leurs ennemis.
:hoc, le brave Huniade enAmoe les
pénètre même jusqu'à la tente du
entrahié par le désordre de ses
t abandonner le champ de bataiUe,
dlerbd Kara4)a le retient par la
cheval, et lui épargne la honte de
; change alors : les Hongrois sont re-
ladislas, emporté par sa fougue,
la position avantageuse quil occn-
chait son rival dans la mêlée. Les
ains se rencontrent enfin. Amurat,
i djèrid , perce le cheval du roi de
est renversé. Un janissaire s'ap-
anche la tète, et, la plaçant au bout
;rie avec force aux ennemis : «Voilà
rotre roi!» Cet affreux spectacle
reur dans Tarmée hongroise; eDe
mment, malgré les prodiges de va-
e Huniade, qui est enfin obligé de
tisfait d'avoir sauvé l'État, et dégoûté
s achetées au prix d'un repos qui
e tous ses vœux, laisse une seconde
e aux mains inexpérimentées de son
ne à ses beaux jard'uis de Magnésie,
de femmes et de jeunes favoris, il
t aux plaisirs du harem et de la
peine goûtait-il les délices de cette
use , que l'État réclame encore son
janissaires venaient de se révolter :
troupe, qu'une main de fer pouvait
r dans les bornes du devoir, mépri-
\ d'un enfant Elle préluda par un
idie aux scènes de désordre qui por-
vante dans Andrinople. Le chef des
tait attiré la haine des janissaires :
que par miracle à leur vengeance,
ir leur victime se dérober à leur co-
nt la ville, et se retirent ensuite sur
e Bautchoul. Le grand vizir Khalfl,
et le beOerbeï Ouzghour, qui gou-
nom du jeune sultan, commencèrent
r aux révoltés une augmentation de
orent ainsi un calme momentané ; ils
it pour envoyer, auprès d'Amurat,
la, qui lui exposa le danger pressant
it l'empire, et le conjura, au nom de
son peuple désolé, de prendre une troisième
fois les rênes du gouvernement. Ce prince, sacri-
fiant ses goûts au voeu de ses anciens sujets, cède
à leurs prières et revient à Andrinople. Dès
qu'il a ressaisi le sceptre, tout rentre dans l'ordre,
tant son nom inspirait de crainte et de respect
Mohammed, que le vizir Kalil, dans le but de
l'élolgifer d' Andrinople, avait invité à une partie
de chasse, trouva, à son retour, le palais occupé
par son père. Malgré le caract^ altier du jeune
sultan et son goût pour le pouvoir, il n'osa se
plaindre, et se retira à Ma^iésie; mais U garda
dans le cœur une haine secrète contre le ministre
qui l'avait (ait descendre deux fois du tcùot, dans
l'espace d'une année.
Le sultan tourna aussitôt ses regards du côté de
l'Albanie et du Péloponnèse. A la tête d'une armée
de soixante mille hommes, il s'empara de l'isthme
de Corintbe, et soumit au tribut les princes da
Péloponnèse ; il s'avança ensuite en Auisnie, pour
réduire le câèbre George Castriot, autrement dit
Scanderberg : c'était un élève des Turcs, qui était
rentré dans ce pays, dont le sultan avait dépouillé
Jean Castriot, son père. Une armée décent miDe
hommes assiège Croya, sa capitale. Quatre mille
hommes de garnison, que Scanderberg y avait
mis, suffirent pour repousser les assiégeants;
tandis que ce h^ros, avec une armée de quarante
mille hommes soudoyés par les Vénitiens, har-
celait continuellement les Turcs. Amurat est
obligé de se retirer : il revient l'année suivante,
et essuie les mêmes affronts. La retraite des
Ottomans termina ainsi cette guerre d'Albanie,
qui fut interrompue , en 1448, par la défaite de
Jean Huniade qui avait envahi la Servie. Instruit
de cette invasion, le sultan accourut au secours
de son allié, et rencontra l'armée hongroise dans
la pUdne de Kossova, où elle s'était retranchée.
Trop confiant en sa fortune passée, Huniade, au
lieu d'attendre les secours que lui promettait
Iskender-Bei, quitte son camp, marche à l'ennemi,
et se dispose à Vattaquer. Avant d'accepter le
combat, Amurat fit une dernière tentative de
conciliation, que repoussa le fier Honiade. Enfin,
le 17 octobre 1448, commença la mémorable ba-
taille de Kossova, qui dura trois jours, et où la
victoire fût disputée avec acharnement; mais les
Hongrois, trahis par les Valaques, qui passèrent
du côté des Ottomans, durent céder; ils se reti-
rèrent cependant en bon ordre, et parvinrent à ga-
gner leurs retranchements. Huniade, désespérant
du succès, sortit furtivement du camp et passa en
Hongrie, accompagné de quelques ofBders. L'ar-
mée, abandonnée de son général, se diq[)ersa, et
fut massacrée. Dix-sept mille chrétiens restèrent
sur le champ de bataflle, et l'on prétend que les
OsmanHs achetèrent cette victoire par une perte
de quarante mille hommes.
En 1449 , la mort de Jean Paléologue avait
éveillé les ambitions rivales de deux prétendants
à l'empire grec. Démétrius, firère puîné de Cons-
tantin, lui disputait la couronne; mais Amursi
44S
AMURAT
444
D^eitt qu'un mot à dire pour assurer à Théritier
légitime ce sceptre que le lils du monarque otto-
man derait bientôt briser entre les mains du
dernier empereur Paléologue.
Au mois de février 1451 , Amurat fut frappé
au milieu d\m festin d'une attaque d'apoplexie,
et mourut dans une lie près d'Andrinople , où il
aimait à se délasser des pénibles devoirs du rang
suprême.
Un historien musulman raconte avec des cir-
constances toutes différentes la mort-d'Amurat,
qu'il attribue à une faiblesse superstitieuse. Ce
prince, dit-il, revenant de la chasse aux envi-
rons d'Andrinople, rencontra sur le port Ada-
Kuprucy, un derviche, qui, à la vue de son sou-
Terahi , s'écria d*un air inspiré : « Vous n'avex
pas de temps à perdre , aug|^te monarque, pour
combler les profondeurs de l'abtme creusé sous
vos pieds par vos péchés et vos prévarications...
L*ange de la mort est à votre porte ; ou T rez les bnià
et recevez avec résignation le messager du ciel
Ces paroles firent la plus vive impression sur
Amurat. Ses conseillers, Ishak-Pachaet Sarydjé-
Pacha, qui marcliaieot à ses côtés, cherchèrent
inutilement à le rassurer ; son esprit était frappé.
Son trouble augmenta en apprenant oue ce der-
viche était disciple du célèbre scheik Moharo-
med-Bohkari, qui lui avait prédit, dans le temps,
la défaite du prétendant Moustapha. Convaincu
alors que c'était un arrêt du del, il se prépara
à la mort, fit son testament, régla les affaires de
Tempire, et succomba en trois jours, victime de
sa crédulité.
Amurat est le seul des souverains ottomans
dont le règne offre l'exemple d'une double abdi-
cation volontaire. Ce prince, d'une haute capa-
cité, d*un caractère juste et ferme, gouverna
I^empire avec gloire ; et si , en vrai philosophe, il
préférait à l'éclat de la couronne les douceurs
de la vie privée , il sut s*y arracher quand la
Toix de son peuple le rappela. Pieux et chari-
table comme presque tous les princes de la dy-
nastie d'Osman , il avait soin , lorsqu'il s'em-
parait d'une ville, d'y élever un djami ( cathé-
drale), une mosquée , un imaret , un mèdrècé et
un khan. La mosquée d'Andrinople, connue sous
le nom de Uteh-cherafiéli ( aux trois galeries ), est
son ouvrage; elle est remarquable surtout par
une singularité dans la construction de son mi-
naret , dont on ne trouve ni modèle ni imitation
dans l'architecture orientale. Trois escaliers en
spirale, s'élevant depuis la base jusqu'au faite
de !a colonne, conduisent à ces trois galeries,
de manière qne trois personnes, montant en
même temps, entendent réciproquement le
bruit de leurs pas sur les marches, Rupen)osées
les unes aux autres. Près de cette mosquée,
Amurat fit bdAkim darul-hadis ( école des tra-
ilitions des prophètes ), et y attacha des profes-
seurs richement rétribués. Brousse possède aussi
une mosquée due à ce prince : elle est placée au
mUicu d'un bosquet de cyprès, sous lesquels
on voit les tombeaux de ses femmes , de ses
fils et de ses frères. Amurat est le premier àt»
empereurs ottomans qui ait fait construire dei
ponts d'une grande longueur. On dte celai q^
est jeté sur un vaste marais, entre Sakmiqiie et
Vèni-chélûr; un autre à Erkènè, qui avait ctti
soixante-onze arches, et un troisième à Angoa;
le produit du péage de ce dernier pent état
consacré au soolagnnent des puims de h
Mecque et de Maine « où le sultan eKmfêi
tous les ans un présent de trois mille dnqcarii
ducats, à l'époque dn d^nirt de la curavaneda
pèlerins.
Sous le règne d'Amurat, la poésie canmatgk
à jeter plus d'éclat que sous ses prédéoesseni :
les biographies des poètes ottomans en dtenk m
nombre considérable, dont la nomenclature iâ"
frirait peu d'intérêt La jurisprudence et la fhétf-
logie eurent aussi de savants professeorSy quoi-
que moîus distingués et surtout moins nomlmi
que sous son fils et son successeur, SoltaD-Mb-
hammed-Elfatyh.
Hamma. Histoire de Cempire ottoman. ~ M. rom
nia, la Turquie, dans h Collection de VGnivert.
AMURAT III, sultan des Ottomans, né i«f
1545, mort le 17 janvier 1595. II suooéda, m
1574, à Sélim n, son père. La nuit même de toi
entrée au sérafl , il fit étrangler ses cinq frères;
le lendemain , fl reçut les hommages de tons l0
officiers de sa maison. Lorsque cette oérénMMil
fut terminée, ceux-ci, rangés sflencieiiaenMil
autour du sultan , attendirent avec anxiété qpril
leur adressât la parole. C'est une s up ei sti t i oi
très-accréditée chez les musulmans, comme wt
trefois chez les Grecs et les Romains , et mine
encore parmi les nations mod^smes , que les p(»
miers mots prononcés par le nouveau monaB^H
prosnostiquent infailliblement le bonheur oo k
malheur de son règne. Aussi ce ftit avec la pbi
grande tristesse qne les courtisans eotendinii
sortir de la bouche d'Amurat ces paroles dt
mauvais augure : J*ai faim; qu'on me âoKU
à manger I Vue fomine qui affligea cette mens
année Constantinople et diverses proTinoes M
l'empire, vint confirmer cette opinioo popubùe;
les guerres et les dissensions intestines^ qui ica*
dirent si désastreux le règpe d'Amurat in^doi-
nèrent encore plus de force aux pr^ugés émir
nants.
Après la prière des funérailles , le cnqpsde
Sélim II fut inhumé à Sainte-Sophie, «f M
jours plus tard ses cinq fils furôot dépoiéi à
ses nieds. Le sultan , qui les avait bit pair,
distrunia des aumônes et fît psalmodier le CofiBf
pour le salut de leurs âmes. Les janissaires el
les autres troupes reçurent cent dix boanei
d'or. Diverses promotions et quelques destifaitioBi
eurent lieu ; et quatre c^ts prisonniers chrélleBi
furent mis en liberté.
Le premier acte administratif du soltan ta
une ordonnance qui interdisait aux masulmaii
l'usage du vin : elle fut provoquée par linso-
AMURAT
446
[oelques janissaires ivres ,, qui apos-
le sultan, un jour qu'il passait devant
où ils buvaient Habitués à la Ucenœ
le Sélim n, les soldats s'irritèrent de
libition, maltraitèrent le soubachà
et menacèrent le grand vizir et même
}ette audace intimida Amurat, qui ré-
édit, à condition que les troupes ne
nt pas la tranquillité publique ; mais
ga des janissaires de l'indiscipline de
\ : ce chef fut destitué , et remplacé
négat italien, qui avait transformé
e Cicala en celui de Djighala.
i traité conclu avec Maximilien, leshos-
i l'Autriche et la Porte ne continuaient
: les beis de Gran et de Stuhlweis-
menacèrent Ujvar et Palota ; quelques
reai brûlés , et les environs de Tapaou
^és jusqu'à Koprainis. Les sandjak-
akariz, d'Huina, de Poscbega, de
lî et l'alai-bei, de Wellai, réunirent
hommes , battirent le brave capitaine
dole, Herbaert, baron d'Anersperg,
is et eut la tête tranchée; cette tète
m autre chef figurèrent dans l'entrée
I de Ferhad-Bei à Constantinople ;
i ensuite achetées au bourreau par le
ognad, ambassadeur de l'empereur,
oya dans la Camioie, oii elles furent
olations du traité de paix, qui signa-
iâxit du règne d'Amurat, Vinrent se
i violations du droit des gens. Sous
l'espionnage» le drogroan de Venise
lu divan , et celui de France fut obligé,
T sa tète, d'embrasser l'islamisme; un
t étrange, Dominique Mossbach , de
conduit au divan la chaîne au oou ,
iquante coups de bftton.
Bt Florence renouvelèrent leurs capi-
vec la Porte, L'Espagne présenta au
' février 1578 (fin de 985), un projet
[ui ne put être signé qu'après cinq
^odations. En 1679, la rdne Éli-
Lngleterre brigua l'amitié d'Amurat,
it un traité de commerce favorable à
Bretagne. L'année précédente, quel-
ificationB avaient été apportées aux
BS conclues avec la France quarante-
iparavant; eniin, la Suisse chercha k
rapports avec l'empire ottoman , qui
très-bien les propositions que lui foi-
trses puissances chrétiennes, d'abord
II grand principe de la politique otto-
; Sublime Porte est ouverte à tous
viennent y chercher secours, mais
cause des embarras que lui occasion-
pr^>arati(s de guerre contre la Perse.
»78 fut signalée par plusieurs événe-
heureux, attribués à l'influence d'une
larue en 1577 ; la peste ravage Gons-
et l'Italie; et la mort enleva le mufti
Hamid , le kapoudan-paclia Piali, la sœur d'A-
murat et sa tante Mir-Mali-Sultane; mais le
plus grand malheur pour l'État fut la fin tragique
du grand vizir Muhamnied-SokoUi , le plus re-
marquable de tous les ministres ottomans, le
soutien du trûne sous les règnes de Sul^man et
de son fils Sâim. Lui seul, malgré le peu de
faveur dont il jouissait auprès d'Amurat, sut re-
tarder la décadence de l'empire , dont la fai-
blesse apparut dès que cette main puissante ne
tint plus les rênes du gouvernement Sokolli
périt sous le fer d'un assassin qui l'aborda dé-
guisé en dervidie , et le frappa au moment où
U tenait le conseil du soir. Le meurtrier, mis à la
torture , ne fit aucun aveu et fut écartelé. On at-
tribua ce crime à une vengeance personnelle,
pour en mieux cacher pentrétre la véritable
source. Bfuhammed-SokoUi avait été pendant
quatorze ans à la tète des aflaires; les littéra-
teurs et les savants trouvaient en lui un puis-
sant protecteur, et son nom est attaché à un
grand nombre de fondations d'utilité publique
ou de piété. Sur la prédiction d'un derviclie qui
lui avait dit avoir vu en songe une main divine
graver sur la porte du divan ces mots, Kaé»-
queur de la Perse l le sultan chargea son fidèle
vizir Osman-Pacha de porter la guerre dans ce
pays. Elle Ait longue et sanglante, et finit, en
1Ô90 de J.-C., par un traité de paix qui as-
surait aux Ottomans le Kurdjistan, la Géorgie, le
Scliirwan, Tebris, et une partie de l'Azerbak^an.
Peu de temps après , le khan rebelle de la Cri-
mée Ait châtié par Osman-Pacha, qui, à son re-
tour à Constantinople, reçut de son souverain
les plus grands honneurs. Vers la même époque»
Ibralu'm, pacha du Caire, subjugua les Maronites
qui habitaient le mont Liban et les environs x
entreprise dans laquelle avait échoué le sultan
Sélim n, neuf ans auparavant Toute» ces vie-
tohres furent l'occasion de splendides (êtes.
En 1589, une insurrection avait éclaté parmi
les janissaires : elle était motivée par l'altération
de la monnaie avec laquelle on voulait payer leur
solde. L'intendant de la pionnaie, après avoir
inutilement essayé de fiiire accepter au defterdar
(trésorier) une monnaie de bas akû, aussi U'
gère, dit un historien ottoman, qu'une feuiUe
d'amandier, et ne valant guère mieux qu'une
goutte de rosée , s'était adressé au favori d'A-
murat, Muhammed-Pacha, beîlerbci de Roo-
milie, qui se laissa gagner par un présent de deux
cent mule aspres , et ordonna au defterdar d'ac-
cepter pour le payement des troupes la noa-
velle monnaie. Cette décision détennina la ré-
volte. Les janissaires assaillirent le sérail, en
demandant à grands cris les tètes du defterdar
et du bellerbei; le sultan fut obligé de les leur
abandonner. C^ concessioa fit connaître aux
janissaires toute l'étendue de leur pouvoir; aussi
depuis ce jour l'autorité souveraine commença à
décliner, et l'État marcha à grands pas vert sa
décadence. A U suite de crtte émeute, le sultao
447
AMURAT
448
destitua le grand Yixir Siawouch, et le remplaça
pai Sinan-Pacba. Depuis 1589 jusqu'en 1592,
des troubles et des désastres de tout genre,
symptômes non équivoques de désorgtfiisation,
éclatèrent sur tous les points de l'empire : deux
nouyelles révoltes des janissaires entraînèrent
la destitution de Sinan-Pacha et de son snoces-
seur Ferhad-Pacha. En Egypte, les troupes s'in-
surgèrent contre le gouverneur Oweis-Pacha : à
Tcbriz , Djafer, voulant punir la rébellion de ses
soldats qui refusaient la nouvdlc monnaie, en fit
massacrer dix-huit cents. A Kéifi, un aventurier,
qui se disait le fils de Châh-Thahmasp, se créa
des partisans, remporta qudques avantages sur
le sandjak-bei du pays, et fut enfin vaincu par
le gouverneur d'Erzroum. A Constantinople, un
imposteur, appelé Yahia-Mubamraed-SeOah, prit
le nom de Mehdi , et se fit passer pour le dou-
zième imam qui, suivant les musulmans, doit
paraître à la fin du monde : on parvint à s'en
emparer; il (îit empalé. ( Voy. Mehdi. ) Enfin,
en 1592 et 1593, la peste causa de si affreux ra-
vages dans la capitale, que les boutiques restè-
rent longtemps fermées, et que le sultan alla ha-
biter les châteaux du Bosphore.
Amurat, pour mettre un terme à l'esprit d'in-
subordination de l'armée, crut devoir l'occuper
à la guerre. D'après les conseils de Sinan-Pacha,
la if ongrfe lut choisie pour le théâtre des hos-
tilités : Haçan-Pacha , gouverneur de Bosnie , as-
siégea Sissck ; mais les Impériaux accoururent au
secours de la place. Haçan, resserré dans l'angle
formé par le confluent de la Koulpa et de l'Odra,
fut battu complètement, et se noya avec la plu-
part des siens. Lorsque cette nouvelle arriva à
Ck)nstantinople, le peuple exaspéré demanda
vengeance ; l'ambassadeur autrichien fût empri-
sonné, ainsi que toute sa suite. Le grand vizir
Sinan partit pour la Hongrie , s'empara de Wes-
prim et du petit fort de Palata , et établit ses
quartiers d'hiver à Belgrade. D'un autre côté, le
pacha de Bude était vaincu près de Stuhlweissem-
bonrg. Szabandna,Divia, et neuf autres villes ou
châteaux , tombèrent au pouvoir des Impériaux.
Au printemps suivant , l'archiduc Matthias prit
r^éograd et investit Gran , qu'il abandonna après
un siège de vingt jours. Chrastovitz, Gora , Pe-
trina et Sissek se rendirent à l'archiduc Maxi-
milien : les trois premières places fiirent bientôt
reprises par les musulmans, qui s'emparèrent
encore des villes de Tata (Dotis), Saint-Marton,
Papa, et de la forteresse de Baab. La place de Ko-
mom , grâce à la solidité de ses remparts , résista
aux efforts du grand vizir. Malgré le succès de
l'aimée ottomane , à laquelle le khan des Tar-
tares, Ghazi-Ghéraî, venait de se réunir avec
quarante mille hommes , Sinan se vit abandonné
par les princes de Transylvam'e, de Valachie
et de Moldavie, qui conclurent une alliance avec
l'Autriche; et huit mille musulmans périrent à
Bucharest et à Gurgevo, victimes de la trahison
des voïvodes valaque et moldave , Michel et Aron.
Frappé du rêve d'un de ses fiiToris, le su-
perstitieux Amurat crut sa fin procfa^De.11 sera»-
dit dans les jardinsdu sérail, pours'y repocerdau
le kiosque de Sinan-Pacha , qui domine le Bos-
phore. Là, il ordonna à ses musiciens de ciuDtei
un air lugubre qui commence par oes parotei :
« Je suis accablé sous le pokls de mes maux :
ô mort, sois cette nuit toiqours à met côtés! >
Ces chants funèbres furent interrompus par une
décharge d'artillerie qui fit sauter en édats les
vitres du pavillon. Amurat tira le plus noir pré-
sage d'un incident qui n'avait rien que de très-
naturel , et dit à ses officiers , en Yeraant d*abao-
dantes larmes : « Je vois bien que c'en est fkttdi
kiosque de mon existence. » A cet moti , flre&tn
dans son appartement, se jeta accablé sur on
sopha, et mourut quatre jours après, le 16 jaBrier
1595, dans la dnquante-quatrième année de iob
âge et la vingtième de son règne.
Amurat HI était d'une tidfle moyenne : use
barbe peu fournie et de couleur rousse desca-
dait sur sa poitrine ; sa figure pAIe, ses yen
éteints, indiquaient l'abus des plaisirs du harem.
Sa passion (nur les femmes était ti immodérée,
qu'il eut jusqu'à dnq cents esclaves et quanaie
sultanes-khassèkis ou khass-odalilu, qui lui doi-
nèrent cent trente enfimts. Aussi Itai-jl doniBé
toute sa vie par ses favorites, entre antres par
sa première épouse Safiîé (la Pure), iaaue deb
noble famille vénitienne du BafTo. Il était d*iB
caractère superstitieux , faible , et ftcHe à irriter.
On a cependant peu d'actes de cruauté à M le-
prodier. Par suite de ce manque d*énflig{e, il
était aisé de s'emparer de sa confiance; eClemofti,
le khodja, les imams, les scbeiks, les Tiiirs,.
partag^ent avec les femmes l'honneur de M^;
les volontés de leur souverain, n avait Te^
cultivé; on a de lui quelques ghœuU, et on ov-
vrage ascétique intitulé le CommeneemaU in
Jeûne. H aimait la danse et la nnuique, et se
plaisait à s'entourer de musiciens , de nains et de
bouffons : les astrologues, les devins, les inter-
prètes de songes, furent aussi en grande ftrair
auprès de lui.
Quoique Amurat m ne puisse être oonpléai
rang des princes remarquables, et que ce loit
sous son règne que l'État ait maréhé visfbkneflt
à sa décadence, il est vrai pourtant dedbe ^
ce période de temps ne fut pas sans gloire : frloe
aux talents des vizirs Sinan, Osman etFefliad,U
victoire vint encore accroître l'héritage dagrasd
Suleïman.
BAmmer, HUMrt de Vtmpirt attowum, ^ VL M»-
nln, la Turquie, dans la coUecUon de rCMvfrt.
AMURAT IT, sultan des Ottomans, oé Ten
1611, mort le 8 février 1640. II n'avait qoe
douze ans lorsqu'il succéda, le i septembre 1623,
à son oncle le sultan Mustapha. Son rèpie U
agité par les troubles qui s'élevèrent en Crimée,
par la guerre que les Turcs firent en Tnasyl-
vanie pour soutenir Betlenf-Gabor, par ks iaoop
sions des Cosaques qui s'avancèrent jusqu'il port
449
AMtmAT
4^
de CoDStealiiiople, par les révoHes de phisieare
pachas en Asie; eofin par les séditions des ja-
nissaires, demandant à diverses reprises la des-
titution de leurs chefs et une augmentation de
leat paye. H serait trop long d*entrer dans
les détails de toutes ces sanglantes péripéties.
Pour apaiser les farouches pi^îtoriens , le jeune
sultan dut plus d'une fois consentir à Toir les
ministres fttYoris tués sons ses yeux. Ces exé-
cutions honiUes , qui le firent Mnir d'one rage
impuissante, contrihoèrent peut-être, autant que
l'abus du ybkf à le rendre plus tard d'une cruauté
proTerliiale. L'érénement le plus heureux et le
plus important de son règne fttt la prise de Bagdad,
que plusieurs années, conduites perdes pachas
▼aillants, «raient essayé en Tain d'arracher aux
Persans.
Le 15 novembre 1038, Anrarat arrire sous les
murs de Bagdad. H ranfanait par sa présence
l'ardeur des soldats qui trayaillaient à l'ouver-
ture des tranchées; on dit même qu'il leur don-
nait l'exemple en mettant la main à l'œuvre. Cette
conduite fit naître le plus grand enthousiasme
dans Tannée, et eut les plus heureux effets. Cest
àToccasion du siège de Bagdad que le sultan
Amiirat mérita le titre de Ghazi, qui hii Ait dé-
cerné d'une voix unanime. Api^ que les feux
d'une artillerie bien nourrie eureitt abattu une
poftion des murs jusqu'au niveau du sol, un as-
•ant général eut lieu le 17 ohaban 104a (24 dé-
cembre 1038 ). Le grand vizir Tafiar-Mnhammed-
Paeha, s'âançant sur le rempart comme un simple
▼okMutaire, eut la tête traversée par une baUe;
et, suivant les expressions d'un écrivain oriental,
Foiseau de icn esprit s'envola de sa cage ter^
restre dans les bosquets de roses du paradis.
Le kapoudan-pacha Moustapha remplaça sur4e-
ehamp Tanar-Pacha, et monta à l'assaut avec une
intrépidité qd ranima l'armée des assiégeants et
leur assura la victoire. Le lendemain, après avoir
Mutenn un siège de quarante jours , ce boulevard
de la firontière persane capitula, et Bagdad ftit
incorporé à l'empire ottonum , dont il fait en-
core partie ai^ourd'hui. Amurat avait promis
de respecter la vie et les biens des vaincus, en
enjo^nant au khan de foire évacuer la ville avant
midi ; mais la garnison n'ayant pas tenu compte
de cet ordre, les Ottomans pénétrèrent de vive
fbfoe dans Ba^^lad, et firent un horrible car-
nage des vaincus : trente mille Persans fhrent
massacrés le jour même de la capitulation.
Le gouvernement de Bagdad ftit confié h Ha-
çan, aga des janissaires; Bektach-Aga eut le
eonnnandement de la garnison. Avant de quitter
sa conquête, SuUan- Amurat, dans un accès de
eolère occasionné par l'explosion de la poudrière
de Bagdad, fit trancher la tête à mille prisonniers
persans. Son entrée à Constantinople se fit le
8 safer ( 10 juin 1639), avec une pompe digne de
la conquête : sa hautesse à cheval, vêtue à la ma-
nière des anciens héros persans, et les épaules
eouveites d'une peau de léopard, était précédée
ROUV. BIOGR. tnnVKBS. — T. II.
par cent timbaliers et trompettes persans, qui
jouaient des airs nationaux ; et, à les oêtés, vingt-
deux khans enchaînés ornaient la marahe du
triomphateur.
A la suite d'une orgie nocturne où il s'aban-
donna plus que jamais à son penchant pour
le vin, passion qu'une abstinence forcée sem-
blait avoir encore accrue; et, comme dit un his-
torien ottoman , « après avoir été séparé pen-
dant quelque temps de la fille de la vigne qu'Q
annait avec ardeur, et avoir renoncé pendant
plusieurs mois à se mirer dans le cristal de la
coupe du matin, qui depuis tant d'années avait
brillé sur la couche du plaisir ; au premier jour
de Bdram , le maître du monde consentit à voir
étinoder de nouveau cette Uqneur matinale dans
la coupe séduisante et il recommençaà baiser
les lèvresde rubis du cristal où écumait laboisson
rosée.»
La santé du sultan déclina visiblement : tyran
jusque sur son lit de mort, il menaça les mé-
decfais du dernier supplice s'ils ne le guéris-
saient pas, et donna l'onlre d'étrangler son frère
Sultan-Ibrahim. Ce prince avait dû jusqu'a-
lors son salut au mépris que sa faiblesse cor-
porelle et une sorte d'fanbédllité affectée avaient
inspiré à Amurat La sultane Validé prit sur
elle d'empêcher l'exécution dlbrahim ; mais,
pour ne pas réveiller le terrible courroux du
sultan moribond, elle lui fit dire qu'il était obéi,
et que son firère n'existait plus. Le soupçonneux
monarque voulut voir le cadavre du prince; et
comme les médecins s'opposaient à ce d^,
sous le prétexte que ce spectade redoublerait
sonmal,fls'âançahorsdulit; mais , trop faible
pour /se soutenir, il retomba dans les bras de
son fovori Silihdar-Pacha. Enfin , après quinze
jours de maladie, Amurat expira le lO chewwal
1049 (9 février 1640); il était âgé de vingt-neuf
ans, et en avait régné dfix-sept
Suivant quelques historiens, sa santé était al-
térée depuis plusieurs mois par les craintes su-
perstitieuses où l'avait jeté une éclipse de so-
leil. Vainement ses astrologues cherchèrent-ils
k le rassurer en hii promettant un règne long
et fortuné; Amurat, qui cultivait lui-même les
scimces occultes, voulut s'instruire de sa des-
tinée par des moyens surnaturels ; fl ouvrit le
Djefr-Kitabi, livre mystérieux écrit en caractères
magiques. Apporté d'Egypte par Selim I**, ce
livre renferme , si l'on en croit une tradition
populaire, le nom de tous les princes qui régne-
ront dans cette contrée jusqu'à la fin du monde ;
on y trouve aussi la série de tous les sultans ot-
tomans , et même le récit prophétique de leurs
destinée. Amurat étudia longtemps cet ou-
vrage, crut y voir la prédiction de sa mort pro-
chame , et, dans son effîroi , cacheta le funeste
livre, et prononça mille anathèmes contre ceux
qui y toucheraient à l'avenir. Ses craintes re-
doublèrent encore lorsqu'il apprit que le scheik
de la Mecque , renommé par son talent pour la
15
461 AMURAT 452
diTination, avait assuré an Silihdar que la luoe i pagnanl se hâta de s'éaicr : « Lgpgiie Tie à
de chewwal, pendant laquelle le sultan était né, mon padichAh! Tâme de Tinsolent s'est eavolée
indiquait quelque chose de sinistre pour cette
année 1049 ( 1640). Pour détourner la fâcheuse
influence des astres, Amurat ordonna des au-
mônes et des sacrifices , et fit mettre en liberté
un grand nombre de prisonniers ; mais, frappé
d'une terreur insurmontable, il n*en mourut pts
moins pendant la lune fatale de chewwal.
L'entérieur de ce prince répondait à l'idée
que sa conduite sanguinaire en donnait. Quoique
d'une taille un peu au-dessus de la moyenne,
son corps constitué vigoureusement était d'mie
force athlétique. Sa chevelure était brune, sa
barbe épaisse et noire, son teint olivAtre. Son
regard, brillant mais sombre, inspirait la ter-
reur ; son front vaste était sillonBé , entre les
sourcils, de quelques rides verticales, qui se
creusaient profondément lorsque la colère IV
gîtait. L'ensemble de sa personne était plein
d'une majesté grave et fière qui commandait le
respect. Peu de souverains ont été aussi redoutés
que lui; et l'efiTroi qu'il faisait naître était si
grand, que ses sujets s'enfuyaient à son approche,
ou bien lorsqu'ils ne pouvaient éviter S4 présence,
demeuraient dans le silence le plus profond : on
n'osait prononcer son nom qu'en tremblant, et*
l'on a vu des personnes qui se sentaient coupa-
bles d'infraction à ses ordonnances, s'évanouir
de frayeur en entendant annoncer sa v«nue.
Cette épouvante n'était pas sans motif; et mal-
heur à celui qui, k tort ou k raison, réveillait la
terrible colère de ce prince impitoyable I Lors-
qu'il sortait pendant le jour, les janissaires écar-
taient le peuple à coups de bâtons et de pierres.
Dans la nuit, il se dérobait quelquefois de l'ap-
partement des femmes ; et, courant dans les rues
le cimeterre en main, il tuait tous ceux qu'il ren-
contrait. D'autres fois, il se plaisait k tirer des
flèches sur ceux (pii passaient devant les fenêtres
du sérail. Dans un accès de délire sanguinaire
où le jetait son état d'ivresse presque habituel ,
il fit noyer des femmes qui tlansaient dans une
prairie, parce que leur gaieté l'importunait
Quelques-uns àes innombrables traits de bar-
barie qui l'ont rendu un objet d'horreur et d'ef-
froi , signaleront le caractère de ce terrible des-
pote.
Pendant un voyage k Andrinople en 1634,
Âmurat traversait k cheval un pont sous le-
quel trente derviches s'étaient cachés, afin de
voir l'empereur de plus près. A son approche, les
malheureux sortirent précipitancument de leur
retraite, et par cette brusque (4)parition cf-
fTay«^rent le cheval, qui se cabra et désarçonna
son cavalier : ils furent tous décapités sur-le-
duunp.
A Bechik-Tach, un paysan qui se trouva sur
la route d a sultan, et dont le chariot embarras-
sait le chemin, fut percé d'un coup de flèche par
Amurat, qui , en le voyant tomber, ordonna au
bostandii-bachi de l'achever; mais le xiisé cam-
de son corps lorsqu'il a reçu votre flèche! sCettc
repartie lui sauva la vie.
La marche d'Amur^t à travers TAsie Mineure
et l'Arménie, lorsqu'il se rendait au si^ d'Éiî-
van, ne fut, pour amsi di)re, ip'une longue suits
de supplices : après ayoir M exicaUr k Sidi-
Gbazi un chef de rebelles, nommé Kara-Yilap-
Oghlou (le fils du sarpent noir), il ordonna
aussi la mort de tous ses mifonts, qui n'avaient
point pris part k la révolta de leiir ^krt.
A BardakII , il fit mettra k mort le sandjak-
bflî de Magnésie , Touti^jî-Haçon-Paclia, qui re-
joignait l'armée avec deux n^le soldats très-
hifip équipés. Le sultan , à sa yue , se rappela
que, dans les derniers troubles survenus dans
son gouvernement, pe papha avait eu peine à ré-
duire les factieux. « Aht maudit I s*écria-t-il,
toi qui ne pouvais venir à bout d'une demi-
douzame de rebelles, voilà qu'aujourd'hui tu
fais des marches trionni^bales ! Qu'op lui coupe la
tét^J »
Amurat avait en grande aversion l'opium et
le tabac, et il avait flilminé des ordonnances
terribles contre ceux qui s'en permettaient l'u-
sage. A Nakarazeu-Tcbaïri (Prairie du trom-
pette), le tchaouch Djewheri-Zadè fut décapité :
son crime était d'avoir fumé une pipe de tabac.
Soixante-quatre fumeurs arrêtés à Alep, à Had-
jèghez, k Roha et k Utch-Paunar, périrent dans
les supplices , les uns pendus , les autres écar-
telés, décapités, ou écrasés k coups de mar-
teau. Dans une autre occasion cq»endant, il
se montra plus humain : un fumeur passionné
n'ayant pu se résoudre, malgré les défenses du
sultan, k renoncer aux charmes de la pipe,
avait creusé une fosse profonde dans laquelle D
descendait pour se livrer à son gpût favori, et
qu'il recouvrait de gazon pour en dérober la vue
aux passants. Un jour le fumeur souterrain fijt
surpris en flagrant délit par Amurat , qui, tirant
son cimeterre, se préparait à venger sur le cou-
pable le mépris de l'ordonnance impériale; mai»
celui-ci, sans s'émouvoir, se mit à dire gaiement :
a. Hors d'ici, fils d'une femme esclave I tonédit est
fait pour là-haut, et ne s'étend pas sous terre »
Le sultan rit de la repartie et pardonna; Il ac-
corda au délinquant le privilège spécial de fuiner
tant sur terre que dessous , et lui donna un em-
ploi à la cour.
En 1634, un marcLaud vénitien fut pendu on,
pour avoir dirigé, de sa maison, une lunette d'ap-
proche sur le sérail. Les biens de la vktinie fu-
rent confisqués. Plusieurs Anglais et Français
furent emprisonnés, et ne purent obtenir kor
liberté qu'en payant une avanie de quarante
mille écus. Le sultan Amurat regardait les Francs
comme solidaires les uns des autres, sans an-
cune distinction. 11 fit faire des perquisitions
chez les négociants, même chez les ambassa-
deurs, et fit saisir toutes les armes. Le repré-
4SS AMUEAT
sentant de VÂn^tsiêrT», m PdUf Wych, fut dé-
pouillé de répée avec lai)u^)l6 son fiourenûn
Tavait «noé chevalier,
La terreur que }e «iHa» Amprat Inspirait j^ ses
sujets était doublée par ]i^ preuves qu'il leur
donnait de la vigueur spruaturelle dont il était
doué, en se faisant lui-même l'exécuteur de ses
propres arrêts de mort Mais tandis que ces exé-
cutions glaçaient d'effroi les soldats, des traits
da force et de oomge l^ir inspiraient pour lui
la plus haut» admir^lion.
Dans UB rooinwf ^e colère contre le visir
Moustapba-Pacba, qni ^tait d'upe viguenr peu
commune et dW ùi(^ gjgsntesgne, le sultan
saisit son ministre par |e ceinturon , e| le tint
suspendu ep Taif comme uq en^t.
Amuraty malgré sou génie ^ ses lui)#res,
ne fut point à l'abri das twrâurs supers^euses
cpvi dominèrent la plupart des princes de sa race.
Le 14 zilka'dè de 1039 (25 juin 1630), il était
assis dans son palais 4e I!îecluk-Tacb, sous le
superbe kiosque élevé par son père Sultan-Ab-
med; il tenait en main les satires de Néfi'i , ou-
vrage gai , inaifi impie , qu'il parcourait avec plai-
sir, lorsque tont àeoup la foudre frappe le kios-
que et tombe au milieu de l'appartenient. Les
ofliciers de la suite du sultan se jettent la face
contre terre; et Anuirat, crovant voir dans c^
accident une preuve de la colère du ciel, déchire
le livre, en maudit l'auteur, récite des prières,
lit ordonne des aumânes et des sacrifices. Pans
la même année, une inondation détruisit de fond
en comUe le temple de la Kaaba : cet événement
répandit la consternation parmi tous les peuples
imisulnMns; et Amurat, autant p^r religion que
par politique, s'occupa avec ardeur (^ la re-
ooBstniction de ce sanctuaire. L'inspection dej9
travaux Ufi cosifiée à Sofdjiseîd-Muhammed**
Efiendi , ckef des émirs et moïla de Afédine : le
tnbat aiuiu«i4e9 chrétiens d'Egypte (coptes) fut
asai0ié à cette enivre pieuse. Un fctwa du muftj
avait permis 4e réédifier l'édifice «y^ré , mais
COQS la condition de lui oonserver sa fonne et
soo étendue primitives, et d'y employer autant
que possible les anciens matériaux. On cliange^
& e^te époque trnis des colonnes d'ébène du
teoiple, et l'on (sn 19^ des cbapelets, que les pè-
lerine achetaient fort cber. Ces chapelets por-
taient le a^m de (oes trois colonnes, Hanan,
Ménan et Won- Lu K^aba actuelle est donc
roovr^ge d'Antumt JY. Suivant les historiens
rausulmms, elle avait été déjà réédifiée dix fois.
Arourat reaouvclft en 1043 ( 1633 ) les lois qui
proecrifilent h» boissons fenpentées , et il Uvra
ann bourreaux les personnes ivres, et mênie
ecMes dont l'Mdnc sentait encore le vin : mais,
peu de ten^w après avoir fulminé ce terrible
édit, fi reoeoniray dan^ une de ses rondes noc-
lumee , un bowBae du peuple, nommé Bikri-
.Movrtapha, qui, dans son ivresse, loin des'ef-
frafer de la présence du sultan, lui ordonna de
lui ùin pMio i Amurat» étonné d'une pareille
-*- AMUSSAT
454
témérité, lui répondit qu'il était le padichâh :
« fJt moi, reprit hardiment l'ivrogne, je suis
Bikri-Moustapha, et j'achèterai Constantinople
si tu veux me la vendre. — Où trouveras-tu
assez d'or pour la payer? répliqua Amurat. —
fie t'embarrasse pas de ce|a, dit Moustapha; je
ferai bien plus , j'achèterai aussi le fils îe Ves-
clave. » Amurat accepta le marché , et fit trans-
porter Bikri au palais. Le lendemain , lorsque
les fumées du vin furent dissipées . Bikri-Moua-
tapha, appelé devant le sultan, rat sommé de
tenir sa promesse. Tirant alors de dessous sa
robe un flacon de vin : « O padich&h, dit Bikri ,
voilà le trésor qui fait du mendiant un conqué-
rant, et du dernier fa|ur un Alexandre à deux
cornes (Iskeivlerd-ïonl-Kamem). » Étonné de
la confiance joyeuse du buveur, Amurat se laissa
persuader, vida la bouteille , et dès ce moment
prit tant de goût au vin, (pi'u s'enivrait presque
tous les jours. Bikri-Moustapha Ait admis au
nombre des muçahibs ou conseillers privés, et
devint le compagnon inséparable du sultan dans
ses fréquentes orgies. Quelqpes écrivains ont
cherché à rejeter sur son état d'ivresse, à peu
près habituel , cette foule d'actions atroces qui
ternissent la renommée d'Amurat lY; car, mal-
gré son odieuse tyrannie , on ne peut refiiscr à
ce prince la gloire d'avoir rendu à l'empire otto-
man, affaibli sous son prédécesseur, sa force et
son premier éclat. Il supprima un grand nombre
d'abus, étouffa l'esprit de révolte parmi les ja-
nissaires, accrut les revenus de l'Etat, régénéra
l'armée, et, par la crainte de sa séyère justice,
retint les grands dans le devoir, et les empêcha
d'opprimer et de dépouiller le peuple. Mais ses
grandes qualités sont effacées par les actes san-
guinaires qui souillèreat son régna. Plusieurs
historiens font mont» le nombre de ses victimes
jusqu'à cent mille : on lui attribue l'invention
du cruel supplice du crocM, U consistait à pré-
d^iiter les patients sur d'énormes crochets du Cer
scellés dans la muraille; ces niAlbenrenx y rrs-
taient suspendus par le flanc, et respiraient en-
core assez longtemps dans cette horrible position
avant de cesser de souffrir. Au reste, Amurat a
peint lui-même son naturel vindicatif et impla-
cable par le mot caractéristique que riiistoire a
conservé : « Les vengeances ne vieillissent pas,
quoiqu'elles puissent blaneMr. »
Hamroer, Histoire de l'empire ûttûman. — M. IcMian-
n(n, la Turquie ( daoa U coUeciioo de VUnimrs ).
* AMUSSAT ( Jean - Zuléma ) , cliirurgien
français , né à Samt-Maixent ( Deux-Sèvres ) h;
21 novembre 1796. Il débuta dans sa carrière
comme chirurgien sous-aide vers les dernières
années de l'empire; il passa ensuHe comme in-
temeplusieurs années à l'hôpital delaSalpêtrière,
sous M. Esquirol, et devint sous-proscdeur
à la Faculté de médecine de Paris. M. Amussat
a inventé ou perfectionné plusieurs instruments
de dnrurgie et de dissection : tel est, entreautres,
le rachitomes destiné à mettre à nu lamoello
16.
il55 AMUSSAT
(laDE le canal ricbMien. Par l'intentioD de* soDdet
droite», il a le premier suggéré à H. le Ro; d'Ë-
GoUea et à M. Ctviale lldëe de t'inlroduction dlni-
tmments dans la Tesaie pour y brojer les calcuti.
n fil Biisù connaître la possibilité d'arrêter des
hémorra^es en tordant les artères et les Teines,
et sigaala le' danger de llntroductioii de l'air
dans les veines dorant les opérations.
Parmi les mémoires nombreux dont M. Amas-
sai est l'auteur, on reoiarqne : MénuÂrt sur te
ritricitiement de Furèire et tur lei injections
forcées, lu en 1822 i l'Académie de médecine,
et publié, en 1832, sons le titre : Leçons de
M. Avmssat sur les rétentions d'urine; —
SechtrehetturVappareUbiliaireiVsni,\VH:
c'est après ce travail, où il démontre t'existeDce
d'une Talvnle en spirale dans le col de la vésicule
biliaire, que M. Amuïsat a été nommé membre
de l'Académie, quoiqu'il ne fût pas encore
docteur (aaréceplion ne date que de 1826); ~
Recherchés sur le système nerveux, en ISîSj
— Torsion des artères, en 1819, mémoire
couronné par llnstitat; _ Tailes synoptiques
de la lilltalriptle et de la cystotomie hypogas-
trlque, en 1632; — Recherche sur Fin trodue-
lion de Pair dans les reines, en 1839, mé-
moire CM]r<]iu)é par l'Institut.
- AMYH
4»
«NT Vof. Lusj.
AMT(. . . .), avocat an parlerncntd'Aix, né
vers la fin dn dli-«^tiiroe ûède, mort en 17G0.
On a de loi quelques écrifs de phjsique expéri-
niciilale fort remarquable : i* i)6servationt ex-
périmentales sur la eaux des rit?lirts de
Seine, de Manu, etc., 17*9, io-lï;— 2-fl'oH-
velles fontaines doinestiquei , 1750, in-li; —
3' Nouvelles fontaines filtrantes , 17â3-17M,
ln-12; — 4* Ré/lextons sur Us vaUseaux de
euiore, de plomb et d'étain, 1751, in-llt. On
manque de renseignementspréds sur cet auteur.
(fJtnri, la Fraatt Utttrain. - ^
'AHTUID (Claudius), cbirargien anglais,
mort en nio.nserritdansl'arméeen Flandre, et
fut nommé, ra 1716, membrede la Société royale
de Londres. H a publié, dans les Philosophical
Trantaetions, plosieur* cdMerrations intéres-
santes de cas de chirurgie rares (t. XXVI-XLIV),
Blllrr, Bibliatk. cklmrviC, t- II, P- l». — Sioçra-
pMcat CidUiurv, — CnHanmii'i Wanailiu. nu.
*A»ITCLéB('A|iuitloI(i<), sculpteur grec, na-
tif de Corintbe, vivait 500 ans avant J.-C. Il fil,
de eoQcertaves deui autres sculptenrs, Cbionis
et Dijrllus, un groupe représentant la dispute
d'Hercule et d'Apollon. Les Phocéens le déposè-
rent à Delphes , à l'ocoasioD d'une guerre qu'ils
avaient entreprise, sous le commandemeiit de
Tellias, contre les Thessaliens.
tre ère. Cet anlrar, sur lequel on a
cun raisdgnenwnt bfogriÏMqiM, recoelUt dans
tes meilleon ferivains arabes et penaa* les des-
criptiims de« principales oontrée* et yfSkt cot-
nnes des orientaux. Cette compilaUoii »iifiiiB
VB^ lelfm < tes sept dini>ts)fiit «dteTieei
I59i (1003 de l'b^ire) ; elle l'eit pu meatioMfe
dans la Biàliotheca OrUtUalit de Zenkw d
panis D'avoir jamais été bnpitnie,dn moins*
Europe. La Uhliothtqne impériale possède im
oofrie, de VHeft Iclym, qna Langlès décrit ainri :
C'est un gros volume iitM. de &83 TenBMl^
écrit en 1094 de l'heure ( IA85 ). Lan^ a dOMi
plodeora tragments de»cet ouvrage, dans tas
notes qu'il a coulées à la mducUoa ftia;Ésa
des deux premiers vohuuM des Jtsolente
asiatiques, ou Mémoires dt la SoiMU de Ctt-
cutla, et à la nouvelle édltkiB des rogùgti di
Chardin.
CatalotM it la BIMot. Imf.
AHTK (irDAamned-«;-,1m)ni-ten-£t>rmai),
sixième khalife abbasside, né en 786àBlglad,af
sasshié prèsdecette ville en 813de i.-C. Détdlh
file aîné de Haroun-al-RascUd -, Il MMeédt an cé-
lèbre khalife en 809, et justilla (M pea soo «>(•
nom d'Am^ (fidèle). Un anlenraralw r apporta
de lui te trait suivant : Haroon afaDt reproAl
à sou fils sou aversfou pour l'étude, Amya écri-
vit sur swicahierces deux vers: • JesnisMegff
de mes amours, cherchez quelqne antre ipilÀ-
die. ■ Son fïère cadet, Mamonn, ganvenenr di
Khorassan, devait être l'héritier dn UuUU p«
la volonté expresse de son père , qol iratl (i
outre donné t son troisième Bis, Mntiwrin, b
gouvernement de la Mésopotamie. Hais AmjB dt
pouilla CCS deux [winces de leurs charges, qpdl
Hamoun à la ooor, voulanl, disaK-il, prafta" di
sesconsdls. npitt cepar(lk|1iutI{prtiaDdeHi
viiir Fadhl-el-RaUeh, iwnime habUe, mb fi I
nourrissait une haine profonde contre "■—""i j
prince snpérleor. Bientdt après, Arajn prodsna
son propre fils, igé de dnq ans, coome M
SDCcesseor, et au nom duqud les prttaes pdi-
qnei devaient se faire dorénavant, à la plàes 4i
Mamoun. D donna k cet enbnt le non de Jb-
tht\ Billah (c'Mt-^dire raisonnant seioB Nn),
nom changé par inuiie eo cdoi de JVoUa J>KMt|
(Itégayant parla grleede Dien). MaiiMMaiV
biSisantpaa aux ln|onctiona dn khaHfh defMM-
tre k la eour, Amyn envoya coirire loi te goinw-
neur de son SU, Ali-Beo^tsth, avec «0^00* ■!■
data. Hais le lieutenant de llainMn,11ulMr,^
devint le fondateur d'nne dynaitte, battit ans
quatre mille hommes la oombreiue araida iFll(
près de Rd, en 811. Pour profiter de fA
victoire, Hamoun mjt deux armées ior pM, ^
vint investir fiagdad. Llmpiév^ynea ifiajt
M si grande, qu'en apprenait eeUa Mattl>
il continua traoïiuillemat t pActor dtas It Ti-
gre : > ear,di«dt-D,jen'daicoieitafi>->
Q tut déposé par ses proprai Mitdriij Miilw
«w AMÏN —
tnnpei de Hamoan, a'éttnl rtroKëes pendut
k Uocoa, bote de solde, M laistèrent gagner par
Pot fàmfo, qn'cOet nmjrent lur h trtne. Ce-
padol Abjb M tut pu prafller de nt beonux
iMidMt,atWdciis génénnx de Mamomi, Tha-
h» «I HwlhHuh panfiiTent k l'empirer de
Iligdid, AmTiii'cmberqiu nr mie chaloupe pour
MMmrfcHuthutab.deprMérïMet Tliiher
aaoBcl t M *e aiH pat; ouis Thaber, jaloux
«^•neoUpe, M eonler i fimd la birque : de
Mrtt qo'AmjB tomba entre tes main* de* Mridais
^ M §Mnl, qd le maiMcrèreoL Afaul fait ce
■alhiNiuiL UÙiile, tftét od rifftt de qoab-e
tm et Mft mail, ibaber, qn'Amji avift tu
m «oop ufK et Ure tMnber nne muraille où
la khaUe «ait ttdi, dMn vers cette ipoqae
h Pêne, <t a d<lacba le KbMBuait, pour ron-
dw U dynadie dei TbabMde*.
OVafM, BINtMUtiu orimUUé.
AMYiuiDBB, TxA d'Atbamanle, Joua un rtTe
Inportant, dalDS à 189, pmdut les goerrude
FUKppe, rot de Haeédobie, et d'Aotiodius le
GfaBd,roldeS]rT{e, centre les Romaliu, arec le«-
^cb B se brooIDa et se réoondUa toor k tour.
AMYKTAS
lorsqu'il aumnaita ï répier , roonnit quelqœ
temps après. Les cbroDologistes nrient sur la
ÀKiwtà» I* ('A|iAvi«), fils d'AIoétas, rai
i» M a rtd ohe, de la dynastie des Téménl-
to, norl Ters l'io 480 avant J.-C. n monta
wm la trtoa «a ran aïO annt J.-C-, et ht cou-
lM|panÉI.4es PisistraUdes, «nume le proore
rafteqall Ut Hlpptat, Iwiiiil d'Atbèoea, de k-
neenit dans la TiDe d'AntbËniB en Maoidoine.
XMs ans plu lifd, B At acte de sonnUssion 1
DMfiw, ni de Perse, rcfena de de son eipé-
Um en Scjfliie, et qui loi anit envojé des ain~
hsaaritiiii pour loi demander la terre et Veau.
Cm ambassadeurs abotèrent de lliospltalilé
lant Os étaient robjet, an pobit d'exiger, k l'issu
fan IMbi offert par Amyiitas, La poesesaion de
feamea et des filles de ce prince , trop faible
Mr se rcAiser k ooe demande qui violait le
rat de* isas. Hais Alexandre , flls d'Amants» ,
MB pétale de faire miir des femmes plus
MBe« V» «flaa «pie l'on «raft enrojé chercher,
kndrcr kafteunesdanand^ et entrer de jeri-
■• hommes, rerttiis dliaUts tinihiins, qol poi-
p an W r t a t eea députa lasdb. Infinmé do fall
■ginénl perse, Mégabaie, expédia en Macé.toint
M HotCMut Bubarèi ponr venger llnjore donl
I ae «npit l'objet Bnbarès remplit mal cette
rfHfaa:II ielalssBBédufreparroffk^qaelaifit
jBndre de U main de Gjgés, u toar, et les
hMea en restèrent Ik. H ne pâraK même pas
■• Daitaa ent oooiuJMance de tonte cette
fMlnre, eties bonnes restions entre la Macè-
re A la PtTie se maintinrent sons Xerxès,
iierMiiiui de Darius, qui traversa la Macédidne,
n de sa ftmease expédition contre la Rrice.
''Wean Amyntas, qui «tait d<ik avancé en Ige
durée de son règne, qui fnt de trente ans
selon les uns, de quarante, selon d^tres. Q eut
pour inecesseor son fils Alexandre, dont on
vient de parler. v, r.
— PlHUl». IX, M. - ailUB, f'hH SfMnUiJ, — À.
Animu n, mi de Macédobie , fils de PM-
Uppe el petit-fiU d'Alexandre I", mourut en
370 avant J.-C. Il était monté sur le IrAne en
l'an 3»4, el régnait depuis on an, lorsque la
Macédoine lut envahie par lesjllyriens : Amvn-
tas tal vaincu par eux dans une bataille, et il
abandonna le psjs. Peo de temps après, il lUt ré-
tabli sur le trône par les Thessaliens. U chassa
alors les niyriens, rt réclama aux haUtants d'O-
Ijnthe un territoire qoll leur avait cédé avant
son départ de la Macédoine. Après le refus des
Oljnthiens, Amjntai s'adressa aux Spartiates,
qoi répondirent k son appel ; et , «rtce k leur
concours, parvint k obtenir satisfaction d'O-
lynthe. Il rentra ahisl en possession de tout son
rojanme. On ignore si les IlijrienB, cause pre-
mière de l'exil d'Am^ntas, tentèrent une inva-
lioD nouvelle. Seulement, au rapport de Diodore,
Amjntas dut leur pajer im tribut et leur re-
mettre en otage sou fila Philippe ; d'où il faut
conclure que les Illfriens firent d'antres incar>
slons. CqwndanI Amjntas continua md alliance
avec Sparte, et ù U fin de «a vie il rechen*a cdie
des Athéniens. Il ravorisa même leurs prélen-
lioas SOT Amphipolis, et adt^ta leur général
rphicrates. H laissa trois fils issus de son ma-
rfage avec Eurjdice : Alexandre, qui lui suo
rfda,Perdiccas et Kdllppe. S'il en bnt cnwre
llistorioi Justin, Ansynlas, déjk éprouvé par ses
Ruerre* avec le ddiors, ne fnt guère heureux
dans son intérienr. Sa femme, poussée par une
passion étrangère, aurait conspiré contre lui.
Justin «joute qoe le complot fut découvert, et
rin'Amyntas pardonna k sa femme, qui, loin de
revenir à de meilleurs sentiments, fit périr, après
U mort d'Amyntaa, ses fils Alexandre el Penlic-
cas. On ne doit pas confondre avec cet Amjntas,
quieutpour médecin et ami Nicomaqne.pèred'A-
ri^lûte, son hiMnoajme, dont parle Tbucjdide, et
qnl élait fils de Philippe. V. R.
Abirtu 10 (1) , fils de Perdiceas IQ et pelit-
lîls d'Amjntaa II, roi de Macédoine, mort vers
l'an 308 avant J.-C. H était encore enfant à la
mort de son père en 3ïg avant J.-C. Héritier
direct dn trdne, Il eut ponr tuteur, Philippe,
»« oocle, père d'Alexandre le Grand, qui prit
tu même temps le titre de r^ent du royaume
en attendant qu'y pAt s'emparer tout ï bit de
an OBI, «tmUaioçTophliintiBmitlr.M {tH. Mlchiud.
4S9 AMYNTAS
la coiinniiie. Ceçati\ÈtA Amyntu <paiiM Cj- :
naiK, âUe de PUlIppe et lœuV d'Aleiudre. n
tat iiiii à ntort comme ayant onrdi ime uinspl-
ratioa contre la tie àe w prince au momest cb '
(«iuM Rllaft w RBrire en Asie. O'ut de cet
Aitijmta» qoG parie Flutarque.
Q. CuccFiti, 1. - Phalliu. BibUoSt. ' i
amTntas, Itli d'AnUochus, gioérBl miuëdo- I
Dieo, mort yen 330 aftoA J,-C. Selon Arriuo, u I
haÎH pour Alruudre le GrwaA lui fit absudoD-
UKr la MacédÙDfl, ei, d'a{>rès d'uilres tùatorïeBS,
il aurait participé au meurtre de Philippe par
l'aosanita. U w réFugla h tphèse, au il te init
MUS la protection dei Perwi. Aprèe la bataille j
du Cranique, crtlgnant de tomber entre les
main* d'Alexandre, il l'enruil rera Uariut, arec '
le* mercenalm greei qui ae truuiaient a Ëphèee. '
Dans rhiTCr de la même laaér 3^3, pendant
qu'Alexandre *e tromait t Pliawlia «a Ljde, '
Ainyntas fut, selon toute pnibabilitâ, l'iatem)^ '
didire des négociatioas qui eurent lies entre
Dariu» et Alexandre-LyDcesta  l'etTel de donner
la nrart à Alexandre le Grand. On «ait que ce ;
complot fat râTélé par I btcu du Perse Asinne,
que Dariu* aiajt eecrèlem^il envoyé à hjacfsie,
et qui avait été arrClé en Plirygie par Carmé-
nion. A la bataille d'iHUSiAmïnta» commaDdait
le» Grèce anxiliairM d«a Perse», et, s'il en Taul
croire Plntarque et Arr4en, il donna a Darius le '
eonseil, non wlTi, d'attendre Aleiandredansles
plaines de la CiUcie. Aprta la dtraile îles PerMt* j
dam cette journée , il prit la fuite avec un corpe !
consi'l^aUe de Grecs, et gagna Tripoli en Pli4- [
nidp.llit trou vaquelquM vaisseaux, avec lesquela
il jtassa duu 111e de Chjpre ; de là 11 ae rendit
en Égipte, o4 il ainbitionaa anssitAt la couronne.
Q M iloona oorame envoyé de Danos pour gou- I
vemer Pé(u*e,ctoetteTilleluiouTrit lesportei. I
Il mardia easaite vers Hemphis , et . ï la tête |
des ËgTptieas qoi vinreat en grand numbre se :
joindre & loi, il battit lea troupes rassemblAeÉ
dans celte place loos le:4 ordre* de Haua.
Mala celul-d , profitent des excès auxquels s'a- |
handcnatreat le» vainqueurs, revint k la charge,
•■t reprit l'offenaive. Amjntas et ses troupes tu-
rent déTaitsileor tour, et lid-mème perdit la vie.
trrln. I[. — QnlDle-Cnrrf. )V. - DIsAorp, \VI, tS. -
FInUrqur, JltianiTt. — Hlilsrd, Hlil. tu la Cr^d.
AMVitTAB, su d'Androntine, l'un de* gé-
Déranx d'AleMBdre le Grand. L'armée «tant
campée ior lea bord* de l'Hermus près de Sar-
des, Amjnta* IM défsché pour s'emparer d'une
fortereeee sitnée ma une montagne d'un accès
difBelle. Comme la torteret^e ne larda pea à se
rendre, ver* l'an 331 avant J.-C., il Tut envoyé
avec deux galtres en Macédoine, pour y faire des
levém. U en revint aroenant six mille homme*
de pied, dnq cents chevaux mai:fdoaîeoE en-
voyés par Antlpater, et six cents chevaux tbra-
ce» , avec trois mille cinq cents fantasains de la
'AMTKTk%, rot de U GaMIa (prarineed'A-
aie Mineure), mort vers 30 ana avast IrC.
D'abord mintatradorol D^otare, IlacrvKqMl-
que tempi le parti de Harc-Antotna, qu'il u-
aisla à Phillppi contre Brutu* et G*««itM, mais
qu'il abaadonaa i la bataîUe d'Astiam, pMri'at-
lacber à la totUiat d'Auguste. Calui-ci tnlawara
la Murerainstd d« la Galalie, et de <)ae)qM*<i!'
trieta de la Lycaonie et de la PamphyHe. Apréi
la mort d'Amyatbaaf la tïalatie daviat pruvian
- naurqar, ritt^^iottu
A.llt>rris, icriraingreé, dté par Atfa«*éi
comme fanteilf d'an MttMge Intftule £nd^,
Slatior». A en juger par lean-a^eiitiqld en res-
tent, cet ouvrage renfertnalt des détalla prMeax
sur les produits naturds et enr letmreoraef coo-
fumes des habîianla dâ l'Asie. On ignore Tépo-
que où vivait c«t Amyatas.
leMoirirt nrMn inaot,
AMTTTIHS (Aîi«ïnaï6î), biogrqdK gr»e,
«IvM dam la aeemde moitM du pnntsr Mde,
Omtemporai)) ite HanvAnrèle, D dédia i eel en-
pereur une Vie d'Alexandre le Grand dont I^
Iroducfkitt dmoitce un ttyle à \i hautevr des
««plotfi db hérw maeMonJen. Mal* m atjrk cal
trinqué par PhoKtn, ifni tiptale dei tacoim,
«an» e«(téiidairt riM etter de F ou i ra te . Paroi
M ntre* mirra» cTAmTiitlai, S meMknDe :
ne) paraitèles ( Btai mipdUiiljH ) de oatti
FAfieten et de fempereur DotiUtUn, en den
tirrea; — Fies pafalliU de Phtuppe tf« Maeé^
dofnert d'AvçUsIe; — une Fis ctOlynaUt,
mfcre d'Alexandre le Ormd. Le KtrikKTe Â
Plndare parte d'nrt nomige mr les Élfphiait,
parim AniynUen.quI parallttrelo même quel*
biographe. Ileat rq^ettablequetonieeeécritaK
■oient point psrvenna jmcpi'k nona ; Ii ne <f O-
lympias surtout Mt éclatrd eertatoa poids et>-
cors de l'hiatolre de Macédoine et de b Tfeifil-
leiandrn.
moiiv. iiiMi(it*<«Hc, «d. xxxi.~SMiM«eder»
im. Olv*^., III, a. - SchMll. HUL tU Im lltUnbn
AMTOH (Jean-Claude), membre de la «w-
vention nationale, né en 1735 i Ptdlgny, nwif
le 17 juin IS03, propriétaire, matre et «ImiDt*-
trateur de ton district, fut Jépulé, en sefitemlit^
1792, par le département du Jura. It vola la
mort de Louis XVI, et se déclara contre l'ippri
et le suraia. Signataire de* protestations des t ri
9 juin contre les évâiemenls du 31 maf, il fiit,
sur le rapport d'Amar, mis en arrestation «tw
soixante-douze de ms collègues. Le 9 Ibemudur
lui rendit la liberté; il rentra à la conventien,
et pab^>a au conseil des ancien*, d'où il sortit, a
mai 1797, pour ne plu* reparaître sur 11 tehie
politique.
461
AMYOT
AMTOT (Jacques), Httératenr français , né
à Melun le 30 octobre iSlS, mort à Auxerrc le
6 férricT 1593. Jeune et pauvre, il s*en Tint étu-
dier à Paris. Le collège de France, nourellânênt
fbndé par le roi François P% était ottvert à toutes
les Jeûnes intelligences : on y faisait déjà de la
science nontéllc. Là venait Ainyot, cachant dans
un coin de la classe le délabrement de son habK
et la pâleur de son visage affhmé ' là il était assU
des jours entiers, suppléant par la mémoire aUx
liirrcs ({ni lui manquAent , écoutant avidement
ces leçons de poésie et d'éloquence qd détalent
tant lui profiter. Ce Ait une vie d'études et de
priTations. Quand il eut compris quelque chose
aux langues grecque et latine , et quand il sentit
dans aoa coeur qn'il les altnait assez pour leur
faire tous les sacrifices, Amyot se mit au service
lie quelques étudiants de haut parafe , nobles
seigneurs qui n'étudiaient guère, mais qui avaient
de beaux livres et du parchemin à griflbnner.
Amyot brossait leurs habits et composait leurs
discours latins; il était leur poète et leur domes-
tique; mais au collège de France il était leur su-
périeur. Il devint ainsi maître es arts à Paris,
puis docteur en ^it civil à Bourges. C*est a
Bourges que Jacques Colure, abbè de Saint- Am-
broiae et lecteur du roi , le prit en amitié, et lui
fit obtenir par le crédit de madame Marguerite,
saur du roi , une chaire de grec et do latin dans
cette même université où 11 était arrivé pieds
nus et mendiant
L*eoseîgoement public était alofs comme un
second sacerdoce aussi indépendant, aussi in-
violable que le premier. Cette noblesse de la
sdenoe , qui S'était fait Jou^ à travers la no-
blesse d'épée et de robe , et qui niarchait leur
égale, donnait à ceux qui ea étalent revêtus une
popularité incroyable. Le professeur marchait
entouré d'une jeunesse ardente et dévouée, dont
il i*tait l'orade pour peu qu'il eût du mouvement
<Iajis la parole et de l'émotion dans le ccpur.
Amyot fut pendant dix ans professeur de grec et
do latin dans l'université. Pendant ce temps, et
comme il savait bien le grec, cette science qui
était une supériorité même aU seizième siècle, il
traduisit du grec le roman de TMagène et Cha-
riclée , cette longue pastorale d'une naïveté un
peu fardée , mais encore agréable et gracieuse :
la traduction eut du succès. Ce genre de romans
était fort à la mode à la cour; les rois et les
princesses en faisaient leurs délices, et ne dédai-
gnaient pas d'en composer.
Après le roman de Theagène et Chariclée ,
Amyot publia les premières Fies de Plutarque ,
ce grand livré dont il a fait un livre firançais. Les
Vies des Sommes illustres sont un monument
placé sur les limites de l'histoire grecque et
de Hiistoire romaine. Sous le rapport de l'étude
littéraire, de la morale et de l*h{stoire, Amyot ne
pouvait mieux choisir. Comme il a dû travailler
pour suffire à tant d'émotions diverses , à tant •
de récits animés, |)Our raconter tout le cou- 1
rage, tlmt le sang-froid, tout le ttcdcifiM des
Ties de Plutarque! Dans ce beau livre, tout eit
écrit du même style coulant et harmonieux. :
c'est partout le même travail, la même persévé-
ranee , la même perfection. Ceux qui ont quel-
que idée des difficultés de la prose française au
seitième siècle, où elle était encore rebelle aux
plus grands génies, ne peuvent se figurer com-
ment Amyot ft suffi à écrire tant de belles pa-
ges , tant de gros volumes , populaires anssitût
qu'imprimés.
François I*' lui donna l'abbaye de BeUozane ,
retraite riche et tranquille, où l'interprète de Phi-
tarque pouvait sans distraction se livrer à ses
travaux.
Devenu abbé de Bellozane, Amyot ne pensa
plus qu'à perfectionner son livre. Il résolut donc
d'aller à Rome étudier au Vatican le texte de
Plutarque, et II partit à la suite du cardinal de
Tournori. Amvot, à la cour du cardinal, mena la
vie italienne du seizième siècle : vie élégante et
passionnée, tie de science, d'art et de politique.
Rome alors retentissait des noms de François P*
et de Charles-Quint; Iltalie, traversée par tant
d'armées dilKrentes et dans des appareils si di-
vers, était toute fière de ses grands artistes et
de ses grands poètes. A Trente, le concile, as-
seniblé pour la seconde fois , discutait le dogme
catholique, que Luther avait puissamment ébran-
lé. Le cardinal de TourUon envoya l'abbé de Bel-
lozane au concile de Trente pour réclamer contre
quelques propositions tinsses, et contraires
aux intérêts du roi de France. Jacques Amyot
parla hardiment en plein eoncUe, et fiit aussi élo-
quent en latin qu'en français. Comme les assis-
tants se montraient choqués de ce que le roi
dans sa lettre s'était servi dn mot conventus
pour dire concile, au lieu de conciHum, Amyot
leur donna une leçon de latinité , en prouvant ,
par un grand nombre de citations sacrées et
profanes, que le mot conventus était latin dans le
sens da mot concile.
Amyot rapporta de son voyage à Rome la
connaissance des alTaires politiques et un excel-
lent texte de Plutarque. II fut proposé par le
cardinal de Toumon et agréé comme précepteur
des fils de Henri n. Cet& charge ne l'empêclia
pas d'achever entièrement la traduction des Vies
de Plutarque, qu'il dédia à Henri H, après avoir
dédié les premiers livres à François V'\ de même
qu'n dédia ses Œuvres morales à son élève Char-
les IX. Dans sa dédicace à Henri n, Amyot disait,
sans qu'on pût l'accuser de rien exagérer : n n
y a tant de plaisir, d'histrudion et de proufit en
la substance du livre, qu'en quelque style qu'il
soit, pourvu qu'il s'entende, il ne peut Dullir à
estre bien reçeu de tonte personne de bon Juge-
ment , pour ce que c'est en somme un recueil
abrégé de tout ce qui a esté de plus mémorable
et de plus digne fuct ou did par les plus grands
ro\s, plus excellents capitaines et plur. sages
honiincs des doux plur- nobles , plu^ vertueîïî^es
40S AMYOT —
«t plus puissantes nations qui jamais furent au
inonde. » Le précepteur des enfants de France
tenninait son épttre au roi Henri n en expri-
mant l'espérance que ni la langue italienne , ni
Tespagnole, ni aucune autre en usage par l'Europe,
ne se pourra vanter de surmonter la française
en nombre ni en bonté des outils de sapience,
qui sont les livres.
Amyot était d'un caractère timide et faible, in-
souciant , en apparence, comme un érudit : il ne
fÎEUit pas trop lui en vouloir si son royal élève a
ordonné la l^t-Barthélemy. Charles DC, monté
sur le tr6ne, nomma son précepteur Amyot grand
aumônier, malgré la reine-mère, qui se serait
oubliée jusqu'à lui dire : « J'ai fait bouquer les
Guises et les ChAtUlon, les connétables et les
cluuiceliers, les rois de Navarre et les princes de
Coudé, et je vous ai en tète, petit prestolet! »
Outre la grande aumônerie, Charles IX donna
encore à son précepteur l'abbaye de Roches, et
peu après celle de Saint-Corneille de Compièfpie.
Dans ce même temps, le cardinal de la Bour-
daisière, évèqne d^Anxerre, étant venu à mourir.
Pie V, qui voulait être agréable au roi de France,
pourvut Jacques Amyot de l'évôché d'Auxerre :
le français i Amyot méritait cette belle récom-
pense. Sur ce point il faut croire Montaigne,
disant que, grftce à la traduction de Plutarque,
« on osoit à cette heure et parier et escrire. »
Après la mort de Chartes IX, Henri m, roi
de Pologne, également élève de Jacques Amyot,
revint de Pologne pour succéder à son frère.
Sur les infftap<^*» de la duchesse de Savoie, sa
tante, il conserva à son précepteur la charge de
grand aumônier; et quand il institua l'ordre du
Saint-Esprit, voudant en honorer Amyot qui n'é-
tait pas gentilhomme , le roi glissa cet article
parmi les statuts de l'ordre : « Q^icûnque se-
roU grand aumônier de France serait aussi
commandeur du Saint-Esprit, sans estretenu
de faire ses preuves de noblesse. »
Ainsi parvenu aux honneurs et à la fortune ,
Amyot n'en continua pas moins à travailler tout
le jour et à administrer son diocèse; mais il se
mêlait peu à ces débats politiques où le prêtre
et le soldat jouaient le principal rôle, au grand
détriment du reste de la nation. Quand il en avait
le loisir, fl réparait son évèdié et sa cathédrale
d'Auxerre, sans oublier d'inscrire au fronton de la
chapelle : Jacobus Amyotus domûs D, N. J.-C,
decorem de intégra restaurandum curavit.
Toutefois, dans cette église réparée à ses frais,
il eut à soutenir plus d'une émeute. Ses diocé-
sains se révoltèrent A la sortie des états de
Blois, l'an 1589, il Ait assailli par des voleurs, et
il retourna à son évéché, pauvre et dépouillé de
tout ce qu'il avait sur lui. H mourut accablé de
tristesse et de chagrin. Il laissa une grande for-
tune à sa famille, et léguait douze cents écus à
l'hôpital d'Oriéans, en reconnaissance ^ des douze
deniers qull y avait reçus, étant pauvre et nu,
lorsqu'il allait à Paris. »
AMYRAUT
464
Les Vies desffommes illustres de PhiteRpie,
traduites parAmyot, ont été réimprimées bien son-
voit. Les principales éditions sont celles de Yai-
cosan, Paris, 156M775,4tomesen2 vol. in-foL;
celle de Bastien, en 1784, 18 vol. ln-8*, et celle
de BIM. Brotier et Yauvilliers, avec des notes,
en 1783-1787, 22 vol. în-8*, réinq[>rimée par Ci»-
sac, 1801-1806, 25 vol. in-8*, avec quelques addi-
tions de Clavier. Les autres ouvrages d'Aro}ot
sont : 1* Histoire xthiopique d^^Heliodorus,
contenant dix livres, trailant des loyales et pu-
diques amours de Théagènes, Thessalien, et
Charidée, éthiopienne , nouvellement traduite
du grec en IVançois; Paris, 1545, in-fol. ; là49,
in-8'*; — 2» Sept livres des Histoires de Dio-
dore Sicilien, traduits du grec; Paris, Yas-
cosan, 1554, in-fol., réimprimés en 1587 : cette
traduction comprend les livres XI à XVil ; —
3*" Amours pastorales de DaphnisetChloé, tra-
duites du grec de Longus ; Paris , 1559, in^ :
cette traduction a été souvent réimprimée ; —
4* Lettre à M. de Morvilliers, maistre des re-
guestes, 4u 8 septembre 1551 , insérée dans les
Mémoires du concile de Trente, par l'Aips,
et dans les Mémoires du même concile, par Du-
puy. Cette lettre est une relation du voyage d'A-
myot à Trente. [Extr. en partie de VSnc. des g.
du m.]
Rleéron, MéwuHrtSt U IV. p. a. — Bajie, Dietlomtoin
crUiijue. — B«niet, Jugements des savants^'t. III, p. M.
>- Telssier. Éloges des hommes Mranff , t. 1V« p. in. -
Ruoillard . Bisloire de Melun. — La Croix do Maine ,
BibUotMtjue fironçaise. — De Tboa. Histoire, Ht. VUL
^Êloge (TAw^ot, dans let Mém. de TAcad, framç^ IMS.
AMTOT (le père). Voy, Amiot.
AMTAAUT, AMTAALDIJS OU AMimAVLT
(Moïse ) y théologien protestant, né à Bouigueil,
en Ai^jou, en septembre 1696, mort en juiHet
1664. Il fit ses études à Saurour, sous Canié-
ron, et publia avec Louis Cappel et Josué de
la Place les Thèses Salmurienses , qui eurent
une grande autorité chez les calvinistes. Il as-
sista, en 1631 , au synode de Charenton, et fut
chargé <t de porter en cour le cahier des repré-
sentations sur les infractions faites aux édits de
pacification. » C'est lui qui obtint la suppression de
la coutume humiliante d'après laquelle les dépo-
tés protestants ne devaient haranguer le roi qui
genoux. Amyraut sentit vivement le tort que
faisaient à la réforme les nombreux schismes qui
la divisaient. Ce fut pour ramener tons les partis
à un point central de réunion contre l'Église ro-
maine, qu'il composa son traité de Secesstone ai
Ecclesia romana, dequepace inter etwut^eft»
cos in negotio religionis instituenda. Le g^and
nombre d'écrits sortis de sa plume, tant eo
français qu'en latin , sur toutes sorti» de ma-
tières, prouve sa facOité d'écrire dans les deux
langues. Ces écrits sont très-rares aujourd'hui,
la plupart n'ayant guère été imprimés qu'une
fois , et assez peu r^erchés , à cause du peu
<iMntérèt qu'excitent maintenant les matières de
1 controYerse. On distingue, dans ce nombre.
4K AMTBADT -
outre eaos dont i) a M Alt mentkMi : I' Traité
tU* religkmi, contre ceux qvi la aliment
iMdiffértnta ; Vuit, It31,\a-B'i— 7° De l'é-
lévattoH de la foi et de Vabaiutment de la
nUan; iMl, in-*'; — 3" Jfcrofe chrétienne,
Svol.ln-S*; — i° Traité datongeti — b'Dtax
(QloiDH anttr» la mUlénairu , prar réftiter
le ■i«UT de LuiMf , grand partisan do mllMna-
rivBC; — «* TraUé de l'État da fidèla après
ta wurt, dédié t ta femme pour la oanwder de
la perte de lenr fille; — T Du gouvernement
de VÉçlitt': — 8" ConMération mr la droits
par tet^veU la nature a réglé les mariagaf
— g^ Vie de François de la Kotte, depoU le
oammeDcemeot de* troatdes es liftO, juwia't M
■orteat59i;LeTde, leei, ia-4°.
Ujte, UeUaiauHn eHN«iw. ~ llortri, McMoMMn
tWorlfw. - Triidir, ÈUifH itt «wMWf ii»t>. -
nàeiil M Ontt, nwiNMtM lurM
*AflTBTÉB ('Afs/fn^oi), ttA d'Egypte, né à
SA, Tille de h twMe-Ëgrpto, vivtitdene le cin-
qniline Màe mol l'ère ehréUaute. Cttait un
4m gteémix qoi, m»u le r^ne d'Artuercè», w
lérollinat contre le* Penei. Apris b défaite
nnnoa, conpapion d'Ainyrtée, tttvl'u 4Se
araat J.-tl.,l(NH lee biMtantaTentrtreiitdu» l'o-
bélmnoeda roi dePene, eicep{éAin]Ttée,qiii
n>it «Dcore un petit perd dans les maraii, oà il
M malnllnt longtemps. Amjrtée ne quitta la re-
Inile que lorsque Daiia» fnt monté sur le trène.
HcaUt les égyptiens, las de noaTesn de la domi-
■don des Pentes, accounirentde tonte part poar
le pooperantour de loi comme d'nn libératenr.
Ii(sPeiMaAirentdBsaét,etAmTrtéegeprad!iina
nfd'Énpte. a DMonit apris un règne de six ans.
— '— "■- -"ocjÉIdï. l, lio.-Geone
U1TTM. Ctédas mentjonne deax princesses
Tnesdecenoni :
uima, fille d'Astysges, mariée d'ahord à
Vlunea, puis k Cjrus, dont elle eut àeox fils ;
ttabjieetTangoiercès (le Smerdis d'Hérodote).
CHnl^, ayant lïit tecr son IVère, ordmmi, pour
adwree crime, à no certain Speodasates , qui
•nit me pande ressonUsnce arec le prince
iMaMiné, de se bire pasaerponrTaagoiercès.
Iriseette rase ne put tromper AmjtU qui s'eni-
f<iiiiiii de désesiiolT.
4MTTU, me de Xercts, lïmme de Hcgsbaie
*( mtn de cet AdMemtees qui, an rapport de
«Mu pMt en «KTpte.
CUrtM, MnlDO, c. Il, IX, util.
*ABAGA1WA, ninionunée Fltur tCor, femme
^OMiailiD, roB des plus paissants caciques de
te à ranMe de OitMc^ Colomb en 1491.
Ile tett oAttre parmi tes natifs, pour savoir
<mpBWf des oreyfos (Mlades on légendes).
IiCBEifapicdsladéprf^aientciHnme une femme
ftee ffâde beauté, ^one de grflce et d'in-
MliginCBi Son mari tomba Tietime d'une nise
it tfttrr* des Espagnols. Elle-même fat mise
Inort tnltrensemeot par Nicolas de Oranda,
IMnenunr deBilH.Celiiki arait invité Anscsona
BTseses Indiens k une tête :Uh fit arrêter pri<
sonnitre et pendre, apr^avotr brûlé la maison,
avec tous les Indlons qoi s'y trooTaienL
AHACRsnaia ("Avifxapinf), pMIosopbe «cy-
Qm, TlTSit dans la prèniière moitié dn aixftme
siteleatant J.-C. U était, dit-oo, l^redeSau-
lina roi des ScyUies. Bnnnontant la préTentÎMi
de ses eorapabiotes contre les coûtâmes des na-
tions étrangères, il résolut de voyager et surtout
de TlsHer la Grèce. D arriva k Athènes au mo-
ment oti Selon était occupé k doter celte cité
d'un noorean code, et il entra «a rapport avec
oe grand législateur, dont II devint ensuite l'ami.
Impresdon d'intérêt mêlé de curiosité. Diogène
Uerce, Pintarque, Atbénée et Lucien ont repro-
duit quelqnes-DufS des observations et des ré-
parties plelues de sens et de finesse qne loi ins-
piraient les mœurs et les instttotioni grecques.
C'est ainsi qull comparait les lois de Sohm k des
toiles d'araignée, par où les puissants s'échap-
paient, tandis qne les Ikibles s'y troavaient pris.
En voyant les matières politiques soumises dm
les Attiéniens anx délibérations des Prytsnes,
tandis que l'exécution dépmdait de la sanctiMi
du pet^e, il disait que c'étaient les sages qui
délibérakot et les fbus qd décklaienL
Invité par Crésus k venir à la cour de Lydie,
il ne se rendît pas d'abord k cet appel d'un prince
qui se proposait avant tout une satisfactitm d'a-
mour propre, celle défaire admirer ses ridiesses :
B Jen'ai nul besoin de votre or, répondit le phi-
losophe, je ne suis venu en Grèce que pour m'y
enrichir du cûté de l'esprit, et )e serai heureux
de retourner dans ma patrie, non plus riche,
mais plus habile et plus homme de bien > . Ce-
pendant après av<nr ainsi témoigné mhi mépris
des superOnités de l'opulence , le phitost^ihe
grec fit une visite au nrideLydie.
Anacharria est compté par quelques écrivains
au nombre des sages de la Grèce. Seul parmi les
barbares U obtint k Atbëoes le droit de dté , et
seul aussi il fut initié aux mystères d'Élcu^.
Cette initiation aux solennitÀi religieuses des
Grecs causa sa mort A son retonrdans sa patrie,
il passa par Cyzique, oîi l'on célébrait les mystères
de la mère dés dieux, n tlt vœu alors de les cé-
lébrer de la même manière, s'D revenait sain et
sauf dans ses foyers. C'est ce qu'il fil m effet, dans
une localtlé mtourée de forêts et qtpeiée Bglée
(Glii, bols); mais, surpris par des Scythes, U Rit
dénoncé su roi son frère. CeluiKJ, étant venu Ras-
surer de la réalité du lait, tança contre Anachar-
sls une llèdie qui lui donna la mort. On a attri-
bué kAnacbarsisdIversécrits, et l'on trouve dans
les^Istolograpbesgrecs(Venise(Alde;, 1499,
in-4% et Paris, 1S51 ln-4°), neuf lettres tec^M,
«r AI1ACHAR91S
dit-on, par Anachsrsfgi mate éUm né «ont rien
moiiia qu'tuflieDtiqiiea. Tool te rnoode sait quel
excellent oumge le |jIiilOKiphe scrtbe a IiupEré
à l'ibM Biribâenif . V. R.
IKndsle, Ht, i«. — LvchD , SitOt « ^nachanU. ~
- DlÔ^H iltia. — GtolOTlHi ÀIMqut-
T ('Ava£knta<), oa plutât
('AvirxXiiTiK, Irréprochable) (laial) , pape,
on i^ulAt érêque de la petite cougrëfplion de
dirétierg k Route , mourut Teri 109 de J.-C, I)
9iicc^a ï mint Clément, et gouverna loii église
Dvut ans et trois m(Hi , seloD le Pontifical i)b
Libère et un raipatre rnBoascrit fort asctea ie
la biblkitbèque du Vatkan; douze ans et tnrii
mois, selon d'autres pontificaux moius aneieas.
On croit qu'il était né i Athënei, et qui! alla
à Rome, où il fut converti id christianisme par
les apOtres. On célèbre sa rete le 13 juillet, et
on lui accorde le titre de marirr, d'après le»
martyrolc^ee unou. Le père I<abbe a inséré
trax lettre» déciétalea de saint Aoadet dant le
1. 1" de aa CoUeelUm de eoneilet. Les antmra
de VArl de vérifier tu datet et ceux de la
Biographie Hnhierielle, k la soile dlnsèbe et
de quelques oritlqlies modernes, <xA oonlbuda
Anadet, socoeMeur da «aiat Clémml, arec
Clet, sbccesAcur de Llnua; Us ont prétendu que
Clet eat l'abrégé d'Anaclet ; Riala ces deux pM-
tlfes sont Meo dtsUnguén par les andena, et
notamment par le ealeodrlër oo Pontifical de
Libère,par nnpoMe contemporain deTerlullien,
par les andeoa antlphonaires de l'égHse du Va-
tican, et par le Martyrologe attribué fe mint Jé-
rôme. Parmi les modemea, le cardinal Orsj
nous semble aralr Tictorieoaement réfuté les
adversaires de cette apinion. An reste, il serait
bien difficile de dire au juste quels ont été lee
actes du pontificat d'Ansclet ■"' : Il règne en gé-
nérai une grande obscurité dans Ttilstolre des
évéquea de Rome jasqii'à l'en loo de notre ère.
[L'abM Labocderie dans YBnc. des g. du m.]
SiliillrêDiï, lu. III. cl. -Ktttébe.epUt., Ih, III.
uu flartlrol., il JiiUiff,'- 'nritiDoiid. Wjwio.rBj «c(«.
llmlifUi. - Du fin, auiIMMqat ra:lciiatlUiut.
AKACLET, antipape, éiu en concurrence avec
Innocent H en 1130, mort le 7 janvier 1138. H
se nommait Pierre de Léon , et était peljt-fils de |
Likin,juif richeel considéri', baptisé par Léon IX. |
Destiné aux lettres, Pierre vint en France et fit j
SCS i^tudes k Paris, li acheva sa théologie sous |
Arnaud de Bresse, professeur e<fcammunié , en i
1139, par le pape Innocent II. En retoumaatk |
Rome,PierTepBssaparClunf,yfit profeasioupar |
lescunseils de saint Bernard. Le pape Pascal H '
le rappela iRome, et le fit cardinal deSaiottsMa-
rie deTraostevere. Calixte H l'envoyacn mission
avec le cardiual Grégoire Paparesebi, auprès de
Louis Vl.roide France, n présidaen qualité du lé-
^t aux WDciles de <:hariros ri de Beauvais en
n2i, . el amassa, dit l'aWié Fleury, des ridieues
- ANACREon ta
ImmcDsej par les exacBoos ordinalrea t h eoer
de Rome. >• Après la mort ifBoDoré II, arrivée
le 14 février 1 130, la majorffë dei csr^lun
élut Grégoire Papareschl, qui prit l« khii ffta-
Docent II; mais la minorité, soutesoepar lilu-
blesie, fil dioli de nerrede Léob. CeJid.daell
sacrer sous le nom d'AnacIet n , E'etnpin d«
trésors des principales égUses ^ Rtstne^ et (lOlit-
suivit Innocent avec tant de vivacité, qu'il rM
gea è se réfiigler en France. Anadef ne parrtU )
se ftire recoonaiireque de sonbeaa-ftMelto^,
duc de Sicile, auquel n conféra leUtrede nide
Naples et de duc d'.4qultatlie. DédoïKé pir la
prédications de saint Bernard , condamné par 1»
conciles de Reims, le 19 octobre 1 131 , elde t^,
1c 30 mai 1134, il résista, pouf atnst dire, I loale
la tNrétIeilté, ef , malgré la débite de Roger dcoi
les États avaient été conStqnéi par l'eropKnr
Lolhaire, AnioleteonservaBon iléggdiM Borne,
où il mourut. Ceu^ de loaparti éldrut dorsal
cardia^ OréRoire, auquel Ha firent prendre h
nom de Violor IV g nttis on GrëHoiret necBUh
saut riliégitiniité de »on élection, vint se M»
mettre tlnnoeentll, qui rentra enfin dans la»
pilale do monde catholique. Dana m oodA
tenu quelque temps après dan* le palais de !«•
tran. Innocent fit condamner lea partbnH d'A-
nacIet et déclarer non avenues toutes le* otdia»-
tions faites par cet antlpapo. A. •! L
u Mont-Caubi,U]. c9i. — Kiroaloc, ./iaiM,
1IM,I<I
akacrAon CAwtfliùi ), câèbra patte pte,
natif de Téos, en looie, vers âeOaTÉnih-Ô.,iflail
en 475. Le nom seul d'Anaerton révtflle Ilihe .
d'un genre tout entier de poésie IjTi((ae, tramt
de» anciens aux moderCes. Fort Jonw CMdK, I
sdvlt avec sa famille la coloote dec Téieu ^
ponr échapper au joug des Perses, allèfatf •%•
tablir è Abdère sur les eûtes de Ift TfaiW^ Mi
ta 59' olympiade (541 MS avant J.-C.). D (mm
les plus belles année! de sa «le auprès 4sPi4-
crate, tyran de Sanoi^, jouissant dé l'InttmlKfca
prince et des plaisirs de sa c6nr, Is ftnsTthp-
tiicuse qui fat alors, reTnsant ses dons, fn4> W
disputant ses beaux amis niMpvdre nlkitor.
11 est vrai que ses vers étaient pleins Set loint-
gés du tyran, dont il savait adondr l'AÛe pK le
diarme de son art. Après la mort de Pc^ènlc,
qui finit misérablement en 1G2J un Âfte et
onze nmiées, Anacréon se rendit à AtUMi
une ^èfe è einquante rames , que hd itf
par honneur Hipparque, fila de PMlt
jaloux de compter parmi les poètes AMif M
entouré le chantre déjà célèbre dea Antoon 4
'les Grâces. Ce liit à la cour de ce tyran a»
Tuau qu'Anacréon conuul SImonïde de CM,
autre grand lyrique ioaica, qui devait lui V-
ANACRRON
470
[ui consdcref uiië double épitâphe. D y
m me lui, mais sUr un toti tnoins grftfi;,
. Athémeos. Peu fkft <1'ailfleura pouf les
la liberté^ lorsque Hipparque fultoinbé
rigliard d'HariDodiu* et d'AristogiioD,
I à Téos^ sa première patrie. Là encore,
e quelque» année», vne réTolution Tint
e repos, que chérissait par-dessus tout
L'ionie s'étant souleTée contre le
il se Tit forcé d'échanger une seconde
gonr de Téos oontre celui d*Abdère.
t il serait revenu mourir à Téos, si
jit les Ters de Sinnonide ; un pépin de
'angla^ dit-on^ au pasMgei Ce qui est
3'est quil prolongea son existence jus-
de quatre-vingincinq ans. Les Tëiens
son image sur leurs monnaies , et les
, pour rendre hommage à la mémoire
qui les avait charmés, lui élevèrent
) sor TAcropolid j elle le représentait
les Ter» inspirés par rivresse.
, la vie d'Anacréon, pour nous serTir
ission heureuse d*un des auteurs de
jie qui Tout célébré , fut une longue
IX Muses i à Baocbus et à l'Amour,
en grande partie erotique, fbt un re-
Tie. Épris do beau dans tous les gen-
rp Adèle aux masars de son temps, il
5C déliced les attraits de Smerdias, la
de Cléobole, et surtout Bathylle , le
[ooeor de flûtei Mais de même qu'A
à jeun ces obansoB» bachiques qui
; rhrreâse , de rateoe, dans ses Ters
y en s'êMiKanl jaeqt'an délire de la
«rait su garder la loi séTère du beau,
ds doute ce qui donnait à ses ohants
^e de dignité que l'antiquité y reoon-
nssi bien que dalis eettu de Sappbo,
;ontra8te singulièrement atec le grâoe
m peu banale de la plupart des pièces
sommes habitaé» à regarder comme
|es d'Adacréoil. Les anciens possé-
lui cinq livres de poésies non moins
ht le fond que par la forme, des
es élégies, des Ïambes, outre les chan-
qdes et érotiqaeâ. Le dialecte Ionien
lans toute sa pureté, et le rfaythfne ch
savant : Anacréon s'y montrait aussi
te que les illustres lyriques, ses con-
& od ses devanciers, auxquels rasscH
is la suite les critiques d'Alexandrie,
itrevoit encore çà et là dans les (ng-
^ nombreux qui nous ont été transmis
rages authentiques, par les citations
faites les auteurs de l'antiquité. Toiite-
le dans ces fragtnents , les idées qui
sont celles de l'amour et du vin ; et ,
nètre, on y rencontre fréquemment le
et facile qu'Anacréon parait avoir af-
et qui prit de lui le nom d'anacréonti-
«porté de bonne heure au genre dont
^dé comme le type. A ce genre appar- ■
tiennent dtiqtiante-cinq petites pièces connues
sous le nom d'Odes d* Anacréon , et qui ont été
publiées pour la première fois par H. Esfienne ,
à Paris , en 1554, d'après deux manuscrits mal
à propos devenus suspects , parce que Téditcur
avait négligé de les désigner. Elles se sont re-
trouvées , avec une disposition différente et un
bied meuleur texte , à la suite de VAnthologie
de Constantin Céphalas , dans un manuscrit de
ia bibtiotlièque PaUUine à Heidclberg, transporté
à la Vaticane de ftotne, diaprés lequel Jos. Spa-
letti les a fait graver en fac-similé dans sa ma-
gnifique édition donnée à Rome en 1781. Tout
porte À crohe qu^à un trés-petii nombre d'ex-
ceptions près é CCS chansons anacréontiques , de
mérites fort divers, ne sont que des imitations
d^Anacréon , faites i des époques non moins
diverses, beaucoup dans les premiers siècles de
notre ère seulement La plupart ne manquent ni
d*esprit| ni de (nesse , ni même d*tme certaine
naïveté l mais la Téritable inspiration poétique
n'y apparaît que de loin en loin ; la langue d'ail-
leurs, qui n'est plus l*ancien ionien, et la mesure
des Tef» souvent négligée à l'excè» , suffiraient
pour motiver l^arrèt de la caritiqoe contre ces
ptoductioo» agréables eo elles-mème», mais peu
dignes du grand maître dont èUes ont usofpé le
nom. LW n'en saurait dire autant des épi-
grammes d'Anacréon reçues par Méléagre dans
son Anthologie, et qui se sont perpétuées jus-
qu'à nous dans celles de ses successeurs. Le
caractère de oes inseriptions , d'une simplicité
parfaite, garantit l'authenticité de la plupart
d'entre elleii On les trouve réunies aux frag-
ments également authentiques , à la suite des
odes dites d'Anacréon, dans les éditions de
Fischer , dont la dernière , la plus complète de
toutes^ et où sont discutées au long les questions
touchées ici^ parut en 1793, in-S°; dans celles
de Brunck, illB et 1706, ïU-iô et hi-32 ; etdans
la peUte et précletue édition de M. Boissonade
(tom. 1 de sa ColleetlMi dé» poMes grecs),
Paris, 182^, hi-24, qol y a joint les Anacréonti-
3 des de fiasilfns, de Jdiiartln, et de Paul le Silen-
a!re. L'édftfon la {rids estimée est celle de
Bcrgk , Lei^., 1834, hi-8*.
Anâcréofi, sans parier des ImKations nom-
breuses qd'if a produites daïfs les temps mo-
dernes , a ét^ fréquemment traddit dans toutes
les langues , notamment en français par madame
Dader et Longepierfe, pai' BfM. GaÙ, de Sahit-
Yictor et Yeissier-Descombes. La traduction do
second et celles des deox derniers sont en vers.
Il sentit trop long d'énomérer ici toutes les édi-
tions, traductions, imttation» d'Anacréon; on en
trouve la liste à pea près complète dans G. Hoff-
mann, Lexicon Bibliographicum , Script.
Gr.ccùr.f t. I, p. 128-146. [M. Gumsuiaut, dans
VSnctfc, des g. du m. ]
VotslDs, Des poète* ffreci, c. 4. — Wolper, Dejinti-
quUale earminuvi jénaereonteorum,' Lelpi., ISIS, lo-8*.
- Matler, autoirt de Ml litUt«Mr« «a ie«NA«tMik»
471
ANAGRËON — AI9AN1AS
472
Crècê , 1. 1 : p. 180. - Bode, aesehUhU der Lgritehen
DiektMmut der HêUenen, 1 1, p. 8S0.
ANAPESTE (Paul Luc), OU Paoldcgio Ara-
FESTO r', doge de Venise, mort en 717. Les
dUTérends qui existaient entre les chefs on tri-
buns des Iles Tâiitiennes aboutirent à une ma-
gistrature unique , dont Anafeste fut inresti, dans
une assemblée présidée en 697 à Héraclée, par
Christophe, patriarche de Grado. En 715 , Ana-
feste fit un traité aTec Luitprand, roi de Lombar-
die, qui fixa les limites de TÊtat de Venise com-
pris entre les deux Piaves.
Daru, Histoire de Fenise,
*AKA6ifosTBS (Jean)^ historien byzantin,
natif de Tliessaloniqoe, TiTait dans la première
moitié du quinzième siècle. H a laissé une des-
cription de la prise de Thessalonique par les Turcs
en 1430, dont il fut témoin. Sur TinTÎtation d'A-
murat II, il rerint dans sa Tille natale; mais,
peu de temps après, tous ses biens furent con-
fisqués. A sa narration de la prise de Thessalo-
nique est jointe une monodie on lamentation en
prose sur cet éTénement. Allatius publia les deux
écrits, ayec une yersion latine, dans ses £^|A(iixTdi.
AllatliH, £6{UUXTa, Mit. de Cologne, less, p. 817-180,
— CaTe , Seriplomm eeeUtia$Heonan hittoria iitte-
rarim, édtt. de 17*8. appendice, p. 180. — Pabridas. Bi-
btiotheea çrmea, édit. de Haries, t. VII, p. 804. - Han-
Uus, De BjfiatUUMnuH remm seripUtritnu çneeit,
p. 686-688.
ANAN ( Ben Shaphet ), rabbin , viTalt vers 260
ou 270 de J.-G. R. Mordecai, dans son ouvrage
sur les Caraïtes, cité par WolfT, dit qu*Anan
vivait vers 3980 A. M. ( 220 A. D. ), et l'appelle
Ben Shophet. On lui attribue : séder El^ahu
Rabba {là fftnàe ordonnance d*Eiyah), et Se-
der EHjahu Zuta (la petite ordonnance moin-
dre d*Eiyah), imprimées par Daniello Zanetti;
Venise, 1698, in-4».
Vf oit, BiÙlioth. kebr.,l. IW. 146,888, 984, 1004; III.
1086. — Bartoltoccl. BibUoth, mag. rabbitui I, 188, I8f ;
IV, 187, 806. — PlantaTfoi, BibUoth. rabbin., d«78S.
ANAN OU AN ANUS (Ben David) , rabbin, vi-
vait au miUea du huitième siècle de notre ère.
n passe pour le restaurateur on même le fonda-
teur des doctrines caraîtiqnes ; ses partisans le
représentent comme le défenseor de la loi pure
contre les traditions de HOlel. Le peu de frag-
ments qui restent des ouvrages d*Anan sont dis-
persés dans les écrits appartenant à sa secte.
D'après Mordecai, il avait écrit nn commentaire
sur le Pentateoque.
r Wolf, BibUoth. hebraiea, 1, 8S4, 081. » De Roui. Di-
sionor. itorieo deçU antor. ebr^ I, 61, 8t. — R. Mor-
decai NlMan, Dod. {Mordecai, éd. WoUI. 47-78. R. Si-
non, Hist. eriaçm du rieuX'Te$ta$Mnt, 16t.
ANANiA (Joannes de), Jean d*ananib oq
D'AGNANT , jurisconsulte italien, né dans la se-
conde moitié du quatorzième siècle, mort en
1458. n s'appelait Anania , du nom d*une ville
très-ancienne du Latium, et professa le droit ci-
vil et canonique à Bologne. Parmi ses ouvrages,
on dte : 1" des commentaires sur le 5* livre des
Décrétales, et un volume de Consultations ; —
f^ De MevocatUmefeudi aiknati; Logduniy
1546, in^""; — 3* De Magia et Uai^fKiu;
Lugduni, 1669, fai-4''.
MazzochellU Serittori d^naiêa. — Orlasdl, JMiaU it
çU êcrittori BoioçnoH, — Baldoa Perwloof, /m «m
femdomm eommmiiaria, etc^ Lyon, 1180, In-fol.
* ANANIA (/eon-ZatfrenO» archéologpe Ut-
Hen, natif de Tavema, ville de la Calibre, moit
vers 1582. Sa réputation d'émdit M procura k
patronage de Oaraflk, archevéqne de Naplei,
qui TaccueflUt dans sa maison. Après la mort
de son protecteur en 1576, Anania ae refin
dans sa ville natale, où il s'occupa exdoaivenNift
de Tétude des sciences magiques et naturdiei.
On a de lui deux ouvrages fort curieux, intitalés
Funiversale Fabrioa del Mondo, ovpero Cn-
mografia dMsa in qwUtro trattati; Venise,
1576, hi-4% dédié à la prineesse Sfiona d'Ara-
gon; 2" édition, Venise, 1582; 3« édition, Ve-
nise, 1596; — De naiura Dmrnonum lÀbri
quatuor; Venetiis, 1581, ln-12; réimprimé à
Venise, 1682 et 1589; à Lyon, 1620; à Rome,
1651, et dans le Malleus Mal^/tcorum; Lyoa,
1669. Ce livre traite de l'origine des démons et
de leur influence sur les hommes. — On attri-
bue encore à Anania deux opuscules (inédits) :
De Fortuna et Contra Hekrxoi.
MauacbelU,5^T<ttor< d^ltalia.
^ANANIA sHiRAcuNENSia, matbémaiicîai
arménien, surnommé le Calculateur, vivait a«
septième siècle. H visita la plus grande partie de
l'empire grec; étudia à Trébisonde soos Tfti-
eus, et fonda une école d'où sortirent Hennon,
Tiridates, Azarias, Ézéchid, et Cyriaoïs.
Anania a composé un grand ouvrage divisé en
quatre livres, et intitulé Kalandar ; on CD troote
une copie dans le monastère de Sainl-Laiare à
Venise. Le premier livre traite de rastronoBiie
contre les astrologues; le second^des poids et
mesures ( publié àVenise, en 1821 , par les moi-
nes de Saint-Lazare ) ; le troisième oompreml
les mathémathiques en général, et le quatrième,
l'arithmétique. On attribue encore à Anania deox
homélies : l'une sur la contrition , l'antre sor
l'humilité.
Suklaa Somal, Quadro dMa etoria Mtfrofte 41 Jf-
mtnia; Venise, I8tl, p. 41.
ANANiAS OU ANANiAH, nom oommoii à phh
sieura personnages bibliques, dont le plna anooi
est celui qui , sous le nom de Sidradi, Ait jeté,
ven l'an 590 avant J.-C., avec Misach et Abdé-
nago, dans une fournaise ardente , par soile da
refus d'adorer la statue de NabochodoiMMor. Os
sait que ces trois hommes fhrent épai^gnéa miia-
culeusement, l'ange du Sdgnenr ayant amoril,
pour les sauver, l'action des flammes (Danid,
ch. I et m).
Le second Ananias tomba mort aux pieds da
Saint-Pierre, en même temps que sa femme Sa-
phire; void à quelle occasion :
La communauté des biens s'établissait an leii
de la famille, peu nombreuse encore, qoi s'était
ralliée autour de la croix du Chri«t EnvhiottDés
<fhommes privés de tout moyen de aobalstwiee^
*n ANANIAS
et quila regudaiait néuun^iu comme des
Mrw, kl ditëtiaic mieux parUgés de la for-
laiw firent le Hcriflce de tenrebieiu^Hids, qu'Us
Tcndinol pour n meltrt i« prix aux piédt de*
«pdfrM. AnmlM étill de ce nombre. Après s'ea
Vm coauriA «TM! sa femme, 11 Tendit toa bien
et en renA le produit k «aint Pierre, sans lui
mMier qn'H «b reteaill une partie pour son
■iiga lliii il ne pot tromper l'apAtre, qui lui
r^rodui son manque de foi en donnsnt pour
m ucriHee coniplet l'ibandon d'âne partie lOi-
hfnent de u fortn», que pourtant rien ne l'iu-
rail tmpWié de prder tout entière. Fnppé des
parole* ÉMres de l'qXttre, Ananie tombe aus-
ritMnuooonaisssnce. (Aef. Apoif., V, i-io.)
Le tniUèm Ananiai fat grand-prâtre des
JnMh, «a l'en 49 de l'ire chréUeaue. Accneé, dans
la BBorUme nuée de son pontiflcat, d'BTOir
tnM iTanMr les Juifs contré les Bomains , il
ala «cjuitîlij i Rome, d'oii il rerintpleiDeinent
■biMia. A ttn reCoor, A eus doute pour témoi-
|BerdetaiisUe,ilpersécuUle*dirritiens,et fit
eanpanttredenot loi sabit Paul, arrtléparles
tuMpet Romaines pr^poaéci à U garde du tem-
ple, et qd arait déclaré qu'il était dloren romain.
■ Nés frères, dit l'apdtre. J'ai Técn jusqu'ici de-
mi Heu dans une bonne conacieai». ■ — Ana-
nas hil retondit en le lUsantiouflleter. — 'Dieu
lipa^a, mnralDebUiKlie, répliqua saint Paul. >
Qtlfiiti unéea phu tard Aoanias fiit desbtué
di M» Jbne&n par Agrippa et massacré par des
■'"■' ... (00 propre Sis.
El XXIV. — jMepbt,.nti«. Ad.,
*àMà3aàa , peintre et messager d'Ab^, roi
rtdaw H) Hésopotainle, vitait dans la pre-
■Mn moitié dD premier siède de notre ère. An
wpppil de Jean de Damai, de Hicépbore, de Cé-
Mm et d'idtres, Abgar, atteint d'une maladie
pn», a( ayant entendu parler des miradea de
Mm» en Judée , enraya Ananfas i Jérusalem
arce om lettre, pour prier le Christ de venir au-
prt* de M à Edessa. Dans le cas ab Anaoias
tfuanlA pu le dAermlner k m radre à Édewa,
B devrit ai iUre le portrait UUe et l'apporter
n roi. Ananiai renût la lettre, etexaminaavM
Mtaln^imdn Christ ; anbursisé par la foute
^ l'ntooiait, U te retira k quelque distance
■nr eonmoicer le portrafL Blali, sait fc cause
in mwi WBtM t i que le Christ fïisalt , acrft è
prt adhérer sa tkbe. Or, le Christ, connals-
lat la dRnande d'Abgar, demanda de l'eau ,
Al lava II Bgare, et reasaji arec une toile qu'il
nnlt fc Anaiias, avec nue rjpoiue pour Abga r . Or
a» taleOe M troora imprimée la Dgnre duChrisI
[lnMliiiCiiii ijl liiiiily ift ImnsOimHtâvHtpA}.
AaMria* porta le partraH i son maître , qui
ÏMl en trùde vénération, A Ibt piéri.
On MHerve, dans ré^se de Siint-nerre i
■ona, limage du CbcM, (mprimie snr une
Ma, al appelée U Smeta rerontca, ou la
- AHAPIDS AU
Sainte image véritable. Cette toile avait élé,
«don la tradition, <rfrerte an Sanvenr par une
femme, la moment oli il tomba accablé soui
le poids de si croix; et, m l'en essayant, il y
avait laissé llmpresdon de son fanage. 11 en cet
Elit mention dans beaucoup de documents de
l'Église. Abu], dam un ancien miaud de Hajence
de l'iD 1493, OD trouve nnelllanle de SancUt
Veroniea, seK Ytiltu Dontini. En 1349, Ur-
bain rv, alors dupeliin du pape Innocoit IV,
donna une copie de ce portrait au couvent des
rdigieux de Hontrenil.
d. Xfl,w
- OiUttt, Oi fliUfit HpiifcknMiu
-MpKUl; InftL; Eirh, Il
'ANAiiïis l'alné, flit de Seth, fut nommé
grand prêtre des Juifs vers l'an 7 de notre été,
par Crrénius , gouverneur de la Syrie. Il sue-
céda à Jouar, (ils de Simon, et posséda la sou-
veraine lacrificature pendant environ dix lus.
H fut déposé par Valerius Gntns, le premier
proeuralor de II Judée, nommé par l'empe-
renr Tibère. C'est l'Annoi des évangdistea, de-
vant lequel fut conduit Jésas-Cbrist après son
arrestation dans le jardin de Gethsemané. 11 en-
voya le prisonnier devant Caïphe, alors grand
prêtre en exercice, et gendre d'Ananus.
U parait avoir présidé le sanhédrin, lonqiw
les apAtres saint Pierre et saint Jean furent
amenés devant ce consdi. D appartenait proba-
blement I la secte des saddooéens ; et cinq do
ses (ils (Ëléaur, Jonalhin, TI\éophile, Ma-
Ihiai , et Anuui) otrtinreot la dignité de grand
prêtre.
SllDt Luc, in, 1. - Saint Jm>, XVIII. IS, ■(. - iMB
ta Ap«lrn. IV, I; V, 11. — JoitplM, .^iiK{. Jkd,
xvm, t:xx,t.
* utksva le jeune. Bis du prteédent,inort
vers l'an S7 de notre ère. Il ftit nommé grand
prèbe par Agrippa le jeune, dans llutervalle
qui s'éooola depuis la mort de Festus, pneu-
rotor de la Judée, jusqu'à l'arrivée de son suo-
ceswnr Albfnns. Il était, oomme son pire.iad-
ducéen, et par conséquent sévère dans la puni-
tion des criminels. I) fut, au bout de trois mgfa,
révoqué de ses fondiona.
Jcutiita, >■»«. jwé., XX, it tx Mi.jid: iv,s.
ANAPiufl d iMniHONUS, deux frères,
natifs de Citane ai Sldle, ont été célébré* pour
leur imour filial. Pendant une éruption de
l'Etna, ils prirent sur leurs épaules leur père
et leur mère, et les emportèrent ainsi hors de la
vUle; laiave brflUnU les atteignit, ditM», d se
sépara en deux sans lenr taire aucun mal. On
leur éleva des statues è Calane, d on leur décerna
même des honneurs divins , sons le nom de
Jriretptevx. SiUniranielle lent souvenir enpai'
lint de Citane :
4/5 ANAPIUS -
Et Cornélius SéTéras célèbre leur dévouement
dans sa description de l'Etna :
jknpMoomus fratergnc pari tub munrrc fortes,
Cum Jam Tlctnia streperent Incendia tccUs,
Acel|rfiuiCptgr«Bqua patrem» matremqae aenllem.
Valèrc-Maxlne, V, 4. — Sénèqne, De Berufietls, III, 87.
AHASpo (Jean db), voyageur espagnol,
natif de SériUe, vivait dans la première moitié
du seizième siècle. C'était un des officiers les
pins actifs dans l'expédition aventureuse de
Hemando de Solo en Florida, de 1539 à 1543.
Il rendit de grands services et servit de guide
aux Espagnols qui, après avoir descendu, en
1543, le Mississipi, revinrent sains e( sapfsdaos
la Nouvelfe-Espâgne. Il retourna qualqae temps
après dans sa patrie, où il moumt.
H errera , Heckw de los CoftêUaitOi «n las itlat g
tierra firme del m»r Oceano, ééït, de ITM, déciaito
VI, 161; VII, 167. — El Ynca GarelJaip de la Vega, ia
Florida, edit. de 1608, p. 97, etc. — Théodore Irvlng.
the Coruivêtt 9f Florida tnuler BemoMdo àê Sotù, i«
Si; 11,177.
ANASVkSKV (ÀnoitaHuif 'Ayo^i^fftoc)»
surnommé le Dicore, ou SilentitArê (Silentia-'
rius), empereur d'Orient, naquit en 430 à Pyr-
rachium ( Durazso eu Épire), d'une famille obs-
cure , et mourut dans la nuit du 8 an 9 juillet
518. On ne sait presque rien snr la première
partie de sa vie. 11 ût, vers 482, naufrage sur
la Gâte d*Égypte, et fut recueilli dans la maison
de Taiaia, évèque d'Alexandrie. Après la mort
de Zenon, il fut proclamé par le sénat, et cou-
ronné le 11 avril 491, à l'àgc de soixante ans.
Comme Anastase était plus que suspect d'héré-
sie, le patriarche Euphémius , a? ant de lui cein-
dre le diadème, l'obligea de signer nne profes-
sion de foi ortlu>dox« , et d'y joindre une pro-
messe de soutenir les décrets do concile de
Chalcédoine. Son éléiatioo à l'empire fut l'ou-
vrage d'Ariane, ve«ive de Zenon , qu'il épousa.
Avant son avènement il avait fait partie du clergé
de Constantinople, et avait été même élu, mais
non sacré , patriarche d'Antioche. H avait em-
brassé dès lors les erreurs d'Entycfaès et du ma-
nichéisme; ce qui porta le pa^arobe Euphé^
mius, dans la suite, à faire abattre à Constan-
tinople la chaire où il avait enseigné.
Anastase, placé snr le trône impérial, employa
tout son pouvoir à protéger les hérétiques. Lâche
et hypocrite, il persécuta les évéques, fomenta
des dissensions, et ne vint à bout de ses enne-
mis que par des bassesses, ou par l'habileté de
ses généraux. Le plus dangereux de ses ennemis
fht Vitalien, maître de la milice. L'intérêt de la
religion servit de prétexte à la révolte de Vita-
lien. Ce fut alors qu'on vit pour ia première fois
l'orthodoxie armée pour sa défense. Anastase
envoie Hypace, son neveu, contre le rebelle,
qui appochait de Constantinople avec une ar-
mée formidable. Hypace fut prisée enfermé dans
une cage de fer, qu'on traînait dans un chariot à
la suite du vainqueur. Enfin, après avoir ravagé
/a Scytbie, la Mœsto et ia Thrace, Vitalien oMi-
ANASTASE 470
gea l'empereur d'entrer en négociation avec lui.
Anastase promit de rappeler les évêqnes exi-
lés, et de ne plus inquiéter les catholiques Ce
fût à ces conditions que Vitalien congela soo
armée. Vitalien vécut tranquille à la cour, arec
le titre de général de la Thrace, qall avait dé-
vastée. Telle était la faiblesse d' Anastase. Ce
prince avait néanmoins quelques bonpes qnaliléi
qaturelles, et il fit quelques actes louables : il
supprima les spectacles où les hommes oon-
battaient contre des bètes, i} abolit la vénilité
des charges, l'impôt sur les animaux domesti-
tiqnes, nommé chrtfsargtfrç (p^puadmipoc ) , qiri
subsistait depuis Vespasien. Poqr défendre Coai-
tantinople contre les incursions des barbares, il
fit élever un mur d'environ dix-huit lieues (Té-
tendue du nord au midi, et gamf de tours, de-
puis l'une des deux mers qui oaignent cette ville
jusqu'à l'autre, n fit de plus construire de9aqD^
ducs dans la ville d'Hiérapolis, bâtit un port à
Césarée, et rétablit le phare d'^exandrie. Anas-
tase mourut âgé de quatre-vingt-huit ans, apiès
un règne de vi|igt-sept ans et trois mois moisi
quelques jours : sa mort rendit la paix à l'É-
glise. Sa femme Ariane l'avait précédé de troii
ans au tombeau. Il eut pour successeur Jostii.
^.vagrius. — Cédrène. — Tbéophane. — Le Beai, Bit
toire du Bat-Eiapire. — THIamoot» HUtêtn ém am»»
reurs, t. VI, ai. f* Glbbop, Deetioa mM Fait, t. V|L
AKASTASB II ou ARTSWirs, empereur d'CV
rient, né vers le milieu dn septième aiède, nioii
en 719. Il fut prodamé «ini>erei}r ;^ CopstiBtî-
nople le 4 juin 713, Le leo^lemaÎA de la déposi-
tion de Philippicus Bardanes, doqt il était se-
crétaire. Son premier soin fut de rétablir lapait
dans l'Ëglise. En 7 1 5, ayant appris que le khàlfe
Soliman se préparait à rattaaqer. Il arma qm
flotte pour le prévenir. Mais Jes troupes s'édut
mutinées à Rhodes, tuèrent le diacre Jean loir
chef, obligèrent Théodore, receveur des fropâti
k Adramite, en Matolie, de se mettre à leur Hlit.
et le proclamèrent empereur. Anastase, au |^
mier bruit de cette révolte, sortit de Constaiitir
nople, après y avoir laissé une forte gamitMa
c( se rendit k Mjcée* l'es rebelles marcbèEMt
sur Constantie^ple, et s'emparèrent de la viUt
impériale après six mois de siège, ânartatir, j»-
géant alors qu'il ferait de vains efforts poor sa
maintenir snr le trône, traita avec Théodore poR^
avoir la vie sauve. U se retira dans un clottui
à Tfaessalonique, après deux ans sept mois «l
douze jours de règne. Dégoûté bîentAt de la vil
monastique , os prince implora le secours ^
Bulgares pour remonter sur le trOoe. Pe^ aflpr
veaux auxiliaires l'emmenèrent jusqu'aux po^
tes de Constantinople; mais, séduits par l'or dl
Léon llsanrien, ils le livrèrent à cel cmpereiNi
qui lui fit trancher la iàii^.
Le Beau, Histoire du BaS'Bwtpire, t XIU, f . 117. -
Gibbon. Décline and Fall, t IX, p. M.
AKASTÂSB I*' ( saint ), mort le 14 déoembis
401, selon les Bollandisties et Muratori, élu pspe
en 398. 11 succéda à Siridus un an après U mort
c saint AmbroUe. Ce fut mus «od pontificat que
orissoient isint ChrrwMtome , uiot Aogustia
t Mint JérOme , «t que l'on tenait plusiaun oon-
Be* à Corttuife, à ConilantiBople, ï t/fiitte et
TolUe. L'éTèque de Rome f prit une part peu
nportanle. L'acte te [riua Baillant d'Aïaatœ,
e ht la r«c«ndtiatfoii de rÉgUsc: de Rome arec
de d'Antloche, tqtrts on t^ifanie de dll-«ept
■». — Parmi les lettres qu'on attribue h oe
•pe, H T «o ■ deui apocrjphes : l'uDe e(t one
pitre mhetUt h un côlain nerenianu; l'autre
•t adrcMée MU éiéques allemand* : «lie ordooM
[M le* édita raatent debout, du» Jet *^itt,
KHir enl«ndM r^vangUe; que le* ntophyte* m
cçolTcnt la prétciw que lur U reconunaBdatiaB
le doq iréqDM; H que Im tnanicMeM, ébtuit
toRotne, na loianl point accueiUi» cm Allemagne.
les deux, lettres aunt évidemment supposées ;
«r la piemitn cet postérieure à la mort de
«int AnMtaH, «t la deniitra e«t antérieure à
■on artacBMwt an pootifioaL Elles oot été pn-
bHéea dans OooslaJil, SpiiU>iM Fomaitontm
pontiJUitn , f D-M.
Sainl Aaastaie s'oppow nvMneat aux doebrl-
lea d'Origtna , dont 11 condamna ie tivre Ilifl
^t^{ie* Prtecipe*),trad(iit par Buda. Saint
WNoie le lone beaucoup dani Mlle cireoB4taBce,
it r^tpdle wi faomma d'uno via héiIs , d'une'
icba paamté at d'am aoUicitode apotloKque
[MpUI. ad MltnutrUuUm, tU lerv. Vtrg. ).
CL 11. — L'abM kHTur. OUI
Mat aupiU
ÙAVTASK 11 , originiiTe de Rome, an [xqie
e U DOTembre 4(», le Jour mtoie où CIotU
;cçat te baptême. Car U écrivit t ce roi : ■ Rons
MMa r^ouïtaont, très-eher fils, de ce que tu soia
levan du^tien au moment de notre avène-
ment. i> Son règne fut très-court ; car 11 mourut
le 17 Baverabre 498, spita avoir vainemefit es-
«jé de (Urc oeaaer le dKTértnil qui s'était «levé
■Ire les tglUea de Rente et celle d'Orieut t
pnposdelaquaitton de
rfna.palrfuThode Conttantinople, accoséd'en-
iTchianinne , devait être rayé ou maintenu dans
léa Dtplfqve* (archive* jmpérides). Anaslase
IM d'avis de le »;»■; ce à quoi l'empereur se
relhaa. Ortre sa lettre k Ctovis, cm n a une
Udre adressée i l'empereur de Cuistaslinop^e,
«tpBUiéeparUUiedBBsleRaeiwI^ deifm-
eUei. BiduM a donné quelque* n-agmeota d'A-
But^, rflatUï fa ittilsme d'Orient
Ubbt, CauMa, - -
ASAflTABB,ulipapeaiai. Fov. teMlrOL
fléWt a» é-m wrU'n Uden, et «Mntda à
SMihia m. Ba»'giM)TCrawa*iit , qni se dura qae
d«u Ma et «avteoD dM» noi( , Alt don» d no-
4M. OD s'a I iw d'atfi» détail.
rASE 478
*ANA5TasK {antipape), cardinal de Saint-
Marcel , soutenait, en gSâ À B5B, la c^uec des
empereurs Lotliaire et Louis, dans leur lutte
contre Benoît III. Il hit placé sur le tréoe pon-
tifical par U force mllltaite ; mais le peuple et le
elerfié de Rome nAistreot de le reconnaître.
AvasTAiB iT, flomaln, pape, mort le i dé-
oeiBbre IIM, iticcÊdak Eugène m le U Juinel
UMi U«a nommait flttrad, et avait «lé cha-
■ofoe rtptUer. Hawmus II, son parant, l'avait
sut éTiqÎM de SaUM «t cardiBal. O brorisa
roidre retif^a niUtaln da Balat-Jean de Jéra.
uitm, ioÊt la iBwliliDB daUil de quelques an-
DéM. La hMla sagesse dost P avait liill preuve
dans le gouvarnmaat de Rome «ous ie pontiflcat
d'Innocaot 11 ae l'ahandonna pat , depuis ta pro-
raotioa, k l'égard de l'onpMwr FrMéric, Il
donas des marqua* de charité pmdantla famine
presque univerMlla qui dura autant que «on pon-
tifiât. Op traova daa lattrea de ce pootUè dans le
toni a de la OellaoUaB des condka de LaUte.
Ubbt. CmcMo, L. X, ». lUL ~ nulH, rw. PtalV.
— Gtatbnto, la caroa.
•AHABTiSR, prêtre (pr«»yl«r) de Coutan-
tinople.éoontalapnnuer, eniUde J.<i.,<lana
un sermon sur la saute Vierge, une doctrine
particulière qui fut austitAt tccepÙe et propagéif
par Nestoriu^ Il Bouteoait que U Vier^ na de-
vait pas être appelée Thtotokat , m^ de Dieu ,
toais CArlitotoiM, mère do Ctuitt, puisque Dieu
ne pouvait ni nattre ni mouir. TeJl* fut l'on-
gine du Detlorianisme.
AMASTASB ■"' , pabiarctw de Couttaotino
ple, né dan* U seconde moitié du Mptitois siè-
cle, mort vert 1* fis de l'an 763. Il favorisa la
seda des iconoclatfes, et ae fit nommer, le 3]
janvier de l'an 730, à la place du patriariJie
Germain, dont U avait été le disciple. Son élce-
tion bit le froit da u perildie. L'empereur Léon
eo le nommant patriardie exigea de lui de l'i
le Uni
pantle, et fit commencer *a tAcbe par la deatrue-
taon de l'image du Christ qui était dans le resli-
taileda palais impérial. lleacoOta lavieïroil-
der que l'empereur avait chargé de commettre
ce tacrilége. Comme cet ofttder élafl monté ma
l'étiteUa poar abattre l'inMge, des femmes le
Srent tonbar, et auuiWt 11 fut mis n piècM.
L'enpereur vengea sa moiépar le nasaacn de
eaux qui ea avaiot «té le* anicur* et le* eom-
plieet. Mai* le patriarche eut acn ton. L'm
743 , an mois de ■ovemlwtt, l'empereur Cone-
tanliB CopnonraH, après lui avoirlall crever las
feux, le fit promener dana l'h^>podrome, monté
tar un Éne, ia ttte tournée ver* ta queue; et
cels pour avoar auivi le parti d'ArMase, eu-
ratwlate, et licuii-Mre de rtmpereur. Ce pen d a nt
il oe le d^osBrBfm, tau* 4mM parce qu>H
ÉTipiiu , NUt. tcla. — Binuf-
AKASTtSB, auniomint ie Bibliothécaire, u-
vuil écriraln, tirait *a Deariioie «iècli:, h«i Ici
pape* Nicolu 1", Adrioi H et J«u vn. Quel-
ques biographei odI fixé, mais d'une manière
arbf(raJrelad«ledewnmrtï8H. Nommé car-
dinal ai au. Il .Art eo«ojé k ConitaBtiiiople
par l'empereur Louli poar négoderle mariage de
•a fille et de Baaîle , en^erenr d'Orient C'ect
pendant cette ambaaoade qu'il aadfta au bui-
liéme concile général oà Itatcoadamné Pltotlus.
AnastaM a tndnit do greo en latin un grand
nombre d'ouTrage*. Son rtjle cet rode et k
àanl birtMre. Sea tndudiona lei phu Impor-
tantes lont : Chrmiologta ffieepAori Cotulan-
tinopolUani: — Hittoria teeUsiattiea; cette
histoire, écrite Ten 87S, eat composée d'extrait»
de Nicépbore , George Syncelle , TMophanes le
ConTeiBeur. On attribue ^néralement k AnaïUae
le* Vitx pontifieum a Pelro tuque ad Nico-
laum /. L'édition princept de cet oaTrage eet
de Hajaice, leoi, ln-4*, par le jésuite Jean
Butée; DD le troare réimprimé dant le Corpui
teriptorum BUtorix Byzantins de l'édition
de Parii et de cdle de Veniae, avec THis-
toria eceittiattica. ht» Yitm Pontificvm furent
publiées aéparémeot, arec des notes, par l'ordre
du pape Clànent XI, par Prantds Blancbini et
Jean Tigndii Rome, in-Tol. ( 1" vol. 1718,
ï* ToL 17», r toi. 17ïe ), et en 17M, in-*';
en ka troate aussi dans le 3* toI. des Seripto-
re* Jtertm IMieana» de Muratori. Le 1* toi.
de cette coHectton contient le Chroiùeon Catti-
iie)ue,attrttMé<noorek Anastase. L. J.
J, H. BOKltr. AltHofTo^ta eraka. — Fibildiu, et-
MsMks £aMiu ■•«la il ttjkmm Mtolii. — Cite,
Scriptmm E€Ct. HUt. LUIirana, II, I».
AHUTASB (saint), samommi Àitrie, tfOtre
de la Hongrie, ni ai l'an 9M , mort le 10 icp-
temtre lOW. Il portait encore le nom d'AstrIc
quand B entra an monast^ de Saint-Bonibce,
k Houoi , et T embmss* la rè^ de Saint-Benott.
n Tint enniite en Bobéme atec saint Adalbert ,
étSqoe de Prague, qni le fli abbé de Saint-
Braunaa. Mais l'éréque ayant dû fuir ce pays
lebelle k sa voix , Astric se retira avec lui. D
trouta na asile k la cour dn dno Ëfienne de
Hongrie, qui le pla|i, en l'an iOOO, k U tête de
rabbaye de Sainl-Hartiu, égalenient de l'ordre
de Sainl-BenolL filkane ajuit divisé son duché
tn dix éttebës, cdui de Cdaaa Tut accordé k
Astrir, qui dès lors se fit appeler Anastase. Le
duc l'entoja ensuite k Rome , pour tolUclter du
pape Siltestre II b sanction de l'organisation
eoêlésiastiqiie de la Hongrie, et, pour le dnc lui-
neme, le Utre de roL Anastaae réussit dan* cette
■dsslMi; il Importa k ÉtieaiM, atec la cou-
none royale et la double croix, falsifie de son
apoiUàtt, le dniit de régler les aRalm de m»
> Cepriaseméritebenletltred'apdln, disait
le p^; car il a acquis un penpie tiuliiwti
la foi de Jésns-Chrisl. > Proclamé roi p«rlaia>
tion, Etienne fut ta effet sacré et oonrooné pt
AnasUse. Celui-ci rempltten outre, pwdanHwli
ans, Im fooctions de métropoUtain de hHot-
grie, une cédté temporaire ayantéloipté TM^ai
de Strigonie de son ^ége : c'est en oette ijoèà
de métropolitain protiaoire, qn'AnaatMed^
k l'assemblée de Francfort, et qu'a négMiael
bénit le mariage du roi atec Giselle, smréc
l'empereur Hœri. L'archetéque de StrigMie
ayant enfin recoorré la tue, Anastase se rAi
dans son diocèse, et continua, jusqu'k sa mort,
de se vouer an triomphe de la toi diréUcone;
OSifnttekttclia UotrtrlHiiàMi-Uxicm{ *>CMt,
aiiAITASB ( OJitrier de Saint- ), rdigieni de
l'ordre de* Carmâites, né an commeocemealds
dix-septième sIMe, mort k Bruxelle* e* lt7<} '
son nom de famille était de Croc*. OandeM, '
entre sotres outrages :I>Ie/iir(finipliifKe/da
Carmes, émailléda vertia du taitiU la pim
célébra de et laint ordre comme iFauleMt A
belle* flturs, etarrotéd'liuIrvetitmtipfhtiiH-
tu, comme d'une agréable rtaée ; 3 toL in-1t,
Anvers, lSa9-ie61 ; — 3* ie CoMbal tpirilMi
d'amour entre la mire de Diett et le* tmi-
teurt de tordre du mont Carmtt, avec i^d
avoHlaçedet deux citii ; ttanrv, IMI, in-il;
— 3* Apoloçuei moroiu;, fradults de SaM
Cyrille, et enrUkii de petite* ptèea de poititt
et de conclvtlom; Anters, Ies9, In-ll; —
4* PJefot Mfttiea, eateulata ad meridlaMi
detotofl Belgii, IW9, In-iS.
CiHilrt , aailolUfaâ /ramfalit. — MiMÊlM. earadh
AKA8TUB (le père]. Foyes GimsjutD.
■akaitaxb cusubhbis, rcUgleni A
mont Cassin, titait dans la seconde inaitiéll
bniUème siècle. Il fat bibliothécaire dn psfe
Etienne 111. C'est ce qui l'a lUt CMifondreqH^
qnefois avec Anastase le blbUotliéctire, qai tl-
tait ters la Gn do nentikme siècle. On le tnl
l'auteur de Hittoria de Iraiulationepmlitn-
ligviarum tancti Benedicti et imvrit v"»
Sehotattlae (manutcril delà UtaliolMqwdi
mont Ca>*lD).
(■Hwi mlim tt «Mmt rit-
■ARASTAIB BB VALBSTtKK (IwaifaiM ,
PaUe*llnut), titait pendant la seconde laitlU
du onzième siède. Il eet l'auteur do TYwtofW
de j^MHlo glortoiiMin* Beiparx qtudf"
tervattdvm tU ut leçUituuM, ouTrage éol
originairement en grec, et qui se troatetraW
en latiu dan* Coleiier, MtmwmeHla Eteb^
grxex, m, 431. On a aosd de liri m (n^cfll
du traité : Ilt^ tSr. bni UBofiUin
( sur les sept semaine* dn carême) , en :
i U UbUothèqoe bnpérlale de Tlvnt.
4SI ANASTASE -
Cjre. JiHptw. êecla. ktifdria lilIn-aHn, 11, m —
Bneli al Ornba', .tllftmiiu Mitetelopmttlt, — Jt-
■AXASTA» LB SIIIAlTB(AniU(ajltM SI-
nntà) (du couvent du mont SiDû) , nom ccm-
mun à plnileurs écHTalu reJkgieui, Miiyent coo-
taadot <Dtn «ui. Eb roid le* principaux :
Alusrui Li SpijÛte, l'atDË, éT^que au pa-
triucbe d'Autioche depuis Ml; mort le 31
•nil S99. Il proTciMit r(q)iiiion des aphlliartodo-
cMes (if6Bpn>fé»rni), qui soutenaient que ta
corps du Chriit était incorruptible atanl son
ucefiaknaa dd, etquil n'avait Jamais perdn ses
ftcultà viriles. On attrituie à Aoastaaiua les ou-
vrages suivants : Semones V de orthodoxa
fide; — SermoaeM II in Annuncialionem
B. Virgiait Mariée; — Sertno In TramfiguTo-
tionanj. Càristi; — Bxpoiitio cotnpendiaria
wthodoxxfidti; — Tractalusdeianctitlribta
çuadragetintts. Ces ouvrages sont tous écrita
Ml free ; on en trouve une traduction latine dans
la BibUotheca Patrum, Dt, 933, etc.
Ancriiu. IV, c. IMl; T , c. >. — Cm. Seript.
tcela. km. Httimrla. it , IH, itn, — Jftnher, >Jipflii.
tMtUrtm-Laleoii. — Bneh uad GiuAcr. XlgtmfMa
EaegtlofKiU. — GIlibaD, DkUiim and fall, VIII.
m, etc., M. ISIS.
AsuTUE Lx SiNÙTE , le jeune ( saint et mar-
tyr), suci^B BU précàlent danti le siège d'Au-
tlodie «n â99. n fit preuve d'un fçrand lèle
pour la conversion des Juirs, qol se révoltèrent
rt tuèrent Anastaie, te 31 décembre soS. On le
eonliwd souvent avec Anastase l'alnë. On lui at-
triboe une traduction grecque de l'ouvrage de j
Grégoire le Grand : De cura pastorali, ainsi |
qu'on traité, en grec, sur la Toi. Une traduction
latine de ce dernier ouvrage se trouve dans la
BUtlUttlitea Patrum.
CtUMrttm-Lulceii,
Ahutase le Simaïte , florissait au septième
siècle. On ignore s'il monml vers aïo, on
(onanteans plus tard. Ucombatlait les liérétiquea
d'Égjpte et de Syrie, particulièrement les acé-
fAales, secte de monophTsitea. C'est un person-
nage différent des deux précédentii, avec lesquels
fl«âé confondu, mâm* par Gretser. Onadelui:
Hodegoi { Guide), dirigé principalement contre
le»eatjclûens,en vingt-quatre cbapitres, publié
par Gntierengreceten latin ^Ingolstadt, isofl;
— Ânagogiciecontetnplationesin Hexameron:
c'est ime dissertation longue et ranta»|iie sur la
«réatinii; on en trouve une traduction latine (eu
mm Unes) dans la Bibliothtca vel. Patrum;
CologM, lois : le douzième livre fut publié, en
greeet en latin, par Altix; Londres, 16B2; —
Cinq temwni lur divers points deladoclrine ;
— Cent cinquante-quatre gueilions et ré~
poiua : c'est une compilatiou des Pères de VÉ~
gHse , qid traite des matières morales el tliéolo- '
gtqoM. On trouve tous ces écrits tradoita dans '
- ANASTASIUS «a
I la BibUotheca vet. Patrum, tnm. VI, pui I,
p. S80-S00.
EfkIi et GrulKr, Mlftwi. Encftiop.
i Anistase le Suiute, patriarclte d'Antioebef,
mort en 619. Il Tut nommé à ce siège eo S»
par l'empereur Héradius. 11 se déclara contre le
I concile de Chakédoine , et se montra partisan des
doctrines hérétiques des jacobites. C'est proba>
' btement cet Anastase qui est l'antenr de l'on*
vrage grec sur la H^étiei,.<pù se trouve {en
manoscritjilBBibliothèqueimpérialede Vienne.
«dniuctcl.' id in. «M. — JScbcr. Allnmtlma Gt-
< Ukrttu-Ijaia'ikt «tec It inpplAunt d^Adeluof ,
AMAITAII BRATAHOWBU. POf. Bbata-
■ahabtasi (GionMHl), pdntre ftaUen, i^
i SinigagUa ea ISM, mort ca 1704. On trouve
des tableaux de lui dans l'église de sa ville na-
tale, dana l'élise de Sauta-Loda de Honte A1-
boddo. L'église de San-Frtnoesoo è Riminl pos-
sède nn portrait d'AnasIasi, représentant un
membre de la lïmille Halatesla. Son genre est
radie et animé.
MircUcKlII, Pivert iMU CtUfê 4i «Mut. - L«ail,
Storia pUtorUa.
ahastaxib ( tainte) ( 'Avosniinii). Il 7 ■
plusieurs saintes on mart]rres de ce nom. La
première, instruite dans la religion cbrétienne
par saint Pierre et aaint Paul, eot la tète tran'
diée par ordre de Nér«». La seconde, luartjri»
sée k Sirniich en Illyrit, el honorée par l'Eglis*
le ib décembre, parait être la même qne la sui-
AHASTASiB, martyrisée en 304. Pille de Pré-
teitBt,ronctionDalrennaain, et de Flavie,cfai4-
tienne, elle fut mariée k PubUua, l'un des avorte
de l'empereur Diodétien, et ambassadeur esi
Perse. Pnblius fit emprisonner sa femme, vou-
lant ï son arrivée la faire condamner comme
chrétienne. Mala lui-même mourut en route, et
Anastasie, ayant recouvré la liberté, se livra
entièrement aux pratiques de sa religion et au
soulagement des pauvres. Chrjsogooe, prêtre
en qui elle avait beaucoup de confiance et avec
lequel elle correspondait, ayant été exilé ï Aqnl-
lée, elle l'y rejoignit bttâitût , mais ses bonôes
actions la firent découvrir ; arrêtée «nHacédcràne,
elle fut condamnéeau Teu par le préfet dlllyrie.
Une dame, nommé Apollooie , recueillit ses cen-
dres, et les enterra près deEara(DalmBtie), d'où
elle furent d'abord tranaportéesk Sirmidi, puis,
en 4ao,àConstantinople,dansrégUscditej4na(-
tatis { Résurrection ) i de le eilea lurent transfé-
rées dans l'Église de Sainta-Sopbie. Sa fête est
célébrée le 13 décsnbre. A. de L.
Mcuphmti. flM S,
483 ANASTASIliS ■
blia un livre cui'ii;u\, iutiluk Ud'liui piiuperl/i-
tli, a\ec plusieurs planches, i:ravé«£ par l'auteur.
IiIjLici. JMttmtinH lUilariKhu K Un II 1er- Uzfcm
/ar «ôiiBint. - Urulllol, Dirllaniuiiri Ori mmutram-
AKATeUi OU AHATOLIDS ( 'AxiTÔXlot ) ,
éte<tiie de LBodkâi, naquit i Alexandrie en
ËKTIite ^ parent* dirétiem, lerï l'an 230 de
notre ire , A mourut veiG la lin du trulaiëme
siècle. Dans m jeunesio, siiinnl l'exemple de
quelques iloctruTS .cliretiens de sa ville natale,
il s'etaJI roué aux études prurunt^s a (leu près
au loèine de^^ qu'aux dtudes rdigiL-usra. La
viUrd'Alriandrii:, qit'i cfltc Époi|iM uu pouvait
ËuusidériT coiTuucunc eraoïlr écule, Malt par-
taRée putre les tHselplM de Pluloa et ceux
d'Ariitotc. Quelqui's-iiiis, Ani[ii>'ii:u!i Saccat Hir-
tout, «lali^t esuje Je cuadlier inaenibte deux
sjrslèmiis qui partent de prind|if& cuntraires et
présfnlifiit Am résultais opposés. Plutiu, plus
sa^ , s'était prunoscé pour les duclrines do Pla-
ton. Anatole, (ju'un ne prut t%«\« ni à l'un ai
à l'autre de ces deux lunitres, mais qui n'est
pas sans mérite, s'attadia aux prindpes d'A-
ristut«. It 9« ilistin;(ua par là d'un autre Anatolii,
platonicien, qui fut le inallru du Jainbllque. A
la demande de ses ainis, il c^iHiis V? système
d'.Aristute et le professa pmdant queJqaea annefs.
Ci'peadout tes dirtUens l'ajant député en 1?0
uu synode d'Anliodic, ob 11 y irait à résoudra
une question de cullf nli mbycn de quelque* cal-
ctjls, Anatole, qui était aiMsi rrtathÀinaÛàen, y
paria avec des «entlmenls «1 relif^ux, qu'on l«
sacra értqua d« Loodlcée. A partir de Mite
époque il parait a'ètrc attaché à l'inlerprétattoo
des sainte* Ecritures ; il appliqua surtout se* con-
naissances m matLématiquea an oalcul de l'é-
poque pascale; et nom avnni encore de lui H
ouvrage qui attpslc que dans oolte questioD, qiii
diTisa qaekpie terrât l'Église grecque el l'Oise
latine, il se prononça pour l'opinion de* Latini)
c^est-à-dlre pour Ib célébration de la Kte de Pi-
ques au jour de dimanclie. On lui attriliue urne
.4rirAfflMI;u« en dix llTret.dDntii ne reste qu'os
Tragineat dans les rht'o/ogVmtnéJdcJaiiiUlquai
— nne espèce de CnffcAlsme d* mvtMna-
tiqves, dont Falificius a donné un extrait duH
sa Bibliothèque i/rfcqur., toI. HI, p. 4bï; —
le Cnnon pairftol, qui etinte dani nne versIoB
latine assit mauvaiw, qu'on attribue (léut-etit
ï tort ï Rufln. On le trouve aussi, arec le <7a>ion
j)(ucAa^de'Vlctortus,dans A. Iiucber, Doetritia
lempomm, p. 435. f Bm. des g. du m. ]
' "" ■ ■ ■■ — trSeri^ttnmi
icliu, BMiatlwoi
■■ Ml L
EuMm. BUiMn<nt'tiail4M, LTII.rA.SL. Onrie
AKATOLK, jariscMtsulte grec, utifdc C«7te,
vivait dans la première moitié du sixième siède
de notre ère. D Tut appdé eo &30 à Constao-
tlnople, pour assister itibuoiecel d'autres dans
U cwupUatiiHi dn Digttle et des Pandectet. U
ANAXAGORE 4*4
ri^ul du l'empereur Jusiinien la dignité conso-
laire, avec kl titre de eonut rerumyrJm^uin.
Il mourut de la cfaula d'une pierra war ta tète
pi'iidant un tremblament de turre. AiHtaluaTal
écrit des commentaires, aivouiU'hui pardu*, «ir
le Digette et le Code Juttiniam.
hVjUAit'.HUt^ V,*.- Bicli.0uiorw>iirUfiniilo-
■AKATOLE DB TINDAH (rflUloAU VitléM-
nln»), Bitmonimé jlMitrtott,krlMngrm,natir
de ()éi7U(s'llest lemémeque l'AMtoU d'E»
napius), mort vers 3M, il avilt «onposé un ou-
vragé en douie livre* sur raBrienlIiirc i SbttfM
t^nipTixûv. On Ml trouve dw rraf;mealt daM k*
Gi'i>pODiques(reunoviui) deCasaUnu* Rnswii,
recueil d'écrits auronomiques, fUI paronlndé
l'empereur Constâniln Porphyragtott*.
AKATOLi us, pbUosophe platonicien, Tua du
maître* de JarnÛique, vivait dans la troûième
siècle de J.-C. Il a 6crit un ouvrage sur les
Syiupathia et le* ÀtUipalàta (nipc 2u|ii;*-
eiuiv va 'K-mTimiatvj, dont J. ftmdtwf a pa-
blié un fragment avec une vertioh latine et dn
noirs dans Fabridus, Slbliotbcque grKqur,
vol. IV, p. 29Ï. — Suivant H. de Valois et d'au-
tres, cet ouvrage a eu pour auteur Ailatote d'A-
lexandrie, évèque de Laodicée.
ANATOLiCI, patrianbe da GanaUstimpU,
pntelda, «1 tbO dgJ.-Oi, la irtKKladQ GonslM-
tloofile qui condamna bitycbès et set adlurenli.
Il assista en 4bt tu tpûd oowile da Clulcë-
cloine t o<i s'éleva km dnpata entre Aitaloliu et
Lcuo , évéque de Rome, relallvement à ta *■-
prcualie des deux «éges. Il existe encore Mr
ccUc madère une lettre d'Antiaiàiii.
rair, Seript itcltt. Wt-, pu.
ANAXAVOIIK {'kva^^ifoi), StattUlM, DllH
d'tsiné, viv«ilven4SDafMJ.-a. Oatlelqei
Ht la tialue de JupHt» qu'on njritt k «Tiaplei
dans te bols MtM. OetleitatM jMMfmttfÊt
tma lés peuples de U Orèœ, ^«TOltrteaB-
battn i Platée cctitte Wrdoaia», tgÊaéftà de
l'artnéedes Perses. MdHHfrodele, MnatK» '
broaiR tx^xm) , H >HH qWlue p/tôi êe bnL
nérwIuiF. - nnuM», t, H. - vitMis, tx trtlmui.
AKAIâfeoKS on ASilAflbUB (kwti-
fàçoi), philoaophé grec, de l'école knlenne,
naquit K aaiomèae la pitmifeie stuèi de h
70* olympiade, dnq c«iU lU avanl J.-C.,
et mourul ï I,ampsaque en 438 avant J.-C. S*
foinille étiût Illustre, et son père Hégfeibtile oB
Eubule lui laissa de grandes richesses; mifi I
en abandonna la propriété ou tout au mains l'il-
rainiatratioa à sm parents, pour se livrer ï t'è-
tudc de la nature , qu'il consld|(r«R comme la
vérilable dcBtination de l'homme. Mktgré (JiKt-
que* dilBciittée, on ne peut gutre dooter <Fi1i
485
ANAXAGORE
486
n*ait entendu les leçons d'Anaximène; et des
autorités grayes indiquent aussi qu'il eut pour
maître son compatriote Hermotime, à qui Aris-
tote fait remonter la doctrine d'une intelligence
ordonnatrice de l'uniTers.
On lit dans Diogène Laërce qu'Anaxagore
vint se fixer k Athènes à Tâge de vingt ans,
Tannée même où cette ville Ait prise par les
Perses; mais tout semble indiquer qu'on doit
reporter cet événement dix-neuf ans plus tard ,
vers Tannée 461. Athènes était alors la ville la
plus célèbre et la plus florissante de la Grèce, et
le voyage de Parménide et de 2énon prouve que
les philosophes commençaient à la visiter. Anaxa-
gore l'habita pendant trente années ; il y enseigna
la philosophie avec un grand éclat, et compta
|:anni ses disciples Archéiaûs, Euripide, Péridès,
et peut-être Socrate. Bien qu'Anâaagore ne se
mèlàt pas des aflaires publiques, les principes
qu*il inspirait à la jeunesse, et Tamitié de Péri-
dès, en iaisaient un personnage important. Dans
un moment oh l'autorité de Péridès était chan-
celante , la faction opposée à ce grand homme in-
tenta contre Anaxagore une accusation d'impiété
(iaiStxa) : les témoignages varient et sur les
points de doctrine qu'on lui reprochait, et sur
le nom de Taccusateur, ainsi que sur le Jugement
et sur la peine prononcée (i). Ce qull y a de cer-
tain, c'est que, par le secours de Péridès,
Anaxagore, avant ou après le Jugement, put
qwtter AtlÀies ( 431 avant J.-C. ).
Le philosophe se retira à Lampsaque, où il
continua d*en8eigner, et où il mourut trois ans
après, âgé de soixante-douze ans. Êlien rapporte
que les habitants de la ville lui élevèrent deux
autels, dédiés à la Vérité et à llntdligence. Pla-
ton et Aristotc s^accordent à dire utt'il avait écrit
on livre sur la philosophie naturelle , et I^utai^
que hn en attribue un antre sur la quadrature
du cerde. — Anaxagore était d'un caractère
élevé, d*nn désintéressement et d'une tempé-
rance remarquables, et d*une teQe gravité de
mœurs qu'on rapporte qu'on ne Tarait Jamais
TU rire. H aimait beaucoup Homère, et passe
pour le premier qui ait considéré les ouvrages
de ce poète comme des allégories morales.
Dans Tespace fl n'y a pas de vide entre les
choses. C'est ce oull essaye de démontrer par
des (àits contre les doctrines atomistiques et
pytbagoridennes, disant que dans les autres vi-
des et dans les clepsydres, où Tespace semble
être vide, on renconâe cependant la résistance
de Pair (Arist, Phys., m, 6 ). Sa fomeuse propo-
sition. Tout est dans tout, ne peut avoir d'autre
sens pour lui si ce n'est que , par la connexité
unhrefselle de toutes les parties primitives entre
eUeSy Vadion de toutes est éprouvée par cha-
(I) Oo lai rcpraobatt, eotre autres, d'ivolr avancé qne
la lane était une terre semblable a la nôtre, et le soleil
nne masae enflammée (ulu&kk Sictnvûoç), et non nn
•■rpB «nteié pÊÊt mm dlvlntté. Il Ait aoeoaé d'Impiété
( ès <tstui ), et fMoé de quitter Athèoat (Ml atant J.-C^
cune d'elles. A l'appui de ce prindpc il attachait
une grande importance à l'observation que la
nourriture développe et foit croître toutes ku
parties de l'organisme animal , et que par con-
séquent toutes ces parties devaient être aussi
contenues dans la nourriture. U pose la fonna-
tion du soleil et de la terre, qui, pour lui, sont
inanimés comme tous les grands corps compo-
sant le monde avant la naissance des plantes ,
dont ils sont le père et la mère, et (kit naître les
animaux de l'humidité fangeuse primitive de la
terre par l'action de la chaleur; formation im-
parfaite d'abord , puisque ce n'est que plus tard
qu'ils acquièrent la Aiôilté naturelle de se repro-
duire entre eux. Dans le développement tardif
de la vie animale il y a donc aussi, d'après
Anaxagore, coïncidence entre les révolutions
générales du monde et les phénonaènes terres-
tres. Car il supposait que la terre qui est au
centre du monde, où elle a été entraînée par lo
tourbillon de l'air qui l'entoure et la supporte en
cet endroit de Tespace, occupa d'aîwrd une
place telle par rapport aux astres , que le pôle
du cid passait par le milieu de la terre ; mais
qu'ensuite les animaux étant sortis de la terre,
le monde ou la terre s'hidina vers le sud , et
qne les étoiles prirent leur place actuelle par
rapport à la terre, afin qu'dle fût en partie inha-
bitable et en partie habitable, suivant la tempé>
rature des climats. Id se présente avec raison
l'œuvre de l'esprit créateur dans le monde. Anaxa-
gore avait aussi admis certaines grandes pé-
riodes dans la formation du monde. La première
époque de la formation de la terre laisse apei>>
cevoir une prépondérance croissante du feu;
car la terre, limoneuse dans le prindpe, se des-
sécha par Taction du soleil, et devint habitable
aux êtres vivants. Ce qui, suivant lldée du
philosophe , ne peut oepei^Unt pas toi^Jours avoir
lien; car comme les éléments ignés et les élé-
ments aqueux ne peuvent être en nombre infini,
il doit arriver un moment où, sur la terre des*
séchée, l'opération inverse commence, et où
Teau reprend insensiblement la pr^iondérance.
Cest à quoi Anaxagore foisait allusion lorsqu'il
disait que les montagnes de Lampsaque seraient
ensevelies sons les eaul de la mer, si le temps
ne manquait.
Rien n'a plus contribué à la célâ)rité de ce
philosophe que sa doctrine d'un esprit, voOç,
ordonnateur du monde; résultat auquel il fut
oonduit par une plus profonde observation de la
nature et de Tordre qu'elle présente, peut-être
aussi par les révélations mystiques de son com-
patriote Hennotinie, et par ses réflexions sur
llnsuffisanœ de tous les systèmes tirés unique-
ment de Tordre naturel. D'après le prindpe que
rien ne vient de rien , il admit une matière à
l'état de chaos, donnée primitivement, dont les
parties constitutives, toujours unies et sem-
blables les unes aux autres ( hùmoùméries ,
d{iiOio(upfi oToix'l'tt» ôtio(0(tsp(ai ) , ne peuvent
487
ANÀXAGORE
488
être décomposées; et c'était par l'arrangement
et la séparation de ces particules qu'il expliquait
les phénomènes du monde physique ; mais ce
chaos f enTironné d'air et d'éther, avait dû être
mû et animé dans l'origine par une intelligence.
Le yoOi 6st ifx^ '^^ xiviQ<re(iK. C'est de ce pre-
mier principe qu'est venu le mouvement, d'abord
circulaire ; et par la séparation des parties dis-
cordantes, l'union des parties analogues, enfin
la proportion de l'ordre. L'intelligence est la
cause formatrice et ordonnatrice ; elle possède
l'omniscience, la grandeur, la puissance, l'énergie
libre et spontanée, àurôxpaTcç ; elle est simple
et pure : distincte de toute matière, elle pénètre
toutes choses, lesdétermine, et est par conséquent
le principe de toute vie , 4^x^ '^^ 'Ma[Lo\j , de
tout sentiment et de toute perception dans le
Inonde. Cette partie de la philosophie d'Anaxa-
gora reposait sur l'hypothèse que l'ordre des
choses du monde doit avoir sa raison dans un
être intelligent L'action d'ordonner était, suivant
lui, l'occupation de l'esprit; et comme pour éta-
blir l'ordre il faut voir dans le passé et dans l'a-
venir, il donna aussi à l'esprit la vue du passé
et de l'avenir. Nul doute qu'il n'ait pensé, ici, au
mouvement régulier des aâtres. Cette contem-
plation lui était si agréable et la science de la
nature avait pour lui un si vif attrait, qu'il pen-
sait que la vie était un plus grand bien que le
néant, par cehi seul que nous pouvons contem-
pler le ciel , le cours du soleil et de la lune.
Comme tous les philosophes de l'école ionienne,
Anaxagore porta son attention surtout sur l'étude
des phénomènes naturels, à en juger par les
fragments conservés dans Simplicius : « Les Grecs,
dit-il, ont tort de penser que les choses naissent
et qu'elles périssent; car rien ne naît et rien ne
périt (oOdèv yàç XP^K* yÎY^etaci, oùSk àicôXXu-
xai ) ; seulement, ce qui est se mêle ou se sépare,
se confond ou se distingue; le naître et le mou-
rir sont appelés avec plus de raison composi-
tion et décomposition. » Un physicien chimiste
de nos jours ne saurait pas mieux parier. Yoid
les principales opinions qu'on attribue à Anaxa-
gore : Au commencement, la matière confuse
fut agitée drculairement par l'esprit. L'effet de
ce mouvement fut de réunir au centre les par-
ties les plus pesantes, et de rejeter à la circonfé-
rence les plus légères. De là, au milieu du monde,
la terre, et à la circonférence la matière éthérée
ou le feu , et entre les deux l'eau et l'air. Dans
ce mouvement rapide, quelques parties solides
furent détachées de la terre et enflammées parle
feu : elles formèrent le soleil et les astres qui cir-
culent autour de la terre du levant au couchant,
obéissant encore au mouvement qui les emporta.
Le soleil n'est qu'une pierre incandescente ,
plus grande que le Péloponnèse; les aérolithet
sont les fragments qui de temps en temps s'en
détachent (1). Le soleil est attemativemeut re-
(i) AttëXMgore avait, seJon PUne, prédtt la clmte d'un
poussé du nord au midi et du midi au nord, par
deux masses d'ahr accumulées aux pôles, et dont
la fofce âastique est altematiYement augmentée
par la compressioQ qn'il exerce sur eux en s'en
rapprochant; de là les solstices. L'éloignemeot
des étoiles empêche que nous n'en sentions b
chaleur. Les comètes sont des étoOes errantts
agglomérées; la lune est un corps opaqoe éclaira
par le soleQ, ayant, comme la terre, des viUées,
des collines, dîes eaux, et comme ^e habitable.
Le solefl, la lune, les astres ne sont donc poiirt
des dieux, et l'on a tort de les adorer. La mer
s'est d'abord formée de l'épurement de la terre;
elle est entretenue par les pluies et les fleovei;
les fleuves le sont par les pluies et par Tean en-
fermée dans les cavités de la terre; les ploies
enfin viennent des vapeurs qui s'élèyent de la
mer, des fleuves et de la terre. Le vent est pro-
duit par la raréfaction de l'air par le soleil; les
tremblonents , par la compression de Tair dais
les cavités de la terre; le son, par la percnssioo
de l'air ; l'ar&en-del, par la réflexion des rayons
du soleil sur un nuage; les éclipses de soleil, par
l'interposition de la lune ; et cdks de la lune, par
l'interposition de la terre.
Les êtres animés sont sortis d*abord de la terre
humide et chaude, et se sont ensuite perpéinés
par l'accouplement; les mâles se forment à
droite, les femelles à gauche. H semblerait ré-
sulter de quelques tànoignages fort obscurs
qu' Anaxagore admettait deux ftmes, Fane ral^
sonnaUe et l'autre animale, Tune émanant do
principe intelligent et l'autre ayant la nature de
l'air; la première spéciale à lliommeet fanmor-
telle, la seconde périssable et la seule qui sa
rencontre dans les animaux, liais oe sont des
inductions plus que douteuses. Ce qd parait
certain, c'est qu'Anaxagore distingoait les pc^
cepti'ons des sens des conceptions de la raison,
et prétendait que celles-ci seules atteignent la
véritable nature des choses, dont les autres ne
saisissent que l'apparence. H avait en consé-
quence fort peu de foi aux données des sens, et
il soutenait, par exemple, que la neige n'est pas
blanche, mais noire, attendu qu'elle est composée
de particules d'eau qui sont noires. Qoekpie ia-
complètes que soient ces traditions, eOes suffi-
raient cependant à elles seules pour donner uns
haute idée du génie d'observation et de la sa|^
cité de ce grand philosophe. Les finagmeails d*!-
naxagore ont été recueillis et publiés par
E. Schaubach, Leipxig, 18)7, et par W. Sduit,
Bonn, 1«29. [Joufih>y, dans YBneg. des g,é»
m., avecaddit.]
Ritier, Gesehiehte der PhilosùpkU. — Saint AatMOi.
Uv. VIIl, De CiviL Det, cap. t. ~ Diofêne LaSr«v*
jtnax., lib. II. - PlaUrque, /m vtta AMak - HV.
Hitt. mU., Uy. II. chap. 8S. - Hdnlua, DiitêrUUtÊtm
Anaxagore , dans les t. VllI et IX de rHUL êê rMÊà*
rof, dêt iciences et beUet44ttr§t 4ê Amcat,* tîêmif
fameni aéroUtiie qui tomba, en MS avnot J.-C,
bords de l'Agos-Potanoa, pendant le
défit les AUiénlcns.
m»»
roi de Sptait, de ladrnutie des Agtdet, r^w
- — ■ - ,SaTutJ.-C. D«iitQlsd'£Di7crate,
'■ni la Mcoad« pierre
- TliMnli, BMor* if
*AKAXA)iBBB, peintre grec, dU pw Pline.
Oh ipnre l'époqoe ob 3 vécnt; ms onTiagea
<taient fort eatlRite.
n>H, MU. >atiir.. XIXT, ta.
UIÂXAHDUDBS CAwtavSpOiK), (M le qafn-
dème rai de ^Mite de 1« bnncbc des Agides ,
tf la irJiihnf. «n t cornpreaaiit Arfttodime. U
Moala tor le Mm protaUenenl m &so «Tant
J.-G.,et Alt oommpoilio de Crf*Ul,roi de Ljdie.
■ rtpe Art de longue durée, poixque ton Gl» ae
'to<|WTMti30. AntxudridMrutdeui
_ é. CMnme Q n'avait paa d'enfïnte de «a
« foniM, les éptiorH et les ainateore de
Sfute, inquielt pour latuccestioa.leprcaiimt
de dirorcer. D rêAiM,rMis, kur lears iostanuï,
. I nMiirnttt à prendre nne antre Teniine, et il en
wt deox à U fois , contre la coutume de «m
fÊtf». De uaecoode remioe oaquit CMomtoe, ton
Ita aM etioa •ucceweur. La premftre lui donna
trrii lli :DorieDi, qui après la roort de son ptre
giltta Sparte et alla cbercber nu établisunwnt
r, LéoBidai et Cléombrote, père de ce
r i Plitte , et duquel des-
. is de la branche de« Agi-
d«.aaa(lerèpwd'Anaxaj)dri<let, les Sparliiles
dAfarcot de* MMcis dans leur guerre contre les
Tigiiiiil d'Arcadle, et nne ambassade vint de la
■Ht de CrfM» leur dentander dw secours ctHiIre
taPmM. L- i.
H,I.U
UlAZAaDSIDKB ('AvatsvApfSTit), poète co-
idqnegrec, vivait ven3M) avant J.-C. Il était
Bt d'Anaiander, ori^naire de Camim, dans llle
^ Itbnde. Son premier succès dramaûquc dite
de Tan 370 Mant J.-C, el on ne lui attribue pis
■riaa de soixante pièces de tbéUir, dont dix fU-
iwt beaaciMip applaudies. On connaît seulement
Ik tRiM de (KntMJnq de ces pièces. Selon Sui-
daa, il doua le premier niie grande importance,
HT la acène grecqoe, aui rOles d'amoureuse*.
DaM m» de se* iriècee il s'attaque à Plahm ,
^rt M craint pai de nomtoer, et dann une autre
I dMpie dem orateurs alors célèbres : CalUs-
Inle et HduMpe. En 347 avant J.-C, donna
me rcpréseatation i l'occaMon an jeux célébrés
fcDfnnpar Ptniin», roi de Macédoine. Ansiian-
Mde* cenpoaa aussi des diUiTrambes; il était
Wlfmé d'Aitatote, et se piquait d'élégaiioe. Ja-
ANAXAGORE — AHAXIDAMUS 490
mais il ne retouchait ceuv di^ srs ouvrafies qni
n'avaient pas été applaudis : il les vendait au pur-
rumeur et n'en voulait plus entendre parler. On
ne sait riea de sa mort. 11 n'eut |ias certain, que
les Atbéi^ecs l'aient condamnée mourir de laim,
comme on l'a prétendu.
»ilMl..»ii«Hlt A«iaïè6(&fj:.-I1ln«. Liïfcp. 1ll,«.
- ArllIolF. RM. Itl. - tlh«l>H L-X, >T(. ~ Uodc. IM-
ekldui tir HtUtiiUtkn nuknvit.
AnaxÂRQEE ('Avdfafx.oc), philosophe ({rec,
surnommé KOSaiiumù;, etnatird'Ahdèrc, vivait
dans ta secoode moitié du quatrième siècle avant
l'ère cbréHenne. Il accompagna Alexandre le
Grand en Asie et s'acquit la laveur du conqué-
rant par l'art qnll mettail à le llattpr. C'est amsi
que,lorsdumeurtredeCtit<is,it consola Alexan-
dre par cette maxime de courtisan ■ qu'un nA
ne peut mal bïre, maxime reproduite depuis
par les Antfais : The king cannot do wrong. >
entendant II parait que parfois Anaxarqiie ne
craignait point de lairc entendre è son maître
quelques vérités. " C'est bien du sang humain, ■
dit-il un jonr en voyant Alexandre Ùe«^. Dans
une autre occasion, il montrait h ce prince tous
les mondes qui se balancent majeahieusenient
sur nos têtes, et il lai faisait comprendre par Ik
àoonibien peu se réduïMil le monde dont il con-
voitait la OHiquète. Ce philosophe eut l>eaucMip
d'ennemis, et Ail l'objet de nombrruses calom-
nies; les courtisans d'Alexandre surtout lui
vouèrent une haine qui serait une preuve de sa
supériorité. On dit qu'après la mort du roi de
Macédoine, il tomba aux maini de Hieocreon, roi
deCliypre,doot il avait encouru l'inimitié, et que,
par les ordres de ce prince, Il fut plié dans un
mortier. On ^oute qu'il supporta stroiquement
ee supplice, et quil se coupa la langue avec le*
dents ponrla cracher an visage de son bourreau.
Onnementlonnedelui aucun ouvrage. Seulement,
au rapport de Strabon, il hit cbai]ié, avec Callls-
thèneK, de la révision des manuscrits d'Homère,
qu'Alexandre avait fait placer relijpeuwment
dans une cassette toute parflunée Quant au
aiimom donné à Anaxaique, il signifiait, dit-on,
qoe ce philosophe faisait consister 1p souverain
bien dans la tranquillité absolue de l'esprit
('AiRchis) DU plubH dans \'t\i6iiyailt (le bon-
liear},d'oiila sectedes Eû&u|i(»ixDL,dont Anaxat-
qne aurait été le chef. Peut-être aussi faut-il en-
tendre par eùSaituiiv cette circonsUncp qu'avant
la catastrophe qui mit fin à ses jours, le ptiiln
BOphe abdérilain fut vraiment hvureuv.
». III. t.
ttUri-ltUm, V111, m r\ w». - Uiuc. lhtuui ■!
*ANasiDANF8 ('Avi{i3a|io(}, ouiième roi
de Sparte, de la dynastie des Proclide* , tlls de
Zeuxidame, vivait vers 070 avani J.-C. Sou* son
rèftne, les Hessi'nipas furent une seconde fut*
vaincus par les Spartiates et chassés du Pélo-
pooèse.
491
ANAXIDAMUS —
Pniisanlas, III, 7, 6 ; IV, 15. — Clinton, Pasti helleniei.
ANAXILAS, on ANAXlLAÛsCAvxÇiXa;), Als
de Crétinas, tyran de Rhép;ium, (dont la Bio-
graphie Universelle de MM. Micliand a ftdt à
tort deux personnages), mort vers 47ft avant
J.-G. H descendait d'un de ces Messéniens qui,
après la conquête de leur patrie par les Spar-
tiates, éjnigrèrent, vert 666 avant J.-O., do Pé-
loponèsfi à Rhégium en Italie, où plusieurt de
leurs compatriote s'étaieat d^jà étabUi. Anaid-
las épousa Gydippe , fille de Térillui, roi d'Hi-
mère en Sicile, et il s'éleTa au poavoir suprême
en s'emparant de la citadelle d'Himère, en 494.
Il régna pendant dix-hnit ans , et se distingua
par ta modération et sa justice dans l'exerdce
de son autorité. La première année de son règne
fut marquée par nn événement important. Les ha-
bitants de Milet, échappés à la ruine de leur patrie,
et joints à des émigrants de Samos , s'emparè-
rent de Zancle en Sidie. Anaxilai las châMa de
cette ville, y établit une nouvelle colonie» et la
nomma Messène ( aujourd'hui Messine) du nom
de la patrie de sea ancêtres dans le Péloponèse.
En 480, son bmu-père Térillns ayant été chassé
d'Himère par Théron , roi d'Agrigente , Anaxllas
invoqua le seeoors des Carthaginois, et donna ses
dcuK fils pour otage à leur général Hamllcar. Les
Carttiaginois (îirent vaincus par Théron et son
allié Gélon , le jour même de la bataille de Sala-
tnine. Les fila d'Anaiilas ne conservèrent pas
longtemps le pouvoir; ils furent chassés par les
habitants de Rhégium et de Zancle, en 461.
Pansanias place la vie d'Anaxilas i 50 ans ayant
la date donnée par Hérodote et Thocydide ; c'est
œ qui fit croire à dcax Anaxilaa. Mais Bentlez
(piuilaris) a prouvé que TAnaxilas de Pausa-
nias était le même qna celui des autres histo-
riens. L. J.
Ifcrodote. VI, tt, tS, VII . IM. - Tliuojrdlde , VI, s. -
Pausaniaii. V, |6, 4. - Plodare, Pyth., I. - PloUore, XI,
48, 66, 76. — Arlstote, Bhetorica, 111,1.
*AifAXiLAS ('AvfliÇiXa;), poête comfque grec,
vivait à Athènes vers 340 avant J.-C. 11 était
contemporain de Platon et de Démosthène, dont
fl cite le nom. H ne nous reste de ses nombreuses
comédies {Thésée, Glaucut, CcUypso, Circé, etc.)
que de fiables fragments.
Oiog^e Lêêrte. - Clinton , FtuH hetleniei. — Rode ,
(ifsrhiehU (1er HeUenùehm DitktMuntt, III. t, 416.
AKAXiLAÛS(*Ava^Xa(K), philosophe pytha-
goricien, vivait à Rome sons le règpK d'Augaste.
Il était né à Larisse, mais on ne sait dans la-
quelle des nombreases villes qui portaient ce
nom. On voit dans la clironlque d'Eusèbe, qu'il
Alt, en 28 avant J. C, t)anni, par l'ordre d'Au-
t^te,df Rome et de lîtalie, sur une accusation
(le magie. Ce qui donna lieu à cette accusation
re fut probablement la science d'Anaxilatis : il
produisait par des moyens naturels des clioses
merveilleuses, que ses contemporains ignorants
et crédules attriftmaient à la magie. La plupart de
ses inventions appartenaient à la physique amu-
iante, et sont mentionnées par saint Irénée et
ANAXIMANDRE 495
saint Épiphane comme des tours d'adraïae ( mu-
yvta ). Pline en rapporte plusfeurs : les ans pa-
raissent en effet ipcroyables^ les antr« n'avaient
rien que de trèsToaturel.
Eusèbe , Chron. — SalMt Irénéê, I. it. — Stlal Épi-
phane. adversn» Hmrea. — Pline, BMor. fféi, XII.
AN AXIMANDRB ('Ava^VavafKK ), natif de ^fi-
let, philosophe grec de Técola iooimine. Sekn
ApoUodore, il avait soixante-quatre ans dans la
sec4>nde année de la 68* olympiade » et rooon:!
peu de temps après; ce oui û%e sa naissance i^
l'année 610 avant J.-C, et sa mort on peu après
l'année 647. Son père s'appelait Praxiades. On ne
connaît que deux circonstances de sa vie : Seloa
Éllen, AnaKimandra M ehargé de oondnfre sor
les bords de Tli^xla la colonie miléfMOBe qai
y fonda ApoUonie ; et Cicéron raooote que, pré-
voyant un tremblement de terre qui renvma la
ville de Sparte en détadnnt des masses de pierre
du sommet dn Taygète, fl oonseilla eux Laoédé-
moniens de sortir de la ville et de coucher dais
la campagne. 11 fbt l'ami et le disciple de ThaMi,
que toute l'antiquité considère comme le ekf
de l'école Ionienne. tHogènê seul confère ee titre i
à Anaximandre, qui fut aussi, dit-en, le pnaàu j
philosophe qui écrivtt. ApoUodore eTâtt vu foa
livre, et Thémistius et Suidas en rapportent di-
versement le titre.
On lui attribue Vbivention du gnmmm oo
style dn cadran solaire, et on prétend qoH s'en
servit pour déterminer arec plus d'exaetknde les
solstices et les équinoxes. Mais PHne ettriboe
cette hivention à Anaximène, et Hérodote aux
Babyloniens. On assure qu'il Ibt le premier qn
construisit une sphère , qui essaya de dessiner
sur une surfkce les contours des terres et an
tners, et qui traça des figures de géométrie poar
rendre sensibles aux yeux les théorèmes de
œtte science. On lui attribue enfin, mais avec
peu de fondement, la découverte de l'obliquilé de
l'écliptique (1).
Anaximandre passe pour s'être servi le pre-
mier d'un nom grec pour désigner le prioèipe
des choses ( &px^)» ™^^ il y a plusieurs ver-
sions chez les anciens sur ce qu'A regundait
comme principe; car, quoique Ton convienoe
qu'il l'appelait rinfini ( t6 dicctpov ), on n'a ce-
pendant pas décidé la question de savoir ce qol!
entendait par ce mot. Selon les témoignages les
plus sûrs d'Aristote et de lliéophraste, AnaB-
mftndre entendait par infini Icmâange dediffi^
rentes espèces de parties constitutiTes, dont les
choses particulières ont dû se former par la sé-
paration. Cette idée se rapprocherait donc de
celle du chaos des anciens, si par chaos oo ev-
tend l'état primitif , confus, d'où toutes choies
sont sorties en prenant une existence pailico'
lière. n dérivait l'action de créer les choses par-
ticulières du mourement étemd de Yiom',
d'où nous pouvons bien conclure qu*fl attribosK
(1) Anaxinandre ébanctu, dit-on, àe premier, iB*
c«rte géographique ; 90^., 1» t. M i Mog. Ufree, 0. l
499
A1N^AX1MA^DRK
494
à risfim 11116 foroe viTante à lui propre. £n cela
il •'jMDonlait par&itsment aycc Anaximandre ,
Hialès, et Anaximène ', car |ou8 ces pbilosopl)es
admettent uge imité vivante comme principe
des phâiomènes de la nature. Mais une diiff^
rpnce essentielle se présentedans la m^èrc dont
le& antres philosophes dérivaient les clioses paf^
ticulières de T^ttrc primitif : car ce fi'àtait pas
du changement qui s'opérait dan$ )ea qualités
de Tétre primitif qu*Awûamandre faisait naître
les qualités /M^nsihle^ des choses, mais bien de
la séparatkHi àes contraires par un rooMvaiy^pnt
éternel, quoiqu'ils soient tous contenus et réunis
en une unité dans TinM. le principe primitif
d'Anaximandre est donc à la vérité une unité ^
juais il contient d^à la multiplicité des éléments
ilont les choses se composent, et celles-ci n'ont
hiîSQin que d'étni séparées pour apparaître comme
dus phénomà^c^ isolés dans la oatnre,
AuaunMDdre explique de la manière suivante
Ja ni^ifisawrf des choses par l'infini : a Le point
Cfintial de la formation du monde était la terre ;
fl^ar Ja terre ayent la fonne d'un cylindro dont
U biae est à la hauteur comme 1 : 3, est aficr-
jiMe par l'ajr» et tenue dans un égal éloigne-
ment de tous }$» autres corps; lus étoiles, au
contraire , se meuvent autour d'elle à des dis-
tances égales les unes des autres; et au-dessous
des planètes est le ciel des étoiU^ fixes, cni^iiita
U lu|ie , et enfin le soleil, lia terre ro oompo&a
primitivement d'nn m^Ian^o d'éltMnont^ froids,
4queu\ et terrestres, qui, ;t(^parés de luifini par
le mMveme&t étemel, s'isulèrent ainsi au cliâud
et du froid. Le cieliîst une sphère rnuise, i;;née,
qui contient Tair 4tnv>sphéiique : c'i^ un com-
posé de froiri et de cliaud. Le soleil est au jilus
haut des deux ; la lune est au^essous ; les
étoiles plus bas. Le soleil , la lune , les étoiles
sont des roues ou des sphères concaves, pleines
do feu ; au centre <lo ces roues ou de ces sphères
est un trou par où le feu s'éciiappe; celui du
sciLdl est é|{al à la terre, mais la roue i^Uc-mCuie
est vingt-huit fois plus grande^ la roue de la
lune, dix-neuf fois seulement. Les ^tlipstis de la
lune et du soleil ont lieu quand le trou s'obsti-uc ;
ks phases de la lune sont produites par l'obli-
quité Variable de la roue par rapport à nou.'^. »
la lune a donc , d'après cette version , une lu-
u^ère qui lui est propre; seulement elle c;>t plus
rare que celle du soleil. Selon Diogène^ au coji-
traire, Anaxîmandre aurait pensé que la lunu liiie
sa lumière du soleil. Quoi qu'il en soit, co plûlo-
soiihe a, aelon ^udème {apud Simplic. ), le pro-
mu:r fait des observations sur la grandeur et la
distance des corps célestes.
Pour expliquer la création des hommes et des
animaux, Anaxîmandre supposait que « notre
terre s'est formée d'un mélange primitif d'eau et
de terre , puisque l'influence du soleil , s'accrois-
sant déplus en plus, desséclia Thumidité primi-
tive. Or , tant que la terre fut plus i»oueusi^ et
moins ferme qu'elle n'est, le soleil eut plus d'ac-
tion sur elle ; à pr^'sent même l'action solaire est
I>lus sensible dans des contrées uiarécageusi*^
que dans les pays secs. Le soleil d(mc mettant eu
fenncntatiou rhumitlité contenue dans l'intérieur
de la terre comme dans un réservoir d'essence
vitale, IVau s'en dégagea en fonne de bulles. ><
CVst ainsi que les premiers animaux naquirent,
selon Anaximandrc , dans l'humidité ; le solril les
en fit édore , et les revêtit d'une carapace solide.
Mais, avec le temps, les animaux brisèn-nt cette
enveloppe corticale et s'élevèrent dans la région
sèche, où ils ne vécurent cependant que |m'u de
temps. Anaxîmandre paraK avoir cqpsidéré
rhomme élimine le dernier produit vivant de l'ac-
tion solaire sur la terre; car il simtientquf riio.nme
a lit plus gnmd besoin do tous les autres animaux
|)our sa conservation ; que, |)ar consé<]uent, il n'a
pas- pu venir au monde sous une fi>noe parfaite
dans le principe, mais ilabord sous la fonne de
poisson ; après quoi s'étaut dévi>loppé davantage,
et étant devenu capable de s'aider lui-mémt^, il fnt
jeté sur la terre. Ces hypothèses font voir claire-
ment la difficulté que l'on trouve à cxphquer les
organisations vivantes, en considérant la foVina-
tiun do l'organisme comme l'oiivre d'une série de
phénomènes naturels.
Mais comme l'infini était , suivant Anaximau-
dj-e, le principe de toute naissance, il était aussi
le principe de toute mort : c'est ce quo voulait
faire entendre Anaxîmandre lorsqu'il disait, en
faisant allusion à la morale : «• Va qui lait que
K's choses paissitit fait auMÛ qu'elJtîs |)ass«;nt,
suivant leur destinée; car eJlOi» subissent la |M>ine
et le rhâtiment dus k l'injustice, suivant l'ordre
du temps. » Anaxîmandre regardait rop|)<)sition
c\tréme entre le monde et 1k ciel, ou entre le
froid et le chaud , comme tendant à s«^ neutra-
liser dans une série progressive d'actions et de
réactions ou de séptirations ; car le soleil agit
conlinuellement, maintenant même, sur la terre
pour réchauffer et la dcss<^'.luir ; c'esl-à-<lire
qu'il attire dans sa splière Kvs éléments froids
dont la terre se compose, et devient aijisi plus
froid lui-même, tandis que les éléments chauds
f;'ac£UTRu]ent sur la terre, i^ fin de ce procédé
cx>ntinuel de la nature ne peut être conçue que
dans un parfait équilibre des forces opposées, en
sorte que tout so résolve de nouveau dans le
mélange proportionnel de Tinlini.
Le tonnerre (*t les éclipses viennent de l'air
renfermé dans les nuages , et qui, à cause de sa
ténuité relative., s'en éciiappe avec bruit et lu-
mière. Les vimts sont pro<luits par l'action du
soleil, qui agit<.' les parties les plus ténues et les
plus huuiidës de l'air. La mer est la i)artic de
l'humide prijuitif que le feu n'a pas dcssédié. A
ces opinions biauirres, mais qui peuvent contenir
quelques trar:es de vérité, des autorités rnoiu.-»
suspectes ajoutent les suivantes, qui mérifenf
l)eaueoup pins (rattenfion: 11 y a une infinité r.r.
ir.ondtîs qui nrii.xsi-.iit et qui me»;ront à d;^ lon^r.-î
intci vallrs; c^s nion^'es t>oni les dieuv^ 1<î,'?<\^^&
496 ANAXIMANDRE
par oonséqaent ne sont point inuDortels. De
toote éternité les forces créatrices et destructWes
da fW>id et do chaud ont agi dans le sein de
llnfini, et c'est par elles que les mondes sont
engendrés et détruits. Ces forces ont primitive-
ment formé autour de la terre une enveloppe de
feu semblable à Técorce autour de Tarbre ; un
jour cette écorce s'est rompue, et ses éclats ont
formé le soleil, la lune et les étoiles. [Jodffrot,
dans VBnc. des g. du m., avec addit.]
n. Rltter, HisMn de la pkiloêopkie ionienne; Berlin,
l«fl, In-S" (en allemand ). — L'abbé de Canaye, ReetUr-
cket tmr jinaxiwMndrê , dans les Mém. de FAcoà. dei
knwcripi., t X. — Préd. Scbleiermaeher, Dits*!rtation
$ur la phitosopkie d'jinaximandre, dans les Mém. de
rjead, det êdÊncet de Bertin, pour Tannée 181B ( en al-
lemand ).
* ANAXlM ANIIRB ( *Ava((|iav8po<; ), historien ,
natif ^e Milet, était contemporain du roi de
Perse Artaxerxès Bfnémon, qui régna de 424 à
405 de J.-C. Anaximandre éerivait en dialecte
ionien.
IMofféne LaSrce, II. — Soldas. *AvotC(|iav8poc.
ANAXlMàNB ( XvoÇtfiivirK ), philosophe grec
de l'école ionienne, fils d'Eurystrate, naquit,
selon Apollodore, dans la soixante-troisième
olympiade ( 528 à 525 avant J.-C. ). Si cette
date est exacte, Alexandre le Grand ne saurait
avoir été, comme on le dit communément, l'élève
d'AnaxImandre, qui mourut vers la 58* olym-
piade (1). Suivant Diogène Laérce, Anaximène
mourut à l'époque de la prise de Sardes par Cyrus
( en 54C avant J.-C. ). Or, s'il est vrai qu'il
parvint à un âge avancé, la date de la naissance
est nécessairement erronée. Quoi qu'il en soit,
OD ne connaît aucun détail de sa vie. On
sait seulement qu'A enseignait la philosophie,
qu'il écrivait dans le dialecte ionien, et que
Théophraste réunit en un ouvrage les opinions
de ce philosophe, qui se rapprodient bien plus
de celles de Thaïes que de celles d'Anaximandre.
On trouve dans Diogène deux lettres d'Anaxi-
mène à Pythagore, qui, comme toutes celles de
cette espèîoe, sont certainement apocryphes. Pline
fan attribue l'invention du gnomon, à l'aide duquel
on aurait découvert l'obliquité de l'écliptique.
Comme principe des choses , Anaximène subs-
titue l'air infini à l'indéfini indéterminé d'Anaxi-
mandre, ce qui s'accordait très-bien dans son
esprit avec l'idée que l'air environne le monde,
et que la terre, aplatie comme une feuille, est
supportée par l'air, absolument comme Thaïes
qui enseignait que la terre flottait sur l'eau.
L'idée cosmique , qui domine dans cette doctrine,
est ainsi énoncée : « Tout est air, c^r tout en
sort et tout y retourne. Comme notre Ame, qui
n'est que de l'air, nous domine, de même le soulifle
et l'air entourent et dominent le monde. » Anaxi-
mène supposait ainsi pour le monde entier un
principe de vie général, constant, qui est l'air,
(1) Ceux qnl commettent cette errenr confondent
Anaxloiéne le philosophe avec Anaximène le rhéteur et
llilstorleD.
— ANAXIMÈNE . 496
pareil au principe de vie qui est en nous, n passe
pour avoir ensâgné aussi que l'air, loraqn'Q est
absolument homogène, échappe à la perception,
mais qu'il se manifeste par les propriétés qa^
possède, par le froid et par le chaud, par l'humi-
dité et le mouvement.
Anaximène ne paraît pas avoir établi une dif-
férence entre Dieu et le monde : il pouvait donc
dbre mdiflSremment que l'air infini est dieu, ob
que les dieux et tout ce qui est divin provient de
l'air.' n réduisait le développement do monde è b
condensation et à la vaporisation, oo, comme il
semble l'avoir dit lui-même, à la condensatioB el i
la dilatation. C'est dans ce sens qu*0 emeignsit
que le chaud et le froid des choses ne consistent
que dans la dflatation et la condensation de l'air,
et il cherchait à le prouver. « L'air, disait-il , que
nous aspirons en tenant les lèvres serrées eit
froid; au contraire, il est chaud quand nous l'ex-
pirons en ouvrant la bouche. » Il expliquait d'oie
manière analogue comment l'air devient feu en te
dilatant, comment l'air en se conduisant fome
le vent et les nuages, comment en se conden-
sant davantage encore il forme l'eau, et ainsi de
suite pour la formation de la terre et des pienjes.
Anaximène semble avoir aussi ëàaÛA qmlrt
principaux degrés dans les qualités de l'air, de-
grés qui répondaient à l'opinion commune des
quatre éléments : de ces degrés, c'est-à-dire do
feu, de l'air, de l'eau et de la terre, se formaient
toutes les autres propriétés des choses nato-
relles.
« La couche extérieure du dd, disait-il, est de
terre ; le soldl, la lune, les étoiles sont également
plats comme la terre, et supportés par l'air. Lei
mouvements des astres sont produits par k
condensation et l'élasticité de l'air. Le soleil, la
lune, les astres ne passent point sous la terre
pendant la nuit; ils tournent alentour, et la
hauteur de la terre nous cache alors leur mou-
vement Les changements de saisons vioinort
du soleil seul. L'arc-en-del a lieu quand les
rayons du soleil, rencontrant un nuage noir et
dense, sont arrêtés et ne peuvent passer outre.
La terre tremble quand une longue sécheresse
ou des pluies abondantes venant à la fendre on
à la ramollir, des parties considérables de son
écorce s'effondrent, et se prédpitent dans ses
cavités. » Anaximène admettait l'expUcation du
tonnerre et des édairs donnée par son maître;
mais il l'appuyait de cette observation, que pen-
dant la nuit les rames font jaillir des étincelles
du sdn de la mer. On a aussi d'Anaximène qnd-
ques maximes morales éparses dans Stobée.
[ JouFFROT, dans VEncy, des g. cfu m., avec ad-
dit]
Dtogéne Laerce, llb. II. — Arlstote, pe ealOf Pk^ale,
et Meteoroi. — Plotarque, De placUit phUoioph, — O
cero, Quœst.acad. ; De natura d«onim. — SlmpUdos.-
Phys. - Stobée, Eclog.— Rllter. UiaUAre de Ut pkUe'
iophie. '- Schneider, Eclogcnphffsie^B,
▲NAXiMÈNB ('Ava^iixévYic), rhéteur et histo-
rien, fils d'Aristode, natif de Lampsaque» ^^
ANAXIMÈNE — ANGELOT
45tô
is le quatrième siècle avant J.-C. H eut pour
ttre Diogène le Cynique et le grammairien
le. n fiit l'un des précepteurs d'Alexandre le
ind , qu'il suivit dans ses campagnes. Il com-
M entre antres une Histoire de Philippe , roi
Macédoine , et de son fils Alexandre. CH ou-
ge, entièrement perdu , était divisé en douze
■es, commençant à Torigine de la race Ira-
Ine , et finissant , comme les Helléniques de
nophon, à la bataille de Mantinée, en 362 avant
D. Pausanias raconte par quel trait ingénieux
aximène sauva sa ville natale.
je roi de Macédoine , irrité de la longue résîs-
œ que Lampsaque lui avait opposée dès le
wt de son invasion de TAsie, se préparait à
tirer une vengeance éclatante, lorsqu'il vit ar-
er son anden maître en suppliant. « Je jure,
:ria-t-il, de ne point fiiire ce que tu me de-
nderas. » Anaximène eut assez de présence
sprit pour retourner la prière qu'il STait été
' le point d'adresser au roi , et de répondre :
^ete supplie donc, 6 Alexandre , de saccager
mpaaque et d'en réduire les habitants en es-
vage. » Il sauva ainsi sa yille natale.
Paosanias, qui vécut au deuxième siècle de
C.y Tit à Olympie la statue d' Anaximène, que
«valent élevée les citoyens de Lampsaque.
lodore, XV, tf. — Païuanlas, VI, !•. — Clinton.
M kêUmtiei, •> Qulnte-Corce, I, S.
'AHAXIPPUS ('AvàÇtTcnoç), poète oomique
lénien, florissaitvers letempsde Démétrius Po-
HDète , c'est-À-dire vers 308 avant J.-C. Tous
; oorrages sont perdus , et nous ne savons au-
[rdliui que les titres de quatre ou dnq.
«Idta, sut vocé *Av(iCiinc(K. -. Êllen, Hittoria ani-
I., XIII, (. - AUiénée. IV, le»; IX, 408; X, 418; XI «
;X1I1, «iCédlL CaMub. - Fabrtctufl, BWioth, cran,,
4iS. — Meloeke, Historia critica eomicomm grat'
im, p. 4«9, etc.
AHATA MALbONADO (don JHeço), prélat
pagnol, né à Salamanque vers 1360, mort
rs 1440. Il était évèque de Salamanque lors-
*ll ftit envoyé au condle de Constance en qua-
ê d'ambassadeur, avec Martin Femandez , de
tdoue. Nommé à l'évèché de Salamanca en
01 , Anaya fonda dans cette ville un collège
Miné à l'enseignement gratuit , et il consacra
cet établissement presque toute sa fortune,
collège, le premier de ce genre en Europe,
connu sous le nom de Saint-Barfhélemy-le-
eux, a subsisté jusque dans ces derniers temps.
' généreux exemple fut imité , dans la suite ,
r qudqnes autres prélats.
leiabal y Uirarte, BibiMeea de lot ateritores de io$
■ eoiêçUu nutuore» (Appendice, p. 1-9). — RuU de
rgira, f^iê d'Âna^/a (en espagnol). — Gonçalez de
lia, HMoria de Salamanca , sl9, 839. — Ortiz de Zo-
ta , jtnnaUê eete$iasUeeu y seeula*'es de Sevilla, 999.
AHATA (Pedro de ) , amiral. Voy. AnKàya.
* ANGAHTHERUS ( Claude), médecin et his-
Tographe impérial , vivait à Vienne dans la
Donde moitié du seizième siède. Il était pro-
bant, et originaire d'une famille du Barrois.
itre plusieurs manuscrits et livres annotés^ de
gloses marginales, conservés à la bibliothèque
de Vienne, on a de lui : 1* Pauli Silentiarii
henUambia diametra catalectica in Thermas
epicas , latine facta epico earmine. Accuse"
runt lueulentissinue annotationes , ' brevU
item non minus utilis quam Jucunda de
thermis dissertatio, et non nulla poemata
ejusdem authoris ad Plovenum, dominum
nobilissimum et omatisstmum juvenem; Ve-
nise, 1586, in-12; — 2* Diameron in nuptias
Ferdinandi Medicis , magni Hetrurix ducis^
et Christin» IMharingix duds filtx; Pa-
doue , 1590 , în-4" ; — 3* Nomenclator gemma-
rum quas magis in usu sunt, nunquam an-
tehac quod sciri adhuc potuerit , ex grxco,
Accesserunt in hune libellum notx brèves
non if\/ructuosx , typis Ottomarianis , 15U4,
in-8* : c'est la traduction de l'ouvrage de Psellus
l'Anden , sur les propriétés médicales des pierres
prédenses ; — 4* Pudolpho Ifimperatori, sem-
per Augusto, Claudii Ancantheri , lyi» Msto-
rici , Panegyricus , Taurino recepto^ dieatus ;
Prague , J. Ottmar, 1598 , in-4*.
jénnaleë enejfelopédlçues , septembre I8I7.
ANCAmANO {Jacques n'), plus connu sous
les noms de Jacques Palladino, ou de Jacques
de Teramo ou Theramo, Voy. Teramo.
ANGAEANO (Pictro Giovanni n'), ouAnca-
rani jurisconsulte et poète italien, né à Reggio en
Lombardie, vivait vers 1557. Comme juriscon-
sulte , il se fit connaître par son Familiarium
Juris quxstUmum, Venise, 1569, in-8* ; comme
poète, par qudques sonnets, insérés dans la Nii{fa
Tiberina de François Molza, et dans la Fenice
de T. Giov. Scandianese. Ce poème est dédié à
Ancarano, alors podestat de Carpi.
Un autre Ancarano (Barthélémy), de Reg-
gio, auteur de quelques vers qui se lisent dans
YAntologia in morte del cavalier Vecellio, vi-
vait vers 1620.
Gnasco, Storia MUraria. — Cresdmbcnl , Hts. det.
volç. jMMia.
AHCARANO (Gospard), prêtre et poète de
Bassano, vivait dans la seoofiidemoitié du sdzième
siède. Il fit imprimer en 1587 , à Venise, un
recudi intitulé Capitoli e Canzoni spiriluali
sopra il Pater noster, Ave Maria, Credo, Salve
Regina , e Magnifica^ etc., in-4*. 11 a aussi
publié les Sette Salnu penitenziali , latini e
volgari , in ottava rima, accompagnés de qud-
ques autres poésies spiritudles; Venise, chez
les Junte , 1588 , in-4®. On a encore de lui d'au-
tres ouvrages du même genre, où il y a beau-
coup de piété , et qui ne sont pas dépourvus do
poésie.
Tlraboseht. — GIngnené.
ANCKixiT (Jacques- Arsène- FrançoiS'Poly-
carpe), auteur dramatique, et Pun des plus fé-
conds de ce siècle. Né au Havre, le 9 février 1794,
mort à Paris, le 7 septembre 1 854. Son père, gref-
fier du tribunal de commerce de cette ville, «^tait
un homme instruit, qui aimait les vers, et qui,
de bonne heure, exerça son fils aies déclamée.
499
ANCFXOT
r*ci
Le jeune Ai^^ot fut irabord destiné à Tadmi*
nistralioQ 4e la marine, où ton oncle, VL Pouyer,
0(;cu()ait un emploi important Bien que sa vo-
cation Utléraire et poétique se lût déjà mani-
festée par des signea cer^ns, il se conforma
d^abord aux intentions paternelles. Il entra
dans les bureaux de la marine au Havre même.
En 1812 il fut envoyé en Hollande pour le ser-
Yice de radministration. En 1813 il était à Ro-
chefort, en qualité d'employé de troisième classe.
En janvier 1815 il eolra, comme commis, dans
l'administration centrale, à laquelle il demeura
attaché jusqu'à la révolution de 1830.
Mais on lutte vainement contre la nature ; la
nature est toi^ours la plus forte. Avant même
qu'il eût fait , par obéissance filiale , les pre-
miers pas lians cette carrière de bureaucrate
où il ne devait pas aller bien loin, le futur au-
teur de Louis IV versifiait déjà, versifiait sans
cesse, et comme malgré lui. Quand il partit pour
la Hollande, il avait dans son bagage une co-
médie en trois actes et en ▼ers, intitulée VEau
bénite de cour, ouvrage destiné à plus d'une
catastroplie. Le manuscrit tomba dans la mer
pendant la traversée. Le jeune poêle en fit un
autre : le terrible M. Pouyer s'en empara, et
le jeta au feu. Il est à croire que M. Ancelot
se résigna enfin, et abandonna cette eoroédie à
son malheureux sort, car elle n'a jamais vu le
jour.
Bientôt après il composa une tragédie dont le
titre était Warbeck , et le héros, apparemment,
Pcrkins Warbeck. Mais Texpérience avait pro-
fité à notre auteur, qui, cette fois, n'écrivit pas
un seul vers de son œnvre , et la confia tout
entière à sa mémoire. Elle échappa donc à tous
les périls , et put arriver sans encombre devant
le comité du Théâtre-Français , à qui le poëte la
récita le 19 mars 1816. Elle fut reçue. Mais d'une
tragédie reçue à une tragédie jouée il y a bien
loin ; et lorsque Louis IX fit sa preinière ap-
parition sur la scène fhmçaise , près de quatre
ans plus tard , le pauvre Warbeck n'était pa.s
encore sorti du carton où on Tavait placé. 11 ' y
I st toujours.
Louis IX fut représenté le 5 novembre 1819,
ci obtint un succès éditent. Une versification
correcte , élégante , harmonieuse , une peinture
assez fidèle et très-brillante de l'époque, des
mœurs, des caractères, un plan sagement or-
donné, — on y tenait alors, — et quelques scènes
fort heureusement trouvées , justifiaient {)Ieine-
ment ce succès. Il est à croire que le choix du hé-
ros y fut aussi pour quelque chose. Précisément à
la même époque Ca^ir Delavigne faisait jouer à
rodéon ses Vêpres Siciliennes. Casimir Delavi-
gne avait d^à publié ses premières Messénien-
nes : le parti libéral l'avait adopté , et le prônait
avec ardeur. Le triomphe des Vêpres Siciliennei
était donc comme une victoire remportée par
l'opposition. L'opinion royaliste, voulant aussi
avoir sa \ictoire, s'empara du succès de Louis /A',
et en fit le sien propre. Les faveurs de cour
plurent sur M. Ancelot Sa position à la marjps
fut améliorée, et Louis XYIlJl lui assigna nqv
pension de 2000 francs sur sa cassette.
La seconde tragédie de M. Ancelot , le Matre
du palais , jouée le 16 avril 1823 , ne fut pas,
à beaucoup près, aussi heureuse que Louis IX.
Elle ne put avoir que sept représentations. Cf:
fut pourtant à l'occasion de cet ouvrage que le
roi conféra à l'auteur la croix de la Légion d*boD-
neur. Était-ce seulement pour le consoler, ou
bien pour protester contre le jugement du puUic?
Quoi qu'il en soit, M. Ancelot prit sa^vancbc
l'année suivante par la tragédie deFiesqMe,&Jit
s'aidant avec beaucoup d'esprit et de goût du
génie de Schiller, il montra une vigenr de pen-
sée , une hardiesse de combinaisons icéniqu»
qu'on ne lui avait pas encore vues.
Fiesque avait été représenté à TOdéoD le
5 novembre 1824, cinq ans, jour pour jour, après
Louis IX. En 1828 , l'auteur donma Olgu, ra
VOrpheline russe , et , Tannée soivaote, Eli-
sabeth d*ÀngMerè ^. Ces deux onirages réus-
sirent, quoique avec moins de reteptisseOMSl
que Louis IX.
Le sujet du premier lui avait été inspiré pm>
bablement par un voyage qu'il fit en Russie
en 1826, à la suite du maréchal Marmoat,
chargé de représenter le roi de France an cou-
ronnement de rem|)oreur Nicolas. Nous ne dirait
rien d'une ode qu'il écrivit à cette occasion , et
qui fut imprimée à Moscou. Les poésies de odw
survivent rarement aux circonstances qui tesoat
fait naître. D'ailleurs , le talent de M. Anoeiut
n'a rien de lyrique. Il tira de ce voyage na
meilleur parti dans un volume en vers et es
prose, intitulé Six mois en Russie, onvra^
écrit avec grâce, et plein de détails mtéressaats.
A peu près vers la même époque, et avant ta
représentation d'Olga , il publia successivemeot
Marie de Bradant , poëme m six chants , et us
roman en quatre volumes, intitulé F Homme du
monde, qu'on croirait écrit sur le scénario do
plus sombre, du plus violent, du plus exa^géfé
des mélodrames. Cependant le mélodrame ne
vint qu'après le roman. L'Homme du mande,
arrangé pour le théâtre, de compte à demi avec
M. Saintine, eut à TOdéon un succès bniyaat,
mais où la réputation de l'auteur n'avait rien à
gagner.
Indépendamment de la pension dont nous
avons parlé, M. Ancelot avait obtenu la ptacc
ou plutôt le titre de bibliothéoaire de lieudos,
qui n'était , à proprement parler, qu'un prétntc
pour augmenter son bien-être. La révolntioo ^
juillet ^dnt tout à coup détruire cette sitnatico
médiocre, mais tranqiiillc , ce bonheur mDdcsle,
prix de travaux consciencieux et estànables. U
poète reçut ce coup avec courage , et, ^man^
bravement son parti , renonça aux owvm o^
l'on ne gagne (]ue de la gloire. Il y a pour i*
écrivains deux roules à suivre : celle de l'art»
SOI
ANC:.KLOT
503
eC ceOc de l*mduRtiie. M. Ancclot avait d*abord
choisi la première, Mais, de 1813 à 1830, il était
devenu père de fainiUe. 11 se résigna donc à la
seconde, et descendit sur les scènes secop-
daires, où jamais ]nsqu*alor$ il n'ava|t cpm-
promis Aon nom. Q y déploya, pendant quelques
années y des qualités qu'on ne lui connaissait
pas encore, de Tçspfit, de la finesse, de la
grâce , une Técondité remarquable , une infati-
gable activité, qui explique peut-être jusqu'à
un certain point, mais qui n*exctt8e pas, la mora-
lité dooteusc de queJques-nns des sujets qu'il a
traités. Les mœurs du dix-huitième siècle sont
plus comiques qu'édifiantes. Nous trouverions
difficilement aujounriuil la liste exacte de tous
les vaudevilles, drames et comédies anccdoti-
qnesqnll a fait jouer, de 1830 à 1840, seul, ou en
société avec divers collaborateurs. Le nombre en
est considérable, et plusieurs ont obtenu des suc-
cès retentissants et lucratif^. Madame du Barry,
Léontine, le Favori, le Régent, Madame du
Châtelet , la Comtesse d*Egmont , Heureuse
comme une princesse ^ V Espion , Tingt autres
•nooft que nous poumons dCer, lui oonstitnè-
rent, en peu d'annés, le capital du revenu qui
lof avait Âé enlevé par les événements politiques.
Qu'on nous pardonne d'apprécier aussi prosaï-
quement , et par leurs résultats purement maté-
riels, des flravres où fl fluit jeter à pleines mains
finventioB , les combinaisons dramatiques ,
les observations Unes, les vives et piquantes
saflUes. Cest surtout dans les arts que ta forme
emporte le ffvnd. Le vaudevilliste est comme le
journaliste : Il s'adresse à ses contemporains ,
ft non à la postérité. M. Àncelot Ini-mèmc ne
se faisait fii cet égard aucune illusion : il dfsaft
assez plaisamment qu'après avoir , pendant
quinze ans, travaillé jTTo/vimi, fl était réfluft à
travainer pro famé. Heureux si , depuis , il
n'avait pas perdu , dans une spéculation impru-
dente , la plus grande partie d'une fortune qui
hii avait coûté si cher! Rien n'est plus aventu-
reux que la direction d'un théâtre, et M. Ancelot
on a (Ût une cruelle expérience.
Quelques années auparavant, il avait tout à
roup repris son rang au Théâtre-Français par la
tragédie de Maria Padilla, ouvrage laborieusc-
meni étudié , assez fortement conçu , où la ver-
sification est tout à la fois très-ferme et très-élé-
gante. L'artiste d'autrefois s'y retrouvait tout
entier. Malheureusement, quelques erreurs de
jifan nuisaient à l'intérêt de l'ouvrage , qui n'eut
qu'un succès d'estime. Mais c'en fut assez pour
ouvrir enfin à l'auteur les portes de l'Académie
française. Il y avait déjà frappé deux fois,
en 1828 et en 1830. Il y remplaça M. de Bonajd
en 1841. Peu après fl fit paraître les Épttres
familières, recudl de satires aussi remarqua-
bles par la verdeur de Tépigramme que par la
grâce du style et la richesse de la versification.
En 1849 M. Ancelot a été chargé par M. de
Tooqoeville, alors ministre des affaires étran-
gères d'aller ouvrir à Turin, à Florence, à
Bruxelles, etc.^ des négociations tendant h Ame-
ner, entr^ ces pays et la France, la reconnais-
sance mutuelle des droits de propriété litti'rairc ,
et la répression de la oontrefiiçûn. Il a rempli sa
misakm avaa inteUtgeoce et snecèt, aÉnsi que
le proQTept les traitée intervenus depuis cette
époqHÉ. Ilaal beiumix pour nn homme de lettres
d'avoif p« honorer la fin de sa carrière par un
aote ottto â la littérature de lois les pays.
0. Hequct.
ASCBLAT {Marguerii^Virginie Chardon,
madame ) , épooie du précédent. Née à Dijon
le là mare 1793, medemoisette Chardon M
amenée â Paris par sa mère en 1804. £Ue étudia
d'afaerd la pelntum. Mais on ne peut guère citer
d'(4iB qu'un taUteu de elie valet , qui fut exposé
au saUm de 1628. Il était intitulé, sur le livret :
Une lêeiure dé M» Ancelot. Presque tons les
littérateurs de cette époque y figuraient , et cette
ooUectie» de portraits attirait l'attention autant
popr le moins que le mérite de l'œuvre. Lors de
eelte exposition , il y avait d^ onse ans qu'elle
était lyiariée.
Tant que dura le gouvernement des Bourbons
de la brandie elaée , madame Ancelot se con-
tenta des sHceès de salon qu'obtient toiyours une
jolie femme qni est en même temps une femme
d'esprit Quand les événements de 1830 eurent
condamné son mari à une production plus
active, madame Ancelot devint peu à peu, et
en secret, aon collaborateur. 11 serait difficile
de levoir au juste dans quelle proportion elle
contribua aux succès de l'auteur de Léontine
et de Reine, Cardinal et Page. Le bruit et la
publicité l'effrayaient.
En 1835 elle fit imprimer un volume iutitult*
emprunts aux salons de Paris. C'était un re-
cucU de nouvelles écrites avec une grâce parfois
un peu maniérée, et remarquables surtout par
une finesse d'observations qui semblait trahir
le sexe de l'écrivain. Mais cette fois encore elle
eut peur, et voulut que son mari signât pour
eUe. Bientôt pourtant elle s'enhardit, et donna
successivement au ThéAtre-Français plusieurs
comédies en prose : Un Mariage raisonnable ,
Marie ou les Trois Époques, le Château de
ma Nièce, Isabelle ou Deux jours d'e^pt -
rience. Mademoiselle Mars jouait dans les tro*.s
premières, qui furent très-bien accueillies par lo
public. Marie surtout réussit avec éclat.
Le Gymnase-Dramatique a eu d'elle un vau-
deville en deux actes, intitulé C^^mence, ou In
Fi lie de V Avocat»
LorsquVnfin M. Ancelot eut obtenu la direction
du Vaudeville, elle écrivit pour ce théâtre une
fpule de pièces plus recommandables par la
grâce des idées et du style que par la vigueur des
conceptions dramatiques et l'intérêt des situa-
tions. Depuis lors madame Ancelot parait avoir
cess^. d'écrire, et nous n'avons plus à citer d'elle
qu'un roman en deux volumes intitulé Ga(>rie//e,
SOS ARCELOT —
doDt la fàbte est nulheanoMinent auei toI-
gairei mtwqoi ae loatieiit par oertùiu déUfls,
et |Ar Icfi inemet qualités de style qoe le* ffm-
prunU aux laloni de Paris. G. HKQotr.
Diftiimaatn de fa dmwrjotlim, aauTeLIfl éâlUoa. —
ANCIARADO {Pierre d'), jurisconsalte ita-
lien, né ïADchinnoTera 1350, mort vers 1417.
n fut élève de Balde, protêts» quelque temps le
droll canon i Bologne, d'oO il Tint enseigner
le drdt ciTil à Psdoue en 13Bâ. En 1393, il se
rendit k FemrG lor l'iavitilion da duc Albert II;
■Mis il n'y fit qu'nn séjour de peu de durée. Sa
cbiire ajint été supprimée apiis la mort de ce
prince, G Tint <Ure un court de dderëtiles à Sani,
et retourna à Bologne, oh il vivait encore en
1415. On ne sait pas exactement k quelle ^Hxine
mourut Ancbarano : le moaumoit qni lui Tut
Sevé dans l'église dea Dominicains de Bologne ,
n'indique ni l'année de sa naissance ni celle de sa
mort II jouisse d'une grande autorité comme
jurisconsulte, ainsi que le prouve ia qualification
d'Ànehora jurli, qu'on lui donnait. Les plus
anciens inriscoosulles lui attribnent des com-
mentaires sur le JHgeslum iietus et le Diçeiltim
iwvum; va ]ea Décrélalei, le liber lextut et
ke Ctémenlinet, et du volume de Conmlta-
tiom. Spangenberg qui a recberclié ces ouvrages
avec 6oin n'ii pu s'en prorur» une seule copie.
Comme les lé^sles, qui les mentionnent, citent
les opinion» d'Ancharano sans rapporter le texte
de ses écrits, on s «opposé que ces demleni se
perdirent peu après la mort de l'auteur.
iiIIGBBR. Voy. Anm.
AnCBKKU (Daniel), potte bancals, né ans
environs de Verdun en 15Sfl, mort vers le mi-
lieu du dix-septième siècle. Il suivit d'abord la
rarriire militaire, et se mit plus tard à cultiver
les Muses. Depuis ce moment , toute sa vie est
dansseB6crits.Enieo8,AncbèresBt paraître une
tragédie : les /une*les Amour» de Belcar et
de Méliane; avec les Amour* d'Anne ( série de
poèmes en l'honneur de sa maîtresse Anne de
Montaud ); Paris, 1608, in-lî. Ce livre est dédié
A Jacques I", n» d'Angleterre; l'aulenr annonce
dans sa préface qn'il se propose d'aller en Anglo-
terre sollidter le haut patronage du roi. C« des-
sein fut exécuté dès l'année snivante , * m juger
par les trois premiers de sept tableaux: de
pénitence; Paris, 1609, in-t". L'exnnplalre
qo'Aucbèree présenta an nd se conserve actuel-
lement an Musée britannique ; la page du titre
n'est pas imprimée , mais écrite k la main avec
des lettres d'or sur vélla; et on remarque an
bu les initiales I. R. (/ocobus rex). Deux ans
■près, le même antenr lit paraître les deux
premiers livres de la Stvaride; Paris, 1611 ,
in-V , oïl il fait mnonter l'origine des Stuarts à
Astrée. Ce poème, qui plut beaucoup an roi,
Iht publié tou le nom de Jem de Seht-
ASCHERSEJX 5H
Umdre , ansgrame de Daniel de» iitehèm.
Après la mort de aon protedeor, n IflU, i»
chères revint en France, où il piiMia,enMnaciM
le pseudonyme de Jean de Scbelaiidre : Tyr d
Sidon, on les funestes amows de Léonte et it
Philoltne , et rheureax tuccè* de Belear d
de Miliane, tragi-comédie m deox joaniéei,
chacune de cinq actes; Paris, 1638, in-8*. U
première partie de cette douUe (Mce est
tragédie nouvelle , tandis que la
n'est ( sauf qudques
près et la conclusion , qui est un
lieu d'no meurtre) que la reprodoctloD de la (»•
gédie publiée vingt ans auparavant CeUe pv-
tieularité et le psMdonyme ont douié Ueu an
méprises les plus singniièret : BiDsi, la TaEèn
accuse SchelaDdred'BvolrpilMAjKiiirca,(tBMa-
cbamps regarde toute la dernière pièce, qoi^
ralt avoir été jouée sur qodquee thdUres piiiÀ,
comme une simple réimpres^on de cde piIlliiB
en 1608. M. TVeiss iDÏ.miiiU! ( Aio^rapAÏe «ai-
iterMffe ) parait avoir partagé cette opiniao. H.
-■AlfCaBKSEK ou fcHSfiABITIS ( JtfUAiw),
savant pbliologne danois , né le 16 mars ittt, {
morten 1741. En i7M ilquitt>leDuMmHdk,el
voyagea pendant trcHS ans eoHolla&deelen Aiigis-
terre, où il s'appliquait surtootaïuUogiMaerin-
taies. En 1709 il retourna dans 1* patrie, et IM {
nommé professear k l'unireTrité de CtfOdkape, i
et eu 1731 évAquede Ribe en Juflaiid. OBats
lui : SpicUegiuM d^ectut Uxteonim rattM-
eorum; Copenhague, 1704, (n-4*; — Poim»
Togrcd an^rieutn artMee, etnit oerthme IsttM
/. GolU , hactenus inedila, praifaltone, tioH*-
qve suis aucta; Utrecht, 1707, io-C* : tons In
exMnpIeires de cette édition , excepté dnqnaaie,
(tirent perdus sur.la mer, dans le trqet de Hol-
lande k Copenhague; — Oralio de matlieiu-
ticii Danomm , inaérée dans la DamlteAs tth
bJlofAeA.Tol. Vm, p. 701.
Mollcr, CliHfrrte Ufirofo. — Wons, r»i las W *
Jean-Pierre) , j
et antiquaire danois, né le 4 octobre 1700 k
Borch, dans le Jutlaôd; mort le 13 avril 17(Sl
Copenhague.il derinten l733pmnierUUioflit>
Caire de Copenbaj^e, en I73eprofesMarde|iU-
lOBophÎB, et en 1737 professeï
l'oniversité de cette ville. De se
breni, sur les antiquités danoises, i
rona que : Lemmata et Indices tÀtervatUmm
de Solduriis et Origine mtlitix atgw f»
péril apud Celtas ; Halle, 17S9, Id-4*; —
XII Dlsputatlones de Solduriis; Coptabtgtt,
1731-1740, in^°; — Jus puMiemitêtJif
datereteris yorvegiX;Mû., 1738, b»-4*; —
Descriptio staluum. eultiomm In fabâ^i
ibid.,et Leipiig, 1741, in-fol.; — Paroa (W-
broTum cMtai; Ctqwnbagne, 174fl, l»4*; —
M
ANCHERSEN — ANCÏÏIETA
506
Jk SueviJ; ibid.» 1746, m-4*; — Origines Da-
Me«;il)îd., 1747, iii4'*; ^ Vallis Hertha Dex
H origmes danie» grxcis et latinis auctori-
ku CMiscripix et Ulustratœ; ibid., 1747,
Ik4*. La plupart de ces écrits ont été réunis
ijprta la mort de Tantenr et publiés par Gerhard
Oeiridiay loas le titre Opuscula minora ; BrÊme,
1775, 3 Tol. iii-4*.
Mjvap «t Knft, Met» bioçr. D&n. — Adelanf, tupplé»
■nt à JOdicr, jtUgnÊtUus CeUkrtm^Lexilum,~' Ench
cl Onibcr, jUffmn. Sne§c.
*AXCB1BTA (Miguel), sculpteur espaçM)!
do seizième siècle, natif de Pampelune. H étudia
à Florenee, et retourna bientôt après dans sa pa-
Me. Anchieta a flikit les belles stalles du chceur
de la cathédrale de Pampelune, qui sont comp-
parmi les plus belles de toute l'Espagne. Le
de ces stalles est d'un goût exquis. Elles
sont oiricfaies en outre d'un grand nombre de sta-
fnettesde personnages de l'Andeo et du Nouveau
Testament, très-habilement exécutées. On dte
oieore d'Anchieta une Assomption de la Vierge
pour Fautel principal de l'église de Cascante;
rMild de l'égKse de Santa-Maria, à Tafalla; la
statue équestre en albâtre de saint George
tnant le dragon, à Saragosse ; enfin une Assomp-
lioa de la Vierge pour le grand autel de la catbé-
dnie de Burgos.
WÊtmmétu DieeUmario kêstorieo, etc.
JJIGaiBTA ou AHCHIBTTA (le P, Jozé d'),
rns des premiers apôtres du Brésil, né à Té-
■érille en 1533; mort le 9 juin 1597. Il sortait
d'taDe ancienne famille de la Biscaye, alliée aux
Loyola. Son père était né dans cette partie de
FEipogne; sa mère avait reçu le jour dans la
pande Canarie. Sa première éducation se fit
l'Ile même où il était né : il n'avait pas
de quatorze ans lorsque son père l'envoya
à Coîmbre, où il put profiter encore des ensei-
gnements qui venaient de succéder à ceux des
Uo0O de Teive, des Gouvea et des Buchanan.
Ce Ait là qu'il puisa ce goût pour la belle lati-
■fiéy qui ne l'abandonna jamais, même au milieu
des peuples les plus rodes du désert.
Les jésuites, témoins de ses efforts, comprirent
de bonne heure cette grande intelligence qui
eoomiençait à se développer, et devinèrent qu'il
y avait en Ini tons les nobles instincts d'un mis-
iioiiBaire intrépide et dévoué, comme il en fal-
Wft an sdzième siècle. Jozé de Anchieta fut affi-
lé à la compagnie, et partit en 1553 pour ces
solitudes du Brésil, dont on ignorait en-
l'étendoe géographique, et dont les peuples
it à peu près inconnus. Mais l'inconnu, c'é-
Irit alors ce que recherchaient c^ hommes à
Urne ardente, qui ne s'informaient ni des périls
da voyage, ni des coutumes atroces des hordes
taBvaiQes parmi lesquelles ils allaient demeurer,
poorvu qolls eussent le temps de proclamer
avant de mourir la loi nouvelle qu'ils appor-
fiienf José de Anchieta n'avait que vingt ans;
fl élail poète : il n'hésita pas à courir volontai-
icmenl te risques dn martyre. Dès le débat
et quelques jours après son arrivée à Bahia ,
où était établi le grand collège, il fut dirigé, sur
un ordre du P. Leonardo Nunes, vers les champs
de Piratininga, où Nobrega avait fondé la mis-
sion de San-Vicente. Nous ne parlerons ni de son
naufrage sur les Abrolhos, ni des souffrances
qu'il lui fallut endurer le long de la côte orientale.
Le poète, ravi è l'aspect de tant de splendeurs,
adnîirait; le missionnaire commençait à com-
prendre les rudes travaux que lui réservait une
nature indomptée; ce n'étaient pas seulement
les éléments qu'il fallait vaincre, c'étaient les
hommes qu'il fallait combattre, et combattre è
force de patience, de douceur, de résignation.
Cet art divin, et que nul ne posséda jamais
comme lui , il l'apprit de son propre cœur, puis
des touchajits enseignements de Palacios, d'Az-
piicueta Navarru , et de cet infatigable Léonard
Nunes, que les Iikliens avaient nommé ingénieu-
sement dans leur langue Abare Bébé ( lo Père qui
vole ) ; voulant d'un seul mot faire comprendre
le zèle infatigable du missionnaire parcourant
sans cesse les forêts, en quête de nouvelles con-
versions et de nouveaux dangers.
On ne condamna pas d'abord le jeune mission-
naire à ses travaux : sa complexion était faible,
U n'y eût peut-être pas résisté; on attendit qu'il
pût mesurer ses forces 4 la t4che immense qui
lui était réservée. Durant les premiers mois sa
science fut mise à profit; mais pendant qu'il en-
seignait la langue de Virgile aux rares élèves du
collège de Piratinga, à ces ManuUucos des-
cendants des Indiens et des Européens, qui de-
vaient être un jour de si hardis explorateurs,
et dont quelques-uns se destinaient à l'Église, il
apprenait d'eux la langue tupi , à laquelle son
universalité devait faire bientôt donner le nom
de lingoa gérai, et qui est un dialecte du gua-
rani. Bientôt le jeune missionnaire canarien,
transporté tout à coup de Coîmbre au milieu de
ces rudes élèves, sut la langue des Indiens d'une
façon merveilleuse. H n'avait pas encore perdu
l'habitude d'étudier comme on étudie dans une
université : non-seulement il sonda les richesses
des dialectes sauvages comme il eût étudié on
pur idiome de l'antiquité, mais dans la langue
même des Tamoyos À des Tupinambas U fit des
vers, des cantiques, des chansons mondaines,
ayant trait à quelque loi morale, et que les jeu-
nes filles^ les enfants, les Indiens eux-mêines,
allaient répétant dans les carrefours do la co-
lonie. 11 fit plus : il composa un mystère, une
sorte de comédie presque satirique, où le tupi,
dans un dialogue animé, alternait avec le por-
tugais, et conviait è résipiscence les Indiens et
même les Européens, dont la vie, il faut le dire,
était certes mobs exemplaire. Sa propre volonté
allait lui imposer toutefois d'autres travaux.
Quand il posséda tous les secrets du langage de
ces Indiens, quand il put parler è leur cœur et
que sa parole l'eut fait aimer, il entra sans hé-
sitation dans les forêts. Sa renommée était d^à
607
ANCHIETA
508
immense i)arini les peuplades de îa cdte, hordes
encore bien sauvages, mais plus nombreuses
qu'on ne saurait l'imaginer aujourd'hui. Antliieta,
tout en continuant les travaux de ses prétlcoes*
seurs les Navarro, les Simon, les Gram, fit
sans aucun doute plus de catéctiumènes qu'ao-
cun d'eux : il acquit hientM la n^putation du
plus habile et du plus ardent missionnaire qui
se fut montré dans ces cootrt^ ; il allait dtre
bientAt convié par ses supérienm à remplir une
antre mission.
A l'époque où les plaines de Piratininga sepen»
plsi^nt dîndicns soumis au catholicisme, le che^
valier de Viliegaigon, fixé sur son rocher, ien«»
tait de dominer encore la baie de Rio de Janeiro,
et d'y fonder un refuge pour les Français , alliés
déjh à plusieurs hordes de Tupinamlias et de
Tamoyos. Mem de Sa' reçut de Jean III l'ordre
d'aller combattre les étranîgers dont on redoutait
l'envahissement : fl comprit que la parole do
saint missionnaire achèverait ce que le. tabre
aurait commencé ; il emmena avec lui Anchieta.
Après de nides combats les Français tarent ex-
pulsés ; mais les Tamoyos irrités se ruèrent sur
les habitations naissantes de Piratininga. An-
chieta montra alors autant de résolution et d'é-
nergie qu'il montrait de résignation et de dou-
ceur dans les forêts : les sauvages furent chaasés
sans aucune perte pou^ les chrétiens. ( Yoy, sa
lettre dans la Revista ).
Ces agressions perpétnellea faïquiétaietit tiéati^
moins la colonie. Aussi intrépides l'vn qiie Taotre,
Nobrega et Anchieta allèrent demander la paix
aux Tamoyos, et seuls ils s'avancèrent à tlfigl-ei)i
)ienes de Saint-Vincent, jusque dans la baie d*U-
bapeba. La paix Ait conclue; Nobrega retourna
dans les champs de Piratininga poor la Adre ra*
tifier, par le oonsentemeilt génér&l des antres
tribus. Anchieta démettra parmi les Indiens dans
l'aidée dlperoig, snr des rivages charmants,
mais déserts ; il y resta plusieurs mois , catéchi-
sant ces redoutables sauvages, Impafietits du joug
nouveau qu'ils venaient de soMr, et tongeant
déjà à le secouer. Ce Ait en ce temtis, et lorsqull
pouvait se dérober aux naïves Importunités des
Indiens, qu'il composa son poème latin en l'hon-
neur de la Vierge. Il nous apprend lui-même quil
l'écrivit sur la plage unie du rivage, admirant ces
riantes collines ators inenltes et at^rd'hni cou-
vertes de moissons abondalHtft. La vague venait
effooer l'écriture , mais la méttrali^ du poète giir-
dalt le fhiit du travail et de l'irispiratlon : ahisi
Ihrent préservés de l'oubli les quatre mille cinq
cents vers dont se compose l'œuvre d'Anchieta.
Après son exil volontaire, llnflitigable mission-
naire retourna h Pirathiinga, el pensa akits
périr dans un naufrage. La prière, dit-il, le sauva ;
n put embrasser ses frères; mais le génie inoon^
«tant des Indiens ne lui laissa pas un long repos.
f jCS Tamoyos, aidés des Français de Rio de Ja-
neiro, se révoltèrent encore. Il fallut oicore aller
\^ combattre. Estado de Sa' fbt déeigné po«r
accomplir cette périlleuse entreprise; Anchieta
l'accompagna ; et si la valeureuse résolution da
jeune capitaine eut de si grands succèà, illes dof
en partie aux conseils du missionnaire et à son
activité. Ce Ait au retour de cette expédition,
dans un voyage où il fiit mandé à Bahia , que le
compagnon d'Estado fiit ordonné prêtre par
dom Pedro Leitâo, deuxième évêqoe du Bréstt. Il
retourna presque immédiatement dans la baie dé-
licieuse oA il venait d'être témoin des plus rudes
combats, mais où il n'avait pas encore accompli
sa tAche. Par ordre de réponse de ioio 01, la
ville capitale du Brésil prit alors naissance « et
avec elle s'éleva le collège que ât bAtir Andiieta.
A la vie presque militaire, à la vio de Tardii-
tecte fondateur d'un grand édifice, succéda en-
core la vie des religieux enseignements. Pen-
dant six années Anchieta fut recteur du ooU«|c
de San-Vicente. Le général de l'ordre lui ré-
servait une charge plus pesanta, et il ne l'as-
ceptapas, dit-on, sans effroi t en 1678, aumomeal
où le Portugal allait succonit>er9 il fut nomné
provincial. Ce n'était plus, comme l'a si bien dît
M. Pereira da Sylva , les soins dn rectorat m
d'un séminaire qui devaient l'occuper; la di*
rection suprême de l'ordre venait da lui Hn
confiée. Tout le territoire oompris entre Is ris
de la Plata et l'Amazone était dévola à son aèle.
Ce n'était plus une ou deux nationa d'klolÉim
qu'il avait à convertir, c'était des mllHsrS di;
peuplades de diverses origines, de mœurs et 4b
ootihimes difTérentes.
Anchieta déb«ita dans ses nonveUns toictisil
par visiter les établissements de Pemamfanes,
puis ceux que l'on commençait à fonder dans la
baie de Rio de Janeiro. A peine nourri dans sas
etoursions de quelques biscuits seoa et d'un psi
de poisson salé, on dit que le long des eûtes inei-
pksfêês fl développait les qnalttéa d'an BMiin
Mlttilê, et quil étonnaH parfois les pilotes. Hoos
ne le enivrons pas dans ses cooraea da Saial-
Vincent à Rio, et de ce port à Bahia, où r»-
cupèrent de graades fondationa monumentales
qui subsistent encore, et que le gouvememcnt
otilise de nos Jottfs. Oes vastes travanx, il les
exécutait dans ses jours de repos; mais lorH|as
sur la cdte orientale il s'enfonçait dans les §^
rets impénétrables, lorsqu'd osait offronlBr b
rage brutale des Ayroores, ancêtres des Bot^
ooudos, ses frères se metteienl en prière; or
ces Indiens étaient considérés connue des su*
vages impitoyables par les sauvages «ax-mêmei.
Plein d'une sérénité inaltérable, Anchiete rsir
nait tot^ours dn désert, et toujours il y antt
laissé qnelqH^ germe de paix ou de dvilisatiefr
Pendant huit années entières, fl mena cette fM
de labeur et de souffrances. Enfin, se tnmnd
en 1585 à Bahia, où était te maison p ro fcs ee » fl
supplia le visiteur do l'ordre de l'afléger i<
poids de sa dignlte, et d'en revêtir à sa plaeo d
P. Marçal Belliarte : il n'avait que dnqusslt-
deux ans, et ses forces étaient d^ défsillisii*
509
A.^cuI^:ï^ — ancillon
510
n se retira d*aborH k Kin dr .T»nHm, où , (K*6
TaniM^ 1582, il avait foiulc la maison de Misé-
liourrle; mais il ne lit pas dan^ la citt> iiaiAbaiite
an bien kmg iM^jour : û solitude don grandes fo-
rMfiy le voiiiniiKe des IiidioDR lui «liaient dRTenus
néeessaires. Par sm ftoiiiR 1rs ald(^>» îles Tupi-
niquins et des Papanasfs sï*taicnt formées dans
la province d^Espirito-Saiito : co fut au milieu
d*eUe«, à Reriictiba, au nord du Rio C.abapuaua,
qv'îl établit son séjour. Dans cette campagne si
belle, mais si solitain>, il relut les Pères de Vt-
glise^ saint Basile, saint Augustin .surtout, pour
lesquels son admiration allait toigours croissant )
et il termioa aussi quelques-uns de ses pieux
ouvrages. Ce fut là qu'a la suiti^ tVune longue
maladie, et après avoir liéni ceux qui Tentou-
laient, il s'éteif^it i>aisiblcrnejit : on était au
9 juin de Tannée tô97. De Rcri^tiba, les caté-
chumènes Toiilurent le porter à dos (rhoinmc
jusqu'à Espirito-Santo , qui est à quinze lieues ;
trofis coïts Indiens formaient son cortège funèbre.
Ploa tard il fut enseveli dans le collège de
Valûa, et Rome commença les enquêtes néces-
saires à sa canonisation. Depuis pr^ de trois siè-
cles, les pauvres Indiens de la eâte n'ont écouté
que leur cœur pour le ranger parmi les saints.
Joié de Ancbieta a laissé de nombreux ou-
Tiages, restés presque tous manuscrits. Les plus
Importants sont sa grammaire de la lingoa ge*
rai, et son poëme de la Viei^ : la grammaire,
introuvable pour ainsi dire auO^urdliui, est inti-
tulée Arte da Grammaiica mais usada na
eoêta do Brasil; Ckïimbra, lô9ô, in-12. Figneira,
qui douia la sienne en 1630, (ait assez com-
prendre sa valeur, en disant que de son temps
lldioroe des Indiens avait déjà vieilli. Le poëme
de Beatx Virginis vita a été imprimé deux fois
par Simao de Vasooncellos, dans la Chronictido
Bnuil et dans la vie d'Anchieta, donnée par le
néme. Alegambe inscrit ainsi les titres des au-
tres écrits du missionnaire : IHct, Hngux bra-
sUieœ; — Dœtriita christiana, pleniorque
caiechismus eadem Ungua explicattu; —
Dialo(^de Religionis scitudignis; — Jnsti-
tutio ad interrogandoi intra confesswnem
fœnitenies ; — Syntagma monitorum ad
frmparandôsmorilmndosf—Cantiùnessacrup,
Hn^ii laL, luHtanieaf hispanica et brasi»
Uea; — Dratiki ad exthrpanda Brasilia: vi-
fta^ — Brasilica sodetatis histaria, et vitx
ctoriomat qmk in Brasilia vixerunt; — De
ReàUM ^estis Hem de Sa. L'Académie des scien-
a publié une dissertation latine d'Anchieta
les productions naturelles du Rrésil , dans
l*oiiTra^ intitulé Noticias para a historia e a
^eofraphàa dos nnçoes ultramarinas ^ qui
prouvB que l'infatigable missionnaire était aussi
un lélé natoraliste. Febdinaco Denu.
I^TClrs ds 8jl^, /*lut«iT9 BratUHro; Rio de JanHra,
1947, I. I. — Ottentor BraHMro , Jnmat litrrarU) e
ptcfoHol, pab. par V.-P. dr r.arvalhu riiilin.irnen!« et Jolo
Joui Moreln ; Rio de Janeiro, Id^s-iMfi, tn-»". - Le co-
loMl Aaeloll, O/ttulla Jvu et jtnchietm, Bepiatm tri-
mnif.il, t vil, p. stl. - StmSo de Vasconcclloi, f'ida
do rcnrrarfly pndre Jateph de tnchieta.da compitnkia
df Je*u, tiirmatrrgo « sic ' dn ntmn mundo tut prouincia
do Hrasil ; IJfhoa, int, In-fnl , porir. - l>. Sripton Es-
»rniiib;ito, Ktoçio dêl P. Jostph de jénrhUta, etc.; 1631.
riMinp. rnlt.il. rn Ancône. - Manuel Mniitryro, Eloçiù
del P. Joseph de Ânchleta; 16», Imp. at^c ifjutret
eioffr^. — P'ida del padre Jatepk dr .^nehieta, tradw
ziJu dt- tatin en rattellano par el padre hitevan de
Patrmina^ de la mitma compaSia, y natural de Ijo^
{/rono ; Salnmança. 1M«, 1ii-ll. ^S^b. Reretann, huma-
nlfttr habile, IrailuUlt: d'abord en latin cette vie. priinl-
tlTeiiiciit redifrée en pnrtuiiat» par le provtoclalde l'ordre
P. KudrlKue^j PatemlRa se prorura d'autre* documenta,
cl 1.1 donna en eftpafmuL )
^AXCHiLiTS (N...)) peintre flamand, né à
Anvers en 1688, mort en 1733. 11 imita minu*
liousement le style de Teiiiers, et ver» 1750 il
vint à tiOndres ^ où il flt beaucoup de tableaux
estiiiKS, représentant surtout des scènes de la
vil' anglaise. Il eut pour protecteur sir Robert
Wal(Mde. En 1733, Ancliilus quitta Londres,
avec deux autres peintres, pour se rendi*e à Rome;
mais, avant d'arriver à Lyon, il tomba malade
et monrut.
Van Gool, JViMiM Sdumlburg éer Jfedêrlantscàê
KenU-sekUden, ete.
ANGHISB (*Arxf9rK)t prince tfoyen, fils de
Capys et de Thémis, fille d'Ilus, par laquelle il
descendait de Tros, le fondateur de Troie. Ce
prince, dont la résidence était à Dardanus, était
dhme si grande beauté, qu'il inspira de l'amour
à Vénus elle-même, quand oette déesse Taperçut
au pied du mont Ida, oîi il faisait paître son
troupeau. C'est de cet amour que naquit Ënée,
dont la piété filiale devint le plus beau titre de
gloire. A la prise de Troie , Anctiise , accablé de
vicfllcssc, ne pouvant premlre la fbite par lui-
même, son fils tnée le chargea sur ses épaules,
et parvint ainsi à le soustraire à la mori. St^loe
Virgile, Anchise accompagna Énée dans ses ex-
l>édition3, et mourut en Sicile, o(i sim fils, aidé
d'Aceste, roi de cette contrée, lui érigea un tom-
beau sur le mont Éryx» et Institua en son bon*
neur des Jeux annuels , dont l'usage se soutiat
pendant une longue suite de siècles. Parmi les
moniunents de toute espèce qui nous ont été
consen'és de l'ancienne Grèce, il sVn trouve
beaucoup où l'acte de piété filiale auquel fjiée
dut son surnom de pius .£neas, se voit repré-
senté. [ Enc. des g. du m. ]
Homère Umde, XX, 9SS. - ApoUodore, 111, IL— Vir-
gile, Kneidc.
*ANCH1T^.R. Voy. Pausanias.
aucillox (Charles ), littérateur français,
fils de David, né à Metx le 28 juillet IRôO, tnort
à Berlin le 5 juillet 1715. 11 étudia «H Met/., puis
à lianau, à Marbourg, à Genève et h Paris, et
re\int, à l'Age de vingt ans, dans sa ville natale,
pour y suivre la profession d'avocat. A la révo-
cation de l'étlil de Nantes, en lOR.'), Il fit fiartlé
de la députation envoyée à Louis XtV pour sol-
liciter des modifications à rordoniiano^ royale.
Les députés demandèrent A Louvois qu'il fnl
permis aux ministres protestants vîeuv el infir-
mes de rester en France jusqu'à la fin de l'hiver.
su
AnaLLON
Quoi! s'écria towioi» , ili ne tout pas déjà
&11
partis u. Il fïllut donc quitter MeU iiniDédùte-
ineiit. CliBiiM AcidOon surrit eod père ï Berlin.
II fut nommé par l'électeur de Brandeboarg ,
juge et directeur de la colonie française établie
dans cette ville, et, à l'exception d'une mission
eu Snisse, Il passa le reste de sa Tie dans la ca-
pitale de la Pnuse. L'éledeur de Braudeboni^,
devenu rui, le prit pour son bistoriographe, et
lui cunlîa la surintendance de l'école française de
Berlin. On a d'Andllon : lUJiexioiu politiquet,
par letqueUtt, on/ait voir que laperiéculioa
de* ripratés est contre les véritables inté-
riU de la France; Cologne, ISSï, in-11, ou-
Trage mal à propos attribué par Bayle i Sandres
de Courtili; — l'Irréeocabilité de fédlt de
tiantet prouviepar les principes du Jroit et
de la poliCbjue; Anuterdam, leAS, ÏD'Iï; —
la France intérettie a rétablir redit de Nan-
tes; ibid, lew, in-13) — Histoire de l'élabllt-
tément des Français réfugiés dont les Étals
de Brandebourg ;BeTlia, 1690, in-S"; — DiJ-
sertatioTi sur l'usage de mettre la première
pterreau/ondement des édifices publia, à Coc-
easionde ta première pierreposée au templede
Fridêrikstad, pour les régies fronçait; ibid. ,
1701, in-8°; — Discours sur la statue érigée
sur le Pont-Nevfde Berlin à U électeur Fri-
dérie -Guillaume ;iiai,. 1703, io-Tcdi— Mélan-
ges critiques de littérature; BAle, lesl, in-â°;
3. rot. : le litre de l'éditioa de la même ville ,
en 17M , attribue faussement ces mélangée k
Jean Lederc ; — Mémoires concernant tes vies
de plusieurs modernes ettèbres dans la repu-
blique des lettres; Amsterdam, 1709, in-ll;
ces mémoires étaient destinés k eerrir de sup-
ptémeot an Dictionnaire de Bayle que Henier-
Leen se proposait de publieri — Vie de Soll-
tnan II; RoUenlam, 1706, in-g°i — Traité des
Eunuques; 1707, in-n, sons le nom deC. 01-
lincan, qui est l'anagramme d'AndlloD.
AKGILLOH {Daëid), poÛiciste français, né A
Metz le 17 mars 1B17, mort k Berlin le 3 sept.
1692. Fils d'un jurisconsulte protestant distingué,
tl fulplacé dès l'enfanceau collège des Jésuites, oit
11 se Ht remirquer par nu grand lèle pour l'd-
tode, et résista k tons les efforts tentés par ses
maîtres pour le faire changer de religion. 11 alla
étudier k Génère, la Philosophie et la théologie
sous la direction de Du Pan, de Spaaheim et
d'autres èminents professeur, quitta cette ville
en 1641, fut reçu la même année ministre k
Charenton, et fut envoyé en cette qualité k Metz,
puib k Maux , où il se maria. La révocation de
l'Ëdh de Nantes le força de se retirer d'abord à
Francfort sur le Hein, ensuite à Hanau , enfin k
Berlin, où il remplit les fimetions de pasteur
jusqu'à sa mort Pannl ses ouvragée ou re-
marque : Relation fidèle de tout ce qui
s'est passé dans la conférence publique avec
M. Bédaeier, évéque d^Aost; Sedan, 1BS7,
in-4'-, — Apologie de Luther, de Zwbijit,
de Cai»in et de Bèie; Hanan, leW; — V«
de Guill. Farel, ou l'Idée dufidèU mtaitlrt
du CArut, imprimée, sur un mamiacrit ti^
défectueux, à Amsterdam, 1691, ia-ll.
— tufkt. tM
AKCiLLon ( Joseph), jurisoaasnlte, né à MtH
en 1636, mort en novembre 1719. n était Dm
puîné du précédent. Après la révocation de l'ttil
de Nantes, il sidvlt sa famille k ^rUn, profibd
de la déclaration de Postdam , qd donnait me
nouvelle patrie aux protestants français perstai-
tés. AncJllon devint conseiller de FrMérfe-Gafl-
lanme, électeur de Brvndebourg, et mentbie is
tribunal ftançats. Selon Duebat, •{! était booiae
" de belles-lettres, bon théolo^en, et le meiiear
• jurisconsulte de sa province ( Ducatiotus,
t. n, p. 399). Il a publié, sons le 1vi1e de l'na- I
nyme, on onvrage intitulé Traiti de la dif/t- \
rcnce des biens meubles et im,meHble$ dms
le ressort de la coutume de Mets; Mets, Brf»
Antoine, 1698, in-13. — Louis-Frédéric Ar-
ciLLON, né en 1744, mort <w 1814, outre ipâ- ,
ques dissertatioiis couronnées, a publié :!*/■- 1
dicium dejudiciis cirea argumentutn Cmtt- I
sianum pro existtntla Dti ad nostra Msqut
tempora Ia(ij;BerUa, 179Î, in-g"; — rTea-
tamen tn Psalmo sexagetimo oelaoo dam
vertendo, cum dtssertatlone Mstorica, quam
ehnidit Carmen sieculare Horatil eam eo-
dem Psalmo eollatum ; Beriin, 1797, in-8*.
Son fils Pierre-Frédéric se rerullt câèbreoonunt
ministre d'État du roi de Prasse.
kHCil-LOIl {Jean-Pierre Frédéric), Ust»-
rien et célèbre homme d'Ëlat prussien, né k
Beriin le 30 avril 176S, mort le 19 avril IS3T. H
était fils de Louis-Frédéric. Pour oontimer h
série des ministres de l'ËTangile sorfia de ■
famille, le jeune Andllon se destina i Fétat »
désiasiique, et s'y prépara par de forte* étadct
embrassant les branches les pins variée*, t
étudia dans sou ensemble le vaste champ de
l'histoire, se pénétra de l'esprit partioAr à
citaque époque et rattadu les Auts iielé* sa
tableau général dn dévdoppenieot de ntin
rsice. Après avoir adievé ses coor* wdvtnt-
taires, il fut nommé ministie d'une eon ""
françaiie k Berlin , et profèneur k V
militaire. En 1791, il prononça, en pr< ..
prince Henri de Prusse, un disconri qni Mtin
surtejeunepasteur l'attention delà coor.fiilTA
il fil an voyage en Suisse, et, quelque* mM
après, il parcourut la France, se livrantàld
esprit d'observation sage et calme qn'on n-
trouve dans tous ses écrits. Après aTuIr piitt
quelques fratcmeats sur ces deux voyages, l"
mêla vivement an débats litlérairM de IVpoqa^
et écrivit avec ardenr i'
Bit
ANCILLON — ANCINA
BU
Yen le même temps il prépara ses Mélanges de
liitérature et de philosophie, dont It pronière
éditioo parut, en 1801, à Berlin; ils réyélèrent
un homme qui avait mûrement réfléchi sur les
principales questions débattues par les philoso-
phes sur les systèmes firançais comme sur ceux
de sa patrie, k abile à résumer les discussions
et œ que des opinions différentes pouraient
Vfotr de commun, Andllon, éclectique par la
solidité de ses connaissances, a heaucoup con-
tribué à mettre dans tout leur jour les systèmes
des philosophes, à en montrer les cdtés vulné-
rmhles , à en^si^iaier les ég^u'ements , et à &d-
IHer la Aision de ceux qui , dégagés de ce qu'Us
STâient d'antipathique , semblaient se compléter
réciproquement, n n'a jamais fait école lui-
même. L'homme est toujours son objet : Q n'a-
borde qu'avec répugnance les recherches méta-
physiques, dont les moyens sont si imparfaits et
les résultats si douteux.
Non content de révéler ainsi sa vocation de
philosophe, Andllon prit rang encore parmi les
boas historiens de son époque par son Tableau
det révolutions du système politique de C Eu-
rope depuis le quinzième siècle ; ouvrage im-
pi^iié à plusieurs reprises , mais malheureuse-
ment inachevé , où les aperçus politiques brillent
autant que les portraits de caractères , et dont le
style ne serait pas désavoué par les meilleurs
écrirahis français. A propos de cette histoire
nnÎTerselle des temps modernes , une commis-
lioo de llnstitut de France proclama Andllon
« le (ligne héritier et successeur de Leibniz ,
mootnnt par son exemple que le but de la vraie
philosophie est de multiplier et non de détruire
les Térttés ; qu'elle tire sa principale force de
r«Dianoe des sentiments avec les principes , et
<fae c'est parmi les Ames élevées qu'elle anne
à chercher ses premiers adeptes. » (Rapport
de 1810.) Peu de tanps api^, U fut nommé
membre de l'Académie royale de Berlin, et
obtint la charge d'historiographe, dont son aïeul
avait déjà été revêtu. En même temps la con-
fiance do roi Frédéric-Guillaume III l'appela,
en 1806 , à faire l'éducation du prince royal
et de son cousin le prince Frédério-Guillaume-
Loois, fonctions dont s'acquitta à la satisfac-
tion de son souverain, qui le nomma conseiller
d'État C'est en sa qualité de gouverneur des
denx princes quil revit Paris en 1814 ; et les
haines politi(pies n'empêchèrent pas l'accueil em-
pressé qu'A y reçut En même temps il continua à
nmplîr ses devoirs d'académicien, et offrit de
temps à antre au public des productions plus ou
mollis étendues, soit en allemand , soit en fran-
çais; car ces deux langues lui étaient également
Ihnifllères. Après avoir terminé l'éducation des
pcfaiees , fl fût attaché en qualité de conseiller
de lé^tion au département des affaires étran-
gères , et prit une part active h un grand nombre
de transactions diplomatiques. Il rendit aussi à
sa patrie des services signalés comme membre
MOV. BIOCB. ONIVBRS. — T. II.
de la commission de constHution, et se conci-
lia de plus en plus la confiance de la cour,
l'estime de ses collègues et celle du public. En
1825, il devint directeur de U section politique
du ministère des affaires étrangères , et le public
lui attribuait la rédaction de la Staatsieitung
(Gaiette d'ÉUt) de Berlin, journal semi-offi-
ciel. Élève et partisan déclaré du comte deBenis-
torff, il loi succéda en juin 1831 dans le mi-
nistère des affUres étrangères, qu'U a dirigées
avec sagesse. Son système, dans les conjonc-
tures difficiles, était celui de la temporisation.
C'était aussi celui du vieux roi. « M. Andllon ,
« dit un écrivain célèbre, est toujours l'homme
« des tempéraments et du milieu; il tient houo-
« rablement sa place entre le génie et la médio-
« crité. Sa philosophie n'est pas plus décidée
« que sa politique, son style n'a pas plus de vi-
« gueur que son administi'ation ; tout est dans
« ime mesure honnête et convenable, toujours
« è l'abri de la force et de la grandeur (1). »
Andllon, bien qu'il fût trois fois marié, n^a
point laissé d'enfants. H fht le dernier njeton
d'une illustre famille.
Yoid la liste exacte des ouvrages d'Andllon :
1® Mélanges de littérature et de philosophie ;
1" éd., Berlm, 1801, in-8*^ 2* éd., Paris, 1809,
2 vol. in-8*; — i'' Tableau des révolutions
du système politique de VEurope depuis
le quinzième siècle , Berlin, 1803-1805, 4 vol.
in-8° ; nouvelle édition , revue et corrigée par
l'auteur, Paris, 1823, 4 vol. in-8"; — 3* ÉU>ge
historique de H,-B. Mérian; Berlin, 1810,
fai-8»; — 4» Ueber Souverainetat und Staots-
ver/assung (Sur le droit de souverabeté et sur
les mstitutions politiques); Berlin, 1816, in-8*;
— 5* Essais philosophiques, ou nouveaux Mé-
langes de littérature et de philosophie; Ge-
nève et Paris, 1817, 2 vol. fai-8»; — 6» Ueber
StaatsvHssensehaft (Sur les sdences politi-
ques) ; Berlin, 1819, fn-8*; — 7* Nouveaux es-
sais de politique et de philosophie; Paris,
1824, 2 vol. in-8*; — 8* Ueber Glauben und
Wissen in der Philosophie (Sur les objets de
la foi et du savoir en matières philosophiques^);
Berlin, 1824, m-8*; —9* Ueber den Geistder
Staatsver/assungen und dessen Einfluss at{f
die Gesetzgebung ( De l'esprit des constitutions ,
et de son influence sur la législation); Berlin,
1825, in-8» ; — 10» Zur Vermittlung der Ex-
trême in den Meinungen (Des moyens de
condlier les extrêmes dans les opinions politi-
ques et en littérature); Berlin, 1828-1831, 2 vol.
iii-8*; — U* Pensées sur l* homme, ses rap"
ports et ses intérêts ; BerUn, 1829, 2 vol. in-8«.
[Extr. de l'i^no. des g, du m.]
Convenationi-Lexicon. — M. Lermlnier, jtu delà du
Bhin.
ANGiNA (Jean-Juvénal) , savant prélat ita-
lien , né à Fossano en 1 545, mort le 31 août 1604.
(1) M. Lernlnicr, Ju êeldâm MMn.
17
515
ANCINA — ANGORA
M6
Il étudia les sdenccs d'abord à Montpellier,^
puis dans l'anirerflité de MondoTi , nouYelle-
inent créée par Emmanuel-Philibert, doc de Sa-
voie, n se livra avec succès à la poésie , étudia
la médecine h Padoue, puis se fit prêtre, et de-
vint évêque de Saluées. A l'Age de vingt ans, il
publia un ouvrage en vers héroïques, intihilé
de Àcademia subalpina, Hbri duo; Montréal,
Léon. Torrentinus, 1505, in-8^ Les principaux
de ses ouvrages sont : Odx quatuor seren. Sa-
baudix principibus , et Ctufolo Emmanueli
eorumpatri Odx très ; Montréal, 1565, in-8«; —
TVmpio Armonico; Rome, 1599, in-4" : recueil
de poésies spirituelles ; — Décades divinarum
contemplationum, cité par le P. Lombardo; —
un Cantico, en cent strophes , adressé au pape
PieV.
Ughclll, Italia taera, I, ISSO-lfM. •^Mazzachelli, Scrit-
torid'Italia.- Agoftl deUa Chiesa, ritd^Jncina/Tmin,
I6t9. — Lombardo, rie d'jincina; Kaplea, 16I6. — Mar-
cianl, M6m. hUtoriquet sur la congrégation de COra-
toire. t. I.
AHC&ARSTROEM. Voy, ÀNKARSTROEM.
*ANCKAR8YJSRD (Charles- Henri, comten'),
liorome d'État suédois, né en 1782 à Sveaberg.
Il suivit d'abord la carrière militaire, et (Vit
en 1813 aide de camp du prince royal de Suède
( Bemadotte) dans la guerre contre les Français.
Il s'attira la disgr&ce du prince, parce qu'il avait
désapprouvé dans une lettre l'appui que la Suède
prêtait, dans cette circonstance, aux puissances
alliées. Élu membre de la diète en 1817, il fut le
chef de l'opposition pariementaire, et eut avec le
comte d'Adlersparre des discussions très-vireSià
la suite desquelles il publia ses Principes po^
litiques.
Dictionnaire de (a Conversation» V édit. (ISH).
'* ANCRER ( Jean ) , graveur hollandais, vivait
à ZwoU vers le milieu du quinzième siècle;
c'est pourquoi on l'appelle Àncker de ZwoU*
Ses gravures sont très-rares et estimées : Qmlliot
en mentionne dix-neuf.
Bartach, le Peintre graveur, — OtUejr. Inquirt into
theorigin and earlg history ofençraving, etc. — Brul-
llot, Dictionnaire des monogrammes, ete.
ANCRWiTZ {Nicolas, comte ), diplomate
polonais, né vers 1750, mort en 1794, nonce de
Cracovje , joignit de grands vices à des talents
remarquables : joueur, ambitieux , cupide, mais
éloquent et h2d)ile, il fut convaincu d'avoir
vendu à la Russie les intérêts de la Pologne.
Député de l'ordre équestre à la diète de cette
république , et ambassadeur extraordinaire à la
cour de Danemark , il revint èf Varsovie en
1792 , pour rendre compte de sa mission à la
confédération générale. Chargé de (aire à Grodno
l'ouverture de la diète , il se montra l'un des
membres les plus actifs de cette assemblée. Ce
fbt lui qui signa, le 23 juillet 1793, au nom du
roi de Pologne et de la république , et après le
second partage de ce malheureux pays, le traité
d'alliance conclu avec la Russie. On le vit en-
i^uitc , étant maréchal du conseil permanent ,
recevoir un traitement de 30,000 florins. La
voix publique s'éleva contre l'homme qii sem-
blait s'enrichir des dépouilles de sa pairie. On
ne remarqua pas sans horreur que le signataire
d'un traité qui ruinait la Pologne était stipeDdié
par la cour de Russie. Le 18 avril 1794 , une
hisurreetion éclata, le peuple se porta eapaUis
du nonce. Des lettres, ssdsies dans mmi secré-
taire, prouvèrent son crime : eondemné à être
pendu, il fut exécuté soHe-ehamp devint l'heid
*de ville. Son cadavre M jeM dans la aépnltiire
des malfaiteurs.
Biographie de* Contemi^ormtnê,
^ARCONA {Ciriaco d*), aaUqnaira italien,
né à Ancdne vers 1391 , mort à Crémone vers
le milieu du quinzième siède. Il Toyagea dans
tout rorient, tant pour des afTalres de eonimem
que pour recueillir des manuscrits fA des objets
antiques. En 1426 il partit peur la Syrie , visita
Rhodes, Béryte, Damas, Ttle de Chypre, Mity-
lène, Cyziquc, Thessaloniqae, AodriBOple,elc.,el
revint en Italie avec de nombreuses eopies de
manuscrits et dinseriptions. LepapeEugteelV,
COme de Médicis, Visconti de Milan, faieourih
gèrent dans ses redierches. En 1449 se ren-
dit en Morée, où il copia des inscriptions que
mentionnent dans leur correspondance Fflelfo,
Traversari, Léonard Arétin, etc. En 1449 fl
habitait Ferrare. On ignore la date précise de sa
mort.
La plupart des manuscrits d^Aneona sont per^
dus. Ceux qui ont été publiés après sa mort
sont : Itinerarium, écrit vers 1441 et décfié aa
pape Eugène IV, fanprimé par Mdius à Ftoreaee
en 1742 ; — Epigrammata repertaper tllifri'
cum a Kyriaco Anconitano, publ. par Moronl;
Rome, 1664 ; livre très-rare, contenant phis de
deux cents inscription». — Mazzuchetti dts
encore quelques ouvrages inécHts, qui paraissent
se trouver dans quelques bibUotikèquee de l'Italie
ou de l'Allemagne. H.
Mazzachelll , ScrittoH d^ltaOa. - Tlrabosclii, t VI, s
ANcÔNE (le cardinal n*). Voy. Accolti.
* AN coRA ( Gaètano n' ) , antiquaire italien»
né à Naples le 8 octobre 1757, mort le 4 mars
1816. Il eut pour protecteur sir William Ha-
milton, ambassadeur anglais à la cour de Naples,
etftitnomroé professeur de langue grecque à I*Dni-
versité de Naples. Par suite de troubles politiqaei
de sa patrie, il perdit sa place , et refusa rofflne
que lui fit l'empereur de Russie d'une chaire à
Tuniversitéde Wilna. Ala restauratioa du prince
Ferdinand en 1815, Ancora fUt rétabli dans
tous ses honneurs et émoluments , et nommé
secrétaire de la commission pour llnstrucHoo
publique. Il mourut un an après.
Ses principaux ouvrages sont : — Meauh
ria sulla observanza degli Antichi dèt à-
lenzio; Naples, 1782, in-4*'; — Saggio suif
usode* Pozzi pressa gli AnticM, speeUUmenU
per preservativo de* tremuoti; Naples, 1787,
in-8*' : cet ouvrage curieux kX pobBé dlid^rd
5t7
ÂNCORA — ANDALA
518
dans Signorelli, Vicende délia cultura délie
Due SiciliCf et réimprimé plus tard séparément ;
— Ricerche filosofico-criliche sopra cUcuni
fossili metallici délia Calabria; Livourne,
1791, m-8*; cet ouvrage, sur lequel Carlo Amo-
retti et autres s*expriment avec éloge, est dédié
k sir Joseph Banks ; — Guida ragionata per
le antàchUà et per le curiosité naturali di
Pozsuoli e de' Luoghi circonvicini ; Naples,
179^, in-S* : œ livre fut traduit en français par
Barles de Manvflle , 1792 ; — Dell' Economia
fiska degli Antichi nel construire d^ città;
Naples, io-8*. Outre ces ouvrages, il publia beau-
coup d'articles dans des feuilles périodiques, sur
des sujets divers; les principaux sont: un Es-
sai sur les jeux publics des Grecs, imprimé
dans les Éphemérides romaines pour 1790; —
une Lettre sur les fables d'Ésope; — trois
Lettres sur le groupe de Véntis et Adonis, de
Canova; — Réflexions sur V histoire des géants^
et sur les idées que se formaient les anciens
sur le flux et le reflux de la mer, H.
Vaceollnl, dans TltMlda. Biùorajia degli tUMani il-
hulH delBteolo XFItl, II, tn-Mk.
AMCOUET. Voy, DANCOtUtT.
AHCRB (marchai n'). Voy. Goifcnn.
AHCUS MARTius, quatrième roi de Rome,
régna de Tan 638 avant J.-C. jusqu'à Tan 614.
Petit-fils de Numa par Pompilie, fille de ce
prince, il fut élu par le peuple apr^ la mort de
Tnllus Hostilius, Tan 1 14 de Rome. Dès le com-
mencement de son règne , il remit en honneur
les cérémonies religieuses instituées par son
aieol, et ordonna même au grand-prétre de les
transcrire sur une table blanche (Album) et de
les exposer aux regards du peuple ; ce fait, qui
prouver a it que l'écriture était dès lors en usage à
Borne, est extrêmement douteux. Les Latins, en-
hardis par les dispositions pacifiques du nouveau
roi, ravagèrent leterritoire romain. Ancus, après
U*ur avoir vainement demandé satisfaction, leur
déclara la guerre d'une manière si solennelle que
cette déclaration devint par la suite un des rites
de Rome. Les cérémonies pratiquées dans les dé-
darations de guerre composèrent le droit fécial.
Tite-Live, qui les expose longuement, les attribue
4 Ancns-Martius, et lui accorde la gloire d'avoir
institué la religion de la guerre, comme Numa
«vatt fondé la religion de la paix. La guerre fut
heureuse pour les Romains. Ils s'em|)arèrent de
PoUtorinra, de Tellènes, de Ficane, les détrui-
sirent et en transportèrent les habitants à Rome.
Les vaincus, gratiflés du droit de cité, s'établirent
sur le mont Aventin. D'autres Latins, enlevés à
leur patrie par de nouvelles victoiresdes Romains,
peuplèrent un peu plus tard le mont Janicule,
qui Ùat joint à la ville par un pont de bois
( Pons Subliclus ). Ce ne fut pas la ville seu-
lement, mais tout le territoire, qui s'accrut de
cette UçosL La forêt Mœsia fut enlevée aux
Véïens, et les frontières romaines reculées jusqu'à
la mer. La TiUe d'Ostie fut fondée à l'embou-
chure du Tibre, et des salines y furent creusées.
En mémoire d'une guerre si heureuse, Ancus
Martius éleva un temple à Jupiter Férétrien. Ce
fut lui aussi qui, pour contenir la i)opulation
de Rome, fit bâtir une prison au-dessub du fo-
rum. On lui attribue encore le magnifique aque-
duc, appelé Aqua Martia, restauré dans la suite
et agrandi par le préteur Q. Martius Rex. Sous
le règne d' Ancus, un riche habitant de la ville
étrusque de Tarquinies vint s'établir à Rome.
Tite-Live l'appelle Lucumon, bien que ce mot
semble être plutôt un titre qu'un nom propre.
Quoi qu'il en soit, L. Tarqnin, comme on l'appe-
lait du nom de liirquinies, s'acquit la faveur du
peuple par sa bienfaisance et son aflîibilité, et
gagna par son expérience des affaires l'amitié
d'Ancus Martius, qui, en mourant, lui confia la
tutelle de ses deux fils. Tel est le récit de Tlte-
Live. Plutarque prétend que la mort d'Ancus fut
violente; et, selon Denys d'Halicamasse, il n'ob-
tint le trône que par un crime. Léo Jolbcht.
Tite-Llf p, 1, ta, s». — Orayt d'HallcarMfRr. 111, le-M.
— Cleéron. Dt HepuMiea, 11,18, SS, ».— MIebuhr, y/tt
toire romaine.
* ANDALA (Ruard ), philosophe et théologien
hollandais, né en 166.'^ à Andiahutzen près de
Boolsward en Frise, mort le 12 septembre 1727.
Après avoir été successivement pasteur à Arum,
à Makkum et à Booiward, il fut nommé pro-
fesseur de philosophie à l'université <leFraneker.
n était partisan déclaré des doctrines de Di>s-
cartes, k en juger par les polémiques qu'il soutint
avec plusieurs de ses collègues qui professaient
les idées d'Aristote. En 1712, il permuta sa
chaire avec celle de théologie. Ses principaux
écrits sont : VissertatUmes academicse in phi'
losophiam primam et naturalem ; Franeker,
1709, in-4*; — Syntagma theologica-physico-
metaphysicum, complectens compendium
theologix naturalis , paraphrasin in princi-
pia philosophie Renati Descartes, ut et dis-
sertationum philosophicarum Heptadn; Fra-
neker, 1711, in-4» : on y trouve, entre autres,
quelques observations météorologiques fort in-
téressantes; — Disseriationum philosophica-
rum pentas; Franeker, 1712 , in-4*; recueil de
cinq dissertations de controverse contre Leil>-
niz, le Clerc, Deurliov et Geuling ; — Carte-
sius verus Spinosismi evprsor et physicxexpe-
rimentalis architectus; Franeker, 1719, in-4* ,
réplique à un ouvrage de le Roi, Cartesius
verus Spinosismi architectus;— Verklaring
van de Openbaringe van Johannes (commen-
taire sur l'Apocalypse); Leeuwarden, 1716, in-4'*:
cet ouvrage était très- estimé des tliéologieos
hollandais. On a aussi d'Andala cinq lettres, en
hollandais, à Balthazar Bekker, l'auteur du fa-
meux livre intitulé De betoot)erde Weereld
(le Monde enchanté), où il est question de l'exis-
tence des sorcières et des enchantements. H.
Vrienof i« jitJleiUÊ FrMaem^ p. Tis-rr. — Chstaiol,
mogrm§kUel^WoQré0i^boêk êer Nwdtriandên, I. s»t-
4'9
- ANDERSON
SM
, roi des Snères en Espagne, enlera
le à Ëboric vera lui 5S3, et fut dé-
fait l'année «uTante par LeoTîglIde, qui incor-
pora le rojanine de* Sdëvm dau cdai de* Vi-
Bîgoths en bU.
AHDKIRO (don Juan-Ferdbtand), Rivuri
de la reine de Portugal ÉUonore Teiki. l'oy.
Tellez et JsjtH r*.
'AHDBKBMDa, maille deCorrej, dans la
Basse-Saxe, mort eo958. Lea annales de Conre]'
(Annale* Corbeteruet ) le dient comme peintre
* AXDKKum (Lvcio-François) , médecin
italien, vivait A Saint-Ant^elo (duché dUiinoo)
au ilix -huitième aièele. Il compoia , dans ses
lii-urcs de loisir, on poème anatomique. L'Ana-
tomico In Pamaito; Pesaro, 1739, in-4*. On
lui attribue aowi ( Biographie médicaie ) un re-
cueil de poésies intibilé Poaiafaeete; Tenue,
i7M,in-8'.
• AHDBKLORi (PietTo), graveur italien, né
le 12 octobre 1784 à Suit3-Euremi& dans le
Bressan, mort le 13 octobre 1Ï49. Il suivit la
carrière de aon père, Fauslin, qui le Gt d'abord
travailler aux plandies du Trailé de ranévriRine,
de Scarpa, Il eut ensuite pour maître Looghi,
qu'il remplaça, en 1S31, à là direction de l'Ëcole
de fcravure de Milan. On cite parmi ses meil-
leures productions la Vierge et la Fiilon d'Ésé-
cbiel , d'après Raphaël ; la Fillt de Jélhro, d'a-
près le Poussin ; la Femme adultère , d'après
le Titien. — Son père Faustin a gravé les por-
traits de Harder, de Schiller, Dtc.
-Die-
ASDBKLOT. Voy. Dandelot et COUCKt.
ASDRItSKII ou AMDKftf ( LOTS Ou LauTtnt),
chancelier suédois, né en 14(10, mort en Ibbl i
Strengnas. Il étudia la théologie, et après son
retour d'un voyage iRome, il devint archidiacre
à Strengnas , oit il se lia avec Otaûs Pctri , an
des principaux propagateurs de la réforme. En
lï23,le roi Gustave Wasa l'envoya en Allema-
gne avec Olaiis Pétri, pour s'enleodre avec Lu-
ther sur l'introduction de ta réforme ea Suède. Ce
Ail encore avec Olaiis Pétri qu'Andersen enlrqnil
en 1^26 la traductioade la Bible en suédois. En
1527 enfin , il lit prendre au\ états de la diète
de Weiteras une résolution décisive qni laissa
au roi la libre disposition des alTaires ecclésias-
tiques. Artdersen, qui était chanceler depuis
ISïS, reAisa, en Isai.l'archevéchéd'Upsal, pour
le fklre donner A son ami Laurent Pétri, qnl
fut aio^ le premier archevêque protestant de la
Suède. Plus tard, il (bt, on ne sait paa trop sur
quels moUrs, accnsé d'avoir eu ciHUkaJsaance
d'une conspiration tramée contre le roi , et de ne
l'avoir pa* révélée, n Ait condanué à perdre la
vie ; mais GustaTe , qni avait gardé le touvenfe'
des services de son chancelier, cammnA la pdM
capitale ea une Torte amende. Andersen passi
le reste de sa vie i Strengnis. On a de Ini, oïdn
sa traduction de la BiNe : Sn Kort tatdervti-
ning om Troona oet godha Gemùigar (conito
instruction sur la Toi et les bonnes navres);
Stockholm, 1528, in-8°.
- OcicIlH. BtasravUik-UrfcimVtlt
; ANDEBSEN (0(Du-C£rii<ian), poCte d»-
nois, né le 2 avril ISOï k Odoitée, m Rooia.
Fils d'un cordonnier,il travailla d'abôfd dans on
atelier, et s'engagea ensuite an tttéitre de Copea-
hague. Comme il s'était lait remarquer par qMl-
ques pièces de vers, il obtint des seconridurai,
qui lui m foire des étndes classique*. En 1830,
il publia son premier nxneil de Poititt, inifi
d'un second recueil (PAanduitfiund Siiœ»),
en 1S3I. Pendant unvojrage en AllemagDe.Qselia
d'smitié avec Tieck et Chamisao. De 1833 ï tS3i,
il visita, aux frais du gonvemenient danois, la
Suisse, la France et l'Ilâlie, o<i il acheva ton /m-
pToviiator, et Agnete und der Meermora,
espèce de nouvelle. En 1840, il fit panttre m
drame romantique, le Muldlre , qni ent dn «ac-
cès ; et sou Livre à imaçea son» image», conte-
nant des portraits fantastiques. En 1S41, ÙGt oa
vojage en Orient, qu'il a décrit dans lé Baser
d'un poète (IMI). En IS4S, U visita Rome,
Naples etles Pyrénées, où il terToinasonaatobio-
grapliie sous le titre û Conte de ma vie. Sa
oeuvres complètes, dont la plupartont été traddK*
en allemand et dans d'aubes Ungnea ont ^ini
k Leipzig, 1847-1848, 35 vol. ln-13.
* AHDBBSEH(f>tnTe), peJotTS danob, dit-
cfple de Magnus Berg, vivait vers le mOieB di
dis-hnitième siècle. Il était peintre de U eo«,
et a laissé plusieurs taUeanx eetiméa.
Wtlnwieh, XMUIcuAutorK. - Kicler, /HmiJaft-
ANDBBaon (Adam), écrivain éoouais, ti
vers 1692, mort le la janvier I76S. 11 IM pen-
dant quarante ans employé à l'AdminiatntiDn de
la Mer du sud (Soulh lea Home ) , et cmm»-
cra ses moments de loisir fc la compoôtka il
■a grande histoire de l'origiiK du conUMra :
An /lislorieal and chronological rfiwlwtii*
qf Cite origitt q/ eimmerce Jrom the aarUut
aecenoitt, eontaining <m Mttorf ^f tkeçnal
eomnureial lnCere$U q/ the BrUtth cnpin; f
Londres, 1762, 2 vol iii-fbl.; rédlttaa de 1737- |
1799, quatre vol ia-t', eonUenl
supplément
AHDBRSOH ( Alexandre
écossais, né k Aberdeen ven 1583,
mathématiques è Paris versle
dix-septième blède. Il publia
Apollonii redivivi, Mi, in-V
Ghelaldl.
ANDERSON
622
BBSOH (Alexandre), natunlute an- |
•rt en 1813. n visita fort jeune les lies
, et en observa la constitotion géologi-
i végétaux. En 1780, il fit connaître le
pitofif arbre de Tlle de Sainte-Lude,
)rce a été employée en médecine ; on
i une description dans Rozier, ùbsenm-
la physique. En 1789, il communiqua à
\ royale de Londres une notice intéres-
un lac de bitume dans l'Ile de la Tri-
uïunt ofa bituminous lake or plain
land of Trinidad (imprimé dans .les
Mcal Transactions.)
on dirigea pendant plusieurs années le
)tanique de 111e de Saint-Vincent, et
1 1798, un rapport sous ce titre :StcUe
qf the most valuable plants in his
s botanical garden in the island o/
ncent. On y trouve, entre autres, la
m de l'arbre à pain (Artocarpus in-
orté d'0-Tahiti, ainsi que des détails sur
du giroflier et du cannélier. Ce rapport,
à son auteur une médaille d'argent delà
I Société des arts, a été imprimé dans
s XVI des Mémoires de cette Société. En
deraon fit paraître, dans ce même re-
IX notices, dont Tune sur l'introduction
er aux Indes orientales (Ile de Saint-
, et l'autre sur la culture du cannélier
incent. Ces deux notices, accompagnées
es et d'écbantillons de produits, va-
eur auteur la médaille d'or. On necon-
e d'Anderson que par ses travaux. H.
LSoe. of ArU, XVI, xx. —PhUoioph. Tran-
— CalUsen, Mediein. SekritsteUerLexieon.
ISON ( sir Edmond), jurisconsulte an-
vers 1531 à Fiixborough dans le comté
n, mort le 1*^ août 1605. H descendait
ùlle écossaise, établie en Angleterre, et
Si Oxford. Ses succès au barreau lui va-
1 1579, la place de sergent de la reine;
cette qualité qu'il eut à procéder con-
"ownistes , sectaires qui troublaient les
de Test. La rigueur avec laquelle il
ies troubles lui attira les éloges de l'é-
Norwich, et contribua à le faire nom-
nois de mai 1582, président de la cour
luns-plaids.
on occupa pendant plus de vingt-deux
haute dignité sous Elisabeth et sous
[*'. n fut commissaire royal dans les
le Marie Stuart, des complices de Ba-
sn 1586, de sir Walter Raleig en 1603,
d'Arundel en 1589, des comtes d'Essex
jtharopton en 1600, et dans celui de
accusé d'avoir fait exécuter la sentence
contre Marie Stuart sans avoir attendu
;rs ordres d'Élisabetli, et qui ne fut con-
u'à une légère amende. On a repro-
derson d'avoir dit que Davison avait
Jiose juste, mais d'une manière injuste
sed non Juste) i mais on voit dans le
compte-rendu du procès que ces paroles furent
prononcées par le chi^ baron, sir Roger Man-
wood. Comme juge, Anderson poussa quelquefois
la sévérité jusqu'à la violence, surtout dans les
poursuites contre les puritains et autres sectaires
protestants; mais en général il se monti-a modéré
et équitable, et sut plus d'une fois résister aux
volontés arbitraires d'Elisabeth. Comme juris-
consulte, il déploya un vaste savoir et beaucoup
d'habileté. Les seuls ouvrages qui restent de lui
sont un recueil, fait pour son propre usage, de ju-
gements rendus par différentes cours , et publié
en 1663, sous le titre de Reports, ainsi qu'un
autre recueil decauses, intitulé Gouldsberough^s
Reports, Cette compilation, faussement attribuée
à Anderson, est l'oeuvre de Gouldsborough, un
des greffiers de la cour des communs-plaids. On
compte, parmi les descendants d' Anderson, deux
fomilles de baronnets, et les lords Yarborongh
plus connus sous le nom de Pelliam.
Biograpkia BrUanniea.— Vfoo6,Atherue ojronienMs.
— liOTd, State worthiês. — Graoger, Bioçrapkical Mi-
toTji. — Snçlish Barmutage, Vol. lu, part ii.
ANDBEso.'f OU AXDBBSEX {George ), voya-
geur allemand né à Tonderen ( duché de SclUes-
vrig ) au commencement du dix-septième siècle,
mort vers 1675. Sans avoir fait d'études prélimi-
naires, et doué seulement d'une mémoire prodi-
gieuse, il partit de Texel le 24 avril 1644 , et vi-
sita successivement le cap de Bonne-Espérance,
Java, Sumatra; il parcourut l'Arabie, le Perse,
ri nde, la Chhie, le Japon, et revint par la Tar-
tarie, la Perse septentrionale, la Mésopotamie,
la Syrie et la Palestine. De retour dans sa pa-
trie le 23 novembre 1650, il entra au service
du duc de Holstein-Gottorp, auquel il faisait
chaque jour le récit de ses voyages ; ce récit fut
publié, du consentement d'Anderson,à Schleswig
en 1669 , par Oléarius, sous ce titre : Relation
des voyages en Orient de George Anderson et
de Volg, iversen , in-fol. (en allemand).
Ersch et Grober, Allgem. Bncffclop,
* ANDBASON {Guillaume ou William ), na-
turaliste anglais, vivait dans la seconde moitié
du dix-huitième siècle. Il servit comme chirur-
gien à bord du navire la Révolution, dans le
voyage de Cook de 1772 à 1775. Pendant une
refâche dans le port de Sandwich, une partie de
l'équipage du navire fut empoisonnée en man-
geant des poissons que l'on venait de pécher. Ce
détail curieux est raconté par Anderson dans le
vol. LXVI des Philosophical Transactions
( An aecount of some poisonous fish in the
south seas, in a letter to sir James Pringle).
La lettre adressée à Pringle porte la date du
3 avril 1776. En novembre de la même année, An-
derson envoya à la Société royale de Londres ia
description d'un bloc erratique qui ae trouve à
dix lieues environ de la ville du Cap, et qui est
connu dans le pays sous le nom de Tour de
Babel ou de Perle de diamant. Les papiers
inédits d'Anderson, contenant plusieurs obser-
vations xoologiques intéressantes, ainsi que son
528
ANDERSON
5S4
herbier (plantes de Van-Diémen), sont déposés
an Musée britannique. R. Brown a donné à on
genre de la famille des épacridées le nom d'an-
dersonia, H.
R. BrowD , Prodromui florse Nova HolUmdiae, —
Voyaipes de Cook. — Watt, Biblioth. britan.
uiDBRsoa (Jacques) , économiste et agro-
nome écossais y né en 1739 au rillage d'Hennis-
ton, près d*Édimbourg, mort le 15 octobre 1608.
n perdit ses parents de bonne heure, et prit,
dès l'Âge de quinze ans, la direction d'une ferme
que sa famille avait exploitée depuis plusieurs
générations. Avide de s'instruire, il suivit à Edim-
bourg le cours de chimie de Cullen , et ne négli-
gea lien pour améliorer la pratique de ragricul-
ture. Il avait à peine vingt ans , quand il intro-
duisit chez les fermiers du Mid-Lotliian l'usage de
la petite charrue à deux chevaux et sans roue ,
aujourd'hui généralement connue sous le nom de
charrue écossaise {Scotch pUmgh), H quitta
bientât Hermiston, et se mit à gérer une fennc
dans l'Aberdeenshire, beaucoup plus vaste, pour
eontinuer, sur une plus grande écheDe , les ap-
plications de la science à l'économie rurale. En
1771, fl publia à ce sujet son premier essai Ut-
léraire : Essays on planting, dansRuddiman ,
Edinburgh tveekly Magasine. En 1776, il fit
paraître un Practical Treatise on Chimneys,
et, en 1777, Essays reloHng io agriculture and
rural affairs, 3 vol. in-8".
Biarié depuis 1768, Anderson se retira en
1783 à Edimbourg, pour surveiller l'éducation
de ses enfants. H s'occupa alors de l'amélioration
de la pèche sur la côte occidentale des lies de
l'Ecosse, et en fit le sujet d'un rapport adressé
au gouvernement : An account o/the présent
State of the Hébrides and Western Coast of
Scotland; in which an attempt is mode to ex-
plain the circumstances that hâve hitherto
depressed the industry of natives ; and some
hints are suggested for encouraging thefishe-
ries and promoting other improvements in
those countries; Éd&mbourg, 1785, in-8°.
En 1790, il fonda à Edimbourg un recueil
hebdomadaire, destiné à mettre les sciences à
la portée de tout le monde. Ce recueil , intitulé
r Abeille (the Bee) , qui contient de nombreux
articles fort hitéressants sur l'économie politique
et rurale, parut jusqu'en 1794 , et remplit dix-
huit volumes. En 1797, Anderson se retira à Ts-
leworth, près de Londres; il y publia, de 1799
à 1802 , un journal mensuel, sous le titre : Ré-
créations in Agriculture, Natural Historjj,
Arts, and MiscellaneoUs Literatur; 6 vol.
in-8". On y trouve , entre autres , un article fort
remarquable sur l'origine de la rente (vol. V,
p. 401-428), article qui donna lieu à de vives
controverses.
Outre les écrits mentionnés, on a d'Ânder-
aon : Observations on Slavery; Manchester,
1789, in-4*; — A gênerai View of the Agri-
culture and rural Economy of the county of
Aberdeen , etc, ; Édimb., 1794 , fn-8* ; — On cm
universal Character, in twa Letten to Ed-
ward Home ; Édlmb., 1794 , in-8* ; — A prac-
tical Treatise on draining bogs and swampy
grounds, etc. ; ibid., 1797, in-S** ; — des artides
dans Gentleman's Magazine , et dans VEncy-
elopédie Britann, sur la mousson, etc. H.
Centlemttn*s Magazine, LXXVlll, twi. — Ene^dopr-
êia Britanntea. — Bioffraphical Dietionarw»
* INOBRSON (James ou Jacques) , historien
écossais , né le 5 aoAt 1662, mort eo 1728. H étu-
dia à l'université d'Édtanbourg, où il prit le degré
de maître es arts le 27 mai 1680. Depuis 1716
Il occupa la place de maître général àes postes
de l'Ecosse. On a de lui : Collections relaiing
to the History of Mary queen of Scotland;
4vol.in-4«, 172^-172%;'- Selectusd^lomatyM
et numismatum Scotim thésaurus, in duos
partes distributtts : Prior syUogen eampUe-
titur veterum diplomatum sive chartarum
regum et procerum Scotim, una cwn eorum
sigUlis, a Duncano II ad Jaeobum /, id est,
ab anno 1094 ad 1412. ÂdJuneta suni reU-
quorum ScotisB et Magn» Briiannix reyum
sigillOf a prxdicto Jacobo I, etc.; Edhnb., 1739.
Cliaitters, Lifè of Rwddiman , lfl-M4. ^ MaUaetl,
Jnatêeim teoUca, - Cataiogmes ef tedtith ff^rltan,
idlmboarg, 18S8.
ANDBRSOS ( James ) , généalogiste écossais,
souvent confondu avec le pré^^dent, vivait
dans la première moitié du dix-huitième siède.
Appartenant à la oongrégation presbytérieniK
dans Swallow-Street ( PiccadiUy ) , Q reçut de
ses amis le surnom de Bishop Anderson. Cbd
d'une logo de francs-maçons, il publia, en 1723,
the Constitutions of Free Masons; Londres,
in-8°. En 1732 , il fit paraître un énorme Tolmne
in'fol., intitulé Royal Généalogies, or the Gt-
nealogical Tables of Emperon , Kinçs and
Princes, from Adam to thèse times, en deai
parties ; — A Genealogical History ofthe ffottse
qf Yvery in ils différent Branches qf Yvenf,
Luvel, Perceval and Goumay; 2 vol. iiHI*;
Londres, 1742.
CerUleman's JUaçaiinê, UII, il. — Cbamben, M»-
çraphical Dictionary of eminent Scotsmen.
* ANDERSON (Jaïncs) , médecin anglais, nwrt
vers 1809. On a fort peu de détails sur sa vie. H
fut longtemps médecin en chef des armées Ixi'
tanniques dans les Indes orientales , et se fit d'a-
bord connaître par une série de lettres adres-
sées au célèbre Joseph Banks, sur les prodoe-
tions natureUes de THindoustan. Ces lettres pa-
rurent à Madras , 1787, in-8". On y trooTe,
entre autres, l'histoire de la découverte d'an io;
secte propre à remplacer la cocheniOe, etqv
vit, comme celle-ci, sur le cactus. On iUdes
essais pour multiplier cet insecte, mais on ne
tarda pas à reconnaître que le carmin ainsi ob-
tenu était inférieur à celui du Brésil. En 1789,
Anderson publia une nouvelle série de lettres sur
la culture du nopal ou cactus coohenillifère, que
la compagnie anglaise des Indes avait ftJt vadr
525
ANDKBSON
de 111e de France et du jardin de Kew. Cette
nouTeUi série parut sous le titre : Conclusion
ofLeiters on the subject o/CocAi?tea/; Madras,
1789-1790, b-8".
U s'occupa ensuite de Tintroduction du mûrier
dans les possessions anglaises de llnde, et publia
ses résultats sous le titre : Correspondencefor
the Introduction qf Cochineal Insects from
America» the Vamish and Tallow Treeifrom
Chbuh ^ discoverjf and cultivatUm qfwhite
iac, the euiivre qfredlac, and also/br the
Introduction, eultivation and establishment
qf fmMerry trees and siîh worms, with a
description and drawing qfan improved Piçd-
wwntese Réel for the manv/acture qf raw
sUk, together with the eultivation qfthe fi-
nest Cinnamon, trees cfCeylan, indigo, etc. ;
lladras, 1791, k-8°. — On a encore de lui :
MeeelUmeous communications, letters, etc.;
Madras, 1794^1796; -— An attempt to discover
Mueà minerais as correspond with the classi-
jication ç/ Cronstedt and thus led to a more
êûUeneive knowledge cf the mineralogy ofthis
muntrif (Coromandel), dans The Phœnix;
1797i — Journal i^the Establishment o/ no-
pal and tuna for the prévention or cure qf
Seurvy, dgsentery and ulcers on ship board
and navigation; Madras, 1808. H.
Boyle, Es9ay on tMe producUve resoums of Indi».
— Biographieal Dietionarf.
AiiDKasoii {Jean), ministre presbytérien
éooesals, né en 1071, mort en 1720. n fiit éleré
à Saint-Andrew*s , où (1 prit le degré de maître
es arts. En 1704 il lîit nommé pasteur à Dum-
baitony et commença à publier des écrits de
controrerse, parmi lesquels on remarque : À Dio-
togue between a curate and a Countreg mon
conceming the Bnglish Service or common
Prayer Book 0/ Bngland ; Glasgow, 1710 ou
1711, in-4*; —À Defence qfthe Church Go-
vernment Fttith, Worship, andSpirit ofthe
Presbyterians , in answer to a book entitled,
An Apologyfor Mr. Thomas Rhind.
Cbaiobere, Biographical DUtionary of eminent Scoti-
mtn. — SeottMi, BÛt^rapMeal Dictionary, tn-tf ; Édim-
boarg. ISB.
AJfBBEson (Jean), jurisconsulte et géo-
graphe aUemand , né k Hambourg le 14 mars
1674 , moitié 3 mai 1743. Son père, riche mar-
chand d*origine suédoise , lui fit donner une édu-
cation soignée. Le jeune Anderson fit de rapides
progrès dans les langues grecque et latiue , ainsi
que dans les math^natiques , et fréquenta en
1595 Tmiirersité de Halle, fondée un an aupa-
ratant. y étudia le droit; maig dans ses mo-
ments de loisir il apprît le français , l'italien et
Tançais. H prit le grade de docteur en droit, à
Leyde, le 8 août 1A97, après avoir soutenu une
thèse de Jure Zenoniano.
Anderson visita ensuite les mines les phis re-
marquables de h Saxe, et parcourut TAIIemagne
et la Hollande, où il se lia d'amitié avec Lecuwen-
hoek et Musschenbroek ; il visita la Haye pendant
les négociations qui précédèrent la paix deRy^
wick. De retour à Hambourg, U exerça arec
succès la profession d*avocat. En novembre 1708
il fut nommé syndic, et en 1732 premier bourg-
mestre de sa ville natale, place qu'U conserva
jusqu'à sa mort.
Durant les quinze ans qu* Anderson remplit
les fonctions de syndic, il fut employé h plu-
sieurs négociations importantes. Au mois d'août
1711, il fut envoyé en ambassade auprès de Fré«
jléric IV, roi de Danemark ; dans le cours du
mdme mois il conclut, an nom de la ville de
Hambourg, un traité de commerce et de naviga-
tion avec les États de Brandebourg, de Wol-
fenbuttel et de Hanovre. En 1713, il représenta
sa ville natale au congrès dUtrecht; en 1715,
U fit partie de Tambassade envoyée auprès de
Louis XIV. Ses négociations, retardées un mo-
ment par la mort du roi, amenèrent la conclusion
d'un traité de commerce entre la France et Ham-
bourg. Anderson s'était acquis une si grande re-
nommée , que Je roi George r*" fit tous ses efforts
pour l'attirer au service de l'Angleterre. Mais il
refusa cette offre, aimant mieux être bourgmestre
de fiambourg que serviteur d'un prince.
Cependant ses occupations administratives ne
l'empêchèrent pas de se livrer à des travaux
scientifiques. Pendant un long séjour h Paris, ii
cultiva l'amitié de Cassini, de Jussieu , de Réau-
mur, de Geoffroy et de Fontenclle, et s'y livra à
son goût pour l'archéologie et la numismatique.
Anderson a fourni des note^ au Dictionnaire
étymologique d'Kkert, et il a complété la publi-
cation du Glossaire de Gérard Meycr ( Glossa-
rium linguœ veteris Saxonicœ). Après sa mort,
on trouva parmi ses papiers : Glossarium Teu-
tonicumetAllemanicum;—Observationes Ju-
ris Germanici, ad ductum Elementorum Juris
Germanici beati Heirenii, et quelques autres
écrits. Son principal ouvrage est une histoire na-
turelle du Groenland et de llslande, publiée, eu
1746, sous le titre : Herm Johann Anderson ,
J. U. J). und weyland ersten Bûrgermeisler
der Jreyen Kayserlichen Meichstadt Ham-
burg, Nachrichten von Groenland und der
Strasse Davis zum wahren Nutzen der Wis-
senschajt und der ffandlung ( avec des figu-
res); Hambourg, 1746, in-8^ C'est un recueil
de détails précieux fournis par les marins qui
avaient visité ces répons. Cet ouvrage fut tra-
duit en danois en 1748, et en français par Sel-
lius, en 17&4. 11 est recherché pour les rensei-
gnements curieux qu'il contient, et pour les dé-
tails sur la langue islandaise, compris dans les
quarante-trois dernières pages. Horrebow en a
corrigé quelques erreurs. L'édition allemande
est très-rare, et la traduction française est tron-
quée. F. H.
^ie d'Ânderton , qui précédé rédUion allemande de
l'islandr, vtc— JôcUcr, Mlçemeitiet Gelthrten' Lexicon,
avec le biipplém. d'Adclung.
* AN DBRSON ( Jean ) , physicien anglais , né à
697
ANDERSON
528
Roseneath, dans le Dumbartonshire , en 1726,
mort le 13 janTier 1796. H étudia h Glasgow, où
il derint, en 1760, professeur de physique et de
philosophie naturdle. H fit des expériences sur
diverses espèces de projectiles , et parait ayoir
eu le premier Tidée des fusils à répercussion. H
perfectionna aussi les pièces de campagne, et en
offrit, en 1791 , un modèle à la couTention na-
tionale, avec cette inscription : Don de la science
à la liberté, n eut aussi l'idée de faire transpor-
ter à de grandes distances des journaux ou ma-
nifestes politiques, en les attachant à de petits
ballons en papier huilé , gonflés de gaz hydro-
gène. Son principal ouvrage a pour titre : Ins-
titutes qfPhysics; Glasgow, 1786 ; il eut, dans
Tespace de dix ans , cinq éditions successives.
Glasgow meckani^t Magasine, toI. III. — Cliambera,
Biograpkical Dietionarf ofeminent Scotsmen.
*iNDBR80ii (Jean), médecin anglais, mort
àmargate en juin 1804. H exerça longtemps sa
profession à Kingston , près de Londres. On a de
lui : Dissert, de Scorbuto; Édimb., 1771, in-4'' ;
— Médical Remarks on natural , spontaneous
and artificial évacuation; ibid., 1788, in-8^
Centleman't Magatine, t. LXXV, 97S.
*ANDBR80N (Jean), clûrurgien écossais,
né le 6 juin 1789 à Gilmerton-House, dans la
contrée de Mid-Lothian, mort le 24 décembre
1832. n exerça son art à Hamilton , dans le La-
narkshire, et écrivit ffistoriacal and genea-
logical memoirs of the House of Hamilton ,
Édimb., 1825, in-8**; avec un supplément, publié
en 1827.
Chamben, Aio^ng^Aioal tHctUmar^ cfemineiU ScoU-
■Mn. IV, 477.
^audbrsou (Patrick), médecin écossais,
vivait dans la première moitié du dix-septième
siède. On a de lui : The cold spring of King-
borne Craig, his admirable and new tryed
propertieSf etc.; Édimb., 1618, in-8« ; — Grana
anglica, hoc est pilularum hvjus nominis
utilitaSy etc.; Édimb., 1635 , in-12. Les pilules
d'Anderson, ou grains anglais, dont parle cet
opuscule très-rare, ont encore aujourdliui une
grande réputation dans toute l'Ecosse, et le pri-
vilège de leur date s'est transmis par voie d'héri-
tage. — Anderson a laissé, en manuscrit, une
Histoire de r Ecosse,
Biographieat tHetionanf,
AHDERSÔN (Robert) f géomètre et fabricant
d'étoffes de soie à Londres au milieu du dix-
8q[>tième siècle. Il publia en anglais : 1** Pro-
positions stéréométriques , applicables à di-
vers objets, mais spécialement destinées au
jaugeage ; 1668, in-a*; — 2° le Jaugeage per-
fectionné, pour servir de supplément aux
Propositions stéréométriques; 1669, in-8'; —
Ad angularium sectionum analyticen theo-
remizf a xaOoXixcDTcpa; Paris, 1615; — Vindiciœ
Archimedis, sive Elenchus cyclometriês novae
a Philippo Lansbergio nuper editx; Paris,
1616,; — Animadversionis in Franciscum Vie-
tam a Clémente Cvriaco nuper editx brevis
Aidbipt(n<; Paris, 1617; ~ BxerdtatUmum
mathematicarum decas prima; Paris, 1619.
Ces ouvrages sont très rares. S. Davies en i
donné l'analyse dans Ladie's diary/or 1840.
BiograplUeal DUtionar^,
*AifDERso?i (Robert), poète an^aiSynéàCa^
lisle le !•*" février 1770 , mort le 27 septembre
1833. Le plus jeune des neuf enfants d'un père
pauvre, il reçut sa première éducation dans iioe
école de charité. Déb son enfance U eut un goût
prononcé pour la poésie, et ce goût lui Tint, ^41,
d'une montagnarde écossaise pour laquelle il di-
sait souvent des commissions. Son preimor essai
fût la ballade Lucy Gray, qui fut chantée avec
applaudissements au Yauxhall , pendant l'été
die 1794. En 1796 Anderson publia on vohmid
de poésies, qui ne lui valut qu'un peu de vains
renommée. En 1801 il composa, en dialecte cum-
brien, un poème intitulé Betty Brown, qui fut as-
sez favorablement accueilli; ce qui détenniiia
l'auteur à en faire d'autres dans le même genre.
Ces poèmes, msérés d'abord dans les journaux,
furent réunis en un volume, et publiés sous te
titre BcUlads in the Cumberlamd Diaieet;
Carlisle, 1805, avec des notes et un glossaire par
l'ami de l'auteur, M. Thomas Sanderson. Peu de
temps après l'apparition de ce volume, Anderson
quitta l'Angleterre pour s'établir à Belfast , où il
demeura plusieura années. De retour à Carlisle,
fl dut songer sérieusement à se prémunir con-
tre l'indigence qui menaçait sa vieillesse. H pu-
blia, peu de temps après, deux volumes de poé-
sie, avec son autobiographie, que son ami San-
derson accompagna d'un Essay on the Ca-
racters and Manners qf the Peasantry (tf
Cumberland; Carlisle, 2 vol. in-8", 1820. — Ltt
poésies humoristiques d'Anderson sont très-esti-
mées dans son pays natal. Les foires , les noces,
les vogues de village, sont son thème favori. On
trouve un choix de ses poésies dans Dialogues,
Poems , etc, in the Westmcreland and Cum-
berland Dialects; London, 1839, in-12. H.
Autobiographie d'Anderson. — Andcreoo , BtMaii a
the Cumberland Dialect; Carlisle, lao».
* ANDERSOX ( Robert ) , publiciste ang|ais,ii6
à Lanarkshire le 7 janvier 1750, mort à Edim-
bourg le 20 février 1830. Destiné d'abord ï
la théologie, il l'abandonna pour l'étude de la
médecine; et, après avoir quelque temps exercé
sa profession à Bamborough-Castle en Northinn-
berland et à Alnwick , il retourna à Édimbouig
pour ne s'occuper que de travaux littéraires. Ù
employa plusieurs années à préparer son éditioa
des British Poets , dont le premier volume pa-
rut en 1792, et le dernier (le 14* de la série)
en 1807. Anderson y consacre à chaque poète
une notice biographique et critique, étendue et
soigneusement faite. Sa notice sur Johnson ûit
imprimée à part avec des additions, sous le titre :
The Life of Samuel Johnson, wUh critical ob-
servatioTis on his Works, Sa notice sur Smol-
lett fut aussi publiée à part: The Life qfTobiat
29
AJSDEHSON
mollet, M. D., with aitieal observations on
is Works; Édimboorg, 1803, in-S*'. En 1820,
jiderson publia une édition des ouvrages de John
loore, M. D. ; avec on Memoir qf his L\fe and
Vritings,
Eneyelopédie Britannique.
^AHDBRSON ( TAoTHos ), chirurgien anglais ,
■▼ait à Leith yers le milieu du dix-huitième
iède. En 1781 il lut, à la Société philosophi-
ue d'Edimbourg, un mémoire intitulé PaihO'
}gical observations on Brain (imprimé dans
( t. II des Transactions of the Royal Society
f Edimburg, 1790). Le mémoire est du plus
aut intérêt; fl renferme des résultats importants
ui sont aujourd'hui acquis à la science. Ainsi
tuteur y établit que : V* lorsque le cerreau est
lalade d'un côté, c'est le côté opposé du corps
ni en reçoit TefTet ; 2" lorsque les deux côtés du
errean sont malades, tout le corps souffre. On
te encore de ce chirurgien : Account ofa very
vtraordinary enlargement of the Stomach
liMcmered in dissection, med. Corn, n, 294 ,
774»; >— History ofa Case in which a quan-
Uy qfpiufrom near the rectum/ound ils way
nto the scrotum, giving the appearence of
iemla;ibid.,II,243. H.
Watt, mM. briiaai,
AKDBASON ( Walter), écrivain écossais, né
ers 1720, mort en 1800. n fut pendant du-
[sante ans pasteur à Chimside. Outre une his-
nre de Crans sur les songes, sur les oracles ,
Il a de hii une Histoire de France ; 2 vol. in-4'*,
i769; 3* Tolnme jusqu'à l'édH de Nantes, 1775;
\* et &* vohmie jusqu'à la paix de Munster, 1648.
GtuUêm. Maoau, LXX, sot , 999. — Cbamben. Livet
gUhutrionu Scotsmên.
AKDBRTON (Henri), peintre anglais, vivait
m% la fin du dix-«eptième siècle. Il fut élève de
lobcrt Streater, peintre de Charles II ; il visita
Some , et y consacra quelques années à l'étude
éesantiques. Après son retour en Angleterre, An-
doton A les portraits des principales personnes
et]» cour, ainsi que plusieurs taUeanx de paysa-
gnesthnés.
Nés, FJrt de pHndre^ etc. ; Londres, 1706.
ABDBETOR (Jocqucs), controversiste anglais,
MSf de Lostock, dans le Lancastershire , vivait
«I commencement du dix-septième siècle. Selon
: Ml, il se produisit d'abord, dans le monde lit-
^ Nnire, sons le pseudonyme de John Brerely, H
[ ^fpartenaità une famille noUe, catholique et très-
[kninée aux Stuarts. On croit qu'il était frère
I cidet de Royer Anderton de Birchley, mort en
;'ttiO. Son principal ouvrage est The ProteS'
' ^s apologie for the Roman Church, dont
^^pianière édition parait avoir été publiée en
Uii, Ce livre attira beaucoup l'attention du pu-
ite, d'après ce que nous apprend Morton, évè-
9^ de Dnrham, dans la préface de sa réponse
^ f Apologie des Protestants , et il ajoute que
*Oii métropolitain, Bancroft, archevêque de Can-
^)itery, le chargea ainsi que plusieurs autres théo-
Qgiea» de répondre au livre d'Anderton. Morton
— ANDLO 530
•
s'acquitta seul de sa tâche en publiant CathoUke
appeale for Protestants. Aux textes protes-
tants favorables à l'Église romaine dtés par An-
derton MortoQ répondit par des textes catholi-
ques orthodoxes , fovorables aux doctrines pro-
testantes, et, comme dans toutes les contro-
verses, on s'attribua la victoire des deux côtés.
On dte encore d'Anderton : A Treatise of the
liturgy ofthe mass conceming the sacrifice,
rëal présence , and service in latin. Les mots
in latin ont fait croire à tort à la Biographie
universelle que cet ouvrage était en latin.
Laurence Andcrtor , né dans le comté de
Lancastre d'une famille protestante , en 15769
mort en 1643. H se convertit an catholicisme et
se fit jésuite. On a de lui : — The Progeny qf
CathoHcs and Protestants ; Rouen, 1634, in-8*'i;
~ Jlie triple Cord; saint-Omer, 1634, in-8";
— One God, one Faith, in-8'*. L. J.
Dodd, Chmrch ItUtory of Bnçland, — Barw lek, Fu-
néral iêrmon «m bUkop Morton ; — Balnes, BUUtrt of
the eomOv palatine of Laneatter. — Rlbideotlra, Bi-
bliothcca Scriptorum SocietatliJesu.
AHDiBR, graveur. Voy. Desroghes.
ANDJOU (le nabab Fahr-Eddin-Haçan-hen
Djemdl-Eddin'Hocéin), écrivain persan, vivait
an commencement dn dix-septième siècle à la
cour du sultan Akhbar et de son fils Djihanguir.
On a de lui : Elfi, c'est-à-dire Mille Histoires ,
ou Histoire universelle ; — la traduction du jlf a*
habharata en persan; — la traduction du Ra-
mayana en persan, n était aussi un des principaux
collaborateurs du grand dictionnaire persan, ap-
pelé FerhenH Djihanguiri , qui fut commencé
sous Akbar, et terminé sous Djilianguir en 1609
(ou 1017 de l'hégire). Ce dernier chiffre est en
même temps, par un de ces jeux de mots fami-
liers aux Orientaux, celui de la valeur numérique
totale des lettres composant l'hémistiche : Voici
le Dictionnaire de Nouredin Djihanguir, par
lequel l'auteur termine cet ouvrage. Dans la pré-
face, Andjou insiste particulièrement sur le clas-
sement des matériaux et sur les principales sour-
ces qui avaient été consultées. Il donne Ténumé-
ration de quarante-quatre lexiques persans, de
nombreux traités particuliers, des commentaires
sur le Koran , des annales , des histoires , poé-
sies, etc. en persan, enfin des livres écrits dans
les anciens dialectes, tels que le xend et le pazend.
Le dictionnaire lui-même est précédé de douze
chapitres sur l'écriture et la grammaire persane,
et terminé par deux appendices dont l'un con-
tient les mots particuliers aux livres zends, et
l'autre un recueil de mots composés , appelés
khatimeh. Ces deux appendices manquent dans
la plupart des copies du Ferhenki, Tout l'ou-
vrage se trouve en, manuscrit dans plusieurs
grandes bibliothèques de l'Europe, notamment
dans celle de Paris.
Ersch et Graber, Mlg. Isnepel,
^AHDLO on AHDLAU, AlfDBLO OU AUDB-
Low (Herman-Pierre d'), historien et juris-
consulte allemand, vivait au quinzième siècle.
581
ANDLO — ANDRADA
5SS
Il descendait d'une (amille italienne qui possé-
dait, depuis plusieurs générations, le cliâtean
d'Andlau en Alsace. Nous ne savons de sa yie
que ce qu'il a dit lui-même dans ses écrits. H
composa, vers 1460, un ouvrage important : De
Cxsarea monarchia. Cet ouvrage , divisé en
deux livres, est dédié à l'empereur Frédéric ni ,
et contient des allusions à la prise de Constant!-
nople, comme étant un événement récent II fut
publié d'abord par Marquant Freber, d'après un
manuscrit conservé à la bibliothèque de Heidel-
berg , sous le titre De Imperio romano, régis et
augusti creatione, inauguratione adminis-
trât ione et ofjlciojuribusy ritibus et ceremo-
niis electorum aliisque imperii partibus, im-
primé à Strasbourg, en 1603 et en 1612, in-4*^ ;
réimprimé en 1657, dans le recueil de Freher
intitulé Heprsesentatio reipublicœ Germanicœy
et attribué dans quelques catalogues à Œlhafen.
Cet ouvrage est remarquable en ce qu'il donne
le premier un exposé systématique du droit pu-
blic allemand .
Patter, IMejC^tur de* detUschen StaaUrecMs, toI. I.
— MtlllD, Maçasin encyclop.
ANDOCiDB ('Avdoxidric), orateur grec, né en
467 avant J.-C, mort à une époque inconnue. Il
était ûls de Léogoras et fut chargé avec Glau-
con du commandement de la flotte envoyée au
secours des Corcyréens. Ce fait est attesté par
Thucydide ; et on s'étonne qu'Andocide n'en ait
rien dit dans son discours sur les Mystères, qui
est une récapitulation de sa vie politique. Si les dé-
tails contenus dans le discours contre Alcibiade,
qu'on lui attribue, sont exacts, il remplit diffé-
rentes missions en Tbessalie , en Macédoine , en
Italie et en Sicile, fut quatre fois mis en accusation
et autant de fois acquitté. H fut compromis, avec
son père et d'autres membres de sa famille, dans
TafTaire de la mutilation des Hermès et de la
profanation des mystères d'Eleusis ( Voy, Alci-
biade). Dénoncé par Dioclide, il dénonça à son
tour plusieurs personnes qui parvinrent à s'é-
chapper. Ses révélations rassurèrent les Atlié-
niens , qui croyaient voir dans la mutilation des
Hermès l'indice d'un vaste complot contre la sû-
reté de l'État, et lui sauvèrent le vie ; mais il fut
forcé de s'exiler. H visita différents pays, entre
autres Chypre, où fl se livra au commerce. L'au-
teur des Vies des dix orateurs^ livre atribué à
Plutarque, l'accuse même d'avoir fait présent de
la fille d'un certain Aristide au roi de Citium
dans nie de Chypre. Sous l'administration des
Quatre-cents, en 411 avant J.-C, il obtint d'Ar-
chélaùs, roi de Macédoine, la permiâsion d'expor-
ter de ce pays des vivres pour la flotte athé-
nienne de Samos ; et, croyant s'être ainsi concilié
la bienveillance du gouvernement d'Athènes, fl
revint dans sa patrie ; mais les Quatre-cents, qui
venaient d'apprendre la défection de la flotte de
Samos, le firent jeter en prison. Andocide s'exila
une seconde fois, pendant la tyrannie des Trente,
et ne revint qu'après ladéli>Tance d'Athènes par
Thrasybule en 403. En 391, il se prononça pour
la paix avec les Spartiates, fut chargé de la né-
gocier, et ne réussit pas. Cet échec fût puni par
un troisième exil. Depuis lors on ne sait plu
rien de sa vie. Mous avons sous son nom quatre
discours, celui sur son retour de VexU (n^
Tî)*: éotutoO xaOodou ^ semble avoir été proraoé
au retour de son ptOnicr exil et après la clinÉe
du gouvernement des Quatre-cents. Le dàcoun
sur les Mystères ( mpl tûv iwo-nipiwv) fut pro-
noncée, en 400, trois ans après le rappel de loa
second exU ; il s'y défend contre raccmation re-
nouvelée de sacrilège, et contre les haine» eid-
tées par ses dénonciations dans Taffaire des Her-
mès. L'authenticité du discours Sur lapaix (xcpi
Tfi; elpTJvY);) déjà contestée par Denys d'Hafi-
camasse et Harpocration, n*est pas sontenabie.
Quant au discours contre Alcibiade (xar& jUxi-
6ia8ou ), que Taylor attribue à Ptueax , et qv
Ruhnken veut maintenir à Andocide , c*est loe
médiocre amplification de rhétorique» aussi indigne
de l'un que de l'autre. Les quatre disamrs d'Aï-
docide, publiés pour la première fois par lès AUei
(Venise, 1513 ), ont été réimprimés dans les col-
lections de Henri Estienne, Reiske et DobMa, é
dans les Attici orafores a'£mm. Bddber, 1811
La meilleure édition est celle que MM. Bailcr et
Sauppe ont donnée dans la Bibliothèque grteh
latine de M. A. F. Didot; Paris, 1846. M. Ch.
MûUer a revu avec un grand soin.la tradoctiot
latine de Reiske. L. J
Thucydide, tr. — PhiUrqoe. ries des dix OrotfWi.-
Photlus, /)/6^iorA.— Slulter, Lêctionêi Andoeid».
A!VDOQiTB(/>ierr«), antiquaire français, oé
vers la fin du seizième siècle, mort en 16M. 11
était conseiller au présidial de Béziers. Obi de
lui : l' Histoire du Languedoc^ avec rétatdtt
provinces voisines ;Béûen. 1648, in-lbl. Cette
histoire va jusqu'en 1610 ; — 7? CaUUogui da
évéques de Béziers, 1650, in-4'*.
David Clément. Bibh eurietue, — Lenglet4)BflreaMj,
Méthode pour étudier l'histoire^ t. rv. p. m-.Parts, t:«.
ANDRADA OU AJfDRABE {Al/OflSO d'j, jé-
suite espagnol, né à Tolède en 1590, roortè
Madrid en 1658. Il fut membre du coOége<le
Saint-Bernard à Tolède, etenseignala phikMphii
à l'Athénée de cette ville. II fut envoyé en mt-
sion dans les Indes, et trouva le temps d'écriit
plus de trente volumes, dont Nicolas Antooisi
donné les titres, et dont la plupart ont ^ im-
primés. Parmi ces derniers on remarque : R
buen soldado catolico, y sus oàligaciMtss
1 vol. in-8^; Madrid, 1642; —SI estudioMtt
perfecto, y sus obligaciones ; 1 vol. M^i
Madrid, 1643. — Itinerario historial que dik
guardar el Hombre para canUnar al àth;
2 vol., Madrid, 1648 et 1757; — Jdea delptr-
fecto prelado y vida dolcardenal Anobispoi^ '
Toledo, don Balthazar di Moscoso y SÂi^
val; in-4o; Madrid, 1658. — Varrones illrtstm
de la Campania de Jésus ; 2 vol. in-fol., Vt
drid, 1672.
N. Antonio, Dlbltotheea hispana
I
583
■ahobada ( Dioga Lopes d'), câèbre pré-
diuleur porlugàSs, oé eu juin 1569 i Azam-
bnra, <Iaâs le district de SanUrem , mort en
juin lfl3à. Andrada entra daos l'ordre de« Au-
gustiiu, et se distingua comme prédicateur
dans les principales villes du Portugal et de
rcapagne. PbOippe IT le nomma arcbeiique
d'Otranto, dans le vlce-rofaume de Naplei. —
La ouTragM J' Andrada , composés de lermons,
(lltoiaélies, de discours et de traités Diéologi-
ques, ont été publiés , en trois TOlumes in-fol.,
par Gregorlo Rodriguei; Madrid, 1056.
H. AnloDlo, BMiotlI. Aiifi. noua.
AHDUDÂ ( Diogo Pajfva n*), théologien poi^
tngala, né en lâis i Coimbre, mort en I57S.
Fili da gnitd trésorier du roi Jeao ,11 fut en-
voyé au candie de Trente par dom Sébastien.
Ses ooTrages sont : 1° Orlhodoxarvnt Qutettio-
mum ItbrlX, etc., contra Kemnitii petulantem
WÊdaeiami Venise , I5M, iD-4°; — 3* D^tasio
Trid,JUtH UM sez, adveritu km-eticonim
deUtti^iles ctUvnuiias i Liibonne, lS7S,in-4*;
Oàog/te, 1580, in-S'i — 3'DecoiKiiiontm auto-
rUaU i cet ouvrage tnt Iden accaeillj à Rome,
parce qa'Andrada j donne nne grande eilension
i l'anbirilédu pfe; — i' sept volumea de ter-
mont, et quelques Mitres éôit*.
ANDRADA SS4
coup de notices généalogiques et biographiiiucs
concernant la noblesse espagnole. On a encore
du même auteur : 1,'alatoijo de las obllgacio-
nes que los Caàallerot, Compendadores, Prio-
Tt* y ofnu religiosoi de lo orden de la Cabal-
leria de Calatrava tienen tn rtuon de«u Aablfo
ypr({/uion;Toléde, 1571,in-8>; et des manus-
crits généalogiques.
N. AnIoniD. MNIOtA. Alip. «OH. - kTfMt de Hsllni.
u... — ... ._.. /foWlarU
AHDkADA (Dio^o de Paya ), neveu du pré-
cédent, publia ea iei6, k Lisbonne, sous le
titre d'SMone d^iaiiiçuldadei , une critique de
roDvnge de Brito Beroardo, intitulé Monar-
ehia LusUana. Il reproctie ï J'anteur nne trop
pwtde crédulilé et boa nombre d'erreurs. On a
aussi d'Andiade, Catamento perfecto; Lis-
bonne, IB30 , ouvrage qui eut plusieurs édi-
liuns. On lui attribue la Chaaléide, poème latin
sur la bataille de Chaul , livrée dans les Indes
ariciitales.
■axdrada ( /yoncUco ), poète portugais,
vivait vers la fîik du smiéme siècle et au com-
tnencemeut dn dix-septième. On a de lui un
poème sur le premier liége de JHu. Koramé
histori(^;raphe par PhDippe m, il écrivit, par
irdre du roi, une cbronique de la vie de Jean ni
3e Portugal. Le siège de Diu ( Opriineiro rerco
deDiu) M publié ia-4° à Lisbonne, 1 jSO; et la
ChronUa do tnuito alto e poderoio reg destM
nituii de Portugal don Juan o III dette
'■• :, 1613.
*A]iDnADA ( Francisco Rades de ), historien
e^Sfpul.natir de Tolède, vivait dans la secunde
moitié dn sdiième siècle. 11 Tut prieur du cou-
vent des bénédictins k Jaen , et aumânier de
PhDippe n. n s'est (ait surtout connaître par
•on ouvrage sur les trois ordres de chevalerie
de l'Espagne : Coroniea de los très ordenes y
cabatûriai de Santago, CaJatrava y Mcan-
(ara;T(Mde, 1572, in-fol.: on 7 trouve beau-
vu r (ttkiDi n Eipc
■w , HUtoria «nuriU d« Eifatia. — ErnoU. MMId-
Uam Auiunlco. — Cim vTarcei, MitarM <l< IM er-
iteiuf siHIMtw.
■ANDRADA on ARDKADK (Feman Perez
db), compagnon ot ami d'Enrrque ou Henri,
comte de Trastamara (plus tard Henri □, roi
de CastUlc et de Léon I), dans te qnatonième
siècle.
Andrada rafut le sumom à'O Bo, ou le Bon
«I langage de Gallde. n bitlt on platAt restaura
le chttean fort appelé el eosllllo de Andrada,
situé sur un roc isolé k l'est de Pnente de £ume.
Il n'en reste que de belle* raine* , entre autres
une large tour carrée d'où l'on Jouit d'une vue
magnifique sur Ta campagne et sur la roer, du
oAté de ConiBa el Fcrrol. Ou trouve ime des-
cription de ce cfaftteau dans te Dietonario gea-
graphioo de Miiiano, à l'article Puenle de
Evme. Andrada bftHt aussi un pont qui traverse
la rivière d'Enme, el qui est encore l'une des
plus renurquaUe* constnictknis do ce genre en
Espagne. Ce pont a 3045 piedsd'Espa^e de lon-
gueur, avec dnqnante-huit arches. Il gavait autre-
fois sous ce pont une chapelle, et on petit bdpltal
avec quatre lits, pour loger les pèlerins qui so
rendaient è Sabit-Jaeques de Compostelle. Lo
tout avait été constmtt de 1382 à 1388. Lapez
de Haro fait d'Andrado un privado ou mlnistro
confident de Henri n ; et Gaudara, un testamrn-
lario ou exécnteur testamentaire de ce roi. An-
drada ne laissa point de tils; ses Uens passèrent
frère Pedro Femandei de Andrada.
up«d
u do eipi
I. XobUia 04
'ANDBADA [Fcmdo Perez hë ), marin por-
tugais, rivait à la fin do quinzième siède et au
commencement du seliième. En mars 1505,
Andrnda accompagna Francisco d'Almeida aii\
Indes, et se trouva à la biitaillc de Chaul, oii
fW tué Lorenio d'Almeida. Tl servit ensuite sons
Albuqucrquc, et se distingua au siège de Goa.
Après la prise de Halaca, Andrada y resta avvc
une notUlle de dix vaisseaux, et lut assez Iipu-
reu\ pour réprimer, par ion courage, son ac-
tivité et sa dédsion de caractère , une conspi-
ration Ibrméc par Patè Quitlr, im des chefs de
Java. En 1513 il eut A combattre one puissante
armée ilu sultan de Java, sous le commandement
de Paie L'nuz, U se rendit ensuite è Lisbonne
avec une cai^^aison d'épiées, et fut gracieusement
Kcndlli par le roi Manoâ, qui loi conAa une des
SB6
ANDRADA
M6
premières missions en Chine. Il srrira à Canton
en 1517 , et ouvrit le premier l'Europe au com-
merce chinois par la voie du cap de Bonne-
Espérance.
Barro4, Décodas da Asia. — Otorliu, D0 raèiu Ew^
manuelis Lnsitanim reçis, etc., gestU. — LaplUo, HU-
toire des découvertes et conquêtes des Portugais. —
DaTld, jéecount of the Chinese.
ANDRÂDA (Jacintho Freyre de), écnyain
portugais, né à Beja dans l'Alem-tejo en 1697,
mort le 13 mai 1657. Son père appartenait à
la noblesse, et, par sa mère Doua Luiza de Fana,
Il descendait d*une des plus anciennes familles
du Portugal, de celle qui a pour antique m^orat
le chAteau de Fana, dans la province d'Entre-
Douro e Minho. Bien que ses ancêtres se fussent
illustrés par les armes, Andrada fut destiné dès
l'origine à l'étude des lettres. Son père avait
découvert de bonne heure en lui tous les ins-
tincts qui constituent le littérateur. Après lui
avoir £iit apprendre le latin et lui avoir &it
suivre un cours d'éloquence, il l'envoya à Coïm-
bre, où il étudia la théologie, puis la jurispru-
dence civile et canonique. Ce fut à l'université
qu'il prit la résolution de suivre la carrière ec-
clésiastique. Le 18 mai 1618, il se fit recevoir
bachelier en droit canon, et, revêtu de ce titre ,
il passa immédiatement à Madrid , où sa nais-
sance bien connue , que l'on savait unie à une
rare instruction , le fit admettre dès l'origine par
le haut clergé, et lui fit ouvrir les premières
maisons de la cour. Son séjour dans la capitale
de l'Espagne, qui était, au grand chagrin des
Portugais, le heu d'où émanaient toutes les
grftces, ne fut pas infructueux pour lui : il fht
bientôt muni de l'abbaye de Notre-Dame de l'As-
somption de Sfiobade , dans la province de Tras-
os-Montes. Peu de temps après , une nouvelle
faveur l'envoya en possession de l'abbaye de
Santa-Maria das ChAs, relevant de l'évèché de
Yiscu, l'un des plus riches bénéfices du Por-
tugal. A cette époque il fut chargé par le mi-
nistre espagnol de remphr plus d'mie mission
épineuse, ce dont il s'acquitta avec habileté et
prudence. Mais au moment où ses services sem-
blaient devoir le porter aux plus hauts emplois,
son affection bien connue pour la maison de Bra-
gance le rendit suspect, et les écrits dans lesquels
il servait les prétentions de dom Jofio l'arrêtè-
rent dans sa carrière. Pour éviter l'emprisonne-
ment dont il était menacé par le ministère espa-
gnol, il quitta Madrid, où il résidait depuis lon-
gues années, et il alla cliercher un asile dans son
abbaye das Ch&s. Au sein de cette retraite, il se
livra plus que jamais à l'étude, et atteignit enfin
l'année 1640; époque si vivement attendue par
lui , puisque le Portugal venait de recou\Ter son
indépendance : dom Jo&o IV était monté sur le
trône. Andrada quitta alors la province de Tras-
os-Montes, dont le climat lui convenait peu, et
ae rendit à Lisbonne : l'accueil qu'on lui fit à la
cour fut des plus favorables. L'infant dom Theo-
dosioy ([m donnait dès lors des preuves remar-
quables de son goût pour les sciences et la lit-
térature, le vit surtout avec plaishr. Après la mort
si regrettable de ce jeune prince , Joie IV le
choisit pour être précepteur de l'infiuit don Af-
fonso ; mais l'abbé das Chfis déclina une tdie
responsabilité. Bien qu'on aitexagéré rmcapaolé
du prince, il n'était pas nécessaire d'être doué
de la sagacité que possédait Andrada, pour
comprendre ce qu'il serait sur un trône encore
peu affermi. Jofio IV ne s'offensa point de ce
refus : il avait le sentiment amer de la nullité
de son fils, n n'en ftat pas de même lorsqall
eut offert l'évèché de Viseu à un homme sur
lequel il croyait pouvoir compter, et que eeloi-d
l'eut encore refusé. Selon la tradition même, el
faisant maUdeusement allusion anx difOeoltés
que la cour de Rome multipliait pour confirmer
les nouvelles nominations anx sièges vacants,
Andrada aurait répondu : « Je n'accepte point
une telle dignité, et je ne saurais boire le lait qoi
a tant de peine A devenir de la viande. >• Celte
plaisanterie, d'un assez mauvais goût, attira sar
l'écrivain une défaveur marquée : fl comprit
mieux dès lors ce qui l'atteodait à la ooor, d
combien la liberté de son langage devait déplaira;
il retourna A son abbaye. Plus tard, aa aoeor
dona Maria Continho, qui demeurait A T-t^fc^ if^
réclama son assistance. Il vécot auprès d'elle
pendant quelque temps, fusant totiyoun de ré>
tude son plus doux plaisir ; et il mourut dans une
maison qiii lui appartenait, le 13 mai 1667 (!)•
Ses restes sont déposés dans une modeste aépol-
ture de l'église Santa-Justa. Andrada vécut A l'a-
bri d'une mauvaise fortune, qui fut trop souvent
le partage des écrivams de la Péninsule, et fl pot
obéir généreusement A l'esprit de charité que
lui commandait sa profession. Tout le monde
s'accorde A lui reconnaître les plus hantes qua-
lités du cœur. Les biographes portugais nous ont
conservé quelques détails sur sa personne : il
était d'une stature plus qu'ordinaire, d'un aspect
mélancolique et grave, qui inspirait le respect
Sa conversation contrastait avec tout ce qull y
avait de sérieux dans sa personne : elle était ai-
mable, abondante en mots spirituels, en gih
Jants concetti même, teb que les exigeait le ton
des cours du dix-septième siècle : tout cela s'sl-
liait d'ailleurs avec une noble sincérité, avec
un haut sentiment de la dignité humaine. Lt
conversation d 'Andrada était, A ce qu'il parait,
comme ses écrits : elle le faisait universellcmenl
rechercher. B y a peu d'écrivains qui aient
trouvé dans son pays autant de lecteurs qu'il m
eut dès l'origine. Le seul ouvrage qui ait assuré
la réputation d'Andrada fbt unpriroé deux fois
dans la même année, comme cda advint poor
les Lusiades ; U fut publié par Crasbeck , sous
le simple titre de Vida de dom Jodo de Castro,
quarto viza-rey da India, et parut en 1651.
C'est l'histoire d'une courte période; majf Al-
(1) Et non lo U Jalo , comme le dit oae MograpUe
étrangère Jttitemeat «ocrédltée.
U7 ARD
Ut un noble esprit pour comprendre tout ce
qu'elle rat de gnnd, et pour m^tre en relief un
béroeqiriiieleotde, quant aux glorieuieiooiicep-
ttatis, qu'k Aflmquerqne, et qui lui Tut lupérieur
tNoo» l'aTonsdK il j a
tfani il mn» «uqndi la nature a «Mpaiti
Tteergie et la noblease, qui UTCUt voir et qui
HToit peindre; dont le coup d'œil embraue lei
irrinemaiU, ri qui ne donnent des détail* que
M qatl but pour Ucn dérdopper les masse*.
11 cboiett iD bean Mjet , et il le traila iTec une
telle taptrioiité, qu'il esl resté un modèle que
ron im^oM Itna «eue dam la littérature por-
tnpdae... C'était une bien belle histoire \ retracer
que odie de Jeu de Cutro, de cet homme qui
(Mt déftedre la gloire de «on paya en donnant,
poor prantiede loinines cooaidérablea, ton an-
tiqH probité et celle de u bmlUe. Dans ce
pKie fondé (HT on gage é[Aé[nèrfl,o(i cenx qui
Hntfcnt lenr or s'boDorireal coqidm ceux qui
le demandaient, Q ; a quelque chose d'héroïque
et de ctKrakreaqne qu'on oe peut usez admi-
rer. Cette action fut transmise par un homme
érable d'en «oitir la diipité : on peut dire qu'il
cet t i c ui e ui pour Jean de Castro d'avoir trouvé
un Uttorien tel qu'Andrada.
Od a Ikit k cet historien on refirocbe dea
loBgoei harangues de ses personnages, des
Mlrea nipposées. C'était l'artifice des historiens
de son époque, et il en a usé; mais il en a osé
en maître. Et pour preuve nons reprodoironi
cette lettre qu'il doime comme ajant été écrite
par le goavenMor aux habitants de Goa, alors
qM pour raTHaiUer Diii il faisait uu appel à
lenr patriotinoe : c'est la noble pensée de Jean
de Caetro , revttoe d'nn style qu'on ne pouvait
avoir à ion époque , car Barras n'avait pas a>~
■ J'ai bit déterrer don Feraand, mon Bis, que
Isa Hanrei mit tué dons cette forteresse alors
qnll combattait pour le service de Dieu et du
rat notre maître. Je voulais vous envoyer us
ossements oonunegage; mai* D* se son! trouvés
dana nn tel état, qu'on ne pouvait eooore les tirer
de U terre. U ns me reslail donc autre chose
que mes propres moustaches ; et je vous les en-
v«ie par Diego Rodrlgues de Azevedo. Vous
ina d^k le savoir , je ne possède ni or, ni
Kgent, ni meubles ; je ne possède ancuns Uens
faads cor leaqnels je poisse assurer mon em-
pnmt ; je n'ai qu'une sbcMlé sèche et brève, et
DIen me l'a donnée. • HaibeureusMnent ce lan-
pgsddmple, si puissant dans sa concision, est
iàff oé qnelt^iefois par l'emphase, par l'emploi
d'«spre«ions bustes, par l'abus des cont^tti
anttoiit , qui au dix-septième siècle avait fUt
IrmpHon dans toute la Péainsole. Andrada est
no grand écrivain, maia un grand écrivain qni
•nansee la décadence.
Bien dea années tqtrè* l'apparition de b Fie
<(• /om (h Coriro, un antre benn 11m a pan :
fameui fto^eiro dugonveroeur de* Indes, pubUd
en 1843 i Paris par H. Nnnesde CarvaIho,ent
évité plus d'une erreur historique à son biogra-
phe. Od pourrait en dire autant des lettres pr^
deuses du grand homme , nbnmées il y a huit
ou dix ansdans les jt ntuet morif iffiM ecolontoes
que rédige H, Antdro. Ces documents devront
être consultés désormais ; mais ils ne diminuent
en rien le mérite de style qne l'on reconnaît uni-
versdlement k l'œurre d'Andrada. La Vie de
Jean de Castro a été traduite en latin dans cetta
ville de Goa,oii, pour nous servir des eipressiona
d'une rane portugaise, l'ancien vice-roi reçut
jadis les Itonneurs du triomphe plutèt en capi-
taine d'idolUrea qu'en héros chrétien. Sous cette
forme plos accestible à tous , le line est inti-
tulé De rebui geitit Joannts de Ceulro In-
diaram pro-regii lY, olim o6 Hyaeintho
Fregrede Andrada lutilano lermone descrip-
lis, nuHC in lalinum eoniiertli interp. Fran-
ei»eo Maria del Roiso, sodetatis Jetu ; Home,
1753 , in-4*. n a pani en laM une version an-
glaise de Peter Wicbek ; mais jamais l'oenvra
d'Andrada n'a re^u en ttsnçais les honneurs da
la traduction. Panni les nombreuse* édition* da
cetoDvrage,nouaciteronBceUequia été publiée à
Lisbonne en 1835 par l'Académie dea sciences, et
qu'un savant prélat a enrichie de notes. Andrada
a laissé en manuscrit un livre intitulé Orl^e»
yprogresiode ta calay/amiiiade Castro, etù-i
et il est autenr de la traduction d'une histoire
écrite en latin par Manoel da Cunba, sous le
titre de Liuitanla Meraia. Le Portugal rtt-
taarado fut dédié k la reine dona Luisa-Franee*ca
de Giisman en ia4s. Andrada avait oompoaé,
dit-on, une assez grande quantité de vers pour
eu former pluûeurs volumes ; ils ont péri dans nn
incendie. Ceux que nons caonaissoos ont été
publiés en 1 7 IS dans la f mis renoKitfa, recudl
accrédilé an dix^hoitièine siècle : ils ne peuvent
rien «jouter k la rotation de l'historien.
FEHDmuiD Dams.
laSumde Brld, Tjttat. Au
ibArMII'.'in, Cip. r.-Fl
* AXDKADA (Paolo Gonzalet de), poêle por-
tugais, vivait dans la première moitié do dix-
septième siècle. A ra croire Nicolas Antonio, on
prât le comparer au meUleurs poètei de sa
nation. Il écrivit en espagnol on vdume ife Va*
riiu Poesiiu, in-4°, pnbllé i Llsboa en lfll9.
539
ANDRADA
S40
seizième siècle et au conunencement dn dix-sep-
tième. Il s'était occupé de Tart militaire, et par-
ticulièrement de l'étude du cheval. On a de lui :
De la naturalcza del Caballo; Séville, 1580,
m-8° ; — Libro de la Gineta de Espana ; ibid.,
1599 , in-d*" \ — Nuevos Diseur sos de la Gineta
de Espana f sobre el uso del Cabezon; ibid.,
1616, in-8«.
N. Antonio , Bibliotheea hiip. nov,
*A!fDRADA (Mtçuel Leitom de), historien
portugais, commandeur de Tordre du Christ,
naquit à Villa-do-Pedrogao en 1555; il était le
dixième enfant de Pedro de Andrada, fils lui-
même du grand Alcaïde ( Alcaïde môr) de Pena-
macor. Jl étudia tour à tour à Salamanque et à
COimbre. Bien jeune encore, il s'embarqua pour
la malheureuse Journée d'Alcaçar ; n prit brave-
ment part à l'action , il y fut même blessé ; et
c'est , avec Bemardo da Cruz et Hieronimo de
Mendoça, l'homme qu'on peut consulter avec le
plus de fruit sur cette épouvantable catastrophe.
Devenu captif des soldats d'Abdul-Melek , il fut
conduit à Féz. On demandait pour son rachat la
somme ruineuse de 12,000 cmsades. H sentit
qu'il lui serait impossible d'obtenir cette somme
énorme, et il chercha son salut dans la fuite ; il
réussit; et, après avoir gagné Melilha, il parvint
à s'embarquer pour Malaga , d'où il gagna le
Portugal. Impliqué dans les affaires du préten-
dant ( dom Antonio ) , il fut enfermé à Santarem ;
mais il eut le bonheur de s'échapper de cette
prison, comme il s'était échappé de Féz. Leitam
de Andrada parait avoir passé le reste de sa vie
dans de paisibles loisirs, et il mourut âgé à Lis-
bonne, car il avait soixante-quinze ans lorsqu'il
publia sa curieuse Miscellanea, On ignore tou-
tefois quelle fut l'année précise où il mourut.
Voici le titre complet de son livre : Miscella-
nea do sitio de N, S. da luz do Pedrogdo
grande a paredmento da sua santa imagem,
fundaçdo de seu convento e dasé de Lisboa,
expugnacûo délia, perda del rey D. Sebas-
tido. E que seja nobreza, senhar, senhora,
vassalo del rey, rico homem, infancâo, carte
cortezia, misura, reverencia e tirar o chapeo e
prodigios com tnuitas curiosidades, e poesias
diversas ; UsboA, 1629, in-4*. Ferd; Deïiis.
Catatogo do» autores, dans le grand dictionnaire de
Barbosa Macliado , Bibliotheea Lusitana.
* ANDRADA E STLTA {Bon\faeia Jozé de),
le principal fondateur de Hudépendance brési-
lienne, naturaliste célèbre, fiomme d'État, né à
ViUa de Santos le 13 juin 1765, mort à Nictheroy
le 6 avril 1 838. Ce grand citoyen, issud'une famille
noble, eut pour père le colonel Bonifado-Jozé de
Andrada, qui donna ses premiers soins à son édu-
cation, et Û fut élevé d'abord sous les yeux de sa
mère dona Barbara da Sylva. Ses premières
vtudcs clas»ques se firent au Brésil, et furent di-
rigées par l'évéque don Manoél da Resurreicflo;
puis il alla, vers 1783, soivre les cours de Tuni-
yersitd de Coîmbre.
C'étaient les sciences naturelles qpi avaient
surtout préoccupé le jeune Brésilien, et, dans
cette branche du savoir humain , l'étode de la
mméralogie. Lorsqu'il vint se fixer à Lisbonne
déjà riche des plus rares connaissances, il troava
un protecteur éclairé dans le duc de LafScns.
Grâce aux lumières de ce seigneur, Booifadode
Andrada appartint dès le début de sa carrière à
l'Académie royale de Lisbonne, et fût désigné poor
être un des deux pensionnaires de l'État qui de-
vaient parcourir l'Europe en qualité de naton-
listes; il commença ses voyages sdentifiqDei
en 1790.
Le jeune académicien, d^à oomm par d'ex-
cellents mémoh^, visita tour à tour la France,
l'Angleterre, l'Ecosse, l'Alleniagne, les Pays-
Bas, la Suède, la Norwége, le Danemark, b
Bohème, la Hongrie, la Turquie et ntalie.Aioii
que le fait comprendre en d'excellents tennei
son biographe , l'auteur du Plutarque brésilien,
M. Perdra de Sylva, il voyagea partout eCpartoot
il étudia. A Paris il suivit les cours de Lavoider,
de Chaptal, de Fourcroy, de Laurent de Jussieo,
de l'abbé Haùy ; à Freyberg, il étudia sérieuse»
ment sous Abraham Wemcr, le fondateur de li
géognosie; et à Pavie il eut pour maître YoHs.
Nous avons insisté sur les premiers et hanls
enseignements que put recevoir Andrada; ils
étaient variés, on le voit, mais rentraient toujoo»
dans une spécialité utile. Comme s*il ne devait
pas être un jour l'honome politique de son pays,
le jeune voyageur concentrait alors, en efTet, toutes
les forces de son Intelligence sur les sdenœs po-
sitives.
La réputation dn jeune savant était donc »-
lidement établie, lorsqu'en l'année 1800 ileflb^
tua son retour en Portugal. H avait eu Jadis poor
protecteur le duc de LafSens : il trouva alors
dans le comte de Linharès un apprédatcur têi
de ses vastes études et de ses connaissances spé-
ciales. Grâce à ce seigneur, auquel le Bréi^ peut
acûourd*hui s'enorgueillir d'avoir donné nais-
sance, Bonifacio de Andrada obtint une chaûv
de métallurgie et de géognosie qui avait été créée à
son intention ; et, peu de temps après qu'Q eut ai
nommé desembargador daprelaçdo do porto,
il se vit appelé à l'inspection générale des miiMl.
Cette période de sa carrière administrative et
scientifique, où il rendit de si grands senrioef »
Portugal , fut marquée par d'ûnportants travaox.
Sans négliger aucun des devoirs de sa ébuffi
judiciaire ou de son professorat, il entr^ril
d'immenses travaux. Outre la canalisatioD di
Mondego, qui s'efTectua sous sa direction, il di-
rigea, à partir de l'année 1805, les vastes senif
d'arbres qui devaient utiliser les plages saUoB*
neuses du Portugal.
Après la seconde invasion française, conmMDCi
pour Bonifacio de Andrada un nouveau genre de
vie. « A la tête des guerriers citoyens qui rqmu-
sèrent les armes étrangères, dit le dodôir Slgni»
figura, comme colonel du bataillon des étudiiBis
S4l
AIVDRADA
542
dcriiniversfté de Coîmbro, le même homme qui,
JDsqu'^on absorbé par la science, ne semblait
deroir compte qo*à elle de son dërouement.
Nommé, après la sortie des Franç^ds du territoire
portugais, intendant de la police d'Oporto, Jozé-
Booifedo de Andrada rendit d*utfles serrices anx
partisans de la France, en les protégeant contre
la haine et la persécution du peuple. — Dès que
la paix ftit rétablie, Joté-Bonifacio reprit ayec
ardeur ses occopatlons scientifiques; et à ses
importants travaux fl joignit Tétude approfondie
des procédés agronomiques qui pouvaient être
ntiles au Portugal. Au point de me purement in-
teUflctoel, cette période de la vie de l'illustre
naturaliste Ait certainement la plus féconde en
résnltats : l'Académie des sciences de Lisbonne
le sentit ai bi^, qu'elle élut, à runaniniité, secré-
taire perpétuel en 1812 Thomme qui avait d^
enrichi ses Mémoires de si beaux travaux. Il s'ar-
ncha cependant à ces relations scientifiques, au
mitten desquelles il recueillait tant de témoi-
gnages de sympatlûe. Soit qu'il prévit les événe-
menti dont sa véritable patrie devait dtre le
tbéâtrey soit qu'A fût entratôé , comme on l'a dit,
par le besoin irrésistible de revoir le pays oà il
était né (U 7 avait dix-huit ans qu'Andrada était
abseatdnBrésil),ily retourna, et quitta en 1819
le Portugal. Les premiers temps de sa résidence
à Saint*Anil lurent paisibles, et encore fhictueux
pour la sdenoe, puisqu'il se mit en quête des ter-
rains aurifies de la province, et qu'il publia
dans les AnneUes des Mines plusieurs mémoires
sor ce point Deux ans plus tard, la politique le
réclamait tout entier. Son premier acte fui on
actedédsif.
Joio YI avait laissé la régence du Brésil entre
les mains de don Pedro; niais lescortès de Lis-
bonne rappelaient impérieusement le jeune prince,
et prétendaient anéantir les institutions concédées
en 1815 par le souverain. Une junte provinciale
n réonft à Saint-Paul, dans nn but de résistance
énergique; et, le 24 décembre 1821, Andrada en
flrt éia vice-président. « Tout le monde adhéra
à sa voix, dit un biographe déjà dté. Il rédigea
une repr^entation au nom de la junte ; elle était
adressée au prince régent, et elle le suppliait en
pAce de suspendre son voyage pour l'Europe, et
de eonserver sa personne au Brésil. Andrada se
rendit à Rio de Janeiro, et il remit lui-même au
prince régent cette représentation. » La démarche
de l'énergique PauUste était appuyée par les po-
pulations de Rio de Janeiro et celles de Minas;
die Ait accompagnée , dit-on , de paroles aussi
fortes que concises. Don Pedro n'hésita plus à
résister ouvertement anx ordres qui lui venaient
d'Europe , et l'indépendance du BrésU Ait désor-
mais assiu^ , elle ne fut ci'pendant proclamée que
le 7 septembre 1822, au Camp-d*y-Piranga. Alors
que les cortès porto^scs, multipliant leurs
exigences et méconnaissant des droits acquis,
brisèrent elles-mèroes tous les liens qui ratta-
chaient le Brésil à la métropole; lorsque la sépa-
ration définitive dut s'accomplir, elle eut Heu
sans hésitatiott; le ministère de l'empire et des
affaires étrangères était occupé par Andrada,
tandis que son Prére Martin Francisco occupait
celui des finances.
Lorsque le Brésil se Ait élevé au rang des
empires, l'un des premiers actes de don Pedro
ftit de convoquer une assemblée constituante, et
de lui donner pour première mission le soin do
doter le pays d'une constitution d'accord avec
les besoins de ce vaste pays. Cette assemblée,
chargée de remplir des devoirs si épineux et si
nouveaux pour elle, siégea pour la première fois
le 17 avril 1823, et Jozé-Bonifodo de Andrada
y n^présenta la province de Saint-Paul.
L'élève de Wemcr, l'ami de Fourcroy et de
Humboldt, n'était déjà plus l'homme ardent,
mais à peu près indifférent aux crises politiques.
Il ne rêvait que les conquêtes de la science,
aux dépens même de sa santé ; l'amour du pays
l'avait transformé, et lui avait donné tout à coup
les dons de l'orateur, en agrandissant les facul-
tés administratives dont il avait donné tant de
preuves comme savant , et en leur imprimant
plus d'étendue encore comme ministre. Un his-
torien accrédité ( John Armitage ) lui reproche des
actes arbitraires; mais, outre que cvl écrivain
subit l'influence du parti contraire, il est trop
rapproché des événements pour exposer avec
impartialité les débats orageux qu'ils soulevèrent.
Comme le fait voir avec sagacité M. Pereira da
Syhra, les erreurs qui furent commises alors,
et dont quelques-unes devinrent bien fatales,
furent dues certainement au défaut d'éducation
politique. Andrada représentait la faction dé-
mocratique du parti de l'indépendance ; le mi-
nistère était dirigé par lui, et il dirigeait la
nation. Tant que l'on avait lutté dans le pays
contre la domination des cortès portugaises, il
n'y avait eu ni division, ni rivalité , ni opposi-
tion même au ministère. Les Brésiliens mar-
chaient unis , et tendant avec ardeur au même
but.... Une fols l'indépendance obtenue et la
lutte achevée, les moyens de gouverner ren-
traient bien pfiis dans le domaine intellectuel
que dans celui des faits matériels; il fallait doter
le pays de nouvelles institutions. Une organisa-
tion politique ne s'improvise point; le pouvoir
exercé par un seul en de telles circonstances
devient difficile et critique : une conséquence in-
faillible de cet état de choses est U naissance
à\me opposition qui, pour exister et gagner en
influence, lève la bannière de principes opposés
à ceux qu'embrassent ses adversaires.
La lutte fut animée. Les doctrines, en se
développant, s'attachèrent à mettre en évi<Ience
et à disculper deux partis principaux ; ci tous
deux cependant voulaient la monarchie : Andrada
(à la tête de la majorité) la voulait surtout en-
tourée d'éléments démocratiques. L'opposition de
la minorité l'emporta.
Démis du ministère le 17 juillet 1823, Andrada
54$
ANDRADA
S44
M Udssa entraîner par les emportements élo-
quents de son frère le député Antonio-Car-
los Ribeiro de Andradà Machado e SyWa y et
appuya de son influence une guerre Tiolente et
désespérée que son parti entreprit immédiate-
ment contre le nouveau ministère. Cette op-
position réussit, et absorba toutes les fractions
démocratiques du pays.
Dom Pedro se persuada qu'en renversant
rassemblée constituante, en déportant loin de
Tempire les principaux opposants du gouverne-
ment, et en concédant an Brésil une constitution
politique , sans Tassentfment ou Texamen àea
assemblées populaires, il en finirait avec les
partis, et acheminerait le pays vers cet état de
grandeur et de prospérité après lequel il as-
pirait
L'assemblée fut en effet dissoute le 12 novem-
bre 1823:Andrada, ses frères et leurs amis,
furent arrêtés, et embarqués sur la corvette de
guerre Luconia, et déportés en France. Débar-
qué sur une terre hospitalière qui l'avait jadis
accueilli, le noble exilé choisit les environs de
Bordeaux pour résidence. Durant le séjour assez
prolongé qu'il y fit, il cessa de s'occuper de poli-
tique. Il fit alors un retour sur ses jeunes années,
relut, comme il nous le dit lui-même, les poètes
de l'antiquité , scruta curieusement les secrets de
cette belle langue qu'il n'avait jamais cessé de
cultiver, tout en parlant admirablement la plu-
part des idiomes de l'Europe , et il publia set
poésies. Le petit volume anonyme qui les repro-
duit , et qui parait uniquement destiné à des
amis , est aujourd'hui recherché par ses compa-
triotes plutôt qu'il n'est connu en France. C'est
bien plus le délassement aimaUe d'un vieillard
plein des souvenirs de l'antiquité, que ce n'est
l'œuvre d'un poète essentiellement original.
Andrada, qui se déguise sous le nom de Fylinto
Americo, a laissé heureusement des preuves
plus brillantes de son talent poétique , qui est
après tout réel. Ce qui distingue en général
CCS poésies, c'est le dioix des expressions, la
pureté du langage, et souvent l'harmonie. Néan-
moms, dans VOde au poète exilé, dans les Vers
adressés aux habitants de Bahia, que ne
renferme pas le recueil publié à Bordeaux, la
douleur £âit trouver au poète des expressions
pleines d'enthousiasme, et lui inspire quelques
strophes de la plus grande beauté.
Deux événements bien divers marquèrent
encore les temps d'exil du noble vieillard : il
perdit la compagne à laquelle il avait voué ses
plus chères affections , et il apprit que la ville
de Bahia, usant de son droit d'âection, l'avait élu
pour faire partie du sénat. En 1829 seulement ,
Jozé-BonitSÎdo quitta sa retraite et retourna au
Brésil; fl fut, dit-on, parfaitement accueilli de
dom Pedro; mais la vieillesse, la lassitude d'une
fie agitée, lui faisaient déjà sentir la nécessité
d'une vie paisible. Il ne prit aucune part alors aux
affaires politiques, et se retira à Paquctà, Ue
charmante de la baie de Rio de Janeiro, retraite
vraiment délicieuse pour un amant pasdcnné de
la nature.
Malgré son amour pour la retraite , Andxada
n'hésita pas, dans les jours difficiles , à prendre
une de ces charges qui entraînent avec elle U
plus haute responsabilité. En 1831 , lorsque dom
Pedro, abdiquant l'empire, eut lui-même à subir
l'exil auquel U se condamnait si noblement, Joié-
Bonifacio reçut cette lettre touchante etooodse:
Amicu* eertut in re inceria cemitur.
I L*occasion est arritée de me donner encore nae
preuve d*aniiUé en prenant soiD de Téducatioa iTim
fils aimé et cher, votre empereur.
« Je délègue à un citoyen %\ plein de patrioCiSM
la tutelle de mon fils chéri, et J'espère qu'en l'âetaot
dans ces sentiments d'honneur et de patriotime
qui doivent servir de base k l'éducation de looi les
souverains, pour qu'ils soient dignes de régner, il
arrivera un Jour à faire le bonheur du Brésil, dont Je
m'éloigne plein de regrets.
« J'espère que vous me rendrez ce bon office,
en vous rappelant qu^ si vous le refusiez, je vivrait
dans un perjpétuel tourment
« Votre constant and
« Pbdio. •
Une pareille lettre honorait autant celui au-
quel elle s'adressait, que le souverain, déchu par
l'effet de sa propre volonté , qui venait de l'é-
crire. Andrada n'hésita pas à accepter le mandit
qui venait de lui être si noblement déoemé. Les
circonstances politiques où se trouvait alors le
BrésU n^ lui permirent pas d'en remplir pea-
dant longtemps les obligations : toutefois oa
peut juger ai^ourd'hui , par la haute et solide
instruction qu'on se plaît à reconnaître chet le
jeune empereur du Brésil , avec qnel lèle et anni
avec quel fruit il sut les remplir an débat de la
première enfknce du jeune monarque. L'illustre
vieillard ne tarda pas à être démis de ses foDo-
tions : ce qu'il y a d'étrange sans doute , c'est
qu'on lui imputa alors, pour lui retirer la tu-
telle des enfants de dom Pedro, des tendaiiees
opposées à celles qui motivèrent jadis son eiiL
Ces tracasseries Intérieures nous conduisent jos^
qu'en 1833. A cette époque, comme le rapporte
l'auteur que nous avons plusieurs fois dté , « An-
drada fut arraché par la force publique du pa-
lais impérial, et eut à supporter linstnzction d'un
procès criminel : mis en accusation , il eut à
répondre devant un jurj. Absous , U lui ftOut
reprendre son ancienne résidence dans l'Aède
Paquctà. »
Confiné dans cet Ilot , vraie corbeille de Te^
dore et de fleurs, mais qui n'a guère plus dloie
demi-liene de longueur, Jozé-Bonifado y vécat
dans la contemplation et dans l'étude donnt
près de cinq ans. Ce fut au sein de cette retraite
paisible qu'il échappa, pendant la dernière pé-
riode d'une vie si agitée, si laborieuse, anx tour-
mentes politiques qui bouleversaient encore le
Brésil à quelques lieues de hii. Dès le eom-
S45
ANDRADA
646
menoement de l'année 1838 , fl sentit qne sa
carrière aDait finir; et fl se fit transporter dans
la petite Tille de Nietheroy, siège do goaTeme-
ment provincial , dté channante où Temperenr
possède un palais, et où les habitants de Rio de
Janeiro yont jouir des sites les plus déiideux.
Ce ftit là, dans sa maison de campagnede San-Do-
mingos, qu'Andrada e SjWa termina sa vie le
6 arril 1838 , le jour anniversaire où , sept ans
aiqMiravant, don Pedro lui avait confié la tutelle
de ses enfants. D eut la consolation de mourir
dans les bras dhme fille chérie ; Taotorité or-
donna que ses obsèques fussent dignes, par leur
pompe, des grands souvenirs qu'il laissait.
Jozé-Bonifàdo de Andrada n'a pas laissé une
seule production de quelque étendue ; ou si on
r^me mieux , il n'a pu réunir en corps d'où-
TTages les précieux écrits répandus dans une
nnititude de recueils scientifiques. Parmi ses
priDC^ux articles, nous citerons : Memoria «o-
bre apescariada baleia, mellhores procès-
saf da extracçdo do seu azeite, e grandes
vantagens que délia resultam para Portugal
e $em dominioSf dans Memorias economicas ,
t n. — Memoria sobre e nova mina de ouro
da outra banda do Tejo, dans V Académie des
sciences de Lisbonne, t. V. — Lettre adressée
à ringénieur Beyer, inspecteur des mines de
SchnMerg, oà Ton décrit les caractères dis-
tinctes de quelques minéraux , tels que Va-
khantikon , le spodumène , la sahlite ( en
aHemand ) , dans la Gazette de Dresde ; — Es-
Mi sur les mines de Suède, et spécialement
sur les nUnes de Vto , etc. , dans la RevvM
scientifique de Genève; — Description des
mines de Salha; — Representaçdo a assemr
blea gérai eonstituente e legislativa do im-
perio do BrasU sobre a escravatura; Paris,
Flnnin Didot, 1825, brochure de 40 pages.
Ferbinàkd Denis.
J. M. Perdra dâ SjUa, Plutareo BroMeiro ; Rio dé
Janeiro, 1847. t toI. tn^*. — Doctear SIgaad, Article
uéeralogifUê imprimé dont V Écho françait , journal
pmMi à Bio de JanHro^ nam^ros des f et il mat 18S8. —
BitSoria do Brasil, doidê a chêgada da roal famiUa de
Braçançaem iSOt, aie a abdicaçAo do Imper ador D. Pe-
dro t par Joâo Ârmitage, iradatida do inçle% por hum
ttraeHéiro; Rio de Janeiro, 1817, tn-8«. Celte trad. est
préférable A rorigtnal. — Hlstoria da revotuçûo do
BrasU, no dia 7 d'atfrU de tSll, eom peçat o/fleiaet e
fae «<atife dapropriamào dedom Pedro, principlada
por hum mew^ro da camara dot deputados, e eon-
cMda por J, F.; Rio de Janeiro, 1881. — Docteur Éml-
Bo Joaqulm da Sylva MëSêfJoié'Bonifaeio de Andrada e
Spioa , Bloçio hislorieo , lido na teuâo publiea da
Aeademia de medicina, aSOde junho 18S8, Inséré dans
la Btoiêta trim/eMOl, t* aéile, 1. 1**; Rio de Janeiro. 18M.
▲HDRADA (le P. Antonio de), câèbre mis-
sionnaire portugais, né à Villa-de-Oleiros, dans
le prieuré du Crato (province d'Alemtejo), vers
1580, mort àGoale 20 août 1633.
Il prit riiabit de jésuite à Coïmbre en iô96,
et se fit remarquer dès l'origine par la finesse
de son wgni et la maturité de son jugement;
c'est du moins ce que nous dit Barbosa. Bientôt
il passa dans les missions de llnde, et fl arriva
ROUT. BIOGR. UtSIVERS. — T. II.
à Goa dans la première année du dîK-septièine
siècle. Nommé supérieur de la résidence du Mo-
gol, U apprit là qu'A existait au Thibet certains
vestiges du christianisme ; ou plutôt U eut con-
naissance de ces formes extérieures du culte
de Boudha, qui ont frappé d'une surprise si
grande plusieurs voyageurs par leur analogie
avec notre culte. Il faut bien convenir d'aflleurs
que la connaissance qu'on avait alors des doc-
trines professées de toute antiquité parles chré-
tiens de Saint-Tliomas, donnait quelqueapparence
devéritéà ces bruits. Antonio de Andrada n'hésita
pas à entreprendre im voyage immense ; et, re-
vêtu de l'habit mogol, fl se dirigea vers le Thibet.
Ce qu'A eut à souflrirde privations dans ce voyage
difficflc serait trop long à raconter : fl suffira de dire
que , dans les contrées montueuses qui séparent
llnde du Tlflbet, il eut à braver un froid assez vif
pour que les doigts de ses pieds fussent gelés com-
plètement, n parvint enfin à Caparanga, dté qui
était alors la résidence du chef militaire du Thi-
bet. On aflSrme qu'fl y prêcha l'ÉvangUe, et qu'A
put même édifier un temple à la Vierge, dans la
construction duquel les grands de la cour se fiii-
saient im devoir de l'aider : ce qu'fl y a de cer-
tain, c*est qu'fl retourna dans le Mogol , qu'fl y
alla chercher de nouveaux ouvriers évangéliques,
et qu'fl pénétra une seconde fois au Thibet, où il
Ait reçu avec autant d'empressement qu'fl l'a-
vait été U première fois. Ce fut alors qu'il fut élu
provincial de la résidence de Goa, puis député
du saint office. Barbosa prétend que les juifs
de Goa iui administrèrent un poison subtil, dont
fl mourut On affirma que certains miracles
s'étaient opérés sur sa tombe : le vrai miracle
qu'fl accomplit, ce fut celui dont fl donna la
preuve à l'Europe, en traversant des déserts
jusqu'alors inconnus. Il intitula avec raison sa
t»reniière relation , Nouvelle découverte du
grand Cathay ou des royaume du Thibet (1);
et Matthieu Pinheiro publia cet opuscule à Lis-
bonne en 1626. L'ouvrage flit reproduit par le
P. Antonio Franco, puis traduit en diverses lan-
gues, llparut dès 1629 en français : malheureuse-
ment, et comme cela arrivait si souvent alors,
cette version fut faite sur l'itaflen. Pour avoir
une idé^ des travaux d'Andrada, fl faut lire la
lettre (2) où fl donne le récit de son retour au
Thibet en 1625; puis il faut examiner la rela-
tion (3) qu'fl écrivit pour les pères de la compa-
gnie de Goa, dans laquelle il raconte ce qui lui
arriva dans la cité de Sarinegar jusqu'à Bardinasa,
lorsqu'fl allait à la découverte du Thibet : die est
datée du 16 mai 1624 : Jean Dried l'a donnée en
français. Tliéodore Rhay a extrait la plus grande
partie de ce qu'fl a dit siu: le Thibet, de la des-
cription d'Andrada. Ferbinand Denis.
(1) Ifovo detcobrimento do Crûo Catayo, ou dot Rey
notde Tibet; Lisb.. 1616. ln-4».
(1) Imaçem da virtude em o novieiado de Usboa,
(1) Histoire de ce q^i t'est patsé au royaume de Ti-
bet en l'année isie.
18
str
AHDBLCÂTBB
D^ral tomaiD , lerroit, un '^3 de J.-C., dûulM
Gaule», sow JMaumc, el aidace dernier dam sob
projet de le bire ^llrc empereur. U poignarda
l'einpcrenrGntiaieDtreGrwobleetLyoa. Aprt)
M meurtre, Maxine diHunkiDririeiUwIflcora-
nMndmteiit de son anute navala, et l'^oya en
Sicile h la poarauits de ValealinieB. AnAragMhe
t'y soatM durut qaeiqve te^* ; mau loraqa'il
apprit la défaite de HaiinM il ea pr«ci|»ta dana
Is mer, en 3W de J.^C.
:a>iDiui (Gabriel), céUbre mMecbi fm-
tais, n# à Parte le e novembre i;S7. Beçu doo-
tenr en 18!I, il fnt DODimé, hvinHt-dDq ana,
inonbre de l'Acadéaue de médecine el profea-
uor agrtgé * la Faculté de Paris. A peina Agé de
trente au, il remplaça, comme pfareHa«ur tilH- '
laire, Bertm dan k la chaire d'hjgièoe, qu'il :
échangea, m 1830, contre celle de paUtgtogie '■
interne. En 1835, U succéda 4 lirouuai* dani
la chaire de patholofçie et de thérapentique géné-
rales; enHn, il entra à l'iiutitut en 1843.
Peu de médeciot, quel que soit lenr mérile ,
peuTeot le flatter d'aTotr lait ime carrière auHi
rapide et auBsi brillante. M. Andral est gntdre da
Royer-CoUard, dn fameux ehef de t'oppoaition
avaat IIOO, et dis de GvUlaufm. Andral, né k ,
Eapédaitlae dant le Lot es 17*9, MemlM éa
rAeadémiedcnMeeine,wK)eaiiid^ciiiderar- '
méed'Itidie et dn roi Harat .
H. Andral (fila) a pnbM jaH|B'kcejoar;C^i-
niqtte médtcale, ou Choix d'observationt re- '
cueMies à la cliniiitie de M. Zernainier méde- '
Cin d« rAUjàtai de la Charité; pari», 1824-17,
4TOl.m-8-; — ft-A:»! d'anateMe pothologi-
?i(c;PariaetMonlpenier, I8î9,3 «el-ni-e»;— '
Cowri de pntholoyie intente, projtuéàlm Fm~
culte de médecint, reeueilH el rédigé p
M. Àmédée Latour ; Paiit, IS3â, 3 toI. ^4°;.
( avec Meriadec Laeimec) : J\'olet el addilmu
an Traité de l'macullahon mtmatedtLam-
B«:;Paris, 1837, hi-8". — On loi doit, «outre,
plosieurs articles et Rapports înstniclifg inBérris
dans les journaux de médecine, et surtout me
série de belles rechercher sur les Mnd^caliotis
"(a proportions de quelques principes riusang.
ANDRAGAT^ — ANDRK j,
lUfiATSiAs, gé- lolion,o«tjooé, comme »ilitairf»,u.rûtomi
qvaBtdaiu lea érénements de 1848.
tiSiltiTtickàuku «■osr.-i«»ŒB,wa.i»ii._ct
ANOHà (Saint), l'un des douze apataa,Bé
à BetLsade (Gainée), crucifié i Fatras le m n».
vembre95. naailfîlsdeJonaset frtredesiW
Pierre, n fut d'abord dûdple de saint Jou-Bap-
Hslc, qui lui fil coonaKre J.-C. en loi disant ■
- Void l'Agneau de Dlen ^i 4te les péchés di^
« inonde » — André revint cbw lui, plejn d,
] joie d'aToir tu le Messie. Un jour Jésus anot
j rencontré les deux frère», occupés à leur état
de pérJieurj, leur dit de laisser li leurs (Ueti
I pour Tenir avec lui, et qu'A les ferait ptcbegn
d'hoinmi'a. André et Pierre obTirent et fàmt let
premiers apOlres. Jésus étant allé peu aprte 1
' Caphamaiim, les deux frères lui demasdèrDat
la guérison de la belle-mère de Rerre ; Jean la
leur accorda. L'année suivante, Jési» ayant Moh
donner à mangra dans le désert à cinq mïDentt-
sonnts, Andn; apporta les cinq pains d'orge d
les deux poissons qm ftircot multipliés. Ca fnt
encore cet apûtre qui présenta au SauTeor «ul-
qnes gentils tphus à Jérusalem, el lui detnwda
quand arriTcrait la riiiae du Temple. C'«t [à
toolcequertlïangile nous apprend de uînt A»
are. OrigÉoe prétend qu'il enceigna la (bf dné-
tienne en Scythiej d'autres docteur» le lintaQs
en Sogdiano dana le pays de» Sacqoes, da là a
Grèce oi U fut mis en croii snr un artw pv
l'ordre d'Égée,ju)(e de Fatras. Les on» mettes
ce martyre sous le règne de Néron, d'autres
sous Domiticn ou Vespasien. Saint Jërûme di
que le corps de saint André fut transporté ■
357 à Conatantinople avec celui de sstot Uk.
lin effet, Jusiinicn, taisant rebâtir, en sm, la Ba-
silique des Apûfres, y troma ses religoôi afaa
que telles de saint Timolbée. Les WUrad'ABatf,
culte de ntMerine, reeneilU el rédigé par ^^ "''*"' ^* '^<*''' '^ d'Agde reTendiqnoit In
" ■-■'-'-■-■-■-- — ■ " restes de saial André. On représente ce BMiljr
attaché à deiu pièces de boi», cmiaéea « fami
deX, <pi'0B ajiptt\ecrobrde5m»l-A»ar*,<m
de Bourgogne; ce dernier nom iBf fht AaW ,
parce que, peinte en reusa, la croix de SaU-A»-
dré serrait d'armoirie princfpaie ma dnos fe
ce pays. -- Les Écossais reconnatsaent ^
,_ ^. saintAiidrépoarleurpttran;etaacRilxi^ril
Ces recherche», lUtesen eonmun arec MM.~Ca^ . Cément sur hors tas^e». L'Entât hoBon M
'«rret et Delafnnd. ont été la principal titre do ' """" '" " '"
M. Andral à l'Inslitul. I
A l'École de médeeiae, M. Andral rénait an- [
tenrde sa chaire de Romkn>DT élèTea, qui tons
admirent le talent du malbe habite et éloqnant |
Qatnta, h Fratet iiittraft. - SHhtlIf ( Ucbitoc j, I
AsttRAST (proo. .ttif/roacAi >, ancienne Gi- !
mille noble de Hongrie, qai fait remonter «on , as».* «>.•_.. -.-.., >
mmta de celle (im,lle«d,,«ii|îrtraild«i, ie«l, D'.l»,xl ,™»i. « ii. Xâbîïi
/«ta a Mm, .UneM. à la ™» d. 1, ,*,,. rf^, d» aer» rtguller. ihOlii». U drtïV
Ufl AN
■a ferreor l'édification de son ordre. Non content
il'en obscn'er la règle arec sévérité, il avait hH
deux vœux particutierg ; celni de combattre set
désirs et cetai de Taire cliaquejoar quelques pro-
grès dans la vertu. Saint Chartes Borromée pro-
fesuit pour loi la plus sincère amitié. André fol
frappé d'apoplexie au pied de l'aatr'l en disant la
messe. Clément XI lecanonisa en 171î.r(apl« et
h SlcOe Tont choisi pour patron. Ses ouvrages
ont été imprimée à Naptes, 1733-1734, S vol.
mnttri, nitttmmart Jtlilnti'i'"-
â!niaAooAKMtfcis('Avïpjii;), ardMiSque
de Césarée en Cappadoce, vivait, lelwi In nns,
k la fin dn daqnième tiède , et , selon d'antres,
Ters le mBieo da neovième. Il étrivtt en grec nn
Comnientaire mr l'Apoealjpse , qai fntlradoit
en latin par Peltanus , et publié sons le titre :
jurfrcr, Cxiarex Cnppadoeio! ffAscopi, Com-
fHentarii in Joannii Àposloli Apoealgpsim.
tatinÈ ex inleritrftntione T. Prllani ; Inpjls-
tadt, 15S4;in-4*;réimpr)mé'taiisla£tAfiofÂei;a
Patrum. Pr. Sjlburg a pnbtié cet davrege dans
leteile orlf^al, avec des notes; Heidclberg ,
IS9fi, ia-ld. On Ini attribue anssl Tlurûpealfca
ipMtvalis, consen'ée en mannscrit t la btUio-
(hèqne de Vienne.
TmirMat. BMIoth. Grieta. I, VIII, p. «H.
ANBBÉ OU ANDBRS8 {'Aiiftiii ) lAndrtai
Crefemis), archevêque de Crète, vivait vers la
fis da septième siècle et an conimencement
do hoHiènie. Il Tut d'abord moine A Jérusalem^
c'est pourquoi il s'spprlle aussi Ajtdrtas HU-
ntoli/milanui. Il fut envoyé par Théodon,
patriarche de Jérusalem au concile dé Constan-
fioaple, pour y combattre les doctrines des mo-
oolûlilts. Il obtiut ensuite ï Conslanllnople les
cIBces de diacre et d'orphsnotrophe , enfln H Rit
Avfé A l'arctievéché de Crète. Selon plusieurs
teivaiiM, D pennuta ce siéRC contre celui de Cé-
iMtéa en Cappadoce , et mourut le 14 juin 714.
Hais les meilleurs critiques soutiennent qn'An-
dri de Césarée est un personnage différent , et
qoe r^oqne de la mort d'André de Crète est
iaeertaiue. L'église grecque, qui le considère
eomiae un saint, célèbre M mérnoire le 4 juillet.
André de Crile a laissé de nombreux écrits ,
dnol ms partie seulement a été publiée par
F. Coanbefis, avec les ouvrages d'Ampliiloque et
^ Uéthodhis, trailuction latine, vocabulaire, et
Botes; Paris, 1644, in-rol. Ce sont pour la plupart
des homâies. On les trouve réimprimés dans Te
*d1. X.dela£iMiofAiH;QP(ifnmi;Le)'dc. 1G77;
et dansCombefis, Jlibliotheca Coneîonaroria ;
PBrU, 16C2- Parmi les antres écrits d'André on
remarque un poenu iambique adressé à l'arelii-
teeA^l>OQ,poar le remercier de lui avoir per-
ndi de copier les actes du concile déjimcnUonné
de CoBstantinople. On le trouve.avecunctradnc-
liiKi btinedans Combelis, Àucluantan nevum
MMioth. Pat.tJM, UT; — Hieolot nS; Stt
R£ SfiO
lipEiï TÔv rjxlov To3 #,).îou, ou Méthode pour
trouver 11- cycte solaire, Imprimé dans Pélan ,
Uranologium; Paris, 1830, in-fol; Anvers,
lT03,In-rot., p. 711. André est ansiii i'aiileorde
plusieurs hymnes qui sont encore :iuiounrinii
chantées dans les égHsea gre«iues.
'ANDRÉ OU ANDHEAS, célèbre archevêque
del.und, en Suéde, mort le 34 juin 1278. Dans
sa jeunesse, D parcourut l'Allemagne, l'Italie, la
France et l'Angleterre. De retour dans son pays,
il fut nommé ctiaocclier de Canut VI. Indeburge,
Kcur de Canut, avait été mariée an roi de
France Philipe II. Cetui-d,san$ molif, répudia
sa femme, qui revint auprta de son frère le roi
de Suède et de Danemark. Canut envo)3 André
à Rome , pour porter pUinlc auprès du pape
Céleslin UL André plaida si bien la cause de >a
reine, que le pape força le roi Philippe à re-
prendre sa femme. En revenant de Rome, André
fut saisi par les Français en Ooui^i^c, et dé-
tenu pendant quelque temps. Après sa délivrance
il fut Élu archevêque de Luiid et primat de Da-
nemark, et confirmé dans cette dignité par le
pape Innocent III, en 1701. Après ta mort de
Canut en 1703, André couronna à Lund le fi^re
Canut, Waldemarn. Il l'ac-
dans sa croisade contre les
Livonieus. Par suite de son i^ et de ses inlir-
milés, il se retira dans une Ile ( Inxula rventit,
de M6Uer). oii il mourut.
Ou a de cet archevêque : une fradaelion
latine des Ms de Sdionen, pubWée par llarold
Hnlfeid ; Copenhague, 1590, in-4* i — la Loi ds
Zerlande en dix-s^t livres , publiée en danois
par HuilTeld, à Copenhague; Hfxamfron .
poème latin sur les si^i journées de la créaUon ;
— unpocmefur Us upf Sacrements. Ct!{iixrf\K
et VHtxomiron sont conservés en manuscrit
dans les arctùves de la caUiédrale de Lund.
IffpBmBtmaU
la.. £-p)j«
1. c*™
I. Crithri,
AaOKÈ, nom commun à trois rois de Hon-
grie, de la dynastie des Arpades.
AimitÉ I", cousin de saint Étiomc, était le
quatrième roi du pays des M.idjarcs, et occupa
letrênede lOtfi A lOfll. Ce fut un roi sage et
énergique, mais dont le règne ne fbt point ?ieu-
renx. Quand Pierre TAllemand M détrflo* par
les magnais , le (ils de Ladislas le Chauve se
trouvait en Russio : Il accourut, mal^ neparvint
ï s'emparer du sceptre qu'en promettant de ne
point lavoriser le christianisme Introiluit par
saintÉtienne, et contre leqnd II s'était formé une
conjuration. En cédant i. la vlolencp, André ne
crut pas s'engager IrrévocaUeraent , et ne s'en
déclara pas moins, dans la suite, pour la mra-
velle reli^on. Pierre s'était rwNinnu vassal de
l'étnpire d'AIIemigDe ; et Henri 111, faisanl ntoir
1S.
551
ANDRE
5S3
les droits de sa couronne , demanda le tribut
au roi de Hongrie. André réussit à le repousser,
et soumit même une partie de TEsclavonie. Mais
bientôt la défection de son frère lui sucdta de
nouveaux embarras. André ayant fait couronner
à cinq ans Salomon son fils, Bêla, exclu de la
succession, se révolta contre lui, et appela à son
secours Boleslaf, roi de Pologne. Une bataille
fut livrée sur les bords de la Tlieiss : les Al-
lemands qui se trouvaient dans Tarmée d'An-
dré se battirent avec succès; mais les Hongrois
le trahirent pendant le combat, et la victoire
resta aux Polonais. Tombé à terre et foulé aux
pieds des chevaux, André fut fait prisonnier, et
mourut bientôt après , de chagrin et de misère.
André II, fils de Bêla III et surnommé le
Hiérosolymitain , fut le dix-huitième roi de sa
race, et régna de 1205 à 1235. Bêla ne lui ayant
pas laissé d*apanage, ce prince se révolta contre
Emricli, son frère atnê, qui , par son courage et
sa prés«ice d'esprit , parvint aisément à le sou-
mettre. Après la mort d'Emrich , André devint
tuteur deLadislas, son fils, dont cependant il ne
respecta pas les droits ; et sa mère elle-même se
vit réduite à s'enfuir avec lui en Autriche. André
la suivit avec une armée , et allait consommer
son usurpation, quand la mort de son pupille
lui épargna un crime. Appelé alors au trône par
sa naissance, il se livra aux suggestions de sa
femme, contre laquelle éclata bientôt une cons-
piration dont cette princesse fut victime. André
apprit sa mort en Russie, où il était occupé à
placer la couronne de Galitch sur la tête de Co-
ioman, son second fils.
La croisade que le roi de Hongrie entreprit
en 1217 par ordre du pape Honorius m, et pour
se conformer aux dernières volontés de son
père, n'eut aucun résultat heureux , quoiqu'elle
coût&t cher au pays. Seulement André forma une
alliance éphémère avec l'empereur dX)rient,
Théodore Lascaris, et avec le roi des Bulgares,
qui tous deux se montrèrent disposés à recon-
naître la suprématie de l'êvêque de Rome. Il
trouva à son retour une extrême confusion dans
le pays, où les magnats entretenaient les trou-
bles et le désordre. Pour rendre la paix à la
Hongrie, il convoqua en 1222 une diète, où il
signa la Imlla aurea, qui forme la base des
droits de la noblesse hongroise, et qui devint
pour la noblesse et le clergé une véritable cons-
titution. L'influence des magnats fut alors con-
tre-balancée par l'autorité des nobles du second
ordre, et il fut étabU en principe qu'aucune taxe
ne pourrait être établie sur les biens de la no-
blesse ni du clergé sans le consentement de ces
deux ordres. Cependant le calme ne se rétablit
point. André ramena en 1224 son fils Ck>loman
en Russie; et c'est sur le couronnement de ce
prince que l'Autriche, héritière des droits de la
Hongrie , fonda, lors du premier partage de la
Pologne, son droit sur le royaume de Gallicie.
Ce roi estimable mourut le 7 mars 1235, au mo-
ment où les Tatars menaçaient son pays d'une
première incursion.
Amdré nr, surnommé le Vénitien y dernier roi
de la race des Arpades et le vingt-deuxième de
la série, régna de 1290 à 1300, comme successeur
de Ladislas HI, Cumanus, Il était né à Venise,
d'un fils posthume d'André H et de Thomasine
Maurocena. En montant sur le trône, il eut pour
compétiteurs le pape , qui réclama la Hongrie
comme un fief donné au satnt-ûége par saint
Etienne, et aussi le duc d'Autriche Albert, en &-
veur duquel Rodolphe de Habsboui^g crut pouvoir
disposer de la couronne apostolique. Bientôt il
se présenta un nouveau prétendant dans h per-
sonne de Charles Martel, prince de Sidte , qui
descendait, par Marie sa mère, des Arpades, de-
vanciers d'André HI. Cependant l'archevêque de
Strigonie ( Gran ) couronna ce dernier, malgré
les réclamations du samt-père. Et, se plaçant i
la tête d'une armée, André battit successivement
le prince de Sicile et Albert d'Autriche , auquel
il dicta la paix sous les murs de Vienne en 1291.
Mais le fils de Cbaries Martel, Charles Robert,
ayant aussi pris les armes pour conquérir la
couronne de saint Etienne, André se décourages,
tomba malade, et mourut de chagrin. Pour i^
ser une rébellion de magnats, il avait tenu en
1297 une diète à Pesth, dans laquelle de bonnei
lois furent rendues. A sa mort, la ligne masoi-
line des Arpades s'éteignit [ Enc, des g, du m.]
ioan de Thurocz. Chroniea Hungarorttm , dans S^
wandtoér, Scriptoret rerum hungaricorwn, 1, 1S9. III)
4* cdlt., 1766. - Fcisler, (ieiehichU der Vngtm, tl,
p. 4t4. — Katooa , Historia critiea reçum Hungaria
itirpit jirpadiante , t. II, p. l 114. — Vlrag, Mmgftr
Szaxadok. — Palma, NotUia reru» Hungaricanm,
1 1, p. S63, 8« édlt., 1781.
ANDRÉ ou ANDRBA8SO DE HOHeBU,
roi de Naples, né à Bade en 1324 , mort à Napki
le 18 septembre 1345. Second fils de Charo*
bert , roi de Naples , et ensuite de Hongrie, fl
fut marié en 1331 à Jeanne, petite-fille do ni
Robert de Naples, âgée de six ans. Robert, qoi
mourut en 1343, avait institué Jeanne aon md^
héritière , et n'avait laissé à André que le titre et
duc de Calabre.En effet, Jeanne fut seule eou-
ronnée, en même temps que sa soeur cadette
Marie, était déclarée héritière présomptive. AM
réclama en vain contre cette spoliation auprès 4i
sa mère, Elisabeth de Hongrie, et auprès do pipe
Clément VI. L'époux de Marie, Charles de Do-
ras , et le frère de celui-ci , le prince de Tarent^
amant de la reine Jeanne , avaient d^ réQsâà
brouiller cette dernière avec André, et même à
la faire entrer dans un complot tramé contre h
vie du roi son époux. Jeanne trouva dans »
blanchisseuse, qui fut en même temps sa ooifi-
dente , Philippine Cabane , dite la Catanaise, ose
conseillère d'un esprit très-fertile en expédients.
André concourut à la perpétration du crime en gi-
sant, à l'occasion d'un tournoi, peindre sur sob dra-
peau un billot et une hache. Après une partie de
chasse près d'Aversa, le 18 septembre 1345,
aii'iviea de la capitale. A pefoe eaMI paru, qaf]!
lui jelèrtiit un nœud content autoordu cou, et
le tinrent suapendu hora d'un balcon jiuqa'JI
quli «ùt cesaé de reapirer. Ce prince parait
xfofr élé calomnie par quelques historfenai s'il
tkut en croire Pétrarque, il se fit remorquer par
H douceur, e4 ne manquait pas de talents.
Ftcder. r.aekieMi itr Unçarn. — Otitirnlcll
vrapM.-IjKi — SlmonilL — MunlorL
asdbA, cbeT de révoltés juifs, et natif du
drène, vivait dans la premiËre moitié du second
•iècle de J.-C. n eit appelé Aauxotiat par Eiisèbe,
et l'hontme de* lumières par Atnnlfandje. U
■e mit i ta tête des Juifs lona le règnede Tr^jan,
et lanimalenrpatriatlunedécouragé en ienr pro-
mettant de ies btre rentrer dans Jérnaalem.
Pour atteindre ce but , ils ne deraient, disait-il,
rîst épargner i ih se rendraient au contraire
agréables au seigneur, en exterminant les inH-
dèlea partout ou il s'en rencontrerait ; surtout
danalea endroits où se trouveraient des synago-
gues. Eotninés par ce fanatique , les Juifs vafn-
qnir«nt Lupus, pr^et d'Egypte, et r(^gèrent
de ae raiTenDer dans Aleundrie, dont il Bt mas-
sacrer c«n& d'entre les habitants qui q)parto-
iiBleiit à la région de Moïse. Les Juifs tirèrent
de cette eiécullon sanglante une vengeance ter-
rible. Les nns ravagèrent la LyUe , où Us Qrent
périr, dît-on, environ 300,000 habitants ) [lea
autiea s'avancèrent jusque dans l'Ile de Ch}-
pre , tA ils massacrèrent uu nombre coDsidérv
ble de Grecs et de Romains. S'il en faut croire,
Dion (bassins , dont Eusibe ne confirme pas en
ce point le rédt, ils commirent d'affreux excès
dan* ces eipéditiona : les prisonniers de guerre
étaient sdés et leurs chairs mangées par les
valmiuenn, qui se servaient de ta peau de leurs
victimes ai guise de vêtement. Us flircnt enfin
arrêtés dans le cours de leurs vengeances par
Hartiiia Turbo, général romain , envoyé contre
tDsparTr^an en l'an 115. V. R.
BUtM. HUt. «clA. JV.— DtoaCul1lu,LXIX. -Oï-
uriHié m (AleJianiJroviftcA), grand-duc de
Rnsaïe , né vers le milieu du treiziËme siècle,
mort le 37 juillet 1304, Il était le second (ils d'A-
lexandre Newskl, et ie lïère puîné de Démétrina.
Profitant du moment où ce prince', qui r^pia
■vaat loi, s'était rendu i Novgorod pour des
détails d'organisation intérieure, André alla com-
battre et réduire les Yases ou Alains du Cau-
esae, qui retkisaient de reconnaître la domina-
tion dâ Tatara. Il prit et brilla en particulier une
viDe do Dagbertan, Mediakof, dont il enunena
kl habilants en esclavage.
Comblé h cette occasion des présents du grand
kbau, 11 crut le moment favoraUe à re\écuti<Hi
du dessein qu'il avait conçu de détrûner ton frère
Démétrius. En elTet, le khan ayant placé André
i la tète des princes russes, sous le titre de grand-
duc, et lui ayant accorde un corps de Tatars,
JHK 5S4
il marcha sur Monrom, ordonna nui princps fea-
dataires de venir Je seconder; et Démétrius fut
contraint de fuir de ses Etats. Les Tatara en pro-
fitèrent pour envahir et dévaster les duchés de
Mourom, de Souidal,de Wladimir, d'Yourief,
de Rostaw, rte Tvfer. Une seule ville, Peitiasiaf,
ayant résisté à André et aux étrangers, dtHil II
s'était fait l'instrument et rmutiaire, les haM-
lanlï furent presque tous passés an fil de l'i^.
Alors Démétrius vint i Peréiasiaf , et y leva des
troupes. André eut de nouveau recours aux Mo-
gds; et Démétrius implora N(^, gouverneur
de l'Ukraine et d'Elatérinoalaf. Vo^ répraiilil i
l'appel du prince fugUif, qui Ht sembtanl de de-
mander une réconciliation. Mais le bon vouloir
du gouverneur de l'Ukraine ne fut pas de lon-
gue durée, grSce aux intrigues d'André, qui réus-
sit même k obtenir de lui des troupes. Nouvelle
f\iile de Démétrius : cette fois il se retire à Psko,
et son trkn reste maître do la principauté. De
leur cété, les Tatars dévastèrent de nouvean
tout le pays, théitre des hostilités des deux
fVères Ces hordes étrangères s'attaquèrent une
seconde fois à ta malheureuse ville de Perâafr-
laf ; mais en cette occasion les élémenU mêmes
du pillage firent défaut. Lea habitants avaient en
le temps de se rétbgier dans les bois.
La mort presque subite de bémétrius, en I IM,
mit fln k cette guerre fratricide. André resta
enfin possesseur de la souveraineté. Mai; cet état
' I choses fut troublé, deux ans plus tard , par
les ambitions rivales des neveui d'André. En
ce prince, qui h fit même, pour mieux
réussir, accompagner par sa jeune épouse, porta-
t-il le différend devant le khan, en présence du-
quel les coutendants en vinrent aux mains : le
Ualu qiio tai maintenu jusqu'à la mort é^le-
ment inopinéede Daniel, duc de Moscau,en 1303.
André convoitait la possession de cette ville, em-
bellîepar le prince défunt :il en appela idenou-
velles conférences devant le grand kban , qui,
en 1303, ordonna aux prin[:''s russes de s'en
tenir cliacun à ce qui leur l'Iaït échu. André
mourut universellement baï , et revêtu du froc,
selon l'usage.
KinmilD, IlistBtrt d» nuult, l. IV. - EnfiUMpid*.
ekntf-ijitcim. II. Mt-Us.
AnnnA (Charlet), né à Langres en 1723,
everfail à Paris, en 1 7âe, le métier de perruquier.
On lui attribua une tragédie dont le véritable au-
teur était Dampierre, l'une de ses pratiques.
Cette pièce a pour titre : Tremblement de terre
lie Usbonne, tragédie en cinq actes et e» itrt,
par M. André, perruquier prlviléjié, demai-
ranl à Paris, rue de la Vannerie, près la
Grève; imprimé à Amsterdam (Paris), et se
vend chei l'auteur; u. dcc. lvi, in-S". Il la dé-
dia < à l'illustre ctcélèbrcpoëlc,M. de Voltaire,!
qn'il appelle «monsieur et dier confrère. ■
•a?(dkA (Christian-Charles), pub1icisl« al-
lemand, né à Hildbnrghansen le 20 mars 1753;
Ki
mort lu 19 juillet 1831. Il s'occupa d'abord de
pédagogie, et dirt^ depuis 1787 rinstilulioa
de SctmepftnUial, qui \ewt d'ttre Ibûdée par
Salmaim.sur le^aDder^mlMdeBouiaeau.
II j eut pour aides Dech^tein , Linx et d'autre*.
£a i;«), André fmida à Eiseaach un peusioimat
déjeunes (iemoiselle*, etprit en 17381» directioa
de ri5cole prateetante à Briinu. Tous ces tra-
vaux idmiolstratiii oe l'efoptetkËrenl pas de pu-
blier un recueil pédagogique sous le litre de
Compettdtose Biùiiotltek dtr gemeinniiiiiçeTt
Kenainiae ( BîUiotb^ue compacte des connais-
laacei utile*]. Mail il fut obligé d'islerrompre
cette pnUkatioa , par ordre du gouTernement
Htiidueii. It se mit alors \ publier à Brùnn un
iouiad {Patriotucàej Tagblatt). U oenauie
loi susdU d'abord dea chicanes ; mais enfin,
p&ce k la protectioa de quelque* personuagea
Influents, le joumiiliste put contâsuaraei publi-
cations périodiqiKs de concert avec Schôeller,
ProLe&di et d'autres.
Les ouvrages d'André aoot trianioiabreuK.
Les principaux ont pour titrer • Geuiftinnài-
àge Spoitergaeage <mf aile Tage im Jahr, 10
vol.; Bnuuwick, 1790-1791 (Piumeuades utile*
pour chaque jour de l'année), publiée* de coo-
cert avec Beichsldn et Blau^ie ; cet ouïrage ob-
tint un grand auof*»;— UeberficàiderGeàirgs-
/brmationen vné bttondert dur Vebergangt-
fimatiOMninUaehrea ;BTiin», 1804(Tableau
dea roche* et surlont des roche* de traosUion
ta Moravie) ; — Keuette GtogropJtvcli-tlatU'
tiche BachreUmng det Kalseribvnu Des-
frdc/Ji Weimar, ISlS.in-S'CJIouïailedescriptlon
géographico-stati*ti(;ue de l'etnpire autrichien) i
ouvrage d'an grand méiite. En 1787, André
eotrqtrit avec BeUer la publication du KeicAi-
m^iger (Indicateur de l'IJnpire). Eu 1S09^
a fonda ÏBetperus , rocu«l péîiodiiiue qui eul
vn grand mxd», et qu'il contiBoa jusqu'à su
BDTt Vtn ia même époque il enlniint uoe nou-
velle pnblicitioD périodique, OekonomiscÂf
Neuigkeitt» (NouveUesécanooiiques), exclusi-
reroent consacrâes am améLioralioBs pratiquer
de l'agriculture. Pendant oiue ans, de 1811 a
18ÎÎ, il eut la rédaction du ^atioaal-Ka-
lender/iir die gesammU ŒstreieMtche Mo-
narchie ( Almanacb national pour tonte la mo-
Bardiie autrichienne ) , qu'il continiia, aprèason
établissement ï Stuttgart , eodi le litre : Àlma-
naeh tuaionat pour la État» de la Cmfédt-
rotion germûniqve. H.
Ceaitrialipns-Lrxuan. — OaUrrcUltiKiiê ffalia-
«(-EnrïtMfMBllï. [, Il , «Ce. - NtknitaQ Mr Bmt-
H)m, i-icr Jii.ri.ng i"i. - Horgenbi.it. >iibM H»i
ÂïiomÉ ( Èlie on Uélie), philologue Irançait,
natif de llordeauï, vivait ver» le milieu dii
•eioème siècle. On a de lui : une traduction la-
tine des odes d'Anacréon, Paris, ihii, ni-4>,
et 1558, in-8*; — T/ieodori Ga:^ lÀber qvar-
tus de aaatnKtione Oratianis, grw* cum
YvaionelalinB; Paris, lSil,in^°;— Carmen
ANDRÉ 5*
de Paee; Paris, 1559, in-4';— qudqua» poè-
mes Utins, imprimés dans Bulutius Glierus
(anagramme de /OBUS Gruterus), DtUclxpot-
tarum galloruni, I, B7-B9.
UCroli du Milne et DuKiHler. BWUtk.framç.,»/».
de RlioUl de JDTtfDT, I, Md. - SippMH. a-lOdiuc *
làXOm.É (Emile), agrOBOme altanand, (tèn
de Rudolphe André, naquit i Bchuqifeatlwl la
I " msr« 1 790. Il fut nommé, en 1 807 , CMuerra-
teur des forïits du prince de Salm ; plus tard il «e
Bt militaire, et se distbigua dans les^erreade
l'Autriche contre la France. Après la ctnclask»
delà pai\, il revint àaestravaax silvlcoles, d
obtint la pû(« d'inspecteur général des norobrcn
domaines que le prince d'Auerqieif possède m
Bobâme, en Autriche, en Carintliie et en bbie.
En ISlâ il se démit de cette place, et se relira )
Prague pour t'y Ihrer h Téhide. Quelques anntei
après , il acheta dans les environs de cette T9te
une terre, dans le but d'ï travailler è t'améliot»-
tion des races ovines; mais en 1S3S llfbttiréA
sa retraite par le prince d'Odescakh, qui Isi
conlja l'administration de w* vastes propriMé*,
Aiidréipublié jusqu'à présent: l'Tenveheixu
leitgematssen Foritorganlsation (Easal d"«^
ganisation foresliËre selon les besi^ns de répoq»;
Prague, 1823; ~ P F(»r=tJg/lcfte MUtet, ett.
( Mojens les plus propres pour lettrer de» fortli h
plus de profit possible) ;Pr«gne, lSie,*B-ri —
3" Ein/achsls den hoeehtUn Ertrag wtd A
tfachhaHiçieit gans sieher itellende Ftnt-
wirthichoftsmethode, etc. (Hétliade de cothn
fareslière la plus simple, garantisunt le rmm
le plus élevé et le plus durable, etc.); Pra^,
1832, in-8". E. ikOVJraa.
■&NDKÉ ou SAUTT-aiiDK* ( FrattfoU), b^
dedn français, vivait k la lin du dii-septtèraerfhk
et au conunencenient du dix-fauitièine. n fM fa
des médecins de Louis XTT. On a de lui : Xiitn-
tiens sur l'acide et falcall, oô sont exaMi-
nées let objections de M. Bogie contre ceiyrit-
cipes; Paris, 1677 et IDSl, In-H: «* oninp,
qui contient des idées erronées, bbI un p»
succès; il a été traduit en latin, en italien et a
anglais ; — Rijiexiont iw Ut amtet dei i»-
ladies , et de lenrs fgmflémei; Paris, IU!>
in-ii; — Kéfiexioiu sur Ut nature d^ rvi^
des, tevrt i;ffeti et Umr moMiirt: Booea, IIIH
in-lî; — Lettre* au mjel d» la mofit, «
maUJiees et dei rorcien .■ Paria , 171&,ii-ll
— Dans ce» trois deisiers aarnaei, VaidM,
dereon médecm du rot, prend k titre deMS*-
tiearde Saint-Àiidri, tandis 4|iu dans le p»
nier il ne se nomme que FramçiU ÂJtdré;tV
cequiexpKquB l'erreur de BnMdis,deCaRt*
et d'autres, qui ont fait du même aotew du p«-
eonnages différents. — On lui altrflwa »n»i ■
Pr.-clectiones in nippoeraiis Ubrmat d» *
temii nffectionilmi; Ctea, 1687, io-11; p*
volume rare. *'■
HiUn et tnadU. BUMMasa Mdlclwr rraeUM.
L IU,Mtt;lV,t*,M.
6«7 A?
tspëffioX, lutir d'Ollralie on Catalogne, Tivolt
Ters le miBcn da dii-scplifme t\Mt. Il ht
}ien<)>iirt Tingt-qnatre ans profteseuT i Baicdooe,
«trësigiu sactùirecn 1675. On s de loi ; Prae~
ttc.tr Gothobmonm pro airoTidU humani
porll morMs ; narcdoDË , ie7S, in-fid., d'aprta.
le sTstinie de Galien. H.
ARDBé CM ANaKKK (Jaeqtta), tbéologjni
aOemaïKl, ne, le !S rnsn 1518, i Waibiiiigen
4*111 le Wariembeq;, mort à TnUof^e le 7 jan-
Tter 1590. n ftat nirnommé [«r mc contempo-
rains SchmidUin ou Fabrieius (FoTKeroit), \
«aDM de ta pnfcMhm de «on p^. Il fat luc-
MBaheraent éittre , pnifeisear, diancelier et
préWK de l^t nr rfM de TiAtngae. C'est on
4e« pmMîpaai autenn de b Fvrmuta coneor-
di« rtdiigfe en I5T4 an (mi*eat de Bergen,
prts de Mi^eboQTg, et ipn dernt mettre m
lame à toutH lea ^épate* flertea dani le acte
4e fAOemaeiM pretutante , dqraie la mort de
Lolher. Il a laimé de «ombreux écrits, prea-
^Betoasde controrerae, dirigée «outre le caM-
■iMIie Bt oontre l'ÉgGae romaim , ou destine» à
•Mkttdn la daetrine de l'ubiqiAt od de la pré-
aence do corps de JéMia-ChilJt « tons Neni.
jt*érat firmai Atnàrmimm nfarœtni krfmt., lin,
._ — _.._^.._. r. ttwloff, Wirttm*. ram-
m, fUt! lierm. Ukaolag. —
AKDB* on uiDBKS { Jean on iHovanni ),
«Stbre canonlite, oaqnK dans le canton do
Mdgetlo, près de Florence, vers l!7Si ou, selon
•Tantrea, k Bologae, et mourut le 17 JuiScl fM7.
tlewt d'abord par son père, il «tudta le droit ca-
non i l'nniverstté de Bologne. Il j mourut de la
pcatc aprÈs afoir proressé le droit canon pen-
dant qnaraate-dnq ans , succeesiTement à Pa-
doue, t Mae ci t Bologne. On lui prodigua dam
ton épitqilte les titre» pompeux d'archidoo-
teur des décréta , de raUnn des docteurs , de la-
nière, de censeur, et de ligte des mœurs ( rabbi
àaetorum, lux, cenior, aormaque morvm ).
On a de hii : — 1' de« cnmmentairet sur les Dé-
(létales et sur le Sente, qull intilula Novellm,
Al nom de sa mère et de sa flUc; Rome, 1470 ;
FSrfe, 14H ; Bâle, USA ; Teniie, 1489, 1«90 et
I&81 ; — S* des commentiires sur les Clémen-
Itaes, on SUT les Nouvelles de Clément V; Stras-
bourg, 1471; Mayence, Rome et Bile, 1470;
hjaa, ISSl, in-fol.) — 3° des additions au Spe-
eMhimJttrtt de Dnrand, prises mut à mot des
ConiinadX}ddrale;PariB,l&ïl; Baie, 1574. C'est
•Inai qnH s'éblt encore approprié le ttaité de
Spontaltbat tt Matrimonio, de Jean Anguissola
On Aagoiaciola. ( Vo^. CusERino. }
ABBK* YaUra ou uniMKas Valeriiu , tm-
tUBuni DBssa.nie on Taxaiider ( de Teueon-
drta,t*adaiiomdiiBrHlnnt), bibliographe beJge,
té * DetadMl (Bnbant), le 17 novembre liSS,
)RB K&t.
mort à Lmirain en 1Û5B. 11 étudia les lettres h
Doua; elà Anvers, oii il eut pour maître .^ndré
SchoÂ, n étiHlla ensuite te droit, et deTlrt
proresseor et bibliothécaire h l'unirersitK de
Louvain. — André est prlnclpalouent connu par
l'ouTTxge Intitnlé BIbItolheea belgica; Lon-
Taht, 1023, iB-R° ; ir>43, (n-4*, éiliiion augmen- '
1^. Foppens, chanoine de Urnxelles, en a dont»
uuenouTelIe édition en 1739, Bruxelles, \n-V,
t Toi., dans laquelle il a fonrtu ce qu'on trouve
dans Lemire, Swerts et autns. Quoique cette
dernière «oit la jilos belle , Iro cuHeui; recher-
chent encore lea premières, parce qu'encs con-
tiennent des parficnlarités qne te nourel éditenr
a abrégée* ou omises. On a du même auteur :
Calalogtis etarvr, miptmf.r Kiiptor., sow
lenomderoi. Taiondrr;Majmet, 1807, ln-4',
rare; — Faili aeadanici ttudii Lorrrnien-
tli, de. ; louTsin, 1 03B, in-i", conudérahlemeat
•ogmeoUa dans l'édJtiaD de 1050, qui (Ut mise •
l'index; —Sym^aitittriitanonM; — deTaga
•AKOttiL OU ÂMvmàna (Jea»), AaHifroH-
»ensù, dunniqucur alhinaad, nommé aussi .In'
drtat Magisltr, «ÎTiit an commenoemNit da
quiiuième siècle. 11 était chanoine régulier de l'or-
dre de Safait-Angostin, et entra daas lecouvenl de
Stiat4Iagniis,kBBtisbaniie, en 1410. On igaorc
l'époque de m laort. Set ouvrages imprinés
aont : — Càronleoti geittraU a C/tritlo nato
uigue ad atinumliTlt'inséréilansPeZjThemtt-
rui Anecdotorum , t. IV, part 3, p. 373, 17*3,
in-Col. Le mène ouvrage, augmeulé et eo>tl>ué
JMqn'i l'année liSO |)ar Jean Knft, ed iméré
dansEckhait.CorpMiJ^ii/oriconim «ukfiiAvi,
t I, p. 1831, i7U,ia-lol. ;— CAnmioantfetfH-
eibas JoDarir (jusqu'en ii39),ctimperalipo-
iitenULtoaardiBaitliolt,adamivnUao;vJut-
dtnt Andréa Biitorix/undaliotilta MonnitUO'
mtHVumlateriammper parla Bmartm ; ira-
berg, 1601,10-4*; réiihpriiaéàRanovreeu 1B07,
û(-4*, ^ dans SeHptoTM Aerutn GerncMJRtrsM
de Schilter ; Stnabonrg, 1702, In-fol. ; — Oinrimi
Stxennale, onnum Càriili 1411 ctiM^in^HC
lequattiàv*, eomplectau, edidit Àruàwu Fg-
lix Oefelivs, dans Xencm Boicarvm Seripto-
rex, 1. 1, p. 15, 1763, in-fol.;— CdddSfUf Eplt-
cnporum Ratisbonnuium, ab origine «f on-
HM» 1418, dans la MdIectIaB dXMdkn, t. I,
p. 31. H.
^ iTMorMi kUiita, p. «a. -■
AHDIÉ DU AKDKRAS (Jean), écrivain espa-
gnol, mahomélBn converti , natif de Xatlva, po-
Hto vDIe du TDjaume de Valence , vivait h la lin
du qninziènie siècle el au commencement du
sciiième. n ni l'antenr d'un ouvrage oClèhre,
$59
ANDRÉ
560
intitulé Confusion de la secta Mahometana ;
Sévillc, 1537,10-8*; Grenade, 1560, in-S". Cet
ouvragé a eu plusieurs éditions, et est mainte-
nant excessiTement rare dans le texte original,
n a été traduit en latin par Gisbertus Voetius;
Utrecht, 1046, in-8^ ; en allemand, par Christian
Cœlius ; Leipzig, 1 598, in-8^ ; en anglais, par Josua
Notstock; Londres, 1652, in-8*'. La traduction
anglaise a pour titre : the Confusion of MU"
hameds Sect ; or a Cor{fuiation ofthe Turkish
Alcoran..,, written originally in spanisk by
Joannes Andréas Maurus, who tvas one of
their BishopSy and afterwards turned Chris-
tian ; translated into english by /. iV. — Fuster
attribue à André un ouvrage fort rare, intitulé
Practica de Àrithmetica ; imprimé à Valence
en 1515, et à Séville en 1537, in•4^ H.
N. ADtoDio, Bibliotheca hitpana vêtus, II, SU. — Ro-
ût\gaeif Bibliotheea valentina, ns. — Ximeoo, Escri-
t&res del reyno de f^aleneia, I. 75. — Moréri, le Grand
dictionnaire historique. — Clément, Bibliothèque cu-
rieuse. — Fuftter« Biblioteca votenciona, I, 68.
* ANDRÉ OU ANDBEA8 A CRUCB (Jean), en
italien Andréa délia Croce, en français André
Delacroix, chirurgien italien, mort en 1580.
n pratiqua longtemps son art à Venise. On a de
lui : Chirurgix libri septem, in quibus ea
omnia qux optimie chirurgo in curandis vul'
neribus convenire videntttr, ordine quodam
amplissimoy concemi possunt;\emae, 1573,
in-fol. ; traduction en italien, ihid., 1574, in-fol.
C'est une compilation contenant des extraits
d'Hippocrate, de Galien, d'Avicenne, etc., avec
quelques commentaires. Il en existe plusieurs
éditions.
Haller, Bibliotheea chirurçiea, t. I, p. f».
ANDRÉ (le petit père). Voy, Boullanger.
ANDRÉ (Jean) , peintre français , né à Paris
en 1662, mort dans la même ville en 1753. Il
prit de bonne heure l'habit de dominicain, et se
livra à Rome à son goût pour la peinture, sous
Carie Maratte. Revenu en France, il exécuta les
fresques qui décoraient les Jacobins de la rue du
Bac et ceux de la rue Saint-Honoré. A Lyon, il fit
dans le couvent de son ordre, un immense tableau
représentant /.-C. chez le Pharisien. A Bor-
deaux le couvent de Saint-Dominique possédait
de ce peintre les Noces de Cana et la Multi-
plication des Pains. Saint-Lazare de Paris avait
de lui Saint Vincent préchant aux pauvres, et
d'autres tableaux.
Nagler, Allgem. KûnsUer-Lexieon.
ANDRÉ, ANDRBAS OU ANDREA {Jean-Var
lentin), savant allemand, né à Herrenberg, dans
le Wurtemberg, en 1586, mort en 1654. Ce fut
un des hommes les plus remarquables de son
époque, n passe pour le fondateur du fameux
ordre des Rose-Croix. Mais quelques auteurs
doutent qu'André ait été le fondateur de cet or-
dre. ( Voy. Herder, Deutsches Muséum, année
1770. Chr.-G. de Murr {Sur la véritable ori»
gine desrose^roix, etc. ; Sulzbach, 1803, in-8* ) ;
et J.-G. Buhle, De vera origine adhuc latente
^ fratrum de Rosea Cruce , inprimis vero or-
dine Francomurariorum ; Gœt^D^ue, 1803; en
allemand, 1804, in-8°). Ce dernier pense que
André a donné seulement une nouvelle oigia-
nisation de Tordre des Rose-Croix, d'après les
bases de celui des Francs-Maçons. Conformé-
ment aux statuts des rose-croix, les sdenoes
devaient être employées au profit de la vertu
et du bonheur des hommes, au lieu de les faire
servir à l'orgueil et aux intérêts matériels.
Né de parents protestants. André étudia à Tu-
bingue, voyagea en France éL en Italie, devint
abbé d'Adclsbcrg et chapdain du duc de Bruns-
wick- Wolfenbuttel.
André a laissé, dit-on, plus de cent ouvrages»
parmi lesquels on remarque : De Chris tiani Cas
moxeni genitura Judicium ; Montbéliard, 1612,
in-12 : c'est une satire contre les astrologues; —
Collectaneorummathematicorum DecadesXl;
Tnbingen, 1614, in-4*;~ InvUatio adfraU^
nitatem Christi prior ; Strasbourg, 1617 ; pos-
terior, ibid., 1618, itt-12; — Eosa florescens,
contra Menapii calumnias^ 1617, in-S** : celte
apologie des rose-croix est signée FlorenHmu
de Valentia, nom qu'André a pris qudqnefoii,
ainsi que celui é* Andréas de Valentia; •* Ife-
nippus, seu dialogorum satyricorum Centwria,
inanitum nostratium spéculum;-^ Heliami
juxta Pamassum, 1617, in-12. C'est dansoe
livre remarquable que l'auteur met en relief ks
causes qui empêchaient l'ÉgUse et les lettres
d'être aussi utiles qu'elles devraient l'être ; —
Civis christianus, sive Peregrini quondam er-
rantis Restitutiones ; Sin&bonTg, 1619, in-8*;
traduit en français, sous le titre du Sage citoyen;
Genève, 1822, in-8''; — Mythologie chrit-
tian<r , sive viriutum et vitiorum vitx kU'
manx imaginum libri III; Strasbourg, 1619,
in-12 : ce livre a été en partie traduit par SoB>
tag et Herder; — Reipublicas christiano-
polUanœ Descriptio ; Turris Babel , judiào-
rum de fraternitate rosacex crucis chaos;
Christianx socittatis Idea : ces trois écrits,
tous publiés à Strasbourg en 1619, iii-12, bis-
sent entrevoir le projet qu'avait i'aut^ir de
former une société secrète. Peut-être faut-fl H
attribuer aussi les Nopces chimiques de CkriS'
tian Rosencreutz, et la Réforme générale du
monde.
On dte encore de lui : Herculis christim
LuctxXXIV; Strasbourg, 1615, in-12: c'est
une allégorie aux travaux d'Hercule luttantcootre
les vices du siècle; — Opusula aliquot de Res-
titutione reipublicx christianx in Germania;
Nuremberg, 1633, in-12 : l'auteur s'y montre dé-
voué à la cause de Gustave- Adolphe; — Mytho-
logie christianx , sive virtutum et vitiorum
vitx humunx Imaginum libri III;Strèsbom^
1619, in-12 : une traduction de cet ouvrage pa-
rut en 1786, sous le titre de : /. V. Andrée
Dichtungen zur Beherzigung nnsers Zeital'
ters, avec une préface de Herder. Les autres
ANDRÉ
5«3
d*Andréy parmi lesquels une Tie de
-père /acqties Andréa en yers latins,
ondance avec les ducs de Brunswick ,
lelenialia Àugtistalia , sont si nom-
je la liste seule des titres formerait
3. Voyez M.-P. Burks, VolUtaendiget
liss aller Schriften /. F. Andrex ;
1793, in-8*. Enfin André laissa beau-
lanuscrits inédits, conservés en partie
>thèque d'Hehnstaedt. Le professeur
n a tiré la Yie d'André, et Ta donnée
Bcond volume de sa collection d*au-
des : Selbstbiographien berûhm-
\er ; Wintertiiur, 1799, in-8*. — An-
it aussi plusieurs poèmes (en aile-
ntre autres : Geistliche Kurzweil
ents spirituels); Strasboui^g, 1619,
Christliche Gemœlde ( Peintures
is) ; Tubingue, 1612, in-4*; qui foumi-
rder ample matière à l'éloge d'André.
Tages d'André, dit cet illustre écri-
sont pas des salons larges et vides,
>lis petits appartements , qui veulent
is et ornés de curiosités. L*auteur y
es vérités que nous oserions à peine
ordliui, quoique nous soyons plus
un siècle. » F. H.
4uUMoçraphie* d'hommes eélibres; Wtn-
», ln-8«. — Burk, Notice sur ^ndre», etc. ;
t79S, ln-8«. — Melch. Flitchllni, Memoria
» wirtemberg. , L II , p. 1«. — FlOgel , Cei-
KomiKhenLittêratuTt t. III, 40S.
(Jean)f célèbre musicien allemand,
bach le 28 mars 1741^ mort le 18 juin
at d'abord destiné au commerce par
i , mais son goût pour la musique Tem-
]ii'à l'âge de vingt an», André n'avait
ue des pièces fugitives de chant ou de
instrumentale. Les opéras-comiques
t des opéras-boulTes italiens qu'il en-
rancfort vers 1760, lui donnèrent l'i-
vailler pour la scène. Son premier ou-
8 genre, Der Tôp/er ( le Potier), qui
nté à Francfort, plut par la gaieté et
qui y régnaient. Son succès détermina
Goethe à confier au jeune compositeur
i'Ermn et Elmire, André le mit en
?ec le même succès. Ces deux ouvra-
été représentés peu de temps après à
issirentsi bien, que leur auteur Âitap-
:ette vfUe pour y diriger le grand théA-
vendit alors sa fabrique de soieries,
t àBeriin avec sa femme et ses enfants
per son poste, et pour apprendre
et le contre-point, dont il n*avalt
« fait l'étude régulière. Durant le
l passa à Berlin , André composa un
d nombre d'ouvrages pour le théâtre
lit. n resta plusieurs années dans cette
«bablement il s'y serait fixé pour ton-
eût pu y transporter une fonderie de
et une imprimerie de musique qu'A
les à OfTenbach en 1774 ; mais n'ayant
pu l'introduire à Berlin à cause du privilège de
Hummel, et ses affaires ayant été mal conduites
en son alisence, il prit en 1784 le parti de re-
tourner à OfTenbach, pour diriger lui-même uno
entreprise qu'A considérait comme plus avanta-
geuse que la direction d'un théâtre. Le succès ré-
pondit aux espérances d'André, et son établis-
sement devint un des phis considérables de
l'Europe en cc'genre. Lui4n6me en dirigea toutes
les parties, et leur donna tant d'extension qu'il
finit par y employer journellement plus de cin-
quante ouvriers.
Les opéras dont André a composé la musique
sont : 1*» Der-Tôp/er (le Potier) ; — 2* Erwin
et Elmire; — 3*^ Herzog Michel (le duc Mi-
chel); — 4® Der alte Freyer (l'Amoureux su-
ranné) ; — 5' Peter und Hannchen (Pierre et
Jeannette ); — 6^ Der Fiirsl im hœchsten Glanze
( le Prince dans toute sa splendeur) ; — 7° Laura
Roseti; — 8" Claudine; — 9* V Alchimiste; —
10*» les Grdces; — 11* Dos Tartarische Gesets,
(la-Loi des Tartares); — W DarFriedens-Fest
(la Fête de la paix); — 13* Die Schadenr
/rewife (l'Envie) ; — 14* Kurze Thorheit ist die
besteO^ pins courte Folie est la meilleure) ; —
15*l>at Wûthende Eeer (l'Armée furibonde);
— 16* Elmire, réduite pour le clavecin en 1782;
— 17* Dos Automat (l'Automate); — 18* Der
Barbier von Bagdad (le Barbier de Bagdad);
— 19* /c Vieux Homme libre; — 20* Arlequin
perruquier f pantomime; — 21* Belmont et
Constance; — 22* Quelque chose doit nous
survivre: — 23* musique pour la tragédie de
Macbeth; — 24* Idem , pour le Roi Lear; —
2ô* Divertissements pour diverses circons-
tances. « Le style de ce musicien, dit M. Fétis,
n'a rien de remarquable, soit sous le rapport de
la nouveauté des idées , soit sous celui de l'har-
monie; mais ses mékxlies ont du naturel, de la
grâce, et plus de gaieté qu'on n'en trouve com-
munément dans la musique allemande. » Il y a
beaucoup d'analogie entre la manière d'André et
celle de Ditters de Dittersdorf.
Fétu. BioifTophie univertellê des Musiciens.
ANDRÉ (Jean^Antoine)y fils du précédent,
né à OfTenbach le 6 octobre 1775, et non à
Berlin en 1776, mort vers 1845. Son premier
ouvrage fut une sonate pour piano avec accompa-
gnement de violon, composée pendant un voyage
qu'il fit à Manheim et à Strasbourg avec son
père. En 1789, il retourna à Manheim pour y
continuer ses études de violon, sous la direction
de Fraenzel : il y fut nommé premier violon ad-
joint du théâtre de la cour ; mais l'année sui-
vante il fbt obligé de retourner à Offenbacli pour
y diriger le commerce de musique de son père ,
qui voyageait en Saxe.
La grande quantité d'ouvrages sortis de sa
plume lui avait déjà donné une habitude d'écrire
qu'il est rare de posséder à cet âge; toutefois
cette habitude pratique ne lui parut pas suffi-
sante; il sentit la nécessité de Mre des études
«63
ANDRE
sei
plus sérieuses; et en 1792 il retourna àManliciin
pour faire un cours d'harmonie et de contrepoint
sous la direction du maître de cliapelle Walmeis-
ter, qui y en moins de deux ans, le mit en état
d^écrire correctement. Depuis 1793 jusqu'en
1796, il passa son temps alternativement entre
le commerce de musique et Tétude de son art.
Il élait dans sa vingtième année quand il partit
pour l'université de lena, où fl resta jusqu'au
printemps de 1797. Après avoir voyagé quelque
temps dans le nord de VAlIemagne , il retourna
à Offenbacli en 1 798 ; mais il n'y resta pas long-
temps , et dans la même année D entreprit un se-
cond voyage musical à Mayenœ, CoUentz, Bonn,
Cologne et Wesel. La mort de son père le rap-
pela à OfTenbadi en 1799, et dès ce moment il
se livra sérieusement à son commerce de mu-
sique, ce qui ne l'empêcha pas toutefois de faire
encore, dans le cours de cette année, une grande
tournée musicale. Pendant son séjour à Vienne, il
acheta de la veuve de Mozart la collection de ma-
nuscrits qui avait été laissée par le grand artiste.
La liste des ouvrages de sa composition, qui
ont été imprimés depuis 1788 jusqu'à ce jour,
comprend vingt et une symphoni<*s pour l'or-
•cliestre ( Manheim et Offenbach ) , trois concertos
de violon, sept concertos poor divers instruments
h vent, plusieurs recueils d'harmonie pour la
musique militaire, denx messes, Rinaldo et Al-
cina, opéra (1799), sept œavres de quatuor
pour deux violons, alto et basse, six œuvTes de
sonates de piano, des sérénades pour orchestre,
des fantaisies et des airs variés pour plusieurs
instruments, des cantates, des romances, etc. La
musique d'André manque dlnvention , mais elle
est agréable, et l'harmonie en est assez purement
écrite.
Fétis, Biographie universelle des Musiciens.
AifD&K (John)f aide de camp du général
anglais Clinton à Fépoque de la guerre d'indé-
pendance de l'Amérique. Il tomba victime de la
perfidie du général Arnold, qui, feignant de traldr
les Américains , avait demandé à entrer en pour-
parlers avec les Anglais. Il chargea le msjor
André d'entretenir une correspondance secrète ; et
lorsque tontes les mesures (\jrcnt prises , André
vint trouver Arnold à West-Point ; mais à son
. retour, et au moment où il se croyait hors des
* postes de l'armée américaine , il fut arrêté et
fusillé comme espion le 2 octobre 1780.
Amtrican biographp.
ANDRlfc LoifcimEL, LomuiEL ou de Losimer^
c'est-à-dire de Longjttmeau près de Paris, do-
minicain , est connu par les missions qu'il rem-
plit en Orient dans la première moitié du trei-
zième siècle. En 1238 il alla chercher à Constantî-
nople la sainte couronne d'épines que Louis DC
avait rachetée. André et son frère Jacques la
transiiwrtèrent h Venise, puis à Sens, où le roi
accourut à sa rencontre; enfin à Paris, où elle
Ait déposée dans la Sainte-Chapelle, qui venait
d'être magnifiquement reconstruite. En 1245,
André de Longjumeau fut adjoint, probaUemeiit
par saint Louis, aux deux frères mineun et ua
quatre dominicains qulnnocent I\', après leooa-
dle de Lyon, envoyait an prince tartare Bqo-
thnoy (Uochin ou Boehin), pour le réoondSer
avec les chrétiens : on sait que cette entreprin
n'eut auam succès.
Bzovius snppose qu'en 1247 André de Longs-
mcan se rendit, par ordre d1niiooentIV,aipits
des primats orientaux qui gouveniaSent les ég^
schismatiques des jacobites et des neslorieos, el
qu'il rapporta an pape dnq ^tres contenant li
profusion de foi de ces prélats. On le Imne
vers la fin de l'année 1246 dans lllc de Otfipn,
où passait le roi Louis IX aBant à la terresaM^
et où arrivait aussi le nommé Bivid, qaimi
sait nonce du chef des Tartares, EreaKhty m
EKrhe-tay Yven. André reconnut David poor IV
voir vu dans l'armée des Tartares, et traMdl
an roi, en langue latme, les paroles de œt cr
voyé, ainsi que les lettres dont II élaK poHotf.
Comme David annonçait qu'Ercalthar etlegnai
khan se montraient dévoués ao christianèM,
qu'ils étaient même dé^à baptisés, saint UÉb
diargea André de Longjumean et six autres m-
Toyés de se rendre en toute liâHe auprès h
souverain de la Tartarie, auqod ilsavaiatka^
IHr de magnifiques présents. Us paitireift le
25 janvier 1249; mais lorsqu'ils arrivèreiftai
terme de leur long voyage, le grMui àhn,
qu'ils nommaient Ken-Can , ou Kuine,
de mourir, et sa Tcuve Chamis , cpii le
çait , n'était nullement disposée à brroriser hi
chr^ens. André eut avec cette r^ne un ertii»>
tien qui ne lui laissa aucun espoir de réuarir à»
sa mission. Il prît alors le parti d'aller rqoinAi
Louis IX à Saint- Jean-d'Acre. H setrôu^aKdw
cette ville on 1253, quand le oordelier GafflaaR
de Rubniquis se disposait à un nouTeao ftyi^B
en Tartane. Guillaume, avant son <iépait, re^
d'André des renseignements dont fl profita, iw
cependant obtenir plus de sueeès è la eov de
Tartarie. Le nouveau lihaa, appelé Maaga, m-
voya Rubruquis, en le chargeant de remettre à
Louis IX des lettres où DavfdéteH traMédln-
posteor. Peut-être ce David n'aralt-fl été fi^a
espion.
On ne sait rien de ce qœ devint AnM i|Hè
1^53. n est probable qnll a écrit les rdatioaide
ses voyages et de ses légatkms; mais fl ne re*
de lui qu'une lettre à saint Louis, transmieà
la reine Blanche par ce monarque, et la trate-
tion latine de l'épltre vraie on sappofée d'Eres
thay, épRre dont Bergeron a inséré une veniii
française dans sa collection d'anciens voyages s
Asie. Plusieurs auteurs du treiiièine siè(fe,€ia*
tier, Coraut, Vnioeat de Beanrais, Rvferaqri^
Gufflaume de Nangis , Beniard Guidoiiis, eut tfl
mention d'André de Longjomean.
Histoire littéraire de la Frmnee , t. XVIII, ^ WMNL
*AHDBÉ {Nicolas), diirargiieB françrii, aéà
DQon en 1704, mort vers 1780. Il fit aesétidei
M5
A19DRE
566
à Montpellier, et s'établit h Versailles. Outre phi-
fltears écrits snr Tusage des bougies dans les
nala^Ues sypbilttîqiies , on a de lui *. Observa-
tions pratiques snr les nuUadies de Vurètre^
et sur plusieurs faits eonvulsifs , et la guéri-
son de plusieurs maladies chirurgicales; Pa-
ris, 1756, m-8*.
CuTère. Bi&Hotkétm de la wtédtetm.
m
*Ain>BÉ {Rodolphe)^ agronome et économiste
alkmandy fils de Cbristian-Charies , né à Gotha
le 16 janTÎer 1792, mort à Tischnowitz en jan-
tkr 1825. n ayalt à peine dix-sept ans ([uand il
commença en MoraVie sa carrière d'agricolteur
praticien, quH continua ensuite en Bohème. En
"1814 y Q eut la dh*ection des domaines de Raitz
«t de Blansko, appartenant au prince de Salm ;
et, quelques années après , on lui confia Tadmi-
râstratîon des domaines plus étendus de Tisdi-
BOwHz , dans la basse Autriche. Le grand mé-
rite d'André est d*aToir le premier approfondi et
Ueo décrit Tart difficile de perfectionner les races,
€t d'en créer de nouvelles et de constantes. Ses
priDdpanx ouvrages sont : 1^ Darstellung der
tortûglichsten landwirthschqftlichen Ver-
kaeiinisse, etc. (Exposé des principales situa-
fions de cultnre sous le rapport du sol ) ; Prague,
1815 y 1 Tol. in-8° : c'est un manuel destfaié à
r^grienltenr praticien ; la 3* édition, qui a paru
m 1831y est enrichie de notes par A. Rieger ; —
3* Anliitung zur Veredlung des Schc^ie-
Aef, etc. (Instructions pour l'amélioration des
races orinet); 1 vol., Prague, 1816 : la 3* édl-
lioo, publiée en 1826, contient des annotations
dlOsner ; — 3* Veber die Verwaltung, etc. (Sur
Tadministration des domaines en Bohême, en
Moravie et en Autriche); Prague, 1820, 1 vol.
^innd tai-8* ; — 4* Kurzg^ftisster Unterricht
tàer die Wartung des Schafuiehes, etc. (Ins-
fmdioQ abrégée pour les soins à donner aux
Biootoiis ). Cet ouvrage , publié par les soins de
Il Sodélé impériale d'agriculture de Moravie ,
est mie espèce de catéchisme da berger.
£. JaCODEHI!!.
. ASBBé BâmiHiH. Vop. Bktnmt,
AMMmé de Saint-Nicolas , religieux carme ,
aé à Remiremont en Lorraine vers 1650, mort
à BesBDÇonea 1713. On ade lui : r De Lapide
M^mlehrali, antiquis Burgundo-Sèquanonim
eemiiihus , Vesuntione , In Sancti Jodnnis
EvangelistSB basiliea, recens posito ; Besançon,
1093 , in-12 ; ' 2* Lettres en forme de disser-
iaHon sur la prétendue découverte dé la ville
éTAnvre en Franche-Comté; Dijon, Micard,
1698» in-12 : ranteor y combat Topinion du
P. Dmiod SOT la situation de Tancienne ville
f Aveocfaes ( Àventicum ), près du lac d*Antre,
«IX environs de Moirans; — 3** plusieurs ou-
vrages manuscrits conservés à la bibliothèque
«le Besançon.
Ldoof . BMlothiqmê higUtriçme de la Franeê. -
Jommai du uivanta, Mf7. p.
*axdr£ on AHDRBAS de Staffelslein, bé-
nédictin allemand , du monastère de Saint-Mir
obel à Bamberg, mort ^n 1502. Ses ouvrages
sont : Chronicon Monasterii Sancti Michaelis,
prope Bambergam , en manuscrit de la biblio-
tlièqiie royale de Munich; — Opus ingens de
snnetix et viris illustribus ordinis Sancti Be-
nedietï , en manoserit à Munich : im extrait de
cet ouvrage'( A c/a sametss Àthmnodœ, abbesse de
GandiTsheim ) a été inséré par Pez dans son
Thésaurus , tom. 1 , 63 ; — Vita B. Ottonis,
episeopi BambergeTukSy publiée par J. Gretser,
dians son ouvrage De divts Bambergens^àus ,
et dans part. X. de ses ouvrages; Ingolstadt,
1611, in^**. On en trouve nne traduction en
Italien dans MaflH, ViU di XVII Con^essori di
Ckristo, Ziegelbaoer fiût mention de phisienrs
sMtres ouvrages d'André , subsistant en manns-
crits à Bambeig et dans d'autres faibiiothèques.
»«;rrlbanrr. Historia rH Meratim ordimis Sanoti
bemdÀcli, I, sot. — Fabrlclu, Bm%othêoa UUina wudim
et in/bnœ œtaiis. — JOcher, ÂUgemeinei Celehrtai'
/..exicon, avec le Supplément d' A delung.
*AXDRé OU ANDREiB {Thierri-Emest ) ,
peintre conrlandais, vivait au commencement
du dix-huitième siècle. On a de hd des portraits
et des tableaux d'histoire estimés. Heineken fait
reloge de plusieurs ouvrages d'André, qui se
trouvent à Brunswick.
Hpineken , Nachriehten von Kûnitltm vnd A'imif-
$ackmk.
knBKÈ{Tobie)yVnédeàn allemand, né à Brème
le 1 1 août 1 A33 , mort à Franeker le 5 janvier
1685. n élndia à Dnisbourg, à Leyde, à Gro-
ningne , et fut reçu en 1659 docteur en philo-
sophie et en médedne à Duisbonrg. En 1 669 il
flit appelé à lk>is-le-Duc , et passait pour avoir
lesecret de garantir les cadavres de la putréfac-
tion. Quelque temps après, il Ait nommé profes-
seur à Franeker. L'université s'opposa à cette
nomination ; et , quoique André se tùi justifié
de certains soupçons qu'on avait conçus contre
lui , Von\Te des états lot révoqué, et il n'obtint
point la chaire à laquelle il avait été appelé.
En 1674 fl passa à Francfort-su r-l'Oder, pour
y enseigner la médecine; mais bientôt les cura-
teors de TAcadémie de Franeker le rappelèrent
dans cette viBe le 11 juillet 1680; et, le 11 jan-
vier de l'année suivante , il vint y remplir la
chaire de philosopiiie. Pendant les quatre an-
nées qu'il occupa cet emploi, il soutint de tontes
ses forces la physique de Descartes , comme
avait déjà fllK Abraham von Galich, son prédé-
ceseenr. André fut on des ad m irateu ra de Lonte
de Bils, et publia k ce sujet : Brève extractum
actorum In cadaveribus Bilsiana methodo
prcporafij; Doisburgi, 1659, fai-4*; Marpurgi,
1678 , in-4* ; — Bilanx exaeta Bilsianée et
Clauderkmm balsamatlonis ; Amstelodami,
1682, in-12; oposcnle dirigé contre Gabriel
dander, médecin du duc d'Altenbc^urg, qui avait
feit fanprimer, en 1679 , un écrit par lequel 11
pfétendait prouver que sa manière d'embnoner,
567
ANDRE
ne cédait en rien à celle de Louis de Bils. On
attribue à ce médecin : De concoctione ciborum
in ventriculo; Francfurti, 1675,in-4' ; — Exer^
citationes philosophiez de angelorum ma-
lorum potentia in corpora; Amstelodami,
1691, in-12.
Biographie médicale. — Adelnog , Soppl. k JOeber.
ANDRé, surnommé Sylvius ^ c'est-à-dire
Du Bois, chroniqueur firançais, Tivait dans la
deuxième moitié du douzième siècle. H était prieur
de Marchiennes , dans le pays d'Ostrayant, dio-
cèse d'Ârras. H n*est connu que par une chroni-
que abrégée des rois de France, qui a pour titre :
De gestis et successxone regum Francorum;
elle est divisée en trois livres, un pour chacune
des trois races ; et chaque livre est subdivisé en
chapitres, selon le nombre de rois qui composent
les trois dynasties. André ne s'est pas contenté
de nous donner l'histoire des rois de France, il a
voulu faire connaître leur origine , et pour cela
il remonte, comme tant d'autres chroniqueurs du
moyen âge, jusqu'à Priam et au siège de Troie ;
mais il a du moins le mérite d'être fort sucdnct
dans cette partie. Il a dédié son ouvrage à Pierre,
évêque d'Arras, qui lui avait commandé ce tra-
vail. Dans répttre dédicatoire qui sert de préface, il
déclare que les principaux auteurs qu'il a suivis
sont Grégoire de Tours etSigebert, continué par
Anselme de Gembloars jusqu'à l'année 1136;
mais il ne se borne pas à ces deux auteurs, ni à
donner seulement l'histoire des rois : il y a en-
tremêlé fout ce qu'il a pu découvrir touchant
rhistoire ecclé&iastique et civile de la France, de
l'Artois et du reste des Pays-Bas. Cet ouvrage a
été cité comme une autorité. Guillaume , abbé
d'Andres, dans le Boulonais, qui écrivait au com-
mencement du treizième siècle, Ta inséré tout
entier, depuis l'année 1091, dans la chronique
de son monastère.
Raphaël de Beauchamp, autre moine de Mar-
chiennes, a publié la chronique d'André en an
volume in-4" de plus de 1200 pages , imprimé
à Douai en 1633 chez Pierre Bogard , avec des
prolégomènes , des observations en tout genre,
des paralipomènes, des appendices , etc. C'est
ainsi que d'un opasCule assez mince, d'une chro-
nique sèche et décharnée, on est venu à bout de
foire un gros livre , sous le titre de Synopsis
franco-merovingica.
Histoire littéraire de la France, L XV, p. rr.
ANDRÉ (Yourévitch) , grand-duc de Russie,
né à Suzdal en 1 1 10, assassiné le 29 juin 1 174. Il
était fils de Youri ou George Yladomirovitch ,
prince souverain de Kiev. A la mort de son père
(1 157), il ne fit aucune tentative pour lui succéder
dans le royaume de Kiev , dont la possession
était disputée par les autres princes indépen-
dants; il se contenta du duché de Souzdal, dont
il agrandit la capitale, Wladimir, fondée par son
aïeul Wladimir Monomaque. H exila ses fîrères,
avec leur mère et avec les seigneurs rebelles, à
Constantinople, où ils furent accueillis par l'em-
pereur Manuel Comnène. 11 remporta ensuite sur
les Bulgares une victoire complète ( 1 166 ), et ré-
duisiten cendres plusieurs villes. En même temps
il donna à son fils Mstislav le commandement d'une
forte armée qui s'empara de Kiev etpiUa cette an-
cienne capitale. L'année suivante (1170),MstisUT
assiégea Novgorod, dont les habitants, après om
longuerésistanoe, finirent par se soumettre. André
devint, par ces diverses conquêtes, le plus puis-
sant des seigneurs russes. Mais par cela mênei
excita la jalousie des autres seigneurs, et il tombi
bientôt sous le fer des assassins. La populace pé-
nétra dans le palais de Bogolynbovo, près Wb-
dimir, et en tira le cadavre pour le traîner daas
les rues. Les habitants de Wladimir conser-
vèrent longtemps la mémoire de ranniversaire
(24 juin ) de cet horrible assassinat. C'est eo-
core une tradition parmi eux, que les meurtriers
jetés dans un lac voisin par ordre de Blichei,
frère d'André , en furent rejetés par l'eau , et as
changèrent en flots flottants (Ilots de toorbe
qu'on voit sur ce lac ) , et qu'on enttnd leon
gémissements à minuit.
Sous le règne d'André, la Russie était divisée
en au moins dix royaumes indépendants, qui de-
vaient devenir facilement la proie des Tartarei.
UstrlaloT, Runkaya lUoriga.
ANDRÉ D'ARRBLLBS, pubUdste firançsii,
né à Montluel vers 1770 , mort le 28 sept 1S2&.
n étudia à Lyon, et vint fort jeune à Paris cbe^
cher fortune. Secrétaire du comte de Clennoot-
Tonnerre, il émigraen 1792, et servit dans rarmée
des princes sous le nom de M. de MonUutl (1).
En 1798 U fut attaché à Talleyrand , et nommé,
en 1 808, historiographe du ministère des relaticM
extérieures. A cette époque fl changea son non
contre celui d*Arbelles, Plus tard^ il devint una^
dent royaliste, et fut nommé, sous Louis XVUl,
préfet de la Mayenne, et, sous Charles X, préfet
de la Sarthe. H a publié sous le voile de l'ano-
nyme : Précis des causes et des événements qui
ont amené le démembrement de la Potùgm^
formant l'introduction des Mémoires sur la ré"
volution de Pologne ( par le général de Pirtoi),
trouvés à Berlin; Paris ,1806, in-8* ; — Bé-
ponse au manifeste du roi de Prusse ; Paris,
15 novembre 1807, in-S"* ; ~ De to Politique ti
des progrès de la puissance russe ; Paris, 1807,
in-8» 'y—QueveutVAutriche?P2in%^ 1809, in-f:
— Tableau historique de la politique de la
cour de Rome depuis Vorigine de sa puissaut
temporelle jusqu'à nos jours ; Paris, 1 810, in-8*.
cet ouvrage est une justification des actes de 5ipa-
léon s'emparant des États du pape; — Mémôin
sur la conduite de la France et de f Angle-
terre à regard des neutres; Paris, imprimerie
impériale, 1810, in-8^ Selon Barbier (Die-
tiontiaire des anonymes), ces ouvrages sont
dus à M. Lesur.
(1) Il éUlt frère cadet de Claude Andréa «re^iede
Qulmper, fib d'un marcluod debMi Montloel,
chanoine de Saint-Denis le ts août 181S.
AXDB< (Yamlatoitch), prince de Wladi-
■nir. Dé vin le «nDnwacanenl du treiilèrtii
iiède, mort le 14 Dovembre 12«4, Il était le fil^
de Jaroalar n, rt Ertre cadet du célAbre Aleuadre
HewakL II deinl, en 1 MB, vaital de Batoo-KlMii
dMf dca Tttan-Hogob. I^ià, l'année HiTsnte, i I
■T*îteaaajideHcoaBrIejoiig; maiiilAitcorapIé-
iHimt bMta, et obligé de B'enTuir de laRuuie. £d
13a7, à la mort de Batou-Khan, H rentra dam MO
laija, obtint aoD pafdc ' ~ '
Somdel. Ta;ei, pour plut de délalla, Bitoo et
AuxANnu Newui.
MtUiann4,eàaelit-Uxlam, 11. p. Mi.
AXOKi ( rwt-Marie), pbflotopbe et théo-
k«ie& fraDCaU, né le 23 mai 1S7& i Chiteaulin,
■I iMam BretaçK, mort k Caen le le fénier
t7H. Il «atn fort }eiuie dans l'ordre des jésuites,
d oocapa depuis 1 7I0 la place de professeur dt
malhirâtiqiietà Caen. Le P. André a'aoquil une
9wda réputation par l'Essai tur le beau, qui
panil en 1741, in-l2. Il était grand admirateor
de uint AuguaUn, et avait eu même le projet
d'aï cofopastf la Tie. Sincèrement attadié auj.
■aiimea de l'Ëglite gallicane, il trouvait étrange
^'da bûilt aux moines ta liberté de former
du* r£tat QO parti pour les doctrines ultramoa-
Hdm. QnoiqM aooniis aux décrets de Rome
Mdr lejuténiime, il voulait que chacun gardât
b (Oenoa nit des questions si vivement conlro-
nn^M. On toit, par sa correspoadamw avec
rttbi de HarbceuT, qo'U Utkmalt les procédés
i» aea etnifrires contre te cardinal de Noalliet,
Umlratenr de la doctrine du p. Malebrancbe,
I nt avec ce célèbre philosophe une correspon-
tece trt»4iilTie, qui ne Sait qu'à la mort de
«adenier. Les «entimeats du P. André eurent
UeaUt da rrtertisaement. On l'accusa d'être un
Mialuir en philosophie, et d'avoir une doctrine
nqwcte co théologie. Il fut éloigné des cliarges,
déptNiillé de celles qu'il possédait, changé de
Inde réaideoce, menacé d'un exil rigour^i;
■ait tien ne fut capatde de l'ébranler dans ses
crUoiu. n disait plaisamment à ce sujet : • Je
• ne saurais lUre comme le P. Dutertre, qui,
■ ea vertu de la sainte obédience, s'est couché
■ le Kir malebnuichiste, et s'est levé le matin
■ bon disdple d'Aristote. . A la suppression de
rdtdie des >é*ailes, le P. André se retira chez
In diaïKdBca réguliers à Caen; et le parlement
daBooea pourmt honorablement à ses besoins.
Cart dans cette retraite qu'il termfna palaible-
■e&t ta loopM carrière. L'abbé Guyot, scu ami,
a ncueiUi ses oeuvres, qui ont été impiiméw à
hi{t«nl7ee,s vol. in-li.
■OaHer te Cutr«. Ut (roii SUcla <U la lUUnUurt
nwfaiit, L 1. p. iH. v. CoiBU (Htrad. prtetOaiit ta
wwmi phtlet. du P. Jndrt.
ABDBi[l'3bbé),écriïain ecclêiiiaslique, natif
le HandtK Tirait dans la seconde moitié du
AHDREA 570
dlx-humème siècle. Il fut bibliothécaire du chan-
celier d'Agueascau, et fit, pendant plusieurs an-
nées, partiede la congrégation de l'Oratoire. Il lu
voulut, par modestie, mettre sou nom sur aucun
des ouvrages qu'U a publié». On lui attribue
les écrits suivants : Uttrts à Fabbé Privotl,
eonceTTiant les misiiom du Paraguay; tTM,
hi-llj — la Divinité de la religion càrétieitM
vençé«destopAismesdeJ.-J. Bousseau; Paria,
I7BB, 2 parties in-I3 : la première partie, qui
avait paru en 17*2, soua te titre de Rotation
du nouvÉiouvraje de J.-J. gousieau. Intitulé
tmie, etc.; in-B* et hi-ll, est seul l'onvre
d'André; la seconde partie a été rédigée par
D. DeGirit; — l'Esprit de M. Duguel, un
Prieit de la ntorale chrétienne tirée de tes
oarragesi Paris, 17M, fn-ll ; — la Morale de
l'Évangile en forme d'élévation à Dieu , ou
la Keligion dv cœur, avec le tabUau des
vertus e/irétiennes d'un grand magistral ( le
chanoejter d'Agneasean); Paris, 1788, 3 vol.
In-lï i — Lettres à l'auteur des lettres paci-
ftjues (sans date), in-li. ( rojr. le DielUtn-
na\Te des anonymes. ). Cest aux soins d'André
que l'on doit la poNication des œuvres du chan-
celier d'Aguesseau; Paris, 1759-1790, 13 vd.
hi-t". On lui doit avisai une nouvelle édition de*
Pensées de Pascal , avec des augmentations et
une table, etc.; Paris, 1783, in-lî.
QuértrO. la rroKt Hatnln. - BarMer, iHrHoa.al»
atM diuaiiiKj.
MI»»* DKL CaSTAfiHO. VOJf. CâWÂCMO.
AUDiÉ TABsuccMi.dlt Anoai ml Sa**).
Voy. VuNoccHi.
AHDK£(|e père CBanoLocoi). Vof. Cna»-
AHD»i (le maréchal Saiîit-). Voy. Saimt-
AiinBf.
aHDKi. Voyct Mtotilli.
AKDBÉ. voyei D*M>aÉ.
audrka. Foyes Rbrciat.
AMDRKA, prêtre italien, né i Berganie, vivait
vers la fin du neuvième siècle. Il est l'auteur
d'une chronique publiée par Huratori dans ses
Antiquitalu italien medii xvt, sous ce titre :
Andrex Presbyteri Itall seriptorU seculi noni
chronlmn Irreve àactenus inediium ab anno
DLXVrir vsgue ad morlem Ludovici II, etc.
Muratori s'est trompé eo donnant cet ouvrage
oomme inédit, car Meockenius l'avait déjà pu-
lillé dans ses Seriptores Rentm Germanicarum ■
Leipiig, 1728, in-fol-, tom, I.n a été Inséra a^ai
par Pertï, dans le* Monumenta Germanica
MUoriea, Hanovre, 1830, In-fol., tom, m. Dom
Bouquet en a donné des pxtraiti dans le Heeveil
des /lisloriens des Gaules , (om. VU.
Hanlorl, .^nt. Ital. toL [.-HiuuchetU. .FcHf. d'/fu.
'ASDKRA, mohie de Tallombrosa , abbé de
San-Fedele-di4traml, dan* le diocèse d'Arczio,
mourut en 1100. Andréa se trouva à Parme en
1061, lorsque Csdolo, évêquc simoniaque de as
dége, Ibt Élu pape es opposition ti Alexandre D,
Ô71
AISDREA
572
Andréa s^opposaTiolemment à cette élection, et fut
exilé de la yille par le clergé. Ses ouvrages sont :
Sancti Arialdi vUa, insérée dans Poricelli, de
Sanciis Martyribus, etc. ; Milan, 1657, in-fbl. ;
— EpistoLe ad Syrum , presbyterum Medio-
lanensem; — Vita sa7icii Johannis Gualberti^
insérée dans le vol. TII <Ies Acta Sanctorum.
Affo, Uemorie degli scrittort ParmiglanU l, 48. —
nbnclas, Bibliotheea latina médite et infimm mtattf.
" Ufrhf 111, rtalia taerci,
A?iDBBA dt Nerciat. Kof. NsacuT.
ANDREA de PiM, oo Ptscoko , scol^leur et
architecte italieB, né à Pise, en 1270, mort à
Florence en 134ô. Il étudia sons NicoU et Gio-
vanni Pisani. A Texemple de ces deux artistes,
regardés comme les pères de la sculpture mo-
derne, il abandonna le style gothique pour imi-
ter les baA-reHcr& antiques que les Piaans avaient
rap|>ortés de la Grècî^. Ses premières œuvres,
exécutées h Pérousect à Pise, sous la direction de
ses maîtres, attirèrent l'attention des Florentins,
qui le chargèrent de* travailler à la cathédrale de
Sainte-Marie (tel Fiore, avec Amolfo Lapo et Giotto
di Bondone. 11 décora la façade de Sainte-Marie
de plusieurs belles statues, entre autres, un Boni-
face Vit, un Saint-lHcrre et un Saint-Paul. Ces
précieux ornements furent enlevés en 15â6,
quand on voulut donner à la cathédrale une dé-
coration plus moderne , et dispersés en plusieurs
endroits de Floitînce ; on on voit encore aujour-
d'hui qu<Hque.s-uns dans les jardins de Yalfonda
et délia Poggia Impériale. A la mort d'Amolfo da
Lapo, Andréa fut nommé surintendant des tra-
vaux publics de Florence, tt éleva la forteresse
de la Scarperia, dans le défilé de Mugello. Les
bas-reiieCs des portes du baptistère de SainWean
à Florence sont le chef-<rœuvre du Pisano. 11
les exécuta sur les dessîBê de Giotto et y tra-
vailla huit ans, de 1331 à 1339, comme Ta
prouvé Cicognara. La vie entière de saint Jean
Baptiste est représentée en vingt compartiments.
Sur les autres panneaux sont ciselées de petites
figures, appelées Verttis, Bien que cet ouvrage ne
puisse soutenir la comparaison avec les fameuses
portes que Lorenao Ghiberti exécuta pour le même
édifice, et qui lui vahirent le mot si connu de
Michel- Ange : n Ce sont les portes du ParaïUs », il
est impossible de ne pas admirer dans Andréa
la simplicité, le sentiment, la grAce, et beaucoup
d'tudiileté pour son temps. Les portes du Pisano,
enlevées pour faire place è celles de Glûbcrti,
sont potées ai^rd'luii à l'une des faces latéialw
du baptistère.
cicognara, Storia delta tcultura.
ANDREA (Jean) , savant prélat ItaHen, né à
Vîgevano en 1417, mort vers 1480. Son nom de
fkmillc était Bussi ou Bossu 11 étudia à Man-
toue sous le célèbre Vittorino de Feltre , et eut,
dans la première partie de sa vie , beaucoup à
soufTHr de la misère. Une place de secrétaire
près du cardinal Mcolo di Cusa commença à lui
assurer une meilleure position. Après avoir
parcouru diverses universités étrangères, U fut
nommé d'abord évèque d'Acciani en Corse, pni»
transféré par le pape Paul U à l'é^éché d*Aleria
dans la même lie, vers 1469. Son épitaphe aoni
apprefid quH fut de plus référendaire, lAfio-
thécaire et secrétaire do pape Sixte lY. Trithème
attribue à Andréa quelques eomiiMBtiires wnh
quatrième Décrétale et deux fraMës, rua , di
HSH Feudoruniy Faotre de ÀppeiiaUonièvt.
Mais MazsQcheili peiife que Trithème a confond!
révèqne Andréa avee le cMMiitte Jemi d'An-
dréa. Zettner le donne aussi pmkr l'aalenr d'oi
volnme d'épitres imprimées k Venise. Le granl
mérite d'Andréa, e>9t d'avoir dirigé les édilioM
d'auteurs dMsiqiies fUies à Rome fêr ikmnà
Sweynheyn» et Arnold Pannarte; savefar : en I4<7,
les Lettres familières de Cicéroo; — en 14<%
les Métamorphoses d'Apolée; tes NitUs atli-
ques d'AuhhGèle; ies C o m m entaires de César;
les D^ade^ de TîCe-Uve ; la première tradadte
latine de Strabon ; les Œuvres de Tii^le; —
en 1470 : V Histoire-Naturelle de PKne; te
Épttres de Saint- JérOme; tes Spltres et Dis-
cours du pape saint Léon \ les Instiiutàem arv-
toires de Quintilien ; les Douze CéS4srs de 9ié-
tone; le Commentaire de saint ThomM d^A-
qun.sur les quatre évMigélirte& ; — cm 1471 : te
Épitres de saint Cypricn ; la Bibie mt U$m;
Silius It<iliene , Poème sur la stctmde §uem
puniffuc ; les Diêeomrs de dcérai ; ler Œuertt
d'Ovide ; les Commentaires de NieolM de Ljn
sur la Bible, 5 vol. iD-fol. Lee qnatm derrioi
volumes ne parurent qn'en 1472. Foor li réfl*
sion do tous les passages grecs,
fit assister par Théodore de Gaaa.
Ami Kélé des lettres, Andréa s'ex|
la préfhee, adressée au pape Sixte lY (lone là»
Commentaires de Lyia) : « J'id tonjoarapcni
qu'il était do deveif des flooTerttea ^ qach qili
fiissent, d'acoorder des éloges anoc anvants, il-
tendu qu'évités par ces éloges ils s'eflofoil ds
confirmer la bonne opinion, mèMe esi^rée, ifitm
ade learmérite, par des œuvras que, IrrréièfR-
mèmes , ito n'aunnent jamais cnirepriaet. • Ai-
leurs il nous donne la liste des ouvrages îBapiteii
par Sweynheyra et Pamiartz, et k nombre da §-
rage de chaque édition, qui ne dépntm pm tnil
cents exemplaires. Il a u JB cJ t i v l v nmeMt liali PT
de secourir ces impriracvn, « éeraaéi mkIi
poids de tant de pa|>ierf , et doit la wàK n^
pliante sera bientôt celle dm Irépamdt, ék§l^
néroûM du pope ne leur vi«nt en
GtavrsfAé. Jtitt, litt. de PtieliÊ. — 4.
Essai tmrim tfpoçm^ie; Farte, lasi, f. «L
AHDBBA (Alexandre n'>, Uttéraleor
né à Barletta (royamne de Naplm) en 1«9|
a écrit un onvrage historiqni inCItalé Mis
Gnerra di campagna di Borna e del reym H
Kapoli nel pontificato di Paolo ÎV, Tsaam
ibb% et 1567, ragionamenti j etc.; YoriK
1 560 , in-4" ( Ruscelli }. Cet ouvrage fat réimprimé
en 1613, et traduit en espagnol en 1&89. Toppi*
dans sa Bibliothèque napolitaine, ijonte qitf
»
67S
ANDREA. — ANDREiE
574
d'Andréa avait aussi traduit le lÎTre de Tenipe-
reor Léon sur VArt de la guerre^ et qu'il y
avait «^outé de très-beaux discours; mais cet ou-
Tiage, qu'il oe (aut pas coofondre avec le pré-
cédent, n'a jamais été imprimé.
Tbppi. Bibtioteea ne^oletana. — MazzucheUI, Serit-
$êH d'fUUim. - Orlandl. Origine dtUà «CamiNr, p. IM.
— TifvrU SerUtoH 4i NapùUy 1. 111. - ArfetaU, Mètfo-
tiacs de^i Fëigariuatûri, — Gingueoé.
* AHDBBA ( François de ), jurisconsulte na-
politaÎB éminenty né le 24 février iG2â, mort le
tO feirtembre 1698. Bfazzuchelli cite de lui :
Super SKretarlorum aposlolicorum suppres-
séone; Rome» 1682, in-fol. , ainsi qu'un grand
Bombre d'ouvrages manuscrits.
■azzochelU, Scrittori d'italia.
A3iiMaKÂ(0iit/pAiTD'), poète napolitahi, mort
vers 1650. Selon Crescîmbeni Jl montra, toot
m écrivant à la manière de Marini, une connais-
noœ assez étendue des anciens, qu'Q aurait dft
imfler phu souvent. Le P. Quadrio le donne
po«r m des meilleurs et des plus judicieux
poètes de son temps. On a d*Andrea : Aci^ poe-
ma,canti Vril, in ottava rima ;Naples, 1628,
iB-12; — L'Elpino,favola boschereccia; Na-
plet, I629,in-I2; — Poésie, non altre volte
date in luce, i^ partie; Naples, 1631, in- 12;
2* partie ;Naples, 1634, in-12;— La Vana Ge-
lotto, commedia; Kaples, 1635, in-12; —
tticorsi in prosa, délia Bellezza , delT Ami-
cisia, delV Amore, etc. ; Naples, 1636, in-4*;
— Italki liberataf poème bérolque sur la des-
truction du royaume des Lombards, en vingt
diants; naples, 1646-1647, in-12. L. J.
HÉtxartiem, Scrittori d^ttalia. — Cmd mbml, M. dell.
M%. pùn,, vol. IV.— Qoadrto, Storia d'ogni poêi,, vol. II.
* AXDEBA ( Zoan ou Jean ), graveur italien^
vHaft au commencement du seizième siècle. U
contemporain de Mantegna, dontil copia les
IX. Set gravures sontraresetfortestiméei :
Bartich en nomme trente-trois. La |diis reniar-
icft la plus grande est use ailégorie de ifer-
H de F Ignorance.
Il exista encore deux autres artistes italiau
da nom d'Andréa : ?iicolo di Andréa^ peintre et
^nvcor, né à Anc6nc en I5ô6, mort en lfl04 k
AiODli; cl Alessandrodi Andreatmoritn 1771,
q/A gravait très^correctement à Teau-forte pbi-
émrs des dessins de Solimena, son maître.
Zanl. Maâerialif etc. - OUley. Eralii hUtor^ «/ a».
§rme%mg. — Rrulllot, Dictionnaire des monogram-
■MS.cfe. — Bartirh, le Peintre -gravettr. — Cumberlaod.
Critieal eatmênguê^ ete. - QaBdellInl, A«(U(« igtaric/ls
éÊgf.imtmgUatorL
AMDUÂDB (Femand d'). roy.A?auunA.
* AHDBKA (it^roA^zm), théologien contre-
fcrslste, archevêque d*Up;iat, natif d'Anger-
manniand, mort en 1GÛ7. D'abord recteur de
faiiversité de Stockholm, il irrita par son op-
position le roi Jean, fils de Gustave- Wasa, qoi
vtolait rétablir le catholicisme en Suède, et il
ctsatya de soulever le clergé protestant. Pour
échapper à la prison, il se réfîigia en Allemagn**,
et passa treize ans à Hambourg et à Lnbi?ck :
ce fut dans cet intervalle qu'il pnUia la plupart
de ses ouvrages. En 1593, après la mort du roi
Jean et pendant l'absence de Sigisraond, succes-
seur de Jean, qui était en même temps roi de Po-
logne, le clergé de Suè<le se rassembla à Upsal,
et r^olut de maintenir la confession d*Augs-
bourg ; Andreae fut unanimement élu pour arche-
vêque. Le roi Jean-Sigismond, à son arrivée à
Stockholm, fut oblige de ratifier ce choix, et de
consentir à ce qu'un archevêque protestant pro-
nonçât le discours funèbre de son père catho-
lique. Andrée couronna ensuite Sigismond et
sa femme, princesse d'Autriche. Peu de temps
après, il fut chargé par le duc Charles, prince ré-
gent du royaume, de visitnr le pays et de réta-
blir tes affaires de l'Église, trouûtes par de lon-
gues dissensions* Dans cetta toarnée fl souleva
par ses rigueurs l'indignatioa du peuple, et en-
courut le blAme do régeaL Accusé de pins, en
cette circonstance, d'entretenir des rapports se-
crets avec le roi SigisuMind, alors en Pologne,
audétrimaat du royaume de Suède, il fut privé
de sa di^ûlé et de ses changes ecclésiastiques, et
emprisonné dans lechAtean de Gripsliotan, où il
moumt Les principaux écrits d'Andreœ sont :
Scr^um contra Liturgiam^^ubJié en 1579 ; —
FoniJN il(iMzpAoror«fn;WitteBbei-g,1587, in-8«:
l'antenr y combat les adiaphoristes, qui soute-
naicat que beaucoup de ôéréraoaies religieuses
étaient &S(àq>opa, c'esl-è-dire indif/érenies; _
Apolo§ia pro Fuga ex regno Suectx; Ham-
bourg, in-8°. — Andreaî traduisit aussi en suédois
un commentaire des prophéties de Daniel par
Draconitis, et publia plusieurs ouvrages de son
beau-père Lauieatlus Pétri de Nerike, en sué-
dois et en latin, avec des notes.
RhyzellQs, Episcoposcopia SveogothicOy 1,61. — Geze-
lins. BioçrmpkUkt Lerieon à/ver Sven$kê-Mân, l, ls-17.
— liazltu, Inmntorinm ecelesia SveogotAonum,
in, 4S8, B38, etc. — Scbcffer. Svecia MercUa, p, tt. —
J. Moller, Cimhria Uterala, II, S9. — AuriTlIlfus, Co-
(u/ofw«MMioca«MP CptalUnsi», I, M, atl.
• ^AifBKBJS OU AifDBBSSO!! (Gudmund ),
écrivain islandais, né vers t630 à Bfard, diras
le district de MidfîoTd , mort à Copenhague en
1654. T! étaK fils d'un fermier, et composa , fort
jeune, un Traité sur la Polygamie, où il mon-
trait que la polygamie n^était pas contraire aux
lois divines. Ce traité cîrcirlait d'abord en manus-
crit; car la seule hnprimerie d'Islande setromaft
alors à IloInro,dans la maison de rêvêque. L'au-
teur passa pour sorcier : on n'osa l'arrêter qua
pendant qu'il était endonni sur le bord de la mer,
où il se livrait à la pêche. ]1 fut transporté à Co-
l)enhague et mis en prison. Il ^'en échappa d'une
manière miraculeuse; mais il fut arrêté, jupe, et
reconnu innocent. Le roi Christian lYoi prit soin,
et lui fit faire ses études à l*université. André»
mourut par suite d'un excès de travail. Outre
quelques poésies islanda!s<»s, il a érrit plusieurs
ouvrages qui furent, après sa mort, achetés, mis
en ordra et publiés par Jean Resenius. Les prin-
cipaux ont pour titre : Philosnphia antïquiS'
sima IS'orvego-Danica, dicta Volitspa , alias
576
ANDREiE — Aia)REASI
676
EddaSxmundi; Copenhagae , 1683, iii-4°; —
Lexicon-Islandicuniy sive Gothicx Runafvel
lingius septentrionalis Dictionarium; Copen-
hague, 1683, i]h4^ F. H.
Flna. Jontson. HiUoria ecctêsia$tiea Istandim, t. III,
p. KM. — Halfdan Bloanson, Historia Ittteraria Itlan'
diea, p. 9.
▲NDBEA (Jean) , arcfaimte des comtes de
Nassau , Tiyait au commencement du dix-sep-
tième siècle. On a de lui une histoire Tolumi-
neuse de la maison de Nassau, où Ton trouve
des documents intéressants sur la guerre de
trente ans.
Adelong, Sapplén. k JOcher.
ANDRBA ( Jean-Gérard-Reinhard) , phar-
macien allemand, né à Hanoyre le 17 déccânbre
1724, mort en 1793. Il étudia à Berlin, s^uma
quelque temps en Angleterre, et Ait lié d'amitié
avec les savants les plus célèbres de son temps,
tels que Mnschenbroek, Franklin, de Luc, Gme-
lin, etc. En 1763 il visita la Suisse, d'où il adressa
k ses amis une série de lettres sur les plantes,
les minéraux , les eaux thermales de la Suisse.
Ces lettres {Bri^e aus der Schweiz ) ont été pu-
bliées à Zurich, 1776 , in-4*, avec planches. En
1765 , le roi d'Angleterre le chargea d'examiner
les principaux terrains du Hanovre, et le résultat
de ses recherches parut en 1769, sous le titre de :
Dissertation sur un grand nombre de terres
qui forment le sol des possessions allemandes
de Sa Majesté Britannique, et sur leur em-
ploi pour Pagriculture, — On a en outre, de
lui , quelques mémoires de physique et de chi-
mie dans le Magasin Hanovrien» H mourut fort
regretté du DKmde savant et des pauvres.
F. H.
Bnch und Graber, Allgem. Encyel.
ARDBBA (TolHe)y philosophe allemand, né
le 19 août 1604, mort le 17 octobre 1676. H fut
professeur d'histoire et de langue grecque à l'u-
niversité de Groningue, et avait adopté les doc-
trines de Descartes. On a de lui : Methodi Carte-
sianxAssertioopposita JacoM Regii methodi
Cartesianx Consider&tionitheologicag;GTOïàit-
gen, 1 653, 2 vol . in-8'*; — Brevis Replicatio brevi
Explicationimentis humanx Regii opposita;
Amsterdam, 1653. in-t2; — Bxercitationes II
philosophicxdeangeiorummalorum Poten-
tia in corpora ; Amsterdam, 1691, in-12.
J. Meoslnga, Oratio funebri$ in Tobiam jindreamf
Qrooingne, 177e. io-4*. — Fita profeuorum Cronin-
çentium, p. It4. — Bayle, DictUmnaire historique et cri-
tique.
AVDnÈkifi{ André), saroommé Mantuano,
peintre italien et habile graveur en bois , con-
fondu avec Altdorfer par la ressemblance de
leurs monogrammes, naquit à Mantoue en 1540,
et mourut à Rome en 1623. Parmi ses estampes
et gravures , on cite comme les plus remarqua-
bles : le Pavé de Sienne, gravé d'après Beo-
cafumi en 1587; — le Déluge, d'après le Ti-
tien; — Pharaon submergé, d'après le même;
— le Triomphe de Jules-César, gravé en 1598
8!ir un dessin d'André Mantègne.
B»gUone« rite de pittori, ete. — HdackM . Dtentm-
notre des Artitte*. — fiab«r. M an ue l det amateurs, —
Bartach, le Peintre-ifraveur.
*AifDRBAS, archevêque de Crain ca Caiti-
thie, l'un des précurseurs de Lnther, vivait dans
la seconde moitié du quinrième siècle. Envoyé,
par l'empereur Frédéric 01, auprès dn pape
Sixte IV, il fut scandalisé des choses qail voyait
à la cour de Rome. H se hasarda à dé u wti ei an
pape et aux cardhiaux la nécessilé d'une ré-
forme dans leurs mœurs et dans la discipline
ecclésiastique. Le pape, lohi de l'en Irriter, lo«
d'abord le zèle tout chrétien de rarcfaevèqne.
Mais comme André faisista davantage , le pape
résolut de mettre fin à tant dlmportonité. Vu-
chevèque fht donc emprisonné en 1483, et r^
lâché bientôt par l'intervention de l'cn ip ere ii.
Dès qu'A fut mis en liberté , S s'empressa d'aBer
à BAIe, essayant d'y réunir un nouveau coueile
pour Uàre cesser les scandales de la cour pipiie.
n en appelait an concile de Oonsfanee, qoi par
un décret avait demandé des asmmWées péris-
diques de l'Église pour remédier aux abus; sa
même temps il protestait contre le pape, racea-
sant de simonie, de népotisme, et de corron-
pre la religion par Thitroduction de cérémoaiei
païennes. H envoya cette protestation à tootei
les cours de la chrétienté. Le clergé le fit passer
pour fou, tandis que l'opinion publique et les
universités sympatnisaient avec le hardi réCM^
mateur. Le pape Pexcommunia, ainsi qœ loai
ceux qui lui donneraient asile.
Dans cette conjoncture délicate, BAle de-
manda l'avis de l'empereur. Cduî-cî invita Aniré
à s'excuser de ce qu'il avait porté atteiateili
prérogative du pouvoir temporel en convoquât
un concile sans la sanction impériale. Le pipe
essaya de gagner B&le par la voie de la
sion, pendant que son légat mit cette TiDe ea
interdit. Biais cet interdit ne fut observé qoepar
les carmes déchaussés, qui pour cela mauquènit
de mourir de ùûm, parce que les i»«***^ïïtf leur
refusaient l'aumône. Cependant Andréas perrirta
dans sa résolution, se défendant par des aifi-
ments solides, n s'ensuivit une longue prooédoR
remarquable par son sujet, comprenant, d'as
côté les réclamations du pape, de l'autre ceflei
de l'empereur. Enfin la cour de Rome remporta:
Andréa Ait sommé de se rétracter. On lui donna
trois jours pour se décider : comme il restaiaé-
branlable,*on l'emprisonna; et au iKHit de qnd-
ques mois on le trouva pendu dans sa pràoa,
l'an 1484, le jour même, dit-on, où Luther vint
au monde. Son corps fut mis dans un baril, et jeté
dans le Rhin par la mahi dn bourreau. F. H.
MQUer, Cetchiehte der Schweixeriickem Eidgeuceeent-
ehaftt SM-iSS. - Bnch uDd Graber, AUgemiêbke Enqt-
clopeedie.
* AKDBBASi (Bippolyte), petaitie italien, na-
tif de Mantoue, vivait à la fin dn seizième slède
et au commencement du dix-septième, n était
élève de Jules Romain. On a de lui quelques ta-
bleaux estimésd'après lesmodèlesde son maître.
577 A19DREASI
Lanti, St»Hà pMtofftfO. — Helneken, .Dictionnaire
deâ^ArtMmp «te.
* AHDftBBTSKT (Étimn&Semenoviteh), mé-
àrxm rosse, mort le 19 décembre i8t8. 11 serrit
d'abord comme chirurgien dans Tarmée, devint
membre du coHége impérial de médecine en 1792,
traça les premiers règlements du système de qua-
rantaine en Russie, organisa les écoles de mé-
dedne à Saint-Pétersboivg et à Moscou, et fit
exempter les étudiants du senrice militaire. En
1807, il de?int ministre des finances, et mourut
gouverneur d'Astracan. H.
Sntsiklopê é ê c k n k^-lAXteofn^ I, SIS ; U,17S.
* AHDRBBTSRi ( /van-5amosftoHrcA ), mé-
decin russe, mort en 1809. n étudia à KicT, et
devint professeur à l'université de Moscou. Outre
plusieurs traductions, on a de lui : DissertcUio
inauguralis médical sistens observatUmes
anatomàctu susceptionem Intestinorum ver-
minosam illustrantes; Moscou, 1803, in-4*; —
Kratkm nachertani anatomii domashnuikh
Mvatnuikh (Essai d'anatomie des animaux
domestiques); Moscou, 1804.
EntsiUÔpedecHetkf'IjeTiecn, II, rik.
AHDBBRAN, ANDRBTHBKOU ANDBNBHAH
{Àmoul, sireo'), maréchal de France, vivait
dans le quatorzième siècle. Il se signala dans plu-
sieurs combats contre les Anglais et les Espagnols
aooa les règnes de Jean et Charles Y, Ibt emmené
deux fois prisonnier en Angleterre, et une troi-
sième fois en Espagne, en 1 367 ; revenu en France,
fl remit à Charles Y la charge de maréchal de
France que lui avait confiée le roi Jean ; mais
bicntM, fatigué d*une trop longue hiaction, il se
fendit en Espagne avecDuguesclin, et y mourut
en 1370.
ABiieiiiie, BitMre çinéaioçiqvê dé la nuOion ro^mtê
éê France, de$ çramdi of^teiers de la couronne, ITM,
t. VI, p. 7S1; t VIII, p. t04. — Mémoirei de Bertrand
DugaéÊcUn, dan* la colieeUon des Mémoirei relatift à
riUttotre dé France; Parte. 1790, t. IV, p. 108.
AH DBÉi (Antoine-Françùis) , membre de la
convention nationale, né en Corse vers 1740,
mort en 1800. Il était attaché à Topéra-bufTa du
tiiéàtre de Monsieur, pour la composition de
poèmes en italien, ou la traduction des opéras
de cette langue en français, lorsque les électeurs
de Bastia le nommèrent , en septembre 1792,
pour représenter leur département à la conven-
tion nationale. Dans le procès de Louis XY1 il
vota rappel au peuple, la détention auàsi long-
temps que le salut public Texigerait, et le sorsis.
D siégeait avec les girondins, et fut au moment
d'éprouver leur sort. Décrété d'accusation à la
suite des événements du 3! mai 1793, il ftit arrêté
avec la majeure partie de ses soixante-douze col-
lègues, et ne dot son salut qu'à la chute de Ro-
b^pierre. Il rentra à la convention, et passa au
eonîteil des cinq-cents lors de sa formation. Il en
sortit en mai 1797, et mourut pende temps après.
Biographie des Contemporam.
AHDBBiifi (François), de Pistoia, comédien
oSèbre, mari dlsabelle de Padoue ( Voy, Tarti-
IfOUV. BfOGR. UNIVERS. — T. H.
— ANDREINI
578
cle suivant), florissait à la fin du seizième siècle et
au commencement du dix-septième. La date de
sa mort est inconnue; mais il vivait encore en
1616 , comme on le voit par la préface des Frag-
menti d'alcune 5cri/^ra, ouvrage de sa femme,
qu*il prépara pour Timpression. A la fois acteur
et auteur, il était avec Isabelle à la tète d'une
troupe de comédiens appelés les JaUmx ( 6e-
losï), troupe qui eut pendant quelques années une
grande réputation en France et en Italie. Le rdie
quil jouait avec le plus de succès était celui du
Capitano Spavento da valle iT\fema , espèce
de Miles gloriosus, et type des Capitons^ du
Théâtre Français. En 1 604, il perdit sa femme, et la
réputation de sa troupe commença dès lors à
décimer. Dans ses dernières années, il publia, Le
Bravure del Capitano Spavento; Yenise, 1607;
ce sont soixante-cinq dialogues entre le capitaine
fanfaron et son valet Trappola. Cet ouvrage a
été réimprimé plusieurs fois; l'édition de 1669
contient une seconde partie, composée de trente
nouveaux dialogues. Les autres ouvrages de Fran-
çois Andreini sont : V Aller ezza di Narciso, co-
médie pastorale en vers; — Vlngannata Pro-
serpina, pièce en vers; — Ragionamenti fan-
fastici posti , in forma di dialoghi, en prose.
MazzacbeUl , Serittori d'italia.
ANDBBiNi { Isabelle) f poète et comédienne
italienne, née è Padoue en 1562, morte à Lyon
en 1604. Elle épousa François Andreini, dont il
est question dans l'article précédent, et se fit
remarquer sur la scène autant que par son ta-
lent poétique, qui lui assigne un rang distingué
dans l'histoire littéraire de son pays. Elle étudia
même la philosophie et fit partie de l'Académie
des Intenti, où, selon l'usage des académies
dUalie elle portait le titre de VAecesa (l'Enflam-
mée ), qui donne nne idée de son caractère en-
thousiaste, quoique sa conduite fl^ parfaitement
irréprochable. Sa beauté n'était pas moms van-
tée. Comme TuUie d'Aragon , qui vécut vers la
même époque , elle eut de nombreux admira-
teurs. Parmi ceux-d se faisait surtout remar-
quer un neveu du pape Clément YHI, le car-
dinal Cintio Aldobrandini , qui hii témoigna la
considération qu'elle méritait, et, en l'honneur
duquel elle composa plusieurs poèmes. Isabelle
vint aussi en France, où elle fut également ac-
cueillie par le roi, la reine et les principaux per-
sonnages de la cour. A sa mort , une médaille
fut frappée en son honneur, avec cette légende :
jEtema Pâma, On a d'elle : Mirtillajavola
pastorale; Yérone, 1588 et Yenise, 1616; ou-
vrage conçu dans le genre sinon avec le génie du
Guarinl. n C'est, dit M. Gingiiené, la vengeance
que l'Amour exerce contre un berger et une nym-
phe qui ont irrité son orgueil, et à cet effet il rend
Hrds éperdûment amoureux d'Ardélie et Ar-
délie aussi éperdûment amoureuse d'elle-mêirie.
On la voit se mirer dans l'eau d'une fontaine;
comme Narcisse elle se dit les mémos douceurs :
c'est Narcisse au sexe près, si Tétrc qui n'est
19
o79
ANDREINI - ANDRELmi
580
amoureux que de lui-roéine a on sexe; » —
Rime; Milan, 1601 et 1696 ; — jLe Werc ; Venise,
1607, in-4', œuvre postiiume; — Pragmenti
d'alcune scritture, raccoUi da Francexco An-
dreifii; Venise, 1616; — des Poésies diverses
dans les Componiinenti poetici délie piU illus-
tri rimatrici d'ogni seculo ; Venise, 1726, in-12.
Maxznchelli, ScrUwri d'ItaUa.'-QUigntaé, HUlaire Ut.
de l'Italie, VI.
ÂKDHBisi {Jean- Baptiste ) , poëte et comé-
dien, (ils de François et d'Isabelle Andrcini, né
à Florence en 1508, mort à Paris vers 1652. Ac*
teur comnie son père et sa mère, il vint en Franca
et eut le bonheur de plaire au roi Louis Xlil.
Riccoboui , dans son Histoire du théâtre i/o-
lieièf le cite comme un homme de talent, tout
en ajoutant que ses ouvrages ont les défauts du
temps. Andreini écrivit un grand nombre de
pièces, presque toutes oubliées aujourd'hui ; mais
il en est une dont le titre du moins est resté cé-
lèbre, c'est VAdamo. Ce drame, comme le nom
l'indiqne, a pour sujet la chute du premier
homme. « Les principaux interlocuteurs, dit
Ginguené, sont le Père-Éternel, Adam, Eve,
Tarchange Michel; des cliœurs de sérapliins, de
chérubins, d*anges et d'archanges, Lucifer, Sa-
tan, Belzébuth, des chœurs d'esprits ignéft, aé-
riens, aquatiques et infernaux; les Sept-Péchéa
mortels, le monde, la cliair, la faim, la mort,
Ja vaine gloire et le serpent; mais il n*y a pas
le moindre rapport entre l'imagination sublime
de l'Homère anglais, et les conventions bizarres
et mesquines à la fois d*Andreini. » Cepen-
dant le comte Napione et d'autres critiques ont
pensé que Milton avait emprunté à VAdamo l'i-
dée de son Paradis perdu. C'était l'opinion de
Voltaire, c'est aussi celle de M. ViUemain.
« D'après une anecdote racontée par Voltaire ^
dit ce critique éminent, c*est dans cette dernière
ville (Milan) que Milton. ayant assisté par hasard
à la représentation du arame italien d'un certain
Andreini sur la Chute du premier homme, vit la
grandeur d'un tel sujet et conçut le plan de son
poème. L'amour-propre anglais a repoussé cette
origine, et le docteur Johqson a vivement contre-
dit Voltaire. Cependant l'anecdote estvraiiu^mbla-
ble : le drame cité existe, et même, ce que n'a
pas dit Voltaire , la seconde scène du premier
acte est un monologue de Lucifer apercevant la
lumière du jour : on ne saurait donc nier que le
mouvement et les pensées de ce morceau ne
soient un faible crayon de la sublime apostro-
phe de Satan au soleil. Mais, qu'importent ces
premières traces d'imitation effacées par l'en-
thousiasme du poète, et perdues dans sa ri-
chesse? » On peut citer d'autres scènes du Pa-
radis Perdu inspirées par VAdamo, telles que
la rage jalouse de Satan enviant le bonheur de
l'homme, l'assemblée du Pandéntonium , et le
combat des Anges. Voltaire va jusqu'à dire que
Milton vit jouer cette pièce à Florence : c'est
une erreur évidente, puisqu'on 1613 Milton
n'avait que cinq ou six ans ; raaift le polte an-
glais put avoir eoDaaiaeaaee d« Il pKee Impri-
mée. Une ma^Kfique édltioD de YAdmno flit
publiée avec des uravnres d*âprèe les deKits
de Procaeei»i; Milan, lêta et 1617, et <iédiéeà
la reine de France. Ob eite eutan d'AndrU
quelques ouvrages de poésie ou de critiqBe;
-— La Speccàio délia camMidia, ra^kmo'
mentQ ptHmo} Paris, 1629$'^ /ir/^rsa, mgi»-
namento swindo contro Vuceitn date atki
commgdia, al sig. Marc^àntonio Monmmif
Ambasciadore ptr la Eepubliea éi Vetusia a
Luigi Xidli Paris, 1626. Ce sont deax apoio-
gies de la comédie telle qu'elle existait ahws| —
LOltvastroj potae en vingt-oiiiq eliu&te fer,
les infortunes d'un poète; Bole^Boe, 1M8} —
Crislo êo/ferente, medilaiioni in versé di«e>
tûsimi sopra i punit primcipali éelia Fa»-
sione di Cruto; Flerence et Romey liSt.
L. i.
chelli. - TlralK)MtiL - lUHtl, SlçriM éeUa MMtm^v
itaUana.
* AnDEBiNi {Pierre-André), anti^iuMie ita-
lien, né à Florence vers 1660, mort en 1720. H
parcourut son pays natal k la i-echerclie <!«
médailles, des gemmes, des sculplu»^ dut il
forma un riche musée, qui, après la mort du pm-
priétaire, fut réuni aurauséegrand*ducaldeFio«
rence.A Maplcs, Andreini recueillit plusieurs ia»>
criptions trouvées près du cap Misène, et relativet
à la flotte romaine qui avait statioané dans cm
parages. Elles sont devenues la propriétéd^Csrib
qui en parle dans le troisième volume desaiie^
colta d'iscrizioni antiche.
Andreini avait la réputation d'un profond éni-
dit Une médaille en w&nà 6it frappée es mm
honneur à Rome, avec KidSeription : Petru» An*
dreas Andreinus. Nob, Hor, VU, suxLXXVIIf
et, sur le revers : Motos pracsUU componere.
On lui attribue l'ouvrage suivant» puÛié sont
le voile de l'anonyme: Parère cavaîleresco «•
torno al Ri/acimentode* danni doutUi dall^ q/^
fensore air qffeso; Florence, iii-4% 1721.
MauuchelU, SerUtori d'Italia,
ANDRBLiHi (Publia Fasisto), plue eoflM
sous le nom latinisé de Publéus Fauêtus Aih
drelinus, poëte latin BBodeme, né à Forii dasi
la Romagne, vers le milieu du quiniièmesièclt;
mort à Paris le 26 février 1618. Mm Italie» 41 ob-
tint, dès sa jeunesse, la réputation de poêle, et
fut couronné à Rome, à Page de vingt-deuL SM-
après la publication de son recMÎI de vers «no»-
renx, intitulé lÀiHa, Ces premiers et éelalantt
succès ne te retinrent pas en Italie : il était
pauvre, et vint cbercher fortune à Paris oè ta ré-
putation l'avait précédé. En 1489, un an après
son arrivée, il fut chargé par Charles YIII de
professer la littérature classique à l'Université.
Son enseignement, qui dura près de freole ans,
comprenait, non-seulement la poésie et l'iHo-
quence , encore mais quelques branches des ma-
ANDRELWI — ANDRÉOSSI
589
ues. Pendant fout ce temps, Andrelini
de s'occuper de poésie latine. Érasme,
oir correspondu avec lui, et PàToir
l'éloges pendant sa vie, l*accabla de
s après sa mort. Tous les littérateurs
rent pas sans restriction une suprématie
5rite ne justifiait pas , et les haines soo-
ir Andrelini firent encore plus de bruit
oésies. Il eut les querelles les plus vires
compatriote et collègue GirolamoBalbo,
vint à rendre suspect d*hérésle, et à
quitter la France. Le génie et le savoir
ni aussi bien que sa conduite et son ca-
mt été Tobjet des jugements les plus
)les. Érasme disait qu'à tous ses vers il
lait qu'ime syllabe, voO; en grec, mens
sens en français. Il se moquait encore
le poète du roi et de la reine qu*Andre-
Donait assez plaisamment : « Faustus
\us, ForoUviensis , poëta non solum
Sf verum etiam regius , atque etiam
dacety regineus. Les ouvrages d'An-
stifient en quelque sorte les railleries
u Ses épigrammes, reciieillies par Gm-
\ aucune valeur. Quant à ses ^ogues,
:, elles montrent qu'il n'était qu'un pur
r de mots, pauvre de pensée, dénué
iQité et d'invention. Ces fhnds et pro-
mes qui n*ont de pastoral que le noro
le, sont remplis d'allusions malignes et
nvectives contre ses nombreux ennemis
nt la critique de Yossius qui leur ap-
mot de Théocrite de Chio sur l'orateur
le : <t C'est une goutte de sens perdue
fleuve de paroles ( &px*'^^ X^UÛ^v {Uv
voO 2è oToXaYiAoç ). La plupart des églo-
idrelini , sont des éloges prosaïques de
ns; celles qui contiennent le récit des
its de sa propre vie, renferment du
I détails intéressants, et nous montrent
)eu fréquent d'un poète enrichi par deK
[iS dixième églogue, dit Bayle, nous
e chose rare : c'est un poète , qui, bien
\ plaindre de l'ingratitude de son siècle ,
>er les Muses de ne pas donner de pain
li se mettent à leur service , reconnaît
msion était copieuse; et que lorsqu'il
rant Charles VÛI son poème sur la con-
IVaples , il en reçut un sac d'argent qu'il
peine porter sur ses épaules :
qva Rostrl eaptiit daleediM cantM
it. hilvl «aecuni doMvIt et «rta
» delatum homerls, caocCosQue per anoos
larga datar, qaalcoi non lentOB habcbat
I iMiferoffa reaonana lua gandla sylrla.
dieltt donne la liste complète des ou-
Andrelini, dont plusieurs ont été souvent
es dans le cours du seizième siècle. Les
IX sont : Livia^ aeu Amorum Libri IV;
k90, iD-4"*; Venise, 1501, in-4« ; — j5te-
iMJlJ; Paris 1494, in-40; Strasbourg,
4**; — EpisloUs proverbiales ; Paris ,
in-4«, sans date, réimprimé plusieurs fois k Pa-
ris, Leipzig, Cologne, BAle, Anvers et Helm*
stadt;— Bucolica; Paris, 1501, in-4*, et douze
églogues, dans les Bucolicorum Àuctores tri-
gintaoctOppuhViéêf parOporin; Bêle 1540, ln-12;
— Hecatodistichon ; Paris, 1512, Strasbourg
1513, in-8^; c'est, comme le titre l'indique, un re-
cueil de cent distiques. Souvent réimprimé svec
d'autres ouvrages, il a été traduit deux fois en
français, par J. Paradîn en 1545, et par Privé en
1604. C'est à ce recueil que sont empruntés les
46 distiques épigrammatiqnes publiés dans les
DelidK Poêtarumltalorum de Gmter, et, avec
la suppression d'un distique qui a on caractère
politique, dans les Carmina Iltustrtum Poèta-
rum //atortim ; Florence^ 1719, tom. I.
Léo JOUBEBT.
Haizncbelll, Serittorî dCFtalla. — Bayte, Dicttonnatrê
erUi^uê. -lirtlIeC, JtêfmtênU éUt JMvnfa,»* il49, t. VU,
p. llt{ Pilla, IMMISS. - QiMëffto, Storim a ragiOM
d'ogni poêiia^ t. I, p. ri. — Boala/, HUioria unlvertl-
tatU ParUUniit, t. V, p. Ht.
* ANDaBOLÂ (Philippe), peintre napolitain,
élève de Solimena. H faisait surtout des arabes-
ques et des ornements d'ardiitecture à la dé-
trempe et à iVesque , dans pUisieors églises de
Naples. U mourut en 1724.
Oomlnlel, A^ita é«^pUtori napoUtani.
*AMDBBOU iGeorge), nommé Giorgio da
Qubbio oanuiestro,Giorgio, sculpteur italien,
s'établit, selon Fiorilk), à Gubbio en 1498. On
a de lui plusieurs beaux iBas-reliefe. Son fils,
connu sons U nom de tneiestro Coneio, exerça
l'art de son père.
L&ial, Slùrim pittariao^ •!«. — Ragltr, if aiMa ^Uç»^
tnainaa KfitMler-Uxiecn,
*ANDRBOPULUS (Michoel)^ grauunaûien
grec, vivait dans le quinzième siècle. H est regardé
comme le traducteur de soixante^eux tables at-
tribuées à un philosophe persan, nommé Synti-
pas. Il les a traduites en grec, sous le titre Ilapa-
ôeiYtiATixol XoYoi {Exemples), non du persan,
mais du syriaque. Ces fables ressemblent à celles
de Babrias. Blathiœ les a publiées d'après deux
manuscrits grecs ; Leipzig, 1781 , in-8°. Andreo-
pulns a aussi traduit du syriaque en grec le roman
de Cyrus et de Syntipas, précepteur de son fils.
M. Boissonadc l'a publié à Paris en 1828.
Scbœll, iliitoirt de la LUUraturê prwegpa, VIL
ahdmIbossi ( ^on^oij ), ingénienr français,
né à Paris le 10 juin 1633, mort à Oastehiatt-
dary en 1688. Il aida Riquel dans la oonstm»-
tion du canal dn Languedoc , et At nommé di-
recteur de ce eanal après la mort de Biquet.
On a de lui s 1* une Carte du canal de Lan"
guedoc, 3 feoiltea in461., pnbUéeen 16«9. —
2° SattraU des Mémoires coneemani la eons-
irticiion du canal royal de wmmuniealion
des deux mers, Océane et Médiierranée, en
Languedoc, par François Andréossi, en 1675,
écrit iropHiné pour la premième fois dansl'frés-
toireducanaldu ilkfi parle général Andiéosai.
MoffranMa wilMnilIt*
19.
583 ANDRÉOSSl -
AHDRéossi (Antoine-François, comte d'),
général françai», né à Caç^teloaiidary le 6 mars
1761 , mort à Moataoban le 10 septembre 1828.
n descend d*une Dunille italienne qui partagea
arec Riquet la gloire d^avoir exécuté le grand ca-
nal du Languedoc. Lieutenant d'artillerie dès
TAge de TÎngt ans, U fit en 1787 la guerre de
Hollande, Ait fait prisonnier par les Prussiens,
retint en France en yertu d'un échange, par-
tagea l'enthousiasme de nos armées au commen-
cement de la révolution , dont il fit toutes les
campagnes , avança rapidement , et se trouvait
inspecteur général de l'artillerie quand Napoléon
monta sur le trône. Ce fut lui qui, le 29 juillet
1796, devant Mantoue assiégée, commanda les
cinq chaloupes canonnières dont la fausse at-
taque attira sur lui tout le feu de la place, et fa-
vorisa l'attaque réeDe dirigée sur deux autres
points par les généraux Moral et Dallemagne.
Étant général de brigade, il fut chargé, le 19niai
1797, parle général Bonaparte, de reconnaître si
rizonio était guéable ; et pour s'en assurer il se
jeta dans cette rivière, la passa et repassa lui-
même à pied sur deux pdints différents. Son
voyage de 1 798, sur les câtes, était destiné à accé-
lérer les préparatifs de la descente en Angleterre
que le même général devait commander. H le
suivit en Egypte, devint un des membres les plus
actifs de cette expédition, et concourut d'une ma-
nière distinguée au magnifique travail de la
commission d'Egypte. Ses Mémoires sur le lac
Menzaleh, sur la vallée du lac Natron, sur le
Fleuve-sans-eau , publiés dans les Mémoires
sur V Egypte^ ont aussi paru séparément à Pa-
ris, 1800 , in-4*. Le général Bonaparte revint en
France, et ramena quelques hommes dévoués,
choisis dans son état-major : Andréossi fut de
QA\ nombre. H seconda puissamment son chef, qui
franchit le consulat, saisit le sceptre, et récom-
pensa son ancien compagnon d'armes en créant
[)our lui une quatrième division du ministère de
la guerre, qui comprenait sous cette dénomina-
tion toute l'administration de l'artiOerie et du
génie. Il remplit plusieurs missions délicates,
et fut chargé de l'ambassade de Londres après
le traité d'Amiens; puis fl devint ambassadeur à
Vienne, et gouverneur de cette ville en 1 809, après
la bataille de Wagram. A son retour, l'ambassade
ottomane lui fut confiée ; et sa conduite dans ce
poste difficile, la protection généreuse et cons-
tante qu'il accorda aux Français établis dans ce
pays, le firent vivement regretter, lorsque
Louis XVni le rappela ( 14 août 1814).
Pendant les événements de 1816, Andréossi re-
parut sur la scène politique, en attachant son nom à
la fameuse délibération du conseil d'État ( 25 mars
1815). Il fit ensuite partie de la commission
chargée de présenter un rapport sor les mesures
de sûreté générale, et fht, après la bataille de
Waterloo , l'un des commissaires envoyés vers
les armées étrangères, qui s'avançaient en ra-
vageant le territoh-e firançais. Après la rentrée
ANDRÉOZZI 584
des Bourbons, Andréossi se livra entièreroent
aux travaux scientifiques dans sa maison de
campagne à Ris , près de Paris. Outre les mé-
moires insérés dans le grand ouTraga sur l'E-
gypte, U a publié : 1* Histoire du canal du
Midi, connu précédemment sous U nom de
canal du Languedoc, 1800, iii-8*; 2* éditioa,
considérablement augmentée, et oontenant un
grand nombre de cartes et plans topographiqiaes;
Paris, 1804, 2 vol. Ui-4"; — 2* Campagne sur
le Mein et la Rednitz, de V armée galVo-haUm
aux ordres du général Augereau; 1802, Id-S*;
— 3° Voyage à V embouchure de la mer Noire,
ou Essai sur le Bosphore et la partie du
delta de Thrace, comprenant le système des
eaux qui abreuvent Constantinople; 1818,
in-8*, et aUas; traduit en anglais, à Londres,
la même année; — k* Delà direction générék
des subsistances militaires, sous le ministèrt
de M, le maréchal de Bellune; Paris, 1824,
hi-8**; — 5° Mémoire sur ce gui concerne Us
marchés Ouvrard; Paris, 1826, îa-eT; —
6*" Mémoire sur les dépressions de la suiface
du globe; Paris, 1826» in-8*. Il traite des dé-
pressions dans le sens longitodinal des chataes
de montagnes, et entre deox reliefii maritiBMi
adjacents.
BioçrapMê iet Con Ump ùrtOsM, — MlgBet, Auto f^
htUntes. - Mém&rUU et Saint-HeUmê. — OBwmm 4f
Napoléon Bonaparte,
andeAozzi {Gaétano), campomUm de
musique , né à Naples en 1763, mort en 18)6.
n fut admis dans sa jeunesse an oonaervatoiit
de la Pietà dei Turchini, et achem ses étadei
musicales sous la direction de Jomelli , ton pa-
rent Ses premiers ouvrages furent des canûes
à voix seule et des duos pour deux toprani d
basse, n n'avait que seize ans lorsqnH aortitèi
conservatoire , pour aDer à Rome composer ai
théâtre Argentine son premier opéra, fntHali
la Morte di Cesare (en 1779). En 1780, fl écri-
vit // Bajazet, pour le théfttre royal de Flo-
rence; et dans la même année fl flot appdé à
Livourne pour y écrire ro/impiocfe. Seaaatni
opéras sont Agesilao, en 1781 , an théâtre Smh
Benedetto de Venise; Teodolinia, dans II
même année, à Turin; Catone in Utke,
en 1782, à MOan; et, dans la même année, tf
Triomfo d^Arsace, à Rome; la Vergine éA
Sole, à Gènes, en 1783; Angelioa e MMon,
dans la même année, à Venise. Qnelqaet siK-
ces qu'A avait obtenus le mirent en r é |Mla tiB a
vers cette époque, et des propositions lui taeA
faites pour le fixer à la cour de Russie. H $*J
rendit en 1784 , et écrivit dans la même auiée,
à Pétersbourg, la Dido et Giasone e Medea,
De retour en Italie, fl pnbUa à Florcnoe, eo
1786, six quatuors pour deux violons, alla et
basse. L'année suivante, fl écrivit Virginia poor
le théâtre Argentina, à Rome. Le pen de soDoès
de cet ouvrage le détermina à retoonier à Ri-
pies, où U donna des leçons de chant En 1719^
AHDRfiOZZI
1t , poor te ftéttn SaJat-ClMriM, âq/Vo-
iOndo, d Vopén de SesoÉtH. En 1790,
ontwrio, JJ niifa deeo, eC ta AlM^MMS
!. Appdé l'umrie «niniite ï Hadrld, D
it Gtiitmo de Sutiia; puii il MTiiit k
pour y composer «on oratorio de la
W di Glera Chrislo. Son dernier oovrap
tonnina if •4m ; i] l'toiTH pour le gnal
deVeBite.II le tou« entutte i l'eoaripi»
■•nni Kl aères on comptait la duEfaewa
i. En vii^suat, il eetu d'ttra recbet-
nme [svfeMeur, et derint Tort puiTre.
r de trouTËr dea secoure duu b muii-
de flOD ancieniie aère l'uncoa à Puto
I. n ne flit pas trompé dans son itteate;
ne jouit pas longtempa de* bieitiUts de
«sae. Andréoui Àait nn Eontidea de peu
eet de peu de teimce;n>aii, oomnwU
de ses compatriotes, B mit une certaine
et du natorêl dans ta mâodie.
noçrapliit luiiMrHlU da MuleUtu.
iBts {Ànloiae), moine ftwidiain, na-
'austc , dans l'Acagon , rivait lera la fin
ûtoe siècle et au commencement du
ième. C'était un partisan z<U et on des
ts commeutateun de son maître, Jean
«ot. La manière Indnuante dont il pro-
hn doctrines de son maître, lui nlut
MU de Dtxtor duCcifluu*. On a de lui :
'nlaritu in artem veterem Arittotelii,
, in Itagogen Porpht/rii, Prxdicamatta
t PrxdicamaUa Àrittolelit; Venise,
o-fol. ; — QwutioTiei mpar XII libn*
ijuics; Venise, 149i,in-rol.; — Ingva-
i^roi Sen/en(tarum ; Venise , 1671 et
i-M. H.
tcnlo. BMIol^rea Mtpma vtia. II. Itt. ~
BttlUtilHca anttgua il loi acrlîorti arops-
ubs (ffonouniftirtf-Jean), j&nite alié-
né à Nuremberg en 17t4, mort le tB nui
Iprts la snppreuion de l'ordre des Je-
a (ut oonimë k l'uniTeraité de Wurtt-
pToretseur d'éloqnence sacr^ et de lit-
I grecque et latine , et raccnsiremeat
B de la commisalon des études, cunseiller
itique, et profCïMur d'homélitique. On
i : 1* ChratomtUhia Quinll/iana , re-
a meilleurs morceaux de Quiotilien ; —
ditiondu Prxdium nulicunideVaniÈre,
I traduction allemande, i toI. in-S°,
— 3° Fables de DetàUloiu, aTec la vei^
hoiande, 1789, In-8°; — 4* Konierli
la minora ttleeta, in-8*, 1791; —
IDeow THoçatin pour Us prédteatews
tatteuTS des âmet, 1803 et 1805, t niL
— e* Cftroni^uB de fraactmie, ln-4',
: 1808; — 7* Ckronigiie du grand-dit-
; Wurtzbourg, m collalwration aiec
Wurtibourg, 1806-1811, m-4*.
- Ltjttt, Btehtr-
- ANDRtS
SW
n),si
Dé àPlaBée(reyaamede VakoM)lel& lÏTrier
1740, moitk Home le 13janTier 1817. Il fit tes
prcniièrea étndes dam aa ville natale, et entra fort
ienoe dana l'ordre des Jésuites. En 176S, qirès
l'expaliioodea jésuites de l'i^pamie, il se retira
en Italie, oU il se livra avec ardeur à des tra-
vaui idattiaqnei. En I77a, il publia, ta italia,
ton Saggio delta JllotopMa del Gallieo. Cet
ouvrage (aK honneur k l'érudition , à llmpartta-
Uté et k la sagesie de l'auteur. A cette époque une
qnerdie litténlre s'étant élevée entre phisienn
doelenra rt l'abbé LamjdUus , jésuita capapol ,
Andris n'y prit aucune part ; maiB deux ani apèa
on vit ptrâtire, antil ai Italien, son bmeux li-
vre Dett origine, progressa et stato attuate
ifogni Uaeratura; Panne, 1781, 7 vol. graad
in-4<>; Venise, 1S08-17, S vol.iD-4° ; PUtoie, 1818,
3 vol. bi-4*; Pise, 1821 , 13 vol. in-8°. Cet oo-
vrage, écrit dans nn style élégant et pur, a nécM-
iité dlmmease* redwrcliefl dana les bibliothè-
que* d'AlkmaKne et dltaUe. n Dit traduit en
espagnol par don Carlos Andréa, son Itère, et
Imprimé à Madrid. Le premier volnme le lut en
mûiç^, par S.-E. Ortolaol ; Paris, ISOS, iD-8*.
On a encore d'Andrès un recu^ de lettres en ea-
pagnol, tons le titre de Cartasfimtiltares a M
Aarmono D. Carlos , con la noiieta del viage
a tiarioM eiudades de Evropa; Madrid, 1794,
e vol. ln-4*. Don Andréa rentra dana sa pa-
trie lorsque le gouvernement espagnol permit
aoT ei-jésnitei d'y revenir; malt, après la mort
de son pAre, le désir de revoir d'ancien* amis
et de reprendre les habitudei qn'U av^ eontrae-
tées, te lappda ta ItaUe. Il fiit nommé eoBser-
vateur etÛUiotliécaife royal ï Maples; et, mal-
gré tons les cbangeraents poiftiqoea , il hit main-
tenudanssonpoeiepar le roi Ferdinand. E^]807,
il démontra que c'était à tori qu'on avait attribué
à Ftavio llnvention de la boussole , et qu'elle
n'avait paa mteie été découverte dans la ville
d'AmaiS, SB patrie. Quatre ans avant sa mort,
Andrès devint avei^e par suite d'une opéiatlcM
malheureuse de la cataracte.
Outre les ouvrages dtés, on a de lui t 1* une
édition des Lettres latines et italiennes d'Antoine
Augustin ( Bog. ce nom ) , précédées d'une bonne
dissertatioB ; Parme, 1804, in-4'i — 1° Sur te re-
vers d'anemédaille ruai expliquée par Mattei ;
Mantoue, 177S, iD-8° ; — 3" Sur une démons-
tralltmde Galilée; Ferrare, 1779, in-4°; —
4° Sur la nmsique des Arabes; Venise, 1787,
in-8°; — S° Sur deux poines grecs coniervét
à la blbliothiqve Lavrentiettnt de Florence,
l'un de Jean d'Otrante, rt l'autre de George de
GalUpoti , poètes du tr^ztème siède ; — S* Sur
le eitUe d'isis et quelques inscriplions trou-
vies dans vn temple qui lui élaiteoHtacTé; —
7° Sur la découverte de Pompéia et d'Hrrcula-
num; — 8" Sur la figure de la terre, t^.; —
9° Dissertii::.ione sopra un problema idrosta-
Aci>;Huloue,l77&,ti-4*ipÛce envoyée an OUI-
fiST AflDH£s -
coun où Foabnâ remporta le prix; — 10* Let-
Ura lopra il eorrompimento dii gvtte Ualianci
Créroone, 1778, in-8';— ll°i)l««rfciiéon«*o-
pra la ragione lUUa teartetta di progretti
dallé teiense Jn guetta lempo;femi6, 17ÎB,
in-4° i — 13° letlera topra Forigint « U vieeadt
delCarle d'iruegnare a parltire iiurdl emutii
Viatot, 1793, iD-4° ; l'aulenr } i^Mlre qiM Iw
£«paf!noli ont oonnu let premfera l'art d'inïtrujre
lee iourri« et miutt', — 13° Vinie de Viaaa;
Madrid, 17H, iD-8% tr*d. ai italien et en alle-
nuiid : c'Mt la reUtioD du TOjiaga d'Aiulria «o
ADonasBe; — H° Catulogo dtlla Ubrerio dai
CapUupi i Huittwe, I7B7, in-B°, enrichi de Do-
tes i — 1&* litUtra M^ra alcuiii eodiei délit
bibliolecltt Capitotari di Novarra e di Ver-
eelli ! Pume , laoi , gnnd in-8° ) — ifl' Sur une
earU géaçrâphiqûe de Hib; Naptes, 181S,
ig^o . „ j^o gjf^ Cuiage de la Uuiçue grecque
dont U rofounte de tii^pte*; ibid., lïie : celle
lettre, adreaaée k l'abbé MorcUi , contient des de-
uil* curieui sur quelqoe* poûitï de i'bisloire des
LoDubard*.
TlpilM. Mofr^iU tt>i Itatiani UKutri tel ttca-
leXfliri. IV. n. «m.-Sfojptrt y Oainaot . Eniato
'M {Carloi), édÎTain espa^ol, frtre
da Juan Aiulrte, naquit à Plané*, prés de Va-
lence, en 17^3, et mourut le 5jauvier 182U. n
dludia la pbilosophie et la jurisprudence, devint
membre dn barreau de Madrid, et traduisit eu es-
pagnol pluiieun ouTra^ de Juan Andréa, entre
autre* celui qui a pour titre : Detr origine, dif
progreui e dello *tatoattualed'ogni littera-
tura, ouTiage que le roi d'Espagne fit introduire
dans lee Aeo^ei eMtudiot de San-Isidoro. En
1811 ilderint membre des certes, et se retira de
la Tie publique en 1813. Outre la traduction de*
ouTrages de son tiirt, ou a de lui : Carta sobre
la utitidad de loi Calalagos de llbrot y ma-
niacriiot de varia* liàrerias y archlvot, in-
lertando olra del Àbate su Nermaiio sobre
tl mùmo Ai«n(o,' Valence, 1799, in-S°.
■AIlDRia DB VSTAEKOZ [Jean-Fraiiçoii),
câèbre hiatorien eqiagnal^é à Saragosse en 16011,
mort à MadrU le is aodt 1M7. U Ait chargé de
lacontlnuatkMi des histoire* du rDjanme, de U
dasti&catioa des arehiTes nationalM, et d'un
inde^ général de cm documeM*. 11 commença
•nsiitat cet immense travail , et inccëda 1 Xi-
neais, comme chiMiiqueur du rDjraiime, te9 jan-
tier IM7. 6e* prlndpaui ouvrages irapiimës
ont pour litre : VrUveriidad de Àmor; Sara-
HOis«, I6M; — i>efcri;icion de la Justa en
eampo abitrlQ que numtubo en ri coso de Za-
rago^a don Raymundo Gomei de Mmdo^a ;
Serattossa, 163S, 'm-4'i — Àntigûedades de la
nllade. MaWen ; Ssracossa, 16il;— Uistnria
de Santo-Dontingo de Vil; S^vogosan, lu43.
ANDRMI
ia^'i — Mtnorial Aitloriea-getuaioglco it
laeata deÀbarcade BoUa; Siragoasa, ISW,
in-fol. i — ifonumenfo de lot tantôt taartjTtt
Juttoy Pattareniaciudaddeautsea,\fA\,
ibîd., iD-8* ; — Relacion del iummento de lus
fuerot de Aragon; ibid., lUâ, ii^-; -
JHteurto de la* Medatlat deteoniueidat a-
paneles; Huesca, l«4â, in-4'; — Segvait
parte de lot annalei de la oonuia g refw
deAragon; Saragosaa, IGU, in-fol.; — Pn- I
grasos de la Hlstoria m el regao de AragM ;
SaragoGu, I6B0, In-lbl. On oonserve U secoode
partie de cel ouirege dans la bibliotMque rojik
dé Uadrid. Lataasa a donné nne UslA fn^n plfti'
des ouvrages d'Andris.
, BUiUolluia
■,1.«
ni,
■iHDRàs DB GussBMB IThomas), m-
mlsmate espapiol, vivait an di\-huftitee ilkfe.
n était avocat au conseil rojal, et membre ik
l'Académie d'hlsldre et belleïJettrEs de S^
vttle. Ses ouvrages sont : Dtccionario Humii-
malico gênerai, para la perfèela ImteUgnàe
de las medallas antlguas, tut signas, neta
el inseripeiones, etc. ,6 vol. ; Madrid, 17T3-tT7I,
ln-4° : l'ouvrage entier (lit imprima aux fMsdi
duc d'Arcos; ^ DeseouftanLos erltleat soin
algunos rMnumtnlos de nnttgUedad fWK
suponen deseubiertot en Grenada; — JVOflda
pprteneeientes a la /listoria antfgua g M>
rterna de la villa de Lora del Bio en Andabi'
cla. Imprimées dans le premier «olumeiletlH-
7nolret llltératres de CAeadimle des beUa-
retires de Sfville. Il lut aussi devant cette aca-
démie l'i-loRe Arnèbre de Ferdinand VI , et dis
notices EUT quelques antiquité inédites de UU-
ScniMR T Giurlnoi, BiUloMHa «i^nllDla itlam»-
iont tifritarrt àel rttnado d* Cariât Ut.
aHDRKS DB saR-RiGOLU , ëcrivsin uf»-
gnol , nraine auguitin de Tunja au E^rog , vivait
au milieu du dix-scptitme sitele. 11 &ait rednr
du collège d'Alcala eu ËspaiEne, ]TmviBciat ^
ndral de la Nouvelle^ifenade dûu l'Amer^
du Sud, et bistorfographe de sim ordre. Oaade
Id: PasserculitolitaniPlanctui.iivePtteita-
riiud ilmnlRiiin CUitwrjlo; Rome, tuiftoTi
— ProventTU Messit dontiniex Patrum Ejed-
eealorum B. Augustini, Congregatiù»it Kih
panix; Rome, ISâtf, in-t°;^ Hittoria gênera
de los Retigloiai Deteatiadoi del ordendeEn-
mitanas de San-Auçtutino; Madrid, IMt, h-
fol.; — Detigniot del Indice mat dieboiosetn
laKegladeSan-Augustino;Ilome, itât,'aT;
— reiorD depalerao; VldadeSanla Saselea;
Madrid, le&.'i, in-lfl. — imagen de Kuestra St-
nora de Capocavana, Porlento del ffw»
WuHrfo; Madrid, 1663, ln-4*.
A::nKKr di: Hii.iitTEiii. Vof. Biusmx.
580
ANDREW —
AariNiBW (James)f pédaiço^^e écoetais, né
en 1774, mort àÉdimbourg le iajuin 1833. Il était
ptincipid da séminaire militaire de la oompagnia
des Jndea orientales» è Addiscombe. Ses ouvra-
ges sont : ImMuitê c/Grammar, (uapplkcabU
to the english Umguage^ or as introductcrff
to t/iê studif o/ ot/lér ianguages, To wich are
added Chronological Tables; London, 1817,
ln-8** ; — Kep to Scripture Chronology made by
afmparin§ Bacred Hisiarp wUh Prophecy, and
restdering the Bible consistent wilh itseif,
UiMMtnted with new Tables , qf Cronology
and various Notes ; Loodon, 1722 ; ia-8*'. — i45-
tronomical and Nautical Table; 1810,iii-8".
cemuteman'ê Magmsine f§r iSM, p. Si.
^ANDABWB (Laurtm), tradoetenr et Impri-
meof anglais, dans la première moitié du seizième
siède. Le bibliographe Ames le dit né à Calais.
André we se Ana comme imprimeur à Londres,
à renseigne de la Crolx-dor, dans Fleet-Street
On eroit qui! avait appris llmpriroerie de Jean
Doesborowe, imprimeur à Anvers. En IftlO, il
findaisit the wonderful Shape and nature o/
mon, beasts, etc, ouvrage im|Niméà Anvers par
Doceliorovre. En 1527, il imprima the yreat
Herball , wMehe gyueth parfyt knowledge
and Vorderstandyng qfall maner o/ herbes ^
etc., In-fol., et the vertuose Bohe qf DistyUa-
eyono/ thewaters qf ail maner of herbes y etc.,
de maître Jérôme Bruynswyke^ in-fol. L'ouvrage
intitulé Valucion qf EJode and Sylvcr, qui a
été imprimé en 1499, à ce qu'on croit, a aussi
été traduit par Andrevre.
Adim , Tvpooraphirtit oiUiquiHm, édit. Herbert. I,
»it.
AWDEBWu (James- Petit), historien anglais,
né en 1737 à Newbury (comté de Berlis), mort
à Londres le A août 1797. Il se fit connaître, en
1788, par une brochure en faveur des enfaots
ramoneurs de cheminée, brochure qui appela
ratteution du pariement sur le M)rt de ces
malheureux. Andrews a encore publié : i° Anec-
dotes ancien and modem, with observations ;
l4indres, 1789, in-S"" ; et supplément, 1790 : ou-
vrage badin, qui eut beaucoup de succès et
on grand nombre d'éditions ; — 2" History of
ereat Britain connected with the cronology
^Europe, avec des notes contenant les aneo-
dotai dn temps, les vies des savants, etc., depuis
llnrasion de César jusqu'à la mort d'Edouard Y! ;
f vol. in^*, 1794; — 3*Con^énua/l(m de l'His-
ioire de la Orandé* Bretagne de l'Écossais
Hubert Henry; Londres, 1798, 1 vol. in-4° et
1 Tol. in-8*.
CtntUmaiCt Mmgmtine, I.XVII, 7f6.
* AHDBBWS (John ), pubHdste anglais, mort
vers 1809 à Kensington, dans sa trente-troifdèine
année. Ses principaux ouvrages sont : the His-
tory qfthe Révolutions qf Denmark, with an
aeeaiint ofthe présent afateo/that Kingdom
and Ppople, 2 vol. ln-8"; l^iidros, 1774; —
History qfthe Warwith America, Franu, '
ANDREWS 590
S/Miin, and ffoUand, comsnencing in I77:i,
andending in 1783, wUh portraits , mnps,
ckarts, etc; Loodon, 1785-1786, 4 vol. in-8".
CenUeman'M Magazine, février 1*4IS.
*A3iOEEWS ( ffenri) , botaniste anglais, vi-
vait à la fin dtt dix-huitième siècle et au com-
mencement du dix-neuvième. £n 1797,11 entre-
prit la publication d'un recueil périodique : the
Botanistes Reposltory^ continué jusqu'en 1814 ;
Londres, 10 vol. in-^**. On y trouve l'histoire
des plantes rares ou nouvelles , avec des plan-
ches coloriées. En 1802^ il commença un ouvrage
intitulé Coloured Engravings of Healhs ; the
drawings taken /rom living plants only, etc. ;
Londres , 4 toI. hi-fol. ; nouvel^ é<lition, in-8°.
De 1805 à 1828, il publia une Monographie du
genre géranium, avec planches, 2 vol. in-4",
suivie Mentât de la Monographie du genre
Basa, H.
AUDRBWi on AHDRBWBi (Lancelot), théo-
logien anglais, né à Londres en 1655, mort en
1026. Après avoir reçu une forte instruction
ttiéologique à Cambridge au collège de Pem-
broke, il entra dans les ordres, puis accom-
pagna dans \t nord Henri, comte de Uuntingdon,
président de York , et réussit par ses prédica-
tions à ramener à l'Église anglicane un ^rand
nombre de dissidents. Cette mission lui valut le
vicariat de Saint-Giles à Londn's, une prc^bende
à Saint-Paul et une seconde prébende à l'éf^lise
de .Southweli , places lucratives qui lui |»cnni-
rent d'étudier à loisir la théologie, et de se livrer
à M>n goût pour la prédication. Ses sermons at-
tirèrent l'attention de la reine Élisab(*tli , qui le
nomma un de ses cliapelains, et, en 1601, doyen
de Westminster. Jacques V l'éieva successive-
ment aux évècfaés de Chichester (novembre
1605), d'£ly ( septembre 1609),et de Windiestej-
(éévrier 1618), et le nomma doyen de la cha-
pelle royale. Andrews fut enseveli dans l'église du
Sainte-Sauveur à Winclioster. Ses héritiers lui éri-
gèrent un magnifique tombeau avec une longue
inscription latine, qui rappelle, entre autres, quïl
ne fut jamais marié : deleùs hinc migravit ad
aureolam cœlestem, Amirews savait, dit-on,
quinze langues, et, après Usher, il était sans con-
tredit l'homme de son temps le plus versé dans
la connaissance des Pères de l'Église, des anti-
quités ecclésiastiques , et du droit canonique. 11
déploya ce vaste savoir dans sji |)olémique avec
le cardinal Bellarmin. Le roi Jacques ayant pré-
tendu, dans sa De/ence of the HigfU qf kings que
les princes chrétiens avaient autorité sur leclcrgé,
ftit réfuté par Matthieu Tortus, aumOnier de Bellar-
min, et cette réfutation futattribuée au cardinal lui-
même. Andrews, chargé par Jacques de n^poodri*.
an traité de Tortus, publia sa réponse soui> le titre
bizarre de Tortura Torti, sive ad Matthivi
Torti librum responsio, etc; Londres, looo,
^1-4*". Bellarmin entra dans la dispute, en pii!)!iant
1610, Pro Besponsione sua ad librum Ja-
«1 AlfDREWS —
cobi, magtuB Brilemnix régit, cul Itlttlus «il,
Tripliei nodo triplex eunanu, et Andreng ré-
pliqua par sa Reponsio ad Apologiam cardi-
naiii Beltarmlni.ttc., Londres, ISId, in-t*.
Parmi les antres ooTrages d' Andrews, on mntr-
que : Amanval fiir licA; — Privait Devo-
tions; — Oolg DevolloTU «Hth dtrecllont lo
proy ; Londres, lebb; — rfinetg-tix termotu ;
'L0BiiTe*,le7Si~OptitaitaipiMtampoitltuiita;
Londres, 1619, in-4*; — The Moral Law ex-
jwunded.-— Londres, IHl.in-fol; — 'ATtoomui-
(i^Tia saera; Londres, 1657, bi-fol. L. J.
Cauu, lÀta ofllu BUlupt a/ irtiKkttter! London.
Iiri. !>-<•. •ol. II. — EIppti, Blovmpkla BrUannica.
- Diber, Brit. ML lUtq, - POUer, Churck (lUIorf
af Bruâitt. —CMhfitbaa, EpitiotM, ^fAlrtatta ITM,
*ANDnKW8 {Utwtnce), teriTain anglais,
vivait dans la première moitié du seizième Biède,
sous le règne de Hrnri vm. On ne sait rien de
Ini, linon qu'il traduisît en auftlai
suirants : SpecMlum Uundi; unouprage
la xoologie; vn ouvrage tur la dittillation.
Ce sont les premiers lirrea sdeotlBqaea publiés
en anglais.
AnDKEWi (Pierre-mies) , aotear drama-
tiqae anglais, né Ters le milieu da dix-baitième
tiècle, mort le(R jnlUet 1814 à Clereland. II
était lieutenant-coloDei du ré^meit des TOlon-
taircs du prince de Galles, Lié aiee Garrlck, il
prit du goOt pour le théâtre , et composa un
grand nombre de comédies, parmi lesquelles
ta remarque : tite Election, en 1774; — IHS'
tlpal'on, en 1781 ; — th» Baron Kinvervan-
iot-Sprakmgatehdem ; — Setter late tkan
neoer (Mieux Taut tard que jamais). Il fut
Dommé membre du parienuôt en 1790, et suc-
cessiTement réélu en 1796, 1S03, I8DG et 1807.
Andrewsparatt s'Être BurttMit acquis une certaine
célébrité comme homme de bon ton. ■ PersoniK
■ ne rassemble dans son salon, dit l'auteur
■ d'une biographie an^aise, un cerele plus bril-
■ tant deduchessefi, de marquises, de comtesses
■ et de baroDoes , etc, ; et si M. le coUmel An-
a drens STait réalisé te projet de sa première
■ Jeunesse, d'aller vivre en Orient, lors même
• qu'il serait parvenu ï la dignité de pacha, son
■ barem eflt été peu de chose , comparé k cette
■ réunion séduisante de beautés an^aises dont
■ se composent ses soirées. ■
AHDKEZSL ( Barthélémy- Plitlibert Pieon
n'), prttre français, né en 17^7 A Salins, mort
A Versailles le \7 décembre 18:^5. Il fit r^rtie
des dernières assemblées du derHé , tenues en
1781 e) t7B6, et fut tifukire de la riche abbaye de
8ûnt-Jacut en Bretagne. Émigré eu Anj^eterre,
il revint en France sons le consulat, et prit part
A la rédAdioa de quelques junmaux. entre au-
tres du Journal des Curés, et devint plus tard
inspedeur général de l'université. On a de lui :
Al<IOftIKSSENS sn
une IraducdoD del'ifiifoire (tel deuxdemien
rois de la niaijon de Stuarl, par le céitbn
Fox, imprimée en 1809, 1 vol. iD-8°. D'Andreul
fut l'éditeur des Excrrpta t tcriptorVntx gr»-
CM, rail par M. MoUevault, proresseor, Trère da
poète de ce nom; Paris ISIS, in-11.
AHDEl. Vog. Ahdrv.
AifDRiL (Nicolas), médecin itaBen, oék
HassaTra le 10 septembre 1748, mort le 9 dé-
cembre 1814. Il lit ses premières étode* dam
sa ville nalale , et étudia d'abord le droit , phtt
la médecine è Kaplea , sous le célèbre Cotaigno.
En 1775, il Fut nommé professeur d'agriod-
ture k l'univEnilé de Naples; et en ISOi Q ob-
tint la chaire de physiologie, et devint doja ea
1811, On a debii : 1* Trattato délie aequem^
n«raIi,-Haples, 1775, io-S*; l'édition, ooniffit,
tbid., 1783, iD-8' ; l'auteur j trtite aurtmit (t
particulièrement des eaux minérales d'IseUa,
de Casteilaraare et deNaples; — 1* LUtarataiP
aria fissa; ihid., 1770, b-4°; lettre aaoajmt
attribuée k Andria ; — 3" Intlitatianes pUlt-
Mop/tteo-chinUesi; Naples, 3*édit, 1803; mirn|i
traduit en italien par Vulpesen 1811; — i'EIt'
menll ai fiiiologia, d'iprèj le plan de Balkr;
— 5* Elfmenta mêdeeinK t/teorelicx;S*fin,
1787, traduiten italien par le fils d' Andria, lllt:
on y trouve en germe la doctrine de Bram,
plus tard développée par Broussais ; — 6* M-
terta^lone sulla teorla délia vUa; Naples,
1804 ; le principe vital yestideatlIiéaTeclellBl*
galvanique et celui-ci est à son tour aiairaU
an fluide nerveux; — T Historia malerixmt-
(fic^; ihid., I7S8; ouvrage traduit, en 181ï,a
italien par Tauro -, — s° Institutiones medtts
practiex; itHd., 1790, Irad. en italien, es 1811,
par le même, avec des noies. L'anteurTappaVa
le premier l'altention des médecins sur la m
ladies du diaphragme.
ciclnfriicadiKupoli.
;AiiDmiAN-w KBUKs (Ciefor, baron»'),
publlciste aulriciien, né le 17 sept. 1813, [ '
de Goeriti. Il a étudié à Vienne, et pûaéh
plus grande partie de sa vie dans ses dora '
en Lomhnrdie, En avril 1848, il bt na
membre du pariement de Francliirt, et, en aoU
de la m£iiie année, ambassadeur du pouvoir C»
tral à Lundres. En 1849, il s'est retirt des *
bires. Les ouvrages qu'il a jusqu'ici poblik
ont pour titre : Ori(r«cA vnd teiiie Zuhafi
(l'Autriche et son avenir); Hambourg, ISU;
ia-S' ; — Centnilisaeian und Dee«ntraiitati»
in OestrcKhi Vienne, ISiÛ, in*.
•ASDMBSSKN8 {Antoine), parsagisla Iml-
tandais, né à Amsterdam en 1746, mort en tll3-
On a de M plosiain oovrage* estirod*. Sa
Mma Mtçn^ KanUltr-Urltou.
AMDBIBU ( ferfrond ), graïeor en
né à Bordeaux le U aoremlire 1761, et moil à
Puis le 6 décembre ISU. H Tiat fort jeune à
Paris, et y fnt charge pendant quannle an*
d'exécuter les mUallles rdatirea aux érëne-
nuots les [dus iroportants. Od lui doit, entre au-
tres, lafTomde Mimrve auitê,dittnbua)tt
âtt couronnei; la itatue iguafre de Be»-
ri IV; la raeeine; FÉtude; la bataille de
Marengo, celle lïltaa et celle SAttiterliii;
la Paix de Vienne, celle de TiltUt et cdle de
iMttévilte: le RitabllaemaU du cuUt; la
Jtanee <n deuil au lo mon. Sa denùire mé-
WDe Itat happée à l'occamn de U naiasanoe du
aie de Bordeaux. H a gmé en reli^tai ader,
1 !• demande des fïAreit Didot , les cbannAotes
t^Mtlea qui onent leur éditloa de Virgile de
1797 (an TI), premier outrage stiréotTpé par
le procédé de Pinnin Didot
ScbHchtFtioU. jViiiiiniiiliKlkf jtiaain. — Diiler,
■f — ■ Mltnutim Stnillrr-Loiam. - Oibel. DU-
1a artitUt ia fÈeat* frataiM* « dtx-im-
■ AXftuiv, mdne qui TiTaHanntle treizième
liècle, puisqu'un manuscrit de cette ^>oque,
roiCennaot U tr«lnctioQ d'un traité de la Pèni-
tenee d'Adam , le dte pour en «re l'autenr.
C^est ane légende singnliËre qui te rapporte aux
paroles de la Genèse wr l'arbre de la Bcience du
UaietdumaLËte,aicaeillantla btale pomme,
avait en même temps enleré le ramean snquel
taaaH le IMt ; par distraction , elle l'aonit era-
perlé dn Parais terrestre; plue lard , elle l'au-
nK phnlé, et il en serait venu on grand artnv
SMS lequel Cûn aurait tué son frère Abel. Puis
le Itois llit emploTé k la conetniction du Saint
dtt saint* dans le temple de Saloraon; puis
oAn la t^ eotiiremcnt djéiacinée roumit ta ms-
fiirede la Traie croix. Cette tradition est un des
cent épisodes du livre de Joseph d'Àrimalhie,
première partie des Rmnans de la Table ronde
(Fof. Astm). Pour en retrouver U première
gri^ne, il faut remonter t l'évangile apocryphe
ftve, dont saint Éplpbaae nous a cnnservé
qidqne cboee dansie livredes /r^^iu. Le texlo
hfa de I» Pénitence d'Adam a été imprimé par
inoid de Bniellea , établi è Naples vers 1472.
hn de temps après , CoUrd Hansion , le célèbre
%<liiMiii de Bruges , en fit une traduction nou-
He qui semble être restée inédite.
Pauuk Puiis.
ifwCs'ard WiuufaM.' PiiU. in>. el
_..„ ^Itt* la WWIolMîn» Oh
ÀnonKDxlàlane-Martin-AnColne) , ffa^
tl Tiancals, né en 17ft8, mort i Saint-Domingue
4 tSOl. Il oitra an service, comme capitaine de
^tijontaires , dsDS le mois de novembre 1791.
D Kodil des «erriow importants en Balle, sur-
- AKDRIEDX «M
fawilBD pas»BgadaHineiole3sse|itembrelS00,
et an blocus de Gènes , oii 11 donna d» preuves
d'un rare talent et d'one grande intr^ôdité. Le
général Masséna le chargea de négocier Is capitu-
latkm de cdte ville, qui , par reconnaissance, lui
et présent d'nn sabre ma)pifique. Après cette
campagne. Il occupait «es loi&irs à écrire la re-
lation de la dtfeose de Gènea, lorsqu'il IM ^peM
è bire partie de l'eipéditian de Saint-Dondngue,
où il mourut de la 6fcvre jaune.
AHDKIEDX i^ftançois-auillaumo-JeaH-Sta-
nistas) , célèbre littératenr franfais, né k Stras-
boun; le e mai 17^9, mort è Paris le 10 mai
IB33. D eut pour premier instituteur sou père,
homme d'nn grand sens, dont il bonoia et chérit
toujoun la mémoire. D fit aesétudes su collège
dn cardinal Lontdne k Paris, tH le* tennina k
l'ège de dix-sept ans.
Ce fut lors des composons dn oonooun unt-
vertltairequ'il fitlaetnuaissaacedeCoUind'Har-
leville , comme lui l'un des bons élèves de l'u-
niversité. Ds s'étaient trouvés plusienrs lois pla-
cés l'un k cAIé de l'autre, et avaient pu le ren-
dra réciproquenirat queiquet petits atrvice*. Ba
n'apparùnaient paa au même coUégB , mai* U*
avaieut l'occaaiaa de «e reacontrer de temps ea
temps k la promenade. Alors Os causaient litté-
rature ; une sympathie mutuelle s'étibUt entre
eux et les unit ètroiteoMnL
A sa sortie dn collège, Andiieox M fLèx par
ses parents chei un procureur au Cbildet. U j
trarâilla aérieusemoit, et suivit en même tonpe
les eoun de l'Ëccde de dnnL Cepeodint aoD goût
pour la littérature le porta aussi k s'essayer dans
la carrière dn théktre. Une nxnance de François
(deHeuTchâteau), intitulée ^naxiUMMdf-e, lui
tonmit eu 17S0 , lorsqu'il était maître clerc da
son procureur, le sujet de aa première comédie.
Il ne la termina que deux ans après , et la Til
représenter sur le TbéUre-Itallen. Ce petit acte,
consacré k peindre la biblesse amoureuse d'un
phikwophe de la Grèce, est é<^ avec infiniment
de grice et d'esprit ; il est en vers de dix sylla-
bes, et il obtint un légitime succès. Andrieux par-
tageait ainsi son temps entre l'étude de la Juri»-
"prudoice et celle des lettres.
Si Andrieux cultivait laKttératnntveesmour,
ce n'titait pinnt au détriment de l'étude du droit
11 ne songeait pas alors k devenir homme de let-
tres ; toute son ambition se bomaitk être un avocat
Instruit a estimé. 11 avait prêté serment en 1 7S[ ,
et néanmoins il travaillait dans le but de se bird
recevoir docteur en droit et d'arriver un jour nu
proreasorat. Une circonstance douhiureuse l'ar-
rêta dans ce projet : il perdit son père , qui ne
laissa point de fortune. Le jeune Andrieux cher-
cba dte lors k entrer dans une carrière qui lui
permettrait de venirimmédiatemcnleoaideksa
famille. Ce liit ainsi qu'il consentit k accepter
l'offre qu'on lui Qt d'élre attaché au duc d'Uiès
ea fûÙlé de lecrdaiie. 'Toaldbii , celte positton
506
ANDRIRUX
£•6
secondaire ne lui oonyint pM longtemps ; et, mal-
gré lu faiblesse de son organe, ii reprit la car-
rière du barreau, et commença son stage à la fin
(lo 1786. n eut le bonheur d*ètre secondé par un
avocat célèbre do cette époque, Hardoio de la
Rejnerie, qui noa»seulement Tédairait de ses
conseils, mais lui procurait encore quelques cau-
ses. C'est ainsi quMI Ait appelé à défendre l'abbé
Mulot, chanoine régulier de Saint- Victor, qui se
trouva compromis dans la fameuse affaire du col-
lier. Il publia un mémoire pour cette défense,
et oMint la mise hors de cause de son client (1).
Andrieux plaida sa première affaire contre Pi-
card, père de l'auteur comique de ce nom, qui
tut, après CoUin d'Harleviiie, son plus intime
ami. Picard était ce que Ton appelait alors un
avocat de S9pi heura , parce que les audien-
oes du parlement où Ton jugeait les petites cau-
ses se tenaient à sept heures du matin. 11 était
fort occupé, et jouissait de Testime de la magis-
trature et de ses confrères. Il fut très-étonné de
perdre sa cause contre un jeune débutant qui lui
était tout à fUt inconnu.
Mais Andrieox avait des goûts littéraires trop
prononcés pour que les occupations du jeune
avocat fissent eesser chez lui le culte des muses.
Presque tous les jours, après son dîner, il allait
se promener seul aux Tuileries et aux Cbamps-
iJÊlysées, et , comme il l'a dit lui-même, il y ra-
massait quelques vers; pois, rentré dans sa de-
meure , il y déposait sur le papier la récolte faite
pendant sa promenade. Ce fut ainsi qu'il com-
posa sa meilleure comédie, les Étourdis.
Cette pièce, en trois actes et en vers, fut re-
présentée sur le Théâtre-Italien le 14 décem-
bre 1787. Elle y obtint un succès de bon aloi, et
valut à son auteur les éloges de deux critiques
dilTiciles , la Harpe et Palissot.
Si nous sortons de la grande exception que
présenta Beaumarchais, nous ne trouvons guère,
depuis Destouches Jusqu'en 1786, que des
auteurs comiques sans verve et sans gaieté.
V Inconstant de CoUin d'Harleviiie, joué en
cette année, fit reparaître sur la scène un rôle
de Crispin , oe vieux type des valets rusés qui
avaient tant animé les comédies de Regnard et de
Hauteroche. Les Étourdis d'Andrieux sont*
mieux intrigués ; la versification en est plus fran-
che et plus spirituelle. On y remarqua une heu-
reuse innovation : c'est celle qui consiste à don-
ner pour confident au principal personnage, non
plus un valet libertin et fripon, mais un ami du
même Age et de la même position sociale. Le va-
let sans doute y joue encore son rôle, mais il
est tenu à distance, et n'a plus l'importance qu'on
lui donnait jusqu'alors. La scène des usuriers
est d'un excellent comique; l'action marche avec
rapidité et vraisemblance; les vers sont char-
(1) Ce luémotre forme un 1d-4« de 48 pagr.s (Paris , im-
prlinerif tic nern'»iivHIc . 178S). Il est slcrné de M*" An-
drieux, avocat, el soiv^ d'une consultation en quelques [
iigUM de MM. Uardoin et Pons. 1
mants, et phisieurs d'entre eux»
des grands maîtres, sont devenus proverbes;
entre autres celui-ci :
Il en coûte btcn cher po«r Doortr 4 Parte I
Collin et Andrieux ne tardèrent pis à avoir
des émules qui rendirent plus qu'eux encore au
Théàtre-FFsnçais son antique gaieté, mais avec
moins d'esprit et de bon fçont que les deux amb
n'en mettaient dans leurs ouvrages , et snrloal
avec moins d'éléganeê dans le style. Fabre d*b-
glantlne. Picard, Alexandre Duval, Etienne, etc.,
marchèrent dignement sur leurs traoee.
Le succès des Étourdis détourna un pes
Andrienx de l'exercice de se profession d'avociL
On touchait d'aflleurs au moment oii le barreau
allait avoir le sort de tant d'autres institutiQfl&.
Andrieux devaU être inscrit sur le tableaa de
l'ordre des avocats à la fin de 1700; mais il b>
en eut plus cette année^là, dans laquelle il ei
encore le malheur de perdre Hardoin de la Ro-
uerie, son maître et son ami.
Andrieux salua la révointkm avec Joie, il ébil
loin , ainsi que tous les hommes de bien qui l'av
sodèrent à ce grand mouvement soeial, des'it-
tendre anx excès qui ne devaient pas tarder dt
souiller la plus noble des causes. Il montn kf
espérances qu'elle lui faisait concevoir, dans
une pièce de vers composée au mois d'octobie
1790 , et intitulée , les Français tmx bords éê
Scioto, 11 mit en présence, sur ces rives kHolsi-
nés , un philosophe qui s'était écliappé de la Dis-
tille , où il avait été renfermé pour avoir {Nihiié
un ouvrage contre les abus de Tancien régime, d
un émigré qui venait de quitter la France préd-
sèment parce qu'on y abolissait ces mêmes sInh.
Les pensées exprimées dans ce dialogue soit ju»*
tes el modérées, les vers bien tournés et spiri-
tuels. Les mêmes qualités s'étaient trouvées d^
dans le Souper des six Sages ^ conte moral qai
avait paru dans VAlmanach des Muses dt
1784. Mais ces délassements littéraires ne pou-
vaient assurer à Andrieux une existence buao-
rable, et suppléer à la perte do son état Heurei-
seriient qu'un de ses amis, M. Ganilh , qui de-
puis a fait partie de plusieurs législatures, d^
manda pour lui à son insu , au conuneocemit
de 1791, une place à M. Dufresne Saint-Léue,
directeur général de la liquidation qu'on vesut
d'établir pour vérifier et reconnaître les detlei
de ri*:tat Nommé d'abord chef de bureau daas
cette administration, l'année suivante il y dcrial
chef de division.
Andrieux , que la sévère profession d'avooil
n'avait pu détourner de la oilture des lettres,
n'en fut pas plus distrait par ses fonetions admi-
nistratives. 11 composa, en 1792, son ÉpttreW
pape , dans laquelle il émit des principes très-
philosophiques qui lui attirèrent ( chose siBfp-
îière) une réponse de Fabre d'Èglantine.
La journée de proscription et de mort du 31 tbm
1793 estant aiTi%v.<e, Andrieux s'empressa de* ré-
signer une plucc qui déi>cndait du gouvememest
I
£97 AKORIËUX SW
Le léjom de Pam, d'ailleun, lui éUit darenn i pv lei poSlM le* plut eo renom, Lebrun ttOi^
insupportable, et il voulut aller, dani le sein lie I aier, nulanuocot , aiaicut en quelque surle le
ratnitié , cburcliCT à oublier le* ilouleursquc uia , raoDO|>ole deccacliantidctrioinplie, ilonl U mu-
cœur de ciloj m éprouvait du criniei qui m Î ùquu Clail conlicc à laljrre diiûossecouAcclle
cammellaleiit au nomdeUliberU. n païUtdoiic 1 do Métiul. Andrieui voulut a'cisajereD<xi;<:ure.
Mut, t pied, un bllUD i la main, et le raidit | Ce Tut ainiù qu'il composa d'almn) un Hymne
i Méroiaint, ^ré* Maintenon, villaRe qu'habitait, ' guerrier et patrtotiquc, imite de* /ragmenli
r paternel, le boa Collin
d'Harleville. Il j paisa &ept à huit moit, Taiiaut
des ver* et jouiiiant d'un doux repot.
Ce fut dajji cette retrwte de Mévoisins qu'An-
driaix lit quelques imitaliona d'Horace qui tien-
nent une place ImnonUc dans ses «uvres. Une
espèM de lutte s'était ouverte entre Collin et «on
nmi. Ils prirent pour texte de leur concours la
jolie tkUe dea Deux raii, qui se trouve dans la
satire S du livra II d'Konee. Ce* imitatiaiia *ont
jBiéréet daiia le* iMivret des deux poêles, et on
pant aMvrer que la palme appartiiinti Andrieui;
o» que CoUjn d'Uarleville lui-rafane l'empressa
d'avoiMT toralemeal dwia une note qu'il a jointe
à M pttM. Trouvant un* aorte de aimililude en-
ll(ar«Bi4M,l«urlii bnll. HDi pnleu, uniliaim.
Culdtt 41 K* Hiiini Kl iluiDpi hFrrdliiim;
Qui, libre da lUil». Oc mlnt imblllcai,
M^s Andrleux ne cultivait pas ses champs hé-
Tëditaires ; et, après un asscx lonf; séjour chex ion
anii , il dut quitler Mévoisins et revenir k Paris.
Il j fut d'ailleurs rappela par les soins que né-
cessita la roprésentatlon d'un petit opéTa-com^
que, rEn/ancedeJean-Jacqua Rousseau, tfu'U
svait composé, et dont la musique Mail de Da-
hjracin rutjoué te 4 prairial an □ (23 mal 17941.
Le sujet, de pure invention, n'est point em-
prunté des ConfiiSions ; mais le poHea groupé
autour de Jean-Jacques quelques personnages
réels, notamment cette bonne tante dont le phi-
losophe aimait les chansons, (t qui lui Inspira
sa passion pour la [uusîquc. Ilal^yrac avait eu
■dnde repiûdiiire, dans sap.')rtltion,desairset
d>^s motirs de Roustejiu. Ce n'était pas une Idée
heureuse, de meltre sur h licine le philosophe
^ Genève dans sa première jeunesse, ce qui
nécesaitail que son rûk- Tilt joué par une femme.
La pièce eut peu île succès (I), et Andrieux ne
la comprit pas dans ses œuvres.
Dana leslïlespuhliques qui se célébraient alors,
on chantait des hymnes patriotiques composés
de Tgrtée (1), et ensuite des Stances patrioti-
ques pour la léte des jeunes Barra et Viala (2),
morts victimes do leur courage républicain. La
convention avait ordonné une fêle en leur hon-
neur. Ceadoux pocmesd'AuiIrieux nesont point
dénués de mérite ; mai* le «earc torique n'était
paa oalui qui lui convenait , et il nu s'y essaya
pin*.
Andrieu n'ajrant pas d'occupations qui le re-
tinssent à Paria , se retira à tlontiuoreucjr, où il
te livra exclusivement à la culture des lettres.
Quelques-uns de ses amis avalent luudé, en 1 704,
loua le titre de Dieade phHotophique , un re-
cueil périodique auquel il coopéra activement
pendant plusieurs année*. C'étaient Giuguené,
Amanrj Duval et Jean-Baplista Say qui étaient
les priodpBax auteur* de oe recueil. Andrieux j
it insérer quelques conte* et opuscules en prose.
U j fronda, avec une gaieté piquante et un fc-
propos plan de sel , certains travers de l'époque.
Ainsi , les dames avaient alors adopté la mode
singulière déporter des perruques blondes, quelle
que fni la couleur de leur* cheveux et de leur
teint. Andrieux ctiuaiira ce ridicule dans une pe-
tite pièce (3) dont Picard St ensuite le siOet d'une
du se* comédies. Le dtfaut de Modération , la
Manie de parler tous easemhle, les.llliaiom
qu'on te /ail à soi-même, devinrent aussi le
tette de se* ohservatioas fines et spirituelles. Ces
petite* pièces , pleines de sens al de raison ,
étaient imilé«s, pour la forme du moin*, de
quelque*-un* des moralistes aoglaii, particuliè-
rement de Swift et d'Addison. On voit qu'il étu-
diait beauraup la littérature anglaise , sao* né-
gliger les classique* anciens. Ainsi , après avoir
c<Hnposé uns imitabon de l'élégie XI du preniier
hvre de Tltmlle, cou* trouvons, dans le même
volume de la Décade, les Arbres tJioisis par
les diettx, lafale imitée, en vers français , de
PItèHre, et le PertroU if (Mivier GofdjnuM, tra-
duit aussi (9 vers, de David Garrick.
Ce n'étalent pas seulmient dea opuscules mo-
raux qu'Andrieux *'anin*all è écrire pour la Dé-
cade .'C'étaient encore des contes en prose, où
des anecdote* étalent racontée* avec une grftce
piquante et naturelle. Tels sont le Contrat de
mariage, les Fausset totijeclwcs ou eobser-
vatntr en défaut. Amour et Humanité, te
Dernier eouvenl de Franai , etc. ICufin , ri eo-
rfchrssalt la D^ade d'articles de rritiqne litté-
raire , dans lesquels il examinait quelques-un*
Fllrc de l'u II.
599
ANDRIEUX
eoo
des pnndpaax ouvrages qui paraissaient alors.
Mais ces travaux ne pouvaient suffire, ni pour
occuper entièrement Andrieux, ni pour le mettre
à même de subvenir aux besoins de sa fiimiUe;
car il s'était marié , et avait aussi sa soeur avec
lui.
Heureusement une occasion s^offrit pour le
placer dans une position élevée. Pons (de Ver-
dun ) , 800 camarade de collège et son ami , était
membre du comité de législation de la conven-
tion nationale. H profita de l'influence qu'il y
exerçait pour faire nommer Andrieux juge au
tribunal de cassation. Aux termes de la législa-
tion en vigueur à cette époque, c'était par élec-
tion que ses membres devaient être nommés ;
mais les droonstanoes étaient teUes alors, que la
convention crut, pour cette fois, devoir combler
elle-même les vides qui existaient dans le sein du
premier corps Judiciaire de la France. Andrieux
Ait un de ceux qui y furent appelés par l'arrêté
du 14 nivêse an III ( 3 janvier 1795 ). La con-
vention lui accorda en même temps une pension
de 2,000 (^., en qualité d'bomme de lettres.
Le poète, redevenu jurisconsulte , apporta ,
dans l'exerdce de ses fonctions de magistrature.
la haute intégrité de son caractère, uneappiication
soutenue à ses devoirs , un esprit Juste et péné-
trant. U appartenait à la section civile ; en 1797,
les membres de cette section le choisirent à l'u-
nanimité pour vice-président.
La seule comédie des Étourdis eût été suffi-
sante pour ouvrir à Andrieux les portes de lln-
stitut national , qui (ai créé par la constitution
de l'an m ; ses autres travaux Kttéraircs ajou-
taient encore aux titres qu'il avait déjà pour en
faire partie. Aussi (aX-'û compris dans les pre-
mières nominations , sur les vives instances de
CoUin d'Harleville. Il tat attaché à la classe de
littérature et beaux-arts, aujourd'hui l'Académie
française. A la séance d'inauguration de ce grand
corps, le 15 germinal an TV (4 avril 1796), An-
drieux lut, aux applaudissements d'une nom-
breuse et brillante assemblée, le Procès du sénat
de Capoue, anecdote tirée de l'Histoire romaine
de Tite*Live (1). C'était une douce leçon de mo-
rale donnée à ces hommes qui dénigrent tout , et
qui , excepté eux , ne trouvent personne digne
d'occuper les emplois publics. Le vieux Pacuvius
les dévoile, et ramène le peuple à des sentiments
plus justes. On était dans un temps où une pa-
reille leçon venait fort à propos, et les allusions
fines et spirituelles qu'elle renferme furent saisies
avec empressement. Comment, en effet , ne pas
applaudir des vers empreints de bon sens et d'i-
ronie, comme ceux-d :
« Et vous , JaloDX esprits, dont les cris détradean
IVon blâme IntércMé cbargealent oos sénateurs ,
Pourquoi vomir contre eox les plaintes, les menaces?
Bb 1 que ne dislez-vons que vous vouliez leurs places ?...
Ajournons , citoyens, ce dangereux procès ;
D'Annlbal qui s'avance arrêtons les progrès
(0 Déeadt, 111, tlT. XXin.
Éteignons nos débats; que le paasé s'cMbUe;
Et réunl&soos-nous pour sauver l'Italie 1 •
On crut Pacuvius , mais non pas poor longtemps.
Les esprits i Capoue éuient fort Ineonalants.
Bientôt se ralluma la discorde dvUe ;
fit bientôt l'étranger, s'eppsrant de la TiUe ,
Mit sous un même Joug et peuple et sénateon.
FrançaU, ce trait s'appelle un avis au» Uetaurg.
Le succès obtenu par cette lecture d'Andrieux
dans la première séance publique de llnslitnt,
lui en fit demander de nouvelles pour d'autres
séances. Ce fût ainsi qu'il y lut VHôpUal da
fous (1) , où il glissi encore quelques allnskns
politiques qui n'échappèrent pas à la mafigaité
de l'assemblée , entre autres ces vers qui sem-
blaient s'appUquer au prétendant à on antre trûne
que celui de la Perse :
Roi partout, excepté dans mes propres Étata
Je tais des généraux, et n'ai point die aoldata.
Puis un an plus tard, SI lut , dans one da «s
solennités, le Meunier de Sans-Souci, dort,
pour faire l'âoge, il suffit de dire qu'il est devon
populaire comme une &ble de la Fontaine.
Aux élections de germinal an VI (avril 1798),
Andrieux , qui était encore juge au tribonal de
cassation (2) , fîit choisi, par la partie modârée
du corps âectoral de Paris, pour être l'on de M
candidats au conseil des cinq-cents. U ftat nomné
presque malgré lui , et n'aurait pas vu sans peine
comme il l'avoue lui-même , son élection amui-
lée. Devenu membre du conseil des dnq-oests^
il était de ceux qui ne voulaient ni le reloarde
l'ancien régime, ni celui d^i passions déniagogh
ques de 1793.
Aussitôt sa nomination, Q écrivit des Ré-
flexions d'un nouveau député sur ses devoirs
et ses fonctions (3). Ces A</{extoiu contiennent
d^excellents conseils, qu'après plus de cinquante
ans beaucoup de représentants pourraient le
donner aussi à eux-mêmes aujourd'hui.
Dans l'espèce de programme qu'Andrieoi
s'était tracé au moment de son entrée dans b
carrière législative , il mettait au nombre des ob-
jets les plus essentiels qu*fl se proposait d*étii-
dier, un plan d'éducation. Q réalisa ce praiet,
et, les 1*' et 2 floréal an VU , il prononça on ëk-
cours très-développé sur Vinstruction jNidA-
que dans les écoles primaires. Il attaqua k
plan des commissions, qui, suivant lui, était tny
gigantesque. « Ce ne sont pas tant les haiita
connaissances qui nous manquent, dit-fl, qae
les petites et les familières. Mous courons aprèi
le superflu avant d'avoir le nécessaire, n seah
ble, à voir les projets de nos rommisrinns,
(1) Le Procès du sénat dt Capouê et TBepiUa ém
/ous furent Insérés dans V^tmanaeh du Musn éttm^
(1797).
(t) Aux teriDcs de la lui dut4 messidor an IV (ii JalBit
1796). Aodrieoi éUlt sorU du thbnnal de casaatioa en g»
minai an V ( avril 1797 ); mats U y fut appelé denouvcat
(S»epteiDbrel797)parsuite delà loi do 19 Cructldorde eeUt
m^me anDce. C'est donc à tort que la Biographie amJasr-
selte du qu'il ne faisait plus partie du tribonal de eassalioa
au roouient de son élection an cupaell des cinq cents.
(8) Dtcado pMkuophiquet 8* Uimestre de Paa.^.
p.t89.
eoi
ANDRIEUX
603
qn'dles aient en le dessein de faire un peuple
d'hommes à prétentions , des demi-littérateurs ,
des quarts de savants. Il vaudrait mieux former
des hommes simples, d*un sens droit, suffisam-
ment instruits de ce qu'Os doivent savoir, moins
raisonneurs que raisonnables. »
Après la révolution du 18 brumaire an vm,
Andrienx , sans l'avoir demandé , sans avoir vu
personne, apprit encore par le Moniteur qu'il
avait été nommé membre du tribunat. Cette as-
semblée était la seule dans laquelle on discutAt
et <m délibérât en public, n y apporta ses habi-
tudes de modération , mais en même temps d'in-
dépendance, n prit une part active aux discus-
sions qui y eurent lieu à diverses reprises sur
les successions testamentaires.
La considération dont Andrienx jouissait an
tribunat le fit élire d'abord secrétaire, puis pré-
aident au mois de fructidor an Vm. En cette
qualité, il dut prononcer, le 1*' vendémiaire
an DL (23 sqitembre 1800), un discours pqur
ranniversaire de la fondation de la république,
n ae fit un devoir d'y montrer le rôle que le tri-
bimat était appelé à jou^ dans les nouvelles
Institutions de la France ; et, pressentant en quel-
que sorte l'avenir, il disait : « C'est \d que l'a-
moar de la patrie, l'horreur de l'oppression, le
noble désintéressement, le dévouement héroïque,
lootea les vertus républicaines doivent avoir leur
anctuaire et leur autel. Vousen devezà laFrance,
tribuns, la conservation et l'exemple ! »
Si jnsquid nous nous sommes plu à donner
de justes louanges à Andrienx pour sa conduite
modérée et son esprit si plein de bon sens , nous
devons dire que noos ne saurions approuver la
ffirectkm qu'il suivit, ainsi que ses amis, dans
la discossion du Code civil. Toute la France as-
pirait à l'unité de législation, les circonstances
étaient on ne peot plus favorables pour lui don-
ner ce grand bienfait; et voilà que quelques
hommes de talent, les uns ennemis du premier
eoDSoly les autres plus académiciens que légis-
lateurs, se mettent à épiloguer sur les projets
qoi leur sont soumis. Aujourd'hui que nous ap-
précions depuis longtemps les avantages du Code
dvfl, nous tix>uvons les raisons qu'on alléguait con-
tre ses premiers titres bien mesquines , et nous
■e saurions trop louer le gouvernement consulaire
de ne s^étre pas arrêté à des obstacles quil ne
tnda pas à vaincre. En donnant ce grand code
I la France, il s'est couvert d'une gloire immor-
telle, et sa plus douce récompense a été dans
l'empressement que les nations les plus civilisées
dn monde ont mis à se l'approprier ou à l'imiter.
Quoi qu'il en soK, le gouvernement consulaire
■e voulant plus éprouver de pareflles résistances,
eut recours k un moyen extrême, qui ne saurait
reeevolr l'approbation des amis de la liberté. Il
éBmina du tribunat vingt de ses membres les plus
énergiques. Andrieux ne fut pas compris dans ce
nombre; ce fut un peu plus tard , à la fin de
ian X ( septembre 1802 ), qu'il fut âiminé à son
tour avec d'antres de ses coDègnes'; et il reutia
dès lors dans la vie littéraire, pour ne plus la
quitter.
C'est après le rejet du premier titre du Cofle
civil que Bonaparte se plaignant à Andrieux ,
qui en avait été rapporteur, des résistances
dn tribunat, le poète lui répondit : « Citoyen
premier consul, on ne s'appuie que sur ce
qui résiste. » Le mot est vrai ; fl est dcvcrra
historique. Les flatteurs du pouvoir lui font
presque toujours beaucoup plus de mal que ceux
qui ne craignent pas de lui dire la vérité. Mais
nous croyons qu'il portait à faux s'il s'appliquait
aux résistances relatives au Code civil ; et les lé-
gislateurs qui ont combattu ce Code sont bien
loin de pouvoir être placés à côté des Portails ,
des Siméon, des Bigot de Préameneu, dans Ja
reconnaissance des peuples.
Pendant l'exercice de ses graves fonctions ju-
diciaires et législatives , Andrieux n'avait pas été
infidèle aux muses. Il avait employé ses loisirs à
composer de jolies pièces de vers, dont la lectupe
avait fait plus d'une fois l'attrait principal des
séances publiques de l'Institut. Rappeler le Dia-
logue entre deux journalistes sur les moH
MONSIEUR et crroYEif , dont le dernier vers ,
Appelez-roos meiiiears, mais soyez dloycns,
a été cité si à propos par M. le président de
l'assemblée législative (1) ; rappeler encore le
Doyen de Badajoz , la Bulle d'Alexandre VT,
la Querelle de saint Roch et de saint Thomas,
c'est reporter la pensée sur de charmants récits,
embellis par des vers gracieux et spirituels. Ces
deux dernières pièces , sans doute , sont un peu
libres; elles se ressentent du temps où elles ont
été composées. Le professeur du collège de
France les a repoussées de ses œuvres lorsqu'il
les publia en 1818. Mais fl nous est permis au-
jourd'hui d*ètre moins scrupuleux ; le délicieux
esprit qui y règne nous les fait rechercher, et
nous nous sentons disposés à les absoudre , avec
les contes du bonhomme et certaines chansons ds
Béranger.
Andrieux continuait aussi de travailler à la Dé'
cade philosophique. H y fit insérer, à la fin de
l'an X, une analyse très-détaillée des Animaux
parlants de Casti (2). Les plus spirituels pas-
sages de ce poème italien furent traduits par lui,
en vers qui méritent de figurer à côté de la Bulle
d* Alexandre VI e% de saint Roch et saint Tho-
mas.
Depuis les Étourdis , si l'on excepte l'opéra-
comique de VEr^fance de Jean-Jacques Rous-
seau, Andrieux n'avait plus fait représenter de
comédies. En 1802 , lorsqu'il vit qu'il touchait au
terme de sa carrière l^slative, il donna au
théâtre Louvois, qui était dirigé par son ami Pi-
card, un petit acte intitulé Helvétius ou la
Vengeance d'un Sage. Le but qu'il se proposa
(1) Séance da « octobre ISM.
(t) Troll ardelea dans la Décade phUotophiquê^ t« trt-
mcatre de ran X, p. lis, m «t IM.
603
ANBRIEUX
604
fut de montrer qu'il ne fknt pas juger les hom-
mes d*après quelques opinions spéculatiYes ; quil
ne faut pas surtout les mépriser et les haïr pour
ces opinions , lorsqu'on leur Toit faire des actions
pour lesquelles on est obligé de les respecter et
de les aimer (1).
Ainsi qu'Andrieux a en soin de le dire, if n'é-
tait i)as un partisan bien chaud de la doctrine
et des écrits d'Helvétlus (2); mais il admirait
d'autant plus ses vertus, qu'A n'était pas étran-
ger à la société d'Auteuil, et qnll allait quelque-
fois rendre visite à la veuve de ee philosophe.
Tout, chez elle, respirait l'amour des lettres et
de la philosophie. Turgot, Franklin , Ckmdorcet,
Maleshcrbes, avaient fréquenté cette maison, o6
Bonaparte était allé chercher une leçon de modé-
ration à son retour d'Egypte (3). Cabanis , de
Tracy, Daunou, Gallois , Roussel, étalent les h4-
tes habituels de cette société, qui se réunissait
aussi, une fois par décade , en un dîner chez un
restaurateur de la rue du Bac. C'étaient les der-
niers représentants de la philosophie du dfx-hui-
tièine siècle ; ils en avaient l'enthousiasme et en
conservaient les illusions. Le souvenir des vertus
d'Helvétius se perpétuait parmi ces hommes dis-
tingués, dans la compare desquels Andrieux
avait appris à les respecter. H paraissait du reste
s'être peint lui-même, lorsqu'à fidsait dire à son
principal personnage :
Il me semble aujoard'hal rompre tontes mes chalaes ;
Je vaU ,
Vivre auprès de ma femme , élever mes enftntR ,
Dans ma dooce retraite atteindre met Tleiu aas ^
El, profitant enfin de ma propre morale ,
De la vie à la mort mettre un prn dlotervalle.
Cette agréable comédie obtint un succès qn'éOe
dut surtout, comme presque toutes les pièces
du même auteur, à des pensées fines et à des
vers bien tournés.
L'année suivante, Andrieux donna au même
tliéàtrc la Suite du Menteur de Pierre Cor-
neille, à laquelle il avait fait des changements et
additions considérables. Cette comédie réussît;
mais elle reçut un moins favorable accueil lors-
qu'elle fut reprise quelques années plus tard au
Théâtre-Français (4) , quoique notre poète y eût
beaucoup travaillé dans cet intervalle. H fut plus
heureux avec sa comédie intitulée le TVfisor, jouée
le 28 janvier 1804. H y combattit l'esprit de cupi-
dité qui aveugle tant de gens ^ et opposa au carac-
tère d'un avare celui d'un homme qui sait se
rendre heureux par une douce philosophie, quoi-
qu'il n'ait qu'une fortune médiocre. On peut croire
qu'A avait fait allusion à sa propre situation dans
le personnage de Latour; et bien quil ne (ùi pas
encore professeur au collège de France, par im
singulier hasard il faisait, de l'homme raison-
Ci) Préface û'HtMtimt.
(S) Même préface.
(8) Madame Helvétius, se promenant dans son Jardin
avec Bonaparte, lui dit : Vous ne savez pas combien on
peut trouver de bonheur daoa troU arpents de terre. •
(4) 19 novembre 1808.
nable de sa comédie , un profeaseor à ee céièbre
collège , place à laquelle U ne devait être proina
que dix ans après.
Le Trésor obtint uu véritable aocoèe. L'iotri-
gne en est amusante, et la versificatioD très-ioi-
gnée. Aussi cette comédie Ait^le désignée, pv
la classe de la langue et dé ta liitératwre
française de rinstitut, pour obtenir le prix dé-
cennal que l'empereur avait créé.
Notre poète fit encore Jmer en 1804 , «a Ttaé^
tre-Français , Molière avec $ê$ amis. Le famem
sonper d'Auteull , ainsi nds snr la aoène, obtint
de légitimes applaudissements. Les penoimai^
célèbres qui figurent dans eette eoméilie y Imi-
nent im langage parAiitemfot approprié à km
situation. Les pensées y sont pfdnes de défica-
tesse, et les vers spirituels et élégants. C'est avsc
raison que Dawiou, parlant de l'anecdote qalt
donné lieu à ce petit ael0, a dit : « Ce soiptf
d'Aoteoil a été mis sur la scène française par M
héritier dn bon goût et dn bon esprit de ses wh
vives. »
Mais ces travaux Utléraires n'enrkfaissaiflBl
point notre poète. Comme noos l'avons dît,-!
s'était marié; deox fiUes étaient nées de ee M-
riage; sa sœur habitait av«c lui. Ces char]^ 4s
fomille ne laissaient pas d'être asses lourdes. 9m
amis , qui déjà phu d'une fois s'étaient enpkiyCf
pour hii, cherchèrent encore h lui procorsf lit
occopation permanente et loeratire. Ils s'adn^
sèrent à Fouché, qui le ftt venir et hii offrit mê
place de censeur, anx apperintements de ê,000 k,
par an. Andrieux reftisa, malgré l ln s te tance di
ministre. On ne pouvait craindre , dlaaiteeloi-d^
qu'avec hii la censure dégénérât en înqirisitiBa;
il ne prétendait nullement comprimer la pensée;
les idées libérales s'étaient réfugiées dans aoa mî-
nistère. Andrieux répondit à Fooché qnll le le-
merdalt beaucoup de sa bonne volonté pour Ml;
mais qu'ayant tovjours parié poor la liberté dé
la presse et contre la censure, il ne poonilél
conscience se cliarger de remplir êtes ibneHoil
qui lui répugnaient, et dont il s'acquitterait M
mal. Puis il ^onta en riant : « Tenez , dtoyoi
ministre , mon r6!é est d'être pendn , et non A-
tre bourreau. »
Mais, lors de l'avènement de Femplre, fftM
l'objet d'un acte de délicatesse qui hoom inÛ
ment son auteur. Joseph Bonaparte, dont H avril
été le collègue au conseil des cinq-cents , et qol
devenait prince Ihmçais, ayant appris <)tt11 ttf
trouvait dans une situation embarrnssée , lui ef>
frit une pension de 6,000 fr. avec le titre de fif-
bliothécave. Le poète hn opposa d'abord qnel-
que résistance. « Il me tombe , répliqua Joseplti
une grande fortune ; je m'en regarde connnef ad*
ministrateur plus qoe comme le propffétrir^:
comment pnis-je mieux m'en servir qn'en en flf*
sant part à des personnes que j'ahne? Aidez-mel
à en fkire l)on usage , c'est moi qoi voua êarë
obligation. » Andrieux se rendit à on si noHe
langage. A a joui pendant dix ans de eetle pfth
ANDRIEUX
606
9t m reconnaissance a sniyl jusque dans
'auteur de eettd action généreuse.
'est t>as tout. Le sénat le prit encore pour
tiécaire; ce qui loi valut un logement gra-
un traftement, qui augmentèrent son ai-
Enfin , dans la même année 1804, fl ar-
I autre bonheur à notre poète. M. Lacnée,
comte de Cessac , son confrère à llnsti-
gouremeur de l'École polytechnique , fit
ans cette école une chaire pour l'enseigne-
e la grammaire et des belles-lettres, et fl
oramer Andrieux. Ses élères deTfnrent
ses amis ; et ce cours forme la base de
|u'il a professé plus tard au collège de
, et qui a tant augmenté sa réputation.
lit avec une bonté toute paternelle qu'An-
parlait aux studieux jeunes gens qui sui-
ses leçons. Elles consistaient phit6t en
armante causerie que dans un enseigne-
octrinal. Aussi arrirait-il quelquefois aux
d'oublier le règlement de Técole qui leur
lit de donner aucune marque d'approba-
1 dMmprobation aux leçons des profés-
et ne craignaient-flit pas de Tapplaudir.
it le 24 férrier 1806 qu'il eut le malheur
Ire son excellent ami Collin d'Harieville.
e fut plus touchant que cette intimité qui
entre les deux poètes. Elle a été câébrée
cis, qui nous montre Andrienx, son crayon
I la main , revoyant, avec son goût si déli-
il sûr, les ouvrages de CoDin. Tantôt c'é-
d-d qui ajoutait quelques vers à une scène
ieux, tantôt, au contraire, Andrieox rendait
le service à son and.
:-rool qaelqaes wtn , Je pourrai Toni en rondrê.
amtOé parfaite d tpectade eochaateur,
I troubia )ai»aU l'aRKMV-pr<»pN d'autav (i)^
XMiçoit facilement quelle dut être la poi-
douleur d'Andrieux à la mort d'un tel
fit faire son buste par Houdon, et pro^
sur sa tombe un discours empreint de l'é-
De du cceur. Enfin, phisiears années après,
;ea une notice détaillée sur la vie et les
es de ce i)06te distingué, et elle fut placée
d'une édition de ses œuvres. Mais ce ne
pas là lea seuls services rendus par An*
a la mémoire de CoUin d'Harleville. Ce-
quekpies laois avant sa mort, voulant
ner beaucoup de papiers inutiles , charge»
lesUquc de les brûler. La mission ne fût
x)mpUe iidèieuent, et les papiers furent
à un épicier. Or il s'y était glissé une oo-
iné<lite de Collin , intitulée les Querella
ux frères. Heureusement elle Ait achetée
amateur qui en reconnut le mérite, et la
rlu naufrage. Les comédiens de l'Odéon
ent le projet de jouer cette œuvre pos-
du C^olHn. Andrieux revit le manuscrit,
préccd(;r la première représentation d'un
le en vers qui expliquait au public com-
i nouvelle comédie avait été retrouvée , et
faisait on appel k son indulgence et à sa synipa-
thie pour l'auteur.
Gomme on le voit, les fonctions du professorat
et celles de bibliothécaire laissaient encore le
temps à notre poète do faire de jolis vers. C'est
ainsi quil récita, à la séance publique de l'Ins-
titut dans lacpielle M. de Tracy fut reçu en rem-
placement de Cabanis , wie Promenade de /V-
nelon, qui, avec le Meunier de Sans-SoUci,esi
choisie À souvent pour orner la mémoire de nos
enftuits.
Andfieox avait quelquefois occasion de se trou-
ver avec l'empereur, soit cliez Joseph , soit dans
d'autres réuntons. Ce fut dans une de ces ren-
contres que Napoléon lui dit : « La comédie ne
corrige personne ; les vices mis en scène sont
toujours si brillants, qu'on va plutôt les imiter. »
Le poète composait alors sa comédie du Vieux
Foi, qui fût jouée au Théâtre-Français le 6 juin
1810. 11 y rendit ainsi la pensée de l'empereur :
Sonvent des Jeann tats on a finit te portrait :
Lfli irrSeea que toi^Joim mar la scéac oa Irw diODM
Font qa'OD les a )ooé« taos corriger personne.
On trouve aimable en eui ee qui devrait choquer ;
On va les applaudir, au lieu de <Vn moquer.
Le Vieux Fat, ^ ^tait une comédie en cinq
actes, n'eut pas de succès. On y retrouvait tou-
jours réiégance de versification propre à son au-
teur, mais la pièce parut triste; et elle pâlit de-
vant une (krce jouée sur un théâtre secondaire ,
par un exceDent acteur, et où le même sujet était
traité avec moins de délicatesse d'esprit, mais
avec pins de g^té (1). Depuis, Andrieux a réduit
cette comédie en trois actes, sans cependant la
faire représenter.
On vient de voir quelle était TophiioD de Na-
poléon sur la comédie; après l'avoir exprimée ,
il s^outa, en continuant de s'adresser à Andrieux :
« Mais vous , vous savez faire autre chose que
des comédies. » est probable que, par ces der-
niers mots, l'empereur faisait allusion, non à
l'ancienne opposition du tribun , mais au cours
qn'O professait alors à l'ÊcoIc polytechnique.
Andrieux rendait justice aux grandes qualités
du conquérant; son arhiilration cependant était
lohi d'aller jusqu'à la flatterie. Un jour, aprèt
une distribution des prix du concours généra] ,
il dînait, avec des professeurs de l'université et
les élèves lauréats , chez Frochot, préfet de la
Seine. La conversation vint à rouler sur le sojet
du prix d'honneur, qui était une harangue de
Chùiemagne. Selon toute apparence, ce sijel
n'avait été choisi que pour amener de louan-
geuses allusions à Pempcreur, et recevait, pro-
bablement par ce motif l'approbation de tous
les convives, u Moi, dit Andrieux , je n'aime pas
de pareils sujets : c'est mettre au concours un
prix d'adulation. » Un long silence se fit, et la
conversation changea bien vite de caractère.
¥jï 1814 , la chaire de littérature firançai&e au
collège de France étant devenue vacante, An-
eia , Êpitrê d wum amê jindrietur.
(1) U CMevanI Jnmê kommê, Jooé par PoUer.
607
ANDRIEUX
608
drieux se mit sur les rangs pour l'obtenir. Quoi-
qu'il eût un concurrent redoutable dans Gin-
guené , il fut présenté par la nujorité des pro-
fesseurs du collège et par l'unanimité des mem-
bres de l'Académie française. H fiit nommé, et
remplit cette place concurremment avec celle
qu'il occupait à l'École polytechnique. Mais, au
mois de mars 1816, il fut destitué de cette der-
nière fonction. Il avaitété dénoncé par une feuille
soi-disant monarchique et religieuse. Il s'en ven-
gea en traduisant en beaux vers la Parabole
du Samaritain , et la dédia à son dénonciateur
anonyme.
Mais si Andrieux ne pouvait , malgré sa modé-
ration et son talent , échapper aux rancunes de
l'esprit de parti , il était chéri de la jeunesse et
estimé de ses collègues, quelle que fût leur opi-
nion politique. Parmi les hommes de lettres dont
l'amitié lui était le plus chère, il ûuit citer Picard,
Roger, Campenon , Dam , Droz , Finnin Didot ,
et le respectable Duds. Cet illustre yieillard lui
adressa une Épttre, à laquelle il répondit par une
autre épttre intitulée Cécile et Térence, qui con-
tient ce vers exprimant si bien ce qui se trouvait
chez le doyen du Parnasse français :
L'accord d'an beaa Uleat et d'un beau caractère,
vers qui servit de légende à la médaille qu'on i
décernée à Duds après sa mort
Mais la principale occupation d'Andrieux, dans
les vingt dernières années de sa vie, était son cours
de littérature au collège de France. Malheureu-
sement, le grand ouvrage qu'on était en droit de
croire qui en résulterait n'a pas été publié. Pour
l'apprécier, nous n'avons que les sommaires du
Cours de grammaire et belles-lettres qu'il avait
professé à l'École polytechnique, et qui avait été
publié à l'usage des élèves (1), et les notes re-
cueillies par quelques-uns de ses auditeurs.
Andrieux était un pur classique. Il attaquait
dans sa chaire les doctrines romantiques avec
une extrême ardeur. Suivant lui, le désordre
littéraire devait conduire au désordre moral.
Pouvons-noue dire ai]yourd'hui qu'il se soit
trompé? n admirait peu Gœthe et Schiller ; mais
il goûtait profondément les beautés répandues
dans Shakspeare, et réservait son enthousiasme
exclusif pour Molière , Corneille et Racine. Ce
n'étaient pas seulement des jeunes gens qui sui-
vaient avec empressement le cours de littérature
française du ooUége de France : on y voyait aussi
des hommes d'un &ge mûr et même quelques vieil-
lards venant se retremper à cette source pure, et
y chercher de douces jouissances littéraires. Dans
la dernière séance d'une année, Andrieux cita I
cette épitaphe d'un poète grec : « Ci-git Épi-
charme y poète et philosophe. Il donnait à la
jeunesse des leçons utiles et pleines de grâce. »
Il n'est aucun de ses auditeurs qui n'eût été
disposé à tracer une semblable épitaphe sur sa
tombe.
(1) Année isoi à 1807 i toI. in-4*. Imprimerie de H. Per-
ronneao.
Andrieux avait mi organe d'une extrême lai-
blesse ; mais , ainsi que l'a dit ingémeusemeot
l'un de ses confrères (1) , il savait se faire en-
tendre à force de se faire écouter» C'est qu'il
avait soin d'embellir l'enseignement par Tesprit
et la grâce; et il ne perdit jamais de vœ cette
pensée si juste et si délicate, exprimée dans im
vers de sa jeunesse :
Ceat trop peo qoe d'iostralre ; Il faut loatraire et plaire.
De là l'immense succès qu'obtenaient ses le-
çons, et Fempressemeot qu'une jeunesse d'âHe
mettait à les suivre.
Mais la préparation da cowrs de litténtme
n'employait pas tous les moments d'Andrieux, «C
H travaillait encore à quelques oeuvres dramati-
ques, n est vrai que le peu de succès du Vieux Fat
semblait Tavoir détourné de faire représenter des
ouvrages nouveaux; car on ne peutconaidérerqiie
comme une étude littéraire les changements qaH
essaya d'apporter, à la demande de Talroa, ae
Polyeucte et au Nicomède de Corneille; chan-
gements qui étaient nécessités par le goût do
public de cette époque. U les avait faits avec une
réserve religieuse, « se mettant aux pieds da
grand Corneille, et lui demandant la peimisaos
d'ôter quelques grains de poussière à son beai
cothurne (2) ! »
Mais en 1816 notre poète fit jooer la Cerné-
dienne, sa meilleure comédie après les Étour-
dis. La pièce obtint un beau succès, qui reçut
encore plus d'éclat par le talent d'une iniroitake
actrice. Les vers de cette comédie, qui est ea
trois actes, sont d'une extrême élégance, et lln-
trigue est bien conduite. Elle essuya cependant
quelques critiques; et l'on se souvient encore de
la querelle pédantesque que fit à l'auteur on grave
journaliste, à l'occasion de ce vers si plaisant :
Ciceron !... acéron n'était point gendlbomme.
Le Manteau , joué quelques années plus tard,
est un agréable badinage dont le sujet est em-
prunté à un Ikbliau du moyoi âge.
Depuis longtemps aussi Andrieux n'avait plos
fait de lectures dans les séances publiques de
l'Institut. 11 saisit l'occasion de la réoeptioai
l'Académie française de ses deux amis H^M. Dm
et Casimir Delavigne , pour réciter un Discours
sur la perfectibilité de Vhomme. Les pensées
et les vers de ce discours rappelloit quelques
poèmes de Voltaire, où de semblables sujets phi-
losophiques sont traités avec une supérionlé
dont Andrieux ne s'est point éloigné. Cette lec-
ture fut fort applaudie, particulièrement les vers,
devenus proverbes , dans lesquels on voit figu-
rer ces hommes qui ,
Au cliar de U raison l'attelant par derrière,
Veulent à reculons l'enfoncer dans romlère.
Si à ces divers travaux nous Joignons une Ci-
tation en cinq actes et en prose d*nn drame ds
Cumberland intitulé le Jeune Créole^ et one imi-
tation de Jane Shore , célèbre tragédie de Bowe,
(1) M. VUIetnaln.
la) CBavret, L III. p. SM.
W9
ANDRÏEUX
610
qu'ADdiien eomposa, en cinq actes et en vers,
sous le titre de Lénore , nous aurons li Este à
peu près complète de ses prindpanx ourrages à
r^xKpie où nous sommes arrîTés.
£n 1829, Ait nommé secrétaire perpétnd de
TAcadémie française en remplacement d'Auger,
qui s'était donné la mort. Tons ses soins se di-
rigèrent d*abord rers l'achèvement de la noo-
▼dle édition du Dictionnaire. Déjà il s'était oc-
cupé de ce grand ouvrage, comme membre de la
commission qui était chargée d'en préparer la
rédaction. H avait fait d'aiUeurs de profondes
études sur la langue française en particulier, et
ior les principales langues tant anciennes que
inodemes en général, n avait consigné le résultat
de ses méditations sur ce grave siijet dans une
savante dissertation , intitulée De Vorigine, de
ia formation et de la variété des langues , de
leurs progrès et de leur déclin. H avait aussi
étudié la méthode que Samuel Johnson avait
suivie pour composer son célèbre Dictionnaire
anglais, et il en traduisit la préface. Enfin, bien
des années auparavant, il avait lu à une séance
de l'Institut un Rapport sur la continuation
du Dictionnaire de la langue française (1).
Devenu secrétaire perpétuel, Andrieux redoubla
d'efforts pour mener à bonne fin la difficile tâche
oonfiée à l'Académie , et ^il disait quelquefois,
moitié sérieusement, moitié en plaisantant : Je
mourrai du Dictionnaire. U ne lui fbt pas
malheureusement donné de présider à la pu-
Uication de cette nouvelle édition.
Notre poète s'occupa avec une grande activité
des autres devoirs que ses fonctions de secrétaire
perpétuel lui imposaient, n rédigea les program-
mes pour les concours et des livrets pour les prix
de vertu. Ses rapports sur les concours étaient
de véritables ouvrages dans lesquels les siqets
des prix étaient traités avec étendue et supério»
rite. Nous mentionnerons particulièrement son
Rapport sur le courage civil ( 1832 ) , soii Rap-
port sur le concours à un prix extraordinaire
de 10,000 francs, dont le siqet était : De Vin^»
fluence des lois sur les mceurs, et de Vin-
fluence des mœurs sur les lois; et enfin son
Rapport sur un autre prix de 10,000 francs pour
nn discours sur ce sujet : De la charité consi-
dérée dans son principe, dans ses applica-
tions et dans son influence sur les mœurs et
sur Véconomie animale. Ce dernier travafl était
fil bien fait et remplissait si bien les vues que
l'Académie avait eues en proposant ce sujet de
concours , qu'un des acadânidens dit en badi-
nant que c'était au rapporteur que le prix eût dû
être donné.
Le 30 septembre 1830, Andrieux fit jouer au
Théâtre-Français une tragédie en cinq actes, in-
titulée Lucius-Junius Brutus. H avait com-
mencé cette tragédie en 1794 ; O la retoucha a
bien des reprises, et se décida enfin à la faire re-
(I) 8 floréal an IX. II est dam la Décade phUoiophique,
9* trlnesue de l'an ïX, p. tfr.
MOUV. BIOOR. DRIVERS. — T. 0.
présenter, lorsque la révolntloii de 1830 rendit
plus do liberté an théâtre. Le même sujet avait
été traité par Voltaire; Andrieux ne voulut pas
lutter contre lui; son intention fht d'exprimer
différemment ce fait historique. Les amis d'An-
drieux attendaient avec anxiété le résultat d'une
épreuve qu'il eût été bien^iénlhle de voir échouer.
Heureusement, le succès ne fut pas un instant
douteux. Le vieux poëte classique avait dit des
concessions raisonnables à l'esprit de son temps,
l'action marchait régulièrement , mais présentait
un hitérèt soutenu qui était relevé encore par des
vers qui ne manquaient ni d'énergie ni de sensi-
bilité.
Peu avant la représentation de Brutus, An-
drieux avait hi, dans nne séance publique de
l'Institut, un conte hititnlé PJSnfance de
Louis XII, qui obtint, comme toutes les lec-
tures qu'il fit en de semblables occasions, de
nombreux et justes applaudissemoits.
Cependant notre poète approchait du terme d
sa carrière. A partir de 1832, ses forces dimi-
nuèrent, et, dans l'automne de cette année, il
écrivait i l'un de ses gendres : « Je sens , comme
Fonteoelle, nne grande difficulté de vivre. » Ses
enfants l'engagèrent alors à se faire suppléer au
collège de France; mais il leur répondit : « Non,
un professeur doit mourir k son poste. » Puis,
comme^les supplications étaient renouvelées, il
ajouta : « C'est mon seul moyen d'être utile
maintenant; qu'on ne me l'^ilève pas.. Si on me
l'ôte , il faut me résoudre à n'être plus bon à
rien. » Campenon insista auprès de lui pour quil
suspendit au moins ses leçons. Pour toute ré-
ponse, Andrieux, lui montrant une lettre où l\ui
de ses jeunes auditeurs lui peignait avec effhsion
sa reconnaissance, lui dit : « Tenez, mon ami,
lisez, et dites si je puis quitter ma diahv. »
Au printemps de 1833, Andri«ix s'éteignit
entre les bras de sa sœur et de sesenfonts.
Au jour de ses (ùnéraiDes , nn nombreux con-
cours d'amis , d'hommes de lettres et de jeunes
gens, s'empressa de lui rendre les derniers de-
voirs. Quoiqu'il ne fût plus depuis longtemps
professeur à l'École polytechnique , son souvenir
s'y était tellement perpétué, que les élèves de
cette École voulurent porter eux-mêmes son oer-
cueil. Plusieurs membres de l'Institut et quel-
ques jeunes gens se rendirent interprètes de la
douleur commune, en prononçant des discours
touchants sur sa tombe.
Les dépouiUes mortelles d'Andrieux reposent
au cimetière du Père-Lachaise, où ses filles lui
ont fait élever un monument sur leqnel elles ont
fait graver les quatre vers suivants, extraits d'un
conte ( l^ Alchimiste et ses enfants ) une leur
père avait composé pour elles pendant leur en-
fance:
Qae ne peat-on ncheter à prix d'or
Un bien tt grand , une tête d ebèrel
Que n'avona-iiona à donner on tréaorP
NooB rottrtrtoaa poor revoir noU« père.
A.-H. TAlLLAMBIBn.
20
t,-B. Ttlllandlcr, HoHti >i
Poéta rraitfali, 1, p. Ue, cl 11, f. t
■audbioli ( Glrolanu ], peinlre Téronais
d'uD grand mérite, Tivait au dix-septième sïtele.
Son nom se trouve inscrit à la date de 1606 sur
un tableau d'autel et sur d'autres saints, dans
l'Oise de Saota-Calerioa di Sienna, i Veroiu.
Il peignit aussi les deoi pièces latérales dans la
Cappella Maggiore dl Sant' Angelo, sous le casiel
de San Felice.
Dii Poiio, ^(M dc ruioH rtnfi.
•tNDmoLU (J/icAei-Angeto), médecin ita-
lien, TiTait à Vérone à la fin du dii-septiènie et
au commencement du dix-huitiëme siècle. Il ap-
partenait à l'école des istrochimistes. On a de
lui : Concilium veteram et neotericonm de
enruervanda valetvdint; leu De tnorborum
caialx proeathartieit , in 7110 rationês expe-
rimenloruM tu^açlit ditaatx exarantur;
Lugduni, 1S93, ln-4*iBUe, 1094; c'est un traité
d'hjr^èae fort intéressant; — Domesttcorum
auxillontm el/aeile parablliumremediorum,
tractatut qtiinqjie ;yeai»e, 1698, lo-*°; — Bn-
chiridium procticum medlcum,- Venite, 1700,
in-4'; rautëiir j soutient, d'après la doctrine
de StItIds de la Boè, qae laSivre intermittente
provient d'un mélange vicieux de la blls itog le
soc pancréatique; — Phytiologix Part lecun-
da,in via Platonti et ùceademioimm jiu/i-
(ufionei msdic*; Klagenfurt, 1701, in^*;
c'est la cantinDatlon du traité dli^^èue; — Phi-
losophia rxperiftenlalit prsiida Platane in
conrilio eeterum el ntotericorvm convocata ,
ifM Phftiea r^formati Plalonis; Klagenrurl,
l7oa; — Defel>nimselmorbi»acutU; Venise,
1711 ; — ffoKum et integmm tyittma phgsic^-
medicum, ^le, 1B94, in-fol. H.
iddiiiii. nftltatat M Jacbs, Mlgam. Gelikrim-
•uiDRiOT OQ BAIIBBIOT (Françoii), gra-
veur français, né i Paris en 1S55. Il vécut
quelque temps es Italie, et exécuta un grand
nombre de gravuree d'après plusieurs maîtres
français et italiens. Il imita le stjle de F. Poillr,
mus l'exécutian n'est pas de premier ordre , et
les extrémités sont lourdes. Le» originaux qu'il
a reproduits font rechercher ses planches. Il a
gravé d'après Raphaël, Titien, Doraenlcliino ,
Gnido, Aibsno, Ann. Camcci,C. Marratla, Pous-
sin, le Sueur et d'autres.
HnbH. Matuul ta amalatri.
kxowascv» ('AiSfiTiaii), sanutmmé Pseudo-
Pkilipput (le faux Pliilippe), roi macédo-
nien, né à Adramytlium, ville de la Troade, dons
l'Asie Mineure, mourut à Rome en 147 avant
J.-C. 11 se donnait pour fils d'une concubine de
Persée , dernier roi de Macédoine, qui l'aurait
bit élever aecrUement à Adramytljum, afin que
AMDRISaiS »«
dans le cas ob la guerre contre les Romans loi
devint funeste, il restit au moins quelque re-
jeton delà race rojale. Voyant qu'à Table de «
conte il ne recrutait aucun paiiisan dani pn
il passa en Syrie, où rt^iait DémMriDV
Soter, beau-frère de Persée. Ce prince , «issf peu
crédule que les Macédoniens, fit arrtteiU pi^
tendu Philippe, et l'envoya k Rome sous bonne
escorte. L'eit^eur et les manières d'Andriscai
n'inspiraient qae du mépris pour sa perscHke.
Les Romabis se mirent donc peu en peine de le
surveiller sévèrement ■■ il en profita, et prit ta titHc;
Arrivé cbei les Ttiraces, Il trouva moren de la
soulever; à la tête d'une assez forte année, I
entra d^ns la Macédoine, s'en rendit maltie, rt
prit les hidgnes de la dignité royale. Ce [Htmier
et facile triomphe l'enhardit : il attaqua la Tbo-
salic, el en soumit une grande partie. Renie,
étonnée de la rapidité des progrès d'un avegla-
rier qu'elle avait d'abord m^risé, diolsit Sopol
Nasicapourle combattre. Le général rcKoalnn-
prit les villes de Thessalie dont Audriscus s'éliil
emparé, et le rejeta ai Macédoine. Le sénat doMi
ordre au préleur P. Juventins Ttialna de piMI
dans ce royaume avec une armée. Javentins s'y
rendit aussltâl; mais méprisant trop ton adn(>
saire il s'engagea témérairement dans un oorabit
contre Andriscus appu;;é par tontes les forets dt
la Macédoine et de la Tbrâce : Jovoitins d NU
lieutenant Q. Cœlius y perdirent la rie aise
une partie de leur armée. Le vainqueur, proâ-
tant de sa victoire, recouvra la TbessaUe. DM
ambassade des Carthaginois, alors en guerre n<c
les Romain), et la promesse de prompts seenm
vinrent encore alimenter son or^^eil, et, croytfll
son autorité suffisamment aTTennie, 11 s'abaadoiua
sans réserve è ses mauvais Instincts. Lea vin*
Icnces, les mnflscations, les meurtres flreni i^
précier aux Macédoniens leur noavew malin.
Une désaffecUon générale fbt la eonariquince
d'une conduite aussi iinpotttlqoe. Q. CédH
Hétellus remplaça JuventtiLs, pour eontlnier h
guerre. Andiiscus marcha 1 sa rencontre ; d,
pour ne pas trop s'éloigner de la mer, il s'arrtti
à Pydna, où il fortifla son camp. Le général r»
main éprouva d'abord un échec grave dans ■
combat de cavalerie, mais Andriacns ayant dé-
taché une partie de son armée pour aller couvrir
la Thessalie, Mélellus profits de son afTaildisu-
ment, l'attaqua, et l'obligeât la hiite. AodrisoM
rassembla une nouvelle année et hasanla une
seconde bataille, plus ftinesle pour lui qne la pra
miére. Il crut alors trouver un asjle ctwa Bysas,
roi rie Tbrace. Mais celui-ci, dans la crainte de s'at-
tirer la haine des Romains, livra son danfcereui
bâte ï Mélellus, qui te fit conduire à Roua
chargé de clialnes. Le roi macédonien, aprè« avoir
servi au triomphe de son valnqneor, somommf
le Maeédonlque, tU mis à mort par ordre di
sénat. B. M.
618
ANDRISCUS -
Xrxil. - Poljbe, BTCêrpt. ratican. XXXIV, 6. -
Aarettu Vlelor, Db viriê iUustribus ^ et. - Pausanias,
va, 13, 1. — Velleiot-Patercnlus I, il. - Flora», II, 14.
— IMoB. But. rom. — Consln-Detpréaox, HUUHre ge-
Mfwlc éê la Crète, — lotrope R«Ulo» HUMrê a»-
etentkê, t. V.
* AX DBOBIV8 , petntre de Tantiqaité. On ne
«lit ni où ni À qoelle époque il Yécut. Pline fait
incntioD d'un de ses tableaux : Scyllis coupant
Im aneres de la fiotte perse,
raae. HUU nat^ XXXV, 40. - Hérodote. Vlli, 8.
* AHDROBULUS, scolpteur cité par Pline, qui
le daaae panni les artistes habfles dans la repré-
fcntation des philosophes. On ne sait rien de son
âge ni de sa patrie.
ntae, aut, nat„ XXXI v, s.
* A3IDBOGLB ( Àndrocltu ) , esdaye célèbre
par 1« touchante reconnaissance d'un lion, vivait
vers le commencement de Tère chrétienne. A
lUmie on fUsait , en guise de spectacle , com-
battre des criminels et des esclaves contre des
bèlet ffiroees. Un lion africain inspirait Teffroi
par floo seul aspect. Un jour ce terrible animal,
an Ben de se précipiter sur la victime , s'arrête
font h coup , et va lui prodiguer des caresses ,
comme nn chien qui reconnaît son maître. Toute
rassemblée applaudit à ce spectacle inaccou-
tumé ; l'empereur se fit amener lliommc ainsi
épargné par le lion, et lui demanda qui il était.
« ié soifl on esclave, répondit-il ; mon nom est
ABdrode. Pour échapper à la tyrannie de mon
Mitre , qui était proconsul en Afrique^, je pris
b faite, et me tins caché dans les déserts de la
Ubje. Accablé de chaleur et de fatigue, j'allai
■e reposer dans un antre. Il n'y avait pas long-
toBpo que j'y étais, lorsque je vis arriver un lion
qBi poossait des cris plaintifs ; je reconnus qu'U
était Uessé, et que cet antre était sa demeure.
Dès qall m'aperçut, il s'approcha de moi, non
pis d*nn air menaçant, mais implorant mon
aide« et me montrant son pied piqué par une
poeae épme, que j'arrachai. Le lion soulagé se
coocba, laissant sa patte entre mes mains , et
i*flDdonnit Depuis ce jour j'ai partagé avec lui
peadant trois ans son antre et le produit de sa
(hasae. Je voulus enfin quitter cette vie sauvage,
: c! j'errais au hasard lorsque je fus saisi par des
[ BMats et transporté d'Afrique à Rome, où je
> fas condamné par mon maître à mourir dans l'a-
rtne. > L'empereur accorda la ^ie à Androcle,
(k hn fit don du lion. Cette histoire est racontée
^' pir Anln-Gelle , d'après le témoignage oculaire
: 'Appion , qui vivait sons les règnes do Tibère
' (IdeCaligula.
Aohi-Gelle. V, ziv. — Séaèque, Dt benefIciU, il. 19.
AlDBOCLte ( *AvapoxXf!c ), fils de Phfntas, et
1^ des Bfesséniens, mort m 740 avant J.-C. Il
tatagea le trdne avec son flrère Antiochus à Té-
PoqBe où éclata la première guerre Mossénimne.
I^s enCuts d'Androdès , après la prise de l'I-
Qwme , obtinrent des Lacédémoniens le canton
^ommé Hyamie, dans la seconde guerre de Mes-
ns prircBl les araws avec les antres Mes-
\
ANDROMAQUE 614
séniens , et ils périrent en combattant les Lacé-
démoniens.
PaaMnlut; — Riifèbe. C*roii<eofi, II, p. 8Sl.
* AN DROCLÈs (*Av8poxX^c ), Chef du partidé-
magogique à Athènes vers 412 avant J.-C. En-
nemi déclaré d'Alcibiade, il le fit exOer, en l'ac-
cusant d'avoir renversé les statues d'Hermès,
et profané les mystères d'Éleusf s. 11 fut assassiné
vers 410, après le rappel d'Alcibiade et le triom-
phe du parti oligarchique.
Thoejdlde, Vlll, es. — Platarque, MeibiadB, 19. -
Andocldm, De mifsteriii, 6. — ArUtophane. k$ Guêpes.
— ArlKtote, Rhétor., II, U.
* AN DBOCLtS ( 'AvSpoxXoc ), fils de Codnis,
ror d'Athènes, conduisit, vers l'an 1050, une co-
lonie d'Ioniens en Asie Mineure. Il s'empara d'É-
phèse et de Ttlc de Samos , chassa les Lélèges
et les Lydiens, et se proclama roi du pays. Il
tomba dans un combat contre les Cariens, et fut
enterré à Éphèse, ofi Pausanlas vit encore sa sta-
tue dans le second siècle de notre ère.
rausanlai, VII, I. — Strabon, XIV, p. ess.
ANDBO€TDB ( 'Av8poxudy)c ), médecin grec ,
vivait sous le règne d'Alexandre le Grand ( de
336 è 323 avant J.-C ). Pline rapporte qu'il
écrivit à Alexandre une lettre dans laquelle il en-
gageait ce prince à se garder de Tusagc immodéré
du vin , qu'il appelle « le sang de la terre. » Il
passe aussi pour avoir recommandé la rave comme
un contre-poison. — Théophraste et Atliénéc
mentionnent un médecin du même nom. H.
Pline , HitU naL. XIV, 7 ; XVU . 87. — Théophrasle.
Hitt. plant., IV, to. - Alhén«-c, VI, 7«.
ANDBOCTDES , peintre grec , natif de Cyzi-
que, contemporain et rival deZeuxis, vivait vers
400 à 377 avant J.-C. Plutarquedtedelui deux
tableaux : l'on représentait une escarmouche de
cavalerie avant la bataille de Leuctres , l'autre
une Scylle environnée de poissons si admirable-
ment peints, qu'ils faisaient, ditpon, envie auK
gastronomes. Ces deux tableaux avaient été faits
pour les Thébaîns.
PluUrque. Pélopidat» il. — PlUie. Hiitoire natvreilt
XXXV, M, M.
ANDBOMA^Iius , riche habitant de Naxos ,
vHle de la Sicile, vivait vers le milieu du qua-
trième siècle avant J.-C. Cette ville ayant été dé-
truite par Dcnys l'Ancien, Andromachus en ras-
sembla les habitant<;, et alla fonder avec eux, en
395 avant J.-C., la ville de Tauromène, qu'il gou-
verna heureusement. Lorsqu'cn 343 avant J.-C,
Timoléon prit les armes contre Denys le Jeune,
Andromachus l'accueillit dans sa ville, et engagea
ses concitoyens à se réunir aux Corinthiens pour
afnranchîrfa Sicile. Tîmée lliistorien était son iils.
Diodurr de Sicile, X Vf, 768. — PInl., Timnl., lo.
ANDBOMAQUB ( 'Av6pO|lix^ ), fille d'Éétîon,
roi de Thèbes en Cilicic, et femme d'Hector, fils
de Priam. Cette princesse était célèbre dans
l'antiquité pour sa beauté et ses vertus. Racine,
dans sa ti^édic â*Andromague , nous repré-
sente son héroïne comme fidèle à son époux
alors même qu'U n'est plus; maisk cii^. ^^^2^
ANDROMAQtTE — AHDRON
du poëte est bien Ida de la vérité. Delillc, din»
une note du trolôènK citant de VÉttMe, dit
qu'on peut ■pptiqoer k I* veuve d'Hector ce>
TOI de VoKftire :
ITBt pu lonlnnrm (emoH ée WtD qol «nL
En effet, dans le partage dea priKonniert qui
M fit »prè« la priée de Troie , Andromaqofi échut
il ce même P^nrhus qui avait fait prédpiter ton
ta» Astjanai du haut d'une tour. Ce roi l'em-
toena en Ëpire, et eUe en eut trois fils, Holossos,
Piélus et Pergune. P;rrhDs l'en défit par 1«
suite, et ta donna à Hélteos, Mn d'Hector. EUe
eut de son beiu-frËre un nouveau fils , CMtii-
nus. Selon Pausai^ae, Andramaque passa dans
l'Asie Mineure avec Per^ame, le plus jeune dea
fils de Pjrrtius. On connaR les touchants adieux
faits par Andromaqne t son époui Hector ton-
qu'il la quitta pour De plus la revoir.
Hoinfrc, VI, m; XIII. US- nioite, UX . SMïL ihIt.
AHDKOnUQCB l'Ancien ('AvEpâ|U];o; â Trpe-
oEûtEpoc), natif de Crète, médecin de Néron, vi-
vait de Mi es de J.-C. liportalepremierlc titre
A'archiaire (içr/jm tSn Isrpiiiv, c'est-à-djre le
chef des médedns, ou plutôt, de toû Ip/ovrot
latpit, le médecin du ctieT), et inventa, dit-on,
la fhériaque qui porte sou nom {theriaea Ân-
dromaehi ]. On ne sait rien de uvie, ri ce n'est
quil exerçala médecine ïRome avecbeanooiqi de
BoccËs. La thérlaque ( h-piax^ ou tn\Xam: to'
\rm ), médicameot trteMXimpleie, était réputée
oonune antidote contre tous les poisons. C'est
ce qui kd fil d'abord donner le nom de mithri-
dation : il soflit, disait-on, d'en prendre une cer-
taine quantité le matin, pour Atre t l'abri du
poison pcndsut toute Is journée. Ce médicament,
véritable macédoine de dn^ues, était probable-
ment connu déjà avant le médedn de TJéron :
Andromaqne te modifia en ^ lotrodm'sani une
pins forte pro|iortion d'opium, ea éliminant six
bigrédients et ; ajoutant vingt-huit nouvelles
snlMtances, particulièrement la ctiair dessédiée
de ïiptoe ( après avoir coupé la tête et la queue
de ce reptile), de manière i porter le nombret
total des Ingrédients à soixante-quinie. Cette
préparation, qui ne rqnse sur aneun principe
de chimie phannaceutique, a été en usage jna-
que dans ces derniers temps, après avoir été
beaucoup simplifiée. EDe figure encore dans
quelques pharmacopées.
Andromaqne en fit le sujet d'nn poème élé-
^que écrit en grec et composé de quatre-vingt-
sept distiques, contenant les noms dea substance*
qui entrent dans la thérlaque. Ce petit poème
nous a 6.\é conservé par Gallen ( Dt Antidot.,
lib. I, cap. 6, et de Ttier. ad PUonem, cap. 6 ).
il 8 éW pubBé séparément par François Tidi-
caeus, avec deux traductions latines, l'une en vers
et l'antre en prose; Zurich, 1607, iD-4*î et par
J.-S. Leinker; Nuremberg, 1754, in-rol. On le
trouve aussi dans le premier volnme dldeler.
«16
Physic\etmedlCigrxeiminoret,'Batia, IS4i,
in-a°; et dans le recueil des fragments des poè-
mes grecs sur la médecine et l'UstMre natonfle,
loséréadani la Sbtiothèque gréoo-UtÎDflde H. A.
Flnnin Didot H a été tiadntt en aUenand dau
E.-W. Weber, BUgUebe Dtcbterder Bellau»;
Francfort, IBÎ6, In-P. F, H.
L« c[«re, SUlain d* la ■tMwiM. ~ ViAnam.H-
bHoVi.finea. toLir, p.ari>ol.Xllt, p. so. - luJUr,
Isti.in.B-. ~ ubiiiui, n tlitumta
nfairSj i Caboarg . lus, In-faL — C«snaui>, yartm otttr-
ÂXDBONAQIIB le Jeune ('AvS^)Laxo; iw^
Tipoc), médecin grec, vivait vers le mflîtni*
premier siècle de notre ère. D passe pour le Oi
du précédent, et lut ^Uemeot atdilativ de Né-
ron. Ou ne sait rien de sa vie. Soivant Fattidoi
et Haller, il est l'auteur d'un oarrage ea tnii
livres ; Ilcpi ouvMnut ^at^Âxim ( De la cm-
position des remèdes ). Cboulant l'attritRie à
Andromaque l'Ancien. Les fragroenti dtésfV
Cramer dans Aneedota grxca Pariiteuia
<vol.I,p. 394), appartiennent peot-ètreteii M-
vrage, que Galien dte souvent avec éloge.
C'est à un Andromaque qn'Éralieii a décU m
Lexique d'Hippocrale.
AlfDROBlfeDK. yoy. PlHSÉS.
ANDmOMiDB (Andromeda) ('Avipo(db),
fille du roi éthliqiien Céphée et de Cank^
Celle-d, ajrant voulu rivaliser en beauté nec In
Néréide», fut caose que Hqttune inooda le ptp
et le fit ravager par un monstre tnaite. Le ni
consulta l'oracle d'Amman, qui r^nodlt qae,
pour foire cesser le Oéan , Û fUlah donner Ai-
dromède en proie au monstre. Cépbée fil dose
attacher sa fille à on rocher; elleftit dâhréepr
Persée, qui l'épousa, après avoirtné, pcDdisI
le repas de noces, Phlnée, i qui elle av«t étt
fiancée avant son exposition.
Andromède a été placée parmi les itstrcs, a
constellation ( figurant une femme t bras An-
dus, et douée sur un rocher ) se trouve an on
boréal, dans le voisinage de Persée, de CépUc
et de Cassiopée. — Linné a donné >e nom d'i»-
dromeda t nn genre de plantes ( (kmlDe te
érjcacées } qm se plaisait dans les |dages dé-
sertes dea contrées septentrionales. H.
Oitoe, «^taiwrp*., IV.no.- Unit. — Fibrldnl^
- IpoJlodort, II. t, a. - Ftbrteliu, «U. trmi.. II. «
'AHDRaïf ('AvSpuv), BcalpteiirpecqBi,l<e
que nous raconte Tatiea , fit one statoa dUv
monio, fiUe de Mars et de Ténus. HsiaoaigDM(
le temps et le lieu où U vivait CItrM, dsut »
TablechranologiquedesartUtad* rawU^étè,
le lUt vivre, s^s indiquer ses aDlorilé*, venit
deuxième siide de i'ère chiéUeaiK.
TMUaw, Ont. m Grman, U: Cafl. à» M—f te
*AXDRON ( 'Avjpem ), médedn grec, vit>i(
prB^tN*n'*«t «Tant l'ère chrétieime. SoiTaot H-
nqatan et Fltvidu», c'wl 1b mbue qu'André de
Carjste, roentioiiiié par Dioscoride et Pline. Il
inratt tTOir écrit sur ta matitrc médicale. Il est
•uMi dté par AHiénée, par G^ien , par Cœlin*
ADreUaou, par Oribase et'par Celu.
DloicoiUï, O* tôt. nui.. IV, (t. - FHdc. HM. lut..
IT. It. — Tlnqiina. Dt noMUf., ». — Fibrldiu, BM.
ftwea. TDl. XIU. — Le Clirc, But. it la M44. — C.-Q.
AHDEOHic ('AvSpovixoc), nom commun k
luatre etnpertnn de ComUattnople (Baa-I^
pim). Lm t(^ danileur ordre cbioDologiqQe :
AKMonc 1" (C<mn*«) { "AvîpoïUix Koii-
ni«6c ), «mpereor grec de ContUntiiHiple, petit-
Ito fl'Alnit I", Dé en 1110, mort le il aep-
liBibi* tlS&. n parrlnt à k coDcUier la (ÏTenr
4a 100 cooMn Ibnnd Comnèiie, qui occupait le
Mine de ConslaullDople; maii cëloi-d, irrité
contra Andro^, qni pUaieura Tais avait atteoté
h M via et eotretenait des ioteUigeDces lecrËte*
ITCC lei Tnna, le fit mettre ea priarai, DÛ D reata
lame aiw. De» ibis il esaaja Tiinement de
l'énder. Une troiatème tentative réussit, et il ae
retira en Bouie. AOn de rentrer en grAce au-
prèa de Manuel, il perauada au aouvei^n de
eetla contrée de le joindre à l'empereur grec
SMitra lea Hongroi*, et prit part lui-même A cette
lliimt. De nouTeanx aujeti de mécontentemeal
la firent rdégoer t ŒnoA , ville du Pont. & j
était (Boore A ta mort de Manual. Ses t^eaii
lecreta ajant adroitement préparé les esprits, il
iduMJt A te saisir de ta couroane impéri^e. Son
entrée dau Constanlinople fut signalée par des
Kte* de cruauté et par d'efhiTables désordres.
kKactant nu grand respect pour Alexis, Dis de
BlMMiel, il le porta lai-méme sur aes ^uies, en
praiMle pompe, A l'église, pour le couronner, et
Rlrça aûwte w jeune prince A signer l'arrél <\e
M mort. La populace de Coasbiitinoplc, R\cil^.e
par aaa créature*, le proclama empereur et col-
lipic d'Aleùa an moia d'octobre 1 1 B3. Celui-ci,
ijuelqDei jours après , mourut as&assiné. An-
droc^, neOIard diuoln, épousa Acnés de France,
Igée de aue ans et fiaioeée A Alcus. Ce tyran
CDUTTait tCi forfaits dn voile de ta religion, qu'il
Bvatt Mre très-puliaante sur l'esprit des peu-
flM, Qndqnei évèques se désbonorèrent en
pfimt"* b condeaccDdauce jusqn'i l'abaoudre
in maorln d'Aleils. Mata l'autorité d'Androuic
a'itait p*a recMinue dana tout l'empire i Prose
■1 nicée nAutouot rtdtéiaaaoce; cee villea, aa-
riégées «l priaea d'asaaut, (tarent livrées au [hI-
lagB et A toute* les horreurs de ta guerre. A son
retour A ConHantinopto, des Sots de sang coulè-
rent, et les bourreaux diannrent k leur tour des
En 1185, Guillaume, roi de Sicile, exdté par
Alexis, neveu de l'empereur Manuel, entreprit
la couquète.de l'empire grec. Uaiu ce dcaaein.
AHDROniC «IS
fl (Alt partir une flotte avec une ftirte armée de
terre. Ses généraux, après avoir pris Dnrauole
34 JDfai, Thessaloniqne te ii août suivant, maj>
cbrât droit A Constantint^le, Andronic envoie
contre eux un corps de troupes, qui fbt mis en
lUte an premier cboc. Furieux de ce revers, il
s'en prit À plnsieurs seigneurs de Coastantinople,
qu'il Bonpçounait (AuBsèment dlntdUgeoce avec
l'enneroi. Il en Ot mourir ta plupart Du nombre
de ce* innocentes vtctinMa, se trouva luae
l'Ange , qui lui était d'aillenn odtnH parce que
le peuple l'aiinttt. Isaac se sauve dans l'élise
de Sainte-Si^e, ob le peuple «'étant attroupé
le proclame empereur. Androuic , k cette nou-
veUe , veut s'oïKdr par mer. H est pris , chargé
de dûtnea et ramené aux [rieda dliaac, qui l'a-
bandonne A ta populace. Il n'y eut sorte de tour-
ments et d'outrages qu'on ne loi fit subir durant
plusieurs jours, It les soutint avec une grande
fermeté, ne disant autre cltose que • Kyrie elei-
son, • c'est-A-dire : ■ Seigneur, ayez pitié de moi .•
Enfin, après snAt été promené par la ville, monté
sur un charaflau, il (tit mené an fliéktre, oit H
fBt pendu par le« pieds, entre deux poteau).
dont l'un était surmonté d'une figure de cochon,
et l'autre de celle d'un toup. D servit ainsi pen-
dant trota jours de jouet k ta fureur populaire.
On lui arracha les dents, tes cheveux, les yeux,
les femmes, par un rallinement de cruauté, lui
enlevèrent les parties «éni taies. Ce vieillard sep-
tuagénaire, alTreuscment mutilé , respirait en-
core, lorsqu'un Italien toi plongea l'é|iée dans
les reins, et mit fin A cet atroce spectacle. [En-
ejcl. du g. du m., avec addit. ]
M Trr, KU, tl. — La Sun . duliHrs du BaïKmplrt,
xu, au. - ouiboo. DêcUtiê oHii Fuji, ix, p. n-ivs. -.
FiMDcnyer. CwoatcJUa d« lofHrtSwu hfi Traf-
Aimsoinc II < PaUologue ) ( 'AvSdôvikoc IIb-
ïaiéliDT'K ) , empereur de Constaolinoplr , et Qls
de Mlclicl Paléologue et deThéudura, naquit
ver^ l'an USS, et mourut le 13 février 133ï.
Associe k l'empire le 8 novembre 1373, il fut
reconnu seul empereur le II décembre Iï81, et
annuta si U«a tes mesures prises par MirJieil
pour le rapprochement des Eglises grecque et
tatiue, que le pape Clénient V l'excommunia. H
Alt mi de ces prhices falUea et Ineples qui con-
sacraient A des pratiques de dévoUon et k de
vaines disputes Ûiéoiogtques on temps que ré-
damait impérieusement le salut de l'anpire.
Tandis que Pbitanthropène, son général, battait
les Turcs , Andronic ae livrait A ta mollesse et
aux Intrigues de cour. 11 altéra le* monnaies, et
commit plusieurs adesde cruauté. Ainsi, en 1390,
fl St m^tre, sur quelques faux rappwts, Cons-
tantin son fïère dans une cage de fer, oii ce
malheurenx mourut au bont de sdxe ans. En
1193, it se donna pour collègue son Itls Michel.
Alors PhUanthropène, ayant lieu de se plaindre
de la cour, leva l'étendard de ta révolte et ob-
tint de graiids succès; mata il tmnba aUn les
•1»
ANDRONIG
«0
. unains du goarenieur de la Lydie, qui lui fil cre-
yer les jebx.
Andronic , après une campagne heureuse con-
tre les Tatars du Kaptcbak , perdit une grande
partie de ses États de l'Asie Mineure, enlevés
par les Osmanlis, qui avaient à leur tftte le fameux
Osman ou Othroan, fondateur de l'empire turc.
Après avoir conquis presque toute la Bithynie,
Osman parut pour la première fois sur le ri-
vage de la Propontide; et, spectacle nouveau,
les Turcs se transportèrent sur des galères à
l'He de Cbio, dont ils massacrèrent les habitants.
Incapable de résister à ce terrible ennemi , An-
drouic acheta le secours d'un célèbre chef de
condottieri , Roger de Flor, qui infestait alors
avec ses mercenaires, appelés Catalans, les ré-
gions méditerranéennes. Roger, commandant
Vingt-deux navires montés par huit mille hom-
mes, défit, en 1304, les Turcs près de Cyzique ;
et, en 1305, il les iMittit de nouveau à deux re-
nrises différentes, près de Philadelphie et dans
les monts Taurus. En récompense de ses ser-
vices, Roger fut nommé grand-duc, puis césar.
Mais son arrogance le rendit bientôt insuppor-
table , et il fut assassiné à Andrinople par ordre
de l'empereur. Après la mort de leur chef,
les Catalans, sous les ordres de Bérenger d'En-
tança et Fernando Ximenez d'Arenos, rava-
gèi'ent la Thrace et la Macédoine, parcoururent
la Grèce et vinrent s'emparer de la Morée , où
ils se fixèrent en 1308. Vers cette époque, l'em-
pereur perdit son fils, et se vit forcé , après une
longue résistance, de s'associer son petit-fils
Andronic qu'il n'aimait pas, et qui, peu de temps
après, le priva de la couronne et l'enferma dans
son p^ais. D passait le reste de ses jours dans
le mépris et l'abandon, quand ses surveillants,
qui craignaient qu'il ne remontât sur le trône
après la mort de son petit-fils , alors dangereu-
sement malade , vinrent exiger de lui une abdi-
cation formelle, et le contraignirent d'embrasser
rétat monastique. H vécut moine sous le nom
d'Antoine , au couvent de Drama en Thessalie.
Il avait épousé : 1« Anne, fille d'Etienne Y,
roi du Hongrie, dont il eut Michel, couronné
emiiereur le 21 mai 1294, et mort en 1320; et
Constantin; — Y Irène, fiUe de Guillaume le
Graud, marquis de Montferrat, qui lui donna
trois fils et une fille. [ Encyc, des g, du m. ,
avec addit. ]
racljjriDère, Andronieut PaUtoloçus. — Hicéphore
Grégoras, i. VI-X. — Cantacuzëne, 1,1. — RamoQ MddU-
ner, Chtonica. - Gtbbon. Deetins and FaU, etc. — Le
Beau, iiïitoire du 3as-Èmpire.
AimaoNic m iPaléologue) (Av$^ôvtxo^ Ila-
XatoXoYo;), dit le Jeune, empereur de Constanti-
nople, petit-fils du précédent et fils de Michel
Paléoiogue, naquit en 129ô, et mourut le 15 juin
1341. Associé à l'empire et couronné le 2 février
1325, il succéda l'an 1332 à son aïeul, qu'il avait
dépossédé quelques années auparavant. Une jeu-
nesse dii>;>i|)ée le priva de l'aOection de son aïeul,
contre qui il se révolta, par suite, dit Cautacu-
lène, des soupçons que nuaufetli contve lai le
vieil Andronic, et de ses mauvait procédés à son
égard. Obligé de quitter Constantinople, le jeune
prince rassembla des troupes , mais teolemeot
pour intimider son grand-pÀ« et pour chasser les
Bulgares, qui, antres jusqu'à Andrinople, furent
entièrement battus par lui. Mais fl essaya vaine-
ment d'amener à un accommodement le vieil-
lard ombrageux. Dans cette extrémité, fl se refl-
dit maître de Constantinople et de la personae
de l'empereur. Devenu seul maître de l'empire,
il se conduisit avec modération et osa de dé-
mence envers ses ennemis. D repoussa ensuite
les Bulgares qui venaient fie faire de nouvelles
incursions, reprit 111e de Chio, et défit les Tnns
dans plusieurs rencontres. A peine guéri d'ne
blessure grave reçue en combattant, il tonte
dangereusement inalade. H désigna alors poir
son successeur le grand domestique Jean Cm-
tacuzène , qui refusa généreusement Andnaic
recouvra la santé ; il eut encore à combattre les
ennemis du dehors et ceux du dedans. En 1332,
les Turcs lui enlevèrent Nioée, dont ils firent
leur capitale. Les Vénitiens, voyant qne les con-
quêtes de ces infidèles s'étendaient sur leais
terres, forment pour les repousser une ligae
dans laquelle ils firent entrer le pape Jean XXII,
l'empereur Andronic, les rois de France, de
Naples, de Chypre, et le grand maître de Rhodei.
Mais tout le fruit du grand armement que firent
les confédérés, se borna à une yictoire stérile
qu'ils remportèrent sur les côtes de Grèce. L^
1339, Andronic envoya des ambassadeurs as
pape Benoit XII, pour traiter de la réunies.
Bairlaam, chef de cette ambassade, proposa k
convocation d'un concile' général pour aplasir
toutes les difficultés. Mais cette proposition n'est
pas de suite. L'empereur et sa femme étaient
fort attachés à la doctrine des quiétistes, on à
Grégoire Palamas , leur chef. On raconte que ee
prince, l'aii 1341 , ayant assemblé dans son pa-
lais un concile, il y harangua, quoique mali^,
avec tant de véhémence en faveur du quiétisrae,
que son mal empira, et l'emporta quatre joiiis
après. C'était depuis longtemps la manie des coh
pereurs grecs de vouloir se mâler à toutes les que*
relies théologiques, et de s'en rendre les arfaitris.
Andronic III avait régné treize ans depuis Fa*
pulsion de son aïeuL II laissa deux filSyJessct
Michel, sous la tutelle de l'impératriee Amie
de Sapoie, leur mère, et sa seconde fenune. H
avait épousé en premières noces Jeanne^ (i|b
de Henri le Merveilleux, duc de Bnmswid-
Grubenhagen.
Paciiyuiëre, Andronicus PaimoUtçuê, — Nleéf^tf«t
Ut Vill-Xl. - CaaUcmèae. I, fS. etc.; il, i-M.- (îllh
bon. Décline and Fait. — Le Beau, ifitMrê dm Bah
Empire,
Andronic IV. Voy. Pâléologub.
ANDRONIC fAvSpôvixoc), uom commun àtroit
empereurs de Trébizonde.
*AxDRONic I", Gumo CosiNàNF ( 'AvSpovtxoc
! rîôeov Koavr,vô;), empereur †TrébîÎEODde,
AHDBOniC —
im.kAlniil",
ij et, ^Mèmoir niU
* Anmomc n IComnètie) ('Avtpôvixot Kat>-
fqvû)f (nqM(MrdeTrâiiHinde,iM»1eB IIBS.
Il était «• d« Miood I", «Ht je CucrH«r, et MK-
cMaàionpin en mm no3. Après hd, rép»
■m fttn George I*.
nDncMT«'< C«KI(cU< dtf taUtrtkn-mi van Tts-
rt ai JHiiler lasi. U était flli
4'Atoxli n, wqoe) il necéda en 1330. D fit tuer
•ee oacki Mdud et Oeo^, sonpfoiiBéa <le
tnUMB. lient peor mceeiHiir Bon flb Ha-
md n, alW de Imit an*.
Wtllmatyrr. CaiMeUt in KaUtrtàaau m Tra-
■uiBwniic PALioLestiK, aeoomd ih ds
renpenor Hamirf Paléekiffie ( 1I9»-14U}. U
n(Dt de eoa ptre la pilKipauté de Tliesiaknii-
qw, qHH THidit aux Vâritaia pea de ttnip*
mot la eonqnète de la Maeédctee par lea Turcs.
■ ■• H moine eoQS le nom d'Aeaêlus, et mou-
ral de la Hpre k Constantliioide let man 1439.
Bu CiifE, PamUlo ^wntlnii.
*Aa»ioific ('AvSpivixEK), médecin p«b,
partit aTdr véca dam le pranier liAele de
rfa« cbrétkmie. n ert dté par Gallen et Oeta-
*lu Horatianna. On ne utt rien de w île, dde
■a de CoMtMtiBM Aagéiu, de Philadel|Ma
R L^dle, <l dt IModara, atBW cadette d'Alexie
■ •• "i loSO k 1118. L'
waée mtt la cembat. INour celle traUson ,
iadmlc, de nbmt kCoMtMttioople, fut liabiUé
le la *«e. PhM tard U rmtn en ertce, et fût
atnjé ea imper ha Inlear* du jeune Ateik,
lÊÊ de XaHd, eoafre l'mirpateur AadroDie
CBwmtae. B M Taineo prtoChûsienBitkfnie;
et, eraigert la eotère de l'impératrice Marie,
TenfedellK»d, il piiaa arec toute sa bmiHe
daa* le c a eap d'Aadronic Comutoe. Selon Guil-
hmne de Tyr (lib. XXI, c. iti), Aadrook
AngUe Alt cnrojré par l'empveur Manuel Ter»
Bandoda IV, rei de Jéruialem , pour coDcerter
arec lui une eipéditioa detlinée k reconquérir
ItOP*^ ADdnmic AngUe anit épousé Eapliro-
ANDaONICUS
ejne, Ue de TbéodoTe, l'on dea i
priTés de Hanoel) il en eut fil fils, dont deux
( luac Àngile et Alexl* Angèle ) deriorent er»-
*AlltlR01flGCUIAT^K(l<a^iWC Ka|i,i-
nfioi) , écrirain grec, préfet de Coustontiiùple
vers 1 IM de J.-C, et parent de l'empereur Ma-
nuel Comoène, qui l'élera au rang de Séliaeto»
et de préTet dcù gardes impérialea. S acompoaé,
mtre autrea , un ouvrage contre les Latina , en
tome de dialogue, tur ta iYoeeuioR du Saint-
Etpriti UD dialogue eolrs l'empereur Hanud et
ISerre, earant annénieo; un éorti iur let deuK
naturea en Jérai-GturieL Âdcob de ces oorragea
n'a été Imprimé i en lui attrittue un autre dia-
logue contre les Juifs, imprimé dans Slevar-
diua, ivchtoriuHi ad Conliitmt; Ingoltladl,
loia, ift4*, et daH h Bibliotlttca Patmm,
XVI, 38, (te. Jean Ducae, ï qui Eustallw itédia
' ' aor Denjia PériégUe, était fiii
rta,- iri, typeaiuc. K. — Fibrldai, MUIoU. grmi.,
*AIIDBOIIICITa ( 'AvSpivtxtic], d'Olpitlie, g^
aérai d'Alexandre le Grand. U 319 arant J,-C.,
11 fat chaîné par Aleumlre de loi am«oer les
Grecs qui avalent combatta dans Parmée des
Perws. En 314 I) tts»la(a Démétrins, Rie d'Anti-
gOH , dans son etpédMoD contre Ptolémée. A
la betaiUe de Caia, Andronleut commanda U
caTakrie de Taile àrotte dans l'année de Démé-
trtaa; H aprii la délUle fl demeura à la tête de
la gùrdson de Tyr. D tomlw entre les mains
de Ptolémée, qd hd hdsss la Tie et l'attaelia k
trrtn,lll. M.-Q«lat»<:<ir«, vu, s. — Moeot e 4»
'AnnmOKICt'B ('Av^v^xo;), dépoté kRiune
par Attale D, m l'aa ISé avant J.-C., pour ap-
prendre an siSnat que Pmaias , roi de Bithyaie,
avait commencé contre lui îles hostilités. Rome
ne cmt pas k ce mesasige. En 119, nouvelle ara-
busade d'Antronicns : il l'agisMit cette fois de
combattre l'IonueDce des envoyés de Pmtlas.
Le fits de oe monarque, Micomède, se trouvait
en même temps k Rome. Comme son père le
liMssait, et menaçait même ses Jours, 3 B'aoquK
[a sympathie d'Andronicun, qui entra avec U
et fies amis dans une conspiration eoDlre Pmsias.
Pelybc, XXXll , n. - Appien . fit Mto Mttkrlilmt.,
•AMOmOKICnS CTRIKUTAs (Xytfiniuii
Kupfr^anK) , architecte grec , naUf de Cyrrbos ,
en Macédoine, vivait 100 ans avant J.-C. selon
l'opinioD de Ot. MUller. Il construisit la Tour des
Toits k AtUnes, près de l'Agora ; elle était de»-
tJoée k indiquer la direcUoa des vuits et l'heure
du jour. Sa forme est octogone, et sur diacun
des angles on voit sculptée une Agure humaine
représentant par ses attribuls les vaits princi-
pùo. Ces figures sont dirigéea vera lea vadt
623
ANDRONICUS
634
qu'elles indiqaent, et sous chacune d'elles se
trouve un cadran solaire. Sur le sommet était
placé un Triton en bronze, mobUe, fixé à une
yerge de fer, et serrant de girouette. A juger
par les ruines de ce monument, qui existe encore
presque intact à Athènes, il est postérieur à Pé-
riclès. Dans llntérieor de la tour était une clep-
sydre pour suppléer pendant la nuit , ou par un
temps couvert, aux cadrans placés à l'extérieur.
La Tour des Vents est bâtie en pierre de taille, et
recouverte de tuiles. Yarron donne à cet édifice
le nom A'Horologium ; et ce que Vitruve en dit
donne lieu de croire que cet Andronic était un
astronome. Le colonel Leake assigne à la cons-
truction de cet édifice la date de 150 après J.-C.
Vitruve. 1,6.— Varmn, De Ré rutUca, III, S. —
Stuarts ÀthenSt toI. I, ch. ui.
*ANDBO!ficrs { Marcus-Pompilius) , phi-
losophe épicurien, natif de Syrie, enseignait la
grammaire à Rome vers l'an GO avant J.-C.
Mais ses opinions ou ses habitudes épicuriennes
nuisirent à sa réputation de professeur; et il
fut obligé, faute d'élèves, de se-retirer à Cumes.
Son dénûrnent le força à vendre un Épitome ou
Digeste chronologique, qu'il avait compilé ; Or-
bilius, le célèbre précepteur d'Horace, acheta le
livre, et le publia sous le nom de l'auteur.
Saétone, De ilhutrUms çrammatteis, ts.
AN DRONicus (Marcut-IÀvhu), le plus ancien
poëtc dramatique latin, natif de Tarente , vivait
dans le troisième siècle avant l'ère chrétienne. On
place la date de sa mort entre l'an 221 et l'an 206
avant J.-C. On prétend qu'il toi esclave et aflhm-
chi de la famille Livia, d'où lui vint son surnom
de LivitÂS. M. Livius Salinator, qui fut consul
pour la première fois en 219 avant J.-C., lui
accorda la liberté et le cliargea de l'éducation
de ses enfants. Andronicus commenta à donner
des pièces à Rome vers l'an 240 avant J.-C. En
207 avant J.-C., probablement après la défaite
d'Hasdmbal sur le Métaure, les pontifes firent
une procession solennelle au temple de Jupiter
Stator , et une hymne composée par Andronicus
fut chantée par vingt-sept jeunes filles d'origine
praticienne. 11 traduisit aussi VOdyssée en vers
saturnins, et familiarisa les Romains avec les
chefs-d'œuvre dramatiques , lyriques et épiques
de la Grèce. Si rude que fut son style, il exerça
une puissante influencée sur la littérature latine,
et ses écrits étaient encore lus, dans les écoles, du
temps d'Horace. Ses pièces de th(^Atrc firent épo-
que dans l'art romain, en reléizuant au second pian
les farces grossières et licencieuses qui avaient
composé jusque là toute la littérature dramatique
indigène. Andronicus introduisit une distinction
singulière entre l'action et la déclamation. Atteint
d'une extinction de voix, il se fit assister par un
esclave qui récitait les paroles, tandis que lui-
même faisait les gestes appropriés. 11 paraît,
d'après le témoiiina^^o de Siu'touo, qu'Androui-
cus donna des ieçons ]>ub!i(i;hs de i^i'«f, sans
être cependant ww grammalicu' ; car celte pro-
fession ne fut connue à Rome que Ters Tan 159
avant J.-C. Ses pièces existaient encore sous le
règne de Numérien à la fin du troisième siècle de
l'ère chrétienne ; il n'en reste ai:û<)urd'huique des
fragments qui ont été recueillis, ainsi que quel-
ques vers de sa traduction de VOdgsséê, par
Bothe, Poetœ scenici latiniy t. V, 7-22. L. J.
VopUcus, nta JVvin«riani. — CIccro, BrtUnt; 7k9>
cularue quêfttiontfs; de SentietuU, — Tlte-Uvc, VII, S;
XX VII, ST. - Valére-Maxime, II. 4. S. - Aalo-Gelle, Noctm
Mticx. XVII. f t. — Horace, £pi«f. II, i. Suétone, éê
iUtutribus çramwuitirit.
A!f DRONICrS DE BHODBS ( 'Avfipovixoc PÔ-
6toc), philosophe péripatéticien , vivait dan
premier siècle avant l'ère chrétienne. Il pro-
fessa d'abord à Athènes, et vint, en 71 avant
J.-C, se fixer à Rome. C'était vers l'époque oà
les manuscrits d'Aristote, qui se trouvaient
dans la bibliothèque d'Apellicon, furent envoyés
à Rome par Sylla, qui en confia la transcriptioa
à Tyrannion, affhmchi de Lucullus. Tyrannioa
chargea en sous œuvre Andronicus duclasseroeit
et des tables , et celui-ci s'en acquitta avec sac-
ces. On lui attribue aussi le terme de métaphf
sique, ta \uxà xà çuotxà. Les ouvrages d'AA*
dronicus ont péri. Le fragment Des vertus H
des vices dans Stobée, ainsi que la Paraphrase
des Éthiques à Nicomaque, qu'on a longtesopi
attribués à Andronicus . sont d'un auteur plni
récent. Ce dernier ouvrage fut d*abord publié
sous le titre de Incerti auctoris paraphrasis,
par Daniel Hinsius; Leyde 1607, in-4*; pois en
1617, in-S**, avec !e traité Ilepl ica&côv ; réimprtrot
à Cambridge, 1679, et à Oxford, 1809, in-8*.
Piatarque, SuUa, M. — Ammooiiu, in jiriiMsL otf,
p. S. -> Sainte-CroU, Historiens d'Alexandre; Parts
117S. !n-4o, p. lit. — BUkcsIey; Life Qf JrisMiks:
Cambriiffe, 18S9. - Scboeil. Hist. de la litter. grettmt
m. p. m ; V, ii4.
*A?IDR01flGIJ8 (*AvdpÔvtxoç), poëte gTOC,
contemporain de Ubanius et de Thémistius vivait,
à HermoiK)lis vers l'an 350 après J.-C. Ubaniai
vante le charme des poésies d'Androniciu. Mail
un malheur imprévu qui frappa sa mère l'ar-
rêta dans son essor. Thémistius parie d'un jeaM
poëte égyptien, auteur d'une tragédie et de ^
thyrarnbes. 11 est probable qu'il s'agit d'Aiidlnh
nicus, quoique plusieurs critiques modernes pré-
tendent qu'il est question du poëte Harpocia-
tion. Mais Photius ne laisse point place an doute;
il donne à Andronicus le titre de décurion d*Ha^
mopolis , et parle de ses drames et de ses poé-
sies. En l'an 359, Andronicus, soupçonné avec
quelques autres d'adhérer au paganisme, oompi-
rut à Scythopolis devant Paulus, délégué à cet
effet par l'empereur Constance; mais les accota
furent acquittés. Il n'est plus question ensuite
d'Andronicus. On n'a de ses ouvrages qu'uis
épigramme, citée dans ÏAnthologia grxca
(Vin, 181.)
Libanlus, £pist. LXXV. D^ vita sua, p. 6S. - Tbe-
mititiug, Orat., XXiX, p. 418, etc. — Maxime Pianade.'te
IVic. ComnrnuSj Pramotionet mystiç0a.y p. 1V8. — âB*
iuk>:i MarrdllD, XIX. - fbotlM, /itbUot h.
AKOBONICUS-CALUSTITS (Xvepdvixo; KsX*
6» AHDIIONICUS
imrm) (Jean), iiM>rallfteetpUIologaegrec,né
à Tbeasaloniqae, dans It première moitié da
quimuème liâcle, mott en 1478. H Tut au nom-
hn des uvaute qui, après la prise da Constan-
tinople. Tinrent enseigner la langue greujae eu
Italie. □ pn^essa i Bologne en 1464, k Rome eu
[469, et à Ftoreoce, où i 1 eut pour diedpies Georges
Pilla, le «avant Hongrois Janus Panonius, et
luge Polilien ; enfin à Paris it occupa la dûire
■ÎMéeTtcaDteparlamortd'HjéronTmedeSpBrte.
ies leçons cootribuËrcnt puissammeot à la col-
ore de la phlloitoptiie et de la littérature grecque
n Fnmce. On croit qu'il retourna dans sa patrie
«a de temps tTaol sa mort. Andronicu) était
■éripatéticieD ; c'est ce qui lui a fait attribuer le
raiU tw la fatiUmt ( npl a»iûv ) pul>li« par
MTldHoescheliAuel>ourg,lâ94,iD-13,etréiin-
rtméqndqoerois avec les reuvread'AriBtote.L.J.
1». XV. 1
1,1X11-
AKDKOQDB. Voy. AriDoqoE.
■uiDKOS (Sdmondj.gontemeur anglais de
AmériqiK du Nord, né le e décembre ta37,
sortie MTévrier 1713. 11 serril d'abord dans la
ncrre de Charles U contre ies Hollandais. En
«4 , il succéda ï ton père comme bailli de
r, rt fut quelque temps après nommé
r de New- York. Il fit la guerre aax
ndicds , et souleva contre lid les colons , écrasés
llnipAtt. Rappelé en Angleterre, il ne tarda
OB à être renvoyé en Amérique comme gouver-
«or des États de HassachuKettB, de Neiv-Hamps-
ife, de Haine-Rew-Plymouth, de Rhode-Island,
te fîonnecticat. n se rendit de nouveau impc^-
dn pu les taxes qu'il levait arbitrairement , et
nK des entraves aax transactioas ordinaires
osqo'i aimuler tous les mariages qui n'avaient
•ait été bénis par des ministres de l'Eglise an-
llieuK. En octobre 1687, il se rendit à Hartford
Misr te bire remettre la charte de Connecdcut ,
loin avait déclarée nnlle. Le parchemin fut placé
■r la table de la maison du parlement, et on
pralongea A dessein les débats jusqu'au soir;
loel ï coap les lumières furent éteintes ; et quand
Mi les eid rallumées , la charte avait di^ru.
hnstraite par le capitaine Wadswortb et mise
tels un arbre creux , elle y demeura longtemps
%faée. L'arbre sutwisie encore i on le vénère
lansle pays sons le nom decMne de tacharte
le Conneetieul.
ta 1688 , le goavemenr maictia i la télé de
iitt cents hommes contre les Indiens, réunis h
^ewbscot. A son approche , les sanvages s'en-
liieati il fit construire des forts pour les tenir
a respect.
Sur le rapport qu'Andros avait conclu un
■alté avec les Indiens pour venir massacrer les
abîtanis de Boston, cette ville se souleva le
} avril I6S9. Le peuple prit possession de la
Uce, saisK les fonctionnaires les plus hostiles,
; força le gouvenuoi k chercher un nlùge duu
036
nde-
- ANDEOnON
lefort. Audros (M rappelé en Angleterre, ot
Tait instruire son procès : mais on ne donna pas
suite à cette afbire, rt, à la grande surprise des
Américains , Andros lut nommé gouverneur de
Virginia en 1691. Dans ce nouveau poste, A»
dios te conduisit sans violence, et servit la co-
lonie en encourageant la culture du coton et
tsvorisant l'établissement de nombreuses manu
factures. It lui, ta dernier lieu, gonvemeur et
bailli de Guemtey.
ili, I. SH-MI. - BFlkiup, «li<ar« itf
}-Ha*ifiikin. 1, m-tiT. — HolcUiuDa, Uiitorj g/
CoUrni/ ftS MattaekuiFttI- Ehin Landru, L7U, aSS'
HiOffraphlcai aad htit^rlcal di
StTcrIc;, UiiUrTi a«< preiat
■ Wl. ~ itBmR,/Hilono/tlu Vi
■*NDBOâi(n-anfaif ), sculpteur italien, nalil
de Padoue , mort en 17H0. 11 fit en 17ri2, pour
la cathédrale de Padoue, un nouvel autel en
marbre de Carrare sous lequel on plaça les osse-
ments de l'érèque Friddius , mort au coromen-
cement du sq>tième siècle.
Killlcr, Htuh MIttmiùta Kemlltr-uiètam.
* AHDKOSTBàiiB ('AvZ(»a«fvrK), natif de
Tbasos , un des amiraux d'Alexandre le Grand ,
accompagna Néarqne dans son expédition des-
linée ï explorer tes câtes du golfe Persique :
Athénée cite de lui nn farapba de llnde. Mar-
cins disraël fait mention d'un certain Andros-
tbène Jasfu»!. L'épithèle de /otttM n'est proba-
blemrat qu'une erreur de copiste, et doit être
corrigée en Tluul\is.
SIriïon , p. T7I. é<\. Ciugb. - Arrien, AmU^ Vil, M.
'ÂNDnosTHKiiB ('AvipooflfvTK ) , sculpteur
grec, natifd'Athènes,viTail vers 420 avant J.-C;
la le temple d'Apollon à Delphes par les
statues de Diane , de Latone, d'Apollon , des Mu-
ses, deBacchus,et par un groupe de Bacchantes.
AKDKOTtOK CAvSpoTiuv), filsd'Andron,
orateur et l'un des démagogues les plus influents
'Athènes, vivait vers 320 avant J.-C. Il était,
dit le scoliastc d'Hermogène, orateur consommé,
et élève d'Isocrate. Il fnt président du conseil
des cinq-cents. Contemporain de Démostbène ,
~ plaida contre lui au sujet d'un décret Illégal '
qu'Androtion voulait (Ure adapter au peuple.
Nous avons le discours de Démoslhène ; la ré-
ponse d'Androtion a péri. Un seul fragment
nous en a été conservé par Aristote, qui le cite
avec éloge (Mrt., m, 4),
Ni Suidas, nt "Tieties, ni le scollaste d'Her-
ogène , ne mentionnent l'orateur Androtion
comme ayant été historien. Le fragment 49 ( Bibl.
grxco-latiTi. de F. Didol), extrait de Pausanias,
concerne aassi bien roratéor qne l'historien.
Plularque met Androtion au nombre des
hommes éminenls obligés de s'exiler, et qui écri-
TÎKDt hors de leur patrie. ■ Les Hutes, dit-il.
637
ANDROTION — ANDRY
« pour comixïser les plus beaux et les plus
« nobles écrits, ont dû recourir à Texil. G'estainsi
« que l'Athénien Thucydide écrivit en Thrace, à
(c Scapté Hylé; Xenophon à Scillunte, en Élide;
« le Sicilien Timée, né à Tauromeniuro, écriyit à
« Athènes ; l'Athénien Androtion , à Mégare ; le
« poète Bacchylide, dans le Péloponèse. Tous
« conservèrent leur force d'Ame dans l'exil, qui
a leur sembla venir en aide pour encore mieux
« consacrer leur gloire, tandis que la postérité n'a
« gardé aucun souvenir de ceux qui les exilèrent. »
Les fragments de l'histoire Atthide ('At6ic ),
composée par Androtion , sont peu nombreux ; ils
ont été publiés avec ceux de Philochorus par Sie-
belis; Leipz., 1811, in-8°
Ch. Miiller, Fraçm.hisL çraee.yAatu la Bibl.gneeolat
de A. F. Dldot
* ANDBOTiON (*Av5()oti(i>v ), agronome grec,
vivait avant le temps de Théophraste (vers 360
avant J.-C. ). Son ouvrage , à l'exception de
quelques fragments, est perdu.
ThéophfMlc, Historia plantarum. II, t. — Varron,
De re rustica , I, 1. - Cohimella . De re rustiea ,1.1 —
Alhenaus, 111, 7» et 81. - HtrpocraUon, aa mot Taço-
XoêoXetov.
ANDROUET DU CERCEAU (Jacques) f archi-
tecte français, né à Orléans, mort à Turin en 1 592.
En 1576, il fut chargé par le cardinal de Bourbon
de continuer au château Gaillon les travaux com-
mencés par Androuet père. En 1478, il traça le
plan du Pont-Neuf,qui ne fut achevé par Guillaume
Marchand qu'en 1604. Ce pont, destiné à relier en-
semble le Louvre, les Halles , le Palais de justice
et le faubourg Saint-Germain, était alors le phis
large et le plus long de Paris. Assis sur douze ar-
clies, sa largeur était de vingt-quatre mètres, et
cent soixante-dix huit boutiques le garnissaient.
Androuet continua l'hôtel Carnavalet, rue Sainte-
Callierine, dont on admire encore la riche déco-
ration. Cet hôtel avait été commencé par Jean
Goujon, qui en a fait les belles sc^ilptures, et fut
terminé par Mansard. Androuet bâtit ensuite
l'hôtel de Sully et celui de Mayenne, tous deux
rue Saint- Antoine ; celui de Seguier, aujourd'hui
des Thermes, rue de Grenelle saint-Honoré. On y
remarquait surtout la chapelle ornée d'une boise-
rie en cul de lampe. Ce fut encore Androuet qui
donna, sousHejurilY , les dessins nécessaires pour
l'agrandissement du cliâteau des Tuileries et la
(x>ustruction de la grande galerie qui le joint au
Louvre. Les protestants ayant cessé d'être pro-
tégés vers 1585, Androuet se réfugia à Turin au-
près du duc de Savoie. On ignore le lieu et la date
de sa mort. On a de cet habile artiste : Livre
d'Architecture contenant les plans et dessins
de cinquante bâtiments; Paris, 1559 et 1611,
m-îol; — Second livre d'Architecture; Paris,
1561, in-fol : c'est la suite du précédent; — les
plus excellents Bâtiments de France, dédié à
Catherine de Médicis; Paris, 1576et 1607, in-fol.
— la Perspective et les Grotesques; Paris,
1576, in-foL; — Livre d'Architecture au-
quel sont contenues diverses ordênnances
638
de plans ei éUvaiionê dm bûiiimÊMts pour
seigneurs et autres qui voudront bdtnr aux
champs ; Paris , 1582, in-fol. ; — Us Édijkes
Romains, d'après nature; Paria, 1SS3, in-fol.
Toutes les plaochet qui illustrent cet oavrages,
sont gravée à Teau forte par Taoteur hM-mème.
Dezallier d'ArgeovUle, ru da/awtmix jârthUêeUê, -
Leffrand, DescriptUm de Pari». - Maria Saagraln . to
Curiosités de Paris. — CaUet père, Ifotiees historiq^
de quelques arehitectes français au seitêéwte sièeêe; fi-
lii(Dtdet), I8tt.
* AMDRuzzi ( LouU), thédogieD itatieD,coiDte
de Sant- Andréa, né vers 1688 ov 1689 dans 1*16
de Chypre , moonit vers le mflieo do dix-lnii-
tième siècle. Il appartenait probablement à une
famille vénitienne établie dans cette He. De 1709
à 1 732 , il toi professeur de grec à l^uriversilé de
Bologne. H écrivit plusieurs livrée ie osnlro-
verse pour la défense de l'Église catboKfK r»-
maine, contre Dosithée, patriarebe de Jéran-
lem, qui avait attaqué l'infalllibUité âa pape,el
renouvelé la fameuse dispute sur le ÂliofUi,
Voici ses principaux ouvrages : Vêtu» Brada
de sancta romana cède frwelare hM/ms;
sive responsio ad Dositheum, patritardkm
Ui€rosolymitanum;yeù\se, 1713; — ConsmF-
sus tum grxcorum tum latinorum Fatnm
de processione Spiritus Sancti e FiUo, emtra
Dositheum, patriarcham Hierasotffmiimmm;
Rome, 1716, dédié au pape clément XI ;,— fcf-
petua Ecclesix doctrina de in/alHbiHtûti
papx in decidendis ex cathedra Jidei quxs-
tio7iibus extra concilium œcumenicumei œnts
ûdelium acceptionem; Bologne, 1720 ; — Ck-
mentina constitutio Vnigenitus^ Sccléiimtrê-
ditionum vindex ; Bologne, 1723 ; — {^mtmp-
torium Iconomachiat per Jacoèum Pkeni'
num reviviscentis ;yemse, 1730; — VimUciK
sermonis sancti Ilde/onsi, orcAiépijoepé Tott
tani , de perpétua virginitcUe ac pariuritiem
Dei genitricis Maria; Rome 1742; — Sjmcî-
men philosophiœ moralis expressum In prg-
stantioribus legibus et virtutiàus çetUÙiwm
grœcorum ; Rome , 1 744. — Andruzzi écrivit m
langue italienne : Orazione in Iode di tua cv-
cellenza il signor Andréa ComtgrOy ambastfù'
dore délia serenissima republiea di Venetm
alla Santità di N. S. Clémente Xi; Boto^»,
1620. n traduisit en grec plusieurs homâîes 4i
Clément XI et une oraison de Benoit XIY.
Mazzucbelli, Scrittori dltaUa.
ANDBT (Nicolas), médecin français, tsh
nommé Bois Regard, né à Lyon en 1658, mut
le 13 mai 1742. Il fit ses premières étndei m
collège des Grassins , et se destina d'abord à IV
tat ecclésiastique. Plus tard , il âiidia la mM»-
cine à Reims et à Paris, où il fut reçu doctear»
1697. En 1701 il fut nommé proleflaeur au col-
lège de France , membre du comité de nédadioa
du Journal des Savants; et en 1724 il oMsl h
place de doyen de la Faculté de médecine. Ileal
plusieurs démêlés , au sujet de quelques poiflU
de médecine et d'adroinistrationsooUïre avecPhi*
e» ANDRY
Vpgt Heoqiiet, Jam-Louli Petit et Lémoy.
Sou» ^t àéeuiat d'Audi? , la FacutU écxlTft u
cardiiial de NuuUe* pour loi rcpréaeaLer ■ l'afaiu
des d)S|)«D«Mda cartine, doonées pud'autret
que IwinédcdM rata»; abui aqMblMd'âMn>(r
U4liid|diM«cdéglastique. !• Le ordinal fit droit
aui nprtentaliou de la FaeulU dani ud hhb-
dctnenl qui liit pablié au prOnw d«« panriaaei.
La Faculté, par l'organe d'AÔdrjt *i'<^'^ l»^ ' ^
■onnait le* ehlrun^'m, wi OMineiil de hire
qudqua grande opératloa, ae Terairat auiiter
•l'ut docteur. ■ La Faculté reumiTelB aura tea
•nciena riglementa de Ubrairie (lUâ) qui or-
dMUMieat que lea MinagM de médednc, de cbi-
nirgie et do phaimade M lenient mil sous preiae
tfi'tftié nob nça l'a^pn^lioa de la Faculté.
On a d'Andry : Rijtexiimt ou Remarque»
crUiq\ut ntr Ftaagt présent da la langue
fronçait*; Paris, 1M9 et IBD'i : ce livre, diriijé
eoutre le P. Booboura, lût suivi des ffff^eziani
erWfiM* «TOC six lettrée, et <lei SmfiflMnU iffl
CUarqite tur Jci Maloçvet d'Sudoxe 4e F^
loKle i — Traàlé lie la génération da vers doAt
U eorju de rkomme; Paris, 1700 : Lémerr eo
Ot'ime critique sévÈre dans le Jovmat de Tré-
woux, pour Ml venger de celle qu'Andry avait
publiée de son Trmté du alimenU; Volisnieii
appliquai rauteurrépithtted'Aonuuermicuto-
tlu , lui reprochant de Toir des vers putool ; —
ÉcttAreiitemtnts sur le livre de la génération
tUi veri dant le corps de rhomme, contenant
dtt remarqua Kouteitet sur la vers et la
maladies verminevtet; io-i:, Paris, 1701 :
e'«t une réponse aux critique* qu'on avait faites
du Htre précédent; — Bemnrquademideeine
tw diffîreiitt sujets, principalement sur m
qui regarde la saignée et la purjafion; Paris,
1610, in-ll; — U Régime du eartme, consi-
déré par rapport à la nature du eorpj et
lia aAnciUi; Paris, 1710, iu-12; — Traité
iet alimeiUM du carême; Paris, 1713, i vol.
In-ll, pois 3 Tol. in-IS ; on y a joint l'ouvrage
précédent; — le Thé de VEurope, ou les Pro-
priétés de la véronique; Paris, 1704; Reims,
I74B, 1747, in-13; — JSxamai de diffcreals
pointe fanatonte, deehirurgie, dephi/sique
etdeviédeeine;'Pan», 17S3, iii-8* ; l'auteur y
(ait une injnste critique du Ikmeux Traité sur
les ntalnrfiM du of,deJ.-L. Petit;— Remar-
ques de chimie touchant la préparation de
eerlaint remèdes; Paris, 1735, in-ll; libelle
dirigé contre ta premièru édition de la CAimie
médicale da Haiouin ; — Cf^on àEvdoxe, tou-
tkant la prééminence de la médecine lar la
cMirurgie; Paris, 1738, in-n : c'est une justi-
ficatian du décanat d'Aodr} ; ^ Orthopédie , ou
CAri de prévenir et de corriger dans les en-
fant» Ut diffornàtét du corps; Paris, 1741,
afol.in-l3,fig.;BniM!lles, 1743, 1vol. in-S°,fig.
C'est un dés premiers traités didactiques d'or-
fbopédie.
- ANEAU «0
la raaHU M m ^t mtmi M Parti. - MmetlIcridU nM-
AXIIKT ( Charlet-LotOs-Franfois ), inéde4±i
ft«nçais,néi Paria en 1741, mort le 8 avril 1819,
FDs d'un riche éiilcier-droguisle , U étu<lia la mé-
decine moins pour Rafpier sa vie que pour sou-
lager les malades. Il fut médecin des h0pil3ii\,
docleur-r^ent de la Faculté de Paris, et l'un des
premiers m«nbres de la Sodélé royale do lai-
ilecine. K se plaisait à ilire qu1l avait gentil-
hommiié la médecine. Il donnait cliaque anniio
aux pauvres le dixième de ses revenus. Nominf
( sur la recommandation île Corvlsart) I son
insu l'un des quatre raédedus consullanl-s de Na-
poléon, Andry ne prélevait sur son treilemcol
que les frais de coitnme , et remettait le surplus
an maire de son arrondissement pour le Taire
distribuer aux indigents, i persuadé, disait-il,
quil ne devait pas profita d'un argent qu'il re-
connaissait n'avoir pas gagné. • Andry fut un des
plus zélés propo^teiira de la vaccine, et ardent
antagoniste de Mesmer. Il mourut fort Agé, et
son testament se termine par ces mots : • Je ne
demande que des prières. > Outre quelques mé-
moires, on a de lui ; [e nfanuel du Jardinier,
traduit de lltalien de Mandirola; Paris, I7G5,
in-S*,soufilepscudonymedeRanify,- — Matière
médicale, extraite des meilleurs auteurs cl des
leçons de Ferrein; ibid., 1770, 3 vol. in-lï; —
Recherches sur la rage; WAd.; 1778, 1779,
io-S" : ce livre, qui a été traduit dans plusleuij
langues, a été inséré dans les Jfémoim de la
Socléfc de médecine, t I", p. 104; — Oôser-
vallons et recherches sur Cusage de raimant
Mmt'rfertii«(aTecThonret);ibid., 17H3, in*;
et dans les Mémoira de la Société de méde-
cine, L m, p. &31 ; — Recherches sur la in<f-
foncof ie ; kbid., 1 786, in-4° ; et dans les Mimoirci
pri^itÉs, t. V, p. 89.
Ailiuu ou plutôt kun^kV ( Barthélem;/),
dit Ànnutus, poète, historien et junsconiiiTlIe
rra:içais, né h Bourges vers le commencement
du seizième siMe, tué le 11 juin ISGI, Il fut
professeur de rhétorique au collège de la Trinllô ,
i Lyon; et ce collège, dirigé par des séculieri;
en rivalité avec les collèges dirigés par des prê-
tres , était soupçonné de tavoriser le calvinisme.
• Une pierre, dit l'auteur des Recherches su:'
l'histoire de Lyon, une pierre lancée d'une fe-
nêtre de ce collège sar le saint sacrement, le jour
de la Fête-Dieu, sembla réaliser les soupçons
qu'on avait sur la relifjon de ce collet-^ |e
peuple, irrité de cet attentat, entra en fureur,
leur, «t le collège fut fermé le lendemain. > t'ne
autre circonstance avait aggravé les soupçons ;
c'est celle de sa liaison intime avec Clément
Panni sesouvrages, conçus dans le goOt du sii^
cle, on remarque : Mijslére de la Kat\mté,paT
penonnaget, eom^poti en imitation wrMc et
631
AI«£AU — AIŒLLi
632
musieaie de dH>enes cfumsonSf publié dans un
Tolume ktitalé Chant natal, eontenant sept
noëls, un chant pastoral et un chant royal ; Lyon,
1539, in-4*; en 1559, sous le titre de Genêt hliae
musical et historical de la conception et na-
tivité' de Jésus-Christ; —Lyon marchant, sa-
tire française sur la comparaison de Paris,
Rouen, Lyon et Orléans; Lyon, 1542, in-4* :
c'est une espèce de drame qoi ftit joué en 1541
sur le théâtre du collège de la Trinité ; on y
trouve le récit des principaux événements arriva
en Europe depuis 1524 jusqu'en 1540; — les
Emblèmes d'André Alciat, traduits vers pour
vers: Lyon, 1549, in-8**, 1558, in-16; — Picta
Poesis; Lugdom, 1552, in-8*; recueO de vers
grecs et latins , puMié aussi sous ce titre : Ima-
gination poétique , traduite en vers français
des Latins et Grecs, par V auteur d'iceulx;
Lyon, 1552, fai-8«; — la République d'Utopie,
traduite du latin de Thamcu Morus; Paris,
in-8*, et Lyon, in-16; — Àleetor, ou le Coq,
histoire faJbuleuse en prose française , tirée
d'un fragment grec; Lyon, 1560; in-8" : Ber-
nard de la Monnoye en fait la critique suivante :
« C'est un mauvais ouvrage, où de bonnes gens
« croient voir un sens mystique merveilleux ,
n quoiqu'il n'y en ait pas plus que dans les (an-
« frelucbes de Rabelais. Aneau d'ailleurs, pau-
«vre écrivain, soit en latin, soit en français,
« feignait, pour donner plus de poids à son ou-
« vrage, de l'avoir traduit d'un fragment grec. »
Ce jugement n'a pas empêché que VAlector
d 'Aneau ne soit encore aussi recherché que les
Fanfreluches de Rabelais.
jirchlvet historiques et statistiques du département du
Rhône, XI, n. ~ Rabys. Histoire véritable de la ville
de Lyon, p. t99. -- Biographie tffonnaise; Lyon, I83f.
— La Croit da Maine, BUtliothéque française, — Bayle,
PietUmnaire critique. — Recherches pour servir à
r histoire de Lyon; Lyon, 1717, t toi. tn-ll.
ANEAU ( Lambert n* ). Voy, Daneau.
*AJfBDA (Jean d'), peintre espagnol, natif
de Burgos, exécuta en 1565, de concert avec
Jean de Cea, quelques ouvrages pour la cathé-
drale de sa ville natale.
Bermodez, Diecionario historieo, etc.
ANEL ( Dominique), chirurgien français, né-
à Toulouse vers 1679, mort vers 1730. 11 est
connu pour avoir inventé une nouvelle métliode
de guérir les fistules lacrymales, méthode qui
porte son nom. Il étudia d'abord à Toulouse, puis
à Montpellier, sous la dûrection d'Antoine Petit
et de Maréchal. Au commencement du dix-hui-
tième siècle , il servit comme chirurgien dans les
armées de l'empereur d'Allemagne. En 1710 il
s'établit à Gènes, où il guérit un jeune abbé d'une
fistule lacrymale, en introduisant dans le conduit
lacrymal une soie de sanglier, à laquelle il subs-
titua plus tard une petite canule; il y faisait des
injections h l'aide d'une petite seringue. Cette
cure merveilleuse (ùt le premier essai de la mé-
thode d'Anel , qu'on pratique encore aujourd'hui
généralement, et qui eut à son ori^^ine beaucoup
de détracteurs. La méthode d'Anel Ait perfection-
née par Heister (Voy. ce nom). On a d'Anel :
Art de sucer les plaies sans se servir de la
bouche d'un homme; avec un discours sur vn
spécifique propre à prévenir tes maladies vé-
nériennes; Amsterdam , 1707, iii-12 : oposoole
réimprimé phisiears fois , et ii^éré dans les Di-
lucidazUmi de Sancassani; l'autear conseîDe
l'emploi d'une espèce de seringue pour extraire
d'une plaie pénétrante le sang extravasé; —
Nouvelle méthode de guérir les fistules la-
crymales, avec un recueil de différentes pikes
-pour et contre, et en faveur de la même mé-
thode; Ttirin, 1713-1714, iQ4* : ce Tolame,
assez rare, renferme aussi : ObservaHtm six-
gulière sur la fistule lacrymale; — Infor'
mazione fatta dal chirurgo Fr, Signontti
contra monsù Dom, Anel ; — Lettres ét^erses,
ou les Critiques de la crUique de Signorotti;
— Suite de la nouvelle Méthode, ou discome
apologétique, etc. ; ~ Dissertation sur la nmh
velle découverte de Vhydropisie du cendttil
lacrymal; Paris, 1716, to-12; — Recueil de
méthodes pour la guérison des plus dange-
reuses maladies ; Trévoux , 1717, m-12 ; ^ Be-
lation d'une énorme tumeur occupant Umle
l'étendue du ventre d^un homme hydropique,
et remplie de plus de sept mille corps^étran-
gers; Paris, 1722, hi-12.
Biographie médicale.
ANÉLiBR (Guillaume), troubadour, natif
de Toulouse, vivait à la fin du douzième siè-
cle et an commencement du treizième. Il nous est
connu par son poème sur la guerre de Navarre et
par quatre sirventes, où se manifestent avecéoer
gie son amour pour son pays , et son aversios
pour la guerre, dont le résultat devait être de li-
vrer le Languedoc à unedomination étrangère. De
semblables pièces de vers sont des momaoi
d'histoire où le chant d'un seul poète peint l'es-
prit d'un peuple entier. On lit à lafinduquatrièoie
sirvente le couplet suivant (traduit en firançais}:
Les troobadoan bien lont négligés.
Et U fleur dca Talllanti baroni
A qui les coure, la galanterie, letavolr
Plaisaient , et les Joyeux ébats et lei illrfiflufWfifn
Que maintenant si tous leur eo voidei parler,
lis penseront tous vUlpender;
Car rien de cela ne peut leor plilre.
Avoir, avoir, leur 6te le rire.
Millot, Histoire littéraire des troubadours, Iir. W.
— Histoire littéraire de ta France, U XVlll, p. S0.
ANELLi (Angelo), poète italien, né en 1761
à Desenzano dans le Brescian, mort le 3 tTil
1820. Secrétaire du général Angera pendant lei
guerres des Français en Italie, commissaire de
Directoire près de l'admmistration du départe-
ment de Benaco , professeur d'éloqoeiioe k Brtf-
cia et à Milan, AncUi a laissé quelques oposcoleS)
dont voici les titres : Od» et Elegix; Yérooc»
1780, in-8°; — VArgene, novella morale
inoUavatima;\em8e, 1793, in-8*; — ^
Cronadie di Pindo; Milan, 1811, 1818, ia^î
68S
ANELLl — ANEtJIlIN
684
ouvrage înacheyé, qui est une espèce de ta-
Uean où l'autear passe en revue tous les grands
écrivains anciens et modernes, mais particu-
lièrement ceux dltaUe; — des opéras^buffa, et
trente et nne antres pièces de théâtre données
sons levoilede Fanonyme et sous dee noms sup-
posés.
TlpaMo, Bioçrt^^ dtgli italkaU ittustri del sêeolo
XF'rn é (M eonUmpormuêi,
ANEMÂB (les), quatre frères qui, en 1105,
conspiTèrent contre Alexis Comnèue, empereur
d'Orient. Leur complot ayant été découvert, ils
furent soumis à dlion^les tortures, et en-
fermés, près du palais de Blaquemes, dans une
tour qui porte dqmis lors le nom de Tcmr des
Anemns.
AHBEIO ( Félix), célèbre musicien italien, né
à Rome vers 1560, mort vers 1630. A la mort
de Pak»trina, il ftit nommé compositeur de la
chapelle pontàcale le 3 avril 1594. On a de lui :
Irob livres de madrigaux spirituels à dnq vohL;
Kome, Gardane, 1585; drâx livres de concerts
qûitoels k quatre voix; Rome, Goattino , 1593 ;
— Respansori per la settimana santa, a tre e
qucUtro voci; Rome , Zanetti, 1603; — Canza»
nette a tre, quattre voci ; madrigali spirittuUi
a tre, qvattro voci, lib. 4; Rome, Zanetti, 1603.
On a ausû imprimé à Francfort-sur-le^ein,
en 1610, Cantoni a quattro voci. Quelques
motets et psanmes à huit voix d*Anério sont in-
sérés dans les trois collections publiées par
Falno Constantîni à Naples, 1615, et h Rome,
1616 et 1617. On trouve aussi un sonnet à huit
voix, du même <^mpositeur, dans les sonnetti
iiiKnH de Fabk) PetroiEzi, Rome, 1609. Dans le
même recuefl sont deux sonnets en l'honneur
d'Anério : l'un , mis en musique par Léonard
Merdret, sur ces paroles : Felice ora ch' Orfeo
ti cMcana; l'antle, par Jean Tavacdo, Vivo
felice or ira quesf antri, etc. Les compositions
inédites de Felice Anério se conservent dans les
archives de la basilique du Vatican et à la cha-
peDe pontificale.
Gerber, LÊXicùn der TtnkûfUtltr. — Fétts, Bioçra-
yJHe univeraelU des Musicimu,
AnéRio (/ean-jyait(oi«), musicien, frère
puîné du précédent, né k Rome vers 1567,
fiit d'abord maître de chapelle de Sigismond m,
roi de Pologne , puis de la cathédrale de Vérone.
De là il fut appelé à Rome pour y remplir la
place de maître de musique du séminaire romain ;
h fut ensuite maître de chapelle de la Madona-
de-Monti; enfin, en 1600, il obtint le même
emploi k Saint-Jean de Latran, où il resta jus-
qu'en 1603. On ignore l'époque de sa mort.
Jean-François Anério est un des premiers com-
positeurs italiens qui aient fait usage de croches,
de doubles et de triples croches. On a de lui
entre autres : Guirlanda di sacre rose, motetti
a einque voci; Rome, Soldi, 1613; — Selva
amumiea, dove si contengon motetti, madri^
gaU, cantùnnetti,dialofhi;arieauna,daà
(sic), tre a qttatfro voci, eon bassaper organo;
Rome, 1617; — Diporti musicali, madrigali
aduna, due, tre quattro voci; Rome, 1617;
— Libro dette letanie; Rome, Marsotti, 1626;
— Teatro armonico spiritualedi madrigali a
einque, sei, sette e otto voci, 1619. Quelques
motets de Jean-François Anérk) ont été inséfés
dans trois coOections publiées par Fabio Cous-
tantini sous les titres suivants : l" Salmi a otto
voci di diversieccellentissimi autori; Naples,
G.-G. Carlino, 1615; —2'* Vari motetti a due,
tre, quattro voci, etc.; Rome, Zanetti, 1616;
— 8** Alcuni motetti a otto voci, etc. ; Rome,
1617. La vogue extraordinaire qu'obtint la roesso
du pape Marcel, composée par Palestrina , et la
difliculté de l'exécuter en quelques endroits k
six voix, telle qu'eUe était écrite, détermina
Jean-François Anério à la réduire à quatre voix
pour en faciliter l'exécution : elle itit imprimée
dans cet état pour la première fois, en 1600 , k
Rome.
Gerber, Lesicon der TùnkûnsUer. — Fétif , Bioçra'
phte univ0rs4Mê dei MutUtens,
* AUSSI (Potij), paysagiste florentin, vivait
au milieu du dix-huitième siècle. Ses ouvrages
les plus estimés sont des vues de ruines des
environs de Rome. On les confond quelquefois
avec ceux de J.-P. Pannhii. Anesi fut le maître
de Zuccherelli.
Lanzl. Jtoria pittorUa,
* AiiEVRiN , poète gaêlie , mort en 570 de
J.-C. Il était rUs de Caw-ab-Gerahit, chef des
Gododins ou Ottadins, c'est-Mire « habitants
d'une région voisine des fonSts. » Quelques-unes
des productions de ce poète subsistent encore.
Les Gododins, qui habitaient le nord de l'An-
gleterre, furent complètement défaits par les
Saxons en 540 dans la bataille de Cattraeth»
sur la côte de Northumberland. Des trois cent
soixante-trois chefs présents à la bataille, quatre
seulement échappèrent à la mort. Aneurin fut
de ce nombre. Il se réfugia à la cour du roi
Arthur, dans la Galles du sud, où il se lia d'aroitid
avec le barde Taliesin.
Le morceau le plus important d'Aneurin qui
nous reste est une pièce de plus de 900 lignes,
toutes rimées, mais d'une longueur irrégulière,
appelée les Gododins, C'est un fragment d'un
poëme ou d'une série de poèmes consacrée À
la mémoire des guerriers qui succombèrent dans
la bataflle de Cattraeth. L'authenticité de ce
poème gaèlic a été contestée il y a quelques
années; mais eUe a été défendue avec succès
par M. Sharon Tumer. Une traduction com-
plète , quoique peu exacte , en a été donnée par
Edward Davies dans sa Mythology and Rites
ofthe British Druids, et une autre par l'ar-
chidiacre Winiam. Un court extrait des Go*
dodins a été donné, par Gray , dans Evans Spe*
eimens ofthe Welsh Bords, Un autre poème,
attribué k Aneurin, est imprimé dans la ify-
Vffrian Arehaiology, sous le titre de SnglffnUm
ANEURIN - ANGE
635
y 3fisoeîd (yen 8ur les mois); mais Tauthen-
ticité de ce poème n'est pas aussi certaine que
celle des Gododins,
J.-H. Pirry , Cambrtan Plutareh,it. tl-IO. - Owen,
Cambrian Bioçraphf, p. 8, etc. — Cambro-Briion (.pn-
bllé par J.-H. Parry), I, tl M. — B. Jones, Bellcks of
the ITtUh Bardi, p. 17 — Davtes , Mytholoçy and
mtes of the British Drulds. p. S16-S8S. - Sharon Tamer,
A r indication of the CentUneness of the Jncient Bri^
tUh Poems. A la fin de son History ttf the JnçloSaxons,
l« édiL ; 111 , ne, IW. etc.
ANFOS81 (Pascal), compositeur italien, né
à Naples CD 1729, mort à Rome en 1795. Il fit
ses premières études dans sa yille natale , sous
les professeurs les plus distingués. Le célèbre
Piccini encouragea les premiers essais d'Anfossi,
et lui procura, en 1771, un engagement comme
(compositeur an théfttre délie Dame, à Rome.
Quoique ses ouTrages eussent d'abord peu de
surets, Anfossi persista dans sa carrière ; en 1773
il fit jouer V Inconnue persécutée, et obtint enfin
un triomphe complet. En peu de temps se sucoé-
<lc'rt»nt la Finta Giardiniera , il Geloso in ci-
mcnto, VAvoro et autres ; mais son grand opéra
de V Olympiade y qui fut très-mal reçu, le décida
h quitter lltalîe. H Tint à Paris, précédé du
titre pompeux de maître du conserratoire de
Venise, et donna au grand Opéra son Inconnue
persécutée , arrangée sur des paroles françaises ;
mais le pubiic restant indififérent aux accords de
cette mélodie étrangère, Anfossi quitta aussi la
France, et en 1783 on le trouve directeur du
théAtre italien de Londres. Après quelques années
d'exil, il reyint définitivement se fixer à Rome; et
dès lors il compta de brillants succès, au nombre
desquels faut ranger ceux à'Antigone, de Dé-
métrius, et de son opéra-bufTa le Pa%zie de^ Ge-
losi, composition qui fit fureur à Rome. En 1789
il obtint les honneurs d'un triomphe musical , et
mourut comblé des faveurs de la fortune et de
la renommée. La musique profane n'est pas son
seul titre de gloire : il composa plusieurs orch
torio, dont les poèmes avaient été f^ts par
Métastase, et qui obtinrent autant de vogue
que ses meUleurs opéras. Le nombre de ces
derniers s'élève à 39; on en trouve la liste dans
Gerber , Dictionnaire des Musiciens , et dans
Fétis. [ Enc, des g, du m, ]
Fétis s'exprime ainsi sur le mérite d'Anfossi :
« La réputation d'Anfossi a égalé celle des plus
grands maîtres de son temps; cependant on ne
peut nier qu'il ne soit inférieur à Galuppi, à
Piccini, à Paisiello pour Tinvention; et l'on
ne peut expliquer l'édat de ses succès que par
l'air naturel et fadle qui régnait dans ses mé-
lodies , et surtout par cette magie de la coupe
italienne, qui consiste dans un heureux retour
des idées principales. Mais les produits d'un art
ne vivent pas longtemps s'il ne s'y trouve de
la création; delà vient qae la musique d'An-
fossi a vieilli plus vite que cdle de ses émules.
Grand nombre de morceaux de Ruraneilo , de
Piccini, de Sacchini et de Paisiello seraient
encore entendus avec platsb^ il en est peu
616
d'Anfossi qd aDfoardlinl ne fissent nattre
l'ennui. »
Gerber, Lexieon der TVwJ HHu fl tr . ~ FéOs, Wiofn-
phiê univeneUe des Muticiens.
*Anrosso( Jacques )f graveor italien, vi-
vait à Pavie dans le seizièine siècle. C'était m
artiste habile, qui jouissait de U faveur des pa-
pes Pie V et Grégoire XOl, comme nous l'ap-
prend l'épitaphe suivante, conservée dans k Id^
tere pittorice : Jacopo An/osso Tidnenss, to
crystallis ad fabre formandis , prseclosisqm
'lapillis cxlandis, veris a falsis dignoscendis,
clarissimo; princip, ob solers ingenUtm, n*
tegritatemque, Pio V, Greg, XIII, Bxmans
pontificib. grato , vixit afin. LXXX. CmUm
extulit, cœlum abstulit, cœlum aedpit. H-
berius Cœolius ex testamento P, C, Ann, SaL,
M. D. LXXXV.
Bottari, UaccoUa di tettere tulla pUtmrm, etc.
*Aifi>ARANO (OttmHgno, comte), peiotrt
vénitien, vivait vers le milieu du dîx-septîènie
siècle. On a de lui, dans l'église de San-Daoide
à Venise, un tableau d'autel représentant l'Ado-
ration des pasteurs, et qui a été puis pour aa
ouvrage du TintoreL
DescrUtione di tutte U ptiMfteito piOmn Mto
cUtà dt renexUi, etc. — Helaeken, Dietlonnmtre M
JrtMes, etc.— Brainot, DietUmnattB du Mmeçnm'
mes, etc.
AN6B ( Angelos ) , nom de &miDe dlsaae et
Alexis, empereurs de Constantinople. Voy. bAAC
et Alexis.
*AMGB ( François db l* ), peintre dldstoire^
né à Annecy (Savoie) en 1675, mort en 1751.
11 vécut huit ans à Turin , et entra en 1706 à
Bologne dans l'ordre de San-Filippo-Neri, oè I
passa le reste de sa vie. On a de hii un grani
nombre de petits tableaux estimés, r e pré s mla rt
des sujets religieux.
creapi, Felsina pittriee. etc. - Lanxl, JCorle pttt^
rtca^ etc.
AifGB DE SAINT- josBPH le père, eanM
déchaussé, dont le véritable nom était Josepk
Labrosse, naquit à Toulouse en 1636 , et nw»-
rut le 29 décembre 1697. En 1662 il vint à
Rome , où il étudia l'arabe dans le coavent as
Saint-Pancrace, sous le père Célestin k San-Lido-
vina, frère du célèbre orientaliste Golius. Le
12 novembre de l'année suivante, il fîit envoyé
comme missionnaire en Orient avec trois autni
carmélites ; le 5 mai 1664, il arriva h Smyme, ci
le 5 novembre suivant, à Ispaban. Ce fut 14 qiH
apprit le persan sous le père Baltaxar, carroéiits
portugais, et parvint, dit-on, an bout de quel*
ques mois, à pouvoir prêcher dans cette lanjune.
Il passa dix ans en Perse et en Arabie, et M
prieur de son ordre, d'abord à Ispahan, poil à
Basrah. Après la prise de cette ville par ici
Turcs, le père Ange se rendit, en avril 167S, à
Constantinople pour solliciter du sultan la pro-
tection de l'établissement des missiomiaires à
Basrah ; fl réussit dans sa mission par llatfr-
médiairede j'imbiiasadiinr ftmtniSf M. de Malt*
ANGE
1 de l«nip« après , il Tut rappelé ï
rriTa en novembre 1679. Eo
. devint Rupérîear des nÙMiiHi
asM ensuite eo Ai^leteire et en
téjoaru pluweurs auoée», el lut
ée même de m mort , prieur du
larmélites à Perpignan.
Pharmacopaa pertica, tx idio-
\n latintim cotiverta I opus I '
calorilms, crlêrUque regionun
ustTaCoribus neceiforiurn ; ac-
pteimem noiarum in pharma-
eam; Farii, IBSI, ia-8°. Soiiant
yde ( Biograpltia Sitanniea ) ,
I ( Biog. univer$.), • cet ouvrage
3 perean par le P. Matthieu , dont
!u le nom , uns OHr pourtant ;
ertemeot le sieji , place en carac-
ur te titre de l'ouvrage ; ce niËme
ractères romains en tête rie la dé-
■ an fténéral des cannes déchaos-
re ouvrafle a pour titre : Giao-
ngux Ptrsarum, triplici Un-
Ualicx, Intime, gatlicx, née
ui prxcepfil ejtudem lingux
mUerdam, ie84, in-fol. Bemier,
<ix , et Chardin , citent avec ëloge
iAINTE-BOSALIB (noDi de fa-
•is Rn/fard) , aa|iu«ttn dédiaossé
s Petits-Pirea, n# A RMs en 1 05»,
en t7!fl. Destiné à proresser la
t entraîné vers l'étude de l'his-
des riches malériaux laissés par
, Il s'en servit pour composer
la maison de France et det
■ide(flco«ronne,en9 vol, In-fol.,
ant; VHistiATe de lamaUon de
ni de In France, en avol. in-13;
de la con^égalion de Saiot-Maur
îre main icet ouvrage, qu'ils pû-
tes additions nombreuses ; Paris,
n trouve dans YÈfat de France
ihodique et e\art de l'originfl et
K lie tons les officiers ecclésiasti-
.et civiles.
Qnad di
t kUlortqat <f
I. ^nicbinl *t
Hkhel-Ance.
■a). Voy. RocCA.
Vog. Encilbert. '
r, poêle du neuvième siècle. On
poème sur la bataille de Fonte-
ers suivanta témoigneal que leor
labataUle:
HittmTi lUUrtttnii ta Fram, V.
ANGÈLR MBMici, on OK BRBSCIA (la mère),
Tondatrice de l'ordre des Urgnlinea, née en l&l 1
fa Deseozano , sur le lac de Guarda , morte le
ti mars 1540. Elle fut élevée dans la maison de
son oncle, entra fortjeuDe dans l'ordre de Salnl-
Frauçols, et flt un pèlerinage dans la terre sainte.
A son retour, elle fonda en 1 537 , t Bresda, un
ordre de reli^ense* dont elle Rit nommée supé-
rieure. Cet ordre devint si florissant, que, dans
moinsdecentans.on comptait seulement en France
plus de trois cent cinquante couvents d'ursulines.
AltSELERIO. Voy. AlUIUEai.
AiieBLi {Bimaventure), historien italien,
née Ferrare vers 152S, mort vers la fin du sei-
zième siècle. D professa d'abord le droit dvil,
fonda une AcaJÀnie de belles lettre* avec soa
ami Gianbatista Pigua, resta quelque temps au
service des duc* de Fenare, et Ait Récusé, dit-on,
d'hérésie, et forcé de quitter s* patrie en 1570.
Angeli profila de son exil pour visiter l'Italie,
décrire les source* des Oeuves , leur cours , et
leurs embouchures. Sei voyages l'amenèrent k
Parme, et det amis l'engagèrent fa écrire l'histoire
de cette ville. D y consentit, et mit, dit-on, sis
mois pour s'acquitter de cette tAcbe. Cependant
cette histoire, qui semble avoir coûté plusieun
années de tmvail, ne fut publiée qu'en 1591,
probablement du vivant de l'autenr, bien que
BanilTaldl le btae mourir en I57B, et que Mai-
luchelU, gèDéraletnent exact, adopte cette date.
Les ouvrage* d'Anges ont ponr titre : Commen-
tariolut In tiluloi de pertonnalUmt iervUu-
tibus in institutionilmi; Ferrare; 1553, in-(t*;
— De vartU ae diversit jwiaconiullorum
nominilnit privitegiisqve , ex legislatonoH
commentariU exeerplts, Epistola, ta-*'; san«
indication de lira ni de date; ^ De Die Para-
doxo; Modène, in-S°, sans date; — De non
lepetlendiivwrluii pênes aram;¥emre, 15a&,
in-g"; c'est un traité contre l'enaevelissemenl
des n<orts prt$ de Vautel , que Gfnguenè ( Bio-
graphie Uniserielte ) a changé, par romissios
des mots anle aram, en on trdté contre VEn-
ieveliaement dn morli; — Traclalia de
Vertigine el Scatomia; Modène, in-*'', sant
date ; — Gli ordinl e 1 modi oiservati da sommt
Pontifici nel donare lo stoeeo; Ferrare, 1557 ;
— Biscorso itttomo Porigine de" eardinoU;
Ferrare, 1585, iii-8° ; — La DeiCriîtone dcl Fo,
trotta da eommenlarj d^ fivtni di Bonaven-
tura Arcangeli Ferrareie; Padoue, (57S,ia-4*;
Ues que cette, description do PA porte le nom
d'Arcangen.AIToetBarotti l'attribuent avec rai son
fa Angeli; — Annotasioni e dichiarmioni alla
Gtenuoieme fifrerala; notes anonymes putdiées
dan* l'éditioDde la Jérviaiem de Viotti ; Parme,
liSl, lD-4% et attribuées à Aogefi par Affo; ~
639
Alf GELI — ANGELIERI
M
liisloria délia città di Partna e la descri-
zione del fiume Parma; Parme, 1591, iii-4*.
Mazzuchelli, ScrUt.d'ttalla, t I.- huotti , Mewwrie
Utoriehe di litterati Ferraresi, t. II. p. 187. — Affo,
Storia di Parma, et Memari» dsgU ScrittorielUteraU
Parmiçiani, t. IV, p. 109. - Albertl. Maria di Parma.
ANGBLi (Etienne d'), mathématicien italien,
étève du célèbre Cavalieri, vivait vers le milieu
du dix-septième siècle. 11 fut engagé dans une
polémique avec Riccioli au sujet de la rotation
de la terre, et répondit victorieusement aux ar-
guments que son adversaire avait opposés au
système de Copernic. Après la suppression de
son ordre en 1668, il enseigna les mathématiques
à Padoue. Ses ouvrages, publiés in-4'* à Venise
sont : Problemata geometrica, 1658 ; — Mis-
cellaneum hyperbolicum etparabolicum, 1 659;
^ Miscellaneum geometricum, 1660;— De
infinitorum spiralium spatiorum mensura,
J660; — De inJiniCarum cochlearum mensu-
ris, 1661 ; — De inftnitis paraboUSy de infini-
tisque solidis j etc., 1659; — Borundem liber
quintus, 1663; — De superficie unguUs, et de
guartis liliorutn parabolicorum et cycloida-
lium, 1661; — Quxstiones ad stereometriam
et mechanicam, pars prima , 1662; — Con-
siderationi sopra laforza di alcune regioni
fisico-mattematiche, addotte da G.-B, Riccio-
lo,... Contran sistema copemicano, 1662; —
De inftnitis spiralibiis inversis, etc. ; Padoue.
1659. Montucla cite les écrits d'Angeli avec éloge.
Montucla, ifist. dêt mathém. — Deughem, BibUogrO'
phia matkematica,
ANGELi {Filippo)f peintre italien, né à
Rome vers la fm du seizième siècle, fut le pre-
mier qui s*attacha, dans la composition des pay-
sages, aux règles de la perspective la plus exacte.
En 1612 le grand -duc de Toscane Ck>sme n,
protecteur éclairé des beaux-arts, réussit à l'at-
tirer à sa cour, où il passa une grande partie de
sa vie; il y mourut en 1645. Ses tableaux sont
extrêmement rares, et les amateurs les payent
un prix exorbitant Le musée Napoléon en pos-
sétlait un qui a donné lieu à de grandes contes-
tations. U représentait le Satyre et le Passant,
I)ersonnages d'une fable de la Fontaine ; et ce-
pendant le célèbre fataliste était, à Tépoque de
la mort de Philippe Angeli, beaucoup trop
jeune pour avoir traité ce sujet Était-ce le
peintre ou le poète qui le premier avait eu ri-
dée de cette allégorie? Ni l'un ni l'autre, car
rantiquité avait pris l'initiative; et, malgré les
calculs de ceux qui, pour tout accorder, attri-
buaient ce tableau au peintre Sébastian! Ricci ,
mort en 1754, il n^est pas impossible que la
Fontaine et Angeli aient puisé la même idée aux
mêmes sources. [ Enc, des g, du m. ]
11 y a plusieurs autres artistes italiens du nom
A'Ànjgeli {César y Joseph^ Jean), qui TÎTaient
au dix-septième et au dix-huitième siècle.
Bafflione, fUê dtf pMtfnH. - Paieoli. Fxie d€ pittoH,
— Lanzi, Storia pittor, — Hefneken, Met. des artistes,
«ANGEM (François Marie), frère mineur
d'Assisi, dans les Etats du pape, écrivit, vers la
fin du dix-septième siècle, une histoire da cou-
vent auquel il appartenait. Son ouvrage ftit pu-
blié après sa mort; il est intitulé Istcria del
sacro convento d*Assisi, sua fondcaione, prt-
vilegi, sepoltura del padre serafico son Fran-
cesco, etc. ; Montefiascone, 1704, iii-fol.
Mazzuchell, SerittoH dltaiia.
*ANGBL|co (Michel-Angelo), pharmaden
italien, natif de Yicence, vivait vers la fin da
seizième siècle et au commencement dn dix-sep-
tième, n pratiqua la pharmacie avec beaoooop
de succès dans le district de Vitture; et on loi
attribue le mérite d'avoir perfectioiiiié Tait des
antidotes, à tel point que le collegio de* lifdid
l'honora d'im diplôme spécial, et que l'on puUii
en son honneur un poème intitulé Elogia a
theriacam et mithridaticam aniidotum a Mi-
chaele-Angelo Àngelico, pharmacopxo Ficoi-
tino, ad ditH Michaelis symbolum pristvM
candori restitutam; Yicence, 1618, in-4*. -
Angelico consacra ses heures de loisir à la poé-
sie, et devint membre de l'Académie Olympique.
Ses ouvrages sont : VAntidotario di Claudio
Galeno; Yicence, 1608,in-8% réimprimé en 1613,
in-4» ; — Cento madrigali ; Yicence, 1604 ; —
l'Amor grculito, idillo; Yicence, 1613, in-ll
Il composa aussi quelques poésies dans TaiieieB
idiome toscan et dans le dialecte vénitien. Qoei-
ques-uns de ses vers sont imprimés dans le fio-
reggiamento poetico de Petrelli.
Mai zucheUl. Serittori d'ItaUa. - AoffiolfabrleUo A
SanU-Marla, Biblioteca der serittori di riomao» ▼!.
117-119
* AH6BLICO ( Michel' Angelo), poète itaiei,
neveu du précédent , natif de Yicence, mort k
Yienne en 1697. U avait étudié le droit; mabi
consacra presque tout son temps à U poéoe et
aux belles-lettres. Sa réputation littéraire tou-
jours croissante lid procura l'entrée dans tAct
demie des Olimpici de Yicence , et dans oeiie
des Ricovrati de Padoue. Son amoor poor la
poésie augmentant avee le succès, il abaiidoBK
sa profession, et accepta, en 1690, une invitatioi
à Yienne, comme poè/a Cx^areo. U fut bits l^
cueilli par l'empereur, qui goûta fort qodqoei
compositions poétiques qu*Angelo avait écritei
pour la fête de ce monarque. On a de lui : iT^'
lamio nella nozze de* monarchi Leopoldo O
sare Augusto et Margherita di Spagna;-
Poésie Liriche; Yenise, 1665, in-12; — />if-
corsi academici, à la fin de ses Poésies Ip-
ques ; — VInnocenza ilUsa del Traàiw»'
io, etc. ; Yienne, 1694, in-4° ; — Assemble» éi
cigni pet celebrare i sudori apostolieiéd
P, D, Girolamo Ventimiglia, L, A. tea^
no, etc. ; Yienne, 1691, in-4'» ; — des vers iM^
rés dans le Lagrime di Parnaso,
AngiolgabrieUo dt Santa-Marta, Bibliotêca é^»^
iùH di rieensa, VI, us.
AiiGBUCO. Voy, Giovanni (Fra).
ANGBLiBRi ( Bonaventura) , écrivain frtf-
dscain appelé aussi Angilerus , né à Mam^*
(Sicae) , vivait en 1707. Ayant Ait pwfc«i«
•41 ANGEUERI
«lan» roTdra des (rèrcs Mineur» île Saint-François,
il devint Ticiirt général de cet ordre en Espagne.
klécantcnt de l'oppositioi) qu'on TuMît h m«
projets de réTonne, il entra chez le* pères Corde-
llers de l'Observance après «Toir ét£ attaché
■D doge Marc-Aatoine GiastiDiant en qualité de
chapelvD. On a d'Angelieri : Lux Magiea,
Academiea rœlestium , terratrium et in/e-
rorum Orifo, Ordo, et SuboràtHotio cuneto-
rum, qwiad aie, fieri, et operaii, viginti
quatuor voluminlbut divisa; part prima de
tmagittibiu totiui mundi, prinodii) cuneta-
rvmrervmprKcùe vero de re ntetaUiea; Ve-
nise, 1BS6, bt-i". )i pabl i a ce premier Tolome sous
le pseodoDTnne de Lirio-Betani ; nuis le second
fMml avec son nom TéritaUe , et sous le tib^ de
JMx Maglca aeademiea ; pari lecunda , pri-
noTdfaremmnatwalium, sanaàilitim.infir-
fflorum et incurabilium conlineni, Venise,
I8S7, in-4°- Les vingt deui autres volumes
promis par l'auteur sur les mêmes snjels n'ont
point Aé paMié*. A. de L.
MnntlIMe. BItlialliTa Sleula , 1, 111. - ilHHirhfW,
Striibwi fllalla. ~ Adclnnu, viffUatot t JSclier,
Il (Sdpùme), peintre itBlien, né i
Pero^en 1M7, mort en 1739. On ■ de lui un
grand nombre de tableaux estimés, représentant
des fleura, et vendus t bas prix en France, eo
An^eterre et en Hollande.
D. Ha^er hit mention d'nn Giustppe Ange-
lini, sculpteur de Pemgia, qui vivait k Rome
dans la seconde nwitié du dii-bnitiènie siècle,
et M dn nombreuses statues et des bustes. Parmi
ces derniers, il en est un du céltiire Piranesi. H
restaura aussi beauconp de statues anciennes.
rucoU, fut U purari, de. - l.jnil, Stùrla pUte-
ARSKuooa DKsuaHQBiii (Pierre), plus
amnu sous le nom latinisé de Pelrvs Angeltui
Bargxui, Ktlérateur italien, né k Bsrga, dans le
dislrictdeLocqDes,enl517;murtiPJseen 1596.
La première partie de sa vie fut remplie d'aven-
tareadde voyages. Venu i Bologne, à l'igede
seize ans, poor étudier le droit, il se livra k la
litl^tufesousladirccUon d'Amaseo, et s'acquit
bicotAt nne assez tpvide réputation comme ârudit
et comme poCte iatin. Son savoir et ses talents
lui Talnroit la protection des Pepoli, grande
bmitle de Bolopie; mais une intrigue à laquelle
Il se troim mêlé, ÎA quelques vers satiriques de
sa compodtira le forcèrent de quitter cette ville.
Il se rtfogla k Venise, auprès de l'ambassadeur
lie France, Pâissier, qui l'emplaja k copier des
maniucriû grecs pour la bibliothèque rojale de
Paris. □ suivit aisuite k Constantinople un en-
TOjé de France, et assista au siège de Nice en
1 Û3. Bien qu'il (M alors au service de la France,
il se prit de querelle avec un ofGcier de ce
pays, leqnd. Irrité de l'Édiec que les troupes
tna^itt» vtusiait d'essujer devant Nice, en re-
jetât la fsnte sur les Italiens, et les accotait de
- ANGEUO 649
trahison. Un duel s'ensnirit, et Bargeo tua KOn
adversaire. Il fut anssitdt arrêté ; mais 11 parvint
k s'tvaiier, grâce t la bienveillance du oonunan*
dant de la ^Kre sur Isqnelle 11 était détenu, et,
après un périlleux voyage te long des câtes, il
arriva k Gtees. De Ik il gagna Hondovl, et se mit
sous Is protection du célèbre Davakw, marqnia
del Vasio. Cdni-d, non content de donner une
pension au littérateur fugitir, le recoroiuanda à
Cosme de Médius, grand-duc de Toscane. Cette
recommandation n'eut pas d'eOet immédiat, et
la mort d'Alphonse Davaios Torça Angdiod'ac-
cqrter la place de professeur de grec k Regglo.
En 1&49, Cosme l'appela è remplir k Pise des
fonctions k peu près semblables. Heureux de
goûter le repos après une vie si a^tée, Angello
se consacra, pendant vingt-dnq ans, k nn ensei-
gnement qui eut pour objet d'abord les belles-
lettres, ensuite l'explication des œuvres politi-
ques et morales d'Aiistote; nuis, au sein même
des paclfiqœs études de l'université, il trouva
l'occsMon de déployer ses talents militaires. En
1554, durant la guerre de Sienne, les troupes
de Pierre Stroui Hrent une démonstratioD contre
la ville de Pise, laissée sans garnison. Angelio se
mit k la tète des écoliers , inspira aux Pisans
h résolutiiHi de se défendre, et réwsta am as-
saillants, jusqu'k ce que la ville eOt été secoome.
Cette même année il donna une autre preuve de
son dévouement au grand-duc de Toscane. Ce-
lui-d avait été forcé de suspendre le payement
des professeurs. Pendant que les antres mem-
bres de l'université quittaient leurs places,
Bargeo resta i son poste, et engagea pour vivre,
ses meubles, et josqn'k se* livres. En 1575 , S
fut appelé k Rome par le cardinal Ferdinsnd ,
depuis grand-duc de Toscane , qui lui donna une
farte pension, et il put ainsi cultiver k loisir la
poésie latine. Il eut égalentent une pensioo Aa
roi de France Henri m. Après avoir snivi k Flo-
rnicej le grand-doc Ferdinand, Angelio vint
terminer sa vie t Pise. H ht enseveli dans le
Campo-Sanlo. On a de lui : Laudatioad/une-
bremeoneionemiHexeçuilsBennetllValeaU,
Gollorvm régis; Florence, 1559, in^"; en ita-
lien, Bologne, 1559, in-4*, et dans Sansovfno
Racealta d'Oraiioni; — Cynegetlton, seu dt
Yenalione Hbri F/; Leyde, I5S1, fn-4*; Flo-
rence, 1558, in-S* : c'est le meilleur des petits
poème* d'Angetio; — Epiitolx undeeim, dan*
Michel Bruti, Bptttolx clnrorvffi Flroruni;
Lyon, 15el,in-S°i— Ixtutiam, velde Auett'
plo tiber primtu, avec une Slegia de Rada-
gisil et Getarum es^de ad vrl>em Ftorentiam ;
Florence, I5W, tn-i"; — Spttlialamiumiit
Nuptiat FraneUei tftdicU et Joanrue Afu-
triaca, Florence, 1586, in4*; Il fut traduit en
italien par Gerardo Spini ; Florence, l&è7,in-4°.
Ces quatre ouvrages ont été insérés dans le re-
cneil des poésies d'Angelio, Poemata omnfa ab
ipto diliçentiuime recognita et a»eta, publié
d'sJwrd par Giunti avec quelqoes poèmes latint
.31
e43 ANGELIO
de Maria Coloana; tlorenm, 1568, in-S', et en-
snite par Angdio Inl-nieme sons le même titre;
Borne, 1&85, iii-4*. Dans cette dernière édition
Anjielio a Tait entrer eu outre : Eetojw quatuor,
Epistolaruin liber unus ; Carminum libH IV ;
Synadoi Ubri lex priora. L'Épithalame, le*
é^ognet et plasieiirs morceaot des Cormlna
ae trouTcnt dîna le toI. t" de Gruter Detl^
dx Ualorwm poetana», 1719 ; — I/mdatia
ad fun^rrem Coneionem In vcequili Cosml
Medteit, m IsUn et en Italten ; Florence, 1574,
lii-4>; — DeOr^lne legendi scriptores hlttorix
Bonuaue; Ruiock, 157fl, lii-4*, et ansai dana
GroIiiH De Slv<Hts inatituttuHi ; Amsterdam,
1«43, in-li : le tnitë d'An^elio fut traduit eo
italien par Fr. Serbonatt et annexé k Paolo del
Roaao, nie del Xfl Cetari dl suetonio ; Plo-
renée, inll, fn-S'i — CommmtarUa de Oàe-
Usai ad Stxlvm V papam;Romt, 1586, in**,
et \nȎti anaai i la page 1 Bfl9 etsulr.dn tom.rr
de Graerius Thésaurus AnUquitatwn nma-
nanan;— De privalorumputtlieonanqve «r-
bis Komx eoerioribus Epiilola; Florence,
158S,in-4° : ces deaxtr^Itéa ont M insères dma
le 1. rv du TlusauTvs Ant. Rom., de Grœriua;
ila eont Irts-coonua et ont été dtés par denx
écriTiIni conteniporaiiia : RubhoDSC ( Illustra-
tions qf ChUde Harold ) et Platner ( Besehref-
bung dtr Sladt Som, toI. l"); tnda Ptatnera
commis une étrange méprise en prenant Bargeo
poor uo Portnpli; — une tradoctiiHi Italienne
de Sophocle , Œdipe Rot, arec des Poetle tos-
cane d'Angelio et de Maria CoUmna ; Floreaix,
ib»9,\iH'i — Comtnentamdesva Vita, tn-
daita en itaUm et Iniérés dana SfdTiDi, Fasti cou-
solart deW Academia Florentfnai Plorence,
1717, lo-4* ; — De Rello Senensl Comtiunta-
rius, publié btcc notes par Horent ; Florence,
1SI3, in-8*; c'est l'histoire de l'expulsion dea
Français de Siome tm 1 555 par Cosme de Hédi'
dsi^Siniados Ubri XII, seiiSxpeditio Chrls-
limomm prtneipvm, gua Hitroaolyma libe-
rata est; Flor«ic«, 1591, in-4°, réimprimé k
FJorence, lelfl, ia-A'; Twitae, même date et
mCme TormaL La Sgriade est un poème épique
latin snrb premlËre croisade. Bargeo quItraTail-
latt h cette vaste compowtiaa depuis I5S0 A pea
prés , eut connaissance en 1575 de la Gferusa-
lemme Liberata de Torqualo Tasso, et, chose
étrange, H ne fut pas dÂnuragé par la lecture
de ce dief-d'œnrre. Se croTant tr^airpérienr an
grand poêle de Sorrente, il termina laborienae-
luent un poème condamné d'avance à l'onbli.
Mimtbcin , ScriUari fltaila. — -ririlxKchl , stnrta
1 e rwiDiw f tfti
dalla totfar poota, IV, U. — Cloguei
AKOBLio OD DKGLi aiioXLi (Antoine),
évCqueetpoHetostan.frtrealnédu précâlent,
nétBarga, moTten 1579. H Tut d'abord profes-
s«nr de b el le l e tti es hFlorence, puis pr^cepteu
de Fmitola Wnrle «t de Ferdinand I*, (ou denx
ANGELIS M4
grands-ducs de Toscane. La favear da dernier le
lit, en 1570, évËquG de Massa. On n'a d'Angelio
que trois épllres ea latin, publiées avec le recodl
{Poemata omnia) de son Itère; Rome, 1585,
in-4'. On les trouve aosd dans les SeJidc
poetamm italorvm de Gruter. A. db L.
Miuiicbelll. JertKoH iTItalU. - Vghtm,ita.Uaiûm
'ASSELisouDKGLi AHOKu [Alessandn),
astronome Italien, né iSpolMeen IMl, mort à
Perrareen 1B20. Il entra dans Pordre des Mad-
let, et devint prélM des études an toUége de
Rome. Il écrivit contre les sstTologun tm m-
vrage inlHnlé In ostrol^iffDS amjèetvns N*M,
ÇKlnjae; Lyon, 1604, 1615, ta-4"; Home (avet
des addiûoaa et des corrertknsj, 1B15, ia-V;
Cologne, IGïO, in-4".
'UfCBLis (Ballùatar s'), )ansce«srfte H-
poUtain, du dii-«eptième sièdc. On a de lu t
Aurex deeisiones concilii '^'"p"*"" -t ; flaplfi,
1619, 165S, In-litL — Pratuo, ù»e tUUitst-
mus apparatm md mmm (IfKiM, l«fw m
pnragrap/ios I et II nw rodMt /uiMritnif ;
Nairirâ, 1835, ia-tbl. — Traelatia ée orAa*
jwlietali et praxi tribonatt» reU^totii HÊfHa
1636, 105«, iD-4'.
MiiarMIn, ScrUtiirt é'HMrn. - Ur«*i>>, mrtillin
AHCKUS (Domtittco n),hiitMi«« !■•-
grajtbe napolitain, ai i LecM (tfm d'O-
tranle) le 14 actobre iWi, Mort duw la mlmê
ville la 9 août 1TJ9. Il «taidiai I^pUc, m H
recevoir docteur «i droit A Uacerata., *— "-tii
l'étal ecclésiastique, et derinl luecxMivaniHl
grand pénitencier à Lecce, vicaire^iÉral da
Vie«tl, et chapelaiB des tampct B^tolîtams et
papales. Ayant, en cette qualité , Tait une expé-
dition en Espagne, H M Mt prlsouiler }«r la
Miqoelets, qui le r^Achèrentpi^sqB'anssHM. Phi-
lippe T, ahm pesMHmr dn M^MMe de Ht-
pies, lenommaMnhistot1agr4*e,«tleAKdt
Gravlna le dmislt pour sé u é bJi e. On ■ fA»
gelii : Dissertatltme tntofno «tin patria é
ffnnio; Rome, 1701,)B-8°,etF1orenM<ITi^),
1713, fa-8*.;— Viladl Roàerto C Bnau l o b,
veseom ^Aquino e tff tenet; Ih{4a, ITOî,
iD-4* , râraprfmée dans tea Vite àf letttnH
SaUnttnt; — Lettera U marcItÈsi Ortt dm
li trallo delT origiitt tpro^ r t u i de" Aeait-
mtcl Spionl ; Lecce, 17», hi-«*; — DOeent
historiée In eui si IrtMa deiC ffrlffiiu â
leece; Leeee, 170S, hi-8*; — VUa <(l Seipitm
Amiroto; Leccc, 1706, 3 vrf. Ib-S'; —VHt
d^ Letterat^SlaeHt^ni;TlanttK(H^f^ig)mt■
ill3, ! vol, i»-4*j— Vitedi Antonio Cnroo**,
dl Andréa PoschietlH, dl Gioeono-Àiitotlf
Ferrari, di Giorgio Bagavo;heiKt, 171S,fcril';
— Oraiianefenebredelt im p er at ore G*às^>pti
Naplet, 1716.
AHSILU BBoa BBflLI AHeBLI {PrmtfOf»-
ÀmMne), jfwile, né à Sormrte, prêt de HiplM,
■nn IS«7, tDOTt tn leu. n fnl wafi m leoi,
eomrae nriMloiiBifre, mt Indn. De là II puu
ai Ahj Min fc, et y {irteha rttmif^le pcodant ffix-
IraH UM. n trwhiisK (Uds le dialecte aman phi-
«ienra Urrci rellgieni , panut l«aqu«li on temar-
que ka Ctmtmeitlaires de MaUotuitMi tur let
^MNfilcf de taint Mailkim tl de *atnt Lu*.
tx apliwl, atU U itU ta m rif t*
die en IM7, ncrlk* dteei^m IBH.U ttndia
d'almrd te droit hPskmMi puiail entra, k dit-
Iniit ana, dvii l'ordre de* J^uilca, et Mdeatiii»
aux misiioDt «irioilalet, Afrèi dix mu de prA-
[laiatiiiii, fl partit ta l&W , el tpria une ■uvi-
I^tiM kÂgne et péatt^e il bit jeté tor U «Me
de Brid. U, A^elta fut taisi par de* pintea
ri — — »— ^ en Aagktare, et delà, aprti ikk
coorle captivité, il pasM ea Portugal. U repartit
bialAI, et arrïTa en leoi aux Uea du Japon. Il
l'ifftrapria la langue du pa;«, et UMotra ua itie
adminlrie, oouroDiië de aûcoèa, danslacooTer»
iioa et l'iiutniclion des indigëoea. n conliuiu
Matrarani apostoliques jusqu'en iai4, époque
ob les iiauittt hireot bonsU. Mais lui, avec la
pfTTiitTl''Tt de «es aupéiieurs, quitta sei habita
^ Jteaite, ae déguisa loua l'accoulremeul d'un
J^ouia, et danëura caché dan* l'tli de Nipon
ptndlMit scof ana, Bjant eu à lutter contre dea oba-
tkBlwdelantBa(»1e.n traTena teulle Ripoii,ct
U la premier Européen qui péDétre dan* qud-
qB»4ne* dtt Ile» votainea. Dana 111e de Ye«> U
conTertit, dit-on, plus de dix mille haUtauls au
dritUanlime. Maia, à la Su, l'ûilâti^ble misaioD-
Balte M arrêté, onpriaaiiné et brûlé iK avec
quatre-Tingt-dix de sei néophytes, apita uu té-
Imt de Tin^-deai. aui an Japon. Ou lui attri-
ÈM : AbutoM lUl rtguo di ïao; Home et
"" ■ :, I63S,in-8°.
AHGELI (PohI),
, nalir de SjT*cnse, awrt en
tH7. D htchMolne de Saata-Mnia-Haggiore,
àBoMe. On a de Inl : Celfa UmodiM, srnero
opère cAe ri «HteoniNo *el ftormm A«l^ai
îi«dl*to; Bnada, 1007, In-**; itoiM, 1*1»,
M";— Ba»Wcm Saiulœ-MarUs-Mi^om de
Vf%t,atMerto papamv^mi tVmhmUfixin-
tm, dœriptio et dettnealio ; Rome, 1631,
b-M. ; — C«mpeiidl« âelU eoie eàe si trai-
tât jKtr Utoria de" I«o« de(f enHnentU-
*iBia eoUgfto Apottotlco; Rome, lUO, fB-4';
— XatUtex veterii Valkanx éetrriptia, su-
'itore ramena rjtitdem boMiliem euMonicof
eestil Deaer^itio dretrb noel lempU Vattftmi.
neaton lehnojraphia ; Home, iB4fl, hi-lbl.
Cette deccrlption fttt Mte par nn eertafn Petntt
MiDfai t la fis du dotuKne aitde, dnraiit te
pontificat de CéleaHn ni.
|;ahbklis (PaJro de), pnbUdrte portuitia,
né en Italie vers la fin du ^ède demlar, n fkit
d'abord attaché an rot Hural , et Tint en 18IS
k Parii, où jt s'occupa de littérature. U se rendit
ensuite en Aniéri[{ue, et se B\a k BuenoB-A^res,
oti D (d)tint la couBance enlitre de Basas. U
devint dan« cette ville l'éditenr et le rédacteor
iQHiMgBble d'une revue Intitulée TAnMvo amt-
neano. Cetterevue, pnUiéeen eipagDol, en fran-
çais et ea anglais, cessa de |;>araltn avec laduile
deRosas,dirateOe servait les vue» poUtiquea.
Le principal ouvrage de M. de Angelia a pour
titre ; CoUèeion de obrat y documenCo* rela-
tivot a la historia anfijrtta S modema de lot
proirtTiciat del Rio de la Plola, iltutradotco»
notât y dUertaciones par Pedro de AngelU;
Bueuos-ATrea , imprwia del Estado, lB3fl Â
années suivantes, 7 vol. in-fol. — Cette précieuse
collection de documents géographiques 'ct histo-
riques conuneoee par la réimpression de l'His-
toria Argenlina de Rui Diai de Gtizlnan , qui
a été bite EUT la première édition de 1612, et qui
est devenue pour ainsi dire introuvable. Ifon-
■eulcment H. de Angelia a eu pour ses publica-
tlODs les hnmenset ressources que présentaient
la biblioth^e publique et les arôliiTes de Bne-
nos-Ajrea, mais il a pu puiser dans de rMwa
collections particulières : fl se loue enbc autret
de l'ample motasoa qu'H a pu Taire daaa cdie du
docteur domSatuminoSegurola, qui possède tant
de précieux manuscrits. Possesseur d'uus impii-
Angelia a pu éditer luî-mCme sa
I, qnieatun des ouvrais les plus
Importants et les plus utiles dont on ait doté
l'AlDérique. Ferdinikd Denis.
'AXUBUS (Plerrr), peintre ftwifais, né k
Donkerque en 1BS&, laart eo 1734. U étudiai
Uusseldorf et i Rome, où il resta trois ana. 11
vhit plus tard s'établir t Rennes , oii il lit an
grand nombre de pajsages et de tableaux estiiués
dans le genre deTeniertetde Watteau. Iladofita
plus tard la duuùëtc de Rubens et de Vandjcli,
qui a sans doute plus de coloris, mais qui n'est
pas aussi propre à (aire reaaortir le caraclÈre des
scènes de la vie d'intérieur.
itamenleo M Ajukus, babfle peinln de fres-
que, vivait t Rome au camnMSkeenient ds dn-
neuviime siècle. D fut un des raeilleurs élèves
de Benefiale, et exécuta t Rome plusieurs ou-
trages dont GoClhe parie avec âoge dans Win-
kelmann und «ein JaltThundert.
ctaltt ofpminUm» in Eatl—d- - Mn.
m JLMiutttr-LetiBvtk,
•k\.
647
ANGELO — ANGELONI
648
ANGELO {Jacques d*), helléniste italien» né
à Scarperia dans la vallée de Mugello en Toscane,
Tivait à la fin du quatorzième siède et au com-
mencement du quinzième. Établi à Florence, il
se joignit, vers 1400, à Colucdo Salutato pour
engager les magistrats florentins à faire venir de
Venise Manuel Chrysoloras, qui venait de quitter
Constantinople. Ce fut sous ce savant professeur
qu'il étudia le grec, et il fit lui-même un court
voyage à Constantinople. Léonard d'Arezzo ra-
conte dans une de ses lettres, en 1405, qu'il dis-
puta à Jacques Angelo la place de secrétaire
apostolique, et qu'il l'emporta. Cependant un
document de 1^10 donne à Angelo le titre de se-
crétaire apostolique. On n'a d 'Angelo qu'un
seul ouvrage original; c'est une Vie de Cicéron,
encore paratt-elle en grande partie traduite de
Plutarque : Historica narratio de vita rébus-
que gestis Marci Tullii Ciceronis, quam Romx
in obscura ac pervetusta quadam bibliotheca,
antiquo exaratam stylo, anno 1553 reperit
et ab interitu vindiccwit W, Perislerus
Borussus; Berlin, 1553, in-S"*. Mazzuchelli cite
encore des éditions de Wittenberg, i 664, in-8" : de
Berlin, lô77, lô81 et lô87,in-8* ;eUes sont, ainsi
que la première, extrêmement rares. Angelo tra-
duisit Pompée, Marcus Brutus, Jules César,
et ( probablement) Cicéron de Plutarque; mais
ces traductions n'ont jamais été publiées. Quant
à sa traduction de Ptolémée : Cosmographix
Ptolemxi libriocto, Jacopo Angeli interprète,
elle est fort estimée; la date de l'édition prtnceps
est douteuse. Ce livre a été réimprimé à Vicence,
1475; à Rome, 1478; à Ulm, 1482, 1486; à
Rome, 1490, in-fol. L. J.
Mauucbclli, SeHUori d'italia. - Nfgrt, Ittoria degli
serittori fiorentini ; Ferrarr, 171J, p. S». — rirabosrhl,
Storia délia letteratvra itatiana, VI, p. 799, édlt. 179^.
— Andres, Detf origine dé" proifretsi, IX, p. 4S.
* ANGBLO {Lorcntino d'), peintre italien, na-
tif d'Arezzo, vivait au milieu du seizième siècle.
Il était élève de Pietro délia Francesca , et en
adopta le genre. Il fit un grand nombre fresques
pour Arezzo et les environs.
Vasari mentionne aussi un certain Angelo Si-
cUiano, sculpteur, qui exécuta plusieurs statues
dans la cathédrale de Milan au commencement
du seizième siècle.
Au dix-septième siècle, Pedro Angelo, graveur
espagnol, vivait à Tolède, et grava plusieurs
planches représentant des sujets religieux. —
Lanzi mentionne un habile paysagiste romain,
nommé Angelo Angiolo ou Angeluccio, élève
de Claude Lorrain, et qui mourut très-jeune.
Vasaii, nte de* pittoH, etc. - Brandolese. PUture di
Padova. — Bernadez, Dieeionario hUtorico, etc. ~
Lanzi. Storia pittoriea, etc.
^ ANGBLO DA PiciTONB , musideu italien,
franciscain, natif de Pizzighetone, près Crémone,
vivait au milieu du seizième siècle. II était moine
franciscain, et passa pour un des meilleurs or-
ganistes de son temps. Il publia un ouvrage inti-
tulé Conventuale délV ordine Minùri organista
prxclarissimo, eomposto, nelqual siconten-
gono alcune bellîssime dispute contra queUi
che dicono la musica non esser scienza, con
altre moite quastione et solusioni di varn
duM; Venise, 1547.
Walther, Mmitatisehe BibUoth.
ANGELO , juriflconnilte italien du quinzième
siècle, était, comme son père Paul de Castro,
professeur à l'université de Padoue, et s'acqoit,
par ses connaissances dans le droit canonique,
le titre d'avocat consistorial. Cependant sa r^
tation ne se trouve consacrée que par son épita-
phe, qu'on lit sur le tombean de son père.
AHGBLOCRATOK OU BSfGBLBAKDT ( Da-
niel )» théologien allemand, né à Corbachen
1569, mort en 1635, surintendant et pasteorà
Kœthen. Outre divers écrits théologiqaea, on a
de lui : Chronologia autoptiea; Cassel, 1601,
in-fol., ouvrage où l'autenr raconte qodqiies
événements dont il fut témoin : Doctrina de
ponderihus, mensuris etmonetis; Màrbonig;
1617, iorA"*.
Striedet, CelehrtM Hesten,
ABrGBLOHiB, écHvain rdigieux, de Tordre da
Bénédictins, mort en 854. On ignore le lien de ta
naissance. Jeune encore , il se retira dans le
monastère de Lnxeuil. De l'école de Loxeoil 9
passa à celle du palais, où il parait amir pnh
fessé à son tour. Il vint ensuite à la ooor, oè 3
fut l'objet de la bienveillance de Lothaire, deveoo
depuis empereur : il paraît même que oe Aità
la sollicitation de ce prince qn'il Oûmmenta le
Cantique des Cantiques. H revint ensoitei
Luxeuil, et s'y livra entièrement à aea tufiox
sur l'Écriture : son style a de la clarté et de li
précision.
On a de lui : Commentaire sur la Genèu;
— Commentaire sur le livre des Rois;WxBiii,
1565, in-fol.; — Commentaire sur leCcsti-
que des Cantiques ; Cologne, Jean Praâ, 153ft
in-8«; — Commentaire sur les quatres Évas^
giles.
HUtoire HUéraire de la Ptûmc», V. - CeUler. jtdnfi
sacrés. T. Vîll. - Mablllon, ^nnalêi or4ini$ Stmdii»»-
nedicti, t. II. Dupin, Nouvelle biàliotkéfue d0S êStOf*
ecclésieutiques, neuvléroe siècle. — Cave, Saiftf^
ecclesiastieontm historia litteraria.
AifGBLON I ( Francesco ) , antiquaire flilieB,
né à Terni, dans lesÉtats del'Égfi8e,àlaftido
seizième siècle, mort à Rome en 1652. St vie
n'offre aucun incident remarquable. Il téo^
longtemps à Rome en qualité de aecrétaire M
cardinal Aldobrandini, et rasa^mbla nna fV^
deuse collection numismatique. AngehwB dÂito
dans la carrière littéraire par deux eomédiei; i
sa mort fl laissa en manuscrit pinaieors eoop(^
sttions poétiques, comédies, nonveHes, et vas
Arcadia à l'imitation de cdle de Senaanr. H
est porté sur la liste de Quadrio parmi les pofltM
qui, dans leurs écrits, ont mêlé la prose et ki
vers. C'est pourtant à ses traités sur rareWoli-
649 ANGELÛNI -
fft qnlt denti h rtpnUlii», et encore est-it
aiiHta edUire par ks praprea oorragei qae
eonnne oMJe «t premier maître de Bdlori. On »
d'Aiifieloni : GJt trragwnmoU amori, comme-
dia.-VcaJM, 1011, in-S"; — Flora, eommedia;
Venise, 1S14, b-13; — Oialoghl del tlgttor
Pietro Agratino di CaisanCi ad SraiCo
4/Vdju, p«r /uggir le fraude délie eaittve
fentime; Veaiw, IB15 et IBlOj — Lettere de
bwme/ette, terilte da principe a prindpi ;
Rmdc, 163a, b-S* i—riiloria Augutta da eiu-
tio Ctaart a CotulanttHO il Magno tlljalraia
am la verità délie antiche medaglie; Rome,
IMl , I*-M. ; lei midailles gravées d'apri» la
coUedkB da l'aotear «ont iiuTies d'eiplications
etdeoomnMntairealUatoriqim; le leste de l'ou-
vnga CHOTa de lioltntes ottlqiiet. Une seconde
éÔSoa nec de nambreiiMa eorrectioiis d'Anije-
hni, fat p<dili«e par let soiiis de BeUori. L'ëdi-
iBar dédaïc dans la [n^face que son oncle re-
«mniiaiilt lee errenn et les omiMioas de l'Itlo-
ria Avgtuta, mais n'aTait po roieoi IMre k esase
de MM DccopatioDS et de scm grand t^e. Cette
leeoi^ édition donne les reiers des médaUtes
aTee la deserfptioiu de BeUori ; — Istoria di
TtnH.-Rome, ia4e, in-4' el leSS, in-4°; l'écU-
tkm de lAW est extrëmenient rare, et se dis-
tague par trois belles granres de Canini. VI>-
toria dt Termi, comprend trait parties : 1° une
anute disaertation sor Mi antlqDlUs de Terni ;
S* UM UMtoire ninolicme de cette cité dq)iiit
ka tempe les plu ancieDe, jusqu'à 1605; 3* une
tecripttoD de la viUe moderne, ei w termine
par dM mémoires eor les tdntsnatib de Terni.
Qant k II Sottitu, omero omertifMnti al
Trista»o, intomo gU errwi nelle medaglie
éM prtmo tonto de" mol eommentari itiorlei,
fa-4*, publié en 1649, sdni Indication de lieu
et de date, Humdielli a protné que cette erl-
tiqne des ourrages de l'antiquaire Français Jean
Tristan qui a*ait lui-mime viTemoit attaqud
la première édition de VlHoria Auçutta, avait
éU attribuée k tort i Anfidoni et qu'elle était
l'onTre de DelhMi. L. J.
— Quitrto. DtUa ito-
'aKGKLom (£«ui4}, puUidste Italieo, n«k
FntsinoM en I7&S, mort k Londres en lUl. A
l'époqne de la réfutation. Il devint membre du
(ouTenwment de la répidiUque romaine. Après
le nBTenesMBt de cette répobliqne, llémigra,
d THit k Puis, o6 il Tut impliqua dans ta cons-
pjntkMi de Cerâcdii et Topioo-Lebi-an, en isoi.
Afrèi db moiade captiriU, il fut nùi en liberté,
■t pattUa toccestiveneiit k Pari«, en 1811, un
tranti sur Gui d'Arezzo, le restaurateur de la
mosiqne; en 1814 : Sopra l'ordinamenio che
aver dovrebbono i gmcTHl d'Italia;eo 1818:
Détr îtalia utctiite il uttembre 1818, bnn
ANOELtICCI 6àU
cbure où fl s'élËre contre le« actes dn congrès
de Vienne. Eo 1813 il (Ot eipolsë de France, et
te retira k Londres, où il Bl paraître, en 1816,
Délia /ona nelle eo$e polittclie ; den 1S37,
Eiortaiioni patriolieAe.
Btaçrttphical DtcHaviTt.
•AHOBLDCCi^Angelo), célèbre (kbricant de
Tftdons, né k Naplea vers le coraromcement du
dli-bnitièRM siËcle, mort en 1765. n SI la dé-
couverte que les bojauK des agneaux nonnis
dans les montagnes, et n'ajant que sept on huit
mole , foumisunt de meilleures cordes que les
agneaux de tout autre Age nés dans la {daine.
ïolkiniBii, MMHUa 4'naUt,
AnesLcnGi { Uborio), médecin Italien, né k
Home en 1746, mort k Milan eu [gll. D étudia
la cblrurgie et l'art obstétrical, et Hit en 1797
l'un des cinq commis de la république romaine.
[|quittaItomeenl799, lorsque les Français éva-
cuerait cette place, et devint cbirurgien-m^or
des vâilcs de la prde. On ade lui uneMitionde
Dante avec des notes, etqoelqnea éciita sur la
médecine.
TlpiLdo, Mosrejla lltçU Ital.
AKGRLVCCi (Théodore), mAderin et poète
Italien, natif de Belfortr, près deTolentino, mort
en ISOO. On ne s^t rien de sa vie, si ce n'est
qu'il exerça- d'abord la médecine k Trérise, qnll
éprouva des malheurs, Tut exilé, le retira k Ve-
nise, devint membre de l'Académie de cette ville,
d mourut k Montagnana. Son corps fui traus*
porté à Tréviae el enseveli dane l'église de Saint-
François, dans le tombeau de la Emilie de sa
femme,sveconeépltapbequedoDDeMaizucbeUi.
Angelocd défendit Arislote contre P. Patriui,
célèbre professeur de philosophie à Ferrarc, <{ni
avait attaqué ce philosophe dans ses Diicussionts
Penpateticx. De toutes parts en Italie s'éle-
vaient d'ardentes controverses entre les partisans
de Platon et ceux d'ArIslole. Angelucd publia
Sentent i<t quod Metapàn'iea liitl eadem qu.r
Phgsica; Venise, l&g4, io-t", dirigé en grande
partie contre Patrizzi, qui j répondit par une
Apologie publiée k Ferrare en 1684. Angelucd
réfuta VApologit de Patriiii dans son Exerti-
tatlonvm eum Palritio Liber; VenUe, ibSi.
On a encore d' Angelucd : Art mediea ex Hip-
poeratii et Galenl theiaurlt potiiitmumde-
prompta; Vailse, 1&8S et 1593, in-4>; — De
natura et euralione malignx/et>rts, libri IV;
(zitiquéparGiaDooatelli dans sadissertatian De
/e6re matigna dUpulaiio eam Théodore Ange-
tufio; Venise, 1593. Angelucd répliqua par sa
Bactria, quifna ruderuquidamac/uUta cri-
minatorvallde reperculitur, et Je naturama-
lignxfebru accta-aCiiiimrdtuerKur; Venise,
1593; — Coplfolo in Iode délia Pimia, compo-
sition burlesque, publiée k Venise, I60t i — Deus ;
CanzonespiTituale di Celio M'ignn eon «n rfiï-
corjo topra di queUa di Otlaoïo Mrnini, e oon
du» Uitonl di Teodoro Angelucei; Venise,
tu ANGELUCCl
lM7;c'«atuMlr*ducli(«d'uMltTnni3 latine A
1b Iouu^ de DÎM, de Celio Haguo, lecr^ra
du cunMil àm dix h Venise. Il eiisle uoa tr»-
ducttOD de rEn«de tu vers bUnca (nHoIil),
qui porte à sa première page le aom de TMo-
dore AnBelucci , Naples , 1649 , io-i° ; mais plu-
sieurs critiques, entre autres les u)cnpilateurs
de la Bibliotheca SocUtotis Jau, attribuent
cBlte traducb'un au père IguaiFo Angeluccl, jé-
suite de la mËme famille que Théodore. Selon
Uauuchelli, le p. Iguaiio ne lit que publier l'oU'
vrat^e de son pareot; et quelques critiques regar>
dent cette traduction u>inine plusfîdËle que celte
d'Aonibal Caro.
Hsiiuclirlii, SerUtati iTIlallB. - T\rt1>mm, Sluria
iftUa UtUrutara tMtaaa. — ZiDD. HtU al rtnUminl.
UUiKixn(Chrislopht), Miaotgrecnaljrda
Pétoponise, mort i Oxford le i" révrief IA38.
Il TiàlU pour s'Instruire les priocipake lillea d«
la Grèce, et pendant ub s^our à Athines il fut
enprCsooné par la goutenieur turc; cette per-
sécution le dëdda k partir pour l'Angleterre.
débarqua à ¥annouth en leos , et fut iÀea ta-
cueilli par l'évique de Norwich qui le recom-
manda aux ctiefs de l'université de Cambridge.
Après avoir étudié au collège de la Triuité, il viat
k Otford, et pusa dans cetta ville presque tout
le reste de sa vie. On a de lui ; On Ihe many
Mtrlpa and lormenls injlieted on ChriUo-
phtr Àngelut by tAe Turks for thefaith ke
kadinJesiaCkriit, en grec et en anglais; Ox-
ford, lfil7,ia-t*; — Encomtum ofthefamoui
Unçdon qf Great Britain and qf tfie two
ffeiirUfiing tislei-wilversilUi Camàrlàge and
O^ord; Cambridge, 1019, in-i", en grec et en
anglais ; — Encltindion de IitslUulis Grxco-
Twn; Cambridge, IBlS, in-4° : c'est un curieux
manuel en grec et en latin sur les rites et les rA-
rémonies de l'église grecque;— LaborC.Angcli
de. Apotlatia Ecclesix, etc.
Wood, Ailma OïDBtrtiMt. — CmUimani Maga-
:IH, LXtV.TU.
ANGILUS OD ASOEtf. 1*0$. ENCSL.
'AifOBLUi {Jean), mèdedn et astrimaine
■llnnand, natif d'Aicben en Bavière, mort k
Tienne en \b\7. Tl étudia à Jngolstadl, et Ait
empIo;6 k Vlmne k la correction des labiés de
planètes de Purbach. On a de lui ; Ailnlabium
plantim In Tabttlts OJcenrfeni, continens
quolibet horaatqueminuto tequationes domo-
rtlia cœU, tnonM nali In utera matris, emn
luodnm /mttatu nnrivl/af>imnlltln(: ornato,
née non haroi inaqwila pro quolibet eli-
mate mundij Venise, Ii03, b^*. H.
WeldMr. MltMrt oitnmOH. - Li(i«4c. BUillolÀ.
■ARBKLVB MLBBIDI, On plutdt aCHEP-
FLBB (Jean), poète tileniand, né k Breslau ou
GliU I Sllèeie) en 1«M, morten 1677. Il étudia
d'abord la médecine, puis la théologie; il se lit
ensuite catholique de protestant qu'il était, et
devint gmnd vicaire de l'évAque de Breslau. On
a de lui un recaeil d'hjinnes sacrés ( C/ieru-
- AnGENNES «SI
binitehet Wtmdtràuch, Gk^s, 1674), qui
eut un graod soccès en Allemagne , et don!
Vamliagen van Eose a publié, ea IjïO, un aou-
ciKT meiUtri LttpilK, la-s*, laa.
AHGBLT (l'), fou enlitrede Louis XIII. i
vers 1S40. Boilcau lui a bit une rt
sa première satire:
•}.IFt
lit mp Krrf ?
Valet d'écurie, à U suitedu prince de Coodé
dans ses oampagoe* de Flandre, il se fit remar-
quer par son cynisme boulfon et spirituel. Le
prince ea fit odeau an roi , conune d'une curio-
sité de grand prix. L'Angely, une foii en cuur, m
fil p.iyer fort eber son eiprit. On le craignait au-
tant qu'on la recharctukit pour ses bonnes plai-
sanUriei, souvent trop cauitlipiea. U iwifiM-
nait les uns pour les amuser, et lea autres poat
ne pas les dtobirer de sarcasmes et de quolibets.
Les cadeaux et les écus pleuwit sur lui, il
amassa uiu) sompne d'a/^ent énorme pour le
temps ; oe qui ie fit Kconnattra par la tamillc,
qui, noble mais panvre, l'avait renié jnsq«»-là.
[Enc. da g. du m.]
BanurdSili Haaiu)*.- jr«iUfftaiw,l.r.1)(11U).
'AHSKLT {Louiâ), poète draroatlqM alk-
mand, né k Berlin entra 1770 et naa, mut m
lè'At. 11 descendait d'une famille rrançuaeqBi,
à l'époque de la révocatÎMl de l'édit de VtiM,
s'était établie à Berlin. U débtita d'abord comw
acteur aux théitret de Higae* de Saint-Pétei-
bourg,et devint ensuite réf(l»Mir du lltéttreds
Beriin appelé Kanrgt«fiMt^far-rAM(er. liée»-
vil pour ce tbéilre un grand nombre de vaa^
TUIee et de comédies, qui rendirent son nm
célèbre dans toute rAllemagne. Parmi ses pria-
cipales pièces on remarque : DU Siêien Mti-
e/ien in Unfform ( les Sept filles en unilbnnejd
Dos FmC rfpr Handwerker (la Fête desi*
sans), qui obtinrent un succès immense. D tn-
duisil «n allamand un nombre predigieax de co-
médies et vaudevilles français ; le recaeil de K-
luvrages dramatiques panil saus la tilre : Ca*-
deuilla und LmUptele, theilt Origi»^,
ttieiU VeàerIragunftH and BearbtUtatgei,
iunâclul fUr da» Kitmtntuloedter-TlutUtr;
Berlin, 1S38-IS34 ; 3 vol. ln-8°.
ANCBliNBs (malsoa n'). Noble famille FMo-
çaise qui tire son aom de la terre d'Angenats,
da.-is le l>erclM; elle remonte an qiialorrièiM
siècle ; mais on ne peut eu suivre la filiation qœ
depuis Bnbert rt'Augennes, seipieur de BanH
boulllet et de HaroUes. Robert eut tnb Bl* ^
M» AlfGQ«NES
JHffUM. vmt, M jAmmm dn A»e de Tim-
friM, et taim «a tt« qd Art tué à AiiuoMut U
paMMé fat HBlÏMfe par la boitiènie fiU de
Itobart, JI^mimU, uigMur da ilanifaoyilM «t
àa k LÊOfa. U w diriiiy hhu la règne d«
CLtîleeVI,
, et lui M liih« pUt-
■ieuM TB yi gw co FInibe et <■ AUcMagM. Ba
1393, il était gartle et capitaine du Loutt*. fl
«■ttMMilequUtitàwulenùliluùenn luttei
contre ka ParlaieM watoi^a an Iti3.
fMnram te DwvliW m Uio. Sa UlT ,
défendit, pwdut dU aola, CbMfaoBrg aeatn
la» Aoglii». /«M //.Knait.lutécajardlMui-
MttT de Charlee vn, ae dUtingna daaa le*
piami aaatri lei Aii^tta, turtairi m pnotat
4'aaaBatlttiBcdallMte.
U l'H de* Morli d* Wnaqet» P
deagardMduaorpadacanM, M da aaaMMea»-
•ear* H«Mi n, Fnafoit n et Ctariaa IX. liav
Iwaat gtoënl d* laon anméee et goa*araeiir d*
IU«; a tôt eBToré.eo i6Si, pu le roi auprèa
daa prloeea protaitairt* d'AUenagna, «t moiml
M an. IlentnaiirUa.
OAar(«i,oardi>BldeBaiiifaoiiS1et, do Ittreda
f U t-ta^Uttàt, fM d'abord értqiM dvUani,
al pMdaat «n épfaeopal le* hugunots prinait
le Un» et dtfaaltawit Satot-Jdliea; U te traova
aa aaoelle de Tnate, ht ambuaadeof de Fnoea
ia|K«a de 0*4plfc xm , (t DHNintt en lUT.
Ateotet d'Aaganee, ulptenr de RamlMMllM,
dt la VUmmb** et d» I& Hooteniiièra, eorojé
«■ IMO M Aqieterre, oonma amliaiaadeur,
par Cbariaa IX, pour dotuMr le sollier de un
aidn aa dm dt Norrdk et au oomle de Lciceelar,
M ehambtllla da Henri m, gouverneur de
Mett m lUl; ooatribua eo USS, t Blois, i
rtonir HfMl ID avec Henri de NaTirre, et
noiirtt Ten lell. U était fort laviat «t lrèa>
iMbile diH le* alhirea poUtiqnea.
Claude, oé à Raiabonillrt en liU, mort la
lï mars 1601. ËTéqae de Mo^oo et pair de
rmoa.pdaértqnedallani, Uarait étudié ta
phlcMophle à Parla, et le droit i Bourges et k
Padoue. naraltété, en 1M8, envoyé m am-
luMde aupita de Coaroa da Médld*. En IGU,
il aariita à l'aBaninblée da clergé t Parii, oâ il
défendit lea Hberté» de Vt%\tt« gallicane avec
éloqneMe. Henri m le dioli<t pour aller anoon-
eer à Sixte V la mort du duo de Gulae cl da
eardlnal de LonalBe. Od a de lui ; Renumtranee
da clergé dt Frane», 158â, ii>-8° ; — Lettre
de rtvéqtu du Mata, avtc la réporu*. /aile
par vn docteur en IMologie, en laquelle est
u demm dmitu : 51 on peut nUvre
■ ANGHIEHA OH
a» «tircM da eoMeimce la portt du roi da AT».
ntrreaf U rtootutatlre four roi, et fi FacU
lia frire Jaeqitas Clément doit itrt approuvé
aa coNciaiica, ai l'H nt tauabU ou mmj
Paria, 168S, io-l°i — Ipic da Rontt, tiré*
dai Uttrat da Féoéqua du Mtau i Bturi d*
FoJoit, 1U9, in-r.
Lattii, roarqiiiideMaiBtaann, baron da Ma*-
lai, aetgâanr da ta Houtooslira, hit ambatat-
dour NLlnordinaira en Eapagne; i «al pour SU
ChorUi d'Angeane*. marquii de HaioMnon,
père da ChartanFronti'^, gaavameur de Mari»-
Galante de M?» 1 1086) «eAit lui qoi leadlt le
marqniaat de HaàilaoM à Praatoiae d'Anbi^,
dapnia niadanM de Haiatenon.
Frat^oiê, MpUèoM Bli de Jacquea, aeiffiaor
de RambuuOet, fovori d* Catberiiw de Hédida,
Ad ambaaeadew en Sndtae. Jean, autre Mre
du prMdat, aaigneur de PolpiT tt de Btrisu-
rtan, tateavoTétuoceMÎTeineat.parHaui m,
Nipfît da roi de Navarre, du duo de Savoie, et
en AllemagM. Son AU, Jaegvet d'Angennea,
adpKurde Poigay atde B*Htoretn, Ait ambat-
ladeur m Angleterre en 1034.
OAo-Jm, oomte d'Angennea, anitav-petlt-iu
du préeédeol, bleu* i la batailla d'Oudeairde
et tué k celle de UalpLaquet /'AiHppe, neuvième
fila de Jaoqoee, g^itUbonune da la chambre
d* Henri ni, gouveraeur du Uaine, tué au
service de Henri IV pendant le iiége de Laval,
en law. Son fils, CAar/«i d'Angennea, «eigneur
<lu Faitpa, Mambaisadeur en Espagne de ISIO
h ini4 I ce Tut lui qui «igna avec l'Etpagne la
(raité de Monf«n. Son fila, CAorfef d'Angenoei,
comte de la Rochapot, hit tué t t'attaque dea
lignas d'Arraa eu lt40, et mourut aane po*>
tenté.
* A.iGKKHAilM (Caolcf ) , habOe peintre de
miniatures, né i, Eger (BoliCme) en 1703. Il vi-
vait encore t BerUa en 1SI9, et tut le dudpk
dA. Grair.
Rigln', JVcHO Âllftwutati KùniUtflexIeoii.
*AiiecanATB (CArlifopAe), sculpteur ba-
varois , né à Weilheim ven la Bn du idilime
siècle, mort en Ias3. H fut élève de JeanDegler,
et s'établit à Munich en 1813, où II tôt nommé
peintre de la cour, arec un traitement de 400 flo-
rins. De 1018 k 1014 il fit pour l'électeur Maif-
mjlien I"' une très-belle collection de gravures
en ivoire.
T.-l. itrmtr. CuekUMt do Kôniçllclu» JVOiu JT»
• ASSKkMBTKm (Albert) oa Jean-Albert ,
peintre bohémien, né k Biling en 1B74, mort k
Praftue en 1740. Il était élève de R. Bju, et
peignait des insectes et des fleura. Ses planches,
faites sur bois, étain ou cuivre, sont trèa-estiméf-i.
AnGHiKKA {Piriro MarUre n"), plus cnnim
loua les nain* latins de Petrtu martyr, célèbri!
665
AJNGHŒRA —
historien né en i46î» à Arona, sur le lac Majeur,
mort à Grenade eu 1626. 11 vint à Roroe en 1477
ou 1478, fut protégé par le cardinal Aâcanio
Sforza et par TarcheTèque de Milan, et se lia avec
Poroponk) Leti et d'autres littérateurs du temps.
Dix ans cependant se passèrent sans qu'il obtînt
une position dignede son mérite. H se décida alors
à accepter les propositions de Lopez Mendoza,
ambassadeur d'Espagne près d'Innocent VIII, et
partit avec lui en 1488 pour la cour de Ferdinand
et d'Isabelle. Il prit du service dans l'armée qui
marcliait contre les Maures de Grenade, mais on
ne sait rien de ses actions militaires. En 1494 il
entra dans les ordres, et Ait chargé de l'instruction
des pages royaux. Il remplit pendant neuf ans
ces fonctions, qui hii permettaient, comme il le dit
lui-même dans une lettre à l'archeTéque de Gre-
nade, d'acquérir une plus grande "^nnaissance
des hommes et des afTaircs. Au mois d'août 1 501 ,
il fut chargé d'une mission confidentielle pour le
gouvernement vénitien , avec ordre d'aller au
Caire pour gagner le sultan d'Egypte à la politi-
que de l'Espagne ; cette ambassade ne produisit
pas de résultats. Dans le récit de son ambassade,
dédié à Léon X, il a fait ime fidèle peinture de
l'état de l'Egypte à cette époque. En récompense
de ses services, Angbiera obtint du pape le titre
de protonotaire apostolique, et fut élu en 1505
prieur de la cathédrale de Grenade. On a de lui :
Opus Epistolarum Pétri Martyris Angieriij
Mediolanemii ; Alcala, 1530, in-fol.; Amster-
dam (Ëlzevir), 1670, in-fol.; cette correspon-
dance, qui s'étend depuis 1488, jusqu'en mai
1565, contient beaucoup d'anecdotes curieuses
sur la cour d'Espagne pendant le siège de Gre-
nade ; sur les découvertes de Christophe Colomb,
sur le règne de Jeanne la folle, etc. ; — De rébus
oceaniris et orbe novadecades^ c'est unehistoire
en dix livres des découvertes faites en Amérique
depuis le premier voyage de Colomb juscju'en
1525, les trois premières décades furent publiées
en 1516 avec une dédicace à Charles-Qiiint.
Gioguené (Biographie universelle) prétend que
les Décades furent publiées pour la première fois
à Paris, 1536, in-fol ; c'est une erreur : il existe
une édition d'Alcala , 1530, in-fol., qui n'est elle-
même qu'une réimpression d'une édition publiée
du AÎvant de l'auteur. Une des meilleures éilitions
est celle de Paris, 1587, petit in-S**, par Ilack-
luyt; — Legaiionxs Babylonicx Libri très, ou-
vrages imprimés avec les Décades ; c'est le récit
de son ambassade au Caire, qu'Anghiera appelle,
comme presque tous ses contemporains, Baby-
lone{i). Quant au livre de Insulis nuper inven-
iis, attribué àAnghiera , c'est une mauvaise co-
pie de sa quatrième décade.
JOchtTn'JUgemeinet CelehrUn-Lexicon, ayec le «ip-
plefDCDt dV4delang.
AHGIBR (Pat//), poète français, natif de Ca-
rentan en Normandie , vivait vers le milieu du
(I) il rxmCilt près du Upii où fut fondé le Caire, une
andeone ville, appelée Babylooc.
ANGILBERT 656
seizième siècle. H n'est comm que par une pièce
médiocre, intitulée C Expérience de M. Paul
Angier , Carentenois, contenant une briesjoe
défense en la personne de Vhonneste Amant,
pour VAmye de Court, contre la Contre^ Amye;
Paris, 1545, in-16. C'est une défense de Amfit
dé Court t poème du sieur de la Borderie, con-
tre la Contr^Amye de Charles Fontaine. Elle lai
attira l'épithète de Le dernier des novices ri-
meurs.
La Croli da Maine, et Duverdier, Mtt. de motey dt
Juvl^ny. — Gonjet, BibL framç^ XI.
*Aif6iBRS (Paul), graveur anglais, viviit
dans la première moitié du dix-huitième siède.
H était élève de John Quinney. On a de lui des
gravures dn paysage assez médiocres.
Heinrken, Dictionnaire des artistes, etc. — StraU,
Dictiotkary o/ Engravers.
ANOILBBBT, ministre de Charleroagne et
poète, mort le 18 février 814. Il fut surnommé
l'^om^e de son temps. Comme Chariemagpie,
il étudia sous le savant Atcuin, et obtint ensttite
toute la confiance dn prince, qui lui fit épouser
sa fille Berthp, le nomma primider du palais de
Pépin, couronné roi dltalie, et, à son retour, loi
donna le gouvernement de la partie maritime de
la France d'alors, c'est-à-dire tout le pays compris
entre l'Escaut et la Seine ; enfin, il le fit son se-
crétaire et son ministre. Ces bonnenrs acconmlés
éblouirent si peu Angilbert, que, du consente-
ment de Berthe, qui loi avait donné deux fils,
dont l'un fut l'historien Nithard, il se retira en
790 au monastère de Centule ou de Saint-Riquisr.
Devenu abbé de ce monastère en 794, il le fit
rebâtir à l'aide des libéralités du roi Cltarles, y
fit construire trois grandes églises, et s'appliqua
À y faire régner une sévère discipline. Toutefois,
il sortit encore de cette retraite, mais seulemeot
sur l'appel de Charies, et lorsque celui-d avait
besoin de ses services. C'est ainsi qu'il fut suc-
cessivement chargé de conduire à Rome Faix,
évêque d'ITrgel, convaincu d'hérésie ; de porter
au pape Adrien les actes du concile de Fraoc-
fort et les livres Carolins ; enfin, d'aller félicMtt
Léon m à l'occasion de son exaltation. En 800,
Angilbert assista au couronnement de Charies à
Rome; et, on 814, il signa le testament de ren-
pert^ur , qu*il suivit vingt jours après dans la
tombe.
Comme écrivain, Angilbert marque égaleoMOt
dans l'histoire de son siècle. Alcuin, avec leqod
il était lié, lui adressa plusieurs lettres; et ca
fut à la prière d 'Angilbert qu'il retoucha la Vit
de Saint' Riquier. L'évoque d'Orléans, Théo-
dulplio, dédia au ministre de Charlemagne oa
de ses poèmes, dirigé contre un poète admis à
la table d'Angilbert, mais qui la déshonorait, an
dire de l'évèque, par ses mauvais vers. Oa
6up|)0sc que ce poète était Clément, Irlandais,
appelé en France par Charlemagne pour l'aider
à répandre rinstniction.
On a d'Angilbert un poème en soixante-huit
ANGILBERT — ANGIVILLER
658
irs élégiaques, adressé à Pépin, roi dltalie, qoi
veoait en France en 796, après une yictoire
;aalée snr les Huns : le poète, qui se rendait
»ur la troisième fois en Italie, avait rencontré
spin à Langres; dans son poème, il oompli-
ente le prince sur la joie que son retour eau-
ra au rôi son père et à sa famille : on troure
tte œuvre dans le recueil de Duchesne; — une
èee de trente vers, également élégiaquei,
losacrée à célébrer les vertus de saint Éloi et
t saint Riquier, et composée à l'occasion de la
idicaœ de l'église du monastère : cette pièce
t comprise dans les poésies d'Alcuin; — deux
scriptUms en vers : la première, gravée sur
principale tour de la grande église de Saint-
iquier; l'autre, sur le pavé de la mdme église;
• deux éjÀtapheSf également en vers, oonsa-
ées à saint Caïdoc et à saint Fricore : Hariulfe
recneiUi ces petites poésies, réimprimées dans
eontinaation de BoUandus ; — une histoire de
idroÎDistration de l'abtMye de Centule, recueil-
)y mais incomplètement, dans Bollandus et
oucbenius. On n'y trouve point, par exemple,
rtaina règlements relatifs à la célébration de
liioe divin aux jours de litanies et à la distri-
itkm de la communion. Un manuscrit du
rdinal Ottoboni, qui avait appartenu à la reine
t Suède, et qui tomba entre les mains de dom
ibillon y permit à ce dernier de recueillir quel-
lea-ims de ces règlements.
labilloo, ^d., p. 101, 11^116, et Ann., I, te, n» U-4S.
Daehesne, RteuiêH du aneiêtu historiens de France,
pu «M-SM. - Boitandus, it février et st mal. — his-
ir» iméruif de la France^ V. — Cellller, Auteur» sa-
têj XVIIL
AHGILBBRT OU BNGiLBBRT, abbé de Ck>r-
î , mort en 890. On ne cite de lui que quel-
es vers , placés partie au commencement , par-
à la fin des quatre livres de la Doctrine chré-
mne de saint Augustin , copiée pour le roi de
ance Louis in, frère de Carloman. Le poète
t le résumé du livre, et termine par des prières
or le roi et la famille royale.
mto^re Mteraire de la France, V, p. 64». — MabU-
I, >#RA., 1« 98.
AHCU^BBBT, archevêque de Milan, vivait
ns la première moitié du neuvième siècle. Ap-
lé à l'arcliiépiscopat en 827, il s'appliqua tout
ibord à rétablir la discipline dans son diocèse,
fit Tenir de France, pour le seconder dans son
ivre, deux moines de ce pays, Leutgaire et
Idemar, qui coopérèrent à la réforme intro-
tite par le prélat.
Histoire littéraire de la France, V.
▲BfciOLBLLO OU ANZOLBLLO {Jeon-Ma-
e), littérateur et voyageur italien, né à Vi-
noe, lut pris à Negrepont, en 1469, par les
ores, et devint esclave du sultan Mahomet II.
B 1473, il accompagna l'armée de Mahomet en-
ihissant le territoire de Uzun-Cassim, ou As-
im-Bey, roi de Perse. C'est par le récit de cette
(pédition qu'Angiolello est connu aujourd'hui,
n trouve ce récit dans le second volume des
oytiges de Ramusio, sous le titre : Brève rela-
tione délia Vlta et Fatti del signor Vssun
Cassano, Ce livre semble avoir été composé en
1517, à une époque où Angiolello, revenu depuis
longtemps dans son pays natal, remplissait la
charge de président des notaires de Vicence. La
date de sa mort est incertaine; maison voit, par
un paragraphe snppléreentairs ajouté à la Pis
d^Uzun Ctissitn, qu'il vivait encore en 1524.
Angiolello écrivit, dit-on, en italien et en turc»
une Vie et actions de Mahomet ^ et présenta son
liTre au sultan, qui, le recevant avec bonté, donna
à l'auteur de nombreux témoignages de sa ft-
veur. Quelques biographes prétendent même
que ce fut à cette occasion qu'Angiolello obtint
sa liberté. Mais ce fait n'est pas avéré ; l'exis-
tence du livre est même fort douteuse. Les bio-
graphes qui en ont parié avaient probablement
en vue la Vie d^Uiun Cassitn, On attribue en-
core à Angiolello, mais sans preuves, un ou-
vrage intitulé : De Cxlo et Mundo, L. J.
Anglolgabrlello dl SanU-Marla, ScrittoHdi ricenxa,
m part. — Paul Jove, Slogia f^irorum illust. — Ranu-
sio. mvigaHoni et Fiaggi, il. 6S. - Gulllet, HigMre de
Mahomet, II. - MaxzucbeUl , Serittori dritatio.
*A5oiOLiNi {François)^ jésuite italien, né
en 1738, mort en 1788. Il étudia à Bologne, et
fut nommé professeur de littérature au collège
des Jésuites à Modène. A Tépoque de la sup-
pression de cet ordre en Italie, U se retira à Vé-
rone, où il traduisit en italien Thlstoire des Juifs
de Josèphe : Giose/fo Flavio délie Antichità
de^Giudei, 4 vol. in-4% Vérone, 1779-1780;
réimprimée à Rome, 1792, et à Bfilan, 1821. Il
traduisit aussi en italien plusieurs tragédies de
Sophocle et d'Euripide : Blettra, Bdipo, Anti-
gona, tragédie di Sq/ocle, e il Ciclope di Eu-
ripide, traduzione illtistrata con note; Rome,
1782 : le traducteur y a joint quelques essais de
poésie italienne, latine, grecque et hébraïque
(Saggio di poésie italiane, latine, greche et
heàraiche). A la nouvelle que l'impératrice Ca-
therine de Russie accorderait un asile dans ses
États aux membres dispersés de l'ordre des Jé-
suites, Angiolini passa en Russie avec deux de
ses frères, et devint professeur dans les collèges
récemment fondés de Polotsk, Witepsk, Mohilow
et Moscou. Angiolini laissa en manuscrit une
histoire de son ordre depuis son établissement
en Russie {Storia delta compagnia di Gesù
nella Rttssia), continuée jusqu'en 1830 par
Ignace-Pierre Buôni. Nous ignorons si cet ou-
vrage a été imprimé. H.
HpaMo, Bioçrajla degli Italiani Ulustri del seeolo
XyUL " Colletu. Storia del reamê di Napoti,
AMGiviLLBR (le comto Charles-Claudc La-
billarderie o'), directeur général des bâtiments
du roi de France, jardins, manufactures et aca-
démies; maréchal de camp et membre de l'Aca-
démie des sciences; mort en 1810. H doit être
compté au nombre des protecteurs les plus zélés
et les plus éclairés des sciences et des arts, n
aimait beaucoup la société des savants et des
gens de lettres, et il leur accordait tous les en-
SSfl ANGIVILLER
cauraiiemenU qui <Ukiit en Mm poov^. tbîi,
âi [»la, il ne muulUîl pu tooJMir* les piiod-
pcg séTères rl'fcoDomJe qui doirent diriger oeux
qui ont aa main lei deoiere de l'État ; aussi rut-
il accusé ptr Chariu Lametb , le 7 novembre
1790, d'«Toir multiplié les dépenses et présenta
un compte de vingt millioas, fort exagéré j et,
le là juin 1791, un décret, rnidu sur le rapport
de Camus, ordonna la saisie deses tiiena. Forcé
de quitter la Fraoce, il se rendit en Russie, puis
il ravint en Allemagne, où il mourut dan^ un
couvent de iDoine». 11 av«t formé à ses frais un
maguinque cabinet de mioéraloi^e, qu'il céda,
(A I7t0, tu muséum d'histoire naturrllo.
aiatrafkU déi Ctattmfarmiiir. — lltiwionta\, Mt-
ABBIViU-BR (E--J. de Laborde, com-
tesse o'), itée en 1735, morte le 14 mars 1808.
Sa maisonfut le rendei-vous des savants et des
littérateurs les plus distingués de la seconde
moitié du dîx-liuitième siècle. Madame Angjvil-
lar, par sou esprit, ses tP'lMS et sa cbarité, fut
de son temps m que M"" Hécamier a été pen-
dant la première moitié du dix-neuïième siècle.
Ploffraphii unlvert^tlê,
A<iCLÂOA [Joseph), médecin français, né k
Perpignan le 17 oclûbre 1775, mort le 19 dé-
cembre 1333. n étudia è Montpellier et à Paris,
et occupa pendant environ douze ans la cliaire
de thérapeutique et de matière médicale à la
Ibcullé de MontiKlIter. 11 a publié . Dlsserlnlion
sur la connaissances et les qualités néces-
saires au médecin; Honlpelller, 1797, in-*";
— Mémoires pour servir à Vhistoira générale
des eaux minérales sul/vreuses ri des eaux
thermales; Paris, I, 18»; U, 1818, ln-S°; —
Tralfé des eaux minérales el des établisse-
ments tbermntix du déparlement des Pyré-
nées-Orientales; Paris, 1833, î vol, 10-8"; ~
Traité de toxicologie générale , envisagée
dans ses rapporta avec la physlr/ue, lu pa-
thologie, la thérapeutique el la médecine lé-
gale; Paris, 1B35, iaS' , ouvrage postliume,
puMié par le fils do rauloiT.
ntru/ wi/dlealt, tsst. — .^retint t^iUraSa tt aa-
inian. val. XV.
AïtOLE (Jér.-Ch. DS t' ). Voy. Pleuriau.
ANCLBBKKNB {Jean-PyrThus n'}, jurJs-
consulle français, né i Orléans vers 1470, mort
en Ib3l. Il cul d'abord pour maître Érasme,
étudia ensuite la jurisprudence, et devint pro-
re!-seur de droit à l'université d'Orléans, yn de
ses élèves, Cbarlss Dumoulin, avoue ■• qu'il doit
le bmsens qu'on trouve dans ses livresà d'Angle-
berme, qu'il aiqiella juTiiconsttllissim\a et
iilriitsqtu Unguic piritissimui. » ?4ommd par
Frnni:ois I" conseiller au conseil souverain de
Milan, d'An^efaarme ne jouit pas longtemps de
r«lip Ibnction Importante. ■■ Voulant se guérir, dit
l'atibé Pataod (d:jis la Biogniphie unir.) d'une
blessure que lui avait ''ausée l'explosion d'un ina-
yosinà poiHtre, d'Anglebenno prit moa disctirne-
- ANGLUILË «ao
ment use drogue qui loi brflU le« cniniies. Al-
dat, vivemeot louché de sa porta, fit pavK ht
B«n tombeau huit vers qui n« donnwt pas aK
grande idée du taleal poétique da t'aukur. •
Voici, d'après l'abbé Pataud (qui aviitkss
disposition des papier* de [kmille ), la lista dis
ouvres d'Angteberme , omis par Horéri ti tm-
Iras lexicographes t Inilitutio bomi aufis-
Iraius; Orléans, 1500, io-t°; Paria, 1519;-
Vie de saint Suomte, et Élaf de tom ii-
gnah, évèque d'Orléans j — Autéffrifw il
laoille cCorltans, pronooc^ en 1514; — »
^(10 regum Frantarum pre re «JMsMm,
live opiucuJuM de rebits JoHUtr a JYiWt
gestis pro fide chriitiaaaf Paris, lïtlj —
Fragmenta des déclanutions d'AfoUe, sMM k
titr« i'ApisUi Floridarum liàri fiMlstar; Pa-
ris, t5ll, i»^°; -^ Tret fottriarm Mrtw
diciM Jusiiniatti el d* Momamii MOfMnA-
bus libri très, ja-t< , l&ll, dédié u ^Hidia
Dnprat;-
sueludlmët. — Dissertatioit «ht ta M «ok-
que, imprimée. séparémoAc* I6IS. — PtatiMt
traitéa sur des questiosit de draU. — DffMM
eixbortatloBa à tea éUrea pour naiatimtr m ^
l'amour de l'étude.
htqule ,
SlSJKXUqw a* la
AacLÈs (Charlei-Grégoire),
çats, oé le 4 septembre 1736 k VejnJn eb Dm-
pbioé, mort le 5 juin 1313. CoaMllI«r dy pik-
ment, émigré pendant la rrivoliiUon, dépotétt
premier président de la cour rojale de Grbs-
Ue, U se montra fort opposé anx principes jé-
vololioun sires, el prit beaucoup de part an l«
lépresslves de la presse. — SoD fila, h camtt
Jules Angles, né k Grenoble ta 1778, mort le
le janvier IS'iS, ministre de la polioe gàiérde
sous Napoléon, fut préfet de police de Psrii
sous Louis XVtn, an mumtat de l'uiasiiDil ^
duc de Berrj.
fliotiraphie Ati ConJmporstm
AHeLiriBL. Vog. BaunoLt (ia).
AN8I.VKS ISaladinoaOçm ri\ ta/M il*-
glure près de Séranae en Brie, Bt, tn IIM,
partiedelacToisidcsousIea ordre* deMNpf*-
Augutte. Il hit fait prisonnier par la toodal*-
ladln, qui lereltotu, aurla prnmeasc il« mHi'
ponr lui apporter sa rançtn. IVAnglore t'tf^
pu trouver i-n France la nomma axîfée, nMB
en Palestine , et se reconstitua prisoMiier. TM-
ché de ce Irait siiMime, Saladln leiwmnaMi
rançon , en demandant sralemmt qn'ABghrt (I
ses ileicfndanti piirlASstnt désormoft l« WM*
Smladin.
-*NOLVBB(Oger
vers In milieu du qiiatoni^e siècle «1 1
après I39fi. Trt gentilhomme champcDoi* neiis^
tirait pas m.iinli'iinnl de la poudre dr« tsl>)r9ii
généalii^qucs, s'il n'avait faitunpieuv vo)i|sfl
601
ANGLURK
6C2
Orient y et s*il n*avait lui-mâme écrit le journal
de ce TOjage, aujourd*hui coaservé dans un seul
manuscrit de la Bibliothèque nationale. Son père
Oger V lui avait laissé, comme à l'atné de ses
enfiuits, le fief héréditaire et le titre d'avoué de
réglise de Térouenne. 11 partit de son château
d*Anghire, à quatre lieues de Sézanne en Brie,
le 16 juillet 1395, avec la résolution de gagner
toutes les indulgences attachées au pèlerinage de
la terre sainte; « et, » dit-il en finissant, « le jeudi
« Tingt-deuxiesme jour de juin 1396, nous refeus-
« mes disner à Angleure. » Ainsi le voyage dura
un peu plus de onze mois. La caravane se compo-
sait de plusieurs gentilshommes, entre autres de
Pierre de Ncbrelines, qui Ait gravement blessé par
cTca pirates en traversant le Nil , et de Simon de
Salebmck, qui mourut, au retour, dans l'Ile de
C bypre. « H est, dit Oger d'Anglurc, mis en terre
« en réglise de Saint-François aux cordeliers de
« Nicosie, bien honnestement; et y a une tombe
« bien faicte et bien escripte dessus luy, et ses ar-
« mes sont painctes ou mises dessus luy et sa ba-
« nière en une lance, avec sa cotte d*armes. » Us
arrivèrent & Paviele 31 juillet; poui le temps, c'é-
tait voyager assez rapidement. Quoiqu'ils eussent
vendu leurs chevaux , ils louèrent sur le Pô une
barque qui les conduisit à Venise le 9 août. Plu-
sieurs fois, dans la traversée , on leur avait de-
mandé leurs lettres de past et leurs bulleies. Par
08 dernier mot, on doit entendre des sachets,
alors reconunandés comme préservatifs de mala-
dies épidénuques. « Qui ne les a , dit-il , et lettre
« de past, il luy faut payer la gabelle par tout. »
On voit que, dès ce temps, le système productif
des passeports était parfaitement organisé.
L'auteur a soin de décrire tous les lieux et corps
saints de la ville de Venise; pour le reste, il s'en
préoccupe assez peu. Cependant il nous avertit
que le 13 août il sa rendit avec ses compagnons
à Prada, dans l'espoir d'assister à on combat
singulier entre messires Boucicaut et Galéas de
Mantoue; mais les combattants posèrent les
armes, à la prière du monsieur de Padoue. Ce
Boucicaut, dont nos historiens parlent fort peu,
devait être le (Vèrc aîné du second maréchal de
Boucicaut. Quoi qu'O en soit , nos pèlerins , partis
de Venise le 30 août, entrèr^ut à Ueirout en Syrie
le 24 septembre. Us visitèrent avec le plus grand
soin cette terre, consacrée par les plus touchants
souvenirs de la religion chrétienne; nous avons
remarqué qu'il place le tombeau d'Absalon en de-
hors des murailles de la ville sainte, et qu'avec
tous les auteurs du moyen âge il laisse les tom-
beaux de David et de Salomon dans l'enceinte de
la montagne de Sion , entre les deux églises de
Saint-Sauveur et de Notre-Dame. « Et venant de
«la première à la seconde église, il y a, dit-fl,
> une grande place en laquelle il y a deux grosses
« pierres , et près de la première est une cha-
«peiîe attenant à ladite église de Noire-Lame,
« en laquelle chapelle sont les sépulcres de l)a-
« vid et de Salomon. Et dedans est une petite
« chapelette en laquelle David fit le psaultier. »
Vers Gaza, fis virent une grosse pierre recon-
nue pour être la femme de Loth. « Elle estoit,
« dit-fl, assez près de Gasa, à la senestre main,
« en montant une montagne. Et est icelle pierre
« assez semblant avoir esté ainsi muée. » Cela
pouvait bien être un faux semblant. Comme Jac-
ques de Vitry , il remarque près du couvent de
Saint-Jean, entre la mer Moric et Jéricho , « une
« ville champestre en laquelle et environ il crois-
« soit moult de sucre , » c'est-à-dire de cannes à
sucre. Partis de Jérusalem le 13 octobre , nos pè-
lerins prirent la rou^e de Sainte-Catherine du
mont Sioai, où ils arrivèrent après vingt-trois
jours de marche constante. Ils y restèrent jus-
qu'au 10 novembre, et entrèrent le 22 <lans la ca-
pitale de l'Egypte. Le journal donne une descrip-
tion intéressante du Caire. « On y trouve, dit-il,
« bien soixante mille cabarets. Ce sont lieus et
« estaus où les viandes cuites sont veotlues. »
D'après l'explication , on doit croire que oc mot
n'était pas encore usité en Europe, ou du moins
ea France. L'aspect des Pyramides les frappa
d'une admiration que le sire d'Anglure n'a pas mal
rendue : il les nomme les greniers de Pharaon, et
n'est pas en peine d'en indiquer l'ancienne desti-
nation qu'il rattache à l'histoire de Joseph. « lia
« sont, dit-il, ainsi comme à la façon d'un fin dia-
« mant ; c'est à savoir très-larges dessous, et très-
a aigus par dessus... £t véismes sur l'un d'iceulx
« greniers , ainsi comme au milieu en montant ^
« certains ouvriers massons qui , à force , des-
« muroient les grosses pierres taillées qui font la
« couverture desdits greniers, et les Uissoient de-
« valler à val. D'icelies pierres sont faits la plus
« grant partie des beaux ouvrages que l'on voit au
« Caire et à Babylone, et que l'on y fist de long
«temps. M
De là ils allèrent visiter les anciennes coUnlrs
des pères du ilésert, et se mirent en mer pour ro-
tounuT en Kuropo le 21 décembre. Ce fut après
avoir essuyé une horrible tempête qu'ils arrivè-
<«rent en Chypre. Le roi de l'Ile les reçut avtn:
honneur. » C'cstoit, au rapport d'Anglure, un fort
« bel homme , parlant aisément françois , grand
« amateur de cliassc. » La reine, à laquelle ils fu-
rent présantés , était « moult honorablement pa-
« rée, et avoit un moult noble et riche cliapel d'or,
H de pierres et de perles sur son chef. Ses quatro
« fils estoient moult gracieusement atoumés :
il les cinq filles estoiont bien ordonnées, et avoient
a chacune un cliapel d'or de pierres et de perles
« sur leurs testes. » On doit remarquer id que
les historiens ne donnent an roi Jacques 1'%
dont il s'agit, que deux filles encore vivantes
à l'époque du voyage de nos pèlerins. En revenant
par Venise et Milan, le seigneur d'Anglure re-
marque « la belle et grosse église que l'on faisoil
diuiA cette deuxième ville. « C'était la merveil-
leuse cath6lrale, dont les premiers fondements
avaient été jetés dix années auparavant. Enfin il
rentra en France, à compter de Lausanne, par
ANGLUKE — ANGOULÊME
Yaux,. Salins, Fontcoay, Saint-Jean-de-Loftne ,
Dijon, Sainte-Seine, Chanoeaux, ChAtiUon-sur-
Seine, Gié, Troyes, Méry-sur-Seine, et enfin An-
glure. — Le journal de ce Toyage, consenré dans
un manuscrit contemporain de Tauteor, fut im-
primé à Troyes, 1621, in-S*". H porte avec hn son
genre d'intérêt, par les comparaisons qu'il nous
permet d'en faire avec les relations plus modernes
de la même traversée. Paulin Paris.
BibliùtAéque national0 , maniucrit n« m, supplément
Inoçali.
ANGLUS ( Thùmas), prêtre catholique anglais,
du dix-septième siècle , s« déguisa sous les noms
de Candidus, Altmu, BUmchi et Eichworth.
Son Trai nom parait avoir été White (Blanc).
Il rérida longtemps en Portugal et en France, et
Alt principal d'un collège à Lisbonne et sous-
prindpal de celui de Douai. H se livra au mys-
ticisme, et composa plusieurs écrits sur la pré-
destination, le libre arbitre et la grâce; écrits
que Baillet compare, pour leur obscurité, aux
anciens oracles. « Ou les savants m'entendent,
4 répliqua Anglus, ou ils ne m'entendent pas.
« S'ils m'entendent, et qu'ils trouvent que je me
« trompe, il leur est aisé de me réfuter; s'ils ne
a m'entendent point, ils ont tort de s'élever con-
« tre ma doctrine. » La plupart des écrits d'An-
glus furent, en 1668, mis à l'Index, et on con-
damna vingt-deux propositions extraites de ses
InstUutiones peripateticx. Descartes parle de
lui sous le nom de Jf. VUus. Ses principaux
buvrages sont : 1* institutiones peripatetic»;
— 2** Appendix theologica de origine mundi ;
— 3** Tabulée svffragiaUs de terminandit fidei
litiàus ab Bcclesia catholicafixœ; — 4^ Tes-
serx roman» evulgatio; — b** Statera mo-
rum; — 6^ De medio animarum statu, etc.
Biographia brUarmiea. — Biographie universelle.
*Ai«GO { Pierre) f jésuite français, vivait
dans la seconde moitié du dix-septième siècle. Il
professa les mathématiques à Caen. On a de lui
quelques ouvrages de physique : POptiçue, di-
visée en trois livres, où Von démontre : l'* la
propagation et les proprietez de la lumière ;
2^ la vision; 3** la figure et la disposition des
verres qui servent à la perfectionner ; Paris,
1682, in-12; — Pratique générale des fortifi-
cations, pour les tracer sur le papier et sur le
terrein sans avoir égard à aucune méthode
particulière; Moulins, 1679, in-S**. Danslepri-
Tflége annexé à cet ouvrage, il est fait mention
de deux autres ouvrages éorits par Ango : Du
mouvement d^ondukttion, eiDela dioptrique,
Adelung lui en attribue encore un autre : Homo
a vermibus; Caen, in-4**. Biais il s'agit ici d'une
thèse médicale imprimée en 1711, dont l'auteur,
professeur à la faculté de médecine de Caen,
n'avait rien de oomnum avec Ango.
Adeliinv, Sapplém. à VJUgemeinet Gelehrten-Lexicon
4e Jôcbcr.
ANGO OU ARGOT, célèbre armateur dieppois,
oé dans cette ville à la fin du quinzième siècle,
mort en lôSl. Dieppe était à oeftte époqoe vm
des villes les plus commerçantes de France;
d'audadeux aventuriers, sortis de son port, cou-
raient toutes les mers et rivalisaient seuls arec
les Espagnols et les Portugais, que pbis d'oie
fois ils combattirent avec avantage. Angot, fort
jeune encore, avait fait plusieurs voyages ci
Afrique et aux Indes. Son habQeté, acocooniBB,
d'heureuses spéculations, lui valurent bientAtuae
fortune considérable qu'il employa magaifiqBft'
ment. Mais ce qui le rend célèbre, c'est moÎK
l'emploi fastueux qu'il fit de ses richesses, qie
l'audace qu'il montra en osant, avec ses séria
ressources, faire la guerre à on État pirifnrt
alors par sa marine. Vere 1530, les Portngisi
ayant rencontré en mer qudques vaisseaux d'ia*
got qui revenaient des Indes , les pillèrent A
cette nouvelle, le bourgeois de Dieppe arme s
guerre ses vaisseaux marchands , y fait raooler
huit cents hommes, et avec sa petite llottik
pénètre dans le Tage et bloque le port de lis-
bonne. Tous les vaisseaux qui entrèrent dans ce
fleuve furent pris , et: tout le pays qui borde les
deux rives pillé. Le roi de Portugal , étooné àt
se trouver en guerre avec la France, fbt contraint
d'envoyer un ambassadeur à François I^, qà
le renvoya au bourgeois dieppois, lequel left
payer une large indemnité. Par malheur Angot
prêta de l'argent an roi ; et quand il Toalnt
trer dans ses fonds, pour prérentr me
que des spéculations manqoées reodakot cer-
taine, François P** oublia qui! avait été reçu chei
le bourgeois normand avec plus de tw ^ gnî s iWMit
que n'en aurait pu montrer un prince; et rainât
n'ayant pas été restitué, Angot rnoomt dm Is
misère.
Le BêM , DietioHn. «ncyctop. tf« la Fthm*; Puk, f.
Dldot
ANGOT (iïo^er/), poète français, aéàCMi
en 1581, mort vers le milieu du ^-septiènN
siècle. A l'âge de vingt-deux ans il publia m t^
cueil d'odes, de sonnets, d'épigrammes, elc,
intitulé le Prélude poétique ; Paris, Gilles Bs*
bioot, 1603 , in-12. Suivant Goiiû^f oo remarqae
entre Robert Angot et Yauquelm de la Freaqi
quelque conformité de tour d'esprit et à^énih
tion. On a aussi d'Angot : les nouveaux Satins
et exercices gaillards de ce temps, en ut/
satyres, auxquels est ajoutée V Vranie et msM
céleste; Rouen, Michel Lallemant, 1637,^-11
Goi^et, BibtiotkéqMe française,
AMGOULÉBIB. Voff. AYMAR.
ANGOULÊME (oomtes et ducs d*), andeiBi
maison noble de France. On dte, oonune praniir
comte d'Angoulème , Turpion ( S39-863 ) , àoA
le dernier descendant mAle ftit Adémar œ J^
mar, mort vers 1218. Sa fille Isabelle, veofo
de Jean, roi d'An^eterre, éponsa HugoesX,
comte de Marche (mort en 1249), au^ eDe
apporta en dot le comté d'Angoulème. Après It
mort de Hugues XTH (1303), les comtés d'AB-
goulème et de Marche furent réaais aux dooaiiBM
665
ANGOULÊME
àe la eonronne par Philippe le Bel, roi de France.
LooÎB y doc d'Orléans (mort en 1407 ) , second
ila de Charles Y, eut en apanage le comté d*An-
fonléme. Son petit-fils Charles (mort en 1496)
col de sa femme Louise de Sayole, François ,
comte d'Angoulèroe, qui monta en 1515 sur le
trône de France sous le nom de François I*',
«t érigea le comté d*Angoulème en duché , en le
donnant à sa mère. Le titre de duc d'Angouléme
ftit porté depuis par Charles, troisième fils de
Fnûçois n'y mort fort jeune, par Charles IX
anrant son ayénement au trône, et par Charles de
Yalois , fils naturel de Charles IX, mort en 1650
(Foy. cet article). Le fils de Charles de Valois,
Loois-Eramanuèl, mort en 1653 , légua le duché
d'Angoulèroe à sa fille Marie-Françoise, qui
éfooMA le duc de Joyeuse, et mourut en 1696,
•ans héritiers. Charles X donna le titre de duc
d'Ànsoulème à son fils aîné , Louis-Antoine ( voy.
cet article).
angoulAmb (Charles de Valois, duc d'),
iÊÊ naturel de Charles DC et de Marie Touchet,
né le 38 avril 1573, mort le 24 septembre 1650.
Fkère utérin de la marquise de Verneuil , mat-
tretae de Henri IV, il fut d'abord destiné à entrer
Tordre de Malte, et nommé grand prieur;
Catherine de Médicis lui ayant légué les
comtés d'Auvergne et de Laoragais , il épousa la
iDe du connétable de Montmorency. Marguerite
de Yalois ayant Ciit casser par le pariement la
domtioa de Catherine de Médicis , Louis xm
donna à Charles de Valois le duché d'Angouléme
en 1619. Ce prince se distingua aux batailles
d'Arqués, dlvry et de Fontaine-Française. Con-
damné à une prison perpétuelle pour ses intri-
gues avec la marquise de Verneuil, il n'en sortit
qu'en 1616, fot chargé l'année suivante de fiiire
le siège de Soissons, et, en 1628, celui de la Ro-
chelle, n prit encore part aux guerres de Lan-
gncdoc» d'Allemagne et de Flandre, et mourut à
loixante-dix-sept ans. Françoise de Nargonne,
qn!! avait épousée en 1644, mourut Agée de qua-
trc-vingt-douxe ans en 1715, par conséquent
cent quarante et un ans après le père de son mari,
Cbaries DL Des deux fils du duc d'Angoulême,
rainé, Henri, devint fou. On a du duc d'Angou-
16mc : 1* Mémoires très-particuliers du duc
d^AngauUme,pour servir à V histoire des rè-
$nêi de Henri III et Henri IV; 1 662, in-i 2. Ces
Mémoires formait le tome I^*" des Mémoires
particuliers pour servir à F histoire de Fran-
ce; 1756, 4 vol. in-12; — V* les Harangues
prononcées en V assemblée de MM, les princes
protestants de r Allemagne, par le duc d^An-
§oeUême; 1620, m-8* ; — 3"* Xa générale et
fidèle relation de tout ce qui s'est passé en Vile
de Ré, envofféepar le roy à la rogne sa mère;
16S7, fo-S"* ; — 4® une traduction française de la
Meùuion de rorigine et succès des chérift, et
de Fétat des royaumes de Maroc, Fez et Taruf
dont , écrite en espagnol par Diejo de Torrès ;
i, 1636, hi-4M.e traducteur n'a mis sur le
666
frontispice que les initiales M. C. D. Y. D. A. ;
réimprimée dans le troisième volume de la Des-
cription générale de V Afrique, fi^., par Mar-
mol , 1667, 3 vol. in-4^
Bttchon . JVbNM tmr Chariê» de Faloii, — Anietme,
HUMT9 généalogique, etc., d» lawtaison ropalê de
France. — De Thoo, Historia mi temporit. — I^Aubl-
tméy /fUtoire univeneitê. — Leloog, Bibiiothèquê
AùtorifiM de la France, — Stemondl , UiMto&e det
Fronçai».
angoulAmb (Louis-Bmmanuel de Valois,
duc d' ) , second fils du précédent et de Charlotte
de Montmorency, né à Ctermont en Auvergne
en 1596, mort à Paris le 13 novembre 1053. Il
embrassa d'abord l'état ecclésiastique, et devint,
en 1612, évéque d'Agde. Plus tard, il changea
d'état, suivit la carrière militaire, se signala aux
sièges de Montauban et de la Rochelle , et dans
les guerres d'Italie et de Lorraine. Louis XHI le
nomma colonel général de la cavalerie, et gou-
verneur de Provence.
AifGOUL&ME (le doc ct la duchesse d'). —
Louis-Antoine de Bourbon, duc d'Angoulême,
et plus tard dauphin de France, fils du comte
d'Artois, depuis roi sons le nom de Charles X,
et de Marie -Thérèse de Savoie, princesse de
Sardaigne, naquit à Versailles le 6aotlt 1775, et
mourut à Goritz le 3 juin 1844. 11 avait quatorze
ans lorsque la révolution éclata. Le comte d'Ar-
tois, pressé de protester par son absence contre
les concessions qu'il reprochait au roi son frère,
émigra dès 1789; ses deux fils le suivirent à Tu-
rin, à la cour de leur grand-père, où pendant
quelque temps Us s'appliquèrent aux sciences
militaires. En 1792, le jeune duc reçut un com-
mandement en Allemagne, mais sans se distin-
guer ; ct le mauvais succès de cette campagne le
fit rentrer dans l'inaction, où il resta jusqu'en
1814. Dans l'intervalle, il ne se fit remarquer
que par son fidèle attachement à son onde, et,
d'après ses traditions de famille, à son roi.
Ayant passé quelque temps à Holyrood, près
d'Édimîwurg, où le comte d'Artois s'était retiré,
il rejoignit Louis XVm à Blackenbourg, et le
suivit à Mittau. C'est au château ducal de cette
ville de Courlande qu'il épousa en 1799 sa cou-
sine, l'infortunée Orpheline du Temple, dont
toute la vie n'a été qu'un tissu de malheurs.
Marle-Thérèse-Char lotte, fille de France,
et qui reçut au berceau le titre de Madame
Royale, naquit le 19 décembre 1778 à Versailles,
du mariage de Louis XVI avec Marie-Antoinette
d'Autriche y et mourut le 19 octobre 1851. Son
éducation grave et religieuse fit germer en elle
des principes sévères auxquels elle resta fidèle »
et qui semblaient devoir la préparer aux terri-
bles coups que le destin loi réservait. Elle nV
vait pas quatorze ans lorsque In journc^e du 10
août brisa le trône de son père, et que la fh-
mille entière échangea les pompes de Versailles
contre la prison du Temple. Ses parents n'en
sortirent que pour monter à l'échafaud ; et la
jeune princesse eut à pleurer successivement son
667
père, sa mère, sa iante Elisabeth, et son frère.
Enfin TAulriche se souTint de la petite-fille de
Marie-Thérèse : elle né(çocia en sa fkTear, et, le
26 décembre 1795, fut effectué à Richen, près
de B&Ie, l'échange de la fille de Louis XVI contre
les conventionnels Camus, Lamarque, Quinette
et Bancal, et contre BeumonTille, ancien mi-
nistre<de la guerre, que Dumouriez avait ancien-
nement livrés à Clairfayt. Arrivée à Vienne, elle
y resta plus de trois ans, vivant des revenus
d*un legs que la duchesse de Saxe-Teschen, sa
tante, lui avait fait, et épousa son cousin à Mittau
le 10 juin 1799. Les nouveaux époux restèrent à
Mittau jusqu'au commencement de 1801. Ils cher-
chèrent ensuite un asile à Varsovie. Le sort les
ballottait : sacrifiés par la Prusse, ils retournè-
rent à Mittau en 1805, et dès Tannée suivante
Tempereur Alexandre les alMuidonna à son tour.
L'Angleterre seule, jusqu'où le bras de Ifapoldon
ne pouvait atteindre, leur promettait un refuge
durable : Louis XYIII s'y rendit à la fin de 1806,
et acheta, quelque temps après, le château d'Hart-
well, où toute la fiunille at- trouva bientôt réunie.
Le duc et la duchesse d'Ançoulème y vécurent
dans une profonde retraite. Les revers des ar-
mées françaises et de leur illustre chef mirent
fln à cette vie paisible et uniforme. Lorsque
l'armée anglo-espagnole franchit les Pyrénées , le
duc d'Angouléme, étant débarqué dans un port
d'Espagne sur la Méditerranée, se joignit à elle,
et adressa, le 11 février 1814, aux Français sa
proclamation de Saint-Jean-de-Luz, où il disait :
« J'arrive, je suis en France, dans cette France
qui m'est si chère ; je viens briser vos fers ! »
Ses paroles furent écoutées : une grande fer-
mentation se manifesta dans tout le Midi; les
royalistes coururent au-devant de loi; et le 12
mars le duc, appuyé par les iMkloimettes enne-
mies , fit son entrée à Bordeaux » où Louis XVIII
fut aussitôt reconnu et prodamé. Son langage
fut conciliant, et il annonçait des intentions libé-
rales. Après avoir parcouru les déparlements dd
Midi pour les rallier sous U bannière des Ifs et
prévenir les malheurs que le fanatisme pouvait
y produire, il alla rejoindre son père et le roi
Louis XVin à Paris le 27 mai 1814. Ce roi,
rapi>olé de Vexil, avait fait son entrée dans la
capitale quelques semaines auparavant ; il s'é-
tait plu à montrer aux Français à ses côtés celle
qu'il nommait sa fille, son Antigone , et qui avait
pris pour devise : Union et oubli.
Le duc et la duchesse d'Angoulème étaient à
Bordeaux , ville considérée alors comme émi-
nemment royaliste et très-favorable en effet à la
cause des Bourbons, lorsque, le 9 mars, la nou-
velle du débarquement de Napoléon leur fut
transmise de Paris. Nommé Tannée précédente
colonel général des cuirassiers et des dragons, et
grand-amiral de France, le doc reçut alors les
pouvoirs extraordinaires d'un lieutenant général
du royaume. H forma aussitôt un gouvernement
pour les provinces du Bfidi, réunît des troupes,
ANGOULÉME
M
et remporta sur la route de Lyon phisienrs avu-
tages sur le parti bonapartiste. De son côté, b
<]ochesse montra beaucoup de i>ésoliitioii, passs
les troupes en revue, les visita dans leurs ci-
semes, et cherchait à rallumer le fini mounal
de Tamour des Bourbons. C'est à propos de ertte
conduite sans doute que Napoléon a dit d'eHe
qu'elle était « le seul homme de sa feniHe. ■
Mais ses efforts furent aussi fnfhietueni qw
ceux de son mari. Cdd-d B*aTait à oppoier
que son inexpérience à des généraox baÛes;
d*aUleurs incertab sor les dispositions des htli*
tants, et bientôt abandonné d'niie grande pirtle
de ses troupes, il ne put tenir la earapagne, el
se rendit prisonnier le 16 avril 181 S. Un géaM
le conduisit à Cette, où, par ordre de HapoléoB,
il recouvra la liberté en s*embarqaant. Sa fémm
avait quitté la France quinze jours pins tôt Le
duc d'Angouleme alla à Madrid, où il reçot m
accueil bienveillant : il s'occupait d'organiser m
corps de troupes et de s'établir anr la fronlièit,
lorsque la nouvelle de la seconde abdieatkMi de
l'empereur rendit ces mesures fnotiles. H te hâli
donc de retourner en Franee, et de proâter de
l'enthousiasme que la eanse royale eicitait en-
core une fois dans le Midi, pour former des In-
taillons de volontaires et rétablir Tantorité di
roi son onde. A Paris il rejoignit la dodietie b
7 août, et le 15 il en partit avec eDe ponr re>
tourner à Bordeaux , leur ville chérie , oà I d^
vait présider le collège éleeloral de la Girende,
convoqué ponr le 33. Les Sections répondhvi
à letrrs vœux; et après avoir visité ToukMse,
Os revinrent à Paris, oè, après quelques
de cabne, de nouvelles épreuves les
Leur frère, le duc de Berry, fîit asaaiainé en lOB.
La gnerre d'Espagne, quoique i^éraleineBtBd
vue en France, environna le due d*AngoulÉBK|
auqnd en flit confié le eommandement, fum
certaine popularité militaire dont n*avail pM
joui jusqu'alors. Les combats que le
sime eut à livrer étaient insignlfiantft ;
aimait h y voir le présage de tiiwnp h e s
veaux qui laverafent la honte des deox InTieioit
ennemies. Secondé par des guerriers teisqiek
duc de Reggio, le maréchsl Moncey, VMHor, k
généra] Guilleminot, etc., le due d'An^tMitfne
remplit les intentions do roi, et rendit, le l'^et-
tobre 1823, la liberté à Ferdinand VIT, quH re-
çut à Puerto-Santa-Maria de Cadix, n stigaaliM
modération par Tordonnance d'Andojar, que hi
violentes réactions du parti royaliste a/nieâ
rendue nécessaire ; mais H n'eut pas asseï et
fermeté pour en garantir l'exécution. Pnforil
on lui désobéit : la régence royale de Madrid pff*
testa ; les troupes de Navarre sedédarèrent euelM
dans une adresse, et nommèrent Tonlnnneam
un attentat, une usurpation. Telle fiil la
naissance des Espagnols pour le eondnite
plaire et la disdpline parfaite de l'armée phoii
sons les ordres du duc ; conduite qui a IkK dire M
ministre Canning que « jamais année n^ aff^
669
ANGOULÉME
sionné si peu de raaux, et n'en a tant empêché, n
Le «lue d'ADgpoléme, Tivement contrarié, quitta
Madrid le 4 uoyembre, et le 22, par un ordre
du jour daté de Oyanoun, prit congé de sa brave
année.
A TaTéiieinent de Charles X, le 16 fteptembre
1814, le doc d'AngouIéme prit le titre antique de
Dauphin. Qaoiqu*il assistât souvent aux con-
wiU des ministres et qu'il fût aussi question de
VA eooBcr même un portefeuille, il ne prit aux
albir» qu'une part bien secondaire : le public
ca attribuait, à tort ou à raison, une plus Im-
portante à la Daophioe; aussi n*obtinl-elle, dans
les d^iartements qu'elle parcourait de temps en
tanps, et surtout dans ceux de l'est, qu'un fh>id
aecudl , tandis que Quules X et le Daupliin se
louaient beaucoup de la manière dont ils y
étaient reçus. Les ordonnances du 25 juillet 1830
raavrirent la route qui devait, pour la troisième
faîsy conduire la bmille royale à la terre d'exil.
Le Dmphin, après avoir durement reproché
an maréchal doc de Raguse l\ssue d'un com-
W auquel on ne loi permit pas d'assister, prit,
le M, le commandement des troupes rqwussées
de Paris et réunies au pont de Sèvres ; mais il
était trop tard pour rétablir les afTaires. La Dau-
pUw, absente d^mis quelques semaines, ac-
coorat de Dlion, déguisée, et non sans courir
des périls, et ne retrouva son époux qu'à Ram-
bonhel, où la cour venait de se retirer. LÀ, le
naatiliiii signa, en date du 2 août, coi\jointement
avat Chartes X, Pabdication au trône et à tous
SCS droits en Ikveur de son neveu le duc de
Baràeanx; mais cette mesure ne changea rien à
la marche des événements, contraires à la bran-
che aînée des Bourbons. Toute la famille royale
M obligée de quitter le territoire de la France.
Pariie de Rambouillet le 5 août au soir, elle n'ar-
riva que le 16 à Cherbourg, lieu indiqué pour
MB embarquement. Ces retards ne purent sauver
WÊb caoae désespérée : les princes durent la re-
eoeoiltre telle par l'altitude des populations
iiones, et paréc^s des couleurs tricolores, dont
b traversaient le territoire. Ils débarquèrent en
Aa^elerre le 23, et furent reçus comme des par-
licaliers. L'opinion publique dans ce pays leur
, éUit contraire, Charles X demanda et obtint de
pouvoir se fixer de nouveau À Edimbourg, au
1 diàleau de Holyrood. Le duc et la dudicsse
' (TADf^ul^nie y vt^ctircnt dans 1<i retraite, sous le
Mm de comte etdn comtesse de Marne, jusqu'au
9 laptembre 1832, où cette dernière, dont la
■até aoudrait du climat de l'Ecosse, partit pour
It continent, accompagnée de la sœur du duc de
Bordeaux. Elle arriva è Vienne le 6 octobre, et
y resta jusqu'au 2ô, d'oii elle partit pour aller
r^oindre le comte de Pontliicu et celui de Marne
à Prague. La famille royale se trouva ainsi
quelque temps réunie au palais (Hradchin)
de Prague ; elle se transporta phis tard à G6-
riU, où s'éteignit Charles X en novembre 1836.
Huit ans après, moarut le doc d'Angoulêne, qai
— ANGRAN 070
fut, sept ans après, suivi au tombeau ivir la
duchesse, sa femme. [Enc. des g, du m. y avec
addit.]
ANGOrLifeNB {Jacques d'), sculpteur fran-
çais, vivait à Rome vers le milieu du seizième
siècle. Reims est sa ville natale; il fut nommé
d^AngotUême, d'après la ville qu'il habita à son
retour de Rome. Ses travaux étaient fort estimés,
et on les a même comparés à ceux de Michel- i
Ange. On conserve encore, dans la bibliothèque
du pape, trois grandes figures en cire exécutées
par d'Angouléme; et Ton voyait, dans une grotte
voisine de Meudon, une belle statue de l'Au-
tomne, également sortie du ciseau de ce 8culi>teur.
Fuitll, jéU§emeUÊês Kûmstinr-ljêxicem, — M. LmiIi
Parts, neimeskma / Reims, 1847.
AiiGOULBVKBiT cadet, pseudonyme d'un
poète satirique qui vivait vers le commencement
du dix-septième siècle. On a sous ce nom un
recueil intitulé lesSaiyres bastardes, et autres
cmvres/otastres du cadet Angoulevent; Pànt,
1615. Selon M. Weiss, c'est un de ces trois
poètes cyniques (d'Auvray , de Motin et d'flter-
nod ) qui se cache sous le pseudonyme d'An-
gonlevent. Le fou de Henri lY portait aussi le
nom d'Angoulevent.
Biographie univenêlUf loppl. — Brunel, Manuel du
libraire.
ANGorLEVENT, fou de Henri IV. Voij, Jou-
BCHT (Nicolas).
ASGtUL^ D'àLLERAT { Denis- François) ^
magistrat français, né à Paris en 1716, mort le
28 avril 17M. Après avoir été suooessivcroent,
conseiller au parlement, maître des requêtes,
intendant de Lyon, procureur général au grand
conseil, il fut appelé, en 1774, à la place im-
portante de lieutenant civil du CliAtelet II rem*
plit ces fonctions avec un espric de eoncibation
qui lui valut rcstiroe générale. Bion content da
donner l'exemple aux jeunes conseillers du par-
lement, il ouvrit des conférences utiles à leur
instruction. Rien ne peint mieux i'i^uité et la
bienfaisance d'An^^ran d'Alleray que k trait soi-
vanl qui a fourni à ClMuslenet4^iiysé};ur le sujet
d'une ooiiuWlie en «trois actes , intitulée le Juge
bienfaisant. Dans Thiver de 1787, lesgardesda
rxNnmeroe arrêtèrent pour one dette assex consi-
dérable un malheureux père de famille. D'Alk'ray
fut forcé de le faire conduire en prison ; mais
il y devança le prisonnier, paya sa dette, et le fit
mettre en liberté. En 1787, Angran d'Alleray fut
nommé conseiller d'£tat et ineintH'e ée l'Assem-
blée des notables. Les troubles de la révolu lion
vim'ent boule^'ersersa paisible existence. Il rési-
gna, en 1789, ses fonrtiuns de Kentenant-^civil du
Cliâtelet , et se retira au sein de sa famille, oun-
posée de trois tifles, dent l'alnéc avait épou.sé le
marquis de Vibraye , lieutenant généni , goiH
vemenr du due d'Enghien, hi aeoonde, le mar-
quis de la Luzerne y ambassadeor à IiOB<)res, et
la troisième le comte <le la Luzerne. Traduit dc-
VMt le t iibunal rérololloBnaire, el accusé d'à-
671 ANGRAN
Toir fait passer des secours aux émigrés, An-
gran d'Alleray avoua noblement qu'il arait en
effet envoyé de l'argent à son gendre. « Ignorais-
tu la loi qui le défend, lui dit on des jurés? —
Non ; mais, répondit le vieillard, j'en connais ime
plus sacré€ : celle de la nature, qui ordonne
aux pères de secourir leurs enfants. » n Ait con-
damné à mort. L. J.
BioçraphU nouvelle <Uê Contemporains.
ANGRIAHl OU ATGCANI OU DE AT60NH1S
(Michel) y moine italien, né à Bologne vers le
milieu du quatorzième siècle, mort le 16 no-
vembre 1400. 11 étudia dans sa patrie, entra dans
l'ordre des Carmes, et fut reçu docteur à l'nni-
Tersité de Paris. De retoar en Italie, il se fit re-
marquer du pape Urbain YI, qui le nomma vi-
caire général. Angriani fut pendant cinq ans gé-
néral de son ordre, et se retira dans le monastère
de Bologne, où il mourut. Le plus considérable
de ses ouvrages est un commentaire sur les
psaumes, dont on a longtemps ignoré l'auteur;
il est intitulé Incognitus in Psalmos; Milan,
1510, in-fo1.; publié par Léonard Yeggio, et
réimprimé plusieurs fois ; la dernière édition de
Lyon est de 1682, 2 vol. in-fol. On a encore de
lui : Quxstiones disputatx in librum quar-
tum Sententiarum ; Milan, 1510, in-fol.; revu
par François-Léonard Priolo; Venise, 1623, in-fol.
P.ibrlrla«. Bibliotheea latina mtdim mtatU, V, p. ffi,
édit. InS*. — fficéron . Mtm. — CAme de Viiliers de
SalDt-Étlenne, BibUothêca carwtêlitana. II.
AXGiTiBR { François), sculpteur français,
né à Eu en 1604, mort à Paris le 8 août 1669.
Il était fils d'an menuisier, et montra dès sa jeu-
nesse beaucoup de goût pour la sculpture. Il eut
d'abord pour maître, Carron d'Abbeville , puis il
vint à Paris se perfectionner dans l'atelier de Si-
mon Guillain. Anguier parcourut ensuite l'An-
gleterre et l'Italie. A son retour, Louis XIII le
logea au Louvre et le nomma garde du cabinet
des Antiques. On ne peut énumérer le %nnâ
nombre des morceaux sortis du ciceau de cet
artiste, dont le tour fin et délicat est toujours d-
roiré ; nous citerons surtout : le Tombeau du
cardinal de Bérulle, dans l'église de l'Oratoire
près du Loorre; — to Statue de Henri^ duc de
/(oA/zn-CAa5o^ autrefois dans l'église des Cèles-
tins, sur le quai de ce nom, aujourd'hui dans les
gftleries de sculpture du Louvre; — le Mauso-
lée de Henri, duc de Montmorency, décapité
A Toulouse en 1632; aux pieds du due était sa
femme, Blarie-FéUde des Ursins, en partie voi-
lée; sur quatre coins du monument, s'élevaient
la Valeur, la lAbéralité, la Noblesse et la Piété :
ce mausolée décorait l'^se de la Visitation à
Moulins; — la Chapelle funéraire de la fa-
mille de Thou, dans Saint-André-des-Arcs de
Paris , église aujourdliiii détruite; — enfin dans
la cathédrale de Reims, deux Anges, en argent ,
portant la tête de saint Rémi, A. ni L.
GnUbcrt, Mémoim Hogrophi^uet de la SHn» Infi'
rieutre. ^ DictUmnairt âêlm Canmnation; -Marte
— ANGUTER
673
Saofratn, Curiositei de Parité p. tSS. — f'Uf da fa-
meux Scutpteiirs.
ANiiViKK (Michel), sculpteur français, frère
du précédent, né à Eu en 1612 , mort à Parisk
11 juillet 1686. 11 naquit, pour ainsi dire, seolp-
teur, puisqu'à quinze ans, et sans avoir eu de no-
tions premières, il sut exécuter phisiears travaux
d'art dans l'église des Jésuites de sa TiOe natale,
n vint ensuite à Paris étudier tous GoBUn,
puis il alla à Rome où il eut rAlg^irde pov
maître. 11 fit sous les yeux de cet habile artîA
plusieurs bas-reliefs, et fttt employé aux déeon-
tiuns de la basilique de Saint-Pierre, à ceOes de
Saint- Jean des Florentins , et de plusieurs paUs
particuliers. Il ne revint en France qa*en 1661,
après dix années d'étude et de travail. Sonfinèn^
François, l'y accueillit et lui fournit roecasidi
d'utiliser ses talents , malgré les troubles de b
Fronde. Michel débuta par une statoe de
Louis xm, qui fut coulée en bronse et érigée à
Narbonne. Anne d'Autriche le chargea de la dé-
coration de ses appartements du LooTre : od y
remarque, dans la troisième pièce, dôme pelib
amours qui enlacent d*une guirlande un fftnà
morceau de pehiture. En 1662, il orna I'^jUk
du Val-de-Grâce du groupe de la NatUHté, ^Mé
sur le maltre-autel ; la disposition en estheortoie,
le caractère de la Vierge est beau ; saint Joseph
exprime bien une respectueuse surprise ; la Ignre
de Jésus endormi est pleine de charmes : ce
groupe est le chef-d'oeuvre de Mkbel. n exécuta
ensnite dans l'église des Célestins de Paris le Mo-
nument élevé à Henri P' due de LonguewUU,
composé d'un obélisque dednq mètres, à qotfn
faces de marbre noir dans lesquelles flontincrsiléi
des bas-reliefs allégoriques, représentant tàr
bondance, la Justice, la Farce et la Frmdenee,
11 se fit encore remarquer par le monument
de Jacques de Souvré, commandeur de MaMe^
et par une statue de Louis XIV, en pied. Il M
reçu, en 1668, è l'Académie de Peinture doatl
devint recteur en 1671. En 1674, il termin les
bas-reliefs de la porte Saint-Denis, co mm eKéi
par Girardon. On avait aussi de lui dans la ckt-
pelle basse de Saint-Denis de la Châtre, déMe
en 1810, une Apparition de J.-C. à saint Denis
un 5ain^ Jean et un Saint Benoit dans le eos-
vent des Filles-Dieu, un Cruci/lx de marlireà II
S6rbonne, on en bois, qn*fl légua, en momil,
à l'église de Saint-Roch : « Je ne poorFais, di-
sait-il, en exécutant ce crodfix, terminer ose
carrière par un morceau plus analogne à nei
sentiments. » Michel Anguier doit être oonsidéi^
comme un des meilleurs sculpteurs flrançais di
dix-septième siècle. Il fat enterré à Saint-Roch,
près de son frère atné. On graTa sur lenr tooitie
l'épitaphe suivante:
Dana sa concavité, œ modeste tombeaa
Tient les os renfermés de l'an et l'antre rrirr.
Il leur était aisé d'en avoir nn pins bean
81 de lenrs propres oialM Ils l'cnasent vooln bit*'
A. nsL.
AleiaBdre.LeDolr, Mutée ée» MùmmmiUfraMÇÊU,^
673
Gulibcrt, Mémoires Bioçraphiqties de la Seine Infé-
rieure. — Marin-Sangraln . Curiositez de Paris, — Dic-
tionnaêrê éê ta CanveruMon,
«AHGUiLLA (Jacques D'), pemtre, natif de
LBcqoes, viTait aa quinziènaie Mècle. apparte-
nait à l'école de Giotto. Son coloris avait de la
▼Hacîtéy ses draperies étaient jetées avec goût;
«nfin Tensemble de son dessin était à la fois cor-
rect et proportionné.
Os9ervawione sopra aleuiU antieki MomoMMM nMo
Stato Lmekêm, itiB, p. i».— Nagler, Nmm ÂUgewtêines
KÊHMUeT'Lêxieon,
AHcmLLARA (C^Uwanni- Andréa DELL*)
eâèbie poète italien né vers Tan 1517 à Satri;
OD ignore la date exacte de sa mort. Qaoiqae
d*nne ftmiUe pauvre, il reçut une certaine ins-
truction, puisqu'on le voit à Rome employé chez
un imprimeur comme correcteur d'épreuves.
Une intrigue avec la femme de son patron le
força à s'enfuir de Rome. Après avoir été dé-
pouillé par des bandits, il arriva à Venise, où il
trouTa encore un emploi de correcteur. Ce fat
dans cette ville qu'il composa, pour une somme
d'environ douze cents francs, sa paraphrase des
Métamorphoses d'Ovide. Cette paraphrase, qui
crt le chef-d'œuvre d'AnguiUara, a été louée outre
mesure par les critiques italiens : quelques-uns le
préfèrent même à l'original, et Crescimbeni le met
sur le même rang que la belle traduction de VÉ-
néUie par Annibal Caro. Non content de dé-
layer le style déjà si dilTus d'Ovide, Anguillara
allèn les idées du* poète latin par un mélange
didées et de sentiments modernes. Cette traduc-
tieiiy qui fit la réputation d' Anguillara, n'améliora
point sa fortune : il revint à Rome aussi pauvre
qnll en était parti, et, sans que ses malheurs
l'enasant corrigé. Joueur et débauché , il vécut
dans la misère, et, après s'être vu réduit à ven-
dre, pour vivre, ses livres et jusqu'à ses liabits,
fl mourut dans une infime taverne d'un des plus
pauTres quartiers de Rome. Les dernières traces
^oa troQTe de son existence sont dans une
lettre à lui adressée par Annibal Caro, en avril
1564 , et dans la préface de sa tragédie d'Œdipe,
datée de Venise, février 1565. Les ouvrages
d'Angoillara ont pour titre : le Métamorfosi di
ùMio , ridotte in ottava rima ; les trois pre-
miers livres parurent à Paris, 1544, in-4% et de
nouveau à Venise, 1555, in-4°. L'ouvrage en-
fier fut publié à Venise, 1561, in-4% et dédié
à Chari^ DC, roi de France, comme la pre-
mière partie avait été dédiée au roi Henri II.
D'antres éditions, annotées par Giuseppe Oro-
logj, parurent à Venise en 1563, in-4''; 1575,
In-*»; 1578 , in-i*» ; 1579, in-S*»; 1581, in-4*;
1584, in-4<*; 1592, in-4". Ces deux dernières
éditions, données par les Giunti, sont ornées des
figures de Jaoopo Franco ; — // primo libro
delT Éneide de Virgilkif ridotto in ottava
lima ; Padoue, 1564, in-4^ ; Venise, 1565, in-S"*;
les auû^ livres n'ont pas été publiés ; — Rime ;
ce sont des poésies lyriques et buriesques dans
le genre appelé Bemesque ; le plus connu de
ROUV. BIOCR. imiVBRS. — T. II.
ANGUIER — ANGUILLARA
674
ces petits poèmes a été souvent réimprimé parmi
les œuvres du Bemi ; fl est intitulé Capitolo
di Messer-Giovcm' Andréa delV Anguillara ai
cardinale di Trento; — Bdippo, tragedia;
Padoue , 1565 , in-4*' , et Venise, 1565, in-S";
la date de 1556, donnée par Mazzuclielli pour
l'édition de Padoue, paraît être une méprise :
cette tragédie est insérée dans le huitième vo-
lume du Theatro Italiano an^ico. Milan, 1809.
La tragédie d'AnguiUara n'est point une tradue-
tion ni même une imitation de Sophocle ou de
Sénèque, c'est une opuvre originale, mais très-
imparfaite, qui manque surtout d'unité : l'inté-
rêt, divisé entre plusieurs personnages, s'épuise
promptement. Uraboschi raconte que VEdippo
d'AnguiUara fut la première pièce jouée sur le
Théâtre Olympique bÂti par Palladio à Vicenoe,
et Riccoboni (notoire du Thédtre italien),
prétend que la dernière pièce représentée sur ce
théâtre Ait la traduction de VŒdipe roi par
Giustiniano. La coïncidence est curieuse , si les
deux assertions sont exactes. L. J.
Mazuchelll. SerUtori d'Italitu- TIraboscbi, délia Ut-
teratura italiana, — Crescimbeni , Storia delta votçar
poesia, I, SM. v, ae.
âhguillâba (Louis OU Àloysio), célèbre
botaniste italien, né au commencement du sei-
zième siècle, mort en octobre 1570. Il prit son
nom du Ueu de sa naissance, Anguillara^ près de
Bracciano, dans les États du pape. Bien que le
seul ouvrage d'AnguUlara ne forme, dans l'édi-
tion originale, qu'un petit volume in-12 de 270
pages, la valeur de ses travaux le place plus haut
comme sarant que beaucoup d'auteurs de gros
in-folio, n se destina à la carrière médicale et
enseigna la médecine à Ferrare. On ne sait guère
sur sa vie que ce qu'U nous en ipprend lui-
même, n raconte qu'A Toyagea en Chypre, Can-
die , dans une partie de la Grèce , en Illyrie, en
Italie, en Provence et en Suisse. H séjourna
quelque temps à Candie , et étudia sous la direc-
tion d'un speziale (apothicaire) rhodiote, nommé
Constantin. A son retour en Italie, il suivit les
leçons de tihini , et fut appelé en 1546 à Padoue
pour administrer le Jardin botanique qui Tenait
d'y être fondé en 1545 , selon Tiraboschi, bien
que d'autres historiens fassent remonter cette
fondation jusqu'à 1535. Sprengel assure qu'U joi-
gnit à cette place celle de professeur k l'université
de Padoue ; mais ce fait n'est pas mentionné par les
autres biographes. L'ouvrage qui assure la réputa-
tion d'AnguiUara fut publié, non par lui-même,
mais par son ami Giovanni Marinello, sous le titre
suivant: Semplieidi Luigi Anguillaray H quali
in più pareri a diversi nobili huomini scritti
appaiono, e nuovamente daM» Giovanni Ma-
rinellOy mandaii in luce; Venise, 1561, in-12;
cet ouvrage consiste en quatorze lettres adres-
sées à divers personnages , et contient les ré-
sultats des observations faites par Anguillara
dans ses nombreux voyages. Ayant recueilli un
grand nombre de plantes, il les compara avec
!{2
675
lt>6 c<«$criptian« des nalursliEte» greu et ronuûaa,
i;i essaya d'ébUIr |a concordance des noms an-
liqui'$ avec les noms modernes. Pour meaer i
bii'ii te travait ilélicat etcoin[>liqué,iliieaeeuD-
triiln pas d'éludlcr avec aoin li-jj lEUvre» jmpri-
mi't'S lie Theoptirasle et de Dio&coriile, il COQ-
biilla les manu&ciils encore eilatants de quelques
anciens rhUoloines. Gr&ce à laot de laborieuses
recherches , il parvint k décrire avec une grande
evaclitode, bien qu'un peu trop aueciacteroent,
quinze cents plantes environ; mais il ae les classa
point avec méthode, elles dâ.signa taalût par
leurs nums ancieue , tanlût par les noms vul)^-
rement employés de son temps. Parmi les plantes
qu'il fit connaître pour la première rda on trouve
les suivantes ;5a/tcornia/ruficoiii,/(ui7iinii)n
graa<HJlorum , Satvia pom\fera, Campho-
rosma monipeliarn, Ruppia maritima, An-
ehusa tinctoria, Solanum lycopersicum ,
Quercus Mgllops, etc.
Malgré le service signalé qu'il venait de rendre
ila iicleoce, et eu dépit de la bonne foi et de la mo-
destie qui se font voir ft touten lea pages de son
livre, le botaniste italien excita la liaîne de Mat-
thiole, qui était alors au comblede la réputation.
Cet illustre savant, irrité qu'Angulllara eût osé le
contredire, l'accabla dlnvecllves, et flt partager
sa colère i Aldravandi , comme on peut le voir
liar ce rragmenl d'une lettre de Matlhiole à Al-
dravandi : « Je suis cbarmé que vous t'ayei re-
connu [ AnRulllara) d'abord pour très-l^oranl ,
puis pour très- méchant et très-envieux > (motlo
me piace che lo habbiate connoxeiato prima
par ignorrmUsiimo , e poi ptr malignititmo
ed invldioiissimo). On peut opposer à en In-
jures le jugement impartial de Haller, qui loue
l'exactilude des observations d'Angnillara, la
modestie avec laquelle il combat les oplnioni
erronées des autres, et ses corrections de Dros-
corides. La haine de Mattliiute et d'Aldrovandi
pour Anguillara et les persécutions qu'ils loi sus-
citèrent semblent l'avoir Torcé i quitter Padoue.
]| se retira ï Ferrare selon les uns , ï Florence
suivant les autres. Ses lettres ( Pareri) écrites
â Padoue, et datées de difTérenlcs époques de-
pois 1639 jusqu'en 1561, ont été imprimées plu-
sieurs fois ; ou croit que ta première édition est
de Venise laei, iD-8*. L'Édition in-douze, publiée
la même année, dans la même vUle, est Irfes-
eilimée et tris-rare; elle contient deux gravures
(le ehamaleon et le seduin arborracens), qu'on
place parmi les premiers essais de la gravure sur
bois. L'ouvrage (rAngutllara est en italien ; Il Tut
traduit es latin, Bile, lâ05, avec des notes de
Gaspard Bauhln. — Eioy et Carrère font mourir
Anguiilara à Padoue en ISïiO; c'est une erreur
évidente, puisque nous avons de cet écrivain des
Ictl res postérieures i celte date. Selon Mazzucliïiii,
il mourut t Ferrare, en 1570, d'une Bévre pesti-
lentielle, au retour d'un voyage tïit en Fouille avec
■e F-vangctisIa Quadramio à la recher<Ae des
AMGUILLARA — ANGUS 6T6
Gcrtuer consacra i la oéinoire du botaiùstc
italien le genre anguiilara, Bom qaa L. d«
Jusaieu remplaça par oelui de Badula al que
R. Brown a randu t un ganr* ds plante* da la
fiunille dsi mélanlluuiu. L. J.
Mmacbtm.SerilUrriniallm. - 'nrnbouM . »L vu.
piaules projets à lacomposltlon de la Uiériaqae. I ti,tia, Jtiau jUgtm.
Sappl. — .iprcnaci , UiiUfta Ret ibrtarw. — U>kR,
BIMIat Bal. — Bnch and Cruber. Mlf*in. Bmtttlar.
*Aii6ViLi.KSi (ClMHifuii Doaie^tca),ati
Pise en l7Ae , mort dans la mèma vttta «■ lUl.
Jurisconsulte et poéU, U remplit des fca rt J OT
administratlT«*Ms !«§ dl(TéT«iU«o«ietiMn«aK
qui se saccédtrentt» Toaaute w anmw aw aw ar^
du dix-neuTièma stèda, et devint aimtiiN di
la grande duchaase tliui, tmit dt WifléM
Après les évéoerMBU d« iBli, AiwiiOtH M
chai^ de professer lalitlératnr* latiMi fm-
tersité de »aplea. &n IBU it IM M
lierderuniversitèdePi
do la Crusca , ami et conaapoBdant4« liMii d
de Ricci, AnguiUeal « (wunl de nonUireu vtida
au GiomAlê Je' ledersti de Plia, et tndwiH
le Génte du eirUlimiitm» de Chalem briiid d
autres ouvrages Truçtia. U ■ Uitié «ocoie dH
poésies insértM dau le Parnatio dei foëb vi-
ifen(i et rtlmprimécas^arteeatPiM, liia,lNL
ANS Cl scie LA. roy. J
■AnecB ou XHsua, en latiB Mmfwittu»
jSneas , écrivain irlandata du hnHMM siWi,
surnommé CéiU Dé, es tattn Ke4êà«m*, c'mU-
dire adorateur de DIen. Il «lail Ils d'OH«li,di
la race royale des Dalriads. B se H, It èi j iw*
encore, moine dans l'abbaye de CIwiiHEBacfe
00 Cluain-Eldnacb,daQalelerTit4ilr«deBfM-
gla, à présent Clonenagh, uit il eut pour iiiltia
Mal-Athgène,TMrten TaT. 11 w reHrt {ihMlaid,
comme ermite, dans un Hen désert qot f«tl
longtemps son nom. 11 dia eMutl* dana l'aU^e
de Tamhiact, k présent TUlaght, prëe de DnUlai
puis il eut, dit-on, la vision d'un ange, ^i le H-
termina, à écrire la vie des saints.
Ses principaux oavregra ( eaeore laédlll)
sont : FettTt, OU descriptIoB des fMee iflItWIi '
par l'Église, par stances de iptatra UpKS, dvl
chacnne contient six syllatm «I IMl par ■
de deux syllabes : O'RdUy en tf' ' '
nuscrits; Psaller nuJIaim, on
également en inanuecriL
ictUmi Bt t\t tbrrmt-Ctme StlUt
—- -a,rm
milieu do dix-bnlUème alèele,nMft II
n octobre 1821. IT l'est distingné dans la;^
vure do paysage. On a de lot ans eelledien de
Vues des résidences de l* grtaide etdtlnff-
lite nobleise.
ftiramaoLA ou askosciolà (i) (.lopAo-
niiA0),fini>me peintre, aéti Crénwoeeiiisas,
morte k Gèae» len IfllO. fière àe Baurdiiu,
elle iMp M M de bonne heure son mattre , «t porta
l'art da portrtft à m ph» hante perfection. Phi-
lippe II l'atlh* h M cour, où l'honneur de po«er
Jeranl die M MtpiM par Im pini grandi du
royanme. Deimte elle épouu un Moncade, qd
li fixai Pa)«nne. Devenue veuve, elle m reniaria
tmo an LonietKnl, qa< l'eromena à Gioes, oA
cBe derint irn^ Elle pMsait pour li per-
■oniK de «on 4Me qui r^Miault le mleax inr
le* aria. Sa maitMi devint un* école de théo-
rie, qol, tuivant Lanil, parvint ï régénérer la
pdnture ){éno<te, tombée en décadence. Sa vie
dura prêt d'un *lécle ; H Van-Dydt , qui eut k
lambrar de rfcooter, anuraJt qui! avait plna
tiHirla de cette vldDe lemine «veu^ qne du
pÂrtra le mleiu; voyant. Se» portraits (ont peu
bombreni. Madrid en a coruerré, dK-nn, quet-
qncMOU ; Florence en poasède deux ; l'Ailcmàpie
el la Franoc n'en ont pa«; eo AngletorTe, Ujai
a nn ebna le comte d'Yarlnrongb.
Liaii-VUBI, yiU d^ iHllari. - Soprinl. rUé 0^
ANaALT.aataaDprindteeallcmawle, dtntle
t«nlti*« «at mûttfé dan* las Ktatit de la Pnuaa.
I& d«M(^ ds Benard, Bis pntné d'Albert,
■UBonoaë/'Ovrt.BkaNpiiadeBtaBdebourg, ea
1141. Oe Benard tut pour ^Moage le comté
d'Ariott, aaquel fljelgnlt, «n liao, ledoebéda
Sa» , el ooatribua i l'élection de l'empereur
Frédéric I" , après la praaeriptioa de Henri le
Uam. BinwrdhiamoTt,«« 1313, Ugoa traîné
4eMBflIa,Henri, )t peueMioa d'Anhalt, et an
(Itijeiiae, celle de Sue. Ce*t tD prince Henri
1K I iiiiiiwi I nditoire praprcnwrt dite de la
■Miaoa d'AibiR, qni comprend aufourd'hui
trak Ipee > AnltaU-Dmau , AtUmU-Btrn-
hwr;, ei AnluUt^Mthên. U ligue A'Anhalt-
Zerbat aTélei^ m I7B3 par in mert de Fré-
cidbtéi
léopold-FrMé-
Mcaétol^eotebrenw.a'a'qu'unieDifils, Dé
ea laatj itM* (reie IMres, GeorKe-Bernard,
■éai7W, Prédérie-AogMte , né en I79S,
AHGUSSOLA — AMHALT IBfTHbowrg)
1 1807, a'mt pas
d'oi&nta. A la révoIntloD de 1848 , la peuple
tennda m «Ukl le renvoi de l'ancien minis-
r Un , <( «ne amistitiititMi nouvelle fiil prodamée
' la it odotoe IIU. Malt depdi nnstallaboa de
MiMra PVMia, eeuleau par la Prasae, on ■!
tWUM ftm à pea k t'aaeien état de eboaa. —
X« aonl maAre eneore vivant dans la ligne
4'ABUl-Benibonrg ert la prtoeeaa* Emma ,
CTS
depuis |g4& veuve du prince George de Wal-
deck. he duché d'Anhait-Bernbnurg est admi-
nldré par on conseil de régence, aous i'biflueoee
dn cablDiTt de Berlin. Le mouvement de tMR
rut,ilepuls)anvierl84B,oomprhDéparl'énfr^e(ni
ministre KronfRli. — Ls U^ d'Arthall-CiH^lhen
s'élelitnlt , le 13 novembre 1847, par la mort dn
due Henri, et ses domaines aool, drpuii ce
moment, focorporéA dani le dudié d'Anhat^
DeSMU, qn) Rnira i^ialemenl à la mort du duc
actuel. Ce prince s'est (Ut aimer de ion peuple en
hforiunt t'agricnltore, et mntrlfaaant à l'élabHs-
•ementdu ehetnin de fer qui paaaa par ses Étais.
— Voici lei princes d'Anhall qui ont marqué dans
rhistolre :
lui. - Cup. Siflltartiu, UUIoila Pritc. ^nÀaltlno-
ru>.' Jrnc, Ii«>.lD-t>. — J.-ChrlilDpb. BrctDiion.
tfbUrta dm rwnUnitmmi-,titialt , Trnti, ni«, 1 ml.
Ii-(b1. — EJnid, JctHtiamm *M(rte ^tJtoMKMi
ZcrM, tT14, llflBL
L Jmhait'BtiiioitTg.
AKKALT-miRiTVOVRS (le prince Chris-
Um /" on CArtjftrm) , né le 9 mai I.'.qb , mort
le » avril 1030. n svceéda ai isoe i Joachlm-
Emest, son [itre , et eut pour loo lot, dans h
portage des Mens pstrimoniaui , les wlKnearies
de Bemlnurg et les batlllai^ de BallenalUt et
d'Ilsrtigerodi',nvec l'abbaye séculariaéc deCom-
rode. 11 passa une grande partie de sa vie i
voyager et i feire la guerre, et fut emplejéilana
phisieors négoclstiona. En I&m, D conituisil en
France une année mnsldérable, que Christian I"',
électeur de Saxe, et (Tautrea princes allemands ,
avalent fburnte i Henri IV contre les Espagnols,
joints aux ligueurs. Mail, airiTé en France , Il
céda le commandement de ces troupes an vicomte
de Tureonei et, s'étant mis i la tête de celles
de Strasbourg, il marcha contre lei Lorrains ,
sur lesquels il remporta deux avantagea, le
8 septembre et le !■ novembre 159î. Les ville*
confédérées d'AHemagne le dépotèrent vera Ffi!!-
pereur Rodolphe H en 1600, pour lui e^p0S<>r
leurs griefs. En 1619, fl ïtida le prince Mau-
rice d'Orange ï s'emparer de Juliers. L'éti'n-
leur palatin Frédéric T, élu roi de Holiémc,
l'ayant fait son général , il baEtH, cette méniK
année, les comtes de Damplerre et de Hucquoi.
L'année suivante ( 1B30} , il Hit i son tour dé-
faite la bataille dePragne, livrée le B novembre.
En 1611, il lut mis au ban de l'Empire par
l'empereur Ferdinand U, avec lequel U ne tarda
pas i se réconcilier, —D'jMHe, son épouse, fille
d'Amoui,comtedeBentlieimel(leTedilenboniT(,
U eut Christian , son successeur ; Ernest, né le
19 mal leOS, mort à Naumbount le 3 décembre
1S31 , des blessurea qu'il avait reçues t la ba-
taille de Liilzen) Frédéric , né le IC novembre
1C13, seigneur de Hartzgerodi'ef iti'r.ernrnde,
colonel d'un régiment de Hessc, et un des meil-
leurs chlmlstea de son époque , niurt le 30 Jnin
1*70.
33.
679
ANHALT {Bernhùurg, Coethen, Dessau)
▲iiBALT-BBRiiBOUEG ( le prioce Chrù^
tian II )y dit le Jeune, né le 9 août 1599, mort
le 22 septembre 1656, fit sa première cam-
pagne sous Charles -Emmanuel de SaToie,
contrôles Espagnols. Étant passé ensuite au sei^
yice de rélecleur palatin Frédéric, élu roi de
Bohème, il combattit vaillamment pour lui es
1620 à la bataille de Prague, où n Ait &it
prisonnier. L'empereur Ferdinand , au pouToir
duquel il était tombé, le traita avec distinc-
tion , et lui rendit , peu de temps après, la li-
berté, n succéda. Tan 1630, au prince Chris-
tian I**", son père. H voyageait alors en divers
pays. Après avoir pris possession de cet héri-
tage, il recommença de nouveaux voyages, au
bout desquels fl vint mourir chez lui. Il avait
épousé , le 27 février 1625 , Éléonor&^ophie ,
fille de Jean, duc de Holstein-Sonderbourg , mort
le 5 janvier 1675, qui lui donna dix-eept enfants,
dont l'alné , Victor'Amédéey né le 6 octobre
1634, lui succéda. Cehii-d quitta la religion
luthérienne , pour embrasser celle de Calvin. H
introduisit dans sa maison le droit de primogéni-
ture, et le fit confirmer par l'empereur en 1678.
Il fit oonstniire à Bembourg un beau pont pres-
que entier de pierre, sur la Saale, pour joindre
la ville au faubourg. La même année, il fonda
une maison pour douze orphelins.
IL Anhalt'Coethên,
ANHALT-COETHBN (le prince Louis D*),
né à Dessau le 17 juin 1579, mort le 7 janvier
1650. n servit, dans la guerre de trente ans , le
parti des protestants , fut nommé par Gustave-
Adolphe gouverneur des pays de Magdebourg et
d'Halberstadt , en 1631. n laissa de Sophie, fille
du comte de Lippe, qu'il avait épousée en secon-
des noces le 12 septembre 1626 : Guillaum&-Louis,
mort sans enfants le 13 avril 1665 , et Anne-
Sophie, mariée à Gûnther, comte de Schwarz-
bourg. — Le prince Louis Ait un des plus zélés
protecteurs des sciences et des lettres, n était
fondateur et président de la Société des fhicti-
^ïï\& (Fruchtbringende Palmorden), établie
en 1627 à Weimar, pour l'encouragement de
la littérature nationale. Chaque membre se don-
nait un nom significatif allemand , tiré des pro-
priétés des plantes. Le prince Louis était tarès-
versé dans les langues anciennes et modernes ,
et avait visité plusieurs pays de l'Europe, particu-
lièrement la France et lltalie. On a de lui , entre
autres ouvrages , une traduction du lAvre de
Job en vers allemands ; les Triomphes de Pé-
trarque; Vie de Tamerlan, et le Couronnement
de David,
ANHALT-coBTHBic ( Frédéric- Ferdinand,
duc d') , né à Pless le 25 juin 1769, mort le
2 août 1830, fils de Frédéric-Erdmann , duc
d'Anhalt-Pless, etdeLouise-Ferdinandede Stol-
berg-Wemigerode ; il entra en 1786 au ser-
vice de la Prusse; O fit les campagnes de 1793
et 1794 9 Ait blessé à la bataille de Hochbeim el
au combat de Kirweiler. En 1796« iLdevii^ par
la mort de son père, souverain de la prindpaafé
d'Anhalt-Pless , enclavée dans les Etats prossieBS
de la Silésie. En 1806 il prit part à la bataiUe de
léna, et parvint, avecles débris de son régiment de
hussards , à se sauver jusqu'à Stettin. En 1814 et
1815 il assista, comme général prussien, anx
guerres des souverains coalisés contre la France.
En 1819 il hérita, comme plus proche agnat , da
duché d'Anhalt-Coethen. En 1824 , pendant ui
voyage à Paris, il embrassa avec son éponse le
catholicisme, et mourut six ans après.
nL ÂnhaU-Denau,
ANBALT-DBS8Air (prinoe Léopold r^ d^ÀJh
hait) , né le 8 juillet 1676, mort le 9 avrfl 1747.
n fut feld-maréchal de Prusse, sons le sumoii
de AUe-Dessauer (vieux Dessan). Ses pareoti
le destinaient à la carrière dvfie ; mais, entratai
par un goût irrésistible vers Télat militaire, 1
obtint à r&ge de douze ans un régiment de
l'empereur Léopold r', et à seize on lui donna le
régiment de son père, qui était feld-aiaréciiel
général et gouverneur de Berlin. Après deox
ans de voyages, il fit, en 1899, sa première cam-
pagne sur le Rhhi. Dans la guerre de la sueoes-
sion d'Espagne , le prince de Dessan d^iioya,
comme général , autant de prudence qne de
bravoure ; et, à la bataille de Hodistaedt, les
Prussiens qu'il commandait prirent une part
glorieuse à la victoire des alliés. L'année suivante^
U cueillit de nouveaux lauriers en ItnUe. Ghai|i
plus tard du commandement des Pmssiens dani
les Pays-Bas, il Ait nommé en 1712 feld^niré-
chai général et conseiller privé miUlaire.
Le roi Frédério-Guûlaume IT M étadtteDemit
attaché, qu'A ne pouvait se passer de lui : Léo-
pold était d'aOlenrs par sa mère , aoenr de la
première reine de Prusse , proche parent de la
Amiille régnante. Lorsque le roi se décida à
marcher lui-même contre les Suédob, Léopeld
l'accompagna, et (ht, à vrai dire, le chef de rÉ>-
mée ; il se couvrit de gloire dans œ oommasde*
ment. Après la mort de son royal ami , fl josil
de la même confiance auprès de son sncœseev,
Frédéric n. Ce prince, en partant pour sa pre-
mière expédition contre la Silésie , hd oatàkk
défense du pays de Brandebourg, menacé, de la
part du Hanovre, d'une invasion qui oepéadaat
n'eut pas lieu. En 1742 , le roi linrestit dn oon-
mandement en chef des troopes en Silésie. Lon
du nouvel envahissement de la Bobème parlai
Prussiens en 1744, Léopold était posté pièe de
Magdebourg è la tète d'une armée qu'A en-
duisit ensuite en Silésie, où il commanda pen-
dant l'absence du roi. L'année suivante^ fl tn^
à une prompte retraite les Autridûens, et »
porta de Ma^ebourg par Leipzig sur Dresde, k
15 décembre, il livra aux Saxons , prèsde Kes*
selsdorf, une bataille isan^ante qui fit tomber b
capitale de la Saxe au pouvoir des Pmseîena, d
termina la guerre par la paix de Dresde. Léopoli
aSl ANHALT {Deuau
aooompagu le rat k BaHn, et retonnit owilte
duu H léàitaet de Otuâu, oà il monnit De
Kmmirla^toajoanbenKnx, arec AnAtFcehi
«M Fœluiii, ■UedW «potMalre JeDewwi, qui
nait ité âerte en 1701 an rang de prinnue
d'Empire, U eut DenfeBAiitt Ugitiinei oa ^éfi-
. lfiii<s.LeeiDanIèrMdeLéopotditaIeiitbnuqiie«
cl peu gradeoMi; maii il Matt populaire, et
fort al
Mb, (.
ua^LT-nMaAAK(Uopold-MaxmUimD'),
lit dn préoUoit, né le u lepteniltre 1700, mort
le 30 anil 17il. H Krvtt fort Jeune en Hongrie
dau )•■ goerrei centre lea Tore* , et dan» la
pitm de Sllésie. Q m distingua au «iége de
doffn, l'emparade Breslau; et aprii d'autrei
BcUoiu d'telat , U obtint du gnnd Frédéric le
titn de bld.nwrfchal gte^ral. Afaot Miocédé i
•M pire dini U première partie de Deisau, D
perfectioUB l'adminlitration des ■naiKee,créa
phuieura Inititntlont utOet, et fit recoorindra
le piUs deDetian. n él^ imrii k dsèle-Agnis
d'Anhatt-Codhen , dont il eut sept enflmtt.
kKUkLT'a*a»AV(Léopold-FTtdénthFraii-
f»ft,priace n'),néiDeuau le 10 aofit 1740,
mort le 9 août 1817. H entra sa service de la
PlOMe, et fit ses pranièrei anoM uni Prédé-
ifc n, peodantU guerre de sept ans. D assista
Ml d^ de Prague et à labatailledeColliu.et
prit, eu 175A, les rênes du gouf enement de sa
priM^iaaté. De 17S3 ï 17Bg , il rfriU l'An^
terre, U France et l'Italie, ob il étudie tes mo-
mnoenla d'arehHectore romaine, en compagnie
avec le céKbre Winckelmum. De retour (Uns sa
principauté, 11 y créa un grand nombre d'établis-
aonent* d'atQité publique , perTectloniia l'agri-
eoltore, l'outipKment, et rérorma la procédure
drik d crimineOe. Pendant les guerres de 1800
et 1807, Il sut pguer l'estime de napoléon, qui
exempta le pays de Desean de toute contribution
mlUtalre. En 1814 U perdit aoa flla unique te
prince héréditaire, et le 8 juin iai& Q signa son
■^lésion aux statuts de U conrédëratloa germa-
nique qui donne aux pays d'Anbatt , d'Oidcm-
bowg d de Bdiwarabonii, une voix fc la diète.
IT. AnhaU-Zerbtt-Btaau.
AHBALT'ECHSST-DBasin (le prioce Eo-
dolphe),n6Tm l4B0,Dortle7 uptembre IS13,
(tait fds de George I", mort presque ceatesaire,
d Mre de Sigismond, qui, Hprts s'être signalé par
diren «xplutt* roilitalrei, mourut dans un TOTatw
<n PalettiiK. Son père George avait réparé
pu une sage économie le détastre de 14D7, ofi la
TlDe dlediUeaa deDeesan, avec les arelilviei,
Avent consumés par on incendie. Rodolphe fut
rnndeaptosgrandsgnerrieiide ton temps, ti4t-
atlaché à Maxbnilienl*', roi des Romains, pour le-
qud il se ndt en otage entre les mains des Bru-
ff Frédéric m
, Zerbtt'Dtuait) e82
cette généraaiti par la cfaai^ de grand écujer
qu'il lui conlia. En 1507 Rodolphe Ibt nommé
général dansla guerre de Gueldrecontre Chartes,
comte d'EpnoDt ; d , l'année suivante, U servit
l'empereiir dam la guerre contre les Vénitiens ,
Où D déflt quatre milte paysans sur la Rrrala. U
prit la Tille de Vicence ; mais Ici habilaots la
liTTèrent aux eonemlB ea isio. n défendit Vé-
rone attaquée par les Vénitiens , d battit leur
année, en 1613, sur la rivière de BachWon. Hais
la même année 11 (tit empoisonné, le 7 t«iit«iabre,
par les Vérooals.
ASHALT-zBRBaT-DuaAV {/oocAim-fr-
nest, le prince}, né le 10 octobre I63S, mort le
s décembre 1&8B, succéda en lasl i Charles ,
son tràre, et, l'an I50S, i Wolfgang, lou cousin,
mort sans postérité. Devenu maître de toute la
principaatéd'Anhalt, il prétendit encore rentrer
dans le comté d'Aicanic , d protesta contre la
foi d hommage que Sigismond, évéque d'Ualhet-
sfadt, s'était bit rendre par les habitante de ce
pays. En 1581, il fonds le collège de Zerint.
L'année suivante, U Bt conttmbr un pont de
ptem sm- la Mulde , qui passe ï Dessan, d va
près de It se Jeter dans l'Elbe. Marié à Agnès,
dne de WoUgan^, comte de Barbj , il eut pour
enfants Je3D<}M)rges , né le 9 mai 1 &77, qui lui
•nccédi ; Christian , chef de ia nouvelle brandie
de Bembourg; Anne-Marie, née le 13 juin I&6I,
mariée, le 19 mai 1&77, ï Josdûm-Frâdéric, duc
de Lignitz , morte le 14 novembre 1605; Sibylle,
née le 33 septemlnv 1564, mariée, le SI mai
1&8I, à Frédéric, duc de Wurtembe^, morte le
18 novembre 1S14. Ltimort, fille de Christophe,
duc de Wurtemberg, ï laqudle Joachbn-Emed
se remaria l'an 1571 , lui donna sdie enfants,
dont les principaux lont : Bernard, né h 35 sep-
tembre 1571, d mort, l'an 159B, au service de
l'empereur, à Tymau dans la Hongrie, oti il
commandait mille chevaux pour le cercle do
Saxe ( le lèle de la religion protestante l'avait
amené, l'an 1590, en France, oii il servit le roi
Henri IV) ; Auguste , qui forma U branche de
PlirtikBU , puis de Coctheo ; Rodolplie, qui fit
eelledeZerbst; Jean-Emest, né le !•' mai 1578,
employé d'abord au service des Proviocea-Unii»
contre l'Espagne, puis en Hongrie, oii U se dis-
tingua beaucoup, à la tète d'un réglmenl d'in-
fanterie saxonne , i la prise de rAlbe-Rojale
en IfiOl, mort le II décembre de l'année sul-
Tanle , en rdoumant t Vlemie ; Louis, né le
17 juin 1579 , prince d'Anhall-Coéthen , établi
gouvemaar des pays de Magdebonrg d d'Hal-
berstadt en lui , par le célèbre Guatave-Adol
phe, roi de Suède.
ANHALT (^nfoInfr^ilnfAer, prince n'), né
le 11 novembre 1653, mort le 10 octobre 1714,
ma de Jean d de Sophie-Auguste, fille de Frédé-
ric, duc de Holstein-Gottorp, fixa sa demeure è
Mùhlingen, d se mit au service de la Prusse. Il
assista aux siégea de Grave, d'Oudenarde et de
Pbiiipcbourp.i':nl6a3 il aida George QI, éiccleiir
68» ANHALT
de Saïc, à battre le» Turcs devant Viwine. Q
se trouva |ilut tard au\ tMtaille* de Steiltkerqne
et dfl Nerwiiule, et reçut ea 1703 , du roi de
Pmue, le ourainandenient d'un coqa d'arme
de iâ,0Oa hommts au tervico de la HoUaode
«t de l'Aiiglelarre. U avait parcouru presque
toua iM paj* de rtOirope.
ANIABDt, poète et aatroDorae du quimième
aièele. 11 mit eu *an bexantëtrea léonins tout
le caleodriM- Juii«a,aTeolea cycles solaires et lu
naire», Im IïIm ûotiilËS , le eomput, les sai-
sons, etc., et publia le tout sous le titre : fum-
pMfuttMintuiftj.Stnibourg, 14R8. Les éditions
do Paris, lï19 et liU, contieunent un com-
mentaire de Jacques Harse, Dau|ihiuois, avec
des tables dressées pour chaque mois par Nico-
las Bffliaspes. Dans ce poème on trouve pour la
première Tois les vers mudmotectioiques sur les
signe* do Zodiaque i
Saot xrttt, Tiurui, iltaBloI, Ciiictr. Im, Tlrga.
Ce» 1
s ont M problqblemtnt empruntés par
I à un ouvnaB anolea.
~ — iHofraFJt'o'
AHURUB oa «MiMK, prttre italloi, oé à C4-
lAde ou Céièae dans la Campanie, vivait su coDt-
meDeeroenl du cinquième sïËcle. 11 aasista, en
tlâ, au synode de Dioapolis, et Tut le plus aélé
défenseur do Pelage. Il traduisit du grec en Ulin
toutes les homélies de Salal-CtiTysostome sur
Saint-Mjttbieu i la Iraductioa des lUi-liuil der-
nière* avait été à tort attribuée à Grégnre de Tré-
tHionde, comme le recouDul Hiubard ^imon en
examinant un manuscrit de la UibliotUèque imp^
rialede Parii.Auiaous lit précéder sa traduction
d'une éptlra k l'évèque Orunliu* ou Horuntiua,
chassé de l'Italie comme coupable de péiagia-
nisme et condamné au synode d'Eplièse. 11 tra-
doisitenooreles sept homélies de Sainl-Cbrysos-
tume S la louange de saint Paul, et les dédia t
Ëvangèlo.prêlre pélaglen, V Bpilrt dedicaiotreà
Évangèl» te trouve dans plusieurs collection*
d'ouvrages eeelésiastiques (Bed* opéra, t.Vl ; —
BpiatolxselKlKodcalcem Epittol^Cltmentit
Homani;— Œuvre* ttt Saml'C/iryioatome,
publiées par MonlAocoo (L D, *li). Ërume
{Bpist. XXVI,&g)aGcnseAuiana*d«voircoDi-
inls une faute grave dès le délMit de sa treductioo
de l'homélie de Clirysostome »a\ néophyte* ( Hih
«ûlia ad Neoplifioi ), qui commence par ce*
roots : Benedtctuâ Dttu : eee« tteilJe etiam...
Mais Richard Simon pense qu'Aoianus a fait sa :
traduction sur un texte grec dilTérent de celui que i
lisait Érasme. On attribue k Anianus une épitre
à Demrtrias, laquelle se lit dans les ouvres de ,
.Saint- Jéréme et de Saint-Au|^stin. Quant au li- j
vr« cuntrc l'Ëptlre de Satnt-JérAme à Ctésiphoa
(f.iber advertui Epislohm Hieion^mi ad ,
CieiipAD»i/em),qu'ontrouïem«n(ionneiiars4lnl
Jérûme lui-même dans sa lottni US" à Aljpe et !
Augustin, il nu nous a pas été conservé. L. J. )
■AHiAHUa, ofanmigraphe et moine égyptien,
vivait dans la premlire moitié do daquitoK
siècle, n composa, selon SjneeilDi, nna Ctro-
Hographie, nmdée i la fois sur l'en dn noode.
D'après ce système, la première année du moede
comcide aveo la premier* annéo dn cycla pav
cal, et sa chronologie s'étond juiqn'à ftiaét
bib2 de la création dn monde, terme de iob
onzième cycle. Son ère est la même qne cellt
de Panodore, c'est-ft-dire que taua deuK suppo-
sent 6493 ans depuis la création da nrandejusqa'i
l'ère cbrétienne; mai* Anianus dilAre de Pu»
dore, en plaçant l'incarnation eg S501, et ma
en &403. Ce cycle pascal de cinq cmt tnale-
drui ana, qui est ordioairemeot attribué à W-
toriua, Ait pn4>ablement inventé par AofnHi
du moins il est certahi qu'il prteédn de t»
quante ans Victorius dans l'emploi d« ce cydt
AinuuT {Louu-MailiieH), poite uittqMiN
fran^, né à Trinque-taille-ln-Artea le U es-
tobre 1741, mort le là mars 1783. Outre qnd-
ques piècea de vers et comédies , on a de U :
Mémûiret hittoriguet tl CTiti^u* tw Toa-
eienne république d'Arles, pour tervir à Phii-
(oire générale de la Provence; 1779, 3 voL
in-lî; — «((moire lur l'aneienneU iTArlo,
suivi d'oàsertxition$ tur la JorvtalltM du
7aaraù voisins de cette mile, et tur «ajui-
lage d'Ammien-Mareellini 17S1, tn-i3.
AKICBT (saint), fut pape ou plotAt érèqM
de Rumc en 167, suivant l'Àrl de vir^fitr Ui
dalet, et en liO, suivant Len^et-Durrenoj.
U discuta avec saint Polycarpe Mir la Gulign
de la lïte de Pïques; mais cette discussion s'il-
téra point l'amitié qui retenait entre ce* ien,
saints personnages, qui, dans un synode t Robm,
lancèrent un décret contre les quartodidnaBB.
Il s'opposa aui hérésies de Yalentin et de Hu-
don. Saint Anicet parait avoir soutTert lecsM^
tyre le 17 avril 161, tous le règne de MiK-
Aurèle. On lui attrilniB une lettre (apocryptv)
adressée univers it eeclesiit per Galllx pnàM-
cita eonstitutu. Son corps est vénéré acludk-
ment ii Rome dans la cliapelledu palais Allenip^
il y aélé IransRré en 1 004, dn chnetièredeCahle.
AXicvr, affraneU de Néron, dont il ht le
précepteur. Commandant la flotte à Mieène l'n
M après J.-C., il lit périr Agrippioe par oidrt
de Néron,qui^n* tanlreiilaeBSardai|ne,oiiil
AKIGKT. Foy. BocacBU*.
AMicu ( nerr*], paysan du Tyrol, astienme
et i^éoRraplie, né en 1773 ft Oberpâ^Tess, pris
d'Inspruclî, mort en 1766. Dan» les vingt-huit
premières années do sa vie, il se livra, comme ^«•
père, àlaculturede*eate«re*i mais il mauifM*
AffïCH -
•» ham m gMH lf è»pwi»aeé ponr Im
». Les j^iuile» dlnspruck STant rKonnu
als naturds, lui ensKi^èri'iil Jr^ [iiinci[iïs
lécanlque pt deamnthtimatlqiifSi bienlûl
Ut asm h&blle pour Mtrcprnidre la cim*
d'an i^obe eSttte, puis ri'un ginbe ler-
!t de dlTer» InstmmenU de nialbémsli-
lon proftsaeur i'*tant aperçu que ces
. lui réiiSï^issalrut, recommanda Anich h
itriw Marie-Th*r*se, qui le chargea de
r le Tyrol teplentrional , »l cI'ïH ilraBupr
; c'flftit une enlreprlue PxtrèmeioMil pè-
le lever tout ««ul et «ans autiin HConn
In dto pays ht^riaté de monM^w. Sea
fMm, Mn de le seconder, le eoatr«-
Os racnualeot dtas ub espion de l'Au-
et lut reFUnalenl même un ^le. Anich
i wr le» rochers, malgré le froid d 11
.ans tf rti^ura^, et deenlDalt dans na
■a en plein air. An bout de trolt an* Il
! te plus grande partie du Tynii septeo-
flt drtasé une Mrie de quatre pledi el
S haut et de «ept de large. Tnus lei ba-
touteslei montaftnefi, toutea le» vaUfes
it exactement indiquée*. A la demande
mr de Vienne, il réduisit cette carte ï
I petite échelle ettCAre. Elle parut soua
Tyrotis geogrnptiice dtltnfala et Petro
i Blatio Hvtver. curante l^n, l^irin-
:n Tyral on appelle simplement la ente
la cartp du parean. On dit qu'''ni.' iiB lé
lère en e\aclitude à la urande carln du
levée et dressée récemment par l'état-
iénéral aulilclileii, i Initie de tau» 1e«
de la sdeoce et dei mo^eas nutérlelB
iqnaient au paysan Aiikh. [Bnc. ietg.
r, aaiWraphlr ailTimimiiraf. ~ ''W tAMtk
■IHI (Xuua i^aveur itnlirji, natif de
, *lTalt i Venise dans le milieu du ad-
itcle. n »a lUatinguB par la ddlcatesse
burin et la préaûalon qu'il mit dans len
tita otgets. Michel-An(i<^ (émoigiia son
Ion pour lea pierres Quea (iraTée^ [lar
b On a de lui des roédaillps fort esttméi's,
celles rte Henri II, roi da Ifrance, el dn
lui JI1 Bïaut w, reTCTS Alexandre le
proalemé dorant le grand-prèln de Jé-
rvi dc PiiioH, (M., vn. ni. - oiMcMni,
Ulrritht drpf IMaoUatwi.
GIT ou uiMiBiu {Abattl-Abbai
dhl-Ilm- Batim célétn^ astronome
rivait au temps du khalife Al-Maladlied
u^t eu 1S9 de I1ié|vre Wll de i.-C.).
I à ce khaiile vu livre aur la météonriogie
'■dtifou-l-jauvy). Sou principal ouvrage
9 tablea astronomiques, dans lesquelles
le nyaltme du Siddhanta. Elles sont ai
; cltée.i par les anlroniitnes da moyeu
.'on a lien de supposer qu'il y eut une
traduction latine de oh labiés, qnoiqu'oD ne |<r.-
raisse paa en trouver d'exem{dalr< daoa lej
bibllulli^quea <riLuri>pe.
eirti TaHkH ^l-iM!ma.-lHttimMmtrMU4u
MiMCHU *Kifi,i. n.
■ AXiGlim(£iiciw Col Aet), préteur romain,
vivait en 1 BS STaiil J,-C. H fit la guerre 1 G«h
tiui, roi del'lUyriet 1er» l'époque où Paul-Emile
Ot II conquête de la Mtcédulne. (ïenltaa Btn-
ferma avec tous les siens dans Swdra forle-
rciîse gue let Romalin emportèrent d'assaut. Lt
prince fit aa soumlK^inn , et l'Illyrle deriot pro-
vince romaine en 188 avant S.-C.
T»f-[,i«, TLIv. xTit, Hj TtL», itrt — arplen, II-
i»ri-a, ■4. I^ijl». II», lt.
AMULLO. Voy. MAIAtlIELLC.
ARiui oa AMiAMim, juTlMonMillemitln,Ti-
v.iil du temps d'Alaric n, nri dea VIsIgoUu en
)'.^p3Kiie, C'est pur ordre de ee prince qn'Anlen
ahrégea le» KVf livres du code TModosIén.
Alario lem publia au moment oii D le préparait
ft la ipietre contre Clovis. Ce fut aussi * ta prtère
d'Oronce, é>éque espagnol, qu'Anien traduieit
du ^rec en latin les huit premières liom^iesde
fialnt Jean-Clirysostome aur Haint Matthieu. Sl-
gehert, en parlant d'Anlen, s'exprime en ces ter-
mes Anttmu.'i plr tptetabUa jnbtnte Atka-
IftUen nge mlumtn unum d« fegtfmi TViw*
(ImH impfratoris adldit, «/ montntt Ùrunti»
epUwpO, Uôrum Joannis Otrytoitoml in
Matthttm lie ijTMù in la/invm tramtulil.
lu'lirn r)n«--lf>i. «n(n, — rsMcvIB. -OMBtr. ■-
Vo-iui. Le M>K.
AHiBN, ahbé, natirdeCa!^selen Flandre, fat
d'abord moiiie de Rergue-Sainl-Vinni, de l'ardt*
de Saint- Benoit, piûa abbé du inoiiaitére de Saint-
Pierre el Snlnt-Paul d'Audemliourg, itaua la dic»-
ciaedu Bniiiea, U vécut vers l'an Uao, etoom-
posa urt# Clironfi;un universelle députa le aain>
mencemeat d« mundu ju^ques^â son ttmpa.
— AUf. Isnuc. — Le Min. — Voulua, eu. '
A.<flI.6B ('AvLXiii«( ) et ASI.1IÉE ( XaivaOK),
deux Juifa qui, de simplea particuliers, se rendi-
rent trAi-pui»antl, Us étaient fréret, et demeo-
raient, versI'anîOde J.-C., à Neenlaprtide Ba-
bylone, où leur nére tcur fît apprejidrc le mette
dH tisserand. Pour se souslraîre aut maoTail
Irailemeotadelearmallre, il; prirent lesarmea
enlevèrent un fort ^ur l'Euphralo, furent IMentM
snivii d'us pand nombre de jeune« gens, «1 se
reniUrent redoutables dons le pays. ARal>aa, roi
des Parthes envoya des troupes pour les ««u-
baltre, Anilée et Aalnée les délirent. Le roi des
Parllies, charmé delKur courage, les fOulotTOlT,
et les renvoya coniliti't de hveurs. Asinée ht
ein|>olsoané |iar sa femme, Partbe d'origine, et
Anilée rut tué €9 emibuscade par les Babyloolene,
soM te règne de Calignte, vtra l'an 40 de J.-C.
Joaèflie, IVIII, ^nl.Jad., c. lt.
AHiMVCCiA {Jean ) , compoiRenr de mun'-
que, Italien, né ù Florence ver» 1500, mortA
Rome en lâCOou li;5. D Ait maître de ebqidlc
687
ANIMUOCIA — AHISSOH-DUPERON
lie U basilique de Saiot-Pieire 1 Rome, et com-
pusa le premier les laudi ou brnuies 4 plusieurs
parties dans le* oralorioi. On a de lai : Ma-
drigali e motlêll a quattro tl cinque pod ; Ve-
nise, IStS; — Miitx a cinque vod; Rome,
15B7 ; — Canfieiim deatx Mari* Virginit ad
otnnet modafiulum; Rome, 1508, In-rol.
blnl. rua il Palatrlna. — GniMr, Latent *4t
diul, CMn-MiioNl - F«U*, atofra-
'ANIMUCCU (Paul), iDDsiciai italien, Mt«
de Jean Auimuccia, mort en 15ft3. On m sait de
lui que ce qu'en dût Poedanti en ces termes :
PaiUvs ÂniwMceia, laudatiutmi Joannlt fra-
ter, muiau ventratluimiu , Madrigalet et
MotettoM Dura luavllaie r^/érlot potlerU
tranteiitU. H (iit nuttre de chapelle de Saint-
Jean de Latran à Rome, de I&» à 1551,
FMU. Blatrapim nlMruUm it* muMmi.
ANisio {Jean ), plus coann sons le nom latf-
nisé de /ontu Ait^Ava, poète latin moderne, n<
i Maplet Ters 1471, mort Ters IMO. Le pea que
l'on uit de sa Tle se trouTS dans ses ouTTages.
Il nous apprend lui-même qnll ritudia le droit
dans ■■ jeunesse, et le quitta pour la litUrmturei
qu'il voyagea ensuite, résida quelques années i
Borne, et rerinl à Naples, où il se fli prêtre. D
eut, de BMi temps, une cerlaÎDe répulation oomme
poÀe latin; mais ses onn-ages sont trèS'peu
connus ai^aurd'hui; remplis de réminiscences
classiques, ils ne sont en beaucoup d'endroits que
des centons de Vir^e. Cependant Anino a mon-
tré un peu plus d'origlnBlit^ dans sa seconde
églogue, qui célèbre le retour de la paix dans le
sud de t'Ilalie, et l'expulsion de* Français par
Gonulre de Cordone. Voici les titres de ses on-
rragei: Jaiii An%%\Kvar\a Poimaia etSatgrx;
Naples, l&3I,in'4';et 1536, avec des éditions;
comme cet ourrage contient des sentences et
non des SBtjres,Maiacheili pense que Satyrxh
été mis par nne errenr d'impression pour Sen-
tenCiJt; six ^^ues Urées de ce volume ont élé
publiées dans les Bveolicorum Scriplores Iri-
ginia oeto, Bâle, IMB, in-llj — Jani Ànysii
SaiyTK, Naples, i&3i, in-t*, avec un commen-
taire par sMi Mre, toédedn et poète lui-même,
auteur de poédes latines publiées i Naples en
1S37; — Jani Anysii Proiogenot tragedta; Na-
ples, 1536, In-t*; — Epislolx de Seligiom, et
£plgrammala;'HifAr*, ib3$, in-4°. L. J.
- ■■ o.po«fi
e Tamille Tran-
çaise, originaire du Dauphjnë, a foami plusieurs
hommes célèbres dans la librairie et la magis-
trature. En Toici les principanx :
Charles Akissoii, religieux, commandeur du
Viennois, lUsait partie de l'ambassade de Rome
pour la réconciliation de Henri IV eu 1S95. (Voj.
P. Bussiiret, BUtorUe Francitcx, lib. XXlll,
cb. e.)
iaurenf AwssoN, sieur •l'Haufroche, son
neveu, liijraire, fut du é^iii'vin d<- Ljon en
1B7D. n et paraître en 1S77 la BibUolkttm
maxfma vitentm Paintm et tailiquanm
içrlptomm, 37 vol. in-fol.
Jean Anissm, near i' Hauteroche, flis alaé
du précédent, éditeur et coUaboiatair da GI«-
loire grec de Du Cange, IntmdaBt du eonuMne.
de Saint-Micbd, (bt appdé <n 10» k la dirediae
de l'Imprimerie lojale établie un plerici it
Louvre, et ■ appointé comme oCBder de la mai-
son du roi, sans pr^ndicedetonaprlrilégMd'i-
clievinage et bourgeoisie de U ville de Ljea,
nonobatant son éUUIsaement b Paria. ■ (Ver.
la préface du Glossaire, et la oorreqioDdaBceii
Du Cange conservée i la Bibliotbique aatiooale.)
En 1707 il fut admis k se démettre de «i
cbai^ en faveur de CUoda Higasd, aoa Um-
trire, i cause de* travaux et soins qu'on eiigHit
de lui pour d'autres parties du aervlM da nL
n Tut envoyé i Londrea en 1713, oonune com-
missaire pour régler, de concert «vec les oo»
missaires de U reine Aune , les oontestalioa* la-
vées par U cbambre des communes nn aaiddcs
articles S et 9 du traité de cODunerce ttifM
par le traité d'Utrecbt de la mAmeannte. (Vsf,
dnreiponttance ifei ojfoàm tinmçini,it
1713 et 171* (1).
Jacques Anissoii, IVère de Jean, et deantaM
fils de Laorent, était échevin de Lyon ta 1711.
Avec l'sutorisatioo du roi il prit le nom de Dl-
peroD, d'un domaine qu'il avait acquis.
En 1713 LouU-Laurtnl, ûls aîné de Jm
Anisson , succéda i son cousin Claude Ripai
dans la direction de l'Imprimerie royale, /a^
qties AfltssoN-DuFEBON, frère dn précèdeal, W
succéda en 1733.
Etienne- Alexandre- faeqvts Ainsson-Ikiif-
■ON, fils du précédent, né ï Paris en 1748, soni-
vancier de son |)ère par lettres patente* de 1711,
lui succéda en 17HS, et épousa H"* Chataeutde
Bonneuil , fille da président au parlemaiL b
décembre 1790, et en exécutioii d'un dCcitt éa
l'assemblée, il fit dresser et dépoaer aux Ar-
cbives l'inventaire de tous les ol^ets compcsal
l'Imprimerie rojale. Après le 10 août, il qalb
la direction de l'Imprimerie, par saite des
persécutionB qu'il épruuva. Il crut se soaslnin
t sa mauvaise fortune eu se retirant t la agi-
pagne; nuis il fut arrêté en Rermloal an 11,4
fit, pour recouvrer sa liberté', des sacrites pt-
coniairei considérables en faveur de pluaieM
Tnc.mlrcs àa autorités municipale* de ilis 4
de (Jorbcil, où ^ient sitoéci ses principales pro-
priélés. Ce moyen accéléra sa perle. Tradoitd»
vant le tribunal révolutionnaire, il fut coodanaf
à mort le fl floréal an U, et le riche motdier U
l'Imprimerie royale, devoiu pour la ^nspands
W<-i
,ntli\- 1
tittt ftt In Jilo
hiens , confisqué BD proM de l'État. On s d'Anis-
iMHDupenm un Mtmiotri tar l'impreitiim en
letlrt* , tuM <U la dœriptitm (f um nmtMlle
^tue, hi ai nun 17S3 1 l'AudAinie dei «dco-
oM, p^Héen 17Bï,iii-4*, et qui fut Imprimé
taM 1« tome X àa ncadl de cette sc«Î6iik.
pBHm, éntacMuMe, iDdai pair de Fnace,
Mqait (B Mtobre IT7s. Aiiditeiir la eoiud]
Ittal, il M dttigé a IBoe de direrset mU-
rfoM en AUMBigne et en Italie. H ntm^ hs
fctllnni 4e friM do députerooit de l'AnM fc
nwiiiii liiiiiiii'll flil iiiimlil \ rnli rn inni iiniir
li iHiiHMilwtlnn de runpriuierit Impériale, dont
hdfredloa fM plaoée iou* MU autorité. En 1814,
opfbdM dau la garda nattawle, l" légkn, B
coMoanit «n cette qualité a U débnie de Paria.
Hnmé maître de* nqoêlea et diradenr de llift-
fitaerto rofale, il en exerça les foodioBi hk
egadHoa* tdra leiqudkt loa pin d M* deno-
dn M anieal été cfaargéa j luqa'k la lérohiUon.
laa inpimeura daconuDOce réclamèrent ti*«-
■■t alon ooDtre le pririMge dont cette hnprl-
■^ cnlt été limatie ponr k «errice «idnair
* prioe^alei admWitratiaBa poUqnea. Le
ARISSON-DCPERON — AHrrCHK.OK
U pairie. De 1S33 h lUi, U fb( appdé à U dé-
IfhBéRg lU abaK , et rédntt 1 U pobttcatioa du
NMki dea leii. Lea dépeuea do diredeor hd
kfât rtaobooraéet tnr tarib offideU, à la eon-
Mw de c«>WBea diargea déterrainéea. Dana
A cette époqoe, le* beanx lypea orientai»
éi lame et de Florence parent être aattrée et
«acrrés k l'Imprimerie rorale par lea kùu de
En 1823 , H. de PejnHmet, garde dea aceaui ,
QMI ediiiié ntOe de reprendre l'Impriinerie
iqik «I régie an compte de l'État, l'ancien
^Une dn priïilége hit lobititué k celui de te
■n MaevrtDce, aon* la conduite d'on wbni-
ÉMenr placé dans les attribvtloiu dn garde
4iiaMMB, miidatre de la jnttioe.
blU7, kwadnrAabUssaiiatt detec«uiire,
M li<aiiM. iliiiilln opiotont pcAMqne* ét^ent
IXltiiM i ropporinnité de cette mesure, ea-
Wfk an ditoliainn de maître dea requêtes k la
D(pA eetle époqne , retiré de tontea Guidions
■kriéM.il se Urra à l'étude des qnertirau d'é-
Mmle polltiqne. Un k U ebamlire des dépv-
Ibaa Juin ISSO, par rarroadluement de Thlera-
liAitt(Pay-dc-IMme ), il élalt absent de Paris
In de b rétcdutloii de iniHet, qDll n'arait
Itifipeléa ni désirée, nuia qu'il accepta comme
■■Ten de saint contre de ptau menaçante* tntre-
pdMn. En JnUlet 1831 , Q se retira de b candi-
iHmt, de Tbien, par aon reftis signé et pntdié
" UM son Tole contre l'béiMité de
putaUon de te Sdae-InfÉrieure, restaut néanmoins
membre du conseil général du Puj-de-DAme,
dont U présidence tni ru déférée en lS«0etl84l.
Enfin M. Anisaon tbt nommé pair en iSM.
Dans l'une et dans l'antre dMml)re, U fit par-
tie de* m^oritéa parlonenlaires de Caiiinir Pé-
rier, du duc de BrogUe et de M. Gidiot; il ne
s'est éloigné de leur polillqueque par sea prin-
cipe* tonjonra AroraMe* k te Ubolé commer-
ciale, nun absolue et ilUndtée,m^ sonmiaeanx
aeules nécesMtéa de llmpM et dn rerampoUic,
oooaldéranl , sons cette réswre, la liberté comme
le pins puissant moyen de déreloj^ienMnt indus-
triel, d'nttiaa intenatianaledd'acÙ' progrès dans
la voie dea lumières , dn duistianiame et dei te
drilisatioa. M. Anlason fM l'un des fondateurs
de l'aatodatloo poor te Uberté des échange*.
Onire phuienra rapporta importants, on Ini doit ;
Examen de fniruéte conanereiaU tur let
nicre*, prMdé de Cexanen de Fmquite sttr
lei Jtrt; Parte, ISH; — De r^^VâcAiMe-
ment du eomMeree tt de riiMtwtrla ; Ibid.,
1839, lD-8* ; — Euoi fw le* Trtàté* de com-
merce de Miihuen. de 1703 d de 1788 ; ibid.,
IS47, in-8°.
M. Anisson-Dnperon époust en ISIB made-
motsdle de Bannie, qd loi donna plusieurs en-
tents , dont l'alné , auditeur au ccuiseil d'État,
sous-préfd k Lourien jusqu'à te rérdulion de
1s4b , a imblié nn Euat ncr la emtratltatton
adminUtralive, et $ei dtmgert dont «m Slot
dimoeratigvei Rouen, 1849, ln-8°.
Collonto. JTUMn lltttrtÊirw àt ta vUit U lif^ —
Iji LtauiaU Mçna àt auwiiiv , t. tl, r. m et laW.
— DoeiiiHHUfMilui du affalm tlraniitnê.
■ AniTCBKOK (Oimitri Sergieviieh), pldlo-
sopiie et miliiématiden russe, né en 1740 oh
avant, mort le 1* mai 1788. D fut nommé pro-
fesseur k l'université de Moscou en 1771. En
1765 il puUia sou fun (cAirlol MathetnatiU
( Cours de matbémaliques pures); ouTragequi
s'augmenta de quatre Tolumes (de 1780 en
ITS7), contenant l'aritbmétiqne , la géométrie,
la trigonométrie Siéorique et pratlqne , et 1'^
gèbre. U 7 ajouta un snpplément sur l'artmerie
et te fortilicatiw. En 1781 parurent ses Anno-
tationet in X^lcim, Metaphyiicam tt Cot-
molo^iam, serrant de cinnmentaires aux Invaux
de Baumeister. H pnbUa divers autres écrits en
langues russe et latine, pamd lesquelaonremai^
que dea Diicouri mr ta Prwiâetiee monl'
/ttti» dont ruMveri, et sur rimmortallté de
râmeprouvéeporioniiiunaiériailté.SoBOf*»-
cnle phil(Mo]ddque sur l'origine et le ivogrËs de
te rdigirai (Dtuetiatiop^lostiphiea de orla et
proçreau reliçUmU aptid divenat maxinu-
qite ntda gentet ), ht condamné et l>rttlé pn-
Uquement k Hoaeon.
SMmn, JtoBornutttanvtiituaplHltM.- Bh.
ib-biKiuar, Slnmr âc
691
AlflTUS — AIIKARSTROEM
ANITrS. VOff. AlVTTI».
ANJOS {F. iMiz dos), hagiographe portogids,
né à Porto au seizième aiède, mort à Goimbre
en 1625. 11 appartenait à l'ordre des Ermites
Augustins, et il avait acquis la réputation d'un
archéologue dUtingué. 11 a publié un livre re-
connu comme classique quant au style : Jardim
de Portugal, em que se da nolicia de o/^tc-
mas sanctas e outras mulheres illustres em
virtude as quais nascerdo, ou viverdo ou es-
tdo sepuUadas neste reino, e suas conquis-
tas, fAc.; Coimbra, 1626, in-4'\ L*auteur de ce
livre si rempli dlntérèt étant mort dès le début
de impression, l'entreprise Tut continuée par
un capucin nommé F. Antonio dePurificaçao,
habile écrivain lui-même. F. Dbmis.
ARJOO (François, duo o'). Voy. Alemçom
(duc D*).
ANJOU (comtes et ducs o'). Il y eotdenx mai-
sons de ce nom ; toutes deux riches et puissantes
rivalisaient jadis en pouvoir avec les rois de
France, et dont la souveraineté fut détruite par
Louis XI. Elle se divisait en plasiears branches.
La première faisait remonter son origine à Ingel-
ger, sénéchal dn Gfttinais, qui reçuten B70, dn roi
Charles le Chauve JapartiederAnjou située entre
le Maine et la Mayenne. Foulques, mort en 93H, et
Geoffroy, mort en 988, obtinrent des donations
semblables dans la province de l'Anjou au milieu
du dixième siècle. Les plu^^ anciens seigneurs por-
taient le titre de marquis ou de consuls {consules
Andfgavenses), et plus tard celui de comtes,
Un des descendants de Geonroy ( mort en 988 ),
Geoffroy V, surnommé le Bel ou Plantagenet
(d'une branche de geiièt qu'il portait à son bon-
net), réunit en 1129 le comté d'Anjou et du
Maine, et fonda la maison anglaise de Planta-
genet, en épousant Mathilde, tille de Henri r%
roi d'Angleterre , qui donna en douaire à sa
fille le duché de Normandie. Le fils de ce Geof-
froy (mort en 1151) devint, par sa mère, roi
d'Angleterre et duc de Normandie, sous le nom
de Henri II, et, par son père, il hérita des comtés
de l'Anj^m et du Maine ; enfin, par son mariage
avec Éléonore, il acquit le duclié d'Aquitaine.
Jean sans Terre, qui succéda en 1 199 à son frère
Richard Cœur de Lion, fils de Henri H, per-
dit ses domaines en France, et ne garda que la
counmne d'Angleterre.
La seconde maison d'Anjou était une branche
royale de France. Saint Louis donna à son frère
Charles, comte de Provence, mort en 1 285 (devenu
roi de Naples et de Sicile), les comtés d'Anjou et
du Maine. Le (ils <le Charles, Ciiarles II, loi de Na-
pies, dit le Boiteux^ donna Tinvestiture des do-
maines de France à son gendre Charles, comte de
Valois, fils cadet du roi Philippe le Hardi. Les
comte:; de Vatoi;», dès i290, prirent les titres de
ducs (V Anjou el comtes du Maine, A l'extinction
de la li;;nt^e directe de Ron(^, duc d'Anjou, du
Maine, et de la Lorraine, uïort en 1 480, le Maint* el
l'Anjou devinrent domaines de la couronne de
France. — Depuis, le titre de dnod'Aoiou (nuis
impliquer aucun droit de souveraîueté) fut porte
successivement par CItarles VIII avant son avè-
nement au trdne, par chacun des quatre tils <le
Henri H, par le second fils de Heori IV (liiic
d'Orléans), par les deux fils de Louis XIV, inorU
jennes, par le petit-fils de Lonis XIV (Phi-
lippe V, roi d'Espagne), par son arrière-pettt-fHs
( Louis XV ), et par le second fils ëe ce priaci.
Foy. Charles, Loois, René, etc. (d'Ai^ou ). B.
Uernard de Glraad, Mlttoln sommaire eu tomlm n
ducs (T Anjou, etc. ; ParU, ISTt. Id-4*. — Dufooniy Htii
généalogique, etc., 8 toL In-fol.
AKRARRR09IA ( rAéodOTe), aminl soiMi,
né à Cariskrona le l&Mvrler 1087, mort àSlocfc-
holm le 3 novembre 1760. Son ^réritAlile non
était Christo/fel, Il Ait saooeselTenieiit au us*
vice des Hollandais, des français, loos le che-
valier de Toulon, et des Anglais. De retour diK
sa patrie, il se signala surtout dans là goem
maritime entre les Danois et les Seédois, de l?ll
à 1715. Dans cette dernière année, il aldaCtn^
les xn à se rendre, an railfea de It nnit et de h
tempête , de Stralsund à Stocldiolm. En 1717, il
fut anobli avec le titre d'AnlmriitMia. En 1742,
il devint amiral et meml)re de l'Acndémie dci
sciences, dont il tai président en 1744. 11 aab
Alstrûmer dans ses entreprises industrielles,
si hnportantes pour la Suède. On a d*ABkl^
krona : Relation oni Konung Cari Xli nfren
ifrar Stralsund och an h'omst tiUSverigeésas
le Svenska Mercurius 1703 : c'est la reiatioB àt
la traversé de Chartes Xll depuis Stralsund;-*
Tal on Fôrbindelsen emellan Landtbruk, m-
nu/acturer del Sjôfart (Sur les rapports W-
mes entre l'agriculture , Tindustrie H la iiii%h
tion); Stockliolm, 1745, in-O"*.
(iczrlln^, Hiograpk.-Les.
ANKARSTRŒM { Jean ^ Jocques ) , ga0-
homme suédois, fameux pour avoir assaniBéM
roi Gustave-Adolphe III, naquit en 1741, d
fut exécuté le 29 avril 1792. Son père avait leni
avec distinction dans les armées suédoises, le
jeune Ankarstropm entra à la cour cumne pige,
devint ensuite soua-oflicier dans la gaide, et m»
vit en dernier lieu comme enseigne dnas lesgvfci
du corps. C'était un homme morose et p aïuto n rf,
toujours mécontent de la marche des aDUrHfS-
bliques, et fortement attaché aux préropSifnét
sa caste. Ayant pris son congé en 1783, îM
quelque temps à la campagne avec la femme qitl
venait d'épouser, et dont un opéra français calott-
nla les mopurs au point de donner lieu de la pd
à un démenti public. LHdée qui préoccupait Ai-
karstrcrm le ramena dans la capltele en 1793 :l
s'y aboucha avec d'autres mécontents, car laeoi-
duitc arbitraire de Gusteve lit lui a^-aitiKr
la noblesse. La mort du roi fut résolue entre M
et, disait-on, les comtes de Hom et Ribbiog. le
baron Bielke, le général Pechlin et te colonel M-
Uéhom. Ankarstnrm sollicita Vhonneur de tlO^
ter lo coup fatal ; mais comme d'autres coi^rt*
y prétendaient aussi, il ne Tobtint que du lOft
AHK.ARSTR(»CM — ANKAT
Col pendant la dJite de Gide que l'altailit
qu'lla tramaient denil ïtre mit i eiLtaïUon;
mats il( M troiiTtrint pu lee nuyant de I'm-
compllr, et luiTiTeiil le roi t Stockholm. IldaTait
paraître le 15 nun 1793 i un bd muqud : ce
jour et ce lieu lUrenl choisit \iu AnkarsInHU,
qu'une baine profonde ponsuit au crime. Le
comte de Horn airAta Giulate en lui dîunt :
■ Boaaolr, beau imuquel • el au même iottant
Aakaratrtem lui tira un coup de piskdet qui le
Uet«a morteUemenL Le coupable «'dtait perdu
dana la Toulei mai* tei arum qu'D avait jeldes
la InUreot , et te monarque eut encore ataei de
p rda aoea d'aepiJI pour onkuBer M-nbn» qod-
qnaa nwauraa propre* i le (Ure ddeonrrtr. ArcMé
et mta eo jngenent, ABkaratnem coDbut Mm
de noauntr m« complice*. D ftit condamné k
tire battu de rergea pendant Irai* ionn, k être
coodujl k l'icbabud mt une otiacrette, À k ttze
décapA* après avi^r «u le poing dreû conpi,
aentence qu'il subit avec ferroetd et coarage.
Lea comtM de Hora et Biltbnii; , qu'on ne put
I de oompUcitâ, tottil Kalemcat
» au hanniwwnent. [Cacyc. d« geiu
MTtoH a m UTim af Murtm ,
*AXRKn ou AHCHKk ( PedeT /Tq/bd), juris-
Eonsalte danois, né le Itjuln 1710 à Sester-
Larskier, ilani nie de Bomholm , môri en t78S.
n ht d'^rd prafesaeur Je droit à t'unIversIU
de G^nbague, puis niembrc du conseil de l'a-
mirauté et du consistoire de Danemark. Il pu-
blia de nombreux écrits surle droit danois, nor-
«tglen et romain. Sea principaux ouvrages sont :
Itonit Loe ffliforie; Copenhague, l7S9-17Te,
3 vol. in-4* ; c'est un exposé critique des lois
danolies depuis le roi Uarald Blaatanci jusqn'i
Cbristiau V ; — Een Jiidshe Lovbotj paa Gam-
mel dansk ( Lirre sur ta loi jutlaadaise, en vieux
danois); CopentuLgUD, 1783, in-l* : c'cat lameil-
lenre édition drs anciennes lois du Jutland; le
texte est accompagné de notes critiques et his-
lorlquef, et d'une traduction Utine; — Fnrra;o
leçtmantlqwirujx Danix municlpalium;Co-
pfohigoe, 1778, In^*; — Dansk Le/ini-Ret
(le* Lois fhxMes du Danemark); Copenhague,
1771, In-e*, traduit en allemand par J.-H. Itâ-
rais(Copenliague, 1788, in-S°),qui,danalipré-
hee, donne une Uograj^e détaillée de l'autenr.
AMIui>(.Suppl«iDeiit •<! 'irIfkrm-UtUan it JDcJiri.
~ Snclj DM umMr, AUtmtia* fivirlDfCdM.
AMKWtCK. FOf. AMCWm.
AVtiT (Jâaa d'), ctironiqueur IrançaU, natif
de Hootméd} , vivait vers le milieu du seiri^me
siècle. L'abbaye d'Orval,danK le ps;sdc Luxem-
boori^ eonserraltdececlin)nl(|ueur un manuscrit
b-fol. intitulé Becuetl el Abrf.gé de plusieurs
UtMrei, conUntmt la faUt el fula da
prineu d'Ardmnei, eto. ; *iu»mtU tme fable
fénialogiqiàê dé la pottériU de Clodion U
C/imelu.
'ARDA (Baldauare a'), peintre vénitien,
vivait dans la luaniAre mdtié du dis-aeptièiae
■lècle, Ildtait Flamand de naissance, et eut pour
maître Léonard Corona. On a de lui quelques
tableauK d'église eatlmés; il surpassa Coruna
dans la ftneue do coloria, mais lui resta ioTéricur
dans le dessin.
ZiKlU, Diila wUtura Hiinlaiia, «le. — Liiul, Storta
pltlarUa, ttc — N^iler, Nnitt MlftmtUtit Stiutlfr-
*k%-nmu ■ORAHMBi»-tnir-iSRkK, com-
munément appelé Àbov'l-FaTj-Hm-Abi-U'akob,
eat l'auteur d'un ouvrage inttluié finit 4Mi>(oA;
c'est un catalogue de llTresitcrlts en arabeon tra-
ddts dans ortte laniçue, avec des notices sur les
auteurs de cm ouvrages. On ne sait rien de la
vie d'An-Radlm. D dit lui-mbne, en plusieurs en-
droits de son livre, qu'il écrivait en l'an 377 de
l'hégire (987 de J.-C. ) ; et U rapporte que l'on
montrait peu de temps avant lui , dans uoc col-
lection d'autographes, unexemplairedii Koran
écrit par Ali, gendre du prophète, et que l'aulhen-
ticiU decette écriture était certifléc par plusieurs
contemporains d'Ali. L'ouvrage d'An-Kadim est
dlTlsé en trola livres ou volumes : le premier
renferme des notices sur les grammairiens, his-
toriens et poètes ; on en trouve un manuscrit
très-anden dans la Bibliothèque nationale , i
Paris; le second volume contient les onTragi'i
de théologie, de dialectique et de jurisprudence ;
le troisième volume mentionne les ouvrages di;
philosophie, de médecine, de mathématiques et
d'astronomie. On en a publié des fra^ents dans
Wiener Jahrbûcher (par Hammer-Pur^stall),
et dans De orifinifriu medicinm arabU^r tub
khalifatu ; Lejde, 1840.
Dans un appendice k son ouvrage, An-^fadlni
a donné , entre autres , im chapitre très-curieux
sur les Sabéens, qui a été reproduit en partie
par llottinger dans son HIslorla Orienlnlis, et
trwinil par von Hammer-rarfistall dans le
Journal asiatique. Des extraits considi'rabli's
du FihrtsC se Iroovent dans Hottinger, l'romp~
hiarlun teu Bibl. Orientons. Le nombre des
livres mentionnée dans le Fi/irisl est d'environ
dix mille, et celui des auteurs de deux mille.
C'est ce qui peut nou> faire comprendre l'ac-
tivité littéraire des Arabes, puisque tous ces dix
mille livres avalent été écrits dans un espace de
de deux a '
JIMVATou AXSMTS (Fruiiçois), jVâuili' fiaii-
tais, nék Rodei le i lévrier, I J9u, mort à Cjits
le 14 juin IS70. Son véritablenoro était ''innrrf,
qu'il 1atinlu(d'.1t(rii}. Admisk dix-sept itnsdans
■npagBie do Jésus, il devint suc<'e$:>i\eiiient
redeOT du collège «te Mnnlpellier et île c^-lui de
606
ANNAT — ANNE
696
Toalouse, prorindal de son ordre, et confesseur
de Louis XIV, place qu*il occupa pendant seize
ans, et résigna quelques mois seulement ayant
sa mort. Il montra à la cour un grand zèle pour
la religion y beaucoup de prudence et de modes-
tie, et un désintéressementqui fit dire à Louis XTV:
« Je n'ai jamais su si le P. Annat arait des pa-
rents. » Gomme théologienyle P. Annat consacra
son yaste saToir à combattre les Jansénistes,
proToqua la Constitution dlnnooent X, qui
condamnait les cinq propositions de Jansénius,
et rédigea en 1655, ayec M. de Marca, la célèbre
profession de foi, dite le Formulaire d'Alexan-
dre vn, qui amena la mine de Port-Royal. Le
P. Annat, si rigoureux pour les jansénistes,
montra pour les amours de Louis XIV une in-
dulgence qui parut excessive aux contemporains.
M. Saiote-BeuTe, dans son livre sur Port-RoyA,
cite à ce propos le couplet suivant, qui est une
épigramme assez spirituelle contre le eoRfesseur
etsoa royal pénitent:
Le père Annat est rode.
Et me dit souvent
Qa*an péehé d'habltade
Eat an crime fort grand.
De pear de lui déplaire.
Je quitte U Valllère.
Et prends Hontespan.
Le P. Annat composa de nombreux ouvrages
dans sa longue polémique contre les jansénistes,
où il eut pour adversaires Amauld , Nicole et
Pascal. Les uns sont en latin, les autres en fran-
çais rédigés dans un style singulier. Parmi ces
derniers on cite : le Rabat-joie des Jansénistes,
ou Observations nécessaires sur ce qu'on dit
être arrivé à Port-Royal au sujet de la sainte
Épine, par un docteur catholique ; Paris, 1 656,
in-4*. Léo Jodbert.
Leloug, Bihioth. hUt. de la Pranee, t. V. — Sotvellus,
Bibliothêca scriptorumioeietatis Jesu. — Salnte-Beu?e,
Port'Roi/aL
* ANNAT (Pierre), écrivain ecclésiastique,
neveu de François Annat, né en 1638 à Yille-
contat, dans le Rouergue, mort à Paris en 1715.
Il fut pendant quelque temps professeur de phi-
losophie à Toulouse , et entra dans la congréga-
tion de la Doctrine chrétienne, dont il fut élu
général en 1694. On le dépeint comme un homme
d'une modestie excessive, d*ane simplicité et
d*une honnêteté parfaites. Il a laissé un ouvrage
curieux, intitulé Methodicus ad positivam
theologiam apparatus, in gratiam candidct-
torum; Paris, 1700, 2 vol. in-4'' ; réimprimé à
Paris en 1705; Venise, 1701,in-8VetHerbipolis
(Wiirzburg). Cet ouvrage a été mis à l'index,
1726 , in-4'', à Rome.
GaiUa ehrUtkma, VII, p. 974. - B. Walcblns, M-
bliotheca theotogiea telecta, V, I, p. 16. — Cataloçwe
des livret imprimée de la BibUotMque nationale à
Paris, 879.
ANiiATÂ ( Pedro de), amiral portugais, vivait
à la fin du quinzième et an commencement du
seizième siècle; son histoire se rattache à réta-
blissement de la domination portugaise sur les
côtes de l'Afrique orientale. En 1500^ les amiraux
portugais Pedro Alvarez et AbriKos Fidalcai
trouvèrent, dans un endroit appelé Zofhal,
(Sofala) deux vaisseaux maures charigés d'or,
qui faisaient voile pour MèUiide. Sonpçoanni
quelle pouvait être la source des riehenct im-
menses des Maures du Mozambique, As s'appro-
chèrent des cdtes. Un vaisseau naofrigé qo%
rencontrèrent dans ces parages ne farda paià
confirmer les premières sappositloQS , d bMtt
la nouvelle se répandit quMl y avait phu d'or da»
ce pays que dans tout le reste de U terre. Anmyt
ftitchargé, en 1508, parDomManoel, de lacos-
quête ce pays d'or (Tracto de ouro), cobum
l'appelle Barros. L'unirai portugais obliat dV
bord par surprise la permissioa de fonder ■
établissement sur la c6te. Le roi de SoCria, re-
grettant cette concession, vint attaquer la forte-
resse bAtie par les Portugais: il ftit rspouHé d
tué; son fils fut alors prodamé roi par Aoiiijti,
mais à condition de se reconnaître vaôsal de Don
Manuel. Les Portugais ajoutèrent bicntdt à cette
première conquête celle deQuiloaetdeMdmbta.
Jao de BaiTot, Décoda*. — Ferd. Hoefer, JfrMpm
australe et ortenSmIe (dans FUmiv, pUt.h
AiiNB, ANMA, nom dérivé de rbébrei
hhana, être gracieux. Ce nom est oomnoi à
plusieurs femmes célèbres y tangées
par ordre chronologique.
ANNB (sainte), vivait dans le
de notre ère. Elle était fille de Mathan, prttrede
Bethléem, et fut mariée à saint JoachiôDi. Aprèi
vingt et un ans de stérilité , elle mit an monde
la Vierge Marie, mère de Jésus-Christ Os se
sait rien de positif sur la vie de cette saisie;
son nom ne se trouve ni dans rÉcritnTe, m d»
les Pères des trois premiers siècles. Saint Éfi-
phane est le premier qui en ait fait roeniios.
Justinien bâtit en 550 une Église à GonstanteM»-
ple, en l'honneur de sainte Anne, et la tradi-
tion qui en fait la mère de la sainte Yieife pi-
ralt être même postérieure à cette époque. Os
croit que son corps fiit apporté de Ooostah
tinople en 710, et que sa tête Ait cnvo]féepv
Louis de Blois, vers 1210, à Chartres. Lee Al-
lemands prétâident aussi avoir one tète de
sainte Anne à Dures (duché de Juliers), et 1H-
thême fait mention d'une autre tête de cette
sainte, honorée à Ursitz(diooèeede Wortiboarg).
Diverses autres églises, et prindpalemait celle
d'Apten Provence, affirment égalemeot posséder
les restes de cette sainte.
Nicéphore, Breviarium Mstorieum, — Salai Jérftae,
Eptstota ad Matthêeam.—EeUm, desaneta.Jmna.-'t»'
roDitta, jinnales.— Tlllerooot, Mémotmpour fkUMn
eceiés. — Balllet, J^ies des Saints,
AN2VB , sœur de Pygmalion, roi de Tyr, ttde
la célèbre Didon, épousa Sicfaée, et abaDdoma
sa patrie après la mort de son époux , pour évi-
ter la tyrannie de son ft^ère, qui avait plosleon
fois tenté de la dépouiller de ses biens. Elle em-
barqua ses trésors , et , suivie de Didon et d'une
grande partie de la jeunesse tyrienne , die vint
sur la côte d'Afrique fonder Carthage. Cette vîUe
ANNE
608
definft daitt la soite rérnnle de Tyr par son com-
marce et sa puissance. La chronologie fixe cette
émigration à l'an 888 avant Tère chrétienne. La
Aie d*Ànna Perenna Ait instituée par Énée ai
Jlilie. EBe se célébrait aux ides de Mars ; on y
buralt arec excès; et la superstition^ favorisant
notempérance, feisait croire à chaque conTire
qa*Q vivrait autent d'années qu'il boiridt de conp^
en l'honneur à* Anna» Selon Hartung, Anne serait
divinité itaUenne.
Dlodore de Sicile. — Hàrtang, dto BtUçUm dêr Bô-
; II. n». - Hoefer, la Phénieie (ÛAta lacollecUon
ée rVniPtn de F. Dldot).
AimB DB RUSSIE, reine de France, femme
de Henri I** et mère de Philippe V, vivait vers
le miHeu et la fin dn onzième siècle. D'après la
croyance commune , elle était fille de laroslaf
Yladimiiovitch, grand prince de Russie; et
Henri I", après la mort de sa première épouse,
la choisit pour être bien sûr d'avoir une femme
qui n'eût avec lui aucune espèce de parenté.
Hais Nestor, le principal annaliste russe, n'a
point eu connaissance de ce mariage, seul
exemple pourtant d'une alliance contractée avec
le Russie par un prince français. L'incertitude
dans laquelle on est d'ailleurs sur le nom de cette
prinoesse, appelée tantôt Anne, tantôt Agnès,
et aossi Gertrude, ainsi que sur l'année du ma-
riage contracté suivant les uns en 1044, suivant
dVulrea en 1061 ou en 1036, a fait naître des
doutes sur la réalité de la personne. Les annales
de b France, qui ne parlent de la Russie de Kief
qa'cn cette occasion, varient de plus sur le nom
do père de la princesse, nommé tour à tour
lanMlaf on larodislaf, George, lourii, et même
Gauthier; et tandis que tel historien assure que
la veuve de Henri fut enterrée à l'abbaye de
Tflliers, tel autre la fait retourner en Russie, et
terminer ses jours loin de la France. Ces incer-
titudes ont fait assigner à Anne ou Agnès, par
quelques historiens, une tout autre patrie; sui-
vant eux, cette princesse serait originaire de la
Robastie du Danube, ou bien die aurait été
prise chez les Rousses ou Ruthéniens d'Aqui-
taine, dont il est question dans nos anciennes
annales, et dont le nom se trouve même dans
César, qui les place dans la R(mergue, aux envi-
rons de Rodez. Mais cette hypothèse n'est pas
qipayée de preuves suffisantes. Quoi qu'il en
soit, après huit ans de stérilité, Anne donna à
Henri I***, son époux, un héritier. Veuve en
1060, elle refusa la r^ence du royaume pour
vivre dans la retraite à Senlis, où eUe avait fiiit
bâtir un couvent. Cependant elle ne tarda pas
à former une nouvelle union, et épousa un pa-
rent de son premier mari, Raoul de Péronne,
euntede Crépy en Valois. Une union de ce genre
n'était pas alors regardée comme une mésal-
Rance; mais le comte étant marié à une autre
femme, et l'Église n'ayant pas consenti au di-
vorce, les nouveaux époux furent excommuniés.
Aa bout de quelque temps , Raoul répudia sa
fename, qui tennfaia ses jours bientût après , soit
dans sa patrie, soit en France, près de l'abbaye
de Villiers , où on la dit enterrée. [ £nc, des
gens du monde, ]
I^Yeiique. Sur tet aneienfus rêlatUnu de la Franea
avec la Russie, dans les Mém. d« l'institut ikiCtoiial
( Sciences moraUsU 11, p. 7S-7t.~ Karamilo, HisL de la
Russie, II.
ANNB GOMlfiNB CAwa Ko(ivY)vdi ), fille d'A-
lexis I, empereur d'Orient, née le 1" décembre
1083, morte en 1148. C'est l'une de ces femmes
qui brillent au milieu des longues dynasties
byzantines, si pauvres en hommes et en génies
virils. Elle reçut la plus forte éducation de son
temps. L'éloquence, la poésie, les mathémati-
ques, la philosophie, occupèrent sa jeunesse. Phi<
tard, eUe joignit la passion du pouvoirà celle do
l'étude. Savante et philosophe ambitieuse et
intrigante, Anne Comnène est l'expression asses
vive de son époque. Princesse du sang impérial,
elle prend sa part des complots domestiques
et des haines de famille qui bouleversent ds
temps à antre la cour de Constantinople.
Écrivain, elle a la lourde érudition et la naïveté
superstitieuse d'un moine grec, le pédantisme et
le mauvais goût d'un rhéteur. Quoique épouse
du savant Nicéphore Rryenne, qui n'aspirait
qu'au repos et à l'obscurité de l'étude, et pous-
sant jusqu'au délire son fa^patieoce de régner,
elle embrassa les genoox de son père Alexis
pour obtenir l'exhérédatioii de Jean, son frère;
et lorsque celui-ci fut en possession du trûne,
elle conspira pour l'en arracher. L'hisoudants
lenteur de Nicéphore Rryenne fit échouer l'entre-
prise. Depuis , vaincue par la clémence de son
frère, elle se contents de régner sur les beaux
esprits de l'époque, poëtes et philosophes, rhé-
teurs ou grammairiens , ainsi que Walter Scott
nous l'a présentée dans le Comte Robert de
Paris,
Anne a fait la biographie de son père, Alexis I,
dans un livre intitula AXeÇtoc (Alexiade), C'est
un livre passionné et diffus ; le style est surchargé
d'érudition. C'est cependant une des histoires
les plus intéressantes de la collection Ryzantine.
Anne y raconte la première croisade, et mani-
feste à chaque page l'horreur du nom latin et
ries croisés. On dit pourtant qu'elle ne fut point
insensible aux mérites du prince croisé Rohé-
moud, duc de Tarente, qu'elle exalte et abaisse
outre mesure, comme par boutades d'amour et
de dépit.
VAlexiade , en langue grecque et en quinze li-
vres, fut publiée d'abord à Augsbourg en 1610 par
David HoRSchel.en 1 vol. in-4'* ; c'est seulementun
abrégé; puisa Paris par le père Poussinesen 1651,
avec les notes d'Hœschel. Du Cangea donné, dans
son édition de Cinnamus, des observations impor-
tantes sur YAlexias. La meilleure édition est
celle de Schopen , avec une nouvelle traduction
latine (celle du P. Poussines est très-médiocre),
Ronn, 1839, 2 vol. in-8*. Schiller, dans ses Mé-
moires historiques, tom. I et H, en a donné
une traduction allemande. VAlexiade a été pu*
bliée ta Traotai* psT le prëaidait Cousin. iSne.
da g. du m. mtc tààiL ]
HirL Huk, Dt jBr*™"""'"" """" ScriplorItlU,
anhk, doni^iine de Vieonoisj^ succéda en 1183
aux Étale de «» Mre Jean 1", mort sans poil^
iHé , et devint dès tors gouveoine du DaupbJné.
Robert, duc de Bourgogne , prétendit que cette
prOTiDce était un SeT masculio de fenplre, qnl
ne poDTait passer aux femmes ; qoTl appartenait
dki lora i l'empereur Rodolphe, et qae celui-d
la! en ayant accordé llnveatiture, ce fieT devenait
sa propriété. Anne défendit ses droite avec cou-
rage i la guerre fui déclarée, et se lenniDa par
U médiation de Philippe le Bel , qui indemnlM
Robert. Anne resta en possession du domaine de
ses pères. Elle muunit en Iï96, et Itat enterrée
dans le monastère des cbartrenses de Salette,
qu'elle avait tonde.
^rl il viTlfw bi iatn. — VilbososK HUt. Ai Dm-
knm de Savoie, Me âoàoc AmMéeVetde
Marie de Brabant, naquit en I310 H mooml
en 1359. Elle âerintbnpératricc d'Orient par son
mariage avec Andronic m, dit le Jeune. Son en-
trée t ConstantiDOi^, en 133T , Ait sfriendide.
Anne partagea la ^olre de son époni : elle le
nndlt aceesstble anx pauvres , Jnste et UenlU-
aant. Apr^ la mort de ce prince, elle eut la dov-
leor de voir ses fils prtvés du trAne par h perS-
dîe de Jean de Cantacnzène, leur totènr. Vers ia
On de sa vie die se mêla aux querelles lltéolo-
giqnes, et embrassâtes doctrines des pdamistea
on quiéthtes du mont Atlas.
BertalDiO, CfipaiMt étila Utert» <WM nsl Cf
ril Swenla.
tmiB ■■ cHTPRB, fille de Janos, rai de
Chypre et d'Arménie, mourut le 11 novemtire
1402. Elle épouta en 1431 Louis, duc de Sa-
voie. Son esprit condiiaat et Dattear, l'aménité
de son caractère, les grtees de sa âgure, captt-
vtrent l'alTecticn de son ^pmix, qa lai aban-
donna presqne entièrement son autorité. Elle
en profita pour crénr des établissements utiles
et des monastères. Les eorddiers de Genève,
la observantins de Nice et de Turin hd devaient
la fondation de leurs monastère*. Elle se fit en-
terrer dans un habit de cordelia'.
nrrlololll, camrnlla MIa MMorta iélU raal Caim
ain^ de Loms XI,
épouse du seiimenr de Beaiùen, née vers 1463,
nwrte en 1613. Le vieux roi, avant de mourir,
la jugea digue de conliDuer son règne pendant
l'extrime j«nie«se de CbarieaVUI. Ula nomma
régente k l'exclusioB de tous le* princes du
sang, qu'il redontait trop pour knr Mrs toucher
ton sceptre de si piès. Anne de Beaqjeu justifia
son choix, en s'apjiuyant sur les états et m dé-
ployant la plus grande fermeté. H se Bl one pa-
rodie de la lÀguedu bien public : le* princes
et le* seigneors le mirent en campagne; mai) la
r^entey mHtmtde vigocnr, qn'eUeébwfb la
guerre /olle à sa naiaaaniw. La due SMhm,
qui en était l'ime, fut débit c4 pria. Soit raîaa
politique, soit, comme en dit, jaloode (td^
d'amour rebuté, Anne le retint itean. «s* dan* k
tour de Bourges. Charle* VIQ la dOirra. Dcvcm
roi, le duc d'Orléens ne ivn^ea fa» tet miwm :
il combla de blentsils eell« qui YntU traili il
durement [ £nc. dM f . d«> M. ]
SinBOull, ffDt. itt n«af*4i.
ANNB DB BRBTasnB, raJM de PnMM^ RÉ
i Nantes le U juvi« I47S , morte w ddlMi
de Blois le 9 janvier (SU. Elle étidt BDe elbéri-
tîère du duc François n et de HarpusUe i»
Foix. Quoiqu'eDe eût été promise ï Uaximilki
d'Ai^rictw, qui l'avait robne épousée par pra»
mir, elle fut mariée k Charle* Vtn , roi ie
France, le e décembre U9i. EOe était btfle,
quoiqu'un peu boiteuse, déraut ï pejoe visOife,
tant elle prenait soiu de le dissimuler. Les qss-
lités de son e^rit répondaient aux agrémmli
de son corps. Pendant l'expédition de Cltarki
en Italie , Anne gouverna le royaume avec m
prudence et une sagesse peu communes. Aprts
ia mort de ce prioce , elle fut deux joui* laas
manger, coucbée par terre et pleurant nas
cesse. Ella <m prit te deuH a m^, quoique hs
reines l'eussent porté ta blanc Juaqa'slan.
Louis XQ, successeur de Charies Vm, parvid
à la consoler. U épousa, le 8 janvier 14H,
Anne, qn'J avait aimée lorsqu'il n'était ncsrs
que dnc d'Orléaas. Cette priocease dooM ■
grand éclat k sa cour, par le grand Dombre^
demoiselles de qualité, bretonnes et fianfsisa,
qu'elle y appela. Elle leur ofbait le modèle dn
vertus, et leur donnait l'exemple du liivA
C'tet die qui forma l'étabUsscment des Un
d'boDMur de la reine, remplacées en 1E73 |St
tes dames du palais. Jouissant de lapina gnids
partie des revenu* de la Bretagne, elle aln M^
vait pour »ec«urir les malheureux, pour équiper
le* (rfficisrs pauvre*, pour aoalagcr leurs ta-
rants et leurs veavea. Hais, parmi le* objetsli
sa libéralité, elle oboisissait de prëKreoee lis
Bretons : •• aussi le vA dans sa ROgaetle, St
ërantOme, l'appdelt qudqnefois n Bretoéas,
parce qu'elle avait réellement le ceenr pla* bre-
ton que François. ■ Elle aimait le* savants et Itar
faisait dn bien. Une de ses maniea était de va»-
loir paraître plus instruite qu'eUa ne l'élaiL
Dans le* audieacea qu'elle donnait aux i»-
bassadeur», elfe mêlait toujonra qndquea nais
de Icurlanyie, qu'elle evail e« aeia d'appwndn
parcŒur.
Anne était uaturellemeal âoqu(Bte,jiidicieaae,
sensée, agréable. Sm ecnir était généreux, s»-
sible tf traK.; mais sa hautem- l'avait raids*
vindicative ( i>0|i. Rouak ). Elle vo«lul ga■1e^
ner son second ^iQox,e( y réassiL Lorsqn'oa
lui dissit que ** fonme prenait trop d'em^à»
sur Ini, il répoadtût i • Il but «ooSHt <|m1i|«
chose d'une fenune , lorsqu'elle ataoe *>
701
ANNE
70S
tant dans qudqaes occasions ; et on connaît la
fable des Btches qui avaient perdu leurs cor-
nêi pour s'*étre égalées aux cer/s^ que ce prince
loi cîla très à propos. C'est la première de nos
Ttinea qui ait joui de la prérogative d*aToir des
gardes à eUe, outre cent gentilshommes, et de
donner audience aux ambassadeurs. La BibUo-
thèque nationale conserve de cette reine ton
Ihnre d'Heures en manuscrit, in-4<', orné de jo-
lies figures en miniature, représentant des opé-
rations agricoles; toutes les marges sont déoo-
rées de la flgore dhme plante, avec dea Inseetea,
d'après nature. Ces plantes sont au nombre de
trois cents, dont plusieurs sont rendues avec uns
grande exactitude. Cette série de dessins, qui
est de la fin du quinzième siède, peut être re-
gardée comme l'herbier le plus complet que Ton
ait de cette époque.
ffittoirt éê Br«taçm ^ ^ûrïeo^ Mém»irê9 p<mt Bêr"
oirdëprtHvtt à VkittQira éê ântagm. ~ MéMray,
HiêMrt de J^nee. — ASMlme, HUMrt aoUalogi-
qu9g tU., de la maiscn royale dé France, — BrutôiDe,
/'to ém damM tUustru.
AHNB DB HOHGmiB, fille de LadislasTI, roi
de Pologne, née vers la fin du quinzième siècle,
morte le )7 janvier 1547. Elle porta la couronne
de Hongrie et de Bohême à son époux Ferdi-
naaid d'Autriche, et le fit sacrer à Albe-Royale
en 1527. Zapalski, vayvode de Transylvanie,
soutenu par Solimui, empereur des Turcs, lui
disputa sa puissance, et vint mettre le siège de-
vant Vienne. Anne soutint alors le courage de
Feidinsnd, et donna des exemples de la plus
grande fimnelé. Hilarion de Coste la représente
iXHnne une des plus belles femmes de son temps.
Cette refaie mourut à Prague, et (ht inhumée
daos la cathédrale de cette ville. Marie de Mé-
dids et Anne d'Autriche, ses petites-fllles, répiè-
mt en France.
MHetlotmaêrê AùfoHçsf. — OÊiterr, Bio§rÊi^kisehêt
UaiccHv VkoiM. iMi.
ANNE MABiB, princessc de Brunswick, née
vers le commencement du seizième siède, morte
le 20 mars 1568. Elle était femme d'Albert, due
de Prusse; et en mourant elle laissa à son fils
Albert-Frédéric un petit traité de conduite , inti-
tulé Mireir des Princes, qui se conserve dans
la b£bKotbèque de Ecenigiberg. H a été publié
par le pntfBsseur Nieotavius, die Romai
Jftcber , arec le SoppléB. d'Adelaog.
AHirB D'AirriiicnB, reine de France, fiDe de
Philippe H, roi d'Espagne , naquit en 1601 , et
mourut le 20 janvier 1666. EHe épousa Louis xm
le 25 décembre 1615, et fut mère de Louis XIV.
Le parlement kd confia la régence pendant la
minorité de son fils, par arrêt du 18 mai 1643,
et cassa le testament de Louis xm. Le cardinal
Maiarin, qui avait toute la confiance de la refaie,
gouverna le royaume sans que son administra-
tkMi causAI d'abord le moindre murmure. Les
victoires du duc d'Enghien, si célèbre sous le
nom de grand Condé , faisaient respecter la ré-
gaoea. Mais hividtté de Masarin, l'aiigvMDtation
des impôts, et l'ambition des grands, préparaient
une guerre dvile (guerre de laFronde). La rdue,
obligéo de s'enfuir de Paris, implora le secours
du grand Condé. Le peuple chantait des vaude*
villes injurieux à la vertu d'Anne. On fanprima
à Cologne, en 1692, un petit ouvrage intitulé les
Amours d^Ànne d'Autrieke ctvec le cardinal de
Richelieu. Les troubles apaisés, Anne d'Autriche
donna tout son temps è la piété. Elle fit bâtir
la magnifique église du Val-de-Grftce, et mourut
d'un cancer à l'Age de soixante-quaUv ans. On
connaît sa réponse à Mazarin, qui feignait de
craindre que le roi n'épousât sa nièce Hortense
Mandni : « Si le roi était capable de cette indi»
gnité, je me mettrais avec mon second fils à la
tète de toute la nation, contre le roi et contre
vous. 9 Cette réponse était un reflet de son ca-
ractère indulgent, mais pldn de noblesse et de
hauteur.
Anne avait joui de peu de bonheur avec
Louis xm. Richelieu, qui dominait ee prince et
qui n'aimait pas la reine, hil avait persuadé
qu'elle était entrée dans les complots de Chalais.
L'idée de cette accusation se grava si profondé-
ment dans l'esprit soupçonneux et méftsacolique
de Louis Xm, qu'au lit de la mort, la reine lui
ayant fait dire par Chavigny qu'elle n'avait eu
aucune part aux desaefais de Glialais, le roi ré-
pondit : « En l'état où je suis, je dois lui par-
donner; mais je ne peux pas la croire.... »
Madame de Mottevllle rapporte, an sujet de ces
étranges impntationa, une psrticularité qu'elle
dit avoir entendue de la bouche de la reine.
C'est que le roi la fit venir au conseil; qu'il lui
reprocha en fhce d'avoir conspiré contre sa vie
pour avoir un antre mari ;et que la reine, outrée
de cette accusation , lui répondit avec fermeté
« qu'elle aurait trop peu gsgné au change, de
ft vouloir commettre un si grand crime pour un
n si petit intérêt » Cependant Aididieu, intéressé
à la desservir, fit épier toutes ses démarches.
Elle entretenait un commerce secret de lettres
avec la rdne d'Angleterre, avec le duc de Lor-
raine, et surtout avec le roi d'Espagne, son frère.
Il ne ftat pas difficile, lorsque ce commerce fut
découvert, de persuader à Louis xm que la reine
son épouse était plus attachée aux intérêts de
l'Espagne qu'à ceux de la France. En 1637, les
soupçons sllèrent si loin, qu'elle ftit obligée de
répondre au chancelier sur les inteUigences
qu'elle pouvait avoir avec les puissances étran*
gères. Elle nia d'abord; ensuite elle avoua une
partie de sa correspondance, plus imprudente
que crinûnelle, et fût obligée de demander par-
don à son époux, et de signer un écrit où elle
promettait plus de prudence et de zèle.
Malgré sa juste aversion pour Richelieu , die
rendait justice à son mérite. Se trouvant un jour
à Ruefi, et regardant un portrait de ce cardinal,
elle dit aux seigneurs qui l'entouraient : « Si cet
homme eM vécu jusqu'à cette heure, il aurait
élé plus puissant que jamais. » U ne &ut donc
703
AWNE
m
pas s'en rapporter entièrement à ce que le car-
dinal de Rc^ dit de cette princesse dans ses
Mémoires. Ce prélat, qui n*avait pas à se loner
d'elle, et qui ayait feint cependant d*en être amou-
reux , lui suppose pins d*aigreur que de hauteur,
plus de hauteur que de grandeur, plus de ma-
nières que de fonds, plus d'application à Vargent
que de libéralité , plus d*attadiement que de pas-
sion, plus de dureté que de fierté , plus d'inten-
tion de piété que de piété réelle , plus d*opinift-
Ireié que de fermeté ; enfin , il ne lui accorde que
cette sorte d'espritqui lui était nécessaire pour ne
pas paraître sotte aux yeux de ceux qui ne la
connaissaient pas. Mais on Toit évidemment que
le pinceau de cet historien a été égaré par la haine
et la (hreur de faire des antiftèses. Une obser-
Tation que les physiologistes n'oublieront point,
c'est que cette princesse, qui aimait passionné-
ment les fleurs , ne pouTait supporter la yue des
roses, même en peinture. Elle était d'une délica-
tesse singulière sur tout ce qui touchait son
corps. On sTait de la peine k lui trouver de la
batiste assez fine pour ses chemises et ses draps.
Le cardinal Mazarin lui disait , en plaisantant snr
cette extrême délicatesse : « Madame , si tous
étiez damnée , Totre enfer serait de coucher dans
des draps de toile de Hollande. »
Madame de MotterlHe fait le portrait suivant
d'Anne d'Autriche : « Elle me parut , dit cette
dame, lorsque je Tins la saluer en 1639, aussi
belle qu'aucune de cdies qui composaient son
cercle. Elle se ooifTait, selon la mode, d'une coif-
fure ronde , frisée dàir, et mettait beaucoup de
poudre. Ses cheveux étaient devenus d'une cou-
leur un peu brune, et elle en avait une grande
quantité. Elle n'avait pas le teint délicat, ayant
même le défaut d'avoir le nez gros , et de mettre,
à la mode d'Espagne, trop de rouge; mais elle
était blanche, et jamais il n'y a en aussi belle
peau que la sienne. Ses yeux étaient parfaite-
ment beaux ; la douceur et la majesté s'y ren-
contraient ensemble ; la couleur, mêlée de vert,
rendait leurs regards plus vifs, et remplis de
tous les agréments que la nature leur avait pu
donner. Sa bouche était petite, vermeille; les
sourires en ét^cnt admirables. Elle avait le tour
du visage beau et le fh>nt bien fait. Ses mains
et ses bras avaient une beauté surprenante , et
toute l'Europe en a ouï publier les louanges;
leur blancheur, sans exagération , avait celle de
la neige. Elle avait la gorge belle, sans être par-
faite. Elle était grande et avait la mine haute,
tans être fière. Elle avait dans l'air du visage
de grands charmes, et sa beauté imprimait, dans
le cœur de ceux qui la voyaient, une tendresse
toujours accompagnée de vénération et de res-
pect. Avec tous ces agréments, elle ne se fit
point aimer du roi son époux ; elle ftit toujours
liée avee les mécontents , et rendit suspecte son
afTection pour le roi d'Espagne , son frère, en ne
lui écrivant qu'en cachette , et par l'entremise de
gens souvent ennemis secrets de l'État. » (Foy.
Louis Xm, Mazarim, BocKBnccBAMy Corm,
Rbtz.)
SlsmoDdl, Histoire dês Fran^aU, XXTV. — Sriil-
Aalalre, Hittùire de la Fronde, I, p. IM (lOT). — àa-
bery, Histoire du cardinal Mazarin — La Rochefoo-
c«ald , Mémoiret, collect. PetitoL — Bernard Le f aanr,
Hittoire dé ijomU XtlL — Le Bas, IHcMoiiJMrfrtMCfcifp.
dit la France.
AUNE, reine d'Angleterre, née àTwickenham,
le 6 février 1664, morte le 1*' aoOt 17U. Elle
était k seconde fUle de Jacques H et d'Ame
Hyde, fille du comte de Clarendon. D\me santé
assez faible pendant son enAuioe» eUe fat envoyée
en France à l'âge de cinq ans, pour s'y rétablir
sous un climat plus doux. A s^^t ans ellepentt
sa mère, et, comme la princesse Marie, sa soeur
aînée, die fut élevée dans la communion angli-
cane. Anne monta sur le trône le 8 mars 1701
Trois jours après, eUe vint déclarer an seâ de k
chambre des lords, qu'elle était résolue de poor
suivre les mesures adoptées par le feu roi dans
l'intérêt de l'Europe, c'est-à-dire, comme elle le
disait, d'abaisser la France ( 7b reduce exorià-
tant power qf France), En même temps eUe
fit partir pour la Haye le comte de Mirlbo-
rough, qu'elle venait de créa' chevalier deb
Jarretière et commandant général des années,
n avait pour mission d'annoncer aux états gé*
néraux, que la reine était déterminée à aAito
à l'alliance européenne , ménagée par le roi soa
prédécesseur, et à déclarer la guerre. Marlbs-
rough arriva à la Haye le 28 mars et reloania
en Angleterre le 3 avril, après avoir rempli te
mandat de sa souveraine. U vesiait d'arrêlir
avec les états généraux, que la guerre contre Is
France et l'Espagne serait déclai^ lemêmejoir
à Londres, à Vienne et à la Haye ; que les opé-
rations oonomenceraient par le siège de KaiK^
werth sur le Rliin, en même temps qu'une flotte
se dirigerait sur Cadix. La déclaration de goem
eut en effet lieu le 4 mai ; et le 12 du même mois
Marlborough revint en HoUando avec le titre de
généralissime des armées alliées. George Roofce
eut le commandement de la flotte destinée à agir
contre Cadix , et le duc d'Ormond fut placé à
la tête des troupes embarquées. La roésisteili-
gence qui régnait entre ces deux généraux dimi-
nua le résultat de cette expédition, dont les soc*
ces de Mariborough en Flandre oompensèreat
rinefRcadté.
Telle était la situation an dehors : des cfasage»
ments non moins graves s'accomplisaaieat à
l'intérieur. Le règne de la reine Anne peut se par-
tager en deux périodes distinctes : la période ds
guerre, introduite et dirigée par l'influence àt
la comtesse de Marlborough, influence d'asi-
bition individuelle avant tout; et la période de
pacification, amenée également par une influence
iéroinine, cette fois au profit d'un parti . Un écrivais
qui porte dans l'histoire le coup d'onl de VhoaaB^
politique, M. de Rémusat, résume comme il
suit, l'état des choses au commencement do r^
gne. « La reine Anne, dit4l, arrivait au trflMli
705
ANNE
706
corar plem de ressentiment contre la mémoire
de son beau-f)rère. Elle n'aimait, ni sa perflomie,
ni ses principes, ni ses amis. Élevéedans les idées
de la pure ^ise anglicane, elle avait par zèle
protestant adhéré à la rérolution; mais elle re-
gardait Tantorité royale comme sacrée, la tolé-
rance rdigieuse comme une faiblesse, les dissi-
dents comme des hérétiques ou des profanes, les
whigs comme des répubticaîns. Les tories Ta-
Taient soutenue contre le roi , d'après l'usage in-
TariaUe de toute opposition d'appuyer l'héritier
de la couronne même, et c'est à eux qu'elle
croyait derofa* Tayantage de tenir sa dotation et
tout son établissement du parlement et de la loi,
non de la munificence royale. Son avènement
présageait donc celui des tories. Son mari le
prince Georges de Danemark était pour eux,
quoique avec modération, et elle avait toute con-
fiance dans le comte de Rochester, son onde,
qni était comme leur chef. Cependant sa pre-
mière affection semblait toujours appartenir à la
eél^jfe Sarah Jennings, comtesse de Marlbo-
roogh. Cette confidente de sa jeunesse et de ses
^89'àces avait lutté avec elle et pour die contre
les volontés de Guillaume lH; et , quoique déjà
ion impérieuse autorité se fft pesamment sen-
tir, elle était encore la plus forte. Les souve-
nirs d'une affection de vingt ans, l'habitude , la
fUMessc, cette obstination d'amour-propre qui
empêche de rompre ; car une rupture ressemble
à l'aveu d'une erreur, tout soumettait encore la
reine à l'ascendant d'une femme supérieure dont
l'âme était grande, mais altière, ambitieuse, vio-
lente, pasdonnée d'amour et d'orgueil pour la
l^nne de son mari. Lady Marlborough n'aimait
ni lord Rochester ni lord Nottingham , ni l'église,
ni les tories. Si elle eût été absolument libre, eile
aurait laissé aux wliigs une grande part du gou-
vernement; mais, disgràdée sous le dernier rè-
gne, efle comptait, ainsi que lord Mariborough,
dans le parti opposé. Elle n'entreprit pas de lutter
ouvertement contre le courant qui le ramenait au
pouvoir, n lui suffît d'être la maîtresse de la
cour, avec les titres de première dame, d'inten-
dante de la garde robe et de la cassette , et de
gouvernante du parc de Windsor, tandis que son
mari commanderait les armées ». La comtesse
devait donc tout gouverner, et nécessairement
lladministration (lit composée d'hommes à sa
dévotion et à cdlede son mari, en tête desquels
se trouvait son allié Godolphin. Quant k Roches-
ter, fl redevint lord lieutenant d'Irlande. D'après
Mne loi passée sous le règne de Guillaume, le
parlement existant fit place à un autre qui se
réunit le 20 octobre 1702. Les tories avaient la
majorité; fls la fortifièrent encore en déddant
suivant leur intérêt tous les cas d'élection con-
testée et débuteront par un hommage rendu h
mariborough, qui avait retrempé (re/rievetf), di-
saient-Us , la vieille gloire de rAuglcterre. Le
parti opposé essaya en vain de faire passer un
qui tempérait cet hommage. Cétaiti
MOOV. BlOOa. UNIVERS. — T. II.
en effet, la critique du feu roi et du traité de Ris-
wick. Alors commencèrent aussi les dâwts mé-
morables au sujet du bill dirigé contre ce que l'on
appdait la Conjormité occasionnelle^ au moyen
de laquelle tout dissident , s'il était serviteur de
l'État, se soumettait, en prenant possesdon de son
emploi«à l'épreuve du Test ; c'est-à-dire à l'obliga-
tion de recevoir le sacrement suivant k rit angli-
can, sauf à revenir ensuite aux pratiques de sa
secte. Ce Mil, dirigé contre cette manière d'âuder
la loi , fort en usage chez les whigs, était surtout
rédamé par le parti des dévots. Cependant la que-
relle était plus politique que religieuse. Au rapport
de Swift, la reine craignait moins pour l'Église que
pour son pouvoir. Il serait dilBdle de reproduire
tous les orages soulevés au sein des deux chambres
par cette proposition, les conflits qu'die amena
et l'agitation qu'die fit passer, même au sdn de
la nation. « Jamais, écrivait le sarcastique Swift
( 16 décembre 1703), je n'ai vu ni lu d'exemple
d'une si grande et si ardente explosion d'esprit
de parti. C'était d général, que j'ai trouvé les
chiens des rues plus querdleurs et plus insolents
qu'à l'ordinaire, et la vdlle au soir du jour où
le biU a été discuté, un comité de chats whigs
et tories a eu un chaud et bruyant débat sur le
toit de notre maison. Mais comment s'en éton-
ner, quand les dames mêmes sont divisées en
haute et basse Église, et, par zèle pour la rdi*
gion, ont à peine le temps de dire leurs prières. •
Trois fois le bill fut représenté, et trois fois il
échoua. Enfin le 5 avril 1705 ce premier parie-
ment de la rdne Anne fut dissous.
Cependant Mariborough venait de remporter
la victoire de Blenhdnv; Gibraltar était pris par
sir George Rooke; l'Espagne était envahie à la
fois par Gdway et Péterborough, en 1705; et la
bataille de Ramillies mettait le comble aux suc-
cès des armes anglaises. Les whigs eurent la
majorité dans la nouvelle chambre des com
munes ; il en résulta des changements dans le
ministère. Le discours d'ouverture, prononcé par
la rdne, portait l'empreinte de ce caractère des
dections : Anne déclarait avant tout que l'iLglise
n'était pas en danger, et qu'die continuerait de
faire exécuter le tolercUion-act , établi sous le
roi Guillaume. En 1707 fut consommée enfin
l'union d longuement négociée de l'Ecosse et de
l'Angleterre. Cette même année fut moins con-
traire aux armes françaises : elles remportèrent
qudqties victoires maritimes. On murmura à cette
occasion en Angleterre contre l'amirauté, et, dès
lors, contre le prince Georges de Danemark, mari
de la rdne, investi par die du titre de grand ami-
rd. Les chefs whigs se faisaient surtout remar-
quer par leurs attaques. En même temps Godol-
phin fit, presque contre le gré de la reine, entrer
un autre whig, le comte de Sunderland, gendre
de Mariborough, dans le cabinet à la place de sir
Charles Hedges. Les andennes prédilections de
la rdne pour le parti tory se réveillèrent alors.
Godolphhi et Marlborooi^ s'en aperçurent bien*
707
ANNE
709
tôt, et l'irUlueDCe de la duchesse de Marlborough
déclina visiblement. Les personnes auxquelles
Anne demanda alors des conseils et des inspira-
tions furent Robert Harley, depuis comte d'Ox-
ford et mistriss Masham, l'une des femmes atta-
chées à la chambre de la reine. C'était une pa-
rente de la dudiesse de Marlborough, recom«
mandée paf celle-d à la souyeraine et qui rem-
plaça bientôt sa protectrice dans le cœur d'Anne.
Mistriss Masham hérita bientôt de tout le pou-
voir qu'avait eu la duchesse. Elle eut assez de
crédit pour amener, en 1710, à la tête des af-
faires Harley et Saint-Jean ( Bouwïbroke ) à la
place de Marlborough et de Godolphin. Mais ce ne
fut pas sans peine que la duchesse de Maribo-
rougli renonça à son influence. « Si le carac-
tère de la duchesse eût pu admettre quelque
souplesse, dit Voltaire, elle eût régné encore. La
reine et elle étaient dans l'habitude de s'écrit e tous
les jours sous des noms empruntés (1). Ce mys-
tère et cette familiarité laissaient toigours la voie
ouverte à la réconciliation ; mais la duchesse
n'employa cette ressource que pour tout gftter.
Eâle écrivit impérieusement. Elle disait dans sa
lettre : Rendez-moi justice, et ne me faites point
de réponse. Elle s'en repentit ensuite; elle vint
demander pardon ; elle pleura et la reine ne lut
répondit autre chos« sinon : Vous m'avez or-
donné de ne vous point répondre et je ne vous
répondrai pas. »
Le changement de ministère en Angleterre
permit au roi de France de renouveler avec
plus de succès que par le passé, les propositions
de paix qui jusque-là avaient toujours échoué.
Malgré les succès que remporta encore Marl-
borough, les négociations continuèrent secrète-
ment entre Harley et M. de Torcy. Les prélimi-
naires de la paix furent posés en novembre 1711,
et le 11 avril 1713 le Traité dIJtrecht fut con-
clu. Voilà donc à quoi tenaient les destinées de
deux grandes nations : llnfluence évanouie d'une
femme ambitieuse et l'influence naissante d*une
autre femme ! La perte de son commandement fut
annoncée par la rdne elle-même à Marlborough,
et Ton en vintensuitejnsqu'à accuser ce général de
concussion. La condition principale de la paix était
la reconnaissance de la succession protestante
par la France ; le roi s'engageait en outre à éloi-
gner le prétendant; il renonçait à la couronne
d'Espagne, qui resterait à son petit-fils Philippe ;
et de son côté, ce prince renonçait à la couronne
de France; le port de Dunkerque devait être dé
moli ; la baie d'Hudson était assurée à la Grande-
Bretagne, et la France s'engageait à rembourser
à la compagnie anglaise les pertes qu'elle avait
souffertes pendant la guerre ; toute l'Ile de Saint-
Christophe, la Nouvelle-Ecosse et 111e de Terre-
Neuve étaient laissées à la Grande-Bretagne. Les
Français ne devaient posséder dans l'Ile de
Terre-Neuve que des huttes pour conserver leur
(1) Daoa cette correspoodaooe, la reine m falutt appe-
ler Morley» «t b dacli«ae. HiatreM FreeoMn.
poisson; et ils n'avaient droit de pécher que de-
puis le cap Bonavlste Jusqu'au cap !tord de
Terre-Neuve; l'An^etette conservait Minonpie d
Gibraltar; Naples, Mllftû, ta Sardaigne et k
Flandre espagnole étalent cédés à rempereor;
la Sicile était transférée au duc dô SftVoie, et II
Hollande obtenait Luxembourg, Hanitir, diu^
leroy et Newport En même temple un traité dp
commerce était conclu entre les deut Uatloilt.
Mais la Chambre des Communes ne donna pu
sa sanction à cet autre projet.
Les dernières années de ce fègpie ftirent miN
quées par les intrigues des Jscobttes (1), par lei
efforts que firent les i»hlgs en bveuf de t'âec-
teur de Hanovre, quIU sottlcltatent de tenir es
Angleterre, par la guerre dinfluence que se fai-
saient Hariey , comte d^Oitord et BoKngbroke,
tandis que la reine passait de l'un à l'autre. DV
lx>rd sacrifié, le dernier l'avait enfin emporié.
Cependant la reine tomba malade ; c'était à la fia
de juillet 1714. Après dix-sept grosseasei ioft-
condes, Anne ne laissait pôhit dliéritier dimL
En conséquence le oonseU prive ênToja Tonln
aux hérauts d'armes de se tenir prÛs à pn>-
clamer roi Georges T', et 11 dépêcha un mes-
sage à la cour de Hanovre pour inviter Tâor-
teur à presser son vovage. Ces mesures Ibmi
adoptées le 31 juillet; le lendenoain matin, AuM
rendit le dernier soupir. On dit que des excès
de boisson (2) contribuèrent à hâter la fin de o^
princesse. L'Angleterre compte neu de rèffm
plus glorieux. A l'édat des victoires 8*est vcm
joindre durant cette période» celui des leititi.
Il suffit de citer des noms tels que Swil, Pope,
Addison, Steele, Prier, Gay, Arbuthnot, C«ngrtvi
et, le plus brfllant de tous, Bolingbrokt. Lm
Anglais ont pu à boh droit appeler ce règiK knr
véritable siècle d'Auguste (TVtie augtutan o^).
La duchesse de Marlborough S Giit de la per-
sonne d'Anne un portrait que lesautrct hlsioriciil
n'ont pas contredit : « La reine, dit la duchenc^
avait un aspect assez gracieux, mais âéfari ploi
tard par un embonpohit excessif: son n^ai
avait parfois de la mîjesié; mais un fronoemol
de sourcils presque continuel et qui dénotait Qtt
certame tristesse intérieure, ftuisait à YM
qu^elle produisait d*abord. » {Queên Ànnekat
a person and appearancé not ait ungraeeJtUt
till she grew exceeding gtosi €tnd carpuUnL
There was something (/maJeUp in lur htt
but miJ:td wiih a iuhen and eontiantfrwik
that plainly beirayed a ghominêst qf soûl)
V. RoSRZVWàLD.
Lod John KaMctt, MvwuÀn qf ike Âtfair» of iwnfi
ftom ik» Péaù$ nf VtMêht, I vol. tA^». itM.— Mtepta"
•00, OH^IiMl pflfMra eontmt»ki$ tàt mtr^ Utitôrf
(t) BOca allAreot al loin, <}iie le nlnlalère, eocOolBteMa»
avec ita cb^iBbrta et aa oom «a la rdac^ proaU m0
Uvrea à eelul qui Hvreralt le preteodant. On «Hait mtaÊ
que celui-ci osa venir un Joor an Anfletcrrc
(S) On présent considérable de vins de FftAce Cittftf
le roi Lools XJV. lora de la condualon de le patt , fêâ^
étra aussi Ica «nauls eaMis pw lm fufM, «MaMA ^
«e qa*U parait, ptaa d'acttvlté à ce peadHaL
09
AM14E
710
rfttt Britalnfrom tkê MiHaurutton io thé annsUtH
'the hofuê of ifanovtrf liondret, 1771, l vol. in i°. -
jie. Mémoirt anà corrmpondanee qf John, dltkâ bf
^arlbonmgh; Londres, 181T, 8 yol. tfHé*.-*- Mamnh^i tin
we dé Saint-SUnon. ^ VolUl^, ilérta é$ LbuU Xty.
âtéuwires àe T^ref — Bamctt Historif qf his own
ffiM. — Dalrymple, MmuHrt of Gteat Éritain and lire-
nd. — jéetount of thé eonauet of thê tm6ttttt9' ÊPH-
ie»$ of Marlbtrotifk f LOAdt-es, |Tlt, In-t" ( (iréi dm
iplers de 1b durhesM par Hook ). — Swift, OEuvm. —
ilingbroke. OBuvrts. — Balpb; Undal; Smollett; Tlh-
il , CaoninfrliaiB. — ne RenuMl , BolthO^l^ké, tê Me
son ttmpê, dans la Rêmàs rtM êetf Menémt IM).
▲iiiiB {tvanùma), impératrio» dt AuMit,
te en 1693, morte le M ootobrt 1740. seoondt
le dlTan Y AleiéieTltch et de PnwooYie Sol*
kof, elle Alt mârtée en 1710 |Mur Pierre b
rand, son onde, tu dnc de CkwrUnde Fré^
hric-Oaillaame, auquel eQe ne donna pas d'en-
nts, et qui mourut une année aprte ion ma*
âge. Biais après la mort prématurée de Pierre II,
B du malheureux Alexis, aidés des grands
liars de Russie , le chaneeller O&termann et
I frèreê DolgofoukI appelèrent la duchesse
; Courlande au trt^ne de Russie, en qualité de
le du frère aîné de Pierre le Grand. En même
mps le conseil secret, les présidents du sénat
les hauts collèges se réuoimit pouf rédiger
le capltulatiott en tertu de laquelle la nou?eUe
nreraine renoncerait à une partie des droits
ereés par sea prédécesseur. On exigeait d*eUe
Dgagementde nejamaia déclarer la guerre sans
sscnthnent du eonseQ secret \ de prendre l'avis
ce eonseQ sur lesbnpota qu*eUe voudrait lever \
ne nommer son successeur, de ne conférer
cane charge importante, de n'aliéner lea tsms
la couronne que de concert avee hii, et do
omettre à sa sanction les lentenoes de mort»
: baunissement , de confiscation de biens,
nies les fols qu'eUea seraient rendues contre un
Ue, ou que le crime ne serait pas inoonteitn»
ement prouvé. Informée de oes prétentions daa
iars par les princes yassili,Dolgorouki et lOchol
iBtzine, et par le général-m^or Léontief, la
chesse de Courlande y souscrivit sans qipo-
ion, et promit même de s'Imposer un plus
md sacrifice en éloignant de sa personne son
ruri le fiuneux Jean de Buren, plus connu
os le nom de comte de Birea ( voff. ce mot ),
'eDe avait fait son écuyer, et qui devait Id
xéder au trOne de Courlande. Proclamée im-
ratriee an commencement de 1730, Anne si-
ila son avènement par un acte qui pouvait
'prendre de la part d'une princesse livrée aux
isirs et peu habile à gouverner. Le pouvoir
9 les Dolgorouki s'arrogèrent à la suite des
iveaux arrangements , ne tarda pas à exciter
jalousie de leurs rivaux et à produire du
contentement : par le conseil des princes
iiis Tcherkassky et Ivan Troubetskol, 11m-
'atrice, convoquant dès le 35 février de la
me année son conseil secret, se fit présenter
diplôme comme pour renouveler son ser^
nt; mais, le déchirant aussitôt, elle dit i Je
M jionioniie / et rétablit le pouvoir absoln en
promettant tontefoiê d'en user avec modération.
Puis eUe institua 10 tsahinet auquel l'adiuinis-
tratien luprème iwta depuis confiée^ et où Os-
tennann joua le rôle prinsipal. Mais l'impératrice
lui donna bientôt un rival redoutable en rappe-
lant près d'elle son favori le comte de Uiren,
qui exerça un si grand ascendant sur cette prin-
cesse» timide de sa nature, faible de caractère et
entièrement livrée aux jouissances sensuelles ,
qu'il était bien plus souversin qu'dle-roème , et
qu'elle a été vue prosternée à ses genoux, implo
rant la grèoe de oeux qu'elle voulait soustraire
à la fureur de l'impérieux favori. Le chancelier
Ostermann et le maréchal Munich, grâce à leur
capacité ëmineate et utile, échappèrent aux coups
du favori; mais celui-d s'acharna à poursuivre
les princes Dolgorouki , auxquels U s'en pre-
nait d'avoir été un instant éloigné de la personne
de l'impératrice. Il les fit d'abord exiler en Si-
bérie , à, rappelés par lui sur un nouvttau soup-
çon, ils ftirent livrés à toutes sortes de supplices,
les uns éoartelés, d'autres décapités : le prince
Ivan Alt roué vif en 1730. Tout le reste de
cette Ulustre famille, dépouillé de ses biens, fut
banni à une grande distance de Moscou. On
dit que dix mille personnes montèrent sur l'é-
chaftiud par l'ordre du sanguinaire Biren, et que
vingt mille autres allèrent peupler les solitudes
de la Sibérie.
Cependant le règne d'Anne ne fUt pas sans
gtoire^ Renonçant à tout nouvel agrantÛssement
du côté de l'Orient, pour maintenir à la Russie
la place distingnée qu'elle commençait à prendre
dané le système européen , eUe fit la paix aveo
la Chine, qui envoya alors en Russie sa première
ambassade, et rendit au fameux Cbah-ffadir les
conquêtes faites par la Russie sur la Perse au
delà do Kour» devenu la limite de l'empire. £llo
prit une part active aux affaires de Pologne, dont
elle voulut exclure la France. Dans un traité
conclu en 1733 avec l'électeur Frédéric* Angusti*,
ello assura à ce dernier la couronne des Piasts ,
et obtint de lui la promesse que le duclié do
Courlande serait donné à Biren , 4 l'extinctioik
de la famille de Kettler. Par son ordre, Munich
assiégea Dantiig, dernier refuge de Stanislas
Leczinski, que les Polonais avaient pour la se-
conde fois élu roi , et que Louis XV souten^t
de tout son pouvoir. La prise de cette ville
par le feld-maréchal décida alors le roi de France
à tourner ses armes contre l'Autriche* Mais
Anne envoya un secours de 10,000 hommes à
Chairles VI , son aUié ; ce fut la première armée
russe que l'on vit paraître dans la partie cen-
trale de l'Europe. Ce renfort bèta la conclusion
de la paix de Vienne en 1736 : Auguste m reste
roi de Pologne; el la Russie étabtit si bien son
influence, qu'à la mort du dernier Kettler, en
1737, Bôuafuten effei nommé dnc de Courlande.
La Porte voyaU d'un mauvaia œil cette Uifluence
croissante de la Russie : c'est sans doute à son
mstigatkMi<|M te khaa de Crimée reoommen^
38.
711
les hostilités avec cet empire. Nonobstant la prise
d*Asof et d'Otchakof , et malgré le ieooan de
rAutriche , la Russie ne pat réduire la Porte à
souscrire à ses conditions ; et même la Tiololre
que Mum'ch remporta à StaTOutehani, et à la
suite de laquelle Khotim et tonte la Moldavie
tombèrent au pouvoir des Rosses, ne pot triom-
pher de l'obstination des Tores , qoi avaient
pour alliés la peste et la famine. Tout ce que la
Russie gagna k la paix de Belgrade, condoe en
1739 avec les Turcs , ce fut la possession d*Asof,
mais démantelé, et la reconnaissance par la Porte
du titre à'empereur donné an czar. En revanclley
elle restitua à la Porte toutes ses conqoMet, et
renonça même au commerce de la mer Moire,
depuis longtemps Toljet de sa convoitise.
Le règne d*Anne, quoique occupé par de ti
longues guerres , ne fut pas tout à fiîit stérile
pour les sciences. Cette princesse fit continuer
les voyages de découvertes ordonnés par Pierre
le Grand , envoya des expéditions dans la mer
Glaciale pour examiner la cdte septentrionale de
la Sibérie ; et par son ordre lea capitaines Be-
ring, Tchirikof et Spangenberg visitèrent les
lies Aléoutiennes et Kouriles, et cherchèrent une
route dans TOcéan oriental. Anne nomma en
mourant, pour successeur, Ivan Antonovitch,
petit-fils de Catherine , la sœur aînée de Tfanpé-
ratrice. Biren fut nommé régent pendant la mi*
norité du prince. [ Ene. des g, du m.]
LéTnqae , Higt, ée la Ruuie. — Uitrtalov, Aiu«taf a
lstori§a , t III. p. Mt'lSi.
AifirB pAtbowna, fille aînée du czar
Pierre l*' et de Catherine I", naquit en 1706 et
mourut en 1728. Distinguée par sa beauté et son
esprit, elle épousa en 1725 Charles-Frédéric,
duc de Holstein-Gottorp, dont elle eut rinfortoné
Pierre ITI (voy, ce nom). Appelée ao conseil de
régence après la mort de l'impératriee Catherine,
elle n'y put asûster qu'une fois. MenocofT, qui
la redoutait , l'obligea de quitter la Russie et de
se retirer à Kiel, où elle mourut à vingt-deox ans.
HtXïStXQ^y^MÊnitiklopedfKketky'U^tikon, II,tiS,etc.
ANNE DB CLÈTES, reine d'Angleterre. Voyez
Hbnai vm.
ANNE DE BOULKN. Voy. BOULBN.
ANNE DE PBBBABB. Voy. FERaABK.
ANNE DE GONZAGUE. Voy, GONZAGCI.
ANNE, duchesse de Guise. Voy. Guise (Fran-
çois, ducDs).
ANNE OU ANNA pAtBOWNA. Voy. TARRA-
XÀNOFF.
ANNEBAVT OU ANNBBAVD (Ctotfde), ba-
ron de Retz, maréchal de France, né à la fin do
quinzième siècle, mort à la Fère le 2 novembre
1652. Descendant d'nne ancienne famille de Nor-
mandie, il fit ses premières annes à la défense
de Mézières, assiégée par le comte de Nassao,
en 1621, et foi fiut prisonnier à la bataille de
Pavie. Rendo à la liberté , il défendit la ville de
Turin contre l'armée impériale, ^ s'empara de
Qniéras, Saluées, Montcalier et antres places du |
ANNE — ANNÈSE
7tJ
Piémont. Ses belles actions lui valurent le gpo-
vemeroent de cette province, el la dignité de
maréchal de France. FradSçois 1*' le fit amiral en
1543, et le chargea, deux ans apfès, de tenter
une descente en An(^eterre. La marine royale ne
s'âevait pM à plus de vhigt-dnq galères. « Maie,
dit M. de Sismondi, Amiebaut, ayant fait ras-
sembler de Bayoniie à Montreuil tout les o»>
saires et tons lea vaisseaux de commerce, s'étai
ainsi formé une flotte de cent cinquante viii-
seaux de oommerœ, et de sofaiante transports.
Le rendeft-voos était donné an HaYre, et c'est là
qoe le roi se rendit avec toute sa cour, poor
voir, le 6 juillet (1546), ses soUnts nnoiiter à boid
des vaisseaux. Sur le plus gros et le ph» beei
navire de toute la flotte, qui roesorait hnl
cents tonneaux et portait cent canoeis, et el
l'on avait embarqué le trésor de l'expédûk», Il
roi comptait donner ce jour-là un f^taà feetis
aux dames. Les cuishiiers de la cour cvwil
allumé de grands feux, sans Tooloir écouter ks
ordres des officiers de marine ; UentM le vaii-
seao fut embrasé : on sauva ayec psins lei
dames de la cour et l'argent Quant anx soUeti
et anx matelots, fis périrent presque tous dmi
les flammes. Ifalgréce désastre, la ftotte 1011141
pas à mettre en mer, et, le 18 juillet, sUs pmt
devant 111e de Wigbt. La flotte anglaise soitt ée
Portsmonth à sa rencontre; mais, reenaiii-
sant qu'elle n'était pas assn fiiiite pour finer
bataille, après avoir échangé de IoIb phniBan
décharges d'artiOerie, ette rentra dans Is put
Annebaut après l'avoir reconnu, coodnt qil
était hnpossible d'y attaqnerla flotte antfëie. fl
fit quelques descentes sur les côtes du Hn^i-
hire et de Ttle de Wight pour les ravager, fi
revint ensuite devant Boulogne; où fl déteqM
quatre mifle soldats et trois mille prisonnicn,
pour constroire, au Ueo nommé Outreai, ■
fort destiné à fermer le port et à bloqser II
ville; pois fl reprit la mer, et renoontradsioo'
veau la flotte anglaise devenue plus fbrte, tmSà
que la sienne s'était afbiUie. Lee deoxflottMN
lâchèrent plusieurs bordées sans en venir à oae
bataille, et Annebaut ramena la sienne an Bi*
vre. La campagne maritime finit afaisi sui
avoir produit aucun résultat, quolqu'efle eM
coûté une énorme dépense. »
A la mort de François I^, Anuebaut U
disgradé. U ne tarda pas à être rqipelé à h
cour, mais U n'eut aucune part à la direetios
desafEûres.
De Thon, HUMrt. — OoSefroy, 0/(te. éê ia
- SUnondl, HùMn 4m /Wmfaii, vol. XXVI cl
XXVII,
ANNEix. Voy, Sotmofo..
* ANNBBT ( Frédéric-Albert) , graveur ili-
mand , né à Nuremberg en 1768, mort en HOO-
11 attira l'attention par ses Ftces des oifini^
de J)furemberg, publiées de 1789 à 179t.
annAsb (GfRiioro), su cc e sa e ur ds VM*'
71S
ÀIVNËSE — ANNIBAL
wkHo du» le oommaiideDMiil des réroltéi de
Ita|ilet en 1647 et 1648. Après TassassiDat de
IfMaiddto pir le doc d'Arcos, gomrerneiir de
Utiles an nom do roi d'EsiMgiie, oo choisit poor
dMf doB François de Tondto » prince de Massa.
JlintM on le soopçonna dlntdligenœ ayee le doe
d'Arcos; et le pea|de le massacra , et mit à sa
piaee Gennaro Amièse. Ce nooreao chef était ar-
mnrier, phis capable d*an trayafl mécanicpie qw
de l'admfaiistratkm d*an État Foorbe, ayare,
brutal et cnpaleox, il se Ua d'abord avec le doc
de Gfrise, qat le people ayait appelé poor soo-
Isair sa ré^^ilte : ne pooyant pM l'emporter sor
M en autorité y Adonna sa démission moyennant
«ne fbrte indemnité, et traita secrètement ayec
les Espagnols» qu'O introdnisit dans Naples le 6
avril 1648; mais il fût bientôt la yidime de sa
perMle : les Espagnols, croyant n'avoir pins rien
à craindre de la ftireor de la popolace , profitèrent
de <|iielqnes troubles pour massacrer ce malhen-
iwx oljet de Tenthoosiasme populaire.
OIMHMM, Jtoria ciHl0 4«l «V91IO tfl ifflipoli. -> IdCta,
AinnuLBT ( Arthur) t comte d'Anglesey,
éeriviiB anglais, né le 10 juillet 1614 à Dublin,
Mut en 1686. A l'Age de seize ans, il entra au
«allège de la Ifagdeleine à Oxford, d'où U sortit
pour étndOer les lois à Linooln's-Inn; U voyagea
«nite sur le continent pour se perfectionner
dBBS ses études. An commencement de la rébèl-
Ban fl se joignit aux royalistes ; mais bientM se
léooiidlia avec les républicains, qui l'envoyèrent
à JBster en 1645. Il changea encore une fois de
pnti, et eut la phu grande influence à r^Nxpie
de In restauration. H ftit créé comte d'Anglesey
par le roi Chartes n, avec lequel fl avait entre-
pendant son eidl une correspondance in-
En 1667 il Alt nommé trésorier de la ma-.
Sy et en 1673créé lord do sceau privé. En 1680,
Dai^^eld l'accusa publiquement, à la barre du
ptrioneat, comme complioe d'une conspiration
SBÂveurdupape; et cependant, en i683,ilpré-
acBtn an roi one lettre sur l'état actuel de la
Hlion f et relative aux soupçons qu'on avait sur
la doc d'Yorck , généralement regardé comme
papiste, n fht bientôt après dépouillé de ses char-
ges, et se retira à la campagne, n avait écrit une
BisMredei troubles d^ Irlande àt 1641 à 1650,
CBlrcmélée d'observations morales , politiques et
bMcMiques, qui malheureusement a été perdue.
Siea Jf^noéres ont été publiés à Londres par
P. Pett en 1693, in-8*.
9 U§ rm9mcai Dktionanf, — vr^od^MhmuBnximUn-
ânr, IV, p. ISI. — Horace Walpole, ilof al and nobtê Jw
a«rr. — Baakt^ Sxtimet PeÊrmçe, 111 , p. il.
AH1IB8LBT OU ANNBLBT ( Somuel) , théolo-
fffm anglais , né à Kenilworth en 1620, mort le
ai dé c em b re 1696. Devenu chapelain du comte de
Warwfck, il fit avec lui un voyage en 1644.
Prédicateur à Saint-Paul en 1657, il M appelé
pÊT le pariement à faire partie de lacomroMon
poor l'approbation et l'admission des ministres de
FÉvangile d'apcès le rit presbytérien, et il garda
714
ces fondions jusqu'en 1660. Outre de nombreux
sermons qu'il a laissés , on a de lui une collection
d'exerdces de piété, sous ce titre : Moming
exercices ai CripplegeUe, or Several Cases o/
Conscience practicaily resolved by sundry Mi-
nisters; 4 vol.; London, 1661, avec une préface à
chaque volume.
WllUams, Fimêrat Sermon for Dr. Jnaêtiei/. —
Wood , Âthmm Oxoniemet, Il , p. 966.
* ANNBTSBBnGBR (Franzisca), femme pein-
tre, née en Bavière. Elle excellait dans la minia-
ture, ce qui lui valut , en 1814 , le titre de pein-
tre de la cour (Hofmalerin ).
N agier, Jfmét MtçeBtêimu Kenttlêr-Lexiecm.
ÂHHBT (Pierre) , maître d'école à Londres,
publia en 1762 un ouvrage intitulé the Free
Inquirer (le libre investigateur) , qui contenait
des propositions contraires à la doctrine chré-
tienne. Traduit devant la cour du banc du roi ,
il fut condamné comme blasphémateur à deux
mois de prison, avec exposition au pilori. Biais ce
châtiment, blâîmé par le peuple , ne lui fit pas
changer d'opinion. H rouvrit son école, et c<mtinua
à professer ses doctrines dans un café de Lon-
dres. On lui demanda un jour ce qu'il pensait de
la yie à venir ; U répondit par cet apologue : « Un
« de mes amis, Toyageant en Italie, entra dans
« une ville : U vit une auberge , et voulut savoir
« si c'était celle qu'on lui avait indiquée; il de-
« manda à un passant si ce n'était pas l'enseigne
« de l'Ange. — Ne voyex-TOus pas , lui répondit
« le passant, que c'est un dragon, et non pas un
« ange? — Mon ami , dit le Toyageur, je n'ai ja-
« mais vu ni d'ange ni de dragon ; je puis donc
« me tromper de porte. »
MiograpMa BrUannim, — Saard , dans ta Biographie
wHimrteilê,
A1VNIB4L OU B4NRIBAL, nom phénicien ou
sémitique, qui signifie gracieux seigneur. Ce
nom est commun à plusieurs suflètes ou géné-
raux carthaginois, dont les plus célèbres sont
les trois suivants.
AIIHIBAL (*AwC6ac)» sufiète carthaginois,
mort en 406 avant J.-C. Selon Justin, il était fils
d'Asdrubal , tandis que , selon Diodore de Sicile ,
il était fils de Giscon. n aida les Égestéens, peu-
ple de la Sicile, à combattre les SéUnontins et les
Syracusains. Il prit Sélinonte après un siège opi-
niâtre. Les soldats d'Annibal saccagèrent cette
dté florissante, et en massacrèrent les habitants.
Après la prise de Sélinonte, Annibal se dirigea
ayee toute son armée vers Himère, qu'il ren-
versa de fond en comble, parce que son grand-
père Amflcar avait péri sous les remparts de
cette dté, par la ruse de Gélon; il fit égorger
trois mille habitants sur la même hauteur o&
son aSeul Amilcar avait été égorgé par Gélon.
Après ces terribles représailles il se rembarqua
avec ses troupes pour Carthage, en ne laissant
en Sicile que ce qui suffisait pour la défense de
ses alliés.
entendant les Carthaginois n'avaient pas re-
715
ANNIBAL
716
nonce au dessein de se rendre maître de la Sicile
entière. Trois ans après , ils y envoyèrent de
nouvean Annilial , ayec une armée; et comme il
s'excosait sur son grand âge, ils lui donnèrent
pour lieutenant Iifiilcon , fils d*Hannon. Annibal
commença la campagne par le siège d*Agrigente,
où il mourut de la peste, qui avait ét4 pccasÛHU^ée
par la violation des tombeaux.
Dlodore de Sicile, p. 8fT-rn. — JusUd, 1. XrX , %, u.
— Mémoirei de Cjécadémie de$ inscriptUmt et beUes-
lettres, t. IV , p, kêl.
ANNIBAL ('Aw(0«(), P Ancien, général cap-
thaginoîs, vivait vers Tan 300 avant J.-C. H
dévasta pendant la première guerre punique les
côtés de ntalie, et fut complètement battu par
le eonsul Duilius. Oe Ait la première victoire
navale remportée par les Romains. Les Cartha-
ginois perdirent qnatre-vingts navires, parmi
lesquels était oehii d* Annibal, qui se sauva dans
une chaloupe. Il envoya, dit-on, un afiidé h Oar*
thage, pour prévenir l'effet de cette fiteheuse
nouvelle. Le messager étant introduit au sénat :
«Annibal, dit-il, m'envoie vous consulter s'il
doit livrer bataille aux Romains, n On loi ré-
pondit d'une oommune voix qu'il n'y avait pas
à hésiter. « Annibal l'a fait, ijoota le messager;
et il a été vaincu, n De cette manière, les juges
ne purent le condamner sans être en contradic-
tion avec eux-mêmes. Aussi Annibal reprit-il le
commandement. Ayant été de pouveau battu par
les Romains dans un des ports de la Sardaigne ,
il fut attaché à pne oroix, et lapidé par ses pro-
pres soldats.
Diodore de Sicile. ^ Polyb«. — Oro«e. — Zonaraf.
ANNIBAL OU HANNiBAL, fameux général
carthaginois , fils d'Amilcar Uarcas, naquit à Car-
thage l'an 247 avant J.-C, etmourut en 183 avant
J.-C. C'est ll)omme qui pendant plus de vingt ans
fut l'épouvante des vainqueurs du monde. Il était
âgé de neuf ans lorsque son père, qu'il ayait
voulu suivre en Espagne, lui fit solennellement
jurer sur un autel une haine étemelle aux Ro-
mains. A la mort d'Amilcar, qui eut pour suc-
cesseur dans le commandement Asdrubal son
gendre, Annibal reviat dans sa patrie, où il resta
quatre ans ; il en avait vyigt-deux lorsqu'il alla re-
joindre l'armée carthaginoise 4'E^pagne. Les sol«
dats crurent revoir en lui leur ancien chef idolâ-
tré. Le je^neAnnU)al donnai dans trois campaj^nes
suircessivea , des preuves i éclatantes de talent
et d'intrépidité, qu'il la mort d' Asdrubal, en 219,
le commandement* en c^ef lui fut déféré par ac-
claniation. Fidèle à son serment, le jeune capi-
taine ne songeait qu'à rompre l'alliance conclue
avec les Romains. Dans ce but U attaqua Sagonte,
leur alliée, et s'empara de cette ville au bout
d'un siège de huit mois, et après des prodiges de
valeur départ et d'autre. Dans l'un des assauts,
Annibal eut la cuisse traversée d'une flèche. Sa-
gonte fut rasée, et on parla longtemps de son
siège, conune l'un des plus mémorables de lliis-
toire. Les Romains envoyèrent sur-le-cliamp des
députés ^ Cartilage pour demander qu'on leur li-
vrât Annibal ; la négociation tratnant eB Vn^mr,
la guerre fut déclarée.
Annibal rassembla une année oombreuse, et
conçut le pr(^ hardi d'attaquer les lUknms dans
lltalie même, Aprèa avoir pourvu 4 la sOreté de
l'Afrique, et laissé en Espagne son fr^ Asdnibsl
avec une forte armée, il se mit eo marche fao
%tdi avant J,*C. A U tét» d« dRqiMnfe mille
hommes d'ia^ierîa, 4e neof mille cavaliers d
de trçnte-sept éléphants, il fraoehit la chaîne des
Pyrénées , pour aa diriger vers le RhAne,
Comme cette marche ^ une des plus extn-
ordiqairas dont llûatoire Cam» meBtîoB , et a éié
le fAÛet de «omltreusea eoutroveraes, Qoas al-
lons en donner |e récft d*apWM Polyfae.
« Dès ion arrivée, dit PoÎE^he, aiv lea rins
du Rhûne, Annibal «a mit en deroir de le fiaa-
chir, à la hauteur oît le HeMVQ ii*a eneore qu'm
seul lit II établit son qamp à qoetrejoufiiées en-
viron de la mer« H s'assura par tous laa mo;e»
l'amitié des peuplades riveraines , et attacha en-
semble leurs barques d'une seule pièce » ainsi qoe
leurs canots, qu'elles ont en assez grande quan-
tité, parée qu'elles font pour U plupart le com-
merce maritime. Enfin , il acquit lea malériaiK
nécessah^ poar la eonstniotion de bileanx , et
en deux jours on en fit un nombre consldénMe,
chaque soldat, loin de compter sur son voisia,
ne mettant qu'en soi-même l'espoir da pasia^
Cependant, sur le bord opposé, s'était rasscoi-
bléB une nuée de barbares, afin d'empédier
Annibal de traverser le fleuve. A cette vue, Aa-
nibal comprit bien que, pour le moment, I ébl
Impossible de forcer le passage en ptémuat M
tant d'ennemis, et que, d'autre part, IL avait à
crahidre, s'il demeurait en place, d*èti« UeoW
enveloppé. H fit donc partir la troisième Mit «e
partie de son armée, à qui il donna pour guides
des indigènes, et pour chef Hannoo, fils et
sufAte Romilcar. Ces troupes rensonlèreat le
fleuve durant deux cents stades , et fimil liaNe
en un lieu oè il est ooupé par ime Ile. Grke i
des pièces de bois enlevées à une foret voisiie.
et qu'ils unirent entre elles par des eord» m
par de solides attaches, elles eurent ÏAM
construit un nombre suffisant de barques, nr
lesquelles elles franchh'eBt le fleuve sans obslide.
Elles s'établirent dans une position assez Ibrte,
et y demeurèrent un Jour, pour se repow M
leurs récentes fiitigues , et se préparer à opérer
la manonivre que le général leur avait cou»*
mandée. Annibal, de son côté, s'occupait ^e
mettre ses soldats en état d'agir ; mais ce
qui lui causait le plus d'embarras , c'étsit k
passage des éléphants : il en avait trente-fiefil
avec lui.
« La cinquième nuit, les soUab qui avaient
franchi le Rhône se mirent en moiivetnfol wn>
l'aurore, et, eo suivant le Ut du fleuve, inarcli^reiit
sur les barbares opposés à Annibal. Au^^^
celui-ci , qui tenait ses troupes toutes (irMes,
songea à effectuer le passais. J| réserva f^J
717
ANNIBAL
718
les plai grpadi bitoun la caT«leii« pesamrooqt
ann^, pour les tMifqn^s d^nne leole pièce ]%^
fimUm 1^0^ Uê gros biteaux oocupaieiit |e
premier rang; «a «ecoiuie ligne refutot le« lia*-
tiromit» U^, «fin <{ue, les forta canots anp^
t ams daniw pour N liarques, pa ploa , pp
imagina d» Mw tirir do haut de lu poope lea
<^v(m:i à In Mgai at coinuie on açul bopMoe
«o(ISmH, pour w côndoir^ de chaque côté da
bntnan, ^ grandan goid^t trois oo <iuatre, on
nomlv? conftM^rtWa 4o aheyanx fut transporta
d^ la fmmr convoi. Ma vue de cette ma-
nœuTre, les barl«rfta w répandirent «ans ordre
et hora da leun retraoclieineots, cooTaincuf
qu'il leur lerait facile de refouler lea Carthagi-
noia. Maia Annlbal, ayerti de rapproche des
troupes qu'il a^ait envoyées an delè du fleuye,
|mr un nuage 4e fumée i suivant le algn9i con^
Tenu , ordonna k ae» soldat» de s'emharquer,
et aux pilotes de réslaler a?ec énergie k la reph
dite du courant. On eut hientât exécuté aes or->
drea : lea soldats sur les harques, ^'«nimant
par d» cris, et luttant con^ flmpétuositë du
RMioî 1^ 4eux armées, dehout sur }a riyei
lea cartbaginoia qui n*avaient pas encore passé,
Inquiets du sort de leur» compegnons » et excitant
leur courage par de furieuses clameurs ; les
barbares en face, entonnant leur hymne de
goerre , et appelant le combat ; tout cela formait
un terifble et intéressant spectacle. ï^es Gaulois
aTaient en masse quitté leurs tentes; soudain les
Carthaginois détachés par Annibal se préçipi-
tint ; quelques-uns mettent je feu au camp; le
plus grand nombre se jette sur ceux qui gar-
daient le riyage. Si brusquement surpris, les
barbares coururent en partie au secours de leurs
tentes, tandis que les autres se mirent en dcToir
de tenir tète à rennemi? Alors Annibal, qui
▼oyait tout s'accommoder à ses désirs, rassem-
blant les soldats qui ayaient les premiers tra-
Tersé le fleuye, liyra bataille aux Gaulois; et
ceux-ci, gênés par leur propre désordre , troublés
par ce au'il y ayait d*lnattendu dans cette attaque,
furent bientôt réduits h NTi
« Le général carthaginois, mattre ainsi de la
yictoire et du passage . s'occupa tout d'abord de
transporter au delà du Rhône le reste de ses
troupes. Toutes (tarent bientôt sur l'autre riye,
et Annihal demeura cette nuit auprès du fleuye;
mais le lendemain, dés l'aurore, sur l'avis que
la flotte romaine stationnait à l'embouchure du
Rhône, il envoya trois cents cavaliers numides,
ayec ordre d'examiner quelles étaient |es forces
de l'ennemi, n choisit ensuite des hommes spé-
ciaux pour opérer le transport des éléphants;
puis, conyo<{oant une assemblée générale, fl fit
paraître deyant lea soldata le roi Magilus et sa
suite, récemment arriyés des plaines qu'ar-
rose le Pô. Un interprète rendit compte à la
fbule des mtentions des Gaulois. De toutes les
choses quils dirent alors les plus propres à
animer l'ardeur de la multitode , étaient la pré-
senea d'hommes qui venaient , pour ainsi pai^
1er, chercher les Carthaginois, et qui promet-
taient de s'aasoder à leur guerre contre Rome;
rengagement que prenait Magilus, et qui ne
pouvait être auspect , de les conduire par des
chmnins où ils ne manqueraient de rien , et qui
las mèneraient promptement et sans péril en
Italie i la fécondité, rétendue du pays qui lea
attendait; l'ardeur enfin de cette population
guerrière, avec qui ils devaient combattre les
troupes romaines (1).
« Lorsque les éléphanta eurent franchi le fleuye,
Annibal les plaça ayec la cavalerie à l'arrière-
garde, se dirigea de la mer yers l'orient, comme
s'il eût youlu pénétrer dans l'intérieur de l'Eu-
rope, et a'ayança le long du Rhône. Annibal,
loiu d'agir comme un insensé , montra dana
toute sa conduite la plua grande prodence. il
s'était soigneusement Informé de la fertilité du
paya où il devait aller, des sentiments de haine
qui animaient les populations à l'égard des Ro-
mainai et, dans les endroits difficiles, il prenait^
pour gitidea des gens du pays, qui deyaient par-
tager aa fortune. Si je parle ici ayec ce ton d'as-
snranoei c'aat que je tiens les &ita dont fl est
(t) Votcl OMoment Folybe raconte le traiwport dee
éléphequ : n let CurUiaglnoit conitmltirent un anec
irrand nombre de radraaz, put» en Joignirent aoUdement
denx qui présentaient une surface de cinquante pleda,
et qu'Ua Scbérent en terre sar la partte qui condaiaaH
an Rbâqet A cet preoilcra radeaux lia en adaptèrent
d'autres en iTant, étendant ainsi du bord Tert le mlllea
du fleuve une eapéee de pont. Bnfln Us assujettirent le
cAté eipoaé an courant par des cordages enlacés au-
tour Hes arbres qui bordaient sa rive, afin que toDt
Touvrage restit Immobile , et ne courût pas risque d'être
emporté par les flots. Déa que le pont eut atteint ane
longueur d'envlroa deux eenta pleda, on plaça à l'ex-
trémité deux aatrei radeaux d'une grandeur parttcn-
llére, trés-soildes, et qui, fortement unis entre eux,
rétalent nu reste de manière à ce qu'on pût facilement
en couper lea liens. A ces radeaux étalent attachés plu-
sieurs câblet, an moyen desquels les bateaux rémora
qneurs devaient les maintenir contre le courant, et,
par cette résistance, les transporter, avec les éléphants
qui lea montaient, sur l'autre rive. Ob eut aoin encore
de Jeter beaucoup de terre dans tous les radeaux , et on
ne s'arrêta que lorsqu'on eut rendu ce pont semblable
en tout, pour la couleur et pour l'égalité du terrain, A
la route qui menait an bord du fleuve. Les éléphanta
obéissent volonUera A leurs Indiens tant qu'ils sont sur
terre ; mais ils n'oaent mettre le pied dana Teau. On les
conduisit donc sor la chaussée arUflcIelle disposée à ce
stOat, denx feroeUes an tête de la tronpe : lea antres
suivirent. Quand Us furent établis dans les derniers ra-
deaux, on coupa les liens qui les enchaînaient aux antres {
et, en tirant les cibles du haut des nacelles chargées de
remorquer , on eut bientôt éloigné de la chanaséa et les
élephanU et les navires où Us étaient entasaéa. Ces ani-
maux, d'abord troublés, se tournèrent de tons côtés, t^
flrent mine de vouloir s'élancer dehors; mata, entouré*
d'eau, la evalate lea contraignit à demearer en place.
L'est alnat qn'en attachant aux demléraa barques deux
radeaux, Annibal réussit à transporter la plupart des
éléphants. Au milieu du trajet, quelques-uns ae Jetèrent,
p.ir peur, dans les flots; les condneteurs périrent; \en
animaux furent sauvés. Grâce A leur force et à la Ion -
gueur de leurs trompea, qqlls élevaient au-dessus de
l'eau , et qui leur permettait de reapirer, ou de rejeter
l'eau, Us parvinrent salna et saoli aor la rive, sans
avoir presque perdo pied.
719
AimiBAL
730
question de la bouche même de témoinfl ocu-
laires; et que, pour ce qui regarde les localités,
je les ai parcourues en personne, dans un
Toyage que je fis autrefois aux Alpes, afin d*en
prendre par moi-m6me une exacte co n naissance.
Annibal , après une marche continue de quatre
jours , était parvenu en un lieu fort peuplé et
fertile, qu'on nomme Hé, et qui tire son nom de
sa position même. Le RhOne Tarrose d*un côté,
la Saune de Tautre, et, en se réunissant, s'aigui-
sent en pointe (1). Pour sa grandeur et sa con-
formation, lUe ressemble assez au DeKa d'E-
gypte, si ce n'est toutefois que la mer sert de
borne à l'un des c6tés du Delta et aux fleuves
qui l'arrosent , tandis que lUe est fermée par
des montagnes d'un accès difficile, .et dont les
gorges étrcfites sont presque impénétrables. An-
nibal , à son arrivée, y trouva deux frères qui
se disputaient l'autorité , et qui avaient chacun
une afmée à leur disposition. L'alné fit un appel
aux forces du nouveau venu , et le pria de l'aider
à conquérir le trône : Annibal y consentit, frappé
des avantages qu'il en pouvait immédiatement
tirer ; il combina ses efforts avec ceux du prince
son allié ,.le débarrassa de son rival, et obtint du
vainqueur de précieux secours. Non-seulement
celui-ci fournit au camp du blé et des provi-
sions nécessaires en abondance, mais il rem-
plaça les armes vldlles et fatiguées par des
armes toutes fraîches, et renouvela ahisi fort à
propos le matériel des troupes carthaginoises.
De plus, en leur donnant des habits et des chaus-
sures , fl facilita singulièrement le passage des
Alpes. Enfin , et ce fut lÀ le plus grand de ses
services, il se mit avec ses forces à la suite de
celles des Carthaginois, qui craignaient de tra-
verser le pays des Gaulois Allobroges, et pro-
tégea leur marche jusqn'à ce qu'ils fussent par-
venus au pied des Alpes. Annibal , après avoir,
en dix jours, parcouru le long du fleuve huit
cents stedes , s'occupa sans retard de franchir
les Alpes, a
Dans cette marche périlleuse , l'taitrépide Car-
thaginois eut beaucoup à souffrir des attaques
des AUobroges, qui s'enfuyaient à la vue des élé-
phants.
« Le neuvième jour (2), continue Polybe , fl
atteignit le sommet des montagnes, et y demeura
deux jours dans son camp, afin de donner quel-
que repos au reste de ses troupes , et d'attendre
les tnûnards. Dans l'intervalle, un grand nom-
bre de chevaux qui , emportés par la crainte,
avaient fui , et de bêtes de somme qui avaient
perdu leur fardeau, vinrent, contre toute at-
tente, rejoindre les Carthaginois, guidés par les
traces de l'armée. On était au coucher de la
(1) Polybe parle tel probablement da lien où est anjnnr-
d'bol tltné Lyon, bien que quelques philolognes aient dû
torturer le texte pour lire Uérê an lieu de Saône, dans
rinlérdt de leur opinion relaUre au pasaage des Alpes.
(I) Le texte présente Ici quelque obseorllé , dne proba-
blement à dn lacunes.
Pléiade , et )â dme des Alpes étaK couverte de
neige. A la vue de ses soldats , qu'abattaient à
la fois et le souvenir de leurs aDdemies soof-
firances et la pensée de leurs travaux futurs, An-
nibal les réunit, et, pour ranfaner leur ardeur,
profita de la seule ressource qui loi restait, de b
vue de l'Italie, de cette Italie placée an pied de
la chaîne des Alpes ; de telle aorte que, pov le
voyageur qui embrasse de rcefl l'une et l'aotn^
les Alpes semblent être rAcropole de la terre
italique. Il leur montra les plaiiiet qa'arroae le
Pô, leur rappela la bienveUlanœ dm peoplei
gaulois qui les habitaient , leur indiqua rendrait
où s'élevait Rome, et réchauflh par là quelque
peu leiu" courage. Le lendemain 11 donna le li-
gnai du départ, et commença à descendre. 11m
rencontra d'ennemis que quelques brigands iss-
lés ; mais la difficulté des lieux et la neige M
firent perdre presque autant de monde pendait
U descente que lors de l'ascension. Comme le
sentier était étroit et fortement incliné , et que
la neige ne permettait pas de voir où le |rfed
devait poser, tout ce qui s'écartait de la roule
roulait dans le précipice. Les soldats supçot-
tèrent cette épreuve en homroel Ihmiliarieéi
avec les périls; mais quand ils arrivèrent à im
défilé si étroit qu'il étatt hnpraticable pour kt
éléphants et les bètes de charge , et doat 11
pente, d'un stade et demi environ, d^ escaipée
auparavant, l'était encore davantage par soîle
d'une récente avalanche, ils se laissèrent aller de
nouveau au désespoir ^ à la crainte. AnalMl
songea d'abord k tourner cet endroit ^fficile;
mais la neige qui venait de tomber rendait 11
route qu'il avait tentée impossible; e^ fl reDouçi
à son projet
« L'obstacle que rencontrait l'armée était
d'une nature toute particulière et curieuse : sur la
neige, qui datait de l'hiver précédent, était éten-
due une seconde couche qui, molle parce qu'elle
était nouvelle et sans profondeur, cédait facile-
ment sous le pied. Aussi, quand les soldats eu-
rent foulé cette couche supérieure, et quTli
marchèrent sur l'ancienne neige que, durcie par
le temps , ils ne pouvaient entamer, les malhêo-
reux , flottant pour ainsi dire sur ce terrain ha-
mide, tombaient comme font sur nos routes eeoi
qui marchent dans la boue. Les suites de eei
chutes étaient plus tristes que la chute eOe-
mèroe. Comme il leur était fanpossible d'assurer
leurs pas sur la neige inférieure, ils tombaient;
et comme, pour se relever, ils voulaient s'ap-
puyer sur les mains ou les genoux, ils se nojiè'
rent en d'immenses flaques d'eau, après avoir
glissé sur une pente rapide. Quant aux bètes de
somme , une fois abattues , elles rompaient , daas
leurs efforts pour se redresser, la croûte fonnée
par la neige ; et alors elles y demeuraient comme
attachées avec leurs bagages, retenues à la fois
et par leur fardeau et par la dureté de la glace.
Annibal, désespérant de réussir de ce côté, plaça
son camp sur le dos même de la montagne ,
It
Mit par ses ordres on avait déblayé la neige ;
lis y animant ses soldats , il ouvrit à gr^'
iœ une route à travers le roc. En un jour fût
atiqué un passage suffisant pour les chevaux
les bètes de somme, qu'il fit aussitôt défiler;
dès qu'il se Ait établi en un lieu où il n'y avait
s de neige, fl les envoya au pâturage. H cbar-
a ensuite les Numides de continuer, en se re-
fant, le premier travail ; et, après trois jours
crukles fatigues, fl put enfin dégager ses élé-
ants. Ils étaient réduits par la famine à un dé-
>rable état ; car le sommet des Alpes et tout
qui en est voisin est complètement dépourvu
urbres, à cause des neiges qui y régnent tout
iver ; les régions intermédiaires, sur les deux
rsants, nourrissent seulesdesarbres, des forêts,
sont seules habitables.
K Aimibal ayant réuni toutes ses forces , con-
na à descendre ; et trois jours plus tard fl
lit dans la plaine, non sans avoir perdu dans
tie longue marche, soit sous les coups de
Bnemi , soit dans les eaux des fleuves, dans
; précipices et les ravins des Alpes, un grand
inbre de soldats, et plus encore de chevaux et
bètes de somme. Enfin, après avoir mis cinq
rfsà venir de Carthagène, quinze jours à firan-
far les Alpes, fl entra dans les plaines de la
lalpine, sur les terres des Insubriens (1). U
restait des troupes africaines douze miUe
itassins , avec huit mflle Espagnols environ,
cavalerie ne s'élevait pas à plus de six miUe*
mmes, comme H le dit lui-même sur la colonne
Lidnium, où se trouve l'énumération de ses
«etC^X-»
Le pitanier peuple que les Carthaginois eurent
xmàwttre sur la terre italique, ce furent les
subriens , habitant le territoire situé entre le
i et le Tésin. Les Insubriens étaient alors en
lerre avec les Tauriniens; c'est pourquoi An-
t»! essaya d'abord, mais vainement, de s'allier
1) Polybe, III. ki et ralT. ( C I. p. tlB de U tnd. de F.
ncbot).
1) SatvaDt ropfnton de Letronne, du général Vaodon-
■rt et de Portia d'Drbao , c'en par le mont Geoévre
prêt STOlr eôtoyé la rive gaacbe de l'Isère , pula la
re ganehe da Drac, Jasqh'à Salot^Bonnet ) qa'AnnIbal
nchlt let Alpei ; et le rocher qui Itat, selon TUe-Uve,
Bdii praticable par da vinaigre, se troaveralt ao-dessos
■ont Danpbln. Mali n'est-ll pas beaucoup ploa aln-
t d^dmettre, conformément au récit de Poiybe, plus
•yableqne Tlte-Llve, qn'Annlbal, continuant à longer
i rivca do RbAne Jusqu'à sa source ( ce qui était tout
Ut dans les otages de la stratégie ancienne ), passa la
area. b vallée dllrseni* oà U établit son camp, ft>an-
ft le 8alnt<3otbard, no des passages les plus fscllet des
pet, et descendit, par U vallée dn Téala, dans let plal-
ide la Lonbardle. Ce qnl vient à rappnl de mon opl-
n^ <f ett qoe let Romalnt , qnl devaient attendre leur
■eoai * la sortie des Alpes , engagèrent le premier
Kbat précisément sur les rives du Tésln. SI l'on fait, au
Mralre, passer Annlbal par le mont Genévre, par le
Ut oo le grand Salol-Bernard, on est obligé de re-
arlr A nne série d'hypothèses Inadmissibles pour ei-
faer eoament Annlbal avait d'abord à combattre let
nbrient, qui habitaient entre le PA el le Tésln, et eom-
lit te première rencontre avee les Romains n'eut lieu
e sur let rivet dnTétla. F. B.
AI9I91BAL
7SS
avec les Tauriniens (1). Le premier combat avec
l'armée romaine s'engagea sur les rives du Tésîn
(TMnus); une charge de la cavalerie numide
décida la victoire en faveur d'Annibal. Sdpion
évita im nouveau combat, et fit retraite jusqu'à
laTrébie.
Cependant Sempronius était arrivé avec tme
seconde armée. Tenu d'abord par die en échec,
Annibal sut bientôt exciter son ardent adver-
sabe à combattre, dressa une embuscade sur les
bords de la Trébie, cerna l'armée romaine et
l'anéantit (3). Les Romains perdirent vingt-six
mflle hommes et leur camp.
Annibal prit ses quartiers d'hiver dans la
Gaule dsalpine, chez les Liguriens; c'est là qu'A
Ait atteint d'une maladie grave des yeux, et ne
put depuis jamais se servir de l'oefl gauche aussi
bien que de l'œfl droit. (Coma. Nép., JOTonni-
balf 4 ). A l'ouverture de la campagrie suivante,
fl se dirigea sur l'Étrurie; il rencontra à l'issue
des Apennins deux nouvefles armées romaines,
n résolut de les battre séparément, et de fondre
sur le consul Flaminlos avant l'arrivée de son
collègue, n le trompa par des marches simulées,
s'approcha de lui en longeant les Apennins, et
déboucha par les marais de Chishun. Quatre
jours et quatre nuits de suite, les Cartliaginois
marchèrent au mUieu des marécages. Annibal
lui-même, ayant monté le dentier éléphant qui
eOt survécu au passage des Alpes, eut de la
peme à sortir de ce péril. A pefaie l'armée eut-efle
posé le pied sur im sol ferme, qu'il recourut à tous
les moyens de contraindre Flaminius à ime ha-
taiUe : U portait partout le ravage, le massacre
etlincendie ; puis fl feignit de marcher sur Rome,
et se détourna brusquement pour s'engager dans
des défilés qu'entouraient des rochers presque
inaccessibles. Le consul Flaminius le suivit in-
considérément, et se laissa sivprendre. Ce fut
alors que se Uvra sur les bords du lac de Trasi-
mène cette bataiUe sauvante, dans laquéUela rose
et le talent triomphèrent de l'hitrépidité romaine.
Au mflien de la mêlée (3), Annflial, à peine
(t) Nont solvont tonjonrt Polybe, autorité préférable
à Tite-LIve. _
(t) Il existe de graves discordances an sqjet de la ba-
taille de la Trébie (aujourd'hui TYmfi). Ce fût, selon
Cornélius Népos, le troisième engagement qu' Annlbal eut
avec le consul P. Cornélius Sdpion, qu'il avait déjft re-
poussé la première fois sur les bords dn Rhône {apud
nhodanum , que des crlUques ont proposé * tort de
changer en Etidanum), sans doute dans le Valais, et
la seconde fols prés de ClasUdlnm, peUte vlUe de la
Gaule cbpadaoe, non loin de la Jonction du Tésln avec
le Pô. nteUve ( XXI. W et snlv. ) et Polybe ( III, M et
suit. ) s'accordent Id avee Hépet, tanf quelques légères
différences. D'après ces demlera historieos, Coroélios
Sdpion, encore malade de ses blessures, n'assista point h
la baUllle de la Trébie avee son collègue Tlbérlus I.on-
gus. Ploms, Butrope, Ampéllns» et d'antres, ne parlent
que de Sempronius, battu à la bataille de la Trébie.
(t) Pendant que les deni armées en éUient aux mains.
U survint, dit Plutarque. un tremblement de terre si vio-
lent qnll renversa des villes enUères , flt changer de
cours à des rivières , entr'oovrlt des mortagnes, sans
qu'aucun des combattants ne senUt une al terrible eon-
738
AI^NIBAL
1U
remis de mal^dia) 6e faisait porter dam nue
litière.
Enrichi par le batin de renneini Taioca, et
après aToir culbuté le propréteur Centenius, qui
avait occupé avec un corps d*élite les hauteurs de
rApennin , Annibal pénétra dans TApulie, Rome,
oonstemée, avait ooiilié sou salut à un dictateur,
Quintus^Fabius-Maximus Vemicosus , qui cher<
chait à épuiser la force des Carthaginois ep tem-
porisant I il combattait Annibal avec la ruse,
le suivait partout sans jamais chercher à l'at-
teindre, convaincu que les Carthfiginois ne pou-
vaient tenir longtemps dans un pays ravagé. Ce-
pendant Annibal conduisit ses soldats dans les
plaines deCapoue, tant pour détacher de Tal-
liance des Romains les villes effrayées, que pour
foire descendre Fabius des hauteurs où il se
maintenait. Tout à coup il tomba daus le même
piège que celui où il avait attiré et lait périr
Flaminius. Enfenné entre les rochers de For-
nues, les sables de I^ioteme et les mers voisines,
il ne pouvait se sauver que p^r la ruse, H fit alors
réunir, dit-on, mille bœufs, attacha des fagots à
leurs corpes, et ooussa hors du camp ces ani-
maux, qui, dans leur furie, se dirigeaient vers
les défilés que gardaient les Romains. Épouvan-
tés à cette vue étrange, ceux-ci quittèrent les
Itauteurs, et Amubal força le passage.
Les Romains , iqécontcuts de Fabius et de son
système de teipporisation , partagèrent la dicta-
ture eptre lui et Minutius Félix, son maître de
cavalerie. Celui-ci n'aspirait qu'à combattre : il
tomba dans une embuscade à Géranium, et, sans
Tassistancc généreuse de Fabius, il était perdu sans
ressource. Dès lors les généraux romains, ne vou-
lant plus rien laisser au hasard , temporisèrent,
à l'exemple de Fabius. Annibal voyait avec in-
quiétude son armée dépérhr et diminuer, lorsque
le nouveau consul Térentius Yarron, homme
présomptueux et inexpérimenté , vint prendre le
commandement des légions (216 avant J.-C).
Annibal atalt occupé la petite ville de Cimnes
dans la vallée de l'Aufidus (Fouille), et mis les
Romains dans la nécessité de livrer bataille.
Paul-Émile, collègue de Varron dans le consu-
lat, voulait différer la bataille, en vertu de l'au-
torité qu'il partageait avec Térentius. Celui-ci, au
contraire, choisit le jour où il commandait en
chef, donna le signal de l'attaque , et éprouva
à Cannes la défaite la plus complète que les ar-
mées romaines eussent éprouvée jusqu'à ce
jour-là. « Dans cette bataille , Annibal employa,
dit Plutarque, deux stratagèmes : d'abord il
plaça son armée de manière qu'elle eut à dos un
vent impétueux qui, faisant éle?er de cette plaine
motion. Flaïuinlot, après d^i prodiges de vslear, fat tué
Mvec les plu!( bra?es de ses soldats ; les autres prirent
la fuite , et les ennemis en flrent un horrible carnage, l^
nombre des morts fut de qolnse mUlc ; U y eut autant
de prlftonniars. Annibal fit cbercher le corps de Flami-
nius, pour lui rendre les honneurs dus à son courage;
mais on ne le trouTa point parmi les morts , et l'on n'a
)amais pu aavoir ce qa'il était démena.
découverte et saMonnease mie pousaière échauf-
fée, la portait par-dessus les philanget cartha-
ginoises dans 1^ bataillona éêà Bomaina, et U
poussait dans leurs yeux avec tant d^ vm^cbcc,
qu'ils ne pouTaieot s'empèchcr de tfimm la léte
et de rompre leurs rang^. td SMond itrat^ènie
fut dans son ordre de bataiUe s U mit aux deoi
ailes les plus forts et les plua vailtot* de m
soldats; et, se plaçant lui^ntèm^ nu oeiitre «fee
les moins aguerris, U les dispos» et Uço^ qw
œ centre s'avançait en pointe «t (kpaasait les
ailes. Il aveit ordonné à ces aîles, lorsque les
Romains auraient enfoncé le front 4Ô bstîiUe d
pénétré jusqu'au centre , de tomber bnnqncmol
sur eux, de les prendre en flanc et par deniers,
et de [es envelo^ter de tous côtés. Ce fut U m
qui causa le carnage horribie qn*oii ^ des Ro-
mains : car aussitôt que le front lùit fdil^f ftqpeks
Romains, en le poussant vivemôiil, reorrnt m-
tièrement enfoncé, en sorte que la çorp« 4*«M0»
qui d'abord formait une pomtf , prît to figne
d'un croissant, les officia des traipes 4*#b
placées aux aOes les ftrept se rnpprnetw de
droite et de gauche. Elles pment )m ennenis m
queue, et fimt mani-bnsse sqr tons eaux ^qi m
trouvèrent enveloppés avant dVoir |« pnaàf
la fuite. On dit aussi que la navalarja rao»iis
tomba dans une méprise aussi aiUnonWie
que funeste. Paul-^mile ayant été renvsné de
cheval , les cavaliers qui étaient anprài da In
mirent tous pied à terre pour le seoowir. Ur
reste de la cavalerie , qui vit ça noonHinait,
crut que c'était un ordre géoéral ; quitliiat m
chevaux, elle combattit à pied. A cette vue, èJt
nibal s'écria : a Je les aime mieux, dit-il, oonne
cela, que si on me les livrait pieds et foisp
Ués. a> Plus de quarante mille Romains réitérait
sur le champ de bataille. La tqrroDr sa ré-
pandit dans Rome, et l'on déaespéra do talnt
de la dté. Longtemps après cet évéqeQiBflt, lu
Romains, quand ils voulaient fiûre peur aox
enfants, disaient comme en proverbe : Annibal
ante portas. ( Voy, Varrow. )
La plupart des historiens ont reproehé à Aa-
nibal d'avoir négligé de profiter de son édatsale
victoire en marchant sur Rome, çpjî n*auriit pa
lui opposer aucune résistance ; mais il ait i
croire que, trop afTaibli lui-mènie, On'ocapts
entreprendre le siège du CapHole , que d$ H
pouvait voir de loin; il craignait ks dfelsdfl
désespoir des Romains, et ne voulut poiot ftf
fronter avec des forces wi«nfHvpff}f' j^u ^
donc de prendre ce parti, AnûM ponnoiii
qudques corps dispersés : fl battit Marodlos i
Venushun , et Jïb^ Sempronlus 4aQS 11 Loft"
nie : l'un et l'autre périrent (1). QuamUHt
(1) Annibal ne tôt pas lul-néma préacnt •« coahsti"
périt T. SenpronioK. « toesqae Manon . •• Se ses M**
tenanu, lui eut envayé le eorpa 4c Srapmntos, leiK^
dsla, vojaal le corps fisaot à Ccrrt, «riérrat qa'N klMI
le moUler, et en disperaer les morcMU à eaaps de Irsait
Mais Annibal leur dit qu'il 4taU incouTcnaat de i^
porter sur un corp<i Inanimé. Fifaécaiisint aar
725
ANNIBAL
796
ijoute Coin. IVepoa, initaliaJUit, n^moin aeie
restitit» nemo adversw etm po$t Cannensem
pugnam in campo castra pq$mU, H ât demaocter
du seeoors à soin fir^, et mvclui sur Capone.
Le a^our qu'il fit àtm cette TJIle éoeir* le eou-
rage de lee aold^tK. « Une ^e luxmeqse, Tusilge
de lits mous, de parfums et de mets splendide-
ment yariés, ayaient (Ut perdre eette ▼igoeur et
ee eourage inébranlable qui caraelMsaient les
soldats dAnnibal. Le eeips et ràine étaient de-
venus efTéminés, et ayaient perdu leur ressort »
(Diodora, t. IV, p. 9)1, trad. deF. Heefer.)
Cependant aueun général romain, depuis la ba-
taille de Cannes, n*osait plus tenir la eampagne;
fliak Annibal était bors d*état de profiter de ses
tueeès : son armée était affiûUie, et, malgré sa
brillante victoire, malgré l'importanoe qub son
parti avait à Oartbage, ses ennemis y avaient
pbtenn une telle Influence quHl eut de la pefue
à ae foire donner un renfort de donae mille fim-
tassinset de deux mille einq cents cavaliers x son
ftère Asdrubal ne parvint à rassembler eette
troupe qu^après de grands efforts; encore ftit41
«kbiigé, pour la hii amener, de ftdre un long sé-
jour dans la Gaule (uey. Asbkubàl). Annibal se
vit deno forcé à se tenta* sur la défensive, Capoue,
assiégée par deux armées consulaires, était sur
le point de se rendre, lorsque Annibal, espérant la
sauver par un coup bardi, se porta en avant, et
campa ai vue du Capitole Tan 111 avant J.-C.
Mais les Remains ne se laissèrent plus épou-
vanter : Oapoue leur ouvrit ses portes, et dès
ee moment presque tous les peuples d'Italie se
déclarèrent en leur faveur. Repoussé dans son
camp par le consul Q^wdiua Neni, AnniM fot
dans rimpossil^ité de fMre jonction avec son
frère. I^jà celui-ci aT9it francjii les Alpes probfi-
blement par le même passage qu'avait suivi An-
nibal, lorsqu'il fut surpris et tué, Taq 207 lèvent
J.-C,, par le consul Claudius Nero, qui jeta sa tète
sanglante dans le caïup d'Annibal. Celui-ci se re-
tira dans le Brutfium, où, quoique entouré d'em-
barras de tout genre et avec des forces inégales,
il cofnbattit i'artaée pctorloMa^ et se fpaiatint
avec avantage.
Ce fut alors que Scipion, imitant la tactique
de son ennemi, porta les armes roinaines en
Afrique i et Cart|iage tremblante appela Annibal
à son secours. A cet ordre de rappel , il s'écria
en f^missant de colère, et presque les Içtrmes
aux yeux : « Voilà donc Annibal vaincu , non
« par le peuple romain dont j'ai tant de fois
« battu les armées , mais par la bas^ maliçiité
a du sénatdeCarthage, trop jaloux de ma gloire ! »
n fallut cepepdant obéir, n fit tuer les soldats al-
liés qui refusaient de le suivre , et en 203 il aban-
tanee de la fortnn*. dont U STsIt on exemple moi les
venx , et admirant la valeur de eet ennemi qut n'était
plus, U fit au mort de roagnlflqaes (unéralUea. U en re-
coellltt les os, lei déposa frenéreoseroent dans une co'rne,
et les envoya dans le camp des Romalas. » (DIodore,
t. IV, p. m, de la trad. de P. |I. )
donna lltalie, qu'il ayait occupée scjse ans. H
aborda au port àt Leptîs, rassembla autour de
lui un grand nombre de Numides, et prit son
eamp auprès d'Adrnroète, pendent que^Scipion
s'emparait d'un grand nombre de villes et ré-
duirait les hebitauts en eselayage. Annibal , forcé
par ses compatriotes de livrer une bataille déci-
sive, marche aoutre lui. prèsde7ama,àdnqjour-
pées do Cailbage, une conférence eut lieu entre
les deux généraux : les propositiops d'Annibal
furent frétées, l^ fortune des armes l'avait
gbandonpé} ytngt nulle Carthaginois demeurèrent
sur la place, vingt miUe fUrent faite prisonniers.
Annibju s'epf^it à A4rumètc, raaaembla les fu-
l^tjfa, fit au bout de quelques jours parvint à
réunir une noufelle erroée : Il se rendit alors à
Cartbage, et déclara au sénat que le seul moyen
de salut était la paix. Ainsi se termina, an bout
de divbuit ans, eette lutte seufifante, ( V^y, Sci-
PWH, )
Anuibal obtint le eomm<Uld^pnent en chef d'une
ermée dans l'intérieur de l'Afrique , et fut revêtu
de l^ cjigiité de 9Hffèt€, Mais le parti de Hannon,
son ennemi jur^, ne eeaaa de le poursuivre, et
l'accuse euprès des j^mains d'entretenir des re-
latiops secrètes ayec le roi de Syrie Àntiochos,
afin de renouveler la guerre. Des députés romains
vinrent à Cartbage demander qu'on leur livrât
Annibal. Pour tirer sa patrie de l'embarras et
lui épargner cette honte , Annibal s*enfbit k Tyr.
Il y fut reçu avep de grands honneurs. A Éphèse,
où Antiochus, roi de Syrie, tenait sa cour, Annibal
décida ce prince à déclarer la guerre aux Ro-
mains, et lui démontra que lîtalie devait en
être le théâtre. Antiochus goûta les plans d'An-
nibal; mais lorsqu'il fit solliciter 1 alliance de
Carthage, les enpemis du héros exilé l'empor-
tèrept encore une fois ^s |e sénat, et &'ent
avorter le projd^ Cependant Annibal eut le
commandement de la (lotte syrienne, et attaqua
les Rbodiens elliéa de ^ome; mais la perfidie
d'un suhalterue le contraignit à la retraite. An-
tiochus lui-même, par une série de fautes et de
désastres, fut obligé de négocier tme paix hon-
teuse. Annibal, qui devait être livré aux Romains,
n'y échappa que par une seconde f^te, et se rendit
auprès de Prusias , roi de Bithynîe , qui ne res-
pirait que guerre et vengeance contre les Ro
mains. Anqihal fût l'âme d'une coalition puis-
saute, entre prusias et divers princes limitrophes,
contre (lumènes , roi de Pergame , allié de Rome.
I] remporta plusieurs avautages sur terre et sur
mer; mais l'Asie tremhlftit au nom de Rome,
et Prusias, à qui le sénat avait envoyé des dé-
putés pour exiger l'extradition d'Annibal , était
prêt à obéir. Daps l'impossibilité d'y échapper,
le vieillard, qui, fugitif,^tait' encore l'effroi de ses
impitoyables ennemis, avala le poison qu'il por-
tait, dH-on, sur lui dans un anneau (1). H ayait
(1) Ce fot peut-être de l'opium, depnU longtemps calUf é
en ItRypte et sor la côte de l'Afrique.
737 AlfNIBAL
puté toute la vie dmi 1t« eaDi}«, imi arotr
«U tnU par ancan de m loUab. Cfl ht dus U
H^^KMoa pioreaaait la plni hante admtntloD
pour le génie d'Aïuibal, ■ cet bomme , dit-il
dam le Mémorial, le pluiaudadeox de toot, le
pins Aonnant pent-Mre ; si hardi, il lOr, si luge
m toiiteichosiM;qal à Tingt-iii inaemitoitce
qd est kpeiiieconeeTible, eitaitece qu'on de-
vait teidrponriiiqKiuible; qui, raumçant t tonte
eommnnicadoii arec son paj», tn«ane de»
IMophe cBDcmU on Ineoimiia qall but atta-
quer e( TalMre,eMahde le* PyrÀiées et les Al-
pes, qu'on awjitt insonnontablM (!)• et ne des-
cend es Italie qu'en payant de la nwitié de ton
tmie la seule acqirisitkin de son ehanip de t«-
taOle, le sed droit de combattre; qoi ocenpe ,
parconrt et gouvone cette même Italie dnnnl
Mise ans, met plusieais fois k deux doigta de sa
perie la terrible et redoutable Rome, et ne Udie
StpnriequeqoaDdtmmetk pndt la letoo qu'il
adonnée d'aller le combattre cbes lui. • [Eœ.
des g. du m., avec de nombroiseii addH. ]
ÀHnibala été te sqet d'âne tiagMiedeH.Pir^
min Didot ; Paris, 18M.
ZanSn, KrjMiUfln d'XuiUal « tmtn la jlptà i
■ imiBaLK, surnommé Patavtnuâ ou Pa-
iovano, muilden italien, Tirait su raHien du
seiiième sUde. Il (ht un dea plui habDes jooeiirs
de hilh et de clirectn de son temps. H remplit
pendant trente ans les ToDCtlons d'organiste de
l'église de Safnt-Harc 1 Venise. On a de lui :
IMier privntt motettorum qvinqve et ttx vo-
cum; Venise, 1&7A; — Canffonet qvahtor vo-
atm; Venise, 1593; — Madrigali a cinque
pod.-lHd., 1583.
reUa . BtatnpMt da MuMmi.
■arkhalikhou AKif I BALLUinii (Flavilu
Claudius), natif de Tooloase, neren de l'on-
pereur Constantin le Grand (2) et Mre de César
IMmatius , Tivait dans la première moitié du
qoatriinte siècle. Il reçut de son onde le titre
àe roi, comme l'attesleat les médailles frappées
arec la lé^mde : Flavio Atmiballiano rtgi.
Dans la dlrision de l'empire, le Pont, la Cap-
n âeimii aiièmKDl
- ANMUS m
padoce , la peltte Arménie , la V^-jtkt arec Ce-
isrée, échurent a partage à A"i'i>nHm Ajvls
la mort de Constantin, Annibalia et son bin
Dabnatlus fonnt aaaaadnés, CD 337 deJ.-C.,l
Constanlinoplepar les gardes dn palais, pnd«-
bleroent à llnsÛ^Hon de Constance □. H.
AimiGBBU ('Awi<Mpt«),pUkiMpttepec, de
Cyrène, disciple d'Hégârtis , et probaUenot
contonporain dti^eiira, virait vers 330 btmI
J.-C. n succéda k ArisÛppe, fondalenr de Vt-
cole . ■ -
parttalitr8(<lv««sp{a<Lt|«<nc),doiillet riU>
rents reçurent le nom d'oMticrfrteM (iwni-
(ai« ). Cette secte parait a'Mn de boana bewe
réunie k celle dl^ricnre. HIe admettH, canne
principal obfet de la vie, la voh^ (4B>^)i
qui n'euhiait point les JooisaaMM momies ; <H
l'amitié, la reccnnaissanee , ramoor patendft
filial, ainsi que l'anmar de la p^rie, ébteti*
an oominv d«s âànats de la vclopté.
Un autre ^nnlceris, de Cyrine, plus sada
que le précédent, et qn'ËUen noua d^tiai ooeaM
un grand amateur de dteranx, se tnMvall
É^ue an moment oti Platon devait être veaAi
cwnme esdave, par ordre de Deojs le Jenw. H
acheU le céKbre pUloscpbe
Tingt ou trente mÙMS, et 1ère
ndt seul, ^oute Olympiodore ( dans la n« <e
Platon ) a aanvé Anniceris de l'oublL B.
DliKemLilr«.ll,*ietN;lll,«. - stn&«,im
-.Clctroi, déQfftIli. III, n.-Éllca, t'mim »■
jjiNin DK TiTBBBK, BOB laBn de Jm
Nanni, naquit à Vilertterin 1431,et mconilk
ISnoTembre l&Ol.llaiInrortjeaiiedans l'erira
des Frtres Prédieurs. Ëgalement versé dans!»
langues et les lettres latinei, grecqnes, béfet»
qoea, arabes et cbalduques, il porta trt*4eii II
connaissance de la chroocdogieetdel'tiiilebi*-
crées. Ces oeeopatlDna ne l'empCcfatrent psi ift
remplir divers emplois dans son ordre. Sa ^
bité, ses prédicationi et qoelque*-niis de w
écriû lui avaient Tait nne d gnnde i i'[«<itira.
qu'honora iuocea^vanent de la "fr^infr |Bti-
culièrededeux papes, Sixte IV et Alei ' "
D était considéré à la cour de Rome o
des plus haUles et des phis recoaunandiUM
personnages de son slide.
Le premi^ ouvrage qu'il poUia et qd U K
beaucoupdlionneur, dans on tempe ob la deitne-
de l'empire de Constantin frappait et ^Btlt
les esprits , fut ion Traité de l'cnpin dti
Turcs (Tractatut de imperio T^rcorMa);
~'~~' rerneilde sermons qn^ prêcha IGtes
en 1471. H se donna les airs d'un prophète dMi
son Traité des Triomphesque les dirétl^ roB-
porteront sdt les mabométans et le* Sarasfa» {D>
fiituris Christianorum triump/tit in Ttrcai
et Saracenot, ad Xytima IV et omitetpnità-
pes c/trUlianosj Cioes, lUO, in-i*; ctiM-
7» AKHIUS
ronberg, iit-4* ). Ce «eMud oomge o'mI que la
réunit <1« meiplkilMiu cm de tel rtOeikiiw
■ur 1« Une de l'Apoealypie ; U Im iTaK fM>^
tte ruate 1471. Ce im a en phukxire iA-
Ûom: b HbHothèqoe de CoUwrt eoooaeimK
on muiDMfit, qnt e«t mabitcsent à b Blblloflii-
qw netkMMlc. Dn troWtme oam^ d'Annim
a poor ot^ le prtt i intérM; U eri inOaU
Àd R. D. P. (rererendum dominiatt Petrata)
Bantiitm, epitcoputn Patavinvn, quxtttowi
ihue tuper mutvojvdaieo et eMU et divino.
CA oomce cet dalé de Viterbe le g mai M91,
!■-<*; b Uea et le nom de Hmprimenr n'y aont
point marquée. L'anteur publia eon dernier ou-
nageàlUaiie.an Cbamp-de-Flore, taat la date
Al 10 jnOkt U9S ( Eoctuiiae satwr). Dans ta
préboe, qnt a été fraprlmée avec nne traduction
baaçabe ( JMmofru pour tenir à FAUtotre
aneUnne du globe; Parie, ISIS), il ne «e qna-
DSe point de maître du lacrépalaii; et «oerTet il
B'gMiDt cette cfaarge qu'en 1499. Il avait dto
Ion nn ^paitonent an Vatican, et jdaneanit
Icqfann. C'était h tni d'euminer, coriger, m-
ielêr 00 qiproarer ce qui derait être imprinié à
Borne. Twt ki ItbnJree et imprimeurs étaient
•mu aa jmldfctiaii ; QavaH to droit de aiéger dans
la coo^éfftb» de l'Itutex, et ^ëgeait, quand
k pape tenait chapdle , immédiatenieDl après le
dorea de la rate.
Anidu est toujonn l'eatime et l'alTedian de
fenleb&mineda pape Alexandre VI; mais ta
itecMIé loi coûta cher : H ne craignait pai de
dln qadqiMAifs t CAsar Borgb des trériUt qui
iW^Mtaknt à ce prince Ticienx. On prétend que
cdaM, poor ae dttrrer d'un si incommode cen-
Mor, lé lit empoiaoBBer t l'ige de loitantedlx
ana. Ia vlDe de viterbe bi Bl dresser nue ata-
Im dn* niMfl-d»Tl]le. Aonins s'est Ml me
te paries Antiquités làntif^Ua-
voluvtina XVIII, ia*À. ; Rome,
I4N. Q • prétendu donner les ourrages }ua-
qnUn Inconnna d'un grand nombre d'aideurt
Mdena, et a ajouté des eommcnlalrea lor la
pliait de ces ouTiages. Ce M à l'oecasion de
en prétendue* découTerlei et de ce tivrail que
lea fkn savants hommes du seiilime (A dg dix-
Bcpôime aifeele s'éairirtnt des libelles pour ou
contre Anniua. Persuadés que les f éritaldes ou-
m0H de cea anciens éerirains ne luMsIaienl
ptoa, Ds ne potnaleot regarder que comme des
iMces bosses on supposée* cdiei que I'm fal-
*rfl paraître loaa le nom de Bérose, de MauA-
tbon, de Mégutfatoe, etc. ; et lea eommentairea
d'Aanlu tu des écrite de cette nature dé-
valait passer pour de pure* Seticas. [ Kne, det
t. du «.]
a»Hlol«Rn, MiMrlaiJoiil ftula»*. — Tlnbei-
(U, VII, rin. ir. p. ii h it. - gMUt a tchirt.
ARnvji on ■Aimox (saint), arcberBqne
- AMOT
7»
siècle , mort le 4 décembre 1075. U appartenait
à b famille de* comtes de Sonneberg en Souabe,
et «uItU d'abwd b carrière des annes. Son
0»^, chanoine deBambei^, l'en dégodb, el
Ini inspira b godt de l'état eccWibstiqua. Vm-
perenr Henri m, dit te JVotr, enleadant vanter
les verloa d'Annon , Toolnt b connaître, l'appeb
près de lui, et h nomma archevêque de Cù-
logoe en lO&S. Le prëbt s'occupa awsiut deta
réTorme des moaaâlèrei; il en Tonda denx de
chanoines réguliers k Ctdopie , et trob de l'ordre
de Sabt-Benoil. Après b mort de Henri m,
llmpératrice Agnès St confier t saint Aimon b
régence de l'anpire, et il reversa gloHeuie-
ment; U réprima les exactions, diminua les ba-
p<Hs, et apprit k gouverner an Jeune Henri IT.
Pendant on voyage qn'Q lit en IbUe pour l'é-
lectian du pape Alexandre H , il confis son gon-
Temement h l'trcbef èc[ue Adalbert de Brème. A
ton retour. Il trouva les taaUtanb de Cologne
indisposé* contre loi, et lût obtigt d'emplejer b
Toree pour lea soumettre. Grégoire vn , nicces-
senr d'Alexandre H, trouva en Annon un de*
phis lâés propagaburs de tes réformes eccM-
siastiques,iMtamnieatdaasb question ducéllbat
Au nom d'Annon se rattache une des plu*
belles productiou littératrea de TAlkmagnei
c'est une espèce de paBégpique de ce saint ( en
S9 dtapltres ) , intitulé Lobgetang attf dtn Hti-
ligeu Àtuu, et composé ver* 1193. Opili t'im-
prima le preinier avec un commeobire en IS39,
Ib-8*. La meilleure édition est de Cddjnann;
Uipilg, iSié, In^*.
BMlcnrMt , OtuMIcklt àtr Paote umA ttnUiam-
Uf, II, ». M. - oti-Ttalu, CucJUcau itrPatUt-
elm UaUtmil-LUtralmr ttr Dnliekn , 1, p. Ml.
AHaoan on Ainoiii {/oAnH-Zocofr) , anU-
qnaire et naturaliste, nékBUe en I7ït, mortai
1S04. D était professeur de jnrisprudeacc t l'u-
alversité de Bile, oe qui ne l'empêchait pas de
M livrer à ion goUt pour l'archéolo^e et
l'histoire naturelle; ses collecUoni de médalllw
tt d'obiets d'histoire natnrelle, qu'on conserve k
BUe, sont riches et remarquaùe*. 11 a donné un
grand nombre de mémoim. Inséré* dans te*
ktta Belvetiea; des noie* rebtives aux roo»-
naiei antiques, pour l'édllion de Bile, 1761, du
Glouaire de Du Cange, et des additions k l'ou-
vrage de Knorr, sur les pétrtflcatiooi.
AROT{ Pierre- A'ieoliu }, litbrabur rrantaù,
né en 17fll à Saint-Germainmont (département
des Ardennes) , mort le 31 octotire 1813. A l'é-
poqne de b révolution il vittta les Pajs-Ba* ,
t'AUemagne, lltaUe, llle de Halte, et vint,
iqn^ douze années d'exO , s'établir kReinu, on
d se livra aux filetions du sacerdoce et t de*
travaux da cabinet. On a de lui : Coiffe de
CMtUHre, ok Annale* du monde depuit la
dispersion des hommet Jutqu'en ISOI ; Rdms,
lS01,iB-fol., TâmpriroéK "■" '"
781
ANOT — ANQUETIL-DUPERRON
Reims, 1816; — /e5 Deux Voyaçeun, oa £#1-
très sur la Belgique, la Hollande, V Allema-
gne, la Pologne , la Prusse, V Italie % etc.;
Paris, 1803, 3 voL in-i);— Orai#ofi funèbre
de Louis XVl; 1814, iii-8»;— Taèleau de
r Histoire universelle, servant de texte aux
Annales du monde, 1817; — Discours pnh
nonces dans les assemblées de ^association éê
la Providence 1 1823, deux parties in^ia.
Quértfd, la Frûncê lUtérûifé, l«p. M. -^
quart, ÉU>9ê dPAnùS, dint fA%mtmiiré 4m é epm rtêmmt
dé ta Marne , loné* itsi.
ANHOWAIET. VOff, NOWAÏHT.
ANQtîBTiL (Louis-Pierre), historien fran*
çais , né à Paris le 21 lévrier 1723, mort le 6 sep»
tembre 1808. H était le frère atné d'Anquetil-Du-
perron , et entra de bonne heure dans l*ordre
des Chanoines réguliers de Saint6*>GeneT]èTe.
Nommé directeur du séminaire à Reims, il dé*
buta dans la carrière des lettrée par lliiatoire de
cette ville, ouvrage qui est devenu assea rare.
En 1759 , il fut prieur de Tabbaye de la Roe
en Anjou , puis prieur^curé de Ohâteau«ReDard ;
enfin, au commencement de la révolutiotti il fut
curé de la Villette près de Paria« te a de lui i
P Esprit de la Ùgue; Paria, 8 vol. in-12,
1767; — P Intrigue du caHnet saue Henri IV
et Louis XIII, terminée par la Fronde;
Paris, 1780, 4 toi. in-ll; -^ Louis XiV, sa
cour, et le Régent; Pari»« 1789, 4 vol. iA-12 ; •«•
les Mémoires du maréchal de Viiiurs; Pi^
ris, 1784, 4 vol. tn-12;'- Histoire de France;
Paris, 1807, 14 vol. in-12;**- ifittoére civWe
et pratique de lavilledeÂeims;^eisQef 17M,
3 vol. in-12; — on Précis de Vkistoire un^
verselle; 12 vol. in-12, 1801 et 1807. Ces dettl
derniers ouvragés ont été sottf ent contestés à
Anquetil, surtout le premier, ^ont le véritable
auteur parait avoir éé VêAt de la Salle. Il y
eut une vive poléraicine entre les deui auteurs,
pour savoir qui mettrait son nom en tète de l*ou*
vrage : AnquetU importa. (Teet à eette occa^
sion que parut on écrit Intitulé MémMre ser*
van t de réponse pour le sieur Delaiêtre, li^
braire de Reims, contre le sieur Anquetil;
Reims, 1^ Janvier 1758, hi-4*> de 14 pages.
Il travaillait au Précis de Fkistoire univers
selle, lorsqu'il fbt arrêté pendant le règne de la
terreur, et dans sa prison il Ile cessa de travail
1er à son ouvrage. Après le 9 thermidor, il ter-
mina son entreprise, et bientôt le ministre Charles
La Croix l'introduisit dans les archives des rela»
tiens extérieures. Anquetil y composa ses Mo*
t0 de guerre et traités de paix, ouvrage dans
lequel il déploya des connaissances profondes en
diplomatie , et une grande rectitude de jugement
Il dit dans sa préface de VHistoire de France
que c'est pour remplir le désir de l'empereur qu'il
a fait cette dernière entreprise. Cet abrégé est, en
effet, nécessaire pour tenir lieu des histoires vo«-
lominenses que l'on consulte plutôt qu'on ne
lesNti malt celle d'Anquetil est le dernier effort
782
de sa vieillesse. EUe eat faible de atyle comme
de pensée : die ne porte phia le cachet de l'au-
teur de V Esprit de la JÀguei Comme historien,
Anquetil s'est aoquis des droits à la reconnais-
sance de sa patrie; ses qualités morales lui ont
mérité l'estime de tous ceux qui l'ont connu.
Dicter, dant le Mm§attm waiffêlopédique i Partt, ITIS-
1111. ^ Qaérard, la France UUermin. — Cteodoo et Oc^
laodine, Dietionnairê.
AXQUBTiL-DUPBaBOH ( Abroham-HyO'
cinthe), savant orientaliste, menabre de Tut-
cienne Académie des hiserSptions et belles-lel-
tres, né à Paris le 7 décembre 1731, mortdaas
sa ville natale le 17 janvier 1806. Frère du pré-
cédent, il s'est rendu célèbre par ses voyages
dans l'Inde, et par la découverte qu'il fit d'une
partie des livres de Zoroastre. Après avoir étu-
dié l'hébreu et ses dialectes , l'arabe et le persan,
plein d'ardeur pour la science, s*enrâla en
1754 comme simple soldat pour Ilnde; ma» fl
fut bientôt libéré du service militaire» et dot à
Malesherbes et à l'abbé Barttiélany de s'emlla^
quer k I<orient,avec un secours d'argent accordé
par le roi. Arrivé dans Ilnde, et apiis avoir par-
couru une grande partie de œtte vaste pres-
qu'île, il se fixa à Sourate, où se trouve encore
une colonie de Guèbres ou adorateurs du feo,
que le fanatisme des musnhnans avait obliiés de
quitter la Perse. Aussitôt il s'oceupa de gspKff
la confiance des destour $ ou prêtres panes,
et se fit initier par eux à la connaissance des
livres de Zoroastre; il parvint même à st tsin
céder une partie de ces Uvres écrits en seodi
en pehlvi et en sanscrit. Quand il se vit en pot*
session de matériaux suffisaola, fl retoomati
Europe en 1762, et se mit en devoir de les cou;
muniquer au monde savant H avait rapporté de
llade une centaine de manuscrits.
L'ouvrage où sont consignés les prindpaai
résultats de ses recherches parut en 1771» soos
le titre de Zend-Avesta, 3 vol. iii-4*; il qm-
siste dans une traduction littérale da Vendidait
ainsi que d'autres livres sacrés des Guèbres» fié*
cédée d'une relation particulière de s«s voyagBi.
Cet ouvrage, à l'époque où 11 pamt, £t om
grande sensation. Jusque-là oa ne rinniinrt
sur les doctrines de l'ancienne Perte que Isi
fragments transmis par les Grecs et les Bo-
mains, et les témoignages suspects des muni-
mans ^ des autres peuples asiatiqiies d\iis
origine récente. C'est à ces fragments et à en
témoignages qu'avait dû se borner le leborien
Hyde dans son livre De veteri reHçkme Psf
sarum. Anquetil ofBratt enfin à k curiosité du
Européens les monameats originanx de cesdo^
trines , ou du moins des monuments d'une as-
torité incontestable. Malheureusement Anqned
manquait de la patience et de la sagacHé qu^xi*
geait une pareille tAche. Pendant son s^oor à
Sourate il s'était hâté de faire, sons la didée dai
destours, une version littérale des livrres qu'il se
proposait de publier. Mais il ne s'était pas roKla
788
compte de la taleur précise de chaque mot ; il
D'avalt pas mèttie ac(}uis une connaissance mi-
nientapprofottdie des langues persane et indienne
qaH entendait parler. De là, otttre des erreurs
de détaO , on nitnarque dans ses traductiotis une
gène et même une obscurité qtii en rendent Tu-
sage peu oomtnode. A ces graves Inconvénients
s'est jointe Ulie prédpHation dans rtmprcssion de
l'ouvrage» ({ul a exigé une liste d'etrata conèldé-
raUe. Aussi le travail d'Anquetil donna tteu , dès
sa naissance , à une foule de commentaires et de
dissertatioDS qui sont loin pourtant d'avoir levé
toutes les difficultés. Le principal de ces com-
mentaires est celui qui accompagne la traduction
aOemande du Zend-Avesta par Kleuker. Les
livres oiiginaui apportés par Anquetil de llnde,
ainsi que ses propres manuscrits » y compris les
brouillons qu'il avait écrits à Sourate, se trou-
vent mamtenant recueillis à la Bibliothèque natio-
nale de Paris. H est donc permis d'espérer qu'on
arrivera tà% ou tard à une solution plus ou moins
complète. Deux orientalistes célèbres, M. Bur-
noofà Paris et M. Olzhausen à Kiel, ont reproduit
une partie du Zend-Àvesta dans le texte origi-
nal y avec une traduction et des notes. Le premier
s'est surtout aidé des commentaires en sanscrit,
et le second des commentaires en pehlvi, deux
langnea qo'AnquetU connaissait fail>ltment. De-
pais la poblioation de ces travaux, les savants
ont tooi lea yeux un moyen de critique qui leur
maBqoait Parmi lea autres ouvrages d'Anquetil,
noua dterotts sa LégislaiUm orlaiito/a, 1778;
— JNeAéreAet hiêtoriques ei géoçraphique$
sur rindêj 1786; ^ tindê m rapport ao§c
FBurùpe, 1790, 1 vol. lii-8*( *- Oupnek'hat ou
OHp&niehad (extrait de la partie théologique
des Védas); 1804, 3 vol. in«4». C'est une tn*
dueUoii latkie de la version persane des Oupne*
ifkai, ou Sêcreis qu'il nêftnU pas révéler ,
Pendant la révolution Anquetil s'enferma dans
mm cabinet, et n*eut plus d'autrea amis que set
livrea» d'autre délassement que le souvenir de
set ehers brahroes et de ses deilourg, à qui il
idresadlMa paroles singulières, qu'on peut lire
en tèle de sa traduction des Oupanichadai :
Anquetil-Duperron aux sages de l'Inde, salut. -«
V«wa ne dédalgyierei pas lea écrits d'un homme
qai est, pour ainsi dire, de votre caste, 6
hommea sages 1 Écoutea, je vous prie, quel est
mon genre de vie. Ma nourriture quotidienne
ae eoropoee de pain, d'un peu de tait ou de
fromage, et d'eau de puits; ki tout coûtant
quatre sous de Fmoee, ou le douiSème d'une
roopie indienne. Je pasae l'hiver sans feu;
l'usage des matelas, des draps, m'est inconnu;
mon linge de oorpa n'est ni changé ni lavé.
Sans revenu, sans traitement, sans place. Je
vte de mes travaux littéraires , asse£ bien por-
tant pour mon âge et eu égard à mes fetigues
passées. Je n'ai ni femme, ni enf^ts, ni do-
meatlqae : privé de tous les biens de ce monde
el iflhndii de ses ttena, seul, abeohmMnt libre,
ANQUETIL-DUPERRON — ANRAAT
784
« j'aime cependant beaucoup tous les hommes, et
« surtout les gens de bien. Dans cet état, fai-
« saut rude guerre à mes sens, je méprise les
« séductions du monde et je les surmonte. Jo
« suis près du terme de mon existence; j'aspire
a vivement et avec de constants efforts vers
«l'Être suprême et parfait, et j'attends avec
<c calme la dissolution de mon corps, t» Anquetil
simposalt volontairement ces privations : il ne
tenait qu'à lui de vivre dans l'aisance. Soit fierté,
soit bizarrerie , il refhsa constamment les récom-
penses qui hii furent offertes, et que méritaient
ses utiles travaux. Un de ses biographes raconte
que Louis XVI ayant destiné des fonds pour en
gratifier ceux des hommes de lettres et des sa^
vants auxquels ta France avait le plus d'obliga-
tion , il avait fait comprendre Anquetil-Duperron
pour une somme de 3,000 fr. Un ami les lui porta,
et plaça le sac qui les contenait sur sa cheminée;
mais il ne M pas plutôt sorti, -qu'Anquetil s'en
saisit, et courut le lancer aux trousses de son
ami , qui retrouva le sac arrivé avant lui au bai
de l'escalier. On fht obligé d'avoir recours à la
rase pour lui fliJre accepter une partie de cette
somme : fl avait une vieille pendule de très-peu
de valeur; on lui fit accroire qu'elle était d'un
prix inestimable, et on ta lui acheta pour i,GOO fir.
La Société d'histruction publique lui ayant plus
tard alloué une pension de 0,000 f^., Anquetil
renvoya le brevet en disant qu'il n'en avait pas
besoin. L'extérieur de ce savant était si misé-
rable, que, dans les rues, le prenant pour un
mendiant, on hil oflOrait l'aumône, qu*il redi-
sait modestement. Quelques instanta avant de
rendre le dernier soupir, il dit à son médecin :
« Je vais partir pour un voyage bien plus grand
« que tous ceux que j'ai déjà taiU; mais je ne
« sata où J'arriverai. » Outre les ouvrages que
nous avons hidiqués, avait encore lu k l'Aca-
démie plusieurs mémoires, dont l'objet est de
prouver l'authenticité des ouvrages attribués par
les Perses k Eoroastre, et d'éclaircir l'htstoire
et les tangues anciennes de l'Orient II était oc-
cupé à revoir une traduction du Ko|ra^e aux
Indes orientales du P. Paulin de Saint^ltarthé-
lemy, et à le pubtier avec des corrections et des
additions , lorsque sa mort arrêta l'impression de
cet ouvrage, qui a été conthiué par les soins de
Silvestre de Sacy, et a paru en 1808, 3 vol. ioA",
[Bnc, des g. du m., avec addit]
Bo|ip, CrmwMt. KetfUick au samkril, Mend, ctCn
p. t. - Voo Bolilea, Dm aUê Indien, 1. 1, p. 1S4. - Un*
glolt,JVo(ice tur jén^etU-DuperroiL - Biographie det
Ccntemporûins. — Biogfmpk. mUvenêUe,
ANQUBTIL DB »Bi A. lECOUBT, troisième fi-èro
du précédent, l\it aussi envoyé dans l'Inde, avec
diverses missions , sous les auspices de Males-
herbes, en 1756, et il se trouvait encore à Su-
rate en 1760. C'était un homme savant ; il favorisa
les recherches, et (ht utile aux Immenses travaux
d'Anquetil-Duperron. [ Enc. des q, du m. ]
* ANBâAT {Pierre Van), peintre hollandais^
vivait à Amsterdam vers ta fin du dix-hnitièmt
785
ANKAAT — ANSAL0N1
736
tiède. On ignore la date et le lien de sa naiftsance.
Jl épousa la fille du peintre Van der Veen , et
peignit lai-mème a^ec succès le portrait et les
sujets intérieurs.
Hoabraken, iieAo«6ifff dtr nedêrkaUtehê MomtS'
ekUderg.
*knmi9%m (maestro), statuaire espagnol du
quatorzième siècle, n fit, en 1380, quelques on-
Trages pour le monument éleré, dans la cathé-
drale de Tolède, à Henri n de Castille par ordre
de son fils don Juan I*'. On trouve, dans Ber-
mudez, Tordonnance du prince pour le payement
des sculptures exécutées par Anrique, se mon-
tant à 4000 maravédis (60 francs). Yoid ce do-
cument : JT à maestro Anrique, que /ace las
Hnégines parai monimento del rey nuestro
padre, que Dios perdone, que nos le man-
damos dar 4000 maravedis,
Bemades, DiecUmario kUtorico,
AHSALDi (le père Casto-Innocente), anti-
quaire italien, né en 1710 à Plaisance, mort à Tu-
rin en 1 779. Entré jeune dans Tordre de 8t-Domi-
nique, il étudia la théologie k Milan, k Alexandrie,
à Bologne et à Rome. H occupa ensuite successi-
yement la chaire de théologie à Napies, à Bresda,
à Ferrare, à Milan et à Turin. On a de lui un
grand nombre d*opuscules et de mémoires, dont
▼oid les prindpaux, indiqués dans Tordre chro-
nologique : Patriarehx Josephi,yE9yptii olim
proregis, religio a crtminilnu Basnagii vin-
tfica/tif; Napies, 1738,10-8''; Bresda, 1747,in-8*;
— Dissertatio de veteri jEgyptiorum idolo-
latria, dans la Raccolta eatogerana, t XXm,
p. 13&-326; — De cousis inopix veterum mo-
numentonMif pro copia martffrum dignos^
cenda; — De Martyribus sine sanguine tHs-
sertatio, in qua et nonnulla Romani martyro-
logii loca a criminationibus Bxlii vindican-
tur; deux dissertations réunies. Milan, 1739,
1743, in-8», et 1741-1744, in-4*; — De princi-
piorum legisnaturalis Traditiane liM très;
Milan, 1742, ia-4**; — De/orensi Judseorum
BuccinaCommentarius; Bresda f 1745, in-4*;
— De romana tutelarium deorum in oppu-
gnationUtus urbium Evocatione liber, etc.;
Bresda, 1745, fai-8*, quatrième édition ; Oxford,
1766, in-8*; ^ De Authenticis S. Scripturx
apud sanctos Patres lectionibus; Vérone,
1747, in-4* ; — Epistola ad Alb. Mazxolenum,
de Tarsensi Hercule in viridi Jaspide ins-
culpto; Bresda, 1749, fai-4*'; — - De Baptis-
male in Spiritu Saneto et igni Commentarius
philoloç/icus ; cui aceedunt Orationes dux in
Athenxo Ferrariensi habitœ; Alilan, 1752,
in-4*'; — De sacro et publico apud e/Aiti-
cos pictarum tabularum cultu, adversus
Grxcos recentiores, DiMer/a/io; Ferrare, 1752,
ln-8**; Venise, 1755, in-4'';Turin, 1768, m-4'';
— Délia nécessita e verità délia religions
naturale e rivelata; Venise, 1755, kt-è'^; —
ffcrodiani ii\fanticidii Vindicise; etc.; Bres-
da, 1757, in-4°; — Defitturo ssdcuIo ab He^
brœis ante captMtatem eognUo, aàoemu
Jo, Clerici cogitata, Commentarius ;Wkaf
in-8*; — Délia speranza e delta eonsela-
zione di rivedere i cari nostri nelT altra
vita; Turin, 1772, in-8*; — Saçgio in^omo
aile immagincaioni, etc.; ibid., 177S, in-S*;
— Rijleziioni sopra i meui di perfesionan
la filosofia morale; lUd., 1778, iii-é*; — Jk
Pro/éctione Alexandri hagni Hierosolpk.\
dissertation posthume; ibid., 1780.
Mauaeheltl . SmiOoH dTtUMÊL. - jÊmmU Utttr, £h
talia, nu, p. iii.
ANSALDi (Innocent), peintre et lltténtnr,
né en 1734 à Pesda, petite Tille de la Toscaae,
mort en 1816. Il étudia à Florence, à Rome, et
décora des productions de son pinceau plusiesn
églises et musées dltalie. Lanzi, Cioognara, Ber-
toli lui doÎTOit quelques renseignements utilet
pour leurs ouvrages sur la peinture. Ansaldi a
publié : Descrizione délie pUivre, scuUwt d
architetture délia cittàe sobborghi de Pesda;
Bologne, 1771, in-8* ; — une traduction in teno
sciolto du poème de la Peinture de I>ui)resD07;
— Ilpittore istruito, poème didactique; fis*
logne, 1820.
Unxl. Histoire dé la p^teturf «t ItaiU, L I. p^ m,
et une Ifoticê iurtaviê dTjtnioldi p«r Morari«i II Mite
do poSme /I pttton ittruito,
*AiiSALDO (Andrea)p peintre italien, wé à
Voltri en 1584, mort en 1638. était élère d'Ho-
race Cambassio, de Gènes, quH surpassa IktML
Comme il était grand admirateur de Paul Téro-
nèse, fl emprunta un jour un tableau de ee maître,
et le copia si souvent, qu'il finit par s*cn anirs-
prier le coloris. Revenu à Voltri, fl s*y fit re-
marquer d'abord par deux tableaux quH fit
pour Téglise Santi-NUxoUhtd'Briumo; pas,
par une Décollation de saint Jean^BaptisU,
n pdgnit ensuite Y Absolution de reBBperev
Théodose, par saint Ambrolse, pour Toratoiie
de ce nom ; la Peste de Mflan, pour l'église San-
Nicoolo-ed-Erasmo; et une Cène, poor Ton-
toire de Saint-Antoine abbé, de Gènea. On oonple,
parmi les mdlleurs ouvrages d'Aiisaldo, le MoT'
tyre de Saint-Sébastien, pour la cathédrale de
Cadix; on dte encore sa Vue des fort^lcatiaiu
de Gênes, ses firesques dans ^ palais SiâMia,
représentant les exploits du marqnia de ce ion,
en Flandre; et ceUÎM de la coupole de r^gVae
Annunziata qui dépeignent l'Asaomption. Le
temps a altéré ces derniers ouvrages, an poiol
d'en rendre la restauration nécessaire. EDe U
confiée en 1700 à Grégoire Temni, qui s'en a^
quitta de son mieux, mais sans atteindre le fii'
du maître. Ansaldo fit de nombreux et remar-
quables élèves.
Soprint et Kittl , rtu dir PittBH, ete^ CiowH -
Ntgler, ffews Miçmneituê KensUtt'LÊXiepm,
ANSALom (Giordano), appelé aussi Géor-
dano di S.-Stefano, missionnaire sicOien, de
Tordre de Saint-Domfaiique, né an eommenee*
ment du dix-septième siède, mort le 18 noremlirt
1634. Ayant entendu patter dci penécnlioii
AMSALONl — AltSCHAIRE
irétiau soof&aicnt dans le Japoi, Il
bteniri ion tour la palme dnmutjre.
ras
) faire partie d'une miaaiaD dirigée
% PliiUppineï. A aoa arrirée dazu mb
1 Tut chargé de dlitribua' lc« wnik
laut im bdpital de ChinoU et de Jèf»-
ilie. n ai profila pour appraidie lent
point de ^Tolr se ùin puaer pou-
L C'est ainsi que l'Mtrée du Japaa hd
ea 1B32. La reKgioa dirétkiuie étitt
tte aux plus grandes Tfotencet : aéta-
ce ï son déguisem«it, Anuloai resta
ans être découvert conuue chréUea;
DUT un prêtre ja[)onBis. Mais1e4aoûl
. reconnu et arrêta à Ifangasaki. Son-
'd i d'horribles tortures , U fat enfin
te eu bas; mais it ne mourut pas sor-
tOD agODJe dura Mpt jour*. Un autre
)ère Thomas de Stûnt-Hfadntbe, ht
mis ï mort avec saûaoté'iKur chré-
loni iHait, an raj^iort de ses blogra-
mme éclairé : il pottédait, dit-on, la
« de sept tai^oei. D a laissé une tra-
latio, Det via da Saintt deion or-
e écrit ai espaçai par Henundo del
manuscrit de cette traduction eila-
ï StviUe au t«m|iii de MongHore,
- un livre resté inacheté, sur le*
) sectes chinoiaes , avec la réAitatfoa
eurs. Aduarte, qui mentioDiiB cet on-
lit pas dans quelle langue il fut écrit
•ilnna dri nulD Aiuorta Ot FUIfUiaâ,
. - Monmlarc, BU>Uolli4cu Slaila, U IN.
:ebiril, ieriftant orAMi /ynKcdMnm,
>iii ( Vincent), peintre bokm^s, tI-
imencement du dix-septième sitele.
iprt» les pri Dcipea de Louis Canacbe.
rvédelui, t Bologne, deux btbIeNix
éritc, au jugement de Lanii. Lepre-
laos la chapelle de Ptoravantl, t
iaiut-Ëtienne : il repr «ente un saint
l'autre est une Vierge dtou Ut
ic saint Sébastien et saint Rodi plaete
Ce tableau se trouve dans l'^iie
ilidu pUfrlw. — Luil, Jlorta pUUrfea.
: {jiAti-I-Jtiu4m),po£tepenaii,mart
vivait sous le règne de Mahmoad le
■assait alors pour le pins brillant gé-
rse. nfutcbargé psrleroide la sur-
is cmiTres littéraires. H fît on poAne
r de Mahmud, et traduisit l'histoire
et Sohrab, de nanUre k s'atthtr
de ses contemporains. Hait son
tre littéraire, c'est d'avoir protégé et
la scène du monde l'Hornère de ta
nisi de Thous. Lr rencontre eut lieu
tin : attirés par nnc mutuelle sjropa-
nii poètes se lièrent biâitM d'une
é.
ARURT ( jndr^oiepA), hitloiim eedéuas-
tique, né dus l'AitoIi ea 17U, mort en 1790. Il
Alt snocesetreraent béoédlctln, dwTaUsr de Halle,
avocat u pariesMot de Paris, et prianf-coré de
Vlileconin. On a de M : Diaîofuet Mr fu-
liliti det wtotnet remet, 17«9, Ifr-iS; ~ £x-
poiUiim wr le CaUtgtu det CaiMqvet de
Saltmm, 1771, bt-ll; — Bittoire de mW
Maur, obM de Glqu/hM, 1771, liM3; —
Éloge de Ckarlet 7, empereur, tnAdi dn
laUn de J. Mastehu, 1777, in-ii; _ Btpril
detaini Vincent de Paul, ou ModèU de am-
dtUtepropoté à toHtlet eceléiiatliquet , nto,
ia-ii; — Histoire de taintê Keiiie etAlite,
etde Fabbayede flaoigny, 1783, in-ll; —
ffittoére de taint Fiacre, 17U, in-13. On
suppose qa'Aniart apuisé ses ourrages dans les
archives de l'abbaje de Siinl-G«nHiii-dct-Prés.
AURAIT llovii-Joi^A-Autiitte) , écrivain
ecdésiastiqiie, né en 1748 è Aubignj , dans le
diocèse d'Ams; mort le !» nui 1813. H ttat
prieur-euré à Grand-Pré ( Ardeones) , et a pn-
blî« : amMhigve tUléraire du MiAne, ott
TraUé hUUrique et critique de* auteurt de
eeCfe proKinM ; ChUona-snr-IUme, 17U, bi-<° :
ce recodl , qui devait comprâxlre* 8 votnmee, '
est resté insichevé; Vie rie Grégoire Corlit, bé-
nédictin, évéque tTDrbin et cardinal ; Fuit,
17S8, in-li.
<)atiiH,la emetlU.~Kiiamiit.BUigT.^ratiauim.
AKIBBKT (saint), né dans la pnmlère moi-
tié du septitew liiGle, A Chausd, vfOage dn
Vexin , mort ai S98. Il Ait éféqua de Rown
4>rti la mort de saint Onea, en «83, d asslita
aox étal* du n>;aume, asaemhlé» à CHchj par
Thiecij m. Pépin, maire du palais, trompé par
les ennemia d'Anabert, le reÙa» dus nn mo-
naslireda Hainaut , pour ; Batr ses ionrs dani
les exerdee* de U btenlUsaace et de la pi41«.
Son corps Ait bsBaporU dans l'abb^e de Fon-
Lavie dt SatU-^iubtrt^ par llfnde,diin BolUnd,
ANARBRT, chronlqueor allemand dudonitènM
siède. n acoompagna en Palertine r«nipereur
Frédéric Barfoerousse, et fil U relaUoade cette
croisade, document pnteleuxqui resta Ignoré jns-
qu'en 1814, ^KKpie o<i le savant Dobrovr^ en
acheta le manuscrit d'un barUer de fillage qui
le tenait A'na juif. L'ouvrage parut à Prague en
1817, cbdOaèluidellaTregg. Onatroorenn
extrait-dans le (ubm VI de U BibOothique det
CroiMdei 4e Wchand.
ilni^erltM, somcnnmé l'ApOtre do Kord, naquit
en Picardie le S aepttsnbre 801 , H mourut I
Brème le 3 flhrier 864. D ht Aevé dans le cé-
lèbre couvent de CoAie, d'oCi il passa t Corvejr
en WeatpbaUe. Il ftrt chargé àa aoln d'eBSeigner
789
le peuple. Le zèle et la capacité dont il fit preuve
dans cr<; fonctions loi méritèrent Tentime publi-
que. Harold ou Hérioldy roi de Danemark, avant
de (juitter Mayence où il avait reçu le baptême ,
|K)ur retourner dans ses États, demanda des
missionnaires pour y introduire le ehristîa*
nisme. On hii donna Anschaire , qui partit avea
Autbert, et obtint d'abord de grands succèa; mais
il fut obligé de s'enfbir à la suite d'Harold, dont
la violente ardeur avait soulevé les Danois. Peu de
temps après, Biam, roi de Suède, envoya des «n-
bassadeurs à Louis le Débonnaire; Anschain les
suivit à leur départ, et obtint du roi te perraift-
sien de prêcher rÉvangUe dans son royaume. Set
prédications fbrent accompagnées d'un succèa
éclatant; Anschaire baptisa un grand nombrt de
prosélytes , bfttit une église , et revint dans aen
monastère en 831. L'année suivante, le pape
Grégoire IV le nomma légat du saint siège et pre-
mier archevêque de Hambourg. Après la ruine
de cette ville par les Normands en 845, Anschahv
se réfugia à Brème, d'où il dirigeait les restes de
son troupeau, dispersé par les barbares. L'évéque
de Brème étant mort en A49, le roi Louis de Ger-
manie unit les deux évèchés de Hambourg et de
.Brème, sous la direction d'Ansohaire. Le pape Ni-
colas r*" le déclara son légat pour prêcher Yt-
vangile chez le^ Suédois, les Danois, les Slaves et
les nations voisine*^. Anschaire retourna en Dane-
niark,sous U protection du roi Éric, pour remédier
aux désordres que son absence avait causés, et
que n^avaient pu arrêter les missionnaires qui lui
avaient succédé. Il parvint , à force de travaux,
à faire refleurir la religion chrétienne. H fit aussi
un voyage en Suède, où il réussit également à
extirper les abus qui s'étaient glissés dans l'É-
glise. Couvert de gîohre par tant de conversions,
il retourna à Brème, où il mourut en 865, sui-
vant Godescard. H avait écrit plusieurs ouvra-
ges ; mais il ne nous reste qu'un petit nombre de
lettres et la vie de saint Wlllehard, premier
évoque de Brème, Liher de Vif a et miracuOs
de Willehardi, Bremensiçepiscopi, publié pour
la première fois par Philippe César dans aoa
TriapastokUus *eptentnonis ; Cologne, 1642,
in-8® ; avec te vie de saint Anschaire par saint
Rcmbert, dans Y Histoire des BéMédictins de
dom Mabillon et dans Langenbeck, Scriptores
rerum DanUxirum medii «pi». [Sncfc, des g.
dv m.]
Dorfpr. dans l'jéUomiêinfi Eneyelopae^Ue. — CaT«, m$-
toria nteraria, I, p. U8.
A3i8BArMB (N...), littérateur ftançate, né
H Paris dans la première moitié du dix^huitième
siècle , mort dans sa ville natale en juillet 1784.
Il fut d'abord sonffleur du ThéÂtre-Italien , puis
sous-directenr de l'Opéra-Comique. En 1706, il
publia son Théâtre , 3 vol. hi-8'>, qui contient
entre autres : le Peintre amoureux , opéra-
comique, joué le 26 juin 1757 ; — le Monde
renversé; — Bertholde à la ville; — ié
Peintre amoureux; -— le Médeoin éê f J«
ANS€BAIB£ — ANSÉGISE
740
mour; — Cendrillon, 1759, d*apr^ le conte
de Perrault; — F Ivrogne corrigé , d'afirès une
fable de la Fontaine; — le Miliciem; — les
dêu» Chasseurs et la Laitière ; — VÉcoU de la
Jeunesse, ou le Bam$veldt JrtmçaiSg etc., etc.
Qa a du même auteur, publiées sépir^neat, lec
pièoea suivantes : ks Mprêuvesde TAMoiir, 1759;
1$ Dépit géuéreux,vrec}A. Quêtant, 17ttl, in-8*;
Uk Nouvelle Troupe, 17001 le Ffoc^iies Ariet-
tes et des Vaudevilles, a^ec Fa^art, 1761; la
Clophette, 17A6; le Tableau parUmi^ 1769,
iQ«8°, pièce jouée souvent, et dont te mosique de
Glétry (ait te principal mérite; la Ressourceco-
niigue , ou la Pièce à deux odeurs, 1772; /«
Coquette4e village, 1771 ; Zémire et Mélinde,
1773, itt-S**; le Reudesb-vow ^ie» employé,
1774; le Retour de tendreê^, 1777, in-r. On
retrouve une ap[kréfliatiQn d« oovTig^ et du
tatent d'Anseaume dans te Cçrrespondauce de
Qrimm, aoat 1763 et février 176^.
Dm EsMrts, Im SUêleê HMérmkm 4* kl
jé9mQim dmmetiquiH' — Orlgny^ 4ntuUu ém tkéêtr
ifaUtn, m, p. 199. — Qa^rard , Id PrmcB RUémItt.
AHsteiSB ou ANSiMiMoi, aichevêque de
Sensy mort le 25 aovembm 882, On ignore la
date et te lieu de aa naiiMiK»^ H ét«H ûère de
Wala, évèqued'Auxerra, Devenu i^bbé de Saint-
Mtebel après avoir été prdlii de l'église de
Reims, il lut appelé à Tardievèché de Senscy
871. Charles te Chauve Vniâi chargé , ïsaeét
pvécédente» de plaider deTaat le pape Adrin D
en faveur des prétentÎQiii de soa maître à te pos-
session de te Lorraine par suite de te mort de
Lothaire, roi d'Austrasteu Le pape aiait Mt
dire à Charles qu'il s'opposait à son inTeslilBre.
On ignore si Aofiéglse réussit dans sa missioo :
to^j|Qttrs est-U (pe le (Us dç Loute le Débonnaire
gftfda te Lorrame. L*arçbevèque de Sens dA
encore chargé d'obtenh: pour ce prince, du pipe
Jean MU, te couronne impériale : Charles fû, et
effet, sacré empereur à Ropie. Le pi^ donna à
Anségise les titres de vicaire pontifical et de
primatn Mais au conçue de Pontîon, tenu en 876,
Hincmar et quelques autres çi^&its s'opposè-
rent à l*excrcice de cette dernière <figirfté par
l'archevêque de Sens. Hincmar motiva dans m
écrit cette opposition. Mate Charles le Chanve
prit parti pour Anség{»e, et te fit placer dans le
conçue au-dessus des évècpies et des métnopo*
litains. Il panytt, au surplus, que le coBdle ae
fut pas de l'evis des priais opposés à l'Sidie
Téque. L'empereur renvoya, en cette mèose
aunée , ui^ dernière fôte à (cnne, où H Ait dV
bord lien accueilli par le pape, auquel d^rifll
Qisuite, 4 l'occasion de qudques intriguée, vraiei
ou supposées ^ avec te duc de Spolète. AnaégiK
assista, en 877, au couronnonent de Louis k
Bègue à Compiègne ; puis, en 878 , an oondle
de Troyes, où fut ennonoée Texcommanicatioi
du duc de Spolète; eiMln , en 879, 11 sacra à Se^
rière Louis III et Carloman, fite de Louis le
Bègue. Un ouvrage «itit>di6 CArmitWi (Mp-
741
ranni, fcrit par nn motoe de Sdat>P1«m4e-Tir,
racocti que l'uchertqne de Sens cfatiu ai mtaie
temps de la vOle, avec détaiM d'y rerenlr ja-
mala, deox cluêea de penonaes bien dtfférentëa,
let Jnfb et les nUgteotts. PonrquolF Le lcmp<
oft Ttralt Ana^^ae explique l'eipoMon dea Jullï ;
mail on ne le rend pu trop raiwn da bannjsae-
tnatt de* reUgiemee. T. Roum* ald.
D. Bouitiet , Ak. dei BMariau im CmJU tt il la
rrmia. ftl-n. -Hiblilon. Âmatm orMMi 5mf«
•«mMcH, 1, III. - Saina tkriMtif»,
aubAuisk 00 ANSEeiscH (saint), aliU de
FoDtenelle on S^t-VandrOle , ntort le M joHlel
833. Étant entré aa moDaslire de Pontendle on
iiaint'TaadriUe , Il M recommandé par l'abbé
OcTTolde ou Geroald, «on parent, k Chariema'
1^ qa'll fit à jUX'la-Chepelle, et qol le cbargea
lie diriger les abbajes de Saint-Slite t Reims, et
<îo Saint-Menge on Memmie t Chilons-sur-Mame,
Eiig07,llreçiit de l'empereur le béndlce de l'sb-
baje de Saint-FlalEi on Saint-Oermer, dn diocèse
•le Beaurals. Pendant qu'il étmt pteeA k la IMe
de cette abbaye, Il remplissait anasi les fonctiona
A'exfKtor operum regnUun , ou directeur de*
Iraranx exAcotéa par l'emperenr k Aix-la-Cha-
pelle , Mtns Eginbard ou Heln^ardus, comme
l'écrit le biograplie d'Ans^se. Louis le Débon-
naire ne le combla pas moins qne Cbiilemagne,
ai lot emiKrant succeMlrement te titre d'abbé
de Hnranil et de Salot-WandrlDe on Vandrtlle,
eorarae arait déjk f^tt ton père. II lui eonlla
BOMi pinceurs missions importantes. C'est ninsi
qne, vers l'an 830, tl le cliargea de se rendre
dans la Marthe e^Mgnole, ponr s'enquérir de II
conduite de Gantselin ou Gaueelln, gardien da
cette marcbe.
Ansé^st recommanda l'eiécotion de se* dis-
position* teet*n»entaire* k saint Hildeman, érft-
que de Beaimâs. Le nonJire des leRS dont 11 le
gratina ttmolgae de l'opulence de l'abbé. Celul«I,
d'afllcDr* , fit lemellieur oiagedes mnitificaiees
dori il «ralt été l'objet n rétabUt la disdptine
dana les abbayes qu'il dirigeait , restaura les édf-
Oces, et airicbit de Itrres nomeaui les U-
i4h)8i«qDes abbatiale*.
Mais SOB litre le pini imposant , c'est la place
qu'A meupe dus lliistotre littéraire du pays. On
loi dott le prentier reeaeQ des capitnltlié* de*
rob. Ce Art en l'an 817 qn'ilrassenibla,ainsiqa1l
te dn Inl-iBÉme dam ta préfiMC, les él<!mrnts épata
de ceii nKmniMits de noire législatian primitiTe,
L'ouvng* est diri*é en quatre llTres. Le premier
' ■ 161 articles, leacifiltulalresdeaiar-
n ce qd ooncenie tes matière* ecelé-
le second , cenx de Lod* le Débm-
nilre, reMih ans mime* roatières; le tnririfrme,
en 91 arides , les e^ittnlalres de Chariemagne
ré^emenlant les choses lanporelle*; etrifai , le
()uatrièrne , ceux de Louis, sur les mêmes sujets,
et classés en 77 article*. A ce dender Urre se
Irouient j<hdU trois apptfidice* GODaaa^kde*
cnpitulalres d'ori^nes diferMi et njxta*, deat
ANSÉGISE 743
quelqnes-nni tamoit omte de Chartemagne
( 1" ctS'appeDdia**), et le* autres de Louis
son lUs et de Lothain, son racmaseor (3* ap-
pendlM). Ce gnnd tnTtil, qid s'arrête k la
tnldènK année de Louis le DëhonnalTC, liit con-
tinué par Benoit , diaere de Mayeoee.
La coneetkin d'Ansé^te eut toot d'abord la
sanction de Louis le Débonnaire. Chsrie* le
Cbauxe loi donna fbree de loi ) et l'empo^nr
Loth^re poUia les deux recueils en l'an Ut ,
en y (()ovtaDt qndqne*-cui* de •<• propres cm^
Cette cdle^on Impériale (bt la prenrière Inv
primée : k IngoUtadt, en IMï ; k MayoïM,
en laos, klasiilte des lettres d'Hiocniar; enfin,
à Prancrort en lflI3, dans UCo/fecflo Contuet»-
dintim »l UguM ItJtperifUtum, de Goldast. Il
y eut bien aussi une édition d'Anséglse et de
Benoit, donnée en I MS par du TUlet , éTèque
de Saint-Brieuc; nuis elle n'alla pas Jusqu'k la
Sa. En 158S, Pierre Pitboa édita en an voluirn
iU'S* les mêmes recueils; mais cette édiUon
était peu soignée. L'édlUon de l»03, émanée de
Franfois PiUioo, vaut mieax. En ISIO , noDTeOc
édition; et, ta IS33, IMO, la9S, le* notM do
P. Slrmond. EnBn, les CapUularia regum
^ann>n(m,deBaluze,éd,deta77, i vol.in-lbT.,
reproduisent, et plus exactement que toqtesles
publications précâhates, les eeones d'Anséglse
et de BenoK.
TriUiËme a coolbodu l'thbé de Sahtt-Tandrflle
arec rarcheréqae de Sens dn même nom, et M
attribue k tort d'autres écrits. T. RoBEHnAui.
Gttia dMoiWR FmUantllmifiim , il>» Nibinon,
œ.U.-BiluB
, CvfltâlaTia TtfuM
V, \i. ~ PiMcLni, BlUMU. mailm tt W. mlatti.
AKsisiaB OU uisiisrs, ansbbscb, ah-
seiSDS, eofiji ANGifiutrs.éTéqaedeTroyea,
morl TETS l'an 971. ftrt éleré k l'épiscopit en
SIS, et devint, an rapport de MahiUan, dian-
celier du roi de Frutce Raoul oa Rodult. Pré-
lat et goerrier k la (bis, leion l'eqtrit de l'fr
poque, n mt blessé, en 9ib, dans on ei^-
gerâent avec lee Normands, qoi raTageaienI
alors la Boorgofpie. Ha l'an 946, Bogues le
Grand, duc de France, le dépota -rers Louis IV
d'Outrnner. Un antre bit remarquable dans
la.Tie guerrière de cet érêqne, c'est qa'k la
suite d'un dIfISrend arec Robert, comte de
Troyes , Il quitta cette Tille et se rendit k U conr
d'Othon, qui hil dtnna on coip* de troupes
avec leqûd rerlnt assiéger la TiBe épiscopAle.
Mais ces aindBabes abandonnèreot Ana^ise,
après 1« délûte de leurs compatriote*, devant
la Ttile de Sens , qnlls araîenl tenté de piller.
Les antenrs de la Galtia ehrUHana placent
cet érénemenl en 9S9 , et supposât que l'éréqua
l^t rétabli dans son éréché l'année s nha n te.
Maia la piemltre date est plus exacte.
—__ — — , nortiwnm, caroHt-
N (Jean-Loaii), grsTeur françaii, né
à Paris en 1754, mort eo 1813. H était aère
d'Augustin de Sainl-Aabiii, et Kproduitit avec
bonheur les cpnvres de ploaieuTS maîtres. Ses
meilleurs gravures sont : Adam et Eve, d'a-
près Lebarbicr l'alné (180H]; U Siège de Ca-
lais, d'après Birthâeiny ; Madame de Ponipa-
dour, d'après Boncher ; des scènes de Bacchan-
tes, d'aprÂsCarAme ; Molière faisant la lecture
de ion Tartuffe devant A'inon de Lenclos et
ou/reï, d'après MonsLBu (la 14) i portrait de Zn^/y-
Tolendal, d'après Verbnlot ; et Satiinua décou-
vert dans ta retraitr, d'après Taîllasson (1019] ;
enfin ,inarrà)n, d'après llestout ; et qnelqaes
vignettes pour le* ceurres complètes de Boasseau.
ANSBLNB OU ANSRLMO (uiat). Dé TCrS
1030, mort le IS mars lOSS. Son oncle, le pape
Alexandre II , le ctiargea, en lose, de diriger la
célèbre comtease Hathilde, et l'enToya en t073
recevoir de l'empereur Henri IV, rinvesliture
d'uD évAché. Cette otAme amiëe Alexandre n
mourot, et l'évtehé de Lacques qu'il avait gardé
JDsqo'à sa mort, passa k son neven. Anselme
consentit d'abord i recevoir llnvestiture, par la
crosae et l'anneau, des mains d'Henri IV, puis il
se repentit de sa Tsiblesse, et voulut l'expier en se
Taisant uMloe à Cluny. Un ordre de Grégoire Vil,
le rappela dans son diuctee. Anselme ent alors a
Goutenir une longue lutte contre les chanoines de
sa caltiédrale, qu'il voulait réfoniier, et qui fini-
rent par se joindre h l'anti^pe Guibert. Forcé
de quitter Lucques en lOSIi, il se réfugia à Man-
toue, où il mourut. On a de lui une douzaine
d'ouvrages, dont le plus important, Libri II
contra (fvihertam antipapam jtro Grego-
rio F//,publiépourUpremiire fnis dans tes ^n-
tiqux îtcliona de Canisius, a été réimprimé
dans le supplément de la Bibliotheea Patmm;
Paris, 1039.
Pibrtclni, BitltoiSticanixMaitlnjInuiataUi. ~ noU,
KotlUt UlerUlu dl ion .Awlno, reiarm H Laeca,-
ARBBLME (saint), archevêque de Cantor-
bery, né à Aoste (Piémont) en 10S3, mort le
21 avril 1109. H mena d'abord une viedisiipée,
et, comme Abailard, il parcourait la France en
teholastictft errant. Attiré par la réputation de
Lanfranc, il vint étudier au monastère do Bec
en Normandie, où il entra en loeo dans l'ordre
de Saint-Benoit. Trois ans après, il devint lui-
même d'abord prieur, pais, en 107S, abbédu
Bec, la plus célèbre école du oniième siècle.
Lanfrane, le maître d'Anselme, d qui avait
gouverné l'église de Cantorbéry durant dix-neuf
ans, était mort le 7t mai 10S9. Cette église fut
qua tre ans sans archevêque ; enfin, en 1093, on
dlut Anselme en quelque sorte malgré lui , et il
fut sacré le 4 décembre de la même année.
£n'l094, Guillaume U, dit i» Roux, lévitA
- ANSELME 744
de passer en NonnaDdie poor ailerar cette pni-
vince an duc Robert (I) son frère, et dwrda de
l'argent de tuas edtés pour bod eipéditioa. H ne
voulut pas se conlaiter de* cinq cents Kvrei
d'argent ( somme alors considérable ) que lui of-
frait Anselme. Le reAis que Bt ce prâat de la
donner une plai forte somme commença t le
brom'ller avec ce prince. A ce premier sujet de
mécontentement s'en a}oata btentM on autit.
Presque tous les prétaû d'Angleterre niniad
avec le roi le parti de l'antipape Guibert , qnli
reeonnaiMaient sous le nom de Clânent III. Ai
seluK, qui avait de nooveau Irrité le roi par sa
reluE de contribuer ans Itaisde guerre, demiodi
h Guillaume la permission d'aller prendre te
palltum des moins 41Irbaia n, légitime ftpt.
Cette permission ne lui fût pas acxOTdéei et,
dans une assemUée de prélats et de seignenn
( en 1095 ) où Anselme, secondé du seol évéqw
de Rochcster, soutint le* intérêt* d'Urbaia n,
on résolut de ne pràit reconnaître poar ndw-
vèque et primat un bomme si attacité au parti
du pape que l'on ni: reconnaissait point a
Angleterre. Ansdme voulut alors quitter l'Aagle-
terre: on l'eu empêcha; et après son retoari
Cantorbéry on l'arrêta, et on exila ks plu
fidèles serviteurs. Après an nrf ommriiV mrri ils
courte durée, Anselme reçut, en octotire 1017,
la permission de se rendre aiq)rèa d'UriiA H. '
n partit, avec Edmère, qui a écrit sa vie, et *nt
le moine Baudouin. A Douvres, s«a malles Ihnot
fouillées par ordre du n». B s'arrêta qodqH
temps il Lyon, et arriva, après la fête de PtifaM
de l'année suivante, t Rome, où il tronva tiate
la consiilË ration due è mvi mérite. Dans le cm-
cile que le pape tint à Bari le I" d'octobre lOM,
il disputa contre les Greea sur la procaaea
du Saint Esprit. Plus tard, Anadme revint ea
France; il passa de nouveau par Lyon, où il cooi-
posa divers écrits (le Traité de la Conoeptianvir
ninale, du Péché originel, et de la Rédeoiptiaa
des hommes), et apprit, i l'abbaje de laCtïw-
l>ieu, la mort de Guillaume le Roux, arrivée k
1 août 1099. Henri r' te rs{^a en Angletent,
et se brouilla bientôt avec lui pour lesinveslïtini
des bénéitces. Après te concile tena ot 1011
dans l'Églide de Westminata-, où fareitfd^oak
neuf évêques simontaques , U pailit de Mnaa
pour Rome les? avril 1103;D célébra iChaitM
laPenteciHe, et demeura au Bec jnsqn'kkDi-
août, pour ne pas s'exposer aux cbalàm de n-
talic ; enfin, il arriva ver» la fin de l'aiiliiiBH 1
Home, où il fut logé au palais de Latna. 1 M
retour d'Italie, il resta longlempe cai Frue^ ci
il se réconcilia, è l'abbaye dn Bec, avec leM
d'An^^rre, alors en Normaodie: eette réew-
ciliatiou avait été amenée par Adèle, comlMi
de BloU, soNir du roi Hairi. Le IS mM llUti
745 ANSELME
AMehne re|>rit Mm siège arehiépiaoopa), et mou-
rut trois ans après à Tàge de soixante-seize ans,
et dans la seizième année de son épiscopat Son
oorps lut porté à Cantorliéry, et enterré auprès
de odui de Lanfiranc.
Saint Anselme laissa différents ouvrages, dont
▼oid les principales éditions : la première est de
Colonie en lftl2 , due aux soins de Jacques Pi-
card de BeauTais , chanoine régulier de Saint-
àugustin, de Tabbaje de Saint-^ctor-lez-Paria.
En 1630, le P. Ibéophile Raynault, jésuite, fit
mprimer à Lyon les cenrres de saint Anselme,
et y ajouta diverses pièces qui avaient été tirées
de la bibliothèque du Vatican. Il les divise en
quatre parties: Didactica, Ascetica, Parxne-
tiea^ et Notha. Enfin le P. dom Gabriel Gerberon,
rdi^^eux bénédictin de la congrégation de Saint-
Maur, a donné en ie75 une nouveOe édition
des œuvres de ce prâat, imprimée à Paris;
il a eu soin, non-seàilement de revoir les an-
ciennes éditions, mais encore les manuscrits
eonservés dans les riches bibliothèques de
France el d'Angleterre; il a vu dans celle de
Coton diverses épttres inédites de saint Anselme,
et il en a formé un quatrième livre, qu'Q a ajouté
am trois que le P. Picard avait d^à publiés. H
divise ses oeuvres en quatre parties*: la pre-
mière contient les traités dogmatiques de phi-
loeof^e et de théologie ; la dmxiènie, les pièces
d*exliortatlons, comme les sennons et les homé-
lies; la troisième, les œuvres ascétiques ou
qiiiitueUes; enfin la quatrième, les épttres. On
y trouve aussi des notes et des éclaircissements.
Le même dom Gerberon a iqouté à ces ouvrages
ceux d*Edmer on Éadmer, moine bénédictin, se-
crétaire d'Anselme, et auteur de la Vie de ce
saint prélat
Saint Ansehne fut un second Augustin, supé-
rieur à tous ses contemporains par la sagacité
de son esprit et ses talents en dialectique,
^al aux plus éminents en vertu et en piété.
à lui se manifesta vivement le besoin d'une
philosophie religieuse, et il s'efforça d'y satis-
foire en ramenant à une même série de rai-
sonnements les vérités religieuses, rédigées,
pour la plupart, d'après la doctrine d'Augustin.
Ce fixt pour cet objet qu'A composa son Mono-
ioçium^ sive exemplum meditandi de ratUme
JUiei; l'auteur y essaye de développer systé-
matiquement la science de Dieu et des choses
divines d'après des principes rationnels, tout en
mettant la foi au-dessus de la théologie natu-
leDe dans son Prosloçium (Monologue adressé
à l'esprit) , autrement fantitulé Fides quœrens
intelîeetum, où fl se proposa de démontrer
r^Jstence de Dieu par l'idée du Très-Grand
(e'est-à-dire de l'être parfait). Un moine de
liarmoutier, Gimnilon, combattit avec habileté
eette preuve ontologique. Ses écrits, Cur Deus
homo , et de Concordia prxdestinationis , ont
lait époque dans l'histoire de la philosophie
clirétienne. Anselme peut être considéré comme
746
l'inventeur de la métaphysique scolastique,
par l'exemple qu'il donna le premier, bien que
d'autres voies aient été préférées, et qu'une
partie de ses idées soient restées sans dévelop-
pemoit.
rie de ittint jéntetme, par Éadmer. son secrétaire, et
par dom Oerberoa, dans les Jeta Sametorum des Bollan-
dlstes , II , p. <Si. — Onill. de Malmesbnry , de Gettis pfm-
tiltcum jângl&rwn. — BUMre littéraire de la Frâoee^
IX, p. 398-441. - IJnRsrd, Histoire d'Angleterre. —
M. Ampère, Histoire littéraire de la France. - ti. llau-
réaa, De la philosophie seotastiçve, t I, p. 177 et saW.
~ M. Boochltté, le Rationalisme chrétien à la /in du
onMiime siècle: Paris, ISM, tn-S*; ~ Ratnerl, Morica
paneçiriea de saint Anselme; Modène , 169S-1706 , k ▼•!.
ln-40. — JoanlB Saltaberlensls, de F'ita jtnselmi, dans
Wbarton , jânglia sacra. II, p. IM. — Frank , jtnselme
de Cantorbénfi Tobln^oe, 1841. — Basse, rie dTAn-
selme de Caniorhénf,- Lelpiit, t8«t, in-S«.
AHSBLMB DB Li^B, doyen de la cathédrale
de cette ville et historien , mort , à ce que l'on
suppose, vers l'an 1056. L'évêque Vazon se l'at-
tacha à cause de son mérite éminent, et le suc-
cesseur de Vazon alla avec lui en pèlerinage à
Rome en 10S3. Anselme devint ensuite doyen de
la cathédrale. On a de lui une Histoire des
évéques de lÀége, commence déjà par le cha-
noine-Alexandre, et continuée par Anselme
vers Tan 1050, jusqu'en 1050. L'ouvrage se
compose de deux parties : la première contient
l'histoire des vingt-sept premiers évéques de
Liège r c'est une reproduction de la même his-
toire, par l'abbé Hériger; l'autre partie est la
suite des évéques jusqu'^ Vazon inclusive-
ment L'auteur déclare qu'U a puisé aux sources
et à ses propres souvenirs. Cette seconde partie
se trouve dans Martène, d'après un manuscrit
ancien déplus de six siècles, émané de l'abbaye
de Saint-Hubert, et qui avait appartenu à M. de
Crassier.
Martène, Ampliuima eotleetio, t II, ITM. — Fabri
dos, B<M. med, et inf. œtatis, llb. 1. — Sai, Onomasti-
eon literaHwn, p. it. - D. Rivet, HUtoire littéraire de
la France, t. Vil, 471-476.
AHSBLMB DB EiBBMONT (le oomte), chro-
niqueur français , mort en 1099. H dMcendait des
anciens comtes de Valenciennes : ses parents lui
firent donner l'instruction que comportait l'é-
poque; et, à juger d'après ce qui reste de ses
écrits, U répondit à ce qu'on attendait de lui.
De 1070 à 1095, Ansehne ne s'occupa guère qu'à
doter les abbayes ou les monastères, celui de
Notre-Dame de Ribemont en particulier. Mais
lorsque, en 1095, le concile de Clermont décida
la croisade, le comte de Ribemont se rangea sous
la bannière de Godefroi de Bouillon; Les histo-
riens de l'expédition rendent témoignage à la
valeur d'Anselme. H se distingua devant An-
tioche et Nicée ; mais le siège d'Archos ou Arcos,
dans le voisinage de Tripoli, devint funeste au
comte de Ribemont, qui 7 perdit la vie, d'un
coup de pierre reçu à la tête. Un chroniqueur
contemporain, Raymond d'Agiles, raconte que
l'infortuné croisé eut, la nuit qui précéda sa
mort, une vision qui lui annonçait sa fin, et
qu'il s'y prépara dès lors sérieusement.
747 ANSELME
li ne reste do lui que la seconde de tes deai
Relations des événements de la croisade; elle
a été recueillie , d'après un manuscrit de Baluze,
pard'Achéry. Gomme la première, cette relation,
mentionnée par Guibert de Nogent, s'adresse à
Manassé, archevêque de Reims : Anselme lui
rappelle ce qu'il a déjà raconté touchant la prise
de Nioée et le passage de la Romanie et de l'Ar-
ménie par les croisés; et il voit la cause de leurs
succès dans les prières qu*il avait recommandé
de faire pour eux.
Fabridus attribue, k tort, an comte de Ribe-
mont une description de la terre sainte , qui se
trouve dans les Antiquts lectiones de Canisius,
t. VI. C'est évidemment l'ceuvre d'un Anselme
postérieur de plusieurs siècles à celui dont nous
venons d'écrire l'histoire. V. Rosenwald.
D'Achéry, Splcilegium, t. VII. — QnU>ert de Notent
•t RayiD. d*Agtles, dan* Bongare, GMta Dei pêr Frmti'
cos, 1611. - UUtoirt littirçÀn, t. Vlll, 496-wo. - Fa-
brlciiu, Bibiioth, tnêd. et injlm. latin., 1. 1.
ANSBLMB, moine de l'abbaye de Saint-Remi,
iîcrivain du onzième siècle^ On ne sait rien de
sa vie : seulement il écrivit en 1056, sur l'in-
vitation de son abbé, la relation de la dédicace
de réglise de Saint-Remi, en 1049, par le pape
Léon IX. Son livre est faititulé Histoire de
P église de Saint-Remi de Âeims, et contient
diverses parties : 1** Description de la nouvelle
église; — Relation du voyage du pape Léon IX
à Reims : cette partie du livre a fait appeler
cet ouvrage, par Sigebert, r Itinéraire du pape
Léon JXf et compte rendu du concile tenu en
cette occasion les 2 et 3 octobre 1049; — Dé-
dicace et translation du con^s àe saint Rémi
en octobre 1049; — Récit de quelques mi-
racles, avec une lettre du pape aux Français
pour les engager à célébrer la iéte de la trans-
lation de saint Rémi.
74a
Siffebert, De Scriptortimi eoclesiastieis, eh. m. — Ma-
blIloD, jicta Sanctorum ordinit S. Bmedicti. — liiii.
Mt. de la France, Vil, ^TT-vrs. - Fleury, Uist* êoelés.
ANSBUiB DB LAOff , en latin Anselmus
LattdinensiM 9 célèbre théologien, surnommé
Doctor seholasticus , mort le lô juillet 1117. Il
était filé d'un laboureur, et étudia probablement
sous saint Anselme de Gantorbéry , à la célèbre
abbaye du Bec en Normandie. Vers 1076 on le
trouve à Paris tenant une école avec Manegold,
surnommé le Maître des docteurs, et contribua,
|)ar son enseignement, à jeter les fondements de
l'université de Paris. Le pape Eugène m ( Mar-
lot, Metropolis Kemensis Historia, t. Il,
p. 285 ) le désigne comme le restaurateur des
études théologiques en France. Un peu avant
1200, Anselme revint dans sa ville natale pour
diriger l'école attenant à la cathédrale, dont
il avait été éln archidiacre. L'école de Laon at-
tira des jeunes gens de tous les pays de l'Europe.
Ennemi des sublilit^^s théolo^iques , AnseJme
s'attachait surtout à former le cœur de ses élèves.
Aidé de son frère Raoul ou Rodolphe, qui
montrait la dialectique, il t'était réser\é l'ensei-
gnement de la théologie, qui coBSitUH dias «s
sûnple exposition de. l'Ecriture- aainle y ap|io)H!
sur l'autorité des Pères de l'ÉgUaa. AbaiUnl \t
dépeint comme un vieillard orthodoxe , instruit,
disert, mais dont l'esprit manquait de fermoir
et de décision : « Qui l'abordait incertain sur un
point douteux, le quittait plus inoertain encore. *
Il charmait ses auditeurs par une éioDnaiifte fa-
cilité d'élocution; mais le fond de» Idées était
peu de chose, et il ne savait ni résilier ni lalii-
faire à une question. « De loin, dit Abailard, c'é-
tait un bel arbre chargé de feuilles ; de près, il
était sans fruits, ou ne portait que U figue aride
de l'arbre que le Christ a maudit Quand il allu-
mait son feu, il faisait de la Aimée, mais peisi
de lumière. » Ce jugement n*est peat-étre pa.<
exempt de partialité; car AbniUrd, de dise^
qu'il était, devint un des plus «rdeots adfcr-
saires d'Anselme de Laon, Ce fut en 1113 qu'A-
bailard suivit les leçons de ce maître. On cite es-
core, parmi les disciples d'Anselme, VIoclin, ap6-
tre des Vandales et des Bohémiens; Goiliaiinu!
de Champeaux, évoque de ChAlona ; Gilbert de li
Porée, évèque de Poitiers; GeolTroi leBretoact
Hugues d'Amiens, archevêques de Rouen; Mal-
thieu, cardinal-évèque d'Albano ; Gui d'Élampes ,
évèque du Mans; Guillaume de Corbeil, arebe-
véque de Cantorbéry en 1123, et Robert de Bé-
thune, évoque d'Hereford, tous perïioansi^
célèbres de leur temps. En un mot, Técole de
Laon était alors aussi renommée quera?aitété
celle d'Alexandrie sous Origène; son apogée
dura depuis 1100 jusqu'en 1117.
Plein de modestie et tout entier à son cwei-
gnement, Ansehne refusa pour Im-mème pla-
sieurs évèchés, et pour ses neveux les titres de
noblesse que lui avait offerts le chanoelier
Etienne de Garlande: « Laissez mes neveux, loi
dit-il, dans la condition oà ils sont nés; je
me reprocherais de leur avoir procuré de»
honneurs si contraires è l'humilité que noos
recommande l'Écriture. » La mort de Couq,
évoque de Laon, en 1107, fut roccasioB de
graves désordres. Le chapitre élut Gandry éif
que , à la sollicitation du roi d'Angleterre, is-
selme seul s'opposa à cette élection, et alla ea
conférer avec le pape Pascal II , qui se trou-
vait alors à Dijon; mais sa démarcbe fut u»
résultat. Quelque temps après, le peuple de Laos,
mécontent de la conduite de Gaudry, nassacn
cet évèque , et mit le feu à l'évèché et à la tré-
sorerie : l'incendie se communiqua è lacathéditle,
qui fht réduite en cendres, « Anselme, qneDîeo,
dit le moine Hermann, avait sauvé corone m
autre Jérémie, pour consoler son peuple.il
alors connaître les différents passages de Xas^
tiire appropriés aux événements, et eapsbiss
de ramener la soumission aux ordres de la Pi^
vidence. >' (Guibertus Novig. , De vita sus,
p. 528.) 11 parvint à rétablir l'ordre, et rnoorot
k un Age très-avancé. Son corps fut eoterré
dans l'abbaye de Saint-Vinoent , et répitif^ie
749
AN8ELMK
TM
(iiron plaçi Bor m tombe a été longtemlM prise
l^ouf celle d*Aiudme de Oâdtorbéry.
Plusteurs otttrageft d'Anselme de Laott ont été
attribués à son brnno&yme, archevêque de Càn-
tnrbéry. Léft plus ftuUienticpies sont : l"" tme
^lose interttiiéalre de rAncHm et du Nouveau
Testament, dont le texte est étpUqoé par de
courtes notes, tirées prindpâleinent des Pères
de TÉgUse. Cette glose fut prise pour tnodèle
pat la plupart des commentateurs postérieurs,
et sdrtout pal* Gilbert deUPorée et Pierre Lom-
bard. Ansdme fit aussi des additions à la glose
hiarginale {Glona ordlnaria) de WalafHd Btra-
bon, et le tottf ftit publié sons le titte i Gloua
ànterHiMtu in toium Vêin» ti Noûum TfBtn-
menium, una mm gl»$sn àrdinmia édita ^
Bàle, 1509, 1506, fai4bl. on a encore publié sous
le nom d'AnseUne (probablement Anselme
ë^AUdB^rm), des tootmeoiiires Mir saint Mat-
tbiea» MIT lea Psaumesi sur saint Jean , sut*
TApoealypse j OologM» I07ê et leii, et ABrersi
1661 , id-r. F. H.
Histoirt Uttérokrê de la France, t. V||, p. gMI;
t. IX. p. Ml U V, p. M. — UloB« , MièUotMecaaacra,
p. tio»
ausblmb de ffavelberg, éréque salon ^
mort en 1199; L'empemi' Lettaàfa« n reutroya
à Conatantinople I après 1137 f piDbèblemeDt
pour eonférer atee ieaA ComiièiW) qni y régnait
alors, au st^et des uatiètes qui ataiebt donné
UeQ précédemment à ùné ambassade de l'em-
pereur d'Orient. Anselme entra aussi en contra-
Verse ateé les membres de l'Église grecque» ft
rocoasion des dissentiments uui la séparaient
de l'Église latine. En 1148, l'envoyé de LOf-
thalre tint A Tuscolum ; il s'y rencontra avec te
pape, qui l'invita à lui rendre compte de ce qui
avait été dit de part et d'autre. C'est ce qui
donna lien à l'ouvrage d'Ansebne, intitulé i
Xvti«e({iEV8i (le Pour et le Contre). En 1155,
il fbt élo arcbevêqne de Ravenne par le peuple
et le elergé de cette oité» et exarque de la pro-
vince par l'empereur Frédéric Barberousse, au
retoof d'une missiott que lui avait confiée cet
empereur, à l'efTet d'entramer Emmanuel Corn-
aène dans une alliance contre le roi de Sicile.
L*Aimxfl(|ava d'Ansebne se trouve dans le
Spicilége de d'Achéry; fl est divisé en trois
partiea. La jprendère traite de la perpétuité et de
Tonité de l'EgHse ; la seconde partie rend compte
de la conISraice publique d'Anselme avec Tar-
ehevéque de Nkxmiédie, sur la procession do
Saint-Esprit L'archevêque concède ce point que
iè Saint'SspriÉ est du Filet qu*U est envoyé
par hti, et qt^il entend la parole du FiiSi
Seulement cela ne veut pas dire que le Sainl-
Espritprocècto du Fils, point de controverse qui
ne se trouve pas formelleraent exprimé dans
rÉvangile. La troisième partie est la relation d'une
autre conférence avec le niéme nrclH^v^que au
siijet de la prééminence de rÉgUse de Roine.
L'adversaire d'Anselme accorde encore que
cette ËgHse est l'aînée des deux sœurs; U lui
reconnaît le droit de présider les oondles ; mais
B lui reAise le droit de réglementer l'Eglise
grecque sans son oonseblement, et sans y être
autorisée par les tettnes mêmes de la sainte
Écritufe. Le Mste dn livre a trait aux usages de
la commnttion grecque. Ces deux dernières («r-
ties de l'Mivrage sont écrites en forme de dia-
logue;
irAaMi^, aptotwyi am » 1 1. 1* êdlt. - Oadln, Com-
tOêtUarius de Seriptoribyê Eeelêêia anUqtm, t. U,
col. 1418. - Fleurj, iHil. eeelés., 1. LXIX . ch. 17 et kt,
lit. LXX. 4 el M. - DttplB, BÛt. det Controv., ete.,
dirii le dotuMiuë llMe.
*AHSBLMB {tkedalîu)^ sculpteur milanais,
vivait vers la fin du douzième siècle. On voit
sur une des portes de Milan , avec une inscrip-
tion latine portant le nom de ce sculpteur, un
bas-relief assec grossièrement exécuté, et re-
présentant reXpiUsion des Jnif^ et des ariens.
Les ligufiis en M)nt courU*», et manquent de pro-
portion. Hagen parie d'Ansebne dans son ou-
TAige intitulé Briefe in die tieimath.
Nagter, Neuet ÀUgétiêeinê$ MWnitlêr-lgxieoH,
«AKkflljMS DB PARMB {George) a écrit
suJr là musiqiie, et vécu ad quinzième siècle,
tierber croit que c'est le même qu'Anselme Fla-
mand, musicien du duc de Bavière, considéré
pir Saoconi comme le premier auteur de l'addi-
tion de la septième note aux six premières de
riiexacorde de Gui d'Arezzo. Mais cette opinion
ne se soutient pas; car Anselme de Parme a
vécu à une époque antérieure à celle dont parle
Zaeeeni, qui est le seizième siècle. Gaforio parle
d'Anselose dans ses ouvrages ; et c'est d'après je
premier de ces auteurs que Forkel le mentionne
à son tour. Mais les doutes disparaissent devant
la découverte d'un manuscrit d'Anselme, inti-
tulé De hortnonia dialogi , foiteen 1724, dans
des droonstances assez curieuses. Un ami de
Pierre Maxzuchdli , directeur de la bibliothèque
Ambrosiemiei étant entré diez un épicier, re-
marqua que, pour envelopper l'oljjet vendu, le
mardiand décbirait une page d'un in-rolio sans
couverture. L'achet^ir acquit le volume, le
montra h MaizuelieUi, qui reconnut aussitôt
combien U était précieux , et le déposa à la bi-
bliothèque Ambrosienne. U parait, au surplus ,
que cette copie des dialogues d'Anselme avait
appartenue Gaforio^ Voici, en effet, ce qu'on Ut
à la fin du manuscrit , et d'une autre écriture que
celle du corps de l'ouvrage : Liber Franchini
Gafori Laudensis, musieœprofessoris, Medio-
lofii phonasci.
Le P. AfTo fait d'Anselme un professeur de
mathématiques, et assure qu'il était mort avant
1443. Le titre de l'ouvrage cité vient à l'appui
de cette conjecture; car il est ainsi conçu : Pn^-
stantissimi ac clarissimi miuici, artium me-
dicinœque ac cutrologiw consumaiissimi An-
setmi Georgii Parmensii, de musica die fa
Oabuuuuh;. Ou conclut di» là qu'Ansdiac était
à la fci? muàicicn, médecin , et astrouorae ou
751
ANSELME
7»
astrologue. L'oorrage de Earmonia dUUogi
est dédié à un des inteiiocoteure, Pierre de
Rossi, appelé, dans le texte, Pietro de Rubeis.
Ce personnage avait été le protecteur d*Anselme.
La dédicace est ainsi conçue ; Magnifico nUlUi
domino et ben^actori meo optimo domino Pe-
tro Rubfo, Georgius Anselmus saltUem et re-
eommandationem : Disputationem nostram de
Harmonica celesti qtuxm Corsenx septembri
proximo in Balneis habuimus redactam tua
jussu his in scriptis ad te mitto. Quantum
tamen recolerevolui : Quatenusquod erratum
aut neglectum Juerit pro arbitrio emendes,
Vale integerrime héros. Ex Parma, idus aprilis
1434. On Toit par là que l'ouvrage fut terminé
au commencement de cette même année.
Le livre De Harmonia dialogi se oompese
de quatre-vingt-sept feuillets in-fol. H est divisé
en trois dialogues , intitulés : 1** De Harmonia
eelesti;^ V* De Harmonia instrument€Ui;
— 3^ De Harmonia amtabili. Il est à regretter,
pour l'histoire de Tart, que les exemples de mu-
sique manquent dans le manuscrit.
Affo, MêWioriê dêçH SerittoH 0t L&UêraH ParwUç-
çiani, — Forkel, LittéraUtré wuuteale. — Oerber,
ITeut» Lexik. der Tcfnk.— Zaeeoni, Prattiea M ffutica,
part. II, cb. IV. — Féttt; BioçrapkU uiéotTMlU eu
Muticiem,
ANSBLMB OU AN8BLHO (Georges)^ poflte
latin moderne , né à Parme d'une ancienne fli-
mille, vivait au commencement du seizième siè<
cle. Il fut médedn du collège de Parme. On a de
lui : Georgii Anselmi Nepotis, Spigrammaton
libri septem; Sosthyrides^ Palladii Peplus,
jEglogœ quatuor ; Venise, 1528, in-8» ; livre trè»-
rare!; on trouve quelques autres poésies d'An-
selme dans les Delicix Jtalorum Poetarwm de
Gruter, p. 230-239, dans VAggiunte alV appen-
dice di varg-sogetti Parmigiani de Ramuodo
Pico , dans la préface du Faloniere del Tuano
de Bergantini, dans le lÀbro d'arme et d^amore
de PAito^ne d'Andréa BaCbrdo, Parme; 1508,
iD-4° ; — Spiphyllides ; c'est un commentaire sut
quelques comédies de Plante, imprimé pour la
première fois dans l'édition de Plaute publiée à
Parme, 1509, in-fol., et reimprimé dans l'édition
du même auteur, donnée à Venise en 1518 ; — la
Fie de Jacobo Cavioeo mort en 1 5 1 1 , et né à Parme
comme Anselme. Cette Vie taX publiée avec le
roman de Caviceo intitolé JÀbro del Peregrino ;
Venise, 1520 et 1547, in-8«. L. J.
Mazzuchelll, icrtttoH d^ltaiia.
AHSBLMBtou AHSBLMO (ÀHtoine), juris-
consulte hollandais, né vers la fin du seisième
siècle, mort en 1668. H fut échevin d'Anvers,
et laissa plusieurs ouvrages de droit public, dont
les principaux sont : 1* Codex Belgicus ;Aa7eny
1649, in-folio; — • 2" Scribonianus Belgicus;
Bruxelles, 1663, in-folio ; — 3** un Recueil d^é-
dits en flamand,' 1648, 4 vol. in-fol; un autre
de Consultations, publié à Anvers en 1671, in-
folio.
FoppeiH, Bibliotfi^ea bêlgica.
ANSELME DB SAiHTB-MABiB (le P. Pierre
de Quibours ), généalogiste ftviçais, né à Paris
en 1625, mort dans sa ville natale en 1694. n
était de l'ordre de Saint-Augustin, et a publié :
V Histoire généalogique et chronologique de
la maison de France et des grands qfjieien
delà couronne, 1674, 2 vol. in-4** : livre ea^
tinué par Dufoumi et par Ange de Sainte-Bo-
salie et Simpliden de l'ordre de Saint-AugostiB;
9 vol. in-fol., 1726-1733. Il se compose de troii
parties qui avaient été publiées séparément sou
les titres : le Palais de V Honneur, conte-
nant les généalogies historiques des illustres
maisons de Lorraine et de Savoie, et dephh
sieurs nobles fammes de France, 1663-1061;
in-4''; — le Palais de la Gloire, contenat
les généalogies historiques des illustres mas-
sons de France et de phtsieurg nobles /&-
milles de VBurope , 1664, in-é"^ ; — UsSOem»
héraldique, 1675, iiH4*; — le Palais de
r Honneur, oulaScienee héraldique du blasoM,
contenant Forigine des armoiries, etc.; Psrii^
1686, avec fig.
Leloof , BiMetMiqm AMofifM dé Promet, L D,
n« 1MS7. — David Dément, Bib U ûtké q m cerimts, 1 1;
P.SSI.
AN8BijkB(le P. Antoine), célèbre prédiea-
teor, né le 13 janvier 1652 ànshsIourdalB, dias
le comté d'Armagnac, mort à Saint-Sever le 8
août 1737. Fils d'un diirurgleo renommé, il éte-
dia à Toulouse, et se livra à l'éloquence maét.
n débuta à Giroont comme prédicateur, et lei
premiers succès lui valurent le somom de Petit
Prophète, n alla ensuite à Toulouse ; ce fet là
que le marquis de Montespan l'entendit prêcher,
et lui confia l'éducation de sou fils. Anselme fint
avec son élève à Paris, oh ses sermons atliiè-
rent un nombreux auditoire. Madame de Séfi-
gué en fait un grand éloge (lettre du 8 avd
1689). En 1581, l'Académie française le dédpi
pour prononcer le panégyrique de saint Looiiy
et dès lors Anselme prêcha souvent à la cour d
dans les principales ^ises de Paris, fin 1710, 1
devint miNnbre de TAcadémie des Inscriptfoai ,
et mourut à quatre-vingt-dnq ans dans VMtift
de Saint-Sever, que Louis XIV lui avait dooséB
en 1699. On a du père Anselme: des odes im-
primées dans le Recueil de V Académie des Jea
Floraux de Toulouse; — des paaégyriqan
des saints et des oraisons ftantibres à Paris <■
1718, 3 vol. in-8^, avec son portrait; — Set-
mons sur Vavent, le carême et sur disen
sujets ; Paris, 1721, 4 vol. ln-8^ et 6 vol. fai-lS;
— des dissertations insérées dans les JMmI*
res de r Académie des inscriptions et beUth
lettres, années 1724 à 1729.
Lettrêt dé Madame de Stviçné.^Oirme et Elcfeili
Biblioth. sacrée. 4
ANSELME {JacqueS''Bemard'Modestei^*)f
général fhunçais, né à Apt le 22 juillet 1740,
mort en 1812. Colonel de grenadiers avant la B^
volution, il fut âevé au garde de maréchal as
1791, «t ttar^fi du eommuidcDiait de
D Tar. Lon dei trovbtcaoocuioiiDét 4
I en ittU I7SÎ par Iw soldat* dn ré-
e Venuaiidola, AnEdme u reodil am
iTec lea antoritéi de la *ille, et purint
la mntiiu. Dans le mof* de septembre
il passa le Var k la tête da son corps
s'empara de Nke et de la rortereste de
I ; il fit «nniile cafritukr le cUleaa de
he, défendu partent [dtees de canoo,
la uoe victoire complète sur reonani.
nabre 1791, un aida de camp du gé-
«Ime, accompagné d'mw nombreose
1 de Harseillsii , présatta à la ctHiren-
om du général, quatre drapeaox pris k
Peu après le général Anadme ét^oaia
1, etfutbattnhSMpella. Le* eommis-
orës h l'année du Var le snqMndiTcnt
ctiooi, et l'aceiuèreiit d'avoir brorisé
dans le par* de Efic«. n publia nk JW-
ulifieaUf en man 1793 (brodnire
â page* ], où il attribue les désordres
t lieu à la n^gmce dn général Mon~
A la séance du te ftrrier, Ànsdme
i d'arrestation, et eatojt K l'Abbaye,
tkm du 9 thermidor ( 17 Juillet 1704 )
I la liberté, et D finit saaioon dan*
ire retraite.
■K. Voy, ASCIUH.
LMi ( fiojtita ), médedn, né eo Ugnni,
1* la seconde moitié dn dlx-s^iÛme
neifa la médecine k GAne*. On a de
e diicorto delta Pette; Gènes, 1A30;
ntlla quale fi diehlra Feuerua
le; Gènes, 1038, iB.4°; — CotuuUa-
•l. Pellina Spirmta; Bologna, 1A43,
LHI (JtfleAet-^n;e),pdiilreilalien,
ncqnes, Tiratl dans la première mollié
le siècle. Il fait le plus d'honneur i l'é-
iienne , et eut pour premier maître
le Sodoma ; □ jouit k Panne de* eon-
orrège , qu'il aida ensuile dans la di-
de la cathédrale. Le musétini du
de ce mettre un eicellent tableau sp-
LMO ( Gior^ ) ,
natif de Parme, mort en 1440, était
poète latin de ce nom. On trouve dans
lèque du Vatican un manuacril intl-
lii de Anselmi Ailronomia. n y a en
0* le* poëmes du pelit-fili , deux épi-
intitulé : la première. In Dialogos de
a Georjjii Atuelmi avi.-l'autre, tn
troloçKantmtnstttvtionma Geôrgil
itH. Le poète consacra encore k la ro^
lOo tieuJ l'inscription tuivante, placée
M Satat-Thonas, k Parme : MemorUe
- AKOAUX 7M
etorga JmtOnii m, Hri iO^itr., gvi ma-
them. duo de XX, Yoluminibtu lis {«mm
rMXNwU, Btorgiiu Anâelauu ptoMHu. ao-
posposuU.H.M.H.If.S.
• Mwuivs {Awtlhu OU AureUo Anulm^,
médecin , natif de Mantooe , vivait dans la pre-
iniëro moHié du dix-septième slède. n eot ta
titre 4e premier médecin dn duc de Mantooe,
On a de lui : Gerocomica , titfe dt senum &egi-
mineoput; Venise, isoe, in-t^ L'auteurjOit
l'éloge de la vidlleau , qu'il n'avait pas cocore
attdJlte; il indique aoilônt le régime qui conviait
kcet Igedelavie.
'ANiBuiro DE JAHVA, chiru^ieii dn trej-
lUfne dède. On l'a cm originaire de Gènes;
mais, d'après une andeone liste des proTeiaenr*
de Montpellier, S est natif de la Porte, village
du Languedoc, Sprengel lui donna, on ne sait
SUT quelle autorité, te prénom de Sapliite, et le
coorond avec BaplUte Aruetmi de Gènes. B est
inentioiLné dans la CAirurjrle de Lanfranc, pour
une ^>plicatlon malheureuse do trépen ; et Gid
deChauliacledte,souslenom d'^nterieiu de
JtMua, oonuM llnventeiir d'un onplitre com-
pM4de réaine, de térAentldne, de vinaigre et
de certahws herbes, empUIre qu'il avait pr6-
tenté au p^e Bonibee vm. H.
Attne, tUmotrtiit la/aemlU it màitcttitàt liant-
ptUHr. f. IM. - Ediar, MtUath. tMnreUm. - Sfna-
ARSUDX (Jean-Joieph-ÉUimor-AnloUte),
peintre dliistoire, né à Liège en 1704, d'une
fkmiUe comme dana le bureau. Il commença
par l'étude dn droit, qu'il quitta pour se livrer
A celle des beaux-arts, a j fit de tels pn^rès,
qu'i dix-sept ans il mérita de recevoir des
matais du prince de Liège, qui venait de
fbnder une académie de peinture , la mèdaUle
d'or destinée an premier pix de dessin, n se
rendit ensuite k Anveia, pour j étudier l'école
Oamande; puis, entraîné par un jeime Français
qui lui avait vanté l'école de Paris , U vint *';
perfectionner aou* lea David , le* He^iaull et
les Vincent, et remporta de* prix dan* difTA-
reuls concours. Ne pouvant se rendre en Italie,
il éludiales chefs-d'œuvre apportés en France k
b auite de no* vicloirei. Des portraits en ped ,
entre autres celui du maréchal Kellermann, de
m"* Mésertl, commencerait la réputaUon d'An-
siaui. En isoi Q exposa une SapÂo et une léda
quiattn«renti'Bttentionienl810,An^iftie et
Médor Inscrivant Itttr» nom* sur ka tnmc
tTarbre, tableau fort admiré aiors;eten 1813
etlSI4, rjMomptionet fafidnirrecfion. Llns-
titut le cite comme on des peintre* qui méri-
taient le plu* d'être employés par le gouverne-
ment. Il peignit enraite un JtlcAefi«u présentant
te Poiuiin à Louit XIII, pour le mnsée de Bor-
deaux et pour rtiOtel de viUe dtCoye ; un Retour
de Venfant prodigue, qui lui valut une mé-
duUe d'«. Ce tableau lU niTi A'm SaUtt
765
ANSÎAUX — AN80N
7M
Jtcoi reproeham à Hérode ia conduite li-
cencieuse; à*vaï Jéstu béniuant les enfants;
enfin d'an Moise sauvé des eaux, tous trois ex-
pos<^s au salon de 1821. 11 (Il enoori» plosienn
|K)rtrait8 d'hommes célèbres', reman^uables par
la ressemblance. Ansianx ^vaillaity refs la
même époque, à une Flagellation de grande
dimension pour la cathédrale de Metx, et à
une Annonciation de la Vierge pour l'infirmerie
de Marie-Thérèse. On a distingué, à l'eiposition
de 1824, son tableau représentant Saint Paul à
Alhènes, La cathédrale du Mans a de cet ar-
tiste un tableau représentant V Adoration des
Mages , et la cathédrale d'Arras , la Résurrec-
tion, Ânsianx a traité aussi des si^ets dans le
genre gracieui, recueillis par quelques ama-
teurs.
Gabet , ÙieHùnntUre tlet arUstet de técoU française
uu dix-neuvièm« iiiele. — Naf ter, Neues ÂUgemeine»
KUnstler-Uxicon. — BioçrapM» uMvenêlU ^t porta-
U9* des Contemporaini.
ANsiAUX ( Emmanuel- Antoine- Joseph ) ,
jurisconsulte belge, né à Liège le 1^' janvier
17Ô1 , mort à Munster le 27 février 1800. Forcé
de s'expatrier à la révolution liégeoise, il se re-
tira en Allemagne , où il devint historiographe
de Tordre noble de Saint-Hubert, et conseiller
intime de la duchesse de Wirtemberg. On a de
lui des Mémoires pour servir à V histoire de
Liège, ou Collection des discours historiques
qui ont concouru à la Société d'émulation ;
Maestricht et Liège, 1785 , fa-8*, p. 95-107 , et
plusieurs articles insérés dans VEsprit des
journaux. Parmi ces articles on remarque une
JS'otice sur Lambert de Vlierden, novembre
1784 ; et une Notice sur Charles du Méan.
Bec de l.lëvre. Biographie liegeoitt.
* A N s-iR.'v-MALiiL, sumommé Abou-Hamzahf
l'un des compagnons de Mahomet, mort vers
l'an 710. n était de la tribu des Khazrcy. A dix
ans, il embrassa l'islamisme, suivit Mahomet à
Médine , et combattit avec lui les Arabes en di-
verses rencontres. Sa mémoire extraordinaire
lui permit de retenir tous les préceptes du pro-
phète, qu'il transmit <à son fils Màiik, fondateur
de la secte des màlikites. Après la mort de Ma-
lioraet, Ans-Dm-Màlik se retira à Basorah, où
il vécut jusqu'à l'Age de cent trois ans.
El-Ifawawl, Met. biograph., part. Il, p. 165. — D'Her-
belot. Bibiiothéfm orimtaiê, voe. Ana.
KSÈWEi (Balthasar), littérateur italien, né
en 1556 à Pérouse, mort à Rome dans la pre-
mière moitié du dix-septième siècle. Il fut con-
servateur de la bibliothèque du Vatican, puis
garde des archives du ch&teau Saint- Ange. Il a
laissé des poésies et des lettres, qui sont encore
en manuscrit.
f^iomale delta letterattsra itaHana ; la noUce de Ver-
nilglioirli Kur la vie et le« ouvrafre* (fAoaldeL
* ANSiDKi ( Joseph), écrivain et poète italien,
né en ic'iî, mort en 1707. Son père l'envoya
de l>onne lieure à l'Iofcnce , jwiir ôtre pa«î(î <le
Ferdinand II. Quelque» années plus tard, Ansidei
retooriMi à Permise, pour s'y consacrer tout ak-
tier à la poésie. Il devint memlire de rAcadétnle
de Rivenne et d€ la Crusca. Il était Burtont trè»-
versé dans ce qui avait trait à la chev^eri« :
aussi Ait-il souvent consnlté lorsqa'il s'agit
de quelque débat relatif au point d'honaeur.
On a de lui : Traitato cavallereseo emitn
l'abusa del mantenimento délié primUe ini-
miciMiê, diviso in ire libri, tn-S*; Perti|^,
1691. Cet ouvrage (ht beaoooop kMé dans le
Oiomate def LetieratifyLoôBùa^ ton i-- Bis-
poste et Decisioni eavallereiche et /. Simboti
morali e eavaileresehi , en manoacrlt ; to Beltê
di Fillide animaestra à non amaria, oit
platonica; poétna inédit Ansidei édita lê$
poèmes de Riod, soa ami, après la mort 4e
celui-ci : Poésie dêi eig* d0ti, Cosianso Ried,
in-4**( Perugia, 1673. — Un des Als d'Anaidei.
Maro-Antonio Antidd , détint cardinal , et moi-
rut en 1728.
Muiocbelli, SeHUoH d'itoUa,
*A9i8LAT (Brian), appelé qneiqaelbls Bau>
Ariseslat , auteur oo traduetear d'on voiuoM
très-curieui, imprimé par Henry PepweM a
1521, sur lequel Warton, dans son Histm'f
0/ Engtish Poetry, a publié des détails ako-
Jument inexacts. C'est ainsi quH se tron^tt «
disant que ce volume de la traduction ea ms
anglais, d'un poème fhmçais, fliite h la demiode
du comte de Kent , est Intitulée The cilié of
Dames. L'exemplaire que Ton a de ce livre ao
Musée britannique n*a pas de firontispiee; 'û
ouvre par une analyse du contenu » comment
par les mots suivants : Hère begtfnneth the Mt
o/Xhe Cyte of Ladyes. Ritson , dans sa Bièla'
graphia poetica, pense que ce poème eit pfo*
bablement une traduction du TYésor de la CUé
des Dames , par Christine de Pisan. Mais fia
dans le poëme n'appuie cette ooi^eotare.
Biographicat Dietionarf,
ARSLO (Eeinier Van)^ poète boltlndais, o^
à Amsterdam en 1620, mort à Péroose le ic
mai 1669. En 1649, âgé de vingt-trois ans , il fii
un voyage à Rome. Appartenant k une fmSk
anabaptiste , il embrassa la religion ortbodoie,
et passa le reste de ses jours dans la capitale de
la chrétienté. La reine Christine de Suèae fanil
gratifié d'une chaîne d'or, et le pape Innocent X
d'une médaille du même métal. On a publié k
Recueil de ses poésies k Rotterdam, 1713,
in-8°. On y distingue sa Couronne pour sei&i
Etienne le martyr, qui parut en 1646 , le poeb
n'ayant pas encore vingt ans. Sa tragédie ^
Noces Parisiennes, on de la Saint'Barlhéiemf,
fht publiée eu 1649.
Yprey, Histoire de In langue h»ttandai9e. — De Vrlek
Nederduittehe Dtehtkunde. — Van Kuapeo . BtttÊft
GescMedenls , etc.
A!«soN (George, baron 5oderfoii),câèl)rt
amiral anglais, né en 1697 dans le Staifoni^hire,
mort le 6 juin 1702, troisième fils de Wiflia»
Anson , seigneur de Shockborough. U sedérow
ANSON
768
1 enûmce au «ervice inaiitlme, et t^
te la première oourse. Monté ftiir une fVé-
née par la famille de sa mère , il affronta
tùnte los plus grands périls. La cour de
» f informée de la valeur du jeune marin ,
ma en 1733 capitaine d*un Taisseau de
B canons. Son courage, uni à la prudence,
ans toutes les occasions, et lui acquit
un nom célèbre. L*ambitieux projet de
»ur les mers occupait l'Angleterre depuis
ips ; elle crut pouvoir Texécuter en partie
I. La guerre fut déclarée à l'Espagne, et
(>rre médita dès lors la conquôtiî du
(> ('t (lu Pérou. Le ministère britannique
Anson à porter la guerre dans les posses-
es Espagnols; on lui donna six naTires ,
d'environ quatorze cents hommes d'é-
D appareilla le 18 septembre, relâclia aux
cap Vert, toucha au Brésil, fut en vue
Blanc sur la cOte des Patagons en février
t s'engagea le 7 mars dans le détroit de Le-
qu'il oonsaiUa d'éviter comme un passage
ux. Mais à peine eo était-il sorti , qu'uite
; affreuse assaillit son escadre. CkÂte tem-
ra trois mois , jeta les navires hors de leur
ms les mers glaciales du sud, les dispersa,
i la perte de deux d'entre eux. Deux autres
it la route du Brésil, dans la pensée que
oandant en chef avait péri. Avec les deux
qui lui restaient, il aborda dans l'Ue fer-
léserte de Juan^Femandès; de là, il vint
r la ville de Payta , la plus riche place
»agnols dans le Pérou. U la prit en no-
1741, la réduisit en cendre, et emporta
1 considérable. La perte pour l'Esptigne ftit
d'un million de piastres ; le gain pour les
f d'environ 180,000 piastres. Le vainqueur
a de Payta presque aussitôt qu'il en eut as-
possession à l'Angleterre. Il fit voile vers
Laronnes avec le Centurion , le seul de
kseaux qui tùi encore en état de tenir la
[ais, avant d'y arriver, le scorbut lui
ilevé les deux tiers de son équipage. La
>n s'étendait sur ce qui lui restait de
s et de soldats, lorsqu'il vit les rivages
de Tinian.
Nsinage des Espagnols ne Ini permettant
e s'arrêter dans ces parages, il prit la
le Macao. Il y arriva en 1742, radonba
isseau, et se remit en mer. Quelques
près, il rencontra un navire espagnol
tôt chargé; il l'attaqua, quoique son
c f^U fort inférieur en nombre, le prit,
n dans le port qu'il venait de quitter,
re espagnol portait l,ôOO,000 piastres en
avec de la cochenille et d'autres mar-
es. La célérité de cette expédition lui
ant de gloire, qu'il fut reçu avecdistino-
* le vice-roi de Macao , et dispensé des
que l'empereur de la Chine exige de tous
Dgers qui entrant dans ses ports.
Ajuoq retourna par lea Ues de la Sonde et |tar
le cap de Bonn»*£spérance, et arriva eu Angle-
terre le a juin 1746, après un voyage de trois
ant et neuf mois. H fît porter triomphalement à
Londres sur trente-deux chariots , au son des
tambours et des trompettes, et aux acclamaliuns
de la multitude, toutes les richesses qu'il avait
eonquises. Ses différentes prisée se montaient, en
or et en argent, à dix millions, qui furent le prix
de sa valeur, de celle de ses ofliciers, de ses ma-
telots et de ses soldats, sans que le roi entrât en
partage du fhdt de leurs fatigues et de leur bra-
voure. Le titre de contre-amiral de re.^cailre
Bleue fut la première récompense d'Ansoo; il
l'obthit en 1744, et Tannée d'après 11 fUt honoré
de la place de contre-amiral de l'escadre Blan-
che, L'action qui contribua le plus à sa célébrité,
après son voyage, fiit son combat conlre la Jon-
quière. Ce capitaine français ramenait en Europe
une escadre composée de six vaisseaux revenant
des Indes orientales. L'amiral anglais comman<lait
une puissante flotte de quatone vaisseaux de
guerre, quand il rencontra cette escadre à la liau-
teur du cap Fmistère. La disproportion des for-
ces n*eût pronûs aucune gloire à Anson , s*il eût
attaqué un guerrier moins redoutable (|uc la
Jonquière. Ce héros combattit comme il l'avait
toujours fait, et U ne se rendit qu'à la dernière
extrémité, «i Vous avez vaincu /'//ii^mciA/e, dit-il
à Anson, et la Gloire vous suit. » C'étaient les
noms des deux vaisseaux de l'escadre de la
Jonquière. Cette victoire ne resta pas sans ré-
compense. Le ministère britannique éleva le
vainqueur 4 la dignité d'amiral , et , peu de temps
après , il le nomma premier lord de l'amirauté.
L'Angleterre , en guerre avec la France depuis
les hostilités commencées en 1755, méditait une
descente sur les côtes. Anson, chargé de la se-
conder, couvrit la descente des Anglais à Saint-
Malo en 1758. L'entreprise échoua; et les soldait
échappés à la valeur française furentraincnés \\a r
Anson en Angleterre. Les fatigues de ce demi t
voyage, jointes à quarante ans de courses mari-
times, avaient entièrement accablé le héros an-
glais. Quelques jours après son retour à Lon<lres,
la mort l'enleva k sa patrie, qui déplora long-
temps sa perte.
La réputation de l'amiral Anson ne fut pas
seulement fondée sur le succès de ses armes; il
fut homme de bien et généreux , même au milieu
des horreurs de la guerre. U n'eut d'autre défaut
qu'une trop grande confiance, effet de son bon
offiur. Il ne connaissait ni la sodété ni les hommes,
dont 11 Ait souvent la dupe. Aussi at-iron dit do
lui tt qu'il avait foit le tour du monde, et qu'il n'y
était jamais entré, m La relation de son voyage
autour du monde parut 4 Londres, tous le
titre : Voyage round the World in the years
1740 /o 1745 , Ay Georges lord Anson; compi-
led from his popers, by Ricliard Walter;in-4°,
fig., 174fi, réimprimée en 1776, grand in-S*; tra-
duite en français, 1 vol. in-4*, Amsterdam, 1741),
759
ANSON — ANSPACH
7m
et Paris, 1750, et réimprimée en 4 toI. in-13.
Les oflfidefs du Wager, Taisseau de son escadre
échoué sur la cAte de Patagonie, ont donné mie
relation particolière de leurs malheors. On Ta
publiée à Lyon, 2 toI. in-4° et in-12; c*est une
espèce de supplément au Voyage d'Àruon.
1 Bioçrapkiemi Dietionarif. — Klppls, the Hfe <if lord
jinton, — Thê Cazettes of thê Day. — Th» Privalê
eharoeUr qf admirai jâmoa. — Cbaodon et Delandloe,
DktUnmairê historique,
AHSOH (Pierre-Hubert)^ économiste fran-
çais, né à Paris le 18 juin 1744, mort le 20 no-
vembre 1810. Membre du comité central des re-
ceveurs généraux, il fut en 1789 nommé député
aux états généraux , et se fit remarquer par la
libéralité de ses opinions : il demanda que les
charges des privil^és ftissent employées au dé-
grèvement des contribuables; et appuya les
plans de Necker, en votant néanmoins pour que
la caisse d'escompte ne reçût pas de privilèges.
Vu 1790, il proposa de donner cours de mon-
naie aux assignats ; fit soumettre toute l'enceinte
des murs de Paris aux droits d'entrée, et pu-
blia une lettre à l'abbé Blaury sur les finances;
demanda peu après la suppression de la caisse
du clergé, et la liquidation de la dette publique
en assignats. Le 3 décembre 1791, il signa, en
qualité de vice-président, la pétition adressée au
roi pour la direction du département de Paris
afin de le supplier d*apposer son veto au décret
du 21 novembre 1791 relatif aux prêtres non
assermentés. 11 avait été élu à ces fonctions au
commencement de 1791 et les exerça jusqu'à
juillet 1792, où il donna sa démission par snite
du décret qui réintégrait Pétion à la mairie. Après
la terreur, pendant laquelle il demeura caché,
Anson se livra aux travaux agricoles. En 1800, il
fut nommé administrateur des postes et membre
du conseil général de la Seine qui l'élut prési-
dent. II a publié deux Mémoires historiques
sur les villes de mily et de Nemours, dans
les Nouvelles recherches sur la France , 1766,
7 vol. in-12; —les Deux Seigneurs, ou F Al-
chimiste, comédie en deux actes et en vers,
ouvrage fait en société avec L.-Th. Hérissant;
— Odes d^Anacréon, traduction nouvelle en
vers; Paris, 1795, in-8*; — une traduction des
Lettres de milady Montague, 1795, 2 vol. in-i2,
réimprimés en 1805.
Quérard, la France littéraire, — Biographie des
Contemporains.
AHSPAGH OU ANSBACHyandennement onol-
ZBACH, en latin Onoldum ( margraves de ),
apanage de la maison de Brandebourg ( aujour-
d'hui province de la Bavière). Alberiy sur-
nommé Achille, hérita en 1486 de la princi-
pauté d'Anspach, à laquelle fl réunit Baireuth
en 1495, après la mort de son frère cadet. Il Ait
déposé par ses fils en 1515, et Anspach échut
en partage à George le Pieux ( mort en 1643 ),
qui hérita de Baireuth en 1527 , à la mort de
son frère Casimir, et embrassa en 1528 le lu-
théranisme. Après la mort de George, les États |
furent de nouveau partagés : George-Frédéric,
né en 1539, eut le margraviat d'Anspach, et
succéda en 1557 à son firère aîné,. Albert-Ald-
biade, dans le margraviat de Baireuth. George-
Frédéric étant mort en 1603 sans postérité,
Anspach et Baireuth retournèrent à la maifloa
de Brandebourg. L'électeur Joachim-Eniest les
donna plus tard en apanage à ses deux frères,
Ernest ( mort en 1625 ) , l'un des deux princes
eut Anspach; son fils Frédéric fut tné à Ufaa-
taiUe de Nordlingen le 27 août 1634. Albert, il
de Frédéric, mort en 1667, réunit les deux mu»
graviats. H eut pour successeur son fils /«»-
Frédéric, mort en 1686, qd laissa ses Étatsi
son fils aîné ChrisHan-Aibertioiio^^, morti
la fieur de l'âge (en 1692), eut pour sueoesMv
son frère George-Frédéric, qd, étant mort ans
enfants en 1703, laissa ses États à son Mst
Guillaume-Frédéric, A la mort de celni-d m
1723, le gouvernement resta entre les mains de
sa veuve, Chariotte de Wurtemberg, jusqu'à li
majorité de son fils Charles-GumaMme-Fré-
déric, né le 12 mai 1712. Celui-d épousa Fré-
dérique-Louise, sœur de Frédério4e^GraDd, et
mourut le 3 août 1757. H eut pour suoceaseor MB
fils, qui fait Totijet de l'artide d-deasons. H.
Kuftcr, Biblioth. historica brandenbmgiea, y. «l,ai
ANSPACH et BAiBBiTTH ( le msiigrave Ckrit-
tian-Frédéric-Charles-Alexandre d'), doede
Prusse, comte de Sayn ou marquis de Brmk-
bourg, né le 24 février 1786, mort en IM6,
était fils d'une sœur du grand Frédéric, la nnr-
grave d'Anspach, et neveu de la reine d'AnpIi-
terre, femme de George IL En 1764 il épowi
une princesse de Saxe-€obourg, saeeéda,l«
3 août 1757, à son père dans la prinopalé
d'Anspach, et réunit, en 1769, à ses Étits li
principauté de Baireuth. Il passa unegraadeptrtîB
de sa vie à voyager en Italie, en Hoflande et a
France, et se livra à son goût pour les arti et
pour les femmes. A Paris, il s'éprit delà céMve
tragédienne Clafron, et la fit venir à Anspach «i
elle passa dix-sept années, au grand scandale de
la cour. Il s'attacha ensuite plus sérieusemeiti
laJy Craven, distinguée par son esprit et safaei»-
té, qu'il avait rencontrée plusieurs Ùu dans tn
voyages. Après s'être séparée da son pimkt
mari, elle vint s'établir à Anspach, oè flUepun
des jours heureux auprès du margrave, qa'elfi
aimait. Lorsque la révolution vint à édatar, le
margrave, déjà dégoûté du pouvoir sonvenii,
vendit en 1790 sa principauté an roi de Prusse,
pour une rente de 400,000 tfaaiers (earina
1 ,500,000 fr. ). Après la mortde sa femme, qni m
lui donna pas d'enfants, fl se retira en Angle-
terre, où il épousa lady Craven, qui venait aussi
de perdre son mari. Il acheta la maison de Ham-
mersmith, à laquelle U donna le nom de Bna-
debourg-House, et y vécut jusqu'à sa mort
Mémoires de It mtrgniTe (TAospach. » Eneh cC Gf»
ber, Âllgem, Enepetop.
ANSPACH ( ÉlisabetlhBerkeleg, maigiifiM
ANSPACH — ANSTETT
769
»imue sons le nom de lady Élisa-
i, née à Spring-Garden en décembre
à Naples le 13 janvier 1828. La plus
filles du comte de Berkeley, elle
1767 Guillaome, comte de Crayen,
t sept enfants. Mais, maltraitée par
me union de quatorze ans eDe s*eo
781. ( Voy, l'article précédent ). En
ircourut la Crimée, la Turquie et la
je à Constantinople par le comte de
iiffier, ambassadeur de France , elle
encouragée par lui , dans la grotte
, qui n'avait encore été visitée par
ne. Ce spectacle fit peu d'impression
>n esprit léger et délicat était plus
lisir les nuances des mœurs de la
pour admirer les sauvages beautés
. Lord Cravcn étant mort en 1791,
ce frère d'affection (c'est ainsi
lait le margrave d'Anspach dans sa
Dcc ), qui devait lui rendre un
\i sa première union l'avait privée,
a délicieuse retraite de Brandebourg-
àdy Craven se livra à son goût pour
Lprès la mort du margrave en 1806,
1 d'habiter le même château, et y
1821, asile à la malheureuse épouse
égent. ( Voy, Carounb db Bruns-
ijours dominée par la manie des
; parcourut de nouveau l'Allemagne,
, ntalie, et mourut à Naples, âgée
dix- huit ans. Elle écrivait dans trois
lemand, l'anglais et le français, avee
! et de l'élégance.
a margrave d'Anspach plusieuïrs co-
ables, mais qui manquent d*origi-
Somnambule ( imité de Pontde-
Miniature; le Pot d'argent, esçkt»
a eu du succès; Narjad, coniédie
es , écrite en français ; le Déguii&'
ion française de She would and she
par Colley Gibber. ( Dans cette der-
jouée à Anspach, lady Craven s'é-
du rdlc d'Hippolyte. ) La meilleure
!S de théâtre rât une comédie inti-
lilosophe moderne, en vers fran-
Triezdorf, chez le margrave. C'est
ingénieux des exagérations qui se
aux nobles et sérieuses pensées du
) siècle : « Du plus grand bien au
l mal, dit Montaigne, il n'y a qu'on
leville. M Toutes ces pièces ont été
s le nouveau théâtre d'Anspach et
, publié par Asimont; Anspach, 1789,
On trouve toute la saillie bizarre
r anglais dans ses Anecdotes nuh
%ncienne famille de Kinkervankas-
i-Gotchdern, satire très-vive de Té-
lé la morgue nobiliaires des petites
mdes. Le Soldat de Dierestein, oa
lémence, histoire autrichienne, est
d'Ossian; la dédicace à Taig^ m-
trichienne est originale et giûe. EDe a traduit,
du français, la Relation rapide d?un voyage à
Bordeaux, Son Voyage à Constantinople par
la Crimée (Toumey through the Crimée to
Constantinople, Londres, 1789) est connu. On
a en français dem tradoctions de cet ouvrage»
l'une par Gnédon de la Berchère, l'autre par
Durand le fils. Le voyage de milady Craven ren*
ferme des observations prédeoses. Si l'on en
croit le biographe anglais, la première édition ftit
faite au profit de Mercier, auteur du Tableau de
Paris. Elle fut encore auteur d'une de nos plos
jolies romances villageoises. Non, non, je nHra$
plus au bois. Ses mémoires ( Memoirs qf the
margravine qf Anspach, formely lady Craven
written by herseif, 2 vol., Londres, 1825), pu-
bliés en anglais, ont été traduits en français par
J.-B. Parisot; Paris, 1826, 2 voL in-S*". Ce fut
son dernier ouvrage.
Biographie dêt Omnwui.vinantt, — CoUint, Pêeraçê»
— Centlemanfi Magasiné, XGVUI, MS-Mt. — Bioçrm"
pMê des CoiOemporaim,
ANSPBAHD OU AGIFRAHD , Bavaiois d'ori-
gine, roi des Lombards, né vers 657, mort le 10 on
le 1 1 juin 712. n ftit proclamé roi de Lombardie
en 712 , après la mort d'Aribert n, et ne Jouit da
trône que trois mois, car 11 mourut dans la
même année à l'âge de dnquante-dnq ans. 11
eut pour Bocoesseur son fils Lhitprand.
Paal Dlacooiw, De gutii Longobardorum, Ub. TL
*AHSPBijrDy appelé aussi Ageprandf duc de
Spolète, vivait vers la première moitié du hui-
tième siècle : son code Liutprand, roi des Lom-
bards, hii donna son duché , au d^riment de
Transmund qui avait encouru sa disgrâce. Mais,
à la mort du roi , Ansprand Ait dépossédé à son
tour, et Lupo mis en sa place en 745.
Fatieschl , MtemorU •Oorieo-dipUmatieke del dueat»
di Spoleto.
A3ISSB DB TILL0I80R. FOJf. VlLLOnOR.
*Ai«sTBTT IJean-Protasius)^ diplomate
russe, né à Strasbourg vers 1760, mort le 14 mal
1835 à Francfort-sur-le-Mein. En 1789 O se ren-
dit en Bussie, ou il resta d'abord longtemps
attaché au déjuirtement des af&ires étrangères.
Envoyé en Prusse en 1794, il accompagna le roi
dans sa campagne contre la Pologne, fut ensuite
chargé de r^CTles frontières entre la Prusse et
la Bussie, et plus tard employé pour la liquida-
tion des dettes polonaises, n géra à trois re-
prises différentes l'ambassade de Vienne comme
chargé d'affaires, et ne la quitta que pour régler
encore une fois les frontières de la Bussie, du
côté de la Galide autrichienne. De retour à
Saint-Pétersbourg en 1811, il devint l'année
suivante directeur de la chancellerie diplomatique
du prince Koutousof, et, à la mort de ce der-
nier, il accompagna Fempereur Alexandre dans
les campagnes de 1813 et de 1814. n négocia
au nom de la Bussie la convention de Kaliscfa,
et représenta cette puissance au congrès de
Prague, paie aux oonférenees qoi prodnitirait
7fi3 AHSTETT —
Icrccezterriforial de Francfort. Knflii, il hit jiu-
qii'â M mort plénlpolrntialrc russti prè« la con-
rëdératkn germanique à Francfort. [Ene. des
g.dttm]
AHSTBT (CbrUlophê), poète «n^i, né
ea t7!4, mort m IS05. Lm dMalli de ta vie
n'tmt rien de Wen remarqnabte. Il cultir» STee
quelqne «nceia la poésl«, le gmre Mtiriqne
noUmmcnl, Entre autre* prodoettoi» de celte
nature, ion New Ealh piid», pobllé pour ta
première folt en I7fle, Il l'ocoailon d'un i^jour
qnll arait fait eut eaux, eirt une vogue phu
qu'ordinaire. Cet onrrageeutplmieartédltionij-
le poste %'<f attaque ayee verte lox Ira* en de
l'époque : %e» trait» atteignent nrteot eeiMoee
lectrs et corporations : le.i métbodJitet, le«
médecins, etc. Les blo^phea Ini trourent de
l'analogie avec Sirifl et Sheridan.
IHcItonar*.
ASSTis (jnhn), anliquaire an^ile, b4 i Saint
NeolenComouaillei la 18 M|iteiiibra lAM, mort.
\ek mars I7t4. Il reprâwotalabouTgde Saint-
Germain dana le preinler parleraeni de la reine
Anne, en 1702. Sea Tsstca eonnaiitanees btral-
diqueslerecommandirentïta rano, qui le nonum
en 1 7 1 4 roi d'anuea. Il ne prit potMsikia de cetU
cli.irgc, qui Ini fat oonteéli^ par itr John Van-
brugh, qu'au noiad'a*rU 1718. Daot l'intervalle,
à IVpoquedoravÉnementdeGeorgaal",!! fut em-
prisonné, ounmo iMrtium de» Stuarta, et coupa-
ble de coro[dot contre la luccaisioa de U maiioa
de Itrunanick. Ses nombreuiL ourragei, preaqne
toua reiatiri k la sctanoB béraldiqne et au cért-
raouial de la cour, noiil reaté» en partie iotiita.
Parmi ceux qui ont «U irapriméa, oa remarque :
thc Rcgisler nf Ihe raos( noSic orrier o/ tht
Carier; 1724, 2 vol. in-fol.; — ObservaiioTit
inlroduttory la an UiloriaU euay on (Ae
Kttigàthood of the BatK, ilii, ii^°.
Noblt, HUtarf o/ Uittolltt' 'f ■''■•"■ - Blclioli,
t,utt, ChnmoioçUal Àrgltttr «/ bâta aouii àf tJU bn-
tUk ParUamnt.
ansTRSTBBft (ûr John), bomme d'État
aoglaÎB, né le 37 mars 17S3, mort le 2B octobre
1811. D'abord partisan de Fox, il suivit plut tard
l'exemple de Burke, et donna so« appui à toutes
• i!iT»«OR*s ('AwBïiçHjO. poJtegrec, natif
de Rbodea, contemporain du roi Antigone Goim-
tat, qui vivait vert 260 avant J.-c. H parait
avoir suivi ce prince dans ses campagnes, et
aimé la bonne ch^re : Athénée rapporle de- lui
quelques propos de lable. Antagoras avait com-
pote un long poème épique, intitulé la Thébaide
(ffr\6^i), contenant l'histoire tragique <lela moi.
aonrojaledeThëbea. Ce poème paraît avoir été si
ennuyeux, qnetoaslee Béotiens se mirenlabâil-
AKTALCIDAS 7M
1er lorsque l'aDteiir <a fit la lecture démit eni.
On raconte la TntaM histoire pour ta TMibaUt
d'Antimaque. n ne nous restée' Antasoraïqn'rae
éplgramme, recueAKedanalUnfAofo^e
(IX, p. 147 ), et deux petlta poëmei,
dans Dtogène I^tCrce ( IV, 11 et 20 ).
- AOBBj m. ftt
airuLciiiAi ('
menx par la paix qall caddiit , en 3S7 arM
J.-C, au nom de tonte la Grèce, avec Artaxoi^
Mnémon. Par ce tnilétontee les vlllea grMqoM
do continent de l'Aeie tarent abuidonoéet H
roi de Perse. Les actes d'AntaleWtas bow le
font juger comme on haUle dfphmate, de ertie
école politique de Lytandre déroote i ta Pne,
et tacriSant les intérHi de h Grtee I cenx M
Sparte. Son pire, Doimné Léon, paraît Hn II
même que l'éphore éponjuae dont parte Um>
phon. A l'une de cet époqoei où Sparte éUI ■
grand danger, quand parla snccès de PhamahtK
et de Cooon, et par te râsbUssement des Unp
Hnrs ft AtlÀies, ta poistmce de aa rivale »m-
blaft rétablie, Antalddas fut cholat, t'u 393 n.
J.-C., comme ambassadeur pour négodertoprli
du tatrape TlrUiaie ta paK de Sparte
roi de Perte. Les Albéntens alarrnii
de leur côté auprès deeesatr^tenne
il latéledeIaquel1eétaltConoo;Thèbe«,Arptct
Corinthe j joignirent aussi leurs dépotés. Tirftta
n'osa rien conclure sans rautoriaation d'ArIn»-
cit; mais il seconda sous main AntalcMaaflW
donnant de l'argent pour conttaner ta goefre, d
août on vain prétexte mit Conon en prbon.W
baxe se rendit auprès du roi de Perae, et lit tdn
l'alTlIrcenlonguear.A Phanmbaxe.quiinDlépI
les Athéniens, succéda prorlM^remenl Arfabv-
lane, que les liens de l'hospitalité milssaMi
Antalddas. C'est dons ces drconslaDees qa'li-
talcidas ftit envoyé de nouveau en Asie coraW
commandant de la flotte et comme ambatsadeff.
A son arrivée. Il dépteha ta flotte au 9e«»>
d'Abjdos bloquée par Iphlcrate, et se T»dlt *
près de Tiribaie , qu'il accompagna peot-Hit»
{jrès du roi de Perse. H sut rendre ArtaxtrA
favorable àSparte, en obtint des secom, d i^
l'engager i forcer Altièoes d'accepter lapiti,^
serait dictée par Artaxercis, sous Hnlluem *
Sparte. Apprenant que ta flotte était bkiqiA'
Abydos par Ipbici«t«, H s'y rendit par terre id
pendant la nuit, forçant le blocos, il Gt dinm*
excuraioas benreutcs,c( rentra \ Ab7dos.i>tl
attendait un secours de viogl vaisseaux itaHw'
BiclLiens. Intbrmé qu'une Ootte de huit vaiasM'
était partie de Tbrace pour te joindre li cA
d'AUiines, fl mit à ta voile, etparviat ks'oifara
de cet huit vaisaeaux. BtentAt sa flotte, ■ë""
des vaisseaux d'Italie, et de Syracuse qnlIdtB-
dait, de ta Hotte de toutes les villes dlone pin-
cées dans ta satrapie do Tirîbue , et tnfeK A
765
ANTALODAS — AHTAR
plosicurs TKisKauv qn'AHobartaoe loi envorall
Hc la «attapie de Phamabaie, recta mittresM de
la mer, Athènes te vit rione contrainte t m-
Mpter la pait. Sparte, An;os, et antre» Étata de
la Grèce, 1» détiraient égatement ; des dépnlAi de
tocia ces ftfats le rendirent auprès de llribaM^
qdi teur tut le décret royal portant -.
• Le roi Artaxerefa pense qull eit juste que let
vIDee de l'Aaie soient désormais sous sa dépen-
dance, ainsi que les ties de Chypre et de ClaKh
luène; <tne qoant aux autree illies greeqoe», pe-
tites ou grandes, eues resteront todépendantes,
eieepté toutefois les lies de Lenmoa, Imbnx et
Scyros, qui continueront k appartenir k Albènea.
SI ee traité était violé par quelque État, le rot
s'enga^ à )e comlattre par terre et par mer, (i
k fournir les subsides nécessaires. » Ce célèbre
traité Tut accepté par toui Immédiatement l'an 387
aTanI J.-C. Les deux États de Tbibes , d'Arno*
et de Corlntbe drîTérèrent, mais pour quelques
jours , leur adhésion. Si la Grèce y perdit la li-
berté des villes de l'Asie, elle acquit du grand roi
ta reconsaissance de son indépendance.
Artaxercès, satisfait de ces ain*entlotH, tt
l'accueil 1eplusfevorableàAntaleldas;etiinJonr,
au sortir d'un repas, il hii enroya la couronne de
Seurs qu'A avait sur la tête, aptes l'uyolr trempée
dans des huiles de senteur. Antaiddas retourna k
Sçaite,oS> il devint éphore. Les Lacédémoniena
le renroyérent depuis vers Artaxereés, pour en
oUenir des secoors en argent ; mais ce pitece,
qui avait d*abord appelé Antaiddas son bOte et
ton ami tant qne Sparte était k la IMe de b
Grèce, ne fit pins attention ï lui dè« qn11*itU
poiasance de Sparte abattue. Antaiddas revint A
Lacédémone : exposé aux railleries de ses emie-
nils et craignant d'être ponrsuM par les épboree,
fl se laissa, d<t-on, mourir de rtim.
La Grèce aujoord'hai se trouve à peu pria
dans la posKon du traité d'AntaIddu, excepté
que quelques lli^ appartiennent mcore anx Turâi,
teUesquebCrtleetSaiiDos, ainsi que les Iles Io-
nienne*, qui sontoeeopées parlesAuglais.
napbDn. aillenlca, l\
— nnUrqae. .^ffMliTl, n. — lucntE,
famvrr, - Maton tr SIrVm. ~- CU'Icr. dni !■ Bto-
trarMt wHinritUê. - TVktnll, AtiMnr o/ Grua,
ANTAHDRKCAviavSpo;), frère d'Agathode,
tyran de Syracuse , cocnmandait en 317 avant
J.-C. les troupes que les Syracusains envoyi-
mt an secours des Brutiens. Pendant l'expédi-
6on de son (ïère en AfHqne, le commandement
de Syracuse lui fbl remis en 310. n paraît qu'A
av^t t» l'intention de rendre cette ville k Amil-
ar, ce qnl ne s'efTectua pas. Antandre sut re-
gagner la confiance de son IVère, qu'il égala en
auaaté. Antandre est mentionné comme ovy^pa-
fcùi parmi ceux qui ont écrit l'hlsloire (fAgaltio-
eie; mais son ouvrage ne nous est pas parvenu.
Oodore 4lc Skite , XIT. — Memùiret, dt f4£adtinié
ANTAR, anden gnnrier et poète arabe ^ était
jusqu'ici connu en Enn^ par nn poâne qni
avait mérité d'être sospendo, comme nn ouvrage
achevé, à la porto de UCaalia, et d'être compté
k ce titre parmi les moallaeai. On ne savait rien
au reste sur la personne d'Antar , liuon qnfl
avait vécu nn pan avant Mahoniet, au sixiteM
siècle de noire ère , et qne sea exploits fireal
longtemps le sujet des eolretiMii de aea «ou-
patrlote«. Depuis quelque* aanéM il ■ piM
vivement ftxé l'attentioa dea Europécas, t l'oe-
caaion d'un roman dont il est le béroe , et qui ,
écrit en arabe , a ose étendue d'environ dooae
volumes in-8*. Antar y eri représenté comine
le âls d'un Bcfacik arBi>e, appelé Chtddad ; maia,
né d'une sbnple «eciave, il fut relégué k la
garde des troupeaux. En vain rachetait-il la
bassesse de sa oaissanoe par l'élévation de se*
idées et par ses exploits prodigieux : les coui-
patrîotm racoatilaleat d'hnmiliatioDs. Ce qui
excitait surtout la jalousie , c'est {n'a était
devenu araeDreoi d'une de ses oousinee appe-
lée Ibla, et quIUa était recherdiée par on
jeune homme riche et puissant. Pareil k Her-
cule, Q Mparriatà désarmer l'envie qu'à force
de travaux et deserrtees. Enfin, jugé digne de
prendre place parmi les ebefk d« sa nation , il
époosa IbU, et répandit la torenr de son nom ,
ainsi que le bruit de sa gloire poétique, ai Perse,
dans l'Asie BUneure et jnsqa'en Enrope. Le roman
d'Antar présente le dévelôpperoenl d'uM grande
idéentorale. Oay volt nnbcBntw, prlvédesavaih
tagea de la flgnre et de la naissance, mériter par
saforeed'lai^ par la puissance de l'eqntt et par
nn Indomptable connga, d'occnper le premier
rang parmi les hommes. L'ouvrage est écrit d'an
style noMeet élevé. Le récit est partie en pros^
et partie en ver^. L'inteur fait entrer àsns son
cadre tons les tableaux et tons le* d^ails qui
pouvaient donner one Idée des mceun et dea
usages de l'Arahie avant Hahcroet Aucun livre
ne présente sur les tribus vabes des renseigne-
ments plus abondants et pins dramatiques.
Malgré l'Immeuae quantité de pereonaages qni
y figurent, et le gnùd nombre d'événiiments eo-
chalnés 1^ uns aux autres, il ut &cile k com-
prendre , et Jamais lea épisodes ne font oublier
le sujet prindpal. n raierait A savoir k quelle
époque a été composé ce roman. On voit asaei
souvent revenir dans le Tédt les noms d'Asmd
et d'autres écrivains des septième et hnitième
siècles; mais ils paraissent être simplement les
auteurs que le rédacteur déOnitir a mis k con-
tribution. L'ensemble du récit décèle l'inflnence
des idées clievaleresquea que le* guerres des
croisades introduUirentchet les Orientaux, et se
rapporte à l'époque où le» guerriers de l'occident
■etroavaienteB présence de ceux de l'orient. En
dM, 3 est f^it mentioo dans le dietionnûra
arabe de* Médeeiw, par Iln-Abo«-Osaybya,
d'âne Mstoire d'Antar compoeée, ver* le miiiea
767
AJNTAR — ANTELMI
768
roédedii de la coar de Zengui , prince de Mous-
80ul et d'Alep, lequel se nommait Abool-Moyyad-
Ibn-Alsayegh, et fut plus tard surnommé Al-Àn"
tory ou TAntarien. Le roman à^Antar partage
avec les Mille et une Nuits Tadmiration des
Orientaux , et il n'est pas de conteur arabe qui
n'en récite de mémoire divers épisodes : c'est ce
qui est cause des différences que les copies pré-
sentent entre elles. L'ourrage a été traduit en
tnrc ; quant aux versions en langues européennes,
il n'existe jusqu'ici que la version anglaise de la
première partie du roman , par M. Terrick-Ha-
mUton, secrétaire de l'ambassade anglaise à
Ck>nstantiDople, sons le titre de Antar a Bedou-
een, romance; Londres, 4 vol. in-8^. C'est sur
cette traduction qu'a été fait l'extrait publié par
M. de l'Écluse dans la Jietme française du
mois de mai 1830. D'autres extraits faits sur le
texte arabe ont été ensuite publiés dans le Jour-
nal asiatique de Paris par MM. Caussin de
Perceval, Gustave Dugat, etc. [M. Rcinadd,
dans YEnc, des g. du m. avec addit ]
Journal aiiaUq^», aTrll l8M(art. de Hammer). —
De Sacy, Notiet des etnciens poimes areUtM eonnus
MOUS le nom ds moi^lacas, p. It. — Caastin de Percerai,
histoire des anciens jérabêt. — letakt , Proioçus ad
Jharapk» JUoallakamj Leyde, 114t.
«AHTBLAMi (BenoU (ie^/i) , sculpteur et ar-
chitecte italien du douzième siècle, n travailla à
Parme de 1178à 1196. Ily ade lui dans la cathé-
drale de cette ville un bas «relief représentant le
crucifiement et la descentedecroix. Quoique gros-
sier , ce travail n'a peut-être été égalé par aucun des
anciens sculpteurs italiens antérieurs à Giovanni
Pisano. La composition est d'une grande simpli-
cité, malgré le nombre assex grand des figures.
Ce bas-relief porte le nom du sculpteur, avec la
date de 1178. Antelami construisit aussi le bap-
tistère de Parme.
Affo , il Parmigiano iêrvUor tfi Piazui. — Lanzf,
Storia pUtorica, etc. — Nag 1er, NêUês jiUgem.,KûnU-
ler-Lexieon.
*ANTBLLOTTO (Prodo/oft^) Joaillier ita-
lien , vivait an commencement du quatorzième
siècle. Suivant une ancienne chronique de la
ville de Monza par Buonincontro Blorizia, An-
tellotto fut .appelé dans cette ville pour y répa-
rer une pièce d'orfèvrerie du plus grand prix et
plusieurs vases d'or et d'argcâtt, avariés par le
transport. Antellotto s'acquitta de cette besogne
à l'entière satisfaction de l'archevêque de Milan,
qui en parle ainsi : Antellotum Brachium for-
tem de Placentia donUeellem meum, plénum
spiritu, sapientia, intelligentia , et scientia
in omni opère ad excogitandum/abre çuid»
guidfieri poterit, ex auro et argento, wre,
marmore et gemmis,
Maratorl, Rerum Itatiearum Seriptoret, toL XII. —
Clcoflrnara, Storta dêUa teuUura , etc.
ANTBLMi (Joseph) f historien ecclésiastique,
né àFréjus le 25 juillet 1648, mort le 21 juin 1697.
nfutchsoiofaiede Fréjus, et publia d'abord un traité
De Periculis canonicorum, c'est-à-dire sur les
dangers de la vie des chanoine». Kn 1680 il publia
une dissertation De Initiis Seelêiim Fénjulieih
sis. Cette dissertation devait précéder nue histoire
complète de la vOle et de l'église de Fr^iis, qnll
se proposait de publier; mais eOe est restée ma
nuscrite. En 1684 fl obtint, par la reoommaoda-
tion du P. la Chaise, sous leqoel il anraît fait n
théologie à Lyon, la place de grand vicaire et
d'offidal auprès de l'évéque de Pamiert. H pu-
blia en 1689 , sur les ouvrages de saint Léoa le
Grand et de saint Prosper, qndqnes notices di-
rigées contre le P. Qnesnel : oetui-ci avait at-
tribué à saint Léon plusieurs livres qo'Antefaai
restitue à saint Prosper. Le P. Qoeniel loi ré-
pondit par une lettre insérée dans le Journal
des Savants du 8 et du 15 août 1669, ce qa
engagea Antelmi à répliquer par l'ouvrage sa-
vant : Deux Lettres de Fauteur de$ Disserter
lions sur les ouvrages de saint Léom et dt
saint Prosper, à M, rabbé,„,pour serviras
réponse aux deux parties de la lettre du
p. Quesnel;Veiih, 1690, in-4^ La diasertatiop
d'Antebni sur le Symbole d^Athanase est anssi
dirigée contre le P. Quesnd. Celui-d avait con-
jecturé que ce symbole était de Vigile deThapas
évéque d'Afrique , vers la fin du dnqoièiDe ae-
cle. Antelmi renouvela la conjecture du P. Pi-
thou, que ce symbole est d'un théologien français
du cinquième siècle, qu'il croît être Yineeit de
Lérins.
On a encore du même autenr : De Jtteie
sancti Martini, Turonensis episœpi, et qvo-
rundam ^us gestorum ordine , oniio esur-
tuali, nec non sancto Briecio sueeessan,
Epistola ad R, P, Anton. PagiU9n;Vwnàt,
1693, in-8** : on y trouve la liste de tous lei
écrivains qui ont traité de la vie de saint lfa^
tin; — De sanctâs Maximes tirginis, CeUir
diani in Forojuliensi dicecesi cultuel patrie,
Epistola ad virum cl. Danietem Papetn-
chium; lettre imprimée dans la oollectioQ de
BoUandus, du 16 mai, p. 580; — De Tnaul&'
tione corporis sancti AuxilU, Epistola ai
virum cl, Ludovicum Thomassinum de Uor
zauge ;— Assertiopro unieo saneioBudurio,
Lugdunensi episcopo, opus posthwnum; a^
cessit Concilium Regiense suà ttostagno me*
tropolitano Aquensi anni 1265| ntmeprfsmm
prodit integrum, et notis illustraium , epen
Caroli Antelmi , designati ^iscqpi Grassot'
sis, prxpositi Forojuliensis i ParisUs, 1736,
iii-4**. Cet ouvrage, où l'auteur prouve quH n)
a eu qu'un saint Eucher, évèque de Lyon, ne M
publié qu'après la mort del'autear, par les soiM
de son frère Charles Antelmi, évèque de Grasse.
mcérnn, Mémoireg. - Dupln . ffowetlê MNIoCM|«
d«f auteurt eeelésiastique* ( dlx-M|itlèaM Mde X '
Morert. Dictionnaire crMfiM. ~ MUHo. Um la Jto-
graphie universelle.
AHTKLMI ou ANTHBLMt (Léonce), gnd
vicaire de Fréjus et prévôt de la cathédrale de
cette ville, vivait vers la fin du dix-septième d
au commencement du dix-huititee liède. U
P. Leiong lui attribue une vie de Françob Pic-
î ANTELMl —
!t, coBMil de Fruce et (le Hollande à Alep ;
■ù(*etiTeMe^), 1732, in-ll. Maù Qoérard
teod que c'est l'œutre de Charles Anlelmi ,
iqne de Grasse. La préSice donne lien i nip-
«rqne l'onTrage, commeDcâ par Cbaries, fut
itinôé par »oa frère Léooce.
iXTSLHi (flieolas, théolo^, né dans la
iilème moitié da Belziime aide, inott le 3
ra IMS. Chanoine et vicaire général de Fr6-
, il était très-lié avec Je savant Peiresc, et
mil aux frères Gaucher et Looia de Sainle-
rthe, pour lenr Gaffid christlana,lt catalo-
; des éveques de Fréjui.
UiTBLJii on ANTHBLHi (Pierre), nevea
précédent, théologieD, né i, Fréjus ven la On
Kiziime EJÈde, mort daui la même ville en
)S. AprÈB avoir étudié la théologie et le droit
'aria, Il revint dans sa ville natale, fut poorru
a canonicat vacant par la démisùon de Hi-
u Antelmi, et se livra, d'après le désir de
I onde, ï ta reciterclie des antiquités de la
ivmce. CepcDdant, dès 1630, il se défit peu
en de sa riche cuUedian d'antiques en faTeor
Peiresc, et abandonna après la mort de ce
lùer, en lS37,les études archéologiques pour
théologie et l'histoire ecclésiastique. Il revit
• les documents authentiques les lefons de
Bca do Saint-Léonce, patron de la cathédrale
Fréjus.
:laUr r»r<i)iiiiaul$;lli,Xtaa,\n-i',—loali Unlmir,
Ktiu LMtUiui cpimiMW (< xwtfr mil Furejullen-
■ahtblmi ou iLJtTUKiMi (Joseph), neveu
précédent, chanoine de la cathédrale de Pré-
, Dé en 1648, mort en 1697. 11 a laissé de
mbreox traités aor l'histoire ecclésiastique,
ïe autres : De £tate Sancti Martiai Turo-
ntis epi*copi, etc., EpUlola ad Anton. Pa-
int; Paris, \e9i,ia-8'-,— DûSanctxMaximx
'(rïRlS, etc., cûitu et patria, epistola ad
mielem Papebrochium, dans U collection de
||aadus(lBniai, p. âSO); — Aitertioprounico
lehero Lugdvnansi episcapo, elc., publié,
cta la mort de l'auteur, par son frère Charles
lelDii, évAque de Grasse; Paris, ia-i".
■nplD. amiotS. i*i .JaUuri Kccitliait.
kNTBLMi (Pierre-Thomtu), littéraleor et
itbématidcn, né le 14 septembre 1730 \ Tri-
ice en Provence, mort le 7 janvier 1783. n
profeueur do mathématiques i l'École mîli-
re, et directeur de l'observatoire aouvellernent
utruit. Outre divers mémoires publiés dans la
leclion de l'Académie des sciences, on a de
: des traductions de l'onvrage italien, d'Agnesi
ojr. AciTO)), des raUes allemandes de Lessing,
rie, I7S4, et de U Messiade de Ktopslock,
69, 2 vol, iD-12. Cette dernière traduction,
te en collalMralîon avec Junker, ne donne que
I dix premiers chants.
«cHiur», l« Sttcla lUtiraira de la Franc*.
ARTAaoB ('Aixirmap), prince troyen, flli
ANTHELME 770
'lEsyetèsetdeCléomiialre, et parent de Priam,
avait épousé Théano, fllle de Cisséus , roi de
Thrace, dont 11 eut dfi-ncuf SU. S«)oa Romére,
lit l'on des cbefs lea ploa sages parmi les
Troyens, et il onvrit l'avis de rendre H^ène à
Ménélas (/I.,yu,348). Il avait donné l'houpHa-
lilé t Hénélaaet à Ulysse, qni, lorsqulls vlnrtittt
Traie comneambasôdenn, auraient été tués par
les (Us de Priun, ti Anténor ne les ettt protégés.
(n.,IT, 14B et 103). S tnUtsa patrie pendant
la guerre de Tnrfe, et oitreteorï une corres-
p(»idanoe secrète avec les Grecs prîndpale-
ment avec Méndas et avec Ulysse. Ce dernier
s'était introdoit dégnisé dans Troie : Anténor
le reconnut, mais ne le dénonfs point. Quand
Troie fut saccagée , une pean de panthère placée
à la porte d'Auténor servit de dgiuJ eonvoiu pour
que sa maison fat épargnée des Grecs. C'est pour
rappeler ce bit que, dans le Lescbé & Delphes, lui
et sa fiunille étaient refiréseotés portant une pean
de panthère. Après la mine de Troie, Anténor m
réfugU en Italie , ab U bMt Padooe sur \tt cOlet
de ta mer Ad riatique. Cette ville porta d'abord le
nom de son Ibodalear. THe-Llra le Ut yeait da
Paphli^onie, et aborder eo ItaUe avec une co-
lonie de Ménètee.
Stnïoii.p. (1. -FiDUBtu - T1r(Ui,jgHM4LI,
Un sculpteur athâtien, du nom d'AnvâHm ,
avait fait les statues d'Harmodini et d'Aristo^
ton, qui furent enlevées d'Athènes par Xerxis,
et qu'Alexandre la Grand, ou, suivant d'autres,
Antiochus, renvoya en Grèce. (Plioe, /Tiff. Nal..
XXXIV, 8; Pausanias, I, 8.)— 'niB-Live(XUV,
38) fait mention d'un Macédonien AnlUtor, qnl
commanda avec Callippo* la Sotte du roi ¥0-
sée; et Élien (.4nlni., XVII, 36] parle d'un écri-
vain de ce nom, auteur d'une £ùMr« de Crète.
[Bnc. det g. du m.]
AHTÈRB on ANTBSOS ( lafait ), Grec de nais-
sance, succéda le 21 noreobre 135 à Pontienl,
évèque de Rome. Il mourut le 3 janvier ïje, et
eut pour Buccessear saint Fabien. Les antetin
des basses Décrétales lui ont attribué uoe let-
tre, datée trois mois après sa tuorl
Bj roiUiu, Jimain.
AirrAsiflHAK (Pierre), grammairien, naUfde
Babastdn, au diocèse d'Albi, vîvaltdans le sei-
lième siècle. Il a donné une édMon de Térenee
avec des notes; Lyon, I55sel IMO, in-t*. Il fit
une Graffimalreuniperielfe; Paris, 1581, in-t»;
com^Hlation confuse et indigeate. Sa Grammaire
grecque, dont la dernière édiUon in-S* parut i
Lym) en 1813, a été imprimée plusieurs fois. On
cite encore de ce gnminalrien : TItenuilU ver-
borttm inoestlgandi ratio, et Praxi* ptxctp-
torwm linguK graxx.
AHTBBLMB, AnihelvMi, Kanthelnva, An-
««Ifflui, Anselirtw (saint), né vers 1105,
mort le 28 juin 1178. Descendant d'une famille
noble de Savoie, il occupa d'abord les prcmièrti
dignité* des ch^ittna de Généra et de Bdiay.
771
Dégoûté du monde» il te fit chartreux, et de-
TJnt prieur de U grande Chartreufle en 1141.
Pendant le lehiame de Victor IV, il fit déclarer
tout Tordre dea'Cliartreax en faveur d*Aleun-
dre m. Ce pape le récompensa de ee seniee
par l'éTécbé de Bellay , où il mourut à plua de
soixante^! ana, après avoir levé l'exeommu*
nication qu'il avait portée eontre le comte Hum*
bert , fils dAmédée. C'était un prél«t dHin eaprit
aetif et d'un «èle aident.
Histoire tmér9ir0 4$ (• fr^ce, %. XIV, p. «UMlà.
▲NTa&MlVB <Av6quo;), lut coniul ea é06,
sous le règne d'Arcadius; puis préfet d'Orient et
patrice. Lorsqu'on 406 Areadius laissa le sceptre
à Théodose n, qui n'avait alors que sept ans,
Anthémius sut, par sa sagesse, eonserver au
jeune empereur soa héritage. Il apaisa les que-
relles théologiques , arrêta les Huns, ftmda des
établissements utiléi, et en 413 entoura Cona-
tantinople d'une nouvelle enceinte. A t'avénement
de Pu\chérie en 414, il résigna le pouvoir, et
mourut dans la retraite. Saint Jean Chry sostome
lui adressa ee bel éloge t « Au Heu de vous té-
« Hdter d^avoir réuni le consulat et la préfee-
" ture, je félicite ces deux dignités d*ètre si bien
n placées. La vertu va se trouver, à l'abri de
« votre tribunal, dans un asile assuré, et le
«< temps de votre magistrature sera pour tout
n l'Orient une fête peipétuelle. »
Codex Theodosien, Vil, tit. il. — Socrate. ffut, ec-
cUHout., Vil, 1.
ANTBÉMius {Procope), empereur d'Occi-
dent , mort en 472. Il était de la fhmille de ce
Procope qui revêtit la pourpre sous Valens, et
il devint lui-même successivement comte dllly-
rie , consul et général des troupes de l'Orient
L'empereur Marden lui donna ensuite en ma-
riage sa Aile it^Ha-Marclana-Euphémie. A la mort
de Marden, Anthémius obtint le commandement
de l'armée dirigée contre les Huns et les Goths,
avec le coromandement de la flotte de l'Helles-
pont. 11 triompha de l'ennemi, et fut désigné par
Léon pour aller régner à Rome, oti en eflfet le
peuple et le sénat l'acdamèrent en l'an 467. Mais
un homme dominait alors réellement en Italie;
c'était Ricimer. Pour s'en faire un ami, Anthémius
lui fit épouser sa fille. Mais l'empereur d'Ocd-
dent ne soutint pas sa réputation guerrière lora-
qu'il eut à combattre en 468, pour Léon, con-
tre les Vandales. En 471 , il appela lui-même
contre les Visigoths, qui ravageaient alors l'Espa-
gne, un corps de Br^ns, auxiliaires plus dange-
reux peut-être que l'ennemi. Mais le plus acharné
de ses adversaires était toi]yours son gendre Ri-
cimer. Une réconciliation de peu de durée avait
été ménagée entre ces deux personnages par
Épiphane , évéque de Pavie. Mais Ridmer ayant
appris que Léon envoyait contre lui Anidus
Olybrius , prit les devants, et se présenta sous
les murs de Rome avec une armée d'Italiens,
de Bourguignons et de Suèves. Il offrit k Oly-
hriua le trdne d'Anthémius. Ce dernier se réfuya
ANTHELME — ANTHÉMIUS
772
dans une é^ise , quoique le peuple et te aénat hii
fussent Csvorables. Vainement im eorpa de trou-
pes, amené à son seeoura par le Goâi Glliner,
livra-t<il à Rielmer nn eonbal aar la pont Ba-
drien; le gendre d'Anthémius viiaqirit l'emMmi:
Gilimer fut défait et taé, et l'erapereOT d'Oed-
dsnt, arraché de son asile, ftit nls à mort pir
ordre de son gendre, Anthémius, auqud les con-
temporains accordent de la piété, laissa néas-
moins célébrer à Rome les Luperoales; eteeM
à grand'peine que le pape Hilaire Tempècha de
laisser les hérétiques tenb des assemblées dam
Rome. Ce fut encore sous son règne que le ffm-
vemeur des provinces gMolees, ArvanduSi ft4
condamné pour malversationa dans aon gooier-
nement.
Sidoine ApoUioaIre, ^tnU^emU PaM^nricmag Epi»-
tolm, I, Tf et ptn. - Dtatali». f^tt. /tM»ri^k— Ph»t«
BiMUh., p. 48. - BSTMltH. Ammi., M «flT. iP ^ - TU*
lemoDt, HiU, <fef «mp#r., Y|, et les ootes 4e Stmoad m
Sidoine et Kanodiut, dans set OEuvres, vol. I, p. IMT,
ANTHÉMIUS, architecte. Ingénieur etmsflif
matiden, né à Traites, en Lydie, vers la fin dn
cinquième siècle, mort à Constantlnopleen 534^
inventa, dit-on, divers moyens dlndter les trem*
blements de terre, le tonnerre et tes édairs.
construisit aussi un immensemirotr ardent, fbnné
de plusieurs miroirs plats. Mais ce qui le renfit
surtout célèbre, c'est la construction de la su-
perbe église de Sainte-Sophie à Coostantinople,
dont il ne fit cependant que Jeter les fondations,
Justinien la fit élever ; et lorsqu'il vit cet otmage
achevé, il s'écria t « O SalooH», j« isi sur-
passé! » Ce monument est dans la ritnilion h
plus avantageuse ; il occupe le sommet d'une p^
tite colline qui domine la ville de CoqstaBtijMpie
du côté du sérail, La place de Safaite-SopMe ed
presque un carré parfait de deux cent dnqoiole-
deux pieds de long sur deux cent vingt-huit de
large. Elle est dans la direction de Torient an
couchant. On voit s'élever de son roflien oae
coupole hémisphérique de cent trois pieds de dli-
mèt« , dont la circonférence est percée de viii^
quatre fenêtres : on compte quatre-ving;t8 plÀ
depuis le centre de cette coupole Jusqu'au pivé.
Elle est accompagnée de deux autres pins petits
qui sont également hémisphériques. Dans le fisd
de ce temple est une dend-coupole, aoos laqaeBi
est placé le seul autel qui s'y trouve. C'est w^
d'hui l'endroit où le« Tores conservent te Ktf».
La voûte de cette église est en pierre, et llntériov
de la coupote est orné de moasiques; tes nv*
sont couverte de peintures, Le pavé est eoiqNi'
de compartimente de marbres tes plos dioidi»
parmi lesquels le marbre rouge antique doRSM
le plus. D y avait au dehors un atrium ou ▼«&'
tibule, c'est-è-dire une place carrée, covir^nnéi
de portiques qui n'^ûstent plus. On paies de là
dans un portique aussi long que l'égfise, qui <
trente-six pieds de large, fi est aootenu par d<i
pilastres qui tiennent lieu de oolonnes, et Tes
voit au-desaus un autre portique. On entre dasi
l'église do Ssinte-Sc^te par neuf m^^rifiqNS
773
portes de bronze; les jambages qui les reçoÎTcnt
sont de marbre blanc. La porte du mUieu est la
plus considérable. L'albâtre, le serpentin, le
porphyre, la nacre de perle, les cornalines, ne
sont point épargnées, tant au dedans que dans
le dehors de cette église. On voyait autrefois dans
le millea de VcUHum la statue équestre colossale
de Tempereur Justinien. Pour élever ce temple
magnifkiue , Jastinien se saisit des revenus pu-
blics, imposa des taxes, et prit pour couvrir la
coupole Je pJomb des conduits des fontaines.
A peine cette église fameuse ftit-elle achevée,
qo*nn tremblement de terre renversa le dôme;
mais l'empereur le fit rétablir aussitôt On n'y
onploya, dit-on, que des pierres ponces , pour
le rendre plus léger; et Ânthémius composa à
cette occasion un ciment formé de chaux , de
tuiles pilées, d'éoorce d'orme hachée, d'orge
bouillie dâayée avec de l'eau tiède, ciment qui
acquérait la dureté du fer. Depuis que les
Turcs ont changé cette église en mosquée, ils
ont construit vis-è-vis des quatre angles quatre
minarets , c'est-A-dire quatre espèces de clochers
isolés qui s'élèvent très-haut Ils sont si déliés
vers leurs pointes, qu'on les prendrait pour les
vergues d'un vaisseau appareUlé. Sainte-Sophie
a servi de modèle à toutes les mosquées qui ont
été bftties dans la suite à Constantinople. A
ces détails il faut igouter que l'on a décou-
vert tout récemment, sous une couche de stuc,
les superbes mosaïques qui faisaient l'ornement
de l'élise Sainte- Sophie sous les empereurs
grecs, successeurs de Justinien.
Anthânius eut, avant Salomon de Caus et Pa-
pin, connaissance de la force de la vapeur. Voici
à cet égard le récit d'Agathias : «< Un homme per-
dit un procès contre un de ses voisins, nommé
Zenon; pour se venger de lui, il dispose un
jour dans quelques endroits de sa maison plu-
sieurs grandes chaudières pleines d'eau , qu'il
bouche fort exactement par-dessus, et sur
les trous par lesquels l'eau bouillante devait
a'évtfwrer : il met de longs tuyaux de cuir
bouHii, larges à l'endroit où ils étaient cousus
et attachés aux couvercles, et allant petit h pe-
tit en étrécissant par le haut en forme de trom-
pettes. Le plus étroit de ces tuyaux répondait
aux poutres et aux soliveaux du plancher de
la chambre où étaient les chaudières. H y met
le feu dessous; et comme l'eau des chaudières
bouillait i gros bouillons, les vapeurs épaisses
de la fhmée montaient en haut par les hiyaux,
et ne pouvaient avoir leur issue libre, parce
que les tuyaux étant étroits par le bout di-
saient branler les poutres et soliveaux non-
seulement de la chambre , mais de toute la
maison d'Anthémius et de celle de son voisin,
qui pensait que c'était un tremblement de
terre; de sorte qu'il l'abandonna, dans la crainte
d'y pérfr. » ITest-ce pas là la chaudière d'eau
bouillante, et le soulèvement du piston par la
force d*expansioii de la vapeur comprimée; enfin
ANTHÉMIUS — ANTHING
774
tout le principe des machines en usage aujour-
d'hui ? Il n'y manque que la condensation par
l'eau froide, pour produire le mouvement de va-
et-vient. Cette découverte, qui n'a servi qu'à ef-
frayer un voisin incommode et processif, est
d'autant plus singulière qu'elle a été faite par
un ingénieur, non d'une manière fortuite, mais
par raisonnement ; car fl savait d'avance les
résultats qu'elle produirait II est bien étrange
qu'un homme de l'art comme Anthémius n'ait
pas songé à utiliser cette force vive, assez puis-
sante pour remuer des poutres et Cadre trembler
unemaison«
Dupuy a publié en 1777 un fragment inédit
d'Anthâoius , contenant quatre problèmes de
mécanique et de dioptrique, in-4*' de 41 pages,
n a enrichi ce fragment de notes et d'observa-
tions dans le tome XLU des Mémoires de l'Ac. des
Inscr. et B.-L. Louis Dutens l'avait le premier
tiré d'un manuscrit de la Bibliothèque nationaie,
et l'avait publié dans un écrit intitulé Du mi-
roir ardent d'Archimède; Paris, 1775, In-S".
Bastatbe, commentât. d'Homère; Paul le StIenUaire. —
•Hitt. des imaginations ertravagantes , Paris. 17D9, de
M. OdfBe (par Laurent Bofdetoa.) — Procope, D4 AîM/i»
dis JmsUniûiU, l.l.-Afatbiaa. HisL, 1. V.-D'Afflncourt,
itist. de rjrt.—Kugler, Handfmch der Kunstgeschichte,
*A2fTBBRNrs, sculpteur grec , né dans l'Ile
de Chios, vivait vers ô80 avant J.-G. n descen-
dait d'une famille d'artistes, et ses fils se distin-
guèrent comme lui.
Pline. //«. nat., XXXVI, s. - Tlilersdi, Epochen der
bildenâen Kwut nnter den Orieckm. — StUig , CatatO'
çut éirtijkmwu
ANTHBUHis {Jocques). Voy. Jacques m
MmUELBOURG.
AifTBiMUS (*Av6C(Mc)»évéquedeTréU80iide,
devint, par l'influenoe de l'impératriee Théodora,
patriarche de Constantinople, et embrassa la
doctrine d'Eutychès peu après son élection au
patriarchat L'évéque de Rome Eutychès vint à
Constantinopie, et obtint de l'empereur Justiniai
la déposition d'Anthimns, qui (ht confirmée par
le synode (an de J.-C. 536).
Quelques firagments du débat entre Anttiimus
et le pape Agapet en présence de Justinien ont
été conservés dans les Actes des Conciles.
Manal , JVova CoUêoL CmtelL VIII , ^. tM-SM. —
Labbe. Jet, ConcU,
* ANTHING ( Frédéric ), peintre allemand, né
à Gotha vers le milieu du dix-hnitlème siècle ,
mort en 1805 à Pétersbourg. Il avait suivi dans
sa disgrâce le feld-maréchal Souvarof, qui, lors
de sa désastreuse expédition contre la Pologne,
se l'était attaché en qualité d'aide de camp et
d'historiographe. Anthing s'est surtout fait un
nom comme peintre de portraits à la silhouette,
genre par lui mis à la mode dans les cours de
Constantinople , de Vienne et de Berlin , qu'il
avait successivement visitées de 1785 à 1800. On
ne dte guère de lui que deux tableaux qui ae
voient dans l'une des salles de la bibliothèque de
l'Académie de Saint-Pétersbourg : ce sont des
portraits en pied d'académiide&Sk.U AUyMtifs.^Vcfic
775
ANTHING — ArmBOUL
776
ttiing , qac Ton conserve à Gotlia , passe pour
l'on des recueils les plus curieux de ce genre.
Charles AirraiNC, frère du précédent, fbt
lieutenant général au service du roi des Pays- *
Bas y et ancien gouverneur général de ses pos-
sessions dans les Indes-Orientales. H est mort
à Gotlia en 1823. [ Ency, des g. du m, }
ANTBOINE {Nicolas)^ fanatique lorrain, né
à Briey en Lorraine vers la fin du dix-septième
siècle, mis à mort le 20 avril 1632. Il étudia
successivement à Luxembourg, à Trêves et à
Cologne, sous les jésuites, et embrassa plus tard
le calvinisme. La lecture comparée de l'Anden
et du Nouveau Testament lui fit enfin adopter
secrètement le judaïsme. Les haines religieuses
le firent condamner comme mécréant à être étran-
glé et brûlé.
Harleian BliseeUanff, m, soi.
ANTBoiivB (fyançoi5-/>atl^iVico/as), lieu-
tenant général du bailliage de Boulay , né en
1720, mort au mois de mai 1793. H Ait en 1789
député du tiers état du bailliage de Sarreguemines
aux états généraux , et s*y montra zélé partisan
de la révolution. Il y fut men^re du comité des
rapports au commencement de 1790. n parla en
faveur de Hnstitution des jurés, sans laquelle il
déclara qu*0 ne pouvait y avoir de constitution
libre. En 179t, il réclama pour le roi la répar-
tition libre des fonctions ministérielles , vota le
licenciement des officiers de l'armée, appuya vi-
vement la suppression des ordres de chevalerie,
et proposa, pour le roi et la famille royale, la
distinction d'un ruban tricolore. Après la disso-
lution de l'assemblée constituante, n retourna à
Metz, ville dont il était maire, n fut suspenda
de ses fonctions, mais l'assemblée législative le
réinstalla. Ayant ensuite engagé la ville à ad>
hérer au décret du 10 août 1792, il fut nommé,
le mois suivant, député du département de la
Moselle à la convention. En mourant, il légua
tous ses biens à la nation. La convention dé-
créta que sa mémoire était chère aux Français,
et refusa son legs. On a de lui : Observations
sur quelques articles du projet pour Forga-
nisation de Fordre judiciaire ; Paris, Clousier,
1790, in-S"; — Essai sur les assemblées de
communautés , de bailliages, etc, , de la Lor-
raine , destinées à procéder tant aux élections
qu'à la rédaction des cahiers pour les états
généraux; Paris, 1789, hi-8**; brochure ano-
nyme.
Biographie des ConiemporeUns.
AiiTHoiNB (Antoine-Ignace), baron de Saint-
Joseph, économiste français , né à Embrun , dé-
partement des Hautes-Alpes, le 2 1 septembre 1 749,
mort à Marseille le 22 juillet 1826. D'une famille
de magistrats, il montra fort jeune un goût décidé
pour les voyages et les combinaisons commercia-
les. Un négociant de Marseille le mit à la tète d'une
maison de commerce à Constantinople. Durant
les dix années qu'il y séjourna , préoccupé àe
plans el de combinaisons vastes, fl s'arrêta à
un projet d'alliance commerciale enftte laRos&ir.
la Pologne et la France, ouvrant un déboodii^
par la mer Noire et par le Bosphore. Cathe-
rine n, amie de toutes les grandes entreprises,
adopta avec chaleur une telle proposition ; et te
France, édairée par l'abbé Raynal sur la hardies»
heureuse de ce plan , s'accorda avec la Russie
pour en assurer l'exécution, dont AnttioiDe (ut
chargé. Tout réussit à souhait : des bob de
construction, coupés dans le fond de la Rnssie,
arrivèrent, après trois mois de route, par lé
Dnieper, la mer Noiro et la Méditerranée, tancfii
qu'ils restaient trois ans en voyage par le vieux
chemin de la Baltique et de l'Océan. La jnstesM
et la nouveauté de ses spéculations acquirent à
Anthoine une fortune ooiûidérable , dont il indi-
que lui-même la source dans son Essai hisUh
rique sur le commerce et la navigaHon de la
mer Noire (Paris, an xm ( 1805 ), in-8*). En
1 786 il fut créé baron, et vint s'établir à Marseille,
où il fut nommé maire. Sa femme, née Clarj,
était sœur de l'épouse du général Bemadotte,
devenu roi de Suède , et de Tépoose de Joseph
Bonaparte. [Enc. des g, du m.]
Mémoim do comte de Ségnr.
ANTHOifT (le docteur Francis)^ médeds-
alchimiste anglais, né à Londres en 1550, mort
en 1623. Fils d'un riche orfèvre, il étndia k fo-
niversité de Cambridge, et se mit à pratiquer
la médecine à Londres, et i faire surtout usage
d'un or potable ( aurum potabile }. En 1600,
fl fût cité devant les membres dn ooDégB de
médecine, et condamné h la prison et à use
amende, pour avoir exercé sans dlpldme. £d
1610, fl publia un traité hititulé MedidM
chymicx, et veri potabilis otcrt assertis;
Cambridge, in-4*. Cet ouvrage est dédié an roi
Jacques, et accompagné de certificats signés de
plusieurs des membres du coUége médicaL Ibt-
thieu Gwyne essaya de le réfuter dans son traité:
In assertorem chymicx, sed verx fmedidiM
desertorem, Londres, 1611, in-4* : Hvre sili-
rique, auquel Anthony répliqna par J^polof9
or a defence o/averity heretqfarepubUsMt
conceming a medicine called aumim potabhb;
Londres, 1616, ^1-4**; réimprimé en latin ai«
des additions , sous le titre : Panacea amt,
sive tractatus duo de auro poiaàUi; Bm-
bourg, 1619, in-12. Anthony trouva denx nos-
veaux adversaires dans Cotta, Contra XnlonMi
or an Ant-Antony, Londres, 1620, in<-8*, etdtfi
Thomas RawUn, 4dmoni/to Pseudo^hpMn
Londres, sans date. Toutes ces controvenei
contribuèrent à augmenter la renommée de fil-
chimiste, qui laissa une grande fortune. L^
de ses fils, Charles Anthony, mort en 165S,
s'enrichit en vendant de l'or potable. H pnU*
Lucas redivivus, or the Gospel Physitie»;
Londres, 1656, in-4*. H.
Bioçraphia Britannica, ^Goodal, tkê r o fl CrilV*
qf phiftitians of Landony ettabtitkêd ftf JLaw, de.
AirriBOUL {Charles-Louis) p «focat, téï
TT7
1 1753,11
rtl«31a>
1793. AdmbiiitnteaT da dépsrienieiil du Tar «t
Hpoté à la conTaition utkiiMle , il était très-tt-
tadtd aa parti dea groadins. Aa retour d'une
■niuian en Corae, D Ait antté à MarEeiUe par
taa lectiwu inaurgées. Lé général Cartanx, qui
■'cnipan, le Ib aottl 1793, de la vUIe, et anéui-
m IM Iidleai, fit rendre is liberté i Antiboul ,
qui parti waÂM pour Parlt. Rentré h b coo-
vtntkn, H M aooué d'ttre iiartùan ite la fac-
Hod rcDTcnée, traduit dcTuit le tribunal réro-
Mjonoairv comme eonpUce da parU de la Gl-
ntode , et ""i»""** h moit ayec flagt da les
AMTic. Voy. Bote ( d' ).
'AsncBio ( Pierre), pdntre vénitiai, mort
en t7«3. n a bit phuieun tabteaui eatimés, re-
préuDlacit des leînea de l'hlitoire aaiiite, et re-
■urquabk* par la ttradU de leor ccdoria.
r^ili, JU n mli m KUtiUrr-Unam.
■UITICUBB ('AituOliUik )> bûtorien Er«c,
né à AtMms, Ti*alt pnrftablenieiit aprte Aleian-
dn le Grand. On n'a aucun détail sur lui. Ses
oorrages étaient Tori estimés des andens; D
n'en reste que de faillies Tragments. En vdd les
Olrei : If&noc, le Retour; c'était, an rapport de
fitr^ioD et t «n juger par tes bagments, l'énu-
méralioB critique des légadei auxquelles doaaa
Vea le Tcfamr des Grecs apris la prise de Troiej
— hi^mà, Ilditolre de llle de Ddos ; — 'EEwi-
twiïi on ne tait pas trop ce que puurait être
«a Une : AtMnée suppose qull avait trait k des
mitU mjlhalo^qua ; — une Bistobre iAlexait-
en te Grand, dans laquelle l'auteur donna une
nme rétrospeetiTe cnnconant Hiistiditt priini-
Hrede rÉgrpte.
Ttlf— irtot d'A. fil
Ajmco l Laurent), en latin Ànliq«iu,
grammalilea, natif de Lentino eo Sicile, tI-
nlt ao oofnmwKwnent du dix-aeptiènie siècle.
D ww ^tfB* la grumoatre dans le séminaire de
PtOate. On a de lui '. De Eloqwntia eompen-
HttrUUbritre*; VKÛse, lâH, In4'';rédit.de
Pidoneest de 1B18; — De IrutUvtione gram-
muitlemCommettttaiitrel;Padçae,l60l,iarS°,
Fttarfdiis (BibUolheea tatina, vol. 1) avertit
qu'Eue Putochius, dans ses Grattanatiex latirue
Aiiclorei antiifui, et Joseph Qaaod, dans son
Cataioçiu tUbliolhecj: Thtuous, ont confondu
cet Antioo ou Antiquus avec les andeos grant-
BMiriens.
ItonilUR, aiMlelluca SIcuItt. - MsiiBctitlH, SerU-
tari d'iloMa. - GlofucDi. diu 11 BUtr. wlPfuU».
AXTIDOTE , peintre grec , éKve d'Eiq)branar
et tnattre de Hldas, vivait k Atbènes dans la
cent quatrième olympiade (3U avant J.-C. }.
On dte parmi ses juvrages on Lutteur et un
Joueur de JliUe.
•.ATfllGNAC
■AUTiebu ('AmT^viiî},!!
médecins grecs, souvent cooToodus ôtre w
Antigènu ItCléopfiantin est raeotioniié par
Cœliui Aurelianus, comme ajant traité de la
catalepsie soos le nom d'ixiuIU. avait eu
pour maître Géoplianle, et parmi sesdisdples
on dte Moémon, qui vivait sous le règne de Plo-
lémée ÉvergMe ( U7-111 avant J.-C. ). n avait
composé UD TYaiti tur Us fièvret et lu tu-
meurt, doot Cœliui Aurelianus dte quelques
passages.
Antigènei, Otne de Quintus et Harlnos, vivait
i Rome dans le second siède de J.-C. 11 tailla
Gatiec pour avoir prédit la guétison du pldlo-
sophe Eudème. H.
rnM. Illl,p.a. -- HtUa, Bibliotk. rnnUe. pratt., l.;l.
■ASTie^Ba ( 'AvniffviiK ), historien grec. Il
avait écrit nne vie d'Aleundre le Grand, où se
trouvât racontée l'entrevue du conquérant avec
'AiiTiekKU.génénl d'Aleundre le Grand,
l'un de« chefs des A^}iasptdes. n avait déjà
servlsousPbili^e;aa siège de Périntbe,a perdit
on ai]. Après la mort d'Aleundre, il obtint le
goavemoTwat de la Sualane limitrophe de la Ba-
bjlonie 1 puii il prit succestivement le parti de
Perdiccâs et d'Etuntoes, qu'il n'abandonna ja-
mais. Aprèi la déhite d'Eiimines en 31fl avant
J.-C, Antigènes tomba entre les mains d'Anti-
gane,qni le fit brûler tout viC
ARTIOÉMIDAB ('AfnTt>Ua(),Qom comnmn
à deux Tbébains, célèbres joueurs le Date. Le
premier, fili de Dionyjiui, donna qudquetletons
à Aldbiada. Le second, Kit de Serras, fat
beaucoup plui célébra p»r le* ctiangemenls qu'il
fit è'Ia QAte, eu j mulbpliant lea tons par le
nombre de trous de rinsti'ument. Il joua de la
QQle aux noces dlpbicrate, lorsque ce général
athénien épousa la fille dp Cot js, roi de Thiace.
Il joua aussi devant Alexandre , et U accompa-
gnait le poète PhUoxène lorsqu'il rèdlajt ses
vers, n ne doit donc pas être confondn avec cdui
qui fut le maître d'Aicihi«]e. Ses deux Giles,
Ûéla et Satrra, suivireni U profesaion de leur
père 1 die* »oa\ diées dans une épigramme de
l'Aulhologie grecque.
Bod*, cœktekU d*r Lwri
AflTienAc (itnfoine), poète chansonnier, né
i Paris le & décembre 1772, mort dans ta ville
natale le 21 septembre 1813. Il était anpiojé à
l'administration des postes aux lettres, et consa-
crait tous ses moments de loisir è chanter les
plaisirs de la table, de l'amour et du vin. Dé-
saoïpers, son convive aux banquets du Caceaw
màieme , i oonstcré à la inéinoire d'AoKgnac
'7B ANTIGMAC
Unu clianMQ ob l'on remarque U «traptie inj-
Outre un grand nombre de piicM fiigKWe» fos«^
rëes dans divers retneils, Ida que le CacMU mO'
rferne, \eJoumaldes Gourmaadt.mVÈpieu^
rien françiAs , \^ AnnaUs maçonniqvn , \t-
Dictionnaire des Girouelles, Antignac a pu-
Uié Chansoni et parties diverses ; Paris, 1S09,
i Td. \a-ii; Cadet Roussel aux pr^pnrn/ifi
de laffie (le mariage de Napoléon), isio in 8'
de 4 pages. Antignac o'ëtait (ju'nn poMe m*
MtliDt, annuaire 'Kttrotett^iu.
AKTIGOltB CArriTÔïii), flUe dtEdfpe et de
Jocaste, mère d'Œdipe, a *W divensement cÉ
léb^e par les poëtea de rantiqaité. Aprts qii (F
dipc, maudissant le de«Kn qui lui atail Taïf
commPHrc un Inceste et un parricide, se Ibt lui
nifiinc crevé les y«i« , Antigone l'accompagna à
Colonc rn Altique, et retourna à Thèbes aprte
la mort de son père. Ses deux frèree Étéode
et Polynice périrent dans un combat singulier
tous les mura de Thèhe*. Créon , qui s'était em-
paré du suprême pouvoir, ordonna que leurs
corps Tussent privés de la sépulture. >tais Anti-
gone, n'àxiutant que sa piété, donna tes lionneurs
funfebres à Polynice ; Créon la punit en la Tai-
tanl enterrer vive. Antigone a été immortalisée
par Sophocle. L'Jn(ijone d'Eschyle est perdue.
ASTIOOSB ['AïTvrôïi)), reine d'ÉgypIe, fille
de Cassandre , frère d'AnUpater. Elle fut la se-
conde femme de Lagus, le fondatenr do la dy-
nastie des Ptolémées, et mère de Bérénice, ma-
riée i son frtre Ptolémée I*', mi d'ÉRfple.
Srkol-nd ntmcrit,, XVII, M, ii, — VUntruar^, Pvr-
rAui, <. - Uni)ua,anckic*tr-atrflKkfolgrrAlian-
ASTIGONK ('Aviiïo«o( ), Surnommé le Cg-
elnpc (I), célèbre lieutenant d'Alexandre le
GraiHl, né vers l'an 382 avant i.-C. mort en
301. Il élaitnude Philippe, prince d'ÉI y mio Ifs.
Investi du ftouvernemenl de ia Lydie et de la
l'IirvRic, il sut défendre ces provinces avec peu
de Iniupe-s, et parvint même k soumettre la Ly-
caonie. Aprèii la mort d'Alexandre, Anligone eut
pour sa jiart la grande Pbrjgie , la Lycie et la
Pamphyljp. Perdiccas, qui était régent de la Ma-
cédoine cl tuteur d'Aridée, aspirait A dominer
SQT Inus les Étals laissés par Alexandre; et
comnv Antigone lui faisait ombrage, il résolut de
le perdre; niais Antt^nceut le temps de s'enhir
avec son fils Démétrius et degagner, en 321 avant
J.-C., la Macédoine, o<i régnait Antipaler. La mort
- ANTIGONE TM
de Perdiccas, surrenue en Egypte ilans U mtat
année, mit fin aux i^jpréheuîionsd" Antigone, el il
fut rétabli [lar Antipaler, devenu régent, dUK
le gouïememejit deiesproïin«s,au\quelleiriil
encore ^oulé la Susiane. Chargé par Antipilcrilp
faire la guerre à Eumènes, Antigona réussi! [Jei-
ncmenl dans cette expédition, déAt Eaïaèoei, d
le contraignit à chercher nn refuf^ dans nae d
tadelle située sur les confins de U Lycaunie et*
la Cappadoce. 11 se dirigea vers cette plau, fur
ve.î(it, et entra dan» U Pisidie, oii il vainquit U-
lale et Alcétai, les deux plus sérieux cancurmUi
d'Anlipater. La mort d'Antipster, qui arriva 1»
née smvante, 319 avant J.-C, favorisait les tk»
ambilieu-esd'Anligone.Jl appuya d'abgnlltsprt.
ttnironsde Cassandre, ais d'Antipater, BMta p«
celui-ci du gouvememeot de la Macédune, i)a
aval! étéconfié, àaon détriment, à PolyaperduM.
■Wais Antigone, aussi bien qoe Cassandre, Iroen
un redoutable adversaire dans Eumènes, charjt
P4r Poh sperchon du commandement des fan^
an Asie. La lutte entre tes deux partit d«n
deux ans. la première année (318 avint J.-C.i
elle eut pour théitre l'Asie Mineure, et l^nafc
sniïantc(3i7aTant J.^.), la Persed taMédfe
U bataille de Gabiène y mil fia en 316. Eonè-
lies fut défait, et livré par le traître Arsyrai^
,i Antigone, qui le fit mettre i mort
Pressé de recueillir les thuts de la victoire,
.4nltgone ne songea plus qn'i se dëbarratier ik
(*irx d'entre tes concorrenta qui poankit »
traver tes desseins. Il fit juger et coRdMMcr 1
trurt, BOUS prétexte de trahieon, on général 'm-
Huent appelé PiUion, et fit mourir d'antret »
[lilaines soupçonnés d'eb^ méconicttti. Af^
.'être emparé des immenses tréson aaam>alAl
Ircbatane et
Il k Babjlooe, oA il de
Lianda compte à Séleucus de son adnUniiln-
lion. Celui-ci répondu qu'il tenait too gouvov-
inent des mains d'Alexandre, et qui! n'mR
pas lie compte à rendre W Antigone. Mais la bmI
ifB Pitbon était un avertissement asseï tinB-
Mtif ()our que Séleucnscrul devoir s'échapncri»
rrètement de Babylone, el se rwidrt en ^jjte.
I,B pouvoir croissant d'AntIgone susdla Cidit
lui une ligue générale coniimsée de Séleucdi, *
rlotémée,de Cassandre el de Lysimaque. la
1 1 dît ilités commencèrent en 315 avant J.-C.,rt
rjuntinuèrent avec fiireur surplnifeun poÉAt
la fois, en Syrie, en Phénicîe,en GriceddM
l'Asie Mineure. La paix fut enfin conclue «311
ai-ant J.-C, aux conditions suivantes : « lescMi
(rrecques devaient être indépendantes, CknaAi
ohtenait le gouvernement des provinces «us-
l^^-unes jusqu'à ce qu'.Uexandre Tegus tbl *
Irint l'âge d'homme; Lysimaque et PtoMa
ctiient appelés A r^er sur ta Tlirac* el \ir
svpte, el l'Asie tout eob'ère paiwall sous le lop-
trc d'Antigono. « Cet arrangement fut de nwH
durée. Plolémée fiit le premier A le rompre : I
prétendit qu'Aotigone n'avait pas rendu aai
ciiés grecques leur indépendance, el ea>«it
781
ANTIGONE
78ft
en Cflfde une flotte chargée de chasser les gar-
nisons d*Atitigone des villes roaritimes. D'abord
victorieux, Ptolémée perdit ensuite tout le fruit
de ses conquêtes» par suite des sucoès de Démé-
tritts PoUorcètes, fils d'Antigone. Ce dernier ▼•-
nait de s'emparer d'AtlU|peft en 307 avant J.-G. »
et de Mégarej il allait soumettre à son pouvoir
la Grèce entière^ lorsqu'il fut rappelé par son père
pour roppoaer à Ptolémée» qui venait de prendre
nie de Chypre. Démétriusle défit complètement»
dans une bataille navale en 306 avant J.-C.f et An-
tigooe prit dès lors le titre de rot (^tXiû$) et le
dtedème« En mHae temps il conféra les faûignes
de la royauté à Démétrins » avec lequel il véoot
longtemps en bonne intelligeBoe. Les autres lieu-
tenants d'Alexandre» Lysimaque» Séleucus et
Même Ptolémée prirent également le titre de
roi. En 306» Antigène envahit l'Egypte i et cette
fois il fut repoussé avec perte. Déinétrius» qu'il
euToya ensuite assiéger Rhodes» fut obligé» après
une année de siège» de conclure une paix favora-
ble aux assiégés en l'an 304 avant J.-C. Ce
prince» après une nouvelle expédition en Grèce»
se disposait è marcher contre Gassandre » qui
demanda alors à traiter avec Antigooe* Antigcôe
voulait que Cassandre se rendit à discrétfon.
Poussé à bout, Gassandre forma une ligue avec
Séleocns, PtoléÉnéeet Lysimaqne* Ge dernier»
joint à Sâeucus » envahit l'Asie Mhieure* Antl-
gone» octogénaire, marcha contre eux : il Ait
battu et tuéà Ipsusen Phrygie»en 301 avant J.-C.
— C'est à Antigone le Cyclope que l*on attribue
oe root Ikmeux : « On veut bien de la trahison ,
mais pas du traître. » Y. R.
PlaUtfque, Mumenet et Demetriui, — Dlodore, XVIII,
XX.
AHTiGONB (Xyt(Yovoc), sDmommé Gonatat
(rovorSç) (1), ou de Goni, fils de Démétrius Po-
fiorcète, né en 3i9|» mort en 239 avant J.-C. n
partagea avec son père ses alternatives de bonne
«t de mauvaise fortune. Après la mort de Démé-
trins en 283» il ne fit pas d'abord valoir ses
droits à la couronne de Macédoine» et se contenta
des villes grecques que ses garnisons occupaient
encore; nuiis, lorsque Séleucus eût été assassiné,
en 260, par Ptolémée Céraunus» il essaya sans
succès de disputer le trône à son meurtrier. Pto-
lémée Céraunus, et Sosthènes» qui lui succéda pen-
dant deux ans» périrent dans la guerre contre les
Gaulois. La Macédoine tomba dans l'anarchie» et
fut décliirée par plusieurs prétendants» au nombre
desquels on comptait Antipater» neveu de Gassan-
dre, et Antiochus, roi de Syrie : Antigone battit le
preinler, fit la paix avec le second, et chassa les
(1) Le fitirnom de Gonatat est génénieroent dériTé
Gonni ou Gana, petite ville de la Perrhébie en Thes-
salle, qui paaM pour le Ueu natal d'Antigone. MaiM, aelon
Nlebahr, Gonatas (rovonrô^) est un mot macédonien
qui aiguille çenmAMère, on plaque de fer que les giier-
nera portale it autour du genou. Antigone était déjà
en état de porter les armes , quand aon père ae mit en
possession de la Thessalie ; enfin, si ce nom venait de la
Tille de Cùna^ M faudr;»lt l'accentuer FovaTàç, d'après
les metUeures autorités (H.).
I GAttlols de Maoédobie. Se croyant affermi sur le
trOoe , il se préparait è rétablir sur la Grèce la
suprématie que la Macédoine venait de perdre
par ses dissensions intestines, lorsqu'il ftit atta-
qué, en 273, par Pyrrhus, vaincu et réduit à la
possession de quelques villes maritimes. L'aven-
tuffut roi d'ÉpIre fht tué à Argos , l'année sui-
vante, et Antigone, rétabli sur le trône, put pour-
suivre ses projets contre l'indépendance grecaue.
Cette entreprise à peine interrompue par une len*
tative malheureuse d'Alexandre, fils de Pyrrhus,
contre la Macédoine , fut d'abord couronnée de
succès. Antigone battit les Spartiates, en 265, près
de Corinthe dans un combat où leur roi Aréus
fut tué» prit plusieurs villes du Péloponèse, et
s'empara même d'Athènes par trahison, en 262.
Ces conquêtes et la protection qu'Antigone accor-
dait aux tyrans les plus cruels , comme Aristo-
time d'Élis, poussèrent lef villes adhéennes à
s'unir plus étroitement; et il en résulta une ligue
redoutable, dont le roi de Macédoine essaya inu-
tilement d'arrêter les progrès. Lorsque Aratus se
fut emparé de l'Acrocorintbe, en 243, Antigone,
désespérant de vaincre les Achéens, traRa aVec
eux pour s'assurer les villes qui lui restaient
encore en Grèce. Il mourut bientôt après ce traité
à l'âge de quatre-vingts ans, et laissa la couronne
à son fils Démétrius II. L. J.
Plutarque, yies de Ùemetriut, Pyrrhu», Âratus. —
Justin, XVIl . 1; XXlV. I. - Pausanlas, 18. — Polvbe, II,
48,-46; X, f9. 84— EiiAébe, f'Aron.— Smith. DietUmnar^
of Greek mnd Romain Bloçraphff.
ANTtooiiB, roi de Macédoine, né vers 263
avant J.-C., mort dans la 4' année de la 139"
olympiade (221 avant J.-C). H fbt surnommé
Doson ( A(o<T(i>v), c'est-à-dire tfni prtmêt de doih
ner, parce qu'il promettait plus qu'il ne donnait.
Petit-fils de Démétrius Poliorcète , il gouverna
la Macédohie pendant la minorité de son neveu
Philippe, fils de Démétrius 11, épousa la veuve
de ce dernier , et se fit proclamer roi de Macé-
doine , en 229. Les Macédoniens , Irrités de son
usurpation , se révoltèrent et l'assiégèrent dans
son palais. Antigone , se présentant sans armes
devant les rebelles, leur jeta son diadème et sa
rot)e de pourpre, en leur disant de les remettre
au plus digne. Cette abnégation toucha les Ma-
cédoniens, qui lui laissèrent la couronne et .con-
sentirent à la punition des chefs de la sédition.
Anti$;one profita de la rivalité des Achéens et des
Spartiates pour rendre à la Macédoine sa prépon-
dérance sur la Grèce. Aftpelé par Aratus contre les
i€toliensetCléomène,ilfut nommé généralissime
de la ligue achéenne sur terre et sur mer, et se
fit livrer la citadelle de Corinthe. Une première
campagne , en 223, lui donna tout le nord du Pé-
loponèse. L'année suivante il pénétra dans l'Ar-
cadie, s'empara de Tégée, d'Orchomène, et dé-
truisit Mantinée. En 22 1 , il marcha avec une puis-
sante armée sur Sellasie , où le roi de Sparte
Cléomènc était (*4impé. Celui-ci fut entièrement
défait , Sellasie prise et df^truite. Sparte , qui se
rendit au vainqueur, fut traitée avec plus de mo-
78S
ANTIGONE — ANTILLON
784
dération : il se contenta de changer la oonstita-
tion de cette Tille et de loi donner on gourer-
neor, le Béotien Brachylie. Trois jours après la
prise de Sparte, Antigone fat rappelé dans son
royaume par une révolte des Illyriens, et monrat
bientôt après.
Justin. XXVIII et XXIX. - Poljbe, II. - PtaUrque,
CUoméne et jiratut.
AH TI60HB y roi des Juifs , né vers 80 arant
J.-C.y mis à mort en 35 ayant J.-C. (1). H fut le
dernier des Macchabées qai occupa le trône de
Judée. Après Pempoisonnement de son père,
Aristobnle H, par des partisans du grand Pom-
pée, et le supplice de son frère Alexandre à Antio-
che, en 49, Antigone fut chassé de la Judée par
Antipater et par ses fils, Hérode et Phasaël. Ce
fut en vain qu* Antigone réclama la protection de
César et tenta une iuTasion en Judée en 42.
Lorsque la guerre éclata entre les Romains
et les Parthes, il acheta fort cher l'appui de ces
derniers, chassa Hérode de Jérusalem, et fit
eoaper les oreilles à Phasaël pour Tempècher de
deTcnir grand prêtre. Le sénat déclara Antigone
ennemi de la République, et Marc-Antoine se
chargea de rétablir Hérode. Son lieutenant So-
sios s'empara de Jérusalem après un siège de
dnq mois. Antigone, tombé entre les mains des
Romains, implora humblement sa grâce sans pou-
▼oir l'obtenir, et fut exécuté à Antioche. L. J.
Josèpbe, AntiquU, Jud.^ XIV et XV. — Olon Casstos.
— Plutarque. yie d'Antoine. — Sinllh, IHeUonary of
GrecJk and Homain Biographff.
antigoub deCarysteyWx le Carystien (*Av-
tlYovoc ô KopuoTtoç), naturaliste et polygraphe
grec , natif de Caryste en Enbée , vivait sous
Ptolémée Philadelpihe, qui régna de 285 à 247.
On ne sait rien de sa vie. n avait écrit des vies
( pCoi) d'écrivains célèbres, ouvrage perdu , et
souvent cité par Diogène Laêrce, Athénée etEu-
sèbe. Mais il nous reste de lui un Recueil de
choses merveilleuses ( 'Itœo^ûv nopodôÇcov <rv-
vaycoyi^), contenant des fables ou récits merveil-
leux puisés en grande partie dans le livre at-
tribué à Aristote : De mirabilibus auscullalio-
nibus, et dans Callimaque. Guillaume Xylander
(nom grédsé de raliemand Holsmann) en
donna la première édition, avec une version la-
tine, à la suite de son Marc-Aurèle; Bàle, 1568,
in-S**. Meursins le publia séparément à Leyde,
1619, in-4«. Beckmann en donna en 1791, à
Leipzig, in-4'*, une bonne édition avec le texte
grec, la version latine de Xylander, et des notes
de Meursins, Bentley, Schneider, etc. L'édition
la plus récente est celle de Westermann , dans
Scriptorum rerum mirabilium Grxci ; Bruns-
¥rick, 1841, in-8^. D'autres ouvrages du même
auteur {Histoire des animaux; Traité du style;
Antipater j poème épique ; Métamorphoses) sont
I)erdus»
(1) D'après Dion CassIos (XUX, tl), il régna de M i S7
avant J.-C. ; d'après Josèphe ( Antiq.Jud., XI V, 169),
de 87 a 84. Foy. lûelcr^ J/andbuch der Chronologie,
t. II, p. 889, et >Vcrnsdorf, De ftde librorum MachO'
imonum, (II.)
T Atbènée. s. 7, et 18. - Diogène UCree, 1* Cknu H
Fyrrh., VII cl IX. - Denya d'HaUcamasse, Bta. rotL,
I. - Plutarque, rUa Romuti, — Saint Jèrôae, t%
prmf. de icript. eccU%. Fabrictas. BibL gratea, IV. 888.
AH TiGONUs socHŒUs , grand pittre juif,
natif de Socho en Judée , virait Ycrs 310 avant
l'ère chrétienne. Il suc^a au grand prêtre Si-
méon, surnommé le Juste , qui avait été oontem-
porain d'Alexandre le Grand. Il professa la dœ-
trine, propagée ensuite par son disciple Sadok,
qui sans doute donna son nom aux Sadueéens,
à savoir qu'on devait aimer Dieu et pratiquer
la vertn, sans arrière-pensée de réoompcMe,
même future. Sadoc et de Baithos, antre dis-
ciple d'Antigonus, en tirèrent la conséqucaee,
qu'il ne fallait s'attendre à rien au delà do
tombeau, et que les morts ne ressosdteraieBl
point. Ce f\it là une des principales doctrines des
Sadaoéens.
Wlner, BibUaehes Eeal-W^oenerbuéh,
* ANTiGOH uson ARTiGOHK, chhmrgien gnc,
vivait dans le premier siècle de l'ère cbrétienBe.
Galien, qui l'a cité le premier, recommande quel-
qnes-unes des prescriptions d' Antigone.
Fabriclus, Biblioth, çrmea , XIII. p. 68 de l'aneinae
édition. —Klilia, De MedMnx miiUarU apmd Cnm
et',Bom€MOi eondUione, Caiclc. V, p. I et 6; Leipiir,
18t6. ln-4«. — Id., Âddimenta ad Stomckum Meéko-
rttm vetervm a Fabrieio exhibituw^ fasdc 11. p. 8. -
Id., Index Medicorum OcuUtriomm itUer (^rmem d
Bowtanoi, ftiaclc. I, p. 9; Lelpzlir, 1S89, lo-i«. — Cdki
De Compas, medieam., 1U>. Il, cap. 1 ; t. XI/. p.8lT,8ll;
éd. KQhn.
* AH TiGOH US CAvTiYovoc), écrivain grec, natif
de Cumes, dans l'Asie Mineure, n composa m
l'agriculture un ouvrage qui ne nous est poiil
parvenu, mais que l'on trouve cité par d'ande»
auteurs qui ont écrit sur la même matière. Oi
ignore l'époque à laquelle il vivait
Varro, De Re Bustiea, llb I. — ColuneUa, Af *
rustica, llb. I. — Plloc, EUnchta/; Hb. S,ii, is et H.-
Smlth, Diction, of Creek and Roman Bioçr,
AHTiLLOH, savant espagnol, né vers 1760
à Santa-Eulalia , village de l'Aragon, mortel
1820. II étudia à Saragosse la jorispradenoe el
les sciences exactes , et fut nommé professer
d'astronomie, de géographie et d'histoire an sé-
minaire royal des nobles à Madrid. Pour htSSmr
à ses élèves l'intelligence de ses cours, il écmil
plusieurs ouvrages qui eurent un grand saϏi
Lors de l'invasion des Français, il retonnudiBS
son pays natal, où il fit partie delajuntepopa-
laire de Teruel. Après la prise de Saragosse, Use
rendit à Séville, et contribua à la rédadiao de
divers joumeaux patriotiques avec plusieonlil-
térateurs dévoués, comme Ini, aux principes
constitutionnels. A l'approche des Français,!
se retira à Cadix avec la junte centrale; nomfflé
peu de temps après juge à la cour royale de
Majorque , il publia un journal libéral inlitaiê
VAurore patriotique mc^jorquine. Lors*iu'en
1813 les Français évacuèrent l'Andalousie, Aofi-
lon fut élu représentant de la province d'Aragoa
aux cortès constitutioimelles -. il y combattitavec
énergie les principes antiUbértox. Ses opisiov
785 AiniLLON
le firent trrtter pu ordre de Ferdinud vn;
nuis, Btteiut d'uoe maladie grave, ii roourat nir
la roate de Saregowe ia momentoii on le traî-
nait derant une des commiBïioiii fonnéw à cette
époqoe pour le condunaer bien plus que pour
le Juger. Puml les icriti de ce uvant profesceur,
on diitlnpM surtoat tu Elemento$ de la Geo-
grqfia attronomiea, «attirai g icietiUfiea do
Btpa»a jf Portugal; Madrid, 18I&. Cedemier
(MTiiee,qui eat trèt-é«tiiDé deaEipagiK)It,aét^
Indidt en IkaoçaiB tm la dernière ëditJMi, mus
le Hlre de OéoçraphU phyiigne el politique
de tgipagnt etdti Portugal, «uirie d'un itiné-
rtfredélalUéde ces deux roTauraes; 1 vol. iii-8°,
Paris, 1813. La tradoction rrauçaise comprend
la liste de* onrrages A des cartes qn'Antilloi ■
coniultjs, et qn'il re^rdaK comme les leol» di-
gnca de oonAance pour tout ce qui a rapport i
la detcriptîan de l'Espagne et dn PortupJ. Cd
■nteur a lusse aussi pinsieur* carte* gtegra-
[duqoes, et diters écrits sor la politique et les
KKucM. [Eue. du g. du m.]
BrDict. JTantwI du IMnOn.
AXTiMACBiDU. Voyei ANTmaTn.
UfTiMACo ( Jforc-^ntoine), bdlédste ita-
lien, né à Hantons Ters l'an 1473, tnoit à Fer-
rare vers 156S. Il passa dnq années en Grèce
pcwr se perfectlouner dam la connaissance du
pM , et t son retour il enseigna cette langue
dabordàHaotooe, pnis.àpartirde I517jasqt»'ti
M mort, dansl'unlTersitéde Pemre. Bienqu'An-
tlmaco ait écrit des poésies grecque» et latines ,
il D'est connu aqiourd'hui que par quelques tra-
dncttons dn grec on latin, dont TOid le titre •■
Ganun Pletlionii de Gettii Grxcorum poil
fugnam ad Manlinaim per eapita, traclalio,
diwtui libria explieata, Marco Anlonio Ànll-
maeo Interprète, etc.; Baie, 1540, petit in-t'^
tn; trouve ideua livres de l'histoire de U Grèce
aprèa la bataille de Hantinée par GémislePlétbon ;
les (pâtre preroiers chapitres de VArs Shetoriea
de DcDjs d'Halicamaise ; une grande partie du
Inité de Interpretatione, attritwé à Démétrini
de Phalère; laprélïcedePolyen; un discours i
In louai^ de la littérature grecque. La traduc-
tknde VjUrt SAetorieaadé sdopÛeparSylburge
dtna iOB MlUon de Denys; Francfort, 1586,
^l^4ot. On la tronre encore dans l'édition de
Denjs de Reiske; Leipxig, IT74-177&, iu-S*, et
dans une collection do traiUs critiques intitulée ;
Da/li Avtoridet benpariare, per leeolari et
T^igioii , opère divene ; Venise ; 1 743 , b-4*.
TlntKHcM, StoTia ictia Uttlrattira Itallana.— Hu-
mdKlH, .terittort d'Ualla. - Gynldui, Opîrall. Ui.
•artimavue de Téos, po«te ^tque, vivait
à une époque Tort recntée. On ne sait presque
rten de ses ouvrages : ua passage de Plutarque
ferait croire qn'Antimaque avait écrit snr une
édipse que l'on aurait vue an temps de la IooSa-
tton de Rome, et Clément d'Aleundrie dte de
lui nn D'agment.
CUment d'AlcuDilnt , ftrnuCa, Hb. VI , p. en, -
- ARTmORI 788
AmiMAQVK ('Avt{|utxnc)i pn^ épique,
natif de Clanw, petite ville du territoire de Co-
l<^on , vivait fc la &n de la guerre du Pélo-
pouèse ( 404 avant J.-C.). Parmi ses ouvrages en
dte souvent une élégie ératiqne, intitulée ifdi,
que les anciens vantent comme nn chef-d'œuvre,
roalK dont il ne nons rate que cinq ou six vert
tout mutilés, et une TItébaide, dont nous avons ,
ai fragments épars, une soixantaine de vers,
reste précieux d'un poème qu'i» mettait en com-
paraison avec Vlliade. L'empereur Adrien loi
donnait tnéme la préférence sur ce cbef-d'tMrr»
des épopées ; nuJ* il est déjà bien asiei hono-
rable, le jugement de Qinntail(a(L X,c. I) qui
assigne à Antimaqne le pronler rang ^irti Ho-
mère. L'Anthologie de Céphalas nous a conservé
de ce poète (Bronck, t. I, p. 1S7; Jacob*, DC,
311) une épigramme charmante, d'un tour vif
etgradeux, qu'il composa h l'occasion d'une
statue de Venus armée. On dte encore, comme
ouvrages perdus d' Antimaqne , dea poème* in-
titulés Diane, Delta etc. Les fragments d'Aotl-
maqne ont été recueillis et publié* par Scbd-
lenberg. Halle, ITSe, sou* le titre de* An-
llmaelti Colophonit reliquix, etc., avec une
lettre critique de F.-A. Wolf. DQnticr et Wel-
cker les ont publiés avec des dissertation*. Tout
le* fragments sont réunis par H. Dûboar dans
le vol. des Poètes Épiques de la Bibliol. dis au-
teurs greei, potriiée par A. F. Didot, avec com-
mentaires et avec notice historique.
•AHTiMAQrB, poète épique, natif d'Hélio*
polis en Egypte, vivait un peu avant Auguste.
Selon Suidas, Il fut l'auteur d'un poème composé
de 3,780 tiexamètree, et intitulé K(W(ion«iïxà (la
Création du monde). Tietiès dte trois vers d'un
Antimaque k propos de la deacaite d'Acbîlle sur
les rives de Troie.
CMiBfiit il'lleuiidrk, JtmuKa. -Ttttttt. ClUtiat.
AHTIS (»'), Voy. GORDSCI.
AKTIKe (n'). Foy. Dumst.
aNTinoKi (-Jnionlo-iodopico), antiquaire
italien, né vers 1720 à Aquiia dans t'Abnue,
mort dans sa ville natale en 1780. n avait suivi
la carrière ecdésiastique, et devint ardievéque
de Landano. Eneoiv trè*->aune, il avait recueilli
beaucoup d'insei^tiant inédites qnH «dreaia à
Huratori; celui-d publia de lui des ehroaiqne*
deTAbruiiedu trdzHme siècle, dans le L Vide
ses AntiqitUaiet UaUmx medU «rt. Antloori
a joint à ix& dironiqne* corfaoses de* notes hi-
téressantes. Gennaro Antinori recoelliit les ma-
tériaux que lui laissa son fi4re, et en annonça la
publication sous ce titre : Eaeeolta dl Memorie
islorlehe délie tre provincU degll AbruLi^i;
15 vol. bi-4'>. Les quatre premlen parurent h
Mtples,de 1781 è 1784.
Uit. (UMUmsai, MAMt. M«r<M<Mr*(Mi«ffi)-
APJTINORl — AHTIOCHUS [St/rle)*
'ANTinoiis (AirtiïouO. type da beauté,
câèbre favori de l'enipereor Adrien , était natir
de Bithymim ou Clauiliopolii en Bithyme. Pen-
dant te léjour de ion maître eD Egypte il le ouya,
en 131 de J.-C, dans le Kil, lolL par accidcul,
ioit, camme le dit Uioo Cauiiu, en voulant
avertir Adrien d'un danger qui le menaçait.
L'empereur Kt élever, à ta place oii mourut «on
favori, une vilie qui reçut le nom i'Àalinopolij
on Àntinoé. La mort d'Antinous Tut en quelque
sorte le signai du rëveil des beaux-artï ver« ie
milieu du second aiMe de notre ère. 11 aérait
difficile d'énumérer toutce lei staluei et buste*
d'Antinous qu'on vît alurs piratire, et qui, pour
la plupart, rappellent, par le flni de leur exé-
cution, le sièclede Pliidlas. Antinous fut déifiÉ ;
on frappa desTnédailles et ou célébra, àManli-
nëe.'dea mystères en Ibooneur du favori d'A-
drien. )i est k remarquer que toutes les médail-
les d'Antiooiis eut été frappée* dans la Gr6c« ;
aucune n'a été frappée k Rome, ni dans lei co-
lonies ramaineft.
riuiinlit. VIII. t.4, — BctlKl, Doctrina If^mmer^m,
Vf, UI. - K, LEieutw, Velia' im, Aulinout; Berlin,
'ANTioGHiB ( 'AvTidX'C ) I femme grecque
qui cultivait la médecine probablement dans le
troisième siècle avant J.-C, si toutefois c'est la
mCme à laquelle Héracllde de Tarente dalla &on
livresur l'/témoraçie nasale. Asdépiade Phar-
maciou parle d'une prépantlon d'Antiocliis dans
son ouvrage pharnisceutiqoe, iDtilnlé UarceClas.
Uillcn, Oi CompoiU. HtOle., III, >; I. XH. p. «1,
AlfTiOCHDS, nom commun à quatone rois de
Syrie descendants de Séleuciig Nicator, l'un des
généraux d'Alexandre le Grand, qui fonda, ta
riionneur de son père Àniioehiu , la ville d'An-
tioche, capitale du royaume de Syrie [!]• Voici
*' (Avrloxot A Diimip), roi de
Syrie, surnommé Sofcr (Sauveur), né en 324
avant J.-C, mort eniei. H était fila de Séleucus
riicalor, et d'Apamé, fille de Spitaméne. A la ba-
taille d'Ipsusen 301, il commandait la lavalerie,
qui dés le commencement de la bataille fut mise
en déroute par Démétriua. Antiiicliiis, presque
toujours raalhcureui dans ses entreprises, n'est
guère connu qne par l'aventure romanesque :
que laconte Lucien. Antiochus devigt éperdu-
ment amourmx de sa belle-mère, stratonice,
qui avait dé>ï une fille de Séleucus. La peine
qu'il se donna ponr réùster 1 sa passion le ren-
dit très-malade; soa médcda Erasiatrate dé-
T8B
i ingénieux que délicat, pour en iU'
nous. Celui-ci, pour sauver un fiU,
lui abandonna Stratonice, et lui céda en mhtw
temps la souveraineté de ta ttaule Asif , ne m
réservant pour lui-ioMne que les provincM «6-
cidentales de son empire entre l'iiaplintsd It
MédiU
. Ce I
11) Applcn, Ja
I, FtlTlir.
s'être passé ei
Quand Séleucus entreprit son e
Europe, m 381-380, il avait l'\ '
ses jours sur le trâne de Macédoine, et de lai«N
à son fils toutes ses possessioiu d'Aaie t mais it M
tué par Ptolomée Céraunua au mois de janvin
280. Antiodiug , tiéritier du royaume Ae Syiît,
poursuivit d'abord les dcssons de son père ur
la Alacédoiae. Une invasion det Gaulois ea Atk
Mineure, en 179,1e (orça i faim la pui aiM
Antigose Gonatas, qui rcfut cd marins» ^'''■i
fille de Séleucus et de StrabMdce , et tôt maun
pour roi Je Macédoine par Anliochus, en 171.
Penilant le reste de son règne, Antiochos «ri
i soutenir des guerres oonlinuellet OMitre Eu-
mène I", roi de Périme, NleomAda C, rgi àc
Bitliynie, et lesGauhni, qui avalent cnnUriM-
Mineure. Ce M après avoir remporté snr «s
derniers une victoire, dne surtout t ae* St-
plianti, qu'il re(ut de les soldats le sanMaél
Saler. Mais ce succès fnt pessaser i il fut ïaBa
par Eumène, près de Santés , et éprouva ta
pertes conaklérables. La Galalie fut occapée pv
les Gaulois, les royaumes dePei^moet dsBi-
Ihynie s'agrandirent aux dépens decdni de Bjiit,
et beaucoup de ports de là Carie, de la Lyde,
et de la Cilîcie furent pria par Plolémée PU»-
dclphe, auquel Anliochiis avait déclaré la Kwm,
i l'instigation de son gendre Mipa d« CyriM.
En 101, Antjoehus fut tné dans une bataiUeMrin
leaGan'iois, par un soldat decetteantionMaMi
Cantoretus. Il laiisa un fils, smntnéanHJ Ait»
chus, qui lui succéda, et deux filles àfmi,
femme de Mafias, ri Sti«towM qui 6faa» Dé-
métrlos II de Macédoine. L. i.
Pltutqat^ Dt<unrl*i. - Lucien, ibJMs jjmol lalli-
- Appitn.B*». Str. tà-a.
SNTIOCBIIS tt ('Ayl{<tia;&ttii), uatamt
Théoi, roi de Syrie, fils do précédent et (te Stn-
tonice, né vers :fl6, mort en 346 avant J.-C.
Peu de temps après son avènement au trtee, M
3fli, il défit et tua Tlmarque, tyran doWlel,
qui s'était révolté contre Antioclius I" : lesJi-
léaiens lui décernèrent alors le sumom de fAM,
ou Cieu, pour les avoir délivrés d'une wlîegN
domination. Pendant son r^e la Syrie tal i
subir de nouveaux troubles. D'abord, les Fv-
thes se révoltèrent en 3&0 avant J.-C, u«
ArsAcès, ciieT de la dynadie des Arsatàdw. Psi
Ttiéodole gonverneiir de la Bactriaae , prit li
titre de roi, et étendit sa domination sur k* p<a-
rinces de l'Inde, qui bientôt rorroèrenl lutirt
de royaumes imlépvaitiiuts. Alarmé de la paît
de ses provinces transtigriqucs, AnUodws M
789
hAta do coDclare la paix avec Ptolémée Phila-
delphe, dont il épousa la fille Bérénice, après
AToir répudié Laodice. A la mort de Ptolémée
en 248, il reprit Laodice, et renvoya Bérénice.
£n 246, Laodice empoisonna Antiocbus, et fit met-
tre à mort sa rivale avec son enfant ; puis, pour
assurer le trône à Séleucus , son fils aîné , elle
plaça dans son lit Artéroon , prince de la famille
royale, qui ressemblait parfaitement à Antio-
ehos II. Imitant jusqu'à la voix du feu roi , le
faux Antiochus feignit d*étre mourant, et, en pré-
aeoce des ^ands du royaume, il désigna pour son
auocessear, le fUs aîné de Laodice. D'après Phy-
larque» Antiochus U était fort adonné au vin et aux
plaûirs de la table. On rapporte à son mariage
avec Bérénice et à la mort du roi le passage du
prophète Daniel, XI, 6. 11 n'y a qu'une seule mé-
daille qu'on puisse sûrement appliquer à Antio-
chus Théos, c'est celle qui porte au revers Her-
cule assis sur on roc et tenant dans sa main une
massue.
Fhyiarqoe danx les FragmêMi dei HiitoritHS grêcs,
éd. de A. Flrm. Didot — Appleo, Sfriaea. — Saipice Sé-
vère II. — Boitèbe, Chronicim. — Saint- Jérôme, Comm.
Jtcr ikntM, XI» %.
AN TiocHiTS 111 ( VkvrCoxoc 'lépaf ) , snmoinmé
Hiéras (l'Épenrier), roi de Syrie , né en 200,
mort en 227 avant J.-C. Second fils du précédent
et de Laodice, il n'eut d'abord que la Cilicie , les
wtres États héréditairet ayant été enlevés à Se-
leucua^Callinicus, 6<m frère aîné , par Ptolémée-
Évergète. Seleocas engagea soo ttère k reconqué-
rir son patrimoine, et, en effet, Antiochus leva une
armée, en 243 ; mais ce Ait pour dépouiller com-
plètement Séleocns. Cette cupidité lui valut le
surnom â'Biérax. Bientôt après, Ptolémée fit
une trêve avec Séleucus , qui retira la promesse
fliite à Antiochus de lui céder toute l'Asie Mineure.
La guerre se ralluma alors entre les deux frères.
Après avoir battu Séleocns près d'Ancyre, Antio-
chus attaqua le roi de Macédoine^ Démétrius n,
qui avait épousé , puis répudié sa sœur Nicée.
Cependant Séleucus reprit les armes, et il finit
par chasser Antiochus de la Syrie , malgré les
troupes auxiliaires gauloises, que ce dernier
avait enrôlées. £umène de Pergame profita de
cette guerre intestine pour s'emparer de presque
toute l'Asie Mineure, sous prétexte d'aider Sé-
leucus contre les Gaulois. Repoussé par Artamène
de Cappadoce, son beau-père, Antiochus se réfu-
gia en Egypte ches Ptolémée Évergète, qui le mit
en prison. Une courtisane l'en fit évader, mais
bientôt après il fut tué en route par des brigands
thraces.
Justin, XXVII, 7. — Applen, Striata.
aNTioCHUfi l¥ ('AvTioxo;6 M<Y«(;)) surnommé
le Grand f roi de Syrie, né vers 238, mort en
187 avant J.-C. 11 était second fils de Séleucus
Callinice et de Laodice, et succéda , en 223 , à
son frère aîné, Séleucus-Céraunos. Son cousin
Acbaeus , qui avait spontanément refusé la cou-
ronne , eut le gouvernement de l'Asie Mineure et
reprit en peu de temps toutes les conquêtes que
AKTlOatUS (Syrie)
790
les rois de Pergame avaient (aites sous les rè-
gnes précédents. Après avoir épousé Laodice,
fille de Mithridate IV du Pont, le roi Antiochus
reprit en 221 aux Égyptiens une partie de la
Coelésyrie, mais il fiit arrêté dans le cours de
ses succès, près de Gerrha, par Théodote TÉto-
lien, gouverneur de I^lémée. Il attaqua alors les
deux frères Molo et Alexandre, qu'il avait nommés
satrapes de la Médie et de la Perse , et qui, après
s'être rendus indépendants, avaient bathi le com-
mandant de toutes les troupes d'Antiochus,
Épigèoe, mal soutenu par Hermias, premier mi-
nistre du roi. Celui-ci défit complètement les re-
belles dans l'ApoUoniade, province située au-delà
du Tigre , et les réduisit à se donner la mort.
Puis il soumit Artabazane, roi de la Petite-
Médie, province qui avait échappé aux conquêtes
d'Alexandre le Grand , et revint en Syrie, où il
fit périr, en 220, Hermias le Carien, jusqu'alors
son principal conseiller, qui avait voulu profi-
ter de la iiaissance d'un héritier du trône pour
empoisonner le roi et s'emparer de la tutelle
d^un fils minuir. £n 219, Antiochus parvint enfin
à reprendre aux Égyptiens Séleucie , située aux
bords de l'Oronte, et possédé par les Ptolé-
mées depuis 246. Il conquit en peu de temps
toute la Cœlésyrie , la Palestine , lldumée et la
Pbénicie, provinces, dans lesquelles il laissa
comme gouverneurs plusieurs généraux maltrai-
tés par Ptolémée-Pbilopator, tels que Théodote
l'Étolien, etc. Mais il perdit en peu de jours, par
sa défaite à Raphia (en 217),tous les fhiits de ses
conquêtes. L'année suivante il comprima la
révolte d'Achœus, son cousin, qui s'était fait pro-
clamer roi de TAsie Mineure. Achaeus s'étant
renfermé dans la citadelle de Sardes , fut livré
par un traître, et eut la tête tranchée.
De 212 à 205, Antiochus entreprit sa grande
campagne dans la haute Asie. U ne put , il est
vrai, recouvrer les provinces parthes et la Bac-
triane, vaillamment défendues parleurs rois Ar-
sacell et Euthydèmé; mais U raffermit son em-
pire sur la haute Asie , jusqu'au Paropanise et
à llndus. 11 renoua ses anciennes relations avec
les Indiens ; Sopbagascnus,lcur roi, lui donna de
l'argent et des éléphants. Au retour de cette
expédition mémorable, Antiochus fut surnommé
le Grand. En 20 1, Ptolémée Philométor étant
monté sur le ivùna, le roi de Syrie profitant de la
minorité de ce prince âgé de ô ans, conclut un
traité d'alliance avec Philippe V, roi de Macé-
doine, à l'effet de partager avec lui toutes les pos-
sessions des Ptolémées. Antiochus s'empara de
la Cœlésyrie et de la Palestine , et il était sur le
point de pousser ses conquêtes jusqu'en li^pte,
lorsqu'il reçut, en 200, du peuple romain,
nommé tuteur du jeune Ptolémée, une ambas-
sade, qui lui défendait d'entrer en Egypte. Il
abandonna alors ce projet de conquête pour mar-
cher contre Attale, roi de Pergame. Scopas,
général de Ptolémée , ayant profité de cette di-
version pour reprendre les provinces qu'on avait
791
ANTIOCHUS (Syrie)
enlevées à son maître, fat batta près de Panéas
par Antiochns, qui avait échoué dans son expé-
dition contre Pergame. Le roi de Syrie occupa une
troisième fois la Phénicie et la Palestine, sou-
tenu par les Juifs , auxquels il accorda plusieurs
privilèges. Jl fut bienveillant pour cette nation, et y
choisit des colons pour repeupler plusieurs parties
de TAsie Mineure. Informé,vers la même époque,
de la défoite du roi Philippe, son allié, à Cynoscé-
phale (197 avant J.-C. ) il se hâta de faire la paix
avec le roi d'Egypte, auquel il promit en mariage
sa fille Cléopàtre, avec laCœJésvrie et la Palestine
pour dot. PÎuâ il se dirigea sur Ephèse, où il passa
rhiver, franchit en 1%, THellespont , et se ren-
dit maître de la Chersonèse de Thrace, od il re-
bâtit Lysimachia. Il donna à son second fils Sé-
leucus le gouvernement des provinces conquises,
et se disposa à y ajouter la Thrace, les Iles et les
villes grecques de FAsie Mineure, lorsqu'il reçut
encore une députation de Rome, à la tète de
laquelle se trouvait L. Ck)mélius Sdpion. An dis-
cours hautain des ambassadeurs qui le sommaient
de rendre toutes ses conquêtes récrites, il ré-
pondit que, ne se mêlant pas de ce que les Ro-
mains faisaient chez eux , 41 pensait bien rester
maître de ses actions en Asie. Les pourparlers
traînaient en longueur : Antiochus était occupé
de la conquête de Chypre, tandis que les Ro-
mains avaient à combattre les Insubriens et les
Boïens. Assoupie un instant, la querelle se ral-
luma avec plus de vivacité, lorsqu*en 193 Anni-
bal vint se réfugier auprès d*AnUochus , auquel
il demanda 10,000 fantassins et 1,000 cavaliers
pour aller attaquer les Romains en Italie. De
leur côté, ceux-ci dépêchèrent vers Antiochus
des ambassadeurs chargés de surveiller sa con-
duite et, en même temps, d'avoir de fréquents
entretiens avec Annibal, pour le rendre suspect
au roi. Antiochus, égaré par cette tactique per-
fide , et croyant Annibal disposé à se réconcilier
avec les Romains , refusa de suivre les conseils
du héros carthaginois. C'est vers ce temps qu'il
fit empoisonner son fils aîné , Antiochus , gou-
verneur de la Syrie (en 192). Appelé ensuite par
l'ÉtoIien Thoas, il se rendit en Grèce (en 191 )
où, après avoir soumis Eubée , il rejoignit les
Étoliens, les Athamanes , et les Thébams, alliés
contre Rome. Il eut alors l'imprudence de sou-
tenir un prétendant au trône de la Macédoine,
Philippe de Mégalopolis, et s'aliéna ainsi le roi
Philippe y, qui devint l'ami des Romains. Au
Heu de poursuivre ses succès, il passa Thiver
au milieu des plaisirs, et épousa la fille d'un chef
de Chalcis en Eubée. Dans cet intervalle , les
Romains, mettant à profit son oisiveté, se forti-
fièrent. Au printemps de 190, il revint en Thessa-
lie, où il fut battu, près des Thermopyles, par
M. Acilius Glabrio et M. Porcins Cato le Censeur,
malgré la courageuse résistance des Étoliens ,
ses alliés, qui avaient occupé les principaux dé-
filés. Le roi lui-même parvint, à peine avec 500
cavaliers à gagner Chalcis, d*où il retourna à
792
Êphèse , pour mettre en état de défense tons la
ports de l'Asie Mineure et de la Chersonèse de
Thrace; car Émilius Paulus tenait la mer afee
24 vaisseaux. Antiochus se souvint alors d*Anni-
bal , et l'associa à son amiral Potyxenidas dam
le commandement de la flotte syriennes. Hais,
organisée à la hâte , cette flotte fut battue pv
l'escadre romaine dans les deax combats de
Chios et de Myconèse. Ne voulant pas consoilir
aux conditions posées parles Romains, qni inris-
taient sur l'évacuation de toute l'Asie Minenrf a
deçà du Taurus , le roi livra et perdit la hatnif
de Magnésie (189). Dans cette bataille 70,000
Syriens furent battus par 30,000 Romains cou-
mandés par les deux Sdpîons, TAsIatiqiie, à
l'Africahi. Antiochus se soumit enfin anx dm
conditions que lui imposaient les Tafaïqoeun :fl
réduisit son armée et sa flotte, lirra tons ses ëé-
phants, paya 15,000 talents, et s'engagea à i»
mettre entre les mains des Romains 100 otagn,
au nombre desquds était son propre fils , et ds
renvoyer de ses États plusieurs réfugiés, entra
autres Thoas et Annibal : ce dernier eut le
temps de s'échapper.- Les provinces cédées pv
Antiochus furent distribuées par les Romains de
teDe façon, qu'ils se réservèrent le moyen de
s'immiscer, à la première occasion, dans lesafltf'
res de la Syrie. Après la conclusion de la p»,
Antiochus fit reconnaître comme roi son (ili
Séleucus Philopator, et s'appliqua à souBettre
Artaxias et Zadriadès, qui s'étaient rendus indé-
pendants dans les deux Arménies. Pour trouver
l'argent nécessaire, tant au paiement du tribut in-
posé par les Romains, qu'à sa nouTcUe expédi-
tion en Arménie, il pilla le temple de Bélus dais
l'Élymaïde, sous le prétexte que cette provinee
s'était révoltée. Mais les habitants, indigo de ce
sacrilège, massacrèrent Antiochus , en 187 auot
J.-C. D'après Aurélius Victor, ce fut un des offi-
ciers du roi, insulté par lui , qui l'assassina pea-
dant un festin. ^Quelques historiens ont appliqué
à ce prince le passage de Daniel, XI, 10-19,
où le prophète parle « d'un prince syrien laort
dans une citadelle de ses Ëtats. » On a vaaié u
justice, et on lui attribue un décret qui pomettA
à ses sujets de ne point obéir à ses ordomiaaoes
si elles se trouvaient contraires à la dispoeifioi
des lois.
C'est sur les médailles d 'Antiochus k Gnid
qu'on voit pour la première fois employée Tèn
des Séleucides , qui commence en octobre 312
avant J.-C. Celles qui n'ont pour exogoe qie
les mots d'AvTtoxoc ^aoiXsùc, et dont la figure le
distingue par un nez doit , long, pointu , les m-
mismates les attribuent, à Antiochos n ou m,
plutôt qu'à Antiochus IV.
riaUrque, 1. 1. p. S4t. - JosUn, 1. XXIV, e. l.l.^li
XXXI, c. 1, «, 7, 8; 1. XXXII , etc. - CorneBm ntm,
Annibal; cl. 7, 8.9. — Tlte-Uve , XXXI, c 1. U;
1. XXXIIl, c 13, 19, 10; 1. XXXV, XXXVl.XXXVO.
XXXVni. - Straboo, XVI.— Aarelhu Victor. - Hom.
-Appleo. — Busèbe. C/kronicon. — Saint |érOVM.€S>Mh
svr DaMel, — Solplce-SéTéic, !(«
1
ANTIOCHUS (Syrie)
[OCHrs V, ('AvtCoxoç 'Eiciçavifiç), 8ur-
Epiphanès ou Epimanès , xx>i de Syrie,
200, mort en 164 ayant J.-C. Cinquième
Dtiochus lY et de Laodice, il se trouva
pproché du trône depuis la mort de ses
ères aînés, survenue avant celle de leur
près avoir passé douze ans à Rome , où il
é envoyé comme otage en 188, il fiitré-
tar son frère, le roi Séleucus IV, et rem-
ar Démétrius , fils de ce prince. A peine
;n Asie Mineure , Antiochus vainquit Hé-
, grand trésorier de Syrie qui avait assas-
éleucus lY et usurpé le trône, et se fit
ler roi, en 176. Les historiens se sont
t longuement sur les bizarreries de ce
: il avait, disent- ils, l'habitude, quand il
dans les rues, de jeter de Tor aux uns,
rres aux autres; il entrait dans les bonti-
mvait avec les étrangers et même avec la
peuple. On ajoute qu'un jour il remplit
ine fontaine d*Antioche. Ces singularités,
à plusieurs actes de cruauté commis pen-
n règne, firent changer, dit-on, son sur-
Épipkanès (IHIustre) en celui d'Épi-
(le Pou). Cependant ce prince ne man-
is de bonnes qualités. En 173, à la mort
eur Cléopâtre, reine d'Egypte, il réclama
isyrie, la Phénide et la Palestine, don-
r son père en dot à cette reine, comme
ss réversibles à la Syrie. En même temps
us y fit valoir ses droits devant le sénat
le; mais les Romains qui étaient alors
; à combattre Persée, roi de Macédoine,
lèrent que des réponses évasives. Après
mpagnes successives', de 172 à 169, le
>yrie parvint à s'emparer, non-seulement
)vinces qu'il revendiquait , mais encore
que toute l'Egypte. Il fut arrêté sous les
'Alexandrie par une ambassade romaine,
malt l'histoire du cercle de PopilHu,
meuse scène presque théâtrale où Po-
Lœnas enferma le roi dans un espace
re tracé avec une baguette, pour en ob-
le prompte réponse : Antiochus , qui an-
avatt compté l'ambassadeur parmi ses
Rome , obéit à cette intimation et ren-
flotte syrienne, prête à bloquer Alexan-
in 168 ). Pendant ses expéditions en
, Antiochus se trouva souvent en contact
s Juifs, chez lesquels la rivalité des
;rands sacrificateurs Jason et Ménélas
égénéré en une guerre ouverte. Jason,
voir renfermé Ménélas dans la citadelle
isalem , commit toute sorte de vexations
habitants de cette ville. Antiochns Y,
)yait à une révolte générale des Juift
M)n autorité, prit leur capitale d'assant.
Ta pendant trois jours au pillage. Après
nassacré 80,000 habitants , il en vendit
autres comme esclaves. Il fut aussi intro-
ir Ménélas dans le sanctuaire , d'où il
I en Syrie les rases sacrés et les ridies
794
trésors du temple (en 170). L'année suivante, il
revint poor brûler une partie de Jérusalem , et
pour bêtir une citadelle qui dominât la ville.
Ce fut alors qu'A profana le temple de Salo-
mon, en y plaçant la statue de Jupiter Olympien,
et qu'eut lieu le martyre d'Éléazar et de ses sept
fils, appelés Macchabées. Cette conduite cruelle
du roi fut le signal de la révolte des Juifs
sous le prêtre Matthatias, et sous ses fils (en 168).
Antiochus chargea Timothée et Micanor de ré-
duire les rebelles. Ceux-ci furent défaits , et Lysias
leur successeur, éprouva le même sort. Les
violences du roi à l'égard des Juifs eurent leur
source surtout dans l'opinion où il était que le
parti orthodoxe de ce peuple tenait pour les
Ptolémées; car l'attachement d'Antiochus an
polythéisme , dont il avait donné des preuves
en achevant le temple de Jupiter Olympien à
Athènes , et en envoyant de riches offrandes à
Délos et à Olympie, ne suffit pas seul pour
expliquer tant de rigueurs inutiles. La dernière
expédition d'Antiochus fut dirigée contre les tri-
bus mèdes et chaldéennes , chez lesquelles il al-
lait recueillir les arrérages de tribut 11 échoua
devant le temple de Bélus dans l'Élymaide, où
déjà son père avait trouvé la mort. Il mourut
près de Tabae en Perse, à la suite d'une violente
attaque d'épilepsie, maladie qu'Q avait contractée
par ses excès de boisson. Selon les auteurs juifs,
son corps , rongé par les vers, se serait putréfié
de son vivant Sa mort fut généralement regardée
comme une punition des dieux pour sa profana-
tion des temples. On a appliqué aux jeux fas-
tueux célébrés par lui à Daphné, port d'Antio-
che, quelques prophéties de Daniel. Sur ses mé-
dailles le surnom de 8t6c, Dieu, est ajouté à
son nom d'Antiochos Épiphane.
Jastln, XXI V, s. — Polybe. — Applen, Sffriaea, — Mae-
chabéca, I et II. - Josèphe, ÂtUiq. Jué. XII. — Rolllo ,
Histoire aneimne , IV, ns-M6. — Mèm. de tAeaé, du
Inser. et BeUes-Lettres, XVI, WS ; et XXI, W, — Pauljr,
RetU-EMfetop.
ANTIOCHUS Yi ( AtCoxo^ Ë^àtu^), sur-
nommé Eupator, roi de Syrie, fils du présédent,
né en 172 mort en 161, succéda à son père en
163 à l'âge de neuf ans. Lysias, soutenu par les
Romains , disputa la régence à Philippe institué
tuteur par le testament du père. Accompagné
du jeune roi, il continua la guerre contre les Juifs,
et assiégea Jérusalem , dont il leva le siège pour
marcher contre Philippe, qui fut pris et tué.
Mais Démétrius Soter revint de Rome en Sy-
rie, et réclama son trône. Lysias et le jeune roi
tombèrent dans ses mains, et furent mis à mort.
Antiochus YI commençait alors la troisième an-
née de son règne. Les médailles de ce roi sont
très-rares. Il y en a une qui le représente, tenant
dans la main droite, la figure demi-nue de Jupi-
ter, et dans la gauche, une lance. ( Voy. DéaÉ-
TRICJS-SOTER et LtSIAS. )
I et H des Machabéet - Josèpbe , Jnt^. Jmd. XII ,
ik et 11, et JasUo, Ut. XXXIV. - Olodore de SIcUe,
Biblioth. HUt.
AMTIOGBUS T1I ('Avt(oxoc Atdvuooc), roi dt
795
Syrie, sornommë Dionysos (Bacehas), était 61»
d'Alexandre Balas. Après la mort de son père,
tué en 146 avant J.-C, il se réfugia en Arabie,
d'où il fut ramené par Tryphon ou Diodotos en
144 , pour détrôner Déroétrius Nicator , détesté
de ses sujets. Cette prétention fut soutenue par
les princes juifs Siméon et Jonathan. Mais
bientôt Antiochos fut rois à mort par Tryphon,
qui se proclama lui-même roi d'une partie de
la Syrie , en laissant l'autre à Démétrius. L'u-
surpateur répandit le bruit qu'Antioohus était
mort (en février 142) des suites d'une opération
chhiirgicale. Sur les médailles qui nous restent
de lui, Antioclius est surnommé *Eictfavio< At6-
W90Ç ; sa tête est entourée de rayons ; on y voit
aussi les Dioscures, et vn éiéphant portant une
torche sur sa trompe.
Justin» i:XXVI, 1. — Josèphe. — Applcn.
ANTiocHus VIII , surnommé Sidétès (2U8ifh
t7)c) (1) , roi de Syrie, né à Rome en 164, mort
dans le pays des Parthes en 129 avant J.-C.
Fils putné de Démétrius Soter. Il quitta sa re-
traite à Rhodes , lorsqu'il apprit la captivité de
son frère aîné Démétrius NIcator, tombé, en 139,
entre les mains des Parthes, et vint épouser
Cléopâtre , femme de Démétrius. Puis il défit et
mit à mort l'usurpateur Diodote Tryphon , qui
s'était emparé de la motlé du royaume de Syrie.
Il recommença la guerre contre les Juifs ; mais
il tai repoussé, en 135, par Simon-Macchabée.
]| fbt plus heureux contre le fils de Simon, Jean
Hyrcan, qu'il contraignit, en 132, à reconnaître
la suzeraineté de la Syrie, à payer un tribut, et
à raser les murs de Jérusalem. H laissa, du
reste, aux Juif^, leur constitution sacerdotale,
avec Jean Hyrcan pour grand-prêtre. Ce dernier
accompagna le roi dans l'expédition contre les
Parthes. Antiochus parvint d'abord à délivrer
son frère; mais 11 fût ensuite vaincu par les
Parthes, et perdit la vie dans une bataiUe. Athé*
née le représente comme un prince adonné aux
plaisirs de la table.
JoRtln, XXXVIII. - Dlodore de Sidie Bibl hirt.
XXXIV. - Appien,l>0 BeiioSfr. - Athénée, X et XII.
— Macchabées, I et II. - Josépbe, Jntiq, Jmd., XIII, I.
— Pauly , Reai-Encyclop.
ANTIOCHUS IX ( 'Avrfoxoçrpwnôç), sumommé
Grypus (au nez crochu ) (2), roi de Syrie,
(1) Le sarnom de Sidites est généralement dérivé de
Sida , ville de la Pamphylle . oA Antloctins fat élevé.
D'après une antre étymologle, W vint du ajrlaque Héa,
cliasMv. Sur qoelqiMa médailles , ce roi porte anasi le
Ulrc d'Êverçites ( E\mç^éxr^ ) , bfenfaUeur : et Josèphe
rappelle Evtibes (ZwitST^ ) et Soter ( IcoTi^p ), aan-
▼eur. Sor les médailles on remarque, entre aulren em-
blèmes , une ancre, one téta de Uon, le lotos, et la flgnre
de Pallas. ( R. )
(î) Le snmom de Grfjnu ( rpu?:6c ) ▼lent de ypiM»,
vautour, probablement à cause de son nez fortement
aquiUn. On l'appel.lt anssl, par ironie, Philometor { qui
aime SA mère), parce qu'il avait empoisonné sa mère ; et
jéspendius, à cause de sa fuite à Aspendas. Sur ses mé-
dailles, où 11 est rrpréaenté avec sa mère , il porta aussi
le rarnoro d'Eplphanes ( 'EmqpovT^ç ) ; «ur le revers on
▼oit représentée une flffare deml>nue, tenant dans la main
drolle Biie élolle, el Oant la nain gatiche me luee ; la
ANTIOCHUS (SyriV?)
m
né en 141 à Antioche, mort en 96. Second
fils de Démétrius Nicator et de CléopAtre, fl
faisait ses études à Athènes, quand il en fut rap-
pelé par CléopAtre pour succéder à son frère
Séleucufr V y que oette princesse avait (ait mou-
rir en 124 , après un an de règne. Secondé pir
Ptolémée Physcon , dont il avait épousé la fitte
Tryphène, il marcha bientM oontrê Alexanâre
Zébinas, qui s'était emparé d'une grande par-
tie de la Syrie, le vainquit, et le mit à moct
en 122. En 120, Antiochus Gryims fit prendre
à sa mère Cléopâtre le poisoa qu'elle lui avili
destiné pour régner seule. Ce paricide lui vaM
le surnom euphémique de Philometor (qui
aime sa mère ). Après quelques années de paix,
de nouvelles guerres civiles éclatèrent Le ib
d'Antiochus Sidètes, Antiochus de Cyiique, que
le roi, son frère utérin» avait essayé d'eiDpoisoa-
ner, se souleva; mais il fut délai tdans la pramière
rencontre. Sa femme Cléopfttre , seconde fille de
Ptolémée-Physoon , hn amena une année égjp-
tienne, à Taide de laquelle il força , en 1 13, At*
tiochus Grypus, à cheroher un reAige à Aspendsii
en Pisidie. Antiochus de Cyzique ( vog. Akimh
CHUsX) régna un aaè Antioche, Tille qn*Antioehii
Grypus reprit en 112. Les deux frères se réess-
cillèrent ensuite et firent un partage, aux ternes
duquel Antiochus Grypus f^rda Antiocbe et le
nord de la Syrie. Phu tard les hostilités reooB-
menoèrent, et d'autres sœurs et |irinoeiies
égyptiennes, également femmes des deux nà
de Syrie, y prirent une part active. Au plus fort
de ces inextricables dissensions, Antiochus Gry-
pus fut assassiné par un oertain Hémdéoa , qtl
avait comblé de bienfSsits. H laissa sa put di
royaume à ses cinq fils, qui eontinnèrart ^
guerre contre leur onde Antiochus X. Dias llî-
tervalle, les Juift s'étaient rendus ùsdépeadHli
et Antiochus X, qui avait marché contre ess,
ne se voyant pas soutenu par AntiodHis IX,
avait dû se retirer devant les fils d*Hyrcas. 8^
lène , veuve de Ptolémée Lathyre, fut la fenai
d'Antiochus IX, et, après la mort de eeioi-oif
elle épousa Antiochus X, pour devenir ai de^
nier lieu la femme de son beao-fiU Antiochus XI.
Athénée donne la description du faste de la oeir
d'Antiochus VUI , qui résidait è Daphné.
Justin, XXXIX, 1. — Applen, SprimeeL. - Jetépke.
jintiq, Jud^ p. 4SI. - Attiénée, X et XIU
ANTIOCHUS X, surnommé le Cffzkéiàm
( KuCixTjvo; ), roi de Syrie, mort en 95 avant J.-C
Il était fils de Cléop&tre et d'Antiochu Sidèlm
par conséquent frère utérin d'Antiochus OL
Il avait été élevé à Cyxique» où sa mère ranft
envoyé, et fut associée l'empire par son firent
Il épousa la fille de Ptdémée-Physcon , qui M
donna une armée pour envahir la Syrie, et di^
puter le trdne à Séleucus YI, fils d'Anfiocha»'
Gryphus. Antiochus le Cyzicâiien fut vaiM
près d'Antioche par Séleucus VI, dans une ka-
téte est surmontée d'an erotinuit et le toet art
d>ine eoaronae de laarier. (H.)
7©7
ANTIOCHUS {Stjrie, Commagéne)
faille décisive, l'an 95, et se donna Ini-métne la
mort, n ne laissa qu'un fils , Antiochus X , dit
Eusebès.
Les médaflles d*Antiochus X, très-rares» don-
nent à ce roi le surnom de Philopator.
Jastlo. — JotèplM. — Applen.
AN TiOGHini XI , snmoinmé Eusebès ( E^ve-
6^c ) et Philopator, roi de Syrie, né en 111 à
Antioche, mort eu Cilicfe en 75, ayant J.-G.
Il était flls unique d*Antiochus X et de Cléopâ-
tre. A la mort de son père , tué sons les murt
d*Antioehe, il parrint et s'échapper de cette ville,
et prit , en 95 , le titre de roi. fl eut à combattre
successivement les cinq fils de son oncle, Antio-
chus IX. D*abord vainqueur de Séleucus VI , en
94, près de Mopsueste, ensuite d'Antiocbus XII, fl
fut vaincu à son tour par Philippe et Démétrins m,
et forcé, en 92, de se réfugier chez les Parthes,
il revint en Syrie, avec leur aide et s'y maintint
contre ses cousins , jusqu'à Tavénement de Ti«
grane d'Arménie au trûnede Syrie en 83. Celui*
d , appelé par les Syriens eox*mèroe8 , chassa
tous les antres prétendants. Antiochus XI se
retira , di^on, en Cilicie, jusqu'à la déchéanoe
de Tifraiie en 75 , puis il essaya de reprendre le
pouvoir souveraia. D'antres historiens le font
mourir en 85 ches les Paitlies. Sur ses médailles
on trouve les surnoms de Philopator et d'JETtf-
seMs avae las tèlei des Dioscures.
iaiOn - Applrn. — 4o«èplie, Antiq. Jud, «.
AfiTIOGBiJS XII, surnommé Epiphane Phi-
ladelphe^ roi de Syrie, né vers 1 18 à Antioche,
mort en 93, près de cette vOle. Second fils d*An-
tiochas IX et de Tryphèna , il régnait depuis
trois ans à peine, lorsque , après avoir brûlé
Mopsoeste et massacré les habitants , il fut dé-
fait par Antiochus XI dans une bataille livrée aux
bords de TOronte, où il se noya. Sur une de ses
médaflles, très-rares d'ailleurs, on voit les sur-
noms de Philadelphe et ô* Epiphane et au revers
Pallas tenant dans la main droite une figure de
la Victoire , et une lance dans la main gauche.
Joaèphe. — lusébr. — Juntln.
AVTiocHUS XIII, surnommé Dionysos , roi
de Syrie, né vers 112, mort en 85. n était le
plus jeune fils d'Antioclius IX , et s'empara du
trône, lorsqu'il apprit que Déroétrius III était
tombé entre les mafais des Parthes. Il se rendit
ensuite maître de Damas et de la Cœlésyrie, me-
nacés par Arétas 1*', roi nabathéen, et vint attaquer
ce dernier jusque dans son propre pays. Victo-
rieux dans une première bataille , 11 perdit la vie
dans la seconde. H porte sur ses médailles Tépi-
thète de Théos , Epiphane , Nicéphore, Philo-
pator, Callinicta ; au revers on remarque Jn-
piter tenant dans la main droite une figure de la
Victoire, et une lance dans la main gauche.
Juif Un. — Applen. — Jotèphe. — Boftèbe. — Ekhel.
AHTIOCHUS XIV ( *A<naTtxà< ) , surnommé
ou 74 avant J.-C., pour réclamer le royaume
d'Egypte comme un héritage de sa mère. Après
dix êSM de vaines réclamations, il retourna en
Syrie. En passant par la Sicile, il fnt d'abord
reçu magnifiquement par le proconsul Verres,
qui le dépouilla ensuite de tous ses trésors,
pour se dédommager, disait-il, des ravages que
des pirates syriens avaient commis en Sicile (en
83 avant J.-C. ). Après que l'armée de Tigrane
eut évacué la Syrie , Antiochus prit le titfB de
roi. LucuUns le laissa tranquille possesseur du
royaume de Syrie , que Pompée réduisit bientôt
(en 85 avant J.-C. ) en province romaine. — Sur
les médailles, Antiochus l'Asiatique porte le sur
nom de Ai6vu9oç, 'ëtci^ovi^, ^Xovérwp, KoOJiivt-
xoc. Quelques historiens l'ont, à tort, confondu
avec Antiochus I*% roi de Commagéne.
Jnttn, XI, S. — AppMn, 5yr. — Gtoéros, f» f^êrrem.
n. AnUochm, rois de Commagèuâ,
ASTiOGBUi i** ('Avtioxoc), roi de la Com-
magéne , petite contrée ( capitale Samosate ) si-
tuée eatro l'Euphrate supérieur et le mont Tau-
rus. La Conunagène n'est mentiounée comme
royaume indépàidant que vers l'an 65 avant
J.-C., époque où la Syrie fut réduite en province
romaine par Pompée. C'est ce qui a conduit
quelques historiens à regarder Antiochus I"'
de Commagéne identique avec Antiochus xm
de Syrie , qu'ils supposent avoir été laissé en
possession d'une partie de ses États. Mais cette
opinion est insoutenable; car Dion Cassius parla
d'Antiocbus, roi de Commagéne, comme impliqué
dans la guerre de Lucullus contre Tigrane vers
l'an 69, c'est4-dire quatre ans avant la réduc-
tion du royaume de Syrie en province romaine.
Après la déposition d'Antiocbus XI II , Pompée
traversa le Taurus , et tourna ses armes contre
Antiochus I*' de Commagéne ; pnis U finit par
faire la paix avec ce roi , auquel il donna même
Séleucie et les conquêtes qu'il venait de faire en
Mésopotamie. On n'entend plus ensuite parler
du roi de Commagéne que vers l'an 51 avant
J.-C, c'est-à-dire au moment od il informa Ci-
céron, alors proconsul de la CUlcie, que les
Parthes avaient passé l'Euphrate. Pendant la
guerre civile, en 49 avant J.-C., Antloclius en-
voya à Pompée , non bienfaiteur, un secours de
deux cents cavaliers.
Après la mort de Pompée et la dé&ite de Cras-
sus, Antiochus s'allia avec Orodes, roi des
Parthes. P. Ventidius , Ueutenant de Marc-Au-
toine , défit, en 38 avant J.-C, les Parthes com-
mandés par Pacorus. Attiré par l'espoir d'un
riche butin, Marc-Antoine vint mettre le siège
devant Samosate, capitate de la Commagéne.
Mais il abandonna bientôt ce siège » et accorda
la paix à Antiochus. On ignore la date précise
de la mort de ce roL H.
r Asiatique, dernier roi de Syrie, de la dynastie
des Séleuddes , mort vers 49 avant J.-C. n était ^t*w . vhy •• i
fils d'Antioclius XI (Eusebès) et de Séléné,priii- m'ÎIZSTd.mu.'^^^^
cesse égyptienne. H se rendit à Rome nn 71 ' ad/mmiUarêi, xv.us 4.-c«Hr,OiJ
Dion CauiOf, XXXV, 1 ; XLIX, St. - Applen, Dé Btito
CXcéront Epiit,
D$êêaêeivUi,\U,S,
799
ANTIOCHUS
800
AimocHiTS II, roi de Ck)minagène, mort
en 29 avant J.-C. H ne régna que peu de temps,
et eut à défendre le trône contre les prétentions
de son frère BAittiridate.
Accusé d^avoir fait assassiner un ambassa-
deur que son firère avait envoyé à Rome, il fut
dté devant le sénat, qui le condamna et mort et
donna sa couronne an fils de Mithridate.
01oiiCaf8lns,LII, U.
ANTIOCHUS III, roi de Commagène, mort
en l'an 17 après J.-C. On ne connaît pas ta date
de son avéÂement; on croit qu'il succéda à BAi-
thridate II. Son royaume devint province romaine
après sa mort.
Tadte, ÀtmaUt, II, M et M.
AKTiocaus lY, surnommé Épiphanes, roi
de Commagène, vivait dans le premier siècle
de rère chrétienne. H mourut , selon quelques
auteurs, vers Tan 41 de J.-C. à était fils d*An-
tioclius III; Caligula lui rendit, en l'an 38 de
J.-C., les possessions de ses aïeux qui étaient
devenues provinces romaines, et y ajouta une par-
tie de la Cilide. Antiochus vécut k Rome dans
l'intimité de Tempereur; mais celui-ci lui reprit
bientôt (on ne sait pourquoi) son royaume. Claude
le lui rendit en l'an 41. La vigueur qu'il dé-
ploya contre les pirates et les Parthes lui fit ac-
corder TArménie par Néron en l'an ô5. Antio-
chus fut un des premiers qui reconnurent Ves-
pasien comme empereur; il commandait un
corps d'auxiliaires au siège de Jérusalem. Mais
en 72 U se compromit par une alliance avec les
Parthes, et fl perdit de nouveau son royaume.
11 passa le reste de sa vie à Rome, où U fat traité
avec beaucoup d'égards. Quelques auteurs attri-
buent et son fils les faits postérieurs à l'an 41
que nous venons de rapporter.
Dion Cautns, UX, 8, ti; LX, S. —Suétone, Caligula, 16.
- Tacite, Jnnatei. XU. U ; XIII, 7 et 87; XIV, M. - HU-
toriœ. 11. 81 : V, i. — Jo«ephiu Flavius. jéntiquUés Ju-
Jaïques, XIX, Sil. — CUnton, FasU UeUen., 111, 848. -
Kcklicl, Doctrina Jfum. vet^ III, 888.
ANTIOCHUS, roi des Messéniens, né vers 810
avant J.-C, mort en 744. Fils de Phintas, il ré-
gna d'abord conjointement avec son frère Andro-
dès, mais bientôt la discorde éclata entre eux au
sujet de Polycharès, qui, pour venger un meurtre,
massacra plusieurs Lacédémom'ens.LesSpartiates
demandèrent alors que Polycharès leur fût livré;
Androclès et Antiodins, n'ayant pu s'entendre à
cet égard, la guerre éclata entre eux. Androclès
fut tué et Antiochus, resté possesseur du trône,
mourut peu après; son fils Enphaës lui succéda.
DIodore. — PauMnlii. — Thiriwall. Hist. de la Gréeet
* ANTiOGHiTS, astronome grec.. On ne sait rien
de lui, si ce n'est qu'il existe dans plusieurs bi-
bliothèques des manuscrits d'ouvrages sur l'as-
tronomie attribués k un certain Antiochus. Un
de ces ouvrages a pour titre : *An(niUa\ucn%d;
un autre s'appelle KaXavfioXoYiov (sur les céré-
monies qui doivent être observées dans chaque
mois). C'est au Vatican que se troavent les
manuscrits les plus complets.
Fabiicios, Bibt, grxea, IV, p. 181. - Gale, Âd lam-
Miehum de mfsterUs, p. 6M.
* ANTIOCHUS, historien grec, fils de Xé-
nophane , né à Syracuse , vivait vers le com-
mencement de la guerre du Péloponnèse. Il
fut le premier historien de la Sicile. Nous n'a-
vons des deux ouvrages estimés qu'il écrivit que
les morceaux recueillis dans les Fragmenta
ffistoricorum grxcorum, de C. MùUer : le pre-
mier de ces ouvrages contenait l'histoire die la
Sicile dès les temps les plus reculés ; le second
était une histoire de lltalie, souvent citée pir
Strabon. H y faisait remonter la fondation de
Rome à une époque antérieure à la prise de
Troie, et il en attribuait la fondation à un fils ds
Jupiter, du nom de Romus.
VoMlos, De Uistorieis çrMeU, p. 48, éd. Westonau.
- Niebahr, BômUeke GueMekU, — Millier. Frag, «UL
çmc. , p. 48.
* ANTIOCHUS, lieutenant d'Aldbiade, vivait
vers la fin du cinquième siècle avant J.-C. Il
avait , dit Plutarque, gagné la faveur de soi
maître , parce qu'il lui avait rattrapé une caille
qui , au milieu des agitations du forum , 8'é-
tait envolée du manteau d'Aldbiade. Antiocfaos
fut vaincu par Lysandre en 408 , dans un eoin-
bat naval livré sur la cdte d'Éphèse.
Otodore de Sicile, — Paoaairia*. — Platarqae.
* ANTIOCHUS, (TAscalon, philosophe grec,
vivait vers le milieu du premier siècle aviat
J.-C. Il était disciple de FÎillon , auquel fl fo^
céda comme chef de la nouvelle Académie. 11
enseignait à Athènes , où il compta pour audi-
teurs , en 79 avant J.-C. , Yarron , Cioéron, et
Brutus. n enseignait aussi à Alexandrie et à
Rome, n accompagna son ami Lidnius Lucoflns
en Asie, où il mourut. Antiochus s'était proposé,
dans un ouvrage intitulé Son», de ramener
les doctrines de la nonvdle Académie à celles de
l'andenne , de condller les académiciens arec
les stoïciens , et de réfuter le sceptidsroe de
Philon et de Caméade. Sdon Cioéron, qolei
parie souvent avec éloge, fl définit le sonveraia
bien : Vivere ex hominis natura. Sextus Em-
pirious lui attribue un traité de logique intitulé
Kovoviicd.
Clceron . Jeadem. — Platarqne, (^ieénm «C Tjnetllm-
-< Strabon i XI V. — Hi$L greeea» — Sextes Bapificvi,
jidversus vuuhetnat., l, 888 } VII, «H. — Dto««ae ueitr,
IX, IM-ltS.
* ANTIOCHUS ( *AvtCoxo;), roédedn, sainlct
martyr, vivait sous l'empereur Adrien. Il était
chrétien et natif de la Mauritanie. Il se livra
à la médecine, uniquement pour soulager et
traiter les malades pauvres. 11 passa quelque
temps en Galatie et en Cappadoce, et se rendit,
vers 120 de J.-C., à l'Ile de Sardaigpe, où il subit
le martyre. Sa mémoire est célébra le 13 dé-
cembre.
L'Église célèbre (le 15 juillet) la raémoiie
d'un autre Antiochus, médedn, martyr et saint,
natif de Sébaste, persécuté et mis à mort 8ov«
Dioclétien vers l'an 304 de J.-C. On raooBte qatl
fut.miracuieusement sauvé dea griffes des bêles
SOI ANTIOCUUS '
rcroccs uuqudies fi STait éU exposé , et que de
SOS blewuies dteonliK do lait, «u lieu de ung.
H.
MartmlotiUH rwMWm. - FaliiMu, BItl. vrscd,
3JII.P U, — BuTlia, jrmiflielator .tanelomn prv'
'AifTiocHVi, médedD, qai a da -rivre i
ilome au lonpa de Galien , vers le deaxlùme
dècle de l'ère chrttlenne. H rat «e préserrer
de loDte maladie Inaqit'ft dd Sge Me-aToncé :
& qnatre-Tingta an», il TiiHait enoore ses clients
fc pied. C'est peot-jtre k lid que l'on doit le pe-
tit poème ffA éléglaque uxr on Antidote { eon-
Ire-poisoD) «m/re les aerptnti, qoe noos ■ con-
Eer^ Gaiien, et que M. Bnssmalier donne dans
la collecdoD de* pôetea dldacOques. (£iM. ^se.
tat. deA. F. Didot.)
QI\1ta. Ot Sarit. tvaida, T[,p. ut; M. KBhii. — Pi-
bridaa. BVil- srmca, XJJI, p. u.
* AMTiOCDiIs, iJ'^gM, sophiste grec, suinoni-
mt! U Trannfuge ( K^^tJx, ) vivait vers 300
de J.-G. Il Était â«Te de Denys de Milet. n »tr
compagna Septirae-SéTère dans son expédition
contre les Partbes; et, pour rderer le coo-
nge de l'armée romaine, transie de froid, il
ae roula dans ta neige. Cette conduite lui con-
dlia la faveur de l'empereur et de son fils Cara-
caila. Plus tard , il déserta le camp romain et se
réfogia auprès de Uridate , fiA des Partîtes ; de
là le surnom de Trant/vf/t.
Seboell, HMoin tt la UlUraturt çrtcçut, IV,
r.m. - Dîna Ciiiliu, LXXVil, p. tit. - SuldiL-.
■antiochcs, évfque de Ptolémais, mort en
tOB de J.-C. n aedistingaa comme prédicateur,
et fut le rival de saint Jean Chrjsostome. 11
Moit écrit un grand nombre de sermons, d'ho-
mélies, et im grand traité contre l'avarice. Il n'en
raate i4as ipie de faibles frogineiils.
CiTc, Jcrfpt. tcela. HM. Otcr.
AirnocBUS, de Seba on Saba, près de Jéra-
ulem, vivait au commencement du septième
iiède, pendant la guerre de l'empereur Héra-
diu* contre Cbosroës, roi des Perses. Il Ait té-
moin de la prise de Jérusalem par les Perses en
614 de J.-C, et parle des traitements barbares
qu'éprouvaient alors les moines de la Palestine.
Q nous re*te de lui une espèce de Trailé de mo-
rafaeAr^Manne,soua le titre IlnvStxTiK Tîi; iY'*^
rp»T>4( , composé de cent trente chapitre. En
tCte de l'ouvrage se trouve une lettre dédicatoiro
à Eustatlie, abbé d'Anc^re. Il fut d'abord pu-
blié en latin par G. Tilman, Paris 1543, in-g° ,
«t réimprimé dans la BWiotkeca Pairvm;
Paris, 1S79, TOl. n; Cologne, ItllS, vol. TII;
et Lyon, te77, vol. Xn. Le tente grec Ait pu-
blie par Pronto Ducœus, avec la traduction la-
tine de Tilman , dans le I" vol. de VAuetua'
rtum Blbl. Patrttm; Paris, IBM. H.
Cite, JtHplor. Êteln. *lrt. Mer.. I, til.
ANTITAS. fojr.. ÀNTiFAtHi delldnmée.
AHTIFATEB , OU plutât Aktipatbb ( 'Avttngi-
Tpof), né ver* 390, mort en 310 avant J.-C.
mur. «locn. uimna. — t. u.
■ AHTIPATER 803
C'était un ofTicier qu'affectionnait Philippe de
Macédoine : il fut chargé , Ofvte la bataille de
Cbéroaée(338 avant J.-C.) de rapporter àAtbè-
nes les os des guerriiers atliéoiens qui avaient
succombé. D'accord avec Parménion, il conseilla
vainement k Alexandre, de ne pas entreprendre
son expédition en Asie, avant d'avoir assuré par
un mariage', la succession du Irène. Comroc
Alexandre le Grand dont il partagea l'amitié, H
eut pour maître Aristote. Il fut ministre du roi
Philippe, qui lui donna le plus bel éloge qu'un
ministre pût recevoir de son souverain : « J'a>
dormi profondément, dit-il un jour, qu'il s'élait
levé tard , parce qu'Antipater veillait. <• A son
départ pour son expédition en Asie, Alexandre
le nomma régent du royaume de Macédoine.
En l'an 331 avant J.-C., Antipater comprima l'in-
Burrcction de la Thrace , dirigée par Mcmnon,
et il ne fut pas moins heureux contre les Spai^
tiatee, sons Agis III. Ce fut à cette époque qu'il
se brouilla avec Oljrapias qui le rendit suspect
à Alexandre. Celni^i fit venir Antipater en Asie,
sous prétexte d'y amener de nouvelles troupes,
tandis que Cratère Ait envoyé en Macédoine,
pour y prendre la régence du royaume. Quelques
bistoriens on fait entrer Antipater dans un com-
plot qui aurait eu pour but d'empoisonner Alexan-
dre ; mais rien ne justifie leur assertion , rt^Mt
d'ailleurs par Plutarque et Arrien. Après la mort
d'Alexandre le Grand, Antipater fut appelé k la
régence de la Macédtdne ; il se trouva ensuite
engagé dans une guerre contre une ligue de*
Étals grecs ayant Athènes k leur fête. Secondé
par Cratère, qni défit les confédérés à Cranon,
Il usa si modérément de la victoire , qu'il fu-
vlot à dissoudre la ligue. Athènes fut obligée alors
de demander la paix. A son retour en Macédoine,
Antipater donna sa fille Phila en mariage k Cra-
tère, avec lequel 11 envahit, en 333 avant J.-C., le
pays des Étoliens. InAirmé par Antigène de la
trlhison de Perdîccas et de son dessein de ré-
pudier sa femme Kiem, fille d' Antipater, pour
éponser Cléopitre , il passa eu Asie , pendant
qu'il employât Cratère k couituttre Eumènu,
puis il se mit k la poursuite de Perdiccas, qui
mariait en Egypte OHitre Ptolémée. Après le
meurtre de Perdiccas, la régence resta k Antipa-
ter, et II s'y maintint malgré la rtine Eurydice.
Tsrs la Bn de l'année 311, il revînt en Europe,
emmenant avec lui le roi et la reine et laissant
Antiipne continuer la gaerre commencés en Ly-
die contre Eumènes. Durant la maladie qui rem-
porta, il reçut la visite de l'orvteur Démades,
envoyé d'Athènes pour obtenir de lui l'éloipi»-
menl de la gamiton de Hunydiie : eonvainea
d'être en correspondance avec Perdiccas , Dé-
mades fut mis k mort Antipater, confla U tntelln
du jeune roi k Polyspercbon, à l'exclnsion de
Cassandre, son fils.
Plaurqne, phtelm,
UodllK, XVIII. -p»-'
snltn, ■<■■>■««, I.
808 AHTIPATER
AKTIPATitK, ni de Macédoine, petit-filt du
prtcAldil, mort Ters 290 aTsnt J.-C. n éUH se-
cond lilsdeCuundreetdeTbeua1onica,deim-
wiiir d'Alexandre le Grand. Après la mort de son
frère atoïC, Philippe IV, qui avait succédé k Cas-
■■^rfre, U monta (en î9a) mr le trtoe, qd lui t\ii
iliaputé par «on plusjeune frÈre Alexandre. Il pa-
rait que les deux frère» se réconcilièrent en »e
partageant la Macédoine. Alexandre fat mis à
mort en Î94 par Démiilrlus, fils d' Antigène le Cy-
dope, et Antipater perdit aussi son royaume. Se-
lon Justin, il se retira en Tliraceanprès de Ljsima-
qne, dont il aYait épousé la fiUe Eurjdice. Malgré
cette parenté, Ljslmaque livra ï Hémétriua la
partie de la Macédoine qui appartenait \ Antipa-
ter ; et , comme celut-ci l'accusait de trahison , tl
le fit tuer, et ordonna de melb'e Eurydice en
prison. Diodore de Sicile attribue à Démélriua la
mort d'Anlipaler. On concilie les témoignages en
apparence contradictoires de Justin et de Dio-
dore, en supposant que Lysimaque ftt mourir son
gendre à l'instigation de Démétrtos.
AKTIPATKR (Vldumiên), père dUërode i«
Grand, mourut en l'an 43 ( et non en 49) avant
J.-C. Selon Josèphe, son père avait obtenu
d'Alexandre Jannée le gouvernement de l'Idu-
mée. Ce Tut par ses conseils qn'Hyrcan n In*
voqna contre son frère Aristobute, les secours du
chef Arabe Arétas, en 65, et ce Tut surtout grâce
k son influence que Pompée, aprte la prise de
Jérusalem en S3, déposa AristcÀDie et mit ï sa
place Hyrcan, tout en ne lui accordant que la
titre de grand prËtre au lieu de celui de rot que
portait son fr^re. Hyrcan, par indolence et par
incapacité, laissa presque IoqJouts le pouvoir aux
mains d' Antipater, qui l'exer^ avec loyauté et
de manière à garder la favenr des Romains. Il
soutint Aulus GaUnius contre Alexandre, âls
d'Aristobule, et contre Arehélaûs, roi d'£^te.
Pendant la guerre d'Alexandrie, en 148, ildé-
ploya tant de lèle pour César, que celui-d le
nomma procurateur de tonte la Judée. Antipater
ne fit usage de l'autorité absolue qui lui était con-
fiëe, que pour le bien de son pays, soft en empê-
chant son GU Hérode d'attaquer Hytcan , soit
en i^partissanl avec équité la taxe imposée à la
Judée par Cassius. Cependant il ne put échap-
per à l'envie et à la baine de quelques-uns de
ses corn patriotes, et fut empoisonné par l'édianson
dllyrcan, k llnstigation de Malchua, auquel il
avait deux fois sauvé la vie. L. J.
)»tphe, .4nUq.Jul.. XIV, i-ii; D* Billi, /iid., I,
i-lt. — Jultni Afrlcmui, In ShkMI, HUt. Eccln^ I. •.
ANTIPATER, fils aîné dHérode le Grand par
sa première femme Doris, fut un monstre de
cruauté. Josèphe en résume la vie par ces deux
motfl : Kaxiac iiuor^piov, Hérode, ayant répudié
Dorinpour épouser Mariamne, l'an 3S avant .Î.-C.,
bannit d'atwrd Antipater de la cour; puis il le
nppela, pour qnc la présence d'nn rival contint
l'Inimitié d'Alexandre et d'Aristobule, ftls de Ma-
riamne , qui étaient exaspérés de 1» tnort de leur
mère. Antipater parrint k changer en sa liveur
les dispositions d'Hérode, qui rappela Doiit d
envoya Antipater t Boute , en le recommandintk
la bienveillance d'Auguste, iineoenadecaupim
contre ses deux frère*; et bien qu'Hérode là etl
deux l'ois récondUés, Il parvint, à l'aidede Saloraé,
de Phéroraa, et surtout du Spartiate Eurydèi, à
obtenir leur mort. Débarraué de «c* ritanM
déclaré héritier du trAne, Il oordit «re£ m» codi
Pbérarai un complot contre la rie de loo pènj
et, pour éviter lëi aoopcoo», il sollicita d'èln
envoyé i Rome, ob il h rendit portear du tef-
tamenl d'Hérode, qn'3 avait altéré. Mail U mdil
de Pliéroras, eropoiaonoi, dit-on , par «a Ibatii^
Ht découvrir cet affreux mystère. U fut rapprit
de Rome lans qu'il p(tt saupfoimer qu'on en (U
informé. Arrivé en Syrie , il fut traduit par Ni-
colas de Dama* devant le tribunal de QuiolM
,Varut , le gouf emeor romain da la Syrie ; et h
sentence portée contre lui ayant été ooafimWi
par Auguste, il fut exécoté en priaoa dwi joun
avant la mort d'Hérode , alors à l'agonie , et dMl
l'année du massacre de* Innocenta. C'cHl aa Hliri
de ce fils dénaturé qu'Auguste disait : Jfe/iw
ej( NerodU porcum eitc fnon jUInm.
Edi«lie. àut. èeel., 1, », IX - MuxDbE, Sat, ll|V
ANTIPATER ( LœHuM-CaUiu ) , juriicoouUi
et historien romain, vlvaitvers 1^3 avant J.-C
Ilftit contemporain de 0. Graccbns, et tulevili
l'orateur L. Cruaius. Le premier il tenta d'ijoriir
à l'histoire TimulMlesoraeRwnb du atyle; mil
sa dictioo avait phu d« Ibrce qno i'ili'ginrr 1
ne Aut pas le eunAiMlre avec le Orellu* du O-
getta, Colhit Sabiana. Aucun de aes Mvnia
judiciaires n'est venu jnaqu'h noo*. U éerivll m
Histoire de la seconde gnarre punique, al en»
posa des .ilnnafei, qui furent abrégéeaparBra-
tus. Il suivit llilstatK grecque du SldliM tUf
nos Calatinus, et tfatUfutlia tu OrtrlaaM
Caton te Censeur. L'cniperenr Adrien le ftt^
rait k Sailnste; Vallr»«UxlnM l'appellatnM
nmanx FUtorkt Mefw, «I TMa-Lhe ledll
soovait. Cependant Antipater avait renfli M
Annales de contes mervetUeus. Lea ftagrali
qui nous ont été eottsertés par Honhu M tiMTHl
dans les éditloaa de SoIItu <e d« WaMc, Oerti
et Havenwnp, abui que dam te VUm et fraf
tHmta eeterwn AMortmmm JtoHtoMortni 4l
ac«ron, dsDliHiuHBM,' Âd MOemaLXm, •: A»r»
(on. - THc-Un, 11, n,M, as M N. - tpvtM. M
AiTHiaa. - filere-lbilBii I, 1. — ^etoK, lUmUM
ANTIPATER, poète. VAntlulogie a consent
no assez grand nombre d'éplgraâraea de tnfa
Antipater. Les copistes n'ayant pas tsut soignev-
sèment dislingué ces trois poêles, d y a qwlqM
conTusioo dans le cbatenenl et tes litres des
poésies qu'on leur sttribne. Le pim ancien est
Antipater de Hacédoine, oonlmiporaM de PU-
U|^v,pèredePvsée,denkrroldi
806 AHTIPATEH
au avant J.-C., datemp* deMiUagM, qd bo>
non M lomlM d'une iiucnptNn ftmÀvire. PUm
rapporte qua , toni lei aot , b fièrn le prenitt
le jour umiTCTuJre de u DaîMaBn, et qoe,
ptrrein) hiu autre indispiNitioo è on Ign fort
a fut cnlerf pir'uo det rate de eetle
't Mm jaar nâlal. H nous
Terte àae' qaanntaine de «es «pigraimiiM et
^b^tiM (*imâ|jAa}. Le troliitoe AntiiHltn',
coum Mut le nom à'ÀHtlpatv de Theualo-
nifue, a T^ea lont Auguste et sont Tibère.
Comme Andpater d« Sidon, e'étati un de ee*
Una ImproTiurtenr* qui rtdigeii«it m Tert
iMt m qui frappait leur Mptit, «ontcnin,
ima^, anecdote», et dont ■• iniMioD semble
OToir éU dedétoumar dea afTairei pul)liques et
des ffM* da U gnerre la jeunease romaine ,
iftiÊ» dea ii«tateuaes MToUtéi de la Ortoe «t
do l'eniirtwae du graire aaiallque (luUUtcMm
gmiu). Ceat, dlt-ou, aa ploa andw det trola
Antipater que reritnt de droit U palme do goOt,
de la grtce, do ttjte, et de 1*1117011100. [g»e.
dag. dtim.]
at^vm, Dt Oralen, III. M. -FIIM, BUMnaMw
rtfle, Vll.il. — Jiata.od
•W. — Bninct,^jul*rta. 11,
■AVTIPATBB('An{«CRpiK), dt ToTtUI, phî-
loaophe itoîclea. Tirait Tera le milieu du deuxième
iiide avant J.-G. Il fut dlfcipie et luccciHeDr
de Diogtiie dit le Babylonien. Il eut, k m qu'il
parait , one grande infloeoce anr son école i
il ae m surtout rentarquer par ses luttes avec
CaiBéade et les autres académiciens. Cîcéroa
looe sa subtilité; mais U écriTait mieoi qn'U
ne parWt : c'est ce qui lui valut le sobriquet-
da ttàXa^oCiai , ou Braillard de pliune. Outre
■es<raTrBs de coatroverse, on dte de lui : f° un
ourrage en deux livres sur les présages; U en
appuie la réalité, non-seulement sur le nisoo-
nement, mais encore sur des exemples ; ~ S° nn
tniU svle* songea, auxquels il Ajoute une égaie
ertenoe; — 3* quelques traités de moreie, dans
leaqaels, an Jugement de Cioéron, U étalilit dea
' !s pins en barmoole avec la nature hu-
M qoa M l'étsfcat ceux de l'école à laquelle
U apfMrteaait; — 4' nutuvrage sur la Divinité,
où •• iHMootreat des idéea tc^iérieure* aux no-
ttoosreçoMdansk peuple. Pour lui, Dieo plane,
sans 7 être sujet, au-detsos des «eddcnts de la
vie humaine ; U est iJKomptible et pur, et pWn
lie bonté pour l'brannia.
TfcrijrqDC, D« Sloicorun BtpvffnanUU. de GamtUtMt^
- RHtiM, fruveraHo tvàmitHea , XIV. 1. — SloMt,
Dt rit, 11. — aimbn, vul - Dinrt» Ufne. vii.
~WilUal, Bt^»apaln, Itinmii: Uigt.itU.iar.
•AXTiPATSBde Tyr, fbOotofbfi stoleien,
mourut iAtbiMS ver» l'an 48 avant J.-C. Beat
du tveo élop par Cicéron, et parait avoir
GoaapMé on Uvre lur la Devoir*, qui a éU
- ANTIPHILE M
Antipater qoe DiogiM Laiiee dte eomne l'ai
teur d'un Traité sur l'imiver» ( Dsç i xoniu» ).
Clctna. Dt (t/;tcilt. II.M.- DM(tM LlCru, VIl.II
— ainbon, XVt. - Vou, O» HblorMl CracU . ta
'AKTIPATEK, d'niérapolU en Piirjglt
rhMeur grec, (Ils de Zeuxidème, vivait soi
l'empereur S^Urae-Sértre (193-211 de J.-C. ).
n jouissait de la bonuc ip^ce de cet empereur,
qui le St son secrÉtaire iatiine , l'éleva ï la di-
gnité oonsulaire, el le Domma gouverneur de la
Bitbynle. H avait écrit plusieurs discours , doat
ne nous reste aucun fragmenL
PhOiMlHte, yi* da Sophuta, Ji, u, il
'AirnvHARi, sculpteur grec, natif d'Argos,
vivait 400 ans avant J.-C. n ftaH élite de Péri-
clyte et maître de Cléon. On dte, parmi ses
ouvrages, des statues de héros , et le cheval do
hronie que les Argiens dépoxirent h I>dphes,
eu souvenir de la victoire qntls avaient rem-
portée à TtayiM «ur les Lacédf nioniei». Ce cho>
val est ai^é OiçtiK par Pausaoias.
PUUIllu, T, If i X. 1. — TIIBCrdld», VI, N.
•aimvflAHK, médedn grec, natif de 111e de
Déloa, vivait probaUematt dans la première
moitié dn second siècle avant J.-O. H composa
un livre faititulË Huvâ^rrrK. Il est dté par Ca-
lioi et par CkIius Anrellsnus. Suivant Clément
d'Alexandrie, il attrilinait la prindpale cause des
maladies cbez l'homme ï la trop grande variété
d'aliments.
CsUui AanHiniu, £( Jfort. Chnmit.AV.». — Gillon,
Di ComfMtl. mntic., V, 11. l, Xfl, p. sn, «dt[. KSIin —
ClécDfDlil'AleiiBdilf, PKdog., II, 1. — BaUrr, KM. mal.
AHTiPDAHRa (KiTiçthnii:), nom commun h
ploiieurs terivains grecs. L'un d'eux est dié par
AHtënée et par Clément Alexandrin. T avait écrit
un ouvrage sur lee prostituée* d'Atbines.
AtMn«i., IIL- a^nnl AtpiiBililn, «Iran., I.— Vm-
Un autre Antip/uuiea , aé ï Berga (Thracc),
avait éorit un livre d'Histoire* merveilleiiM^
( iKtoTs ). n donna lieu au mot pipyot^iv, ber
gtOter, synonyme da radoter. On i^orc In
tempa anqual U vivait On l'a aonveot confondu
avec le précédent.
ftUnnC du Biuili:!, «H BipTK. - AUMn^E, III.
Antip/tanei , de Carjate dans l'Eubée, poète
grec,coiilemporainde11teapis,Tenl'ansi3avant
J.-C. {Vog. Suidas.)
Un dernier AntipAartet , natif de Bmyme ou
de Rbode», poète comique, fut conlanpor.iin
d'Alexandre le Grand, n était né, selon Suidas,
dans la 93* olympiade, et mourut ï *(riunte-qua-
tone ans, daïii la 113*. n composa plus de deun
cent soixanle pitces, qui eurent peu de succès,
et dont Athénée nous a umservé quelques frag-
ments. U gagna trente fois le prix. H est souvent
cooloivlii avec la poète comique Alexis.
AtMo». -SaUlii.-Kai\ttt.NUUrimeriaeanml-
■Aanrxiut, arcUtcde grae, vivait daat h
807
ANTIPHILE — ANTIPHOK
m
cinquième siècle avant J.-C. S constrnisit à
Olyrnpie, avec Pothée et Mégadès, ce que Pan-
aanias appeUe la Ttésorerie des Carthaginois,
bAtiment qui contenait une statue colossale de Ju-
piter et des cuirasses de lin que les Syracnaains,
sous les ordres de Gélon, avaient enlevées aux
Carthaginois, probablement dans la bataille livrée
en 480 avant J.-C., le jour même où Xerxès fut
vaincu à Salamine.
PauMDlat, VI, It.
ANTiPHiLB ( 'AvrCçiXoc ), pautre grec, natir
d*Égypte, vivait vers 330 avant J.-C. H était con-
temporain d'Apelle, dont il était le rival. Pb'ne
parle avec éloge d'un tableau de lui, représen-
tant un jeune garçon soufflant le feu dont la
lueur éclairait durant la nuit un riche apparte-
ment, et faisait briller la beauté du jeune homme.
On cite encore parmi ses ouvrages les plus es-
timés, un Hésione, un Bacchus, un Hippolyte
effrayé à la vue d'un taureau envoyé contre
luif une figure comique nommée Gryllos ( le
Pourceau), qui fit donner le nom de grylles aux
peintures que nous nommons grotesques. On
peut considérer à juste titre AntiphOe comme
rinventeur de ce genre.
Pline, Histoire natureUê, XXXV, tt. — QutntlUen,
/rut. orutor., XII, 10. — Laclen, Ilepl ToO (&Vj pcfj^iu>ç
7ii9TelJEtv fiiaéoXf.
* AHTiPHiLR ( 'AvrCçiXoc ), poëte grec, parait
avoir vécu peu de temps après le règne de Néron,
n nousrestede lui une quarantaine d*épigrammes,
que Reiske attribue, sans raison plausible, à plu-
sieurs Antipbile.
Rdake, Ad Ântholoç. Conxtant, Cephalœ, p. IM. ~ Ja*
cobs. ÂfUhoiog. 9r»ca, t. XIU, p. 881.
ANTiPHON ( XvTtçtJv ), nom commun à plu-
sieurs écrivains, qui ont été souvent confondus
entre eux. Le plus célèbre est Antiphon le Rhé-
teur, né à Rhamnus en Attique, au commence-
ment de la 8oi\anteHiuiiizième olympiade, vers
Tan 479 avant J.-C., mort en 419 avant J.-C. 11
était fils de Torateur Sophilus. Il suivit aussi les
leçons de Gorgias. C'est lui , dit-on , qui inventa
Fart de la rhétorique. L*école sicilienne avait en-
seigné et pratiqué Tart de parier; mais Antiphon
fut le premier qui sut appliquer les principes à
réloquence judiciaire, et aux affaires qui se trai-
taient devant rassemblée du peuple; aussi Her-
mogène Tappelle-t-fl Tinventeur du genre poli-
tique. Antiphon enseigna à Athènes, où il eut
entre autres pour élève Thucydide, qui parie de
lui avec respîect. On croit que le style de l'his-
toire se ressentit de Téoole d*un si grand maître.
Selon Photius, il avait placé auniessus de la
porte de son école : « Ici Ton console les mal-
heureux. » Antiphon composait à prix d'argent des
discours pour des accusés ou des démagogues, que
ceux-ci apprenaient ensuite k débiter : cet usage
exerça la première verve satirique des poètes
de l'ancienne comédie.
Antiphon commanda plusieurs fois les Athé-
niens dans la guerre du Péloponnèse, et il
éipiipa à set frais soixante trirèmes. Dent iiiie
grande part à la révohifion qui établit à Athènes
le gouvernement des quatre-cents , dont fl fàt
membre. Pendant la oonrte dorée de œtle oli-
garchie, Antiphon fut en^yé à Sparte pour y
négocier la paix : le mauvais snooès de cette
ambassade renversa soi» parti. Aocoaé de tnlA-
son, Antiphon, malgré son étoquente défense, M
condamné à mort ; sa maison fht rasée , son eorys
laissé sans sépulture, et son nom dédaréinfine.
Les anciens cileot de loi on Art rkétmipK
( Téjyn pïïtopixh ) f des discourt poUHqwn
(dn|ivnrop»oi), des disamrs JwiieMres (è-
x^xoC), et des morceaux d^appturaî (fante-
Ttxot). Il noos reste encore de loi qoîBiehara-
gues, toutes du genre de celles qa'HerroogèM
appeUe >6yoi çovtxoC , c'est-è-dire se ^lppQ^
tant à des procès crin^nds. Trois de eek^
cours ont été eflîeetivement prononeés ou desfanéi
à l'être dans des procès qui ont été jugés de sa
temps. Us sont mtitnlés : 1* AecmsatUm fem-
poisonnement eonire une beiU4nère (Koni-
yopCa çocpi&axeCac xotà tS)c |jii|iput5c); — l^SV
le meurtre d'Hérode (llep) toO "^c&dou f^Mv);
c'est un plaidoyer en faveur dHm prévenu : es
le regarde comme son meiDear morceau; —
3* Sur [le meurtre] d^un choriste ( Iltpl toG x»-
peuToO ) : ce dernier morceau est tronqué. Us
deux autres discours d'Antiphon sontdes espèces
d'études, plutôt que des dteoonrs pronoacéi oo
achevés. Les trois discours achevés inlérestnl
au plus haut degré l'histoire de la jurispradesoe,
parce qu'ils font comiattre la forme de la procé-
dure criminelle chez les Athéniens. Ils ont élé
imprimés, pour la première fois, dans la ooUe^
tion aldme, Venise, 1513, in-fol. ; dans le recad
des orateurs grecs de Henri Estienne, et daai
ceux de Reiske, de Dobson et de Bekker. L'étfi-
tion la plus récente d'Antiphon est de JHîtorcI
H. Sauppe; Zurich, 1838, in-B*.
QntnUllen, Institut. Orotor., m. — SchoeU, liiiMn
de la UttérattÊre çncquê, t II, p. 18t.
V Antiphon mentionné par Xéoephoa (Jto-
morabiLf I, 6 ) trouva à redire anx haliili et
Socrate, et composa, dit-on, on livre sor la f^
rite, où il niait la Providenoe.
Un troisième Antiphon, poMe tragfqne, viol
dans le quatrième siède avant J.-C. ArisMirip'
pelle le poëte, ce qui empêche de le eoatadit
avec l'orateur qui portait son nom. Deays FAa-
den le fit mettre à mort, parce que, dift^ flai
goûtait pas les œuvres du tyran; peut-être maà
parce qu'A fut l'objet des soopQOiis de De^fs^
Celui-ci lui ayant un jour demandé ee qui vibit
mieux du cuivre ou du brome, le poète lui ai-
rait répondu qu'il préférait le métal qui avtit
servi k fondre les statues dlUnnodius et d'Ans*
togiton. On a recueilli les titres de quelqnemiieft
des pièces d'Antiphon : VAndrmnaque, le Mé-
léagre, la Médée, le Jason, et d'Iantoes.
Enfin il y avait un AnUphom philoeophe,»*
térieur à Aristote, qui en fhit mentÎQn, a^^
bien qœ Phitarque. n croyait qn la hMS Mil
H propre lumUre; il a écrit tar la tpiadrahm
du cercle ei sur la tialvrt dei cAoïet, Unei
dt«s par PlDtvqiH, De Plaettit fhUotoplut-
itm, Ub. H.
FabrKtH, Bl*l.tr-ea,n. TK. - 'm SfMHi , Dii3tr-
MH» MUorlM di .rfntl^M «nXon. - HBUa, fTW.
da la lUUnAn-a ertv
.uratQVAUe (/actuel), litUratenr itaUen,
KiàPéroiu«Tersii44 on ut&.niortà MOaueD
1513. Detnadant de la noble runiile de* inti-
quarj de Péronse, il fut âeré par GioTumi Ad-
tuoto Campaw, détint, len 1467, secrétaire de
Gk). BatOita Savello, gomenieiir de Bologne,
flt Alt aifdé & Mlan, ntre I4?l et 1473, poor
ran^ilir Iwroêmei loodioiis aoprès du doc Ga-
leaa .Marie. Lore de l'ocoupatioa dt HiUn, par
le* Françab «n 1499, Aotiquario ne luiTit pas
danil'n^ ton maître LodOTico Sfona. Louis Xn
le Gonfinna dam la place de aecrétaire; on pré-
tesd même, naii aane preotea, qull le nomma
lieataïut géoéfal dn HUanaU. Autiqoario olrtiiil
deikbeabàitfCM, et w at te ^ lUvéral nuge ea
proMitant lea littérateort de «on tempi. li tut
Tami de PolîtSea, de Laurent de Hddidi, de
Menla, de GirolanM Donato. On ■ de loi :
Oratio Jaeobi AnCiftiorfi pro populo Medio-
lanaui 1m die trlumpAall Ludoetel Gallla-
rwM régis et Mediolanl duett defraetts Vene-
ti*i MlUn, 150S, in-8*.; — Episloi»; Pé-
nuie, 1509, in-4°; plueieun de ces lettrei eonl
naai iniériei panai cellea de PoUlitii, et dam
l^^ipendiee des Meaorie de TenniglioU ; —
Cormlna; — Modm habendi ditplkeKtiam
- arfiUiH, BMlaHma nH^tonui
■■■■. — HuudKUl, ScTiUori eiMJla.
Aim«TnTS (Jean ), pdntre hollaiidBii, ni à
GnHdngoe, le tt octobre 1703, mort en 17Mi D
pripiil d'riwrd «ur Terre Jusqu'à Tingl an* chei
Gntnid no der Véea ; pnto, domina par loti goftt
poor la peiateN à llraile, D entra dans les ateliers
de Beabdman «I d* Jean-Àbd Waseenbei^. H^
eontent de cet deux ma«re*, U Tint à Paris ; mail,
faute d'irgeottU dut ntoumer k Amsterdam o6
Gimnicli hd St lUre de* progrès rafddea. Le désbr
de TOT««arramportBnt encore, ABUqnnei'witMr-
qu pour Gtaca stcc toa Mre Laurent, le paj-
•agfete, et pour prix du pua^eUfit leportnit
du c^Maine. De G*M« Os alUrenlk Piae, ob leur
fuide les derdiea complètement le )*iit de leur
arriTte; mais intiqnn*, ajaut troofé quelques
pcerti^U à rure, gagia aaaex d'argent pour qne
loi et son Mre pussent continuer leon études et
lagoer Flortnee. La grukd-doc de Tosesoe, Fran-
çeis n, les accndlil trie-bien at accorda une
penskia à Jean, qui ftil admis à l'Académie de
Pefaitnre et jpeigaitla C/tutedei Géanti. Jean
fil aussi une belle copte dn Martyre de laint
if(fenHed'epr4« le CIgoll, qu'il rendit coït docati.
A son retoor dann sa patrie, le priDM d'Orange
lui fil peindra la eeup^de ton salon d'été, le logea
AimPHOIf — AimSTHÈHE SlO
i Brada, et I* penslMuia. Ou admire cnoure, de bai
dans les qipartenMnti du palais de Breda, Mare
déthabUUpar le» Grâeet; CortoUnt et Seiplon
F4fineaàn. Eu 1747, il p^gult pour Landsbeer la
Pamatee mr ou plalbod de dix-buit pieda.
KmaïUeMietn; - Oaamv^ yt* in Ptitni M-
autistati et non Autitlate (comme le dH
la Biographie universelle), arêhilecta grec,
Thiût dans le sixiÈDM aiècle STaot J .-C. Il jeta ,
•UT l'ordre de Haistrate , les fbndemnls dn fa-
roeux tanpie de Jupiter Ot^mpteo , ï Athènes.
La con&tmdion de ce bwu et magnifique moau-
ment, commencée dans le style dorique, et Inter-
rompue par les troutries de la répubtiqne , ne (kit
continuée q;ue daos le second siècle avant J.-C,
soui le règne d'Antiochus-Épiphane, nn de Sjrle,
parteRomaJnCosButius, quiidoptalestrlecorin-
tUai. Enfin , cette «onetniction ne Tut achevée
que EODs le règne d'Adrien : on ; voyait cent
Tlngt^uit colonnes de soixante pieds de liaut, en
marbre pentélique ; il n'en reste plus que seiie.
Le temple lui-même avait deux cait cinquante-
neuf [deds de kmg sur quati«-Tingt-seiie pieds de
AiiTiaTnbNB ('AvtioflfvTK), pbilosoplie grée
d'Athènes, fbodatenr de la secte des cfjtiquet, Ti-
vait 400 ans avant J.-C. Dans sa jeunesse il com-
battit à Tanagra. U suivit d'abord les IcfOni de
Gorgias, et devint ensuite un des {dus séléé disci-
ples de Soente, à la mortduquel il assista : jamais
il ne l'aTSit quitté. H fut le maître de Diogèœ le
Cynique ; on Igttore la date de sa mort. Le nom
de son école vlant du Cynotarge , gymnase sihié
près de sa Tille natale. Sea doctrines ayant été
exagérée* par tes disciples , on atlécta de bire
dérirer le nom de cftingue de lOuv, cAieu; et
nu andni oororoentaleur d'Arislote dit h celle
oecasion ■ ■ Le* cyolques sont ûnsi nommés, è
cause de U Hberlé de lenr* parole^ et de leur
amour pour la vérité; car on tronre que le chien
a, dans son instinct, qndqDechose depbiloeophl-
que et qui lut apprend k distinguer le* pertOB-
nes; en effet , Il aboie k la vue des éfrangere, et
flatte les mattres de la maison : de même le*
cyniques accueillent et diérissent la vertu et
ceux qui la pratiquent , tandis qulis repoussent
d bliment les passions et ceux qui s'y abandon-
nent, quand mÂne (Is seraient assis sor le trâoe. i>
Cicéron noas a transmis le dogme d'Antiatliène
Mir l'existence des dieux ; Popularei dtoa muU
tos, naturaletn unum tue. il enseignait que,
pour être heureux, it faut être libre, [ndé|ien-
dant, et avoir l'kme tranquille, que pour cela U
but obéir aux Ida de la nature ; que les pagaiona
sont incompatiUes avec la liberté ; qu'elle oaia-
•enldesbesoiosique, par conséquent, ponrn'ètre
pas l'esclave de ses besoins, il faut sarolr vivre
avec le strict nécessaire [ t4 t^ lurtà fûoiv ).
La vie d'Anlirthinc était conforme t ce sys-
tème. Cependant sa slmplidlé A sa sobriété oe
811
ftirent ped exemptos du reproche à^attettatàùo,
11 aimaJtà porter h pallium, et paraissait en pu-
blic la besaoe au dos , un l»ftton à la main. C'est
ce qui fit dire k Soerate : « Je Yois ion oiigneil à
travers les trous de ton manteau. » Antisthène fut
un citoyenirertueux, conformément à sa maxime :
« Rien n'est beau que la vertu ; rien n'est laid que
le vice (là yafià xaXà, ta xaxà al<jxp^). H osa
le premier élever la voix contre les accusateurs
de Socrate. Au Ut de mort, comme il souflrait
beaucoup : « Qui me délivrera de mes maux? »
s'écria-t-il. « Ce fer, v lui répondit Diogène en lui
présentant un poignard. « C'est de mes maux
et non de ma vie que je voudrais me délivrer, »
repartit Antistbène.
II avait écrit des dialogues et des discours for-
mant un recueil de dix livres : tout cela est perdu^
à l'exception de quelques lettres et de deux dis-
cours ou déclamations qui lui sont attribués , et
qui portent les titres à'Ajax et Ulysse. Le gram-
mairien Phrynique le classe parmi les modèles
du pur attîcisme. Voici quelques-unes des
sentôices attribuées à Antistbène : — Les en-
vieux sont consumés par leur propre caractère,
comme le fer est rongé par la rouille qui s'y met.
— Le moyen de s'immortaliser esi de vivre
pieusement et justement. — Quand on ne peut
plus discerner les bonnètes gens d'avec les vi-
cieux, c'est alors qu'un pays est perdu. — Une
société de firères qui sont unis est la meilleure
de toutes les forteresses. — Il faut principalement
se munir de biens qu'on puisse, dans un nau-
frage, sauver avec soi. — Il est absurde, tandis
qu'on prend tant de soin de séparer le froment
de l'ivraie , et de purger une année de gens inu-
tiles , de ne pas prendre le même soin de purger
la société des mécbants qui la corrompent.
Les lettres attribuées à Antistbène se trouvent
dans les Collections épistolairei ; les deux dU-
cours , dans le recueil diAlde et dans le yo-
lume vm des Orateurs de Rdske.
Cicéroo, De Nat, Uêor,^ i» 1S> — AmmontM. ComnMnl.
in CaUç, Âristot, — Xénophon « le Banquet. — Ladrce,
Artstnte ( Métaph., VIII, 9). - RIchter. Dissert, de Fita
moribuî i't placUU Jntisthenii û^nUi. — L-Oi. rrelj,
Proçram. de jântUthene ejfnécof Ltps.. ITUi |J1<S»« - Dio*
eéno LaitTce.
*AiiTiSTiiis, médecin romain, vivait vers le
milieu du premier siècle avant J.-C. n examina
le corps de Jules César, assassiné le 15 mars de
l'an 44 avant J.-C. , et constata les vingt^ti'ois
coups de poignards reçus par ce grand bomme,
et dont il n'y en avait eu qu'un de mortel, celui qui
avait pénétré dans la poitrine. Comme quelques
manuscrits de Suétone donnent Antius au lieu
d'Antistius, Fabricius a supposé que ce médecin
était le même qa'Antxus ou Anthams.
SuétoM, JtkU» César, cap. 4, M. — Fabricius, Bi-
hlioih, grteca. XIIl, 65. — Platarque, César, cap. t.
ANTOINE, en iat'H Antonius (1), nom com-
mun à un grand nombre d'bommes célèbres.
' (1) Presque toos les /tnUmiu» te trouvent Id an loot
AniMnie.
ANTISTHÈHE — A]!m)îNE
Bia
Noos les avons rangés ici , «atant que poaiUe,
par ordre chronologiqae.
ÂMTOINB (J#arc), Marcus-AnUmim» , sur-
nommé Orator, orateur romain, était né 143 Hb
avant J.-C. H s'illustra dans le barrean par w\
éloquence, et dans la répubtiqne par TlntégriU
qu'il fit paraître en tous ses emplois, n fotqixs^
teur en Asie en 113, préteur eo 104, proooa-
sttl en Cilide avec mission de détruire les pi-
rates, consul à Rome en 99, où Use signala paru
résistance au parti de Satnrninus ; et enfin ces-
seur en 97. Son éloquence rendit , solvant Ckà-
ron, l'Italie rivale de la Grèce. 11 commanda ate
partie de l'armée romaine dans la guerre oootre
les Marses : comme aristocrate, il lâoptale psiti
de Sylla. 11 excellait surtout dans le genre pisûà-
tique. Ainsi, dans la cause qu'il plaida poir
Aquillius, il se mit à pleurer en déoouvniith
poitrine de son client ooorerte de dcatriees , d
parvint ainsi à le îekt acquitter. Proscrit pv
Marins, et massacré ( en 87 -avant J.-C. ) pentel
les guerres civiles entre Marius et Sylla , saKIe
fut exposée sur la tribune qntl arait ilhiitiée.
Il avait écrit un traité De rattone dicendi, M
parient Cicéron et QuintUieDy mais qQineaoos
est pas parvenu.
CIcéroQ , De Oratore. — Ptatirqna, Jr«rfiif.^Tira0-
mann, Gesekiekte Roms,
antoihb (Marc) , Mtorcue-Antonlus, mt-
nommé Cretieus, fils atoé do précédent, vifitt
vers l'an 90 avant J.-C. n obtint du sénat, pir le
crédit des consuls Cotta et Céthégos, la diraelin
des blés sur les oétes maritimes, et se àéAh
nora en pillant la Sicile et d'autres provinees pnr
s'enricbir. Il fht surnommé le CrétiptekCÊm
de la guerre de Crète, dans laquelle II échooLlI
en mourut de chagrin, et laissa de Jolia, siM*
condc femme, Maro-Antome, le célèbre triaBW.
De sa première femme il eut Coitts ÀntoiMif
qui fut consul avec Cicéron» qall haïssait Cûu
favorisa la conjuration de GatiliiUL» pane qil
était lui-même accablé de dettes. Cioéroa par-
vint à le gagner en loi cédant \% gouvenMMl
de la Macédoine, qui lui était édui. Queiques»-
nées après, ayant reçu un échec des DardaoieiS)
il Alt accusé par MarcosLaJius»el envoyé eaeiiL
VeUeios Paterculns, Uv. II.- Fk>rus, Ut. UL
ANTOUf B ( Caiut ), saooiid fila de VOreteur,
snmonuné Uy brida f fût un des lieuteaaols de
Sylla vers l'an M avant J.-C. Ayant âëiàà
quelques escadrons de l'armée de son géaénlt
il s'en servit pour piller l'Achaïe. Le» Grm 1^
onsèrent devant le préteur Lucullus, qui Iwa
ce crime impuni ; mais , six ans apiès, ks ces
seors Gellius et Lentulus le chaaeèrent du séait
pour ce fisit et plusieurs autres aussi condan-
nables. Cicéron , dans ses Verrines, TappeHe
« le brigand de l'armée de SyUa, gladistenrei
constructeur de quadriges. »
Le nom d 'H y brida lui fut donné (dit DrammBi
Gesch. Roms , I , p. 631 ) parce qu'il était i*
bomme à demi féroce, komo êemi^ferus.
818
Airrom£
814
BrD«ati, CtavU Ck«ronkma, - Btlter, Onomoiffaon
Tmilianum. — Applen, BêU, dv. — Cstar, BêUum
GaUictany III, 4, 10, «7. - noms» IV, l, | S.
AHTOUiB (ifare), Mareus'ÀtUfmHUf le
Triumvir, né en 83 aTant X.-C., mort en 80 ayant
J.-O. f fflft de Mare-Antoine Creticas M de Jnlia,
fille de Ludas-Julius César, qui Ait eonsol en
90 ayant J.-G. n reont une éducation soignée ,
et eut pour n»attre Épidius le rhéteur. Il perdit
son père en bas âge» et Ait éleyé dans la maison
de Cornélius Lentalus, qui épousa sa mère Julie,
et fot plus tard mis à mort par Cfoéron dans la
conspiration de Catilina. Après avoir été pour-
suivi par ses créanciers, il se retira en Grèce, où
il se perfectionna dans Vèri de la parole et de la
guerre. Ses études ftarent interrompues par Tar-
rivée de Gabinius, proconsul de Syrie, qui allait
combattfeAristolmle, fils d'Alexandre Jannée. H
donna (en 67 ayant J.-C. ) le commandement de
la cayalerie au Jeune Antoine , qui signala son
courage dans cette guerre. Celui-ci se distingua
Tannée suivante (56-65) en Egypte, où fl aida Ga-
bteins à rétablir sur le tréne Ptolémée-Aulète.
Revenu è Rome (en 64), il devint tribun et au-
gure, et embram avec Curion, son ancien com-
pagnon dedébanche, le parti de César, qui faisait
alors la guerre dans les Gaules. La chaleur avec
laquelle il parla pour ce consul absent le rendit
odieuic au sénat, n échappa aux poursuites diri-
gées contre Id, en allant, déguisé en esclave, re-
joindre César dans les Gaules, où il servit sous
ses ordres pendant le« années 52-51. Ce fut par
son conseil que le vainqueur des Gaules se déter-
mina à porter la guerre en Italie ; et dès qu'il
•*en ftit rendu maître, il en donna le gouverne-
ment à Maro-Antoine, qui lui amena des renforts
en Grèce. H se distingua à I>yTrachium, et à la
bataflle de Pharsale(9 août 48) il commandait
l'aile gauche de l'armée de César, et contribua à
la dé&ite de Pompée. L'année d'après, qua-
rante-sept ans avant J.-C, César, élu dictateur,
doraui le commandement général de la cavalerie
à Marc-Antome. Pendant l'absence de César,
Antoine gouverna lltalie, et se livra à des dé-
bauches relevées par Cicéron dans sa seconde
l^hilippique i il répudia Antonia pour épouser Fa-
dia, c se montra en public avec sa maîtresse
l'actrice Cytbéris.
Antofaie ayant acquis une grande partie des
biens de Pompée, qui avaient été confisqués ,
espérait que César n'en exigerait pas le paye-
ment; il se trompa, et quelque froideur entre
eux s'ensuivit, n épousa ensuite Fulvia, yenve
de Clodlus. En l'an 44, César le fit son collègue
dans le consulat. Antoine lui en marqua sa recon-
naissance par les plus basses adiùations. Un
joor que César assistait à la fête des Lupercales,
assis sur une chaise d'or, Antoine, ayant écarté
la foule, s'avança vers son tribunal , et lui pré-
senta un diadème entouré d'une couronne de
laurier. Ce jeu, concerté, dit-on, entre eux, hâta
la mort de Jules César. Après le meurtre de ce
dictateur, il feignit de se réconcilier avec
sassins, et leur donna ses fils comme otages.
Cassins vint souper chez lui le même soir. An-
toine lui demanda, d'un air railleur, sli portait
toujours un poigniurd sur luiF — « Oui, rendit
Cassius , pour te percer le sein, si ta songes à
t'emparer de la souverahie puissance. »
Antoine, qui vit sa fortane dérangée par ki
mort de César, en conçut la douleur la plus vive.
Il voulait d'abord la comprimer, mais elle éclata
tout h coup. 11 soutint vivement la mémoire de
César contre le sénat qui allait le déclarer tyran,
et prononça son éloge (imèbre, où, en excitant le
peuple à punir les assassins de ce grand homme,
il exalta ses vertos , ses conquêtes, ses actions
immortelles, ses dignités, son titre de Père de la
pairie f le décret qui avait ordonné que sa per-
sonne serait sacrée. Il montra ensuite au peuple
la robe sanglante de César, ce grand homme si
cher aux dieux et l'objet de l'adoration des mor-
tels, et lut son testament en faveur du peuple ro>
main. Le peuple,excite parl'éloquenced'Antoine,
devint furieux; et les vieux soldato qui avaient
servi sous César, voyant mettre le feu à son bû-
cher, y jetèrent 'leurs couronnes, leurs bracelete,
et les autres ornements récompenses de leur
valeur. La populace, voulant à leur exemple
signaler son sàe, brisa les bancs des magis-
trate , et prit des tisons du bûcher pour incen-
dier les maisons des assassins. C'irst alors que
le parti d'Antoine derint plus considérable de
jour en jour : il aurait pu remplacer César, si
Cicéron ne lui eût opposé Octeve, appelé ensuite
Auguste. Le nom de ce jeune homme, la dou-
ceur et la noblesse de sa physionomie, ses
adroites faisfaïuations, tout concourait à lui faire
des partisans parmi le sénat et le peuple. La
haine d'Antoine contre cet héritier de César le
rendit odieux aux Romains, auxquels le nom do
ce héros restait cher. Pour se laver du reproche
d'ingratitade envers la mémoire du dicteteur,
auquel il devait son élévation et sa fortune, il
lui érigea une stetae dans la tribune aux haran-
gues , avec cette inscription : Au père et au
Oienfaiteur de la pairie. Mais le sénat était déjà
<lans les interêto d'Octeve. Antoine, déclaré en-
nemi de la république, se retira dans les Gaules.
On envoya Octeve et les consuls Pansa et Hir-
tius pour le combattre. Après des succès balan-
cés, se donna la bataille de Modène : quoique An-
toine y combattit en héros , il fut vaincu, et ré=i
duit à se retirer auprès de Lépide. Pansa fht
blessé mortellement dans cette journée; il con-
seilla , en mourant , à Octeve de se récondlier
avec Antoine. Cet avis fht suivi quelque temps
après, lorsque Antoine, qui avait levé'Six légions
dans les GÛiles, parut en Italie avec dix-sept lé-
gions et dix mille chevaux. Ce ûit alors que se
forma le triumvirat entre Lépide , Octeve et
Antoine ( l'an 43 avant J.-C. ). La Gaule échut
à Antoine, TEspaipie à Lépide; Octave eut l'A-
frique, la Sardaigne, et te Sidle. Un des pre-
815 AIVTOmE
mien frints de cetie alliance fût la mort de Ci-
oéron; sa tête ftit portée à Antoine, qui eut la
lAcbeté de rinralter. Cependant il aurait été le
moins cruel des trois triuroTirs, s'il n'avait
été excité par les fureurs de sa femme Fulvie.
Souvent même il ignorait les vengeances exer-
cées en son nom. Ses soldats lui ayant un jour
apporté la tète d'un proscrit qui lui avait été fort
recommandé , il leur dit : « Je ne le connais
pas; c^est une affaire qui regarde ma femme. »
Les triumvirs ayant cimenté leur puissance
par le sang des plus illustres citoyens, se déter-
minèrent à poursuivre Brutus et Cassius, meur-
triers de C^ar ; Antoine les atteignit à Philippes, .
leur livra bataille, et les défit. Après la mort de
ces soutiens du nom républicain, les tyrans de
Kome se partagèrent entre eux Tempire. Antoine
eut la Grèce, la Macédoine, la Syrie, et TA&ie. Il
tai obligé de combattre les Parthes; mais fl
n'obtint contre enx aucun* succès marqué,
n acquit néanmoins quelque gloire dans une.
retraite de cent Beues, où il eut à lutter sans
cesse contre un ennemi supérieur en forces.
Cléop&tre , reine d'Egypte, qui craignait les ar-
mes de ce guerrier, tenta de se l'assujettir
par la force. Antoine avait plié sous les ca-
prices de Fulvie; il fut l'esclave de ceux de
Cléopàtre. Son sort fut de commander à l'univers
et d'obéir à deux femmes. La reine d'Egypte
l'enivra de plaisirs, et, dans les délices où elle
le plongea, elle obtint de lui tout ce qu'elle vou-
lut, n la déclara reine d'Egypte, de Chypre, de
Cœlésyrie, d'une portion de l'Arabie et de la Ju-
dée. Les deux fils qu'il avaiteus d'elle, O les pro-
clama rois, et les fit entourer de tout le faste du
pouvoir suprême. Les Romains, irrités de ce
qu'on démembrait l'empire pour une femme et
des princes étrangers, résolurent de prendre
les armes contre lui. A ce motif vint s'en
ajouter un autre : Antoine, marié avec Octa-
vie, soeur d'Octave, avait délaissé son épouse
et ses enfants pour Gléopâtre. H avait pris
pour prétexte de sa retraite de Rome « qu'il
: perdait toujours à quelque jeu de hasard qu'il
'jouât contre Octave. » Celui-ci marcha contre
Antoine. Leurs flottes se rencontrèrent près
d'Actium, l'an 31 avant J.-C. Au plus fort de
la mêlée, Cléopàtre s'enfuit avec soixante de ses
navires. Antoine, perdant la tète, ne tarda pas
à suivre la fugitive, qu'il atteignit au moment où
il apprit la défection de son armée de terre. Cette
dernière nouvelle l'accabla au point de le priver
presque de toute sa raison : tantôt il recher-
chait la solitude, tantôt il s'abandonnait aux excès
les plus extravagants. L'année suivante, Auguste
entra en Egypte, et se rendit mattre de Péluse.
Antoine , revenu un moment à lui-même, atta-
qua son ennemi et le mit en déroute : ce pre-
mier Succès lui en promettait de plus grands,
si son armée et sa flotte ne se fussent rendues
à Octave. Antoine, furieux fit désespéré, envoya
816
répondit fVoidement qu'Antoine avait, poor
sortir de la vie, d'autres moyens qoe celui d^gB
duel.
Cléopàtre, craignant tout d'un amant qa'cBe
venait de trahir, s'était retirée dans une tour, et
avait fait dire à Antoine qu'elle 8'était donné ta
mort Celni-d, toujours alMisé, le crut: bonteax
d'avoir été prévenu par une femme dans ime
action qui passait alors pour one généreuse ro-
source dans les grands malheurs , il s*adreMi
à l'un de ses affranchis, nommé éros, pour le
prier de tenniner d'un même coup sa vie et les
tourments. Mais Éros se poignarda Im-méme,
et jeta, en tombant, l'arme aux pieds de soi
mattre. « Est-il possible, s'écria Antoine, qoe
j'apprenne mon devoir d'une femme et d'nn ^
franchi ?» — En prononçant ces mots , il le
^.flrappa lui-même. Un moment après , on vint lui
dire que Cléopàtre était encore virante. AusaitM,
malgré le sang qu'il perdait à flots, Q se fit ptv-
ter à la tour où était la reine. Cléopàtre ne
voulut point fiûre ouvrir les portes, pour étiter
toute surprise; mais eOe parut à une fcaélre
d'où elle jeta des cordes; et aidée de desc
de ses femmes , eUe hissa Antoine jnsqa'à die.
Un instant avant de mourir, fl dit à CléopKre,
qui tenait son visage collé sur le sien : « Je meon
content, puisque je meurs entre tes bras; et je
ne rougis point de ma défaite, puisque moi,
Romain, Je suis vaincu par des Romains. » Il
expira peu après , âgé de dnquante-trois aos.
Antoine eut le courage de César et«son amour
pour les plaisirs ; mais il poussa plus loin queld
cette dernière passion. Elle le déshonora àm
l'esprit des Romains, causa ses dâaites, hs
enleva l'empire, et fit presque oublier à la posté-
rité sa valeur, sa clémence, et son z^e pour ses
amis, n avait les talents d'un général et ki
goûts d'un soldat. Après avoir paru en cooqoé-
rant sur la scène du monde , il allait se mêler à
des troupes de libertins qui mettaient leor
gloire à des débauches ou aventures noetoneg.
Il était libéral jusqu'à la profusion. Il ôasm
50,000 drachmes d'argent à l'un de ses domes-
tiques , qui ne lui avait cependant rendu aocn
service important. Un souper bien q>prêté vaM
une vflle à un de ses cuisiniers. Les prépantifr
d'un de ses repas auraient pu nonnir nflle
hommes. Ce fut en partie son goût poor la i»-
lupté et la bonne chère qui hii procura l'anitié
de César. — « Je ne redoute point, » disait celoi-
ci en parlant d'Antoine, « ces. gens uniquemort
occupés de leurs plaishv; leurs mains cucilkit
des fleurs et n'aiguisent pas de poignards. > —
La figure d'Antoine était pleine de nobiesie et
de dignité ; on lui trouvait de la ressembiaaee
avec les statues d'Hercule. C'était une anciense
tradition, fondée sans doute sur une maoraise
étymologie, que les Antonius descendaient d'iR-
téou, fils d'Hercule ; et Antoine, pour confirmer
cette fable , s'habillait quelquefois comme ce
défier son ennemi à un combat singulier; Octave ^ demi-dieu : une tunique ceinte fort bas, obb
817
A19T0INE
818
large ^ée au o6té, et par^esaus ime cape gro»-
aière.
Ce triumvir laissa deux fils de Folriey sa pre-
mière femme. L'aîné portail le nom de son père,
ou de Mabg-Antoinb : il fut consul ayec Pauhis-
Fabius-BIaximus (vop, Tarticle d-dessons). —
Le second fils du triumyir, appelé Julbs-Ah-
ToiiiE, encourut la disgrftce d'Auguste, qui le fit
assassiner, selon Dion et Tacite; selon yell«*.iu8
Paterculus, se tua lui-même. Son crime était
d'ayoir été, comme bien d'autres, l'amant de
la fameuse Julie , fille de l'eroperenr. C'est lui
que Cicéron raille dans la 6* phUippique, pour
s'être lait adopter par les trente-dnq tribus (voy.
Antoine (Jules), — H nous reste de Marc-An-
toine un grand nombre de médailles, n y a,
entre autres, une médaille en or qui représente,
d'an oêté, la tête d'Antoine , avec la légende :
AntonHu imperator ; et, de l'autre, la tète
d'OctaTien , avec la légende : Csssar knpertUor.
Sur quelques médaiUes d'argent, on yoit , d'un
oAté, la tète d'Antoine, et, de l'autre, aile de
Clëopfttre, avec cette légende grecque : 6ftà vtc»-
T<pa. Sur toutes ces médaiUea,. Marc-Antoine
est caractérisé par son nez iiortement aquilin,
dont parie Plutarque.
PlaUrqM. Fis de HarO'Jniotnë, — aoéron , SpUt,
«t (}rai, — Appten , BélL eML — Dion Casslu*. —
Bmcttl , Clavii CkserùfUana. — Bai ter, OnomasUam
TiUUanum. >- DieUonnein Mstari^ue et eriUquê.
ANTOiRB (Bîarcus)j fils aîné des deux en-
Usais du triumyir et de FulTie. Les Grecs le nom-
maient Antyllus ('AvtuXXo<), nom diminutif
d'Antoine. En l'an 36 avant J.-C, U Ait fiancé
très-jeune à Julie, fille d'Octaye. Après la ba-
taille d'Actium , Antoine lui fit prendre la toge
yirile , afin qu'il pût le remplacer en cas de mort.
Il l'emroya proposer la paix à César, qui la re-
fusa, et peu de temps après le fit mettre à
mort.
Dton Catdaf. XLVIII. — Soét. — Plat, jânt,, 71, 81-8T.
*AifTOiiiB (Jules) f second fils du triumvir
et de Fulvie, fut conduit par sa belle-mère Oc-
tane à Rome, et après la mort de son père ob-
tint la faveur d'Auguste par l'influence d'Octavie.
Auguste le maria à Marcella, fille d'Octavie et
de«on premier mari C. Marœllus, lui conféra la
charge de préteur eu Tan 13 avant J.-C., et le
omsulat trois ans après. Mais l'empereur le con-
damna à mort pour avoir partidpé au dérè-
glement de Julie, et à cause de ses prétentions à
l'empire. H parait qu'il prévint volontairement
cet^irèt en se tuant. Antoine était poète, comme
on Je. voit par la seconde ode du livre IV d'Ho-
laoe, qui lui est adressée.
VelL, SaL, II, 100. — Olo Cim., I. XV. — Senec., Dé
trwit. 9tt., I. —Tac. Ânn., IV, U; III. 18.
AU TOIHB (iMCius), sumommé le Gladiateur
tmaiique, vivait vers l'an 45 avant J.tC. Il était
frère cadet du triumvir. Élu en 44 tribun du
Peiq>le , il fit porter une loi qui autorisait Jules
Cîésar à nommer, même pendant son absence de
Home, les principaux fonctionnaires de la répu-
blique. Après le meurtre du dictateur, il servit
puissamment son frère Marc-Antoine dans la réa-
lisation de ses desseins. H proposa une loi agraire
en &yeur du peu|de et des vétérans de l'armée.
L'exécution de cette loi fut confiée k une commis-
sion de sept , les Septemvirs , dont Ludus était
le chef, et qui excita toute l'indignation de Cicé-
ron. Les tribuns du peuple, qu'il avait en parité
privés du droit de vote, lui érigèrent une statue
équestre sur le Forum ; l'ordre équestre et lestn* .
buns militaires les imitèrent.
Ludus Antoine assista , avec une légion, le
triumvir Antoine au siège de Mutina (Modène) ,
le 15 avril 43. n y fut bittu et refoulé jusqu'aux
Alpes par Munatius Plancus. £n 41, fl fut consul
avec P. Servilius llsaurien , et demanda les hon-
neurs du triomphe pour une victoire insigni-
fiante quil avait remportée sur les montagnards
des Alpes. Après la guerre de Pérouse (depuis
Tété de 41 jusqu'au printemps de 40 av. J.-C),
suscitée en partie par les intrigues de Fulvie,
femme de son fttre aîné, l'histoire ne fait plus
mention de ce personnage.
veUetua Patercnliu , II, 7V. — Sénèqne, D§ Clementia.
— EraesU. Clavit Ckâronkma, — Baiter, OwwuuUeon
Tuttianum.
*ANTOiNB (Mareup4iripho)f grammairien.
Gaulois d'origine, vivait Yen le milieu du pre-
mier siècle avant J.-C. H compta parmi ses élèves
des Romains illustres, tels que Jules César et Ci-
céron. n ne nous reste aucun de ses ouvrages.
Schtttz (ProlegomenaadCiceronis Rhetorica,
p. Lvm) lui attribue les LiM quatuor rhetori-
corum ad C. HerenrUum, qu'on trouve d'ordî
naire imprimés en tète des ouvrages de rtiétoriqu
de Cicéron. Cette opinion a été léfiitée par Orclh
et d'autres critiques,
Suétone, De illtutrilnu fframmatidt. — Microbe
SaiumaUa, 111, it.
*AlfTOiiiB lPrifnuS'Mttrcus)f surnommé
Becco (mot celtique), c'est-à-dire à nez crochu.
Gaulois, chef d'armée romaine, né à Toulouse
vers l'an 20 de J.-C., servit sous Galba et Othon,
et remporta, pour Yespasien, une victoire si-
gnalée sur Vitdlius, prè de Crémone, en 69 de
J.-C. La ville de Crànone fut rasée, et les ha-
bitants passés au fil de Tépée.
Saétone, FUeUitu, 18. -Taclt»« JmuOêt, XIV, 40
— Olon CsMlas . LXV, t. - Martial. Sptfrawu, IX, 100.
«AMTOINB DlOGàRB ('AvriovUK AïOY^c),
écrivain grec, vivait probablement an second
siècle de J.-C. n fut l'auteur d'un voyage imagi.
naire, qu'il a inlîtulé Des choses incroyables que
Von voit au delà de Thulé (Ta ^ip BouXtjv
dbciata), en vingt-quatre livres, dont on trouve
un extrait dans hi bibliothèque de Photius. C'est
une espèce de roman, rempli de notions géogra-
phiques et astronomiques absurdes , autant qu'on
peut en juger par l'extrait assez maigre que Pho-
tius nous a laissé. Ce dernier fait vivre Antoine
Diogèue peu de temps après Alexandre de Ma-
cédoine, et l'indique comme Tune des sources où
a puisé Lucien. Mais cette opinion a été ré.
819
ANTOmE
fbtée par MdoerSy qui a moBtré que des passages
entiers de la Vie de Pythagore par Jamblique
sont empruntés presque textuellement au roman
de Diogèney et que cduKd a , de son côté, copié
Nlcomaque de Gérase pour ce qui concerne Py-
thagore.
PtîoUui, CoOex, CLXVI, édlt de Befcker. - Porpbyrt .
FiU Pfthaçormf Amsterdam , 1TV7, to-4*. — SchofU,
UUtoin de la littérature grecque, U IV, p. MV et MO.
— Helaen. Gesch. der KUtute und If^Uientchaften In
Grleehenland und Rom^ toI. 1, p. ff76.
* AlVTOIlfB ou ANTONIIJB (Pollio)^ 80-
phiste et rhéteur, natif de Laodicée, Yivait dans
la première moitié du second siècle de notre ère.
Il fut comblé de faveurs par les empereurs
Adrien et Antonln le Pieux.
Philoatrate, rUi des Scphittet, l»«Sït. II. M. — Suidai.
IIoX^C0v.
AjrTOiirB (saint), snmommé Àhbas et le
Grand, né Tan 251 à Cteae, près d*Héradée,
dans la haute Egypte, mort en 356. Ses pa-
rents , distingués par leurs richesses et plus en-
core par leur piété, lui donnèrent une éducation
très-religieuse et très-soignée, mais ne Tinitièrent
point à la connaissance des l>elles-lettres , et il
ne sut jamais que la langue égyptiemie. H n'a-
vait pas encore vingt ans, lorsqu'il entendit un
jour dans une église ces paroles de l'Évangile :
AlUi; veruUi ce que vous avei, donnei-en
la valeur aux pauvres, et vous aura un
trésor dans le deli il se les appliqua, distri-
bua une partie des biens qu'il avait hérités de
SCS parents, vendit tout le reste, en donna le
prix aux indigents , et ne se réserva que ce qui
était nécessaire à sa propre existence et à cdle
de sa sœur, dont le soin lui avait été confié.
Très-peu de temps après, ayant entendu ces pa-
roles de saint Matthieu, I^e soyez point en
pei7ie du lendemain, il se défit de ce qu'il
s'était réservé, mit sa soeur dans un monastère
de filles, et s'enfonça dans le désert (Tan 285
après J.-C), où il pratiqua, sous la conduite d'un
vieillard, toutes les austérités qui -lui ont ac-
quis une si grande réputation, et se livra à tous
les exerdoea de piété qui ont servi de modèle h
la vie ascétique.
Quelque éloigné qn*il fût du tumulte du monde,
Antoine s'en eroyait encore trop près. A l'&ge de
trente-cinq ans il passa le bras oriental du Nil, se
retira dans un vieux château situe sur le sommet
d'une montagne, et y vécut dans une retraite
si rigoureuse pendant vingt ans, qu'il n'avait
de communication qu'avec celui qui lui apportait
dn pahi de temps en temps. En 305 il descendit
de sa montagne, à la prière d'une multitude de
solitaires qui désiraient vivre sous sa direction,
et fonda le monastère de Faîoum, qui n'était
guère d'abord qu'un amas de cellules éparses,
près de Memphis et d'Arsinoé. On vott dans
sa r^e, composée par saint Athanase, quelles
étaient ses occupations journalières, et quelles
maximes il s'efforçait de graver dans le co*ur
de ses disciples.
La persécution Mudtée à l'ËgUae par MÉxindi,
en 311, obligea Antoine de sortir de son mo-
nastère, et de se rendre à Alexnndffe pour eo-
eourager les chrétiens, et pins enoore dans Vn-
pérance d'obtenir la couronne dn martyre. Au
bout d'un an la persécution eeaaa, et AaIoIk
reprit le chemin de la solitude. Cependant il le
tarda pas à en aorth' pour aller fixer sa deniean
sur le mont Colzin (Kholsoun, Tandenne Hé-
roopolis ), qu'on a depuis appelé de §tm non,
à une journée de la mer Ronge et à trois joQ^
nées de son premier monastère. Il te loï^,
en arrivant an pied de la montagne, daat
une cellule très-étroite, sa réeenraat les desx
celhiles qui étalent taillées dans le roc, an son-
met de Colxin, pour se mettre à l'abri de Ympor-
tunlté des visitants. H ne pat «pendant ks éri-
ter : ses anciens disciples déooanireot son asile;
ils s'empressèrent de lui apporter des aUmeals,
et de rMevoh* de sa bouche ces fierventei iss-
tractions qui les avalent si kmgtempe portés k
la vertn. n les suivit même dans leur nsoaastèR,
où U fit passer dans l'ârae des noareaux vaas,
par ses discours et par ses exeniples, toole
l'ardeor dont il était embrasé, n alla voir asà
sa sœur, qui l'accueillit cordlalaoïeDl De retoir
à Colzin, U devint l'orade des solitaires désignés
sous le nom de Hierosolymitalns , et même
des Égyptiens qu'attirait au désert l'éclat de ci
renommée. Ce concours donna naissance au
monastère de Pispir ou Pispiri, d'abord habité
par des cénobites qui tous désiraieiit se Ibnner
sur un si parfait modèle. Ceux qui ne ponvaiesi
le voir et l'entendre le oonsultaieat par an
messagers; ceux qui le visitaient ne bnouvaieit
pas seulement auprès de lui des ooaseils, iU es
recevaient encore des rafirtlchJBaemf nti qm M
fournissaient le travail de set maifts et la cottin
d'un petit jardin.
En 355 saint Antome fit le Toya^a d'Akias-
drie pour disputer avec les ariens, et les rancofr
à la croyance du eoncile de Nioée. H y trouva saint
Athanase, avec lequel U se lia étroitenMQt,clle
célèbre Didyme , qu'il tioha de consoler de sa cé-
cité par la considération de son étonnante péoé*
tration et des vastes connaissances qa'il iviii
amassées. On rapporte que, dans ses entriliess
avec les philosophes, U leur parlait aouveat da b
raison comme supérieure à la scienoey etoonne
nécessaire avant tout On dit aoaà qae qoé^
ques-uns d'entre eux lui ayant demandé à <pioi
il pouvait s'occuper dans son désart, pmqt'^
était privé du plaisir de la lecture. Il répondit:
La nature est pour moi un livre qvàvMtii»l
lien^ de tous les autres. Lorsqull sentit sain
approcher, il visita, pour la dernière lbis,ltf
monastères qu'il avait fondés, et où ihéf^
quinze mille cénobites. D se retira easolle m
le mont Colzin avec ses dlsdplps blen-ainii>f
Macaire et Amatlias. U leur renouvela la dé-
fense qu'il leur avait faite si souvent d'einbauoitf
son corps , suivant la coutorae des Égypiiei*'
821
AnTOINË
Ifacaire et Amathas rembnaiènBt} poit il
étendit ses pieds, el expira l'an 356, à Tâge de
cent cinq ans, sans aToir ^rou^é aueuM des
infirmités de la yiefllease. L'Eglise a placé sa flite
au 17 janrier. On peut Toir dans les TabUttês
romaineê, pages 87 et 177, la manière dont on
la oél^re à Rome. On prétend que son corps
fut découvert en 561 et transféré à Alexandrie ,
et qu'en 635 on le transporta à Constantinople,
d'où II fat porté à Vienne rtn l'an 980. La
croyance de la possession de ce corps flt ins-
tituer, près de cette dernière yflle, on ordre de
ehimoines réguiier^hospUcUieri , qui depuis
a été réuni à l'ordre de Malte par bulles du
17 décembre 1776 et du 7 mai 1777. Les re-
liques de saint Antoine ftnrent transférées, sur
la fin du quatorzième siècle, de Vienne à l'ab-
baye de Montmajeur^es-Arles, et le 9 Janvier 1491
à Saint-Julien d'Arles , où l'on croyait qu'elles
étalait encore à l'époque de la révolution. Par-
tout, dit-on, elles guérissaient toutes sortes de
maladies, et principalement celle qui était con-
nue sous le nom de. feu taeré ou feu Saint-
Antoine.
La règle qu'on attribue à saint Antoine n'est
pas de ce patriarche des cénobites, et les reli-
gîeax qui portent son nom soireot les pratiques
recommandées par saint Basile.
Saint Athanase nous a conservé OM lettre de
•aint Antoine, en réponse à celle que lui écrivit
l*empereur Constanân , de concert avec ses fils
€k>nstance et Constant. Le patriarche d'Alexan-
drie Abraham Ëcchellensis a publié vingt lettres
sous le nom de saint Antoine; Paris, 1641, in-12 ;
mais il n'y en a que sept qui paraissent être de
lui. La principale est cdle qui est adressée aux
solitaires dits les arainoites, U les écrivit en
langue égyptienne (copte). On les traduisit en
grec, et Valère Sarrasius les a mises an latin.
Les BoUandistes en ont publié une adressée
à aabit Théodore, abbé de Tabenne. On en
trouve deux, en langue copte, dans les Aigyjh
tlorum Codicum Reliquiœ du père Mingarelli ,
Venise, 1785 ; et on présume qu'il en existe plu-
sieurs autres dans les monastères d'Egypte. Gé-
rard Vossius a publié sous le nom de ce saint un
|ietit discours sur la vanité du monde et la ré-
surrection des morts, qu'on trouve dans le t IV
de la Bibliothéea Patrttm, édit de Cologne.
La lég^de ne borne pas ses récits aux faits
authentiques de la vie de ce saint. Le porc qu'on
lui a donné pour compagnon, la légion de diables
qui venait le tenter au désert et qu'il (kisait ftiir
en leur « jetant de l'eau bénite par le nez, »
ont plaisamment exercé le crayon de Callot et
le pinceau grotesque de plusieiurs pehitres fla-
mands. Us sont le sujet d'un joli pot-pourri de
Sedaine, et de l'opéra de la Tentation, U n'est
pas de saint plus populaire que saint Antoine,
et son singulier compagnon est devenu prover-
bial. [Encyc, des g, du m,, avec addit. j
salot AUttsase . FU 4ê taint ÂiOohm ( tndolte m
laUa fu BvtfM). — Stlit JSrSiM , éê Sûr if êo r. §eelet,
^SêttÈ Â9tuMa,Cmtfêu.,VUU$, -SotoMtee, Ht. N.
— RnSn , llb. I. —Saint Oréi(olr« de Raxlanie, Orat, tl;
— TMUmIid el Bellanilii, de Script, eeeiêt, — Baroolus,
jtmuU. — Poewrla, Â^paratut atcer. — Mciu SaneiO'
*JLMTOUtm (saint), de Lérins, appelé aussi
Àntonius Oyrus, natif de la Pannonie, mort en
631 de J.-C. L'faivasion des barbares le força à
se réftigier dans la Valtellne. Il mena une nie
d'ermite, dans le voisinage de la tombe du mai>
tyr saint Félix, sur une montagne près du lac de
COme (lacus Larius), et mourut dans le mo-
nastère de Lérins à l'âge de quarante-huit ans.
BnnodluA, m» *MMi JnUmU wtojuuM.
^AMTOUIB DB PABME, an latin Àntonius
de Parma oo Parmemis, vivait vers la An du
quatoraième siècle et au commencement da
quinzième. On ne aait rien de sa vie. n parait
avoir été général des camaldules et évèque de
Ferrare vers 1419. On lui attribue un volume de
sermons super Svangelia Dùmknicalia qux
leguntur per circulum unnl; Cologne, 1482,
in-fol. ; Paria, 1515, fai-8«.
Bcbard . Seriftorês ordinit Pre^éitaSarum,
ANTOiNB OU ABTOBio (safait), dit de Pa-
doue ou de Portugal y né à Lisbonne le 15 août
U95, mort le 13 juin 1231. Fils d'un officier, il
étudia à Coïmbre et entra dans l'ordre de Saint-
François, qui vivait encore. Poussé par le désir
du martyre, il s'embarqua pour l'Afrique; mais
un coup de vent l'ayant jeté en Italie, il s'adonna
à la théologie et à la prédication. « Ce qui contri-
« bua à ses succès, dit Baillet , Ait l'opinion que
« Dieu avait rendu son serviteur aussi puissant
fc en œuvres qu'en paroles , et que , pour lui
« donner créance sur les esprits, il l'avait favo-
« risé du don des miracles et de celui de pro-
« phétie. » — Plusieurs pécheurs embrassènsnt
la pénitence. On dit que les confréries des flagel-
lants, qui se contenaient alors dans de certaines
bornes, durent en partie leur origine à ses ser-
mons. Grégoire XI, qui l'entendit quelquefois,
l'appelait « rarche d'alliance, le secret dépositaire
des Lettres saintes. » Antoine professa ensuite à
Montpellier, à Toulouse, à Padoue, où il mou-
rut Âgé de trente-six ans. L'année suivante , il
fut canonisé par Grégoire XI. Trente-deux ans
après sa mort, on éleva à Padoue une superbe
église où son corps fut déposé dans un tombeau
qui est un chef-d'cBuvre de sculpture. -* Ses ser-
mons (Sermones Dominicales, Àdventus,Qua'
dragesimales^ etc.) sontécrits dans le goût de son
siècle t le sens littéral de l'Écriture y est sacrifié
à des subtilités mystiques. Ils ont été imprimés,
avec ses Concordantiœ morales sacrœ Scràp-
tursB, à Venise en 1575, et à Paris en 1641, m-
folio. Le père Waddhig publia à Rome, en 1624,
les Sermons de sahit Antoine, avecV Exposition
des livres divins, — Azzognidi les a fait impri-
mer avec des notes, à Bologne, cm 1757, in-4'*.
— Parmi les miracles de saint Antoine on dterie
discours qu'A adressa un jour aux poissons, qui
réwHitaient, dit-on, attentivement
_ r, - TYHMti et BoUuMa ,
rfi'jcrt^'ielii - Wâdillii», ta .rtMl.*! «W. «rtMT. -
■ical- ADloDle. nK kllp. hCw. VIII.
•AHTOIHH (aaint), nuitTr, mil ï mort à
WDm m 13M pw OIrsTi grand-'loe de Li-
thuanie. U avait , avec bon frère Jean , «bjuré le
pi gani« mfl pooT CDibT&itter la religioD (ÂrétieiiiK.
Le graiul-diic de Lithuanie, ajaot fait àe viùti»
efTorta pour leor iaire abjorer la Doorelle foi ,
fit pendre l«s deux ftirea, tpiH le* avoÎT cniel-
lanent torturéa. La (Me de cm aaiota et mar-
^ M câèbra le 14 anil.
ùvuk), innranBni FÀbeitU
(MOuna), maiM gree, ihatt prol»Uement
*en la fin da hnltièRW riéde. U ett l'utteor
d'un reciMi] de arateoCM liréea des cUwiqDH
peea cl de* Pfent de l'ÉgUie. Cttotmage, qui
reuernble t edul de SloWe, eit dMaé ea deux
liTTea , et le« melériMi» «Mit rangée Mnu cent
aoixante-adie lllres. Q a M pour la pnmiAre fois
Imprimé par Comwl Geaâer; Zurich, l&ia,
In-fol. On le trooTe ausai t la fin dea édltiont
de Sbrfvée, Fianrf., 1581, et Gai'ne, ISOQ, atosl
que dans la BUlMbeca Palram, toI. V, edit.
Pari». H.
Ctte. ScrtpUrr. teelnUut. «(riorta Meraria, I, lu.
iirroiHB, dit le Bâtard de Bourgogne, SI»
DBturel de Philippe le Bon, duc de Boargogne, et
de Jeanne de Prs&les, oé en U», mort en 1504.
n donna tant de preuves de bravoiire , qu'Q tat
tumonuné le Grand, n psaaa at ee BaudoniD ,
son frère , en AMqne , et déUvra Ceuta, atalé-
gée par les Maures. A un retour en France, il
Mnlt le duc de Bourgogne contre lea Liégeds et
contre Ica Sulaaes. 11 coramandiU l'aTant-garde
en 147B aa combat de Granaon, et tat fait pri-
eonaier i, la bataille de Saacj. n ae distingua di>
puis au lerriee de France : Lonli XI lui donna
le dochd de Chïteau-Thierry en 1478; et Char-
les Vmlui accorda, en 14SB, de* lettres de légi-
timation. Antoine de Boui^ogne eut un fila na-
turel, cbtf de Ea branche des seipteurs de Wal Len .
■ariBla . HUMr* iu Duil *» JawvafM. - Fhll^pe
AMTOIXK 00 ANTONIO DB LKBKUA , en
latin Anian\m jreMnCTuif, Uetorien espa-
gnol, né eu Andalousie en 1444, mort tn 1531.
11 étudia A Salamanque, et lUt nomme par le car-
dinal Ximenis professeur d'éloquence latine h
l'oniTenilé nouTeDeinail fondée à Alcala-de-He-
narèt. On a de lui : Dicfianortun» fo/ino-Aii-
IHUtum si Alipiino-limnimi; Alcala, 1533,
in-(61. ; — Gramaticn lo^e ^ fenguo tatlet-
lana, I493,in-4*i Akela, iai7, in-4>-, — .4u;il
P«rill Satfrx, atm Interpretatlone hUpana ;
LogroDO, t5i9, ia-8°i — Aurelli Pnidentil
démentis Llbelli cum commenta; Logrono,
1511, in-S'i — Depru/icluine regum ad Corn-
poslellam; Grenade, 1534 : c'e«t le récit du
voyage deFerdinand et d'Isabelle âSaint-Jac(|ues
de Comportais ; — Artii lihetoriae eompen-
une 8M
ilota eot^datio ex ÀrUtotele, Cieervuêtt Qu»
tlitano; Alcala, lâU, in-S*. Hais Km prinripd
ouvrage ett une chronique intitulée Remm U
Bapania gettarwn Décade»; Grenade, 1541,
ia-fôl. Vlagt ans ^irès, on décounlt qm ed
ouvrage n'était que la tradoctioB Utne de U
Chrooîque espagnole de Pulgv , qui hit p«lfiM
Saragosse en 1567.
H. ADIoDlat BWtotk, Mrf valu, il , IM. ^ Pi^tfl,
nr^Moivf «d liaMIm^ Spatn, ni-l, p. us.
■AMToiHE de CarthagtM, en latin Aath
Kitu Carthagintn^ , médecin ev*0K)l, lînt
dans la preiDÎire moitié du sdiîime aitale.nu
professeur à Akato-dfr-Henarts, et nédediài
Dauphin de France (Henri Q), que Frufoii 1*
laissa en otage k Madrid. On a de lui : XiWte
de Fateinationei de Febre pesliUmiaU; de
Slgnit Feàriwn, etc. ; Alcala-de-Hoiarè*, 15»,
AitTORmifsATiiilera, médecin àGoadibuiv
a laissé : Prxelarx rwUmetUontm medktM
U6r>oc(o;Alcal»de-Haurt*, 1571, in-bL;-
Bxpontion iobre la$ Preparaetonte de JfoM;
Alcala-de-Heuarèa , iM9, in-8>.
AirtoiNB de Vlaaa, chlrai^eii eipa^ rita-
chéàl'bûpitaldeSéviIle,apublid: Btp^ie
Chirurgia; Lisbonne, IfiSI , iité'.
n, AnUii\a, BtbUatli. *(ip. u».
• unoiM» (LouU),oa JntojiiM Imdanen,
roédedn portugais, natif de Lisbonne, mort ta
1 547. Nommé prohaaenr de médadne k Cûdis,
il fit en 1M7 de* lectures sur Galkn, AiUoled
autres. On a de loi 1 d« OccuUfr prppriafoJlhB
liMquinquei Usbonne, 1540, in-lbL, — d< b
medieaoperai Lisbonne, 1540, in-faL i.esJv
niec oarrage conikiit nenT ehapities QgnMcréi 1
un commentaire relatif 1 ce que GaUea a écrit IV
les crises, sur l'Ame et sur le fœtus ; on j troon
d'antre* commentaires sur Hlppocrale et An-
cenne, le redressement des erreurs de Pietn A
Abano dans son Etpoti de» probièmei fir*
toCe ; et enfin , quelques essais sur la rcsflrtliM,
le cŒur, et l'asthme.
«itTouin DB BOiTKBOH, roi de Hanne, ai
en I51S, mort le 17 novembre l&ai. F3) ée
Charles de Bouiiwn, doc de Vendôme, Q tfoat
k Moulins, en I&4S, Jeanne d'Albrat, qd M
apporta en dot la principauté de Béare d k
titre de roi de Navarre. Ce prince était J'«»
ractére blMe et irréeolo. Après la CMHfè^Iita
de 1560, sept on hait cents BBBtSshomineihd 0^
Itirait leurs services, dans le cas oA la conrià
laquelle il était snspeét, voudrait llnqniélv. i»
toine la lemerda, en qjootant qu'il danlDd^
rut leur grtce si l'on voulatt prooëder contre
eux. — «Notre grtcel » s'écria on de* g»
tilnlKirames, ° elle ert an bout de Dos^épées I Tm>
serez bien heureux si voua obltiwi la vObt ei
la demandant avec humilité. ■ — Ceptadaat,
après ta mort de Françms H, Il Tonhit avoir li
régence ; mais Catherine de Hédids, wssi baidB
825
ANTOITiE
896
qa*Û était faible, lai en fit signer la cession. H se
oootenta d'être déclaré lieutenant général du
royaume. H se fit alors cattiolique^ et forma, a^ec
le du&de Guise et le connétable de Montmorency,
l'union que les réformés appelèrent le fritim-
virai. Vsa 1563, Antoine, qui commandait Tar-
mée, se rendit maître de Blois, de Tours et de
Rouen. C'est durant ce dernier siège qui! reçut
dans la tranchée un coup d*arquebnse à Tépaule
gauche, au moment où il satisfaisait à un besoin
naturel. Après avoir>prisIa yiUe, dans laquelle fl
entra porté dans son lit, il fût obligé de s'arrêter
aux Andelys, où il mourut le trente-cinquième
jour de sa blessure, sa plaie étant devenue mor-
telle par son incontinence. On lui fit cette épi-
taphe :
Amb François, le prince ici ffluant
"Vécat uns gloire, et moamt en pissant.
Antoine de Bourbon montra à sa mort le même
esprit dMndédsion qui avait domhié sa vie : il ne
savait s'il devait mourir en calviniste ou en ca-
tholique. Cependant il ne manquait pas de cou-
rage. François n avait consenti, sur Tavis du duc
de Guise, qu'on se défit du roi de Navarre : An-
toine, informé du complot, ne laissa pas d'entrer
dans la chambre où le meurtre devait se com-
mettre. — « S'ils me tuent, » dit-fl à un de ses
goitilsbommes, « portez ma chemise toute san-
glante à mon fils et à ma feoune : ils liront dans
mon sang ce qu'ils doivent faire pour me ven-
ger. » — Antoine fut père de Henri IV et de Ca-
therine de Navarre, mariée à Louis de Lorraine.
De M"* du Rouet, l'une des sirènes de la cour
de Catherine de Médids, fl eut encore Charles
de Bourbon, archevêque de Rouen, mort en 1 6 1 0.
Mi'« du Raoet fut mariée en 1&72 à Robert de
Gombault, sieur d'Arci»-sur-Aube, maître d'hôtel
du roi.
Stratfa, Hittoirt de Flandre. - D'AvIla, Guerrek ci-
vilet. — Uézeray. — DietUmn. kittorUpie,
AVTOiRE OU ANTONIO {don OU dom),
prieur de Crato et roi titulaire de Portugal, né
en 1531 , mort à Paris le 26 aoOt 1595. Il eut
pour père Louis , second fils du roi Emmanuel ,
et pour mère Yolande de Gomez. n suivit fort
jeune la carrière militaire, et fut pris à la ba-
taille d'Alcaçar, où il signala sa valeur. Un es-
clave lui ayant donné moyen de recouvrer sa li-
berté, fl vint faire valoir ses droits au trêne de
Portugal. Il prétendait que dom Louis, son père,
avait épousé sa mère secrètement. Mais Phi-
lippe n, roi d'Espagne, qui le regardait comme
bâtard , irrité de ce que les Portugais l'eussent
proclamé leur souverain, leva une armée contre
loi. n la confia au vieux duc d'Albe, vintse IHire
Couronner à Lisbonne en 1580, et promit*80,000
dncab à qui livrerait dom Antome. Celui-^, kattu
Iiar le duc d'AUie et abandonné des siens , de-
manda le secours de la France, de l'Angleterre
et de la Hollande, n s'efforça de soutenir ses
droils par un petit écrit fort rare, intitulé ^x-
pUmaHo veri ac k9Uiimi Juris, quo serenU-
simus lusUaniâB rexAntonius nitUur ad M-
lum Philippo,.regi Castellx,pro regni recupC"
ratUme if\ferendum una cufh historica qua-
dam enarratione rerum eo nomine gestarum
usque ad annum 1&S3, ej; mandata et ordine
superiorum; Lug. Bat, Plantin., 1585, in-4*, en
latin, en français, en hollandais. Struve en a
donné un extrait dans sa Bibliotheca antiqua^
1705, pag. 289, et déclare qu'on ne trouve nulle
part les drcouMances de la prétendue succession
du roi Antoine aussi bien détaiUées. Ce mani-
feste, remis aux trois puissances, fit donner à An-
toine un secours de 6^000 hommes avec soixante
petits vaisseaux; mais ils furent dispersés par
une flotte espagnole. Dom Antoine échappa aux
poursuites, passa sur un navire flamand, ena
en HoUande, en France, en Angjieterre, et revint
à Paria, où il mourut Agé de soixante-quatre ans.
11 céda, dit-on, tous ses droits réels ou prétendus
à Henri IV, roi de France. On a imprimé sous son
nom, en latin, une Paraphrase des Psaumes de
la pénitence, traduite par l'abbé de BeUegarde,
1718, in-12 , et un Panégyrique d'À{fonse /•%
roi de PortugcU ; Ccisnbnf 1560, in-4\ —An-
toine eut un fils naturel nommé Emmanuel, d'a-
bord noVIoe chez les capucins , attaché ensuite
au prince Maurice d'Orange, dont fl épousa la
soeur. Il mourut à BruxeUes en 1638, à soixante-
dix ans. Son petit-fils, Emmanuel-Eugène, mou-
rut sans postérité en 1687.
De Souza, HUtoria genealoçUa da coia reat Por-
tuguéia, L III, p. 869. — Barbosa Machado, BUfUotheca
Lutitana, 1. 1. — Dict. kistoriqtu et critique.
«ANTOINE ou ANTONiDS ( Godtfroï) , juris-
consulte aUemand, né vers le milieu du seizième
siècle à Freudenberg en Westphalie, mort en
1618. n Ait chanceUer et l'un des fondateurs de
l'université de Giessen. Ses principaux ouvrages
sont : Disputationes féodales quindecim;
Marbourg, 1604, in-4*'; HaUe, 1699, in-4''; —
De Camerx imperialis Jurisdictione : cette
dissertation l'engagea dans une polémique avec
Hermann VuUejus, qui montra plus de modé-
ration que son adversaire ; — Disputatio apo-
logetica de potestate Imperatoris legibus so-
luta, et Quatuor Disputationes Antivulle-
janaf; Giessen, 1609 et 1610, ift-4^ —Son petit-
fils J.-G. Amtontus, médecin, mort à Giessen,
a publié de jEgro nephretico malo laborante.
La Hetse iavanU de Strteder. — WUteo» Memotrim
ictùrum.
ANTOINE OU ANTON {Clémmt'Théodore\
roi de Saxe, né le 27 décembre 1755, mort le
6 juin 1836. Il était quatrième fils de l'électeur
Frédéric-Chrétien, mort en 1763, et de Marie-
Antomette de Bavière, fifle de l'empereur Char-
les VH. On l'avait d'abord destiné à l'état ec-
clésiastique; mais l'électeur, son frère aîné,
n'ayant pas d'enfants , on maria le jeune prince,
pour prévenir l'extinction de la dynastie alber-
tine. Antoine épousa donc, en 1781 , la prin-
cesse Marie de Sardaigne, Agée alors de dlx-
lept ans, et qui mourut l'année sahante. Cinq
837 AWl
aiu après, II s'unit «n Hcondea noec* k la fille
aShée de l'einpereiir LéopcM n, HUiie-ThA-
rèse, et ai eut qoatn at&ntfl, qiil toni inoo-
nirent m bas Ige. Pendant le ripie de Frédério-
Anguste, Antoine ne prit Hcane part aux tt-
bires publiques. En 1S09 fl hil btcc U fainfllfl
rDjale Torcé de s'expatrier, dwrehmt un aifle
tantôt i F^rancfort, tantôt h Prague rt h Vienne.
BlenUt le rélBtdiùanent de U poli le readit k
ses habitudes de vie prfrée. Qodqnet tvjtg»
en AUemagne et en ItaHe «ont lea wds érâie-
ments qui marquèrent dans u Tfe palalUe jua-
qn'à son aiàienienl, après U roort de ion frère
Frédéric-Auguste I", le S mal IB«. Antoine iiK-
mlaa, par ta couTCntioo du IS s(ft«Ribr« IBU,
la liquidation diEDdle t taqulle l'andaiiM réu-
nion du fcrand-dncbé de Tarscnrle t la Saxe araK
donné lieu; H tnlrodubK qodqnee améUoratJona
dans radmhdstntlau jvdtdaiîv, nndlt noln*
onéreoie* an peuple les duMM rarales, et créa
des élBUissements agrioolei. Mais il ne toucha
pas am andemies Inititntiona lasonoea. La
diète de 1830 eot llea aaos qa'aoemi ebancenunt
nt apporté anx formes ffiodalet ralTlea dans
cette assemblée. Le roi resta staUannaire quand
le siècle marcbait, et 11 eherdialt h arrtter l'e^
sor des esprits après la r^olutlon ftwiçaise de
1630. Un autre reprodie qu'on hii adressa, c'eat
d'avoir opposé des enlraves è l'ardeur btcc la-
quelle les Saxons se prépsraioit è célébrer le
troisième juUlé de la confession d'ADgibourg.
Encouragea par l'assentlnient de la bourgeoitie,
excine delontoontrOleda budget el d«t affairea
raunidpaiea, et hotniUée dans la diète par te mode
de partidp^oa qd hd appartenait, les elaaaas
inférieures, excitée* d'aUleur* par le reteatiise-
nenl que la réTOhilion de jnfllet atait eanaé dana
foute l'Europe, ârtoltatendre dea menaces. Une
TÏolenle émeole éclata à Dreade le t teptcmbre
1830 :1e peuple a'eniparaderhMd-de-TUle et le
dénsta,eini>déclalon des troupe* ne Ht qu'aug-
menter le désordre. Mais l'organiiation immé-
diate d'une garde urbaine, et la promesse que le
prince Frédéric aerail nommé coiégent, ramenè-
rent le calme. Une noordle charte ooiûlitution-
ndle Alt rédigée et discutée par les anciens Mata.
Le 4 septembre lB3t, Antoine la jmnnulgua, cl
prêta serment de ftdéiiU. D'autres réformes iui-
lirent ; le rot adbérs aussi an Zollverein, réseau
douanier qui a peu à peu préparé les esprits t
roniou germanique. [Bne, dei g. du m.)
A9TOIHB ( Jacqatt-Dengt), architecte fran-
çais, né à Paris le s aoOt 1733, mort le M aoM
1801. FSs d^ moinltier, fl tbt Inl-mAme d'a-
bord maçon. Hais Iw talent* réels Ibrcent toute*
les barrières, et se font jour, malgré le* obstacle*
de la fortune ou de U mdTdtlance. Antoine s'an-
nonça tout t coup par les plans de VffSM de*
monnaltt de Paris. Ct< liOUJ fut commencé
en 17B8, a. terminé «n 177$. Antoine tntt Mai
méSté M» iten ; et ill y a qudquca atdler* qni
trop reaienA, c'eat la tante du ai-
nislre d'AngiTilUer* , qd retrandka une partie
do terrain pour s* Etire littir un bMd. Anlràp
a âeré beaucoup d'antres monnmoil* h HaÛd,
è Berne, krianeyetè Paris; teUqiw lefmai
eieall«r du PalaU de Juitlee, la rettoKraOK
de* poulet et la conatmeHoa dw otoUmi A
c* palais, etc.
^ raautdmm
AHTOinB (Pau{-e<ifrrt«{}, Jésuite, naqDl
t LonéTille eo 1S79, et UMumt i P(mt.t-11iMt.
sou en 1743, aprèanvrar professé dan* MtteiJBc
la philosophie et la théologie. Outre ptuaiain
ouvrages moins Importants, publiés d'ttord
sous le Toile de l'aDonyme, on a de Ini : TAm-
logia vniversa dogmatlea; Paris, 1741, 7 ni.
tn-ll; — Tkeologta moraUt vntoena;?*^
1744, en 4 toI. fn-13, réimprimée (dosinfi
fois; la lO* édttftm est de Tedw, 17», ■
e Tol. b)-4', flg., avec le* commentaire* de H«m1
— La Morale du pin AnMitt, dont B»-
noK XIV ordonna qu'on ae serrtt dans le al-
lège de la Propagande, est plus Mthnée qtt ■
Théologie dogmatique, n t'éMe/», daultté-
dsioa descasdeeoftsclence, dea opiidontirit
chées de qnelque* membres de la société de JésM.
On trouve poùtantqDelqnes-uiie* de *e)pmo#-
tion* dans le* icsertions desjésnftes, conte-
nées ta 17SI par le parlement de Parti.
Oaénre, la ..— -.- — .—
*Ai(TOiiiB (SMoftien), pamtt flMfiii,*!
h Hancj dans la pronière mottié d> dix-M-
tième siècle : fl Ttrail «eore en 17S1. n a ei^
culé qudqoes planches pour l'oumgc iifSbM
VerÊoUtei Himortallté i Paris, 17M, 1 M
ln.4*. D en a Ut d'autres pour TBUMrt il
Lorraine de dom CalmeL
Amotnm {Pimv-Joeipk), „
çais, Dé le 13 )am4er 1730 k BiMej prtt ii
Sahtt-Jean-de-Losne, mort le 3 mars 1814. M
retour d'un Toyage k Bccoe, Q fU wnamf A-
bord sons -ingénieur de* états de Botag^.
pois, en 1790, ingâiieur en cbeTdudépMtinMl
de la CAIe-d'Or. D enseigna l'arehitacton i (t-
mie des beaux-arts de Dijon. — Outre ptndcn
(^scnlee reUlirs h des objela d'une ntlKU I*-
eale, on s de hri : Naeigation de Bourgop»,
au mAmtrM et prt^ett pour augmeiiUr é
établir lanaetfoUoittur l«*rM»reiduéKH
de Bovrjogtte; Amitodam <DQon, Frarita),
1774, IM*, anc onplin; — 5<Hcd(eaM-
nés, DQon, 1781. in-8*, Bg.
itntoine Amouia , Ùtn dn précddenl, aé •
1744 k Auiome, mort k Chenne, prt* DfA
an motade mai iBia, ht égaleeaent ta^riev*
AUTonre - AirroMMARcm
moires , une Disierlalion eriltque tvr U pro-
jet de détruire la dtffue tÀuxoiuu, Anutcr-
ilam (Vc»o[il),17S0, lD-4°.
Qutnrd , la FnaiCê lltUratrt. — M. tainloD, JTv-
tlH nr ^nleitit IKtm-)'iHp1i),ii^iê Amnal de
ta câu-d'Or.u itBTia un.
AifTOiHB. ¥oy. ÀyraaaaL
AXTOiflS, priace i'Àn/uM. Vof. Akdau.
utTOUK, don it Brmuwick. Yof. B*.vf
WBK.
AMTaiMKlJeiat),dititSoàoca».Yog.IUBi.
AHTOUB (Jforej. Vof. Ruunui.
AKTOixE, duc de liOmlae. Kay. Lobiaiki.
AKTOUH, conte d« VandemoaL Voy. Vtu-
AIITOI9B th PaUrmê. Vof. Pijmuun.
Arroufam ^Autriche (Marie-). Voy.
AHTOIHBTTB d'OrUont, nécTen le mlliea
dn MÉxlime dècle, morte eo 1611. Elle éUit
aile de LéoDored'OrléUH, dncde Ltmgoerille,
ddeMariedeBourton. tgikmeut belle et rer-
tneuM, elle M m feaillutliie en IMM), aprè* 1*
mort de Chtrlea de Oondi bob miri, tué eu
Hoiit-SaiDt-Michel,<ia1lvMiIeUtUTpfeBdra. Elle
IM etwHe raUgleuM codljutrice de Paldwie de
Footemdl. Elle quitta eet ordre pour fonder
It oangr4gktian(f««/IJte(ifuCatra<re,MMlt
dinction du famecx P. Jowpb , upndD, qui ea
dratsa le* eonftttutkitw «ulTeiit le* règle* de
i^t Dmott. Le pronter monutère fat bitl à
Poilien « lau. Cd «old«t qu'elle tnH (m-
^irjt fc Tcoser la mort de son épon «jurt &ié
dnnUoii ït DcliD
*âiiTeu , teirain Jtrif du treiiiènw «iMe.
On a de lui 1 I* no «iTnge imtaM Rw»eh
Uan(l'E«prHdeUBrtce),imprtin« à BUe n
1S19, in-**; — j* P«re«eA, oacommartilreMr
le Mort Bmnmoehtn de Malmonldes : «■
(rouve cet oorrage dent lei Eomnialta dn Va-
tican; -- 3° Lettre h Kambam (Maimoaidee),
ivee mte réponie du cdHire rabbtn au ■qjel
de qodquM point* de nintroTerte. Elle Ut éga-
lement partie det mamiKrits du Vatican.
Wolf, KM. lutr. — Birwlscd, MUldU. mama. nU.
■artoli, Jaeob Bar Samton , nbUn etpa-
gnol, né dam le roraume de BajAm, mu» le
rtgne de l'enipereur FrMMe, dans la pronière
moitié du trdiUmï siècle, et nrart en 1131. B
était le gmdre de Saond-Ibn-Tibbou, le Célèbre
traductem- des ourroge* de MalmocidM. Antcdl
ce distingua de la fonle dei eommentatenra
rabbiDlqoe* en ce qu^ s'appute sur l'étude de la
pMIotopIde; mais cette tendance, considéra
comme une inBo*atioa dangerente, IronTi de
TMent» adversihrea dan* la plupart de ks con-
IVtreg. On a de M i 1* tm ouTrace, non Impri-
ma, Usant partie de» mamnerit* dn Vatican,
tntHnH MtOnud MattalmUini, qd enrilHrt
de* aperçui pWosophiqneaiur le Peutateuquo;
— !■ Mattrepli Lalieteph, traduction tiébraî-
quedeaPrmfleamentad'Arialote; — 3'Sepher
jrelUna.-c'ettunetraducliuiderarabe d'Aver-
rots sur Arlitote; — 4* une traduction hébraïque
de l'con-age arabe d'Alfia^, Intitulé Étâmenit
iTAifTmopiU. n a Uii«é beaucoup d'autres Ira-
dnctioua, qnll a fUtfs de diflérenli traité*
d'Aristote et de Porphyre, tooioar* d'après les
traduction* arabe* d'ATerrofi*.
itnic. tefU A
HEUr^ '
'ANTOLiMBz, nom de deux peintres e*p^
gnoIcl'/iMepA. P«y*"^»'«.''****Tflleenl639,
mort en 1876. Outre ses passages, [l a laissé des
tableain de genre et d'histoire. Il fut élè*e de
Biccii de trts-bonne heure 11 se Dt remarquer
par te ctiaime de son c(dorl9. Jaloux k l'exct*,
Q M répandait contre ses riraut ea sareaamea
qui n'épaipialent même pas son maître. Il moa-
rut i tnnte-sept ans, i la suite d'un assaut
d'anues où il s'escrima si fort eontre son adrer-
laire, qu'il en contracta une flèrre tlolente qui
l'emporta en quelques jours. D prometUit, an
surplus, un maître dlsttiiRni. — 1° /yancoi« (dâ
Sarabia), neieu du précédent, né en lM4,mon
en I7CK), pdntre de paysage dans le genre his-
torique. Il resta quelque temps aous la direction
de Murilio, dont U sut imiter le coloris; puis il
aDa rejoindre son onde à Madrid. Mais un beaa
jour il se prit d'amour pour les études littéraires,
et alla eiereer à Sérille la profession d'avocat.
Ramené à la peinture par te besoin de Tirrc, Q
exécuta de petits tableaux pleins de grice, dont
le sujet était emprunté à U BiUe et i la Tle de ta
Vierge. Ayant ensuite perdu sa trmtae. Il re-
lonnia à Sérille pour entrer dans les ordres;
mais t1 mounit avant d'arolr pu aceomidir os
Bcniuilci, MtMsiuHg kUltrin M b>% nul Uatira
Prejaorti U lot adiai ArUt <■ £«0*0. — tf alllWI ,
Met. eu IVMtrM —tm^toU.
■abtoliiii (Ghmmnl], ardiitecfe, né en
175S, mort vers Ut fin de 1641. U n'a guère exé-
cuté 00 dirigé de travaux eonsidér^es; mais
ses oonage* théorique* et ses plan* d'édiCces
lémoignent ihmt grande «ouialssaïKe de «on
art. >apoléoo jeta lea yeux tur loi poor l'exécn-
UoD du forum gigantesque qu'on devait élever
i Milan, mais qui resta ea projet. On a publié
trente plancbes de l'œuvre d'AntoUni sur ce pro-
jet Il ^cri*lt aisuite un ird^i <[ArehHect»re
ctvite d'aprts le stjrle franfak, qui le lit nwn-
mer membre eorreapondant de l'Instilut de
France. Enfln , fl fit un oorrage inlitalé le So-
rina di VeJ/^a; Milan, 1819, gr. in-Tol.
HiCln, tMtainr-lMUeoii.
■AKTOMMaiicBi (fynnccMo), médecin oor*^
Dedans la deuxième moitié dudix-bultitme siède^
mort le 3 avril 1838. n doit sa cdOrité am
lofaa qnD dam
831
ANTOMMARCHI — ANTON
m
que ce grand homme fiit conftné sur le rucher
de Sainte-Hélène, le docteur Antommarchi, alors
professeur d'anatomie à l'unirersité de Florence ,
sollicita l'honneur de se consacrer au soulage-
ment d*une si grande infortune. Après avoir été
agréé par la famille Bonaparte, il essuya mille
tracasseries de la part de la police avant de pou-
voir parvenir auprès de llllustre captif, auquel
on venait d*6ter 0*Méara , médecin, qui avait mé-
rité son estime et sa confiance. Napolécm, que
les vexations dont il était l'objet avaient rendu
défiant, reçut d'abord avec fh>ideur le nouveau
venu; mais bientôt cette réserve fit place à la
plus confiante intimité. Les relations diverses
publiées par les personnes qui partagèrent vo-
lontairement la captivité de l'empereur, attestent
ce fait, qui est encore prouvé par le legs que
Napoléon a laissé dans son testament au docteur
Antommarchi. Ce médecin éclairé comprit par-
fiûtement la manière dont il devait traiter un
malade de cette trempe : au lieu de drogues, fl
lui prescrivait l'exerêioe du jardinage, auquel
Napoléon se livrait sous la direction d'un de ses
domesti<lues. Lorsqu'une cruelle maladie eut mis
fin à la vie de l'illu^re prisonnier, Antommarchi ,
auquel il avait recommandé de faire l'ouverture
de son corps, refosa de signer le procès-verbal
de l'opération, k Uquelle il assista cependant , et
qui d'aUleurs ne fut de sa part l'objet d'aucune
protestation. Antommarchi, de retour en Eu-
rope , se rendit auprès de l'archiduchesse Marie-
Louise, à laquelle Napoléon l'avait adressé avant
de mourir : mais fl ne resta point auprès de cette
princesse, et revint en France, qu'A quitta en 1 831
pour se rendre en Pologne, où il s'aliéna ses con-
frères en se déclarant, sans autorité ni modé-
ration, généralissime des médecins envoyés pal*
les gouvernements étrangers.
« Peu de temps après la révolution de Juillet,
dit le docteur Bourdon, Antommarchi se souvint
qu'il avait moulé la tète du héros mourant Ce
fut seulement à cette époque, environ neuf an-
nées après son retour de Sainte-Hélène , qu'U se
décida k publier le masque de l'empereur; ce
qui fit alors beaucoup de bruit, et tira pour un
instant Antommarchi de son obscurité, el vrai-
semblablement de sa quasi-détresse. Mais ce
moule fameux fit moralement on tort immense
au médecin qui l'avait publié. Comme il ne ré-
sultait point, de cette empreinte d'un crftne fl-
lustre, que Napoléon offHt les reliefs osseux
qui , selon Gall, auraient dû témoigner de ses
fecultés les pins glorieuses et les moins contes-
tées , les adversaires de la phrénologie s'en firent
une arme contre Gall et Spurxheim; et là prirent
source des disputes qui durent encore. Le foit est
qu'on eut quelques raisons de douter que le
masque pnbHé par Antommarchi eût été moulé à
Sainte-Hâèoe après la mort de l'empereur : on
trouva quil ressemblait à Bonaparte premier
eonsul phitût qu'à l'Olustre exflé , épuisé par six
années de chagrins et d'insomnies , ama^ri par
un squirrhe ou pylore, et d^ ridé oomme ot
l'est à cinquante-deux ans. Ce plâtre d'Antooh
marchi ne s'accordait nullement avec œ quelle
docteur O'Bféan et le général MontholoB ont n-
conté de la maigreur de Napoléon et de la pro-
fonde altération de ses traits dans les dernien
temps de son existence.
« On laissa planer des soupçons sur k véraoié
d'Antommarchi : on affirma qu'il s'était ill#
timement arrogé le titre de professeory et qat
personne n'av^ pu lire deux ouvrages qàn
disait avoir publiés , l'un traitant du chdéra , et
l'autre concernant la physiologie. On alla, àm
l'ardeur italienne et liaineuse du dânit phrà»-
logique, jusqu'à mettre en suspidoii lldcBlilé
du plâtre envisagé comme minière. « Toln
« moule, hn dit^m, est du beau plâtre : c'est m
« plâtre blanc et fin, oomme on n'en voit qfk
« Lucques, où fl sert à former de channanfei
« figurines; vous n'auries pu eo trouror deputil
« à Sainte-Hélène. » Fatigué detanide tourment^
Antommarchi, ven 1830, prit le parti àéaesfté
d'aUer ûdre de la médecine homcBopaUiiqiie à II
NouveUe-Oriéans, et ensuite à la Havane. >
n mourut à San-Antonio de Cuba.
Antommarchi a publié la oontinuatioa defi-
nalomie du corps humain , de Mascagnî, snc
planches noires et coloriées, el les Jkrwim
moments de Napoléon, 3 vol. in-8>, 1833.
En lisant ce rédt, plein de sfanpiicité 3t d'a-
bandon, on admire peut-être encors plus le pri-
sonnier de Sainte-Hélène que le grand oonquénot;
et l'on partage .les sentiments aflectueui ipH
avait su inspirer à tons ceux qui l'ont eatoiré.
[Enc, des g. du m,, avec addit ]
laid. Bourdoo. dant U noaT«U« «dit. di Wetilt»
ConvertatkMg int.
AHTON (Charles-Q<kttlob)f historien et aafi-
quaire allemand, né le 23 juiUet 175. à Lasbes,
mortà Goeriitzle 17 novembre 181S. nparta^
son temps entre ses fonctions d'avocat et de fja-
dic de Goerlitz et les études historiques etsrdiéo-
logiques. Voidlalistede ses ouvrages princqiiox,
écrits en aUemand ou en latin : J)e Daio dipl»-
matum regum et imperaiortim GermoHui;
Leipzig, 1774, ia^; — ÀneUoçie des Um^na
(enal1em.);ibid.,1774,in-8*;^l>ociciNeias(Bef
traege) diplomatiques pour FhUMreet lapi-
risprudencedP Allemagne ;ÏM,^ 1777,gr.ii^;
— Essai d'une Histoire de Fordre des Tenr
pliers; ibid., 1779; noov. édit, 1781, in-8s —^
cherches sur la doctrine secrète et sur les ft»
ges des Templiers ;Deuaai^ 1782, in-8*;— Tïi*
duction du traité de ^oriM» Gemumonmf^
Tacite, avec un commentaire; fb., 1781, ia-S*;
Goeriitz, 1799, ia^ ;— Premières lignes^
essai sur Forigine des andem Slaves ;Uipà^
1783-1789, 2 parties in-8*; ^ Sur les langn»
dans leur rc^port aïoee rhistaire de Vkiant
nité; Goerlita, 1799; — HiUoèrt de résom-
nie rurale en Allemagne, depuis les teisf
Us plus reculés juagu^àkk pi dmguinMièÊt
833 AnTOIf
siècle; GoerSti, 1790-1801, 3 loi. On a usai
Je lui un grand nombre d'articles dans le J>eul-
sches Maseam (1778 et ano. suit.]; dant BU-
torisehen Unterniehungen de Heuael ( 1779 et
ann. >xàv.);i»iaProvintiai Blaetler {Oesau,
J7SI elaïu. sutv.)i — àhot le Magasin d'Ade-
hing , de VAligemeiner Hier. Ansieiger; eto.
Jetm-Nicolai Antok, Ihéologten, parent da
pt<cédait,ii6à^cluaiedeberg(Saie)le 30 dé-
cembre 1737, mort ta 181t. Il tat archidiaire
(luthérien) de u. Tille natale, et laissa, outre
quelques senDons : Commentatio dt Pxilagoçit
veterum Somanorum, ad illutlraiidum in-
Hgnem SpUloUe Paali ad'Galalat loctan;
Wittttnlierg, 1773, in-4°;^ Retation du pré-
fixer julÀU eéUbri pour le Formulaire d'al-
liance (Comwrdien Formel] de CÉglite lu-
thérietme évangilique {ea^ixiD.) •,'^i., 1775,
fa>-4* ; — Biitoire du Formulaire it alliance de
rÉglise luthérienne éeangéllque (eu allem.);
I.e^og, 1779, iii-8°; — J>. Martin Lul/itr'i
ZMverMùnwigen (Passe-lemiw de Lnttier);
ib., 1804, in-8'.
ir Dmitttfli ifattmallUm-
AHTOX (Conrad-Gottlob) , philologae alle-
mand, n^ à Lauban dans U haute Losaee, le
29 noTembre 1745, mort à Wlttembei^ le
3 joUM 1814. Il hit nommé, en 1780 , profee-
teai de langues orientales à runÏTerailé de Wit-
tanbeig. On ne connatt de sa vie que ses trt'
laux, dont Toici les prindpaux (dans l'ordre
diroDOlogique) ; Dlsserlatia de métro Hebrxo-
nm antiquo; Leipiig, 1770, in-i"; — Vin-
dieix Ditterlationit de metrn BtbrMorum
antiq. a dubitaUontàus eirorum doelorvm;
lUd., 1771-177Ï, m-8"i — Petronii lr6«rt
Saifneon ex récent. P. Bvrmanni pauitn re-
ficta, eumtuf^lem. Nodolianis ei/raçm. Pt-
tronianu ; notai iriiicai aiiatque et indicem
tiforrlmutn adjeett; Leipzig, 17gl,ii)'8*; —
Priiipeia,iivediversoruinpoelarumirt Pria-
ptan Lutus, attaque ineertomm awetorum
poemata emendata et explicala; ac^eiserwtt
Epiitolx de priapitmo iïm propudiosa Cieo-
palrx libidlae; Joi. ScaU§eri versiones grxcx
duoruni Priapeiorum, et index in omnia car-
Tnlna;ib., 1781, ia-%° ; — BuaiiUT la prin-
cipales différences entre les langues orien-
tâtes et oeetdentalei , aoee quelques indica-
tions twr riiistoire des anciens peuples (en
»(1. ); Ib., 1792, ii^°;— Dissertalio de veri-
simillima litrriim Jonie inlerpretandi ra-
tùme; ib., 1794, in-4°. — Salomoni* carmen
tnelieun , guod Caniicum canticorum diei-
tur, ad metrum prisemn et tnodos musieos
reimcatum, recensait in vemaculam trant-
tulit, notls criticts altisque lllustravit, etc.;
'Wittemberg et Leipzig, I80a,in-g°; —Carmen
alpAabeticum inlegrum aperatlonis in hymnis
dêcantandii vel apud Beàrieos uiitatx, etc.;
ibid., 1S06, !■-«>; —DelÀnçua nUiiea ex
AirrONELLE 8M
eadem eum lamtcredaniea nuOre orientali
prognata ; adjectx sunt otsenaiioaes de ejus-
dem lingux CUffi aliis eognatione et de primas
Suuorum sedittus ; ib., 1809,io-8°; — Progr.
de indolit reliquiis in lingua Melitentiuui,
velpost magnam inlerpolationem co/upteuit,
ei anliguioran qiuaa Carthaginiensium dia-
lectus prodil, originem vindicantibus; ib.,
1811, iiU'i — Phxdn, Àug. liÈerH, Faliula-
rum .^opic. OiiH V, et Puàlii Sgri aliortm-
que veterum Seatenlix, ex, recentione Benttei
passim codd. m*s. aucloritaie , née non metri
et rhythmi vauiei ope reficti; prxmitsa est
diuertatto de rhythmo musieo a cet. Roma-
nis, nominatim a Phxdro et auetoribus Ssn-
tenliarutn a P. Sffro collectarum et compa-
randis versibus otaervato; Zltlau, 1817, tn-e>.
Voyez la liste complète des opuscules, ménwires
et arlideg de joumanx. de ce saTSnt, dans la no-
tice de son fils ( Programm tum Andenken an
K.-G. Arttm) ; Giesien, btodi. in-4°, iei«.
Bncta cl Crabcr, JCn^rdopAH* oUnuiul*.
■ABTan(6od<^ov), professeur de droit ro-
man et féodal, né en 1571, mort en 1618. Il
proressa dans pluûenn oniversités de son
paji; mais il se fit sortont remarquer k celle de
Giessen, fondée ea 1A04 par le duc de Hess«-
Damistadt , et dont il deTînt chancelier. Outre
de nombreuses dissertations sur toutes les ma-
tières du droit, on .a de lui une série de quime
traités sur l'ensemble du droit féodal , dont la
meilleure édition est celle de St7rLius; Halle,
1699 , in-i". Anton eut avec Votiégus et Marti-
nius de TiTes discuBsiona sur le pouTolr des
empereniB d'Allemagne, question litigieuse sur
laquelle il ne s'accordait guère avec ses adver-
tairea;maiB ceni-d, pour avoir la paix , ne lui
répondaient pas toi^ours.
JOcliFr, JUstmtHm Ctlekrten.ltititoii , »cc k Sup-
plOUCBt ifAlicllllll.
AHTOH OU AinoirniB (Paul), théologwo
luthérien, né en leei & Hirsclifeld , dans la
liaute Lnsace , et mort en 1730 à Halle. Surin-
tendant des églises du cercle de ta Saaie et pro-
fesseur de théologie i l'uniferaité de HatM, il
futramietlecoopérateor d'A.-H. Fïancke, chef
des piélisles. Ses principauv uovrages sont :
Desocris gentilium Proeessienilnis ; Leipzig,
1684,to-4''; — ConciHi Tridentini adeoque et
ponlificiorum Doctrtna publica; Halle, 1797,
in-S°, souvent réimprimé; — Elrmenta homi-
letica. Halle, 1700 , ia-8° ; — Cotteqium mli-
thelieum; ibid., 1731.
Heine. RKhmter Ckronik, p. ir.- Wilcb, Bébototu-
StTwUieitUea , t. IV. p. I(l. — jluitrlaaiê Throttio.
SltlIolAct, pmrt. n. — T)mlosicaulicta, I. II. p. 7Ii.
AIITOIIEI.LK (i>ierTe-Hnfoine,niarquisD'),
économiste politlqae,né i Arles en 1747, mort
dans sa Tille natale le 10 novembre 1817. La
philosophie, la politique, les arts, l'occujialunt
tout entier, quand la révolution éclata. Il en de-
vint un des plus chauds partisans , et consigna
d'alMid sea principes dans nn écrit intitulé Ca-
37
885 ANTONELLE
téchisfne du tiers état; Arles, 1789, iii-8°. Cet
écrit attira mur lui rattentioa publique. Il fut
nommé maire d'Aries, et le pouvoir exéoatif loi
confia en 1791 deui missions importantes : l'une
à Avignon, dans le but de facUiler la réunion du
Gomtat à la France ; Tautre à Marseille , pour y
calmer l'exaspération des partis. AntonoUe fit à
rassemblée l^slatiTC phisieurs rapports lur les
troubles du Midi , et parla contre les commis*
saires civils envoyés dans ces contrées.
Nommé parla commission executive, en 1793,
l*un des commissaires à Saiat-Domini^e et
aux ties Soos-le-Vent, Antonelle s'embarqnt
avec ses collègues ; mais les vents contraires le
forcèrent de rentrer à Rochefort i là se termina
sa mission. De retour à Paris , il refusa les fonc-
tions de maire de Paris. Après ce refus, on a
peine à concevoir qu'il ait accepté Une fonction
d'une responsabilité bien autrement grave, celle
de juré an tribunal révolutionnaire. Il fut aussi
directeur du jury dans le procès des girondins ,
et sembla se rapproclier davantage des principes
d'humanité qu'il affectait de professer, quand,
interpellé par Fouquier-Tainville de faire con-
naître son opinion sur la cul})abilité des accusés,
il déclara que sa conscience n'était pas suffisam-
ment éclairée. Un décret de la convention ,
rendu à l'occasion même du procès des giron-
dins, autorisa le ministère public k faire au jury,
après trois jours d'instruction, une interpellation
pareille. Antonelle ne sembla s'en prévaloir que
pour constater l'indépendance de son opinion,
conforme toutefois aux vœux des prescripteurs;
vingt-quatre heures après, il déclara, tant en son
nom qu'en celui de ses collègues , les prévenus
coupables do crime dont Os étaient accusés, de
conspiration contre la république : et c'étaient
les Gensonné, les Guadet, les Doclos, les Ver-
gniaud !... Il avait opiné en conscience, à en juger
par un écrit qu'il publia sur le tribunal révolu-
tionnaire, et où fl réclamait la liberté d'opinion
dont il avait usé pour le jury. Cette brochure fit
oublier ses services. Arrêté par ordre du comité
de salut public, il fut détenu au Luxembourg
jusqu'après le 9 tiiermidor. Avant cette disgrâce,
Antonelle avait été rayé comme noble de la liste
des jacobins, quoiqu'il eût fait tout ce qij'il fal-
lait pour y être conservé. Au 13 vendémiaire
an rv (6 octobre 1795), il se rangea sous les
drapeaux de la convention, attaquée par les sec-
tions. Le Directoire, installé peu de temps après,
le chargea de la rédaction d'un journal officiel.
Ce genre de travail ne s'accordant pas avec l'indé-
pendance de son caractère , il y renonça bientôt.
Mais il publia dans le Journal des hommes li-
ftes un certain nombre d'articles assez hardis
pour inquiéter les gouvernants, qui, di(-on, s'en
vengèrent en l'impliquant dans l'affairede Babeuf.
Antonelle se déroba quelque temps anx recher-
ches des agents de la police ; mais bientôt , las
rie se cacher, il parut tout à coup an Palais-
Royal, oè il Ait arrêté par Tagent DossonvOle,
— ANTONELLI 8S6
et traduit devant la haute cour de YeadAroe. Là,
dédaignant de se justifier, tournant même en
plaisanterie l'accusation dont il était l'objet, fl
employa toutes les ressources da son ei^ffit i
défendre ses coaccosés; bien plus, U ééSoÊÊL
d'une manière très-originale l'aocnsatenr pobDc
lui-même, qui dans son résumé se crut obligé di
rendre justice à cet excès de générosité. Acquitté
avec la majeure partie des piFévemis , Antooili
revint à Paris, et reprit ses trevaul poUtiquei.
Après le 18 fhictidor an Y (9 novembre 1797 )|
Antonelle fut condanuié par l'autorité exéorthi,
comme anarchiste incorrigible, à demeaver dé*
tean dans le département de la CiMurent»4i0>
rienre. Il était de sa destinée d'être qwsyils daas
tontes les proscriptions : anial Ait-il atteint par
celle du 3 nivôse. Foaché, iaifiittaaÉ aux tenv-
ristes à bonnet roo^e on crime qui appartnail à
des forcenés d'une autre couleur, le ilt exilai
quarante-huit Uenes de Paris» Antonelle alla plai
loin : profitant de l'occasion, H parcourut Vlfità,
et dans cette pairie des arts il trouva , au miiSB
des mines et des souvenirs de l'autlquilé, l'oull
de ses erreurs passées et de ses nMiheors pré-
sents. Au bout de quelques années il revint en
France sans avoir léelamé eoatre son ban qui
n'était pas levé, mais 4|U*ttn gouvernement, aMi
fort pour n'être pas inquiet, s'embarraasait pu
de lui voir rompre. Retiré à Arles, il y coMsai
le reste de ses jours anx bonnes oeuvres et an
études philosophiques.
Parmi ses écrits, en remarque t Offstn^
tions sur le tompte^endu ms roi jmt #. Ds*
bourge, Vun des commissaires e^Uê ameyér
à Arles; 1793, ln-8*| ^ Quelgmes uns des
mensonges du eemmlMoIre Deèomrfe dm»
les Observations sur ruffêiire d^ Arles ; iTMi
in-8*$ — - le Contraeie des tmîtimmUSy ea II
citoyen DeUscroiss en présence cP«ii démo-
erate, an m ( 1795) , te-8*. Cette broèhure ê
pour épigraphe : « Le peuple est eou^viuIndaBi
« la république, et tmn le IMIea euifet; uo»
« avons la n§publi({tte démoeratique, et vqIM
« plan constitue raristocretle H ee wdnlt à II
« monarchie. » -^ iÊotion tordre à reerarioa
de la brochure de tÂmvêt, an m ( t79é ), itt-t*|
brochure dirigée contre les gi ro aiiias, quV i^
pelle des qu€trterons rémUutiennairts , éîi
constitutionnels au bas titre f-^ Sur la pré'
tendue eonspiratien du il Jl&réeti ; — iM
Examen de eonseienoe , ou le Détenu à fesh
dôme, an Y (I7»7), in-4*.
Biog r aph i e âê$ Cotii0m^9rûinê,
* ARTOiiBiAf , nom coHomni à piusievs ardé*
tectesctfagé fci e wtf s eapaguols, d'origine i tri i t n n e.
Jean-Baptiste Anvonblu, nort le 17 mm
1568, coBstniMt par ordre ée Philippe II pli-
sieurs forteresses en Portugal, et soumit à ce roi,
en 1581, un pn^ pour reudre le "Hife, le Gai-
dalquivir, fÈbre et le Duéro, uavIgaMes dans tnst
leur parcours. —ISen frère BapÊiate AumweuI)
mort è IftulrM le n février ICI 6y il daq «oyi^
ique, oà il trtça le plan tle plntiean bita
colonies espagnoles. Son ncreu, /eau-
« , fut ingéoieur de l'Amëriqw «pigiiole,
igène «n déccmtire 1649.
'0!iBLLi(Ciovanno-CarIo],dT6qnelto-
en lew, mort en I7G9. It apputêuit k
\e famille de Velletri. Ëtut eoM dut les
il B'acquit la EkTeiir d'jUeuodre Bcr]^
t protonotaire ipoildiqoe ven 1713i U
luuile auditeur général de U noadMore
, Revenu k Rome en 1730, il aspira il'é-
. liais les intiigiiea dont 11 fut témoin le
lèrent & te retirer à Telletri. ; troura
les cabales et des ennemis. Enfin Q de-
Hiue de c^te Tjlle en 175^ Outre de*
fai et des poéalM, 11 a laissé ime EpU-
Potyarehum, i l'oocasioa d'one Rie
t la suite de l'électioD de Clément XII;
e U date et le lieu de la publicaliaa. Ses
crits sont restés Inédits.
, Bioçrafia degll rraltnnl illuitrl dd Mcobi
<iiKLi.i (Uanard), cardinal, éTtquede
et d'Oatie, doyen dn sacré collé)te, néï
a le a noTembre 1730, mort dans sa
aie le 73 janTier IBll. Son attacbonent
jite« le mit en opposition avec le pape
XIV, qui avait alMli cet ordre; et ce ne
S0U9 le pontlAcat de Pie VT qu11 reçnt ta
de eardiDal. On peut dire d'Antonelll
t au monde quelque cent ans trop tard;
tlées ne furent jamais A la haiiteiu' de son
Casant comme si l'Enrope eût été en-
mise à la domination spirituelle et tempo-
pape, il ne cessa de proposer «Tec iosit-
9 mojeaM ioexëcotables, et il remplit les
s de préfet de la Propagande avec toutes
entions d'un prélat romain dn tndiiènie
endant la évolution française, fl fut un
) de la congrégatioD d'État, ci proposa,
at atec le fiscal DarUeri , le* mesure* le*
igéi^e*. Cependant il appuya le «oie dn
er 1791, ponrla sanctioo de la eonstitii-
ile du clergé , décrétée par l'Assemblée
1 de France le II juillet 1790. D ooa-
10 1800 A l'élection de Pie vn, et ae-
ta ce pontife dans son Toyi«e à Pans
Cbaasé de Rome m 18D8 par les Prao-
it conduit  SpoKIe, et Tint momt* i Sud-
)ans sa ieunesw, il avait rédigé le bref
rdiction du duc de Parme, cpij donna t
l'idée d'une pièce piquante , le MoDauau
nterdit.Séaiaoo\a»itleUred'ÀntoiulU
qtiet d'Iriande{Ami dt la Beligio»,
I tend à prouver que A prélat était lobl
ef c^inioas intolérantes qu'en lui prèle.
•HBLLi (da Meuma), ou JotoitM df
1, peintre ilaUen, né vers 1414, mort en
1496. Il est tantôt iWcUAnAmciJsiri»-
<ŒLL1 8S8
tonU> oadegtt Antoni ,lanlAt à» IomUù Marner-
um, eafia Ànlotullo da Mauina. Son père, Sal-
vatore d'Antonio , tyj donna le* premier** nc4)on)
de l'ait. La réputatkw dn Haraccio l'attira %a-
suite k Borne. Da U il vint i Palerme, où il
exécuta de* tmaiu qni hd donnèrent quelque
répuUtlog. Hais ayaat tu k Napto*, en 1443,
un& AnnoneiatUm peinte k lluille par J. Van
Eyck , il eo Ibt si fV*ppé qu'il alla trooTer ce
maître k Bmges, d se Ua avec lui. Aptislantort
de J. Van £ycb, d initié an procédé de ce malt»,
Antonelli revint en Italie. De Venise II alla fc
Milan, ob U se fit remarquer par l'édat de son
coloria et le fini de tes ceuvres, D revinl en 1470
k Venitt, où D vécut encore vingt ans : il y ou-
vrit une école, nt des portraits en a**es grand
norobre, et traita divers atqeb ndlgioii. à pei-
gnit poor l'éKliae de Ssa-Tiniano ua tablean,
perdu (■ lt4B, Un autre taUeao, alNolnment
confu dans le style de Tan Eycfc, et repréentaat
le Christ entre les deux UiTOa«,eit ainsi sipté:
jIH/OMKnj JftSSOMM DM dO ptiUCU, 1476.
Le* lettre* do s^fieot sans doute oUo. Ce ta-
bleau appartient aujourdluii t H. Eilbam, dtl-
trecht. fioscbini, dans son ouvrage intitulé PU-
tare dMa cUlà di Venetia ,1733, mentionne
sou Chrttt porté par lei anga. On volt dan* le
musée impérial de Vienne un tableau traitant le
mCme sujet, et si^né Antomiiu MejtatumU. Le
musée de Berlin possède é^lcqenl trois tableaux
de ce maître. Au dire de Grano, on a souvent
conTowln ses wnvre* avec celles des roeUleon
peintres de son temps. Il ajoute qu'il n'y a plu*
kHeedne que douze petits tableaux d'Antonelluc
entourant une andenne mosaïque de la Madone^
au monaatère de San-Gregorio. Peut-être ne
<ti(pait4l pas tonte* se* œuvre*; on l'analogfe
du procédé Ikisaitelle attribuer k Van £yck ce
qui était d'Antonello. Tasari dte l'àritaphe de
D. o. H.
JmteHiui pidoT, pntciptutm Meumm tma ti Si-
ttiia tatnn^rivaiunliim, Itae kumo emiUgiUiT.
AoB mltm tuù piclurU, in ijuibut (tng xlure ar-
tiJMtm et rmH»ùii/uii, Md et çuod coloribut
otiù mitcttiâU iptnâorrm tl perjKluilaUm lia-
lira pictiirx amiiàUl, nmnu tmptr offf/fnini
itvdie eeUbralUÉ.
1 eitUt <n fnnla. - Untl,
itOtgu^mi'.flutrt l/aii-
Sterla pUtorica i
AliTQXF.u.1 { McoIos-iVorlc (»inle),ni<o-
logien italien né le S juillet 1698, mort le 35 r«p-
tcmbre 1707. Jl naquit à Pei^la; mais il nétdt
pas comte de Pergola , coinsne quelques Uogra-
plies l'ont dit par erreur. Ëlevé à Rome au col-
li^ del ^taiareno , il s'adonna surtout k l'élude
lie rhiïtoirc, de la llii'o1i>:>:' ni des lan;pics
orientales. Après Être entrù dans les ordirs, Il
37.
839
ANTONELLI — ANTONIA
S46
devint camérier secret du pape Clément XU ,
secrétaire de l'Académie des Sciences, fondée par
Benoît XIV, secrétaire du consistoire et du con-
clave, enfin assesseur du saint^olfice. Clément
Xm le fit cardinal en 1759. On a d'Antonnelli :
de Titulis quas /. Evaristus Romanis pres'
byteris dUtribuitf DissertcUio; Rome, 1725,
in-8* ; — Eagioni délia sede Apostolica so-
pra il Ducato di Forma e Piacenza, espo-
sata a' aovrani e Principi delF Europa ; Rome,
1742, 4 vol. in-4** , sans nom d'auteur ; —
Sancti Patris noslH Athanasii Archiepiscopi
Alexandrini Interpretatio psalnwrum; Rome,
1746, in-fol.; — Vêtus Missale Eomanum.,.
cum prx/ationibus , Ttotis, etc., nunc pri-
muni in lucem eduntur a P. Emanueû de
Azevedo; Rome, 1766, in-4**; — Sancti Patris
Jacobi episcopi Nisibeni sermones cum prx-
fatione notis et dissertatione de Ascetis, etc.,
Rome , 1756, in-fol.
Tlpaido, BiogralLa degli ItaUani iUwlri.
* ANTONBLLi ( Sébastien -André ) , historien
italien , né vers la fin du sdzième siècle, mort en
1644. 11 fut protonotaire apostolique; en 1623
il publia la défense d'un de ses concitoyens que
son grand savoir et ses .aventures extraordi-
naires avaient fait accuser de magie. On a de
lui : Historiés Aculanx lihri IV; Padoue, in-^**.
MazzucbelU, SerittoH (Tltalia.
l ANTON BLLi,«cardinal , premier ministre du
pape Pie IX , naquit vers la fin du dix-huitième
siècle. Il descend d'une famille divisée en plu-
sieurs branches , il étudia au grand séminaire à
Rome , où il se fit de bonne heure remarquer par
sa capacité. Grégoire XVI l'éleva au rang de
prélat , le nomma accesseur au tribunal criminel
supérieur, et Tenvoya comme délégué à Orvieto,
à Viterbe et à Macerata ; enfin ; pour le récom-
penser de son zèle , il le décora de la pourpre.
Après la mort de Grégoire XVI, Antonelfi de-
vint le conseiller intime du nouveau pape Pie EX,
qui le nomma ministre des finances. Après
la mort du comte Rossi, il s'éloigna momenta-
nément des affaires , et accompagna le pape à
Gaëte. Depuis la rentrée de Pie IX à Rome ,
le cardinal Antonelli continue d'administrer avec
sagesse et habileté les affaiics de la cour de
Rome.
Convtrs ation-Lexicon.
ANTONELLo. Voyez Antonelli. —
ANTONi (Alessandro-Vittorio-PapacinoD'),
tacticien, général d'artillerie piémontais, né le
17 mai 1714 à ViUaFranca, dans le comté de
Nice, mort à Turin le 7 décembre 1786. 11 entra
fort jeune au service militaire, obtint le grade de
capitaine d'artillerie, et en I7ô5 U fut nommé
directeur de l'école royale d'artillerie à Turin.
En 1784 , il reçut le brevet de lieutenant général.
Il fit des expériences sur la force de la poudre à
canon, et a publié : Esame del polvere ; Turin,
1765 , in-8« ; ---Instituzionifisico-mecclianiche
per /« régie scuole d^artiglieria , etc.; ibid..
1773-1 774, in-8*» ; — ArchUettura militare per
le régie scuole f etc.;ibid., 1778, 6 vol. in-S^;—
VUso delV armi dafuoco; ibid., 1780, iii-8*;
— il Meneggiamento délie maechine d^arth
glieria; ibid., 1782, in-8®. La plupart de ces ou-
vrages ont été traduits en français.
Baibo , rie d^jànUmi, dans les Jtfem. de rÂtmi, 4n
sciences de Twrin, IMI.
ANTONI ( VincenzO'Semi degli ) , jurisooB-
sulte italien , né le 25 avril 1747 à Bologne, mort
vers 1810. Partisan zélé du gouvernement poa-
tifical, il réfusa en 1798 de prêter serment à b
république cisalpine , et fot destitué de sa chaire
de droit dvil à l'université de Bolof^e , et exilé.
Lors de la seconde invasion des Français, 3 ac-
cepta Tonploi de conmussaire général des finas-
ces , et en 1806 il fut nommé par Napoléon pro-
cureur général près le tribunal de cassation. Oi
a de Ini quelques poésies et plusieurs ouvrages
de jurisprudence.
Gario PepolU f^is d'JntonL
ANTONI A , nom commun à plusieurs danei
romaines , dont voici les plus célèbres :
ANTONiA, femme du triumvir Marc-Antoine,
vivait vers le milieu du premier siècle avant
Tère chrétienne. Elle était Talnée des deux fiDes
de Cûus Antonius Hybrida , «t Marc-Aotoine
était son cousin. Celui-ci, qui avait divorcé avtt
elle depuis trois ans, vint, en 44 avant J.-C,
déclarer en plein sénat que le divorce avait co
pour cause les rapports coupables de sa femme
avec le consul Publius Cornélius DoUbella.
acéron, PhUippiquêS, II, 88. — PlaUrqie, Â^à»-
nàus, 9.
ANTONIA ( Major) , l'atnée des deux filles Ai
triumvir Marc-Antoine et d'Octavie, sœorde
César- Auguste , naquit en Tan 49 avant J.-C
Elle eut de I>omitlus Ahenobaiims trois en-
fants : Cuéius Domltius, Scévole Néron, DoroHii
Lépida. L'empereur Néron était fils deCn. Domi-
tius : Auguste lui avait laissé, ainsi qu*à sassor,
une portion du patrimoine d'Antoine.
D. Casslos, XLVIII. — PlaUrqoe, AnUmtms VfMm,
11, 72. -> SuetonlQt, Nero IB.
ANTONIA (Aftnor), la plus jeune des filet
du triumvir Marc-Antoine et d'Octavie f*, ^
vait dans la première moitié du premier nède
de notre ère. Elle épousa Drusus , fils de Uvit
et frère de Tibère ; et après l'avoir perdu , quoi-
que dans un âge peu avancé, elle ne voulut p-
mais se remarier. Drusus lui laissa trois en-
fants : deux fils, Germanicas, pte de CaligHbf
et Claude, dq)uis empereur; une fille nonuDée
Livie , fameuse par ses débauches. — Attncbée
uniquement à Téducation de ses enfants, eett^
illustre Romaine fit de Germanicus un liens ^
devint l'idole de l'empire. Mais elle eut la don-
leur de se voir enlever ce prince à la fleor <k
l'âge. Ce fut eUe qui découvrit à Tibère lesdes^
seins de Séjan , son fiavori. Antonia reçat dV
bord quelque satisfaction de Caligula sod V^
fils , <^ lui fit donner, par un déoret du sénalt
les roèroet honneors qu'on avait accordés tffa*
Ml A!nX)NU -
nnnt k llmpénlTice Urie ; m^ fl b traHâ ot-
«tiite tvec beaucoup d'Inbanianltt : on prâcnd
même qu'il tafltempoisoniier I'wjSSiIb J.-C. Va-
lËTe-Hauiiie bit un bel éloge de u chasteté et de
goa amaur pour son mari.
DloiiCiBliB,XLÏIII, M, U». 1». - PlnMi^nc, JHta-
atia. U, ï7.
ftNTonu, fille de t'emperenr Claude et de aa
pmnièTe feinme £1» Pétiiu, na<ioit TersTan 3i
■pris J.-C. Elle épousa succesaiïeraeol Pompée,
deaceadant du grand Pompée, et Faustna Comé-
UuaSflla.quitoiu deux périrent de mort Tiolen te.
Apris la mort de Poppéa Sabioa, Néron voulut
tpouaer Antonia ■■ elle osa le refuser. Ce hit son
■irétdBmort : elle fat, en ejTet, condamnée comme
avant trempé dans la conaplratton de Piaon.
TiclliH, Ànnal., XIV, 17. — SwtoDlDI . Clrwdlui.I);
flWe, U. - Dloo-CiBlni, IT, t. - StDH», ^pocelocf^-
AH TON! A NO FBBRABBSB OQ A1IT09I0
Ai>BRRTO de Ferrart, peintre italien. D était
4e l'école d'AngioloGaddi. Au rapport de Vauri,
n peignit, pour Saînl-Frantoii dlJrbin et pour la
dtfi di CasteOo, pluilenr* taUenux d'an grand
ANTomAiio (Sl^fio), cardinal ttaUen, néï
Roine le 31 décembre IMO, mort le Ifi oaOt
1603. FUs d'un marchand de dr^, se liTra
d'abord à l'étude des beam-arta, et obtint )e
■DTDom de I' Pomno. H gagna par ses talents
les bonnes grtces d'Hercule n, duc de Ferrare,
qui le nomma à seize ans proreueur d'élo-
qoence i Ferrare. Après la mort de son protec-
teur, il tilt appdé à Borne en 1659 par Pie IV,
qui le donna pour secrétaire an cardinal Charles
BorTomée.Q rédigea en cette qualité les uctesdn
condle de Milan , et se fit de nombreux amis et
protecteur!. Qnciqne temps après, U fut nommé
professeor de beDes-lettrcs an collège de la Sa-
péence, à Rome. Ses leçons eurent beaucoup d'é-
clat, et an raconte ([ue, le jour où il commença ï
esplîqner le discours de Cicéron pour Horcellus,
U arait vingt-cinq cardinaux pour auditeurs. D Ibt
nn des membres les phiB dislingaés de l'Académie
dn Vatican, huUtoée par le cardioal Borromée.
Bintdt il quitta ta cnlture des belles-lettres pour
se liTTer tout entier à l'étude de la phûosopiiie et
de la théologie. Ordonné prêtre en I5G7 , il fut
nommé, peu de temps après, secrétaire du sacré
collège^ les papes Grégoire xm et Sixte-Quint
lui confièrent plusieurs missions, dont il s'ac-
qnitb avec succès. Enfin Clément VIll le fit
cbanoiue de la Insilique du Vatican, et ensuite
cardinal le 3 mars IM8. Ses ounages imprimes
«ont; d-eW EducazionecrUtianade' Figliaoli
Jlfrrl frè; Vérone, ISMiin-i', réimprimés! Cré-
mone et ensnile i Naples; — Orationa Irede-
dm/publiées pour la première rois aprÈs sa mort,
Borne, ISIO, in-l", par Joseph Ca.«tiglione. La
YietCAnloniano est jointe h ce dernier ouvrage.
■ AMTONIH
mira, «dit. ie lût, v. IM. — Glngliriif, iliiii b Slogrtt-
AHTOKLUCH (Jean), dominicain de Ki-
mégue, né dans la première moitié du seizième
uècle, mort en 1S88. On a de lui plusieurs édi-
lioDs estimées des Pires de l'Eglise, dont voici
les prindDales : Liber Grtçorii, «pMc. JVyuenl,
<U CreatUme /lomijtis ; Suppleraenium Hexae-
meri Sasiiii Magni, inlirrprete Oiongilo So-
mano exiçuo, nunc primum typù exattum;
Cologne, 1537, in.^ol. ; — Paalini Nolani qtiot'
quoi exilant Opéra omnia, H. Grxvit ttviUo
retlttula et iUustrala; Colite, ]6fiO, Ib-S*;
— Epùlotarum D. Hieronymi Decnt I, ab
HenrieoGramio priorequondamtuoreeâwta
et illuttratai Anvers, 1568, in-8*.
nutihFlm. BibUalh. Cabm., p. IIL
*aKTOIII*9SO, peintre italien, vivait an con.-
menconeut du seiziiroe siècle, n fît plusieurs
tableaux estimés pour le cardinal Carafla.
Viuri, fut M IHlIori.
asTORiDU (/eoR Fan (fer Gom), poète hol-
landais, uéi Goès en Zélsnde le 3 mai 1G47,
mort ta 1654. Ses poésies se distinguent par
leur verre et leur hardiesse ; on y remaripie
Traset oa la Chine envahie, et Yitroom, poente
où fl chante la rivière d'y, sur laquelle la ville
d'Amsterdam est bltie. Le recued de ses ou-
vrages a été publié à Amsterdam eu 1714, in-i".
Tpej, Hùtoin de la lanyut hoilandaiM. ^ Gty*-
kttl, BtoçraplHKli-aaOlolottêcli WoordnAiwt.
AATOKiOBS inKDKHDS (Btnri), plus
«HUlu sous te nom de Bettricv* Axloniu* pou
der lAnden , savant hollandais, né à Haerden ,
près d'Amsterdam, oi l&4e,mort ai 1004. Ona
de lui : Syifnna rA<ojo$ix;FTuieiiern, 1613,
in~4°; — Initia AcadenAx Franekerentit ; ib.,
1613, ta-4*. La préboe du Systema Theoiogix
contient des renseignements intéressants sur
l'histoire de la réhirmation dans lea Pays-Bas.
ARTORiniu { /eo» ) txm der lÀnden. Voy.
LimiRn.
'aMTOHiDBS (/«on ), somommé ilteJbno-
rianus, c'est-ï-dire naUT d'AlcLmar, savant
orientaliste, vivait ao commencement du dix-sep-
tième siècle. On lui doit i EpUlola Pavli ad
Tîlum, arnHce.cvm Jo. Anton. Inlerlineari
versione laliaa ad verfrum; Antverpise, 1011,
in-4°.
AHTOKiDKs (ThCodoTt), Ihéolopen hollan-
daia, vivait dans la première moitié du dix-Lui-
lîême siècle. On Ini doit des commenlaires ( en
hollandais) sur les Ëpltres de liaint Jacques,
saint Pierre e( saint Jude, et sur le Livre de Job.
\ii\tb, albliolh. tAtolog.. L IV, p, ^ts rt Mili.
ANTONILES ( Joseph ). Voy. AriTOLinez.
A.iTani» (Antonlnus, AvTU)viv«), nmi
donné inr les médailles à six Césars on empe-
848
ANTONÏN
841
reurs romains : Antonin le Pieux (Voy. Tir-
ticle ci-dessous), Marc-Aurèle, L. Commode,
Caracalla, Diadumeniamu, et Élagabal, Ras-
che, dans son Lexicon Rei nummarUe, a In-
diqué les règles propres à distinguer entre elles
les médailles de ces empereurs. Liicius Vents
et Geta sont aussi mentionnés (CapHolin, Ma-
crin) comme ayant porté le nom â^Àntonin;
mais oii ne le trouve pas sur leurs hiédalilcs.
AifTOKiN LE PlBiTX, empereur romain, né
à Lanuvium (CÎTità-Lavinia) le 19 septeinbre
de i'an de J.-C. SC, mort à Lorium (Castel-
di-Guido) le 7 mars 161. Void, dans la série
des empereurs romains, un prince sous le règne
duquel les arts et les lettres brillèrent d'un der-
nier éclat; qui fut aimé, qui méritait de Tètre à
ce point de donner son nom à son siècle; qui
laissa une mémoire si vénérée , que ses succes-
seurs ne crurent pouvoir mieux assurer leurs
droits qu'en se faisant appeler Antonins comme
lui; et, par une inconcevable fatalité, l'histoire
est presque muette sur son compte. Tibère,
Néron avaient trouvé un Tacite pour stigmatiser
leurs vices; et le vertueux Antonin ne nous est
connu que par quelques pages de Jules Capi-
tolin , chroniqueur incomplet , sans talents et
sans critique. Faudrail-il dire des souverains ce
qu'on a dit des peuples : Heureux les princes
qui n'ont pas d'histoire? Un véritable historien
cependant, Dion Cassius, qui naquit peut-être
vers la On du règne d 'Antonin , en avait enre-
gistré les actes ; et non-seulement son récit est
penlu |>our nous , mais il l'était déjà du temps
de Xiphilin, Son abréviateur ; de telle sorte que
parvenu là, dans son œuvre qui supplée pour
BOUS les nombreuses et regrettables lacunes de
Dion, il est o]}\\^ de garder le silence. C'est
donc à l'aide des monuments, des médailles
et surtout des inscriptions, cette mine si riclie
de documents relatif^ à l'histoire de l'empire ro-
main , qu'il nous faut rechercher les faits, et les
distribuer selon Tordre chronologique auquel ils
appartiennent.
Titus Auréliùs t^ilvius Boionins Arrius An-
tomn , fils d'Aurélius Fulvius, personnage con-
sulaire et d'Arria Fadilla, naquit, le 13 des
calendes d'octobre de Tan de Rome 839 ( 19 sep-
tembre 86 de notre ère), dans une villa que pos-
sédait sa famille près du temple de Junon Sos-
pita à Lanuvium , sous le deuxième consulat de
Domitien, qui avait alors Dolabella pour collège.
Titus Auréliùs Fulvius, son grand-père, origi-
naire de Ntmes, et qui avait exercé deux fois le
consulat, avait été préfet de Rome. Quant à sa
mère Arria Fadilla, elle était fille de Boionia
Procilla et d' Arrius Antoninus, homme aussi in-
tègre que modeste, qui avait exercé les grandes
dtarges de l'État , et qui , ami de Nerva , l'avait
plaint sincèrement , lorsqu'il parvint au tr^ne ,
d'avoir à supporter le faix de la souveraine
puissance. C'est à lui que Pline a adressé des
lettres parvenues jusqu'à nous, lettres par les- ^
quelles fl le fôlldte de s'être montré à la foii,
dans le gouvernement d'Asie dont H était charge,
magistrat éminent et littérateur habile dus crUe
langue grecqaequi le rapprodudt pins intiroemett
des populations auxquelles son actkm tnenloi-
sante devait se faire sentir (t). Le jeune Antoniu
ayant perdu de bonne heure son père et son aîeul
paternel , ce fht Arrius Antonfaifis, son rieul ma-
ternel, qui protégea son enfknoe, eCréleTadans se;
propriétés de Lorium (2). A l'époque où Antonio
atteignait l'âge de raison, le despotisme qui avait
si cruellement pesé sur le monde romain, soos le
règne des premiers successeors d'Aoguste, M-
sait place à une ère de justice, ât modéntioB,
de tolérance ; trêve que la Providence aooonlalt
à l'humanité , et qui devait préparer la graide
émanci|)ation du genre humain par lecfaiistia-
nisme. Avec le vieux Nerva et son fils adoptif
Trajan , montèrent sur le trône les vertus stoi-
ques qui y brillèrent pendant près d'un siède;
et Antonin , que son rang appelait à Rome, y
trouva les bons renseignements que son heoreitse
nature devait accnefllir avec l'empresseneit k
plus vif. Il avait en effet, selon Jules Capitota,
l'esprit brillant, des gof^ts modérés, de Uao-
blesse dans les traits dit visage , beaucoup d'a-
ménité dans le caractère, une grande éioquMoe,
une vaste instruction. Sans ambition, sans en-
vie , indulgent pour les autres , sévère pour loi-
même, il se montrait en toute occasion générai
avec mesure et sans ostentation. Ce (ut sortoot
pendant la questure et la préture dont il M suc-
cessivement revêtu, qu'il se fit remarquer par II
libéralité de son caractère et ses manières aT^
nantes. En l'an de Rome 873, il parvînt au ooa-
sulat, dans lequel il eut poor collei^ Catiliiis Se*
venis ; et lorsque l'expiration du temps det ota
à cette magistrature le rendit à la vie privée, I
retourna avec bonheur à la campagne; car i
aimait l'agriculture, dont il favorisait les pragrb
en profitant de ses grands biens poor prêter k sa
intérêt minime, aux cultivateurs, l'argent dont ils
avaient besoin. Cependant Adrien Tenleva bies-
tôt à cette vie modeste qu'il préférait à tonte
antre, et l'admit an nombre des quatre person-
nages consulaires auxquels U confia l'admimi-
tration de l'Italie. Ce Ait pins tard, comme pro-
consul en Asie, qu'il accrut encore sa réputatiofl
de justice et de générosité : il surpassa ém
l'exercice de cette charge, nous dit CapitoliB, U
gloire de son aïeul , demeurée jusqu'à loi saas
rivaje. Deux monuments nous ont oonserréie
souvenir de ce proconsolat : l'on est le témoi-
gnage du Digeste, ou Sont cités quelques édls
promulgués par Antonin, proconsul d*Asie (3);
l'autre est une peinture antique où Antonia est
représenté revêtu de la toge, un rameau de cbéoe
(1) Ptinc le Jrune, Ép., IV, s, 18.
^Si Stntion (le la via Anrelia, dont on vott eneerelo
raines à douze milles de Rome , dod loin da FeM ^
poste appelé matnleaant Caktcl-ill-Guhlo, iur U roitt
dP Clvita-Vecchla.
(8) Ub. XLVIII, Ut. m.
846
ANT(n«lN
k la mafaii dtboiA nr un ohtr lire pat quatre
éléphants ; circonstanoe qu'on a supposé Caire
aUuiion à la gloire qail avait acquise pondant
iOD proooBSuiat d'Orient , puisque nous savons
que oonuna empereur il ne jouit jamais des
liomieure du triouipbe (1). Ca ftirent done des
talenta justifiés par une longue pratique» et une
modestie oompàgne haliitualie du vrai mérite, qui
attiràrott la regard perçant d*Adrien, et flsireni
aon ciMii au? l'horama qui aeul peut-être, parmi
ks sénateurs» ne prétendait pas à Tempire. Ausaii
loraqn'aprèa la mort d'i£lius Oésari Adrien eut
prodamé son nouvel héritier devant le sénat, il
lûottta» selan oe que noua apprend Dion i « Lanar*
ture m'avait refusé un fils ) j 'ai dû m'en cboisir on
qui fût à la Idia nohia » dont , cléBMnt , sage ) qui
réunit, en.un mot, les qualitéa de l'âme et de l'as*
prit. Vous n'auras h ornindre de lui ni remporta*
vent dd la jeunesse^ ni la lenteur d'une maturité
trop grande. Dès son enfanaa en lui a inapiré la
respeot pour les loin, et las ehargBS qu'A a exan-
eéesilaau les remplir d'une manière digne data
noble raee dont il dasosnd. A oea traits vous n-
oonnaissea Aufèla Aatonin. £n lui imposant
l'empire, je ne le consulte pas; je ne oonsnlte
que l'intérêt de l'État II acoeptera par dévoue-
ment la mission que sa modestie aurait ra*
Aiaée (2). »
C'est en l'an de Rome «91 (de i.-O. 13a), le
26 février, qu'Antonin ûit adopté par Adrien ,
recevant à la fois le titre de César, la puia-
sance proconsulaire et la puissance tribuni**
tienna. prit dèa ce moment les noms d'^*
lUu Badrianuê Antoninu»^ qu'il porte le plus
souvent sur les monnaies et Usa inscriptions. Agé
de dnquante-deux ans, il était marié depuis
plusieurs années à Annia Galerie Faustina, dont
il avait eu deui fiis morts avant son adop-
tion (3), et deux filles, dont l'une (Aurélia FadiUa)
n'existait déjà plus toraqull fut nommé procon*
snl en Asie, et dont l'autre (Annia Faustina, dite
Junior) épousa plus tard Marc-Aurèle. L'adop-
tion de ce dernier et de Ludus Yerus , fils d'ifi-
Ims César, ftit la condition du choix d'Adrien ,
auquel revient ainsi l'honneur d'avoir assuré
pendant un demi-siède le repos de l'humanité.
L'avènement d'Antonin au rang de César f\it cé-
lébré, selon l'usage, ]jar de grandes largesses
qu'il fit aux soldats et au peuple, largesses pri*
^es sur son propre patrimoine; et comme Faus-
tine, sa femme, blâmait cette prodigalité t « ta-
chez, lui répondit-il, que depuis que nous sommes
destinés à l'empire , nos biens ne sont plus à
nous. » Or, non-seulement il se dépouilla abisi
(1) roy. MM. Borghesl et hr^wi, Adriano ed Ântonino
Pio sopra tema trUmfaU ; Ann. deU IsUL d'Atcktol.,
ISSS, p. MO.
(t) Dion Catsias, L tXIX, f M.
(S) f^oy, le mémoire de M. de Boze, oA U cherche à
prouver qne H. Oalerlu« ADtonInùs, flb d'Antonin, tItsU
^core quand son père parvint à l'empire ( Mémoirei de
V Académie det iaiMcripUotu , t. XV , p. M8 et suit.};
et Rckhel, qui combat cette opinion, D. If. F,y t. Vfl,
D. 48.
en fivenr dn peupla romain de ses imiuensea lé*-
chesaea, mais il refusa le présent appelé aurMm
oaroiiafHMi que lui offirait lltalie, et remit aux
provinces U moitié de ce tribut volontaire. C'est
à cette conduite généreuse que semble so rap-
porter une série de médailles romaines sur les-
quelles on Ut dea noms de province; médailles
qui portent presque toutes la date du deuxième
consulat d'Antonin, et ne peuvent par conséquent
avoir trait qu'à l'année qui suivit son adoption
(de J.-C. 139), puisque dès l'année suivante 140
il prenait pour la troisième fois le titre de ounaul.
En effet, leurs types, quoique diiTérant quelque
peu, ont cela de oommim que lea figures qui
personnifient les provinces portent les imes des
couronnes , les autres des vases ou corbeilles
propres à contenir des présents. On 3n peut con-
clura avec grande probabilité que les provinces
reconnaissantes avaient voulu exprimer ainsi
letur gretitiMla, et perpétuer la souvenir du
bieniUt (1).
A U mort d'Adrien ( 10 juill^ 138 ), Antonhi,
qui pendant les quatre mois écoulés depuis son
adoption s'était montré fils soumis et iévoué, de-
vint maître de l'empire, et reçut dn sénat le sur-
nom de PUuM, auquel les historiens donnent un
des sens dilTérents qu'a le mot pius en latin,
selon l'origme qu'ils attribuent au nouveau titre
acclamé par les sénateurs : « Les Romains lui
donnèrent le surnom de IHeux, dit Psusanias,
parce qu'il montra toujours la plus grande piété
envers les dieux ; mais il mériterait bien, à mon
avis, celui de Père du genre ftunwiH, qu'on avait
donné à Cyrus (2). » — « 11 fut surnommé Pius
par le sénat, dit à son tour Capitolin, soit parce
qu'un jour, en présence de cette assemblée, il
soutint les pas de sou beau-père alTaibii par l'ége,
soit parce qu'Adrien ayant voulu se donner la
mort, il sut à force de soins l'empêcher d'ac-
complir cctti^ funeste résolution, soit parce qu'a-
près la mort de ce prince il lui Ht rendre les
honneurs divins qu'on lui refusait unanimement;
soit enfin (et c'est le ce qu'il y a de plus pro-
bable ) à cause de son immense bonté , et du
bonlieur sans mélange dont on jouit sous son
règne (3). » — Ce règne, en etfet, commençait sous
les plus heureux auspices. Une amnistie générale
avait atteint les condamnés politiques; et si ceux
qu'Adrien avait frappés dans sa colère souvent
injuste étaient préservés du supplice, les der-
nières volontés du défimt empereur étaient fidè-
lement observées dans tout ce qu'elles avaient
de grand et de généreux. Les travaux publics
qu'il avait ordonnés étaient continués avec suite,
et promptement achevés. Les hommes qu'il
avait choisis pour Ueutenants étaient maintenus
dans leturs charges : a Antonin parvenu à l'em-
(l) Lei proTincet alnut reprCsentém sont l'Afrique ,
réfrypte , la Capfiadoce, la Dacle, l'Espagne, U Mauri-
tanie, la PtiCntcle. la SIcUe, U Syrie, f^op, Eekhel
D. A.r.,t. Vil. p. leliul?.
(1) A-cadie , ch. xlvu.
(I) rua d^AtU^ I u.
847
AÎÎTONIN
348
pire, dit Jnles CapitoUn, ne donna de saocesseur
à aucun de ceux qni aTaient été promus par
Adrien (1). » Non-seulement le nouveau souve-
rain rendait ainsi justice à la perspicacité qui M
Tune des qualités les plus remarquables de son
prédécesseur, mais il reconnaissait ce principe
de tout bon gouvernement , que Tintérét public
trouve sa véritable garantie dans la stabilité (2).
Une inscription nouvellement découverte en Al-
gérie (3) confirme, par un exemple remarquable,
l'assertion de Capitolin. Nous y voyons que Pu-
blius Pactuméius Clémens, légat en Cilicie à la
fin du règne d'Adrien, revint à Rome vers le
commencement du rè^e d'Antonin, pour y
exercer le consulat qu'il avait mérité par ses
services, et retourna ensuite dans la même pro-
vince pour l'administrer de nouveau à l'expira-
tion de sa charge, bien que l'usage et la hiérar-
chie voulussent qu'il fàt envoyé dans une autre
contrée, c'est-à-dire dans une province procon-
sulaire. L'empereur préféra, dans ce cas, élever
la Cilicie au rang des régions qui devaient avoir
à leur tête un ancien consul , plutôt que de ne
pas faire profiter le pays de l'expérience déjà
acquise par l'homme qui en avait étudié les res-
sources et les besoins. H est digne d'obser-
vation que cette persévérance à conserver aux
provinces les mêmes gouverneurs se fasse re-
marquer chez deux princes du caractère le plus
opposé. Tibère ne changeait point les adminis-
trateurs qu'il avait placés à la tète d'un pays, et
fermait les yeux sur les malversations qu'ils pou-
vaient commettre, jugeant que mieux valait aban-
donner une province aux exactions d'un homme
déjà gorgé de richesses, plutôt que de la livrer à
l'avidité d'un nouveau gouverneur qui eût sa for-
tune à faire (4) . Ainsi le meilleur et le pins cruel des
empereurs romains arrivaient au même but, l'un
par estime pour les hommes qu'il avait su choi-
sir, l'autre par mépris pour l'humanité. Une autre
inscription , datée du second consulat d'Antonin
( an de J.-C. 139 ), vient encore prouver avec
quelle fidélité ce prince cherchait à répondre
aux iiitentions qu'avait pu manifester son père
adoptif : c'est un rescrit adressé à Sextilius Acu-
tianus, qui réclamait l'exécution d'une sentence
prononcée par Adrien : « Si cette sentence, ré-
pondit l'empereur, a été prononcée, ou si mon
père a fait connaître, de quelque manière que
ce soit, quelle était son intention à ce sujet,
(1) FUa d'jént,, f T.
(1) GaTlQs Maxinra» fut préfet» du préton-e pendant
TlDRt an», tous le régne d'Antonin, qui, d'aprt's Capitolin,
ne donna Jamais de successeur ) un bon Ju^e à moins
que ce ne fût sur sa demande, comme il arrl?a pour
OrphlttM, préfet de Rome.
(I) J'en dois b connaissance à l'obligeance de M. Léon
Renier.
(4) Il citait à ce propos Fapolofnie d'uu vieux renard
tombé dans an fossé , où il est assailli par des myriadeii
d'mtectea qui le déTorerft. Un pas^nt l'exhorte à les
secouer :« Je m'en ff«r(Ir»r;i'iH bien, réi'Otiri I. Mes enne-
mi"; dorraeiA ra«s..s'rs d»' \:\(>n sno}: ; d'autres Tiendraient
qui me lerplcnl f'.f tioiivj'l'es blessures. »»
que cette intention soit ponctodlement exéon-
tée (I) ! »
Le culte qu'Antontn rendait à la mémoire de
son père adoptif lui fit combattre l'opinion una-
nime du sénat, qui voulait flétrir cette mémoire
en refusant à Adrien les honneurs de l'apothéose :
« Si vous annulez ainsi, par une 'soodamnatiaQ
publique, les actes de mon prédécesseur, lev
dit Antonio, mon adoption devient illégitime; je
ne puis plus vous commander. » Toute opposi-
tion cessa devant l'énergie de ces paroles < pou
encore, ajoute Dion, devant la crainte qu'inspi-
rait l'armée. Adrien fût admis parmi les dieox;
il eut un temple, un collège de prêtres. Antonio
lui fit rendre les plus grands honneurs, lui con-
sacra un bouclier magnifique, continua d'obéir
à sa pensée, et conserva à la tête des diverses
branches de l'administration les bommes qu'il
y avait plaoés. Aussi les provinces, sous m
gouvernement stable, sous un prince libéral
qui continuait les graiids travaox de son prédé-
cesseur sans leur imposer les charges de ses
continuels voyages, furent-elles plus florissantes
que jamais. Il s'était dit rendre un compte
exact de leurs impositions comme de lears re-
venus, n y entretint à ses fîrais des écoles d'é-
loquence et de philosophie, dépenses auxquelles
fl trouvait le moyen de suffire par le soin qu'A
avait eu de retrancher à des ftivoris ou des poètes
de cour les pensions qui n'étaient pas méritées
par des services réels. Sa vie d'ailleurs était
aussi simple que possible : il voulait que sa
maison fût tenue avec une aisance sans faste et
une économie sans avarice. Ses propres esclaves,
chasseurs, oiseleurs ou pêcheurs, pourvoyaient
aux besoins de sa table. H avait foit vendre
ceux des biens de la couronne dont la conser-
vation lui paraissait onéreuse, et selon la saisoo
de l'année il habitait quelques-unes de ses ter-
res : celles qu'il avait dans la Campanie for-
maient la limite de ses plus longs voyages.
« Quelque économe que puisse être un sovTe-
rain, disait-il, la suite nombreuse qu'il entraîne
après lui devient ime charge pesante pour les
provinces qu'il visite (2). » C'était la Campanie
qu'Antonin avait administrée lorfkpie Adrien, an-
térieurement à son adoption, l'avait nommé l'un
des quatre consulaires chargés du gouvernement
de l'Italie ; et nous voyons, par plusieurs passages
de la correspondance récemment retrouvée de
Fronton avec Marc-Aurèle alors César, que, de-
puis son avènement à Tcmpire, il avait conserré
l'habitude de résider souvent dans cette belle
province. Tantôt c'est le jeune Marc-Aurèle qui
écrit à Fronton : « Le climat de Naples, toujours
(1)«Imp. CaesarT. /Elins Hadrianua Antoninu<i MuitSex-
tino AcuUano. Sentenliam dlrt patris mel ( vf 1 ) si qoid
pro senlcntla dixit desoribcre Ubl permitto ResrrtpoL
RecoRn. UMdr?iorMmafl. Art. VI Idus Aprtl. Borax
(.«s Antoiriu» Il cl ITiPsenle II. Cos. » Spon, MUrelL,
p. S5S ; et Bœckli, Corp. Inscr. Grsecar,^ pars XIV, insa.
l^ytûr, sfrt. I\ , Sm>rna.
(J) J. CapUoUn, f ir d'Jnt., l rv
849
ANTONIN
850
délidenx, est bien Tarîable (1). » Tantôt Fhmton
hri annonce son désir d*aUer le rejoindre : « Quand
j'aurai quitté le consulat, lui dit-il , je monterai
en Toiture et je Tolerai vers vous ; car toutes mes
joies sont à Naples (2). » Une autre fois, Marc- Au-
rèle rend compte d'un détour qu'il a fait pour
aller yisiter Anagni , non loin de la Toie Latine,
qui conduisait de Rome en Campanie par Féren-
tiniim (3) ; puis, dans une autre occasion, il in-
vite Fronton à venir l'attendre à Gaëte (4). Les
inscriptions nous fournissent aussi la preuve
que, dès le commencement de son règne, Antonin
usait de la puissance souveraine pour doter 11-
talie méridionale de monuments importants on
d'institutions utiles. C'est le môle dePouzioles,
qne les tempêtes avaient détruit en partie, et
qu'il fait relever (5); puis des combats d'athlètes
qu'il établit dans la même ville (6). C'est l'am-
phithéAtre de Capoue, qu'il orne de colonnes et
de statues (7) ; un pont écroulé, qu'A reconstruit
sur le Lyris (8) ; un aqueduc, quîl établit à Scy-
laceom (9). Jules Capitolin nous parle, à son
tour, dn phare de Caiète, du port de Terradne.
C'est amsi qu'AntonIn employait ses biens
immenses y dont il avait abandonné la possession
à sa fine Fanstine, ne s'en réservant que les
revenus. Cette fille unique, il la maria à son fils
adoptif Bfaro-Aurèle, pour l'éducation duquel
II ne négligeait aucuns soins. Hérode-Atticus
était son maître de littérature grecque; Fronton,
ioo professeur d'éloquence latine. Pour l'initier
à l'étude de la philosophie, Antonin avait fait ve-
nir de Chalcis ApoOonius , et le manda au palais
dès qnll apprit son arrivée. Le vaniteux phi-
losophe répondit à l'envoyé de l'empereur que
œ n'était pas au maître d'aller trouver le dis-
ciple, mais au disciple à venir trouver le maître.
£n apprenant cette impertinence, Antonin se
contenta de dire en riant : « Il a été plus facile à
Apollonius de venir de Chalcis à Rome, que de
sa maison au Palatin. » Le mariage de Marc-An-
T^ avec Fanstine fut l'occasion de fêtes magni-
fiques. Non-seulement dans les jeux que fit célé-
brer l'empereur on vit paraître des éléphants, des
t^res, des crocodiles, des hippopotames, mais
anssi des animaux qu'on n'avait pas encore
vos figurer dans les ^arènes, et dont personne
avant PUne n'avait parlé chez les Latins : le cro-
cnta et le strepsiceros; ce dernier serait, d'après
Pallas , l'antilope condôma de l'Afrique méridio-
nale^ remarquable par ses cornes à triple cour^
(1) Lettm inédites de Mare-AurèU et lie Fronton,
*». n, lellre 1.
(S) fMd., Ut. II , lettre IS.
(8) /6M.,liT. IV, lettre 4.
(♦) Ibid., Hv. V, lettre B.
(5) MofDinsen , imcriptionei reçni Neapolitant lati-
Ue, SMO. L'Inscription est de Tan de J.-C. 188.
(6) MomniBen , 104. L'Inscription trooTée à Amalfl est
k Fan de J.-C. 14S.
(7) Monmsen , 8B9S.
(S) Moiuinsen, 615t. Inscription troaTée près de Ce-
trano: elle est de l'an de J.-c. 141.
<9} Donatl, II, p. 849, 8; Monmsen, 68, de l*aa de J.- C. 143.
bure. Dans le enocnta plusieurs naturalistes (et
M. Cuvier est du nombre ) ont cm reconnaître
l'hyène grise t&dietée de noir, qu'au Cap on ap*
pelle loup-tigre.
Peu de temps après ce mariage , et dès It
troisième annéis de son règne, Antonin avait
perdu sa femme Fanstine, qui mourût à l'Age de
trente-six ans, ainsi que nous l'apprend une an-
cienne inscription (1). Sa conduite légère et la
fiunlité de ses mœurs avaient causé souvent de
vifs chagrins à l'empereur, chagrins quH cachait
avec le plus grand soin sous l'apparence d'ime
tendre affection : nous pouvons en juger par ce
passage dHine lettre d'Antonin à Fionton : « Dani
cette partie de ton discours que tu as consacrée
h la mémoire de Fanstine, J'ai vu encore plus de
vérité qoe d'éloquence. Oui, j'en jure par les
dieux, j'ahnerais mieux vivre avec elle en aril,
qne sans die dans le palais des empereur» (2). »
Ce fut dans la même intention qu'il fit placer
Fftustine dans cet Olympe élevé aux Augustes
par l'adulation des Romains, et qu'il lui décerna
des jeux dans le drqne, un temple, des prêtresses,
des statues d'or ou d'argent. Ce qu'A accordait
à la bienséance, Antonin voulut aussi le faire
tourner an profit des classes souflirantes. n ins-
titua en l'honneur de Fanstine un fonds destinée
élever de jeunes filles , blenfltit d<mt une-mé-
daille nous a conservé le souvenir. On y voit
d'un côté la tête de Fanstine ; au revers , Tem-
perenr assis sur une estrade, et accueillant de
jeunes ^ants qui s'avancent vers lui : on Ut^-k
l'exergue, pdella FAUsnifiÀiffi (3). Antonin se
plaisait d'ailleurs à donner cette direction à ses
intentions charitables; et nous en avons des
preuves dans tout le cours de son règne. Sart*
( De antiqua dvitate Cupra Montana) nous a
conservé lue inscription où de jeunes enfants
des deux sexes rendent grftces à l'empereur
Antonin des soins qu'il a pris d'eux (4) : elle
est datée de la douzième puissance tribnnitienne
de l'empereur, c'est-à-dire de l'an de J.-C. 149.
Dès l'année suivante, un autre monument dn
même genre consijate la reconnaissance des en-
fants de la ville d'Urbino pour un bienfait sem-
blable (5); enfin, des médaflles firappées à la An du
règne, en 151 , en 160 , en 161 , attestent le retoir
des mêmes libéralités (6). Nous insistons sur
cette institution philanthropique, l'iule des plusre-
marquaUes de l'empire. La lé^slation romaine,
conforme sous la réptiblique à la rudesse des
mœurs, en admettant la puissance patemefle sans
contrêle avait consacré le droit des parents
(1) MeinoriK dlTC PansUnc Ang. Plcq. clarlstimae reUeta
matre Infelictaslma. tIx ann. XXXVI mena. III, dteb. XI.
( Groter. 881, 8 : OrelU, 880. )
(l> LIT. i. lettre.
(8) Eckhel,D. N, F.^ t. Vil, p. 40.
(4) Poert et Pucllc AUmenUril Cnprenses MontaDl
Antonlno Plo. trtb. pot. Xll. Imp. II. cos. IllI. Foy. aosal
Donat, p 884, 1; et Henzen, de Tabula alimentaria Ba-
bianorum , p. 19.
(5) Murât., p. 838: 3.
(6) Eckbel, t. VU, p. tl; 40.
ut
AWTOWÏW
d'eipotier leon enlmts mniTeaii-nés, si la miaère
ne leur permettait pas de les élerer. Plusieiirs
pat saines de Plante, deTérenco, de Pline, ne nous
en offrent que trop d'exemples. Auguste, Youlant
remédier à la dépopulation de lltalie, avait déjà
offert une prime d'encouragement aux pères de
fhmille, en accordant des droits ou des secours à
ceux qui avaient élevé une nombreuse descen-
dance; mais ce ftirent Nerva et Tn^an, ainsi que
leurs successeurs Adrien et Antonin, qui, sous
rinfluence de cette philosophie stoïcienne dont le
christianisme, par un travail secret, épurait déjà
les maximes, inspirèrent aux plébéiens, en fon-
dant l'institution permanente des pueri alimen-
tarii, la résolution d'élever désormais tous leurs
enfants , puisque cette institution leur donnait ;
la ceititude d'un seooui^ durable, qui ne dépen-
dait plus d'un caprice du prince.
Occupé à gouverner ses stûets avec un soin
aussi vigilant) nous dit Jules Capitolin , que si
eux et leurs biens lui eussent appartenu , An-
tonin n'avait nul projet de conquête. Cependant
personne n'eut autant d'ascendant, ajoute le
même chroniqueur, sur les nations étrangères,
qui terminaient à sa voix les différends qu'elles
avaient entre elles, et recevaient des rois de sa
main. Pharasmane, roi des Ibères, vint le trouver
à Rome comme fl était venu y trouver Adrioi,
et lui fit encore plus de présents ou de ca-
resses. L'Hircanio, la Bactriane, les Indes, lui
envoyèrent des ambassadeurs. Pris pour juge des
prétentions qui s'élevaient entre Rliimétalce,
prince du Bosphore cimmérien et son tuteur, il
fit riemooter lé premier sur le trône dont son ri-
val l'avait forcé de descendre. Les Lades, peuple
de la Colchide , reçurent également de sa main
un roi nommé Pacorus. Une de ses lettres avait
suffi pour arrêter les Parthes, prêts à envahir
l'Arménie ; et, d'après un simple vœu qu'il avait
exprimé, le prince d'Édesse, nommé Abgare, avait
quitté l'Orient. Enfin, deux médailles, l'une re-
présentant l'empereur posant la tiare sur la tête
du roi d'Arménie, avec l'exergue rex armenus
DATvs, l'autre nous offrant la figure d'Antonin
donnant au roi des Quades la main droite , avec
l'exergue rex qvaois dâtvs, nous apprennent, à
défaut du témoignage des liistoriens, qu'aux
deux extrémités de l'empire, les Quades et les
Arméniens avaient dû accepter de la volonté im-
périale le prince qui allait régner sur eux (1).
Ce sont ces conquêtes pacifiques qui lui valu-
rent sans doute le Utttdeaubjugatororbis terra-
rum, que nous lisons dans une inscription faite
en s<m honneur (2). Cependant il eut à réprimer
quelques tentatives de révolte dans des pro-
vinces qui semblaient soumises, en Afrique,
par exemple, en Bretagne, en Germanie, en
Dacie, en Palestine : « Les Maures, dit briève-
ment Capitolin , furent réduits à demander la
(1) F.ckhel, D. N. f ., t. Vif, p. 15.
(t) InscripUoD truuréc à Mlrabelia. Voy. LtipiUt, Ittr
f^enusinum, p. 108.
paix (1). 1» Pausanias ait plia exfiàidilt» : c Aili-
nin, nous dit4, n'engagea jamais de aos prapR
mouvement les Romains dans ancmie gDsre;
mais l'empire fut attaqué par lea Maarea, peopbde
la phis considérable des Libyeas iodépiendaDts.
Antonin les ayaot chassés de tout le pays «oanà
aux Romains, les repoussa «m extrémités de
la Libye, vers la chaîne da mont Atlas etki
peuples qui y habitent {%). » Ce paaaags, tollt^
fois, ne saurait nous éclairer sur Vépoqa/t à b-
quelle eut lien cette guerre d*Alnqoe : une iai-
cription récemment déooureite dans la prorince
de Constantine, et encore inédite, aembleriit pos-
voir fournir sur ce point quelque hunièie. Elle
est relative à la oonstmction d'une route ttillée
dans les montagnes de l'Anrès par lea vexillaiRf
de la livième légion» sous la direction de Pfm-
tina Meesalinua, légat d'Auguste, proprétsur,
lorsque Antonin était consul pour la quiiriène
fois et Marc^Aurèle pour la seoûude. Cette date
consulaire se rapporte à l'an de J.-O. 146 : «
lea inscriptions de l'Afirique romaîne, dont aon
possédons maintenant un grand nombre » griee
au lèle éclairé du savant chargé denùèreoMil de
les recueillir (3) , nous apprennent que la troi-
sième légion avait été jusqu'alora préposée sak
à la garde du pays (4). L'apparition d'one Ugioa
nouvelle, ordinairement cantonnée ea Syrie,
pourrait se justifier par la révolte des Maiivs;
puis, cette révolte une fois apaisée, on aonil
profité du concours de ces forces snppUn»
taires pour tracer dans la montagne une roati
militaire qui rendit désormais plus difficile touli
tentative d'insurrection. Dès lors il faudrait s^
poser que l'expédition d'Afrique, dont nous ftf-
lent si brièvement les historiens , eot iiea toi
l'an de J.-C^ 144 , pendant la septième aaiiée
du règne d'Antonin , sous la conduite de ■■ lé-
gat Prastina Messalinus. Cependant la
matique nous offre un monument d'i
haute valeur qui parait reporter le trinophi
des armes romaines en Afrique anx denière
années du règne d'Antonin : c*est un voéàA-
Ion portant d'un côté la tête de ce prhK», m
nom , et la date de sa vingt-troisième puissHBi
tribonitienne.(de J.-C. lao). Au raven, 1^
pereur, revêtu du paludaipentum on hiMl de
guerre , une lance à la main , regarde à ses pfedi
une figure symbolique de l'Afrique, qui, pfl***
temée , lui tend la main droite : derrière , sk
Victoire élevant un trophée. Bnonarottf clEckM
ont rapporté ce médaillon à la défaite deslfeo-
res; et Ttiabitude où l'on était da frapper d»'
0) J. Caplt., f^ita Aniom,, f t.
<S) PauMnias, Arcadie^ ch. 4S.
(S) M. \jtoti Renier, * l'obUgeanee dn^oel Je éotaaceB-
monlcaUoD de l'insortptloD de PnuiUaa MenaK^ak
(4) m Jiiiqu'icl, diMit en 184? M. LetronM,M t'Pi*
trooTé en Algi^iie d^tnscripUoD où soit cttée, coose 1
résidant, une autre léf^ton que la trolMèroe. Les aatetfi
et les monumcnU épf|;raphlqucfi sont d a<'conf petf^' |
blir qu'il n'y a e\\ dans la Nunildie qa'une seule Ufto*-*
Journal dès savant* , octobre 1S47.
858
autonin
854
les drconstances importuitM des médafiles de
[grands modules quideyaient rappeler les Mts g|o-
neux pour Tempire, scsiMe jnstûler le«^ oplnioa.
Peut-être TAfrique, etplorée par nos Bdvants, of-
flrim-t-eUe bientôt ifoelque inscription où la ques-
tion se troiiTera résolue par un témoignage mollis
Vogue qne ceux (|ue nous Tenons de elter.
Quant à Texpédition de Bretagne, elle est éga-
lement relatée par Capitolin et ^Pansanias^ qui
nous laissent aussi tous deux dans Hncertitude
sur Tépo^ue où elle eut lieu : « Soua Antonio,
dit Capitc^nn , LoIIius Urbicus Tainquit les Bre-
tons, et fit élcTer un second mur reyétu de gâ-
tons après avoir i^pDussé œs barbares. » t>*a-
près Pausanlas, c'était la nation des Bri^antp,
peuple delà grande Césarienne, qui aTaHrait'
irruption dans le pays appelé par Pansanias Ge-
Dui^ja, que Cafnbaen Identifie avec le mot GitH-
nedhf en latin GWinetbIa, c'est-à-dire Galles
du Nord. Une Inscription trouvée sur les fron-
tières de l'Angleterre et db l'Ecosse , et conser-
▼ée maintenant dans la bibUotbèqo9 de l'uai-
Tersité à Edimbourg (1) , nous donne l'époque de
la guerre de Bretagne, en constatalit qu'une partie
de la. grande muraille élevée^ à ïà suite de cette
expédition , au nord de celle qui avait été entre-
prise par Adrien, et reportée entre les grands es-
tuaires de la Clyde et du Forth , Ait construite par
la cohorte première des Lugemes ( peuple de la
Gaule bdgique) (2), lorsque Antonin était consul
pour la troisième fbis. Or ce troisième consulat
hii ftit décerné eu l'an de J.-C. 140, et ce fût en
145 qu'il prit le quatrième : c'est donc dans cet
espace de temps qu'il fiiut placer les événements
de la guerre, et la construction du rempart qui,
reliant les deui mers, fermait désormais l'Angle-
terre aux incurfdons des habitants de l'Ecosse.
D'autre part, tottt porte à croire que ce fût ce
succès des armes romaines, préparé, dit Fron-
ton , par la sagesse du prince donnant ses ins-
tructions du fond de son palais, comme le pUote
asids au gouvernail règle la course du navirê (3),
qui valut à Antonin le titre d'fmperator pour
la seconde fois , titre quil a porté dès l'an 140 ,
peut-être même dès l'an 139; en sorte que ce
fut dans l'une de ces deux années qu'eut lieu
l'expédition militaire, bien que la construction
du rempart ait pu avoir lieu dans les années sui-
vantes, il est, en effet, conforme aux précédents
de l'histoire impériale, de voir l'avènement d'un
nouveau règne signalé par les efforts des peuples
conquis pour recouvrer leur indépendance. Des
détachements de trois légions différentes, la
vingtième, la seconde et la sixième, furent em-
ployés à la construction de la muraflle nouvelle,
comme le prouvent les inscriptions trouvées dans
(f/ Voy. Britannia Romana , pw Bonltj ; Scotland ,
Insc XX^.
(t) ^oif. Pline, HUL iwl., L IV, c. 17} et Taclle, HUt.,
I. V, c. 16-18.
(S) P^oy, le paaégTrtqac adreué par Bnméne ao Cétar
Qoostaot.
les ndnet du travail gigHiteaque caifepris par
les ordres d'Antenln(l).
A part les deux guônres de Bretagne et d'A-
frique ^ sur leaqueUea , à défaut d'historiens, les
monuments noua donnent quelques renseigne-
ments, BOUS ne savons rien de l'ordre chrono-
loglquékdes mouvements qui eurent lieu parmi
les Duces, lea Gemiains, les Alains, les Achéens,
les Égyptiens, les Juifb : partout la rébelion fut
réprimée par les lieutenants de l'empereur. Voilà
tout ce que bous dit Capitolin ()). M. Letronne,
dont la critique historique est ordinairement si
Juste , si éclairée , nous parait attacher trop d'im-
portance au témoignage- de Malala lorsqu'il ad-
met ^ d'après ée géographe, qu'Antomn se -rendit,
vers la fin de son règne, en Egypte, pour-ré-
primer une sédition du peuple , qui avait massa-
cré le préfet du pays ; qu'après avoir vaincu les
rebelles, il embellit Alexandrie de plusieurs édi-
fices, et' se rendit à Antioche, où il fit exécuter
plusieurs grands travaux à ses frais (3). C^te
assertion d'un chroniqueur du Bas-&npire ne
parait. paa pouvoir balancer le térooi^iage for-
mel de CapHoUa, qui dit, amsi que nous l'avons
rappelé au eommencement descet article t Nul-
las expedUicnes ohiU,nisi quod ad agros suos
pro/èetui est ad Campaniam. Les voyages des
empereurs étaient des événements trop impor-
tants dans les provinces pour qu'elles n'en con-
sacrassent pas le souvenir par quelque monu-
ment, et dans la série des médailles d'Antonin
on n'en voit pas figurer une seule qui , comme
pour tant d'autrea princes, constate le départ
ou l'arrivée : advbntvs ou profectio. Il est vrai
qu'Orelli parait attribuer à Antonin le Pieux ,
dans son recudl, une inscription trouvée à Ostic,
et consaprée k Isis en l'honneur de l'heureux
retour d'Antonin et de Faustine; mais c'est de
Marc-Aurèle qu'il s'agit sur ce monument épi-
graphique, puisqu'on y parle des enfants de
l'empereur, et qu'Antonin n'avait qu'une lillo
portant le nom de sa mère, cette même Faus-
tine mentionnée par l'inscription (4). Nous devons
donc croire que TÉgypte, qui saisissait avec tant
d'empressement l'/oœasion de témoigner son dé-
vouement aux empereurs , aurait consigné sur
quelques médailles le voyage d'Antonin , s'il eût
faif^iusi en sa faveur une exception à larègle
qu'il s'r^tait imposée de ne pas quitter l'Italie.
On peut juger de cet empressement par l'exis-
tence de plusieurs médailles frappées dans la
huitième année du règne d'Antonin. Elles re-
présentent, d'un côté, la tète de l'empereur,
de l'autre, les sept planètes, caractérisées par
une tète de divinité et une étoile, et accompa-
gnées d'un des signes du zodiaque, celui avec
ri) Britannia Romana, par Jones Horsley; Scotland,
Irsc. I. II, /f , etc.
(t) Rebellante» contudlt per prffMdea et legatoa. J. Ca-
pll. c. 8, f ita .-/mon.
(•) Recutii des intcriptions de Vttgypte^ 1. 1, p. ISS.
ik) PRO 8ALTTK ET KEDITV IMP. AITTONIIII AVO.
PAVfTllfJI AVG. LTBEEOBTMQUK lORVM. OT^I^ iSW.
855
AirroNm
856
leqnd » sidrant la croyance des anciens, elles se
levèrent successivement h l'horizon lors de la
naissance du monde. M. l'abbé Barthélémy (1)
pense qu'on avait voulu exprimer ainsi le bonheur
qu'Antonin procurait à ses peuples et rappeler
l'âge d'or, d'autant plus que son élévation à l'em-
pire avait concouru, à quelques jours près, avec
la naissance anniversaire du monde, que les
Égyptiens plaçaient au 20 juillet, et avec le retour
d'un nouveau cycle ou nouvelle révolution de
quatorze cent soixante et une années égyptiennes.
Quant à l'époque où ces médailles furent frap-
pées, eUe paraît concorder avec un fait dont
Capitolin, dans sarie de Macrin (2), nous a con-
servé le souvenir. Le proconsul d'Afrique ayant
consulté la déesse Uranie à Carthage, dans les
premiers temps du règne d'Antonin, àbr la durée
de l'empire, elle prononça huit fois le nom d'An-
tonin Auguste ; d'où on avait conclu que ce prince
ne régnerait que huit ans. Il est donc possible
que, pour écarter ce foneste présage, on eût con-
sacré aux astres , dont on implorait ainsi la bé-
nigne influence, cette suite de médailles (3). Nous
pouvons encore emprunter un autre ordre de faits
à la numismatique, faits omis par les historiens.
Nul empereur n'eut plus qu'Antonin, ainsi que
le prouvent les médailles, le désir de réveiller
dans l'esprit du peuple les glorieuses origines
du peuple romain : la fbite d'Enée, son arrivée
en Italie, la fondation d'Albe; Mars s'approchant
de Rhéa endormie; Romulus portant les pre-
mières dépouilles opimes; Horatras Codés; l'ar-
rivée d'EscuIape dans TUe du Tibre, figurent sur
les monnaies frappées sous son règne. Ce prince
comprenait que le culte des souvenirs est essentiel
à la vie des nations, et que l'avenir ne leur appar-
tient qu'à la condition d'avoir la religion du passé.
Sous un règne où les guerres furent si rares,
et n'engagèrent jamais qu'une bien faible par-
tie des forces du pays, les institutions pacifi-
ques, la législation, la jurisprudence devaient
s'enrichir de cette foule d'édits, de rescrits, d'a-
méliorations dans le droit dvîl que nous trouvons,
en effet, cités dans les Pandectes, et qui placent
Antonin au premier rang des législateurs. Aidé
des lumières de Ymidius Vérus , de Salvius Ya-
lens, deVolusius Mœcianus, dlTlpius Marcellus,
de labolenus, fl développa le droit romain dans
le sens de l'équité naturelle, qui, sous l'influence
du christianisme naissant, apprenait enfin aux
hommes qu'As sont fVères. Cest ainsi que, vou-
lant prévenir les persécutions incessantes que
semblait, dans l'ancien droit, autoriser l'escla-
vage, il ordonna par un édit de vendre à de jus-
tes conditions l'esclave réfugié aux autels ou de-
vant les statues de l'empereur, si la cruauté du
maître paraissait excessive (4). Si l'esclave avait
(1) Mém. de VAead. de» imer,, t. XU, p. soi et snir.
(i) Chap. 8.
(8) f oy. encore nxxt ce «njet Eckhel , D. N. f ., numi
dlexandrini, l. IV, p. 70-71.
(4) Fùy, le rescrlt d'Antonin «tté par UIpleo, L. s, D.,
été mis à mort , le maître qui s'était fait oinâ
Justice à lui-même était soumis à la peine de
l'homidde commele meurtrier d'un esclave étran-
ger (1). Enfin, quand la liberté de l'esclave étaK
rattachée à quelque condition encore pendante,
bien que son état ne f&t pas changé en Êiit, TeDi'
pereur décida que dans les châtimeots il serait
traité en homme libre. Cest aux institutioiis
d'Antonin que se rattache le sénaius-ixmsuUe
Tertullien rdatifau droit de succession des mères
sur les biens de leurs enfants : faisant suite à h
loi Julia et Poppsea , il déclarait la mère qui avait
obtenu le Jus liberorum ante à hériter de sa
enfants par intestat, lors même qu'elle n'était pas
consanguine avec eux (2). La quarte Anionine
étaNie en faveur des Adoptés sur les biens des
adoptants , l'extension de la lot Falddia aux h^
ritiers cU> intestat chargés d'acquitter des fidei-
commis, et plusieurs dispositions importantes sar
les legs et donations , sont également datées da
règne de ce prince (3). Des lois somptuaires sor
la dépense à (aire dans les combats de gladiateurs,
des règlements sur les inhumations interdites
dans l'enceinte des vflles, l'établissemisit de
médecins publics à Rome et dans les grands oah
très de population, la grande modération ap-
portée dans l'exercice du droit qu'avait l'État de
faire transporter ses agents dans tout l'emiiire
aux frais des mimicipes, l'abolition de la ooofis-
cation , la recherche sérieuse que Ton faisait des
délateiirs, l'indulgence qui exempta du supplice
plusieurs conspirateurs (4), justifient les krains^
accordées au prince dont tous ses successeurs voi-
laient porter le nom sans avoir le coorage d'imi-
ter ses vertus : « J'ai loué souvent Adrien dais
le sénat, écrit Fronton à Marc-Aurèle : or, je t'a-
vouerai, sans vouloir ofTcnser ta piété filiale, que
le désir de lui plaire et de le rendre favorable i
nos vœux avait plus de part à mes éloges q«
l'afTection. Je le respectais sans l'aimer. AntciiiB,
au contndre, je l'aime comme l'astre du joar,
comme le souffle qui anime la vie. Si je le loue,
son éloge ne doit pas demeurer enfoui dans te
actes du sénat : c'est aux grands jenx du cnqae
I, VI, De bis qol toi... Toy. aoMl VBUtoire de retOexen
dans l'antiquiU, par M. H. WaUon, t. III.
(1) Galas, 0. I, VI.
(1) f^oy. le Digette, Utre XXXVIII, 17. Antoota tooM
encore que le mari qui n'aurait pas été chaste ne pit
accuser sa femme d'adultère, f^ojr. saint AugosUo.
(S) f^oy. Ch. Giraud, HUt.du droKromols, ItS,et
Wenck, IHuert. I, II; Divu» Piu$, sive ad teges vaf
jinUm. PU a comment.; LIps., 1804, 180S, lo-4«.
(4) Un seul citoyen , AtUlIns Tallen . ooopabie d^roir
aspiré è la tyrannie, vit mettre ses biens en vente; être
Alt le sénat qui lui infligea cette peine. L'empemr ne
voulut pan qu'on recherchait ses complices, et II aida fO>
flls dans tontes les orcaslons. Convaincu do ntémeerlac
Princlrn périt, mais par une mort volontaire; et Antonlia
d(^fenflc d'approfondir cette cnnjitrallon. (J. Cap.. ch.ViL)
Vulcatlu!! Oalllcanus nous apprend aussi qu'Avidiui Cit*
stuit. descendant du meurtrier de César, avait essaye das*
sa Jeuncwp le détrôner Antuiiin. (F'ita Av, CVurti.f 1.)^
Antonin, dit oumI J. CapItoUn, condamna quelqnesd'
toTCH!! pour crime de concussions, II rendit leur {ulri-
roolne à leurs enfant^, h la charge de rcsUtacr aui ffC*
vinces ce qui leur avait été extorqué.
857
ANTONIÎÎ
8S8
que je le prononcerai , c^est avec mon &me toute
entière que je Taurai écrit (1). »
L'empereur philosophe qui méritait ce pané-
gyrique, qui ne voulait régner que pour le bon-
heur de ses si^ets , qui répétait souvent le mot
de Sdpion, « Il vaut mieux sauver un citoyen
que détruire mille ennemis, d ne pouvait persé-
cuter cette religion divine qui venait éclairer les
meilleurs esprits et saper en silence le poty-
tiiéisroe, avili par ses excès. Tertulhen dit positi-
vement que l'Église ne fiit pas persécutée par
Tordre d'Antonin (2). Si les anciens édita ocHitre
les chrétiens furent exécutés par quelques gou-
verneurs, l'apologie de saint Justin, qui réclamait
esk termes si dignes la liberté de conscience en
faveur du christianisme naissant (3), itat favora-
blement accueillie par le prince auquel elle s'a-
dressait ; de telle sorte que Sulpice Sévère a pu
dire justement : Antonino Pio imperante, pax
occlesiisfuit (4) . La paix régnait donc dans l'État :
pas d'ennemis au dehors , pas de troubles à l'in-
térieur : de son palais du Palatin ou de ses villas
da Latium et de la Gampanie, Antonin dotait
Rome et les provinces de riches monuments et
dinstitutions utiles. A Rome, c'était le temple
d'Adrien sur le Forum, leGrœoostasisrebAti après
un incendie qui avait consumé trois cent quarante
maisons ; le tombeau d'Adrien achevé ; le Pan-
théon réparé, ainsi que le pont Sublichis (5). A Lit-
vinium, où il était né, à Lorium, où il avait passé
sa jeunesse, c'étaient des temples, des villas dont
on voit encore de nombreux vestiges ; à Antium,
des aqueducs; à Palleotium en Arcadie, d'où
Évandre était venu le premier avec une colonie sur
le mont Palatin, des institutions en l'honneur des
origines de la ^ire romaine; en Lyde, dans la
Carie, à Cos, à Rhodes, plusieurs villes qui avaient
été renversées par des tremblements de terre
étaient entièrement rétablies. Pausanias, qui nous
a conservé le souvenir de ces généreuses entre-
prises (6) , en cite encore d'autres exemples en
Grèce, en lonie , en Syrie, à Carthage. Jusque
dans l'oasis de Thèbes, une inscription nous at-
teste la reconstruction du temple d'Aménébis,
sous le règne d*Antonin (7). Jean Malala, de son
o6té , nous parle de nombreux édifices élevés par
ses ordres à Alexandrie, d'un temple de Jupiter
(1) Uttres de Mare-Auréie tt de FronUm, Ut. II, let-
tre IV.
(t) JtpoUtç. y. Xipblllo dit également qu'Antonio ne
fÉt nullement hostile aux cbrétleM.
CB) Vo^. la belle appréciatton de cette apologie par
M. VlUemaln dans set Mèlangu, t III, p. tt7.
(4) Saer. kUt, II, M.
(I) IVoaa ne coro prenons paR, au nombre des monuments
éteTés à Rome sons le règne d'Antonta , la colonne de
granit qui portait sa statue, parée que, contrairement
A Poplnlon de Vignole (Joannit Fiçnoli de Columna
impêratorii Jntonini PU ditsertatio) ^ nous croyons
qs'dle (ut élevée après sa mort et probablement «nr
l'emplacement du buttmm, c'est-à-dire dn lien où son
sorps avait été brûlé dans le champ de Mars.
(•) jircadiê, cb. XLtu.
(7)11. LttTwne, BêcmeUdtiinierifiWmidêrÉinfpU,
1 1, p. IM et lalT.
à Héliopolis , dn forum de Laodicée , de thermes
à Antioche qui fut en outre entièrement pavée
aux frais de l'empereur, libéralité dont une ins-
cription consacrait la mémoire (i). De nominaux
témoignages épigraidiiqnes, qu*fl serait trop kog
de rapporter, viennent encore ^jouter bien des
noms à cette liste (2).
Ce fut au milieu de ces soins incessants pour la
prospérité de son empfane , qu'après vingt-troisans
de règne Antonin mourut le 7 mars 161 , âgéde
près de soixante-quinze ans, aussi regretté, dit
Capitolin,que s'il eût été enlevé à k fleur de son
âge. Un soir qu'A avait fiiit, en soupant dans sa villa
de Lorium, quelque excès de laitage, fl fht pris de la
fièvre; et sentant, dès le troisième jour, que la ma-
ladie devaitavoir une funeste issue (3), fl fit porter
chez Marc-Aurèle la statue d'or de la Fortune;
qui ne quittait jamais le chevet des empereurs :
puis fl fit appeler ce fils adoptif qu'A avait élevé
pour le bonheur des Romains, et lui donna, en
présence des préfets de Rome et du prétoire, ses
dernières instructions. Le tribun de service vint
ensuite lui demander, comme c'était la coutume
le mot d'ordre pour la nuit : • Égalité d'Ame ,t
répondit-fl, jEquanimitas, » Ce fttt sa dernière
parole; eUe résumait la doctrine du stoïcisme;
un chrétien aurait dit : Charité.
Noël des Vergers.
J. Capttollo . FUa .iênUmini. — Xlpbllin , ap. Dion.,
I. LXX. — Aurelins- Victor, Bpitom. et de Cmêor, — JDivuf
Piu», iive ad leget imp, TU. jEL Anton. PU a. Com-
ment., Car.-Chr.-Prld. Wenek ; Lips., 1804-1806, lo-i*. —
Fie d: Antonin, par M. GanUer de SIbert, hi-lt.
ANTOHiH OU ANTOMiircs lÀberolts, my-
thographe grec» vivait probablement vers k»
milieu du second siècle de notre ère, sous le
règne des Antonins. On a de lui une collée-
(i) i. Malais, CArofwvnvMs ; VeoetUsj In-f», p. il9.
(t) rog., sans parler td de ntaUe, l'aqneduc d'Athè-
nes, OreUt, su ; BœeUi. /fisc. Atiiem, cl. VU , ttS. S48.
- Dans le Péloponnèse, DonatI, IM, i ; Beeekb. Ime. P»"
topon., 181t. 18U et 1818. » En BéoUe. Id.. leiT. - En Asie
Mineure, lû.,pauim; Murât., MLXXVIII , 7 - En CUicle,
Umter, CCLV. 4. - En Atrlqne, près de Tunis, DonaU,
189, 17-, près de Boagle, Id., 140, 4; A Umbèse, Insc. dé-
diée à Antonin par L. Novius Crlsplnos, son légat en
Afrique ( M. L. Renier, Recherehet $wr ta tfUte de Lam^
bése . p. 81 ) ; puis plusieurs monuments de la tille de
Lambèse élevés on acberés sons le règne d' Antonin,
ainsi qu'il résulte du rapprochement d^scrlptloos citées
par M. Renier ( Rapporta adretsét d M.le minUtre de
linstruet. publ., p. 88 et 88 ); A Vereennda . toa habitante
rendant griees è Antonin , q«l leur atalt faU amener
Teau par des aquedoca ( BapporU de M. Renier, p. 18).
— A Ntroes, dans les Ganles, Omter, GXC, 11; au bouf
Lncrétius , près d'AIx en Provence , thermes eédés ain
habiunu, Orelli, 908} à Narbonne, thermes reconatratta.
Murât., MXXXII, 4. ~ En Espagne, les habitants d'6-
^ara A Antonin. Pinestres, cl. II, n* 18 : Médina, Omter,
a:U V, 6 ; Cartbagène, Orelli, 8688. - A Trêves, Lerseb,
Central Mmemm RkeinlândUeker Intckriften, III. t :
A Augsbonrg (Aug. vtndeUc.}, Antonin fatt rétabttr la
roote et les ponts, IMd.. etc.
(8) On pourrait supposer que la santé d'Antonio don-
nait depuis quelque temps des Inqulétndes, pnlsqall
eslste à Lyon on antel commémoraUf d'an sacrUtoe tan-
robotique offert ponr la santé de ce prlnee A la date da
t décembre 100 . c'est-à-dire trois mois environ avant aa
mort. ^oy. las MicHipKolw onlifiiMt di Iiroii» parM. et
BolariMi, p. Sk
859
ANTONIN — ANTONINA
860
tion de Métamorphotes ( Meraiioçxpcooccov ov
va^tûf^ ), en quarante et un chapitres, ouvrage
intéressant pour le philologue, parce qu'on y
trouve des fragments d'anciens poètes. On ne
connaît qu'un seul manuscrit d'Avtonius Libe-
ralis , qui se conserve k la bibliothèque de Uei-
delberg. Berkel publia cet ouvrage séparément ;
Leyde , 1674, in-^i2. La meilleure élition jusqu'à
présent est celle de LeipEig , 1832, in-6* : elle
conti«it les commentaires de Henri Verkejk et
d'autres.
Schoell. HMoêrê d« ta iménaurt gncque, X, V
p. U. — BMi. Bpiitola erttie* mi B^ittonade super
jénfnino UberaU Parthenio et JritUmeto; Ulpzlg.
1809, ln-8",
* ANTOHiir , sénateor romain , contemporain
de Pausanias, vivait vers le milieu du second
siècle, n construisit plusieurs édifices à Épi-
daure : les bains d'Esculape, le temple du dieu,
celui de la Santé (TYista) , enfin un réservoir
(iXvrpov).
J'aasanlâs, II, 17.
AHTONiir , philosophe , «é en l&gypte , mort
en 391. Il ouvrit dans le voisinage de Canopée
une école de philosophie qui eat de nombreux
disciples. Le fond de son ensaignMiieot était le
retour an paganisme. Toutefois , il ne se dissi-
mulait pas que l'édifice des anciennes croyances
menaçait ruine.
Eunaplas, nta OBdetiif p. m, éd. #AnTen: iMt.
ANTONIN- HONORAT) OU ANTOlflirS HO-
HORATUS, évèque de Constantînople , vivait
vers l'an 435. Il est surtout connu par «ne lettre
adressée à Arcadius, évéque espagnol, alors en-
voyé en exH par Genséric, roi des Vandales. Aa-
tenin l'exhorte à souffrir patiemmeat pow laM ,
lui rappelle l'exemple de plusiean saints, et
l'encourage à persévérer afin d'obtenir la cou-
ronne du martyre. A la fin de sa lettre Antonin,
donne des compar^sons pour expliquer le mys-
tère de la Trinité. CeUfi Hiettre est courte, mais
pleine de pensées édifiantes. On la trouve dans
la Biblîotheca Patrum.
Dupio, Bibliothèque des auteurs eeeî^iasHqwt du
cinquième siècle. — Cave. Script, gecles, — Pabrtdos,
Biblioth. lût. et wud. œtat.
AHTOifiBf. Vay, Màrc-Adaèle.
AifTomiff de ForàglUmi (saint), théologien
italien, né à Florence en 1389. mort dans la
même viDe ea 14ô9. Il se fit, de bonne heure,
dominicain, et entra au oonvaot de Fiesole, qui
venait d'être fondé. Son sayoir en droit canon, et
en histoire ecclésiastique le désignèrent aux pre-
nsSèree charges de «on ordre : il fkit prieur de
plusieurs couverts, auditeur de la Rota à Rome,
vicaire-général des Dominicains en Toscane et à
Naples. Le pape Eugène lY le oonuna archevê-
que de Florence en 1445, et Antonin n'accepta
qu'après une année d'hésitations. D prit {>art au
concile de Florence en 1456, et prononça un
discours qu'il nous a conservé dans sa Summa
historialis, 11 fut enterré à llorencedans l'église
de Saint-Marc, où l'on voit encore la magnifique
chapelle qui toi élevée en son honneur, en 1588,
sur les dessins de Jean de Bologne. Il fut cano-
nisé en 1523 par le pape Adrien YI. Les princi-
paux ouvragesd'Antooin sont : De/ecerunt, sice
Summa co^ifessUmalis ; Bope, 1472, 10-4"* ; livre
souvent réimprimé, et traduit en italien soos k
titre : Istru&iane de^sacerdoU, ovvero Somma,
Àntonina composta volgarmente; Bologne,
1472, in-4^; •— Summa Summarum, sw
Summa i?iêoU)fUa, in quatuor partes disiri-
buta; Nuremberg, 1478, 4 vol., in-fol. ; Vérone
1740, 4 vol. in-lbl; — De Exctnamunicationi-
bus, Suspejuionibus et Inierdictis,Irreçulan-
tatUnis ei Pcmis; Venise, 1474, iii-4o^ 1181,
in-4<*;— Ànnotationes de DojuUione Constan-
tîMi ; Cologne, 1535; — de Septem Saeranen-
tis, sans indication de lieu ni de date ; — Serwh
nés de LaudUnts Beaix Vir^inis^ dans la Br
bUotheca ilfariana, de Alva; Madrid, 164«,
in-fol.; cinq de ces traités, de UsurU^ d* Inttr-
dieto SeclesiM, de Suspensione, de Escammit
nieatione, de IrregularUatibus j ae trooveol
dans les vol. VII et XTV de la grande coUedioi
de Ziletti ; — Tractaius universi juris ta «mai
con^eiri; Venise, 1584, 18 vol. in-fol ;— SumM
ffistorialiSf sive Cknnica tribus partibm
distincta, ab orbe tondito ad oanum 1459;
Venise, 1480; Nuremberg, 1484, 3 vol. in^oL;
Bâle 1491 ; 8kaaboorg, 1496; Paris, 1512. Ui
œuvres coroplèlat (opéra omnia ) de saint ia-
toaia ont été publite par T. Mainachi et Rena-
deiy, d'après les mannserits autographes de rao-
taor; Florence, 1741, 8 vol. ia-foL
Maizuebellt, ScriUori d^ttmUm. > Ncgri, maria de/»
Scrmoei FtormCini, l7St, p. M. — ^cta Setnetonm.
AifTOWia (/eoa), asédeda polonais, né i
Kaszow, ea Gallide, i la fia du «jainzième siède;
mort vers 1550. H étudia k CÎacovie et à Pa-
doaa. En revenant dTtaUe,il«e liai Bâle afs
Érame. U exarça la médecine «ans négliger b
caitare des lettrés. Outre quelques vers sor b
aaort de l'amiral Tomicki et sur celle d'ÉraaoMi
on a de loi : Conâlium animaUum JoaaÉH
Dubrami; Cmeovie, 1535, in-4« ; — De tuoidâ
bona VaUtudU^; ibid:, 1535, in-40.
HflUer, BiM. awcL frset. — Biogroffls. wmdkeile.
AHTomiia, femme de Bélisairey vivait daii
la première et «ne partie de la danxièaae laoilii
du sixième siècle. Fille d*un codier do cirque d
d'une oomédieaae, elle eut un car^^tière et à»
mœurs dépravés. En 527, elle parvint à se fiûd
épouser de Bélisaire, et se Ka, par l'intrigue et
la débauche , avec l'inAme Théodora, épouse de
Justinien. Ces deux femmee temireat réolat à
règne de Justinien et des talents de Bélisaire :
elles se iouaient de llionaeur et du sang pour W
souvir leurs passions haiaeaseeet lubriques, ii-
tonina fit punir sévèrement sÀ propre fils Pho-
tius , qui avait dénoncé les d^hnnrii^ ^ sa utit
avec Théodose, jeune ofiloier thraoe. Elle etf*
tribua à la déposition dn pape Sylvestre pé-
dant le aiéga de Rome par Witîgès, roi è»
Goths. Après la mort de Bâisafaracn ia5, db
Sfll ANTONIHA
se m rcUgieoM du couTcnt qu'elle aTiil Tonilâ.
ProEWr, .AUc^iM tl De StUc CstMce. ~ Gibbon ,
AHToanm (Ànn^al), littérateur et lexlco-
grapbe JUlieo, dé près de Salerne, en 1702, mort
es IT5à,pTisdeH«j)le8. Après a\oireasel^,peD-
dant ploB de vingt-cinq uu, la langue et la littéra-
ture italienne à Poiii, il rentra dans la patrie oii
II passa le re»te de «et jours. Soo principal ou-
Yrage est too Diàottario itaiiano-latlno-fran
ee»e, ei /raneett-latino-UaHano, de 1735,
3 vol. ioA". On s encore de lui ; erananairt
ilalientu à Ftaoçedet Fronçait iPttii, 17»,
ùi-12; — une édition de Pra$i! e Rime ai
Giovanni d*lU Cota, p. 1728, in-13; — <iae
édttioB 4e TriHin Italia lUttralatitià., 1729,
3 ytA. ia-8°; — un Teoseil tooê la litre Rime
tetlle de' ptit illialri poeli ilnliani; ibid.,
I73f, 2 *ol. ia-13; — une édition d'Aiiosle
Orltmito furloio ; Mi., 17*«,4toI. in-!î. On
lui attribue entreaatres : JlfAnoirei et AcenCurei
d'un homme de gualUé, yui s'est retiré du
mondé; Paris, 172B, 3toI.
HaiiuclieJIl. Sertit, (flinj. ~ Brtcb et Oraber, Mlç.
AifTOniKi ( Joitph), anUi]uaira et juriaeon-
siiltc italien, baron de Saint- Biaise près de Fa-
lerne, vivait dans la premitoe moJUri ilu dix-
huilfème sHcle. Il était cont«nparaiD, et, à ce
qu'on suppose, Mre alaéde l'atÂé Aaaibal Art-
lonini. Tout ea raistnt son droit iNaplei,<lM
exerçant des charges importanlEt dîna la mBKis-
tralure napolitaine, sou Venpereor ChariM VI,
il «e livra k l'Aude des antiquités de son paya.
Les onvrages d'Antooini stml : La Laeania, N»-
pies, 1T49, fn-4°i c'est un traité sur l'histoire et
les antiquités delà province douttl porte le nom;
— Dent lettres, ooDtenant des obiervalîoDs sur
divers pointa de ta géographie napolitaine, adrst-
■ées hMetteo d'Eg^.Haplea, 17M), in-8°.
L. J.
aaToaiBi (Philippe), arcbéologiie ilalloi,
né vert le milieu du seizième siËcle à Sarsina,
dans la Romague, mort vers i03û. D fut prêtre
etclianuinc, et étudia spécialement les monn-
meatt de sa ville natale. Il publia ses recher-
cbes Goui le titre : Discortl delV atitichità di
Sarsina e de' costumi romani; Sarsina, 1607,
la-i" i la 3* édition ; Faéoxa, 1769, in-4°, conte-
nait des dissertations de J,-Ajit. AzaiUi et uniné-
nuire de Joa. FantiM. La tradoction latine de
l'ouvrage d'Antonini, qui renferme un grand
non>t)re d'inscriptions latines, a été insérée
i)an^ ilurmann, T/iesaurvt antiguiintwn ital.,
t VII, La chronique de Termchio ( bourg voisin
de Rimtni ), dont Antouini a donné le supplé-
ment, est de l'hislorien Gianettast [Supplemento
délia ehronica di Verruchio; Sologne. 1621 ,
h»-*-).
M>iiBttiem,SrHttonritmHa.~tttKilit,tlmamrm
ItalUi.
unotnav». Vofet lanomn.
— ANTOisio (tes
'ARTOKio, nom commun à pluaiears artistes
italiens, dunt voici les principaux :
AnoBio M LoctTB, sculpteur italien, vivait au
quinzième siicle. Il Cutemplujéàla construction
de la célèbre laçadede la Cerlosndi PaDio,com-
mencée en 1473 ; mais on i^iorc la partie spéciale
I qui lui était assifinéedanscettacontruction.
I Anronco diFagkia, orHvre de la fln du sef-
rième siècle, n exécuta la riche erofxel le* deux
candélabres en argent olferts par Alexandre
I Famèse \ l'église Saint-Pierre du VaticaB. On
i voilplusieursdesetneavresdatisd'aDtreséglises
I et palais de Rome. U Imagina auMl des moyent
I d'embellir les fontaines pubHqim.
AnTOMo ni Fedëbii^o, vivait à Sienne vers le
I milieu du seizième sl*cle. il fil trois statues pour
' la cathédrale de cette vllte. Il eontritma t l^m-
belHssement extérieur du même édiflee.
Aa To;(io DEi. WeizAno, orfèvre du seizième
siècle. On ne connaît rfe lui qu'nne ctoIt d'arf^t'
doré, conservée dans la cathédrale de Plaeenxt
JDSqu'en 1798; elle ftil réduite alors en lingots;
Les rostres de la cathédrale portent qu'Anto-
nio recul ponr son (pvvn: cent tteote onces d'ar-
gent; l'inscription que portait G4tlte croix Ait
qu'elle fut achevée vlngthuil ans plus tard.
Airionio ni TficoLO , sculpteur vénitien da
quinzième siècle. On voit dans la calhédmle ds
Ticenee, datée de 1448, une statue qui est soo
œuvre, dco^nara lui en altritme deux autres
qui se trouveiit à San-Loreniode-Vicence, arec
cette tnscri[)llon ; Bac opus/eeil mtiyisCer An-
toniitsdeVenetis.
Airroiro m Nicolo , sculpteur Borelltin da
quinzième siècle. Il travaillai Ferrare, et sculpta
pour la cathédrale de cette ville plusieurs sta-
tues en bois, placées dans la sacristie.
AirroiNio di Chbistoforo, sculpleor IlorentlD
du quinzième uècle. Il travailla en 1451 ponr
la cathédrale de Ferrare; et on voit encore de
lui nne gracieuse Vierge en terre culle, avec
l'oirant Jésus sur ses genoux.
Amonio n* Veau ou dk Vccgu, sculpteur. II
vivait dans la première moitié du seizième siècle,
et (Ut employé & divers travaux pour la cathi-
dralede Milan : c'était on artiste de grand mérite.
ViMrl. y Ut lit' Pitlari, tU. ~ Clcognirl. -Storia deltê
SroUvra. - NA^tr. flfeva ^Ilg- KOniUer-Ialcon.
•iIfTOlflO MAKGARIT», MALOaKITA, on
MAEGALITHA, ratiiiu, vivait dans la première
moilTé du seizième siède. Sun père administrait
la syni^OgiiedeAalisbonDe. Antonio Mai^arita
se oonveriit au l'JiriâtiïniGme en 1527 ; puis il
devint successivement professeur dliébreu ,k
Augsbourg, k I^pzig, i Vienne, et enfin, d'a-
pte Schlegcl, i Meissen; ses imivres paralsseof
toutes postérieuresi sa conversion. Suivant Wa-
fienicil, Antonio pariait du Talmod sans l'arq^
lu. On a de lui, entre antres ouvrages : Exposi-
tion vraie de la religion juive, de ses inslllv-
tion*, d» tes mes et eérimonies (ai langue al-
l(nui)da)iAafliboarg,lU0etl531,ia-«>iFnM-
8M AHT
fort, t544-lâfll M lesg : Luther ctta ert ouTnige
KnaéloeBi — iMPropliétititteFAncienel rfu
Aout>«auIMaMflit,oi>mpor<!u;Vieciie, 1534;
— Piautier «n A^ArsN, ooec la protodie, hu
date ni lien.
WgISiii, Mtbi iMr., m; lU, Ui; IT, m. - Birtoloc'
eloi, ««MM*, luv. hM..I,>tl -CaDi.a«iicrai,n-
MIsM. a SImitn. - WictoHll, SbU, t. IIM-
ARTomo MOkOauii, potte ibOien. H Tirait
dans II leconde moitié du dii-M^tième tiède,
n pUH du judilMue u diristianAme, réwU à
la cour de Ftrdiiuiul n, graoïMiic de ToBcane,
et poUia un f ohnne de poésie* direnes, eotre
anb^tl'^MthalamedeCoamelUetdeJuHaSpada;
noreoce, 1B91, iii-4*.
WsHIu, nWMI*. IMr., m, IM.
unroxio ou ÂHroHim (Nicolas), céH^re
bibliographe cspagnoi, né h SéTJlle le IS joillet
lel7,'mortiHadrid le tSirril I6S4. Sa famille
était originaire d'Anrere. n étudia d'sbord dans
■a TlDe natale, poit i Salamanque , oii il eut
pour maltie Frûduo Ramot del Hanzano,
professeur renommé de joiisprudence. En IB49,
il coromenta aon ftrand ouTrage de bibliograplue
espagnole 1 il 7 traf ailla uiceeaurement i Sé-
vllle, t Madrid et aortoot i Rome, où Philippe IV
l'avait nommé, en 1659, «on agent généra pour
llnqui^OD. 11 ne pnUia, de un vivant, que
cette partie de la SÛiltotlûea Sispana , qui fut
0na tard intltiilée BibUotheea nova , compre-
nant les hmu dta anteors etpa^iola, avec U liite
de leon ouvrages, depuis l'an 1500 jusqu'en
1673 (date de la publication); Rome, 1671,
3 vol. ta-fol. C'est le complément de la Bibtio-
ihtea Velui, qui parut dooie ans après la mort
d'Antonio, et qui comprend lea auteurs espa-
gnols et même portug^ depuis le premier siècle
lusqn'k l'an l&OO de notre ère; Rome, le9e,
3 vol. In^oiio, publiés par les soins d'Em-
manuel Harti, doyen d'AÎicanle, et aux ftais
du cardinal Saeni de Aguirre, élève et ami
d'Antonio. Au dernier siècle, ce grand ouvrage
était devenu si rare, que l'on crut nécessaire
d'en donner une nouvelle édition. On vit ainsi
paraître eu même temps à Madrid, 1788, laiti-
bllotheea Bispana Xova, 2 vol. bi-fol. ( San-
chei, Pdiioer et Casalbon, éditeurs), et ta Sl-
bliothua Bispana Velus, 2 vol. in-fol. (Ferez
Bayer). Le titre du premier volume de la Bibl.
Nova porte, par une errew typographique, la
date de 1783 aa lien de 1788 (1). L'une et l'autre
BiàliotlUquet tM été Utea sur des plans dif-
lErents. Dans la Si&llolAeca relus , les auteurs
(Ont indiqués par ordre chronologique, et dans la
BtbliotbeeaNova (simple réimpresslcm de l'an-
deune éditiou de Rome avec ses fautes et ses
lacunes) Ds le sont par ordre alphabétique des
préwHOS, oe qui ne fodhte guère les recherches.
Ualgré ses ImJMffectioni, c'est nn ouvrage que
u nirlau«i StUUiMbUosnpIilqiiH,
vent se dispenser de eonsnlter.
Les autres écrits d'Antonio ont pour titrci :
De exillo ttve de exilil pana exutWÊtjm
eondUione eljuiiùus; AuTers, ieâ9, i»ÀL;
— Censura de Biitorias /atulosas , oovni^
posthume; Valence, 1741, in-ftil. ; c'est unlirre
deciiliqne, Burdeaclu«riquese^Mgnales(FI>-
vins Dexter, Harcus Haiimus, Luitpraiiii d
Julien Pères } que le P. JérAme Romafl it li
Hignera prétendait avoir découvertes vers h
fin du seizième siècle. On y trouTe aussi qocl-
ques lettres (eartas) intéressantes de H. ii-
tonio , que Grég. Hayaos avait déj! puUiéti
i Lyon, ai 1733, etqniftirent rébnpriméesdw
ses Cartot de ettrios omtaret t$paholei (1).
hiiteriea.
AiiTO:noDKpapiiiA,médedn.Sotioi^ise(l
sa vie sont inconnues. Ontronvc dans lesmaam-
crits de quelques bibliothèques un Tralli lie
fièvres, traduit du latin d'Antonio de Paphii a
hébreu, par Salomon ben Moses.
wouiu. Btthota. sisp., m, im.
AUTONio (Paseal'Françoit-Jean-fiipimt-
etne-Antelto-Sapnond^Uveilre de Bourbia ),
\bSuA d'Esp^ie, Dé le 11 décembre I7ii, nuri
en avril 1817. Frère de Charies IV, il se nurii
avec sa nièce Harie-Amélie , infante d'Cspi^,
qui mourut le S7 juillet 179B. Il vécut V»f
lenq» étranger aux aflàires poliUqueE, ti l'oos-
pait, comme Louis X\l , de serrurerie. Feni-
nand, k son départ pour Burgos en avril 110),
le nomma président de la junte suprême iIb
gouvernement Lapositiond'Antoiuodevinttrii'
difficile par les intrigues de Bilanuel Godot, priact
de la Pû\, sontMiu par le maréchal Murât L'k
lettre que son frère Charles tV lui adressa, etéi»
laquelle ce prince protestait contre sonabdicstita
arrachée par les circonstances , vint aupuilrr
ses embarras, Antonio quitta Madrid, i la MO-
veile que Ferdinand, son neveu , était an pu*-
voir de M^wléon, et que Joseph Bonaparte ëii
destiné è la couronne d'Espagne. En paitsal, il
laissa ti dm Francisco Git de Lemns le bOM "••
vaut : • Je fais savoir à la junte, pour sa t(^<
que je suis parti pour Bayonne par ordre du ro;
et je préviois ladite junte qu'elle ait ï se nuis-
tenjr sur le même [ded que si j'étais an mOia
d'elle. Dieu nous soit eu aJdel Adieu, messiean.
jusqu'il la vallée de Josaphat. ■ Don Anbwn
rejoignit sa bmiUe & Bayonne, et ]iartil avec et
pour Valençay , où il se livra de nouveau S f
goQt pour les arts mécaniques, au ntois d'irri
fl) Le mot apicnol carOu, qd ■Itnlte ieOrm, '
ses
AHTOmO —
» Ferdinand, qnlle
18I4;ilnBtn>àIibdrid
nomma grand-amiral de Cuinie.
UToaio {Pedro), peintre eapagool , Dé a
1614, tDort en 1675. Ëlère d'Antonk) del Ca*-
Mo, fit pour la Tflle de Cordooe des tableaux
nmarquablea p» la fratdieur dii coloris. On
dte, panid les plus ncherchés, vue Sainte Saie
de Lima et va Saint Thomai tAqvàn, pour le
eouvent de Saint-Panl.
* AHTOHiO le 7éHiti«n ( Fenestoio), célébra
peintre de freaqae, né ï Venise en 1310, mort
i Flomce en I3S4. étodia i Florence, et fit,
pour plusieurs MJBoea de cette ville et de Pise, nn
fjand nomtire de fresques, aqionrd'hQl pour la
ptupait perdiKa. Ten la fin de sa Tie, il étudia
la médecine, où il se distingua ewnme dans 1>
peinture. -
autoniotti (Giorgio), miuldai italien,
nédaiule Milanais m 1091, rt Dwrt t Hilaoen
1770. D résida quelque tanps eo Hellande, et 7
publia en I73fl IMae Sonata pour le ito-
loncelle, ou viola di granba, U alla eoniite ï
Londres, et j a^ion'B' pl»* àt iiaf% ans. John-
son traduisit et publia en 1761 no ouvrage
d'Axitoniotti, iuttulé VArte armonUa. Ce line
eut peu de succès : l'auteur n'était pas, ce son-
Ue, auei versé dans les matièrea qu'a préten-
dait traiter. De retour i Hilan fers 1770, Q pré-
senta au P. Giovsnl Saccbi, qui l'approuTB, iod
pnrfiUme sur la posaibiltté de faire entoidre à la
fois, et sans blesser l'oreille, tontes les notes de
la gamme.
F4IU. tlotraplite unlttrtêlU
•autonissb ( Comélitu), peintre et denl-
nateurl)oUandai«,nsti( d'Amsterdam, livaitdana
la première moitié du sdiième siècle. On a de
lui, mtre autres, une Tue d'Amsterdam en une
série de gramres sur bois, dédiée à I'
Chaileft-QoinL Sou nom s'
toaitichUairi.
• unoHiDS, nom d'un on de plnsienTs mé-
decin* dtés par Galien. Us ont probablement
tous Técu yat le second siècle de notre ère.
L'un est qualifié A'herborUte ; on autre, de dro-
guitte; et un troi^ème a reçu la dédicace du
traité sor le Pouls (dsnsle 19* vol. des œaneR
de GalieD,édit de Ktibn). A cette liste Pabri-
dua ajoute un ^osopbe épicurien , auteur
d'un ouTTage perdu, Ilipl if^ fail -mlc tUm^ ni-
Stoiv içtipêiai-
Fibnctm, Bdiuaa. fTKca, YoL un, t. M.
AHTOBiDs MOU. Tofei MnA.
ASTOKics. Voy. Ainoiiii.
jWTOHivs rauiiiB. Voti. Panra.
AXTUciHO (Jean), ^édedn Italien, né
AHTRAIGUES 866
papes Adrien VI et ClénMnt TU. L'eurcice de
sm ait ne l'tmpécba pas de cnltlTer les letlKt
et sniloal la poàisie. Ses Ttn btina oit été m-
cudUis par Bl. Palladio dans CoripelaMaj Rome,
ISU, in-4*.
AKTKAïaim (JîflMMmM^ZoMb-ffmri de
Lamat, etaote d'}, dépoté siu états géDémn
de 1789, naquit A VQleJtaiTe-de-Ber^ en Tln-
rais vers i7&5 , ftit assaadné le n JuiU 1811
au TJQage de Bafne pris de Lmdre*. U était m-
Teu du comte de Sakit-Priest, ndnktre ton*
Louis XVL Paitiian «nthmiilaite des réfbnnea,
U débirta m 17H par U pnUotioB d'un JK^
vuHreturletélatigé»ératu,ieundroU*,et
la mattière de le* amM^Mdr. Cet énit, qnl
prodolalt une grande acniatioD, était le déVe-
îoppanenl de rép^;rapbe iid*aide, anfruaUe
k la tbnmile qa'ecnpiorM le JnaÛckr d'Ara-
f/aa loraqnll prttait imncat an roi d'Espagne
daralt la gnene anx mlidtfns de tons les rais,
appdaH la noblease herédHdre Uprétmtlepln
fiinette qve le eUl IrrtM ait /aU av çenrê
hamal», et mootnll «nttn nneprédlleetian mar-
quée pour le gonTenienHnt ri|nihUc»ln. Cepen-
dant d changea lovt i conp d'opfnkm ^rie aToir
été éhi, par la séBéchanstée de et liBe nitah,
d^nté MU états gteénu de 1789. AtortOd»-
raidit arec dulair une doctrine tout of^MMée.
n qottti mtoMla France an coBunenotanent de
1790, etsertndfttaoeeatirenMnteaSiilsseeti
Vienne. De* cours étni^ères loi ptjèrent pen-
dant qoelque Icn^ une pension de brenlMlx
miUe Trancs, t hd qui sraK attaqué )adis Ions
les gonTeraements de l'Europe. Il est vrai da
dire qu'inTariable dans ses nouveaux prindpea,
Q ne cessa depuis , dans les écrits qull publia
k l'étranger, d'appeler sur sa patrie tous les
néaux d'une cootrê-T^oIntlon, d d'employer
tons ses efTorts pour U cwise des Bonrbons. Se*
corre^Kmdances et ses mémotrea vinrent sans
relftebe solliciter lee rérolntionnalres tes plus
marquants; et ils ne réussirent que trop bien
auprès de Plchegra. En 1797 il était, k Venlae,
l'Ame de toutes les machinations qd se Inmalot
contre U France. A la TeiOe de la ndne de l'An-
trktie, il prit U Tuile, tond» dans un annt-
poile de l'armée de Bon^aile, et M umé
avec tous ses p^ers, ob l'ui troàn les preore*
de ta ccMiqiirstioD de Pidiegni. L'sdretse de sa
femme hd ajant foami les EDorens de l'érader.
l&U. n Int preDder nédacte 0» ndtUlK des
807 AKTRAIGUES
nu«e à Dresde, il j publia un «crll liaient
eontre Booapute, qnt obligea le gouvenumait
uxon à le Tta'^oja. Oependant il tnxm liiai-
Uf une nouTclle somee de fortune. Ayant ea
connaisunce des articles eecrets ào traité de
ïilsit, il M rendit 1 LoDdn« et les ciHomimi-
qtiB au mintstèiB an^aii, en Mm^ d'une
Torle pension.
Le! rtiatiana qnll artretenatt fc Pari* anc de
grands personnages eMitribnèrent k repUeer la
miJsoBdeBouriioosnrletrane; nudsilDaderait
pas Toir eccomplirrieiitre qu'il avait préparât.
Dru 1 âD)saair«* delà police de l'eniperenTenTojés
A Londres obtiorent, par l'intennUisire de Lo-
renio «m domeslique, oopie des dépAcbes et des
note* destinées klordCantdng. Le 31 jidllel 1811,
d'Aatraif[u«« annonç* lOD Intention d'allé c)m le
ministre, pour avoir mu «vit sur un mémolie im-
portant. LoreoM, qid n'avait pu encore retiré cette
pièce des inains dea agent* tkwiçaii, comprit qw
son inAdélité allait être déoou*erte. Dans loa dé-
sespoir, il tna le cumte etlacotnlesse d' Astraignet,
et se br4ta la CErreUe auuiut apite. Tdlea mêX
les explicatkms donnée* sur un événement ([ni
a'mt ponr témoin que le cocher du comte) on
n'en Ûxt iofonné <pK par les jonmaux anglais, et
les circonstances n'en fUrait jamais recliercbées
avec BBseï de soin. Ce qin a pu laire croire
qa'oB l'avait assaiwtié poor s'assurer son si-
teace , c'est flue le goaremenent anglais s'em-
para de tous se* papiers. Le comte d'Antnigae*,
ai épousant madame de Saint-Hnberty , UrI-
lima un fils qu'il avait eu d'une utre fetnme,
et qui devint béritier de ion nom , qui t'écrit,
fAntralgue* et non d'Entreigues. Outre le*
écrits déji dléi , OH a de lui i Quelle tttlaH-
tuation de i'Àitemblée nationaief 1790, in-8°;
— Expiai dé notre antique et seule règle de
la eoiudtution Jrançatte, tt'aprt» RM i<H*
fondamentaUs , 1792, in-B"; — Mtmotre «tr
la constitatton de» état» de la province de
longuedoc; — Sur la rtgetux dt l/mliSla-
niilM-XaiHer, 1793, 10-8°; --Letlrtà M. de
L. C. tur rttat de la Pranee, 1798, iD-8°; —
Dénoneiatioit aux France» catholiquet dm
mogem employÉa par l'Àuemblée naiionate
pour détm&e en France la religUm catho-
lique, 1791, iD-8*; publiée sou* le pseudanjtno
ôe Henri -Alexandre Audainel; — Dlsomn
d'un membre de FAsiemblée nationale à tet
codipiiUs, 1789, gr. in-S" ; — Observations tur
la conduite des princes coalisés , 1795, in-8».
Hagrapktt des Contamptrraint.
'asTVi.i.cs. voj, AdToiNE, (ils du trinmvir.
'AMTTLLrSOUiMTILLrSCAvTvDuxOO'Aï-
■nUoç), chirurgien, que l'on prétome avoir vdcu
vers le deniiâme ou Ip quatrième tiède. H. ne
reste que des fragmenls de ses mures, Paul d'Ë-
gine nous en a conservé nu , eiti^mement pré-
cteui, qui décrit l'itération de la trachéotomie.
On a lien de supposer qu'AntjIlns a beananip
écrit} car il est soovent cité pw Ortbaae «t
— ANTILLE m
Rhazea. Le premier d* ce* éctinlM puk tm-
tont d'un traité d'Aotrlln* sur la etatawRle (^b-
poufrraû|uw). Knrt Sprcogel a pabM les Trag-
meots d'AntrUns son* le tttie t AatilU , mterv
cliirurgi, -ri )tiI<|MM, eto.} UaUe, 17», IM*
(dissertatiOD ii
linuia, 1* lol. -Trdai, tllMllÀrmtt la ïllifttK.
KiUcr. SIM. iHinrrj. a BtMUtk. met. prart - 9pfn
îcL , tf Ulobv de la MiiacinA
AxcifDou AMiniB,roide8aUe, imamii
Braut.ynMàMalempmaeéMmtcnaU.-C
Ujolgnilï sa couronne la GotUa et le Danemart,
conquit par ttm p*re lagnar. Ban règne est très-
pen cfKum. n at, dtt-oB, otntr da* mitfcs, et
brftier nne partie de* tetts qui oownial k
Suède. Il péril par m ânaleneat da tam, K
AHCHD II (/ncoA), roide-Soède^t
M CharboimiÊT, tuoeëda en 1014 k md pèn
Olaiks, preiDter roi iAr«d(n..llftt, dlt-«i, m
loi portant qnaceM ^AntttnrtfeMmpndMk
aurait sa maison «oadanaée aox OaoïBee. MM
J. Qothns etLoccecw», il Kla «Mira A CsMlti
llcbe, roi d« Danemart et^'Angletene, etfM
«■1035. Il eut pour tuecai*«)r EiModleVicM,
AMTAKI , poCte persan. Fo)'. AitwtRr.
AHTKBSA, anmom doDOé par Vasail el qnel-
que* autres écrtraint HaHens A phislccir? artMei
Oaniands :
A.VVERU on d'Aktus (Bvçuet p'J, pefadn
du quatonibne siècle. On v0]aU an tem;* de
Baldiniuid, à Santa-Haria-Nuova, une pdidiut
attribuée à Hngues d'Anvers. Peul-èlr« est-ce k
mente personnage que Hugues van der Gm*. Cerf
Ft^inion de van Hander.
AmEns* (Ifeotn S'), peMr« aa qohifttiK
siècle, a laissé des miniatures que l'oa trônve dus
un ETadeox manuscrit conservé dans la biHig-
thèque Sïlnt-Marc, k Tenfse.
Nurcm, itatuit A-apir» «diM^M, tcrtOt un
onniDu. - MsMr, lima VUpm. ItaMIn^toaM.
aflff».i.K (Jean-BaptteU BooBCDKxaa ■'},
on des pka eélètarea fèograpbea (nafak,y I
Paris ea tB97, mort m 1T81. □ ennMcn toali
sa vieàlagéagr^4tl*,ianiiUeQd'uaeenleellin
de cartes eitrteBBsrat nandmweqiil arAi»
cuciUies, et qui Ait acquise par Luait VU a
1779. Tel fht son goOt Daturd pnar l'art n^
trique du detski, que li kdmed'anteon udw
luiGt publier, dès rige de qaliBe au, nnecaik
de la Grèce sons le tltn de Br^Oa tetut. M
rares dispostHoBS le ârari MoieQUr de FaUédt
Loognerne, ebea laqnel IpuisAAeslwtnclMi
quihr^U*
869
ANVILLE — ANWÉRY
870
et profondes qnll acquit dans la scieiioe géogra-
phique, et sortoat dans l'étude de la géographie
ancienne. Tl s'occnpa de tire tes historiens et
les philosophes, ainsi que les poètes grecs et la-
tins, et s*attachânt surtout aux noms et aut po-
s!tion.<; des yilles et des penples. Mais ses Idées
^'étendant, malgré sa prédilettion pour la géo-
graphie ancienne. Il dut, ponr rexpliqtier, s'oc-
cuper de la géogrftphie ftiodertlé et oonséqoem-
ttient de celle du moyett âge, ftu! derâlt éclairdr
les difficultés de TancieMie. U rat, par cela même,
porté, en comparant 1«É teMps et les Ueai pmir
déterminer les positiofis, à reoddrir ant me-
sures itinéraires et aiix obsenratioûs astrono-
miqties. C'est amsl f}tf il 1*ectlfta les erreurs dès
géographes Sanson et Delisle, qui l'aTalent pré-
cédé , comme celles de Clurer et d'atttres au-
tours. 11 fit ainsi doublement avancer la géogra-
phie, noD-sealement par le vaste champ de la
adenca qu*il embrassa, el qu'A retaraça en parti-
culier dans te grand nombre de ses deasiss et
de ses cartes, dont te posseaseori M. de Manne,
adonnélanoticeen ISOe, mais dans les mémoires
plems d'érudition ^ de détails histori<pies et cri-
tiques, où il discute les divers points de géogra-
phie et tes mesures des difiéreots peuples andens
et modernes. Quoiqu'il soit parti des évaluations
du pied chez tes aaeiens pour en déduire de
gran(tes mesures, et qu'il en soit résulté des er-
reurs partieulières qui ont été retevées par te sa-
vant Gosselin et M. Letronne, il n'en est pas moins
te plus grand géographe dont s'honore la France.
D'après te oonndssanoe que tes anciens avaient
acquise sur l'Afrique, et quePtolémée avait trans-
mise en partte, d'AnviUe sut donner des rensei-
gnements qui ont été des plus utiles à nos oé-
tebres voyageurs, étonnés de la justesse des po-
sitions désignées par lui : aussi c'est toujours de
•es données que l'on part 11 suffit de citer te
carte tracée par llûstoriendes croissades, M. Mi-
chaud, et Vltinéraire d'Àntoniiif mis au jour
par M. de Fortia, et accompagné de cartes de
M. Lapie. Les oMivres de d'Anvilte , annoncées
par M. de Manne, conservateur à te Bibliothèque
de Paris, devaient contenir six volumes, accom-
papiés de cartes publiées d'après les propres
dessins du géografrfie. Une partie principale en a
paru cliea Levrault en iaa4. L'édition in-4<', in-
terrompue par la mort, de M. de Manne en 1833,
s'était arrêtée vers te fin du deuxième volume,
auquel manquait rAfrique, dont te texte a été
^outé avec des notes rédigées d'après les nou-
Telles observations faites sor cette contrée. Outre
la notice de Itecier et une préface sur l'édition ,
quedistingnent tes notes philologiques et critiques
de M. de Manne, l'on y trouve jointe une tabte
analytique des^natières, qui est en grande par-
tte l'ouvrage de M. Gence. D'Anvilte a laissé
denx cent oiBe cartes et plans, et soixante-dix-
Imift anémoires, te plupart insérés dans te Ae-
cucil des Mémoires de l'Àeadémée des inscrip"
fiTTiM 9i àeUet'lêUreê. Sa meilteure carte est
celte de l'ancienne Egypte. On ne peut étudier
avec fruit Thistoire ancienne sans le secours de
son Orbis veteribus notus et de son Orbis ro-
mamu. On en peut dire autant de ses cartes des
Gaules , de lltalie et de te Grèce, et de celles
des mêmes contrées dans le moyen êge. Ses
cartes modernes renferment tout^ les notions
que Ton avait do son temps. D'AnviUe était simple
et modeste , mais un peu trop sensible à la cri-
tique. La faiblesse naturelte de sa comptexten ne
Tempêchait pas de donner quinze heures par joor
à l'étude. L'ouvrage intitulé Géographie de
d'AnviUe n'est pas de ce géographe , mate de
M. Barentin de Montchal. [M. Gkmgb, dans VEnc,
des g, du m., avecaddit.]
Il est désirabte que le iQouvemement françate,
qui a publié à ses frais tes œuvres de Laplaoe, de
Fermât, de Lagrange» fasse te même honneur à
d'AnviUe, cet homme étonnant qui, sans sortir de
son cabinet, connaissait mieux te monde que ceux
qui l'avaient parooom. La science ayant fiiit des
progrès par te suite de découvertes et d'études
spéeiates, ses travaux ont sans donteété dépassés
on compiétéa : c'est ce qui a empêché des impri-
meurs pleins de respect pour sa mémoire de les
pouvoir reproduire. Dans les fastes de te science
il est des époques signalées par des bonunes
tellement éminento, qu'il convient aux gouveme-
niento, gardiensdetegloire de leur pays, d'en con-
server te souvenir en constatant ce qui appartient
à chacun par la publication gratuite de leurs
chefs-d'œuvre. A. F. D.
Dteler^ Êto^ê de M. d'AnviUe, daw tel Mimoiret de
V Académie des inscriptions, vol. XfV. — Coodorcet .
Éloge de JtT. d*yénviUe, dans VHUtoirê dé f Académie
tvifûJe aea ieiencet, •nnèe ITSI. — IfoUce des ombrages
de M. d'JnvUU, précédée de son éloge / Parii. iSOt.
AHTiLLB {Nicolas de la Rochefaucauld ,
duc d'), général de marine, né au commencement
du dix-huitiènie siècle, mort vers 1760. En 1745
U fut envoyé avec quatorze vaisseaux de ligne
pour ruiner la oolonte anglaise d'AnnapoIis ;mais
sa flotte périt en partte dans une tempête; quel-
ques vaisseaux tombèrent au pouvoir de l'ennemi ;
et d'AnvUte mourut, accabte de chagrins, sur te
plage inhospitelière de Cbibouctou, près d'Ha-
lifax (Nouvelte-Écoese).
Hillbortoo, Aeceunt ^ Nfsa ScoUa, t. I, p. IM.
* AJiWAKDBii ( /ena), pemtre allemand, natif
de Landsberg , vivait au commencement du dix-
hnitième siède. Il passa plusieurs années à Bam-
berg, où U fit plusieurs travaux. Ses fresques sont
supérieurea à ses tableaux à limite.
la«k, Uben tsnd Werke derEUnstler Basnbergs.'
jLnwkmt ou anwaki, cétebre poète persan,
né à Bednech, dans le Khorassan, mort à Balkh
enl30edeJ.^.(Medel'bégHe).I]étudteàThous
et s'appeteit, dit-on, originairement Nacoveri
( oèhii qui n'a rien ), nem que son maître lui fit
remplacer par Tana^ramme &Ànméri (Illustre ).
Void ce qu'on raconte sur l'origine de sa for-
tune : Le sultan selc^oukide Sandjar, pendant lui
voyage à Radécaa, passa devant te coUége de
38.
8T1
ANWÉBY
e de la suite brillante du prinw.
Thout. La
aecompa^ île m» poète favori , bien monté cl
bien équJpé, iaspiraï Anwéri l'idée de composer
un poérne en l'honneur de Sandjar, et de te Inl
présenter dès le lendemain. Le sultan Tut si sa-
tisTait de l'œuTTe du jeune poète, qu'à l'attacha
immédiatement k sa cour. Anwéri consacra sesloi-
Elr«à tacultBre de l'astronomie ; et il romposa
plu^eurs traité» sur cette sdenoe, t laquelle il
dut sa disgrlce. H anit prédit qu'au moisde sep-
tembre de l'année de l'hère SR I ou âSl ( 1 1 S5 ou
1 1 S& de notre ère ] , année dans laquelle devait
avoir lieu la grande cnjonction des sept planètea
dans le troisièmedegré de la Balance, on oura^ui
éclaterait le jonr même de cMte coQjonctkHi, s'é-
tendrait sur toute l'Aiùe, ratTerserait les plos
solides constructions , et â)ranleTBit même les
moala{^es. Mais rien de tout cela n'arriva, et,
par un hasard singulier, pendant tonte l'année,
le cahne le pins partit ré^na dans l'air. Poor
«auver la rotation d'Aniréri, qnelqnes histo-
riens ont doué à sa prédiction DO BOIS métapho-
rique, en l'appliquant à la tempête suscitée par
Dcliini^is-Khan, qui, comme on sali, ébranla le
monde ancien. Anwéri , ne pouvant phu suppor-
ter icn reproches dn sultan Togroul-hen-ArsIan,
ni les raillerie* des conrtsans, quitta Hervé,
sléfie de la cour, ponr s'établir h Baikh, ob 11 eat
pour protecteur le cadi Amid-Eddin. Anwéri fut,
dilHin , le premier, qui rendit plus correcte la
poésie persane. C'était aussi l'opinini de ion
émule Rachidi. On raconte que lea deux poète*
rivaux se faisaient la guerre à leur manière,
«'envoyant des verK attachés au bout de leurs
nèches, pendant que leurs maîtres, le sultan Sand-
jar, et le sultan khowaresmien Atsis, s'assié-
geaient dans leurt forteresses. On a d'Anwéri
des Ir^lés d'astronomie, deit éloges, des élégies,
des satires ou cacydèh, (supérieores A celles de
Kizami, de Djami et Saadi) et des gtaaiels, ou
poésies erotiques, inférieures i celles de Haflx.
Son ÉUjie sur la eaplivité de Sandjar pris
par les Gtiouridei a été publiée, avec une
traduction anglaise du capitaine Kirkpatrik, dans
le 1" vol. des ÀiieUic Mitcellaiiia ; Calcutta,
17S5, in-4° , et une traduction en octaves alle-
mandes (par M* Chéiy) de son Éloge de Mùu-
doud-ben-Zettg/ti, se trouve dans les Fundgrv-
bendea Mor^enfandi; Vienne (sani date).
mnlitOuh, PaMu pmim. - d'HnbiM, MU.
Aursis, roi d'Egypte, néiAnyaii, nwrtai
SM avanlJ.-C. Quoiqull fOt privéde la vue, les
piètres d'ffypte le placèrent sur letrAne, devenu
vacant parla mort d'Aiychis l'an 1812 avant
J.-C. Siï ans après, il fut dusse de ses États
par Sabacon ou Sabacus , roi d'Ëttilopie , et dut
te retirer dans une lie de la basse ËjiTpte, où il
vécut dans l'obscurité durant cinquante ans. Ce
temps ex|)iré, Sabacon, qui avait gouverné avec
une grande sagesse, remit, sur l'ordre d'un oracle,
l'ÉKTPté llorisaante à sod lé^lime louienin.
■ ASYTOS
Aoysis régna en
iivtHftrla4ata.
'ARTTK ('Av^) de Tégé», teaaae poMe
grecque, qd floriiiaît vos la 130^ olyn^Wi
(300 ans avant J.-C.)- ^^ «ercaH rébtfc
XpqiT)umotc, /aittaie d'oraelet , e'at^Jkt
qu'dlevériaoitleconclesd'EKnlqie h Ëptdwi
Kous n'avon* qu'on petit nombre de ftipnnii
des poésies de cette fteune, qui se distiognalfK
une grande limpUGité.Elle est dtée par MMap
parmi les poéttt tyriquei, et an mAote nof ipe
PraxilU, Myroasa^o.Antlpater(>(HU.JKdl,
H, 101) l'appeUe même l'Homtoe Geoidle, K»
Crmvt, V- M, «'11. Pini. - UeelM, 4» JmttaHHm
armrs ('Avmot), Gis d'Aaatémioa, rn dH
aocnsateon de Socnis. vinlt ven tlo niri
J,-C. D'abord tanneur de profesnoB, fl neea»
raeoce k psrattrv dans lldstoire d'AlMMi ^
vers h fin de la goerre du Pâopooèse. Hn
qu'il ait 0D, comme dénugogae, un ush gwi
pouvoir, sa vie roéritenH k péfse im « « «v it
deltiMoire, s'itn'ettttitachésonnomMijBgmdt
deSocrate, Après tnir été dm» ta jeuBMW ■
des fïvoris d'Aldbiade, Aaytns (M chargé, «bM
avant J.-C. , de secourir, avec trente tÂso*):,
Py los aswégée par les [^eédénH>iiiaic.UiielKafék
l'empêcha de doattler le rap Malée, et il lev^l
AQiËnes sans avoir rien tedlé. Le peaple, iai-
gné, t'accusa de tialiiion, et leinil ai jugôcM.
Anytns se tira d'sfIUre en conxHnpont ses jogNi
et, selon Plutarque , ce tbt ï Atbïoes lepreos*
exemple de corruption judiciaire. PeodMit btf-
rannie des Trente ta 4M, Il fut exilé, etae jd^
aux autres bannis qui occupaient Ptailé. D ils-
vint ensuite avec Tlmiybije un des AA di
parti démocratique. Ad r^»port de Lyô^ I
montra beaucoup de prudence et de modéraboa,
et empêcha ses oompa^ica* d'exil de oaomrin
aucune violenoe, ai leur oonseJUanl deréssw
leurs vengeances pour un moment plus ojfar
tun. Après son rappd t Athènes, Q fut on ib
plut vtcdeota accusatenra du oSèhre pinlostfk
dont il avait été l'ami et peut-être le dite^ :
sa haine eut pour cause des dlaseatiiMBta poHt
qnes et plus enoore une olfauepcraofUidle,iili
conversation rapportée demie ÀMium d* FWa
ilbentiqne. Après I* mort de Socnle, hs
titns , un des tocosateors dn phabaoflM, M
mis à mort, et les demc autres, LyooM etAnjtai
furent envoyés en exil. On raconte qa'Anytai n
retira dans te Pont k Méiwléc et qall ce U
chassé par les babitents. Themiwua aioiiteiréM
qulti le lapidant; mais, cette IraditiaadB 1»
pentirdeaAthémeatel de la pvnttion des atti-
sateurs de Sacrale ne npeae pas tor des HmÎ"
gnages snflliainiDenlwitlwDtique».
nusrqo*. Akmaâa , ctruim. - ntoSsM Xia«
AOD, SB b&mii tano, l*jot!« des braâite*
v<m l'an 146a aTsnt J.-C. (1), t l'époquo ofi U*
Juib gwmtfaient «iicor« daiu la terre promiie
coirtre le» peupladea qui let enviToiuuieat. Entre
hors «unôiil» lei pliu iotraiteblea «e dintiD-
gnaient lea Hoabllea, k qui mtmt 0* pajalent m
trfbiit ianaà depuis dii-buit au. Aod, fila d«
Géra , de la tribu de B(n>ainio , cboiii pour
porter h Égloo, roi des Hoalrites, U rederaoee
accoutumée, fdnt d'avoir nu grand uact h lui
conununiquer; et, quand Os sont seuls, il lui
cnfHice an coutûn dana le ctniT et ae retire
tranquilltment, en referinant la porte dorière
hd. Quant D est sur le haut de ta tuanlagne d'É-
phnïm, en vue disrail, fl souoe à grand bmit
la troaipette , appelle aux arme* tous las H^
bnux, raccmte la marvdlle que Dieu a permise,
maretae aux Moabites , leur fenue toutes les Is-
■OM, et en immole dix n^e. Une psii de quatre-
TlngÛix ans Tut le prix de cette rieloire. [Ene.
4*t g. du m. ]
AociT (Jecm-Marit, marquis o'), né h
Douai vers (740, mortiQuiiicj vers iSli. Dé-
puté aux états géuéraux en 1 789, il iota la réu-
nian de la oobteste au tiers état, et sa joigoit au
petit nombre de nobles qui préléraieot les inté-
rtia natiaoaax aux leurs propre*. Dépoté i la
amventioii en Mplembre 1793, Q tuivH et quel-
quefois devança l'impulsion de cette époque. £u
BOTontre 1793 il dénonça la commune de Saint-
AnMud, qui s'était liTrée sans rédsiance k une
faible troupe autrichienne. Eutojé en mission,
après le siège de Lille, dans les dépaitemeuts du
Pas^e-Cslal* et du Nord, il rerint siégarà la
cooTcntion, et se vit exclu des JacoUns comme
ei-marquls. Le Directoire le choisit pour com-
missaire pr^l'administratiaD centrale du dépar-
temoit du Mord ; et enfin, après le 18 brumaire
an TIU, le premier ccasul le nomma maire de la
commune de Quinc;, «<i se tronraient se* pro-
priétés.
ÂODST {EuitiKht b' ), général ftwiçati, fils
aîné du précédent , né à Douai en 17A3, exécutd
k Paris le ^juillet 17M. Etant avant la révidu-
tim lientenant d'inlanterie,il(utDomméen I7W
aide de camp du maréchal de Rocbanbeau.
Promu successiTement aux grade* de général de
brigade et di; général de diTision , il Tut employé
en cette deniière qualité 1 l'armée des Pyrénée*
orientales en 1793. Q concourut avec le général
GogDé k l'enlèTement du camp retranché e*-
pagool des PeTre*tortei le S septembre, où l'on
JlÊgtt, III, 1> M UlHOU,
APAAiaO 8r4
s'empara de quarante^! boodies k tta et de
dnq cota prisonniers. Ce géoéral , accusé de
malTeniine« et dlncapadlé k la suite da quel-
ques revers quil essuya at svant de PeqHfcnan ,
Tut traduit devant le tribunal rérolutionnsire de
Paris, qui le ce
aPAGuIouArATCai^TZEKB (JeoM), Utéo-
logien calviniste, né à Apatu (Traosylvanie)
le B juin mil, mort t Clausenbourg le 18 sep-
tembre 1BS9. Apris avoir achevé ses études
aux gymnases académiques de Clausenbourg et
de Carlsbourg, H âeviol proresaeurde langue*
oriailalea et de pbIto*opÙe k l'univerailé d'U-
trecht. Ayant embraasé le nrtéaianisme, Il se fil
beaucoup d'ennemis en Hollande par aou hu-
meur a^«uive, et Ait plus tard contraint de roi-
trer dans sa patrie. U avait gagné la faveur
de la bmfllr de Bethlen Gabor, et allait obtenir
nne diaire k l'académie de Clausenbourg, quand
mourut Ona itM:IH*ptttattodelnlroduc-
Uonêadphiloloçiamsacravt, avec des lettre* i
Leunden, Glandorpt , Oslder, etc., Utrecht,
ia50i — Magyar Enttiklopxdiat.aïaz minden
\gta et htusttû* betlUtéçvei egfbt togla làsat
(Encydopédlemigyare,elc), ib., 1B53; — Ont-
Uo de Studio tapientUe, etc., ib., laUS; —
Magyar Logflta, Stablwefsaemboorg, ISSe; —
DUputalio de PoUtica tccleMiailica ; Clau-
senbourg, lOiS ; — Cateeàetit steundum dog-
mata Calvini ameùmata; Amsterdam, In-iî,
(sans date).
Hmii;i, Jfsatana anvamm».- — Brate. rrm u
trlrmta. rf, m 1 — W1UUU7. Cnûptetui BtlfabUem
IlOtniTim m ihBuaria, M, SM, tlt. — CirlRIiiccr,
Sftcimim {funtirU! Mtêraliii tT.
APApri. Voy. ABxm.
apamA {'Arj^oh 'Ait^ii), temme de Se
leoeus Kicator, mère d'Antlot^s Soter, épousa
Séleoca* en 3ib, avant J.-C., à l'époque où
Aleiimdre donnait à ses généraux des femmes
asiatiques. Elle était, selon Arrien, filtedeSpils-
mène, satrape de Bactriane ; et Str^n b confond
avec Apamé ou Artacama, fUle d'Artaboze, et
fonme de Ptoléraée I". — On compteencore dans
l'antiquLlé deux princesses du nom d'Apomé ;
1" Apamé, fille d'Anlkichus-Solfr, et rcriimed*
Hagas; 3'ApBiiié, Bile d'Alexandre de Mégalo-
polis , et fenuiic d'Aniynandci , roi des Atbàraa-
nes, vera 308 avant J.-C.
Arrln VFL, t. — Snibon XIJ. — ÀpplUt Sfriaea^ il,
, sculpteur espagnol, né en Cas-
tille dana la première moitié du on/.ième siècle.
Il sculpta par ordre de D. Sanche l'ancien, roi
denavarreet de Caslille, le tombeau di;sliné aux
reliques de saint Millon, mort en iM. Ce mo-
nument exisfail encore au temps de Jean Ber-
mudei, qui en feit la description comme l'ayant
vu au monastère de Yuzo , où il fot transféré
eu 1052.
J«n Btrmndfi, DIctImari» AltWrlM. — FlorUlo,
CtxMcMt i*r Valtni
»7S APARICIO
'APAMiGio (Jottp/i), petgtre eapagnol, ai
en 17B0. Il fut ^VE de DSTid, Soo Utijïau de ù
l'etle an h'ipague, peint eU' 1804, eiit presifne
niiUnt da uiccÈs qua le Déluge àa Giroilet. On
remarque partout dut l'wurre (1|] pwntre t*-
[lagDoE sa manière poétiqiia et la perTaptioLi du
ilessis. Apuido fit auesi une Athalie, où le
rolrouveat las principes à« l'^soh frwif^Mi Q
viTAilencofe daiuuia pays en 1113.
'«ptHiciQ ((fofi Uanuff iforeno), peifltre
f-\iT verre espapoi , TJvait <la4B la ileroiJrB
muitjé du Ait-Jtuititou tiicle. C'est A Tui^tla e(
li LÀm qu'il le fit repwrquw pu- »e£ .[raTaui,
'«««TVRiirs, pdftre en iécot tU tliiUtre,
nïUr d'AJiibwida <Uw l'Asia fioeurB- On ne «ail
de mi iirtiite que pe qu'en rsçon); Vllnjvc.
Au rapport ds est Rutaur, Apabirtpi peigpit
xarre, où il iutrodiiùit de* statues et lies çça-
Uun», ea guiia de coloiincs htëc deg lîon^
BUiiDOflluit Itt coniichM de l'àlifice; la (pijt
cnuriinaf de dOne» et de portiques. (« putilic
^plBudit d'atnrd utle étHoge unupp^itioai
mai« le nalMnialicieq (.icjpiiu Ét^t tw 4^
[uoDtrer aux spectateur» qu'Qs adioiriieut une
sottise, le peintre fut oUigd de cprri^er sno
viiniiB, VII, *. - ■>Bif , d*at-;nnichy>cdie.
«PCHaH (Olaude-^arC'infoineD'], prélat
(IraiiçJis, né à Monlhrison vers 1713, mort à l'a-
men 1783. IJHiivitdaiuM jnmeasa'a carrière
des ariuM, <tu')i quitta ensuite puur «inlirajii«r
l'étal eccIésia-iUque. Nofnmé «itcfue de Uljon,
puift,ircliMÉqued'Aucll,UfO(iaaora sa vie entière
è la tnenraisance et à la pratique de taules Ira
autres vertus. Oq dte de lui un trait toocliuit,
al i|ui donne la mesure de toul« sa cliarité cliré-
tlonne. Dana un incendie qui MIala h Dijoa, dniK
mraiits étalent sur le point de périr dans les
tianinics. Le prélat survient, promet deux erats
buis à celui qui le» sauvera. Personne n'osant s'j
tmnoser, l'flvéque fait apporter une éctielle, s'en-
velopue d'un drap mouillé;, passe Ini-ntème par
tian ^élre presque à lraver« les llamnim, el
reiiariitl avec les deux enfants sur ses épaules;
et liiut aussilot la maison s'écroule. Quant A la
«ominppromise, c'est aoïdeui petits êtres qu'il
vient i\e sauver qu'il U remet. Dans une autre
urconstance, une émeute populaire occastonaée
:iar la famine qui sévissait A Dijon, la multi-
tude menaçait dr^se porter i des excès contre
lesquels la sévérité des lois et la force des
armes devaient être impuissantes. La seule pré-
uence du l'évéque calma tous les esprits, et
tiiiil rentra bientôt dans l'ordre. On a île ce pré-
lat a] vénératile d'excellentes Ittstrudlons pas-
tnriilfi.
APEL ( Jenii j, tliéoloffeii et jurisconsulte al-
Innand, né ï rturumbert; en i486, mort vers
APELLAS m
1&40, professeur de l'université de V'ittemtKr^
devint un des plus léléi partisans 4e Liitlier,
et coopéra de tout son pouvoir t la vATormatkaL
I*réchant é la fois^ précepte et d'ciwn|4e, il
ne craignit pas, quoique diannlne du diapitrt
de Wuntmurg, d'épouser ose nliKleusa; nuis
i évéque, fort peu édifié d'uM utnblablc la-
Dovation, lui enleva sa libarté, qui as lui fiitw-
suite rendue qu'au prix de toua aes mpltà
Cependant, lorsqu'il ntenrul t Miiraniberg,.il
jouissait du titre de jurisconsalle da la irpt-
blltjue et de conseiller de l'électeur d« Brand».
bourg. On a de lui 1 i* D^msI»Io. AptlUpn
luoconjugio; tun pra'f. ÈMtbtri, ad lo.Vn-
ium;\Wuth., \bU,iaA'\—V MtthadicaiiM-
leetiees ratio ad jurUpmdatiliam anoMMW-
dnia; Nuremberg, lô3S, in-4'; — 3" Bratii-
logui juTi» dvilli, live corpus lepim, oaittff
fort eatiiné, et qui a été longtemps allriboé i
l'empereur Justinira. [ Knc. tia g. du n, ]
fafpùn. am Awwix Dût. UitnitmtBr: it ta*-
potenttm, pro tuo conjuijto apud Rf^Utniiiianot.
APEL {Jean-ÀuguiU ), littérateur allcnund.
né 4 Leipiig en 1771, et mort en ISIG dans k
mé|ue ville, o(i II était conseiller municipal, itA
fait un nom surtout par sa Mélrique { Leipiig,
1814-1816). On a encore de lui des contes po-
pulaires fort remarquables, et des tragédie
composts i l'Imitation des trois grands traiii-
ques grecs. Parmi les sujets modernes ou ds
mojen ^e qu'Apel a traités, on cite Kviii fo*
Kanfiingen et Faust. Le ptiitologue llerraun
entra en contestation avec lui sur plasiisin
points de sa Métrique; majs Apet ne r^iooiil
point. [Enç. rfel 3. du M. ]
APBL ( Frédéric- Atiguite-FertHnand), js-
risconautle allemand, frère du précédent, nél
Leipzig le Sjuillet I7CS, mort vers 1830. Obi
de lui : 1° DiuerliiiiQ tiiUnx kistor. et Jura
siiffriigii electoralii taronicl el archimara-
c/iiitlatut S. Ivtp. roiH. ; Leipxlg, t789, in-i*;
— 1" Diss. inotig. de juribvs singularisa
clrricor. in Sitronio; ibid., 1791, in-4''; —
3° Uber kùnstlictie Birnen/ûlterangen (surli
pourriture artillcieltedes abeilles ]; ibid., IKU,
in-8'*.
• APKLLA9 on AP0I.LA8 ( KnclUc ou 'tiSii-
XdU ), géographe grec, natif de Cjrène, que r«
présume avoir vécu dans ta première mollir ilu
troisitine siècle. Il est proliabjemenl le mftiH
que celui qui, au rapport d'Alliéoée, annil fcril
ouvrage sur les villes du Péloponnèse. QiàB'
tilien parle éRalemeol d'un Apollas dont il OMS-
plète le nom en y ajoutant celui de CaltimÊ-
1, et c'est sans doute celui dont il est qurî-
lîon ici ; il est aussi mentionné |iar Marcim d'Il^
raclée. Mais il n'y a ps lieu dQ supposer qaTl
mit le même qu'un A|iellas dont parte Ckm^at
l'Alexandrie, et qui aurait écrit un onvnge fi
S77 APELLAS
Delpliety cHé par 8vidj», qnirappeQe Apellas do
Pont.
M«rcicn, Heracl,, p« M, é<l. Hudson. — Atbénée, U,
«3; IX, 869. - QalntlHcQ, XI,t,f 1^ — Clém. d'Alex.,
Fratrept., p. 4t, éd. Folter.
APELLAS ('AmXXâk), aeulpteur grec, TiTait
vers le quatrième siècle avant Tère chrétienne.
Au rapport de Pline, fl exécuta diverses statues
de bronze représentant des femmes dans Tatti-
tudc de la prière et de Tadoration. Pausanias
parle d'une statue de Cynisca, sœor d'Agésilas U^
roi de Sparte, et qd anrait été ùdte par un ar-
tiste du nom d'Apdlas.
PWatjmst.noL, XXXIY.lt» — PtOMiilM, Tl, L —
SUItff, Cal. mrtif.
APELLB OU APBLLES, Célèbre peintre grec,
His de Pythias, naooit è Cos, ou, selon d'autres,
}i Colopbon ou à Ephèse, vers 360 av. J.-C. U
eut dans cette dernière viUe le droit deoté ; aussi
est-il souvent désigné par le nom ÔLiphésien-
]^bore d'Éplièse fût son premier maître. De le
A ae rendit à Sicyone, dont Véeole était alors ce*
lèbre dans toute la Grèce; et quoique d^à il
eût lui^nème un nom comme artiste, U y reçut
le« leçons de Pan^bile, qu'il ne tarda point À
eofpasser. C'est ainsi qu'il réunit U sévérité de
Fécole de Sioyone à l'élégance de celle dlonie.
Plua tard, Apelle ae rendit en Macédoine; il j
reçut l'accueil le plus flatteur et de PUUippe et
d'Alexandre. C'est probablement dès cette épo-
que que se formèrent entre le conquérant et le
peintre ces relationa amicales qui dcmnèrent ma-
tière à tant d'anecdotes remarquables; grand
nombre d'eatre elles cependant se rapportent k
une seconde série de conférences qu'il eut à
Épbèse aveo Alexandre. C'est à lui seul qu'A-
Icôandre permit de peindre sa figure. Pendant
le court s^ur qu'il avait fait à Rl^Mles, il était
allé visiter l'atelier de Protogène, absent en cet
instant. Invité par une vieille femme k dire son
nom, il traça sur une petite table un contour au
pinceau. A la délicatesse de ce contour, Protogène,
en revenant, reconnut la main d' Apelle. Cepen-
dant il entreprit de le surpasser en traçant dans
l'intérieur du premier contour un autre contour
encore plus beau et plus léger. Apelle revient :
on lui montre le dessin de Protogène; alors au
milieu des deux contours il en fait passer un
troisième encore plus délié; le peintre rhodien
finit par s'avouer vaincu. Dans la suite cette taUe
fut portée k Rome et orna le palais des Césars,
jusqu'à ce qu'elle eût été consumée par un iu^
cendie.
L'ouvrage le plus célèbre d'ApeUe était son
Alexandre tenant ia foudre; ce tableau était
placé dans le temple d'Épbèse. Par l'eflet d'un beu^
reux raccourci et d'un magnifique clair-obscur, la
main et l'éclair semblaient sortir bors du tableau.
Le talent et la gloire d'Apelle furent à leur apo-
gée vers la cent douzième olympiade ( 328-324
avant J.-C. ). Cependant, après la mort d'Alexan-
dre le Grand il fit plusieurs portraits du roi
Antiocbus (cent dix-huitième olyuipiade, 304-300
— APELLES
9M
avant J.-€. ). Il parait que cet artiste fut suiptis
par la mort à Cos, où l'on nu>ntrait de lui une
Vénus commencée, que personne n'osa terminer.
Une tradition assez peu authentique fait mention
d'un autre peintre nonuné aussi Apelle, mais
qui vivait à la cour de Ptoléioée. Accusé par
Antipbile d'avoir pris part à un paijure, et ne
pouvant faire reconnaître son innocence, il se
vengea de son rival et du roi en faisant le por-
trait de la Calomnie. Longtemps on avait attri-
bué cette particularité au grand Apelle. Tœlken,
dans sa dissertation sur Aj>elle et AntipfUle
( 3* vol. de VAmalthée ) , a prouvé que l'artiste
dont il est question ici devait vivre entre les
olympiades 139 et 134, et par conséquent cent
ans |dus tard que le contemporain d'Alexandre.
Le mérite inimitable d'Apelle était la grâce.
Pline dit expressément que ses tableaux n'é-
taient point peinta sur mur, et il nous en a
donné la liste. Leur prix était de vingt talents.
Q ne passait pas un seul jour sans travailler k la
peinture, d'où est venu le proverbe: Ifulla dies
sine linea. H écoutait volontiers la critique , et
même ia recherchait Caché derrière un rideaU| fl
enUttdit un savetier trouver k redire à un sou-
lier. Apelle trouva la critique juste, et corrigea
le soulier. Mais le lendemain le savetier ayant
voulu étendre ses critiques à la jambe, Apelle
apparut tout à coup, et lui dit de borner ses cri^
tiques ^ la chaussure : IS'e sutor ultra crepidam,
qui est aussi devenu proverbe. Au rapport de Pline,
il n'employait ordinairement que quatre couleurs,
qu'il trouvait moyen d'harmoniser à l'aide d'un
vernis dont lui-même était l'inventeur. Apelle ne
mit son nom qu'à trois de ses tableaux : VA"
lexandre tonnant, ci-dessus indiqué , la Vénus
endormie, et la Vénus Anadyomèue : c'était
son chef-d'œuvre. Ce tableau, destiné pour le
temple-d'Esculape à Cos, avait coûté cent talents.
Auguste le fit transporter dans le temple qu'il
avait dédié k Jules César. La partie inférie^ire
ayant été endommagée, personne ne toi capable
de la réparer. La détérioration allant toujours
croissant, Néron, nous dl.sent Pline et Straboo,
en fit faire une copie par Dorothée. En l'hon-
neur d'Apelle, la peinture fut appelée ars apelr-
lea, [ConvericUiousrlexieon et Enc. des gens
dv,m.\
Pline , HUtoàn naturelle, XXXV. lO-lS. - SaldM,
'A^teXXïj;. - Qulotillen, InsL or.j XII. 10, I. - Plular-
qne,^ratus. It; y^textmder, kiFort. j4lex. Mag., s, 8.
— Clc^ron, De Nmt. D^or.y 1, 17. » Lnoitn, Itnaq., 7. ~
ToclkcQ, l'Âmalthée, recueil périodique, (. III.
APELLES d'ÉphèsCy peintre grec, vivait
dans le troisième siècle avant l'ère chrétienne.
En grande faveur à la cour de Ptolémée Pliik>-
métor, il fut néanmoins accusé par Antipbile
d'avoir trempé dans la conspiration de Théodote
de Tyr. Mais Ptolémée reconnut son innocence,
lui fit présent de cent talents, et condamna le
calomniateur k devenir IVsdave du calomnié.
Celui-ci ne, se toutcnta pas de cette sati>factiua :
revenu à Épliè$e, il fit ce tableau de la Calomnie,
879
APELLES — APER
dont parle Lucien comme l'ayant yn, et qne Ton
attribue à tort au grand peintre Apelles.
Locieo, ITepl ToO (1.V) MJSUaç moreueiv Aïo^xoXî) ,
et la oote de rédlUon d'Heaistertauis, Ill,ST.
*APBLLES ('A9ceXXi)ç), médecin grecYers on
ayant le premier siècle de l'ère chrétienne. H
était de rile de Thase : c'est tout ce qu'on sait
de sa vie. Mais ses prescriptions médicales pa-
raissent plus connues. Au jugement de Pline ,
elles étaient empreintes de barbarie et de supers-
tition. On peut supposer encore que ce sont ses
formules dont il est question dans Galien.
Galien, IH Compot. wtêdie- see., Qea.. Y, 14, XIII, 8U ;
D§ Antid., II. 8; XIV, 148. - Pline. HUt. nat., XXX. 16.
APBLLBS (AiceXXfj;), hérésiarque, fondateur
de la secte des Apelltstes, vivait vers 146, et mou-
rut très-ftgé. 11 était disciple de Marcion, et ad-
mettait comme lui deux dieux, Ton bon l'autre
méchant» odulnâ, auteur du monde et de la loi,
celui-là, auteur de l'Évangile et Rédempteur de
Tunivers. 11 fut chassé deTécole deMardon pour
avoir séduit Philnmena, jeune fille qu'il faisait
passer pour inspirée de l'Esprit-Saint, c'est do
moins le reproche que lui adresse Tertullien
(Prxscript, fueret,, 30). Mais il est probable
que cet écrivain s'est laissé entraîner à l'exa-
gération et à sa passion ardente contre les héré-
tiques, car Rhodon parle d' Appelles, quoiqu'il
fût au nombre de ses plus violents adversaires,
comme d'un homme fort respectable par ses
mœurs (Eusèbe., Pr., Ev, 13). ApeUes professa
une autre hérésie dans laquelle il n'admettait plus
qu'un Dieu, composé de parties mfinies ; rejetant
toutes les doctrines adoptées, U ne donnait à Jé-
sns-Clurist qu'un corps aérien, dont, en remontant
au ciel, le Sauveur aurait rendu à chaque élément
sa portion. Il niait la résurrection du corps, et
considérait les diflérences de religion comme
sans importance , puisque , disait-il, tous ceux
qui croient) en Notr^-Selgneur crucifié seront
sauvés, s'ils prouvent senlement leur foi par de
oonnes-iBuvres.
Appelles avait écrit des Réoélatiùns ( <l>ave(}(D-
oEiç ), contenant le récit des visions lePhiloména,
et un ouvrage intitulé Syllogismus, dans lequel,
selon Eusèbe, U prétendait prouver la fausseté
des écrits de Moise. Il parait avoir aussi composé
une vie de Jésus-Christ; car saint Jérôme, dans
son Crommentaire sur saint Matthieu, dte 1'^-
vangile d' Apelles comme ayant été la source de
beaucoup d'hérésies. Aucun de ses ouvrages ne
nous est parvenu.
TertnlUen, Dt PrmMrtptionUms Hmretieartim. — Jd-
vertus Mareionmn, -^ Eusèbe, Hist. BccUs., t. V, p. is.
— Epipbaoe, UmreM.y u. — HterotiTmas, Ot nris illus-
tribut. — Orlgène, Contra Celsum, IV, e. 67. - Uri-
ner, HMory of Htreties. — Smitb, JDicttonary qfCreêK
and Roman Biography,
APBLLICON f AyceXXixûv ),de Téos, bibliophile
et philosophe grec, vivait au premier siècle avant
l'ère chrétienne. Citoyen d'Athènes et grand col-
lectionneur de livres, il possédait une grande
fortune, qu'il employait à enrichir sa bibliothè-
que; mais il n'achetait pas tongonrt, diUm, lei
livres qu'il y portait; il en dérobait encore des
archives de la capitale de l'Attiqae et d'antres
villes. Cette manière de satisfaire sa bibliomanie
ayant enfin été dévoilée, il dut prendre la fàk
pour se soustraire à U vindicte de ses conci-
toyens. Il revint dans sa patrie à l'époque de li
tyrannie d'Aristion, partisan comme loi des doc-
trines péripatéticiennes, et qui, pour cette raison,
le protégea et lui confia le commandement d'uae
expédition contre l'Ile de Délos. Commencée sons
d'heureux auspices, cette expédition manqui
ensuite par la négligence d'Apellioon : les Ro>
mains, sous les ordres d'Orobius , s'emparèreaft
de Délos; et le général grec s'échappa à grand'-
peine, après avoir perdu son armée. Il mourut
bientôt après. Sylla, s'étant emparé d'Athènes,
s'appropria la collection d'Apellicon, et la fit trans-
porter à Rome. C'est dans ce dépdt que se trou-
vaient les manuscrits d'Aristote légués par es
grand homme à Théophraste, qui, à son tour,
les avait laissés à Neîée, et de ce dernier Ils
avaient passé en la possession de ses héritiers, qnî
habitaient à Scepsis dans la Troade. Leur pc«î^
rite, gens idiots et simples (l&odTai dcv6p«i»i),
dit Strabon, et par conséquent peu sondeux de
doter le monde du trésor scientifique et philosa-
phique que recelaient ces autographes, les ani
laissés enfouis au fond d'une caverne. C^est de là,
qu'endommagés par le temps et l*homidité, il
étaient sortis enfin pour devenir la propriété
d'Apellicon, qui essaya, assez maladroitement de
les mettre en ordre. A l'arrivée à Rome de ces
écrits précieux du philosophe qu'un savant mo-
derne a appelé avec raison l'esprit le plus ency-
clopédique de l'antiquité, la révision en fut con-
fiée au grammairien Tyrannion, chef de l'école
péripatéticienne de Rome, qui en remit une copie
à Andronicus de Rhodes, à qui elle servit poor
son édition des œuvres d'Aristote. ( Yoy. àrih
tote.) V. R.
Athéoér. v, 141.- Strabon, XIII, 60. - Bayle, ZNctiM.
noire critique.
APEE {Marcus), orateur latin. Gaulois de
naissance , vivait au premier siècle avant l'ère
chrétienne. Il vint dans sa jeunesse à Rome,
et s'y acquit un grand renom d'orateur. Il fut
successivement sénateur, questeur, tribun et
préteur. Dans le dialogue de Oratoribus il est
l'un des interlocuteurs, et ce Dialogue des oro'
teurs , ou de la Corruption de V Éloquence,
attribué autrefois à Tacite ou à Quintilien, et
mis à la fin de leurs œu^Tes, est peut-être d'A-
per lui-même. Giry en donna une traduction
française; Paris, i6>!6, in-4", précédée d'une
préface de Godeau. M. Dureau de la Malle en
donna une nouvelle traduction dans la 2* édi-
tion de la traduction de Tacite; Paris, 1805,
6 vol. in-8°.
RupertI, dans son édlL de Tacite, t. 1, p. lxxtu. —
Chaudon et Delandlne, Dictionnaire historigue,
*APEB, grammairien grec, vivait vei-s la pra-
881 APER —
mière moitié au premier sièdede l'ère chrétiemie.
n adopta les principes d'Aristarqne, et s'attaqua
plus d\uie fois au grammairien Didyme; à son
tour fl eut pour disciple Héraclide de Pont, qui
occupe une si grande place dans l'histoire de la
philosophie.
SaldM, ««6 voce HpocxXeidvKt n. Tl. » Paoly, Beai-
MneyeiofSBdiê,
APBE ( Arius), Voff, DiocLénsN.
«APBEBACH (Gottichalk), mathématicien
allemand du seizième siècle, fl publia Eclipseos
iunaris anno 1573 Juturx epHogismus et
typus,
JOcber, A U§ tm 9H k u GêUkrtm^LÊaUom,
*APBZTBfiuiA (don Juan'Ftlisie)^ leo^
tear espagnol, mort en 178ô. fl oommeoça par
l'étude et la pratique du chant , et tat même
attaché à Ul cfaapeUe de Madrid. Mais instinetl-
fement attiré vers les arts du dessin, fl trayaiUa
tous la direction du sculpteur Salvador Carmona,
pois 800S ceOe de Frandsoo Gutierrez. Enfin il
devint maître à son tour, et exécuta quelques
OBOvres remarquables, en particulier pour l'é^Use^
San-Ciyetano de Madrid. L'Académie de Saint-
Perdinand admit ce scolpteor dans son sein
m 1777.
Jeao Benmtfez , DieeUmmHo kUtorieo.
* afbabAb ou APHAmBus ( 'AçapcOc ), poète
et orateur grec , vivait dans le quatrième siècle
avant l'ère chrétienne. Adopté par Isocrate, flse
ttt Clément entendre dans les tribunaux et'
les assemblées publiques, et présenta même
avec succès Ul défense de son pèreadoptif, lors-
que cehn-d fut accusé par Mégaclides : toutefois,
I ftit moins grand orateur que poète tragique
d'une grande fécondité. On dit qu'A composa
trente-sept tragédies, à partir de l'an 369 avant
J.-C Riâ ne nous est parvenu de ces compo-
sitions, pas même les titres. U remporta quatre
prix destinés aux meilleures tragédies, deux aux
Ates Dionysiaques, et deux aux Lénéennes.
PinUrqne, f^ita Deeem Oraiorum. — DeoU d*BaN«
Oir.« iâoeraU, It. — Suidai. — PhoUiu.
APHBEDIANUS (Petrus)^ poète et gram-
nairien hollandais, vivait dans la dernière moitié
tu aeizièroe siècle, fl devintrecteurà Amsterdam,
t publia d'assez nombreux écrits, entre autres :
'armina; Bpigrammaia moralia; enfin Me-
kodum legendi et diseendi formulas UUinas
\ngtue,
« APIBODAS CAfpotôc), médecin grec, vivait
rotMbkment vers le premier siècle avant l'ère
brétienne. GaUen en fiîit rooition. On trouve une
e seB prescriptions médicales dans un manuscrit
e la bibliothèque de Paris, dont Cramer donne
n titre.
Craaier, jénêcdota Ormea pmriHêntia» toL 1, p. t9S. —
«Hea , De Compos. «Mdte. «te. loeoi , Ub. III, tnjimê ;
XII, llb. VIIl, cap. it; t Xill, pauim.
«APBBODisiANiTS ( A^podurtovéc ), écrivain
iersan , qui a fisdt en grec une description de
Orient, dtée par le géographe anonyme de
APIAI9US
Ravenne, et dans hi Chrooiqoe d'HIppolyte de
Ilièbes. Du Cange en donne un fragment dans
sa note sur Zonaras. La Bibliothèque impériale
de Vienne renferme des manuêcriU , extraits
de l'œuvre d'Aphrodisianus, où se trouvent des
délaUs sur la naissance, les habitudes et hi figure
de la vierge Marie.
VociUia, DeHUtorieis GrœU, p. »4, éd. Wetter-
BMon. — Fabrlctiu, BMMk. gr»c„ XL, US.
*APHEODisius , sculpteur, natif de Tralles
en Lydie, vivait probablement dans le premier
siède de notre ère. Pline le dte au nombre des
artistes qui ont dit des statues décorant le
palais des Césars sur le mont Palatin.
puoe. JsriK. «or., xxxn, s.
APBTaoxiim» rhéteur grec, natif d'Antioche»
vivait dans le troisième ou quatrième siècle, fl
composa des exerdoes de Rhétorique (Pro-
gymnatmata) extraits d'Hennogène; mais les
douze exerdoes de odui-d sont portés par
Aphthonms à quatorze. A la suite de chaque dé
finition se trouve un exemple qui l'appuie. Son
ouvrage renfimne les prindjpes de hi rhétorique ,
' tds qu'Os étaient ensdpiés aux enfonts pour les
préparer à profiter des leçons du rhéteur. Sous ce
rapiMurt les Pro^ymiuitfiuito sont un ouvrage es-
tfanable;inai8 ooleurfiiit trop d'honneur, surtout
en AOemagne, où durant les sebième et dix-sep-
tième slèdes on les prit pour base de l'instruc-
tion des écoles. Aphthonius a fidt ausd un recueil
de quarante fàblei à la manière d'Ésope. Les
Progfnauumaia ont été imprimés pour hi pre-
mière fois, en grec, dans le ncuefl intitulé ilAe-
^oret ^«d ; Yenetfis, Aide, 1 508, in-M. Quant à
l'ouvrage d'Aphthodus, comme fl aété longtemps
en usage dans les écoles, fl y en a un grand nom-
bre d'éditions. Les mdileures sont : JpA^AoMiia,
Bermogenes et Longimu, grmee, ewra Àm.
Porti ; Genev», Crispin, 1670, hi-8* ; AphthonU
ProçffnuuumtUa^ gr,-lat., Fr. Seobario inter-
prète; Gommdin, 1597, fai-8^ (ses fkbies y
sont jointes); gr.'lat,, cura D. BeinsH, Lug.
Bat, 1620, ia^i ejusdem et Theonis Proçffm-
nasnuUa gr.-lat,, eum notis /.-5. Cfuiffer;
UpsaliflB, 1670,in-8«. Les fables d'Aphthonius se
trouvent souvent à la suite de celles d'Ésope;
Tenise, Aide, 1505, fai-fol. Elles ont été traduites
en français par M. Pfllot; Douai et Paris, 1815,
FabnduB . mbikMkêea çrm0a, t VI. p. t*. -- BeUn de
BaUo , Hidoif dé Félofumieê ekê» In Grtn. — Wea-
tonnann, GmehUhtë éar Btr^âtmmMi in GHteàgmland
tmd Romf ins, p. I. tM. — SchoeU. mUoérÊ éê la M-
têrature greeqMê, L IV, p. MS.
*A»BTmoD (Daivid\ rabUn allemand. On
ignore le temps où fl vivait H fit un commen-
taire sur le S^her Chasidkn ( Livre desSamts },
imprimé avec l'œuvre commentée à Francfort-
sur-le-Mdn , en 1724.
yfoiî, BMioUk^kê^., iy,90ê
âPiAHUS, nom latinisé de bikmewits
(Biene, enallemanJ, signifie opis) (Pierre),
astronome et géographe allemand, né eu 14% à
aSS APUNUS
Lei[iiig pris de Hiinîe, morl le 31 avril lâii.
Il fut, i^tuis làlO , professeur d« matbenkati-
ques à rUniienité d'ingolsladt , qu'il ue quitta
plus, nial^ las oRrei Im plut iséduisantas de
l'empereur Cbaries-Quint, qui l'enoblit. Apianui
proposa le premier la méUiode, emplajée en-
core aujODrd'bui pour Jea longitudes tctrestrca,
et<|ui coiuiale k ott^ierrer d'aturd la diïlance de
la lune i quelque étoile liiie prèa de l'écliptiquo,
et de Kuivre les mouTepienlB ultArienr* de la
luue par rapport à cette tloilc. Il avait auui
proposé UD instrument pour résoudra, sans cel-
culs, tous les triangles sphériquas. CEmojenfiil
rejeté par Kepler. LetouiragM d'Apianoi août:
Coimograp/tia ; Laudsbut, 1^34, in-4*, réimpri-
mée eum Oiiêmalionilnu nmllarwn ettip-
«iH)n,'Ingalstailt,i&30, ii»-t*,lnd., eafrancaii;
Anvers 1S44, et Paris, 1»1 ) — Quadrwuai-
fronomicuf.'lDgobUdl, iS3i; — iroraicapton
générale; Ingolstadl, 1S33; ^ JMftmi !M)puJl;
ltHd.,l»3^,iIl-fol.:c'e*t|ladeKn1pticnd'nMéctips•
du soleil ; — Inlrodueho gtegrapliica in Ver-
nerl annotationet , adjwitto radio mtfono-
mlca;ib., Iï33, In-lol. ; ouvrage qui contieat, «a
outre, la traduction hUne du premier livre delà
géograpbie de Ptol^mée, et une lettre de Regio-
montanus ; — Inslmmsntum primi moMlii;
Hurenihcr);, Ili.'H, In-fol. : on y trouve, outre
le traité d'astronomie de Geber, une table
des sinus pour chaque minute, la pmnitre qui
ait été publiée m Europe ; — IntcripHona SS.
VtlusCatil,non illmquidem Rontx, itd toliut
ferturbti.-IngoMadt, \i3*;—AnliquilateMet
Deseriptiones Evropte, rtdigé avec Barthélemi
Amantius; IniEoletadt, 1S34 ; — ^Jtronomicoit
Cxsartum ; Ib. I MO, tn-fo). , avec atlas ; e'est
ion prindpal oufrage, pour lequel l'auteur reçut
de Charles-QuiDt un présent de 3,000 livret en
or. Apianus y donne des obervatioas nouvellet
sur la coDiMe de lasi, nommée depuis «omète
de Halley, et sa réapparition en 1007 et 1S8I.
On prétend aussi qu'il a le premier remarqué
que les queuM des comètes sont toujours k l'op-
posite do soleil et sur la ligne de prolongenent
des deux rentres ; mai* cette remarque se troure
déjà consignée dans Fncaslor: Trnitt dei Ha-
tnocenfriei.qnlavail paru iVeoise cinq ans aup».
ravant. Apiânus avait eacorc annonéé comme de-
vant paraître, des ÉpliéinMdet de 1534 41570;
~ de* Alntanaelu avee prédictions ; et une
édition des Œuvrts de fiatrologue A^opti.
Triuter, ttoçt ta Jannli. - l Igmim, BiUiolknr»
^UloiiïphUa. - BiùçrapAieal Dictionarfi-
APiAis OU APIAisvs { Philippe), miWmali'
cien allemand, IHs du précédent, né à Fn^olstadt
le 14 septembre 1531, mort en l5S9.Fn I&4n,il
visita Strasbourg, et les années suivantes il vint
«'instruire dans les nniversitiK françaises. A la
mort lie son père en t55I,fl lut xuccéda d.-in<i sa
chaire de malbi'maliques. Mais il cultiva bientôt
une autre hranchedans le domaine lies sciences;
étant d'une tris-faible santé, il se livra à l'étude
- APiaUS 8M
de la (oédedoei pour a'j perfecUoaner, il n
rendit par deux foii, eu 1557 et eu liH, a
Italie, oii il H mît en rapport avec les nulbu
de l'art. De retour eo Allemagne , il j pnUii
en 1567 une description de la Bavière, qui liù
valut de la part du duc Albert une gratificataxi
de 2,500 ducats. Hais, ayant otté , en t&M, t
proclamer oovertemeal lutliérioi , il dot qniBB
logolstadt et se rendre « Vienne, oâ Haùa-
lien 11 lui fit le plus MenveJllant acaieiL Aprts
trois mois dé séjour dans Is ville impésialt,!
fïit nommé pnifessear de mitbématiquet à iW
bingne, où il mourut. 11 publia plusieurs é "
dont quelques-uns tsulement ftirtatt impi
entre autres i Pkilippt .Ipiani BowM fa Un
farmam rtdaeta, fn laltuH» XXIJj 1S|
Isdt, laTO ; — Dt cjrltfldri «|MiUaf«; TMt
158a ] — Dt tm menHi liuframanM m
nomiei noul; Tubingue, I5M] — S* msI
On trouve dsns tes Pnffmmtitmu àt Tysfes
nne lettre de PlilKppe ApUnus au tandprsvs*
Hesse-Gsssel sar l'étdle >ouTdl« ds C s is isfis,
sppsmeen 1A71.
~ Liprnia*. KMUitK Fltaonrk. -Is-
mttwilt cfH jtOfflt àgm.
>. Voy. SÉJAK.
. C'ëit le nom que porthrnt In
Romains, renommés en leur temps par Ifsn
connaissances dans l'art ([astrODamiqne. Tm
dans quel ordre ils se succédèrent :
Apicids, I" du nom, vivait vers la deni^
moitié du premier sîËcle avant l'ère cbrétioïK.
Atbénéc l'appelle assez dédaigneusement ui ct-^
tain ApMia , et ajoute qu'il Tut cause do !Vul
de Lentilius Rnfus en l'an 91 (av. J.-C.). Cri
Apicius se ât remarquer par sa luxure d h
intempérance.
jtIhtnH, IV, c. tt, p. IM, - haHonlDi, IMmU tm
iTtHir, 4i. BitE; LtTSc.ISt».
Apicids, n* du nom, iftimu SoMu os Gi
tHui, le plus célèbre des trefs, vtv«it à Kam, i
commenceuMoI de l'ire chrétiewie, MM As-
guste et soas libère. Il est cité pu ^sûnisis-
tcura anciens qui nom ont oonsenré de luaiïns'
ses anecdotes sur sa gournutndise^ ses piolif»-
Ittés et son esprit inventif pour décgavrirdesss-
vellcs préparations culinaires. S dépensa des aai-
mes immenses pour faire venir les mebksi'us
délicats de toutrâ les partie* du monde, n
certaines sauces, oominées apicienna,cllt4t
la gastronomie une science. ApioD k Gnn
rien écrivit uD livre intitulé Utfi vi!; Ai
rfjyfii, sur la gourtaamlUe d'j^iciut. Ainf-
port de Sénèque, Apicius s'empoùosm, pm
qu'il ne lui restait plus que dix raillions de ses-
terces (3flS, 135 tlr.)pour vivre. Celte liittaiittil
rappelée aussi par Dion Couius, et Uartsl ■ '
fait le sujet à'un' éjAgnanme.
Apicics, le 111° lia nom, est elté par AlbWt
et par Suidas [mur nvoir envoyé à IVmvw*
Trajim, pendant la guerre des Parlbes {Itt-IX
4pr^ J,-C. ), des tiitltrM uiuen^ rralchet par
m moyen (|e md inToatioa. On penw que c'etl
4 çD titiitiÈme Apicius, ijiie se rapporte l'anec-
ààlv suivante » .ipicius, dit Alliùii^c, posMit une
greode partie lie loa tenipa î Mintumcs, ï cauM
dVw eïpice partiuiIiËre de cevcllca ( xafiÎK),
qui s'y trouvait en abaudance. Ajant appris
qu'il eo existait de plu« belles «u Libye, il e'eni-
nU'IL'a peur ce paj». Des péclicura libyens, jn-
ffgutÉi du but de son voyage, vjnreut au-devant
de wn vaisseau lui apporter des crevettes de
HuFS eûif-H- Il les trouva inrérfeun i tellos de
HtDtaroes, cl repartit ansutdt puur l'Italie.
B|oa* avons sous le oom do Cslius Apicius
an fraJMdB l'Art ciiliaairB(rfe Opsoniiset Con-
(fimen'ii, t'ii'e du rt euUnarla, iibri deetm),
Rttriboâ eénÉralaraent à uq des trois Apiciui
dtét plus haut j mais eet ouvrage, plein de sole'
cicraw, parait avoir ë(é compilÉ i une époque
pMt^imire au liètle de« Antooins ; il est divui
«1 dit livre*, dont cliicun porte un litre grec.
C'est un recueil de recettes à l'usage du cuisi-
bIbn. Il tilt découvert par Ëoocti d'Ascoli, ver*
14M, sous le poQtiricat de Nicolaa V, et putilié
pour la première fois à Uilao, I49S. L'édition la
plus Mtiinéa est wlle de do J. M. Benibold, d'a-
prè* le texte de Lister et d'Almelovecni Lubedi,
1791, iD-S°; J. H. Dicrhaeli a publia un petit
; inlituld Flora Apieianai Heidelberg,
- Sgldti, ituA IDC. "Çirtptl.
IBSl.l
AltMite. l.Xh IV, I
— DiD CIfttllU» VII, 11. — jci)cca, l'iriuui. nu fiKtp,,
A»ia OU APmi'i {Jean-Lonis). nrfdedn alle-
mand, ni le 30 novembre IfldS dans le comti!
do Hohenlohi^ en Franconie, mort le !S octobre
1703. Il Audfa la mëdecinp. Pour sulivenir k ses
Trais, n lionna des ripflifions et se fit correr^
teur d'imprimerie. Reçu docteur en lOBI , tl ftit
nommé médecin Inspecteur {phij'leiu) de la
ville d'Herspruck ep Bavière, et en IBM II ftit
qp^ ait collège médical de 5uremhfTg, P.i
170?, il ohllnl la cbaire de pliyalnloj^e et de chi-
rurgie dans l'université d'AHorf, et inoiirul un
an après. Apinui se fli une erande renommée
par l'emploi de l'extrait de rascarllle ilans le
traitement de» Bivrcs malignes épidémiqn es. On
a de toi : Febris eptrftmie/e , onnli 1094 et
lri9à,in yorlcxditinniioppldo MerspmchtMi
çrauttri deprehemx, hhlorica relath; Vo-
rirnber^, 1837, in-8°; — Fasciculus (lisser-
talionum acnrfemicarum; Altorni, 1718, In-K*;
— - un grand nombre d'observations Insérées
dans les fiphémérides de l'Acadiïniie léopoldine,
dont 11 était niuTobrc sous le nom de ftonus.
naller attribue le recueil des Aissertatlung aca-
démlijuesà ^tijisTnond-jiifques Ap'mus.
tuij. IWHouctn do Meircint. - Addnni, tupplt-
MMMh. KTlfl. u.t4.
APIl OU hnVi (Htglimand-JarquM), phi-
lolo;^ allomaDd, fils du précédent, na<[ui[ i
Hersprucb, près de NuTcoibeq, en I6K!, et
APOCAUQUË 88G
niouruten I731.11fut racteurderécoledt^huinl-
Gilles, t Brunswick. Ses principaux ouvra^^s
ont pour titre : Dattrtatlones de InlelUctu
puro, de Stgvla Letbiai Alldoi-f, I71ô, in-i*;
— dt Vari\» (f («ceBdi MtthadU tiutttùria: causa
iiivenHt;Obtervaltones de lorieis linlris ve-
leruni ibid., 1719, ii)-i°; — Vite: /To/mjo-
rum pliUosùpbix AUorfinorvm; Nurembei^,
171S io-é"!— Uedilatlona eptit., de lucre-
nento^^sicetpermedicat facto ;iTiO,\D.-[ti,
l\ édita aussi les lettros de Gryiusus;Kureinli.,
1718, iu-S".
DMvim- 4" SatoMÙ t* /fwtm^rt, — Su, (Mo-
mailtam, t. VI. p. Ht. - 40chrr, ^tlf- GtllKrl-l-tii-
APIon, ^«mmaHeo grec, numomiiu', on ne
sait poiiniuoi, Plistoitieus, malt appelé en rés-
ilié jlfej»in(frtn, parce qu'il habita longtemps
Alexandrie, était natif d'Oasis en Ëgytite, et vi-
vait au commencement du premier siècle. Apre»
avoir parcouru la Orèee, où il s'appliqua avec ar-
deur \ l'étude d'Homère, il se renilit i Rome
avec l'ambassade envoyée à Callgula par les ha-
bitants d'Alexandrie, qui se plaignaient des Jiiirs
de leurville; tandis que les Juifs envoyaient une
eontre-ttobasiade en Ute de laqnelle se trouvait
Phllon. Onlunore le résultat decettc double dé-
marche. Seulement fl paraît qne les Juifs eurent
en Aplon un adversaire déterminé, qui leur re-
procliatt notamment de ne point jurer sur l'i-
mage de l'empereur; et cet empereur était Cali-
giila. Josèphe nous a conservé le mémoire écrit
en cette occaBion par Apion ; et II ne lui épiripic
ni la crlKqne ni le sarraime. Apion succéda à
Rome au grammairien Théon, et II professait
encore sons l'empereur Clauile : son ardeur in-
rati(>able au travail lui valut la surnom de Mô/h; ;
on l'apiKlait eneore FliptEp'râvaTDï ypa^iisTixAv.
Tibère l'appelait Cgmbolum munWi, autant |ionr
sa Inquaeité que son outrecuidance. Il était au
surplus plein de lui-même, se proclamant sér
i^eusement l'égal de Sorrate, de Zénc». Il écrivit
un lexique et des noton sur Homère ; un ouvrage
sur l'Idiome romain : llipl vi|;*P(i>|isiif|; iiaXiii-
tou; — un autre Intitulé : AlTvimaxi, en cinq
livres; — le pamphlet contre les Juifs, vni 'lo-j
Saiuv UiffLo;, qui se trouve dons Josèfilie; enlin
un traité mentionné par Pline, intitulé De JUe-
lalHea dlieiptiaa. C'est <lu livre sur i'ÉgypIe
qu'AulU'Cello a tiré l'histoire du lion d'Andiv-
dès, et du dauphin amoureux d'un jeune homme.
Sauf ces fragmenta et quelques passages sur
Homère, recueillis dans le ln\iqne huinériquc
d'Apollonius, imprimés dans l'Ètymoloyiciim
Giidianum, publié parSturz, Il no nous est rien
resté d' Apion.
nincjMlii.uriir., XXX.l et Rfiiif. CXXXViII,Tn«
JUrmalrti é* r^railfinie On IrarrlBllain, X\XVin,
APOCAtqVIlOU AFOCHAIXITS ('AlïÔxa-MoO,
887 APOGAUQUE
protoTe«tiaire de l*emplre dX)rient, né yen la
fin du treizième siècle, mort le 11 juin 1345.
D'une naissance obscure, il s'éleva aux premiè-
res dignités de Teropire de Constantinople sous
Andronic le Jeune et Andronlc l'Ancien. Il com-
mença par être commis subalterne dans les
finances, et bientôt, à force d'habileté, il parvint
à afTerroer lui-même quelques branches du revenu
public; puis, s'insinuant de plus en plus dans les
bonnes grftces d' Andronic, f I devint successive-
ment questeur, gouverneur de lacour et del'empe-
reur, enfin graiid-cluc : il semblait qu'il n'eût plus
qu'à aspirer au trône. Toutefois, le prince qui re-
leva si haat ne le regardait guère que comme un
être vil et méprisable. Apocanque abusa de son
erédit : oo fit remonter jusqu'à lui la misère pu-
bliqae. Pour sa venger de ses ennemis, il fit bâ-
tir de nouvelles prisons ; ce fut sa perte. Étant
allé visiter un jour un de ces lieux de détention,
il trouva les prisonniers révoltés contre lui : <« Il
est temps, s'écria leur chef Raoul, que le ciel
venge les crimes que tu as commis, et qu'il pré-
vienne ceux que tu peux commettre; je vais
périr avec toi, ou devenir le libérateur de l'em-
pire. » Ce disant, il se précipita sur lui et le
frappa à mort Son fils, qui gouvernait Thessa-
lonique, n'eut pas un sort plus heureux que son
père : une sédition ayant édaté à Tliessalonique,
il Alt jeté du haut des remparts, et un matelot lui
coupa la tête, qu'on promena par toutes les rues.
CaoUcnièoe. — Nlcépliore Gregont, vm-XlV.
* APŒMANTB8 ( 'Airoi|&dcvTYK )f médecin grec,
vivait probablement au troisième siècle avant
l'ère chrétienne. H adopta les principes d'Érasis-
trate ; mais on ne sait rien de sa vie. Galien
parle de lui en même temps que de Straton, et
rappelle les ridicules objections d'Apœmantès
contre la saignée.
Gallen, De F'tnm ttct, adv. BrasUir,, cap ii, t XI,
éd.KUIui.
*APOLLUiAiEB (Aureliuê), poète latin du
troisième siècle, composa un poème en vers
iambiques sur l'empereur Carus. Cet ouvrage
n'est point venu jusqu'à nous.
Voptociu, Ifum^rianm, c. xi. - Hitt lUM la Fr., 1, 4U.
APOLLINAIEB (C. Sulpicttu), grammairien,
natif de Carthage, vivait vers le milieu du se-
cond siècle de J.-C. Il eut pour élève Helyius
Pertinax, qui de grammairien devint empereur.
Cet Apollinaire passe pour Tauteur des Som-
maires en vers placés en tête des comédies de
Térence. On a de loi des vers sur Tordre que
Tirgfle avait donné de brûler VÉnéide : en voici
les deux premiers :
Infellx alto etcldit prop« Pergamon tgne,
Bt pcoe est alio Troja cremata rogo, etc.
Aniu-Gelle, qui étudia sous Apollinaire, fit un
bel éloge du savoir et de la modestie de son
maître.
Aaiu-Gclle, Jfoetes dttiem, Ub. XVIU, c. 4. - Ba>le,
DUtUnjnaire critique, - TlUemont, Histoire, t. II. |
P> S91. *
— APOLLINAIRE
APOLLINAIEB (iijpo/filUlHtfS, *AieoUt^dpioc),
Claudnu (saint), évêqued'Hiérapolis en Phr^
gie, dans le second siècle de l'ère chrétieuM.
Les historiens ecclésiastiques parlent de hii aiee
éloge; Théodoret l'appelle « un homme qui juignll
à la science profane la connaissance des cboeei
sacrées; » et selon saint Jérôme, ti montra rori-
gjne d'un grand nombre d'hernies. Sa vie at
presque inconnue; on sait seulement quil vifii
sous Marc-Aurèle, qu'il combattit l'hérésie da
Encratites, et celle des Montanistes, et quH as-
sembla à Hiérapolis un concile de vingt-six érê-
ques, où (tirent excommuniés Montanos et ses
[Hincipaux adhérents. H ne reste d'Apofliuire
que de rares fragments d'une authenticité don-
teuse,jet les titres de cinq de ses ouvrages, parai
lesquels une Apologie du christianUmef^*û
présenta à Bfarc-Aurèle. L'époque où cette Apo-
logie fut composée n'est pas exactement coonoe;
Eusèbe la cite avec l'Apc^ogie de Melito, présodée
au même empereur; on en peut conclure que la
deux ouvragefurent écrits vers 170, 175 ou 177.
Cette date parait assez probables; car Ensèke
assure qu'Apollinaire mentionnait dlans ses écris
la victoire nUracuUuu de Maro-Aorèle en 17i
Les fragmenta d'Apollinaire ont été reoneiBBpff
Routh dans le premier volume de ses BeliqiiM
sacTâB, Oxford, 1814.
Théodoret, Hsnr. Fab., \, «; III, t. — Saint iètimt.
De yir. lUtu., M ; Bpit. 84. ad Maçnmm. — BUL Bed^
IV, M. rr } V, B ; Chronique. — PboUna, MMIoOm. Cti,
XIV. — Fabciclas. BiMiot Grmca, toL VU. — TUleaMl.
Mémoire* pour tervlr à rkiet, BceL toL II.
APOLLINAIEB OU AMILLIlfAEIS VÀMeUM,
rhéteur et grammairien, natif d'Alexandrie, vifii
dans la première moitié du qnatrième siède de
J.-C. U étudia à Béryte, puis à Laodioée, oè I
se maria , et ftit plus tajrd adonné prêtre, fl
eut un fils , appelé aussi Apollinaire, qui a été
souvent confondu avec le père. Ce fils deriol
dans la suite évêque de Laodioée; c'est lui qi
passe généralement pour l'auteur de rhéréae
des apoUinaristes , quoique Socrate l'attribue
également aux deux Apollinaire. Selon cet liii>
torien, ils furent excommuniés par Geoige, éfè-
que de Laodicée vers 335 , à cause de leur lis-
son avec le sophiste païen Epiphamus. DV
près Sozomène, au contraire, qui ne parie qse
du fils, l'évêque George était demi-arien , et a-
communia Apollinaire le jeune , parce qu*3 l'é-
tait uni avec Athanase , le grand adversaire dei
ariens. Parmi les ouvrages qui sont attiânéi
aux deux Apollinaire, il est impotsible de dift-
cemer avec certitude «eux qui appartiennent sa
père. L'empereur Julien publia, en 3Ô2, un éifil
qui défendait aux chrétiens d'étudier les lineB
grecs. « Alors, dit Socrate, les deux Apolli-
naire furent très-utiles aux chrétiens : l'^Ddea
écrivit une grammaire dans une forme chré-
tienne, mit les livTes de Moïse en yers héroï-
ques, et les autres livres de l'Ancien Testameat
en vers de différentes mesures ; le jeune, qoi
était un excellent écrivain, mit les évangiles et
8H$
At»iaps —
«prÈs J.-C. ), dei buttrN cmuervées fratches par
un Btayea de son iiiTcotioa. 0» pen^ que eail
k te iMÙiime Apidus, que ae rapporte l'anw-
dote MiivaDte » Apicius, oit Alliùii^c, pa&uit une
grande partie de son temps à Mintunica, b cauie
AVw etpice porliculiËre de crevcllcfi ( xaf iSk},
qui s'jr trouvait en tbaiulancc- Ajant appris
(Ju'iJ ea etistail déplus belles en Libve,!] s'eni-
tMrqua pour rc pajs. Uc^ pechuuis libyens, in-
(Ofioéi du liut de son voyage, vinreut au-deTUit
de aou laj&scau lui apporter îles crevettes de
liurs tùlcs. Il ks truuva iorérieuri t eeUaa de
Htnlumes, cl ntparlit aoaaitdtpuur l'Italie.
Nmm K<ai aous |e nom de CfBlius Apiclui
un traita da l'Art culinaira (de Opioniu el Con-
fimtntu, tive de r« cuUnaria, iibri decem),
HttrilMiâ géuÉralameut à un des trois Apitdu*
dtéa plu« baut i mai» «et ouvnjie, plein de sdé-
ciaraec, parait ^voir Mé compilÉ à une ^toque
pottérÎMira au liËde des Aotonins ) il ait dlviié
ta dii livre», dont liiacun porte nn ttre grec.
Ç'eft un recueil de recettes à l'utaue dea cuist-
men. Il fiit découvert par Éooch d Aacoli, «en
14M. lous le poatincat de Nicolas V, et pubUé
pour la première fois à Uilao, 1408, L'Édition la
pluteatiinte est otille de de J. M. Benibold, d'a-
pria le texte de Lister et d'Alinelovrenj Lubeck,
1791, iii-3°;J. H. Uierbaeli ■ publia un petit
volunte intihilii Flont Apieianai Hcidelben; ,
IB3t,ln-«*.
AltMate. I , II, [V, tl, - SDldii, Sut toc. "Oaxfta..
— Diorjuliu. VII, ||. — Stueei, Coniof. id llriv.,
APiii ou APisiTS IJean-louis ). întdeân alle-
mand, né le 20 novrinbre IflAS dans le comté
de H(Àienl(die en Pranconie, mort te îS octobre
1703. II étudia ta inédedne. Poitr .subvenir li sn
fVaîs, il ilonna des r^pétilions et >c (Il correr.-
teur d^primerlo. Reçu doctcar eu 16!)J , Il fut
nommé médecin Inspecteur {phi/tictis) de la
ville d'Hcre[>nick en RSTière, et en iflOS II fiit
■grtgé au collège médical de norember);. Kn
170!, il olittnt la cliaire de pliyttlulo^e et de chi-
mie dam l'université d'AllorT, et mourut nn
an après. Afiinua se At une grande renommée
par remploi de l'cvtrait de citcarille dans le
traileinent des lièvres mali|j^esépidi^mi[|ues. On
a de lui : Feàhs epldemlcx, annls icsi et
1095, in NoricxdltinnUoppido Htripruehensi
çraitari deprehensir, hhtorlea Têlalin ; No-
rlmbvi^, 1697, in-S"; — Faseiculus dissrr-
talionum academicaritm ; Altorlli, t7l8, in-S';
— un grand nombre d'olK^rvatlons insérée»
dans les Épliémériilee de l'Académie léeiKiMitie,
dont 11 était membre sons le nom de .\ohus.
Hsllcr allnlnP le recueil des dissertations aca-
dénUqurai Kiglxmond-Jucqi
Él«y. Di
r ir Mtdniat. -
AVtX OU kr%V9 {iigtnaumilJ arques), phi-
lok^ue alleuiaud, fils du précédent, naquit k
Herspruck, pièa de Kureùberg, va 1&83, «t
APOUAUQUK 880
mourut en 1731. Il fut racteur de l'école de S;iint-
Gilles, 1 Brunswick. Ses principaux ouvraj{i«
ont pour titre : Disiertatioites de Intellectit
pUTo, de Begula Lesbiai Altflorf, I71fi, in-4*;
-- dt YariU diieettdi Methadit tuemorlx cmaa
invtnlit; Obiervationa de loriiis linleis ve-
lerum; ibid., 1719,10-1°; — Vile: Pro/rsso-
rum philotopbix AHarfinarveti Nurembore,
17ia in-i°;— Utditatmna eptit., de Iwrt-
menCopàiiiiee$ permedico*/aelo ; 1710, in-Tol.
Il édita austi Ua lettru de Gonœus)Nuremh.,
1718, ÎD-B".
APioH, grammairien grev, sutnoiiiiné, un no
soit pourquoi, Plt>ton\etis, inali appelé en rés-
ilié /l/ezanrfrin, parce qu'il habita longtemps
Alexandrie, était natif d'OasU en fifTpte, et vi-
vail nu commencement du premier siècle. Après
'ambassade envoyée k Callgula par les ha-
bitants d'Alexandrie, qui «e plaignaient de« Juifii
de leurville; tandis ipie les Juifi «ovoyaleot une
contre.4nibassade en tite de laquelle se trouvait
Phllon. Onlpiore le résultat décrite double dé-
marche. Seulement 11 parait que les Juifs curent
en Aplon nn adversaire déterminé, qui leor re-
prochait notamment de ne point jurer sur l'I-
mage de l'empereur; et cet empereur fêtait Cali-
Kula. Josèpbe nous a conservé le mémoire écrit
en cette occasion par Aplon ; cl il ne lui épai^c
ni la criltqne ni le urcasme. Aplon succéda h
Rome au grammairien Théon, et II professait
encore sons l'empereur Clauite : son ardeur in-
fatixableau travail lui valut le surnom de Md^Bo;;
on l'apiwlait encore nipiEp-ritaTOt TpaiiH-a'tixûv.
Tibère l'ap|)elait Cymtalum mvndi, autant |Miur
M loquacité que son outrecuidance. Il était au
surplus plein de lui-môine, se proclaïuant sér
rieusemcnt l'Aval de Borrate, de it^noo. Il écrivit
un le'\lque et des note* sur Ifomtre; un ovvra^je
sur l'kliome romain : Ilipt ti): 'Pu|iaixi;; iaUx-
TDu; — un autre tnllludï : AtYuimax«, en cinq
Hvrei ; — le patnphlcl contre les Jnlfs, wni '1g-j
Saiu* OiEla;, qui sa trouve daoaJosèplie; enfin
un traité mentionné par Pline, ialllulé De jVe-
lalliea disciplina. Ces* du livre sur r£«vple
qu'Aulu-Celle a tiré l'histoire du lion d'Andiiv-
clis, etdudaupbiu amoureux d'un JMineliomme.
Sauf oei fragments et quelque.s passages siii'
Homère, recueillis dans lo lexique boinériquc
d'Apollonius, imprimés dans vèl^mulugiciim
Gudtanum, publié par Slurz, Il no nous etl rien
resté d'ApioD.
PlInr.lMlil. aalur., XXX. s. ri rmi. i:xxxVl1l,Ti!n
APOCACQDBOU APOMAtCCS (Anôxa'JiwO,
TOI APOLLODORE
en cmnpoM, <IHh]ii, qtiBnnte-twpt. BnMait parle
m
■apollodoRb de Gtta, poète ootnlque ei-
dlien, qui Téeut, selon toute apparence, ven 19U
OD 340 nant J.-O., puiiqo'on dit de lui qu'il fat
contemporain de M^iandre. Suidas reproduit le«
titrei de te^ plh%« de cet ApoDodore ; mais
ailleun II attribue nn de eesoumgei k Apollo-
dorede Csrjtile. OD trotrve,atimirp1u«, aouvent
les dmx ApDliodoreconftmdos. IMctnehe reproduit
queiqu» frapncnb des eomëdie» d'Apoilodore.
■HHorkc. «ItrorU tnHe Cnmlc. friK. - ttt\j, Kmt-
■apollodimus ('AnoUMwpot), natif d«
LcinaiM,(tcriTilnantërJeariAriitota,TiTait peut-
être ^en le quatrième Mèele ivant J.-C. Il a fait
un onvra^ sur l'agricnllure, sujourd'hai perdu,
mais dont parient le« éorinin* de l'antiquité.
arlilotc. PoMit,, I, 11 -, M. GalIlBf . -~ Virrgs, Z>a
JM nuHco, 11. - Pllna, Rimelai, lit. Vlll, X, HT, XV
■APOtLODOMR iTÀriéntUe {'Apn|ilTtK (m
'ApreitirrifAt), dnu le p»,j» des Parlba», Mito-
rton grec, viTait, à ce qoe l'oa peat pr^Muner,
Hprèi le quatritme titcleaTant J.-C. n fil one Ut-
tolre dei Parthe*, dtée par AlUoie et Btnbon.
C'est tout ce que l'on utt de loi,
«nbon, II. tI>i!U,MMIt;XT,Hit -ÀtMM*,XV.
UI. — V(u , Dt hUlirnc. iirrt., Ul, «M.
■apolloookb, peintrepec, utird'AtbèoM,
M sumomnié IxinTpâçoc, VOmbreur, viTaildaiu
la premlùre moitié du quatriiroe ùède avant J .-C.
11 mérite une |dace divulguée daua lliîatoire de
la peinture. En eiTel, il tut un des première mé-
iia^r la lumière et l'ombre, et imprimer le*
cliarme» du coloris ik se* tableaux. Il fut au aur-
plus ht précurseur de leuiH, qu'il aecDia, dans
des vers de la composition, de lui avoir dérobé
les secrets de aon art. Il paraît qu'ApoIlodore
<^it doué de beaucoup d'amou>propre, puisque,
sll en faut croire Plutarque, il terivait sur ses
iableaux : Huii^scTai ti; (liÛiin ^ v^\i,TfitTiu :
On savra critiquer, mms non imiter. Il était
reclierclié dans ses Tetements, et portait une tiare,
à la manière des Perses. Pline cite parmi les t*-
bleauT di'ApoUodore ; un Prim tn prière de-
vmUmeidoU.iAvm Ajax frappé de lafoudrt.
V. R. D.
APOLLODOHE, sculpteur grec, natir d'A-
tbines etaumomniÉr/nsanté, vivait dans la pre-
mière nwiti« du qwtrième sMe avant J.-C. Il
lui arriva souvent, tant il se contentait dtnicile'
■mat de ses (ouvres itteifie lev meilleure;, de les
mettre en morceaux; ce qui lui valut assez injus-
lemenl, il semble, le surnom d'fnienj^. ( Ûcl.
hisl. ) fjn autre statuaire, appelé SilanJon, repro-
duisit avec tant de naturel un de ces accès il'A-
pollodere, qull semUùt, dit Pline, qoe ce flll la
■s tont son paroxfsaw.
«Mred^s toi
, XXZIT. t.
('AnsUUwpoc), Hehe IKp~
clant d'AtbènM, vivait en l'an 395 àvaHl J.-C
Son père avait (bit des opérations de hanq»; ri
sa mère a'élant remariée a*tc on bdlvidn da
Dora de Phormion, I! j eut, à la mort de eeife
femme, de* procès de famille, dans lesqwfi la-
tervintDémosthèDe, qui défendit PbomriaD, H-
eusé par Apollodore de favofr spolié, hd et M
Mre, de leurs drotta patrinrofdBttl. tyaiitrei
discours du grand oratebr i'nitifilfil le [%
portent encore t ces dOala.
Wmoit. [ (ntip 4>ap|ilave(), - tbekta*. Bt tttt
létal., H. — Flilir(iif , MuKut., U, — Olnlu.rUI
Btllmiei, U, un, s* ti,
aPOLLOiNiRB CAseUifiMpet), trra* di
Caaaaodrée, l'anoieuM Potldte, viltedeiiHa- ,
cédoine, vivaitdana lelreiaièniB aiëde araalJ.-C
Il se montra d'abord le lélé défenseur de la li- i
berté et l'enneiDi iinpUcatrie des tyran* ^ '
régnaient alors dans beaucoup de ville* ^«cqM,'
Quand il ae fat acquis ainsi la laveur popoÛi^ .
il trama un complot pour s'ea^tarcr de TaO»' '
rlté I
et de la fidélité de ses cotopJices ; il leur
servir la chair d'un da a«* amis égû^ p«na
ordre, et leur fit boire le sang de la vidiM
mêlé avec dn vin. La ooBspiratiosi réuaut, ■
379, et Apollodore, maître du sort de ses cm-
citoTens, put donner carrière k toa avari»
et i sa férocité. 11 extorqua par le* mojeti 1m
pluB cruels l'arfimt de« riobea lAlatant* de C»
sandrêe, et se Ht un parti puissant paraii It
peuple. 11 prit k sa solde ua grand Msabre il
Gaulois qui envabireal a cetia époque la saddi
l'Europe, et oetix-ci, ricbemeol payéspar i^
lodore, devinrait les instiunenle dé ae* crâMS.
Il avait pour conseilierurdaûra le SicifieaGU*-
pbon, qu'un 1<mg séjour BU prèad'AgathocleaHil
bniUarisé avec la tjrannie. Apcdlodon ad |ar
dsv<a)ir redoutable aux rois deHactdoÎBeAafe'
gooe tourna ses armes contre lui vert 37C; mil,
après dix mois d'effort* inutiles, il hillbKiil
lever le siège de Cassaodrée. Ce qu'il n'aval f*
seprocnrerperletorce, iU'obtiat putrabitcn.li*
pirate Amdnias gagna la mnfiance d'ApoUodM*,
etlelivrai ABligKie,qnîiefilmettreàniort.
Modors lie Slcllt. Emrfl. da l'ïrtnt. M riL. m.
Ml, Ul. - pDijbt, vil, T. - Statuai, Dt Irm. ILS, I»
aener.,Jn. w. - poI^m, Iii.t; i». s.fTi »i,r-
£Un, rarUi BUturlm, liv. (i.; HtMaf^ ^u^l. (.
APOLMIMMIK, BpkUui,fki\
entértear k l'ère dirétienne. SaMa
Laérat fMt aouTcal mariioB da c« phBoaapkii
Diogène Lafrce dte mtoia de loi a«a fftir**
('H6a4) et une PAjrrlTwe { «u«tidi), doMSttUik
conservé le* EragmMta. Cet ApoAadon m M
pas être eoafoada avee cehn dont parla <Wrn
et qui fut oontemporain de Zéaon F^pinriB
-Dlof. LiPTnl, »j VIIT. 1*.— «(»#•««. X, Mfc-IH>
Aux fjoiH iWI uc. SflcB-^ tSU. ti Fruir. - ri*M.
■POLLODORE Dnmaseëne ou âe Da»ai
célèbre architecte, né vers 60 de notre ère d
raortn i»; fl fut l'ttcliKeete hvorl de n#>,
StJ»
At»it:ixja —
4pr^ J.-C. ), des butin» ooiuerïtes rnlchu par
HD Qiojen Je un iiiTentioo. Oo peaae que cett
k te lniiR>f:nic Apiciiis, uue se rapporte ï'aneç-
àole «uivanta i' ApicJiis, ail Allitinuc, pa&^ait une
pwde purlin de son temps à Minturnca, i cause
SVw i^iip^ parliculiËrc de crevettes {xa^i&K),
qui i'j trouvait en tlxiiidaiicc. Ayant appris
(ju'ileu existait déplus liellcs en Libje, il s'em-
fevqua pour ru pajiB. Des pécheurs libicus, ju-
fOnoÉj du but de sou voyat;c, vinrent au-devant
de son vaisdeau lui apporter i]es crevettes de
Iturs ei)|i». Il les trouva iorérleun i i:eUea de
Vinturnea, c[ repartit ausaitdtpuur l'Italie.
ttonc arons tous le nom du Cielius Apiciui
nn traita de l'Art culinaire (île Opsonusel Coa-
4in«ntit, tive ite r« cuUiuirla, iWri deeem),
Httribuâ généralameat à un des trois Aplciu*
tiU» plu* haut i mais eet auvnge, plein de solé-
ciHUfit, parait avoir tu compilé k uue époque
poatérinire au litelu des iVotoniosi il est divist
en dii livrca, donl eliacun porte uq titre grec.
Ceit un recueil do recettes à l'utaue des cuisi-
mm. Il fui découvert par Énocb d AkoU, *era
14M, ious le pontificat de Nicolas V, et publié
pourlapnwnitrefolsà Uilao, lias. L'édition la
plu* wtintéB asi o«Ue de de J. M. Uerubold, d'a-
prie le texte de Liater et d'Almeloveon ; Lubecb,
1791, ia-S'';J. H. Dierbaob a publié un petit
«oluine intitulé nom Àptcianai Hcidelbêri; ,
ISSI, ht-**.
jtUitDU. 1 , 13. IV, H. - fluldii, SM toc. 'Omam.
— DIarjiiiiK VIT, 11. ~ Statca, CoiUBI. ad Kitv.,
API !t ou APinns (/«on-CouJj ), médecin alliy
Riand, né le 20 novembre 1AB8 dana le conilé
de Hohenlotic en Pranconie, mort le 2S octobre
1703. Il étudia la médecine. Pour subvenir A sca
frais, il donna des r^pélitiiins et se Bt correc-
teur dlmprlmrrle, Hcqu docteur en 16!)! , Il hil
nommé médecin Inspecteur {p/isaieus) de la
vifle d'Herapruck en Bavière, cl en I0!i4 tl Ait
agr^ au ri^Iége médical de ftaremlwrf;. Ki
1709!, tl obtint la clialre de physhilo^e et de ehl-
Tur^R danj l'université d'Allorr, et inoirrut im
an aprtt. Apinua se At nno i;rande renommén
par remploi de l'extrait de cascartlle dans te
tnitement de» fièvres maligne» épid»imitiiies. On
a dn lui : Feàiis epidemlae, annii 1094 et
imi,in P/orlexriilInnUoppirlo HmprucheHsi
çramarl deprehenss; hislorUa rrliilin! No-
rimtwrgee, 1897, In-B"; — Faiciculus d'astr-
tallonum aeademicaram ; Altorfil, 1718, ln-8*;
— un grand nombre d'oliservallons Inaérces
ilias les Ëpliéinérides de l'Acailémie lcu|>oldiiie,
dont 11 était membre aous le nom de Aontiit.
Hatler attribue le recueil des dissertations aca-
déDitqUFsi nijInmond-Jnrqurs Apinus.
MiUM*. terliii. wt.
APix ou Ânvn(Sigiimniid-JacgTm), plii-
kdoKua allemand, fil» du précédent, naqnit k
lleraprw^, pria de KurMnberg, en ltt(>3, et
apix:auque su
DKiuruten 1731. Il fut recteur de l'école de Saint-
Gilles, à Brunsivick, Ses principaux ouvr3g>«
ont pour titre : DisierfaliQ»es de lalellecta
puTo, de Rtçttla Ltsbia; Altdori, 17Iâ, in~i*;
^dt YanitdUtewii Melfiodismemorlie causa
inventU i Obiervationes tle lorteit Ijn/ei.i vt-
terum; ibid., I7i9, in-i"; — Vilic Pro/aso-
rum phUott^tiix Atlorfinarum; Nurembcre,
17ia iii-4° ; — :aâdilalloan epitt., de lucre-
m*nCophii)ke$permedico*/aelo; lliO, \a-M.
Il édita ausai Ua lettres de Gr>unus ) Nuremb.,
1718, ia-S'.
AtcftsiR, dit Satanli i* Naremttiq, — s«i, Oaa-
APion, (Tammalrieo grec, «
sait pouniuoi, Pltttonieit», mais appelé en réa-
lité Alexandrtn , parce qu'il liabita longtemps
Alexandrie, était natird'Oasia en f^ypte, etvi-
promler siècle. Aprèt
'étude d'Homire, U ae rendit h Rome
avec l'amlnssade envoyée k Callgula par le» lia-
bilants d'Alexandrie, qui «e plaignaient de» Jiiirii
de leur ville; tandis que les Juif» envoyaient ane
contre-ambassade en tête île laquelle se trouvait
Phllon. On Icnore le résultat de cette double dé-
marcbe. Seulement II parait que les Juifs eui^nt
en Apion no aitversalre déterminé , qui leur ve-
prorhalt notamment de ne point jurer sur l'i-
mage de l'empiTeur; et cet empereur était Cali-
gula. JoB^lie nous a conservé le mémoire écrit
en cette oeeasion par Apion ; et 11 ne lui épargne
ni la critiquent le sarcasme. Aplnn succéda k
Rome au Kfammairlen Théon, et It professait
ennere «oua l'empereur Claude ; son ardeur in-
fatiKable au travail lui valut lo sumomde MôxOo; ;
on rap|)dait eneora ncpc^ÔTitoc TpspiianKAv.
Tibère l'appelait Cymbatiim mundi, autant |Mur
*a loquaulé que aen outrecuidance. Il était au
surplus plein de lui-nièine, se proclamant aé^
rleusemcnt l'égal dn Soerate, de Sénon. Il écrivit
nn lexique et des notes sur If omtre ; un ouvrage
aur lldionw ronuln : I lipt li): 'Puiiaix^t aïolix-
TCFu; — un autre tndiulé : itifu^ininHi, en cinq
Hvrrs; — le pamphlet contre les Juifs, KiTi'lGu
lathiv HiAo;, qui se trouve dans Jos^ie; enfin
un traité mentionna par Pline, intitulé De Me-
lallica rihcipltna. Ces' du livre sur l'^vpte
qii'Aulu-Gelle a tiré l'histoire du lion d'Andro-
clès, et du dsupliin amoureux d'un JHUneliommc.
Sauf ce» fragments et quelques passades sur
Homère, recueilli» dans In lexique lininériqiie
d'ApoliDnitu , imprimé» dans VÈlfiHoloijicum
Giittianum, publié par Slurz, fi nenou^ est rien
resté d' Apion.
Dr.fMliI. I
ir jpion
APOUUQIIKOU APOCBAVrrit ('A:côkxmk))
tns APOLLODORE.-
en TbiRt^piitre Urret, qui renfenniit nue in-
terprétatioii allégoriqDe et étjmologiqae des
bbks, ainsi qw beùcoiq) de Dotioiu tm lea
utiqidié* saerâei , les rètei religieQtes et In u-
Oifices; — sur le Déoomlirenieotdei laiiueaui
ntpiToOvtavxoraUTDu): il s'agit du dëoMobre-
ment àt» nariras des Grecs dans Honère ( Von.
le 1* chant de ITIisde); — iur SopAron (Ta npl
£ûfipa7oc),coiniiientaire sur tes mimes de Sophron;
— tur Êpieharme (Ilipi 'Eitnipçwu), oofomeo-
bireeo^IiTrei sar les comédies; —deVÉtf-
moloçU on du Loeutioiu attigue* < TIipl 'Eirv-
poloYifiv (ini|u!icrrCFU|iimv) nâssu 'AttikoIJ ;
tnmffit friqnemmait dtés pu Athénée, les
kilcfisrapiMS et les soolssUqiiM ; — dti Cour-
ffntnM <f.ltMnei, Uifl tAv 'AMiniim iTOt-
pfSeov; — dMfiMei.IIipt Ariptwv.Leiealoamge
siuTé des ruines de l'sntiqitflé est un recoeil de
fables nTlliologiqnes, iotttnlé BiMolkèirue my
thologiqae (Bi0).iot^i| [uihXaYix^), «trois li-
vres. Selon qnelqoes critiqaes, ot que nous eu
possMons ne senit qu'un extrait de U BtbUo-
thiqiu d'ApdIodon. D'après OsTier, ApoUo-
dore n'aorait jamais toit une bibliothiqM nj-
tbo1o0que ; et l'onTTage qni nous est parrenu
sous ce titre serait on maurais eitrait d'un grani
ouvrage de ce grammairien sur les dieux. La
première édition est celle qu'Argine de Spdète
es adonnée avec ta tradoctlan latine et des notes ;
Kome, t6!>0, 10-4°. Commeiin réimprima ce to-
lume, ia))9,in-8'';etTaoDeguileFéTrecdaidii
texte de Commeiin, Saornur, lui, io-S*. Les
meilleures Mitioiis sont celles de Herne , U pre-
mière m 4 T(ri.in-i S, Goettingue, 1781-1783; là
secondedansUmCmeTiDe, en 1803,1d-8',zto1.
Le professeur SMnnwr, deRudaL&tadt, a Aisooé
en 1SI9 «M édition abrégée de ceOe de Heyne.
H. WestennanapubliéApoUodore dans ses Mj>~
thorjrap/iet grect. Clavier a traduit en français
]» Biblioehique d'ApoUodore, avec des notes;
Paris, lS05,iTol.ln-8°.
APOLLOiKtRB DE CTKfeNE, le même sans
doute que le fllr d'Asdépiade. ( Kojr. ce nom. )
APOLLODOKB, philosophe épicoilen, maître
de Zénou le Sldonioi , Tivait 80 ang avant J.~C.
n avait reçu le lumom de Képotgran au tyran
du jardin ( KiTinnùpavvot ), h cause de l'auto-
lité absolue qu'il exerfait sur te Jardin, c'est-
k-dlre l'école d'Epicnre. Diogène Laéree lui
attritme plus de qwtie cents écrits, dont une
biograpbie d'ÊpIcore ( npl Toii 'Emxoûpau pieu ).
■ APOLLODOKK DE VBKSAMB, rbéteur grw,
né au «HumenceniHit do prender siède avant
Ftre chrMeane, mort *er* Vu a avant J.-C.
StraboD, son contemporain, en parie comme d'un
homme tout t (Ut reraarqnatde. 11 professa la rM-
loriqne àBome, o6 fl fonda une école «mnue sons
- APOLLONIDES M
son nom, et qni rivalisait avecoeOe de lUodoR
de Gadara. Plut taid, a compta panni ses Mm
Octave, depuis empereur. Loraqna cdnMiH
en l'an U à ^wUonie, ApoDodon, abn amn
en Ige, eut plïuienn entreUcDS née ««■—*■
âève. D suivit Octave k RoiM^ «( y Utoqon
l'obj et de l'estime paitknlièraÂifkdnaïqMnK
Apidlodore mourut k l'igs de qoatn-vingl-JHi
ans. D ne composa qu'on t rts -petit moIr
d'ouvrages; et encore, mtea aprt* StnlMi d
QuintOien, qui en r<»t mentioD, ne ssOnpi
tropcequHhd faut "
•avolLODORB {'AnoUMiBpoc}, jo
suite, vivait dans la première moÙé dada,
iiède. H fut un de ceux que Tbtodore leleoB
chargea de la rédaction du code qal porte «■
DOm. £ntI9, Apollodore reçut le titrede cowt;
pnis, celui de mdflffer memorto; cnfa,cdri
de com«i locrt conitstorit. On a n^posé q*
ce Alt à ce joriuxHiaulte que Sjmmaqw, pn-
eoDKd d'Afrique m 399, adnan c
S)iiii.,viii,>; IX, tus.
AroLLODORB, nom eoDunon i ptoriem
médecins grecs, dont l'un était, snivanl PIne,
natir de Citium en Chrpre, et l'autre, de Tï-
rente dans la Pooille. L'un de ces médteias,
qui vivait 100 on 200 ans avant J.-C, adma
au roi d'Egypte ( Ptolémée } on traité nr ta
vins. Comme k cette époqne oa ne coIliTBl
pas aicore la vigne en Italie, Apidlodare r^
commandait dans son livre , ctMnme Im n^
leurs pour la santé, les vins de Raapentet
dans le Pont, d'Orée cnEnbée, de Lenwv
Acanunie, d'Ambracie dan* l'Épire, etuiM
le vin de 111e Péparétbos.
Un autre Apollodore, cité par le sodbtttde
Nlcandre, avait écrit nn ouvnge aar les pWs
(Dcp! ^oTsvôn). Athénée attribue aiMi à m
Apollodore un traité sur les onguents et 1m a»
Tonnes ( Ittpl |iijpuv hoI mt^éttn ). Sekn Pfm,
ApoUodora a vanté le uc des dHMix et detn»
forts, comme un remède contre le« i liain^juni
vénéneux; H a anssi écrit sor l'ortfe et Vie/t-
gium, et pndwMunatt snr les «dmanx voi-
meox. On suppose que c'est de Ik qoe Gdta a
tiré la GompositiOD d'un anUdoteconti» bv^père.
BDtM i kib(ii««. - HirdBiiia. aotH à rn»,
■aroLLODOKB (FrancÊiat), tamxnaia
i>on;la,pdntreltallQi, natif dnptiool, titsitk
Padoue dans la première moitié du dix-aeptitnK
siècle. D exceUa dans le portrait , et pdpit a
particulier les gens de lettre* sei eompatrioto
et contemporains.
nodott , u JVvsH«Ui ta Jru. — LsiM, Ibftt H-
APOLLOKia. vof. AMLUHoa,
aPOLLOHiDBS ( 'AiRiU«taq( ) , mt^A
Bnc,DMi[del1lBdaCoa,T<eatk^nfsàbM«
S6i AVICIUS —
4prti> J'-C. ), des huttm coMerrées fraîches par
m niajen Je un inreotJQO. On pease que c est
k (c tniiRiËnie Apicius, uue ac rapporle raoec-
àole tuivaDta i' .^picjus, 4it Alliùnée, pa&sait une
grande partie de son temps i Minturaca, ï csiue
fi'fO» esptee particulière de crevcllea ( xa^iiti),
qui t'y trouvait en «Ixuidaupe. Aiaot appris
({U'ileu existait depluii lielluseu ybve.il B'em-
nrqua pour ri: paya. Des p£ctieurs libiens, in-
fopnii du but de aon voyage, vinrent su-deTant
de un vajsâcau lui apporter des crevellts de
lïura cOtr.s. Il tes trouva inTërieuri t [telles de
JHinturaet, et repartit ausaitût puur l'Italie.
Nmu avons tous le nom du Cielius Apiciuj
un IraJU de l'Art culinaire {de Ojfuonut et Con-
lUmtntit, tive de r« cviiiiarla, libri decem),
attribua gépéntlsment à un de« trois Apiciu*
cités plu* haut i mais cet auvragc, plein de s<dé-
eiaiUM, parait avoir clé compilé à une époque
pottérinira au siècle des Antoniosi il est divisé
en ài\ livres, donl (-liacuu poT\e m titre grec.
C'Ht un recueil do ridelles a l'usage des cuiti-
lûen. Il fiil découvert par Énocli d'Aecoli, vers
14M, tous le pontificat de Nicolas V, et publié
pourlapnwnitrelbisà Uilan, U08. L'âditiau U
pin* eatiniée est o«Ue de de J. M. Bembold, d'a-
pris le texte deLiateret d'Atmelovern; Lulieck,
179t, in-S";!. If. DIerbaob a puhlié un petit
voluine intllulé nom Àpieianai Heidelberi;,
ISSI.ht-**.
AlbéDtc. 1 , 13. IV. H, — SuMu. SM toc, lliiTpia.
— DlsrjoliVh VIT, 1*. _ Stneci, (.oniol. ai Htiv.,
APID ou APinns {Jean-Lottii ), médecin alle-
mand, né le 20 novembre IAB8 ilana le comté
de HtÀtenlotic en Pranconie, mort le î9 octobre
1703. Il étudia la médmne. Pour Kul>vt-nlr S s»
fVais, il donna des répétitions et sp Bl correc-
teur dlmprlmrric. Reçu docteur vu lâ!ll , Il hit
nommé médecin Inspecteur (p/iyiiais) de la
TiOe d'Hentpruck en Baviire, et en 10!» H flil
■gr^ au ridlége médical de Nuremlwrf;. Ki
1 70S>, il obtint la chaire de phyKlola<de et de clil-
ruifie dans l'univerRlté d'Altorf, (^ inoirrut un
an apris. Aprnua se fit une i^nde renommén
par remploi di* l'ftvtrîiil de cawarillc dans k
traitement des fièvres malignes épidi'miqiirs. On
a dn lui 1 Feàris epidemlcx, annis lOEKf et
1 695, in Sor'iex dliiojtU oppido Herspruchensi
gnusaii dfprehens.r, hislorica relalia; No-
rimbvrg», !B97, in-S°; — Faiciculas dixsfr-
tationum ocnifeniicaruni,- Allorfil, ITIS, In-R*;
— un grand nomhre d'observations Insénies
ilaas les Épliémériiles de l'Académie lco|>oldine,
dont n était membre sons le nom de «ouus.
naller attribue le recueil dea dissertations aca-
démtqUFsk Hijliynond-JaciiuFi Apinus.
tlny. Dlrtlancir4 Ht tfcitnlnt. — Ailrlung, ispvJt-
nirnm IiKi»r, ilh'm.Urlt»run-l.ixi-on.- Miogtt.
MMIalli. tcrli>U •"•»>-
ÂMx ou Ânvs(Sigiiitnnjul-Jai'gitei), pUi-
laloitua allemand , fils du précédent, nai|uit k
Henpruck , près de Numnberg, vn l«Q3, el
APUCAUQUE 886
mourut en 1733. Il fut racleurâel'école de Saint-
Gilles, i Brunswick. Ses principaux ouiro^^
ont pour titre : Disaertaliones de lalelleclit
piiro. de RegMta Lesbia; Aitdorf, 171û, in-i*;
— dtVariUdifeendiUethadUmetmirixcama
inventif ; Oàtervationes de lorieii lintein vt'
tentm; ibid., 1719, in-i"; — VHx Pro/mo-
ntm philott^tiix AliorJSnarum; Hurembcrg,
171g in-4°i— Utdilallona epUt., dclncie-
m*t>lophiiiieeipermedico*/aelo; 171D, in-rol.
Il édita auui les lettre* de Gr>nieui> ) Nuremb.,
171S, in-8°.
fllcHniR. itt Saïanti d« Kartmttra. — Su, Oaa-
mailian, l. VI. p. KM. - JOclirr. Jiig. Qtlehrl-Uii-
AVioH, grammairien grec, sumorntné, un ne
sait ponrquw, PUttotiicut, mais appelé en réa-
lité Alexandrin , parc« qu'il habita 1ongtem|is
AJeiacdrie, était natif d'Oasis en I!^l>te, et vi-
vait au commencement du premier siècle. Apria
avoiritartourulaOrèce,oiiil s'appliqua avec ar-
deur \ l'étude d'Homire, U se rendit k nome
avec l'ambassade envoyée ï Callgula par les ha-
bitants d'Alexandrie, qui *e plaignaient de« Jiiir^
de leur ville; tandis que les Juifs envoyaient une
contre-ambassade en ttle de laqnelle se trouvait
PhlIoD. On Ipore le résultat de cette duuhle dé-
marcbe. Seulement II parait que lei Juifs curent
en Ajjlon un aitversaire rtétermind , qui leur re-
pmrhal( notamment de ne point jurer sur t'i-
mage de l'empereur; et cet empereur était Cali-
giila. Josèphe nous a conservé le mémoire écrit
en oelte occasion par Apion ; et il ne lui épargne
ni la critique ni le larcaime. Apion succéda à
Home au )^mmairten Théon , et 1) professait
<*nnore suux l'empereur Claude ; son ardeur in-
fatigable au travail lui valut le sumomdr Mâ^Aoc ;
on rap|)elait eneore nipEpréraTOt TpsiiiianKAv.
Hbtre l'appelait Pi/mAa/» m mundi, autant jMur
sa loquauté que non outrecuidance. Il était au
surplus plein de lui-même, se proclamant aé^
rIeuHimenI l'égal de Socrate, de ïénon. décrivit
un lexique et des notes sur If omtre ; un ouvra:;e
sur lldlome ronuln : litpt ii|; 'Pwiivixfit iialin-
TOu; — un autre lalllulé : AJiniiinniHi, en cinq
livres; — te pamphlet contre les Juifs, xiTi 'lau
iaiuv HiAiK, qui se farouve dans Josèplie; enfin
un traité menlionoé par Pline, intitulé De Ne-
lallica dhciplina. C'cki cIu livre sur l'Egypte
qu'Aulu-Gelle a tiré l'hittoire du jion d'Andii>
clis, et (lu dauphin amoureux, d'un JHUne homme.
Sauf ce* fragment* et quelque:! pasM^es sur
Homire, recueilli* <lans le lexique bninériqiu!
d'Apollonius, impriroi* dans VÈlfatologicitm
Giidtanum, publié par Sturz, M no nous est rien
resté d'A[Hoa.
PlInriMlit. malHr.. XVX, s, ri EfiUt. r.KXKVIll, tcti
Kim«lTt$ II' r.4Hftnnlr àrs mtrrMloHi, \\XTin,
APOC4II«IIBou APOCHAFf^FS ('AniM3'JXK>i
d9d
APOLLONIS —
ville, au milieu dNm nombreux cortège. Après
sa mort îls hil érigèrent un temple à Cyrique ,
sur les cdonnes duquel étalent placées dix-neuf
tablettes, sculptées en bas-relief, qui retraçaient
les traits les plus touchants de l histoire et de la
mythologie relatif^ à Tamour filial. Au bas de ces
tablettes étaient des inscriptions en Ters, qui
nous ont été conservées dans le manuscrit de V An-
thologie du Vatican. Elles ont été publiées par
Frédéric Jacobs, dans le 2* volume de Touvrage
intitulé Exercitationes criticx in Scriptores
veteres; Leipsiae, 1797, hi-8« ; et par Chardon de
la Rochette , Afagasin encyclopédique, 5* an-
née, t. Al, p. 139; etc.
Polybe. — Paus.in(a!$. — Strabon. — Clatlef, ditu la
Biographie vnivtrteile.
APOLLONIUS (*AnoXX(i»vioc), nom commun à
uu grand nombre de médecins grecs , dont les
princii)aux sont:
I. Apollonius Stratonius (d STpa-ccuvo;) vi-
vait vers le troisième siècle avant J.-C. Il était
de l'école d'Érasistrate. Galien nous a transmis
de lui , d'après un ouvrage qu'il écrivit sur cette
matière, une triple définition du pouls. Toute-
fois, on suppose avec quelque raison qu'il est le
même qu'un Apollonius surnommé Memphites,
(Jallen, De DifS^r. Puls.y Lb. I V, cap. 17, î; XUI, p. 848;
c<1. Kuhn.
II. Apollonius PHérophilien (ô 'HçioçCXcio;)
vivait vers le deuxième siècle avant l'ère chré-
tienne. Disciple d'Héropliile, il vint à Alexandrie
sous les Ptolémées, et s'y fit, comme médecin, une
grande réputation. On n'a point d'autres détails
sur sa vie. Athénée nous a conservé un extrait de
son ouvrage Ifept (iupa>v : l'auteur y fait connaître
les pays qui excellaient dans la préparation de cer-
tains parfums ; il y est parlé aussi d'une Stratonica
fille ou femme d'Eumènes n, roi de Pergame,
de 197 à 159 avant J.-C, Mais le principal ou-
vrage d'Apollonius fut un traité intitulé Kxmà'
picrra çopjAaxa OU pOYiOiQjxaTa : Galien le cite
souvent; il ajoute même qu'on y trouve très-
bien résumées les observations d'Archigènes sur
le même sujet. C'est de ce traite qu'il est sans
doute question dans Oribase. 11 en existe dans la
bibliothèque de Paris un fragment manuscrit
mentionné par Cramer.
Cnliufi Aurellanus, Detnnrb. jéeut. Itb. il, cap. tt,
p. 1S9. éd. Amman. — Alhéoée, IU>. XV, c.ip. 8S.— Cr^imer,
Âneed. grœc.^ toI. I. p. 898,édll. Paris. — Oribase «
Eupor, ad Eunap., lib. Ijpioœm.-^ Galien , De compos.
Medie. sec,loc.fl\b,l\j cap. 1 et S; lib. V, cap. 6; Ilb. VI,
cap. 9.
m. Apollonius L'ExpmiQUK (ô ^Epitreipixéç ) ,
médecin, vivait, selon toute probabilité, vers le
deuxième siècle avant l'ère chrétienne. Au rap^
port de Celse, il succéda à Sérapion d'Alexan-
drie, et précéda Héraclides de Tarente. 11 appar-
tenait à la secte des empiriques ; et c'^ de
lui sans doute qu'il est question dans un pas-
sage altéré, reproduit dans l'ouvrage de Cramer :
Antcdotn Grxca Paiisicnsia. 11 écrivit d'ail-
leurs, pour coml),ittre l'ouvrage de Eénon «ht
les XocpQcxTfiptç dans HippociW, on HTre <|ni
APOLLOÎNIUS 000
lui valut une réplique du philosophe» ok qull ne
faut pas confondre avec une réftitatioa publiée
par Apollonius Byblas.
C9\M, De Medie. Ilb. 1* prmf. — Oatten, D« JfaU.
tMd. lib. 11, cap. 7| ComsMnI. // in Hippoer, Epié., IU,i 1»
t. XVII, éd. K.UhD.— Cramer, j4necd. grac^ ▼ol. I,p.3î3,
m, édit Paris.
IV. ApoLLOnits (frlaacits) tivalt probable
ment vers le deuxième aiède avant l*ère ehré>
tienne. H ftit l'auteur d'un traité de ïntenort*
bus en plusieurs livrea, dont Cœlius Aurdiafiiii
cite un passage.
V. Apollonius ('OpYav«t6c) yîrtdî vers le
deuxième siècle avant l'ère chrétienne. Galin
cite quelques-unes de ses formules. Pent-étfv c«t
Apollonius est-il identique aveo ApoUonhis Héro-
philien.
Galien, De compot, Medletm^iêe. ffett. lib. V. csp. U^
t XIII. p. 8S8, éd. Ktthn.
VI. Apollonius ns Pftutt ( 4 It^vtuv^ )
vivait vers le deuxième «iède avant l'ère chré-
tienne; Soranus en parie à propot de la meil-
leure manière d'extraire le pUteenta après Tae-
couchement.
Soranus, De jirU «Ssf«Cr.« p. M, éd. Dtetz.
vn. Apollonius VAnirMd{6 %^) vivait yfst
le premier siède avant l'ère cÀirétienne. Érotien
cite un passage de l'ouvrage d'ApoUonius sur ee^
taioes difficultés grammaticales du temps d'Hip-
pocrate , et Oribase emprunte à son traité àt
chirurgie un procédé de traitement dans le cas
de ft'acture de la mâchoire.
ÉroUen. Gtou. Hippoer.^ p. s<, èi. Prtaili». — OrftaM^
Collect. Médit. \Vb, XLVlll, ca». M. In Mal, Cktt$. JtitU
e yatic, Codie., Rome, | S, U IV. |^ lOi.
YTII. Apollonius le Serpmit TO^k) tîtiS
probablement dans le premier siècle avant J.-C
n a résumé le traité de Bacchiua sur les ex-
pressions surannées qui se trouvent dan» Hippo-
crate, mais il n'existe nen de son livre.
Érotlen, Gtoss. Hippoer.^ p. 8, éd. Fraïu.
IX. APOLLONIUS OS Tabsk (Ô T«f)ofuc)« yMi
vers le premier siècle avant l'ère chrébenoe.
Galien cite quelques-unes de ses preacriptiaoï.
On ne sait rien de la vie d'ApoUonius.
Galien, De eampo*, Medic, sec, Lœos, Ub. V, ap. Ht
tXIlI. p. 849; éd. RQhn.
X. Apollonius de PEacàiHB (6 nepYau.Y>3;)
vivait vers le piemier siècle avant Tèrê dire-
tienne. Il parait avoir écrit sur la chirurgie oa
la médecine un ouvrage dont on n'a même [te
le titre; maison en trouve un extrait dans Ori-
base. Apollonius y conseille femplol , dans cer-
tains cas, de la scarification des jambes, de pré-
férence à la saignée. Un autre passage ^ ^^^
à l'hydrophobie : l'auteur cité prétend qnll tA
impossible qu'on en guérisse lonqa'eile résulte
de la morsure d'un chien enragé. Apollonius eit
encore mentionné dans Varron, CoInmeOe é
Pline.
Vnrro, De lie nixfica, Itb..T, cap. t. — Cohim., De *
n/iC, itb. I, eap. i , | t. - ntoe, MM. not., Inaet, la.
X. - OrUMte, S^Mûp»., lUu i. ^p. t4, p. ft. Ilb- ^W,
cap. 13. — f^etentm et eter m§4ie. çrmemr. vur.
Moscou, 180S.
afois J.-C. ), de* huttTM coHerrées fratches par
liq Diofen i|e md iiiTentJao. On peme que c'ejit
k W troiiième ipjc;u«, uue se rapporte l'anet:-
éhlf uiivaDle I' ApiciuR, dit Alliéo^e, passait une
inade partie de sao tempa à Minturaca, ï cauee
dVna espèca parlicuIiÊre de crevettes (uif<&«J,
Qui s'y trouvait en aluuclaa(£- Ajant appris
qu'il GQ existait de plus belles en Libve , il s'etn-
Iwrqua pour ce pays. Ues ptctieurs ubfens, jn-
fitruéi liu but de son voyage, vioreul au-devant
de MQ vusacau lui apporter des crevettes de
iturs cûtrs. |i ks trouva infârleurs k i:el]es de
Hioturves, et repartit aaasitût pour l'Italie.
Nom avons «ous le Dom de Celius Apiciiu
m tniMde l'Art culinaire (ife Optoniit et Con-
iMwnfii, jiiui (ja r( eutinaria, libri dectm),
attribua oéDÉraiainent & un des trois Aiijciua
dtéa plua haut ; niais crt auvrage, plein de lolé-
cinuM, paraît avoir é]é compile i une époque
pMUriaare au siècle des Antooins ; il est ditisd
ta à\x livreu, dont cliacvn porte nn titre grec.
C'est lui recueil do lecettes à l'usage des cuial-
Bien. li (utdécauTert par Ëooch dAscoli, (ers
I4M, sous le pootiricat de Nicolai V, et pubP
pour la pronuÉre fmi Uilau, 1498. L'âdiùoa la
|diii Mtitnte eat celle de da J. M. Berubold, d'a-
prè* le texte de Lister et d'Almetoverni Lubeck,
1791, lD-S'';J. H. Uierhacb a publié un petit
volume Intitulé Flora ApicUmai Heidelberg,
1831, ln-l°.
Atbtait. I. Il, [V, tl, - Salil», 5ua rec, "Oamtx.
- DIo Owlgi. VII, II. - Scnea, Coniol, ad llili.,
Il-Mirim, fiplij., ni, rp.ll.
APin OU APiTiiis {Jean-loKis). médedii allc-
mand, né le 20 novembre iMS dans le comté
de Hoheolohn en Franconie, mort W 38 octobre
1703. Il #tudfa la médecine. Pour subvenir li ara
ftu's, il donna des rfpétitliins et se fil corree-
tenr dlmprlmcrie. Reçu docteur en IG91 , Il Ait
nommé médecin Inspwibîur (pAyjicuï) de la
Tille d'Rcrspnicli en Bavière, el en Ifi94 tl (bt
agr^ an colléj^ médical i)« NorembrrR. Ei
170?, il obtint la clialre de physiologie et de cbl-
ruri^R dam t'unlTersité d'Altorf, et nionrul un
an après. Apinus te Hi une grande renommée
|)ar l'emploi de l'extrait de cascitrille dans te
traitFmenl de* litvres malignes épidémiqnes. On
a de lui : Febrta fpidemicx, annh 1094 et
169a, IR IVoTicx iHtionUoppido HerspnieAensi
ffrrusari deprekeJ^iir, hisloriea relatin ; Ifc-
rfmbcrgK, 1097, In-B"; — Faicieulus disser-
tationam academiearum; Altorflt, 1718, tn-8*;
— un grand nombre d'obseiratlons Insérées
dans les Éphdmérides de l'Académie léopoMIiic,
dont n était membre sous le nom de A'onus.
Haller allribne le recueil des dissertations aca-
ééia\qun k Slnismond-Jiieqiift Apinus.
Èli'y. Dlrlkma-n d> Meirctai. - «detan*, iDppJS.
«al J Ji.eher. Ilhim. Gelrtrlm- Uib-m. - Minilïl.
MiUmtk. KTifit. iHut.
AP» OU Anv» (Sigitnwiid- Jacques), pbi-
lologue allemand. Cl* du précédent, na<|uit à
Herspnioh, prte de HurMnbeqi en 1693, et
APOCAUQTJK 88C
mourut en 1731. 11 fut reclâur de l'école <lc Suinl-
Gilles, à Brunswick. Ses principaui ouvrag^i^
ont pour titra : DiutrtalioHes de Intellecla
pnro, de SegMla Lesbiai AUdorf, 171â, in-i*i
— de Variù difeeadt ilelltadit vtentorix cmaa
iaventit; Oluervationes de loritii lin/ein vé-
téran; ibW., 1719, iiU"; — l-idc Projtsan-
nm pkHotofbix AUorfinanaa; iiarenAiK\%,
1728 ûi-i";— Ueditationei epiiL. de Incie-
ntitlophiitkeipermedicotjaeto; mo, in-ral.
Il édita aussi les lettro* de GiinieusjKuremh.,
1718, is-S°.
DlctiŒt, ta ianuti d* Ktirembrra. — su, Oita-
Huitleon, L Tl. p. )M. — JUCbcr, ^11}- Cilrlût-I.ni-
AVioR, gratnmatrien grec, sumomrné, un ne
sait potirquoi, ^lli/oR|cuf, mais appelé en réa-
lité Aleximdrin , parce quil habita longtemps
Aleundrle, était natif d'Oasis en Egypte, et t1<
vait an commencement du premier siècle. Aprèa
avoir oarcouru la Orice, où il s'appliqua avec ar-
deur a l'dlude d'Homère, Il se rendit k Home
arec l'ambassade envoyée à Callgula par les lia-
bitanls d'Alexandrie, qui se plaignaient des Jiiirs
de leurville; tandis que les Juifs envoyaient une
contre-ambassade tn ttte de laquelle te trouvait
Phiton. Ontcnore le résultat decctte double dé-
marche. Seulement fi parait que les Juifs curent
en Aplon un adversaire déterminé, qui leur re-
prochait notamment de ne pobit jurer sur l'i-
mage de l'empereur; et cet empereur était Cali-
gula. Josèphe nous a conservé le mémoire écrit
en celte ocusion par Apion ; et il ne lui épargne
ni la critique ni le sarcasme. Apion succéda k
Rome au grammairien Théon, et II professait
encore sons l'empereur Claude : son ardeur in-
faticableau travail Inf valut leinmomde Mâx^i
on l'api>elait encore llipiEpT«aTDc fpafiiiaTixiSv,
Tibère l'appelait Cymbatum mundi, autant pour
*a loquacité que son outrecuidance. 11 était au
sorpi us plein de lui-mémK, sp proclamant sér
rieusemcnt Vif,a\ de Soerate, de iténon. Il écrivit
un lexique et de* noies sur Homère ; un oavrage
sur lldiome romain : Iltpl lîl: 'Pu|>«ix4; italts.
Tou] — un autre tnliiulé : AiYUnnana, en cinq
livres; — le pamphlet contre les Juifs, xaii *lcu
iaihiu IliClio;, qui se trouve dans JoBè|ilie; enlin
un traité mentionné par Pline, ialilulé De Ale-
laltieti disciplina. Ces' du livi* sur l'apte
qii'Aulu-Gelle a tiré l'biiloire du lion d'Andro-
clès, et du dauphin amoureux d'unjtHineliommc.
Sauf ces fragments et quelques passa^rs «ui-
Homère, recueilli* dans le lexiqut boinériquc
d'Apollonius, imprimé* dans VEltmoliigiciim
Giidianum, publié par Slun, Il nonoii» r«lrien
resté d' Apion.
niaeiUtit. rnalur., IXX, », M Ffiiu. iKWvm, nn
IttBieiTtI lit r.4raffiale On Inirrlnltani, \V\VilI,
903
APOLLONIUS
904
été perdus, on regrette particulièi*ement celui qui
concernait Torigine des villes (xtûtek).
M. Wdcliert, Uber dos Leben und Cedieht des jépol-
UmiuM ( sur la He et le i»oeme d'Apollonlas ) ; Melssen,
1811. - Scboell, HUtoiv de la littérature grecque,
i. III, p. lit. — B. Gerlurd . LectUmet ÂpolUmiante,
APOLLONIUS le Pergéen ( *ATcoXX<iavioc Ut^
toL\oç)f ou de Perga en Pamphylie, mathéma-
ticien grec, disciple d*Archiroède, ylvait, sous le
règne de Ptolémée-Philopator (222 à 205 de
J.-C. ), à Alexandrie, où, d'après Pappus, il avait
été attiré par la réputation d'Aristarque de Sa-
mos : on ne sait rien de sa vie. Apollonius de
Perga est Tauteur d*un ouvrage sur les Sections
coniques , Kwvixà iToixtîa» en huit livres, dont
il ne nous reste que les quatre premiers dans le
texte original, avec les commentaires d'Eutodus.
Les livres cinq et sept ne se trouvent que dans
une traduction arabe, et le huitième a été ré-
tabli par Ed. HaUey , d'après les arguments con-
servés dans les Lemmes de Pappus. Cet ouvrage
d'Apollonius fait époque dans l'histoire des ma-
thématiques, et les quatre premiers livres parais-
sent contenir plus de choses que n'en avaient en-
core exposées les géomètres qui l'avaient précé-
dé. Ces livres traitent des définitions, des proprié-
tés élémentaires des sections coniques, de leurs
diamètres, tangentes, asymptotes, intersections
rédproqiies. Tandis que les anciens géomètres
supposaient le plan coupant perpendiculairement
un côté du cône, et employaient par conséquent
trois cônes distincts pour obtenir ce que depuis
Apollonius on nomme ellipse, parabole et hyper-
bole, celui-ci tira toutes les sections du cône
oblique à base circulaire, et leur assigna les
noms qu'elles portent aiiyourd'hui.
Deux autres ouvrages de ce mathématicien,
Uepl 'Ëicaçûv, ou du Contact des lignes droites
et des cercles y et 'EicîneSoi t6icoi, des Plans,
ne nous sont parvenus que mutilés, et nous n'a-
vons presque rien de celui des Inclinaisons ,
rctgi NeuoecDv, et absolument rien des deux livres
intitulés Ilepl Xcopiou 'Anorotif);. Enfin l'ouvrage
Ilepl A6you dnoTOfLTj; , de Sectione rcUionis, en
deux livres, s'est conservé en arabe. Apollonius
est un des quatre auteurs que nous devons re-
garder comme les pères des sciences mathé-
matiques.
La seule édition grecque des Sections conp-
gués est celle d'Oxford, 1710, in-fol., que Dav.
Grégory avait commencée et qu'Edmond Halley
a achevée. Elle renferme : 1*^ en grec, les quatre
premiers tivres, d'après deux manuscrits avec
la traduction latine de Fred. Commandini, qui
avait paru à Bologne, 1560, in-fol., mais que
Halley a corrigée ; et avec les Lemmes de Pappus
et les commentaires d*Eutocius ; — 2"* les livres
cinq à sept en latin, d'après deux traductions
laites sur deux traductions arabes : la première
traduction latine , rédigée par Abr. Echellensis ,
avait été publiée par J.-Alph. Borelli ; Florence,
1661 , in-fol. ; la seconde, par Ch. Ravins, avait
|>ani à Kiel , 1669, inS'' ; — 3* le livre huitième,
rétabli par Halley; — 4** l'ouvrage de Sérémtt.
La restitution de l'ouvrage de Tactionibn
avait été tentée d'abord par Fr. Viéta, mathé-
maticien français , dans son Apollonius Gûlhis,
qui parut en 1600, et par Marin Ghetaldu,
dans son Apollonius redivitms ; Venet, 1607, ]
in-4*. J. Lawson publia à Londres, 1775, vtÀ*, I
The two books of Apollonius conceming tan-
gents ^ as theff hâve been restaured by Fr. Kiete
and Marin Ghetaldus, Cette restitatioa fat
fkite avec plus de succès , et en grec , par G.
Camerer, qui la publia à Gotha, 1796, in-T.
Edmond Halley, avant de faire paraître kê
édition des Sections coniques, publia une tra-
duction latine de l'ouvrage De sectione rat»'
nis, foite sur l'arabe, avec la restitation, pif
pure ooi^ecture, du traité De sectione spatii.
Ce volume fut publié à Oxford , 1706 , îikS*.
Schsll, Histoire de la littérature grecque, L ID,
p. 8<f-MS. — Bayle , Dictionnaire critique. — VtvUai,
Privj. op.de Max. et Min. - Fabrldas, BiMotàeee
grxea, yoL IV. — Montlnoa . HisL des MatkewuOiqua.
APOLLONIUS, surnommé Molon, orator
et rhéteur, vivait vers la dernière moitié du pre-
mier siècle avant l'ère chrétienne. Envoyé ai
ambassade à Rome par les Rhodiens, il fut le
premier Grec qui sut s'exprimer devant le tiad
sans mterprète. Cicéron devint son disdpte;
et lorsque le grand orateur vint s^fooraer i
Rhodes , il alla redemander à Apollooios de nou-
velles leçons. Jules César se l'attacha comme ii-
terprète. Les écrits d'Apollonius ne nous taà
point parvenus. Phaebammon cite la définition
qu'il a donnée d'une figure de rhétorique (Wah,
Rhetores Grxciy vers 494 ). L'historien Josèplie
(contre Apion., lib. H) reproche à Apollooios
d'avoir parié ii^ustement de Moïse.
Cicéron . De Oratore, 1 , 7 , tS, avec les notes de Mft^
1er, ISlf ; Brutus, ts. M, 91. — Deoys d'Hallcamanr,
cap. 8. — Suétone, Jniius OÊsar, cap. 4, aoooté par O-
uubon. — Val.-Max., Il, cap. S. — QuIotUleii, leSi
Orat., III, cap. t, avec lea noteade SpaMlng, XII,cap.<-
— Westermann, Gtsehickte der Berwdtsmmkeit te Crie-
ekenland, 18SS.
* APOLLONIUS, surnommé le Sophiste, pour
le distinguer des autres littérateors de ce Dora,
était le plus ancien des lexicographes , et vivait
à Alexandrie du temps d'Auguste. U était fils do
grammairien Archibius. U est auteur d'un Uni-
que des mots dont Homère s'est servi (AéEn;
*0(iTip(xa{), ouvrage d'unegrande utilité, quoiqn'H
soit fortement mterpolé. D'Ansse de YUloisoa
en a donné la première édition; Paris, 1773, en
2 vol. in-4''; Hermann Tollius la fit réimprimer
à Leyde, 1788, in-S**.
Sdioell, Histoire de la lUterature grecque, L 1 , p. u,
et t. V, p. 8.
APOLLONIUS de Tyane (Tuotv«toc), oâèfare
philosophe mystique, né à Tyane, bonrg de la Cap-
padoce, environ quatre ans avant J.-C. ; mort à
Éphèse vers l'an 97, sous le lègne de Néron. H
foisait remonter son origine aux anciens fonda-
teurs de Tyane. Neus ne discuterons pas sor sa
prétendue hicamation avec Protée, que 1^
mont attribue au pouvoir dn démoo. Placé à
906
APOLLONIUS
906
Page de quatorze ans tooa la dnrectioii d*Ealfay-
dème, professeur de rhétorique à Tarse, il ftit
tenenaient choqué du désordre des habitants de
cette Tille, quH obtint de son père de la quitter
pour se roidre à iEgé, ville voisine. A l'exemple
de Pythagore, dont avait adopté les doctrines,
fl ne se nourrissait que de légumes, s'abstenait
da vin et des femmes, donnait son bien aux
pauvres, vivait dans les temples, apaisait les
séditions, et instruisait les hommes. Par son
genre de vie, par son langage sententieux et
obscur, il fit impression sur le vulgaire, et se
fit de nombreux disciples. Les artisans quittaient
leurs métiers; les viDes même lui envoyaient
des députés ; les Arabes chantaient ses louanges.
n conversa, dit-on, avec les brahmanes des
fiides, avec les mages des Perses, les prê-
tres de l'Egypte, et s'en fit admirer. A Hiéra-
pdis , ville de Syrie située, dit-on, sur l'empla-
cement de l'andeuie Ninive, à Êphèse, à Smyme,
à Ath^ies , à Corinthe et dans d'autres viDes de
la Grèce, Apollonius parut en précepteur du
genre humain, visitant les temples, corrigeant
les mœurs, et prêchant la réforme de tous les
abus, n ne put d'abord être admis aux mystères
d'Eleusis, dont il fat exchi comme magicien ; ce ftit
seulement à la fin de sa carrière que cet interdit
fût levé. Le même motif le fit exclure de l'antre
de Trophonius, où il entra de force. A Rome, où 11
était venu pour voir de près, disait-il, quel animal
c'était qu'un tyran, il parlaoontre l'usagedes bains
publics et fit même des miracles. Ayant rencontré
le convoi funèbre d'une jeune fiUe de bmille con-
sulaire, il s'approcha du Ut sur lequel on ta por-
tait, la toucha, prononça quelques paroles mysti-
ques, et la fille qu'on croyait morte s'éveilla, et
râtouma à la maison de son père. Ses parents hii
oflirirent une grande somme; mais l'opérateur
du miracle la refusa, et la donna en dot à la jeune
fille. Un jour la multitude était consternée à la
vue d'une éclipse de soleil, accompagnée de ton-
nerre. Apollonius regarda le ciel, et dit d'un ton
prophétique : « Quelque chose de grand arrivera,
et n'arrivera pas. » Trois jours après, la foudro
tomba sur la table de Néron, et renversa la coupe
que ce tyran portait à sa bouche. Le peuple ne
manqua pas de croire qu'Apollonius avait voulu
dire qu'il s'en fallait peu que l'empereur ne pértt.
Vespasîen, qui l'avait connu à Alexandrie,
le regardait comme un homme divin, et lui
demandait des conseils. ApoDonius lui en don-
nait avec toute la liberté que pouvait permettre
son immense renommée. 11 avait déjà usé de
cette liberté dans d'autres cours. Néron ayant
un jour chanté en plein thé&tre dans les jeux
publics , Tigellin demanda à Apollonius ce qu'il
pensait de Néron : « J'en pense beaucoup plus
honorablement que vous, répondit-il ; vous le
croyez digne de chanter, et moi de se taire. »
— Le roi de Babylune lui demandait un moyen
de régner sûrement; Apollonius lui répondit :
« Ayez beaucoup d'amis, et peu de confidents. » ,
Un eunuque aiyant été surpris avec une concu-
bine du même roi, le prince voulut savoir d'A-
pollonius comment fl devait punir le coupable :
« En lui laissant la vie, » dit Apollonius. Et
comme le roi paraissait surpris de cette réponse,
il ajouta : « S'il vit, son amour fera son sup-
plice. » — ApoDonius Ait accusé de magie sous
Domitien. Ce prince ordonna qu'on lui coupât
les cheveux et la barbe : « Je n'attendais pas,
dit Apollonius en riant, que mes cheveux et les
poils de ma barbe dussent courir quelques ris-
ques dans cette affaire. » L'empereur, irrité de
cette raillerie, commanda qu'on lui mit les fers
aux pieds et aux mains, et qu'on le menât en
prison : « Si je suis magicien , sjouta Apollonius,
comment viendrei-vous à bout de m'euchalner ? »
Un espion du prince étant venu le trouver en
prison, et feignant de plaindre son sort, lui de-
manda comment ses jambes pouvaient supporter
les entraves qui les serraient? « Je n'en sais
rien, répondit Apollonius; mon esprit est ail-
leurs. » D mourut quelque temps après. On lui
érigea des statues , et on lui rendit les honneurs
divins; il fut respecté par Néron, honoré par
Yespasien. Éphèse, Rhodes et la Crète prétendent
avoir droit à sa tombe, comme étant le lieu où
il mourut. Le bourg de Tyane, qui lui dédia un
temple , obtint en son honneur le droit de dté
sacnte , ce qui lui donnait le droit d'élire ses
magistrats.
Lampridus atteste que l'empereur Alexandre
Sévère avait dans son oratoire, parmi les portraits
du Christ, d'Abraham et d'Orphée, placé celui
d'Apollonius. Selon Yopiscus ( Vie d^Aurélien),
AuréUen ayant projeté la destruction de la ville
de Tyane, en (ht détourné par Apollonius, qui
lui apparut et lui donna des conseils salutabres.
Cet historien en parle avec la plus grande véné-
ration : « Ancien philosophe , dit-il, vrai ami des
dieux ; sa doctrine, sa sagesse, lui ont acquis la
plus grande célébrité ; on devrait l'honorer comme
un être supérieur à l'humanité Fut-fl jamais
un mortel phis vénérable, plus saint, plus su-
blime , plus divin ? Il a rendu la vie à des mor-
tels; il a fait et dit des choses qui passent les
bornes des facultés humaines. Qui voudra les
connaître, doit lire les écrivains grecs qui les ont
consignées dans sa vie. Pour moi , si je prolonge
ma carrière , je publierai, sous les auspices d'un
homme aussi grand, les actions qui l'ont illustré :
non que sa mémoire, pour être plus vénérée,
ait besoin de ma plume ; mais afin de coutri-
huer à répandre parmi les hommes la connais-
sance de ce qui est digne de leur admiration. »
Jusqu'au cinquième siècle, même chez les chré-
tiens, la réputation d'Apollonius fut soutenue.
Léon, ministre do roi des Yisfgoths, hivita Si-
doine Apollinaire, évéque d'Auvergne, à lui tra
duire la vie du philosophe Apollonius, écrite
par Philostrate. L'évêque choisit l'exemplaire le
plus correct , sur lequel il fit sa traduction et
l'envoya au ministre, par une lettre dans laquelle
907
APOLLOPilUS
m
il fait l'éloi^c le plus linMorable d« ce philotophe,
(»t parle de ses art Ion» et fie se« vertat avec ad-
miration, ajoutant qu'il ne lui manquait, pour être
parfait, que d'être chrétien. Il parait que tes dis-
dples, voulant rehausser son mérite, Tont dégra-
dé, et lui ont attiré les titres (Vimposteur et de
fourbe, en hii attribuant (hutsemeat des prophé-
ties et des miracles. Hiéroclès compara les mira-
cles d'Apollonius avec ceux de Jésus-Christ. Un
nommé Damis, le fidèle compagnon d'Apollonius,
écrivit sa vie , ce que fit postérieurement Philos-
trate, qui vivait deux cents ans après lui. Elle Tait
padie des oeuvres de Philostrate, ainsi que quel-
ques lettres qu'il attribue à son héros ; Philos-
trati qu.T supersunt omniaf Apollonii Thya-
nensis epistolie, grm.'lat.\ Lipsiœ, 1709, in-fol.
Kusèbe de Césarée, dans la réfutation de cet
écrit , rejette les miracles attribués à Apollonius,
mais ponr le reste parait à pen près d'acrord
avec Phflostrate. Des écrits authentiques d'A-
pollonius, VApolo0e est le seul (pil soit resté ; il
nous a été consflrvé par Philostrate ( Vllï, 7 ).
ta >1e d'Apollonius par Philostrate, avec les
commentaires donni^s en anglaii« par Cli. Blount,
A (M(* traduite on français; Berlin, 1774, 4 vol.
In-t?. li. Dupin, sous le pseudonyme de M. de
Clairr*e, a publié V Histoire d'Apollonius de
ryanc; Paris, 1705, in-t î.
Schnell, Mftofrs de Im Httémtwrt grrequt, t. V, p.ss.
— Baylo , Dictionnaire erifique. — Brnck*T, Hist. crit.
PhiL, vol. Il, p. 98. — Tledcmann , (ieiU der tpeevlatl-
vcn rhil., vol. Ut, p. 108. — Rlller, Geieh. der Pkil.,
vol. IV . p. 8M,
APOttO^rS DTSCOLE ( *AicoX>covio<; 6 Àua-
xo).o;), célèbre grammairien grec, fleurit dans
la première nurftié dn deuxième siècle de l'ère
chrétienne, n était natif d'Alexandrie, où il
passa , dtf-on , sa vie dans la plus grande pau-
vreté, mais du moins dans le voisinage de cette
riclir bibliothèque ofi depuis quatre siècles,
malgré Wen des désastres, restaient accumulés
tant dti trésors d'érudition. Il profita largement
d'un si utile voisinage, en se livrant avec une
égale curiosité aux recherclics d'histoire et de
grammaire. On cite de lui un ouvrage « sur
l'Histoire mensongère, » ou plutAt « sur les Men-
songes des historiens, i* dont la peHe est fort,
regrettable, car le titre seul indique un de ces
travaux de pure critique si rares dans l'anti-
quité , et dont il reste si peu de traces dans ce
qui nous est parvenu des anciens annalistes. Ce
n'est malheureusement pas par ce même genre
de mérite que se distingue le petit recueil de
Narrations merveillt^uses que nous possédons
sous le nom d'Apollonius, et qui a été plusieurs
fois réimprimé (1568, 16:)!0, 1792, et tout ré-
cemment dans les Poradoxographi de M. Wes-
tennann; Brunswick, 1839). Mais Apollonius
doit surtout sa renommée à ses livres de Gram-
maire, dans lesquels il embrassa véritablem<^nt
rcnryclof>éd!e de cette science, telle du moins
qu'on la fonfïprenaît de son temps , c'e5t-à-<Iire
sans y Odre entrer l'étude comparative des lan-
gues. En effet y quoiqu'on eût dès lors songé à
rapprocher le grec du latin ( il y avait des on-
vrages d'Apion et de Claudius Didytnns sur ce
sillet ) ; quoique le Grec Chérémon eût puhKë on
livre sur l'interprétation des hiéroglyphes, ce-
pendant la théorie générale du langage ne dicr-
chait pas à s'éclairer par ces redierches nou-
velles : o'est dans le grec seul qu'elle étudiait U
nature des parties du discours et le rapport de
ces |)artics entre elles. Apollonius paraît n'avoir
su ni la langue des maîtres du monde, ni ctû?
de rt*:gypte. Mais, à part cette regrettable la-
cune, il est difficile d^imaginer une science plos
complète que la sienne sur tout ce qui tient à la
philosophie du langage, à 1^ constitution et à
l'histoire de la langue grecque et de ses dialectes.
Voici, dans leur ordre métho<liqne et le plus
vraisemblable, les titres de ses principaux traités:
I, sur les Éléments du discours, c'est4-dire
sur les sons élémentaires et sur les lettres qui
les expriment dans l'écriture; — 11, sur la Dis-
tinction et la Division des parties du discours,
en quatre livres, qu*il ^t distinguer des huit
livres suivants, subdivisés eux-mêmes en loogi
chapitres que nous n'essaierons pas d^énomérer
ici ; — ni, 1" sur le I\"om , — 2<» «tir le Verbe,—
3"* sur le Participe, — 4" sur P Article, — $• «r
le Pronom, — 6° sur la Préposition , — 7* s«r
r Adverbe, ^ 8* «tir /a Conjonction , c'est4-
dire, comme on voit, sur les huit parties da
discours reconnues et consacrées dans Vécok
depuis le temps d'Aristarque, division qui, at»
des modifications peu considérables , a passé des
écoles grecques aux écoles romaines, et de cellfs-
d dans l'enseignement classique de tout l'Occi-
dent ( — lY, Traité de la Syntaxe^ en quatre 0-
\res; — V, sur la Formation rf« mots com-
posés; — VI, sur les Affections ( des mots),
c'est-à-dire sur les figures de grammaire qoi
affectent la forme des mots; — VIÎ, sur les Fi-
gures , probablement sur les figures de gram-
maire qui affectent la syntaxe et la construdkm;
— Vni, sur V Orthographe, comprenant »
moins cinq livres : 1** sur Tusage des lettre
(dont le titre même n'est plus cité nulle part),
— 2" sur les Accents , — 3*» «iir la Quantité,
— 4» sur V Aspiration , — 5*» sur la Ponctuo-
tion ; — IX, sur les quatre Dialectes^ dorie»,
ionien, éolien, at tique; — X, enfin star fou-
vrage de Didyme, intitulé Vraisemblances.
c'était probablemeot quelque écrit de polémique.
On trouve encore, chez les grammairiens du
moyen âge (Rekker, Anecdota Grxca, p. 798,
1283, 1289, 1290), des traces d'un ouvrage où
Apollonius semble discuter, sur des points fort
délicats de grammaire particulière, avec son fils
Hérodien, devenu, lui aussi, un grammairieB
illnstr*». De tous ces ouvrapes, souvent lus, sou-
vent citf's et compilt^s par ii-s succes^mrs iCS
poilonius , quatre seidement nous s<iiiî parvenus
non pas sans lacunes et sans altération, tdê»
du moins dans un état qui pennet d'y cfaercbcr
APOLLONIUS
010
__ _ „ I de I» théorie de \tw
auteur et quelqueB-ooei de* richesMi de ton
druililiaD. Ce unit : le traité du Pranom, publié
par M. B«kker en 1813j les traités de la Con-
jODCtionet de l'Adrerbe, publiés parle même en
IStS, danilel* latnmeAeMtÀnecdotadrrea
{cei Iroi* ouvragée , d'aprti un manuicril uni-
que, qui cet à la BlUiotlièque oatimale de Parie ) ;
le* quatre linea de la Sjntaxe, dont le que-
tritne rede tocon incomplet, même et l'on j
rétablit quelques pagee placées, par l'erreur
d'anciens oopistae, à U fin du livre sur l'Ail-
vcrbe. Ces quatre llrres, pnNIés pour la pre-
mttre fbis par les Aides en uy&, rtimprimés en
1515 par les Juntee, pnlaen 1590, avec one tra-
duction latine, des notes et une table fort utiles,
parF. Sylborn, n'existent nulle part plus corrects
que dans l'éditlun qu'en a donnée H. Bcklier
en 1BI7. Les scotlastes de Denjs le Thrace et le
pramrnalrien lalin Prisdea fournissent , eu outre,
d'utiles renseignements pour remmposer et pour
apprécier les doctrines du inattre, auquel lia se
réÂrenl avec une vénération presque rellj^cuse.
Ces doctrines, en effet, méritent, h beaucoup
d'éf^rds, l'admlrafloD qu'elles ont excitée. Con-
sidérer la grammaire comme nu enaemtJe de
lois atlfstées par la pluralité des exemples,
nais conrormes k la nature et aux principes de
la raison humaine; chercher les exemples sur-
tout chei les prosateurs , ob la langue se déve-
loppe avec plus de lofàqne et moins de licence
que diM les poëtes ; londer la classification des
perdes du discours sur le rOle des mot* tieaa-
coup plus que sur leurs funnee, sans mécoo-
Balbc loutebl* dsn* ce* fbnnes mêmes un indice
ulfle de leur rOle et de lenr valeur; ^ri* avoir
défini chaque espèce de mots , analyser en détail
H* divers usafle*, en expliquer l'éljniologie et
les traiMfoTmttfMts; Hi-desans de la théorie des
mot* placer celie de leurs rapports, ou la syn-
taxe; dan* l'art de parier et d'écrire, observer
avec sofn dep«da les preroien éléments de la
parole Jusqu'aux proeéiUs les plni délicats de la
ponctuation i telle est, pour la caractériser brlè-
Tement et per «ce traits les plu* Rénéraux , la
méthode de notre grammairien {rtiilosoptie. On
ta pooirait dire parfaite, si eUe ne laissait en
delHirs de la théorie tout ee qui tient, dans le
tannage, k la béante oratoire et poétique. Mais
ApoUaaiuc, diipM hérftier d'ailleur* d'Aristote,
se montre esoore phu dédaigneux qne lui ponr
Ue omemcots du «tyle; et ee dédain lui a porté
malheor. Son langage, sauvent obscur, hérissé
de nëolOKismee et d'eqiRasions lechniquee, fait
tort i rlesanaJjrses d'une subtilité et quelqucMs
d'une justesse merveillense pour le tpntps oA
cllrg furent écrites. La rigueur do raisonnement
n'y racl;éte pas entièrraneot la rudesse incivile
itrâ critiques qoll dirige contre les opinions de
se» 'Wanciers ; rt cette rvidesse explique trop
bien le surnom de Di/scole (lo difTicile, le
bourru) donné an savant homme par ses cod-
temporaioe. Mais cm» qui ont le coitta^ de le
Bre j reconnaissent avec surprise une foule d'i-
dées iDgénieuie* et profondes sur les parties du
discourt et sur les principes du laugi^c; ils
admirent même parfois comment, faute de l'a-
voir lu , tes grammairiens moderne» se sont (a-
tigués ï retire de« théorie* qu'il avait ili'jii
trouvées et exposées avec la deniiire précibiou ,
par exemple la théorie de l'nrtle^e, qui est, en
son genre, un cheM'feuTre. Singulier priviléite
d'un esprit original, d'avoir prévenu ainsi le
progrès des temps, et d'avoir, par l'obserTstion
d'une seule langue, la grecque, découvert et
démontré des principes qui au^urd'hui s'appli-
quent sans peine i des longue* nées dix siècles
plus tard ! E. £octa.
APOLLONIUS, philosophe stoidoi, naUf de
Chalds, vint à Borne, il la prière d'Antonhi le
Pieux, |)onr être précepteur de Marc-Aurèle, fils
adoplif de ce prince. Dès que l'empereur le sut
arrivé , il lui envoya dire qu'il l'attenilalt avec
Impatience. Apollonius répondit însolemrni'nt
<> que c'était au disciple à venir trouver le maî-
tre, et non pas au maître ,i aller au-devant du
disciple. > Antonin répondit en souriant n r|u'il
était bien étrange qu'Apollonius, arrivé t Rome,
trouv&t le chemin de son lo^ au palais plus
long que celui de fîhalrls k Rome. » Et sur-le-
champ ce prince lui envoya Hsro-Aurtle,
□h» c.»iut, iiii, 1». _ j. cmiumsiii , ^mothu
Pim, le. - Liiolfn . Oemmax, II. - Brickcr, tflK.
phUaiopli. ^ Riitcr, mit. liUt.
■apollonidb CAiroUniïiot), martyr, ri-
vait dans la dernière moitié du deuxième siècle
de l'ère chrétienne. Traduit devant le sénat ro-
main dont il était membre, pour avoir embrassé
le christianisme, il présenta une éloquente dé-
fense de c^tte religion. Son discours (lit traduit
en grec et reproduit en entier dans son mstoire
dis Marlyri, qd n'est point venue jusqu'ï nous.
Hicéphore confond cet Apollonius avec l'évéque
d'Éphèse du même nom.
XI. itrimt . Eplit, st. Cataloç. Sirrirt. acmia.. M, st.
iV,K. — l>iit\r\\a,BlbUollucaarKca, Tll, IM.
j,poLLONitrs, évoque d'Éphèse vera l'an tv.-
■pris J.-C. n écrivit contre diverses sectes chré~
tiennes, les montanistes uotamroeot. Tertiiliien
prit la di^fcnse de ces deroiers contre lui et contre
Soter, évéque de Rome. Il parait que «on livre
tur VExtfise, aujourdliui perdu, était partlen-
Uèrement dirigé contre Apoïlonins.
«11 APOLLonms
•5e Bniges, et mounit aux Ile» Canarie» , dans n
tnTeniite au Péroa. On ■ de Ini doii oumgei
tbrt curieux ■■ Uàri jvinqve de PemvUr re-
gionit Inler novi orbit provineias ce/eAerrtnu:
inventione tt rtbtu in eadem geilit ; tunm,
lâS? , la-8° ; — de Navigatione Gallorum in
terram Floridam, dtqut cCade an. I5S& ai
attponit aocepla; ib., 1M8, in-8*.
JOcbcr, f>x4o«t. MTHi le •applCniFiii d'Adtiung.
APOLLOXim 00 APOLLONii (Guii/aum«},
tbéologleD Tëlbrmé, n< à Veere, dam la zélande,
au oomnMncemcol du dix-fleptjtme siècle, mort en
1657. 11 a publié Ditputattona de Uge Dei;
Hiddelbonrg , ISSS , In'il. Mais il est lurtoul
coonu pour u cootrovene «tcc Nie. Vede! sur
les limites du pouiolr du sDurcrain dans les af-
faires ecclésiastiques : Jus tnnjtitatu circa tu-
era , jeu dt jurt magittratui cirea ra eccle-
fiastieai, contra Kic. Vtdelii Iractatum de
epiieopatH Conitantini Magni; Middelbourg,
tOi1,ta-ti' ; controverse dont Chr. Tbomasius a
rendu con^ dans son Hittoria conCentionU
iHter Impêritimel iaeerdotlum;Htlie, 1733,
aPOLLOHIUB COLI^TICS. VOf. COLlAiniS.
•apollophahrb ('AnoUcatidvTK], poète co-
mique, vivait vere l'an tOO avant J.-C. Suidaa
lui attribue cinq comédies : il eusie quelques
Iragments de troi» de ces pièces, mais rien des
deui autres.
Hclncte, muorla Comleorum graconàBi, p. m. —
BvdF, ûtieliieÀU *tr aiUtnUchen Xomik. I, M*. —
Rirpocratton, iu)i raix 'AitifiCJUw.— Fibnê^ BiàL
fTMi. - PiuJT. jMl-EHCirel.
APOLLOPHUf BS ( 'AnoUoçdvTK ), roédecia
d'AntiochoB Soter, Tivaltvers le milieu du troi'
sième sitcle aTant l'ère chrétieane. Outre qu'il se
distingua dans son art , il &t encore , dans une
e Impurtaotê, preuve d'un grand dé-
It pour la cboM publique. Le premier
miniatre d'Anliocliug bisait peser sur les popo-
latkna un joug de fer; les victimes de ses vlo-
Imcee et de ses concussions, osant à peine bîre
entendre quelques plaintes, ApoilopLanes eut le
courage de parler, et de faire connaître à Antia-
chus la Térilé tout entière; il lui montra en même
temps qu'il avait tout k craindre de son ambi-
lieui ministre : l'avis tiA écouté , et le ministre
Hermias , attiré dans une promenade , fut rdia à
mort, sur lu ordre du monarque. Les conseils de
MD médecin furent encore utilement suivis dans
■ne autre occasion : ce fut pendant une expédi-
tion contre la Cœlésyrie qu'on s'empara, suivant
ton avis, de la ville de Sélencie. A la mort
d'ADtMchila, Apollopbanes fonda t Smyme nne
école où s'wiaeignaient lea doctrines d'Éraaii-
trate.
Slnbos, CKf. — Psl^bn »M.. V. K. - Cntlni Aml^
Dt *or*. «ryt. Il , ». - Piulj, gfH-EnerclBpiiiir.
•*POWTK(S('ft,i.!frenn'), sculpteur espagnd.
n serait diUicïle de préciser l'époque où il vivait.
- APOSTOU
Tout ce que l'on sait, cVst qu'il scolpta la st
du elicnir de l'égliae de Médina del Campo.
Foi», flage in £i^aKa. — Bcnua
lYaictu jEgidHa), hUorienetgé-
néalo^ste espagnol, vivait dans U teconde dhi-
tié du teiuéioe siècle. 11 exerça lea fooctiattt de
notariia à Groiade. Il a laiaa^ manuscrit ■
ouvrage intitulé iMcero dt nobleça, ou £«d-
fer AitpontCLT noM/ifa/lt, augmenté ennilt
par Villegay, évèque d'Avila.
M FrMCtcBifl. BMiotk. hUpauca.
•APOHTB ( />ierr« ), évéque de Majoiqued
théologien, rivait au commencement du seiiifaie
aîËcle. Il fut d'abord Inquisiteur apostolique dw
la province d'Aragon et aux Ilca Baléares, d*!»
il s'éleva aox honneurs épiscopaui. En mi i
écrivît, sur l'invitation de Léon X, un Bretio-
rium ordtnli Redemptonm SS. TrinilaUt.
D'Aponte avait Ini-mime lait partie de cet orie
APORDR (PetnuY Yot- ABàno (Piarre).
■APOSTOLi ( Giovanni- /VoNcetco ), poêk
italien, natif de HooUerrat, vivait dans la da-
nière moitié du seizième ùècle. Il proRsM les
humanités à Casale, et devint memltre de l'Ao-
demie degF Ilttittrati de la même ville. U k H
surtout connaître comme poète latin. UralMsdiJ
lui accorde de la facilité, et Vallauri vanti h
délicatesse de poisées qui régne dans quelqiin-
uns de ses vers. La satir« eat le genre qu'A c^
tiva de préférence.
Od a de lui : SuecittM; Botk, jmôik It-
Un, publié ï Milan en ISSO; à Pavïe, enl5»;t
Asti, en 1697. Ces éditions auccesaivei peovM
le poëme d'Apostoli avait oca-
les plaintes lea plus vive* de la part de
cenaiDS coDtanporatDa, qui se préteodaicot itto-
qués par l'auteur. Les diowa en vmrenl nte
à ce puint, que l'évèque d'Alexandrie et Vmfà-
sileur de cette ville exigèrent la aapvn&goa it
l'ouvrage. Mais il parait que la décision fut fi-
rement comminatoire. Gnita cite quelques im
des Svccuivx Uotk. On en trouve d'aolRi
dans un recueil intitulé Carmina Ulvttrit»
poelarvm itaiomm; Vionaoe, 1719, vol. I,
p. 307-336. Lea autres ouvrages d'Apostotiiad:
Epigrammata varia in fimere MargHtriU
Valeii^,dvciss)! Saàaudut fPswie, l£S9,lfl-r;
— Ode dicolai dlstruphoi ad Fraiieitmm £*•
cttim.Mont^ftrrati taiatorem; — Spigramma,
ingérée dans le premier volume de l'ouvrage ia-
titulé Contiliomm Becii; — des ven latiH,
insérés dans le PcedarxMdiOH de Sanù di
AstiiTurin, i&8i,g vol.
Crolcr, DMMm lUIanm fattama, ISN. I. m.-
ViUinrl. AorinilrUa fwila la Mtmoma; TnrtM. »!.
l. poiiln. - HiiiuFhFlU. ScrtUori d-llaHM.
' APOSTOLI ( Pietro-Francesco degli ), tli*-
loglea, natif de ISovare, mort vers l6U).IIéta-
dia le droit canon sona Hor^-Antooio Otidiadi
»iB APOSTOLI -
Padoue. n le Ht eosoite remarquer comme pi4-
dicateur à Païenne, Gènes, Home, Halte, et ail-
leurs; et derial iDCceasivemeiit chapelain du
eardioal Oraini, conseiller de l'inquisition, enfin
abM de Gruie di Norara, où il m compota une
hiUiotbèque cbd^. On a de lui : DeiU todi
dis. Carlo Sommeo pojugirico ; Roiae, iM7i
— Plura ad quinque libroi deeretallum; —
Ad loea leleeta ioctk SeripCarB; — De Im-
munUale ecclesiattiea, dans Roaini, £yc«i £»-
teranetuis tllualrium terlptorum ttogia, et
dans Cotte, Mvtao Itovarae, 353-lM.
Koilnl. LfOi LaUrmtiuli Uhufrlm lertpCsnn
APOSTOLI (Franeaeo), littérateur italien,
ué à Venise Teri 1740, mort an mois de février
ISIC. Employé tort jeune ila secrétairerie d'É-
tat, il quitta bientôt cette place pour se li-
vrer à UQc^ vie vagalwnde qui le réduisit enfin
1 la misère , et à la triste néceuité de servir
comoK agent de police. Outre quelques piècea de
théAtrc ( È Tullo Momenlo ; la Mtrenda alla
iteca ), on a de lui : Lettre* et Ctmlet imli'
titentauxde George Tfonderfon; Angabourg,
1777, publié* en coHaborathm avec le Roy de
Lozembrunn; — Saggiaptr tervireallattoria
de' viagglfilceofici ede* prindpi viaggialori;
Venise, t7B3; — Leltere lirmlgiul : cea let-
tres coDtieimeiit ItilsIoirB de la déportaUoa d'A-
postoU aux ttonches du Cattaro ; — Rappruen-
(oiionc deliecolodeettnottaBOi Milan, 3 vol.;
— Storia délit Galli, FraitcM e Franeeti; il
ne partit que le premier volume de c«t ouvrage,
qui hit mal accueilli du public.
Le r. MduMdI, atean/ta mlttraU UtUlami. -
M. de Slcndba^, Romt^ ftaptm tt Floma, t- 1.
■àPOSTOLi {Petrvt ab ou Pedro de loi
ApostoUa), théologien Italien , vivait vers le roi-
lieu du seiziÈme siècle. On a de lui : une Vie
<r André t^ortinl, évèqne de Fieaole ; FlorniGe,
1003; ~ KaUKdariwn perpelvum ordinia
CarTne/Uamm; Venise, XbSi, in-S"; —Cxre-
moniale ûrdtnUCarmelUarumttvuoottid'vi'
teur; Home, leis, ia4'.
Hyoi itSnUla.
aposTOLiiTH ou aposToi.E(iiticAeO, rhé-
teur et théologien grec, natif de Constantbople,
mort vers l'an 1480. Lorsque lea Turc« t'etnpa-
rèrent en libS de la capitale de l'empire grec,
Apoalole «e réfugia en Italie, où il flit accueilli
par le cardinal Bessarion. Pour complaire k ce
proterteur, il écrivit contre Théodore de Gaza;
mais en défendant Platon il injuria Ariatote. Le
cardinal dAaapprouva alors hautement un ou-
vrii^e qui taisait tort à la cause qu'il soutenait ;
et Apostole, obligé de quitter Rome, se rendit
en Créle, où il ^^a sa vie à copier des livres
et à instruire les enbnts. Sa pénurie fut telle,
qu'il <ie qualifia lui-même « le roi <tes pauvres. >
On trouve dans la bibliothèque de Bolup» on
APOSTOOL SU
manuscrit des Icônes de Philoctrate , copié pai
Apostole, aveccette éfngraphe: • Le roi des pau-
vres de ce monde a écrit celivrepour^igneraa
vie. > Il fit d'autres ouvrages, dont quelquea.una
seulement ont éU imprimés ; en voici la liste i
Da^(i(H ou Proverbes, en grec; BUe, 1&38,
bHi' ; ne contimt que des extraits d'un ou-
vrage phit considérable qui fut d'alMrd publié
par D. Heinalus en 1619, Lcyde, in-4°. La meil-
leure idltion cit celle qu'en a donnée P. Pan-
tÏDU* Toletenus avec trad. laL et «onment. ,
Amsterd. ( Ëlievir ), i su, in-t*. On trouve encore
ce livre dans la Clevl* Uomeriea , puUlée fc
Rotterdam en ies&, in-4*.Dan*la [vétecedeaa
CaUomfomachie, Ariatobule Apoatote dislrib«ie
les n«po<|i.[ai ea deux parties ■■ la première
contient de simples dktons; l'autre, inQtnlée
'luvia. Parterre de utolettei, est oxiBacrée aux
proverbes; — Oralio panegfrica ad Fride-
rievmlll, ex vertione Barth. Kedtermarmi,
àarnlet Iiuertpl. Rtr. Geniuin.;Fnocf., 1914;
— Georgii Gemisthii Pletbonii et Uich. Apos-
lolii OratUme* funèbre* du*, in juiAtu de /m-
morf. anime UTonidir: éd. FiUlebom,Leipi.,
1793;— un écrit contre l'Église UUne et le condle
de Florence, inséré dans le Hoine, Varia taera.
n j a des manoscrits de Michel Apostolius dans
les principales bibtiotbiqnes de l'Europe.
rlutelllfit.
AToaroLiDS ( Arittobuh), fils de Michel,
poCte grec, vivait, comme son père, an quia-
lième siècle. Il donna, avec une prâkce talte
en grec, une première édition de la Galeomyo-
macliie, ou bataille det chai» et det ratt, titre
et poëme Imitds, uumne on voit , de la Batra-
ehomyomachie d'Homère. L'ouvrage d'Aristo-
bnle Apostolius Ait imprimé par Aide vers 1494.
D'après Ëbert, qui s'appuie aor Yilloisoo, Aiis-
tobûle et Arsenius sont une seule et même per-
sonue. Une épigramme grecque, impiîmée par
Aide en 1496, l'appelle Aristobule Apottolidet.
rtbriaai.BMiùlÀtca smca. -- Ëbert. Btptrtttrtbl
MlaonvaiTM^— JAclKT^irunwuMi CrItÀrtem-Lmiiain.
APOSTOOL (SmnweOi tbéohi^ea anabap-
tiste, né en issà, mort vers te oommeoccfflent
du dix-huitième siècle. En mars leas, il Hit
nommé ministre des Oemhigi (et m» des na-
lerlandiens), branche de la congrégation. des
anatwptistes d'Amsterdam. Le 15 octobre de la
roèmc année , il prononça un sermon qui fut
réfuté le même jour (au prOne du soir) par
Galenus, un de ses txiUègues. Ce donier soute-
nait que la religion chrétieniie était bien mcùni
un corps de dogmes qui cimunande la foi, qu'uB
code moral qui impose l'obéissance. La dispute
s'envenima , et fl se forma deux sectes : les ga-
léoMes et te* apostoliens. Ceux-d , ûuuliqoea
«6
ABOSTOOL
et intoléraiiti, Koosènnt, le
Galeniis, devant la cour des étât« gtoéraux
d'être partiun des duclriaes de Suciniui. Ga-
lenuB fui tcquitlé, et ce Iriomphe ai^meoU ie
nombre de ke seclateun au point que lea apo*-
tolkns, eiuieniJ» des K^énistea, furent réduits
k célébrer l'oflioi divin dant une brasserie
d'Amsterdam, à l'enseigne du Soteit, d'oti te
nomda mennonilesduSoUit. Plus tard (1801),
OQ amena la fusion des deux sectes, sous le nom
commun de mcnnonUet. H.
•*pp {Pierre- Gvillaume), peintre d'his-
toire allemand, natif de Damisladl. H se Gt
connaître en ISZO à Munich et ï Dilsseldorf
comme un des élèves distingués de Cornélius,
et II travailla avec Roreltel aux fresques du
château de Plcssen , dans les environs de Dus-
Ecldorf. On a de lui un Midus aatil remarqua-
ble, cl d'autres toiles estimées.
APPEL (Jacquts) , peintre hollandais, né
i Amsterdam le 19 novembre lESO, mort le
7 mai 17^1. Encore enfant , il témoigna de telles
dispositloDs pour les arts, que ses parents, hoo-
néles bourgeois d'AmsIi^dam, le placèrent chez
le paysagiste J. D^raef, dont il suivit les letoas
pendant plusieurs années; il entra ensuite dans
l'atelier de David van der Claes; enfin il imita
les paysages de Meyring et deTempéle, sans
néglifter l'i^tude de la nature. A dii-^hull ans,
Appel pB.ssail déjà pour im habite paysa^tiste.
AprÈs avoir TÏsité Harlem , la Haye , il revint i
Amsterdam, s'y maria, et se Ht ensuite, soit
dans cette ville, soit à Saardam , une clientèle
considérable, comme peintre d'omemenis, de
paysage, etméme d'blslolre. Il lit aussi d'excd-
lents portr^ts. Tant en Iravalllant habilement
lui-même. Il ouvrit un atelier de peinture, oti
d'autres artistes s'exercèrent sous sa direction.
Cet haUle pdntre, dont la vie (Ut heurense et
paille , mourut b%i de près de soixante^i,
ans. T. R.
Van Gool, A'JfliiH Schoutmrç âer ^'edertajiduha
Ktirurathitâfiri.— DnehAnyï, toj Pefnfrrr Oamandr. —
APPELins l Jean - Renrl) , ministre des
finances du royaume des Pays-Ras, né k Mid-
delbourg en ZéeJande vers 1707, mort i\ la
Haye en lB2fl. Parvenu rapidement des derniers
emplois de l'administration au poste le plus émi-
nenl, il sut s'y maintenir sous ies difTéreuls
Routememeats qui se succ^irent dans sa patrie
pendant l'espace de Iretitr- ans. Son projet d'aug-
mentation du produit des impilts indireds,
mesure fondée sur les besoins extraordinaires
de l'ËInt, excita du mécontentement parmi ies
propriétaires fonciers auisi bien que )>ariiii ies
négociants. Avant sou ad mi ni Rt rai ion , la taxe
des propriétés était moins élevée dans les Pays-
APPERLEY SIS
Bas que partout aillBur*. Le directeur géoM
Appelius ayant essayé, en ISIâ, de porterie
droit sur les successions k un taux plus âeit
qu'il ne l'avait été jusque-U en FraDce, reDcaa-
tra la plus violente (qtpoaitiun dans U porlioa
arislocratique de la chambre des députés; ri
lorsqu'en ISlS il proposa d'augmenter les in-
poËiùonssur le commerce, le peupla de Bottet-
dam se souleva contre lui.
-APPBUlAll (Btnard, MirmMnmé Htttori.
peintre paysagiste hoUandats , né b la Hâve «i
IMO.mortenlGBO. UétudiaUpeintureeniuiie,
et s'y fit remarquer par les paysages , erapnin-
lés aux sites romains , dont C décora les appar-
tements du palais Soesdyk.
FlDubrakETi.JeAiHitPÉirii drr StldUert, »tc. — ^Jfl^^.
ffcufi AUtaneiTia K&mtlrT-Uxicm.
'APPEnnini (fran^oli-WarJe), historin
et critique italien, né il Pririno, dans le voisioan
de Turin, le 4 novembre 1768, mort aumuisili:
janvier IB37. tl M élevé à Rome, y entra dav
li;s ordres, et s'y voua d'abord i Unstmctlno
<\i: la jeunesse. Devenu ensuite proresMiir ■\-:
rhétorique k Bagnse , 11 recherch.^ solgneusctnml
tout ce qui avait trait à llitsloirc, aux antiquités
et à la llllérature de celle ville. Cet ouvrage Ita
valut li>s surrr^cs du sénat. Enfin II fut cban!^
de la direction du nouveau collège de Raguw,
lorsque, souslacoDdulIe de IXannonl, les Franm
vinrent s'y établir. Outre son ouvrage inlilidt
Aotizlc istorico^rltlche svlla antichità,tla-
rin r. Ir.ltrratura rfe' RoQusei, 1 vol. In-**, pu-
bliée i>n 1807, on a encart de lui: De pristaxtia
et veniistate lingux Iltyricx ; 1810; — Mena-
rie svlla vita e sttgli ierilli de Gio.-Frtatcaa
Gandata; Raguse, 1837; — Be vita ettcripl.
Brrnardi Zamagna; — la VUa tt CEsame
délie opère det Pelrarca; — Esame erilitù
sulla guestiotie inlorno alla patrUt di S. Ch
Tolamoi Zara, 1S36| — enfiD, le Codeàrd,
traduit de l'illyrien en langue slave.
npilda , Biopraita drgJi lulto»! Ulmtui. — (Xiar
r&ichUehrt KIonraphiKlia-ltzictni.
■appbklet (C/tarleî-James) , snmoanné
JVemrod, écrivain en matière duténerie et d'éqn-
tation, né en 1777, mort en 1843. En 1798,11
devint cornette dans un réciment de dragon'.
Marié en 1801, il se retira, de I80t à 1821, à ta
campagne, où il se livra tout oitier à ses goAt*
favoris pour la cliasse. U écrivit ensuite >»r
ces matières ilaos le Sporting Mogaiine. Ses
ariicles furent remarqués. Uais un procès qn'i
eut, à la mort du propriétaire de ceiours^,
avec ses héritiers le conlraigniti se retirer.poar
éviter une incarcération , à Saint-Picrre-les-Ci-
lais en France. On a de lui ; A'imrotfi ifirii-
ttng 7tours,-London, 183», 10-8°; — TAe £i/t
nflhe late John Mgsfon, Mç. ,-Hsdstaa, IU7.
in-8'i — Tlie Chase, llie tvrf and the foad,
1837, in-8-; — iSimrodinortlten tQur,destrip-
Une <i/ the principal Himt* i» Scottmd mi
017
APPKttLLY
the Nortk qf Bngkmdi LondoD, 1838} —
SporUng by mmrod^ 1840, in-i*", «i société
avec d'autres écriYaiiis; — The kôrse and the
houndi Edimbourg, 1842, iD-S**; — Nimrod
abroad} London. — The l\fo qf sportênum ;
1842, ia-8°. La plupart d« cet ouvrages sont tirés
du Sparting Magazine et d'autres recueils.
Sportine Magazine , iiis>tl«, et Jullltt itM. - Frû
seVs Mugaiine, ISU.
; APPERT {Benjamin-NicolaS'Marle), phi-
lanthrope français, né à Paris en 1797. A |>eine
âgé de seize ans , il fut noinroé adjoint sous-
professeur à l'école de dessin. C'est eu 1816
(jue son désir de se rendre utile aux classes
pauTres fit penser à M. Appert à propager l'en-
seignement mutuel dans le département du
Nord. En 1816, il eut lldée d'applicpier cette
méthode aux écoles régiroentaires. Le succès en
fut si grand, que les années ennemies, cantonnées
alors dans ce pays , voulurent aussi profiter de
ses leçons. Huit écoles régimentaires Airent for-
mées par ses soins en moins d'un an. Le ma-
réchal Gouvion Saint-Gyr, qui venait d'arri-
yer au ministère, ayant eu coraiaissêncê des
travaux de M. Appert , le nomma professeur
du cours normal institué pour les officiers et
sous-officiers qui devaient à leur tour diriger
les écoles régimentaires. M. Appert ouvrit son
cours le 24 novembre 1818. Trois mois après ,
163 écoles survies par 20,000 hommes furent en
pleine activité; et, pendant la durée des fonc-
tions du jeune professeur, plus de 100,000 hom-
mes apprirent 4 lire et à écrire , et fournirent à
Tarmée d'excellents sous-offiolers. Le 24 juin
1819, M. Appert ouvrit une école d'enseigne*
ment mutud pour les détenus militaires : son
intention était d'étendre ce bienfait k toutes les
maisons de détention et aux hôpitaux d'orphe-
lins ; mais le ministère changea, et ayec lui tous
les projets de M. Appert furent renyersés. Ce-
pendant il n'abandonna pas l'éoole de Montaigu,
dont sa persévérance empêcha la iermeture.
Cette droonstance le fit connaître du duc d'An-
gouléme, qui lui accorda une protection toute
particulière. M. Appert venait de publier un
Manuel à Fusage de» école» régimentaire»,
lorsqu'il fîit accusé, en 1822 , d'avoir favorisé
l'évasion de deux prisonniers politique». Empri-
Ronné à la Force , il conçut le projet de ne plus
s'occuper désormais que du soin d'améliorer
l'état des prisons. Il puUia bientôt un Traiië
d'éducation élémentaire pour lespritonnier»,
les orphelins et le» adulte» ; puis fl conçut 11*
dée de fonder un journal des prisons , destihé
à rendre un compte exact de ses fréquents
voyages aux bagnes et aux prisons de France.
C'est dans une de ses excursions à Rochefort
que, pour mieux juger des souffrances des mal-
h«"iieux condamnés, il porta pendant vingt-
quatre heures le boulet d'un galérien. Après la
réTolution de 1830 , il occupa la place de se-
crétaire des commandements de la reine et celle
— APPIAP^I 91$
de secrétaire général de la Société dala Morale
chrétienne.
En 1846, il visita les établissements philan-
thropiques et les prisons de la Belgique, de la
Prusse , de la Saxe, de la Bavière , de l'Autriche ,
et publia les résultats de ses voyages dans dif-
férents écrits ( Vogage en Belgique; Bruxellea,
1646, 2 vol. in-8*| ; — Voyage en Pru»»e; Berlin,
in-8* ) •— Hambourg, ses pri»on» et ho»pice»;
Hambourg, 1850; — le» Prisons, hôpitaux,
écoles, en Autriche, en BaiHère, etc.; Leipzig,
1851 ). Outre les ouvrages cités, on a de lui :
Dix ans à la cour du roi Louis- Philippe;
Bruxelles, en 1846. [ Enc, de» g. du m., avec
addit. ]
Françoi» Appbrt, frért du précédent, a donné
son nom à un procédé célèbre pour la conserva-
tion des matières alimentaires, particulièrement
des viandes. La base de ce procédé consiste h
mettre les matières alimentaires à l'abri de l'oxy-
gène, qui tend à les corrompre. A cet eflet, il faut
les cliauffer au bain-marie dans des bottes de fer-
blanc, que l'on ferme liermétiquement. Appert
a publié les détails de son procédé dans VArt de
con»erver toute» le» »ubstance» animale» et
végétale»; Paris, 1831, in-d^ 4' édit.
APPIAK. Vofj. Apian.
ÂPPiARi {Andréa), peintre italien, né cr
1754 dans le haut MUanais, mort en 1818. Il
était d'une famille noble , mais pauvre. Il étu-
dia la peinture sous le meilleur professeur de
Milan, le chevalier Giudei; et, pour s'assurer
des moyens d'existence, il se mit aux ordres des
décorateurs de théAtre. Un voyage qu'il fit dans
les principales villes dltalie lui fiuilita l'étude
des plus beaux modèles ; et l'anatomie , dont il
reçut À cette époque les premières leçons, acheva
de perfectionner son talent II excellait dans les
fresque». Ses plus beaux travaux sont ceux de
la coupole du choeur de Sainte-Marie, près de
Saint-Celse, à MOan ; un taUean magnifique qu'il
avait peint pour le palais Busca , et les plafonds
du chAteau de Monxa. A son entrée en Italie, Na-
poléon lui continua la faveur dont l'avait ho-
noré l'archiduc Ferdinand, gouverneur de la
Lombardle. Il le nomma menU>re de l'Institut ,
peintre du roi , et le décora des ordres de la Lé-
gion d'honneur et de la Couronne de fer. Ap-
piani fit les portraits de presque toute la fiunillc
Bonaparte ; et ce qui lui valut surtout les bonnes
grâces de l'empereur, ce sont les firesques du pa-
lais royal à Milan, qui sont autant de monu-
ments à la gloire du conquérant. Mais , an mois
d'avril 1813 , une attaque d'apoplexie le força à
suspendre ses travaux, qui restèrent inachevés ,
et qui cependant sont encore ai^ourd'hui l'or-
nement du palais du vice-roi autrichien. On
voit aussi au palais du prince Eugène, la villa
Buonoparte, uu plafond où Appiani représenta,
d'une manière admirable, Apollon et les Muses.
Parmi ses tableaux à l'huile on distingue :
XOlympe, la Toilette de Junon servie par le»
919
APPIANI — APPÏANO
Gfftoes, Renaud dans les Jardins d'Àrmide, et
surtoiit Vénus et r Amour, cpà est un de» plas
beaux ornements de la villa Sommariva, sur le
lac de Como. La grâce et la pureté du dessin ,
réclat, le charme et (^harmonie de la couleur,
teUes sont les qualités qui distinguent la manière
de ce peintre, qui mérita le surnom de Peintre
des Grâces, A k chute de Napoléon, Appiani fût
privé de ses pensions, et vécut encore quelques
années dans un état voisin de llndigence. Une
dernière attaque d'apoplexie Tenleva en 1818.
[Enc. des g. du m.]
Nagler, If eues JUgemeimes KûnttUr^Lexieon.
«ÂPPiAXi (François)^ peintre d*Ancdne,
né en 1702, mort en 1792. H étudia longtemps
à Rome, sous Domenioo Simonetti ou Magatta,
et se lia avec Bénéfial, Conca et Mancini, dont
les conseils, ceux du dernier surtout, Taidèrent
à acquérir cette délicatesse de dessin et ce gra-
cieux coloris qui le caractérisent Son meilleur
tableau est la Mort de saint Dominique, qu'il
fit pour le pape Benoit XDI , et qui lui valut
une médaille d*or de la part du souverain pontife.
Appiani travailla beaucoup pour Pérouse. A qua-
tre-vingt-dix ans, il peignait encore. Au rapport
de Lanzi, il fit quelques tableaux pour TAngle-
terre.
Tlcoizt, DizxionarU» degli Arekitetti. etc. — FQnll,
Mlgemêina Kûiutler Lexieon. — Unsi , Storia piuo-
riea, etc., iSll. — Nagler, Aeuet jiUçemeinet JTftfu-
tUr'Leziccn.
*APPIAHI (Joseph), peintre milanais, tî-
▼ait dans la demiàre moitié du dix-huitième
siècle, n obtint le titre de peintre de la cour de
Télecteor deMayenoe (IHainzischer Hofmaler),
n fit de nombreuses peintures à rhuûe, assez
médiocres.
Nagler, Neueê jiUgemeUtes Kûnttter'Lexieon.
APPiAH o, nom commun à plusieurs princes
qni régnèrent sur Pise et sur Piombino, du qua-
torzième au dix-septième siècle. Leur histoire
ne manque pas d*intér6t : nous allons la résu-
mer dans Tordre suivant :
*Appiano ( Vanni d') , chef de la race des
souverains de ce nom qui régnèrent sur Pise ,
mort en 1355 (1). Né dans le village d'Appiano,
et d'humble condition, il vint s'établir à Pise, et
s*y attacha à la faction guelfe des Bergolini, de-
venue depuis celle des Gambacorti, du nom de
leur chef, et qui avait pour adversaires les Ras-
panti, du parti gibelin. L'empereur Chartes TV
étant Tenu, en mai 1355, pas(>er quelque temps
k Pise , un incendie éclata dans son palais. Les
Raspanti n^eurent rien de plus pressé que d'en
accuser les Gambacorti : deux d'entre eux, livrés
au podestat par ordre de l'empereur, fîirentdéca*
pités, et Yannid'Appiano, leur partisan, éprouva
le même sort.
Appiano (Jaeopo I n*) , tyran de Pise vers
la fin du quatordème siècle. H commença d'a-
(1) La Bioçraphie de Michaud place le sappllce de Vannl
en Fan 1S48. — H suflit de comparer lei faits et les dates
poar reeonnaltre qu'il y aerr«ar.
bord par trahir son ami Pienre Gambacorti, qui
l'avait fait nommer chancelier perpétoel de la
r^ubKque. Il embrassa le parti gibelin, se lia
avec Galéas Yisconti, seigneur de MUan ; et, le
21 octobre 1392, il excita des troubles à Pise,
pendant lesquels il fit massacrer Gambacorti,
empoisonner ses deux fils, et prit, an milieu de
la terreur, le titre de seigneur de Pise. n eot
part à toutes les intrigues contre les Flovoi-
tins, et attira sur son pays les malheurs de k
guerre, par son alliance avec Yisconti, qui es-
saya de s'emparer des forteresses de Pise. Ap-
piano résista ; et, éclairé sur la perfidie de son
allié, il était sur le point d'embrasser le parti des
Florentins, lorsqu'il mourut le 5 septembre 139S.
Appiano ( Gérard n' ) , fils et successeur do
précédent, seigneur de Pise. Après aToir échoué
dans son projet d'alliance avec les Florentins,
-il se jeta dans le parti du duc de Milan , auquel
il vendit la seigneurie de Pise pour le prix de
200,000 florins ; U se réserva seulement la sou-
veraineté de Piombino et de 111e d*Elbe. Les ma-
lédictions de ses concitoyens le suivirent dans
111e d'Elbe, où il se retira au mois de février 1399.
Ses descendants ont conservé pendant deoi
siècles la principauté de Piombino , qui ftit ea-
suite réunie à la couronne de Naples.
Slsmondi. Républiques ifaliermet.
Appiano ( Jaeopo // n' ) , prince de Piombinu,
mort en 1440 sans laisser d'héritier direct, fi
avant d'avoir eu le temps d'exercer la souve-
raineté. Son père Gérard avait déâgné son onde
Emmanuel pour lui succéder; mais la régadt
Paola reiusa son assentiment à cette disposi-
tion. Elle eut recours au protectorat de Sienne,
maria sa fiUe à un citoyen considérable de cette
ville, du nom de Rinaldo Orsini, et parvint à
assurer aux époux le gouvernement de Piom-
bino.
*AppuNo(£mmaniieO) souverain de Pioin-
bino , mort en 1457. fl fut appelé k cette souve-
raineté par le choix des anciens de la ville, et fut
appuyé en cette occasion par Sienne et Florence.
Les Orsini essayèrent en vain de retenir la for-
teresse : la force et la corruption combiné»
firent tomber cette position importante au pou-
voir d'Emmanuel Appiano.
* Appuno (Jaeopo ///D*), fils du précé-
dent, seigneur de Piombino, mort en 1474. Ses
procédés violents et sa conduite déré^ée dësaf-
fectionnèrent tout d'abord ses sujets. On conspira
contre lui , mais sans succès. Le duc de Miian,
Galéas-Maria Sforza, ne fut |»as plus heureux
dans une attaque nocturne contre Piombino. A
la suite de ce double événement, Jaeopo se cons-
truisit une citadelle k Piombino , et s'y fixa. Pins
tard , fl se plaça sous la protection du roi de
Naples , Ferdinand , après un difTérend an sujet de
Castiglione occupée précédenmient par les troupes
d'Alfonse, père du roi. Appiano consentit à re-
cevoir une garnison napolitaine k Piombino; et,
de son côté, le roi de Naples pCTinît à Jaeopo
091
APPIANO
9»
de joindre à son nom celui d'Aragon. A partir
de cet arrangement ( 1465 ) , il se fit appeler Ja-
copo ni d'Appiano d*Aragona, comte et seigneur
de Piombino et dépendances.
^ Appiano d'Abagona {Jacopo TV vi')y fils
dû pfécédent, souverain de Piombino, mort en
1511. U rendit au peuple les prÎTiléges que son
père lui avait ravis , et qui furent imprimés en
1706 sous le titre de Staiuto de Piombino,
épousa ensuite Yittoria, fille du roi Ferdinand
de Naples, et prit un commandement dansFarmée
dirige par ce prince et par Sixte IV contre
Laurent de Médids. Les Florentins le firent
prisonnier, et ne lui rendirent la liberté que
contre une rançon. En 1501, César Borgia s'em-
para de Piombino : en vain Jacopo s*adressa-t-il
alors à Louis XIT et même à Tempereur Maxi-
milien, qui Técouta favorablement; il ne rentra
en possession qu'en 1503, et à la suite d'une
insurrection du peuple contre les troupes de
Borgia. Maximilien le confirma alors de nouveau
dans si souveraineté.
* Appiano d'Aragona ( Jacopo F n' ) , fils
du précédent, seigneur de Piombino, mort en
1545. n obtint en 1520, de Tempereur Chartes Y,
le renouvellement de l'investiture de sa princi-
pauté, avec le droit de placer l'aigle impériale
dans ses armes. En 1539, lorsque les flottes
française et anglaise, combinées, menaçaient
ntalie d'une invasion, le duc Cosme de Flo-
rence, chargé par l'^npereur de la garde des
côtes de Toscane, voulut mettre garnison dans
Piombino. Jacopo , qui suspectait les intentions
de Cosme , ne consentit à recevoir ses troupes
qu'en 1543, et lorsque Barberousse se fut pré-
senté en vue de Tltalie. Plus tard , Cosme de-
manda à Charles V la souveraineté Je Piom-
bino, en offrant dindemniser Jacopo. Les né-
gociations étaient entamées à ce sujet, lorsque
ce prince mourut.
* Appiano d'Aragona ( Jacopo VI d' ) , sei-
gneur de Piombino, mort en 1585. Les préten-
tions de Cosme, duc de Florence, firent d'abord
obstacle à la prise de possession de la souve-
raineté par Appiano. Mais le traité de 1557 ayant
fait justice des réclamations de Cosme , Jacopo VI
rentra dans ses États héréditaires en 1559; mais
il dut laisser an duc de Toscane llle d'Elbe , pour
le couvrir des dépenses qu'il avait faites en
s'opposant à l'invasion gallo-turque. Le peuple
de Piombino, impatient de la domination étran-
gère, accueillit son souverain avec enthousiasme;
et l'empereur Ferdinand I*'' confirma à Jacopo
l'investiture accordée à ses ancêtres. Toutefois ,
il y eut toujours garnison espagnole, en petit
nombre, il est vrai, dans la citadelle de Piom-
bino.
A^nxno {Alexandre d'), souverain de Piom-
bino et fils du précédent, mort le 28 septembre
1589. Son caractère tyrannique et ses mœurs
désordonnées amènerait un soulèvement du
peuple, où il fut assassiné. Mais il parait que les
intrigues de sa femme Isabelle de Mendoça,
d'accord avec le commandant espagnol qu'elle
aimait, ne furent pas étrangères à cet événement
tragique. Quoi quil en soit, les anciens de Piom-
bino déclarèrent le peuple délié de son ser-
ment envers les d' Appiano, et, de leur consen-
tement , le commandant espagnol prit possession
de la principauté au nom du roi d'Espagne. De son
côté, le grand-duc de Toscane, Ferdmand I*',
prit le jeune fils d'Alexandre sous sa protection;
et, en 1591 , la cour d'Espagne consentit à ré-
tablir ce prince dans sa souveraineté , sous la
tutelle de son onde Alfonse d' Appiano.
Appiano (Jacopo VII d*) , dernier souverain
de Piombino de la famille d'Appiano. Il avait
obtenu de l'empereur Rodolphe n une nouvelle
investiture de ses États, mais il mourut sans pos-
térité; en lui s'éteignit la race. Après un assez
long séquestre sous la domination espagnole f U
principauté Ait réclamée par plusieurs prétendus
parents des Appiano, et notamment par un
Charles Sforze d'Appiano. Il y eut même un ar-
rêt rendu en sa faveur, en 1624 , par la chambie
aulique de Vienne, filais on exigeait de lui une
somme de 800,000 florins , que ce prétendant
ne put pas se procurer. En conséquence, H
fut déclaré déchu de ses prétentions; et, en lfi34,
Piombino fut vendu à Nicolas Ludovisi , prince
de Venosa , sujet espagnol , à la condition de
verser à la chambre aulique un million de flo-
rins. Mais cette seigneurie s'arrêta encore à la
troisième génération pour passer aux Buonoom-
pagni, alliés aux Venosa par les femmes. Us
gardèrent cette principauté jusqu'en 1801, épo-
que à laquelle le premier consul Bonaparte s'em-
para de Piombino en même temps que de l'Ile
d'Elbe.
TroncI, MtmorU ittoriekê éMla cUtà di PUa. —
RapettI, Dizionario çeogr^fleo ttorieo delta Toêcana.
— Plf^notti. Storia délia Toêcana. — LitU. famigtiê
cetebri Italiane. - Léo et BotU, Hist. de riUtlie, ïl,
Ul; m, 78.
APPIANO ( Nicolas), peintre italien, vivait aa
quinzième siècle. H fut élève de Léonard de
Vinci , et on loi attribue la fresque qui surmonte
l'église délia Pasce à Milan.
Latuada, DeteHzione di Milano. — LanzI. Storia pU»
toriea. — Nagter.Aintef Âllgemeines KUtutler^lexicon,
* APPIANO (Pao/o-i4ntonio), prédicateur dtf
la société de Jésus et historien , né à Ascoli en
1639, mort à Rome en 1709. Devenu membre
de la Société Arcadienne, il se lia avec le savant
Magiiabecchi et le poète Jean-Baptiste Sai^oli.
Il fut ensuite nommé assesseur de l'inquisition.
Mais il se fit surtout remarquer comme prédica-
teur et comme historien. On a de lui , entre au*
très ouvrages, les suivants : Vita di san Emidio,
primo vescovo d^Àscoli , con una descrizione
délia JuddeUa citlà; Rome, 1702 et 1704 : le
journal de Trévoux fait mention de cet ouvrage ;
— Vita di Cecco d* Ascoli, poète et philosophe
du quatorzième siècle, brûlé comme béré-
tiqne; — il Frumento che produee U pakne.
S3S APPIAHO
ora:iont in rcnHirnetito di gratte à Dio ptr U
vUlorie ollenult, l'anno iBS7 , itall' armi av-
Itane neW Vngliena,. nella Grixla, e neUa
Italma^ia; Veniae, iatl8; — uilin, mai le litro
Athen4iuin Pîeenum, la biograpliiudiUButrura
MlUe de Picenum, son pays. M^t o<d ouvrage
ne paraît paa avoir Më puUM.
- '■ ■■ • Dio-
AfFlB», Appianui ['AicnunôOi hh\aTieagrtc
d'Alciandrle, qui fTeurit khis les AntonlDS (I).
Après avoir exerccle« prcroières cbar)^ muai'
dpalus daos M patrie , et à Rome lea fondtoiu
d'oTOcal prè» le tribunal dea CÉsan, il dut illn-
krvcnCion de son ami, le célèbre ebéteur Cor<
nélius Fronton, d'obleoir le titre, peut-£tre tout
bonorifi4ue,deproc«rj(eMr. Il fliit alors riche
et iani Lùritiers. C'est ï titre de • récompense
pour son hoim£lelé , coraine de consolation pour
aa vii;illesse," que FrontoD rfclarae arec tôt'
Uoce auprès d'AntMÛo le Pieui la faveur <iui lui
Tut en l'^et accordée. Le «olliciteur ne parle
pai des travaux littéraires de iod prot^, Ap-
pii^i ii'avail donc pas encore écrit, du moins il
n'avait rien puUié; et l'on peut crolm qu'il ne
rêiligcu que dans lea detaliréa années de sa vie
l'ouvra)^ qui lui auure une place iliatingiirte
parmi les historiens ureca.
Appieo ex|)otc lui-même, dau aa préface,
que , mécontent de la mcthude suivie avant lui
par la liiiilorinn* de Rome, et Irouvanl ipcom-
mode de ne pouvoir lire sans interruption lei
destiui^s d'un mérou |>uu|ik{ les Samoites ou let
Carl1iagii>'^s,pareiLempleJ à travers les in"'**
de Rome, où tant de guerres et d'incidents divers
ae rencontrent quelquefois dans la màee année,
il a cjnçiL le plan d'une twmpositiou nouvelle oA
chacun des peuples ou des groupes de peuple
sticcosMvement ouuquis iiorlea Romaiiu aurait
Mn histcrire à part, et oii tes fçaemt civiles
dles-méines, ramenées chacune à quelques été-
nemcnts principaux et caractérisées par le nom
de quelque général célèbre , formeraienl autant
de livres distincts. C'est ainsi qu'après avoir ex-
posé en un setil livre la période ro}alc durant
laqueDe l'biitoire de Rome offre assez d'unité
pour n'itre pas morcelée , il traîtail successi-
vement des guerres, 1° avec l'Italie centrale;
l'avecles Sunnite*; 3" avec les Gaulois j 4° avec
la Sicile et les Ues, en autant de livres, dont 11
Be nous est parvenu que de* fragments. r<ou«
possédons au contraire, ionf quelques lacunes,
- APPIKN »M
lea Guerre* BveorË*|«i(ne, avM Annibal, avn
Carthage, avec laSvriset Hltluidate,avoc 111-
iTrie, enhn la plut (grande partie de* Omtiei
civiles, dont la divistoD orii(inal* nogi eA '»-
connue, mais qui forment aujouidlwi cinq li-
vres. Arrivé au temp* d'Auguste, l'aulaur n-
posail i'état gteérai des forcAs de Rome , de m
revenus, de se* année*, «te., «ur lente U lar-
face de son immense empin; noroBea dont h
perte est on ne peut (rius regnttaUe. Xtajln
Appien avait ^lé plue tan) ( eer U a'tm perte
[Hs dans sa préface ) ï Bteattmla^t», oaiàH-
rioda des cent an*, c'asI-MlM l'hiitoin àtt
premier! empereurs jusqu'à l'époque de Tn-
jan San* doute, époqae ob, de noureeu tà>
dnit par les aveatagei de ■* nouvelle néUiode
historique, il reprenait, probaUemeid eo dm
livres clistinct* , l'histoire de* tgum» de RetM
avec l'Arehie et avec le* P«tb«*. Cette loélhodi
eal bien loin cependant d'noir loa* le* laarilN
qo* lui attribue son auleort elle a'4*ite un* o-
pèce de morcellement des *inf" ""T'Tif qie
poar en coasacrar ime autre, Wm moios pénUe
à l'esprit et i 1* mémoire. Tile-LîTc, dans la
récit des événeiiMotc d'une tatitm enoée, ptM
tour t tour de l'Italie ea Grèce, da la Grèce <■
Afrique ou ee tutàgat; Appieo, dans le rail
da* lierres de Bwee avec les Gaulois ou <(«
le* Eepegnols, pasee fréqueowient d'un iîAcit I
unautre, el déroule aou vent l'attenliaB dn ledtf ■
par ces brusques traasiliau. Aprie avoir tcm-
duit Auoibal devant Kaioate, et racoiilé U ruiM
tragique de cette viUc , il est oblif(é de quitter I*
héros cartlka;^»^' **■ P'^ ^'^ Pyrénée*, Un-
que cejui-ci s'engage dans m belle et périlioue
eKpéiliiioo à travers ta* Gule*, pour vtm ailfr
qui* Rome au cŒur de l'Italie. ApfHtn poemil
da moijisdoaBer à ce* histoires locale* un carv-
tère farticalier d'intérêt et d'utilité, tm nn*-
tant aux ori^nes de chaque peuple, à scstnfi-
tiaos le* plus anciennes ; en décrivaJit et ec seà
cUaeun die ce* grands pays dertiaéi à devoii
des province* de Rome: mai* c'est U ni» étedi
qu'il s néglioé^ Quoi que l'on pense d'ailleondi
plan qu'il a aeivi, on doit recopnailrc m M
qup)ques<uiee de* qualité* qui font te réiibU*
liislorieo. fi'il cite rarement *•* aulaiité*, o*
s'aperçoH néanmoins qu 'il avait lu beauceef éi
docunteots A des meilleura, (A ifte souveëtl
avait poussé jusqe'au dernier acrapnle l'eudi-
tude de tes ialbrraatieD*. C'est ainsi fu'ea là
doit de* extraits piMeux de* lUmoéra d'u-
guate , et la traductiaa d'un deouMat aaw pa-
reil dans l'hiUoin, le préanaliule des laUr* à»
proscription fti Autobu, Octave et Léféilri I
va même juaqe'à raouaiUir d diaouter le tteai-
pta^e des loscriptioDS sur quelques faits decdll
période de« gnerre* ciTileê. A titre d'avocat cl
de jurisooHulte , il parait antir porté une it-
lenlioa particulière sur les initjtuticau et les Ul
de Rome ; ce qui ne l'empêche pas d'expriiM
avec BiopUeité mw ignotaww «w la*v*rtîM él
925
APPIKN — APPIUS
026
ce sujet qu'il n*a pu compléU*mciU éclaircir : par
exemple, à propos du cliangemeot survenu
(Tans l'élection des tribuns du peuple, il avoue
qu'il ne sait pas depuis quand cette élection a
TMissé du peuple au sénat. En général , l'esprit
de sa narration est impartial; le ton en est
{<Tuve, le style clair et fissile, rarement rderé
par quelques traits oratoires, et d'une élégance
suspecte aux bons juges. Contemporain des atti-
dstes, et entre autres de Lucien, Appien n'a pas
réussi comme eux dans cette imitation des mo-
dèles classiques ; il parait même ne l'avoir pas
curieusement recherchée. Les harangues dont il
orne son histoire sont , comme presque toutes
celles qu'on trouve ches les ancieiui annalistes ,
des morceaux de sa façon, plus ou moins
vraisemblables selon les documents que l'auteur
a pu consulter, ou selon le soin qu'il a mis à s'en
ser\-ir : du moins sont-elles d'une sobriété sensée.
Appien n'a pas les habitudes déclamatoires de
quelques-uns de ses conAnères, dont Loden
s'e^t agréablement moqué dans son charmant
petit livre De la manière d^ écrire P histoire;
mats il n'a pas non plus oe vff sentiment de la
beauté morale , cette chaleur d'admiration ou de
colère ; il n'a pas surtout les élans de patrio-
tisme qui animent les récits d'un Thucydide,
d'un "nte-LIve ou d'un Tacite. L'histoire en-
tière de Rome était pour lui une trop kmrde
tâche ; il s'en aequittc avec lèle et avec décence,
mais non avec la suprême aisance que peuvent
seuls donner le talent et le génie.
Appien avait écrit des mémoires sur sa propre
Tie , qui sont perdus. Quant aux Parthica qui
portent aujourd'hui son nom , Schweighaeuser
a démontré qiie ce livre n'est qu'une compila-
tion deft Vies d'Antoine et de Crassus, par Plu-
larque. Schweigliaeuser a donné une édition
«sthwée d' Appien; Lelpe., 1785, 3 vol. in-T. L'é-
dition la plus complète et la plus correcte est
celle qui fait partie de la Bibliothèque grecque
&t A. Flrmin Didot; die contient les nouveaux
fragments déoouTerts par Angdo Mai.
£. KCGBR.
Apptofl. Itertea, cia; Smpk^tia, 11, S6.M. etc. - Cor-
retpondance de Fronton, publiée pir Anff. Mai. — Bl-
bltorhique ûe Photlns . nod. SI ; et pannt les modernes :
FabrtclBs. IHbtieitkéqime çree^m0 , t. V, p. AU. — Sohwel-
gbseiMer, Q^sculet memd. (ItM), tome !•'. - La traduc-
tion des r.ucrres Civiles, par Corobes-Dounoua (ISW). —
Notre Examen critt^u an hUtoriens ancien$ de ta vie
et du réorte d'Au^fWfte (SIU).
* ÂPMON ( ^Tnciwv ) , écrivain grec qui vivait
vers la iin du deuxième siède avant l'ère chré-
tienne. Il fit des eotmaentaires, aujourd'hui per-
dus , sur les six jours de la Création.
Ëuiébr, Hiit. BccL, V. tT.~ Cave. HUU litterar^ I,
95: B A le, 1741.
APPIOBT. Voy, Apion PLisTomcus.
APPirs CLAUDirSy nom d'une famille pa-
tricienne célèbre dans les fastes de l'ancienne
Rome.
Appitjs ( Clauàlus^ahinus Regillensis)^ chef
et auteur de cette fomille Claudia qui fit une si
longue opposition anx plébéiens, Ttvait au eeni-
roeneement du sixième siècle avant J.-C. Sabio
d'origine, il vint à Rome en l'an 250 de sa fon-
dation, avec dnq mille familles placées sous son
patronage; des terres leur furent distribuées sur
le bord de i'Anio , et une tribu nouvdie, nommée
Claudia, Ait formée. Appius Ait dasaé parmi les pa-
tridens, admis au nombre des sénateurs, et âevé
au consulaten l'an 259 de Rome (481 avant J.-G.).
Dès oe moment, il se montra toujours et par-
tout l'adversaire prononcé des pl^iens. Il Ait
surtout inflexible pour les débiteurs. Pendant
que le collègue d 'Appius, Servilius, était occupé
à fSadre la guerre aux Volsques, le peuple se ré-
volta contre Apphis, à la vue d'un vieillard
bles^ dans vingt batailles, et qui, chargé de fer^i,
montrait ses cicatrices et les marques des ▼ergcs
dont il venait d*être ftnippé. Appius ne se ré-
fugia dans sa maison que pour se rendre aus-
sitôt au sénat, et l'engager à ne point céder.
n ne fut pas moins terrible à l'ennemi : trois
cents Volsques, livrés en otage, eurent, par son
ordre , la tète tranchée. Lors de la retraite da
peuple sur le mont Sacré, Appius Ait le seul qui
consdlla à ses collègues de ne pas entrer en né-
godation arec des rehdies. Dans une autre oc-
canion , lorsque Coriolan se trouvait poursuivi,
il soutint de même que donner cours à cette
affaire , c'était attenter à la majesté du sénat. Un
dernier fait donne la mesure de laterre^ir qu'Ap-
pius inspirait : On faisait la guerre aux Véiens, et le
ppople reAisait de s'enrAler. La seule menace de
déférer la dictature à Appius fit tomber toutes
les résistances. Enfin, ses conseils firent ado|)ter
au sénat cette politique habile vis-à-vis des tri-
buns du peuple, de gagner toujours à la cause
patridenne un tle ces fougueux magistrats plé-
béiens. Pline dit qu'il Art le premier qui plaça
l'image de ses ancêtres dans un temple puMic
(cdui de Bellone).
Arpiw ( CfffwftfM SaMnus Reqillensix), fils
du précédent, vItëH tct» la seconde moitié du
dnqtiièmc sièdc avant J.-C. II fut élu consul
en 471 avant J.-C., et continua l'opposition aiix
plébéiens, dont son père hii avait donné Texem-
ple. Le peuple lui rendait cette haine : obligées
de marcher contre les Volsques, les troupes ro-
maines se laissèrent battre , pour que l'homme
qu'elles appelaient le tyran de Varmée n'eAt
p<'is les honneurs de la victoire. Dans sa colère,
i1 cita l'armée tout entière à son tribunal. On
le fit renonoer à cette étrange action. Mais il se
vengea d'une défaite de son arrière-garde en dé-
cimant une partie des troupes, et en Aiisant battre
de verges l'autre. Accusé devant le peuple, nuqud
il avait reAisé le partage des terres, il déploya
une telle énergie dans sa défense, que les tri-
buns firent ajourner le jugement Dans l'inter-
valle , Appins mourut de sa mort naturelle , an
rapport des uns ; de ses propres mains , selon
d'antres.
Son frtre Caku$ Claudine Appius fut nomma
consul en 460 avant l.-C., lorsque Appiw( Her-
927
APPIUS
9»
donius s'empara du Capitole. Il 8'o|>po8a k Taug-
mentation du nombre des tribuns plébéiens.
Quoique dévoué à raristocratie , il chercha vai-
nement à modérer son firère. S'étant retiré à Ré-
giUe, il revint à Rome pour défendre le décemyir
AppiuSy et s'opposa aux consuls Horace et Valère.
Âppros Claudius Ciussdius (Regillensis Saài'
nus)^ le décemvir, Ait nommé consul Tan 303
de Rome (451 avant J.-C. ) (1). Fier et hau-
tain comme ses ancêtres , on le vf t , au grand
étonnement du sénat, appuyer, pour se con-
cilier la foveur du peuple, le projet de loi du
tribun TerentQlus ou Terentîus. Ce projet avait
pour bot de changer la forme du gouverne-
ment A la place des magistrats ordinaires, on
créa des décemvirs, qui devaient rédiger pour
Rome un code de lois ( c'est celui que plus
tard on nomma lois des XII Tables ), et être
revêtus pour un an du pouvoir suprême. H
ftit lui-même élu décemvir; et quand , au bout
de Tannée, on prorogea encore pour un an la
nouvelle magistrature, il ftit le seul de ses col-
lègues qui, par son faifluence sur le peuple, sut
se faire nommer de nouveau. Son dessein était
de ne plus laisser échapper la puissance de ses
mains : pour exécuter ce plan, il s'unit d'intérêts
avec ses collègues, et garda le pouvoir après
l'expiration de la deuxième année. Sur ces en-
trefaites, les Èques et les Sabius ayant ravagé
une partie du territoire romain, les décemvira le-
vèrent des troupes et marchèrent au-devant de
Tennemi. Appius et Oppius seuls restèrent dans
Rome avec deux légions pour y maintenir l'or-
dre et la soumission , lorsqu'un événement im-
prévu abattit la puissance décemvirale. Appius
avait conçu la plus vive passion pour la Aile de
Virginius , plébéien considéré qui se trouvait à
l'armée. Ckmune Appius, noble et patricien, ne
pouvait légitimement posséder la jeune fille,
d'ailleura ])romise à un ancien tribun du peuple
Icilius; après avoir vainement tenté la vole de
la séduction, il gagna un de ses clients, nommé
Marcus Claudius , et l'engagea à enlever de vive
force, à l'aide de plusieurs aifidés, Virginie du
milieu de l'école où elle allait alora. Claudius,
exécutant sa commission, donnait pour prétexte
de cette violence que Virginie était la fille d'une
de ses esclaves.
Cependant le peuple l'obligea de rendre la
Jeune fille à la liberté. Alore M. Claudius la ré-
clame devant le tribunal même d' Appius, et Ap-
pius décide que provisoirement la prétendue
esclave suivra son mattre. Les vues criminelles
du décemvir commencent alors à devenir claires
pour les plus indifférents. Un tumulte effrayant
s'élève, k. le suborneur est forcé de laisser la
jeune fille entre les mains de ses parents. Ce-
pendant fl déclare que le lendemain la sentence
(1) Peat-être ett-ee le même que le précédent ; en
effet, dans les Fastes CapiMint ton coniialat est ainsi
Indiqué : jép. aaudius, jtp. F. M. N. Cratsin.. BegiU.
SttbinUu II. roy, k ce ia}et Iflebulir, toL II, note Tl4.
sera prononcée. Virginius , appdé par iOD frère
et par Icilius, parait ce jour-là sor le forum , ea
habits de deuil, ainsi que sa fille. H donne les
preuves les plus incontestables de la naissance
libre de Virginie. Mais Appius, dans la confiance
que lui inspirait le nombre de ses satellttes, or-
donne à Claudius de s'empara de son escUve.
Alore Virginius demande au décemyir la penms-
sion d'interroger la nourrice de Virginie en pré-
sencede celle-ci seule, « pour se tranquilliser, dit-
fl, en se convainquant de l'erreur qu'il avait regv-
dée comme la vérité jusqu'à ce jour. » Appios y
consent. L'infortuné père embrasse alore tendr^
ment sa fillç, saisit brusquement un couteau de
boucher sur un étal voisin, et lui perce le sein ea
disant : « Va, Virginie, va pure et libre rejoindre
ta mère et tes ancêtres. » Appius commande de
le saisir ; mais Virginius s'enfuit, et rc^ioint ^a^
mée. Les sénateurs Valérius et Horatius, qui
étaient opposés au décemvirat, appellent à ia
vengeance le peuple, qu'anime encore la vue du
cadavre de Virginie. Appius ne peut arrêter 11a-
surrection qu'en convoquant le sénat Cependant
Virginius avait fait retentir le camp de ses cris,
et revenait vere Rome en demandant vengeance.
Les décemvire sentirent que leur puissance ne
pouvait tenir plus longtemps, et abdiquèrent Le
sénat décréta à l'unanimité le rétabUssement
du consulat et du tribunat(ran 449 avant J.-C.).
Appius mourut en prison. Sekm Tite-Live, il se
tua lui-même; suivant Denys d'Halicainasse, les
tribuns le firent étrangler. Oppius, que l'on ac-
cusait d'être son complice , se donna aussi U
mort Les autres collègues d'Appins échap-
pèrent à l'accusation par un exil volontaire.
Claudius fut relégué à Tibur, alors désert U
mort de Virginie a fourni le si^jet de plusieun
tragédies, parmi lesquelles les plus oélèliressont
celles de la Harpe, d'Alfieri, et tout récemmeot
celle de M. Latour de SaintrYbare. {Contvrso-
tionS'Lexicon et Enc, des g, efum., avec addit]
Appius ( Claudius Cxcus ) , ceoseor, virait
au sixième siècle avant J.-C. H fut élu censeur
en l'an 442 de la fondation de Rome, et man^m
sa magistrature par deux grandes coostmclioDS :
celle d'un aqueduc, et la prolongation à cent
quarante-dq^x milles du grand chemin appelé, de
son nom , la voie Àppienne, U triompha des
Samnites dans deux campagnes successives,
quoiqu'il n'eût d'abord pas annoncé de gruids
talents militaires. En 298 il fut nommé ix-
terreau , fonctions auxquelles il fût appelé troâ
fois ; il fut aussi nommé dictateur, mais on ignore
dans quelle année. Dans sa vieillesse il perdit la
vue, ce qui le fit surnommer Cxcus, Ayant con-
servé néanmoins toute son énergie morale, il se
fit conduire au sénat lorsqu'on y dâibérait des
propositions de Cinéas au nom de Pyrrhus,
et il réussit à les faûre repousser. Cicéroo range
Appius Cœcus parmi les anciens orateun; et,
dans le traité de Senectute, il fait on ffvnà
éloge de ce célèbre Romain.
*APPLBTOi , canuDodore de U marine in-
^■fte, *fTtit dans te «econde moitié do dlx-Nfi-
tlime iltBle. n Utts le 7 mut le&i, k une ét-
endre boUudike commandée par Van Galcn,
nae baldle déMipérée, dana laquelle le com-
Bumdaol eoDeml Ait bleue i mort. Ud bitiment
etwtesU, dont Tan Galen l'était emparé dana h
ToUinage de 111e d'Elbe, Ait la caoae de ce dtf-
Unaâ, le conunodore aTsnl TOnla reprendra m
qaH prétende appartenir ï b marine angUae.
n ne remporta pai te rlctolre. Legnnd-dncde
TMcane obtint dâ gooTeniasent anglais le rappd
d'Apidetoo, dont 11 atafl déncmcié le procédé.
H^ fl ne fbt pu molna obligé d'indenonïser la
répnbUque hrltaniilque du dommage cauaé par
la retraite forcée du commodare, vaincu par
Tan Galên, et comme ayant lul-mSme Tiolé la
nentralHé arant la bataille, en eiigeaot la reifl-
latioa do bttimait en litige.
CoUJbci, CstaH* rai/nJa,iH-^jBMi>rriif 1**S»-
APRAXIHE S90
*Arpvi.nra, mcmbrade h peniitjwfdn,
ht prMcrIt, en l'an 43 aTaot J.-C., par kl trttnn-
Tir»; mil» Il partint, ainal que m fiEmine, k ga-
gner la ^dle. On Ignore ion prénom et mh) tnr-
nom. Cicéron parled'un Appâlcjnt,etll adreesa
troia letlrei k nu Appuleln* nommé pruquesteor.
fOt a
I. BcrtcDboal, II, n
*APPI.BTOH iJeite), tbécdt^en américain,
né le 17 novembre 1773, mort en 1619. DeTem
paateoT « 1797, il prit te direction dn coDëge
Bovrdoin , deju le comté du Haine, n prononfa
dea lermona, et, dani son collège, des diaooore,
fnqiriméi es 1830 et 1813.
llkn , JwmittH maçrapUcal imi Blttarital BH-
H«»rT, HO. éfl.. p. 17. — Hlf IsrteaJ jJMIcil «r Aowdeta
taUtf, In Eittard-t ^mtrtemt Çmrttrtt BaeiHir,
AFPOaCOCKT. YOf. GaÀIfMtNT.
'AFPONT (le comte Jntoine-AotfolpAfB'),
diplomate autridden, né le 7 «eplembre 1783.
La famille d'Appon; oa Appon^t, trée-andame
4ana 1» Hongrie , tire aon nom d'nn village dn
eomitat de Ifeutra on NilrB , qd lui Ibt conréié
en 1393, et où tdie poasMe un cblteau. Le
comte Rcidolpbe, encore tris-jenne, voyagea en
Italie, où H épooaa te fiDe dn comte Kogarata de
Téaone, gëoâ«l an tervice de BaviAre. H. d'Ap-
IM»; Tut eniolte envoyé par l'Aotriclw comme plé-
nipotentiaire prèa d'une petite coar d'Allemagne,
^ài» il fut nommé ministre iFloreoce; et enfin,
ma^ré scajeuiielfce.et grftcei son attachement
■n prince de HeOemicli, Q obtint l'amlMtesade
d'Antricbe k Rome, oA il auccéda au baron de
Letneltern. M. d'Appony remplit ce» fonctions
Joaqn'en mai 1B34, époque où 11 fut appelé k
rambaaiade de Londre*, qu'il échangea bientôt
contre celle de Paria. D occupa ce poêle pendant
pku de vingt ana, juiqu'en 1849.
APPVLXiA ou APDLXiA fiKiiB. Kom d'une
famille plâiâenne, mentionnée dana certaini
ntanuacrit» on Inacriptloni; le* Pansa, les Dé-
diM e( les SatandBoi forment les trate tnvndtes
de cette gau. En l'ao 300 avant J.-C., on Ap-
poMns Pansa obtint le* booneon da ooosolaL
•AVViTLBiin (iMiHf), triboD du penpie
en l'an 371 avant J.-C. H anpéclw H. Fnifna
CamOlns de l'ap^oprier mw partie de* dé-
pODiUes de Ttiea.
ntoa Uvwa, R. — Ptaur^ae, CaMlM, ii.
'APPVLBivs ( iMtiv» ) virait vers le Stm-
xUne siècle avant J.-C. D (tal nvoyé en Arie
en l'an IM, pour a'oiquérir de* eauaei de IImm-
taité qui réglait entre les demi nds Attale et
APPULKics {MarcHi) vivait ven b sa-
Goode moitié du premier sltele avant l'ère cliri-
tienne. En l'an 45, tl devint membre dn collège
des augures : Cicéron «crivM alors à Attknè,
pour a'eicuser de n'avdr pa , k canae de sa
manvalae santé, aaaiater aux lUes donuéei k
cette occasion. Appnletos fut appelé k la qoe»-
ture en l'an 44 avant J.-C. Brutn* trouva en
lui un appoi, lorsque, après le meurtre de César,
a ae rendit en Grèce et en Aiie : fl en obtint
des troupe* et de l'argent. Proscrit en l'an U,
sona le triumvirat d'Antoine, Léplde et Octave,
il parvint k «e réAigler en Aaie, etftitctkargéptr
Brutos de gomemer te BHhynie. D j dcncin
jusqu'k te mort de œ Romain céUbn.
* APPrLBius(i>a)ui>). rojr. Puna.
* APPULBIDS {SatitmiMu). Vof, BAi n a ïuHU i,
* ArpDLHTiB ( Sexiwa ), consul, vivait dans
le preader liède avant l'ère cbrétienDe. Il de-
vint consul <9i l'an 39. Il alte ensuite en Espa-
ffte ai qualité de proconsul, et y rsanportadei
victoire*, sur lesqueile* on n'a point de détails,
mais qui lui valurent le trfmnpbe en l'an 3fl
avant J.-C.
■ APPULKim {SexluM), oonsol, vivait dans
te premier siècle de notra ère. H Ihit élevé au
consulat dans l'année de te mort d'Auguste; et
il fui le premier, avec son collègue Seitus Pom-
pée, k prêter serment k Tibère. Mon Cassini lui
donne le titre de parent d'Auguste.
Foljbe, XXIil.M. — T^U'C.V.SL — QctroaalAlUe.,
I[l, It. - *pplril,i}* StflD CHHH. -Mo* CSMhM, Ul.
XXX , 1. VI, n. - SueiaiiF, .^ivmM. IM. — Tulte, Ait-
APRAXIHK, famille noble et ancienne de
Russie. Son iûnitration date de Fccdor M*t-
vfiivrrca , comte Apraxine , chef dn collège de
l'amirauté, et amiral général de Russie, l'un des
sénateursde l'empire de la première nominaticai;
depuis 1700, l'un des principsui collaboraleors
de Pierre le Grand dans l'accomplissement de
ses vastes projets, surtout dans la création
d'une marine. Né en 1671, Il fut élevé m 1710
i te dlgiité de comte de l'onpire russe tt de
coosdlkr pivé, en récompense des puai» sv-
931
APRAXINE — APRILE
vices qu'il avait rendas à son souverain dans
la nbnvelle organisation de la Russie, de la sa*-
gesse de ses mesures administratives, et de ses
succès contre les Suédois en Ingrie et en Es-
thonie. H mourut le 10 novembre 1738. Son
frère, Pierre MATvâEViTCH Apraxine, servit
aussi dans les armées russes sous Pierre le
Grand , et parvint au grade de lieutenant géné-
ral. Après avoir pris part à la guerre de Suède,
il Ait envoyé en 1703 contre les rebelles du
Volga , et concerta si bien sês mesures qu*en
très-pou de temps il reprit Astraihan , et saisit
les citefs de la révolte, qu*il envoya à Moscou, où
ils furent exécutés. Pierre Apraxine mourut à
Saint-Pétersbourg en 1720.
Le comte Etienne PoKooROVircH Apraxine,
feld-maréchal , fiit un petit-fils du grand amiral.
Dans la guerre contre les Turcs , qu'il fit sous les
ordres du feld-maréchal Munich , il avança suc-
cessivement jusqu'au grade de général. Uni d'in-
tentions et d'efforts au vice-chancelier Bestoujef-
Riumine, il l'aida en 1748 à renverser le comte
L'Estocq, auquel Elisabeth devait en grande partie
son élé\ ation au tn'ync, et fit ensuite partager à
cette impératrice irrésolue son Inimitié et celle de
Bestoujef contre Frédéric TI. Elisabeth prit alors
parti contre la Prusse dans la guerre de sept ans,
et le comte Apraxine reçut le commandement
d'une armée de quatre-vingt-dix-sept mille hom-
mes, avec laquelle il traversa en 1757 le ter-
ritoire de la Courlande, et entra en Prusse.
Memel se rendit à lui , par capitulation , le 5 août
de la môme année. Dans l'espoir de tirer parti
de l'extrême indiscipline des soldats russes , et
trompé sur leur nombre par de faux rapports ,
le feld-maréchal prussien Lehwald l'attaqua avec
des forces inférieures à Gross-Jaegemdorf, le
30 août suivant. Secondé par son artillerie et par
le général Roumantsof , Apraxine repoussa l'at-
taque, et remporta sur les Prussiens une victoire
complète : après une perte de trois mille hommes,
ces derniers se retirèrent à Wehiau. Les Russes,
profitant de leur victoire , auraient dû les pour-
suivre, et à Saint-Pétersbourg ou s'attendait d'un
instant à l'autre à la nouveUe de leur entrée à
Kanigsberg; mais averti par Bestoujef qu'Eli-
sabeth était malade , et connaissant l'admiration
du successeur présoinplit pour Frédéric H,
Apraxine craignit de se mal recommander à ce
dernier en poussant plus loin ses avantages. H
s'arrêta dans son camp , et évacua la Prusse en
septembre , pour prendre des quartiers d'hiver
en Çourlandt;. Mais Elisabeth , dont on attendait
la mort, se rétablit, et, irritée de la conduite
d' Apraxine et de Bestoujef, elle leur fit foire leur
procès. Le feld-maréclial fut rappelé, et tenu en
prison à Narva : le conseil de guerre ne trouva
pas de motif suffisant pour prononcer contre lui
la peine capitale , mais il mourut avant que son
sort fût décidé. La Biographie universelle pré-
tend qu'on ignore l'époque de sa mort : elle
arriva le 26 août 1760. [i^nc. des g. du m.]
Entiiklopedeekêtkif Lexiàorif t U, p. 4M.* Haleoi,
lAben Peter s det Groêun» II, it, IM , tIT.
ÂPRÀ^ DB M41llf9¥ILLETTB {J^q^'Bap-
tiste- Nicolas- Jpi^nis p'), marin et hydrographe
français, né au Havre le i 1 février 1707, mort \$
r'^mars 1780. Il étudia à paris les mjahémati-
qHes, et fit en 1726 sa prèiqière campagpe sof
le vaisseau le Maréchal d'Esfrées ^ ou! éclioua
s^r la c6te nord de Saint-Domio^oe. Il fit ryn des
prenuers usage des ÎQfttnmiieAts à ré(lexion in-
ventés par Bradley, et rectifia, avec on octant,
la latitude de plusieun poîats daqs #a traversée
à la Chiite. CH he^xw\ essai |ui «uggéra l'idée
4e réunir et de ooiTtgér toutes les cartes (|e
llnde. Ce travail, qui dora trente aqs, parut
en 1743, sons le titre de Neptune oriental ;
2« édit., Paris, 1776, «tl. (fhfol. Après 8^ moit
on en publia un supplément ^Tec W cartes et
les mémoires qp'il av^t laissés en piM^e ina-
chevés, On y troqve des ipdicatians précieoseï
pour les navigateurs sur les côtes de Malabar et
de Coromandeli sur le golfe d\| Beogale, les
détroits de Malacct et de la Sosde. D'Alrymiik,
hydrographe anglais, a fourni un grand nombre
de communications utiles k cet ouvrage. On doil
encore à d*Après : Description et usage <f^un
nouvel instrument pour observer la hngt-
tude, appelé le quartier anglais; augmenté
par Bory, 1751 , ii-12. D'Après employa lcf»r>
mler la méthode des distances du soldl à b lune
pour déterminer la lopgitude. Capitaine du Glo-
rieux, O coQdoisit ap pap de Bûnne-Kspérai ce U
célèfare astronome de la Caille, avec lequel il sa
lia d'amitié. Après une courte interruption il re-
prit ses travaux hydrographiques , et M nommé
en 176t directeur dn Dépdt des cartes et pUns
de la navigation des Indes, plaee qa^il eonsena
jusqu'à sa mort
Metatiou d'un voyagé auM Uet éê frmmeê «€ dg Bmih
bon (dans les i9énoire« présfotét è ràcadéinic du
fcc1«nce« , vpl. IV ), — Journal hittorimtm fait au ttif
de Bonne- Espérance par feu M, rabié dé la Cailie;
Paris , n<t.
* ÂPRiès , roi d'Egypte, flls de Psamnuthis.
C'est le Pharaon Hophra de l'Éerilare, et le Va-
phrès de Manétlion. Il succéda à son père ven
l'an 693 av. J.-O. Au rapport d'Hérodote, il fi-
vra une bataille navale aun Tyriens, rétaUil
la domination égyptienne sur la Syrie , et «lli
guerroyer, mais sans suceès , contre Cyrène. H
fut détrOné par Amasis vers Tan &69 avant J.-€.
n avait encouru la haine des Égyptiens , et , sar
leur demande, Amasis le fit périr.
H«rod., IV, IM. — Dlodorc, I, 6S.
*APRiLB (Joseph), musicien, né à Naples
vers 1746, mort en 1798. C'était un eontraKiste
habile. Dès 1763, il briUa sur les principaux
théâtres dltalieet d'Allemagne, à 8tuttgard,MRan,
Florence , et enfin k Naples, où 11 se fiva. Aprile
était très-bon professeur de ehant. On a de hd
une Méthode italienne de ehant, pul>liêe oo-
suite à Londres ehei Brederis, et à Paris, dm
Carii;on7 trooved'exceUeBts «MKieesdesoM§t.
939 APRILE —
Fclli, BioarapiU milnrteUf do Martetm, — Baracj,
prtirat Stalt af Mutie In llalf.
iVROHi (Genj), nom d'une gent ruMlne.
plébéienDe, qui commença t m (Ure conualtre
vprs le cinquième siècle avant l'ère chrétienne,
et dont Toici leK membres le« plus cdèbres ;
«PKONijt, leminB de Pliiutins SiJvanus et
fille de LuciuB Apronius, viTail aoug Tibère au
premier siècle de l'ère chrétienne. S'il en faut
croire on passaite de Tadte, son mari la Bl pé-
rir en la précipitant par la fenêtre. Lea caases
de cet acte, dont Plauttus m dé^dit en ré-
pondant à 'Tibère qu'Apronia s'était luieidée,
sont restées tocooDues. Void, au surplus, cette
partie du texte de Tsclte : i>er idem temput
Plaulius Siluaniu, prxtor, incertis eaussii,
Aproniam coriju'jem in prxceps jecil : trae-
liisque ad Cssartm ab L. Apronio socero,
taibata mente respondtl, lanquam ipit toM-
no gravit, atque eo ignana, a tuor sponte
morJemiumpiiiieMI est au st! question de cette
lui tragique d'Aproaia dans Quîntiliea.
Ticiie, Atm., Ub. iv, n. - galaUlIcD, lu. t\i. c 1,
apKOHIAHCa [Vipiamut), consul, nfait
vers la seconde moitié du premitr siècle de l'ère
ctirélienne. Il devint coasul en &9, sous Néron,
dans l'année méroe où cet empereur Ht tuer sa
APBOKUvrs [£ucltu-AtfHriui^»cu)irftu),
préfet de Rome en l'an 339 de J.-C. H fut ap-
pelé à cette dignité sous l'empereur Julien. Un
lies Taita de son administration, c'est la rigueur
qu'il dpploya contre les enchanteurs,
'APROKlua (Coiiu), tribun du peuple vert
le doiutème siècle avant J.-C 11 fut appelé an
tribunal, après l'abolition du di^mvirat.
APROHiiis ( Quinius), Sidiien, vlvail vers la
seconde mmlié du premier siècle. Au rapport de
Cicéron, il fut le seul de tous les habitants de la
Sicile qui M rendit complice des exactions da
Verres.
Cl^t^ron, M rimm, I. ttl, c n >t im.
APRONIUS (Ludiu), conEid romain avec
AuluBVibiusHabitus,randeRome76l (de J.-C.
8). Il servit tous Drusus contre les légions mule-
vées en Pannonie. Lieutenant de Germaiiicus en
l'nn 14 et 15, il obtint i celte occasion les hon-
neurs du triomphe, et fut chargé en l'an 10 d'ad-
ministrer l'Afrique : il iotruduisK alor» parmi
ses soldats une sévère disdptine, et Rt avec buc-
fH la guerre contre Tacfarinas. Mais il futraoïnii
hr^ureux contre les Frisons, qui le battirent lors-
qu'il passa en Germanie an qualité de propi4-
leur. On perd sa trace t partir de cette époque.
— ludtu AraoNivs Cnuaiig, son 61s, fut él*
consul .ivec Calignla l'an de Rome T91 ( de
J.-C. 39); ses deux «eurs Apnmia fiirent ma-
riées, l'une à IsatuluiG^tulicu», commandant
ile$ légions de U haute Germania, et l'autre à
l'Iautius Silvanus, préleur de Rome en 34 de
J.-C.^ Voy. APROHitl.FoDr échapper inné juste
condamnation, Aproidai a'ovrrit ka vctaei. On
1^X1,19.
l..!,»
I. •«.I>71
APROSio (J,ui}t, puis Ani/elico), connu
aussi S0U9 le nom de /lire Klnjimif/e, iiéàVin-
timilla le 19 octobre 1607, mort le 13 février
i6Si. Al'tge de quinze ans il entra dans l'ordre
de* Ermites de Saint-Augustin, et, après avoir
habité successivement les couvents de Génei ,
Sienne, Honte San-Savino, Pisa, Trévise, Feltre,
Lesioa en Dalmatle, Venise, Murann et Ha-
palla, il vint s'établir an 1648, dans sa ville na-
tale, où il tbnda une bibliuttiéque qui porte son
nom. Aprosio écrivit tous ses ouvragée sous des
noms supposés ; les plus connus se rapportent
à sa Polrtiuqv» contre le poète Sligliini à propos
de l'Adone de Marini ; ce sont ' Il V'iglio (le
crible), entico dl Mtuollo GalUloni da Te-
rama lopra U Mondo JVuoro del Cav. Tom-
ituuo Stigliani da Matera ; RosloA {TTéiite),
ia37, in-lS, c'est une critique du premier chant
du Mondo Nwtvo, du poète Stigliani, et le nom
de Matotlo Balistoni da Teramn, Que prend id
Apn»io , est l'anagramme de Tbmmaio S(f-
gliani de Matera. Stigliaai ou son (ils , ayant
répondu au Vaglio erilico , par /( Molino ( le
Moulin ), Aprosio répliqua par II Buralto { le
Dlulloir ) , replica dt Cnr(o Gallstoni al Mo-
Unn del sig. Carlo SHgliani; \ealse, 154Î,
in-1?, et par II Boita, omero plelra di Para-
gone, che mastra t furll de cov. Stigllani
nel Mondo Auovo, di Sapricio Saprici , qui
parait n'avoir jamais été publié ; — L'OccMale
xtrilvlalo ( la Lunette brisée ) dl Setpio Gla-
reano , per risposia al sig. eav. Tommoio
Sfijiin ut; Venise, IMI, In-li: c'est une réponse
ti l'ouvrage de Stigliani contre VAdone, Intihité
rOccAto/e; — La yeriapof/tfo{ le Fouet poé
tique) di Saprieio Sapriel, lo Seantonalo Ac-
eademico F.teroclito, per rlsposta alla pritita
censura drlV Adont del eav, Marino, /alla
dal cav. Tommaso SHgliani; Venise, 1643,
in-12;— fi l'ernïro (l'Ellébore) Apolojin di-Su-
prldo Saprici per risposta allasecondaeensura
deU'Adone, etc.,! part.; Venise, te4a-l(>47,
in-13. Aprosio.a donné te catalogue (incomplet)
de sa bibliothèque (Bit/io(Aeca Aprosiann; Bo-
logne, 1673, in-12, et qudques poésies italien-
nes, dans les Poésie degli Accademlei in/er
condidi Roma; Venise, te7S, in-13.
a\iaiAtB\.scTmiiriLiBiiH.~iiifn!i\,scHtioTtiitaa
LiguTla. - OUoliil. .«lAdimui flffUliciin. - Miiiii-
■APinoVKM OU aRiBoVEW {Théodore
Van), peintre hollandais du dli-septième siècle.
Il imita la manière de Teniers, sans atteiiidre
néanmoins sa fermeté de pinceau, et réussit ilana
les sujftsd'iotérfeur. Le musée de Dresde posséda
un tableau d'Apshoven ob sont représrnlés îles
«ufs, des frutts et du vin. Houbraken ou Vaq
Gool m disMt rien do eo peintre.
0S5 APSHOVE»
Calrrlt i— lattleaur Ot Drtldê. - HitlH. ffoW
^UfKHKHUI KBBtUtT-lAatlim.
iPSiaBS ('Ai^iviic), rtiMevr, uttr tit G*-
dan ea Phéolcie , vlTait tet* la Kcondfl moitié
du troUlime litcle. 11 éuft en eonséquenee cod-
lemporïin de reinper«iir Msximln et de Phl-
lostrate , qiri pirle de lut ktoc tv^. B vint pn>-
fMser à Alhènra, ri (iil âevé pin» tard *ui
honneurs du consulat. On ■ de lui : ttivr^ ^rint-
(Kxi) (j4ri rhitarica), et un autre écrit motni
important, lotitulé Ili^i vin laxr/fxn<j]fiivpi
npô«lii|idiwv (figurais Qttmitiona], imprlméi
touR deux dani lei Rhéteurs grecs d'Aide. Hais
si l'on en croH Ruhukenlus, on aurait attribué k
Apsines une partie de la Bbéloilqne, non re-
trou<rée,de Longin. Wali dintnll c«tle partie sus-
[tecte de sa nouTdie édition dei Rhetar. Grmc.
SaMu. Rm4acU, p. (T. ~ K\t\, BMlt. Crmc.; \tatL,
im. - WllI, BÀml. Ctbc,, tdL h, p. U> et ilUl.: Bt
cl Mil. - Wnlerminil. ^vcItUHU d*r Btraltiamitil.
•^ Tielj, Roi SnetehfldU «*r cUuiUctm» JUtr-
UimuitmmueÀafl.
ÂpnHH ('a^vik). rttétenr, rlTtit, i ce qua
l'on présume, '*ers le qottrîtow sfède, soiu
Constantin. Ot a Ueo de tnpposer qu'il est idoi'
tique avec un Apsines qui professa k Laoédé-
mone ^ écrivit nr Démoathtee.
ÂPSTBTCa ou AÏBTmTr» ('A+Upioç ) , Wp-
piatre grec, Dstif de Prose ou de NIcorDédJe en
BilliTnie , snÎTîl , an rapport de Saidas, Coastan-
lin dans son expéditioD anx borda du Danube.
Maia on n'est pas d'accord ror la question de sa-
Toir s'A s'o^t id de l'eipéditioii îe Constantin le
Grand en 313 de J.-C., on de celle de Constan-
tin iVPogonat, en e71deJ.-C.Sprengel adopte
la dendère lersion, qui est inadmisslUe; car Ap-
syrtu» est cité par Végète, qui vliait an qoatritnie
ou cinquième siècle de J.-C. H sTait écrit sur les
maladie! des cheraux (InniiTpiiiiv Bifiiiov) et
un traité de looiogie [ 4>uiniiv xi^ tûv ahfiv
'Alâyun ), en quatre livres. Il n'tÊX reste que
quelques extraits , conservés dans ta collectkm
des vétérinaires grecs. Cette Golleciion,entrq)rise
Iiar ordre de Constantin Porphjrogéntte (945-
9'jO), parut d'abord en latin, i Paris, 1530,
in-fol., puis k itSle (Simon Crriueus), 1537,in-4°.
n en existe des traductions italienne (Venise,
1543, 1548 a 1559, in-T), lV«n(B[se (Paris,
156.1, in-t") et allemande (Xger, 1571, in-
fol. ). H.
Fibricloi, BWtotlMca gnKO, tbI. VI, p. tu. — Bil-
kr. AIM. Jfdt. prati., L. I, p, tm. — Spreacrr, niitaln
da fa .iuaeelm. - Chaulant, UmilmA ter BBtIur-
nnii^. lin, m-i».
américain, né k Boatonenl733, mort en 18IB. D
acheva le 17 avril ses études en Anfdeterre, et se
fitadmettre au collège des jésnites de Cambridge.
n y soutint une controverse célèbre avec le doc-
leur Mayow de Boslou, relaUvement h la mission
deê éréqaes dans l'Amérique sfplentrion^e, et k
Apn>pagdlfon de l'Evangile. lHùtfteaknàeCn»!-
- APULEE 936
don et prébendier de FiBsbdTj. Emojécommc
mîsiicmnaire, dans le Hassaehasets , par la So-
ciété de ta propagation de l'Évanglte, Il tada
une égUse dan» cette ygvinee, rt j lij wuiit tids
an*. DeretoorenAn^elerre,!! ttatappcM kde
hautes TonetlMU eedMattiqiMa. On a de lai ,
entre antros aavragas : Contpvtui nom edi-
tionii BittorieorvK vetemm tatinomm fui
txtant ofldiluni, Ua dttpommdm, «t praor-
dine tempomm el rerum ierie, imlegn»
Corjm* componal Bistorim taerae el orles-
talls, /abvlotm et henriex, grmcK et n-
matue, tjb orbe eondUo ad exvtdltait taipe-
fii occidentalii et Initia regni IlalUt. Tmn
tingvlontm tartptorvnt HUtoria lUeraiii,
et ajinotaiUmiàui philologiei* oKçliee coiu>
eriptis; wtiectii nvmmlt tatulitqut ehranu-
logieis etgeographteit; Londoa, 17^0, fai-4*:
l'onvT^e resta Inadievé; — qnttacM^w ificl-
gées en 1778-79 contre CfUtoo, qni aiUthri-
même l'élt^.
^ttirlam MetranHeml DUUeman. — MiafrapUit
IXcHimnT qftAi Uttmf Jmtktrt V Cnal «rttata ^
Inbatt. - Catalaitt i/ frialad Mtatt M Oi Mrliat
Miamim,ltu.
APDLiK,AvcLMiiiB, APruiAim (ùteha),
«crivain latin, naquit vers IIS de J.-C. \ Hà-
daure en AIHque(I), oti son père Aalt dnunvir,
et raonnit probablement k la fin dn rtgne de
MarcAuriJe. B étudia d'abord k Cartbage, prà
k Athènes ; il visita les prindpalea conMes A»
l'empire romain, se fit Inltin fc divers rnjs-
téres, et vint enfin k Borne s'établir comme sn
cat et orateur. Cependant il quitta Uentdt Borne
pour retourner dans sa patrie. Dana on vojife
qu'il fit k Alexandrie , il tomba malade ta route,
et fut soigné k Oea ( TripoU ) dans la maiua
du jeune Pontiano*, son ami, dont D épousa b
mère, Pudentilla. Accusé devant ClandiDs Uai-
mua, proconsul d'Afrique, d'avoir «inployé
quelque sortilège pour gagner la main de cette
riche veuve, Il prononça nne célèbre Apologie
qui nous a été conservée. Mais, «n butte tas
persécutions des parents de PndenUDa, et ne w
croyant plus a sAreté k Oea, vint •efiio'dé'
finitivemenl k Cartfaage, OÙ ses ooBdtorens tii
élevèrent des statues, pour honoRr d'âne m»
nière éclatante le talent de roralenr.
Apulée avait bMDCoop d'éloqnenoe natnrtlle;
il était dooé d'une imagination vive et enjovée.
Ses ouvrages respirent un certain tOTstidnDe
qui rappdle les doctrines de Téctde Déof^tiw-
cienne. Di sont remplis d'archalamea, de loo-
tions inosHéM, et écrits dans un style qof n'ot
paa toujours pur, ni exonpt d'enflnre. Son oih-
vrage capital a poor titre : Metamorphoteim,
leu De Atino ourm; l'épUbète oweiu n'aâé
ajoutée que pins tard, pour indiquer le mérilede
cette espèce de roman. Telle eat du moins l'ofj-
nka qui résulte de ce passage de PHoe k Jeune
:'nt («niiKil «polM i-ippcUe la ■»■! qailIlKlIi U-
■t-KMiU* Ht Sn^^CfMlw.
(H, 10) : Ammpara tt aeeipe auream /ù-
bulOM. C'nt dans ce Km qne l'ituteur nooi
apprend le nom de m» pin Thésée et celui
de sa mère Salvia, parente de Platarqoe,
ainsi qne plnileurt particoiaritée peu probaket
de sa vie, entre autre» qell ne «avait ps* <d-
eon le latin quand D Tbt t Borne, et qnll «tait
ai paune (pill mit ai çige aet fêttatenta ponr
payer le* IMi d'tnitiatioQ aux mjitèrea d'Otliii.
Le principal penoonage de Vâm d'or eit on
imaaaéLueiut, qni, plon§é dana toot les Ticea,
est changé, par panlttoii, ea m lue i pnia II atrira
& réai^iGence, etredeileat bomme. Ceetna t>-
Ueau piquant de* mtem (la aeooMd alède de J.-C. ,
et un exemple de ce qu'étaient lee/iMa miU-
*ienn«f . L'épiioda d'Aiooor et de Pajdté, qn'oo
trouve dan* l'Jne d'or, a ^^imlWpiriHiilmlijM»
La Fontaine iHerder le regarde comme un chef-
d'ceune de romancier. On prétend, lana motfTa
Talai)(ei, qD'Apolée a anpïviité le eanevai de
ton roman ï DD écrit de Lnclai (AoÙNiK fi 'Onoc ),
ou ï nn HTTe plu* «Dcieii de Ludea de Patraa
(MiTOiuipfMMMvXiTac ).
LesautKioiiTTagead'Apnléeaoïitil'^poJofla,
MU OraHo de Magia ; c'est la défente qne l'an-
leur avait proncncéeponr aelavardureprocttede
magiden;on;tnH>*edea remaniements corien
■UT la ma^ et la rdligton de* ancieiie : ettte
apologie ae distlngae des antres écrits d'Apulée
par la pnrelé de son stylej saint Augustin ( De
eivUate Del, vm, 30 ] l'aïqwlle eopiotitttiita
et dtaertittimo orattoi — 1° Floridei, oa
itcatH de utorccAus dtoUi on d'extraits dea
discours d'Apulée; — 3" De deo SocratU, dis-
sertation remarquable BUT lea dlflïraites classe*
dedirinitéa et IraircMnmunicBtionavecles hom-
mes ; rauleur place les démtau des Grecs dani
la r^pon la pins élevée de l'étfaer, séjonr Inter-
médiaire entre les habitants célestes ri les habi-
tants terresles :■ Us sont chargés, dit-D, de trans-
mettre dea prières aux uns et des dons aux au-
tres, en échange de ses priires ; chaque homme
est entouré d'un démon, génie on prdioi invi-
sible de Ks actes et de ses pensées. ■ Cetralléa
été violemment attaqué par saint AognstlD ; —
4* De dojmate (De kaàtludine docMnantm)
Platonis , tibrl Ires, espèce d'introducth» à la
piùlosophiede Platon. Le troisième Hvre, intitulé
llef i 'Ep|j,i;viEcc(, Seu de Syllogitmo calegorico ,
a passé, quoi qu'à tort , pour Tsuvre d'nn gram-
mairien du troi^ème ou quatrième siède de
J.-C.; — i* De rmtndoi c'est une paraphrase
do traité llipl tiofUN, attribué à Arietole; —
6° quelques épigrammes recueillies dans l'.4nfA»>
logielaUne (Burmann,Ul, 99,174,119, 330,
331).
ApLdée était un écrivain très-fécond. La dmI-
tlé peut-être de ses ouvrages ne nous est pas
parvemie. An nombre de ses écrits perdus, on
citei Derepubltca; De mutiea; De arithme-
tiea; De proverUU naturala quxittonei, et
une traduction dn jpMdon de Platon, Qoant au
traités 1 atM De virHittbiu herbarwn (I); De
arboribut; De betoHiea; De re nalica; Lu-
dicra Medieinalia ; Bernetia TritJoegUH
ÀKlepiut, Hve De itatura Deonim dialogus ,-
SotU) iphmrt! Pflhagoricx ( publié dans Bar-
thius, Adtertafia, VII, 30}; Aaechomenos ,
petit poème erotique, imité de Hénqndre (dans
Baudiui, Amorei avec les Priapeia de G. Sciop-
p; Francfort, lAoe, io-i3); De notU aspi-
raltoHli et dipktiiongit ; De ponderibut ,
stertsurit ae li^ptlt ( dans le supplémeol des
(Bcvre* de Heaue ; Venise, l&&g,ht-fol.),il*^>-
partiennort i des auteurs homwiTmes. Vof.
ArmÀa (L. CxcUtut iOtiutUunu et Plato-
nteiu).
La pronière édttlwi d'ApoUe M puldiée à
Rome par Sewruhejm et Pannarti , léOV,
in-lbl.; la meilleuTe est ceJle d'Oudendorib,
Lejde, 17R&,vol. 1, continuée par J. Botscba,
Oid., 1S33, vol. 3 ri 3; ri la plus récente esl
cdle de G.-F. Hlidebrandi Leipilg, 1B43, In-».
— L'Ane iTor a été traduit dans presque tontes
lea langnei modernes; la dernière traduetlon
franfalie est cdle de V. Bétolaud , PaiU , I83i.
tn-a*, dan* la coUecliMi de Panckoocke. H.
APiTLKics ( CeiMUt ). Vof. Caum.
AFDLUva. Vof. Lecm* Bubabus.
apulAb, apiilbicb(£. Cteeliiui Hinvlia-
RNi}, grammairien latin, cooftMidj quelquefcds
avec Apulée de Hadaure , est l'auteur d'un on-
Tnge De orthographia, publié pour la première
(bis par A. Mal; Rome, 1S13, lu-g*. Oa lulattrt-
boe aussi : De nota aipiraHoniM, et De di-
phthongis , deux opuscules publiés par Osann ,
d'après un manuscrit de WolTenbiittel ; Danns-
tadl, ISU, û>-S°. Selon Madiig, le Trailé de l'or-
thop^itie est d'un auteur du quiniième siècle.
H.
Kidirlf, Opuêemia ataitmitm. - Ohsb, iliru ttha,
Jakrt. lUr l-ÂUoloclé, lUO. f
'APFLÉB, APDLRirs, naturaliste latin,
surnommé Plotontcus, appelé aussi Lueitu
Apuleiiu Barbarua, quelqueColg confondu avec
le précéclent, paratt avoir vécu au quatrième siè-
cle de l'Ère chrétienne. Il est l'auteur d'un ou-
vrage sur les plantes, intilulé Berbariumoa
De medicaminibut herbarum. Cri ouvrage ,
ai partie extrait de Dioscoride et de Pline, est
divùé ai cent vingt-huit cha[ritres, dont chacun
donne la description succincte d'une plante,
avec l'indication dea sinonymes et de ses pro-
priétés médicales. Il a été imprimé pour la pre-
mière Ibis i Rome, petit tn-*°, sans date, par
939 APULÉE
J.-P. 'le Llgnamint. Cette édttlon, trÈs-rsw,
eominm^ de <xnt lepl (tnlllFta, atK iIm pï-
vurts BUT botG, B été dMiée m cardinal Juin de
laRoï£re,pIiutânlpapeH>us1en<irn de JnlesII)
le (itre commenee ainsi ; Ineipil tier^rium
Apulei PlatoMciad Marcvm Agrlpp/rm. (Vog.
Dlbdin , supplément i U BiMafJiKa Spence-
riana ). Gabriel Huinelbrri; fit rétnlprimer cet
oufrage avec des coinmpntafreA; Itlnn, 1537,
in-i". On le trouve sowl dani ploiieors édtlloM
d'Apulée de Hadanrp, dans la eoUeetion aldine
des médecina latins; Tenise, IMT, li]-f(il,,et
itansc^ltfi d'AlbinnsToriout; Bile, ibiS, In-rol.
La melllmre Mltfon eot celle d'ACkermanii, dans
soD ParabUium medicamcntorwn scriptores
antigut ; KorembnK «l AKdorf, 1788, In-e*. U
en Misie une tradactioa anglo-saxonne dam les
manuscrits de Fr. Jiinfas , de la bibllo(h*qn«
d■0^^o^i. H.
nu, 1 r^iILI. dM ceeponlcn. —
- Clraolint , BanSbHtk dn- M-
'lOnCTR {Sttphantu),tam latiniit d'iî-
htnne rit V Aigne , tenvsm rrançals, natirde
Itraiirait oo dr Boiirp*, mort, soivant de la
Monnoje, en la.M, Il «ervit d'aboni dans les
armées de François 1*', d se livra ensuite i \t-
Inde des toiences. On a de lui : /n omnei C.
PtinHSemniHnatttratif hMorim argvtUMmi
scrlptorisliArosStephant Aqvxl Bituricriult,
viri egiieslrii , commentaria ; Paris, 1530,
tn-fol. : c'est tm commiTitaire mAlkicre, em-
prunt en grande partie ictM de RhenanuS; ^
les Commentalra de Jula Céaar Iratulaiet;
Paris, i53l,ln-ft>1io, et I54fl, M-t:, d«dléa,aiBil
que les conmientahes sur Pline, ï CbatMt,
atnfral de France; — SinguHtr trailé de la
proprtéU des tortue», atargols, grenouilltt
etai-nt^auxjVaiitva L^an, IS30. H.
le HlfiiM d(
T. I.l"
ttjlr.
\iIVAttSntKTK. Yt»/. Fabkice D'Aaiiiiu>n-
DCTTE.
. *a<(iiÂMHS(jf<irMlai), dominicain rlpro-
TsfMur de UiéolofEie, mort en 1&91. Il prulcssa
la méta^ysique à Turia, Venise, Milau, Raples
«t Rome. Il Ht plusieurs ouvrages sur la pliilo-
•ophie d'Aristole et la stolastique. On a de
lui entre autres : Oratio de excellenlia sacrx
theoioçix; Turin, 15S9, in-4°, et Naples, I57Î,
\a.-V;^LeetioituminprimamPhilofopkiam,
ut diei lolet, Principium; Naples, 1571, et
Eoroe, 1575, in-i" ; — DUueidalionei (n XII
llbroi primée PhiUaophia: ArlstolelU ; Rome,
IS84, in-l°; — Formalitala juxta Doctrinam
D. Thomx; Naples, laos et 1023, io-fol.,
Ouvrag« commencé par Alphouse de Marcfao
d'Ave rsa.
Miiioi-lirm, .trrtfort itllalla, t, «17. - Qatiil f1
Rrhiril. .Vcrip'oru orilinii fruiltcalormi. II. a».
AQVATIVA. Fo^.ACQUjITIV*.
AQViLÂ, pméljte juiT grec, tiadocteui de
- AQUILA »W
rAndm Têatanmt, vivait vers kfindopniniet
«Hde Je notre en. Lea senla reusrlgnenMBU
qvonoDsaTonaaurlBiooaaont ététraosmiipar
saint Ëpipttane, «oirwi astes jwàittmt, dans
usa ouvrage De pondêrUtu et fn«na«rl«, c it.
9«l0D lui, Aqnila était un païen, origîiHirt de
Sin<ipe et parent de rençemir Adrien , qai lui
confia le «oin He reblbr JAruMleiH. U ; ominut
dei dirétienit se icntit attira vers leur reJipoo,
et se fit baptlMT. Comme ta oonverwoii ne pvl
le fMre renoncer k son octupalioa favorite, i'é-
Mde de l'astroloitle , il fut etriu de la oonuni-
Dton chrétienne. Pour ae Tenter, il ae Bt dnna-
cire , et rlnrlnl un jair télé. Il s'appUqsa alonà
l'étode de la lanane hébraji^ic , et fit i l'usine
de se« Douranx con-HipomialrM, etptnir leCiÀc
regretter de cent qui l'avaient repouwé , une
nanvelle tr«daetioD de la Itible. Il serait aua
dlRldle de faire antre diose que dea eoujectucet
anr cee détails tn^ peti authentiques. Tout tt
qu'on sait, c'est que saini tr^nëe die fréqivin-
meM la fertloB d'Aquila dns an livres contre
les hérésies, écrits entre les années lia tt \':»,
ce qnl Itail supposer qne cette venioa eiistaH
depuisqudqne temp<i; et il afalla snsdoateniM
qnarantaiDe d'années poar qn'elle fut iffaDdne
dnn.i lea provinces éloignées. Mais on ne saurait
doutei de t'assertlon de saint Ëpiphane, que celte
traduction a été entreprise pour plaire aux Juift,
qni commentaient i dédai)çner C4^1le dos Scplanle,
parce qu'elle n'était pas assez titti'rale , et qu'Hi
l 'a v,-iil surchargée de gloseit. Celle d'Aquilaect tet-
vllement iWérale. Le traducteur rend l'oriiùna]
mot pouf mot, sans s'inquiéter ni des bsrbuis-
mes, ni des lïnlei de langue les plus grostitrcs.
Les Juifs flml un accudi erlhousiacte à I'ifdtk
d'Aquila ; et iti lors la trsductioa des Septante
fut entièrement bannie de leuni sjmagoffDes. Ce-
pendant rien ne prouve qn'Aquila, conune les
PËres de lltgllse l'ont assuré, ait falsifié les pas-
sages que lea dirétiena appliquaient au Haut,
On vdt an reste, par saint Jér<kne , qu'Aquila
publia une révision ou seconde édition de a
traduction, encore pins lUIérale que la premièrt,
i3t' hipiteitn ! c'est aia^i qu'on la dé^xae.
Telle qu'elle est, l'étude du teite de l'ÀDcira
Testament ne prat qu'en profiter, p.-irce qu'dk
rétablir le texte liâirea que portaind
m temps. Malhcureusemeal
il n'en reste que des fra^nnents, qui ont été ras-
semblés par Flaminius Noliilia, Dniiiuset Moni-
faacon. On les trouve puUiés dans Dathe, Ojnu-
eti/d, Lipa., l7tA.
tptiilKnc. Opond.fOUW., cip. 1^ 1S. - t. Marti,
Eirrrrilat. AlUIra, p. u. - HoOr. Ot nailar. TrA
AQI'ILA, ihétenr romain, vivait ven te qua-
tri^me sîtcle. On n de lui im écrit intitulé Di
fijtirîs sfnleHtiarvTH r' eloctiliona lilteri
Luffl. Batav., iTns, in-a'';Leipi., 1S31, in-S*.
iHitT , KM-ntctfltpHt* Otr ClanUtltm AUkr-
941 AQITIÏ.A —
rtdUamJteit.
AQCiLÂ ( /ulius )i jurisconftiilte remaioi m-
Tait yen le dnqiiièine siècle. Il a flUt mi lÀber
responsorum , dont on tieute quelquef frig-
ments dans les Pamlectefl.
Bâ<sh,mi». MHMp. ttm.Jiht, t9ti. IV et yt.*^i<!ibft,
Méat» Btupe9opâdtê €tor CUMêtekm JttÊrthmwuwu-
* AQUILA ( Catpar), nom latia de raUemanâ
Adler^ eélèbre théologien ^ né le 7 août ikU à
AagriMRirgy mort à ftaatfîdd le 12 norembre 16eo.
n étudia d*abord an nyninaaede ai filke natale» et
paasa ensuite pluiieurt annéea en Halle pour se
perfectionnerdans a» études. Aaon retour^ il s'ar-
rêta quelque temps à Berne (en 1M4). Delàilse
rendit à Leipzig « s'attacha» en 1516 ^ oomme
cliapelain à François de Sickhigmi et derint,
l'année suiTante, euré de Jen§en, filiale près
d'AugsbouTi» Ce fut là qu'il apprit les doctri-
nes de Luther, et s'enOamina pour la cause
du protestantisme naissant. Ses sermons atti-
rèrent bientôt l'attention de ses supérieurs « et
TéTèque d'Angriraurg, Christophe de Stadion,
ordonna l'arrestation du hardi prédicateur.
Aquila passa l'hiver de 1519 à 1530 dans la
prison de DilUngen, et ne Ait reUclié que par
rintenrention de la reine Isabelle de Danemark,
sœur de l'empereur Charles-Quint De DUlingen
il se rendit à Wittemberg, où il se lia d'amitié
avec Luther^ et fit l'éducation des fils de Fran-
çois de Sickinc^n au diàteau d'Ebembourg. Là
il faillit périr d'une manière fort singulière : la
garnison du château voulait lui faire baptiser
un canon; comme il s'y refusait» les soldats le
mirent dans un gros tlionter, et Os l'aundent
lancé en guisé de boulet, sans llntercession
d'un officier. D'autres racontent que la poudre
ne prit pas feu , et qo*Û fot sauvé comme par
miracle.
Après m court s^oor à Eîsenach , Aquila fîit
nommé en 1624 professeur d'hébreu à Witton-
berg, el aida Luther» également professeur de
cette université, dans la traduction du Vieux
Testament En 1627, il devint pasteur, puis
l'amiée suivante surintendant ecclésiastique
( évéque protestant) à Saalfeklt. Par son oppo-
sition opiniâtre à Ylnterim ( édit de 1648 ) de
l'empereur Charles-Quint, il fot déclaré hors la
loi , et sa tète mise à prix. H dut quitter Saal-
feldt en fogitif, n'emportant avec lui qu'un psau-
tier hébreu. La comtesse Catherine de Schwara-
bourg lui donna un asile hospitalier à son château
de Rudolstadt; et k>rsque la querelle relative
à V Intérim fot calmée, la généreuse comtesse lui
procura en 1660 le doyenné de Schmalkaklen,
où il poursuivit le cours de ses prédications en
faveur des doctrines de Luther. Après la conclu-
sion du traité de Passau en 1662 , il fut rétabli
dans son poste de surintendant à Saalfeldt, où il
passa le reste de sa vie. Quelques instants avant
sa mort, il signa, «vee quarante-cinq théologiens
AQUILAIfO Ma
protestants, mmaBifesIe qd parut sous le titre :
Supplicatio quorundom theologcrum qui
post Lutheri obUum voce aut scriptoris exor-
tis fiovHer seetis et eonmptêlis contradixe-
runt, pro christiana libéra et légitima, ad
J^hanHem Frridetienili II, ducem Saxonijp,
tjusqne firatrts ait tlixa principes et ttatns
Àugsfmri^ensêtn eot^f^sionem ampleetentes ;
Saalfeldt, 1660, in-4<'.
Aquila a laissé un grand nombre de sermons
et d'écrits de controverse, dont les principaux
sont : Chriêtlich Bedenken au/da^ Intérim,
1648 et 1649, in-4'»; — Tractât iiber den schnô-
deH Teufel, dtr sieh itzt abermal in einen
Ençtl dei lAchtes verkleidet hat, dos ist wi-
dtr (Ins neue fnfertm (Traité sur le diable, etc.,
00 contre V Intérim) ; Augsbourg, 1648,in-4'' : oél
ouvrage, qtii valut à l'auteur Teiil, parut sous ^
le pSetidonyme de Carolus Atoria; ^ Kurwe
ntfh- zu unserer Seligkeit hôchsi nùthije
Srhlûrung der gantien chriêtlichen Lehrê,
éxpbsé suoctaict de la doctrine chrétienne; Augs-
bourg, 1647, fai-S"; — Christliehe Erklàrung
4e$ kteînm CatecHiimi, mit schonen SpistMn
nnd gewaltigen Sprûchen bestàti0; Augs-
botjtrg, 1538, in-S** : c'est un recueil de onze
sermons myûn forme de commentaire sur le petit
catéchisme de Luther. H.
W. sifledef, tIesHtthe Cetekrtençeschickte . vol. I.
p. M. — J. AfenarliM, JTtirs^ lebentbfichreibung Caspa-
riê ÀfuUa f Metalngen, riB, in-S». — Cbr. Schlcc ,
Bericht vont Letenund Tode C. ^^ui/ar; Leipzig', l"^.
tTt.40. ^ J.-Q. BiUlniter, LebentbnchreUtvng von
C, Â^IH^y tast, iT»i. tt-i*.
AQUILA ( Jean delV ), médedn italien , né à
Lamiano, dans le royaume de Naples, Ters le
commencement du quinzième siècle, mort en
1610. U enseigna, pendant quarante-trois ans,
d'abord à Pisé, puis à Padoue. On a de lui : De
ionguinis missione in pleuritide ; Y&ntilB^
1520. Haller cite de lui un poème De phlebo-
toma, en manuscrit à la Bibliothèque nationale.
ToppI, Bibliothiqve napolitaine. — Raller, Bibtio-
theea elHrmrfica, I, no.
AQCTiLAiVO ( Séraphin ), 00 d'^^ui^a, poète
HaHen, né en 1460 à Aqrnla dans les Abruzzes ,
d'où le nom d'Aquilano; mort à Rome le
10 aoOt 1600. U fut placé, dès son enfance, à la
eoor du comte de Potenza ; il y apprit la mu-
sique de Gnfllaume Flamand, et étudia pendant
^s ans les flravres de Pétrarque et de Dante.
D alla ensuite à Rome , où il se fit une grande
réputation par ses poésies, qu'il improvisait
souvent, et qu'il chantait sur des airs de sa com-
position. 11 fut attaché pendant plusieurs années
au cardinal Ascagne Sforce, ensuite à Ferdinand 0,
alors duc de Calabre, et, après la chute de cette
famille, à François de Gonzague, marquis de
Mantoue. Son dernier patron fut le fameux duc
de Yalentinois, César Borgia, qui le traitait avec
générosité. Séraphin Aquiiano , mort à l'âge de
trente-cii.q ans , fut enterré à Sainte-Marie du
1 Peuple, à Rome. On grava sur son tombean oos
948 AQUILANO
trois Ters, faits par Bernard Aooolti d'Arexzo,
aumoininé YUnico Àretino :
Qui glace SerafiD : putirtt bor pool
Sol d'bafer Tlato U umo cbe lo serra
Aasal tel debttor alll occhl taol.
Ses poésies furent imprimées pour la première
fois À Venise en ld03 , in^°, puis à Rome en
1503, etc. Ce sont des sonnets, des églogues, des
épttresy des eapitoli, etc.
MaxaocbelU, Scrittori dritalia. — Tlraboflchl , Jtoria
délia UUeratura Ualiana, VI, itU; MtUn, itn. -
Bouterwek, CêMchiehUi der Poetie und BeredêawUeU,
1 1, p. Bit. - ûtogoené . Biographie tinivenelle et HisL
im. de ntalie.
▲QUiLÂNO on AQUiLÂirirs (Sébastien),
médedn italien, contemporain dn précédent, et
comme lui né à Aquila, dans les Abmzzes ; mort
en 1613. 11 fut professeur de médecine À Ferrare
ai 1495, et un zélé partisan des doctrines de
Galien. Il recommande Tun des premiers Tem-
|kl0{ dn mercnre dans la syphilis. On a de loi :
De morbo gallico;Lj<m, in-4*', 150e; Bologne,
in-S"*, 1517, imprimé avec les écrits de Marc
Gatinaria, d'Astor, de Loudelph, etc. : ce traité,
écrit probablement vers 1498, a été adressé,
sous forme de lettre, à Ludovic Gonzague, évé-
que de Mantoue. C'est le plus anden oorrage
inr la syphilis ; — Qtuestio de febre sanguinea
ad mentem Oaleni, imprimé ayec le traité pré-
cédent dans la Praciica de Gatinaria^ BAle,
in-8% 1537; Lyon, in-8% 1538; Francfort, in-8%
1604. Quelques manuscrits d*Aquilano sont con-
servés à la bibliothèque de Turin. Ce médecin
a été confondu quelquefois avec Jean Aquilano.
HauucbelU, ScrUtori d'/tolio. — Astrao, De moritit
venereit.
▲QViLBS ( Jean ), sculpteur espagnol, vivait
<|j>nft la première moitié du seizième siècle. H
exécuta des traTanx remarquables. On voit dans
régUsede YalladoUd, et dans quelques autres
Tilles de la Castilie, des sculptures dues À son
ciseau.
Bermudez, Dieeionario historieo.
AQCiLiA (gens). Cette famille romaine re-
monte à une haute antiquité. Deux Aquilii
sont cités par Tite-Live parmi les nobles romains
qui conspirent contre Tarqoin(l. XI, 4). Un
Aquilius fut consul dès 487 st. J.-C. Sur les
médailles leur nom est écrit Aquillius, contrai-
reraent aux manuscrits, qui donnent Aquilitis.
▲QUiLiA ( Severa Julia ). Voy. Élagabalb.
* AQUILIUS ( Manius), consul romain, vivait
dans la première moitié du deuxième siècle
avant Tère chrétienne. Devenu consul avec
Sempronius Tuditanus , fl alla prendre part à ki
guerre de Perpenna contre Aristonicus, fils natu-
rel d'Eumène, roi de Pergame : Aristonicus était
déjà prisonnier. Aquilius n'eut donc plus rien à
faire. Idais on Vaccuse d'une cruauté inouïe, celle
d'avoir empoisonné les cours d'eau dans certai-
nes Tilles qu'il Toulait contraindre à se rendre ;
ce qui ne l'empêcha pas d'obtenir les honneurs
du triomphe à son retour. Accusé euroite de
- AQUILIUS 944
concussion, il futenoon^abeoos. Qoantà Aristoni-
cus, il l\it étranglé dans sa prison.
JoaUn. XXXVl. c. 4. — Floma, II, c. 1».
AQUILIUS ( Maniius ), consul romain ven
l'an 101 de J.-C. Il eut Ifarius pour ooUègoe
dans le consulat. Envoyé ensuite en Sicile pour
réprimer les enclayes, réToltés sons la oondnite
d'Atbénion, 11 réussit dans cette expédition, et
ftit accusé , trois ans plus tard, de malversa-
tions commises par lui en Sicile. Q aDait être
infailliblement condamné, lorsqu'un bean mouve-
ment oratoire de Maro-Antoiue, soa avocat, le
sauva. Ayant &it brusquement lever son dient,
Antoine déchira la tunique, et laissa voir ainâ
aux juges les nombreuses blessures qo'Aquilins
avait reçues en combattant pour sa patrie. Les
Romains se montraient souvent sendbles à ces
sortes d'entraînements dramatiques : cdoi-ci
ne tht pas moins heureux, et l*àccusatioa
tomba. Aquilius alla ensuite remplir les fonc-
tions de proconsul dans l'Asie Mineure; msis
cette fois la fortune lui fut contraire : Mithridale
le vainquit et le fit prisonnier, n devint alors de
la part de ce monarque , altéré de vengeance,
l'objet des plus cruels traitements : enchaîné et
Jeté sur un âne , il fût promené ignommieose-
ment , et obligé de proclamer devant la foole
quil était Aquilius. On le fit ensuite passer dans
une cage de fer, d'où H sortait chaque jour pour
être battu de verges. Conduit enfin à Pergame,
il fut en butte à une dernière torture : pour
figurer l'insatiable avidité qui caractérisait les
Romains, Mithridate fit verser de l'or fonda
dans la bouche d'Aqullius.
Florua . IH , If. - Ttte-IJve, Spitawt», Ut. LXIX , cl
patâ. — CIcéroD, in yerr. De Oral. Brut. 6tî De Qfjbàbt
Pro Flaeco, Pro Leg. Manil., Pro Foatero. — Diod. et
Sic. ^ Applen, De Bello Mithrid.
AQUILIUS (Gallus), jurisconsulte romsia,
vivait dans la seconde moitié du denuer siècle
avant l'ère chrétienne. H fut ami de Cicéron, avec
lequel fl partagea la questure, fl avait déjà été tri-
bun du peuple, sous le consulat de Pompée. Oa
lui doit le règlement des droits des petits enfiints
posthumes (V. L. Gallus 29, Dig. de Ub. et
posthum. ) ; et fl introduisit dans le droit la cé-
lèbre formule De dolo malo, regardée par Ci-
céron comme l'unique et le plus sûr moyen de
déjouer la fraude. L'idée de cette loi lui fut sug-
gérée, dit-on, dans une circonstance assez co-
rieuse : un individu malade s'était reconnu
débiteur de sa maltresse ; mais le malade revint
à la santé, et la prétendue créancière n'exiges
pas moins la somme stipulée. Aquilius découTtit
la mauvaise foi ; et, pour empêcher des abus de
cette nature de se renouveler, il établit la formule
De dolo malo. Mais U n'est pas bien sûr qu'os
lui doive la loi Aquilia.
ClcéroD, De Claris Orator.
AQUILIUS ( Sabinus ), jurisconsulte romain,
surnommé le Caton de son siècle , vivait an
troisième siècle de l'ère chrétienne, fl Ait deux
fois consul : en i'aa 214 et en l'an 216. La votn
Mt AQUILIUS
d'AquffltMdut «ttiiw l'uInMdrerrioDd'nnptlnM
tel ({u'Élagalale. IT ordonn* donc de le lUra
périr. HeureuMmeot que l'ofRcier chargé d'e^
enlet l'ordfe entendit nul ( il était pitaqae
Mmrd), et »e contoita de Ure MHtir AqniSiude
Bome, comme il ■Tait entetidn l'onp^eur hil
sonunander d'agir h l'égard do aénat. Phaieon
éoiTaini ont penaé que cet Aqulllu* était parmt
de l'AquIlia Sete» qatlagabale ^mûa de
foret. Le# onnagea d'Aquilla* ne Mot point
Tcniu jmqu'i noai.
— AQimiO M6
4nl. b-li (eaiodéUarecdeCaDi);— il/mo-
nach lUlér(àre, ou ^(rennei tTÀpollon, recoefl
périodique commencA en 1777, et coatiitDé pen-
dant dix-«q>t3iiai — il iet DTailaufeuri, iB-ll,
aana date. Ces vrai* auleun sont : Gmael,
CrâiOloa, Trubtrt, FoateoeUe,]iontew]iileti,<t
on siutate dont l'article eat btitolé AiUeur à
derlaer,
QMnrd. b
AQUiLiiTS ( fenri ), écriTaln polygraphe,
Belge, tW ait len le miUea du leûème litcle.
On a de loi ; EpUome HUtorUe Getdrits ; Co-
logne, 1507, iii-8>;Lejde, l«09etiail, in-4>,
annoté par P. Seriner; — Moralittm LOri
tYes ; — Proçj/mnaimatum de Ptusione Ho-
minii libri Tret; — Parapbraiit In orotio-
nem Dominieam ; — Dueet Geidrim , pofime
élé^aque. Cei quatre ovrragea ftinnt Imprimé*
A Cologne, 1U6.
- SiTcrtiiu, ^IMkm B»Hkm, *. tH. - latnm, BUUe^
tluca ttlftca.
AQiiu(£ouft-CI(H(den'}, organiste franfala,
Dé 1 Parla aa moia de Juillet l«9a, mod le IS joio
1773. Il annonça de bonne bearedeadlspoaitkHia
extraordinaires. A ali ani il se fit cntùdre aur
le dBTCcfn devant Loola XIV, et k bnlt ans Q
put, après aTOir reçu les letous de Bender,
composer un Aeofiu vir t grand cbaor et à siDï-
pbonie, qu'il exécuta apcta avoir été Usée aor
tue table .• Heaaieura, aundtdit ecn maître vrè*
l'avoir enlesda, je n'ai plus rieo k loi appren-
dre. i>Adoiiu ans, Il devint organiate dn petH
Saint-Antoine. Qobtint en«ulte, dansunconconra
oA il l'emporta sur Rameau.l'orgae de Sainl-PaoL
Ici OKOre il ait l'occBsion de se faire runarquer.
Une des particnUrités de son talent, c'était
d'avoir ks deux moins également exercées; de
pwvoir cadencer en ntéme temps avec la main
droite et la main gauche. Le célèbre Haendel vint
en France pour l'entendre, et il admira sontalenL
Ses <Eu vrea, parmi lesquellee est la cantate de Circrf
de J.-B. Rousseau, sont restées manuscrites, h
l'exception d'un livre de piteea de ctavedn,
1735 ; d'nn Uvre de NoUs, et d^ine cantate intt-
tnlée la Koie.
AQDui DE CBiTUD-Lion {iHen-«-£ouii}, Bis
âa précédent, littéralear, né vers le milieu du
db-buitième siide, mort en 1797. Ses principaux
omiagn, tous fori médiocres, sont ; Letlra mr
tel Aommei eiiiàrei dan* Ut ictences, la luti-
rature Et les arts, tous le règne de LouUXV,
J7à2,2 vol.in-ll', réimprim.enl7S3, sonsletitre
âe SUcle lUtéraire de louis XV ;— Obterva-
tions SUT te* Œujires poétique* de M. de Caux
de Cappeval, 17M, in-ll ; — ta Pteyade fran-
faUe, ou rSiprit de* sept plu* grand* poète*,
17U,2yol.iit-l3; — SenunReMMmtre, I75S,
AQiriii ( rAomot d'). Voj. Tboui.
AgCU ODAQDlHOtMiiippeD'),*!
b(n,nékCarpeatras versla fin du seiiit
mortàParia en 1S50. Son véritable WHii était Har-
tKWHu ou HÀanocHia. Il te convertit au ctiria-
Uanlame dans le rojaume de Naplea, k Aquiiw,
dont il prit le ocm. 11 Tint ensuite ae fixer k Pa-
ris, ob il soutenait sa làmille en donnant dea le-
çons d'hébreu. Louis Xm le nomma fnttMtnr
au collège de France. Ses principaux ouviagea
sont : Dietionarium hebrxtxltaldwo-talmit-
dieo-roMlniCKm; Paris, iei9, bi-fol. ; — ito-
dicei brève* /inclue sanclm; Paris, laio,
iu-la, petit Wume tris-rare ; — Yelervm raly-
binontm in exponendo PaUateueho UM tr»-
decim, cw» octo emdUorwni roMin. In Ptalm.
CXIX eammenlartii; Parla (CiamoigT), lejo,
ln-4'; — Laergnue in oàiivm Uluslr. an^. de
Bérutle; Paris, leiS, In-A* : ton bioilUtear le
cardinal de BëruUe lui avait fait obtenir une pot-
tirai sur la caisse du de^ ; — iNMOUi-t dw ra-
bernaele et d« Camp dé* Itrailitet; Paris,
1023, ln-4*; — iMiCDun de* Sacri/tea de la
LoinuuiOgiu; Parla, IBU, Ia-4°;— Inter-
pretatio arboris eabbalistiai eum ^utdem
fignra, ex antiquUteriptoribtutPiiiit, isïS,
lo-4*; — rocei priml^eRliB, ttu Radiée*
grxcx; Paris, 1620, in-lfl. — Son fila, Zo«ii
D'AgntN, né k Avignon en ISOO, traduialt m 1»-
tinle commentaire deLevI Be&GaaonsnrJob,
Paris, leiï, in-4*, et le oommentalra tnr Es-
ther, avec dea noiea. — Son petft-ais Antoine
d'Aqoih, mort en leM, fiit premier médedn de
Louis XIV.
BjrtDloMl, BMUHK mat. nM.. IV, »W, - Wgtl,
alM.hftr-, 1, m. ~ Bayle. OlAloiin. erM^at.
AQDiHO (Corlo n'), écrivabi Italien, nd k
Naplesen leSi.moit k Rome le 11 mal 1737. H
était fila du prince de Caramanlco, et entra, k
qujnie ana, dans l'ordre dea JésuKea. D fat long-
temps proressenr de rhétorique k Roue. Parmi
tes nombreux ouvrages , on remarque ; Car-
mlna, 3 vol. In-S'i Rome, 1701-1703; — Ana-
ereon reeantalut , recueil d'odet Miflantes tra-
duites en italioi; Itome, 173B, In-Il, aotit le
litre: PaJinorf te anocreonficAe, par Alcoii-Sirii>;
— Ora(loncj,'Rome, 1704,3 vol, fn-8°;—Z«ri-
con tnilUare; Rome, 1714, 3 vd. In-Tol., avec
un vol. de supplémoit in-S*, 1717; — Frag-
menta hisloriM de bello ffun^orlai; Rome,
17ie, fn-11, ouvnigea restés inachevéa; — une
traduction en vers latini de la Divine Comédie
de Dante) Huiles, 171S, in-r; — r«eaMIar
MT AQVmO -
rtmn archUeètvrm Kâifieatorim; Rome, 1730,
\a-\'; -~ Nomenelator AgrieuHune; Jtaae,
173B, ti^4' : c'est UD dlcflannalre de tow let
lûmes enpIoTét par le» auteur* Utin« qui Iral-
Mit de fagrienKure.
--- — — — "^( d-italla. — 11
AMAMi (tfoh ieddin-Mohammed -ben-Ali-ben-
tl-ÀTabi'i, tbéologîeo arabe, né en Etpagne,
mort en 1 MO. éciiTit entre autres ouTrages :
.FDMtu j(^A«tem , GD muiDacril à la btUiotbèque
de Parit; — ICimia tdSandat, ou FBeureute
ehmie;— Meraialmaani, onle Miroir teertt;
— Bira ela Dueam al uuara, ou Vogagt mue
pay* dts capli/t.
'ÂmABiCH (Scholfutietu), poète grtc, vîTitt
Tcn la seconde moitié do ilxitme siècle. On n'a
point de délaJIt «or ta tie. Cotiune une deae«
épifcrammes a pour aujet le portrait de Laopa,
préfet de CoDStuDllDopie aous Justiiiien, on en
pent inférer tjtt'il Técut wu» le règne de ce prîoce.
Il y a de Id sept éidgrainmea , recueillies dans
VAnlAolojie jreequt.
Jieoti, ad Jutimiot. frm., nil, m. - Piul;, ntai.
Bncïelopmlle iler claHUcAn ^tUrlhumiiiiii$entchafl.
•AIUBLAT ou «lBABL*T(/>iCTTeD'), chan-
celier de France et cardinal , mort en 1346. H
prit les sceaux soiu ]e règne de Louis XleUutin,
Fji I3IB, il Tut açpelé au cardinalat i^ar le pape
Jean XXII; et ce Ait lui qui reçut, liirs de l'avé-
nement de Philippe le Long , le serment des sei-
gneurs cl communautés. Ils jurèrent, entre les
mains d'Arid)laj, de ne reconnaître d'autre roi
que Philippe et ses descendants miles. On «ail
que ce monarque ne laissa que des filles.
I u/«clert Ot II
I (XAnud). Voy.
AaABscniin.
*A»ACBIF.LK(C(Wrf(i(ur<j),ai4ologIenetplil-
losophe amiAilen , oatll d'Erzeroum , daoi la
basse ArmÉaie, mort à Venise en 1740. Vena i
Bomeà l'Age de quinze ans, il fit ees études ausé-
minaire de la Propagation de la Foi , rerint en-
suite à Constantinople et plus tard i Venise , et
se fit connaître dans l'une et l'autre de ces deux
Tilles par tes prédicatims. n a laissé : Svm,ma
Wiiverix Ihiologije; — Vniversx Iheolojiix
ipeeulatlvx , dogmaticx,positivx et tnoralis
oput; — on poéuw aniiânifD où Jésus-Christ
figure aTcc Adam, et que l'on trouve i la biblio-
thèque de Paris; — une Introduction à la vie
cftrrtienne.égalonent écrite en arménien.
AilFinDi, SnpiiltiiieDl 1 Jaehcr, JUtanetnti Gtlehrtai-
■asADiLiAS ( Alfr. -Gonzalez) , théologien
espagnol, Tivait vers la seconde moitié du dix-
septième siècle. On ne le connaît guère que par
les oniTres BuiTanles : Exeivkios del rosario
de la Virgen; Sétille, 162!, in-S"; — Castltla
e ipiritual y dMna : c'est on dialogoe entre \«
- ARAGO M(
ChHsl et l'Ame hnmtbte, dont UptttMn pntte
seulement fut Imprimée k (Grenade en ie43.
ARAIton {Jérâmt), de Quimperié, f;éaérai
français, TivaltdaiislasecoBdeiiHritlédaseilitMt
Siècle, D serrit sous le due de HeiUMii dan h
guerre de la Ligne, et ne se soondt h rantmttf
de Hoirl TV qa'en 1&97. On a de lof nn jowMl
très^mrtlal dès éténements arrirét dans iW
partie de la Bretagne rers 1BS9.
DUtlonnalrt iet Ctneraui framfalt.
•ARAcazzeid iJaojua), médectn TMtia,
TÎTCit Tert la Hconde moitié do qniuitone aUdc
EnUTlil tUtchanïépu-UibaillédemédeeiK
de sa Tille natale de cumpHmenter le Domai
doge Hieclas Ttddo, et pnHxmfa dans «Ue m-
Adr-Tnn^, Sn^MoKiit É JAcb
*AKA«o, DiKn de quatre frère* (Frtateit,
Jean, Jacques, Etienne) qui ae sont dMin-
gués dans dilTéreotes carrièm. Le* TOici daai
leur ordre ctironokighide :
;A]i*co (Oonttnijwe-Franpoi*), etièbreU'
Tant fhUiçBh, naquit le 3S féTrio' 1 7M à Esbpl,
près de Peri^gnan. Son père , qui occupait depnt
la rétolutlon l'emploi de eals^er de la monnaie-i
Perpignan, lui Gide bonne heure Mre ses étods
au coUége de cette ville (I). A l'ige de dix-sept
ans le Jeune François ftitadtnis, après on brillïDl
examen, à l'École polytechniqne, pépinière dB-
hiïtratlans qui volait de enrglr du chaos réro-
lufianoair*. Au sortir de cette école, il Tnl alla-
dié i l'Observatoire comme seerétaire du Bniraa
des lougitodes ; et en ISOS, l'etnpemir, nirla re-
commandation de Honge, le chargea, arec M. Biol
et deux commissaires espagnols, HM. Ghaixct
Rodriguei , de contiimer b firande opératioD grio-
désiqne de Delamtire et Mécliaîn , pour donna
nne mesure plus parfaite de l'arc da méridlea
terrestre, mesure qui aserride bueannoaTeto
(jstème métrique. Les deu* laTants ftançus v
tnirent aussitôt i l'œnTre ai etabUssant un grand
triangle destiné à relier llte d>Y*fce, l'une Ik
Baléares , k la cdte d'Espagne. Os planttrait leun
tmtea sur le sommet de ce triangle, c'est-i-dire
sur une des montagnes tes plus élCTées de h
Cstalo^e, pour se mettre, par de* aigtumx, en
communication stm M. Rodrfguez, placé sur la
montagne de Campuey, dans 111e d'Yvke. Ex-
posés à toutes les intempMes , Us passèrent ph-
siffirs mrAt de l'hiver dans ces at^tnde* escaN
pées. « Souvent, dit M, RIot, la tanpèteoBpar-
tait nos tentes et déplaçait nos stations. M. Aragv,
avec une constance btratigaMe, allait aoseltMIn
rétaMIr, ne se donnant pour cela de r^to* nt jonr
ni Dult. ■ £n avril 1SD7, les opéraliona prtMJ-
pales Turent trTTnm#es(!). H. Riôl,einpre*sé(rar-
949
ARAGO
Ub
riter pir le ctlen] an résvHat définitif, partit poor
Parii; M. Arago allait seul acherer les traTailx
commeoeés, lorKjiie U guerre éclata entre !*£»-
pagne el la France. Là se présente un épisode
romanesque que nous raconterons, en abrégé,
d'après le spirituel auteur de la Galerie des Con*
temporaêni.
Pris pour on espion par les Majorquains son-
leyés, M. Arago n*eot que le temps de se dégui-
ser en paysan, et d'emporter les papiers conte-
nant ses observations. Grftoe à son accent catalan,
il traversa Inconnu la foule ameutée, se réfugia,
à Pabna, sur le vaisseau espagnol qui Tavait
conduit dan» Tlle , et parvint à sauver ses ins-
truments. D passa plusieurs semaines, absorbé
dans ses ealôds, dans la dtadelle de Belver, où
l'avait enfermé le capitaine du vaisseau , pour le
soustraire à la fureur populaire. Enfin , il obtint
sa liberté et la permission de se rendre à Alger.
«( Là, le consul de France l'embarque sur une
frégate algérienne faisant voile pour Marseille.
On était déjà en vue des cdtes de France, lors-
qu'un corsaire espagnol joint la frégate et s'en
«'rnpare; M. Arago est bit prisonnier, conduit as
fort de Rosas, jeté sur les pontons de Palamoe
d accablé de mauvais traitements. Cependant
le fley, à la nouvelle de l'insulte &ite à son pa-
villon , exige et finit par obtenir qu'on rende la
liberté à tout l'équipage. On reprend le chemin
de Marseille, on arrive. Le jeune savant se
croyait an bout de ses infortunes; tout à coup
une afTrense tempête du nord-ouest repousse le
vaissi'au, le chasse et le jette sur les côtes de
la Sardaigne. Autre péril : les Sardes et les Al-
gériens sont en guerre; aborder, c'est retomber
dans une nouvelle captivité. Pour surcrott de
ponr nnlté de mcfitre inwtrUMe, est ode des |»lofl belles
idées de la réTolattOO. Pour arriver à déterminer la
grandear da quart du oaérMlen, des académidena mesu-
rt^rent , en 17M, l'arc qui traverse la France depuis
Duiikerque Jusqu'aux Pyrénées. Mais, pour donner pins
d'.itiiolité au DouTeao syatèanc metriqoe, Delaal>re et
Méchaln furent eliargés de mesurer l'arc du méridien
terrestre compris entre Dunkerque et Barcelone. Les
npérntlons de ces deux savants donnèrent an quart du
mùrmen l,itO,7IO tolsec On an prit la dla*inllllon(ème
( 0,000.000.1 ) partie pour fomier le osètre. La décimale
-Mi-dcMus eût été trop grande, la décimale au-dessous
Irop petite; et lemétr^, dont la loagaeur est de 0JliQT4
toises ou t pieds iijNMT Mffnes, se trouva à peu pré*
de la même louffnenr que l'aune et la deroi-tolse. On ne
tarda pas à signaler quelques erreurs qui s'étalent glts«
séPH dans les mesures des deux géomètres; Méehain
sVtait lui -même aperçu d'noe InexacUtude qu'il n'osa
/naltiporfuseroent pas avouer. Ce fut alors que MM. Arsgo
pt Plot furent cbargés de continuer la mesure de l'are
terrestre depuis Barcelone (où Delambre et Méibaln
s'étaient arrêtés ) Ju8qu*aax Iles Baléares. Embrassant
finsi une plus grande étendue de l'arc méridien, Ils ont
trouvé , poor la dlx-mlUlonléme partie du quart de la
circnnférenee terrestre, MS.S1 lignes, et des travaux plos
rercnts Pont portée' è i4S,t9 lignes, r^te erreur e-X In-
signifiante, patsqu'elle se réduit au plus à un dixième de
ll^ne ; elle n'Ote rien d'ailleurs i la beauté du système.
En attendant que la distanee.du pAle à l'équateor soit
appréciée d'un^ manière Incontestable, la valrar du
métré arinel se trouve Invariablement établie par sa
comparaison avec la longueur du pendule; celui qui
oscille ctiaqne seconde sona le 4I« de laUtude repré-
sente m, tmm»
malheur, une voie d*sau considérable se déclare
on se décide alors à se réfugier vers la cdte
d'Afrique. Le vaisseau, à moitié désemparé, et
prêt à couler bas, toucha enfin à Bougie, à trois
journées d'Alger. » — Déguisé en Bédouin , et
sous la conduite d'un marabout, M. Arago se
rendit à Alger auprès du nopveau dey, qui ne l'ao-
cueillit pas aussi gracieusement que son prédé-
cesseur, tué dans une émeute. Mais, grâce aux
instances multipliées du consul , il parvint à re-
couvrer ses instruments et sa liberté, et se dirigea
pour la troisième fois vers Marseille. Le b&timent
de guerre sur lequel fl se trouvait n'échappa à
ime croisière anglaise qu'à force de voiles.
Le jeime et intrépide savant revit le sol natal
en été 1809. Pour le récompenser de tant de la-
beurs, l'Académie, contrairement à ses règle-
ments, le reçut dans son sein à vingt-trois ans,
et l'empereur le nomma professeur à l'École po-
lytechnique. Ce fut là que le collègue de Laplace
et de Monge enseigna l'analyse et la géodésie
pendant plus de vingt ans.
Dès 1830, M. Arago devint homme politique;
il entra à la chambre comme député des Pyré-
nées-Orientales, et s'assit à l'extrême gauche,
entre Laffitte et Dupont de l'Eure. Dans les jour-
nées de Juillet, il essaya d'arrêter relTusion du
sang, par son intervention auprès du maréchal
Marmont, avec lequel il avait entretenu des rela-
tions d'amitié. Comme député, il prit souvent la
parole dans des questions d'enseignement pu-
blic, de marine, de canaux, de chemins de fer;
il adhéra à la manifestation du compte-rendu
de 1832. Chef de l'extrême gauche , il prononça
le premier ixs mois * Ré/orme et droit au tra-
vail. C'est lui qui dirigea les attaques les plus
redoutables contre les forts détadiés autour de
Paris. Enfin à ses travaux législatifs il joignit
les fonctions de membre du conseil général du
département de la Seine, qu'il présida longtemps.
Vers le déclin d'ime vie si agitée, VL Arago
fut r^eté subitement, par la grande secousse de
1848, au milieu des orages d'une révolution.
Membre du gouvernement provisoire, ministre
de la guerre et de la marine, il se prononça,
dès le premier jour, contre le parti qui voulait
arborer le drapeau rouge. H fut choisi par l'aa-
semblée constituante poiu* faire partie de la
commission executive; et, aux sanglantes jour-
nées de juin, il marcha aux barricades à la tête
des troupes. Brisé physiquement et moralement,
le vieux lutteur resta muet sur les bancs de l'aa-
semUée législative, et, depuis la fin de 1848,
les traits altérés de sa physionomie trahissentune
grande lassitude des hommes et des choses.
Comme savant, M. Arago a rendu de grands
services à la science, moins peut-être par ses
découvertes que par l'admirable talent avec le-
quel il a su la populariser dans ses cours d'astro-
nomie k robseryatoire, dans ses comptes-rendus
académiques, et dans ses notices de TAnnualre
du Bureau des longitudes. Plusieurs branches
051
ARAGO
963
de la physique, particiiUèreiiient Voptiqoeet Télec-
tro-inagnétisme, loi doîTent de notables progrès.
n adopta avec udear la théorie de l'ondalation,
d'après laqaéUe le phénomène de la Tision est pro-
doit, non par une émanation directe des rayons
lumineux (théorie de rémission), mais par le
mouTement d'un fluide insaisissable , l'éther, qui
transmet à la Tue les ondes lumineuses , comme
l'air transmet les sons à l'orale ; fl élargit la
voie ouTerte par Malus, qui, en obserrant les mo-
difications signes par la lumière à son passage à
traTers un milieu transparent, cristallisé, dé-
oouTTit le phénomène de la polarisation. La dou-
ble réfraction de la toormaUne, c'est-à-dire la
propriété de scfaider en deux parties tous les
rayons lumineux qui la traversent, conduisit
M. Ango à llnrention d'un Instrument ing^eux,
Itpolariscope. H s'aperçut que toutes les fois que
la lumière passe par la tourmaline , espèce de
verre minéral , elle était identique dans le double
rayonnement produit par cette même tourmaline ;
tandis que la lumière, envoyée par un corps ga-
zeux, se réfléchissait, en traversant ce minéral,
sous deux couleurs différentes. En soumettant
ainsi à l'action de cette substance minérale les
rayons émanés des corps câestes, M. Arago Ait
conduit à des données fort intéressantes sur la
constitution physique du soleU et des comètes. —
On doit encore à M. Arago l'invention de plusieurs
appareils ingénieux pour détenmner, avec toute
la précision possible, les diamètres des planètes,
en obviant aux causes d'erreur produites par
l'irradiation, c'est-à-dh^ par l'écartement des
rayons que lanee le corps lumineux. Entrant dans
la voie ouverte par Œratedt et Ampère, fl ijouta
de nouveaux lUts aux connaissances sur l'élec-
tro-magnétisme. H découvrit ainsi qu'on peut
aimanter une verge d'acier en la plaçant au cen-
tre d*un courant électrique convenablement di-
rigé; il observa aussi le premier l'action exercée
par un barreau de cuivre mû drculalrement sur
l'aiguille aimantée, observation qui doit faire reje-
ter le cuivre dans la construction des boussoles.
Pour cette découverte du magnétisme par rota-
tion, N. Arago reçut en 1829, de la Société royale
de Londres, la médaille de Copley; distinction
dVuJtant plus flatteuse qu'elle n'avait jamais été
accordée À aucun Français, et qu'il avait con-
testé aux Anglais plusieurs inventions dont ils
86 glorifient, entre autres celle de la machine à
vapeur. Nous passons sous silence les travaux
de M. Arago sur les réfractions comparatives de
l'air sec et de l'air humide, sur la scintillation et
la vitesse des rayons des étoiles, sur la météo-
rologie, sur divers points de l'histoire des scien-
ces , etc. La plupart de ces travaux ne ftirent
connus que par suite de coraunications vert)ales
faites à l'Académie, ou à des savants qui les ont
consignés dans leurs ouvrages.
N. Arago succéda, en 1830, à Fourier, comme
•ecrétaire perpétuel (classe des sciences mathé-
tttêtkiuea) derAcadémIe des sdenceft, et «a cette
qualité 11 a prononcé des Éloges qui peave&t être
cités comme des modèles de style et de narratioB.
n est à regretter que M. Arago n'ait pas rénal
ses travaui en un corps d'ouvrage ; il les a dis-
séminés dans divers recueils, sous forme de no-
tices, de rapports et de mémoires» dont foid
les principaux : Mémoires sur les affknilés des
corps par la lumière, et pariicuiièrement
sur les forces rtfringentes des différents
gaZf faits en commun avec M. Biot; Paris,
1806, in-4^; —Mémoire sur une modiJUaiion
remarquable qttépnmvent les rayons lumi-
neux dans leur passage à travers certains
corps diaphanes , et sur quelques autres nou-
veaux phénomènes d^ optique, dans les Mé-
moires de V Académie des Sciences, t Xil
(année 1811); — Mémoire sur Faction que
les rayons de lumière polarisés exercent les
uns sur les autres ( mém. Cilt en commua
avec M. Fresnel ) , dans les Mémoires de V Aca-
démie des sciences^ année 1819» p. 388; —
Recueil d^observations géodésiques , astrono-
miques, exécutées par ordre du Bureau des
longitudes en Espagne, en France, en An-
gleterre et en Ecosse, pour déterminer la
variation de la pesanteur et des degrés ter-
restres sur le prolongement du méridien de
Paris (avec M. Biot); Paris, 1831» ni-4*. —
Parmi les nombreuses notices insérées dans V An-
nuaire du Bureau des longitudes , on refna^
que : Sur les chronomètres (année 1834,
p. 152 ) ; — Sur les quantités de pluie qui
tombent à diverses hauteurs aU'-dessus du
sol ( ibid., p. 159 ) ; — Table des températures
extrêmes observées à Paris et dans d'autres
lieux (année 1825, p. 104 ); — Sur la lunt
rousse (année 1827, p. 162, année 182S,
p. 177 ) ; — De to Rosée ( ibid., p. 165 et an-
née 1828, p. 153); — Sur les explosions des
machines à vapeur ( année 1830, p. 137 ); —
Sur les étoiles multiples (année 1S33, p. 341);
— Notice historique sur le pôle voltaique
( ibid., p. 31 1 ) ; — Sur les puits forés , connus
sous le nom de puits artésiens ( année l83jt
p. 181 ) ; — Sur la dernière apparUion de la
comète de Halleg (année 1836, p. 189); —
Notice sur les machines à vapeur (ibid.,
p. 310); — Sur les hiéroglyphes égyptiens
(ibid.,p.235);— Siir/e /onnerre ( année 183S,
p. 221 ); — Notice sur Hersehel; — Sur Ce-
clipse totale de soleil du 8 juillet 1842 (an-
née 1845, p. 271. — Parmi ses Éloges histo-
riques, on remarque ceux du docteur Young,
de Fourier, de James Watt, de Gambey, de
Camot, d'Ampère, de Condorcet, etc.
M. Arago est membre de toutes les académits
savantes de l'Europe, et l'ami particotier des
Humboldt, des Faraday, des Brewster, des
Nelloni , etc., comme il vient de le rappeler lai-
méme dans sa lettre ( mai 1852 ) au mmlstrede
rinstruction publique, à l'occasion du serroeot
q^'il devait prêter comme directear de l'Obser-
993
ARAGO
954
Tatoîre, et dont'fl a été dispensé par une ex-
ception honorable et unique.
M. Blot . dans le Mtreure de 1109. — N. de Loménte,
Galerie det ConUmporatns , U II, p. 1, S6. — DUHaii'
noire de la ConMrtotion, l* édlUon, ISO. — Qoérard,
ia France lttMr«<r« (Supplément).
ÂArago ( Emmanuel ), fils du précédent,
avocat, né à Paris le 6 ao<kt 1812, détnita" dans
la carrière dn barreau en 1836, où fl se distingua.
A peine Agé de trente-quatre ans, fl fbt élu par
ses confinées membre du oonseO de Tordre, et
ce titre honorable lui Ait confirmé dans l'é-
lection suiTante. Dans le grand nombre de cau-
ses politiques et de procès de presse qu*ii plaida,
c'est à ses conyicUons de démocrate, et souvent
à ses sympathies pour les accusés dont U avait
accepté la défense, qu'A dut ses plus belles ins-
pirations. Sans entrq>rendre la longue énnmérà-
tion des affaires dans lesqueUes fl justifia la con-
fiance de son parti, fl suffit de rappeler qu'A
fut choisi, en 1839, pour défendre, devant la cour
des pairs, Barbes et Martin-Bernard. En fé-
vrier 1848, fl prit une part active au mouvement
révohitionnaire. Le matin du 24 , lorsqu'on an-
nonçait publiquement l'abdication de Louis-Phi-
lippe, c'est lui qui, du haut du balcon de l'hôtel
de la rue Lepefletier, occupé par les bureaux
du National, et où s'étaient r^mis les dâégnés
républicains de tons les quartiers, protesta contre
cette abdication , en proclamant la déchéance de
la monarchie et la nécessité d'un gouvernement
provisoire. Choisi par cette réunion pour s'op-
poser à la proclamation de la régence dans la
chambre des députés, U courut au Palais-Bour-
bon avec MM, Sarrans jeune, Chaix et Du-
méril, chargés de la même mission. Après avoir
traversé la place de la Concorde, toute couverte
de troupes, les dâégués arrivèrent à la grifle de
la chanû>re, et parvinrent à se la foire ouvrir au
moment précis où survenaient de leur cdté la
duchesse d'Oriéans, ses fils, et les ducs de Ne-
mours et de Montpensier. Ils pénétrèrent jusque
dans la salle des séances en même temps que
la princesse désignée comme régente de France;
et tandis que M. Dupin lisait à la tribune l'acte
d^abdication, M. Emmanuel Arago, se tenant sur
les marches mêmes de la tribune, protestait à
haute voix, en revendiquant les droits de la na-
tion. Des députés de l'extrême gauche, MM. Le-
dru-Rollin, Marie , Crémièux, puis M. de Lamar-
tine, renouvelèrent, comme représentants, cette
protestation venue du dehors. Puis le peuple ar-
rivant en foule, les princes et la duchesse dispa-
rurent, non sans périls, et le gouvernement pro-
visoire fut décrété séance tenante.
Quelques jours après, le 27, M. Emmanuel
Arago reçut mission de se rendre à Lyon, en
qualité de commissaire général de la république.
On représentait cette grande vUle, avec ses cin-
quante mille ouvriers , comme un foyer certain
de désordres san^ts , et l'on dut laisser à 11-
nitiative du commissaire général la plus com-
plète latitude. Dans cet graves cûrconstances,
ses actes, toujours empreints de l'esprit démo-
cratique, ont servi de prétexte aux phis vio-
lentes attaques (1).
Élu représentant du peuple par le département
des Pyrénées-Orientales, M. Emmanuel Arago
siégea sur les bancs de la gauche, et ne prit part
qu'aux premières discussions; car, le 25 mai, Il
se rendit à Berlm en qualité de ministre pléil-
potentiaire, envoyé extraordinah^ près de la cour
de Prusse. Resté en fonctions jusqu'au mois de
décembre , fl donna sa démission le jour même
que lui parvint la nouvelle de l'âection de
Louis-Napoléon à la présidence, et vint re-
prendre son siégea la constituante, où fl ne cessa
de combattre la politique du gouvernement nou-
veau, surtout dans les questions de politique
extérieure.
Réélu par le département des Pyrénées-Orien-
tales pour l'assemblée législative, U fit partie de
la réunion dite Réunion de la Montagne, et se
mêla très-activement, comme membre de l'op-
position la plus vive, aux travaux de cette assem-
blée. J.-F. Destigny ( de Caen ).
* Arago (Jean), général an service du Mexique,
né en 1788 À Estagel en France, mort le 9juUlet
1836. Destitué en 1815, sur une fausse dénon-
ciation , de sa place de caissier de la monnaie de
Perpignan, U s*embarqua pour la NouveUe-Or-
léans , se joignit à l'expédition de Mina le jeune,
et rendit de grands services dans la guerre de l'in-
dépendance du Mexique. Santa-Anna lui dut une
grande partie de ses première succès. Il mourut
à la suite de l'expédition du Texas.
;; Arago ( Jacques- Etienne- Victor ) , homme
de lettres et voyageur, né à Estagel en mars
1790. Le troisième des Arères Arago se livra de
bonne heure au culte des arts. A peine avait-fl
achevé ses études et échappé aux premiers en-
traînements d'une jeunesse fougueuse, qu'U se
mit à courir le monde, et à yisiter successive-
ment la Corse, la Sardaigne, l'Italie, la SicUe,
une partie de l'Orient, et les rivages de l'Afrique,
n avait alora vingt ans, et, le sac sur le dos,
le crayon à la main, U amassa, dans ces voyages,
une ample moisson d^ connaissances curieuses.
En 1817, U obtint du gouvernement la per-
(1) u résalte d'eiplle«tlom et depreoTet tncontetUbIct
fournie* à U tilbane de TaMemblée nationale le il fé-
vrier 1849, et «anclloonéet par un vote (voir le Moniteur
du 16 ). que M. Emmanuel Arago , en donnant l'ordre an
rcceTeor général dn département dn RMne de prendre
momentanément et d'urgence, sur un fonda de MO,OQO f.
destiné au comptoir national de Lyon, la somme néces-
saire au payement des bordereaux det Ingénieurs et
conducteurs des ateliers nationaui, payement qui allait
être subitement arrêté par suite de l'épuisement des
souscriptions volontaires et det allocations spéciales,
avait sauvé la seconde ville de France d'une agitation
désastreuse. Cet ordre donné, en présence et de l'aven
du maire de Lyon, du receveur général, du général eoni-
roandant la place, dn directeur du comptoir d'escompte,
et d'un intpeeteur général det /Inancet de passage à
LpoUt fut approuvé et rattflé par le gouvernement provl*
soire, en raison do motif Impérieux qui l'avait dlcté.^
Ces faits établis, peut-on reproe^er encore à M. Bimm*
nnel Arago d^avoir déUmmi IQO AM fr«MAt i.4 .^«
96â
ARAGO
956
mission de s'embarquer sur rUranie, en qua-
Uté de dessinateur. Homme d'art et d'étude»
M. Jacques Arago ne songeait qu'au bonheur d'en-
treprendre un grand voyage de circumnaviga-
tion, d'où il rapporterait sans doute quelques
découvertes, et où son activité trouverait, en
tout cas, l'aliment dont elle avait besoin- Tous
les passagers de l* UranU, et smtout le capitaine
Freydnet, qui la commandait, ont rendu cet ho-
norable témoignage à H. Jacques Arago, que nul
ne se montra ni plus patient, ni plus hardi, ni
plus intelligent, soit pour afFronter le^ tempêtes,
soit pour endurer les plus cruelles privations,
n partagea le désastre de PUranie , qui échoua
aux lies Malouines, et ne rentra en France
qu'en 1821.
A son arrivée, il liabita successivement Bor-
deaux (de 1833 à 1828) et Toulouse (1829),
où il s'occupa de littérature , et fonda plusieurs
journaux. En 1835, obtint, en société avec
M. L. Walter, la direction des thé&tres de ^ouen \
mais la cécité presque complète dont il fut at-
teint à la suite d'une maladie, l'obligea de quitter
ce poste en 1837. M. Jacques Arago, tout aveugle
qu'il est, ne cesse pas de cultiver les lettres et
de voyager, au moins dans les espace^ imaginaires.
Outre plusieurs pièces de théâtre, dont quel-
ques-unes, comme /e Cadet de Gascogne, 1836,
Un Noviciat diplomatiqtie , 1834, ont eu du
succès , M. Jacques Arago a publié : Prome-
nade autour du monde pendant les années
1817-1820, ^t/r les corvettes du roi l'Uranio et
la Physicienne, commandées par M. Fieyci-
net; Paris, 1832, 2 vol. in-8°, avec atlas in-fol.,
ouvrage plusieurs fois réimprimé; — Prome-
nades historiques, philosophiques et pitto-
resques dans le département de la Gironde;
Bordeaux, 1829, in-8^, avec atlas in-folio; —
Souvenirs d'un aveugle; — Voyage autour du
monde, enrichi de 60 dessins et de notes scien-
tifiques par François Arago ; Paris, 1 838 et années
suivantes, 2 vol. grand in-8**, ouvrage plusieurs
fois réimprimé.
Quérard , la France littéraire.
\ksuLCO {Etienne)^ auteur dramatique, na-
quit à Perpignan le 7 février 1803. Il fit ses
études au collège de Sorèze, et devint prépara-
teur de chimie À l'École polytechnique, sous
la Restauration. H ne tarda pas à abandonner
ces fonctions pour se jeter tout entier dans la
charbonnerie , avec les libéraux du temps,
n embrassa alors la carrière littéraire; et dès
1824 il débuta au théâtre par une comédie-
vaudeville et un mélodrame, dont les succès
le confirmèrent dans sa vocation nouvelle. 11
fonda ensuite deux petits journaux de l'opposi-
tion : la Lorgnette et le Figaro, ce dernier en
société de Maurice Alhoy ; puis, en 1829, il ac-
quit de M. de Guerchy le privilège du théâtre
du Vaudeville, qu'il dirigea jusqu'à l'incendie de
la salle en 1838. Il fit jouer, tant à ce spectacle
qu*âux théâtres des boulevards, un très-grand
nombre de pièces, parmi lesqpielles il convient
de citer :
Un jour d* Embarras, comédie mêlée de couplets.
I acte ( en coUaboralion avec Saint- Aime ). — ThéA-
ire de V Ambigu, 8 man 1834, in-8* de deui feuil-
les et demie ; Paris. ( Cette pièce a eu une deuxième
édition. ) — V Anneau de Cygù, comédie-vaude-
ville en un acte ( a?ec Deivergeri). Théâtre du
Vaudeville, 3 aoAt 1834. — U Pont de Kaki, mé-
lodr. en 3 actes (avec CuTelieret Desvergers). Am-
bigu, 6 août 4824, in-8*. — C*est demain le \\m
le Sentiment et VAlmanach , comédie mêlée de
couplets, on acte (avec Desvergers). Ambigu, 42 luai
1896. — Stanislas, oa la Suite de Michel et Chris-
tine ^ vaodev. (avec Poitevin), — V Avocat , mé-
lodr. en 3 actes (avec Desnoyen). Ambigu, 16 juin
1837, in-8^. — La Fleuriste, comédie-vaudev.en on
acte (avec Ferdinand de Villeneuve). Au Vaudevilk,
4 Juillet 4827. — Le cousin Frédéric , ou la Cor-
respondancCf comédie-vaudeville en un acte ( avec
UM. Emile et Alexandre ). Vaudeville , 7 févriei
4828. — ^-28-29 Juillet . tableau épieodiqw: des
trois journées (nec P. Duvet). Vaudeville . 17 aoftt
4830. ~ La Fit de Molière , comédie historique
mêlée de couplets, trois actes ( avec Dupeuty ). Vau-
deville, 47 janvier 1839L — Les Pages de Bassom-
pierre , comédie mêlée de couplets, un acte ( avec
Varia et Desvergers). Vaudeville, 40 février i835.
- - Paris dans la Comité, revue- vaudeville, un acte
(avec Dupeuty et Bougemont). Vaudeville, 3f dé-
cerabre 483S. — Le Démon de la Muit , coinédie-
vaudev., deux actes ( avec Bayard). Vaudeville, is
mai 4836. ~ Casanova au fort Saint- ^ndré , co-
médie mêlée de couplets, trois actes ( avec l)LSver;;er9
et Varin). Vaudeville , 20 juillet 1836. — Arrivera
propos, comédie-vaudeville, un acte ( avec Liihi/.c j.
Vaudeville , 7 septembre 4836. — Le Cuba ni de
Lustucru, comédie- vaudeville, un acte (avec Jairue ).
Vaudeville, 24 février 4838. — Le Mémoire du Dia-
bU, comédie- vaudeville, trois actes ( avec Paul Ver-
mond ). Vaudeville, 2 mars 4842. — Les Aristocra-
ties, comédie en cinq actes, en vers, représentée an
Théâtre-Français le 29 octobre 1847.
Cette longue énumération comprend à peine
le tiers des pièces de M. Etienne Arago, dont
le nombre total est d'environ cent vingt
Toutes dénotent un esprit fin , de la verve caus-
tiqucy de l'observation, et une grande habileté de
mise en scène. Sa dernière surtout, les Aristo-
crates, pour laquelle, contrairement à son ha-
bitude, U n'eut pas de collaborateur, est une
pièce remarquable, et suivrait pour asseoir une
réputation. En 1830 il ferma les portes de son
théâtre le 27 jm'Uet, pour protester contre les
ordonnances de la veille, et donner le signai de
l'insurrection. Il fit porter et distribuer chez
M. Teste toutes les armes militaires qui se
trouvaient au Vaudeville, et combattit les trou-
pes royales pendant les trois journées. Le 29, il
installa le général Dubourg à l'hâtel de ville,
et y conduisit le général la Fayette ; puis, ac-
ceptant le conunandement de jeunes gens qui se
portaient vers Montrouge» à la rencontre du duc
de Chartres, pour lui faire un mauvais parti,
il sut, à force de présence d'esprit et décourage,
détourner le dangier qui menaçait la vie du
prince.
957
ARAGO — ARAGON
958
Entraîné par la fougue de ses opinioiit , il
prit part aux insurrectioas de juin 1832 et d'a-
vril 1834, parvint à se soustraire aux condam-
nations qui les suivirent, et contribua plus tard
à la délivrance de ceux de ses amis que le 90a-
vemcment tenait sous les verrous de Sainte-Pé-
lagie. Tous ces actes hostiles au pouvoir dé-
terminèrent, en 1840, le retrait âe son pri-
vilège de théâtre. — M. Etienne Arago devint
alors rédacteur d'articles politiques et de feuille-
tons de théâtre dans les journaux U Siècie et
le IS'ational, où il a publié des nouvelles et
des romwis. En 1834, enfin, il fUt l'un des fon-
dateurs du journal la R^rme, dont il rédigea
longtemps les articles Spectacles,
A la révolution de février 1848, il se mit en
possession de la direction des postes, et fut
bientôt confirmé dans ces fonctions érainentes
par le gouvernement provisoire. H assura dès le
24, et durant tout le temps de son administra-
tion , la régularité et l'int^té d'un service an-
quel étaient confiés des intérêts de tout genre.
M. Etienne Arago représenta le département
des Pyrénées-Orientales à la constituante. Il
prit une part assidue aux travaux de cette as-
semblée, et vota constamment avec la gauche
républicaine.
Nais le 13 juin 1849 le vit prendre part à la
manifestation qui, partie du Château-d'Eau , fut
dispersée par les troupes du générai Changar-
iiHM- sur le boulevard des Capucines, et aboutit
par suite à l'échauffourée du Conservatoire des
arts et métiers ( voir Leord-Rolun ) ; c'est ce der-
nier acte insurrectionnel qull expie aujourd'hui
dans l'exil. J.-F. Destighy ( de Caen ).
niographU parlementaire det retfréstntanti du
peuple. — Dietionnairo de ta Conversation » t" ëdit.,
l8Si. — Joumai de ta Ubrairie, depuU tsis. — Moni-
teur, etc.
* ABAGON (Alphonse o'), jésuite et grammai-
rien espagnol, né en 1585, mort le 10 juin 1629.
Il se rendit en mission au Paraguay en 1816, et
pendant deux ans «e consacra tout entier à llns-
tniction de la jeunesse. En 1629 fl entreprit la
conversion des sauvages; mais il puisa dans
cette tâche, toute de dévouement, le germe d'une
maladie qui l'entraîna dans la tombe. H laissa
les ouvrages suivants : Vocalmlarium ingens ,
en deux parties; — De Hngua Guaranxpar-
ticulis; — Prœeepta syntaxeos; — Sermones
ad populutn; — Dialogi de Mocrameniis et
aliisfidei mysteriis.
JOcher. AU/gemeinu Gelêkrtên-lssrieon,
ARAGON OU BORIA (Àlph. ), prédicateur de
Tordre des Augustins et théologien espagnol, vi-
vait dans la première moitié du dix-septième
siècle. On a de lui Vida de la Bienaventura da
Ritta dt Costa, 1618, in-4*.
Jôchpr, Allgemeinet GéUàrtem'Ltaieon.
* ARAGON (Ferdinand n*) , archevêque de
Saragosse, historien espagnol, mort le 20 jan-
vier 1 575. Il eut pour père un fils natnrel de Fer-
dinand V, roideCastilleetd'Aragon,et devint ar-
chevêque en 1539. U a laissé en manuscrits Une
historia de los reyes de Aragon, et quelques
autres ouvrages.
JOcber, J lt g t m ei nêt Gelêkrien^jAXicon.
* ARAGON (Jean), peintre espagnol, vivait
à Grenade dans la seconde moitié du seizième
siècle. Il peignit avec talent des tableaux d'hit*
toîre, destiÀ an couvent de Saint-Jérôme de
Grenade.
Geao Bermudei, DieeUmario kiitûrieo, — Itaflcr.
Neve* AUgemelnet XHnstler-'Lexieon.
* ARAGON (Martin d'), duc deHermola,
numismate espagnol , vivait au seizième siècle,
n écrivit sous forme de dialogues un ouvrage
intitulé De medulla, ou De numùmatibits an-
tiquis,
JOcher. JUgemeines Gelehrim-Lixicon.
ARAGON (Jeanne d'), princesse deTaglia-
cozzo, et femme d'Ascagne Colonne, morte vers
l'an 1577. Elle ne se distingua pas moins par s^
beauté que par son esprit et son courage. Elle fit
eurtout preuve de cette dernière qualité dans
les différends de Colonne avec le pape Paul IV.
Elle courut même alors quelques dangers, et
sa personne se trouva menacée. Pour la punir
de l'appui qu'elle prêtait à ceux qu'il regardait
comme ses ennemis, le souverain pontife défendît
à Jeanne de marier ses filles sans la permission
du Vatican , déclarant nulle toute union con-
tractée en dehors de ce consentement.
Les contemporains de la princesse de Taglia-
cozzo l'entourèrent de leurs hommages. Le
Tempio alla divina signora Giovanna d'ÀrO'
gona, fabricata da tutti i più gentili spiriti e
in tutte le lingue, Venise, 1588, contient les
poésies qui lui furent adressées.
Fr« Paolo, Hiit. du conc. de Trmtê, - Bayle, Dio^
tionnairê historique.
* ARAGON (Pierre D'),mome augustin ^
théologien, natif de Salamanque, vivait vers la fin
du seizième siècle. Il professa la théologie, et
laissa les ouvrages suivants : Ifi secundam se*
cund» Thomas dejustitia et jure; — In ter-
tiam Thomx de mysteriis vitx Christi e$
utriusque adventus.
JOcher, Allgemeinet GeUhrtin-Lexieon,
* A RAGON (Jo.-Pizarre) , philosophe espagnol,
natif de Calalrava, vivait dans la première moitié
du dix-septième siècle. On a de lui : Discursos
de la Raçon; Madrid, 1629; — Erudicion de
Reies y privados, ouvrage auquel il travaillait
encore à l'époque de la publication du premier.
JOeber, Allgemeines CeUhrten-Lexieon.
ARAGON ( Tullie) , NapoUtaine , née vers
Tan 1510, morte en 1565. Elle était fille de l'ar-
chevêque de Païenne Tagliavia , et d'une dame
de Ferrare appelée Julie, et renonunée pour sa
beauté. Tullie fut élevée À Rome par les soins
de son père, qui lui donna en outre les moyens
de vivre indépendante. Elle justifia au surplus la
sollicitude paternelle, en cultivant avec succès»
et même avec distinction, la musique, et sur-
950
ARAGON — ARAGOIf A
960
tout la poésie. EOe écrÎTait et parlait avec une
égale fadlité le latin et ritalien. Mais elle ne se
fit pas moins remarquer par sa beauté et ses
grâces: aussi compta-t«lle bientôt an nombre de
ses admirateurs les personnages les plus distin-
gués de son temps , entre autres le cardinal
Hfppolyte de Médids, Hercule Bentiroglio, Phi-
lippe Slioizi, Pierre BfaneUi, Benedetto Arrigbi»
et Girolamo Muzio. Presque tous, le dernier
surtout, la chantèrent dans leurs poésies. Arrighi
la compare au solefl, tandis qu'il égale À la lune
seulement une contonporaine de Tultte :
Jaoopo Nardi, jouant sur le nom de Tullie , dit
qu'elle est la d^e héritière du nom et de l'élo-
quence de Tullhis (Cicéron) : aussi bien con-
seflle-t-il À Gian'Francesce délia Shifa d'adres-
ser à la jeune Napolitaine sa traduction du
discours pro McareellOi Quant à Muzio , son lan-
gue, en ce qui concerne Tullie, a tous les carac-
tères de la passion, et d'une passion partagée.
Maintenant but-il croire, avec l'auteur de
VHistoire lUtérairt d^ Italie, que le poète ne
fot pas le seul préféré par Tullie? et doit-on
inddre, des hommages dont elle fut l'objet, que
sa conduite mérita le blâme de la postérité? 11
fkut sans doute reconnaître que certains témoi-
gnages contemporains semblent donner raison
an jugement le plus séyère. C'est ainsi que le
poète Girolamo Razzi, dans sa comédie intitu-
lée Balia, emprunte au peuple, pour caractériser
Tullie, la qualification la plus outrageante ; et ail-
leurs un diapitre dté par Tiraboschi , et tu par
le P. Affo , est consacré aux plaintes que suggère
à Pasquin et aux courtisans de Rome le départ
de la Jeune Napolitaine : Passione d'amor di
maestro Pasquino per lapartita delta signera
Tullia, Une autre preuve de cette fadlité de
mceurs attribuée à Tullie, mais qui nous parait
peu conduante, serait le langage de Muzio dans
8on églogue intitulée Tirrenia , où il dit , en
parlant die celle qu'A aime, que tout berger con-
naissant cette nymphe adcuaUe, non-seulement
l'entoure de son amour et de son adoration ,
mais encore désire qu'elle soit aimée et adorée
de tous les mortds. Enfin , Roscoe dit, en par-
lant de Tullie, que, fruit de l'amour, die a elle-
môine obéi à ses inspirations.
Peut-être un trop grand désir d'acquérir de
la célébrité entralna-t-il la fille de TagUavia.
Mais une dernière drconstance de sa vie témoi-
gne que sa conduite ne Ait pas absolument dé-
pourvue de dignité. En dfet, à la mort de
l'homme qu'elle avait épousé à Rome, elle devint
l'objet de la faveur spéciale de Léonore de
Tolède, duchesse de Florence , à laquelle Tullie
dédia un de ses poèmes.
Quant À son talent poétique, quoiqu'fl ne
manque pas d'un eertafai diarme, il est peut-être
au-dessous du bruit que son auteur fit dans le
monde. Le sonnet suivant donnera une idée de
sa manière, et servira à fixer le rang que Too
peut assigner À Tullie parmi les poètes :
Vol ehe aveta fortnna il nenlea,
Gome aabDo valeDle e eortctia,
Qoal benlgDo «tetUno ofgl t* Uifla
h rlveder U voctra tamna anUea?
Mnlo tcntUe on* alau cosi amlea
B toave valore aU* alau mla
■en dnolml dalla dura alpestre Tla
Con tanta non dl roi degna faUea.
Vlase cran tempo ronorato amoro
Che al Pô glà per me vl arte , e non ered* io
Oie lia 4 eblara ftamma In totto tpenta :.
B M nel TOlto altml al legge II eore
Spero cke In riva d'Amo U nome mlo
Alto sonar ancor per vol tl lenla.
Les ouvrages de Tullie ont pour titres : Bime
delta signora Tullia di Aragona, et di di'
versialei;YemK, 1547-1549, 1557, 1560, etc. :
on y trouve , en outre , des vers émanés de
ses admirateurs; — Dialogo délV infinità di
Àmore, Venise, 1547, avec une préface de
Muzio , où fi dit qu'tt a fait imprimer Tou^
vrage sans avoir attendu le consentement de
l'auteur; — // Meschino o il Guerino, Venise,
1560, inh4* : c'est un roman de chevalerie, qui
n'a pas moins de quatre mille stances ; Tullie
déclare elle-même que le sujet en est emprunté
À un roman espagnol : c'est l'Odyssée d'un che-
vaUer qui visite le monde connu et inconnu ; —
des sonnets et de petits poèmes, que l'on trouve
énumérés dans Mauuchdli. V. R.
ZUlioll, Storia de* poeti ItatkaU , mannscrlt cité par
MaszucbelU. - MazzacheUt, ScriUori d'IUUia. - Tira-
boschi, LetUrat. ItaL, tom. VII. — Cresdmbcni, Storia
deUa votçar Poesia,l,m, Ut. - Roscoe, rie et
Léon jr, ln-4*, ISOI, 111, tsi. — Speronl, Opert, —
Mntio Jttstino PoUUano, OporttU moraN. — Gloffacné ,
Hitt. litt. (FltaHe, t IX. --Biog. dcpl. C7om4ni iUuHr.
d0l reçno di Napoti, II.
* ARAGOIf (FerdinandrXimenès) ^ théolo-
gien portugais, vivait dans la première moitié du
dix-septième siède. Il devint ardievèque de
Braga, et composa les ouvrages suivants : Res-
tauraçaon o renovaçaon do homem ; — Dot-
trina catolica pera instrucçaon e confirma'
çaon dos fieis, e extinçaon das sectas supers-
ticiosas, e emparticular do Judaismo.
Jôcher, AUçemHnêt Gelekrten'Uxieom.
ARAGOIf A {Sinum Tagliaviai^*), cardinal et
publidste sicilien, né le 20 mai 1550 , mort à
Rome en 1604. Il était fils de Charles d'Aragon,
duc de Terra-Nuova, et devint lui-même cardinal
en 1583. n laissa les ouvrages suivants : Cons-
titutUmes pro cteri et populi r^omuitione;
— Sermones sacri in synodis kabiti;— Ex-
planatio nonnultorumdecretorum pontifie,
MazzaebeUt, ScHt. itat. — Adclong, Supplémoit à
JOchcr, ÀUgnn. CéUkiUH-Lexieom,
Fin DU DBUXliUll VOLUMB.
VÎT!
^CKi
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1_.» 1-/. . T. -V l
^1^..