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Full text of "Nouvelle biographie générale depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours, avec les renseignements bibliographiques et l'indication des sources à consulter;"

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NOUVELLE 



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BIOGRAPHIE GENERALE 

DEPUIS 

LKS TKMPS LES PLUS RECULÉS 
JUSQU'A NOS JOURS. 



TOME DEUXIÈME. 



Alfieri. — Ara^jona 



PAIIIS. — TVPOT.RArmE DE FIRMIM DIDOT FRÈRES, FII-S ET C»', RUE JACOB , 5fi. 



NOUVELLE 

BIOGRAPHIE GÉNÉRALE 



DKFIIJS 



LES TEMPS LES PLUS RECULÉS 

JUSQU'A NOS JOURS, 

AVEC LRS RENSEIGNRMENTS BIBUOGHAPHiQUES 

KT l/lNDICATION DK8 S0URCK8 A CONSULTER; 
PUBLIÉK PAK 

MM. FIRMm DIDOT FRÈRES. 

sous LA DIRK€TIOF( 

DE M. LE D' HOEPER. 



Zomt IDrurirmr 



PARIS, 



KlKMIiN DIIM)T FIŒRES, FILS ET 0«. EDITEl'KS, 

IMPRIMKURS-LKRAIIIKS DK l'iNSTITUT DR PHAMCK, 

M DGCC LIX. 
L» éditi*urs m réAervMit le droit de tradiictioD «t de reprodiK^tion à l'étraufcer. 



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NOUVELLE 



BIOGRAPHIE 



GÉNÉRALE 



DBPDIS US inP8 LES PLUS UCDlAS iDSOITi HOS iOllS. 

Les krticles précédés d'un astérisque [*] ne se trouTent pas dans la dernière édiUon 

de la Biographie Universelle^ et sont aussi omis dans le SuppUment. 
Les articles précédés de deux astérisques [*] concernent les hommes encore TiTtnti. 



A 



ALF1ERI (Benott'Innoeent, comte), archi- 
U^ir italien, né à Rome en 1700, mort à Tarin le 
9 d(^.oinbre 1767. 11 étudia le dessin et les ma- 
thématiques à Rome, au collège des Jésuites, et 
Tint ensuite à Turin faire son droit et se prépa- 
rer an barreau. 11 exerça même, pendant quel- 
que temps, la profession d*ayocat à Asti, tout en 
consacrant ses loisirs à Tarchitecture et aux 
bea\i\-arts. Benoît Âlfieri est Tonde du po^ 
Victor Alfieri, qni en parle dans ses Mémoires 
comme <l*un homme très-aimable, très-enthou- 
siaste de son art, grand admirateur de Michel- 
Ange et de Tantique (ce qui ne s'accordait goère), 
fonM^ cependant de se relâcher de sa sévérité et 
de sacrifier quelque chose au goût du jour. « Si , 
dit-il, rétat des finances en Piémont eût permis 
à mon onde de donner un plus libre essor à ses 
projets, il aurait pu donner une très-haute marque 
de son goût pur et sévère, tout à fait opposé à 
la manie des fioritures d'alors. » Un des pre- 
miers onvrages de Benott Alfieri fut la façade 
d*un palais sur la place d'Alexandrie. Le plan 
de cette façade, fait à la demande du marquis 
Gbilieri, attira l'attention de Charles Emma- 
nue) m, qui résolut de charger Alfieri de recona- 
ruire l'opéra royal de Turin, qui Tenait d'être 
incendié. Pour se préparer à ce trayaO, Alfieri 
Tisitû les prindpaax théâtres de l'Enrope, et 
celui qu'il bâtit à son retour passe pour un des 
plus superbes édifices de ce genre qui existent 
en Italie. Il construisit encore, en 1752, à Turin, 
k théâtre Carignan qui fut incendié en 1787. 
Panm les autres édifices qu'Alfieri fit oonstruhre 
h Turin, OD dte les palais Barolo et Bfaroxzo. 
La fiçade de Safait-Pierre à Génère, l'église de 
Carignan, et la tour de Sainte-Anne à Asti furent 

WNJT. BI09B. OTCITinS. ^ T. U. 



aussi exécutées anr ses dessins. Bfalheureoae- 
ment, comme le remarque son nereu, la pénorie 
des finances l'empèsha de se Vtrrer à tonte l'ar- 
deor de son génie, et ses projets les plus gran- 
dioses restèrent sur papier. Cbarie»-Emmannd la 
ilt comte de Sostegna. L. J. 

Victor AIflerl, jinUMoçraphU, — Paroletti, Piéwtom- 
toêt ilhutrtM. 

ALPiERi (Oger), historien, né à Asti, vivait 
dans la seconde moitié du treizième siècle. On 
a delni nne chronique de sa viDe natale : CAro- 
nieon Astense extraetwn e chronicis Asten^ 
sibus. Cette chronique , qui va jusqu'en 1294 , 
a été continuée jusqu'à l'an 1325 par Guillaume 
Ventura, et les deux ouvrages ont été insérés 
dans le onïlème volimie de la grande collection 
de Muratori , Rerum Ital. scriptores. 

TtraboAChl, Storia dêita LMeratmra ÛaVtana. — 
Palma, Hittoria deUa famigUa Aljlfit Raples, ies4. 

ALPiBEi (FicfoTy comte), oâèbre poète ita- 
lien, né à Asti en Piémont le 17 janvier 1749 , 
mort à Florence le 8 octobre 1803. Ses parents 
étaient nobles et ridbes; Alfieri regarda ces 
deux privfléges de la naissance comme un moyen 
de pouvoir mépriser la noblesse et ne recher- 
cher en toute chose que la vérité. H n'avait pas 
encore un an lorsqu'à perdit son père, Antoine 
Alfieri. 11 fat séparé à l'âge de sbt ans de sa soeur, 
pour laquelle il avait nne affection profonde, qni 
seule put loi arracher qudques marques de sen- 
sibilité. La géométrie lui fiît complètement an- 
tipathique; quant au latin, il rapprit à peine : ce 
qui devait lui nuire pour tout l'ensdgnemcnt , 
puisque les cours snpérieors se fliisaient en 
latin* Les classiques de sa propre langue lui 
restivent inoomms, excepté l'Arioste, qu'il lot 



ALFIËRI 



en cachette, et quelques Httérateara da jimr. Il 
nous raconte lui-même qu^étant encore enfant , 
fl fit un sonnet sur la beauté d'une dame que 
■on onde alftetioimait, tl que cet onde, dans 
sa Jalousie, étouiïa par set moquerieé la verve 
naiasante du poète Imberbe. 

En 1763, Alfieri commença Tétude en dfOlt : 
les exercices corporels auxquels on exerce d'or- 
dinaire les adolescents lui ftirent à charge, ex- 
cepté réquitation , dont le goût devint cha loi 
une yéritable passion. La danse lui répugnait, 
surtout parce que les Français «donnaient, 
comme il disait, le ton dans ces roouyemenU 
de marionnettes. » Une maladie de peau dont il 
ftit plus tard atteint contribua à nourrir en lui 
son penchant pour la solitude , jusqu'à ce que 
la mort de son onde l'ayant laissé maître pres- 
que absolu d'une fortune considérable k Vàjp de 
seize ans, il prit le goût de la sodété et de la 
dissipation. Il lut qudques romans français, et 
avec SCS compagnons de plaisirs il ne parlait 
que le français, tout en gardant ses pr^ugés sur 
la nation dont il préférait alors la langue. 11 
voulut ensuite suivre la carrière militaire; mais 
son humeur vagabonde ne pouvait se plier à la 
subordination. 

n prit alors la résolution de voyager. Il tra- 
vena l'Italie sans attichttr le moindre Intértt 
aux merveilles de Tart quil avait sous IM yeox ; 
et tes plaisirs qui s'offraient à loi de tonte part 
ne le captivaient pas. Parmi les flmtmM 11 ne 
recherchait alor? que cellM qui avaient de là 
pudeur, et il ne plaUait» di^, qu'aux affron- 
tées; de sorte que son cœur resta sans attailhe- 
ment « de n'est que plusieors années après, 
éerit-fl, que j'ai remarqué qne mon mécontente- 
ment avait sa source dans le besoin, non satis» 
fut, de pouvoir occuper en môme temps mon 
cœur d'un amour digne et mon esprit d*un tra» 
vafl noble et de haute portée t tant que je n'ai 
pu réunir ces deux choses, je n'ai éprouvé qde 
des malaises et du dégoût. » Continuant d'aller 
ainsi à l'aventure. Il téehaU de remplir le vide de 
son Ame par des distractions souvent vulgaires. 

Ses voyages en France, en Angleterre et en Hol- 
lande avaient donné une secousse salutaire à 
son esprit. Il se mit alors à lire beaucoup d'on-* 
vrages français. La Nouvelle Hélolse lui parut 
un ouvrage froid ; le Contrat sodal, il ne le ootn> 
prit point. La prose de YoKaire le charma, mais 
il n'en goûta pas les vers. Le livre qui llmpres* 
sionna le plus, ce lût Plutarque t 11 s'enthouslas^ 
midt pour ces grands hommes de l'antiquité. 

Puis il s'ennuya de nouveau. Pour se distraire, 
fl recommença un second voyage en 1767% 11 
Inversa rAllemagne^ et n'alla pM Mre visite à 
Métastase, l'ayant vu, dlsaii*U, tilte des révé- 
rences trc^ profondes à la cour. Frédéric le 
Grand lui parut un despote haïssable. Les pays 
du Nord, la Suède surtout, avee sa nature sau-> 
va<;c, majestueuse et silencieuse à la fbis, lui 
semblaient sublimes. 11 retourna en Angletetre 



I en 1271 1 il y noua avec une d<unc du ^rnnd 
monde des relations qui firent quelque bruit, ot 
se rendit de là en Espagne. Il n*y cherchait guère 
que les moyens de satisCedre sa passion toujours 
attsal vive pour lis chevaux. Il contracta à Lis- 
bonne une amitié dunble avee Talmable et sa- 
vant abbé Calnso ; enfin il fbt de retour à Turin 
le 16 juin 1775. 

Dans la compagnie de quelques amis, il com< 
posa d'abord en fhuaçais quelques écrits légers, 
qui furent abandonnés bientôt. Son talent litté- 
raire ne se manifesta sérieusement qu'en 1776, 
à la suite d'une aventura vrafanent singulière. Il 
S'était laissé prendre aux séductions d'une femmi: 
de haute naissance, mais sans mœurs : ne pou- 
vant se soustraire à ces charmes qui lui pe- 
saient, il lui vint à l'idée de se faire lier à son 
fauteuil par son valet de chambre, de manii^re 
à ne pouvoir quitter son cabinet. Dans rcnniii de 
cette situation il fit un sonnet, qu'il envoya au 
père Paciaudi. Cdui-d en M satisfait, et lui en- 
voya à lire une tragédie du cardinal Ddflno, in- 
titulée Cléopdtre, Alfieri trouva tant d'analo{;ie 
entre sa position et celle d'Antoine, qu'il s'i^- 
chauffa tout à coup pour ce sujet, et se dérida 
à le traiter aussi , en mettant à nu les passions 
qui l'agitaient lui>4nême. da guérison complet» 
(ht le résultat de ce travail, qui lui rétissit. Il 
oomposa sa GléojiAtrt , espèce de tragédie , (|tii 
tut jouée à Itirita, le 16 jein 1775, avec une petite 
plèee {iBs Poiia) où l'auteur se parodiait lui- 
inèttie. Le succès dis ee double essai , quoique 
borné à deux représènttHons , (ht pour lui 1*6- 
pûqne d'une nouvelle vie. Cependant 11 eut en- 
ûûre bien des obstadès à surmonter. 

Retiré dans les montagnes de la Savoie, il so 
mil à lire Dante, qui le (k'appa beaucoup par sa 
mâle hardiesse, et 11 fit des études consciendeuses 
sur les prosateurs Italiens des treltième et qna- 
tondème sièdes. Pour châtier son style, Il alla en 
toscane apprendre le dialede pur de ce pavs; 
et se lia avec des littérateurs de mérite, tout* en 
sachant se préserver du mauvais goût du jour. Los 
auteurs latins ne furent pas non plus oubliés : ne 
les comprenant pas, il prit un instituteur, et se fit 
complètement écolier & trente ans. Trois tragédies, 
Philippe It, Potpnice, etilnff^o«é,lul servirent 
de cadre pour f^fe briller ses Idées neuves sur la 
tragédie et la langue. Ondte comme un exemple 
remarquable de concision ee vers de la première 
scène du quatrième acte de VAntigone: 

csioN. 

StegUctUr 

âRTMOlia* 
Ho scelto 

caioR. 
BmoDr 

AITTIOORBé 

Morio. 

CRBOR. 

l.*lTnL 

Alfieri fit ensuite paraître, à différents inter- 
valles, Aganumnon, Virginie et Oreste. Avant 
de fiyre Orêste, il voidut lire cdul de Voltali^ 



ALFIERÏ 



6 



quj aT<ut para en 1760; mais ûori Tea dissuada; 
^ depuis il eut pour tystènie de ne jamais lire 
les auteurs qui avaient déjà exploité une donnée 
dramatique dont il voulait se servir. 

Dans ottte nouvelle carrière , il fut surtout 
puissamment encouragé par les sentiments que 
lui inspira la belle et noble comtesse d'Albany, 
femme du prétendant Charles-Edouard, plut 
connu sous le nom de chevalier de Saint-George. 
Ce prince , qui avait montré d'abord dans ses 
entreprises en Angleterre un caractère chevale- 
resque, s'était ensuite dégradé par le vice de 
ri^Tognerie ; il faisait subir à sa femme des trai- 
tements indignes. Alfieri s'attacha à elle, et Taida 
à se sauver de la maison de son mari* La oom- 
ii'ssed'Albany vint se mettre à Rome sous la 
lirotection du pape ; Alfieri l'y suivit. H trouva 
clicz elle, non pas comme auprès des femmes 
onlinaires on dérangement à ses occupations 
utiles et un rapetissement de ses pensées, mais 
un aiguillon, un secours et un exemple pour 
tout ce qui était élevé. Ce fut vers cette époque 
que , pour jouir d'une indépendance plus corn- 
plète, il fit donation de ses biens k sa sœur, 
moyennant une rente viagère. De 1777 à 1782, il 
oinposa successivement la Conjuration des 
Fazzi, Don Gurdap Mosnumde, Marie Stuart^ 
Tiinoléon, Octaviêf Mérope, et Saûl, 

Ces pièces, ^joatéesaox premières, forment en 
tout quatone tragédies, composées en moins de 
sept ans. 

L'auteur les fit imprimer chez P. Didot, à 
Paris, où 11 avait suivi la comtesse d*Albany. 
Quant aux oitvragas écrits vers la même épo- 
que et comprenant avec des satires, des odes et 
antres petits poèmes, deux traités politiques en 
prose, intitulés Del Principe e délie Leétere, 
et Délia Tirannidê, comme ds ne pouvaient 
paraître en France, ds l'aveu de l'autorité, Al- 
fieri eut reoovs è Beaumarchais, qui venait d'é- 
tablir à KM, sur la rive droite du Rhin, des 
presMs poor la publication des ceuvres de Vol- 
taire. Les livres uns fois imprimés , rien n'eût 
été pins facile que de les laire circuler en 
France; mais Alfieri garda pour lui toute l'é- 
dition. An oommenosment de 1788, Charles 
Edouard monmt à Borna, et sa veuve se trouva 
libre. Alfieri, qui depuis phisleurs années la quit- 
tait rarement, véciît d^lors ouvertement avec 
elle. On prétand qu'ils se marièrent secrètement. 
Ce fait est contesté. La révolution française, qu'Ai- 
fieri accueillit d'abord avec enthousiasme, et qu'il 
repoussa ensuite cvec horreur, détrui^iit |a for- 
tune, placée en grande partie sur les fonds 
français , ainsi que celle de la comtesse d'At- 
bany . Tons deux coururent des dangers, et ce ne 
fut pas sans peine qu'ils parvinrent à quitter 
Paris après le 10 aoCt Us étaient partis depuis 
di ux jours, lorsqoedes officiersmunicipaux enva- 
liircnt leur maison, et saisirent tout ce qu'elle 
cunteaait, meubles, chevaux^ livres. Le tout fut 
Mofisqué comme bien d'émigrés. Cette spolia- 



tion n'était pas de nature à réconcilier Alfieri 
avec b révolution. 

Après avoir traversé rapidement l'Alleinagne, 
il vint, avec la comtesse d'Albany , s'établir à 
Florence dans une petite maison qu'il occupa 
jusqu'à sa mort. Pour se distraire de la politi- 
que, il étudia avec ardeur Salluste et les autres 
classiques latins , et se vengea des Français en 
écrivant contre eux des sonnets satiriques, mêlés 
de prose. Ce recueil, mtitulé Misogallo , com- 
mencé en 1790, achevé en 1798 (à l'époque 
où les Français, après le traité de Campo For- 
mio , entrèrent à Rome et enlevèrent le pape de 
sa capitale), est plein de mauvais goût et de 
plaisanteries grossières i mais on y trouve aussi 
de l'originalité, de l'énergie, et, de temps en 
temps, d'admiraUes mouvements d'indignation. 
£n 1797, à l'âge de près do cinquante ans, Al- 
fieri se mit à étudier avec pasision la langue 
grecque, afin de pouvoir lire dans le texte ïm 
grands poètes tragiques d'Atliènes. An bout d'un 
an , il savait assez le grec pour traduire plu- 
sieurs tragédies d'Euripide , de Sophocle et 
d'Eschyle. Vers cette époque, il reçut une lettre 
très-polie de Ginguené , ambassadeur Je la ré- 
publique française à la cour de Turin. Le célèbre 
littérateur Arançais oflrait ses bons offices au 
poète italien pour l'aider à recouvrer ses livres 
saisis à Paris. ^ 

Alfieri remercia Gingnené et déclina son offVe. 
H était plus que jamais exaspéré contre les 
Français, qui venaient d'envahir la Toscane. So 
croyant menacé des plus grands dangers, il fit 
imprimer à dix exemplaires son Misogallo, et 
le distribua à ses amis , afin qu'ils le publias- 
sent après sa mort ; il composa en même temps 
son épitaphe et celle de la comtesse d'Albany. 
Ses sinistres prévisions ne se réalisèrent pas. 
Les Français admiraient son génie, et n'en vou- 
laient pas à sa personne. Dans la première oc- 
cupation de la Toscane, au commencement de 
1799, comme dans la<seconde, après la bataille do 
Marengo, l'irritable poète n'eut, de son aveu, à 
repousser que des politesses. On lui oflrit même 
une place à l'Académie des sciences do Turin , 
devenue Institut national. Alfieri refusa , don- 
nant pour raison que llnstitut avait rejeté de son 
sein des liommes aussi distingués que le cardinal 
Gerdil, la comte Bulbo et le clievalier Morozzo, 
sous prétexte quMls étaient royalistes. « Et moi, 
dit Alfieri, qui n'ai jamais été royaliste, je n'ai rien 
à faircavec les républicains à la moded'à présent; 
car ma république ne ressemble pas à la letur. » 

En 1801 , la Toscane fut donnée par Bona- 
parte au prince de Parme, et érigée en royaume 
d'Êtrurie. Alfieri eut la satis&ction de voir les 
Français évacuer Florence; mais, il n'en jouit 
pas longtemps : il mourut près de deux ans 
après, entouré de sohis jusqu'aux derniers mo- 
ments par la comtesse d'Albany. Les restes du 
grand poète furent ensevelis dans l'église Santa 
Croce, où la comtesse lui fit élever par Canova, 



ALFIERI 



8 



à côté des monuments de Machiavel, de Blidiel- 
Ange et de Galilée, un splendide tombeau avec 
cette simple inscription : Victario AJfierio As- 
tensi, Àloisia eprincipUnuStolberffis Âlbanix 
ConUtissOj m. p. c. an, BIDCCCX. 

La comtesse d'Albany ne moonit qn*en 1824. 
EUe oontinna de viTre à Florence, où sa maison 
était (fréquentée par des artistes et des littéra- 
teurs, entre lesquels on remarque le spirituel 
helléniste et pamphlétaire francs P. L. Cknir- 
lîer. En mourant , die légua tous les papiers 
d'Alfieri au peintre français Fabre, qd les donna 
à la bibliothèque Laurentiane de Florence* 

Aussitét après sa mort la comtesse Albani fit 
fidre une édition complète de ses œuvres. Elles 
forment 35 vol. in-é^'.Pise, 1805* 181 5, dont 13 vo- 
lumes contiennent les œuvres posthumes. Cette 
édition ainsi que celle de Beltom, 1809-1810, ren- 
ferment, outre les ouvrages déjà dtés, une traduc- 
tion italienne de Salluste, une imitation du pané- 
gyrique de Trajan, par Pline, des Satires et les 
Mémoires d'Alfieri , écrits par lui-même ( Vita 
di Vittorio Alfiert scritta da esso), et publiés 
après sa mort Cette autobiographie, écrite avec 
une parfaite sincérité, et remplie de détails cu- 
rieux sur les mœurs du dix-huitième siècle et 
sur le caractère si original d'Alfieri est fa plus 
intéressante peut-être, et certainement la plus 
instructive des productions du poète d'Asti. 

On a publié en France, plusieurs traductions 
d'Alfieri : Œuvres dramatiques, traduites en 
français par Cl.-B. Petitot ; Paris, 1802, 4 vol. 
in-8»; — les mêmes, traduction nouvelle par 
Alph. Trognon ( dans le Répertoire des théâ- 
tres étrangers); Paris, 1822-1823, 5 vol. 
in-18i — I>e to Tyrannie, traduit de l'italien 
(par Merget); Paris, 1802, in-8* ; •— Du 
Prince et des Lettres, traduit de l'italien par 
Bl*** ( J. Loque); Paris, 1818, in-8»; — Vie 
de Victor Alfteri^ écrite par lui-même, et 
traduite par M**** (Petitot); Paris, 1809, 2 
vol. in-8''; — le même ouvrage sous le titre de 
Mémoires d'Alfieri, trad. par M. Ant. de La- 
tour; Paris, 1840, in-12. 

Voici le portrait que Ginguené (auquel nous 
avons emprunté déjà plusieurs détails) a tracé de 
ce poète : n Alfieri était d*une taille haute et noble, 
d'une figure distinguée, mais peu imposante, 
quoique son air fût habituellement dédaigneux et 
hautain; son front était grand et ouvert; ses 
cheveux épais et bien plantés , mais roux ; ses 
jambes longues et maigres. Il aimait passionné- 
ment les chevaux : fl en a eu jusqu'à douze ou 
treize à la fois, presque tous fins et de prix. Il 
se plaisait peu dans le monde, et ne prenait au- 
cun soin pour y plaire. La qualité distmctive de 
son esprit et de son Ame était l'élévation : son 
défaut dominant était l'orgueil. Ce (ht par or- 
gueil plutAt que par penchant, ce frit pour exci- 
ter l'admiration, pour être le premier en quelque 
sorte, pour vivre dans la postérité, quMl devmt 
poète. Au milieu de ses succès 'poétiques et Ht- 



téraires, fl eut un grand malheur : c'est, à ce 
qu'il parait, de n'aimer véritablement ni la poé- 
sie ni les lettres. Ses passions étaient ardentes. 
On l'aurait cru peu sensible; il Tétait pourtant 
en amitié; il y était aussi très-fidèle. Dans d'au- 
tres affections, fl fit souvent de mauvais choix; 
mais dès qutl eut trouvé une femme digne de 
l'attacher, fl ftit constant, et le frit pour la vies 
Sa réputation littéraire s'est établie avec peine. 
On trouvait à son style des défants, qui ont été 
regardés depuis comme des qualités. Il n'écrivait 
pas comme tout le monde : on l'en blâmait ; mais 
tout le monde, ou du moins tons les poètes tra- 
giques, ont fini par vouloir écrire comme lui. Le 
système dramatique qu'A a introduit en Italie 
est, quoi qu'A en ait dit, celui de France : il n'a 
fait qu'essayer d'en corriger les longueurs et les 
langueurs. Û a supprimé les confidents et presque 
tous les personnages secondaires : il en résulte 
plus de vigueur sans doute et une action plus 
serrée, mais aussi moins d'épanchements, de la 
sécheresse et de la roideur. Notre théâtre est 
déjà maigre, auprès de celui des Grecs; celui 
d'Alfieri est, à l'yard du nôtre, presque dans la 
même proportion. H parie rarement au cœur, 
mats il est éloquent et nerveux dans les pas- 
sions fortes; fl a de la grandeur, et, dans ses 
idées comme dans son style, il aspire toii^ours au 
sublime; ses caractères ont de l'énergie, quel- 
quefois aux dépens de la vérité historique et 
même dramatique. Ile donnant rien aux yeux et 
peu au cœur, fl fait peu d'effet au théâtre, mais 
fl en fait beaucoup à la lectare. Son dialogue est 
souvent un modèle de précision, de justesse et 
d'argumentation dramatique. La coupe de ses 
vers est savante et harmonieuse; mais son 
style, toujours fort, est quelquefois un peu dur. 
n en sera de lui comme de la plupart des inven- 
teurs : d'autres ItaHens feront mieux que lui, 
mais en l'imitant; fls iront plus loin, mais en 
suivant la route qu'fl leur a tracée. » 

A côté de ce jugement d'un habile critique, 
nous placerons aelui de madame de Staël : 

« C'est, dit cette femme d'esprit, avec un 
respect profond pour le caractère d'Alfieri que je 
me permettrai quelques réflexions sur ses pièces. 
Leur but est si noble, les sentiments que Tauteiir 
exprime sont si bien d'accord avec sa conduite 
personnefle, que ses tragédies doivent toujours 
être louées comme des actions, quand même elles 
seraient critiquées à quelques égards comme des 
ouvrages littéraires. Mais fl me semble que quel- 
ques-unes de ses tragédies ont autant de mono- 
tonie dans la force que Métastase en a dans la 
douceur. H y a dans les pièces d'Alfieri une telle 
profrision d'énergie et de magnanimité, ou bien 
une telle exagération de violence et de crime, 
qu'fl est impossible d'y reconnaître le véritable 
caractère des hommes. Ils ne sont jamais ni si 
méchants ni si généreux qu'il les peint. La plu- 
part des scènes sont composées pour mettre en 
contraste le vice et la vertu ; mais ces oppositions 



ALnERI — ALFONSE 



10 



ne sont pM iNPéaflDtéM arec les i^adatioiis de la 
Térité. À ki tyrani supportaieot dans la Tie oe 
que les opjpiimés leur disent en face dans les tra- 
gédies d'Atteri, <m seiait presque tenté de les 
piiindre. La pièce d'Oc/opte est une de oeOes où 
œ défimt de Tiaiseniblanoe est le plus frappant 
Sënèqoe y moralîBe sans cesse Néron, comme s'A 
était le plus patient des hommes, et loi Sénèque 
le i^os coarageox de tons. Le maître dn monde, 
d^ la tragédie, consent à se laisser insolteret 
k se mettre en colère à chaque scène poor le 
plaisir des speetitears, comme s'il ne dépendait 
pas de hii de tout tlnir avec mi mot Certaine- 
ment ces dialogues continaels donnent Uen à de 
très-bdles réponses de Sénèqoe, et Ton Tondrait 
trouTer dans ona harangue on on oorrage les 
nobles pensées qu'il exprime; mais est-ce ainsi 
qu'on peufdonner lidée de la tyrannie? Ce n'est 
pas la pe&idre sous ses redoutables couleurs, c'est 
en faire seulement un but pour l'escrime de la 
parole. Mais si Shakspeare avait représenté Néron 
entouré d'hommes tremblants, qui osent à peine 
r^xmdre k la question la plus indifférente; lui- 
méroe cachant son trouble, s'efforcent de pa- 
raître cahne; et Sénèque près de lui traTaillant 
à l'apologie du meurtre d'Agrippine; la terreur 
n'eût-elle pas été mille fois plus grande? et, pour 
une réfleÀm énoncée par l'auteur, miUe ne se- 
raient-elles pas nées dûs Pâme des qpedateurs, 
par le silence même de la rhétorique et la vérité 
des tableaux? » 

« Alfieri, par nn hasard singulier, était, pour 
ainsi dire, transplanté de l'antiquité dans les 
temps modernes; il était né pour agir, et il n'a 
pu qu'écrire : son style et ses tragédies se res- 
sentent de cette contrainte, n a voulu jmarcher 
par la litténtnre à un but politique. Impatienté de 
vivre an milieu d'une nation où l'on rencontrait 
des savants très-érudits et quelques hommes 
très-édairés, mais dont les tittérateurs elles leo- 
tenra ne s'intéressaient poor la plupart à rien de 
séncnx, et se plaisaient uniquement dans les 
contes, dans les nouvelles, dans lesmadrigaux; 
Alfieri, diaje, a vouhi donner àses tragédies le 
caractère le plus anstère. D en a retranché les 
Confidents, les coups de théâtre, tout, hors l'in- 
férèt dn dialogne. n semblait qu'il voulût ainsi 
ùàre ùin péniteneo aux Italiens de leur viracHé 
et de leur imagination naturelle; il a pourtant été 
fort adndré, parce qull est vraiment grand par 
son caractère et par son àme, et parce que les 
haiii^nfA de Borne surtout applaudissent aux 
louanges données aux actions et aux sentiments 
des anciens Romains, comme si cela les regardait 
encore. Os sont amateure de l'énergie et de lin- 
dépeodanee comme des beaux tableanx qu'ils pos- 
sèdent dans leure galeries. Mais il n'en est pas 
moins vrai qu' Alfieri n'a pas créé ce qu'on pour- 
rait appeler un théâtre itahen, c'estrÀ-dire des 
tragédie» dans lesquelles on trouvât un mérite 
particaiier à lltalie; et même il n'a pas carac- 
térfaétot mam des pays et des siècles qu'il a 



peints. Sa Coi^iuratUm det PojuU, Vîrginie, 
Philippe II, sont admirables par l'élévation et la 
force des idées; ma» on y voit toujoun l'em- 
prefaite d'Alfiert, et non celle des nations et des 
temps qu'il met en scène. Bien que l'esprit fran- 
çalt et celui d'Alfieri n'aient pas la moindre ana- 
logie, ils se ressemblent eor ceci, que tous les 
deux font porter leurs propres oouleun à tous 
les sigets qu'Os traitent (1). » 

rua éi rmoriù jilMri, êcritta da «00. — Umbardi. 
Stmia éêila lêtUraiura iUUia$ta nsl êêeolo X^llL — 
▲otoolo Boceelllnl, Elotioâêntt. ÂlprU Padooe, mn, 
IB-S*. - Serafleo GraMl. DiimriOMiom kn kxU di FiH. 
AlMrit anUn. iitt, la-8*. - Antonio Zeion. Biograjka di 
rut. jtt/teH ê dette tus opemKàçol,, 18U, ku-ll. - f-ita 
di rm, Âlfteri da MU; MiUn, ists, in -16. — vuiemaln 
Court d€ mUrahÊTet •(«., L 111. 

ALFiaoïTSABADi ( Alxnê - Toher-MohamT 
med^lbn^Yoeoub^ j historien et lexicographe 
arabe, né à Karezoun, province de Schiraz, 
en 739 de l'hégire (1338-19 de J.-C. ), mort à 
Zébid en 817 de l'hégire (14 14-U de J.-C. ). Sa 
fiunilleétait originaire de Firouzabad, ville de la 
Perse ; de là le surnom à* Atjirouzabadi, n était 
aussi surnommé Uedjid eddin ( Gloire de la foi). 
Après avoir lliit ses études à Schiraz et à Bagdad, 
il visita les principales villes de l'Orient, Damas, 
Alep, Antioche, la Mecque, le Caire, où il réaida 
quelque temps. Doué d'une n^émoire prodigieuse, 
il nota tout ce qull vit de curieux dans ses voya- 
ges, n reçut du fameux Timour un présent de 
100,000 dirhems ; il composa, sur l'invitation du 
sulten de l'Yemen , un dictionnaire arabe , inti- 
tulé U Kamous, ou plus exactement Alkamou- 
sou-UMohitt (l'Océan environnant). Ce célèbre 
dictionnaire a Àé imprimé à Constantinople, 1818, 
in-fol., et à Calcutta, 1827, in-fol. C'est l'abrégé 
d'un plus grand ouvrage projeté par Taut^^ur, 
et qui devait renfermer le Uohakkem d'Ibn-Said 
et VObab de Hasan, les deux dictionnaires aral)es 
les plus étendus. Le Kcmums a servi de base 
au dictionnaire arabe4atin d'Antoine Giggei, 
Milan, 1632. Hamacker a donné la liste des autres 
ouvrages d'Aifirouzabadi , parmi lesquels on 
remarque une Histoire d'Ispahan , et une autre 
de TayeC, province de l'Arabie. 

D'Herbelot, irticle Camut, — Hamacker. Spécimen 
cod. mtt. orient. Lugd, Batav., p. 177. — RoMt, Diiion. 
ttorieo, art. Flnuai^dh— De Sàcj, Journal df s savants, 
décembre 1819, p. 7tt. — M. Relnaud, Catalogue des 
mts. arab. de la Bibtioth. nalionalê (tapplémcnt ). 

ALPON ( Jean ) , peintre espagnol , natif de 
Tolède, vivait au commencement du quinzième 
siècle, n fit en 1418 plusieurs ouvrages estimés, 
que l'on voit dans une ancienne chapelle de la 
cathédrale de Tolède. 

fierroodez, DiccUmario Mstorieo, etc. 
ALPOHSB (Alphonse) (2), ALFONSO, AF- 
F0S80, AL05S0. Nom d'un grand nombre de 

(i) Madame de Staei. dans Corinne. 

(I) Ce nom étant d'oriftioe néolatine , tl fiadraU ton* 
Jours récrire , non pas Alphonse , œaU Jl/onse ; car la 
lettre ph n'eilste pas dans les langues tialU-ine, p<ina- 
gnole et portugaise, aniquelles ce nom appartfcat ex- 
clotlTcment 



11 



ALFONSE (Aragon^ Navarre) 



roU ou princes de \ Espagne, du Portugal et 
do Vltalw, Les Yoid dans Tordre alpfaabétiqve 
<Itit puyR auxquels ils appartiennenl : 

les Àifonse (TBspagne, subdinUés en : A. Al- 
fonse et Aragon et de Navarre; B. Alfanse 
des Asturies et de Léon ; C. Alfanse de Léon ; 
û. Alfonse de Castille et de Léon. 

A. Atfonie d*Jragon M d§ Nmvurrt» 

ALPONSB I*'', surnommé le Batailleur (el 
Batallador\ roi d*Aragon et de Ifararre, mort 
on 1134. Depuis Pelage» aucun roi ne yit une 
aussi grande étendue de pays soumis à son 
sceptre qu*Alfonse| qui, apr^ la mort de son 
l)eau-père, réunit à ses propres États d*Aragon 
et de Navarre ceux de sa femme Urraca , fille 
d*Alfonse VI, o'est-à-iUre les royaumes de Léon, 
de GastiUe et d'Asturie, et étendit sa suzeraineté 
sur les comtés nouTeOement fondés de Galice et 
de Portugal. De plus, maître du comté de Cata^ 
logne et de Barcetone , fl régpait réellement sur 
Soute l'Espagne chrétieniie. Second fils de Sanche 
Ramifes, ilsoooédaeo 1104, sur le trône d'A- 
jagon, à son frère Pedro T', dont le fils unique 
du même nom était mort quelque temps au* 
paravent Au lieu de tourner d*abord ses armes 
contre les Afanoravides qui venaient de s'empa- 
rer de Saragosse , n fut paralysé par les mé- 
sintelligences qui éclatèrent dès son avènement 
entre lui et sa femme Urraca, Cette femme fièro, 
gStécparladodUté de son premier mari le comte 
Raymond de Bourgogne, réclama comme lui 
appartenant le gouvernement de Castille et des 
pays qui en dépendaient , prétentions qui étaient 
favorisées par les seigneurs de Castille, et que le 
roi ne voulaitpas admettre. De là toutes leurs que- 
relles et leuES guerres intestines, do9t les détailg 
seraient trop fostidieux. Les cbosca en vinrent 
au point qu*Alfonse fit enfermer sa femme dans 
une forteresse, d*où elle fut délivrée par qudques 
seigneurs, qui passaient pour ses amants. Enfin 
il fit, 'Uns un concile d'évéques , dissoudre son 
mariage avec Urraca , qui trouva un puissant 
allié dans son beau^frère, comte de Portugal. 
Pjeu de temps après, les CastillauR, fatigués eu\- 
méme« des intrigues de leur reine, la chassèrent 
du tWNne , et mirent sur la tète de son fils Al- 
fonse Raymond, d^ souverain de fa GalHce , la 
couronne de Castille et de Léon. Pendant ces 
dissensions, Ali-ben-Tussef entra dans la pro- 
vince de Tolède avec ses meilleures troupes , 
prit quelquesdoniaines de petits forts et de châ- 
teaux, ravagea les campagnes, emmena les ha- 
bitants en esclavage, et porta la terreur j usqu'aux 
portes do la capitale de TEspagne cb^étieI^le. 
Presque au même moroeot où Tolède était me- 
nacée per Ali, une autre armée almoravide, sous 
la conduite du général Syr-ben-Abou-Békir, s'a- 
vança dans le Portugal contre le comte Henri , 
prenait Zinfria, Badi^os, Tarera, Santarem, 
Lisbonne, et menaça la capitale du comté, 
Coimbrc ; une troisi^m'^ ('•ivi«*i<.'n . cornrumdé*' 



par le gouverneur de Murcie, se porta de Saiii- 
gosse sur la Catalogue, et assiégea pendant vingt 
jouis Barcelone. Les Sarrasins ne levèrent W 
siège que quand Alfonse s'approcha, à la tt^U- 
d'une fiorte année d'Aragonais et de Catalans. 
Une sanglante liataUle qui s'engagea occasioii*;a 
de grandes pertes aux deux partie, sans douni r 
la victoire ni à l'un ni à Tautre. Cependant l(\s 
Sarrasins abandonnèrent la Catalogne, en com- 
mettant les plus horribles ravages (lui). 

Les Almoravides renouvelaient presque cha((U(^ 
année ces incursions dans les pays clirétiens, et 
souvent ils s*en retournaient avec un grand butin 
et beaucoup de prisonniers. Le ravage des cam- 
pagnes du centre de l'Espagne par de continuelles 
ioôirsions, jointes à de mauvaises récoltes, causai 
dans toute la Péninsule une terrible famine qui 
fit plus de victimes que la guerre. Si les incur- 
sions à^ Sarrasins en Castille n'étaient pas [)Ius 
énergiquement repoussées, c'était à cause des que- 
relles intestines de la reine Urraca avec son mari : 
il leur arrivait souvent d*employer plutôt leurs 
forces pour se perdre mutuellement. Aussitôt 
qu'Alfonse remarquait qu'une partie des Castil- 
lans lui était hostile, il cherchait à s*assurer 
d'eux en plaçant des garnisons sûres dans les 
forteresses, et occupait principalement le re^tc 
de ses forces à arrondir ses États héréditairef^ de 
Navarre et d'Aragon. Les secours des clievaliers 
anglais et fran^^f q^ prenaient volontiers part 
aux expéditions contre les Sarrasins, lui furent 
très-utiles. Le comte du Perche prit Tudèle par 
ruse ( en août 1 U4 ). Le vainqueur reçut du roi 
la ville en fief , et la concession de plusieurs pri- 
vilèges y attira bientôt une foule d'habitants 
chrétiens. 

Les regards d'Alfoose se reportèrent alors sur 
Saragosse , dont la possession lui paraissait in- 
dispensable pour la sûreté de son armée et la 
libre navigation de l'Èbre. D'année en année ii 
avançait vers le but de ses conquêtes, bien 
que les Almoravides ne négligeassent aucun 
moyen pour soutenir l'émir Abd-el-Mélek-ben- 
Hud. Le vaillant général Abn-Muhammefl-Mez- 
deli força même le roi d'Aragon h s'éloigner 
de nouveau de Saragosse. Mais bientôt de gran- 
des querelles s'élevèrent entre le général al- 
moravide et l'émir de Saragosse, et hAtèrent 
la chute de la ville. Abd-el-Mélek-Ben-Hud, 
irrité des prétentions des Almoravides, qui vou- 
laient faire les maîtres à Saragosse, se sépara 
d'eux ; et s'étant retiré avec sa famille au châ- 
teau fort de Bonda, il conclut avec Alfonse uno 
alliance en vertu de laquelle fl réunit ses troupe< 
à celles des chrétiens. Les Almoravides se trou- 
vèrent trop faibles pour se soutenir contre d^^s 
forces aussi supérieures : non-seulement ils fn- 
rent défaits dans une bataille meurtrière auprès 
Mezdidi, mais Osibrentroême obliges 4*aban- 
donner les viQes alliées de Lérida d .le Sara- 
gosse (commencement de 1 1 1 7 ). Le? Almoravides 
tintèrent d'* rerouvrfr ce qu'ik» avaien; ]Hirdu; 



18 



ALFONSE (jéragim, Navarre) 



14 



nmiê Ut Mooèmt emiplélaMiit contre VhB^ 
MMé et la vigfltiiee d'AMbnte. Les gerdet dee 
frontièTCe, les AlmugiTtres, rinfoffnèreiit 4 
temps de IV^jpFoefae de ramée ennemie. Malgré 
son InftHoHté miméHi|iiey II ftit obligé d*aeoepter 
la liataiOe qoe M oflHt Tendin, général des 
masidmans. Mais id ee Ait le talent des généraux 
et non le nombre des soldats qui dédda de la 
«ietoirt. Temlm , batln , s'enftiit k Valenee atee 
dix mille hommes, AdMes débris de son Immense 
armée. Les alliés eélébrèrent lemp triomphe dans 
on pays entièreme nt délifréd'enncRiis. Le roi d* A- 
rsgon demanda la session de Saragosse, qn'Abd- 
el-Méiek rsfhsa aTee fermeté. H lit même tous 
ses prépanlift pour repousser par la forée des 
armes la prétentioii de son nooTèl adTersaire. 
Mais avant m'H oM sofllsamroent pourm la 
Tille de SDbeistances, «ne armée aragonaise se 
présenta dofint les portes. Beaneonp de seigneurs 
français , attirés par la perqieetîTe d'ori rlehe 
butin f étalsnt venns griwsir Tannée d'AUbnse. 
Saragosse opposa d'abord une opiniâtre résis- 
tance anx assiégeants ; mais elle finit par eapl- 
tnler, et Alfonse y entra le 18 décembre 1118. 

ATee Saragosse tomba le second boalevard 
des Sarrasins; Os rayaient possédé pendant 
quatre slèdes. Le roi d* Aragon éle^ cette im- 
portante Tille au rang de sa capitale ; la grande 
mosqoée derint Téf^ise de Saint^ftahrador, et l'on 
y fonda on éréché ; les droits et les priTÎIéges 
de la petite noblesse fbrent accordés aux ha- 
bitants. Les seigneurs Ihmçais qui étaient restés 
dans l'année josqn'à la prise de la Tille furent 
vtsst récompensés, surtout le Tlcomte Gaston 
de Bénm , qui reçut en fief le quartier de Sara- 
gosse , qn'aTalent habité Jusque-là les chrétiens 
moiarabes. Les mnsuhnans possédaient encore 
dans les enrirons de Saragosse plusieurs TiUes 
noosidérables , dont la situation escarpée et les 
fortifications rendaient le siège fort difficile. 
Mais Alfonse profita de la terreur que la prise 
de la capitale aTait excitée; et après avoir fkit 
les règksnents nécessaires à Saragosse , il s'a- 
vança dans la SIemi-Morena , qui sépare l'A- 
ragon de la Castffle , et où les musulmans pos- 
sédatent encore d'importants points d'appui. En 
moins de trois années II prit Tarragone. Tala- 
layiid ne tomba qu'après qu'Abu-Tahir Te- 
mim, frère d'Ail, qd accourait h son secours stcc 
vne forte armée , ent perdu Tingt mille hommes 
près de Cntanda (1120). Alfonse fonda dans 
le Tofainage de cette Tille , dans un lieu jus- 
que-là désert , le noureau fort de Montréal , et 
y établit on noarel ordre de cheyalerie , institué 
pomr la délnse de la foi. 

Le soeoès dea armes chrétiennes , qui STalent 
soumis, dans les dix dernières années, les 
deux TfUeB les plus Importantes de l'Espagne 
ronswtmane, relera le conrage des chrétiens 
moaarabas de l'Andalousie , et leur fit espérer 
qutla pQforftient, à la faTOur des guerres d'Ali 
en Aftiqne , et de la situation agitée de f os pos- 



sessiona dans la Péninsale , seooner le joog que 
l'islam ftdaait peser depuis quatre cents ans 
aur le ehristianiame. Quoique leur position fftt 
très-supportahla (ils avaient le lilnre exercice 
de leur culte y leurs lois et leurs juges, et ne 
payaient qu'im tribut modéré), ils aimaient le 
cliangement , et avaient le fanatisme de leurs 
crofances. 

Sans les secours étrangers , les Mozarabes 
d'Andalousie ne pouvaient rien entreprendre 
car toutes les forteresses étaient entre les mains 
de l'ennemi ) en outre ils étaient trop dispersés. 
Us ne pouvaient penser à une réunion , k mdns 
que les musulmans ne fossent occupés d'une 
guerre dans le pays même. Us envoyèrent donc 
des messages au roi d'Aragon, dont la prise de 
Saragosse avait oonsidérablement augmenté la 
renommée. Après lui avoir décrit soigneuse- 
ment la positita du pays et des forteresses , ils 
le priaient d'y entreprendre une campagne , lui 
promettant de l'appuyer de leurs conâeils et de 
leurs bras , de lui fournir des guides et des sol- 
dats. Comme Alfonse hésitait de s'engager dans 
une telle entreprise , à cause de l'éloignement 
des lieux et du peu de fondement qu'il y avait 
à Ikire sur de telles promesses , les Mozarabes 
renouvelèrent leurs prières : en même temps 
ils lui promirent de lever douze mille hommes, 
et l'assurèrent que les nombreux chrétiens de 
l'Espagne méridionale se joindraient k son ar- 
mée , dès qu'il se montrerait dans le pays ; 
qu'ils le reconnaîtraient tous avec joie pour leur 
seigneur et roi , et qu'il acquerrait les belles et 
les plus fertiles contrées de l'Espagne. Cette 
penpective était trop séduisante pour que* la 
pensée des difficultés et de la témérité de l'entre- 
prise pût arrêter le roi chevalier. 

En juillet 1 1 25 ( schaban 519 ), Alfonse se mit 
donc en marche avec toute sa cavalerie , ou , 
suivant les relations arabes , avec quatre mille 
cavaliers, qui jurèrent de vaincre on de mourir. 
Guidés parles Mozarabes, ils se présentèrent 
devant Valence. Sans s'arrêter au siège de cette 
place. Os traversèrent en les ravageant les 
provinces musulmanes, et arrivèrent dans le 
voisinage de Grenade : Alfonse laissa derrière 
lui les villes ennemies de Xucar, Danra, 
Murcie , Baeça, Jaen, et d'autres places fortes, 
et son armée se fortifiait de jour en jour par 
Taffluence des Mozarabes ( que les musulmans 
nommaient Muhahidins). Si Alfonse avait pu 
surprendre la ville de Grenade, où se trouvaient 
beaucoup de chrétiens qui avaient des intelli- 
gences avec le roi d'Aragon , la domination des 
Almoravides eôt été en pérQ. Mais le wali de cette 
ville était un homme résolu : quelque foible que 
f6t ta garnison, il empêcha par la terreur et par 
d'énergiques mesures les Mozarabes de Grenade 
de tmier aucune révolte; et sa vigilance les tint 
en respect, sans les exaspérer par des persécu- 
tions. 11 leva avec une merveilleuse promptitude 
des troupes dans les environs ; et, après avoir fait 



IS 



ALFOnSE {Aragon, Navarre) 



tow 8es préparatifii , il attendit lei attaques de 
rannée chrétienne. CeOeK^ s'étaitaocruejosqu'aa 
nombrede cinquante mille hommes^et se sentait si 
forte qu'elle commença le siège sans hésiter. Mais 
le mauvais temps, hi phiie et les ouragans empê- 
chèrent les chrddens de foire un blocus régu- 
lier; et ils perdirent dans Tinactirité un temps 
prédeux. Les habitants de €rrenade revinrent de 
leur frayeur; des secours s'approchèrent sous 
la conduite d'Abn-Tahir-Temim , ce qui força Al- 
fonse à lever le siège ; mais, rassuré par Tabou- 
d«Bce de vivres que lui fournissaient les Mozar 
rabes, il prit la résolution aventureuse de laisser 
encore cette ville derrière lui et de s'avancer jus- 
qu'à la Méditerranée, pour se réunir aux chrétiens 
de Malaga et des Alpuxares. 

Sans cesse harcelé dans cette marche péril- 
leuse par la nombreuse cavalerie almoravide, 
qui saisissait chaque occasion d'attaquer avec 
avantage, Alfonse parvint, malgré tous les obs- 
tides, jusque dans la contrée de Lyrena, place 
située 'entre Grenade et la Méditerranée. Les 
Almoravides trouvèrent ce terrain fovorable pour 
un combat de cavalerie, et les cavaliers afri- 
cains ne purent contenir leur ardeur. Ils atta- 
quèrent Tavant-garde des chrétiens , la mirent 
en ftnte; et, croyant avoir vaincu toute l'armée 
ennemie, ils se dispersèrent sans précaution 
ponr se partager le butin, lorsque AU^oàise tomba 
inopinément sur eux avec ses cavaliers bardés 
de fer, leur reprit le butin amassé , y ajouta leurs 
propres douilles, et les poursuivit jusqu'à l'ar- 
rivée de la nuit. Ce brillant foit d'armes délivra 
Tarmée chrétienne , qui put alors traverser sans 
entraves les défilés des Alpuxares et s'avancer 
jusqu'à une baie de la Méditerranée, entre Al- 
méria et Malaga. Le roi et les chevaliers s'é- 
taient vantés qu'ils poursuivraient leur marche 
jusqu'à la mer; Alfonse fit construire une barque 
et s'amusa à la pèche, pour prouver combien il 
était fidèle à son vœu , et afin que la postérité 
sût qu'un roi d'Aragon, parti de Saragosse, 
laissant derrière lui plusieurs pays ennemis , avait 
péché sur les eûtes situées en foce de l'Afrique, 
comme dans ses domaines. 

Ce ne frit qu'après avoir joui de cet amuse- 
ment qu'Alfonse commença sa retraite : une 
foule de chrétiens des Alpuxares se joignirent à 
son armée , et Alfonse se dirigea encore une 
fois sur Grenade. Mais comme il ne pouvait 
prendre une ville aussi bien fortifiée à moins 
de faire un long siège, et que les forces de l'en- 
nemi augmentaient chaque jour, il se dirigea vers 
la ville de Guadix ( Cadix ), dans le voisinage 
de laquelle il avait laissé une division de son ar- 
mée pour protéger sa retraite. L'intempérie de 
la saison ( on était alors en hiver ) , les marches 
forcées à travers les montagnes, et des maladies 
contagieoses, diminuèrent considérablement ses 
troupes. Les Sarrasins avaient aussi beaucoup 
souffert; ils avaient fait des pertes inouïes, et 
une sorte de teiTeur iacxprixnablG s'était emparée 



16 

d'^x. L'expédition réussit; et si l'on ne fit pas 
de conquêtes, l'effet moral n'en fut pas moins 
puissant L'année aragonaise, constamment har- 
celée par la cavalerie almoravide, parvint à re- 
tourner dans sa patrie ^rès une absence de 
six mois, en traversant les provinces de Murcie, 
de Xativa et de Valence. Douze mille chrétiens 
mozarabes s'étaient jobts à elle, aimant mieux 
abandonner leur patrie que de rester exposés à 
la vengeance des musulmans. En effet, leurs 
frères qui étaient restés sur le sol natal ne tar- 
dèrent pas à éprouver le ressentiment du souve- 
rain almoravide. Sur son ordre, ils furent trans- 
portés par milliers en Afrique et dispersés dans 
différentes contrées , où la plupart périrent par 
l'effet du climat et le manque de subsistances. 
D'autres Mozarabes qu'Ali-ben-Yussef admit dans 
sa garde eurent un meilleur destin ; et ces op- 
presseurs de leurs coreligionnaires méritèrent ses 
bonnes grâces par leur fidélité servfle. 

L'expédition d'Alfonse à travers tant de pays 
ennemis, et avec si peu de troupes, mérite d'être 
comparée à l'entr^rise des dix mille Grecs 
dans l'empire perse. La longueur de la route 
est sans doute fort dififôrente, mais l'audace est 
égale. 

Le 7 mars Ulft, mourut la reme Urraca, qui 
avait si longtemps fomenté des troubles civils, 
et dont les intrigues avec Pedro de Lara avaient 
scandalisé les Espagnols. Un an auparavant, était 
mort l'archevêque Bernard de Tolède, qui avait 
introduit les bénédictins en Espagne, et contribué 
à la civilisation de ce pays. 

Jusqu'à la mort de son infidèle épouse , Al- 
fonse avait toujours possédé en Castille plu- 
sieurs forteresses que lui avait gardées l'atta- 
chement des garnisons et des habitants. Mais, 
après la mort d'Urraca, les liens qui les unis- 
saient aux Aragonais parurent complètement 
brisés : les troupes et les habitants se décla- 
rèrent, contre la volonté des gouverneurs, ea 
foveur du roi de Castille, qu'ils reconnurenl 
pour roi légitime. Il n'y eut que la viUe de Cas- 
tro -Xerez qui resta fidâe aux Aragonais. Alfonse 
crut devoir avant tout conquérir les places que 
les musulmans conservaient. dans son royaume 
ou sur les frontières. Mais il n'eut pas assez de 
temps pour mettre ce projet à exéôition; car U 
fat presque aussitôt entraîné dans les guerres de 
Castille, qui réclamèrent l'emploi de toutes ses 
forces. Soit pour se rendre aux invitations des 
grands qui troublaient la Castille et la Galice, et à 
celles de la comtesse Thérésia de Portugal ; soit 
pour arrêter Taccroissement rapide de la puis- 
sance du roi castillan, il franchit les frontières de 
Castille à la tête d'une nombreuse armée, et re- 
nouvela ses prétentions de suzeraineté sur ce 
royaume (1127). Pendant trois ans, les deux 
partis se livrèrent une foule de petits combats 
avec des succès divers. Chaque fois que l'on se 
préparait à une grande bataille, les ecclésiasti- 
ques des deux années slnterposaieat, et eihor- 



17 

Uîent les deux soaTeraiiis k épargner le sang des 
dirétiens, et à donner à leur coorage une jdus 
noUe direction en combattant les Sarrasins. Par 
leurs efforts réitérés, une tréTe iîit enfin conclue 
entre la Castille et TAragon. Alfonse l'Aragonais 
renooça au titre d*empereor d'Espagne, qu*0 
avait porté jusque-là, céda à son beau-fils Al- 
fonse-Raimondez toutes les places qu*fl possédait 
en CastQle; en retour celui-ci laissa k TAragon 
U province de Bioja, qn*Aifonse YI avait eàe- 
Tée à la Navarre. 

Après la pacification de la Castille , Alfonse 
Sancbez fut appelé à faire la guerre au delà des 
Pyrénées, contre Bayonne. On ne sait pas bien 
clairanent qudle Ait la cause de cette guerre ; fl 
est probable quelescomtesde Bigorre et deBéam, 
rassanx du roi d'Aragon et ses fidèles alliés , 
étaient opprimés par Guillaume IX, comte de 
Goienne et de Poitiers. Alfonse n'bésita pas à 
voler au secours de ses compagnons d'armes; 
Bayonne fot assi^, et succomba après une assez 
longue défense (1131). Dès cette époque le sou- 
verain d'Aragon prU aussi le titre de roi de 
Bayonne. Mais cette acquisition ne resta pas 
longtemps au royaume d'Aragon : elle fut en- 
levée pendant les troubles qui survinrent dans le 
pays. 

Alfonse d'Aragon attacha la plus grande im- 
portance à étendre ses conquêtes du côté de la 
Méditerranée, et à s'assurer la libre navigation de 
l'Èbre. Pour y arriver, il fallait' prendre la ville 
musulmane de Tortose, située à l'embouchure 
de ce fleuve; et, en conséquence, il résolut de 
l'attaquer par terre et par mer. Une foule de sei- 
gneurs et de chevaliers français prirent part à 
l'expédition. Avant d'entreprendre le si^e de 
Tortose, il était nécessaire de s'emparer de plu- 
sieurs villes situées dans l'intérieur du pays. 
Les Almoravides possédaient Méquinenza, au 
confluent de la Ségra et de l'Èbre : cette ville 
fixt emportée d'assaut; mais la prise de Lérida 
et de Frag» sur la Clnga présenta plus de dif- 
ficultés, la dernière surtout, qui était dans une 
situation très^evée, et entourée de fortifica- 
tions solides. On y éprouva une vigoureuse ré- 
sistance de la part des habitants; Yahia-bcn- 
Gania, gouverneur de Lérida, accourut avec 
une nombreuse armée de Valence et de Mur- 
cie an secours des assiégés» et dix mille Al- 
moravides d'élite partirent à la hâte de l'Espagne 
méridionale pour venir délivrer Fraga. Tout^ 
tSm Alfonse n'abandonna pas son plan : fl pour- 
suivit le siège , et jura publiquement , comme 
son père l'avait fait quarante ans auparavant 
devant Hoesca, de prendre Fraga, ou de mourir. 
Httg^ de ses plus illustres vassaux prêtèrent le 
raème serment ; ainsi le voulait la coutume. Ceux 
qui étaient le plus rapprochés du roi rivalisaient 
arec hti d'héroïsme et d'esprit chevaleresque. 
Pour enflammer encore davantage son armée , 
le roi fit porter dans le camp les reliques des 
Hiiits, et ks éfèquea et les abbés commandèrent 



ALF0I9SE (Araqm, Navarre) 



18 

des divisions. Après que les chrétiens eurent 
mis deox fob en fuite les Sarrasins, qui venaient 
pour dâivrer la place, les habitants de Fraga 
furent si découragés, qu'Us offrirent de rendre 
la viUe sous des conditions raisonnables. Mais 
Alfonse refusa toute sorte de proposition, et ne 
voulut devoir cette conquête qu'à la valeur ara- 
gonaise. C'est ee qui explique la résistance dé- 
sespérée des habitants, et la dernière tentative 
des Almoravides de dâivrer la viUe par l'envoi 
d'une nombreuse armée. Ce que la force ne pou- 
vait exécuter, la ruse l'accomplit En abandon- 
nant un convoi de vivres, l'ennemi attira les 
Aragonais dans une embuscade, où succombèrent 
les plus vaiUante guerriers , les chevaliers et les 
comtes fhmçais, les évêques d'Huesca et de 
Rada , l'abbé de Saint-Vidorien et une grande 
partie de l'armée. Selon la plupart des écrivains, 
Alfonse succomba, le 17 juiUet 1134, dans la 
bataille de Fraga ; mais on ne put le trouver parmi 
les morts. Cette circonstance, et l'inquiétude 
dans laquelle on était sur le sort du roi, ont 
donné lieu aux contes propagés par Roderic de 
Tolède et la chronique de Saint-Jean de la Pena. 
Alfonse l'Aragonais, qui, pendant un règne 
de trente ans, n'avait cMsé de guerroyer, soit 
contre les Sarrasins, soit contre les chrétiens, 
s'était à juste titre acquis le surnom de Batail- 
leur : sorti vainqueur de toutes les bataiUes, ex- 
cepté de celle de Fraga, il doit être mis au nom- 
bre des plus grands hommes de l'Espagne au 
moyen ftge. Ce qu'Alfonse VI avait fait pour la 
CastUle par la prise de Tolède, fl le fit pour 
l'Aragon par la prise de Saragosse. H aurait 
incontestablement surpassé son prédécesseur; 
peut-être aurait-fl tout à fait expulsé les Sar- 
rasins de l'Espagne, si sa déptorable lutte avec 
sa fi»nme Urraca n'avait pas divisé et souvent 
même paralysé ses forces. Comme Alfonse n'a- 
vait pas d'enfants, et que son frère Ramiro 
s'était f^it moine , U ordonna dans son testa- 
ment qu'U avait rédigé dès l'an 1131, lors du 
siège de Bayonne, que tout son royaume fût 
partagé en trois portions : U destina l'une pour 
le salut de son père et de sa mère, pour la ré- 
mission de ses propres péchés et l'obtention 
d\me place dans le ciel , au tombeau du Christ 
et aux saints hommes qui le gardaient; la se- 
conde, aux pauvres et aux chevaUers de l'hos- 
pice de Jérusalem ; et la troisième aux templiers, 
comme étant les défenseurs de la chrétienté près 
du temple du Seigneur. Mais les Aragonais, non 
plus que les Navarrais, ne se crurent nullement 
liés par le testament qui avait ainsi disposé de leur 
royaume sans leur avis. Comme fls avaient con- 
tribué à le conquérir. Us se croyaient en droit de 
prendre part au choix du nouveau souverain. Ils 
élevèrent au trône le frère du roi, Ramiro, qui avait 
déjà vécu plus de quarante ans dans les ordres, 
comme moine, abbé et évéque; mais les Navar- 
rais n'admirent pas ce choix , se séparèrent des 
Aragonais , et élurent à Pampelune l'infant Gar- 



eUiR*min>,|MUt-fll«daTfii6aiKiu),qal«vti| 
dU KHusIné à Peâden «a 107e. C'wl aind qns 
l'Espagne otaréttenne m trotiTI diriite de non- 
THu BU pliuiean ttait. 

Rnrlli. .«iwJh da ^rofait, ni. It. — Cirbeof n.fikm- 
ntra'<£Vi>ni<>*''<*' dtniMaAi, tlo., cdlt- M 1M1 , lUi. I. 
— Tûmlcb, Conuulilo» I Wf"*" ■<» 'M "*" >" ^"•- 

«•Mln d> tlnmaét. - hqoli M OselHi, HtitMradi 

Af OHBB II, roi d'Angon, nien lUl, mort 
le 30 BTril tiM. It «un fili da RaTmtwd V, 
comte de Barcelone, et de PArunille, 6U« de Ha- 
mlro II. En 1 IB3 , tl uKoédB k taa pire dant le 
comU do Barulone, et fut «o nânie tWlIM 
placé p«r u mira lur la trdne d'Angoo. Ce 
double béritaga m nniplit pu eoeora aw 
vuM. En ii67,UrepraDdlaProTaM]e(urIUu~ 
mond V, comte de TonlouM, qui s'ea était «f 
paré. L'année aulnote, Il laUu ce comté comme 
fiera RiTTDoiid-Béraiicer, aon flr^. En 1173, il 
Yénit du HouKÎIlwi par l« taatamoit do comte 
Uuinard II ; et, buidii qu'il poaraait lea Almoha- 
Ae* juiqo'à XatiTi, il est rappelé en Aragon par 
une jmiptiMi da roideCraTarreSancbo Vl-Alilé 
du roi de CaitiUc, i] reprit l'oflèwife et s'em- 
para dn Ronisillon. Voolût, oDfnme ua prédécf >>- 
fetirK, étendre aet domaines auidépensde ceux 
df« muiiilmani , il fit la guerre h. don Morda- 
nitli, iiel|ineur de Valence et de Hurde, et ■»- 
sista, en IITT, Ailonie IX de Caatille, dani la 
réductioa de la ville de Cuença. Pour ce aerrice 
Important, lui et aesBuccaueurifurent eiemptéa 
de rendre hommage au toi da Ca.-ttille poor 
les poa!eieions qu'il» avainit i l'oueat de l'Èbre. 
Ra<r mon d-nérengCT étant mortcnlIBl, AlFonae 
dispose de la Proiencu en laveur de son autre 
fiire , dafl Sancfae, Mais il le loi relira l'an 
1186 , et lui donna en échange lea comté* de 
RouBSlUon etdeCerdaitne. La même année, au 
mois de léTrier, it s'aboucha, aui enrirons du 
RhAne, aTec le comte de Toulouse ; et là Ils con- 
vinrent de s'en rapporter sar leur» différends , 
S des arliitreB (Valisette, t. ID , p. 63 ). En ' 
1 196, Alfonse mourut à PeriJlnn"n. fort regretté i 
de ses sujets. Son corps Tut inhumé au mooaR- 
tère de Poblet , qu'il avait fondé. Ce prince ne | 
se disdnftna pet moiui par son esprit que par . 
ses exploits militaires. Il protégea les trouba- 
dours , H flt lui-même pluiieun vers en langue ■ 
proTençale ; il nous reete de lui une setde dian- i 
son , dâus laquelle il dit qn' Amour peut seul le 
n^jouir. — Alfonse avait épousé : 1° Mafalde , 
tllled' Alfonse I", roi de Portugal, dont il lut sé- 
paré sani en avoir eu d'pufants ; 9* le IB Janvier 
1174, Sande, «Se d' Alfonse vm, roi de Cas- 
tille, dont il ent tri^s fil* et quatre filles. Don 
Pèdre, l'alnédeifUs, hil sncrédaau royaume 
d'Aragon et au comté de Barcdone i don Al- ' 
fan«e, le draxIAme, ent en partage la Provence; | 
doD Ferdinand, le troisième, ae fit moine de Ci- I 
(«aux, et devint abbé de Muitréal. 



ALFOKSE {Angan, Naearre) 



ALPODBB III, roi d'Aragon, né en]7b:i, 
mort le 18 juin 1291. FlU de don Pèdrv 111 
et de Gouatauce, il sueoéda a son pire en 17S:,. 
Lonqne don Pidre mourut, A!r<mso était oc- 
cupé k dépouiller don Jayme , son oncle, du 
royaume de Majorque. Après s'être empnni r|p 
Majorque et divica. Il se (it couronner à Sam- 
gosse le jour de PAques I2S0; mata le* Aragii- 
nais exigËrent que leurs privilèges fosKt'nt 
maintenus, et Axèrent même dee homes i l'au- 
torité royale. Les cort^s, ou élals d'Aragon, nblt- 
gèreot le monarque k recevoir d'eux ses minl<. 
très et les principaux officiers de ta moiioii. 
Quelque temps après, par la médiation du piipn 
et du roi de Pranc«, Alfonse renitlt â Jaymu »r* 
Ëtats, t condition queceliii.cl les tiendrait, avm 
Montpellier, Couflans et quelques autres tnrrm 
en France , comme nu fie/ de la couronne d'A- 
ragon. Il signa, en lïBÏ, lea PHvllégea de FIJ- 
nlon, qui permettaient i ses sujets de rpcuiuli' 
aux armes pour défendre leurs libertés, el i|u| 
investirent le Justicier (^us/ls«ro)di[ droit du 
citer le roi lDi-m£me devant lea cortès générales, 
et de le déposer s'il attentait aux privilèges 
de la nation. Ces privilèges, demi le? Aragonais 
furent pendant longtemps si fiers, liiisaient de 
leur pays une oorli' de répuhiiqnp. Ils Dirent 
abolis parplemiiv, en 13SB. 

Le 19 aoTH J 18S , Alfonse rendit à Cliarles II 
d'Anjou la liberté, après l'avoir obligé de renon- 
cer i ses droits sur la Sicile, et du donner sis 
deux iiis en otage pour garantie du traité conclu 
à Conflans par In médiation d'Éiiouanl 1", roi 
d'Aegirterre. Alfbn'e rellcha aussi les {U'inces 
de la Cerdn, t la sollicitation de quelques sei- 
gneurs qui voulaient se venger du roi du Cni- 
tiUe. Kn 1)91 , Il conclut un traité A Torasrnn 
avec Philippe le Bel , Charles de Valois, Cliar- 
les It, roi de Naples, cl le roi d'Aragon, è Ve\- 
doslon de Jayme , roi de Sicile. Peu de tiin|i4 
après , Alfonse rnounit à Barcelone, laissant h 
couronne k son Trère Jacques (Jayme II, rnl ilc 
Sicile, roi de Naples et de eicQe}. 



. p. tu. - CarbpDBU, CanWcii ilc 
Eipaa^a, p. SI. ~ Mirloi», HiU. gai. it CipaAa. 

ALroNsk: IV, dit U i^huinaire, roi d'Ara- 
goD , oé en février 1299, mort le 24 juin I3:IG, 
Fils puîné de JajTae n, il se distiagaa d'abord 
comme clievalier de l'ordre de Calatrava, et fil 
la coiiquSle de la Sardaif^ne et de la Cône. En 
1318, il fut proclamé roi àSaragossa, le jour dr 
la Penteeéle. En 1331 , le pape lui ayant concédé 
la Sardaigno aux d^>ens des Géuois , une 
guerre cruelle en fut ta suite; elle dura avec de* 
succès varié* Jusqu'A la mort d'Alfonso, arrivée 
à Barcelone k la suite de clisgrins doroesti- 
qaes. n avait épousé en premiËres nuc^s , en 
i3l4,Tbéràsed'l^itrica (morte en isi'i), dont 



îl ALFONSE ( 

il eut t 1" don Pèdre, loii tuoceMeur} 2* dou 
Jayme, conte dUrgel; 3* Constance, mariée h 
Javmc n, roi de Majorque. Il épousa en secoD* 
des noces, le 6 féTrier 1339, Éléonore, fiUe de Fer- 
dinand lY, roi de Cattille, dont il eut don Ferdi* 
nand et don Joan : Talné ftit, à aa naiAtanee, 
créé marquis de Tortoie ; c'est le premier, k ce 
qu*il paraît, qui ait porté le titre de niarquis en 
Espagne ; don Pèdre, son cousin, roi de Castille, 
le fit mourir Tan U&8, et traita de même , Tan- 
née RuîTante, la reine Éléonore, sa tante. 

Zurtu, JnaUi de Jrogon^ Ub. VU, — Abarca, /i«y<« 
âe .-iragtm^ toL II. — Plancaa. CommetUarii^ etc., 
p. MO. — Mariana, HUt.gm. de Ktpaha,\ïh. XV,eap. It. 

- Carboaeil. 

ALPBOHSQ T d'AragoD. Voy. Auponsa, 1*' roi 
de Naples. 

B. l/eê AlfonH du Aêiwriea tt tU Léon, 

ALFOVSB I , snrDommé le Catholique ( #/ 
Catolico ), roi des Aituries et de Léon, né en 693, 
mort en 766, fils de don Pedro, duc de Biscaye, 
descendait des rois yisigoths. Après la conqoête 
de TEspagne par les Arabes, il se réfugia près de 
Pelayo onPélage, roi des Astoriea, dont il épousa la 
fine Heimesindeen713.Faiila,filtdcPélage,étaQt 
mort sans héritiers, Alfoose fut appelé au trône 
des Astories en 739. Profitant des diyisions des 
Maures, il ne cessa pendant dix-huit années de 
Irar faire la guerre , et les chassa entièrement de 
la Galice, de Léon et de Castille. Il étendit le 
royaume fondé par PeUyo, son beau-père , de- 
puis TEo (Rio Miraoda) jusqu'aux frontières de 
la Biscaye. Mais il ne fut pas seulement un con- 
quérant : il fonda des colonies , rétablit des 
TîDes, construisit des églises , dota des monas- 
tères , et mérita le surnom que lui donnèrent 
SCS f^ojets. n mourut à Caogas, âgé de soixanto* 
quatre ans, dans la dix-nenyième année de son 
règne, laissant deuJL fils , FroOa oui lui succéda, 
et Vinuran , et une fille, Adosinae; plus un fils 
naturel nommé Manregit* 

Miiiaaa . UUt. çem. hii. de Espafia, Mb. VII. cap. 4. 

— Florex. Eip9lkm taçrada^ t. XIII, p. 4SI. —Sandoral, 
//M. rf« loe emeo Obiipoê, p. ts. — Morales , CnnUca 
TTMfl de Etpaha^K, |V, p. tl. 

ALTOXBB II, surnommé le Chaste (el Casto)y 
roi des Aslmies, mort en 843, fils de Fronar** , 
assassiné en 768, ne succéda pas directement 
à son père, et ne fut proclamé roi que le 14 sep- 
tembre 791, après le règne de Tosurpateur 
Auretto el de son fils Bermudo. En 802 , une 
oonsfnratioQ des grands le précipita do trône et 
le renToyg dana un monastère. Mais il n'y reita 
pas looglemps ; ao bout de quelques mois, il on 
fut tiré ptr quelques vassaux fidèles , à la iâte 
desquels se troii?ait Tbeudia. Alfonse remporta 
plusieurs arantages sur les émirs arabes, qui 
ctmtÎDiiaieot leurs incursions dans la Galice et 
les Aslnriet. 

L'état diancelant du royaume et Tesprit de 
tnrbnleofle de la noblesse exigeaient des lois 
i''niies,«t réCabUssemeat d'institutions durables. 
Le roi mit donc tons ses soins à faire revivre la 
vieille coMtîtvtiog naticuale. Les grands du pn- 



Àsturies, Léon) 



39 



lais Amnt rétablis; et, voulant remédier aux 
aombriiix iaeonvénients d'une cour errante, 
Alfoose lui donna pour siégis la cité d'Oviédo , 
dont il fit sa résidence. A oôié des palais s'élevè- 
rent des maisons de plaisance, des t)&timents et 
des bains publiée, d'une architecture remarqua- 
ble. Mais U piété du prince s'occupa surtout 
d'embeittr la capitale de nouvelles églises, n 
choisit pour métropole l'église déjà dédiée par 
Fruela au divin Rédonpteur, avec ses douxe au- 
tels en rbonaeiir des douie apôtres. Trente ans 
soffirat à peine pour oette maÎ0iifiqne construc- 
tion. An nord de la métropole s'éleva l'église de 
la sainte Yierga, aveo deux autels consacrés à 
aaint ÉHeane at à saint Julien ; on construisit à 
Tooest une ohapette deattnée à recevoir les res- 
tes des prioeea des Astories. Kous ne devons pas 
oublier l'admirable église de Saini-Tyrsus et 
celle de Saint-Julien , aux autels de marbre , 
située à trois lieues environ du palais royal 
d'Oviédo. Sous le règne de ce prince, on décou- 
vrit à OomposleUe, près de Taneienne Iria Flavia, 
en 808 selon les uns , en 816 suivant les autres, 
un corps que les EsJMignols ont prétendu , jus- 
qu'à nos Jours, être celui de saint Jacques le 
liseur. Alfonse fit construire, en son lionneur, 
une église où le corps fut d(^posé. Cette église 
n'était d'abord que de briques ; mais dans la suite 
elle devint un temple magnifique, où la dévotion 
attirait des pèlerins de toutes les parties de la chré- 
tienté. On voit même, i>ar lepoëau^desitc^es des 
Apôtres, de Walafri^le Strabon , que cette d^o- 
tion avait commencé dès Tan 840 au plus tard. 
AUbnse, accablé d'années et d'infirmités^en 833 
assembla les grands du royaume, et leur fit 
accepter son abdication. U vécut sept années 
encore , confondu parmi les sujets les plus sou- 
mis de don Jtaraire, son cousin, prince de Galice, 
qu'il avait lui-même couronné, et mourut après 
un règne de ciiiquante-<leux ans. Alfonse fut 
l'ami et l'allié de Charlemagnc, et s'en montra 
digne. Quelques historiens ont attribué au refus 
qu'il fit du fameux tribut des cent jeunes filles le 
surnom de Chante, que l'histoire lui a conservé ; 
mais ce tribut est une fable absurde, et il jus- 
tifia bieo mieux sa chasteté en vivant dans une 
continence absolue avec la reine sa femme, pour 
accomplir un voeu dont la singularité caractérise 
le siècle où U vécut. H mourut sans enfants. 

lAicaa TiideiDtla, ChronUmi mtmdi, apod Scliottuns, 
iJifpan, illuilrata, vol. iv. ~ Uarlana. HiiU gen. de 
Espafia, llb. Vf. cap. 9. — Aloiuo cl Sablo. CronUia 
genrral de Etpulia, pari. III. cni». 10. — Rod^rfcnii To- 
leuniia , Kerum in HUpanlu çestarum Chronicon , 
Ub. IV. 

ALPOHSR III , surnommé le Grand (elMa- 
gno) , roi des Asturies et de Léon , né en 848, 
mort le 20 décembre 91 2. Il succéda à Ordono 1", 
son |)ère , en 806. A pdne sur le trône, FraHa , 
comte de Galice, et fiis de l'usurpateur Bermudo, 
lui disputa la couronne, et l'obligea même de 
chercher un asile à Alava, chex les Cantabres. 
Mais la conduite tyrannique de l'usnapateur fit 



ALfOI9SE (JtshtHei, Létm) 



lénrflar les baMute dt>Tiédo» qà rasMaanè- 
MBt» HnçiptiènMààXkmm, H apirita prompte- 
nent um DOUTe&e rérolte fomenlée par les 
ooBiftes Eykn el Zénoo; et dès qQl Tit 800 poo- 
^^ coMolîdé , a ao^ea à l'étaidro anx dépens 
âM malKnétaDS. Sm expéditions de 870à90l, 
eatrepriaes contre les rans o lm a ns, ftirent presque 
coMstanment couronnées de succès. Par les 
toJfiHtrnrri qnll vnH sa se wénayr aTec 
Un-Lob (VAbemhpe des cbroniqnes) dans lin- 
tirieur même de Oordoae, il élndit ses con- 
fMêtes jttS4|a*à U GastiDe. En 901, fl détruisit 
près de Zamore une armée nombreuse, comman- 
dée par le tenatique Àbmed-Ibii-Oméyat , qui 
s*élait prodamé Mabdi. Pendant un règne de 
quarante ans , il recula les bornes de ses États 
beaucoon pbu loin que ne raTatt bit aucun de 
•es prmoesseurs. n mérita le surnom de 
Grand, autant par Tédat et la grandeur de ses 
victoires que par la sagesse de son gouremement 
Ses armes victorieuses et son alliance étendi- 
imt sa domination d'un cdié Jusqu*aux Pyré- 
nées, et de rentre vers le sud; il planta ses 
drapeaux victorieux au delà du Duéro, passa 
même leTage et la Guadiana, et pénétra jusqu'à 
Mérida.Il ne putyil est vrai, conserver la possession 
de ces provinces ; mais fdusieurs villes fortes du 
Portugal d'atgourdliui, dont il 8*était emparé, 
telles que Ck>imbre , Lamégo , Viseu, Coria et 
Salamanqjie, furent pour lui des conquêtes de 
la plus haute importance. Son traité de paix en 
883 avec Mohanuned lui assura la complète 
possession de ses nouvelles conquêtes ; et, déM)r- 
mais spectateur paisible des profondes divisions 
etdes sanglantes guerresciviles des maboroétans, 
il put appliquer tous ses soins à l'amélioratioa 
intérieure de ses États. 

Alfonse fit abattre l'église de bois qui avait été 
élevée sur le tombeau de saint Jacques de Ck>m- 
postelle, pour en faire construire une en pierre. Il 
fonda un grand nombre de couvents et d'églises, 
qu'il dota lui-même richement; il éleva des 
évêchésdans plusieurs villes conquises. Didacus 
(Diego), comte de Castille , (ai chargé du soin 
de peupler la ville de Burgos et de la fortifier, 
pour arrêter les incursions que les Sarrasins 
pourraient faire de ce côté. Le comte s'acquitta 
parfaitement de sa mission. Burgos devint dès 
lors, pour les chrétiens, un de leurs boulevards 
les plus considérables de ce c6té. On s'occupa 
ensuite du soin de rebâtir plusieurs villes situées 
sur le Duero, telles que Zamora, Toro et Si- 
mencas; puis on construisit près d'Oviédo un 
cbèteau fort, nommé Gauzo, destiné à conserver 
les trésors royaux, en cas de surprise ou d'inva- 
sion du côté de la mer de la part des mahomé- 
tans ou des Normands. C'est là qu'Alfonse fit 
placer la croix magnifique qu'il avait fait faire 
dès la douzième année de son règne. Cette croix 
portait une inscription ( Risco, ]UCXV1I, p. 220, 
la rapporte tout entière); on y lisait ces 
mots : £t operatum est in casttllQ Gauio, 



24 

amU reffui notiri XJi , et a Christo nato 
DCCCCXVI^ qui prouvent que le château de 
Gauio existait déjà en 778. 

L'esprit guerrier des chrétiens d'Espagne se 
révéla bientôt par des révoltes et des luttes 
intestines, lorsqu'ils n'eurent plus d'ennemis 
extérieurs à combattre. Les premiers désordres 
édatèrent dans la Galice ; des impôts excessifs , 
des dîmes imposées au peuple en faveur du 
clergé , paraissent eu avoir été la cause. Ano es- 
saya le premier (885) à soulever les provinces , 
mais sans succès : lui et ses partisans furent 
bientôt soumis, et leurs biens confisqués et don- 
nés à l'église de Compostelle. Herménégild, 
qui vint ensuite, éprouva un sort plus i\meste. 
On ne se contenta pas de confisquer tous ses 
biens au profit de la même église : il subit une 
mort cruàle avec la plupart de ses complices. 
Cette sévérité imprima une crainte salutaire 
aux esprits turbulents, et procura quelque tran- 
quillité à l'empire. Mais les impôts sur la pro- 
priété foncière devenant de jour en jour plus 
écrasants, par suite des privfléges accordés aux 
égUseset aux couvents, une nouvelle insurrec- 
tion, dont Witiza était le chef, éclata bientôt 
(894) , avec des caractères plus alarmants que 
les précédentes. Toutefois, Herménégild , comte 
de Guy et de Porto , envoyé par le roi à la tête 
d'une puissante armée contre les rebelles , les 
tailla en pièces dès la première rencontre. 
Witiza fût pris et mis à mort, et ses biens don- 
nés aux vainqueurs. Un sort pareil fut réservé 
aux rebelles sarrasins qui, quelques années après, 
s'étaient révoltés en Galice. 

La tendance du clergé espagnol à se ressaisir 
de l'influence qu'il avait exercée sous les rois 
wisigoths, dans les concfles et dans les diètes 
du royaume , se manifeste de plus en plus. Ce- 
pendant, comme les sièges métropolitains se 
trouvaient tous alors entre les mains des enne- 
mis, à l'exception de celui de Braga, et que cette 
viDe, par sa situation sur la frontière, n'offrait 
que peu de garantie et de sûreté à un archevê- 
que, le clergé s'était vu contraint de renoncer è 
l'appel d'un oondle, faute d'un archevêque pour 
le présider. Le roi, la reine (Ximène), leurs 
fils, tous les évoques du pays, et les comtes 
chtfgés du gouvernement des provinces et des 
villes, assistèrent à la cérémonie de la dédicace 
de Saint-Jacques. 

Onze mois après la consécration de l'église 
de Saint-Jacques, on convoqua un concile è 
Oviédo; le roi, les évoques et les comtes déjà 
nommés s'y rendirent; Herménégild y fut nommé 
métropolitain , et c'est en cette qualité qu'il eut 
la préséance dans cette assemblée. Après qu'on 
eut pris des résolutions concernant la discipline 
de l'Église, la nécessité de propager la religion 
et la tenue des synodes , qui devaient avoir lieu 
annuellement , on s'occupa de l'urganisation de 
l'archevêché d'Oviédo , auquel on affecta des re- 
venu* immenses, et qui porta depuis le no» 



96 

âe vUle des évéques. Le eondle se tint en 907. 

Nous n'insistefons pas id sur la gnerre d*Al- 
fonse m contre les Sarrasins, snr la bataille de 
Zamora ( 901 ), et snr son expédition contre 
Tolède (904). Kons nons bornerons à mentionner 
qa*à son retour dans ses États OD déconrrit qnel- 
qoes traces d*nne nontdie coi^nration, dans la- 
quelle se tromraient fanpUqoés ses pins prodiet 
parents. 

A la noordle de cet attentat, le roi se rendit 
en tonte hAte k Zamora, où se troorait alors son 
fils aîné Gardas, chef ^e la ooi^oration ; il le 
fit saisir, et conduire chargé de fers à la for- 
teresse de Ganxo, près d'Oriédo. 

Cette sérérité, qui présageait anx conjnrés le 
sort qui les attendait, loin de les abattre, ne fit 
qu'enflammer leur audace , et les détermina à 
essayer leurs forces avant qu'on Tint les en- 
traTcr. A la tete des insurgés étaK la reine 
(Araélina on Ximénès), femme dévorée d'am- 
bition, et Mdno , comte de Burgos , beau-père 
de Gardas. A force dlntrigoes, de démarches et 
d'actifité, ils étaient parrenus k ranger sous les 
drapeaux de ta rérolte les antres fils du roi, 
Ordèoo, Frofia et Gondisalms , ainsi que ta 
plus grande partie du peuple : maître d^ depuis 
longtemps de phisienrs pointe fortifiés, le parti 
des insû^ ayait pu propager ta révolte dans 
loal le rojanme. Alfonse , k qui sans doute son 
armée était restée fidèle, eût pu, malgré la su- 
périorité numérique de ses ennemis , défendre 
encore longtemps sa couronne en occupant les 
meîDeures forteresses de ses Étate ; mais il ahna 
mieux céder anx exigences de ses fils rebelles, 
et épa r gne r ainsi ta sang de ses svûeto. Ce fut as 
diâtean de Boides, d^ les Asturies , qu'A se 
déponilta (910) de ta royauté en foyeur de son 
fitaalné Gardas; fl confia au second, Ordono, In 
régence de ta Gnlice, et an troisième, FroOa, le 
gouremanent des Asturies, en subordonnant 
tontefota leur puissance k l'autorite royale de 
lenr aîné. 

Alfonse m ferme ta liste des rota des Asturies ; 
après hil les princes chrétient, maîtres du pays 
an nord du Duéro, prirent ta titre de rois de 
Léon. Gardas changea ta résidence royale d'O- 
viédo , ta transféra phis an centre de ses États, 
k Léon. Cest k peu près à cette époque que ta 
Il aTure s'érigea en royaume , que Barcelone dé- 
tint nn comte héréditaire, et que les comtes de 
CastiBe commencèrent k lutter pour conquérir 
lenr indépendance. 

On attribua à Alfonse le Grand une chronique 
latine, traitant de l*htatoire de l'Espagne depuis 
rhtrasion des Maures jusqu'à ta mort d'Or- 
dono I*', en 856; Sébastien, éréque de Sala- 
manque, l'a réunta k sa propre Chronique. Elle 
ftit d'abord miprimée en ibU, in-fd., par I>rud. 
SandoYaly dans ses Cronicas de Un cinco OHs- 
poêf pnta par Ftorez dans son Bspana sagrada, 

rotetaBos» Bmvm inOîiptmlaçutâmmCkrùni' 
t.lT.«-Mvlm,A«ftf«ii.tf0«9flaa» ttb.vn. 



ALFONSE {Asturies, Léon) 



M 



«ap. 17-lt. — U—âta, BUt, eritUm de SipaHa, XU, 
14S-18*. — Paqoit et Dochex, Hist. de VEspagm, 1 1. 

C. A^fonte de iÀon. 

ALFOHiB IT, surnommé le Moine (ei 
M<mge)f rd de Léon, mort an mota de mai 932, 
fita d'Ordofio H; fl succède en 924 à FroOa U, 
son onde. Ce fot un monarque [dus religieux 
qu'amhitieax. Dans ta sixième année de son ré- 
crie, après ta mort de sa femme Urraque Xi- 
mène, fiUe de Sanche I*', roi de Nararre, Al- 
fonse abdiqua ta couronne en foyeur de son 
firère Ramire et à l'exdusion de son fils Oidono. 
n se retira dans le monastere de Sahagun , sur 
ta riyière Cea, où fl fit ses yœux. Mata d^ 
l'année suiTante (931), dégoûté de ta yie monas- 
tique, fl quitta sa ceUule, se mit à ta tète de 
qudques troupes, et essaya de remonter sur ta 
trOne. Il s'ensniyit une guerre ciyile; Ramire 
assiégea Alfonse dans Léon, le força à se rendre, 
et le renyoya dans son clottre ayec trota fils de 
Frofla qui rayaient aidé dans son entreprise. 
Conformément aux Iota des Visigoths, Aflonse 
fut condamné à perdre ta yue. Il sunrécut à son 
supplice deux ans et demi, et mourut dans ta 
monastère Saint-Julien, près de ta dte de Léon, 
où fl ayait éte confiné. 

Lacas TudentU, Chronieon tmmdi, apad SelioUiaB, 
BUp, Ulustrata, 11b. ly. — Alonso el Sabio, Cromica de 
Espalia, part. III. cap. 16. — Cronicon Silmuê, apii4 
Florez, EspaAa Saçrada, Xyil, tôt. — Marlana, Hii- 
toria genaral de Espafka» llb. VIII, cap. I. 

ALFOHSB ▼ , roi de Léon , né eu 994, mort 
le 5 mai 1028, fils de Bermnde, succéda à son 
père en 999. n régna sous la tutdle de ta retee 
Ehrire, sa mère, et de Gomale Métando, comte de 
Galice, dont ti épousa, en 1017, sa fille Elyire. 
n fit ta guerre anx musufanans, et ravagea quel- 
que temps leur territoire. En 1028, fl franchit le 
Duero, vint investir ta vflle de Viseu, en Por- 
tugal. Occupé à taire ta siège de cette place, fl 
reçut un coup de flèche, dont fl mourut; son 
corps (ut enterré à Léon, n laissa de son ma- 
riage un fils, Bermude m, et une fiUe, Sande, 
mariée à Ferdinand , roi de Castille et de Léon. 
Sa femme Elvire mourut le 5 novembre 1052. 

Marlana, Hitt. çen. de Btpana, lib. VUI. — AJonao 
el Sehlo, Croniea de Sipmha, part. III. — Pelafliu Ovte- 
tenila, CAronIcon regum Ltçioneruium, apnd Florec, 
Bspana Saçrada, Ub. VIII, e. 10. — Conde, Ilitt. de la 
Dwiin., 1. 1, p. KMk^Almakkail, Moham, dfnatt.. Il, 19T. 

ALPOHSB Yi, surnommé le Vaillant (el 
Bravo ), roi de Léon, ou Alfonse T', roi de 
Castflle, né en 1030, mort en 1109. Second Ûis 
de Ferdinand V et de dona Sancta, il reçut, en 
1065 , en partage les royaumes de Léon et des 
Asturies. A Sanche ET, l'atné, échut ta Castflle, 
et à Garda , le cadet, ta GaUce et une partie du 
Portugal. Sanche, mécontent de ce partage, en- 
vahit, en loes , d^abord les domaines d'Alfonse, 
et lui livra une bataUle décisive à Planteca , sur 
les bords de ta rivière Pisuerga. Les hostititéa 
furent qudque temps suspendues; mais, en 
1071, les deux ftères se rencontrerait près de 



S7 



ALFONSE (Uon) 



38 



la ri N ière Carrien , derant la place de ValpeUag^ 
ou Tulpecularia. Il s'y engagea un combat san- 
glant, où les Castillans eurent d'abord le des- 
sous; l'arrivée du fiuneux Cid (Rodrigo de 
Civar) ranima le couragiB de Sanche, et fit 
changer la face de la fortune : ce héros pénétra 
dans le camp des troupes do roi de Léon, et en 
fit un grand carnage* Aifonse se réfugia dans 
l'église de Carrion , d*où il fut conduit par son 
frèro k Burgos. Grâce k l'interrention de sa saaar 
dona Urraca, Aifonse obtint la permission de 
se retirer au couvent de Sabagun, où il prit 
l'habit religieux. Il s'en échappa quelque temps 
après , et Tint se réfugier k la cour d'Almamoun 
à' Tolède, ancien allié de son père Ferdinand. 
Sanche dépouilla de mtene son antre frère Gar^ 
de , et il songeait aussi k s'emparer de l'héritage 
de ses deux sœurs , Elvire et Urraca. Oelle-ci 
se tint renfermée k SSamora. Sanche allait faire le 
giége de c^te place, lorsqu'il fut assassiné par 
Vellido Delfos, paitAun de la princesse Urraca, 
en 1073. ÀDrès la mort de Sanche, Aifonse fut 
rappelé de Tolède , et réunit sous son sceptre 
tous les États de son père. Il fut aooueilli avec 
des démonstrations de joie par les habitants du 
Léon; mais les Castillans lui témoignèrent d'à-» 
bord de la défiance, et le Cid, à la tète des no- 
bles, lui fit déclarer, par serment, qu'il n'avait 
en auetme fhçon trempé dans le meurtre de son 
firèrc. 

Maître absolu du Léon , de la Gdioe, des A»* 
turies et de la Castille, AUbnse ne songea plus 
qu'à l'agrandissemeot de ses domaines» 

En 1077, Amé, évéque d'OléroQ et légftt do 
samt-siége, vmt en Espagne avec une bulle de 
Grégoire Vn, par laquelle ce pape déclarait aux 
Espagnols qu'anciennement leur royaume était 
tributaire du saint^siége^ que l'hivasion des 6ar^ 
rasins l'avait privé de la jouissance de ses droits ; 
et que des titres conservés dans les archives de 
Rome no permettaient pas de révoquer en doute 
ce qu'il avançait. En conséquence , il les ex- 
hortait « À ne pas exposer leur Ame k une perte 
assurée, en retenant ii^ustement les droits de 
saint Pierre. » Quoique les titres allégués ne fus- 
sent pas produits, quelque temps après Aifonse 
s'empara d'une partie de la Navarre (1081), et 
porta SCS armes contre son ancien hôte le roi 
de Tolède, auquel il enleva plusieurs places; 
puis , ayant fait un appel aux chrétiens , il vint, 
accompagné du Cid, investir la ville de Tolède. 
Ce siège mémorable dura cinq ans ( le 25 mai 
1085 ). n fit époque, en ce que, pour la pre- 
mière fois, on vit venir en Espagne, pour com- 
))attre les mûdèlcs, des seigneurs étrangers, 
tels que le comte de Flandre, Henri de Bour- 
({ogne , et le comte de Toulouse et de Saint- 
Gilles. Aifonse, s'étant enfin rendu maître de 
Tolède, que les musulmans possédaient depuis 
714 , il en fit sa capitale et y fixa sa résidence. Il 
coQserva aux habitants leurs biens et lenrs lois. 
L'archevêque qu'il choisit pour cette ville fut 



Bernard , abbé de Sahagnn et de Saint-Victor de 
Marseille, à qui le pape Urbain II envoya, en 
1088, le pallium, avec le privilège de la primatie 
de Tolède sur toutes les églises d'Espagne. Poussé 
par la reine Constance, cet arclievéquc se saisit, 
à main armée, de la grande mosquée, contre la 
parole que le roi avait donnée de maintenir lc£ 
Maures dans la possession de ce temple ; ce qui 
irrita le monarque au point qu'étant revenu 
prompteroent à Tolède, il menaçait de faire 
brûler le prélat et la reine ; mais les Maures in- 
tercédèrent eux-mâme§, et laissèrent aux chré- 
tiens leur mosquée. En 1086, Aifonse se rendit 
maître de Coria; mais il est ensuite défait par 
Ben-Abad , roi de Séville, à Zélaka , près de Ka- 
d^oa. Ce fut alors qu'il écrivit an roi de France 
Philippe r', et aux principaux seigneurs fran- 
çais, pour en obtenir des secours. A Tarrivée des 
troupes françaises , les rois maures se hâtèrent 
de traiter avec AUbnse , et de se reconnaître ses 
vassaux. En 1090, Aifonse, à l'instigation de 
Tarchevèque Bernard, voulant substituer, en 
Espagne , le rit romain ou gallican au rit to- 
létain ou mosarabique, dans la célébration de 
l'office divin , excita un grand tumulte parmi le 
dergié et le peuple. Lee choses en vinrent au 
point que la querelle devait se terminer par 
un duel. 

Le champkm du rit de Tolède ayant remporté 
la victoire, le roi ordonna une nouvelle épreuve ; 
et les deux offices, le tolétain et le romain, 
ayant été jetés ensemble dans un brasier, le 
premier en sortit intact. Ce nouveau prodige ne 
fit point changer le roi, qui voulait obstinément 
que l'office romain (ti introduit dans set États. 

La chute de Tblède avait fhq>pé de terreur 
les princes musulmans. Us cessèrent leurs dis- 
oussiooi intestines : Alrootamed, roi de Séville, 
Ibn-Hod , roi de Saragoese , et Ibn-Al-Aflas , roi 
de Badiyos, formèrent une ligue contre Ai- 
fonse. Mais leurs efforts combinés échouèrent : 
le roi chrétien battit les princes arabes, pénétra 
sur les territoires, et les rendit tributaires. Dans 
œtte coi^jonetnre, ils appelèrent à leur se- 
cours les Afanoravidcs, qui, sous les ordres de 
Yousouf-ben-Tacheffai , ^-enaient de soumettre 
toute la c6te septentrionale de l'Afrique. You- 
souf passa en 1086 le détroit, et joignit les 
confédérés au moment où Aifonse faisait le 
siège de Saragosse. Abandonnant aussitôt le 
siège de cette ville, il s'avança vers l'Andalou- 
sie, et rencontra Yousoiif à Zalaca, entre Mé- 
rida et Badajoc. Une bataille sanglante s'ensui- 
vit : pendant qu'Alfonae, à la tète de sa cava- 
lerie, enfonçait l'aile droite de l'ennemi, son 
camp tomba au pouvoir de Seyr-lbn-Abou-Bekr; 
trois fois il essaya de regagner son camp, lors- 
qu'il fut tout à coup assailli par les soldats nègres 
de Yousouf, qui remporta une victoire complète : 
les chrétiens s'enfUirent en désordre , et AUbnse, 
gravement blessé dans la mêlée, parvint avec cinq 
I cents de ses noblei à gagner un tertre voisia 



99 



AUONSE (Uon) 



30 



du champ dt bataille; il y fut aiuiilût entouré 
par les AûîçBiDB) et ne dut Ion salut qu'à Tap- 
pro€lie de la nuit ^ en atteigpant, avec un petit 
nombre de les oompagnom» la Ville de Tolède. 
Hamet et in mniulmina ne eurent pas profiter de 
Jeura BTintigae : Youonf Ait rappelé en Afrique» et 
les Arabei d*Eipi^ reprirent leurs guerres ciri* 
leS) pendant qn'Alfofue contraota des alUancei 
areo daa sai^teiirs pidssanti. Le mocéiseur de 
YouBouf, AU» revint en lioa en Elpagne, et 
remporta prèl dlJelès une victoirs signalée 
sur lea troupes d^Alfonse» eommaadées par son 
fils Sancbo, «(ui y périt» Alfonse voulut lui-même 
te mettra à la tète de Ms troupea» lorsqu'à 
mourut. 

Ce rof eut plusieurs femmes : cependant k sa 
mort il ne laiiia paa dliéritler inûlo. Il avait 
d'abord épousé par procuration Ajuda ( Agathe), 
fiUe de Guillaume te Oonquéraut , roi d'Anglt^ 
terre. Mais en se rendant en Espagne, sa fian- 
cée tomba malade et mourut en Franoe, où eile^ 
fit enterrée. Bien que le mariage n'ait paa été 
consommé, elle est citée par quelques hiatorieivs 
comme la première lemme d'Alfonse. Celle qui 
le ftit réelleroeitt s'appelait Agnès; elle était 
fiUe du duc de Oulemie et de Poitiers, Guil- 
Isome TI. Alfonse n'eut pas d'enûnts de son 
mariage avec Agnès. Il épousa ensuite CkMistan- 
da, fiOe du duo de Bourgogne Robert r% d» 
la maison des Capetai et H n'eut d'elle qu'une 
fine (lOSO), dona Urraea, qui dès l'Age de dix 
aoa ftit mariée an comte Raymond de Bourgo^ 
0Wy qui était vcnn in Espagne. CX>ostancia 
était nnecatbolique trèa-iélée, fimatique mèmei 
ce Alt prindpalflment par son influence que le 
pape réussit A abolir la liturgie gothique et l'é- 
critare dite tolédanc, et A mettre l'Église espa- 
gnole d'accord avec l'Église romaine. Après sa 
mort, qni arriva en 1092. Alfonse épouu Bertha, 
qne qnelqoes écrivains disent princesse de Tos> 
cane, mais à qui d'autres donnent le tHre de 
soear dn comte Raymond, époux de l'infante 
Urraea. Dès la troisième année, la mort l'enleva 
an roi sans qu'dle hii eût donné aucun descen- 
dant. Celle qui loi succéda, Elisabeth, fiUe du 
roi Louis de Franoei no lui donna pas de fils 
non plus, mais deux filles, dont l'une, Sancluà, 
ftit mariée an comte Roderigue» et l'autre, El- 
vira, A Rog», roi de Sicile. Peu de temps avant 
•a mort , et probablement peu de temps après 
la batame dUdèa, où périt Tmâuit Sancho, fils 
de sa concubine Z^ida, U se remaria encore une 
fiBia pour avoir un héritier» Oetto cinquième et 
donoière femme fut Béatrix, fiUe du marquis 
dïstCy de Vérone et de Toscane. La manière de 
vivre et les mœurs dea musuhnans, tout oppo- 
sées (pi'dlea fossent A ceUes des chrétiens, ne lais- 
saient paa ({ue d'exercer une certaine influence 
sur lea prinoes espagnols. Plusieurs rois de Léon 
et de Cailflleavaient adoptôi'usaged'avoir, outre 
leiff tanme léglttfane, un nombreux liarem. 
Leva copcnhinea étaient prsaque regardééa 



comme épouses; et A défaut d'héritiers légiti- 
mes, et même quand il en existait, Us pou- 
vaient hériter de certains districts. On cite panai 
les deux plus distinguées des concubines d' Al- 
fonse, Ximena et Nunez, d'une illustre famille 
galicienne , et Zaida , fille de Témir Almu-tamed 
de Séville* La première lui donna deux filles, 
dona Theresa et dona Elvira. Celle-ci épousa le 
comte Raymond de Toulouse , et fit avec lui 
la croisade en terre sainte; l'autre eut pour 
mari Henri de Besançon, parent de la reine 
Constanofa. Pour récompenser les services que 
ce dernier avait rsnrlus A la Castille en com- 
battant contre lea Sarrasins, Alfonse lui donna 
le pays situé entre l'embouchure du Duero et 
du Tage, qu1l avait enlevé aux Sarrasins par 
sa valeur, et fonda aussi un nouveau comté in- 
dépendant, sous le nom de Portugal , pour ce 
prince et ses descendants. Comme nous l'avons 
vu , llnfAnt succomba A la bataille d'Udès avee 
vingt mflle Castillans. Bien que son gonvemeur, le 
comte Gardas de Talera, soit resté fidèle A son 
devoir et l'ait défendu jusqu'A la dernière goutte 
de son sang, il paraît que les grands de Cas- 
tUle n*eurent pas pour lui le mdme dévouement; 
on a même exprimé le soupçon qu'ils l'avaient A 
dessein exposé au danger, ou qu'ils l'avaient vu 
périr avec plaisir, parce que cette mort leur 
épargnait la peine de combattre un Jour l'avé» 
nement d'un prince non liau de mariage légi- 
time. La mort d'un fils chéri acheva d'épuiser 
le vieux roi , d^ A courbé par l'Age, et les fetiguea 
de la guerre lui causèrent une longue maladie. 
Il s'occupa alors de transmettre tous ses Étote 
A sa fille Urraea, veuve du comte Raymond. 
Mais il sentait la néoesiite qu'une main ferme 
tint avec elle les fines du gouvernement, et 
tempérèt la fougue d'une femme emportée. Les 
grands de Castille exprimèrent le désir qu'Ur> 
raca épousAt l'un d'entre eux , le comte Gomei 
de Camporpina : non-seulement Alfonse n'eut 
aucun égard à ce vœu , mais son orgueil s'irrite 
même que des vassaux eussent pu songer A 
former une alliance avec leur reine. L'extension 
de leurs Étete est pour les princes ambitieux le 
comble du bonheur. Non-seulement Alfonse avait 
cette manière de voir, mais il parait même que 
sa pensée favorite éteit de réunir sous un seul 
sceptre tous les États chrétiens de l'Espagne; 
et cette réunion lui tenait tellement A coïur, qull 
désigna pour époux d'tJrraca le roi d'Aragon 
et de Navarre Alfonse 1^, prince vaillant et 
noble chevalier. Cependant, avant de conclure le 
mariage, le roi castillan convoqua les étets de 
son royaume (cortès) à Léon. 

Les dispositions prises dans cette assemblée, 
que le peuple approuva en frappant des armes , 
avaient principalement rapport au règlement de 
la succession. Urraea devait être reine de Léon, 
de Oasinic et d'Asturie ; son fils Alfonse Ray- 
mondez aurait, comme infant, la Galice, sous la 
suiieraineté de la Castille, de même que le 



» 

comte Henri , gendre d'Alfonse , gouTenienit l« 
Portngal comme t8mi1 de la conroone culil- 
Ime. Duu le eu où la reine L'rraca n'aurait 
pas d'inTant de «on union arec le roi d'Angoo , 
toaa les États que gouvernerait Alfonse VI de- 
iD petitais Alfonse-Raymon- 



ALFONSE (.Léon, OuUUe) 






SOD 



fntct 



«on onde Gindo, archevêque de Vienne (pin* 
twd p^e MOI le nom de Calisle n ) , et au 
comte galidoi don Pedro FroUai de Tnn ; 
rinhnt fut mis en potaesaion do rojanme àt 
Galice Moa la tutelle de ce* deu peraonnages , 
et lei grands dn pays durent loi pitier M et 
bonmiage, et jurer de le défoidre dana ton* aea 
droita et de toute* leora foreea , quand même il 
plairait an roi AlTonae, aon ffanA^én, de re- 
prendre ce pays. 

Ce grand roi ee diatingiiait par aa piété , aa 
généroaité, qu'il déployait particuUènnKnt en- 
Ten le dn^, lea pauvres; par sa sageaae, ion 
amour de la justice, et son aflabilité. Quelque 
grande que fOt sa puissance, il n'ouliliait jamais 
que le dernier de ses sujets était son égal par 
la loi de la nature, et qu'il devait aàjDer eo lui 
un frère, comme rordonne la rdigioD chrétienne. 
Pars» talents miUtairea, il était digue demar' 
cher k la télé des laiUaots chevaliers espagnols 
de son tonpe. Sa pins ttriUaute conquête (Ht la 
^eede Tolâde, ville qu'on nommait avec rai- 
ton le oceuT de l'Espagne, et d'où on pouvait 
attaquer avec avantage toutes les parties de la 
Péninsule. Sans les innombrables auxiliaires des 
AlmiHwidcs, dontia puissance était alors! son 
apogée, la domination des Sarrasins aurait été 
(Dtièranait anéamlie en Espagne. Le vainqueur 
de l'Afrique vit ses conquêtes s'arrêter devant 
les Taillants escadrons d' Alfonse. Le roi castillan 
gagna dans treale-neuf batailles le surnom glo- 
rieux de lumière et bouclier de VKipagne. 
Plus puissant que les autres rois, il prit aussi 
le titre d'eropcenr dans ses lettres et dans ses 
actes. 

a* Bit 

lUldBii, UM. CI 

Cnmieu de lai Beta dt CaitUla r <(• Ltm; Pimpglunt. 

UM. In-foL — FiiiaU el DoehBi, UUtairt ie tEtfa- 

(M, Ll. 

ALFOHBB VII , roi de Léon, ou AUbnse n de 
Castitle (1), plus connu sous le nom i'Alfonse 
Raymond, né en 1105, mort en août Iiï7. il 
était fils d* Raymond, comte de Bourgogne, et de 
dona Urrïca, fille d'Airoose VI, H Tut proclamé 
nu par les états de Galice réunis à Compoalelle ; 
M sa mère Urraque, qui gouvernait la Caslilie , 
l'associa il sa royauté pour s'en foire on appui. 
De* dissentimenta ne lardèrent pas i éclater entre 
la mère et le fila, A vainement les grands es- 
sayèrent de lu réoondlier. Enfin, devenu seul 
maître du royaume en IIIS par U mort d'Ur- 
raqiie, Alfonse s'efforça de guérir le* mani de 

(1) Cl 
iUBBM V. roi d'i 



32 

U guerre civile, et d'am^orer la sitnalioD inlé- 
rleuredn pays par divers règlements sages; puis, 
Toulanl coDcnurir auad è l'œuvre t laquelle les 
princes chrétiens s'étaient dévoués, D Gt la guerre 
an Maure*. H leur enleva l'Aragon. Garcia IV de 
Navana, le* comtes de Barcelone et de Toulouse, 
hd firent hommage. Sel succès âevèreat très- 
haut *a puiasanee; et ayant assemblé le* cortès 
à Léon, il te fit en 1 135 solennellement couronner 
empereur d'Espagne (ffd^oniiuplu«,ye{fTAu- 
gtùhu, totiut BiipanUe imperator). Une der- 
nière expédition qu'il fit contre les Maures d'A- 
frique Alt dpialée par la prise d'AImeric, et par b 
brillante victoire de Jaén en tl57. A son retour, 
il se trouva subitement mal près du village de 
Fremeda, et y mourut, Igé de cinquante et un 
ans , après en avoir régné trente. Ce prince se dis- 
tingua par son re^>ect pour les droits et privi' 
léges de ses sujets. Sa flUe Constance avait 
éponsé le fils du roi de France Louis XH , te 
>«iine. Ce lut le premier exem[de de ces alliances 
'ntreles deux couronnes, si fréquemment re- 
nouvelées depuis. Comme son prédécesseur, Al- 
fonse part^ea ses États entre sesdenx fils, d'après 
une maxime alors généralement suivie : l'alné, 
Sanche.eutles deux Castilles, et le plus jeune, 
Perdinaiid , le Léon et la OaHce. Alfonse fonda en 
1166 l'ordre de Saint-Julioi, depuis devenu cé- 
lèbre sous le nom A'Alamlara. 

On historien , contemporain de ce roi , publia 
Chrmiea Ilde/oAîi imperatorU , que Florer a 
Insérée dans son Esp<ma iograda, vol, XXI, 
p. 310-347. Sandoval publia une chronique es- 
pagnole sur ce même Alfonse, sous le titre : Cro- 
niea del inclglo emperador de Sipana , don 
Alfonso VII, deste nombre, r«y de Ctulilla y 
Léon, etc.j Pampelune, lOOO, in-fol. 

SlDiuo ([ Sililo , frmlBi dt Eipana, part. |v. fuL. m. 
- luatTuitaUt, Chrmicon munit . t^d SchulUma , 



in Uitf. pur. thrBHleim, III 






D. Lis Alfanat dt Caiiillf. 

ALFaii§E 1", roi deCastille. Vog. Auonse n, 
ni de Léon. 

Ai.roBSBii,rddeCastille. Voy. Altohsbvu, 
roi de Léon. 

ALPOHSK III , loi de Castflle, samommé le 
fiable et U Bon, néle 11 novembre i 155, mort 
lefl aoat 1114. Fils de SancbelD, il n'avait pas 
encore trois ans quand D monta sur le trâne, 
en 11^. 

*i.FOi«SKiT(l),sunKimméfefl'o6(eet(<«on, 
roi de Castille, né le 11 novembre 1155 , mort 
dans la nuit du 5 au e aoCit l'an 1214. Il monta 
sur letréne ï l'&ge de trois anB(l 158). Sa longue 
minorité fut troublée par des guerres civiles que 
fomentaient les maisons de Lara et de Castro. En 

(1) On rippell* inul «ironie v[rl gn IX, il on If 
compta p»tml Im roli île Ltgn , pendtnl la aepinUoB 
InDponlre i» U CmUle et dn Uo> , aprti li uoit di 



38 ALFOKSE 

117G, dere&amsjeur, il épousa Éléonore, fille de 
Henri n, roi d'Angleterre, et d*Ê]éonore, duchesse 
d'Aquitaine, qui lui apporta en dot le duché de 
Gascogne. Après ayoir forcé les rois de Léon, d'A- 
ragon et de Nayarre à la paix et à la restitution de 
quelques places, Alfonse tourna ses armes contre 
les infidèles, et les battit en 1177. Mais Tan 1185, 
il fut défait par les Almohades à Sorillo. En 11 89, le 
roi de Léon ayant joint ses troupes aux siennes, il 
passa la Sierra-Morena. Les progrès des Espagnols 
déterminèrent lacoub-Aben-Iousef, roi de Maroc, 
à fîBdre publier en 1 194 le djehad ou guerre sainte 
contre les chrétiens, et à débarquer lui-même avec 
une armée fonnidable. Âlfonse ayant Tainement 
attendu les secours des rois de Léon et de Na- 
varre, ses alliés, perdit, le 18 juillet 1195, une 
grande bataille près d'Alarcos, et y reçut une 
biessurc à la cuisse ; vingt mille hommes d'in- 
fsnterie ei toute la cavalerie de son armée res- 
tèrent sur la place. lousef s'empara ensuite de 
Calatrava, d'Alarcos, et de plusieurs autres 
places. Alfonse Ait un instant abandonné par ses 
aMiés; mais il les ramena vers lui l'an 1199, par 
le mariage de Bérengère, sa fille, avec le roi de 
Léon. A la nouvelle que Sanche, partisan des mu- 
sulmans, roi de Portugal avait passé en Afrique, il 
se jeta dans ses États, et prit plusieurs places, n 
entra, l'année suivante, dans la Navarre, et enleva 
les trois provinces d'Alava , de Biscaye et de Gui- 
puscoa, qui, depuis ce temps, ont été réunies à la 
Castille. Ce prince aimait les lettres ; il en donna 
des preuves. Tan 1208, en fondant, à Palenda, 
une université où il attira, de France et d'Italie, 
plusieurs hommes de réputation. C'est le premier 
établissement de ce genre qui ait été fondé en 
£q>agne. 

Alfonse n'avait pas oublié l'échec qu'il avait reçu 
des Bfaures en 1 195. Bientôt les deux champions 
se trouvèrent en présence l'un de l'autre. Le 
khalife, couvert d'un manteau noir de combat, 
héritage du dief des Almohades Ab-del-Mumen, 
sortit de sa tente. Il tenait d'une main le 
Koran, de l'autre son sabre : il donna le signal 
du combat. Du côté des infidèles les volon- 
taires, du côté des chrétiens les Castillans, s'a- 
vancèrent, et les ailes des deux armées se 
mirent en mouvement : le combat devint bientôt 
gén^^. Le premier chocdes mahométans fut vio- 
lent ; mais fl ne put rompre la ligne des cava- 
liers chrétiens. Ceux-ci, secourus par les cheva- 
liers de Calatrava, parvinrent^ rqrausser ^avan^ 
garde, etplusieurs milliers de Maures trouvèrent 
la oonixHme du martyre qu'Os ambitionnaient, 
en mourant pour leur foi. Mais lorsque les Cas- 
tillans, en poursuivant les volontaires, s'avan- 
eèreat centre le centre de l'armée ennemie, où 
se trouvaient les meilleures troupes de Moham- 
med, Us rencontrèrent la résistance la plus 
acharnée. Bientôt même les chrétiens , naguère 
vainqueurs, durent quitter le champ de bataille 
etimr : les chevaliers de Calatrava furent aussi 
fntratoéi par les fuyards. Lorsque le roi de Cas- 

MOC?. VIOGR. UmVEItS. — T. H. 



{Castille) S4 

tille, de la hauteur où il était placé, vit ce dé- 
sastre, il voulut s'avancer à la tête des troupes 
de Léon et de Tolède, qui formaient la réserve, 
pour faire une dernière tentative désespérée. Ses 
paroles à l'évèque de Tolède , « A prient il est 
temps de mourir glorieusement I » prouvent qu'il 
n'avait guère l'espoir de remportera victoire. Les 
remontrances de l'archevêque et des comtes l'em- 
pêchèrent de s'exposer aux plus grands périls. On 
envoya au secours des ftiyards les troupes les plus 
valeureuses, et les prélats eux-mêmes se jetèrent 
k la tête des combattants au milieu du carnage, 
où se trouvaient les étendards de la sainte Vierge, 
l'image du Sauveur, et enflammèrent par leur 
exemple le courage des soldats de la foi. L'ar- 
rivée des troupes fraîches permit aux chevaliers 
des ordres et aux montagnards de se rallier ; et 
avec ceux qui étaient venus k leur aide ils s'a- 
vancèrent de nouveau, renversant tout ce qu'ils 
rencontraient , et marchant vers le centre, où se 
trouvait Mohsunmed avec sa garde. En se jetant 
sur le demi-cerde formé par des chaînes de 
fer, derrière lequel se tenait un mur hérissé 
de lances, ils battirent et rompirent les deux 
ailes des Sarrasins. Les Andalous, qui ne combat- 
taient que par crainte des Almohades , prirent la 
fuite dès le commencement de la bataille. Cette 
faite occasionna du désordre dans les rangs des 
Maures. Les troupes régulières des Almohades 
dans le cercle faisaient seules résistance, et pa- 
raissaient vouloir encore disputer la victoire aux 
chrétiens. Les intrépides Almohades , défendus 
par la fortification, repoussèrent toutes les at- 
taques avec une bravoure et des efforts inouïs. 
Mais les chevaliers chrétiens cherchèrent à briser 
cette chaîne, qui pouvait rendre douteuse l'issue 
de la bataille. Alvaro Nuîiez de Lara, à la tête 
des chevaliers castillans, tenant en main l'éten- 
dard royal, se jeta, malgré les lances des enne- 
mis, dans l'intérieur de cette espèce de forteresse, 
et presque en même temps les rois Pierre et 
Sancho rompirent la chaîne. Dès ce moment la 
ruine des infidèles fut décidée, et la victoire as- 
surée aux chrétiens. Le carnage fut terrible. 
Mohammed , qui avait tout mis en usage pour 
enflammer le courage de sa garde , ne voulut 
pas d'abord survivre au malheur des siens 
et à la mort de son fils aîné, qui avait été tué 
en combattant en héros. Mohammed était encore 
assis sur son bouclier, quand les vainqueurs 
se dirigèrent sur sa tente. Lorsqu'on lui an- 
nonça la fuite totale de ses troupes, en le con- 
jurant de ne pas rester davantage, le khalife 
répondit : « Dieu seul est vrai ! le diable est per- 
fide, y» n monta ensuite à cheval, et se hâta, 
avec quelques fidèles, de quitter le champ de 
bataUle. n prit le chemin de Bacca, et se retira 
sans tarder k Séville. 

Cette victoire éclatante des chrétiens, qui 
porta le coup de grâce à la domination des Afri- 
cains en Espagne, est nommée par les Espagnols 
bataille de JSavas de Tolosa ou d'Uàeda. Les 



u 



ALFONSE 



mahométans la nomment tiaf aille d^Alcalab, et 
eomptent co jour ( le 15 safer de Thégire 609 ou 
10 Juillet 1 2 1 2) au nombredes plus désastreux de 
leur histoire. Si Ton compare les relations des 
chrétiens avec celles des Arabes , on les trouvera 
d'accord sur la perte énorme des Sarrasins. 
Contre leur coutume, les mahométans évaluent 
lenrs pertes plus haut que celles de leurs enne- 
mis. Gomme fl avait été expressément défendu, 
80U8 peine de mort, de faire des prisonniers, 
on massacra plus de Sarrasins dans la poursuite 
que pendant la bataille. Les Espagnols les pour- 
suivirent pendant quatre heures, et taillèrent 
en pièces tout ce quils rencontrèrent. Les Ara- 
bes rapportent que d'une armée de six cent mille 
hommes, cent mille seulement se sauvèrent; 
perte probablement exagérée. En mémoire de 
cette brillante victoire, on célébrait chaque an- 
née, le 16 juillet, à Tolède et dans le royaume 
de Castme, une grande fête anniversaire, qu'on 
appelait le Triomphe de la Croix. Des présents 
précieux furent envoyés aux successeurs de 
saint Pierre , une tente de soie , une clef d'or et 
l'étendard des Sarrasins, qui ftit placé dans l'é- 
glise Saint-Pierre, en commémoration de cette 
journée. 

Les chrétiens tirèrent peu parti de leur vic- 
toire; et le roi de CastiDe s'étant mis en route 
pour s'aboucher avec le roi de Léon, il tomba 
malade an village de Gatière-Maynos, où O mou- 
rut. Son corps (ut transporté au monastère de 
las Huelg^s de Burgos, qu'il avait fait bâtir. La 
valeur de ce prince, son amour pour ses sujets, 
la protection qu'il accorda aux gens de lettres , 
bi ont mérité un rang distingué parmi les rois 
d'Espagne. H laissa de la reine Éléonore , morte 
le 21 octobre 1214, l'infut don Henri, et trois 
princesses : dona Bérengère, qui avait épousé 
Alfonse IX, roi de Léon; Blanche, mariée, l'an 
1208, à Alfonse n, roi de Portugal ; et Éléonore, 
qui épousa, l'an 1220, Jayme 1^, roi d'Aragon. 

Rodriciif Toletanus , Rerum in Ilisp. çest. chroni' 
corn, llb. XI, cap. S6. — Hariana, Hitt. çen. de £«« 
pana, 1U>* XI i cap. Si. — Conde , Histoire de la dO' 
mînalion des Sarratint en Eipagne, t. U, p. 418.- 

ALFOHSE IX, roi de Léon, mort en 1230. Il 
gQOoéda à son pèro Ferdinand n en 1188 , et 
ftit armé chevalier à Carrion par Alfonse m 
(ou Vm ) de Castille. Mais d^à, l'année suivante, 
la bonne harmonie entre les deux rois fut trou- 
blée au sujet de quelques places de l'Estremadure, 
surlesquelles ils prétendaientavoir des droits ; ils 
en seraient venus aux mains, si l'Espagne chré- 
tienne n'avait pas été menacée par les prépara- 
tifs d'Abou-Yousouf, quatrième sultan d'Afrique 
et d'Espagne, de la dynastie des Almohades. A 
l'approche des troupes musulmanes, les princes 
chrétiens conclurent une alliance ; mais Alfonsede 
Castille, après avoir attendu vainement le secours 
du roi de Léon, et soutenu seul le choc de l'en- 
nemi, essuya, en 1 195, une défaite comi^ete près 
de la ville d'Alarcos. Alfonse de Castille en fut ' 



{Cas(ille) 36 

si irrité contre le roi de Léon, qu'il le traita de 
lâche et en ravagea les domaines. Il s'ensuivit une 
guerre, qui n'amena d'abord aucun résultat dé- 
cisif. Alfonsede Léon prit alors à sa solde qud- 
ques bandes musulmanes, et vint, à son tour, 
ravager le district de Tiene de Campos. Pour 
venger l'affront , le roi de Castille, assisté de son 
allié Pierre n d'Aragon, envahit le Léon, et 
réduisit les viDes de Bolanos, Castroverde , Va- 
lence et Corpio. EnAn, en 1 199, les deux rois al- 
laient se livrer une guenre d'extermination, 
lorsque, au moment d'engager le combat, ils 
(brent siéparés par les prélats du Léon et de la 
Castille , leur préchant l'union pour la cause 
du christianisme, menacé par les sectateurs de 
Maliomed. Une réconciliation eut lieu ; il fut con- 
venu que le roi de Léon épousevait sa cousine 
Béren^re on Berenguela , fUIe du roi de Castille. 
Mais Hen que ce mariage eût été solennellement 
condu à Valladolid , le pape Innocent III l'an- 
nula pour cause de paronté , et envoya un légat 
avec plein pouvoir pour mettre les royaumes de 
Léon et de Castille en interdit, dans le cas où 
ses injonctions ne seraient pas exécutées. Al- 
fonse, qui entrevoyait dans cette alliance l'union 
des deux couronnes, ne tint aucun compte de 
la bulle du pape; il en résulta que le roi et la 
reine de Léon furent excommuniés, et leur 
royaume mis en interdit. Enfin, en 1204 , les 
deux partis consentirent eux-mêmes au divorce, 
à condition que leurs enfants seraient reconnus 
légitimes par le pape et les états de Léon. Dès 
ce moment la guerre se ralluma, à propos d'une 
forteresse que le roi de Léon réclamait au roi 
de Castille. Cependant la paix fut conclue par 
la médiation du pape. Mais Alfonse de Léon , 
profitant d'une guerre de son ennemi avec Mo- 
hammed-Ibn-Iacoub, cinquième sultan des Al- 
mohades, s'empara de la forteresse en litige. 

Après la mort d'Alfonse de Castille, sa fille 
Bérengère, femme répudiée d'Alfonse de Léon^ 
prit la régence sous le nom de son frère Enrique 
( Henri ) I, Agé de onze ans. Ce jeune prince 
ayant étéhié, en 1217, par l'accident d'une tuile 
qui lui tomba sur la tête, Bérengère devint de 
droit roine de CastiDe. Malgré les machinations 
de son anden mari, elle réussit à faire pro- 
clamer roi son fils Ferdinand, qu'elle avait 
nourri elle-même et qu'elle aimait tendrement. 
Alibnse de Léon fit quelques expéditions heureu- 
ses contre les musulmans : il prit, en 1228, la for- 
teresse de Lazeres , Mérida , Elvas , Barlajoz et 
quelques autres villes de l'Estrcmadure , après 
avoir battu Mohammed-Ibn-Houd près de Mé- 
rida. 11 mourut en 1230 , pendant im pèJorinage 
à SaintJacqucs de Compostelle : il fut suWtemt'nt 
atteint , près du bourg de Yillanueva de Sarria , 
d'une dyssenterie violente à laquelle il suc- 
comba, après un règne de quarante-deux aiis. 

Son fils Ferdinand réonit sur sa tétc les cou- 
ronnes de Castille et de Léon. 

Lacas Tudensis , Chroniea mundi. — Rodricas Toic- 



S7 



ALFONSE 



Canas , Rentui i» UUpania çeUarum chronicon, éàlL 
GranaUr, 1545, In-foL — Alooso el Sablo , Cronica dé 
EspaAa, purt. IV. -~ Lopez de Cortegaua, Cronica det 
utnto rey don fernando Tercêro. 

ALPOXSB X (1), surnommé le Sage, c*e8t-à- 
dîre le Savant ( el Sabio ), roi de Castille et de 
LéoD, ué en 1226 , mort le 4 aTril 1284. FiJs aîné 
de Ferdinand TII , fl monta en 1252 sur le trône 
sons les plus heureux auspices, et cependant 
peu de r^es furent signalés par autant dln- 
fortnnes. Un de ses premiers actes fut de répu- 
dier sa femme, dona Violante d*Aragon , pour 
cause de stérilité , en même temps qu*i] lit d^ 
mander au roi de Danemark une de ses filles en 
mariage. Celui-ci lui envoya sa fille Christine, 
qui traversa l'Allemagne et la France, et ar- 
rira à Valladolid au moment de la réconciliation 
du roi Alfonse avec sa femme, qui venait d'accou- 
cher d*une fille. La princesse danoise, ainsi dé- 
sappointée, mourut quelques mois après. On a 
sappoeé que cette circonstance occasionna le 
▼oyage d'Edouard , fils de Henri m, roi d^Angle- 
terre, à la cour d'Espagne; mais il est plus pro- 
bable qu'A avait pour obget d'apaiser Alfonse , 
qui réclamait la Gascogne, alors en possession de 
Henri m, comme le douaire de la femme d'AI- 
'oose IX de Léon. Le prince anglais fut très- 
bien accoeiili par Alfonse, qui Tarma chevalier, 
et lui donna la main de sa fille Éléonoro ( fin 
d'octobre 1254). 

Alfonse eut des troubles à réprimer dans les 
Algarves. Il fit appel k ses vassaux , et entre 
autres à l'émir de Grenade. Xérès, Aroos, Si- 
donia, etc., furent snocessivement réduits à l'o- 
béissance, principalement par la vakur de don 
Henri, trère d'Alfonse. Une rivalité d'amour dé- 
sunit bientôt les deux frères. Henri excita le 
wali de NieUa à la révolte, s'empara d'Arcos et 
de Lebrija; mais U fut bathi par un général cas- 
tillan, et obligé de s'enfuir en Afrique, on il resta 
phisieiirs années à Tunis. Son départ laissa le 
wali de MieUa exposé à toute la fureur d'Alfonse. 
MeUa et tontes les viOes révoltées durent se ren- 
dre à discrétion. Cependant les Almohades firent 
on dernier effort pour reprendre leurs anciens 
d(Nnaines. Ea 1261, le màne jour et à la même 
heure, les musulmans, établis à Murcie, Lorcas, 
Muia, Xérès, Lebrige, ArcoB, massacrèrent les 
clut^tiens, et proclamèrent Muhamed-ben-Alah- 
mar. Alfonse toutefois rassembla promptenient 
des troupes pour étonfier la nouvelle rébellion , 
^, comme à l'ordinaire, fl demanda à l'émir de 
Grenade le contingent stipulé. L'émir répondit 
que, kHn de le laisser marcher contre ses core- 
Sgionnaires, son peuple lui permettrait à peine 
4e rester neutre dans la lutte qui s'annonçait. 
Le Castillan, qui pénétrait la conduite de son vas- 
sal, ordonna à ses généraux de traiter les habi- 
tants de Grenade comme des ennemis. £n môme 
temps Abeo-Alahmar Ini-mérae jetait le masque, 



'l«C'«t rAlfonne IX de qucUiucs historiens, ou plutôt 
ilfoBse lY. 



{Castille) tg 

et faisait une irruption sur le territoire de Cas- 
tille. Quelque bien comlnné que fût le plan des 
mahométans, il n'était pas vraisemblable qu'ils 
l'emportassent sur leurs puissants voisins. En 
1282, le roi de Castille et l'émir de Grenade se 
rencontrèrent près d'Alcala-Réal , où le dernier 
essuya une déhite signalée. En même tempe 
une puissante diversion fut Ciite du côté de 
Murde parle roi d'Aragon, qui voulut reprendre 
cette province pour le mari de sa fille. Et , 
après la victoire sur Muhammed , l'armée d'Al- 
fonse courut chAtier les insurgés des Algarves. 
Dans tous ces lieux , le succès accompagna les 
armes chrétiennes. Aben-Alahmar demanda la 
paix, qne le roi chrétien Uii acconla volontiers, 
è des conditions même plus fevoraUes que l'émir 
n*avait droit de s'y attendre. Au lieu de trou- 
pes, il lui fut permis de payer un tribut annuel 
à son seigneur hge, et il ne fut obligé de paraî- 
tre à aucune assemblée des cortès, è moins que 
cette assemblée ne fût tenue dans une ville d'An- 
dalousie. U fut convenu que désormais Murcie 
serait gouvernée par un prince mahométan, 
nommé par le souverain de Castille ; et Alfonse 
devait forcer les 'cxalis, qui s'étaient soustraits à 
leur allégeance envers Muhammed, de revenir à 
lenr devoir; de même, l'émir de Grenade promit 
d'engager les Murdens à se conduire en sujets 
sourais. La douceur de ces conditions, qui furent 
signées par les deux princes en 126C, ne peut 
s'exptiqoer que par la crainte qu'avait le vain- 
queur de voir Muhammed appeler de nouveau les 
Africains en Espagne. Mais cette paix ne pouvait 
avoir de durée. Alfonse trouvait un intérêt si 
évident à fomenter de continuelles rébellions, 
qu'il persuada les vvalis de se révolter, et alla 
jusqu'à demander de Mohammed qu'il h;g re- 
connût comme gouverneurs indépendants. L'in- 
dignation du prince maure fut extrftme, et il réso- 
lut d'user de la plus grande ri^eur contre les au- 
dacieux rebelles. Un accident favorisa son projet. 
Alfonse eut des prétentions sur la Souabe 
par sa mère ; ces prétentions furent d'abord sou- 
tenues par le pape Alexandre lY ; mais comme 
la Souabe avait déjà reconnu Conradin, prince 
de la maison impériale do Fré<léric II, cette in- 
tervention ne fut d'aucun avantage. Cependant 
à la mort de l'empereur Guillaume, comte de 
Hollande, en 1256, et à l'exclusion de Conradin, 
lesâecteurs voulant faire choix d'im prince étran- 
ger, Alfonse crut pouToir aspirer à la dignité im- 
périale, et prodigua ses richesses afin d'aiTiver 
au but où évidemment il ne pouvait jamais at- 
teindre. Élu par un parti , il fut repoussé par 
l'autre, beaucoup plu» puissant, qui avait donné 
ses suffrages à Riclianl, comte de Comouailles, 
et frère de Henri m. De là naquit cette longue 
contestation qui divisa si cruellement l 'Allema- 
gne et ritalie, et causa la perte des sommes 
«immenses qii'Alfonse avait imposées à ses 
royaumes, pour soutenir ses prétentions à 
l'Empire. En vain il fit sucre.>siv«>Tnenl appel à 

1. 



ALFONSE 

quatre papes, Alexandre, Urbain, Clément et 
Grégoire, pour qu'As se déclarassent en sa faveur. 
Ces pontifes, qui probablement se souciaient 
peu de se prononcer dans une cause où les ar- 
mes temporelles devaient seules prévaloir, écou- 
tèrent froidement les réclamations du prince 
castillan. A la mort de son compétiteur , en 
1271, il crut que le plus grand obstacle était 
leré : il espérait que ses travaux et ses intrigues 
de quinze années allaient être récompensés ; mais 
Gr^oire X, comme ses prédécesseurs, se mon- 
tra peu fovorable aux prétentions d'un membre 
d'une famille odieuse à Frédéric Barberousse ; et 
il ordonna aux électeurs d'abandonner A!fonse,et 
déporter les voix sur un autre candidat. En 1273, 
le choix tomba sur Rodolphe , comte de Habs- 
bourg. Il faut que la vanité d'Alfonse ait égalé 
sa faiblesse, puisqu'au lieu d'accepter la décision 
des électeurs et la solennelle sanction de Grégoire, 
il continua de poursuivre le pontife de ses pré- 
tentions mal fondées. Grégoire, poussé à bout 
et perdant à la fin toute patience , cessa de le 
traiter avec les égards accoutumés , et excom- 
munia le peu d'adhérents qui lui restaient en- 
core. 

On ne doit pas s'étonner que ses si]ûetB aient 
c(»nmenoé à murmurer. Les nobles se plaignaient 
aussi qu'en mariant sa fille naturelle, Béatrix 
de Guzman , à Alfonse II de Portugal , Il eût 
cédé à ce prince la souveraineté des Algarves. 
Ces circonstances furent avidement saisies par 
toi barons mécontents , qui, sous le vulgaire 
prétexte du bien public, formèrent un parti dont 
le but apparent était de porier le roi à de plus 
sages mesures , mais qui n'avait en réalité pour 
oliget que des intérêts personnels. Ce parti avait 
pour chef l'infant don Philippe , frère d'Alfonse , 
et don Nuno Gonzalve de Lara. Ils désiraient 
livement mettre dans leurs intérêts les rois de 
Navarre , d'Aragon et de Portugal ; mais cette 
espérance nt se réalisa pas : ils se tournèrent 
avec plus de succès vers Aben-Alahmar, roi de 
Castîlle, qui leur promit de faire sur les fron- 
tières de CastOle une diversion en leur faveur. 
Quelque temps s'écoula ainsi sans déclarer leur 
rébellion , quoique pourtant ils s'assemblassent 
en armes , d'abord à Lara en 1270, puis à Va- 
lencia. Au lieu de marcher sur eux sans perdre 
un moment, afin de les réduire par la force, le 
roi eut la faiblesse de leur oflrir un traité. Il leur 
promettait, s'ils mettaient bas les armes en lui 
fliisant connaître leurs sujets de plainte, qu'il 
s'efforcerait de faire droit à leurs demandes. 
Devant les états assemblés à BUrgos , il invita 
les mécontents à répéter hautement leurs re- 
quêtes. D'étranges demandes furent entendues 
^rs, déraisonnables et insultantes à la royauté. 
Ce qui paraîtra incroyable, c'est de les voir 
toutes accordées, excqpté une seule, l'impôt sur 
les marchandises étrangères, que le roi ne voulut 
jamais sacrifier. Mais la chose la plus extraor- 
dinaire, c'est qu'ayant pour lui le plus grand 



{CastUle) 40 

nombre des membres du con^s , il n'osa pas 
proposer la peine capitale, ou au moins l'exil 
perpétuel des rebelles. 

L'inexplicable facilité avec laquelle ces con- 
cessions furent faites surprit les rebelles eux- 
mêmes « et les réduisit au silence. Ils se retirè- 
rent dans les villages voisins de Burgos , et 
de là demandèrent au roi la permission de re- 
tourner chez eux, c'est-à-dire dans leurs for- 
teresses, d'où ils pourraient préparer quelques 
nouvelles plaintes. £n vain il leur demanda, par 
de fréquents messages, de se réconcilier avec 
lui : ils répliquèrent toujours qu'ils n'écoute- 
raient aucune proposition , et quMls quitteraient 
Tierra-de-Campos. Après quelques délibérations ^ 
ils résolurent d'établir leur demeure dans le 
royaume de Grenade. Cependant il leur restait 
encore assez d'honneur national pour qu'ils exi- 
geassent d'Aben-Alaliroar, qui vint les recevoir 
sons les armes, de ne jamais les faire combattre 
contre leur propre pays. Ils demeurèrent à la cour 
mahométane environ deux années, c'est-à-dire 
de 1272 à 1274, et ne voulurent jamais revenir 
en Castille , quoique priés souvent pai le roi et 
la reine, jusqu'à ce qu'ils eussent obtenu, non- 
seulementle rétablissement de toutes leurs dic- 
tés passées , mais la concession de tous les points 
les plus importants de leurs demandes. Ils récla- 
mèrent aussi la paix pour leur ami le roi maure. 
Ce fut durant l'absence d'Alfonse en 1275, 
pendant son infructueuse visite au pape Grégoire 
alors en France ( qu'il poursuivait de ses pré- 
tentionsà l'empire), lorsqu'on en était aux mains 
avec les Maures d'Espagne et d'Afrique , que 
mourut l'infant Fernando de la Cerda , fils aîné 
d'Alfonse, et héritier des royaumes unis de 
Léon et de Castille. Cet événement fit naître de 
graves disputes. 

Suivant les lois romaines , les deux fils du 
prince défunt demeuraient toi^urs les plus près 
du trône ; mais les lois des Wisigoths reconnais- 
saient le second (ils comme héritier légitime du 
roi. Alors, pour décider si l'Espagne suivrait ses 
anciennes et propres institutions, ou si elle adop- 
terait celles des autres États, les cortès furent, 
en 1276, convoquées à Ségovie. Cette assemblée 
décida que la parenté immédiate l'emportait sur 
celle de la représentation ; ce qui signifiait ({uc 
le second fils, étant d'un degré plus près du père, 
devaitêtre préféré aux petits-fils, qui n'étaient (|uo 
les représentants du fils aîné , et se trouvnierit 
ainsi éloignés de deux degrés. L'infant don 
Sancho fut donc proclamé successeur au trône à 
l'unanimité. La décision des cortès causa à 
Pliilippe de France, frère de Blanche, veuve de 
Fernando, le plus vif mécontentement; car c« 
prince regardait avec raison l'aîné de ses ne- 
veux comme légitime successeur d'Alfonse. Ce 
prince demanda le douaire de sa sœur, et la 
permission, pour cette princesse et son enfant, 
de passer en France. L'une, et Tautrc demande 
furent refusées par le roi castillan. Blandie, ac- 



41 

eompagnée de la reine , irritée comme elle de 
kur exclusion de la couronne, vint à bout de . 
s^échapper de Burgos arec les Infants , et Ait 
reçue pvr le roi d'Aragon. La guerre fût alors 
déclarée par la France; mais l'explosion en fut 
prévenue par le pape Nicolas m. Dans la suite, 
c*est-à-dire en Tannée 1278 , la reine de Castille 
retooma auprto de son mari ; mais Blanclie resta 
à la cour de son firère. Quant aux deux infants, 
on les retint en Aragpn, bien moins par motif, 
dliumanité et de justice , que dans Tespoir d'en 
inquiéter un jour, s'il était possible, le gouTer- 
nement de Castille. De tous ces événements, Û 
en est un surtout plus triste que tous les autres, 
et eoveloppé d*uue grande obscurité : c'est Tas- 
Kaftgjnat du prince Fédrique, ordonné, dit-on, 
par Alfonse son propre firère. On a essayé de 
Texpliquer par l'implication de l'infant dans la 
fuite de la reine, de Blanche et de ses deux fils. 
Les écrivains nationaux s'efforcent de trouver 
un autre motif à cette détestable action , mais 
ils n'ont pu parvenir à en donner aucune de 
plausible : le prince avait été étranglé dans son 
propre palais de Burgos , par des assassins 
sddés. La mémoire d'Alfonse est restée chargée 
de cette tache. 

Afin de satisfoire les continuelles réclamations 
de la France au sujet des droits des infants de 
la Cerda, il proposa sérieusement, dans l'assem- 
blée des cortès de Séville en 1281 , de détacher 
Mnrde de la couronne en faveur de ces princes. 
Cette proposition indigna si fortement don Sancho, 
qu'a refo8ad*attendrela fin delà séance. Un autre 
acte dn faible monarque ne fut pas moins con- 
damné par le peuple, n falsifia la monnaie du 
royaome, et ordonna néanmoins qu'elle garderait 
la même valeur. Quelques autres exactions aussi 
arbitraire» , quelques actes de persécution envers 
des sujets paisibles , ses emportements croissants 
avec l'âge , son insatiable rapacité , le rendirent 
aussi odieux que méprisable. Les barons et 
les députés mécontents jetèrent les yeux sur 
Sancho , de qui ils espéraient obtenir justice : 
quiconque sait flatter la multitude à propos est 
sûr de réussir; quiconque sympathise avec les 
griefs imaginaires ou réels du peuple, comman- 
dera son attention. Sancho envoya des émissaires 
dans les principales villes de Léon et de Galice, 
pois il partit lui-même pour Valladolid, rendez- 
vous de ses partisans, où l'infant don Miguel, 
frère d'Alfonse , proposa en 1228 de le proclamer 
roi. Sancho refusa le titre de roi, se contentant 
de cdol d'héritier et de régent : le souverain pou- 
voir lui solBsait, peu lui importait sous quel 
nom il l'exerçait. En vain Alfonse espérait-il ga- 
gner le rebelle en lui proposant de satisfidre à 
ses demandes ; en vain en appelait-il aux rois de 
Portugal, de Navarre et d'Aragon. Sancho demeura 
calme : U avait obtenu d'eux une entière neu- 
tralilé, et particulièrement de la part du roi de 
Grenade. Perdant enfin toute espérance de réussir 
if Alfonse s*appUqua sérieusement à 



ALFONSE (CastiUe) 



41 



gagner le roi de Maroc , qui prit une véritable 
part aux douleurs d'un père si grièvement offensé 
par son fils. Alfonse supplia aussi le pape d'ex- 
communier ses sujets révoltés. Le pape d'abord 
se contenta d'écrire aux grands maîtres de San- 
tiago et de Calatrava, les exhortant à rappro- 
cher, à réconcilier les partis. Au milieu de la 
désertion générale, voyant que Badiyoz et Séville 
étaient les seules places importantes demeurées 
fidèles, tandis que le reste du royaume re- 
connaissait Sancho avec empressement, le roi 
réunit en 1283 à Séville le peu d*adhérents qui 
lui restaient encore. Là il ne se contenta pas, 
par un acte solennel, de déshériter son fils ; mais, 
le chargeant d'imprécations, il appela sur la tète 
du rebelle les plus terribles malédictions. Dans 
ce même acte , il institua pour ses héritiers les 
Infants de la Cerda ; et, à défaut de leur posté- 
rité , il désigna le roi de France. Mais com- 
ment celui qui n'avait jamais été obéi pendant 
sa vie pouvait-il espérer de l'être après sa mort? 
Le pape alors intervint plus efficacement ea fa- 
veur d'Alfonse, menaçant de l'excommunication 
les partisans de Sanclio , et mettant en même 
temps le royaume en interdit. Le clergé fut le 
premier à se soumettre au roi , et bioitût son 
exemple fut suivi par un grand nombre de villes 
et de barons. Les troupes du roi africain, fatiguées 
de cette guerre , étaient retournées dans leur 
pays. Cependant les forces d'Alfonse s'augmen- 
taient de jour en jour. Ses autres fils, qui avaient 
embrassé le parti de Sancho , revinrent bientôt 
à lui. Sanclio lui-même, voyant ce changement 
opéré dans les esprits, fit des ouvertures de 
réconciliation ; sur ces entrefaites, Sancho tomba 
subitement malade. Alfonse en montra une vive 
affliction. Le fils se rétablit; mais le père, acca- 
blé de douleur, s'éteignit dans une maladie lente 
à l'âge de cinquante-huit ans. 

Alfonse le Sage, par ses rapports fréquents avec 
les Arabes, avait appris à aimer les sciences. Son 
savoir fut extraordinaire pour un prince de son 
temps. L'Espagne lui doit la vulgarisation de la 
languenationule, unadmirableoodedelois, etle ré- 
tablissement de l'université de Salamanque. L'as- 
tronomie lui est redevable des Tables qui étaient 
universeUement employées jusqu'au commence- 
ment du seizième siècle. Les T[ible$ alfonsines 
(c'est le nom qu'on leur donne) lui ont acquis plus 
de gloire que ses combats. Elles furent probable- 
ment l'ouvrage de plusieurs astronomes arabes de 
Grenade , qui vivaient à la cour d'Alfonse; elles 
datent du 30 mai 1252 , jour de Tavénement du 
roi , et furent imprimées pour la première fois 
à Venise, 1492, in-4°, et souvent réimprimées 
depuis. On montre encore aujourd'hui, dans le 
palais ( alcasar ) de Ségovie , la chambre où le 
roi Alfonse se livrait à des travaux astronomi- 
ques. Le code appelé las siete Parlidas, 
parce qu'il est divisé en sept parties ou sections, 
fut presque entièrement son œuvre. C'est un 
mélange d'ordonnances ou lois, extraites des 



48 



fueros ou chartes locales , xnèlées de quelques 
axiomes monarchiques empruntés au code Jus- 
tinien. Ce code fut.d*abord imprimé à SéyiDe, 
1491, in-fol.; parmi les éditions plus récentes on 
remarque celle de TAcadémie des sciences de 
Madrid (1807, 3 vol. in-4^, ayec des notes et des 
variantes ). 

On attribue encore à Alfonse la célèbre Cro- 
nicade Espana, contenant Thistoire de l*E8pagne 
depuis les temps les plus reculés jusqu'à la mort 
de Ferdinand m. On lit, dans la préface , que 
cette chronique fbt seulement écrite par ordre du 
roi ( que mnndo fazer ) ; mais, à juger par Tu- 
sage fréquent qu*on y Ait des yerbes à la pre- 
mière personne du pluriel, et en raison des ha- 
bitudes littéraires d*AIfonse, on peut admettre 
que ce roi eut une grande part à la rédac- 
tion du livre. C'est une compilation faite avec 
les écrits de saint Isidore, de Sébastien de Sala- 
manquc , dlsidore , évèquc de Beja, de Sampiro 
d^Orviédo, du moine de Silos, et surtout de Ro- 
deric de Tolède; on remarque çà et là des pas- 
sages traduits des chroniques arabes. Cette chro- 
nique fut d'abord publiée par Florian de Ocampo ; 
Zamora, 1542, in-fol. La clironique de Miguel de 
Herrera, intitulée Cronica del muy esclarecido 
principe y rcy don Alonso, Valladolid, 1554, 
in-fol., fût seulement composée par ordre d' Al- 
fonse. Ce roi écrivit aussi ou fit écrire une pa- 
raphrase de Y Histoire sainte, et VHistoire de 
ia conquête de Jérusalem, extraite en partie de 
l'ouvrage de Guillaume de Tyr. 

L'étude favorite du roi Alfonse parait avoir été 
l'alchimie; fl passait pour avoir fait de l'or (1). 
Ce qui est plus certain, c'est qu'il avait altéré 
les monnaies , comme presque tous les rois qui 
s'étaient occupés d'alchimie. Alfonse se distingua 
aussi comme poète : outre le Li^Te du Trésor 
( Libro del Tesoro ) , où il révèle ses secrets 
alchimiques, on a de lui les Cantiguos de Nues- 
ira Senora (2), en dialecte gaficien, et un poème 
en stances dacty tiques de huit vers chaque ( Ver- 
sos de arte tnayor), intitulé Libro de las 
Querellas ( le Livre des Complaintes ), où il se 
plaint amèrement de rin;;ratitudc de son fils 
Sancho. Tout ce qui nous reste de ces poésies 
a été publié par Sanclic^, dans ici'*' volume de 
^ Coleccion de Poesias castellanas anteriores 
al siglo XV; Madrid , 177^1790, 4 vol. in-8*. 
Ses connaissances au-dessus de son siècle , ses 
relations avec les Juifs et les Maures, son indé- 
pendance à l'égard du pape, et la liberté avec 
laquelle il disposait des revenus du clergé, avaient 
attiré au roi Alfonse le reproche d'impiété. En 
somme, on peut dire de lui comme de Jacques 1*% 
roi d'Angleterre, qu'il fût un incroyable mélange 
d'obstination, de faiblesse et de science. On lui 
attribue ce propos, d'une authenticité très-con- 
testable, que, s'il avait été consulté sur la créa- 

(I) Hoefer. ffitioire de la Chimie, t I . p. SS4. 
(tî On cootenre à la blbltoUièque de l'Escurial un ma- 
BMcrit de ces Cantlguoi, avec une notation musicale. 



ALFONSE {Castille) <4 

tion du monde, il aurait proposé quelque chose 
de mieux. 



Mondcjar, Memorias historicas del rcy don Alonso 
él Sabio, y obiervaclones à iu Crànica ; Madrid . ITÎT, 
In-fol. — Joan. Emmanuel, Chrwiieon, apnd Florez, Es- 
pmfia Savrada, ro\. XXIII; Anale» Toledanos, ibld., 
ToL XXJII. — i.oaûcHist. de la Dominât., vol. IU. — 
AUon:ius à Carthageoa, Anacephatteosis, cap. 8. — Ma- 
rtana, IlUt. çen. de Espatka. tib. XIII. 

ALFONSE XI , surnommé le Vengeur, roi de 
Castille, né en 1310, mort le 26 mars 1350. n 
était fils de Ferdinand IV et de Constance de 
Portugal, et âgé seulement de deux ans, lorsqu'il 
succéda à la couronne. Les oncles et frères du 
feu roi se disputèrent longtemps la régence, qui 
fut décernée (1314) aux infants don Pèdre et 
don Juan par le conseil de la reine Marie , aïeule 
du jeune roi. Les deux régents périrent, en 1319, 
dans une bataille contre les Maures, et la Cas- 
tille fut replongée dans les troubles causés par 
la minorité du roi. Alfonse, ayant atteint sa ma- 
jorité, déclara qu'il voulait désormais gouverner 
seul. En 1327, il défit les Maures de Grenade et 
la flotte du roi de Maroc. Mais il perdit (1333) Gi- 
braltar, et fit d'inutiles efforts pour reprendre celte 
place. D'autres succès le dédommagèrent de ce 
revers : secondé par les rois de Portugal et d'Ara- 
gon, il gagne, le 30 octobre 1342, sur les rois de 
Maroc et de Grenade, la célèbre bataUlc de Rio- 
Salado, qui coûta la vie ou la Ubcrté h plus de 
deux cent mille mahométans. Le sol était, dit-on, 
jonché de cadavres; et le butin immense qu'on y 
ramassa fit baisser d'un sixième le prix de l'or. 
Alfonse gagna ensuite d'autres batailles, et forma 
en mai 1344 le fameux siège d'AlgésL*as, où 
les Maures opposèrent pour la première fois des 
projectiles lancés par la poudre à canon , aux 
machines de guerre qu'on employait alors pour 
battre les murailles. La longueur de ce siège, 
qui dura deux ans , y attira beaucoup d'étran- 
gers. Alfonse fut sur le point d'y être assassiné 
deux fois par des musulmans fanatiques ; enfin , 
la place capitula, à condition que les Castillans 
souscriraient une trêve de dix années. 

Le roi de Castille céda, en 1345, les Canaries 
à Louis de la Cerda, qui en fut couronné roi. Ce 
fut vers ce temps qu'Alfonse reçut d'Edouard m, 
roi d'Angleterre, un présent qui, peu considé- 
rable en apparence, devint une des principales 
sources de l'opulence de l'Espagne. C'était un 
petit troupeau des plus beaux moutons d'Angle- 
terre, dont la race, s'étant multipliée jusqu'à 
nos jours, produit ces mérinos si renommés de 
l'Espagne. Alfonse allait reprendre Gibraltar, 
lorsque la peste l'enleva dans le sixième mois 
du siège de cette place. Il avait épousé, en 1328, 
Marie, fille d'Alfonse IV, roi de Portugal, et 
Béatrix, dont Q eut Ferdinand, né l'an 1332, 
mort avant lui, et don Pèdre qui lui succéda. 

Alfonse passe pour l'auteur d'une chronique gé- 
nérale, qui est ou perdue, ou ensevelie dans la 
poussière de quelque bibliothèque. Parmi les livres 
nombreux publia par son ordre, on remarque 



45 



ALFONSE 



les archives de noblesse de Castillc et un ouvrage 
snr la chasse. Ce dernier a été publié par Argotc 
de Molina, sous le titre : lÀbro de Monteria del 
rey don Jl/oiiJo;SévlUe, 1575, in-rol. 

J. Valiez de TlUasan , Crtmiea del muy etclarecido 
prineip0 y rep don Mcm$o el Onteno; Medina del 
Campo, iBli, In-fol. — Mariana, Siit. gen, Espatia, llb. X V 
et XVI. — Zarlta, AnaUa de Aragon, toI. il. iib. Vil. 
— Nlcolao Antonio. MbtMheea hispoMa v^ut, II. — 
Saratento, M^moria» para la Bistoria de la poêsia y 
poetoi ttpalkolMi Madrid, 1787, p. Mf. 

n. La Al/onse d^ Italie, 
dMsés en ceux de Naples et ceux d'Esté, 

À. MfoTue dt Naples. 

ALPOHSB !*■', roi de Naples et dt' Sicfle, le 
même qo'ALroiisE Y d^ Aragon, né en 1385, 
OMHt le 27 juin 1468. Fils de Ferdinand 1'% roi 
d'Aragon, et deLéonored'Albuquerqtte,il monta, 
en 1416 , d'abord sur le trône d'Aragon , sous le 
nom à'AlJonse F. 11 avait hérité, du dief de son 
père, de la couronne de la Sicile et celle de IMle 
de Sardaigne ; mais cette dernière souveraineté 
ne fut que nominale, car il la perdit bientôt par 
des troubles civlb. Une année avant son avène- 
ment au trône d*Aragon, il avait épousé Marie, sa 
cousine germaine, fille de Henri III, roi de CastÙle. 

AUbose commença son règne par un jugement 
de Salomon. Une Jeune esclave avait cité devant 
le tribonal du roi le maître qui était père d'un 
cn&ttt qu'dle avait mis au monde , et qui devait, 
suivant une ancienne loi d'Espagne, la mettre en 
liberté. L'accusé niant le Dût, Alfonse ordonna 
qae Tcnlànt (lit vendu à l'enchère. Les entrailles 
patenidtes s'émurent alors : le maître reconnut 
son filSy et accorda la liberté à la mère, n signala 
ensuite sa générosité à l'occasion d'une conspira- 
tion de nobles, à la tète desquels était Antoine 
de Luna. En déchirant, sans la lire, la liste des 
sdgneors qui avaient conspiré contre lui : « Je 
« les forcerai, dit-fl, à reconnaître que j'ai plus 
« de soin de leur vie qu'ils n'en ont eux-mêmes. » 

En 1420, fi entreprit une expédition qui l'occupa 
longtemps. Quelques historiens ont donné pour 
motif la jalousie de la reine Marie de Castille. 
Afîable, galant, et l'un des plus beaux hommes 
de l'Europe, Alfonse aimait la belle Marguerite de 
Hijar, l'une des dames de la reine, et il eut 
d'eDe un fils nommé Ferdinand. Dans un accès 
de jalousie , la reine fit étranger sa rivale ; et 
Alfonse, ne voulant pas se venger d'une femme, 
quelque sensible qu'il fftt à la perte de sa mal- 
tresse, prit le parti d'aller se distraire de sa 
douleur dans des expéditions lointaines. Quoi 
qu'A en soit, Alfonse aborda avec une armée 
dans 111e de Sardaigne , alors déchirée par pla- 
sienrs factions : une partie des habitants avaient 
donné le pouvoir au vicomte de Narbonne, 
tandis que les Génois occupaient la côte septen- 
trionale de 111e, et que les Aragonais tenaient 
Alghero et CagHari. Alfonse obtint , pour une 
somme de 100,000 florins d'or, la cession totale 
de la province d'Arborea do la part du vicomte 



{J>i aptes) 46 

de Narl)onnc. Alfonse essaya ensuite de s'emparer 
de nie de Corse, sur laquelle il faisait valoir des 
droits; mais les Génois le forcèrent d'aban- 
donner le siège de Bonifocio. Vers le même 
temps il reçut des pr«)])ositions importantes de 
Jeanne II, reine de Nnples, dont les États ve- 
naient d'être envalits par Louis d'Anjou : à con- 
dition qu'il viendrait la secourir, elle Tinstitua 
sou héritier de la couronne de Naples, et le 
nomma , en attendant , duc de Calabre , avec le 
droit de placer une garnison de soldats arago- 
nais dans Tune des forteresses du royaume. Ce 
pacte fut conclu en septembre 1420. Alfonse en- 
voya sa flotte joindre celle de la reine de Naples^ 
et obligea Louis d'Ai^ou et son lieutenant Sforza 
di Cotignola à lever le siège de Naples. 

En juin 1421, Alfonse arriva à Naples, où il 
fut reçu avec une grande pompe. Il se dirigea 
ensuite contre Louis d'Anjou, renfermé dans 
Acerra : celui-d conclut, par la médiation du 
pape Martin Y , une trêve avec la reine Jeanne , 
et évacua la Campanie, en ne conservant que 
les Abruzzes. L'année suivante, des dissen- 
sions graves éclatèrent entre Alfonse et la reine 
Jeanne. Le grand sénéchal Caraccioli, amant 
de la reùie , était jaloux d'Alfonse ; et , crai- 
gnant de perdre son influence , il insinua qu'Al- 
fonse n'attendrait pas la mort naturelle de la 
reine pour prendre possession du royaume , et 
qu'il serait prudent de se saisir de sa personne. 
Mais Alfonse prévint la conspiration, et fit 
arrêter le sénéchal en mai 1423. La reine s'en- 
fenna alors dans le château de Porta-Capuana, 
qu'Alfonse vint investir. Elle appela h son se- 
cours Sforza, lieutenant du duc d'Anjou, re- 
tiré à Bénévent , qui défit Alfonse sous les murs 
de Naples, s'empara de la ville, et tint son adver- 
saire bloqué dans Castel-Nuovo. Mais l'arrivée 
de troupes flralches de la Catalogne avait remis 
Alfonse en possession de Naples, après un combat 
sanglant sous les murs de cette ville. La reine 
Jeanne se retira àNola, où elle révoqua son testa- 
ment, et adopta, au lieu d'Alfonse, Louis d'An- 
jou pour son héritier. 

Sur ces entrefaites, Alfonse fut obligé de re- 
tourner en Espagne , où son frère Enrique ou 
Henri était prisonnier entre les mains de son 
cousin Jean U , roi de Castille. H quitta Naples, 
et y laissa don Pedro , son frère , à la tète de 
ses troupes. Pendant la traversée il fit, le 4 no- 
vembre 1423, une descente à Marseflle, ville 
de son compétiteur, et en enleva le corps de 
saint Louis, évèque de Toulouse, seul fruit de 
cette expédition. Comme il avait garanti les églises 
et les fenunes de la fureur du soldat, les <hmes 
de Marseille voulaient lui témoigner leur recon- 
naissance par un riche pi'ésent; mais il le refusa, 
en disant : « Je me venge en prince, et je ne suis 
a pas venu pour faire la guerre en brigand, u 

Cependant tout était en désordre dans Naples. 
Le duc de Milan et le pape avaient pris parti pour 
la reine Jeanne. Le premier, qui s'était institué 



47 



ALFONSE 



sdfineur de Gènes, envoya une flotte qui prit 
Gaéte , Ischia et d'autres places. Les Aragonais 
finirent par n'avoir plus que deux forteresses en 
leur pouvoir. La guerre continua pendant plu^ 
sieurs années, avec des succès variables, entre 
les partisans d'Anjou et ceux d'Aragon, jusqu'à 
ce qu'enftn tout le pays se soumit à la reine 
Jeanne. 

Après un s^our de liuit ans en Espagne, où 
il avait arrangé quelques affaires de famille, il 
reparut, en 1432, à Naples; car il n'avait pas 
renoncé au bénéfice de son adoption. Ayant tenté 
Inutilement de secourir Tropéa, que les Fran- 
çais assiégeaient dans la Caîabre, il attaqua l'Ile 
de Gerboa (dans le golfe de la petite Syrte, en 
ftce de la Sidle), qui dépendait dn roi de Tunis, 
sur Icqud il remporta une grande victoire, et 
se rendit maître de 111e; après quoi il revint en 
Sidle et en Italie, et entama des négociations avec 
la reine de Naples. Deux grands obstacles à leur 
réconciliation avaient déjà disparu : Louis d'An- 
jou était mort en Calabre, et le sénéchal Carac- 
doli avait été assassiné à Naples. En février 
1435 , la reine Jeanne vint cUe-môme à mourir, 
léguant ses États à René d'Anjou, comte de 
Provence, frère de Louis d'Ai^ou. Alfonse ne 
ménagea pas son argent pour se faire des parti- 
sans, tandis qu'il vint avec une flotte bloquer 
Gaéte. Le duc de Mflan et les Génois volèrent au 
secours de cette place, et dans un combat donné 
le 6 août 1435 près de l'Ile de Ponza , Us détrui- 
sirent complétônent la flotte d'Aragon. Alfonse 
et ses deux frères, Jean, roi de Navarre, l'infant 
don Henri, une quantité de grands seigneurs, 
forent faits prisonniers. Les Gaêtans, à la nou- 
velle de cette victoire, fondent sur les assié- 
geants, et font un si grand nombre de prison- 
niers, qu'Acéréto leur gouverneur, embarrassé 
de cette multitude, donne la liberté à quatre 
mflle d'entre eux. Peu de temps après, Philippe- 
Marie Visconti, duc de Milan, par une généro- 
sité peu d'accord avec ses précédents, renvoya 
libres, sans aucone rançon , le roi d'Aragon et 
toute sa suite. Le duc de Milan fit même une 
ligue avec Alfonse, qui, par ce moyen, se trouva 
en état de poursuivre son entreprise sur le 
royaume de Naples. 

Alfonse fit d'abord, en 1436, une tentative 
inutile pour s'^nparer de Naples. En 1438, il 
revint devant cette ville; mais il fut encore 
obligé dé lever le siège, après y avoir perdu 
l'infant D. Pèdre, son frère. Sans se rebuter, il 
assiégea, en 1441, Naples pour la troisième fois, 
et -à la fin le succès couronna son entreprise. 
Ayant introduit dans la place deux cents sol- 
dats, par le moyen d'un aqueduc qui avait servi 
dans une pareiÛc circonstance à Bélisaire, il 
l'emporta dans la nuit du 1*' au 2 juin 1442. Le 
duc d'Alton, voyant ses affaires désespérées, 
s'embarqua, et après son départ le roi d'A- 
ragon se rendit maître de l'Abruzze, de la 
Pouflle et de la Calabre. 



(Naples) 4S 

L'an 1443, le 26 février, il convoqua les états 
généraux, et fit reconnaître pour son successeur 
an trône de Naples Ferdinand , duc de Calabre, 
son fils naturel, qu'il maria, l'année suivante, 
avec Isabelle de Clcrmont. Marie, sa fille naturelle, 
épousa dans le même temps Lioad d'Est, duc 
de Fcrrare. Alfonse prit lui-même le titre de roi 
des Deux-SicUcs, uMusque Sicilix; mais il ne 
se croyait pas encore sâr de la possession du 
royaume de Naples, tant qu'il n'en aurait pas 
reçu l'investiture du saint-siége. Afm de rol)te- 
nir pour lui-même et pour Ferdinand sou fils , 
qu'il avait fait duc de Calabre, il traita d'abord 
avec l'antipape Félix V; U s'adressa ensuite à 
Eugène IV, rival de Félix, par l'intermédiaire 
d' Alfonse Borgia, son confident, évêque de Va- 
lence, qui devint pape sous le nom de Calixtc m. 
Eugène IV lui promit l'investiture , aux condi- 
tions qu'il le reconnaîtrait pour seul pape, ci fe- 
rait marcher des troupes pour retirer des mains 
de François Sforce, qui fnt depuis duc de Milan, 
la Marche d'Ancône, et les autres terres de l'É- 
glise dont celui-d s'était emparé. A la suite d'un 
traité condu à Terracine en juillet 1443 , Eu- 
gène rv envoya de Sienne à Alfonse la bulle d'in- 
vestiture du royaume de la Sicile citra Pharum, 
comme un fief de l'Église; et l'année suivante il 
fit la bulle qui légitima le fils naturel d' Alfonse, 
et le reconnaissait capable de succédera son père. 
Nicolas V, qui succéda à Eugène en 1447, con- 
firma les bulles de son prédécesseur, et garantit 
eo outre à Alfonse la possession deTerradne, de 
Bénévent, de Ponte-Corvo et des Ues de Ponza et 
de Ventotiene, sur lesquelles le saint-siége avait 
fait valoir des droits. 

En juin 1458 Alfonse tomba malade après les 
fatigues d'une chasse dans les plaines de la 
Pouille, et mourut peu de temps après à Naples, 
âgé de soixante-quatorze ans et dans la quarante- 
troisième année de son règne, laissant la couronne 
de Naples à son fils naturel Ferdinand (il n'a- 
vait pas eu d'enfants légitimes ), et cdle d'Aragon 
à son frère Jean, roi de Navarre. Sa femme, 
Marie de Castille, le suivit au tombeau le 4 sep- 
tembre de la même année. 

Alfonse était un prince éclairé et instruit pour 
son temps. Sa cour était le rendez-vous des sa- 
vants d'alors : il y avait Chrysoloras, George de 
Trébizonde, Lascaris l'alné, Vall?, Facio, Ant. 
Panormita, Pontano, Gianozzo Manetti, et d'au- 
tres, qui ont célébré la magnificence et la libéralité 
de leur protecteur. iEneas Sylvius (le pape 
Pie II ), dans sa description de l'Enrope, fait lui- 
même l'éloge d'Alfonse, et parle de l'amour de ce 
prince pour les lettres. Sous son règne , l'étude 
de la jurisprudence florissait à Naples. 11 prit pour 
conseillers les légistes les plus éminents, réforma 
la regia caméra ou l'administration des financer, 
embellit Ns^les, agrandit le môle et l'arsenal , 
fit border les rues de larges trottoirs , décorer 
la résidence royale de Castel-Nuovo , fit élever 
divers édifices publics, réoarer les aqueducs, 



49 



ALFONSE {Naples, Este) 



60 



ccmstmisit des fontaines poUliqaes et fit dessécher 
des marais dans le Toisinage de Naples. Dans 
ses dernières années, il aida son ancien bienfai- 
teur Viscontîy dnc de Bfilan, contre Sforza et les 
Vénitiens ; fl seconda le pape dans la reprise de 
la Marche d'Anc6ne, prit le parti des Adomi de 
Gènes contre la foction opposée, enyoya son fils 
Ferdinand ayec des tronpes contre les Floren- 
tins, et fit parrenir des secours à Scanderbeg 
contre les Tores. 

On trouve dans le livre de Panormita, De die- 
tis et factU régis Alphonsi, les traits suivants, 
qui font ressortir le caractère chevaleresque de 
ce prince. Son trôner lui comptait un Jour dix 
mine ducats. Un offider, présent, dit tout bas : 
a n ne me faudrait que cette somme pour me 
rendre heureux. » « Tu le seras, » dit le roi qui 
Fentendlt, et sur-le^Jiamp lui fit compter les âxx, 
mine ducats. Pour se rendre plus populaire, fl 
avait coutume de se promener dans les rues 
de sa capitale à pied et sans suite. On lui fit des 
n yrése n tations sur le danger qu'il y avait d'ex- 
poser ainsi sa personne : « Un père , répondit-fl , 
« qui se promâie aumiUeu de ses enfants n'a rioi 

• à craindre. » Cest à lui que l'on attribue ce mot : 

• que pour faire un bon ménage, fl faut que le 
msi soit sourd et la femme avmigle. » Un de 
ses courtisans lui ayant demandé quels étaient 
ceux de ses sujets qu'il aimait le plus : « Ceux , 
^ répondît-fl , qui craignent pour moi plus qu'ils 
« ne me craignent. » Voyant un jour une ga- 
lère chargée de soldats sur le point d'être sub- 
meilgéey fl ordonna aussitôt qu'on leur portât 
secours; et comme on hésitait, fl s'élance dans 
une chaloupe, et s'écrie : « J'aime mieux être le 
« compagnon que le spectateur de leur niort. » 
Les soldats tarent sauvés. 

GlannoDC ^oria eipilê dél reçno di fiapoli. — 
iprfle. CkroMVagia délia SieiUa. — Facio, Fatti d'M- 
fOKio d^Armgana, — ZariU, Afmalet de Aragon. 

AI.P098E 11, roi de Naples, né en 1448, 
mort le 19 novembre 1495, fils aîné de Ferdi- 
nand I* et d'IsabeUe, ftit couronné, le 8 mai 1494, 
roi de Naples. Du vivant de son père fl avait lait 
ses preuves de valeur, de luxure, d'avarice et de 
cruauté contre le pape Paul n et les Vénitiens 
en 1469, et contre les Florentins qu'fl défit le 
7 septembre 1479; enfin contre les Toscans et les 
Turcs qui avaient envahi Otrante. Ce prince 
néanmoins, au bruit de l'arrivée de Charles Vm, 
roi de France, en Italie, fut saisi d'une firayeur 
si grande, que, le 23 janvier 1495, il abdiqua la 
couronne en faveur de son fils Ferdinand n, et 
passa, dans la même année, ai Sicile, où fl vou- 
lut embrasser la règle des 01iv6tains; mais, 
«Tant de pouvoir exécuter ce dessein , il mourut 
à Mazara, vflle appartenant à sa beUe-mère, 
sœur de Ferdinand, roi de Sicfle. Son corps fut 
inliumé dans la cathédrale de Messine. H avait 
cpousé en 1455 Hippolyte, fiUe de François 
Sforce,doc de Milan, laquelle mourut le 20 août 
H88y après lui avoir donné Ferdinand , son suc- 



cesseur au trône de Naples, Pierre, prince de 
Rossano, et IsabeUe, femme de Jean-Galéas 
Sforce, duc de Milan. 

Glannone, SUtria eivUe del reffno di NapoU. -^ 
Porzlo, la Congiura dei baroni eonJtro il re Ferdi- 
nando I. — Gutcclardlal, Storia d'italia, — Commlnes, 
Mévwiret. 

B. Al fonte d*£ttc, due de Ferrare (I). 

ALFOHSB i«', d'Esté, né en 1476, mort le 
31 octobre 1534. H succéda en 1505 à son 
père Hercule I", duc de Ferrare. Pendant toute 
la durée de son règne orageux, fl fiit engagé 
dans les guerres de lltalie. En 1509, dans la fa- 
meuse li^e de Cambrai, que le pape Jules n , 
l'empereur Maximilien et Louis xn, roi de 
France , avaient conclue contre la république de 
Venise, il commanda, avec le titre de gonfa- 
lonier do l'Église, toutes les troupes papales. 
Jules n était irrité contre les Vénitiens, parce 
qu'ils ne voulaient pas rendre Ravenne, Pesaro, 
Faenza, et d'autres vifles de la Romagne. Al- 
fonse passa le Pô, prit Rovigo, Este, Monta- 
gnona, et vint avec son frère, le cardinal Hippo- 
lyte, joindre les Allemands et les Français sous 
les murs de Padoue, dont le siège échoua. Pen- 
dant ce temps les Croates, à la solde de Ve- 
nise, mirent tout à feu et à sang dans les États 
de Ferrare : les atrocités commises par ces mer- 
cenaires sur les rives du Pô ont été dépeintes 
par Arioste ( chant xxxvi de VOrlando fu- 
rioso), qui assistait à cette campagne avec le 
cardinal Hippolyte. Alfonse, avec l'aide des 
Français, défit les Vénitiens, et leur enleva leurs 
drapeaux, qu'fl fit suspendre à la cathédrale de 
Ferrare. Peu de temps après , Jules H changea 
de politique : fl fit la paix avec Venise, se ligua 
même avec les Vénitiens contre les Français, et 
engagea Alfonse à en faire autant Celui-ci s'y 
refusa noblement. Le pape lui déclara alors la 
guerre, et lui prit Modène et Reggio. Les troupes 
papales s'avançaient déjà sur Ferrare , lorsque 
Alfonse les surprit et les battit complètement. 
Le duc, assisté des troupes françaises envoyées 
de Mflan, défit aussi, sur les rives du Pô, les 
forces espagnoles commandées par don Pedro 
Navarro, que Jules H avait fait venir de Naples. 
Alfonse fut blessé dans ce combat. Peu après, 
Gaston de Foix, duc de Nemours, qui comman- 
dait les Français en Lombardie, s'avança avec le 
duc Alfonse sur Ravenne, où fls rencontrèrent 
les troupes réunies du pape et de Naples. Les 
Français remportèrent la victoire , après une ba- 
taflle sanglante ( le 11 avril 1512 ) où Gaston 
fut tué. Aironse y fit prisonnier Fabrice Colonne, 
général du pape, et le renvoya généreusement. 

Après que les Français eurent évacué l'Italie, 
Alfonse aspirait à la paix. 11 se rendit à Rome 

(1) Le» AlfoDsc d'Estc ont Joué on tréfl-grand rôle 
dans l'histoire d'Italie aux quinzième et seizième siècles. 
Le Tasse et l'Aiioste ont ajouté A leur célébrité. On 
nous saura donc gré d'en avoir fait ane meoUon spé- 
ciale d.ins notre Biographie. 



51 

pour faire sa soumissioa an pape : cdui-d Tac- 
ciieUlit d*abord Tort bien , mais il donna ensuite 
Tordre de Tarréter. Fabrice Colonne fit abrs 
évader son ancien bienfaiteur, qui arrira sain 
et sauf à Ferrare. Après la mort de Jules II en 
fénicr 1513, Léon X, «on successeur, rétablit 
Alfonsc dans ses anciennes dignités, mais ne lui 
rendit pas Modëne et Reggio. A rarriréc du roi 
François I", Alfonse rejoignit les troupes fran- 
çaises; et, après la défaite des Français par 
les armées combinées de Charles-Quint et du 
pape, il faillit voir tous ses États confisqués 
par Léon X. Heureusement ce pape vint à 
mourir, et Alfonse fit frapper à cette occa- 
sion une médaille avec cette devise : De ore 
Leonis, Il se réconcilia plus tard avec Tem- 
pereur, qui lui fit rendre les villes de Reggio et 
de Modène, et mourut à fâge de cinquante- huit 
ans. H avait épousé en 1502 la fameuse Lu- 
crèce Borg^, et eut pour snccesseur son fils 
Hercule. 

GIraldl, Commentario dette cote di Ferrara e déi 
prineipi di Este. — Muratorl, ^nnali d'ttaUa. 

ALFONSE II, d'Esté, duc de Ferrare, mort 
le 27 octobre 1597. Fils d'Hercule II et de Renée 
de France, fille de Louis XH, il succéda à son 
père en 1559. A cette époque, la France ne 
possédait phis en Italie que le marquisat de Sa- 
luées. Le duché de Milan, les royaumes de 
Naples, de Sicile et de Sardaigne, ainsi que le 
littoral de la Toscane, appartenaient à TEspagne. 
Le Piémont était au duc de Savoie. Les Gonza- 
gues, ducs de Mantooe, possédaient le mar- 
quisat de Mootferrat; une autre branche de 
Gonzague avait Gaastalla et Sabbioneta. Flo- 
rence, Pise et Sienne appartenaient aux ducs de 
Médicis ; Venise, Gènes et Lucqucs étaient des 
républiques aristocratiques ; Parme et Plaisance 
étaient aux ducs de Famèse ; Massa et Carrara 
formaient un duché appartenant à la famille de 
Cybo-Malaspina; Urbino était, comme un fief 
de rÉglise, aux ducs dclla Rovere; enfin Piom- 
Inno et une partie de Ttle d'Elbe appartenaient à la 
famille des Appiani. Tel fut l'éUt de l'Itahe au 
milieu du seizième siècle. Après l'Espagne et le 
pape, la puissance prépondérante était partagée 
entre le grand-duc de Toscane, le duc de Sa- 
voie et le duc de Ferrare ( maison d'Esté ). Al- 
fonse surpassa tons ces princes en ma^ifi- 
cence. En 1560, il épousa Lucrèce de Médicis , 
fille de Côme, grand-duc de Toscane. Sa mère, 
la duchesse douairière, vint, dans la même 
année, à la cour de France, où sa fille aînée, 
Anne, avait épousé François de Guise, duc d'Au- 
male. La nomination de son frère, Louis d'Esté, 
an cardinalat fut l'occasion de fêtes superbes 
qui attirèrent une foule d'étrangers. Après la 
mort subite de sa femme en avril 1561, Al- 
fonse épousa Béatrix, fille de l'empereur Fer- 
dinand I*% et assista en 1566 son beao-frère, 
Maximilien H, dans la pierre contre les Turcs. 
En 1681, il perdit sa seconde femme Béatrix, 



ALFONSE {Este, Portugal) 



52 

qui, conmie la première, ne lui avait pas donné 
d'enfants. 

Lucrèce, sœnrd'Alfbnse, avait épousé Fran- 
çois-Maria deHa Rovere ; elle se sépara plus tard 
de son mari, et vint habiter Ferrare. Léonore. 
autre sœur d' Alfonse, vivait célibataire à la 
cour de son frère, où elle mourut en février 1 581. 
C'est la célèbre Léonore , dont le Tasse fut si 
épcrdument amourenx, que le duc Alfonse le fit 
enfermer pendant plusieurs années comme fou. 
Voy, TxssE. 

Le duc Alfonse mourut sans enfants, et légua 
ses États à son cousin César d'Esté. Mais le 
pape Clément MH annula ce testament , et in- 
corpora Ferrare, comme fief du saint-siége, dans 
les domaines de l'Église. César dut se contenter 
de la possession de Modène et de Reggio, qui 
étaient des fiefs de l'Empire. Ainsi s'éteignit la li- 
gnée des ducs de Ferrare. 

Mucatori, Annali d'italia. 

ALFOifSB 111, d'Esté, mort en 1644 H suc- 
céda en 1628 à son père César, duc de Modène 
et de Reggio. H épousa en 1608 Isabelle, fille 
de Charles-Emmanuel l*' , duc de Savoie , qu'il 
perdit en 1626. Dégoûté de la vie, il abdiqua eo 
1629 la couronne ducale, et se r^ra dans un 
couvent de capucins, où il prit le nom de frère 
Jean-Baptiste de Modène. 

Mumtorl, Annali d^Italia. — Lltta, FanUglie eelebri 
Italiane. 

ALPONSB IV, d'Esté, duc de Modène et de 
R^SgîO) ^ ^ 16^9 ^ort en juillet 1662. Il suc- 
céda en 1658 à son père François I. Tl épousa 
en 1655 Laura , nièce du cardinal Mazarin, et 
servit d'abord sous son père , qui commandait 
les troupes françaises dans la guerre contre les 
Espagnols au sujet de la possession du Mont- 
ferrat. Après la mort de son père. Il fnt nommé 
généralissime de l'armée française en Italie. A la 
paix des Pyrénées, en 1659, il obtint de l'em- 
pereur Léopold l'investiture de la principauté de 
Correggio, qu'il avait achetée. Alfonse aimait 
les beaux-arts, et fonda la galerie des tableaux 
à Modène. n mourut à l'âge de vingt-huit ans, 
laissant un fils qui lui succéda sous le nom de 
François II, et une fille, Marie-Béatrix, qui épousa 
Jacques II, roi d'Angleterre. 

Muratori, Annali d'italia. 

in. Les Alfonse de Portugal, 

AI.FOXSB ou AFFONSO i*^ {Hcnriquez), roi 
de Portugal , né en 1094 à Guimaraens , mort 
à Santarem le 6 décembre 1185, succède à son 
père Henri de Bourgogne, en 1 1 12, comme comte 
de Portugal , sous la tutelle de sa mère Thérèse 
de Castille. Sollicité par la clameur pubUque, le 
jeune prince prit, le 28 mai 1128, le gouverne- 
ment, et expulsa sa mère ainsi que les mépri- 
sables favoris qui l'entouraient. Iliérèse exdta 
un soulèvement; mais Alfonse le comprima aus- 
sitôt , et confina la princesse dans une prison , 
où elle mourut le l**" novembre 1 130. Le roi 



63 



ALFONSE 



de CastiHe AUbnsc-Raymond, ayant pris le parti 
de sa tante , fut égalcmeat défait ; et le jeune 
comte 8*afihuiebit de l*hoiniùage auquel il était 
•oiimis eoTen ce monarque: Tranquille à Vùk" 
térieur, Âlfoose-Henriquez tourna ses armes 
€ontre les Maures, et remporta sur eux, le 25 juil- 
let 1139, dans la plaine de Campo-Ourique 
(appelée depuis CalMJa de Reis, Tètes de Rois), 
ime victoire dans laquelle cinq de leurs princi- 
panx chefs furent tués. Alfonse se fit imôiédia- 
tement proclamer roi k Lamégo, et dès lors fut 
regardé comme le fondateur de la monarchie 
portugaise. Après quelques démêlés arec le roi 
de Castille qui refusait de reconnaître son nou- 
Tean titre , il marcha sur Lisbonne qui appar- 
tenait encore aux Almoravides, etrenleva en i 148 
arec Taide des croisés français et allemands, aux- 
quels il accorda les Tilles d'Atana et d'Alçambiya. 

Alfonse l" s*allia ensuite au roi de Navarre 
contre le roi d*Aragon Ferdinand; mais , pressé 
dans Badigoz, il tomba de cheval dans une 
sortie, et fut pris. Ferdhiand ne le remit en 
liberté qu'après la restitution du royaume de 
Léoo et laconcession de la Galice. Les Almora- 
▼ides firent en 1184 une nouvelle descente en 
Portugal , vinrent assi^r Santarem ( le Scala- 
hris d«s Romains ), que défendait don Sanche : 
AUbnse , malgré son grand ^e , courut déblo- 
qner son fils, tua All-Yacoub, chef des Maures, et 
mourut quelques jours après à quatre-vingt-dix 
ans; il fut enterré à C<Mmbre. 

Ce prince était d'une taille extraordinaire (U 
avait près de sept pieds, comme l'atteste son ar* 
norey conservée à Guimaraens). H avait épousé 
m 1146 MalUde, fille d'Amédée H, comte de 
Maoriemie, dont fl eut six enfants : Henri , mort 
iflOBe; Sandie, qui hii succéda; Jean ; Mathilde, 
mvîée à Alfonse II, roi d'Aragon ; Urraca, femme 
de Ferdinand n, roi de Léon; Thérèse, épouse de 
Philippe, comte de Flandre. C'est sous le règne 
d'AlfoBse-Henriquez que furent créés les ordres 
Brflitaii)ps de l'Afle et d'Avis, et que les templiers 
arrivèrent an plus haut degré de prospérité. 
« Alfonse-Henriquez défendit , dit la Brandâo , 
iDoC le Portugal de son glaive, et étendit les 
firotttières des chrétiens depuis le Mondégo qui 
ooole «o pied des murs de Colmbre, jusqu'au 
Guadalquivir qui traverse SévîQe, et même 
jusqu'au grand Océan et la Méditerranée. Par 
l'attitude imposante quH sut donner au Portugal, 
il procura à sa nation le sentiment de sa propre 
ftiiee f réveilla l'esprit national, et inspira aux 
Portugais une noble fierté. Depuis le moment 
ièy leilaive en main, il avait conquis k dix-huit 
iMy avec une énergie qui prouvait le dévelop- 
ponenit préooeede son activité et de sa sagesse, 
la trtae qui hii était dû, c'estrà-dire pendant dn- 
qnnle-si^ans, il ponnuivit jusqu'à son dernier 
nupir «a seul et même but, l'indépendance 
et sus royanme et de son peuple. Alfonse ne 
aé^Êffià pas davantage l'art des négociations, 
ft te montra aussi halÂe en politique que grand 



(Portugal) 44 

sur le champ de bataille. H sentait bien quel 
était le pouvoir des armes spiritiieDes dans son 
siècle , et il sut gagner le pape à lui faire em- 
brasser ses plans. Il rassônbla sagement au- 
tour de lui la noblesse et les députés des villes 
(dans les certes de Lamégo), les admit à ses 
conseils , et les attacha à sa personne en ayant 
l'air de leur laisser le choix de leur roi et de 
leur gouvernement. Lui seul sq^ se maintenir 
ainsi entre la puissance toujours menaçante des 
Sarrasins et la Castille jalouse, méfiante et su- 
périeure en forces, et s'agrandit même aux d(*pens 
de toutes deux. Lui seul parvint par un heureux 
hasard, et après avoir obtenu des renforts, à 
enlever aux Sarrasins cette ville , qui devait être 
plus tard le centre du royaume, la résidence des 
rois , l'entrepôt des trésors de llnde, et l'inter- 
médiaire entre le commerce d'Orient et celui 
d'Occident. C'est par la prise le Lisbonne qu'A 
couronna toutes ses conquêtes. Longtemps après 
sa mort , le prince magnanime vécut dans le 
souvenir de son peuple , et les Portugais ne 
voyaient rien à mettre au-dessus de leur pre- 
mier roi. n servit de modèle à ses successeurs, 
qui s'efforçaient de l'atteindre en perfection. C'est 
ainsi que le premier roi du Portugal , quf avait 
fait de si grandes choses dans sa vie, en produisit 
encore de grandes au delà du tombeau, par la 
douce influence que son noble souvenir exerça sur 
les cœurs de son peuple et de ses successeurs. » 

Mariana , HisU de EspaHa. - Zarita. Jnnal. — Oal- 
chenon , Hist. de Savoyê. — Brandao , Monarchia 
Luiilan, — M. F. Dcnla, le Portugal, d«M ta CoUecUon 
un V Univers, — Scbrffer, histoire du Portugal. 

ALPOKSB II, surnommé le Gros (o Gordo) , 
roi de Portugal, né le 23 avril 1185, mort le 
25 mars 1223, fils de Sanche P** et de Douce de 
Barcelone, monta sur le trône en 121 1. Il voulut 
d'abord s'emparer de l'héritage de ses sœurs Thé- 
rèse, mariée au roi de Léon, et Blanche, dame de 
'Guadalaxara ; mais, battu en 1212 par son beau- 
frère Alfonse IX, de Léon, il renonça à ses iigusf es 
prétentions etattaqua les Maures, qu'il défit dans 
une grande bataille en 1217, à Alcaçardosal, avec 
l'aide des croisés hollandais et allemands ; les rois 
de Cordoue et de Bads^oz périrent dans celte 
bataille. En 1220 et 1221, Alfonse fut encore vic- 
torieux des émirs de Jaën , Séville et Badajoz. 
Jugeant que ses sigets laïques ne devaient pas 
seuls supporter les frais d'une guerre entreprise 
au nom de la religion dirétienne, il imposa les 
inunenses revenus du clergé. L'archevêque de 
Bragance ayant refusé de se soumettre à cette 
taxe, Alfonse en fit saisir les biens, et lecliassa du 
Portagal. Le pape intervint alors, et excommunia 
le roi, <pri mourut subitement à l'âge de trente- 
neuf ans. n fut enterré au couvent d'Escobar. 
Ce monarque avait épousé en 1 203 Urraca, 
fille d'Alfonse m , roi de Castille; il en eut cinq 
enfants : Sanche qui lui succéda , Alfonse qui 
régna ensuite, Ferdinand, Vincent, et Léonore, 
mariée à Waldemar, prince de Danemark. Le 
plus beau titre de gloire d'Alfonse II, c'est son 



code, qui renferme des lois peu nombreuses, 
mais pleines de sagesse et d'humanité. Il ordonna, 
entre autres, que les sentences de mort ne re- 
çussent leur exécution que vingt jours après 
aToir été rendues, « parce que, disait-il, la jus- 
«( tice peut toujours avoir son cours, au lieu que 
« Finjusticft ne peut être réparée. » 

VascoDceUos, Jlnaeeph. rex Lusitan.— PinbeJ, Mem. 
dos repes de Portugal — Rodericos Tolentanus. — 
M. F. Deals, te FortugaL 

ALFONSB III , roi de Portugal, né le 5 mai 
1210, mort le 10 février 1279. Il était fils d*Al- 
funse n et d*Urraca de Castille. Il passa ses 
premières années en France, où il épousaMathilde 
de Dammartin, comtesse de Boulogne. Appelé 
par les Portugais, mécontents de la conduite de 
son frère Sancbe , et secondé par le pape Inno- 
cent TV, il revint en Portugal et gouverna comme 
régent jusqu'en 1248. Son frère étant mort, il 
se fit couronner; et, après avoir assuré la tran- 
quillité intérieure de ses États par des règlements 
justes et énergiques, il enleva aux Maures les Al- 
garves en 1 25 1 , et fût le premier qui ajouta ce titre 
à celui de Portugal. Désireux de terminer quel- 
ques différends avec Alfonse X, roi de CastiUe, 
11 répudia sa femme pour cause de stérilité , et 
^usa Béatrix de Guzman, fiHe de ce roi (1254). 
Mathilde porta ses plaintes au pontife Alexan- 
dre lY, qui enjoignit à Alfonse de la reprendre. 
Alfonse tint bon , et le pape mit son royaume 
en interdit jusqu'à la mort de Mathilde en 1262. 
Le roi de Portugal obtint alors du pape Urbain IV 
la confirmation de son union avec Béatrix; mais 
il ^courut bientôt les censures du saint-siége 
par un nouveau grief. Il voulut réformer le 
clergé, et joignit à la couronne les biens des or- 
dres mih'taires , devenus trop puissants. Excom- 
munié derechef, et accablé par l'âge et la mala- 
die, il se réconcilia avec l'Église moyennant 
qudques legs , et mourut à soixante-neuf ans. n 
laissa de sa seconde femme (morte en 1304) 
quatre fils : Denis, qui lui succéda, Alfonse, Ferdi- 
nand, VhiceDt, et trois filles : Blanche, Constance, 
et Sanche. « Le roi Alfonse, dit Brandfto, fbt 
un des princes qui s'occupèrent le plus de la 
culture et de la prospérité du pays. Quelques 
contrées furent pour la première fois défrichées ; 
d'autres, que la guerre avait dévastées, furent 
rendues à la culture. Plusieurs villages furent 
reconstruits , un grand nombre furent agrandis 
et mieux fortifiés; la plus grande partie des 
communes qui n'avaient pas deforaes (fran- 
chises municipales) eo obtinrent. Les andeos 
privilèges fîirent confirmés , surtout lors de la 
réunion des cortès, qui eut lieu à Ldria au mois 
de mars 1254. » 

Trois ans avant la convocation des cortès de 
Leiria, qui régularisèrent particullèreftient les 
relations de différentes communes , le roi avait 
promulgué, de concert avec les ricos homens 
et les fidalgos, plusieurs lois générales relatives 
à la sûreté des personnes et des biens. Quelques- I 



ALFONSE {Portugal) M 

unes ont pour objet la répression du vol des 



vêtements et surtout des bestiaux, qui étaient 
alors la plus importante propriété; les amendes 
infligées au coupable étaient fixées en propor- 
tion de la valeur de l'objet dérobé , et remises 
en partie an roi , en partie à cdur qui avait été 
volé. L'Église ne pouvait être oubliée à cette 
époque; aussi est-il dit à la fin de ce code cri- 
nîiinel : « Toutes les églises doivent être proté- 
« gées par le roi, comme elles l'ont été sous le 
« règne de son père et de son aïeul. » 

Mariant, HUL deStpatia, — Znrita, Annaiet» — Brao- 
dAo, MonU LueU., lib. XV. — M. F. Deals, le Portugal 
— Scbcffer. Uist. du Portugal. 

ALFONSB OU AFFONSO IT, roi de Portugal 
et des Algarves, surnommé le Brave et le 
Fier, né à Coîmbre le 8 février 1290, mort le 
28 mai 1357 ,fils de Denis et d'Elisabeth d'Ara- 
gon , se révolta plusieurs fois contre son père, 
qui lui pardonna sans cesse , et en mourut de 
chagrin en 1325. Aussitôt couronné, Alfonse 
dépouilla de ses biens son frère naturel , don 
Sanche d'Albuquerque. En 1336 , au sujet de sa 
fille Marie , femme d'Alfonse XI de CastUle, U dé- 
clara la guerre à son gendre, et pendant douze ans 
les Portugais et les Castillans payèrent de leur 
sang les querelles domestiques de leur souve- 
rain. Employant enfin ses forces contre l'ennemi 
commun, Alfonse se distingua à la célèbre bataille 
de Tarife, livrée aux Maures le 30 octobre 1340, 
et ses escadres , jointes à celles de Castille et 
d'Aragon, remportèrent plusieurs avantages sur 
les musulmans. 

L'épisode le plus connu du règne de ce prince, 
épisode chanté par Camoens dans le troisième 
chant des Lusiades , c'est la mort dlnès de 
Castro, noble et belle Castillane, que l'infant 
don Pedro voulait épouser, contrairement k 
la volonté du roi. En void le rédt Le roi, ac- 
compagné d'un grand nombre de nobles et de 
chevaliers , entre autres de don Alvaro G<m- 
çalves, meirinho mor du royaume, dt Pedro 
Coelho et de Diego Lopez Pacheoo , seigneur 
de Ferreira , vint à Coîmbre. Là , dans le cou- 
vent de Santa-Clara, vivait dans la retraite 
Inès , avec ses trois enfants. Dès qu'elle ap- 
prit l'arrivée du roi avec une suite aussi nom- 
breuse, elle eut un pressentiment du sort qui 
la menaçait: toute voie de salut lui était fermée, 
l'infant étant absent pour plusieurs jours. Pâle 
comme la mort qui l'attendait, chancelant sous 
le poids de son émotion, et portant ses enfants 
dans ses bras, elle se jeta aux genoux du roi 
quand il entra dans le couvent : « Sire, lui dit- 
dle, pourquoi voulez-vous me tuer sans motifs? 
Votre fils est prince, et je n'ai pu lui résister. 
Soyez miséricordieux envers une femme , ne me 
tuez pas; ou du moins épargnez ces enfants, 
épargnez votre sang t » Ces paroles que le péril 
dictait à cette mère alarmée, la vue des enfants, 
d'une beauté touchante, émurent le roi. n se re- 
tira, et parut entendre la voix de l'humanité qui 



57 



ALF0I9SE (Portugal) 



plaidait pour linnoceoce. Mais ses conadDers , 
qui appréhendaieiit la suite d'une entreprise 
manqnée et la yengeance de Tinfant, détermi- 
nèrent de nouTeau le monarque, en lui repré- 
sentant les dangers que cette femme attirerait 
snr le trône et sur la patrie; fls allèrent môme 
jusqu'à insulter à la piété du roi. Enfin AI- 
fonse, pressé de tous cdtés, laissa échapper ces 
mots : « Faites ce que tous voudrez; v et fls le 
firent Ck>upable seulement d'avoir rendu amour 
pour amour, Inès succomba, victime de haines 
longtemps amassées. Ceux qui avaient conseiUé 
le crime s'en firent les exécuteurs. 

Outré de douleur et de rage, don Pedro jura de 
se venger. Réuni aux ftères de la victime et de ses 
parents, fl rassembla un corps d'armée, et ravagea 
toute la contrée entre le Donro et le Minho ; il jeta 
la terreur dans les viUes royales, et, aveuglé par 
sa passkm , fl frappa du fer et du feu les sujets 
de son père, qui un jour devaient être les siens. 
Une expédHion tentée sur Porto échoua; cette 
viDe Alt défendue avec vigueur par l'archevêque 
de Braga. Enfin les Instances de ce prélat, pour 
lesçadles l'infant avait toujours beaucoup de 
respect , et les exhortations plus tendres de sa 
mtee, parvinrent à le calmer, et une réconcilia- 
tion s'opéra entre le père et le fils. Le roi ne sur- 
vécut pas deux ans à cette réconcfliation. n avait 
compris que toutes les promesses d'oubli et de 
pardon de l'hifant ne sauveraient pas les com- 
plices de l'assassinat dînes : aussi, dès qu'il sen- 
tit sa fin approcher, il fit venir Diogo Lopcz Pa- 
cfaeoo, Âhraro Gonçalves et Pedro Coelho, leur 
fit comprendre les dangers qui les menaçaient, et 
leur donna le conseil, au risque même de perdre 
leur fortune , de chmher sans retard à l'étran- 
ger une sûreté qu'ils ne trouveraient pas en 
Portugal après sa mort Ils suivirent ce consefl, 
d se retirèrent en Castille. Deux d'entre eux 
furent plus tard livrés à don Pedro, devenu roi, 
qui leur arracha la vie dans des supplices cruels, 
en mfime temps qu'A fit exhumer le corps dî- 
nes, et couronner solennellement dans la ca- 
thédrale de Ctoïmbre (ce fait est douteux). On 
a dit d'Alfonse IV qu'A avait été fils ingrat , 
frère injuste, et père cruel, n est difficile de le 
défendre contre toutes ces accusations, et môme 
de l'excuser; car il s'agit id des sentunents les 
phn tendres du cœur humain. Sur le trône, il 
pensa en roi , et il savait remplir noblement 
ce qn'n regardait comme sa mission ; il montra 
^'Û était capable de sacrifier ses indinations à 
une grande action, lorsqu'il alla secourir le roi 
de Castille qui l'avait profondément offensé. Ses 
iniets se ressentirent surtout de son gouverne- 
ment sage et éclairé. Ils prospérèrent sous son 
administration vigoureuse; et le développement 
des forces du pays, l'accroissement de la popu- 
lation, ne furent arrêtées que par des calamités 
en dehors des prévisions humaines : le tremble- 
ment de terre qui dévasta Lbbonne en 1344 , et 
la peste de 1348. 



S8 

Marlana, HM, de EspmfUi. — De Plnbcl , 31em. doM 
Jtepeg de Portug. — Ckronieon Cokimbmue. — M. K. 
Dcals , le Portugal { dans ta collection de l'Univers). 
— SctaKfTer, Hist. du Portugal et Chronique* chevale^ 
resquei de V Espagne et du Portugal, 1. 1. — Feroand 
Lopes, Chroniquei en Portugal, publiées par Coirea do 
Serra. — Daarteliluoez de Leam, CAronicof re/ormadat^ 

ALFONSK Ton AFF0N80, sumommë ri4/ri- 
caifif roi de Portugal, né en 1432, mort à Cintra 
le 28 août 1481, succéda à son père Edouard ( en 
portugais, Duarte) le 9 septembre 1438, sou» 
la tutelle d'Éléonore d'Aragon , sa mère. Les étaU 
du royaume retirèrent la régence à cette prin- 
cesse (morte en 1446), et la confièrent à don 
Pedro, oncle du jeune monarque. £n 1446, 1a 
roi, devenu majeur, épousa sa cousine Isabelle, 
fille de don Pedro. Mais quelque temps après, 
excité contre son onde par quelques courtisans, 
il le déclara rebelle, et marcha contre lui. Don 
Pedro fut tué d'une Hècbc à la gorge à la ba- 
taille d'Alfarrobeira, le 20 mai 1449. Alfonso 
ordonna que son corps demeurât privé de sépul- 
ture. lA'année suivante, reconnaissant qu'il avait* 
été trompé sur la loyauté de son malheureux 
oncle et beau-père, il lui fit rendre de grands 
honneurs, et punit ceux qui l'avaient injustement 
accusé. 

Sous ce règne, les Portugais découvrirent la 
Guinée et y formèrent leurs premiers établLsse< 
ments. Aucun roi portugais avant Alfonse V , et 
nul après lui, ne fit des conquêtes plus impor- 
tantes en Afrique ; et Alfonse a bien mérité le 
surnom dLÀjricaln qui lui fut donné. Sous lui , 
on peut le dire, le drame de l'histoire nationale 
eut lieu , non pas en Portugal , mais en Afrique, 
puis en Castille; et un épisode, ou plutôt une 
scène, se passa même sur le sol de France. 
Mais l'Afrique est la terre promise d'Alfonse V, 
l'objet de ses désirs , de ses plans favoris et de 
ses rêves. Là vit son esprit , alors même que sa 
personne reste en Portugal ; dans sa patrie , il 
n'est qu'un hôte. Im& traversées fréquentes en 
Afrique devinrent pour les Portugais une école 
de navigation et d'hydrographie. £lles reçurent 
tout à coup une nouvelle impulsion par le pape 
CalixtelII, appelant (après la conquête de Cons- 
tantinople par les Turcs ) les princes chrétiens 
à une croisade générale contre les musulmans. 
Le roi de Portugal répondit seul à cet appel, n 
équipa une flotte pour aller combattre les infi- 
dèles en Afrique. Il en poussa les prépavatifs 
avec une grande ardeur. Afin de procurer à Tar- 
gent portugais plus de valeur dans les pays 
étrangers où sa marche le conduirait , il fit frap- 
per, de l'or le plus fin , des cruuidos ( (Votiro 
subido) qui surpassaient de deux degrés^en poitls 
(sinon en valeur nominale) les ducats, monnaie 
analogue dans les autres États chrétiens. 

Le 17 octobre 1458, Alfonse quitta le port de 
Lagos avec deux cent cinquante voiles, et jeti 
l'ancre dans la rade de Tanger, débarqua quelques 
troupes, ets'empara de la place d'Alcacer. Mais ce 
ne fut qu'après plusieurs tentatives infiiictueuscs 



59 

et des combats meartriers, quH parrint en 1471 
à se rendre maître d' Arzilla et de Tanger. Ce Ait 
aussi pendant ces campagnes qnH fonda Tordre 
de rÉpée {torre e Espada.) 

Devenn Yeuf, et ébloui par Tédat de la double 
couronne que Henri IV , roi de Castille, laissait 
à sa fille Jeanne, Alfonse pénétra en Castille 
avec une forte armée, se fimiça à Palenda avec 
Jeanne, et se fit prodamer roi de Castille et de 
Léon en 1475. L*année suivante, attaqué par 
Ferdinand d'Aragon , époux dlsabcUe de Cas- 
tille , a fut défait à Toro , et réduit à venir en 
France implorer les secours^de Louis XI. Loin 
de l'aider, celui-cî , après l'avoir honorablement 
reçu à Bourges, le retint prisonm'er. Son fils 
Jean II se fit couronner roi de Portugiftl, en son 
absence et par son ordre ; mais Louis XI lui 
ayant laissé la faculté de quitter la France, Al- 
fonse reprit sa couronne; et, renonçant à ses 
projets de la Castille, il fit la paix avec Ferdinand 
le 24 septembre 1479, et sa fiancée Jeanne se con- 
sacra à Dieu le 11 novembre 1480. Touché de 
cet exemple , il partit pour aller s'ensevelir dans 
le monastère de Saint-François de Veratojo ; mais 
il mourut de la peste à Cintra à l'âge de quarante- 
neuf ans, laissant d'Isabelle, morte le 2 décembre 
1455, Jean II qui lui succéda, et Jeanne qui prit le 
voile. — Alfonse Va fondé à Coïmbre la première 
bibliothèque du Portugal. Sa charité, et la libé- 
ralité avec laquelle il rachetait les esclaves chré- 
tiens, lui avaient valu le surnom de Rédempteur 
des captifs. 

Marlana, HM. de Etpatia. — Imhof f, Megmtm LuH- 
(onicum. — Sctueffer, HUt, du PartugaL - M. F. Dente, 
te PortMgal. — ColleeUon des Chroniquts publiées par 
Corrca de Serra. 

ALFONSE Ti, roi de Portugal (second roi 
de la maison de Bragance), né le 21 août 1&43 , 
mort à Cintra le 12 septembre 1683, fils de 
Jean IV et de Louise de Guzman , succéda à son 
père en 1656, sous la tutelle de sa mère, qui 
mourut le 27 février 1666. Bien qu'élevé par le 
grand inquisiteur du royaume, ses débauches 
scandalisèrent Lisbonne. Marié en 1663 à M"* 
Marie d'Aumale, princesse de Savoie-Neraours, 
il n'en continua pas moins sa vie déréglée. La 
jeune reine, irritée, s'unit d'intérêt et, dit-on, 
d'amour avec l'infant don Pedro, frère du roi; 
et Alfonse VI se 'vit forcé de se démettre de la 
couronne, le 24 septembre 1667, en faveur de don 
Pedro , que les états proclamèrent régent. Marie 
fit rompre son mariage avec Alfonse pour cause 
constatée d'impuissance , et épousa son beau- 
frère le 2 avril 1668. Cette môme année ( 13 
février), la guerre qui durait depuis vingt-six ans 
avec l'Espagne fut terminée par un traité qui as- 
sura l'indépendance du Portugal. L'e\-roi, qui 
avait d'abord été relégué dans l'Ile delercère pen- 
dant huit années, puis ramené en 1675 au château 
de Cintra, y mourut d'apoplcxiu, âgé de quarante 
ans. Son frère Pedro lui succéda. 

Vertot, Histoire des révolutions de Portugal. — 3Ié- 
moifvsdeAf.dâFremont d'yiblancourt. — M. F. Denis. 



AITOIfSE 60 

t« Pùrimçal (dans la coliecUon de VVnwers). — 
Sdiaefrer. Histoif du PortugaL — Hist. dcl reff D. Âf- 
fonso f^l, publiée par C.-A. da Sylva e Souia ; Porto, 
1845, la-8«. 

ALFONSE, en latin Àlphonsus, nom de pluK 
sieurs médecins espagnols dn seizième siècle,, 
mentionnés par Haller, Biblioth, med, pract., et 
par Nicolas Antonio , Bibliot/ieca ffisp. JS'ova. 
Les prindpaux sont : 

Alfonse Lopez de Corella ( Alphonsus Co^ 
reolanus), natif de Corella dans la Navarre, fut 
professeur à Alcala de Hénarès. On a de lui r 
AnnotcUiones in omnia Galeni opéra; Sara- 
gosse, 1565, in-fol., et Madrid, 1582, in-4°; — 
De morbo pestilente ; Valence, 1581 , in-4** ; — 
Enchiridion seu methodus medicime; Sara- 
gosse, 1549, in-12; — Naturx quxrimonia; 
Saragosse, 1564, in-8°; — De natura urinx; 
Saragosse, 1573,in-8**; — Defebremaligna, ex 
placitis Galeni; Saragosse, 1574, m-8*; — De 
arte curativa, libri /7;EsteIla, 1555, iii-8*; — 
Catalogus auctorum qui post Galeni agvum ei 
Bippocrati et Galeno<xintradixerun t ; Valence^ 
1549, in-12; — Secretos deftlosofia, astrolo^ 
gia y medicina^ y de las quatro mathemati" 
cas; Valladolid, 1546, în-8*; — Trezientas Pre- 
guntas de Cosas natnrales, en diferentes 
materias; 1546, in-4**. 

Alfo.nse de Juberay vivait à. Ocana, et com- 
posa un ouvrage fort remarquable, intitulé De- 
cado y reformacion de todas las medieinas 
compuestas usuales; Valladolid, 1577, in-S". 

Alfomsb Rodriguez de Guevara, natif da 
Grenade, professeur k l'université de Coïmbre^ 
a publié : De/ensio Galeni in pluribus ex iis 
quibus impugnatur ab Andreo Vesalio, etc.; 
Coimbre, 1559, in-4°. C'est un ouvrage d'ana- 
tomie, cité par Van Der Linden, Douglas, etc. 

Alfonse de Torrès , médecin à Placentia, 
écrivit : De febrls epidemicx novœ quam... 
vulgo tkBkVJiiu/i vocant, natura, etc.; Bur- 



gos, 1574. 

Alfonse de Talavera a composé un ou- 
vrage sur l'art vétérinaire ; sous le titre : Reco- 
piladon de los mas famosos autores griegos 
y latines qui trataron de la excellencia y 
gêner acion de los cavallos, y como se han, se 
doctrinar^y curar sus en/ermedades ; Tolède, 
1564, in-fol. Cest une compilation tirée de tous 
les auteurs grecs et latins qui ont écrit sur l'art 
vétérinaire. 

*ALF02XSE de Alcala, en. Idiiii Alphonsus 
Complutensis , rabbin espagnol , natif d' Alcala 
de Hénarès , vivait à la fin du quinzième siècle. 
Il embrassa le christianisme, et fut employé par 
le cardinal Ximenès à la révision de la célèbre 
Bible polyglotte qui fut imprimée de 1514 à 
1517, m Complutensi universitate , 6 vol. in- 
folio. C'est la première Bible polyglotte qui ait 
été imprimée. Elle est aujourd'hui extrêmement 
rare. 

Wolf. Biblioth. hebr., 1. 1, p. 198. - Lelong, lHUioth» 
sacra, t. I, p. 9. 



«I ALFONSE 

■ALFOSSB de Binévenl, canoniale espa- 
pnl , Yivait TCTB le milien du qnimitmc liècle. 
Mtjf de DéaiytBt, dani les Antorlra, il Tut long- 
tanp« prafeuenr de tbéolo^e à l'ubiTersité de 
Salainaiiq(ie.Swi principal oorrage ipoar b'tre: 
Traelahude PtBtUentUt el actibus Pœtiilen- 
tiarium et eo^/eiiitmis, cum forma absolutio- 
iHtetCammUituPtmientiarUs; Sslunojique, 
ISOI, et Biirgos, 151(1, iii-4*. 
tocIVB HirtDBU Alciihu, Dt Bt$fanim laudibiti; 

■ALronsB de Baina {Jean), écriTaIn 
tapÊ^cA, iâf conTCrti, natif de Baîna, tille de 
rAndalaiisi« , rliait loiu le règne de Jean n , 
de CMtiDe {iV»M ). H Mt l'auteur d'un célèbre 
CoKiontro rtoeiameat pnNl^, recueil de plni de 
<Itianntei)0<lMcastJllaiuqniTiT«knt Jilacourde 
JeanlI. La BDiBothèqnenattcnale en possède un 
maniucrit nugQiflqoe , (pli appartenait autrefofa 
1 la HtColMque de l'Eaeorial, et qtU fnt acquis 
par suite de la renie de la bibliothèque de M. He- 
ber. C'est profaabloiient te raAme qui hit offert i 
cenfdeCastDe. Rodrlgnei de Castro «n a donné 
qndqnw eitniU dans m BlbUcleea Sspanola, 
Ibdrld, 17SI, 3Tol. In-foQo. 



- Sirmleiiliii Mauriat fa 



ALrossK'de Bwrgot. Toy. Abnei. 

ALPoasB de Cattro. Foy. Cistito. 

'ALrOKflE de Carthagène ou de Sainle- 
Harie (en etpa^id Afforuo de Cartagena, en 
blin Âlplumitu a Sancta-Maria ) , célèbre his- 
tonen «papol, né à Carthigine en 13M, mort à 
TiOwandiiw te il juDlet i45S. D était fils de 
Pattlns , éTfiqae de Burgos , dans la maison du- 
qnd D aTait été éleré. II tal successlTcmenl 
dunotoe de SégOTie et de Saint-Jacques de 
Compostelle. tu 1431, Q fbt enrojé par Juan n 
de CaatiDe an concfle de Bflie, où U se St remar- 
tpa par taa saToir et txa talents. JUieas SylTias 
[ConuttentOTia , Hb. I) l'^pelle Delicix Bis- 
fonUtrutn. Alfonse, pendant son s^our en ADe- 
nuvte , parrint à réconcilier Albert U, empereur 
d^dlanagneavec Ladialas, roi de Pologne. Aprta 
ma rdoor ea Elague, Q saccéda à son père 
ï rérêché de Bnrgoe. Ses principaux ounages 
■ont : Anactphalso^ , nempe regum Hispa- 
nomm, BomaHorvm, Imperotorum, Sum- 
momm Pontifieum, nec non regum Franco- 
rvm, ecpèee dliistoire de l'Espagne depuis les 
pf e i^ er » tempe hMoriqoes Jnsqu'en 149é , im- 
primée i Grenade en 154&, fn-foJio, arec les 
CItToniqvex latines d'AutoninsNdrisstmsis, de 
Rodericns Toletanas ou Ximenès , et le Panili- 
pomenomdeJoamieiGemndeDsis. André Scliott 
l'a insérée dans le tomeldc sa Htipatila illus- 
frafa ; Franef., in-lbl.j — Doctrinal de Cavale- 
rot, nu code de cheralerie ) Biu*gas, 1487, in^ol., 
et li92, in'bl.; — Quelques écrits de dévotion 
imprimé* à Hnrcie, 14B7, In-fbl. — Son livre 



Super Canarix insuiis, pro rrge Cnxleitx 
oUegatlonti , n'a jamais été imprimé ; c'est un 
plaidoyer curieux en lïveur du roi iti' Cnslillc 
pour la possession des Iles Canarie<i, qui liaient 
été Tendues par Jean de Bélliencoiirt à don Enri- 
que,llls de JoSo I", roi de Portugal. Ce roanos- 
crit se trouve au Talican ( n° 4151 ). U Blblîo- 
thèque nationale de Paris possède de luiunclbit 
belle chronique espagnole. 












ALPONAB de Bipina ou Spinn, tliéolf^eo, 
célèbre prédicateur espagnol, vivait vers le 
milieu du quinzième siècle. U était, dit-on, d'o- 
rigine jaive, entra dans l'ordre des Franciscains, 
devint recteur de l'université de Salamanque, et 
étêque d'Oreose en Galiea. Il pubUa, sous le 
TiHle de l'anonyme, un grand ouvrage intitulé 
Forlalitium fidei contra JiuLcos , Saracotot, 
aliosque Christianx fiàei inlmico.f, imprimé 
d'abord en 1487, in-4° ( sans lieu de publk»- 
lion); puis A Murembei^, eu 1494; d'autres 
éditions, mais rares, sont celles daTotanus (au- 
quel onaè tort attribué l'ouvrage), Ljon, lail, 
in~4'', et 1634. On y trouve, dans la Iroisième 
partie , des accusations atroces contre les juifs ; 
accusations calomnieuses, souvent reproduites, et 
qui servaient de prétexte  leurs persécutions. 

R. ABtuklD, BlSIiol*. AUthi. HlHl, t II, p. 1BL — 



{Jean), dWleSaMongeoif, na- 
vigateur dn seizième siècle. Ce marin , que di- 
vers écrivains de la Péninsule ont revendiqué 
comme appartenant à l'Espagne , était bien cer- 
laiiiemcnt Français , comme l'indique suffisam- 
ment, du reste, son surnom. On sait aujouririiui 
qu'il naquit aux environs de Cognac, à la lin du 
quinzième siècle : Q entreprit de lun;is voyages 
dans les mers de l'Asie et dans celles du nou- 
veau monde , et acquit des c 
graphiques fort rares pour l'époque oi 
André Tlievet qualifie Alfonse le Saj 
de capitaine et pilote de François I". 
savons, par le même auteur, que la vie si eri'anlu 
lie ce marin Tut interrompue par une longue 
détention , dont on ne connaît pas bfr'n le motif. 
La relation Tort tronquée des voyages de Jean 
Alfbnse eut ponr éditeur un poèlc célèbre : ce 
fut Hellin de Sainl-Gelais qui la prépara pour 
l'impression ; elle parut pour la première fuis b, 
Paris sous le titre de : Voytiçes adventurcvx 
du capitaine Jean Alfonse; 1559, in-12. Jean 
de Mamef, rimpriraenr, crul devoir faire précé- 
der celte publicationde quelques vers louangeurs 
qui ne sont pas sans importance pour la tiiograplde 
du mario; ces vers, a=.sia mtliuftei 6at%At , 



6S 



ALFONSE 



64 



nous peignent le gentil capitaine de mer, captif 
en sa faible vieillesse. Il est sans doute fort à 
regretter que Jean de Mamef ait été si sobre de 
détails dans son admiration entliousiaste pour 
le navigateur. Noos savons seulement, grâce k 
lui , qu'après avoir repris les travaux qui Tout 
illustré, Jean Alfonse trouva la mort dans un 
combat. Cette mort dut avoir lieu avant 1557, 
car Goujet prouve fort bien que Meiin de Saint- 
G^ais vécut jusqu'à cette époque, et ne mourut 
pas, comme Tout voulu quelques biognq;>hes, 
en 1554. Ce n*est pas non plus , selon toute ap- 
parence, le poète qui a abrégé d'une façon si 
déplorable les récits du pilote saintongeois : le 
livre imprimé en 1559 a été fait à la requête de 
Vincent Aymard, marchand du pays de Piémont, 
et rédigé par Maurice Yiemenot , marchand de 
la ville de Honfleur. La navigation la plus inté- 
ressante de ce marin (au point de vue histori- 
que) date de la première moitié du seizième 
siècle, le 16 avril i542 ; nous le voyons partir 
comme pilote du fameux Roberval , se rendant 
au Canada. Précédemment il avait visité les 
bouches de l'Amazone, et avait donné les dé- 
tails les plus précieux sur cette partie de l'A- 
mérique méridionale, si rarement visitée alors , 
et surtout si peu décrite. Lorsque le pilote sain- 
tongeois rédigea sa Cosmographie , c'est-à-dire 
en 1545, il eut pour collaborateur avoué un 
autre pilote qui l'avait probablement accom- 
pagné dans ses pérégrinations, et qui se nom- 
mait Paulin Sécalart Le beau manuscrit d'Aï- 
fonse, qui, par son étendue et la naïveté de sa 
rédacQon, ne permet pas la moindre comparai- 
son avec la relation tronquée de 1559 , sera 
incessamment publié, avec tons les soins désira- 
bles, par M. Pierre Margry, qui en a fait une 
étude consciencieuse, et qui jettera sans doute sur 
la vie des deux auteurs quelque lumière inatten- 
due. Nous avons essayé de réunir dans cet article 
plusieurs faits, plusieurs dates précises, sur un 
homme éminent, qui a rendu dincontestabies 
services à la géographie, et sur le compte duquel 
cependant les biographies les plus accréditées 
ont gardé un silence absolu. Il n'est peut-être 
pas hors de propos de faire remarquer ici 
qu'Olivier Basselin , qui jouissait au seizième 
siècle d'une haute réputation comme marin, a 
dressé les tables de déclinai aon jointes à la rela- 
tion imprimée en 1549. Ferouiand Denis. 

CosmoçrapKiê de Jean Aiphonse et de Sécalart. ma- 
nuscrit de la Blblioth. natiODate. — André Tbevet. Cos- 
mographie { Paris, ins. t TOI. In-fol. — Marc Lescarbot, 
Foyage à la Nùuvelle-France , p. 8». 

*ALFON8B de PcUencia, en latin Alphonstts 
Palentinus, célèbre historien et lexicographe 
espagnol , né à Palenda, dans la Vieille-Castille, 
en 1423, mort vers 1495. A l'âge de dix-sept ans, 
il entra comme page dans la maison d' Alfonse de 
Carthagène, alors archevêque de Burgos. Il visita 
ensuite lltaJie, où il se lia avec le cardinal Bes- 
sarion , et suivit les cours du savant George de 
Trébizonde. A son retour en Espagne, il fut 



nommé historiographe d'Alfonse, frère cadet 
de Henri IV de CastÔle. Il fut employé à négocier 
le mariage d'Isabelle avec Ferdinand Y, d'Ara- 
gon. On a de lui : Universal vocabulario en 
latin y en romance; Séville, 1490, in-fol.; — 
De synonymis, libri III; Séville, 1491, 2 vol. 
in-fol. ; — Espejo de la cruz (le Miroir de la 
croix), ouvrage mystique, traduit de l'italien; 
Séville, 1485, in-fol.; — los Libros de Flavio 
Josepho de las guerras de los Jndios con los 
Romanos; y contra Appion gramatico; Sé- 
ville, 1591, in-fol. — Sr Chronica del rey don 
Bnrique IV, et ses Décades ( contenant le règne 
d'Isabelle jusqu'à la prise de Baza, en 1489), 
n'ont pas encore été imprimées , bien que les ma- 
nuscrits n'en soient pas rares. 

Nie. knXonlo , BibL hisp. vêtus, t II, p. tSl. — Mendez, 
Tppoçraphia espanola; Madrid. 1796, p. 90. — Prcacott, 
Ferdinand and Isabella, édit. I84t, t I, p. tie. 

ALForcsB (Pierre), en latin Alphonsus Pe- 
trus, médecin et théologien espagnol, né en 
1062, mort vers 1 140. Juif de naissance , il se fit 
baptiser en 1 106 , et eut pour parrain Alfonse P'', 
roi d'Aragon. Il devint ensuite médecin de ce roi. 
On a de lui : Dialogi lectu dignissimi, in qui- 
bus impiœ Judxorum opiniones confutan- 
(ur, etc.; Cologne, 1536, in-8*>; réimprimé dans 
la Bibliotheca Pairuni, édit Lyon, vol. XXI, 
p. 172-221 ; — De disciplina clericalifTplûAié à 
Berlin, avec des notes savantes par Fr. Wilh. 
Val. Schmidt, 1827, in*4**. Labonderie en donna 
une édition française dans les Mélanges publiés 
par la Société des Bibliophiles français, 1825, 
avec le Castoiment onCÂastoiment, vieille tra- 
duction française, en vers , du même onvrage. — 
Le livre De scientia et philosophia est encore 
inédit. 

Nie. Antonio, Biblioth. hisp. vêtus, U II. 

ALFONSE { Louis), savant pharmacien fran- 
çais, né à Bordeaux le 10 mars 1743 , mort le 2 
février 1820. Il étudia à Paris la chimie sous 
Rouelle et Macquer, devint partisan du mesméria- 
nisme, et embrassa chaudement la cause de la ré- 
volution. Plus tard U revint à Bordeaux, où Û se 
livra à l'agriculture et à l'exercice de la phar- 
macie. On a de lui : 1° Analyse des sources dif- 
férentes de la ville de Bordeaux et de ses en- 
virons; — 2° Mémoire sur la monnaie de bH- 
Ion, Voyez V Éloge d' Alfonse par Lartigue, inséré 
dans le recueil de l'Académie des sciences de 
Bordeaux , année 1820. 

^ALFONSE de la Torre, écrivain catalan, 
bachelier es arts, vivait vers le milieu du quin- 
zième siècle. On ne sait rien de sa vie. Il a com- 
posé un livre très-curieux, intitulé la Visio 
délectable, imprimé à Barcelone, 1484, in-fol., 
par Matthieu Vendrell. L'auteur y passe en revue 
tontes les sciences philosophiques et morales, 
et s'étend beaucoup sur les arts libéraux. Il le 
dédia à don Johan de Beamunt, prieur de Saint- 
Jean de Navarre , cliancelier d'Aragon, et grand 
chambellan du prince Carlos de Viana. Ce li^Te 



•* ALFOKSE 

M euuite («duFi *n ca&Ullui, el imprimi ï To- 
kiH (nioia en Guipiueoa oa Tmilouu «n 
Fnnce?), par JcuPnl&ct itieniie Clebal, en 
l4S9.1n-fol. Una troUèneéditioa panilàSéTilie, 
HM date (*«n U tn du qdfaxMme «itde). fji 
ts70, un italIeD, nanoraé Domiiigo Del^, Jc 
Indiûtt dam M langue et le paMh comme loD 
<»ma;fl,ee(|Dleitdiipaier,G'eatqtMcetteTer- 
lim HaHaMW IM de nonrcea rendue ta eepaoïot 
par nn juif, nommé Frençoli de Cacérie; Ams- 
tmm, 1063, bi^*. 

Wp^ *»*«■». fllUlaU. *(■;). *^. t 11, (. m _ 



- ALFRED 



66 



B TOSTOT. vog. Tmioi. 
'ALVORn de Zamoro, rabbin espagnol, na- 
tif de Zamora, dans le Uon, mort -ren I53i. ii 
«ait pnfeHCur dliâiKU 1 l'unitenltd iI'Alcala 
de Hénaièt, et traTiflla, par ordre du cAidbul 
XiRiaièa, t 11 eooipodtloii do b Bible poljfttottc 
aiec d'aidiat aannts. On a de lui, eulre autres 
roeaàuiarhim ncmlnum primUivorvtit Be- 
brateomm et ClialdaleoruM ; — Irtlerprelatin 
Heàraleonm. ChabUHeonm tl Gracorum nc- 
wtoM» FefcPif rt JVort ïlM/anwnH; — /nfro- 
AKflrau arlit çramnatteK /lebralcx. Ces 
•anagea fintoent le ibiiaM miomedela Polj- 
^otteeoraiOntJtienne; AlcaU de H«nar«e, 1514- 
ISIT, 6 roi. fai-rol. 



Li,i>. in,t 

ALMKD (iflcAeJ), annaliste anglais, cmnu 
«ital ioas lea.nonu de Flood tt de Grif/Uh 
ail Londrea en IU7, mort à Saint-Omer en 
lui. natra dans la aodété de JtMiu en i7«o, 
(t, apria a*o(r Mndlé b pliihMOpbie i MTOIeet 
la IbMogie à Lonrabi, U alb h RonM, où il reata 
cnqana attaebéàb coardnpape.ndeTmten- 
wite coa^julenr du colMge anglais do Li^, enfin 
ncteur du eoUéfe dea jéadte» k Gand. EnToj^ 
tomme rri atto M alre en Angleterre, Il (tat arrtté 
IDoaTreaeteondpttprlaoonieràLODdKS, où II 
lit ddrrrt par b pnritctioii dUenrielte-Harie, 
faïuDe de Oiarlea I". AlGnd passais reste de 
Ka Jean dans te Laicasterthire. Malpé la oc- 
w yafioi i» d'âne vie ri actiTO.U traoTale tempa 
d'écrirede DOoibreni oorrages, parmi loquds on 
(fle : nne tradoetian de b Vie de taini Wine- 
/rirf, tolte an tatbi par Robert, ptfeurdeShrews- 
tarj j ~ BrUmnia UltalnUa, ttve Lucit, Bt~ 
le»x, CoMtonAaf patria elfide* i eum appeti- 
dieeàePatehiaeBTUmKervm,<UCttrieonim 
ifiipats. et num oJim BrUmnia eolvetit 

Momanam BceUitam; Anren, 1M(, tù-i'- 

Annaiet eeeletUatiel et chOet Biitmnontm ; 
Li<ge, IM3, t Tol. Dans m denier oanage Al- 
fcrd retrace rUKoire de l'EgHsenmafaie on An- 
(Merre dqxds les premiers Anglais, les Nor- 
ia «t !«• Anglo^axons. L. J. 



ALFBBD, jELFRBD, £LPID, BLFRKDol 

tLCSKD, surnomma le Grand, nà des AurIo- 
Stioos, Dé en S49 i Wanadbg DU Wantage, dans 
le Boluhire, mort le U octobre 901. 11 «tait 
peUt-flls d'Egbcart (qui arait sonmU ft b coiirmme 
de Wesseï les antrea roranmes de l'Heplârcble ), 
Et le plos Jeone des quatre Aïs d'EOidiniir et 
^'(Mnrge. Eobnl efaéri de ses parmta, U reçot 
lUM MoeaHon plos soignée que «es frères ; à l'âge 
de cinq ans il aib avec mm pire k Rome, où n 
(W ofat et adopté comme Ut spirituel par le 
pape Léon IVi denx ans après U J retourna avec 
M» pire, 7 resta nne année entière, et en rore- 
oant D traversa b Prasee. A l'tge de vingt ans 
U épousa AlswTthe, llUe d'an noble de Hercie. 
Pendant le feaUn de b cérémonie noptisie, il fut 
saisi d'un mil boonnn aux médecins d'alors, et 
qui ne le qoitta qo'ï l'Age de quarante-cinq sus. 
Pendant le règne de ses frère» il eut le gouver- 
nemeat d'un petit district, avec le titre de roi. U 
flt en ses STCC son frère Ethelred la guerre contre 
les Danois ou Hordinans qui s'étaJent emparés 
d'une grande partie de l'Angleterre; il s'j dii- 
tingna par un coorage impétueui et presque té- 
méraire, qu'il sut tempérer plus tard par le sang- 
fMd d'un capitaine consommé. Etlidreda;antétd 
loédans cette campagne, Alfred futâunrionanl- 
ment par l'aasonblée des chefs ; il reAisa d'iboid. 
arec une modestia réelle ou alfectée , ce titre, 
<ar le péril Imminent des inratlons danoises ren- 
dait sa position Ibrt dillkile; mais m parrinl k 
trlorapber de sa résistance, et il ftat couroaué en 
des Saxons , qui l'adoraÏMit 
tes de son règne ne furent 
Après aroir ralnement essayé de 
repousser les Danois par les aimes, il ne par- 
rlot i les éloigner de son territoire qu'au moyen 
d'une somme d'argent. Ils sa rejetèrent ensuite 
sur la Meraie et les pays enrironoants , où ils 
commirent d'affreux d^ts. En S7a ils rerinrent 
attaquer Alfred, qui leur offrit encore une fois 
da l'argent) ils accotèrent; mais, quoique ayant 
sohnaeUement juré de se retirer, ils surprirent 
de nuit Tarmée d'Alfred el b dispersèrent. Ces 
rerers détermhièreDt Alfred 1 combattre les Da- 
nois SUT leur propre élément : il organisa une 
marine considérable, qui leur flt besncoup de 
mal. EtGodron, le cbef des Danois, dut consen- 
tira éracner le royaume de Wassex. Hais, quel- 
ques mois après, Alfred fut forcé de quitter le 
Irûne, et erra en ftigitif. L'artUlcieux Godran 
aTOH recommencé b guerre au milieu de riiirer, 
et les Saxons, n'étant pas préparés, furent 
taillé* en pièces. Alfred arut roolu se jeter, de 
Héseqioir, dans le pins fort de la mitée; mais on 
l'en empiclia. 11 se sauva dans nne petite lia 
formée par le cooflneut de la Tone et du Parret, 
rt erra longtemps seul dans les marais déserts 
du Sommersetshire. 
_, __ C'est à eeKe époque de la vie d'Alfred qua 

■ J»n.~lMfr4/a€* ''<*" "Pporto plusieurs anecdotes, dont ne par- 
'd' I lent pas tes historiens contemporains. Ainsi on 



67 



ALFRED 



68 



raconte qu*il Tut liébergé dans la chaumière d*un 
|)orcl)er. Son liôtesse, dont le mari était absent, 
le pria un jour de ftanreiller les pains qu'elle, fai- 
«ait cuire au fom*. Alfred, trop absorbé dans se« 
réflexions, laissa brûler les pains, et en fut vive- 
ment rudoyé par Tirascible femme de ménage. 
Pieux et dévot, il re{(ardait son infortune comme 
un châtiment divin, et se reprochait d'avoir 
abandonné les principes religieux en montant 
sur le trône. 11 avait été, en eiïet, dur et hau- 
tain envers ses sujets, ce qui lui avait attiré 
une réprimande de saiht Néot. Alais cette sévé- 
rité prouve que le saint portait à Alfred un vif 
intérêt; et l'on dit que peu de temps après sa 
mort il apparut en songea C4i prince dans llmtn- 
ble cabane qui Tabritait, cl lui prédit un pro- 
chain rétablissement sur le trôno. Ce qn^il y a de 
certain, c'est qu'Alfred, au fond do sa retraite, 
surveillait les mouvements de Pennomi; et lors- 
que le temps d'agir lui parut venu, il résolut de 
juger par lui-même de Ictntdcs cboses. Déguisée 
en joueur de harpe, il pénètre dans le camp des 
Danois, et, tout en ne paraissant occupé qu'aies 
amuser, il étudie leurs forces, leur position, et 
s'assure que des divisions intestities règfient entre 
eux ; d'après ces renseignements, il fait Appel à 
ses anciens compagnons d*arines par Ten voi sym- 
bolique de la nèchc et de Tépée nue, les enga^ 
à rentrer dans leurs foyers |)Our y rassembler des 
troupes, et leur donne rendez -vous h la piert'C 
d'Egbert (i). Cet ap[>el e<it entendit, et Ijlentdt 
Alfred se trouve û la tôte de forces Imposantes. 
Il surprend alors les Danois, qu^il défait totale- 
ment à Aethendu ne, aujourdliui Eildlngton. Quel- 
ques-uns, retranchés dans ime cilndelte du voi- 
sinage, tentent, mais vaincmetit, de résister. Plus 
habile, un autre guerrier vient trouver Alfred, 
offre d'embrasser le christianisme et obtient 
le royaume de Ëst-Anglie, h la condition ex- 
presse <l(i laire abandonner & ses compatriotes 
l'Angleterre et h s'opposer désormais à toute In- 
vasion. 

Un traité formel consacra les droits des deîjx 
parties. Les conséquences de cet arranfjefnent fu- 
rent l'introduction en quelque sorte légale des 
Danois en Angleterre et leur occupation dû pays 
sur une plus vaste éctielle. L'Est-Angtiedont 11 est 
question dans ce traité comprenait ce qui forthc 
aujoiird'hui les comtés de SufTolk, NorPollc, Cam- 
bridge et surtout Essex , enfin une pariie des dis- 
tricts de Huntingdon , Bedford et flcrtrord. Il hc 
resta de purement saxon que le royaume de Wes- 
sex, comprenant tout le territoire situé au sud de 
la Tamise, c'est-à-dire les comtés de Kent, Sur- 
rey, Sussex , liants, Hcrks, Wilts, Dorsot, So- 
merset, Devon et une pariie du Cornwall. 

Quelque temps après, grdcc à ses dispositions 

(1) Pierre <VEgbert. On a b«iacoup dhcuté sur ru«.if>e 
des dolncin et meDhirs, que l'on voit d«n» lo6 contrées 
Jadis habitées par des nations d'origine celtique. Ce* 
amas de pierre n'étalent probablement, comme on vient 
de Tolr, que des lieux de rendez-vous pour les iiiiserobiées 
gœmfàree. 



stratégiques, Alfred s'opposa victorieusement au 
terrible débordement des pirates qui vinrent en 
893, sous le commandement da féroce llastings, 
reprendre les tentatives de ooiiquétc qui avaient 
presque réussi à Godrun. Ces écumeurs de mer, 
connus sous le nom générique d*hommes dn 
Nord (S'oi-drnans), se rassemblèrent dan» le 
port de Boulogne, et fbndlrent en deux divisions, 
l'une de deux cent quarante, l'autre de quatre- 
vingts navires, sur l'Angleterre. Jamais Alfretl ne 
déploya plus d'haKIeté, ni les barbares plus iKac- 
tivité et de ténacité que dans la conduite de cdte 
guerre, qui dura sans relâche trois années consé* 
cutives. 

Alfred commença par occuper une itosifion 
très-fbrte entre les deux armées; et il |var\int a 
intertet^^er toute Communication entre elles. llas- 
tings offrit alors de se retirer moyennant une 
somme d'argent, et donna même des otages |)our 
mieux tromper U vigilance d'Alfred. Celui-ci st» 
laispa prendre une seconde fois à ces promesses 
perfides ; une grande partie des Nordmans rerués 
s'évadèrent; mais ils furent en partie taillés en 
ptèoes dans leur fuite par les Saxons furieux. 
Hosfings, après avoir essayé de i*e|)iTndre se^ 
avantages, fut successivement diassé de Millon» 
de Cliester, de l'Ilë de Jersey et d'autres points, 
et vint se réfugier en France. 

Cependant il restait encore en Angleterre^es 
débris considérables du corps de Haslings, ainsi 
que des I^ordmans de l'Est- Anglie, qui engagèrent 
pendant deux ans avec les Saxons une guerre de 
déprédations et d'cscarmoudies, qu'Alfred ter- 
mina par une ingénieuse adressç. Leur flotte 
avait remonté la Tamise et se trouvait à Tancrc 
sur la Lea. Le roi fit détourner le cours <le l'eau, 
et, ati moyen de deux foils inattaquables, il si: 
rendit maître de la rivière, de manière à bloquer 
les Nordmans, qui disparurent (en 897). 

Pendant les quati*e années de |)aix qui suivi- 
rent, Alfred reprit son œuvre de civilisation in- 
térieure, qu'il avait commencée après la déroute 
des Danois. 11 avait trouvé le gouvernement civil 
presque détruit par les dévastations continuelles 
qu'avait souffertes le pays. L'insubordination des 
brigands du Nord avait gagné les Saxons : la 
force seule régnait. AlfVed rétablit les cours de 
justice, qu'il lit administrer par des hommes 
instruits et intègres, après avoir séparé le i)oii- 
voir judiciaire, du commandement militaire. 
Malheur du juge qui aurait prononqé une sen- 
tence inique l le roi lui faisait infliger impi- 
toyablement la peine du talion. Un duoni- 
quenr assure que, dans l'espace d'un an, près 
de quarante-quatre magistrats furent exécutés 
pour des sentences irrégulières. Cette sévérité 
eut les plus heureuses conséquences : les vols et 
les meurtres devinrent très-rares. Pour s'en as- 
surer, Alfred fit, dit-on, suspendre près d*uno 
grande route des joyaux d'une grande valeur : 
personne ne vint les enlever. Il réunit aussi les 
ordonnances éparses de sespréiécessciirs, et ré- 



60 



ALFRED 



70 



digea on oode approprié à l^esprit du temps. 
Nous ferons remarquer ici qa*fl n^est pas du 
tout nécessaire pour la gloire d*Alfred de lui 
attribuer des innoTations radicales dans les 
institutions dviles, comme Tont lait quelques 
panégyristes. Ainsi le jury, la division du pays 
en Mres ou comtés, en hundreds et tyihings 
(associations de cent et de dix Tanûlles), étalent 
connus de tons les peuples du Nord, et sont men- 
tionnés par des auteurs antérieurs à Alfred (i). 
Mais il eut le mérite d*aToir Eût re>ivre ces ins- 
titutions tombées en désuétude, et d'avoir lui- 
mteie Teille à leur exécution scrupuleuse. 

Dans ces temps de barbarie , Alfred s'occupa 
aussi très-actiTemcnt de la culhire et de la pro- 
pagation des lettres. Comme, d*iq>rès son propre 
aveu, il y avait alors en Angleterre à peine un 
homme capable de traduire le latin , il fît venir à 
sa cour des savants étrangers; il s'adressa pour 
cela à Hincmar, archevéoue de Reims, qui lui en 
envoya plusieurs. Parmi ces savants, on cite 
Grimbald, abbé du monastère de Winchester, 
et Jean Soot. Il se mit lui-même, à Tâge de 
trente-neuf ans, à étudier le latin, et entreprit 
de traduire en saxon, à Tusage de ses sujets, 
V Histoire ecclésiastique de Bède et YEpitome 
de Paul Orose. Il ouvrit des écoles en divers lieux 
pour innstmction de ses sujets. Mais il est fort 
contestable que ce soit à liii qu*on doive la fon- 
dation de l'université d'Oxford. Enfin , Tinstruc- 
tion du peuple hii tenait beaucoup à cœur : il 
voulait que les oifknls de chaque homme libre 
eussent des connaissances élémentaires d'écri- 
ture et de lecture. 

Dans la distribution qu*il faisait de son temps, 
de ses finances et de ses occupations domestiques, 
Alfred était exact et méthodique. Les officiers de 
sa maison étaient divisés en trois corps qui se 
succédaioit alternativement, et le quittaient à la 
fin de chaque mois, terme asdgné à leur ser- 
vice. Le tiers de chacune de ses journées était 
consacré au aommeU et aux repas; il partageait 
le reste entre les devoirs de la royauté et les oeu- 
vres de piété «t de charité (3). Son trésoria* avait 
I ordre de diviser son revenu en deux moitiés. 
La première se subdivisait en trois parts, dont 
Tune était destinée à réconqpenser ses ministres 
et ses doraaBtiqaes, une autre à £ûre des présents 
aux étrugers qid visitaient sa cour, et la troi- 
sième à payer le corps nombreux des ouvriers 

(1) Xsfffs Sttxotmm, Z Vl-XXU. ~ Chroniccm Sax. 

(S} Pour connàllre les heures du jour, Alfred eut re- 
eoun à un eipédieat met ingénieux : par des expérien- 
ces répétées, U trBQTs qu'une qnanUte de être, pesant 
71 pennies, pouvait faire six cban^ellcs chacune de douze 
pouces de lonf , et toutes d'une épaisseur éfrale, et qu'en 
les brOlant nme «pris l'antre , elles devaieut brûler 
cucteaHBt Hnflt^inatn bchres. Pnnr empêcher que ta 
flamme M fût InégaleneataetlTée par des courants d'air, 
lf% ehandeliet étalent renfermées dans une grande lan- 
terne de eome transparente ; or, comme la cnnsomma- 
thn de chaque ponce de ctre correspondait à lasolxante- 
éooxIèHW partie de bi Journée, en Tingt de nos minutes , 
H Art en état dt meiarer le temps avec une assez grande 



qu'il employait ; car il éleva des palais dans dif- 
férents lieux de ses domaines, répara et embellit 
ceux qui lui valaient de ses prédécesseurs, et 
rebâtit Londres et plusieurs autres villes que les 
Danois avaient réduites en crndrcs. On dit qu'il 
montra dans toutes ces entreprises un goût éclairé 
et qu1l déploya une grande magnificence. Parmi 
les artistes qui l'entouraient , se trouvaient un 
grand nombre d'étrangers , attirés par ses pro- 
messes et par le bruit de sa libéralité; et Ton dit 
quH acquit, dans leurs conversations , des con- 
naissances théoriques de leurs professions re>> 
pectives, qui étonnaient les ou\Tiers les plus lia- 
biles. L'autre moitié de son revenu était divisée 
en quatre portions : la première était dévolue 
à l'entretien de ses écoles , son dessein favori ; la 
seconde appartenait à deux monastères ({u'il ivait 
fondés, l'un, de religieuses , à Shaflesbury , à la 
tête duquel il plaça sa fille Ethclgive; l'autre, de 
moines, à Etlielingey, qu'il peupla d'étrangers, 
parce que les dévastations des Danois avaient 
anéanti l'institution monastique parmi ses sujets. 
Il employait là troisième portion à soulager les 
indigents, pour lesquels il fut en toute occasion 
un bienfaiteur dies plus généreux. De la qua- 
trième il tirait les aumônes qu'il distribuait an- 
nuellement à différentes églises : il ne limitait pas 
ses bienfaits à ses domaines, mais II les répandait 
dans le pays de Galles, la Nortliumbrie, rAnnori- 
que et la Gaule. Souvent il envoyait des prés^^nts 
considérables à Rome , quelquefois aux nations 
des bords de la Méditerranée et à Jérusalem : 
une fois nnéme il en envoya jusque dans riiule, 
aux chrétiens de Meliapour. Switheliu, chargé de 
distribuer cette aumône royale, rap[)urta au roi 
plusieurs perles et des liqueurs aromatiques de 
rorient. 

Cette activité incessante, jointe à une santé 
débile, lui attira «ne mort prématurée. Âirre<l 
mourut à cinquante et un ans. Son corps fut dé- 
posé dans la cathédrale de Winclicster. Mais les 
chanoines, qui prétendaient entendre des i^t'inis- 
sements sortir de sa tombe, le firent, par ordre 
de son fils Edouard, transporter dans ré<;Ii(;(i du 
nouveau monastère qu'il avait fondé à Winches- 
ter. Ses dépouilles mortelles y sont restées jus- 
qu'à la destruction du couvent par Henri Vill. 
A cette époque l'évoque de Winchester, Richard 
Fox, recueillit les ossements de tous les rois 
saxons, les enferma dans des cofTns de cuivre 
inscrits du nom de chacun, et les déposa dans 
l'intérieur d'un mur qui servait de clôture nu 
presbytère de la catliédrale. 

Alfred laissa doux fils : Edouard , qui lui suc- 
céda, et Ethclwerd, qui mourut en 07.!> ; il avait 
eu pour filles ËtheUl^e, mariée à ICthelretl de 
Mercie; Ethelgive, abbesse de Shafteshury ; et 
Altrithe, mariée à Baudoin, comte de Flandre. 

On vient de voir qu'Alfred mérite ù juste titre 
le surnom de Grand, On l'a souvent «>mi)aré à 
Charlemagiae. L'esipace sv\T\eïçiv\\\^\V'A ^:5.ç^çKt 
son intdUgicncc éUixl \>\«v \wX\V Vv r.îAv ^V çrVVkvt 



71 ALI 

mense empire de* Francs. Slai» le roi saxon as- 
sura ï soa pays rindépendance el une durée 
slaUe pcDdut plm d'na siècle, Undii qne l'cra- 
TTe de Chailemagiie s'icronla qiris loi. Quiat à 
la rig^DératioB des lettres, à la bonne «dminis- 
tration de la Jostice, ani eocoangematiti donna* 
aux arts et an cmnmerce, «m nDUrqnedaiu ces 
deux hommes no génie égal d'organbaUt» et de 
prérojaoee. 

Les ouvrage* d'Alfred le Grand, 
qu'i non» , sont : an Corpt de lois . 
angto-M^on par Guillaume Lombard dans son 'A{>- 
Xaiavofiia ; Londres, 1 568, iD-4* ; — une tradiic- 
lioQ anglo-saxonne de ï'HUfotre ecelisiastique 
de Bide, pobliée p»r Abraham Whdoc; Cam- 
bridge, 164f , in-fol., et par F. Smitb, ibUt., 1722, 
in-roi. (d'aprfts des maanscrits de la bitdiothèque 
d'Oxford); — une traductioa anglo-saxonne de 
VHiiloireirOrose, imprimée stgc une tradoction 
anglaise; Londres, t773,in-S°: AUïed j aajouté 
deux mémoires géograpbiqnes tite-earieax pour 
l'état des sciences à cette époque; — nne tra- 
doction du Pattùral (Liàer PaslôralU cura) 
de saint Grégoire, STec one préhce fort remar- 
quaUe d'AIIM, qui en enroja one copie h chaque 
éTJquedarojaome; trola de ces copies ont été 
eonsen^junin'à nonjoars : celle de la Ublio- 
tbèque de Cambridge est dans un état d'int^ 
grilé parbite. Cette traduction a été imprimée 
dans l'édition de la Chronique d'Asser; Londres, 
1574, in-Tol.; Camilen et Vulcaniiu (de Smet) 
l'ont inférée dans lenrs recueils ; Francfort, 1603, 
în-fol., etLeyde, i&97; — one traduction du 
traité de BoAce: DecoTUolotfonephUoiophlâ!, 
Imprimée h Oxford, 169S, in-g*, et à Londres, 
1829, ia-B°; — nne traduction de qudqne* Soli- 
loques de saint AugostiD, encore inédite. 

On lui attribue aussi des traductions de psau- 
mes , de fragments de l'Écriture , et une COUec- 
tiondeprorerbes.SonT'eifantent en anglo-saxon 
a été imprimé i Oxford, I78S, in-4°, et à Lon- 
dres, i8îB, in-8*. C'est dans ce testament qu'on 
lit ces belles parolea : Let Ançlait doivent être 
aui»i Ubretqut leur» pmu^, La Vie d'Alfred 
aété écrite pti Aatle, moine frufaU, que lerd 
aTaildécidéàTenlrpuserilK roda tous les ans en 
Angleterre; dlea été Imprimée i Oxford, 17». 

ClirmUcn SateMtum. — Inplplni, Bittaria mo- 
natltrU CroflaitintU. — WUL HilailHirr. D* gatli 
nffm^ntloniwi. - spttitam, fjfi af Jlfnd; Otlori, 
rm.lof. — MKtorl. Lift t/ ^Ifret; Londro, itt:. 
-^Htnatf. Ltbtn ÀI/TiOi ttt CmHii( 11c d'Altrcil l< 
Gnndl, ouTniclndolLfBhuïiLi, Pirli.Iltl, Ib II.— 
Tnrnrr, BitlaTi ef lia ^agUi-SaxBiu. 

ALPKBD, ABLFBKD, KLPBED OU JLITBB- 

vos, prince saxon, fils dn roi Ethelred n et 
d'Emma fille de Richard I duc de Normandie, 
liTiit dans la preroiire moitié dn oniième siècle. 
Pendant l'hiraBion des Danois sous Swejn , il se 
tronvait, ainsi que leur oncle son frère Edward"; 
en lOis, à la courdn dnc de Kormandie. Dans 
linterTalle, leur mère Emma, derenne reure 
^^Kfrefrtk/, ^MWM te nf CaoDt r. A la moTl de ce 



prince en I043, Alfred, résolu de faire Tiloir ses 
droilsàtacouronne,s'embarqut ponrl' Angleterre 
t la (été d'une armée consûénble et peul-élre 
eût-il atteint son but, si Godnio, comte de Kent 
et bean-frère de Cannt, n'eût pris parti contre 
h]i, tout en ayant l'air de loi êtn brorable. I.cs 
Normands, attirés dans nne embuscade aux envi- 
roas de GuQford , furent dédméi ; Attnd fut fait 
prisonnier et conduit dans Itle d'EIj. Il eut les yeux 
crerés el son penécntenr Toolnt tUn de lui un 
moine. Alfred, eofenné au monailère d'Ely, 
échappa à la surrdllance dont il A^l l'objet , maïs 
non, à ceqa'9 parait, i une mort Tlolente, Ters 
103S on 1037. On n'est pat d'accord sur les dr- 
constances de cette mort Parmi le« versions 
qui ont en cours à ce sujet, U en est nne qui 
Mt de Godiiin le meurtrier d'Alfïed , de compli- 
cité avec l'éiéque Lltingcn. On raconte même 
que la rtàae Emma trempa dans ce meurtre 
pour assurer la couronne à sou autre fila Hardi 
KnuL Plus heureux qn'AlAvd, son frère Edouard, 
surnommé le coafesseor, épousa Edith, Aile de 
Godnm, et monta sur le trOne. Quand i Godnin 
lui-même, son crime lui profila peu, dit-on, et à 
son tour, il périt de mort fiolenle. 

DuchMnc, NOt, Ntrmataiorutiftr\t,im. ~ Ailrr^l. 
fUa Edaarili eon/éiiorti. t. m, dini UMarla aagtle, 
Scr^l.dtetm.—TmnKr,atit.4a anglo-Miow, II.M*. 
ALPBED onALURKS, inraoBané TÀnglalt 
( AngHeus ), pUlosopbe, parait amlr vécu dans 
la seconde mdtlé dn trduème dècle. Il fbt clia- 
pelain du cardinal Ottdioni, qui, oommé I£- 
pt, l'emmena arec lui en Angleterre. Roger Ba- 
con parle de lui comme ajant traduit plusieurs 
ouvrages dn grec en latin. Leiand et Pits calent 
d'Alfred des ouvrage! de médedneet de scien- 
ces naturelles {0e motu cordii; De renim 
natttra. De edvealione aeàpitrum), desCom 
mentaires sur k Traité des plantes et les Météo- 
rologiques d'Arislote. Ces ouvngea sont restés 
inédits , ou ne noua sont pas parvenus. 

[.Flinil, M Scrlftarliui ^Tifl. - Tiimcr, BlHlal». 
*ALPBBO, ALCBBOOU ALBBD,rf8£eii«r- 

ley, chroniqueur anglais, natif du Vorhahirc, 
mort en iiia ou 1136. D fut trésorier de l'é- 
glise de SalutJean à Beveriey, et a laissé , entre 
autres écrits, une chronique Intitulée Aluredi 
Beverlaeeniit Annales, siw Histariade Gestis 
regum BtitaiiniM, libri IX, publiée par Hearoe, 
Oxford, 1716, in-g°, d'après un manuscrit uni- 
que, ayant nppartcnn i Ttomas Rawlison. Celte 
chronique commence à l'hlstoiTB de Britns le 
Troyen, n^ardé comme le prtnier roi de la 
Grande-Bretagne, et va jusqu't l'innée 11Ï8. 
Baie et d'autres critiques II prennent pour une 
compilation extraite de l'ouvrage de Oeoffroj de 
Monmoulh, Defioratbmes Ga(fredi. 

B>k. JcHjrfor. ' Plu. DaStTifî. MV)l. — Taaet, Blo- 

ALFnBD on ALFBBic, de Malmsburi/, écii- 
vain anglais, mort vers l'an 999. Il fui nommé 
abbé de Halmsbury, puis évoque de lUrlon (Cr^ 



78 



ALFRED — ALGARdTTI 



74 



dkxm), 8or la recommandation de Dunstan, ar- 
chcTèque d*York. Baie et Pits citent deluideuv 
ouvrages. De Naturis rerwn, et De Rébus cœ- 
nobH $ui, qui n'ont pas Tn le jonr. 

Baie, Scripior. — PlU, De reinu Ângl. — Tanoer, Ji- 
èiiotÂ. trilam. kOem. - Wrigfct, Biograph. brUmn, 
titer. p. 47t. 

«ALPRBO et AEIEAM, deux scolpteufs etar- 
ehitectes aDemands, contemporains de l'empe- 
reur Amolphe, Tintoit dans leneuvième siècle 
de J.-C. Us ét^t natifs de la BaYière, et appar- 
tenaient à des ordres rdigieox. Us ont cons- 
truit le &roeQX palais impérial à Ratisbonne. 
Alfred avait été moine à Tegemsée; un ancien 
écrîTain dté par Fiorillo , le quallAe Atfridus 
preêbffier, et maçUter cujtuque artis ; et un 
dironiquenr, mentionné dans le Trésor de Fez, 
dit d*Ariram : Nullus in hoc svo viget inge- 
niosior i/to... artilnu et variis. Ariram était 
religieax du courent de Saint-Emmeran. 

FlorlUo , CuekidUê der MHeknenden KansU. — I*ez , 
TheMOurut OMcdot., vol. VI, part. I, p. 9. 

▲LFBlGy JSLFBic OU BLPRic, sumommé 
AbiKU (abbé) et Grammatietu (grammairien), 
écrivain an^o-saxon, vivait dans la seconde 
moitié du dixième siècle. On n'a sur lui que des 
détails peu nombreux et fort incertains. Il paraît 
avoir été successivement abbé de Saint-Albaos 
et de Cerne, dans le Dorsetslure. 11 eut pour 
maître Ethelwod à l'école de Winchester, et pa- 
rait avoir pendant quelques mois occupé , vers 
995,1e si^ épiscopal de Wiltac (aujourdlioi 
Salisbury). 11 a été confondu avec plusieurs 
autres écrivains de la même époque ; car le nom 
à'Al/iric, jE(/ric ou Alfred ^ était très-commun 
chez les Anglo-Saxons. H est l'auteur vrai ou 
supposé des ouvrages suivants : Homélies ou 
Sermons f extraits de saint Augustin et d'autres 
Pères de l'Église. La plus remarquable de ces 
boroélies, Pasehal Sermon for Easter Sunday, 
a été publiée en anglo-saxon et en anglais par 
Tarchevêque Parker, avec une préface; London, 
1666, in-8*; réimprimée dans Foxe, Acts and 
WÊonumentSy et dans d'autres recueils. ~ Une 
autre homâie, sur la naissance de saint Gré- 
goire, a été puUiée avec une traduction an- 
glaise, par Elstob; Loodon, 1709, in-S*"; réim- 
primé à Londres en 1839, in-8°; — un TrùUé 
sur r Ancien et le Nouveau Testament, publié 
en anglo-saxon et en aurais par l'Isle; London, 
1623 et ' 1638, in-4°; — un recueil de Canons, 
trad. da latin, publiés par Wilkins, Concilia 
Magnx Britannm et Hihemix; Lond., 1737, 
in-fol. ; — une Grammaire et un glossaire an- 
glo-saxons; Londres, 1838, in-fol. — Dialogue 
entre un maître et son élève , publié dans 
Tborpe, Analecta Anglo-Saxonica , 1834; — 
ose traduction an^o-saxonne du Pentateuque, 
publiée parEd.Thwaites; Oxford, 1699, io-8''; 
— une Préfact au livre de la Genèse , dans 
Tborpe,ina/ecla, eiLeo,AltsàchsischeSpraeh- 
T^ro^; Halle, 1838, in-8*'; — la vie de son 
maître Ëtlidwod » dans Sfabillon, Acta SS. Be- 



nedietinorum ; — un manuel à* Astronomie, en 
anglo-saxon, dans Th. Wright, Popular Trea- 
lises on Science written during the middle 
âges, etc; London, 1841 ,ln-8^ —Beaucoup 
d'autres écrits d'Alfric sont encore inédits. On 
trouve dans ses ouvrages des renseignements 
curieux sur les moeurs et les coutumes des An- 
glo-Saxons. — Affric Bâta ou Putta, ardie- 
vèqne dTorck, mort en lOôt, a laissé aussi 
plusieurs écrits qui ont été confondus avec ceux 
du précédent. 

Wright. Btoçraphia leteraria, vol. r. — HIckcs, The- 
iaurus liHgtuman iepUntrionattnm ; Oiford, t« toI., 
1708, iD-foi. - Wbarton, DUsert. de duobu* Bl/rlciî, 
dam ÂnoUa taera, 1 1, its. — Tborpe, Jnaleeta ançlo- 
ioxoniea, 

*ALPTBKiii, surnommé Abou-Mansour- 

Scherabi, Ait, vers l'an 980 de J.-C, le ministre 

et confident du khalife Aziz-Billah, contre lequel 

fl avait d'abord fait la guerre, et qui lui pardonna 

généreusement. Voy. Azn-BiLLAn. 

SilT. deSacy, CkrtsUmatkie arabe, t. II, p. los (nou- 
▼eUe édit. ) 

AL6ABDI {Alessandro), célèbre sculpteur 
et architecte italien, né à Bologne en 1598, mort 
à Rome en 1654. D Ait élève de Carrache , aux- 
quels il doit la correction du dessin, n com- 
mença par modeler de petites figures en plâtre, 
et y réussissait très-bien. Après avoir travaillé à 
différents ouvrages dans plusieurs villes de l'Ita- 
lie, il vint à Rome, où il fut employé par le cardi- 
nal Ludovici pour restaurer des statues antiques. 
Sur la recommandation du Dominiquin, il fut 
chargé de faire une Madelehie et un saint Jean- 
Baptiste pour l'église de Saint-Sylvestre. Ses sta- 
tues furent bien accueillies, comme elles le méri* 
talent. En 1640 on lui comfuandaplusieun groupes 
pour les églises de Rome, n fit ensuite la statue 
en bronze du pape Innocent X, qui lui vahit beau- 
coup d'honneur et d'argent ; son ceurre princi- 
pale, le beau bas-relief représentant saint Léon 
empêchant Attila d'entrer à Rome , date de la 
même époque. C'est le plus grand bas-relief qu'on 
ait jamais exécuté : la réputation qu'il obtint par 
cet ouvrage engagea Mazarin à inviter Algardi à 
venir en France ; mais l'artiste refusa. 11 devint 
très-riche ; on lui reproche beaucoup d'avarice et 
de dureté. Algardi s'éleva au-dessus de l'état de 
médiocrité où était alors la sculpture. Sans être 
aussi maniéré que le Bemin, il n'en a pas moins 
plusieurs défauts, entre autres celui de vouloir 
obtenir par les masses lourdes du marbre des 
eflets qui ne conviennent qu'à la peinture. 

Passer!, rite de' Pittori, etc. — Tiraboschl, Storia 
délia letteratura ital. — Cicognara « Storia délia tcol- 
tura. - Mlliila. f^ite, etc. ; Podz, Fiage de EtpaAa. 

ALGi^ROTTi {François, comte), célèbre lil- 
térateur et artiste italien, né à Venise le 1 1 dé- 
cembre 1712, mort à Pise le 3 mai 1764. Son 
père Rocco, riche marchand , allié à plusieurs 
familles nobles, l'envoya d'abord étudier à Rome 
au collège Nazarenc, puis le rappela près de lui 
à Venise. Rocco mourut presque aussitôt après 
le retour de son ^ ^ el c^Vâ-ôl \^ ^\s(à\s^^ 



76 



• ALGAROTTl 



76 



ses études à Bologne, 06 il eut pour maître Eus- 
tache Manfredi etFrançoisZanotti. H futpoëtedès 
l*àge de dix-sept ans, et ses vers de collège, publiés 
à son insu par Glampietro Zanotti, à Bologne, en 
1733, dénotent sinon un talent original du moins 
une brillante facilité. Ce fut cependant du c6té 
des sciences qu*Âlgarotti dirigea ses études avec 
le plus de succès. 11 acquit en algèbre, en phy- 
sique, en astronomie des connaissances étendues 
et c'est à tort que Foscolo l'accuse d'avoir escro- 
qué ( scroccato ) la réputation de savant. Dans ses 
études sur les beaux-arts, Algarotti faisait mar- 
cher de front la pratique et la théorie, et il alla 
à Rome comparer les chefs-d'œuvre de l*art mo- 
derne avec les débris des modèles antiques ; il 
voulut même avoir des copies de tous les objets 
qui excitaient son admiration. Quoiqu'il s'enten- 
dit fort bien lui-même à dessiner, à peindre et à 
graver, il se fit assister dans ses excursions par 
un jeune peintre, nommé Mauro Tcsi, qui devint 
dès lors son intime ami. L*amour de la science, 
le désir de se produire sur un plus grand theA- 
tre, arrachèrent Algarotti au séjour de Rome, 
et le conduisirent, à l'âge de vingt et un ans, en 
France, où il se lia avec Clalraut, Mauportuis, 
Fontcnelle et Voltaire. Ce fut au milieu de ce 
(oonde savant et spirituel , auquel il se dérobait 
de temps en temps pour étudier dans sa retraite 
du mont Valérien , qa*Algarotti écrivit ses dialo- 
gues sur l'optique de Newton, intitulés Newton ia- 
nismo per le dame; Naples, 1737, et réimprimés 
sous le titre de JHaloghi sopra Vottiea Newto- 
niana. Cet ouvrage n'eut pas en France le succès 
que l'autonr avait espéré, n Ait cependant tra- 
duit en français par Duperron de Castéra; Paris 
1752, 2 vol. in-12, en tnglais, 1739, en russe, 
allemand, et en portugais. Ses compatriotes re- 
prochèrent à Algarotti d'altérer le pur toscan par 
un mélange de gallicismes , et les séjours con- 
tinuels qu'il faisait hors de lltalie, le firent ac- 
cuser plus d'une fois de dédaigner la littérature 
de son pays. Enfin ses épttres en vers blancs 
(scio/^) publiées avec d'autres ^tres de Fra- 
goni et de BettineDi, et de prétendues lettres de 
Virgile dans lesquelles Dante et Pétrarque étaient 
attaqués, soulevèrent parmi ses compatriotes une 
indignation générale. Il dut se justifier conune 
d'une accusation de sacrilège, et déclarer qull 
n'était pour rien dans les lettres de Virgile. On 
a su depuis, en effet, qu'elles étaient de Bettinelli. 
Le reproche fait à Algarotti par ses contempo- 
rains de n'être pas assez Italien dans ses écrits 
lui a survécu, et Foscolo l'accuse positivement 
d'avoir corrompu la langue italienne. 

Algarotti passa aussi quelque temps à Londres, 
où il eut pour ami le célèbre homme d'État Wil- 
liam Pitt n accompagna Lord Baltimore à Saint> 
Pétersbourg et ce fut pour lui une occasion de 
donner, dans ses Lettere sulla Mussia, des 
renseignements assez précis sur ce pays alors 
peu connu. Au retour de ce voyage, il passa par 
la Prusse, et fut présenté, vers 1738, à Frédéric 



le Grand, qui, n'étant encore que prince royal, 
vivait dans la retraite à Rheinsberg. Algarotti 
possédait, avec des formes brillantes, un fond 
solide d'instruction fait pour plaire à un prince 
qui visait à la grandeur et ao bel esprit Frédé- 
ric, ne pouvant alors donner que son atnitié, Al- 
garotti chercha et obtint des faveurs plus r^es 
k la cour de l'électeur de Saxe, Auguste III, qui 
le nomma conseiller de guerre et le chargea 
de faire des achats pour le Musée de Dresde, 
ce qui l'obligeait à de fréquents voyages en 
Italie et à de nouvelles études sur les beaux- 
arts, n exposa ses idées à ce sqjet dans ses let- 
tres et surtout dans soi^ Sagtfio sopra la Fit- 
txira, qu'on regarde comme son chef-d*ceovre. 
Cet ouvrage eut un grand nombre d'éditions, et 
fut traduit en anglais et en français (par Pin- 
geron, Paris, 1769, in-12]. Algarotti, dans sa 
dédicace à la Société des Arts, qui accompagne 
l'édition anglaise, datée de Bologne, 1762, s'ex- 
prime ainsi sur le but de son travail : « J'ai 
tenté dans cet essai de rechercher les premiers 
principes de la peinture, et d'indiquer quelles 
sont les études nécessaires pour former un pein- 
tre complet. » 

Quatre jours après son avènement au trdne, 
Frédéric l'appela près de lui. Algarotti, qui se 
trouvait alors en Aogletcrre, se hâta d'accourir 
auprès du roi de Prusse, qui à l'époque de son 
couronnement (en 1740} le créa comte, et plus 
tard chambellan. L'amitié de Frédéric et d'Al- 
garotiidura sans interruption pendant vingt-cinq 
ans , jusqu'à la mort du dernier. Chaque fois que 
les deux amis étaient éloignés l'un de l'autre, ce 
qui arrivait souvent, ils entretenaient une coi^ 
respondance active. 

Tant de voyages et d'étudea, des couvres si num< 
breuses et si variées avaient épuisé la frêle cons- 
titutiond'Algarotti; et lorsqu'il se décida à quit- 
ter l'Allemagne pour aller demander à l'Italie un re* 
mède contre la phtbisie dont il était atteint, il n'é- 
tait d^â plus temps. Le climat de sa patrie ne 
put que retarder les progrès du mal. Après avoir 
séjourné quelque temps à Venise, à Bologne , il 
vint mourir à Pise. 

Algarotti, en véritable disciple d'Horace, par- 
tagea ses dernier jours entre la musique, les 
beaux-arts et l'entretien des amis, et il se fit à lui- 
même son épitaplie : Hicjacet Algarottns non 
omnis, souvenir heureux du îwn omnis moriar 
d'Horace. Frédéric, qui fit élever à son ami un 
splendide monument dans le Campo-Santo de 
Pise voulut qu'on sgoutât à cette épitaphc les mots 
suivants : Algaroito , Ovidii xmulOf Newtoni 
discipulo, Fredericus, Les héritiers d'Algarotti 
ajoutèrent à leur tour au nom de Fredericus l'é- 
pitèthe de Magnus (1). Bien qu'Algarotti se soit 
exercé dans tous les genres d'écrire, il n'a laissé 
nulle part de ces traces originales qui attirent l'at- 

ll) Au rapport de Camille Ugonl, le roi de Prusse ne 
remboursa Jamais aux hértUers d'Algarotti les frais du 
noDunent qu'ils avaient fait élever par ses ordres. 



77 ALGAHOTTI - 

(entioD de la postérité. C'nt par une flatterie un 
|«(l forte qiw \'Mt6 Hkhcleui l'a appelé un 
prolbiiil phllo)0)ibe et un sublime poêle; U ne 
hit qu'un (ayant almatde, un écriTaîn siùrituel, 
ef un amateur Irèt-éclûré des beaux-arts. Outre 
le« oarcagn dtyi mentloanéa , et une corrcspoD- 
dance iatércMante arec les iioraines les plus 
^iqeatit du dli-tiuitiènie eikle, Algarotti a 
laW un grand nombre de petite traités, ou 
d'cMolf, dû|IaoiH)JteronslespI|iiipipor1aDt« : 
Saggio sopra PAre/iilellura; —Sagglosopra 
FAeademiaJraaeete tn Roma;— la Purata 
de' regiU M re di Roma; — la Giomqla di 
Zama; —gV Itietu; — il GtntUefimo ; — il 
Commercio; — t' Carltsio; — Oroslo; — la 
XfCettUà ifl serivere nella propria lingua; — 
la ittma; — la Linjua/rancue, te le varie 
puililà di popoU nascono daW infiuMO del 
tlinta, délia virliidtllalegiilazlBne, t per- 
cha i grandi ingesni In eertt lentpt fioriseano 
Itilli Iniieme ; — Saggioper rr/ormare il lea- 
Ira deir opéra; — Ûltere sopra la tradn- 
:ipne delF Enéide del Caro; — il Cangresso 
di Citera. Uiiituqoeiqaaouvnf/ii ûuclievéi', 
nira autret uh Vie de Jules César, la Vita di 
Cttare, oiiail Triumvirato dl Ctsare, Crasso 

Lea œuTrea eompUtes d'AlgarolU iiuUiées A 
liTounie ca 1763-17aS, » toI. in-a-, aal été 
tfaduitesderilaUcaen franfaîs, mmis la dirediou 
de l'abbé Micfaekssi , par H. Beltbier et revues 
parlléiian;Beclm, 1771,8 vol. ln-8'. Une dus- 
triptioD des ebida d'art contanui dans sa mai- 
iOD de Venise fut poliliâe apr£s sa raort par An- 
Imio Salra sous la titre suivant : Caialogo dé 
quadri , dé àtugni , i di libri chc Irattaao 
detr arte del disigao délia Galleria delfu 
tigm. amte Aigarvttl in yeneUa. 

Léo JOUMBT. 



ttnUi : Vntoe, nn, In4'. ~ Fabnil, film ttalanm 
DÊKliiaa oailimttKm, lamt V, p. ut. — Iliinllla 
rinnj, CDRltiiiiBsiflii al uraH iltlla ktUratvra ila- 

_ TIMJila, ttatrtfa itç. /la). tUW.. tdI. VI. 

'ALGAZi (CAty'im), rabbin grec du dix-sep- 
tième «LÏide, est anteor d'un commcnlairc dilTus, 
intitulé Keiekibotk Miiehpot (Jps Sentiers du 
jugement), imprimé k Coostântint^tc par Franco- 
tim-SaloiniHi , t'an do monde Mia ( icc'j du 
J.-C.), ûi-fol. 
Wnir, DlUlaU. *«*r , 1. 1, t. Ml, I. III, Wl. - Rirlv- 

*ALsAsi (Samuel-beti-Iiaae),niiiàa,\^ii{ 
dit Candie, vivait vers le millea du siHzième 
titclc. Il est auteur de plusieurs ouvrajîos, très- 
MT«i. Sa Chnmologiqae (7ViI«dofA Alirahnm, 
e'nt-1-dire itération d'Abrtiliam}aËtéimpn'mé« 
t Venise, (587, in-8*. 



' ALÇAZZALI 7S 

' ALGAzi ( Salomon-ben-Abrakam), labbiii 
natif du Levant, mort en tS8J. Il fut liin^tcinjiï 
grand rabUfl i Maycnce, et a public bïaiicuuji 
d'ouvrages sur le Talmiid, parmi Icstjuob un 
reinanjue VAhabatk Olam (l'Ainour éltiriKl}; 
Conatajitlnople, 1M7, in-'t*i — Apkinaii SUe- 
lomo i la couche nuptiale de Saloniun ) ; Vêroiu', 
1C4S, in-4-; - Ilalicalli Eli [Les actetde Dieu); 
Smyroo, ICGS, ia-^", — Zekab Secah (le UIl-u 
dejancieni leinpi); Constantino|ile, 1G83, in-S'i 

— Jabid Shemuah, commentaire sur le Uali- 
colhotam (lainarcliedumonde];Venisi-,l(j3!j, 
jn-ful. ; — Lechem Selharim, comnKnlaire siif 
l'Aboda Sara du Talmud ; Venise, IGOi, in-i"; 

— ileàullepphetli Sapltiriin, publia d'abord à 
Smjme, sans date, réimpriiné par Gasimnl 
Steen; Amsterdam, 1703, b-8*. 



. , OMM 






Bibl. Bad>. I. 

ALUAïzsL) ( Abou-lb-Uamid Mohauimi.i! 
lùR-Mohawaed-AlCatl), phitosuplie arabe, nti 
en lOâS à TImu& (i'erse), mort i Kissapuur 
[Kborasanjen 1111 { :i03 de l'hère). Sun lùre 
était inarctiand de toiles île coton (gaz^atj, ce 
qui lit qu'on notnma le lils Alga^zali. Ajaat 
succpsaiveoienl étudié à Djunljln et a >issabaur, 
il fut appelé à une cliaire de tliéuh^ie à Bagdad, 
où il proTrssa avec un tel éclat, quu tous les 
imotns du pays ilcviarent ses parlisans zélés. Il 
succéda, dans la direction ilc la grande éoule 
do Bagdad , au célèbre docteur Jiiian-ul-Narc- 
mein. Après avoir dirigé eut élablii^cinent pen- 
dant quatre ans, il lit le pèlerinage do la Mecque 
rdsida quelque temps à Damas , à Jérusalem , à 
Alexandrie. Il était sur le point d'entrer daii« 
Magreb , lorsque ses euCanls l'invitèrent ï reve- 
nir dans son pays |>our arranger des alTalres de 
famille. De retour à Bagilod, Il reçut du sultan 
l'injonction de reprendre i Mssabour ta carrière 
de l'enseignement. Altjazzali obéit : Il professa 
environ encore quinze ans , et niounit en ïOJ 
(un de J.-C), après avoir fuudé à Missabour un 
collège et un couvent |iaur les Cudriii. 

Algaziali était un des auti'urs arabcj les plus 
savants et les plus féconds. Ses uu% ragi's, duiit on 
porlu le nombre & six cents, lui ont lïi t duniu-r les 
surnoms Je Hodjiil-al-hlam ( IVeuvc de l'Iidn- 
loisme) et de Zânal-Din lOrnument Ai: ta Fui); 
inaisc'eet peut-être à lurt, <|u'un le remanie coiiuno 
un des cliefs des At^liarilcs ou Orlliudoxcfi; 
car il a tro[i souvent varié dans ses crujaiicrs. 
Ses prindpaux écrits ont iwur titres : Kitafmn- 
nnhali-Filoio/a I nar les Opinions des philuso- 
ptiesj; — Maiassid-al-FalasI/a (h Tenilance 
dti pliilasopbcs ); — Teha/ot-al-faUui/a ( lii 
Dcslruclioo des philosopbes ). Ces trois traités 
contiennent ta récitation de divers systèmes 
plûlnsopbiques ; Averroés ( DettrueUti destru- 
ctionwïtphUoiophlx Aifa^ïa/t.dnns ti: vol. IX 
de ses Œuvres, Venise, l&GO), pense qu'Alf^t.- 



70 ALGAZZALI - 

propre i^stènte dans l'iaUmiame. Ces traitéd ont 
(Hé traduit* en bAreD; — /Jjra Otoum-al-Din 
(ResUoiatioa de» OMiaaIuuiecs religteosea ) ; on 
y trouve des critîqoei lur quelques articles de 
la foi muialroane} — Àlintittar ilaUioiamiXr- 
Zenati (Secours paissaol contre l'iiuui de 
Xaala); c'eti une ccntroTene politique, oli 
l'auteur combat les Impostures du fondateur de 
la djoistie des Almoravidn. Abou-Abdallah-Um- 
Tommel 7 puiu , dit-on , lldée de fonder la ày 
nastie des Àlmohades; — if iHin-aI-5aJU ( Ba- 
lance de la jusUce), bailé de morale; — AI- 
iklitstod-fil-atlccad (Traité des dogmei munl- 
nans), Qadques-ons de cet traités de ]^oso- 
^de ont i\é tradufts en laUn par Pierre Leeh- 
tMuteln , aoaa le titre de Phlltaopkiea et Lo- 
gita Àlgazioti; Cologne, ISM, 10-4°. 

La BibUolbèque Impériale de Piris powède 
pluaieora écrtia inédits d'Algauali ( fonds des 
naDotcrits arabes ). Lfun de ces écrits ( Ce gui 
sauve des égaremenCi et ce qui ielairell le* 
ravUiements) a été publié par A. ScbmSlders, 
a français et en arabe; Paria, ISii, in-B*. On j 
lil, entre autres, ce passage remarquaUe sur ta 
division des sectes phitotophlqnes : 

■ On classe les philosophes en trois calé^rie* : 
lïtalistes, nalutalistes, et théistes. Les tïtaUsles 
forment une secte qui, niant un Dieu créateor, 
modérateur, doué de connaissance et de puis- 
HDce, suppose que le nionde existe sans ciéa- 
trar,etqu1l ne périra jamais; que l'animal tire 
■on origine d'une matière prolifique particulière, 
et qu'il en a été et sera toujours ainsi. Ces gens 
sont hérétiques. Les naturalistes étudient laplij- 
sique et les phénomènes prodipeux des animaux 
et des plantes : ils font beaucoup de recherches 
analomiques sur les différentes parties des ani- 
niaui ; m^, tout eu voyant le merreilleux de la 
création divine et les chers-d'œovre de la sagesse 
de Dieu , ils ne s'efforcent pas à s'élever à l'Idée 
d'un Créaleur sage, qui connaît la fin des choses 
et leur bat. Et cependant aucun observateur ne 
saurait comprendre l'anatomie et l'utilité mer- 
veilleuse de tontes lesparUes du corps, ï moins 
qu'il n'ait celte conn^ssance indispensable de 
l'excelleote économie de l'ordonnateur dans l'or- 
ganlsatîondes animaux, et plus encore dans celle 
des hommes. Mais n'esMI point arrivé que ces 
hommes, à cause de leurs nombreuses recherolies 
physiques, soient allés jnsqu't se persuader que 
la juste proportion de la composlHon élémen- 
taire opère noe grande inOuence sur l'existence 
desanliDaux, etqueiaracnltélntellectudicméme 
de l'homme dépend de sa eoraposltlon âémeo- 
taire, et qu'elle est périssable comme die? Car 
celle-ci péril; et comme, selon eni, il est bcdn- 
cevable qu'une chose une fois anéantie puisse 
revenir k la vie, ils vont jusqn't soutenir que 
rime meort à Jamais sans retour. Niant la vie 
fotnre, fls M croient ni an pandis, ni h l'enfer, 
id ï la résurrection, ni an jagementdemiin'. Pour 
lob^ssamx amn THen, U d'j a,*seloo 1 



ALGHAFIKI 



EO 



aucune récompense; pour la désobéîssaiioe, au- 
cun (Mtiineilt. Vivant sans frein, ils s'abandon- 
nent à leurs penchants comme les bétra. Ceux- 
U encore sont donc hérétiques ; car le fondement 
delà foi, c'est lacrojanceen Dieu, an prophète, 
et BU dernier )our. Or, tout en cro jant i Dieu cl 
à ses attributs, il nient le dernier jour. 

• Après eai vinrent les théistes. Tds sontSo- 
crate, précepteur de Platon, qui lui-même fut 
précfpteDT d'Aristote. Celnt-d, en rédigeint pour 
les philosophes Ut logique, et en dassant les 
sciences, a rendu obscures des choses qui au- 
paravani étdent évidentes , et en a mis au jour 
d'aiUres qui étalait oubliées. Ces trois hommes 
comhattaûnl en géoéisl les deux sectes précé- 
dentes, c'est-k-dir« les fatilistes et les naturm- 
llstes ; mais, en révélant leurs défauts , ils cnsei- 
Kn^ent eux-mêmes Ce qu'ils avaient emprunté 
à d'autres. — Que Dieu préserve 1« crojanls 
' l'attaquer réciproquement comme Ils l'ont 



faitl» 



dat.AlMlaU. orlmtsla. — CatalD0M((M*K 



li9ia«r«^(«*ii<Daru»(.-*.|ScliinDlilEr>,&ulnn'M 
nr (a iocitiM d-Jluatiali ; Pirti, Flrmln Dldot, Ktl. 

ALCBK, en latin Àlgerus, savant prAlre de 
Lié^, mort en 1131. n fut d'atwrd diacre 1 
l'église de Soint-Barthélemy dans cette ville, d 
il était chargé de la direction de l'école ceclé- 
siastiqoe; il passa ieikk la cathédrale de Saint- 
Lambert, où il entretint une correspondance 
active concernant son administration. Après la 
mort de Frédéric, évéque de Liège, il refusa les 
olTres avantageuses de plusieurs prélats d'Al- 
lemagne; ilseretiraàClonT, etymourut daasla 
pratique de tontes les observances monasliquei. 

Noue avons de lui : 1' De mUerieordia et 
Jttstilia, mis au jour par D. Martèoe dan* le 
6' volume de ses Anecdola. C'est un recueil de 
passages des livres des saints Pères, accompagnés 
de courtes réflexions ; — 1' De taeramenio 
eoTporU et langulntt Domiiti. Ce trulé «£l 
dirigé contre l'hérésie de Bérenger; il étail fort 
estimé par Pierre de Cluny et par Érasme; — 
3° un opuscule sur le libre arbitre, rendu public 
par D. Bernard Pei dans le h' tome de ses 
Attedoeta; — A* De saerificio Mîssx , courte 
dissertation publiée dans le S' volume de la Col- 
leetio seriptorum velerum de Angdo Mai. — 
On regrdte la perte de ses lellres et de son bl^ 
toire de l'église de Liège. 

TritMoir, /n éatal. leripL-ÈccIti^ II. t. Ot l'ir. Itlml. 
Bentd. — ËniRir, In Eplil. el prit/, ad »ffcr, - ncl- 
lirmln, Dt urift. Eeela. — FsppcDi, Ktl. Brisin. 
- Viltn UBaié, JllM. A<I«.-Dup1n,JnMiDfi»«fMd(i 
aatiuTi Kcléilaitifit, — Cellkr, Nitlairt da ailmri 

*ALcaAFiKi (ibou-DJafar-Àhmed-ben- 
Mohammed), médecin arabe, mort en SGO ilc 
lliéghre (1144 do J.-C.) 11 véeiil en Espagne, 
et futsuilont renommé pour sa connaissance des 



Bl ALGaAFlKI 

dro^M. On n'i qat peo de dtftafli de h Tto j 
ancon 4a ttt écrtU n'a M imprimé. Li lADo- 
tUqm Bodlâenae d'Oiford pouMc de ee m^ 
deein troli «NnngM mtnuacriti : 1* on Tratlé 
da ilw^et, toanet dié par Ibn-EIbeTtar; 
^ntoDibrtgédeeeqDeleiGracietle* Arabe* 
«ot tait nir cette matière; ~ r> Sur tet jf^ 
ma ef tet (wmewt; — 3* Sur Ut mofrenf de 
tkauer Ut Amutcri vieiéts. 

ItB <M O nijltott.yiiiitii nMiMum «« rM»UiH 

éÊf mr^. Âmtl.- KluUH muj, CoMof . «M. aiH. 
■M».NW. «MU.,*.Na. 

ALSB&us-ULLÂB, c'wt-Mire I« Conqvé- 
ra*l pour la eaute <U Dieu , Bumom d'AL- 
MHAK (Uohmumtd-bm-Ywio^f-hen-ltatT ). 

ALOaui oa ALSiBi {/tanfûij), cumpoil- 
tear ifa mnaique ttaUen, né ï Bitada ra itM, 
norldUu aaTflle natale m 1733. n fut orgaaUlc 
de la eatbédnle de Brttda, et fit représentEr à 
Veaiie deux ùpiru ( rAmore di Ciiriio per la 
patria, et U lYioiifii delta Conlintnta ) qui 
cannt on grand niccèa. Ven la Bnde aea Jours 

I l'était acqni* aae lépulBlioa de uiot, en Dc 
Tirant que dli^iet aûaiaaatiéee de id. 

rtm, MHiçnpUi àa mattcHiu. 

ALS>UL«AI.KAZXO, tIcUtCCte et géomètre, 
Ditirde Carpidau leHodénoii, vivait dans h 
•Icoxième vwttié do Miiième siècle. D devint 
architecte du duc de Ferrare, et s'atbiclia priii- 
dpalemefil t l'art des fortiflcalions. Son ouTrafte : 
Alghifcl CarptntU apud Atphoniam II, Fer- 
roriz d*cetit areAUeetl oput, fut imprimé à 
Teiiae a 1570, in-fol., avec no grand laie 
typogr^dibine; c'était le tneillear lim d'archl- 
fcëtare qui dit para jusqu'alors. 

TlrtkouU.JlDrtatffnaMttralitra. 
AUiHUi (nkomoi), chlruT^en italien, ai à 
Fbitoee le 17 seftiaobre 1W9, mort le 17 sep- 
tcsalm 1713. H étudia d'abord sous son père, 
qtd Mail diirurflea de l'hôtel deDa Sonla- 
■ariak Fkireace, pnissous l'aoatomitle Laurent 
BdUal. In 1703, U fal reçu docteur à Padooe 
toaa le oâèbre TaDlsniert, et s'acquit une grande 
réputatioii comme opéraleur, et partial rcment 
amsae Ktbolomiile. D fin en grande eonsidén- 
tioo aupris de Oément IX, après une opération 
qn^ anItUteavr randetoCBciersde x pape. 

II moamt k la mite d'oie ampalatton, nécessitée 
par me Hme k feu qnl lid avait éclaté entre 
tea Bdna. On • de hd : lÀtotomia, omero dtt 
CBHir la pietra (avec des Bgnre* d'instruments 
HfhotonlTKS, da calculs, etc.) ; Florence, 1707, 
ia-4', el Venise, 1708, bM', ouvrage Irès-in- 
lémimtt povr IliItldTe de la cUrargle; — nne 
Mtre k ValHsBleri nir de* ver« sortii de la 
veMie, anr mw matlto propre k bgecler lea 
arttfea , et inr let budages employés chei les 
ÉgrpUeni , dans le e* volume do Glomale d^ 
VetUrati iTIlalla ; réimprimée dans Vailltnieri, 
A'««M E*paiaue ed ùuervatime. 



- ALHAKEU 8} 

■AUixiDB3CB(rfoH tfeiT-ben-Salomon ) . 
rabUn e^Mgnol , vivait dans lapienûère moitié 
do qaindènw siècle. On a de loi, entre autres 
oanagei mannicrits (inédits), une traduction 
bébr^qœ de la Morale d'Artttole, avec dei 
commoitalre* (btbiiotbèques de Puis, d'Oiford, 
do Vatican }. 



ALGKIH OU MALGRIK ( Jtan ), cardinal el 
tUologien , né ven la fin du douilème siècle , 
mort le 38 septembre 1137. On n'a aucun détail 
préds nir U première partie de sa vie. On sait 
seulement qn'Q fût prieur k AbbeviUe. Il vint 
ensuite k l'univenitéde Paria, où il acquit la ré- 
pnlatioo d'un homme savant el d'un bâbUe pré- 
dicateur. En 1115 il M nommé archevêque de 
Besançon, et en 1127 Grégaire IX le créa cardi- 
nal. 11 fut envoyé comme légat en Aragon, pour 
prêcher la croisade contre les Sanuioa ; dqxjis 
à négocia une réconciliation entre k pape et 
l'empereur Frédéric n. On a de lui, k U Biblio- 
thèque nationale k Paris, beancoup de sermons et 
un commentaire sur tes psaume* (en manuscrit). 
On n'a publié de lut qn un Conmtntairt tur U 
Cantique du canliqutt , imprimé k Paris en 
1611, ia-UA. 



AL-nADJADJ-BK!l-IOITCBF, VOJT. ASDALLU- 
BEN-ZOBJkÏB. 

Ai.BABUi-in:i-&TTi, somominé Jtfotenna 
(le Borgne), chef de secte arabe, vivait dans la 
Kconde moitié du huitième siècle, n fit son ap- 
parition k Hérou, ca[Ntale du Kliorasan («a 77t 
de J.-C ), où il se dcnna pour le fils de Dieu 
■ous la forme humaine, et ayant élé d'abord in- 
canié dans Adam et Hoé, et d'autres personnes 
célèbres. Habile daos l'art magique (sdeoccs 
physiques), U accompagnait ses prédicatioos de 
choses qui frappaient les yeui du vulgaire; 
ainsi, on raconio qu'il taisait voir des disques 
lumineux dont l'Aclal (lumière électrique? ) elTa- 
çait, pendant la nuit, la lunùère de la pleine 
lune; ce qui lui valut le surnom de Sazendeh- 
mah (Uicur do lunes). Le kbatite Hahdi fit 
piaicher contre lui des troupes. Albakem se reu- 
rerma dan* une forteresse, oii 11 te Et, dit-on, 
brtller de manière k ne laisser aucune trace dc 
son corps (en7S0). Les partisans d'AlUskem 
furent nombreux, et oa en rencontre aq|ouTd1iui 
sur les borda de l'Oxm. LliisloirB d'Alhakem a 
fourni t Thomas Hoore le Bitjel d'un poème ■■ 
OU le prophète voiU du A'Ao- 



Ibnng-l-AlUr, ifUlolTf iduroh Imi.). ~ IboilMi. 
VKial. KMsItm., >Bb iDDo lit. - D-UerlKlDl, BOIIol». 
Orliiu, in mal Nocu»(. 

* ALBAKXM-BIAMKILLAH (.l^oU-AIi-Min- 

tour), tixième khalllède t£«n*A,4fc\9k.4.v 



83 

nastie des Fatimites , succéda en 996 de J.-C. à 
8on père Aiiz-BUlah, et disparut à Tige de 
soixante et un ans , sans que Ton ait su com- 
ment. Rigide oi>serYatear des lois du Koran, il fit 
arradier toutes les yignes de TÉgypte, et ne per- 
mit aux juifs et aux chrétiens de ses États de 
ne porter <lue des turbans noirs. Ce fut sous ce 
règne qu'Ibn-Yunas dressa les tables astronomie 
(\\i&R qui portent le nom de Zi^^l'Hakemi ( Ta- 
bles Ilakémites). 

I ic W Jlfiakem-BiamrUlah , par Makrizi , dans SUy. 
4ti' Sary, Chrestomathie arabe, toI. I. — Aboulféda, 
Annal, puulêm.ftub an. US-996 de l'iiéi^e. 

ALHAKB.H V^ émir de Gordoue, né vers 
1 12, mort en 206 de l'hégire (821 de J.-C.), sur- 
nommé Alumda/ar(\e vainqueur) et ÀboU'l- 
*assin (le cruel). L'exemple de son père Hes- 
cham I*', auquel il succéda en 796, et son éducation 
soignée faisaient espérer à son avènement un 
rttgne heureux, en même temps que tout son 
maintien annonçait en lui un souverain brave et- 
actif. Hais les premiers jours de son règne fu- 
rent troublés par les guerres civiles. Deux de ses 
oncles, AbdaOah et Soliman, se mirent en ré- 
volte ouverte contre lui, et se liguèrent avec les 
chrétiens : ils décidèrent Charlemagne à envoyer 
de nouveaux secours à son fils Louis le Débon- 
naire, qui faisait alors une guerre très-active aux 
Maures. Alhakem se tourna d'abord vers l'armée 
de ses ondes, qu'il mit en déroute après une ba- 
taille acharnée ; il fut très-afTccté de la mort de 
Soliman , et il traita son autre oncle Abdallali 
avec bonté, en lui demandant seulement ses fils 
comme otages : il donna même à Tun de ceux-d 
sa sœur en mariage. 

Alhakem se porta ensuite à la rencontre des 
Francs , qui s*étaient déjà emparés de beaucoup 
d(î places fortes, entre autres de Barcelone. L'é- 
mir les repoussa, i)assa les Pyrénées, et ravagea 
tout le pays jusqu'à Narbonne; mais il ne put 
empêcher Louis le Débonnaire de prendre pied 
en Catalogne, et d'en expulser définitivement les 
Maures. Alfonse le Chaste, qui était resté tran- 
quille jusqu'alors, vint à son tour les attaquer. 11 
défit complètement deux généraux d'Alhakem ; 
il s'était emparé du Portugal , et s'était avance 
déjà jusqu'au Duero , lorsque le fils d'AIbakem, 
après plusieurs batailles dont le succès fut par- 
tagé, le refoula jusqu'au Minho, qu'il sut tou- 
jours garder. 

Pendant ce temps les habitants de Tolède se 
révoltèrent, et outragèrent leur gouverneur Am- 
rou. Celui-d s'en vengea à l'arrivée du fils d'AI- 
bakem, en persuadant à ce jeune prince de faire 
périr plus de cent des prindpaux habitants de 
la ville. Cette atrocité, qui se fit sans la moindre 
partici|)aUon d'Alliakem, conunença néanmoins 
à lui aliéner le cœur de ses sujets. 

Bientôt une conspiration formidable vint ai- 
grir le caractère d'Alliakem. Elle fut dénoncée 
imr un de ses neveux; et ic matin même qui 
avait été désigné pour l'assassinat do l'émir, le 



iVLHAl^pi 



84 



peuple, effrayé, vit suspendues anx erénçani^ de 
la dtadeOe les tê^es sanglantes de trois cents 
conspirateurs. 

Pour assurer à son fila Abd-e^|tahmaa la suc- 
cession de 08 trône si menacé, Alhakem conn^ 
qua, selon \à coutume, les principaux officiers de 
l'État, et leur fit reconnaître le futur émir, qui 
resta depuis diargé des soins <|n gouvemeipent. 
Alhakem se renferma dsns son palais, où V^bas 
du vin et des plaisirs vénériens le rendit idiot et 
crud. Le peuple passa du inurmurt; à la vio- 
lence , lorsque Alhakem, après avoir créé une 
garde de quinze ipiJle hommes composés de chré- 
tiens prisonniers ou achetés, imposa une nouvelle 
taxe. L'inauprection partit du faubourg occiden- 
tal de Cordoue. L'émir en fureur se mft à la tête 
de ses soldats, fondit sur la foule ameutée, et en 
fit un affreux massacre; après quoi les rebelles 
qui avaient échappé au carnage furent bajinis, et 
le faubourg qu'ils haÛtaient Ait rasé (en 817 de 
J.-C). Depuis ce moment une tristesse profonde 
s'empara de son Ame; des Images sondantes le 
poursuivaient nuit et jour. Il ne trouva qudqoe 
soulagement que dans I^ culture de la poésie et 
de la musique. 11 vécut ainsi quatre ans, en proie 
aux remords de sa conscience agitée. 

Alhakem !•' surpassa tous ses prédécesseurs 
en courage, en résolution et en sdence militaire. 
11 établit pour l'armée, qu'il disdplina, une solde 
régulière, et rattacha par là au service de l'État, n 
créa de plus des arsenaux et des magasins publics. 

Al-Nuwayrt, Uist. des Beni-Omejfjfah iVEtpagne^ 
vas. — Conde. Ilitt. de la dominacion de lot Moro$, 
t. 1, p. 150. — Casiri, BM. ai-ab. hisp, E$rur., t. H, 
p. 193. — Alinakkarl, IXptuut. moham.,.t. il . p. ige. — 
Aboulféda, Ann, Musl,, t. il. — Uariuol, Deicrij/ttoi 
lie t'yifrique. Ht. III, p. 83. — O'Herbclot, Bibl. orimt., 
a l'nrt. Ilakein. 

ALHAKEM II , suTHommé Al Mosiansir ou 
Montaser-Billah, neuvième roi de Grenade, et 
deuxième khalife omeyyade d'Espagne, né vers 
le conunencemcntdu dixième siècle, mort le 2 safar 
3CÛ (de J.-C. 30 sept. 97G). Il succéda, l'an de l'hé- 
gire 350 (de J.-C. 961), à son père Abd-er-Bah- 
inan ITI, et se montra <ligne de continuer un ré- 
tine aussi glorieu \ . Le sien, moms agité, vit se déve- 
lopperdansl'l'lspagnemusulmanetousles éléments 
de prosi>érité et cle grandeur qu'y avait laissés le 
vaiuqucur de Ceuta ot de Zamora. Déjà âgé 
d'environ quarante-huit ans lorsqu'il monta sur 
le trône, Alhakem y apporta une expérience con- 
sommée. Son père l'avait associé aux affaires, et 
iiu^me, dans ses dernières années, il n'avait voulu 
avoir que lui pour ministre. La belle âme d'Allia- 
kem lui méritait cette confiance. Passionné pour 
rétude et le commerce des savants , c'est au 
mouvement que ce goût dominant du souverain 
imprima aux esprits de ses peuples, qu'Alhakem 
a dû peut-être le principal titre de gloire de 
son règne , où , disent les lûstoriens arabes , les 
lettres furent le plus en honneur et le plus ma- 
gnifiquement encouragées. A son couronnanent, 
qui se fit avec la plus grande pompe à As^hara, 



9 anH été, I 



ALHAKEM 
I Bun pire, salué ilu 
. Jusijue-lA l'un dn 
m ami 6lé de raueiiK 
Un- à grands tnlt lUM bihliutbèque qui t'iltn, 
M-on, tBOO.OWTohnnet, dont il avait lul-in«m& 
âÊfoat la dMienieiiL Le calalogue «uil, ea- 
con loiB iCttn complet, rempliuail d^É qua~ 
* ' tel de diiqnanta feuilles. Lo 
Dontaunt ce précieux dApai, 
il le pnmier bernenu de la 
le d« CoMoQe ; il était cnnstam- 
■CBt oaTert ah UTanti de tous Icn iiay», qui 
J afflwtad. AHukem ne négligea rien pour in- 
nlqner à Blum, hd tili, les préceptes de mo- 
nle et de poMqne dont il l'applaudiHiait d'avoir 
Ut tt règle de oondnlte. « N'oublie iamais, lui 

■ i4pteiM onUuirentent en terminant ta e\- 

■ HmWIoiii , n'oaUie jamais , nioa fis, que la 

■ pais teale lUt \d honneur de* peuples; et 
1 gnd»4oi de te laiaier sëdnire pat les niiixi- 

■ HMa de l'amUtioa et de l'orKiieil. La néces- 
• (M «eule peut juttifier une piene, mtmo rn- 
I tnpciM pour rarantage apparent des sujets. 
•I D'allean la triste ^oire d'enrahir de» pro- 

■ *iiiet*,de rainer de* *aie), de porter jusqu'aux 

■ «liémités du BMMtde la désolation et la mort 

■ taDt-dla M dosx calme qne répandeat la jus- 

■ Hcaett* modération sur toute notre carrière, 

■ et «(D'asnre k notre dernière lieurc une cans- 

■ tieB M etenpta de remoris? ■ 

Si le» mérite* d'où prince se tnesurajeat i 
nmporlaace des éténements qui se r.nttaelicnt 
k MM règne, Alliakera aurait pu resUr presque 
^oré. Ce n'est pas qu'il n'ait eu h ctmr île 
wmtnrà ses peuples que les dispositions pad- 
iqoes n'e\ctDaient pa* en liij le courage et tes 
aaircs rertus guerrières ; mais lars(|iie, deuxans 
qwès son coaroonement, il SI puiilier Valiljd- 
Ud mmbt le nd de Léon, Sandic le Gros, ce 
ht beaaewip moins dans la vue d'iiumiller cet 
«ien alH d'Abd-er-Ralimau , qui rcTusait le 
bibat dD ta retoor de l'asiisboce A l'aide de la- 
fidle R BTwl reconqnis son trAne, qu'alîii de se 
eenfenner hn-mème, ostensiblement du inùns, 
t roUi^tion imposée par le Knrnn <lr Taire la 
pKrre onx infidèles. Celle expédition lut birntill 
Imniiiée parla reprise de Zamura, que suivit de 
prèi la conclusion d'un traité de |)aii. Lliistoire 
1 recualli des traits qui prouvent it quel juin! 
H avait sa rendre les nu^trats indépendants 
du* l'exerdce de la juatiee. Alliakcm se distin- 
lua de plus par le pand nombre d'édiliccs qu'il 
il élever. Observant lui-même îcnipuleusemunt 
les devoir* de la religion , U prescrivit iju'un 
tien des vi^KS lat arraché du sol de l'Espa;^.^, 
afin d'empêeber les musulmans de contrevenir 
ï ladélBise du vin par le Koran. Informé que 
toucoop de ses sujets se trouvaient rainés par 
ortte mesure, il ntodifia son ordonnance de ma- 
lière à faire tomber toute la pénalité sur ceux 
^i feraient usage de boissons spîritucnscs. 
[Extr. en partie de l'Eut, da g. du m. ] 



*J-NgvriTrl, /liit Oa Btni.Onnt'dl. int. - Al-Il.i- 
atji\.lahu-atii-i-IHaÈtaltli.- i.aùir.Uùt.ileiadem.; 
L t,p. tH.-Culr1.BM(.aras.«Up.Striir,. I. ir.p. m. 

■ AL-HAKTITH, astronome arabe, Tiv.iil au 
trotsièmc sitde de l'hégire (81â-912 de J.-C. ). 
Il composa plusieurs ouvrat;es d'astronomie, 
dtés par Ahou-Mosclar. 

Um. TariiS-al KAokema. 

■ AL-nazKS (Abou-Ali-al-lfaçan-beH-al- 
Haçan-iàn-al-Haytham), astronome arabe, 
natirdeBaisora, mort au Caire en i03S(.i3O(le 
l'hégire). Trfeï-vené <lans les sciences d'aptili- 
catloa, ii proposa un jour de nmslruiru un ap- 
pareil mécanique au moyen duquel on |iourraJt 
prédire d'une manière inlïillible les inundaiions 
périodiques du Nil, et il constata avec ta même 
exactitude la crue et la baisse des ea'ix. Il ^t 
mandé de Bassora par le sultan Hakcm-Bîam- 
rillah, khalife fltimile d'Egypte, qui lui donna 
tous les encouragements nécessaire pour le mettre 
en étal d'exécuter son projet. Mais Al-Hnxcn 
avait, pendant un voyage le long du Nil, rcconn|i 
le* obstacles qui t'opposaient à tonte exévuliun. 
Redoutant le courruuv du prince, il simula tatlé- 
menee, et passa ainsi le reste desa vie, copLml, 
dit-on, des livres et des manuiicrits, pour pour- 
voir k &a subsistance, It est plus aviinlageuse* 
ment connu par am propres ouvrages, dunt Ca- 
slri a donné la liste complète. Lia principaux 
sont : Commentaires tur l'Atmagesle de Pb>- 
téméc; — Commenta iies sur Its Éléments 
d'Eueliile; — TiaHiiVOpliqueet dis Crépus- 
cules, t>ublié par Gérant do Crémone ta [ Jl2, 
et de nouveau en latiu, il'après la traduction du 
polonais Vitcllivet; et aveclusoummenlaircsde 
EUsDcr, pour fijre suite au Traite d'optique il'AI- 
llaien, trailult et commenté par les Jnëiuus au- 
teurs, sous le titre de : Àl-Uaicn ou Al-ltiiirn 
Opticsi rJtesauriu Jièri Vil primam editi. 
Ejutdem Liber de Crepueulis ef iiul/ium As- 
aenstonibus , eumcommealariis liiinc'-ii, Ba- 
iiliensa episcopl; Bile, ia7I, in-ful. Al-llau'n 
flonuedansBon Traité d'optiijue, une dcscripliun 
de l'inil et une explication reinan(uable du idié- 
noinènede1ayision;i1y parle même loogueiiiunt 
lira verres grossissinls. Ce Ait d'3|H'ès si<s idée* 
ifu'on con.Uinisit IcspR-inlères lunettes. Il a autsi 
ibordé lo problème do la nirractiun <le la lu- 
mière , et résolu ta question de savulr sur quel 
point d'un miroir convexe doit luinbcr lalmniiire 
qui vient d'un cniIroH donué, pour qu'elle se 
i^néiddsse sur un antre point : c'est là ce qiH 
n'appelle le prtMème d'AI-tla/un. Son traité 
il'optiquc n'est pas mentionné jur In biographe 
rlcfi p1iilosop1ieGarabes,lbn-Kil'ti,bicn qu'il piirle 
rie l'auteur. Kepler paratt avwr bcancmqi proliiû 
des ouvrables d'AI-Hoien, dont plusieurs se trou- 
*cnt en manuscrits ilans les llibliothèques d'Ox- 
ford et de Lcyde. 



aUl. o/rum, iTit.p.llso. — OlograyàlMl- UieUMUtt . 



•T AL-HEDJADJ-IBK 

'AirNBDJADJ-iBs-MtrT*n, tii*tbémilid«ii 
arabe, virait à la fin du huititaoe et an commen- 
ecmcnt du Beavitme nicU- H a traduit dn grec 
en arabe les ÉUmenlt d'Eoclide et VAtntagetlt 
Ac Ploléméa. 

FltlEcl. Dr araMcif Jerlplarum procernH intar- 
»Hi Eueîidii. 

■AlfHOMaYDi (_Àbou-ibdillah-Moham- 
med-Ibn-Àbl-fltar-Al-Aidi), hiitorim arabe, 
ni il I1lc de Majorque en lois, mort en lOOâ 
de J.-C. n eut pour mallre te câftbre Ali-Ibn- 
Haim, Tondaleur de la aecte àcs hiiéniitei , fit 
leptlerinage de la Mecque, et vUila le Caire, 
Damas et Bagdad , ob B maamt On ■ de lui , 
entre autres oavragea (inédits), uac atttotre 
det illwlra Andabnulent, espèce de didion- 
Hire biographique des musulmuu espagnols 
cdMreii. Cet onviage ftrt conlinué, aprts U mort 
d'AI-Homajdi, par Adk-DhoUi, un de ses dis- 
dplet. 

Culrt.MM. arc». tl9.Eu^L ll,t, IW. — «liiuk- 
lirl, MoMam. Ùfiiat„ L l, p. m. - BiHli-Kliiibli, «i 
na( TarlUm-tJitdaltfn. - Ibn-Klullskin, DM. 
Maira#>l(w ( m inlw ). 

■«I^BOBB (lbn-Abd<r-rhaman-Àtkkhefi), 
qnatritnw émir de l'Espagne, succéda en 717 
deJ.-C. àAjiiob. IlreTageale midi de la France, 
d'où il revint cbargé de dépouilles. Sons le gon- 
vemement d'AI-Hoir, Pelage, le rcstaurateuT de 
la litKrté espagnole, s'enfuit de Cordone , où il 
ttait retenu comme otage, et arbora, dans les As- 
Inries, rétendard de la rérolte. Al-Horr enroja 
contre Pâage des troupes qui furent déraitet, et 
a fut r^Toqué en TlS. 
AiBiUirt . jroJM». Drwui., i, ii.p. n. -~ c<wdc, 

HW.ifa laia. ■ ■ 



Etpaha anbe^ f . IL 

ALROV (£Mib), littérateur français, né h An- 
gers en I7&S, mort t Paris en 1816. remplaça 
en 1797 l'abbé Sicard dans la direction de l'ins- 
titntion des sourds et tnnets, rt tiit nommé, en 
IBIS, principal dn collège de Saiot-GermaiD-cn- 
Ln^e. On a de lui ; DIseourj ivr Védutaiion 
des lourds-muelt ; Paris, 1800, ia-S°;^la 
ffoipjces.poïme.ibid., 1804,10-8";— Prome- 
nades poétlguet datu lut Aorpleet et Ici hô- 
pitaux de Piirt»;lbid., 181S,in-8>. 



cdKMtm in Murdt «I mitttt, p. I. 

ALI, nom commun à un grud Dombre do 
princes , de safants et de littteteurs oriartaux. 
L'ordre des prénoms offrant id de grandes dUt- 
collés à cause de r«tlw)gn|ihe si miaUe des 
noms arabes ou persans, nous avons dû clas- 
ser CCS homonymes par ordre clironolo^quc. 

ALI, Gis d'Abou-Taleb, quatritooe khalife des 
Arabes , né à la Mecque vers l'an de J.-C. 603 , 
mortiConfa le 17duinolsdeT«madlian de l'an 
to de lliégire (13 janvier sel de J.-C). Tout 
jeune encore, AU, dont le père Abou-Tald>,onde 
de Mahomet , était panrre et chai^ d'une nom- 
breuse lamille, fut ncudlli par le futur l^ista- 



HUTAR — ALI M 

leur des Arabes, qui l'éleTa coame «n pnpre 
Bis. Aussi fut-il le preinierà croire à sa mttSHn, 
et le suivait-il dans lee TaBéea écartées ob Ha- 



propbHe se crut asseï fort pour prèiAer hMte- 
ment sa docbine k SB famille,' aia lUMBUifOV 
lui amumcer sa missiaD , et denuaJa awc nib- 
tants : ■ Quel est cdnl d'entre ma* q/û ifrt 
m'aider dans mon œurreP Que oetad-là lolfw 
frère et mon mandataire auprto du peupfe < 
Tmis se taiiaient : AU, qui était le ptâs jamt, 
pritseulla parole, et s'édia: «AmofipniMli 
de Dieu , I moi spparli«nt llionneiir d'Ctn tn 
soutien et ton Tldr. > A partir de MttB épeqM, 
Ali joue le premier rûle, ^près Mah oe tet, 4au b 
grande épopée de l'établissentent de ITilMnimi, 
Jamais les cberatieri de la TaMe rende, inaak 
les douie pura de ChailanatpM ne sHiMMrHt 
par de plus grands exploil*, ne se HMMMiCBt 
phisdéTDués, plus courageux, phi tartocHM, 
dans DOS anctens ronusu de cberclerie, qn'AI 
dans les chioidque* des Orfaolanx. Lonqne M^ 
homet, traqué par les EorflscUtea, dut qnHIcr 
pendant la nuit ta demeore atoDrée d'iMMiH, 
ce (Ut Ail qui, e&Tdoppi du mani 
portait tiabiluellemenl le prophète, 
son lit pour j attendre le« eoops om 
U échappa, parce qu'on le recxionut t loope. n 
se trouvait au combat de Bedr, oà U porta I* 
premier coup en (àTcur de llsUmlsme. Aprtslt 
bataille, il fut rectmnu que de tous les nuMd- 
mans ceux qui avalent le [dus valOammenteo» 
battu ëlaient Ali et Hamia: Hamunatt ■teOi 
neuf omemls. Ail en avait tué eue. Habond, 
en récompense, lui donna pour ^oase ta ttk 
Fatima : le don nuptial qu'il denit olMr t «a 
Jeune rcrome avait été Dxé à la valeur de quatre 
cent quatre-vingts dirhems, dintun tierten ar- 
gent, un autre tiers en parftuns, «t le dernier en 
étoITes. Ali, qui ne possédait pas celte somine, 
fut obligé, pour se la procurer, de vendre ta cni- 
rasscàottûnsn, fils d'Aflïn, qui nel'acceptaa 
payement que pour la lu! rendre ausaitAt. 

Au combat d'Obod, Ali fiit blessé; mais, tout 
blessé qu'il était, il Mova la vie au propbète, ren- 
versé de son clieval et gisant sur le dump de 
bataille. Quand les KorâscMles vinrent attaquer 
Hédine, ce fltt Ali qui s'âença le premier pour 
repousser les Bssaillanti. Il vint se poster devant 
le plus redoutable de tous , Amrou-bcn-Abd- 
Woudih 1 Tonsangesllcmien,lu< dit Amrou; 
nous dpsnmilons des mAmes ancêtres : ce n'est 
pas sur toi que je voudrais faire tomber ma co- 
lère. — Et moi , je veut la mort , ■ répond Ali. 
A en mots, Amrou n'écoule plus que sa haine 
contre l'Islamisme ; mais il veut du moins com- 
battre à armes égales. H saute i bas de son die- 
val, lui coupe les jarrets d'un coup de sabre, el 
se prédjHte sur sou antagoniste. Tous deux se 
frappent, se défendent, et s'attaquent encore. Va 



ALI 



90 



Muage de poussière s*élève sous leurs pieds; on 
■e les Toit pins, on ne ftdt qu*cnicndre les coups 
^Hs se portent Les autres guerriers, restés 
knniobiles, cherchent à deviner l'issue du com- 
feety ifuttiid on entend tout à coup : Allah Akbar, 
« Dien seol est grand. C'est la formule de llsla- 
miame; elle annonce la Tietofae d*Alî. La pous- 
sière s'abaisse autour des combattants , À l'on 
¥Ofl le fils d'Aboo-Taleb agenouillé sur la poi- 
trine de son adversaire, auquel il coupait la tète. 
Qudqiies mois plus tard, Mahomet attaquait à 
SM tour la ftxrteresse de Khaïbar : deux chefs 
chergès par hii de diriger l'assaut avaient échoué 
dans leurs efforts. Ali était absent : il revint le 
soir même au camp, et Mahomet lui confia son 
éioidard. La garnison de la forteresse avait pour 
chef oa juif da nom de Marhab, que les chroni- 
ques arabes nous représentent comme une espèce 
de géant d'une force surhumaine. Ce Ait lui qui 
vint en personne repousser l'attaque du fils d'A- 
boo-Talà>, et les deux champions, à la manière 
des héros d'Homère, se provoquèrent d'abord par 
des paroles piquantes : « Tout Khaïbar, dit le 
jrif, sait que je suis Marhab, aux armes bien 
tranpées. Qui osera braver la force de mon bras ? 
— Ce sera moi, répondit AU, moi que ma mère 
a surnommé le Lion, et qui vais te mesurer de 
■on sabre à la grande mesure. » Ils se frap- 
pèrent à la fois : î'épée de Martuib brisa le bou- 
cfier d'Ali; le sabre d'Ali fendit le caitquc et la 
Mie de Mariiab, qui tomba mort. Abou-Rafé, 
ilbanclii du prophète, aclièvc ainsi le récit de la 
eaminèCe de Khaïbar : « Le fils d'Abou-Taleb , se 
trouvant alors sans bouclier, arraclia de ses gonds 
■e des portes de la forteresse, et, s'en couvrant 
contre lei coups qu'on hii portait, il ne cessa de 
combattre jusqu'à ce que Dieu très-haut lui eût 
accordé la victoire, n jeta ensuite ce bouclier, 
fie sept de mes compagnons, ainsi que moi 
huitième, nous essayâmes en vain de soulever. » 
0es missions importantes, des expéditions ha- 
«denses , telles étaient les seules causes qui 
pouvaient détennher Mahomet à se séparer de 
m pins cher diidple. Lorsque le prophète partit 
pour rexpédition de Tabouk , ce fut à Ali qu'il 
confia le soin de gouverner Médine en son ab- 
iowe; mais àpeine seftit-0 âoigné, que lesmé- 
eoateats restés dans la ville cherchèrent à ébran- 
ler Falfection d'Ali pour le prophète, en lui per- 
■adant que la détennination prise à son égard 
ébit nn signe de déAnreur. Ne pouvant supporter 
cette pensée, AU prit ses armes, et, r^oignant 
Famée musulmane, Q fit part à Mahomet des 
ioipçons qn'on lui avait (kit concevoir : « Us ont 
■WBli Udioneoty réponcBt le prophète, ceux qui 
ont vouln te fidre douter de mon affection. En 
ne privant de tes services à l'armée, j'ai voulu 
eoofier Médine à un second moinooème qui prit 
soin de ceox que j'ai laissés derrière moi. Re- 
tDanie,etTei]lesormafhmille. N'es-tu donc pas 
téuIbSi d'être auprès de moi ce qu'Aaron était 
aiprèt de Mobe? » Une afltetion si soutenue, 



les Ucns du sang, tout semblait annoncer qutf 
Mahomet désignerait Ali pour son suocesseor; 
mais le prophàe mourut sans avoir tàH connaître 
sa volonté dernière, et trois khaliles se succé- 
dèrent avant qu'Ah pût faire valoir les droits «lu'il 
tenait de sa naissance, de son alliance avec Fa- 
thna, et de tant de services rendus à l'islam. C'est 
qu'il avait une puissante ennemie, Aiescha, la 
fille d'Abou-Bekr, l'épouse favorite de Mahoinet. 
Cette jeune femme avait été un jour accusée d'a- 
voir trahi la foi qu'elle devait à son époux; et, 
dans l'enquête ouverte à cette occasion, Alf se 
montra disposé à croire à sa culpabilité, acca- 
blant de mauvais traitements sa suivante, afin de 
lui arracher l'aveu de l'inconduite de sa maîtresse. 
Justifiée par le témoignage de cette fille et plus 
encore par l'amour de Mahomet, Aiescha n'oublia 
jamais le mauvais vouloir du fils d'Abou-Taleb 
en cette circonstance, et le poursuivit d'une haine 
constante, employant contre lui tout le crédit que 
lui donnait sur les musulmaàs la passion que le 
prophète avait eue pour elle. 

Ce Alt seulement à la mort d'Othman, dans la 
trente-dnquième année de l'hégire (de J.-C. 665), 
qu'Ali fut proclamé klialife; et h peine sur le 
tr6ne, il vit s'élever contre lui deux chefs pui» • 
sants, Talha et Zobaïr, qui, sous l'influence du 
ressentiment d'Aîescha, l'accusaient hautement 
d'être le principal instigateur de l'assassinat 
d'Othman. A la voix de ces hommes égarés, un 
grand nombre de musubnans se soulevèrent; et 
Ali, après avoir essayé, sans y réussir, de ré- 
futer par la persuasion ces imputations calom- 
nieuses, fut obligé de recourir à la voie des 
annes. Les deux armées en vinrent aux mains 
près de la ville do Bassorah, dont les révoltés 
s'étaient rendus maîtres. AH combattit avec son 
courage habituel : ses deux fils Haçan et Hoçain 
se montrèrent dignes de lui. L'action principale se 
passa sur le point où se trouvait Aiescha; car 
cette femme implacable, montée sur un chameau 
célèbre par sa vitesse, et qui a donné son nom à 
la bataille (le combat du Chameau) ^ parcourait 
les rangs, encourageant de sa parole perfide tous 
ces hommes auxquels elle avait fait partager sa 
haine contre celui qui méritait à tant de titres de 
succéder au prophète,doBt il avait été l'appui le plus 
fidèle. Bieniftt les troupes du khalife, qui avaient 
mis l'avautrgarde de l'ennemi en désordre, pénétrè- 
rent jusqu'à elle et voulurent se saisir du chameau 
qui la portait; mais chaque bras qui se posait 
sur le frein était à l'instant coupé par ses défen- 
seurs; en sorte, disent les chroniqueurs arabes, 
que des membres abattus, des corps sanglants 
formaient autour d'elle comme un rempart Enfin 
elle ftit prise; et la litière où elle se tenait ren- 
fermée avait été attehite par un si grand nombre 
de flèches, au dire d'Aboulféda, qu'eDe en était 
toute hérissée, et ressemblait à un porc-épic. Ali 
se montra aussi clément après la victoire qu'il 
avait été courageux dans le combat. Il défendit 
de firapper les ftiyards, fX fiâx« ^<^ 



91 AU 

funérailles à ceux de 8cs ennemis qui avaient 
succombé, et accorda pleine anmistie à tous les 
autres. 

Vainqueur d'Aîescha, Ali dcTait avoir bientôt 
un rival plus puissant à combattre. Moawiah, 
fils d'Abou-Sofian, n'avait pas oublié qu'au temps 
de ridolàtrie son père commandait aux tritms du 
Hcdjaz ; et, décidé à ressaisir, au nom de Tisla- 
misinc, le pouvoir qu'au nom des dieux du pa- 
ganisme avaient exercé ses ancêtres, il s'était 
créé dans la Syrie, qu'il gouvernait depuis quinze 
ans, des partisans nombreux et dévoués. Ali, qui 
se méfiait de son ambition , le rappela près de 
lui ; mais non-seulement il refusa d'obéir , H fit 
encore suspendre dans la mosquée de Damas la 
robe sanglante que portait Otbman le jour de son 
assassinat; et, chaque fois qu'il faisait la prière 
au peuple, il appelait sur la tête d'Ali la ven- 
geance du ciel, l'accusant d'avoir suscité les fac- 
tieux qui s'étaient souillés du meurtre de leur 
klialife. Excités par ces prédications chaque jour 
renouvelées, les Syriens prirent les armes; et 
soixante raiUe soldats formèrent à Moawiah une 
armée puissante, commandée par le fameux Am- 
rou , le vainqueur de l'Egypte, alors gouverneur 
de la Palestine. Ali avait réuni de son cAté, dans 
llrak et la Perse, soixantenlix mille combattants. 
Les deux armées se rencontrèrent dans les plaines 
de SifRn , près de la ville de Racca. On était 
alors dans les premiers mois de la 37' année de 
rhégire. Plusieurs tentatives d'accommodement 
ayant échoué , on en vint aux mains ; et tcHe 
était, des deux côtés, l'égalité des forces ou du 
courage, que pendant l'espace de cent dix jours 
il y eut quatre-vingt-dix combats, dans lesquels 
aucune des deux causes ne put complètement 
triompher. Cependant les Alides avaient eu le plus 
souvent l'avantage : en trois mois de combats, 
dit Aboulfôda, les Syriens avaient perdu qua- 
rantc-rin([ mille hommes, et les partisans d'Ali 
vingi-cinci mille. La dernière lutte , qui fut la 
plus sanglante , mit les Syriens à deux doigts de 
leur perte*.. C'était pendant la nuit qu'Ali, voulant 
mettre fin h cette longue querelle, avait attaqué 
le camp de Moawiah. L'épée au poing, il frappât 
sans rel&chc, et, à chaque ennemi qui tombait, il 
s'écriait d'une voix terrible : Allah Àkbar, Dieu 
est grand ! Quatre cents fois on entendit sa voix 
retentir dans les ténèbres, et quatre cents ca- 
davres marquaient son passage. Électrisés par 
son courage , ses soldats le suivent, et font des 
prodiges à leur tour. Pressés de toutes parts, 
décimes par le fer, les Syriens ne résistent plus : 
ils se débandent, ils vont être anéantis, lorsque 
Amrou donne à Moawiali le conseQ de faire ar- 
borer le Koran au haut des piques, et de ramener 
ses soldats ainsi armés à la rencontre de i'en- 
n Voici le livre de Dieu , crient les Sy- 



01 



nemi 



riens; qu'il soit juge entre vous et nous! » En 

vain Ali veut renverser ce nouvel obstacle : ses 

troupes refusent de lo suivre , la victoire hii 

écliaitpc; le combat devient uno conférence où 



la ruse, la trahison vont triompher du bon droit 
et de la force. 

Plusieurs historiens reprochent k Ali d'avoir 
ainsi trahi sa cause, en reportant sur le terrain 
de la discussion une question vidée snr le champ 
de bataille. Avant de l'accuser, il foudrait savoir 
s'il lui était possible de refuser Tappel h ce code 
religieux et politique où , dans toute oocasfcm so- 
lennelle , les musulmans croient découvrir les 
jugements de la Providence. Ali, moins qu*aii 
autre, aurait pu résister à ce principe religieox 
que lui opposait son adroit rival. L'homme qui 
le premier avait embrassé la religion de rûlom, 
c'est-à-dire de la sounûssion, ne pouvait avoir 
recours à l'argument du sabre quand on invoquatt 
la loi de Dieu. La trêve fiit donc signée ; et Moa- 
wiah, toujours par les conseils d'Amron, de- 
manda qu'on nommât deux arbitres char^^ de 
découvrir dans le saint livre quel était cetei des 
deux prétendants qui avait mission de gouverner 
les fidèles. Ce premier succès des Omeyyadesfkil 
bientôt suivi d'un second , dû à la plus indigne 
mauvaise foi. Amrou, nommé arbitre par Moe^ 
vriah , persuada à son collègue chargé des jnfé- 
réts d'Ali qu'A fallait repousser à la fbis les pré- 
tentions des deux rivaux, et porter leur choix 
sur un homme dont l'avéncment pourrait obteidir 
une adhésion générale. En conséquence, au jour 
fixé, l'Alide, du haut d'une estrade élevée ad 
milieu des deux armées, s'écria : a Arabes qui 
m'écoutez, deux compétiteurs ont par leur que- 
relle ensanglanté l'empire : eh bien, je les dé- 
clare tous deux déclins de leurs droits, et je les 
dépose en la même forme et de hi même ma- 
nière que j'ôte cet anneau de mon doigt. » Puis, 
joignant le geste aux paroles, il déposa son an- 
neau sur la tribune. Amrou prit aussitôt la pa- 
role : 1 Arabes qui m'écoutez, dit-il à son tour, 
vous venez d'entendre mon collègue, en vertn de 
ses pouvoirs , déposer Ali du khalifot : en rerti; 
des miens, je confirme Texclusion d'Ali; et, de 
même que je mets à mon doigt cet anneau , ]t 
revêts du khalifat Moawiah, fils d'Abou-Sofiin. » 
Un long tumulte suivit cet éfarange jugement : les 
partisans d'Ali crièrent au scandale, et reftisèrenC 
de ratifier cette inique sentence. Mais la puis- 
sance d'Ali n'en avait pas mohis été rpdcment 
atteinte par cela seul qu'elle avait ét^ iiiise en 
doute : et telle est l'inconstance des partis, que 
les mêmes hommes qui l'avaient obligé à s*arfé- 
ter au milieu de sa victoire lui faisaient un crime 
d'avoir cédé à leur propre exigence, et d'avoir 
ainsi compromis le caractère indélébile de soe- 
cesseur du prophète. 

Bientôt se forma un houVeau parti, connu sooa 
lenom de parti des khouariâj ou schismatiques, €l 
qui semblait n'avoir pour but que de se soustraire 
à tout fien politique ou religieux. Reftisant ï. h 
fois de reconnaître Moavriah et AU , ces hommes 
protestaient au nom de randenne indépendance 
arabe, et prétendaioit que la f^oirc ne compensait 
pas la perte de la liberté. Ali les défit ooinpléto- 



ALT 



94 



« bords dû Tigre; mais trois de rcs 
ehappés à ses armes jnrèrent de ren- 
. àTeropire, en ôtant la Tîe aux com- 
nt les prétentions avaient coûté tant 
Arabie. L*un d*cux devait assassiner 
Hoawiah, et le dernier Amrou, qu'ils 
comme les fléaux du peuple arabe. 
t par d'horribles serments, et fixèrent 
le leur projet au vendredi 17 du mois 
n de Tan 40 de Thégire, résolus qu'ils 
tpper chacun sa victime au milieu de 
où les cheft venaient ce jour-là feire 
. peuple, ailn de donner à cet acte de 
n caractère religieux. Moawiah ne Ait 
Amron, absent, échappa, tandis que 
remplaçait fttt frappé à sa place; Ali 
irteUeroent atteint. Benversé dans la 
\ Coufa par im coup d*épéc sur la 
■«porté mourant dans son palais. Là, 
r ses deux fils Haçan et Hocéin , les 
ftt eus de Fatima, la fille du prophMr, 
les derniers moments de sa vie à leur 
coDsdls, cherchant à les détacher dns 
;t les engageant à tourner leurs pen- 
dèl. Pc\il-ètre à cette heure suprtmc 
iVavenir que, toujours repousses par 
Me fatalité, ses descendants, malgré 
à la vénération des Arabes, malgré 
acquis et leurs vertus personnelles, 
t dans toutes les tentatives qu'Us fe- 
ressaisir le pouvoir, attirant sur eut, 
fforts infructueux, la proscription, 
mort. 

belle réputation militaire, Ali a laissé 
homme bienfaisant, généreux, tou- 
k sacrifier son intérêt personnel à 
I l'humanité. H avait régné pendant 
et neuf mois, dont plus de Mh 
ient été passées à disputer sa cnu- 
s révoltés , et personne ne lui a rc- 
acte d'injustice ou de vengeance. 
II. Beinaud (9fonitments arahe$ et 
. r*", p. 345), passe pour avoir été 
; il avait du goût pour la poésie, et 
; encore de Ilii quelques poésies arabes 
s. Les principales consistent en scn- 
aies et pieuses. Outre cette science, 
usulmans lui en attribuent une d'Un 
rdevé : c'est celle de l'avenir et des 
lées. Us prétendent que le déi^ôt en 
fi danstmouvt^e mystérieux, appelé 
ms disent que ce livre est resté entre 
des descendants d'Ali, et qu'à etix 
t réservée la connaissance; les autres 
la possession en est commune à tous, 
Hbre à chacun d'y recourir. Les sut 
loks d'Egypte avnient entre les mains 
c cet ouvrage, qui a passé ail pouvoir 
de Con.stantinopic. H en existe plu- 
ions. Les Persdtts et en général les 
es droits d'Ali y ont une foi aveugle, 
Itent assez souvent. » 



Los rnlalogues de la Bibliothèque nationale à 
Paris mentionnent plusieurs manuscrits contenant 
qu(4que4-une8 des nnivres littéraires attribuées à 
Ali. Nous nous contenterons de citer les numéros 
14 23, 1 4C8 et 1483 de l'ancien catalogue sous les- 
quels est inscrit un certain nombre de ses poésies ; 
le numéro 439conteDant une espèce de prône dans 
lequel on n'a pas employé la lettre app^ élif en 
arabe; sorte de tour de force qui parait peu digne 
d'un M iKrnime, et fait douter de l'authenticité du 
morceau; puis enfin, sous le n° 1939 du supplé- 
ment au catalogue des mss. arabes, un recueil de 
cent sentences. Quant -aux éditions des œuvres 
du fils d'Abou^Taleb publiées en Europe, on peut 
les diviser en deux classes principales, ses sen- 
tences et ses poésies. Dès l'année 1G29, Golius 
publiait à Ijeyde quelques-unes des sentences 
d'Ali, que Pierre Wattier, docteur en médecine, 
traduisait en tançais et éditait à Paris en IfiCO. 
En if)!?., il avait d<^à paru une première tra- 
duction allemande et latine, sous ce titre : AU$ 
imprratoris mtislemici ccniuria proverhiomn 
dislichis latino-germanicis expressa ab Àii' 
drea Tschemingio; Rostochii, 1642, in-8°. 
Ockley, dans la troisième édition de son Histoire 
des Sarrasins, avait aussi donné une version an- 
glaise de 169 des sentences d'Ali; et en 1748, 
Letté, en publiant à Leyde le poème de Caab- 
ben-Zohaîr, y adjoignit plusieurs des sentences 
attribuées au gendre du prophète. Depuis le com- 
mencement du dix-neuvième siècle, plusieurs 
publications semblables ont été faites : en 180G, 
à Okfbrd : Sentetitiœ Ali ben Àbl Taiebi ara- 
biee et latine : latine vertit Cornélius van 
Wttênen; Oxonii, 1800, in-4». — En 1832, à 
Edimbourg : Apophtegms of Alee the son of 
Aboo Taleb with an english translation bg 
William Yule; Edimbourg, 1832, în-4'*. — En 
1834, alerta : Ali ben Abi taleb sententisc ara- 
bisée tt pertice, e eod, ms. Vimarenn primns 
edMit J.-e. Rr<cAT/;Tenîc, 1834, in-8". — En 
1837, à Leipzig : Heinridi Leberecht Fleischcr, 
AWs hundert Sprûche arabisch vnd persich 
paraplirasirt ; Leipzig, 1837. Passons main- 
tenant aux {Méfies d'Ali. Quelques-unes d'entre 
elles furent pnbliées pour la première fois à 
Rome par le R. P. Philippe Guadagnoli , dnns 
son livre intitulé brèves arabica- instilutio- 
nés; Romœ, 1642, in-(bl. Golius, à la suite de 
la grammaire d'Erpenins en 165G, et Agapito, à 
Padouc, en 1687, insérèrent aussi queUpies jio- 
tiLs poèmes attribués à ce héros de l'islamisme ; 
mais ce (bt Gérard Kuypers qui consacra le pre- 
mier une publication spéciale aux poèmes du 
gendre de Mahomet, qu'il publia à Leyde .sous ce 
titre : Ali-ben-Abi-Taleb carmina arabice et 
latine , edidit et notis ilhistravit Gerardus 
Kuypers; Lugduni Batavorum, 1745, in-8°. On 
a aussi publié en Egypte, U y a quelques an- 
nées, le recueil des poésies d'Ali, texte arabe, 
portant la date de Bonlak, an de l'héfçre tl5& 
(de J.-C, 1840V ^«0* A\tïSii%, wi\Rrvtv\Y«*\^»»fc 






iricMutater U généilogiB dei 
d« M hérot de niUnriune; et nooi eiteroi 
ce pn^M, It nu. anbe d'Alidallah ben Qn- 
Aiaill, inicTlt i l'ancien eitiloeiii! de la B 
thtque nationale aoas le n* 63». 

[foEL nia VncDU. 

AHMlItàt. .ïnal. mviltutt, pir Kctatc, t. J 
DUtrlHM, BltKotMtui orlnCate, (rt. All — H 



r* di r./rat(c, -Pi 



ualti 



s DlOot, I* 



-K. Ciu 



nrali 

MtoMome arabe, TiraH protMblMiieBt aoua le 
lègae d'Ainurnoor, qui rtgu de 753 à 774. U 
a tradnttdu persan (pehlwi}a) arabe lea taUea 
aftroDomiqiiei, appdtea Ztg-Sbehriar. Ce* 
taUea «ont ■naUiturenaenent perdnea; maia Al- 
btari et d'aatrea écHrains les dtent aouTenL 
Le khalife AlnMBioar am't foil traduire da 
pehlwi un granit nombre d'ouvrages astronocol- 
queii beaucoup de terme* tniiiilqaei,ooTnine le 
Doroiteil; (table astronomiqDe), sont d'origine 
perune. Ceci non* condoit h auppoaer qne le* 
Arabes pourraient bien artrir etnpriinté au Per- 
Basa ta plupart de leur* connaisiaoce* aitrono- 
Dùqoe*, comme H* avalent empnmU ani Greca 
le* sdence* j^UloMphiquea et médicale*. 
mmnaiiuM, u. d« Il uawttbèQM t» uji». - 

UoçrafUtmlMMlniarf. 

* AI.I>ÂB>EIDBA , on dei doue imaua oD dea- 
cendant* d'Ab, regvdéa par le* sdtijtea comme 
te* seuls soccessenra Itgitime* de Habomet, 
naquit en 7b8 , et mourut onpoiionué ta S19 de 
J.-C. Ali épousa la Bile d'Alinamoan , kbalife de 
Bagdad, fin a'Haromi-al-Raschid. Cdui-d r«a- 
nHtt S17anprt*de loi toute sa hmille, qui était 
celle de* Abaasidei, et se composait de trent»4roi* 
tnlUe personnet avec le* femme* et le* mhnts, 
pour leor dfdarer qntl ne Tarait ni panni «es 
propre* parent*, ni parmi ceux de Habomet, de 
prince pins digne de M taecéia qu'AU. Les 
Abaadde* n'accqittrent pas cette dûsloa : une 
guerre civile s'enaidrlt; Al-Mamonn toi victo- 
rieux; nuis AH périt peu ^rès, par le poison. 

KwMil, nrlU ^^4omtl, ck. m. - Ikn-IhiUa- 
tu, tMcUokUotr.iUit* inba), L I, p,ui. - 
«koolMi, >mhL maUrm., L II. t. lit. 

Âu-iBH-iiMB ^ibn-IniuiU-Aboal-Baim), 
letkographa et grammairien arabe, natif de 
Mnrcie, vivait dans le doquiime tiède de l'hA- 
gire (dluime siéde de J.-C). A l'igede trente- 
dnq ans U dévint aTen^e, ce qui ne l'empêcha 
pas de se livrer aux travaux littéraire*. On dte 
de lui pluileur* traits pour fUre vdr qu'il était 
doué d'une mémoire tr^heureuae. a composé, 
entre antre* ouvrages, un grand diclioiniaire 
arabe en trente-deui parties; les seiiiime et 
(Hx-sepUime parUea se trouvent k la blUMbèqne 
del'Eacurial(n*&75). 

Iba-UuNcba, INct MOfrapA. - .\liMkkirt, Mth. 



I, KMMk.arab. kliy. B 
MimmM* arote. 11, Ut. 



a Mhtimta. — Cuin, MSIMJL ■ 



■ali-ibk-armko-al-imbahi 

den arabe , natif de Motaoul , mort en BU de 
J.-C. Ses leçons et sa ricbe biUiolhtqae Id af 
tirèrent de nombreux âève*. H écrivit nn com- 
nientaire nr l'algèbre d'Abon-Kamil-Scfaedja, 
un traité d'attnmomle, et divers tivrtt attral»* 
giques. 

Uff. ffjnr., Ll.r.ut.' 

*<LI-IBII- AL-AGBKABl-ABortJUSAK, 

•nraommé Shaibani (de la trifaa de ShUtba»), 
aatronome arabe, vivait dan* le qoatritroe aitde 
de I1)égiie, et éôivit un ouvrage intitulé Que*- 
tUmt et Éleetiotu , qui n'a pas été imprimé. 
rOrUt. Tsi. NI. SI. 40 Ijijir. 

'ali-ibu-ïbmkd-aboitlkasiii-almob^ 

TABI , célèbre malhématiden arabe , natif d'An- 
tioche, vivait i. la cour d'Adliad-Eddanlab , vera 
970 de J.-C. 11 aécrit un commentaire sur Eadkte, 
et pinceur* ouvrages d'algUire, parmi leaqnili 
on remarque un livre aur la manièradecalenkr 
avec le* doigts sans abacn*. Ce même aajet lU, 
chose curieuse, traité ven U même ^toque ai 
Europe par Gert>ert (pape STivestre D), qnl 
s'eapiime ainsi dans sa lettre CUL : JVee ftùtt 
pMosopbM fine Ilferfi hxe ( ntfloxet ntme- 
rt>naitatNKi)ati€ular{tveliMefttcatUra- 
ria : gvUI enim dicit eue dtgitot, arUeuloi, 
minuta, gvi auditor nuyorvm/are dedifttO' 
tur? Quid etiw idem nimertu modo ilmpla:, 
modo compotUut; nunc ut dlçihu, inme 
anutittialUT ul ariiatlut T 
Kim. TariM Mluitma. 

Au-BKR-KL-AHAs (Ata-oUm al mad- 
jouti ) , plus connu sou* te nom de Baly-Àbbai, 
célébra médecin arabe, mort en 3M de llié^ 
(9H-95 de J..C.). On ne tait qne peu de cboae 
de sa vie. Sdoa Abouirarailja (Bisl. dpuut., 
p. ïU;CAronic. ryrioc., p. 30S), H était Perte 
d'origine, et de U rdigion des Mage*. B étudia 
sous Abou MaherMousa,et devint médedn da 
tanieux Adhad-Eddaolab, quatrième prince de la 
djiustedesBouides.auqud il dédit SMiprincipil 
ouvrage, intitnlé Kttab-el-MaleU, c'eat-à-dira 
le Livre Foyal {liber Regiui). Cet oovitga, 
qui porte anasl le titre de Ketab Kamel Sui»- 
ntuh Etiablah, c'ett^Mire le lÀvre TNl-ren- 
ferme tout ce gui est relatif à fart midi- 
eal (1) , est divisé en deux parties, dont cbaeona 
te compose de dix livres : la pronlère partit 
traite de la théorie, et la tramdedela pratiqoa 
médicale. » Ce fut , dit Aboottaradje , le code da 
médecins jusqu'à l'époque où parut le Canon 
d'Avinnne; il continua même d'Jtre piuseatiroé, 
sous le rapport pratique, que le livre d'Avkenne, 
qui est plus savant. • Suiv*ntFreiiid,tesysti9tt 
de Haly-Abbaa est moini difflu que oelal d'Avl- 
GCnne. Void i cet é^rd le Jugement de H. Adam 

(t) Qoelqaa blofnrbri ddi hli et ett ttan titra tm 



97 



ALI 



98 



(Append. à Bariter's Lemprière, Londres, 1838) : 
« Je regarde, dit-il, le Lirre Royal de Haly-Abbas 
covnme le traité de médedDe et des sciences ac- 
cessoires le plus complet qui nous soit parvenu , 
en exceptant tout au plus le Synopsis de Paul 
d'Égine ; car ce traité contient un exposé satis- 
foiiant des principes de physiologie, qui manquent 
éba le médecin grec. On y trouve, entre autres, 
une mention exacte du rôle que joue le suc gas- 
trique dans la digestion; sa diététique est aussi 
judideuse que celle de nos médecins. 11 parle des 
calcub biliatres en termes plus précis qu'on ne 
ravait fait avant lui. Le neuvième livre n'est en 
quelque sorte que la reproduction textuelle du 
sixième de Paul d'Égine; c'est le manuel de la 
diimrgie des Arabes. Pour la généralité, j'estime 
Touvrage de Haly-Abbas inférieur au Canon d'À- 
vioenne; mais il lui est supérieur par la recherche 
et nndjcation minutieuse des détails d'une saine 
pratique. » — Haly-Àbbas suit les règles si sages 
d^Hippocrate pour la manière de vivre dans les 
difféêntes saisons et sous les différents climats ; 
il décrit nettement l'influence de l'habillement et 
des eaux minérales sur la santé; il indique un 
moyen singulier pour rendre moins nuisible l'eau 
dHin pays où Ton se trouve accidentellement : 
c'était de porter avec soi un peu de terre du pays 
natal, et de la délayer dans l'eau étrangère que 
Ton boit. Il avait aussi des connaissances anato 
miques très-étendues pour son époque; ainsi il 
décarit trè»-bien les petits muscles du globe de 
l'œiL Enfin, il ne cesse de recommander aux 
jeunes médecins de s'instruire plutôt au lit du 
malade que dans les livres ; et il assure avoir 
fait 9 dans les hôpitaux, la plupart de ses obser- 
vations. 

On n'a pas encore publié l'original arabe du 
lÀpre Royal, bien qu'on en trouve un assez grand 
nombre de manuscrits dans les principales bi- 
bliothèques de l'Europe. La traduction latine, don- 
née en 1127 par Etienne d'Antioche {Stephanus 
Antioehenus), a été imprimée d'abord à Venise, 
1492, in-folio; puis à Lyon, 1523, in-4<*. On en 
a refHTodnit qudques chapitres dans Femel , re- 
cueil des médecins qui ont écrit De febribus, 
Tenise, 1576, in-fol. — La bibliothèque de Goet- 
fîngye possède un autre ouvrage (inédit) {Tra- 
datus de medidna) de Haly-Abbas, divisé 
en trms sections : lÀber sanitatis. Liber morbi, 
et Liber signomm. 

Aboalliradje, HiMt. Dpuut., et Chronie. Syr. — Ca- 
fllrl, BMiotM. arabieO'hUpan. Eicur., t. I. p. S60, trs. 

— Frelad, Hittonf qf phytic. — SprengrI, Histoire de la 
médecine, t. II. — HaUer, Bibliotheca medicinm prac- 
Me». — Wastenfeld, Gesehiehte der Arab. Aerxte, p. 69. 

— Clwalant, Handbueh der BUekerkunde^ etc. — I^lcoll 
ctPusej, Cataloç.Cod. mu. arab.blblioth. Bodt., p. 669. 
~ Rossel, Naiural Mttorf of Aleppo, yo\. If, Append., 
p. t. 

AU-IBW-TOUNIS (Aboul'Hasan) , célèbre 
asbron<»ne arabe, né à Misr (Caire) vers le mi- 
fiendu dixième siècle, mort en 399 de l'hégire 
(1008 de J.-C). n vécut à la cour des khalifes 
iatimitcs Azyz-billah et de son fils Hakim bi-Amr- 

XOUT. BIOGR. UKIVERS. — T. H. 



Allah ; toutes ses observations furent faites au 
Caire et dans les environs. L'ouvrage où sont 
consignés ses travaux porte le titre de Grande 
table; on le nomma encore la Table hakemite, 
du nom du khalife Alhakem , auquel il avait été 
dédié. Les Arabes le reniant comme l'ouvrage 
de ce genre le plus important qui ait paru jusque- 
là dans leur langue. On n'y trouve pas toutes les 
observations faites à la même époque par Aboul- 
Yéfa ; mais il y en a un grand nombre d'autres 
qui manquent dans l'ouvrage de celui-ci. La Table 
d'Ibn-Younis renferme ce qui est relatif à la pra- 
tique des observations, au calcul et à l'usage des 
tables, tant des tables astronomiques propre- 
ment dites que des tables chronologiques et tri- 
gonométriques, auxquelles l'astronome est sans 
cesse obligé d'avoir recours. Son objet est encore 
de corriger les tables rédigées précédemment. 
Voici comment l'auteur s'exprime dans sa pré- 
face : « Au nom du Dieu clément et miséricor- 
dieux! L'étude des corps célestes n'est point étran- 
gère â la religion. Cette étude seule peut faire 
connaître les heures des prières, le temps du 
lever de l'aurore, où celui qui veut jeûner doit 
s'abstenir de boire et de manger; la fin du cré- 
puscule du soir, terme des vœux et des obliga- 
tions religieuses; le temps des éclipses, temps 
dont il faut être prévenu pour se préparer à la 
prière qu'on doit faire en pareil cas. Cette mi^me 
étude est nécessaire pour se tourner toujours en 
priant vers la Kaaba, pour déterminer le com- 
mencement des mois, pour connaître certains 
jours douteux, le temps des semailles et la pousse 
des arbres, de la récolte des fruits, la position 
d'un lieu par rapport à un autre, et pour se diri- 
ger sans s'égarer. Le mouvement des corps cé- 
lestes étant ainsi lié à plusieurs préceptes divins, 
et les observations faites du temps du khalife 
Almamoun étant déjà anciennes, et donnant lieu 
à des erreurs comme celles faites précédemment 
par Archimède, Hipparque, Ptolémée et autres, 
notre maître et seigneur, l'imam Hakem , a or- 
donné d'observer de nouveau les corps célestes 
dont le mouvement est plus prompt (la lime et 
Mercure) , et plusieurs de ceux dont la marche 
est plus lente (les cinq autres planètes). » 

M. Relnaud, Géographie d'Abou{/eda, Introduction, 
p. xcv. 

' ALI-IBH-HAMMOUD, fondateur de la dynas- 
tie des Hammoudites en Espagne, mort en 408 
de l'hégire ( 1017 de J.-C. ). Lorsque les Édrisites, 
descendants d'Ali , furent chassés d'Afriqi>e par 
les Fatimitcs, Ali-Ibn-Hammoud et son frère Al- 
cascm cherchèrent un refuge auprès d'AImanzor, 
le hadjeb ou cliand)cllan tout-puissant de ITes- 
cham n, khalife de Cordoue. Ils reçurent dilTc- 
rents emplois élevés dans l'armée. A la mort de 
cet homme extraordinaire, ils restèrent fidèles à 
la fortune de ses fils : lorsque le dernier de ceux- 
ci eut péri sur la croix , Ali et son frère prêtèrent 
leur secours à Soliman , nouveau hadjeb, contre 
Mohamed, son rival, qui fut vaincu. Pendant 



toutes CEE guerres civiles, le TéritaUe i 
Hesclum était confiiié dans son palais, et était 
tour à tour exploité par tous les partis. Soliioan 
Icfita&saesiaeren 1013. Ali-Baounaud , décidé 
à Tenter Hesdiam, quitta l'Afriiiue, où Soli- 
man Ini avait donné un gooTernnnent ■■ il ga- 
gna une bataille sur Solimau (irËs de SéTille , le 
fit prieoimier, et le toa deaa propre main. Ali, de- 
Teun kboUTe , régna d'alnrd avec des principes 
de justice; mais s'apercerant que les habitants 
de Cordoue ne l'en aicDaieat pas davautaRe, il 
laissa conunetIrB i «es troupes merceaalrQs tous 
les exi^. Hairam profita de la mésintelligence 
qui s'éleva alors mtre Ali et ses sujets, pour 
prendre les annes, sous le prétexte de rétablir 
tur te trûne un prince de ta famille des Omerya- 
des. Battu -par Ali dans deux batailles, il fut 
pris et décapité. Mais AH lu-mËme Tut bit;ntût 
■près étranglé par des pages. Il était vertueux 
et il observait ses devoirs religieux; mais il 
Tut toifjours d'une cruauté impitoyaûe enrers 



thtqus orUxtalA 

ALl-UtH-RODHOITAK (Bm-Àli-Bt»-Dja/ar 
iJl-Anm), consn aussi sous les noms corrompus 
de Balf-RodooM, Eben-Rodan, Rodoltam, Jle- 
ioha», Robwtm, médedn arabe, natif de Dji- 
leb, près du Caire, vivait vers le milieu do on- 
liiiDetitde de notre ère. H était fils d'un porteur 
d'eau, et vint k l'ige de dix ans au Caire, où il 
f todia la pbikisopfaié et la médecine. Sans lor- 
lune, U gagna d'abord sa fie en donnaut des le- 
çons, et disant la bonne aventure lox coins des 
mea.'Ven l'igede trent^^eux ans, Use SI une 
telle r^otalion par sa pratique médicale, que le 
khaUTe El-Haktm, kbaliEe bliinlte de l'Ëi^ple, 
le prit ï son service, en lui donnant le titre de 
raU alalatteba, on d'orcAinIre. Pewlaat la b- 
mine qui désola l'Egypte trtûs Utit dans l'e^uce 
dedMix ans(10U-IOâSdeJ.'C.),il adopUnne 
pauvre orpheline, à laqueUe il conTia tout son 
argent. L'ingrate fille s'enfuit plos tard de la 
maison, emportant avec elle tonte la fortune (en- 
viron 20,000 ducats ] de son père adoptif. Ali en 
perdit la raisoD, et monnit dûs la misère. Aboul- 
faradje (ffii^ Dyntal., p. :23e) place sa mort 
dansl'annéeiso de l'hégire (ioe7-iDaS)i e(Os- 
saybiab, dsus l'an 453 de l'hère (IMt de J.-C). 

Ce médecin parait avoir joid d'une grande eé- 
Iâ>rité parmi sesconlemporains; car, deux siècles 
apiis sa mort, on montrait «score an Caire l'en- 
droit ùtt a vivait. Cependant il a'cat fait moÎDS 
remarquer par ses travaux que par u poléiwqoe 
violente avec les médedns de «M temps , et par- 
ticulièremoit avec Dn-Bottlan. 11 «dressa k ce 
dernier, qui l'avait attelé ■< crocodile du diable ■ 
à cause de sa laideur, une lettre sur les qualités 
du màlecin. On nous a conservé la liste des 



livres qui formaient la bibliothèque d'Ali-Ro- 
dhouan : il y avait cinq ouvrages de philologie, 
di\ traités de jurisprudence, quatre d'agricultum 
et de pharmacie, l'Almageste et le Quadriparti- 
tum de Ptolémée, l'Alhaouy (CoB/iJieju) de 
Rhazès, Hippocrate, Gratioi, Dioscoride, Rufns 
d'Éphète, Oribasc, Paul d'Élite, quelques écrits 
dePlalon, d'Ariftote, d'Alexandre d'Aphrodisiis, 
de Thémistius et d'Abou Nasr AHarabi. VoiU la 
bibliothèque d'un médecin arabe an onziteM 
siècle. Parmi les préceptes d'Aïi, on remarque 
celui-ci : • Quand vons êtes appelé, dit-il, aiq)rès 
d'un malade, coutentei-vouB d'atiord k ne lui 
ordonner que des remèdes inoflensifs, jusqu'à ce 
que vous ajei biai saisi la nature du mal et le 
tempérament du m^ade. ■ Ce seul préoepte dé- 
note un praticien consommé. — Ali a coniqMiié 
un grand nombre de livres sur la médecine et la 
philosoptuc, dont deux ont été traduits en latin : 
1° llaly Ehen Rodan, Comnentarius in ar- 
temparvam Galenl; Venet., 149e, ia-fi>L; — 
fCommentarii iaPlolemxi Quadriparlitum; 
dans les élitioiis de Ptolémée, Venise, 1481 et 
1493, in-4°. Quant aux autres ouvrages, <mi les 
trouve en manuscrit daus les principales biblio- 
thèques de l'Eorope. Ainsi on voit à l'Escutïal : 
CommenCarius in librum Galeni de art» me- 
dendi ad Glauconem; ComtAentariiu in li- 
brum GatenidetrVm-medieorum, netiipeSa- 
lionalîvm, Methodieorum et Empiricorums 
— Apkoriimii et dans ta biUJothèque Bodléienne 
(d'Oxford) ; De pottoniàus guibvsdan ntu*- 




ALi-iBN-BAZM (Abm-itohimmtA) . écri- 
vain arabe, né à Cordoue en 384 de l'hégire 
(994 de J.-C.}, mori en 456 de VM^k (1064 
de J.-C). Il était fils d'Ahmed IbnSald, vizirde 
Hischam II, émir de Cordoue, et hérita de la 
charge de son père. Versé en jurisprudence et en 
théologie, il a été considéré comme le foudateni 
d'une secte particulière, les haiémites. U a écrit, 
entre autres , une Histoire des khalifes qui ont 
régaé en Espagne, et un RIsalah ou Épttrc sur 
l'Espagne, où il traite de la littérature arabe. 
On trouve cette épitre dans Almakkari, Histoire 
de PEspagne, 1 1, p. 168 de la traduction an- 
glaise. 



suraununé Adb-Dharir (l'A- 
veugle), poète arabe, natif de Ilosr, lillage près 
de Caïrouan, mort vers 1095 oe J.-C. Après 



101 



ALI 



loa 



la prise de Cûrouon pas tes Almoravides , il 
éouigra eo Espagne et s'établit à Séville , où il 
loua dans ses vers le sultan Almotamed. Ibn- 
Besaam alUt le recueil des poésies d'Ali-AUiosri. 

nnHUuUdao, DieL kograph. (arabe). 

AU ( Ibn-Iaussou/'Ibn'Tachefin ) , sultan 
d'Afrique et d'Espagne, de la dynastie des Almo- 
ravides mort en 637 de rhégire ( 1142-1143 de 
J.-C. ). n était fils de loussouf-Ibn-Tadiefitt , et 
monta sur le trâne l'an 1106 de notre ère. Peu 
de aourerains musulmans régnèrent sur un 
phis grand nombre de prorinces. Maître de tout 
l'empire de Maroc, depuis TAtlas jusqu'à la mer 
Méditerranée , il exerçait de plus son autorité 
sur TAndalousic, Grenade, Valence , et sur une 
partie du Portugal , de FAragon et de la Cata- 
logne. Les auteurs arabes rapportent qu'on 
foisait la prière en son nom dans trois cent 
mfDe mosquées. Il était d'un esprit élcTé, et les 
sciences ainsi que les arts reçurent de lui de 
aoUes encûuragiemcfils. C*est lui qui acheva la 
construction de la ville de Blaroc, commencée 
par son père. Mais bientôt la Taste étendue de 
ses domaines fut pour lui une cause de mine. 
Pendant qu'il était en Afrique, les cadis et les 
gooTemeurs des provinces d'Espagne abusèrent 
de son âoignement pour tyranniser les peuples. 
Les rois chrétiens de Castille et d'Aragon profi- 
tèrent du mécontentement général pour essayer 
de reconquérir leurs anciens domaines. En vain 
Ali accourut plusieurs fois de Maroc avec des 
armées très-nombreuses; en vain reroporta-t-il 
plusieurs victoires : ses succès étaient presque 
ausai meurtriers que l'eussent été les plus sau- 
vantes défaites. Pour comble de maux, il se 
forma pendant son absence , dans les montagnes 
de FAàas, une nouvelle secte connue sous le 
nom d'almohades. Les sectaires, retranchés 
dans leois positions escarpées, parvinrent à 
rendre tous ses efSorts inutiles. Bientôt même ils 
hn enlevèrent la plus grande partie de ses pro- 
vinces , et 11 mourut de douleur, après avoir vu 
sa pnissance sur le penchant de sa ruine. 11 eut 
pour successeur son fils Tachefin. [£nc, des 
g. du m.] 

Conde, JTut. de la dominât, des Arabes, t. Il, p. 19S. 
— CmM, BitUoth, arab. hlsp. Esc., t. II . p. fis. — Ma- 
rtana, ÛisL gen, de Espaha, Hb. X. 

* AU-IBn-ABI-ALI-AS8AIP OU SAIPEDDIM , 

faiiiiii arabe, né àAmide en 1156 de J.-C., 
nMirt à Damas en 1233. H étudia les mathé- 
■atiquen et la philosophie à Bagdad, fit des 
leçons pnbGques k Damas, et composa phmeors 
— i ia g LS fort estimés des Arabes. Parmi ces 
onvrages on en remarque on qui a pour titre 
Bakir , sor les sciences phOosophiqnes et ma- 
Chématkpies , en cinq volumes. 

Kiru, TmrUth'dkÊkœM.^ Hadjl Khalfah, DiciUmn, 
bioçra^kiqm. 

^ AU-iBH-BBSSAM , historien arabe, natif de 
Santarem, en Portugal, vécut dans le doosième 
siède. H est l'auteur d'un ouvrage excellent 
sur les hauts fiiits des Maores d'Espa^ie ; c'est 



une biographie, des hommes célèbres de cette 
nation pendant le onzième siècle. Cet ouvrage , 
dont on trouve des manuscrits dans les princi- 
pales InUiothèques ûe l'Europe, est souvent dté 
par Ibn-Khallekan. 

Almakkarl, Dfnast. moham., L I. p- 4T1. — Ibn-Khal 
Ickan, Dlctionn. biographique. 

*ALI-IBN-RHARI7P, sumommé Àboul'Ha- 
son , poète et grammairien arabe , né h. Séville 
vers 1155 de J.-C., mort dans sa ville natale en 
1212. On l'appelle aussi Àlhadhrami , c'est-à- 
dire originaire de l'Hadbramant , pour le distin- 
guer d'un autre poëte nommé aussi Ibn-Kharvf. 
On a de lui , à la bibliotbèque de l*Escurial , 
diverses poésies et un commentaire sur l'ouvrage 
granmiatical du célèbre Sibanyeh. 

Ibn-KhaUekao, Dict, 5 io^ap A. — A Imakkarl. Moham 
dfnast., 1. 1, p. 479. 

* ALI -IBN- AHMED -IBlf-ALI-IBN-MOBAM- 

MBD-ABOUL-HASAN, philosophe et mathéma- 
ticien arabe, mort à Bagdad en 1215 de J.-C. Il 
a formé un grand nombre d'élèves célèbres. 

K(ru, Tarikh'jtlhokema, 

ALI {Abaoul'Hasan), sumommé Nour-Eddin 
(lumière de la foi), deuicièroe sultan de la dynas^ 
tie des Ayoubites , né en 1158, mort à Satar 
en 622 de l'hégire ( 1225 de J.-C. ). Il était fils 
de Saladin, qui, ayant réglé l'ordre de la succes- 
sion , ne donna à Ali que la Syrie. Ali, voulant 
frusfrer ses frères de leur part, commença la 
guerre contre eux ; mais son onde Bfdek-Aladdel 
se dédara contre lui, le défit à Damas, et le con- 
fina & Sarkhad. En 1198, Al-Hasiz, frèred'Ali et 
sultan d'Egypte, étant mort et n'ayant laissé que 
des enfants en bas &ge, Ali reprit ses projets 
d'envahissonent. Mais son onde le détrîteia de 
nouveau, et lui assigna Samayzat pour résidence. 
Ali y mourut à l'âge de soixante-sept ans. n 
protégea les lettres, et il nous reste qudqnes-unes 
de ses nombreuses poésies. 

Makrlzl , Khittat Utsr ( en manmerit ). — Tbnoal- 
Atlilr, nratou-l-^éwaHs . aa ch. sor les Ayoubites. — 
D'Uerbelot, Bibl. orientale. 

ALI-IBN^ATD {Ahoul-Hasan'-Nour-Eddin)^ 
sumommé Algamathy (de Grenade ) ou Alnui- 
graby (de l'Occidentale ), historien et géographe 
arabe, né à Grenade <»i 1214 de J.-C., mort à 
Tunis en 1286. H fitses études à SéviUc, etse dis- 
tingua d'abord dans la guerre qui eut lieu entre 
les Almoravides et les Almohades. H visita ensuite 
te Caire, Damas, Mossoul , Bagdad, Basra, la 
Mecque et Médine. A son retour, il trouva l'Es- 
pagne déchirée par des Caictioos , et se retira à 
Tunis. 

A Bagdad, Ibn-Sayd mit à contribution les 
biMiothèques delà ville, aunombre de trente-six. 
En effet, cette capitale n'avait pas encore été sac^ 
cagée par les Taitares, et elle offrait des ressour- 
ces de tout genre. A Alep, où il se trouvait entre 
les années 634 et 658 de l'hégire ( 1236-1260 de 
J.-C.) , il attira sur lui l'attention du prince de 
cette ville, qui était un arrièrc-petit-fils du grand 
Saladin. Ce fut oe prince qui engagea Ibn-Sayd à 



103 



AU 



104 



faire part au public du fruit de ses voyages et de 
ses lectures. Ibn-Sayd achera le travail commencé 
par son père, et publia deux chroniques. L'une est 
intitulée Livre qui renferme des détails singu- 
liers au sujet des habitants du Magreb; Tau- 
ire porte le titre de Livre qui Jette du jour sur 
r histoire des habitants de Maschrec, ou Orient. 
Son petit traité intitulé Djo^rq/ya ou géographie, 
est un simple abrégé de celui d'Édrisi. H est par- 
tagé, comme celui-d, d'aprèsTordre des sept cli- 
mats, et chaque climat est divisé en sections. 
Chaque nom de lieu un peu considérable est ac- 
compagné de sa longitude et de sa latitude. I>e 
plus, comme , depuis Édrisi , beaucoup de nou- 
yeaux faits géographiques avaient été mis en lu- 
mière^ Um-Sayd les a insérés dans son travail. 
n dte souvent un écrivain appelé Ibn-Fathima ou 
fils de Fathime, lequel avait navigué sur les côtes 
occidentales de l'Afrique jusqu'au cap Blanc, et 
sur les côtes orientales jusqu'au pays de Sofala. 
Um-Sayd le cite encore pour le lac Aral et la ville 
de Rome , ce qui donne lieu à croire qulbn- 
Fathima avait composé un traité général. 

« Ibn-Sayd, dit M. Reinaud, n'a pas toujours 
travaillé avec la critique désirable, et il a quel- 
quefois mêlé un climat avec l'autre ; ses des- 
criptions particulières ne sont pas toujours 
d'une exactitude rigoureuse. Quand Aboulféda 
s'occupa de la composition de son traité, il se 
laissa séduire par l'origine occidentale dIbn-Sayd, 
et il lui accordia une foi entière pour les fh)ntières 
de l'Europe et de l'Afrique ; mais ensuite il re- 
connut ses inexactitudes, et la dernière rédaction 
du traité d' Aboulféda est dégagée d'une foule 
de passages qui se trouvent dans le manuscrit 
autographe de la bibliothèque de Leyde. La 
bibliothèque d'Oxford possède un exemplaire 
du traité dIbn-Sayd , qui est intitulé Livre 
sur rétendue de la terre en long et en large. 
Mais on y trouve de plus un livre plus consi- 
dérable, contenant, entre autres choses, de 
nombreux passages empruntés aux écrits histo- 
riques et géographiques d'Ibn-Sayd. Quelques 
savants ont induit de là qu'il existait deux ré- 
dactions du traité d'Ibn-Sayd , l'une plus déve- 
loppée que l'autre. Cette opinion me paraît sans 
fondement. Le second ouvrage se compose de 
deux parties attribuées l'une à Ibn-Ishac, et 
rautre à Ibn-Sayd. Il n'y est pas seulement traité 
degéograpliie, mais d'astronomie, d'histoire, etc. 
C'est évidemment une compilation faite par 
Ibn-Ishac lui-même. » 

M. Reinaod, Géoçraphiê d? Aboulféda , Introduction. 
- Hadjl-Khalfah. Dict, bibl. - Almakkirl . Moham, 
dynatt., 1. 1, 809. - Cailri, BibL arab. hitp. Esc, 

^ALi, surnommé Aboul-Basan, sixième sul- 
tan d'Afrique , de la dynastie des Beni-Abdel- 
Hakh , succéda , en 1331 de J.-C., à son père 
Othman , et mourut le 22 mai 1351. Peu de 
temps après son avènement , il envoya en Es- 
pagne son fils Abdel-Mélek, qui enleva aux Cas- 
tillans Grenade, mais fut battu devant Tarifa. I 



Vers le même temps , Ali ajouta , aux États du 
Maroc, Tlemcenet le territoire de. Tunis. Maître 
de tant de pays, il déclara aux chrétiens d'Es- 
pagne \%djéhad (guerre sainte); mais son ar- 
mée essuya une défaite complète, le 30 octobre 
1340, sur les bords de la rivière deSalado, près 
de Tarifa ; les chroniques évaluent la perte des 
Africains à près de deux cent mille hommes. A 
son retour en Afrique , Ali eut à combattre les 
Tunisiens rebelles et son fils, qui voulait s'emparer 
du trône. H succomba dans une lutte contre ce 
dernier. Ibn-Marzouk a consacré un ouvrage 
spécial k l'histoire d'Ali-Aboul-Hasan. 

Casiri , Bibl. arab. hisp. Eseur.^ t. II, SS3 et 301 — 
Almakkarl. Moham, dpnast., II. — Coode, HisL ds la 
dominât, des Arabes, III, fl. — MarrooU Uigtoire de 
l'Afrique , Ut. II. — Mariana , Hist. gen. dé EspaTta. 
lib. XVi, cap. X. 

*ALMB?r-ABI>-ER-BH AMAN {Ibn-Houkcytl), 

écrivain arabe , vivait k Grenade dans le hui- 
tième siècle de l'hégire (quatorzième siècle). Il 
a laissé un ouvrage intitulé Toh/atou^l-ar^fous, 
oua schiar sohkani-l-andalous (Présent pour 
rÀme,ou sentinelle pour les guerriers andalous), 
qui traite de la tactique et des armes en usage 
chez les Maures de l'Espagne. On y trouve des 
détails très-curieux sur la poudre à canon, dont 
on se servait du temps de l'auteur. Cet ouvrage 
a été dédié à Youçouf-Aboul-Hadjadj, septième 
émir de Grenade, de la dynastie des Nasrites, 
qui régna de 734 à 755 de l'hégire (1333 à 
1355 de J.-C. ). On en trouve des extraits dans 
Casiri, d'après un manuscrit de l'Escurial 
(n** 1647). Ali a aussi composé un Traité de 
l'art vétérinaire, dédié à Mohammed-bcn-You- 
çouf, huitième émir de Grenade, de la même 
dynastie, qui régnait de 1355 à 1395. 

CasIrl , mbUoth. arab. hisp. Etc., t. II, p. S9. ~ Al- 
roakkart, Mohammed, dynatt, I, US. 

*ALi-ASTERABADi, pocte persan, né vers 
la fin du quatorzième siècle, mort à Asterabad 
en 1431.11 fut l'auteur d'un divan ou collection 
de poèmes très-célèbres dans son temps , mais 
oublié maintenant, parce qu'il n'avait qu'un in- 
térêt local. — Hammer mentionne ce poète sous 
le nom de Derwend d' Asterabad, 

Dauladjah, Fies des poètes persans. — Hammer, 
Histoire des poètes persans. 

♦ALi-KUDSCHi,c'est-à-direrOi5c/ettr, astro- 
nome ottoman, né vers la fin du quatorzième 
siècle, mort en 1474. H étudia les mathématiques 
à Samarkand, et fut ensuite chargé par son 
maître', le prince Ulughbey, qui s'occupait lui- 
même de sciences, de terminer l'observatoire de 
Samarkand. Après la mort d'Ulughbey il alla à 
Tebris, d'où il fut envoyé comme ambassadeur 
auprès de Mahomet II. Celui-ci lui fit des offres 
brillantes pour l'attacher à sa cour; il accepta, 
et vint se fixer à Constantinople. Parmi ses 
ouvrages principaux on cite : le Fethrje et le 
Mohamedije, deux ouvrages de mathématiques, 
et un Traité sur le cours de la lune. La science 
astronomique des Ottomans n'a pas fait un pas 



kpuis Ali, qui en est la plus digne représen- 

■ALi-BBSTftMi, Écrivain turc, sumomnié 
Vuttanifek, ott le Petit anteur (parce qu'il 
WnmeDÇA «a carritre littéraire à l'ïge de quinze 
itti) , né en 1400 de J.-C., mort en 1470. 11 était 
>enwi d'origine, et descendait de l'imain FaUi^r- 
Eddin-Bam. En 1443 il Tint en Turquie, oli le grand 
izir HahnMud, grand protecteur dea lettres, 
e combla de trienT&its. Ali devint un des Khdkn 
es plua respectés. Mahmud a;ant condu avec 
e prince de Bosnie une capitulation qoi garan- 
teiait la vie à ce dernier, Mohamet U , qui par 
aapéramait et par politique ne rCvait que l'ei- 
enninalian de ses ennanis, s'adressa à Ali, afin 
l'iAiteiiir quelque prétexte pour annuler le traité 
□ré. Ali se chargea de cet acte délojal, qui de* 
i^t atnînerla dtsgrïce de sonUeÛTaileùi'; et, 
1 force de snbtilités, il fabriqua un fetna qui in- 
innaît U capitulation. U alla plus loin encore : 
e roi c^4ir ajant été introduit devant la cour 
la Hittan, K& le tua d'un coup de sabre, faisant 
oi^Denie l'office du bourreau. 

Les ouvrages d'Ali , écrits en arabe et en per- 
AB , sont au nombre de vingt , d'après la liste 
p'en donne Haminer. Ce sont pour ta plupart 
les cMnmentoirea sur la théolof^e, la morale, la 
, la grammaire et la poésie. Il a 
m poâne en l'honneur de Mahomet, et 
01 gkMsaire arabe sut le Jfotauwul d'Avjcenne. 
(■ta est surtout célèbre par son Prêtent à 
HaJuiuntd, traité de morale extrait d'un plus 
jand oovTBge. 



m (en 






ALi-ABOc-L-iussAEi, Vingtième roi de Gre- 
iadedel3d]iiastiedes!!aaritea,oiort vers 1484 
le J.-C. n succéda hsoopère Mahomet X ea 871 
le l'hégire (1460 de J.-C.]. Les trois premières 
■Diea de son règne fureat tranquilles; mais 
n 1409 le wali ou gouverneur de Malaga ayant 
ait bommage à Henri, ità de CastiUe, dont Ali 
4ait tributaire, il £t irruption sur les domaines 
le «oB suzerain, n n'obtint aucun succès; ses 
iropres sujets se révoltèrent en masse contre 
ni, et les meilleure soldats des Maures périrent 
lins cette guerre drUe , qui dura plusieurs an- 
lées. En 14S1 , prévoyant la guerre i outrance 
[De Ferdinand et Isabelle, auxquels il avait re- 
nte en 1478 le tribut acMutumé, allaient lui 
lire (l'Aragon et la Castîlle étant maintenant 
énnii), Q prit le premier l'ofTensive, et s'cm- 
on de Zabara. En revanche, les chrétiens sor- 
«irenl la forteresse d'Alhama, qu'Ali ticha 
lem îdia de reproidre, mais sans succès, pen- 
[int ce temps. Sa femme Zoraia, craignant 
pie la prédilection d'Ali pour une Espagnole 
1 les enbnts qu'il avait d'elle ne privït du 
rAoe ton fils Abn-Abdalla, appelé aussi Boab- 
Dl, trama une c<Hispiration contre te roi sou 
nari. Il t'cBsnivit une guerre entre k père et le 



I 106 

fils. BoBAdO fiil pris par les cliréliens, mais re- 
lïdié bient^lt après s'être déclaré leur vassal, 
pour entretenir la dividon parmi leurs ennemis. 
Quelques bonunes influents, lassés de ces éter- 
nelles gnerres intestines, firent eiclure du IrOne 
les deux compétiteurs. AU, qne l'Age accablait 
d'Infirmités, y consentit f^icilement, et mourut 
peu de temps qirès. 



■ALi-tBift-AMim, ministre du sultan Hu- 
sain de Perse, né vera 1440, mort en 15U0. U 
encouragea beaucoup les sciences et les (ettres, 
et orna Hérat de plusieurs édifices publics. Son 
divan 00 collection de poésies, en langue tur- 
que , a été pendant longtemps fort estimé ï la 
cour des princes de l'Orient. 



Diulidjili 



- Fllce 



■ali-makhdvh (ill l'Bvnugue), grand 
vizir du sultan Bajaiet II, mort en laij. Eu- 
nuque surveillant du séraO, il fut nommé eu I4S2 
pactia de Semendria, et commanda un corps 
d'armée dans la guerre sanglante contre les Tran- 
sylvains et les Hongrois. En 1497, il enleva la 
Dalmatie aui Vénitiens; en tbOO, il envaliit la 
Horée, et s'empara de HiMlan et de Koron, bou- 
levards de la Grèce. C'est après cette brillante 
conquête quil fut nommé grand vizir par Ba- 
jaiet II , qui avait en son ministre la plus grande 
confiance. H périt dans la guerre contre les 
Kurdes. Ali avait fondé à ses Irais deux mos- 
quées et une académie h Constantlnople. Aimant 
les tdences et les lettres , il avait la coutume de 
réunir chez lui une fois par mois les savants et 
les littérateurs distingués , et ne les congédiait 
quecomblés de présents. C'est sur la recomman- 
dation d'Ali que le sultan Bajaict n chargea le 
Perse Édris d'écrire l'histoire de l'empire ot- 

ALi-WASSi-EFFENDi , écrivain tnrc, natif 
de PbilIppopolU, mort en sao de l'hégire (1H3 
de J.-C. ). n se rendit ctièbre par sa traduction 
des fables de Bidpai; il l'intitula Hoitmadjou- 
name (Livre royal),et l'oflïit en hommageèrem- 
pereur Soliman. On lui attribue aus^ une His- 
toire des sultans Mahomet n, Ba}Bzet 11, Sélim, et 
SoUman. 

Himmerj dont l'Eœtclop^i* allgvuintU d'Ertcli tl 

AiA-xocunt (Ali - Paeha- Muesinade de 
quelques biographes), amiral (capitan -pacha) 
ottoman , vivait dans la seconde moitié du 
seizième siècle. 11 commanda, en 1570, la flotte 
de Sélim ndans la guerre centre les Vénitiens, 
auxquels il enleva 111e de Chypre, Duldgno, 
Anlivari, Budoa, et quelques autres places. 
Mais II fut vaincu et perdit la vie, le 7 octobre 



1S7I, (luis la fomciue bataille de Lapante. (Vas. 

tUlK D'AimilCUE). 

Ah ™"rir«W «rl»l XIlTiiimitoirtic laaiUKMi 

'ALI-ADIL'SHAH, prince indien, mort ea 

1580. Il succéda, ea 1557, à son père Ibrahim 
sur le Irilne île Bùapour ; û u ligua avec quel- 
ques ['rince» voisins contre le rajah de Dizana- 
gar, ipii fiit entiêrcmenl défait, en 1564, i la 
ftmeusc baille de Taliknolc. La ville de Biïa- 
nagar Tut rasée, et il n'en reste plus maintenant 
qu'an monceau de ruines. Kn I5D9, Ali essa]>a 
d'enlcïerGoaauxPortugais;maîg il fut repoussé 
arec perte. H ae borna depuis tors a bien admi- 
nislrer ecs ÉtaU : n embellit sa caplale, en j 
lisant construire des mosquées, de» établisse- 
ments de bains, des aqueducs, el d'autres mona- 
mcnts qui subsistent encore. Ëlanl saus entants, 
il désigna en 1 j73, pour successeur, son neveu 
Ibraliim ; et l'année suivante il M aasassiné par 
un eunuque. 

CûL. nng». Iliuort a/ (** MaiammHlan fOUtr in 
ftdia - Scoil, jyitunr o/ IS« Dct^n. 

AU (Hustafa- Ben -Ahmed -Ben- Abdel- 
mollah), célèbre bislorien turc. Dé t Galli- 
poli en !H9 de lliégire (1541 de J.-C.) , mort 
en fOOS de l'heure (1599 de J.-C.)H entra d'a- 
bord dans le corps des janiisairci, et composa, 
à l'Age de quatcrT.e ans, un pofme, Mihr ae 
Mah (Soleil et L'une), qu'il oITrità Sélira ; celui- 
ci en Tut iù charmé, qu'il s'attadia l'auteur 
comme socréUire. En 1593, il fut nommé secré- 
taire général des janissaires, et mourut pacliide 
Djidda, Son principal ouvrage a pour titre : 
Jftw/iO-MMar ( Mine de notion»); c'est une 
histoire universelle en quatre volumes, dont le 
qoalriÈrao contient l'histoire de l'empire otto- 
man depuis son origine jusqu'au commencement 
du oniièrae siècle de l'hère (sciilime de J.-C] 
Elle finit b l'aténement de Mahommed UI en 
1595, de manière que la Fetlilse de Hadji- 
Khalfahct les,1nna£exdeKayma, qui commeu. 
cenlïl'an 1591 de J.-C, peuvent être regardées 
comme )a continuation de l'histoire d'Ali. On a 
COTO de lui : Kadirelou-l-Slaharib (la SUreté 
des bataliles ), ou le récit des guerres de Sé- 
lim I" contre son père Bajazel et son frère Ali- 
mêd; — IKttssret-Name (le Livre do la vic- 
toire), on riiistdre de la campagne de la Géor- 
gie en 1573. Son mérite comme poète égale ce- 
lui de l'historien. 

lliDiiKr. CtKMeMU drr Oimaaiiclian DlcUtunit, 
c 111, p. lll-m. - D'Herbclol, Blàllot. orUtitalt, au 



■ali-huksi.isade, sumommd le D(f(er- 
dar, jurisconsulte turc, vécut au commence- 
ment du dix-septième siide. H composa en 1619 
une coUecllon des loU fondamenlales de l'empire 
ottoman. Il y traite du sjitème féodal , de la 
cour et des preaciiptioosde police chex lesTurcs. 

Uinaicr. iiini VKnefebipMii alltmaïult ttncb cl 
OrtOcr, 1 111, p. tit. 



AU itKr, (Iroi^nan turc,néà LéopoM en Gal- 

lida, mort en 1G7S à Constanlinoplc. Il était 
Polonais de naissance, mais les Tarlarcs, l'ajaat 
enlevé Irès-jcune, le vendirent aux Tui'cs,4ui re- 
levèrent dans leur rcli^n : son vrai nom était 
Albei-t BoboaakI. Après avoir accompi^ en 
Egypte un seigneur turc, qui lui rendit la li- 
berté, il revint A Constantinople, oit 11 fut, en 
IC71,nommé premier drogman du sultan HuImbv- 
med IV. On dit qu'A la On de sa vie il avait ab- 
juré l'islamisme. It parlait, dit-on, dii-sepl lan- 
gues. On a de lui : Grammaire turque; ^ iliC- 
tionnaire turc ; — le Caiichisme anglaii tra- 
duit en turc, et l'ouvrage de Grotius De verk- 
taie reiigionii cArùfianz, traduit en turc; — 
' deTarcorum lÀlurgia ; — de Peregrinatlone 
Ueccana; — de Circumciiione; — de jCgra- 
torum visilatiane. Ces quatre derniers traité» 
ont été publiés sous le nom d'Albertus Bolovûit 
dans Thomas Hyde, Feristol, OsJard, 1691. 
On conserve encore de lui en manuscrit dans 11 
bibliutlièque deLejidcuneTVaiJufflon lurgutde 
la Bible, et dans celle de Paris des Dialogua 
en turc et en lattn, et A. Coiataiut Jtmua 
tinguarum, trad.en turc. 

HoMn. Dict. Abl. - LaerDii, HMnotni m ftlat çt- 
Biraldcla Turquie.— HIirisEr, ^itDirtduOUOnuiu. 

' AU-iBS-BOCWATB (Aboiil-Soion) , sur- 
nommé Itnadtdaulah. Yoy. Ia*D-Ei>.DuuB. 

* ALi-CHOSLiu , gnuid viiir sou» le sallan 
turc, mort en 1711. Fils d'un paysan du village 
de Cborli, il s'éleva par ses lalenls ju«|n'k la 
première dignite de l'empire ottoman. Nommé 
premier ministre en 1706, il s'a|ipliqua i ;rét>- 
blir l'ordre dans les finances, déposa Anliochus 
Cantemir, bospoiiar de la Moldavie, accusé d'a- 
voir accablé ses sujets d'impôts , et le remplaça 
en 1707 par Michel Rakovita. Sonnt auv sug- 
gestions du rui Charles xn, qui s'était réfugié 
en Turquie après sa défaite ii Piilljn':), et qui 
voulait engager le sultan dans une i^erre contre 
la Russie, il tomba en di^icc, et mourut pa- 
cha de la Crimée. 



e Btufire atlaiiian. — VoJUIrF,tflitalnda CliarlaXII- 
ALI, surnommé Coummaardji (Charbon- 
nier), grand viiir ottoman, tué en 171j. Il s'at- 
tira ta faveur d'Alimet II par sa beauté, devint 
Irès-induent au sérail, et lUt nommé grand vi- 
iXt en I71t, sous Abmel UI. Il fût l'adversaire 
constant de Cliarles XJI de Suède, et contraria 
tous les projets d'alliance de ccini-ci avec le» 
Turcs ; il te fi}rca & quitter Bendcr. Il lit ensuite 
décider la guerre cmitrc les Ténilien^, dans la- 
quelle ceux-ci perdirent la Morée. Cette viola- 
tion du traité de Carlowil» entraîna la Porte dan» 
une guerre contre l'empire d'Allemagne. Ali, qui 
lie connaissait rien à l'art militaire, eut l'amlii- 
lion de « mcsorcr avec le prince Kugène. Il péné- 
tra en Hongrie avec cent cinquante mille liommes; 
mais il fut complètement battu il la hefaitle de P«- 



f09 



ALI 



110 



terwardin, et fl mourut deux jours apn>s, h. la 
suite des Uesmires qu'il y arait reçues en raîliant 
les fuyards. Ali avait beaucoop de présomption et 
d*orgueiI; mais on ne peut que louer son admi- 
nistration h rfntérieur, dans laquelle il s*opposa 
Tfgoureiiscmcnt aux dilapidations du trésor, en 
même temps qu'il fit pré\aloir un esprit de bien- 
TeillanGC inaccontumé. 

HamiDff, Uiêt. de Pempire ottoman. 

ALi-BBT, dominateur de l'Egypte, né en ! 728 , 
mort en 1773. C'est un de ces esclaves qui, 
Ternis des bords de la mer Noire et de la mer 
Caspienne, maintenaient, sous le nom de mame- 
luks, depuis pins de deux siècles , la puissance 
ottomane en Egypte. H avait treize ans quand il 
fîit oondoTt en Egypte ; et il entra d'abord au ser- 
vice d*un kektiya on colonel des janissaires, qui 
jouissait d*une grande influence. A l'âge de vingt 
ans il obtint le titre de kachef, on gouvemenr 
de district, n fut ensuite admis parmi les beys, 
qui , au nombre de vingt-qoatre et sous la direc- 
tion d'an pacba ottoman, s'étaient ps^gé les 
provinces d'Egypte. Enfin il parvint, en 1766, 
à renyerser tous ceux qui lui portaient ombrage, 
et s'empara de toute l'autorité. Secouant alors 
font reste de dépendance envers le souverain de 
Constanfinople, U cbassa le pacba, et, prenant 
lui-même le titre de sultan, fit battre la monnaie 
à son elBgie. 

La Porte Ottomane était alors impliquée dans 
une gnerre contre la Russie et la Pologne, et 
l'empire semblait menacé d'une dissolution pro- 
ctiaîne. Ali , ayant eu occasion de converser arec 
des Européens que la curiosité et le commerce 
avaient conduits en Egypte, forma le projet de 
rendre à cette illustre contrée son ancien éclat. 
D'ivres ses vues, cette monarchie devait recouvrer 
les mêmes limites que sous les Ptolémées et le 
grand Saladin. Après avoir pris les mesures qui 
hn paraissaient devoir assurer la tranquiUité gfité- 
rieore, après avoir fait alliance avec l'empereur de 
Russie ef avec Daher, pacha de Salnt-Jcan-d'A- 
cre, qui avait levé l'étendard de la révolte, il 
commença d'abord par se rendre maître de la 
Mecqne et des côtes de l'Arabie, voulant de nou- 
veau faire de la mer Rouge le centre du com- 
merce entre rorient et roocident. Il se mit ensuite 
en marche vers la Syrie, et s'empara en 1770, 
presque sans résistance, de Gaza, de JafTa, et du 
rest« de la Palestine. Dégà son armée était mat- 
tresse de Damas, et les troupes ottomanes 
avaient été battues complètement; U ne lui res- 
tait plus qu'à prendre le château de Damas, et 
tout annonçait que sa grande entreprise aUait 
être couronnée du succès, lorsque son lieu- 
tenant Mohammed -Bey, qui possédait toute 
sa confiance, se laissa gagner par l'ennemi, et 
rq>rit précipitamment le chemin de l'Egypte. 
Ce fnt poor Ali un coup fatal. En vain il dissi- 
mula son ressentiment pour fahre une nouvelle 
tentatiTe contre la Syrie; son dessein échoua, 
L%igrat Mohammed se révolta même om'erte- 



monf, et Ali fut obligé de chercher son salut 
dans la fuite. Dans son malheur il trouva un re- 
fuge auprès du pacha d'Acre; d'un autre côté, 
la Russie promit de lui envoyer des secours. Mal- 
hcnreusemcnt il n'eut pas la patience d'attendre 
la réunion de forces suffisantes. Trompé par de 
faux avis , il crut que sa présence seule ferait 
soulever l'Egypte en sa lïiveur; et s'étanl avancé 
jusqu'h Salehyé, il fut pris avec la plupart de 
ceux qui lui étûent restés fidèles, et mis à mort. 
Celui qui s'empara de sa personne était on ma- 
meluk appelé Mourad-Bey, le môme qui plus 
tard se distingua contre les Français. 

Ces événements se passèrent m 1773. Ainsi 
finit Ali-Bey , qui voulait régénérer l'Egypte , et 
qui avaft un moment appelé sur lui l'attention de 
l'Europe, de l'Asie ^X de l'Afrique. L'expérience 
prouva que ses talents liaient au-dessous d'une 
pareille tâche. Son aveugle confiance dans son 
favori, et l'irréflexion qu'il mit dans la plupart de 
ses entreprises, cansèrent sa ruine. Pour arriver 
au pouvoir, An-Bey ne s^était pas fait scrupule 
de recourir à l'assassinat et aux crimes les plus 
horribles; mais une fois maître du pays, -.1 cher- 
cha à fah^ régner une justice sévère, et les 
négociants européens établis en Egypte eurent 
beaucoup à se louer de son administration. Il 
était au reste superstitieux, et croyait à l'astro- 
logie judiciaire. [ Enc, des g. du m. ] 

Savary . /.«< f re< sur VEgtpt*^ voL II. — Volney, 
F'oyage en Syrie et in Egypte, II, IS*. — Hammer, Ritt. 
de Fempire ottoman. 

ALi'BET, pseudonyme d'un voyageur es;)a- 
gnol dout le véritable nom est Domingo Badia 
y Lcblich ou Castitlo. Il naquit m Biscaye en 
avril 1766, et mourut le 30 août 181^. H étudia 
à yalence la langue arabe , ainsi que les sciences 
naturefles, physiques et matiiéroatîqucs. Doué 
d'un esprit vif et inqm'et, il forma le projet de 
visiter TAfirique et l'Asie. H imagina de prendre 
un nom musulman , afm d'exciter moins de )é- 
fiance dans ces contrées ; et pour donner plus Vé- 
clat à ce voyage, il se fit passer pour un descendant 
de rniustre famifle des khalifes abbassides , qui 
régnèrent pendlant si longtemps sur Fislamisme : 
telle est l'origine du nom d! Ali-Bey, sous lequel 
il est universellement connu. Pour le succès 
d'un pareil dessein , U avait besoin des secours 
d'un gouvernement. La monarchie espagnole 
était alors sous l'administration de don Godoî, 
prince de la Paix. Ba<Iia s'adressa à lui , et, rat- 
tachant probablement son voyage à quelque vue 
de politique et de conomerce, fl parvint à faire 
agréer son plan. Il se rendit à Londres pour 
adiever de se préparer à sa singulière entre- 
prise. Déjà fl avait acquis une connaissance suf- 
fisante de la langue arabe. Il clkercha à se fami- 
liariser avec les mœurs et les nsages des peuples 
quil devait visiter ; U poussa même la précau- 
tion jusqu'à se faire circoncire. Quand tout (Ut 
prêt , fl repassa en Espagne, et se fit débarquer 
à Tanger au mois de juin 1803. All-Bey séjourna 



111 



ALI 



113 



successivement à Fez , à Mai'oc , à Tripoli , dans 
rile de Chypre et en Egypte. Au commencement 
de 1807 il était à la Mecque, principal but de 
son voyage. 11 visita encore Jérusalem , Damas 
et Constantinople. Il se disposait à rentrer dans 
sa patrie et à publier les nombreux matériaux 
qu'il avait rassemldés , lorsqu'à apprit l'entre- 
prise de Napoléon contre le roi Charles IV , et 
l'invasion de l'Espagne par les Français. Il se 
hÀta de se déclarer pour le vainqueur, et fut 
nommé en 1809 intendant de Ségovie , puis pré- 
fet de Cordoue. Mais lors de l'expulsion des 
Français , â fallut chercher un refuge ailleurs. 
Badia se retira en France, où il publia la relation 
de son voyage. Bientôt après il ionna le projet 
de nouvelles courses , e^ prenant cette fois le 
nom à'Ali^thman, fl retourna en Syrie. On 
prét^id qu'Q avait pour mission d'établir de nou- 
veaux rapports conunerciaux entre la France , 
sa patrie adoptive, et l'Orient. Mais il mourut 
suintement à Alep, et, à ce qu'on dit, empoi- 
sonné. Le pacha de Damas s'empara de tous ses 
papiers , et sa périlleuse entreprise resta sans 
résultats. 

Badia n'avait acquis qu'une connaissance su- 
perficielle de la langue arabe ; n ignorait l'état de 
l'Orient à l'époque où ses prétendus ancêtres, les 
Abbassides, avaient exercé leur domination ; mais 
fl réunissait des connaissances que peu de voya- 
geurs ont possédées à la fois. H avait étudié la mi- 
néralogie, l'astronomie, la physique, et avait em- 
porté avec lui les instruments nécessaires k ses 
(observations. Badia eut l'avantage d'être le pre- 
mier chrétien qui décrivit avec détaU des choses 
sur lesquelles on n'avait eu jusque-là que des 
idées incomplètes : telle est la Mecque avec son 
temple; telle est encore la mosquée d'Omar à 
Jérusalem. Aussi la relation de Badia , qui d'a- 
bord avait exdté des soupçons fondés en appa- 
rence, »-t-elle fini par occuper la place qui lui 
appartient. Cette relation, au reste, n'est que la 
première partie d'un ouvrage plus considérable 
qui parut sous ce titre : Voyages d^Àli-Bey, en 
Asie et en Afrique , pendant les années 1803 
à 1807, précédés d'une lettre au roi de France ; 
Paris, 1814, 3 vol. in-S** , avec un atlas com- 
posé de 89 vues , plans et cartes géographiques. 
L'auteur annonçait dans la ptéfieiGe la publica- 
tion de la partie purement scientifique, qui de- 
vait contenir la preuve de ses observations as- 
tronomiques, météorologiques, etc. Cette partie 
n'a point paru. [Extr. de l'i^nc. des g. du m. ] 

Biographie des Contemportting. 

ALi-PÂGHA (Wéli-Zade-T^lini), sar- 
nommé Arslan (Lion), pacha de Janina, né 
vers 1741 , mort le 5 février 1822. Ce person- 
nage, par le rôle qu'A a joué, peut donner une 
idée de la situation morale et politique de l'em- 
pire ottoman au commencement de notre siècle. 
A ce titre, il mérite ici une place assez large. Ali 
descendait d'un pacha albanais qui périt en 1716 
devant l'Ue de Corfou, alors occupée par les 



Vénitieus. Le père d'Ali , cliassé de la maison 
paternelle par ses propres frères, se mit à la 
tète d'une troupe de kleflhes (voleurs), mar- 
cha contre ses frères, les assiégea dans sa mai- 
son, et les y brûla vifs. La mère d'Ali, appelée 
Kamco, était fille d'un bey, ou grand proprié- 
taire du pays. Douée d'un caraàère vindicatif 
et féroce, die employait également le fer et le 
poison pour se défaire des personnes qui lui fai- 
saient ombrage. Ali naquit à Tébélen dans l'Al- 
banie, et se fit remarquer de bonne heure 
par un caractère turbulent. Ayant perdu son 
père à r&ge de treize ans, sa mère se char- 
gea de son éducation, et lui inspira de bonne 
heure les horribles sentiments qui l'animaient. 
Dès qu'O fut en &ge de prendre les armes, il 
profita de l'anarchie qui régnait dans le pays , 
et se mit à faire des courses dans les contrées 
voisines. Le courage dont fl fit preuve, et les ri- 
chesses qu'fl acquit, étendirent de bonne heure 
sa réputation ; et fl obtint la mam de la fiUc 
d'un bey, appelée Émyneh, femme douée des 
plus belles qualités. Quelque temps après , fl se 
rendit maître de Tébélen , sa patrie, et des 
viUes du voisinage; et la guerre ayant éclaté 
entre la Turquie et la Russie, fl se rendit au 
camp ottoman, à la tète d'un corps d'Albanais. 
Sa conduite h l'armée fut ceUe d'un brave sol- 
dat, et lui valut une bonne réputation mUitaire. 
Le titre de pacha à deux queues , la charge de 
dervendjirpacha ou de grand prévôt des routes, 
et celle de gouverneur de Tricala en Thessalic, 
furent la récompense de ses services. Bientôt 
même, k force d'intrigues et de crimes , il se fit 
nommer pacha de Janina , place qui le rappro- 
chait de sa patrie. Ced arriva en 1788. Le pacha- 
lik d'Arta pouvait s'obtenir par une calomnie; fl 
l'obtint du sultan Sélim ID. L'Acarnanic et 
d'autres pays étaient entre les mains aliommes 
fafli>les ; il s'en empara par la force. A chacune 
de ses conquêtes, il bannissait ou mettait à mort 
tous les habitants musulmans ou chrétiens qui 
lui donnaient de l'ombrage ou dont U convoitait 
les biens. Il ne tarda pas à se tourner contre les 
Souliotes , peuplade chrétienne établie dans le 
voisinage; et k force de ruse et de perfidie fl 
parvint à les détruire ou à les faire fuir. Res- 
taient encore Prévésa et qudques autres viUes 
chrétiennes de la côte qui dépendaient de la ré- 
publique de Venise. £n 1797, cette antique reine 
des mers ayant été renversée, et les troupes 
firançaises ayant occupé Corfou avec les autres 
fies du golfe Adriatique , Ali crut l'occasion pix)- 
pice pour se rapprocher des vainqueurs; fl fra- 
ternisa avec eux, et reçut de leurs mains la 
cocarde tricolore. H se disait le plus fidèle dis- 
ciple de la religion des jacobins, et voulait être 
initié au ciflte de la carmagpole, qu'fl regardait 
oonune une nouveUe religion, n gagna si bien 
leur confiance, qu'en opposition à l'andenne po- 
litique de Valise, ils lui permirent d'équiper une 
flotte. A r^KMiae des (êtes de Pâques, fl fit une 



lis 



ALI 



114 



deseente sur la cô(c i>endant que les habitants 
étaieiità Téglise, et, les attaquante rimproTiste, 
il en massacra (kus de six mille. 

Vers le même temps une armée française en- 
fahit l'Egypte sans aucune provocation , et la 
gnerre Ait déclarée par la Porte à la France. Ali 
se cnil à la veiDe de ûdre la conquête des Ues 
Iwiemies. Voulant connaître les forces que les 
Français y entretenaient , il attira sous divers 
prétextes à Janina un officier appelé Rose , qu*il 
fit mettre à la torture; et quand il en eut ob- 
tenu les renseignements dont il avait besoin , il 
renvoya comme e^on à Ck)nstantinople, où Tin- 
fortuné mourut des suites de ses souffrances. Ali 
commença ses opérations par la ville de Prévésa. 
D^à on évéque grec et divers affidés du tyran 
avaient semé dans la ville Tesprit de discorde 
et de trahison. Un officier du génie qui dirigeait 
les travaux de fortifications mourut empoisonné. 
Les Français , en trop petit nombre, fîurent obli- 
gés de capituler, et la ville fut mise k féu et à 
sang. Le sultan crut devoir récompenser de tels 
expïotts par une pdisse et un sabre d'honneur. 
Bientôt même (en 1803) la Macédoine et la 
nirace étant infestées par de nombreuses bandes 
de voleurs , à tel point que les routes étaient 
devenues impraticables pour les caravanes et 
que toutes 1^ affaires étaient suspendues , Ali 
fut nommé Roumeli-^felissi , c'est-à-dire com- 
mandant général de la RoméÛe, ce qui lui don- 
nait le rang de pacha k trois queues. Il vint cam- 
per à la léte de dix miUe Albanajis auprès de 
Bitogiia, où tous les pachas des environs avaient 
ordre de venir le joindre , et s'avança ensuite 
du côté de Philippopolis à la tète de quatre-vingt 
nûDe hommes. On crut un moment qu'un tel ap- 
pareQ serait fatal à l'^npire même. Mais Ali se 
contenta de faire décapiter quelques chefîs de re- 
bdles, et reprit le chcânin de Janina , levant des 
oontribotions dans les villes situées sur son pas- 
sage, et emportant l'artillerie et tout ce qui était 
en état d'être transporté. La Porte ne voyait pas 
avec indifférence une telle conduite. Un cri gé- 
néral s'était élevé contre les déprédations d'Ali, 
et la voix publique était renforcée par les justes 
réclamations des Russes, alors maîtres des lies 
lomeones. Mais à cette époque la conftision était 
devenue générale dans l'empire, et l'infortuné 
Sâim m avait échoué dans toutes ses tentatives 
de réforme. Ali en profita , et , sous prétexte de 
rétablir le bon ordre , il étendit de tous côtés 
ses conquêtes. Lorsque les provinces niyriennes 
cnreot passé sous la domination française, Ali 
fit sa cour à Napdéon, qui, pour resserrer les 
liens de l'amitié , envoya M. Pouqueville à Ja- 
nina , en quaHté de consul général. En même 
temps un colonel du génie français fut chargé 
d'élever des fortifications à Janina et à Prévésa. 
Napoléon obtint même du sultan, pour le fils 
atné d'Ali, le pachalik de Lépante , et pour son 
second fils celui de Morée, ce qui le rendait 
maître de la plus grande partie du continent de 



la Grèce. AU ne laissa pas de former des rela- 
tions secrètes avec le gouvernement anglais, qui, 
pour se l'attacher, lui fit présent d'un parc d'ar- 
tiUerie et de six c^ts fusées k la Congrève. 

Muni de ces nouveaux moyens d'agression, il 
s'avança vers la ville de Bérat, située dans la 
moyenne Albanie , et qui bornait ses possessions 
du côté du nord. Le pacha de Bérat était beau- 
père de ses deux fds aînés. Ce lien n'empêcha 
pas ATi de le dépouiller entièrement ; et, pour 
donner plus d'éclat à son triomphe, il fit con- 
duire le malheureux pacha à Janina, où il ren- 
ferma dans un souterrain , à l'entrée de son 
palais. Cette guerre s'était fkite sans le consen- 
tement de la Porte. Ali se fit pardonner un tel 
attentat en envoyant aux membres les plus in- 
ùneais du divan une partie des dépouilles du 
vaincu. En vain le sultan essaya de l'attirer hors 
de l'Albanie, sous prétexte de la guerre qui se 
faisait alors entre la Russie et la Porte sur les 
rives du Danube : Ali se disait malade, et fut 
dispensé d'obéir. 

Maître de riches trésors , Ali entretenait des 
ânissaires en Grèce, en Moldavie, en Servie, à 
Constantinople, et jusque chez les principales 
puissances d'Europe. On a lieu de croire que 
ses intrigues ne lurent pas étrangères aux dé- 
sordres qui amenèrent la chute et la mort de 
Sélim m. Vers le même temps fl s'emparait 
des villes albanaises d'Argyro-Kastro , de Kar- 
diki, etc. Les habitants de Kardild s'étaient 
rendus d'eux-mêmes; mais Ali, ayant à venger 
une ancienne injure fkite à sa mère et à sa sœur, 
fit passer tous les hommes au fil de l'épée. 
Quant aux fenunes et aux filles, elles furent re- 
mises k la soeur d'Ali, qui, après les avoir li- 
vrées aux plus horribles outrages, les envoya 
toutes nues dans les forêts, où* elles périrent 
presque toutes de froid ou de fUm. n nous est 
impc^sible d'énumérer ici tous les crimes d'Ali. 
Nous nous contenterons d'iyouter qu'à la chute 
de Napoléon il se fit céder par les Anglais la ville 
de Parga , la seule qui restêt encore aux chré- 
tiens sur la côte; et nous passerons de suite aux 
projets d'indépendance que manifesta Ali , pro- 
jets qui favorisèrent singulièrement les tentatives 
d'affranchissement que nourrissaient depuis quel- 
que temps les peuples chrétiens de la Grèce, 
mais qui amenèrent la ruine du tyran. En 1820, 
Ali, enhardi par le succès qui avait couronné 
jusque-là ses entreprises, et bien qu'il eût en- 
viron quatre-vingts ans, ne disshnulait plus qu'a- 
vec peine ses desseins ambitieux. D'un autre 
côté, le sultan Mahmoud, qui convoitait les im- 
menses richesses du paclia , et qui avait espéré 
qu'Ali ne tarderait pas à mourir, commençait à 
se montrer impatient 

Les nombreux ennemis du pacha profitèrent 
de ces dispositions pour précipiter le dénoû- 
ment. Ali fut déclaré firmanli, c'est-à-dire qu'il 
fut mis au ban de l'empire , et reçut ordre de se 
présenter dans le délai de quarante jours à Cous- 



115 



ALI 



116 



tantinople ,*au seuil doré de ta porte dejëli- 
cité, pour se justifier. En même temps une ar- 
mée fut envoyée vers Janina , et une flotte mit à 
la Toile pour faire une descente sur les côtes 
d*Épire. Dans ces nouvdles circonstances, Ali, 
malgré son grand &ge, sembla redoubler de cou- 
rage et d'activité. Mais on vit bientôt combien 
les idées de cet homme avaient été rétrédes par 
Tavarice, l'égoïsme, Tesprit de vengance, prin- 
cipaux mobiles de toute sa vie; on vit à quel 
point on s'était exagéré son importance politique. 
Ali, pour se défendre, ne pouvait compter que 
sur ses troupes, composées de musulmans et 
de chrétiens; il avait à s'assurer à la fois des 
premiers, q>\\ peat-étre bé&iteraient à combattre 
contre le sultan leur sourerain, et des derniers, 
qui déjà commençaient à prononcer les mots 
indépendance et liberté. Il serait facilement 
parvenu à s'attacher les uns et les autres, au 
moins pour quelque temps, s'il avait vonlo sa- 
crifier une partie de ses trésors. H pouvait en- 
core faire un appel aux milliers d'aventuriers 
épars dans l'Europe chrétienne , et qui , ayant 
jusque-là vécu au milieu du bruit des armes, 
seraient volontiers rentrés dans la carrière des 
combats. La position de ses États était d'ailleurs 
extrêmement favorable pour la défense. En- 
tourés à l'occident et au midi par la mer, ils 
étaient bornés à l'orient par une chaîne de mon- 
tagnes qui pouvait être gardée par quelques 
centaines d'hommes. Enfin, il ne tenait qu'à lui, 
à l'aide de ses émissaires , de susciter des ré- 
voltes partielles dans les diverses provinces de 
l'empire; et, pour i>eu que la résistance se pro- 
longeât , il devenait impossible à l'armée turque, 
composée de bandes indisciplinées , de se main- 
tenir. 

Dès qu'il fut instruit de l'orage qui se prépa- 
rait, Ali convoqua les chefe chrétiens, tant grecs 
qu'albanais , et les appela aux armes. Ce sont 
ces mêmes hommes qui, sous le nom d'artnato^ 
lis, ne tardèrent pas à se distinguer dans la guerre 
de l'indépendance grecque, et qui alors se ré- 
pandirent dans les provinces restées fidèles à la 
Porte, pillant les caravanes et frappant les 
villages de contributions. En même temps des 
ofliciers habiles, y compris ses trois fils et quel- 
ques-uns de ses petits-fils, allèrent occuper les 
défilés et les lieux faciles à défendre. Quîoit an 
commandement des troupes qui devaient faire 
f^ce à l'armée impériale, il fut donné au fameux 
Omcr Brione. Mais dès que les troupes otto- 
manes se montrèrent, les Turcs, façonnés depuis 
si longtemps au joug, firent leur soumission. 
De leur côté , les Grecs , dont Ali ne voyait 
qu'avec effroi les projets d'indépendance, et qui 
n'avaient aucun avantage à attendre du tyran, 
rentrèrent dans leurs foyers. Ses propres fils et 
petits-fils, à l'exception d'un seul, passèrent dans 
le camp ennemi. Dès ce moment Ali se trouva 
menacé dans Janina, et, ne pouvant espérer de 
s'y défendre, U y fit mettre le feu, pour se reti- 



rer dans la forteresse qui domine le lac, voi- 
sin de la ville. Ce fut au mois d'août 1820. La 
forteresse était hérissée de canons servis par des 
mercenaires italiens, flrançais et autres. En 
même temps une petite escadre se rendait mal- 
tresse du lac. D'un autre côté , les dâyris des 
Souliotes , qu'il avait rattachés à sa cause, esn- 
sentirent à faire une utile diversion. Pendial 
tout le reste de l'année il se défendit contre me 
armée où l'on comptait quarant»«x pachas es 
vizirs. Placé ordinairement au haut des remparts, 
sur la partie la plus exposée, il veillait à toat , 
et souvent ordonnait des sorties qu'il commaa- 
dait lui-même. Au commenoemeat de l'année 
1821, le sultan, pour hâter la fin de cette guerre, 
d'autant plus que la Morée et les lies grecqnss 
de l'Archipel et une partie du continent ooiumb- 
çaient à prendre les armes , donna le ooraman- 
demeat de l'armée à Khordûkl-Pacha, qui s'étMt 
déjà distingué dans plusieurs guerres. Dès lors le 
siège fut repris avec une nouvelle vigueur. AU 
ne se montra que plus intéressé à conserver ses 
trésors. Une pajtie avait été déposée par lui dans 
le magasin des poudres, p«Hir les détruire en u 
instant, s'il y était forcé ; le reste fut jeté dans 
le lac, dans des lieux dont lui seul avait le secret 
Ali ne savait pas encourager ses troupes par des 
libéralités faites à propos. Au mois d'octobre, la 
garnison , mal payée , l'abandonna , et il Iht ré- 
duitàtouteextrémité. Son lieu de retraite était une 
palanqiie en maçonnerie solide, ganuede canoas; 
au-dessous se trouvait une vaste caverne , ou- 
vrage de la nature , dans laquelle il avatt en- 
fermé des munitions et les trésors qu'il n'avait 
pas jugé convenable d'eafouir. Tout l'édifice 
d'ailleurs était miné. 

Au commencement de janvier 1822, Afi ne 
conservait plus avec lui qu'environ cinquante 
personnes, y ocm[)ris les instruments de ses 
crimes, et une chrétienne appelée Vasiliki, celle 
de ses femmes que depuis la mort d'Emyneh 
il chérissait le plus , ainsi que certains otages 
chrétiens, entre autres Constantin Botzaris. Khor- 
chid, qui voulait le prendre vivant afin de jouir 
de ses trésors, lui envoya qaelques-uns de 
ses officiers pour l'engager à se soumettre. Ali 
les invita à descendre avec lui dans la ctveme. 
Là il leur montra plus de deux mille barils de 
poudre, et ses trésors placés dessus. Ensuite i 
leur présenta un de ses séides, ^pelé Febim, 
jeune homme dooé d'une figure aussi douce que 
son cœur était intr^>ide. Sa fooctioa consistait 
à tenir toujours une mèche allumée : Ali et lai te 
rdevaient mutuellement, afin de veiller auprès 
du foyer menaçant. Puis le tyran leur dit : « On 
me fait la guerre pour avoir mes richesses; saches 
qu'il suffit d'un moment pour les faire dispa- 
raître. La vie n'est rien pour moL J'aurais po 
appeler à mon aide les Grecs; j'ai refusé de trai- 
ter d'égal à égal avec ceux dont je fus le maître 
absolu; mais je tiens aux personnes qui m'en- 
vironnait. Qu'un pardon scellé de la main dn 



117 



ALI 



118 



ioIUd me soit présenté , et je inc soumets. 
j*irai à Constantinople , dans TAsie Blineure, 
partout où Ton voudra me conduire. » Khorchid, 
intéressé à l'entretenir dans cesdispoâitions , lui 
envoya une déclaration signée par tous ses ofli- 
cierSy et dans laquelle on s'engajKoait à loi obtenir 
son pardon du sultan. La convention portait 
qa'Ali conserverait nn tiers de ses trésors , et 
qn'fl serait libre de vivre à Constantinople ou 
dans quelque ville de l'Asie Mineure. Tourmenté 
pa^le souvenir de ses crimes, il saisissait avec 
empreasement tous les liens qui semblaient le 
nittaclier à la vie. 

Kliorchid lui proposa une entrevue dans Hle 
du lac Ali y consentit. Dès que celui-ci y ftit 
rendu, Kborchid fit entourer Tlle par des troupes 
lidèlcs. Le 5 février au matin , il fit annoncer 
au tyran que sou pardon était arrivé , et ajouta 
que , leurs vœux communs étant exaucés , il 
convenait de donner ordre à Féhim (Véteindre la 
mèche fatale. A ces derniers mots, Ali ouvrit les 
yeu\ ; mais il était trop tard. En vain il demanda 
à se rendre en personne à sa palanque ; on re- 
nouvela les premières protestations, et le tyran, 
à demi rassuré par un reste d*espoir qui n'a- 
bandonne jamais les malheureux , céda. Tirant 
de son sein un signe particnlier, il le remit à un 
affidédeKhofchid, disant : « Présentez cet objet 
i FéUm; à cette vue, ce terrible dragon se chan- 
gera en un agneau timide. » En effet, à la vue du 
talrsaian, Féhim se prosterna, éteignit la mèche, 
et fut ausatât poigûrdé. H était alors midi ; et 
AB, qui était resté dans l'Ile, commença à per- 
dre toute espérance. Tout était silencieux autour 
de lui. Son pouls battait avec une violence e\- 
trftme, mais on ne remarquait sur ses traits 
aucun trouble mtérieur. Tanti^t il prenait sa 
lottgne-vue, et regardait tour à tour le camp, la 
viDe de Anma, le lac théfttre de ses crimes, 
00 le Pfnde, qni terminait l'horizon du cOté de 
l'orient Tantôt il visitait ses armes, et alors ses 
yeux brillaient du feu de la jeunesse. Tantôt 
enfin, les heures ha paraissant trop longues , il 
tirait sa montre, ou se faisait servir du café et 
de l'eaa à la glace, n n'osait fixer le ciel, objet 
de son effirei. Le kiosk qu'il occultait formait 
ravant-scène d'un corps-de-logis en bois élevé 
fur des ooloanes. Suivant sa coutume, il s'était 
assis en fiiœ de la porte d'entrée , pour voir 
tontes les personnes qui se présenteraient. A 
cinq heures du soir, on vit approcher Oiucr 
Briooe et d'antres chefk avec une suite nom« 
fareuse. A leur aspect, AU se leva avec impétuo- 
alé, portant la main sur ses pistolets; et comme 
on lui dit de se soumettre an destin , de faire ses 
ablutions, d'adresser ses prières à Dieu et au 
prophète : « Ma tète, s'écrie-t-il en fureur, ne 
se Hvre pas si facilement. » En même temps il 
toe un des chds et en blesse un autre. Mais on 
tirait de tous les cdtés sur le kiosk. AK est 
frappé à la poitrine; quatre de ses paHcares 
looibent à ses cOtés ; les soldats placés an-dessous 



de Tappariemcnt tirent sur lui à travers le phin- 
cher. Criblé de coups , il chancelle , s'ac/roche 
à une fenêtre, et roule sur un sofa. Alor;; les 
assaillants entrent, et le bourrean, saisissant le 
tyran par la barbe, le traîne sous le péristyle, où 
il lui cou)>e la tète. Cette tète avait conserve 
quelque cliose de si imposant et do si terrible, 
que les vainqueurs ne pun;nt se défendre d'une 
sorte de stupeur en la voyant. Kliorchid , auquel 
on la présenta sur un plateau en vermeil, se 
leva pour la recevoir, et baisa respectueusement 
sa barlie. Telle était l'admiration qu'avait excitée 
la belle défense d'Ali, que tous, surtout ses an- 
ciens sujets, oubliaient ses crimes pour chanter 
ses hauts faits. On parfuma la tète des essences 
les plus précieuses. Elle fut enfermée dans une 
boite d'argent et envoyée à Constantinople. La 
sensation ((ue la chute d'Ali avait causée était si 
grande, que sur toute la route on fut obligé de 
montrer la tète à la population accourue sur le 
lissage, et qu'on finit par la faire voir à prix 
(l'argent. Arrivée à Constantinople, cetto tète, 
comme celle do plus vulgaire des criminels, fut 
exposée à l'entrée du sérail. Sur ces entrefaites, 
Kliorchid veillait à s'emparer des richesses du 
pacha. Malgré les tortures auxquelles on soumit 
les officiers d'Ali, on ne put découvrir que 
60,000 bourses, c'est-è-dire en\iron vingt-cinq 
minions de fVancs. Dans le même temps , les 
enfants d'Ali , qui avaient été relégués en Asie 
Mineure , étaient mis à mort. La femme de Veli, 
le second , qui avait été déshonorée par le tyran, 
fut cousue dans un sac de cuir et précipitée 
dans une rivière. Ses filles furent exposées au 
bazar, et vendues h des pâtres tnrcomans. De 
toute la postérité d'Ali , naguère si florissante , 
il ne resta que deux de ses petits-fils, que Ton 
conduisit à Andrinople. Ainsi finit le trop fameux 
Ali-Pacha. On peut dire qu'il périt par les vices 
mêmes qui avaient fait son élévation, c'est-à-dire 
par son amour des richesses, son mépris de la 
vie d'autrui , et par son insatiable ambition. 

Ainsi que tous les Albanais nourris dans l'i- 
gnorance la plus grossière et dans l'anarchie, 
AU n'avait aucune idée de morale, et ne recon- 
naissait de frein que celui de la force, n Mon 
fils, lui avait souvent dit sa mère Kamco, sou- 
venez-vous que le bien des autres n'est à eux 
que parce qu'ils sont forts : si vous l'emportex 
sur eux, ce bien vous appartiendra. » Ces hor- 
ribles leçons ne tardèrent pas à germer dans le 
coeur ambitieux et cupide d'AH, et on a vu à 
quel iK>int il sut les mettre à profit. H professait 
extérieurement un grand respect pour la religion 
musulmane, et prodiguait surtout les égards aux 
derviches et aux sofis , espèce de moines qni 
mènent en général une vie errante et désordon- 
née, mais qui sont en possession d'imposer à la 
multitude. Plus d'une fois ces moines vagabonds 
le traitèrent avec la plus grande insolence , et 
le tyran ne retrouva pas à leur égard son hu- 
meur féroce; mais au fond U w'^c^^l ^\vcasw\fwir 



119 



ALI 



120 



dpe assuré de religioii : il aTait plus de penchant 
pour la magie, ralchimie et les pratiques supers- 
titieuses. Dans ses maladies, des frayeurs mor- 
telles s*emparaient quelquefois de lui; il s'ac- 
cusait, il poussait de longs gémissements. Il 
conjurait les médecins, qu'il appelait ses frères, 
de le sauver, promettant de les récompenser 
dignement. Il mettait des prisonniers en liberté, 
et invoquait les prières des derviches, et même 
celle des chrétiens. Mais , à peine remis de sa 
maladie, il reprenait le cours de ses excès, et 
accusait ses médecins d'incapacité, afin d'être 
dispensé de les payer. H se pliait à tous les rôles. 
Musulman avec les Turcs, il était matérialiste 
avec les derviches , et chrétien dans la compa- 
gnie des Grecs, buvant avec eux à la santé de la 
bonne Vierge, Il n'était donc pas étonnant que 
beaucoup de chrétiens fussent entrés à son ser- 
vice. Ali, jusqu'à sa mort, mena la vie la plus 
licencieuse. Il avait un grand nombre d'épouses 
et de concubines, et ses émissaires, répandus 
partout y lui amenaient des femmes dltalie et 
d'autres pays. Dans ses honteux penchants il ne 
respectait pas même l'ordre de la nature , et , 
d'après une habitude assez commune en Orient, 
il avait également un sérail de garçons. Le 
nombre de ces victîioes de la lubricité était 
de plus de quatre cents : c'étaient en général 
les enfants des hommes qu'il avait fait périr. 
Le monstre ne respecta pas même l'épouse 
de son second fils et ses petites-filles. La con- 
duite de ses fils , sous ce rapport comme sous 
beaucoup d'autre, était digne d'un tel père. 
Ali, en se livrant à ces excès, obéissait autant 
à une infâme politique qu'à ses penchants luxu- 
rieux. Il ne se croyait sûr de quelqu'un que 
lorsqu'il l'avait avili. — Un jour il dit à Pou- 
quevilie : « Les Albanais me regardent comme 
un homme extraordinaire; mes moyens d'action 
sont l'or, le fer et le bâton : avec cela je dors 
tranquille. » On ne peut se foire d'idée de l'ava- 
rice sordide d'Ali. Indépendamment du butin 
pris en pays conquis et du produit des impôts, il 
possédait des fermes qui étaient gérées pour son 
compte, et où il entretenait environ cinq cent 
mille moutons et six cent mille chèvres. Con- 
voitant incessamment les biens de tout honune 
riche, souvent il le faisait assassiner ou il le ban- 
nissait pour s^emparer de ses biens, en vertu de 
la loi qui, en Turquie, accorde au gouvernement 
toute propriété vacante; souvent encore il le fai- 
sait, accuser de quelque crime qui emportait la 
peine capitale, ou, au moment de la mort, se 
taisait déclarer son héritier. Il s'était même livré 
aux recherches alchimiques de la pierre philo- 
sophale, et avait dépensé des sommes considé- 
rables pour cet objet. Parmiles nombreux traits 
de cruauté d'Ali, nous nous bornerons à citer 
le suivant. Pour varier les supplices infligés aux 
malheureux qui avaient encouru sa disgrâce , il 
avait fait enfermer un énorme léopard dans une 
cage de fer montée sur quatre roues. Au jour 



marqué, cette cage était conduite au milieu de la 
cour du palais, od l'individu destiné à la mort 
était introduit tout nu, et livré à l'animal féroce. 

Quoique dénué d'instruction, puisqu'il savait 
à peine lire , Ali ne manquait pas de sagacité. 
Hautain envers ses inférieurs, il était caressant 
et affectueux envers ceux qu'il voulait gagner, 
n déguisait toujours le véritable motif qm le 
faisait agir : de là les parjures, les caresses, 
les larmes même qu'il répandait à volonté. 
L'activité d'Ali était prodigieuse : levé tous les 
jours avant l'aurore, il prenait d'abord connais- 
sance des dépêches et des requêtes qui lui étaient 
adressées. Il s'informait même de ce qui se pas- 
sait chez les puissances chrétiennes d'Europe. A 
cet effet, il se faisait traduire les gazettes étran- 
gères. Aucun détail ne lui échappait : il donnait 
le plan d'un château en même temps que Toitlre 
de brûler un village. Pendant qu'il écoutait la 
lecture d'un firman, il réglait la dépense de son 
maître d'hôtel. U était parvenu à ^ablir l'ordre 
le plus sévère dans ses États. Lui seul avec ses 
fils pouvait se livrer à la tyrannie; ou si d'autres 
le faisaient, c'était sous son bon plaisir. Partout 
il avait à ses ordres des sicaires toi;gonr3 prêts à 
frapper. Malheur au téméraire qui aurait osé 
se livrer au momdre excès 1 Une telle sévérité 
au milieu d'un peuple remuant et indocile serait 
ievenue excusable, si elle n'avait pas été établie 
dans l'intérêt d'un seul. — Ah avait le goût de 
l'architecture et des constructions : un grand 
nombre de forteresses et d'autres édifices fUrent 
commencés par hd; mais 11 n'avait pas les lu- 
mières nécessaires pout diriger l'exécution de ces 
travaux. Il n'y cherchait d'ailleurs nullement le 
bien public; il ne visait qu'à appeler l'attention 
sur sa personne. 

Les Etats d'Ali , joints à ceux de ses enfants, 
qui y étaient contigus, comprenaient la plus 
grande partie de l'Albanie , l'Épire proprement 
dite, la Thessalie, la Livadie, l'Étolie et l'Acar- 
nanie. Le nombre de ses scyets était d'un peu 
plus d'un million. Ali retirait à peu près dix 
millions de francs , soit des biens qu'il s'était 
appropriés, soit du produit des douanes, des 
salines , des pêcheries , et des avanies qui se 
commettaient journellement. Sur cette somme il 
avait à payer tous les ans au sultan 2,400,000 fr., 
et 2,000,000 aux personnes les plus influentes 
delà cour. U avait, de plus, à veillera l'entre- 
tien de son armée, qui se composait d'environ 
14,000 honunes, musulmans et chrétiens. Les 
faits qu'on vient de lire prouvent à quel point 
on s'est pendant longtemps exagéré en Europe 
l'importance politique d'Ali. On lui supposait 
l'ambition de se rendre indépendant; on lui 
prêtait même le désir d'occuper le trône de se^ 
maîtres. Sa tête n'était ni assez vaste ni assez 
forte pour concevoir de tels pians. Llllyrie, 
rAlbanie et les lies voisines étant tour à tour un 
objet de convoitise pour les Anglais, les Français 
et les Russes, et l'empire ottoman paraissant 



Itl 



ALI - 



Ctre à ta Teille d'om ditaclution, chacune de 
ce* nalioiit M cnit intéreuée à m ménager l'a- 
Toiùi d'Ali. On a vu que le Directoire et ensuite 
RapoléoD ne dédai^reot pas de faire dea aTan- 
ce* an pacha. Lu agents anglais se pressaieal 
wr les routes de Jaoina, et 11 était presque derom 
de mode de visiter Ali : lord B jtod, qui ne TOjait 
qne des tajet* de haine dans toot ce qui lui rap- 
pdait l'Europe Arétienne, et eurtout sa propre 
patrie, semÛait retpia plus ft l'aise à la cour 
dn tyran. [Extr. de l'Ene. des g. du m. ] 

taaqnnule, raïasê it la Cria, !■ (itLt., lU».— Sit- 
Ictnë* la r^ftntrattm Ht la Grlti, toI. I. Il, IJl. 
- Mtmoira nr la tu a laimiuana d'^li-Paeàa, 
rttir MJanina.ft notltt lur la fntratlgai OlÀU- 
^»as. —T.-S. Uaitn, TToH^i tn Cran» and .iUanla. 

lIobboDH, -i iomutit tkrott^X ^tbania, etCr, Irt- 
rm «.41. -^ Dancadrt. Mémoin en ttu Jonian A- 
(*r tl/mand Oaract^ of Ml-Piucha, 

xMf , Tkevaljit Macttionia. — MtlLe- 
kaa , 7aMMii ktitorlqui (t poUllvie lit la vie if^li- 
pgeMm , 4in le iLneiK islunie du fauNtlti ^nnala 
irirOftÊi.— Bnichiilip. Hiiloin iu famtux Mi- 
FatÂa, tUIr (tt Janioa , P édition, inL 

ALI, oaU) d'Aoude, et liiir de l'empereur 
mcca! Scluh-AIeni, naquit en I7SI , et raounit 
^ mal 1817. D'une origine obscure, il hit, en- 
core cnbiit, adi^ par le nabah Assaf-Eddaou- 
]ali,anqaelilsuccâ]a en 1797. Mais déjà, l'année 
tniTaiite. il Ait déposé par le goaiemement ao- 
gbi>, atrers lequel il se montra peu docile, n 
a'en Tcagea en Usant massacrer le rendent an- 
^aîs CbaiTj, et se réfugia sur le territoire du ra- 
jah de Bérar. Celni-ci ne le lina qu'à la condi- 
tkn que ■> tIc serait épargnée. Ali fut conduit à 
Calcutta, et enfermé dans une cage de fer au fort 
WilUan, où Hmonnit k l'âge de trente-six ans. 

Fsrbo, Mtmoim. 

AUAOBDLKT, prince d'Arménie, régnait, l'sn 
de l'hégire 910 (1514), sur le pays qui s'étend 
dqinb Amasie jnsqD'anx confins de la Carama- 
ne. AmlHatTe de Sâim I" , Il le trahit ensuite 
pcsdant son expédiUoo contre le schah de Perse. 
n ftit tnqoé dam les montagnes oii il s'était ca- 
ché ; H Ait découTert dans une csTeme, et mis i 

tiiiMii I . HiMotn it rtmpiTt oUenan. 

T ( Jaeqves ), graveur Trançais, né à 
11718, mort à Paris en 1788. Disciple 
de LdMS, D peifecHonna beaucoup l'art de gra- 
Tcr i la pointe sèche. Biamanl les graveurs qui 
poatiml an noir, ils les comparait aux ac- 
Irar* qni ne savent bire qne des grimaces pour 
jkân i la populace. On estime parliculiËrement 
Ni ealanqiea d'aprto Bergbem, Wounermani, 
Venet Ses priw^anx oonsges sont : une fluine 
«ncjffWM et mtimaux , d'après Berghem ; la 
n» lit eauteaport de Cènes et le Rachat de 
latlaet, d'aprta le mbne peintre; le Départ 
t^tr le *{Mat H ranivée av sabbat, d'après 
IMd Tétera; fes.4miM«nenf( de fAlt'fr, d'à- 
pris Aitka TaMier-Telde. Aliamet a gravé 
wâ denx Bataillei des CMnoft, ouvrage com- 
pté de set» plandiei. 



AUBERT ISa 

Soo lïère Fraiiçoi»-€«rv\ain , né « 1734, 
mort vera la fin da dix-bnltième siècle, Técuî 
longtemps i Londres, où il fit différents portraits, 
et, entre au|jes,les gravures poar l'histoire d'An- 
gleterre de SmolleL 
Relndeo. Aiellgnnaln da artUUi. - Hubcr, lUo- 

aUBauD ( Louis), régicide, né à Nlnies en 
IBID, guillotiné le U juillet lS3e, 11 fut élevé au 
collège de Narboone, et à dix-hnit ans s'cagi^ea 
comme volontaire dans le la* régiment d'infan- 
terie de ligne, où il parvint jusqu'au grade de 
fourrier. En 1 830, il prit part à la révolution de 
juillet, et fut blessé le 2» sur une furricadc. En 
1834 il obtint son congé de réforme, et vécut, 
depuis ce mororait, tantôt à Perpignan, tmtûl à 
Barcelone et à Paria. Ce fut te là juin 183G que, 
poussé par le fanatisme politique, il lira presque 
è bout portant sur le rai Louis-Philippe , au mo- 
ment où il sortait en voiture par le goicliet des 
Tuileries, pour aller à Keuilly. Alibaud fut aus- 
sitôt arrêté ; il confessa bardimenl son crime, et 
Alt condamné à mort par la coar des Pairs. 

ALivKRT (Jean-Louis, baron), médecin 
français, né & Villefranche, département de l'A- 
veyron, le II mai 17GB , mort à Paris le a no- 
vembre IS37. 11 vint à Paris vers le commence- 
ment de la révolutiop , et entra d'abord A l'Ëcole 
normale, oii il eut pour condisciple le philosophe 
LaromiguîÈrc; puis il étudia àl'École de San té, pre- 
mtèreébaoche de la Faculté de médecine actuelle, 
n y «ut pour maître Cabanis, et pour amis Bichat 
etRIcherand. £0 1799 il fut reçu doctenr, et sou- 
tint, k cette occasion, une thèse qd devint la 
base de son Traité du fièvres intermitlenta 
pemicieusa; Paris, 1801 et 1 819, in-S'. Nommé 
vers 1803 médecin de ItiOpItal Saint-Loois, il 
fit des maladies de la peau son étude favorite, et 
consigna le résultat de ses observatioDS dans 
un ouvrage consiilérable, intitulé IVal'^ com- 
plet des maladies de la peau , observées à 
CMpUal Saijit-Louls , etc.; Paria, Barrois, 
1806-1820, grand iu-Tol., avec cinquante et ose 
planches. C'est l'ouvrage qui fait la véritable 
gloire d'Alfhert. U en parut, en 1S31, un abrégé 
{Prêtas on Monographie des Dermatoses), 
in-4° avec quinze planches coloriées , ou 1 vol. 
In-S" avec une planche; l' édition, ibid., 1836, 
1 vol. in-S". Son style est correct et mtaie élé- 
gant ; mais les praticiens lui reprochent de nom- 
broiaes inexactitudes. 

• Jusqu'à la Restauration , dit un de nos mé- 
decins les plus spirituels, AiLbert resta simple- 
ment médecin de l'hôpital Saint-Louis ; mais lors 
de son retour en France , Louis xvm le nomma 
son médedn ordinaire, sans doute en considé- 
ration du genre de maladies dont il faisait sa 
principale étude , plutôt qu'A la recommandation 
du baron Portai, son premier médecin. Le roi, en 
effet, dès cette époque, souffrait de cette maladie 
de jaml>es qui persévéra jusqu'à sa roorl. A C« 



1X3 



titre i»&i.irfîel, qui lit uiliiiilDeot pour u rortone, 
Alibert réunit ccha de proCeuenr de mitière mé- 
dicale 1 l'Éccde de tnÉdecide de Parâ, celui de 
médedD du eoliège Henri IVcldepInsieura autns. 
n proressait sans gravité , mais sa panrie avait 
du dianne, et le son de laioix était enchanteur. 
Ses leçuns étaient remarquas pour ces mots im- i 
prévus et pHloresqnes dont il finissait hii-iDènie ' 
par sourire avec esprit, à l'instigation de ses au- ' 
ditcurs. Mais tes iinpTOvisaliun^ les plus remar- 
qvables et \et plus applaudies étaient p<wr Vb6- 
pital Saint-Louis, oii il professait en plein air «oos 
des tilleuls, à l'ombre detquels il faisait parader 
pciirlani le printemps des malbeoreui couverts 
de dartri-s. C'est à eeconra ccittire que les mé- 
Uednsdu loute l'Europe ont appris pendant vingt . 
an» à connaître les maladies de la peau, qu'A- . 
libcrt a mieux décriles et mieux représentées 
qu'aucun de ses devanciers. Bien que méditatif i 
et distrait jusqu'il l'exrèa, AlibeK fut coustam- | 
ment an des plus fervents apOtres de la mode, i 
S'il approuùt qu'i ta cour <m eti accoolli an 
jeune poète, vanté ses ver^, lu tes ouvrages, 
dès te lendemain l'heureux auteur recevait ses | 
invitations ou aa visite. A ses déjeuners on était 
certain de resooatrer les plus jeunes muses, les 
«ofBgeursrécemmentdélnrrpiés, les poètes lan- j 
léiU , les avocats et les jeuoeâ orateurs d«)t les 
premiers débats étaient aiaplaudis, et même les 1 
actrices et acteurs en vogue : c'était U la bril- I 
lante contre-partie de ses cours de l'hOpital Saint- 
Louis : U l'esprit, les arts et le luxe; id les. lui- ^ 
(iread^sDuIrraiices.AprtsIedéjeunervcuaient i 
ëtt lactaires, puis la comédie. Son petit théllrc 
de la r«e 4e Varennes avait ordinairemeol pour . 
principaux ordonnateurs l'actrice M"* Fleury et , 
le célèbre Harchangy, avocat général. Puis giâud | 
vint régner CbsHes X, des sermons rwDplac^ , 
rcnt le spectaicle : ocpotdaut le déjeuner du di- i 
nancbepenévéra. Ses cabinets de consultations, | 
qui ne s'ouvraient que deux fois la semaine, i 
aeinUMeotunesuGcumleilu Jardin dcsPlantes. [ 
On voyait là des volières qui mettaient ï con- 
tributioa toutes les lëgioas du globe, des col- 
kctîMis mapjifiques de papillons et d'insectes , i 
ks peiolurea célèbres de Redouté, représentant i 
les plus belles fleurs : k cdté de cela les planches ; 
de son grand ouvrage, retraçant des icbibyoses, 
des psoriasis, des prarigos , etc. Alibert a tou- 
jours aimé kt antitlièses et les contrastes; nais 
il sanctifiait ce luxe et cette frivtdilé par de 
bonnes actions. H paraît certain qu'il (ut un des 
hoiiBoes les plus bienfaisants de son époque. Sa 
UaneilUKe était devenue proverbiale; et tels 
étaient l'aménité de son accueil , le ctiaime de ' 
•on entretien, qu'il suffisait de l'avoir entendu et < 
abordéune ou deuifois, pour rester àjamaissym- 
palhiqueisapersoDne.Sonstyledetouslesjoun, | 
MO style uns apprft, avait aussi beaucoup de ^ 
naturel, bienqn'unpeu veiteuxettKV onto. « 
Outre les ouvrages cités , on a encore d'Ali- 
bert : iumenii de theraptulique et de ma- [ 



AUBERT — AUDOSI 

(Uremâfica/e;PariB,]804,3Tol. in-S*; ISH, 



3 vol. tD-8* (S'édit); — iHacowt mr f ex r^- 
porta de la méiteOu avec les Kiejtcet pAgni- 
pies et muraies; Paris, 1799, in-8°; — rëxa- 
primé avec les Éloget de Spailanstoti , de Qai- 
9cmi, de Rotutel et de SiehtU; Paris, 1806, 
in-8' ; — Notologte tuUurettt, ou Ut Maia^a 
du eorpt humain dittriàuéet par fitmiUei; 
Paris, 1S17, 2 v<d. ift^°, avec quarante-quatre 
plandies coloriéei; — Pti/iiologie du pa- 
stons , ou Nouvelle Doctrine det tentimtait 
ittoraux; Paris, I83S, 3 vol. in-S*, arec aenf 
gravures ; — Préeii lur let eaux mittirala la 
plus utiiiei en médeciite, suivi de guelqtut 
rerueignemenli mr Us eaux minâralei ezo- 
liquei; Paris, lR76,in-S°. Alibert a été l'un des 
rédacteurs du iMctionnaire det idettcei mAti- 
eales tA du Journal universel dei i 



* ALiBKKTi ( Jean-CAor/ei ), peintre italien, 

né i Asti en l&RO, mort vers 1740. On a de lui 
quelqncs tableaux assez remarquables dans Té- 



AI.IBIt*l. Voy. DU-IBRAI. 

AUKKAHD (Francis), jéeuite, natir de 
Messine, nwrten 1711, le 14aoOt. D pnUiaq^ 
qu«g. ouvrages , parmi lesquels on remarque on 
opuscule de pollhnique sur le lieu de mkance 
de saint Agostmo Novello : Bisposta ad mu 
scriCto del dotlor Vint. Auria, Venise, 1BCI; 
et un ouvrage, de casuistique ' DelF opiniont 
probabile , etc.; Messine, 1707, in-4°. On lit 
aussi quelques-uses de ses poésies dans les re- 
cueils de l'Académie deHaFucîna, établie A Bles- 
sine, et qui publia plusieurs volumes de prose et 



-iLiBKAflDi ( Jérôme), peintre sldlicn, «nr- 
nommé le Raphaëlde Messine, né en tt70, mort 
a Messine en 151f. n étudia d'abord, sons An- 
tondlo , ï Venise, où il se lia d'amitié avec les 
plus cél^ires peintres d'alors. 'Vers 1 497 il vint 
k Milan, oii il eut pour maître Léonard de Vbd, 
et retourna, en 1514, dans sa patrie. La impart 
de las oeuvres ont été perdues, ou vendues sons 
d'autres noms. Le coloris de ses laUeanx ra^qieUe 
le genre de Rafaël , et le dessin , eehii de Lée- 
nardde Vinci, On cite comme son chef-d'cnvre 
sa Purification de la sainte Vierge dans la ca- 
thédrale de Messine. 

CiEKoDGrina.JVmiiHïds'PlilarilfaiilU. - Linil. 
SUrriàL pttttxrica- 

*AUDOSi (Jean-Nicolas-Pasqvali), anti- 
quaire italien, 'rivait dans la première moitié du 
dix-septième siède. Il a laissé une série d'écrits 
relatifsà l'Iiisloire politique, littéraire, eodésias- 



135 



AUDOSi — AUGNAN 



126 



tiqfiie, €tc.y de la TÎUe de Bologne, où il avait ré- 
flîdé. Ces écrits (iaédits) se trouvent dans les ar- 
diiTes de Bologae. 

OrUDél, Nmsi» étgXk Seritt&ri Bologneâi. 

AUDOSM, Mm de famiUe des seigneiirs dl- 
nola. Alidosio I*' Tirait en 1207, et ses sucoes- 
leitrs restèrent, comme loi, fidèles au parti des 
i, Louis, ta 1422, fîit le dnquièroe et der- 
lenr dlmola , de la famille des Alidosio. 

Marmtorl. 

▲UGHimi OU AJUkfiBiBAi, ancienne famille 
de Florence, principalement connue par un de ses 
membres , Timmortel D^trante ou Dante Ali- 
§kà€r%. Voyez Dante. 

Les Ali^Uieri paraissent ^c origînaires de 
Férrare. Cacd Aguida Elisei, chevalier floren- 
lîB, et tteul paternel de Danle, épousa une 
femme de k ûmille des Aligbieri de Fcrrare. Il 
mourut en Syrie pendant la guerre des croisa- 
des, en 1147, et laissa un fils, qui s'appelait Al- 
dighiero «n AliçbierOf dont les descendants pri- 
rent le nom patronymique Deyli Alighieri, 

ALi«]f JJi (Benoit d'), savant bénédictin, Toy»- 
en Palestine, mort en juillet 1268. H était 
de Notre-Dame de la Grasse, au dlooèse de 
Carcnsaonne, lorsqu'il fut, en 1 229, nommé évoque 
de Marseille. Celte ville était alors agitée par 
des dissensions intestines, nées à l'occasion sui- 
vante. Les vicomtes étaient depuis longtemps en 
possession de la juridiction civile : un de ces vi- 
comtes s*étant lait moine dans l'abbaye de Saint- 
Tktor, aTait laissé à cette abbaye la partie de 
juridiction qui lui appartenait ; mais la commune 
ayant voidu se gouverner elle-même, protesta 
eontre les exigences de Tabbaye. On en vfait aux 
voies de fait, on pilla les biens de Saint-Victor, 
désordres auxquels le nouvel évéque pervint à 
mettre fin en fidsant désister les moines de lem^ 
prétentÎQfns à la juridiction civile, qui dès lors ap- 
partint tout entière aux bourgeois. D*A]ignan se 
joignit en 1239 àThibaut , roi de Navarre , et au 
eomte de Champagne, pour le voyage de la terre 
sainte. Arrivé en Orient, il contribua à la oons- 
tmctfon dhm cfa&teau fort dont nom parierons 
plus loin. Bevcnn dans sa ville, il indisposa les 
Ifarseillais contre lui en écoutant favorablement 
les propositions que lui faisait le comte de Pro- 
vence Raymond Bérengcr, pour l'aider à mettre 
IfarseiOe sons son autorité. La proposition que 
Févêque en fit aux consuls causa une indigna- 
tion générale, et U se vit forcé de renoncer à son 
pn^el En 1248, il assistait an concile de Va- 
lence. Sons sa prélature, en 1252, il s'introduisit 
on nouvel ordre religieux, dit des Frères de la 
bienheureuse Marie, mère du Christ, que Clé- 
ment IV confirma en 1266, et que le concile de 
Lyon de 1276 supprima. 

£n 1260, notre prélat part de nouveau pour la 
tore sainte, et en revient trois ans après. A son 
nlour, le pape Alexandre IV lui adressa une 
IvUe pour lui enjoindre d'exhorter ses diocé- 



sains à se croiser : ce qu'il lit exécuter lui-iDômc 
par les frères prêcheurs et mineurs. Dans sa 
Vieillesse , sans cesser d'être évêque , il s'était 
engagé dans l'ordre de ces derniers rebgieux, et 
il se nommait lui-même frère Benoit. 

Benoit d'Aiignan a laissé quelques écrits, par- 
tie imprimés, partie manuscrits, avec cette dif- 
férence que ceux-ci surpassent de beaucoup les 
autres en étendue. Dans les imprimés se trou- 
vent les ouvrages suivants : Prxfationes Be- 
nedicti, episcopi Massiliensis, in commenta- 
rium suum de sancta Trinitate et fide ca- 
tholica, imprimé dans Baluze; — Sententia 
lata in synodo, de deàmis, à la suite du précé- 
dent; — Epistola ad Innocentium papam IV, 
dans le Spicilegium d'Achery ; — De construc- 
tione Castri Saphet, ouvrage aussi inséré par 
Baluze dans ses Miscellanea : c'est une relation 
historique touchant la construction du château 
deSapheten terre sainte, relation qui remplit si^ 
colonnes in-fotio. Dans le dernier paragraphe, 
l'écrivain raconte « que ce château dominait plus 
de deux cent soixante- dix villages : casalix 
quœ in gallico villx dicimtur; que c'était dans 
l'espace occupé par ces villages que se trouvaient 
les lieux les plus renommés et dont la visite 
était par là devenue libre, tels que la citerne 
près de laqueUe Joseph fut vendu par ses frères ; 
la ville de Capliamaum, où le Seigneur J.-C. 
commença à prêcher et fit plusieurs miracles ; où 
saint Pierre paya le tribut avec une pièce de 
monnaie prise dans la bouche d'un poisson ; où 
Matthieu était assis à son bureau de recette, d'où 
le Seigneur le tira pour en faire un apôtre ; près 
de là le lieu où le Seigneur nourrit cinq mille 
personnes avec cinq pains d'orge ; Bethsaïde, où 
naquirent Pierre, André, Philippe et Jacques; 
Nazareth, leThabor, Canade Galilée, etc., etc.; 
enfin , ce château était placé entre Acoon et Da- 
mas, presque au centre delà Galilée, sur une émi- 
nence entourée de montagnes , de coDines , de 
précipices; et sa position au milieu des défilés 
et des rochers le rendait presque inaccessible et 
inexpugnable. » On ne peut guère détermineravec 
précision la place de ce château : les dictionnaires 
géographiques et les cartes ne le citent pas. 
Hoffmann , dans son dictionnaire universel, au 
mot Sapha, dit que c'était un lieu au nord de Jé- 
rusalem, éloigné de sept stades de cette ville, et 
appelé en grec oxotco^ (spécula), parce que 
dans ce lieu élevé on pouvait voir la ville et le 
temple. Notre Saphet ne devait pas être si près 
de Jérusalem ; il y avait donc un autre Sapha , 
comme le dit Moréri, près du mont Iliabor, dans 
le voisinage de Zabulon. « On y voit encore, dit 
ce dernier, un château presque entier , qu'on 
croit avoir été la maison de Judith. » Peut-être 
ce château n'est-il autre que cehii de notre évê- 
que. Cependant ce château fort, boulevard des 
chrétiens de la terre sainte, tomba en 1266 au 
pouvoir du Soudan de Babylone, qui en chassa 
les tcmphers. H en faisait depuis loDî;lcmps le 



137 



ALIGMAN - 



^ége sant «iccès, quand deux traîtres, un Cas- 
tillan nomme Léon, et un Anglais, dissuadèrent 
les asdégés de se défendre , et unsérent ainsi 
la ruine des chrétiens, qui se virent contrainte 
de sortir du château. Dans la capitulation, le 
Soudan avait promis qu'ils se retireraient en 
toute sûreté btcc armes et bagages ; mois quand 
il Tut maître du chïteau, il en fît périr environ 
XnAt mille, la plupart templiers etreli^enx. Le 
traître Léon, qui pendant trente ans avait été 
dans l'ordre du Temple, apostasia en présence 
de tous ses Trères. C'est par suite de cette perte 
mémorable que le pieuvroi saint Louis, en ayant 
appris la désolante uouieile, convoqua tous ceux 
des barons de France dont le revenu s'élevidt k 
Vems cents livres parisis, et partitpour faire le 
voyage de la terre sainte , accompagné de ses 
trois fîts, des comtes d'Artois et de Bretagne, et 
d'un grand nombre de prélats. 

Le manuscrit [BiblioUi. nation., n° 4224) 
qui contient le grand et principal ouvrage de Be- 
noit d'Alignan est un gros volume in-4° en par- 
clicmin, écrit sur deux colonnes, d'environ cinq 
cents feuillets, dont l'écriture est très-belle et 
bien lUiWe. L'ouvrage a pour titre : Traetatiu 
p}ei contra diversos errores svptr tiCulum : 
De sniHA TaiMTATE et nos catholici in de- 
cretalibus. C'est une vaste exposition de la 
doctrine chrélieDne, ou un traité de Ibéologie 
pratique, fait par demandes el par réponses. 
Ctiacune des parties est précédée d'une lablc 
alpliabétique des matières, avec l'indication des 
chapitres. La méthode que l'on y trouve ne 
semble d^à plus appartenir à cette classe de 
théologiens qui, dans leurs sommes sur le Ta- 
meux {ivr« des Sentences, accablent le lecteur 
par leurs nombreux syllogismes, instances, dig- 
tii»ction8,etc., dont on ne trouve plus iâ de res- 
tige. A ta suite de ce grand ouvrage, l'auteur en 
a bit lui-même un abrégé assez curieux et ins- 
tructif, dont Toid ta construction : Il transcrit 
UD symbole de la foi cbrétienne catliolique en 
vingt et une petites colones de grosse écriture , 
qui occupentie milieu des feuilles ; et, à droite et 
à gauche de ces colonnes, il indique en très-pe- 
tite écriture contre quelles erreurs chaque mot 
de ce symbole y a été inséré. Chacune des notes 
de la marge commence par ces mots; Contra 
illoi gui, etc., el le nombre de ces cofitra illos 
va au d^ de deux cents. Ce petit traité remplit 
onze pages du manuscrit B est sniri d'une Èx- 
potition de l'Oraisoa dominicale et de la Salu- 
tation ansillque, en quatre pages, par le même 
auteur. Le manuscrit finit par un petit trailé sur 
les Dimtt et les Primicei. 

NUloirt UUiraire dt la Frana, I. XIX. p. a. - F>- 
bnchu. Biai. nat. el Iti^n. Mal. - Callia chnttiaia, 

AUCRB (f tienne n'), chancelier de France, 
né i Chartres en 1550, mort le il décembre 
1035. Il fut président au présidial de Chartres et 
intendant de Charles de Bourbon, comte de Sois- 



- ALINARD 1» 

sons, qui le noronu Inteur de son &is. Le mr- 
quisde laVienville, alors ministre d'Ëtst, lui 
procura les sceaux en jafflrier 1S34, et le titre de 
chancelier A ta fin de U même année, après la 
mort de Sillerj. D'Aligro vivait dans aae cour 
orageuse, n perditles sceaux en leio. Cettedis- 
grtce tient, dit-on, de ce que Gaalim d'Orléui 
lui ayant demandé, d'un ton colère et m 
qui avait conseillé l'er ' 
chai d'Omano, 
magistrat Cuvante lui r^Mudit • qn'il n'a sa- 
•t vsit rien, et qu'il n'était pas m conseil Ion- 
• qu'on en avut parlé. ■ Cette réponse pusilla- 
nime pour un chancelier, qui eût da,oorameduf 
du conseil, dire au duc avec fenneU que le roi 
avait fait cet acte d'autorité pour de trèaJnoMS 
raisons, piqua beaucoup le cardinal de Hidi^en. 
D'Aligre lUt obligé de se retirer dans sa terre de 
la Rivière, au Perche, où il unit tesjonrs- 

Sonfils arienne d'Aligre, né en 1&S2, mort le 
25 octobre 1S77, suivit la même carrière, et a'é- 
prouva pas les mêmes revers. II devint con- 
seiller au grand conseil, intendant de jostioe ai 
Languedoc et en Normuidie, ambassadeur à Ve- 
nise, directeur des fmances, doyen de coasotlcrs 
d'État, garde des sceaux en 1672, et chancelier 
deux ans apits. Il mourut avec la réputation 
d'an magistrat intègre et éclairé. 



ALiGRE (Étifnne-François d'), magistrat 
fï-ançais, né en 1726, mortà Brunsnîck en 179S, 
descend de la famille du précédent. En i7tB, 
il fut d'abord nommé président à mortier, puis 
premier président du parlement de Paris. D fit 
plusieurs fois , à la tèle do parlement, des re- 
montrances au roi contre les impdta et ctmtre 
certaines opérations ministérielles. An moment 
oîi Kecker, qui jouissait alors du plus grand cré- 
dit, préparait la convoeatiDO des états généianx. 
d'Atigre demanda etobtint la permisHonde Ure, 
devant le roi et en présence de son ministre , 
un mémoire où il prédisait tous tes malheors qui 
devaient arriver de celte convocation. Cette lec- 
ture n'ayant pas produit l'effet qu'il en attendait, 
d'Aligre donna sa démission en 1788. Le jour de 
la prise de la Itastille ( 14 juillet 1789), d'Aligre 
fut arrêté et conduit k l'hûtel de ville; il aurait 
péri sans la présence d'esprit d'un de ses an- 
ciens domestiques, Ilfutundespremiersàquitter 
[a France, et mourut dans l'exil, en laissant à 
son fils unique, mort en mal 1847 , une fortune 
considérable, qu'il avait placée sur la banqoe 
d'Angleterre. 

UiTdrlIr, Hitlolre de Franc». -Thlen. HtiUHrt d* 

AUMEHTCa. Voy. CiNCius AuHE^ns. 

ALIKARD ou HÀLiNABD, prélat français, 
né en Bourgogne vers 990, mort le 29 juillet 
lOJï. 11 était de famille noble , et fut élevé avec 
soin par son parrain, Vaulier.évéque d'Aulun, 
qui le CMitia ensuite au savant Brunon , évèque 



IM ALINAHD 

4e Lai^M. CeU-d le fit cbanoine etdérdoppa 
fin» In l'aHonr de* (dencet. Refuuat tobt 
maMOMst dnw h cuifère «edésiutiqiM, Ali- 
aard ie rcUn, nuOgrt b ihe oppodtk» de u 
bmakidiu le ooimntda Sdnt-BÂàgDe deDJioa, 
ad a prit nubit de bénédidiD. H deriot UcnUt 
fitent, et qnttn nu aprè* il (bt âo Mté de h 
mmnwinWi Tifii tithi' deiu let witenrs andai* 
■mifi ol prnhBf. Alfatardanitpaiiéduuleur 
leetam lïitdUemee du droit cuMD, et de U philo- 
MiiUe. Cctte4nidilkM remarquable était loutenM 
par iiaenT«<hiqiieMe.Aliiiud l'exprimait nitroe 
avec teilité duu plniinin lan^iei liTintei. 

)m Tfpntt de RcbtI leNoir, rcd do Gemunle , 
qui le lorn en lOie, à Mc^tCT le iMge ucUA- 
plKO)Ml de LjoD , alors Tille impériale, et le pria 
«le ractarafn^Mr k Home. AUaaid 7 conaeotii et 
phif teXementaniBomaiiu, que l'aimée (bjtuiIb 
(IM*) B> Tonlnreat l'âlre ai remplacement de 
GUmait II; mab, Adtlo k Mt peDChantt poor 
la remue, fl «pdtta bnuquemoit Rome, et n'j 
rentn qu'en 1049 , loraque Léon XI y conToqua 
aneoade. LeaoaTorainpontifeiieTaolDtplueM 
•éporer d'Alinard : Il l'emmena ta France où 11* 
ae trouverait ï la dédicace de Saint-Rémi de 
Mam et ao grand condle qui la niiTiL lia ae- 
liatireiit eoMille aux concile* de Rome et de 
VereeM, tenna ea 1050 contre le« erreon de Bé- 
reager. Alinard aceomiiaBna , en lOâi, Léon XI k 
Béoérent, k C^ooe , au Hont-Cauin et lu mont 
Garpn. San ékiqnenee peraoaiif e ht de la plu 
pande nlBIlé an ponSfé, qui remptaya pooT eco* 
dora la paix arec let leipieure Docmaiida dn 
rojrainm de Kaplet. Il se reUn enratte au con- 
wtM de Sai^OrégnIre de Rome. Hngea, chaise 
4b r«i«cM 4e LiRiires k canie de sa mauvaise 
sr la poissante tnterrentli 



de «M caMgne poar rentrer en grlce auprès do 
nintpèK. AKnard loi promît ses bons offices, et 
kddonaaandtaierd'adlen : il en moant, empoi- 
«onaé, 4it-4Ni. Le peuple romain le Gl oiterrer 
avec punp* et loi éleva un riche manaolée avec 



ta n*a de ce prâat que quatre lettrei lelleteui- 
ccfaent les intérêts de son mMiastère. Le strie 
ea est fort remanjuablc. A. de L. 



■itlUoa. 



-aiM. 



surBANDi ( SoHomnife ) , poète italien, 
Mrt en 1417. 11 ht élevé par Franfoii de Gon- 
am, prince de Hsntooe, qui loi St étudier les 
Mirée , le droH et b pfailoso(Aie. Alipnndl prit 
leiaélierdea armes, et eervit trèe-ulilenient sou 
K et comme diplomi 
B TcniOée de Mantone 
Jejnsqn'en UI4. Cet 
«mage, mal écrit et trts-ineuct, se trouve dans 
MOCT. aux». D;<ivEai. — i. 11. 



— ALIX ISO 

Maratori, ÀntiguUala Itatix wudii axiiiÊi- 
laa, 1741, in-M. A. deL. 

TlnlKjwU . noria OUa Utttratura Ualiau. -Cm- 

• n-mkJioK, Bernard), mosldea, nalif de 
la Toscane, vivait k Hanlch dans la première 
moitié <\a dix-hnitiime siècle; il était maître 
dediapellede l'électeur de Bavière. On a de lui 
Irofsopéru: JfifArldote, représenté en 1738; 
Iphigétiîe, ea 1739; et Sifmiroiii», en 1740. 



• ALirPAHni ( mehel-Ange), peintre italiea, 
nabf de Vérone, ^vait au seliième dède. étu- 
dia avec Psul Veronèse à Venise. On ■ de lui 
pInsieoTS tableaux eitiniéi, et des fresques k 
Vérone. 

Dal l-aus, rUt M Pitttrt fmnat. 

ALiaoN lArehlbald), théoto^ écossais, 
né en l7i7',mort en 1B39 k Edimbourg. On a de 
lui un Essag on (Ae naivre and principlei 0/ 
<aife;London, 1790,10-8*, et qoelquee lermcms. 

BiBgrarhlcai ilsttcnrf. — JV<nglr ko EaoiMrg» 
iClwiUiir «vraiaf , U oïl IIU. -^ CtKtieman^i Uagtt- 

;.àLISO.f {ArchUxUd), jurieconsnlle et his- 
torien anglais, fils du pnkédent, naquit k Kenn- 
lej le 19 décembre 179!. Il étudia k Ëdim- 
bouif, et devint, en 1814, avocat dn barreau 
écossais. EnlBlS, illutoommé membredu com- 
seit rojal et ihtrifT du Lanarbihire. Le* prin- 
dpanx ouvrages qall a publiés jusqu'k ce jour 
ont ponr titre : TAe princlpalej of the eriuUnal 
lawo/SeaUand;eAimh.,l631,\n-8';— Prac- 
tkt of erlminal laa; fbid., 1833, in-8°; — 
Ristory tif Xurop»,/rom the eommencemenl 
o/the Freneh revululion to the reilauralion 
qf llie BourbotUfEdimb., 1833-41, in-3*; B'édi- 
tion, 1850,10 vol. irHI°;cetonvTageent un grand 
Bucois : Il Ait traduit dans presque toutes lei lan- 
gues de l'Enrope, et même en arabe (Malle, 1845), 
et en hlDdonstaDl; — Essags; Édimb., 3 vd. 
io-8< ; recueil d'irticles d'histoire contemporaine, 
pubb'ég dans Blackmiod's Maga^ne; — Prin- 
eipttt 0/ population ; £dimb., 1S41, ln-8° : 
l'auteur j combat les principes de HaHhoS: — 
England In 1815, ond 1847, or a rufficient 
and eontaeltd evrrenc'j; Ëdimb., 184S, in-S'; 
— The Uje of the dfdte li/ Marlb&rouglt ; 
iUd,, 1847. 

ALIX de Champagne, flUe de Thibaut rv, 
comte de Champagne, née dans la seconde moi- 
tié dadoosièmetièele, morte en 1M&. Elle était 
épouse deLoni* VU, roi de France, dit le Jeune, 
mère de Philippe-Auguste, et, durant l'expédi- 
tion de son fils en terre ssinte, régente du 
rojaume et tutrice de l'héritier du trtee. Alix 
de Champagne don être placée au rang des prin- 
cesse* célèbres. Le renom de son esprit et de SCS 
grkcea Tùit aux ordtles de Louis vn, qni de- 
manda sa main. Elle monta sur le trdoe qu'Ëléo- 
nore de Guienne et Constance de Castille avaient 
laissé sons héritier, et, après quatre années d'une 



ISl 



ALIX 



13t 



union stérile, die mit au inonde Philippe-Auguste. 
Ce premier-né de la couronne fut accueilli avec 
transports, et surnommé Dieu-donné, Le rare 
mérite d*Alix n'avait point été Tunique cause de 
son élévation : la politique des rois capétiens 
recherchait Talliance de ces riches héritières, 
qui leur apportaient en dot Tespoir de réunir 
quelque jour un grand comté au domaine royal, 
de lui enlever pour le présent son indépen- 
dance hostile, et de Tendaver en quelque sorte 
dans les possessions de la famille régnante; or, 
le comté de Champagne était des plus puissants, 
et, pour mieux s'assurer son fidèle vasselage, le 
roi avait marié ses deux filles aux deux frères 
de sa nouvdle épouse. Ce fut dans la même 
pensée qu'il unit Philippe , encore adolescent, à 
Isabelle de Hainaut, fille du comte de Flandre. 
A la mort de Louis YII , on agita la question de 
la régence : Alix la réclamait , et la maison de 
Champagne s'enorgudUissait déjà de la tutelle 
du jeune roi; mais son beau-père, le comte de 
Flandre , n'était point d'humeur à céder facile- 
ment cette haute prérogative : la guerre dvfle 
allait donc s'ensuivre. 

C^>endant il arriva que Philippe, âgé à peine 
de quinze ans, se crut assez fort pour régner; 
il prouva du moins qu'il était assez habile par un 
usage précoce de ce génie politique qu'il déploya 
plus tard : on le vit opposer à sa mère et au 
comte de Champagne l'ambition rivale de son 
beau-père, et se soustraire ainsi, en les jouant 
tour à tour, à la tutelle et de l'un et de l'autre. 
Alix, qui s'était mise à la tète des mécontents et 
qui déjà en appelait à Henri n , roi d'Angleterre, 
fut bientôt désarmée par la fermeté précoce de 
son fils et par ses négociations alfectueuses : elle 
aima mieux qu'il fût roi sans elle que pupille 
d'un comte de Flandre , et contribua de tout 
son pouvoir à le mettre en possession de son 
royaume. De son côté , Philippe ne voulut le 
confier qu'à elle seule quand il partit pour la croi- 
sade : fl assembla les grands vassaux, et, de 
leur consentement unanime, la prodama régente 
et tutrice de Louis , son fils. Alix tint fermement 
le sceptre : son autorité forte et virile ne fléchit 
ni devant les grands vassaux ni devant les papes , 
et sa douceur et sa sagesse lui soumirent toutes 
les ambitions. La féodalité et l'Église negagnèrent 
rien à l'absence de Philippe-Auguste : sa mère 
l'avait continué en poursuivant le grand travail 
de son règne, la recomposition du pouvoir royal. 
Blanche de Castille et Anne de Beai]ueu purent' 
trouver un noble modèle dans Alix de Cham- 
pagne. [Enc, des g, du m.] 

SIsinoodl, Ifistoiré des Françaii. — VAri de véri0er 
les dates. 

ALIX (Pierre) f historien ecclésiastique, né à 
Dôle en 1600, mori le 6 juillet 1676, chanoine à 
Besançon, et abbé de Saint-Paul en 1652; il 
soutint avec fermeté les droits du chapitre mé- 
tropolitain contre le pape Alexandre VU. On lui 
doit à ce siiû^t un traité intitulé Pro capitula 



imperiali Bisuntino, super Jure eligendi suos 
archiepiscopos aedecanos Cammentarims ;Bt- 
sançoD, 1672,in-4*. Alasuitedecetécritsetrouve: 
Refutatio seripH Romd miper transnUui om- 
tra jura cnqHtuU Bisuntini, iii-4*. L'auteur y 
relève qudques prétentions de la oour de Rome, 
oe quilui attira une censure de la part du père 
Simard , inquisiteur de Besançon; mais il kn ré- 
pondit par un petit traité intitulé V Éponge pomr 
effacer la censure du père Simard jfic, in-4^ 

Le p. LeloDg, Bibliothèque kistmiqye de la Pnmee. 
— OoDod, Histoire de l'éçUse, «te., de Beêomçom. 

*ALix ( Matthieu-François )y médecin, né à 
Paris en 1738 , mort en Briickenau en 1762. Vers 
1 776 il fiit nomméprofesseur d'anatomie et de clii- 
mnçie à IHouiiversité de Fulde, et eut la direction 
de l'école obstétricale de cette viUe. U fût ausâ 
inspecteur des eaux minérales de Briickenau, 
Schwarzenfddt et Altengrcenau. On a de lui : 
Disputatio de duabus prope perinamm Jb- 
tulis; Erftirt, 1769, in-4<*; — Anweisung sur 
Wundarzneyktinst , etc. ( Manuel de chirur- 
gie); Riga, 1772, in-8«; — De noeivis mortuo^ 
rum intra sacras xdes urbiumque muros 
sepulturis; Erfurt, 1773, m-8** : l'auteur insiste 
sur la nécessité d'étaUir les cimetières à quelqaa 
distance des villes; — Qusestiones medico4&' 
gales ex chirurgia dedarandx; Eriurt, 1774, 
in-4' ; — Observata chirurgica, l*' et 2* cahier; 
Altenbourg, 1774 et 1776, in-8''; 3« et 4* cahier, 
Francf., 1778, in-S**. C'est un recueil d'observa- 
tions rares et curieuses , dont on trouve des ex- 
traits dans Creutzenfekl , Bibliotheea chirur- 
gica, t I; dans Riditer, Bibliothèque chirur- 
gicale, t. m; et dans Edinburgh Med, and 
Philos, Commentaries , voL IV et VI. Alix a 
aussi traduit en allemand Raulin, Instructions 
sur les accouchements, et Fermin, Manuel 
d'Économie rurale. 

Biographie imédieale, 

*ALix (P... M..,), graveur français, né à 
Honfleur en 1762, mort en 1809. H était élève 
de Le Bas. H a fîait les portraits de plusieurs 

personnages éminents, entre autres odui de Na- 
poléon , en manteau impérial , à son couronne- 
ment. 

Hdneken, Dictionnaire des artistes. — Nagler, Ifeues 
Allgem. KûnetteT'Lexicon. 

ALIX OU ALLix (Thierry), historien lor- 
rain, né en 1534, mort à Nancy en 1597, pré- 
sident de la chambre des comptes de Lorraine 
sous le règne de Charles ni. Il a laissé plusieurs 
ouvrages manuscrits, qui ont été souvent con- 
sultés par dom Calmet. Ces manuscrits ont pour 
titres : 1** Traité sur la Lorraine et le Bar- 
rois; — 2° Discours sur le comté de Vaude- 
mont; — 3** Discours sommaire sur la nature 
et qualité du comté de Bitche ; — 4" Discours 
présenté de la part du duc Charles III au 
sî^jet de la Ligue, pour persuader aux états 
assemblés à Paris d'élire pour roi un prince 
de la maUon de Lorraine ; — &*" Histoire des 



133 



ALIX — ALKfiOWAREZMI 



1S4 



pays ei duchés de Lorraine y avec dénombre- 
ment des villes, bourgs et châteaux, terres et 
seigneuries, bailliages, prévôtés, chdlellenies, 
collégiales, abbages, prieurés, couvents, mo- 
nastères, chartreuses et commanderies qui y 
sont et en dépendent, et des mines d'or et 
émargent et autres; des rivières , montagnes , 
verreries, raretés, singularités, qui se ren- 
contrent audit pays, 

BéglB, dans la BioçruphU Vniventiie. 

AUX (Ferdinand) , théotogien français, né 
en 1740 à Fraane , mort à Yerceil, près de Pon- 
tariier, le 4 férrier 1 825. 11 fat élevé par un de ses 
oncles. Il étudia la théologie à Besançon, émigra 
pendant la révolution, rentra dans ses foyers k 
i*époqne du concordat , et devint cur^e Ver- 
cefl. On a de lui : 1® /« Manuel des Catholi- 
ques, ou recueil de divers entretiens familiers 
sur la religion; — V les Impies modernes; 
— 31* le dernier Pr&ne Sun prêtre du Jura, 
Ces trois ouvrages ont été imprimés en Suisse, de 
1794àl7d6,in-8o. 

ALIX DE SATOIB. Voy, ÀDÉLAÏDB. 

ALizABD (Adolphe-Joseph-Louis) , chan- 
teor distingué, né à Paris le 29 décembre 1814, 
mort le 33 janvier 18ô0. Il entra d^abord comme 
diantre aax Missions Étrangères, puis à Saint- 
Eostache, et débuta à TOpéra le 23 juin 1837, 
dans le rôle de Gessler de Guillaume Tell, H 
fit easoite une tournée en Italie, et revint à Paris, 
où il remplit avec succès les rôles de voix de 
basse dans Robert le Diable, le Freyschûtz, 
les Huguenots, la Favorite, et le Prophète. 

Adrien 4e la Fafe, dans le DieUtmnaire de la Con- 



( Salomon-ben-Moïse ), célèbre 
rabbin, natif de Sapheth dans la Galilée supé- 
rieure, vivait au commencement du seizième 
siècle. On a de hii , entre autres, un commen- 
taire sur le livre de Ruth , imprimé à Constan- 
tiDople; 1566, fai-4*. 

De Rossf. Dizion. ttorieo deçli autori Eàrei, 1. 1, p. 4T. 
- WolC, BWidh. A«ftr., I, 104t. — Sartoloccl. BlbUoih. 
vtaana rabbin. — I^tong, Bibliotk. iaera. 

* ALKADi»»BiLLAH , viugt^euxième khalife 
4e la dynastie des Abbassides, né à Bagdad 
ea 947 de J.-C., mort en 1041. H succéda, 
et 991, à Attay-Billah. Ce fut un prince juste, 
et de mœurs douces. Il accueillit k sa com* le 
Qâttre poêle Fîrdoosi, cherchant un asile contre 
b Tengeanoe de Mahmoud le Ghasnévide , qui 
Tcoatt de conquérir le Khorasan. 

IlMdo, msL tarac.y Ub. III, cap. vi. — Aboalféda , 
i^UMl. amaJMi. ->Ibn-KliallekaD, ZNcftonn. biogr. 

wUKAUX. Toy. Caîm. 

^iLKAULASHANDi (Aboul'Ahbos- Ahmed), 
^oinln arabe, natif du Caire, a écrit un traité 
SMlogique des tribus arabes, et une descrip- 
^ de rÉgypte, dont Shaw a donné quelques 
ftapacals dans TraveU , Oxford, 1738 : Ex- 
^tffta e Kàlkûseda de Nilo et nilometro. 

ALKBAasMf (AboihDjqfà Ibn Abdillakh 
^ttorloH ) , historien arabe natif de Cordoue , 



vivait vers le milieu du douzième siècle. B a 
écrit une histoire des Arabes depuis Mohammed 
jusqu*à la fin du règne des Almoravides ( 1140 
de J.-C. ). 
AlmaUurl, AfoA. Dytioit., 1 1, p. 194. 

ALKBMADB (Comelius van), antiquaire 
hollandais, né le 11 mai 1664, mort le 12 mai 
1737. B fut premier commis des convois et 
licences à Rotterdam, et publia dans sa lan- 
gue maternelle un grand nombre d'ouvrages dont 
voici les principaux : 1** Verhandeling over 
Ket-Kamprecht, sur les anciens tournois; 1699, 
1740, 3* édition^ enrichie d*additions par Pierre 
van der Schelling, gendre de Tauteur ; — 2** une 
édition de la chronique rimée de Mélis Stoke : 
ffollandsche Jaarbaken of Rym-Kronyk van 
Melis Stoke; Leyde, 1699, in-fol., contenant 
lliistoire de la Hollande jusqu'en 1337, avec les 
portraits de tous ses comtes, gravés d'après les 
anciens tableaux des Carmélites de Harlem ; — 
3* Muntspiegel der Graven van Holland, etc., 
Delft, 1700, in-fol.; recueil des monnaies des 
comtes de Hollande ; — 4° tnleiding tôt het 
ceremonieel der Begraafnissen en der Wa- 
penkunde (des Cérémonies pratiquées dans les 
inhumations et du blason); Deifl, 1713, in-8*; 
— &• Nederlandsche Displechtigheden, 1732, 
3 vol. in-S**; ouvrage très-curieux, qui traite 
des usages des anciens Hollandais dans la vie 
civile; — 6* Jonker Fransen Oorlog, 1 vol. 
in-8°, espèce de journal contenant le récit de la 
guerre singulière entre le parti des Hockscn et 
celui des Kabbc\jauwsen, à Rotterdam, pendant 
les années 1488 et 1489; — 7° Description de 
la ville de Brill et du pays de Voorn ; Rotter- 
dam, 1729, in-fd. 

Kok, yaderUmdseh Woordenbék, II. 606-eil. — Cbal- 
mot. BiograpMteh JFoordenboek der Nederlandem, 
1. I4t-ill. — CoHot d'Bscary, Holtandi Roëtn in Kunsten 
en f^etensehappen, III. 187. etc. — Uffenbach . Betsen 
durch Niedertaehsen, UoUand und England^ in.l67'4r74. 

ALKENDl OU ALKIKDI. Voy, ALCni?fDIliS. 

^ALRHOWARBZMI OU ALKHARIZMT ( Jfo- 

hammed-Fbn-Mousa Abou-DJa/ar) , mathé- 
maticien arabe, né dans le Khorazan, vivait au 
commencement du neuvième siècle. B Ait bi- 
bliothécaire du khalife Al-Mamoun à Bagdad. 
II composa deux tables astronomiques appelées 
Sind'Hind, parce qu'elles étaient basées sur le 
Sindhanta, système des Indiens. Son Algèbre 
fut écrite par ordre du khalife Almamoun ; c'est, 
suivant Haclji-Khalfah , le premier ouvrage arabe 
où se trouve le système de notation indien. La 
traduction latine (par Rodolphe de Bruges), 
dont M. Libri a cité un fragment dans le vol. I 
de son Histoire des mathématiques, parait 
avoir été faite au commencement du douzième 
siècle. Comme c'était le premier livre d'arith 
raétique offrant un pareil système de notation, 
on lui donna le nom d'Algorismus, c'est-à-dire 
l'art d'Alkhowarezmi. Ce n'est donc pas Léonard 
Fibonacci qui a introduit en EuroiMî le système 
de figures d'algèbre arabes. Le docteur Roscn a 

5. 



185 



ALKHOWAREZMI — ALLAOCI 



IS6 



donné le texte arabe sur une traduction anglaise 
de TAlgèbre d*Alkhowarezmi ; London, 1831, 
in-8«. 

Kiat, Tarikh AUhokema, - Plhrist. vol. III, roanat- 
crlt de la bibl. de Leydc. - librU UUttHn tf«i matM- 
matique* en italie, 1 1. — Reinaud, Géographie a'Â- 
boul/eda, introducUon, 1 1. 

*ALK.MAAB {Zochorie van ), peintre hol- 
landais, Ti?ait à la fin du seizième et au com- 
mencement du dix-8e|>tième siècle. Houbraken 
le mentionne sous le nom do Zacharias Pau- 
luzz, qui vivait à Alkmaar et y peignait des por- 
traits, depuis 1620 jusqu'en 1628. On ignore la 
date précise de sa mort 

Hoabraien, Schouburgk der Nederlandsehe Konst- 
ÊChUderi, 

ALKMAAR (jsrenri de), poète hollandais, vivait 
à la fin du quinzième siècle. U était , en 1477, con- 
seiller de David de Bourgogne, prince évéque d'U- 
trecht, et entra, en 148&, au service de René II , 
duc de Lorraine. H passe pour Tauteurde Reineke 
Vos, célèbre poème bas-saxon, qui est une pein- 
ture satirique de la vie des cours au quinzième 
siède. Alkmaar se vengea par là des outrages dont 
il avait été Tobjet à la cour d'Utrecht La première 
édition, dont il ne reste qu'un exemplaire dans 
la bibliothèque de Wofénbùttel , parut à Lu- 
beck, 1498, in-8*. Des motifs analogues inspirè- 
renfNicoIas Baumann (Voy. Baumamn), auteur de 
la secondeédition, Rostock, 1517, in-4*', ainsi que 
de la troisième ; Lubeck, 1522, in-S*'. Quant à la 
quatrième édition, ibid . , 1 539, in-4° , les additions 
qu'on y trouve font aUosion aux doctrines de Lu- 
tiier. D'ailleurs, Alkmaar ne donne son ouvrage 
que pour une traduction du weldie et du fran- 
çais. La légende primitive, dont le fond est beau- 
coup plus ancien, représente, selon M. Grimm, la 
rivalité des tribus germaniques. D'après ce sa- 
vant, Vlsengrim ou le Loup de la fable serait 
Welf le Souabe; le Renard ou Reineke serait 
ReinhartouReginhart, ducfrank de Lorraine, et 
l'Ours ou le Brun, Brunon de Saxe. Les sources 
les plus anciennes du Reineke sont trois poèmes 
latins en hexamètres, composés vers 1100 par 
des moines lorrains ou flamands, sous les titres 
de Rvfanus, Isangrimusei Reinardus Vulpes, 
Ce dernier poème, qui a pour auteur maître Ni- 
vardus, fut publié par Mone; Stuttgart, 1832. A 
ces diverses compositions on rattache deux sé- 
ries d'ouvrages parallèles, et indépendantes l'une 
de rautrc : la légende poétique française et la 
légende flamande. Le premier Reineke ou Re- 
nard (Regnard) français, composé vers 1 1 50, mais 
perdu aujourd'hui, et qui substitue à l'ours le 
Uon, roi des animaux, a été imité en haut alle- 
mand, vers 1200, par l'Alsacien Henri le Glich- 
seneare (le Brillant), et ce dernier a été copié 
à son tour, vers 1 220, par un autre Allemand. Les 
deux versions ont été publiées par Mailath et 
Keoffinger , Koloczaer Codex ; Pesth, 1 8 1 8, et par 
M. Jac. Grimm en 1834 et en 1840. Le second 
Renard français, composé en prose, vers 1250 
par Pierre de Saint-Clost (Saint-Cloud), fut plus 



tard imité en vers dans le Nouveau Renard 
du trouvère lillois Jacquemars GieuUée , et pu- 
blié avec cette imitation par M. Méon sous le 
titre : le Roman du Renard etc.; Paris, 1826, 
4 vol. in-8**; et par M. Chabaille,5upp/^7ii^n/.f ; 
ibid. 1835, in-8*'. Quant k la légende flamande, 
elle remonte directement au poème de Reinaert 
de Vos, composé vers 1170, par Willems, con- 
tinué vers 1270 par un auteur du même nom, 
et publié en entier à Gand, 1836, par un troisième 
Willems (Jean-François), qui fut l'un des res- 
taurateurs des langue et littérature flamande 
de notre temps. Le poème a été traduit ensuite 
ou plutôt délayé en prose hollandaise, Gouda, 
1479, et en prose angliUse, Londres, 1481 et 1487. 
C'est d^s cet état de mélange flamand, français 
et hollandais, que la légende recueillie par Alk- 
maar a servi de base à son poème. Longtemps 
préféré au Spéculum vitx aulicœ de Hart- 
mann Schopper ; Francfort , 1567, qui était une 
version latine du même récit , le Reineke Vos 
d' Alkmaar fut réimprimé par F. Harkmann ; 
Wolfenbtittel, 1711, in-4'*, et en dernier lieu 
par H. Hoffmann, Breslao, 1836. Souvent tra- 
duit en prose allemande, il a été nyeuni par les 
hexamètres de Goethe , Weimar, 1794, et des 
érudits ont essayé de le rendre en latin. Quant 
aux autres traductions en langues modernes, elles 
ont été la plupart faites d'après les ïambes rimes 
de Sottan (Brunswick, i 803) et de Sim vock (Franc- 
fort, 1845). Selon Dreyer, le Reineke Vos est une 
source précieuse pour l'étude de l'anden droit 
germanique. 

JOrdens, texleon Deutgeher Diehter vnd ProiaUten- 
ConvernUiong Lexieon. — Legrand d'Aïusj , ffotieei et 
Extraits dés mamuerits «te ta BUtl. de Paris. — JA- 
cher et Adelung, JUgem. Getehrt. Lex, — J. Grimm, 
Die Sage von Reinhart Fos, Letpz. 18S4. 

* alrodhaI {Ahmed'ibn'Mohammed)^ écri- 
vain arabe, natif de Campos près de Jaên, vivait 
vers le miKeu du onzième siècle. Il est l'auteur 
d'un Dictionnaire biographique , dont on con- 
serve le manuscrit (n"* 1729) à la bibliothèque 
de l'Escurial. 

Casirl, Bibl. arab, hisp. Esc.» t II, p. 16S. 

* ALKODH Ai (Mohammed'ïbn-Mokammed), 
écrivain arabe, natif d'Estepona en Espagne, 
mort vers 1308 de J.-C. Il fiit d'abord khattib 
(prédicateur ) dans la mosquée de sa ville natale, 
puis professeur de grammaire an coflége de Gre- 
nade, n a composé plusieurs traités pédagogi- 
ques (inédits). 

Caslrt, Bibl. arab. hisp. iTfc. 

ALLACCiou ALLATivs(z:^on), littérateur ita- 
lien, né en 1586 dans 111e de Cliio,mort le 19 jan- 
vier 1669. A l'âge de neuf ans, il vint en Calabre, 
où il fut protégé par la puissante famille des Spi- 
nelli. Il entra ensuite au collège Grec à Rome , 
et s'y livra k l'étude des anciens, de la plUtoso- 
phie et de la théologie. Après avoir été quelque 
temps secrétaire de l'évêque d'Anglona , il re- 
tourna dans son pays natal ; mais n'y ayant pas 
trouvé une position convenable, il revint à Rome, 



117 



ALLACCI — ALLAINVAL 



1S8 



et s'y lirra à renseignement du grec. En 1C22 ; 
l'éiectear de BaTÎère aTait fait présent an pape 
Grégoire XV de la magnifique bibliothèque Paùt" 
tint dont le général Tilly Tenait de s'emparer 
par la prise de Heidelberg. Allacd fut chargé de 
diriger le transport de-cette bibliothèque, et s'en 
acquitta avec le plus grand soin; mais la mort 
de Grégoire XV le priva de la récompense méri- 
tée. Le cardinal François Barberini le prit alors 
pour bibliothécaire, jusqu'à ce qu'il fut enfin 
nommé bibliothécaire du Vatican par le pape 
Alexaidre VII. Allacd, Grec de naissance , em- 
brassa la religioD catholique romaine et devint 
on des pins sSés partisans de l'autorité du pape. 
n déclara ses compatriotes hérétiques , et dans 
son opinion tous les hérétiques devaient être 
exterminés par le fer et le feu. Quoiqu'il ne fût 
pas prêtre, il resta toute sa vie célibataire. Un 
^r le pape Alexandre VU, lui demandait pour- 
quoi il ne prenait pas les ordres ; « C'est, répou- 
dii-il, pour pouvoir me marier. » — i Mais, reprit 
le pape y pourquoi donc ne vous mariez-vous 
pas.' — » Cest, répliqua- t-il, pour être libre de 
preadxB les ordres quand je voudrai. « On pré- 
tend qu'Allacci se servit quarante ans de la même 
plume; et fl a énormément écrit. En mourant, 
il légina ses livres à son ami Jean Pastricius, pré- 
fet du collège de la Propagation de la foi, A 
ses manoscrits au collège Grec. Dans tous ses 
écrits AUacd a montré un immense savoir, mais 
pea de critique et une grande intolérance en 
matière de religion. Fabridus, qui donne une liste 
complète de tons les ouvrages d'Allaod, les di- 
vise en quatre dasses : V* Traductions et com- 
roeotaires; tels sont : Socratis Ântisthenis et 
aliorum Socratieorum Epistolx, avec des 
notes et on discours sur les écrits attribués à So- 
crate; Paris, 1637, in-4*; — Philo Byzan- 
titUf de sepiem mundi Spectaculis , avec notes 
et traduction latine, Rome, 1640, in-8*; repro- 
duit dans le VIII* vol. du Thesaur. Antiguita' 
tum grxcarum de Gronovius ; — Salltutii phi- 
losaphi Opusculum dediis et mundo,eum no- 
tis JSro^renti; Rome, 1638, in-12; — Vita Ho- 
meri dans l'ouvrage intitulé de Patria Homeri^ 
Leyde, 1640, in^*; — Excerpta varia Grx- 
corum sophistarum et rhetorum; Rome 1641, 
ia-8*; — Zumuxra, sive opusculorum grxco» 
mm et latinorumveiustiorun% ac recentiorum 
liM X; Rome, 1668, in-4*; — Grxcla orthth 
doxa; Rome, 1652 et 1659 2 vol. in-4* : c'est 
une collection avec traduction latine d'auteurs 
grecs favorables è l'Église romaine; » Georgii 
Âcrepolitde,magni logotheta: Historia, JoeUs 
chronographia eompendiaria et Joannis Ca- 
nani narratio de Belle Constantinopolitano, 
avec des notes ; Paris, 1661, in-fol. — 2* Ouvra- 
ges relatifs aux Églises grecque et romaine; 
les plus importants de ces derniers sont : de 
Ecelesix occidentalis algue orientalis perpe» 
tua consensione libri III, cum dissertatione 
d€ DonUnieis et HebdomadUms Gracontm; 



Cologne, 164S, in-4''; — De jElale et Inlersti- 
tiis in collatione ordinum etiam apud Grx- 
cos servandis ;Rome, 1638, in-8*, — De utrius- 
gue Ecclesix, occidentalis algue orientalis, 
perpétua in dognuUe de Purgatorio Consens 
sione; Rome, 1655, in-8* ; — Joannes Henrieus 
Hottingerus fraudis et imposturx man\festx 
convictus; Rome, 1661, in-8*; — In Roberti 
Creyghtoni appcaratum, versionem et notas ad 
Historiam synodi Florentinx a Sglvestra Sy- 
ropulo scriptam , exereitationes ; Rome , 1 674 , 
ia-A^. -* 3*Ouvrages historiques : De Patria Ho- 
meri; Leyde, 1640, in-8*; — De Joanne Dor 
masceno et ejusdem Scriptis, imprimé dans 
l'édition de Daroascene de Lequien; Paris, 1712, 
in-fol. ; — De Simeonum Scriptis Diatriba; Pa- 
ris, 1664, in-4% -* De Psellis et eorum scrip- 
tis; Rome, 1634, in-8*. — Delibris ecclesias- 
ticis Grxeorum; Paris, 1644, in-4*;— Apes tfr- 
banœ, sive de Viris illustribus gui (U> anno 
1630 per totum 1632 Romx ad fuerunt et alk- 
guid typis evulgarunt; Rome, 1633, in-8*; — 
Vita Juin Cxsaris Lagallx, philosophi ro- 
mani; Paris, 1644, in-8*; —4' Œuvres mêlées: 
Confutatio fabulm de Joanna papissa ex 
monuntenlis grtecis ; Rome, 1 640, in-4* ; — Poe- 
mat a varia grxca; Rome, 1633, in-8*; —Dror 
maturgia divisa in set te indici; Rome, 1666; 

— Pœti antichi raccolti da codici manos» 
critU délia bibliotheca Vaticana e Barberïna; 
Naples, 1661, in-8*. Allacd avait promis une ana- 
lyse détaillée des manuscrits grecs alchimiques, 
presque tous inédits , de Zozime , d'Olympio- 
dore, etc. ; cette promesse n'a été réalisée que de 
nos jours par Feid. Hoefer, dans le tome 1 de son 
Histoire de la Chimie. L. J. 

Lorenxo Ckvno, Moria dut jfotli greei, p. SM. ~ 
Clément, Bibl. curUtae, p. 1S7. — Fabriciiu , Bibliotk. 
çrâfc., XI, 4M. — Adehmg, sopplement à JAcher, Mt^e- 
mêinn GêUhrien-Lexicon, — Fétis, Biographie imirtr- 
setle dei Mwieignt, 

ALLÂiKTAL ( léonor-Jean-Christine- Sou- 
las D*}, littérateur français, né à Chartres vers 
le commencement du dix-huitième siède, mort à 
Paris, àl'hôtd-Dieu,]e2 mai 1753. Il vivait dans 
une misère profonde, et n'avait souvent d'autre 
gtte que ces diaises à porteurs qui stationnaient 
alors au coin des rues. £n 1725, il fitqudqnes 
pièces de comédie, et donna au Théâtre-Fran- 
çais : la Fausse Comtesse , V École des Bour- 
geois, les RéHouissances publiques, ou le Gra- 
tis, et le Mari curieux; au Théâtre-Italien : 
r Embarras des richesses, le Tour de carnaval, 
et V Hiver; à TOpéra-Comique : la Fée Marotte. 

— V École des Bourgeois eut un succès de vo- 
gue. « Cette pîèce, dit la Harpe, a peu dlntrigoe; 
« mais il y a du dialogue et des moeurs...,. Le na- 
ît turel et le bon comique y dominent; on y re- 
« marque surtout une exceUente scène, celle où 
« l'homme de cour se concilie un moment M. Mat- 
« thieo, son Cher oncle. » —On a dumêmeaur 
teur; *** Ana, ou Bigarrures calotines, 1732- 
1733, quatre ^lUes, ViL-n ,tw^\ IaUtw ^ tiAr 



130 



ALLAINVAL — ALLAN 



140 



lord "', au sujet de Baron et delà dcmoUelle 
Lecûuvrcur, 1730, in-i!; Éloge de Car, 1731, 
ia-l2;Aiiiuinacliatlronomigut, géographique, 
tt, gui plui al, véritable j Aneedotei de Rus- 
ste 3om Pierre I", !7*5, 1 puties in-iî; une 
édition corrigte H augmentée de l'ouvrage du 
P. Bigord , intitulé Connaitianee de la Mytho- 
logie, par demandei el par réponies , Paris, 
1743, et une nouvelle édition dea Lettret du car- 
axnat Maznrin, î toI. Id-Iî, 17*S. 
Çïrfrnnl . la Franea Htttrairt, I, It. — U nirte, If- 

bler, eiàminirHUii*. 

MA.kiwM (Julien- Pierre), administrateur 
et agronome frençau, né k Saint-Brieuc le 20 
Janvier 1741, mort le 3S janvier ISIG. Lora de 
l'organisation de radminiatration foreatiére, il 
fut clui^é du contentieux et du repeuplement 
des bois, et a laissé une relation Inédita d'uu 
vojage dans tes forêts dés rivea du Rbin. 
H. SlliFiIrc, nimoini it la SocUU (C^prlcullurc, 

ÂLLaia (Denis VaiRAisED'), grammaiiiai 
flwi^s , ainsi nommé de la viile d'Alais en Lan- 
goedoc, ob il naquit vers 1630. Il passa nne 
partie de sa jeunesse ai Angleterre, et se trouva, 
en less, snr la flotte commandée par le duc 
dTTorii. r revint en France, où il enseigna l'an- 
glais et le franfais. Ses ouvrages sont : 1° nne 
Grammaire Jrançaise méthodique, l6Sl,ia-i2; 
— 3° un atrrégé de cette Grammaire en anglais, 
1083, io-lî; — 3" rflÎj(oire des Stvarambes, 
ouvrage divisé en deux parties : la première im- 
primée en 1677, «I i vol. in-12; la seconde ai 
1673 et 1679, enSvol. in-12; il fut réimprimé en 
1716 à Amslcnlun, en 2 vol. in-11. C'est on ro- 
man poUtique, qui a été tradnit en plosienn 
langues. 

HiRhind, McUniulrg UtEorIfi». — ilorbol, Pott- 
kMor, l, 1*. - WiU, BUUolitta ïrUannica, I, II. 
iLLilS DB BSàrLIBC. Toy. BUDUED. 

ALLALEOna. ¥oy. Alaleonji. 

ALLAM (André), érudit anglais, né & Gar- 
singdon, près d'Oxford, en leM; mort en 16S5. 
Ilfat élevé à Oxford dansie collège de Saint-Ed- 
mond , dont il devint sous-reetenr et reçut les 
ordres en I6B0. H coopéra à l'ouvrage Athenx 
oxonienses de Wood, et U ajouta des préfaces 
anx Epistle eongratulatorie of Lysimaehus 
NieanoT (o the convenanters oj Scotland de 
Jean Corbet ; OxfonI, 1684 ; et aussi ï VEccleiix 
Angticnnx Politeiade Bitdiard Cosin; Oxford, 
1684. Il ajouta des notes au T/ieatrum hlslori- 
cutn, sive chronologie lyitema noimm de Hel- 
vicDS; Londres, 1687. Enltn i» a de lui une tra- 
duction de la Vie ^Ipkicrate de Cornélius 
Népos. 

Wooé, MUmm OnUauêi! ruU Omm. 

ALLAMASD ( /e«n-A'fm{as-M»ai(ien ) , sa- 
vant. Ré à Lausanne en 1713, moK i Lejde le 
1 mars 17S7. U fut professeur de pliHosophle et 
dliisloire naturelle à l'aniversilé de Franeker. H 
«W( membre de U Société rojale do Londres, 



et de l'Académie des sciences de Hariem. On 
raconte que les marins bollandais se faisait^ 
un plaisir de Ini rapporter de leurs longs voyages 

, des plantes, dea animaux, des fossiles, dont il 
enrichissait le jardin botanique et le muséum 

, de l'universilé, placés sous sa sorvolEance. Il Bt 
des observations intéressantei sorl'électridté, 
et expliqua le premier le phénomène de la boa- 
tdlle de Leyde. (Bibliotbè^e britannigue, 
t. XXIV, et Transaet. philotoph. de Londres, 
n- 477 ). 

Le bibliographe Prospcr Marchand et le cé- 
lèbre pbj^en s'Gravûande lui avaient légoé 
le soin de mettre en ordre et de puHier les ou- 
vrages qu'ils avaient laissés manuscrits. 

Les ouvrages puUtés par les soins d'Allaraand 
sont : s'GriTCsande, Phitûiopbi« Neulonianx 
InsMutianes in usut academicos, 3" édit; 
Lejde, 1744, \ii-%'\ — ŒuoresphHosophiqueset 
mathématiguesàe M. G. i. s'Gravesande ; Ams- 
terdam, 1774, 2 vol. {0-4°; — le Dictionnaift 
Alsfori^e de Prosper Marchand ; ^ les (Ettcret 
deDuffon.SSvol. ln-4'^; Amsterdam, 1766-79.11 
a traduit en français 1° les Sermons de Jacques 
Porïter sur divers sujets; Lejde, 1739, in^,; 
le tome I",seul h para;— 2* les Éléments de 
la Chimie de Boeitiaave; Amsterdam, I75ï, 
1 ïoi. In-S"; — 3° l'Essai sur l'histoire dt* 
coraifnMd'Ellis;LaHaye, I756,in-4*;— 4'rft- 
aol tur les comités d'Andr. Oliver, 1777, in-g°; 
— 5' \i ffounelle description du eap de Bonne- 
Espérance, par Henri Hopp; 1778, in-fl", tra- 
duit du hollandes, avec des notes; ^- 6* le Bè- 
gne animal de Brteson, avec des notes; Leyde, 
176S, ln-ff>. 



d«i dlx-H^ FrsWiua dti Pafi-BBt, t. III, p. II*.— 

Bricli. sii^UnuiU d la Frma littéraire; IBOa, p. t. - 
Bubkr. SiaiiM Iricig tu, 1, U. - HircïiDi) , AfcEIR- 
luMn kUtoriqut. 

ALLAMAND ministre protestant à Bex, dans 
le pays de Vaud, vivait dans la seconde moitié 
du dL(-huiliinie siècle. B a publié, sous le voile 
de l'anonrme, one Lettre sur les assembUtt 
des rellgionnaires en Languedoc, écrite à un 
gentilhomme protestant de celte province, 
par M.-D.-L. F.-D.-M., imprimée en France 
sous la lïusse ïndicatian de Rotterdam, 174S, 
in-*" et in-S*. 

Peut-être faut -il attribuer an même auteur : 
r Pensées antiphilosophiques (anonjme); la 
Haye, 1751, in-11;— 2° 4n(i-Bernicr, ou A'ou- 
veau Dictionnaire de théologie, par Vauteur 
des P. A. ( Pensées antlpliilosaphigues ) ; Ge- 
nève et Berlin, 177D, 3 vol. in-S°. 
GIMun, MlHtlIananu ITorls, Mil. de liir<I ShenicJd, 

I[, Mi. 

ALLAH (David), peintre d'histoire écossais, 

née Alloa le 13 février 1744, mort i Éilimbouif 

le 6 août 1796. Après avoir séjourné quelque 

ipmns en Italie, il fut appelé en 1780 \ diriger 

académie fondée à Edimbourg. Il cxcelliùt 

[ite : SCS principaux la- 



141 



ALLAN — ALLARD 



143 



Meaux sont rorigine de la peinture, les Ber- 
gers de Calabre. La plupart de ses tabieaax ont 
été reproduits par la graTure, entre autres V En- 
fant Prodigue, Hercule et Omphale. On a aussi 
de loi de chairnantes estampes à Vaqua-tinta. 

CuonlnfliaB, LÀvet nf thê mott tminent BrtUsk Pain- 
Urs^ Seulptorty and ArchitecU. 

ALUkx {George), antiquaire anglais, mort 
«n 1 800. 11 était procureur à Darlington ( pro- 
TiDce de Durliam ), où il vécut dans la seconde 
nKHtîé du dix-huitième siècle. On a de lui, entre 
autres écrits, une Esquisse de la vie et du ca- 
ractère de revécue Trevor, 1776; la Vie de 
saint Cuthbert, 1777 ; des Collections relatives 
à r hôpital Sherborn. 

NlcboU, LUerarjf Anecdotes oj the EighUenth Cen- 
tmrff, ▼!, «S. 

* ALLâH (Robert), chirurgien an^ais, né à 
Edimbourg en 1778, mort en 1826. H servit d'a- 
bord dans la marine comme aide-major, et s'é- 
labKt ensuite comme praticien k Edimbourg, où il 
lit depms 1812, des cours publics. On a de lui : 
A Treatise on the opération on hthotomy, 
Edimbourg, 1808, in-folio; l'auteur y insiste sur 
les avantage de la taille latérale; — A System 
qfpathologicaland operativesurgery^ founded 
on analomy; Ma., 1821, 1827,3 vol. in-8«; — 
det'articles sur les anévrisroes, dans Edinburgh 
Journal of médical Science, t. I et II, 1826. 

▼te d'Allan, dans Sdinburghi Journal of médical 
Science, toI. Il, décembre 18S6. 

* ALLAH (Thomas), minéralogiste, né à 
Edimbourg le 17 juillet 1777, mort le 12 sep- 
tembre 1833. Dès sa jeunesse il se montra pas- 
sionné pour rétude de la minéralogie ; il visita 
la France, et particulièrement le Dauphiné, les 
lies Féroë, Comouailles, etc. La collection de 
minéraux qu'il a laissée à Edimbourg est une 
des plus riches de la Grande-Bretagne. On a de 
hii un traité de minéralogie et quelques articles 
dans les Transactions qf the Royal Society of 

Edinburgh. 
Bicgraphical DicUonary. 

^allahtsAb ou ALANTséB ( Léonard et 
Lucas ), frères, les premiers libraires de Vienne 
( depuis la découverte de riroprimeiie ), natifs 
d'Augsbourg, vivaient k la fin du quinzième et 
au commencement du seizième siècle. L'alné, 
Léonard, mourut le 7 janvier 1518, et le cadet, 
Lucas, en décembre 1522. Hs entretenaient un 
commerce très- actif avec Augsbourg et Venise. 
Le premier ouvrage édité à leurs frais est un 
poème htm : De flenda Cruce Baptistx Rhe- 
giensis episcopi Carmen; Vindobonae, 1511, 
iii-4°. On lit au bas des titres de leurs ouvrages : 
Leonhardus et frater ejus^ Lucas Alantsee, 
cives et bibliopolx Viennenses, Cxsàrisque et 
rerum Csesarearum studiosissimi, hos Augus- 
taies libelles prodire volverunt in lucem, ex- 
pensis suis, imprimentibus eos et typis effi.- 

giantibus, 
OEHcmiekitehêi BU)(fraph. Letieon g Vienne, tm. 

*ALLABB et AMéLMUD, nom de plusieurs 
gmvenrs hollandais qui vtraient à Amsterdam 



et à Leyde dans les dix-septième et dix-huitième 
siècles. On a d'eux un grand nombre de por- 
traits, de vues de villes, de paysages, de gra- 
vures d'animaux, etc. 

neinekeo. Dictionnaire des Artistes. — Strut, DictiO' 
narf of engravcrs. — Ntgler, Ntues AUçm. Kttnêtler- 
Lexicon. 

ALLAAD (Guy>, littérateur et généalogiste, 
né aux environs de GrenoUe en 1646, mort en 
1716. Conseiller au parlement de GreDoble, il se 
fit connaître par de nombreux oufiages reli 
tifs à l'histoire du Dauphiné et à la généalogie 
des familles nobles de cette province. Aa mo- 
ment de sa mort, il s'occupait d'un grand traviil» 
resté inédit, sur Injustice, la polloe et les finan- 
ces delà France. S^ livres imprimés sont iV la 
Vie et les aventures ie Zizime, fils de Maho- 
met, empereur des Turcs, par G — d M. ( Cl. la 
Bothère), nouvelle historique, 1673, 1712, 1724, 
in-12;— 2*^^/0^65 de Des Adrets, Dupuy-Mont- 
brun Colignon, 1675, in-12; — y* les Aïeules 
de madame de Bourgogne; 1677, in-12; — 
4** Bibliothèque du Dauphiné, avec une courte 
notice sur l'auteur, 1680, petit in-12 ; réimprimé 
à Grenoble, 1797 ; l'édition originale est très-rare ; 
—5° les Inscriptions de Grenoble, 1683, in-4*; 

— 6" la Vie de Humbert II, 1088; — 7° les 
Présidents uniques et les premiers Présidents 
au parlement du Dauphiné, 1695 ; — 8*^ Recueil 
de lettres, 1695;— 9** Nobiliaire du Dauphiné, 
1671, in-12, 1696; — 10* Généalogie de la fa- 
mille Sivfkiane, 1697 ; — 1 1** Histoire généalo- 
gique du Dauphiné, 4 vol. in-4*', 1697 ; — 
12'' État politique de Grenoble, 1698, in-12; 

— U*" les Gouverneurs et lieutenants au gou- 
vernement du Dauphiné, 1704, in-12. 

Lelong, BiMiothéque historUpte de la France, II, 771 

— Quérard, la France liUéraire,l^ SI. ~ Meiuel. ^i- 
bliotheca historica^ IX, part. S, p. 188. — Chorier, His- 
toire du Dauphiné. 

ALLABD (Mademoiselle), célèbre danseuse, 
née le 14 aot^t 1738, morte le 14 janvier 1802. 
Elle débuta à Paris en 1762 , y obtint de grands 
succès, et quitta le théâtre en 1782. Le ^lèbre 
Auguste Vestris était son fils. 

Grtmm. Correspondance. 

ALLARD ( Joseph-Félix), littérateur français, 
né en 1795 à Marseille, mort le 20 octobre 1831. 
Tl se destina à Tétat ecclésiastique, et, après avoir 
enseigné la rhétorique dans les petits séminaires 
de Marseille et d'Aix, il fut, en 1827, attaché à 
la paroisse de Saint-Eustache k Paris. On a de lui 
une traduction de Y Apologétique de TertuUien ; 
Paris, 1827, in-8^, et plusieurs articles biogra- 
phiques dans le Bulletin universel de Férussac. 

Techener, Catalogue des livres etmanuscrits de Faàbé 
AUard. 

ALLARD (Jean- François), général en chef 
des armées de Lahore , né à Saint-Tropez ( Var ) 
en 1785, morile 23 janvier 1839; il servait sous 
l'empire, et ftit en 1815 attaché à l'état-major 
du maréchal Brune. Après l'assassinat de ce 
dernier, Allard résolut de quitter la France. U 



148 ALLARD 

essaya de se fixer en Egypte» puis passa en 
Perse, de là à Caboul, et enfin se rendit à Lahore 
auprès du roi des Sykes, Runjet-Sing, qui vou- 
lait fonder un État puissant en réunissant sous 
son autorité une foule de petites principautés 
indépendantes et agitées par Tanarchie. Allard 
gagna la confiance du maharadjah, et lui inspira 
l'idée d'organiser une année à la française. A 
Taide de cette armée, Ruàjet-I^ng vainquit ses 
ennemis et établit Tunité au milieu des peuples 
sykes. Allard, auquel le maiiaradjah était rede- 
vable de ses succès, fut comblé d'honneurs et 
devint généralissime des armées du royaume. Le 
général français établît dans le Penjab tout le 
système militaire français : l'uniforme, l'équipe- 
ment et la théorie de l'armée française; le dra- 
peau tricolore est devenu le drapeau national 
des Sykes; les commandements se font en fran- 
çais; et le voyageur Jacquemont fUt étrangement 
surpris lorsque , à son arrivée à Lahore, Allard 
hii ayant donné une compagne d'infanterie pour 
garder le pavillon où il logeait, il entendit l'offi- 
cier qui criait à sa troupe: Peloton, halte I... 
fitudt... à droite alignement.. Reposez vos ar- 
mes... Formez les faisceaux!... En 1835, après 
vmgt ans d'absence, Allard revint dans sa patrie, 
et y reçut l'accueil le plus flatteur. Ses concitoyens 
s'empressèrent de lui témoigner l'estime dont ils 
étaient pénétrés pour un homme qui avait ré- 
pandu le nom et la civilisation des Français sur 
les rives de l'Indus. Après un court séjour à 
Paris, où il laissa sa famille, il repartit pour sa 
patrie adoptive. Le roi Louis-Philippe lui donna 
le titre de chargé d'affaires. Allard n'a pas sur- 
vécu longtemps à son retour dans l'Inde : pen- 
dant qu'il passait à Peichawer la légion fran- 
çaise en revue , il fut saisi de violents vomisse- 
ments, et mourut huit jours après. Selon le désir 
qu'il avait témoigné,il fut enterré à Lahore. Il laissa 
après lui le général Ventura et le général Ck)urt. 

MonUmir, «anée 1889. — Le Bas, Dictionnaire encf- 
elopédUpu de la France. 

ALLAÊDB (Pierre-Gilbert Lbroi, baron o' }, 
économiste firàuaçais, né à Montluçon en 1749, 
mort k Besançon le 9 septembre 1809. H em- 
brassa d'abord l'état militaire; envoyé ensuite 
député aux états généraux, il s'y occupa presque 
exclusivement de finances, proposa plusieurs 
plans sur les impositions , et combattit les pro- 
jets de Necker. Nommé commissaire pour exa- 
miner la situation de la caisse d'escompte, il 
s'opposa à ce que l'on donnÂt un cours foncé aux 
biUcts de cette caisse, et réfuta, sur ce soyet, 
l'opinion de l'abbé Maury. En janvier 1790, élu 
membre du comité des impositions dont il avait 
provoqué la création, il répondit au discours de 
Dupond de Nemours sur les banques; fit allouer 
cent trente mille livres au receveur général du 
clergé , pour frais de comptabilité } s'éleva contre 
les propositions de Rabaud-Saint-Étienne sur 
une nouvelle création de petits assignats, et 
prùoTà combien étaient inexactes les assertions 



— ALLÉ 



144 



de ce député sur le papier-monnaie en Angle- 
terre. En 1791, il fit rendre un décret pour hâter 
la reddition des comptes des receveurs des dé- 
cimes ; il obtint l'abolition et le remboursement 
des jurandes et maîtrises, réservant à chaque 
citoyen la Uberté de se Uvrer au commerce cl 
d'embrasser l'état qu'il jugerait convenable'; 
enfin il fit adopter et régler l'institution des pa- 
tentes, et signa la protestation du 6 octobre 1789 
contre les les rapports et les conclusions de Cha- 
broud sur les événements des 5 et 6 obtobrc 
1789. Après la session, d'Allarde quitta les af- 
faires poUtiques pour se livrer à des spéculatioas 
commerciales. Oublié pendant le temps le plus 
orageux de la révolution , il ne repaitit qu'après 
le 18 brumaire an 8 (9 novembre 1799). En 1803, 
il fht nommé régisseur de l'octroi municipal de 
Paris; mais le défaut de payement des sommes 
que lui devait le gouvernement le força de man- 
quer aux engagements qu'il avait contractés. Il 
vendit ses propriétés pour satisfaii'c ses créan- 
ciers, et se fit réhabiUter en 1807. 

Son fils Francis s'est fait connaître par quel- 
ques chansons spirituelles et par de jolis vaude- 
villes , tels que Boileau à AtUeuil, etc. 

Biographie nouvelie det Contemporams. 

ALLABT (Mary Gay)f femme de lettres, née 
à Lyon vers 1750, morte à Paris en 1821. Elle 
était probablement d'une famille d'origine an- 
glaise reçut une éducation fort soignée. Des clia- 
grins domestiques, qui semblent avoir troublé les 
derniers jours de madame Allard, la forcèrent à 
quitter Lyon pour venir habiter Paris, où (elle 
mourut. On a d'elle : Eléonore de Rosalba^ ou 
le Confessionnal des pénitents noirs, traduc- 
tion d'un roman anglais d'Anne RadclilTe; Pa- 
ris, 1797, 7 vol. in- 18; — les Secrets de fa- 
mille, traduction d'un roman anglais de miss 
Pratt; Paris, 1799, 5 vol. in-12 : Chénier, dans 
son Tableau de la littérature depuis 1789» a 
fait un grand éloge de ces deux traductions, aussi 
fidèles qu'élégantes; — Albertine de Sainte- 
Albe; PariSy 1818, 2 vol. in-12. Ce roman, seule 
production originale de madame Allart, obtint 
beaucoup de succès. 

Sa fille, Hortense Allart, a publié : Conju- 
ration d^Amboise; Paris, 1821, in-12; — Let- 
tres sur les {ouvrages de madame de -Staël; 
Paris, 1824, in-8** ; — Sextus, ou le Romain des 
Marennes; Paris, 1832, in-8*' ; — La femme et 
la démocratie de nos temps; 1836, in-S"; — 
Histoire de la République de Florence; Paris, 

1837, ni-8». 
Biegrapk. univ. et port, det Contemp. 

ALLATIUS. Voy, ALL4CCI. 

ALLÉ (Jérôme), religieux italien, natif de ISo- 
logne, fils naturel de Niccolo Borgliesani, légitimé 
en 1582, mort en 1660. 11 entra en 1607 dans 
l'ordre de Saint-Jér6me de Fiesole, et devint 
célèbre comme orateur et poète. Parmi ses ou- 
vrages on remarque surtout quelques drames 
pieux, intitulés rc^resentasioni ; tels sont s 



t-u 



ALLT: - 



lt/aUe*ognodi$eorio;Camena(i, iti3,to-i'', 
— Convinfi et confiul Ebrci ; Femre, 1619, 
ia-4' ; — Oraitone ta Lode del d^oato car- 
dùuUe l/oretoù Ma^oXotti; FerraTe, 1S37, 
■ i* ; — S, tiiieolo , mima Rappraentatk 



Fcrrare, 1638, iD-S°; -^ Prediea fiata ntl ta- 
pUolo ^attralê...; Bologne, 1639, iD-4*; — 
Ettratto tftrititaie ptreurare un' anfn<a;Bo- 
kisne,' 1640, Id-is; — Huomx Sappraenla- 
Uome dalla beata Caterina da Bologna ; Bo- 
logDe, IMl, b-IS; — La Forlunata e Sfi>r- 
tunata ClotUdo Ktyina di Francia, ravira. 
tptnimale; Botogne, 1M2, ia-tH; — la con- 
trtatone triturante ; Boiopte, 1644,^13; — 
Ànatomla detle Rtligiote; Boh^K, iM5', 
iB-13; — L'uvmo eh» parla pocù « ragiona 
meUo; Bolapw, 1646, in-ia ; — La twiw*ciuia 
t MNOKiuta tpota di Sotomcne, rappru. 
fplr.; Bolo^a, 16&0, b-IS;— Hameatenato 
KoneaUntmeiUo deipemitri, etc.; Bologne, 
isu,in4*i — la CliiMtre jHtagorUHe,ete., 
ditiipate dal vento délia verila; Bologne, 
1«H,ÉI-I3. 

ttrUUrt fllaUa. - FiMiiul. «ttUI/i 
- kUtaU, Daltorl Bolatnai dl ttetlo- 



ALLEGRETTl 149 

ALUieHAix(CArbfa]ofte-CaM«I),Bai1p(eur 
français, né k Paris en ITIO, mort le 17 arril 
1795. Il était 8!s d'ÉtUnne ÀtUgraln, hatrile 
peintre et paysagiste (né en lflS5, mort en 1736). 
Q exoelUit à représenter 1e« tignres nnea, et 
recherdia dans totu »es ooTrage* la beauté et la 
grice. On loi rqirocbe d'être sonrent trop ma- 
niéré. Sa Vénus entrant au bain et sa Dlano 
Borpriie par Actéon mdI regardées comme tes 
ehob^'œurre. On dte anaai ton Kardsse pour 
l'élé^mce des formes. Altegraln Tnt directeur £t 
i'Aeadémle des Beaux-arta de Paris ; et madame 
du Barrj le chargea d'exécuter plnsietiTs statues 
pour le jardin de LouTedciuies, près de Mari;. 

Son Mre, Gabtel ALi2Ciixn<,i.morl en 1748, 
saiTït les traces du père , et fut on paysagiste 



, sonrerdn de la Grande-Bre- 
tapie sons les Roroahu, mort tcts 39fl de I.-C. 
H (M d'aliord mtniitre de l'osurpafeur Carau- 
mc, qn^l aaaassina ponr régner i sa place ; Il 
■e mMt alon de la pourpre impériale, et prit 
le Wre d'Augoste. Constance-Chlore, poor ré- 
duire ce rebelle , lil construire et équiper deux 
flottes, l'une pria de Boulogne, l'autre à l'em- 
boodmre de la aeine. H prit lul-roéme le com- 
maa^emcnt de la première, et donna celui de 
rautn i Aidéfiodote , préTet do prétoire. At- 
lectaa, de ion edté, disposa le plan de la déftnse 
for mM de l'attaqne. H posta une flotte i nie 
de Vn^t, pixir obeerrer tes mouTeroents d'As- 
dé|Mote et l« combattre au passage; et il s'é- 
labH loi-mtnie, tur la cAle de Kent, de manière 
k tarir IMfl t Coutance. Celui-ci se mil en ma: 
la prentier, ajant donné avis k Asdéplodote de 
SMi départ. Ma que la nouidle en Tut répandue 
parmi les soldats de la flotte de la Sdne, l'ar- 
denr de partir poor aller combattre aussi Ait 
ItDe, qnlb SMcènat leurs généraux K lerer 
tmen, quoique la mer fut grosse. Un bronil- 
laid épab qiii s'aera lea déroba ï la Tne de la 
ktle qa'AUeetns avait placée k l'Ae de Wight 
Dt abordèrent donc saiu aucun obstacle au ri- 
nge btttmriqne; et, dès qolls entent pris terre, 

TriaMun, afin de ne laisser, comme AgBiboeie 
■ Afrique, d'autre espdr de retour que la vic- 
Wre. Pea de temps après, Constance débarqua 
U-méme sur lei cdtes d'An^eterre, et il fut 
ncn comme un libérateur par les naturels du 
nt, qnl gémissaient sons la tyrannie d'AUec- 
^ CÂd-ci , abandonné des siens', fut tué dans 
^laMée. 

1 ta«H, IZ. IS. - Onm, TIU, U. 



'ALLB«BUITI {Madeleine), célèbre canta- 
trice italienne, morte vers le commencement do 
dix-neuvième siècle. Ule débuta en 1771 à Ve- 
nise, et se fit ensaite entendre sur les lltéAIret 
de Hanheim, de RatiBbonne, de Dresde et de 
IiMidreâ. Elle aiail une belle voix de soprano. 

FMU, BtotraphU niHrHlI* du iiiufcltiu. — Lord 
llDiiDl-Edaeeumb«, Mwfcat atmlnitanen. 

*ALLK6uifZA (Jo*eph), archéologoe ita- 
lien, né k Blilan en 1713, mort à Milan en dé- 
cembre 178S. 11 entra dans l'ordre des Uomhu- 
cains, et pa&sa la plus grande partie de sa fie 
dans te couvent da Saint- Euslorgue. Outre quel- 
ques articles insérés dans les Nacelle letlerarie 
di Firente, eu I7az, et dans le Giomale det 
letterali, 17&5, on s de lui nn ouvrage d'ar- 
chécdo^e chrétienne, intitulé : De tepulertt 
ekristianti imedihuiaerit ; accedunt inserip- 
ttone* lepvleralu ehrUtlanx teculo stplimo 
anCiquioret, in Intubrta Àtutriaea reperlx; 
item , Ijueriptionet seputcralei eccleslarum 
alqw mliumpp.ord. Prmdie. Afedio'.,- Milan, 
1773, in-B-. 

Tlpiido, B^eçrapUa dtf H IlaUui lUuCrl. 

ALLkAKB (Antoine), traducteur Hwtfais, et 
chanoiiw de C^ermoot, natlt de la Tour en Au- 
vergne, vivait vers le milieu du seizième slède. 
Contemporain d'Amyot, il a traduit de l'espa- 
gnol. d'Antoine de Goevare : le Mipn» de la 
Cottr,et la Louange d« la Vienulique;l.jon, 
Dolet, 1545, in-S*, et Paris, tSM, in-16; — 
Décade contenant les Vies de dix empereurs 
(Trajan, Adrien, Antouin te Pieux, Commode, 
Pertinax, Jnlkn, Sévère, Caracalla, HéliogalMle, 
Alexandre-Sévère); Paris, 15^6, in-4% et 1507, 
bi-8°. 

DiiTn«n cl 11 Cnili ta Kilac , BWMMfwj /ran- 

■allbsbrtti (ilnfoine), poète llorenlin, 
vivait au milieu du setuème siècle. Il passa U 
pins grande par '<■ de sa vie * Home. On a de 
lui quelques poéi'rs, insérées dans te Recnei! 
d'AtaiM#, U Bime di dlwrA iiii*vUT«iWi«w*., 



147 ALLEGRETTI 

1. 1, p. 9 ; t. II, p. 54 ; et dans Rubbi, Pamaso 
Italiano, 

MaziuchclU. Scrittori d'Italia.^ Negri, htoria degti 
serittori Fiorentini. 

ALLEGRETTI ( Allegretto degli\ piibUciste 
italien, de la fin du quinzième siècle. U a écrit 
un journal de Sienne : Diarii Sanesif de 1450 à 
149C, publié par Muratori, Scriptor. rerum itor 
lie., vol. XXÙI. On Toit, dans son journal, qu'O 
fut lui-même acteur dans plusieurs des faits qu'il 
raconte; qu'en 1482, il fut élu membre du con- 
seil du peuple, et. Tannée suivante, Tun des con- 
seillers de la république. Muratori déclare, dans 
la préface qu'il a mise aux Diarii , quMls con- 
tiennent des particularités minutieuses et sou- 
vent frivoles. 

Mazzuchclll. Scrittori d'Italia, — Muratori, Scrip- 
tores rerum italicarum. 

♦ALLEGRETTI (Charles) y peintre italien, 
natif (le Monle-Prandone, vivaitdans la première 
partie du dix-septième siècle. Lanzi cite de lui 
tm tableau de sainte Epiphanie dans la cathédrale 
d'Ascoli. 

Orsinl, Pitture d'Ascoli. — Lanzl, Storia pittorica. 

ALLEGRETTI {Jacques) , médecin , poète et 
astrologue italien, né à Forli dans la première 
moitié du quatorzième siècle, mort avant 1406. 
Il fonda une académie ou école de poésie, d*abord 
à Forli , puis à Rimini , et enseigna les belles-let- 
tres à Charles Malatcsta, qui fut seigneur de Ri- 
mini de 1385 à 1429. Allegretti se distingua comme 
poète latin, mais ses ouvrages n*ont pas été pu- 
bliés. Coluccio Salutato lui adressa, pour le dé- 
tourner de Tastrologie, des vers intitulés : Co- 

lucii Salutati ad Jacobum Allegrettum 

Cannina quxdam hortatoria ne prophetare 
vellet, nec sidcrum gerere atrsus. 

Mazzucbelli. Scrittori dltalia, — Tiraboxclil. Storia 
délia letteratura italiana, t. V, p. 009-911. - Marcbeoi. 
^itse illustrium Forolivienslum, IS7 

ALLEGRI. Voy. CORRÉGI. 

ALLEGRE (Alexandre), poète italien natif de 
Florence, mort vers 1597. Le peu que Ton sait de 
sa vie se déduit decertains passagesde ses ouvra- 
ges. On 3f voit, qu'après avoir fait ses études à Pise, 
il fut successivement courtisan, soldat et prêtre : 

Scoiare, cortegian, soldato et prête. 

n passa la fin de sa vie à Florence, et fut membre 
ée TAcadémic florentine. U se fit surtout con- 
naître par ses poésies satiriques et burlesques , 
écrites dans le genre du Berni. Bianchini , dans 
son Traité de la Satire italienne , et Crescen- 
beni , dans sa Storia délia volgar Poesia, par- 
lent de lui comme d'un très-amusant et très-ori- 
l^nal écrivain. L'Académie ddla Crusca le cite 
dans son Dictionnaire comme un modèle du pur 
langage florentin. On a aussi de lui quelques poé- 
sies latines, réunies dans un recueil de poètes 
latins ; Florence, 1 7 1 9. Ses ouvrages, publiés après 
sa mort par son frère François, consistent en : 1° 
Bime piacevoli , en quatre parties ; la l'* et la 
2* furent publiées k Vérone , i 605, 1607 ; la 3* à 
Jrhreoce en 1608, et la 4* à Vérone, 1613 : une 



— ALLEGRI 



f4S 



seconde édition de tont Fouvragc parut en Ita- 
lie, avec la fansse indication d'Amsterdam 1754, 
augmentée de deux pièces inédites mtitulécs la 
Geva et // torricello a Geva ; — T le Lettere 
di ser poi pédante nella carte dei Donati, 
a messer Pietro Bembo, a Messer Giovanni 
Boccacio, e a messer Francesco Petrarca, de- 
dicate a messer Giovanni delta Casa ; Bdogne 
1613; — 3* Fantastica visione di Parri da 
Pozzolatico modemo Poderajo in Pian dd 
Giullari; Lucca, 1613 ; ces deux pièces sont des 
parodies buriesqucs du langage des pédants. 
Alexandre Allegri avait laissé d'autres ouvrages 
poétiques (inédits ou perdus) parmi lesquels se 
trouvait une tragédie intitulée Idoménée, rot 
de Crète. — U ne faut pas confondre cet écrivais 
avec un autre Alexandre Allegri, natif de Ber- 
game et contemporain de l'Allegri florentin. Celui 
de Bergame a écrit aussi des poésies sur Astorre 
Baglione, officier au service de Venise, tné dans 
la guerre de Chypre. 

Mazzuchelli, ScHttori (Fltalia. 

ALLEGRI (^Jérôme), chimiste italien, vivait 
k Vérone vers le milieu du seizième siècle. Il 
présida en 1688 l'Académie des Aléthophiles, 
et s'occupa beaucoup de chimie, d'alchimie et 
d'astrologie. On a de lui : Exposizione sopra 
la polvere del Algarotto ; Bresda, 1666, m- 12 ; 
— Scrutinj astronomici, per alquctnii anni; 
Vérone, 1678, in-12; — Letterafisico-medica, 
in che per varj esperimenti si va dubitando 
intorno à* principj fisici ed a* fondamenti me- 
dici; Vérone, 1684, in-12 ; — Quattro avverti- 
menti contra Vautore delta Triaca (inédit). 

AdrIuDg, supplément à JOcber, Allgem, Ctlekrlenr 
Lexieon. 

ALLEGRI {Grégoire), compositeur italien, de 
la famille du Corrége, né à Bome vers 1580, 
mort le 16 février 1640. Il étudia son art sous 
Jean-Marie Nanini, fut attaché comme chanteur 
et compositeur à la cathédrale de Fermo, et en- 
tra en 1629, pour les mêmes fonctions, à la cha- 
pelle pontificale. Outre deux livres de concerts 
publiés à Rome en 1618 et 1619, et deux Kvres 
de motets ( 1620 et 1621 ), il a laissé des com- 
positions manuscrites, qu'on trouve à Rome dans 
les ardiives do la chapelle pontificale, de Sainte- 
Marie in Vallicella, et du collège romam. Mais 
ce qui surtout l'a rendu célèbre, c'est son Mise- 
rere, qui se citante tous les ans à la cl)a])dle Six- 
tine, dans la semaine sainte. Le pape attacha 
tant d'importance à ce que sa chapelle restât 
seule en possession de ce morceau, quil défendit 
sous des peines sévères d'en prendre et d'ea 
communiquer des copies. Mozart, bravant cette 
défense, parvint à l'écrire après l'avoir entendu 
deux fois. Aujourd'hui ce Miserere est entre les 
mains du public. Bumey le publia, en 1771, à 
Londres, sur une copie qu'il reçut du célèlire 
père Martini ; Choron l'a inséré dans sa collec- 
tion, et il se trouve aussi dans le Musica sacra, 
recueil publié à Leipzig. [Enc, des g. du m.] 

BainI, rUa di Pafestrina. — Klrcher, Bluturgia. — 



149 ALLEGRl - 

7ttUr,l.tUtnfnm liait, -tatney. Mnileallaar la 
nwy. — Ftlli, aWgraplUt mivtriellt ta ttuiltkiu. 

*AiJ.BSBiili {FranpAs), peintre italien, né 
4 Gubbio en 1&87, mort à Rome en 1M3. Il 
Aait élire de Cmci d'Ariûno. On a de lui Ein 
grand nonibre de fresques à Gubbio , à Savane , 
à Gènes et k Rome. — H ne faut pu ie con- 
tbndre arec un «lire ^onfoii Allegrini, gra- 
Tcor de Florence, mort eu 178a. 

Sovnal» RaUt. ^ttoM'pUfari CfliAHri. -nil./'U- 
tan 4i lUmia. — Liml. Staria ptUariea, - GanJeLU. 
Hotblm ulorfcto tfev» IntugtlBlorl. — SFlnckcn, Dic- 

ALLKIH ( yoiepA ), théologien non ccnfbr- 
DÛste, né i Derlies en 1633, mort en 1B«8. Il 
we dîitii^ua par ses prédications Téhémaites , et 
fat mis en piiswi ponr ses doctrines hétérodoxes. 
On a imprimé après sa mort le recueil de u£ 



m de plu 



HrwtDn. Jfrain 0I tktfmtrai <i} Mr. Jiaepk MM*. 
and sn ofronl a/ *U li/i. — Palmn. f/onconformtit't 
JKr>Kor(alf, Ml. v.tTT, 

' ALLBMAIIID OU L'ALLENAXO , 

deurs artistes Trançais. 

George Auxsum, pdutre d'histoire, na- 
tif de HancT, viTait i Pai-is vers le milieu du 
dii-septièiae siècle. 11 était élève de Youet, et 
peignit [dusiairs tableam pour réglise Notre- 
Dame de Paris. Son frère, Pierre Allemand, 
était ansst ponlre. 

Philippe Aixatum, peintre, menfionné par 
Fûssll, vJTait à Paris, oii II fut nommé en I67ï 
membre 'le l'Aradémiedepeinturci ilm.cn 17 lu. 

Jean-Baptiste Allemahs, élËTc Je Joseph 
Ttnel, Tivait ï Rome vers le miUeu da dix- 
hnitièiDe ôicle. En 1750, il peignit, dans le palais 
CoT^DÎ , quatre tnperbes paysages à la fresque. 



Jratlt UtuH^i— tl rrall4H it la tracurt lur bail. 

ALLBXASD {ZacharvB-Jaeque^-Tbéodore. 
comte ), Tke-amira] franfais, ne k Port-Louis 
<■ ITfll, et mort k Toulon le 3 mars ISie. Dès 
rige de douie ans il ftit embarqué comme mousse 
par son pire, lieutenant de vaisseau et chevalier 
de Samt-Luuis. A dii-s^ ans, il servit sur U 
Sévère, vaisseau de i'escadre du bailli de Suf- 
tna, assista aux. teçX combats livrés par ce gé- 
nérsl aux Anglais, et mérib par sa conduite le 
grade de Ëeutenant de Rrégate. Nommé sous- 
Hentoiaiit de vaissean en 17SH, lieutenant en 
17K et capitaine de haut-bord l'année univante, 
il eotumanda en cette qualité la frégate la Car- 
maçnole, qni s'empara d'un grand nombre de 
bitbnaits du commerce anglais et de la fré^te 
la Tamise, prise après un combat opiniâtre. 
Proma en 179â au grade dechefile division, il 
puaa SOT le Duquestte, vaisseau de soixante- 
qmtone casons, et commanda une partie de 
reieadre dn contre-amiral Bicbcri , destinée à 
détruire le* étabËssemcnts des Anglais sur la 
«Me du Labrador. En 1S01 , il se signala durant 
rexpédition contre Saint-Domingue. Lors del'c- 
it de la Légion dlwnoeur, il en fut 



ALLEMAND 150 

nommé chevalier, et peu après ofGeicr. Promu , 
en ISO&, au grade de contre-amiral, il pril le 
commandement de l'escadre de Rocliefaii, lint 
la mer pendant six mois, prit on détruisit cent 
bâtiments anglais du commeire, et Ip vaisseau 
de guerre fe Calcutta. L'année soivanle, il At 
essuyer an comrncrcc anglais des iicrios ipi'on 
évalua à dii-huil millions, tjji ISOS, il commanda 
en second l'armée navale deToidon, cl. en 1R09, 
lesescadresdeBrrat, (le Toulon etdeBocliefort, 
avec le tilre de vice-amiol. Celte aivni'e était 
mouillée par oi-dre du ministre de la marine dnns 
la rade de Ilie d'Ai\, lors'iuc, le avril , lurd 
Cochrane parut avec cinquante brùlols et (rfu- 
sieurs machines infernales, de llnvention du co- 
lonel Congrève; Allemand réunit aussitôt toute 
sa llotte en ligne de bat^lte très-scrri'C, et éta- 
blit à quatre cents toises au lar^ une estocade 
qui c)c\ail arrêter Ifs brûlots. 

L'atlaqnc commenta le II avril, à huit heuies 
et demie du so^, favorisée par un vent Irès-vio- 
Icnt : trente-trois brOtots et trois machines in- 
fernales arrivèrent sur l'eslacade , la fronchirenl, 
à l'exception de quatre qui éclatèrent en cet en- 
droit, et s'avancèrent contre la ligne française. 
L'amiral fit le signal de liler sur les cibles et de 
les couper au besoin ; cette manmivre réussit; 
mais lixiia vaisseaux et une Clùle, atteints parles 
brûlots, s'échouèrent et furent incendiés. C'était 
un mince succès , qui ne pouvait com[i«iiser pour 
les Anglais une dépense de dix millions cl la 
bonté dont ils se couvraient, tl y eut, en effet, un 
cri de ri'probalion universelle dans toule l'Eu- 
rope contre cette manière de faire la guerre, et 
cet attentat aux droits des nations fut ilélri en 
Angleterre même, moins, il faut le dire, parce 
qu'il paiMt odieux, qu'k cause des représailles 
qu'il pouvait amener. « On annonce, disait un 
écrivain anglais, une attaque pour détruire l'es- 
cadre française dans la racle <les Basques. Le 
colonel Congrève est parti avec des brûlots il'une 
int'enfion novvelle, et promet d'inccwlier onie 
vusscaux. Les esprits sont bien partagés sur 
cette expédition, et quelques personnes sont ef- 
frayées de voir qu'on enseigne  l'ennemi et qu'on 
l'autorise à recourir au moyen le plus puissant 
de détruire un jour notre marine, \ivons-nous 
dans un sièdc oii une nation puisse cacher â une 
autre ces horribles découvertes , et se servir d'un 
moyen de destruction qui ne sera pas bienUt 
imité ou surpassé par ceux qui en anronl souf- 
fert? Les Français sont-ils moins avancés que 
nous dans les secrets destructeurs de la méca- 
nique et delà chimie? Ils montrent de l'horreur 
pourccG compositions et ces macliines que nous- 
mêmes nous nomrnons ii^ernales : fautil les 
forcer à y recourir par tous les motifs de la ploi 
légitime vengeance P On ne diange impunément 
ni les lus de la guerre, ni celles du droit des 
gens. Quel intérêt avona-nous à user de brûlots, 
quand nous avons tant de vaisseaux vîctoiieux ? 
Nos plus belles flaUiES ijciwwA iowi *iw^ ^\»st 



Ifil ALLEMAND 

tour, livréei k l'entreprise de qDelqaet intrépide* 
iocendiaim! les védlables farUrësses de notre 
lie peuvent donc s'abîmer en quelques beores 
àans letmeral VoUlce que le colonel CoDgrëve 
et ce que notre ministère veolent approidre k 
an eanemi dont oods *voas i cnîiHire le génie, 
la haine et le courage (1). ■ A la suite de cette 
affaire, il ftit tenn un coiudl de guerre poor 
examiner la condnite des c«[àt«iies français. 
L'nnd'eaifntfiuiUéiQoiiitTed^adé, un tioi- 
■ituie coadanmé k troi* m^ de détention. De 
1809 h isij. Allemand Ait à la tCle de toute* 
BM forces nSTslM dant la tUditerrauée; mail 
■on carediredar MdilScile le fit mettre b la re- 
traite en 1814. Dans u tongnecarTliremarittine, 
il axait passé trois cent dl&-tuiit mois sous viùlei. 

JfMiUu-tmiHruI, lat.-^n 



* ALLBMAinii ( /oiepA ], peintre italien, mort 
en 1 739 , Agé de soixantfr^tre ans. n ëlai t élère 
de C^nani, et appartoiaitï l'ordre des Minorités. 
On a de lui, entre autres, un tablean représen- 
tant la Conceptioa de h sainte Vierge, dans l'élise 
de Rlminî. 

Mtrtbntla.PUtunitlItchimMaimiiit. - FilHU, 
^açtm.MaiutHr.Laieo<>. 

ALLKMAHin {Pietro), passe poor le plus 
ancien peintre d'Aseoli. Un tableau da lui, dans 
l'église d'Ascoli , porte la date de ltS9. 



Vot/. 

'iLLRN (Alexandre), philologne anglais, 
né à Hackney.près de Londres, le 11 septembre 
1814, mort le e novembre 1842. H étudia h 
Londres, et obtint, oi 1840, le grade de docteur 
en philosophie i l'unlTenité de Leipi^. On * 
de lui : An elfinological OHalepiU of lalin 
verbs; Lond., 183S, in-S"; — Eclor/^E Cicero- 
niame, 1839; — X neagreek Deleelus, IS39; 
— AfieiBlaCln Dtteelui, iSiO; — A new en- 
glish Grammar, 184f ;~- ^tn essay on teacMng 
Greek, dans le premier Tolnnwde Central lo- 
dtty 0/ Sdueatlon ; — des articles dsnsPenn;^ 
En€yclapxdia,et dans W. Smilh, Dtclionary 
of Greek and Soman antiqvUiet. 

BloftrapAUat DieHonary, 

'ALLBif (Èthan), célèbre colon américaia , 
natif de Lichtfield , dans le Connecticnt, mort à 
Burlington le 13 février 1789. Il fonda le petit 
Ëtat de Vennont, et commanda, pendant lagnerre 
de l'Indépendance, un corps de partisans qui, 
sons le nom d'eobnts de la montagne Verte 
(GTeen Mountain bogt), s'est rendu redoutable 
aux Anglais. En mal I77i, peu de jours après 
le combat de Lexington, s'empara, par sar- 
prise , des forts ikonderoga et de Crown-Point, 
wr lesbOTdsdniaeCtMmpUin. Le lOseptanbra 
de U mAme année, pendant l'expédition contre 
Hootréal, il tomba entre lesmausdes An^ais, 
qui l'enfennirent dans Pendcnnia-Castle, près 
de Falmoulh, et le retinrent prisonnier jusqu'au 

(D «niKA Antow, ISN. 



— AIXEH 

moment où il fut, au bout d'un an e 

échangé contre le colonel Campbell, i 






Téeaux États-Unis, leSmai 1778, Wasbinglon 
tni fit on accadt distingué, et le congrès lui 
tonléra le gnde de colonel, Allen a pi^lié : A 
NarraUve ttfthe Proeeedlngi o/tke Govemor 
q^JVew-ï'or* ; Hartford, 1774, in-S";— a Vl»- 
dieaiiçn qfthe oppotilion o/ tlu Inhabitaitli 
o/Yermontlo Ikegovemment of Keio-Tork, 
and of Iheir right lo farm an Indépendant 
Slaie, 1779; — A Narrative of colonel ElAaa 
Atlen'scaptivity; Philadelphie, 1779; — dat- 
ion, tàeonty oracle ofman, or aconipUle 
tpstent af NatitroX religion; Benningtou, I7U. 

JamlSpirki. fié i'Jllm , im IM/rure a/ Jmiri- 
am BlofTHfkf, (. 1. p. 111, ~ LIclier cl WlgglnxorU, 
Encfciojmdla amgriaana. — AUm, ^t%erican àtcçra- 
p»leat an* MUtarteal Olcllaiurj. 

■allbk ou tLLKV.t (Jean), mâdedn in- 
^s, mort le )« septembre 17*1. On ne sait 
riendesaTie, sicen'est qu'il fut i«ta, en 1730, 
monbre de la Société rojale de Londres, et 
qnll résidait i Bridge»ater. H s'est fUt aurtool 
connaître par son ouvrage intitulé Sgnopslt 
vnioerue medieinx prailcx; Loodrei, 1719, 
in-8°; 1719, 1 Tol. in-S*; Amsterdam, 1730, 
fn-8°, traduit en français; — Aàrigi dt toute la 
médecine pratique; Farii, 1718, 3 toI. io-li; 
plusienrs fois réimprimé. On 7 a ImaTé le ré* 
anmé des médedni les pins câèbret sur lea 
cansea et le trattement des prindpalea maladies. 

Allen puUia aussi une petite brochtire fort co- 
rieusa, mais qui n'attin pu l'attoitiiHi dea coa- 
temporaius ; die a pour titre : Speetmtna lelau- 
graphica ; or a brief Narrative ofteveral Hem 
Inventions and ExperimaUs; Londres, 1730, 
petit in-4° (de 44 pages), avec nne plandie. 
Cette brochure, dédiée au t>n George Û, nn- 
fenne trois diEsertadoni , dont la preniière traite 
d'une nonreUe mëtbode de chauffer Teag et 
d'autres liquides avec une tris-petite quantité 
de combustible, d'aprte un principe qui rappelle 
notre chaudière ft Tapeur. Hais on n'T trovre 
pas encore de données rraimoit pratiques, e( 
l'écrit est un pamphlet plutôt qu'une tn«ciinre 
sdeutifique. 



* ALLKK (Jean), théologien protestant, prédi- 
cateur tKew-Yorli,TlTSJt dans la seconde moitié 
du dix-huitième siècle. See principaux ouvrages 
ontpourtllre ; Therojialtpiritùal Magasine, 
17S2, 3 vol. in-8'; — A ckain nfTrutiu, or a 
Diisertatlon upon Ihe Harmong t^f the Gos- 
pel, 17S4. 

*AL|.KK (Richard), théologien protestant, 
mort è Londres en fÉTrier 1717. Son principal 
ouTTUge s pour titre : Biographla eecletio*- 
lica, Lond., Ifi90, i vol. In-H° cm:' 
vies des principaux Pères de l'^se. 

'ALLSx {Thomas}, Uiéologien ai 



1S3 



ALLEN — 



à Oxford en 1682, mort le 31 mai 1755. Il fat 
pendant quarante ans pasteor à Kettering dans 
le Northainptonshire. Entre antres écrits théolo- 
pqjae& , on a de lui : The Praciice qf a holy 
lift» 1716, in-8^; — The Christian* $ sure Guide 
to eiemal giorff, 1733, in-8*. 

HIchoU, ttlwgtratimu of tke lUerarf kUtorf ef tk* 
tigfkUaUà eentwnf, t lU, p. TN-800. 

ALUur (Guillaume ), Foy. Alan. 

ALUUI on ALLETH ( Thomas)y mathémati- 
cien anglais, né le 31 décembre 1542 k Utoxe- 
ter, dans le Staflbrdshire, mort le 30 septembre 
1632. n étodia dans le collège de la Trinité , k 
Oxford. Le comte de Northomberland, protec- 
ieor des mathématiciens, le reçat qnelque temps 
cbez loi 9 et le comte de Leicester lui offrit un 
érèctié, qn'O reftisa par amonr pour la solitude 
et poor les travaux qu*il avait entrepris. Les 
connaissances d*Allen en'mathématique^ le firent 
considérer par le vulgaire igporant comme un 
soiTcler ; l'antenr d'un livre intitulé République 
de Leêeester^ Faccusa d'avoir employé la magie 
pour servir le comte de Leicester dans son pro- 
jet d'épooaer la reine Elisabeth. Q est certain- que 
le comte avait tant de confiance dans Allen, que 
rien dimportuiLne se faisait dans TÉtat sans 
que eehiî-ci en eût connaissance. Allen recueillit 
avec soin de vieux manuscrits concernant This- 
loire, l'antiquité , l'astronomie , la philosophie 
et les matfaématiqnes. Plusieurs auteurs les ont 
cités comme ayant formé la Bibliothèque Al- 
ienienne. Outre les collections précieuses que ce 
savant a laissées, on a de lui : l* Ptolonud Pelu- 
iiauis de astrorum judiciis , aut , ut vulgo 
voeantp quadripartilix constructionis, liber 
seeundus, cum expositione Thomx Alleyn, 
Angli Oxonieneis; — 2* Claudii Ptolomesi de 
asironan judieiis liber tertius, cum exposi- 
tUme Th. Alleyn. Ces ouvrages sont inédits. 
Selon Wood, Digby a fait usage des manuscrits 
d'Allen. 

BloçraphietA DktUmarf/. — Wood, MlUnae Oxo- 



AtAMm (Jean ) , prélat et canoniste irlandais, 
né à Dublin en 1476 ou 1477, mort le 28 juillet 
1534. Après avoir fait ses études à Oxford et à 
Cambridge, il lut envoyé à Rome par Warliam, 
archevêque de Cantorbéry. A son retour, le car- 
dinal Wolsey le pritpourctiapelain.Allen,peu8cru- 
poleox dans le choix des moyens, aida ce cardinal 
à sopprimer plusieurs monastères dont les révé- 
lèrent appliqués à la dotation des deux col- 
qm, à Oxford et à Ipswich, portent le nom 
de Wolsey. Pour prix de ce zèle , il fut nommé, 
es 1528, archevêque de Dublm et chancelier d'Ir- 
lande. Une révolte du comte de Kildare vint bien- 
tdC le mettre en danger. Assiégé dans Dublin, et 
forcé de se réfugier dans la dtadelie de cette 
ville, il essaya de s'enfuir, fut pris dans le village 
de Tartaine et assassiné par Thomas Filz-Gérald, 
fis du comte de Kildare. Allen a laissé : Epis- 
toia de PallH HgnificatUme activa et passiva ; 



ALLENT 154 

— DeConsuetudinibusac statutis intuitioHis 
cousis observandis. Ces deux écrits sont inédits. 

Wood. Âtkmm Oronietuet. — Tanner. Bibliotheea Bri- 
tannico kibêmiea, - Strypc, EceUsiostieat memoriais. 

— Bioçrmphia BHtannUa. - Bosc. Ntw Bioçraphieal 
IMctionarf. 

ALLEN (Thomas), historien anglais, né en 
1803, mort du choléra le 20juilet 1833. il a fait 
paraître les ouvrages suivants : l"* The Mis- 
tory of antiquities qf the parish of Lambeth 
and the archiépiscopal palace in the ccunty 
oj Surrey, including biographical sketches 
ofthe most eminent persons who hâve been 
born, or hâve resided therefrom the earliest 
period to 1826; Lond., 1827, in-4'; — 2" The 
History and antiquities of London, West- 
minster, Southwark, and parts adjacent, 
4 vol. in-8*, 1828; — 3" i4 new and complète 
History of the counly oj York, illustrated 
with engravings , 1831 , 3 vol. va-V* ; — 4* >1 
new and complète History qf the county of 
Surrey, illustrated by a séries qfviews, 1829, 
2 vol. in-8®; — 5° The same work with the 
addition of some parts of the county ofSus- 
sex , illustrated by views ; — 6" The Pano- 
rama qf London and visitors pocket compa- 
nion in a tour through the metropolis, with 
75 plates, 1830 ; — 7* A History qf the county 
of Lincoln ; — 8* A guide to the zoological 
Gardens and Muséum^ 

Centteman's magazine. Juillet, tSSS. 

ALLEN (William aux Guillaume), Voy. Alen 
ou Alan. 

* ALLENT (Pierre-Alexandre-Joseph) , gé- 
néral français, né à Saint-Omer en 1772, mort 
le 3 juillet 1837. Après avoir fini ses études clas- 
siques, il se voua à la carrière militaire, et débuta 
en 1792 au bombardement de Lille, comme 
simple canonnier; admis au corps du génie, il 
parvint en 1795 au grade de capitaine. Le gou- 
vernement l'employa ensuite à des travaux im- 
portants, et le nomma chef d*état-major du génie 
aux armées de Mayence et du Danube. Promu, 
sous l'empire, au grade de chef de bataillon et 
de major, Allent fut placé k la tète du comité de 
fortifications, et se distingua en 1814 par les ef- 
forts qu'il fit pour la défense de Paris. Après la 
restauratiout, il devint chef de rétat-major de la 
garde nationale, et, fidèle à ses nouveaux enga- 
gements, il refusa pendant les cent-jours les 
propositions que lui faisait l'empereur. Depuis 
le retour des Bourbons, il fut aide-major général 
de la garde nationale et conseiller d'État; C*est 
en cette dernière qualité qu'il rendit des services 
signalés. En 1832, il fut promu par Louis-Phi- 
lippe à la dignité ^e pair de France. Comme 
écrivain, Allent occupe aussi un rang dii^tingué. 
En 1798, il remporta le prix proposé par l'Ins- 
titut national sur l'influence morale et politique 
de la peinture, Sesautres ouvrages traitent spé- 
cialement de l'art militaire; voici les princi|)aux : 
Histoire du corps impérial du génie, des sièges 
et des travaux qu'il a diriqés , e(c.\ Ç^xfe»^ 



ISS ALLENT 

ISOi; Précis de l'hitloire da art» et 4ei ini- 
tUutioHS mililairti en FrancedepuU le* Bo- 
i(Hwu;Paiis,l803. Alleot aeinléen manuscrit 
un troisième ouvrage qui paraK être la Euite da 
premier ■■ /llsloire de France eonsidérée datu 
les rapport* aeee rélabltuement dei Jron- 
lièra de ce royaume et avec le* gnerra dé- 
fttuivei. [Enc. da g. du m.] 



ALLÉox-DCTLAC (Jetm-Lou^) , nafainliste 
n-ançais, né k Saint-Etienne le 11 renier 1733, 
mort en ITCS. Il étudia d'abord le droit, et oc- 
cupa ensuite la place de directenr de la poste 
aux lettres k Saint-Ëtienne-eit'Fom , ilbi àe 
M livrer k son goOl poor l'histoire naturelle, 
n a publié : \' Mémoires pour servir t Vhii- 
loire naturelle des provinces du Lyonnais, 
Forez et Beaujolais; Lyon, J76i,î Tol. petit 
ln-8'; — 3* Mélanges d'histoire naturelle, 
1762, 1 vol. petit in-B°, réimprimés en 17B5, 
fl vol. petit m-S'. On trouve dans ces deux ouvra- 
is la Frnnce Hfffraire de Qaérard, 
■es et fort intéressantes. 

Bfnurd (A.), Biùçrapliiê forésieant '.MDntbrlson, IBBi, 

ALI.KmSTKII< OU HALLEBSTSIN [le P. Au- 

juste), utronome et missionnaire allemand, de 
l'otiIredesJéBuitcs, né vers 1700 près de Vienne, 
mort ï Pékin vers 1777. Il alla de bonne heure 
en Chine, où ses observations istronomiquet le 
firent appeler à la cour de l'empereur Kliieo-long. 
n devint plus lard mandarin et président dn tri- 
bonal des mathématiques à Pékin. Il s'e^t Eur- 
toat rendu célèbre par u Traductions des état» 
statistiques de Heoupou ou Triimnal des fermes 
des OMnûa I7GD el I7di, qui furent les Tingt- 
cinquième et iln^t-sixième du règne de Klrien- 
loog. Ces états donnent pour la population de la 
Chine, en 1760, le nomln-e de 196,837,977 baU- 
taBts,etpourraDnéei;BI,cduidel<JS,3U,6U; 
(Voy, Description générale de la Chine, 
p. î83 de l'édit ln-4*. ) On a encore du P. AI- 
lersteîii : Observaliones astronotnicx ab a. 
1717 ad I75Î, a patribus Soc. J. Pekini/ac- 
tx, publiées par P. Hell; Vienne, I7&8, '2 vol. 
iii-4° ; — Astronomieat observa/ions, tnaden 
ai Pekingin 1744 et 1747, dans les Philoso- 
phlcal Transactions; — Observaliones co- 
mttas visi Peidni 174S, dans les Phikaopk. 
Tram., n- 494; — Mercuriiu tn sole obser- 
valUs Pekini Stnorum die 7 nov. 17&e, dans 
ATovi eommentofil Acodemix Scitne. Pefropo- 
lU(Di«;lom.X, 17G3etl76g; — Vberetneim 
Jahr 1770 g^fundene Méthode, etc. (Sur une 
métliode de calculer les éclipses du soleil), dans 
P. Hell Àstronomitcbe Ephemeriden:\iaae, 
1774 ; — De Différentiel meridianorwn Petro- 
ftoUlani et PelUnentis, dans les ftov. àeta 
Acad. Petrop., t. XIX, p. 103. 

Eneb ti Grubcr, Allamtim Etiefcl. 

Li ALLESTKBC {Riehoriï}, tbéo- 



- ALLETZ ISI 

logien aurais, né en 16194 Uppùi^u dans k 
comté de Shrop, mort en 1684. Il eitn en I63S 
an collège dn Christ è Oxford, et Ion des troo- 
Ues de la guerre drile il embrassa avec les ca- 
marades la cause de la royauté. Après la ba- 
taille de Kineton-Fit]M,il futenlevé par on parti de 
cavaliers parlemenlaireiet conduiliBroiqlili»- 
Houte. Délivré par l'armée royale, Q retonraa 
à Oiford où il prit le grade de maître es-arto, 
en 1 643, et entra ensuite dans un régimeot de vo- 
lontaires royaux, formé des étudiants d'Oifind. 
Il resta soldat jusqu'k la fin de la guerre dvile, 
mettant k profit pour s'instruire tous les mo- 
ments queluilaissaieutsea occupations militaires. 
Après la chute de son parti, AUeetry entra dans 
les ordres (1M8), mais sans pouvoir encore trou- 
ver le repos. Les persécutions des autorités ré- 
publicaines , les voyages qu'il 6t sur le ctmtinent 
dans l'inlérél de Charles II, son emprisonne- 
ment un peu avant le retour de ce prince, le tinreot 
plusieurs années éloigné d'Oxford. Il y revint 
aussitAt après la restauration, et fut attaché o 
qualité de ctianoine i l'Eglise du Christ (1660); 
dans la même année il prit le grade de docteur ai 
tliéologie. Le dévouËinent inâltéraUe qu'il avait 
mraitré pour la cause de Charles I" et de sco 
fils fut récompensé par la chaire de proTesseur 
royal de tliéologie, qu'il occupa avec beaucoup de 
dignité et de succès jusqu'en IBTS, A cette époque 
le mauvais état de sa santé le força de renoncer è 
l'oiseignement. Il conserva néanmoins la placede 
prévâtdo collée d'Élan, qu'il remplissait depidi 
16e&. 11 consacra les appointements considéra- 
bles de cette charge i relever le collège, et fit 
même bStir une partie de l'éditice k ses tnit. 
Allestry publia quelques ouvrages peu impor- 
tants sur l'uni veraité d'Oxford; on a aussi im- 
primé de lui (Oxford, I6S4] quarante s( 
plupart prononcés devant le roi. 

Wood, Mhaue Oiùniauti tt roui (k 
WiU, BI6HD(A«o Britannica. - " 



'ALLBSTBT, poêle uigliis, TQort dam la 

misère en IBSe. Il était fils du célèbre libraire 
James Allestry, et étndia à Oxford. On a de M 
quelques pièces de vers, qui se trouvent impri- 
mées dans MIseellany Poems, 1717. 

- urm, Burranut 



'ALLBT (Jean-Charles), gravenr et 4eui- 
natenr français, natif de Paris, mort vers IM8. 
Il pas» presque toute sa vie i Rome, et gi*va 
des sujets de religion, d'histoire, et des portraitl, 
signés indifféremment Corolitf, Jo. Caroliu,et 
Giov. Carlo Àlt^. 

Botrv del ÀrUtUi. — Stmlt, Dietionarglof êncrureri^ 

■ALLETZ {Pierre- Edouard), littéraleor 
français , né il Paris te 33 avril 179S, mort fc 
Barcelone le le février IgSO. D était fila d'ut an- 
àeo CDnunisaaire de police, auleor du Diction- 
naire de poliet moderne; Paris, 1S33, 4 vtd. 
in-8°. Après avoir été profeaseur de philoao- 



157 



ALLETZ - 



phie morale à la Société royale des bonues-let- 
tres, il embrassa la carrière diplomatique, et 
Alt nommé consul à Barcelone. Outre plusieurs 
poésies de circonstance (IHthyrambe sttr Vinau- 
(furation du monument élevé à la mémoire 
de Lamcignon-Malesherbes , 1826; — Poème 
sur rinslitutton du jury, 1819; — Dévoue- 
wunt des médecins français et des sœurs de 
Sainie-Cauvillef poème couronné par rAcadéroie 
française, 1822; — Abolition de la traite des 
noirs; poème, 1823; — WcUpole, poème dra- 
matique 1825), on a encore de lui : Essai sur 
fkomtme^on Accord de la philosohhie et de la 
religion ; Paris, 1835, 2 toI. in-8°; ~ Esquisses 
de la souffrance morale; Paris, 1836, 2 toI. 
ln-8* : c'est son principal ouvrage; — Études 
poéiUfues du cceur humain ; Paris, 1832, in-8" ; 
Tableau de f histoire générale de V Europe de- 
puis 1814 Jusqt^en 1830; Paris, 1834, 3 toI. 
ith9^ ;— Maladies du siècle ; Paris, 1 835 et 1 836, 
iii-8* ; — la Démocratie nouvelle, on Des moBurs 
et de la puissance des classes* moyennes en 
France ;Ven%, 1837, in-8»; — Aventurés d^ Al- 
phonse Doria ; 1838, 2 yoK in-8^ ; — Esquis- 
ses poétiques de la vie; 1841,in-8°; — Har- 
monie de Vintelligence humaine; 1845, in-8®. 

Qaénrdr, te France Httiraire. — DUabnnaire d« ta 
GMwraofiom «« édit 

AIXBTK ( Pons-Augustin ), littérateur fran- 
çaîB, né à Mootpdlier en 1703, ancien oratorien 
et «Tocat, mort à Paris le 7 mars 1785. Il com- 
posa lin grand nombre d'ouvrages , dont les 
prittdpaoi sont V Agronome, 2 vol. in-8®, abrégé 
àeïk Maison rustique; — Dictionnaire théo- 
logique, in-8* ; — Dictionnaire des conciles, 
in-8**, l'on et l'antre écrits avec concision et 
daité ; — Manuel de V homme du monde, in-8*', 
et Encyclopédie des pensées, in-8« : deux com- 
pQatioDS ftlles sans beaucoup de soin; — Sy- 
nopsis doctrinx sacrse, in-8*; — Recueil des 
passages de VÉcriture sainte sur les vérités 
de la foi;— Tableau de V Histoire de France, 
3 Tol. in- 12 : écrit avec négligence, mais les 
principanx faits de cette histoire y sont exposés 
avec fidâîté; — les Princes célèbres qui ont 
régné dans le monde; Paris, 1769, 4 vol. in-1 2 ; 
— Histoire des papes, 2 vol. in-1 2; — His- 
Unre des sin^, in-12; — Les Ornements de 
la mémoire : c'est un recueil assez bien fait des 
phift beaux morceaux des poètes français, in- 12, 
les Leçons deThalie, 3 vol. in-1 2 : ce sont des 
poftraits, des caractères, des traits de morale 
tirés des poètes comiques; — Connaissance 
des poètes français, 2 vol. in-1 2; — Cathé- 
ekisme de Vdge mûr, in-1 2 : abrégé par de- 
Biandes et par réponses des preuves de la reli- 
gion; — VAlbert moderne, 3 vol. in-12; — 
t Esprit des journalistes de Trévoux , 4 vol. 
iii-12; — r Esprit des journalistes de Hollande, 
2 vol. in-12 : ce second recueil ne vaut pas le 
précédent, qui offre plusieurs morceaux curieux 
et bîai écrits. Alletz a fait aussi divers ouvrages 



ALLEYN 158 

d'instruction élémentaire, dont les plus connus 
sont, Selectx e Novo Testamento historïa' ex 
Erasmi parnphrasidesumptœ, 1763, in-12, et 
Selecta e Cicérone prœcepta, 1762, in-12; — 
Abrégé de V histoire grecque,^ il ùk, in-1 2;— le 
Magasin des adolescents ;Pms, 1774. in-12 ; — 
Nouvelles Vies des Saints ; — T Esprit des fem- 
mes célèbres du siècle de Louis XTV, 1768, in- 
12 ; — V Aima nach parisien, 1785, 2 vol. in-12- 

Nouveau Dictionnaire historique. — Qaérard, la 
France littéraire. 

xvhiRY {Otiillaume), évèque d'Exeter, né à 
Great-Wycomb dans le comté de Buckingham , 
mort le 15 avril 1571 , d'après Tumer, et selon 
d'autres biographes, en 1570 ou 1576. Élevé au 
collège d'Éton, Alley montra pour la réforme un 
zèle qui, sous le règne de la reine Marie, le força 
à se réfugier dans le nord de l'Angleterre. Il re- 
vint à Londres lors de l'avénement d^Élisabeth, 
et prêcha dans l'église Saint-Paul, en 1559. La 
reine, qui prit goût k ses sermons, le fit évèque 
d'Exeter. On a d'Alley nTU)xo|i.u<j6Îov, ou The 
Poor man's library (BibliothèKiue du pauvre) ; 
Londres, 1565, 1571, 2 vol. in-fol.; c'est un re- 
cueil de sermons sur la première Épltre de Saint- 
Pierre, prêches en 1559 à l'église de Londres; — 
une Grammaire hébraïque; — une Traduction 
du Pentateuque; — un Jugement concernant 
la doctrine et la discipline de V Église; — 
Epistolœ très Archiepiscopo Af. Parkero. 

Hanvood, Alumni Btonienses. — Bioçraphia- Britan- 
nica. — Tanner, BiMiotheea Britannica- mt)erniea, 

ALLBY (Jérôme), poète et publiciste irlan- 
dais, né en 1760, mort vers 1827. II futpa<;teur 
à Drumcarr, dans le diocèse d'Armagh. On a de 
lui, entre antres : The widowed queen ; or Eli- 
sabeth, dowagerof Edward IV, a poem and 
oration , 1778, in-4** ; — Review of Ihe politi- 
cal principles ofthe modem whigs, 1792; — 
Observations on the government and consti- 
tution ofgreat BrUain, 1782, in-12. 

Biographical dictionnarn ofthe living authors of 
çreat Britain and ireland, I8t«. 

alleth (Edouard), acteur anglais, né à 
Londres le 1**^ septembre 1566, et mort le 25 no- 
vembre 1626. Contemporain de Shakspearc et 
de Ben-Johnson, il fut regardé comme le pre- 
mier acteur de son temps. Cependant il serait à 
à peine connu aujourd'hui s'il n'avait attaché 
son nom à l'établissement du collège de Dut- ' 
wich, qui fut à la fois un hôpital pour les pau- 
vres et une maison d'éducation pour les enfants. 
Il consacra 10,000 livres sterling à la construc- 
tion de ce collège, commencé en 1613, achevé en 
1619, et lui assura un revenu de 8,000 livres. 
Cette fondation pieuse venant d'un comédien parut 
si extraordinaire qu'on l'expliqua par le merveil- 
leux : on prétendit qu'Alleyn, représentant le dé- 
mon dans une pièce de Shakspeare, vit tout à coup 
le diable devant lui, et fut si frappé de cette ap- 
parition qu'il fit vœu de consaccr sa fortune à 
une œuvre de charité. On n'a pas besoin de cette 
légende, qui paraît empruntée ii VHistrio Mas^ 



169 



ALLEYN -- ALLIOLl 



160 



tix de Prynne, pour comprendre la libéralité do 
célèbre acteur, enrichi par Texploitation heu- 
reuse de plusieurs théâtres, et par trois maria- 
ges qui le laissèrent sans enfants. Aussi humble 
que charitable, Alleyn Toulot vivre dans Thôpital 

qu'il venait de fonder. L. J. 

Failer, ff^orthiei of Engtand. — Kippls, Biographia 
Britannica, — Collier. Memoirs 0/ Âllegn, publiés par 
la Shakespeare Society. — Malone. Hislorical Account 
qf the Englith ttage, 

ALLBiN. Voy. Allen. 
' ALLIBR (Achille), graveur et antiquaire, né 
en 1807,mortÀBourbon-rArchambault le 15 avril 
1836. n a passé sa courte vie à étudier Thistoire 
et les antiquités de sa province. Ses travaux 
sont : Esquisses Bourbonnaises; Moulins, Des- 
rosiers; et Paris, Chamerot, 1832, in-4*' de 82 
pages et 13 lithographies; — V Ancien Bour- 
bonnais (histoire, monuments, mœurs, statis- 
tique), par Adiillc Allier; et continué depuis sa 
mort par BiM. Ad. Michel et L. Batissier ; gravé 
et lithographie sous la direction de M. Aimé 
Chenavard, d*après les dessins et documents de 
M. Dufour, par une société d'artistes; Moulins 
et Paris, 1833-1837, 2 vol. grand in-fol., et atlas 
de 125 planches : cet ouvrage est un des plus 
beaux monuments que les arts aient élevés pour 
b réédification de Tancienne France ; — la Jolie 
Fille de ta garde, ballade bourbonnaise, gravée 
à Teau-forte par Célestin Nanteuil, 1836. 

Huot, r^irt en province, — Qûérard. Complément de 
ta France littéraire^ conUnuatton. — Général Beaavab. 
Biographie universelle, t. ¥1. p. 174. 

;; ALLIEE (i4ntoin«), Statuaire, né à Embnm 
le 6 décembre 1793, fils d'un ancien payeur gé- 
néral des armées impériales, trésorier du roi de 
Rome, et député des Hantes-Alpes. H suivit d'a- 
bord la carrière militaire, et se retira en 1815, 
avec le grade de capitaine de dragons, pour se 
livrer à son occupation favorite, l'art plastique, 
où U a fait preuve d'un véritable talent. On dte 
de lui, entre autres morceaux pleins d'expres- 
sion et d'originalité, les statues de PAt/qpcemen, 
à* Ariane, de V Éloquence (à la chambre des 
députés ), le buste de Sully ( à la bibUothèque 
de l'Arsenal ), d'un Jeune marin mourant, 
M. Allier, d'un caractère loyal et indépendant, a 
été envoyé, après la mort de son père, par le dé- 
partement des Hautes-Alpes à toutes les cham- 
. bres ou assemblées législatives qui se sont suc- 
cédé depuis 1839 jusqu'au 2 décembre 1851. 
A. 1\i\er%fSaUm de iStt. 

ALLIER (Ctot«de),curéde Chambonas (Gard), 
fusillé le 5 septembre 1793. Il s'opposa constam- 
ment aux principes révolutionnaires. En 1790, 
il fut le cher du rassemblement formé à Puy en 
Velay, sous le nom de camp de Jalès. Le 18 juil- 
let 1792 l'assemblée législative le décréta d'ac- 
cusation ; arrêté l'année suivante, il fut condamné 
à mort par le tribunal criminel de la Lozère et 
subit son jugement 

Biographie des Contemporains. 
ALLIBR (Dominique), chef royaliste, parent 
du précédent, guillotiné en noveinbre 1798. Il 



I était l'un des chefs du raMemUenent de Jalès, 
^et partit en mission auprès des princes français à 
Coblentz. En 1794 , il rentra en France avec le 
comte de Saillant pour soulever le midi , et es i 
1797 il se mit avec Saint-Christol à la tête de 
l'insurrection du Gard; mais, ayant été battn, il 
se réfugia dans le Vivarais, où U fut arrêté. Ses 
papiers fournirent la preuve qa'tl correspondait 
avec le comte de Surville, agent des princes; 9 
fut donc condamné à mort et exécuté. 

Biographie dê§ Contemporains* 

ALLIBR (Louis), numismate et antiquaire, 
surnommé Hauteroche, né à Lyon en 1766, mort 
à Paris en novembre 1827. Nommé en 1795 di- 
recteur de l'imprimerie fhmçaise à Gonstantâio- 
ple, U profita de ses loisirs pour visiter les lies 
de l'Archipel, la Troade et l'Asie Mineure. Lors 
de la rupture de la paix , il quitta Constanti- 
noplc pour suivre l'expédition française m 
Egypte. Nommé en 1802 vice-consul d'Héraclée, 
il eut Toccasion de se livrer à son goôt pour la 
numismatique et l'achéologie. Après la suppres- 
sion de ce vice-consulat, il accompagna Faix de 
Beaujour au Levant, et occupa pendant quelque 
temps le vice-consulat de l'Ue de Cos. Ce fut, 
dit-on , (i pour expier les fautes que son trop 
vif amour pour la numismatique lui avait Diit 
commettre contre la délicatesse, » qu'il fonda 
un prix annuel de 400 francs pour l'ouvrage de 
numismatique jugé le meilleur par l'Académie 
des Inscriptions. Sa riche collection de médailles 
grecques fut en partie seulement acquise par la 
Bibliothèque nationale. Allier a publié : l* Es- 
sai sur Vexplicaiion d'une tessère antique 
portant deux dates, et conjectures sur Vère 
de Bérythe, en Phénicie; Paris 1820, in-4**: — 
2* Notice sur la courtisane Sapho, née à Éré- 
SOS dans Vile de Lesbos, lue à la Société asia- 
tique; ibid., 1822, in-8*'; •» 3** Mémoire sur 
une médaille-anecdote de Polémon P', roi 
du Pont, inséré dans le recueil de la Société 

d'émulation de Cambrai, année 1825. 
iteoiM eneyelopédique^ t. XXXVI, p. m. 

*ALUO (Matthieu et Thomas), deux frères 
sculpteurs , vivaient à Milan vers le milieu du 
dix-septième siècle. On a d'eux des bas-reliefs et 
des statues dans les églises de Milan et de PaYie. 

Brandolese, J'itturc, seuUure, etc . di Padovet. — 

*ALLiOLi (Joseph-François), théologien 
allemand, naquit le 10 août 1793 à Sùlzbach. n 
étudia à l'université de Landshut, où il d<Nrint, 
en 1825, professeur de théologie. L'année sui- 
vante, il fut appelé à l'université de Munich, 
dont il obtint, ea 1830, le rectorat. Depuis 1831, 
il est grand-vicaire à Aogsbourg. On a de loi : 
une traduction ( allemande )(ferilnci^ et du 
Nouveau Testament, d'après la Vulgate ;XiQ- 
remberg, 1830; Landshut, 6* édit., 1839-1845, 
6 vol. in-8« ; — Biblische AUerthumer (Anti- 
quités bibliques); Landshut, 1825, in-S*'; — 
Handbuch der biblischen AUerthumskunde 

(Manuel d'archéologie biblique) ; ibid. 1 84 1 , in-8*. 
Conversations-Lexicon, éOIt. isst. 



161 



ALLIONI — ALLIOT 



162 



ALUon (Charlei)f médeda et botaniste 
Haficn, né à Turin en 1725, mort en 1804. H n'y 
eol gaère dans sa Tie d'autres incidents remar- 
qoahies que la publication de ses différents ou- 
Tngw. Docteur en médecine et en philosophie, 
il professa la botanique à TuniTersité de TÎirin. 
L'ardenr et le succès avec lesquels il cultiva cette 
sde&oe le firent admettre dans beaucoup dV 
endémies saTantes d'Europe. Il était membre de 
la société de botanique de Florence, de l'Institut 
de Bologne, des sociétés royales de Londres, 
de Montpellier, de Gottingne etde Madrid. Allloni 
paUla de nombreax ouvrages, particulièrement 
sur la Flore de lltalie, partie de la science qui, 
JDsqa'à hdy avait été tr^négligée par ses com- 
patrides. Son premier travail fut une description 
snecinte des plantes les pins rares du Piémont : 
PedenumtH stirpium variorum spécimen pri- 
mifflii; Tarin, 1755, in-4^. Une seconde édition 
de ce Ûvre parut à Gottingne en 1 756 ; on y trouve 
on certain nombre de plantes nouvelles, indi- 
gènes des montagnes du Piémont , décrites pour 
la première fois et dessinées en douze plan- 
ches. 

AUioiil ne se oonfhia pas dans l'étude de la 
botanique : touies les parties des sciences natu- 
rdles avaioit pour lui de l'intérêt. Il publia une 
description des fossiles du Piémont avec un es- 
sai sur la géologie générale de ce pays : Orycto- 
grapMm Pedemontan« Spécimen ; Paris, 1757, 
in-8*y et k même année, un ouvrage sur la Flore 
de Nice avec un essai sur quelques animaux ma- 
rins da même pays : Stirpium pracipuarum 
iittoris et açri Ifiexensis enumeraiio metho- 
diea^ cum élencho aliquot^janimalium ejus- 
dem maris f Paris, 1757, in-S**; livre souvent 
cité sans le titre abrégé de Enumeratio stir- 
pium Nicxensis. Les matériaux de cette Flore 
avaient été rassemblés par J. Giudice, ami d'Al- 
fioai ; les plantes y sont rangées suivant la mé- 
thode proposée par Lndwig. Quoique contempo- 
rain et ami de linné, Allioni fut un des rares 
botanisles qui résistèrent à l'introduction du sys- 
tème artificiel de classification créé par l'illustre sa- 
vant snédois. n ftit soutenu dans cette entreprise 
par son ami Albert Haller, non moins éminent 
comme botaniste, qne comme poète, anatomiste 
et physiologiste; et, en classant les plantes de 
Mice d'aprâ le systèoie de Ludwig, il ne fit que 
suivre l'exemple que Haller lui avait donné dans 
sa classification des plantes de la Suisse. Allioni 
pnbfia dnq, ans plus tard , une description des 
plantes cultivées dans le jardin botanique de Tu- 
rin : Synopsis methodica horti Taurinensis ; 
Turin, 1762, m-4** ; mais il attendit plus de vingt 
ans encore pour faire paraître le grand travail de 
toute sa vie, la Flore des montagnes de son pays 
natal : Flora Pedemontana, sive enumeratio 
methodica stirpium indigenarum Pedemon- 
ta ; Turin, 1785,^3 vol. in-fol. Les deux premiers 
volumes* contiennent une description des plantes 
avec leurs synonymes, et de très-judicieuses ob- 

TiOCV. BIOGR. VmrERS, — T. Jl. 



servations sur celles qui sont employées en mé- 
decine ; le troisième consiste enquàre-vingl-doaze 
planches, renfermant des figures de toutes les 
nouvelles espèces. En tout, l'ouvrage donne la 
descriptioor de deux mille huit-eent-treize plantes, 
dont deux cent trente-sept espèces nouvelles. 
Ces plantes sont disposées suivant le système de 
Rivin, modifié, d'après les idées de Knaat, 
Ludwig, Haller et autres botanistes câèbres. 
Comme complément à son grand ouvrage, Allioni 
pubUa sous le titre de Auctuarium ad Floram 
Pedemontanam , Turin, 1789, une description 
de nouvelles espèces, avec sept planches de 
figures. A ces travaux de longue haleine, il lyouta 
de nombreuses dissertations sur divers sujets do 
botanique, insérées dans les Mémoires de VA- 
cadémie de Turin. Il donna dans les deux pre- 
miers volumes des Miscellanxa Taurinensia^ 
la description des plantes de la Sardaigne et de 
la Corse. Les plantes de Sardaigne d'AUioni furent 
rassemblées par M. Ant Piazza, et ce recueil 
est intitulé : Fasciculus stirpium Sardinix in 
diacesi Càtaris lectarum à M, Ant, Piaaa; 
celles de la Corse furent recueillies par Félix Vallé, 
etleur description, qui fut publiée après sa mort par 
Allioni , porte le titre de Florula corsica, Nie- 
Laurent Burmann donna une nouvelle édition de 
cet opuscule avec de nombreuses additions de 
Jaussin dans le quatrième volume des Nova acta 
AcademisB Curiosorum, 

Tout en cultivant la botanique avec le plus 
grand zèle, Allioni ne laissa pas de consacrer 
tous ses moments de loisir à la pratique de la 
médecine; ses principaux ouvrages à ce sujet 
sont : Tractatio de Miliarum origine, pro- 
gressu^natura et curo/ione; Turin, 1758, in-8^; 
dans ce traité sur les fièvres mihaires, Allioni 
établit que l'éruption miliaire est la suite de cer- 
taines autres fièvres , et ne constitue pas en elle 
même, une maladie particulière : ce livre obtint de 
la réputation, et ftit réimprimé à léna et Leipzig, 
1772, et à Turin, 1792; — Conspèctus prxsen- 
tanex morborum condiiionis; Turin, 1793, 
in-8''; cet ouvrage, divisé en vingt-six chapitres, 
traite des maladies en général ; c'est un abrégé 
complet de la pratique médicale. Allioni est ce- 
pendant plus connu comme botaniste que comme 
médecin, et sa Flore piémontaise lui assure une 
réputation durable. Lœfflmg a donné en hon- 
neur du botaniste de Turin le nom d'i4^/iona à 
un genre de plantes appartenant à la famUle des 
Nyctaginacées. L. J. 

Bneta et Qniber. Mlçem. Bncfû. — Adelang. supplii- 
ment à JOctaer, AUgem. GeUkrten-Ltxiecn. — Altlonl 
Opéra. 



ALLIOT ( Pierre) f 
de Bar-le-DÙc, vivait 
du dix-septième siècle, 
raine la réputation de 
la guérison du cancer 
de LouiH XIV, l'appela 
elle-même l'efficadtô 



médedn français, natif 
dans la deuxième moitié 
n s'était acquis en Lor- 
posséder un secret pour 
: Anne d'Autriche, mère 
à Paris pour essayer sur 



163 



ALLIOT — ALLIX 



IM 



dit Canrère, se rendit en 1665 à Saint-Germain ; 
et la princesse se mit entre ses mains, après 
avoir quitté Gendnm. On oommoiça d'abord 
par conduire la reine-mère an Val-de-Gréoe, à 
Paris, où ce médecin fit la première applicatk» 
de sa poudre le 24 août. Mais les douleurs s*élaot 
excessivement augmentées, la rdne abandonna 
Alliot, et se mit, le 9 janvier 1666, entre Ws 
mains d'un homme qui se disait natiîde Milan, 
et dont les remèdes n'eurent pas d^autre effet que 
de bâter sa mort. HaJler prétend que la poudre 
qu'AlUot employait dans la cure du cancer était 
faite avec de Tarsenic rouge dissous dans Teau- 
forte et ensuite précipité par Taddition du vi- 
naigre de Saturne. Il édnlcorait ce précipité par 
douze lotions d'eau simple; et dès quH lui pa- 
raissait insipide, il y faisait brûler de Tesprit 
de vin de dnq à six fois. ■ 

On a d'Alliot : Thèses medicx de Motusan- 
guinis circulato^ et de nqrbis ex aère, prae- 
sertim de Arthritide; Pont^ Mousson, 1663, 
in-8® ; — Spistola de cancro appcarenU ; Bar- 
le-Duc, 1664, in-12; — Nuntius proJUgatï sine 
ferro et igné carcinoTncttis missus ducilms 
itineris Hxppocrate et GaUno ad chirurgiâs 
sfudiosos; Bar-le-Duc, 1664, in-12; réimprimé 
dans Acta HafnUnsia, 1672. L'auteur y soutient 
([uc le cancer est formé par une humeur acide 
qui obstrue les glandes, à qu'il fiuit neutraliser 
par un alcali. 

Ce médecin laissa denx fils : Jean-Baptiste et 
Fauste Alliot. Le premier, qui fût médecin de 
Louis XIV, publia : Traité du Cancer, où fou 
eacplique sa nature, et oà Von propose le 
moyen de le guérir^ etc.; Paris, 1698, in-S"*. Mais 
on croit que le véritable auteur de ce livre était 
son fils Hyacinthe Alliot, reli^eux bénédictin* 
On y trouve que le fameux seoret d'ÀlUot &xSi 
du réalgar (suUure d'arsenic), digéré dans une 
solution alcafine concentrée, et précipitée par 
l'acétate de plomb. Le précipité, lavé à l'eau 
tiède et à l'alcool, était pulvérisé et répandu sur 
les ulcères cardnomateux. 

Fauste Alliot , mort à la Martinique où D 
exerçait la médecine, a publié un traité intitulé 
An mùrhus antiquus syphilis; Paris, 1717, 
in-4*, dont Astruc parle dans son traité De Mor- 
bis venereis; édit. 1740, in-4'>. 

Carrère, BiblMhégue de la Uédecine, 1. 1. 

*Âixisoiff (ThoTMs)^ voyageur anglais, d 
eontre-maltre au service de la Russie vers la 
fin du dix-septième siècle. H publia, en 1699, la 
relation d'un voyage intéressant, intitulé An 
Ancount ofavoyage/rom Archangeî ia Bnssla 
in the year 1697 ; of the S?Up and company- 
wintering near the North cape in the latitude 
q^71* ; thetr manner of lïving and what they 
wjjered by the extrême cold; also remar- 
kable observations qfthe ctimate , country, 
and inhabitants, together with a chart des- 
cribing the places where they lay, tond in 
View, sotmdings, etc.; London, 1699, Sn-S**. 



Les voyageurs subséquents obI ooofinBiérexae- 
titudes des détails que l'on troBve dant cette 
relation curieuse et rare. 

BJOjfrapMifâal dietUmary. 

A LLix ( Jacques - Alexandre - Ftançois), 
général, né è Perd, département de U Mttche, 
te 21 septembre 1776, mort le 26 janvier i$3f. 
U était fils d'un mathématiden qid prolSesBiit 
dans une écde d'artillerie. C'est par oélte «nae 
quH débuta dans la carrière oùlitNre, Cité 
avec hoonenr dans un décret de la oonventioé 
pour sa conduite à l'armée du Noid , ooload à 
vingt aas, il prit glorieusement part à la cam- 
pagne de Mareago et à l'expédikion de Saint- 
Domingue. Républicain , et par conséqneat par- 
tisan peu zélé du 18 brumaire, il fiit oui4ié par 
Napoléon, et prit du service auprès de Jéréoie, 
roi de Westphalie, qui lui conféra legrade de gé- 
néral de division. L'invasion étrangère le fit ren- 
trer en France, et il contribua avec énergie à la 
défense du pays. Dans les Cent-Jours il obtint 
un commandement supérieur et la tâche impoi^ 
tante de fortifier Saii^-Denis. PliMcrit par l'or- 
donnance du 24 juillet 1815, n se réAigia en 
Westphalie; rappelé depuis en France par l'or- 
donnanoe de 1819, H fut rfîtabli dans le cadre 
des officiers généraux. Le général Allix est au- 
teur d'un Nouveau Systems du monde^ où les 
gaz jouent un grand rfile : œ système, qd devait 
renverser celui de Newton , n'a nas obtenu le 
succès dont Fauteur s'^t Oatte. Le général 
iUlix a publié encore un Système d^artilterie de 
campagne; Paris, 18!17, in-S^'xet en 1830 il afatt 
paraître, dans le Journal mtUtàtre, une rela- 
tion des Journées de JulDet. [ Snc, des g, du m.] 

Moniteur, im. 

ALLIX (Pierre) , ttiéologien protestant, né à 
Alençon en 1641, mort à Londres le 3 mars 1717, 
n Alt d'abord pasteur à Rooen , puis à Cbaren- 
ton, où fl travailla avec le célèbre Claude k ana 
nouvelle version delà Bible, ce qd le fit aocnser 
de sodnianisme. Il fut obligé, en 168% par la ré- 
vocation de l'édit de Nantes, ae se rétia^at on An- 
gleterre où il fut bien accoeOli. Le dogé angli- 
can le choisit pour composer Fhistoire des Con- 
ciles, qui cependant n^a pas été imprimée parce 
qu'on ne put réomr le nombre de souscripteurs 
nécessùres. Les principaux ouvrages d'AIlix 
sont : De TertuUiani Vita et Scriptis, 1680^ 
m-8*; — De Condliorum guorumvis d^fini^ 
tionUnu ad examen retfocandis^ 1680^ in-8*; 
— AnastasH sinaitas anagogicarum contour 
plationum in ffexahemeron; Londres, 1682, 
in-4* ; — L'OMt;er^re deVÉpUredesaint PatU 
aux Romains par VexpUcation du verset 27 
du cm, et Lettre en forme de traité touchant 
la justification et la lecture des Pères; Ams- 
terdam, 1683, in-t2; — Douze sermons sur 
divers textes; Amsterdam, 1685, iD-12; — 
Determinatio P, Joannis Parisiensis prx' 
dicatoris, de Modo existendi corpus Christi 
in sacramento Altaris, aHo quam sit ille 



166 



yVLLlX — ALLORI 



166 



gmem Unet Mccluia; Londres, 1686, iii-12; -^ 
les Maximes du vrai chrétien, à la tuite det 
Bonnes et saintes Pensées pour tous les Jours 
du moii ;Aii»terdam, 1687,in-24 ;^ Réjiexkms 
sur les cinq livres de Moïse, pour établir la 
vérité de la Religion chrétienne , tome pre- 
mi^; Londres et Amsterdam, 1687, hk-^; ■— 
E^exions sur les livres de t Écriture sainte, 
pour établir la vérité de la Religion chré- 
tienne, tome second ; Amsterdam, 1689, fn-8*; 
Nuremtwrg, 1702, în-8*; — Thejudgment of 
the andentJewish Church againstthe Unita- 
rions in the eontroversy upon the holy Trinify 
and the div^ity o/our blessed Saviour; Lon- 
dres, 1689, ln-8°, traduit en allemand par Sel- 
'l-^lios, avecpréfoce de G. Arnold; Berlin, 1707, 
f 0-4** ; — Some Remarks upon the ecclesiasti- 
cal History qfthe ancien t churches of Pied- 
mont; Londres, 1690, in-4*; — Remarks upon 
the ecclesiastical History qf the ancient 
churches qf the Àlhigenses; Londres, 1692, 
iB-A^ : Allix essaie dans ses deux derniers ou- 
vrages de réfuter ce que Bossuet a écrit sur les 
Albigeois et les Taud(Mâ; — De Messiœ du- 
plici adventUf Dissertationes dux adversus 
/tidxos ; Londres , 1701, in-12 : l'auteur y pré- 
tend gœ J.-C. reviendra sur terre en 1720 oo 
an plas tard en 1736 ; -^ Prejàce and Argu- 
ments on the Psàlmy; Londres, 1701, in-8^ : 
Pantear donne aux psaumes un sens différent de 
eehû qui est accepté généralement; — Nectarii 
Petriarehte HierosolfnUtanicoi0itatio Papm 
in Seelesiam; Londres , 1702, in-d"^ ; — Augusti 
Eermanni Franche Manuductioad lectionem 
Scripturx Sacrx; Londres, 1706; — De Jesu 
Chfisti Domini Nostri anno et mense NataU; 
Londres, 1707 et 1710; — în-Ô*; — The Pro- 
pkecies wlUch M, Whiston applies to the 
times inunâdiately following the appearanee 
ofthê Messkih, etc.; Londres, 1707, in-8*; 
— Pr^arahons à la Cène;Gesàie, ln-8*; 
(sans date). A. deL. 

meéroa, Mêmùtru. - Bayle , L§ttn». - Wood , Ftutli 
OmiiIimi. - II«ilÉ«lll«, DUêWft kUfUHitm et erM- 
fWÊ.^ i,A. Ffebrtitati f^acUtns de Seriptaribms pn 
rtriSaUm rdielonU ehriOUnue. — Ulonff , J5i6/iotM- 
ffw meréê. — Des Makeanz. Notn tut BayU. - Dom 
>. iflit é» Mtirart merés et melisimsU^tm, art 



Aixix (Pierre), poète français, mort an 1793. 
11 fet jogeda tribunal de premièreinstance à Pa- 
ris^ flt flMwmt subitement à l'audience, au mo- 
moift où il rendait compte d'une affaire. On a de 
hâ yelqnes pièces fu^ves insérées dans VAl- 
menoeh des Muses et le Mercure de France, et 
M poém« em quatre cbants, intitulé les Quatre 
Ages de thonme ; Paris, 1783, in-12 ; V édition, 
avgnwalée; Paris (Ifontard), 1784, in-18. 

Qirfrart, to rtmoê Uttéraire. 

AMAMVWiMXM (d'), nom d'une amâenne fti- 
voSÊB française de la Beance, dont les prind- 
pan ui e u îbc i m sont fi^t remarquer par leur 
aUKhement à la dynastie des Bourbons. Ar- 
mand-FrançoU , eoMie d'ABonrlUe (néea 1764 



mort vers 1832), servit dans l'année de Ck>nd«, 
et publia, entre autres, les Mémcires secrets de 
1770 à 1830, et succéda à Alphonse de Boau< 
champ dans la rédaction <les Mémoires tirés 
des papiers d'un homme d*État; Paris (Mi- 
diaud),.1831-1837, 13 Vol. in-8**. Son finère, Loués- 
Alexandre (né en 1774, mort en 184&), préfet 
et conseiller d'État sous la restauration, a publié 
uue dissertation intéressante sur les Camps ro- 
mains du département de la Somme ^ su^ 
vie d'éclaircissements sur la situation des 
villes gauloises de Samarobrivie ei Bratus* 
ponce, etc. ; Clennont-Ferrand, 1828, is-4'*. 

Quérard, la Frauoe UUérairê. — DicUommmirB de la^ 
Conversation. ' 

ALLOEi (^/essane/ro), peintre italien, né à 
Florence en 1535, mort en 1607. Il n'avait que 
cinq ans lorsqu'il perdit son père, et lUt élevé par 
son oncle Angelo Bronzino, pebtre célèbre; de 
là lui vient le nom de Sronzino qu'on lui donne 
et quil se donne quelquefois à Itû-mème au 
bas de ses tableaux. Dès l'Age de dix-sept ans il 
se fit connaître à Florence par un Christ en 
croix et d'autres tableaux. A dix-oeuf ans , en 
1554, il vint à Rome, et compta bientôt parmi les 
meilleurs disciples de Michel-Ange. 11 dirigea 
presque toutes ses études du côté de l'anatomie, 
et déploya dans ses oeuvres une sdence peut-être 
trop sévère. Il écrivit même on traité d'anato- 
mie à l'usage des artistes, publié en 1590. Allori 
peignit à fresque et à l'huile ; ses peintures sont 
très-nombrenses dans les églises et les palais de 
Florence ; on en trouve aussi dans la galerie im- 
périale. Son plus grand travail est la chapelle 
MontagMt dans l'église de l'Annunziata. Il y pei- 
gnit 4 l'huile en 1682, un Jugement dernier; 
— un Christ disputant contre les docteurs; 
•^ un Christ chassant les marchands du tem- 
ple. I>ans son Jugement dernier il copia plu- 
sieurs figures du célèbre tableau de Blichel-Ange, 
et dans son Christ disputant contre les doc- 
teurs il plaça beaucoup de ses plus illustres con- 
temporains, entre autres Michel-Ange et Giaoomo 
da Pontormo. Cet abus du portrait lui était ha- 
bituel, et il y excellait. Le sacrifice d^ Abraham 
dans la galerie impériale, et la Femme adultère 
dans l'église du Saint-£^>rit à Florence passent 
pour ses chefs-d'oeuvre. U termina les fresques 
hiacbevées d'Andréa del Sarto, de Giacomo da 
Pontormo et de Frandabigio à la Villa de Poggio 
a Casano, et y igouta quelques peiotores origi- 
nales. 

Baldloaeci, Notitie de" Pro/essori del Diteçno. — 
Land, Jtoria pittorUa. — Florlllo, Ce»eMekte der Mah- 
lerep, vol. I. 

ÂLLomi {Christofomo), pehrtre italien, fils' 
du précédent , né h Florence en 1677 , mort en 
1619. n porta conmie son père le nom de Bron- 
zino ; mais U eut une manière toute difRérente et 
brilla surtout par la rieheaae du coloris, la vé- 
rité et ladéiieatesae de l'eiLécntion, qualités qu'on 
ne trouve pas dans les tableaux de son ^lère. 
Gristofimo toi ^paà aAmkaXRNx ^^ C^^ ^ ^ 



Santi di Titi et Paguit. D commenç;! son «duci- 
tioo dans l'atelier de son père ; pui» il pam 
bienUt dans celui de Gregorio Pagani, avec lequel 
U eiécata de furt beaux ouTrages. Lea tableuix 
de CriatoGuo «ont rares. Enclin à la parease H 
&dle idécMuager, il n'a terminé qu'on petit nocD- 
Ire de pdntorea. On trooTe beaucoup d'eftqufe- 
setde lui dans les galerie» florentine», et ceux 
de ta oDTTages qull a acheré* Boni d'un fini ex- 
quis. On j remarque de» paysages représentant 
les enTirons de Florence, genre de peinture peu 
cultivé à cette époque. Les tableaux les plus 
importants de Crislobno sont le MiracU de 
San GMiano,dui» la galerie Pittii — m San 
Manetto, dans l'église de' Serri à Florence ; — 
une Judith et Bolop/ieme , an musée de Parts, 
et une Madeleine. La Judith et U Nadeteine 
sont peintes sur le modèle de aa maîtresse, la 
belle Hazzafirra, et raotopbeme est fait d'après 
le portrait d'Allori lui-mbne. La Judith a iU 
gravée par Gondolfl poar le Mtaée Napoléon. 
Cristobno fit Bossi quelques cofriea de la Ma- 
deleine du Corrége, mais II eut soin de modifier 
le fond, qui avait été manqué dam l'original. 

BtÉOlnuctl, HaUiU i^ PrahuoTi M Dingna. - 
UBil.noriapttiort(sa. - FMrliii, GneAlcHUdtr MaA- 

;alloc (CAarles-Kieolas), archéologne 
français, né à Paris le 18 novembre 1787. Ingé- 
nieur en diefdes mines, il a publié : Deseripilon 
det monuments des difftrenti dçes observé* 
datu le département de la Haute-Vienne, avec 
un précis des annales de ce pagi; Limites, 
I8ÎI, in-*% ouvrage couronné par l'Académie 
des Inscriptions et Belles-Lettres;— 5sf al Jur r«- 
niversalité de la langue françaiie, ses cames, 
ses effets, et les motys qui pourront conti- 
nuer à tarendredurable;Paiia{Vam\DT)iàot), 
18!8, in-ff>: on j trouve des idées nouvelles k 
ùûtë d'un résumé succinct des travaux de Henri 
Estienne(/'rA;e;iBncerfa/anffaj«^QnfEïfa),de 
l'écrit de Joachim du Bellay ( Défense et iUus- 
trationdela langue française), àtix'ox deHi- 
varol et de Schwab, qui avaient traité le inémê 
sujet. Cet Essai contient aussi des détails curieux 
Bur la date précise de certains mots établis au- 
jourd'hui dajis notre langue; — Études sur Us 
casques du moyen Age , dans les t. X à XII des 
Mémoires de la Société des antiquaires de France 
(1834 à 1838); — Description de feglise de 
l'ancien prieuré' de Solesme, près de Sablé, 
département de la Sarihe ;nM.,t.XIl (tS36); 
— Sur les manuscrits conservés au séminaire 
et à l'hStel de mile de Limoges; Paris, 1837. 
On a en outre, de H. AUou, plusieurs mémoires 
on articles insérés dans les Annales des Minet, 
dans ta Revue eneyelopédiçue, àRia l'Encyclo- 
pédie des gens du monde, et dans l'Annuaire 
de la Société de Fhtstoire de France. 



ALLORI — ALLtT tM 

arts A Paris. On a plusieurs grvTures d'après Ici 

tableaux de ce peintre. 
nanrkiB, DIetlewiairt ta ^HlitM*. — Cil«do Dm. 



iU'VVKm.lFrançoUdei.'), Kii)A^DAla» 
(faniu, antiquaire françaii, néàVertusenlâSO, 
mort à Sedan en iflOS.Baillidu comté do Vertus 
en Champagne, président de Sedan et malin 
des requêtes, il est représenté par la Croix àt 
Maine comme un • liomme docte es langues, et 
des mieux versés et plus curieux de Iliistaire 
tant ancienne que moderne. >■ On a de loi : 
1° Traité des nobles, et des eertus dont Ui 
sont formés, etc., avec une hUtotrâ et detaîp- 
tion généalogique de FUtiistre et ancieniu 
maison de Couc!i;Van»,lST},\a-t'i—V Gé- 
néalogie de la tris-illustre maison de La- 
marck,de laquelle est issu U comte de Mm- 
levrier; Paris, lâS4, in-fol.; — T Des maré- 
chaux de France et principale charge d'ieeux; 
Sedan, 1 5M in-4° ; — 4° ites ..^olres d-Bslal, 
de financé, dvprinee, delà noblesse; Pui», 
1&97, in~8',et Meti, même année, in-4°; — 
3° Impostvru d'impiété des fausses jmit- 
sances et dominations attribuées à la lune et 
planètes , sur la naissance, vie, maurt, ele., 
des hommes; Sedan, isoo, ii^* ; — a* Jurh 
avilis Romanorum et Gallorum nova et «*• 
guisila Traditio; Sedan , 1001, in-le. 

LtCroliiJa Mil». BU(birM(iiafrufa4Hf,-<CLii^ 
Tltar, I. »- - LrtiHii, «UHoCMtM klitorlqmt U f ' 
Francf.- L« PP.QutuI tl toitrii. StnpUriM anUaU 
PrMdUattrvK. tir, p. 18t. -BaiUlhit,Mcwnq>iUfB^ 

«■•LOCBTTB (Ambroise et Fnmçcit'Phi- 
lippe l' ), Voi/ei L'AuLocsm. 

■ ALUTON ( Washington ) , pdntra et potle 
américain, né en 1779 dans U F(oaTeIIM:aro> 
lîne du Sud, mort le 8 juillet 1843. H audit 
d'abord lamédecine à Newport dans le Rode-Is- 
land, et \ l'université de Harvard. 11 abaDdwM 
ensuite cette profession pour se livrer i la pein- 
ture. Il visila en IBit Londres, Paris et Riune, 
où il se lia d'amitié avec Vanderljn, ThorwaldsM 
et Coleridge. Depuis 1818, il ne quitta plosTAmé' 
rique, et y vécut k Cambridgqiorl, prfes deBostOB 
Il a laissé nn grand nombre de tableaux tnr de> 
siÙ^ l>ibl'iues {le Songe de Jacob; àliedans 
U désert; SaiU rt la sorcière d'Endor, ete, ) ■ i 
le sljleet lecolorbeo sont remarquables. Parmi 
sesouvragesimpriméson remarque : riïcip(pAi 
ttfthe Kosoni; Londres, 1813, in-8*; — tk 
naldi, nouvelle; Boston, 1843; en allemand 
par Kabldorf; Leipz., 1843. 
Htaçrapluait CMlMori. -~ imM«e Ftnkol, itm te 

ALLirr (^nfolne), avocat. Dé A Montpellier 
1743, guillotiné le 2S juin [79*. Il prit part 
i la collaboration de la grande Bnetctopédie. 
Dès Forigine de la révolution, Allut s'en montra 
partisan : ses condloyeni l'appelèrent aux rooo* 
Uona de procureur de la commune, et en mb- 
terabic 1791 le département du Ganl ledéfMita 



ALLUT — ALMADA 



170 



TûMée législatiTe. fl ne se fit gnèw re- 
r à la tritKme; mais il Ait soccessîYemeiit 
e de drrers comités. Un décret du 10 août 
rnat conToqné une ctmyention nationale^ 
sxercer la profession d*aTOcat à Uzès. A 
B da 31 mai de Tannée snivante, AUnt se 
^ avec chalenr pour le parti de la Gl- 
1 rédigea même et signa quelques adresses 
celai de la Montagne. ProôcrH sous la 
nation de fédéraliste , U parrist long- 
se soustraire aux poursuites dont il était 
Enfin il ftit arrêté et traduit derant le 
réTolutionnaire, qui le condamna à mort 
on ALLUT, traducteur firançais, né à 
lUer, mort en 1786, cousin du précédent, 
, sous le Toile de l'anonyme : Nouveaux 
es de poésie grecque, etc.; Paris, 1779, 

pMe âM Contemporsiiif . 

rr (Jean ), dit rÉclalreur^ pseudonyme 
MT un fanatique français qui, au commen- 
tai dix-huitième siècle , essayait à Londres 
i ) de fonder une religion nouTelle. H ayait 
(otres ou associés Nicolas Fatio, Jean 
i Charles Pprtalès. Son Trai nom était Élie 
il était natif de Barre , village des enyi- 
MontpeUier. Ses ouyrages, aiy ourdirai 



ALM4GI1I on BLHAGHi , Dom doDué par er- 
nnr à Jeigis (George) Ihnonl-Omayd Ahoul- 
Yasar, arabe chrétien, né en 1223 de J.-C., mort 
an Caire en 1259. H composa une chronique 
(Àttabari) dont Alroadn, qui vivait au qua- 
torzième siècle, fit un abrégé, et en donna une 
suite jusqu'en 1334 de J.-C. Erpenius en publia 
le texte arabe avec une traduction latine, Leyde, 
1625, in-fol. On trouve dans ce même volume 
V Histoire des Arabes, par Roderic Ximenès, ar- 
chevêque de Tolède. 
MioçropMcal DietUnutrp. 

*ALMADA (i>. Àlvaro Vas db), comte d'A- 
vranches ,^ né au commencement du quinzième 
siècle, mort en 1449, célèbre chevalier portu- 
gais, frère d'armes de D. Pedro d'Allkrrobeira. 
n faisait partie, dit-on, des douze preux qui al- 
lèrent venger l'honneur outragé des dames an- 
glaises ; et Camoens l'a célébré en cette occasion, 
en altérant toutefois son nom. Ce qu'il y a de 
bien certain , c'est que c'était l'un des cheva- 
liers les plus braves et les plus remplis de 
loyauté qnll y eût alors dans la Péninsule. 
Comme D. Pedro, le fiuneux duc de Coîmbre, 
auquel le tenait lié une si étroite amitié. Al- 
mada avait voyagé dans toute l'Europe, et 
partout il avait recueilli des marques de la haute 
», ont pour titre : 1» DiseemetiUnt des J estime quH inspirait En Angleterre, le roi Ta- 
r (Favec la lunUère, c^n d'exciter les ^vait créé chevalier de l'ordre de la Jarretière, et 



i à chercher la lumière; Londres, 1710,/ 
- 2^ Éclair de lumière descendant des 
et du relèvement de la chute de 
B par son péché (sans nom de lieu), 
-8* ; — 3° Plan de la justice de Dieu 
terre dans ces derniers jours, pour 
tr sur la nuit des peuples de la terre 
iption qui se trouve dans leurs ténè- 
'14, in-S**; — 4'' Quand vous aurez 
t vous serez saccagés; Car la lumière 
true dans les ténèbres pour les dé- 
1714, in-d" : ce sont des lettres signées 
[arion, Fatio et Portalès; — 5^ Aver- 
tis prophétiques d^Élie Marion, etc.; 
, 1707, in-S*»; — O*» Cri d^alarme, ou 
lemen^ aux nations qu'ils sortent de 
le (des ténèbres pour entrer dans le 
9 Christ), 1712, in-8^ 

e Gébelln , Histoire des troubles des Céeennes, 
, Dictionnaire des anonymes , t* édit, n« M09. 

TiiTS, prince des Celtibériens. Voy. 
l'Africain. 

roBEDm (Henri de), théologien alJe- 
atif de Stade, vivait dans la première 
a dix-huitièine siècle. Il étudia à Helms- 
is le célèbre Mosheim, et publia, sur les 
de ce dernier, la vie de Servet sous ce 
istoria Michaelis Serveti, Hélmstaedt, 
-4*, avec le portrait de Servet. On en 
e:Ltrait dans les Acta erudit. Lipsiens., 
dans la Bibliothèque raisonnée des oti- 
es savants, I, 328. 
, SnfpUm, à JOcher. Lexicon, 



un précieux manuscrit de ht Bibliothèque na- 
tionale en foK foi; en Allemagne, il s'était acquis 
la bveur particulière de l'empereur; et enfin, 
ce qui est d'un certain intérêt pour notre histoire 
locale, Charles VI l'avait créé comte d'A- 
vrancfaes, en raison des nombreux services qu'il 
avait rendus à la France. Quelques historiens 
cependant veulent qu'il ait reçu ce titre du roi 
d'Angleterre, à l'époque des guerres désastreu- 
ses du quinzième siècle. En 1439 , nous retrou- 
vons Vas de Almada dans la Péninsule, où il 
est attaché plus que jamais à la fortune de 
D. Pedro, nommé régent du royaume durant 
la minorité d'Alfonse V ; et il ne sort du Portugal 
que pour aller faire la guerre aux Maures 
dans Ceuta; il ne revient d'Afrique que pour 
défendre de son crédit et de son bras le noble 
infant D. Pedro, que Ton calomniait avec un 
si cruel acharnement Dès lors sa vie se trouve 
si intimement unie à celle du régent, que 
nous renvoyons à l'article détaillé consacré à 
ce grand homme, pour tout ce qui regarde les 
dernières portions de sa biographie. A la suite 
de la communion qu'il avait reçue avec D. Pe- 
dro, Vas d'Almada avait juré solennellement de 
ne pas survivre à son ami. En effet, lorsqu*à 
la bataille d'Alfarrobeira il eut appris que cc- 
lui-d avait succombé, il rentra uq moment <lans 
sa tente, pnt quelque nourriture pour se for- 
tifier, puis se jeta au fort de la mêlée, où nom- 
bre d'ennemis succombèrent devant lui. On dit 
que lorsqu'il fut las de frapper, il s'étendit à terre 
dans son armure, e&%'écd«sXv(^\&J^fw%\ IB^n^- 



171 



ALMADA — ALMAGRO 



173 



taaUi-mmM, pcvçosf I 11 ftiâ tiaé à ViMtent par 
oiox qui MrakNitaieit plm Mn bftty et iMi noUe 
penonBage q«i Kfwà été |idb sob ami «eapa 
w tète, poBT la porter au jeuoAioi. 

Daarte Ifuqcs de Uaa^ Deuripfmm 4€ i^^ftugoi — 
Perd. PenlSj te Portuçai (DniTers pittoresque), et la 
notts d» Ai frodiuit. ée» Lmiadet, par MM. OHalre, 
Vomnàtr «I DnavttA. 

surnommé Aboulcacim, nkatthémalicwft et as- 
tronome arabe, natif de lladiaritt ( Jjojwrtli— ), 
aiyourd'fciiii BAadrid, saort yen 1ÛCK7 de J.-C. 
ParnM aes <»yTaf|M<|iii Msi inédits, on remarque 
m Traite 6'AkhMo (BiUMh. «aHonale, bm. 
R« 973 ); «D TnM de l'Aatrgtebtt, et dea TaUcB 
aatroQomjkiiKea^ 

Ibai^WOaMTklali. ^ Ctstfi. INM. ai^nk M«p. £Kk. 
1. 1, 810. — \liiitakk9ri» 4f«Aaq», dunaiL» *« U V> ^t^- 

ALMAGEO {Diego J>z)t voyageur espagpot, 
compagnon de Paarro» cûn<|uérant du Pérou, 
naqutt de parents iaconnos, en 1472k, àAldea 
(tel Rey. suivant Herrenu U fut élev4 comme ua 
enfant de troupe, et se joignit de boane beure 
aux aventuriera espagnols partant pour le nott- 
yeau monde, que l'on venait de découvrir. 

Noua allons suivre id le récit de Zarate, bisr 
tonenespagpol» témoin oculaire de ee qui s'est 
passé au Pérou jusqu'en 1^8 (1) ; « L*aa Uaa, 
dit-il, trois habitants de la ville de Panama, 
François Picarro^ Diego d'Almagro» dont on n'a 
jamais bien su l'origine ( quelques-uns disent 
qu'il avait été trouvé à la porte d'une égMse >, 
et un ecclésiastique, Femaod do L»que, for* 
roèrent une société dans l'espérance de s'ewichir 
par des découvertes que l'on ferait sur la côte 
orientale de la terre ferme. Après avoir ol^nu la 
permission de Pedro Arias d*AviIa, qui comman- 
dait alors dans ces parages, François Pizarro 
commença Fentreprise avec un vaisseau monté 
par cent quatorze hommes. Il découvrit d'abord 
à cinquante lieues de Panama une petite et pauvre 
province nommée Pérou , ce qui depuis a fait 
donner improprement le même nom à tout le 
pays qu'on découvrit le long de cette côte par 
l'espace de douze cents lieues de longueur. II dér 
couvrit ensuite un autre pays que les Espagnols 
nommaient et Puebîo quemado (le Peuple 
hrOlé). Les Indiens de qe pays lui tuèrent une 
si grande [partie de son monde , qu'O fut contraint 
de se retirer à Chinchama (Cuchama, à 3** lat. 
nord ) ^ qui n'est pas éloigné du lieu d'où il était 
parti. 

« Cependant don Diego d'Abnagro, qui était 
demeuré è Panama, y équipait un navire sur le- 
quel il s'embarqua avec soixante-dix Espagnols, 
et s*en alla chercher don Trançois Pizarro le 
long de la côte , jusqu'à la rivière à laquelle il 
donna le nom de Satnt-Jean. XL débarqua avec 

(1) Xarut» Ao Ç»rate, Bistoria deè DueuvHmiento y 
conqumm (M Pm^ hWkytn, Mis. In-t» ; traduit es fran- 
çaK par S. D. U . .imsUrdam, 1700, S Toi. In-lt. 



son MMBdo an Peapie brâlé, oà U wnÊk fcmné 
tel traeea de yw ^ aaaociéLLta i* M<if | aiAétde 
k victoire q«1te «laical rempoiten e» ckasant 
de leur paya don Vrançoia Pianii», «tti|faèf«B( 
doA DlegD a^ec boa MCO Bp (te vtgnear; ite teroè- 
KflA dea ivtfaMhemeMteetnirentlea BqagMis 
eo déroQteL Dpn Diego, qoi perdit vu eiil dus 
eiÉte iwMoiitra, se lenhaïqiML là 
ei HDvaMl ta^^ura la cAte jusqu'à 
il lioiiTaPiagi9DisFiiarm.IlsfîBrentlBrtaiaMdc 
•a revcir;el, aprèa a'étre procmé des renfarhi , 
îb feeemmiocèrenA à "vopier le loag de la cMc 
a[?ec denc eento Fjpegpote» moBtés s«r dem 
navires eÉ trais eaiiots. ils «Mfliiraat beweoop 
pesdant cette nAngatm, parce 910 teste eetle 
ciftte est pleine de rivières qui sojetteot diaa la 
laer, et dans l'emboneteMre dt-wigiieltof o» triKfe 
une grande quantité de lézards que les indigÉBM 
nomment cairaant (cfoeedites dm naiivcaD 
monde). Bs sottdrireBt aussi beeueoMp de la 
Uim, parce q^'Oa^e tronvaicnt riea 4 nanger, 
sinon les friiite de quelques «teea qn*oei aKwBe 
mamglet^ dont on voit une grande qnantite aw 
eette câté. Cet arbres ( r AteojiAora man§U ) 
sont d'm boia fort dnr; ite sont haute et droits, 
et ooraae 3a se troavent «m le heid de te acr, 
et que leurs nKnnea sont abrenvées d'une ean 
lalée, lenra fimite sont aœsi salés et amen. Gt- 
peodant U nécessité contraignait nos gêna de 
a'en nourrir avec fnelqne peii de poisson qn'Hs 
prenaient; ear sur tonte cette odte on ne tronve 
point de mais. Comme ite allaient vers le sud, 
ite éteiettt obligea de ramer continueUement dans 
lenrs canote contre les courante de te mer qni 
vont du côté du nord. De plus, les Indiens tes 
harcelaient sans cesse, les attaquant avec de 
gicands cris , et les appelant par injure des gens 
bannis et qui avaient des cheveux aiî visage, 
sans doute à cause de leur longue barbe. Us 
joutaient qu'il (allait qu'ils fussent formés de 
l'écume de te mer, puisqu'ils étaient venus par 
la mer, et que, puisqu'ils erraient atesi par 
le monde, il fallait qu'ils fussent de grands (ai- 
néants. Ces deux capitaines ayant donc perdu 
plusieurs de leurs soldats , tant par la disette des 
vivres que par les attaques des Indiens, ils con- 
vinrent que don Diego retournerait à Panama 
pour y faire quelques recrues; il en tira quatre- 
vingte hommes , avee lesquete et ceux qui leur 
restaient ils allèrent jusqu'an pays qu'on noaune 
Catamez ( Catamaz, près de la haïe de San-Matooi, 
dans le voisinage de Quito), pays méditocrement 
peiq)lé , et où ils trouvèrent abondamment des 
vivres. Ils remarquèrent que les Indiens de ces 
lieux , qui les attaquaient et leiu* foisaient b 
guerre, avaient le visage tout parsemé de clous 
d ur enchâssés dans des trous qu'ils se taisaient 
exprès pour porter ces ornemente. Ayant décou- 
vert ce pays ainsi peuplé, ils ne passèrent pas 
outre, jusqu'à ce que don Diego d'Almagro ffit 
retourné encore une fois à Panama pour en tirer 
pins de monde. Cependant don François Pizarro 



178 



ALMAGRO 



174 



alla attendre tan compagnon dana ime petite lia 
qui ii*élalt paa loin de la grande terre, qii% 
■ODunèrent IHe de Coq (isla del Galto)^ à 
riat nord.) 

« A aoa retour à Panama, Almagro lût aoeneHK 
trèa-firoidemeat par le goaremeiir, Pedro de loa 
Bios : œhiM loi déflsndit même dVnrôler des 
TokHilalre8| ef donna ordre de bisser parttr tons 
eeux qui éteient dans file du Coq. Ptzarro se Tit 
ainai abniiikjnné de tons ses soldats, à Texeep- 
floD de 4ooce qoi lui denaeurèreot fidèles, ainsi 
qn*Aliiiagro , qnt était terenn seid joindre wn 
compagnon. Cte ftit cette poignée de gens résolns 
qui exécuta une entrmrise plushardîe, et surtout 
(dus flmcfnenaeetréeOey qoe ceOedes Argonautes. 

« Ha se retirèrent d'aiwrd dans une He dé- 
serte, à atx ttenes plus ayant en mer. Cette fle, 
mnpKe de sources et de ruisseaux , ils la nom- 
mèrent Gorgnie. Ifs s'y nourrirent d'écrerlsses, 
de cancres et de grandesconleurres, qui y étaient 
fort conrnunes; Us forent oontndnts de Tlrre 
ainsi mlséraibtementlnsqn'au retour du Tatsseau 
qol leor qiporta desTirres de Panama, mais point 
de soldats; parce que le gouremeur ne Tonlait 
pas qu'un pras grand nombre dliommes allas- 
sent périr inutOnient dans une entreprise si pé- 
ifllense, comme plusieurs y araient déjà péri (1). » 

Pliarra et Almagro ne se laissèrent pas dé- 
coarager. « Sous la conduite du pilote Barthé- 
lémy Ru27| Us Toguèrent avec beaucoup de peine 
et de péril contre la force des vents et des cou- 
rants, Jnsqn*à ce quHs arrivassent à une province 
qu'on «ppdie Mostripe, située entre deux en- 
droits habités par des chrétiens, qui leur ont 
donné les noms de Truxfllo et de Saint-Michel, 
h peu près à égale distance de l*nn et de l'autre. 
Pizarro avec le peu de gens qull avait n'osa 
passer outre; Q se contenta seulement d'entrer 
un peu dans la rivière de Pncchos ou de Chi- 
ra^et de prendre quelques brebis du pays, et 
quelques Indiens pour lui servir de truchements 
dans la suite, n se remit donc en mer, et se 
rendit au port de Tombez, oh fl apprit que le roi 
du Pérou avait là un beau palais, et qu'il y avait 
aussi des Indiens riches. TÎxiis Espagnols de ses 
gens rabandonnèrentdans ce Heu et s'enftilrent; 
on apprit depuis quHs avalent été tués par les 
Indiens. Apiès cette découverte, pizarro et Al- 
magro reto u rn è ren t à Panama, ayant employé 
trots ans dans ce voyage avec beaucoup de peine, 
de fttigoe et de périls, tant par la disette des 
vivres que par les fréquentes attaques des In- 
diens, À pins encore par les murmures et les 
motiniefiea de sea proprea gens, dont la plupart 
avalent perdn le courage en perdant l'espérance 
de réussir. Pizarro les apaisait et pounoyait 
à leurs besoins autant qu'il lui était potsible, 
avec beneonp de prodenco et de fermeté d'âme, 
se confiant sur les soins que don Diego d'Al- 
magro prendrait sans doute de les pourvoir de 

(Il Zante, 1. 1, p. 8. 



foules les choses nécesasireai de vivras, d'hom- 
mes, de cfaevanx et d'amies. Ces deux officiers, 
qui étalent les pina riches habHanta de Panama 
quand ils commencèrent leur entreprise, s'y 
ndnèrent entièrement, et noo-aenlement y dé- 
pensèrent tout leur bien, mais s'endettèrent 
même beaucoup. » 

Sur l'avis de ses compagnons, Pizarro alla en 
Europe, pour rendre compte à Charles-Quint des 
découvertes que l'on venait de Mre, et solliciter 
tes encouragements nécessaires à les poursuivre. 
Pizarro devait être nommé gowemeur, Almagro 
vice-gouverneur, et de Luqueévèque de ees con- 
trées nouvelles. Mais II ne demanda pour Al- 
magro que la place de commandant d'une for- 
terœse prcjetée à Tumbex, et stipula tous les 
postes importants pour ses trois frères, Ferdi- 
nand, Jean et- Gonzalo, qu*U emmenait avec M. 
Almagro , se croyant lésé dans ses Intérêts, ro- 
Ibsa à Pizarro toute coopération. Celui-d ne 
parvint à calmer la colère de son compagnon 
qu'en lui abandonnant une partie de son auto- 
rité, et hil promettant qu'il renoncerait en sa 
ftKvenr à la diarge de gouverneur. Pizarro partit 
de Panama en janvier i&dl , avec trois petits 
v ais seaux montés par cent quatre-vingts cava- 
liers et trente-six , pour Aire la conquête du 
Pérou. Almagro le suivit peu ie temps après 
avec cent cinquante-trois hommes l'infanterie 
et cinq uan te cavaliers, emliarqués Mir deux 
navires; il doubla le cap San-Francisco , et dé- 
barqua sa petite troupe à la pointe Sainte-Hé- 
lène, sous 2* lat. nord. De là fl longea la c6te 
jusqu'à Puerto-Viego ( Vfeux-Port), à t* iat.sud, 
oà apprit les exploits de Pizarro, qui venait de 
&ire lînca prisonnier. se rendit à Caxamaica, 
où fl ftit bien accoeill] par Pizarro, qui partagea 
avec lui la rançon du roi captif. Almagro prit 
aussi part au jugement Inique qui condamna le 
malheureux inca Atahullpa {voy, ce nom) à 
une mort cruelle. Pizarro retourna sur la c4te , 
où fonda la ville de Lima , qu'il appelait de 
los Reyes, Il envoya en même temps son frère 
Ferdinand en Europe, avec des trésors inunenscs 
pour l'ompereur. 

Charies-Quhit, par lettres patentes datées de 
Tolède le 20 juillet 1528, avait confirmé Pizarro 
dans ses anciens titres , et conféré à Almagro le 
gouvernement de tout le territoire situé à deux 
cents lieues au sud du gouvernement de Pizarro. 
Cette ligne de démarcation devint le sujet de 
nouvelles disputes et de nouvelles découvertes. 
Ahnagro , et les deux frères de Pizarro , Jean et 
Gonzalo, s'étaient alors tous les trois mstallés à 
Cuzoo. Le premier occupait cette place comme 
faisant partie de sa province ; le dernier en lui- 
sait autant. Le sang allait couler, lorsque Fran- 
çois Pizarro vint de nouveau rétablir la con- 
corde; On jura une réconciliation solennellement, 
avec cette clause que si la province de Chili 
qu'Alma^nt) allait conquérir, était trop petite, on 
lui donnerait unu \mrt\c Ack V^twi. 



176 



ALMAGRO 



176 



Almagro, nommé d'avance gouverneur de la 
province quil devait d'abord ooncfoérir, se mit 
en marche avec dnq cent soixante-dix nommes, 
tant cavalerie qu'infanterie. « Dans ce voyage, 
dit Zarate, Diego et ses gens souffrirent beau- 
coup en chemin tant par la &im que par la soif, 
et outre leurs antres fatigues , ils eurent souvent 
à combattre contre des Indiens de fort grande 
taiDe qui leur tiraient des flèches, ce qu'ils fai- 
saient avec beaucoup de force et d'adresse. Us 
étaient vêtus de peaux de loups ou veaux ma- 
rins. Mais une des choses qui les incommoda 
le plus, et leur causa le plus de mal pendant ce 
Toyage, fut l'extrême froid qu'il eurent à souf- 
frir surtout en passant quelques montagnes cou- 
vertes de neige. Il arriva à un des capitaines 
qui suivaient don Diego, qui s'appelait Ruydias, 
que plusieurs de ses soldats et de ses chevaux 
demeurèrent en chemin transis par le froid et 
gelés, sans que leur vêtement ait pu les garan- 
tir, ni empêcher qu'ils ne (lissent pénétrés et 
glacés. En effet, le froid est si violent sur ces 
montagnes, que cinq mois après, lorsque don 
Diego retourna à Cusco, fl trouva en plusieurs 
endroits les corps de ceux qui étaient morts et 
avaient demeuré glacés à son premier passage, 
debout appuyés contre quelques rochers, et te- 
nant encore entre les mains la bride de leurs 
chevaux , qui étaient gelés aussi bien qu'eux , et 
dont la chair était aussi fraîche et exempte de 
corruption que sH n'y avait eu que quelques mo- 
ments qu'ils fussent morts. Aussi au retour on 
se servit, pour nourriture, de la chair de ces che- 
vaux, qu'on trouvait ainsi gelés sur le chemin. 
Parmi ces déserts, dans les lieux où il n'y avait 
pas de neige, ils manquaient d'eau. Pour y sup- 
pléer, ils firent des outres de peaux de brebis 
qu'ils remplissaient d'eau , et les foisaient porter 
h d'autres brebis yiyantes; car il faut remarquer 
que les brebis du Pérou (Alpacas) étant fort 
grandes , servent de bêtes de somme : elles res- 
semblent assez au chameau par leur taille, sinon 
qu'elles n'ont pas de bosse sur le dos comme cet 
animal ; elles peuvent porter une charge de cent 
livres au plus , ce que les Espagnols ont éprouvé ; 
et même ils s'en sont servis comme de chevaux 
pour se faire porter eux-mêmes, et ils pouvaient 
faire ainsi quatre ou cinq lieues dans un jour. 
Quand elles se trouYent fatiguées, elles se cou- 
chent à terre, et il n'y a aucun moyen de les faire 
lever, ni en les frappant, ni en leur voulant aider : 
il faut nécessairement les décharger. Quand il y 
a un homme dessus et qu'eUes sont lasses , si on 
les presse de marcher, elles tournent la tête 
vers celui qui les monte, et lui envoient des ex- 
halaisons et une espèce de rosée de très-mau- 
vaise odeur. Cet animal est d'un grand usage, 
et apporte beaucoup de profit à ses maîtres , 
parce que la laine en est très-fine et très-bonne, 
particulièrement celle de cette espèce de bre- 
bis qu'ils nomment pacos , qui en portent de 
/bif longue : elles font fort peu de dépense pour 



leur nourriture en travaillant, pourvu qu'on 
leur donne un peu de maïs , et eUes peuvent de- 
meurer quatre ou cinq jours sans boire.^Lenr 
chair est fort saine, de fort bon goût, et aussi 
bonne à manger que celle des moutons gras 
qu'on a en Castille. n y a présentement bouche- 
rie publique dans tous les endroit du Pérou, où 
l'on vend de la chair de ces animaux (1). » 

Almagro était depuis deux mois au Chili, quand 
il apprit que les Indiens du Pérou s'étaient révoltés 
et avaient massacré la plupart des Espagnols ; que 
Ferdinand et Gonzalo Pizarro étaient assiégés dans 
Cuzco, et que Jean avait péri dans un combat 
A cette fâcheuse nouvelle , Almagro retourna an 
Pérou en suivant le littoral sablonneux par le 
désert d'Atacama, où fl eut autant à souffrir de 
la chaleur qu'il avait souffert du froid en passant 
les Andes. A son arrivée fl battit les Péruviens, 
et leur fit lever le siège de Cuzco. Cependant 
les frères Pizarre lui refusèrent l'entrée de la 
ville, n y pénétra pendant la nuit, fit prisonniers 
ses adversaires , et se proclama mattie de Cu2co. 
Averti de cet état de choses , François Pizarro 
envoya des troupes pour dâivrer ses frères, 
sous les ordres d'Alvarado, ancien officier de 
Cortès. Almagro vint à leur rencontre, les mit 
en déroute, et fit prisonniers les principaux offi- 
ciers. On lui conseilla alors de se débarrasser de 
Ferdinand et Gonzalo Pizarro ainsi que d'Alvarado. 
Mais il leur laissa la vie, et se retira à Cuzco. 
Cette générosité fut son arrêt de mort Ahnagro 
s'endormit sur les protestations d'une feinte sou- 
mission. Gonzalo et Ferdinand parvinrent à s'é- 
chapper, et à réunir autourd'eux sept cents hom- 
mes. Le 26 avril 1538, une bataUle acharnée s'en- 
gagea , dans la plaine de Cuzco, entre des chré- 
tiens qui auraient dû s'ainier comme des frères, 
loin de leur patrie , et au milieu d'une popula- 
tion ennemie. Almagro , usé par l'âge et les fati- 
gues , avait donné le commandement des siens 
à un officier distingué, Orgofiez, qui avait servi 
en Italie. Placé sur un tertre, fl fut témoin de 
la défaite de sa petfte troupe (d'environ cent 
quarante hommes), qui fut massacrée sans pitié^ 
avec leur commandant en tête. Almagro fut lui- 
même fait prisonnier. Après deux mois et demi 
de captivité, on ne le tira de sa prison que pour 
lui lire sa sentence de mort. Mi pleurs ni prières 
humiliantes ne purent le sauver : fl subit le 
supplice du garot, et sa tête fut ensuite séparée 
du corps par le glaive. Cette mort est une tache 
dans la vie de Pizarro. 

Herrera , Historia gênerai de lot ffeckos, etc. — 
Zirate, historia del descubrimiento y conquitta del 

Peru. — Goroara , Historia gênerai de las Indiat, 

Xeres , Ferdadera rtlacion de la conquista del Peru. — 
RoberUon. History of the discovery and settlement ef 
America, 

ALMAGRO (Diego DE ), gouTemeur du Pérou, 
fils du précédent, et d'une femme indienne de 

(1) Zarate. 1 1, p. 14S. — C'est h première meoUon qu'on 
aU faite des lamas et des alpacas , anlmaax si uUles , 
qu'on essaie aujourd'hui de natnraUaex en Borope. 



ALMAGRO 



178 



ma, naquit vers 1520, et moanit en sep- 
re 1542. n fut légitimé par l'empereur Char- 
uint en 1528, et placé par son père sous la 
illanoe d'un ancien officier, Jeand'Herrada. 
les détails que nous donne sur lui rhistorien 
e : 

ïe jeune homme était bien fait, adroit, et de 
x>up de cceur ; Q avait surtout une adresse 
alière pour monter à cheval, et y fiûre plu- 
I tours avec beaucoup de grâce et de dex- 
; il savait aussi parfaitement bien lire et 
i. Jean d'Herrada avait le soin et la charge 
s jeune homme en qualité de son gouver- 
à qui son père don Diego l'avait fort re- 
nandé. Us demeuraient dans la même maison 
. Reyes , et cette maison était le rendez- 
de quelques amis et partisans d'Almagro 
talent errants et vagabonds dans le pays, 
1 que peu de gens les voulaient recevoir 
eui. Jean d'Herrada voyant que Femand 
To était allé en Espagne, et Gonzale 
To è la découverte du pays de la cannelle, 
e don Diego d'Almagro et lui, qui jusque-là 
nt été tenus comme prisonniers, venaient 
( mis en pleine liberté par le marquis 
açois Pizarro ) , crut que le temps était 
« pour travailler à l'exécution d'un dessein 
. avaient formé. Ils commencèrent donc à 
provision d'armes et à préparer tout ce qui 
paraissait nécessaire pour y réussir, et 
«r comme ils l'avaient projeté la mort de 
Diego , père du jeune d'Almagro. Us étaient 
•e animés à la vengeance par la considéra- 
de la mort de plusieurs de leurs amis et 
ors partisans, dont ils conservaient chère- 
la mémoire dans leur coeur,, avec une 
xir accompagnée d'un grand ressentiment 
^ Pizarro avait souvent fait son possible 
gagner leur amitié par la douceur et les 
traitements qu'il leur faisait : mais il ne 
amais y réussir. Cela l'obligea d'ôter au 
doo Diego quelques Indiens qu'il avait, 
pie par ce moyen à ne fût pas en état d'en- 
lir des gais qui se voudraient joindre à lui. 
» ces précautions furent inutiles; car les 
sansd'idmagro étaient si bien unis entre eux, 
oos leurs biens étaient en quelque sorte com- 
ï , et qu'ils se secouraient très-bien les uns 
litres : de manière que tout ce qu'ils pou- 
tt gagner soit au jeu, soit par quelque autre 
», Us le mettaient entre les mains de Jean 
rrada pour fournir à leur dépense com- 
ï. Leur nombre grossissait donc tous les 
aussi bien que leur amas d'armes, et de 
ce qu'ils jugeaient nécessaire pour l'exécu- 
de leur entreprise. Plusieurs personnes en 
irent le marquis; mais il était là-dessus si 
défiant, et vivait avec tant de sécurité, 
répondait à tout cela qu'il fallait laisser en 
i ces pauvres malheureux, qui étaient assez 
( par la honte de leur défaite , par la haine 
que, et par la misère qui les talonnait Don 



Diego et ses gens , de plus en plus rassurés par 
cette indulgence, en devenaient tous les jours plus 
hardis. » 

Enfin, le 26 juin 1541 , treize hommes du parti 
d'Almagro entrèrent dans la maison de François 
Pizarro, qui se défendit longtemps en désespéré. 
« Enfin, dit Zarate, ils en vinrent à bout, et 
achevèrent de le tuer d'une estocade dans la 
gorge : en tombant il demanda à luiute voix 
confession, et, ne pouvant plus parler, il fit à 
terre une figure de croix qu'il baisa , et rendit 
son Ame à Dieu. Ainsi le conquérant du Pérou 
périt par les mains mêmes du fils d'Almagro, 
son ancien compagnon, qull avait fait tuer. 

Les meurtriers prodamèrent immédiatement 
Diego gouverneur du Pérou. Le conseil de la 
ville de Lima fut obligé de dissfanuler, et d a- 
.gréer un chef élevé par les f)ictieux. Le nouveau 
gouverneur notifia son élection à la ville de 
Cuzco, et autres lieux du Pérou ; il fut reconnu 
dans quelques-uns , el dans quàques autres il 
fut rejeté. Peralvarez Holguin s'était emparé de 
Cuzco, et s'y fit déclarer capitaine général, en 
attendant qu'O plût à l'empereur de nommer un 
gouverneur. Dès que le jeune Almagro en fut 
averti. Il rassembla des troupes pour marcher 
contre cette ville ; mais à peine était-il en chemin, 
qu'O apprit que Christophe Baca de Castro, 
auditeur de Yalladolid, était arrivé à Quito 
avec les pouvoirs nécessaires pour bformer du 
meurtre de don Diego Almagro le père, et déclarer 
le fils gouverneur général après la mort de Fran- 
çois Pizarro. Tout le Pérou se soumit à cette 
décision; mais don Diego de Afanagro n'en pour- 
suivit pas moins son chemin, et obligea la ville 
de Cuzco à le recevoir. Là, se voyant à la tête 
d'un assez bon nombre de soldats, il résolut 
de disputer le terrain à Baca de Castro , no- 
nobstant les ordres du roi et les forces dont il 
était appuyé. Les deux armées se rencontrèrent 
dans la plaine de Chupas, aux environs de Gua- 
manga. Baca de Castro fit offrir une amnistie 
générale au jeune Almagro et à tous ceux de son 
parti, pourvu qu'on mit bas les armes et qu'on 
obéit aux ordres du roi; mais le jeune homme, 
livré à de mauvais conseils , rejeta cette oflre ; do 
sorte qu'on en vint aux noiains. La victoire ba- 
lança assez longtemps : enfin die se déclara pour 
le parti du roi, et ce jour, qui était le 16 sep- 
tembre 1542, vit détruire le parti des Almagro. 
Le jeone Diego voyant ses affaires ruinées prit 
la fuite , et à U faveur des ténèbres il prit le 
chemin de Cuzco, laissant beaucoup de ses 
partisans entre les mains du vainqueur. Baca 
de Castro les fit tous pendre ou décoller. Le 
jeune Almagro ayant été pris eut le même sort. Il 
n'en échappa qu'un très-petit nombre , qui pour 
sauver leur vie se retirèrent dans les montagnes 
chez Manco Ynca. Le jeune Diego d'Almagro fut, 
d'après son propre d^ir, enterré dans le tom- 
beau de son père. 

Herren, ffiitorUi ocMral d« Um HmIim «a Vi\ Cq^- 



ALMAGRO 




'LUtAmm {AAou-ltoltamiMd-Obefdul- 
lah) , EmiIsleaT de [a dynastie des Patiniites on 
Obeïdftet d'Afrique et d'Expié, né oi 100 de 
rh^re(a73-ST4<)eJ.'C.),inorten934deJ.-C. 
Duceadant de Fatime, fiUedapnipbite, etdtef 
de la Ktte des tcMlei, Il détrteu, ftTec l'aide 
deUtrUm becbire de KoUmab , Zeradatollah , w 
demler dasAgiaUtee, et se fit proclaraerkludile 
d'une grande partii: de L'Aliique aeptcntriaiule. 
Almalidi r^gna Tingt-six ans aiec gLûire, et' 
fonda la nUe de Hahdijah, pris de CidroaaB. 
Ses deox flUG^eiAeur^ JTprp^'tft n'étendirent 
pas Icare conquêtes au deik d«& provinces de 
Tonta, Cairouan, Baica et Tripoli. Hais Hoix- 
leddin . le ooatrièiïke aoccesseDr d'Alcoahdi ^ u 
rendit maître de l'Égjpta, et 6u sa rtsideoce an 
Caire, ville de ta fondation. La djuastie des Fati- 
mites avait doré jnaqn'oi llS9de J.-C., braque 
Aladbed-LidiniUah , l6 qwtoniènM Boorerain de 
cette djnaatie, fnt détrûné px Salatieddi», le 
roodaleor de la djnastie des Ajoulùtea. 



*ai.HÂHDi ■iLLaH.lrailièniekhaUredela 
race des Abbasides, mort en jiûn 785, succMa 
eu 77Q i son père Aboa-Djaf&r-Almanaour. 
Il s'est bit connaître par aes libéralités eo- 
vcr» les pauvres et les poètes. Aimant passion- 
néMGBl la «basse, il avait fait construire aa 
magniSque palais au milieu d'une Torét, entre 
Hoaaoal et Bagdad. Un jour 3 poursuivait un 
antilope juaque dans on bUiment en runes ; 
voulant; pénétrer par un passage étroit, il tomba 
de cheval et expira sur-le^^bamp. n Ait enterré 
par son fila Uaroon-Al-Baacbid, an pied d'un 
peuplier qu'il avait beaucoi^) aimé. 



niiiilrm. — Ita-KliiUFkiii. 

ALMaiif {Jaeçtia ), tliMo0en français, né i 
Srns vers te imNeo do qainrième slide, mort 
en I&15. Il étaK en ISll professeur an c«Bëge 
de Navarre. On a delnl [dnalenrs traités de logi- 
que, de physique, denoraleetdeUiéologie; les 
den\ ptôs importants sont : !<■ De Avtoritett 
EccleH/e, stu saervran eoncfliorum eam re- 
prasentcaitlum, etc., contra Th. de Vio, jvi 
Afi dietna itiii seriptu nims est Sttlesi/s 
C/iritH tpotux poteitattm enemore ; Paris , 
1^13, fai-4*. Almafai, tout Hgueur qn'il était, j 
défend la doctrine du ccHtcile de Pise contre 
Cajétan; — î* De Potestale eceUsioitica et 
lateall eontra Oehan. Ces dem traités sMtt 
dans réditiao des ouvrages d'Ahnain; Paris, 
1517, in4il. D)^ le< a Insérés dans celle des 
<Benw de Gmtm. On a ernson de ce tbéoh»- 



- ALMEfDA 180 

gl« on ouvrage intibiM MtnUia, Parti , 1935, 
ln-S*;il nese tTDDVepasdaosréifltloadelSI?. 

Doptll. BOlHotHqttt 

* AUMÂKHEOCMi iAboul-Motrtf-Abmaâ), 
UstDrien et paWe arabe, né tPj wiw h Bh i lrir 
(Ue de Xnoar ou AIdra) eo IIS» de J.-G., 
mort A man IS&A. Puni *m eanafM, qv 



descrlptir deYaleace,dnnrec»dlder(U^ 



«i.waKMii. Vof. Haiub. 
MJiaMOini. Vof. ll*aoa>. 
■AUia)in8 00 altmuviib, n Mta ÀU- 

moHliw, hajSoRTBphe , moine *i eowMnt * 
Raetmtlcrs (diocéee de Retas ), mort apcte 
8SÎ, époque uarquée par les ravage» de* ReiA- 
maaa. D a «nit les vies de idrt Stadolb.^e 
mM Menmrfe , et la tisMlalicM d« eeipe de 
seMe Béitae de Rome * ~ ' ~ 



AUiAaiora. Yof. Hàmooa. 

^auiaxu {Jfepk ), litténtenr hébra^ ai 
iPadooeco tSI4. Qolreptwievs tottirenM- 
qoaUei, on a de )iri, sou le Mre Âtné Sitanm, 
~ •■ iBKrlftiaB ■ 




AUiAtno*. Fojr. HaMom. 

*ALMKIDA (Sriton'), surnommée Al AaMNC 

(Tjireporfuîniiï.NéedanslequBtDnlfaDeiiècIe, 
selon toute probabilité i Aliubarotta, morte dans 
le Toéme pays au quiniléme siècle. Brites fAl- 
meida était nne slmpte paysanne, exerçât le 
métier de boulangère. Au temps des guerres de 
Jean I" le mestre d'Avii, elle eut occasioD de 
donner des preuves d'un courage pn uumuiuu; 
mais elle ne prida jamais les arméee. La hovr- 
gade où eBe vivait ayant é(ë assaflle par les 
troupes du roi de CastMe en I^S, elle »'Gvt^ 
contre l'ennemi avec la pelle i oafùaraer qo'eDe 
tenait klamain, et dansuneaenleactîaiieÛetaa 
sept soldats espagnols. Camoetu a cdOiré k cou- 
rage tout vbH de la paysanne d'Aljnbanitta, et 
plusieon poètes l'ont imité; nais on a fort pen 
de détaQs positif sur cette héroïne : earlaiBs édt- 
vains assez modernes avatmt mtew nngë SM 
existence parmi ces mythes Ustoriqoea qnldr- 
coteot sons preuves. Un auteur que l'opinion gé- 
nérale range an premier rang parmi les oîtlqMi 
de son pays, M. Hermiano, éprouvé récomneat 
qve les exploHi de Brites d'AlmcMa n'étaint pu 



181 



ALMEIDA 



183 



eere Tiwrt» daat It pays qo'eUe IttMtill; mais 
I lé— Ito des dernières recherelies que, mIqd 
F. ItaMil doe SanlM, l'hiftnrio«raplie da 
royaane, F. Fraocieeo Bruidio aurait fini eo 
164Sy 8V lea lieu nteee, des iiiTeatigatmiscc»- 
f^^f/màfm^ An dire dea plus yieiix habitanta, la Ta- 
leoreoie bodangère aTalt la somom ëa Pif- 
yn eir» , et leaaitioafiMif daia la rwacftrrtlo du 
boai^y prèa do cettler dea frères d'Akobaça. 
lyap^ use antre antorNé (œDe de José Soares 
da SytT«f l'Miteor des Mémofrea sur le mestre 
d'ÀTii ), une teeande enquête, faite an eonnne»- 
eenMBt da dix-MtièiDe siècle, aurait produit iee 
remei^MnMirts aoKants : Ou ooMerrait depuis 
le qnaloraièBM sièele, dans la bourgade d*Ak^ 
barotta, lapeSe qui «raltsenrl à Brites pour ae- 
eompRr ton exploit; au temps de Philippe n, oè 
tontes les trndMana glorieoaes du royaume étalmt 
motif à penéeotioii, on avait même eaelié eet 
fautrament dans ose muralNe, et il arait été re- 
eouTert da ciment : la Ibmeaae pelle n*aTait été 
tirée de sa eacbette, et eela à la )oie extrême des 
popniilieM, que lors del^scdaniationdeJoiolV. 
fl parait eertÀi qua rame asseï singulière de 
b T al e uf u uae Britea d*Alraelda oecvpett fort la 
ooor de Madrid, H que désordres formels aralent 
été donnés afin qu'on TexpédiAt pour cette ca- 
pitale. Tera 1739, la maison da la Pisqueira exis- 
tait eneore, au dire de tous les baUtauts , mais 
ele ne prd ae nt a lt plue que dea ruinea. Selon les 
Mnctiona du surant bistorien dé$à eHé, l'ama- 
lone p n r tu ga lea n'aurait probablement paa été 
tfcer c h crIea aaeaii l an tasnrIecbaHipdebataHIa; 
■Mda aie lea aurait asaomnéa dana son fournil, 
oà Ito seraient vcous dMrolMr un reftige. La tra- 
ditioB qui oedonoait une proeeiaion coraménoo» 
ratîve «a nioonenr dea exploita da Britea proore 
que le peapto kn aasi^iait ime origine plus glo- 
rieuaa. 

La célèbre boulangère d'AIjabarotta de?ait être 
imitée deux siècles pKis tard, en ie44, par une 
antre Portogiise, durant les guerres du dix-aep- 
tièmesiède. La plaee d'Ourguella, dans T Alentéjo, 
ayant été assiégée par les forces dn roi Catho- 
liqiie,IaabelPereira, qui défendait les remparts, 
reçnt une balle, et ne consentit jamais à aban- 
donner son poste, qu'elle n'edt yu l'ennemi lever 
le siégn. Fbiid. Dcms. 



-aodi|raei Lebo, Poewui do Smtto Omdei' 
tmwei, caat U. ^ P^Luii GarckMo, Dict. gé^g., L 1 , 
p. tlS. Joao-Biptista de Ga«iro. Mappa dt Portugal^ 
t II, p. Ml. — Rercobno o Panorami, Jomat tttterario 
• autTMfiM. 

ALHBiiM (itjM/Knnire) , missionnaire por- 
tagala, né à Lisbonne le 22 juillet i5S7, assas- 
siné le 9 juin 1638. I> entra ebei les Jésuites le 
27 arril 1601, et devint éréque de Nicée en 1626. 
11 partit aos^tdt pour Goa, et en 1630 se rendit 
en Étidople. CbMoépar le sultan Feltadas, il se 
relira d*abord pvèa dé la mer Rouge, puis il re- 
vint à Tigré avec denxda ses ooUègoes Francisco 
Bodriguez et Jackito Franceaeo ; ils y forent arrê- 
ta -et lapidés dwa le bourg d'Ondagn. Almeida 



a laissé ht fie du père Franceseo Mendoça, 

ALMBWA (Mamoël ) , missionnaire portu- 
gais, né à Ylieu en 1580 , mort à Goa en 1646. 
Il entra dans la Compagnie de Jésus en 1598, et 
partit aussiMM ponriea Indea, où il devint rec- 
teur du collège de Baieam. Envoyé en 1622 en 
Étbiople, il 7 demeura dix ans , aocupé à caté- 
cbiser les habitants et à s'bistruirc de leurs 
usages; mais la sulten Segned, qui le protégeait, 
étant mort, son suecesseur crut devoir expulser 
les Jésuites dn royaume. Almeida fot alors 
noramé piuvincfaU da son ordre et inspecteur 
des Indea; tt méditait un nouveau voyage en 
AlHque lonqna la mort la frappa. U avait réuni 
dea mitérii na pr éaJanx, qui ont servi au père Bal- 
thazar TelBer pour son Histoire de la haute 
Ethiopie^ OoinOiffu, 1850, bi-fol. Almeida a en 
outre laHaé, en raanuacrit, un Troàié des numtrs 
des AbfesImSf et des Ltêtrte histmiques pu- 
bëées à Roma^ 1829, in-8*. A. de L. 

MÊmnoênê 4ê i^tvdipal.- AlegMBbt« tmMkêca Scrip- 
torum SociêtatU Jhsu. — Nicolas Antonio, BWiottuxa 
teriptorum HUpanUe, — Temanx-Cooipai», Bibl. ÂtUk- 

AUiBiDA (D. IVemcisco ne), premier Tice- 
roi des Indes portugaises , né à Lisbonne vers 
le milieu du quînziènie siède, mort le 1^ mars 
1510. Il appartenait à l'une des plus gramies 
fomiltes du Portugal ; sa maison Drait son origins 
de Payo Guterrez , surnommé Alracydfto , qui 
avait conquis la Tille d'Almeida sur les Maures;, 
au tempe de Saneho I*'. Ce Payo Guterrez était 
lui-même petit- 8ts de Pelayo Amadeo, le favori 
de D. Henrique, fondateur de la monarchie. 
Fils du deuxième comte d'Abrantès , qui avait 
occupé les plus hauts emplois sous Jofio II, allié 
par sa femme D. Joanna Pereira au comman- 
deur de Panoyas, Yasco Martins MonhE, Almeida 
était donc un personnage marquant à la cour 
d'Emmanuel , quoiqu'il ne fftt que le septième 
enfant issu d'une noml)reuse famille; aussi le roi 
lui sut-il quelque gré d'accepter le poste de gou- 
verneur des Indes , lorsque Tristam da Gunha , 
nommé précédemment par lui à ce poste, ne pot 
le remplir, en raison d'une cécité complète qui Ta- 
vait éloigné de la vie active pendant plusieun. 
mois, et qui en 1505 le contraignit i refuser 
l'emploi éminent qu'on lui ofAratt. 

Almeida partit de ÏÏelem le 25 mars 1505, 
à la tête d'une flotte plus considérable que 
toutes celles qui avaient été expédiées jnsquV 
lors pour les Indes, puisqu'elle ne comptait 
pas moins de vingt-deux voiles, emmenant 
quinze cents hommes. Au nombre des person- 
nages énunents qui faisaient partie de Texpédi- 
tion , il fiiut placer d'abord D. Lourenço d'Al- 
meida, le fils du gouverneur; puis Joîlo da No- 
va, l'étemel compétiteur d'Albuquerque, Diego 
Gorrea et Joflo Serrfio« Emmanuel vouhit être 
témoin do départ de la flotte ; et, pour être juste 
envers ce monarque, il faut dire que les instnio- 
tions oull laissa en ^axtMa\ «n wwn^wi ^^n^k^ 



183 



ALM£IDÀ 



184 



neur témoigaent assex et de la hante sagadté 
qu'il mettait dans le choix des hommes, et de 
la vive inteUigeoce qu'il déployait dans l'appré- 
ciation géographique des localités qn'on vou- 
lait soumettre alors à la couronne. Almeida avait 
ordre de bâtir d'abord une forteresse à Sofala, 
puis de se rendre maître de Guiloa, d'y cons- 
truire également un fort , et , après avoir touché 
Gochin, d'atteravant tout explorer la mer Rouge. 
L'ennemi du commerce portugais venait de ce 
point, et c'était là qu'il faUait aller reconnaître 
sa position avant de le combattre. 

La navigation d'Abneida ftit interrompue par 
des calmes déplorables; et ce fut aussi à cette 
époque que les Portugais , craignant les tempêtes 
que l'on essuie presque toigours en doublant le 
cap de Bonne-Espérance, s'élevèrent dans l'hé- 
misphère du sud à une hauteur telle, que les 
froids les plus rigoureux se firent sentir, et 
qu'une neige abondante même couvrit les bâ- 
timents. Quoi qu'il en soit, la flotte était par- 
venue devant Quiloa le 22 juillet 1505. Cette 
place tomba pour ainsi dire sans coup férir 
entre les mains des Portugais, qui en assurèrent 
la suzeraineté à Emmanuel ; puis ils se dirigèrent 
sur Mombaça, où l'action devait être plus 
chaude. Après un combat terrible, où les habi- 
tants prouvèrent, comme ils aimaient à le ré- 
péter, que les chevaliers de Monbaça ne devaient 
pas se comparer aux poules de Quiloa , la ca- 
pitale de l'Ue tomba avec ses trésors au pouvoir 
d'Abneida, qui, pour sa part d'un immense butin, 
se contenta de prendre parmi les armes une 
flèche, et donna dès lors une preuve de ce dé- 
sintéressement dont les vices-rois offrirent plus 
tard tant d'exemples mémorables. 

Après avoir accompli ces exploits, qui devaient 
avoir un si grand retentissement chez les Maures 
commerçants qui fréquentaient les ports de 
l'Afrique orientale et de l'Inde, Almeida toucha 
À Melinde, dont le roi était déjà l'allié des Por- 
tugais; puis à l'Ue d'Anchedive, où il arriva le 
30 septembre ; et enfin il gagna les côtes de l'Inde. 
Cochin, où dès l'origine les Portugais avaient 
trouvé un accueil si favorable, devait être le lieu 
de sa résidence; mais avant d'y parvenir il pu- 
nit le roi de Onor, qui avait d'abord accepté la 
paix , et le fit repentir d'avoir failli à ses ser- 
ments ; puis il alla surgir à Cananor, où il reçut 
l'ambassade du roi de Narsingue, le souverain le 
plus puissant de ces régions, au dire de tous les 
historiens portugais contemporains et même du 
vieux Barthema, dont la relation si précieuse 
coïncide avec leurs écrits. Enivré de cet honneur 
hiespéré , ce fut alors seulement qu* Almeida prit 
de sa propre autorité, mais toutefois avec le con- 
sentement des capitaines de la flotte, le titre de 
vice-roi. Un de ses admirateurs les plus zélés , 
Fernand Lopez de Castanheda , convient de Tin- 
croyable vanité qui le guidait en mainte occar 
aion ; et il en donna certes une preuve bien con- 
TêiacsDie à cette époque, puisque le titre qu'il 



s'arrogeait ne lui était nullement accordé par les 
provisions royales dont il tirait ses pouvoirs. A 
Ck>chin, l'orgueil de ce représentant d'Emmanuel 
eut tout lieu d'être satisfait : Ahneida eut l'hon- 
neur de fkire on roi, et de placer sur sa tête la 
couronne d'or que le monarque portugais en- 
voyait à son feudataire, en affectant de lui per- 
mettre de battre monnaie, et en lui assurant dé- 
sonnais sa protection. Immédiatement après 
avoir accompli cet acte, qui abaissait tant en 
réalité un souvarain de ûit , et qui en agran- 
dissait tant un antre , D. Francisco d'Abneida 
donna une preuve à Emmanuel de l'habileté 
de son admiidstration et de l'activité de son ztie, 
en expédiant pour le Portugil une flottille de 
huit navires chargés d'épices: le commandement 
de ces navires fût dévolu à Fernand Soarea. Ces 
bâtiments, après avoir été compléter leur riche 
cargaison à Cananor, où les Portugais étaient 
désormais les maîtres, poursuivirent leur route; 
et ce fut durant ce mémorable voyage que , le 
1*' février 1506, fût vue pour la première f6is, 
depuis Marco Polo , l'Ue de Madagascar, que les 
navigatevs étaient tentés alors de prendre pour 
un nouveau continent , et qu'ils nommèrent plus 
tard l'Ue de Sâo-Laurenço (l'Ue de Saint-Lau- 
rent). 

Après avoir pourvu aux besoins du ooromerce, 
Almeida songea à exécuter les ordres du roi; 
et U dirigea sur l'Ue de Sofala un des phis 
braves officiers de la flotte portugaise , Pero 
d'Anhaia, avec ordre d'y construire un fort Un 
vieux roi aveugle, d'une rare énergie, comman- 
dait dans cette Ue; U permit d'abord l'érectioa 
du fort qu'on voulait bâtir près de son palais, 
puis, à l'instigation des Maures, il voulut chasser 
les chrétiens. Quelques mois après, etmalgré une 
héroïque résistance, sa tète placée au bout d'une 
lance s'élevait sur les remparts de la viUe, et 
attestait la puissance toujours inflexible et tou- 
jours croissante des Portugais. 

Le système politique d'Almeida n'était pas 
cependant d'accord avec celui du conseil d'Em- 
manuel. Selon lui, l'érection de forteresses était 
la ruine du royaume, et c'était sur l'Océan même 
qu'U fallait aUer chercher l'ennani du nom chré- 
tien pour l'anéantir. Sa bravoure personneUc et 
la valeur impétueuse de son fils , en multipliant 
les combats sur mer, servirent puissamment la 
cause des Portugais, mais eUes n'eussent cer- 
tainement pas consoUdé leur pouvoir. Le roi 
de Calicut fut à cette époque profondément 
abaissé, et celui de Cananor paya cher ses ter- 
giversations, n était temps toutefois qu'AIbu- 
querque arrivât aux Indes pour y fonder défini- 
tivement sur des bases solides la puissance por- 
tugaise. Quand ce grand homme y parvint, revêtu 
du titre de gouverneur, Almeida était affligé du 
coup le plus rude qui pût frapper sa vieiUesse : 
son (Us avait trouvé une mort héroïque devant 
Daboul , et U ne pouvait plus opposer son fou- 
gueux courage aux efforts du Soudan d'Egypte» 



18S 



ALMEIDA 



186 



qui enToyait une flotte fonnidable pour ba- 
layer les mers de lin de, disait-il, d'une poi- 
gnée d'infidèles. En présence de son sucoesseur, 
Ahneîda ne put nier la validité de ses pouvoirs^ 
mais il les âuda; et, ayec une arrogance (ju'fl 
puisait dans les privilèges de sa naissance et 
dans le titre qu'il s'était donné, il reftisa d'aban- 
donner le gouremement ayant d'aToir Tengé» 
disait-fl, sur ces Soumis partis de Ck)nstanti- 
nople et dn Cabre , la mort de son fils. Tout en 
faisant sentir à son riyal que l'honneur de com- 
battre la flotte partie d'Egypte lui appartenait, 
Albuquerque eut assez de modération et de con- 
descendance pour ne pas faire yaloir tous ses 
droits. Almeida, fl faut en conyenir, se montra 
plus grand homme de guerre et plus habile quil 
ne rayait peut-^e été dans le cours de son admi- 
nistration. A la tète d'une flotte de dix-neuf voiles, 
montée par treize cents Portugais, il se dirigea 
d'abord yers le port où son fils ayaitpéri, et là il 
remporta une yictoire. Elle fut souillée, il faut 
bien le dire, de tant de cruautés, que dans llnde 
entière, raconte un vieil historien, on répétait 
comme une forme proverbiale : « Puisse la colère 
des Frcmguis venir sur toi comme elle est yenue 
sur Dabool I » Ced avait lieu en décembre 1508. 
Quelques semaines après, Francisco de Almeida 
mettait le comble à sa gloire militaire en anéan- 
tissant, devant le port de Diû, les forces com- 
biflées du Soudan d'Egypte et du ngah de Cali- 
cut II est à remarquer que l'émir Hossein n'avait 
pas seulement à bord de sa flotte des Arabes et 
des Hindous ;fl comptait parmi ses troupes huit 
cents mameluks admirablement armés et un 
grand nombre de chrétiens, parmi lesquels on 
distinguait surtout des Slaves et des Vénitiens. La 
bataille dura depuis onze heures du matin jus- 
qoTaa coucher du soleil; et quoique leurs ma- 
noeuyres lussent criblées de projectiles, les Por- 
tugais ne perdirent dans cette journée mémorable 
que trente-deux hommes. On évalue la perte des 
musulmans à trois mille hommes, sans compter 
la destruction des mameluks , dont il ne resta 
que yingt-deux seulement. Ces calculs, admis par 
les écriyains nationaux du seizième siècle, poui>- 
raient bien être taxés de quelque exagération, et 
phisieurs historiens réduisent à quinze cents le 
nombre des musulmans qui périrent dans cette 
action décisive, en bornant la perte des mame- 
luks à quatre cents. Quoi qu'il en soit, la vic- 
toire remportée par Almeida sur les Roumis eut 
un immense retentissement dans la presqulle de 
rinde, et commença, on peut l'affirmer, la ruine 
du commerce des musulmans dans ces régions. 
I/allîé du Soudan, qui n'avait point pris part à 
Faflaire, et qui était demeuré sur la plage tandis 
qne l'émir Hossein déployait tant de courage, 
Mdek-laz se hâta de conclure, pour le souverain 
de Calicut , un traité de paix avec le vice-roi ; et 
tout en refusant de lui livrer Hossem , qui s'^t 
enfui y disait-il, aussitôt après la bataille, et qui 
t'était léftigié dans l'intérieur, fl restitua à Al- 



meida tous les prisonniers chrétiens et lui aban- 
donna les débris de la flotte, qui furent immé- 
diatement brddé». 

Après ce grand combat naval , qui le plaçait 
désormais parmi les capitaines les plus éminents 
de son pays, satisfait d'une yengeance qu'A mé- 
ditait depuis longtemps, et certainement enor- 
gueilli outre mesure du succès de ses armes, 
D. Francisco de Almeida retourna à Cochin. Là, 
commencèrent ses fatals débats avec Albuquer- 
que, débats durant lesquels la fierté orgueilleuse 
du vice-roi alla jusqu'à hi violence. En 1509, 
lorsque le maréclial D. Fernando Coutinho eut 
rétabli Albuquerque dans tous ses droits, il fal- 
lut bien que le vainqueur de Diù abandonnât les 
Indes. Son départ s'effectua de Cochin le 19 no- 
yembre 1509, et l'on dit qu'A donna alors une 
dernière preuve de sa fastueuse libéralité, en ac- 
cordant à quelques gentOshommes , sans doute 
nécessiteux , dix mflle crusades sur ses propre» 
biais. 

Francisco d'Almeida ne quitta définitivement 
Cananor, où il était allé compléter le chargement 
de ses trois navires, que le 1*' décembre. Mal- 
heureusement il se trouva dans la nécessité d'al- 
ler faire eau à la baie de Saldanha, non loin du 
cap de Bonne-Espérance. On était sur le point 
de remettre à la vofle, lorsqu'un homme de l'é- 
quipage, qui s'était procuré un de ces moutons 
du Cap si renommés par leur grosseur, donna aux 
capitaines de la flotte le âém de ravitailler leurs 
navires, et d'emmener, pour terminer la cam- 
pagne, une certaine quantité de bétail. Ce trafic, 
entamé avec les Cafires, s'efTectua d'abord avec 
facilité, jusqu'à ce qu'un pur malentendu eôt 
irrité les noirs, qui croyaient que l'on en voulait 
à la vie d'un d'entre eux. Les hostilités com- 
mencèrent; et le lendemain Francisco d'Ahneida 
ayant voulu porter du secours aux siens, des- 
cendit à terre avec la bannière royale, et ne 
craignit pas de s'avancer à plus d'une lieue dans 
l'intérieur. Ce fut ce qui causa sa perte. Comme 
il revenait vers la plage, avec un troupeau de 
bœufs que l'on avait enlevé de vive force aux 
Cafres , ceux-ci , au milieu des tourbillons de 
poussière que soulevaient les pas des bestiaux ,. 
se réunirent en eertain nombre, et poursuivirent 
les chrétiens en les attaquant à coups de fronde 
et à coups de zagaies. Almeida comprit que sa 
dernière heure était arrivée ; fl remit la bannière 
à un jeune chevalier plus vigoureux que lui , en 
lui recommandant de la soustraire aux efforts 
de cette misérable horde ; et il ajouta que là finis- 
saient les services qu'il avait rendus au roi et au 
pays. La bannière Ait sauvée en eifet ; mais celui 
qui naguère faisait trembler les souverains les 
plus fastueux de la presqu'fle de l'Inde par sea 
exploits et son nom , trouva la mort au milieu 
de quelques nègres. Il venait de gagner l'aiguade 
où l'attendaient les chaloupes , et fl espérait en- 
core se sauver, lorsqu'fl se débarrassa de la bar- 
bote de son casque. C« \gse2^ii^^«âQa\i^\M^V>^\k 



187 



ALMEIDA 



188 



Cafre, qui lui plongea dans la {$orge un pleo 
dupci au reu, et la traTersa de paît en part 
Almeida tomba à genoux, fit un geste pour ar- 
racher Tarme fatale; puis, sentant que cet effort 
était inutile, leva les bras au ciel, et retomba sur 
le sable en expirant. Les hommes qui accompa- 
gnaient le Tîce-roi ne cherchèrent pas à enlerer 
son corps: ils lui firent courageusement un ho- 
locauste de leur propre vie, qu*ils pouvaient 
sauver, et la plupart d'entre eux périrent volon- 
tairement avec lui. Parmi ces loyales victimes, 
(lit une chronique contemporaine, on comptait 
onze chevaliers de hante renommée. DamiAo de 
Goes évalue à soixante-cinq le nombre des Por- 
tugais qui périrent dans cette échaulEMirée mal- 
licurcuse ; un antre historien n'en compte que 
cinquante-sept Le lendemain, lorsque Lourenço 
de Brito et George de MeUo Pereira, qui com- 
mandaient la flottille da vice-roi, se rendirent sur 
la plage, ils trouvèrent le corps du malheureux 
Almeida outrageusement mutilé: on lui avait 
ouvert la poitrine et le ventre. Les funérailles se 
firent à la hâte, et les cadavres de tant de braves 
furent simplement enfouis dans le sable, sans 
que les deux capitaines, qui se disputaient d^à 
le commandement, songeassent à rapporter celui 
du vico-roi en Europe. 

Cedoulourenxévénement sepassaitle 1*' mars 
lôiO; le jour suivant, les bâtiments remirent à 
la voile, et après une navigittion de quelques mois 
allèrent surgir heureusement au port de Lis- 
bonne. La nouvelle qu'ils apportaient jeta la 
consternation dans la ville, et Ton dit mémo* 
qu'Emmanuel ayant fait part de la mort d'Al- 
meida à Ferdinand d'Aragon , le mari dlsabeUe , 
ce monarque fit immédiatement foiner les fe- 
nêtres de son palais, en signe de deuil. 11 avait pu 
juger de la valeur personnelle du vice-roi au si^e 
de Grenade, et il en gardait un grand souvenir. 

Femand Lopes de Castanheda, qui avait pu 
recueillir sur Almeida des renseignements positifs, 
nous apprend que c'était un homme de moyenne 
stature, membru, comme on disait au seizième 
siècle, d'aspect fort grave, et d'une grande ma- 
jesté. Malgré son extrême orgueU, il alliait aux 
qualités que nous venons de signaler une extrême 
courtoisie. Sa postérité s'est conservée par les 
femmes. Dona Léonor de Ahneida, sa fille, se 
maria d'abord avec D. Francisco de Mendoça, 
le flrère de la duchesse de Bragance, puis avec 
D. Rodrigo de Mello, comte de Tentu^^, premier 
marquis de Ferreira; et elle s'est peipétnée dans 
cette-^smille. FEanuiAMD Demis. 

Pcmaml Lop€td« CulMiheda , Hitt, do d4 $e obr b mmU» 
dm india, — JoSo (te Barrot, Deead, da InMa. — Farta 
y Soaza, jMa portuguêaa, t. II, part, t, cbip. ici. — 
Osorlo, D« r^us Bmnum^ tlb. IV et tib. Vl. — An- 
tonio de S. Romlo, HMoHa de ta tndia oritmial, 1. 1 , 
eap. Tii. — Pedro de M arfz , Diaioçot de varia Aùfo- 
ria, DUL 4, cap. xv. - Blaffel . Hist. Ind., Ilb. IV. - 
FraoclBCode Santa Marta, Diario Portagutx, pag. ts. 
— Fonaeea, Evora çlorioêa, — Barbndo, Bmppêxat mi- 
Mares dé lAuitamm, foL 144. — O Pamorama, Jomai 



*ALMBiDA ( Fernando h^), musicien porto- 
gais , natif de Lisbonne, mort en 1638, dans le 
couvent de Thomar. 11 fut des élèves les plus dis- 
tingués de Duaite Lobo, et composa Lamenta^ 
tioneSf Responsiones et Miserere dos très qffi- 
cios da quarta, quinta e sesia/eira da êemama 
santa, ei fnissa a i2 vocU 

Macbado, SMiotkêea Lusitama kisturka. 

*ALMBIDA (Greçorio os) , pseudonyme dn 
P. Jo&ode VasconœUos, jésuite, né 4 Ltiria en 
1592, et mort au collège de CkMmbre en 1661.— 
Yascoocellos passe pour l'auteur du livre bien 
connu et intitulé Bestauraçâo de Portugal 
prodigiosa afjerecvda ao serenissimo eJeliciS' 
simo rey D, Joûo IV do nome entre os regs^ 
pelo D, Gregorio de Almeida Vlyssi poneme^ 
Lisboa, 1643. Quelques auteurs n'admettent 
point le pseudonyme. 

La Restauraçâode Portugal est mise an rang 

des livres classiques par l'Académie des sciences 

de Lisbonne. Fsao. ï>Ents. 

Caialogo dos autores, dans le grand Uettoanalre de 
TAcadémle portogalic. 

ALMBIDA MBLLOB CASTEO (dom JUan h\ 

comte das Galvêas, ministre d'État portugais , né 
à Lisbonne en 1757, mort à Rio-Janeiro le 1 8 jan- 
vier 1814. Q entra de bonne heure dans la carrière 
diplomatique, et fUt successivement ministre àb 
Haye, à Rome, à Londres, et devint, en 1799» 
ministre des affaires étrangères et de la guerre. 
Après le traité de Bad^oz entre la France et le 
Portugal , il fut congédié , et se rendit au Brésil, 
où O devint conseiller d'État et ministre. 
Conatancio, daa» la Bioçrv^Mê univenelh. 

ALMBIDA {Antonio D*), chirurgien porls- 
gais , né dans la province de Beira vers 1761» 
mort en 1822. £lève infirmier à lliâpital Saint- 
Joseph de Lisbonne, il étudia à Londres tons le 
célèbre Hunter. On a de hii : 1* Tratado cons- 
pleto de Medicina operatoria. Lente de ep^ 
raçôes no hospitaX de SancUhJose; LisboBDê, 
1801,4 vol. in 8";— 2*" Ùfrras cérur^lcas; iUd^ 
1813-1814, 4 vol. fai-8'»; — 3* Quadro etemem" 
tos da Historia natural dos animdes ; Lott- 
dres, 1815, 2 vol. in-8". C'est la traduction dft 
l'ouvrage de Guvier. 

Conatancio, dam ta BioçrapkU univors^U, 

ALMBIDA (D. Lourenço d*), surnommé le 
Macchabée portugais, fils du vice-roi des Indes » 
né vers la fin du seizième siècle, mort en 1508. 
H partit avec la flotte qui emmenait son père 
aux Indes, et il se fit remarquer dans l'Orient 
en multipliant des exploits qui lui ont valu 
l'honneur d'être chanté par Camoens. Douéd'une 
force herculéenne, D. Lourenço d'Almeida qo 
tarda pas à être l'effroi des mahométans et des 
Hindous. Pour donner une idée de la terriUo 
énergie qu'il montrait dans les combats, noua 
rappellerons, avec unjde ses historiens, que de- 
vant Paname il pourfendit d'un coup de dme- 
terre un naire jusqu'à la ceinture. Avant de 
raconter ses grandes actions guerrières^ se bio- 



189 



ALMEIDA — ALMELOVEEN 



i90 



;r(l*aiitres faits phuourieux 
pour la science. En 1505, c'est4i-dire peu de 
temps après son arrivée aux indes, son père loi 
ayant ordonné d'aller explorer les MaldiTes à la 
tète de neuf Toiles, comme fl eut gagné le cap 
Comorîn, les courants rentrainèrent sur les 
côtes de Ceylan. Il aborda cette lie célèbre, à 
un port que Damiio de Goes désigne sous le 
nom de Go^o/ictfo, et que les Portugais appellent 
Galle. Le nyab qui commandait à cette portion 
de rtle reçut la jeune capitaine portugais en 
grande pompe, et, grâce à la terreur qu'il lui 
inspirait, accepta la suzeraineté du Portugal; 
en s'of^agint à charger les navires portugais 
annuellement de quatre bahar de cannelle. Al- 
meîda ae procura à Ceylan le premier éléphant 
qui soit Tenu de ces r^ons en Europe. Au re- 
tour de cette expédition, Almeida parcourut les 
odCes da Malabar à la tète d*une flotte dont son 
père hii avait donné le commandement, en le 
soumettant toutefois à un conseil composé des 
capitaMBs les plus expérimentés : ce fût en ce 
tennps qull livra, devant Cananor, ce fameux 
ooraibal naval durant lequel trois mille maho- 
nétanta succombèrent, tandis que six ou huit 
Foftngaia seulement pMrent. 

EfKnfé des progrès que les chrétiens faisaient 
dans ka Iivles et de la prépondérance qulls acqué- 
muàf Je aoltan de Babylone , comme on disait 
ators, expédia «ne lotte sous le commandement 
de l'émir Hossein, que les écrivains portugais 
d^ijgprnf aoosle nom de Bfirbocen. Cet amiral, 
■é dans le Kardistan, et qui était d'une habileté 
inoonteatable , opéra aa Joiiotion avec Melek-laa 
daaa la port deChoul. Ce lut là queLourenço de 
Almeida trouva une mort digne de son cou* 
rage, et que les plus grands poètes ont célébrée 
à feavL Cené par les deux flottes, abandonné 
par ka aafires qui prudemment se mettaient en 
s4i«té, 11 voulut résister seul à l'émir Hossein. 
Dm habile mancenvre , suivie d'une effroyable 
dédiar^B d'artillerie, dut lui fkire voir qu'Q n'a- 
vait plsa aliyre anx sambusques de la côte, qu'il 
avait d aouvent coulées bas. Un boulet l'avait at- 
leiBti la coisae : l'intrépide jeune homme se fit 
lier, aaais sur une chaise , au pied du grand 
fûât^ et là fl commanda encore la manœuvre : 
m boulet vint le frapper en pldne poitrine, et il 
eipôra, comme dît Camoëas, sans savoir ce que 
efétaitqne ae rendre. 

a qiÉ fMHtaoi toAoê m aaliaoï. 
A ver o aobre ardor, qoe aqal se aprende : 
Oatro S«evi ferto, qoe espedaçado 
Vm «dbt lar reaatio Bcm doaado. 

Caa., eanL Xpit.9ù, 

F. Daras. 

loto de Barros, Deead. IF^ Uv. I*', chap. u. — Firii 
y Soaai, A»ia porUtguêza. 1. 1, part. 4. — JoAolBapUata 
4e Castro, Mappa ë« PortugcU^ t. Il, p. iao. 

ALMBIOA (NieoktihToURUno d'), poète 
pwimisiny néèlisbeoneen 1745, raortdanaaa 
ville Balaie en 18H. 11 étudia à l'univeraité da 
OaiBaisey oMâit obb piaoa de OMMnii au mi- 



nistère de l'intérieur, espèce de sinécure qui lui 
permit de ae livrer à «es travaux favoris. Il 
excelle dans le genre satirique, et offre quelques 
points de resaemblance avec Gresset Le reôieil 
de ses poésies fut publié sous le titre : Ohrai 
poeticas de Néoûlo^-Tolentino de Almeida ^ 
3 vol. in-8°( Lisbonne, 1902 ; réimpriBDéeen.lB26» 
2 VOL fai-16. I 

ALMiiDA on AUfBTBA {TÂéodose ou 
Théodore ), oratorlea portugais , né à Lisbonne 
en 172S, mort dana sa ville natale le IS avril 
1804. Il était membre de l'Académie royale des 
sdenoea de Lisbonne et de la Société royale dt 
Londres. Ses écrits, empreints d'un certain carac- 
tère philoaopliiqoe amenèrent des modifications 
sérieuses dans l'enseignement universitaire du 
Porlagal. S'étant prononcé vivement pour la 
cour de Rome dans les discussions du pape Clé- 
ment xm et du roi Joseph , relativement à la 
suppression de la bulle in Oœma Dominé,, il 
ftat exilé de Portugid, et se retire en France. 
Il ne rentra dana aa patrie qu'aprèa la retraite 
du marquis de Pombal en 1777. Il a laissé qua- 
rante^eux volumes snr divan sujets, cinq volu- 
mes de traductions et pluaieure maniMcrits. On 
cite principalement de loi Mocrêëçâo fUMofica^ 
6 voi.in-3^, 17&l,etc;-- VEmu^uxindépen- 
dami , raman que les critiques d'abord appelè- 
rent Heureux impertineni. A. de L. 

ChalMen • Bi ^ çrap k i ml XNctiMMry. — CmUlêmam'i 
Mmgmzinê voi. XXIV. — rcUer, DtcUonnair^ JUstortçuê 
taUvertêtitûVL. de M. Ch. Weltt; Parti, 1844). 

AL-HBLIK Voif. Bliua. 

AUiBLOTBBK (Tkéodore Jansion van)\^ 
médecin etaavant écùlaur hollandais, né le 24 juil- 
let 1667 à Mydrecht, près d'Utrecht, mort à Ams- 
terdam le 28 juillet 1712, fils d'un ministre pro- 
testant, et neveu du célèbre imprimeur Jansson. 
Son grand-père Jean Jansson, que le roi de Suède 
nomma son imprimeur, fut un typograpiic égale- 
ment distingué. Almeloveen reçut sa première 
éducation à Gouda et Mordwyk; puis il vint, 
en tftM, étudier à Utrecht la littérature clas- 
sique sous Gncvitts , la philosophie sous Gé- 
rard de Vries , la th6)logie sous Lcusden , et la 
médecine sous Munniks et Jacques Yallan. 
Reçu docteur en 1681, il épousa, six ans après, 
la fille de Jean Immerseel , bourgmestre de la 
ville de Gouda, oh fl s'établit d'abord comme pnb> 
tiden. En 1697. il fut appelé à Hardenvyk poor 
y professer la littérature grecque et la médecine. 
Ses connaissances bibliographiques et linguis- 
tiques lui attirèreirt un grand l'enom parmi les sa- 
vants, et il fut admis dans l'Académie des curieux 
de la nature, sous le nom de CeUus secundus. 
Comme il mourut sans enfants, il légua k l'uni- 
versité dlJtreoht toutes les é<litions de Quintilien 
qu'il avait pu amasser, et tous les livres manus- 
crits à un de ses amis. Almeloveen a laissé des 
éditions et des commentaires fort estimés. Voie! 
la liste de ses travaux principaux : P Hippth 
eruiis ApAorinnA» 9r«oe«4 lôUaKia; hxc«XHàasAh^ 



191 ALMELOVEEN 

IflSii , in-14 ; — V ÀurelU Cekl de Mtdidna 
Ubri oeto, etc., stcc des addilioiu de ConiUn- 
tio, de Cauabon et d'AlmeloTHo, etc.; iïtd., 
1M7, in-lî, 1713, in-8*; Padooe, 17ÎÎ, in-B", 
STec SoroHi Sammimiel de medlctna Prxcepla 
talubarima; — 3* Âplcti CaUideObioniit et 
Condimentit, lire d* Arle eogvtnarta Ittrt X, 
avec dn atAet de Martin Lltter, Hamelber. 
Rhis, TU der Liodcn, etc.; Amstdad., 1709, 
in-S*; — t'DnenoordleéditioQ des bnttlhrrei 
dei Maladies atguii et chronique* de Ctàioi 
Aureliums, d'aprài Jean-Ckuirad Aiamui ; Ams- 
todam, 1709, in-*", arec fi«.; — 1° Biàltotheea 
promiita et latetu, à laqudle tout itdniM le* 
^Itrec de Tdicbhii sur les terit» de médedne 
btédUs, Goode, 1688 et 1098, iD-8*; 1093, 
iii-ll;Nurenib., 1699, m-%°,amaeceuionibuM 
Rodolphl Martini Kelfuhreri; — 8° Anato- 
mie de la moule, en langue flamande, avec àtt 
obserratioiu anatomiques, médicalea etchimi» 
glcalei; Amst., 1084, iii-g<; — 7° Ononualiton 
rerum inventaruM et Inventa rum. antiqua, 
id est, brevi* enanatio ortut et progretsui 
OTlis medicx ; Amst., 1084, iB-8' ; — 8' Optu- 
tvla, sive oHti^uitatvm e tacrii pro/ananim 
Spécimen eonjeetax» veiervmpoetaram frag- 
menta, et plagiariorum tyllabus; AmgtelO' 
dami, 1080, in-8°. A ces traTaui U Tant ajouter 
une édition de Straboo, Amsterdam, 1707, !toI. 
in-fol.; des notes *nr JuTëosl; un Tableau des 
Fastes consulaires de Rome, Amsterdam, in-8° ; 
de Vitis SIephanorum , Amslelodami , 1683, 
in-8°,q)udJans>oaio-Wawbergios.t>o ^tronre 
des rensdgDcnients prédeux sur Is râ des cé- 
lèbres imprimeurs de Paris, les Estiemie; et par 
ce IrSTail , qui n'est point conçu avec l'esprit de 
rléni^rement de son prédécesseur MaUinlirol, 
AlDiclovueu a ouvert la Toie à Maittaire et à 
M. A.-A. Renouard pour leurs Annales des £i- 
tienne. Le 6* Tolume de YHortus Malabaricvs, 
fait CD collaboration arec Drakestein, est de 
Thomat Àlmeloveen, et non de Théodore. 

EIdt. IMclluaMrt *Marl«ii> âa ta mtiteliu. ~ 
GddUb, ita» l'Encfclop. nUCkod. — BUigrapàU att- 



*ALMBU>VBlf (Jean], peintre et graveur 
bollandait. Tirait dans la première moitié du 
dii-septitme siècle. On a de lui pinsieun pay- 
•ages estiinés, dans k tpoK de Hermann 
Sanieeren. 

RFlBekn.i>MI«nMlnri«arUitu.-HDtintEini»i, 
Banilmck far KvuUtMkatrr. - tIrUch. I* Pitntrt 

ALHKnAB(/ean), mMedn espagnol, TJTait 
à la Sn dn quiniiètoe et au eoDunencemenl du 
MJtiène liècle. C'est un des premiers «yphilo- 
graphes : il a décrit parfaitenient le traitement 
uercurid dans son ouTrageM morbogatlieo, 
Tenise, 150!, iD-4*, rébnprimé àPane, 1510, 
in-rnl.. fc Lyon, 1618 et 1S3S, in-S', k BAle, 
IS3G, in-4''. n nplique la prapaKatiou de l'af- 
ftetiun syphilitique par ua viras particulier, ex- 
eqiiédans les couTents, où il l'attribue pieusemeit 



ALMfalARA. Von. HeUTAS. 

ALHBNniKCBH ( Louis Herscher D*) , jnrît- 
consulte, né k Paris le 15 mal 1700, mort le 10 
Janvier 1837, fils dn ministre de Rcsie-Dann- 
Btadt è Paris. Il étudia le droit i Goettii^M, 
prit part ï la i^dactim de la Bibliothèqiu du 
droit criminel, recneO pérlodiqoe pvbUé par 
PeueTl)Bch et GroUnunn, at derint conseiUv 
do duc de Nassau. On a de loi , entre anint 
□uTTAges, presque tous écrita en alleouad : 
l'Deroriginedelaguerre.etdeKmii^ueiie* 
*ur la civilisation, 1788, in-8*; — 1* sur Itt 
Progrès et ta Décadence des sciences, 1789; — 
3° RKkercha sur les droits et la forme éi 
la diète germanique pendant la vacance d» 
Irène impérial, 1792; — i° Essai philosopU- ' 
que sur les lois pénales de la rtpubliqiu I 
française, 1798; — b" sur /m Ratiooèsiioraes- 
ticte des Romains du temps de la république, 
1801 ; — 0° sur l'Imputation légale, et sa 
rapports avec l'imputabilité morale, 1803; — 
T Recherches sur ta nature des crimtt et 
des peines, 1804) — 8° Essais pratiques ntr 
la métaphysique du procia dvU, 1800; — 
9° Métaphysique du procès ciDil , 1808; — 
10* Mémoires sur la jurisprudence et Féeo- 
nomie politique, 9 vol. (1809-1813). 
ZatfpntuHn (Contnnponlni), Toi. I. 

■auiBK (Jean-Chrislian), peintre danois, 
né à Copenhague en 1742, mort en 1793. H ftit 
proresseur de l'Académie des beaux-arts de Co- 
penhague, et laissa des tableaux peu nombreux, 
mais d'un grand mérite. 

KKIcr, tttuMlçtm. Stiutltr-Ltrtcm. 
ALMéus (le baron Louis), ffininl fran- 
çais, né le 15 mars 17a8 i Vienne en Dauphiné, 
mort à Bordeaux le 7 janvier 1878. Engagé dam 
les Alpes en l''94 , il tut attaqué par un eorpa 
sarde de mille cinq cents hommes, et, t la 
tête seulement de deux cents botnmea, il parvint 
à le mettre en déroule, et demeora roaltre du 
chïmp de bataille. A la suite de cette action d'é- 
cJat, ii obtint le commandement d'un «npi, dis- 
persa dans le déparlcmcnl du Gard les nsson- 
bleinents des royalistes, et arrHa Salnt-Christol 
et Allier, deux de leurs cbeTs. 11 saiTJt le généra] 
Kléber en Egypte, où II se distingua de nouTrau. 
Revenu en France, il assista aux dlITérentes ba- 
tailles livrées contre l'Autriche et la Pnisse. £a 
1810,11 était général de brigade; en 1813, il Et 
la campagne de Russie et celle de France. En 
1833 , il reçut le comnuudement de la ville de 
Bordeaux. 
BiouraphU HamtlU 



'iLMSTDA (0. Francisco dk), né k Lis- 
bonne le 31 juillet 1701 , mort dans U seconde 
partie du dix-huitième siècle, théologien portn- 
g*istrès-réooBd. n était Gis du comte d'Assomar, 



1S8 ALMEYDA 

andaiiadcur eitrurdioalTe prêt la coor A'Eê- 
p^fte. n flt de brilTantM étude» à l'Oratotre; 
pois 11 passaàCoimbre, etdevint licencié en 1730. 
n t'éttài (Ufloat appliqua à l'étude du droit e»- 
non, et acquit Mas ce rapport une répotation 
mériUe. Q derint membre de l'Académie royale 
le 13 mai 1718. Pannl lea ouTrages noos cile- 
roos : CeRfwra dt huma opinldo do P. Pas- 
chatioQiusntldi» Oratorio de Jexv Christoit 
Paris quenolivro, etc. ;— Discipline de! 'Égliae, 
tirte dn Konnan TeaUmenl et de quelques an- 
dcM coBcOet, perlentU provar que a dliei- 
fUJUi teeletUutiea dai Igrija* da Penintula 
M d^tendente d<u de rrança ; Uibot, 1731, 
grand In-t*. Sa diuertation mit l'éviché de 
Goarda est cnrimM, nafi «on onvrage aur let 
litM et la dlxipline eecléilattique de Portugal 
re«l encore daTaotage; nous en reproduiMOS 
id le titre dana aon intégrité ; car ce livre, rare 
ai FfaMe, eil esaentîdlenient ntile à l'hialotre 
eecléaiaattqoe : Aparato para a disciplina 
e ritot tecletiailicoi de Portugal parte pri- 
tMira, wa quai te frala da origem e/undaçào 
dot pattiarchados de Roma, Alexandria « 
Anttoehia, eie detereve com especialidade o 
patiiardtado do Occident»; mottrandoque 
at Igrtjaâ de Btpanha Ihe pertenciâo por dl- 
rtilo parOeular, e por oceasido dtsta maleria 
te dispuUo battanlet gvestoent perteneente* 
a ditOpliiM «cdetiasttea curiotia, e ndo wl- 
gare*: UlbcM, 1735, grand in-t'; t. n, ibfd., 
1735; L m, OM., 1730-, t. IV, Itûd., 1737. 
FiaoïNAiiD Denis. 



[ IPfeire-CamllU), MTant italien, 

■i h Breada le 1 nofemI»re 17U, mort le 30 

déccsobn 177B. n entra de Imone lieure dans 

la eongrégriion de rombdre, a'^çllqna avec 

ardear mix élodea pUkwopbiqnes Uiéologiques 

(t Mab)rii|MS, «t l'aeqoltiiiM grande autorité 

paml le dergé callMdiqae, dont co même temps 

i dtCBtdit avec beaucoup de zèle les idées et les 

doctrines. On a de lui : Sopra I Martiri delta 

Ckitta Caiholiea , publiés sons le voile de l'a- 

aooyme, dana les JOitterlaiioni recitate nelP 

fldiouDuii Letteraria dtl conte MasiuehelU, 

II, 171 ; BrtMM, 17«5. — Riflasieni critlcke 

Hym II libro dt Givslo Fa^onio .- De Slatu 

SnUtix et Ufitima Potatatc romani ponti- 

une CriliqMt du SiicU de louit XIV, 

une Critique de l'outrage de 

Uri DeMti e délie Peut; — 

snr de« matières diTerses, 

imii IcBqnellea est cdle intitulée De la maniire 

^Mnletviei dei Aomnui illustres, suivie 

*ls maniire d^éerire ta propre vte; — plo- 

■Mn ODTrages restés Tnaouscrlts, notamment 

*<I^n;d(lle sacrée; — àtê Méditatians sur la 

^latetécnttdeFr.-Paolo Sarpi,t\e. Son 



- ALMOLI 194 

frire Jean-Baptitte, a écrit nn Utto intUnlé : 
Sofgio lopra la Ragqtone umana. T. R. 

MtiHlEin. muRia llacctIIttil'tpMieiiltieltiiHJIettfh- 
lovlcl, TMïlll, irtlelet, ITM. 

ÂLMODOYAK (le diK de), dJ[doinate espa- 
gnol, mort ai 1794 à Madrid. Il fut ministre 
dTapagne en Russie, «n Porlugal, et m Angle- 
terre. En 1779, il notifia la rupture delà paix, poor 
prérenir rattaqnedesAnglaia contre Cadii et lea 
Ilea Phtlipidnes. Il passa le reste de lea Jours à Ma- 
drid dans la culture des lettres. On a de lui : Z)e- 
eadoepistotariobreel Bstadode las Letra* in 
Franeia, Madrid, 1781, In-S", et une traducUoa 
de l'ounage de l'abbé Hajnal/riJfoirepAltoJO- 
pkique et politique des deux Indes , en espa- 
gnol, sons le titre : Bistoria polUiea de lot Et- 
tableeimientos ultratnarim» dé las naciones 
mropeni.-Hadrid, 1784-1796, 5 toI. in-8°. Dans 
cet outrage, publié sous le pseudonyme de Malo 
de Luque, et qui est plus qu'une simple traduc- 
tion, jûmodovar déTend la mémoire des premiers 
conquérants de l'Amérique. Quant à l'Aii^elerre, 
dont il avait toujours oombattn rioflucDce, il 
regarde le nUe de cette puissance comme tempo- 
raire et deiant finir arec la drilisation univer- 
selle du globe, et il voit déjk le commence- 
ment de cette décadence dans la délivrance des 
Ïtats-Unis de l'Amérique. Cb. R. 

BoDiTtitPï, rot'am di CEipaçm nsilm», UCT, I, 
>0i. - CDtE, Mmolrt B/ilu Slngs itfSfat*, ISIS, V. u. 

*aLHODOTAK(don lldefonio Bios de Ri- 
bera, comte de), général et bomme d'Ëtat espa- 
gnol , natif de Valence. Réfugié en France en 
1813, il rentra dans sa patrie après li mort de 
Ferdinand vn, devint préaident des eortès, ca- 
pitaine général de Valence, et ministrede U guerre 
dana le cabinet de Mendiiabal. En 1843, il Ait 
ministre des affaires étrangères , et suivit la for- 
tune de son ami Espaitero, 

Canvtrialiain-Uiiioa, MIL it 1SI1. 

aLMoKADSs, on plus exactement Almova- 
heddoun, c'est-k-dire iftiUorlenj, nom d'une 
djoastiearabequi régna pendant plnn d'un siècle 
(de 1130 à 1SB9 de J.-C.) sur le nord de l'A- 
frique et sur une grande partie de l'Espagne. 
Vûi/. ALioukoKS dans \' Encyclopédie moderne 
de MH. F. Didot. 

ALMOBALLABi (Ben- Ahmed -Boston), 
géograptie, llorlssalt au diiièmo siècle de J.-C., 
en Egypte, à la cour du khalife Fatimite Aiji- 
Billah. On a de lui un traité de géograpbie qui 
a pour titre : Livre des voies pour déterminer 
laliinlttdtt royauntM. Cet ouvrageest souvent 
cité par Aboulféda. On ne le trouve dans aucnne 
de noi bibliottièquei. 

M lit\B>ai,CtBsrapliliâ-ÂHxilféda,lianllaeUoa,t.i- 

*At.iiou (Safonutn), rabbin du Levant, v(> 
vait vers la dn du quinzième siècle et au cont- 
mencemeut du seiilème. On a de loi , mtre an- 
tres, un Uvre sur l'interprétation des songes {P(- 
thron Khalmooth), imprimé 4 Constanlinople 
et è Amsterdam, 1837 et 1643, in t*. On y 
trouve l'opinion de tons les andens sur ce Bujet. 



195 



ALMOLl — ALMOR 



196 



Woir, Biblioth. hebr., 1. 1. l&it: III, torr. — I>e Rossl, 
Dizionario storico deçH autitri ebrei. — Barlolocd, 
BMiottL magna rabùin. — Lclong, BibUoth. sacra, 
:il, 1179. — UOtUûgcr, Biblioth, orientalU. 

ALMOX {Jean)f publidste anglais, né à Li- 
Terpool en 1738; mort le 12 décembre 1805. 
Après avoir parooum diverses parties de l'Eu- 
rope et de i*Asie, il vint k Londres vers 1768, et 
s'y lia, entre autres, avec Goldsmith et Wiil&es. 
En 1759 il commença sa carrière littéraire par 
un écrit intitulé : The co»duct o/a UUe nobU 
commander examined; c'était Texameo de la 
conduite de lord George Sack\ille à la bataille 
de Mindcn. Ce pamphlet fut bientôt suivi d*un 
Dictionnaire Militaire, contenant le récit des 
sièges et des batailles les plus remarquables 
depuis Charlemagne jusqu'à 17(>0. Appelé vers 
1700 à la rédaction du Gazetteer, Alinon signa 
ses articles : tin Whig indépendant ; ils furent 
réunis en 4 vol. in-12 et 2 vol. itt-8°, sous ce 
titre À collection of interesting leitert from 
the Public Papers. Parmi les écrits politiques 
qu*n publia vers la même époque, on remarque 
un Examen du règne de George II, en 1761, 
et un Examen de V administration de M. Pitt, 
à cette époque Wilkes attirait l'attention de 
l'Angleterre et tenait le pouvoir en éclicc ; Almon 
se déclara pour lui , et la part active qu'il prit 
à la polémique soulevée par Taudadeuv tribun le 
mit en rapport avec les chefs de l'opposition, 
qui l'engagèrent à ouvrir une librairie de pam- 
phlets politiques. Presque tous les écrits de ce 
genre, publiés pendant ces années où Wilkes et 
lÀberté était le cri populaire, sortirent du ma- 
g^n d'Almon. 

En 1767 il, commença le Political register, 
revue mensuelle, illustrée de caricatures, qui 
n'alla que jusqu'à la fin du second volume. En 
1770, il fut poursuivi comme éditeur du Lon- 
don ifujanim, qui contenait la Lettre au roi, de 
Junius. Il fut condanmé à une légère amende et 
à fournir caution de sa conduite ultérieure pour 
deux ans. Cette condamnation augmenta la popu- 
larité d'Almon, qui réalisa une belle fortune par 
son commerce de librairie politique, et se retira 
dans une charmante vflla à Eoxtnoor dans le 
comté d'Hertford, en 1783. 11 y épousa la veuve 
de Parker, éditeur du General Advertiser, devint 
propriétaire et rédacteur de ce journal , et obtint 
un siège à la chambre des conununes. Mais ses 
liabitudes de pamphlétaire lui nuisirent; il fut 
condamné au Banc du roi pour un libelle, et 
forcé de se retirer en Amérique. 11 en revint vers 
1790, et publia encore trois ouvrages dont le 
plus important est la Correspondance de John 
Wilkes diaprés les manuscrits originaux, 
avec des mémoires sur sa vie, 5 vol. in-8°. 11 
avait commencé en 1774 le Parliamentary Re- 
gister, destiné à rendre compte des débats des 
deux chambres. 

PuMie Ckaractert de 180S-18M, p. l»-lts. — Centle- 
moH's MaçoKiw de décembre iSOS. — Ciulmen, Bio- 
graphitai Dietionnary. 



*ALMONACiD (Sébastien de), sculpteur es- 
pagnol, vivait à la fin du quinzième siècle et an 
oonunencement du seizième. En làOO, il exé- 
cuta des statues pour les cathédrales de Tolède 
et de SéviUe. 

Bermudez, Dieeionario historico de toi mas UmUres 
prqfesores de tas bellas artet en EspaSka. 

ALMOXDB on ALLBMOIVOA ( Philippe Yak), 

amiral hollandais, né à Brielle le 29 décembre 
1646, mort à Haaswyk près de Leyde le 6 jan- 
vier 1711. Capitaine en 1666, il assista, à la ter- 
rible bataille, dite des quatre jours ( 1 1-14 jvB ), 
où il commanda le Dordrecht sous les ordres de 
Ruyter, contre les Anglais, commandés par le 
dnc d'York. En 1672, il commanda la flotte sta- 
tionnée devant Corée, d'où fl fut rappelé en iido- 
bre 1673 {wur rejohidre, en 1674, l'amiral Tromp, 
qui croisait sur les côtes de l'Espagne et de la 
France. En 1676 il fut chargé de ramener de 
Naples en Hollande la flotte de la répnUique, 
avec le corps de l'amiral Ruyter, qui avait péri 
le 22 a\Ttl dans un comk»t livré à la flotte fran- 
çaise près d'Agosta en Sicile. Nommé vice-ami- 
ral en 1677, il secourut, avec l'amiral Gomeflte 
Trump, le Danemark contre la Suède. La même 
année fl fut chargé de réduire les corsaires algé- 
riens ; mais son escadre fut trop faible pour frap- 
per un coup décisif. En 1688 il Ait nommé vice- 
amûral de la flotte qid conduisit Gufllaome TII 
en Angleterre. En 1690 il fît avec ramiral an- 
glais Evcrfsen un débarquement en Triande, qui 
eut un plein succès. En 1694, fl commanda en 
clief les flottes anglaise et hollandaise réunies, 
qui bombardèrent les ports de la France et de l'Es- 
pagne sur l'Antlantique, Dieppe, Saint-Malo, 
Brest, Lorient etc. En 1696 il bombanla Copen- 
hague, et le 11 octobre 1702 il attaqua encore avec 
l'amiral Rookc la riche flotte espagnole , arrivée 
des Tndes occidentales dans le port de Vigo. Rookc 
l'avait dissuadé de cette entreprise à cause de ki 
saison avancée , par crainte de la petite escadre 
française sous les ordres du lieutenant de vaisseau 
Château-Renaud, qui accompagnait la flotte es{)aj(- 
nole. Les deux amiraux prirent 10 vaisseaux de 
ligne et 1 1 galions, et firent un butin de 2 mil- 
lions en numéraire et de 5 millions en marchan- 
dises, n commanda enfin, en 1705, la flotte hol- 
landaise , qui , soutenue par une flotte anglaijie 
sous l'amiral Shore et une armée de terre an- 
glaise sous le comte de Pet«rsborough , soumit à 
Charles d'Autriche, prétendant an trâne d'Espa- 
gne , toutes les villes de la Catalogne et de la 
Valence. La surdité qu'fl avait contractée dans 
ses nombreux combats le força alors à quitter 
le service actif. Il se retira dans sa propiété de 
Haaswyk, près de Leyde, où U mourut. Ses neveux 
Pierre et Guillaume lui ont fait ériger un magni- 
fique mausolée dans l'église de Sainte-Catherine 
à Brielle. 

Van der Aa , Biographitch ffoordenboek der Nêdet' 
landden. 

* ALMOR (don Juan)t peintre espagnol, fit 



t97 



ALMOR — 



pimimre taUeaax pour le oouTent des CbutreuT 
près de SaragoMe, où il mourut Ten la fin du 
dix-huitièiiie siède. 

Bensodez , Diecienario hitiorieo , etc. 

AUiORAViDBS, OU plus exacteme&t ii/fRo- 
rabettin, c'est-à-cûre Dévoués au service de 
Dieu, nom d'une dynastie arabe qui régna sur 
le nord de rADrique et sur tonte l'Espagne ma- 
mhnanfi, depuis 1067 jusqu'en 1140. Voy. Al- 
wMULTmBs dans YEncpclopédie moderne de 
lOf. F. Didot. 

* AUiosnuro {Moyse-Ben-Baruch ), célèbre 
nUin, né à Saloniki en lô23, mort yers la fin 
du wriiàhnft aède. H résida longtemps è Cons- 
tetinople, et écrivit un grand nonobre d'ou- 
vrages, pûmi lesquels on remarque : la Prière 
tfeJfoûe; Saloniki, 1503, in-4°, et une dcscrip- 
lioa de Constantinople , dont on ne connaît guère 
qoe la traduction espagnole, intitulée Extremos 
f çrandezas de Constantinopla, compuesto 
par Rabi Moysen Àlmosnino Hebreo, tradu- 
cidopor Jacob Cansino;Uaànd, 1638, in-4°. 

Woir, Bibi. heb„ I, 8ûi. — Bartulocri, BIM. maana 
rabtin. — Leloog, BibliotlL taera. — De Roui, DiMion. 



▲UnOSTAKSlR-BILLAH. Voy. AlbAKEM U. 
AUIOTÂMED. Voy, MOTAMMED. 
AUIOTBHABBI. Voy. MOTERABBT. 

lAUiQUiST {Charles-JonaS'Louis), littéra- 
tenr soédds, né en 1793. Il vécut d'abord retiré 
m miiîea dés paysages des montagnes, étudia 
ensoite la théologie , et vint s'établir à Stockholm. 
O a eon^MMé on grand nombre d'ouvrantes d'ins- 
tmclkm élémentaire; mais il s'est surtout fait 
eonnaltre en Suède par ses romans, et par un re- 
cueil de poésies intitulé : Tômrasens Bok (livre 
de Roses d'églantier). 

C9U9trsai.-lêxicon . édiUon de 18S1. 
AUfCDAFAR. Voy, AlHA&EH l*'^ 

AUiAHDBR ( Olaf-Jean ), antiquaire et bibUo- 
graphe suédois, natif de NorriLôping, vivait à la 
fin dn dfa^-septième siècle et au commencement 
dn dix-huitième. On a de lui : Uistoriola artis 
typographiœ in Svecia, thèse publiée k Upsal 
€B 1 722, réimprimée à Rostock en 1 725. Cet 0|his- 
cole « diTisé en quatre chapitres , contient un ex- 
posé snodnct et dair des progrès de l'imprimerie 
en Suède depuis 1483 jusqu'au commencement 
dn dix-hnitièsne siècle. U &i existe une traduction 
nédoiseavec des additions nombreuses dans les 
wanscrits de la bibliothèque d'Upsal. * 

Fut, Jnmalës tfpographM seeuli decimi uxti to 
^*Kia, ITH. - WarmbolU, lUbtiotheca historica sveo- 
fMMca, XV, «S. 

UXAXDBK (Samuel-Jean), bibliographe 

'Bédois, fils du précédent, mort en 1772. On a 

^loi : Ânviêning til et udvaldt Theologiskt 

^oîhek (Introduction à une Bibliothèque théo- 

^iqoedioisie), Hesselberg, 1772, 2 vol. in-S*»; 

- Bistoria librorumprohibitorum in Suecia; 

^^, 17«4, fa-4». 

'Warmhoitz, mbUotheea hUtorica sveo-gothiea. — 
*""«»«, CtUatogut bibtUftheae UptaiiehtU, I,fl. 



ALOMPRA IW 

*ALHPERB [Ditleb von)f chroniqueur alle- 
mand, vivait à Reval vers la fin du treizième 
siècle. Il a écrit une Chronique de la lÀvonie, 
en vers, depuis les temps les plus reculés jusqu'à 
l'année 1296. On en trouve un manuscrit com- 
plet è la Bibliothèque de Heiddberg. Bcrgmann 
en a publié un fragment : Fragment einer Ur- 
kunde der àltesten lÀvlàndischen Geschi- 
chte, ^.; Riga, 1817, in-8*. 

Gervlnos , Getehiekte der pottiseken IfatioRol-Lite- 
ratur der Deutschcn , t. II, 71. 

ALOADIK. Ï'O//. Al.VDIN, ALA-£dDYN. 

*ALOis (Jean'François\ poëie italien, natif 
de Caserta près de Naples, Ât accusé d'hérésie, 
et brûlé, le 24 mars 1564, sur la place publique 
de Naples. Il laissa quelques poésies, qui se 
trouvent insérées dans divers recueils , entre au- 
tres dans Raccolta in morte d'Irène di Spi- 
/tm&er^o; Venise, 1561, in-S^ 

GlaDnooe , Storia civile del reçno di Napoli. 

J ALoIs ( Marie-Joseph-Joachiinr François ), 
prince actuel de Liditenstein, duc de Troppau 
et Jàgemdorf, né le 26 mai 1796, succéda en 
1836 à son père. Il épousa en 1831 la comtesse 
de Kiusky (née le 8 août 1813), dont il a huit 
filles et un fils, Jeau-Marie-François Placide, nû 
le 5 octobre 1840. Le prince Alois passe la plus 
grande partie de sa vie à Vienne, où il préside 
la Sodété impériale d'agriculture. 

Conversât. -Lexicon, édil. de 1851. 

*ALofs {Pierre), poète et tliéologien, natif 
de Caserte, mort en 1667. U entra dans Tordre 
des Jésuites, et fut professeur aux collèges de 
Naples et de Lecce. On a de lui : Centurix epi- 
grammatum; Lyon, 1635 ; Naples , 1646, in-8* ; 
— Commeniarii inFoangeliaquadragesinuc; 
Paris, 1658, in-8^ 

Mazzucbelli, Serittori d'Itaiia. 

ALOisi (BaWiazar)f dit Galanino, peintre 
italien, né à Bologne en 1578, mort en 1638. Il 
était parent et élève de Carrache, et se fit re- 
marquer par le rdief de ses tableaux. On dte de 
lui surtout une Visitation ^ qui se voit à la Cha- 
rité de Boulogne. 

BagUoDc, rite de' pittori, etc. — Lanzl, Storia pit- 
torica. — Hdneken, DicUonwUre de» arH»Ut. — Bartseb, 
le Peintre çravemr. 

*ALOJA (Joseph), graveur napolitain, vi- 
vait vers le milieu du dix*huitième siècle. B fut 
au nombre des artistes que le gouvernement dé- 
signa pour graver les planches des antiquités 
d*Herculanum(/e Àntichità di Ercolano), pu- 
bliées par ordre du roi de fUsflieB en 1757 , 1760 
et 1762. 

GaDdelUnl. KfoHzie iOoriche degF JMÊtglkUoH. 

ALOMPBi (Âlmnrprà, Àlompraw, ou plus 
corredement AUumg-t)*houra), fondateur de 
la dynastie actudle des souverains bûmans, né 
vers 1710 (et non en 1705), mort en 1760. Si 
la grandeur des actes et la supériorité du carac- 
tère se mesurent au niveau sodal dans lequel 
les hommes sont placés par le hasard de la nais- 
sance, Alomprà fot un grand \»ff&3ns6 ^\i&. vs«r 

1. 



199 



ALOMPRA 



200 



Terain digoe du rang suprême. D*une humble 
extraction , bien que les généalogistes birmans 
le fassent descendre des anciens rois de Pagân, 
PrOme et Tagoung, il s'était élevé an poste de 
chef d'une petite Tille murée, située dans l'ouest 
de Kecum-Méoum, à douze milles environ de 
llrrawaddy et à cinquante milles d'Ava, dans le 
nord-ouest de cette capitale. Le nom actuel de 
cette petite ville, Maxsobo ou MoutzohOy lui 
aurait été imposé ( selon le docteur F. Bûcha- 
nan) par Alomprft qui y était né , en mémoire 
de sa première profession, celle de chasseur, et 
signifierait « la ville du capitaine-chasseur. » 
Lorsqu'il en fit plus tard sa capitale, on au moins 
sa résidence favorite, il lui conféra le titre de 
Ratna singa, « la Perle des lions, m C'est de ce 
point, de peu d'importance à l'époque où la 
lutte entre les Pégouans et les Birmans était 
dans tonte sa force, et où les deux nations rivales 
s'aidaient tour à tour de l'appui que leur four- 
nissaient, dans nn intérêt mercantile, quelques 
spéculateurs européens ; c'est de ce point, alors 
presque ignoré, que le fier chasseur assista au 
triomphe des Pé^uans, en 1762. 

Tout le pays était soumis. Le serment d'obéis- 
sance avait été prêté par tons les chefs birmans 
de quelque importance ; et la nation Inrmane 
semblait s'être prosternée sans hésitation aux 
pieds du vainqueur. Alomprft, cet aventurier, 
oublié dans son petit commandement par l'ar- 
rogante imprévoyance du monarque piégouan, 
indigné de l'humiliation de sa patrie, doué d'une 
force de volonté peu commune, d*une vive in- 
telligence, d'une habileté égale à son audace, 
résolut d'affranchir ses compatriotes d'un joug 
odieux ; et il y réussit par une des révolutions les 
plus inattendues qui aient jamais marqué le cours 
des affaires humaines. Alomprft, comme tous les 
hommes supérieurs, exerçait sur ceux qui l'en- 
touraient une influence sans bornes. H sut 
profiter de la première occasion qui se présenta 
d'agrandir le théfttre de sa vie, et le remplit 
bientôt de l'éclat de son nom et de ses merveil- 
leux exploits. Au moment où il accomplit sa 
première tentative de révolte, fl avait sous la 
main une centaine d'hommes dévoués, tandis 
qu'on ne comptait à Montzobô qu'une cinquan- 
taine, au plus, de soldats du Pégou, qui trai- 
taient les habitants avec le plus outrageant mé- 
pris. Saisissant pour prétexte de sa rébellion 
quelque acte particulier d'iniquité et d'indigne 
violence, fl ordonna à sa bande choisie de 
tomber sur les Pégouans, qui furent tous passés 
au fil de l'épée. Jugeant utile, toutefois, de dis- 
simuler encore ses véritables intentions, il écri- 
vit au gouverneur Apporatza, frère du roi de 
Pégou, et gouverneur en son nom des provinces 
binmanes, pour lui représenter l'affaire comme 
un acte de violence non préméditée , résultat 
fatal d'une irritation mutuelle. Apporatza, peu 
convaincu de ki légitimité de cette explication , 
mais faisant trop bon marché des moyens de 



résistance de son obscur adversaire, ordonna 
qu*on envoyftt un corps de troupes à Moutzobô 
pour réduire cette place à l'obâssance, et qn'A- 
lomp^ft fût, emprisonné jusqu'à son retour de 
Pégou, où l'avaient appelé des affaires pins im- 
portantes. 

Les troupes chargées de l'occupation de Mont- 
zobô et de s'assurer de la personne du dief lé- 
fractaire, trouvèrent le bourg fortement palis- 
sade, et furent accueillis par les plus insultants 
défis. Alomprft n'était pas homme à leur dcmner 
le temps de revenir de leur surprise. A la chute 
du jour, il se mit à la tête de sonbataillon sacré; 
et se ruant avec furie sur les Pégouans, qui étaient 
à peine un millier "d'hommes, fl les mit dans 
une déroute complète. Après cet exploit, fl en- 
gagea les populations voisines à venir se ranger 
sous son étendard. 11 y eut quelque hésitatioo 
dans les premiers jours , mais les sympathies dn 
peuple étaient pour le noble aventurier ; et tandis 
que le neveu d'Apporatza, qui gouvernait en son 
absence, hésitait s'il marcherait sur Alomprft, 
s'fl attendrait des renforts ou s'A se retirenût 
sur Prôme, Alomprft, instruit de tout ce qai se 
passait par les fidèles émissaires dont l'affectioD 
de ses compatriotes secondait les actives dé- 
marches, s'avança lui-même sur Ava, et le bruit 
de son approche suffit pour déterminer les Bir- 
mans à se lever en masse contre leurs oppres- 
seurs. Dotatchéou (le neveu d'Apporatia) prit 
la fuite, et les Pégouans restés en arrière famâ 
massacrés. Par suite de cette coopération spon- 
tanée et décisive , Alomprft put se contenter d» 
faire occuper Ava par un détachement dont H 
donna le commandement à son fils Schembn^ 
chassa les Pégouans de la vallée supérieure de 
llrrawaddy, et rangea les cantons voisins d'Ava 
sous son obéissance. Le roi de Pégou, au com- 
mencement de l'année 17S4, parvint à réunir une 
nombreuse flotte de bateaux armés , qui, sous le 
commandement d'Apporatza, remonta llrra- 
waddy, et, bien que harcelé par les attaques des 
Birmans, parvint jusqu'à la capitale Ava, tou- 
jours occupée par Schemboén. 

Alomprft avait pendant ce tempe réuni dans 
le voisinage immédiat d'Ava, ft Kéoum-Méoom, 
une puissante flotte et une armée de dix mflle 
hommes. Apporatza , préférant les chances d'une 
bataiOe aux douteuses opérations d'un long 
siège, laissa Ava de côté, et s'avança pour livrer 
batoflleaux Birmans. Il fut complètement déiajt; 
et Schembuén, sortant du fort d'Ava, acheva la 
destruction de son armée. L'insurrection gagna 
de proche en proche. A cette époque , les Anglais 
et les Français, ayant rétabli leurs factoreries i 
Syriam , y avaient naturellement des intérêts qn 
posés : les Français secoururent les Pégouans, 
les Anglais épousèrent la cause des Birmans Les 
deux partis, cependant, se contentaient d'aider 
dandestinement leurs alliés par leurs intrigues, 
et par quelques secours d'armes et de munitions. 
Dans l'automne de 1764, Beinga Délia, roi de 



901 



ALOMPRA — ALOJSSO 



209 



Pégon , ayant fait les plus grands eflbrts pour 
réunir de nouveUeslerées, remonta llrrawaiddy, 
et mit le siège devant Prôtne. Alomprà, à la tété 
de ses meilleures troupes, descendit la ririère sur 
une flotte formidable de bateaux armés, attaqua 
les Pégouans sur le fleuTe et sur ses deux rives , 
et, api^ une lutte sanglante, les força à diercber 
leur salut dans la fuite. Cette fois tout le delta de 
Mrrrwaddy entre Bassdn et Pëgou se soumit ; et 
Alumprà, avant de retourner à Montsobô, fonda 
le florissant port de mer deRangoun sur les ruines 
d'une grande et populeuse dté. 

La lutte, soutenue par les eflbrts expirants 
dea Pégouans, étendit encore longtemps ses ra- 
Tages sur les districts riverains de Bassein ( Per- 
jonfi), Syriam et Ifartaban. Exaspéré par les 
premrea de duplicité et de faiblesse que lui don- 
naient tour à tour les principaux personnages des 
ftctoreries anglaises et françaises , toujours prêts 
à se ranger du côté du plus fort, et trahissant 
copségneinnient les deux partis, Alomprà en 
tira pfais tard (1769) une vengeance sanglante 
en meltuit à mort plusieurs Européens des deux 
nations, et détruisant les factoreries. Il investit 
enfin Pégou, la capitale rivale, où l'attendait une 
courageuse résistance et do suprêmes eflbrts , si- 
giud de Tagonie d*une nation puissante qui se re- 
fiisait h mSir les dernières humiliations dont la 
menaçait nn siège rigoureux. Le roi de Pégou , 
dont rimbédllité semble avoir égalé la mauvaise 
Cbrtone, termina une lutte, désormais inégale, 
en se mettant lui-même avec toute sa famille i 
la discrétion du vainqueur. Sa malheureuse ca- 
pitale tat livrée à un impitoyable pillage en 1757. , 
En cette même année, Alomprâ, qui, depuis 
1753y avait pris les titres et les insignes du pou- 
voir suprême, écrivit au roi d'Angleterre une 
lettre sur une feuille d'or enrichie de rubis : cette 
lettre, conçue dans les termes les plus pompeux, 
tat confiée à un certain John Dyer, qui parait l'a- 
vnîr reçue des mains d'Alomprà, àRangoun ; mais 
on ne sdt ce qu'elle est devenue; il s'en trouve 
une copie dans la collection du colonel Bumey. 
LliiiÀoire des négociations des Anglais , à cette 
époque y présente un tableau déplorable des hé- 
titidons perpétuelles, de llgnorance, du défaut 
éb toute di^dté et de bonne foi du gouveme- 
HBDt de la compagnie et de ses agents. Les Bir- 
mns ont été, de tout temps, trop ignorants de 
ta npériorité européenne et trop insouciants dans 
te imperturbable orgueil , pour songer à établir 
te relîtions profitables avec les peuples de l'Oc- 
4ite sur des bases mutuellement honorables; 
>rii il ftut convenir que les négociations enta- 
>ifei avec eux par les gouvernements chrétiens 
^Aierses époques, dans l'intérêt momentané 
^ Wor politique ou de leur commerce, n'ont pas 
{m ntàoB avant la grande expédition an^se 
^18U-1825) été coàiiites de manière à ébran- 
V ta mauvaise opinion qu'Alomprft et ses suc- 
J^Murs avaioit de nos princi|)es et de nos mo- 



En 1756, un simple ensetgno, Lester, mala- 
droitement envoyé comme ambassadeur extraor* 
dinaireà la cour d'Ava, recevait, par ordre d'A- 
lomprà, en édiange des présents humblement 
offerts au nom de la compare , dix-huit oranges , 
vingt-quatre têtes de maïs et cinq concombres! 
Les triomphes qui avaient signalé les premiers 
pas du conquérant birman l'accompagnèrent 
jusqu'au terme de sa courte mais brillante car- 
rière, n se rendit maître de toute la ligne de* 
côtes maritimes depuis l'embouchure de llrra- 
waddy, à travers la péninsule de Ténassérim, 
jusqu'à Tavoy et Mergui; et, voulant tirer une 
vengeance éclatante de l'appui donné par les Sia- 
mois à une révolte des provinces du sud , il 
marcha sur Siam , avec la résolution d'incorpo- 
rer ce royaume à ses États : mais à trois mar- 
clies de la capitale, Youthia, il fut saisi d'une 
maladie mortelle qui lui fit rebrousser chemin, 
dans l'espoir de revoir sa terre natale avant de 
rendre le dernier soupir. Cet espoir fut déçu : 
Alomprê expira en route, à deux jours de mar- 
che de Martaban, le 15 mai 1760, dans sa cin- 
quantième année. 

Le court espace de sept ans avait suffi à Alom- 
prâ, non-seulement pour assurer l'indépendance 
de son pays et étendre sa domination au deliors, 
mais encore pour laisser, dans de nombreux édils 
relatifs à l'administration de la justice et à la po- 
lice de son royaume, des preuves éclatantes de 
la solidité comme de l'étendue de son esprit. 11 
assit l'empire birman sur des bases telles, que la 
puissance colossale de l'Angleterre a pu seule 
les ébranler, et les a sagement respectées. Bien 
que quelques provinces éloignées du cœur de 
l'État soient passées sous la domination britan- 
nique, l'empire d'Ava est encore intact, et la |k>s- 
térité d'Alompr porte encore son sceptre. Les 
nouvelles reçues au moment où nous écrivons ces 
lignes nous apprennent que le gouvernement bir- 
man , dupe une seconde fois des illusions de son 
orgueil, est retombé dans les vaincs espérances de 
vengeance qu'il paraissait avoir abandonnées de- 
puis que les Anglais ont renoncé à entretenir un 
président à la cour d'Ava. Les hostilités provo- 
quées de nouveau par les Bûmans ont déjà pris 
un caractère sérieux, et se développeront peut- 
être , cette fois encore, sur une large éclielle. Mais 
la lutte ne saurait être de longue durée. Les des- 
cendants d'Alompr comprendront, par le triom- 
phe inévitable des armes britanniques, la nécessité 
de se soumettre aux conditions qui leur seront 
indiquées, et achèteront à ce prix la permission 
de continuer à s'asseoir sur un trône dont l'An- 
gleterre est trop raisonnable pour envier la pos- 
session. D. DE Jakcicky. 

Historieal Iteview of the polUical relations betwetn 
thê Britiih çovemment in india and the empire <j/ 
Wo, etc.; CalcutU,l8W.- Dairymple, OrientalHeper- 
tort (t voL ln-4«), voL I. - Crawfuid, Journal o/ an 
embassif to tke court of Ava, Toi. I, etc. 

^ALOKSO DE LOS EI08 {^PedTO\ SCUlvil»l£ 

espagnol , né K \«AadoM enV^^^TiGis^TV^xiVî^. 



ALONSO — ALOS 



204 



Élève de son père François Aionso, il a fait des 
Inminx estimés pour plusieurs églises de Madrid. 
Bcmradn, DiceUmario hUtorico. 

*AL0H80 de Mercadillo, Toyageur espa- 
gnol , da seiiiènie siècle, fonda, en 1546, an 
Pérou la Tille de Loja ou Loxa dans le district 
de QuHo. Les enTirons produisent la fameuse 
éoofce lébriftige, le quinquina, connu d'abord 
soDB le nom de easearilla de Loxa, 

Georfe Joan et Antoine de UUva . Fùyage de VAmi' 
rifiM mtriAioxkalc- 

*AL09I80 de Mendoza, Toyageur espagnol 

da seizième siècle, fonda, en 1548, la Tille de la 

Paz , au Pérou , sur le penchant des Cordillères. 

George Juan n Antoine de Ulloa, Voyagé de l'Ami- 
riqae méridionale. 

ALOPA {Laurent de), imprimeur italien, 
fils de Vrançois d'Âlopa, plus connu sous le nom 
latin de Laurentius Francisci de Àlopa. H était 
natif de Venise, et exerçait son art à Florence 
Ters la fin du :|uinzième siècle. H se liTra par- 
ticulièrement à rimpression Jes ouTrages grecs. 
De ses presses sont sorties : 1'* Anthologie grec- 
que, publiée par les soins de Lascaris ; elle est 
accompagnée des scholics, et dédiée à Pierre 
de Médicis, 3 août 1494 , in-4° ; — 2Mes Bym- 
nés de CalUmaque, sans date, in-4®j — 3* Gno' 
mœ nionoslïchx, avec le poème du Musée; sans 
date ( li95?) in-4'' ; — 4" quatre tragédies d*Eu- 
ripide(Médée, Hlppolytc, Alceste, Andromaque), 
sans date , petit in-4'* ; — 5<* la première édition 
delUr^onaM^i^ue d'Apollonius de Rhodes, 149G, 
in-4<*. Ces éditions sont remarquables par la beauté 
du papier etTélégancedes caractères; toutes sont 
imprimées en capitales grecques. Elles forent en 
partie corrigées par le célèbre Jean Lascaris. La 
première édition de la traduction latine des œoTres 
de Platon, par Ficin, sans date, dont Tédition Ait 
commencée en 1483 dans le monastère de Saint- 
Jacques de flipoli à Florence, porte à la fin du Con- 
vivium le nom de Laurentius Venetus, que Ton 
suppose être le même que celui de Laurentd' ATopa. 
Cette édition est imprimée en caractère gothique. 

Antoine Francisci ou de Francescho, de Ve- 
nise, de la famille du précédent, était élément 
imprimeur à Florence, de f487 à 1492. A.F.-D. 

Panzcr, Jnnale» typographici , l. T, p. «7». — Pelg^iot, 
JMfrtfonn. dtt WiUolttgiê, t. 1, p. 18. -> Maittatre, Annales 
tfpograpMd^ t.l, p. ifl. Haln. R. bibl., paniecoad., p. 117. 

ALOPJiVS {MaximUieH)f diplomate russe, 
naquit le 31 jaoTier 1748 à Wiborg en Finlande, 
et mourut à Franefort-sur-le-Mein le 16 mai 
1821. 11 fit ses études 4 Abo en 1767, et en 1768 
à Gœtttngue. A peine âgé de Tingt ans , il fut em- 
ployé an département des affoires étrangères à 
Pétersbourg, et par le diaiieeUer de l'Empire, 
comte Ostermann, éleré à le charge de directeui* 
de la chancellerie. Il géra aussi cet emploi sous 
le ministère du comte Panin. En t788 il fet 
nommé ministre à Eutin (Hohtein), et trois ans 
plus tard à la cour de Prusse. Il s'acquitta aToc 
talent de plusieurs missions dont Catherine II 
Vandi cliai]gé; ce fut par ses mains que passa la 



correspondance privée du ^and-duc Paul avec 

Frédéric le Grand. De Berlin il fut euToyé en 

Saxe , et ensuite il représenta la Russie près de h 

diète de Ratisbonne. En 1 802 il retourna à Berlin ; 

et en 1806, après aTohr négocié aTec la Suède la 

cession du duché de Lauenbourg, il. reçut une 

mission pour Londres. Ici finit sa carrière ifi- 

piomatique. [Enc, des g. du m. ] 

ComvenatUmt'LextetM, — EnttikUtfêdeekmkW'lM^ 
eon, t. Il, p. 11. 

ALOPJEUS {David, comte n*), frère du pré- 
cédent, diplomate russe , né à Wiborg en 1769, 
mort à Berlin le 13 juin 1831. Après de bonnes 
études faites à TAcadémie militaire de Stuttgard, 
il entra dans la diplomatie, et taX ntfmmé ministre 
de Russie à la cour deGustaTe IV, roi deSnàde. 
Ce prince le fit arrêter et fit mettre les acdlés. sor 
ses papiers, au moment où U apprit la nonreUe 
de riuTasion de la Finlande par les troupes ru»- 
ses ; invasion par laquelle Tempereur Alexandr» 
Toulut forcer le roi de Suède à accéder au sys- 
tème continental, que GustaTe refiisait de recon- 
naître. Élargi quelque temps après, Alopttus fut 
dédommagé par son souTerain , qui lui fit don 
d'une terre assez considérable, et lui accorda la 
clef de chambellan. Ce fut lui qui signa, an non 
de la Russie, la paix de Frederikshamm , parkh 
qoelle la Suède fut dépouillée d'une partie de ses 
provinces. En 1811, il alla à Stuttgard, comme 
ministre près de 1^ cour de Wurtembei^; et m. 
1814 et 1815 U Alt chargé de radroiaistration dt 
la Lorraine, au nom des puissances dont les 
troupes marchaient sur Paris. Alopœus y laissa 
d'honorables souvenirs : les habitants de Nancy 
Ini offrirent , à son départ, un témoignage de 
connaissance. 11 devint ensuite ministre 
tentiaire et euToyé extraordinaire à Berlin; j 
qu'à sa mort il remplit'ces fonctions importantce, 
à la satisfaction des deux cours. Chai^Bé, afirès 
la formation du royaume de Pologne, d'en ré|^ 
les frontières du câté de hi Prusse, il fut Dommé 
comte de ce royaume. U mourut ministre pléni- 
potentiaire russe à Berlin. {Ene. des g. du m,} 

Historieat Skêtck of the last f«ar$ of Gmtmvm èV. 
- FoUfnl, CataL bibliotA. MagUabewh, III, p. zxio. 

^ALOS (Jean), médecin espagnol, Tivaii à 
Barcelone dans la dernière moitié du dii-sep^ 
tième siècle. En 1664 , il Ait nommé profeaaew 
d'anatomie et de pharmacie à l'Académie de Ban» 
celone. On a de lui : Dissertatio de VipereU 
irochiscis ad magnam senioris ÀndromacM 
Theriacam rite cum pane parandis per quaT" 
tam fuxta mentem Galeni; Barcelone, 16ft4, 
111.40. _ criticum Apologium adversus sta- 
teram Jatricam Michaelis Villar; Barcelone, 
1625, in-4«;— PAarmocopana CataUma; Bar- 
celone, 1686, in-fol. ; — DisquisUio de Corde 
hominis phffsiologica et anatomica ; Barce- 
lone, 1694, in-4<*. — Le premier de ces opus- 
cules , omis dans presque toutes les bO»liogri- 
phies médicales, traite des proportions de pain 
que Galien {Antidotes, liv. I, chap. 8) aTaU 



205 



ALOS — alp-arsla::^ 



Î06 



ordonnées pour la pt-(^>paration des trocbis<iucs ou 
pastilJes de clialr de vipère, Tun des ingrédients 
de la fhériaquc d*Andromaquc. La question 
alors si controversée parmi les médecins es- 
pagnols, italiens et français, portait sur le mot 
grec tiTopTov (quatrième); il s'agissait de sa- 
voir si Galien désignait par là une partie de pain 
sur trois ou quatre de chair de vipère. Alos 
adopta la dernière version. La DisquisUlo sur 
le coeur est l'ouvragp le plus remarquable d'Alos. 
La description anatomîque en est assez exacte. 

Ilaller. BiàlMJkeca medicinx practiem^ t II. 

^ALOYsivs {Jean- Baptiste) y compositeur 
de musique italien, natif de Bologne, vivait à la 
fin du seizième et au commencement du dix- 
septième siècle. On a de lui : Cœlum harmoni- 
cum, Venise, 1628; — Contcxtus musicus : 
motetti à 2, 3, 4, 5, 6 voci; ■— Cœlestls Par- 
nassus : motetti e canzonnetti ; — Motettafes- 
torum totius anni^ à 4 voci. Milan, 1587; — 
Corona Stettarum; \enine, 1637. 

FéU», Biographie des musiciens^ 

^ALPAGO, en latin alpagvs (Andrée), 
médecin italien, natif de Bellune, vivait au 
eommenccment du seizième siècle. On ignore 
les dates de sa naissance et de sa mort. Il est 
aossi connu sous les noms d*Andrée de Bellune 
(Andréa Bellunese) et de Bongajo ou 3fon- 
gajo, nom d'une ancienne famille. Alpago voya- 
gea, dit -on, pendant trente ans en Orient, 
pour bien apprendre Varabe, dans le but de lire 
le texte original d'Avicenne. H visita l'Ile de 
Chvpre, PÉgypte, et séjourna longtemps à Da- 
mas. A son retour en Italie, il fut professeur de 
médecine à rÉcole de Padoue, et mourut peu 
de mois sçrès son installation. 

Alpago avait fait une étude spéciale des mé- 
decins arabes, conune le montre la liste sui- 
vante de ses travaux : Johannis Serapionis 
Praetica dicta , interprète Andréa Alpago; 
Lugdnni, 1525, în-4*; Venet., 1550. în-fol.; — 
Avieennx Liber Canonis, de medlcinis cor- 
dialilms, et Cantica,jam oîim quidem a Ge- 
rhardo Cremonensi ex arabico sermone in 
UUinum conversa ; postea vero ab, Andr. Al- 
pago infinitis prope correctionibus et indice 
ieeorata; Venet., lû-U, 154G, 1555, 1595 et 
1608, 2 vol. in-fol. On y trouve quelques autres 
tFritésd'Avîcennc (Déremovcndis yoctimentis 
et De Syrupo acetoso) ; — Averrois Libri VII; 
Cmtica item Avicenncc, cum ejusdem Aver- 
roii CommentnriiSf et Tractatu de Thcriaca, 
oft Armeijando Blasio, ex arabico in lati- 
fttan translatis et ab Andr. Bcllunense cas- 
ti9atis; Venet., 1552, în-folio; — Gtossarium 
luminum arabicorum ex Avicenna, aliaque 
Miscellanea Arabica; în-12; — Embitaris 
Tràctaius de Limonibus, ab Andr, Alpago 
ktinitate donatxis; Parisiis, 1602, in-4". 

Alpago dit, dans sa préface au Canon d'Avi- 
cerme, qu'il avait traduit de Tarabe en latin une 
^iograpirie des médecins et philosophes anbes et 



grecs. Peut-être cet ouvrage existe-t-il encore 
quelque paît en manuscrit, ainsi que la traduction 
des'ti'aités d'Avicenne ( De Venenis ; de Medici" 
nisprincipum non terribilibus ; de Lapidibus 
pretiosis) filoni parle Ciacconlus dans sa BibUo- 
tlièque. Alpago avait laissé ses papiers à son ne- 
veu Paolo Alpago, qui Tavait accompagné dans 
ses voyages. 

Mazucbclll. Serittori dTltalia. 

ALPAfDE OU ALPAfs, sumommée la Belle, 
femme de Pépin d'Héristal et mère de Chavies 
Martel, vivait au huitième siècle de J.-C. Elle 
captiva le coeur de Pépin d'fléristal , maire du 
palais, qui répudia Plectrude pour sSmir è elle. 
L*évéque de Liège, Lambert, condanma Pépin, 
et refusa de bénir à table le verre que Ton pré- 
sentiit à la nouvelle épouse au festin des ncees. 
Alpaidc, outrée de Tinjure, excita son frère 
Dodon à la venger; et celui-ci fit périr Lambert. 
Bientôt, suivant les chroniques du temps, le ciel 
punit le meurtrier par une maladie infecte qui 
couvrit son corps de vers, et le força, pour s'ar- 
racher à SCS tourments, à se précipiter dans la 
Meuse. Ce qui peut justifier Pépin et Alpaîde, 
c*est que le divorce était admis et commun sous 
la première race. Pépin resta très-attaché à Al- 
paîde jusqu'à sa mort. Inconsolable de sa perte, 
et aussi pour échapper à la haine de Plectrude, 
Alpaide s*enferma dans un monastère près de 
Namur. 

Chrmi^ue de Saint-Denit, I. V, ch. zxir. - Bayle. 
Diet. eriL — Meemeil des MUorimu des CauUs «< dû 
France, t. III, p. 197. 

ALP ARSLAN ( Mohammed • Lfiaz-cd- Dyn- 

Abou^Chou4ja) f second sultan seldjoukidc, né 
enTurkestan vers 1028 ou 1030 de J.-G. mort le 
15 décembre 1072 5 Berzcm. En 1053 il monta 
sur le trône du Khorassan après la mort de Daoud, 
son père; et en 1063 il succéda à son oncle Togroul 
Beg. Le premier il réunit tous les Étits seld- 
joukides en une vaste monarcliie, et y après avoir 
embrassé Tislamlsme, il prit le surnom d'Alp- 
Arslan (très-courageux) dont les auteurs by- 
zantins ont fait Apolasaros, Le khalife de Bag- 
dad lui donna le titre d'Adhad-cddin (soutien de 
la religion), avec la prérogative de faire dire la 
prière en son nom. Le premier acte d'Alp- Ars- 
lan fut la mise à mort du vizir Amid-al-Mulk , 
qui fut remplacé par Nisam-al-Mulk. Celui-ci, 
condisciple d^Hassan Ssabah , chef de la secte 
des Assassins, sous le poignard desquels il tomba 
plus tard , fut le fondateur de toutes les écoles 
et académies du royaume des Seldjoukides. 
Pendant que ce vi/ir dirigeait les affaires, Alp Ars- 
lan fit lui-même la guerre avec succès. En 1064 
il réprima la révolte d^un chef khowaresmien, 
Khazan, et recula, en lo65, les limites de l'em- 
pire au delà de TOxus dans le pays de Yond. De 
retour de cette campagne, il visita le sépulcre 
du huitième imam, Ali-Riza, et convoqua tous 
les princes fcudataires à Radécan, oii il leur dé- 
clara, qu*il avait choisi Maick-Scliali, son tîk 
' aîné, pour soû sucetss^vkt <i\ >asC\^^\^Tv>\^\ ^ 



207 



ALP-ARSLAIN — ALPEDRINHA 



308 



tous ses États. En 1067 et 1068 il poursuivit le 
coure de ses conquêtes. A Césarée, capitale de 
la Cappadoce, il euleya les portes de Téglise de 
Saint-Basile, enrichie d*or et de perles, et battit 
les Grecs sous Nicéphore Botoniatc. En 1069, il 
envaliit l'Arménie et la Géorgie, royaumes chré- 
tiens. L'incident le plus remarquable de cette ex- 
pédition fut le blocus du couvent de Mariam- 
Nlshin (s^ourde Marie) situé au milieu d'un 
lac et réputé imprenable; un tremblement de 
terre en ayant fait tomber les mure dans le lac, 
cette forteresse se rendit Alp-Arslan ôta laliberté 
à tous les grands seigneurs de ce pays et les 
obligea à porter un fer à cheval pendu à ToreiUe 
en signe de leur esclavage. Ayant laissé Malek- 
Schah pour achever cette conquête, Alp-Arslan 
se retourna vera les Grecs, qui, sous le vaillant 
empereur Romain IV, surnommé Diogènes, 
avident, dans trois campagnes successives, re- 
jeté les Tnrcs au-delà de l'Euphrate. Romain, 
fort d'une armée de 100,000 hommes, ayant ré- 
clamé pour gage de la paix, la remise entre ses 
mains de la ^e de Râ, résidence du sultan 
dans le Haroadan, Alp-Arslan jure de vaincre ou 
de mourir. Un combat acharné fut livré en août 
1071 prèsdelaforteresse de Malaskerd, entre Wan 
et Erzeroum. AIp-Arelan remporta la victoire, 
et r'eropereur grec, devenu prisonnier, baisa la 
terre, en signe de soumission , pendant que le 
sultan lui posa le pied sur la tête. Au moyen 
d'une rançon d'un million et d'un tribut annuel 
de 1 60,000 livres d'or, Romain recouvre la liberté, 
et fut, peu de temps après, assassiné par ses pro- 
pres sujets. Alp-Anlan lui-même tomba bientôt 
sous le poignard du commandant de la for- 
teresse de Berzem près de Caryr en Turkes- 
tan, Yousouf Cothuol, que le sultan, irrité de 
sa défense opiniâtre, avait insulté, et menacé 
d'un supplice ignominieux. Sa mort fit échouer 
le projet de soumettre tout le Turkestan , patrie 
des princes seldjoukides, qui devint le siéjge de 
la dynastie des Khowaresmiens. Alp-Arelan fut 
hihumé à Mervé , une des quatre capitales du 
Khorassan , où se trouvent les tombeaux des 
princes selcÛonl^es* 

D'Herbelot*, BibUatMque orimtaie. — Hammer, UiS' 
toire des Ottomans, 

*ALPBDEi!fHA (2>. JoTçe da Costù), arche- 
vêque de Lisbonne, né au bourg d'Alpedrinha , 
dans la province de Bara, vers 1406, mort plus 
que centenaire à Rome le 19 septembre lô08. Il 
était plus généralement connu sous le nom de 
cardinal d'Alpedrinha, en souvenir du lieu de sa 
naissance ; mais il était en réalité cardinal de la 
capitale du Portugal, et c'était l'un des plus ha- 
biles théologiens de son siècle. Né d'une famille 
noble, jouissant d'une réelle opulence, il reçut une 
éducation brillante, entre dans les ordres, et fut 
promu d'abord à l'évêché d'Évora, d'où il passa 
à l'archevêché de Lisbonne : il fut comblé de 
biens par Edouard et par son fils, et l'on affirme 
même qu'il posséda plus de revenus ecclésias- 



tiques qu'aucun prélat de son temps. Nommé de 
bonne heure conseiller d'Alfonse V, sa faveur 
à la cour datait de loin, et c'était lui cpii avait élé 
cliargé de diriger l'éducation de l'infante dona 
Catharina, fille du roi D. Diiarte, qui se fit pins 
tard un nom dans les lettres, et qui traduisit 
même du latin le traité de la Perfection de 
la vie monastique, de saint Laurent Justi- 
niano. Le crédit du cardinal Alpedrinha était 
devenu proverbial, et son influence dans les af- 
faires se maintint durant tout le règne d'Al- 
phonse V. 11 n'en fut pas de même à l'époque où 
Jûfio II, comme prince régent, prit en main la 
direction des affaires. D'anciennes causes de dis- 
sension existaient entre l'infant et le cardinal , 
et elles tenaient, dit-on, à l'influence que celui-ci 
aurait exercée sur l'esprit du roi brsqu'il avait 
été question d'unir l'héritier de la cour de Por- 
tugal à la fille de D. Henrique, dit l'Impuis- 
sant, à cette infortunée Beltraneja qui fut cause 
de dissensions si désastreuses, et qu'Alfonse V 
avait eu l'imprudence d'épouser au détriment 
de son fils. Ce fait curieux a été réoenune&t pro- 
duit par M. Rivera, et il donne un sens à une 
anecdote populaire citée par tous les hisliK 
riens portugais. On raconte, en effet, que, lors- 
que Aifonse V revint de sa visite en France, la 
nouvelle de l'arrivée du roi fut apportée an 
prince comme il se promenait dur le bord de 
la mer, en compagnie du cardinal d'Alpedrinha 
et du connétable duc de Braganoe. Le message 
sembla d'autant moins opportun au prince, que, 
dans un accès de misanthropie rdigiease qui 
allait le conduire jusqu'à la terre sainte , le mo- 
narque portugais avait investi définitivement son 
fils du gouvernement de ses États quelques mois 
auparavant. Allait-il rendre au roi le pouvoir? 
allait-il le conserver ?D. Jodo hésitait. Il demanda 
à ses deux compagnons quelle devait être sa con- 
duite dans cette occurence difficile, et ce qu'il 
fallait faire : « Recevoir le roi comme votre père et 
seigneur, » répondirent les deux hommes d'État 
La réponse était peu du goût de l'infant; et, pour 
f^ire divereion à ses luttes intérieures, il prit un 
des galets de la plage, qu'il lança sur la surf^ 
des flots. La pierre bondit en ricochant : « Je vous 
jure que cecafllou ne m'atteindra pas à la tête, » 
dit tout bas le cardinal au duc de Bragance, qui 
se tenait côte à c6te près de lui. Quelques jours 
après, Alpedrinha se mettait secrètement en route 
pour Rome, et échappait ainsi aux débats ora- 
geux qu'il croyait devoir se former entre le père 
et le fils. 

Grâce à son rare savoir, le cardinal d'Alpe- 
drinha acquit à la cour de Rome l'influence qnH 
avait eue à Lisbonne. Sa prodigieuse carrière lui 
permit de vivre sous les pontificats de Sixte IV, 
d'Innocent Ym, d'Alexandre YT, de Pie m et de 
Jules n. Par la seule prépondérance qu'il sut 
garder dans les affaires, il servit les intérêts du 
Portugal sous ces divere pontificats, et il ne cessa 
pas surtout d'être en correspondance avec Em- 



209 



ALP£DRIKHA — ALPHERIOS 



310 



manuel, sous lequd tant de grandes clioses de- 
vaient s'accomplir pour son pays. Les fragments 
de ses lettres qui nous ont été conserrés sont 
empreints d'une haute sagesse, et pèuTent faire 
supposer que, du fond de son palais de Rome, llia- 
hile vieillard put diriger celui qui devait être un 
^randroL Ferd. Denis. 

Uemoriag da Jeademia dot sciencioê de Lisboa , 
t. Viil. — PanoremaJonuU iUerario e instructtvo, t. V, 
«n. 18(1. 

*ALPHACAR (JudaS'Ben-Joseph), rabbin 
«spagDol, exerçait la médecine à Tolède vers la 
fia du douzième siècle. On a de lui quelques 
lettres, imprimées avec celles de Maïmonide , 
Tenise, 1646, in-^; réimprimées dans BoxtorfT, 
hulUutio Bpis^larU Mebraica , BAle , 1629 , 
ii-12. 

Wolf, BMUML Htàr., K Ml. - Bartolocct, BMioth. 
magn. mMta., ni, il. 

* ALPAàSUS ou ALPHANi , médedu de Sa- 
leme du seizième siècle, a éciit Optu de Peste, 
fèbre pestilentiali et /ebre maligna, necnon 
de 9€uiQlis , et morbillis, qtuUenus nondum 
pestilmUis sunt; Naples, 1677, in-4% et Ham- 
bomg, 1698 et 1018. Cet ouvrage fut composé à 
roocasioii d'une épidémie qui ravageait alors 
ntalie et une grande partie de l'Europe. 

ALPHARABiiJS (/ocçues), antiquaire italien, 
natif de Léonessa dans le royaume de Naples , 
virait au conunencement du dix-huitième siècle. 
Oi a de lui : Panegyricum in divi Ludoviei 
régis et christiani/xderis celehrUatesenahii 
AposMieo dictum, imprimé en 1606; — De 
Vsu conmarwn et earum génère apud vête- 
res Romanos , publié par Vogt; Leip^ , 1769, 



Jàckter, jtttgemébiês Geiekrte»'Lezicon.— i.Aûeïaae, 
St Ê ^ p Um . d JOcher. 

*Al«FHte ou ALPHBUS ('AXçsidç), poetc 

p«e, natif de Mitylène, vivait sous le règne 
^Angnste. H nous reste de lui douze épigram- 
»y d'un style très-élégant, dans VAnthologia 



Wahhdn», BibUaîh, graea, II, ti ; IV, MO. — Jacobc, 
Jwtm^êëtrtiomêi i» ArUhot. grme., III, t. — Brunck, 
Jhalarf g, a. it^ 

«ALPBSH (Daniel van), jurisconsulte hol- 

Indalty né le 7 novembre 1713, mort le 16 

'féM 1797. Il ut professeur utriusque ju- 

rit (droit civil et droit canon) è l'université 

4eLeyde. On a de lui un traité sur les pré- 

ngatives de la magistrature ( en hollandais ), 

1^4e, 1766, in-8* (sous le voile de l'anonyme), 

et la eontinnation de l'ouvrage si intéressant 

^lanMieris, Beschryving der Stad Leyden 

(I^Mcription de la ville de Leyde), dont le 

Pi«mier vohnne parut en 1762 ; le travail d'Al- 

pka comprend la moitié du 2' volume, publié 

O1770, et tout le 3' vol., 1784, in-foUo. Alphen 

*lilMé des matériaux pour un quatrième volume, 

9i ne parait pas avoh: été imprimé. 

K*k, rçderUwduh fToordenboekt t. II, p. 69T. 
^ALPSEX ( Eusèbe-Jean ), peintre allemand, 
•É k Vienne en 1741, mort en 1772. Il y a de 



lui plusieurs tableaux au crayon dans la galerie 
de Vienne. 

Hlchel, Catalogue des tableaux de la galerie impé» 
riate et royale de tienne. 

*ALPRBif (Jérôme van), théologien hollan- 
dais, né le 9 mai 1700, mort le 20 avril 1758. 
n fut pasteur protestant successivement à Lceu- 
warden et à Amsterdam. On de lui : De terra 
Chadrach et Damaso opus; Utrecht, 1723, 
in-12, réimprimé dans Ugolini, Thésaurus 
antiquitatum sacrarum ; — un commentaii-e 
sur les chapitres XXIV et XXV de saint Mat- 
thieu; Leeuwarden, 1734, in-8^ 

Chalmot, Biograpkiaeh ff^oordenboek der Nederlan- 
dêH, 1,170. 

*ALPRBN (Jérôme-Simon van) , théologien 
protestant, né à Uanau le 23 mai 1666 , mort 
à Utrecht le 7 novembre 1742. 11 étudia à Leydo 
et à Franeker; et il fut, pendant vingt-sept ans» 
professeur de théologie d'Utrecht, après avoir été, 
pendant le même espace de temps, successive- 
ment pasteur à Warmond , à Zutphen et à Ams- 
terdam. Il se maria trois fois : la première femme, 
il l'avait, disait-il, prise pour tenir son ménage; 
la deuxième, pour soigner ses enlants, qui étaient 
nombreux; et la troisième, pour avoir soin de 
lui-même. Son principal ouvrage a pour titre : 
Specimina analytica in Epistolas PauH quin- 
que ratione ordinis temporis quo scriplx 
sunt priores ; Utreclit, 1742, 2 vol. in-4». 

Kok , F'aderlandsch jy oordenbœk., II, 704. - Ab- 
koude, Naamregi$ter ran ffederduiUche Itnekai, 1779, 
p. 14. — A. Drakenboreh , Oratlo funebrit in obUuui 
H, S. van Mphen ,• Utrecht , 174S, ln-4«. 

ALPHEN (Jérôme van), poète hollandais, 
né à Gouda le 8 août 1746, mort à la Haye le 
2 avril 1803. Il était peUt-fils de JérOme d'Al- 
phen, le théologien. Il étudia le droit à Tunivcr- 
sité de Leyde , et devint procureur général à la 
cour d'Utrecht, puis pensionnaire de la ville de 
Leyde, enfm conseiller et trésorier général de 
rUuion. Lorsque les Français envaliirent la 
Hollande en 1796, il résigna ses fonctions, et se 
retira è la Haye. On a de lui ( en hollandais) s 
Essais de poésies édifiantes ; Utrecht, in-S" , 
1771 et 1772; Poèmes et méditations, 1777; 
Chants belges; Poésies pour les en^fants, 
1781 : ouvrage souvent réimprimé, écrit avec 
une grâce et une bonhomie charmantes; — 
Mélanges en prose et en rers; — des cantates^ 
genre de poésie dont il a donné Texemplc en 
Hollande; — Essai d* hymnes et de cantiques 
pour le culte public, 1801 et 1802. — le Spec- 
tateur chrétien; — Moïse considéré, sous le 
rapport de sa législation, comtne supérieur à 
Solon et à Lycurgue ; Inséré dans le vol. IX des 
Mémoires de la Société Teyierienne de Harlem. 
— En 1813, on a publié les ouvrages ix>stliuincj: 
d 'Alphen. 

Col lot d'Escarj, Hollande Roem in^ Kunsten en ffe- 
tensckappen, t. I, p. 15i. — Kampcn, Ceschiedenii der 
Letteren en ff^etenschappen in de fiederlanden^ 1. 11^ 
p. 37S. 

* ALPHERIOS, ALPHERIUSOU 4LPER1 (/a- 

cinthe de) , médecin , ne à Elche «ol ¥5j^«a^<(^ ^ 



311 



ALPHERIOS 



Yiyait à Foggia (royaume de Naples) dans la 
première moitié du dix-septième siècle. On a de 
hii : De peste et vera distinctione inter fe- 
brem pestilenUm et TTuz/i^oin; Naples, 1628, 
in-4° ; — De prxservatione a calcuUs atque 
cunctis/ere morbis, deque renalium medela; 
Naplcs, 1632, in-4**; — DemodoconsuUandi, 
sive utvulgus vocat, co/Ze^ioncft; Foggia, 1646, 
in-fol. 

Mazzuchrlli, Scrittori dTItaUa. 

ALPHRBY {JS'icéphore) , théologien da dix- 
septième siècle, appartenait à la famille impériale 
de Russie. A la suite de quelques troubles, il se 
réfugia en Angleterre, où il devint, en 1618, curé 
de Warlen dans le Huntin^^onshire. Phis tard, 
il fut à deux reprises différentes rappelé dans 
sa patrie , pour monter sur le trône ; mais il 
préféra sa pauvre cure à Tempire de Russie. 11 
mourut fort âgé , sous le règne de Charles TI. 

Walker, JccomU of tbe ivfjering» o/ tkê eUrn in 
ihe grand rebeUion, part. II, p. 18S. — Biographia Bri- 
tannica. 

^ALPHéus ('AXçsuc), graveur grec, vivait 
dans le premier siècle de notre ère. On a des 
pierres sur lesquelles il a gravé les tôles de 
Germanicus, d*Agrippîne et de Caligula. 

Ilraccl, Dé antiquis Sevlptoribus. 

^ALPHivs ATiTUS, poëtc romain, vivait 
probablement sous le règne de Tibère. Il ne nous 
reste de lui que six vers dans YÀntholagia 
latina, t. n, p. 267, édit. Burmann. 

ALPHONSE. Voy* AlFONSE. 

ALPixi ou ALPIN {Praspei'), plus eonnn sous 
le nom latin à*Alpinm, médecin et botaniste ita- 
lien, né à Marostica, petite ville du Tlcentm, le 23 
novembre 1563, mort à Padoue le 5 février 1617. 
n quitta de bonne lienre Técolc pour s'enrôler, à 
Texcmple de Paul, son (Vère, dans un réghnent 
an service de l*État de Milan. Cependant , sur 
les conseils de ses amis et de son père François 
Alpinus, médecin distingué, il renonça bientôt à 
la carrière militaire pour reprendre en 1574 ses 
études à Padoue, où il fut, quelque temps après, 
élu vicaire du recteur et syndic des étudiants. 
n rempKt ces deux emplois avec tant d'adresse 
et de prudence, qu!U se fit aimer à la fois des 
étudiants et des professeurs; en même temps il 
s'appliqua avec tant de zèle à la philosophie et 
à la médechie, qu'il obtint le grade de docteur le 
28 août 1578. Il se mit ensuite h pratiquer la 
médecine à Campo-San-Pictro, petite ville du 
district de Padoue. Mais, entraîné par un goût 
irrésistible pour la botanique , particolièrement 
pour la connaissance des plantes médicinales , 
il résolut, à l'exemple de Galien, de voyager à 
la recherche du végétal qui produit le baume, et 
il accepta avec empressement la place de m^e- 
cin de George Emo, qui venait d'être nommé 
consul de la république vénitienne au Caire. Il 
partit de Venise le 12 .septembre 1580 ; et, après 
une longue et périlleuse navigation, il arriva en 
Egypte au commencement du mois de juillet de 
l'année suivante. 



— ALPINI 212 

Alpinus demeura, selon Tomasini, environ six 
ans en Orient. Il habita trois ans le Caire, visita 
les bords du Nil, Alexandrie, parcourut les lies 
de Ta Grèce , surtout Candie , consultant la na- 
ture et les hommes pour enrichir ses connais- 
sances ; mais, dans plus d'un endroit de ses ou- 
vrages, esquissés en Egypte , il se plaint de ce 
qu'U avait rarement trouvé des gens capables de 
le renseigner. Peu de temps après son retow à 
Venise, c'est-à-dire en 1586, il fut attaché eoniroe 
médecin au câèbre amiral André Doria, prince 
de Melfi , et résida quelfae temps k Gènes. Mais 
les Vénitiens, jaloin de la renommée de toar 
Gorapatriote, le rappelèrent, en 1503, pour loi 
donner la chaire de botanique et la charge de 
démonstrateur des plantes à l'université de Pa- 
doue , avec deux côits florins d*appoiiiCanaits, 
qui fldrent, par la suite, portés à sept cent dn- 
quante. 11 créa en quelque sorte le jardin bota- 
nique de Padoue, qui eut pendant tout le dix- 
septième siècle une réputation européenne, et il 
remplit ses fonctions avec le plus grand zèle , 
quoiqu'il ftlt d'une santé délicate , et que ses 
voyages hii eussent fait gagner plusieurs mfir- 
mités, an nombre desquelles étaient les itkmna- 
tismcs et la goutte. Vers la fin de sa vie n de- 
vint presque sourd , ce qui l'engagea à composer 
un traité de la surdité, que la mort Tempécha 
d*achever. n mourut dans sa soixante-quatrième 
année, et fut enterré le lendemain de sa mort, sans 
aucune pompe, dans l'église de Saint-Ant<âie à 
Padoue (1). 

Alpinus avait été marié deux fois; de sa p^^ 
mière femme, Bartfiolomea TYiarsia, il eut quatre 
fils : Marc-Antoine , jurisconsulte , mort de la 
peste en 1631 ; Alpino Alpini, mort le 12 dé- 
cembre 1637, professeur de botanique à Padooe; 
Maurice y théologien, moine du mont Caswi, 
mort en 1644 ; et Pauî^ qui se distingiia dais h 
carrière des armes. Sa seconde femme se non- 
mait Guadnguinn, morte en 1600 : il en ftit 
mention dans son livre De prcna^enda vita et 
morte. 

Le premier ouvrage qu 'Alpinus publia, après 
son retour de TÉgypte , a pour titre : De Bal- 
samo ^ dialogvs; in que verissima balsami 
plantx , opobalsami , carpobalsami et xylo- 
balsami cogmitio,plerisque antiquorumaUpu 
Jvniontm medicorum occulta, nunc etuces- 
ct^; Venetiis, 1592, in-4"; Patavîi, 1639, in-4% 
réimprimé à la suite d'autres ouvrages du ni6ni& 
auteur, et traduit en français par .^itoine Colin, 
Lyon, 1619, in-8". On donnait alors le nom de 
balsamum, banme, à tous les sucs végétaux. 

fl) Tomasini dit, dtm tes Élogn, qo'Alpioos moaraC 
d'one fièvre lente le flS novembre iSie, ■nnlTerMlre dP 
•a naissance; oials , dans son d/mmoHwn PttawiUMm, 
qnll publia dix ans après ses Éloires, Il semble recUAer ce 
quMI nvalt avancé sur le Jour de la mort d'AIi»liuu, en dl' 
saot qoll moamt le B février 1917. Celte denlère date 
parait d'autant plus certaine, qu'elle est tirée dt» regis- 
tres de J'nnivrrsité de Padoue , que Tomasini avait tons 
les jeux. 



213 



ALPWI — ALPTÉGHIN 



214 



gpnimo-résineux , 'Ton! on faisait an grand usage 
en médecine : le hauroe pouvait donc provenir 
de beaucoup de planter difTércntcs. Suivant 
Sprengelf 1c baume dont fl est id question pro- 
Tfendrait d*une espèce â'amyris , que Bartholin 
dît ayoir vue dans Je jardin d'Alpinus à Padotie. 
L*ouyrage qui valut â Fauteur en grande par- 
tie sa renommée a pour titre : De plantis jSgypti 
liber, in quo non pauci , qui circn kerbarum 
materiam irrepserwit, errores deprehendun- 
twr, etc., Yenetii!!, 1592, in-4"; cum observa- 
tkmiàus et notis Joan. Veslingii; accessit 
Uber de Balsamo, Patavii, 1640, in-4^ On y 
tnmve la description , avec des gravures dans 
le texte, d'environ cinquante plantes de l*Égypte, 
dont Tii^gt-trots n'avaient pas encore été décrites. 
Cet ouvrage fut refondu, et réuni à un autre tra- 
Tiil d'Alpfnus sur THistoire naturelle de 1*É- 
Qrpte , qnf resia longtemps en manuscrit, et ne 
parut qa*en 1735, sous le titre : ffistorùe nalu- 
ralis jEgypti libri quatuor, opusposthumum, 
nunc primum ex auctoris autographo dili- 
genfissime recognito , edUum Lugdun. Ratav., 
2 Tol. m-4', avec de nombreuses gravures et les 
cofnmentafres de Veslîng, qiiî avait visité le 
Caire, et succédé à P. Alpinus dans la cliairo dn 
botanique; le cinquièrne livre est resté inédit. On 
y trouTe , outre l'histoire des plantes , celfc de 
divers animaux et des productions naturelles de 
FÉgypte, ainsi qu'une description détaillée du In- 
serpiihim et du lotus du Nil. Le manuscrit de 
cet oorrage était tombé entre les mains de Lnd. 
Cimpolongns , qui l'envoya à B. le Clair, et ce- 
hû-d parait ravoir le premier publié. 

A cette histoire naturelle , dont les matériaux 
avaient été recueillis par l'auteur pendant son 
nfymr en Orient, il faut Joindre: !• De medicina 
Mgyptiorum libri /f; Venise, 1591,in-4'*;avec 
te traité deJ. Bontius, DemeAlclna Ijidorwm, 
?lris, 1646, in-4^ ; et celui sur le Baume; Loyde, 
1718, ln-4*. Le Traité de la Médecine des Égyp- 
fla» Mt, entre autres curiosités, pour la prc- 
lAre fols connaître le café. On y trouve aussi des 
Waîls intéressants sur diverses espèces d'^cffc/^, 
fanumntm,fïe easse,eic.;—^* De plantis ero- 
tkis, libri duo, ouvrage postume, publié par 
k 8otn d'Alpino Alpini, fils de l'auteur; Venise», 
Wl7, ln-4»; ibid., 1056, avec une préface do 
hwpcr Alpini, écrite en 1014, et des planches 
hterêalées dans le tc%te. On y trouve la descrip- 
fion d'un grand nombre d'espèces nonvdies , que 
IWair OTftivait dans le jardin de Padoue, et 
9l lui avaient été envoyées par Capcllo, pouvcr- 
■»r vénitien de l'ile de Crète, et par Pdlmerius 
'Aaeôoe , résident au Canne ; — 3* De prœsa- 
9i^n(Ia vîta et morte œgrotantium lilnri Vif; 
^nrf«e, 1601, în-4"; Padoue,^l601, in-4''; Fran- 
fcrt, 1801, in-4% réimprimé sous le tîtro : Me- 
*rtar//i7im observationum historico-crlticn- 
nmi libri y II; Francf., lC!ît, in-S"; Lnydc, 
1700, avec une préface de Boerluiave; Ham- 
bourg, 1734, et Venise, 1735, avec des notes de 



Boerhaave et de Gaubius. Cet ouvrage , qui re- 
pose sur les doctrines d'ffîppocrate , de GaKen 
et d'Aristute, passait autrefois pour un chef- 
d'œuvre au\ yeux des médecins {Journal des 
savants, août 1710; Mémoire de Trévoux, 
avril 1711, p. 735); — 4* De medicina me- 
thodica lit>ri XIII ; Patavii, 1611, in-foHo; 
Lugd. Batav., 1719, in-4*. L'auteur y essaye de 
rétablir les principes de l'ancienne s€«te des mé- 
thodistes; c'est le moins connu de ses écrits. 

Prosper Alpinus occupe le premier rang parmi 
les naturaTistcs de son époque. Il était animé de 
l'esprit de ces grands hommes qui, au seizième 
siècle , imprimèrent auv sciences une direction 
nouvelle, Linné lui dédia le genre alpinia , de 
la famille des zJngibéracée^. H. 

Tomaslnl, Elogia Firorum Uteria et $apienUa illus- 
trinm, p, 901. - IfIcéroB . Mewutires, t. XI. — Adrlangr, 
sappléinent a Jfcher , Mlgemnues (ietehrten-Uiicnn. 
— flaller, Biblioth«ca botanica. — Sprengei , Uistoria 
rei herborise, t. l. 

*ALPi!rrs, poëtc latin, contemporain d'Ho- 
race, n travaillait à une histoire do la mort de 
Mcmnon tué par Achille, lorsque Tlorace coniiK)- 
sait ses satires : « Tandis que rcnllc- Alpinus, dit 
le poëtc saliri(iuc, égorgo le fils de l'Aurore, 
qu'il dessine à gros traits la tête limoneuse du 
Rhin , j'ai pris le parti de m'amuser sur de petits 
sujets qui n'iront jamais retentir d.ins le temple 
d'Apollon, où Tarpa juge les rivaux, et qu'on ne 
verra point paraître et reparaître sur les théâ- 
tres. » Quelques critiques pensent que ce poëtc 
est le même quo Gallus, surnommé Alpinus, 
parce qu'il était originaire de Fréjus. 

Horace, 1. I, sallrc X, ren SB. 

* AtPRrNrs {Jean- Rapt isfe ), médecin alle- 
mand , vivait à Vienne dans la fiMionde moitié 
du dix-septième .«siècle. Il était mé.lecin de l'hn- 
pératrice Éléonore, ft'mme de Léo\M>ld f**^. Il a 
fait des n^iî*rches curieuses .^ur la matière des 
Iwibons ptrslilentîcls , et publié ses rtsultats sons 
['}. titre : De contngione Viennensi Experimen- 
(irm; Prague, 1680, in-4'*. 

JOclicr, .tWiftn. Cflehrtfn-Ijex. 

ALPTÉGHiiï, fondateur de la dynastie des 
Gazn.'viwPS, mort h Gasna en 970 de J.-C. { l'an 
nc:> de rh<'i;iro). Turc de nation, il avait été es- 
clave d'Achinrd, fils d'Isma»?!, scc<)nd sultan des 
Snmanirlos. Affrnnchî par son maltn?, il s'adonna 
à rr\crc.ice dos armes, et parvint à la charge 
i'i' gouverneur «lu Khorassan, sous le rè-gne 
{l'Alidiî-Mélek , cinquième sultan samanide. Ce 
prince étant mort en 901, Alntéghin conseilla aux 
prinrii>au\ dignitaires de l'Etat de choisir pour 
success<'ur un frère du feu roi ; mais les habi- 
tants de Bokhara proclamèrent sultan Mansour, 
fils d'Abdel-Mélck. Alptéghin allait se rendre dans 
cette capitale pour en témoigner son Tuéc^ntente- 
ment, lorsque Mansour le déclara rebelle, et en- 
voya quinze mille hommes à sa rencontre. Alpté- 
ghinn'avait que sept cents cavaliers, avec lesquels 
il fit tomber ses ennemis dans une embuscade, 
habilement dressée : il fit prisonniers tous ceux 



2f5 



ALPTÉGHIN — ALSACE 



316 



qui échappèrent au massacre. Sa petite troupe, 
s'aiignienti bientôt de trois mille Mamelouks, à 
!*aide desquels il s'empara de la ville de Ghasoa. 
Il s'y soutint contre toutes les attaques du nou- 
veau gouverneur du Khorassan, et en fit la capitale 
de sa dynastie. Il y régna quinze ans , et laissa 
son empire à son gendre Sébegtéghin, qui di- 
rigea ses forces vers Tlndoustan. 

UHerbelot, BiMlothéquê orientale. — BioçropMcal- 
JHetionatTf. 

ALQUié ( FrançoU'Savinien d*), littérateur 
français du dix-septième siècle. On a de lui : 
ies Mémoires du voyage de Ghiron François, 
marquis de Ville, au Levant, ou V Histoire 
du siège de Candie en 1669; Amsterdam, 167i, 
2 vol. in-12; ouvrage rédigé sur les mémoires 
de J.-B. Rostagne, témoin oculaire; — les Dé- 
lices de la France; Amsterdam, 1670. 2 vol. 
in-12; 2' édition, 1699, et 3^ édition, Leyde, 
1728, 3 vol. in-8<»; — VÉtat de Vempire d'Al- 
lemagne, traduit du latin de Severinus de Mo- 
zambane ( S. de Puffendorfr) ; Amsterdam, 1699, 
in-12. Quelques bibliographes lui attribuent le 
Voyage de Galilée, publié par D, S, À. ; P^ 
ris, 1670, in-12. 

Qoérard , te France littéraire. 

ALQUiBR (CharleS'Jean-Marie, baron), di- 
plomate français, né à Talmont, département de 
la Vendée , en 1752 , mort à Paris le 4 février 
1826. Avocat du roi à la Rochelle au commen- 
cement de la révolution , il fut élu maire de cette 
ville et député du tiers étal en 1789. Dans l'as- 
semblée nationale , dans la convention , dans le 
conseil des anciens , comme membre des co- 
mités, rapporteur, commissaire, secrétaire, il 
prit une part active et influente à tous les tra- 
vaux. 11 vota la mort de Louis XVI, avec cette 
restriction : que « l'exécution n'aurait lieu qu'à la 
paix générale , époque à laquelle le corps légis- 
latif pourrait commuer la peine; mais que l'ap- 
plication aurait lieu en cas d'invasion étrangère. » 
Depuis l'année 1798, sa carrière fut toute diplo- 
matique. Sous le Directoire, ministre plénipoten- 
tiaire auprès de l'électeur de Bavière, il demanda 
hautement la retraite des troupes autrichiennes , 
alors qu'on accusait son gouvernement ({'insurger 
la Bavière ; après le traité de Florence, envoyé a 
Naples pour négocier la paix, il exigea d'abord la 
destitution du ministre Acton, et il se retira, sans 
prendre congé, le jour même où les flottes an- 
glaise et russe violèrent la neutralité. C'est lui 
qui fut chargé de résoudre les graves difficultés 
qui s'étaient élevées entre le saint-siége et la 
cciur impériale : pénétré du bon droit du pape 
Pic VII, il eut le courage de s'en expliquer avec 
Napoléon. Celui-ci toutefois l'envoya en 1810 à 
la cour de Suède, avec la mission de faire exé- 
cuter le blocas continental, que repoussaient in- 
vinciblement les intérêts du pays. Il était en Da- 
nemark quand la restauration arriva, et il fut rap- 
pelé en 1814. La loi de bannissement du 12 jan- 
vier 1816 lui fut apiiiquée, et il se retira à Vil- 



vorde, près de Bruxelles ; mais le 14 janvier 1818 
elle fut rapportée à son égard, grâce à rinten'en- 
tion généreuse dn comte Boissy-d'Anglas. Le 
baron Alquier accepta ce bienfait avec reconnais- 
sance. Rentré en France, il y vécut dans la re- 
traite jusqu'à sa mort. [ Ency. des g, du m, ] 

Biographie du COnleaiporaliu. 

*ALRAKi (Josué'Ibn-Vihesch)^ rabbin es- 
pagnol, vivait probablement vers le donzlëroe oo 
treizième siècle. Il écrivit un Herbier arabe, qui 
fut traduit en hébreu et en espagnol par le rab- 
bin Joseph Vidal, sous le titre : IS'erem Ham^ 
maaloth ( le Sommet des astres ) , ouvrage qui 
se trouve, d'après le catalogue de Ne^selins» 
parmi les manuscrits de la bihiiotlièque de 
Vienne. Hottinger avaiten sa possession une copie 
de cet herbier en arabe, hébreu et espagnol ; fl 
appelle l'auteur Josuah-lbn-Veibesch-Sdiclrakl. 

Woir, Biblioth. hêbr., I. 460. - Bartolocd. Bèbiieik. 
magna rabà^ III, TTI, 779. - Hottinger, BiMioUkigue 
oriêntate. 

ALRED. Voy. Alfred. 

*ALS (Pierre), peintre danois, né à Copen* 
bague en 1725, mort en 177à. 11 vécut long- 
temps à Rome, et a fait plusieurs portr«iits es- 
timés. 

Nagler. Neues Allgemeinee KÛnttlrr-I^êrieoK. 

AL8ACB {Thomas- Loitis d'Heni?s-Liètakd. 
cardinal n'), prélat belge, né à Bruxelles en 
1680, mort le 6 janvier i7à9. Fils de PliUippe 
d'Hénhi, comte de Boussu, prince deClilinay, 
il occupa d'abord le siège épiscopal d*Vpres. 
puis il fut dioisi pour arclievèque do Malines et 
primat des Pays-Bas. En 1719, Clément XI le 
nomma cardinal du titre <le Césarée. Après la 
prise de Bruxelles parles Français en 1746, re- 
cevant Louis XV sur le portail de Sainte- G udule, 
le cardinal d'Alsace prononça ces paroles mé- 
morables ; « Sire, le Dieu des armées est aussi 
« le père des misériconies; tandis que Votre 
<t Majesté iui rend des actions de grftces pour ses 
« victoires , nous iui demandons de les faire hea- 
« reusement cesser par une paix prompte et du- 
« rable. Le sang de Jésus-Christ est ie a«Hil qui 
« coule sur nos autels; tout autre nous alanne : 
« un prince de l'Église peut .sans doote avouer 
« cette crainte devant un roi très-chrétien. C'est 
« dans ces sentiments que nous allons catooner 
« le Te Deum que Votre Mi^esté nous ocdoone 
« de clianter. » — • Le cardinal d'Alsace laissa 
trois neveux : 

1» Thomas-Àlexandre-Marc d^Âlsace, prince 
de Chimay, grand d'Espagne, colonel aux gre- 
nadiers de France, capitame des gardes du roi 
de Pologne Stanislas, et tué à la bataille de 
Minden. 

2* Philippe-GabrielrMaurice, héritier des do- 
maines et dignités de Thoma.v Alexandre, che- 
valier de la Toison d'or, mort à Paris en 1802* 

3* Charles - Alexandre - Maix - Mareellin, 
prince d'Hénin, maréchal de camp au service de 
France, capitaine des gardes du second frère de 



sir ALSACE 

Louis XTI, et gaiUothi£ k Paris en 1794. Aucun 
de ces tro» IMm n'ajant lalaaé d'enlant» , la 
ttgte dcaprincMdeChhnajd'Béntnest âdola, 
et il ne rette d« la malaon if Aluce que dea 
btaacfafs eoUatrirvlea. 



ALa&BAKAVli». Voy, 

'ALa&Kio on ALSABio (en latin Àltaritu ) 
nnXiA CKOfs ( fiiuent ), médecin itaLeo, né 
àGlnea en 1676. On ignore l'année précise de 
M mort, qai n'arrira pas avant IS31. 11 étudia 
de borne iieore le latin et le grec, et avait k 
pcbe dis-«eaf uu qull publia an opuKole In- 
Hnlé : Se itteidia elfiucino vetenim, Lnc- 
qnea, IS95, in^°; rânprim^ dans le t. Xn du 
naoNTiu anttq. Roman., p. 8Ba. Il étudia en- 
«te la médeciiK, et la pratiqua avec «accès i 
Botogne, i Raveone et à Borne. Dan* cette der- 
aifare fille il proTeasa la adeace médicale pendant 
vingt ant, et ht premier médecin du pape Gré- 
goire XV. 

Ses ounages ont ponr titre ; Ephetneriâun, 

id tMtdiutttmarumobservirHonuniMridvt); 

Bcdogoe, 1599 et 1600, lii-4° ; — Dt epiltpsia, 

*eM eomltaii nun-bo Uctionvm Banonteiuium 

Itàri III, in qtiibiu prxter magitiiUius tnorbi 

tktortam, hoc eit definUionem Qiugue pro- 

MfMMM, di^ferentUu , coûtas et signa, etc. ; 

Ttidaf, 1S03, ln-4*i — CoittUiumde attfanat» 

pn Bontf. Cajetana, Cardin., cum ditputa- 

Hone de màotMus, etc. ; VenÎM, 1BD7, in-4'; 

— CaittUiMm de vaHis symptoTOatilnu in 

frinapibus UltutrissimiJ ad Hieronimum 

Mereûrialem ; Venise ; -~De venue admirando 

fer narta egre$tt> commenlartiu ; etc.; Ba- 

mue, (CIO, in-4' ; — De lugiltalione, quam 

Grxd bxMrfav, id ett sut oaUi$, wxant; — 

CMui/hiM de eatharro; — Diiiertatio de 

wlit et talUorum uiu jn /«brifrut ; — De 

uedicbix praetk» lauditut pne/atlo;IloaMi 

~- prxfatto in ronono Gymnasio habita, 

(Hi Vil Mmiti novembris, année 1611 ; Borne, 

M>; — De morbis eapitis fi-equentioribus, 

fWTKM eoffiUio et ettratio ita tradtmtw, ut 

eiaUoMeiican eognoieendoi et curandoi mi- 

fijice eonducant : Hoe est de eatarrko phre- 

wnde, tetMargo, epllepsia, etc., liM tep- 

Um; — Interta est disputalio de liquore 

cWranfAj, «eu elfrloil, ejusque aàusu in 

f^rlmm etutorborum calidorum curations; 

■OM, 1S16, lel7, 1ih4°; Venise, ISIS, in-4*; 

—De qitmtitit per epitlolam In arte medica 

Wwte quatuor, uM varil catui, observa- 

^uti, eotuilla, responsa, disputalionet at- 

fw fltnitlonef non «fnaproniMciia doetrina 

'acrliiniliir; TeniK, \in,iorfo\.; — Dispit- 

Wto jenrmlU ad historiam fcetûs nonimet- 

frli TMiifïm et orjonici serf emortui ac parvM 

*detiiutlis, ut vtx quadrimestrlt fuerit exil- 

"Mw, In adoletetittHla primiparii; Borne, 



' ALSOP 318 

Ifli7, in-4'i — Consultatio medica pro nobtii 
adoleseent«lo,obliBlone, tarditate srcundum 
alteratii aurem, tuàsurditie et ab audiCione 
ex tinnilv sectindum opposiltim, nempe si- 
niâtrani, laborante, etc. ; Rome, lai9, in-4'; — 
Providenia methodiea per preiervarti d'aW 
ivaninenle peite, discorso prattico, etc.; 
Rome, 1630, in-4*; — Comilitim prophi/lae- 
ticam, a l«e pestifera grassanle, etc. ; Roine, 
1631, in-*"; — Vesuvitis ardent, tive exercita- 
Ho phgsieù-mediea,1fpimvfiTm, ideslmodum 
in ineendtum VeiuiHi monfii in Campania, 
XVI mentis decembris, onnl 1631 ; Rotnc, 
1633, iiv-t'; — Dein(ir6ijp«e(oi-Ji/reïHen(to- 
ribut fuemophthiti, phihiii, asthmale, perip- 
neumonia, pleurilide, tibri très. Il ncxisic 
plus de ce tTBTail que l'écrit iotituM ; De /tX' 
moptifii, hocest sangwinis ipulo,liv.i;Home, 
1633, ln-4*. Allacci et Sopraai <loniient, en uiilrc, 
la liste d'ouTTRgeg manuscrits ( inédits ) de l'au- 

A\\tccl,Âpa wbme, ilnilo^lrU UJwrrlhu.- Sa- 
pnni, ScrIUari Utta Uçnriic ; Ocnoi, IH1. p. 1t. 

■alscieik ( Moite ) , rsbbJn, natif de U Ga- 
lilée, mort Ters 1S9I K Saphatli. U a laissé un 
grand nombre de commentaim sur les livre» de 
l'Andeu Testament. 

De Hoitl. MlMUrto hM. — Wolt, «IW. Uàr, — Bit- 
- Lclo'iw, BM. laerB. 

■ALBUioT ( Daniel van ) , peintre flamand, 
né ï Bruxelle» vers 1550, mort vers 1813. H vé- 
cut i la cour de l'arcliidac Albert, i^uvemi'iir 
des Pays-Bas. On a de lui, k la galerie du Vienne, 
plusieurs payées estimés. 

De«iiD(ii. riri dei Ptinlra flammil.-Hetlitl, Ca- 
taleçiu ia tabicaat d> M irofcHa de rUnm. 

it^OP (Antoine), littérateur armais, mort le 
lOjuin 1717 (etnon 1716). 11 prit ses gradesen 
tbéologle k l'université d'Oxford, et dciint cha- 
pdaïn de sir Jonatlian Trelawney , évéque de 
Winchester, qui lui donoa ensuite unepr<ïhenJe 
dans la cathédrale de Winchester et le rectorat 
de Brightwcll dans le comté de Berks. >ln 1*17, 
sa femme Elisabeth Astrey demanda ia rupturu 
de son mariage, et l'obtint avec 1,000 Kv. île 
dommages-intérêts ; cette aflairc décida ALup il 
quitter son pays pour quelque temps, li revint 
en Angleterre vers 1710 et mourut d'une chute 
qu'il flt ai se promenant Jans son jardin. 

En 1698, pendant qu'il était encore étuilianl il 
Oxford, Alsop publia, à la suileii'une polémique 
avec le célètH^ philo1<^G Bicliard Bentley, uc 
volume in-S° , intitulé Fabularam jEsopica- 
rvm delectvt, contenant 137 làhles en vers la- 
this, accompagnées de l'original grec, de la 1**^ 
la 168*. Ce recueil est dédié au vicomte Scuda- 
more, et précérié d'une préface ob Alsop atta- 
qne i-ivement Bentliley. Alsop n'était pas seule- 
ment philologue, il étajt aussi poète, et ses amis 
le comparaienl à Horace. Ses poésies latines ont 
été publiées sous le titre : Anlonii Alsopi xdis 
Christi oUm alutnni Odormn lUri dwt.'at 



319 



ALSOP — ALST019 



1752, 1 Tol. iiK4*'. On trouve quelques poésies 
anglaises d'Alsop dans les premiers volumes du 
Gentlenum's Magazine , et dans les collections 
de Dodsiey et Pearcli. 

Un autre also» (Vincent), théologien an- 
glais non-confonniste, mort en 1703, dans un 
Age ayancé , est Tautecr de VÀntiSozio, in^, 
1675 ; et du Melhu inquirendum, i vol., in-8", 
1679. 

Wcbols , LiUtrarf AnecdùUt of ih» eigkteenth Cen- 
tury. — ChaliDcrs, BioffrapMcal Dictionary. — Pal- 
mer, Non-eonformUV» Memoriai. 

ALSOUFT (AbouhlIassan'Âbderrahman'ben* 
Omar ) , astronome arabe, né à Réi en Hama- 
dan, le 7 décembre 903 (291 de l'hégire), mort 
le 25 mai 986 de J.-C. ( 1 3 mobarrein 376 de Thé- 
gire ). n vécot à la cour du sultan bouïde Adhad- 
Eddaulah, pour l'instruction duquel il écrivit ses 
traités d'astronomie. Le premier parmi les astro- 
nomes arabes, il dressa un Catalogue des étoi- 
les fixes avec une Table astronomique, con- 
tenant les figures des constellations. C'est de ce 
catalogue , que Tliomas Hyde a publié des frag- 
ments étendus dans ses IS'otes on the Observa- 
tioîis of Oulovgh Beij, Oxford, 1665, in-4", 
reproduite par. ik^mard dans les Philo$op/Ucal 
Transactioîis, 1693, n" 163. La Bibliothèque 
imp. de Paris possède plusieurs exemplaires du 
Catalogue d*Alsoufy, dont parle Caussin dans 
les Notices et Extraits des manuscrits etc. 
tome VII, p. 154. Le traité d*AIsoury s'appuie 
sur deux sources principales, sur le catalogue de 
Ptoléméc et sur la tradition des Arabes, chez 
lesquels les noms de beaucoup de constellations 
se conservent depuis la haute antiquité dans des 
strophes rimées. Alsoufy avait aussi écrit un 
Traite géométrique sur la projection des 
rayons ; cet ouvrage ne nous est pas parvenu. 

Ibo-Khalif kan. — Bailly, Histoire de l'Jttronomie mo- 
derne, I, 67. — Wfidler, Ilittoria Âitranomim, p. MS 
et ftuiT. — Griisae, Allgemeine Ceschichte der Litera- 
tur. 

ALSTBD ou ALSTBDivg (Jean-Henri ) théo- 
logien et historien allemand , né à Ballersbach 
près Herbom ( Nassau) en 1588, mort à Weis- 
sembourg en 1638. Il fut professeur de théologie 
protestante et de philosophie à Herborn, jus- 
qu'en 1629, où il accepta la même chaire à l'u- 
niversité nouvellement fondée de Weissembourg 
( en Transylvanie ). Il a écrit un nombre très- 
considérable d'ouvrages dont les principaux sont : 
Theatrum seholasticum ; Herbom, 16 1 0, in-S** ; 

— Lexicon theologicumi Hanovre, 1612, in-S""; 

— Theologia naturalis; Franc, 1615 et 1622, 
m-4**; — • Thésaurus chronologie; Herbom, 
1624, in-8»; — ÀrtiJIcium perorandi; Francf., 
1612, in-8'; — Encgelopxdia ; Herbom, 1610, 
îù-k^y réimprimée en 2 vol. in-fol.; Herbom, 
1630, et Lyon, 1649; 4 vol. in-fol. « L'auteur 
« s'y est proposé, dit Nicéron, de donner un 
<t abrégé méttuMlique de toutes les sciences : 
« quoiqu'il soit peu exact en beaucoup d'endroits, 
« ce livre n'a pas laissé d'être reçu du { ublic 



« avec de grands applaudissements. » Alstediut 
mourut âgé de claquante ans. Sa fi^oondité avatt 
fait trouver dan» son nom ranagmnme Sedm- 
lUas ( activité ). 



Vosstas, dé Mathemat., cap. LUI. | n. — 
1er, p. II., Histar. — JOcber, jiltgem. CtUhrL-Laietm. 

ALSTOff (Charles) y botaniste et nédecaa 
écossais, né à Eddlewood en 1683, mort le 22 
novembre 1760. Sonpè«Y avait une petite lerroe 
dans la partie occidentale de l'Ecosse, et était allié 
à la famille noble d'Hamilton. Le jewie Alsloo 
étudia d'abord la médecine , voyagea avec filu- 
sieurs gentilshommes sur le cootineoi, pub re* 
nonça à la pratique médicale, et se retira dans 
son patrimoiue. Après la mort de son père, il re- 
nouvela ses études à Glascow. Ce fut là que ia 
duchesse d'Hamilton le prit sons sa protection : 
elle aurait désiré qu'il se destinât à la juriepre- 
denoe; mais AUlon eut un goût prononcé pour la 
botanique et l'étude de la médecine, et depuîs 
1716 il se consacra entièrement à ces sciences. A 
trente-trois ans, il se rendit à Leyde pour étudie? 
sons Boërhaave , et il y resta près de trois ans. 
n contracta dans cette ville une liaison Intiroe 
avec le câèbre Alexandre Monro, et ce fut avec 
lui qu'à leur retour à Edimbourg il forma le 
projet d'un vaste enseignement médical. On 
avait fait peu de chose pour oettepartic de Vkut- 
truction, dans la capitale de l'Éoosse, depuis 
le premier établissement des chaires de méde- 
cine en 1665, sous sir Robert Sibbald et le doc- 
teur Pitcaim. Le plan de l'enseignement fut formé 
d'après celui de Leyde : Monro fut nommé pro- 
fesseur d'anatomie et de chirurgie, et Àlston 
professeur de botanique et de mati^ médicale. 
Us eurent pour collègues Rutherford, Sinclair et 
Plammer. C'est aux efforts réunis de ces hommes 
célèbres que l'université d'Edimbourg doit l'ori- 
gine de sa réputation. 

Alston , chargé depuis 1716 de la direction du 
Jardin des Plantes , continua d'enseigner la bofa- 
nique et la matière médicale avec un lèie et une 
assiduité infatigables jusqu'à sa mort. On a de 
lui : Index plantamm pnscipue qfficimgUum; 
quœ in horto medico Edimburgensi studiosis 
demonstrantur ; Edimbourg, 1740, in-8"; — 
Index medicamentorum simplicium triplez ^ 
in-8°, ibid., 1752. C'est un résumé de matière 
médicale à l'usage des élèves de l'auteur; — 
Tirocinium botanicum Edimburgense , 1753, 
in-8'' : le principal ouvrage d 'Alston. C'est une 
réimpression de V Index; mais en tète l'aulenr 
développe ses principes de philosoplne botanique, 
remarquables par leur opposition à ceux de Linné, 
qui commençaient à se répandre. « Alston, ditDii- 
petit-Tbouars (dans la Biographie Universelle), 
fut un des plus redoutables adversaires du natu- 
raliste suédois, parce qu'il l'attaqua en habile dia- 
lecticien , en érudit profond , et toujours avec dé» 
cence et dignité. Il s'opnosa fortement aux inno- 
vations que Linné introduisait dans la botanique, 
et il s'obstina à regarder le sexe des plantes 



ALSTOK — ALïrROEMER 



«omnic une liy|iuUiëse peu rondde. En cela il eut 
le iQrt de ne pas séparer deux choses Iris-dis- 
tïDCtes : [i'abord le fond matériel de cetle dccou- 
TFiie, entrevue depuis lonjjlenips, confinnËc et 
iliknontrée tout récemmeut, sans que I.inné </ 
eût aucune part; tecondcment, l'application que 
ce MturalialG en avait faite pour établir son sys- 
tème. On ne pouvait &e dispenur de rCi;ilider 
celui-ci comme trëi-lngénleu^ ; mais oa L'AI lu 
SUIS Mirpme qij'un vétéran, accoutumé dès son 
oiGuice aux m^tbodei de Ray, de Toumerort et 
deBoèrhdaTe,trouvJit que la science pentaitplus 
qu'tA ae gag^t en adoptant ce nonvel arran- 
geaMot. ALitoo, d'nn autre câté, montra une 
panile fmpulÛité «n (àisAUt imprimer tcxtud- 
tamt dons ton ouvrage les Funttnntrnta bo- 
taniai de linné, dont il recommanda furtemcut 
Il kctnre à ses «lèveg. > 

On t encore d'Alstan une dissertatton sur i'é- 
tain, comme antlidmlatbique ; une dissertation 
Hr roplom, et le récit d'un cas d'extntvasion de 
uns diule péricarde, imprimés dans les Essais 
de médedae d'Edimbourg (ffifinAur; A médical 
A((i]U}.&i 1743, Alston découvrit dans la cliaui 
ytre une propriéW qui le portait * croire qne la 
brultéde 11 chan^ calcinée n'était point épuisée 
far la déilUtioD ( addition d'eau) : les preniièrcs 
aptnitioni de ce paradoiLe, comme il l'appelait, 
hrent eonimnniiinées l ta Sodété royale, et en- 
Hiite imprimées dans le 47* volume des Transnc- 
fioiupAiJMqpAi;ii«.Cet(eopiniontutcontfstée, 
et Iid attira une controverse avec le dodenrWhjtt, 
sm ami et cnllègue. Après avoir continaé ses 
expériences et étendu ses observations, il publia, 
en 17&!, sa Dùsertation sur la chaux vive et 
tUT teau de cAnux, réimprimée en ITS4el 17ô7, 
dan£ laquelle il répond aux critiques de VFliytlj 
et , q)rès avur Tait l'énumérafion des diverses 
maladies dans lesquelles on avait trouvé l'eau de 
chODX utile et eTIlcace, il coaBrnie l'opinion de 
nMi collègue rclatiieraeut aux vertus liltiotrip- 
tiques de cette solution. 

Les leçons d'Alstou sur la matière médicale 
avaient été mises en étal d'être imprimées avant 
ta mortj elles furent publiées sous le titre 
■iiivaiit ; tectttns on Ific niateria medica, can- 

l Imning thenatural history oj dnigs, etc.; 

j tdimboarg, en 3 vol. io-i", 1770. Le célèbre 

Mmiste espagn(d,'MutJs, ami d>'. Linné, a 

' é,eBboDoeur d'AlsIon, \e nom à' Aie lonla 

genre de plantes de l'Amérique. H 



ILvroK 01 ALLSTOH {William), peintre, 
Mit des États-Unii, mort en 1B30. U T«st« 
Vtique tenqw k Bume , et s'est Tait remarquer 
pr M( laUcanx de pays^es. D a aossi publié un 
■«ne iotitnlé BinU lo soung Praclioners 
'^thttludy ii/ Laiulteape-Pamms; IS14, 



Jllgm. Aanltlrr-liiic 



rtcilcklr 4t 



Ai^TOBPH (Jean), antiquaire liollandais, 

né vers l(iSO k Grouingne, mort en I71'J. Il 
étudia les langues anciennes et 1« jurisprudeuoe 
i l'Université de Harderwyk. On a de lui ; 
\° Diticrlalio phiMogica de Lectica ;iubjici' 
tur de Lixticis If lentm Diatriàa ; Amslerdam, 
I704,in-I2,avecû|;.;— y Diaert. juridica de 
<isylit;GTon.,i70l,ia-i°i—3°Coiijeclancaphi- 
tolagica super nanuito CHia in vienoriam obsi' 
dionisûl libûralionisiirbis Groniuga'un. 1870; 
Gron., 1719,10-4°; — i' De Hatltt vetemm; 
Ameti'rdani , 1767, in-A", figures. L'auteur 
monrnt pendant l'impression de cet ouvrage, 
qui traite de l'oriipBc, des usage* et des dilTc- 
rentes Tonnes de piques, 

alSTrOmbR on «LfiTkdM [Jm-nas), a;;ro- 
nome et industriel suédois ; né le 7 janvier ifiii 
à Alingsas dans la Ve^terguHiip , mort le î juin 
1761 JiStocklMlm. Sépanvre.il vint jeune à Lon- 
dres, où il se RI courtier de commerce , et gagna 
bifintôtune fortune considérable. Il remploya en 
grande partie à la prospérilé de sa patrie, en y 
Introduisant divers procédé» industriels. Après 
s'être assodé â Nicolas Sahlgrcn, directenr de la 
compoRnie des Indes, pour fonder nne grande 
maisœi de commerce à r.ollienbourg, il parcourut 
l'Allemagne , la Hollande e( la France , pour étu- 
dier les maniifaduret de ces pays et les plantes 
aptesà être cultivées en Suède. De retour en 1723, 
llétablitA Sioklaunc fabrique d'impressions sur 
coton. L'anni^ suivante il fonda une fabrique k 
IJs'^r les bu. Plus fard, il ajouta i ces élaldls- 
lements des raffineries de sucre, des manorae^ 
tures de tabac, des teinturerie!: , des fabriques 
de drap et d'autres étolTes. Il fit ensuite venir 
d'Espagne. d'Angleterre eld'Eydcrstedt, diverses 
races de bétes à laine, et même des chèvres 
d'Angora. Tons ces étaldissements se trouvaient 
réuDis à Alingsas , oîi AlstrAner culdrait aussi, 
le premier en Suède, des pommes de terre. Il in- 
tiDduisit dans son pays ^osicurs plantes tinc- 
toriales, telles que la giude et le pa'^tel. La 
coutellerie , la taiaierie , la conslniction des rais- 
seaux lui doivent aussi d'importantes améliora- 
tions, de même que le filage de l^ne et de soie, 
pour lequel il lit venir des Hinises d'At^sleterre. 
En 1739,11 contribnaà la fondation de l'Acadé- 
iniedes sciences de Stockbolm, dont les pre- 
mières séances (brent ternes dans sa maison. 
Parmi les rix premieni membres de ce corps sa- 
vant Qgnre le célèbre Linné, amf intime d'Als- 
tr6m. En 1749, un incendie détruisit une grande 
partie de ses établissements, qui furent, recoas- 
truits aux frais de l'Etat. En 1751, lors du con- 
ronnement du noovean roi, il tiA anobli et son 
Dom Alttr6ra changé en celui d'Alstromer. En 
1760, sa statne fui placée dans le palais de la 
bonTM avec l'inscription ; Janat KULramia^ 



«8 ALSTHCEMER 

arttum/abriliUM in patria instawator. Dtx- 
huit cents peraonitel étaienl occupées dans nés 
filatures de «ofe et de laine i l'époque de m 
mort. On a d'AlttrOmer (en saédois) : Gmde 
du berger avec un appetidUe tur tes pom- 
mes de terre; Stockholm, 1737, in-ll; — 
Secrets de l'élève des moutons; iUd., 1733, 
in-S' ; — ta Prospérité /ultire de ta Suède; 
OÂà., 17*5, în-8»; — Jnslruclion sur Feittre- 
titn de3l>rebis;VliA., 174S, iu-B';— SurrÊ- 
iabliuaneKt des bergerie»; ibkl., f7&9; — 
— Instruction pour la culture dis pommes 
de terre ( sant date ). 
Itrficr, ^mlvulu-Tiil Sfttr C. Alitràmur. - Anrl- 



tUeUUIcrariichtl Hanàiitch. J, I 

alstiOmk* {Clai ou Claude), botaniste 
anédois, GIi du précédent, né le 9 août 1738 à 
Alingeas, mort à Gasewadsbolm le 5 mars 1796. 
11 rut enTojé à l'uaiTerBité d'Upsal arec ses 
deux frères aînés Auguste et Patrick, et s'appli- 
qua paiiiculièrement aux acieoces naturelles sous 
la direction de Linné, Waller et Berch. Il jr ent 
pour camarades et émules Forskal, Bergman el 
Solaoder, En 17&0 , Alstrômer se rendit en Espa- 
gne, avec des lettres de recommandation de Linné. 
Après aToir parcouru pendant quinze moii les 
montagnes de la pi^rnsule hispanique, il arriva 
m Praoce au moisde novembre 1761, visita ce 
pajs, ainsi que l'Italie, el revint en Angteterre, 
«n repassant par Paris. Son séjour h Londres se 
prolongea jusqu'au mois de juin 1764, et au 
mois de Doverobre de la mtme année il était de 
r^ar à Alingsas. Ces longs voyagea, semés de 
laborieuses recherches scienliAquei, avaient pro- 
fondément altéré la unie du jeune botaniste 
Miédois. Peu après son retour dans sa patrie, il 
Dit atteJQt d'une sorte de paralysie qui linil par 
le priver de l'usage de ses membres. Alatrdmer 
avait eu soin de noter toutes ses observations 
pendant ses royages. Mais ce journal précienx 
périt malhenreusemenl presque en entier dans 
un JDceodie. Les fragments conservés par Dubb 
(Biographie d'Àlstràmer) prouvent que le bo- 
taniste d'Alingsas possédait des connaissances 
étendues, et que, non content d'étudier les pro- 
ductirais de la nature, il obaerrait avec beaucoup 
de awn lea arts et les maonlactum dea pays 
qu'il parcourait On a de lui de nombreux ar- 
ticles dans les Mémoires de l'Académie des 
sciences de Stockholm, el un discours pi'O- 
Doncé en qualité depréaîdentde cette Académie. 
( Tal om dea finulliga Fâr A/veln; Stockholm, 
1770, bi-S".) C'eat l'ouvrage le plus Important 
d'Alstrfimer, Il y expose les résultate de ses 
études sur les troupeanx de la péninsule hispa- 
nique, et lir« de ses kmgueH et minutieuses ob- 
servations de hautes considéralions physiologi- 
ques. Linnée donna en l'honneur de son disciple 
et ami le nom d'Alstranieria k un beau genre 
de plantes de la famille des Amargllidacéfs. 
L. J. 



(Elias), pemlre alle- 
mand, vivait k Tutàngue dans la seconde moi- 
tié du seizième siècle. On a de lai une lérie de 
portraits des professeurs de l'nnivcrsitd de Tn- 
Ungue, gravés sur bois, el pubUés août le Htte : 
Imagines ProfessoruM Tublngentium ; Tab. 
1S95, fn-i". 

m ftarMMUr ^tntt. - Hurler. ;Vnw JUfem. Câmil- 

tLT (François-Joseph-yicolas, baron B'), 
historien suisse, né k Fribourg en I6S9', mort 
le 17 férrier 1771. D'abord militaire au Mrvicc 
d'AntrIche en 1718, il rentra bienl<H dans ses 
foyers , et devint avoyer de son canton. Il a 
publié une Histoire de la Suisse en dis volnines 
iD-S'ïFribourg, 1750 ï 17 j3.Zurlauben apprécie 
ainsi cet ouvrage : « L'entreprise de M. le baron 

■ d'AJt mériterait de plus grands éloges, si, indi- 
K pendammenl deslïiules trop mulli)ili&es contre 
« la langue française, il avait appuyi5 les bi^s 

■ de son Histoire sur des preuves et snr une 

■ saine critique; s'il avait retranclié les bits 
■I étrangers à l'histcHre de la Suisse, qui remplit- 

• sent une grande partie de sonouvrage; s'il av«l 

■ mieux fait connaître le gouvernement de la 
" Suisse, et plus exactement décrit la topographie 
« de qudques cantons; enfin, s'il avait passé aou« 

• silence les événements incompatibles avec le 
« plan d'une liistoire générale, et sll n'avatt pas 
' épousé avec trop de chaleur la cause des can- 
' tons catholiqucd. » 

ZorLinbcn, Hlilolrt mUlinirt de In JhUw. V[il, m 

ALTAHi, famille noble du Frteul, dont les 
membres étaient d'abord comtes de San-Vllo, 
puis coït les de Salvarolo. Les plus célèbres sont : 

Antoine Ki-Ti^m, prélat et diplomate italien, 
mort k Barcdone en 1450. Nommé audilenr de 
la Rota par le pape Eu|^e IV, il fut 6Ie*é k la 
digniU d'évèque d'Urbin le 8 lïvrler 1438, et se 
distingua dans plusieurs missions en qualité de 
nonce apostolique. Il M envoyé deux fois au 
concile de Bile, en 1431 et 1436; une fois en 
Ecosse, pour rétablir T'andennc discipline ecdé- 
siastique; une autre fois près du roi d'Anglelerre 
et du duc de Bourgi^e, poiv terminer leors dif- 
férends. Il s'entremit aussi pour la p^x «tire 
Henri VI, roi d'Angleterre, et Charles Vil, rai de 
France, cnlMl. Lademière mission it'Altani eut 
pour o^et le mariage de l'empereur Frédéric III 
avec Leonora, InbQtede Portn^. 

MuiDcbtUI, .fertUiiH d'ICotla, — UraU, UMalrUti 



Antoine altahi , wrriommé le Jeune, 
poète italien delà famille des préeédenU, naqnit 
en 1505, et mourut en 1570. Comme la plupart 
des Altani, il étudia à Padoue, puis il revhit i 
Castello (li Salvarolo, oii il partagea son tonp* 
ntre les lectures tliéologiqueii, la poéwe et la cof 
réspondance avec tes pincipaux savants de l'i- 



ALTANl — ALTAROCHE 



326 



poqud. Sesmanascrits, recueilis après sa mort 
par le comte Balthazar Altani , son neTeu, sont 
derenas la possession d*ApostoIo Zeno, qui les a 
légués aux dominicains de Venise. Ils portent le 
titre de : Rime e prose spirituali, e volgari 
insieme con alcuni peomi Latini del conte 
Antonio Altano di Salvarolo. \. R. 

LlroU, Hist. det hommes illustres du Frioul. — Hai- 
xacbelll, ScrUtùH d'itatia. 

Henri altani, surnommé le Vecchio (l*alné), 
poète dramatique, mort en 1648, a composé plu- 
sieurs tragédies ( VAmerico, la Prigionera, etc.) 
inédites. 

Benri altahi, surnommé il Giovane (le 
jeune )« né en 1653, mort en 1738, a publié 
lliistoire de sa famille sous le titre : Memorie 
d^ signori Altani, conti di Salvarolo , 1717. 

MazxaefeelU, JcrICtori d^ltalia.— Tfrabotichi.— Caloge- 
n. RacoUa di opuscol seierUiJicisJltologiei, 175S.— Cres- 
cbnbeoi, Storia délia volçar poesia, 1. 1, S7i ; t. IM. — 
Qoadflo. JMIa itorta e delUs raifione dCogni poesia, 
ptff-lM. 

*ALTAPHL1S1 (Hobaïsch), médecin juif, 
dont nous avons un recueil d'aphorismes parmi 
les manuscrits de la bibliothèque Boldéienne 
d'Oxford. On ignore la date de sa naissance et 
de sa mort. Son recueil, écrit en arabe avec des 
eandères liâ)reux , porte la date de Tan du 
monde 5295 (1535 de J.-C.) 
Un», Catalog. mss. orientai, bibl. Bodteian, 

ALTAEDJBMAN, c*est-à-dire interprète 
{Sallam), Toyageur arabe, vivait vei*s le milieu 
du neuvième siède. H fut chargé par le khalife 
Vatdi-BiUah d'aller explorer les régions si- 
tuées an nord du Volga, de la mer Caspienne 
et da Yaxarte, limites qui n'avaient pas en- 
core été dépassées par les expéditions musul- 
manes. Sa mission avait surtout pour objet 
de rechereher les peuples de Gog et de Magog, 
dont fl est parié à la fois dans la Bible et dans 
le Coran. Altardjeman se rendit en Arménie et 
m Géorgie; il traversa le Caucase, visita les 
Kboxars, qui, à cette époque, formaient un 
État florissant; tourna la mer Caspienne; et, 
l'^Tançant vers l'Oural et l'Altaï, il eut occasion 
de traverser des contrées qui n'ont été explorées 
que dans les temps modernes. Il revint en Mé- 
lopotamie, par la Bokharie et le Khorassan. La 
rebtioD de ce voyageur nous a été conservée 
pir Édrîsl^et par d'autres auteurs. Malheureu- 
wment elle est surchargée de récits fabuleux, et, 
dès son origine, elle excita l'incrédulité desmu- 
adroans eux-mêmes. 

M. Setnaod . Géographie d'Àboulfeda . 1 1. Introdve^ 
thu. — Edrisl. Géographie, trad. de M. Amédée Jtabert; 
hris, i Tol. ln-4«. 

^ÂLTAftOCHB (Marie-Michel), littérateur 

IrançaîSy né le 18 avril 1811 à Issoire, départe- 

nent du Puy-de-Dôme, où il fit ses études au 

QoUége communal , est fils d'un avocat distingué, 

fii le destinait au barreau. La vocation littéraire 

dttjeone étudiant et les événements de 1830 en 

^^ddèrent autrement. Il vint à Pai'is peu de 

ROGV. BIOCR. UNIVERS. — T. H. 



temps après la révolution de juillet, et aban- 
donna l'étude du droit pour se jeter dans le jour- 
nalisme. 

Le Courrier des Électeurs, et pUi<; tard les 
Communes , la Révolution de 1830, le Diable 
boiteux, fondé par le colonel Lennox , la Tri- 
bttne, le Populaire, le Journal du Peuple, In 
Caricature, le National et le Commerce, lo 
Courrier Jrançais et le Siècle (ces trois der- 
niers pour le feuilleton ) , le comptèrent succes- 
sivement au nombre de leurs collaborateurs, jus- 
qu'en 1834; époque à laquelle il entra au Chari' 
vari, qu'il avait contribué à fonder (et que di- 
rigeait alors Louis Desnoyers), mais dont il p/it 
bientôt la rédaction en chef, qu'il a exercée sans 
interruption, avec un esprit toujours plein d'o- 
riginalité et une verve inépuisable, jusqu'au 
24 février 1848. Ce journal plaisant, dont la dé- 
pense quotidienne de causticité gaspillait en 
quelques mois les trésors d'une imagination ri- 
chement dotée, vécut durant qiuitorzc années 
des spirituelles saillies et des mordantes épigram- 
mes d'Altaroche, sans absorber l'exubérance de 
ce génie railleur, qui ouvrit même d'autres issues 
à son intarissable fécondité. 

C*est ainsi qu'en dehors de sa tâche de clia- 
que jour, il produisit en 1834 , dans Pcaris révo- 
lutionnaire, une étude historique remarquable, 
intitulée Peste contre peste ; et, dans Paris au 
dix-neuvième siècle, des études de mo»iirs, 
V Avoué de Paris et les Commissaires de police ; 
— en 1835, un petit volume de Chansons poli" 
tiques (in- 18), qui dut au mordant de ses cou- 
plets l'honneur d'une seconde édition bien vite 
épuisée ; — en 1836, un second volume de Chan- 
sons politiques (in-32), qui eut trois éditions; 
—'une comédie-vaudeville en un acte, Lestocq, 
ou le Retour de Sibérie, représentée sur le théâ- 
tre delà Porte -Saint-Martin le 14 ao()t, sous le 
pseudonyme de Dupuy, et en collaboration avec 
M. Laurencin (Chapelle) (grand in-8*, à 2 col. ; 
Paris, 1836); — en 1837, des Contes démo- 
cratiques (Paris, in-32 ), dont plusieurs avaient 
déjà paru dans divers journaux, et qui obtinrent 
trois éditions successives; — en 1838, les Aven- 
tures de Victor Augerol , ouvrage en deux vo- 
lumes in-8'* , bourré d'aventures à la Faublas , 
dontlebut est peut-^tre moral, mais dont la lecture 
serait assurément pernicieuse pour des imagina- 
tions irréfléchies; — enfin la Rtforme et la Ré- 
volution (Paris, 1841, 1 vol. in-32), deux études 
historiques, l'une sur le pape Alexandre VI et 
les Borgia', l'autre sur Louis XV et sa cour, 
avec cette épigraphe, qui révèle l'espritde l'œuvre 
et la pensée de l'auteur : « La réforme est née 
« des fautes , des abus, des vices et des excès 
« de la papauté; la révolution est née des fautes, 
« des abus, des vices, des excès et des crimes 
« de la monarchie. » 

M. Altaroche fut aussi l'un des auteurs du 

Dictionnaire politique, dirigé |)ar Gamicr-Pa- 

ès 'eune et l'un des collaborateurs de l'Arma* 



nr 



ALTAROCHE — ALTENSTEIN 



»8 



nach populaire , auquel il a fourni, de 1836 à 
1848, un morceau chaque année. 

n a pris part à la fondation de la Société des 
gens de lettres, au comité de laqudle il a été 
élu quatorze fois; et il était, en 1847, secrétaire 
du comité de l'association du Mont-Carmel, 
formée pour protéger les chrétiens d'Orient. 

En 1848, nommé commissaire du gouverne- 
ment provisoire pour le département du Puy-de- 
Dôme, son pays natal, fl se porta candidat anx 
âecUons du 23 avril , et Ait au le premier de la 
liste, et à la presque unanimité , par cent onze 
mille suffîrages. Sur les questions de principes 
soumises aux scrutins de la constituante, M. Âl- 
taroche. vota constamment avec la droite, n 
n'obtint pas de nouveau mandat pour l'assem- 
blée législative. 

En 18S0, le 21 août, il remplaça M. Bocage 
dans la direction du second Théfttre-Français 
(Odéon), qu'il a conservée depuis lors, et dont 
la possession, longtemps contestée par son pré- 
décesseur. Tient de Id être confirmée par un 
arrêt du nouveau conseil d'État. 

En résumé, l'ensemble des productions de 
M. Altarochc dénote une imagination riche, ac- 
tive, capricieuse, qui bondit sans frein dans 
les champs de la fantaisie, improvise toujours, 
et ne travaffle presque jamais. Les exigences de 
la critique quotidienne ont d'abord éveillé puis 
entretenu en lui une surexcitation de génie propre 
â enfanter, à l'heure dite, de charmantes créa- 
tions qu'une conception plus lente eût peut-être 
rendues viables, mais que le vent emporte avec 
la feoflle du Jour; la promptitude d'édosion a 
fait de ses oeuvres de brillantes éphémères. 
M. Altarocfae enfin a trop de facilité pour être 
jamais un littérateur sérieux, et trop de malléa- 
bilité pour résister longtemps aux pressions de 
parti. Ce n'est ni un grand écrivain, ni un homme 
p(^tiqtte; c'est un homme d'esprit 

J.-F. Destigity (de Caen). 

Qaérard,/a France Uttéraire, complémeat 
ALTDOEPKft {Albert), peintre allemand, 
né à AHdorf, près de Landshut, en Bavière, 
en 1488,mortàRatisbonneen 1538, élève d'Al- 
bert Durer ; fl était à la fois peintre et graveur, 
et prit le nom de sa ville natale , qu'il ne ftiut 
pas confondre avec Altorf, dans le canton d'Uri. 
On le connaît en France sous le nom du Petit 
Albert. Parmi ses peintures on distingue la Vic- 
toire d^ Alexandre sur Darius , an musée de 
Schleissheim , et la Naissance du Sauveur, à 
la galerie impériale de Vienne. Bartsch indique 
de cet artiste quatre-vingt-seize gravures sur 
acier, et soixante-trois sur bois. [Bne. des g. 
du m.] 

Helneken, I>ietionnair9 dei artistes.— Stnitt, Dictio- 
narif of tngravers. — BarUcb, le Peintre graveur. 

ALTEif ( Charles-Auguste, comte de), géné- 
ral hanovrien, né le 20 octobre 1764 , mort le 
20 avril 1840. H entra fort jeune dans le service 
militaire , se distingua en Espagne sous le duc | 



de Wellington, qu'Q aida plus tard à la bataille 
de Wateriioo , et ftit longtemps ministre de la 
guerre du roi de Hannovre. 
ConverscMon-Lexiccn. 

ALTBNHBTM. Voycz SouMET {GahHélle), 

^ALTBIfSTEIG OU ALTBHSTAIG (JeOh)^ 

théologien allemand cathdique , vivait dans la 
première moitié du seizième siècle. H fut quel- 
que temps professeur à Tubingue, et a publié : 
Vocabutarium vocum qux in operUms gram- 
maticorum plurimorum continentur; Tûb., 
1508, in-4<*; Hagenau, 1512 et 1515, nF4''; — 
Vocabularium theologicum; Hagenau, 1517, 
in-fol. ; — Commentarius in Henrici Bebelieà 
Triumphum Veneris ; Strasbourg , 15 1 5 , in-4* ; 
— Ars Epistolandi ; Hagenau, 1512, ii^*. 

JOeher, Mlçemeines Ceiehrien-Lexicon, ï, SM. avec 
Ir Supplément d'Adeluog. — Bnch et Graber. Angàne^t^e 

Encyclopstdie. 

* ALTExsTEix ( le harou Charles S^emn*), 

ministre d'État prussien, né le 7 octobre 1770 à 
Anspacli, mort à Berlin le 14 mai 1840. fl étudia 
la jurisprudence à Erlangen et entra dana les af- 
faires en 1790 , sous l'administration du prince 
de Hardenberg, qui l'appela à Berlin. Il avança 
promptement , et fut nommé en 1806 conseiller 
privé des finances. Pendant la guerre de 1806, 
il suivit la cour à Koenigsberg, où il se fit remar- 
quer par une grande activité. Après la paix de 
Tiisit, il concourut avec zèle et talent à la léoiga- 
nisation du royaume de Prusse. Altenstein déve- 
loppa dans cette circonstance , non-seukmeiA 
les qualités d'un homme très-versé dans les af- 
faires administratives, mais encore les vue» 
sages et profondes d'un philosophe qui avait su 
se mettre à la hauteur de son siècle. Aussi a-t-il 
puissamment contribué à l'introduction de nom- 
breuses améliorations et à la suppression d'ua 
grand nombre d'abus, n insista surtout sur l'a- 
doption du principe de l'égalité des citoyens 
devant la loi, et sur l'abolition des privilèges de 
la noblesse. Après le retour de la cour à Berlin^ 
Altenstein fut successivement chargé de diverses 
fonctions administratives; il eut une grande 
part à la fondation de l'université de Berlin 
en 1809, et devint à cette époque miniatre des 
finances. Lorsque Hardenberg reprit la direction 
suprême des afiaires, Altenstein s'en éloigna et 
vécut dans la retraite jusqu'en 1813, <»ù il fiit 
nommé gouverneur de la Silésie. En 1815, il 
accompagna le chancelier à Paris , et dirigea 
tout ce qui avait rapport aux réclamations de 
la Prusse. La même année, U fut nommé mem- 
bre de la commission chargée de déterminer les 
limites des possessions prussiennes en West- 
phalie et dans les provinces rhénanes. En 1817, 
il fat appelé au ministère des cultes, de rinstruc- 
tion puldique et des affaires médicales. C'est sur- 
tout dans ce poste important qu'il a rendu à 
son pays les pÂus éminents services. Protecteur 
édairé des lettres et des sciences, c'est sous sa 
direction qu'a été fondée l'université de Bonn , 



ALTENSTEIN — ALTHEN 



330 



que beaucoup de gymnases furent ouverts ou 
réorganisés , et que cPutiles réfonnes ont été in- 
troduites dans diverses branches de l'instruction 
publique. H régla aussi les rapports . de l'Église 
cattu^que, dans les provinces nouvellement ac- 
quises, avec le gouvernement central. Altenstein 
Ait Tun des plus zélés partisans du célèbre phi- 
losophe Fichte. [£nc, des g, du m. ] 

Prtusttni Staatsmdnner, I, Il et IV. — Ntme Jchr- 
Mleher/ar Philologie und Paedagogik, XXIX, p. SS6. 
— Bilan, CeseMehte Deutsehlands von ISOe-tSSO. 

ALTBA {Franç€is-€harlcs)f savant jésuite 
aDemand, né à Engelsberg, en Silésie, en 1749, 
mort à Vienne le 29 mars 1804, professeur de 
langue grecque au gymnase de Sainte-Anne à 
Tienne. Il s'occupa particulièreroent de philolo- 
gie etd*exég^. U a publié on très-grand nombre 
de dissertations ou articles insérés dans les Me- 
morabilien de Paulus, et Allgem, Litterat. 
anseiger de Leipxig. On en trouve dans YAl- 
Umagne savante de J.-G. Meusel. Les prin- 
dpain ouvrages sont : 1* Normm Testamentum, 
ad codicem Vindobonensem grœce exprès- 
nrm .- varietaiem leetionis addidit F.-C. Al- 
ter, professer gymnasii Vindob.yt 1, 1786; 
t. n, 1787, in-8* : cette édition a pour base le 
codex LambecH /, de la Bibliothèque impé- 
riale à Vienne ; — 2* une traduction allemande 
de la Bibliographie classique d'Edouard Har- 
voody arec des notes; Vienne, 1778, in-8*; — 
3* les Tariantes quil a tirées des manuscrits 
de Is Bibliothèque impériale , et dont il a en- 
richi les éditions qu'à a données de Cicéron, 
QusesL aead. Tusc, De Fin, et de Faio (1786, 
in-S*) ; Lucrèce, De Rerum Natura ( 1787 , 
iB-8* ); Homère, //ios (t. I, 1789, in-8% t H), 
et Odffssea et min. Poem. ( 1794) ; — 4<> quel- 
qMs dialognesdePlatoB, 1 784, in-8* ; — S'^Thucy- 
ëâe (1 785, in-8*) ; — 6"* la Chronique de George 
Pbrnza on Phrantzes, grand logotèthe de 
Oenstantin; Vieme, 1796, in-foL; — 7* nneiVo- 
060 MUT la Uttérature géorgienne (en aile- 
■nd, «tee une gravure. Vienne, 1798, in-8*). 

Mael. CêUkrt» auêd^mOrdender Jetuiten, p. in. — 
iittmetm UUrmtwr-ZêUung, 1804. — /utemptiuMotl, 

iLTBAMBa { André) ^ connu aussi sous le 

nom de Paldo Sphyra ou de Andréas Bren- 

^, était né en 1498 à Brentz, près de Gun- 

ddfingen, en Souabe, mort à Anspach vers 

1540. n ftat pasteur luthérien à Nureniberg et à 

Aiupacb. n prit une part active à la cause de 

Il réfonne, et fut consulté dans les controverses 

ftédogiqoes de l'époque ; U assista, en 1527 et 

IttB, au coOoque tenu à Berne , sur le mode de 

lipréseDoe du Christ dans la sainte cène. Il a 

PÂUé : 1* Diallage, sive conciliatio locorum 

^pturx qui prima /acte inler se pugnare 

•Wenliir, centurUs II; Nuremberg, 1528, in-8' ; 

-^ 2* Seholia in Tacitum, de Situ et Mo- 

***« Germanorum; Nuremberg, 1529, in-4% 

'^primée dans le Germanicarum Rerum ve- 

mtUfres Chronographi de Simon Schard , 1. 1. 



u Tle d'Althamer daoi Hittoria mo/ntotUrii Esal, de 
Arn. Ballenittad« MkO. - Le Met. de Bayle et l'Histoire 
dv Imthéranitmet par Seckendorf. 

* ALTHEX {Ehan ou Jean ), introducteur de 
la garance en France, né en Perse en 1711, mort 
en 1774. Le luxe et l'opulence entourèrent son 
berceau et les premières années de sa ^ie. Fils 
d'un gouverneur de province, il put rêver le plus 
brillant avenir, et se promettre de succéder aux 
dignités de son père, qui avait représenté son 
souverain à la cour de Joseph I*'. L'usurpation 
de Thamas-Kouli-Khan vint bouleverser l'empire 
persan, et renverser la fortune de la (kmille Al- 
then : elle fut massacrée, hormis Ehan ou Jean , 
qui par la suite échappa à la proscription; mais 
ce fut pour tomber aux mains d'une horde arabe 
qui, sans pitié pour son Âge, le vendit comme 
esclave. 11 fut conduit en Anatolie, et, pendant 
quatorze ans, U travailla à l'exploitation de la 
garance et du coton; mais la dure condition de 
l'esclavage ne put abattre son courage, ni arra- 
cher à son cœur les souvenirs du passé, l'espoir 
d'un meilleur avenir. Doué de ce caractère per- 
sévérant, de cette énergie réelle que les obstacles 
excitent, il parvint à fuir la demeure de son 
maître, et se réfugia à Smyme , auprès du consul 
français. Là il fut mis en relation avec l'ambas- 
sadeur de France auprès de la Porte; l'ambas- 
sadeur écrivit à la cour de Versailles, et Jean 
Althen s'embarqua sur un navire qui faisait voile 
pour Marseille. U emporta avec lui de quoi payer 
largement l'hospitalité de la France : dans son 
modeste bagage, il avait caché de la.gFaine de 
garance, ravie au sol de Smyme. En agissant 
ainsi, il jouait sa tête : l'exportation de cette 
précieuse graine était punie de mort La fortune 
le favorisa : il échappa à toutes les recherches 
d'un pouvoir ombrageux et despotique. Mais, 
arrivé à Marseille, il ne rencontra aucun appui 
dans cette cité; le manque d'argent l'empêcha de 
partir pour Versailles, où les recommandations 
de l'ambassadeur étaient d^ oubliées. 

Le Persan ne se découragea point : il savait ce 
que peut une volonté énergique; il attendit tout 
de ses eflbrts et du temps. U fatigua les agents 
du pouvoir de constantes sollicitations. Le hasard 
le servit mieux que toutes ses démarches auprès 
de l'autorité. Il était jeune et beau; une jeune 
fille de Marseille remarqua l'étranger : eUe devint 
son épouse, et lui apporta une dot de vingt mille 
écus. Personne à Marseille ne s'étonna d'un ma- 
riage dont les exemples se reproduisaient firé- 
quemment : d'ailleurs, Althen embrassa la reli- 
gion catliolique. 

Il se rendit alors à Versailles; la correspon- 
dance de l'ambassadeur et du consul, qu'il invo- 
qua, lui ouvrit l'accès des salons ministériels : il 
obtint même une audience de Louis XV. Cette 
audience dura deux heures, et le langage judi- 
cieux du Persan (hippa vivement l'esprit du 
roi, qui ne manquait pas de justesse et de ^- 
nétration. AUtoi teçoX \^ icÀ&^\Qiiv o^çi^'^ %^^^ 



331 



ALTIÏEJS — ALTHUSEN 



983 



tait, n voulait introduire un nouveau système 
de culture et de fabrication de la soie. 11 établit 
son exploitation auprès de Montpellier; mais les 
préjugés des populations ignorantes ou prévenues 
entravèrent ses efforts; Louis XV Toublia; le 
gouvernement, absorbé par de graves intérêts, 
ne lui transmit aucun secours pécuniaire. Al- 
then dévora en infructueux essais le patrimoine 
de^ femme. H écrivit, il sollicita, il fit plusieurs 
voyages à Versailles : on le repoussa constam- 
ment. 

n retourna k Marseille. Dans ses diCTéreuts 
voyages, il avait traversé plusieurs fois le comtat 
Venaissin ; la nature du sol Tavait frappé par son 
analogie avec le sol de Smyme et de TAnatolie : 
même température, même climat. O pensa que 
la garance réusrirait merveilleusement dans le 
Comtat. Avec cette promptitude qu'il apportait 
à toutes ses décisions, il vint, après avoir réalisé 
les débris de sa fortune , à Avignon , dont le ter- 
ritoire faisait alors partie des États de TÉglise. 
11 y rencontra un puissant patronage dans ma- 
dame de Clausenette, qui Tautorisa à tenter un 
premier essai sur une de ses terres. La garance 
réussit, et en 1762 le marquis de Seytre-Cau- 
mont donna l'hospitalité à la famille Althen. De 
1702 à 1774, le Persan résida dans une petite 
maison qu*il tenait des bontés de son protecteur. 

En 1765, un autre essai de culture de garance 
tai tenté sur la rive gauche du Rbône, dans une 
terre de M. de Caumont : cet essai réussit, mais 
les débouchés n'existaient pas encore. 11 fallait 
qu'Avignon et le comtat Venaissin fussent réunis 
à la France; il fallait l'immense essor de l'in- 
dustrie du coton, résultat du blocus conti- 
nental ; il fallait le développement de toutes les 
manufactures; il fallait enfin le concours de 
ces diverses circonstances pour que le dépai*- 
tement de Vaucluse récoltât , année commune , 
vingt millions de francs de garance, valeur agri- 
cole, sans compter les bénéfices de trituration 
et de commission qu'en tire le commerce. Un 
fait suffira pour caractériser l'immense service 
rendu au Comtat par Althen : Tout le territoire 
de la commune de Monteux, arrondissement 
de Carpentras, a depuis centuplé de valeur. 11 y 
a cinquante ans , on jouait aux dés , on échan- 
geait contre un dîner un carré de terre qui cons- 
titue aujourd'hui la fortune d'une famille. Ces 
résultats, Althen put les pressentir pendant 
qu'il s'éteignait dans un état voisin de l'indi- 
gence, n mourut à Caumont, laissant une fille 
unique qui mourut pauvre comme son père. 

« Je me souviens confusément, ajoute M. Al- 
phonse Rostoul, d'avoir vu cette infortunée. Elle 
était grande et maigre; elle portait sur toute sa 
personne l'empreinte de la souffrance et de la di- 
gnité. Des travaux de couture suffisaient à peine 
à ses besoins. Elle fatigua de ses sollicitations 
nos gouvernements successifs , puis elle mourut 
aussi de misère. C'est toujours avec des larmes 
gue Xai Ju ces quelques lignes qu'elle adressait 



aux habitants du Comtat, dans une supplique 
qui ne fut pas entendue : 

« Une femme infortunée gémit parmi vous 
« dans l'oubli le plus profond et dans la misère 
« la plus grande , et vous jouissez en paix des 
« bienfaits que le ciel daigna répandre sur vous 
« par la main de son père. La fille de celai qui, 
« par son industrie, vous affranchit de Templre 
n du besoin en vous apprenant à fertiliser les 
« champs les plus stériles, sa fille, dis-je, languit 
« en ce jour dans une triste servitude, et gagnt 
« à peine un pain qu'elle humecte de ses larmes. 
« Cependant, dans sa douleur, à qui doit-eOe 
« adresser ses prières? Déjà vingt fois elle a (ait 
« parvenir une voix plaintive jusqu'aux oreUles 
« des grands et des princes , et tous l'ont oo- 
a bliée; mais il lui vient une pensée qui la son- 
« tient 5t la console : c'est que vous ignorez ses 
« maux... Elle veut vous les apprendre, certaine.. 
« dans la simplicité de son cœur, que vous ne 
« pourrez les entendre sans vouloir y porter au 
« moins quelques faibles remèdes... » 

Enfin, en 1821 , le conseil général de Vau- 
cluse se souvint d*Althen , et, pour acquitter la 
dette de la reconnaissance, vota une tablette de 
marbre avec cette inscription, qui fut placée dans 
le musée Calvet, à avignon : 

A Jean Allben, 

Persan, 

Introducteur et premier culUrateur de la séance 

Dans le territoire d'ÀTlgoon, 

Sous les auspices de M. le marquis de Caamont, 

CD M. DCC. LXV, 

Le conseil général de Vaucluse. 

M. DCCC. XXI. 

Le jour où l'on posait cette tablette de marbre, 
la fille de Jean Althen mourait à l'hôpital. 

Alphonse Rostoul, dans PortraiU et histoires dêt 
hommes utiles , publiés par la Société Montyoo, t II, 
p. 148-lSt. 

^ALTHOF {Louis-Christophe), médecin al- 
lemand , né à Detmold en 1758, mort en 1832. 
Il étudia à Halle et à Goettingue, et s'établit en 
1801 à Dresde, où il devint roédedn du roi de 
Saxe. On a de lui : Observadones defébrepe- 
techiali, Diss. inaug,; Goetting., 1784 , iii-8*; 
— Praktische Bemerkttngen iiber einige Arz- 
neymittel; ibid., 1791, in-8'* (observations 
de matière médicale , principalement sur le mer- 
cure, l'arsenic et la douce-amère ) ; — Pro- 
gramma de efficacia terrx ponderosœ salitx; 
ibid., 1794, in-4«; — Comm, de cautelis qui- 
busdam in corporis motitatione haud negli- 
^renc/is; Wetzlar, 1788, in-8«; — traduction al- 
lemande de S. Gallini Saggio d'Osserv.j Beriin, 
1 794, et de J-. A. Murray, Apparatus medicami- 
num; 5 vol. iii-8», Goetting., 1792. 

CalUsen, Medic, Schriftsteller-Lexicon. 

ALTHORP ( lord ). Voy, Spencer. 

ALTHUSfiN OU ALTHUSivs {Jean ) , célèbre 
jurisconsulte hollandais, né en 1557 à Emden 
dans rostfrieslande , ou, selon quelques-ims, à 
Diedershausen, dans le comté de W'ittgenstein- 
Berlebourg, mort à Emden en 1638. Il étudia 



3S8 



ALTHUSEN — ALTING 



m 



k runiversité de Bâle, et devint , yers 1590 
pirofessear de droit à Herborn. Il rerasa une 
chaire à runiTersité de Leyde, fut élu, en 1604, 
syndic de la Tille d*£mden, et prit une part ao- 
lire aax déméléa de cette yille avec les comtes 
ostfrieslandais Eonon m, Rudolphe Christian, et 
Ulric n. n défendait les libertés civiles et reU- 
gîeoses avec on talent remarquable, qui lui fit 
autant d'admirateurs que d*ennerois. Il s'élevait 
avec ft>ree contre les procès de sorcellerie, 
alora très-communs en Allemagne. Par ses prin- 
cipes politiques, il devança son siècle. Démo- 
crate ardent , il soutenait que les rois ne sont que 
des magistrats {omnes reges nihU aliud esse 
quam mafistratus ) ; que toute souveraineté ré- 
side de droit dans le peuple seul {summam rei- 
publiex eujusvis jure esse pênes solum po- 
pulum) ; fiiSak qu'il est permis de déposer un 
roi et de loi ôter même la vie, dans le cas où il 
n'y aurait pas d'autre remède. Ces principes , 
que la révciutioa française devait, deux siècles 
après, mettre en pratique, furent alors vivement 
applaudis par les uns , et violemment attaqués 
par les aub^. Au nombre des adversaires d'Al- 
thosioson remarque les jurisconsultes Conring, 
Grotins, Ziegler, Boehmer, et le chancelier ost- 
frieslandais Brenneisen. — Ses écrits les plus 
miportants ont pour titres : 1" Jwrispnidentix 
Roman» methodice digestx libri II; Bàle, 
15M et 1689, in-S**; Herborn, Iô92etl599, in 8*; 
— 2* avilis conversationis libri II; Hanovre, 
1601 et l«ll,in-8* ; — 3» Diaeologicas libri III, 
totum et universum jus, guo utimur, metho- 
dice complectentes ; cum parallelis htijus et 
Judaiei juris, tabulisqtte insertis , atque in- 
diei triplici; Herixnn, 1617, in-4'' et 1649, 
îi-4*; Francf., 1618, in-4*; — k* Politica me- 
thodice digesta, cum oratione panegyrica 
denecessitate, utilitate et tmtiguitate scho- 
temm; Herborn, 1603, in-8**;Groningue, 1610, 
m4*i Leyde, 1643, in-12; Amsterdam, 1651 , 
«-13. Ccst dans ces derniers ouvrages qu'Althu- 
lias expose les principes que nous venons de 
aeotSooner. 

Iiyle, Dietkmiudr9 kUtoriçuê. — Brennelten. Ostfrie- 
mcàt autorUi Aorteh, 17M,4. i. llb. Vil, p. ise. - Tla- 
4a,G«r«ArtM Oitfritgland, t. II. p.rs. 

«*ALTICHKR10 OU ALDI6IBEI DA ZBVIO , 

lûtre italien, vivait à Vérone dans la seconde 
■Hitié do quatorzième siècle. 11 décora plusieurs 
HUsde sa ville natale, et on cite de lui les 
PMtnits de plusieurs hommes éminents , entre 
artres œfaii de Pétrarque. Son style ressemble 
à ttini de Giotto. 

Vttwl, rite de' pittori. - Lanzt Storia pittorUa 
MteiColta. 

U.TICOZZI { Laurent )f jésuite italien, né à 
Cwtooe, d'une illustre famille, le 25 mars 1689, 
*ort en 1777 à Rome, où il avait demeuré plû- 
tes années. Son principal ouvrage est une 
9fmm$ de st^nt Augustin ; Rome, 1761, 6 vol. 
^*. On a aussi de lui différentes dissertations 
^tet ancienf et les nouveaux Manichéens; 



sur les mensonges et les erreurs d^Isaac Beau- 
sobre ^ dans son Histoire critique des Mani- 
chéens et du manichéisme, etc. 

MazzacbeUI, SeriUorl dritalia, 

ALTicozzi {Menoud'Àngellieri), patike 
de Cortone, publia en 1749, à Florence, VEpi- 
dicuSf comédie de Plante, traduite en vers li- 
bres (sciolti), avec le texte latin, et quelques 
notes du prieur Gaetano Antinori, in-4'*. 

Arfeilatl, Biàlioteea d4gUvolganuatori,yiol.y, éûïU 
dR mun, i7«T. 

ALTiLius OU ALTiLio (Gabriel), poète 
italien, né vers 1440, mort, selon Ughelli, en 1484, 
et, selon Mazzuchehi, vers 1501. La même in- 
certitude existe au sujet du lieu de sa naissance, 
qui fut Basilicate , dans le royaume de Naples , 
an rapport des uns, et Mantoue d'après d'autres. 
Quoi qu'il en soit , c'est à Naples qu'il étudia et 
établit sa résidence. Cette ville était alors -le 
centre des lumières. Grflce à l'appui éclairé d'Al- 
fonse I*% Altilius, d'abord précepteur du prince 
Ferdinand, appeléà régner en 1495, devint évèque 
de Policastro, sous le pontificat de Sixte IV, et 
en même temps, secrétaire du prince Campano. 
n ne reste de lui que quelques poésies, qui suffi- 
sent pour donner de son talent une haute idée. 
Parmi ces compositions, la plus remarquable est 
son épithalame sur le mariage disabelle d'Ara- 
gon , fille d'Alfonse U, roi de Naples, avec Jean 
GaléasSforza,ducde Milan. Giraldi, Jules César 
Scaliger, Sannazar etPontanus, ont unanimement 
loué l'auteur et l'ouvre. Le jugement de Scali- 
ger n'est cependant pas aussi absolu qu'on l'a dit. 
Voici comme il s'exprime : Gabriel Altilius 
Epithalamium cecinit longe optimum , excel- 
lentissimum verofuturum, si sibi ille tempe- 
rasset. Dum enim vult omnia dicere, qfficit 
auditorem aliquando fastidio tanto, quanta 
in aliis voluptate. L'épithalame et cinq au- 
tres compositions d'Altilius ont été imprimées 
dans les Raccolta délie poésie latine de San- 
nazar, Venise, 1533, in-8*, et avec les poésies de 
BazileZanchi ; Bàle 1555, mS"*. L'épithalame seul 
a paru dans les Carmina illustrium poetarum 
italorum, de Matteo Toscano, et dans les Deliciœ 
poetarum italorum de Gruter. 

Mauuchelll , SeriUori d'Itatia, — P. Jove, Elogia 
virorum littris Uluitrtum Bàle; im. ~ Giraldi, De 
PoetU tuorum temporum. — UffheUl, ItaHaioera^ VII, 
S64: Venise, t7t7-t7ts. 

ALTING (Fenri), théologien réformé, né à 
Embden le 17 février 1583, mort le 25 août 
1644. n étudia à Groningue, devint précepteur 
du prince électoral palatin, puis directeur du 
collège de la Sapience à Heidelberg, et signala son 
éloquence et son savoir au synode de Dordrecht, 
où il était député de la part du Palatinat, après 
la prise d'Heidelberg par le général TSIly en 1622. 
Alting faillit y perdre la vie. Comme il gagnait 
précipitamment la maison du chancelier, pour se 
dérober à la fureur de la soldatesque, un lieu- 
tenant-colonel l'arrêta, en lui disant ; « Cette 
hache a fait périr au^outd'VinV ÀVk\>s»fieKfts»\\^ 



S86 



ALTING — ALTOMABl 



236 



docteur Alting serait bientôt le onzième, si je sa- 
vais où il est.. » Alting échappa en lui disant 
qu'il était régent du collège de la Sapience. Il 
occupa ensuite la chaire de théologie à Gro- 
, ningue, jusqu'à sa mort Alting fut un des coo- 
pérateurs de la traduction hollandaise de la Bible, 
n a laissé beaucoup d'ouvrages, parmi lesquels on 
cite : 1° Historia ecclesiastica PakUina ; Ams- 
terdam, 1644, in-4"; — T Theologia hutorUa; 
ibid., in-4% 1646; — 3* Explicatio catachesis 
Palatinœ; ibid., 1646. 

Bayle, DictUnmalr^ critiqué. — bioçraphieml Dictio- 
TxatTf. — NOsselt, Ânwêisunç xur Kenntniu derbaUn. 
Bûcher in cUlên TheiUn der Theologia. 

ALTiiTG (Jacques)y fils du précédent, pro- 
fesseur d'hébreu et ensuite de théologie dans 
Tuniversité de Groningue, naquit à Heidelberg 
le 27 septembre 1618, et mourut le 20 août 1679. 
n eut de vives disputes avec le ministre Samuel 
des Maréts, théologien qui ramenait tout à la 
scolastique, et ne pouvait souffrir ceux qui fai- 
saient de l'Écriture et des Pères la règle de la 
théologie. Ses ouvrages ont été publiés par Bal- 
thasar Becker à Amsterdam , en 5 volumes in- 
fol., 1687. On a publié séparément -. V Hebrxo- 
rum Mespublica scholastica; Amsterd., 1652, 
in-12. On voit par ses commentaires sur la Bible, 
sa grammaire syro-chaldaïque, et son traité de 
ponctuation massorétique , qu'AlUng était sur- 
tout versé dans la littérature des Hébreux et 
dans les sciences des rabbins. Ses ennemis di- 
saient « qu'il ne différait d'un juif que par le 
prépuce; » encore regruttait-il beaucoup de n'ê- 
tre pas circoncis. 

H. Becker, yie d'^ttin^. dan* le tome I de ie« OBuvres. 
— Elirhhorn, Spraehenkunde, — Geaenlas, Ceschichte 
des Hebrâiihen Spraehe. 

ALTING (Menso)y théologien hollandais, né 
en 1 54 1 à Fléda, dans l'Ost-Frise, mort à Emden, 
en 1617, past^r et président du consistoire à 
Emden. 11 a écrit des ouvrages de controverse 
contre Jean Ligorius et iEg. Hunnios. 

Christophe Sai, Onamait., t V, p. 1B4. 

ALTIITG {Menso), géographe hollandais, né 
en 1636, mort en 1713. Il fut bourgmestre de 
Groningue, et publia : r Notitia Germanix in- 
ferions; Amsterdam, 1697, ta-fol. ; — 2* Des- 
criptio FrisUe inter Scaldis portum velerem 
et ÀnUsiam; ib., 1701, in-fol. Son Commenta- 
ritis in tabulam Peu/^ln^eri est resté inachevé, 
et il a souvent changé de propriétaûre depuis la 
mort de l'auteur. 

avtotopbe Saz, OnoMMt., part. I, p. Mt, et part V, 
p. «M. 

ÂLTissiMO, poète italien, natif de Florence 
vivait probablement dans la seconde moitié du 
quinzième siècle. Selon Cresdmbeni, il s'appelait 
Cristqforo, et, comme lauréat couronné, il prit 
le surnom d*Altissimo. « Ce poète, qui annon- 
çait tant de prétention par le nom qu'il s'était 
donné , dit M. Ginguené, et qui les soutenait si 
mal par son style, mit tout simplement en vers 
«t en quatre-vingt-dix-huit chants les Reali di 



Francia; » Venise, 1534, in-S". n Ce sont bien 
des rimes perdues, ajoute le même critique ; car, 
lorsqu'on a la fantaisie de lire ce vieux roman 
on préfère toi^ours de le lire en prose. » Ce- 
pendant Altisdmo improvisait avec facilité et 
même avec succès.. 

Creftclmbeni , Istoria délia volgar poetie, — Mazsa- 
chelli, Scrittori d^ltaiia. — Vasari, A^lto deT PUtoH. — 
Lanzt, Storia pittoriea, — iBgMramI , De$eriwitm 4e 
timpérial tt ro§al pataU Pim.- Qiaftmè, UUL UU. 
de ritatie, lil et IV. — RasceUl. Modo di cowtpom te 
versi italiani, ch. VII. 

* ALTISSIMO (Cristophcmo delF), peintre 
florentin, vivait vers le milieu du seizième siècle. 
On a de lui un grand nombre de portraits esti- 
més à la galerie de Florence. 

Vasarf. rite de' Pittort, — Uod. StoHa pittoriem 

ALTMANN {Jean'Goorge)y savant allemand, 
né en 1697 à Zofinguc, ville de PArgovie, et 
mort en 1756, curé dinns, village du canton de 
Berne. Il f\it pendant quelque temps professeur 
de morale et de langue grecque à Berne , et a 
publié un grand nombre de mémoires concer- 
nant la géographie, l'histoire et les antiquités de 
la Suisse. Il a rédigé avec Breitînger le recueil 
intitulé Tempe ffelvetica; Zuridi, 1736-43, 
6 vol. in-8*. On a encore de lui Meletemata 
philolog. critica, 3 vol. in-4*, 1753, et une 
Description des glaciers de Cffelvetiei Zurich 
1751-53, fig. (en allemand). 

Ersch ctUruber, Encyclopédie allemande. 

* ALTOBELLO, nom de deux peintres italiens : 
l'un, François' Antonio, du dix-septième siède, 
a laissé quelques tableaux d'église, où le rouge 
écarlate et le bleu d'outrc-mer sont trop proÂ- 
gués ; l'autre, natif de Crémone, du seizième 
siècle, a fait quelques fresques estimées dans la 
cathédrale de Crémone. 

DomlDici. rite de' pittori NapolUani, - Vatarl. rOt 
de^ pittori. — Ottley, History of engravinç. — BrnUioC, 
Diet. des tmonoçrammes . 

Mazzuchelll, ScriUoH d'itaha. 

ALTOMABl (Àntoine-Donat ), appelé en latiB 
Donatus ab Altomari, médecin italien,, né à 
Naples vers le milieu du seizième siècle. Il exerça 
d'abord la médecine à Naples, où il fut en butte 
à des calomnies qui Toblig^ent de se réAigierà 
Borne. Il ne lui fallut rien moins que l'I ntenr c B 
tion spéciale du pape Paul IV , pour le bhre re- 
venir à ^'aples. C'est lui-même qui nous appreifti 
ces particularités, les seules que Ton connaisse 
de sa vie. Le recueil de ses ouvrages a été pu- 
blié à Lyon, in-fol., en 1565 et 1597; àNajJes, 
en 1573; et à Venise, en 1561, 1574 et 1600. 
Quelques-uns de ses écrits ont paru séparément 
sous les titres : 1*^ Deuterum gerentitms, 1543; 
— Methodus de alteratione, concoc/tone, 
digestione, prxparatione ac purgationCf ex 
Hippocratis et Galeni senientia; Venise, 1647 ; 
Lyon, 1548 ; — 3* Triumquxstionum nondum 
in Galeni doctrina dilucidatarum Compenr 
dium ; Venise» in-8°, 1550; — 4** De medendii 
humant corporis malts Ars medica; Naples, 
hi-4*', 1563; Venise, 1568, iurS"* ; Lugduni, 



3S7 



ALTOMARÏ — ALTOUVmS 



238 



1559, etc.; — S" De medendis Febribus; Na- 
ples, 1554, ia-4"; 1562, m-4°; — 6* De man7i« 
d\f/erentu$ ae viribus deqtie eus dignoscendi 
via ae raiione; Venise, 15C2, in^** : l'aateur 
y fait Toir le premier que la manne de CaUbre 
etl le prodnit d*un arbre, et non une espèce de 
rosée; — 7* De vinacem^m facuUate et usu; 
Venise, 1562, in-4«. 
MazxucheUl, Sertttori (Pltatta. 

* ALTOMiRi (Jean ), médecin italien, fiis du 
précédent» Tivait à Naples vers la fin du sei- 
liènae siède. On a de lui : Saloo SeUmo phi- 
iosopko ac medico, quod ea, quœ Donatus 
Antoniiu ab ÀUomari de artis medicx divi- 
âiame, mdicationis descriplione, circtUtus eau- 
su ^ AnaxÊonis Histona^ etc,^ verissima sunt 
amnia, née aliter in Galeni Hippocratisque 
doctrina interpretari, considerariue possunt ; 
Haples, 1583,in-4''. C'est un panégyrique d'An- 
toiœ Donai Altomari, et une diatribe contre Scia- 
nus, que l'auteur invite à cesser toute polémique. 
Cette invitation ne parait pas avoir été accueillie, 
à en juger par la réponse: Sain Selani ad Joh. 
AU, Apologia, quod ea, qux dixit in commen- 
tants ad Aphorismm contra Àltimarum sunt 
verissima^ et adducta ab eo in oppositionem 
Mhitpeniius condudant ; Venise, 1584, in-4^, 
inséré dans Liponius, Bibliotheca medica. 

*AL.TaaioiiTB (Martino), peintre italien. 
Dé à Naples en 1657, mort en 1745. Il étudia à 
Rone, et dcraenra trois ans à la cour de Jean 
Soliiesky, roi de Pologne. H s'établit ensuite à 
Tienne, où il fit piusieoTA tableavx d*égli8e es- 
timés. On a de hd , à la galerie de Vienne, tme 
Susanne au bain. 

'itafteëorn, ËjMtb à wi amaUwr dé peUUurt. — Bel- 
DieL dêB artUtet. - Nagkr, Nnteê dU. KUnU- 



ALTOS ( Richard y comte de ), général autri- 

I, né à Lachand en Irlande le 27 avril 1732, 

laort à Trêves le 16 février 1790. En 1787,U re- 

çtt le commandement militaire des Pays-Bas au- 

tridiienty et, pour combattre une insurrection, il 

fit, en 17889 le premier couler le saugà Bruxelles. 

Après avoir perdu la ville de Gand, il se retira 

dîu leLuxembouig. Pendant ce temps on apprit 

Il trêve coodne avec les insurgés par Trâutban»- 

dorif ci le remplacement d'Alton par Ferraris. Al- 

t«Mcité devant nn conseil dcguerre:ilpritdu 

psiiOD^ et roonrot près de Trêves. Son frère 

Éêmard d^ Alton (né à Grenanstown en li^ 

lirie le 9 août 1737, mort devant Dunkcrqne le 

% aoM 1793 ) servit contre les Français en 1792. 

Afrès «ne courte détention, subie en mars, il 

i^do service en avril 1792, et succomba peo- 

^ le Uocos de Donkerque. Ce. R. 

fWitoii nfcA. MiOffrapk.'l£xieon. 

*ALTOii (Josep/hGuiUaume'Édouardïi*), 
viviliste et antiquaire allemand, né en 1772 à 
AviMjft, nort en mai 1840. 11 se destina d'a- 
W« à la carrière mflitaire, visita ensuite l'Italie, 
^vécot longtemps à Tiefliirt près de Weimar, 
« finant à l'étude des beaox-arts et de l'his- 



toire naturelle, particulièrement de celle du 
' cheval. Il s'établit ensuite à Wurzbour^, et 
voyagea ( 1817 et 1818) avec son ami Pander en 
France, en Angleterre, en Espagne et en Portu- 
gal. A son retour, il fut nommé professeur d'ar- 
chéologie et d'histoire des bcanx-arts à l'uni- 
versité de Bonn , où il eut pour élève le prince 
Albert, mari de la reine d'Angleterre. Il laissa 
une belle collection de tableaux et de gravures, 
qui fut en partie aclietéc par l'université. 

On a d'Alton : Naturgeschichte des Pferdes 
(Histoire naturelle dn cheval); Bonn, 1810 
2* partie (anatomie), 1817, in-fol. , avec des 
figures ; — Ostéologie comparée (en allemand), 
12 livraisons in-4'^; Bonn, 1821-1828. Alton a pris 
aussi une part active aux reclierches de DoUin- 
ger et Pander sur le développement du poulet 
{Beiiràge zur Entwickelungsgeschichte des 
/TuAncAenj); Wijrzbourg, 1817, in-S*". 

Son fils, Jean-Samuel-Édouard d* Alton 
médecin, né à Samt-Goar en 1803, professeur 
d'anatomie à Halle depuis 1834 , a continué l'Of- 
téologie comparée (2 livraisons, sur les autru- 
ches et les oistaux rapaces; Bonn, 1827-1838), 
et a publié, en 1850, le premier volume de son 
manuel de V'Anaiomie comparative de Vhomme 
(en allemand). 

Convtnaiiona-Leacieon, édtt. de I8S1. 

;; ALTON-SBÉB ( JSdmond, comte n'), ancien 
pair de France par voie d'hérédité , naquit le 
2 juin 1810. U Ait substitué, par ordonnance 
royale du 11 décembre 1816, à la pairie dn 
comte Shée, son grand-père maternel, avec au- 
torisation pour Ini et ses descendants de joindre 
son nom à* Alton è celui de son aïeul matei^ 
nel (1). Il entra à la chambre des pairs en 1836, 
et s'y fit connaître par son opposition très-vive 
aux derniers actes dn gouvernement du roi 
Lonis-Ptiilippe;il adhéra, le 22 février 1848, an 
fameux banquet réformiste du douzièroe arron- 
dissement. Après la révolntion du 24 février, il 
fax nommé colonel de la deuxième légion de la 
banlieue, et posa dans les dobs sa candidature 
à l'assemlrïée constituante, mais ne fot pas élu. 
Au mois de décembre (1848) , il devint prési- 
dent du comité démocrate et socialiste pour les 
élections, et au mois de janvier suivant il ftat 
arrêté et gardé longtemps an secret. Malgré ses 
avances, M. d'Alton-Shée n'a pn se rendre po- 
pulaire. 

Dictionnaire de la CùnvtruUion, f* «dit. (ISR). 

ALTOnFBB. Voy. Altdohfeb. 

ALTOinriTis OU ALTOTITI8 (mademoiselle 
o'), femme poète, née à Blarseille en 1550, morte 
dans sa ville natale en 1606, s'est ÎêSX connaître 
par quelques pièces de poésies, insérées dans 
les recueils du temps. L'abbé Goojet a conservé, 
dans le t. Xm de sa Bibliothèque françaUê, 

(U u conte Heorl Shée. cootelller d'^Ut. anctan lé- 
natenr et préfet dn Sas-Rhin, nommé pair de Fraoee le 
4 )nln 1814, et mort en mars 1810, ne lalasa qu'âne flllB| 
Françoise Sbée, Tenve de iaoqaea-W«i;(a«a,VMX^tL^%ii> 
ton, dont H. BAmoA tf k\to%«M« tsXV^ «)» xai^af^ft» 



M» ALTOUVmS 

p. 441,iiiK odede mBiI«noiselte Altouvllis â la 
louange de LouU Bcllani] et <1g Pierre Paul , les 
Kitiarateiire de la poitie proTençale. 

IM«t<(. BltHol^./rmtaïu. t. XIII. 

ALTOVITI (Antoine), théolt^ien ilalien, né 
i Florence le 9 juillet l&3f , mort dan» la m£me 
Tflle le 18 décembre 1573. D'abord clerc, puis 
dojren de la chambre apostolique, il fut élevé 
par Paul lH krarcherteiié île Floroice en 1548. 
il ne prit poMCMlon de Mn dIocJM qu'en I5S7, 
après une loi^e ommslUon da grand duc 
Cosme I", et m dlstingna au concile de Trente 
par l'étendoe de m* coonaiseances en métaphj- 
eique et en tbéolagle. Pocdantl, Gbllinl et N^ri 
Dons ool cooMrré les titres de plusieura traités 
d'AlluTiti en lattn , sar la mélapfa jsiqne , nuis ils 
«mt reatéa manuiolts, ainsi qoe «a déTense de 
Dante ambt lea critjques de CastraTilla ( psea< 
donyme prësaméde Bellisario Bulgarini), men- 
tionné daoi les Faiti coniolari delV Âcadimia 
Ftorentina, de Salvini. On n'a d'AItoTiti que 
denx dédiiona, publiées dans les Decblonei 
S. Rotx Somatuecoram Remboldo, Germano, 
«fuidem Rotx auditore , in wiinn eoltectx, 
i^tera Joi. DoMltii; Rome, lB7e, in-lbl., et 
kl décrets de deni synodes préaidés par lai : 
Décréta dloeesaïue, Florentins ssnodi, ^.; 
Florence, 1569, in-*"; Décréta provlnciall* 
tj/nodi Florenlinx etc.; Florence. 



ài.T»ineKtL{jean). Voy.AuaKmctK. 

^ALTBGHrL ( Étiai), médecin allemand, issu 
de parents Israélites, naqnit à Pragne le 8 avril 
1813.11 étudia i Vienne, et se livre partlcnliire- 
ment au traitement des maladies des yenx. Il a le 
premier introduit l'enieignemait de l'homéopa' 
thie dans leiraCDltésButricbiennes. Depuis 1S4B, 
Il est proresseor d'boroéopatliie théorique et pra- 
tique à l'école de Prague. 11 a publié, entre an- 
tres, un IMcfionnaire detnAJecineorafairefen 
id}i Vkauie, 183e, ivol. in-12. 



ALnHNO (Franfois), mathématicien et phi. 
lologue italien, natif de Ferrare, mort ï Venise 
ei novembre I55G. Il nous approid dans ses 
ouvrages que ion pire te nommait Piieeolo del 
Ballo, et qu'Q se donnait à lui-même les titres 
de maChémaiieien et de ealligraphe. H pn- 
ratt, eo eflet, qu'il excellait dans l'art de la cal- 
ligraphie: Pierre Aretin In] dit, dans une lettre 
du Î7 novembre 1537 ; " Le grand empereur 
(Cbaries-Quint) a passé tout un jour ï Bologne 
à contempler la grandeur de votre art, admirant 
de voir le Credo et Vin Principio (premier cha- 
pitre de l'évai^e de Saint-Jean), écriti sans 
aln^alioa, dans l'espace d'un denier. • Alunoo 
tint nneécoledecalligraphie et probablement aussi 
degrammaireà Venise, Ferrare et Padoue. On a 
delui; 05ierva:fûnl toTM-d l{i'etrara],pabl<ées 
avec les œuvres de Pétrarque; Venise, 1539, 
MS"; — JiieAeae délia Ungwt Ualiana lopra 



- ALVARADO 149 

ilBoccaecio;yttAsa, I>t3,in-foi.:c'eslun voca- 
bulaire des mots de Doccace ; — La Fabbricm 
del lUondo, nella quale si eontenjono tiUte 
le voci di Dante, del Fetrarea, del Bœeùc- 
cfoe tt'dJ/re; Venise, lS4S,in-raI. Ces draxdoï 
niers oorrages n'ont pas édiappé an: 
saliriqnes de Tassoni et Saltiatl. 

«hiiuchrlli. ScTilloTi i'Italia. — PobudIuI, B 

■alvkko (jVIcm/o), peintre italien, vivait 
à F(4igno vers 1450. Il a fait un granil sombra 
de tableaux, dont les principaux sont : la Ifatt- 
tance de Jéms-Ckrist, pièce d'autel de Té^Ue 
de Follgno; une Pi^Mavec deux anges porlaat 
des torches, dans l'église de Saint-Francs k 
As^se; des scèoes de la Passion (tatrieau du 
Louvre, n' 854). On a aussi de lui quelques 
pdntures à la détrempe, portant l'ioscriplioD : 
fficolai Fulginatis opvt, 1480. Alunno contri- 
bua t>eaucoup, par son EtyUrlarge et dégagé, wa\ 
progris de û peinture. 

Vuv1,^K(d('p<l(0rl. -MlFlotU, UtttrtpUtoHrk* 
Pmifitt. ~ LiDil, Storia pUlarica. - Higtir. Hna 
Allffem. Mùoitlrr-Lertcon. 

»LT» T AiTOBGA ( Pierre de), rel^ienx es- 
pagnol, né vert la fin du seiiiime siècle, ntort 
dans lea Pays-Bas en 1067. Il prit l'hatU de saint 
François au Pérou. De retour en Espagne, G 
vojagea en difTérents endroits de l'Europe, d pu* 
blia ; Funletili nodi indissoiutilit de coneep- 
Itanentii et conteptu ventrii, hoc est, etc.; 
BniMlles, I SA3, in-4*, très-rare. L'auteur a vonln 
7 démontrer la conceptioa immaculée delà Vierge. 
Dans son Naturx prodigiuta et gratix por- 
tentitm, hoc ett, Serapk. P. Francitel vU* 
aela ChrUtivitam it morlemregulataeteMp- 
tara ; Hadrlti, 1651, in-fol., il renchérit beau- 
coup sar le livre des Coofbnnités, de Barth. dl 
Pise. Celui-d n'avait trouvé que quaranle cen- 
formilés; notre aoteur en trouve quatre mStt 
dont la soixante-dix-linltiime fera jiiger des au- 
tres : • Le Sa'ivcur fut dans le ventre de sa mire 
■ pendant neuf mois complets, et saint Franfols 
■1 aussi. ■ On a de lui beaucoup d'autres ouvrages 
qni ne méritent aucune mention. 

n. jtnlonlo, «Itljotlacii Utipana ii»a.- IMlMCW- 
mnt, BitUatÀéfiu nrliau. 

'ALTjimADO (Pedro di), eompagnon d« 
Femand Cortci et conqnéraint do Guitanak, 
naquit à Badajoz vers la fin du qulniième sitde, 
et mourut en 154t. 11 partit pour la pootisr 
monde avec quatre de ses frères, et se Iraon 
en 1518 à l'Ile de Cuba, d'ob il {at eojoji, aom 
les ordres de Grijalva, i>our erplorer, avec kt 
navires équipés par le gouvemear Vâasqna^ 
les cétes du continent américain. Après aroir 
tOQcbé k nie de Coturael ou Acoiamil (Ile des 
Hirondelles), et à plusieurs plaines dn YncalM, 
la petite Hotte remtmta les rivières de Tabases 
et de Banderos (ainsi nommé i cause des ban- 
nièree blanches que les indigènes déplojinnt 
sur les Imrds de cette rivière). Grijalva (M ■ 
cncbanté delalieautédu pays, avec sesckua)» 



341 



ALVARADO — ALVARE 



343 



puftileiiient cnHiTés, qu*fl lui donna le nom 
de Nouvelle-Espagne. H y troqoa des perles 
de Terre, de petits miroirs, des clochettes 
«1 d'tatres bagatelles contre des bracelets, des 
pendants d*oreiUe en or, et en rapporta degrandes 
riebesaes. Ce fot là que les Espagnols entendi- 
rent pour la première fois parler de Montézuroa 
et de son Taste empire. Alyarado Ait chargé de 
retoamer à Cuba, pour informer Vélasquez du 
réaoltat de l'expédition. Dans cet intenralle, 
GrijalTa, auquel le gouremeur avait défendu 
de fonder aucune colonie , continuait à explorer 
les côtes et à recueillir des trésors. La vue de 
For stimula Tardeur de Vâasquez, qui, mécon- 
tort de ce que Gr^jalva n*ayalt pas pénétré plus 
Mb dam le pays, hii ôta le commandement à 
in anÎTée à Cuba. 

En février 1519 , Cortez sortit du port de la 
Havane arec onze navires, portant cinq cent 
huit officiers ou soldats , et cent neuf matelots 
oo artisans. Alvarado commandait Tim de ces 
navires, et, séparé du reste de la ftottille par 
one tempête, il arriva, trois jours avant Cortez , 
i Cozomaî, rendez-vous désigné. Là , Cortez 
passa sa petite troupe en revue, tint conseil avec 
ses eue officiers , et se prépara, avec cette poi- 
gpée d'aventuriers intrépides , à la conquête la 
pins extraordinaire dont lliistoire fasse men- 
tion {Yoy. Cortez). Le nom d' Alvarado figure 
tes tous les incidents les plus remarquables de 
cetteoooquête du Mexique, dont le récit, tout vé- 
lilsble qa*il est, ressemble à un roman. I>oué 
dW valeur et d*ane activité prodigieuse , Alva- 
rado contribua aux succès de tous les combats 
qMles Espagnols livrèrent aux Indiens , notam- 
MA à Tabtfoo et à Otomba. Les Tlascalans, 
iléi des Espagnols, lui avaient donné le nom de 
Tmaikmhizin (fils du Soleil), à cause de sa 
chevfhire blonde. Pendant Tabsence de Cortez, 
^ était allé combattre Narvaëz , il eut le coro- 
laidement de la ville de Mexico ; mais il encou- 
nl les reprodies de son chef, pour avoir fait 
■Uttcrer, au milieu d*une fête, un grand nombre 
^ nobles aztèques , accusés de conspiration, 
tels fameuse retraite nocturne du 1*'' juillet 
liSO ( la Nochê triste ), Alvarado commandait 
VWrière-garde, poste le plus difficile à garder 
Mre les Innombrables essaims d*Indiens. Pour 
^dÉpper aux mains des Aztèques, qui Tauralcnt 
Mi^fablement sacrifié à VitzUoputchU, leur 
^ de guerre, sauta un fossé d'une largeur 
^vme , connu jusqu'à ce jour sous le nom (Vel 
Irifo de Alvarado, 
tM 1523 , il reçut le commandement de trois 
^■li fiuitMins, de cent soixante cavaliers, de 
M« pièces de canon et d'une troupe d'auxi- 
fciresmcilcains, pour soumettre les tribus in- 
^^(■les qd occupaient les bords de l'océan 
'Mqoe , dans la direction de Guatemala. H 
''Uit les provinoes de Zacatnlan , de Tehuan- 
^ee, de Sooonusoo et dlJtlatlan. A Cayacatl , 
^ les bords de Fooéan Pacifique, il fut blessé 



d'un coup de flèche à' la cuisse, reçut la soumis- 
sion des Indiens, et fonda la vhle de Sant-iaço 
de los Caballeras (ai^ourd'hui Guatemala-ta- 
Veja), Il envoya son frère Diego former Té- 
tablisseinent de San-Jorge à Tecultran , et fit 
construire le port de la Possession, à quinze lieues 
de Sant-lagi). 

Après tant d'exploits il revint en Espagne, oii 
l'empereur Charles-Quint lui fit un accueil magni 
fique, et le nomma gouverneur de Guatemala. 
Pendant son séjour au pays natal , il épousa 
doua Beatrix de la Cueva, parente de l'illustre 
famille des ducs d'Albuquerque. Il retourna en 
Amérique accompagné d'un grand nombre d'amis 
et de chevaliers cherchant fortune. Son esprit 
aventureux le lança bientêt dans de nouvelles en- 
treprises. Il s'embarqua sur les bords de l'océan 
Pacifique avec une troupe d'environ cinq cents 
soldats, dont deux cent vingt-sept cavaliers, 
pour se diriger du côté de Quito, qui, selon ses 
calculs , devait être en dehors des limites du 
gouvernement de Pizarro. Mais le mauvais temps 
l'obligea de débarquer dans la Bahia de los Ca- 
raques, près du cap San-Frandsco. De Caraques 
il pénétra dans l'intérieur ; et, après une marche 
d^ plus hardies à travers les Andes, marche 
dont il faut lire les détails dans les Décades 
d'Herrera , il atteignit le pays qu'il cherchait. Il 
allait en venir aux mains avecla troupe de Pizarro 
dans la plaine de Rio-Bamba, lorsqu'il se décida 
à rebrousser chemin, après avoir reçu une forte 
indemnité ; et revint dans le Hondouras pour aider 
les colons à fonder plusieurs établissements, en- 
tre autres Gracias-a-Dios et San-Juan de Puerto 
de Caballos. 

Cependant FerdUiand Pizarro alla en 1534, 
en Espagne, représenter l'expédition d'Alvarailo 
à Quito comme une infiraction aux ordres de 
l'empereur. Alvarado revint aussi en Esiiagne, 
et se justifias! bien, que l'on ajouta à son gouver- 
nement de Guatemala celui de Hondouras. A son 
retour en Amérique, il reprit sa carrière de décou- 
vertes. Il s'embarqua au port de la Possession 
avec une troupe d'environ mille soldats , sans 
compter les auxiliaires indiens, et longea la cdte : 
mais une tempête le jeta dans le port de los 
Puebk>s de Avalos, sur la c6te du Michoacan. 
Là il périt à h suite d'une chute de cheval, dans 
im combat contre les Indiens. La même année 
(1541), une inondation, accompagnée d'une tem- 
pête affreuse , renversa les deux tiers de la 
ville de Sant-Iago : la maison du gouverneur fut 
détniite , et la femme d'Alvarado y trouva la 
mort avec tous les siens. H. 

Herrera , Historia çtneral de los heehos de lot CaS' 
tellanot. — SolU, CenquUta tfi Mexico, — Preacott, 
ConquiUdu Mexique. — Hamboldl, Btiai polUique sur 
la ffouvelle-Espagnê. — Fernando de Alva IitlIUocMtl, 
Histoire des CMcAimiques ^ publiée par H. Tcrnaux- 
Compans; Paris, 18M. «^ Zarate, ConquiU du Pérou, 

ALTARB p£la€R (don Alvar ' FrançoiS' 
Paez)f théologien e<tpagnol, né vers la fin da 
treizième siècle , mort ii SévvVV^ «i V^Vl* '^ 



348 



ALVARE — ALVAREZ 



344 



étudia le droit canon à Bologne, fnt le disciple 
de Scot et le confrère de Guillaume Ockam et 
de Raimond Lulle. U devint grand pénitencier 
du pape Jean XXII à Avignon, évéque de Sylves^ 
dans les Alf^anres, et nonce apostolique en Portu- 
gal. On a de lui : T de Planctu Ecclesûs itdri 
duo; Lyon, 1517; Venise, 1560, in-fol. Il en 
existe une édition de 1474, Ulm, in-fol., pleine 
de fautes et très-rare. Cet ouvrage , commencé à 
Avignon en 1330, achevé en 1332, respire Tul- 
tnunontanisme le plus prononcé. Trithème loi 
attribue encore : — 2** Spéculum regum liber 
unus; — 3** Super sententias libri quatuor; 
— 4* Apologia, et quelques antres ouvrages 
inédits. 

,. Trilbelm, jiimalei. — Biogr. uuiv. (Sapplém. ). 

ALTABEZ, nom de plusieurs artistes espa- 
gnols , dont voici les deux principaux : 

Lorenzo Alvarez , peintre de Valladolid 
vers 1640, a fait plusieurs tableaux d'église es- 
timés. 

Manuel Alvarez, sculpteur, né à Salaman- 
que en 1727, mort en 1797. En 178C, il fut nonuné 
directeur de TAcadémie des beaux-arts. Son 
principal ouvrage est une statue équestre de Plii- 
iippe«V, roi d'Espagne. On trouve d'Alvarez un 
grand nombre de bustes et de statues dans les 
^ises, couvents et palais de l'EsiKigne. 

Bermudez . Diccionario historico de lot mai ilustrei 
profesortt de Icu beUas artet en Eipaha, — Seminario 
ptntoreteo EspaAot, d« It. — Nagler, Nntes Allçtm. 
Mûnstier-LBxicoH. 

"^ALTAREZ OU ALTAECS, nom de plusieurs 
médecins espagnols et portugais du seizième et 
dix-septième siècle. Voici les principaux : 

Antonio Alvarez professa la médecine à Al- 
cala de Hénarès et à Valladolid , et fîit attaché 
au duc d'Ossuna, vice-roi de Naples. On a de lui : 
Epistolarum et eonsiliorum medicinalium 
Prima pars; Naples, 1585, in-4°. Les neuf pre- 
mières lettres traitent de divers si^cts de méde- 
cine ; la dernière contient une défense des opinions 
de Donato Altomare contre SalTus Selanus. 

Jean Alvarez-Borgès fut attaché comme vé- 
térinaire , pendant soixante ans , à Philippe IV et 
Charles II , rois d'Espagne , et écrivit sur les ma- 
ladies des chevaux. Peut-être est-il l'auteur (/o- 
hannes Alvarez) de V Histoire naturelle de 
quelques animaux, et particulièrement du 
cheval, mentionnée par Antonio {Biblioth. His- 
pana Nova), et qui se trouve en manuscrit (es- 
pagnol ) à la Bibliothèque nationale de Paris. 

Ferdinand Alvares^Carral, mort à Santarcm 
en 1636 , composa plusieurs traités de médecine 
( inédits), dont on trouve la liste dans la Biogra- 
phie médicale. 

Alvarez de Castro est mentionné par Anto- 
nio ( BibL Hisp, Nova) comme l'auteur de deux 
manuscrits {JanuavitXyCt fundamenti medi- 
corum, dux partes) conservés dans la biblio- 
thèque ecclésiastique de Tolède. 

DmACCs-ALVAREz-CHACON cst meutionué par 
Manget {Biblioth, scriplor, mcdic) comme 



l'auteur d'un livre snr le traitement de U ple»- 
résie : Para curar el mal da Coslado; Sévflle, 
1506, in-4". Peut-être est-ce le même que JMa- 
eus Alvare%f qui, suivant Jôcher {AUgem. Gtr 
lehrten-Lexicon) a écrit : Commenium no- 
vum inparabolas Amoldi de Vilkt-Nova, 

Blasius Alvarez de Mira val, docteur en mé- 
decine et en théologie de Salamanque» a oom- 
posé la Conservation de la sahtd del cuerpo^ 
y aima para el buen regimiento de la Salud; 
Medina-dd-Caropo, 1597, in-4'*; SaUunanqne, 
1601, in-4^ 

NuREz Alvarez a publié AnnottUioneê ad U- 
bros duos Fr, Areei de recta curandorum vul- 
nerum ratione; Anvers, 1574, in-S**. 

Pierre Alvarez est, selon la Biograpjkk 
médicale, l'auteur de quelques CommentMres 
manuscrits sur Galien et Hippocrate. 

Thomas Alvarez, médecin de Sévine, fat 
chargé par dom Sébastien, roi de Portugal, de 
surveiller les progrès de la peste qui avait édité 
en Portugal en 1569. U est cité par Zacutua Ia- 
sitanus , qui en fiiit le plus grand cas. On a de 
lui : Tratado à regimento para preservar dM 
peste; Coimbre, 1569, iA-4"; Lisbonne, 1580, 
in-4*'. 

N. ADlonlo, BibUoth . hUpana nova. — Haller, JiMioCè. 
med. praet. — Mauget , Biblioth, âcrtptorum wuéêeê- 
rum. — Biographie médicale. 

ALTAEBZ DA GfJlffHA (D. Antonio), écrf- 

vain portugais , né à Goa le i" mai 1626, mort 
à Lisbonne le 26 du même mois 1690. 

On sait peu de chose sur cet antenr, é ce 
n'est quil était officier tranchant en chef de 11 
maison royale, et quil appartenait à ime ùmSk 
distinguée. H a donné les ouvrages suivants : 
Campanha de Portugal pela provineia de 
Alem Tejo na primavera do anno (le 1 663; 
Lisboa , 1663 , in-4® ; — Escola dos verdadm, 
aberta aos principes na Hngua iialiana psr 
padrejuglares de companhia de Jesu , e 
patente a todos na Portugueza por D. An 
tonio Aluares da Cunha, secretario da Acad, 
dos Generosos de Lisboa; Lisboa , 1671, în-4*. 
Alvarez est admis parmi les écrivains dassiqnes 
de son pays. F. D. 

Cataloço dos jtutores, Dtctionnalre de rAcadémle ûm 
•dences. 

«ALVAEEZ {Baltazar), théologien et jéanile 

pottugais, chancelier de Tunivenité d*£vora| 

mort en 1628. Il a publié, sous les auspices dn 

grand inquisiteur de Portugal Mascarenhas, on 

livre fort curieux , intitulé Index expurgato- 

rius librorum ab ortu Lutheri; Li^, 16M, 

in-S". 

N. Antonio, Bibl. higp. nova. — historiae w u mo r i m 
da Academia real dai tciencUu de Lisboa, toL V. 

*ALVAEEZ {Bernardin de), fondateur de 
Tordre de charité de Saiot-Hippolyte, né à Se* 
ville en 1514 , mort le 12 août 1584. Il vint à 
l'âge de quatorze ans chercher fortune dans l9 
nouveau monde, s'engagea dans l'armée dm 
Mexique, et fut, pour sa mauvaise conduite, con^ 



345 



ALVAREZ 



24G 



danmé à être transporté aux Iles Philippines. U 
«'échappa de la prison, et se réfugia au Pérou, 
où il amassa beaucoup d'or, qu'il employa à fonder 
des hùpitaux à Meiûco en 1567, à Oaxtepec , à la 
Yera-Cruz, à Acapulco , et dans d'autres yillés de 
la Mouyelle-Espagne. Ces hôpitaux étaient des- 
4enris par une association charitable de Saint- 
Uippolyte, dont les statuts furent approuvés par 
le pape Innocent Xn. Ces statuts de l'ordre re- 
rigpeux de Saint-Hippolyte ont été miprimés à 
Mexico, 1621 et 1718, in-4^ Alvarez n'a pas en- 
core été canomsé. 

EfiUani et B^uren, Bibtiotkeca sMXicana / Mexico, 
im, 1. 1, p. 4i6-«ti. 

*ALTABBZ DE PAZ (Diego), théologien et 
ésoite espagnol , né à Tolède vers 1560, mort à 
piotosi le 17 janvier 1620. Après avoir fini ses 
études, il se rendit au Pérou, et remplit succes- 
«veiuent les fonctions de recteur des collèges de 
Quito, Cazeo et Lima. Il fut provincial de son 
ordre an Pérou. Ses principaux écrits sont : De 
vUa sfièrUucUij ejusqite perfectione libri V; 
Leyde, 1606 et 1611, traduits en français sous le 
titre : Sxerciee jmirnaliei- des vertus; Douay 
1626, iii-12 i — De exterminatione malt et 
promoiUme boni libri V; Lcyde, 1613. 

V. Aatonlo, BiM. kùp, nova. 
ALTABBX ( Dieço ) , théologien espagnol de 
Tordredes Dominicains, né vers 1550, à Médina 
Bd-Rio-Seooo, dans la ViciUe-Castille; mort à 
Na^es en 1635. H fut , en 1596 , envoyé à Rome 
four soutenir la dochrine de saint Thomas sur 
h ptee contre les Jésuites, disciples de Mo- 
Iw. Pois fl enseigna la théologie au collège de 
h Minerve, jusqu'à ce que Paul V le nommât 
«tteféqnedeTrani, le 19 mars 1606. On a de 
U : Commentarius in lesaiam ; Rome, 1 599 et 
lt(k2, 2 vol. in-4° ; — de Àuxiliis divinas gra- 
^^de virtttte liberi arbitri ; Rome, 1610, 
MdI.; Lyoo, 1611, et 1620, in-fol.; c'est ic prin- 
cyil ouvrage d*Alvarez. Sans déroger aux prin- 
ce de l'école thomiste , l'auteur y adopte un 
Sfitènie mitoyen qui n'a que trop prêté aux rail- 
leries de Pascal par les contraires qu'il veut 
■cQre en harmonie. En attribuant à la grâce le 
<wwnenfffinent de la loi, et à la prédestination 
pituite tontes les bonnes œuvres , Alvares ne 
Mierve an libre arbitre qu'nn semblant de vo- 
te à bire le bien ; — Concordia liberi ar- 
^^eiÊmprxdestinaiione; Lyon , 1611, 1614 
tl 1622, bt^; —- De înearnatione divini 
^trhi dispuUUUmes 80; Lyon, 1614, ia-4'' ; — 
Aiqwte/ionej qwedam deprimaparte Summa 
mnm Àquinaiis; Trani, 1617 ; — De Origine 
f^lagianx iùtresiSyetc. Trani, 1619. in-4° ; — 
tetief pour tes prédicateurs , tiré de plu- 
^^ncn passages choisis de VEcriture et des 
'to; sans date ni lieu d'hnpression. 

Hckirt et Olrard, Bmiotkiqus $acrée, 

âLTAEBK (Diego ), jésuite, natif de Grenade, 
*^ vert l'an 1617, a publié un ouvrage intitulé 
'^Wo casuum occurrentium in articulo 



mords; Hispali, 1604. L'auteur s'y est déguisé 
sous le nom de Melchior Zambrano. 

Nie. AntoDio, JtiOliotheca IJispana Nova. — JOclier 
Mlgetn^inet Cêîekrten-Lezicon; Adclung, SuppleMtent 

ALVAREZ ( ^mmanue/), grammairien portu- 
gais, de l'ordre des Jésuites , né à Ribeira dans 
l'Ile de Madère, le 4 juin 1526, mort à Lisbonne 
le 30 décembre 1583. Après avoir été recteur 
des collèges de son ordre à Coïmbrc et Évora, 
il dirigea le collège Saint-Rocli à Li.sbonnc. On 
le connaît surtout pour sa grammaire latine, 
qui a joui longtemps d'une autorité cla*^.si(iiic ; 
elle est intitulée : De Institutione grammahca 
libri très; Lisbonne, 1572, in-4*; Dillingen, 
]574,in-4° ; il en existe un grand nombre d'édi- 
tions et d'abrégés. Parmi ces derniei*son cite ceux 
de Ricliard Hess, de Richard Ridiardi et surtout 
d'Horace Torsellim*. On a encore d'Alvara/ : De 
Mensuris, Ponderibus et Nutner'is, traduit en 
portugais par le R. Franco, dans YIndicuto uni- 
vcrscr^ ; Évora , 1716, in-8°. Quelques-uns lui 
attribuent Cartas de algunos padres que an- 
dan in la Indiade Portugal el anno de 1557 
hasta 1561; Cmmbre (sans date). 

BarboM Machado , BibL hist. — Nie Antonio. Oiblio- 
thecn hispana nova. — Ersch et Graber, Mlgem. En- 
eifclopadie. 

ALVAREZ DO ORiBNTB ( Fcr^do d' ), né à 
Goa au seizième siècle, mort vers 1595, l'un des 
écrivains les plus élégants du Portugal. Les seuls 
renseignements que nous ayons sur ce poète 
nous viennent de Diogo de Couto. Cet historien 
nous apprend qu'Alvarez avait eu le commande- 
ment d'un bâtiment de guerre dans la flotte avec 
le secours de laquelle le vice-roi Antonio de No- 
ronha avait été en décembre 1572 au secours de 
Damâo; puis, qu'il servait avec le même grade 
à l'époque où partit la flotte commandée par Fer- 
nand Tellez, et qui fut expédiée vers la côte du 
nord par le gouverneur Antonio Moniz Barreto. 
Selon le même auteur, le poète écrivait son œu- 
vre vers 1595, et serait mort vers cette époque. 
Ce serait même cet événement qui aurait été 
cause des lacunes qu'on y remarque, puisqu'il 
n'est pas même achevé. En eflet , son éditeur 
Domingos Fcmandcz déclare, dans le prologue, 
qu'il lui a fallu faire retoucher le livre par gens 
de bon entendement. 

La première édition ne parut que dans le dix- 
septième siècle, sous le titre suivant : Lusitania 
transformada, composta por Fernâo d*Alua- 
res do Oriente, dirigida ào illuslrissiino e 
mui excellente senhor D. Miguel de Mené- 
zes, marquez de Villa- Real, conde de Alcou- 
tim e de Valença, senhor de Almeida, capi- 
tâo mor e gouvemador de Ceita, impressa 
em Lisboa por Luiz Estupiham, anno 1607; 
in-8*. Ce livre a été réimprimé pour la deuxième 
fois à Lisbonne en 1781, in-8*, et, dit-on, revu 
avec goût, n faut revenir néanmoins à l'original. 
Alvarez do Oriente est de tous les iK)ctcs de 
cette époque celui qui se rapproche le plus , par 
le style, de l'auteur des Lusiadcs \c'^V<u^<âk&^- 



347 



ALVAREZ 



14S 



militode sans doute qoi n fait supposer à Tim 
des hommes les plus instruits de notre temps, à 
Lecussan Verdier, né en Portugal, et qui profes- 
sait un yéritable cuKe pour la littérature portu- 
gaise du seizième siècle, que la Lusitania trans- 
foTTnada pourrait bien ayoir été dérobée à Ca- 
raoens, qui se plaint, on le sait, d^avoir perdu 
un ouvrage auquel donnait tous ses soins. 
Nous signalons cette opinion d'un savant esti- 
mable , sans Fadmettre et sans la combattre. 
Avant de se faire une opinion définitive sur 
cette question, il faut nécessairement attendre 
d*autres documents que ceux qui sont aujour- 
dliui à notre disposition. Le livre d'Alvarez, 
mClé de prose et de vers, n*a jamais été traduit 
en français, et malheureusement ne reproduit au- 
cune des sofenes grandioses de llnde que Tauteur 
avait sous les yeux. Perd. Denis. 

Cataloço doê Àutores, dans le (n'and Dictionnaire de 
VJcadémie des seienees, — Birbosa Machado. Btb. La«- 
sit. — Sa né , Irad. des Odes portugaises de Francisco 
Afanœido JVasctmento. 

ALV A RBZ ( Francisco ) , célèbre voyageur por- 
tugais , né à Coimbre dans la première moitié 
du seizième siècle, mort après Tannée 1540, 
très-âgé. Ce religieux si sincère et si modéré 
dans sa relation a été apprécié par nombre 
d'historiens, et n'a pas trouvé parmi ses conci- 
toyens un seul biog^raphe ; si bien que l'on man- 
que des plus simples renseignements sur les 
événements qui ont marqué sa longue carrière, et 
que l'on ne commence à en recueillir quelques- 
uns qu'en l'année 1515, où il entreprend ses longs 
et pÀibles voyages. A cette époque il était déjà 
avancé en âge, et il remplissait l'office de chape- 
lain du roi Emmanuel, qui, dit-on, appréciait ses 
vertus et sa science, à est aisé de voir, en effet, 
qu'il avait fait des études approfondies ; que la 
lecture des Pères de l'Église lui était familière, et 
qu'à des connaissances variées il joignait un 
sentiment du génie de sa langue maternelle, qui, 
bien des années après la publication de son livre, 
l'a fait considérer par l'Académie de Lisbonne 
comme une des autorités qu'elle aime à suivre. 

Bien qu'il fàt un écrivain habile et un théolo- 
gien consommé , Francisco Alvarez agrandit le 
domaine des sciences géographiques : à son nom 
se rattache une des plus grandes explorations 
des temps modernes , celle de l'Abyssinie. Nous 
joindrons donc à la biographie du chapelain 
d'Emmanuel les circonstances les plus impor- 
tantes de ses voyages. 

Vers l'année 1509, quatre ans après son arri- 
vée aux Indes, le grand Albuquerque avait mi 
arriver devant lui un prêtre nommé Matthieu, 
en assez pauvre équipage, et qui se disait cepen- 
dant envoyé comme ambassadeur à la cour du 
roi Emmanuel, au nom de l'impératrice Hélène, 
régente de la haute Ethiopie. Les capitaines qui 
faisaient partie du conseil d'Albuquerque ajou- 
taient peu de foi au dire de ce prêtre arménien, 
voyageant avec un seul domestique , apportant 
pour tout présent au roi de Portuf;al un frag- 



ment de la vraie croix, enchâssé tant «Ita pei 
d'or. Mais l'habile gouverneur des Indes, qpî avait 
appris jadis à Ttle de Gameram tout ce qui poar- 
rait résulter d'avantages pour le Portiiigpl de 
relations suivies avec l'Abyssinie, n'hésita pas à 
écouter l'humUe messager, et l'expédia à la 
cour de Lisbonne, sous la protection d'un ofi- 
taine qui maltraita indignonent le raalheiifeiii 
prêtre, et qui eut plus tard à répondre d'une 
duite odieuse. Blatthien n'en parvint pu 
auprès d'Emmanuel, et, muni de lettres en 
forme , fut reçu en audience solennelle. Ce m 
fat toutefois qu'en l'année 1515 qu'on songes à 
répondre au message de la reine d^Étfa&opie: 
Emmanuel fit choix alors, poor accomplir cette 
mission importante, d'un homme éminent diM 
les lettres, qui remplissait en ce temps les pai- 
sibles fonctions de grand chroniqoeor ds 
royanme, mais qui avait visité jadis ITupagr, 
l'Italie, l'Allemagne, comme ambasiadev. 
Doarte Galvâo, malgré son grand âge, fiA dé- 
signé pour aller porter des paroles d*alliaiiM 
contre les mahométans à ce n^oos d'Abyssinii^ 
qu'on décorait si improprement da titre de 
Prestre Jebean des Indes. Francisco Alvares M 
attaché à la mission comme devant remplir kl 
doubles fonctions de conseiller et de chapefam. 
Matthieu, comblé de présents, devait goider fas- 
bassade. La mission se dirigea d'abord vers les 
Indes orientales , où elle arriva en 1515; et co 
1517 elle partit pour la mer Rouge avec les am- 
bassadeurs. André Corsai nous à conservé le 
récit des calamités qui arrêtèrent cette expéfr 
tion à son début. Il suffira de dire id qoe ^in€D^ 
tuné Duarte Galvfto ne put arriver que jusqoei 
à Cameram , devant les c6tes de la hante tÀà^ 
pie. Sur cette Ue aride, ravagée jadis par Alfooia 
d'Albuquerque, il acheva douloureusement a» 
carrière consacrée tout entière à retraov k* 
gloires de son pays, et même à les accroître. 
Parvenu à une si fkiUe distance de l'Abyssinie, 
Matthieu fut reconnu par quelques-uns des ha> 
bitants notables qui avaient eu des relatioos 
avec lui : ils lui rendirent en présence des Por- 
tugais une sorte d'hommage, et alors seulement 
les doutes que l'on avait conçus sur la réalité de 
sa mission furent dissipés. 

Aux portes mêmes de l'Abyssinie, la mort de 
D. Duarte Galvfio s'opposait à l'aocomplissemeat 
de l'ambassade. La flotte portugaise quitta 111e 
de Cameram, alla brûler Zeila, visita ensuite 
Orrouz, puis se rendit de là aux Indes, où Tan- 
den gouverneur était remplacé : c'était alors 
Diogo Lopez de Siqueira , à l'iiabileté duquel 
était remis le soin de l'administration. Ce gou- 
verneur comprit toute l'importance de l'entre- 
prise confiée jadis à Galvio : il résolut de U 
poursuivre, en ne lui donnant pas toutefois U 
pompe qu'dle devait avoir primitivement; et ce 
fut une faute grave. La plupart des présents des- 
tinés jadis au Prestre Jelian furent gardés dan» 
les magasins de Cochin , où l'on affirme mêro» 



ALVAREZ 



250 



ntétéfort entamés par Lopo Soares ; et 
rambassadeur f\it diminuée. Le choix 
I à réiectîon du chef de la mission ne 
s plus de prévision. Le droonspect et 
Tfto fut remplacé par un soldat peu 
surtout d*un caractère Tiolent. D. Ro- 
ima fut chargé par le capitfto mor de 
'aUer établir les premières relations 
ït tentées jusqu'alors ayec un souve- 
les intentions duquel on n'avait re- 
les notions les plus vagues. En réalité, 
ire qu'à partir de cette époque, la 
sagesse et le caractère conciliant de 
Ahrarez sauvèrent la mission, 
sade mit pour la première fois le pied 
de l'Abyssinie, on, pour mieux dire, 
I à Mesoah le 6 avril 1520. Mais 
UTivé à Arkiko, le premier lieu de 
iportance où il s'arrêta sur le conti- 
tmprit mieux, par la nature du pays 
Hfficultés qu'on lui suscita, quels ai- 
les obstacles qu'il devait rencontrer 
irvenirjusqu'au Prêtre Jehan. Ses res- 
rar entreprendre ce pénible voyage 
t surtout dans une provision de poivre 
idérable, denrée que l'on considérait 
oute l'Abyssinie comme le moyen d'é- 
[)ltts facile et le plus profitable. Ses 
>lus réelles pour résister aux agrès- 
ribus errantes se montaient à seize 
, dont nous donnerons ici les noms, 
s ont été partout altérés, et qu'ils se 
ins cette biographie autour de la figure 
dont nous consultons la rdation on- 
que l'on n'avait pas encore fait même 
le Ramusio. Les Portugais de la suite 
isadeur marchaient dans l'ordre sui- 
!8 D. Rodrigo de Lima, que la traduc- 
ise change (nous ignorons pourquoi ) 
ke de Luna, venaient Jorge d'Abreu, 
inent, habile dans la connaissance de 
rabe; Lopo da Garoa, Jofio Escolar, 
le l'ambassade; Joflo Gonçalvez, Fin- 
ie facteur de la mission ; Manoel de 
nusiden chargé de toucher les orgues 
li^ au Prêtre Jean; Pero Lopez, 
) le médecin, qui plus tard, demeuré 
ge, fat revêtu du titre de patriarche 
sous le nom de Bermudezi; Gaspar 
stevâo Palharte, tous deux serviteurs 
îgue; Joâo Femandez, Lazaro d'An- 
intre, Alfonso Mendez, et enfin Fran- 
lez, qui se nomme le dernier. Avec 
sur Matthieu venaient trois Portugais ; 
lent l'un Magalhâes (peut-être parent 
navigateur, qui faisait en cette année 
tour du monde), les deux autres Al- 
Diogo Femandez. 

î arménien Mattheus , que nous nom- 
tthieu avec nos vieilles relations, ser- 
de aux Européens ; mais, il faut le 
osition était presque aussi délicate 



qu'elle l'avait été jadis dans llnde et en Portugal, 
où l'on «ûontait si peu de foi k son ambassade. 
En effet, il n'avait pas été envoyé par David le 
négous alors régnant, mais par Hélène l'Unpéra- 
trice régente, qn'efRrayaiait les envahissements 
toujours croissants des Turcs, et qui appelait à 
son aide les souverains chrétiens. La mobilité 
caprideuse de cette souveraine, ses excentridtés 
voisines de la folie, étaient alliées quelquefois 
par son fils lui-même, et servirent de motifs 
pour nier la validité des pouvoirs de l'Arménien, 
lorsque des dissentiments s'élevèrent entre le 
négous et l'ambassadeur. Matthieu comprenait 
mieux que personne sa position; il voulait at- 
tendre à la fhontière, et tftter le terrain. Ce fut 
sans aucun doute la raison qui l'engagea à con- 
duire les Portugais, à travers des chemins pour 
ainsi dire inextricables, au monastère de Bisam, 
dont les vidlles relations de Temporal et de 
Plantin ont Ikit te couvent de la Vision , et où il 
semble avoir eu parmi les moines de l'ordre de 
Sahit-Antoine un véritable crédit. Dès l'origine, 
l'ambassade se trouva là dans une position em- 
barrassante, si ce n'est fort difficile. Les choses se 
simpfifièrent par la mort de Mattliieu , qui ex- 
pira entre les bras d'Alvarez dans un village ap- 
partenant aux mornes, et voisin du monastère. 
Une épidémie qui r^ait alors l'emporta en 
quelques jours, et jeta la terreur dans le pays. 
L'ambassade ne songea dès lors qu'à gagner 
dans le plus court délai la résidence du négous. 
Nous ne la suivrons pas dans ce long et péniUe 
voyage; mais nous aimons à répéter quelques 
paroles d'un écrivais distingué, mitié par ses 
vastes connaissances à toutes les choses de l'O- 
rient, et qui le résument on ne peut mieux. « a 
pdne Matthieu était^H mort, dit M. Noël des Ver- 
gers en parlant des Portugais, que, voulant hâter 
leur voyage pour échapper à l'épidémie, ils ren- 
contrèrent de toutes parts des empêchements et 
de la défiance. Tantôt on refuse de leur fournir 
des guides, tantôt les porteurs chargés de leurs 
effets les abandonnent; et cependant les diffi- 
cultés semblent augmenter à chaque pas. Ils se 
trouvaient alors au milieu de ces montagnes es- 
carpées du Tigré, qui forment entre la mer et 
llntérieur du pays une barrière presque insur- 
montable. Au moment où ils croyaient avoir 
découvert un passage plus facile, des rochers 
droits et nus se dressaient devant eux comme 
une muraille, et les forçaient à retourner en ar-. 
rière. La nuit, ils étaientcontinuellementinquiétés 
pas les cris des hyènes, ... qui s'avançaient quel- 
quefois jusqu'au milieu de leurs camps; le jour, 
ils avaient à redouter l'attaque plus dangereuse 
encore des tribus, qui ne vivent que de butin. » 
( Univers, article sur l'Abyssinie.) 

Après avoir surmonté d'incroyables difficultés, 
Frandsco Alvarez arriva avec l'ambassade, non 
pas à Gondar, comme le dit la Biographie uni' 
venelle (cette >ille n'était i)as encore fondée), 
mais bien à Axum*, et daa^% c«^ ^SL<àeDi&ib ^as^ 



951 



ALVAREZ 



SSt 



taie de l'Ethiopie il put admirer , au commence- 
ment du siècle, des monuments pleins d'intérêt, 
et souTent remplis d'une sorte de magnificence 
que la barbarie des musulmans a renversés de- 
puis. Mais le négous n'était pas alors à Axum, 
qn'AlTarez appelle Aquaxumo; c'était dans le 
pays de Choa, si curieusement exploré de nos 
jours par M. Rochet d'Héricourt, qu'elle deyait 
le rencontrer. L'empereur David se trouTait par- 
fiûtement au fait de la marche des Portugais; et 
il en donna la preuve en envoyant à leur ren- 
contre un moine abyssin qui portait le nom de 
Zangazebo, et qui plus tard devait être envoyé 
comme ambassadeur à Rome. 

Parvenu aux montagnes qui séparent le Tigré 
de la fertile province d'Angote, si abondamment 
alors couverte de bestiaux, dans le pays de 
Lasta, Francisco Alvarez visite pour la pre- 
mière fois les splendides églises de Lalibela on 
Lalibala, que, selon la tradition éthiopienne, des 
hommes blancs ont creusées dans le roc dès le 
temps d'Abraham , sans employer, pour accomplir 
ces travaux gigantesques, plus de vingt-quatre 
ans. En présence de ces magnificences architec- 
turales ignorées jusqu'à lui, le vieux prêtre, si 
sincère dans s<m aihniration, n'a qu'une seule 
crainte, c'est qu'on ne veuille pas croire à son 
récit; mais il dut bien le dire, c'est dans ce 
même récit si minutieusement exact, et où toutes 
les mesures sont données , qu'il faut lire sa des- 
cription ; elle est altérée dans le texte de Ramusio, 
et par conséquent dans les traductions françaises. 
Nous signalons surtout cette différence aux ar- 
chéologues, qui depuis trois siècles acceptent 
l'étrange version de Temporal, et même ses 
plans à coup sûr fantastiques, dont on ne trouve 
aucune trace dans l'édition originale de 1540, 
la seule, du reste, qu'on ait jamais imprimée en 
portugais. La seigneurie d'Abrigima (et non d'^l- 
bugana), où se trouvent ces merveilleux édifi- 
ces souterrains, fut donnée à Zangazebo par 
le négous, et lui fut concédée sans doute par 
avance, en compensation des périls qu'il allait 
affronter. 

Ceux que devaient courir Alvarez et ses com- 
pagnons n'étaient pas encore écartés. Plus le 
récit en est simple, plus on compatit aux souf- 
frances qu'enduraient les Européens dans une 
région qu'ils ne connaissaient pas et qu'ils de- 
vaient faire connaître au reste du monde, et où 
d'ailleurs un isolement absolu des autres peuples 
créait sans cesse dans les relations sociales des 
obstacles inattendus. Quelquefois ces obstacles 
étaient d'une autre nature, et ne pouvaient être 
surmontés sans un grand courage. Au sortir d'A- 
brigima dans la province d'Angote, par exemple, 
l'ambassade fut cruellement lapidée à coups de 
fronde ; et elle faillit perdre mestre Jo&o, son mé- 
decin, qui plus tard devait jouer un si grand 
rôle en Abvssinie. 

Après avoir traversé l'Amara, l'ambassade 
entra. Je 1 •' octobre 1 520, sur les terre de Choa ; 



et enfin, le 15 du même mois, Frandsoo Atrarei 
put découvrir dans la plaine les tentes éparset 
qui environnaient la tente spleodide du Piêtie- 
Jean; la vallée, dit-fl, en était couverte. 

Nous n'hisisterons pas ici sur la pompe napen 
barbare déployée par le négous pour aecoefllir 
les Portugais. La réception sotenneDe de l'am- 
bassade n'eut lien que le 20 octobre 1520 ; et les 
pouvoirs de D. Rodrigo de Lima, qui ne se pié> 
sentait qu'au nom du gouverneur des IndeSy fo- 
rent si peu contestés, qu'on défraya ma^rii- 
quement sa table et cdle de ses serriteort. Mais 
D. Rodrigo avait trouvé à la cour du sovfenlB 
d'Ethiopie un bien plus grand nombre de Fnn- 
guis ou, si on l'aime mieux, d'Enropéens qaHiie 
le supposait. Outre Pedro de Covilham, randei 
envoyé de Jofto n, qui vivait en AbywÎBiB àb- 
puis plus de trente-quatre ans sans pouvoir ^ 
gner le bord de la mer, et un peintre vénitien, 
nommé Brancaleone, résidant presque awsi m- 
dénuement dans le pays, où O avait exéooté 
d'innombrables peintures religieuses, et où 9 
comptait pour compagnon un certain Thoms 
Gradenigo , il y avait une quarantaine dlodi- 
vidus, Génois, Biscayens, Catalans, Ajlffmamit 
même, que les hasards de l'esdavige on de 11 
navigation avaient amenés dans ces pangei et 
qui y étaient parfaitement traités, ainsi que les 
Portagais envoyés naguère par Tristan daConba. 
Ce ftit de cette réunion d'Européens qoe parti- 
rent les calomnies qui devaient ruiner momen- 
tanément le crédit de l'ambassade : on aooott 



hautement D. Rodrigo de Lima d'avoir 
la plus grande partie des présents destinés an 
négous, et de s'être même approprié ks WMr 
breux sacs de poivre qui luiétiiient réservés; oa 
nia même la validité de ses pouvoirs, et on sffli 
jusques à affirmer que l'Arménien Hattfaka 
n'avait reçu aucune mission légale pour se pié> 
senter devant Emmanuel. Le dédain se tradoirit 
de mille manières, les approvisionnements joa^ 
naliers cessèrent d'avoir lieu; mais des explica- 
tions fort explicites ayant eu lieu entre le négous , 
l'ambassadeur et Francisco Alvarez, ces nuages 
se dissipèrent et la bonne intelligenoe se rétablit, 
sans aller toutefois jusqu'à la bienveiUance delà 
part du souverain éthiopien , ce que l'on peut 
attribuer sans doute au caractère de D. Rodrigo ; 
car pour Alvarez, il avait complètement conqas 
la faveur du monarque. 

A partir de ce moment, c'est en eCEet le digne 
prêtre qui sauve la mission, on pour nuenx aie 
qui la soutient de son crédit. Il accomplit alors 
la charge qui lui a été déléguée par le capitlo- 
mor à Messoah, et sur laquelle se tait Ramu- 
sio ; sans être ambassadeur, c'est la sagesse de | 
ses consefls qui dirige l'ambassade et qui la , 
mène à bien. 

Avant tout, et quoique pourvu de certaines 
connaissances générales , Francisco Alvarez est 
un habile théologien, c'est ce qui lui assure la 
faveur du négous ; il remplit tous les devoirs 



ALVAREZ 



254 



Biastiqne, c'est ce qui lui attire Tes- 
jergé abyssin. A tons les instants du 
lever de l'aurore même , rempenar 
!r dans sa tente, où sans ôCIre tq de 
l'étiquette de la cour, il demande des 
18 sur les dogmes de la religion eatho- 
'émenreille fréquemment de leur oon- 
ec ceux que professent ses anottres 
intiquité. Malgré son jeune âge (fl 
igt-quatre ans ), non-seulemeol il s'en- 
condles qui ont été eélâvés jadis 
s et des livres religieux en usage en 
lais il veut que le digne chapelain 
peuple en célébrant la messe. C'est 
t qu'un sayant, dont nous respectons 
i dit que ces discussions tliéologiques 
is lieu sans une extrême aigreur de 
ntre. La meiUeure preuve d'ailleurs 
té que Francisco Alvarez finit par ao- 
s ses discussions religieuses peut se 
l'ambassade qu'il remplit solennelle- 
^ du pape de la part du négous , et 
lait à rien moins qu'à remettre immé- 
l'Abyssinie sous son autorité, en dédi- 
lel'Abouna Ck)phte, qu'on avait suivie 

• 

de février 1521 , la couronne d'or que 
destinait au roi Emmanuel avait été 
. Rodrigo de Lima, avec d'autres pré- 
lui et les siens; les lettres adressées 
[ue portugais et au pape avaient été 
igneusement , et placées dans leurs ri- 
te de satin cramoisi. Francisco Alvarez 

l'investiture du patriarcat futur de 
)n se préparait en un mot au départ , 

graves dissentiments éclatèrent entre 
lâir et George d*Abreu, qui avait su 
la faveur du négous. Après le départ 
l'ambassade pour Messoah, et lorsque 
léjà fort avancé dans le voyage , ces 
nts prirent un tel caractère d'hos- 
les Portugais en vinrent aux mains , 
e caractère conciliant d'Alvarez pût 
. Dès lors l'autorité du négous dut 

L'ambassade fut contrainte de rétro- 
les individus qui composaient la mis- 
t rester encore six longues années en 

A partir du chapitre CIX de sa re- 
digne Francisco Alvarez s'interrompt 
lent, et se tait sur les débats déplora- 
. compatriotes, pour ne s'occuper que 
jion des Abyssins ou de Fadministra- 
T beau pays. Pendant ce séjour forcé, 
an courant du mouvement inteUectnel 
., et il peut multiplier ses précieuses 
Ds deux ans avant Fépoque où une 
volution suscitée par l'invasion de 

changer l'aspect de l'Abyssinie, et 
ervention armée des Portugais : il part, 
y riche d'observations de tout genre, 
connaître enfin ce vaste pays à l'Eu- 



Ce ne fM en effet qu'au mois d'anrril de l'an- 
née 1526, cinq ans après la mort d'Emmanuel , 
que l'ambassade portugaise put se mettre défini- 
tivement en route pour Messoah avec Zagazabo, 
l'ambassadeur abyssin, chargé de remettre à 
Jofio m la ôouronne d'or jadis destinée à son 
père. D. Hector de Sylveira, capitfio-mor d'une 
flottille de trots galions et de deux caravelles, 
attendait, dans le golfe d'Arkiko, l'ambassadeur 
et sa suite. Malgré les efforts du négoiis pour 
retenir les Portugais, rembarquement définitif eut 
lieu le 28 avril. Durant une relâche à 111e de Ca- 
meran, Frandsoo Alvarez reooeiUit pieusement 
les cendres de Duarte Galvam; et, après avoir 
gagné le port de Cochin, il les remit an propre 
fils du grand historien, qui servait dans ces pa- 
rages et qui leur donna la sépulture. Ce fut de 
Caoanor que D. Rodrigo de Lima s'embarqua 
définitivement avec Alvarez et l'ambassadeur 
abyssinien pour le port de Lisbonne. H y arriva 
le 25 juillet 1527 ; mais la peste régnait, alors 
dans cette ville, et une caravelle dirigea, par 
ordre du roi, la misskm sur Santarem. Ce fut 
dans Coî'mbre même, au centre du mouvement 
intellectuel qu'il favorisait tant, que Jo&o 111 
reçut l'ambaîssadeur éthiopien. Seize ans plus 
tard, au mois de janvier 1533, Francisco Al- 
varez, déjà chargé d'années, alla à Rome en com- 
pagnie de D. Martin de Portugal. Il lui restait à 
accomplir la mission dont l'avait chargé le roi 
David : ce fût à Clément Vn qu'il remit les let- 
tres de ce souverain, qui errait déjà en fugitif 
dans son royaume. 

La cour de Lisbonne avait enfin décidé que la 
relation de Francisco Alvarez paraîtrait. Le noble 
et persévérant voyageur vint à Paris pour rendre, 
dit-fl, l'fanpressiim de son livre plus parfaite: il 
en rapporta des caractères qu'il jugeait préférables 
à ceux des Valentin et des Galharde ; et le volume 
qu'il destinait aux curieux , car on le tira sans 
doute à petit nombre, ftat imprimé en 1540 à Lis- 
bonne; il parut soos le titre suivant : Verda- 
deira informaçam do Preste lodo dos Indias, 
em que se contdo todos os sitios dos terras e 
dos tratos e corner dos délia et dogue passaram 
no viagem de D. Rodrigo de Lima, que for por 
mandado de Pedro Lopes Siqueira, e assi dos 
cartas e présentes que ho Preste Joâomandou 
a el rey nosso senhor. — Nous n*avons pas vu 
ce titre ; il manque au précieux volume de la Bibl. 
nat. L'image en bois qui précède l'ouvrage l'a- 
brège abisi : Verdadera ir^formaçamdas terras 
do Preste Joam, segundo vio e escreveo ho 
padre Francisco Aluarez, cappella del reg 
nosso senhor. Agora nouaméle impresso por 
mandado do dito senhor em casa de Luis Ro 
driguez, liureiro de Sua Alleza. Et à la fin du 
volume on lit : i4 honra de deos da gloriosa 
Virgem nossa snora , se aeabou ho liuro do 
Preste Jodo dos Indias em que se conta todos 
hos sitios dos terras, e dos tratos e corner- 
dos deltas, e dogue passant no viagem de Dioqo 



ALVAREZ 



ModrigodelÀnuif que/Hpor mandadode Diogo 
Lopez de Sequeira, que antam era gaver» 
neuior na Jndia : e a$$i das cariai e présentes 
que ho Preste Joà mandou a el rey nosso 
senhor, cô outras causas notaueis que ha na 
terra ho qwU via e escreuco, ho padre Frd" 
Cisco Àluarez , capelld del rey nosso sehor, 
con muita diligencia e verdade, acabouse no 
anno da encamaçam de nosso snor Jesu 
Christo a hos vinte dou dias de outubro de 
milequinhentos e quarenta anos, L*apparition 
de ce beau lirre fit une Téritable révolntioii dans 
les idées confuses que Ton avait jusqu'alors en 
Europe sur la géographie , Tbistoire et même les 
productions naturelles de la liaute Ethiopie. La 
sincérité dénuée de toute exagération dont il of- 
firait tant de preuves , la correcte simplicité avec 
laquelle il était écrit, dépouillèrent de tout son 
merveilleux la légende du Prestre Jean , dont il 
existe tant de manuscrits, et que l'imprimerie 
venait de vulgariser. Les richesses fantastiques 
de ce souverain imaginaire s'évanouirent; mais, 
en remplacement d'une sorte de fable populaire, 
les vrais savants possédèrent un trésor d'obser- 
vations judicieuses et de documents géographi- 
ques absolument nouveaux pour l'époque où ils 
parurent. Malheureusement le précieux volume 
dont nous avons reproduit minutieusement le 
titre Ait peu répandu hors de la Péninsule ; il \ 
était déjà rare au temps de Dami&o de Goes, qui 
lui a emprunté !a meùieure partie de ses obser> 
vations sur les Éthiopiens, et dont la plume facile 
vulgarisa tant de précieuses obser\'ations. Fran- 
cisco Alvarez était vieux lorsqu'il partit pour son 
périlleux voyage. Goes, en parlant de l'Age de 
Duarie Galvfto et de celui de son compagnon auquel 
il rend hommage, dit ilsquoquesenexetmoribus 
inculpatis. Or Galvfio avait soixante et onze ans 
lorsqu'il mourut, et Alvarez devait être plus qu'oc- 
togénaire lorsqu'il publia sa relation. La mort ne 
lui laissa probablement pas le temps de la faire 
réimprimer; et lorsqu'elle entra dans la circula- 
tion européenne, si l'on peut se servir de ce 
mot, elle y parut altérée dans la version ita- 
lienne de Ramusio , et en 1556 plus altérée en- 
core dans la traduction française publiée par 
Jean Temporal, que reproduisit deux ans plus 
tard lehan Plantin à Anvers avec de légères mo- 
difications, dues sans doute à un certain Jean 
Bellère. La traduction espagnole de Thomas de 
Padilla, Anvers, 1557,réimpr. en 1561 in-fol., 
et improprement attribuée à Selves , est préfé- 
rable, mais les noms y sont encore travestis; il 
en est probablement de même des versions alle- 
mandes que cite M. Temaux Compans dans sa 
Bxhliotlâque Asiatique et Africaine : il faut 
donc de toute nécessité revenir à l'original. Dans 
le mouvement scientifique toujours croissant 
qui nous attire aijgourd'hui vers l'Afrique, le livre 
de Francisco Alvarez ne saurait être négligé : il 
renferme sur l'Abyssinie les plus précieuses ori- 
gines pour l'etlmographie et l'histoire, et il 



n'est pas même à dédaigner en ce qui regude 
l'histoire natureDe. Pour n'en offirir qa*ui 
exemple, le savant et infortuné Petit, dont les 
mémdres sont insérés dans la beBe reiatioD de 
M. Lefebvre, doute, en énumérant les fruits de 
la contrée, si les limons, les cédrats , les onn- 
ges, sont cultivés depuis longtemps dans cette 
portion de l'Afrique, et ne se montrent pas avec 
l'invasion portugaise. Un simple coap d'ceQ sur 
la relation du seizième siècle eût UÎi énmumr 
l'incertitude du naturaliste. 

Francisco Alvarez habitant rAbyisinie denx 
ans environ avant l'apparition de ce cmd Gra- 
gné que Bermudez appelle Goronha, et dont on a 
comparé avec raison les ravages à ceux que fs- 
nouvelait sans cesse dans sa marche âestradife 
le terrible Attila, il avait vu le pays non pas td 
qu'il fut après l'invasion des guerriers impitoya- 
bles du pays d'Adel et celle des GaUas, mais 
soumis à l'autorité d'un seul négpus : oda seul 
rendait précieux le récit du vieux prêtre portu- 
gais, pdsque ia relation de Bermudez, qui 1^ 
compagna sous le nom de mestre JoSo, ne peiiil 
d^à plus que des scènes de désolatkm. H n'eit 
pas jusqu'aux réflexions d'Alvarez qui godooii- 
rent à mieux faire saisir dans leur ensemble les 
observations des voyageurs modernes; et lors- 
qu'on sVst initié avec hii à certains faits intd- 
iectuds, à certaines lois fondamentales qui ont 
régi cette antique contrée, et même à la fatale 
ignorance dans laqudle on resta longtemps ^ 
son égard , on sent mieux la justesse d'une opi- 
nion émise par M. Théopldle Lefebvre dans 
l'Ûitroduction de son vaste ouvrage : « Si l'Abys- 
sinie, dit-il, n'a fait aucun progrès , oed résolte 
avant tout de sa position isolée, de TahM^e 
complète des rapports avec des nations qui lui 
furentsupérieures en dviUsation ; car il n'y avait 
aucun peuple qui par le fait ne la séquestrât da 
monde entier : c'est au point qu'avant Alvarei 
et les Portugais , on chercherait vainement k 
moindre trace des rdations directes de l'Abys- 
sinie avec aucune des nations européennes mo- 
dernes. » Ferbinako Denis. 

Legatio David, jEtkiopim régis, ad demmUem pa- 
pam y^Il^ ^uidem David legmtio ad Emmeptuelem Par- 
tuçaillm rtgem, M. ad Joannem Portugatia vêgem de 
regno Ethiopim ae populo , etc.; Bononic, ISM, Ui-4».— 
Barrot, Dwadalda India, liv. iv, cap. t. — Le F. Bal- 
Uiaiar, Telles historia da Kthiopia alta , Ur. II, oap. S. 
—Nicolas AntoDlo, Bibliotheea kispanieanova, — Guer- 
reiro , IMaçdo annal das caosas do Oriente, do asmù 
1607 et 1606, p. y78.-Ubescas. Historia potU4A«al, parte t. 
Ht. VI , cap. ti. — Andrade, Chronica del rep D, Jode 
Terceiro, parte t, cap. 4. — Jarric, Thesauntt remta te- 
diearwn, t. Il, cap. 14.— Fernando- Lopes de CaaUohcdai 
Historia do deseubrimento da India, llv. VII, cap. s.— U- 
liolph, HUtoria jEthiopiea, p. 4.— Godinbo. De jtbpesia, 
rebusy Hb. I, cap. M et 94. - DamlSo de Goes, Fides, reU- 
gio moresque jEthiopiutn, p. 10. — Catalogo dos dtdH' 
res, daoi le grand DicUonoalre de rAcadémie des adencM 
de Lisbonne , in-fol., dont on seul Tolame a paru.— Fer- 
dinand Denis, le Monde enchanté, cosmoçrt^hie et 
histoire naturelle fantasque du moyen dge , acee la 
légende du Prestre-Jean. 

* ALVAREZ DE RiBERA (Franço'is)^ juris- 
consulte espagnol, né vers 1530, mort à Vdls- 



S57 



ALVAREZ 



3» 



dolid ai 1605. n étudia le droit à Salaroanquey 
«errit comme soldat en Italie, devint en 1570 
président de la chambre royale à Naples, et entra 
dans les ordres en 1589. Son principal écrit est 
vn plaidoyer en faTCur de Philippe II : Pro au- 
,guàisshMo Phiiippo II Respomum de succès- 
skme regni Partugaiix; Bladrid , 1621, in-4^ 

N. Antonio, BWMh, kUp. nova, t 11, p. Mt. 

* ALTABB ( P, Ocnçaio ), jésuite portugais, 
fondateur des études à Macao, né à Villaviâosa 
dans la première moitié du seizième siècle , mort 
dans on naufrage le 2 juillet 1573. Ce religieux 
appartenait à une ikmille noble; et, après avoir 
étudié à Goimbre, fl prit l'haut de jésuite dans le 
collège de cette Tille le l*' jauTier 1549. Homme 
d'une Instruction profonde , fl fut choisi par saint 
Françob de Boija pour occuper le poste si im- 
portant de visiteur des Indes. H partit en 1568; 
et, afvès avoir éprouvé une tempête épouvan- 
table au cap de Bonne-Espérance, il arriva à Goa 
le 10 septembre de la même année, sur le bftti- 
ment qà conduisait D. Luis de Attayde. Après 
s'être acquitté des principaux offices des Indes 
portugaises dans llnde, il se rendit à la Chine, et 
ce ftit lui qui organisa le premier système d'é- 
tudes à Macao. Il se rendait au Japon pour 
continner sa vie laborieuse avec le P. Manoel 
Lopes, lorsque son navire sombra. On a de lui 
Carta a Sdo Francisco de Borja, gênerai de 
Companhia. Cette lettre a servi à plusieurs his- 
toriais, et entre autres à Souza : Oriente Con- 
guistado. F. D. 

Barbota Machado, BibUotkêea Lusitana, U II. 

* ALTABBi DB GOLMBHAA (Jean), nom es- 
pagnol, probablement supposé, d'un écrivain 
fininçais qui a pubKéun ouvrage sous le titre : les 
Délices de t Espagne et du Portugal; Leyde 
(Yander Aa), 1707, 5 vol. fai-12; ibid., 1715, 
6 Tol. in-12. Cet ouvrage a servi de base aux 
Annales d'Espagne et de Portugal; Amster- 
dam, 1741,4 vol. in-4*. 

Léon PInedo , BibUoteea oriental y oeeidmtal, t III, 
p. uoa, édU. flis. 

«ALTAEBZ {F. Jean), né à Torres-Novas 
dans le quinzième siècle, mort au commence- 
ment du seizième, écrirsin portugais. Frère 
Jean Alvarez accompagna D. Fernando, sur- 
nommé le saint Itrfùnt, en Afrique, et partagea 
sa captivité. H ne revint en Europe qu'après la 
mort du noble martyr, et (\it, peu de temps après 
•on retour, nommé abbé commendataire de la 
câèbre abbaye de Paço de Souza, dont on attri- 
bue la fondMion au fiemoeux Egaz Moniz, et qui 
appartient à l'ordre des Bénédictins. Il entreprit 
dfc porter la réforme dans ce monastère ; et, gÀce 
à sa fermeté, il en vint à bout Diverses affaires 
rayant appelé à Rome et en Belgique, il envoya 
à ses moines, parmi certains ouvrages relatifs à 
la règle de Saint-Benott, une copie de Vlmitor 
tum de Jésus-Christ. Les lettres de Joio Al- 
varez ont été reproduites dans le grand ouvrage 
de J. Pinto RibeiTo ; mais le livre qui surtout 

HOVV. BlOCa. UNIVIBS. — T. II. 



le recommande an soureair de rUstorien est 
celui dans lequel il a raconté les souffrances et U 
résignation du noble fUs de Joio l*^ Ce rédt, 
fort altéré depuis, a été publié sons le titre sui- 
vant : Chronica das/eitos vida e morte do if- 
fante sancto D. Fernando, que morreo em 
Fee%, etc.; Lisboa, Germfto Gallharde, 1527, 
in-8*. M. Figanière n'a jamais pu se procurer 
cette édition; il cite la seconde publiée en 1577, 
avec des changements par Frey Hyeronimo de 
Ramos. Comme c'est la seule que l'on puisse se 
procurer aoyourd'hui, nous reproduisons l'un 
des deux titres qu'elle porte : Chronica da vida 
e feitos do mujfto vMuoso o sancto \ffante 
dom Fernando, que morreo em terra de 
Mouros : scripta antigamente por fre$ Joào 
Alvarez, cavalleiro da ordem d'Aviz, secreia- 
rio do dito senhor, que corn elle esteve cap- 
tivo atee sua morte despois ctnquo annos. 
Agora nouamente emendoda e concertada 
pelopadre Fretf Hyeronpno de Bamos, da or- 
dem doi Preegadores, por mandado do sere- 
nissimo cardeal Iffante, ete. A la feuille 144 
on a placé la suscription suivante : Foi iin- 
pressa esta chronica do sancto iffante D. 
Fernando , filho del reg D. Joâo primeiro 
deste nome, em Lisboa per Antonio Eibeiro; 
1577, fai-8*. Fesd. Denis. 

Barbou , Maekado Ub, Lm. — Cataioffo doi Jutorts. 

— BtbUograpkia hittoriea Fortueuna. 

*ALVARBZ T BAEJtkiJoseph-Antoine), bio- 
graphe espagnol, né à Madrid vers le milieu 
du dix-huitième siècle, mort vers 1803. Il s'est 
fait connaître par son ouvrage intitulé H\fos de 
Madrid, ilustres en santidad, dUgnidades, ar^ 
mas, seiencias y artes; Madrid, 1789-1791, 
4 vol. in-4**. L'auteur nous faiforme, dans la pré- 
face, qull a commencé, de concert avec son 
frère Juan Antonio, à recueillir dès 1769 les ma- 
tériaux de cet ouvrage, et qu'il a eu à sa disposi- 
tion la bibliothèque ( 8,000 volumes) de son oncle 
Santiago, roi d'armes de Sa Majesté Catliolique. 

Alvarez a encore publié : Compendio de las 
grandezas de Madrid; Madrid, 1786, in-8*. Il 
allait mettre au jour une histoire détaillée de Ma- 
drid, quand la mort le surprit 

Mesonero Romaoot, Manual de Madrid, s* édtt, p. 9. 

— J. Ant. Alvarez de Qolndot y Baena, Deseripeion de. 
Aranjuex, 1W4, prologoe. 

«ALVABBZ ( le P. Luiz), jésuHc portugais, 
né au village de San-Romfio, dans l'évêdié de 
Coîmbre, en 1618, mort à Lisbonne en 1709. Cet 
écrivain ascétique est regardé comme classique, 
et a donné un grand nombre d'ouvrages. Nous 
citerons : Amor sagrado, ojfercceo P, Luiz Al' 
varez, da companhia da Jésus; Evora, 1673, 
iii-8* ; — Ceo de Graça, ittfemo custoso; Colm- 
bra, 1692 ; — Sermoes de Quaresma , offéred" 
dos ao illustrissimo senhor D. Juan Mascaren- 
has, bispo de Portalegre, etc.; Lisboa, 1688, 
in-4®. Lei deuxième et troisième parties ont pani 
en 1693 et 1699. F. D. 



259 ALVAREZ — 

Ctttotoiô àm JÈutôfHÈ, Otns le DteUomuare dé VA- 
tademieéet Seitneet, 

alvarKK Un cAstMo (Mariano)i général 
ej!pagildl,né no btmrg d'Osma yen 1775, tliott êa 
1810.11 entra de bonne heure an aenioe, comme 
cadet y dans an régiment des gardes espagnoles, 
et était |NirTemi an grade de eokmel Uttê de Tin- 
tasion de la Pénintole par Ifapcdéon. Chargé da 
èbnmutndetnënt du fbrt HonWouy (^ dotitifle 
Bareelone^ fl tint quelque temps en édiêc te gé- 
néral Dubesme après la pfiné de cette placé; un 
ordre etptès du gotttremeur de la Catâkfgiie ptit 
senl le décider à se rendre. Bientôt éftpendflnt itr- 
rivèrent les raiforts que le marquis de Pallado 
amenait de Mahon ! Altarez aDa y prendre de 
l'emploi ^ et sa belte «mdoite liri mérita d'être 
désigné pour commander Qirone, dont les Fran- 
çais pressaient le siège deftois soixante-dix 
joors, et sur laquelle ils avaient lancé déjà dix 
mille bombes ou grenades. Les assiégés Hrisaléhit 
bonne contenance : bourgeois et soidati, tons ri- 
Talisaient de zèle. Cependant AlvaTes eut leur 
communiquer eneore tm Uoutel élan , an point 
que les femmes dles-mèmes tcohirent partager 
les fittigues et les périls do siège. Il s'en ftirma 
un corps de cinq cents , prises Sans distinetiôn 
de rang parmi les plus vigoureuses. Mais pour que 
les efforts héroïques de Girone ne demeurassent 
pas stériles, il fallait qu^ils dissent secondée par 
les populations enf i foft h a n t es , et AlratH» Ue ces- 
sait de provoquer leUr levée éh tnassè: Uh fléau 
plhs désastreux eneote que le f^ et la flatome, 
une épidémie, suite de la fiutaiue et du carnage, 
achevait de dévorer le reste des défenseurs de la 
nouvelle Sagonte. Alvarez j atteint de la contagion, 
résigna son commandement plutdt que de subir 
une capitulation hiévitaMe ; et, retenu captif après 
l'évacuation de la place , fl etpira bientôt de dou- 
leur dans sa prison à Figaières.[i7ne.tfei^. d«fn,] 

SodUiey. Nittorf of thé PentniuMr «or, (. Il, p. MO 
et salT. — Toreno , Hittoria del tevanUtmiento, guerta 
V revolueUm de Etpalia, t. II^ p. U-61. — Napier« iJii- 
tory 0/ the war in the PentnsUlà, t. Ht, p. 1748. 

ALVARfii {Martin doti)^ comté de Cdlôiiiera, 
général espagnol, né en Andalousie en 1714, tholt 
en 1819. Il embrassa de lM)nne heui-ê la profes- 
sion militaire, et fit ses premières armes dans la 
guerre dttalie en 1:^33. En 1779 eut le comman- 
dement de ce fameux camp de Saint-Roch et de 
ce long blocus de Gibraltar, qui inspira la verve 
satirique de Pamy. 

En juillet 1794, il fut appelé au commandement 
de l'armée de Navarre et Guipuzcoa, avec le titre 
de capitaine général ; mais il ne put empêcher 
les Français de franchir la Bidassoa, et de pren- 
dre Fontarabie , Saint-Sébastien et Tolosa. H fut 
remplacé en février 179S par le prince de Cas- 
tel-Franco dans le commandement de l'armée 
de Navarre, et obtint sa retraite. Appelé au con- 
seil d'État, y prêta, en 1808 serment à Joseph 
Bonaparte, et se tint, depuis 1814, éloigné des 
affaires. 11 mourut à l'âge de cest cinq 

Jfipprgphie det Contemporaine. 



ALVENSLEBEN 



260 



ALTABBZ, sculpteur eapagHel^ M i Vâdence 
t^s le milieu du dix-htfltièltfle HMé, itkirt à 
noihe en 1830. H fbt au fftMffédea MéM dé- 
signés pariVapolédH, atifèsl'tfccttttatiuuaèstfalts 
du pape, pour ontef le ptAéÉ àë MddfMSavitflo. 
Ori a de lui uhe béUë étothë en tûaMë, hipf^ 
sétftant Adonis. H tnoulUt d^ tinéttl tolsiUde 

t'indigeriëe. 
Haiter; iVMMi ;#»#. Émntef'UMtm 

àhYàUvz {Thrnné^, né 1 hMà m à tila- 
vidosa dans le seiaMnié tiàti»; mort éaos le 
dix<HM^èihe^ èélèhrë aaHofrista pCirtagils. Tré- 
sorier de la citfifielle f«yaie; peMntiè rie se 
htdntra fflul MMè 4^ Hli| dM-M^ élans tM èe 
qui regatdéla dIsdplUié éëdéMaatt^ : fl alaissé 
plusieurs outragée; Nous faHerMS tes trahéa sui- 
vants : Seholium ifi ruMctts 17 HUêaHt ro- 
fnani Cimentis YTII alufutriiate rëeo§nUi 
de ordhte genUflBeteMi In missa pHvatot H 
solemnif ulysaipoRCj iai9^ to-^^.—JfototUmm 
M mMeas bnifiafH rohumi es éecrelo io- 
crO'santH cmeiM ÎYidënHM^ i-ettUmH Pii f 
pmtifléU nUiwimB fuitu , ëdiiî et €lené^ 
tis fin authorUùté rëmtHnm ; inyasipons, 
ia29> ist-9?. 

On lui attrflMte également la vte Oe D. lorgs 
de Attayde, aumdniér éë l'ét (que de Yiaed. Sou 
DirBctorio cto C&ro parn a Capelln ¥eali est, 
dit Barbosa, ufl ctav^agH parMt dans son gea^. 

F. D. 

BarbOM Micbado, BihtmMeû iMttUxnu. 

" ALTAfto ( Jean ), peintre italien du dit-hai- 
tièroe si^e. On cite de hd une Sainte Fatmilef 
comme un tableau fbrt esthné: 

Heineken* Dictionnaire deijirtiiteié 

* ALT ABOTTO ( Jacob)f légiste italieÉj aé à 
Padoue en 1385, mort le 18 juiii 1453. Il en- 
seigna le droit féodal à Padoue , et fut juge à 
Florence et à Sienne. On a publié après sa mort : 
Lectura in tuiM/eiM^omm / Venise^ 1479, sou- 
vent réimprimé. 

Mazzachelli, Serittori d^ItcUia. , 

* ALT A RUS (Paulus)^ Alvarm OU Corda- 
benêis i écrivain espagnol, luKif éë Gordoùe, 
mort en 801. On a de lui une vie de Sahit-Ba- 
logé^ dans Schott, tÊispaiHa ilimtrata^ Td. lY, 
pag. 2^3 (édit Prancf.) 1008), et dans Ada 
sanct.f 11 mars; et quelques tettres iaaérées 
dans Bibliotheea Patram^ PariS, 19^, t IX, 

p. 332. 
Fidres. Btpàha Sa§r9dàt t. X^ Mt-tS7 ; XI, M^tM. 

J ALVBivsLEBBii (Albert, comte n'), homme 
d'Etat allemand, né le 23 mars 1794, suivit d'a- 
bord la carrière militaire, étudia ensnHe le droit, 
iieSint en 1823 conseiller d'État prussien^ et fat, 
de 1836 à 1842, ministre des finances à Beriin. 
Vers la fin de 1850 , U reçut la nûasion de repré- 
senter la Prusse aux conférences de Dresde. 

Convertat,'lAxieon, édft. de 1881. 

ALVENSLEBEif (cAaWes-Ge^Aord ), géné- 
ral prussien, né à Sciiocb^niz le 7 septembre 
1778, mort le 12 février 18^1. Ù fit les campa- 
gnes de 1792 à 1794 oans l'année au doc de 



ALVENSLEBEN 

. En 1806 il combattit à léna, et pal^ f 
anzlow le sort du corps d'année de 
. En mars 1813 il commandait tm 
s la garde, avec lequel U combattit 
;tà la bataille de Bautzen U contribua 
i la prise du village de Preititz. Il 
général en 1817, et avait demandé 
quelque temps atant sâ mort. 

'[jBxiconm 

Leben ( Philippe^harles , comte 
re d'État prussien, né le 12 déoertibre 
oTre, mort le n octobre à BerHll , en 
idia lé dtt)it à Halle, et suivit la car- 
Qoatique : Frédéric-iStiiilladnie n lui 
iessivement des missions en Bavière 
en Hollande et en Angletems. Pw- 
:rre pour la succession de la BAvière, 
fut mis à la tête du dépàrtemeht des 
ingères. On a de lui un Esiai d'un 
rtmôtogiqUe des événements de la 
puis la pnix de MunÉèef Jusqti^à 
)âbertshour^ ; Berlin, 179i j 111-8'». 

'Ltxicon. 

(Robert), poète écossais, né à Elgin 
nbre 1745, mort le 1**^ janvier 1794. 
publia un choix d'odes et d*élégies, ' 

dettx poèmes, Edinburgh et The 
(trd. Un volume posthume, publié en 
r titre : The Banks qfEsk and oiher 

tntrodnetion to the Htttwrf of Poetrw in 

Ml. 

( Barthélemi ), général vénitien , 
milieu du quinzième siècle, mort lé 
1515. En 1508, Alviano surprit ei 
ces l'armée de l'empereur Maxnnilien, 
vancéedana leFrioul. Il recouvra Ca- 
B siège devint Gorice qu'il emporta 
jurs ) et enleva Trieste. L'année sui- 
ominandait en second l'armée véni- 
ordres du comte Petigliano. Alviano 
iquer les armées alliées avant qu'elles 
éré leur jonction. Ce plan ofTrait l'a- 
porter le théâtre de la guerre sur le 
anemi. Mais le projet timide du gé- 
ef prévalut : il consistait à rester sur 
3. L'armée française, commandée par 
ivait passé l'Adda sans rencontrer la 
nstance. Alviano qui commandait l'ar- 
dc l'armée vénitienne, cédant iroprur 
i son ardeur, engagea l'afTaire d'A- 
14 mai 1509, avant que Petigliano 
» de prendre position: Toute l'armée 
fut culbutée , et l'impatient Alviano , 
îures auparavant demandait à grands 
lie, lut blessé au visage, et tomba entre 
'u vainqueur. 

traité d'alliance conclu à Blois entre 
!t la république de Venise ( 14 mars 
iano recouvra sa liberté. Les Suisses 
a la Trémoullle à Novarre , l'armée 
bandonna les Vénitiens ses alliés^ et 



— ALVmCZY M2 

repassa les Alpes à la hAte. AlTiano fut Mdult à 
s'enfermer dans Padona Lé sénat , MoutAnt lé 
fougueuse imp^uosUé du j^l^lral, lui défendit 
de fah^ sortir ses tnmpéfe sous aucun prétexte. 
Le général espagnol Cardonlie ptroflta de cette 
circonstance pour ravager lé pays des Vénitltas. 
Alviano demanda inatatmnent la penMssion de 
sortir pour tomber aur ce pillard, dont il assurait 
la facile défaite; et l'ayant eilfUi reçue, il ooiilrul 
sur l'ennemi et rattefglilt Hî 7 octobre 1313, à 
deux milles de VlbencO^ près de la Motta. L'ac- 
tion s'engageA entre sort ârihéé et tselle des Ea- 
pagnols, exténuée de Atfgue el ehârgée de butin. 
OnaOùt ttn teprothe à AlViëilo d'avoir attaqué 
lea ennemis dans une poiitfdii OQ il pouveit.les 
forcer à se tendre sans oombattfe^ mAis les cri- 
tiques de ce getile ioai très-hasardéeè. Les 
troupes de la république trotaipèrëflt l'espémncc 
de leur général : elles lâchèrent pied dèe I& pre- 
mier choc, abandoniièrent lenr artillerie et leur 
chef, qui fut obligé de se jeter dans Trévise. Cette 
affah'e couvrit dé gloiHe Tannée espagnole, qui, 
un instant aupahivant, désespérait de son salut. 
Cependant Alviano réunit à la hâte quelques 
troupes, et reprit TofRettsive an commencement 
de l'année suivante. Il battit les Autrichiens et 
reconquit plusieurs places. Toutes les biographies 
et même la Biographie universelle disent 
qu'Alviano contribua beaucoup à la victoire de 
Marignan , que François 1" remporta sur les 
Suisses le 14 septembre 1515; tniiA l'armée vé- 
nitienne n'arriva que sur la fin de l'action, pour 
se mettre à la poursuite de Tennemi. Au bruit 
du canon Alviano aoconmt auprès du roi , mais 
avec un piquet de cavalerie s^ement, et suivit 
François I^' pendant une partie de cette journée. 
Après la bataille dé Marignan et la retraite des 
Espagbols, Alviano reprit les villes que la répu- 
blique avait perdues. La mort le surprit au mo- 
ment ob , a^rès être rentré dans Bergame , il 
allait tommencer le siège de Brescla. Les M- 
ghCB de cette campagne avaient épuisé le reste 
de ses fbrcés. Le gouvernement vénitien ordonna 
que son ciot^s fût transporté à Venise, pour lui 
foiiie des Obsèques magnifiques. [Enc. des g. 

dUtn] 

CorbtaeiU , tflbltàtifèà «iilt^êrtoitê ioerû^prqfiana ; Ve- 
Dite, lT«f. - sUmondl, HépnMqnes itattennes^ t. XIII, 
p.Wl;ctt. XIV. p. 190; 1818.— Bttttbo, HittorUe rd- 
ntUe, Hb. VII, p. îM-i'TO. 

ALTiNCZT bu ALTMtlr (pron. Alvintch\, 
Joseph ) y fëld-maréchal autrichien , naquit en 
1735 au châteaii d'Alvincz, bourg de la Transyl- 
vanle, stu* ie Marosch, et tooukiit à Budc le i>7 
novembre 1810. Il entra atl service militaire 
dès l'Age de quinze ans; il signala son courage 
dans là guêtre de sept ans , pendant laquelle il 
reçut de graves blessures et gagha le grade de 
major. Après s'être distingué à Torgau et à la 
prise de Schweidnitz , 11 se battit glorleusemeiit 
à raffkire do Tœplitz , oti on lé vit charger l'en- 
nemi l'épéc à la mairi. Pendant là paix U &'«.v 
pUqoa à introdiiùie d»n& Vvnnibb V» ^eisran«s»x 



2G.". ALVÎNŒT 

r^ements militairM de Lascj; et ta guerre 
pour la snacestion de Banfere^ le rap|idut 
MIT les cbBmpi de bataflie, loi Mhit de aoureaiiK 
laurioB. JOMph n le WMnma inqoT génAtal , en 
mime tempa qnl le durgn d'ense^ier à aoo 
nereo FnùçoU IM prindpes de U twUqiie. En- 
Toj'é eoBoite, MU* Ltndon, contre les Toru, il 
tu pronm aa grade de fËM-martdial Ueutcnut, 
Uen qnll eOt écttoni derant Belgrade 

En 1790, Abinci; dot putir en tonte hlte 
pour la Belgique, où le* buraiatloai Impru- 
dentes de Joseph n anlait amené une îDtnrrtG- 
tioa générale contre l'en^wreor et contre Téit' 
qoe de Udge. L'sttaqoe d'AlTioczy anr la fille 
de Uége ne réoaiH pas ; nue diôte de cheval 
l'olriign de quitter too commandaMot, et U 
rrtoania k Tieme , oA Léopold U lui conKra 
k litre de t*""*"^;— Hais n reparut i la tMe 
des armén dans la goare de 179S et 1793, et 
conmuiiida une AtUmi «Hitre la France. Il eut 
une grande part i la Ttdoire que les Autri- 
chiens mnporlèrail t nerwinde, EsTojé en- 
suite pour renToTCCT le doc d'York, généralis- 
sime des coalisés, a ftit batta ï Hondtsdioot le 
e septembre 17113. L'aimée suivante, il Tut mis 
à la tSted'on antre csaf» aoxîUaire, et reçut la 
nussion de défendre contre les Français Im- 
portante forteresM de Landredes, pendant le 
siège de laquelle U reçot encore une blessure qai 
l'éloigna du combat. Le jeune archidac Cbariea 
prit un instant sa place; mais bienUt Alvinczj 
reparut k sob poste, et les aouveann serricci 
qu'il rendit Ini valurent le pade de grand maître 
de t'artJUeTle. Placé auprès duienoe prince d'O- 
lange pour éloigner les Français de la place de 
Cliarleroi, Il ne se borna pas k le guider de ses 
lumières, mais il lui donna aussi l'exemple de 
la bravoure. Deux chevaux furent tués sous Int 
dans la mêlée, et luI-mSRie fbt atteint d'une 
balle, ce qui n'empêcha pas pourtant le suçota de 
l'opération. L'empereur François D , son anden 
élève, l'appela vers 1796 k Vienne pour siéger 
au conseil auUque; mais AlvinczT d^ resta pas 
longtemps : les malfaenrs de l'armée aulri- 
chleone en Italie demandaient nn prompt t«- 
mède, et on porta snr loi les regards ponr ré- 
parer des pertes si cmellea. Après avoir réor^ 
Dise dans le Tyroi l'armée de Beaulleu, démora- 
lisée par sea ntHnhrenses débites, cl préparé 
daoscepaït une vigooreuse résistance, il entra 
«n toute bite en Italie, pour d^ager le général on 
chef Wunnser, que les troupes républicaines te- 
naient étroilement bloqué dan* Hantoue. D'abord 
il eut quelques sucts, et Temperear pat croire nn 
instant qu'il vengerait les deux années que les 
Français avaient d^è détruites. Alvinay se 
battit avec acharnement, et qudqnes combats 
partiels livrés k Scalda-Perro et k Bassano 
tournèrent k son avantage; mais le 15 novem- 
bre il fat battu par Bona^rte à la bataille 
meurtrière d'Arcolc, et du 14 au is Janvier sui- 
vant ( 1797 ) k celle de RlvoU , qnl délmUt ■!• 



- ALVISET 9G4 

core une fbfs l'armée autrictûenne et amena la 
reddition de Mantoue. Alors Alvinrar IM lap- 
pdé : ses ennenùa raccosérent d'incapadté M 
même de trahison ; maii il eut peu de pdne k te 
justifier de cet cnellee imputalious. L'empenor, 
qui l'estfanait, n'ea tint aucun compte; car Q U 
confia en 1798 le commaDdement géoénl de h 
Hongrie, durant lequel Alvioca; réoiganlsa l'ai- 
mée hongroise. Fnstoi* H rnalt ansdBoouné 
membre dp coasdl intime, d 11 ^a«l> k tnotcs 
ces hvenrs le don d'usé belle terre titnée dans 
le banat de Temesvar. Enfin, en 1808, 11 k 
nomma feld-marédwl génétaL AtviMzr fnt en- 
levé en IBIO par nne attaque d'apo^exie, k 
Bnde, o<i on l'eoteiTa an dmelière ndUtaiie, ai 
mifien de ses compagoons d'armes. Sa bnfle 
s'ételgiA avec hd. ËUgant daM ses manièret, 
formé aux habjtndes de la eoor, et trè»i>nvre k 
briller par ses qoaUtét perscHuidles, AMn^ 
était simple dans les canqw , adcué an tiMil, 
exact dans tout ce qoi tea^ao serriee, et sé- 
vère k l'égard de ses subordonnés. [ Exir. A 
rfnc. deig.dum.] 



ALTiHzi (Pierre), tbéologlai hraipais , né 
k la fin du seizikme siècle k Nagsr-eajad «a 
Tnnsilvanie , mort après I5M k Kaidan ou 
Cassovie en Hongrie. Il s'est biteonnanpe sv- 
lout par la polémique contre le jésuite Piètre 
Paimany , archevêque de Gran et foodateor 
de l'anivtraité de Tymau. On a de lui : Fer- 
$^)leatio» de la grammaire lattM dt Ortferj 
Motnar; Waradin, oitre 1603 et 1607; - 
/tinerortuffi Catholiettm, os os netwMto *«■ 
tilktdés , afeUl ha os BvangtlMttok lu df 
manféU ty' mçf tu mtatanl Sonu* eoUssea- 
valo PtgHitat-é; Cassovie, 1616; onnageMO» 
npne: c'est une longue contravene aor laques- 
lion de savoir si les doctrines des prntwti* 
sontphis nenvesqMcdleedescaflioltqma; —S, 
T. D. Pt» Kmdetett stina «tUveUèrttraa 
sarmd valo nieUt (R^MNise oanvsaUe am 
dnq lettres de P.); Cassovie 1610; — RMrf «fi 
iYÂfliofto ( court sennon de voyage) ; Cai 
1937; — Postula , at <a umapi tiemt . 
fttiumok tserenf , rùvid maçtana a) 
es vilagos tianuagolikat ( Pos 
ou série de sermons pour l'explication des pé- 
rtoipes du dimanche) ; Cassovie 1634-1036, 1 
vol. in-4*. 

onttntUMtetM KefrfUiflurLnlem.— atOMt 
~ ■ ■ ~ ■ ■■■ L ~ HoruTi, Mtm. 



ALTinzT. Fojf. AiTnicn, 
ALTI8KT (dont BtnoU), skvant I 
Dé au commencement du dix-septième sltde k 
Besançon, mort en 1873. Pendant les gnerres 
qui déMtaieot alors la Franche-Comté, 1 ae 
rendit en Italie, et entra dans ta oonpégatiaa de 
Hont-Cassin , aooa te nom de VtrgMtu. On a 
de lui im traité snr le* prifflég» dea BBolMi, 



ALVI8ET - 

n : Muranttx Moent vestu tpontm 
iil t)«miieutaf«,- oput de prMUgiii 
rtgularium; Pni«fili, itei, 1ih4*. 
ft mit à l'index par !■ oour de Rome, 
Imé i Kempten {Campidona), ab- 
■xe, 1B73, 10-4", eat aojoiird'boi fort 



|0-C«i(ficiuli, pan ]l| ] 

KHDi. Vos. Wàudi m Tum. 
ID. Foy. Walid 00 Tujd. 

■ IK-BILLAM ( C'«St-Mira CSlMi fut 

jNw, (onuim A'ÂboU'Dji^ar-Sa- 
altk de Bagdad , mccâda ea janïter 
pire Almuluem, et monnit «i aodt 
rigM n'eat Temirqnable que par la 
l« U SkOe en S43, à U anHe d'une m- 
NumaDdée par l« gtoiral Aglab, qui m 
^wndaot «t Tonda la dyoaitîe dea 
Alwalhlk ainuit Im adencea et le* 
avait fait uiw ritnde qtécUle de la né- 
nr H guértr d'une hjdnçUie, ti m fit 
0" one plandie à la tampératore d'an 
«langer, dont on Ttnait de retirer I* 
noarat k moitié l>r<ilé. 

. j<natu «MHlm.. I. H. - PrWc C*nm. 

iCB IJean-SaplUU i>'), poMe alle- 
è Vienne le M jaiiTler 176&, mort le 
n.nétodia h Viorne aoot le célèbre 
) EcUkI, qui loi donna le goOl de« mo- 
'utiqDilé. Sea premlen OMaJa poMt- 
■ent dana let Moft Ilff A^ai^«l et dan« 
:A det Mute», de Vienne; il en cotn- 
«idl, publié en 1784 & Lelpdg,et ai 
igeofbiili, aoiTi bientAt d'an f/ouveau 
■■ poéiies, k Vienne en 1794. La plnpul 
lies étaient des pièce* de drcMiataace; 
ira le «trie Ucbe et incorrect ; mai* 
*a T^mtstioa de poète , ce sont deux 
beraleresques : Doolin dt Mayeiteê, 
int* {Viecne et Leipi^, 1787, iB-S*); 
•érit; Liàpiif,, 1791, en doiue cbants, 
9-bnitaWieknd. Enfin, ona de loi nue 
allemande da ;vumii PompUiut de 
'ienne, 1791. 



og. Au. 

IT. Vov. Ali-bbt. 

ira (ffmtr-JVUam-ef-Aot-H'aiMin}, 
)éte p«rt«n, né, dan* le DjagaU, Ter* 
> de l'hégire), mort en 1500 Ji Hfrit 
badonr, grand dignitaire du soltan mo- 
. il reful nne éducation soignée, et s'é- 
,'k la dignité de grand Tidr du sultan 
Hbia. C'est k lui que la littérature 
Il toot ion éclat. Mirkbond et MO fil* 
ô^iDanladgah et Ppmi, étaient se* con- 
I. nfitc(»istmiredan*iaril]edelléTal 
gidnafennattoM nMxqnée etnae aea- 



ALTATTE 9M 

demie; ) T établit HirkbMid, hd donnant ton* 
les aecoora nécesaaire* à la corapo^tkm de son 
grand ouTrage sor l'hf*lolre de la Per*e. All- 
Cbjr rrinuftotcore, k grand* frai*, k Hérat, nne 



Khondémir. EnOn 11 protégea efficacement les 
art* et les lettre*. Plu* tard , il se démit de ea 
charge da viibr et de gouveneur d'Asterabad 

K livrer h se* goU* ponr la poésie. Dana 
*es poésies turqnes il se donnait le nom de JVe- 
wq/1, tandis que dan* ses poèmes persans il 
t'appela Fatti. Void *e* pdw^aiu oorr^es, 
«a dialecte tnrc dn Djapttf : Mtdiebatn at- 
•mrau (SociétéB prédensH), bUoire des 
poétea do DjiffW; — ÂroOH turtt (Prosodie 
"—ne) ; — quatre reeoelU de poMes, Intitn- 

MenelUa de reï\fi>tuei Rareté* de la 
jeaneue; CtaioiUi* de Vdge mûr; Tr<Âti de 
la Yieilkue: — sii recueSs en persan : un 

1 de six mille diitlqnes; Natmeddfche- 
uoAir (Oordon de perles); Netaalm el^no- 
habbe (Sooplr* d'amour); Ken ellMli (Jet 
de perles ) ; Chanuet twtabaeAehariri ( les 
anq n«Tlg*leurs}; MacMoub-^Kolmb ( les 
BIsi-BimésdesCœius); — Cinq poèmes bi^ri- 
que*, intitulés : Ferhad et CAtrin; iteliJnouK 
et Léila ; la Digue d'Alexandre ; Ut Sept Pla- 
lUlui^i'Étontiementda Purs. CeaouTrages 
sont en manuscrit lilaBiblloUitque impériale de 
Psii*. 

BUT. de Suej, tu» NMUa tt ntrMtf itt Maawcr. lU 

la«M.dal>.,tV,tlM*B;— IIimDcr,Hlit.MJaHU.|Mn. 

ALTATTKCAliuamK), roi de Ljrdie, monta 

■or le tnlne tws 6lB atant J:-C. , et mourut 
361 ans avant J.-€. H fit la guerre aox Hèdes et 
tCjraxare, petit-fil* de D^jort*, chassa le* Om- 
méiien* de l'Asie, prit Smjme, uiiégea vaine- 
ment OlaicHntne, et nragaa pendant onze an* 
le tenitobe de* HDésieiu. Atteint d'une maladie 
gnv^il «nojra à Delphes coosolhr lîontcle. La 
Pythie reAia* de répondre avant qm les ennemis 
eussoil tebUi le temple de Minerve, qo'ilsavaienl 
brtlé, dans le pa}* des Hilésien*. Au lieu d'un 
temple , Alyalte en fitbiUrdeox prèsd'Assos; 
et ce fid là, dtl-on, le lemAde qni lui fit recou- 
vrer la santé. 

Quelques Scythes, échappés des mains des 
lUdes et itfn^ k la cour du roi de Lydie , 
devinrent un nijet de guerre entre Alyatte e( 
Cyaxare. Cette gnecre dura pendant dnq ans 
avec des soccis partagés. La bataille qui se 
donna la sixième armée fut remarquable par nne 
édipae de aoleil qol, *el«i les historien*, chan- 
gea tout ieoop le jour en Dtdt très-obscure (1). 
Cette éclipse avait «té prédite par Thaïes leMi- 
léden. Les HMes et les Lydien* , alors effrayés 
de cet événement Imprévu , qu'il* regardafènl 
comme on signe de la eoUa^ des dieos , firent 



5W ALYATTE - 

1(1 \ait par l'entremiM de Syennesis, nû d« 
CilicÏR, et Ht LatijnËte, roi de Babjlonc. Aljatte 
ilonna sa lille ft) mariaiia à Astyafc, (ils de 
C)'ii\are, et iiioiinit aiii^s un règn^ ^r cin- 
quanle^nq «i; : il eut pour succei(«ur Crésui, 

MU (1)9, 

Lm Lydiaiiit érigèrent II Àlyatlfl lin tombcao 
i|ui suiWfil en ^ndeur les pins hauts Ëdî- 
Oces, SI j'pn tm nr*litf ceii\ fl'ÉgyptP et île 
Bflbjlonei n a™il PI^S 'le mille pas ilc tour, t;t 
iipTiron quatre cents <}e largaar. On yoit pris île 
Sari ( l'ancien ^lies ) va tcrf>^ <iuc fliandlcr, 
Hamillun ^ d'autres voyageurs regardant 
commi: to tunibeau d'Alyatle- 



,.r;.- 



- MtmtlrniStr, 



ALYMou B4|.TI|-fipRB*I, trente-quatrième 
k)un de Crimde, vivait au miUeu du dit-huj- 
tiËma siècle. Fils de Uanghelr II, il succéda k 
Arelaq, le )! aoOt '765, et r^a soqs la suze- 
rflinet^, de 1« Portç, jusqu'au 31 octobre 1758. 
Ciiarles de fejsoiuie], contnl de France ï la cour 
d'Alfiti I nom a l^W dee détails intéressants sur 
•I ce prince ind^oissable, le plus judicieuj., 
le (dus éclairé, le plus éloquent, le plus justi', 
le plus libéral et le piu^ aimable qui ait jamais 
peut-Èlrc gouTerné les Talars, celui qui s'est le 
plus mal rooduil, qui a cummis le plus de fautes, 
qui a faille plus d'injusticed,quiafait 1« moins 
de bien, et qui eat parti le plu» déleslé, malgré 
son adreaae et UHi ambiljoD, > Iji clTel, en dépit 
des belles qualités et des bonne* iolentioas que 
l'historien français attribue un peu gialuilentsnt 
au kbau tartare, le rtgue de ce prince fut une 
suite lie désastres qui ameoërent rapidement la 
ruine rl'AljiB-Gberai, ut hâtârent celle de la Cri- 
mée, Comme ses prédécesseurs, il écboua con- 
tre les Nogaia, qui, après avoir été longtemps les 
auvillairea IndiKiplinés et redoutables des <lf- 
nastiea tartarea du Caucase, eoTabirent la CriiuËe 
nu comineiiceineat du dii-geptiËme siècle, et «'y 
maintinrent dans un dt«t d'indépendance presque 
compléta, KouTeroés (lar un prince de la maison 
de Gheraï, élu par eux et ronfirraé par les khans 
de Crimée. Les réballions n'étalant pat rares 
parmi ces Tartarcs belliqueux et noiuades i mais 
celte fois , leur levée du boueUera avait un ca- 
ractère plut sérieux, puisqu'elle a<ait lieu à 
l'instigation de leur général, Krym-Clieraï, am- 
biticui qui Gomoitait le IrAne. Ils prirent pour 
prétexte l'augmentation des irnpâls, et le* de- 
mande* de blé faites par Alym pour l'approvi- 
aionnenient de Conttuiliaople. l4 khan de Cri- 
mée marcha contre les Nogais , k la tête d'une 
armée de aO,000 homnwB, en septembre 1758, 
mail il ne pot surmoMter la réajslanoe de son 
habile et audacieux cousin Krym-Cher^. Pour 
détruire les espérances de cet ambitieux compé- 
Utfur, il fit aux rebt'llea les plus larges ctwcea- 
sioiis, et finit même par leur onvrir le Budjic, 



- ALYPIOS afiS 

principal grenier de Constaotinople. Cet acte 
amena sa destitution par la Porte , qui , n'ayant 
plus le vaillant Arslan ï sa disposition, (U forcé 
de nkettreïla tète de la Crimée le reM)eK'7P>' 
Gbyrai. 



ALVon(Pien-e-fAfJijipe), botaniileeCidiar- 
macien français, né dans l'Auvergne en 17&S, 
mort à Paris en 18lfl. Avant la révoInlloB, H fut 
lecteur du duc d'Orléans, et chargé d'easagner 
l'histoire naturelle aux enfants de ce jirinoe. Eii 
1783, il présenta à la Société de rnédedne un 
mémoire sur les préservatifs du vimt vénérien ; 
mais il fut détourné da aes retharebec hilérta- 
santee par les scri>pule« d'un da iea anda, qai 
triHLvait convenable de laisser la syphllisiepio- 
pa{wr, comme un frHB contre 1m déaordrM 
d'une jeunesse trop ardente. Apre* U mort du 
due d'Orléans, en I7M, Alyon lut débnn i 
Naote* pendant plusieurs taon. Depuis, il éri- 
gea la pharmade dn Valda^îrAce , et aanlta 
celle de l'bApilal de la svde impériale. Malgré 
son ige d ses Infirmités, il tlt Iea campagnes da 
1S12, 1813 et 18U, devint prisoBnier de gnerre, 
et resta k Znaim en Moravie jusqu'à la dobcIb- 
siun de la paii générali^. Ses ouvrages sont : 
]* Ssiai sur les propriëiéM ta<!dieinalei de 
l'oxygène, et sur l'appCicalion de ceprintipe 
dans lamatadiei vénérieimes, pioriguei et 
dartrewtui Paris, an V, ln-S°, réimprimé m 
l'anVD (1799),eltraduit en aIlefnand;Leipu^ 
nvt; — 3° rouri dJAncnlaire de botfmiqv»; 
Paris, an vn, In-fol. Ce sont dea tattleana ly- 
nopllquea qu'il avait composés dans l'origbM 
pour les enfants du duc d'Orléans ; — 3* Court 
êlimimtaire de ehimie Morlfue et praliqur ; 
Paris, 1787, in-a*, et 1799, ï vol. in-8>. Alyoa 
a r«rrif(é la partie tétanique de l'édition de J.-J. 
Rousseau que le libraire trfTrit à la eonveation 
nationale. Il a, de plus, traduit de l'anglais 
l'ouvrage de Rollot t>tr les maladies gastriques, 
in-«-; Paris, 1798, et,da lllalien, le traité de 
Vacca-BerUn)diieri aur les Maladiet viiie- 
riennes. 
Blonrapliie Aii Contemporain; - Quenrii, la Ptawt 

AI.VPIUi('A).ûnia;),d'Autioclie,archilKleel 
ingénieur, vivait vers le milli'udu quatrième siJ- 
Lit', soua le règne dr Julien l'Apostat. Ce dernier 
le chargea de faire rebâtir le templ£ de Jérusalem. 
Alypius le mit ï l'œuvre, et fut secondé en cela 
par le gouverneur de la province. Mais bienlét 
il fallnt renoncer à l'entreprisi', parce que, dit- 
on , les feux sortaieet de dessous terre , et ren- 
daient le lieu impraticable Huit années après, il 
se trouva impiiqné dans le procès dee persdu- 
nes accusées de ma^c et d'avoir vonin prédîi^e 
l'avéaement du successeur de Valens. Il M 
banni, et tous ses biens confisqués. Son (Ai, 
Hiéroclès, condamné à mort [lour la même aC' 
CDsatran , fut £auvé lieureusi'jnent au moment 



ALTpIUS 
OOndolMlt au Hppliœ. On peufte ifue 
inl est le ft^me que ccini Quj dédia i 
le description géographique de l'anj^ep 
pie Godeiroy a pu))Iite t» ffttf «I (iliii 
1, 1835. 
I, BliMf,. jjrfFO. jri, - Pf iHfiiLM.¥J, ». 

IPBIV«"M), pbi)twp|«i ^ref, (Mijt- 
n de Jambliope, jiy^i % ^ejairirie flsn» 
in^ siècle, llétâit ai petif de \^e, gu'on 
«nipalt le p;gm£e. « Mais Ijt Halare, 
ipe, dépensa pour déveliqiper son c$- 
pe ^'eUc emploie ij'ordiiiBlre pour for- 
îojpB. « Al^pius eut fie nombreui dlçci- 
; Inquels il discutait saga avoir pcours 
Ivre. Un Jour ga'il rencoqtra Jamlillaup, 
la cette quesnup ■■ ' Un homine rjcbe 
u UD honi[)ic iiijuste, ou l'hiritier d'un 
aJDjte? > Jambllque ae répondit rieo ; 
i^jra Alyplus comme un dialecticien 
int souvent caqser avec loi: et, lorsque 
iifiosoytiç ipourut, il écrivit un récit de 
pnt Eunape a donn^ nn extrap dans \fi 

UlJMIque. 

titUcU. «dit CoameUa, p. M. .• IbIU , Die- 

CrNct Bité Baai, autrapk. 

iOT,éerivMa et muiUcIta greo, vivait, 
Mfodere, aotérisu rodant h Ptoiépiée at 
Eocliilii. De la Borde le pla£e dau la 
imnlié du quatrième siècle. De tout lea 

anciens sur la musique qui oatu ont 
ni», il est le»e)jl par lequel uouii uod- 

Im notes des Grecs i iod ouvrage El- 
uiMinJl, latrodiicUott à la t»atiqut, 
ntalaUiéorieito cet art en sept partiea, 
les MHS, des intervalles, des STsIèinet, 
M, des tons, dat duinf|gment* et do la 
Iod; mats il ne s'occupa que d'une de 
s, les loDs. Il a été puÙié par Me<ir«ius 
Uin], S0U9 le titre t Arulo3C4»iu, Aï- 
4, Àlypiut, autîOTK muiicei nnli- 

haeteua» non «fi(i; Layds, Igid, 
fboin l'a aassi publié dans «on Recueil 
dena grecs. ICfil, in-4'. 
i, Bl*l. eraca- - Feui. «ogr. uili'. dcf ma 

PS, arcJiejÊquE i)p Césaréj. Qfl ^ ^e lui 
•flt d'une leltj-p cqnservé daqs PliflliltS 
(., p. (3,^iï, édjl. Bekher). 
■^.j %^m}\f^i,i^ Joseph- Antoine), 
e fi Biographe inevicain [d'orieinc pa- 
Dort fera 179^- 1) lit ufi jtrand nqm- 
«rraljoM astrôoomiqoesi 4 w' 4àns 
I de HCeraiura, qu'il pqblia longtemps 
'j inspirer i la jeunesse meiicaine le 
«dence». AJi^te était corresponJap( de 
le des sdences de Paria. Outre Bel tra- 
ronomiquea, on a de lui ; r Pfouvtlle 
l'4nérigu' $tplfi'lrUiniile , 'iùMÉe i 
ie n>ja)e des sciencea de Paria , 1708; 
o de la gtografia de la l\'ueva Es- 
modo de ptr/eàon/irla, pcriodico de 
décemb. 177S, n. 7, p. àS ; — 3" Vapa 
Oitpado de Mexico : c'est une carte 



- AHAC 170 

manuEQritp, dessinée en 17U, revue par i'aiiiei» 
PDI773, mais peu estimée; —i'Letlretsvrdlf- 
fi'renlt objets d'histoire ualurelle, adressée à 
l'Afadéinfe de; scteocei di' Paris, et iqiprimée 
4.W3 la relation (ix\ voyage 4a Cl»appai — s° Jf*- 
mqift sifT (a limite des neiges perpétaellei 
au rolcnn Pexocatexctl. Alzale avâll fixd la 
position de Mexlpo ^ 19* ^' lat. sept, et 100' 30 
long, ptrid. P'ayrè» SJ. lie HumbQldt, elle esl à 
ir Î5' ift" iBt: et 101" îa' *I" long- 



iinhilUt r 






c. kailBçnttlilr a 



AMABLB (sHQt), prêtre frascais, mori à 
Rioni la 16 oolobK 475. Il fut d'abord diantre è 
OlermonL L'évtqoede cette ville lui donnd en- 
suite la cure de Riom. AroaUe y lit bltir deux 
é^isea, de Saint-Jtaa-Bapiisie et de Sainte-i:é- 
nigne,dont il esl encore le patron. On attri- 
bue à Ma rdiques une grande vertu contre 
la mor«uredea aniinaui venbneuv. De son vi- 
Tant , Taisant le voyage de Rome, Dieu lui ac- 
corda, dit le légendaire, on rayon de Kol^l qui 
lcguidai(,luiobéiasalt,oomme un Hdèle serviteur, 
et lui portait son maaleau. A. de L. 

Sâlat' Or^icHre dt Toun, 4e 'ilorUt Coniworvm — 
Burliu, >'U in SaUd-AmiM: ~ Sinrop. «rif iiu; itt 
ttlim •" CtoriuM. - Aalll'^l. ^i* "« SaMi. - L'iBbc 
ftfia. fit il iilnt Amaltle. 

A^AC OU AMI» yuKHAB) (Abottl-yaghib), 
pocte persan, né prQbahlement à Bokbara, nii il 
mourut prpaquc ccnten^irp. Sa <rte n;in])ltt tout 
le ouiliine siMe, qui eit efM de la plus li<-.iile 
puisswipe ^e« Se|djouk|i(es, Amak fêtait l(-fiivurj 
i)e P(l)ëd£r-|(f)ai), Tundateur d'une nrudémle, qui 
e0ii)ptsit paimi se* membres Ijaschidi, Ki'Iami, 
KcgbiMbf^iabi, Ali-Schatnuuii, Scltandl, etc. 
Apuk devint pr^ident de cefte acarlémie, et 
Alt pomblé de liclkBSses. C'est ce qui lui attira 
pariicu1ièren)e(it ja jalousie du |>o«te Raschi.li, 
auteur du poemc Uadaie-nl-Scher, on l« /ar- 
din-Eneltaitté. Vers la fin de sa vie il Tut appelé 
auprès de Sandjar, prince seldjoiiliide de Fars, 
Mais, è cause de son grasd Age, il ne put ie int^I - 
tre m roule; il eut cependant rocore assez de vi- 
gueur ponr composer une de ses plus belleii élé- 
gies, qui remporta le prit , Bur la rnoii prématurée 
de la sceur de Sandjar, Malii-Hulk, mariée i 
Mahmoud, neveu «1 successeur présomptif du sul- 
tan ; cette éégie commence par ces vers : • Au 
temps qae la rose commence ï More dans les 
jardins, celle qui éldt déji épanouie s'est flé- 
trie en un instant ; et nous la voyons déjà converle 
àf poussière; et, lorsque les recelons des ar- 
bres sucent l'eau des nuées printanières, ce 
narcisse s'est desséché, faute d'eau, an mlllen de 
la n-alclienr d'on Jardin, « Outre ses élégies, très- 
eslimées , nous avons de lui : Histoire des 
omoKM de l'«HOi(/'e(ZoaI«t*tt, roman en vers, 
tiré de ta vte du patriarche Joseph, si altérée, 
comme aa taii, dans le Rorao. 



m amadE — 

■ AMADi (IMitlea.buoTijt'), poMe iKUigrats, 
trf à Kueban le 13 nwn 1703, mort k FeUar le 
33 décembre 17S4. Il niiTlt la curlire militaire, 
«t parrlnt au grade de mIomL Od ■ de lui quel- 
ques poéakt tjrtlqaei et énrfkpKS (ygaga* 
én^tet, ntrehMi, Btag^tknuk, etc.) ; Vienne, 
1765, In-S*. 



kHABBi {Charla-Àntoitu ) , médeda et bo- 
(aiUste, né à Bologiie rera le milieu du dix-aep- 
titme siècle, mort a ITIO. 11 déoouTilt dan 
o^tces de plantes , trtc-nrea m Italie, et qui M 
retroureiit dans les régioni AqnatMialea. L'une 
de ces espèces ï bit établir le genre A&fiwututa. 
Il n'a laissa aueim ooTrage. 



*UUJ»I (fitralamo ) religieux ilalioi de l'or- 
dre di servi di Mario Vtrgbu, té vers 14S3, 
mort à Lucqne*, te la Etnïw 1543, professa la 
Uiéologio i Boloipw et à Siion*. Le général de 
son ordre l'enToja m Alleiiiagne comme son ri- 
calr«, pour a'oppoaer un propta de l'hérésie 
(te Luther. Amvld U oonbatÇt, non-seolement 
par ses préfficattoM, mab aussi par un traité sur 
llmmortaliU At lime , dans leqDel il rcAitait 
les doctrines do mofaw aDemand. Cet ounage, 
d'abord publié fc Boa» et dédU au cardbud An- 
toine de Padoue,tkit rétmfirtmé soue le titre d'i- 
poUtgia tulV ^mnortailtà dtU' anima ;HOan 
1&18, i»4*, arec une dédieaeaaa cardinal Roberto 
Pnccio. Amadei tH nommé rleatre-géaéntl dé" 
urvl par la cape Adrlsn VI, et eonflrmé dani 
cette plMe par le cbaptlTe de Fajnia en 1S34 
et par celai de SiMne en 1533. U s'efibrc* à» 
Tébimer les cooTente de son ordre. Outre l'ott- 
Tr^ d^à dté, Amadei a laissé phisienn écrits 
encore Inédits ; entre autres, nn tnité De Jure 
dtvlno, contra Luttwr. L. J. 

Olul, JnamUt anHiUj rr. wmm B. M. r., toi. 
n. - NuinclwUI, SeritiOT^ a-Iialia. 

■amadh (^{ieiins}, pdatreitalloi, né k 
Perugia en 1589, mort en IMt. On a remarqué 
comme uw particularité de sa vie qn'D naquit 
et moarot k lamttne heure et au même jour du 
moiB (30 janvier, k minait}. H a fUt plusieurs 
pMtraits et sujets d'histoire, eriiméa. 

PuenU. ftltH^ pUlen.iaiaoHiareMUiiU. ~ Luul, 
SUria pMerita. 

■ahaobi ou ahadro (Jean-Antoine), 
seul plear italien, natif de PaTie, mortiers 1471. 
SMt cltef-d'iEutre lut le mausolée du général 
vénitien Barthélémy CoHeonl, dans l'église da 
Bergame- 

Clcognin, JtoUa tfUa leulturm. 

AKADBSi (Donànique ), poète italien, né k 
Bolo^elB4 août 1657, mort dans u ville natale 
le U s^tembre (730. Riche marchand BoIodaù, 
il ctmascra ses loisirs à des études littéraires , 
et compoaa des poésies qui lui acquirent une 
grande réputatloD. Ses premiers écrits parurent 
•ou* l'uagramme de Stmonide da Mtœo, 



AHADUZZI 373 

dans le recueil de Gotdii, Seelta di Soiutti e 
Cantonl de" più exeeltenti Kititatori itog^ 
tecolo; Bologne, 1709. D'autres poésies d'Ama- 
desi forent pubOéea, en 1713, par son ami da. 
PletroZanoUi. Son iils Lelio-Alberlo cultivaansn 
les lettres avec succAs. Quelqnea-tiMs de tes 
poésies te troovent dans le recueil de GobbL 

KutncbEUk, Serittori d'/laNa. 

AMADKsi {Joteph-Louii), catMoiite et an- 
tiquaire italien, né k Livoume le 38 août ITOt, 
mort 1 Rome le 8 février 1773. II ndvit dèsl'e»- 
ûmce sa bmUle k Ravenne, et passa dans cette 
Tille presque tout le reste de ta vie. H entra dos 
les ordres, el fut nommé, par l'arcbevéqoe de 
Raveime, gardien des archives arciiléplseapaks; 
vaste dépôt qu'Amadesi mit ta ordre, etdonti 
protita pour ses recherches lùstoriqnes. Ses prin- 
dpaui ouvrages sont : de JurUdictUme Raoett- 
natum Epàcoporum in eioitateetdUecetiFtr- 
rarienei; Ravenne, 1747 ; — de Jure Bovn- 
natum Archiepitcopontm deputandi notariée; 
Rome, 1751 ; — de Comitatu ArgenCato;Btgiia, 
1763; ~ un grand nombre d'opuscules, pabHfS 
dans le recueil dn P. Calogera (Jiaecoffa dl 
opuscoli KienttJM el filologtei, vol. XID et 
xnv ; le dii-septième chant aooompagoé da 
notes du Bertoldo, Bertoldino, e Cacmenme, 
Quelques beaux esprits de Boloéne avaient pris 
l'engagement de mettre en ven et tt'annôlat 
l'Histoire populaire du paysan lombard Bertaldii, 
écrite par Glulio Oesare Croce. Amadeti, qui cul- 
tivait à la fols l'érudition rt la poésie, fournit son 
contlitgent k cette docte et burlesque o 



AMADKirn. Voy. Amédéb. 

AMADOR BEBELLo (le p.), jésuite portB- 
gais, né dans le bourg de Heiamrtîo, évécUdt 
Porto, en 1539, mort k Lisbonne en 1031. On a 
de lui : Algunt eapttales tiradoi da* eartm 
que vieram este anno de 1538 dotpadretd» 
cotRponAia de Jesu, que andam nat portée 
da india. China, Japào e reino de Angola, 
impreuoî para se ptniereM eom titaitfaeilt- 
dade eommunicar a muUat peuoai que ce 
pedem. ColUgidot par o padre Amador Se- 
bello, da metma eompanÀia, proearador dM 
protiinclat da India e Braail ; Llaboa, 168S. 

Ce livre est asses rare, et m sa le piMon 



au nombre des écrivains qui (ont autorité. 
Febd. Dros. 
Cotaiofs du datera.'- Kirtou If aebids, MNW- 

AHADUZZI (/ean-CArisfopAc ), en latin Ame- 
dutlut, philologue italioi, né pria de Rtndni m 
1740, mort en 1791 i Rome, où 11 dirigeait Im- 
primerie de la Propagande de la foi. On a de lai : 
1* une quatrième édidon, avec des notes, dt 
l'ouvrais de Bellori, intitulé Fragmenta vei^ 
frit ivterU ilonut i Borne, 1764, liïfbl. ;— ri*- 



373 



AMADUZZI — AMALAS0I9TE 



374 



fo Mooell» quinque anecdotx imperatorum 
JheodoiU juniaris ei Valeniiniani III, cum 
mUrantm eiiam novellarum editarum titu- 
ftf y ei «oriit Uctkmibus ex codice Ottobo- 
ataso ; quitus aecedunt oIUb Valentiniani III 
CauUhUiomu Jam éditas, qux in codice 
TkeodOÊiano desiderantur ; ac tandem lex 
rofluma, «eu re$ponsum Papiani, titulis, 
tmeedoUs , variisque lectionUms auctttm ; 
lome, 1767y in-fol.; c'est uq supplément à Té- 
dtton da oodeThéodofiien donnée par Ritter; — 
TÀnecdoia Uiteraria e manuscriptis codici' 
ka enUa; Rome, 1773 et 1774, 3 toI. grand 
!•-<*; — 4* Vetera monumentaqux in hortis 
(IMmunUanis ei in xdilms Mathiorum adser' 
', eoUecta et annotationibns illustrata; 

y 1779y 3 Tol. in-fol., avec 270 planches; 
— &* Ckaraeterum ethicorum Theophrasti 
etpêia duo, hactenus anedocta, grec et latin, 
itee me préboe et des notes ; Panne, 1 7S6, in-4*'; 
— 6^ Alpkabetum bramanum seu rcmanum re- 
pU Aine , JUUtimarumqtie regUmum ; Home, 
177»-1787, iB-8*; ~7* Epistola ad Bodonium, 
Mtionem Anacreontis: Parme, 1791, 

; — 8* Discorso JUosophico sut fine eVu- 
mUù éêUa AcadenUa-, Rome, 1777, in-8% 

npaUt, MoyrMa ^U ItalUuU UbutH, U III, p. M9. 
jMai.âlRIl on AHAULRIUS POATITNATUS, 

français , mort en 814. H (tit éleTé 
de Medeloc, et nommé en 810 
arehevèqoe de TrèTes. Chariemagne le chargea, 
r—MkiinlTinff, d'instruire les Saxons dans la re- 
H^ùm duélienne. Amalaire fonda l'église d'Ham- 
bourg» et partit en 813 avec Pierre, ahbé de No- 
— p*y*»^ oomme ambassadeur près Michel Curo- 
piUte , empereur d'Orient â réussit dans sa 
ttjsaioo, et mourut à son retour. Amalaire a 
Uasé on firre sur le Sacrement de Baptême, 
dédié à Chariemagne, et faussement attribué à 

A. DE L. 

., JmuUêi êcelniastiei Trevirorum. — 

I. ConeiUa anti^ua CtUlim. — Le Mire, Op«ra 

UftotàoSif 9t kUtorUa. — Hist, ttU. de la Franc«, 

LIT. 

AMA&AIRB 00 ÂMALARIUi 8T1IPHORIU8, 

IPétai français, Thrait en 841. Il fut d'abord dis- 
dple d* Akoin, pois snoeessiTement prêtre à Metz, 
ilbé de Hon^Âch et co-éféqoe de Trêves. Louis 
la MboBoaire hn fit composer plusieurs ouyra- 
fM c u Dc ein ant le service divin. Ce ftit également 
par ordre de ce monarque qu* Amalaire fit un 
voyaige à Rome en 831 pour arrêter avec le pape 
Gi égo ir e IV un choix d'antiennes et de prières. 
imrH^ à laissé : De ecelesiasticis seu divi- 
uiâ CfffleUs^ publié et approuvé par le concile 
d'Aix-ln-Chapene en 813; — De Ordine anti- 
pkiMarlo : écrit vers 832 ; — Forma institu- 
titmés eanonkorum et sanctimonalium cano" 
méee vicentium, imprimé avec notes de Lemire, 
&ÊÊÈB ie Code des Règles des Clercs; Anvers, 
1638, ia-fol. : Pierre Damarin critique ce code, 
cemroe fadJHant le pécnlat en accordant trop de 
■onrritive aox religienx; — Cinq lettres^ 



adressées, la première à Jérémie, archevêque 
de Sens, sur la manière d'écrire le nom de Jésus; 
la deuxième à Jonas d'Oriéans sur le même su- 
jet; la troisième à Rangaire, évêque de Noyon, 
sur le sens de ces parole : ific est calix san- 
guinis mei, non et xtemi testamenti; la 
quatrième à Hatton, mobe, sur le nom de S^ 
ra^him^ pour savoir quand il est masculin et 
quand fl est neutre ; la cinquième à (xuntard, sur 
la défense de cracher après la commuuion. Ces 
lettres ont été publiées dans le Spicilegium de 
dom Luc d'Acheri, et réimprimées dans les Anee-' 
dota de Martenne. Amalaire trouva dans saint 
Agobard, archevêque de Lyon , un antagoniste 
véhément. Dans sa dissertation JDe dMna Psal- 
modia , Agobard s'exprime ahisi sur son adver- 
saire : quia nuper stultus et improàus ipsa- 
que stultitia et improbitate sua omnllnu 
notus calumniator erupit , qui sanetam Se- 
clesiam nostram id est , Lugdunensem , non 
solum verbo, sed etiam scriptis laeerare non 
cessât. Ce langue rappelle celui des humanistes 
de nos jours. A. db L. 

Honoré d'Aaton, de iMminiàns eeeiêrtattieU. — Slfo- 
bert, CaUUoçus. — Adenurd d'Angooléiiie, Cknmiûti, — 
SlmMod. CtmeUia antiqua GiMUe." Dom Loe d'Acheri 
SpMUçe, — Le Mire, Re§ulm eoHitUutm Clericorum., 
— Balaie, ad jéffobardHm. — Dupin, BibUothiçue d9$ 
auteurs eecUâlastiquês du IX sUelê, — Histoire iiUé- 
raire de la France, IV. ISI.— Dom Cellier, Histoire gé» 
nérale des Auteurs sacrés. 

AMALARiG, roi des Visigoths, né en 502, tué 
en décembre 531. Après la mort de Théodoric, 
son aïeul, il fût reconnu roi d*un consentement 
unanime, par les Visigoths, en 51 1. Peu de temps 
après son installation, il fit avec Athalaric, son 
cousin, petit-fils et successeur de Théodoric, un 
traité par lequel la Provence demeura sous la 
domination des Ostrogoths, et Amalaric eut tout 
ce que les Goths possédaient en deçà du Rhône. 
Amalaric épousa en 526 Clotilde , fille de Clo- 
vis I^, princesse aussi zélée pour la foi catho- 
lique qu'Amalaric l'était pour l'arianisme. Ce 
prince n'épargna ni caresse, ni menaces, ni vio- 
lences, pour lui foire adopter sa croyance : Clo- 
tilde ftit inébranlable. Enfin, après avoir beau- 
coup souffert, elle prit le parti de porter plainte à 
ses frères, et envoya au roi Childebert un mou- 
choir teint de son sang. Childebert, indigné, se 
mit à la tête d'une armée, défit Amalaric, qui, re- 
venant à Narbonne cheroher ses trésors, y est tué 
d'un coup de lance par un soldat franc. £o lui 
finit la race des Théodorics, qui avait régné cent 
onze ans. Childebert, après avoir Hrré Narbonne 
au pillage et ravagé la Septimanie, reprit la route 
de France, ramenant Clotilde sa sœur ; mais elle 
mourut en chemin. Theodis succéda à Amalaric 

Procope. De beUo Gothico, Mb. I. — Jomandes, De 
rébus GotMeis, e. M. p. ikS. — Itidore. Ckronieon Go- 
tkorum, — AseiaMeb , Gesehichte der ff^ettçotheu in 
Spanien. 

AMALARIUS. Voy, AlULÀmE. 

AMALASOHTB (en goth. Amalesucnta, la 
vierge de Amales), reine des Ostrogoths, étran- 
glée en 535, était fiUe de Théodoric et d'kod^ 



rrs AMAlasonue: 

fléda. Elle ent pour époux Eothéric, de la fiunflle 
des A maies dont elle-piéroe était issue, et que 
Théo<loric éleya à I4 dignité coosulaire. Euthéric 
mourut avant son beau-père , laissant un héri- 
tier du nom d'Atbalaric , 4gé de dix ans seule- 
pient. Tbéodoric V^ lui-même termina sa glo- 
rieuse carrière Tannée suivante {576), après avoir 
pommé pour successeur le jeune fils cjnÈuttiéric, 
dont la tutelle devait rester entre les maips d'A- 
iiialasonte, sa mère. Cette princesse parlait, 
outre la langue nationale , le grec et le latin ; elle 
cultivait les lettres avec gpût, et travaillait à ré- 
pandre cheï son peuplie les bienfaits de la civi- 
lisation. Soutenue par le sage Cassiodore, ellp 
régna arec doupeur, poursuivant le projei de 
non père d^ fondre insensiblement C9i up se^) 
peuple l^s Romains et les Goths, leurs ym- 
queur^. Sa prudence et sa sagesse firent fleurir 
le royi^ifpe d'it^ie, indépendant par le fiMl, 
Inen que pominalcin^nt soumis à Tempire de Bjr- 
SEance ; enfin ell^ mit tous ses soins à donner k son 
fils une éducation qui le rendit propre à conti- 

^ nuer son ouvrage. Celui-d, au contraire, re- 
belle aux maîtres grecs et romains cliargés de 
rélever suivant las principes des peuples civi- 
lisés, préférait les morars otMsleres dès Gottis, 
et se livrait, dès quH en trâivait l'occasion, aux 
amusements barbares de ses jeunes compatriotes. 
Sa mère en ftit vivement affectée ; et , le trou- 
vant un jour dans une position des plus indé- 
centes , elle ne put s'empêcher de le frapper. 

Ce n'étajt pas ainsi que les Goths avaient cou- 
tume d'élever leurs enfants; fls ne voulaient pas 
qu'une seule offense impunie laissât dans leur 
âme un souvenir d'humiliation ou de crainte. 
« Celui qui aura tremblé devant la férule d'un 
ft pédagogue , disaient-Os , ne regardera jamais 
« sans crainte le fer des ennemis. » 

Athalaric sortit en jetant des cris ; 11 se plai- 
gnit aux principaux chefs des €k>ths d'être ac- 
cablé de mauvais traitements pour ne vouloir 
ni apprendre une science inutile, ni écouter des 
maîtres ennuyeux; et ce langage mit dans ses 
intérêts les vieux guerriers de Tbéodoric, dont 
l'ignorance méprisait la science des livres. Us 
reprochèrent à la reine de corrompre, par des 
occupations futiles et des traitements indignes 
d'un roi, la nature énergique d'un prince qui leur 
promettait un souverain digne de ses ancêtres. 
Les vieux maîtres furent donc renvoyés , et l'on 
donna au prince un certain nombre de jeunes 
compagnons qui ne tardèrent pas à déraciner en 
lui tous les germes que l'éducation avait pu y 
semer. Non-seulement il se livra à la débauche 
et à l'ivrognerie, mais il mit de câté tout senti- 
ment filial. Aussi, quand éclata en 533 contre 
elle un complot qui menaçait à la fois sa vie et 
son autorité, Athalaric ne fit rien pour la dé- 
fendre ; et il ne cacha pas son humeur quand il 
la vit triompher de ses ennemis. La malhou- 

^ reusc mère pressentit le sort qui attendait le 
royaume : elle hésitait si elle devait contracter un 



— AMALGER 



976 



nouveau mariage, qi déposer son poofpir entre 
les mains de Vempenepr d'Orieiit^ qd oonsarvaH 
des Goths sur l'Italie des droits de suzeraineté! 
La brutalité de son fils excitait en eUe de vives 
appréhensions, et elle craignit (|u*aprè9 la mort de 
son fils , auqud ses dérèglements avaient attiré 
une bcqrable maladie, eUe ne restât senle, expe- 
sée à leur humeur grossière et faroodtt. Peu 
après la mort d'AU^alaric, arrivée le 20 oetobra 
534, elle partagea son trône avec Théodat , soa 
cousin, qu'elle épousa le 8 octobre 534; mais cette 
mesure ne fit qu'ajoutera son infortune. Ed 535, 
l'empereur Justinien envoyai Ravenne, résidence 
d'Amalasonte, des ambassadeon» diar^ de de- 
mander aux Ostrojgoths la cession delà Tusde, et 
de rappeler k la reine les ouvertures que, dus 
un moment d'incertitude, elle avait d^ Mies à 
l'empereur, au scget de la résignation de l^urfo* 
rite souveraine entre ses mains. En même tmps 
l'un des députés avait reçu de Théodora , femmi 
de Justinlen , la commission d'eaga^ Vhéodit 
à se débarrasser d'une odieuse tutéUe pour ré- 
gner seul ; celui-ci n'eut rien de pins preeié me 
de suivre un pareil cooseB. Llmpératiies haïs- 
sait Amalasonte, et craignait ipie lee hantes qm- 
lités de celte princesse n'exerçassent amr JMli- 
nien une influence fatale à son crédit. Ibéodit M 
hâta de reléguer, le 30 avril 535, Amalasonte dans 
un châleap du lac Bolzéna, oà elle Ait fivréeà 
la vengeance de quelque^ parents de ces Gothi 
qui jadis avaient payé de leur vie une opnspiia- 
don contre la reine. Surprise au ixiin , efie M 
étranglée après un règne d'environ neuf aM. 
Justim'en la vengea. Bâisaire descendit en Rafa^ 
mit è mort Jhéodat en août 536 , et, après dii- 
sept apnées de guerre , Narsès acheva, en 551» 
la destruction complète du royaume fondé pir 
Tbéodoric V, [Extr. en partie'de VJSnc.detf, 
du m] 

Manso, Getehiektê de» Ott-Gotkiiekm Mâieheê to As* 
li^. p. 176. — Procope, De Bello Ccthico, t. I, p. | ai. 
- ilitt, Arcana, c. is. - Mftcoff, Histo^n ifi >f»- 
fl«M Oemaim. 

AHALBBECUB, fille de Itiéodonc. Vo^. Ubêt 

MEiNFROI. 

AMALKG éf^t, selon quelques historiens, pe- 
tit-fils d'Ésaù, et passe pour avoir été le père des 
Amalécites. Seloii les Arabes, Amalee était fils 
de Cham et petit-fils de Noé. Cette opinion n'est 
pas à dédaigner. Dans la B9)le, on voit presque 
tongours les Amalécites joints aux Ghauanéens et 
aux Philistins , et jamais aux Iduméens ; et lors- 
que Saiil fit la guerre à Amalee, les MuoiéaDS 
ne se donnèrent pas le moindre mouveneit 
pour le secourir, ni pour le venger, n est donc 
moins vraisemblable que les Amalécites, dont I 
est si souvent parlé dans l'Écriture, étaient uii 
peuple de Chanaan , fort différent des descen- 
dants d'Amalec, petit-fils d'Ésau. 

Genéw, XXXVI, il, 16; XIV, 7. — Namer.. XXfV, » 

"* AMALGER, en latin Amalgerus, rellgienx 
du dixième siècle, de Fabbayo de Saint-GaHm 
Suisse. Il est cité par un auteur contemporalBi 



377 AMALGEa 

frmeDndi, cammp trè^-liabile dans les beaux- 
)rfs, et surtout dans i'arcbi(ectiii*e. 

Fragmenta ex Itàro Ermenriei, monachi Jlugietuli , 
ID MabiUon, Fêtera Analecta, t. IV, p. n». 

AMALiB, duchesse de 8axe-Weimar, née le 24 
octobre 1739, moite le 10 aTril 1S07, sedistbi- 
gna par la protection généreuse qu'elle accordait 
ausL scjences et aux lettres. 8a oour était, yers 
la lin du dix-liuitième siècle , et au commence- 
ment du dix-neuyiftme, lerendei-Tous des littéra- 
teurs les plus distingués de rAllemaçie, parmi 
lesquels il suffit de citer Herder, Goethe , Wie- 
laiid et Schiller. Veuve, à Tàge de dix-neuf ans, 
Al dnc fn^t-Auçpste-Const^ntin , elle répara, 
par iwe hûàoe admiaiâtratioo, les perles que la 
goerre de w^ ans avait causées au duché de 
Wehnar. Elle fonda des établissements de bieq- 
£lisance, et donq^ Wielaqd pour gouv(îrneur à 
son ^s. ^ t775, eUc déposa Tautorité gouvcr- 
pementale c^tre les inains de soq (ils atné , et en 
1788 ^ fX pin voyage en Italie , en compagnie 
du c^^we anteiir de Wprther, Elle inpunit 
quelques w^ après fferder. 

Goetlie, ^unk 4n4€nken dér FUntin jifma-Jtfialia, 
ete., dam set ooTrageA, t XXXII. p. m, «dit. de itio, 
SlBttfard (CotU). — QervtniM, CeseÂiehi§ der dn^, 
f i m tiu m al 'iÀtermt^ 1. 1 , p. M8 

*ÀiiAU« OU AMéLiB {Ânnê)f princesse de 
Prusse y sœur de Frédéric le Grand , née le 9 no- 
fwnbra 1723, morte le 30 mars 1787. Elle s'ac- 
quit un grand talent dans la musique, qui iiit , 
pour aiiui dire, Toocupation de toute sa vie. 
Vmk caraet^ original , elle avait pour ma^re 
Uraberger, l'un des élèves les plus distingués 
de J.-Sâiastien Bach. Attachée aux anciennes 
traditions musicales, elle dédaignait Haydn, 
eomme un novateur. Elle a composé , sur la mort 
de Jésus ( texte de Ramier ) , un oratorio où elle* 
déploie dès connaissances profondes dans Thar- 
nonie du contre-point. 

Biadi et Gr«i>er, Allgem. Enafelop. 

^AMAUE (^ Catherine)^ femme poète, fille 
du oomte Dietrich de Waldek, née en 1640, morte 
à Erbach en 1696. EUa épousa, en 1664, le comte 
George-Louis d'Erbach. On a d'elle plusieurs 
kymnes , publiés sous le titre : Àndâchtige Sin- 
fdmnMt; HOdburghausen, 1692, m-S**. 

Wetxd , BetehreUnxng lier b«rûkmtesten Liederdieh- 
lir, Ll.p.iS. 

*AHALIB OU AMÉLIE (Elisabeth), land- 
grivise de Hesse-Cassel , née le 29 janvier 1602, 
Mrte le 8 août 16&1. Fille du comte Pbilippe- 
Lmn , comte de Hanau-Munzenberg , elle épousa 
àdix-eeptans Guillaume V, surnommé /e Cons- 
fmUy laodgrave de Hesse-Cassel , et en eut qua- 
lone eaCuits, qui moururent presque tous en 
lu i^e. Après la mort de son mari en 1637, 
4k» fut nommée régente. AttaclK^e à la religion 
pw lMtiite , elle vit ses États , à plusieurs re- 
prisée, dévastés, |>endantla guerre de trente ans, 
|ir les troupes unpériales. A la paix de West- 
ihaHe , elle obtint en dédommagement l'abbaye 
ie Herafdd, la petite principauté de Gellingen, 



— AMALEIC 



378 



quelques domaines du Schauenberg, et la somme 
de six cent mille thalers. C'était une princesse 
fort instniitCi et douée de rares qualités morales. 

R.-W. Jiistl, jÊwutlie Elisabeth, Lawigràfin vcn Ues- 
«011, etc.; Gteuen, llll, lo-S*. 

AMALIB. Voy. Amélie. 

AMALBiG OU ARMAiTLB, ftuneux clicf de la 
croisade contre les albigeois, né vers le milieu 
du douzième siècle, mort le 29 septembre 1225. 
Il fut d'abord abbé de Poblet en Catalogne , puis 
abbé de Grandsel?e, enfin abbé de Ciieaox. Il 
possédait cette dernière dignité, lorsqu'en 1204 
Innocent m Tadjoignit aux légats Raoul et 
Pierre de Castelnau,cliargés d'extirper en France 
l'héréi^ie des albigeois. Il })r^clia contre eux une 
croisade à laquelle prirent part plusieurs princes 
et seigneurs du temps, et fut nommé généralissime 
des croisés. En 1209, après la prise de plu- 
sieurs châteaqx, la déroute ou la fuite de plusieurs 
troupes, il assiégea et prit Béziers. Soixante mille 
habitants y furent impitoyablement massacrés ; et 
cette ville, pil}ée, dépeuplée, devint la proie des 
flammes. Avant de commencer le massacre , les 
croisés demandèrent à leur chef Amalric com- 
ment on pourrait distinguer les catholique.^ des 
hérétiques <|e cette ville : « Tuez-les tous , répon- 
dit l'abbé, car Dieu connaît ceux qui sont à lui. » 
Cette expédition sanglante terminée, Amalric 
conduisit son armée vers Carcassonne, dont il 
fit le siège. La garnison, commandée par le vi- 
cornte Raimond Roger, après une résistance 
longue et opiniâtre, fut forcée de capituler. 
Amalric consentit qu'ils sortiraient en oheinise 
et en brayesj et, contre la foi du traité, il retint 
le vicomte, et le fit périr dans une étroite prison. 

Les terres qu'il venait de conquérir furent of- 
fertes par Amalric au duc de Bourgogne, ({mî 
avait combattu dans cette croisade. Ce ducrefîisa 
généreusement les dépouilles du vicomte Rai- 
mond Roger; les comtes de Nevers et de Saint- 
Paul, principaux cliefs des croisés, firent le 
même refais; mais Simon de Montfort, moins 
délicat, accepta l'offre. Amalric commanda au 
comte de Toulouse de lui livrer tous ses sujets 
suspects d'hérésie. Le comte refusa, fut excom- 
munié , ainsi que tous les habitants de ses ter- 
res, et particulièrement ceux de Toulouse. Les 
plaintes du comte et des habitants de cette 
ville furent portées au pape, qui ordonna à 
Amalric d'absoudre les excommuniés : il le fit ; 
mais comme les habitants de Toulouse ne pu- 
rent payer sur-le-champ une s^mune qu'il exi- 
geait d'eux, il les excommunia oe nouveau. Le 
comte de Toulouse fut traité tout aussi rigou- 
reusement, n ne cessait de protester de son or- 
thodoxie et de sa soumission au pape; mais 
Amalric , continuant la guerre, força le comte 
de Toulouse à se défendre. 

Ce fut pendant ces cxi)éditians déplorables 
que, le 12 mars 1 212 , Amalric fut nommé arche- 
vêque de Narbonne , et qu'il s'arrogea le titre do 
duc do cette ville. U ne t^\a. v^ V>iQs^«5Q!s^ 



>T« 



AHALRIC- 



tranqullle dans soo doutwii tiéffi. Son hnmeoi 
ioqnùte et guerrière le porta t rauembler det 
troupeiiet, il& Utedeceat cbertUJen franfaii 
et d'uD coipi d'infanterie, il roarcha en Espagne 
contre IDruiiolin, roi de Maroc, qui Tenait de 
dire une Impttim dans la péoiasale. 11 contiilnu. 
ta uccia d^ne bataille dédsiTe (le juillet 1211), 
comme nie dit luî-meme dam u relstioii adres- 
•rie au diai^tre général de CIleanx, et inférée 
dana U^ell), Ilalta sacra, 1. 1, p. 1S8-I91, el 
dana Galtla chriidana, t TI, p, &3-5S. A aoii 
retour, il reçut, ainai que Simon de HontTort, 
une Mire du pape, qui contenait de viTs repro- 
die* lar U eoôdulte violente etii^uite de l'un et 
de l'autre. Ib j étaient accoaéa d'avoir enntii, 
noD-aeulement les lerreadet héiétiqnea.maia en- 
core odk« de* catboliquea, de s'être onparéi du 
Ueo d'autnd avec ai peu de ménagemoit, qu'i 
pdne,de tooatea domâinei du comte de Toulouse, 
lui reatalt-il U Tille de ce noin ; et d'avoir commis 
pluaieura autre* veutlons. Simon de Hontlbrt 
diapnla à son protecteur le titre de doc de Nar- 
bonne. Amalric, furieux , lança, en lllS, une 
eicoaunnoieatiaD contre Simon, qui s'en moqua. 
n se réconcilia ensuite avec le comte de Tou- 
hnue, et parut embrasser ses intérêts avec cba- 
leur. Ce prélat turiMlent et sanguinaire, dont 
reaiitence aggrava les calamité* de son siècle, 
larmina sa carriire un ta avant le règne de saint 
Louis. Son corps Tut transporta k l'aUMye de 
Ctteaut, où on lui éleva un auperi)e mausolée. 

■ Quand jeTdi, dit l'abbé de Fleury, les 
évtqoes et les abbéa de CIteaux h la tËte de ces 
année* qui lUsaient un si grand carnage des hé- 
rétiques, comme h ta prise de Béziers , quand je 
vols l'abbé de Ctteaux désirer la mort des tié- 
réttqnes de Minerïie, quoiqu'il n'omit les y con* 
damner ouvertement, parce qu'il était moine et 
prêtre, et les croisés brûler les msUieureui avec 
grande joie , comme dit le moine de Vani-Cer- 
aaj en plusieurs endroits de son histoire, en 
tout cela je ne reconnais plus l'esprit de l'Eglise. » 

Amalric n'en a pas moin* été placé par Heu- 
riquec , dans le ménologe de CIteaux , avec le 
titre de Bieubeureui. • Enflammé du zèle de la 
tbi chrétienne, dit Henriquei, il comttattit ri- 
gonrenseDient les alUgeois. CtieT de l'armée ca- 
tholique, il soumit plusieurs villes à Jésns-Chrisl. 
Après aToir investi saint Dominique des fonctions 
d'inquisiteur, el s'être livré lui-même à d'im- 
menses travaui pour le* intérêts de ta religion, 
il mourut en paix et en odeur de sainteté. • Ajon- 
lona c^)endant que ce qu'on dit <d de sabil Do- 
minique n'est pas tout à Tait exact. Ce formi- 
dable ennemi des hérétique* ne tenait point sa 
miasion de l'abbé de CIteaux. Les pouvoirs ex- 
cessUs qu'Amahic et les autres légats avaient 
reçus du papelnDoceatTII ont amené sans doute 
l'établissement des tribunaux de l'inquisition; 
mais aucun de ces légats ne les a fondés ni pré- 
aidés. Saint Dominique parait avoir été le véri- 
bUe fondateur de cette iiutilation, qui se déve- 



AMàLTHKE 380 

loppa aaccestivemeat durant les cjnqointe pre- 
mière* année* du treixième slëcle, hnu Imifr- 
cent M el ses successeurs. 

Au mOieu de* nuuKBarre*, de* eonree*, de* 
querelle*, de* expéditioD* Kdlit^rw qui ool rem- 
pli toute U vie d'Amalric, H n'a pn tmorcrla 
temps de composer aucun oavrage pruprtotcit 
dit; mais il nous reste nn ânes grand noatn 
de ses chartes et de *«• litres, dont on trom 
la liste dans VHUlotit UtUrtOn de ta FnaM^ 
tome XVn, p. 338. 



IM ^ FmMiiM. — VdHcUc, H 
f««d«, tsB. 111. — mmotrét et r, 
«ipHni, L IX, p. Ht. 

AHALEiG (Avgier s') (en latin ^moMcm 
iu^erji), historien eccléaiartlqnedni 
siècle, dédiaau pape Urbain V, âna 13«t,m 
histoire des papes sous le titre de CAronkoi 
pontificale, on Actus pontijicum Somtmorm», 
pour laquelle il ae vantait d'avoir ooDMdté pin 
de deux cents écrivains. Cette histoire n jus- 
qu'au pq»e Jean XXn. On la Iroave dal 
Eckbart, CorjtuM hutorieum m«dli avi, vol. n, 
b-fol.; Leipiig, 1713, et dans Muratui, Xvws 
nafi«[irumi(rip(oret,t. m, Milu, 1734. 

— Filirldos, BiliiUt»4ea mtdlw * taAiw «CMi». 

*Ai(ALTBO{PompoRlo), peintre tttfea.^ 
en I&D5 & San-Vlto dan* k Frioul, mort vcfsli 
milieu du seUùne siècle, n a bit im gnal 
nombre de b^Mpies et de lableux k l'hais, 
qui n'<»it pas tous le même mérite. Sa* nettei- 
res pièces sont un Jvgtfmvnt de Salomo», m 
Jugement de Daniel, va Jugement de TV^*^ 
ei un Saint François dans l'église d'Ddiaa. 

Ses frères, Jérôme et Antoine, tateiA M 
principaux élève*. Sa fille excellait à (kka iM 
portraits. 



AMALTHÉK ou aMALTBa, famiUe ilaliaM% 

établie d'atrard à Pordanone dans le Moiil, pris 
A Odeno dans ta marctie de Trévite, a fMÉ 
A t'tiistoire littéraire : Françoit, Paul et Jto» , 
Antoine, frères ; Jér&me, Jean-BaptUte et Cet- 
neille, fils de François; enfin OctOM et Alti- 
JiiM, fils deJériteie. Le* voici dan* la irtHi 

LAJ*ALTB£B(fya)içoit),litténtenrtl*lK, 
vivait à la fin do quinrième et ao ocumiMDBHMCi 
du seizième siècle. Il professa les beHas-kttM' 
dansqueiques villes du aurd-e*t de l'Balie,priMit 
paiement i Odeno , et se fit comuHM par dt* 
poésies latines. On trouve de loi, dau la reendl 
de Calogera ( Raceolta d'Opmeuli eeient^M 
filologici) un petit poème en vera bauintint. 

MiuDcbell^ Struori tFlbMe, - OcslU, tU /Mfll 



AMALTHEE 



383 



HALTHéB (Paul), poëte italien , frère 
$dent, né à Pordcnone, en 1460, mort 
. Il entra dans Tordre des Frères M!- 
st (MiTiity en 1495, une école de belles- 
i Pordenone. H eat pour disciple le célè- 
me Aléandre, qni fîit depuis cardinal. H 
npé à mettre en vers la vie de Maximi- 
"sqa'fl péril à Vienne de la main des 
es, à ce que prétend le père Gio. degH 
(Miscellanea di varie opérette). On 
?aal Amalthée : Poema de Bello ger^ 
adversus hxreticos , poème inédit , et 
ies latines imprimées avec VAustrias de 
> Bartolini; Strasbourg, 1516, in-4^ 

ein, ScHttoH dritalia. 

KALTHÉE (Marc- Antoine), littérateur 
rère des deux précédents, né à Pordenone 
mort en 1558. On Toit, par les lettres de 
;, (jue Marc- Antoine voyagea longtemps, 
avait un fils nommé Vittorino, mort 
3. Il laissa en manuscrit un recueil d*é- 
lines. 

beHt, ScHttori d'Italia. 

lÂLTHÉB (/é'<5me),médedn, philosophe 
y fils atné de François Amalthée, né à 
m 1506, mort le 24 octobre 1574. Il 
docteur à Padoue , et y enseigna suc- 
lent la médecine et la philosophie. Il 
os tard Padoue, et vint exercer l'art de 
iepnis 153e}usqn*en 1558, à Serravalle 
quelques autres villes de son pays. Il 
3derzo ses dernières années. On ne con- 
n seul poème de lui en italien; ses au- 
rages sont en latin. Inférieur comme 
son frère Jean-Baptiste , il doit sa célé- 
tont h deux ou trois épigrammes, res- 
I la mémoire de tous les latinistes. La 
àease, qu'on a souvent traduite dans les 
modernes sans jamais l'égaler, est inti- 
Gemellis Luscis. 

AeoD dextro, capta est LeoDllU sintetro} 
eraC forma Tlncere uterque deoi. 
oer, lamen qaod habet concède sororl 
CKcns Amor, sic erit Ula Venni. 

(nme intitulée Horologium Pulvereum 
h« moins connue; quant à la Giganto- 
fueretica , elle dut son succès plutôt 
setWes contre les hérétiques qu*au mé- 
'anteor. Les poésies de Jérôme forent 
par Aléandre sous le titre suivant : 
fraJtrvm, Amaltheorum Hieronymi, 
, Baptistx, Comelii Carmina, Accès- 
Tonymi AUxandri Junioris Amaltheo- 
fnati poematia; Venise, 1627, hi-8*; 
aimées par Grœvius. Amsterdam, 1689, 
1 1718, in.8«. 
leU, Serittori tTItaHa. 

ÂLTHÉB (Jean-Baptiste), poète italien, 
la de François, né à Oderzo en 1 525, mort 
en 1573. H étudia à Padoue, où il s*acqnit 
de Lodovico Dolce, de Giraldi, de Pie- 
Ino et d'autres littérateurs éminents de 



cette époque. H fut quelque-temps secrétaire de 
la république de Raguse, et Vint à Rome en 
1561. Le cardmal Charles Borromée remmena 
avec lui à Milan, et ne le laissa repartir pour 
Rome en l.'»68 qu'après l'avoir comblé de ta- 
veurs. Quelque temps avant sa mort, Amalthée 
fut secrétaire de Pie IV. H accompagna, en 1554, 
l'ambassade vénitienne à Londres. 11 excellait à 
faire des vers en latin, en grec et ai italien. Se» 
poèmes latins (églogaes, élégies et épigrammes) 
sont très-estimés, et on les préfère à ceux de 
ses contemporains. Ses poésies italiennes, pea 
nombreuses, mais faciles, pures, gr&cicuses, 
sont dispersées dans plusieurs recueils; on en 
trouve dans la Scelta di Stanze di diversi 
auctori Toscani raccolte da M. Agostino Ft- 
ren/tZ/i; Venise, 1779; et dans les RitMdi di- 
versi da Lodovico Dolce. 

MazzacbelU, Serittori â^Italia. - Crcfclmbenl, 5<oHa 
âella volçar poe$ia. 

VI. AMALTHÉE (Contei/^), troisième fils de 
François Amalthée, né à Oderzo en 1 530, mort en 
1603. n se fit connaître par ses poésies latines, et 
Riccoboni (de Gymn, Patav. VI) l'appelle poe/a 
eximhts tanguant in Musarum domicilio JlO' 
rens, A juger par son titre à'admodum rêve* 
rendus, il était daçs les ordres. Il travailla avec 
PaulManuce à purger la mauvaise latinité du 
catéchisme romain pour la belle édition de cet 
ouvrage que Manuce publia à Rome, 1566, in-fol. 
De tous ses poèmes latins celui qui lui fit le plus 
d'honneur c'est son Proteus, imprimé à Venise, 
chez Onuphre Farri, 1572, in-4° , et dans un 
recueil de poésies latines sur la victoire de Lé- 
pante (de Curzolari) par P. Gherardo; Venise, 
1772, in-8°. On y remarque que la victoire de don 
Juan d'Autriche avait été prédite par AmalUiée, 
et un poète latin du temps célébra cette ]>eu- 
reuse inspiration dans un distique où il disait 
qu'Amalthée,en chantant les vainqueurs, était lui- 
même vainqueur des autres poètes. On trouve les 
poésies de C. Amalthée dans Aléandre, Fralrum 
Amaltheorum carmina; Venise, 1627, in-S**, 
et dans Groter, Delicix poetarum italorum. 

Glnmiené, HUÎ. Htt. de ritalie. — TIraboscbi, Storia 
délie letteratura itatiana. 

VIT. AMALTHÉE (Octave), fils atné de Jérôme, 
né à Oderzo en 1543, mort en 162C, après avoir 
professé la philosophie à Padoue, embrassa 
comme son père l'état de médecin, et mounit à 
Venise, âgé de quatre-vingt-trois ans. On a de 
lui quelques ouvrages en prose et en vers, im- 
primés dans le Recueil d*opuscules scientifi- 
ques et philologiques de Calogera. 

MazQChelU. ~ Glnguené. 

Vm. ÂMkVTBàE(Attilius), second fils de Jé- 
rôme, né à Oderzo en 1 550, mort à Rome en 1 633, 
prit l'état ecclésiastique. Grégoire XIII lui confia 
des emplois distingués, et Clément VIII, plu- 
sieurs nonciatures importantes. 11 fut aussi ar- 
chevêque d'Athènes. 

Qlngnenô, Hitt. litLdê PItaUê. 



283 



AMALTHÉE — AMAN 



284 



AHAMA (Six/in)y orientaliste et théologien hol- 
landais, né à Franeker le 13 octobre 1593, mort 
le 9 noTembre 1629. Après aToir étudié à Tuni- 
Tersité de sa tIUc natale, il passa plusieurs an- 
nées en Angleterre, et en 101 8 devint professeur 
de langues orientales et de tliéologie à Tuniver- 
slté de Franeker. Il refusa plus tard la place 
d'Erpenius, et contribua à réformer la discipline 
des étudiants. On a de lui : Dissertatio, qua os- 
tenditur, prœcipuos Papismi errores ex igno^ 
rantia Hebraismi et milgata versione partim 
ortum, partim incrementum sumsisse; Frane- 
ker, 1618, ^-4°; — Censura vulgaim atque a 
TridentinU canonizatx versionii quihgue H- 
hrorum Mosis; Franeker, 1020, in-4**;— De 
recta Lectione Lingux sanctœ; ibid., 1620 et 
1623, in-12; — De Nomine tetragrainmato ; 
ibid., 1620, in-8«; — Bybetsche Conferentiénf 
in welcke de Nedeflandscheoversettinghe des 
Bybels aan de Hebreeuwsche,eic. (Conférences 
sur la Bible, ou la Comparaison âe la Bible 
lioUandaise avec le texte hébreu et les meil- 
leures traductions dans d'autres làngiies ) ; Ams- 
terdam, 1623, in-4"; — Parxnesis ad synodos, 
Episcopos et Superintendentes ecclesiarum 
protestantium de excitandis S. S. tinguarum 
Studiis; Franeker, 1624 ; — Dès corrections et 
des annotations à la traduction fwllandaise de 
V Ancien Testament par P, Éockins; kmsXtT' 
dam, i625,in-fol.et2*édît., 1630,in.fol.;— £fc- 
breewsclie Grammatica of Taelskunsi ; Ams- 
terdam, 1627,in.8°;— irc^ceua>sc/i Woerden- 
ftocA; Franeker, l628,in-8'* ;—Antibarbaruscri- 
ticus; Amsterdam, 1628; cet ouvrage, publié 
d*abord sous forme d*une lettre adressée aii 
P. Mersenne, traite des livres historiques de F An- 
cien-Testament. — Son fils, rficolas Amama, phi- 
losophe hollandais, né à Franeker en 1618, mort 
en 1656, a publié : ÎHssertationum Âfarinarutn 

decas; Franeker, 1641, in-8". 

Iiiographical Dicttonary. — Biyle , tHtioniiaire cri- 
tUfue. — Hsne^Onomast., IV. nk. — Van der Al, BlOfTO- 
phUckê f^oordenboek dêr Nederianden. 

* AMAMA, peintre danois, yivait à la fin du 
dix-scptièmc siècle. II résidait à Altona, et fut le 
maître du célèbre Balthasar Denner. On a de lui 
des paysages, des oiseaux et surtout des fleors, 
à Vagua tinta^ fort estimés. 

Nagler. Neue$ Jllçem, Kûnitltr- l.eticon. 

AMAN, seigneur perse, pendu en 453 avant 
J.-C. Il était fils d'Anûsulath Gogéen, et descendait 
d'Agag roi des Amalécites, peuple de TArabie- 
Pétrée que les Hébreux avaient en partie exter- 
miné sous le règne de David. Aman fut pris en af- 
fection par Assuérus, roi des Perses et des Mèdcs, 
qui le fit son premier ministre, lui donna rang 
au-dessus de tous les princes de la cour, ordon- 
nant même que chacun se prosternât sur son 
passage comme représentant le monarque lui- 
même. Le Juif Mardochée se refusa seul à ren- 
dre cet honneur à Aman. Celui-ci irrité de cette 
résistance et se souvenant des motifs de haine 
qu'il avait contre les Hébreu , résolut leur 



; perte. Les Juifs étaient fort nombreux, en Perse 
; depuis que Nabuchodonosor, avait emmené en 
! captivité Jéchonias, roi de Juda, et tout son peu- 
ple. Sans s'arrêter devant rùninensité do mas- 
sacre. Aman dit ao roi Assuérus : a U y a un 
peuple dispersé par toutes les provinces de votre 
royaume, gens séparés les uns des antres, les- 
quels ont des lois et isA cérémonies étranges^ 
et qui de plus hiéprisenl les ordonnanoes du roi 
et vous savez foit iiien qu'il est de llntârèt de 
votre royaume de ne pas souffrir que ilmpunté 
les rendent encore plus insolents. Ordonoa 
donc, s'il vous plalt, qu'il périsse, et je paierai aux 
trésoriers de votre épargne dix mille talents. » 
— « Alors le roi , continue le récit de la Bible, 
tira de son doigt l'anneau dont fl avait ooutnme 
de se servir, et le donna à Aman, fils d'Amadatli, 
de la race d'Ag^ ennemf des Juifs, et hn dit: 
Gardez pour vous l'argent que vous m'offrez, ë 
fiiites de ce peuple ce que vous voudrez. Ai 
premier mois appelé nisan, le treizième jour, 
on fit venir les secrétaires du roi et Ton écrivit 
au nom d'Assuéms en la manière qu'Aman Ft- 
vait commandé à tous les satrapes dn roi, anx 
juges des provinces et des diverses nations ce 
autant de langues différentes qu'il était néoessairi 
pour pouvoir être lues et entendues de chaque 
peuple; et les lettres furent scellées de l'aimeia 
royal et envoyées par les courriers du roi dans 
chaque province, afin qu'on tuAt et qn'on exter- 
minât tous les Juifs, depuis l'enfant jusqn'as 
vit^iliard, les petits enfants et les femmes, en os 
même jour, le treizième jour du douzième moii 
adar, et qu'on pillât tous leurs biens, et cet édi 
fut alTIché à Suze dans te même tem|»s qiÉ 
le roi et Aman célébraient un festin » (Esiher^ 
c. lll). 

Mâhlochée, à cette nouvelle, se rendit an pa- 
lais et informa sa nièce Estlier, femme d'Assoéhiï 
de la destinée préparée à leur nation, l'exhorÛI 
à mettre en usage tout son pouvoir sur te ni 
pour faire révoquer le fatal arrêt. Par uneooÎMi- 
dence heureuse; Mardocliee avait antérieuremeflt 
découvert un complot tramé contre la vie d'As- 
suéms par deux eunuques , Bagalhan et lliarès, 
et en avait fait avertir le roi par EsÛier. Le 
souvenir de ce service le sauva. Le roi fit venir 
Aman et lui demanda; « Que doit-on faire à «■ 
homme que le roi veut honorer.' » Le ministre, 
croyant qu'il s'agissait de lui-même, répondit: 
qu'il devait être revêtu des habits royaux, plaoé^ 
avec le diadème en tête, sur le cheval que ie roi 
avait coutume de monter, puis promené dans la 
ville par le premier des grands, criant : C'est 
ahisi que sera honoré tout homme qu'il plaira 
au roi d'honorer. » Le roi dit alors : « Uàlei- 
vous, et faites tout ce que vous avez dit an Juif 
Mardochée, et prenez bien garde de rien oublier. » 
Aman fut donc obligé de promener ainsi et 
triomphe son ennemi ; mais sa colère ne fit qu'as- 
croître, et, sur le conseil de Zarès, sa femme, et 
de ses amis, il fit élever dans son palais une po« 



AMAW — 

e cinquante coudées pour y attacher Mar- 
Ôn sait c|ae c'est Aman qui y fut péoda. 

JID ( Jacques ou Jean- François }, gra- 
Dçais^ né à Gault, près de Blois. en 1730, 
*ari8 en 1 769. Il fut membre de 1 Acad^e 
ix-arts. On a de lui plusieurs paysages ; on 
ortoui ses vues de Rome et des euTiroiis. 

». DietUnuUre des artittet. — FfiiaU, Àllgewi. 
•/«rleon.— Nagier, Neéet MIgêm, Eûnttler^ 

m (atM), éréque françaisi mê k Bor« 
TÎTÎdt dans le oommeoeHnent do dn« 
riède. Il Alt éleTé à la prêtrise par saint 
^ étêqoe de Bordeaux; H derint à son 
kàésto et parrain de saint Paulin pins 
que de Hole, atec lequel il entretint une 
loduioe qnl aété conservée. Saint Amana 

5 an siège épiscojMd de Bordeaux en 403^ 
mort de saint Delpliin. Saint Séverin, 

le Cologne^ ayante disent quelques ao- 
I temps, quitté son siège pour se retirer 
MX, saint Amand par nn rare sentiment 
lé, lui confia le gomrememeot de son 
t ne reprit ses fbnctions qu'après la mort 
Sérerin. On n'a de saint Araand qu'une 
tressée à saint Jérdme et rapportée dans 
res. A de L. 

e de Tours, de Glorid eonfntorwn.— Baillet. 
SakKU. — Dom Rivet, Histoire Httéraire. — 
ictorum. ~ D6tfi C^lHen ÂUttun saefés. — 
lrth«. Gatlia tkrtstktna. 

ID (saint), évéque fï*ançais, né à HeN 

lt«tegne)i en 589, mort à Saint Etalon le 

* 0^9. DMbendant d'une famille noble, 

ra à Tingt-aits dans un monastère de 111e 

I fit pliis tard le voyage de Tours, et àé 
i6l!K à Bourges, où Térèque Austn^ile 
i ttee cellule près de la cathédrale, dans 

II (tassa qumze ans en reclus. En 627 
lêteHhage de Borne, et fut envoyé, ) son 
ttlttne éVéque mlraionnaire, en Flandre. 
«|[Dbe!i, auquel 11 avait reprodié sa con- 
Cgtilière, Texila dans rAqnltaine, mais le 
btentOt pour baptiser son fils Sigebert. 
«tlHt ei1«uite6es pfédications, et se rendit 
oQ il fbt battu et jeté à l'eab. Son dévone- 
lâ fol ié Ht élire éVéque de Maéstricht en 
Mbtdé |>ltiMeiir0 inonastères, entre autres 
Ttlomay qdi |iorte son nom, et Tabbaye 
od 11 tilbfififi dette abbaye afaisl que la 
Tàtolsfaié poHent abJouM'huI le nom 

-Atnatld. 

n; JieUt SanétolîMn. - Bsfllet^ rUées SaMs, 
let, JÊiogrtsphi» saM&n§eaise. 

TD {Pierre), cliihirgien de la commn- 
9 Saint-OOme, né à Riez en Provence 
mUfeu du dix-septième siècle, mort à 
2S juin 1720. n se livra surtout à la 
I obstétrieele^ et publia les résultats de 

6 Irxpérience (recueil de cent trente cas 
tatéressants) sons le titre : Nouvelles 
Hem sur la pratique des accouche- 

Paris, 1713 et 1715, in-8^ A la place 



AMANIEU 



206 



du forceps, il Imaghia une sorte de filet propre 
à tirer la tête de l'enfant hors de la matrice. 

Éloy, Dieu hist. de la itédscine. 

ÂMÂHDirs (u£neai-Sj(/t;tu5), général romain, 
vivait à la fin du troisième siècle après J.-C. 
C'est un des chefs des paysans gaulois qui, vers 
Tan 287 , furent poussés ii la révolte par la du- 
reté de leors maîtres. Sous le nom de Bagou- 
des, mot dont l'origine n*est pas bien connue , 
cette mottitode ind^plinée, se faisant des ar- 
mes avec des instruments champêtres, se sou- 
leva simultanément dans les provinces gauloises 
entre le Rhône et la Loire, livra aux flammes 
les villages et les villes ouvertes, et força ceux 
de ses oppresseurs qui échappèrent à sa furie 
à s'enfuir dans les villes fortifiées ou hors de la 
province. Les bagaudes élurent deux chefs, 
iElianus et Amandus, qui prirent le titre et les 
ornements d'empereurs romains, et firent frap- 
per à leur coin des médailles dont quelques-unes 
existent encore. Mais leur autorité fut de courte 
durée : ils furent pris et exécutés par l'ordre do 
Maximien , ooUègoe de Dioclétien. L. J. 

Dncange, Glossaire, aa mot Baçudm. — Dubos , HiS' 
tor. CriUe. Monarch, Franeorum. — SaUten , De vero 
Jitdie,, et PrcMâent. — Botrope, IX , 10. — Anrf Ilot 
Victor, MaximioMms. — Hleronymtrty la BmseMi Cktfh 
nicon, 0CI.XZXT1. 

AMÂNIBU DBS B8GA8, troubadour, vivait 
dans la dernière moitié dn treizième siècle, sous 
Jacques II, roi d*Aragon. Ses productions n'at- 
testent pas beaucoup dinspiration poétique ; mais 
elles renferment une foule de détails intéressants 
et prouvent qu'Amanieo était un gentilliomtne 
d'un rang âevé; elles consistent 1* en une épttre 
à une dame dont il déplore l'absence ; on y trouve 
peu de passion et de sentiment, mais beaucoup 
de proverbes encore usités avûourd'hui ; 2«en ins» 
tractions (en^eiit^man ) à une jeune demoiselle 
de qualité, qui , sur le point d'entrer au service 
d'une dame , désh^ apprendre l'art de se con- 
duire selon les convenances. Ces instructions 
du poète ont pour ob^et les belles manières du 
temps, et la galanterie alors en usage ; on verra 
par la citation suivante que ses conseils ne sont 
pas sévères. « Si aucun homme, au printemps, 
lui dit-il, vons somme et vous requiert d'amour, 
point ne soyez de revéche compagnie; défendez- 
vous par des discours agréables, et s'il vous 
tourmente teUement que son entretien vous im- 
portune, demandez-lui quelles dames sont les 
plus belles, des dames de Gascogne ou des An- 
glaises ; quelles sont les pins courtoises, les plus 
loyales et les meilicures; et s'il vous dit que ce 
sont les dames de Gascogne , répondez-lui sans 
crainte : Seigneur, sanf votre lionneur, les dames 
anglaises sont pittê belles que celles de tout autre 
pays. S'il est pour les Anglaises, répondez-lui : 
Ne vous déplaise, seigneur, plus belle ei;t Gas- 
conne. Et vous le mettrez de la aorte en souci. ^ 

Une troisième pièce d'Amanieu contient des 
avis à un jeune gentilhomme (damotseoif). 
Comme il y est qui»tion de former un chevalier 



( 



2S7 AMÀISIEU 

da trdzièroe fttède , l'amour et la galanterie y 
tiennent la première place. En 1278, Amanieu 
adressa à sa maltresse nne longue épltre, cpii ne 
consiste guère qu'en lieux communs, et ne ren- 
ferme pas même, comme .ses autres poésies, des 
détaQs curieux sur les moeurs du temps. On 
trouve des extraits du texte original des trois 
premières pièces dans Raynouard, Choix des 
poésies originales des Troubadours, et les ins- 
tructions à la Jeune dame et au jeune gentil- 
homme ont été traduites par Tabbé Millot. 

L. J. 

Baynouard , Choix des poésies originates des Trouba- 
dours, t. V, 10-S4; 11, i6S-flTl. - Millot, Histoire litté- 
raire des Troubadours, III, IfS-flU. — Hist. littéraire 
de France, t. XX. 

kUkWT.'Voy. SÂfifT-ÀMAirr. 

«AMANTHON (Claude-Nicolos), publidste 
français, né à Yillers-les-Ports le 20 jauTier 
17G0, mort le 28 septembre 1835. 11 fut membre 
de la Société des sciences, arts et agriculture 
de Dijon, avocat au parlement, puis adjoint an 
maire de cette ville ; enAn maire d'Auxonne , 
conseiler de préfecture du département de la 
COte-d'Or, et juge suppléant an tribunal de pre- 
mière instence de Dijon. Outre un grand nombre 
de mémoires judiciaires et quelques articles de 
journaux, il a publié : 1** ( avec Ligeret) Apothéose 
de Rameau, scènes lyriques; Dijon, 1783, in-8*; 

— 2** Mémoire et consultation sur une ques- 
tion de séparation d'habitation, soumise au tribu- 
nal de famille; ibid., 1792, in-8*; — 3* Adresses 
des sections de la commune d'Auxonne, sur 
les événements du Jura; ibid., 1793, in-4"; — 
4* Adresses du conseil général de la commune 
d'Auxonne, lues à la barre de la convention na- 
tionale le 25 germinal et le 23 prairial an m 
( 1795), in-8**; — 5* Mémoire adresse au corps 
législatif, por V administration municipale 
d'Auxonne, sur la nécessité de conserver Tar- 
senal de construction et l'école d'artillerie éta- 
blis dans la commune , 1799, in-8*; — e** Mé- 
moire pour le grand hospice civil de la ville 
d^Auxonne, sur une question de la liquidation 
de la dette publique, 1800, in-8<'; — 7"* Juge- 
ments remarquables des conseils de guerre et 
de révision de la dix-huitième division militaire, 
1800; — 8* (avec GiUe) Coup d'œil sur les 
finances de la ville d'Auxonne, 1801, in-8''; — 
9° Aperçu des moyens provisoires qui pour- 
raient être employés pour faire cesser la 
mendicité dans la ville d'Auxonne, 1 802, in-8°; 

— 10<* Recherches biographiques sur le pro- 
fesseur d^ artillerie Jean-Louis Lombard, 1803, 
in-8*'; — 11* Recherches biographiques sur 
Denis Marin de la Chasteigneraye, 1870, in-8*; 
» 12* Notice biographique sur M, Léonard 
Meule, de Dijon, nouvelle édition, 1810, fai-8*; 

— 13* Annuaire du département de la Côte- 
d^Or pour tannée 1828; Dgon, Lagler; Bonne- 
fond-Dumoulm, 1828, in-12; — 14* Notice sur 
M, François C haussier (exttdit du Journal de 
b Côte-d'Or); Dijon, 1828, m-S»; — 15* iVo- 



— AMAR 



288 



tice sur M. le comte de Gassendi, ancien gé- 
néral d'artillerie (extrait du joamal de b 
CAte-d'Or); Dijon, 1828, in-8*; — 16* Notice 
sur M, de Boisville , évéque de Dijon ( extrait 
du Journal de la CôteD'Or); Dqon, 1829, in-8* 
de huit pages ; — 17" Notice sur M, ChatUUm 
et sur M, Torombert ( extrait du Joamal de la 
CAte^'Or); Dyon, 1830, in-8* ; — 18* ParaibôU 
de Vanfan prodigue et le livré de Ruth, re- 
virai po lai premdre fai en borguignon , par 
cin habitan de lai rue ScAn-Félabar^ai D^m 
Dijon, 1831, in-8* de trente-deux pages; — 
19* Galerie ûuxonnaise, ou Revue générale 
des Auxonnais dignes de mémoire, compre- 
nant la réimpression des biographies de Mail- 
lard du Mesle, intendant des îles de France 
et de Bourbon, et de madame Gardel, pre- 
mière danseuse de r Académie royale demm- 
sique; Auxone, 1835, in-8* de cent-vingt-buit 
p^^es, avec une gravure et deux plandies. 
Amanthon est mort au moment où il terminait 
l'impression de cet ouvrage, dernier tribut de 
son zèle pour l'histoire de la Bourgogne. H a ea 
outre inâéré un grand nombre d'articles biogra- 
phiques et arcliéologiques dans le Journal de 
Dijon et de la Céte-d'Or ( dont fl ftit proprié- 
taire depuis 1813 ), dans la Gazette des trib^ 
naux, dans le Moniteur universel et dans le 
Magtuin encyclopédique. 

Qoérard, la France littéraire, sappl. — Bio^ra^ 
des hommes vivants.— Rabbe, Biographie des CeaStah 
porains. 

AMAE (J.'B, -André), homme politique, oé 
à Grenoble vers 1750, mort à Paris en 1816, 
avocat au parlement de Grenoble , et trésorier 
de France. H fut nommé, en 1792, dépoté de la 
convention nationale par le département de In- 
sère. D'abord partisan modéré de la révolnlioa, 
il en devint bientôt un des plus fougueux défen- 
seurs, n débuta à l'assemblée en dénonçant « kl 
machinations de l'aristocratie du Bas-Rhin. » 
se prononça ensuite contre Lanjuinais, qui pié* 
tendait que la convention était incoropdiaito 
pour juger Louis XVI. H vota succesaivemeÉl 
contre l'appel au peuple, pour la peine de mort, 
pour l'exécution dans les vingt-quatre tienres, 
et contre le sursis. Bientôt après, il propoee 
une adresse aux départements sur la oondoHe 
de l'assemblée dans cette affaire; dénoooe une 
addition faite au plan de constitution, et appoie 
le projet de Robert Undet sur l'organisation d« 
tribunal révolutionnaire. Prétendant que la répu- 
blique était trahie du côté du Mont-Blanc, oft 
Kellermann commandait, il accuse ce général à 
la tribune, et demande qu'il soit mis en juge- 
ment En mars 1793 , il fbt envoyé en làs* 
sion dans le département de l'Ain. Son lèlé pa- 
triotique fht loin d'être modéré, à en joger par 
les réclamations que les habitants de œ dépv- 
tement firent parvenir à la conveotioa natio- 
nale, au sujet des nombreuses incaroérationB 
qu'il avait oidonnées. Rentré au sein de la oo«- 



789 



AMAR » AMAR-DURIVIER 



390 



TeotûMiy fl demanda TenToi de commiMaires 
dans lé départemeDt de la Lozère poar y apaiaer 
ka troubles, et provoqua le décret d'aocusatioo 
oootre Buzot Après révasion de Pétion et de 
LaqjiiinaiSy fl demanda que les députés qui, 
depuis le 31 mai, s'étaient abstenus de paraître 
aux séances, fussent enfermés dans une maison 
nationale. H fit décréter l'arrestation de Duprat 
jeone et de Mainvielle, comme complices de 
Barbaroux ; flaccusa Carra do recevoir chez lui 
des « aristocrates, » puis proposa la suspension 
dn comité de surveOliuice de Clamecy, et Ten? 6i 
de Forestier dans le département de la Nièvre. H 
Itai nommé secrétaire le 8 août, vota la réclusion 
des suspects jusqu'à la paix, et confirma les dé- 
positions faites contre Lesterp-Beauvais, comme 
complice des Lyonnais. Le 14 septembre suivant, 
il devint membre rapporteur du comité de sûreté 
générale, et provoqua un grand nombre de me- 
aorea révolutionnaires. Le 3 octobre, il présenta 
le fomeax rapport sur la faction Brissot, à la 
aoite dnqud soixante-treize députés furent mis 
en arrestation, et quarante-six décrétés d*accu- 
aation. Cet hoomie farouche et soupçonneux ne 
cessa de poureuivre les girondins. Il n'épargna 
pas même les gais de son parti, et fit contre 
Chabot , Bazire et Fabre d'Églantine , un rapport 
pour prouver que ces députés, de concert avec 
Ddaunay d'Angers et Jullien de Toulouse, avaient 
voulu s'enrichir aux dépens de la république, et 
<)iie les dispositions du décret qui réglait les in- 
lérftta de la nation dans les comptes de la com- 
pagnie des Indes avaient été falsifiées par eux. 

Celte manière d'agir ne manqua pas de lui 
frire des ennemis dangereux : Hébert le dénonça 
mx Ccrdeliers comme noble, comme conspira- 
tenr, et romroe un aristocrate déguisé qui vou- 
liit Aire périr les amis de la liberté , en les ani- 
liant les uns contre les autres. Loin de succom- 
ber sons le poids de ces accusations, il dénonça 
ki-mème Hébert et ses adhérents , qui ne tar- 
dèreot pas à suivre à l'échafaud Bazire, Chabot 
d Fabre d'Églantine. Nommé président de la 
coaveotioo nationale le 4 avril 1794, il fit en 
eette qualité un don au canonnier Gechter; et, 
nr une pétition des habitants de Fronciade 
(Saint-Denis), fl proclama les titres de J.-J. Rous- 
seao à rimmortaUté et aux honneurs du Panthéon. 
Le 8 ttiermidor (25 juiUet), U se réunit aux 
députés qui, comme lui, redoutaient les 
de Rob^pierre ; fl osa s'élever contre ses 
Kcoailkmn , et le somma de les préciser. H con- 
tatma de ceftte manière aux succès de la journée 
ài 9. Cela n'empêcha pas qu'A ne fût dénoncé 
Is 11 fructidor (28 aot^t), par Lecointre de Yer- 
nfllea, comme complice de ce même Robes- 
|isre; mais fl parvint à obtenir un décret qui 
iécteasa conduite « conforme au vœu national. » 

Collofe-dlleriwis, Bfllaud-Yarennes et Barrère, 
membres de Tanden comité de salut public, 
tyantélé, dans la journée du 12 germinal an XHI 
(t*' avril 1795), condamnés à la déportation, 

ROfJV. BIOGR. UNIVERS. — T. H. 



Amar prit leur défense : son dévooment l'en- 
traîna dans leur perte ; fl Itat arrélé, et conduit 
au chAtean de Ham. On découvrit alors une 
lettre de lui , par laqueQe fl reprochait au comité 
révolutionnaira de ne pas indiquer la quotité de 
la fortune des individus qu'U mettait en arres- 
tation. Amar Ait rradn à la Uberté par l'amnistie 
du 4 brumaire an IV. n vivait à Paris, éloigné 
des affaires et dans l'obscurité , lorsque le Direc- 
toire ordonna son arrestation , comme oomplico 
de la conspiration de Urouet et de Babôeuf. 
Transféré k Vendôme devant la haute cour na- 
tionale, fl y fit l'apologie de sa conduite politique 
et dn gouvernement révolutionnaira, et cria à 
l'ii^ustice. On ne le trouva pas exempt de blâme 
et de cruauté; mais aucune preuve l^ale ne s'é- 
levait contre lui. Reconduit en prison, U fht ren- 
voyé devant le tribunal de la Seine pour Ysp- 
plication de la loi du 22 floréal , qui exilait do 
Paris plusieure ex-conventionnels. Amar vécut 
dans la retraite pendant tout le règne de Napo- 
léon , sous lequel il ne voulut jamais prêter au- 
cun serment , ni accepter aucune place. Aussi 
à la rentrée des Bourbons ne se trouva-t-il 
pas compris dans la catégorie des proscrits du 
12 janvier 181C. 
Bioçraphte det Contêmporaint. 

AMAE-DUEiTiBR (Jean-Àugustin), litté- 
rateur français, né à Paris en 1765, mort le 
25 janvier 1837. Il fit ses études au coUége de 
Montaigu : voué par goût à Tinstruction pu- 
blique , fl entra de bonne heure dans U congré- 
gation des pères de la Doctrine chrétienne, et y 
professa avec succès à Bourges et à la Flèche, 
jusqu'à la fin de 1791. 11 rempUssait à Lyon les 
fonctions d'instituteur, lora du siège de cette ville ; 
fl en partagea les dangen, et n'échappa à l'arrêt 
de mort porté contre lui que par le dévoue- 
ment énergique de l'un des membres de la com- 
mission même qui l'avait condamné. Quelque 
temps après, Amar reprit à Lyon son cours d'en- 
seignement, qu'il conânua jusqu'à la fin de 1802. 
Appelé à cette époque dans la capitale par le 
ministre de Thitérieur, il fut nommé en 1803 
conservateur de la bibliotlièque Mazarine, et U a 
depuis occupé ce poste jusqu'à sa mort II a pu- 
blié un grand nombre de livres d'éducation, dont 
les principaux sont : i'* le Fablier anglais, ou 
fables choisies de Gay, Moore, Wilkes et au- 
tres, traduites en français avec le texte anglais, 
1 vol. in-12; Paris, 1802; — 2** Cours complet 
de rhétorique, 1 vol. in-8°; Paris, Langlois, 
1804 et 1811; — 3^* les Comédies de Térence, 
traduction de Lemonier; nouvelle édition revue 
et corrigée, avec des notes, 3 vol. in-12; Paris, 
1812; — 4° Bibliotheca rhetorum, auctore P, 
G.'F. Le Jay, e societate Jesu : éditio nova; 
3 vol. in-8°; Paris, 1809, 1813; — 5* Pharsale 
de Lucain , traduction de Marmontel, revue et 
augmentée de tous les passages omis dans la pre- 
mière édition^ et du Supplément de Thomas 
May, traduit pour la pronlère fois en français; 

10 



291 



2 vol. în-12; Parfi, 1816; — 6° les deux pre- 
miers Yolomes d'Ovide , dans la collection de la 
bibliothèque des Classiques latins, de Le- 
maire; — ?• Œuvres complètes de J.-B. Mous- 
seau , avec des notes critiques y et un essai 
historique sur la vie et les ouvrages de fau- 
teur; 5 vol. in-8**; Paris, Lefèvre, 18i0; — 
8** Chtifs-d'cBuvredeGoldoni, traduite pour la 
première fois en français, avec le tétte Ua- 
lien : un discours préliminaire sur la vie et 
les ouvrages de Goldoni, etc.; 3 toI.; Lyon, 
1 801 , in-8** ; — 9* Condones poetica grmes, Sêu 
orationes varix e pœtis grxcis excerptê!; 
Paris, 1823, in-12; — 10* Éléments de this- 
toire de France; 3 toI. ; Pari3, 1801, in-12; — 
11° PamélayOU la Vertu récompensée ; Lyod, 
in-8» ; — i7? Les vrais Incroyables, ou les Mé- 
tamorphoses modernes, comédie; Lyon; — 
13" CatheHne H, tragédie; — 14« la Dot de 
Suzette, comédie; — 15° Narrations extraites 
des meilleurs poètes latins, Horace, Vir- 
gile, etCy texte et traduction, 2 vol. in-8**; Pa- 
ris, 1834. On a âicore de lui un grand nombre 
d'articles dans le Moniteur, dans la Quinzaine 
littéraire et dans la Bioyraphie universelle. 

Biographie nouvelle des Contemporains. — Moni^ 
t«ttr, année 1887. — Qaérard, la Fnmce Mtéraire. 

ÂMÂKÂ-siiiHA, célèbre poëte et grammairien 
lûndou, ylTait yers le milieu du premier siècle 
ayant J.-C. C'était n une des neuf pierres pré- 
cieuses c[ui ornaient le trûne de Vikromâditya. » 
n composa des ouvrages nombreux cpii, & l'ex- 
ception d*un seul {VAmara^Kosha, ou ttésor 
d'Amara ), furent perdus à Tépoque (vers le cin- 
quième siècle de notre ère) où les brahmans 
persécutaient les sectateurs de la religion de 
Bouddha ; car Amara était bouddhiste. 

VAmara-Kosha est un vocabulaire sanscrit, 
divisé en trois livres et dix-huit chapitres. Les 
deux chapitres du premier livre comprennent les 
objets surnaturels, et contient les termes relatifs 
aux qualités morales de l'homme, à la philoso- 
phie et aux beaux-arts. Le second livre, composé*, 
de dix chapitres, traite des objets naturels, des 
différentes occupations de l'homme, etc. Le troi- 
sième livre comprend six chapitres consacrés 
plus spécialement à des matières grammaticales. 
Cette division a valu à cet ouvrage le nom de 
Trikanday c'est-à-dire Tripartite , sous lequel 
il est souvent cité. Tous les noms substantifs (il 
n y a pas de verbes) y sont rangés avec leurs 
synonymes en une ou plusieurs lignes de dix- 
huit syllabes chacune , et forment l'espèce de 
mesure qu'on appelle vaktra ou s'ioka. Le 
nombre total des noms, y compris les synony- 
mes, ne dépasse i)as dix mille, ce qui est peu, 
comparativement à la richesse de la langue sans- 
crite. On supplée par les traités de Maitreya , 
Mâdhava et d'autres. Presque tous les gram- 
mairiens et lexicographes dellnde imitèrent, tra- 
dnisirent ou commentèrent l'ouvrage d'Amara. 



AMAR-DURIVIER — AMARAL M3 

primé pour la première fols à Rome, €d 1798, avec 
des caractères tafnoul , sont le titre t Amara^ 
Sinha, seu DictionarH samcrudamia seetio 
prima de cctlo, et tnbUâ inedOiâ todiei^ 
indicis mss. , curarUe P. PouHm a S. Barihokh 
mxo. Tout Touvrage parut à Calcutta, arec d'an- 
tres vocabulaboes : theAmafOrKoshayTrikanda- 
S*esha, Medint and Bardvali, 1807 , in-8*, 
édition de H.-t. Cold^rooke; Calcutta, 1808, 
in-i", avec une tfaductton ân^lalâe, one préftee 
et cm Index. En 1831 , le texte sanserit Ait réim- 
primé à Calcutta j et dans la même année il Ait 
tradidt en ben^ par Ramoyada Vtdyfttankar. 
Loiseleur-Desiongcnampa dmina l'oric^hial arec 
une traductkm fhm^ëe , Paris, 1839. R eiisle 
aussi une édition de rAmarA-Koislia , imprimée à 
Taigore en 1808. On n'a pn encore déootmfirim 
autre ouvrage souvent cm du même aotenr, le 
Amara-Mdla, 

Wilson . SanseHt dietumarf, pTèhee. - CtfleMMfcf, 
Esiapt. Il, 18. M: LoiidoB, IST. — ÂHAtie MêimrckH, 
1 . t84 : VUI , iit. - Joummi ^tiatifu», X, t4t. - Jls- 
cktnzieCoilectUm, n,n.—Foeabulaired:jâÉkarthSi»kg, 
par LoUeleor-Detlongcbamps, Pfifacê. 

âhaeal (^mfref do\ Poriogals, ehaoeelfer 
de Tordre de SaintrJean-de-Jénisalefti , exénté 
le 5 novembre 1522. Jaloux de l'élection de TB- 
liers de l'Isle-Adam (22 janvier 1521), D di- 
sait tout haut que ce serait là le dernier grand 
maître de l'ordre. Pendant le Mége de Rhodes 
par les Turcs (juln^novembre 1522), fl Ait coo- 
vamcu d'avoir entretenu une correspondance 
secrète. avec le sultan SoHman, au moyen de 
flèches lancées des remparts; fl Ait solemMiie- 
ment dégradé, et eut la tête tranchée. Les ehefa* 
Kers de Saint-Jean rendirent la place . le Jour de 
Ifoél, Akute de munitions. 

Jacipies, bâtard de Bourbon, Oyif^wUim àêlawMt 
et ehevalereuie cité de Mkodêêf Pirls , IM. «^ fotSê- 
niM. De bello Bhodioo, tibri III { RMBe, ISM. - Ha- 
raUl, yite d^ gran maestrUdelknaera rel^Umê à 
SanGiovani; Rome, 1894. — PanUléon , MUttarit ortf!- 
nU JohannUorum Êiittoria nova; BIM, 1181. — mm 
Cronica de la religion de San^uan; Valeoet, MM.- 
Vertot . Hietoire des ehevaliert hoipitaUert de SoM- 
Jean. 

AsiARÂL {Antonio Caetano do), écrivain por 
tugais, né à Lisbonne le 13 Juin 1747 , mort le 
13janvier 1819. H fut membre de TAcadâniedes 
sciences de Lisbonne et inquisiteur. On a de loi 
un grand travafl sur les costumes lusitaniois, soitf 
le titre : Memorias sobre a forma do çovemo 
e costumes dos povos que habitdrdo o terreno 
Lusitano, mémoires qui parurentsuccesslvémeot 
dans Memorias de Litteratura portugueza 
et dans Bistoria e Memorias da AcademiA 
real, deux séries distinctes de volumes pidiÛél 
par l'Académie de Lisbonne ; la première série 
contient quatre de ces mémoires, et la seconde, 
le reste. C'est sans doute cette droonstaoce qui 
a induit M. Constando en erreur ( Biographie 
universelle), quand il dit qu'Amaral avait écrit 
deux séries d'Essais sur le même si^et — 
Amaral a en outre traduit et édité difTérents oif 



iioii^^u» vu uviiuuc^uw;icuii ■ vuTiofjfcu Aiuaia. Aiuoiai a eu uuui; irauuik Ch vuiic uuicicuw uir> 

Le premier diapitre de TAmara-Kosha Ait im- I vrages. Parmi ces derniers, on remarque Diogo 



AMAKAL — AMAS£0 



394 



0, Soldado practico; Lisbonne, 1790, 

e de Mendo Trigoso, dans Hiatoria • wumùriaà 
n»éa rtai dos ieleneiaê de LUboa, t. VIII. — 
o. dans la Biographie univtneUe. 

El iMic?iel)t historien itaUeo, né à 
le 7 juinet 1806. Dès son enfimce II Ajt, 
lirection du professeur Domenioo Sdnà, 
K principes de la résolution française, 
ença , dès l'âge de quinze ans, à suivre la 
administrative. Son père ayant été oon- 
& 1822 , par suite d'une conspiration 
, à la peine de mort, commuée en 
18 de détention , le jeune Amari, avec 
ins de son modeste emploi , pourvut no- 
k l'entretien d'une mère, de deux sceuri 
X frères, plus jeunes que lui. n employa 
ents de loisir k étudier l'histoire et la lit- 
étrangère, particulièrement l'anglais et 
lis. A l'époque des ravages du eholéra 

fl rendit de grands services à la popu- 
i Palerme, par les mesures sanitaires 
ea fl avait concouru dans les limites de 
lens. Peu de tetiips après , il Tut changé 
œe, et appelé à un autre emploi dans le 
I delà justice à Ffaples. C'est là qu'A finit 
jpal ouvrage : la Guerra del Vespro 
*, Palerme, lê42, 2 vol. in-8*; Paris, 
nol. in-8* ; 4' édit. , Florence 1851, in-1 2. 
"agp, qui eut, dès son apparition, un 
xîès, et qui a été traduit en anglais par 
smere (Londres, 1850, 3 vol. in-12 ) > 
Demand par Schrôder, (Hildeshefan, 
roi. in-8*), Ait prohibé par le goover- 
apolitain ; les censeurs, qui n'en avaient 
iché rimpression, perdirent leurs places : 
skflien (îit exilé à l'Ile de Ponza, où fl 
len de temps après; et l'auteur, pour 
anx poursuites qu'on allait lui intenter, 
a en France. 11 vint à Paris , et fl s*y 
depuis plusieurs années à réunir les ma- 
rine Hlstofa^ de l'occupation delà SicUe 
nnsnlmans , lorsque la révolution de 
ramena dans le champ tumultueux de 
ne. Débarqué en Sicfle le 2 mars de la 
inée, fl Ait nommé membre du comité 
nnalre, et député au parlement par la 
alerme. Enfin, U occupa le plus diffldle 
(tères en temps de révolution, celui des 

Comme tous ses collègues, U refusa 
iotements, et passa, pour nous servir 
ipreseions, cinq mois de martyre entre 
Mes d'hommes toujours mécontents, 
X qd doivent fournir le budget et ceux 
Mit en vivre. En août 1848, fl ftit 
nue misdon en France pour soUiciter du 
ment r^mUicain une intervention ef- 
'en ayant obtenu que des promesses , fl 
, le 22 avril 1849 , à Païenne, qn'fl 
ftjoora aprèe, pour vedr àParis prendre 
de ses travatx paisibles, et se proeo* 
'étndn, cette truquOtté d'âme qoe les 



} stoïciens désignaient par le nom si expressif de 
YoXi^ , le calme après l'orage. 

Outre les Vêpres siciliMneSy M. Amari a 
publié jusqu'à ce jour : une tradoetion italienne 
de Marmion, nouveUe de WaHor Scott; Paleraon, 
1832 , 2 vol. in-12) — Staria ctnutUuiUmaie 
ihUa &mia, di Niecolo Pahnimi^ avec 
introduction et des notes (sous le voUe de l'i 
nyme); Lausanne, 1847, fat-S**; et aveo le nom 
de l'auteur, Palerme, 1848; •* laSieiieei Im 
Bourbotiif Paris, 1849 , fanfi*' ) — Solwan al 
Mota^f otsia eon^forti polUiei di nm-Zqfar, 
Arabo SieUkttio del XII tecolot Florence cl 
Londres , 1852 , in-12 ; — DeêcripHon de Pa- 
lerme, par Ibn-ffaucalf traduitde l'arabe, dans 
le Journal Asiatique^ 4* série, voL V (1845>; 
— Voyage en Sicile de Mùhammied'Itm'Djo- 
haïr, traduction de l'arabe; UM., t. VI et VU 
(1846-1847). 

AMARiTOur (/«m), Jnriscansulte français, 
né à Nonette (Auvergne) vers le commencement 
du seizième siècle, mort en 1590. D fut d'abord 
coUègue de Cujas dans rtinitrersité de Toulouse, 
et at ensuite à Paris exercer la profession 
d'avocat. On a de lui des commentaires sur les 
Épltres de Cicéron et d'Horace, Paris, 1553, 
et des notes sur le trente-neuvième livre dlJl- 
pien; Toulouse, 1554. D'autres manuscrits furent 
l)en]us dans le piflage de sa maison. 

Jûclicr, Atiçemeinn Celehrten-Lexicon. 

AMAflA, général de l'armée d'Absalon, mort 
en 1019 avant J.-C. Après la défaite du parti 
d'Absalon, Dsivid offrit 4 Amasa le pardon de sa 
faute, en haine de Joab qui avait tué Absalon, et 
lui promit même le commandement général fie 
sou année. Après la révolte de Séba, Sis de Bo- 
chri, David dit à Amasa de rassembler les troupes 
de Juda, et de marcher à leur tète contre Séba. 
Peu de temps après fl fut assassiné par son rival 
Joab, au moment où U le saluait 

* AMASBO (Grégoire), littérateur italien, mort 
en 1541. n succéda, en 1501, à la VaUa dans la 
chab« d'éloquence latine à Venise. MazzucheUi 
cite de lui : Panegfricus in laudem card. 
Grimani, 1498, fai-4*' (à Udine?); — Oratio 
de laudUms studiorum humanitatis ac eUh 
quentiês; Venise, 1501, in-4°; — Deicriplio 
geographica Italie et profHnciœ Forqjulàensiê^ 
ad Leandrum Bononiensem (manuscrit de 
l'abbaye de Saint-Germain ). 

MazzacbeU, ScrittoH ^ttèlim. — MoatlNeon ifIbtUh 
t/teca Bibiioth^ maa.. t. Il , p. lia». 

*AilA8BO(iIofiloto), littératenr italien, né a 
Udine en 1489, mort à Rome en 1552. Il étudia 
à Padone, et professa les lettres à Bologne. Il 
avait été choisi par le pape Clément VII pour 
prononcer, le f janvier 1530, devant lui et de- 
vant l'empereur Gharies-Qnin^ une harangne la- 
tine au sujet de la paix conclue à Bologne entre 
ces denx souverains. So 1643 fl flit ippdé 

10. 



ME AMASEO - 

in-4*. Maizocbelli die encore de lui aDourrage ' 
manaBurit ; De lui temporit PoetU Nittoria. 

HiiuclHlU, Scrutai d'ItaUa. 

AMASBO ( Romolo), littérateur italien, né k 
Ddioe en 1489, mort à Rome eo 1553. n étudia 
à Padoue, et pnfea» le» lettres i Bologne. H 
■nit été choisi par le pape Clément VII poor 
pToooDcer, le i" ianvier lâ30, défaut lui et de- 
vant l'emperear Cbarles-Quiol , nne liarangne 
latine au sujet de la paii conclue ^tre ces deux 
souverains. Amaseo fui appeléà Rome eo 1 543 par 
Paul 111 et par un neveu , le cardinal Alexandre 
Farnèse. Le pape l'emploja dans plusieurs mis- 
sions pdiliques auprès de l'empereur, de quel- 
ques princes d'Alleniagne et du roi de Pologne; 
enlîn, en 1550, apris la mort de sa femme, 
Jules Ili lui conféra U charge de secrétaire des 
brefs. On a de lai : r deux traductions latines : 
ÏExpédilion de Cyrui parXéuophon; Bologne, 
1533, in-rol.; et la Daeription de ta Grtce, 
par Pausaniaa; Rome, 1547, iu-i"; — î" un 
volume de harangues, ou dix-huit discours la- 
tins ( Orationes ), prononcés en différentes oc- 
casions; Bologne, 15Sa, in-4-. 

MmachcUL - ao\ntotaÈ, HMoire luuralrt detl- 

AHÀSBO (Pompilio), mort en lSft4, BIsdn 
prêchent, eut une carrière moins brillante que 
lai; mais il se livra aux mêmes études, et en- 
sdgna aussi les lettres grecques k Bologne, où 
il mourut vers la Sn de 1581. H traduisit deai 
fragments de Polybe, imprimés à Bologne en 
1543. n avait écrit aussi en latin l'histoire des 
poètes de son temps, qui n'a pas été imprimée. 

HauKliFJU, SeHttBTi i-Balfa. - \>t Than, KUt^ 
Uk. XXI. ». ta. — Bue 1, fwclifrUlii(rrpr(tuw,UlLn, 

AHigiAS 00 AMAZiAs, huitième nd de Juda 
filsde Joas, néenBe4avant J.-C.,mort enSlt. 
Il niccéda à son père en 835 . Après avoir cbAtié 
£ prince, il s'occupa du réta- 
it de l'ordre dans son royaume. Puis 
il entreprit de faire la guerre aux Iduméens et 
oigagea h cet elTet cent mille hommes apparte- 
nantau royaume d'Israël. Mais un prophète vint 
au nom du Seigneur inviter Amasias t renvoyer 
CCS auxiliaires, en lui disant : >< O Roi ! ne soul1>ei 
pas que l'armée d'Israël mwxhe avec vous ; car 
Dieu n'est ptrint avec Israël ni avec les enl^nts 
d'Éphraîm; que si vous les retenez, vous imagi- 
nant que le succès de U guerre dépende de la 
force de l'armée, allez, agissez avec valeur; niais 
comptez que Dieu vous fera succomber sous vos 
ennemis; car C'est de Dieo que vient tout le se- 
cours, et c'est lui qni met en luite. •• Amasias 
se montra docile ï la voix de Dien : Israël fut 
congédié, et Juda combattit seul contre les en- 
fanta de Séir, qu'il délit complètement. Amasias 
glta sa victoire eo adorant les idoles des Idu- 
méens et repoussant le prophète envoyé pour le 
rameier k la piété. Plus tard ayant demandé en 
mariage la flUe dn roi d'Israèl, et obtenu pour 
r^ionse l'apotogne da cèdre et du chanh», il 



- AMÀSIS 390 

marcha contre ce prince; mais il fiit Tainca à 
Bethsame et fait prisonnier. Rentré dans *m 
royaume , Amasias fut assassiné k Lachis oi'i i 
était vent) chercher un refuge contre de* rebellet. 
i^-floii, chXlV. 

AMASiA§, prttre de Béthel. Voi/. Aboi. 

*AHASis \- CAïuuit), roi d'Egypte, ré^, 
selon Diodore de Sicile, plusieurs f/^tatàam 
aprts Sésostris n. Il est dépeint comme un tfni 
cruel : il fit mourir plusieurs de ses siùets pmr 
confisquer leurs triens, et se porta à nue vMtnn 
extrême. Ses peuples supportèrent le joug, laM 
que l'autorité absolue tes tint dam U cniitt 
et dans le silence. Mais Actisanès, roi d'ÉUliafi^ 
ayant déclaré la guerre t Amasîa, ils proliltnri 
de l'occa^on pour blre édater leur haiae contn 
leur roi en l'abandonnant. Amasis fut vaincu , (C 
rf^(ypte tomba sous la poissancede* Ëthiofina. 



intcrlpttotu tt Mla-MtTti, L XIX, p. 1* et«BlT. 

AMASis , roi d'Éyypte , né k Slooph ( now 
de Sais) dans la seconde moitié du leptUm 
siècle avant J.-C, mort, selon Diodore, danib 
troisième année de la LXni- otympùa (SM 
avant J.-C.]. Ce llit un des rois les plus ngn^ 
les pins exempts des préjugés de u Htioa. B 
succMaï Apriès, abandonné par uu gnnie 
partie de ses troupes, et détrOné k U suUe 
Insurrection militaire. An rapport d'Hère 
les Égyptiens faisaient d'abord pea decai Sàr 
masis, parce qu'il était d'une origine otMcm (t 
plébéienne. Mais, par son habileté et ■> onodrik 
prudmte, il parvint à se concilier leur esttane. U 
commerce de l'Egypte avait été jusqn'nlOTt !•■ 
terdit aux étrangers : fait singulier qoi rappel* 
la Chine. Amasis facilita le premier Vteétit 
l'Égjpleaux étrangers, et particalièrancat an 
Grecs. Il concéda k ces derniers la «llla etiepsri 
de Naucratis, et leur assigna même dea temiM 
oA ils pouvaient élever des autels et de* (» 
ceintes sacrées pour le culte de leun dienx. ifr 
mais l'Egypte ne paraît avmr été dan* uéM 
aussi florissant que sous le règne d'Amaiis. (k 
y comptait alors, dit Hérodote, vin^ miDe tHm, 
toutes halHtéea. On attribue iAmastsww M qrf, 
obligeait chaque habitant à déclarer ton* le* ans 
BU préfet du nome de quel genre dlnteMe I 
tirait sa aubdstance : cette k>i pumuaStda mail 
ceux qui ne faisaient pas leur dMuattM, M 
qui ne pouvaient indiquer des moyeu U^tbMS 
d'existence. SoIod l'empronta aux Égypbtw et 
la donna aux Athéniens, qui l'ont longtenai 
maintenue en vigueor, Amasis orna son pays d( 
monuments nombreux etmagnlBque)i,pHi*tlN 
quels on cite les propylées du temt^e de HiMf^ 
à Sais, dea sphinx gigantesques à figures d'hom- 
mes, te colosse couché en face du temple dt 
Vulcain à Hempbis, et le temple dliU à Me» 
phis. n agrandit ausd ses domaine*, «a enlevai 
aux Phéniciesu les ville* fiorissante* de l'Oe d* 
Chypre (vers 550 avant J.-C.). Oit ai Ifrii 
avec le* Cyrénéeu, et éponsa Ladee, In 0* * 



197 AMASIS 

^ leur roi. Yen cette époque, Cambyie, 
de Cyrns , chercha un prétexte pour 
CBiafair l'Egypte. H fit demander en mariage ]a 
flle d'Amasis : celui-d envoya au roi des Perses 
HiléttSy fiDed'Apriès. Lasupercherie fut déroflée, 
et h guerre éclata. Quel que fût le motiT de 
cette guerre, Amasis mourut ayant que les Per- 
ses eussent mis le pied sur son territoire, après 
dnquaDte-cinq ans de règne , an dire de Dio- 
dore. H. 

■érodote, liv. Il, duo. CLXxn et iiiiT. — Dfodore, 
■v. I , elup. ucTUL — RolHn , HUtoir» aneimne, L 1 , 
p^ sa. — Mémoirei de VJcadémiê dês tiuertptioiu 9t 
«MftffHltflrw, L r?. p. iM, IM} t VII, p. Ut: t X, p. 7; 
t. XII, 9. 77;!. XIV, p.!»; L XIX, p. 11, Ul; L XXI, 

^AMASIB, général des Perses, vivait sous le 
lègpe de Darius , fils dHystaspe ( 495 avant 
J.43.). n commandait llnÂnterie au siège de 
Baroe. Après plusieurs attaques inutiles, Û eut 
recourt à h rase. A cet effet, il fit creuser pen- 
dant h Doit un grand fossé, sur lequel on 
init des poutres que Ton pouvait faire tomber 
aisément ; puis fl les fit couvrir de terre , afin 
d*eB masquer rapparence. Aussitôt le jour venu, 
Amasia aaiiûiica aux Barcécns qu'il voulait avoir 
■le onfrenie avec eux. Ceux-d, désirant un ao- 
csBiiiodflnMDt, y consentirent volontiers. On 
s^ngiBBa par un serment réciproque à garder 
las coDveatîoDS stipulées, tant que la terre où se 
trouvaient les parlementaires (Us étaient sur le 
teaé) restmit intacte. Les Baroéens promirent 
an roi de payer un certam tribut, et les Perses 
jvimt de n'attenter rien de nouveau contre les 
BareéesB. Cenx-d sortirent donc librement de 
kviBe, et y laissèrent entrer les Perses sans dé- 
inee. Les Perses firent alors tomber les poutres 
qui eouvraient le fossé, et se répandirent dans 
•IMB les quartiers de la ville, qu'ils saccagèrent. 

BérodoCe, IV. i<7,MletMilv. 

*AHA8Tori, graveur italien, natif de Fos- 
ssBBbrane , vivait à Rome vers le milieu du 
fc-lniitlème siècle. H s'occupait surtout k imi- 
ter les gravures antiques, et s'acquit ainsi une 
graode fSdrtune. 

«Mille, tTMMmmnn und teên lahrkMmdêrt. — Ma- 
^, Jfëmi Jttgtm, KûnaUer-Lexiam» 

AMAflmis, fiQe d'Oxathre, frère de Darius- 
Oodoman, an quatrième siècle avant J.-C. Lors- 
fne Alexandre épousa Statira, il donna Amas- 
tris en mariage à Cratérus. Après la mort d'A- 
Inaodre, se voyant négligée par son époux, die 
le quitta d'accord avec lui, et se maria avec 
DeoySy tyran d'Héradée, dont elle eut deux 
ib et onefiOe. Denys la laissa, en mourant, tu- 
trice de ses entants, et die se remaria à Lysi- 
maqoe, roi de Thrâce; mais ce prince ayant 
époQsé Arsinoé , eDe ne voulut plus rester avec 
lui, et retourna dans ses États, où elle fonda 
une viDe à qui eDe donna son nom. Ses fils , 
étant devenus grands , la firent périr en faisant 
couler à fond un vaisseau sur lequel die s'était 
embarquée; Lysîmaque, qui avait eu d'elle un 



— AMATI 



398 



fils nommé Alexandre, vengea sa mort On a 

d'Amastris qudqnes médsfllM. 

Memnon, dé Htraelêa PonUcti, apad Pkat. MMiofJb., 
p. 11*, édU. Bekker. 

*ABIASTRIS. Voy, AmBSTRIS. 

* AM AT {Félix )f historien ecdésiastique, né 
à Sabadelle , dans le diocèse de Barcelone , le 
10 août 1750, mort dans un couvent de francis- 
cains près de Sallent, le 28 septembre 1824. n 
fonda, avec rarchevéque de Tarragone , la So- 
dété des amis de la patrie {amigos del pais ), 
et ftit nommé en 1803, par Charles IV, abbé 
de Saint-Tldefonse et ardievéque de Palmyre. 
Ses prindpanx ouvrages ont pour titre : Tra- 
tado de la Iglesia da Jesu Cristo , ou Histoire 
ecdésiastique depuis la naissance de Jésus- 
Christ jusqu'à la fin du dix-huitième siècle; 
Madrid, 12 vol. in-4^ 1793-1803; — Observa- 
ckmes sobre la Potestad ecUsiastica, Bar- 
celone, 1817-1823, 3 vol. in-4°, publiés sous le 
pseudonyme de don Maoario Padua Melato; 
— Seis eartas à Irenico; Barcdone, 1817, 
in-8<' ; — Deberes del Cristiano en tiempo de 
revolucion; Madrid, 1813. Ces deux derniers 
ouvrages ont été publiés par le neveu de l'au- 
teur. 

Torres Aouit , Diecionmio critieo de loi eteritores 
MrtotefM», p. is-Si. 

* AMATI {André), célèbre fabricant de vio- 
lons , vivait à Crémone vers le milieu du sd- 
zième siède; son fils Antoine, né vers 1665, 
mort vers 1620, continua avec son flrère Jérôme 
le métier patemd. Us firent, entre autres, pour 
Henri lY, roi de France, un violon richement or- 
nementé, qui porte la date de 1595, et qui existe 
encore. Cet instrument est une rareté historique 
du plus grand prix. « Son patron est de la plus 
grande dimension : le filet qui l'entoure est en 
écaille. Son vernis à l'huile est brillant comme 
l'or. La table inférieure est décorée des armoiries 
de France et de Navare, entourées des ordres de 
Saint-Michd et du Saint-Esprit, que surmonte 
la couronne de France. De chaque oété des ar- 
mohies se trouve la lettre H émaillée d'outre- 
mer, et parsemée dans ses jambages de (leurs 
de lis en or. Cet H est traversé par la main de 
la justice et le sceptre, et une couronne soute- 
nue par une épée semble se poser dessus. Aux 
coins de la table dliarmonie sont aussi des fleurs 
de lis en or, et sur les édisses se trouve la lé- 
gende : Henri IV, par la grâce de Dieu, roi 
de France et de Navarre, » 

Nicolo, fils de Jérôme, suiritles traces de ses 
ancêtres. Les Amati fabriquèrent aussi des bas- 
ses et des violoncelles. « Leurs basses , dit 
M. Fétis, dont on ne connaît qu'un petit nom- 
bre, ne méritent que des éloges pour le beau fini 
du travail et la douceur de leur son. Charles IX, 
roi de France, grand amateur de musique, 
chargea les flrères Amati de la confection des ins- 
truments de sa chambre, n parait qu'ils furent 
tous construits par André : ces instruments con- 



909 AMATI - 

piatoiest en vingt-quatre violoiu, dont doue plni 
p«tils, six vielles et huit baM». M. Cartier, qoi 
a v|ii]eeeiTiokHU,anirinequerieD ne Burpatse 
la perfectioD de leur travail, lis étaient revltiu 
d'an vernis d'hime d'nn ton doré, avec des redets 
d'un brun raugeitre. Surledoidennitruroent 
nn avait peint les srraei de France, compoléea 
d'un cvtel renfennuit tnns Qenrs de lis «ur un 
cbanip d'aïur, entourées du collier de Saiol- 
Michel , et uimiiHitéeE de la coiiroune royale 
fleurddiiée, et aupportne |mr deux anges. Deux 
colonnes entourées de liens en nibaos blancs, 
avec la devise Juitice et pitié, étaient placëea 

W» de couronnai royales que porlaient des an- 
ges. La tête de ces instruin^te était décorée 
d'une sorte d'arabesque torse, d'un goilt fort éli- 
sant. M. Cartier et M. Boisgelan conjecturent 
que les violons de grand patron étaient destinés 
à la musique de la chambre , et qoe les autres 
servaient pour les bals des petits appartements 
de la COUT. An reate, il est bon de remarquer que 
les violons n'ont jamais servi dans la ctiapelle 
de Charles IX; car ce n'est qne sens la rtgQcde 
Louis XIV que les instruments, et particullire- 
ntent les violons, ont été bitroduîts dans U mu- 
iique de la chapelle des rois de France. 

1 Les petits violons d'Antoine Amati, d'une 
qualité de son doux et moelleux , n'ont pu Atre 
snrpaués saut ce rapport. MalheureutemËnt ce 
ion, si par et si dont, a pead'inlen«té. Antoine 
chercha i balancer l'exigiûlé du patron et le 
peu d'élévation des éclisses par la tiauUar et 
l'éliindue des voûtes. Les ^laiseeurs de la tabla 
MHit coRsidénbles au centre, let vont en diini- 
nwint prograsaiveuientiusqu'aux extrémi tét dans 
liinte l'étendue ds la drcouféreDce. La cliaatA- 
relie #1 la seconde des instruments de cet ar- 
lisle rendent un son brillant et argwtin; U 
tioisiénie est moelleuse et veloutée, mais la qua- 
triitinn est laible. On attribue généralement ce 
défaut à l'obseBce des proportions entre laa 
(ïpaisseure et la capacité. Pour y porter remède 
autant qu'il est en leur pouvoir, les luthiers ds 
nos jours, ïqui l'onconÂeees instruments pour 
les monter, élèvent souvent un peu plus le 
chevalet vers la quatrième qu'ils ne le Toat aux 
violons de Slradivari et de Gnarnari. ■ 

FiUt. Biographit unitrtrutit du mujicidni. 

'AMATI IJérônu), antiquaire italien, né 
en I7e8i Sevignano, mort k Borna le iâ avril 
IH34. 11 fut bibliothécaire du Vatican, et Touniit 
des matériaux aux travaux de Honti , de Bor- 
gliesi, d'Ackerblod, etc. H collationna les manus- 
crits du Vatican pour l'édition de Weiskc du 
Traité sur le sublime, qu'il attribuait le premier, 
non à Longin, mais à Unuys d'ilalicamasse; il en 
ût autant pour l'éditiDn de Gai] de ['Anabase de 
XénophiHi, et copia plusieurs poésies de trouba- 
dours f<-nii l'ouvrage de M. Raynouard. On a de 
lui quelques notices intéressantes dans les actes 
de Pontificia Accadr-nHa Romana di archco- 



AMATO MM 

fopla , et dans le Jounutl de VAtaiémU ëa 
Areadu. 

Clornait ÂrcadUa, t. LXl. p. lB-4lt. watt Ma. 

'AMATI IJS'alluut), médecin joiT, Induii^'l 
en l'an du monde bû^ (1378 de i.-C.) lo 
œuvres d'Avicenne de l'arabe on bdbreu. il 
écrivit aussi utt abrégé des tcuvres iI'Ancenai^ 
et traduisit quelques dissertations d'Arriiaii tt 
les Aphoritmei (TBippoeraU. 

■I. - L'rut.' Cala'09. m$t. orieiaal. bUI. Bodl..l,n 

AMATirs (Cirluj ), Romain d'iUK orif^ne ohfr 
cure, qui prétendit, en qualité de pefil-lilt de 
Manus, disputer à Augusla l'Iiéritage de Cinr 
(l'an 42 avant J.-C. ). Aprrâ le meurtre du die- 
tâleur, il reparut à Rome. Des gens du peoplr, 
qu'attirnient les noms de Marins et de Cém, 
et encore plus le désir do pillage, conuidmt, 
sous «a conduite, les plus grands désofdre«i 
mais Antoine, qui désirait se concilier le aénsl. 
fit arrêter Amatius, et ordonna qu'on rétraqjUI 
dans sa prison : ce qui lot exécuté sans antre 
fonnalité. 
Clrsro.orf Jttleam. Itl.U. TIV.a-Tle.Uvc^M. 

AMATO ou AHATifs, rellgleox du noat Ca»- 
■fai, et ensuite évAque, vivait an ondème siMt. 
n composa diverses poésies latines , et , eatit 
aatt«i , quatre livres quil dédia an papa CM- 
golre vn, et qnl avalent pour titre ; de Gvtli 
apottolùTuM fietri «I Pavll. Ces aavn^ 
sont perdus , et c'est une gronde perle, si I'm 
ta eroit Pierre DIacra, qui appelle Anatai on 
versificateur admirable. Le ehaiiolne Mari, dMt 
ses notes sur ce passage (cbap. 10) dePiem 
Diacre , parle d'un manuscrit conservé à la bi- 
bifoihéque du moût Cassin, et qui contient om 
histoire des Nonnonds en bi^ livrei, OMipaaM 
par Amatus. Tiroboschl regrette (t. Itl, pL M) 
que cet ouvrage n'ait pas vu le jour. 

iMn(ni«i4. — Tlrtbnichl. ~ /Aitotrs Utttrairt Of H 
Fmaa, X. IX. p. tu. 

'AMATO {Klie 0'), polïgraphe italien, se 
en 1166 i Montallo, mort en i'47. Il entradav 
l'ordre des Carmélilfs, et devint provincial M 
son ordre, Parmi fCB nombreux licrits qui roo- 
lent sur toute espèo; de malières , on rcroan)iK 
priocipelement : LelUit enidite Chieauttta- 
tivili, accad«iniro«ritlcAe; parte prima, 1711, 
parte seconda , I7U; — Consiesû accadeaùei 
sullo disoMabile stûHco délia Biblia, 1721, 
6 vol. in-S" ; — Muséum literarium , m fM 
pmne omnium scriptorum dubia, svppasitit, 
vialedira ,/nlsa , /abulosa , jo/yjico, p«- 
icripla,ajionsiaa,ii{ffaraia, Insulta, ptUida- 
gue momimenla , erudUorum ct'if«rio ifric- 
tim e.rpoHif«nfur; Naples, 1730, in-l* : u 
titre promet [dos que l'ouvrage ne renierme. 

HauuctaciU, SrriUori ifltalia. 

■amato (/ean-4nfoinc •'), dit U Fi«iu, 
peintre italien, né à Naples en I47â, ntort 
en l.îjj. U était Irés-religirux, et ne til que des 
tableaux d'église. Avant de 



301 AHATO- 

rragCf B ■'nit rbabltiide de conunoiikT, et 
refuu lie décorer l'arc de lriiHiii>he élevé hxs 
(k U TÛitt de Chartes-Ooint à N^tl», ptm 
qd'a dar^ j avoir dea fignret nuei. Oo a de 
lai phuioura freuiueg et des tableaux h l'huile 
deni le« églitBf de Napiei : Hsnppdlentlegesre 
stinple da Péru|^n. 

JtoM'/intoine Avato. dit /e Jewru, oevea du 
précM«ot,iié«|iia3âi mort en laSS, a Ut des 
UUewn (NRiHuce da Jéia^-ChriitJ (pu, par la 
ricbeue du ulorïH, rappellent oeui dn Titkii. 

DealDld, ffU *i t\W,T\ rtapoItlaïU. 

■jIhato [Jtw-IHaTie) , antiquaire (idlien, 
aé h Païenne eq IM6, mort eo I72â. H eotra 
dans l'ordre des Jésuites, et fbt profesMur Je 
bdles-lettrei ia aémînaire de ^ ville nstale. Son 
principal ODTnic l pour titre ; JM principe 
femph Pmonnitano, libri XIII, in juiiiw 
tttenduw Panormitana cathedra a S. Petro 
apottoln laililula, etc.) palemw, I7?S, In-fol. 

>lii»el>elU, Scrltten fllaHi. 

•AMATO {Joseph h'), mlssioiualrâ ttalieo , 
oé à I(*plei vers ITaT, mort à Hoalha , dans le 
rojuune d'An, su rununencement d'avril 1831. 
n fut oivojé en Asie, en i 783, par Is Société de 
ta propagation de la fbl, et deviot curé de cinq 
Tiliaget catholique; dans le district de Dibaj'en, 
oiTiroii dix lieoes au nord-ouest de la Tille d'A va. 
Ce* villages étaient habités par les descendants 
da Franfait qa'Akrapre avait foita priaonnleri 
de gnerre eo 1757. n savait le pelvi et le birman , 
et eomidsselt l'blitoire naturelle. Il possédait 
in berblct de plus de deux cents espèces végé- 
tales facoimues, et une collectioa d'animaux , 
pndo* pendant la guerre des Birmans en IS34. 

LcttR de Biroer . <l>iu r.on<f« Aitatte /ournal , 

AHATSfWIcAe^D'), théologien italien, né t 
lartM en léSÏ, mort duu sa ville natale le 15 
■Dvenibn 1719. Il fat protonotaire et premier 
iMr'^'''n ^ Obltean-flêaf. On a de lai : i* De 
ipsiabamf ipeci» tut taerw» chrismn eonfl- 
NfMtwM reqvisUai Naplei, 1731, in-S°, réim- 
primé la nftrae année avec des ûlditions ; — 
I* De piteiw» atqtu ovlum mus comuetv- 
tae ofwd qvotdam Ctiriili fidèles , m emte- 
raKMatiJeJuniojWM., 1733, in-11; —3* Dis- 
mrtatlOHet fmttuor : 4e catuii tx antiqvis 
fiàei sfmàolit fUcano et Constant inopolii. 
irtiaUiu ille : Discunin' ui nrutoi , /uerit 
frxtermissus ; — De mfernl Situ ; — Qao- 
Mtto Chrittus i» ttlftma cmna BucharUtiam 
tnedixerit, et utrum uno oui pluribus cali- 
eOtatuut /uerit i — De Situ quo In priml- 
Heu Seelesia fldeU* tanetam Evcharistinm 
ptrerpivri «UMlbiti excipieboTïti 17IB , in-i*. 



* AMATO (5clpfon ) , polyglotte et juriscon- 
lulte italien , vivait dans la première nioitié du 
dix-aeptifme siècle. Il savait un |;raii.l nuirbre 
de laides, et servit de trudiement ii l'ambas- 



AHATUS ECS 

•adeuT japcHialienraTéaiiprt(dDpa(ieP£iilV,n 
rendit compte de celte ambassade dans un on- 
vrage intitulé Ittoria del régna di Voxu dcl 
Giappon* , delC antichità, nobillà e valiirr 
del tua re litote Masamune , e deW ambat- 
data inviata alla tanlità di papa PaoCo V 
et detti tuecesti; eon altre varie cote di edi- 
jfcosione e gusto tpiriluaie de' letton; Rome, 
1615, in-4°. 

Miii^cbFlU , Scrillori iTItallA. 

AHATo ( ViTKtnt ), historien ftaUen, gentil- 
homme de Cantazaro, ville du royaume deNaples, 
publia , en IG70 , des Hémoirea historiques de 
sa patrie, qu'il appelle ['iUustrissima, /amosis- 
slma et fedeliuima città di Cantoioro. — 
Au\To [VineenO, Sicilien, né en 1629, compofi- 
teiir de musique, a laissé : 1* Socri coneerti, à 
deux , trois , quatre et cinq voix , avec une 
taeae à trois et quatre; Palerme, 1656; — 
1° Meisa e saltni di vapro e eompieta , i 
quatre et dnq voix ; iMd-, 1656; — STiwHro, 
opéra di Yieentia iPÀmato; Aquila, I6B4. 

'ANATOBB, nom de deux anciens pdnlres 
de Rresce, /ojepft A Paul; on a d'eux qnelquer 
plteea d'antd dans les églises de leur ville natale. 









*AafATRICB.«OLA (FiMetbi delf) ,v^^ 
et archil«cte napolitain, vivait dans la première 
moitié dn selxiènie sièrin. Son clief-d'cBiivre est 
une sainte Cène dano l'ttglise d'AscoK. tMnht 
dam une profonda mëlaneolie depuis la mort de 
aa faune, qui s'était prédpitte du liant d'unniiir 
pour éclw]^«r i des acrtdâta qui voulaient l'on- 
ti«ïer. 

VuvI , ^Iti ac yUori. — (Mda fJttMI. — LInil. 
Stor-ia pitloric^. 

'AMATraou AMATI (Fincenf)i abbé musi- 
cien , né i Cimmina en Sldle le fl janvier ISIS, 
roort le 39 juillet 1670. Après avoir fait ses 
études au séminaire de Palerme, il devint maître 
de chapelle de la cathédrale de cette ville en 
1605. On a de lui -. \° Stnri concerna due, ire, 
qvattTo e cinque voei, con una mesia a tre e 
qualtTo,\îb. l°,op, l"i Païenne, 1656, in-i"; 

— 2° Messa e salmi di vespro, e eompieta a 
qiialtroecinqveiMM,Vii. i°, op. 2';ibid., iftM; 

— 3° l'Isaura, opéra; Aquila, 1664. 
Maiiuchelll, ScTilUiri ilMIa. 

AKATDB LVSITANCS OU AMAiy LK POR- 
TOGAisf/oannet KtnJericui.enporbigaisJodO 
Roderiguei) , mé^cin, né en 1511 à Castel- 
Braucu ( CiufelftH» afbum), petite ville de la pro- 
vince de Beira, mort en 1568. Il étudia la mé- 
decine à Salamanque, sous Atderetus, et, dès 
l'igededix-buitans, il pratiqua la chirurgie dans 
les deux hApitaux de cette ville. 11 voyagea en- 
suite en France, dans les Pays-Bas, et en Italie, 
n reéta quelque temps k Venise et h Perrare, 
Dans rettf dernière ville il enseitma en ijW 
la niédcriiie, et disiaéqua, d'après son pniprc 
aveu , douie cadavres iiumoins, ce qui était brâti- 



803 



^MAÏDS — AMAURY 



304 



ooop pour une époque où les pr^ogés religieux 
s'opposaient encore fortement à Tétude de Tana- 
toinie. En 1549 y on le trouye à Ancône, ensei- 
gnant et exerçant son art avec tant de succès , 
([ue le pape Jules m le faisait plus d'une fois 
venir à Rome pour le consulter. 

Amatos était Juif de religion et d'origine. Ce- 
pendant il ne parait pas aroir été inquiété pour le 
culte de ses ancêtres jusqu'en 1555, année de l'a- 
véneroentde Paul IV. Dès ce moment, d'après ce 
qu'il raconte lui-même, il s'oiAiit d'Aneône k Pe- 
saro , pour échapper aux poursuites de l'inquisi- 
tion ; de Pesaro il se réfugia à Raguse, et de là à 
Salonikl en Macédoine, après avoir perdu sa bi- 
bliotbèque et une partie de sa fortune, pour sauver 
sa vie. 11 y avait à Saloniki (Thessalonique) une 
câèbre synagogue de Juifs. C'est là qu'il mourut 
à l'âge de cinquante-sept ans. 

On a de ce médecin : Bxegemata in prier es 
duos IHoscoridis de mtUeria medica libros; 
Antwerpiœ, 1536, in-4*'; — In Dioscaridem 
Ânazarbœum commentatio ; Lyon , avec des 
notes de Robert Constantin et des figura tirées de 
.Fuchs et de Daléchamp ; — Curtttionum medi" 
cinalium centurise septem, quibus prxmUti^ 
tur commenttttio de introitu medici ad œgro- 
tantem, deque crisi et diebus critids; Venise, 
1557, 1566, in-8''; Lyon, 1560, 1580, in-12; 
Paris, 1613, 1620, in-4''; Bordeaux, 1620, in- 
4°; Barcelone, 1628, in-folio; Francfort, 1646, 
in-fol. La première centurie parut seule à Flo- 
rence en 1551 , in-8*; la seconde à Venise en 
1553, in-12. Il écrivit les autres en différents 
endroits, particulièrement à Rome, à Raguse et 
à Thessalonique. Chaque centurie comprend cent 
cas remarquables de médecine et de chirurgie, 
suivis de schoUes ou de commentaires. On en 
trouve une analyse dans Haller, Biblioth. chi- 
rurgica, 1 1, p. 204 ; BibL tned. pract., t. n , 
p. 28; Bibl. botan,, t. I, p. 251, et daiÉis As- 
truc, De marbis venerMs, p. 735, édit. 1740. 
Dans la préface de la cinquième centurie , l'au- 
teur dit que dans sa ftiite d'Ancêne il perdit 
quelques commentaires manuscrits sur le qua- 
trième/en du I*' livre d'Avicenne ; U y parie aussi 
d'une traduction espagnole d'Eutrope. 

« A juger par ses écrits , dit Haller, Amatns 
a fait une lecture assidue de Galien et des mé- 
decins arabes; c'est un excellent clinicien; mais 
il est vanitKix, et on lui reproche plusieurs er- 
reurs. » Amatus est un des médecins du seizième 
siècle qui ont le plus encouragé les études ana- 
tomiqnes. n (ait l'un des premiers mention des 
valvules des veines. A propos de la saignée dans 
la pleurésie, U dit , contre Vésale, que « le sang 
que la veine azygos reçoit de la veine cave su- 
périeure ne peut pas retourner dans cette der- 
nière, à cause des valvules ( astiola sive oper^ 
cula) qui sont situées à l'orifice de la première. » 
(Centur, I, curât. 52, Schol.). Parmi les 
élèves qui assistaient à ses dissections, il cite 
J.-B. Cananus, pour lequel on revendique la 



découverte des valvules des veines, et qd pu- 
blia le résultat de ses recherches en 1543. 

Amatus passe pour avoir l'un des premiers 
foit usage de bougies dans le traitement des 
maladies de l'urètre; mais l'orig^e de ce traite- 
ment remonte an moins au seomid siècle de 
notre ère. 

On ne confondra pas avec Amatus le Poitugiis 
les trois médecins solvants : 1^ Cintio d'AmâYo, 
chirurgien-barbier italien , qui a publié un ma- 
nuel de petite chirurgie sous le titre : Nuova et 
utilissima prattica di tutto quelle eh'al dili- 
gente barbiero fappcartiene ; Naples, 1671, 
in-4°; — 2* Jean-Chœrles Ahâtds, médecin 
espagnol, auteur de Fructus medicinse e taras 
Galeni locis decerptss; Lyon, 1623, fai-12; 
c'est un traité de matière médicale, dédié à la 
sainte Vierge, gardienne de Montserrat; — 
3^ Leonardus Amatus, médecin sicilien, natif 
le Sdacca, mort en 1674, autenr de Advenor 
riorum catena de jure Gdeni veteris pro as- 
thmate; Païenne, 1667, in-4". Il laissa ansd 
ieux manuscrits, l'un sur les bains, l'antre 
sur les antiquités de Sdacca. H. 

Haller, Biblioth, — Sprenget — Biographie wtédiMU. 
— Mongltore, Bibliotheea Slcula. 

ÂBIAURT, en latin Amalricus ou Stmeri- 
eus, dit de Chartres, célèbre philosophe, théo- 
logien f^^çais, natif de Bène, village du payi 
chartrain, vivait à Paris vers la fin du douxiièaie 
siède et au commencement du treizième, n y 
donnait des leçons de dialectique et des antni 
arts libéraux compris dans lo Trivium et le 
Quadrivium. Pour son malheur il 8*itin 
d'expliquer les livres de métaphysique d'Arii^ 
tote, qui venaient d'être traduits en latin, sur 
de nouvelles copies du texte, ou sur des veniov 
arabes récemment rapportées de l'Orient G'eit 
dans ces livres qu'Amaury foit sortir tous kl 
êtres d'une matièîre première qui « n'a par eOe- 
mèrae ni forme ni figure, mais en qui le mouve- 
ment est continuel et nécessaire. » H y avait laiig> 
temps que les Arabes avaient comm^oé dintro- 
duire cette philosophie en Occident, car dès te 
neuvième siède Jean Scot Érigène enseîgpait 
que la matière première était tout et qu'elle éliit 
dieu. Quoiqu'on se fût plahit de la témérité de ce 
docteur , la doctrine dont il s'agit n'avait snbi 
aucune condamnation particulière. Amanry ne 
craignit donc pas de la renouvder : 

« Un être simple, disait-il, est cdui qui n'aâ 
quantité ni qualité ; tel est Dieu, tdle est aussi la 
matière première. Mais y a-t-fl deux êtres simples? 
Non ; car ils ne seraient distincts que par des qosr 
lités ou des parties que l'on aurait de plus ou de 
moins que l'autre ; or ces parties , ces qualités, 
en plus ou moins, répugnent à la nature de l'être 
simple. Par conséquent il faut que Dieu et la ma- 
tière première ne soient qu'un. » Loin de sentir 
les dangers de ce système , Amaury prétendait le 
condlier avec le rédt de Moïse et avec toute la 
théologie. Du mouvement continuel et nécessaire 



AMAURT 



806 



i matière première, il oonebiaU que toos les 
5 particalkrs devaient finir par rentrer an 
de I*Être des êtres, seul indestructible, et 
vant cette consommation dernière les Ticis- 
ies de la nature auraient dÎTisé l'histoire du 
ide et de la religion en trois époques corres- 
lantes aux trois personnes de la sainte Tri- 
. La loi mosaïque avait été l'époque de 
I le Père; la loi évangélique était celle de 
I le Fils, et allait bientôt être remplacée par 
igné de rEsprit>Saint. Sous la seconde épo- 
, diacun devait se regarder comme un mem- 
ûe Jésus-Christ, dont le corps était en tonte 
e, disait Amaury , autant qu'au pain encha- 
îne. On rapporte qu'il soutenait aussi que 
1 avait parlé par Ovide aussi bien que par 
; Aogu^. Mais Amaury se donnatt surtout 
le prophète de la troisième époque, sons 
sDe bientôt les sacrements cesseraient; et 
nie Infusion intérieure de la grâce du Saint- 
it suffirait an salut des hommes , sans 
n acte extérieur. L'une des conséquences 
e système était de nier la résurrection des 
I , ou du moins de n'en admettre d'autres 
a rentrée de tous les êtres dans la matière 
ière, à la fin de la troisième époque. En 
mblant ces idées d'Amaury, éparses dans 
Scits des chroniqueurs et des théologiens du 
n âge , on y trouve encore tant de liaison 
eocbalnement, qu'on pçut regretter de n'a- 
phis l'ouvrage où il les avait développées, 
li portait le titre de Physion, Traité des 
Bt naturelles. Ce livre lUt condamné par 
bdle dinnocent m , à laquelle on a quel- 
Ms donné la date de 1198, mais qui n'est 
ie 1204. Amaury, obligé de se rétracter, ne 
, dit-on, qu'à contre-cœur, et mourut peu de 
• après de chagrin et de dépit. Il fût enterré 
dn monastère de Saint-Martin-des-Champs. 
s disciples étendirent ou exagérèrent sa doo- 
I : ils enseignèrent que Dieu le Père s'était 
rné dans Abraham , comme Dieu le Fils dans 
s-Christ. Os qualifièrent le pape du nom 
lechiist, et appliquèrent à Rome les textes 
fis qui concernent l'antique Babylone. On 
sait les disciples d'Amaury de nier la dis- 
ioD dn vice et de la vertu, de regarder 
ss les actions corporelles comme indiffé- 
», et de se livrer en conséquence aux plus 
eux excès. Ce qui est plus avéré, c'est 
I annonçaient l'établissement du règne du 
t-Esprit, et par conséquent l'extinction des 
qoes et institutions du christianisme. 
I plus lettré d'entre eux s'appelait David de 
ut; c'est, selon toute apparence, le seul qui 
vit : composa des apologies de la doctrine 
lanry; mais elles ne subsistent plus, et 
manquons de renseignements particuliers 
la personne. 

I antres disciples d'Amaury étaient deux 
es sexagénaires^ Ulric et Pierre de Saint- 
1; quatre antres prêtres, Guerin ou Garin, 



Jean les Undnes, Éttenne, euré de Vieux-Cor- 
beO, Etienne de Celles; les diacres Étiome et 
Odon ou Endes; les sous-diacres Guillaume de 
Poitiers et Bernard; Élimand ou Elmang, aco- 
lyte; Dudon, derc, et un orfèvre nommé Guil- 
laume. Ce dernier était le prophète de la secte, 
n se donnait pour l'un des sept personnages 
dans lesquels le Saint-Esprit devait s'hicamer. 
H prédisait quatre fléaux qui allaient se succé- 
der dans le cours de dnq années : la fiunina 
qui désolerait les peuples , le glaive dont les 
princes s'armeraient l'un contre l'autre, les 
commotions de la terre qui s'entr^ouvriraitponr 
engloutir les dtés; enfin le feu du del qui dévo- 
rerait les prélats, tous membres de l'Antéchrist 
Mais Guillaume promettait à Phflippe-Auguste 
les destinées les plus glorieuses; fl réservait à 
ce monarque et à son fils Louis toutes les ft- 
veurs et les bénédictions divines : l'empire 
fhmçais embrasserait tout le ^be, et Louis ré- 
gnerait sur la terre aussi longtemps que le Saint- 
Esprit sur le monde, c'est-àndire jusqu'au terme 
où tous les êtres rejoindraient l'Être suprême. 

Cependant deux commissaires furent envoyés 
dans les diocèses de Paris, de Sens, de Troyes 
et de Langres, avec ordre de faire semblant de 
professer les opinions d'Amaury , afin de décou- 
vrir ses véritables disciples. Sur les dénoncia- 
tions de mettre Raoul de Nemours et de son 
a4ioint, l'évêque de Paris se fit amener plusieurs 
de ces sectaires, et les retint dans sa prison. 
Un concile de Paris les jugea en 1209. Le ftarent 
interrogés, condamnés, dégradés et litlés au 
bras séculier, les quatorze disdplcs dont nous 
avons rapporté les noms. L'anathème prononcé 
contre les ouvrages d'Amaury fat expressé- 
ment étendu à ceux de David de Dinant, à tous 
les livres de théolog^ écrits en langue vul- 
gaire, et même à la métaphysique d'Aristote. 
On traita un peu moins rigoureusement les li- 
vres de physique du même philosophe : on se 
contenta d'en interdhre la lecture pendant trois 
ans. Philippe-Auguste était alors absent; il fiillut 
attendre son retour. Les malheureux ne furent 
ainsi livrés aux flammes que le 20 décembre 1210. 
Cette exécution se fit aux Champeaux, hors de 
la porte de Paris, c'est-à-dire aux halles. On 
voulut bien réduire à dix le nombre des vic^ 
times; Ulric Garin et le diacre Etienne furent 
seulement emprisonnés pour le reste de leur vie, 
et Pierre de Saint-Cloud en fht quitte pour se 
faire moine. A l'égard des femmes et autres per- 
sonnes, on daigna les déclarer gradables. Mais 
on exhuma le cadavre d'Amaury, on brûla ses 
08 avec ses livres, sans oublier la métaphysique 
d'Aristote. 

Cinq ans après, en 1215, se tint le quatrième 
concile général de Latran , qui condamna de 
nouveau Amaury et ses disciples. Leur sup- 
plice, s'il faut en croire les chroniqueurs, n'ex- 
cita aucun intérêt, aucune compassion. « Per- 
sonne ne douta, dit Césaire d'Heisterbach, qu'ils 



807 



AMAtJRT — AMBÉRIEUX 



nuisait en marehant T«n le Mcher litété rat- 
chanment la tatipArabire de l'atmoipUre; et 
tout le mmHle leur attriboB l'bdémeiUK de l'air, 
aerU inclemenlia, qu'^rouTèmit , le. 30 dé- 
ennbre, le« «pectateun de leurE damien tour- 



AMArRT, Ah^lric ou Almaric. Deux rois de 
Jérusalem ont porté ce nom, d'origine goUiiqoc 
(de amal, ciel, et rie, rishe). 

AMAVRV I", comte de Jappé, né nn M3ï, 
mort le II juillet 1173. n IM cmiroonë roi lia 
Jiîrusalem le 16 Tévrier lies, à 11 mort de «on 
frËnt Itaudouln m , igé seolenient de Tfnet-*^ 
luis. Ce fut un princevain , ambitieux et STide, 
et l'iiistotre lui reproctie une extrême avarice. Il 
pa^sa MU règne de huit ans h ipierroyer avee le 
Rourlan J'Égjrpte, l'allié naturel des Francs 
contre les Seldjoucide«, et avec le célèbre Nonr- 
Kdiiin, sultan d'Alep; S rechercha l'amitié 
lantCt Ae l'un, tantAt de l'autre, HuÎTant tes in- 
térêts (lu moment, sani se lUrele moindre icru- 
pule lie rompre det traités A peine emidus, lors- 
qu'ils mettaient obstacle h de noureanx deûdna. 
Il échoua dana son projet de conqnerir l'Egypte, 
qui Tut réunie aax Tastea Ëtats du sultan d'Alep. 
Après la mort do sultan Nour-Eddlo , le jeune 
et taillant Satah-Eddbi (Saladin), gouTemeui 
à't^ptc, recueillil llmmense héritage i^u aul' 
lan d'Alep, et menaça de l'emparer du petit 
royaume de Jérusalem , qui , puur comble de 
malheur, était agItéparleshctioDsdes tempUen 
et des hospitaliera. Amaurj implora te aeooim 
des chri<tiens d'Ocddent, et se rendit lui-même 
k Constantlnople pour obtenir l'intervention de 
l'empereur d'Orient Le territoire de Jérusalem 
allait être envahi par le puissant ennemi, quand 
Amaurj tint à mourir et laissa la cooronne i 
son fils Baudouin IV. 

irKrtantçt,}V,%.- 



AMAURT II, deLusiRnan, mort le i" atril 
12m, était d'abord roi de Chypre, et fut appelé 
ou IrAnc taciUant de Jérusalem après son ma- 
riage avec Isabdie, teute de Henri, comte de 
Champagne, dernier titulaire d'un royaume re- 
iletenn la proie des musulmans. Bon r^e no- 
minal dora de II9*à 1205. Soutenu par l'empe- 
reur llmri VT, il obtint quelques atantages sur 
les Sarrasins; mais, après la mort d'Henri et le 
rappel de ses troupes , Amaury fut accalilé par 
les fui'ces des Sarrasins, et il ne fat e»oié que 
par In discorde- qui régnait dans la foniilte de Sa- 
ladin. 11 fit prèclier une croisade dans toat l'Oc- 
ddimt; mais les croisés, au lieu dedélltrer Jân- 
salem , prirent Conslantinople, dont ils ataienl 
enti'n[lu tanter les trésors. A celte noutellï, le 
petit nombre de gnerriers qui g'étaleat dirigés 



ter* Il PalMtiM rebrouMtrent litft dunin, 
pour tiier parlagar atec leurs frères d'armei le 
ridie butin de Byiance. Amaury retia aeui i 
Fttriémais où il mourut, laisaant le ivjamtt de 
Qiypre k ion Ma Hugues de Luaignu. 
WlIlM. - NlcIuuiL - Du Caim. 

'AMADnr, AMALsiG ou AiMRsic, pitiiar- 
ciie de Jérusalem, mort es IISO. U occupa <■ 
siège patriarcal depuis 1169, et eoolribaa beu- 
CMip ï l'élection d'.\maurT 1"' comnie roi de Jé- 
rusalem en UGâ. I! était lié d'wniâé nec le cé- 
lèbre historien GuUlanine de Tyr, 

OunUuDe de 1)1. tiùtaila BiUlMacri, llli. xl 

•amata ( François ), jurisconsalte esp 

nalif d'Aolequera (province de Grenslc),' 

dans la première moitié du dix-septième sitde. 
11 (ïit professeur à Salamanque. Outre quelipa 
écrits inédits, on a de lui : 06iervall9)im 
Jurit UM m i Salamanque, IBSa, hi- 
Desenganos de lot Bienes Humanoi 
drid, lOBl, in-4' 



'AMATA, peintre espagnol, élève de Tlneot 
Carduccio , vivait dans la aeconde nuIM ài 
dix-septième siècle. En IG81, il fit lot laUetoi 

du grand autel de l'église Saiot-HartinkS^ne. 

' iMstnv-» i François n' j , pcinti« et icBlp- 
leur, natif d'Anvers, est connu par les tranni 
qu'il fil, de I5QI à 1510, par onlredu cantÎHl 
Ximenès , pour ta catliédnle de Tolède. 

A.-aBBB6EK (ChrUtophe ), péntre, né t H»- 
remberg vers le conuDcncemeot dn tr'i>itr' 
siècle, mort à Aug&bourg en I5fl0. n imita li 
manière de son maître Holbeln le jeune, elsnlK 
faire un nom par la correction de son dassii et 
l'excelleate disposition de ses llgares : ses p»- 
ductions se distinguent surtout par le mérite dl 
la perspectrve. Son histoire de Joseph en don 
tableaux paraît être ce qu'il a hit de mieni. U 
gBkrie de Munich possède plusieurs de sa M- 
vrages; c'est J'après lui qu'on » gravé 1* décnl- 
latiao de saint Jean-Baptiste en denu-figurei. 
Charies-QuinttecomtiIadL'[Bteiirs,et ledtariB, 
en 1 530, de faire son portrait, tableau qui se vol 
au musée de Berlin. 

Sind.rl, r.ït.tfe Acatemit. - KcL Htkkcl, £»«■ 
toçue dtt tobt^avr. 

AKBÉBiErs (Pierre Dujatn'), Ilttéralnr 

français,néàAmbérieuxenlT38,mart IcModO' 
brelS2f .11 passadons SCS foyers ictempsoTagOH 
de I793,aimédeseseonciloyens,quircci'vainllde 
lui de nombreux bienfaits. On a de lui un ofio- 
cuteenverset en prose, sous le titre Au lin^a. 
Son fds B composé des romances qui ont eu d« 
succès , et a travaillé à la Flore publiée t Lyo* 
chei llruyset. 
til''-jr-ipi,icn<imflle d,-s nnlcmparabu. - KmUMt, 



909 



AMBIGAT — AMBIORIX 



810 



àMmwoàj lÀmbi§aiiu), roi det Gtoles dans 
le septième siècle aTant J.-O. A Tépoqne où 
Tarqniii rancien régnait à Rome, la CelUque, 
rnnedes trois parties de la Gaule, obéissait anx 
BitnriffBB , qui lui donnaient on roi. Sous le gou- 
Temetnent (1*Aiiibigat, que ses vertus, ses ri- 
ebMtes et la prospérité de son peuple avalent 
rendu tout-puissant, la Gaule reçut un tel dé- 
yelopperaent i»ar U fortiUté de son sol et le 
nombre de ses habitants, qu*il sembla impossible 
de contejûr le flébordcment de sa population. Le 
roi, d^ Tieo\, voulant débarrasser son royaume 
de cette multitude qui l'écrasait, engagea itello- 
vèse et Sigovèse, fils de sa sœur, jeunes guer- 
riers ennemis du repos, à aller cherclier un autre 
s^ur dans les contrées que les dieux leur indi- 
queraient parles augures, leur permettant d'em- 
mener avec eux autant d'hommes qu'ils vou- 
draient, afin que nulle nation ne pût repousser 
les noovcaox venus. 

TilC-liire, V. s*. 

AMBl|«LOL\ Voy, Boccavr. 
AJiBiuRiX, Omeux roi des Eburons ou des 
Nenrlens, peuple de la Gaule, vivait vers le mi- 
lieu dn premier siècle avant Tare chrétienne. A 
cette époque les i!i>uroos, peuple puissant de la 
Belgique, obéissaient à deux chefs élus par le 
peuple : Cativulcus et Ajnbiorix. « Le premier, 
d^à vieux et cassé , ne possédait plus rien des 
qualités qui l'avaient rendu jadis populaire parmi 
les siens; le second , jeune » actif , joignait au 
courage le plus déterminé un esprit opiniâtre, 
dâiéy et fertile en ruses. De lK)nnc heure les Ro- 
mains avaient distingué Ainbiorix, et César fit 
tout pour so rattacher à Tissue de cette campagne 
on les Adoatikes furent si cruellement traifate : il 
rendit à Amhiorix son fils ot son neveu, détenus 
oomme otages cliez ce peuple; il lui donna en- 
core d'autres marques do sa faveur. Toutefois, 
cette amKié intéressée ne séduisit point le chejf 
Aoron. Plus que tous les autres cliefs patriotes, 
pins qnindutiomar lui-mfime, au fond il haïssait 
les RoroaUis; mais, habile à dissimuler ses sen- 
limentSy il attendit avec patience l'heure favo- 
rable. L'absence de César pendant son impru- 
dente excnrsion en Bretagne, et l'incurie do Lar 
hienuSy lui permirent de se concerter à son aise 
avec les mécontent*» des diverses parties de la 
Gade; il le fit malgré l'opposition de son col- 
Kgne Cativolke, que l'âge et la maladie rendaient 
timide et inonlain. Déjà s'organisait par ses 
loins une vaste oonspiration qui, ayant son foyer 
CD Belgique, s'étendait de là dans les cités du 
centre et de l'ouest , lorsque le retour de César 
en arrêta les progrès. Tout fut conduit avec tant 
de mystère y que non-seulement les Romains, 
mais encore celles dos nations gauloises qu'on 
savait dévouées aux Romains, n'en conçurent 
aucun soupçon. Le Trévire Indutiomar, rentré 
dans ses foyers après réexpédition de Bretaisnc , 
mit au service d' Amhiorix son crc^dit et son in- 
fkttgable activité; il alla trouver Calivolke , l'ai- 



guilkmna, finit par entraîner le vMllard indécis, 
et obtint de loi quil ne s'opposerait pas à l'ar- 
mement en masse des Éburons , et qu'il aiderait 
même son oollè^me dans toutes les ocraidons im- 
portantes. Il fût convenu, entre lesconjnn*âl>t'lp:os 
et armoricains, qu'on attendrait l'arrivée doCt'sar 
en Italie et la dispersion des troup«'» romaines 
dans les quariiers, pour donner le signal i]o la 
guerre et attatpier en même temp^ sur tou<( les 
points. 

Cette vaste conjuration nationale , dont Ain- 
biorix était en droit d'espi'riT la délivrance de 
la Gaule, échoua par la précipitation d(>A Cnr- 
nutes. Leurs mouvements donnèrent Talanme h 
César, qui resta dans les Gaules et envoya <leii\ 
de ses lieutenants, T. Saburius et Q. Cotta, 
prendre leurs quartiers d'hiver dans le fort d'A- 
duatuca, sur le territoire même des Éhiiron^. 
AmUorix, sans se déconcerter, arriva anpK*^ 
d'eux, les assura de son amitié et leur fournit 
des vivres; mais dès qu'il apprit le soulèveinent 
des Camutes, H tomba snr les Romains qui 
étaient sortis pour eouper du bois , les battit et 
les poursuivit jusque dans leurs retrancht^nents, 
qu'à investit; Il ne put toutefois triompher du 
courage des légionnaires. Mais il tenta un auti'e 
moyen : il fit crier aux Romains « qu'il avait û 
communiquer à leurs généraux des choses du 
plus haut intérêt, concernant leur vie et le salut 
de leiur armée. » On lui adressa aussitôt deux 
parlementaires , auxquels il déclara qu'il était dé- 
voué à César; que les Éburons faisaient la guerre 
aux Romains , parce qu'Us y étaient forcés par 
tous les antres Gaulois; qu'il croyait que son 
amitié pour César l'obligeait à prévenir les Ro- 
mains qu'une armée nombreuse de Germains ve- 
nait de passer le Rhin et arriverait dans deux 
jours; qu'alors les Romains seraient écrasés. Il 
les engageait à évacuer le fort d'Aduatuca, leur 
promettant de leur livrer le passage. Les lieute- 
nants de César, effrayés, acceptèrent l'avis tks 
Gaulois , et sortirent de leurs camps sans pré- 
caution. Mais quand ils furent au milieu des bois, 
Amhiorix tomba sur eux et les tailla en pièces. 
Après cette victoire il souleva tous les peuples 
voisins, et alla attaquer le camp de Q. Cicéron; 
mais César arriva à temps pour sauver son lieu- 
tenant. Amhiorix marcha à sa rencontre avec 
soixante mille hommes. Le général romain n'a- 
vait que deux légions incomplètes , et qui ne 
formaient pas sept mille hommes; il eut recours 
à la ruse, affecta d'avoir peur, et se renfenna 
dans ses retranchements. Ambiorix les fit atta- 
quer ; mais les Romains , sortant tout à coup , 
tombèrent sur les Gaulois surpris , les défirent , 
en massacrèrent un grand nombre, et aussitôt 
opérèrent leur jonction avec Cicéron. Cette vic- 
toire effraya la Gaule entière, qui posa les armes. 
Après la défaite d'Indutiomar, Amhiorix fit une 
nouvelle tentative, et parvint à entraîner avec lui 
plusieurs pv'uples; mais cmix-ci furent successi- 
vement vaincus par César, et les Éburons atta- 



311 AHBIORIX 

qués i l'Émprovùle turent dlipenéi; les nw h 
MUrèreot ou food de* Ardconei, le« autres dm 
Im peuples Td*ioi, qui, effnjit des meaaoe» de 
Céaar, leur rdiutreut l'entrée de leur piTi. Am- 
Uorix, De gardut près de lui que quatre uTilien 
dévooés, te tint au milieu des txÀt, doat 11 cod- 
oatsswt Ion* lei détours. Qiuat à Ma coUèf^ 
lerieui Catifolke, malade, infirme, accablé de 
chagrin, bora d'état de tupporter le* ûttigues 
d'une telle goerre on In privationi d'une leUe 
retraite, il mit fin à u fie en buTintnn poiMD 
composé avec le suc de l'ir. Ses demiires paroles 
furent des paroles de douleur et de malédictioD : 
il dévoua à la vengeance du ciel et de U terre 
llwmrae qui était venu troubler te* vieux jours, 
et verser sur sa patrie de si enrojimbles cala- 
miles. 

Le pafsde* Éfauroos foleaTahldelonscMés; 
les Ëburons cernés ftireot massacrés par les Ro- 
mains et par tous les aventuners de la Belgique 
qoe César invita à c^te eipéditioD, en Uvront 
les vaincus corps fi biaa au premier occupant. 
Jamais César ne put s'emparer d'Ambioriï^ Il lui 
échappa , grâce an dévouement de ses quatre 
compagnons et aux faux rapports de set cooci- 
lojrens, qui parvinrcat ainsi à dérober ï la vcs- 
geance romaine l'un des héros de l'indépendance 

<:Bir,il(M(,CaU.,V.S>-ll. -Dhm. I.t'l*. ~ Ftoni, 
III, ». —Ontt.-EcklielDtetr bul, 1. 1, p. 71; VI, k 
~ siDidtc TI1IH17, aut. <ta UaulMt. I. tri. p. M fiioIt. 

*AMHiTBHi (François), littérateur Italien, 
né k Bd^ame vers 1592 , mort le 4 mai 1SI7 i 
Tréri. Il tut recteur de l'école Canobienne à No- 
vaire. On a de loi , entre autres : Dt D. MarUe 
Bomanx virfftnii et martyru laudibus car- 
mina lalina et italiea; Bergame, iei3, iD-8°i 

— À^ti Poetici; Bergame, IBU, in-8*; — 
rotlcinaflonei VlrgUUnue de J. BaplUtaBor- 
romeo; Hovarre, IB31. 

Clin. Stma llOtraria d^tl (crlttori tiraamateàf , 

■iiuiidicin. ScrÙUirt d-ltaila. 

* AMBiTira ( Luciw-TurpU)), célèbre acteur 
romain, soavoit cité avec Rosdos et fsopus. 

actTea,DluiuctTilt, IL- TidV.Df oroUrltau,». 

— SjmlUJIUB, MpUL, J, tt. 

*ÀBBLBTILLK (CAorlu D'), musicien ec- 
déslastiqne , vivait dans la première moitié dn 
dix-seplifane siècle. Il était jésuite de la maison 
professe de Clennont , à Paris. On a de lui : 
1* Oclonarinm laerum, seu eanticum beatx 
Virginit per divenas eceUsix tonos décanta- 
h»m;PariB, 1634, io-i"; — 1" ffamumia la- 
tra, teu yetperx In diet tun daminicos , tvm 
fettoi totivi anni, una cum mlua ae lUaniii 
beatai VirginU, tex voeibus; Paris, 163e, ift^". 

rtUA, »iotraphlt ta MuiMmt. 
AHBLIMOKT ( FcsCBEVBERC , comte d'), 
^néral de la marine française à la fin du dix- 
huitième liécle. Pendant la révotutiou, il entra au 
service de l'Espagne, et tut tué en 179é, dans 
la bataille ob l'amiral lord Saint-Vincait mn- 



- AHBOISE SIS 

porta la victoire, n ft laissé nne nKMfwa xoMfe; 
Paris (Didot jeune), 17U, in-4% Ig. 

AMBLT (CJaiidfr^reiiN-iUUotM.narquIi»'), 
génial flrantals, né i Suanne, boms ^ Cbtni- 
pa^, en 1711, nxut t Bamboorg en 1797. DU 
tontes les guerres que b France sootlnt *MM4t 
règne de Louis XV; aasal MA aommt en 17«7 
maréchal de cunp et oommindeur de Tordre de 
Saint-LouîB. Hais ee Ait OMiiaie dépoté >nx éWt 
généraux qn'Q se simula par mu (^tpmttkm vio- 
lente I toutes lès mesures rérohiUoniiaires. D ea 
vtnl un jour jusqu'à pmoqner m duel Uribeau. 
Aussildt qtris la aetaion , d'Amhly énipa, et, 
malgré aoo tge avanoé, Bt sncow ptodears cam- 
pagnes dans l'armée de Condé. 



■AHBQOiK {Arutor-tf(uimof)i(cA),néd«cli ' 
russe, né «I 1740 t Veprik, vOlage du gouver- 
nement de Pullawa, mort en 1B13. Il élwlh 
d'sbord k l'université de lUev , paie k ItiApilil 
militaire de Saint-Pélersbourg, etsedt recevoir 
docteur A la taciillè de Strasbourg en j77B. U 
devint accoucheur de la bmille impériale, et tx 
i Saint-Pétersbourg des cours d'ohstéhiqoe ei 
allemand et en russe. C'est un des premîat 
médecins russes qui écrivirent en leur langue. 
On a de lui grand nombre de tradnctians oa 
compilations , dont le* principales sont : Vra- 
eheènoe Veeluelteslvoslovie (maUtn médicale); 
Saint-Pétersbourg, 1783,in-B°i — Attatomieo- 
pMtiologlchtuki slovar (Dictionnaire analo- 
mico-phyiiDlogiqiie, en rosse, latin e( fnm^)i 
ibid., 17S3, la-8°i — Ukuulvo Porttuitlfa 
{ l'Art obstétrical ), 1784,ln 8°; — PAi^toyifo, 
1787; — Oftottinlga Botaniki (Éléments de 
botanique), 179fl, in-S°; — Novnii/ BotaHieheskj 
tlovar (Nouv. DicL Botanique); 180C, ifrt*, 
en russe, latin et allemand. 

BntMUiptàêeluiU-lJiiKn, L II. p. 7t. 

&HBOISC (o') , maison noble de France, tiaà 
dénommée d'après la petite ville d'Ambolae, ssr 
les bords do la Loire. Elle se divisait eo quatre 
branches: les seiijucuiii d'Amboise, de Chau- 
moot, de Dussy et d'Aubijoux. Chacane Je ta j 
branches a produit des hommes célèbres, dost j 
le principal est le cardinal George (f Anaonc 1 
Pierre d'Amboise, seigneur de Chaumont, père 1 
du cardinal, fut chambellan sous Chartes VII 
et Louis Xi. Il eut liuil filles et neuf garrots 
de sa femme Anne de Beuif. Des huit filles, l'use 
fut abbesse de Sain te-Ménéhould ; ta seconde, reli- 
gieuse i Fontevrault; et la troi^ènne, prieure de 
Pu! ssy;les cinq autres furent mariées aux premiers 
sogneurs du royaume. Des neul garçons, l'aloè, 
Chartu, fkil successivement gouverneur de Roo- 
gogipie, de Champagne, de l'Ilc-de-Franoe, et conll- 
dent de Louis XI ; Jean fut évéque de Langres % 
.4lnieric, grsud prieur de France ;IouU,évéqne 
d'AIbi; Jeaa, chef de la bnnche de Bussj, 
lieutenant du roi en Nonnandie,- Pierre, évo- 
que de Poitiera; Jncfura, évèqoe de Qermonl; 



13 



AMBOISE 



314 



lugues, tige de la branche d'Aubfjoax, gen- | et de l'antre. La plus grande peine de d'Am- 



Ihomme de Louis XII. Le cardinal George fut 
t deroier des firères, qui tous, comme on vient 
e Toîr, occupèrent les premières charges du 
ijaume. 

AMBOI8B ( George d' ), cardinal'^rcheyèque, 
reniîer ministre de Louis Xn, né en 1460, mort 
25 mai 1510. Dès sa naissance il fttt destiné à 
Ég^se, comme cadet de famille ; il étudia le 
nût canon, et reçut, à l'âge de quatorze ans, 
ï titre d'éyèque de Montauban, grâce au crédit 
ne ratné avait auprès de Louis XI. Introduit à 
i ooor, cet enfant évèque devint aumônier du 
M. « Fort jome qu'il était, dît son biographe, 
sot de bonne heure se contem'r, à l'exemple 
» personnes sages qui parlaient le moins 
l'elles pouvaient, de peur d'irriter un prince 
isai terrible que Louis XI, qui regardait comme 
memis tous les gens qui lui déplaisaient Si la 
mr de ce roi n'était pas une école où le jeune 
câat pM se former à la vertu , il y apprit k bien 
s conduire et à ne parier qu'à propos (1). » 
D'Amboise se lia de bonne heure avec le duc 
Orléans, gendre du roi (le duc avait épousé 
iiniie, princesse laide, contrefaite, soeur de 
tiaries Yin et d'Anne de Beaiqeu ) ; même hu- 
eor, mêmes inclinations, roàne âge, à peu 
i chose près. Après la mort de Louis XI, le duc 
Oriéans et Anne de Beatqeu, quoique toutf 
iox fort jeunes, prétendaient à la régence. Anne 
) Beaujeu l'emporta ; et le duc, ayant vu échouer 
s istrignes, fut obligé de se réfugier auprès 
\ FrançcHS n, duc de Bretagne ( en mai 1484 ). 
'Amboiae persuada alors au jeune roi ( Chai^ 
I vm ) de se laisser enlever, pour échapper, 
nH-fl , au honteux esclavage où le tenait la 
ime de Beaujeu. Le roi y avait consenti; et 
ut était déjà préparé, lorsque le complot (ht 
«ouvert par la trahison d'un courrier. D'Am- 
lise ftit arrêté avec son frère de Buaiy, ainsi 
le le célèbre Ph. de Comines, qui demeura huit 
ois enfermé dans une cage. 
« D'Amboise, mterrogé d'abord par les offi- 
Bis de la métropole de Tours, ensuite par les 
mmissaires choisis dans le parlement , s'il n'é- 
it pës des conjurés, et s'il n'avait pas concouru. 
Etant qu'A était en lui, à faire enlever le roi, 
pondit avec fermeté qu'il n'avait rien fait que 
r ordre, et qu'il s'en rapportait à ce que le roi 
i-méme en dirait. Cette réponse rendait le 
oeès si difficile, qu'on ne songea phis à Tins- 
aire. En effet, que dire et que faire à un homme 
li parlait ainsi? et comment le punir comme 
•npUce d'un forfait dont le roi , qui avait déjà 
x-sept à dix-huit ans, était le premier cou- 
lUe? D'Amboise Ait plus de deux ans en pri- 
ai, resserré plus ou moins, selon que les af- 
ires du duc d'Oriéans allaient bien ou mal , et 
ilon que la dame de Beaiqeu était plus ou moins 
grie par les rapports qu'on lui faisait de l'un 

[I) Legendre, f^ie du cardinal é^AmMu; Aotter- 
iD, flM, lii-f*, p. 9. 



boise , à ce qu'il disait depuis, soit pour faire 
sa cour, soit qu'en effet cela fût vrai ( car il 
était homme franc et sincère ), était moins d'être 
prisonnier, que de ne pouvoir concourir que de 
ses vœux et de ses prières à la prospérité du 
duc. On ne peut dire combien il lui était at- 
taché (1). » 

Après la bataille de Saint-Aubin«du-Gonnier 
( 28 juillet 1488 ) , François n , bloqué avec son 
hôte dans le château de Nantes, fût obligé de 
capituler. D'Amboise , relégué dans son diocèse 
de Montauban , qui était pour lui comme un lieu 
d'exil , fit jouer tous les ressorts pour obtenir 
sa mise en liberté et celle du duc d'Oriéans. Il 
se servit pour cela fort habilement de Tentremisc 
de son frère Louis, évèque d'Aibi, aumônier, et 
du confesseur de la dame de BeauHeu, qui fut sol- 
licitée de toute part, même par sa soeur, la pauvre 
Jeanne délaissée; mais ce qui fit tomber toutes 
les préventions contre le duc, c'est qu'il s'em- 
ploya avec un dévouement généreux à faire con* 
dure le mariage du roi avec la riche héritière 
de Bretagne, la princesse Anne, sur l'esprit de la- 
quelle il avait toute influence, à revint à la coor, 
où fl fut comblé d'amitiés. La faveur du duc re- 
jaillit sur d'Amboise. Ce prélat fut d'abord ar- 
chevêque de Narbonne; puis le siège de Rouen 
étant venu à vaquer, il l'obtint en 1493, à la re- 
commandation expresse du duc d'Orléans, qui 
venait d'être nommé gouverneur de la Nor- 
mandie, n n'est qualifié que de prêtre dans 
l'acte de son élection , ce qui fait voir évidem- 
ment qu'il n'avait été sacré ni évêque de Mon- 
tauban, ni archevêque de Narbonne. Le duc 
d'Orléans le fit nommer en^ême temps lieote^ 
nant général de la Normandie , et se rq>osa sur 
lui de tous les soins de son gouvernement, au 
temporel aussi bien qu'au spirituel. 

« La Normandie était alors dans un grand dé- 
sordre. La noblesse opprimait le peuple; la jus- 
tice n'y était point rendue; les soldats licenciés 
de la dernière guerre y étaient cantonnés par 
troupes dans la plupart des grands chemins. Ces 
bandits, moins formidables par leur courage, 
quelque braves qu'ils fussent, que par leur nom- 
bre et leur fUrrâr, infectaient les lieux d'alen- 
tour, et détroussaient tous les passants. Autre- 
fois on aurait compté parmi les travaux d'Her- 
cule d'exterminer tant de brigands: d'Amboise 
en vint à bout par une sage fermeté, poursui- 
vant vivement les uns et ne leur donnant poini 
de quartier, forçant les autres par la peur, ou 
les engageant par des offres à se retirer de la 
province. £n moins d'un an et demi , il eut l'hon- 
neur et le plaisir d'y avoir rétabli l'ordre et le 
repos , avant que d'être obligé de suivre le roi 
en Italie (2). » 

Lors de l'expédition de Chartes vm en Italie 
( voy, ce nom ) , on reprocha à d'Amboise de 

;i) FU du eardinat d^AmtoUê , p. tt. 
(W IMd., p. la. 



815 



AMBOISE 



S16 



floivre le dac d'OrléanB, aa Ken de oontinuer à 
administrer son diocèse. En noyembre 1494, il 
joignit le duc h Asti, se détactunt de l'année du 
roi pour enyaliir le Milanais , sur lequel il avait 
des droits légitimes du chef de sa grand'mère 
Yalentine de Milan. (Voy. Louis XII. ) Bloqué 
dans Novarre avec son confident, il fut délivré 
par l'arrivée inespérée du roi, qui venait de qnit* 
ter le royaume de Naptos aussi rapidement qu'il 
l'avait conquis. 

La noblesse de la Normandie ivaK profité de 
l'absence de son archevèqueet de son gouverneur, 
pour monter contre eux une forte cabale. Dès que 
le roi fut de retour, les nobles vinrent en corps se 
plaindra de la tyrannie du favori, ijoatant que 
si le roi n'y donnait ordre, il ne serait plus le 
maître de cette importante provbice. La plainte 
était grave, et le roi n'était que trop disposé à 
l'écouter. Il en fit du bruit, sans cependant ft'en 
expliquer ni avec le duc d'Oriéans ni avec d'Am- 
boise. « L'un et l'autre bien avertis tâchèrent unh 
tilement de se justifier, et de ftire voir évidonment 
(ils le pensaient du moins ainsi) que tout oe qu'on 
avait dit au roi n'était qu'une calomnie. La calom- 
nie, même évidente, est tovgoars plus ou moins 
funeste à ceux qu'elle attaque ; et, quelque in- 
nocents qu'ils soient, il en reste toqjours dans 
l'esprit plus ou moins de soupçon contre eux. Le 
roi était si prévenu, que le duc ni d'Amboise ne 
purent le désabuser. Dans cette triste coi^onc^ 
turc, la conscience ne leiur rq[)rochant rien , ils 
se retirèrent à Blois pour attendre tranquille- 
ment que sa colère (tUt calmée. Le but de la ca- 
bale était de foira ôter au duc le gouvernement 
de Normandie, ou d'obliger ce prince à reléguer 
d'Amboise à Ast ; mais peu de temps après les 
choses ayant changé de face , les calomniateurs 
furent trop heureux d'éprouver la démence de 
l'un ot do l'autre, quand , par la mort de Char- 
les vm, le duc Ait devenu roi et d'Amboise pre- 
mier ministre (1). » 

Cet événement eut lieu en avril 1498. Le con- 
fident d'Amboise , devenu roi sous le nom de 
Louis XH, paya, sur ses revemu privés, les frais 
du sacre. « On ne leva rien sur les peuples , ni 
pour cette cérémonie, quoiqu'die eût beaucoup 
coûté, ni pour le joyeux avènement. Cette libéra- 
lité, qui surprit agréablement, parce qu'en pareille 
occasion on avait toujours demandé un don extra- 
ordinaire, fit honneur au premier ministre. Elle 
lui attira la bienveillance du public, et fit croire 
qu'effectivement il était bien intentionné, et que 
l'envie qu'il témoignait de rendre tout le monde 
heureux n'était pas une vafaie promesse, telle 
qu'on en fait pour éblouir dans le commencement 
d'un règne. En effet, dès que Louis XII ftat sacré, 
d'Am|)oise retrancha un dixième de tous les 
subsides. U continua depuis à les faire diminuer, 
jusqnes à ce qu'ils fussent réduits aux deuxtiersde 
ce qu'As étaient; et, quelque guerre que dans la 

(1) f^tê du earMnai d^JmboUê, Ut. I, p. f7« 



suite il eût k soutenir, il ne rétablit rien de tout 
ce que l'on avait ôté (1). • 

Le ministre de Louis XH appUqMa easnite à tout 
le royaume les réformes qu'il avxit d'ahord intro- 
duites dans la Normandie. « Il fit, dit Legendre, 
pour rétablir la discipline parmi les troupes, des 
ordonnances si sévères, il fit exécolef oestigcm* 
reuses ordonnances aveo taat de fermeté , que 
pendant tout son ministère, loin de ae pUdnlrr 
des gens de guerre, les provinoea à l'envi de> 
mandaient qu'on y m envoyât pour j ooosonh 
mer les denréeay qalls payaient a prix raisoih 
nable et en argent eumplànt Les gens de Josties 
étalent d'autres sangsues qui n'avaient pas molai 
dévoré la substance du peuple. Lee procès ne 
finissaient pohit ; la poursuite en coûtait sou\'eiit 
plus cher qu'on n'en retirait en les gagnant avec 
dépens. Le juge, d'hiteUigenoe avec le praticillB, 
multipliait la procédure, même dans les causes 
sommaires, ce qui nfinait les parties en fVais. Oe 
n'était pas selon les lofs ni selon la eoutune 
que les afAùres se jugeaient La prévention ov 
l'hitérèt , et le plus souvent la fkveur, décidait 
des plus difficiles, si fbrt que le nouveau rai, 
qui était juste et équitable , établit à la sntte, 
par l'avis du premier ministre, un tribunal su- 
périeur sous le titre de grand conseil, oft 
l'homme sans protection qui aurait pebie à avoir 
justice, devant les tribunaux ordinaires, contre 
gens d'un trop grand crédit, pût avoir aisé» 
ment recours, et où ses plaintes fhssent jugées 
avec autant de diligence que d'équité. D'A»* 
boise, touché de ces désoi^res, n'ignorant pas 
d'ailleurs que la première fonction des rois eil 
de rendre la justice au peuple , et que le bieu 
do peuple dépend principalement de la hd 
rendre prompte et exacte, résctot fo rt emen t de 
remédier à un si grand mal. Pour cela il Ht 
venir à la cour les juges et les praticiens oui 
passaient pour les plus habiles et les plus intè- 
gres qui fte»ent alors dans le rayamne, afin 
qu'As examinassent, tant en particulier qn'enlre 
eux , ce qu'A y aurait de mieux à faire pour 
abréger les procèa , pour diminuer let finals, pour 
prévenir ou pottf réprimer la corruption des 
méchants juges, pour éluder les ruses du pra- 
ticien int^essé , se réservant à décider sur ces 
différents rè^ements quand ils auraient ëé 
dressés, et qu'As auraient fini uneafifttre desplm 
hnportuites , qui pouvait autant qu'ancune anM 
contribuer au fak de l'État et à la tranquAlHé 
publique (2). » 

Cette aSMn si importante était de fi^re dédi* 
rer nul le mariage du roi avec Jeanne de France, 
troisième fiUe de Louis XI. Moyennant une 
somme d'argent, etqudques conditions stipulées 
en fhvenr de César Borgia, Alexandre Yl ( voff. 
ce nom ) se prêta à toute demande. Le mariagt 
fut cassé , Louis Xn épousa Anne de Br^agne, 



Il ) ric tfn omrâtnml é^AmboUe, Jlb. 1, p. 
(t) /Mtf., Uk I, p. 06. 



S17 



AMBOISE 



318 



Yemre de Gbadries Vin, et son ministre reçut des 
mains de Borgia le chapeau de cardinal. 

D'Amboise continua ses travaux de réforme : 
iJ fit pulilier dans tous les tribunaux ces ordon- 
•aaoet qui servirent longtemps de code national. 
■ H alla lui-même les établir enNonnandie, avec 
le titre effirayant de riformateur général, H n*y 
avait point été depuis qu'il en était gouverneur 
en olief ( honneur qu'il avait reçu dès le corn- 
mMoanent du règne ) , ni depuis quil était car- 
^Smak 6t premier ministre. On ne peut dire avec 
qnelt applaudissements et quelles acclamations il 
ftii reçu. Rouen se surpassa en cette occasion , 
tant il était respecté et aimé. Les habitants lui 
firent une entrée pompeuse; ce fut une espèce de 
triomphe. Ce qu'il y eut de plus honorable pour 
le triomphateur, ce fut l'affeotion des peuples, dont 
let oœors volaient après lui : aussi ne cessait-il 
de fiûre du bien k cette ville. Il venait tout uou- 
veliement d'y foire conduire à ses dépens toute 
l'eau Tieige des environs, et d'élever dans les 
carrefours fX les autres lieux publics ces su- 
perbes fontaines qui y coulent de nuit et de jour. 
Comme sa plus grande passion était de se foire 
aimer, il fut très-sensible aux témoignages que 
lui doonèreot les habitants de Rouen de leur res- 
pectueuse tendresse. Un autre sujet de joie pour 
hd fut de trouver son diocèse en aussi bon état 
pour le ftpiritud que Ton pouvait le souhaiter. 
Ne pouvant résider, il se faisait instruire de tout; 
et la r^wnse décidait de ce qu'il y avait à faire , 
scJoB les cas qui se présentaient. Étant à Rouen, 
il y tint les états de la province, et pourvut sur- 
le-champ à toutes les plaintes qu'on y fit. Il y 
était allé avec un plein pouvoir d'y foire et d'y 
ordonner, comme eût fait le roi en personne (1). » 

Cependant les nouvelles ordonnances avaient 
excité des troubles panni les écoliers et les ré- 
lenta de l'université, qui se disaient lésés dans 
leurs pririléges. « Ce ne furent que clameurs, que 
liidlea contre les ministres, qu'injures contre le 
roi même, qui en fut plus piqué que de l'audace 
ivee laquelle l'université ordonna qu'on n'en- 
seignerait plus à Paris et qu'on n'y prêcherait 
phta, qu'elle n'eût été rétablie dans ses droits et 
les priTîléges. En vùn le parlement enjoignit aux 
réfsents de continuer è enseigner, pas un n'obéit; 
de sorte qoe tout se préparait à une sédition, si 
d'Ainhoise ne l'eût prévenue. Le plus prompt 
remède fut de faire approcliet les troupes. Le 
roi partit de Blois avec sa maison. Sa marche 
répandit l'effroi : autant que la gent scolastique 
avait été audacieuse tant qu'elle n'avait point 
en de peur, autant fut-elle consternée quand eUe 
sot le roi à Corbetl , qui n'est qu'à sept lieues de 
Paris. Les plus mutins s'évanouirent; leur fuite 
ramena le calme; l'université d'elle-même rou- 
vrit ses classes, fit prêcher, et ensuite députa au 
roi. Ses députés essuyèrent de grandes huées 

(f ) Ufeadre, Fié êm i o rié nai iUm^béUêi Amttcrdiai, 
, ttf . II, ^ TB. 



quand ils se présentèrent. Les gens de la cour, 
en ce temps-là, ne sachant la plupart ni lire ni 
écrire, n'avaient pas, pour les gens de lettres, 
la considération et l'estime que ceux-d méritent. 
Les pauvres députés, déferrés par cette avanie , 
ne parlèrent au roi qu'en tremblant, et sans ré- 
clamer leurs privilèges ; ils demandèrent hum- 
blement pardon, tant pour le corps en général 
que pour les particuliers qui n'avaient pu se 
contenir. Le cardinal d'Ainhoise, qui était , disent 
les historiens, l'Ame et la langue de Louis XD, 
répondit que Tuniversité avait d'autant phis de 
tort, que si on lui avait ôté une partie de ses 
privilèges, elle ne devait s'en prendre qu'à elle- 
même , qui avait continué à en abuser, quelque 
avis qu'on lui eût donné de se corriger ; que le 
roi, par bonté, voulait bien oublier les insolences 
des écoliers, les emportements des régents, et les 
injures atroces que les uns et les autres avaient 
vomies contre lui. « Oui, dit le roi, frappant sur 
sa poitrine, ces insolents m'ont injurié jusque 
dans leurs sermons ; » mais que s'il arrivait, con- 
tinua d'Amboise, qu'ils manquassent à l'avenir 
de respect pour Sa Majesté ou de soumission à 
ses ordres , il n'y aurait plus de pardon ; et qu'a- 
près avoir éprouvé la clémence d'un si bon prince, 
ils ressentiraient aussitôt toute la rigueur de sa 
justice; que le roi ainuUt les savants et les pro- 
tégerait toujours, tant qu'ils ne s'en rendraient 
pas indignes; du reste, qu'il aimait mieux qu'il 
y eût à Paris moins de régents et moins d'éco- 
liers, pourvu que ceux qui y seraient fussent 
plus soumis et plus sages. L'um'versité profita 
de ces salutaires avis ; et lorsque quelques jours 
après il parut un nouvel édit qui confirmait les 
ordonnances, lesquelles avaient causé le trouble, 
pas un écolier ni régent ne fit le moindre mou- 
vement (1). » 

L'ordre étant rétabli, Louis XII, toujours 
d'accord avec son ministre, reprit son projet de 
mise en possession du Milanais. Avant de partir 
avec le roi pour l'Italie, le cardinal s'était fait 
donner par Alexandre YI le titre de légat à ta* 
tere, avec les immenses prérogatives qui y sont 
attachées (2). Tenant beaucoup à cette digfiité 
pour avoir plus d'autorité sur les couvents indis- 
ciplinés, il se la fit renouveler, plus tard, i)our 
un temps indéfini. Mous n'entrerons pas ici dans 
les détails de ces guerres d'Italie, qui cui*ent 
pour résultat la conquête du Milanais, de Gênes 
et d'une partie du Piémont. (Voy. Lotis XII, 
AuBiGifï, TarvuLCE, GiÉ, Alexaîîdre VI, Jc- 
LES n, Sforce). Tant que les troupes françaises 



(1) f'U du cardinal d'jévtboiâe, li?. II, p. 79. 

(I) Les légats, bien différents des nonces et desi aulrei 
envoyés, étaierû les déléRUë^ du pape : Ils posr.édalent la 
plénitude du pouvoir aposlollcfiie ; lis avalent le droit de 
donaer des dlsipenses et des indulgences pléniôrcs , de 
faire porter processionneliemcnt la croix et la bannière 
devant eux, de lever des impôts sur H clergé ( ee qui 
IM blMlt détester), et de réforner les ordres mooas- 
Uques. Bnfln , d'Amboise , comme légat , était pape en 
France. 



310 



AMBOISE 



330 



occupaient lltalie , les Italiens se montraient 
humides et soumis; mais dès qu'dles ayaient le 
dos tourné, ils secouaient le joug et fomentaient 
de nouveaux troubles, excités tantôt par Tem- 
pereur, tantôt par le pape, quelquefois par tous 
les deux à la fois. Les serments, les protestations 
de fidélité et de soumission aux pieds du yain- 
queur présent n'étaient qu'un moyen de mieux 
tromper le yainqueur absent. Les Suisses ser- 
Taient pour de Tardent tous les partis : malheur 
h ceux qui les payaient trop mesquinement I Tout 
cela était entremêlé d'intrigues dont les trames 
échappaient quelquefois aux plus clainroyants, 
mais qui toutes avaient leur source dans les vices 
du cœur humain. Voilà le tableau de ces guerres 
de l'Italie, dont Guicchardin a été Téloquent nar- 
rateur. 

Les sages institutions que Louis Xn introduisit 
dans le Milanais auraient dû lui gagner l'afTec- 
tion de ses nouveaux sujets. « Par le conseil de 
d'Amboise, le roi fonda à Milan une chaire de 
théologie, une de droit, une de médecine, et y 
attira par des honneurs et de gros appointements 
les plus célèbres professeurs. D'Amboise y fit 
établir un sénat déjuges choisis, qui rendissent 
la justice sans délai, sans frais, sans faveur. Il 
fit diminuer toutes les impositions d'un quart; n 
mit peu de troupes dans les places , de peur de 
fouler le peuple; et, pour contenir ces troupes, 
il recommanda aux officiers de leur faire garder 
et de garder eux-mêmes la plus exacte disdplme. 
£nrm, croyant qu'un homme du pays, homme 
de réputation, de mérite et d'expérience, y serait 
beaucoup plus aimé, mieux obéi, plus respecté 
que ne serait un étranger, il persuada au roi de 
donner le gouvernement de Milan et tout le duché 
au maréchal Trivulce, en lui associant, dans le 
commandement général des armes, le brave 
Stuartd'AubignyO).» 

Mais k peine d'Amboise avait-il repassé les 
monts (en 1500), que le même Sforze, que les 
Milanais avaient abandonné à l'approche des 
Français, Ait accueilli comme un libérateur. Côme 
et Belliiuona reçurent ce duc avec de grandes 
acclamations; les bourgeois de Milan prirent les 
armes en sa foveur, et Trivulce eut h peine le 
temps de se réfugier dans le château pour échap- 
per aux assassins. D'Amboise partit avec le ma- 
réchal de la Trémouille pour chAtier les rebelles. 
Sforze fut arrêté par ses propres soldats et livré 
aux Français le 10 avril 1500. « Les bourgeois 
de Milan, qui, la veiUe de cet événement, s'é- 
taient vantés d'enlever Amboise dans Verceil, lui 
députèrent le lendemain pour demander miséri- 
corde. D'Amboise, sagement fier, ne répondit à 
leurs prières que par un regard sévère, et lais- 
sant ces rébefles dans la crainte plus que dans 
l'espérance. H alla loger à Milan, non dans le 
palais ducal, comme on l'en avait supplié, mais 
au château, d'où ces séditieux n'avaiôitpa chas- 



(1) FU d« cœrdinai d^JmboUe, l II. p. M. 



I 



ser les Français. Les canons en étaient braqués 
du côté de la ville, comme si on se fût préparée 
U réduire en pousàère. Les bourgeois, ooDsteniés 
de cet épouvantable appareil, firent dfae à d'Anh 
boise qu'ils remettaient leur vie et leurs biens à 
sa discrétion; et pour obtenir grAoe , hommes, 
femmes et enfants, les uns en habits de deofl, 
d'autres en habits de pénitent, tous fondant ei 
larmes, coururent se jeter k genoux deivant la 
porte du château , criant d'un ton lamentable : 
Grâce, grâce! miséricorde! Le bmit S'était ré- 
pandu qu'A en allait sortir des troupet, le flam- 
beau et le sabre à la main, pour mettre à feu et 
â sang toutes les rues des environs; en mène 
temps , d'autres troupes venues du camp sacca- 
geraient le reste de la ville. 

« Le dessein de d'Amboise était de faire am 
Milanais plus de peur que de mal : cependant, 
sans paraître plus disposé à se laisser flécUr, il 
leur fit dire, pour réponse, qu'ils eussent à le 
trouver le jour du vendredi samt dans la cour 
de l'hôtel de ville, pour y entendre leur sentenee. 
On ne peut exprimer quelle peine il se donna et 
quel soin il prit, enattendîuit le jour fotal, pour 
empêcher les gens de guerre de pUler cette gnoide 
ville, n fût sur pied trois jours et trots nuits, 
faisant lui-même la ronde pour tenir en lespeel 
les soldats et les officiers. Le vendredi saint, les 
gentilshommes, les citadins et le mena people 
de Milan se rendirent à l'hôtel de ville, non en 
foule et en confusion , mais en processions, dis- 
tinguées par leurs étendards, et composées de 
femmes et d'hommes choisis de tous les états; 
devant les pères et les mères marchaient ks 
petits enfants , pour attendrir d'Amboise, qd, 
d'une fenêtre du château, vit filer ces proces- 
sions. Pen après. Il se mit en marche, en gnnd 
habit de cardinal, sa croix portée devant lui. Sa 
marche fbt un triomphe, ayant pour cortège toolB 
la noblesse de l'armée, et un monde Infini de gens 
de toutes les sortes qui le suivirent à l'hôtel de 
ville, où la plupart ne purent entr^. 

« Au fond de la cour de ce superbe bâtiment 
était im amphithéâtre, et au mflien de l'amphi- 
théâtre un trône où s'assit d'Amboise, ayant â 
ses côtés les principaux officiers de la guerre et 
de la judicature. Les gentilshommes, lesdtadîBS 
et le menu peuple de Bfilan, qui étaient rangés 
dans U cour, se prosternèrent quand fl parut, et 
demeurèrent à genoux pendant la longœ ha- 
rangue que leur orateur prononça, la tête nue et 
à genoux, pour demander pardon du passé etpoor 
promettre en leur nom qu'ils seraient fidèks à 
l'avenir. Cet orateur ayant dté l'exemple de saint 
Pierre, et dit que la chute de cet apôtre avait 
rendu sa foi plus ferme, le cardinal l'interrom- 
pit, disant d'un ton de menace : « Saint Pierre 
rem'a trois fois son mettre; mais s'il arrivait qoe 
ce peuple, après ce qu'A vient de fahne, retombât 
dans la même faute, il n'y aurait plus de pardon: 
Milan serait rasé jusqu'aux fondements, et tous 
les habitants seraient sans miséricorde passée an 



321 



AMBOTSE 



333 



fil de répée. Ces paroles, quoique fulminantes, 
laissaient pressentir que, pour cette première 
fois , il y ayait lieu d'espérer que le roi leur 
pardonnerait. En effet, dès qu'un autre haran- 
gueor, qui parla par ordre de d'Amboise, leur 
eut reproché, par un discours aussi majestueux 
que piquant, leur infidélité et leur inconstance, 
d'Ai]âx>ise, âeyant sa voix, leur pardonna au 
nom du roi. Alors la cour retentit de cris de 
joie et d'allégresse; hommes, femmes et enfants 
crièrent à Fenri : Vive la Frantel vive le roi l 
vive le cardinal^ qui assure nos vies et nos 
biens ! Les processions le reconduisirent au chA- 
tean arec de grandes acclamations, le peuple 
jetant den fleurs par toutes les rues où il passa. 
II y a peu d'exemples i'une amende honorable 
d'tan si grand éclat (1). » 

Le cardinal fit metb« des troupes dans toutes 
les places fortes, eut toiqours une armée sur pied 
pour tenir les Italiens en respect , remplaça le 
marédial Trivulce, gouverneur du Milanais, par 
Chaumont d'Amboise, son neveu; et, après 
aToir ainsi pacifié le pays sans coup férir, il 
revint en France, où il fut, pour les courtisans , 
tour à tour un objet d'adulation, de haine et de 
jalousie; mais, fort de l'afTection hialtérable du roi, 
cet ikabfle ministre triompha de toutes les cabales 
qa'on avait montées contre lui, et dans lesquelles 
le marédial de Gié et la reine eUennéme avaient 
trempé. 

On a reproché au cardinal d'Amboise le traité 
de Bloia (1503), par lequel le conseil du roi 
démanbrait et détruisait d'un coup de plume la 
monarchie française. Par ce traité , le roi don- 
nait la seule fille qu'il eût d'Anne de Bretagne 
an petit-fils de l'empereur et du roi Ferdinand 
d'Aragon, ses deux ennemis, à ce même prince 
qui lut dqwis, sous le nom de Cliarles-Quint, si 
terrible à la France et à l'Europe. Mais ce traité 
était en grande partie l'œuvre même d'Anne de 
Bretagne, à laquelle le roi ne savait rien refuser. 
puis le cardinal parvint lui-même à le rompre , 
après avoir assuré la succession intacte sur la 
tète de François , duc de Valois , fils du comte 
d'Angonlême, et avoir employé les députations 
des villes à vaincre l'obstination de la reine. 
La plus grande faute que l'on puisse reprocher 
an cardinal d'Amboise , c'est , non pas d'avoir 
en l'ambition de devenir pape ( ambition bien lé- 
gitime), mais de l'avoir laissée paraître. Ce fut là 
le point liuible que ses ennemis avaient su habile- 
ment exploiter. Après la mort d'Alexandre VI, il 
aorait vu certainement ses voeux accomplis, s'il 
avait été moins crédule et plus hardi. Il avait 
des trésors ; les troupes qui devaient aller an 
royanme de Naples étaient aux portes de Rome. 
Mais les cardhianx italiens lui persuadèrent 
d*éloigner cette armée, afin que son élection 
(car il se croyait sûr d'être élu ) parût plus libre 
et en fltt pins valide. H l'écarta, et alors le car- 

(1) F'Uém cardinal tPÂmboisê, llr. II, p. lis. 

nomr. aioca. uKrvaas. — t. u. 



dinal Julien de la Rovère fit élire Pie ITI , qui 
mourut au bout de vingt-sept jours. Ensuite ce 
cardmal Julien devint pape lui-même sous le 
nom de Jules n. Cependant la saison pluvieuse 
empêcha les Français de passer assez tôt le Ga- 
rillan , et favorisa Gonsalve de Cordoue , qui 
reprit Naples. Amsi le cardinal d'Amboise perdit 
à la fois la tiare pour lui, et Naples pour son roi. 

Au commencement de 1504 , la famine et la 
peste (nom impropre que les chroniqueurs don- 
nent è toute épidémie) désolèrent la France. 
« D'Amboise donna de si bons ordres pour faire 
venir du blé des pays étrangers, pour faire oo^ 
vrir les greniers des gens qui en avaient caché, 
pour faire semer de menus grains dont le peuple 
pût se nourrir, qu'on souffrit peu de la fiîmine. 
La peste fut violente, mais elle dura peu. Site 
mal fut grand , le remède fut prompt, par len 
secours continuels que le ministre envoya aux 
lieux infectés, et par les précautions qu'il prit 
pour en préserver ceux qui ne l'étaient pas. On 
ne peut dire combien il s'attira de bénédictions 
et de louanges , en faisant cesser par ses soins 
ces épouvantaUes fléaux (1). » 

Après la mort de l'archiduc Phflippe, fils de 
l'empereur Max|mflien et gendre de Ferdinand, 
roi d'Aragon , ces deux souverains prétendirent 
tous deux à la régence de la Castille. Le cardinal 
d'Amboise, choisi pourjugedcleur contestation, 
prononça en faveur du roi d'Aragon , ce qui 
ajouta encore à la haine que lui portait Maximi- 
Uen depuis la rupture du traité de Blois; mais 
cette haine n'était pas bien redoutable , car l'em- 
pereur n'était pas assez riche pour payer des 
troupes nombreuses. C'est ce que n'ignorait pas 
le ministre de Louis XII, depuis longtemps noté 
sur le Livre rouge de Maxinûlien. 

Ce fut en revenant de l'Italie , où les Génois 
rebelles venaient d'être châtiés , que le cardinal 
tomba malade, et mourut, à l'ftge de cinquante 
ans, h Lyon, d'une goutte remontée à l'estomac. 
Le roi lui fit faire des obsèques magnifiques. Le 
cœur et les intestins du cardinal ont été enterrés 
à Lyon dans le couvent des Célestins, tandis 
que son corps fut transporté avec pompe et en- 
seveli dans la cathédrale de Rouen, où l'ar- 
chevêque, neveu du cardinal, lui éleva en 1522 
un magnifique monument en marbre. 

On raconte que le cardinal ministre répétait 
souvent au frère infirmier qui le servait dans sa 
dernière maladie : « Frère Jean, que n'ai-je été 
toute ma vie firère Jean I » — « Le cardinal 
d'Amboise, dit l'abbé Bérault, sans avoir au 
degré suprême toutes les vertus qui ont signalé 
les évêques du premier âge de TÉglise, en eut 
toutefois qui dans tous les temps feront désirer 
des prélats qui lui soient comparables. H réunit 
d'ailleurs toutes les qualités sociales et politi- 
ques qui font les mim'stres et les citoyens pré- 



(1) Ugeodre, F'iê du cardinal d^Âmboise, III, 
P.1M. 



11 



828 



AMBOISE 



8S4 



cieux. Magnifique et modeste, libéral et économe, 
habile et Trai , anau grand honune de bien que 
grand homme d*Étaf , le conieU et Tami de mm 
roi , tout dévoué au monarque et trèa-z^ pour 
la patrie, ayant encore à concilier les de?oirë de 
lé^t du saint-siége avec les privUégea et les li- 
bertéft de sa nation, les roÔ0tioo# palemelles 
de l'épiscopat avec le nerf du gouvernement» et 
le caractère même de réformateur 4w ofdres 
fdigieax avec le tumulte des Mûrm et I4 ^fi- 
siphon de la cour ; partout il fit le bifin, réfomia 
1m abus, et captiva let cœurs avec Tefttime pu- 
blique. » 

Pour bien juger le cardinal d'Amboise, qui fut 
somommé le Père du peuple (titre qu'on dori- 
DAit aussi k Louis XH ) , il tuai Hre ses lettres 
au roi Louis XII, publiées à BruxeUes, 1712, 
4 vol. in-12. F. H. 

Legendre, f<« du eardifud d'jémboimt Boaen, ITM, 
to-*:'-UUr0t du eardinal d'JwtboUé à Louis IH, 
1711 . 4 ?ol. lo-lS. -> Btrriére de V1|B|U»c , Éloge 4$ C. 
d'ÂmboUe, dans Éloge» acad.^ 1806, iD*9*- — Goyon 
d'Arsae, Éloge du eardinal d^AwUnitB. — DietUmnaire 
4e Peller. 

ÂHBOiSB , nom d^aa[le Ikmiile bourgeoise de 
la petite ville d'Amboise. Ses membres les plus 
célèbres sont : Adrien, évéqne de Tréguier, mort 
ea 1616, auteur dWe tragédie, Holo/erne, 
Paris, 1580; François et Jacques; tous trois 
fils du chirurgien Jean d'Amboisb. 

AiiBOiSB ( François o* ) , littérateur français , 
■é à Paris en 1660, mort en 1620. U était fils 
de Jean d'Amboise, chirurgien du roi. Chartes TX 
le fit âever à ses frais. H enseigna d'abord les 
belles-lettres an collège de Navarre, puis se fit 
avocat, et accompagna Henri Πea Pologne. De 
retour en France, il fut nommé successivement 
maître des requêtes et consoiller d'État Nicéron 
(tome XXXin) a donné la liste des ouvrages 
d'Amboise , dont voici les prindpaux : Notable 
discours, en forme de dialogue, touchant la 
vraie et parfaite amitié, traduit de l'italien 
de Piccolomini; Lyon, 1677, in-16; — Dialogue 
et Devis des damoiselles , pour les rendre 
vertueuses et bienheureuses en lavrayeetpar* 
faite amitié; Paris, 1581 et 1583, in-16; — 
Regrets facétieux et plaisantes harangues, fu- 
nèbres sur la mort de divers animaux , tra- 
duit de l'italien d'Ortensio Lando; Paris, 1576, 
in-16 , et 1583, in-12 : ces trois ouvrages ont été 
publiés sons le nom de Thierry de Tymophile, 
gentilhomme picard ; — ics Nécpolitains, comé- 
die française fort facétieuse, sur le sujet (Tune 
histoire d'un Espagnol et un Français; Paris, 
1584 , in-1 6 ; — une édition des œuvres d*Abailard ; 
— Désespérades, ou églogues amoureuses , 
èsquelles sont au vif dépeintes les passions 
et le désespoir d'amour; Paris, 1572, in-8**. 

Bayle. Dictionnaire erUiçue,, — Nicéron, Mémoires . 
t XXXlll,^St9. 

Amboise (Jacques d' ), en latin Jacobus Am- 
hosianus, chirurgien français, iport en 1606. 
rvtait le pln< jouiic fies îils de Jean d'Amboise^ 



chirurgien sous Charles IX et Henri m. 11 suivit 
la profession de son père, ss fit Ueai«ii «n mé- 
decine, et devint , en 1594 , rscteur de U ^- 
culté de Paris. « Pans le même temps , dit Ba- 
ïoo, l'université avait k combattre dl^ rivanx 
formidables, les plus puissants qu'oUi» ait jamais 
eus ; d'Amboise possédait las armes d« T^loquen- 
ce; il s'en servait utilement m pl«u) pAriwMot, 
contre les jésuites. Après avoir servi glorieme- 
ment la patri» et l^varsité p«mlMil le temp* 
dHui rectorat si critique, il Ait proclamé doeteor 
en médecine en 1694 , par ^artbélemi Perdol- 
eis. En 1606, régnait à Paris une maladie pes- 
tilentielle; il parait que d'Amboise rooorat4e 
cette maladie ^idéroique le 80 aofit de la mêiqe 
année, après avoir perdu s^ fils. » 

On a de lui : Venx seeiio arihriiidi pur§ih 
tione commodior; Paris, 1604, iorfit; r- Ora- 
tiones duœ in senalu habUm pra univertit 
Academiéo ordinibus, in Clasomontenses , 
qui se jesuiias dicunt; Paris, 1604, in-iS. 

Hazoo, Noliee des homvtes tes plus eeliltres de la/a- 
eulté dePqris, p. SS. —Jmmalde Henri iK L III,p.lfl. 

JLMU01SK( Michel 0'), littérateur français, dit 
le seigneur de Chevillon, et surnommé VEsciope 
fortuné, né à Naples vers le commencement du 
seizième siècle, mort en 1647. H était EU nahi- 
rel de Charies-Chaumont d'Amboise, amiral 4t 
France et lieutenant général du roi en Lomba^ 
die. Voici la notice des ouvrages qu'il a laJMés, 
et qui n'ont plus maintenant d'autre mérite que 
celui delà rareté : i^ les Complaintes éê f A- 
clave fortuné, avec vingt épitres eê twente 
rondeaux d'amour; in-S" goth., Psapis, saas 
date; — 2" la Panthaire de VBselaœ for- 
tuné, etc.; ln-8* goth., Paris, 16a0( -^3»itf 
Bucoliques de frère Baptiste ManUman, 
nouvellement traduites du laiin en rim 
française; in-4« goth., Paris, 1630; — 4«fel 
cent Épigrammes, etc.; m-8*, Paris, sans date; 
— 6" les Épitres vénériennes de PMselate 
fortuné, privé de la court d^amour^ etc.; !■-«• 
goth., Paris, 1632, 1634 et 1636; — eP U 
Babilon, autrement la Confusion de VBscUm 
fortuné etc.; in-8» goth., Paris, 1686; — 
7* les Contre-Épitresd'Ovide, etc.; in-«^, Pam, 
1541, et ibid. 1546, hi-16; — 8* /e $eer^ 
d'amour, où sont contenues plusieurs leUref, 
tant en rithme qu'en prose, etc.; 1b-8*, Paris, 
1541 ; — 9» Quatre satires ( les 8% 10«, f V et 
13*) de /uv^na/ , translatées «a français, ete.; 
hi-18, Paris, 1644; — 10" enfin, ie Bis ée 
Démocrite et le Pleur d^ Heraclite , phitosO' 
phes, sur les folies et misères de ce monde, 
traduit deTiUlfen d'Antoine Philéréroo Frégoio, 
et interprété en rime françiiise; in-8*, Paris, 
1547, in-16; Rouen, 1550. Michel d'Amboise est, 
en outre, ^'auteur du Blason de la dent, qui 
se trouve dans le recueil intitulé Blasons ana- 
tomiques des parties du corps féminin , etc.; 
in-16, Lyon, 1530. 

u CroU du Maine cl de Qoujet, DibUotkéquêt /rtm- 



(aiM, t. X. - Hor^rl , Dittlmuuitrt. - :ric(niii . Mt- 
■oirri.HïXIlI.p.m. 

AMBa& (Frwçoit a'), auteur comiqui; ita- 
tim, natif de Florence, mort k Rome en 1558. 
II desceodsit d'une noble Tamitle norenline, et 
«n 1549 dfTinl consul de l'Académie de PIo- 
reoce, ob il Gtdes cours publics. Onadelui; 
H Porto, eonaaedla { en prose. ) ; Florence, 1 560 
et lS9«,ln-S*; Venise, I5fli et 159fl, in-ii; — 
la T^anatia (1) Icommedio in verst tcioltl) 
atn glUnlfrnùitj di Qfo-Ii^t. fini; Florence, 
1561 et l593,in-B*iCfttcpièc« fut jouée aux l£tes 
mpdaiet de François île Miklicis fI de Jeanne 
d'Autriehei— /. ilernnrifi, eommediaijiversi 
idolti; Florence, 1563 et 1564, ia4°. 



AMKHOGi {Anlwne-ilaTie), lilblialcur ila- 
Iiea,né i Flonnce en 1713, mort A Rome ea 
I7B8. Il entra du» l'ordre du Jéuiile.s, «t pro- 
feua padant trente ans la rhétorique et la poé- 
Hie an eollegio Romano. On a d'Amtirogi : une 
tradiMdiMi, en fera blanu ou icintli, des Œuvrea 
i\e Virgile, publiée paiu- In première Toia i Rome 
do 1751 k 1761, en quatre vol. jn-tt, et réim- 
prhnte masiiflquement dans ta même ville, da 
1763* 1766, en 3 vol. in-rol. ; — une traduction 
daa âmti élégants petits poèmes de Noceti , dé 
IrideHda ^uroroboriu/i; Florence, 1754; — 
oactraduetiaB der^fsirïde Voltaire, tbid., 1740: 
ce Ait le pftinde de sa collectioo des Tragédie 
dtl tig. VoUalr» adatt/il» al tiso dtl Ttatro 
Ualiano; Ftoraice, 1751, 1 toI. in-ll; ces Ira* 
^iea aont Zaïre, Mahomet, Brultu, la Mort 
i* Céaar, tfarianne, Mérope et Sémirantis. 
Psimï ses Hitres écrits on remarque des traihic- 
GvM des LÊttret choUIti de Cicéron ; Rome , 
1710, et de rfflifoir« du Peln^ianlsme doii- 
4itaPBtooniel; — nudiscoora latin in £fer/fone 
JMepàt II, Komanonim regiSi Rome, 1704, 
b4*) — il Ragguoglin Ularlen dalla vita, 
iW4 tt morte dtl F. Marcello Prancttco 
tefrUA; Floresce, 1749; — Mutsmm Kir- 
<la'iaiitini,'RoinB, 1TB5, 3 vol. ia^ol. C'est 
w deaerii^on du HtwSe de Kircher dool Am- 
higi avott été diredeur pendant qui^jques an- 
**. L. J. 

TiMUo.fltOfr. ilivIiJlalMWtlIUilrJ, 1. 1, ;. iu.iu. 

'UBEOSI (Domenico degti), suntomnié 
KclcAlo M Brizio, peintre ilaÛcn, jialif ds 
lUi^w, Tirait dans ta dix-acptiÈme siècle. Il 
toâAve deBaldi, Je Calvartctde II ri ùo. Ses 
ItiBdpaax ouvrage» uuit des paysages, des 
Atsqusa et des ornements d'architecture. 

Hiifub, Ptliiiia»itt -VvUci,lcPitHtrisrta.tur. 

'iHSBOGio (Jean), peialra et sculpteur 
lonutin 4« quatonibne viMe. Tl Ait eoroté 
ea 1370 dans la compagnie des peintres, et 
«lérata, pogr l'égliie Swta-Moria del Fiora 
(Eatbédmie de Flaranca), pliuieiura ouvra^^ 
qui Q(it étii iHna». 
,11 et non CiVaaara oiana an l'i Uaprtm». 



ttMmccl, Nelia* i^froftiinrl dfl aucgiio da et- 
aa«w,cIr,vnL IV. 

ANBKOGio ou AMPROaiO ( Thésée j, \kéo- 
]afien et orientaliste italien, né prËsde Pavie en 
14S9, mort en 1540. 1) manirL-sta debonni; lietire 
de rares dlf^pasitiona pour In linguistique. Après 
aviùr ëtiiilié les lettres il Milan, il revint dans sa 
ville natale, s'; appliqua k U jurisprudence, et 
re^ut à ilix-ncur ans te litrp de docteur. II allai' 
être appelé it un poste diplomatique imporlaqt. 
kiraqu'il se fit admettre panni les clianoines 
ré^en (je Sainl-Jean de Latran. Il s'adonna 
dès lora 4 la tbéologle, et pendant lingt ans il 
prâcha dans diverses localités. En 1511, il assista 
i l'ouvertore dq concile de Latrap. Ti s'y trou 
vaitdes Étliioplms, des Syriens et des Maronites, 
qui, ayant demanda l'autorisation de célébrer la 
messe dans leurs langues respectives, ne l'obtin- 
rent qu'après t'ùiainen de leur liturgie par Am- 
bro^o, commis ï ceteTTet par le cardinal San- 
tacroce. Appelé par Léon H k occuper k Bologne 
lachôirede syriaque etdechaldden, il contribua 
à répandreen Italie le goQt àei langues orientales. 
Il préparait une édition du psautier en chaldeen 
et un traité sur te.s {diomej sémitiques, torsqu» 
Pavie, où jl vivait retiré, tomba aux mains des 
Français : tous les matériaux qu'il avait rassero- 
blés Turent dispersés ou détruits. Il ne retrouva 
que son Psautier cDl534,chei un marctiand de 
IVomage. AVenise, ilse lia d'antitié avec l'orien- 
taliste Guillaume Postel. De Venise 11 alla i 
Ferrare, où i) publia son principal ouvrage sous 
le Utre : Introductlo Ifi Chaldalcnm (iiiguam, 
Syriacam alque Armenicam et decrm. atiat 
HnSWM ; dùtracterwn d\ffer'nt\uta Alpha- 
bets cireiter quadraginta et forvmdem In- 
vicein cot\formatlo. Mytliea et eabalùtiea 
quamplurima tcitu dlgna, etc., 1539, in^°. 
On doit encore i Ambn^o une édition des Dl>- 
cours de Catisto de Plaisance sur le propbèti! 
Hasai. V. R. 

AMBBOIHB, Aaaaosim (saint), un dns 
grands hommes du cbristianiatne d'Occident, 
naquit en 340 à Trêves, dini la palais de son 
père, préfet du prétoira de la Gaule méridionab. 
C'était te temps oii la religion chréUenna, nul- 
tresse des âmeii , fi'emparait des lois et du pou- 
voir. Tendant à devenir l'unique inaplratian de la 
société romaine, où toute autre force avait péri, 
elle entourait, pénétrait de toutes parta ealle 
société, loi enlevait ses grands boromca k me- 
sure qu'ils paraissaient, diangeait pour eux la 
but de l'ambition, la vocation lics grands tra- 
vaux, et mettait in.sensibleinent partout l'Église 
au lieu de l'empire. La lutte intérieure des sectes, 
les combats de l'armniime contre la foi de ?ii- 
cée, n'arrêtaient pas ce mouvement : an con- 
traire, l'esprit religieux grandissait par sea di- 
visiims; il ne laissait nulle part hors da aoi 
d'intérêt suffisant [lour une tme élevée. Il en- 
traînait dans un des temples rivaux toutliDmme 
11. 



327 



AMBROISE 



83S 



puissant par la conTictîon et la parole, et reje- 
tait aa second rang les dignités de la politique 
et de lagoerre. Ainsi mourait l'empire; ainsi s'é- 
lerait l'élise. 

Dès lors rien de plus simple et de phis con- 
forme au temps que la destinée d'Ambroise. Sa 
mère était vouée avec ardeur an culte chrétien ; 
sa sœur reçut le vofle religieux des mains du 
pape Libère. Lui-môme , pénétré de toutes les 
idées chrétiennes sans aroir encore reçu le 
baptême, les appliquait, avec le zèle d'une âme 
vertueuse, à Tadministration qui lui était confiée 
sous Pétronius Probus, préfet dltalie et d*lllyrie. 
Quelques années après, nommé consul par Va- 
lentinien, et chargé, à ce titre, du gouvernement 
de la Ligurie et de la province Émilia, fl reçut, 
en partant, cette instruction : « Allez, et agissez 
non pas en juge, mais en évéque; c'est-à-dire, 
modérez la rigueur des lois romaines; point de 
tortures et de condamnations à mort; soyez 
indulgent et secouraUe au peuple. » Que l'on 
compare ces formes nouvelles de gouvernement 
à l'idéal même du proconsul romain dans la Vie 
d'Agricola, par Tacite; et on concevra la salu- 
taire modération que la réforme chrétienne im- 
primait au pouvoir. L'fanagination des peuples 
était frappée de cette Influence, dont ils sentaient 
le bienfait ; et ce bienfait expUque la manière sou- 
daine d<Hit Ambroise, de préfet, devint évéque. 

Milan, capitale de la province, était divisée 
entre la foi de Nicée et le symbole d'Arius. 
L'archevêque Auxence appartenait h la secte 
arienne. A sa mort, en 374 , les deux partis se 
disputèrent virement l'élection. La ville était en 
feu ; on était prêt à se battre dans l'église, où le 
peuple venait voter, selon l'usage. Ambroise s'y 
rendit, et d'abord parla comme un magistrat, 
pour le maintien de l'ordre et de la paix publi- 
que. On lui répond par le cri, Ambroise évéque I 
qu'un enfant, dit-on, prononça le premier. Ca- 
tholiques , ariens , acharnés l'un contre l'autre , 
se réunissent dans ce vote par un accord qui pa- 
rut un miracle. C'était l'onivre des vertus d'Am- 
broise, de sa renommée de justice et de douceur; 
et puis ce magistrat dvfl, qui n'était encore 
que catéchumène et semblait impartial entre 
les deux sectes , devait être préféré par chacune 
d'eOes. 

Ambroise, assez pieux pour être efTrayé de l'é- 
piscopat, se refuse aux vœux du peuple, et sort 
aussitôt de l'église. Il retourne à son tribunal; il 
veut même, par l'emploi d'une sévérité qui ne 
lui était pas ordinaire , se montrer indigne des 
fonctions d'évêque. Pour la première fois, or- 
donne la torture contre des accusés. Le peuple 
étonné devine cette ruse d'humilité, et s'écrie 
en tumulte : Nous prenons ton péché sur nous i 
Ambroise retourne à sa maison, et, par un nou- 
vel et singulier artifice, il y fait venir des pros- 
tituées. Mais le peuple le devine encore, et s'é- 
crie : Nous prenons ton péché sur nous I Enfin 
fl s'échappe dans la nuit, et sort de Milan. On 



l'y ramène ; et il est gardé à vue , en atten- 
dant un rescrit de l'empereur qui hà pennelte 
de quitter sa charge, et d'être ordonné éyêqoe 
de Milan. H s'enfuit encore, et se tint caché dans 
la villa d'un noble du voisinage , le clarissime 
Léonce. Mais le rescrit impérial arriva , et l'ordre 
de livrer Ambroise à l'épiscopat fut affiché par- 
tout n reparut alors, fut baptisé par un évéque 
catholique, et, huit jours après, consacré sur te 
siège de BfHan. Dès lors l'arianisme, qui avait 
à moitié envahi lltaUe du nord, eut un paissant 
adversaire. 

Ambroise ne pouvait hésiter entre les deux 
symboles. D'une imagination vive et tendre, aa 
foi trouvait bien plus à se nourrir dans les 
dogmes mystérieux de. Nicée et les pieuses âé* 
vations des Athanase et des Basile. Ayant disposé 
de ses biens en faveur de l'Église et des panvra, 
et s'étant délivré de tout som, fl s'adonna sani 
relâche k l'étude des lettres sacrées et anx de- 
voirs de l'épiscopat Une partie des nuits, fl fi- 
sait l'Écriture et les Pères; le jour, fl était aa 
peuple. Son ministère, selon l'usagie de ces pre- 
miers temps, était à la fois un înfatig^KiA aposto- 
lat et une grande justice de paix. H écoutait les 
plaintes, donnait des consefls, condUait les dif- 
férends et les procès, visitait les pauvres et tel 
malades , officiait dans le temple , et , le dinuBi- 
che, prêchait au peuple la parole divine , qol 
venait d'apprendre. A peine cette vie si obsédée, 
si lalwrieuse lui laissait-eUe, dans le jour, pea 
d'instants pour prendre ses repas, tire qoeiqoes 
pages et méditer, la porte de sa chambre tou- 
jours ouverte. C'est ainsi que Ta vu et qoe nous 
le montre Augustin, qui, après avoir erré entre 
les phUosophies et les sectes religieuses, chamé 
par l'éloquence d'Ambroise, reçut de hd le bap- 
t^e. Là brille le plus beau modèle de cet épii- 
copat chrétien, qui ftft presque la seule magirt» 
ture des temps de barbarie , et qui reparut A 
sublime dans un François de Sales, un Chariei 
Borromée, un Fénelon, un Cheverus. 

A l'époque d'Ambroise, dans la fldbleaaeetki 
révolutions de l'empire, une grande aniorilé, 
même politique , s'attadiait à un tel minislèn 
ainsi rempli. Ambttoise était le premier nom ia- 
voqué par les peuples ; on se réfugiait ven lai 
des bords de la Mauritanie et des confins de 
la Thrace, mal défendus par l'empereur; fl don- 
nait tout, et jusqu'aux vases sacrés de aoa 
église, pour soulager les fugitifs et radicfar lei 
prisonniers. Bientôt l'empire d'Occident, <pi 
avait passé de Valentinien I*' anx mains de a 
veuve l'hnpératrice Justine et de ses deax IBi, 
est attaqué par une rébeUion intérieure. Le jeane 
empereur Gratien, abandonné de ses trcNçes, 
est tué dans Lyon par un général romalD, 
Maxime, An^s de naissance, qui s'empare des 
Gaules et menace Iltalie. L'arcfaêvéquede MQan 
part en ambassade pour détourner ce péifl ; et, 
dans une longue négociation, fl aéduity fi airtk 
Maxime. 



AMBROISE 



380 



De retour dans lltalie, qa*fl avait préflenrée 
de la gperre, saint Amlnroise fut en botte h la 
jdoiiaie et au zèle sectaire de rimpératrice 
Jostiiie. L'Occident était loin alors de cette unité 
de 'croyanoe que semblait offirir Teropire d'O- 
rient, sous la forte main et les lois despotiques 
de Théodose. Le paganisme même y tentait 
qodques efforts, au milieu de Rome. Une disette 
ayant afffigé Htidie en 383 , le sénat, où se con- 
terraient, ayec le regret de son pouYoir perdu, 
les souvenirs de l'ancien culte, prit occasion de 
ee désastre pour demander la restitution des 
lâens et des honneurs enlevés au sacerdoce 
pnen, et le rétablissement de Tautel de la Vic- 
toire dans le Cq>itole. Ce voeu, que Symmaque, 
préfet de Rome, appuya de son éloquence, emr 
bvraaaait la cour de Milan. L'évèque de Rome, 
Oamase, n'y résistait qu'en silence. Ambroise le 
combattit avec chaleur dans une lettre à Valen- 
tinien, et dans une réftitation de la requête de 
Symmaqœ. Les rôles anciens des deux cultes 
étaient changés, dans cette controverse. Symma- 
que invoquait le principe de tolérance qu'avaient 
Tédamé les chrétiens, et que Constantin et Jo- 
vîen avalent inscrit dans leurs édits. Ambroise 
le repooaaait comme un sacrilège. Biais, il faut 
Favoner, le souvodr des persécutions païennes 
donnait beaucoup de force à ses paroles , lors- 
qnl pouvait répondre : « Us se plaignent du 
« letranchement de quelques pensions , ceux 
■ qui n'ont jamais épargné notre sang! » Hais 
M qui firappe surtout , c'est l'ardeur de foi et 
d'espérance qui respire dans les paroles de saint 
Ambrtrise; tandis que celles de Symmaque , dé- 
nées de conviction et d'avenir, ne semblent 
qu'an pompeux cérémonial, un vain et der- 
ëer eombat rendu pour l'honneur des armes. La 
tenande-du sénat ftot rejetée; et l'écrit de saint 
Ambroise, admiré dans toute lltalie, inspira de 
kanx vers an poète Prudence sur le même sojet 
d ks mêmes idées. 

Cependant la cour de Bfilan, ou dominée par 
m làe de secte, ou redoutant le pouvoir du ca- 
Mdame, se montrait toiqours favorable aux 
«iens. Dans la même année qui vit r^eter la 
mpèto des païens, l'impératrice Justine pro- 
nnipn, sons le nom de son fils, un édit de to- 
lâranoe qui asrarait aux ariens le libre exerdoe 
^kur ratte. Leur ayant accordé pour leur com- 
mte un évéqne dans MUan, elle invita saint 
Anbroise à venir discuter contre lui devant 
fmçatsar, Ambroise reftisa cette épreuve et 
es jugement Limpératriœ blessée voulut alors 
Rnpteoer Ambroise par l'évéque arien , et me- 
Mça d'envoyer des troupes, si on lui résistait. 
Le bruit eonrut aussitôt que les ariens prenaient 
de force tontes les églises. La foule catholique 
16 prédpita vers la cathédrale, et y resta plu- 
riens jours et plusieurs nuits en prières. In- 
f eiti par des troupes dans son église, Ambroise 
répondit, avec une inflexible fermeté, qu'il n'en 
sortirait pas volontairement, et que le temple ne 



pouvait être livré par le prêtre. La cour alors 
se réduisit à demander que , gardant sa cathé- 
drale, il cédât pomr le culte arien une seule des 
églises du faubourg, la basilique Portia. La 
foule repoussa cette demande par ses cris , et 
courut défendre la basilique. Le lendemain, 
dimanche des Rameaux, l'impératrice envoya 
des troupes pour occuper cette basilique Por- 
tia, et y tendre les voiles qui servaient aux 
ariens. Le peuple résista, déchira les voiles, 
tandis qu'Ambroise officiait et prêchait dans sa 
cathédrale. Parmi ce désordre, un prêtre arien, 
sur le point d'être massacré par le peuple, fut 
sauvé par les efforts d'Ambroise. Au milieu de 
la sédition, qui dura plusieurs jours, on conti- 
nuait de négocier avec l'archevêque. Sans cesse 
on allait du palais de Yalentinien à la basilique 
d'Ambroise. Cehii-ci répondait au tribun de l'em- 
pereur : « Si vous voulez ce qui cet à moi, des 
terres, de l'argent, je ne le refuserai pas, quoi- 
que tous mes biens soient la propriété d^ pau- 
vres; mais les choses de Dieu ne sont pas su- 
jettes du pouvoir impérial. Voulez-vous me jeter 
dans les fers, me traîner à la mort? c'est une 
joie pour moL Je ne me ferai pas un rempart de 
la foule du peuple; je n'embrasserai pas les au- 
tels, en demandant la vie : il me sera plus doux 
de mourir pour les défendre. » Des soldats alors 
fanent envoyés pour se saisir de la cathédrale. A 
la vue d'Ambroise et des fidèles qui l'entouraient, 
ils baissèrent leurs armes et se réunirent au 
peuple. Ambroise monta en chaire et parla sur 
les tentations de Job, auqud il comparait son 
pérfl. Puis, répondant au reproche de révolte et 
d'usurpation quil pressentait ou qu'il avait en- 
tendu de la bouche de quelques officiers du 
prince : « La domination du prêtre, dit-Q, c'est sa 
faiblesse : Maxime ne dirait pas que je suis le 
tyran de Yalentinien , lui qui se plaint que mon 
ambassade fut comme une barrière qui l'em- 
pêcha de pénétrer en Italie. » Des officiers 
vinrent s'excuser près d'Ambroise; d'autres al- 
lèrent dire à l'empereur qu'ils lui avaient obéi , 
qu'ils occupaient la basilique où il les avait en- 
voyés; mais que s'il se séparait de la religion 
catholique, fis iraient trouver Ambroise. Aban- 
donné de toutes parts, le jeune Yalentinien , sen- 
tant avec dépit toute sa faiblesse, s'écria : « Je 
ne suis donc qu'une ombre d'empereur! et je 
vois bien que vous me livrerez, les mains liées, 
à votre évêque, tontes les fois qu'il l'ordonnera. » 
Puis, ayant consulté avec ses eunuques, il fit 
demander à Ambroise, par un dernier message» 
s'il prétendait usurper l'empire en nouveau 
tyran. Ambroise répondit qu'à avait seulement 
soutenu les droits de l'Église , et qu'il respectait 
la puissance de l'empereur; que, du reste, on 
n'avait qu'à demander à Maxime si Ambroise 
était le sauveur ou le tyran de l'empereur Yalen- 
tinien. L'eunuque, grand chambellan du palais, 
fit alors menacer Ambroise d'aller lui couper la 
tête dans son éghse : « Nous serons tous deus 



381 



AMBROISË 



»3 



contents, lui fit répondre l'évoque; j'aurai souf- 
fert , œ qui est ordinaire aux évêques^ pour la 
cause de Dieu ; et toi , tu auras rempli Toflice 
dont se chargent les eunuques pour complaire 
aux hommes. » On sent combien cette cour de 
Milan, Iftclie, tracassière» avilie par des modes 
orientales^ était faible devant cette hauteur opi- 
niâtre et cette austère pureté. Elle céda de tout 
point I et Ambroise demeura triomphant^ au mi- 
lieu de l'enthousiasme et des cantiques du peuple, 
qui posa les armes. 

Ces fautes de laoour de Milan appelaient une 
invasion suspendue depuis trois ans. Maxime , 
qui s'était arrêté avec dépit en deçà des Alpes, 
saisit ce nouveau prétexte de plainte, et aflecta 
d'intervenir pour la défense d' Ambroise et de la 
foi catholique. La cour de Milan trembla, et ne 
vit d'autre médiateur qu'Ambroise lui-même. 
L'évoque partit de nouveau pour arrêter Maxime 
par des négociations ; mais , cette fols , il ne 
réussit pas. Maxime lui refusa toute entrevue 
particulière , et ne voulut l'écouter que devant 
son conseil. Il se plaignit à lui d'avoir été trompé 
la première fois , et comme enchante par ses 
belles paroles. « Saùs doute , lui répondit Aro- 
« broise, j'ai défendu les intérêts d'un prince, 
« mon pupille ; j'en tire gloire : c'était l'action 
« d'un évêque. Mais je n'ai fermé les Alpes à 
« personne, et je ne vous ai opposé ni armée, ni 
R retranchements , ni fausses promesses. » £n 
même temps, il insista pour la durée d'une paix 
tidèlement {gardée par Valentinien. Maxime, dans 
son prétendu zèle pour la foi, avait alors près 
de lui des évêques qui s'étalent récemment as- 
sociés à la condamnation à mort de quelques 
sectaires, \ei priscelUanisies. Ambroise les vit 
avec horreur, et refusa de communiquer avec 
eux. Maxime saisit ce prétexte de rejeter toutes 
les propositions d'Ambroise, et, l'ayant renvoyé, 
marcha vers l'Italie abandonnée par ValenUnien 
et sa mère , qui fuyaient en Orient L'Italie fut 
rapidement conquise; et bientôt Maxime, qui 
avait commencé la i^ucrre uu nom de la foi ca- 
tholique, maître de Rome, y releva l'autel de la 
Victoire, au nom de la tolérance. 

Ambroise , retiré dans son église de Milan , 
que le vainqueur avait ménagée, ne cessait, par 
M^s lettres, d'appeler Théodose. Ce prince parut, 
détruisit Maxime, et rendit l'Italie à la famille de 
ValenUnien, ou plutôt à l'Éi^ise. Ambroise , qui 
dominait sous des princes faibles , parut grand, 
même ticvant Théodose. Lorsque ce prince eut 
ordonné, de Milan, le massacre de lliessaloni- 
qne , tout se taisait dans le monde : il n'y avait 
bi sénat i ni magistrat, ni pldlosophe qui osât 
faire on reproche ou une plainte. Ambroise ilé- 
fendit seul , à haute voix , les droits de l'hu- 
manité, et représenta le jugement des siècles. 

Quand il apprit la nouvelle du massacre exé- 
cuté , il écrivit d'abord à Théodose une lettre 
sans faste, mais pleine de force : « U a été com- 
« mis, loi disait-il, dans la ville de Thessalo- 



« nique , un attentat sans exemple dans rhU- 
« toire. Je n'ai pu le détourner; mais i*ai dit 
« d'avance combien il était liorrible... l>aiis la 
« communion d'Ambroise , il n'y a pas d'abso- 
« lution pour ce que tu as fait. » Pula fl ^• 
tait avec une admirable autorité : « Je n'ai contre 
« toi nulle haine; mais tu me fais éprourer une 
« sorte de terreur. Je n'oserais , en ta présence, 
« ofTrir le divin sacrifice : le sang d*un seul 
« homme injustement versé me le Rendrait; le 
« sang de tant de victunes innocentes me le per- 
« met-il? Je ne le crois pas. Je t'écris de nu 
« main ces paroles, que tu liras seul. » 

Ainsi Ambroise voulait d'abord épargner à 
Théodose l'affront public qu'il lui infligei. C'est 
mal comprendre cette action, que de dire, oomme 
Voltaire, « qu'il importait peu d'empêcber, pen- 
dant quelques mois. Théodose d'aller s'ennuyer à 
la grand'messe. » U importait beaucoup non que 
Théodose n'allAt pomt à la messe, mais qa'u 
prince si emporté et si puissant trouv&t sw terre 
la publique condamnation de son crime. Rasioré 
par des flatteurs, qui croyaient corrompre la re- 
ligion mênie aossi facilement qu'une oonaeiflaee 
de prince, Tbéodose, malgré la lettre d'Ainbroiie, 
ae rendit à l'église avec tout son cortège* Là, i 
fut arrêté sur le seuil par l'archevêque^ qui, loi 
reprochant à haute voix le meurtre de Theâi- 
kmique, lui demanda s'il oserait étendre ses 
mains, encore teintes du sang innocent^ pour 
prendre le corps sacré de Jésus-Christ ; t'U ose- 
rait recevoir cette divine hostie dans la même 
bouche qui avait ordonné tant de lïimMacfCi 
Tliéodose, interdit, balbutia l'exemple de Dafii 
— Cl Vous l'avez imité dans son crime, répliqua 
« l'archevêque; imitez-le dans sa péniteacc. > 
Théodose, confondu, se retira; et pea de tenfB 
après U fit paraître l'édit qui ordonnait tme sus- 
pension de trente jours entre la date et resécolhii 
de toute sentence de mort : faible barrière qie 
le pouvoir absolu s'imposait à lui-mètne! Ibis 
peut-on nier que, dans ces temps de despotliine 
militaire et de passions violentes, le christianisme 
n'ait été la dernière sauvegarde du monde? 

Tliéodose retourna dans l'Orient, et Ambroiie 
reprit sur les affaires d'Italie l'infloent» ijra 
naissait pour lui des malheurs du temps. 

Théodose, en quittant l'Italie, laissait à Ya- 
lehtiuien des lois de rigueur trop fortes (nmt 
sa fidblesse. far un de ses édita, tout homne 
qui, après avoir professé le christianisme, nm- 
nait au culte paieii , était n-appé de mort dtlle. 
Le nombre de ces consciences mobiiea avait été 
grand sous Maxltne ; et rien n'était alors plus 
commun, parmi les dignitaires et les courtisans, 
qu'un changement de foi qui suivait l'avénemeot 
du prince. On s't'ffraya de voir cette faiblesse re- 
cherchée et punie. Quelques che& du parti piScn, 
qui occupaient encore des charges publiques, 
profitèrent de ce mécontentement Ha ne dispo- 
saierit plus du peuple, mais ils pouvaient eonspi- 
rer. Us excitèrent l'ambition d'Arbogaste, goer- 



838 



AMBROISE 



834 



rier d'une tribu franke à la solde de l'empire, 
derenu comte «lu i^dais et général de l'armée d^8 
Gaules. Valentinien , qui était Yenu visiter cette 
province, ayant osé disgracier Arbogaste au mi- 
lieu de son armée, hâta sa révolte. 

Le jeune empereur pressa aussitôt, par ses 
lettres, saint Ambroise de venir lui donner le 
baptême . et d'être médiateur entre lui et le gé- 
nérai rmlie. Biais, dans l'intervalle i Valenti- 
nien, entouré et trahi de toutes parts* Ait assas- 
siné près de Lyon; et le général franc, conune 
si , satisfait de la vengeance et de la réalité du 

rwvoîr, il eût dédaigné le titre, donna l'empire 
un de ses amjs, le rhéteur Eugène. Ambroise, 
àrrlTé trop tard, pleura Valentinien, lui fit éle\'or 
un roagninoue tombeau , et trononça l'éloge fu- 
nèbre de cet infortuné jeune homme, qui comme 
son frèro avait si peu régné; puis, sans négocier 
avec les nouveaux maîtres de l'empire, il repartit 
pour Milan. 

Êogène, sous la protection d'ArbogastSi passa 
les Alpes, annonçant qu'il rétablirait l'autel de la 
Victo^ f et qu'il permettrait l'ancien culte. La 
conduite d*Ambroise fUt remarquable alors i on 
y sent combien l'Église séparait sa cause de celle 
de toute dynastie. Ambroise ne contesta rien à 
Ëngène, que le droit de rouvrir les temples et 
d^utoriser, disait-il , les sacrilèges des gentils. 
« n est juste, seigneur, que je vous honore, lui 
< écrirait-il ; mais honorez celui oue vous voulez 
e fiiire croire Fauteur de votre élévation. » 

Eugène, qui cependant n*espérait d'appui du- 
rable que chez les païens, et qui par ses souve* 
ntrs de rhéteur leur appartenait, les fovorisa 
lientot sans mesure : tout en faisant profession 
de la foi chrétienne, il rendit au paganisme ses 
insl$9ies, ses cérémonies, ses pnvdégcs. Am- 
broise, filors, rejeta les oftlrandes que le prince 
eavoyaii à l'église de Milan, et le repoussa, non 
comme lismiMfeur, mais comme sacrilège. 

Le paganisme allait livrer et perdre sa der- 
nière bataiUe. Théodosc , accouru d*Orient, dé- 
\rvâtài près d'Aquilée l'armée d'Arbogastc et 
f Eugène, dernier camp du polythéisme romain, 
Tecrâé des païens barbares de Germanie. Le 
duistianisme vit son pouvoir plus que jamais 
usure. Eugène et Arbogdste furent mis à mort. 
Ambroise, félitttani l'empereur d'avoir puni les 
iyraos, lui donna le conseil d'épargner tous 
oeux qu^ils avaient entraînés dans leur cause. Ce 
b, dit-on san^ c^tude, à cette occasion qu'il 
composa ce beau cantique d'actions de grâces, 
ce Te JDeum , qui retentit encore dans tous les 
tanples de ta chrétienté. 
Tnéodose , au comble de la gloire et réunis- 
s.iDf les deux moitiés de l'empire, proscrivit 
pv de nouvelles lois tout reste de superstition 
païenne. L'archevêque de Milan était son prin- 
crjul consdl. ou du moins partageait sa faveur 
arec le ministre Rufin. Théodose lui recommanda 
ses deux fils, en les nommant ses hmlier», 
chacun pour une moitié de l'empire; et, pru do 



temps après f à l'âge de cinquante ans, tombé 
malade à Milan , il mourut assisté de ses prières. 
Ambroise prononça l'éloge funèbre de Théodore 
devant le cercueil qui^ escorté d'une armée vic- 
torieuse, allait reporter ses restes inanimés en 
Orient. 11 bénit en lui le libérateur de l'Italie, et 
sur sa tombe inaugura le règne de ses tils par 
des paroles où ^ è la transmission militaire d.i 
pouvoir, se mêlait le principe d'hérédité monar- 
cliique, que oommen^^t à consacrer la religion. 
« Ce graïkd prinoe, disait-il, nous a quittés; mais 
«( il ne nous a pas quittés tout entier : il nous a 
« laissé ses fils en qui nous devons le recon^ 
« naître , en qui nous le voyons et le possédons 
« encore. Que la (aiblesse de leur âge ne soit pas 
« si^et d'inquiétude 1 la fidélité des soldats est 
■ l'âge adulte des empereurs. » 

AinbroLse survécut peu à Théodose, et, comme 
lui, mourut d'une fin prématurée à l'âge de 
cinquante-sept ans, au mois de février 397, à la 
An de ce quatrième siècle qui vit naître tant de 
beaux génies pour l'Église. Son épiscopat, qui 
avait été pendant vingt-trois ans la plus gMndo 
illustration de TOccident, resta béni par le peuple 
de Milan et vénéré dans toute l'Italie. 

Bien que les écrits de saint Ambroise n'aient 
été presque tous quedes actes même de sa vie, ins- 
pirée par les devoirs de son ministère et par les 
événements publics ; bien qu'il n'ait pas la science 
et l'art des Pères de r£^se greccpie, ses con- 
temporains, sa renommée d'éloquence ne fut 
pas moindre , ni son autorité sur les âmes. Son 
talent était agrandi par sa \ertu; et nous enten- 
dons saint Augustin témoigner du charme et do 
la douceur de sa parole, qui nous semblerait au- 
jourd'hui souvent subtile et déclamatoire. Dans 
la réalité , il n'est pas un éloquent lettré comme 
saint Jérôme, mêlant à la pureté du langage ro- 
main les hardiesses hébraïques et les beautés 
originales d'une âme solitaire. 11 n'est pas un phi- 
losophe, un métaphysicien religieux conuno 
saint Augustin, embrassant d'un facile et infeti- 
gable génie le savoir presque entier de son temps, 
l't le ramenant à l'idéal chrétien. Il n'a pas cette 
ënei'l^ic et cette grandeur de pensées spéculatives 
qui, plus d'un siècle auparavant, s'alliait dans 
Tertullien à une barbarie de diction hâtée par 
la nid esse africaine. II n'a pas celte simplicité 
magnanime, cette négligence austère que saint 
Cyprieu , jadis rhéteur è Carthage , sut mettre 
dans ses discours , à mesure qu'il s'approchait 
(lu mai-tyre. Sa puissance de parole est diflé- 
reote; sa grâce est autre, elle tient au mouve- 
ment d'une âme vive et tendre, que l'on sent 
unie dans tous ses ouvrages à une fermeté de 
rai:^)u politique et sénatoriale. Chez lui , la sen- 
sibilité vraie prédomine sur tous les défauts, que 
cependant elle ne prévient pas; elle répand l'in- 
térêt et le pathétique, où vous seriez tenté de 
blâmer le faux goût. 

Après rinlelli^ence de la vie publique et du 
guuvcrnement dos âmes, ce premier des arts, 1» 



385 



AMBROISE 



386 



sdeooe d'Ambroise eenible se renfenner dans l'É- 
criture sainte; il est presque étranger à o^te 
philosophie antique et à cette controverse dog- 
matique, dont rorient chrétien était si occupé. 
Sa théologie est surtout morale. Hors de lA, fl 
cherche peu; et fl parait emprunter seulement à 
saint Basile, à saint Hippolyte, à Origène, et 
même à Pbilon le Juif, quelques explications et 
quelques allégories. Tel est l'esprit de son traité 
en six Uvres sur ToeuTre des six jours, formé, 
comme Vffexaméron de saint Basfle, des homé- 
lies qu'A avait prononcées devant le peuple ; mais 
demeuré bien loin de cet élégant modèle, et tom- 
bent parfois même dans d'étranges et puériles 
affectations. Ainsi forent inspirés encore ses trai- 
tés allégoriques sur les premiers récits de la Ge- 
nèse, sur VÉden, sur la vie contraire et les sacri- 
fices opposés de Coin et d*Àbel, sur Noé, sur 
Abraham, sur Isaac, et son union avec Rebeoca, 
considérée comme un prophétique symbole de 
l'union des âmes avec le Verbe divin, sur la mort 
enfin , c'est-à-dire sur la spiritualité de l'Âme , 
son épuration et sa béatitude. Dans toute cette 
interprétation de l'Écriture , Ambroise touche au 
génie mystique de l'Orient, à cet écueU de l'allégo- 
rie où s'était perdu souvent Origène; mais U ne 
fait servir l'allégorie qu'à la leçon morale, à la per- 
fection pratique de l'âme , et jamais à ces fables 
pieuses où se plaisait l'imagination et dont s'ai^ 
mait l'erreur des sexrtes. C'est aussi le caractère 
du traité Sur la fuite du mondes et celui des 
Livres sur Jacob et la vie bienheureuu, sur 
Élie et sur le Jeûne, titre double affectionné par 
l'orateur, qui aime à consacrer ainsi, par quelque 
saint nom de l'ancienne loi , le précepte de la loi 
nouvelle, et à mêler le récit au conseU, comme 
il le faisait sans doute, pour saisir l'esprit du 
peuple dans les homélies familières qu'il a résu- 
mées ici. 

Un de ces traités où se sent encore l'émotion 
de la parole, le traité de Naboth et des Pau- 
vres , touche , avec une grande liberté chré- 
tienne, à la terrible question de la misère et de 
la richesse, à cet exemple « vieux, dit-il, mais 
K habituel , d'un Achab oppresseur, tel qu'on en 
« voit naître chaque jour, et non pas d'un seul 
« Nabotà, mais d'une foule d'opprimés. » L'ar- 
dente charité du pontife fait concevoir ce langage 
pour son temps , où sous le réseau de fer de 
l'empire , sous le despotisme mflitaire sans cesse 
transféré, mais immuable, ce n'était pas la ré- 
volte des pauvres qu'il fallait craindre , mais la 
dureté impunie des riches; et, là même, c'est 
sur le respect du droit violé par la convoitise 
de l'oppresseur qu'il fonde son anathème; et il 
ne maudit les possesseurs des palais que lors- 
qu'ils ont usurpé la vigne de Naboth. 

Sous cette même forme de narration allégo- 
rique, il rapporte à l'histoire de Tobie un traité 
Contre Vusure, où, prohibant ce que la loi per- 
met, fl interdit tout commerce d'argent Enfin, 
dans quatre livres des Plaintes de Job et de 



David, et dans une Apoloffiê de David, dont il 
commentait les psaumes, on peut croire qu'il 
avait en vue surtout une leçon présente, un 
péril à détourner, un f^rein à mettre à cette ty- 
rannie qui lui échappa, le jour du massacre de 
Thessalonique. Ainsi donc, à travers les allégo- 
ries et les symboles, c'est à la leçon vivante, 
c'est au bien de l'humanité, à l'allégeffient do 
joug impérial ou de l'égoisme païen, qn'estramené 
le travail du pieux évèque sur les Livres saints. 
A ce titre , dans sa parole comme dans sa vie, 
nul ne f^t plus évangélique. 

Les traces d'une autre coltore cependant se 
trouvent encore dans ses écrits, surtout ceux 
qui , médités avec plus d'art, n'étaient pasl'édw 
de sa parole de chaque jour. « Enlevé toute 
« coup, comme U le dit, aux tribunaux dvib, 
« et dépouiUé de la toge pour la chasuble, flcs- 
« seigna ce qu'fl n'avait pas encore ^>pris, on 
« plutôt fut obligé d'apprendre et d'enseigner à 
« la fois. » Mais quand ce noviciat rapide M 
achevé, le Romain parut sous Yéphod hébraï- 
que; et avec une vertu toute nouvelle dans sa 
perfection , chez Ambroise conune chez d'vitrei 
grands hommes du christianisme, on put voir 
distinctement le contact et l'alliance des deux 
mondes et des deux lois. Cela est parfois sen- 
sible dans le sujet des ouvrages comme dans 
le tour des idées. Évidemment les trois Hores 
d'Ambroise sur les devoirs des ministres sont 
une contre-partie, un supplément du Traité des 
Devoirs de Cicéron; ce sont les Offices chré- 
tiens, non pas bornés au sacerdoce, comme Je 
ferait croire le titre , mais s'étendant à tontes 
les conditions, d'une manière seulement plus do- 
mestique que civile, et s'appliquent plus à for- 
mer l'homme intérieur que le citoyen , selon Is 
génie de la société chrétienne, et aussi sdoii 
la loi politique du temps. On y sent toutefois, à 
part même la pureté religieuse, une beUe tradi- 
tion de l'antique. Les deux écrivains dont Fi- ^ 
mitation est le plus sensible et souvent nèM 
trop marcpiée dans le génie d'Ambroise, ce sost 
Tite-Live et VirgUe ; mais leur influence ne suffit 
pas pour coi^urer le faux goût du temps, et les 
souvenirs de leur langue sont parfois étrans^ 
ment mêlés. Il n'y a pas moins quelques bsBOX 
reflets da l'aïUiquité dans le style inégal de 
leur disciple devenu chrétien, et ce qui man- 
que dans la forme est couvert par l'excellenoe 
du fond, lorsque Ambroise, reprenant la divi- 
sion de Cicéron en devoirs divers qui dépendent 
de V honnête, de Vutile, et de Y agréable, re- 
jette les deux derniers termes , et ne reoonnait 
d'autre source aux devoirs que Yhonnête sanc- 
tifié dans l'homme, divinisé dans Dieu. Soos 
cette inspiration, fl revise, pour ainsi dire, 
quelques-unes des sentences de la sagesse anti- 
que sur des problèmes que s'était posés Cicéron; 
fl est plus rigoureux envers soi, et plus humain 
pour tous; fl élargit la cité, étend la bienfaisance 
au dehors, et la fait descendre, au dedans à 



837 



AMBROISE 



US 



tons les degrés, depuis TamUié , la UenreiDaiice 
dfiqae , jiisqa*aiix derniers soins de la charité 
hoqiitaUàre et du soulagement des malades et 
des paiiTTes. Tel est ce livre, noble témoignage 
de la lutte du christianisme contre la philoso- 
phie, pour âever la loi morale, et de la lutte 
du sacerdoce contre la vertu laïque, pour la dé- 
dans TaocompUssement de cette loi sainte. 
Comparé au traité des Devoirs de (^oéron, ou 
rapproché des Morales d^Aristote, si admirables 
dans la définition et la peinture de tous les ca- 
ractères de la civilité grecque, le traité de saint 
Ambraise marque à la fois une décadence de la 
sociélé et un progrès de l'homme intérieur, la 
disparition des citoyens et le commencement des 
saints. 

La même transformation est plus sensible en- 

eore dans les trois livres sur les Vierges, qu'un 

écrivain ittnstre a loués sans les avoir assez lus; 

ear, an lien de quelques vagues paroles em- 

pniii t é e s à cdui qu*fl appelle le FéneUm des 

Pères de f Église, combien de nuances délicates 

et proftndes, de lumières sur la société antique, 

et de vues sur le sort nouveau des femmes, n'au- 

rril-fl pas recueillies dans ce grave et chaste écrit 

(pie révéqne chrétien adresse à sa sœur devenue 

nfigpeoae, comme la sœur de René? Nulle part 

lût An^irotse n*a été phis ému et n'a trouvé 

aa phou heureux langage : c'est la grâce et la 

tendresse de quelques récits modernes, avec 

sue sainte innocence qu'ils n'ont pas. On s'é- 

tnme moins, après celte lecture, d'apprendre , 

pir les plaintes d'Ambroise , que les dames de 

lIBan s'efforçaient d'empêcher leurs filles d'as- 

ibterà ses sennons, d'où cet ouvrage est tiré, de 

fear qu'dles ne fussent trop tût séduites à la vie 

lâ^ieuse. 

de pins éloquent surtout que le début du 
lim'e , où Ambroise , se reportant par 
te convenir au jour de la prise d'habit de sa 
iBnr Marodline à Rome , dans l'église des Ap6- 
iRt, à la lète de Noâ, entend et répète l'exhor- 
ttfoD du pape iSbétt à la jeune novice, puis y 
iJMte lui-même ses conseils d'évêque et ^ 
^R nr toutes les précautions è prendre, tous 
hi périls à fuir, pour rester fidèle aux engage- 
■ttis d'un si grand jour. Sa voix affectueuse 
^Milite par degrés jusqu'à la plus haute élo- 
fNDee, alors que, marquant les écueils dont la 
vie refigieuse même était encore entourée dans 
iisfilaideur du patridat romain, et rappelant la 
itfnetiondes sociétés mondaines, le danger des 
^, des danses , il arrive d'une façon extraor- 
tei^y quoique naturelle, aux noms d'Hérode 
ctde lem, à limage de la tyrannie et du mar- 
^, à cette tête coupée au milieu des plaisirs , 
4 denmtlaqueOe il s'écrie: « Cette tête (1), elle 
* est portée à Hérodiade, qui triomphe et qui 
« boD^ de joie, comme si elle avait échappé à 

(f) PorUtnr boc capat ad Herodladem : latatar, ex- 
" , qnaat crlmen evaserlt , quia Judlcera tracUUylt. 
Ambnwtt D^ rirginitnts lib. III, c. ti. 



« l'accusation, parce qu'elle a toéle jn^e. » Belles 
et symboliques paroles, applicables à ont decho- 
ses, et intelligibles dans tous les temps ! 

La même idée de perfection chrétienne a 
dicté l'écrit sur les Veuves, d'une morale plus 
austère encore que celle de Bossuet, sans tomber 
toutefois dans l'erreur des sectes rigoristes qui 
prohibaient absohunent les secondes noces. Là 
seulement, ainsi que dans un second traité sur 
la Virginité , on remarquera sous cpielle ins- 
piration ce sage esprit voulait multiplier, pour 
les femmes, les exemples d'un célibat religieux, 
qui, dans l'Orient surtout, pouvait seul les re- 
lever et les ennoblir. Sa vue, en cela, est d'autant 
plus digne d'attention qu'un passage célèbre et 
contesté de son lÀvre des Devoirs des ministres 
semblerait ne pas exiger d'une manière absolue 
le célibat des prêtres. 

D'autres écrits de saint Ambroise , un Dis- 
cours pour la profession d'une religieuse de 
Bologne, Ambro«a; un Livre sur les Sacre- 
ments, quH appelle encore Mystères; deux Li- 
vres de la PéniteAce, sont prédeux pour l'his- 
toire, et renferment, avec cet intérêt d'expression, 
ce choix de touchants souvenirs, particulier à 
son génie , une foule de détails origfaïaux sur la 
discipline des premi^s temps, et sur cette grande 
église de Milan que le nom de son vertueux 
évêque éleva si haut, sans qu'il prétendit jamais 
l'asshniler à celle de Rome , dont il était l'inter- 
prète puissant et glorieux, mais le disciple 
soumis. 

Cette orthodoxie distingue singulièrement ses 
deux seuls traités de pure et abstraite théologie, 
les cinq livres sur la Foi et les deux livres sur 
P Esprit-Saint. L'âpre saint Jérôme, il est vrai, 
du fond de sa cellule de Bethléem, les accusait 
de manquer « absolument de logique et de vi- 
« gueur, de n'avoir rien de mâle, de pressant, 
« de convamcant, et de n'être qu'un plagiat des 
« Grecs, poli et fardé de couleurs étrangères : » 
et saint Augustin y remarque l'extrême simpli- 
cité, et ce qu'il appelle la bassesse du style. Mais 
peut-être, de ces deux génies, l'un était trop 
violent et l'autre trop ingénieux pour juger avec 
toute justice cette équitable douceur d'esprit , 
cette candeur de langage que saint Ambroise al- 
liait toujours, même à la controverse. 

Parmi tant d'écrits de son laborieux minis- 
tère , a ne faut pas négliger ceux qui forent l'ef- 
fusion naturelle d'une Âme si digne de s'élever 
au-dessus du faux goût contemporain, dont 
elle était souvent dominée. Fénélon , juge trop 
éclairé des Pères pour proposer, comme on le 
fait aujourd'hui, de les préférer et de les substi- 
tuer aux génies classiques de l'antiquité ; Fénelon, 
trop savant et trop chrétien pour conseiller, par 
zèle pieux, cet abandon des lettres profanes , qui 
fut la persécution même mventée par Julien (1) ; 
Fénelon enfin, têut en blâmant les affectations 

(f) ^n tel paradoxe rcnouTcUe en eUet lloterdlcUoo 



ABIBROISE 



840 



et les jeunde moU de saint Arnlvroisey lai trottve 
souvent , dit-il ^ nne/àrcB et une persuasion 
inimitables, ïi adtnireen pArticiiHerrexpressioa 
de sa tendresse en (larlant de la mort de son 
frère Satyrtis , teildresse si pathétique et d'un ac- 
cent si grave, que IMmitaticni d'un passage de Tite- 
Lire, H remploi presque littéral des paroles de 
Paul Emile eti deuil de ses fils le jour de son 
triomphe, b'ahèrent pas la rériié de te cri de 
douleur, et que, bien des siècles plus tard ^ les 
plus touchahtes lamentations de Bossuet sur 
Henriette d'Angleterre en sont encore un Sou- 
venir. 

Cette sensibiUté dans les affections domesti- 
ques, saint Ambroise l'étendit à d'autres dou- 
leurs que lui imposait la périlleuse tutelle dont il 
était chargé par les maux de l'enipire. Rien de 
plus touchant que la ConsokUUyn s%ir la mort 
de Valentinien, adressée ahx deux sœurs du 
jeune prince» pour déplorer ses vertus, sa jus- 
tice, son courage, sa fin violente» comme celle de 
son frèrfe, par la main d'Ari)0ga8te» un de ces 
généraux fkéritiers ttrajours près du pouvoir 
absolu , dont Us sont les protecteurs ou les ins- 
truments. Ici le sujet est court» la louange bor- 
née, comme une espérance sitôt détruite; mais 
l'âme de l'orateur et la prévoyance du pieux 
politique ont tout agrandi dans les regrets qu'il 
prodigue è la ménK^re des deux princes infor- 
tunés doht il attendait le bien de l'empire» et 
dont il a vu les jours précipités plus vite que 
les flots du Rhône : « Gratien, Valentinien, noms 
« chers et respectés , dans quelles bornes étroites 
A votre vie s'est renfermée! Que vos morts se 
t touchent de près! que vos tombeaux sont 
« voisins l'un de l'autre! Oratien» Valentinien, 
« j'aime à m'arrèter sur vos noms, à me repo- 
n ser sur votre souvenir! n 

Deux ans après cet hommage funèbre rendu 
à d'augustes victimes du despotisme militaire re- 
tourné contre lui-même, celui qui, à la voix de 
sahit Ambroise, était accouru d'Orient pour les 
venger, Théodoee^ dans la force de l'Age, au 

faite aui maîtres clirétlena d'enadf oer les leUres an- 
ctennea, cet édU de Tempereur Julien que son liU- 
torien le plus ami appelle un acte inique, et digne 
d'être entevêli dthii un éUmel tilênce (perenni Hlentio 
obruendum). Le lèle peu réfléchi qui propose aiijourd'hul 
derechef cette proacrIpUon des aotears classiques va 
plus loin encore : Il prétend exclure , non-seolement les 
^ands modèles de l'antiquité, en leur qualité de païens, 
mais aussi eeox d*entre les Pères de l'ÉgUse latine qui ont 
conservé une diction trop pure, et par li même suspecte 
de paganisme. On sentJusqn'oA pourrait s'étendre , au 
préjudice du bon sens et des bonnes lettres, un système 
d'épuraUoo ainsi comprit , et une délicatesse de cons- 
eleoce si ombrageuse, qu'elle ne serait satisfaite qu'A force 
d'incorrecUons et de barbaries de langage. Saint Pierre 
Chrysologne même, si sévèrement Jugé par Fénelon, se- 
rait à peine an modèle rauurant pour des personnes si 
^c^upuleuses. Bo réponse à lenr rigorisme, qat se prétend 
plus catholique que l'Église de tous les siècles et plus 
éclairé en matière d'enseignement qae Bossuet, Féne- 
lon, et tous les grands esprits, toutes les grandes écoles 
lies trois derniers siècles, il faut lire lu sape et excellent*^ 
lettre que ïfl|r l'éTéque d'Orléans Tient d'adresser aux 
petits Séminaires de son diocèse. ( Note de Vauteur. ) 



comble de la puistancei moorait i Miltti) et le 
grand archevêque avait à le eélân'er tes la 
chaire sacrée» d'où il l'avait sentent averti. Qoel 
svget plus imposant! quel oratedr plus digoe! 
Ce n'était pas ici l'insidieuX et adulateur Eusèbe 
prouonçadt l'éloge funèbre de Constantin^ dont il 
avait trompé la confiance et égiaré^ dans les der- 
niers temps, la foi persécutrice) c'était le con- 
seiller vertueux d'un grand prince que ses pas- 
sions violentes auraient pu Tendre un tyran, ci 
qui , grâce à saint Ambroise , ne le fat qu'un seul 
jour. Mais c'est ici que nous comprendraDS bien 
ce que l'influence d'un siècle en déclin enlève à 
la puissance du génie même le plus heureux, et 
au naturel des sentiments même les plus vraii 
Surchargé de quelques souvenirs de légende, 
sans grands enseignements, sans fartes pensées, 
réloge funèbre de Théodose, prononcé par saiot 
Ambroise, ne répond ni aU nom lu héros, ma 
celui du panégyriste, ni à la gn^eur de rem- 
pire, ni à celle de la religion. Quelques mots 
sevlemâFit sont mémoraUes^ parce qu'ils se rap- 
portent avec dignité an courage d'Aittbraise et 
au remords de Tbéodose. * J'ai aimé cet borome, 
* dit l'archevêque vers la fin de aoB diaoours, 
« parce qu'il cherchait plus lea réprimfedeiqoe 
« la flatterie. 11 a pleuré» dans rassemblée dm 
« fidèles» le crime que la fraude des Mtres M 
« avait fut commettre. Empereur» H n'a pas rouii 
« de fjEûre cme pénitence pdbiique; et, depuis, fl 
« n'a pas cessé de pleurer sa fiiote. » 

Quelle que soit, au reste» l'itnpêrferlkxi di 
dernier monument que saint Ambrolsa consaciait 
ainsi à Théodose» l'alliance de leurs noms oe 
périra jamais. Quelles que soient les ftates dlnl 
et de goût mêlées à tous ses autres outrages, 
la trace non-seulement de sa vertu, mais ded 
pensée, sera toi^ours précieuse et gardée dans 
les trésors de l'esprit humain, cointne ion iion 
placé parmi les Ames pures et safaites des Ma^ 
faiteurs du monde. Le {dus sfir des témoignages 
écrits, les Lettres de saint Ambroise, dam ce qui 
nous en est resté, confirment en tout hmpressioD 
de respect qu'inspirent ses ouvrages; ces lettres 
semblent d'autant plus grandes et nobles , qo'dles 
sont plus intimes et plus ftoilières : teOes, par 
exemple, que la vingtième adressée à sasoearnrr 
ses propres périls, et ses luttes pour refuser à fim- 
pératrice Justhie et aux ariens les basffîqiies ds 
MiUoi. Quelques-unes, celle entre autres dont 8 
aocabla Théodose, seront immortelles comme la 
oonsdaioe htunaine. Toutes montrent à déooo- 
vert l'homme qui, au milieu des violences et de 
la mobilité de l'empire , n'eut jamais une faiblesse 
de caractère ni une tache siv sa vie, et flit par 
la grandeur de l'Ame au niveau de toutes les 
épreuves , comme il se serait placé par ses écrits, 
dans cm temps meilleur, au rang des premkrt 
orateurs et des plus nobles génies. 

A. YUJLEUÀIN. 

La meilleure c^dition des œuvres de saint Am- 
broise est celle des Bénédictins ( J. du Frische el 



S4l 



AMBROISE 



342 



Lenourry }'; Paris, 2 yoI. in-fol., 1686-90. H existe 
aussi une édition de ses ceuTres par Erasme, 
2 Yol. in-foUo; 1527, ËAle (Froben). Outre ses 
travaux apostoliques , on doit à saint Ambroise 
Famélionùion du citant de l^Église. «i Jusqu'à 
saint Ambroîse, dit M. Fétis, le cliantde rÉ- 
glisc n^avait point reposé sur des principes fixes; 
il paraît que ce fut lui qui le premier en régla 
les formes. Saint Grégoire, qui gouYcma TÉglise 
depuis 091 jusqu'à 604 , réforma le chant codé- 
siastiqoe et sa notation, d*oii est venu le nom 
àd chant grégorien , qu'on donne géhéralement 
au chant de Ixglise romaine. Ce chimt fut adopté 
par toutes les Eglises d'Occident, à l'exception de 
celle de Milan , qui se sert encore du chant 
amàroêien. Saint Ambroise avait conservé 
quelque rliythme aii chant de son église; mais 
Insonsiblemeni ce rbytlmie s'est effacé, et il 
n'est plus facile av^loimilrai de signaler de dif- 
férence sensible entre le chant ambroisien et le 
rhant grégorien. Vb prêtre savant de la cathé- 
ânle de Milan, nonrnié Camille Perego^ a fait 
de profondes recherches sur les traditions et les 
règles dd chant arobrosien^ et les a consignées 
dans un Uvre qui a pour titre : Hegola del canio 
AnUmakmof Milan, 1622, in-4^. Cet ouvrage 
est prédeux ponf son objet. On attribue com- 
munément à saint Ambroise le Te Deum qui se 
chante dans les solennités île l'ËgUse; mais 
tout porte à croire que ce chant lui est posté- 
rieur de plusieurs siècles. Il est plus sûr qu'il 
est l'anteur de quelques autres chants de i'É- 
gMsc, particulièrement des suivants : r jEterne 
rerum conditor; — 2' Deus, creator omnium; 
— 3* Veni, redemptor omnium; — 4** Splen- 
dor patemx glorix; — 6* Consors patemi 
luminis; — 6° Olux beata irinltas. Ces chants 
Mmt encore en usage dans les églises de Milan 
adoD leur forme primitive , si l'on en croit la 
tnfitkm. » 

PaoliBoi, ^Ua Ambras., in Appeod. ad op. Anibros., 
cèL feenedtct. — Godefrol Herman , P'te de saint Am- 
IrplNTi itii. — TModoret , IV , 6. — Baronlus , Annnt. 
-Bifâace, AtmaL, t. III. — Fétu, Biographie tiniter- 
nXUéêsmuêUiens. 

*AJiilAolSB, archevêque de Moscou, dont le 
■onde bmllle est André Serlis^Kamensky, na- 
<NtàN^e, gouvernement de Tchemiguv, en 
170S, et mourut le 16 septembre 1771. En 1735, 
Il (piitia les bancs du séminaire de Saint- Alexan- 
tinétskj pour prendre place parmi les mai- 
lles. Quatre ans après, û fut reçu moine; et 
c'est alors qnll prit, suivant l'usage constam- 
ttot suivi, le nom d^ Ambroise, sous lequel 
FUstoire lui a donné une place distinguée dans 
us annales. Après avoir été quelque temps pré- 
fet des études à l'Académie de Saint-Alexandre, 
passa en qualité d'archimandrite au couvent 
do Nouveau-Jérusalem à Vosnécensk; ut en 
1753 il fut sacré évèque, d'aboni de Péréïaslavl, 
puis du diocèse de Kroutitzy , près de Moscou. 
Promu à la dignité d'archevêque eu 1761, il fut 
préposé à l'église métropolitaine de Mosc(»u, (lu'ii 



gouverna jusqu'à sa mort. Depuis 174S, il avait 
été aussi membre du saint synode. 

Dans toutes ces fonctions Ambroise déploya 
un grand zèle et des vertus vraiment chrétiennes. 
On lui doit des établissements nouveaux, la cons- 
truction ou l'achèvement de plusieurs monastères 
et églises; et il signala encore sa bienfaisance 
comme membre de l'administration de l'hospice 
des enfants trouvés, à Moscou. Malgré toutes 
ces occupations 4 Ambroise trouva le temps de 
cultiver les lettres et les sciences théologiques : 
il nous reste de lui , outre un grand nombre de 
traductions, des sermons et une espèce de li- 
turgie. Ëicn n'est plus tragique que la fin de ce 
vénérable prélat. On sait au'en 1771 la peste 
apportée de Bender par les troupes victorieuses 
de Catlierine tl fit d'horribles ravages à Mos- 
cou, et moissonna, dit-on , jusqu'à ceut nu'lle lia- 
bitants. Le peuple, voyant que l'art des médecins 
ne pouvait rien contre ce fléau, invoqua avec une 
fer>Tur ardente les secours de la religion. On 
attribue encore aujourd'hui à l'image de la Vierge 
dite d'Ibérie {Iverskaîa Bojémater) le don 
des cures miraculeuses. C'est autour de sa cha- 
pelle que se pressait alors toute la i)opulation 
de Moscou. On conçoit que les malades étant 
les plus assidus à ce culte, la contagion dut 
se communiquer plus focilement, et le mal aug- 
menter de jour en jour. Ambroise , plus éclairé 
que son troupeau, et effrayé du danger dont 
celui-ci était menacé , osa enlever de nuit la 
sainte image. Qu'on s'imagine l'étonnemcnt , le 
désespoir du peuple, quand le lendemain il ne 
trouva plus son palladium! L'arclievêque fut 
aussitôt accuse de sacrilège, et la foule se dirigea 
vers sa demeure. Ambroise s'était retiré au mo- 
nastère de la Vierge du Don , situé en dehors 
de la capitale : la populace s'y précipita, et en- 
fonça les portes. Alors l'archevêque se cacha 
dans le sanctuaire de l'église où les prêtres seuls 
ont le droit d'entrer ; mais un enfant montra le 
chemin aux furieux. Ils le trouvèrent* en prière 
au pied de l'autel , le saisirent, le traînèrent à la 
porte du temple où ils allaient l'égorger, quand 
le prélat les supplia de lui laisser le temps de 
communier encore une fois , afin de se préparer 
à paraître devant l'Éternel. Ils accordèrent ce ré- 
pit, et restèrent tranquilles témoins de la céré- 
monie; mais à peine fut-elle achevée (pi'ils en- 
traînèrent le prélat hors de l'église, et le massa- 
crèrent impitoyablement. [L'nc, des g. du in^] 

A.MBROiSE, dit AcsBERT ou AuTPERT, écri- 
vain ecclésiastique, mort le 1 9 juillet 778. 11 resta 
quelque temps à la cour de Pépin ; puis il passa en 
ttalie, où il fut élu abbé de Saint-Vincent-sur-le- 
Vollume, près de Bénévent. Les moines italiens 
ayant protesté contre cette élection, Charlemagne 
renvoya l'afTaire au pape Adrien. Ambroise mou- 
rut deux ans après. On a de lui : 1° Commenta- 
rias in Apocalijpsin ; Cologne, 1536, in-fol. : 
ouvra<{e d'un style simple et d'une latinité assez 
pure, et si rare <Ians les écrits de cette époque. 



343 



AMBROISE — AMBROSINl 



344 



On y lit à la fin : « Moi Ambroise, appelé aassi 
« Ânsbert (Autpert, Ansbert oa Amsbert),né 
« dans la province des Gaules , et instruit dans 
« les lettres divines en grande partie dans le 
« Samnium, au monastère de Saint-Vincent, j'ai 
« fait et achevé le présent ouvrage dans les temps 
« de Paul, pontife romain, de Didier, roi des 
« Lombards, et d*Arrochise, doc de cette prin- 
ce cipauté. Cet ouvrage étant écrit d'un style qui 
«c le rend si facile à comprendre, je Tai appelé 
a le Miroir des Enfants, » Cet ouvrage parait 
avoir été composé vers 760. — 2' Traité du com- 
bat des vices et des vertus , composé à l'imita- 
tion de la Psychomachia de Prudence, et pu- 
blié dans l'Appendice des œuvres de saint Au- 
gustin, t. XVI ; — 3* Vies des saints Paldon , 
Tason et Tatony fondateurs et abbés de Saint- 
Vincent-sur-le-Voltumef publiées dansUghelli, 
Italia sacrOf t. VI ; et dans Mabillon, Àct. Sanet, 
ord. S, Bened : ces vies devaient servir de mo- 
dèles aux moines d'alors; — 4^ Commentaires 
ou Homélies sur le Lévitique , sur le Canti- 
que de Salomon et sur les Psaumes , publiés 
dans lesiic^. Sanct. ord, S. Bened. ;— 5* Homé- 
lies sur la Cupiditéy sur la Purification et la 
Transfiguration, publiées par Blartène dans son 
amplissima Collectio, t. IX; — 6° Homélies 
sur r Assomption de la sainte Vierge , dans 
l'Appendice des Œuvres de saint Augustin, t. V; 
et dans les Acta Sanct. ord. S. Bened, Ces ho- 
mélies sont d'une authenticité eontestable. On 
cite encore d'autres manuscrits qui portent le 
nom d'Auspert. 

BUMre iUtéraire de la Froncé, t IV. 

AMBBOiSB LE CAMALDULB, célèbre théo- 
logien italien, né le 24 septembre 1378, à 
Portico près de Forli , mort à Florence le 21 oc- 
tobre t439. n apprit le grec à Venise sous £m. 
Chrysoloras , devint en 1431 général de l'ordre 
des Camaldules, et fit d'importantes réformes 
dont il parles dans son Hodoeporicon. Créé 
cardinal , il représenta le pape Eugène IV au 
concile de Florence, qui fut plus tard transféré 
à Ferrare. C'est le quMl harangua les prélats grecs 
et l'empereur Jean Paléologue , et dressa la for- 
mulede réunion des deux Eglises. Ses principaux 
ouvrages sont : Unionis formula inter Eccle- 
siam grorcam et latinam, en grec et en latin, 
1449, insérée dans la Collection des Conciles, 
t, Xin, p. 610 ; — Hodoeporicon ; Florence , 
1451 et 1452, in-4'*, ti-ès-rare; ibid, 1678, in-8<', 
et Lucques 1681, in-4**; — Sancti-Ephraemi 
Syri Sermones XIX , en latin; Florence ,1481, 
in-fol.; Brixen, 1490, in-4^. Ambroise a donné 
on grand nombre d'éditions ou traductions lati- 
nes , parmi les quelles on remarque : Contra 
Genteslibri II, de Idolalatria et de Incaima- 
tione Verbi , dans l'édition de Saint-Athanase 
par Nicolas Bérauld; Paris, 1520, in-fol. ; — Vita 
Sancti Joannis Chrysostomi, de Palladius; Ve- 
nise, 1533 in-8°; — De vera Virginitate , en 
latin^ dans rédîtion des oeuvres de saint BasOe ; 



Bâle, 1565 ; — Adversus Grseeorum errores, 
Libri IV; Manuel Caleca, Genève, 1592, in-8*; 

— Ad Stagyrium adversus vitx monasticx 
vituperaiores libri très, de saint Chrysostome 
inséré dans l'édition de Saint- Jean Chrysostome; 
Paris , 1519. La correspondance du savant Ca- 
malduJe avec Eugène IV, se trooye, sous le 
titre : de Bpistolarum lÀbri XX, inséré dans 
le vol. in , de Martenne et Duralld : Vetervm 
scriptorum et monumentorum amplissima 
collectio; Paris, 1724 , in-fol. Une auffe éditicn 
de cette correspondance fut publiée en vingt-dpq 
livres par Laurent Mehus; Florence, 1759, 2 vol. 
in-fol. On a encore de lui en manuscrit beaucoup 
de traités ascétiques, des homélies et antres dans 
la Bibliothèque de Turin , dans celle de Saint- 
Bfarc à Florence, au Mont-Cassin,à Padooe, ete. 

Paul Jore, Eloçia. — Ntcéron, Ménudra^ XIX, p. 1 

— C. OudlD . de Seriptùr, êoeln. — Richard et Girard, 
BibUotMque ioerée. 

AMBBOiSB de Lombez (le P.), oa La POrie, 
savant capucin, né à Lombez le 20 mars 1708, 
mort le 25 octobre 1778, à Saint-Sauveur, pràs 
de Baréges. On a de lui : 1" Traité de la pais 
intérieure, in- 12, réimprimé plusieurs fois. — 
2* Lettres spirituelles sur la paix intérieiare, 
et autres sujets de piété, 1766, ia-12. 

Biographie universelle. 
AMBROISIBIf. Voy. AlIBROSroS. 

*AMBRocH ( Joseph-Charles ) , nrasicîeo 
aUemand , né en 1759 à Truman en Bohême, 
mort à Berlin le 8 septembre 1822. H fit ses 
études musicales à Prague, débuta ao théâtre 
de Bayreuth en 1784 , et se fit entendre sur k$ 
théâtres d'Hambourg, de Hanovre et de Vienne 
jusqu'en 1791 , où il fut engagé premier féoor 
au théâtre de Berlin. Outre son talent comme 
chanteur, Ambrosch possédait aussi celui de ta 
composition. On a de lui : 1* Amhraoek und 
Bœheim Freimaurer-lieder mit Melodien, 
2 th. (Chants maçonniques avec mélodie, par Am- 
brosch et Bœheim ) ; Berlin, 1793 ; — T^Freitnd' 
schaftliches Trinklied unbesorgt voll edkr 
Freunde (Chanson de table, etc.); Berlin, 
1796; — y* Zwey Lieder : Als ich aufmeiner 
Bleiche, et Joch Klage hier, etc. (deux cha&- 
sons, etc.) ; Hambourg, 1796 ; — A^Seehs Uedff 
mit Verœndrungen fur die Singstimme («x 
chansons avec variations pour la voix); ZeiWi 
1797, 26 pages in-foHo ; — 5» Romanze des Paga 
aus Figaro*s Hochzeit (Bomance du Page des 
Noces de Figaro, pour la guitarrc )]; 1800. 

Fétis, Biographie des musiciens. 

AMBBOSiNi {Barthëlemy),ïûéâeân, et pro- 
fesseur de botanique à l'université de Bologne; 
naquit vers la fin du seizième siècle, et moamt 
en 1657. Il rendit de grands services à la popu- 
lation de Bologne pendant la peste de 1630. Oa 
a de lui : 1* Z>e Capsicomm varietate am 
suis iconibtis; accessit panacea ex herbis qux 
asanctis denominantur ; Bononia* , 1 630, in- 12 ; 
— 2* Modo e facile préserva, è cura di peste a 



S45 



AMBROSINI — AMADROZ 



34G 



bwejieio del popolo di Bologna; 1631, in-4''; 
~ 4® Theorica VMdidna in tabulas vehUi di- 
gesta, cum aliquot consultatUmibus ; Bono- 
mm y 1632, iii-4'; de PuUibus, ibid., 1641, 
fai-4*; de Extemis McUis apusculum; ibki., 
1666; de Urinis, etc. On lui doit aussi une 
éditioii fort estimée des Œuvres d^Aldrovande. 
*jLMBB08iifi {Hyacinthe), botaniste ita- 
Jktkf fkère du -firéoédent , né en 1605, mort en 
1672. fl succéda à son fînère dans la chaire de bo- 
tuique et la direction du jardin des plantes à 
BoloJsiie. On a de lui : Hortus studiosarum Bo- 
noniœ consitus (catalogue des plantes cultiTées 
dans le jardin de Bologne ), Bologne, 1657, in-S^ ; 
00 y trouye la description de quelques espèces 
■onTeUement introduites, avec des planches gros- 
sièrement exécutées ; — Phytologia, hoc est de 
plantiM; Partis primœ T<mius primus, in 
quo herbarum nostro sœculo descriptarum 
nomina sequivoca^ synonyma ac etymologica 
invui^antWf additis aliquot plantarum 
vMs ieonibus, lesicoque botanico, cum in- 
dice irittngui; Bologne, 1666, in-8<*. C'est une 
espèce de dictionnaire de botanique , contenant 
l'expUcation des termes scientifiques, leur éty- 
nologiey la synonymie et la description abrégée 
des plantes, avec un petit nombre de graTures 
nr bois. H. 

Hanget, Bthliùth. teriptor, mêdie. — Haller, Bibliotk, 
Mm. — Sprengel, HUt. rt< hêrbar. 

AHBBOSIU8 OU AMBB08I178 AURBUÂ1IU8, 

roi de la Grande-Bretagne , vivait dans la seconde 

noHiédu cinquième siècle de notre ère. Au rapport 

des plus anciens chroniqueurs, il descendait de 

laee royale. Geoffroy de Monmoutli lui donne 

pour p^ Constantin, roi des Bretons , mort as- 

BBtiné en 445 et qui luî-roème descendait peot- 

Ure de Constantin le Soldat. Lors de Tusorpa- 

lim de Vortigem, Ambrosius se réfugia en Ar- 

Boriqoe, d'où il revint dans la Grande-Bretagne 

^1itêted*one armée considérable. Élu roi par 

ItemUée générale des Bretons en Tan 465, il 

Mlégea et brûla Vortigem dans la citadelle que 

tt M s'était bâtie au pays de Galles, et où il 

^allédierdier un reftige. Ambrosius mardia 

ttntte contre les Saxons Hengist et Essa, et rem- 

l*ta lor le dernier des avantages signalés. 

Qmtà Hengist, il périt dans une bataille. Son 

iiOeta, assiégé dans York, se rendit au vain- 

Mr, <pd ne fat pas moins heureux contre une 

iNirelle armée de Saxons, conduite par Pasora- 

Sb, flls de Vortigem. Ambrosius mourat empoi- 

I, dit-on, par un Saxon, émissaire de Pas- 

Sdvant lliistorien de Manchester, Whi- 

likar, Ambrosins n'était antre qu'un certain Na^ 

toMleod, débit ettné en 508 par Cerdix, fondateur 

il royaume des Saxons occidentaux. Mais rien ne 

vient à Tappui de cette assertion. Quoi qu'il en 

sole, les dûrôniqnenrs sont à peu près d'accord 

«r li caractère et les qualités de cet Ambro- 

II est appelé par Gtidas entre autres : Co- 

fkUUêtfortii, veraxque. Et GeoflVey de 



Montmouth ajoute qu'il fit des efforts pour réta- 
blir l'ordre dans le pays, et rendre è la religion 
son éclat primitif. V. R. 

Gilda*. De Exeidio Britannim. — Beda, Chronieon 
aâ annum UO. et HUtoria «eeUiiattiea . llb. I. cap. 
X\l. — Nennlui, HUtoria BrUonum. — Henri d'Hun- 
UDfdon. Hittor,^ llb. II. — Matthlea de Wettnsten. 
Flore* hUtoriar um ad mumm Ut, 4U. — Oeortrej de 
Moamoatb, UiiUirim britanniea, — F. PaUgrave, RiH 
and ProçTêU V tk* Bnglish Cowtwu>nw0attk. 

^AMBBOsivs, peintre et religieux grec, de 
l'école byxantine , d'une époque incertaine. On 
voit dans révise délia Carita, à Fabriano, un 
Dernier jugement f tableau qui porte l'inscrip- 
tion x^îp 'A|i6poa(ou liovoxoO. Lanzi le suppose 
avoir été fait vers l'an 1500. 

IVAgtncoait, Hiitoirê de Vart par les wwmamênU, — 
Lanzl , Storia plttoriea. 

*AMBBozT ( Weniel'Bemard ) f peintre 
bohémien, né à Ruttenberg, en Bohème, le 
2 juillet 1723, mort à Prague le 26 avril 1806. Il 
fut attaché à la cour de Marie-Thérèse, et fit un 
grand nombre de fresques et de tableaux d'église 
pour Prague et les environs. H avait adopté le 
genre de son compatriote Reiner; par la viva- 
cité de son coloris, il rappelle l'école vénitienne. 

Diabarz , Kûnstler-Lexicon fur Boêkmen, — llagler, 
Pfeues Àlllçem. KUtutler-Lexicon, 

* AMBfjEHL {Jean-Ludwig ), poète allemand, 
né le 13 février 1750 à Wattweil (canton de 
Saint-Gall), mort le 22 avril 1800. H était fils 
d'un maître d'école. Après que son père eut 
perdu la vue, il se chargea de son école, ainsi 
que de l'entretien de sa mère et de ses frères. 
Il employa ses moments de loisir à s'instruire 
lui-même dans la musique, la poésie, et l'histoire 
naturelle. Il devint ensuite professeur dans l'ins- 
titution de Kuster è Rheineck , fit l'éducation 
d'une jeune personne, la pins riche héritière du 
canton, et fut nommé, vers la fin de 1798, sous- 
gouvemeur ( Unterstatthalter) du district dn 
Rheinthal, charge qu'il remplit avec probité 
jusqu'à sa mort. On a de lui un grand nombre 
de nouvelles et de drames historiques, où res- 
pire un fervent patriotisme. Ces principaux ou- 
vrages sont : Der Schweizerbund ; Zurich, 
1799, in-8»; — Angelina, 1781; — ffans von 
Schwaben, oder Kaiser Alberts Tod; Saint- 
Gall, 1784; — Wilhelm re//;Zurich, 1781 ; — 
Die Brieftascheausden Alpen, P' et 2* livrai- 
sons; Zurich, 1780-1782; 3* et 4* livrais., Saint- 
Gall, 1 783- 1 785; — Briefe etner befreiten Nonne; 
Saint-Gall, 1783. Quelques poésies ont été publiées 
après la mort de l'auteur par G. Grob, Saint- 
Gall et Leipzig, 1803, in-8*. 

Brseh et Graber, Allgem, Enefeiop., t. 111, p. 199. — 
Genrinna, Neuen G«$ehiekt9 ctor Po«t. JiatUmal»iÀte' 
ratur der DeMUehetiy 1, m. 

AMinAB on AMÉ, les comtes et ducs de Sa- 
voie. Yogei Savoie (Blaison de). 

AMADBOZ {Jacob), officier suisse au service 
de la France, né à Chanx-de-Fonds (NeufchA- 
tel) en 1719, mort le 15 février 1812. Lieute- 
nant-colonel da régiment de Guastalla, il se dit- 



847 AMADBOZ - 

tîagiu peodant ce* goerrti nuIbeureasM dont 



boudoir, et, BUivul l'expressioD de IMdotit, avec 
des mouehtt. A !■ BuUheureuie bataille de Ro^ 
Incb, son riment tbl l'un de ceux qui résis- 
tèrent te pliu liKtgtcmps aui Pruuirais yicto- 
rieui. Norpiné lùutenaiit de rai i CmkI pen- 
dant le aiége de cette lille, cefbt hd (jui l'oppoM 
eeul i la tigoatore de ]t honteuK cwltiilation 
proposée, et qui insiits sur la nécea^té de ré- 
parer les fortifications extérieur^, H quitta le 
«ervice de France en 1792. 

flUiDniptia an coafmporabu. 

A!tKii,(Aiiçusle, baron), gteéral français. 
Dé b Paris le e janTter 1775, mort le 16 sep- 
tembre 1822, Berrlt d'abord comme ^niple aol- 
dQl d'inTanterie, et passa par tous l£f osdea mi- 
litaires jusqu'à e«lui de culopel , qu'il obtint en 
1809. Durant ta campagne de Moscou, ilfui promu 
au grade de général de brigade ; mais a)a«t durant 
les CepUour* repris du semc« auprès de Na- 
poléon, après avoir adhéré k h déchéance, il 
bl proscrit au secopd retour des Bourbons et 
condamné i mort II échappa, maiB fut arrêté 
daps le Hanovre au moroenl où il cherchait i 
paBser ai Suède, auprès de Mm ancien général 
Bemadotte. petenu dans une fortereue comme 
prisonnier d'Étal, sa raison uiccomlw i tant de 
malbeim , et S resta fou juaqu'i l'époqua da aa 
mort 

aiofraghli in ciMilnH)Kiraliu. 

AIIEI1.IIOK ( Mvberi-Paical }, sarant fran- 
ç^s, né à Paris le & aoU I73D, mort dans sa 
Tille natale le 33 novembre isil. D se destina 
d'abord i l'état ecclésiastique, al pubBa, jeune en- 
core, son Histoire du eommerct et de ta na- 
vigation des Égyptien! sou3 Us Ptolèmiet, 
ouTra(;e qui lui ouvrit, en 1708, les porter de 
l'Académie des inscriptions et belles-lettres, 
nommé en 1793 membre de la commission des 
monumenta, il embrassa cbaudemeot )a cause de 
L% révolution. H fut pendant cinquantCM^eui ans 
bibliothécaire i Paris. Ce fut lui qui organisa la 
bibliotlièque de l'Arsenal , et qui sauva de la des- 
truction plus de 800,000 volumes provenant des 
bibUothtques particalières et des corporations 
religieuses, conQsqaées durant la révolution. 
Sous le consulat, il reprit ses travaut litté- 
raires, on moment intcm)ippu4> ^ priocipaui 
ouvrages atmt ; 1' ÉclaiTcUfement sur Vint- 
eriftion grecque trouvée à Rotttte, conte- 
nant un dicret des jnitret de F^gypte en 
riumneur de Ptotémée Épiphane, cinquième 
des rois Ptotémées; Paris, 1803, in-4', fig.; — 
2° continDation de YButoire du Bat-Empire, 
dont Lebcau avait donné les vioRt-huIt premiers 
volumes; — 3° Histoire du commerce et de 
la navigation des Égyptieiu tout lé rigne 
det FtoUméet; Paria, 1766 , iD-8°. Am^hon a 
inséré un grand nombre d'articlee dans le Jour- 
liai d'Agriculture (1779-1783), dan» le Jour- 
nat dtt aaamlt ( 17SO-17&3}, dMu la JwnuU 



AMELGARD M 

de Verdun, et dans le Jfti^ailii ene^elopé- 
digue. D a roomi aux Ménotret de Flnttiimt 
(section littérature et beiui-arts) les méniohw 
suivants : JtecAercAei lur Uteouleuri desa»- 
cient, et sur les arts qui g ont rapport (icéK. 
de 78 pagei, dans le tome 1, 179B ) ; — r Pr^ 
sur quelques ehangemenls qu'on pourrait 
faire à tios eataloguet de bibltoIkiqtMt, etc. 
(L U, 1798 }i^3'' Reelurektt eut différeMtts 
upiees de Spartes dont il est parlé dans lit 
anciens auteurt (iUd.)i — i* Second m4- 
Motre sur les eoulmirs et sur la (aniKrt 
des ooelaM (toms m, 1801 ); — V Keeàir- 
ches iur la piehe dêt aneimt (méin. te 
ôi pattes, dans le tome IV, IBM ) i — 0* Jla»v- 
guet eriliquet tur Fespèee iPépreum fuH- 
Ciaire appelé» vulgatremenl réprtuv* de Vent 
froide { tome XXKvn de l'Acad. ) ; — 7* Jl» 
cAercAMsur reateretee du nageur elUM U* a» 
cient et sur la avantages qu'ils en retirtift 
( tonw XXXVm ] i — 8° VArt du plante» 
ehei les anciens ( tome XL ) ; ~ 9- Sur le U- 
leseope ( toma XL|I), où l'auteur rMita l'oft 



sieurs articles sous le titre de Chemin 
dans les Notices et Extraits det 
de la Bibliotlièqut royale. 

Bioçrmphie nouvetle cter Contempon 
la Fraacr iUUraire. — Dadti, floltr» 
cb et Iri ouera^a i^^mttUum . iw" 
rriulUul de franct, I. V. — 5;lTntrc. ffactoi S^rs- 
fklva ^^mtiHum.itmlf mmalni nMUt fm/ls 
SotiiU d-^grici'itMrfU la Siiai, U XLv. 

•AMKUfaci-its (WiuivwanO. ingémenr co- 
rinthien, vivait vers l'an 700 avant J.-C. Ilcoat- 
truialtle premier, pour les tulntants de SaiMi, ' 
de* trirèmes on narires i trots rangées tfa nqai. 

*WI'XKiaa('A|j«(4ila;), poète comique gras, 
vivait viîr» l'an i-/.u iiwiil J.-C. Ses piÊcei, diri 
i] ne nous reste que du faillies frajnnaita , MW 
fort goQtées des Athéniens : Il Connot ( nrn 
d'un des maîtres de Socrate ) et les Vitlàgtait 
(Kai|ui(rTcu),d|)ut comédies d'Ameipsiaa,avai(rt 
mnpoTté le pris sur les Ifuéet et le* Gu^ 
d'Aristopliane. 



Qitje$tiotmxi t€fnicantm tpeçimrK 

■aNBLKBAGoaiS ('Ait!XnaaY°P*<)< "" '''* 
plus anciens historiens grecs, natir de CtHik^ 
doinc, suivant Denj's d'Halicamasse. Haxlnie 
de T^r parie d'un Melesaguru d'Ëlenaii, aff 
et propliète, qui est peut-être celui que n»)- 
tienne Gémentd' Alexandrie, couuneauteDrd'nDt 
ILstoirc de l'Attique dont il nous mte uq fti^' 
ment dapi Antigone CarysOus. 

Dmiti d'Btl'carniHC, De Thvcft. cAuroetcn, p. 18 



«"M* 



AMELGARD 

Cliarla« VII de la révision du prooès de 
me d'Are. On a de lui t de Rebuê gestis Ca- 

VU historiarum libri V; — De Rébus 

\is Ludovici XI, francorum regU, hisio- 

-um libri L; manuscrit inédit, qui se eon* 

re à la Biljliothèque nationale de Paris. On 

iTe de nombreux extraits de Tbistoira de 

ia XI dans dom Martène et Dnrand, Vetvrum 

ptorum amplisêima colleetio, t. lY, p. 748. 

iftéoe et Diiniod, Obêgrvatio vrmvim md ttte^rpta 
!»t^ar4é tibro, - Uloag, Bibl HisUrrique, t II. 

Mi^MB on 4MAMK iMane-Fr^d^rique- 
mtta), princesse de Saxe, smif atnée du roi 
texe Frédérip-Anguste U, est née ie 10 août 
I. Elle reçut ré4ucaMon la plus distinguée, et 
lit eq 1810 épouser l'empereur Napoléon , qui 
préféra, pour aon mal^r, l'archiducbesse 
ie-Louise. Restéecélibataireja princesse Amé- 
ot cbanner ses loisirs par la culture des arts, 
urtout de la poésie et de |a musique. Elle a 
ipoié un grand nombre de drames et de co- 
lies, dont plusieurs ont eu un succès brillant 
les théâtres de l'Allemagne. Parmi ces pièces, 
ont paru sous le Toile de l'anonyme on d'un 
jdonyme, on remarque Mensonge et Vérité, 
icle, la Fiancée du Prince, rfféte, le Cou- 
Henri, V Anneau de Mariage, le BeaU' 
e, la Demoiselle de Campagne, Vfléritier 
Mtôorat, etc. — La princesse-auteur y fait 
j¥e d'une rare entente de U mise en scène et 
16 profonde connaissance du cceur humaiot 
plus souTent son but est de nous montrer le 
mphe d'une nature pure, mais inculte, sur les 
tentions de l'orgueil aristocratique La prin- 
le Amâie a composé aussi quelques iporceaux 
musique sacrée, et même, dit-on, quelques 
titions d'opéra. Le titre de ses œuvres dra- 
iques est : OriginaUBeitrage s,ur deutschen 
OtffrtiATie; Dresde, 1837-1844, 7 vol. in-8*. 

kHéLiB. La reine de Prusse ainsi appelée 
France n'est connue en Allemagne, sa patrie, 
i sons eeluj de Louise, ( Voy, ce mot. ) 
kMÉLiBy reine des Français. F. Marie- Ah^me. 
kMÉLiBB DKTOVUimjnK {Guillaume) f nom 
iné par erreur (dans la Biogr, univers.) à 
éliêTy troubadour du douzième siècle. Voy. 

tUER. 

iMBLix on HAMELIH (Jean d'), de Sariat 
Périgord , traducteur de TIte-Uve , vivait dans 
deuxième moitié du seiilème siède. II était 
itemporain d'Amyot, traducteur de Plutarque, 
ittaché comme gentilhomme au service du ma- 
^1 de Biron. C'est, comme il le dit lui-même, 
os la tente qu'il acheva la traduction des Con- 
mes ou Harangues tirées de Tite-Live ; Paris , 
54, in-S* (imprimerie de Vascosan); rélm- 
imées en 1567 et en 1568. La traduction de la 
liàètoe Décade de Tite-Lîve parut k Paris, 
59, in-fol., et fut reproduite en 1585 par BUise 
Vigenère, resuyvie presque tout à neitf. PIu- 
turs de ces ouvrages manuscrits ont été perdus. 



- AMELIUS tu 

La CroU du Maioe et TinyicnWtv,BibHoikéque$Jrançai- 
tês, édit. Juvlgny, 1, 4S8. — Bontard, QEwfres; Paris, iet3 

AMBLIRE (Claude), théologien français, né 
à Pans en 1667, mort dans la même ville le 
23 septembre 1708. Fils d'un procureur au Châ- 
telet, jl suivit d'abord le barreau ; il se fit ensuite 
or4torien, étudia la théologie è Saumur, et devint 
en 1664, archidiacre du diocèse de P^ris, fonc- 
tion» qui lui donnaient le droit d'inspection sur le 
clergé de la métropole. On a d'Ameline : Traiié 
de la volonté, de ses principales actions, de 
ses passions et de ses égarements; Paris, 1684, 
fai-11; — Traiié de VAmour du souverain 
bien; Paris, 1699, in-t8. 

Baylp. République dêt lettrée, Janrler IMS, p. U6. — 

AMELIUS ('A(j.éXtoc), philosophe éclectique 
disciple de plotin et pnaftre de Porphyre, vi- 
vait vers la fin du troisième siècle «le l'ère chré- 
tienne. Suidas le dit natif d'Apamée, mais Por- 
phyre, dont l'autorité est plus considérable, In 
f^it naître en Étrurie; son vrai nom était Genti- 
lianus. Le nom d'Amélius, qu'il se donna à lui- 
même semble signifier insouciant, ou détaché 
des choses du iponde. Selon Porphyre, il préfe- 
rait à ce surnom celui d'Amérius ( àjiépioç ) in- 
tègre. Tl s'attacha d'abord au philosophe stoïcien 
Lysimaque, mais h lecture des écrits, aujour- 
d'hui perdus, du platonicien Ntfménfus le séduisit 
au point qu'il les copia de sa propre main, et 
les apprit par cœur. Gagné par les ouvrages de 
Numénius à l'école d'Alexandrie, Amélius alla 
trouver à Rome le plus illustre représentant de 
cette école, Plotin, dont il suivit les leçons avec 
assiduité pendant vingt-quatre ans (de 246-270). 
An rapport de Porphyre, Amélius composa près 
de cent ouvrages, dont la plupart n'étaient que 
les leçons de son maître, recueillies et com- 
mentées sans doute avec beaucoup d'intelligence. 
On cite encore de lui un écrit sur la difTérence 
des idées de Plotin à celles de Numénius, oii il 
instîfiait le premier <)e l'accusation portée contre 
lui d'avoir été le plagiaire du second, et un ou- 
vrage en quarante livres contre Zostr|anu<t, dans 
lequel il réfutait les imposteurs qui publiaient 
sous des noms anciens des œuvres de leur inven- 
tion. Après la mort de Plotin , il quitta Rome et 
alla s'établir à Apamée en Syrie, o(i il passa la fin 
de sa vie. Comme les autres pliiloso|)hes de l'école 
d'Alexandrie , i| chercha à rcleyer |e paganisme 
par la philosophie e| k introduire dans les doc- 
trines ou néo-platonisme quelques idées chré- 
tiennes. Améjiiis avait commenté les paroles de 
Saint-Jean sur le Aôyo;, et Eusèbe nous a consente 

UQ fragment de ce commentaire La bibliothèque 

de Saint-Marc à Venise contient un ouvrage inédit 
d'uq certain Amélius (probablement le philoso- 
phe éclectique ) intitulé Depl t>); 'IcDiwou toO 
vvf i^(iiy evayYeX^'Qu 6eoXoYÎocç. L. J. 

BmMpCi yiUS pWQtopàorum, — Soldai, *A|xiXl0C. 
— Porphyre, Fita Ptotini. — Bofèbe, Prap, ev. 

*AMÉL|f7S (Hfartin), célèbre jurisconsulte 
allemand , né à Fribourg en Brisgau le 30 octo- 



Ul AMÉLIUS 

bKl5ïe,TnartTera ISSO.IltUtcliancelierduiiiBr- 
grSTe de Bade Charles n, ft aida pnisaiiiinieiit 
ce prince i iatrodnin! dans le paya de Bade la re- 
ligion protestante. Apria la inorl de Charles H 
a Alt nommé réfient, et Gt btUr pluatears éta- 
Mluemeots et édifices, parmi leaqnds od re- 
marque le chitean de KiêfentboiDf et le gym- 
nase de Durlaeh. 

•mSariiamimlUirvk. — S*d\m. 



AMXLOT DE i^ nouMATB {Âbrohan^-fli- 
eolat), eâttre pvlifidste Grançaii, né k Oriéaiu 
enfénkr ia34,mortkParialeSdécant)re 17M. 
hit d'abord aeerét^re d'ambauade h Venise, 
et se consacra easoite i l'étvde de l'histoire , de 
la morale et de la phflosophle : votli tout ce que 
fon sait de sa Tie. On loi reproche de la du- 
reté dans le style ; maïs ion eiactitode dans les 
bits et Is justesse de son esprit font pardonner ce 
début. Les principaux ouvrages d'Anelot sont : 
Histoire du gouventenient de Venue, etc.; 
Amsterdam, lfl76, 1706, 3 int. In-ll, atec un 
supplément. CetouTrage, qui, pour la première 
fois, mit an jour les maiimes de la r^nblique 
de Venise, devint l'objet des réclamations du 
sénat vénitiai aiqnts de la cour de France. BajIe 
dit que l'auteor fut enTenué à la Bastille; — 
Histoire du eoneUe de Trente, de Fra Paolo 
Saqu , traduite par le titur de la Mothe-Ja»- 
secaL Amelot, qoi se cache id, a (ait sa tra- 
duction, non snr l'origLiMl italien, nais sdt la 
version latine peu fidûe de Hewbin. Cette tra- 
duction, dis qn'die parut en Fiance, tiitviolan- 
ment attaquée par les partisans de l'autorité Hli- 
niilée do pape. Amelot fut diHamé dans plusieurs 
libelles, et accusé d'Mre mauvais dirétien. • Je 
suis, répliqus-t-D, bon catholique, aussi tiien que 
(oulé ma foudlle , qui l'a été depuis trois ceols 
ans... Mais ayant été élevé et instruit dans l'É- 
glise gallicane et dans l'nnivernté de Paris, dont 
j'ai l'honneur d'ttre membre, je crois et veui 
toujours orrire ce qu'eDes ensetgneait touchant les 
matiires de disdpUne et de juriadictioD ecclé- 
siastique. ■ Voici les passages les plos incrimiDéa 
ir. T HiMtoire du coneile de Trente :• Le pipe, 
dit l'auteur (Fr* Paolo), ftit fbrt coûtent de la 
conduite de quelques conraits qui s'étaient sous- 
traits K la Jnridlrtion des ériques pour se sou- 
mettre immédiatemeot k odie du saint siège de 
Rome, qui par U acquérait des sujets sonmis dans 
chaque ville. > Et le traducteur ajouta eu note : 
■ C'est pourquoi l'on ne saurait veiller de 
trop près sur les moines, qui forment une ruo- 
narcÛe étrangère dans le CŒur de« Ëlats des 
princes séculiers. ■ Dans un antre endroit, l'au- 
leur donne le précis d'une remontrance dressée 
par les théologiens catbohquM de l'AUemapie 
<n bveur du mariage du de^. A quoi Amelot 
ajoute que << le câlbat des prttres est une loi d'é- 
conomie ; c'est pourquoi le pape Pelage Ht dtffl- 
coHé de confirmer l'évAque de Saragosse, pai«e 



— AMELOT Ul 

qu'D avait Temme et enbnts; et quand S leooa- 
Arma, ce Fut à eonditiou que sa fenuM (tses 
enfants n'emporteraient après aa mort qae oc 

qui se trouvait alors dans son invenlairé. 

Quand des prêtres ( non martes ) aont iiMId'ii 
d'abandonner leur pays, Ils peoreot le (Un avn 
moins de pdne, ne laissant point après eax de 
gages qu'ils dtérissenl.. . U est d<Mic de llnléiièt 
de l'État, quoique ce ne soit ps« celui de ce 
qu'on appelle l'£ghse, que les ecd^siaatiqMS 
soient mariés. » — AUleuri, en pariant de Plii- 
lippe, landgrave de Hesse, priitce protestant, 
qui fut si lidtemeni surpris et anprisonné par 
l'empereur Charies-Quint, le champion (ta ca- 
tholicisme, Amelot fait connaître que, dans le 
traité que cet empereur Ht avec )e laudgrare, fl 
substitua, devant le mot Gf^genstJiqft{eu- 
prisonnemeat ) , un w aux lettres in dans le 
mot einige ( quelque, ancnn ), ce qui en dian- 
geait complétônent le sois; car eûrige signfie 
étemel. Aussi l'empereur répondtt-3 aux récla- 
mations de son prisonnier, qu'il s'acqnitterst 
snfBsamment de sa promesse s'il mettait te ' 
landgrave en liberté une heure avant sa mort. 
— Les autres ouvrages d'Amelot sont : U 
Prince, de Nicolas Macbiavel, traduit de Ttla- 
lien avec des remarques, iaS3 et 1086, fft-Il 
Pour justifier Madiiavel, Amdot prétend que 
■on ouvrage n'est qu'une satire de la pohtiqK 
ItaUenne du temps ; — les Anjtates de Tacite, 
traduites du latin, avec des notes poIftiqDes et 
historiques, 1690 et 1735, 10 rot. to-U : Ils 
quatre premiers volumes sont d'Amelot, k* slt 
antres sont de François Bruys ; on les regarde 
comme inrérienrs aux premiers ; — uns Donvtjlc 
édition des lettres du cardinal iFOnat , b vol. 
in-12, 1707; — iV^otrei kittoriçtia, ptli- 
liçuei, critiques et littéraires, 1731, ivsl- 
io-S°i 1737,3 vol. in-IS: L.Coqndetaadovt 
une troisième édition k Paris, 1743, 3 vot. io-II; 
ces mémoires, imprimés qirèa la mort d'Aiw- 
lot, sont fautif^ et incomplets; — la Morattde 
Tacite, 1686, iu-ii : l'auteorya rasaemtaKinie 
centaine de traits ou maximes propres k peiadre 
te caractère des courtisans et de leurs dLsMsrs 
empoisonnés ; — rBoimne de cour, tiadtdiM 
de YOraculo Manval de Baltasar Gnà»; 
Paris, 1684, in-4'>; .— Discours prélim^tairt 
sur les traités faits entre Us rois de Fr^t* 
et les autres princes dé FEurope, depuis It 
règne de Charles VII jusqu'à ranliW;Pts^ 
I69Z, in-n : Amelot y définit la poliHqne fart 
d'en imposer aux hommes. XI y rapporte 
entre autres celte bmeuse maxime coiueinée 
par François Sforae à Louis X! , que, • pour 
mienx trouver les partis en lutte. Il faotd'sbDni 
leur accorder tout ce qu'ils demandent. • R. 

NlMnin, Htmoira, L XXXV, p. IV. ~ Rldwra 9- 
Don, «UHoCUtiu crttifw, L 1. - CtuntepM, ffamm 
tUtt.Mit. -t)atftr«,fraiKtUttmtrt. — lJàB^,»' 
tUoCMfw hlttortipa. — Siiliu , Omimatt., t. V, p. '-' 

AHKLOT (S^Aottien-JficAeJ), évègne de 



358 



AMELOT — AMENOPHIS 



854 



Yaimes, né à Angers le 5 septembre 1741 , mort 
à Paris le 2 avril 1829. 11 administrait avec une 
aage modération son diocèse, lorsque la révolutioa 
éclata. Sor son refus de prêter le serment à la 
constitution dvile du clergé, il Ait conduit à Paris, 
et dtéà la barre de rassemblée constituante.Plus 
tard il se réfugia en Suisse, où 11 signa Vlnstrue- 
tkm que quarante-buit éTéques adressèrent, le 
15 actftt 1798, aux fidèles de France. Après Tinva- 
skm de la Suisse par Tannée française, Amelot se 
retira à Augsbourg, et de là à Londres, en 1800. 
U prit ensuite part aux actes des évéques non 
démissionnaires, aux RéclamatUmSf du 6 avril 

1803, à la suite de ces Réclamations, du 15 avril 

1804, et à la Déelaratïon sur les droits du roi, 
du 8 du même mois. A la rentrée des Bourbons, 
il se démit de son évèché, et mourut aveugle. 

BiatriMpMê dei Contemporains. 
AMBLOTTB OU AMBLOTB (Dmis), fhéo\o- 

glen français, né à Saintes le 15 mars 1606, mort 
à Paris en 1678. Il fut d*abord grand -vicaire 
de Brandon, évèque de Périgueux , et quitta ce 
prâat en 1656, pour s'enfermer à l'Oratoire de 
Paris. Ce ftit de cette retraite qu'il lança divers 
écrits contre les jansénistes et répondit à Nicole 
et à Noèl de Latane. Il fit la traduction du Nou- 
veau Testament (Paris, 1666-1670, 4 vol., 
ln-8*^ ), dont Louis XIV répandit cent mille exem- 
plaires parmi les Cévenols nouvellement conver- 
tis. Dans sa prélace , le père Amelotte affirme 
qull a confîponté tous les manuscrits de la Bi- 
bUottièqne Vaticane, vingt manuscrits de France, 
sdae d*£spagne, tons ceux dltalie, d'Angleterre, 
des pays du Nord et du fond de la Grèce ; puis il 
avoue que cette nomenclature n'était qu'une figure 
de discours destinée à donner du relief à son ou- 
vrage. Dans son épltre dédicatoire à Péréfixe, 
archevêque de Paris, il se laissa aUer à des at- 
taques vâtémentes contre les écrivains de Port- 
Royal. Aussi cette dédicace ftit-eUe remplacée, 
dans la réédition de 1688, par une antre plus mo- 
dérée, adressée à du Hariay, alors métropolitain. 
Outre l'ouvrage mentionné, on a d'Amelotte : 
La vie du P, de Gondren, supérieur de l'Oro" 
loére; Paris, 1643, in-4% et 1657, in-8*; — la 
Vie de sceur Marguerite du Saint-Sacrement ; 
Paiif , l654,iii-4* ; — Dtfense des constitutions 
d^ Innocent X et d'Alexandre VIT; 1 660, in-4* ; 
Considération sur la Requête que les docteurs 
de Port-Royal ont présentée au roi, pour 
répondre à celle de Varchevéque d'Emlnrun ; 
1668, in-4*; — V Harmonie des quatre Évan- 
gélistes; Paris, 1669, in- 12; — Abrégé de la 
théologie ou des principales vérités ae la Re- 
ligion-, Paris, 1675, in-4*. 

Le père Lelong, Bibliothèque sacrée, Wi. — Arnaad, 
ikfsnsê du Nàmteau Testament de Mons. — Nicole, 
idée çinéralêdête^rit du pire jimelote, — »Richelet. — 
Biiaguet, BiograpMe Saintonoeaise. 

AMKLUHCHi ( Jérâmc ), poète italien, sur- 
nonmié il Gobbo di Pisa (le bossu de Pise), 
vivait au milieu du seizième siècle. H est con- 
sidéré comme llnventeur du genre do poésie que 

SIOUV. BIOCR. DKrVERS. — T. II. 



les Italiens appellent béroï-comique , et dans 
lequel Airent écrits plus tard la Secchia rapita 
de Tassoni , et le Schemo degU Dei de Brao- 
dolini. Le principal poème d'Amelunghi est inti- 
tulé la Gigantea ; c'est le combat des géants 
contre Jupiter et les autres dieux ; il fbt imprimé 
sous le pseudonyme de Forabosco à Florence en 
1547, et réimprimé en 1566 avec /a Nanea, 
guerre des pygmées contre les géants , poème du 
même genre, par F. Aminta, poète inconnu. On 
prétendit qu'Amelunghi avait copié l'ouvrage iné- 
dit d'un certain Betto Arrighi. Parmi ses poésies 
burlesques, nous citerons Gli Scolari , les étu- 
diants insérés dans les Canti Oamascialeschi ; 
Florence, 1559. 
Mauoebelll, Scrittori d'ItaUa. 

* AMBMDOLA (Ferrante), peintre d'bistoire, 
né à Naples en 1664, mort en 1724. D'abonl 
élève de Solimena, il quitta la manière de son 
maître pour celle de Luca Giordano. Parmi les 
nombreiix ouvrages qu'il exécuta à Naples . on 
cite deux tableaux d'autel dans l'église w la 
Madone de Monte -VIrgine. Selon Dominici, 
Aroendola se distingua par sa facilité pratique 
dans le coloris, mais échoua complètement dans 
l'imitation du genre grandiose de Giordano, sur- 
tout dans la draperie. Au rapport de Nagler, on 
trouve dans la ^erie royale de Munich un ex- 
cellent tak>leau d'Amendola, représentant la bou- 
tique d'un charlatan; cependant ce tableau n'est 
pas indiqué dans les catalogues. 

Domlnld, F'iU deT pittori Napolitant. - Nagler, 
Neues Mlffemeines Kûnstler-Lexieon, 1 1. 

AMÉNOPH18, nom de plusieurs pharaons ou 
rois d'Egypte. Le premier qui le porta, roi de la 
18* dynastie, est peu connu dans l'histoire. On 
voit, sur les monuments, qu'il s'appelait aussi 
Ammon-Mai, Il monta sur le trône l'an 1778 
avant l'ère chrétienne, et régna vingt et un ans. 

Le second Ahénopbis , fils de Thoutmosis U, 
est le septième pharaon de la 18* dynastie. D'a- 
près le Canon chronologiquede Manéthon et la 
Table d'Àbgdos, il parait être ce Memnon des 
Grecs dont la statue rendait, dit-on, des sons har- 
monieux etftit miseannombre des sept merveilles 
du monde. H étendit son empire jusqu'au cœur de 
l'Ethiopie d'une part, et de la Scythie de l'autre. 
C'est lui qui demanda à Joseph l'interprétation 
de ses songes, le prit pour ministre, et établit 
en Egypte Jacob et sa famille. Le commenee- 
ment de son règne, dont la durée fut de trente 
ans et cinq mois, remonte à l'année 1687 avant 
Jésus-Christ. Son épouse se nommait Taia, 

Améropbis m, ou Aménophis-Ramessès, ap- 
pelé Ramsès V sur les monuments , et fils de 
Ramessès-Melamoun, fut le dix-septième et der- 
nier roi de la 18* dynastie. Cest sans doute le 
quatrième pliaraon dont il est parié dans la Bible, 
et le dernier qui figure dans le Pentateuque. 
C'est lui qui est désigné dans l'Exode comme 
persécuteur des Israélites. Avant les travaux de 
MM. ChampoUion , cette identité semblait déjà 

12 



MS AHEN0PHI6 

âablie dans on Ingmoit de ManéUuHi, otaacrwi 
parJotipbe ( contre Apion, I, le). On KtdMii oe 
pMfiigO qu'ArnéMOplik- EvâesitE , Toola^ diai- 
«r «a tnMpA del^reui , M épouTsatË ptr k* 
^«dîctioiB mcMÇMiles d'gn prttae éQrpti^' I^ 
duwwgraptiB reat mm doata parler dwl«nâ^ 
tM. H «ioâte qne, farigré b propUtie, oe prinw 
rteMde inudur coBfreeesUtimnt, qui l'éUioit 
rtroM* contre loi i miiiqii'kjuilcnnitdeMn- 
bkttic contre la Uvinlé, il Teloomaï HcmpU*, 
é'ob il porta pea i* tempi ipite tes mue* <n 
Ethiopie. Il pûaK d«ac, (uirMt Muétlioii, qqa 
w pharaOB ne piril pas d«B« la ihet itiM§a, 
OMnmo on a cm pouToir VM^a de qa e l^ae n 
ïerselsdu li'chapilredel'Eïode. Aménoptom 
régna dix-neuT ans et demi, depuis l'amée 1493 
■tant notre ère. 

Ahéhopbib IV, Bominé anisi At»i)tophlep, 
Ménop/irii et Amétupktèt , tt tKOBd Miow*- 
■eardu^and SéMttris, esti peiae comui. On 
■ait qu'il noiiU eut le trâne ea 1322 avaat Je- 
HsChriit, et qu'il Tul le troi^èrae pbarana de la 
I9*dï])Mtic.CeAit,Mk«Thé«a,»oii«sonFigiM, 
daai la trente H. uniAme aimde, que s'aceon^ilil 
te paod crde cgnùqne «d la période x«diacile, 
GmaaatdBerévâbitiMdequaloneoeolBaixante 
ediMMMtéeTBKWsde troiioent saixanle-daq 
jonrs éqvlTalaiit. daas le calendrier dfil, h qna- 
lone cent Mixaate (DBëet de trois cent aoixante- 
dnq jonn et m q«ut [ Sue. iet g. dm m. ] 

George .trncdlp, T. m, Mit. OMacrt. — wnim, 
MtUria UirwJfjiUu, inct. IL — S. Sturpc. TUtmtlt 
Milort 0/ £((1/1, ^ u. 

AMKaTA(JViecote), poète etptnloloeae ita- 
ilcB, nd ï Naplee en 1SS9, merten 1719. Atlefait 
d'une opUbâlnte cttreNiqtM , dorant tonte son 
enhnce D ftit âeré par sa mire. Lorsque VéOt 
de ie« 7em tel pernit de «e liiTerïl'étode, il 
le »X arec tant da sBCote qe'à dix^imt ans il 
pitf prendre ses gndes. Il emtmnaalonlapro- 
lïaskn d'arocat, emi abadoHter la MArature. 
Il donna en loss aa Cotufonsa, qui fM sairie 
de tàf. BO/Irti eenaédieB : U Força, la Femte , 
la SamifUansa, la Carlotta, la GttuUna, le 
^emefff-OeepiboesftiTeulréinipniitéo |daileini 
fils. Joutes dans toote Pltalie, k Paris et josqn'ai 
An^etene. Malgré le succès de les ooniMes et 
de quelque! petlti poemee, Ktme Capitoll, 
Amenta doit sortent sa r^pntation K tes étodet 
philologfqties sur la bn^e italienne. Les on- 
«ngee qail a pnUiAs k ce sujet , «ont ' Delta 
Uttgua noblle iTIlaUa, et del modo di Uf- 
gladra>M»U tertven la eua noa ekt ta 
par/ttlametUe parlare; Naplea, 1713; — /{ 
Terio , t'I IXrttto del non ai p«o , etaminato 
da FtmaUe Longobardt, œile oêiervaskitd 
iiineeoia AtnentaofBoeaioNapeltbma;!!»- 
ples, 1737 et 171SI «e sont des obserratlocu) 
•nr le tnil« InGtalé ; Il Torlo e*! D&itto dH 
mo» tl puo, paVat i Rwne en 1668 par le jésuite 
BenMe Bortoli, ions le pseodi» jme de Ferrante 
' " - Vme défense de l'onTraga de 



■ AMERfiACH 



ISA 



Muratori, Délia perfella poetia IlaUaxa; — 
Du' rapprrti ii i'ornaifs parte prima ; R»- 
j>li;« , t7fO : c'est une indtatioB da ffo^fsnffi 
di /'orniusede Boccalini; — VUadi lâOÊarét 
."iapolelcno, knéréedaas le. S* voL des Fitt 
denli .4rMrii Uàutri; Rome. 1710; rânpAnét 
d Vt-nUe la nbae anade; — VHa M moari- 
iTiiore st^Htme Pvqwtle CMmtma,i» ttk 
dcsti'LiviesdeOaeestiaa, ptMMe* parAMeatt; 
Venise, lTai<17a3. 

'MtKJnk» {'XiLiran), chimrgieD .grec, ri- 
\ïit|jr>j|)ableineatdjDsle premier titcledenotit 
ère. Il est cité par Gulieu comme l'iaTenlcar de 
quelques bandages îngéueux pour le traileneat 
lit^s fracliires. Peut-^tre le aam d'AmoitËs n'esl- 
il r]u'uneH)rruption du chirurgien Ainj>la<i,daat 
Urithise 1 doBoé on fragiaent daiw CoUecla 
iitediciHaUa,)ih. ]:LTm,ca(i. 30(<taiit A. Hai, 
Classici mUoret e yalieanàt ctdàeibut, 4 vol , 
p. 09). Si c'est, ainsi q«e te prétend Spreogel, le 
inériie Ameutes qnecile leS4X>liaste delltégcdle, 
et qui coo^ilra avec Cbrjrsippe de Bhodcs ceatit 
Plulëniée PUbdel^, y doit avoir vcoi plus de 
deii\ !^i«<Jes avaat J.-C. 

CiUrn . Dê/aicUt. - FilifKUi, aUiL grue., III. TM. 
- ^icli^l. -jt Tticschl, Util. Tînt. - Spnnr^ tlUUn 



{Jean), r^èl>re Imprime»-, ni 
TPrsIcnôlieudaqiihnièiTiesiide, merten IStt. 
t)n i^ore le lieti de sa naissance ; 00 le fToit Dé 1 
Rei)t1iii'^<nenSanBbe. Il étudta k Paris mmhm 
de la;!inTe (Lapidanus), prieur deSorbome, 
r|ui eut l'honneur d'appeler à Paris les pranioi 
imprimeiini. Après avcrir reçu le grade de ralRn 
t"! srts , U alla s'établir k Bile, ok (1 imprima des 
liiTfs ili'pals Itdl Josquï sa mort. R IR parallR 
en l'iSï lesenitres de saint Arabroise;ea It9t, 
quelques poêiues et écrilsde Pétrarque; et doMS, 
en I50C, la première édition des tniTm.dt 
asint Atignstin. > L'ésormité des dépenses, A 
Itm^me dans la prtitee de VédWoB de liH^ 
avait épouvanté les (mprimenre. lie piuiiki qui 
osa risquer Teolreprise Tôt Jean Ameitad, 
hotnme lî'ttne piété sincère , rlrfie d'ar^eat, isA 
]>1ns n(4ie encore d'intelligcace : il n'é^t^na dea 
piiiiT 'Li; procurer les onrriers les pins hiMes d 
fth-e ixillationner de tons eûtes des mamnerlts; 
enfin il fit toutes ees dépenses, moins par 1^ 
iiiour du gain que dans ie noble bot de rendra 
ncccssitiles au plus grand nombre de cbréliai 
Ir.s a^vres des prenders Pères de l'Église, dont 
l'élude 3Tdt été jusqu'alors si në^ée. > 

Amerbach satûtitua, l'un des premiers, les ck- 
rncl^re-i romains aux italiques et aux gothiques, 
d'almn! généralement employés. La grosseor cId 
,tipL3 iloiil Use servit pour cette édition de saint 
Aii^^iistiu porte encore dans nos ateliers d'impri- 
merie le nom de taint-auçtistiii ; nuis l'ml de 
la lettre £talt de forme gothiqne. Amertiacik aviK 
aus^i l'intention d'imprimer les ipuTres de saint 
iérùme; et, pour donner trae éditioR anssâ cor- 



aC7 AHEBBACQ 

-note que poMible, û naît fiit qjfireaâre à 
fltam, BuUe et Boniboe, ut flb et ém Mm, 
k Jatm, le grw et lltAten. Le digne ndUeid 
«MVHt sfantde Toir u tteba («nniiite. L'U- 
«» de idot Mrtme, n 9 vol. i»«)l., lortit, 
dus t%itnrTalle de 1616 à 1U6, dei preMct 
ie-Fttiim , qn'Aiaerlnch nàt tM veilr iBtle. 
JiMM Bade, dtM U Mtre qu'il tertfit en 1499 
àAntoiBie Kobnriar, et qui estai tMe de* oo- 
«m d'A^e PeUHen, fut rHoge de U cOTTedkMi 
qn'Amerliach «f^rtiit ï les MitiMu : ■ 5i tout 
lât lOnlnB enicnt le* exeelteotea qoelHé* da 
Jean AmerfaaA, Ib lerdeot beaucoup ptn» bo- 
iior<* qnlU le «al des unù àa lettrée. ■ Jean 
l4^em&HeiiMiMDâoge; enfin Érume l'ip- 
~ ■ \onma. A. F.-D, 



■iUtalR,>u 



lijtriiafrapiUMit. 



BHsaa l4U,BWitai l&aa. Hâtait leâUitnâ 
de thytoaw Jean Amesbaoti, et reçut nae 
Util rt lia iMnfltaHi U earrigea avec we dem 



qne leur fkte «lit Uiiaée tpxdtnée. Ceet ce 
feBraO qal le mil «B i^vort «*ec Ëneme. En 
IM3, dd)(intJe.grtdedeaMttr«è( artekJ'u- 
^imiU de Mk, et MndU à Fribong U juri*- 
paÉeooe, Knit lea MMpioea dUleteZaiiu». iprès 
.aTek «OTifi ganlia» taniM an Italie et en 
RiMB, a M leca declear en droit à l'onivenité 
d'jMvMO, i( Ntoonia dani ta Tille nataleftoor 
atfku la pWer, dtfui* uas intqa'i u mort. 
Il ^acipw le droit civil i l'oairenité de Blk. 
Itrriwin. pea de jeon avaat de mourir, reçnt les 
tataaallMkiMULde ftmihnp Ameibadi, del^ben 
(td'Ëpiicoplut, set ro«illeurs amii; il aanmia 
AMstoch ton kgatalre nmrend, etlet deux I 



r^ara avec ta propte fortune, qui était conaldé- 
iiUe , qndqnat «nltalans qu'il ont avoir renur- 
<|aéea dani le tettemaat de «n anri . n pontta en 
«ela toa déttatéretaeiMnt «1 Mn, que cet tw 
■appUMcnUAM Itanat fUts toot le nom d'E- 
naat. Oa a d'Amerbacb ime Lettre lur la 
«JUe de Bdie, qui te IroiiTe du* Sébattien 
Heuter, VomoçropJHe ; et quelqoet ditierU- 
Hou : Oipl fanaMCâf kbI {kiiikoû^ , et Dipi toQ 
'iKMioiou -uA farauslau (mr la modératiM et 
MIT def «Hmt toUnUatrai o* involontaim). 
é te etyle ta " " " 



,«yrn>ll«, Mto.IMM.Il.au.ele.-BobHNtM, Bi- 



ll vlurla, XI, H. M. 






aMSKSlCM DU AHBKPUH (FWtM OU reU), 

littâratenr aUenaod, né à WendUngai (BaTitra) 
eo 1487, mort i logoliUdt en 1557. H étu- 
dia la phfloiophie et ta théolo^ à Wlttanbeig, 
et devtat on det partltant lea plus lâés de Lu- 
tber; mais, de relatir dant sa patrie.il rentra dans 
le sein de FÉglise caHidique, et bit ncmuDé pro- 
TesaoïT de pUlosopMe àlngotaladl, où il mou- 
rut. Outre quelques écrits philosophiques {de 
iKima; ^MUonb., 1542, i)i-4° ; de FkiCtaophia 
HOluraii, etc., 1549; — Ànliparadoxa, evm 
oraiioniàiu de Laudibus, de Patria, et de Ra- 
tiotw tAMtlorant; Strasbotuf, 1 54 1 ), on a de lui 
des OMUmentaireii sur les Offictt de Cic4ron, et 
sur le Daoonrt pour le poète Arcfiiat ; sur lea 
poÉmet de Pytlûgore et de Phocylide ; sur les 
TrUtet d'Ovide, et Bar VAii poétique d'Horme. 
Ob a nuBSi de ini dea épigramiMfi, des 
dee ^ice« de vers et quelques ttadacUaiis. 



( Èlieh'Niadas ) , muNcien ce- 
tahre du seiiième siècle. En 1S7) ,n était orga- 
BÙte à l'é^se de Saint-Tliomat , i Leipzig, il 
avait bit, î ce qu'il dit Inl-méme, son éducation 
k l'êtrtiôffs:, prabablemeat eu Flandre, pays 
qui abondait alort eu musiciens distiikgués. Son 
principal ouvrage a pour titre : Taila^re pour 
rorgve, oonlenant diveis motets, des morceiuK 
de musique sacrée, des compositions de Baptista, 
Kenii, ScaDdel,OrlBi^dl Lasso, et Vento. Gré- 
goire Bersmaan a tait sur AmeÂach le distique 

Ccrbrr, Lexitm irr TtonMoitlrr.— FCUi, KefrOftii 

AHBE nAKHAH-U-LaH (l&(ni/-jr<uuour- 
Àmer KamiUak), sepOtnit khalife Mbéadte 
d'Ëg7pte,ii<ven t095da J.-C., mortleïSdMHi- 
le^del'aDSlidel'b^erietwTaDbrellSo). 
A rigede diiq ans, il sncoédaiKapèreMoslalT. 
Sont tonrtgne, levfaÉt Afdbal exerta tons les 
droits de te aoaverahietépeBdai(treqiac«deTiDg( 
ans. Las de l'esclavage ob^mioMrete reteosit, 
Ainer,ran 1 135 de Jéeoa-Ohiitt, le fit astasaiMr, 
dtt-oa,pardeuxBathénii(DS,quileiMigDardtreat 
au retour diun pfomeDade. Amer ht hii-méme 
■ssasehié cinq sut jdnstard. Ameroe MpOat 
regretté deies sujets. D avût des talents, mais 
il mauquaitde vertus; il était cnieliOrgaeilleai, 
dissimulé, voluptueux, et Uvn! à taiis les excès. 

D'Oerbelot, BIMI<iHi*tiK orUnMt. 

*AJaKBGIK, HAC-AHALealS ou AMAL- 

saIdb, po£te iriandals, vhrit II ta cour dn roi 
dlitande Dermod, qni régna depuis 538-S59, d'a- 
près OUalkiraii (Général Etslory o/ Ireland), 
ou depuis 544-SSS, /Ctfrla CRellI;. Amergin 



359 



AMERGIN — AMERSFOORDT 



360 



a laissé Dinn Seancnas (Histoire des places 

remarquables de l'Irlande).! Cet ouvrage reçut 

quelques additions au douzième siècle. 

Sir James W«re, //Wory ofthe ff^ritersof Ir*land, by 
Hanis. — (yReUly, TransMUons qf tkê Ibemo^ettie 
Societp, for iSfO. 

^AMBRGix y MAC-AMALGARD, écrîTain ir- 
landais, delà seconde moitié du septième siècle. 
11 vivait au temps de Finghîn, roi de Munster, 
qui régna, selon O'Reiily, de 662-696 de J.-C. 
11 écrivit un traité sur les privilèges et les pu- 
nitions des dKTérentes classes de la société ; un 
exemplaire de cet ouvrage se trouve dans les 

manuscrits du collège de la Trinité » à Dublin. 
(VRellIy, Tratuact. of the IbenuhceUie Soc. for ISIO. 

AMBRGiif OU AMBRGUiif (en latin AfTier^i- 
nus), surnommé Glungeal (aux genoux blancs) , 
un des chefs de Texpédition mflésienne qui 
tient une si grande place dans les annales de 
l'ancienne Irlande. 0*Halloran le fait vivre vers 
1266 avant J.-C, et 0*Flaherty vers 1016. La 
dilTérence considérable de ces deux dates prouve 
combien il existe d'incertitude sur ce personnage 
et sur son histoire : nous suivrons le récit de 
Ollalloran. Amergin était fils de Golamh ou Gol- 
jamh, surnommé Aft^o (en latin Milesius) Spain- 
neach ou le héros espagnol , et de Scota, fille de 
Pliaraon, roi d'Egypte. 11 naquit dans la patrie de 
sa mère. Nommé grand prêtre des BfOésiens (fils 
de héros ) pendant qu'ils habitaient encore l'Espa- 
gne, il les suivit dans leur invasion en Irlande, et 
fut envoyé en ambassade aux troi^frères Danaans 
qui régnaient sur cette contrée, pour les sommer 
de se soumettre aux envahisseurs. Sur le refhs 
des Danaans, la guerre éclata : elle fut acharnée 
et la victoire resta longtemps douteuse. Cinq des 
nuit fils de Milesius périrent dans la lutte, ainsi 
que leur mère Scota. Celle-ci ftit ensevelie près 
de Tralée, dans un lieu qui prit le nom de Glen- 
Scoto. Enfin à la bataille décisive de Tailtan ou 
Talten, les trois Danaans tombèrent sous les coups 
d'Amergin et de ses deux frères Héber Fion et 
Hérémon. Cette légende ressemble beaucoup au 
combat des Horaces et des Curiaces; et les dis- 
sensions des trois firères vainqueurs se disputant 
leur conquête, la mortd'Héber Fiooet d'Amergin 
vaincus par Hérémon rapiiellent aussi la querdle 
de Remus et de Romulus, et le meurtre du premier. 

On ne s'est pas contente de faire d'Amergm 
un guerrier et un prêtre, on a voulu voir un au- 
teur dans le fils de Milesius. Selon le vieux poète 
Ocormaïc; « Amergin, aux genoux blancs, fut le 
premier auteur iriandais : historien, juge, poète, 
philosophe » O' Flaherty lui attribue un vers 
qu'il traduit ainsi : 

Arts pnaposlUu »lt doctlor, aptior armU.-^ 

Ce court fragment parait supposé aussi bien que 
divers poèmes insérés sous le nom d'Amergin dans 
le Leabhar Gabhaltus (Livre de la Conquête), 
compilation rédigée au quatorzième siècle sur 
des documente plus anciens. Deux de ces poèmes 
ont éte publiés avec un vieux glossaire dans le 
Irish Minstrelsy de Hardiman. 



Dans l'obscurite profonde qui enveloppe les 
premiers siècles des annales irlandaises, il est 
impossible de reconnaître si Arocrgiii hit uaper- 
sonnnage réel ou fictif, et s'il y a quelque chose 
de fondé dans son histoire. Les dates données 
par O'Halloran et O'Flaherty ne soutiennent pas 
l'examen. La conquête de llriande par les Milé- 
siens ou Scote peut-être regardée comme tm lait 
historique; mais il s'en faut de beaucoup qu'elle 
remonte au trdzième, on même au onzième siè- 
cle avant J.-C. ' Léo Joubriit. 

O' Flaherty , Ogygia. — O' Halloran , Gênerai BUtùn 
ofireiand. - Sir James Wan, Historif and antiqmUia 
o/Ireland. -O' Rellly, Traruactiom ofthelberwxdUc 
Society pour ISM. 

AMÂRIC TESPITCB. Voy, VeSPUCK. 

AMBRIGHI OUMORIGI MICRBL-AN«B(Ca- 

ravaggio), Voy, Micuel-Ance. 

«AMBRLiiiG (Frédéric) y célèbre peintre 
allemand, né à Vienne le 14 avril 1803: H a 
longtemps voyagé en Allemagne, en France et 
en Italie, et se distingue surtout par son talent 
de faire les portrait?. Parmi ses meilleurs ta- 
bleaux liistoriques, on remarque Didon abask" 
donnée par Enée, et Moïse dans le désert, 

Oesterreiehiickes Biographiickei'Lexicon. 

^AMBROTou AMBROTTUS (Adrien), gram- 
mairien, natif de Soissons, mort en 1560. On a 
de lui : De Dialectis diversis DecHnaHomm 
grxcanicarwn ex Corintho et oUis; Paris, 
1534, in-S"*; nouvelle édition, 1S36, iu-T; — 
Compendium grxcx Grammaticx, perspkua 
brevitate complectens quicqwd est Octo Par- 
tium Orationis ; in-4'' ; Paris, 1520. Moutûtuoni 
dte , dans sa Bibliotheca Manuscriptorum, ea- 
core un autre ouvrage, intitulé De Arithme- 
tica , qui ae trouve, dit-on , dans la btUiothèqoe 
du Vatican. 
Adelang, mippL A JOeher, Mlgem. G€lth,'Lac^em> 

AMBR8FOORT ( Evevt von ) , peintre hollan- 
dais, vivait au commencement du dix-septième 
siècle. Van Mander le mentionne aeuleinent 
comme un des disciples distingués de François 
Floris. 

Van Mander. Het Leven der Sehllden. 

*AMBRSFooRDT ( /ocgues ) phllologuc lioi- 
landais , né à Amsterdam le 24 novembre 1786» 
mort le 23 octobre 1824. Orphelin avant d'avoir 
atteint sa douzième année, il fut élevé parles 
soins de quelques parente, il étudia d'abord à 
l'école latine d'Amsterdam, ensuite à TAlliéDée 
de cette ville , enfin a l'université de Leyde. On 
discours kitin prononcé à l'école lui gagna l'a- 
mitié de Jérôme de Bosch. Il fut l'un S» fon- 
dateurs de la Suciéte pour l'étude de la iittéia- 
tore orientale , à laquelle il s'était princtpalemeat 
livré. Ayant pris le grade de docteur à l'univer- 
site de Leyde, il obtint, en 1816, la chaire de pro- 
fesseur de litteratore orientele à l'Athénée àt 
Harderwyk, qui fut supprimée au bout de deux 
ans. Quelque temps après , il fut nommé profes- 
seur de théologie à l'Athénée de Franeker, où il 
remplit les fonctions de rector magn^fcus,à^ 



Ml 



AMERSFOORDT — AMES 



puis octobre 1821 jusqu'en juin 1823. Il monnit 
pendant un Toyage qu'O fit à Leyde, pour asaister 
à TaimiTenaire de la lerée du siège de cette 
Tille. On a de lui : Dissertatio philob>gica de 
variis lectionibus Holmesianis locorum quo- 
rundam Pentaieuchi Mosaici ; Leyde, 1815 , 
in-4*; — Oratio de studio Uterarum arabi- 
carum variis post renatam in Europa Doc- 
trinam xUUibus itidem variato ; Usrdenrjk, 
1816, in-4*;— Oratio de Religionis Christian^ 
jwpwtori/o/e; Leeuwarden, 1618, in-4°; Téim- 
primée dans les Annales Academiâs Gronin-' 
çanaB, 1817-1818. — Amersfoordt a laissé deux 
rrères,dontrun,Henri,aécrit plusieurs ouvrages. 

Fié ^Jmersvfoordt, par J.-W. de Crâne, d«os jélge- 
meene Komt-ên LdUr-Bode; Hairlem, itU. Il, 89i, 8M. 
— J.-A. Philips, JViarratto wrum qum, ipso rectore Fra- 
nsquerm, medâBrunt; ûêm les Jnnales jâeadewUm Gro- 
«ta^ajur, im, p. 10. 16. 

AMEfiTAL OU AMBELAN ( Éloi D* ], littéra- 
teur français, né à Béthunc vers la fin du qua- 
torziètne siècle. 11 était maître des enlants de 
ciiœiir dans sa ville natale. U n*est connu que 
par un ouvrage rare et curieux, intitulé la 
grande Dffoblerie qui traicte comment Sathan 
faU demonstrance à Lucifer de tous les maulx 
que les mondains font selon leurs estatz, va- 
cations et mestiers, et comment il les tire à 
dampnation; imprhné à Paris par Alain Loc- 
trian, in-8° (sans date), par Michel Lenoir, in-8° 
(sans date), et 3* èdit, par le même Lenoir; 
Paris, 1508,in-foUo.C*estune espèce de dialogue 
dont les deux principaux personnages sont Lu- 
cifer et Satan , qui rapportent tout au long, et 
sans rien requérir, les abuz,/aultes et pe^ 
cMez que les hommes commettent joumdle- 



La Croix do Maine et UaTerdier, BibUotMques fran- 
çaisêi, édlt de Jaflgny. — Brunet, Manuel du libraire, 

* AMES ( Fischer ), jurisconsulte et orateur 
américain, fils de Nathaniel Ames, né le 9 avril 
1758, mort le 4 juillet 1808. n commença en 1781 
à exercer la profession d*avocat. Lliabileté dont 
fl Criaait preuve conmie orateur, et les articles 
qnH fournissait à des journaux, lui valurent en 
1788 un siège dans la convention de Massa- 
chusetts, pour ratifier la constitution. Bientôt 
après il fut envoyé comme son premier député 
au congrès des États-Unis , où Û fut maintenu 
pendant tout le temps de la présidence de Was- 
hington, dont il ftit un des plus fermes appuis. 
n se-fit surtout connaître par la véhémence dé 
ses discours contre le gouvernement britannique. 
A l'époque de la retraite de Washington, Ames 
se relira aussi de la vie publique, et consacra 
noe partie de ses loisirs à la puMication d'une 
série d'articles mtitulés Leçons d'Histoire, et 
dirigés contre Tinflucnce des principes révolu- 
tionnaires alors en vigueur en France. Dr. Kir- 
kland, président du Harvard-Collège, et Tun des 
amis intimes d'Ames, publia, en 1809, The 
Works qfFisher Ames, 1 vol. in-8*, avec un 
portrait et une biographie de l'auteur. Ses Essags 



on the Infiuence qf Democraeg furent réim- 
primés à Londres, 1835, in-8°. 

rie d'jimes, par D' KtrklaDd.daas Thê JFork$ ofFU- 
htrAmeti Boston. 1809 , In-t». - l.leber et Wlgglesworth. 
EnefOopBiiia Amerieana , 1 . tlt; - MarsbaU, Life of 
fFaskington ( Londoo, édiL laoT, iii-4* ). t. iti, wi, etc* 

AMES (Guillaume )f théologien anglais, né à 
Norfolk en 1576 , mort à Rotterdam en 1833. 
Zélé calviniste, fl ftot obHgé de se retirer en 
Hollande, où il occupa, pendant douze ans, la 
place de professeur en théologie de l'université 
de FranelLer. On a de lui un grand nombre d'ou- 
vrages, parmi lesquels on distingue les suivants : 
1*^ Puritanismus anglicanus; m-8®, 1610 ; et, 
en anglais, Londres, 1641 ; — 2® Medulla theo- 
logica; in-12, Franeker, 1623; Amsterdam, 
1627, 1628, 1634, 1641; et en anglais, Lon- 
dres, iii-12 ; — 3* de Conscientia, et ejusjure, 
^r, Amsterdam, 1630, 1631, 1643, in-12; et 
en anglais, Londres, in-4% 1643; — 4* De- 
monstratio logicx verx; hi-12, Leyde, 1632; 

— 6* Technometria; Amsterdam , in-8«, 1632; 

— 6*^ Fresh suit against human cérémonies in 
god^s worship; in-4*^, 1833. Lé» autres ouvrages 
de G. Ames sont des écrits de controverse contre 
le cardinal Bellarmin et le théologien Grevln- 
chovius. 

BflddletoD. Biographia evangelica, t. III, p. u. — 
Brook, Uves (tf tke Puritans. — Mosbeim, IRit. ecetes., 
t m, p. 4M. 

AMES (Joseph), antiquaire anglais, né à 
Yarmooth le 23 janvier 1688, mort en 1758. Il 
commença p<r être marchand de brio^brac 
dans le quartier de Wapping , à Londres ; et il 
était parvenu à un Age assez avancé, lorsqu'il 
se mit à étudier les antiquités sous les auspices 
du prédicateur J. Russel et de Pierre Thomp- 
son, n devint en 1736 membre de la Société 
royale de Londres, et secrétaire de la Société 
des Antiquaires. Il a publié les Tgpogrqfical 
Antiquities of Oreat Britain, ou Précis histo- 
rique de Porigine et des progrès de l'impri- 
merie dans la Grande-Bretagne, avec des 
notices sur ses premiers imprimeurs , et un 
catalogue des livres par eux imprimés depuis 
Van 1471 jusqu'à Fan 1600, avec un supplé- 
ment contenant les progrès de Fimprimerie en 
Ecosse et en Irlande; 1749, 1 vol. in-4% réim- 
primé avec des additions considérables de Guill. 
Herbert, 17.85-1790, 3 vol. in-4®, et, depuis, avec 
des additions considérables de Dibdln. On a en- 
core d'Ames : Parentalia, or memoirs of the 
family of the Wren; Lond., 1750, in-fol. 

Gough, Mémoires of Joseph Ames, en tête des Typo- 
graphiealJnUquities. — Bioçraphieal Dietionarp. 

* AMES ( Joseph ), capitaine de la marine an- 
glaise, né le 5 mars 1619, mort le f décembre 
1695. n entra de bonne heure dans la marine, et 
prit part à plusieurs batailles contre la flotte 
hollandaise. Il se distingua particulièrement dans 
la bataflle (31 juUlet 1653) où les Hollandais 
perdirent leur fameux amiral van Tromp; le 
pariement lui décerna à cette occasion une mé- 



Mr AMES — 

(Ute (■ OT, gravée par Simon. Aprii t'âtra re- 
tiré du Mrvice de la marine, il demeura ï Tar- 
noatti , où il mouruL 

*AflBB [yathaniel) , Mttonome et médiwln 
MDéncaiii, Dé ea ITOS, mort i Ded&un » 
17B5, petit fils de JouphAmes, pratiquait la 
médecine à Dedham , TiUe située k neuf lleoe* 
d« Boston , et publia pendant quarante ans on 
Almanach populaire américain. 

Allen, jmtrum Uotn^Ucat oad kUUrttal OlcllO' 

«iBSTBMoaUM9TRi9.1l7Bdenxprinces- 
ttaàtt» nom -. Vvn, femme de Xentia, dont 
aérodote(DC, logetaolT.) rapporte la eraanté 
à l'é^rd d'Artaihité , priDUHe lertneose qne 
Xeraès estaja de aédDîre ; fantie, nièce de Darhu 
Codoman, et tour i touT femme da géoftal macé- 
donien Craténta, de Deoyi d'HéracIfeet de LfEi- 
raaqne (voy. AsimtR). Cestkedte dernière, qui 
tM tuée par seifilt, qa'oD attribue la fondatloD 
de la TtUe d'jUnestris en Pa^agooie , aqjoar' 
dlmi Amaatémb, et dont le port était jadis tri<)- 
rréqnenM. Après aroir Tait partie darojamne dn 
Pont, cette Tille assŒ importante, fondée sor 
t'cin tracement de l'antique Sésame, Tille Torte, 
sjtnée swr nne hauteur, et connue di^à d'Ho- 
mère , passa eoui la domination des Bomaini. 
Après le partage de Tempire d'Orient , elle (bl, 
nne des principales villes de l'empire de Trtiti- 
aonde; en IZIQ elle devint la propriété da Théo- 
àwn I^scarls, puis celle des Génois ; et quand 
Mabomet Q '■ni pris Constantinapie^ il s'empara 
encore d'Ameatris, dont le port n'était pas una 
iraportaue. On ades médailles d'Amestria. [£nc. 
dei g. du m.] 

AHFKBTILLB (fi'), nom de plusienr* marins 
(tançais du dix-septième siècle. Ils étaient troia 
frères, dontl'atné, marquis d'AmfreviUe, com- 
mandait l'aile ganche de la QoUe rrancaiae lors 
de la prise d'Alger par Duqneaae en 1683. 11 prit 
également parte la reddition da Tripoli en 1S8& 
soos d'Est^ea. En 1090, diargé de la croisière 
dlrlaode, il ramena dnq mille Irlandais qui ve- 
naient prendre do service en France. Q se dis- 
tingua, ainsi que ses deax Irères, à la bataille de 
la Hogue en )S93. Le plus jeune d'entre eux, le 
chevalier d'Amfreville, contribua à la victoire da 
Lagos et è 1a défense de Saint-Halo. 

V«n Trmc, nutDln (rtniroJ* dt la UarOt. — IJuln- 
cf , tfUMn mililain dt Coull II Cnnid. - HnHqnlii, 
aMpropAii BioriHiK. 

AMHEKST (J^ry, lord), général anglaie, 
né le 39 janvier 1717 , mort la 3 août 1703. n 
assista, sons les ordres do dne de Cnrnberiimd , 
aïK batailles de RaaeoffiL,Dettlagea, Fonteno;, 
LanMd et Hastenbedc, et fbt oonimé ea 175S 
m^r général de l'armée. Pmdant la gnerre qn) 
éclata entre la France a! l'AnglcIerre , dans l'A- 



8 qni , après a^r rédolt soccesstvemnit 
LoaisbourR, le fort Doqnenie, le fort Niagara, 
lieonderoga , Crownpoint , Qnébec et Montr&J , 



AMHÏBfft 9W 

s' empa rèrent, en I7fi0, du Canada. De reton 
en Aa g tu teiii. , il entra dans le cenae3 jnivé dn 
roi , et fiit en 177e élevé i la pairie, avec la 
tttrs de baron Amherst de Hobneadale, daMto 
cemtédeKeot 

CrnUematit Mat 
Ktmion, iiv-nn. - 

*AMBKBST ( William Pttt, comte n*), nena 
et héritier du précédent, né vns 1770, raiort vers 
1845. tievé itans les principes du mirnstre Ptt, 
Ion] d' Amherst t'attacha de conTictioa an parti 
torr, et lui resta constamment fidèle. Anrès avoir 
suivi la carrière dlpliHoaUquc , if fol chotii per la 
«Hop^^iedes Indes orientale* payrTenplir,daBt 
l'intérêt du coraowrce de cette compaf^ , nae 
n^ion en Chine, et a'embarqoa en leiii poor 
cette destination , avec nae suite nombreaaa. H 
pénétra jnsqn'au centre du Céleste Bi^rtre;!^ 
ce voyage n'ent point nn résultat aatislUsairt. le* 
coMessions qn'il fit avx mmdarins ehfnois el è 
l'emperenr sur l'article de l'étiqaette de nw 
donnèrent lieu de leur pmrt è de Bonvdles ev^ 
genceï, et 1c lier Breton reftasaenOn de seson- 
Toettnt au cérémonial ridicule et hnnillamt qn'en 
TSalait liii faire snbir. Pendant son retour en Ee- 
rope, ilfitnanftaee.et&asauvasnr la ctaetoopa 



ASainte-Htiènafteutunelo „ 
Napoléon, et au' mois d'aoM 1817 H débarqua en 
Angleterre, anni peu satisIUtde sonuitrepriteea 
Chine qne l'avait été, vingt-trois ansauparaTtit, 
son devancier lard Macartaey. La relation  
soB voyage ne fut pas publiée par lui-même jdhii 
Abal (doit, ce mot), qui Tarait aocompa^en 
qoalité de médecin et de natmaUsIe, en fit em- 
naître les événements les plus importants , et«a 
en trouve mssi qoelgoeafragmeats dans la reb- 
tioa do capitwne £lie. La compagnie des fades, 
loio de lui imputer le mauvais soccès de edie 
tentative, M ttnt eoMipts de ses eAbrts, et n 
1823 lord Amherst Ital nommé an poète Imper 
tmt de gouverneur général dans les Mes oria- 
taies. C'est sous son administratioB qa'eal lie* 
la guerre des Anglais avec le puissant peuple de* 
Ttirmans. En 1SZS it reçut le titra de «omie. 
Rappelé en Enrope ^ 1828^ il revint en Ja^ 
terre, oîi il est mavt ftgé. 

H. V. WaUlcl', préposé an Janfin botaniqu* 
de la Gonpit^te de» Indes orientâtes, a doeôé, 
en l'honneur de b comtesse Amherst et de m 
fille miss Sarah , le nom d'amAersAa nobtlis è 
unefleurde l'Inde, extiètnement remarquable par 
sa grandeur, sa conformation et l'éclat da sa 
couienr. Le genre des amkerftia, de ta dam 
desfJfodeîpAtadMoiidriadelJnné, et de Tordre 
natarel des légnminenses, appaitieni en propre 
h fempire des Birmans , et Mt celtivé dûs les 
jardins de Bfartaben. VamheriHa nobili», doit 
rien n'égale la magnificence, s'appelle en ianaan 
tAoca : on en trouve la représentation en graa- 
denr natorelle et réduita, ilans un ouvrage t>ès- 
piédenx qnl a été publié à Londres dtex Treutte( 



AMHERST — AMICO 



et Wûrtx et Riditer, sousk titre suiTUt : Plaatjg 
askUicM rariores, or descriptions andjlgttres 
o/aselect numberoftmpublishedBastfndkm 
pUmts , a ToL io-fol. arec 300 planches eoèor.; 
Londres, 1829. [Bnc. des §, du m.] 

AMHURST (Nicolas), nttérateiir anglais, né à 
Marden , dans le comté de Keat Ters la fin du 
dtx-aeptîèiDe sièele , mort le 27 ayril 1742 à 
Twickenham. H fltt âevé an collège de Saltol- 
Jolm à Oxforéy où il se fit àéj^ eoBDattre par 
son éerit Protesiamt Peperfyor the convoca- 
tion (1718), écrit dirigé contre le haut clergé an- 
^can. Ce pamplilet, bien ptas que les mauvaises 
mœurs qu^on lui reprochait, fit chasser Arohurst 
du collège Saint-John. H se vengea par deux sa- 
tires' anonjmes, publiées, Hme, Terras Ftlius , 
en 172 ly et Fautre, Ocuius JBritannix, an he- 
roi co-panêgyrical poem on the University of 
Oxford, en 1724. Après avoir quitté Oxford, 
il vint à Londres, et &*y fit publîciste. Sa prin- 
cipale entreprise fut le journal le Cra/tsman , 
Fers 1729 ou 1730 ; il le dirigea avec un im- 
mense succès, et aida puissamment à dépopula- 
riser radnûnistration de ^Valpole. Ce succès fut 
sans doute dû en grande partie à la collabora- 
tion de BoUngbroke, de Pulteney et d'autres 
chefs de Poppositlon, Arohurst fut détenu, quel- 
lyies jours à propos d*ane lettre satirique publiée 
sons le nom supposé de Colley Cibber dans le 
Crttftsman du 2 juillet 1727. Lorsque les amis 
politiques d*Amhurst arrivèrent au pouvoir en 
1742^ ils oublièrent complètement les services 
ia*il leur avait rendus, et cette ingratitude sem- 
tile avoir hâté la mort du poète publîciste. On 
I en outre d'Amhurst : An epistle from the 
Trincesse Sobieski to the chevalier de Saint- 
George , in-8°, 1719; — Pœms on several 
occasions, in-8", 1720 ; — The British gênerai, 
poème à la mémoire du duc de Mariboroogh. 

WUsoo , Bistonf qf Merthant Ta^Ur^t SekooL — 
Cibberii, JAres of the poets of Grtat BrUain and Ire- 
iamd, V. S38-898. — BêogrtKphia Britannica. 

l AMici {Jean-Baptiste), physicien italien. 
Dé h Modène en 1784. H étudia les mathémati- 
^es à Bolide , et montra de bonne heure un 
{^t prononcé pour Ta construction âÊk instru- 
ments d'optique; il employa les loisirs que lui 
laissait sa chaire dé mathématiques au lycée 
de Panaro, prindjpale école du duché âc Modène, 
ï s'occuper de d^uvertes jtîles au progrès des 
arts et des sciences. H parvint h composer un 
image très-dur, capable de prend|p et de con- 
server un beau poli, avec lequel il construisit, 
dés le commencement de notre siècle, des mi- 
roirs de télescopes de 1 1 pouces de diamètre et 
le 20 pieds de foyer. Zn 1812, il montra nn de 
ces télescopes aux astronomes de Tobservatoire 
)e Milan. Vers 1827, Amici construisit des mi- 
!nt)scopes dioptriques (à six oculaires et trois ob- 
jectifs ) qui portent son nom , et qui , malgré tes 
microscopes si perfectionnés d*Oberhaenser, 
»ont encore aujourd'hui fort estimés. H imagina 



sii espèces différentes de caméra Inclda poirr 
Ic dessin et les observations microscoi)iques. On 
lui doit anssf un excellent appareil pour obser- 
ver et mesurer exacferoent tous les phénomènes 
de hranère polarisée. Inspecteur général des 
études dans Te duché de Modène en 1831 , il fut 
appdé par te gnoMMoc de Toscane à la direction 
de l'observatoire de Florence après hi mort de 
L. Pons , et confhme encore aujounThm h ho- 
norer son pays par ses travaux. 

Amid a pid)lîé , dans dffl^érents reeueils ae»- 
démîques , un grand nombre àe mémoires et 
d'observatians sur les étoiles doublett, sur les 
satellites de JvpHer, sur les diamètres éqna- 
toria9 et poMre du soleil ( à Faide d'un ni- 
veau micromètre), sur la circulation de t& sém 
dans les végétanx, sur les infusoires, sur Ar 
fécondation des plantes , etc. Cest à Taide du 
microscope qu'A a pu se Ifvrer à une série d'ol)- 
servations btéressantes sur la sfmcture et la 
circulation de la sève dans quelques plantes, 
telles que les chara. Ces obscrvatfons se trou- 
vent dans tes voT. XTITI et XTX des Memorie 
délia Sociefà Ttaliana. — Vhncent Amici , son 
fils, est professeur de mathématiques à Pise, et 
assiste le père dans ses travaux. 

Conversations- Lexteon. 

AMICI ( Thomas ), sculptevr italien du 
quinzième siècle. H fit en 14^ , de concert avec 
J. BMiia de Bffazo , un tableau pour Tautel de 
san Ificolo, <tens la cathédrate de Crémone. C'est 
ce qu'indique llnscription qui se trouve sur tes 
deux colonnes latérales de l'autel. — Malvasîa 
fiiit mention d^m Antonio- Federico Améci, 
peintre de Bologne et discfpte de Cesare Gennari. 

acognara , Storia délits StnHura. — Malrnia, Fei- 
sina PUtriee. 

AMIGO (Antonin), prêtre sicilien et historio- 
graphe du roi d'Espagne Philippe IV, mourut 
en 1641. n a publié plusieurs ouvragfss histori» 
ques de quelque valeur, et en a laissé beaucoap 
d'autres manuscrits. Ses ouvrages imprimés 
sont : Sacra? Domus TempU, sii>e Militum 
TempUmomm,Kot%tiai et tabulaha; Palerroe, 
1636, in-fol.; — Dissertatio de nrbis Syracu- 
sarum Archiepiscopaiu; Naplcs, 1640, in-4°, et 
àÊa&]t Thesaunu Axiiquitatum Sicilix, t. U; 
Lcyde, 1723; — Séries Àwaniratomm Sicihx; 
Palerme, 1640, in-4°; ^ De Hêessanensis Prio- 
ratus ÈtilUum sancti Joannis Origine; Pa- 
lermcy 1640; — Une hbtoire des vice- rois de 
Sicile, écrite en esiiegnol, et intitulée Chrono- 
logia de los Virreyes que han govemado él 
Regno de Sidlia; Patermo, t640, 1687, kM*". 
Maxzachcltt, SerUtori dTitmUa, 

AMica (Barthélémy), jésuite, né à Anza en 
Locanie en 1562, mort à Naples en 1649. Il M 
professeur et préfet des études dans l'université 
de Naples. Son principal ouvrage est un savant 
commentah« sur Aristote, intihilé In vniversam 
AristoteHs phitosophiam notie et disputât io- 
nés, 7 vol. in-fol. ; Naples de 1623 à 1648. Maz- 
zochelli donne la liste de ses antres ouvraget 



ser 



AMIGO 



M8 



de pliilosophie, de théologie et de casoittique. 

Mazziichelll, ScrUtoH d^ttcUia, 

AUico (Bernardin), religieax franciscain, né 
à Gallipoli dans la terre d'Otrante. 11 était prieur 
de Tordre des Minimes à Jérusalem en 1596. Il 
y resta cinq ans, dessinant et décriTant les 
lieux saints. A son retour en Italie, il publia le 
fruit de ses travaux, sous le titre de Traitato 
délie piante, ed immagini dei sacri edifici di 
Terra sancla, designate in GertucUemme,.., 
Ombreggiate edintagliateda Ant. TempesH, 
Fiorentino; Rome, 1609, in-fol. Cet ouvrage 
imprimé avec luxe, et dédié à Philippe Œ, roi 
d'Espagne, est détenue rare. Il a été réimprimé 
à Florence en 1620, avec des augmentations 
considérables et une dédicace à Cosme II, grand- 
duc de Toscane : les planches de cette seconde 
édition sont gravées par le célèbre Gallot. 

BUtgraJia déçU uomini iUuttri del regno di Napoli. 

AMico {Etienne), religieux du mont Cassin, 
né à Païenne, mort en 1662. Il publia sous le 
nom deFanesto Musica (Fane^fo est Tanagramme 
de St^ano, Etienne) un volume de poésies la- 
tines, intitulé Sacra Lyra , variorum aucto- 
rum cantionibtu contexta, in kUina epigran^ 
mata conversis ; Païenne, 1650, in-12. 

CoronelU, BiblMkêea universate, III, tSl 

AMIGO (Faustin), poète italien, né à Bassano 
en 1524, mort en 1558. 11 a laissé, entre auties, 
une épltre à son ami Alexandre Campesano, 
sous ce titre : Faustini Amici, BassanensiSy 
anno setaiis sux XXIV immaturata morte 
prorepti,\Epistola ad Alexandrum Campe- 
^onufit; Venise, 1664, in-4°; — des poésies 
italiennes publiées dans le recueil de Gobbi. 

MazzucbeUi, SerittoH 4'Italia. 

* AMICO (François), jésuite italien, né à Ck>- 
aenza, d'une fàmiQe noble, en 1578, mort à 
Gratz en 1651. Il se fit Jésuite en 1596, et, après 
avoir enseigné la théologie à Aquilée, à Naples 
et ^ Gratz, il fut préfet des étiides à Vienne. 
François Amico est l'auteur d'un Cursus theo- 
logix publié en neuf vol. in-fol. de 1630 à 1650, 
réimprimé à Douai en huit vol., et à Anvers en 
neuf vol. en 1650. 

Cornelll, Bibliothtca univenaU. 

* ÈMico (Laurent) , religieux de l'ordre de 
Saint-François, né à Milazsole 17 décembre 1633. 
Il se ftt franciscain en 1648, enseigna dans son 
ordre è Catane, pendant sept ans, la théologie 
et la philosophie, fht deux fois provincial des 
Franciscains en Sidle, et devint vicaire général 
dans la province de Palo. Il publia sous le nom 
iFAntonîn qu'il portait avant d'entrer en religion : 
Dissertationes epistolares ad Amicum et For- 
mularium electionis canonicx;^ Diseursus 
guo probatur linguam italicam a Sicula de- 
rivatam; — Vita di Papino Martire. 

Morért,édit,.del7SS. 

AMICO (Louis), comte Castellafero, diplo- 
mate italien, né à Asti en 1757, mort à Florence le 
17 mai 1832. Il étudia à Paris et à G<Bttingue. Il 
fat successivement ministre de Sardaigne à Na- 



ples, à Vienne, à Berlin et à Florence. Avec lui sfé- 
teignit une des plus anciennes familles du Piémont 

Tlpaldo , BioçrafLa italitUM, 

AMICO (Philippe), né à Mllazo en Sicile, 
en 1654, a publié Riftessioni istorici suUacitta 
di Milazzo; Catane, 1700, in-4*. 

HazzacbelU, JcriOori d'ItaUa. 

AMICO (Raymond), musicien italien, reK- 
gienx de l'ordre de Saint-Dominique-, né vers la 
fin du seizième siècle à Noto en Sicile, a publié 
des mottetti de une à quatre voix; Messine, 1 62 1 . 

Gerber. Lexieon dér ToiUeùnàtUr. — F^iM.BiograpUê 
unit^ertelle det mutieiêtu. 

AMICO (Vito-Marie), antiquaire italien, néi 
Catane en Sicile en 1693, mort en 1762. Descen- 
dant d'une noble famille, il oitra, à l'âge de vingt 
ans, dans l'ordre des Bénédictins, et fit profession 
au monastère de San-Nicela delle-Arene à Catane. 
n enseigna l'histoire à l'université de Catane, 
puis la philosophie et la théologie dans son ordre, 
dont il devint prieur en 1733, et abbé en 1747. 
Il reçut, en 1751, de Chartes, roi des Deox-Si- 
dles, le titre d'historiographe de la Sidle. Amico 
dirigea ses études du côté des antiquités de soa 
pays, et de l'histoire de l'Église de Sidle. 11 pu- 
blia avec Mongitore une nouvelle édition de la 
Sicilia sacra de Rocco Pirro, avec de nom- 
breuses additions, consistant surtout en notioeB 
sur les couvents des bénédictins en Sidle. Cette 
édition, publiée en 1733, à Venise, avec la fiunee 
indication de Palerme, 2 vol. in-fol., fht trouvée 
si incorrecte, qu'Amico fit réimprimera Catane^ 
dans la même année, avec de nouvelles addi- 
tions , tout ce qui lui appartenait dans cet ou- 
vrage, sous le titre suivant : Sicilix sacr« libri 
quarti intégra pars secunda, reliquas Abba- 
tiarum ord, S. Benedicti, quxin Roccho Pirro 
desiderantur, notitias complectens. Auctore 
G. 7. 2>. P. D. Vito Maria Amico a Catana 
Benedictino casinensi. Accessit supplemen- 
tum ad notitiam San-Martini de Scalis, San- 
Joannis de Eremitis Panormi, et San-Plad^ 
de Colonero Messanensi. Edilio seeunda coF' 
rectior, variis documentis ac diplomatibus 
aucta; Catane , 1733, in-fol. Amico écrivit bien- 
tôt après^a Catana illustrata, sive sacra et 
civilis urbis Catanx /tii^orto; Catane, 1741, aa 
vol. in-fol., suivi de trois autres volumes, dont 
le dernier parut en 1746. Il publia aussi, afec 
un commentaire étendu et des additions, les 
dix premiers livres delà chronique de Sicile par 
Fazello : FraMs Thomx FazeUi sicuii Pr»- 
die, ord. de Jtebus siculis decas prima, cri- 
ticis animadversionibus atque auctario o&i. 
r. D. D. Vito Maria Amico , éic. illustrata; 
Catane, 1749, 3 vol. in-fol. Ce travail Ait suivit 
d'un ouvrage encore plus important sur l'his- 
toire et la géographie de la Sidle : Lexieon TVh 
pographicum siculum, six vol. in-4*, Païenne 
1757-1760. L. J. 

Mazzocbetli , Scrittori d'itatia. — Tlpildo, Bioçrt^ia 
degli Italiani iUustH del tecolo X^llt, tom. VIII. - 
Biografla degli uomini illustri délia Sicilia, tom. IL 



AMicns - 

ca (Bonmenture d'), petntre et 
mena d'Amtent ai Picardie , se St «m- 
rs la Gd da seiiièine siècle , par wi t»- 
! (Djeti reUgieni. BonsTenture Malt le 
; Queolin Vadu , calibre peintre d'A- 
■qael 11 enKigoa la perq>ectiTe. 



vs ( Ciomède), médecin italien, natir 
ice, vivait i la fin du seUième lîècle 
■uDcncemeiit du dix-septième. On ne 
de ta vie. Ses ouvrages, qui Umoi- 
ne connaissance proToade des médedDa 
mt pour titrea : Traetat-us Ire* exae- 
^primMS, de morbit omnibus genera- 
:ndvs, députe; tertiiu, de varioUt, 
et serophitlls; Voiise, I5D9, tn-4'; 
urbls sporadiàus; Venise, 1005 et 
i". L'autour entend pu maladies tpo- 
ceUes qui se déclarent chei certaUu 
dans certaines conditions dannées. 

fcwo {Poniponio), peintre italien du 
liide, natif de Parme. Il fat on des 
flèveadePannegiano i BOncbeM'œane 
dans l'église de la Hadonnedel Quar- 
>arme. D'autres tableaux du infime 

trouvent à San-Michelino et dans 1'^ 

TriniU. 

^intiarit pUtarIca. — Laail , Sltri« pU- 

Hi OU iMiGOHi {Joegves), pàntre 
i k Venise en 1&75, mort en Espapie 
voyagea en Flandre, en ADemagne, 
irre et en Espagne. On remarque, panni 
anx, VHUlûlre de Judith, et le* 
de Jupiter et d'io. 
Dilla fittura ftaeiiana. - Unil. Storia 
— HfUiïken, Dictionnaire duarlUta. 

•om (Otlavio), peintre italien , né k 
a 1603 , mort en leei. 11 ht diedple 
GeodifM , et peignait k llinlle et k 
On a de lui plusieurs tableaux dans 
tdeBreacia. 

BB BOBHABA, poète persan, qui 
•oos le règne da sultan Sandjar, daîu 
re moitié du douzième dède. H 









et ZulsiUta (c'est-k-dire dn patriarctie 
t de la lemme de Pulîphar), 
. poètes penans. 



lotieura gènéranx ou enintea cartba- 
mt les principaux sont : 
km ('ApAuK), surnommé Barea, on 
c'esÙ-dire la Foudre , général c«- 
, mort l'an 218 avant J.-C. Il appar- 
ue tamiUe qui Taisait remonter son ori- 
BDdens rais de Tvr. Il fUt le père 
, et eut d'abord le conunasdeDient des 



AMILCAR 870 

troopes <n Sidie, dansladîi-hDitièmesnnteda 
la premSère guerre punique. H se porta eor tea 
câtes de l'Italie , rwagea les terres des Bmttfau 
et des Loerlena, déjoua toutes les memres de* 
consuls roroalns, rt termina promptement nne 
campagne qnl Ait regardée comme nn ùtttA'an- 
vre de ttnÛgle. Padant dnq ans il dévasta ainsi 
niaUe , et dlspota la SIcfle aux Romains. Mail 
après que Hannon ht vainca par le conanl Lo- 
tatins (en 14S avant J.-C.) dant un combat naval 
livré pré* des Des Ëgadea, Andtear se praumça 
ponr la paix, dans Itntértt de sa paMe, qn'D 
voyait épuisée par fca dépcntea d'une auid kwgne 
gnecre. H cntta ea négoctatiooa avec les Ro- 
nutns, ee« canemla mortels de Carihaga; mata 
bien décidé k se venger d'eux anssHM qoe les 
force* de ta patrie le permettraient. D se com- 
porta dans cette ndssion avec une noide Gerté. 
Catulus ne vonlail conclure la paix qn'k la con- 
dition qn'Amilcar mettrait bas les armes et 
évacuerait la Sicile. Amilcar répondit qoll aime- 
rait mieux vmr sa patrie ensevelie sous ses pro- 
pres ruinea, et périr lui^nème les arme* k la 
main , que se montrer devant ses condtojeus 
couvert d'une telle infamie. De retour dans son 
pays, D trouva le* aOairei dan* nn &ai Liea 
différent de cdul qu'D s'était imaginé. Cartliage 
étaiten prole'A de* discorde* dvile*. Le* troupes 
de près de cent mille 
'étaient soulevées, et t'étaient empa- 
' de presque tonte* les place* 
fortes. AmOcar, revêtu du oxnmandanent ab- 
solu, fit rentrer dans l'obéissance toute* les 
villes rebelle*, entre antre* Utiqnt et nippone^ 

Quelque tempeqtrès, ildonanda et oMntle 
commandement de l'aimée d'Espagne. On rap- 
porte qn'k cette occasion AmOcar Ht Jnrer k son 
fllt Annibal, kgé de neuf ans , au milieu d'un sa- 
crifice solennel, une haine implacable anx Ro- 
mains. On sait qa' Annibal a tàiu ton lennoit. 

Amllcar emmena ainsi avec lui son fils et son 
gendre A tdrabal , jeuae homme d'une rare beauté 
et d'une grande valeur. 

Amilcar passa le détroit, et envahit l'Espagne. 
Pendant les neuf ana qnll j commanda, il sou- 
mit plusieurs peuples, enrichit Carthage do leor* 
dépouilles, etfonda,dit-on,£ardno (Barcelone). 
Enfin, il périt en combattant contre le* Vectones, 
nation de la Lnsitanle. Son gendre Aadmba] lui 
succéda dant le 



iMcHpttoiu ttMIa-ItttTa, t. IX, p- M. 

AmLCAR ('A|i[)iKa( ) , général cartha^ois 
fils de (^seon, mort l'an 309 avant J.-C. Les 
Carthaginois , instraits des progrès que faisait 
en Kdle rarmée d'Aptbode , équipèrent uns 
flatte eonildérsble, dont fls conOèrent le com- 
mandement à Amilcar. Après avoir perdu plu- 
sienrsnaviresparunctempéievlolaite, il abord» 



971 



AMILGAA — AMIÔT 



m 



ea Sicile avec enviroa dnquaiite mille hommes, 
déût Agathocle dans la. bataille d'Himère, et 
rendit resposr à ses alliés. 

Pendant qu*il assiégeait Syracuse, Agathode, 
partit secrètement, alla attaquer les Carthaginois 
dans leur propre pays, et brûla ses vaisseaux dès 
qu'il eut touché la terre d*Affiqiie. Lm habitants 
de Carthage euToyèreut en Sicile des députés à 
Amilcar, pour TioTiter à venir au plus t6t à leur 
secours, lui montrant tons les morceaux de fer 
provenant des navires incoidiés. Amilcar aver- 
tit les ambassadeurs de garder le plus profond 
silence sur leur propre désastre, et de répandre, 
au contraire, le bruit qu^Agalhode avait perdu 
tonte son armée avec toute sa flotte, et de feire 
voir, à Tappui de cette nouvelle, les fragments 
de fer qu'ils portaient avec eux. Les députés 
s'acquittèrent de ce stratagème, et sommèrent les 
Syracusains de se rendre; mais les assiégés, in- 
formés de rétat réel des choses, continuèrent à 
se défendre vigoureusement. Amflcar, dans une 
attaque nocturne , tomba entre les mains des 
Syracusains , qui regorgèrent, et envoyèrent sa 
tète à Agathocie en Afrique. 

Dtodore de SIctte, XVIIl. - Jaaen, XXD. S. 

Ahilcar (^fiiXHou:), surnommé Rkodanns 
ou le Rhodien , fut envoyé par les Garthagmois, 
vers l'an 330 avant J.-C, auprès d'Alexandre le 
Grand, avec ordre d'épier les desseins de ce oon* 
quérant. H feignit d*étre exOé de sa patrie, el de 
venir chercha un asile auprès de ce prince. H 
s'offritenmème temps à leaiiivre dans ses expédi- 
tions , comme simple soldat. Ainsi, chaque fois qu*il 
découvrait quelque nouveau projet àm roi; il l'é- 
crivait à ses condtoyens sur des tablettes de bois. 
Après la mort d'Alexandre , fl revint à Carthage, 
où ses ingrats compatriotes te firent mourir. 

JmUn , XXI, a. 

AMi!f-BBi»-HAB(KJif , sixième khalife de la 
race des Abbassides. Voy. Aavn. 

* AMiMADDiif DB NAXALABAB, poëte per- 
san , flonssalt dans la première moitié du quin- 
zième siècle. Il est auteur de plusieurs ouvrages 
en vers, dont on peut voir les titres dans Dau- 
latshah, ou dans Hammer, Vies des poètes 
persans. 

DanlaUhah , Poitei persan». 

AMIOT OU AMTOT (Joseph)^ jésuite mission- 
naire français en Chine, né en 1718 à Toulon, 
mortàPékinen 1794. Il arriva àMacao en 1750, et 
se rendit le 22 août 175, sur les ordres de l'empe- 
reur Khien-long,àPékin, où ses connaissances en 
physiques et en mathématiques le mirent en grand 
crédit. Il a le premier fait connaître aux Européens 
la Chine d'une manière plus exacte, et les cél^ 
bres sinolognes Desguignes, Abel Rérousat, etc., 
ont largement puisé dans ses écrits, dont voici les 
titres : Éloge de la ville de Moukden, capUale 
de la Mandchourie, et^de ses environs, poème 
composé en chinois et en tartare par Khien- 
long, empereur de la Chine et de la Tar- 
tarie, accompagné de notes curieuses sur la 



géographie, sur r histoire naturelle et I(i7ar* 
tarie orientale et sur les anciensusa§es im 
Chinois, composées par les éditeurs eùuiê iC 
tartares. On y a Joint une pièce de ten «r 
le thé, composée peur U Même empereur, tia- 
duit du chinois en français; Paris , 1770» iet^f; 
ce poème de Khîea-kmg sur lainlle deMouUct, 
qui excita l'enthousiasme de Yollahre, est la pie- 
mière composition poétique qui ait été laite et 
tartare-mandchou; — Art miHtaire des Chi- 
nois, ou Recueil d^anciens traités sur U 
guerre, composés avant l'ère chrétienne par 
différents généraux chinois, ouvrage sv 
lequel les aspirans aux grades miitlaira 
sont obligés de subir les examens. On y s 
joint dix préceptes adressés aux troupa 
par Vempereur Tong-Tscheng et des pùm- 
ches gravées pour tintelligence des exerdea, 
des évolutions, elc, Paris, 1772, în-4', avec 21 
planches gravées ; cette traduction ne ooatiat 
que trois des six principaux kings ou fivics 
classiques chinois sur les arts miRtaires. Elh a 
été réimprimée dans les t. VIT et YDl des Jfe- 
moires sur les Chinois (Paris, 1776 et suit., 
hi-4° ) ; avec addition du 4* et 6* et de idancbei; 
— Lettre de Pékin sur le génie de la langm 
cAiffoi^e; Bruxelles, 1773, în-4» et 1782, In4*; 
cette lettre, adressée à la société royale 4e Lon- 
dres, en 1770, et dont il parut une anahjfse àms 
les Philosophical Transactions, avait poorbot 
de réfuter les idées de Ncedham sur la reaun- 
Uance supposée des anciens caractères égyptitts 
gravés siir un buste d'Isis à Turin, avec les ca- 
ractères dihiois; elle fut réimprimée dais te 
vol. I des Mémoires sur les CAinoia; Paris, 
1776, in-4*; — Abrégé historique des princt- 
poux traits de la Vie de Conjugue; Vsm, 
1787, in-4°, avec fig. ; réimp. djuis le tooL BI 
des Mémoires sur les Chinois; — Dietiemndn 
tartare-mandchoU'Jrançais, composé éPaprh 
un dictionnaire mandchou-chinois, par AaM, 
et publié par Langlès; Paris, 1789, 3 yeL in-é*; 
ce dictionnaire donna pour la première fois 
savants de l'Europe une idée exacte èc la 
des conquérants de la CMne ; — Tradu^ien 
de V Hymne tartare-mandchou chanté A foc^ 
Cttsion de la conquête de KUn-Tchouas, anc 
des notes de Langlès; Paris, 1792 « iB-8^;** 
Alphabet tartare-mandehùù , paï/àé parbB' 
gl^; Paris, 1807, in-S", avec nne TstroducHon'i 
où il recommande l'étude de cette langue, M 
la littérature, d'après Abel-Remusal(R«cAereA0 
sur les langues tartares), ne se eomposeqae de 
traductions textuelles du chinois. Les antres tr^ 
vaux d'Amiot se trouvent insérés âem les il i^ 
lûmes des Mémoires concernant VkMoire, Ui 
sciences, les arts et les usages des Cl^neis; 
Paris, 1776-1814, in-4''. Noos en mcnttoQBSr 
rons particulièrement les snivantft : De âi 
musique des Chinois, tant ancienne, que ws- 
deme, dans le tome VI; — Grammaire tôt' 
tare-mandchoue, dans îe tome XITf, qui a'M 



I7S AMIOT - 

qfi'uae tradodiaB impwfiilc d« celle do P. Ger- 
bflkn, piAttée a laOa diu lliéTeiMit, Collée- 
(isK rfci Voyatu; — Àfolagie de la baui* 
Bi^qttUé de la ekronolegie eUnaiM toHtrû 
ta P. CUof ; — OteonriioM A frofwt A J'OH- 
trage de Pau» Seeitre^et mr ici ^rp- 
Heni ei tn r:Ainoli; — B**iolre in natiav 
tr^mtoiret de la Chine ; — Abrégé ehroaolo- 
jl^tte du annula de ta CliiJtê ; — Btquùaet 
HagrupUiqHet tttr le* penonmei le* pkm dis- 
ttmçvéee de la Chiae, enptrevrt, féaértÊiLt, 
laumU. potttM, etc. ; — Ifolieu nr Pkblotre 
xmttmporaitie de la Chine, eemprenant la 
nmmiitiettdtt Terlan-Terçoml*,leie^toiU 
i»ÇéméralAlmU.etc.:— Vie et doctrine de 
laottiiet UetiAre de la leet» fondée par im. 
VmmMm âPiiw pu- Amial dam est écrit, ï 
■vcirqBeleiChBMla«nÛBl|irofeMé Icdogroe 
!• ta triailéSI» un tcnal J.-C.,sM rcTnUe pv 
IL SUnialM Jidicn.OidHqa'Ainkit»ait«iM 
aFaàle» de la FoiUalKe «n tirtire- 




taiAT. Voy. Ahtot. 
ftHiB, fik d'Airru, rt^t, vers l'an 
la pifB de Snjnt et lur um partie 
de l'ancienne lonie. Il aida Jean Canlscuiène, 
empereer grec , A comprioier une insarrecliiHi 
qai l'aTut Toraé à m réfugier chez le despote de 
8«TÏe, el il déUm l'impëratidce Irène, a«ié- 
gti dana Ddiootica par le* Bulgpru. H mourut 
^wlqiie lesip» aprëa k ^<inie, MoquÉe par lei 
VteitnB et par lee dteralien de Saùd-Jean de 

I rti m BUtatrt du Au Siaiil'*- 

'UUUMTU.T, médacn Bnnéiiieii,natir d'A- 
Mik, lirait dau le aeconde moitié du ipin- 
i^m aiècle. Il vWU planeur» cMttréae de l'O- 
tel, itait à CanHwitiM^e, et s'établit k PliUlp- 
ft^it, oti a conHKMa UB traité de médedne en 
Méveai «OM le titra : Ântidats anàed (tau- 
^foatVi^onat),i^oLia-tiA., U7e. Lepre- 
Uar ralnne OMOictf U pbj^olagie, b petholo- 
Ife, Vlq^iM et ta tbénpâutiqiie ; le deniime 
nirne ot eatièninentcoiuacré il nu expoié de 
b BMtIèra mëdicita par erdre alphabétique. Le« 
mtadlea y (oal diviaéee en infUmmabém ( ajranl 
pair irindpa ta alund), et en aoeMhéniquae 
< Mfmt pour petedpe ta IMd ). L'auteqr dte «m- 
>^ dw «dwltte grtcquM, anba» et ami^ 

Jlirla MUrtrla ii ÀntaOe, v- *"• 

'•MMtxtm va lAHLEni, prime Sa Jotland, 
i l i ^wra taJeBilÉwe iadeaTaiitJ.-C. Uétait, 
«^ Sau-GmninattaDa, fil a d'Honeadill, pcinca 
fwialiii II àê JoHaai, et de GémUia, fille de 



AIUCAN SM 

FcBgo fit aaïaaaineT Horrentt^ «n hère, épeon 
GémttM, et te ntK en pMMUKM de ta prieieipBDté- 
Anletb, craigBHi t de partager ta tort de ton pin, 
Bt acMblat d'Mre Bm; et SaMOMM raconte M 
Id HiK baie de Irrita qni boiAb Métanae d'eqirit 
ot w e i ' Wtaui et da dteence. Ceit, cukum en 
Telt, ta ftmd du drame de Sbilitpane. Les Irt- 
ditiont Éoodtaaree eoairaicitt l'extatenco dVaft 
batmiie appelé Antath i ou meotrait jsdia daiM 
ta Jallaad un cbBnip,STecHDe tombe portant Ik 
non d'Amlifth ; et [>ualaau* (Bittoire du Da)»- 
faari, publiée en te31) parle deUdéUtad'Ara- 
lelb par Vl^eth, in campo .iRtMM dlefo. On re- 
marque encore aujourd'hui , aux environs d'ElA- 
teneur, randroit oii le pire d'Amleth annil été 
asnBBÎné. Saxo rapporte senlement que Fragotea 
ton frère, tans dire ni où ni comrneDt Mais Bd' 
Idbreel, dans ta traduction de Saxo, ajoute di; 
ton cbeT que Fengo tns Horrendill dana un ban- 
quet. Shakspnreteaerrtt de h mauiaitetnidDc- 
Ifoa de BeUrfomt, et, par *on drame admirairte, 
denoa en quelque sorte une Inte i la tradition da- 
noise. Holberg, Bailen, PétersoD et la plnpart des 
hMorlens r^ceiria du Danemark, regtprdent toute 
l'MstDire d'Amlelh comme bbnlease, tandis que 
MflKer laftte entrerelr qu'elle n'est pas tout i 



cnaa 

... . MarM, 

a/Sanu aç Snorroâ KiMfr, 



'. I, u 



n Dmin, p..m. 



Lo^pUin, a 



*uiviNfi (Charles-Gtalave), céWbre gra- 
vear anemand, né k niirembcn; en Iftil, mort en 
1701. Bparrintft se taire rwnwqner, k Monieh, 
de FélecteuT de Bartère, Maxiraillen tl, qnl l'en- 
TOfa étadier k Paris son» F. de PoHIr, )'nn des 
phis haMIes ffinu i i d'alon. Après ma retour 
i HuBieh, Il fat nommé gmreur de ta eoor, et 
t'acqnH nne grande renonimëe ai Allemagne. Ses 
portnita sont fort estimés. Set tableaux histo- 
riques sont d'un deeshi fMMe et qoelqnefois fn- 

ntVpctniTT, //IMtriKt* NetiHieM «i dn Mlnter 



' AKMAM ( Georgt-Chriilophe ), médecin de 
Ratisbonne, vivait vtrs le milieu du dix-septtinM 
tiède. On a de M : ExtreUalio medlica. eatum 
practicuM exponeiu ; léna, lOM, in-t*; — 
'Amirnc 'laipiiiTi De nuifu^jIctKioae Utia: 
léna, lOâB, ia-i'. Ce médecin ne an trouve pat 
mwtioDné dan» ta* UognpMet nédiatat. 

Biotrap'ilcal t»etiBiiart. 

AMMAN l Jean-Conrad), médecin rilemand, 
né & Schallboate en 1<66, mort vert 1730 è 
Wannond, près de Lejdc. H étudia a Bile et 
ewfn ta méderineà Amsterdam, oti il te fit 
Burtont connaître par l'ansdfinenenl des soonta- 
maets. On a de lui : i" Surdus ttqutns, etc. ; 
Amsterdam, lOM, ln.8»i — r DltterMio dm 



S7S AMMAN 

loqvtla, qva non tolum vox hmruma et lo- 
piendi arU/Mum ex tniginibut mit entun- 
tur, sed et Iradtailur média, quibut U, ful 
ab trteanabulis turdi etmuti/uerunt, logve- 
lam adipiaci potttnt ; ÀmiXa^am , 1700, io-S*. 
Ce traTiil a éU traduit en françoù par BeumU 
Je Préau, et h traDve impriioé & la tolte do 
Court d'éduaitian des sourdi et muelt par 
I)eKiiainpi,1779,fa-i2. On doit anulk Amman 
ime bonne édition des oeoTret de Cœlins Aure- 
lluiu , a*ec les notes de Janiion tbq Almelo- 
teen ; mfin il ■ tnduit en boUandais plniiain 
dialogaeide Platon; Amsterdam, 1709 et 1711, 
ln-*°. 

uiÛji ( Jean ), médecin et botaniste aHe- 
mand, aé i, Scbafthouse en 1707, mort à Saint- 
Péterabonrg en 1741. Fiis dn profcueDr Jean- 
Jacqnea (et non dn précédent, comme l'indique 
la .Mo^ropAie URtMTMl^ ), 11 étudia la médecine 
iiLerde loas le célèbre BoertiaaTe. Sur la recom- 
. mandaUoa de son maître, il se rendit, en 1730, 
à Londres auprès de Sloaue , qn'D aida dans pin- 
slenn entreprises litléiairM, En 1731 11 derint 
membre de la Sodété royale de liondre*, et en 
1733 ii (lit appdd qioDtanément à Saint-Péters- 
bourg, ob n occupa jutqn't sa Dwrt une chaire de 
botaâque el dlûstcdre natureQe. Quelque letup* 
BTUt ta mort, il aTsit élé mmuné membre de 
r Académie Impériale des sdences de Satat-W- 
tersbourg. Ses mamitcrils et ses rkbes herbiers, 
renfermant k< plantes qnll arait recueillies en 
HoDande, en Angleterre et eo Russie, dirent acbe- 
tés par le miuée de S^nt-Pétersbourg. 

On a de lui: I* SUrpium rorlorwn in imperio 
Bvl/ieno sponte provenienUum Iconaet det- 
crlji<lanei;Petrop.,1739,ia-4°.Cet<iunaBe était 
deaUnéà bbe connattreles plantes qne J.-G. Gme- 
lin.HeseerKlunllel Heinielmann avaient troo- 
Tées pendant tean voyages dana la Russie asia- 
tique, n ne cmitient que trente-dnq plantes asseï 
bien dessinées : ta pobUcatioa (Ut arrêtée pat la 
mortde rauteaT,i pdnelgé de trente-quatre ans ; 
— 1° plBsieurs article» iotéressantt dans les Hé- 
mirires de l'Académie de Satat-Pétersbourg, dont 
le tome I" renferme les descrlptfaMU et les figures 
des (dCca, Mchilia Asiphtmantktu (eleroden- 
dron); le tume X, la description de quelques 
fougères des Antilles, envoyées par Guillaume 
Hodstrai. Ce dernier a étabU, en l'honnenr 
d'AmnMHi , le goire ommonfa, qui compraid uo 
petit nombre d'espèce*, la {dt^ût tropicales, de 
b ftndUe dea lalicarMea. F. H. 

Hebter. GttdUMi dn- IMIelii ta Anutaiid, t IH, 



UIIUH (Jean-J acquêt ), cUnuglen et voya- 
geur allemand , né en IbM à lludwell sur le lac 
de Zurich, mort t Zurich en I&&8. 11 fut Instruit 
par son père dans l'art chinugical, et accompa- 
gna, en 1SI3 et 1013, l'amlMsssdear hoogroû 
Megroni dans son voyage k Constantinople, en 
Syrie, en Palestine et en £gypte. Il a publié la 



■ AM&IAN »8 

rdaHon de ce voyage tous le titre : Reise int 
getoite Land, von dannen dureh die WiuU 
und jEçypIen gen Alexandrie», etc., 3 vd. 
in-g°; Zurich, 1B18. Cd ouvrage nsfenneta 
notices ttès-cnrientes; B a été réimprioiri d«t 
un reeoeil aOemand de Vofoget doM la terre 
pror)Uie;Z«irich, )fl7S. 



uiHAji on aMOUN (Jotte), • 
pedntre alleniand, né tZurich m lUS, mortv 
1 &91 1 Naremberg, oii il s'était étaMi dqniis ISTL 
Outre un grand ntHUbre de gravnrea sur bah, 
snr verre, et de dessins klaphune,onadelv: 
]• nue orilectioa des PorIralU det rais et 
France, depuis Ptiaiarnood jnsqu'à Henri m, 
avec une courte biographie de chacm d'en; 
Francfort, 1S76; — 1' des gravures poarVBtt- 
(Dire dv Kottveau Teitament; — 3* Une eoUee- 
tion de costumes de fenunes : Gpuceevm, lim 
TheatrvmnuUerwm, in qtto omnium Eurofë 
genHum /eemineot AoAi/ui ^;«ris exprmm 
oliJere/aiet<;Fr«DCfort,l&Be,ii^*;{faid.,lStli 
— 4* Panoplia omnium tiberaliVM meete- 
nicarum et tedentariarum arlhtm gean 
coR/inens, etc.; Francfort, IMM, iwllectkei>^ 
deuse de cent brdie pièces, T«|irésentant k) 
diverses manipuUtlons des arts; — &* ArUtfUk- 
gendi eneWrIrfion.Franctort, 1S78; — «*«- 



pcken; Vifter. 

AHNAIMTI. Voy. PiccoLOMini. 

aHMÂKATi (Bm-l/tilemy), ard^tecte et 
sculpteur, né kFloreneeen l!ill,iDort en lUt. 
n M d'sbord élève de BaodoBaodlnelll, et a- 
suite de SansDTioo i Venlfe. Le p^e Jtde* UI 
l'employa aux tiavaox de sculpture du Ci^itoti, 
a le duc Cosme de Hédids le nomma (on aittt- 
te>:te. Lesprindpauxouvragetd'Ammualliail: 
les statues qui décorent à Nsplee le loalwa 
de Sannazar; à Rome, le tombeau do ctrdiBil 
deMonti; t Florence, iepont delà Triniléclfl»- 
sieura fontaines; il termina le palais Pitli, com- 
mencé pu* Brunellesdit, et en décora la ati 
de trois ordres de colonnes h bossages qui, de- 
puis , ont été imitées par l'ardUlecto J. de BnsM 
au palais dn Lnieinbourg, ï Paria. On trnwre 
dans la ullection des dessins de la galerie de 
Florence un ouvrage d'Ammanati, Intitulé la 
Citlà (la viUe), renfermant les plans des di» 
Ttnts é£flees propresli rendre une ville eomnode 
elmagniSque. Ses ouvrage* de sculpture ont m 
caractère grand, mais un peu macéré; ta 
bronzes sont exécutés avec finesse. 

ViuTi, CokiiiU illuitri iitr italfa. - amfm, 
Storia U McuUm. - htiâlBacti, rOt dr rUtari.lU. 

*AHiujiaTi (Gioponni), habile actripteor 
italien du qoatoniëme idède. H était dief des 
artjsles qui, en 1331 et I3S&, furent enpioyés 
à ia Gonâtruction des staller du cbonir de la o- 



m 



AMMANATI — AMMIEIf 



378 



Biédnle d'Orriéto. H était renommé pour son 
bibileté dans les trayaux de marqueterie, 
œna Talle, Maria â»l duoÊno d'Onieto, 

AHMJanr (Paul)^ botaniste et médedn aUe- 
Bmdy né à Breslan le 31 août 1634, mort àLeip- 
:% le 4 férrier 1691. Il étudia la médecine dans 
tlfersea unirersités d'Allemagne, et voyagea en 
loUande et en Angleterre. En 1664, l'Académie 
les Curieux de la nature se l'assoda sous le nom 
é Dryander. Depuis 1670 jusqu'à sa mort, il 
emplit, à l'unirmité de Leipzig, suocessiTC- 
loit Itt chaires de médecine, de botanique et 
e physiologie. Ammann fut en quelque sorte le 
réctenr du Jardin botanique de Leipzig, le plus 
esn de l'Allemagne au dix-septième siède. 

Toid les titres de ses ouvrages, dans leur ordre 
Inwologique : V Medieina critica, sive deci- 
nriOf id est, eenturia casuum infacultaie Lip- 
isiui resoluiarum variis discursilnu auctù; 
kndolstsdt, 1670, in-4<>; — 2* Prœl^inaris 
aRWJolio qtta casuum et responsuum suorum 
w^^tututm editionem depreeatur; Leipzig, 
670, bt^^ ; — 3® Parxnesis ad discentes drca 
nstUuHomtm medicarum emendationem oc- 
mpaiu; Rudolstadt, 1673, in-12; Leipzig, 1677, 
i-13; — 4* Archmu synopticus, Eccardi 
'Mekmeri arelueo synoptieo contra Parrnne- 
ta ad disantes, opposUus; ibid., 1674, in-l2; 

- &* SuppeUex bàaniea, hoc est, enumeratio 
^oMtarum qux non solum in horto medico 
ïeademix lApsiensis sed etiam in aliis cirea 
trbern viridariis, pratis ac sylvis, etc., pro- 
trminare soient. Accessit hrevis ad materiam 
udieam manuductio; Leipzig, 1675, in-S** : 
^est on catalogue raisonné des plantes du jardin 
otanique de Leipzig; — 6** Charaeter planta- 
wn naturalis abulfimofine, videlicet, fruc- 
iJUaHone, desumptus; Leipzig, 1676, in-12; 
Ynooforti» 1685, in-12; Leipzig, 1686, in-12, 
ifee des additions ; Franooftirti, 1 701 , in-l 2, avec 
les additions de Daniel Mebel. Quoique partisan 
le la méthode de Morison, qui caractérise les 
ÉBtes d'après les feuilles, l'auteur établit deux 
ioïC Tîngt genres, d'après l'organisation des 
gaines; — 7* Bortus Bosianus quoad exotica 
tohtm deseriptus ; Lipsiœ, 1 686, in-4®. Cet opus- 
iole renferme la description de plusieurs plantes 
1res, dassées d'après la méthode de Morison; 

- 8* Irenicum Numx Pompilii cum Hippo- 
tête, çuo veterum medicorum et philosopho- 
VM hypothèses in corpus juris civilis pariter 
€ eanonici hactenus transumpta, apracon- 
qiiis opinioniàtu vindicantur; Francfort et 
dpzig, 1689, in-8*; — 9* Praxis vulnerum 
fthalium sex decadibus historiarum rario- 
mn,ui plurium traunuUicarum , cum cri- 
tUionibus adomata; Francfort, 1690, in-8"; 
efpzig, 1701, iii-8*. — Amman est yéritablement 
uteur de la classification des plantes d'après 
Mganisation de la graine. F. H. 

jacher. Mlaerneines GeUhtUn-Lexicon, — Haller, JBi- 
MMeeu boioniea 



*AMMAR IBN TAS» , sumommé Aboul- 
Yokhdàn, Arabe oâèbre, de la tribu des Ans, 
l'on des compagnons du prophète , rivait dan»la 
première moitié du septième siècle. H embrassa, 
l'un des premiers, la doctrine de l'islam. Fait pri- 
sonnier par les idolâtres de la Mecque, il Ait 
condamné à être brûlé vif. « Les flammes , dit 
Aboulféda, entouraient d^à Ammér, quand Ma- 
homet, qid vint à passer, étendit sa main sur 
le bâcher, et préserva ainsi son ami du contact 
du feu. il accompagna Bftahomet dans sa fuite 
en Abyssinie, et on entendait souvent dire au pro- 
phète « que la vérité et la justice ne quitteraient 
Jamais son ami AmmAr. » Après la mort d'Oth- 
man, Anmiàr se fit partisan d'Ali contre Moa- 
wiyah. Il assista à la bataille du Chameau (657- 
658 de J.-C. ), où il ftit sauvé d'une manière mi- 
raculeuse, n périt à l'Age de quatre-vingt-dix ans 
dans la bataille de Se&yn , où il comiriandalt la 
cavalerie d'Ali. Un petit-fils d'Ammâr, nommé 
Abdallah Ibn Said , s'établit en Espagne, et devint 
le père d'une nombreuse postérité connue sous le 
nom de Beni-Stiïd , dans la prorince de Grenade. 

AboQlféda, f'to de Mohammed (trad. par M. des Ver- 
gers ) 'j Parla , l8tT. — Blmaciir, HiH, Sarac., Ub. I, 
cap. TL - D'HerbeloC. Bm, orientale. — AKMakUrlv 
Mokam, dfn,, U, is. 

^AMMiANVS (A|&(iuavoç), poète grec, rivait 
au temps de l'empereur Adrien. On a de lui plus 
de vingtépigrammes, dans V Anthologie grecque 
(hb. IX et XI). On ne sait rien de sa vie. 

Fabrldua, BibUoth. grmea, — Jacobt, jitakoloç. grmecu 
AMMIBN BIARCBLLI5, OU AmmionUS MOT- 

cellinus, historien latin, issu d'une famille grec- 
que, naquit, selon Libanius (epist. 983), à An- 
tioche, vers 320 de J.-C., et mourut vers la fin 
du quatrième siècle. Il entra fort jeune au service 
militaire, et fit ses premières campagnes dans 
la Gaule et en Asie , sous les ordres dlJrsicinus , 
maître de la cavalerie, sous le règne de Constance 
(de 340 à 350 de J.-C. ). Dans ces campagnes , il 
parait avoir été attaché, comme protector do- 
mestictu, espèce de cadet de &mille, à la per- 
sonne dlJrsicinus. Dans le dix-huitième livre 
de son Histoire, il foit lui-même une mention 
modeste de ses serrices militaires. H servit en- 
suite avec Eutrope dans la malheureuse expé- 
dition de l'empereur Julien contre Sapor. H se 
trouvait à Amide quand cette ville, située près 
du Tigre, fut attaquée p«r le roi de Perse; il 
parvint à s'enfuir à Antioche avec les débris de 
l'armée. Après la mort de Julien , il parait avoir 
serri encore sous les règnes de Valentinien, de 
Yalens, de Gratien et de Théodose I'', qui 
monta sur le trône en 379 de J.-C. Ammien se 
retira du serrice militaire avec le rang de co- 
rnes, aux termes d'un réécrit impérial (Cod. 
Just., IX, tit. 27). n résulte, de divers pas- 
sages de son Histoire, qu'il avait risité non-seu- 
lement l'Asia Mineure et la Mésopotamie, mais 
la Gaule (lib. XV, 9), l'Egypte (IX, 4), enfin 
la plus grande partie de Tempirc romain. Ses 
témoignages sont donc du plus grand poids. 



379 



AMMIEN ~ AMMIRATO 



3» 



Après avoir passé la première partie de sa vie 
dans le tumulte des camps et des affiiires, il con- 
sacra le reste de ses jovs à rédfiger rHistoire de 
son temps. On ignore !*^poqiie précne desamoit. 
On sait toutefois qoll snrvéout à rempereur 
Gratien, dont il mentionne la fin (lib. XXVUy 6). 
CkHDme il parle du temple de Sérapis à Alexan- 
drie, détruit en 391 , et de NéoSMrius» qui fat 
consul en 390 , Ammien devait être alors très- 
Agé; on peut conjecturer qull mourut vers 395. 
Au nombre de ses contemporains étaient sabt 
Ambroise, saint Basile, Symmaque, Aurelius- 
Victor, Entrope, saint Grégoire de Nazianze, 
Grégoire de Nyssa, LibaoniS' et Ëunapius. 

Son ouvrage intitulé Berum gestarum U- 
bri XXXI devait être nne suite aux Annales 
de Tacite; mais les treize premiers livres, qui 
contenaient lliistoire romaine depuis Tan 91 de 
J.-C. ( époque dti cesse Tacite ) jusqn*en 352 de 
J.-C., sont perdus. Les vingt-huit livres qui nous 
restent, avec quelques lacunes , forment cepen- 
dant la partie la plus précieuse : Tanteur y raconte 
(jusqu'à la mort de Yalens en 378) les événements 
dont il fut souvent témoin ocdlaire. Il y mêle quel- 
ques digressions géographiques, archéologiques 
et ethnographiques du plus haut intérêt; tels 
sont les chapitres sur les Sarrasins , dans le li- 
▼re XIV ; sur les Gaulois, dans le livre XV; sur 
les obélisques, dans le livre XVTI ; sur laTlirace et 
les régions du Pont ; sa description de l'Egypte, 
des Pyramides, du Nil ; ses remarques sur les 
animaux de l*Égypte, dans le livre XXn ; sa des- 
cription de la Perse; ses notices sur les Huns, 
les Alains , etc., dans le livre XXXI. Uouvrage \ 
n'est pas exempt d'erreurs géographiques, sur- ; 
tout en ce qui concerne l'Egypte; mais on y 
trouve des renseignements exacts sur le bassin | 
de l'Euphrate et du Tigre, thé&tre de l'expédition 
de JuBen, que l'auteur avait suivie. En somme, 
c'est un des mdUeurs livres historiques et géo- 
graphiques du quatrième siècle de notre ère. — 
Le style d' Ammien est quelquefois diffus et obs- 
cur, mais il ne manque pas d'une certaine vigueur, 
tant soit peu barbare. Son latin rappelle cdui du 
code de Théodose, et il y a des expressions que 
l'on ne rencontre pas dans les bons classiques, 
^n jugement est supérieur à son langage, et 
d'une impartialité remarquable. Ses réflexions 
sont d'un esprit sain, et dégagé de tout préjugé. 

On a beaucoup discuté pour savoir si Ammien 
fut chrétien ou païen. La question reste encore 
indécise : quoiqu'il soit plein de respect pour 
les chrétiens, rien ne prouve dans son langage 
qu'il ait renoncé au culte du paganisme. Du monis ; 
^'était un de ces philosophes édairés et tolérants, 
dont il ne manquait pas d'exemples dans les pre- 
miers siècles de l'ère chrétienne. 

L'ouvrage d' Ammien fut, dit-on, découvert: 
par Poggio Bracciolini , qui passa une partie de , 
sa vie à rechercher les manuscrits des auteurs 
grecs et romains. U fut pour la première fois 
ûnprimé à Rome, par A. Sabinus, en 1474 ; puis 



successivement à Bologne, par Casielliis, « 
1517; àBAle, par Froben, en tôiS, età Aiigi- 
bourg, en 1533, par Acoorso, qm se vante d'y 
avoir €orn§épkisdeiânq mille fiuite&.€fllteéli- 
tion contient les cinq denûm livres» ^ui JP^ 
qu'alors n'avaient jK>int été encore irafiriDiés. £■ 
1533 9 Gelenius fit paraître à BAle une édite 
. avec les mêmes additions» sauf le denâer Jim 
et nne partie de l'avant^daniier, qui y mniiqiiwl 
L'édition de Valois (Paris, 1681), reafciwe, ooIr 
les notes de Lindenbrog, phuieurt notes mi- 
▼elles et nne vie de l'Idakorien par ChUDet. G»- 
novius réimprima cette éditian en IMS, à Leyi^ 
in-4* et in-fol. , avecqoelqneB annotatinat. Eiii 
la meilleure édition est celle que oowMi(i 
Wagner et qu'Erlkrdt acheva ( Leipiig» 1101^ 
3 vol, in^** ). — Ammien HaroeUin n été i»- 
4kilt en français par de Mandlea, 3 vol. i»4a; 
Paris, 1672 ; par Moatoes, 3 vol iB-i2. Oi le 
trouve aussi dans la ootteotion de PandioiilefK 
dans celle de M. Nisard. H eneûste ammî «k 
traduction allemande par Wagner; Fkwiot, 3 wL 
in-r , 1792-1794, etoM traduction aaglaiie fv 
Philéroon Hoiland; LomL, 4668, i«-lal. 

F.JL 

€l«ode Chlfflet, etc.. De >#wmtow( ttareêlHM irfta.«li. 
— VaJetll, PrKfaOomu en po$Un. tt yrior. jtmmtmi 
edUionem. — LIbantuB, EpUtolM. 

LumiWLkTO s(Seipkm\ dit VAmÀfim^ pnUi- 
dste italien né àLecœ, dans le royavttdft 
Niq»ies, le 27 septembre 1531; mort à Floraai 
le 30 janvier 1601. Sa famille, <|u éiait^iiv- 
naire de Florence, l'envoya à Maples fiMie aM 
droit; mais il n'avait aucun goût pour «Me 
étude , et s'adonna de préférence à U litlératen 
et à la poésie. £n 1&61, il reçut les 
nenrs de la main de l'évèqoc de Leoen. Il 
gea ensuite , ou plutât erra^ans toute '"trlH/ 
quête d'une position. Après avoir résidé q«il|M 
temps à Venise, àHomeet à Naplea, il rotitdai 
sa ville natale. Il fût employé par quelfins §» 
tilshommes du pays, et reipatde l'aMhwêgMde 
Ifaples ime mission pour le pape Pie V. H M 
par s'établir à Floreooe en 1569. Ce fit tbn^ 
le grand-duc Cosme F' le cbai^ea d'écrite Wi* 
toire de Florence, et le cardinal FerdioMlde 
Biédids loi donna un logement daas sa ffMpM 
maison de campagne de la Petraia. (En vàk% 
Ammirato devint chanofaie de la catbé^Mi de 
Florence. Malgré la fiiveur dont il iiinieiieilliifiif 
des Ifedicis, il eut encore à se plaladm da II 
fortune : il se représente, dans aat lettres» cUiV 
par MassDchelli, comme rédoit à neadiar desii* 
cours qu'on hii refusait quelquefois. 

Ammkato ftit un écrivain très féeiad; viili 
la liste de oenx de aes ouvrages qol ont gadé 
quelque réputation : Délie Famiglie NoifiH HÊr 
politane; ouvrage généalogique divisé en dm 
parties : la première fot paUiée à FloroMe, 
in-fol., en 1680; la seconde dans la même viBe, 
1651, m- fol. après la mort de l'antear; — Dis- 
corsi sopra Comelio TacUo; Florence, 1594, 



Ml AHHl&ATO 

te-4°, wMTCfitréimpriiiié;— Ortaieni a diverti 
friÊUipi mUmea^ipr^araauiitichtt'avreb- 
éav a /ereaoalro lapetatia del Tureo;FV>- 
HMe, as», iit*:— H Rata, omerv deOe /m- 
fraM,- OottmoB, 169*; c'est un tnité sur I» 
- Ittarie Fiorentitie, ai 

-a inaqu'i rmnée I i34, éfioqne i IftqaeUe 
riMiii de Mëdicû, Minwniiiié le Pare tie la pa- 
irie, reràd'de bb exil; eile fut publiée i Flo- 
naee, isoo, i *iL in-rol. La seconde perde, «n 
li litKi, alluit jnaqu'A l'an lS7f , tat paUiée 
fÊT *"™i~*" le ienoe, et dédiée na graiid-duc 

~ ~ , IMI, nB»ol. rà-W. 

to, dit le JMin« pDbUa une aecranJe «di- 
fl^ del» pranièn partie, ikc des addhiiiiu; 
Ummui, 1M7, ) *«1. in-fol. Cet onrrage d'Ani- 
■fcsta cet lûtsire de Flmnce la plus exacte 
4t la [dnt etnplite qui eiitte; a a taIu à mui 
— *~~. de la pwl deJ'Académk de la Cnuca, 
U miK ambUieni de TUô-Ltve moderne; — 
AbUb Fmmi^e mobUi Ftaratltiu, comidété et 
fuUiépar Amnlntole jeinc; Florence, ISia, 
1m4aL — 1 r*taM «fi ^<ie>o^«, di.VoUerra e 
tÀrts2«, cou Paggiunla di SeipUme Anml- 
ro/o il Giorane; Florence, 1637, iji-4*;ce sont 
ds notioea liogr^biqMet ear les érâques de ces 
ttobTiOes; — Opaicoli; Fkireooe, 1040-1641, 
J Tol. in-4*; c'eal on recoell o6 m tronient 
% adreMéi ï des rois et à dea papes, 
i Ladislas et de «a sonr 
B B de Repka cl de plaikurs Dianbrei 
« de la bnnUe ilea Hédidi, dei dialo- 
^CB, de* traités it de courte poëniee; — Albaro 
t ttaria dti oonti Guidi eolV agivnte di Set- 
[ fUm Ammirato U Gioeme; Florenee, IMO, 
I MbL, «lawedesaddMMns, tùM : les conilei 
[ Uil,doDt«e(onragenitncB l'histoire, avmenl 
^ W mie inportint dans les premiers ItmupE 
fcTlMoire de Florenee; — Ditoonl drite Fa- 
niflie ftladina tt AntngtietUi; FlorenEe, 
a9l,faHt*.AaBiinlDfMimlBlnTie(ix et exact 
^ ' ' dc^n6a]*f!ie,atMi> rechvobea k 
' à lUilcrire d'ntjles matérJatit . 
qu'A examina dnipiante 
p^nr floo histoire des PonHIes 
et aK mHIe pour ees Familles 
yiXt durenus trAs- 
«S. Aunidralu a Msaé aussi phisieuTt oirvn- 




diliChrnriqMdelloate Cassino, et n propre 
kupipUa, qui M tronve ï Horenoe dans la 



Sdftone Aaamm U Jtutu, né k Hotrtajone, 
■W hTMcMe, Ton lUl; Hort wen 1630. U 



«etattOt 



m Cristoforo Bianco, 
a. ^7»! lerri de secrétaire 
o ancien dans la dernière partie de 
« «le, eeM-d te It M» héritier k eondilion qu'D 
jwdrift MO DCnn «t son nuiMHn. Amnrirato le 
jaone pid)lîa plusieurs ouvrages posthumes de 
L.J. 



— AMHON 383 

Mmiabi^m. Sermon If llaUa.--nnbaKlii. Storta 

ANMOK, Trkn de Moab, et r^ardé, ainsi 
qae celui-d, comme un fruit du ocunmeroe inces- 
taeui de LoUi avec set filles. Il donna son nom 
i la race des Aaunonila. 

•aMMOK (Antoine-BlaiK), mosicieD alle- 
mand, mort TCra 1&90. On a de lui quelques 
Lymnes sacrés, des messes et àga motels. 



*kMH»n (CharUi-GuUlaume), écnvaiD 
liîppiatriqne, né k Trakebnen (Piuk) en 1777. 
Il a Técn depuis 1813 k Robnnteld, prts de 
NeulMurg, sur le Datube. Son principal ouvr^^ 
est un Traité eomplel d'Bippiatriçve (en al- 
lemand]; Ueilbnnn, 1804-1807, 3 *ol. iii-8°; 
3' édil., 1815. 



UIMOH (ChrUtopha;Fi!déric n'), célèbre 
prédicateur, fbéologieii protestant, né k Baireutb 
le IG janvier 1760, mort le 21 mai 1810. Il étu- 
dia & Erlangen, oQ Q devint en 1791 professenT 
de théologie. Après diienes mutations qui le 
menèrent d'Erlangen à GœttiDgne, de Gcettlngue 
à Erlangcn, il fut appelé à Dresde en 1813, et 
c'est depuis cetlc époque qu'il s pris rang parmi 
tes meilleurs prédicateurs de l'AUeinagne pro- 
testante. Entre les nombreux écrits d'Ammon 
rtraremarque : Fortbildung des Christenl/iums 
:.ur WeUrtligion ( sur la Propagation du chris- 
tianisme, etc.); Le^iaig, lB33-lSiO, 4toL in-<i°; 
— Enlirur/ tiner rein biblitcheH Théologie 
{ Esquisse d'une théologie biblique pure ] ; Gœt- 
tingue, 1801, 3 vol. a>-6'; — un Recueil de ser- 
mons; —une éditdefiTAwte'd'Euriplde; Erl. 



^AMMOii (Clément), graveur allemand, na- 
tif de Francfort, vivait vers le mUiai dn dix- 
septième siècle. Son taleul était fort borné. D 
travaillait k Francfort et k HddeltMrg, fut gen- 
dre de Théodore de Hrj , et contlmia la collec- 
lion de portraili pid:Aiée par de Br; ( Bibltolhcea 
calcografica ; 6 vdI. in-4'). Ammon j ajouta 
les vtJnmes VII et Tin, Pars Mbliotheex ealeo- 
grafiex, id est, enntinuatio zemtnda et tertia 
Icoman Ktrorum illtatrium ,-Prancor. ad Moen., 
Ifl&O-IS&l, iii-4°. Chaque volaille contient dn- 
qnante portraKs, gravés par Amman ; et dont Hei- 
nrkoi DODS a doimé les noms. Ammon publia de 
raéiiKoi ie69,kHeidelbei^,DQeaoavetle édition 
des premières parties de c«t ouvrage ; et, en )665, 
H donna une seconde édition de Bry : CiAleclioK 
■deportraitt des mltans turcs et persans. — 
Son (rtre Jean Ammon firt aussi graïenr. 

" ' ~ I, ZMcllmMOl)* dM orHitei, ete. — R<lsKrn, 



;amhoii (fVed^ric-Jiifiute), médecin alle- 
rnand, &ls de Christophe-Frédéric, naqnit k Gœt- 
liognele lO septembre 1799. Tl étudia k Leipzig 
et k GiEtlingDe, et devint, en 1S19, pirotessenr k 
l'AcadétDle médico-chirurgicale de Dresde. Il s'est 
fivré plus spédalcroent an (rajlemait des malt* 



383 



AMMON — AMMONIUS 



331 



dies des yeax. Parmi ses écrits on remarque : 
JDe physiologia tenotomiœ ; Dresde, 1887,iii-8* 
— Observations cliniques sur les maladies des 
yeux (en allemand); Berlin, 1838-1841, 3 toI. 
^-8"; — De iritide; Berlin, 1843, in-8»; — 
la Chirurgie plastique (en allemand); Berlin, 
1842, publié de concert avec M. Baumgarten. Il 
a publié aussi un Journal d'ophthalmologie ^ 
5 Yol. in-S*"; Dresde et Heiddbcrg, 1830-1836; 
et un Recueil mensuel d* observations médico- 
chirurgicales; 3 vol.; Leipz. 1838-1840. 

Conversationê-Lexietmt édlt de 1811. 

AMMONAS (*A(JL(tuvac) OU AMOITlf (*A{loOv), 

fondateur en Egypte d'un ordre monastique très- 
célèbre ; mort vers 320 de J.-C. Marié malgré 
lui par ses parents, il persuada à son épouse de 
vivre dans une perpétuelle continence. Après 
dix-huit ans passés de la sorte, il se retira, pour 
mener une vie encore"plus austère , à Scetis et 
au mont Nitria, au sud du lac Maréotis, où il 
vécut vingt-deux ans, allant deux fois chaque 
année visiter son épouse vierge. 11 mourut avant 
saint Antoine, qui lui adressa une lettre. (Voy. 
Œuvres de saint Athanase, n, part. 5, p. 959, 
éd. Bénéd). On lui attribue des Règles ascéti- 
ques (Keç^SXaia), traduites en latin par Gérard 
Vossius (mbliot, PP, Ascetica, t. U, p. 484, 
Paris, 1661 ). 

Soxom., Histecelés., I,14. — Socrat, BUt. eeelés.^ iV, 
93. - Vf. SmlUi'i, Dieiionanf, 

AMMOifio (ilnt^ré), poète italien, né à Luc- 
ques en 1477, mort à Londres en 1517. Après 
avoir acquis à Rome une grande réputation par 
ses connaissances en grec et en latin , il vint en 
Angleterre, où il fut patroné par Thomas Morus. 
Malgré cette protection et son talent poétique , 
Amroonio eut d'abord à souffrir de la misère ; 
et il exprimait à son ami Érasme le regret d'a- 
voir quitté Rome, lorsqu'il fut nommé, en 1513, 
secrétaire d'Henri Yin pour sa correspondance 
latme. Ce fut en cette qualité qu'il accompagna le 
roi d'Angleterre dans sa campagne de France, 
en 1513. n célébra en vers latins les succès que 
les Anglais obtinrent dans cette guerre, et les 
victoires qu'ils remportèrent sur Jacques IV roi 
d'Ecosse. A l'époque de sa mort il était nonce 
de.Léon X auprès d'Henri YIU. Bayle cite de lui 
les écrits suivants : Scotici conflictus Histo- 
ria; ~ Bucolica seu Eclogx; — De Rébus 
nihili; — Panegyricus quidam; — Epigram- 
mata ; — Poemata diversa. Tous ces ouvra- 
ges sont perdus, à l'exception d'une églogue insé- 
rée dans les Bucolicorum Auctores; Bâle, 
1546. On trouve dans la correspondance d'É- 
rasme onze lettres d'Ammonio. L. J. 

Baie, Scriptorum Brttanniv eenturia dêCima tertia, 
s* M. — MazxacbelU, Scrittori d*ltalia. — Bajie. Die- 
tonnaVre critiquer. 

AMMONirs ('A(t|ic3vto<), nom commun à 
plusieurs Grecs , distingués dans les sciences et 
les lettres. Ck)mme la plupart des Ammonius n'ont 
pas de prénoms, nous les avons tous rangés. 



autant que possible, dans l'onjre chronologiqQe. 

^AMMONirs, célèbre chirurgien d'Alexan- 
drie, parait avoir vécu sous le règne de Ptoléroée- 
Philadelphe (283-247 avant J.-C.}. Il eot, selon 
Celse, le premier l'idée de broyer les groscaloiis 
de la vessie et de les extraire par fhiginents;ee 
qui lui valut le surnom de lithotome (XiOoTÔ|toc). 
Ce modo d'opération, décrit par Cdse, a beaii- 
ooup d'analogie avec celui de nos lithotriptewn 
modernes. Voici ce passage de Celse, si faitém- 
sant pour l'histoire de la litbotriptle : Si quando 
autem is major (calculus) non videtwr, nis» 
rupta cervice, extrahi posse, findendus est : 
c^jus repertor Ammonius, ob id Xi^açiffunçcog- 
nominatus est, Id hoc modo fit : uneus te- 
Jicitur calculo, sic, ut facile cum concussum 
quoque teneat, ne is rétro revolvatwr; (tau 
ferramentum adhibetur crassitudinis mo- 
dicœ j prima parte tenui, seu retusa, quoi 
admotum calculo, et ex altéra parte ktum, 
eumfindit, magna cura habita^ ne autai 
ipsam vesicam ferramentum pervenUU^asU 
calculi fractura ne quid incidat. 

Aétius et Paul d'Égine citent aussi an Amnh 
nius ; mais il est difTicile de décider si c*est le 
lithotome. H. 

Celse, De medic., Ub. Vil, t6. - AtfUot, Têtrak, II.- 
Paol d'Égine, VII. u. 

AMMONIUS, philosophe grec, qui vivait sobi 

le règne de l'empereur Adrien. 11 fat roaitre de 

Plutarque, et professa, dit-on, à Athènes me 

espèce de syncrétisme pour concilier le système 

d'Aristote avec celui de Platon. 

Plotarqae, De aduiatoris et amiei dUeHmtm^ f. ni 
— Fabrlclua. Bibiioth. grtee.» V, iSS. 

AMMONIUS, fils d'Hermias, en latin 
nius Hermix, philosophe grec 
natif d'Alexandrie, vivait vers la fin do cii 
siècle. En 480 de J.-C., il fut disciple de PradM 
à Athènes, et enseigna dans son pays vùà b 
philosophie d'Aristote, ou plutôt uninébagedei 
doctrines d'Aristote avec celles de Platon. Il M 
le maître de Zacharie, d'Asdépias deTiillet,de 
Daroascius, de SimpHdus et de Jean PtailopooM. 
Ammonius a laissé des commentaires trte-erti- 
mes sur l'Introduction de Porphyre (ComoMi- 
tarius in Isagogen Porphyrii de pâaqui 
prœdicabilibus);\etàie, 1500.ln-fol.,et1Stf, 
in-8° (en grec); sur les catégories d'Aiiilole. 
In prxdicamenta Aristotelis, avec la via de ce 
philosophe; Venise, 1503,in-fol.; sor le DroUé 
de V interprétation ; Venise, 1549, te4*, et 
Londres, 1658, in-8*, en grec et en latin; orfta 
des seolies sur les sept livres de la MHapkt' 
sique, qui sont inédites. Les commentaiits m 
Aristote ont été réimprimés par Brandis, dios 
Scholia in Aristotelem; Berlin, 1830, în-4*. 

Fabrlclns, BibL çrseca^ V, 704 

* AMMONIUS, (ils d'Ammonius, granunalriei 
grec, vivait à Alexandrie dans la dernière moitté 
du premier siècle avant J.-C. 11 était élève da 
célèbre Aristarque et donna des commentaires) 



S85 



AMMONIUS 



886 



«QOiird'hiii perdus, sur Homère, Suidas et 
Aristophane, sourent dtés par les scoliastes. 

SokUs, aa not 'A|i(Mmoc. — Fabrldoa, BibL grme., 

*AJiiioiiirs, philosophe chrétien, confondu 
ijuelquefois avec Ammonius Saccas, Titait à 
Alexandrie dans le troisième siècle de notre ère. 
n est Tanteur d*une Harmonie dans les Évan- 
çUes, que quelques critiques attribuent à Tatieo. 
Cet ouTrage porta, dit-on, £usèbe à écrire ses 
Canons. H en existe une traduction latme par 
Victor de Capoue, sous le titre : Ammonii, 
vuigo Tatianidiatessaron, sive harmonias in 
quatuor evangelia; Mayence, 1524, in-S*"; Co- 
logne, 1S32 , in-8*^ç et dans la Bibliothèque des 
Pères, édit de Bâle et de Lyon. Machtig^ (en 
latin Luscinius) en a extrait la Tie de Jésus : 
Vita Jesu Christi , ex quatuor evangelistis ex 
Amnumii Alex.fragmentis grxcis laiineversa, 
per O. Luscinium ; Erfîirt, 1544, in-S"*. 

Peat-ètre cet Ammonius est-fl l'auteur de la 

métaphrase de TéTangile de saint Jean, que Ton 

attribue généralement à Nonnus , et qui se troure 

en manuscrit à la bibliothèque de Saint-Marc, à 

Venise. 

Brucker, HM, phUosoph., II. lOT. - Addang, top- 
plén. à JOcber, Lexicon. — Fabrldiu, BibL gnee., 
V.71». 

^AMMOXics LAMPRBXSis, écrivain grec, 
natif de Laroptres, dans TAttique, Tirait peut- 
être dans le troisième siècle de Tère chrétienne. 
H avait composé un ouvrage sur les autels et 
tes sacrifices ( IIcpl Pcû|m&v xal Oucnâv ), dont Athé- 
née dte un fragment 

AthéUe, XI, 47«. - Fabridiu, BibL grme,, V, Tll. 

ABtMomcB SACCAS , phflosophe grec, fonda- 
teor del'écolenéoplatonicienne, morte Alexandrie 
en 241 après J.^. H fut surnommé Saccas, 
parée que dans sa jeunesse il avait gagné sa 
vie oomme porte-laix. Fils de parents chrétiens, 
fl embrassa la religion païenne, et fonda, vers le 
commeocemcnt du troisième siècle, l'école néo- 
platonicienne à Alexandrie. Initié à la fois aux 
nystèret du paganisme et du christianisme par 
tes maîtres Athénagoras et saint Clément d'A- 
lexandrie, il résolut de réunir sous une seule 
b anni è i e les divers philosophes dont les disputes 
fMmissaient des armes aux sceptiques et aux 
chrétiens, surtout Aristote et Platon, de les con- 
cOier entre eux, et de les amalgamer même avec 
la phfloflophie des mages et des brames; mais , 
an lien de convenir de la manière dont il avait 
composé son système, il prétendit l'avoir reçu 
eomme une tradition de la plus haute antiquité. 
n Tenveloppait d'un voile mystérieux, et ne le 
communiquait qu'à un petit nombre de disciples, 
parmi lesquels on remarque Longin et Plotin. 
Ce dernier fbt sans contredit , de tous les dis- 
ciples d'Ammonius, le philosophe le plus dis- 
fâigué. La dispote entre lui et Longm, et le 
appris qu*il témoignait pour la philosophie de 
ce dernier, semblent faire entendre que la doc- 
trine d'Ammonius n'était pas encore parfaitc- 

XOUT. UOCa. CNIVERS. — T. II. 



ment établie. A c6té de Plotin se placent encore 
deux autres disciples distingués d'Ammonius, 
Erennius et Origène. Ces trois hommes étaient 
convenus de ne pas rendre publiques les doctrines 
d'Ammonius; mais Erennius manqua le premier 
k sa promesse par la publication de nous ne 
savons quel livre. Origène , qui composa un petit 
nombre d'ouvrages et de peu d'importance, l'i- 
mita ensuite. Cependant, si nous jugeons de son 
mérite par la haute estime de Plotin pour lui , 
il n'aurait pas été un philosophe médiocre. 
Plotin regarda dès lors sa promesse oomme dé- 
gagée , et il composa les ouvrages que nous pos- 
sédons encore. Mais ces ouvrages, et les rensei- 
gnements que nous avons sur la vie de cet 
homme, sont siyets à toutes les conjectures que 
^nous pourrions élever sur la doctrine d'Ammo- 
nius , puisque nous n'avons aucune connaissance 
de la phflosophie d'Origène et d'Erennius. Am- 
monius n'a laissé aucun écrit 

Porphyre, ru de Plotin. — Hlérodèa, apad Phot. 
cod., tu. — Roesicr, De eommerUitiis pkUoMphUe At^ 
moniacm fraudUm»-et noxU; Tablngue, 17M, ta-4*. — 
L^ehaat, Euai hiitcrique tur ta vie et la doctrine 
d^jétnmoniut Saccas ; Bmidlea, UM. 10-4». — Bruckrr, 
Tennemao, TiedcnMii,RiUer, Hittoirè de la philosophie 
— Vacherot, Histoire de Fécole ff Alexandrie. 

AMMONIUS , grammairien grec , pontife d'un 
temple égyptien consacré au dieu-singe. Il se 
réfugia, en 389 de J.-C., à Constantinople, après 
la destruction des temples païens d*ÉÔ^^ ^^ 
ordre de Théodose , et y fut le maître de So- 
crate, célèbre historien ecclésiastique. C'est un 
fait qui parait constant; et les raisons que Val- 
ckenaer a alléguées pour placer ce grammairien 
au premier ou au second siècle ont été jugées 
généralement insuffisantes. 

Ammonius 'a composé un dictionnaire des 
synonymes , sous le titre : Ilepl d(ioC«i>v xal 8ta- 
çopcov Xiicttv, des locutions semblables et 
différentes, ouvrage utile, que Henri Estienne 
a ix^justement déprécié, après en avoir tiré bon 
parti pour son Thésaurus lingux grxcXy 1. 9; 
Valckenaer l'a publié àLeyde, 1739, in-4*'. Le 
but d'Ammonius est de marquer les mots qui, 
à l'époque où il vivait, étaient employés dans 
un sens différent de celui que leur donnaient les 
anciens et bons écrivains. Un traité du mémo 
auteur sur les mots impropres, Ilepl àxvpoXoyCoç, 
qui n'a pas été imprimé, pourrait former la se- 
conde partie du premier. Cette édition a été 
réimprimée en entier à Leipïig, 1822, in-8", ^ar 
les soins de G.-H. Schaefer, qui y a ajouté. des 
notes inédites de L. Kulencamp, et la lettre 
critique de Ch. Segaar, adressée à Valckenaer, et 
publiée à Utrecht, 1766, in-8'*. On dte aussi, 
comme très-bonne, une édition par C.-F. Am- 
mon ; Eriangue, 1787, in-8**, avec les notes de 
Valckenaer. 

Fabrldus, Bibl. gr.,V, 7iB. — Préface de Valckenaer. 

*AMM02Cius, poète grec, récita en 438 de 
J.-C, devant Théodose n , un poème épique sur 
la guerre du Goth Gainas. Il ne nous reste qu'un 
court fragment, conservé dans VElymologicum 

13 



S87 



AMMONIUS — 



fMçntnn^ au mot MCnovroç. Peut-être cet Am- 
moiiîQs C8t-n le mènie que oehii dont il nom 
reste deux épigrammee, inaérées dans Vàniko^ 

logie grecque. 

Socrate. JJUt, tteléê. - Pabrtdos, mbl. çr„ V, 7tt. 

* AMNON, rabbin de Mentz, Tirait yers 1240 

de J.-C. On a de loi le Machzor, on livre de 

prières, imprimé à Dyrenfiart, 1703, in-8°. 

nartolord, BiblMh. magn. rabb.f I,m-a74. — Dolflat, 
BM, hebr., 1, SOI ; III. 1». 

AHMOïf , fils atné de David et d*AcMnoam se- 
eonde femme de ce roi, viola Thamar, fille de 
David et de Maacha, et la chassa ignominieuse- 
ment. Absalon vengea sa soeur en faisant tuer, 
deux ans après, Ammon dans un festin, Tan 1026 
avant J.-C. 

/f«9-» II. 0. s, ▼. I. — PûraUpom^ I, c. IS, y. 1. 

*AMO (Antoine-GuUlaume), écrivain nègre, 
né en 1703, à la Guinée; on ignore la date de 
sa mort 11 Ait, encore enfant, transporté à Ams- 
(crOam et présenté au duc de Biunswick-Wol- 
fcnbultel, Antoine-Ulric. Ce prince avait du goût 
pour les lettres, et était lui-même auteur de 
qiieicpies romans. Le duc donna le jeune nègre à 
son fils Antoine-Guillaume, qui l'envoya étudier 
à l'université de Halle. Là, Amo publia en 1 729, 
sous la présidence du recteur Ludwig, une dis- 
sertation inaugurale : De jure Maurorum. Il 
passa ensuite à Tuuiversité de Wittemberg, où il 
fit paraître, à Toccasion de son doctorat en phi- 
losophie : DUsertatio inauguriUis philoso- 
phica de humanm mentis dmaOtCqiy seu sensio- 
nis ac/acuUatis sentiendi in mente humana 
absentia et eorum in corpore nostro organico 
ac vivo prœsentia^ quam publiée d^fendet 
autor Ant.'Guil. Amo Guinea-A/er; Wittem- 
nerg, 1734, in-4'*. Amo devint plus tard conseil- 
ler d'État à Berlin; mais après la mort de son 
protecteur le duc de Brunswiclc, il quitta l'Eu- 
rope. Quelques années après, Henri Gallandet, 
fondateur de la Société scientifique léelandaise, 
rencontra en 1753 Amo à Axum en Abyssinie, 
menant une vie d'ermite, et avant la réputation 
d'un devin. Amo parlait plusieurs langues : l'hé- 
breu, le grec, le latin, le fhmçais, l'allemand et 
le hollandais lui étaient également familiers. Il 
avait à cette époque environ cinquante ans. Son 
père et sa sœur vivaient dans l'intérieur de l'A- 
frique, à une distance de plusieurs journées de 
la câte d'Or. Un de ses frères était esclave à Su- 
rinam. Amo quitta plus tard Axum, et passa à 
Saint-Sébastien, fort hollandais à Cbamah; de- 
puis lors, on n'a plus eu de ses nouvelles. 

Grégoire, De la littérature des nègres^ p. iM-toi. — 
Wtokclman, f^ie de Catlandetf dans f^erhandelingen 
nitgeçeeven door fut Zeeuwseh (^nootsehap der we- 
têntehappen,- 17M, il, lO, lo. 

AMOLON , AMULON OU AMULCS, archevê- 
que français, mort le 31 mars 852. Il fut élevé 
par S. Agobard, archevêque de Lyon, dont il de- 
vint le diacre, et auquel il succéda le 16 jan- 
vier 841. Amolon, suivant les traces de son 
prédécesseur, s'opposa vivement aux progrès do 
juifs, et écrivit à ce sujet une longue lettre à 



AMONTONS 38» 

Théobalde, évêque de Langrea, dans laqae&e 
il essaie de démontrer combien le commeroe 
des juifs est pernicieux anx chrétiens. Amolon 
s'acquit une si grande réputation de vertu qoe 
le roi de France Charles le Chaove radmil dans 
son conseil. Le pape Léon lY et l'empereur Lo- 
thaire professaient aussi one hante ooBsidération 
pour ce sage prélat, auquel <le martyrologe de 
saint Irénée accorde le -titre de saint. AmokNi a 
laissé un Traité contre-les Ju^fs, publié par le 
père ChifRet sous le pseudonyme ^e Rahan- 
Maur, Dijon, 1656 ; — une Épitre au moîiie Ge- 
descal, Sur la Grdce et la Prédestination: sui- 
vie d'un traité hitltulé Respon^o ad interroget- 
tionem cujusdam de praiscientia vel prj:deUi' 
nafionedivinaet libero arbUrio. — Un Recueil 
de sentences de saint Augustin sur le roême 
texte; — Épitre à Théobald de Langres, an 
sujet de quelques reliques peu authentlqnet ap- 
portées par des religieux se disant arriver de 
Rome. Ces divers ouvrages ont été imprimés ptr 
Baluzc à la suite de ceux d'Agobard , en 1666. 
On les trouve également dans la Biblàotheea Pa- 
trum, A. UB L. 

Sainte- Marthe. Cattia ehristiana ^ U IV. - TrUbèoie, 
de Scriptoribus eoelesiatticii. — Cave. Seriptorum «e- 
etesiasUrorum kistoria Ittteraria.— Histoire Uttémtrc 
de la France. — Dom Ccilller, auteurs scurres. — Do- 
pin. nouvelle bibliothèque des auteurs ecclésitutiques. - 
Baluzr, prae/atlo et notitim ad yémutum. — Severt, 
Chronologia hist&riea Lugâuni. 

*AiioiiBTi7S ('A(M&|jiT)Toc), écrivain grec, 
auteur d'un ouvrage, aujourd'hui perdu, sur une 
nation asiatique appelée les Attaques, 11 avait 
écrit aussi la relation d'un voyage sur le KO, 
depuis Memphis jusqu'au mur d'Isis ( ix Mc|ft7c»c 
àvorrXou;). 11 n'en reste qu'un petit nombre de 
fragments fort intéressants. Eudode et le Seo- 
liaste sur Apollonius de Rhodes citent on écri- 
vain du nom d'Atrometus , nom que Ton croit 
être le même qu'Anumietus. 

Pline, mu. nat., VI , M. — AnUgonaa Carysttos, UM. 
mirabiL.p, 16V. - ÉUn, Hist. animal.. XVII. « - Le 
ScoUaste d'ApolIoolut de thodes, III, irrs. — WÊÊH» 
Fragment, hist, gree.y dan« la coUecUon des ClaMlqwi 
grecs de A.-F. DIdot. 

AMOXTOR 8 ( 6ut//aiime),physicienfrançais, 
né à Paris le 31 août 1663, mort le 11 octobfc 
1705. Affecté (le surdité par suite d'une inalailie 
d'enfance, il montra une véritable passion pour b 
construction de mécaniques et d'instruments de 
physique. Ses recherches, publiées sous le titR : 
Remarques et expériences physiques sur la 
construction d'une nouvelle clepspdre, sur 
les baromètres, thermomètres et hygromètret, 
Paris, 1695, lui ouvrirent, an 1699, les portes de 
l'Académie des sciences. Amontons est le vérita- 
ble inventeur de la télégraphie, et il en fit âeax 
fois l'expérience publique devant des membres 
de la famille royale. « Le secret, dit Fonteoellc, 
consistait à disposer, dans plusieurs postes con- 
sécutifs, des gens qui, par des lunettes de longue 
vue, ayant a|>erçu certains signaux du poste.pré- 
cédcnt, les transmissent au suivant, et toujours 
ainsi de suite. Ces diiïérents signaux étaient au- 



«89 



AMONTONS — AMORETTI 



tant de lettres d'us alphabet dont on n'ayait le 
ciiiffineqn'à Paris et àRome. La plus grande por- 
tée des hmettes réglait la distance des postes, 
dont le nombre devait être le moindre qu'il fût 
possible; et comme le second poste (Usait des 
si^iaiix an troisième, à mesure qu'il les voyait 
fejre au premier, la nouyelle se trouTait portée 
de Paris à Rome presque en aussi peu de temps 
qQ*n ai fUiait pour Taire les signaux à Paris. » 

Pourquoi ces principes ne furent-ils réellement 
appliqués que plus de cinquante ans après 
lôir déeonrerte? Cela tient en partie à TindlfTé- 
lence du public, et en partie à llnsondanoe de 
rantoir. 

« La plaoe, ijoQ^Fontenelle, que cetacadé- 

mieien remplissait à rAcadémie était presqOe 

miqiie. H avait un don singulier pour les expé- 

rieoces, des idées fines et heureuses, beaucoup 

de ressources pour lever les inconvénients, une 

grande dextérité pour Texécotion; et on croyait 

voir revivre en loi M. Mariotte, si célèbre par 

les Blâmes talents. Nous ne craignons pas de le 

comparer à un des plus grands siûets qu'ait eus 

l'Académie. Àmontons, qui jouissait d'une santé 

parfaileet menait la vie du monde la plus réglée, 

fiit tout d'un coup attaqué d'une inflammation 

d'entrailles; la gsuagrènc s'y mit en peu de 

jours, et fl mourut le 11 octobre, âgé de qua- 

nmte^leux ans et près de deux mois. H était 

marié, et n'a laissé qu'une fille âgée de deux 

mots. Le public perd par sa mort plusieurs 

kvenfions utfles qu'il méditait, sur l'impri- 

aerie, sur les vaisseaux, sur la cliorrue. Ce 

qu'on a vu de lui , répond que ce qu'il croyait 

possible devait l'être à toute épreuve ; et le 

génie de IlnvaitioB, natureDement subtfl , hardi , 

et quelqueft^ présomptueux , avait en lui 

toute la solidité, toute la retenue et même toute 

k d^anoe nésessaires. Les qualités de son 

cœur étaient encore préférables à celles de son 

opit : une droiture si naïve et si peu méditée, 

fi'on y voyait l'Ii^possibilité de se démentir ; 

ve siraplicité , une franchise et une candeur 

9e le peu de commerce avec les hommes pou- 

^ conserver, mais qu'il ne lui avait pas don- 

ifcs ; BM entière incapacité de se faire valoir 

*BtNDMot que par ses ouvrages, ni de faire sa 

cnr autrement que par son mérite, et par con- 

ftfUBt OBB incapacité presque entière de faire 

%tuie. » 

t i émo ir m de fjàatdémie ropule dêi toimcu, IfiM et 
^ — Foatcoelle , Bloçe d'Amontont, dans l'Histoire 
fcfAcaHémle, fWS. 



990 



(MahOrPellegrina) ^ femme 

tt^Rnte, néeà OnegDa en 1756, morte le 12 octo- 

Im 17S7. A l'Age de quinze ans, elle soutenait 

des thèses philosophiques à Pavie contre qui- 

coaqoese prtsentait peur lui disputer la palme, 

et reçut de l'univentté le titre de docteur à 

ri^s de vingt et un ans. EDe composa un traité. 

iejariq[inideiice romaine, Dejuredotium apud 

Htmumm^ qui fut publié après sa mort. 



Lombardl , Storia délia UtUratura italUnia dêl se- 

AMORETTI (Cfiarles), naturaliste et géo- 
graphe italien, né à OnegUa, près de Gènes, le 
13 mars 1741, mort à MOan le 24 mars 1816. 
Ffls d'un négociant honorable, il entra, à l'âge 
de seize ans, dans l'ordre de Saint-Augustin, et 
obtint en 1772 la chaire de droit canonique à 
l'université de Parme. En 1772, il sollicita delà 
cour de Rome sa sécularisation, pour se livrer 
tout entier à ses études favorites; et il aban- 
donna la théologie pour les sciences naturelles. 
Chargé de l'éducation des enfants de Cosani, 
patricien de Milan, il parcourut avec ses élèves 
ntalie sepfentrionale , les Alpes et une partie 
de l'Autriche , pour se perfectionner dans ses 
connaissances géologiques et minéralogiques. 
Versé dans les langues modernes , il résolut de 
tenir ses compatriotes au courant du progrès 
des sciences chez les étrangers , et il s'associa 
an P. Soave pour la publication du recueil in- 
titule Auova scella d'opuscoli interessanti 
sulle scienze et suite arti (27 vol. in-4« , Milan, 
1775-1788 ). Sur la demande du P. Fumagafli, il 
traduisit en italien VEistoire de l'art chez les 
anciens, par J. Winckelmann; tnuluction ac- 
compagnée de notes; Milan, 1779, 2 vol. in-4*». 
En 1783 , Amoretti fîit nommé secrétaire de la 
Société patriotique de Milan (Società agraria) 
instituée pour les progrès de l'agriculture dans 
le Bfilanais, et il en remplit les fonctions pendant 
quinze ans. Nommé, en 1797, l'un des conserva- 
teurs de la bibliothèque Ambrosienne de MOan, 
il insista le premier sur un examen scrupuleux 
des trésors de cette bibliothèque, où Angelo Mal 
rendit plus tard de si éminents services. Amoretti 
fut membre de l'Institut national dltahe, du 
conseil des mines, de la Société d'encouragement 
des sciences et des arts , chevaUer de la Cou- 
ronne de fer depuis la création de cet ordre en 
1805 , et ne laissa qu'une fortune très-médiocre. 
Outre les ouvrages cités, on a d'Amoretti : 
r Antoine Pigafetta , Premier voyage autour 
du monde , d'après les manuscrits de l'Ambro- 
sienne ; Milan, 1800; — 2"* Ferrer Maldonado , 
Voyage de la mer Atlantique à Vocéan Paci- 
fique, 1812,tirédesmanu8critsderAmbrosienne. 
Ces voyages , dont le dernier a été regardé 
comme supposé, ont été traduits en français par 
Amoretti lui-même; — 3** Memorie storiche su 
la vita, gli studi et le opère di Leonardo da 
Vind; Milan, 1784, in-8* : cette excellente 
biographie, faite sur des documents pour la 
plupart inédits, a été réimprimée en 1804, dans 
la Racoltà de' classici italiani, 1819. — 
4"* Viaggio da Milano ai tre laghi ; Mflan , 
1794; ilHd., 1803, in-4%- ibid., 1806, in-8» : c'est 
un voyage minéralogique aux lacs Côme , Lu- 
gano et Majore ; — 5» V Éloge historique de\ 
FumagaXli , à la tête du Codice diplomatico 
sanV Ambrosiano; MOan, 1808 ; —6** le Guide 
des étrangers dans Milan et aux environs; 

18. 



SDl AHORETTI 

HilBD, tB05,2vol. Jn-13 : ceguide sétéécril ea 
rrsntaii; — 7* Dtlta rabdomamia osita elet- 
trometria animale ricerehe fisiche e tlorictie ; 
Milan , 1808 , ii^S* ; c'est une hislûre complète 
de labigoetle divinatoire; — 8* Delta torba et 
deUa lignite ; fbid., 1110 , iii-S° ; — 9< «1- 
cerea det carbone fiittile ! iUd., 1811, in-g*: 
c'ett un méandre inléreiiaot lur la bouille ; — 
10* Elementi di eUtlricUà animale; Hikn, 
18ie : c'est un extrait detla Sabdomansta, etc. 
Amoretti a, de pins, traduit de l'aDemand, Sou- 
nenfels, Sur ràbolûton de ta Torture ; Snlier, 
Voï(u;« de Berlin à Ifice; et du lalio, Hitter- 
pacher, EUmenla rei rutiiac. Enfla, il aiosért 
un grand n<»Dbre d'artidet dans ie Recueil det 
Mémoires de rAeadémieitalienne,iui»\B Ma- 
gasin enq/clopédique, et dam beactconp d'antrei 
recueils. — La nièce d'Amoietti, Maria-Pet- 
legrina, née eu 17ie, morte k Oneglia le 
13 QOfembre 1787, étudia la jorlsprudenoe, et 
fttt en 1777 retoe docteor en droit fc l'unirenité 
de PBTie. F. H. 



UIOKBIIX ( Pltrre-Joîeph) , médecin naln- 
nlitte , né è Beancaire vers 1« mllien du dix- 
huitième siècle, mort en 1834 à Moa^Mllier, ob 
Il était btUiotbëcaire de U faculU de médecioe. 
Ils'est Tait c^ianaltrtpar de nombremouTrigea, 
dont plusieurs sont anonymes, sur la médecine, 
l'histoire naturelle, la botanique et l'agricuHare. 
Tessier a donné de grands éloges aux travaux 
d'Amoreux sur l'économie rurale. Void le titre 
de sesprindpaax ourrages : 1' Traité de Foli- 
vier, contenant l'histoire et la cnttnre de cet 
arbre, les dinïraites manières d'exprimer llmile 
d'olire, etc., couronné par l'Académie de Har- 
sdlle; Montpellier, 1784 , b-8*, l* édiUou ; — 
]• Reckerchet lur la vie et let ouvraga de 
Pierre Rickerde Belleoat, fondateur du jar- 
din botanique donné par Henri IV à la acuité 
demédedoe de Houlpeilier en 1&93; ATignon, 
1786, iii-8*; — 3> Mémoiretur let Aalei du- 
(In^M à la elâturé deiprét, det champs, etc., 
couronné par l'Académie de Lyon ; Paris, 1787, 
io^- ; 3* édil., loua le titre de Traité , etc., 
Mon^iellier, 1809, in-S"; — 4* JVoffu tur Us 
itueelet de la PYaxcer^nilit venimeux; ms, 
û^e* } — s* Dissertation fur tes pommes iFor 
des Bapiridet; 1800, in-8'; — 6* ffuol his- 
torique et lilléridre sur la médecine det Ara- 
bes ; Montpellier, 1806, bi-B°; — 7* Précis 
historique de Fart vétérinaire , paar «errir 
d'introduction h une bibliagrafdiie Tétérfauire 
générale^ Moa^>ellier, 1810, în-S*; — 8" des 
noticei Mographiques sur Guilt. Amoreux 
(père derauteor), Montpellier, 1806, in-8°; sur 
l. Jo«ibert,ibid.,lSi4,in-8>;Bor4nï. Couan, 
Paris, 1831, in-g°; tous trois médecins de 
Montpellier; — 9° Diisertation philologique 
SUT let plantes re%(eiMei ; Montpellier, 1817, 
in-e* ; — 10* Dissertation hUtorlque et cri- 



— AMORT m 

tique sur Foriginedu cachou; 1803, IifS*; — 
11* Tentamen de noxa unima/luna.-lfoslptf- 
IIer,i7B3,fa-4*;— 13-jV<Aiiolrejtir tebomage 
det possessions rurales, 1809, iu-T; — 
13* Mémoire tur la nécessité et let morou 
d'améliorer FagrietaiiiTe dosa le district dt 
Montpellier. 

Cirrtrr. KMIoUiéqma d> nidacitu, — I}dtmd, I» 
FTaïut UiUrain. — ciUkn. MMIctalKilu Se»rt/I- 
trlltr-ltxiaia. - Jim» lit I*Utalrm.it £4cenH, rar 
(01 naluroItUt da KntprlUtn Pirli, lllS.la-P. 

*aMomos(l^i]n(«ii),roloae] eqwgul, aéà 
Valence en 1769, mort ï Paris en 1843, intnMtai- 
tlt le premier, en France, la gymnaatique dam 
l'éducation. Entré an aerrlce dana son pays 
nat^ en 1787, Q parcourrit lea dtrera pîdn 
jusqn'i cdul de colonel, et chacOn ftit la rt- 
compense d'une action honorable ; puis, appeWl 
dirersea fonctions admluistntivei, (Ûaw- 
cessîTemeut employé par Charlea IT et par 
Joseph-Mapoléou comme conseiller d'Ëtit, ga«- 
Temeur de province , ministre de I& poHce, d 
commissaire royal de l'année de PoctogiL 
En lS07,il M chargé de diriger l'édncatiofi de 
l'infant don Frandsco de Paola. Obligé de quit^ 
ter Eon pays pour chercher nn aaile en Pnâee, 
Amoros Toolut payer sa dette ï sa patrie aïkip- 
tive en Ini donnant une instîtatioa qui loi bhD' 
qnait ; et , après de nombreuses difBciUtés qn'il 
surmonta avec une rare peraéTéranee , il étaÛit , 
aona le* auspices du gouvenienieiil , un gymniv 
dans lequel il dérdoppa lei forces physiques a 
même temps qu'il leur donnait la jÂni utBe 
direction. £o tS31, Amoros a été nommé diiw- 
tenr du gymnase militaire nomul de Ptrit. n 
a publié , outre plnsieurs écrits snr l'ailnÉi'i 
tration et snr l'éducatioa : Manuel tédma^e* 
physique, gymnastique et morale, etc., (fc-; 
Paris, 1830. [Bneyc. des g. du m.] 

*tHonoBi {Antoine), pdntre ttaBei, artif 
d'AscoU, Tiiait dans U première mottli ih 
dix-huitiènu liède. Il s'est fait sortont cobhI- 
tre par lea peintures humoriatiqnea, qM ks Bt- 
liau nomment Ban^oceiate ( bambocha ). 

PiKoU . nu Hf pUtori Bodfnil. - Uul , Mrtt 

AMOBT (Eusibe), théologien aUcmaid.ai. 
le IS novembre 1693, ï la BibomOUe pti 't 
Tcriz (Bavière), et mort le 5 (ènlet I77S.I> 
entra fort jeune au couvent de Polliign, ti 1 
enseigna plus tard la théologie etie drottew*- 
n sniTit kcardinal Cercari è Rome, oè B ■■ pn- 
fectionna encore dans ses oonnaissanoet. AM 
retour en 1735,0 fut nommé membre de Tlo- 
démie des sdences è Mnnld). Panid tes ■»■ 
breui écrits on remarque : 1* /fooa pkSeK- 
phlxpUmelarum et artis critlese SttttmaU; 
Horimbergn, 1733, 10-4"; — 3* Sevtum Kf 
pense, seu VindUAx IV tilrronim de ImitahiM 
Chrtttl, quibut Thomas a Ketnpls tu ms 
poitessione slabilitur; Colonin, 1738, l»4*i 
— 3° De Origine, Progressu, Vaiore, Frvct* 
indulgenîlarvm, etc.; Ang. Viudd., 1735, 



IM AHORT • 

ia>fbl.; ^ V De Sevelalionibus , Yisioni^t 
tt Âpparitionibus Privalis Hrgulx tutx ex 
SeHptwa, ConciliU cotlectx; mi., I74«, 3 
»ol. in-8'; — b'DenumstraliotTiUcaTeligionii 
ealhotiex, etc.; ibid., 1745, in-M. ; — 0° Nova 
Demontlratio de/alsilaterevelaHonum Agre- 
danarvnt; ibid., 17S1, tn-i*; — 7" Thtologia 
tcleeitca, morolii et Kitoltutiea; fbid., 4 toL 
In-roL ; — 8* DedtKtio ciiliea, quajuxla tatiio- 
rit eriliex Itget moraliter certun reddilur 
Thomat» KeMpensem Ubrorum de Jmilaliime 
ChriM» auclorem tise, etc.; ibid., i7«l, 10-4°. 

■■-*•. — H««wl, fu-iciM. I. i.—Bmiietif-tltirtttaaitra, 

LI, P.S). 

'AMORT (Gatpard), peintre baiarots, Déi 
liJacbeoui près Beoediktbaiern, CD 1012, mort t 
Hankh en 1675. Il étudia ii Rome cl Tint ensuite 
l'Atblir à Hunidi, où U fit beaucoup de taUeaui 
iMes «stniiéi pour le palais de l'électeur, et 
pooT ploiieiin êf^s et couvents de la Banère. 

UruwUl . BaltrUtiu JClntlIiT Uxtcen. 

AHORT (TAoBuu), Ibéoloftieii anglais, né ai 
1700, mort eu 1774. Il Tut pasteur d'iine odD' 
grtptkm presbytérienne. On a de lui, outre plu- 
denrs Tolnmes de sennons : 1° Dialogue sur la 
tUBoOtm, 1733 et 1746, in-8'; — î* Kotiee 
Mwr la vie et les éeriti de M. Grwe, en IMe 
de ses Œmes potthumet, 1740; — 3° Sgrj- 
time de plUlosophie inorale de Grove, 1749; 
— i' Méntoiret du docteur Beruon , eo tMede 
lei HItloire du c!>riitiatiiime;—i'' Mémoire 
de Samuel CAandler. 

MlBsTvrkUat Dktlmarj. — Dr. Flumu'i Faiwmt 

AHORT ( Thomai ), hutnori&te anglais , né en 
1091 , mort le 15 novembre 1788, Il était fila dn 
cMisdller Amon' qui accompagna Guillaume m 
a IrUnde, et (bï Dommé secrétaire des biens con- 
fisqués dans ce rorannie. On ade lui : Èlemotrt of 
lèverai Ladiet of Great BHloin; intenper- 
ted with lAterarg BefteeOant, and Aceounti 
tf Antiquilie» and curimu tMngs ; Lond., 1 755, 
in-«*. — The Hfe of John Bvnclt; Biq; con- 
tatittng various oàsenatlons and ftfiteliont 
mode in several parts of tke tmrld, and 
many extraordinary relations , l"vol., 175B, 
ta-8*; 3* vol., 17M. Cet onvrage fut réimprimé 
en 4 Tol. 10-13; en 3 vol. fn-l3, 1825. 

CT ii W en, Biofraphlcal DltUnnarf ,■ — Cmllman'i i 



JUvWh, VI, IM, 111 

AHOa, nn des douze petild prophètes, con- 
tanporain dlsaïe, d'Osée, de Joël vivait vers 
■OOatant J.-C, n naquît. Â Tekoah, village du 
TOTHme de Jnda, k peu du dietaoc* de Jérn- 
uleoi. Simple berger, il n'était point fils d'un 
propfaUe , et n'avait pas été élevé dans les école* 
où se fonnaient ces éloquents interprites de U 
volonté divine; mais un jour qu'il gardait ses 
breUs, Dieu se levant devant lui , ordonna au 
pasteur d'aller prophétiser psml le peuple d'Is- 
néi. Amos, obélMaut au\ ordres du Seigneur, se 
naàlt i Bettiel, principal siège du culte des ido- 



- AMOUR SB4 

tes. Les sévères prédications du propliète eidlfr- 
rent la colère du prêtre idolitre de Belbel, Ama- 
liai , qui l'accnsa de conspirer contre la vie dn 
roi Jéroboam II. Amos Tut forcé par cette dé- 
nonciation de sortir du rojaume d'Israèl. L'au- 
teur des Via des prophètes , lauisement attri- 
buées à Epipbanius, prétend que le ber^ de 
Tehoab , ayant été frappé d'un coup d'épée par 
Amaiiai , et d'un coup de bUon par le Gis du 
prêtre idoUtre , revint dans sa patrie mourir des 
auilea de sea blessures. 

Amos indique loi-mâme l'époque A laquelle il 
propttétisait : •< c'était, dit-il , dans les jours d'O- 
sLas,roideJiida,et dans les jours de Jéroboam, 
filsdc Joas, rd d'Israéi, (808— 784avantJ.-C.) 
deui ans avant le tremblcineotde lerre*. Onne 
pent prédser la date de ce tremblemeul de terre , 
mais d'antres détails historiques permettent de 
rapporter les prophéties d'Amos t la Cn du règne 
de Jéroboam U. Elles compreonent : 1° quatre 
discours dirigés contre Juda , les Philistins, Tjt, 
Edom, AmmoD et Hoab, et perticultèremect 
ci»itre Israél ; f une série de visions proph^- 
qnes sar la roioe d'Israël, parmi lesquelles se 
trouve le récit de la lutte d'Amos et d'AmasIaa. 
Le tiei^ de Tekoah n'est inférieur, poor le 
style et la pensée, à aucun des autres petits pro- 
I^ïètes, Ses images, empruntées au i objets cham- 
pêtres, que sa profession lui rendait familiers, 
ont de la grâce et du cliarme. 

u Ucn t'Amol. — tlDicDinLLIrr, Seiulia <n VU. 
Ttit. - WU»r, BMiiehti RtalKeTUrliach. 

AMOS {Guillaume), agronome écossais, 
mort en 1814. 11 résidait à Brothertoft, près de 
Boston, dans le Lincoinshire, oU il s'occupait de 
l'exploitation d'une ferme. On a de lui : The 
Théory and Praetice of Drill Bttsbandry ; 
Ltnd., 1794, ln-4°; — Minutes of Agricultura 
and Planting, itlustrated toith dried spéci- 
mens o/ grasses .and plaies nfagrieultural mo- 
cAinej;Boston et Londres; lB04,iD4°; — Essags 
on Agricvllural machines ;iiiid., 1810, în-4°. 

Bio^mjikieal Diclttmarf. 

AMOUDRU (Xnafole), architecte et juriscon- 
sulte rrantais,né à Dûlo le S janvier 1739, mort 
le 8 mars 1811. Il fut emmoié par Blondel , son 
msltre, à Varsovie, où il dirigea les constmctions 
de plusieurs palais. On lui doit aussi le chlteau 
de Frcsnes , près de Vendûme. En 1 775 il étndia 
ledrolt, et tijt,eni790, mairedeDOIe. On a de 
lui : 1° Cadastre parcellaire de la ville de 
Date, ancienne capitale de la Franche-Comté; 
DOle, 1808, in-4*; — 3°(fet Mesure* agraire* 
en usage dans la Franche-Comté , de leurs 
rapports entre elles et avec le nouveau lys- 
tèîne métrique; in-8' de 34 pages ; — 3' une fi'o- 
ttce historique sur D6U, restée ta manuscrit 

Qnertnl, la Franct fUWroln. 

ANODR ( Guillaume de Saint-) , célèbre phi- 
losophe et tbéolc^en français, né , vers le com- 
mencenenl du Ireiiiême ^ècle , i Saint- Amour, 
en Francbe-Comté, mort le 13 septembre 1373, 
Chanoine de l'église de Reaiivais, proressenr ce-* 



395 



AMOUR 



lèbre pendant longtemps dans la chaire de phi- 
losophie de Técole du Parvis de Notre-Dame de 
Paris, procureur de la nation de France auprès 
de cette école , il devint recteur de l'université, 
et finît, après son rectorat, par en être élu syndic. 
A tous ces titres on doit joindre encore celui 
d'assodé de Robert de Sorbonne dans Férection 
de la congrégation de ce nom , dont il Ait un des 
premiers maîtres ou docteurs. Gufllaume de Saint- 
Amour, malgré la célébrité que ces diverses fonc- 
tions lui ont donnée parmi ses contemporains, 
aurait passé inaperçu aux yeux de la postérité, 
comme tant d*autres qui ont rempli les mêmes 
charges ; mais par des circonstances mémorables, 
au milieu desquelles il parut avec édat, son 
nom retentît par toute ITurope, passa dans 
toutes les histoires ou chroniques contempo- 
raines, devint le signe de ralliement d'un parti, 
rol]get des attaques d*un antre ; et Q conserve en- 
core de nos jours une certaine renommée dans 
lliîstoire des écoles. Nous allons fkire connaître 
Guinaume de Saint-Amour, d*après l'histoire lit- 
téraire de la France. 

En 1228, sous la régence de la reine Blanche, 
les exercices de runiversité ayant été interrom- 
pus à cause du meurtre de quelques écoliers 
par des g^ns d'armes du guet, et le corps de l'a- 
nivcrsité n'ayant pu obtenir réparation du méâit 
qu*il regardait comme contraire à ses droits, 
Amour cessa ses leçons, et se transporta tantôt à 
Rehns, tantôt à Angers. Les religieux dominicains, 
qui depuis leur établissement dans Paris y avaient 
toujours ambitionné une chaire sans pouvoir 
l'obtenir, mettant à profit la fuite des maîtres sé- 
culiers, se la firent donner par Tévèque et le chanr 
ceiier. Ces différends se terminèrent : les maîtres 
rentrèrent dans leurs chaires sans se récrier sur 
l'envahissement des nouveaux moines; mais 
ceux-ci , devenant plus entreprenants par le si- 
lence des autres, élevèrent une seconde chaire, 
malgré l'opposition des anciens maîtres. Non- 
seulement le décret rendu contre cette entre- 
prise (ut sans effet, mais en 1250 de nouvelles 
querelles s'étant âevées entre les bourgeois de 
Paris et les écoliers , les dominicains inâstèrent 
plus que jamais pour qu'on leur acoordAt à per- 
pétuité deux chaires théologiques et doctorales. 
L'Académie refusa , et statua que désormais nul 
n'aurait la faculté d'enseigner, qu'A n'eût promis 
par un serment solennel de se soumettre à ses 
statuts. Les dominicains s'étant refusés à ce sei^ 
ment, l'unirersité, en vertu de ses constitu- 
tions, fit publier partout que les firères domi- 
nfcains étaient exclus de tout enseignement sé- 
culier. 

Les dominicains, exaspérés, s'agitèrent, et, 
fautede bonnes raisons, recoumrentàdepuissants 
protecteurs ; fls plaidèrent leur cause auprès du 
régent du royaume, le comte de Poitiers, en 
accusant les académiciens de faire des statuts 
contre Dieu et l'Église, de conspirer contre 
rhonneur du roi etcontre la sûreté du royaume ; 



Os plaidèrent auprès du pape Innocent IV, pv 
des difiamations contre les maîtres de FéoDle de 
Paris, et le supplièrent de donner aux reli- 
gieux, de sa pleine autorité, l'entrée dans rAoi- 
demie , et de faire taire par des censures les ré- 
pugnances des séculiers. Favorablement écoutés, 
leur audace s'accrut à tel point, qu'ils envahirent 
toutes les fonctions pastorales et bravèrent l'aa* 
torité hiérarchique. Leurs excès firent ouvrir 
les yeux à Innocent IV lui- même , qui jus- 
que-là les avait favorisés outre mesure; et ce 
pape donna un bref pour les Dure rentrer dais 
leur règle. Innocent n'ayant pas tardé k mourir, 
un historien de ce même ordre ne craignit pas 
de dire que c'était par reffet des merveiiieusa 
Htaniês des dominicains ; d'où naqnit cet adags 
parmi les cardinaux : Ccnete a liUsniss Prséêoh 
torum, quia miraMia faciuni. Alexandre IV, 
qui swoeéda à Innoceat, ami dédaré des dMih 
nicains, fat favorable à tons toors desseas, et 
leur accorda tant de privilèges, qufls exercerait, 
an rapport d'un historien contemporafii, une 
vraie tyrannie sur les maîtres de l'Acadénie, 
élevèroat des chaires tant qulls vcolureat, el 
réduisirent an silence, par des censures , tous lei 
opposants. Forts de tant de priviiéges, et abi> 
sanÉ de la victoire, ils se firent les accnsadeors 
de quelques-uns des maîtres sécoKers qui ieor 
avaient le plus résisté, et surtout de Gufllaane 
de Samt-Amour, l'athlète le plus actif et le plus 
puissant que l'Académie, dont il était qd des 
chefs, avait opposé aux mendiants; ils faoeèreit 
donc contre lui leurs traits les plus acérés. Se 
rappelant qu'il avait prêché publiquement et sou- 
vent contre les mendiants valides , tels qne les 
truands , les béguins , les bons-val^ el autres, 
qui disaient » que le travail des laaiiis était ua 
crime, qu'il fallait toujours prier, et que latam 
porterait bien plus de fruits par la prière que 
par le travail des mains , » et qu'il avait prêché 
aussi contre des mendiants, qu'il avait appeléi 
pseudo- prédicateurs, hypocrites, envahisMUt 
des maisons y désœuvrés, curieux ^ oouMors, 
perturbateurs de la hiérarchie ecclésiastique, ils 
prétendirent que tout cela était diri^ cootn 
eux : ils accusèrent donc en forme GuiUAiiniede 
Saint-Amour auprès de Ségum» é vaque de MA* 
con, parce qu'il était de son diocèse. GuiUayme 
s'étant disculpé , Ait accusé de nouveau pièsdi 
légat du pape, qui à son tour le déf)§ra devant le 
trïbunal du roi de France et de Tévêqae de Paris, 
avec l'inculpation d*avoir écrit et distrflHié uo. 
ouvrage contre le souverain pontife. L'accusé p%' 
rut devant l'évêque , en présence de quatre nâle 
clercs ; il demanda que ses accusateurs parussent 
à leur tojir; et aucun ne se montrant, il liit dé- 
claré innocent 

Cependant l'introduction violente des domi- 
nicains parmi les maîtres séculiers devenait de 
jour en jour plus pénible à supporter pour ceux- 
ci : on disait dans les écoles que c'était faire m- 
lenoe è la nature, que de vouloir réunir les ré- 



397 



AMOUR 



398 



Huliers aux fiécnlien ; bien plus encore, de too- 
loir flaire cette réiiDion malgré la répugnance des 
fléouiiers. Les maîtres de rAcadémie, ne pouvant 
plus compter sur leurs droits pour obtôiir jus- 
tice, recoururent aux prières; ils adressèrent 
donc à Alexandre IV une lettre très-humUe , où , 
Ikisant un long détail des insultes dont les men- 
diants les accablaient, et surtout leur confrère 
le Téoérable Guillaume de SaintAmour, ils fi- 
aîssent par dire au souverain pontife « que la 
sodélé qu'A leur a imposée ayec les frères prô- 
diears est une dure servitude, à laquelle ils ne 
peuvent plus résister; qu'ils sont prêts à porter 
leurs ée^es dans un autre royaume; et que si 
cela leur était encore défendu , ils préféreraient 
reoûDcer à l'enseignement, et rentrer chacim dans 
ses foyers pour y jouir de la liberté naturelle, 
que d'être étouffés sons la scnitude intolérable 
d*iiiie société forcée avec les frères dominicains. » 

liOin d'être touché do leurs prières , le pape 
donne en 1255 trois nouvelles bulles en faveur 
des frères prêcheurs; et ceux-d auraient réduit 
les académiciens anx dernières extrémités par les 
sentences d'excommunication et de suspension, 
si le roi de France s'était prêté à leur eiiécution. 
Les fkères essayèrent de se rendre le roi favo- 
rable en faisant parvenir à ses oreilles quelques 
griefs contre les maîtres séculiers; mats saint 
Louis, nonobstant les bulles i)apales, chargea 
qnsire prélats, les archevêques de Bourges, de 
Beims, de Sens et de Rouen, de s'associer quel- 
ques autres personnages, et de terminer par arbi- 
trage ces différends. Guillaume de Saint-Amour 
parla pour l'Académie, et obtint que les frères 
fassent séparés d'elle, moyennant deux chaires 
dodonles qui leur furent accordées à perpé- 
tuité : eede grande discorde parut ainsi terminée. 

Mais les débats qui avaient eu lieu dans cette 
assemblée fioumirent de nouveaux motifs de dé- 
lerdra. Les maîtres séculiers, pour repousser de 
Inr société les frères dominicains, avaient dit, 
ortre autres choses, qu'ils craignaient qu'ils ne 
fUÊÊoU de ces hommet qui vont de maison en 
maucn, qui séduisent des femmes chargées 
es péchés, qui tf ingèrent de gouverner les 
tesÊÊCienees et les propriétés, quis'aitac/ient 
par des vœux et des serments les esprits /ai- 
bits dont ils s» sont emparés , et qu'ils détour- 
nmU de leurs pasteurs;qui, n'étant ni apôtres^ 
ni Êueeesseurs des apôtres, ni disciples du 
Seigneur, ni successeurs de ces disciples, ni 
leurs meaires, veulent agir dans F Église d'une 
manière désordonnée, et non selon la tradi- 
Hem; de ces hommes enfin par lesquels VA- 
poire a dit que les périls des derniers temps 
seraient hâiés. Ces accusations , qui probable- 
ment avaient paru asset bien fondées aux pré- 
lats dési^iés pour arbitres entre les maîtres sé- 
culiers et les fkères prêcheurs, jointes à la voix 
pubKqne qui en ^utaH de plus graves encore, 
comme on le voit en plusieurs endroits de l'iiis- 
toire de Matthieu Paris , portèrent un i^rand 



nombre de prélats de France à demandej aux 
maîtres des écoles parisiennes de réunir en un 
corps les autorités de l'Écriture et des canons 
qui annoncent les périls des derniers temps, 
pour servir d'instruction aux. fidèles relativement 
anx religieux mendiants. Ce fut pour acquiescer 
à ce désir presque universellement manifesté, 
que Guillaume de Saint- Amour et les autres 
maîtres rédigèrent le livre fameux De periculis 
novissimorum temporum. 

Le livre De periculis parut en 1256 : le nom, 
la dignité, le rang, le savoir de son auteur et 
de ses associés, la matière qui y était traitée, 
la manière dont la conduite des frères y était 
mise au jour, tout contribua à en faire un grand 
événem^. Chacun en parla, et le peuple-en 
fut dans l'agitation ; voici ce qu'en dit Malllûeu 
PAris, contemporain, qui nous éclaire sur tous 
ces faits : Le peuple se mit à tourner en rîdt- 
cule les religieux mendiants ; on leur refusa 
les aumônes qu'on leur avait données jusque- 
là; on les appelait hypocrites, successeurs de 
V Antéchrist , faux prédicateurs, conseillers 
adulateurs des rois et des princes, contemp- 
teurs des ordinaires et leurs supplanliUeurs, 
envahisseurs habiles des appartements des 
rois , prévaricateurs abusant des confessions , 
et qui, voyageant en des pays où ils ne sont 
pas connus, excitent à pécher avec plus d'au- 
dace. » 

Cependant ces dissensions n'étaient point vues 
avec indifférence par Louis IX , qui avait em- 
ployé les exhortations les plus pressantes pour 
y mettre fb, mais sans succès : il envoya donc 
à Alexandre IV. deux clercs qu'on ne trouve dé- 
signés que par les noms de Jean et de Pierre, 
et qui paraissent avoir été du parti des frères 
prêcheurs ; et hii fit remettre en même temps le 
livre De periailis , comme la preuve des toris 
des maîtres 5éculiers. Ceux-d de leur côté élurent 
les plus célèbres d'entre eux , Guinaunif^ de Saint- 
Amour, Odon de Douai, Chrestien de Heaovais, 
Nicolas de Bar-sur-Aube, Jean de Gastavillo, 
Jean Belin ; et ayant fait collecte d'argent, tant 
parmi les maîtres que panni les écoliers, pour 
fournir aux frais de leur voyage, ils les envoyèrent 
aussi vers le pape, en les diargieant du livre de 
VEvajigelium «temum^ où leurs adversaires 
montraient que « l'Ancien et le Nouveau Testa- 
ment ayant fini leur temps, unÉvan^e plus par- 
fait , enseigné par les reÛgieux mendiants , allait 
commencer. » 

Dès que les frères eurent appris que les maîtres 
séculiers se préparaient à se rendre auprès du 
pape, ils les devancèrent; et, soUidtant l^xamen 
du livre de Guillaume par qudques cardinaux, ils 
firentprononc^ « que celivre renfermait des doc- 
trines perverses contre l'autorité et la puissance 
du souverain pontife et de ses coévêques, contre 
ceux qui, s'étant réduits à Taumêne pour l'amour 
de Dieu, ont vaincu le monde et ses oeuvres par 
leur pauvreté volontaire. > En oonséf|uence de 



AMOUR 



400 



cette première sentence, portée par quatre cardi- 
naux le troisième jour avant les nones d'octobre 
de Tan 1256, le pape Alexandre IV condamna le 
livre De perieulis novissimorum temporuniy 
comme inique, abominable et exécrable. 

Après cette oondamnatioD, Alexandre IV ex- 
pédia plusieurs bulles pour en rendre Teflet 
plus sûr. Il écrivit au roi de France pour la lui 
fidre connaître, et lui recommander de conserver 
aux religieux dominicains raffection qu'il leur 
avait toujours portée. H écrivit aux archevêques 
de Tours et de Reims d'exiger des maîtres sécu- 
liers de rétracter tout ce qu'ils avaient avancé 
pour les doctrines du livre De periculis, avec 
menace de suspension , excommtmication et pri- 
vation perpétuelle de leurs bénéfices, en cas de 
refus. Il écrivit à tous les prélats, archiprètres, 
abbés, prieurs des provinces françaises, de re- 
garder les frères dominicains comme les bons 
ministres de Jésus-Christ, de les traiter avec 
bienveillance , de les protéger contre leurs en- 
nemis. Enfin, ce pape épuisa tout ce qu'il avait 
de puissance en faveur de cette milice, objet de 
sa prédilection. 

Mais, chose étonnante et incompréhoisibledans 
un siècle où le pontife romain avait un si grand 
ascendant sur toutes les autorités humaines! les 
maîtres de l'école parisienne furent inébranlables 
dans leurs principes : ils ne consentirent pas à re- 
cevoir les dominicains dans leur société; ils ne 
voulurent pas renier les discours qu'ils avaient 
tenus contre eux , ni ce que renfermait le livre 
JOe periculis, et encore moins prêcher publi- 
quement contre leurs premières doctrines. Ils ne 
résistaient pas en face ni directement, il est 
vrai; mais ils demandaient du temps, ils inter- 
posaient appel sur appel; et les bulles étaient 
mises en oubli ou tournées en mépris. Le pape 
alors en publia de plus sévères, pour réduire 
les docteurs parisiens. H écrivit au chancelier 
de Paris de n'accorder la faculté d'enseigner qu'à 
ceux qui jureraient d'observer ses dernières or- 
donnances, n fit savoir à tous les prélats de la 
chrétienté qu'il approuvait les ordres des domi- 
nicains et des franciscains pour toutes les fonc- 
tions ecclésiastiques; que les clercs élevés dans 
leurs écoles auraient droit aux mêmes préroga- 
tives que les autres; et que si les prélats vou- 
laient le trouver plus disposé à servir leurs in- 
térêts et ceux de leurs é^ses, ils y parviendraient 
en montrant la plus grande charité aux frères 
prêcheurs , en les accueillant et les aidant en 
toute circonstance. Il enjoignit à l'évêque de Paris 
d'user de toute son autorité contre les maîtres 
récalcitrants, de recourir à la force du bras sé- 
culier s'il le fallait; et enfin, dans une bulle 
adressée au roi , il le conjura , avec promesse de 
rémission de ses péchés, d'aider le prélat de sa 
puissance , pour briser les tètes opini&tres de ces 
insolents, ut insolentiorumcervicosapervica'' 
cia con/rinçatur. 

Pendant ce violent orage qoi tombait sur les 



maîtres séculiers des écoles de Paris, les quatre 
députés envoyés auprès du pape hésitèrent à 
passer outre. Ayant appris en chemin que le livre 
De periculis avait été condamné et brûlé pu- 
bliquement dans l'église d'Anagni, et informés 
des bulles terribles lancées coup sur coup par 
le pape, trois d'entre eux perdirent courage, et 
reprirent promptement le diemin de Paris, où 
ils vinrent abjurer le livre «et leurs discours 
précédents contre les frères. Mais Guillaoroe 
de Saint-Amour, défenseur mtrépide de la vérité, 
gardien fidèle des droits de l'Académie, se ren- 
dit sans crainte à la cour papale, et demanda 
à être entendu dans sa défense. Le pape h» 
donna pour juges les quatre cardinaux sur le rap- 
port desquels il avait condamné le livre : alors 
Guillaume, en présence de ses accusateurs, paria 
si bien en faveur de sa doctrine, qu'il ftit renvoyé 
après avoir été déclaré innocent de tout ce dont 
on l'avait accusé. Thomas de Cantiprato va jiB- 
qu'à dire que Guillaume réfuta si bien tout ce 
qu'on put lui objecter, et par les charmes de 
son éloquence exerça une telle influence sur les 
auditeurs, que le pape crut devoir TobUger à sa 
taire; aveu bien extraordinaire dans la booehc 
d'un adversaire. Le même auteur sjoute que le 
pape avait mandé Albert le Grand , comme le seul 
honune qu'on pût opposer à Guillaume de Saint* 
Amour. 

Nonobstant l'heureuse issue de sa défense, 
Guillaume vit redoubler les efforts des (ïères, qoi, 
employant soit la violence, soit les prières, soit 
divers artifices, arrachèrent an pape un bref 
qui l'exilait de France , et lui interdisait à jamais 
l'enseignement public. Dans son épttre au roi de 
France, Alexandre IV suppose que ce prince a 
demandé l'exil de Guillaume, et l'exhorte vive- 
ment à ne pas permettre que ce docteur rentre 
en France; et comme il prévoit que cette mesure 
rendra tous les autres liiattres plus hostiles aax 
frères prêcheurs et mineurs, il recommande de 
nouveau ces derniers au monarque au nom de 
Jésus-Christ, pour le service duquel ils sont en- 
voyés. Ensuite il écrit à l'évêque de Paris qoe 
s'il vient à apprendre que Guillaume a enfinÂit 
ses ordres, il le fasse dénoncer partout comme 
excommunié, parjure, privé de tout bénéfice. 
Mais en même temps, pour calmer un pea les 
maîtres séculiers, il veut que ce prélat leur Asie 
savoir que ce n'est pas pour avoir été défensenr 
de l'Académie que Guillaume a été ainsi puni, 
mais pour ses excès précédents, et surtout soi 
détestable livre. Une autre bulle adressée an 
même évêque lui ei^oint d'absoudre de toute 
peine eccléiiastique tout maître ou derc qai, 
ayant pris parti pour Guillaume, viendrait à se 
rétracter. C'est ainsi que l'auteur du livre De 
periculis, que l'université avait mis à sa tête 
pour veiller à ses intérêts , fut seul accablé sous 
les coups qu'une puissance supérieure fit tomber 
sur le corps dont il était membre; fl alla sect' 
dier à Saint-Amour, son pays natal. 



AMOUR — AMPACU 



403 



ne siècles après Godllaume, l*anteiir des 
ciales, dans des circonstances presque 
es, s'étant aussi attiré la haine d\aio 
société religiease, aux enrahissements 
doctrines de laquelle il avait entrepris 
ster, ne fat à Tabri de ses coups que 
lie, n'étant rerètu d*aucune dignité, fl 
donna pas prise sur lui : « Je ne tous 
tisait>il à ses adversaires, ni pour moi ni 
cun autre, n'étant attaché à aucune ccmu- 
é nia aucun ordre religieux. Tout le cre- 
vons pouvez avoir est inntHe à mon égard, 
non père, j'échappe à toutes vos prises.... 
Duvez bien toudier le Port-Ro]^, mais 
moi. On a bien délogé des gens de Sor- 
mais cela ne me déloge pas de chez 

•é la condamnation et la combustion du 
periculis, la pétulante jeunesse de Paris 
radnit en français , Tavait mÊme mis en 
fin de le rendre d'une lecture plue cu- 
winr le peuple. (H ne parait pas qn'au- 
t ces traductions en rimes françaises soit 
osqu'ànous). 

idimt Alexandre IV mourut en 1260, 
voir, par quarante bulles environ, tâché 
r la résistance que les maîtres séculiers 
sut aux réguliers. Urbain IV et , trois ans 
Sèment IV, qui lui succédèrent, animés 
(prit moms hostile envers l'Académie 
ne , permirent à Guillaume de quitter 
OBOor et de venir revoir ses confrères. La 
ferselle qui éclata à l'occasion de son 
Faocueil cordial qu'on lui fit, les folles 
mces auxquelles se livrèrent tous les 
, égalèrent le chagrin que son exfl leur 
osé cinq ou six ans auparavant. Réinté- 
miliea de ses amis, Guillaume recom- 
a lutte littéraire contre les prêcheurs et 
ans; et comme son livre De Periculis 
ï mal reçu du pape, quoique les autorités 
ueOes il était appuyé fussent à l'abri de 
taque , il en fit un autre à l'appui du 
, auquel U donna pour titre : ColUctiones 
*M et canonicx Scripturx ad instmc- 
etc., etc. n envoya ce nouvd écrit à Clé- 
r par un des docteurs de l'université, 
Ihomas, qui devait le soumettre à 
a du pape. Ce pontife, après l'avoir lu en 
idressa en 1206 , à Guillaume , une lettre 
éenveillante, où néanmoins, tout en 
on zèle pour la vérité, fl lui dit que ce 
écrit ressemble beaucoup au premier, 
doit craindre de se laisser tromper par 
Dce do bien. 

inme de Saint-Amour eut, outre le pape 
ïe IV, de puissants adversaires parôoi 
itemporains. Saint Thomas d'Aquin, 
kmave&tnre, Albert le Grande parlè- 
ntre lui dans les chaires publiques, et 
ut ponr rélMer ses écrits. Vincent de 
Sy et tons les historiens des frères pr^ 



cheurs et mineurs, ont voulu ternir sa mémoire; 
mais, d'un autre côté, il eut pour lui les maîtres 
de l'école parisienne, qui appartenaient tous à 
l'Église et i^yrmaient en outre le corps le plus sar 
vaut de la nation; fl eut tout le clergé de Sen» 
et de Reims, un grand nombre d'évèques, à l'in- 
vitation desquels fl avait écrit son livre; le pape 
Clément IV, qui l'appeUe /lis chéri, expression 
qui ne se donhe jamais à un ennemi de l'Église; 
enfin fl fût un des plus importants assoc^ dt 
Robert de Sorbonne dans la création de la con- 
grégation qui porte le nom de ce dénier. Son 
portrait frit placé avec vénération auprès de 
celui de Robert, dans la bOiliothèque priifiitive de 
cet établissement. Le poète Jean de Meun parait 
avoir été un chaud partisan des opinions de 
Gufllaume : il parle de lui avec éloge dans son 
roman de la Rose, 

Les œuvres de Gufllaume de Saint- Amour se 
trouvent réunies en un volume in-4^, imprimé à 
Constance en 1632, Opéra G., dodoris olim in- 
tegerrimi. En 1633, les dominicains obtinrent un 
arrêt du consefl privé du roi contre l'ouvrage que 
l'impression venait de rendre public. Cet arrêt, 
du 14 jufllet 1633, a été imprimé, avec les sept 
buUes d'Alexandre IV relatives à cette condam- 
nation , en latin et en français, et le tout forme 
une brochure de 43 pages in-12. Par cet arrêt, 
« fl est fiut défense à tous imprimeurs et U- 
braires d'exposer en vente, vendbre ni débiter le^ 
dit livre, à peine de la vie; et à tous autres 
d'icehiy retenir ni avoir par devers eux, k peine 
de trois mflle livres d'amende contre ceux qui 
se trouveront saisis. » Les religieux à la requête 
desquels fl Ait rendu disent dans leur avis an 
lecteur : « Nous avons inséré cet arrest avec les 
buUes de sa sainteté , pour advertir les adhé^ 
rants de ce meschant autheur que s'fls ne chan- 
gent leur mauvaise affection pour l'amour de la 
vérité, fls y sénat contraints par la crainte du 
chastiment. » 

HisMn Uttérairt de la Ftanee, t. XIX, p. m. - Da- 
plD, Histoire des eonirovenêt dans le treizième siècle . 
p. stfHM. — CrcTler. Histotre de FuiUpersité de Paris . 
L I, p. U14W. — HaUblea Pirlt, Ckrùnique, Préface des 
OBuvrei de Gnlll. de Saint-Amour. 

AMOiTB ( Louis Gorin de Saint- ). Voyez 
Sairt-Aiioub. 

* AMOUBBUX ( Âbrakam - César n' ), habfle 
sculpteur français, natif de Lyon, vivait dans la 
deuxième moitié du dix-septième siècle, n fut 
élève de Coustou aîné, et fit pour sa ville* natale 
plusieurs bas-reliefs qui se distinguent pur 
leur belle composition. 11 se rendit à Copenha- 
gue en 1682, où n exécuta la statue, en ploinh 
doré, de Christian V, roi de Danemark. L'A- 
moureux se noya dans la Saêne pendant une 
traversée par eau, de Fqssey à Lyon. 

Fttnll , Mtgmetnes KiOutUr-Legiam, - De Footeoal. 
Dtetiomnaêre des artistes, 

*AMPACH AUF GBVBNFBLDBN (Jeân- 

George n' ), médecin aUemand, né en 1 784, mort 
en 1832. n fM longtemps professeur de .mé- 



403 AHPACH - 

decme vétérinaire et iiffie, d'Iiijrtaire de U 
médedoe et de bnlanique, à Sftlzbourg. Ses 
principaiix ouTrage» »ont : Uettr den to- 
çenannlm mizbraad, odar die Karfuaktl- 
hranklitU der groe»ieren nut^MTen HmtM- 
iôugetklere (sur le Charbon, maladie des ani- 
maux diimesliques); Pe»tb, 1820, in-S"; — 
GrvndnsideT-GerichtHQhenVeterinair-kunde 
(Prindpea de l'art létériiwire ) ; Vienne, ISIï, 
to-«°; — PraJUUche Lehrt von den Berde- 
ftranjt;%eUen(Burleginaladieade» Troupeaux ; 
Pesth, 1S19, in-8°i — Die Langenfaëuié, die 
lungen-vnd die Mili-ituehe dei Homvie/u 
( aur la pneumonieet la pleurésie des betesk cor- 
nes); Pwlh, 1819, in-S";— Vtber die Natur 
der Drehkrankheit der Scàac/e ( sur la Douve 
du mouton ); Vienno, i8îT. ia~V. 

CilUKa. llRUdnb-Aci SchrlfltttUtr-t,rxlcaa.iaar. 1, 
MU. 

*AMPELiD8(£uc)U)), Écrivain romain, auteur 
d'un petit ouTrage de cinquante cliapitrcs, intitulé 
Liàer ilemorialii. Il essaye d'y comprendre 
lout ce qui est remarquable dans la nature ; 
l'aslronomie , la gtograpbie , l'bistoire , remplis- 
iient son cadre. C'est une coinpilatiaa écrih: dans 
un style daîi et concis, mais oITrant quelques 
■yuipUmes de la décadence. Nous ne savons rien 
de la lie de cet auteur) on suppose géuérale- 
inent qu'il vécut dans le iiu^lritniï siècle de 
notre Ère, soua le règne de TliéuJose le Grand. 
Qaelquc<-uns le croient identique avi^ le pro- 
consul dont font mention le coda TliéoJosieo 
et Ammien tlatcellin, ou avec l'Ainpelius dont 
parie Sidoine Apollinaire dans une de ses lettres. 
Quoi qu'il en soit, il est postérieur â Trajan , 
dont il lait mention dans les ciiapitres 22 et 17; 
(.l.à en iu(;crpar un passade du cliapître 18,oii 
il dit que •> S)lla fui le seul souverain qui ail 
vcduBlairemect résigné l'empire, » il devait 
vivre avant l'abdication du Dioclétien ( 305 
de J.-C. ). n parle aussi du temple de Diane 
d'Ëphèse, comme existant de son temps; or 
noua savons que ca lunple fut ilétruit sous le 
règne de GaUfoi ( 1&3-2U de J.-C. ). L'oorrage 
d'aîùeura a été dédié à Slacrin, qui régna de 
117 à 218. 

La première édition du Liber Memorialis 
fut publiée par les soins de Samuaise, et im- 
primée avec Plorus; nanovre, 1611, in-rol. On 
le trouve aussi à la lïo des édfdons de Florus , 
par Ilermanidcs, Greevius et Duker, Tschucke 
(Leipiig, 1793, in-12) et J. A. Beck (Leipzig 
I81fl, in-S") l'ont publié ' 



GkiKr. Blêrlnlttàu mwim*t /Ûr fkUolofit, aaateWr 

ABiPÙB(.lndr^iCari«},aâèbre physicien, 
né à Lyon Ie30 Janvier 177b, mort il Marseille le 
10 jnin IS3S. B pasu son enfance dans un vil- 
lage voisin de sa ville natale, k Polénûenx-lez- 
mont-Dor, ob s» parents vivaient depuis quel- 
que temps, retirés de» afihirea. Son père, ancien 
Déeociant. tomba victine de la tourmente r<- 



> AMPERE M 

TOlutioanaire. Avant de mourir , U écrivit à 

sa femme ces lignes touehantea : . • U i'« 

faut beaucoup, ma chère am», qDe je te Un» 
rietw et même avec nneaisaac«ordtaûin;feaM 
peux l'imputer k ma mauvaiie ecMKUte, lià 
aucune dissipation. H« plua fiirta dtpeaaa a M 
l'achat des hvres et des instrumata de fftM 
trie dont notre fils ne poBvait ae pasoer pas 
son instruction : mais cette dépense mèmeéM 
une sage économie, puiiqu'it ia'a>a>uili « 
d'autre mailrt q*e laàiméme. » 

Tout enfanti, avant mime de cowwttn Tm 
diiffres, on le voyait (nooscilaDS id le qsri- 
tuel auteur de la Galerie da eeniemporaiiu 
iliuttret) faire de longues opéralioDa aritb- 
métiqurs avec de petits cailloux. Durant m* 
maladie grave , sa mère lui ayant ailsvé •« 
cailloux, afin de força' son esprit aa rqnt, 
le surprit continuant sur son lit s«s etïnli 
avec les muceaux d'un biscuit qu'on lui «fd 
donné, après plnsieun jour* de dlMe absolat. 
Aussitôt qu'il sut lire, il se jeta sur les Iîttm 
avec avidité , dévorant tout ce qui lui tombiit 
sous la main. Son père avait commence t les 
enseigner le latin; mais apânxvaiit ai lui va 
aptituda particuliËre pourlamaUiémaliiiUMriL 
ajoura* l'étude du latin et laissa l'aDTant libf»i)i 
suivre sa voiâ, ne s'occupant que de lui b iM 
les livres nécessaires ; ai bien qn'k tune ans la 
jeune Ampère avait dépassé lea matbénMtitpM 
éldraentaires, et étudié l'application de l'aditUN* 
k la géumétrie. Quand il tallut aller [rins lùio, ks 
livres manquaient dans b mode*ta bilriMtliiqM 
paternelle ; on se rendit k Lyon «An de aa hs 
procurer; et l'abbé Dabunin, depuis K^ectav 
général et collègne de son anâsK élfeve, itas 
bibliothécaire dn collège de Lycn , vit an Jav 
entrer chez lui M. Ampère, conduiMnl par la 
main un petit bonhonmc de douM ans, ftf 
le pria, d'une voi\ oïlantine, de voaMr Usi 
lui prêter les ootrages d'Eoki cl de Reneal. 
M. Daburoo se récria, ce* Iîtob Maat sa m» 
bre des [dus difficiles qne l'intdligeace haiÉH 
ait produits. <■ J'espèra nénunoioft ttn W M 
de les comprendre , répliqua l'enikat. — V<M 
savez sans doote qu'ils soDt écrit* enlBtia,«l 
le bibliotttéeaire , et que c'est le calent dnW- 
tiel qu'on y emploie. <■ Ici le jeûna Anpti* H 
arrête : il na savait p«» le btla , et D a'm* 
pas étudié le eaknl diftéraitiel; Miit cet oli- 
tade lot tnentot franchi. Quet^na* lefens Ji 
H. Daburon le mirent anr la vala 4a mW 
différentiel, et , ûdé de sm père, il ^ptltk» 
tetnent t expliquer Viifple, a&a de pema^ 
lire Benioulli. A di\-liuit an* U étudiait la J» 
canique tmalgliqtu da Lagrauge, doBl I 
avait relUt presque tons les calcula ; et D ■ 
répété souvent qu'D miiU aktn nriaut de iw- 
tliénntiqees qu'il en a jamais la : ce qui m 
rempéebBit pas de lire, dan* le Inte, Vtrgla, 
le Tasse-, de commenter les prindpaus aut^n 
français; d'«tre atUrri presque i m égal d^ 



406 



AMPÈRE 



406 



pir l'histoire, les voyages, la poésie, les romans, 
te philosophie, la hotaniqse, lliistoîre naturelle; 
ctcain d*absorher, depms A joscpi'à Z, la toIu- 
■Imbm CBcydopédie êe Diderot et d'Alembert, 
éoot il pourail, ciiiqoaiite ans plus tard, grâce 
à a pradigknse mémoire , réciter encore des 
passages entiers. Ainsi marduot cet étonnant 
Mpiifcy pareil à«B flevre qui va s'élargissent ton- 
iean à mesure quH s'âoigne de sa source , 
knqat sarvint tout à coup un temps d*arr6t. 
La mort aArense de son père fit sur le jeune 
ntant de Pdéoùeax Teffet d'un coup de foudre; 
ile le jelm pendant quelque temps dans une 
aorte didiotisme : il passait ses jouinées dans un 
■BonM silence, occupé machinidement à faire des 
tMdesaUeyOaàoHitcmplerleciel. En Tain ses 
tuiê cherehaisDt à l'arracher à cette torpeur : 
tout sentiment , toute faculté semblaient éteints 
m InL Ub an se passa ainsi. Enfin un jour qu'il 
pnMenail ses yeux sarunourragede J.-J. Rous- 
saaB, les LUires sur ta botanique , l'influence 
de cette pnse haïasonieiise etchaude lui monta 
an nerw; ion esprit et aon cœur revinrent à 
la lit; il se reaut d'abord k la botanique, le 
de In natnre le ramena ensuite à la 
»; il ae prit à lire arec passion les poètes 
ip Horaee, Virgile, Lncain. 
« Cctta époque <te sentiment et de poésie, dit 
M. Sniito^enve, lut complète pour le jeune 
Mous en avons sous les yeux des preu- 
■s nombre, dans les papiers de tous 
amanséfi devant nous et qui nous sont 
trésof d'un fils. H écrivit beaucoup de 
ftinCiîi^ et ébtucha une multitude de poè- 
y tragédies, comédies, sans compter les 
^y madrigaax, chavades, etc. Je trouve 
écrites. #mie tragédie d*Àgis, des 
des pr^ielB d'une tragédie de Conra- 

d*vait Ipkigémie en Tauride y d'une 

pièee où paraissaient Carbon et Sylla, 
oh figuraient Vespasien et Titus; un 
(d^m poème moral sur la vie; des vers 
^ eâUkn w à Teasemblée constituante; une 
de poème sur les sciences naturelles ; 
BMnenêewpnt asses long d'une grande 
fartUnlée rim^ricide, dont le héros était 
CMstophe Colomb. Ghacnn de ces commence^ 
mmÊMf d ' iid in ii rr , forme deux on trois feuillets 
di m ffwse éeriinred'éoolicr, de cette écriture 
fri «fait comme peur sans cesse de ne pas être 
KaiUe, et k timde s'arrête brusquement , 
le plus souvent par des X et Y, par la 
fummU géménU pomr former immédiate- 
mmi Umiee les puiêtancet Sun polynôme 
fgfcwiyne(je ne fiiis que copier). Vers le même 
iHpi^ fl construisait anasi une espèce de langue 
fhioiophiqae dans laquelle 11 fit des vers. Mais 
la Ihdewant trop pen de données pour en 
f. Ce qo'fl teit seulement oondure de cet 
de vers et de prose , où. manque , non 
pae In Ibdllté, mais Part , ce que prouve cette 
Itténture poétique, Uasonnée d'algèbre, c'est 





l'étonnante variété , rexubérance et inquiétude 
en tout sens, de ce cerveau de vingt et un ans, 
dont la direction définitive n'était pas trouvée. 
Le soulèvement s'essayait sur tous les points, et 
ne se faisait jour sur aucun. Mais un sentiment 
supérieur, le sentiment le plus cher et le plus 
universel de la jeunesse, manquait encore, et le 
cœur aller éclater. Je trouve sur une feuille , dès 
longtemps jaunie, ces lignes tracées; en les 
transcrivant, je ne me permets point d'en altérer 
un seul mot, non plus que pour toutes les cita- 
tions qui suivront. Le jeune homme disait : 
« Parvenu à l'âge où les lois me rendaient maître 
« de moi-même , mon coeur soupirait tout bas 
« de l'être encore. Libre et insoiaiblc jusqu'à 
(c cet âge, il s'ennuyait de son oisiveté. Élsvé 
Cl dans une solitude presque entière , Fétude et 
« la lecture , qui avaient ikit si longtemps mes 
a plus chères délices, melaissaientlomberdans 
« une apathie que je n'avais jamais ressentie , et 
« le cri de la nature répandait dans mon âme 
R une inquiétude vague et insupportable. Un 
<c jour que je me promenais après le coucher du 
» soleil , le long d'un ruisseau solitaire.... » Le 
fragment s'arrête brusquement id. Que vit-il le 
long de ce ruisseau ? Un autre cahier de' sou- 
venirs ne nous laisse point en doute, et sous le 
titre : Amorum, contient jour par jour toute 
une histoire naïve de ses sentiments , de son 
amour, de son mariage, et va jusqu'à la mort 
de l'objet aimé. Qui le croyait? ou plutôt, en y 
réfléchissant, pourquoi n'en serait-il pas ainsi.' 
Ce savant que nous avons vu chargé de pensées 
et de rides , et qui semblait n'avoir.dû vivre que 
dans le monde des nombres, if a été un énergique 
adolescent; la jeunesse aussi Ta touché, en pas- 
sant, de son auréole ; il a aimé, fl a pu plaire ; et 
tout cela , avec les ans , s'était recouvert, s'était 
oublié; il se serait peut-être étonné comme 
nous , s'il avait retrouvé, en cherchant quelque 
mémoire de géométrie , ce journal de son cœur, 
ce calner à^ Amorum enseveli. » 

Le 2 août 1799 , le jeune Ampère épousa 
M"* Julie Carron, dont la famille peu fortunée, 
mais très-pieuse, habitait le village de Saint- 
Germain, dans le voisinage de Polémicux. Il 
vint avec sa jeune épouse se fixer à Lyon, où il 
gagna d'abord sa vie en donnant des lépétitions 
de mathématiques. Cette alliance avec une fïi- 
mfllc anhnée d*une foi vive, ne contribua pas peu 
à développer chez Ampère les sentiments reli- 
gieux qui d'aflleurs lui étaient naturels, et devaient 
un jour le faire classer parmi ceux des hommes 
supérieurs de ce temps-ci qui ont présenté au 
plus haut degré iWon de la science et de la 
foi. Cependant sa foi eut des intermittences de 
découragement et de ferveur : il était de ces 
âmes qui ne peuvent supporter le doute et s'en- 
dormir, comme on dit, sur cet orefller. « Le douter 
écrivait-fl à un de ses amis, est le plus grand des 
tourmoits que l'homme endure sur la terre. » 
Il disait quelquefois que trois événements avalent 



407 



AMPÈRE 



406 



été dédsife sur sa TÎe : d'abord, la première 
communion, qui avait puissamment exalté en lui 
sa croyance religieuse ; puis, la lecture de Téloge 
de Descaries par Thomas, qui lui avait inspiré 
Famour des sciences physiques et philosophi- 
ques ; et enfin la prise de la Bastille, qui le lit ce 
qu'U resta toujours au fond, à travers toutes les 
modifications de la position sodale et de Tâge, 
un esprit sincèrement libéral , croyant au pro- 
grès et aimant les hommes. CTcst dans le sou- 
venir du premier de ces événements , dans le 
souvenir de sa première communion qu'il aimait à 
chercher des forces, quand le doute, cet ennemi 
acharné, venait Tassaillir et le combattre. On a 
de lui des pages qui rappellent les poignantes 
anxiétés de Pascal. 

Marié à vingt-quatre ans avec une femme ai- 
mée, il eut deux années d'un bonheur sans nuage; 
deux années seulement, car, devenu père , il lui 
fallut bientôt , en décembre IBOl , pour accom- 
plir tous les devoirs de la paternité, se séparer 
de sa femme malade et de son enfant, et accep- 
ter les fonctions de professeur de physique et 
de chimie à Técole centrale de Bourg, en atten- 
dant qu'il pût être nonmié professeur au lycée 
de Lyon, terme suprême de son ambition. Il 
passa un an dans ce poste obscur, souffrant de 
vivre loin des êtres si chers à son cœur, écri- 
vant à sa femme des lettres dont quelques-unes 
sont de véritables idylles charmantes de naïveté 
et de tendresse , tandis que d'autres rendent avec 
une énergie singulière le combat terrible du 
doute et de la foi, qui se réveillait en lui. Au 
milieu de ces combats intérieurs, il s'occupe ac- 
tivement, parfois même avec enthousiasme, de 
ses expériences de physique et de chimie, et il 
prépare le premier ouvrage qui doit fixer sur lui 
l'attention pubUque : nous voulons parler de l'ou- 
vrage publié à Lyon en 1802, sous le titre de Con- 
sidérations sur la théorie mathématique du 
jeu. Cet ouvrage avait pour but, non la théorie 
d'un jeu particulier, mais la solution d'un pro- 
blème général qui avait occupé le génie de Pascal, 
de Fermât et même de Buffbn, c'est-À-dire une 
évaluation exacte, d'^rès le calcul des proba- 
bilités , des dangers que court l'homme qui ex- 
pose une mise aux chances d'un jeu de hasard. 
« L'auteur, dit M. Arago, s'y montre calculateur 
ingénieux et exercé ; ses formules ont de l'élé- 
gance, et le conduisent à des démonstrations pu- 
rement algébriques de théorèmes qni semblaient 
devoir exiger l'emploi de Tanalyse différentielle. 
La question principale s'y trouve, du reste, 
complètement résolue. Ce mémoire présenté à 
M. Delambre, qui était alors en tournée pour or- 
ganiser les lyc^ dans cette partie de la France, 
fut jugé par lui digne d'être présenté à l'Institut, 
et valut à son auteur la place qu'il avait tant 
désirée de professeur de mathématiques au ly- 
cée de Lyon. Il jouissait à peine depuis quel- 
ques mois du bonheur de se trouver réuni à ce 
qu'il aimait, lorsque la maladie de sa femme 



s'aggrava de jour en jour : il la perdit le 13 jinl- 
let 1804 ; et à cette date fun^re, dans so pa- 
piers , à la suite de deux versets des 
on trouve une prière fervente qui ae 
ainsi : « O Seigneur, Dieu de misérioorde, 
gnez me réunir dans le dd à ce que tous bV 
viez permis d'aimer sur la terre ! • 

Le séjour de Lyon lui était devenu odienx,el 
ce fut avec joie qu'il accepta, en noTembre 180», 
la place de répétiteur d'analyse à l'École pd^ 
technique, place qu'il obtint sur la recommanda- 
tion de M. Delambre. Une nouvelle étode vint 
bientêt faire diversion , et rivaliser diez Ampère 
avec les travaux de mathématiques et de phyâ- 
que. Tandis qu'il écrivait de nombreux mémoi- 
res, soit sur l'analyse mathématique tmie» 
dante, soit sur l'application de cette même an; 
lyse aux plus importantes questions de la Béa* 
nique rationnelle , de l'optique , de la physique, 
des gaz, de la chimie moléculaire; tandis qoV 
émettait des idées originales et importantes tir 
la physiologie animale et la théorie de la terre, 
travaux nombreux et divers dans le détail des- 
quels la nature de ce recueil ne permet pas d*ea- 
trer id , n ne tarda pas à contracter dans lai»- 
dété de Cabanis, Destutt de Tracy, et duscdb 
de Maine de Biran (sodété d'Auteuil), on goM 
très-vif pour la philosophie, et spécialement pour 
la métaphysique; cette direction nouvelle de soi 
esprit devint assez prononcée pour dominer pv 
moments toutes les autres. « Combien est adîn^ 
rable , écrivait-t-il dans ce temps-là à son vieil 
ami de Lyon, M. Bredin, combien est admi- 
rable la sdence de la psychologie ! et, pour mon 

malheur, tu ne l'aimes plus il faut» pour m 

priver de toute consolation sor la terre, qit 
nous ne puissions plus sympathiser en malièR 

de métaphysique Sur la seule chose qmmli- 

téresse, tu ne penses plus comme moi Col 

un vide aifireux dans mon Ame. » — Ainsi , dm 
cet esprit ardent et infatigable , la psycMogle 
elle-même passait à l'état de passion. Mab s» 
travaux philosophiques ont été moins appfédéi 
jusquld que ses travaux de mathématiques et 
de physique. Il ne pouvait en être aatroMflt, 
cette première partie de ses travaux étant reliée 
presque entièrement inédite (1). 

De 1805 à 1820, Ampère fit ainsi marcher ée 
feront les mathématiques , la physique , la diini^ 
la philosophie, trouvant encore le teoips^ 
suffire aux divers emplois dont il fut soooeiei^ 
ment chargé. En 1806, il avait été membre* 
bureau consultatif des arts et métiers ; il y ron- 
plit les fonctions de secrétaire jusqu'en 1810, 
époque à laquelle il donna sa démission 9 
faveur deM.Thenard.En 1808, il avait été #- 
pelé aux fonctions d'inspecteur général de V» 
versité ; en 1 809 , il fut nommé professeur d'itt- 
lyse à l'École polytechnique, chevalier de U U- 

(1) Oa en trooTe qcdqaet pagrs . commvnlqmees ^ 
M. Ampère flit, dans la GaUrtedescontemporaUu (t 1« 
p. 1»-»). 



AMPÈRE 



410 



nneur, et, en 1814 , membre de lins- 

auratlon fut accueillie par lui a^ec sym- 
Aift les grandes conTulsioAs qui la pré- 
loi déchirèrent le cœur. C'est ici le cas 
I mot de la physionomie de la politique 
. On a parlé quelquefois de. sa timi- 
tte matière. H était timide en effet, non 
Msai en politique, mais dans tous les rap- 
inaires de la vie, et cela par ignorance 
bien plus que par une yéritable Umi- 
endresse pour sa HuniUe, dont il était 
soutien, contribuait également à le 
ix>nspect dans l'expression de ses opi- 

les affaires publiques; mais, dans les 
xasions , cette nolde veine d'humanité 
91 loi se gonflait , et alors le torrent dé- 
1 ne s'arrêtait plus, quitte à regretter 
lans sa sollicitude paternelle, à s'exa- 
ae les imprudences de sa parole. C'est 
), sous la Restauration, la cause des 
»rs qu'elle était encore trèspsuspecte au 
tient, trouva parfois en lui un avocat 
ks autres et s'étonnant lui-même de 
moe. C'est ainsi qu'après juillet 1830 , 
innées , épuisé de fatigues et de veilles, 
uvait jeune et ardent pour la Pologne. 
I 1820 que M. Ampère mit le sceao à sa 
ntifique par ses belles découvertes sur 
lagnétisme. îd nous ne saurions mieux 
le laisser parler M. Arago : « An milieu 
«rapides, admirables, que faisaient tant 
s anciennes et modernes, celle qui traite 
tisme restait à peu près stationnaire. 
ïpois dix siècles au moins, que les barres 
t d'acier convenablement préparées, 
ement supportées, se dirigent vers le 
;e cuneuse propriété nous a donné les 
riqnes , la Nouvdie-Hollande , de nom- 
bSpels et les centaines d'Iles isolées de 

etc. ; c'est à elle que dans des temps 
a de brouillard recourent, pour se di- 

capitaines des mille et raille navires 
3S les mers du monde sont sillonnées 
t de nuit : aucune vérité de physique 

conséquences aussi colossales. Cepen- 
l'id on n'avait rien découvert touchant 
de la modification intime qu'éprouve 

d'acier neutre pendant les opérations 
ses (on pourrait presque dire cabalis- 
l'aide desquelles s'opère sa transfor- 
i aimant. L'ensemble des phénomènes 
tisme, les affaiblissements, les des- 

les renversements de polarité des ai- 
boussole, occasionnés à bord de quel- 
res par de violents coups de foudre, 
t établir des liaisons intimes entre le 
oe et l'électricité. Cependant les travaux 
h^ris, à la demande de plusieorsacadé- 
ir développer et fortifier cette analogie, 

pas conduit à des résultats décisifs 

« en étaient à ce point, lorsqn'en 1819 



le physicien danois Œrsted annonça au monde 
savant un fiût immense par lui-même, et sur- 
tout par les conséquences qu'on en a déduites; 
un tait dont le souvenir se transmettra d'Age en 
âge, tant que les sciences seront en honneur 
parmi les hommes. Ce fiiit, actuellement connu 
de tout le monde, consiste dans l'action relative 
qu'un fil métallique quelconque exerce sur l'ai- 
guille aimantée placée dans son voisinage, quand 
un courant électarique le traverse. La découverte 
d'Œrsted arriva k Paris par la Suisse. Le lundi 
11 septembre 1820, un académicien qui revenait 
de Genève répéta devant l'Académie les expé- 
riences du savant danois. Sept jours après, le 
18 s^tembre. Ampère présentait d^à un fait 
beaucoup plus général que celui du physicien de 
Copenhague. Dans un si court intervalle de 
temps, il avait deviné que deux fils oonjonctifs 
( c'est ainsi que l'on appelle des .fils que l'élec- 
tricité parcourt) agiraient l'un sur Tautre ; il avait 
imaginé des dispositions extrêmement ingénieuses 
pour rendre ces fils mobiles , sans que les extré- 
mités de chacun d'eux eussent jamais à se déta- 
cher des pôles respectifs de leurs pOes voltaiques ; 
il avait réalisé, transformé ces conceptions «n 
instruments susceptibles de fonctionner; il avait 
enfin soumis son idée capitale à one expérience 
décisive. Le vaste champ de la physique n'offrit 
peut-être jamais one si belle découverte conçue , 
mise hors de doute, et complétée avec tant de 
rapidité. Cette brillante découverte d'Ampère, en 
voici l'énoncé exact : Deux fils oonjonctifs paral- 
lèles s'attirent quand l'électricité les parcourt 
dans le même sens; ils se repoussent, au con- 
traire , si les courants électriques s'y meuvent en 
sens opposés. Les fils coi^onctifs de deux piles 
semblablement placées, de deux piles dont les 
pôles cuivre et zinc se correspondent respective- 
ment, s'attirent donc toujours. Il y a, de même, 
toujours répulsion entre les Ûh co^jonctifli de 
deux piles, quand le pôle zinc de l'une est en 
regard du pôle cuivre de l'autre. Ces singulières 
attractions et répulsions n'exigent pas que les fils 
sur lesquels on opère appartiennent è deux piles 
différentes. En pliant et repliant un seul fil con- 
jonctif , on peut fisfire en soile que deux de ses 
portions en reipurd soient traversées par le cou- 
rant électrique , ou dans le même sens , ou dans 
les sens opposés. Les phénomènes sont alors ab- 
solument identiques à ceux qui résultent de l'ac- 
tion des courants provenant de deux sources dis- 
tinctes. Dès leur naissance, les phénomènes 
d'Œrsted avaient été justement appelés ^/ec^ro- 
magnétiques; ceux d'Ampère , puisque l'aimant 
n'y joue aucun rôle direct, durent prendre le 
nom plus général de phénomènes élecirfh-dyna- 

miques Parmi les phénomènes de la physique 

terrestre, ceux contre lesquels Ampère allait 
lutter étaient certainement au nombre des plus 
complexes. Les attractions, les r^ulsions, obser- 
vées entre des fils oonjonctifs, résultent des at- 
tractions ou des répulsions de toutes leurs par- 



411 



AMPÈRE 



413 



ties. Or, le passage du total à la déterroination 
des éléments nombreux et dlTers qui le com- 
posent, en d'autres termes, la recherche de la 
manière dont varient les actions mutuelles de 
deux parties infiniment petites de deu\ courants, 
quand on change leurs distances et leurs incli- 
naisons relatÎYCS, offrait des difficultés inusitées. 
Toutes ces difficultés ont été vaincues. Les quatre 
états d'équilibre à Taide desquels Tauteur a dé- 
brouillé les phénomènes s'appdleront les lois 
<r Ampère, comme on donne le nom de kns de 
Kepler aux trois grandes conséquences que ce 
génie supérieur déduint des observations de 
Tycho. Grâce aux efforts de l'illustre académi- 
cien, la loi du carré des distances, la loi qui 
régit les mouvements célestes, la loi que Cou- 
lomb étendit aux phénomènes d'électricité de 
tension, et même, quoiqu'avec moins de certi- 
tude, aux phénomènes magnétiques, est devenue 
le trait caractéristique des actions exercées par 
l'électricité en mouvement. Dans toutes les ex- 
périences magnétiques tentées avant la décou- 
Terted'Œrsted, la terre s'était comportée comme 
un gros aimant. On devait donc présumer qu'à 
la manière des aimants elle agirait sur des cou- 
rants électriques. L'expérience cependant n'avait 
pas justifié la conjecture. Appelant à son aide la 
théorie électro-dynamique, et la faculté d'inven- 
ter des appareils qui s'était révélée en lui d'une 
manière si éclatante. Ampère eut l'honneur de 
combler l'inexplicable lacune. Pendant plusieurs 
semaines, les savants nationaux et étrangers 
purent se rendre en foule dans son humble ca- 
binet de la rue des Fossés-SaintrVictor, et y voir 
avec étonnement un fil oo^jonctif de platine 
qui s'orientait par l'action du globe terrestre. 
Qu'eussent dit Newton, Halley, Dufai, jEpinus, 
Franklin , Coulomb , si quelqu'un leur avait an- 
noncé qu'un jour viendrait où , à défiout d'aiguille 
aimantée, les navigateurs pourraient orienter 
leur marche en observant des courants élec- 
triques, en se guidant sur des fils électrisés ! L'ac- 
tion de la terre sur un fil coi^onctif est iden- 
tique, dans toutes les circonstances qu'elle pré- 
sente, avec celle qui émanerait d'un faisceau de 
courants ayant son siège dans le sein de la terre, 
au sud de l'Europe, et dont le mouvement s'o- 
pérerait comme la révolution diurne du globe de 
l'ouest à l'est. Qu'on ne dise donc pas que les 
lois des actions magnétiques étant les mêmes 
dans les deux théories , il est indifférent d'adopter 
l'une ou l'autre. Supposez la théorie d'Ampère 
vraie, et la terre, dans son ensemble, est inévi- 
tablement une vaste pile voltaïque donnant lieu 
à des courants dirigés comme le mouvement 
diurne ; et le mémoire où se trouve ce magni- 
fique résultat va prendre rang, sans désavantage, 
à côté des immortels travaux qui ont fait de notre 
globe une «mple planète, un alÛpsoide aplati à ses 
pôles, un corps jadis incandescent dans toutes 
ses parties, incandescent encore aujourd'hui à 
de grandes profondeurs , mais ne conservant plus 



à sa surface aucune trace de cette chaleur d'o- 



rigine. » 



Le dernier ouvrage qui occupa la vie d'Ampèrp 
fut sa classification des scieaces : le premier v)» 
lume, rédigé à Clermont en iB32 avec l'aîde de 
M. Gonod, a été publié par le fila de l'iBostre 
savant en 1838;le second, qui fut rédigé à Piiii, 
a été publié en 1843. Voici» d'après un antre 
juge farès-oompéteni, M. Littré , voici le principe 
qui a présidé à cette vaste daaBificatîMi : «Teste 
la science humaine te n^iporle ooiqiMnMiit à 
deux objets généraux , le monde matériel et 11 
pensée. De là natt la division naturelle sa 
scicnoes du monde ou cosmolo§iigues, et scienos 
de la pensée on nootopigties. I>e c^fte ftçoo, 
M. Ainpère partage toutes nos oonnaisMBces ci 
deux r^es; chaque règne est, à son toiir,rd>- 
jet d'une division pareille : les scteoees eomo- 
logiques se divisent en celles qui ont pour oljet 
le monde inanimé, et celles qui l'ooëopent à| 
monde animé ; de là deux embrancheraenti qn 
dérivent des premières et qui oomfireBnent kt 
sciences mathématiques et physiques, et den 
autres embranchements qui dérivent des se- 
condes, et qui comprennent les adeiices relativesà 
l'histoire naturelle et les sciences m é di cal e s. Le 
science de la pensée, à son tour, est divisée m 
deux sous-règoes, dont l'on renferme les 
noologiquee proprement dites et les acie 
dales; et il en résulte , comme dans Vt 
précédent, quatre embranchements. C*ett es 
poursuivant oette diyision, qui marche toiôoa» 
de deux en deux, que M. An^tère arrive à na- 
ger dans un ordre parfaitement régulier toutes 
les sciences, et à les mettre dans des n^porti 
qui vont toujours en s'ékûgnant. Ce tableau, sH 
satisfait les yeux, satisfait aussi Teaiirit; etc'crt 
certainement avec curiosité et avec friiît qae 
l'on voit ainsi se dérouler la série des aGioM», 
et toutes provenir de deux points de vue prift- 
cipaux, l'étude du monde et l'étude de llioinBK. 
Sous ces noms que M. Ampère a classés, as» 
ces chapitres qu'il a réunis, se trouve renJEenaé 
tout ce que l'humanité a conquis et possède de 
plus précieux. Là est le grand héritage de puis- 
sance et de gloire que les nations se lèguent et 
que des siècles aocroisseat. » « Si le temps m'ett 
permis d'écrire un traité plus complet, dit Am- 
père, page 22 de son Essai stur la philosophie 
des sciences, j'aurais eu soin, en pariait de 
chacune d'elles, de ne pas me borner à en dfli- 
ner une idée générale : je me serais appliqué à 
faire connaître les vérités fondamentales sur kt 
quelles elle repose; les méthodes qu'A convicit 
de suivre, soit pour l'étudier, soit pour lui fUre 
faire de nouveaux progrès; ceux qu'on peut es- 
pérer suivant le degré de perfection auquel elle 
est déjà arrivée. J'aurais signalé les nouvelle» 
découvertes, indiqué le but et les priacipaiB|ré- 
sultats des travaux des hommes illustres qui s'a 
occupent; et quand deux ou plusieurs opintoss, 
sur les bases mêmes de la science, partug^ 



AMPÈRE 



4 savante , j*aarais exposé et comparé 
tèmes, montré Torigine de leurs ditten»' 
et fait Toir comment on peut concilier 
es systèmes offrent dlncootestaMe. Et 
s'intéresse anx progrès des sdenees, 
ms former le projet insensé de les con- 
ates à fond. Tondrait cependant «roir 
le nne idée sofBsante pour comprendre 
D'elle se propose, les fondemcnte sur 
die s'appuie, le degré de perfection as- 
est arrirée, les grandes questions qui 
résoudre, et pouvoir ensuite, ayec 
s notions préliminaires, se ftilre une 
3 des travaux actuels des savante dans 
artie, des grandes découvertes qui ont 
lotre siècle, de celles qu'elles prépa- 
; c'est dans l'ouvrage dont je parle que,, 
les sciences trouverait à satisfaire.son 
»r. » — 11 est très-regrettable qu^Am- 
; pas exécuté un pareil projet 
it d'achever son ouvrage sur la dassi- 
es sciences, lorsquHl partit, en mai 1836, 
3umée universitaire d'inspecteur gêné- 
nté donnait alors de vives inquiétudes. 
ïX son fils et ses amis espéraient que 
du Midi, qui lui avait d^ rendu une 
e, lui serait encore fiivorable ; mais ces 
îs ftirent cruellement déçues. H anÎTa 
à Marseille, et, malgré les soins qui lui 
^digues dans le coUége de cette ville, où 
londe éprouvait pour lui la plus res- 
s tendresse, il expira le 10 juin 1836, à 
res du matin , emporté par une fièvre 
qui s'était dédarée à la suite d'une af-' 
s poitrine, déjà ancienne, 
rofond phjrsicien , ce grand géomètre , 
ir de la Galerie des contemporainSf eut 
itaine la bonhomie, l'inexpérience du 
t des hommes ; comme le fabuliste, fl 
ir un type de distraction, et toute nne 
eedotM plus ou moins gaies , plus on 
(tbentiques, qu'il serait trop loag de 
id, se rattache à ce nom. Mais chez 
re la distraction provenait, non du va- 
e, mais de la préoccupation de l'esprit; 
l'absorption plutôt que de la distrac- 

liste des prmcipaux travaux d'Ampère, 
>rdre chronologique : 
éraHons sur la théorie fnatkémaii- 
eu, 1 vol. 10-4** ; Lyon et Paris, 1802 , 
Recherches sur F complication des for- 
nérales du calcul des variations aux 
s de la mécanique (Mémoires des sa- 
ngcrs, 1. 1, 1805); — Recherches sur 
points de la théorie des fonctions dé- 
i conduisent à une nouvelle démons^ 
u théorème de Taylor, et à Vexpres- 
'■ des termes qu'on néglige lorsqu'on 
Hte série à un terme quelconque 
de l'École polytechnique, 13* cahier, 
)6); — Démonstration générale du 



414 

principe des vitesses vituelles, dégagée de la 
considération des it^niment petits (Joum. 
de l'École polytecfa., 13* cah., t. VI, 1806); — 
Mémoire sur les avantages qu'on peut re^ 
tirer, dans la théorie des courbes, de la con-^ 
sidération des paraboles oscuUUriees, avec 
des réJlexUms sur les Jonctions d^/éren- 
tielles dont la valeur ne change pas lors de 
la transformation des axes (Joum. de l'Éoote 
pohftech., 14« cah., t. vn, 1808); —Consi- 
dérations générales eur les intégrales des 
équations aux différences partielles ( Joum. 
de l'Écote.poiyteofa., 17* cah., t X, 1815); — 
Lettre à Berthollet, sur la détermination des 
proportions dans lesquelles les corps se corn- 
binent, d'après le nombre et la disposition 
respective des molécules dont les parties in- 
tégrantes sont composées ( Ann. de Chinite , 
t. XC, p. 43, avril 1814 ; et Joum. des Mines, 
t XXXVn, p. 5, nranéro de janvier 1815); — 
Démonstration de la relation découverte 
par Alariotte entre les volumes des gœt et 
les pressions qu'ils supportent à une même 
température, loe à llnsàtut le 24 janvier 1814 
(Ann. de Chimie, t. XCXIV, p. 145, mai 1815); 
— • Essai d'une class\fication naturelle pour 
les corps simples (Ann. de Ghimte et de 
Pfays., 1 1, p. 295 et 373, et t n, p. 5 et 105, 
1816 ; et ln-8'', 84 pages ); — Démonstration 
d'un théorème nouveau d'où Von peut dé- 
duire toutes les lois de la réfraction ordi- 
naire et extraordinaire; mémoire lu à la pre- 
mière classe de l'Institut le 27 mars 18f5 
(Mém. del'Inst, t Xiy,p. 235, 1816)$— Xe/^re 
sur Vétat magnétique des corps qui transmet- 
tent un courant d'électricité (Ann. de Chim. et 
de Phys., t. XVI , p. 119); — Note sur un ap- 
pareil à taide duquel on peut vérifier toutes 
Us propriétés des conducteurs de télectri^ 
dté voltaique (Ann. de Chim. et de Phys., 
t. XVm, p. 88, 313); — Mémoire sur la 
théorie mathématique des phénomènes élec- 
tro-dynamiques, uniquement déduite de 
r expérience ( Afém. de l'Académie des sciences, 
t VI, 1827 ); — Mémoire contenant le cal- 
cul de Inaction qu'exerce un petit aimant qui 
ne peut que tourner autour de son centre 
d'inertie , dans un plan horizontal, sur un 
fil conducteur, incliné à rhorizon et situé 
dans un plan vertical, passant par le centre 
d'inertie du petit aimant, lu à l'Académie des 
sdenees les 8 et 15 janvier 1821 ( Extrait du 
Joum. de Phys., t XCm, p. 160, février 1821 ) ; 
— Notice sur une nouvelle expérience élec- 
tro-magnétique , oé Von observe le mou- 
vement , toujours dans le même sens , d^une 
portion de conducteur voltaique, par V action 
du globe terrestre ( Observ. électro-dynam. , 
p. 239; Ann. de Chim. et de Phys., t XX, p. 60, 
1821 ; BibUoth. nniv., t XX, p. 173, 1821 );- 
Notice sur les nouvelles expériences électro 
maanétiques qui ont étéjaites par différents 



415 



AMPÈRE 



41( 



physiciens depuis le mois de mafs 1821, lue 
à la séance publique de rAcadémic des sciences 
du 8 aTiil 1822 (Obs. éicctro-dynam., p. 199; 
Journal de Phys., t. XCIV, p. Cl, 1822; Monit. 
du !•» octobre 1822 ) ; — Mémoire sur la dé- 
termination de la formule qui représente 
Faction mutuelle de deux portions infiniment 
petites de conducteurs voUatques, lu à TAca- 
déroie des sciences les 10 et 24 juin 1822 ( Ann. 
de Chim. et de Phys., t. XX, p. 398, août 1822 ; 
Mém. de TAcad. des sciences, t VI, p. 175, 
1827; Obs. électrg-dynam., p. 293 et 316); — 
Notice sur quelques expériences nouvelles, 
relatives à Faction mutuelle de deux por* 
tions du circuit voltaïque et à la production 
des courants électriques par influence, et sur 
les circonstances dans lesquelles Faction 
électro^ynamique doit, diaprés la théorie, 
produire, dans un conducteur mobile autour 
Sun axe fixe , un mouvement de rotation 
continu, ou donner à ce conducteur une di- 
rection fixe, lue à t*Acadénue des sciences les 
16 et 23 septembre 1822 (BuU. de la Société 
pliilom., p. 145, 1822; Obs. électro-dynam., 
p. 319 ) ; — Nouveau mémoire sur Faction 
mutuelle des courants électriques, lu à TAca- 
démie des sciences les 22 et 29 décembre 1823 
( inséré dans les Ann. de Chim. et de Phys., 
t XXVI, p. 134 et 246, 1823; Mém. de l'Acad. 
des sciences, L VI, p. 176, 1827) ; — Note sur 
une nouvelle expérience relative à la nature 
du courant électrique, en commun avec 
M. Becquerel, lue à l'Académie des sciences le 
12 aTril 1823 (Ann. de Chim. et de Phys., 
t. XXVII, p. 29, 1826 ) ; — Lettre à M. Faraday 
sur F électro-magnétisme (Ann. de Chim. et 
de Phys., t. XXVn, p. 389 ) ; — Mémoire sur 
les phénomènes éùctro^ynamiques (Ann. 
de Chim. et de Phys., t. XXVn, p. 134,246); 
— Description d'un appareil électro-dynami- 
que (Ann. de Chim. et de Phys. , t. XXVU, 
p. 390); — MénuHre sur une nouvelle ex- 
périence électro-dynamique, sur son appli- 
cation à la formule qui représente Faction 
mutuelle de deux éléments de conducteurs 
voltaiques, et sur de nouvelles conséquences 
déduites de cette Jormule, lu k l'Académie 
des sciences le 12 septembre 1825 (Mém. 
de l'Acad. des sciences, t VI, p. 175, 1827; 
Ann. de Chim. et de Phys., t. XXIX , p. 381, 
1825, et t XXX, p. 29, ibid.); — Mémoire 
sur Faction exercée par un circuit électro- 
dynamique^ formant une courbe plane dont 
les dimensions sont considérées comme infi- 
niment petites ; sur la manière d'y ramener 
celle d'un circuit fermé, qu'elles qu'en soient 
la forme et la grandeur ; sur deux nouveaux 
instruments destinés à des expériences pro- 
pres à rendre plus directe et à vérifier la 
détermination de la valeur de Faction mu- 
tuelle de deux éléments de conducteurs; sur 
Fidentité des forces produites par des cir- 



cuits infiniment petits et par des partieukt 
d^ aimant; enfin, sur un nouveau théorèm 
relatif à Faction de ces particules, tai à l'A- 
cadémie des sciences le 28 noTendire 182S 
(Mém. de l'Acad. des sdenoes, t. VI, p. 17$, 
1827 ; et Correspond, ma&ém. et phys. dei 
Pays-Bas; et in-8«, 16 p. ) ; — Note sur me 
nouvelle expérience électro-dynanUqme qvi 
constate Faction d'un disque métallique m 
mouvement, sur une portion de conSseteur 
voltaïque plié en hélice ou en spirale (BoD. 
de la Société philom., p. 134,1826); —NoU 
sur une expérience de M, Hippoiyte PixH, 
relative au courant produit par la rotation 
d^un aimant, à Faide d'un appareil imagiad 
par M. Hippolyte Pixii (Ann. de Chhn. et 
de Phys., t. LI, p. 76); — Description (fm 
appareil électro-dynamique, etc., 10-8% 1824- 
1826, 1 pi. ; — Exposé méthodique des phémh 
mènes électro-dynamiques et des lois de ces 
phénomènes, in-8® de 42 p. ; Parts, 1823 ( inséré 
en partie dans le Recueil d^observaiians éko- 
tro-dynam., p. 325) ; — Mémoire sur quèlqus 
nouvelles propriétés des axes permanentsie 
rotation des corps et des plans directeurs et 
ces axes ( Mém. de l'Acad. roy. des tdmots, 
t V, 1826) ; — TraUé de calcul différentiel 
et de calcul intégral, sans titre» sans bob 
d'auteur et sans table de matières , 1 toL iD4*; 
^Mémoire sur la détermination de la snrfaos 
courbe des ondes lumineuses dans un miUen 
dont Félasticité est différente suivant Ut 
trois dimensions, c^est-à-dire celle où la force 
produite par Félasticité a lieu dans la eUreo* 
tion métiie du déplacement des molécules 
de ce milieu, lu k l'Académie des scienees le 
26 août 1828 (Ann. de Chnnie et de Phys., 
t XXXIX, p. 113,1828); -- Note sur la cha- 
leur et la lumière considérées comme résul- 
tant de mouvements vibratoires, (Ann. de 
Chim. et de Phys., t LVm, p. 432); — ifi^ 
moire sur Faction mutuelle de deux courants 
électriques , sur celle qui existe entre tue 
courant électrique et le globe terrestre, et 
celle de deux aimants Fun sur Foutre, ki 
à l'Acad. des sdences les 18 ^ 25 septembre, 
2 et 30 octobre 1820 (Ann. de Cliim. et de 
Phys., t. XV, p. 59 et 170, 1820). 

Ampère n^ fut pas non plus étrange anx ideD- 
ces natnrdies; car onade lui, entre aiilm,aiie 
notice on Lettre sur la nature du Sffstème ner- 
veux des animaux articulés ( Annales de l'Bist 
naturelle, t m), et des Remarques addêlkm- 
nelles aux principes exposés dans la lettre 
précédente {ûÂâ,), 

M. Salnte-Benre et-H. Uitré, Jemnuaê, étmân iB- 
vene* , etc., <fo M. Ampért, dant la B/mm 4n êns 
Monde»» année 18S7 , naméro do 11 férrler. -^ H. Fr. 
Arago, EU>g€ d: Ampère. — GalerU dts contêwtportbu 
illustres, t. X. — B. Arago, dana la BioçrapM» tMlwr^ 
selle (nouvelle édU. ). 

;ampbbe ( Jean-Jacques ), littérateur, Se 
du précédent, est né à Lyon le 12 août 1800. 



«7 AMPÈRE — 

■t «Cl étode* h Puii Boprès de wki pire, d 
■drit avec enUtoattume les «rare de philoio- 
pfaia d» H. Cowin. Il t'tpiit ensuite d'une pu- 
rioo ma mohu jln poor Is IIUératnTe aile- 
mmde, ai^alia, et lea pranlen «ITortï do ro- 
iMutiBBe qti commençait à poindre. Pini Urd, 
I eut k boahcnrd'êtn introduit pu H. Balluiclie 
tÊOfttm de IT" Rteander «t de H. de Chituu- 
UaBd , et de Toir, dèi ujeuiieue, GtanmeDcer 
pour loi de déUute* et gkrienMi amittà* dont 
nnflocBce ne lui (bt pu inutile. Au commence- 
tt de 1S30 , a Alt ffM i HaneOie pour j 
-^-ter la UtUntore. Aprèi la rétolnlkin de 
imiM^ Il brtr^ipelé àParii, et j nptUà ancceul- 
nmcnt M. FUriel et H. VilleniBin à U Faculté 
de» kttiei; ai 1833, à b mort d'Andrieux, il 
ftit ncmmé probueur au cotlége de France ; en 
lH3,il Ait an 4 l'Acadëfflie des lascriptions et 
bBikn-Wtrei, et, cinq anf aprta, à l'Académie 
IVançalM. Se* trftTini putiié» jusquft présent 
M»t : De rhlsMre de la poiiit ; ditcourt 
prmuaité à rAthénée de Martetlle pour Fou- 
wtrtitre d» coun de tUlératvrei Haneille. 
1B30, bfoobare de 53 pagei in-S° ; —De la lit- 
tératirê /raifaUe dont >u rapporlt avec let 
Utétatwret iirangkret an moyen dfc; Paris, 
1S33; — LUUrataTt et voyagei ( en ÀlUma- 
giu,mSea>idHuBHii,ac.); Paria, iB34,ltol. 
kk^ ; oel onnage avait d'abord paru par aiti- 
dM dam la Jtetwe du deuxmondet; —Hls- 
Mrt Uttéraire de la France avant le doit- 
ttème tièeU: Parii, 1839, 3 vol. ln-S°; c'est la 
pvUicatiaa dû coun Tait par l'auteur au collège 
de Fnnoe ; — Sur la fomtalion de la langue 
JhnfoiH; Paria, 1841,1 »ol. in-B". — H. Am- 
ptnaétéiin des ccdlaboralenrs du GIofte,deIa 
Même Jrattçalie, et a donné dîna la semte 
tU* deux monde* , dont il parait être un dea 
rédactenrt les plna fidèles, une série d'articles 
tres-bi«n écrit* anr un voyage qu'il a fait (en 
JtU)ai ÉgTplaet enNobJe. Depuis ce denier 
TOjage, H. Ampère s'e*t beaucoup occupé de 
rtoitiiTo biéro^ jphiqne , qu'D déchifftv, dlt«D, 
■TOC une grande facilité. 

DMUmiuir* d* la mw 



AMPBUKAts ('Ajifuipaoc), célèbre derin, 
Aait filt d'Oidès. Pour soutenir la réputation 
qn'ïl s'était lUle de lire dans l'avenir, on ré- 
pandit le bnH qull était fils d' Apollon et d'Hj- 
permneatre. Adraate, tf d'Ai^s, clica qui il 
a'élait retM, loi donna en mariage sa eomrfrl- 
phjle , qui Ibt la cause de ta mort et de tous le* 
malbeon qui arrivèrent ensuite à sa GunlDe. Il 
it toiA ce qnll pat pour ne pas aller à la guerre 
de Tbèlies. Sdon Diodore, un pressentiment loi 
disait quIl périrait k cette guerre; aussi quitta- 
f-Qla coor d'Adraste, et se cacba-l-il avec tant 
de*oin,qDeians1a perfidie de sa femme, qui fit 
oannaltre le lieu de sa retraite, il eOt été iropos- 
(ibie de le trouver. Un collier que son ttkn loi 
■oov, Btoci. DKrvns. — r. n. 



AMPHILOQUE 4IS 

donna décida triplijle i révéler le secret de 
«oD mari. Ainil Ajnpbiaraâs se vil forcé d'aller 
à la gnerre avec le* autres ; mais, avant de par- 
tir, D ordouBakAlcméon, sonfili,de tuerÉrî- 
plqle dès quH a|q>endrait la nouvelle de sa 
mort. Comme D l'av^ prédit, fl perdit la vie , 
étant tombé dan* un précipice au retour de cette 
expéditliHI, pendant qull considérait le vol des 
oiseani pour en tirer des augures. AIcméon, in- 
tiHmé de la mort de son père, Mécula l'ordre 
emel qullavait reçu. AmphlaraQs, apièsH mort, 
Ibtmla an rang des demi-dieux. 

FiounlH; Modon de SIellC} Stnboni Plntiniiiej 
nne. - JRmMph it rÂcaiUmit tu Micriplloij «t 

* AMVHCBATBI ('AtifH^atiK) , orateur allié- 
nkn, vivait dan* le secoiid tiède avant l.-C. 
Bamd de son pays, D se retira k Séleude sur le 
Hgre. Les babilants, cbano^ de son éloquence, 
k prièrent de leur ensdgnn la rfaétorique; mais 
il s'y reAua avec noe arropnce de sophiste, en 
leur disant que leur [dat était trop petit pour con- 
tenir m danphin : &< «Ht itxin) iù^va xupol)). 
De ii il se relira près de la rdne Cléc^re, Elle 
de Hifliridate et fenune de Hgrane, et se mdit 
Mentôt suspect à cette cour ; on lid défendit mémo 
tout commate avec les Grecs. Cela lui fit tant 
de peine, qu'il le laissa, dit-on, mourir de bim. 
Cléopltre le fit enterrer magniflqunneot ; son 
tombeau était près de Sapha. 

* AMPBIGHATBa ( •Ky^itfiTIK ) , histoiico 

grec, qui écrivit de* vies d'tiommea célèbres 
( llipl tvié&n Mç&i). Cet ouvrage est cité par 
Diogène LaErce (D, 101) et Athénée (XQI). 
AHPBICTTOM {'A(iftxTlM>v), fils de DeiKt- 
lion et de Pyrrlia, chaasa, vers l'an lt97 avant 
J.-C., Cranafta, son beau-père, de l'Attique, et 
régna sur ce pays pendant dis ans. On le re- 
garde, quoiqu'à tort, comme le fondateur des 
amphictronles, ou asiodatioiis poUtiquei et re- 
ligieuses de la Grèce. Par cette eqièce d'alliance, 
les Grec* commencèrent i se regarder ions 
comme Mtt» et è se défendre mutuellemeuli et, 
par la suite, cotte union les rendit formidables 
aux barbare* mêmes , qui leur avaient d'abord 
causé tant d'épouvante. — Ampluctjon avait 'm 
temple t AntÛle, près des Tbermopjiles. 



dote, vii.no. — Jtf^mDlr* dtt^eaiUmii dttitucri»- 

AIIPHII<OQIiB(>[LT().<>xo;}(sBint), évéqoc 
d'Icone(LycaoDle), né ea Cippadoce, mort vers 
aw.V^ûté de la carrière d'avocat et de rhéteur, 
qu'il avait embiasiée, il se retira dans la soli- 
tude d'Omale (Cappadoce), et j fut élu évéq'ie 
d'Icône. 11 asslits en cette qualité aux conciies 
de Coustantinople, tenns, en 3S1, 3»b et 39i, 
et dirigea principalement contre l'arianidniK. 
U demanda à l'empereur Tliéodosc qu'il fûtLv- 
terdtt aux. ariens de s'assembler. L'empcrcu:, 
qui avait déji promulgué cette défense pour les 
villes, ne vonlnt pai l'étendre aonjeU d^ «!& 



41» AHPHILOQUE 

limites. Mais Amidûloqiie ne se rebuta point : 
étant allé quelques jours wis au polaii , il 
trouTa TbéodossaTec son filB,^rcadius, qui ve- 
naK d'être proclatoé Auguste. Amphiloque saluk 
l'empereur, et ne ftt pu attentian au prince. 
Théodote l'invita alors i Hlner loa Als iàoa la 
coutume. Sur te refus du pndlat, Tbéodose 
«'emporta et ordonna qn oa clùssU Amphiloque 
desaprésoicei celui-d se retourna ai s'écriant : 
■ Vous fuyez, seigneur, que tous ne pouvei 
souffrir l'injure qu'on tait h votre fils, et que 
TOUS TOUS emporlei de colire coulre ceux, qui 
ne le traiteat pas avec respect; ne doulei pas 
que le Dieu de l'Cnhers nabborre de mtete 
ceux qui blasphèment contre son fils unique , 
en ne Inf reodant pas les mêmes bomieure 
qat lui, et qui! ne les haïsse comme des gens 
ingrats i leur bienfaileur et i leur sauTeur. ■ 
Théortose comprit l'allurion, et rendît nn déciet 
\ qui dérendit aux ariens tonte pratique extérieure. 
Amphiloque poursuivit aussi les Massaliens ou 
Eucbltes, ainsi nommés parce qn^ls disaient 
consister dans l'oraHon toute l'esBence de la re- 
ligion. Il présida le concHe de Siile (Pamphjlle ), 
qui condamos les prétendus illnroinés. Il nous 
reste d'Ampbiloqoe une lettre synodique, quel- 
ques fra^ents de divers ouvrages tfaéotogiques, 
et àttit homélies. On lui attribue bussement le 
poëme à Sflécius, petit-fils de Trajan; il appar- 
tient à Grégoire de Tfazianre. La l£te d'Amphi- 
loque est célébrée le 23 novembre. 

TlitDjorrl, BUtoHa tcclâilaitifa. — soiomtnp, 
OUI. BeeUl, — Fnuciln. Bibltatheca lÊirrta. - Sitst 



ImpItlachU. - Sitol Chr^iml 



ne TlllrnidBt, jr^KilTU , 
lioMItw. - Dspln. BOAiathtiiii t 






rt il Haiiaatd, 

AmnifaiiDs. Toy. AR^nus. 

*AMPHioif ('A[i4>iuv), scupltRir grec, fils 
d'Acestor de Cnosse et élève de Ploliqne de Cor- 
cyre, vivait vers l'an *20 avant J.-C. Pausanias 
dte de lui ud ouvrage , déposé par les Cyréoéns 
tn temple de Delpbes, représentant Batlos, le 
fondateur de Cyrtae, dans nn char, avec Libye 
qai le couronne , et Cyrène qui conduit le ohû. 

PiDuniii, VI. i:x. Il 

*UIVRIB ['Aixficj.poéte comique athénien, 
vivait vers 3!0 avant J.-C. Ses comédies, k en 
Joger par les titres et un petit nombre de ftag- 
ments qui en restent, traitent, pour U plupart, 
des sujets mythidogiipes. Nous avons les titres 
de vingt-six de ce* pièces, qni, avec quelques 
fragments, ont été recœillii par Heineke. 

l-Hctarlir, MjIdi^ crWca ccmManut ^«otui, 
II. Wl,ctc. — Bodi.CitcAIcMt Oir dramatiiclien Dtclu- 
kttmt dar Ilelltnn, Jl. 411. 

*AVI>BiaTiATB, scuiplear grec, vivait vers 
310 avant J.-C. □ est cité par Ptioe comme 
l'auteur d'une magnifique statue de Callisthèoe , 
le compagnon d'Alexandre, dans les jardins Ser- 



— AMPZIMG 4M 

vDiens k Rome. Taticn dit qu'Amphistrate It 
aussi une statue , en brome , de Clitus. On crol 
qu'il a VÉCU au Icmps d'Alexandre le Grand , m 
quatrième siècle avant J.-C. 
Pilne, Hiit, Aflt.. XXIïf, i. -TiUn.OiMf. ad Cru- 



■aMMiis(nru»-FImHa7Mu),p 
sqlaireroniafn,viTaitreraraDTOdeJ.-C. (Sîidt 
Borne), Dorant la guerre dvile entre Tespasta 
et Vitellïns, il commandait en chrf les légions di 
Pannoaie, et suivit le parti du prender, qmiqrt 
nt parent du second. Mais U paraissait w sao- 
venirtropdc cette alliance, ce qui le rendit M»- 
suspect aux soldats. Leur méujuhiileuient atg- 
mentait de jour en jour, et Os en vinrent 1 
soupçonner T. Ampius de trahisoB. Sans iiiiii 
preuve.mtdsàcao se de la haine qu'ils lui puilaiei^ 
Ils demandèrent sa mort, lui reprochaDl tTUlrt 
parent de Titellius , d'avoir trahi OHwn , et àê- 
tonraé à son profit la gratification que ce prtoM 
leur avait destinée, ns ne voutonattpofait te WMr 
fléchir par ses priires, quoique prosterné k lenn 
pieds il leur tendit des mak» snppliaate^ dMi- 
rant ses habits, sefhippeiitlapiÂrine. EÉbsIck 
aveo^e colère , ils prenaient fontes ees man|Mi 
de repentir, de crainte et dlinmMtié, pov ds 
preuves certaine» de son crime. Apaniits, antn 
général de Vespasien, ayant pris la panrie peu 
le défendre, ils lui fermèrent ta boncfae par lean 
cris impétueux, et ne donnèrent pas plos d'atte- 
tion au \ antres chefs, qui voulurent puterea si 
faveur. Ampios n'échappa à la mort qM ptr li 
ftiite. Voilà un des exemples écUtimts de llnA- 
dpiine des leçons roroaines. 
Ticll', Hl,l.. I. m, t. I* cl I. - CriTltr, BUMrt 

ANPSiHO on AHrainems (Jean-AEtuénu), 
médecin hoUaudais , né dans la province d'Ovale 
Yssel en 155S, mort k Rostock ai IMl. Il 
fit d'abord sa théologie, fut nonané pMtevè 
Harlem; puis il étodia la médetiM, et devM 
professciir k l'université de Rostock et inétMi 
do duc de Hecklemboiirg. Il ataùMé: t' Bimw 
tatio ialm-malhematiea ; Roriochii, leOl; 
tfllS, in-4'>; 1629, in-8°; — V De t/itriatt 
Oratio; ïtùà.; ICia,in-4°; 1819, in-8*; — 3*il« 
imrrbontmiliffereiittit Ii6<r,-ibid., lsls,iB-4'; 
1 B23, in~S° ; avec le traité précédent ; — 4* A9- 
tas Affectionum capiUos et pile* hunuaU eor- 
poris iTtfeslantiUM ; Wittebergiœ et Bostocb% 
IS23, in-e°. Il composa ausii quelqoes (^n*- 
cules Ihélogiques contre les anabaptittes. 

HiUcr, awlDUmaudMiuc mwNur, Ml.p.m 
— jtmpUiif, Di CAcrteco, et dUttrloUo iatn-iialàr- 

•AMPZiiffi { Samuel ),foUe hfrilandaii, A 
du précédent, vivait dans ta première moitié dn 
dix-septième siècle. On ne coimatt pas les datM 
précises de sa naissance et de «a mort D ht, « 
1S19, pasteur protestant à Harlem. La liste com- 
plète de ses nombreax écrits théologiqnes, sad 
Intérêt, se trouve dansPars, Catalogne d'éçri' 
vatns hotlandaU. On y remarque aussi une M*- 



4SI AMPZING 

trIptUm de la villt ie Baarlem; Hnriero, 



KMm-iBH-iBiiBLRÂKHtN (làn-Àhmed- 
Ibn-AU), médedn et géotnèlre aralM, natif de 
Cordoue, et descendant d'une bmille àa Ker- 
iDui, d'où le surnom d'Aliemant; roort en 
(58 de rbégire (lOM de J.-C.). H ttndla let 
DutMmaliqnea, l'astronomie et la médedne i 
Barran en Hétapotamie, principal alëge des 
jiUeBi, qui M diulent le* descendait» do* an- 
dcu ChaMéens et le* bérftiert de Imr idence. 
aicrrifrt«nEt|iapie, etaeflxaiSaneoue, où il 
e tt noe grende noomnée par det aptntioat 



CuM. aitl. arat. hUf., I. < 



'AWt-tmn-oxnmxv (tbn-Kanbar-Af>ou- 
BUAr], eéittire itraunualri en arabe, smnomnié 
HtnMiyaA, Persan d'origiDe, Técol (fmlque 
tapa i Bagdad sons te rigne da kbaHre Ha- 
raaD-«I-Ra«ctrid, et nioanit vers Biode J.-C. Il 
iertrH tor la grenimaire et la syntaxe arabe nn 
NiviBge qrd hA on T^rftaMe monument aox jcax 
le *es eompelriotea. Cet ooTrage s'appelle Siba- 
wtfoh, d'après le nom de l'aoleur, ou iê Livre 
liarexoeHence.il m trooTcà taffibliolhiqiielm- 
pftWe. 8. de Sacr en a donné qaelqaet extraits 
taa» son ÀntholùgU ^ùmmatieaU arabt; Ps- 
rb, 1839. 

nMiHstiD, Dut. Moçrapk. ara». -^ sltiotn tfe 



uni, nA disraâ, mort en l'an BI4 afanl 
lÉiaa-ChriiL U tat ila roi apri* ta mort d'Éla. 
loat il «MomaDdalt les armées, et qui siail Hé 
Hsassiné par Zambri. H Tint attaquer le meur- 
Irier dans Tbersa, et le réduisit à se bnlLer «vee 
1n(o sa fanûUe, après aïoir 6\É tecoouu roi 
pendant sept jours seulemeat. Quant k Amri, il 
l'cnt d'abord sous m domination que ta nioitié 
hmjBDDic d'israèl, l'autre moitié s'étant donnée 
fnwbei. AU mort lie M dernier, Amri demeura 
leal TOI, et rëgna douie ans : six à TtaorM et ûx. 
I Samarie, où il finit &ea jours. Ce prince, qui 
l'état pu dépoat¥U de courage, imita l'imfuélé 
In qodqoeMiu de se* prâléccsseurs, et ne sut 
-emplir aucnndes devoirs d'un souverain sou- 
âenx dn bosheur de ses sujets. 

aoli, Uf . UI, ekaplU* il. - JoMpte, ^nMgiiUu jB- 
lalftui. — ITiiFr, Aiualti. 

ÂMEor-'BL-KÂii, célèlx-B poète arabe.autcur 
Tune des sqit MoallakaA , poèmes composés 
nanl Mabomet, aaspendus k ta Kaaba , temple 
le ta Mecque, d'où leor est Tenu le nom de Moal- 
'atah (suspeDdas). Amron-'el-KMs mena une 
rie emnte parmi les Arabes vagabonds et bri- 
gand* , jnsqa'ft ta mort de son père , chef de ta 
jibn de Kesidah, et qui fut tué par ta tribu des 
leooQ'Asad. On raconte qu'Amron-'el-Kals vint 
I Coostantlnopta Implorer le secours de l'em- 
lereor Jostintai contre des Arsbei rebelles. 



— AMROU 4M 

L'empereur lui donna des troupes ; puis, il lui 
fit remettre nue chemise empoisonnée. A peine 
Amroo-'ct-Kais s'en Tot-n revMu , qu'il éprouva 
de vives douleurs, et ne tarda pas à npirer. 
Cette htatoire est révoquée en donte par Abonl- 
(Ma. Amron-'el-Kals était antérieur d'nn dent- 
xKcle k Mahomet, et il est rqprdé comme nn 
des pères de ta poésie arsbe. La Moailakah qal 
porte son non rt dont Lette a [nbUé A Lerite , 
en 174B, le \^Ht arabe, et W. Jones one tra- 
dncUon anglaise à Londres, en 17S3, in-4°, et 
1799, est une sorte de mosaïque où Aioron se 
livre h tous les écarts de son bnsfQnafion. Elle a 
été conunenlée par les écrivains arabes le* phn 
célibres. La meilleure édrtioa de ta Moatlatah 
d'Amron-'ei-Kals a été donnée par Hengstcaberg, 
Bonn , 1 813 , in-4*. Quaut ani poésies détacliées 
d'Ainrou-'el-Kais , elles ont été publiées par le 
baron Mac GocklnSlane (traduction, notes et vie 
dn poète), Paris, lS3T,in-4''. D'autres poésies 
d'Amrou se trouvent en manuscrit dans les H- 
bdotbbques de Paris , de Lejde et de Gotha. 



*MMWMV(Btit-Bahr),uiaananiÀleljaMdk 
à cause d'one dUTonnité de* yeax, Biographe «t 
natairaiiste, Borissait k Bessura dans le neuvième 
sitele de l'èie ehrétleaoe, sous le khalife Al-Ma- 
monn et ses premiers soecesseurs. A cette époque 
Bnasora servait d'intermédiaire entre ta Mésopo- 
tamie et ta Sjrrie, d'one part ; et, de l'autre, entre 
les cAtes de ta Pêne, les c4ta* orientales de l'A- 
Griqne, l'Inde et la Chine. Cette ville «voit donc 
nue Ùen plus grande importance commerciale 
qu'aujourd'huL Amrou proQta de l'alIlueDCo des 
marchands qui venaient de* ré^kos les }da* 
éloignées, pour former des collections d'htatoiie 
natordle. Û s'occupa même d'en décrire l'origiM 
et les caraclire*, et oa ettede tui, entre autre* : 
1* U livre da eUé* et merveilUt dei oontrieê. 
Hais Messondjr, dans le Moroiàdj-Aldtelub et 
itani le Ketab-Àltanbfh, et Albjrounf (vajei 
la Fragment» arabe» et pertatu relatif à 
rinde, publiés pu H. Kelnand, \Sib), s'accor- 
dent k dire que, coatonnémeot à une conjectnie 
jadis émise par les Grecs ( Journal de* Savant», 
IS31, article de M. Letronoe), Amrou tiissit 
communiquer le Kil avec llndn*; — 3° une 
HittiÀre de» cmimaux, dont H. de Bamour a 
ikmié l'analyse, d'après un de* uannacrit» de 
te coUectiaB, dans las AraJAteb», ptrtùche, 
tûrUtehe HaïuUdui/te»; YtenoB, IMO. Ald- 
jebedb fonda uw secte qai dilTtiwI de celle de* 
motazétite*, en ce qu'elle n'ecsetensit pas la dam- 
nation étemelle des mécltanta. 

H. Hclsue, C«>trrap*M SAboul/tda, IiUrMlwiioa, 
1. 1. - IDo-KluUcliin. - [X Sncf. ChnlIOBuahU nrote, 

AMmoïT-BEii-LKlTB, second sultan de Perse, 
de ta dynastie des Sonàrides, mort vers 900 ou 
902 de J.-C. à Bagdad. Il succéda en 879 de 
J.-C. b son frère Yakoub, fonSatearde sa dynai- 



433 



AMROU 



414 



tie, et obtint do khalife Finvestitiire des prorin- 
ces de Khorassan, de Fars et dlrak , conquises 
par Yakoub. Il 2\grandit ensuite son empire du 
côté de rfnde, et y joignit la proTince de Se^jes- 
tan. En 884, il déclara la guerre au khalife Mo- 
tamed, pour avoir supprimé son nom, qu^on avait 
coutume de joindre à celui du khalife dans les priè- 
res publiques ; mais il fut vaincu sous les murs de 
Bagdad. Pendant ce temps, Mohanuned-ben-Zâd, 
prince fatimite, s*était fait proclamer khalife dans 
le Khorassan, et avait institué Refyi-Ibo-Hartha- 
mah comme gouverneur. Amrou s'empara des 
deux rebelles, et les envoya prisonniers au khalife 
de Bagdad en 887 ; ce service le réconcilia avec 
Motamed. Mais en 8991e successeur de Motamed, 
le khalife Motadhed, excita contre Amrou le fon- 
dateur de la dynastie des Samanides, Ismaïi. 
Amrou, battu sur les bords de TOxus , tomba 
entre les mains dlsmaïl, qui l'envoya au khalife 
de Bagdad. Ce dernier enferma Amrou dans 
une prison, où il le fit mourir de faim. Avec 
Amrou finit la dynastie des Soffarides. La tra- 
dition rapporte à ce prince un de ces contes si 
répandus dans l'Orient. Le jour même où il fut 
prjs par les Samanides, il s'était fait préparer de 
la viande par un soldat, et pendant qu'elle cuisait 
dans le chaudron, il survint un gros chien, qui 
emporta le morceau prêt à être servi au sultan. 
Amrou se mit à rire à gorge déployée, en disant : 
« Ce matin mon mattre d'hôtel s'est plaint à moi 
que 300 chameaux ne suffisaient pas pour porter 
ma cuisine ; je vois maintenant qu'un seul chien 
suffit pour l'emporter. » Amrou était borgne; on 
l'accuse d'avarice et de cruauté, et ses ministres 
et favoris vivaient dans une crainte perpétuelle 
qu'il ne les mit à mort pour s'approprier leurs 
richesses. On raconte qu'il avait fait élever un 
grand nombre déjeunes esclaves, et qu'il les avait 
distribués avec soin aux principaux seigneurs 
deMa cour,qui lui en devaient repondre. De temps 
en temps il faisait venir devant lui,sous différents 
prétextes, ces jeunes esclaves , pour apprendre 
d'eux tout ce qui se passait chez leurs maîtres. 
Les courtisans, fort surpris d'entendre de la bou- 
che d'Amrou des ichoses tenues secrètes, cru- 
rent à un commerce particulier du prince avec 
les démons. 

D'Herbelot, BiblUfthique orientale. 

AMEOU-BB!f-EL-Ass , célèbre capitaine de 
rislamisme, né vers 600, mort en 663 de J-C. n 
appartenait à la tribu des Koréyschites, et fit 
d'abord des vers satyriques contre Mahomet II 
devint ensuite un des plus zélés sectateurs du 
prophète, et prit une part très-grande aux pre- 
mières guerres de l'islamisme. Après la mort 
d'Abou-Obeydah, il dirigea les travaux du siège 
de Jérusalem , qui se rendit au khalife Omar. 
Nommé gouverneur de la Syrie et de la Pa- 
lestine, Amrou, pour assurer ses conquêtes, 
résolut de soumettre l'Egypte. A l'instigation de 
ses conseillers, jaloux d'Amrou, Omar avait 
senti s'ébranler la confiance qu'il avait dans son 



lieutenant. Son irrésolution se trahit par une 
lettre qu' Amrou reçut lorsqu'il était en marche, 
et qu'il eut l'habileté prévoyante de n'ouvrir qii's- 
près avoir dépassé les frontiâres de la Syrie : 
« Si mes ordres, écrivait le khalife, vous par- 
viennent pendant que vous êtes encore en Syrie, 
revenez sur vos pas; si, au contraire, tous êtes 
déjà sur la terre d'Egypte, marchez devant vous, 
et que la bénédiction du Très-Haut vous acoom* 
pagne : mes secours ne vous manqueront pas. » 
Ainsi justifié par les paroles mêmes du khafifle, 
puisque l'armée se trouvait alors à El-Ariscfa, Am- 
rou continua sa marche. En 640, fl prit , aprts m 
long siège, la ville de Mesr, près de laquelle fl 
posa les fondements deMédinatel Foatat (vieux 
Caire). Il reçut deux ambassades des Coptes ou 
Jacoliîtes, auxquels il accorda des conditions U- 
vorables. Il se servit des Coptes pour soumettn 
les Grecs d'Alexandrie. Cette ville se rendit 
a()rès un siège de quatorze mois et une perte 
de vingt-trois mille hommes. Panni les tréBon, 
dit M. Desvergers, que la conquête d'Alexandrie 
venait de mettre entre les mains des mosulmaiit, 
il en était un qu'ils étaient k)in encore de pouvoir 
apprécier; la bibliothèque du Sérapion^la ptas 
vaste collection de livres qui fM dans l*univen, 
avait été l'un des plus précieux ornements de 
la ville d'Alexandrie. Depuis le règne de Ptolé- 
mée Philadelphe, époque à laquelle elle se oooh 
posait de plus de cinq cent mille Tohmies, elle 
avait vu chaque année nouvelle augmenter se» 
richesses. Euclide, Apollonius de Perge, Avo^ 
tus, Hipparque, Ératosthène, Strabon, Pto- 
lémée y avaient puisé leur savoir et consigné 
leurs travaux : philologues, grammairiens, 
scoUastes, critiques littéraires, géomètres, as- 
tronomes^ y formaient, par leur réunion, cette 
école célèbre qui prit la plus grande part ao 
développement de l'intelligence dans l'antiquité. 
Amrou, que le métier des armes et l'enivre- 
ment de la victoire n'empêchaient pas de com- 
prendre tout ce que son peuple avait enDore 
à apprendre des nations vaincues, s'était lié 
d'amitié, depuis la prise de la ville, avec os 
célèbre grammairien et philosophe, nommé Jen 
Phiioponus. A la prière de ce savant, dont fl 
appréciait la doctrine, le, général mnsolDiao 
écrivit à Omar, proposant au khalife de coD8e^ 
ver précieusement l'immense dépôt où se troa- 
vaient réunis tous les trésors de l'andenne fitté- 
rature. On connaît la réponse du khalife : « Si 
les livres dont tu parles, écrivit-fl à Amroo» 
contiennent ce qui est déjà dans le livre de Dieii« 
ils sont inutiles; s'ils contiennent autre diose,fl> 
sont dangereux : ainsi fais-les brûler. » 

« On a I beaucoup douté de oette réponse, 
ajoute le même orientaliste, et depuis longtemps 
les savants, qui se sont occupés de l'histoire des 
conquêtes arabes, sont divisés d'opinion sur ta 
question de savoir si la bibliothèque d'Alexan- 
drie a été réellement détruite parles ordres d'O' 
mar. Le texte arabe d'AbouUara4ie et cefadd'Abd- 



AHROtT — AMTBOR 



Allalif ne pcnnettent guère d'élerer des ioalea 
■Mnix Hir un (ïit qu'il! afflrtnentd'oiM nunitav 
lonteposiliK, etqai convient puiailement anx 
Miliiilin ili III iiiiliiHiiilifi.Tiiiiiniiiiniifil liiliiii 
dier s«8 argnmenb au bout de wo ép<e. ■ — 
Apre* BTnir idievé ta conquMe de l'Egypte, 
et de la Nnbie, Amrou pénétra dani l'aDcJeniw 
Pcntapcde, nTtgea Bwca et Zouila, et s'avança 
JuaqQ^ Tiipoii. Ce fUt en quelque lorte la pre- 
mitee reeoonaiuance de» inuBulman» poussée 
dmt le Ha^reti. Amrou garda le gouremement 
de l'ÉgjpteJuiqa'i la morl d'Omar en M7, où 
U ht i«nipl>c« par Abdallal>-lba-5ud, Mre de 
taiIdnhhaUfe. Pourae venger de u diagrice, il 
le dédira, en M6, pour Moawyah , et l'aida à 
M placer SOT ktMne. Ed réoimpenie de let aer- 
^cee, il refut le gouTenecoait de l'Egypte, et 
le cuuMi» jusqu'à aa mort. Il ae fit aimer 
ai Egypte par au adminiatiation juste et par 
deatmeas d'otifité pobUqae. 11 fit nettoyer le 
CMMl qui joignait U pwr Ronge à la MédHerra- 
aée ; onnige commCDcé et abandonné defmi* 
kaPbuaoDapartoai letgoaveniearsdel'figjpte. 
La tradition arabe le place an Knobre des aept 
u da propùte. 



Tovcn, JToHt IduH l'an)! 

A MROIT- BKB-KBLTHOUH-n'ACLKBI, poste 

arabe du slxlime «ièck de J.-C, est l'auteor de 
l'm des MoaUalsah, ou recueils de poSines des 
Arabes. Datleignit,<Ùt-oii,rigedeeeiitdnquaute 
ans, et prononça, avant aa mort, un diseoura 
m [iifiriiii' de toaa ses enbnts rassemblés. 
Le MoaHakah d'Amrou Tut publié par Sosegar- 
kn; léna, 1819, in-t'. Il eu existe une traduc- 
Son an^aise par William Jouesi Lond., i7Sl , 



- Cuirt, m*. arM.l*lfp: 



Ac t. I, p. II». 

UâMOOKW {Nieolat b'), 
•é le 3 décembre 1483 i Eschoppaa, près de 
Wnnen, mort k Eisenacli le 14 mai ises. Il 
U un dea premiers «t dsa plus tâéa collabora- 
Icura de Lother. Il étudia i l'université de WiV 
Imlierg, et ydevint, en lïll, prolesseor de 
lUolo^ et chatMtne de la cathédrale, il ap- 
prouva lea thèsea de Luther contre la papauté; 
u 1519 il asaiila ce dernier t la conférence de 
Lripiig, et, en lill, à la diUe de Worni. Pen- 
dant le séjour de Lnlher ï b Wartbour^ , près 
if^amaài, où il traduisait la Bible, les religieux 
Hputina supprimèrent k Wittemberg le* céré- 
(Moies de la messe. L'électeur de Saxe, crai- 
pant les suites de cette mesure révolutionnaire, 
Donsnlta Amsdorf, Mélancfallion, Juste Jonas et 
haa Dirii, qui approuvèrent en tout point la 
oondidte de ces religieux. Amsdorf piicba la 
réfonne en ISIt A Magdebourg, en 153! i. Goe- 
lar, et en IM4 A Linbeck, En 1S37, il prit une 
MHoattiTB à la convention de Smaikalde 



Après la mort du comte palatin, évéque de 
Naumboiirg, Amsdorf fut, le V\ janvier 1543, 
installé dans le aiége é)riacopal par Jean-Frëdé- 
ric, électenr de Saxe, et par LuUter, malgré le* 
plus vives protestationB de la majorité du dia- 
pltre métropolitain. Après la bataille de HuU- 
beif f3ii547,il céda la pbce A Jules de Pflug, 
nommé évèque par l'empereur et le pape. Ams- 
dorf se rendit A Hagdebuun;, qui fut alors le lien 
de refuge des protestants et des contioveraistea. 
Il y engagea des disputes Ibéologiquea avec 
George Major et avec Fladas sur le libre aiMra 
et le pMté originel. H concoarut A la foodatioo 
de l'untvenilé de léna, qui (bt solennellement 
ctKisacrée le 1 février 1558. — Les écrits d'Ama- 
doif sont nombreux, mais très-rares. On y re- 
marque une édition des teuvres de Luther, tf 
un livre ( Extrait de ta Chronique de f/aueler) 
sur lea démêlé* des pape* avec les empe 
aona le litre de : if in Aurier Atumg uiu air 
CAroniea tlmteleri, vM untreuiieh die Pàiptt» 
mU den rOn^tcke» JCaliem gehandell; Mag- 
deb., 1534, in-4*. 



*AH9LKB {samvtl), graveur 
le 17 décembre 17S1 , k Schimnach en Sui 
mort le (8 mal 1843. Il fut professear k 1' 
demie des beau\-arts de Munich, et Ht un grand 
nombre de gravures estimées, d'après Michel' 
Ange , Baphail , et Tliorweldaoi ( le Triomphé 
d'Alexandre le Grand), Son dernier grand ou- 
vrage est le TWoiRpAe de la religion dani les 
arts , d'après Overbeck. 



AHTBoa((7ArJsto7iAe-irrari), ju 
et pœie allemand, né A Stolbeig, vers ie7S, 
mqrtle 11 février 1711. En 1705 il occupa une 
chaire de droit à l'université de Kiel , et fut en 
1713 nommé historiographe du Danemark ^ 
goovemenrdeBendsbourg. En niSil fut nommé 
conseiller du tribunal A Copenhague. On a de 
lui : 1° un recueil de poéûes erotiques; Rends- 
boui^, 1716;!° édit., augmentée; ibid., 1734; 
— î" DeObUagio; Kiel, 171î, in-4*; — 3" une 
Histoire de Frédéric IV, restée en manut- 
crit. 



■AMTHOB {Gotpard), médecin s 
natif de Hexdarf, près de Ecbleasingen, où fl tùî 
professenr de physiqpe au gymnase, en 1594. 
On a de lui : Memorabilivm medlcoram part, 
eontinens euratiana per euporitla tam gale- 
niea qvam chymica; léoa, IS31, in-4*; — 
Chrgtiatcopion ilve axirilogitim; léna, 1031, 
io^'; sur les propriétés de l'or, d'après Pars- 
celae; — JVoiocomlum it\fantile et paeriit; 
1038, in-4*. 



437 



AMTHOR — AMURAT 



4» 



nnller, liiblioth. wed. pracL, t. II, p. 6o0. -^ Adetang , 
Supplément à Jôcher, Lexicon. 

* AMTHOR (UlriC'Joachm), iDédecin alle- 
mand , probablement un parent du précédent , 
natif de Schlensingen, vivait vers le milieu du 
dix-septième siècle. Il s'est un des premiers oc- 
cupé de tératologie, et a publié : De mons$ris, 
disputcUio physica ; léna, 1652, in-4°. 

AMOUO oa DA MULA ( Morc-Antonio)^ car- 
dinal italien, né le 12 féyrier lô05 à Venise, mort 
à Rome le 13 mars 1570. H étudia la jurispru- 
dence à Padooe , et fut d'abord employé par le 
gouvernement vénitien dans plusieurs affaires 
importantes. Chargé d'une mission près de Char- 
IM-Quint en 1553 , podestat de Vérone en 155S , 
il alla porter à Philippe n les léUdtations de Ve- 
nise, à l'occasion de la paix conchieentre la France 
et l'Espagne , et fut envoyé peu après , à Rome , 
en qualité d'embatsadeur. Ses vertus, son érudi- 
tion et son habileté dans les affaires, lui gagnè- 
rent l'estime du pape Pie IV, qui le nomma évè- 
qne de Rieti, cardinal et bibliothécaire du Vatican. 
On a de lui des lettres imprimées dans Farrios, 
ùrationes, etc., ex actis concilii Tridentini; 
Venise, 1567, p. 125, dans Labbo, Conct2ia; Ve- 
nise, 1733, vol. XX, p. 521 ; et dans Pino, yuova 
scelta di lettere di diversi nolnlissimi uo- 
mini; lib. I, pag. 87 et 106; Venise, 1582. 

Superbi, Trionfo gtarUuo d'heroi illustr., 8t. — Pal • 
Uvicino, Istoria del concilio di Trento, Il 181, etc. — 
GUcronlo, f^iUepontiflcum romnnorum et eardinalhimf 
III, 919. — MauucheUI, ScHttari 4*ltaUa. — CardeUa, 
MêmorU itoriekê de' cardinali, V, 8S-8S. 

AMULIU8 OU AMITUKIIJS 8TLT1IJS, roi dCS 

Albains, tné en 754 avant J.-C. H était fils 
de Procas et frère cadet de Numitor, qu'il détrô- 
na (en 714 avant J.-C.), après avoir fait périr 
son neveu Égestus dans une partie de châsse. 
Quant à la fiUe de Numitor, Rhéa Sylvia, il Ja 
força à se consacrer au culte de Vesta « Cette 
princesse, dit Tite-Live, devenue par la vio- 
lence mère de deux enfants , soit conviction , 
soit dessein d'ennoblir sa faute par la com- 
plicité d'un dieu, attribua à Mars cette dou- 
teuse paternité ; mais ni les dieux ni les hom- 
mes ne purent soustraire la mère et les enfants 
à la cruauté du roi : la prêtresse , chargée de 
chaînes, fut jetée en prison , et Tordre fut donné 
de précipiter les enfants dans le fleuve. » On a 
supposé qu'Amuh'us , déguisé en guerrier, avait 
lui-même violé sa nièce, afin d'avoir le motif 
de la faire mettre à mort. Rhéa ne se sauva 
qu'en faisant intervenir un Dieu dans son In- 
fortone : Amulius fUt obligé de s'arrêter devant 
cette déclaration. Quoi qu'il en soit, les enfants 
exposés furent sauvés par « un berger, Fausto- 
los, qui les emporta chez lui et les confia aux 
soins de sa femme Larentia. Selon quelques-uns, 
cette Larentia était nne prostituée a qui les ber- 
gers avaient donné le nom de Louve. » De là l'o- 
rigine de l'allaitement merveilleux de Rérous et 
de Roroulns, noms des deux jumeaux. Ceux-ci, 
devenus hoaan^, apprirent de Faustulus et de 



Nomitor le secret de leur naissance et les oti- 
mes d'Amolins : aidés des servitears de NoBoi» 
tor, ils tuèrent l'ursurpateuret replacèrent kor 
aïeul sur le trûne. Selon Miebahr, toute «Ha 
histoire n'est qu'une (aUe. 

Tite-UTe, BM. Rom, — Dents d'HaUcanuMK ntliil 
tates. — Europe, Breviarium. — Floriu. — > PlnterVN', 
nta Ronmli. — JmtfD. - Niebabr, Hitt. Jlom. 

AMULIUS, peintre romain, Tivait eont le 
règne de Néron. Hine cite de lui nne O^mrvi 
qui semblait toujours regarder le spectateur, à 
quelque place qu'on la mit. 

Pline, HUtoh^ naturelle. 
AMUBAT, AMUEATH on HOUaA» Dom de 

quatre sultans on empereurs ottomans, dont veià 
l'histoire : 

AMURAT V^ OU MOUft AD, empercor des Otte- 
mans, né en 726 de Thégirt ( 1316 de J.-€. ), 
mort en 1389 de J.-C., socoéda à scb pèns 
Orkhan, en 1360. Il affermit d'abord ta puis- 
sance en Asie \\ar la répression soudaine d*WÊt 
insurrection en Galatie; puis fl tooma ses re- 
gard s vers l'Europe : c'est hd qai eommença nr 
ce continent la longue série de conqoHes dei 
Turcs. Son expédition fat couronnée par la priie 
d'Andrinople, lâchement abandonnée par tagv- 
nison. Lala-Chahin, un des lieutenants d'Arourat, 
s'avança m6me jusqu'au delà du Balkan. 

Peu de temps après, la paix conclue avec l'em- 
pereur grec permit à Amurat de s'occuper de 
l'administration de son empire. La loi sur le 
partage du butin fut établie sur une base fixe; 
un cinquième en revint aux prêtres , un autre 
aux pauvres. Les pratiques extérieures du culte 
n'avaient jamais été exécutées en publie par 
les sultans, quoique le Coran le commandât 
Mewla-Fenari, alors mufti, voulut obliger le 
souverain à remplir son devoir, et il lui fit i 
ce sujet une remontrance très-hardie. Amurat 
ne s'en formalisa pas, et fit construire à Andri- 
nople une superbe mosquée , en expiatkMi de ses 
torts. Il y érigea aussi plusieurs ^blissements 
d'utilité pnbtiqoey des bains, un sérail , etc. 

£n 136Â on vit se conclure pour la pr^nière 
fois un tiaité de paix solennel entre les Otte- 
mans et un peuple chrétien : la petite républi- 
que de Raguse se mit sous la protection du sok 
tan. Lorsqu'il ùàlnt signer le traité, Amurat, 
plus habile à manier le sriire que la phmie, 
trempa sa main droite dans l^ncre, et rappliqua 
en tète de l'acte, en tenant réunis Im trois doigts 
du milieu, et en écartant le petit doigi et le 
pouce. Ce grossier seing privé, imité et oraé 
ensuite par les calligraphea, fut appelé tom§kra. 
On l'applique encore aigourd'bai sur les fir- 
mans de la Porte -Ottomane. L'ignorance dr 
sultan, ajoutée à son fanatisme religieax, se ma- 
nifesta encore par le peu d'encouragement qu'il 
donna aux sciences et aux lettres. Piosicon 
savants distingués de son époque furent obGfléi 
d'aller chercher loin de sa cour un asile on Isor 
mérite fût mieux apprécié. 

Le repos dont Amurat jouissait depala la ptf 



4S9 



AAIURAT 



4ao 



arec les Grecs ne ftit pas de longue dorée; une 
croisade, pièdiée par le pape UriMda V, avait 
amené Tannée chrétienne presque sous les murs 
d'Andrinople ; mais, surprise la nuit par les Otto- 
mans, elle lut taillée en pièces en 1363. Dans les 
campagnes suîTantes, le sultan s'empara de plu- 
sieurs places fortes , et continua à guerroyer sans 
«ncun succès marquant jusqu'en 1371, époque 
à laquelle fl retourna en Asie. Une réroite le 
força liient6t à revenir en Aomanie. Pendant 
qif fl y fisisait le siège d'Apollonia , et an mo- 
ment de Tabandonner, une partie des murs s'é- 
croula, etles assiégeants pâiètrèrentdaas la place. 
Quand Amurat reçut cette bonne nourelle, il se 
trouTait appuyé contre un platane, qui devint 
on otijet de la plus grande vénération , parce 
que l'imagination des musulmans fit de cet in- 
cident un miracle dû aux prières ferventes du 
sultan. Pendant le pillage démette ville, Amurat 
aperçut un soldat qui portait une coupe d'or 
assez mal cachée dans son bonnet. H ne punit 
pas le pillard , et, en souvenir de cette circon- 
stance , il adopta pour hii-mâme et les officiers 
de la cour le bonnet doré, quoique d'ailleurs il 
eût le goût de la simplicité dans son habillement. 

n fit ensuite de nouveau la paix avec l'em- 
pereur de Byzance , pour attaquer les Slaves et 
Valaques. Après une courte campagne, Lazar, 
kral de la Servie, et Sisman, souverain de la Bul- 
garie, furent contraints à implorer la paix, à des 
conditions très-onéreuses. 

A la cour de France , le roi d'Arménie racon- 
tait bien autrement rhbtoire des démêlés d'Amu- 
nt avec les Serviens. C'est sur le rapport de ce 
pmce que Froissart nous apprend que « Amurat, 
se pn^sant de faire la conquête de la S^rie, 
envoya des ambassadeurs au despote de ce pays 
avec un mulet diargé d'un sac de miDet, vou- 
laùt lui iaire savoir par là qu'il ferait entrer sur . 
ses terres une armée aussi nombreuse que les' 
graîM de millet qui étaient dans ce sac. Le des- 
pote ayant demandé trois jours aux ambassa- 
deurs pour leur répondre, fit jeûner pendant ce 
temps toute la volaille de sa basse-cour; et, le 
troisième jour, il fit verser devant elle le sac de 
mfllet, qui en moins d'une demi-heure fut avalé. 
Alors, adressant la parole aux ambassadeurs 
qni étaient présents : « Beaux seigneurs, leur dit- 
9 f aves-vous vu comment le millet que vous 
m'avez apporté de par votre maistre en me me- 
aaçant , est dévoré et mis au néant pai^cette 
poulaflle? et encore en mangeroient-ils bien plus 
largement, s'ils en avoient.... Lamorabaquin 
(c'est ainsi qa*fl af^ielle Amurath) me numide 
que si je n'obéis à luy, fl mettra dedans ma 
terre gens d'armes sans nombre. Si dites hiy, 
de par moy, que je les attendray. Mais fl ne s'y 
en saura ja tant venir qu'As ne soyent tous dé- 
vorés, comme le mfllet a esté dévoré par ceste 
poulaflle. » Et, de Adt, Amurath ayant envoyé 
une année de soixante mille hommes en Servie, 
le despote trouva moyen d'en enfermer Tavanfr* 



garde dans une embuscade où cUe fht taiUée en 
pièces. « Bien en y avoient aucuns qui se eny- 
toient sauver, mais non firent, car fls fiirent 
chassés et versés par terre tous morts; n'onc- 
ques un tout seul ne s'en sauva. Or, retour- 
nèrent ceux de l'arrière-garde devers Lamoraba- 
quin, et lui contèrent le grand meschef qui estoit 
venu à ses gens. » 

Après tant de succès, l'heureux Amurath 
jouit d'une paix de six années, qu'A passa prin- 
dpaiement à Andrinople , sa nouvelle capitale. 
Durant ce temps, U s'occupa avec activité de 
l'organisation de l'armée. U perfectionna l'ins- 
titution des spahis (cavaliers) et ceUe des 
woinaks, espèce de soldats du train. Ces der- 
niers étaient des chrétiens chargés du soin de 
conduire les équipages et de nettoyer les écu- 
ries ; pour les dédommager de l'humflité de ces 
fonctions, on les exempta de tout tribut Les 
spahis furent divisés en beuluks (escadrons), 
sous le commandement du beuluk-bacchi. Le 
chef du corps, spa/iroga, eut sous lui quatre 
oHQciers généraux. Pour ses drapeaux le pro- 
phète avait choisi la couleur du solefl (jaune ) ; 
les fatimites , la couleur de la terre (vert); les 
omeyyades, ceUe du jour (blanc); les abassi- 
des , ceUe de la nuit ( noire) ; les descendants 
d'Othman adoptèrent la couleur du sang, ce 
fut le rouge, qui distingua l'étendard des spa- 
his. Des fiels militaires fUrent érigés dans la 
plupart des provinces de l'empire en fiiveur des 
spahis, et pour récompenser leurs services. Ces 
fiefs étaient cultivés par les paysans chrétiens 
ou mahométans, appcJés raias, qui avaient la 
propriété du sol , mais qui étalent soumis à hi 
juridiction seigneuriale du sipah ; et celui-ci per- 
cevait à son profit le produit des ixapùU sur les 
terres de son fief. Les fils de raîa héritaient des 
propriétés de leur père; lorsque le successeur 
naturel manquait, et qu'un autre nomlure de la 
famflle héritait, ce ne pouvait être qu'avec 
l'autorisation du sipah, et après lui avoir payé 
un droit ; enfin s'U n'y avait point de parents, 
le fonds passait à un des voisins , sans que le 
sipah pût en disposer eu faveur d'une autre 
personne. Les spaÛs devaient résider dans leurs 
fiefs en temps de paix, et fournir pendant la 
guerre un djèbèH (cuirassier) par chaque 
somme de trois mille aspres de revenu. On ap- 
peUit timar tout fief qui rendait moins de mUle 
aspres : le fief mifitah« ayant un reverni su- 
périeur à cette somme prenait le nom de zkh 
met. Ces fiefs étaient héréditaires en ligne droite; 
et, à défaut de descendants mAles , réversibles 
au domaine (miri). Le pacha de la province les 
donnait alors à un autre sipah , ou à un anden 
mflitaire. Cette institution d'Amnrat fVit très- 
avantageuse à ses successeurs , jusqu'à Sdo^- 
man P**, à qui les ziamet et le timar fourni- 
rent encore deux cent mille hommes. Mais, aptes 
la mort de ce grand prince, les règlements d'A- 
murat tombèrent en désuétude, et les feuda- 



481 



AMURAT 



433 



toires ne se présentaient plus sous les drapeaux 
avec leur contingent dliomroes. Après la paix 
de Kutcbuk-Kaïnardjè en 1776 (1189 de Thé- 
gîre ) t le sultan Abdul-Hamid rendit un édit 
séYère, pour la réorganisation des djèbèlis ; mais 
les clameurs des propriétaires des fiefs effirayè- 
TOii le gouvernement, qui renonça à ses projets 
de réforme. H se contenta d'une rétribution de 
50 piastres par homme, appelée hèdèl-djèbèli, 
en remplacânent du nombre de caTaliers pres- 
crit par la loi. 

Amurat, qui unissait le génie de la politique 
à celui de la guerre, chercha, par le mariage de 
son fils Baïezid avec la fiDe du prince de Ker- 
mian, à se foire un allié parmi les petits princes 
de TAsie Mineure, qui le contraritient souvent 
dans ses projets d'agrandissement Par cette al- 
liance le sultan devint possesseur de plusieurs 
villes importantes , données en dot à sa bru. n 
força le prince Hamid à lui en vendre plusieurs 
autres. Sur ces entrefaites, ses lieutenants lui 
avaient soumis la Macédoine jusqu'aux lh>n- 
tières de l'Albanie. 

Amurat vit ainsi tout plier sous ses lois; l'em- 
pereur Jean Paléologue, s'humiliant devant 
le conquérant, lui envoyait Théodore son troi- 
sième fils, pour apprendre l'art de la guerre. 
Mais une conspiration domestique faillit arra- 
cher le sceptre à ces deux souverains. Leurs 
fils, Saoudji et Andronicus Paléologue, unis par 
une haine ardente contre les auteurs de leurs 
jours, arborent l'étendard de la révolte. Au mo- 
ment de la bataille, Amurat s'avance seul, et 
somme les rebelles de se rendre. Accoutumés à 
•obéir à cette voix puissante, les soldats abandon- 
nent Saoudji ; le sultan, irrité, le fit mettre àmort. 

Amurat eut encore à combattre plusTeurs in- 
surrections qu'il étouffa avec énergie. Lorsqu'il 
eut entre autres défait le prince de Karamanie, 
ses courtisans hii consdllèrent de réunir à l'em- 
pire le territoire du petit prince de Tektrè : « Le 
lion ne s'amuse pas à chasser les mouches, » ré- 
pondit le sultan. Quelques mois après la défaite 
du prince de Karamanie, le feu de la révolte 
embrase la Servie : Lazar , kral de cette con- 
trée, s'unit de nouveau au perfide Sisman, beau- 
père d'Amurat et kral des Bulgares , ainsi qu'aux 
Bosniaques, et vingt mille Ottomans sont pres- 
que entièrement détruits par les forces comtÀiées 
de ces peuples. Amurat, surpris de cet échec 
inattendu , hérite un instant à l'aspect de cette 
ligue formidable; mais bientôt son courage et son 
activité renaissent, et il repasse en Europe. Ali- 
Pacha, son général, met le siège devant Nioopoiis, 
et force Sisman, qui s'y était réfugié, à demander 
grAce au sultan , qui la lui accorda moyennant 
la cession de Silistrie. Une violation de foi réci- 
proque raUuma la guerre. CelleHâ fut encore 
contraire au kral bulgare, qui se rendit à discré- 
tion. Amurat s'empara des États du kral ; mais 
il épargna sa vie, et lui accorda un revenu digne 
de son rang. 



La défaite de son allié ne put intimider Lazar. 
Les deux adversaires se trouvèrent en face dans 
la plaine de Kossova. L'armée d'Amurat était 
inférieure en nombre à celle des confédérés. Lo 
sultan consulte ses lieutenants, pour savoirs! 
la prudence permet de hasarder la bataille. Ls 
fougueux Baïezid repousse tout oonsdl timide, 
et sollicite avec ardeur le combat Le grand viar 
est de ravis du jeune prince : le pieux ministre 
avait cherché dans le Livre de Dieu (Kitob-Ulkh) 
la décision que d*autres demandent à la prudence 
humaine. Le Coran ,. ouvert au hasard, avait ré- 
pondu par ces deux versets : « O prophète, combats 
les infidèles et les hypocrites I car souvent une 
troupe nombreuse est vaincue par une plus 
faible. » Cet oracle dissipe tons les doutes, 
enflamme tous les cœurs; Amurat, profitant de 
cet enthousiasme, donne l'ordre de l'attaqne; 
une lutte acharnée s'engage, une égale fureor 
amme les deux armées. Baïezid, prompt comme 
la foudre, dont il portait le nom ( Ildirim) , vols 
partout où la résistance est la plus opiniâtre : 
sa lourde massue lui ouvre à travers les rangi 
une route ensanglantée. Yakoub , son firère et 
son rival de gloire, marche avec lionneor sur 
ses traces : « I>éjà , dit un historien musulman, 
les lances brillantes comme le diamant avaient 
été changées, par le sang qu'elles avaient versé, 
en lames de couleur de l'hyacinthe ; déjà l'adcr 
dès javelots s'était transforméenrubisétincebuits, 
et le champ de bataille, jonché de tètes et de tur- 
bans aux mille nuances, en un immense carré 
de tulipes. » Enfin les chrétiens plient, le kral 
de Servie est fait prisonnier, ses soldats fuient 
ou sont massacrés, et la victoire est aux Otto- 
mans. 

Après ce terriUe combat, Amurat parcourt lé 
champ de bataille ; il est étonné de ne voir parmi 
les morts que des jeunes hommes, et pas on 
vieillard : « La vieillesse est sage, réfisaà le 
grand vizir; elle sait que rien ne peut s'opposer 
aux armes invincibles des serviteurs dn pro- 
phète. » Le sultan se féfidta de cette victoire, à 
laquelle il s'attendait peu; car, superstitieux 
comme tous ses sujets, il accordait une grande 
confiance aux visions et aux songes ; et, k nuit 
précédente , il s'était vu , dans un rêve affreux, 
mourir sous le fer d'un assassin. Tout à coup 
un des cadavres qu'il foulait aux pieds se r^ 
leva pAle et sanglant, et lui plongea un poignard 
dans le cœur. Les janissaires se précipitent sm 
le meurtrier, qui leur échappe trois fois, et sue* 
combe enfin sous le nombre, après avoir fière- 
ment vendu sa vie (1). Amurat, blessé à mort, o^ 

(1) Ce bra«c éUlt Mlloch KoUlowUcta. Les hifttortetti 
hostiles aat Ottomans racoateot.les drcooslances de ce 
fait dUTëremment. Selon Jean Oucas , MUoch aurait d^ 
mandé one audience au sultan, et l'aurait alors aaaasali<> 
Mata que le meartre ait eu Ueo dans la tente on sur le 
champ de batalUCf U est certain qull était prémédité. 10' 
loch foulait par cette acUon se laver de l'acettsaUoo de 
trahison , qui avait été articulée contre lui à la suite dfl> 
faits suivanta : Les deui filles de Lazar étalent niaiWei» 



I 



AMURAT 



484 



1c supplice de Lazar, et expire sur le 
Itre de sa ^oire l'an 791 de l'hé^ ( 1389). 
kfimrai I*' est on des princes les i^ re- 
rquables de la race d'Osman. Guerrier inCi- 
Me , dooé de grandes facultés intellectueDes, 
tartoat d*une Tolonté inébranlable, fidèle ob- 
rateor de sa relii^on , fl Ait à la fois aimé et 
dnt de son peuple. 

•nmer, Hlstoirt dé VêwnpirÊ ottowum. " Jooaaoln, 
rmrquU ( dans la eoUeetloo de l*C7nto«rt ). 

kMVftAT II, empereur des Ottomans, né 
*& 1404, mort le 7 de moharrem 865 de llié- 
e ( 9 fénier 1451 ). A douxeans il Ait nommé 
nremeur d'Amasie, et succéda en 1422 à 
ihammed I*'. Après avoir (Ut rendre les der- 
n deroirs à son père et ordonné un deuU de 
il Jours , 11 enToya signifier son avènement au 
de Hongrie, à l'empereur grec Eomianuel, et 
L iirinces de M entécbé et de Karamanie. Un 
ité de paix Ait conclu avec ce dernier, et une 
T6 de dnq ans avec Sigismond. F.mmannd 
d, oubliant ks maux causés à son pays par 
amitié des monarques ottomans, osa-sommer 
rant de lui livrer ses deux frères en otage, 
t termes d'une clause du testament du sultan 
ihammed; en cas de reAis, l'empereur mena- 
I Amnrat de remettre en liberté M oustapha, 
. de Baiezid-Ildirim, héritier légitime du trône, 
de le &ire reconnaître par les provbces eu- 
léennes, en attendant la soumission de celles 
iSie. Le vizir Baiezid-Pacha répondit, au nom 
•on maître, que la loi du prophète ne per- 
tiait pas aux fils des vrais croyants d'être 
féa <^ez les giaours (infidèles). Dès qu'il 
■rat cette réponse, Emmanuel, suivant sa me- 
se, délivra le prétendant, après lui avoir im- 
ié la condition de rendre à l'empire grec Gai- 
)li et un grand nombre d'autres villes. Dix 
ères, sous les ordres de Démétrius Lascaris, 
«rquent Moustapba devant Gallipoli, dont 
it les habitants et même ceux des environs se 
mettent ; mais la garnison de la forteresse 
lise de la livrer au prétendant Ce prince 
lae Démétrius devant la ville, et poursuit sa 
sdie vers l'isthme d'Athos, grossissant son 
née d'une partie des populations qui se trou- 
ient sur son passage, et s'emparent de quel- 
ea places. Alors Amurat envoie son vizir Baie- 
l-Pacha à Andrinople , qui y rassemble environ 
nte mille hommes et é^blit son camp près de 
ville. Moustapha , dont l'armée était de^'enue 
n plus forte par la réunion des grands vas- 
IX de l'empire, s'avance vers les troupes du 
Itan, et leur ordonne audadeusement de mettre 
ft Itt armes. Cet ordre produit un effet ma- 
[oe; les soldats obéissent; Bûezid-Pacha et 
ifrère Hamza sont chargés de chaînes; le pre- 

premlère à Milocb, l'aatre à Braokovlcb. Les deux 
■rt diapatant no Jour sur la valeur de leora époux , la 
HDe de MUoch appuya ses raisons par un soufBet. 
'cnaaiTU un duel entre les deux beanx-fr^es. Mllocb 
rrerta aoo adversaire, lequel, par vengeance, l'aceusa 
itefflgeoceavec les IVrcs. 



mier est rois à mort, et le second rendu à la li- 
berté. A ces nouvelles, la forteresse de Gallipoli 
capitule; Démétrius Lascaris Léontarios se dis- 
pose à y mettre garnison; mais Moustaplia s'y 
oppose,' en disant qu'il ne foit pas la guerre au 
profit de l'empereur. Le général grec, voyant s'é- 
vanouir amsi toutes les espérances que son 
maître avait fondées sur l'élargissement du pré- 
tendant , cherche alors à renouer avec Amurat; 
mais l'obstination d'Emmanuel à exiger qu'on 
lui remette les deux frères du sultan, fait rompre 
les négociations. Le monarque ottoman condut 
alors un traité d'albance avec les Génois de Pho- 
cée, qui lui oflirent leurs vaisseaux, et lui envoient 
la portion échue du tribut qu'ils payaient à son 
prédécesseur (1). 

Lorsque Amurat eut appris la défection de 
l'armée de Baïezid-Pacha et la triste fin de ce 
vizir, il prononça, avec la résignation qui carac- 
térise les musuhnans, ces pieuses paides : « Ne 
cherchons d'autre cause à ce malheur que la co- 
lère de Dieu. Nos péchés nous ont attiré son 
faidignatiou; tâchons de le fléchir par nos fer- 
ventes prières et{>ar nos larmes ; car, lorsque le 
créateur est contraire , que peut fidre la créa- 
ture? » n alla visiter ensuite le grand scheik 
Bokhari , et lui demanda son intercession. Le 
scheik se mit en prières pendant trois jours; Il 
tombe enfin en extase et entend la voix de Ma- 
homet : « Le Dieu de miséricorde a exaucé les 
Yceux d'Amurat; dis-lui que la puissance divine 
lui donnera la victoire. » lie scheik répète au 
sultan cette promesse, et lui ceint l'épée qui doit 
punir les rebelles. Amurat, plein de confiance 
dans les paroles du derviche, se retranche der- 
rière la rivière d'Onloubad, et attend sans crainte 
l'ennemi. Tout va coup Moustapba, qui s'avançait 
pour livrer bataille, est saisi d'un violent saigne- 
ment de nez qui dura trois jours, et lui causa im 
tel affaiblissement, qu'y Ait obligé de suspendre 
l'attaque. Bientôt après U Ait abandonné peu à 
peu de tous ses soÛats. Resté seul avec quel- 
ques valets, Moustapha se réAigla dans Galli- 
poU, et vit du haut des remparts s'avancer la 
flotte génoise qui conduisait Amurat vers les 
côtes d'Europe. Le débarquement s'opéra à quel- 
que distance du port de Gallipoli : Moustapha 
quitta cette ville, et se sauva en Yalaclûe. Trahi 
dans sa fuite par ses propres serviteurs, il est 
pris à Kizil-Agateh-YÀidjé, et condamné à pé- 
rir du suppUce des malfaitrars. 

L'empereur grec, ayant appris la défeitèet la 
mort tragique de Bfoustapha, commença à 
crahidre pour hii-méme : il envoya au sultan des 

(i) Dès le règne de Mlcbd Paléologue, quelques Italiens 
avalent obtenu de cet empereur le prlvUége d'exploiter 
des mines d'alnn dans le district de Pbocée t des nobles 
génois commandaient la forteresse, eonsUvlte avec Palde 
des Grées pour protéger cet ettbUsseroenL Sons Mo- 
bammed 1*', Jean Adomo,flls du doge de Qénes, gonver^ 
nenr de la nouvelle Pbocée, s'était engagé à pajer an 
sultan un tribut annuel par lequel la colonie génoise 
acbetalt la francblse de son pavillon. 



4S5 



AMURAT 



4» 



ambassadeurs chargés de lui porter des protes- 
tations d'ainitié, et de ne rien négliger pour apai- 
ser sa colère. Pour toute réponse, Amurat, à la 
tétc de vingt mille hommes, s*aTança sous les 
murs de Constantinople ; il fit construire des ma- 
chines dcs}inées à faciliter l'assaut , et annonça 
que la ville et tous ses trésors seraient aban- 
donnés aux musulmans. Cette promesse accrut 
oonsidéral)lement les forces de l'armée assié- 
geante, à laquelle s'empressèrent de se joindre 
une foule de gens sans aven, attirés par l'espoir 
d*un riche pillage. Les nombreux derviches qui se 
rendireiii an camp du sultan réclamaient pour 
leur pari de butin les religieuses que renfermaient 
les couvents de Constantinople. Le grand scbeik 
était à leur tête : la victoire d'Ouloubad , attri- 
buée à ses prières, avait ajouté à la considération 
dont il jouissait d^. Olqêt d'un profond respect 
de la part des musulmans qui se prosternaient 
devant Ini et s'empressaient de baiser ses mains, 
ses pieds, et mèine les rênes de sa mule, ce 
personnage révéré entra comme en triomphe 
dans le camp ottoinan : se dérobant aux em- 
pressements de la foule , il se retira sous une 
tente de feutre, et chercha dans ses livres caba- 
listiques l'heure où Constantinople devait tomber 
«levant les enfants du prophète. Pendant ce 
temps les derviches, ses disciples, remplissant 
l'air de cris sauvages, insnlàùent les soldats 
chrétiens accourus sur les remparts : « Hommes 
aveugles, s'écriaient-ils, qu'avez -vous fait de 
votre Dieu ? où est votre Christ? pourquoi vos 
saints ne viennent-ils pas vous défendre ? De- 
main vos murs tomberont , demain vos femmes 
et vos filles seront enunenées en esclavage, 
et vos nonnes livrées à nos derviches; car notre 
prophète le veut ainsi ! « Enfin , après de lon- 
gues méditations, le scheik Bokhari sortit de sa 
tente ; la foule se pressait autour de lui, atten- 
dant en silence l'oracle qu'il allait prononcer, 
n annonça soloonellement que, le 24 août 1422, 
il monterait k clieval à une heure après midi, 
et que , lorsqu'il aurait agité son cimeterre et 
po::ssé trois fois le cri de guerre, Constanti- 
nople serait au pouvoir des musoknans. Au 
jour et à llieure indiqués, le scheik, monté sur 
on superbe cheval, s'avança vers la ville, escorté 
par cinq cents derviches : au moment où il tira 
le glaive du fourreau, l'armée entière poussa le 
cri d* Allah et Mahomet i les Grecs y répondirent 
par (%lui de Christoset Panhagia{i)!ei\ecom- 
bat s'engagea. 11 fut terrible : les musulmans 
étaient exaltés par les promesses qu'ils croyaient 
venues du ciel; et les Grecs combattaient pour 
leur culte et leurs foyers : pro aris et/ocis. Le so- 
hôl allait disparaître k l'horizon sans que la vic- 
toiro fAt fixée, lorsque tout à coup, au milieu des 
rayons d'or dont il éclairait les bastions exté- 
rieurs, une viergiB, revêtue d'une robe violette et 

(1) La Toute-sainte, épiUiètc consacrée à la VJiri;c 
Msrie chez k's Grcci. 



jetant autour d'elle un éclat somatore], appantt 
aux yeux éblouis dos assiégeants, et les renpB 
d'une terreur panique, lis Alient, et Conatanfi- 
Dople est sauvée. Les historiens qui rapportait 
le miracle assurent que le scheik-6nîr fan- 
même attesta la vérité de cette apparîtiao, eot- 
firmée par le témoigpage de toute l'année otto- 
mane. Les Grecs, de leur cAté, ne manquèrent pM 
de dire que la sainte Vierge était descendue da 
ciel pour protéger les religieases, menanées ps 
les (lerviclies. Quoi quil en aoit, la dérontodei 
musulmans peut s'expliquer ansai par des caam 
toutes naturelles. 

L*emperenr Emmanuel, voyant to» aes pn> 
jets déjoués par la mort du prétendant , nii 
suscité un second rival. UnantreiIoii8taplii,M 
frère putné, excité par son gonvenieiir et par kl 
agents secrets d'Emmanuel, venait de ae réiottei^ 
et de s*emparer de Nioée (Iznik ). Lea haltek 
de Brousse, menacés aussi par le nooreau puéka- 
dant , lui avaient offert en présent cent rite 
tapis, et s'étaient excusés de ne pooToir lai oa- 
vrir les portes de la ville, à cause du aenaot 
de fidélité qui les liait au sultan AmunL Ok 
nouvelles lui parvinrent pendant raaaant, et k 
décidèrent à lever aussitôt le siège et à reloinMr 
en Asie. Telle est la véritable cause de rabudn 
de l'entreprise, à laquelle Constantinople éckifpi 
encorenne fois, grâce au itratagème de cnoi- 
pereur. 

Pendant qu'Amurat s'avançait à la 
de Moustapba, celui-d alla viaifeer en 
l'empereur grée, qui ne Inl fit que de viémk 
promesses. Le prétendant retoomait à loa »• 
mée, torsque, trahi par le perfide Éltea, otMl 
même qui l'avait pousséà la révolte cl qoe F» 
d'Amnrat avait séduit, il fut livré à aoD bemn 
compétiteur et exécuté sur-le-cbamp^ en nrti 
de ces paroles du prophète : « Lorsqu'à y a des 
khalifes auxquels on rend hommage, il Aat Me 
mourir l'un d'eux. » 

Tandis que le sultan triomphait du denier 4t 
ses frères, Esfendiar, prince de Sinope ctée 
Kastamoum*, profitait de la révolte de Moustaièi 
pouressayer de s'affranchir du joug ottomaa. Il 
mit le siège devant les villes de Tarakfi et àt 
Boii; mais, abandonné par son propre fils Kaffan- 
Bei, qui entraîna dans sa défection la phiagnaie 
partie de l'armée, il fut obligé d'achderaoBpw- 
don en donnant sa fille en mariage an vainqBev, 
et en lui cédant les mines des montagnes de 
Kastamouni. 

Les noces du sultan avec la fille dn prince de 
Sinope furent le signal des lètes lea plus bril- 
Untes. La nouvelle épouse fit son entrée à Aadd- 
nople , avec un éclat dont cette capitale n'avait 
pas vu d'exemple jusqu'alors. Les mariagw à» 
trois sœurs d'Amurat furent célébrés en mtat 
temps. 

Cependant, au milieu de la paix et desr^iovk^ 
sanccs publiques , Amurat n'oubliait pas les i*- 
térOts de sa politique. L'oinpcreur Enunanotl 



AM13RAT 



49ê 



îine de mourir, et déjà un traité cou- 
an, son successeur, assurait an tuitan 
on d'un grand nombre de rflles sur 
de la mer Noire et de la Strania 
, et de plua, un tribut annuelde trente 
ts. L'ancien traité de paix ayec les 
Servie et de Valachie était rmoorelé, 
s de deux ans signée «?ec Sigianondy 
^e, réoemiuent élu empereur d'AUe- 
échaage de riches présents eut lien 
eux sourerains. Amiflrat envoya des 
ait, des yases dorés , des étoffes d'or, 
, ; et Sigismond, des pièces de velours, 
e Malines, des cheranx de prix, huit 
d'or et miUe florins. 
1429, Amurat enleva aux Vénitiens la 
lessalonique, après un siège mémora- 
lille habitants emmenés en esclavage , 
profanées, les autels renversés, tels 
tésastres qui accompagnèrent la prise 
alheureuse cité. Quand le désordre 
Amurat permit à ses prisonniers de 
.eors anciennes demeul'es; et il rem- 
ibitants morts ou conduits hors de la 
r l'excédant de population de la ville 
ine, yèwùO'^U'iŒn/flr. Ainsi Thcssa- 
nquise en 1386 par Amurat r% re- 
laiezid en 1394, et par Mohammed 
règne, tomba enfin, pour la quatrième 
vofar des Ottomans, et fit depuis par- 
empire sous le nom de Selaniki. 
dévastations successives qu'elle avait 
elle ne tarda pas k redevenir floris- 
) à sa belle position, qui la rend l'en- 
ssaire du commerce de la Thrace et 
aUe. Parmi les églises grecques qu» 
^es en mosquées, on remarque celle 
ait le ceroucÀ de saint Démétrius, 
lit incessamment, dit la tradition, une 
imique célèbre par les cures mer- 
u'elle opérait; mais , depuis que la 
eszin retentit au-dessus des voûtes 
chrétien, la précieuse source est 

la ville de Jauina ( Yania) ouvrit ses 
ultan, sous la condition que les habi- 
rveraient leurs privilèges : mais les 
es envoyés par Amurat pour prendre 
Je la place violèrent le traité, firent 
e Saint-Micbel et les fortifioUioiii. 
>ur valaque, appelé Wladdrakul (en 
^e le Diable ), après avoir tué Dan 
lin, venait de oondure un traité de 
murât, qui avait voulu d'abord sou- 
oits du frère du prince légitime; mais 
tribut de la part de l'usurpateur, et 
i de reconnaître la suzeraineté de la 
'ent les scrupules du sultan. L'année 
433), il renouvela la trêve avec le roi 
Sigismond, revôtii des in.signes de la 
"çut dans la cathédrale de BAIe les 
trs de son allié, ({ui lui ofTrircnt douze 



coupes en or remplies de pièces du même métal, 
et des vêtements de soie brodés d'or et chargés 
de pierres précieuses. 

Malgré ces apparences de bonne faitelligeoce 
entre Amurat et Sigismond , ce dernier entre- 
tenait des relations secrètes avec le prince de 
Servie et cdd de Kanmanie Ibrahim-Bei , qu'il 
exdtaltà recooquérir les possessions riviesà ses 
prédécesseurs par les musulmans. Le vol d'an 
beau cheval arabe qu'Ibrahim avait enlevé par 
supercherie au chef des Tureomans de Zoul- 
Kadriiè, qui s'en plaignit au sultan, fut le léger 
grief qui fit éclater la guerre. Le VMsal révolté, 
complètement battu par Sarudjè-Paoha et par le 
sultan lui-même, fut obligé d'implorer sa grâce, 
qu'il dut aux prières de son épouse , s^ur du 
monarque ottoman; mais ce priÎM)e, tout en par- 
donnant la rébellion dlbrahim , voulait punir 
ceux qui l'avaient provoquée. Branliowitcli 
parvint à détourner l'orage, en rappelant au 
sultan la promesse de mariage qui existait de- 
puis quelques années entre le monarque et Marie, 
fille do prince de Servie. La Jeune fiancée fut 
remise sJors entre les mains des envoyés mii- 
sufanans, et devint le gage de la réconciliatioo. 
Sigismond porta seul tout le poids de la colère 
du sultan. Pendant quarinte-cinq jours l'armée 
ottomane ravagea le pays, et, en se retirant, 
emmena soixante-dix mille prisonniers. • 

Les noces du sultan firent succéder les plaisira 
à la guerre; mais, après quelques mois, de nou- 
veaux soupçons sur la fidélité de son beau-père 
et du voivode de Valachie décidèrent le sultan 
aies attaquer tous les deux. Drakul se remit lui- 
même aux mains du vainqueur, qui, après l'avoir 
détenu quelque temps, lui rendit la liberté : quant 
à George Brankowitch , U se réfugia eo Hongrie 
auprès d'Albert , successeur de Sigismond. S6- 
I mendra, assiégée par Tannée ottomane, se rendit 
au bout de trois mois. Les vainqueurs se dispo- 
saient à marcher sur Nioopolis, lorsque l'approche 
dVon corps ennemi les fit changer de dessein. Les 
Hongrois furent mis en déroute, et laissèrent un 
si grand nombre de prisonnière entre les mains 
des soldats musulmans, que l'un d'eux vendit une 
belle esclave pour une paire de bottes. Albert 
tenta vainement de reprendre Sèmendra ; la ter- 
reur que les Ottomans inspiraient à ses troupes 
était si vive, qu'eBes s'enfbyaient à leur seul 
aspect, en s'écriant : Void le Loupt 

Amurat, toi^oon attentif à étendre ses rda> 
tiens potttiqœs, échangeait ses lettres amicales 
avec les princes d'Egypte, de Karananie, awc 
Kara-Youlouk de la dynastie du Mouton-Blanc, 
el Chahrokh fils de Timoor; il tâchait aussi d'é- 
tablir des liaisons diplomatiques avec Wladislas, 
roi de Pologne, dont le firère, Casimir, était poussé 
par un parti au trAne de Bohème, en ooncurrenoe 
avec Albert, d^à possesseur des couronnes 
d'Alleroa^c et de Hongrie. Le sultan offrait son 
alliance à Wladislas, à la condition qu'il romprait 
toutes relations avec Albert, et soutiendrait Ca- 



480 



AMURAT 



44a 



flimir comme roi de Bohème. La mort d'Albert 
Tint rompre des négodatioiis qui n'avaient plus 
de but, et l'empemir ottoman alla m^tre le 
siège devant Belgrade , dont le prince de Servie 
avait confié la défense aux Hongrois. 

Jusqu'ici nous avons vu Amurat , toujours et 
partout Tictorieux , marcher rapidement à son 
but, en renversant tous les obstacles opposés à 
«on ambition. C'est devant Belgrade que son 
étoile pAlit pour la première fois. La résistance 
de cette iUle, dont il ftit obligé d'abandonner le 
siège au bout de six mois , (ht le prélude des 
défaites successives que lui fit éprouver le célè- 
bre Jean Huniade, connu des musulmans sous 
le nom d'Yanko. 

Mezid-Bei, grand écuyer d'Amurat, après avoir 
remporté la victoire de Szent-Imreh, assiégeait 
Hermanstadt Huniade vient an secours de cette 
Tille, et fait éprouver la défaite la plus complète 
aux Ottomans , dont vingt mille restèrent sur le 
champ de bataille. Le gâièral hongrois, qui n'a- 
vait perdu que trois mille hommes, passe les 
montagnes, entre en Valachie, et ravage les deux 
rires du Danube. Reçu en triomphe par ses con*> 
citoyens, peu accoutumés à de parefls succès 
contre les armes ottomanes , Yanko euToie à 
George Brankowitch un char rempli des dé- 
pouilles ennemies, etsurmontédestètesdeMczid- 
Bei et de son fih : un TieiUard musulman, placé 
au milieu de ces sanglants trophées , fiit obligé 
de les offiir au prince de Servie. Le sultan, brû- 
lant dcTenger cet a£Gront, envoie Chèhab-Uddin- 
Pacha aTec une armée de quatre-vingt milles 
hommes contre le Tainqueur, qui n'en aTatt que 
quinze mille. L'orgueilleux Ottoman s'était vanté 
que la vue seule de son turban mettrait en fîiite 
les soldats d'Huniade. Un triomphe plus écla- 
tant encore que la première Tictoire , itat la ré- 
ponse du braTe Hongrois à cette fanfaronnade. 
Chèhab-Uddin fut pris avec cinq mille des siens 
et deux cents drapeaux. Cette vidtoire d'Huniade, 
remportée en 1442 , est connue sous le nom de 
bataille de Vasag. 

L'année suiTante fot remarquable par la rapi- 
dité des triomphes d'Huniade. Une campagne de 
cinq mois lui suffit pour gagner cinq batailles et 
prendre autant de villes ; aussi les Hongrois, fiers 
de ces succès, l'ont-ils nommée la longue cam- 
pagne. Le 3 noTembre 1443, les armées ottomane 
et hongroise se rencontrèrent aux environs de 
Nissa. La braTOure des musulmans dut échouer 
dcTant les saTantes manœuTres d'Huniade. Ce 
général obligea Amurat à se réfugier derrière le 
mont Hémus ( le Balkan ), après avoir perdu deux 
mille hommes, et laissé entre les mains de l'en- 
nemi quatre mille prisonniers et neuf drapeaux. 
Une nouvelle bataille s'engagea un mois plus tard 
dans les défilés du Balkan, où les Hongrois eurent 
à lutter à la fois contre leurs ennemis, et contre 
les avalanches et les énormes blocs de glace et 
de rochers qui se détachaient des hauteurs voi- 
sines. L'avantage leur resta cependant, ainsi que 



dans im troisième combat, livré dans les champs 
de Yalov?az. 

Au milieu de tous ces revers, Amurat apprari 
que le plus indocile de ses vassaux, le princeoe 
Karamanie, vient de se révolter pour la tràtàèait 
fois, et s'est onparé des vfllea de Bôdièbri, 
Ak-Chehir, et Ak-Hyssar. Le sultan confie àiM 
généraux la défense des firontières européennes, 
retourne en Asie, saccage phuAsura villes de b 
Karamanie ; mais, pressé de s'opposer aux snooèi 
rapides d'Huniade, fl pardonne aux rebelles si 
reprend la route d'Andrinople. Voulant mettre m 
terme à la guerre désastreuse quil soutenait, k 
sultan rend au voîvode Drakul la Valachie, et à 
George Brankowitch, ses deux fils, et les forts ds 
Sèmendra, Chefair-Keuî et Krussovaz ; il envoie 
ensuite un ambassadeur à Jean Huniade, qui m 
réfère à la diète du royaume. Enfin, une ttén de 
dix ans (ùt signée à Szegedin le 12 juillet 1444, 
au prix de grands sacrifioM de la part du sollM. 
Pour mieux en assurer l'exécution et la aofidité^ 
les conditions en fuirent solennellement jniéei 
sur l'Évangile et le Coran. 

A peine ce traité qui devait assurer k tm- 
quiOité du sultan était-fl conclu, qu'une nouvdi 
accablante le plongea dans le plus profond cbip 
grin. Son fils Ala-Eddhi venaitde mourir. Anmnt, 
qui joignait à de brillantes qualités guenièm 
une grande bonté , et surtout une gnùode afliBD- 
tion pour ses enfants, éprouva une telle douleir 
de dite perte, qu'il renonça au pouvoir suprême, 
et se retira à Magnésie, après avoir enviromié soi 
fils Mohammed, âgé seulement de quatme aas, 
de mhiistres vieillis dans les affaires, etcapafalei 
de guider son inexpérience; mais, tandis qn'Â- 
murat, à peine arrivé an milieu de sa carrière, 
cherchait déjà le repos, les ennemis de l'empire 
ottoman veillaient, attentifs à saisir la premièn 
occasion de venger les a£Rronts que les armei 
musulmanes leur avaient fait éprouver. Vtè' 
dication volontaire d'Amurat sembliôt la km 
offirir : le sceptre était tombeaux nudns d^mei- 
fimt Aussi, malgré la solennité du serment prêté 
par le roi de Hongrie, dix jours s'étaient à pêne 
écoulés, que cette paix, qui devait durer dix ani, 
fht rompue par le prince chrétien, à llnstigitioB 
du cardinal Julien, légat en Allemagne et promo- 
teur de la croisade contre les Turcs, prêchée per 
le pape Eugène IV. L'armée de Wladislas , eom- 
muidée par Huniade, à qui l'on promit la royanlé 
de la Bulg^e dès qu'il aurait oonquis cette 
provmce, ne s'élevait guère qu'à dix nulle hon* 
mes. La réunion des cinq mille Valaques sooslsi 
ordres de Drakul était lofai de rendre les due- 
tiens assez forts pour s'opposer avec succès m 
Ottomans. Cependant les premiers traversentsetf 
crainte les plaines de la Bulgarie , ravagent, es 
passant, les églises grecques et bulgares, brùlest 
vingt-huit navires ottomans, s'emparent de quel' 
ques places fortes, et vont camper près de Wann» 
qui ouvre ses portes à l'armée chrétienne. Dans 
ce pressant danger, les ministres du jeuiM 



AMURAT 



449 



lai consefllèrent de remettre les 
tvemement à la main ferme qui les 
jusqu'alors ayec tant de gloire. Le 
t des ambassadeurs k son père, qui 
3gret : « Vous avez un empereur, lui 
est à lui à TOUS défendre. Eh quoil 
s donc un repos bien mérité, après 
li souffert pour tous? » Les eoToyés 
parlent du 8a|ut de Tempire : ileède 
se en Europeà la tête de quarante 
«. Arrivé près du camp hongrois, U 
>upes en bataiUe, et ordonne que le 
«r les chrétiens soit placé an bout 
lantée en terre, afin de rappeler aux 
ilmans le parjure de leurs ennemis. 
:hoc, le brave Huniade enAmoe les 
pénètre même jusqu'à la tente du 

entrahié par le désordre de ses 
t abandonner le champ de bataiUe, 
dlerbd Kara4)a le retient par la 

cheval, et lui épargne la honte de 
; change alors : les Hongrois sont re- 
ladislas, emporté par sa fougue, 
la position avantageuse quil occn- 
chait son rival dans la mêlée. Les 
ains se rencontrent enfin. Amurat, 
i djèrid , perce le cheval du roi de 

est renversé. Un janissaire s'ap- 
anche la tète, et, la plaçant au bout 
;rie avec force aux ennemis : «Voilà 
rotre roi!» Cet affreux spectacle 
reur dans Tarmée hongroise; eDe 
mment, malgré les prodiges de va- 
e Huniade, qui est enfin obligé de 

tisfait d'avoir sauvé l'État, et dégoûté 
s achetées au prix d'un repos qui 
e tous ses vœux, laisse une seconde 
e aux mains inexpérimentées de son 
ne à ses beaux jard'uis de Magnésie, 
de femmes et de jeunes favoris, il 
t aux plaisirs du harem et de la 
peine goûtait-il les délices de cette 
use , que l'État réclame encore son 
janissaires venaient de se révolter : 
troupe, qu'une main de fer pouvait 
r dans les bornes du devoir, mépri- 
\ d'un enfant Elle préluda par un 
idie aux scènes de désordre qui por- 
vante dans Andrinople. Le chef des 
tait attiré la haine des janissaires : 
que par miracle à leur vengeance, 
ir leur victime se dérober à leur co- 
nt la ville, et se retirent ensuite sur 
e Bautchoul. Le grand vizir Khalfl, 
et le beOerbeï Ouzghour, qui gou- 
nom du jeune sultan, commencèrent 
r aux révoltés une augmentation de 
orent ainsi un calme momentané ; ils 
it pour envoyer, auprès d'Amurat, 
la, qui lui exposa le danger pressant 
it l'empire, et le conjura, au nom de 



son peuple désolé, de prendre une troisième 
fois les rênes du gouvernement. Ce prince, sacri- 
fiant ses goûts au voeu de ses anciens sujets, cède 
à leurs prières et revient à Andrinople. Dès 
qu'il a ressaisi le sceptre, tout rentre dans l'ordre, 
tant son nom inspirait de crainte et de respect 
Mohammed, que le vizir Kalil, dans le but de 
l'élolgifer d' Andrinople, avait invité à une partie 
de chasse, trouva, à son retour, le palais occupé 
par son père. Malgré le caract^ altier du jeune 
sultan et son goût pour le pouvoir, il n'osa se 
plaindre, et se retira à Ma^iésie; mais U garda 
dans le cœur une haine secrète contre le ministre 
qui l'avait (ait descendre deux fois du tcùot, dans 
l'espace d'une année. 

Le sultan tourna aussitôt ses regards du côté de 
l'Albanie et du Péloponnèse. A la tête d'une armée 
de soixante mille hommes, il s'empara de l'isthme 
de Corintbe, et soumit au tribut les princes da 
Péloponnèse ; il s'avança ensuite en Auisnie, pour 
réduire le câèbre George Castriot, autrement dit 
Scanderberg : c'était un élève des Turcs, qui était 
rentré dans ce pays, dont le sultan avait dépouillé 
Jean Castriot, son père. Une armée décent miDe 
hommes assiège Croya, sa capitale. Quatre mille 
hommes de garnison, que Scanderberg y avait 
mis, suffirent pour repousser les assiégeants; 
tandis que ce h^ros, avec une armée de quarante 
mille hommes soudoyés par les Vénitiens, har- 
celait continuellement les Turcs. Amurat est 
obligé de se retirer : il revient l'année suivante, 
et essuie les mêmes affronts. La retraite des 
Ottomans termina ainsi cette guerre d'Albanie, 
qui fut interrompue , en 1448, par la défaite de 
Jean Huniade qui avait envahi la Servie. Instruit 
de cette invasion, le sultan accourut au secours 
de son allié, et rencontra l'armée hongroise dans 
la pUdne de Kossova, où elle s'était retranchée. 
Trop confiant en sa fortune passée, Huniade, au 
lieu d'attendre les secours que lui promettait 
Iskender-Bei, quitte son camp, marche à l'ennemi, 
et se dispose à Vattaquer. Avant d'accepter le 
combat, Amurat fit une dernière tentative de 
conciliation, que repoussa le fier Honiade. Enfin, 
le 17 octobre 1448, commença la mémorable ba- 
taille de Kossova, qui dura trois jours, et où la 
victoire fût disputée avec acharnement; mais les 
Hongrois, trahis par les Valaques, qui passèrent 
du côté des Ottomans, durent céder; ils se reti- 
rèrent cependant en bon ordre, et parvinrent à ga- 
gner leurs retranchements. Huniade, désespérant 
du succès, sortit furtivement du camp et passa en 
Hongrie, accompagné de quelques ofBders. L'ar- 
mée, abandonnée de son général, se diq[)ersa, et 
fut massacrée. Dix-sept mille chrétiens restèrent 
sur le champ de bataflle, et l'on prétend que les 
OsmanHs achetèrent cette victoire par une perte 
de quarante mille hommes. 

En 1449 , la mort de Jean Paléologue avait 
éveillé les ambitions rivales de deux prétendants 
à l'empire grec. Démétrius, firère puîné de Cons- 
tantin, lui disputait la couronne; mais Amursi 



44S 



AMURAT 



444 



D^eitt qu'un mot à dire pour assurer à Théritier 
légitime ce sceptre que le lils du monarque otto- 
man derait bientôt briser entre les mains du 
dernier empereur Paléologue. 

Au mois de février 1451 , Amurat fut frappé 
au milieu d\m festin d'une attaque d'apoplexie, 
et mourut dans une lie près d'Andrinople , où il 
aimait à se délasser des pénibles devoirs du rang 
suprême. 

Un historien musulman raconte avec des cir- 
constances toutes différentes la mort-d'Amurat, 
qu'il attribue à une faiblesse superstitieuse. Ce 
prince, dit-il, revenant de la chasse aux envi- 
rons d'Andrinople, rencontra sur le port Ada- 
Kuprucy, un derviche, qui, à la vue de son sou- 
Terahi , s'écria d*un air inspiré : « Vous n'avex 
pas de temps à perdre , aug|^te monarque, pour 
combler les profondeurs de l'abtme creusé sous 
vos pieds par vos péchés et vos prévarications... 
L*ange de la mort est à votre porte ; ou T rez les bnià 
et recevez avec résignation le messager du ciel 
Ces paroles firent la plus vive impression sur 
Amurat. Ses conseillers, Ishak-Pachaet Sarydjé- 
Pacha, qui marcliaieot à ses côtés, cherchèrent 
inutilement à le rassurer ; son esprit était frappé. 
Son trouble augmenta en apprenant oue ce der- 
viche était disciple du célèbre scheik Moharo- 
med-Bohkari, qui lui avait prédit, dans le temps, 
la défaite du prétendant Moustapha. Convaincu 
alors que c'était un arrêt du del, il se prépara 
à la mort, fit son testament, régla les affaires de 
Tempire, et succomba en trois jours, victime de 
sa crédulité. 

Amurat est le seul des souverains ottomans 
dont le règne offre l'exemple d'une double abdi- 
cation volontaire. Ce prince, d'une haute capa- 
cité, d*un caractère juste et ferme, gouverna 
I^empire avec gloire ; et si , en vrai philosophe, il 
préférait à l'éclat de la couronne les douceurs 
de la vie privée , il sut s*y arracher quand la 
Toix de son peuple le rappela. Pieux et chari- 
table comme presque tous les princes de la dy- 
nastie d'Osman , il avait soin , lorsqu'il s'em- 
parait d'une ville, d'y élever un djami ( cathé- 
drale), une mosquée , un imaret , un mèdrècé et 
un khan. La mosquée d'Andrinople, connue sous 
le nom de Uteh-cherafiéli ( aux trois galeries ), est 
son ouvrage; elle est remarquable surtout par 
une singularité dans la construction de son mi- 
naret , dont on ne trouve ni modèle ni imitation 
dans l'architecture orientale. Trois escaliers en 
spirale, s'élevant depuis la base jusqu'au faite 
de !a colonne, conduisent à ces trois galeries, 
de manière qne trois personnes, montant en 
même temps, entendent réciproquement le 
bruit de leurs pas sur les marches, Rupen)osées 
les unes aux autres. Près de cette mosquée, 
Amurat fit bdAkim darul-hadis ( école des tra- 
ilitions des prophètes ), et y attacha des profes- 
seurs richement rétribués. Brousse possède aussi 
une mosquée due à ce prince : elle est placée au 
mUicu d'un bosquet de cyprès, sous lesquels 



on voit les tombeaux de ses femmes , de ses 
fils et de ses frères. Amurat est le premier àt» 
empereurs ottomans qui ait fait construire dei 
ponts d'une grande longueur. On dte celai q^ 
est jeté sur un vaste marais, entre Sakmiqiie et 
Vèni-chélûr; un autre à Erkènè, qui avait ctti 
soixante-onze arches, et un troisième à Angoa; 
le produit du péage de ce dernier pent état 
consacré au soolagnnent des puims de h 
Mecque et de Maine « où le sultan eKmfêi 
tous les ans un présent de trois mille dnqcarii 
ducats, à l'époque dn d^nirt de la curavaneda 
pèlerins. 

Sous le règne d'Amurat, la poésie canmatgk 
à jeter plus d'éclat que sous ses prédéoesseni : 
les biographies des poètes ottomans en dtenk m 
nombre considérable, dont la nomenclature iâ" 
frirait peu d'intérêt La jurisprudence et la fhétf- 
logie eurent aussi de savants professeorSy quoi- 
que moîus distingués et surtout moins nomlmi 
que sous son fils et son successeur, SoltaD-Mb- 
hammed-Elfatyh. 

Hamma. Histoire de Cempire ottoman. ~ M. rom 
nia, la Turquie, dans h Collection de VGnivert. 

AMURAT III, sultan des Ottomans, né i«f 
1545, mort le 17 janvier 1595. II suooéda, m 
1574, à Sélim n, son père. La nuit même de toi 
entrée au sérafl , il fit étrangler ses cinq frères; 
le lendemain , fl reçut les hommages de tons l0 
officiers de sa maison. Lorsque cette oérénMMil 
fut terminée, ceux-ci, rangés sflencieiiaenMil 
autour du sultan , attendirent avec anxiété qpril 
leur adressât la parole. C'est une s up ei sti t i oi 
très-accréditée chez les musulmans, comme wt 
trefois chez les Grecs et les Romains , et mine 
encore parmi les nations mod^smes , que les p(» 
miers mots prononcés par le nouveau monaB^H 
prosnostiquent infailliblement le bonheur oo k 
malheur de son règne. Aussi ce ftit avec la pbi 
grande tristesse qne les courtisans eotendinii 
sortir de la bouche d'Amurat ces paroles dt 
mauvais augure : J*ai faim; qu'on me âoKU 
à manger I Vue fomine qui affligea cette mens 
année Constantinople et diverses proTinoes M 
l'empire, vint confirmer cette opinioo popubùe; 
les guerres et les dissensions intestines^ qui ica* 
dirent si désastreux le règpe d'Amurat in^doi- 
nèrent encore plus de force aux pr^ugés émir 
nants. 

Après la prière des funérailles , le cnqpsde 
Sélim II fut inhumé à Sainte-Sophie, «f M 
jours plus tard ses cinq fils furôot dépoiéi à 
ses nieds. Le sultan , qui les avait bit pair, 
distrunia des aumônes et fît psalmodier le CofiBf 
pour le salut de leurs âmes. Les janissaires el 
les autres troupes reçurent cent dix boanei 
d'or. Diverses promotions et quelques destifaitioBi 
eurent lieu ; et quatre c^ts prisonniers chrélleBi 
furent mis en liberté. 

Le premier acte administratif du soltan ta 
une ordonnance qui interdisait aux masulmaii 
l'usage du vin : elle fut provoquée par linso- 



AMURAT 



446 



[oelques janissaires ivres ,, qui apos- 
le sultan, un jour qu'il passait devant 
où ils buvaient Habitués à la Ucenœ 
le Sélim n, les soldats s'irritèrent de 
libition, maltraitèrent le soubachà 
et menacèrent le grand vizir et même 
}ette audace intimida Amurat, qui ré- 
édit, à condition que les troupes ne 
nt pas la tranquillité publique ; mais 
ga des janissaires de l'indiscipline de 
\ : ce chef fut destitué , et remplacé 
négat italien, qui avait transformé 
e Cicala en celui de Djighala. 
i traité conclu avec Maximilien, leshos- 
i l'Autriche et la Porte ne continuaient 
: les beis de Gran et de Stuhlweis- 
menacèrent Ujvar et Palota ; quelques 
reai brûlés , et les environs de Tapaou 
^és jusqu'à Koprainis. Les sandjak- 
akariz, d'Huina, de Poscbega, de 
lî et l'alai-bei, de Wellai, réunirent 
hommes , battirent le brave capitaine 
dole, Herbaert, baron d'Anersperg, 
is et eut la tête tranchée; cette tète 
m autre chef figurèrent dans l'entrée 

I de Ferhad-Bei à Constantinople ; 
i ensuite achetées au bourreau par le 
ognad, ambassadeur de l'empereur, 
oya dans la Camioie, oii elles furent 

olations du traité de paix, qui signa- 
iâxit du règne d'Amurat, Vinrent se 
i violations du droit des gens. Sous 
l'espionnage» le drogroan de Venise 
lu divan , et celui de France fut obligé, 
T sa tète, d'embrasser l'islamisme; un 
t étrange, Dominique Mossbach , de 

conduit au divan la chaîne au oou , 
iquante coups de bftton. 
Bt Florence renouvelèrent leurs capi- 
vec la Porte, L'Espagne présenta au 
' février 1578 (fin de 985), un projet 
[ui ne put être signé qu'après cinq 
^odations. En 1679, la rdne Éli- 
Lngleterre brigua l'amitié d'Amurat, 
it un traité de commerce favorable à 
Bretagne. L'année précédente, quel- 
ificationB avaient été apportées aux 
BS conclues avec la France quarante- 
iparavant; eniin, la Suisse chercha k 

rapports avec l'empire ottoman , qui 
très-bien les propositions que lui foi- 
trses puissances chrétiennes, d'abord 

II grand principe de la politique otto- 
; Sublime Porte est ouverte à tous 
viennent y chercher secours, mais 
cause des embarras que lui occasion- 
pr^>arati(s de guerre contre la Perse. 
»78 fut signalée par plusieurs événe- 
heureux, attribués à l'influence d'une 
larue en 1577 ; la peste ravage Gons- 
et l'Italie; et la mort enleva le mufti 



Hamid , le kapoudan-paclia Piali, la sœur d'A- 
murat et sa tante Mir-Mali-Sultane; mais le 
plus grand malheur pour l'État fut la fin tragique 
du grand vizir Muhamnied-SokoUi , le plus re- 
marquable de tous les ministres ottomans, le 
soutien du trûne sous les règnes de Sul^man et 
de son fils Sâim. Lui seul, malgré le peu de 
faveur dont il jouissait auprès d'Amurat, sut re- 
tarder la décadence de l'empire , dont la fai- 
blesse apparut dès que cette main puissante ne 
tint plus les rênes du gouvernement Sokolli 
périt sous le fer d'un assassin qui l'aborda dé- 
guisé en dervidie , et le frappa au moment où 
U tenait le conseil du soir. Le meurtrier, mis à la 
torture , ne fit aucun aveu et fut écartelé. On at- 
tribua ce crime à une vengeance personnelle, 
pour en mieux cacher pentrétre la véritable 
source. Bfuhammed-SokoUi avait été pendant 
quatorze ans à la tète des aflaires; les littéra- 
teurs et les savants trouvaient en lui un puis- 
sant protecteur, et son nom est attaché à un 
grand nombre de fondations d'utilité publique 
ou de piété. Sur la prédiction d'un derviclie qui 
lui avait dit avoir vu en songe une main divine 
graver sur la porte du divan ces mots, Kaé»- 
queur de la Perse l le sultan chargea son fidèle 
vizir Osman-Pacha de porter la guerre dans ce 
pays. Elle Ait longue et sanglante, et finit, en 
1Ô90 de J.-C., par un traité de paix qui as- 
surait aux Ottomans le Kurdjistan, la Géorgie, le 
Scliirwan, Tebris, et une partie de l'Azerbak^an. 
Peu de temps après , le khan rebelle de la Cri- 
mée Ait châtié par Osman-Pacha, qui, à son re- 
tour à Constantinople, reçut de son souverain 
les plus grands honneurs. Vers la même époque» 
Ibralu'm, pacha du Caire, subjugua les Maronites 
qui habitaient le mont Liban et les environs x 
entreprise dans laquelle avait échoué le sultan 
Sélim n, neuf ans auparavant Toute» ces vie- 
tohres furent l'occasion de splendides (êtes. 

En 1589, une insurrection avait éclaté parmi 
les janissaires : elle était motivée par l'altération 
de la monnaie avec laquelle on voulait payer leur 
solde. L'intendant de la pionnaie, après avoir 
inutilement essayé de fiiire accepter au defterdar 
(trésorier) une monnaie de bas akû, aussi U' 
gère, dit un historien ottoman, qu'une feuiUe 
d'amandier, et ne valant guère mieux qu'une 
goutte de rosée , s'était adressé au favori d'A- 
murat, Muhammed-Pacha, beîlerbci de Roo- 
milie, qui se laissa gagner par un présent de deux 
cent mule aspres , et ordonna au defterdar d'ac- 
cepter pour le payement des troupes la noa- 
velle monnaie. Cette décision détennina la ré- 
volte. Les janissaires assaillirent le sérail, en 
demandant à grands cris les tètes du defterdar 
et du bellerbei; le sultan fut obligé de les leur 
abandonner. C^ concessioa fit connaître aux 
janissaires toute l'étendue de leur pouvoir; aussi 
depuis ce jour l'autorité souveraine commença à 
décliner, et l'État marcha à grands pas vert sa 
décadence. A U suite de crtte émeute, le sultao 



447 



AMURAT 



448 



destitua le grand Yixir Siawouch, et le remplaça 
pai Sinan-Pacba. Depuis 1589 jusqu'en 1592, 
des troubles et des désastres de tout genre, 
symptômes non équivoques de désorgtfiisation, 
éclatèrent sur tous les points de l'empire : deux 
nouyelles révoltes des janissaires entraînèrent 
la destitution de Sinan-Pacha et de son snoces- 
seur Ferhad-Pacha. En Egypte, les troupes s'in- 
surgèrent contre le gouverneur Oweis-Pacha : à 
Tcbriz , Djafer, voulant punir la rébellion de ses 
soldats qui refusaient la nouvdlc monnaie, en fit 
massacrer dix-huit cents. A Kéifi, un aventurier, 
qui se disait le fils de Châh-Thahmasp, se créa 
des partisans, remporta qudques avantages sur 
le sandjak-bei du pays, et fut enfin vaincu par 
le gouverneur d'Erzroum. A Constantinople, un 
imposteur, appelé Yahia-Mubamraed-SeOah, prit 
le nom de Mehdi , et se fit passer pour le dou- 
zième imam qui, suivant les musulmans, doit 
paraître à la fin du monde : on parvint à s'en 
emparer; il (îit empalé. ( Voy. Mehdi. ) Enfin, 
en 1592 et 1593, la peste causa de si affreux ra- 
vages dans la capitale, que les boutiques restè- 
rent longtemps fermées, et que le sultan alla ha- 
biter les châteaux du Bosphore. 

Amurat, pour mettre un terme à l'esprit d'in- 
subordination de l'armée, crut devoir l'occuper 
à la guerre. D'après les conseils de Sinan-Pacha, 
la if ongrfe lut choisie pour le théâtre des hos- 
tilités : Haçan-Pacha , gouverneur de Bosnie , as- 
siégea Sissck ; mais les Impériaux accoururent au 
secours de la place. Haçan, resserré dans l'angle 
formé par le confluent de la Koulpa et de l'Odra, 
fut battu complètement, et se noya avec la plu- 
part des siens. Lorsque cette nouvelle arriva à 
Ck)nstantinople, le peuple exaspéré demanda 
vengeance ; l'ambassadeur autrichien fût empri- 
sonné, ainsi que toute sa suite. Le grand vizir 
Sinan partit pour la Hongrie , s'empara de Wes- 
prim et du petit fort de Palata , et établit ses 
quartiers d'hiver à Belgrade. D'un autre côté, le 
pacha de Bude était vaincu près de Stuhlweissem- 
bonrg. Szabandna,Divia, et neuf autres villes ou 
châteaux , tombèrent au pouvoir des Impériaux. 
Au printemps suivant , l'archiduc Matthias prit 
r^éograd et investit Gran , qu'il abandonna après 
un siège de vingt jours. Chrastovitz, Gora , Pe- 
trina et Sissek se rendirent à l'archiduc Maxi- 
milien : les trois premières places fiirent bientôt 
reprises par les musulmans, qui s'emparèrent 
encore des villes de Tata (Dotis), Saint-Marton, 
Papa, et de la forteresse de Baab. La place de Ko- 
mom , grâce à la solidité de ses remparts , résista 
aux efforts du grand vizir. Malgré le succès de 
l'aimée ottomane , à laquelle le khan des Tar- 
tares, Ghazi-Ghéraî, venait de se réunir avec 
quarante mille hommes , Sinan se vit abandonné 
par les princes de Transylvam'e, de Valachie 
et de Moldavie, qui conclurent une alliance avec 
l'Autriche; et huit mille musulmans périrent à 
Bucharest et à Gurgevo, victimes de la trahison 
des voïvodes valaque et moldave , Michel et Aron. 



Frappé du rêve d'un de ses fiiToris, le su- 
perstitieux Amurat crut sa fin procfa^De.11 sera»- 
dit dans les jardinsdu sérail, pours'y repocerdau 
le kiosque de Sinan-Pacha , qui domine le Bos- 
phore. Là, il ordonna à ses musiciens de ciuDtei 
un air lugubre qui commence par oes parotei : 
« Je suis accablé sous le pokls de mes maux : 
ô mort, sois cette nuit toiqours à met côtés! > 
Ces chants funèbres furent interrompus par une 
décharge d'artillerie qui fit sauter en édats les 
vitres du pavillon. Amurat tira le plus noir pré- 
sage d'un incident qui n'avait rien que de très- 
naturel , et dit à ses officiers , en Yeraant d*abao- 
dantes larmes : « Je vois bien que c'en est fkttdi 
kiosque de mon existence. » A cet moti , flre&tn 
dans son appartement, se jeta accablé sur on 
sopha, et mourut quatre jours après, le 16 jaBrier 
1595, dans la dnquante-quatrième année de iob 
âge et la vingtième de son règne. 

Amurat HI était d'une tidfle moyenne : use 
barbe peu fournie et de couleur rousse desca- 
dait sur sa poitrine ; sa figure pAIe, ses yen 
éteints, indiquaient l'abus des plaisirs du harem. 
Sa passion (nur les femmes était ti immodérée, 
qu'il eut jusqu'à dnq cents esclaves et quanaie 
sultanes-khassèkis ou khass-odalilu, qui lui doi- 
nèrent cent trente enfimts. Aussi Itai-jl doniBé 
toute sa vie par ses favorites, entre antres par 
sa première épouse Safiîé (la Pure), iaaue deb 
noble famille vénitienne du BafTo. Il était d*iB 
caractère superstitieux , faible , et ftcHe à irriter. 
On a cependant peu d'actes de cruauté à M le- 
prodier. Par suite de ce manque d*énflig{e, il 
était aisé de s'emparer de sa confiance; eClemofti, 
le khodja, les imams, les scbeiks, les Tiiirs,. 
partag^ent avec les femmes l'honneur de M^; 
les volontés de leur souverain, n avait Te^ 
cultivé; on a de lui quelques ghœuU, et on ov- 
vrage ascétique intitulé le CommeneemaU in 
Jeûne. H aimait la danse et la nnuique, et se 
plaisait à s'entourer de musiciens , de nains et de 
bouffons : les astrologues, les devins, les inter- 
prètes de songes, furent aussi en grande ftrair 
auprès de lui. 

Quoique Amurat m ne puisse être oonpléai 
rang des princes remarquables, et que ce loit 
sous son règne que l'État ait maréhé visfbkneflt 
à sa décadence, il est vrai pourtant dedbe ^ 
ce période de temps ne fut pas sans gloire : frloe 
aux talents des vizirs Sinan, Osman etFefliad,U 
victoire vint encore accroître l'héritage dagrasd 
Suleïman. 

BAmmer, HUMrt de Vtmpirt attowum, ^ VL M»- 
nln, la Turquie, dans la coUecUon de rCMvfrt. 

AMURAT IT, sultan des Ottomans, oé Ten 
1611, mort le 8 février 1640. II n'avait qoe 
douze ans lorsqu'il succéda, le i septembre 1623, 
à son oncle le sultan Mustapha. Son rèpie U 
agité par les troubles qui s'élevèrent en Crimée, 
par la guerre que les Turcs firent en Tnasyl- 
vanie pour soutenir Betlenf-Gabor, par ks iaoop 
sions des Cosaques qui s'avancèrent jusqu'il port 



449 



AMtmAT 



4^ 



de CoDStealiiiople, par les révoHes de phisieare 
pachas en Asie; eofin par les séditions des ja- 
nissaires, demandant à diverses reprises la des- 
titution de leurs chefs et une augmentation de 
leat paye. H serait trop long d*entrer dans 
les détails de toutes ces sanglantes péripéties. 
Pour apaiser les farouches pi^îtoriens , le jeune 
sultan dut plus d'une fois consentir à Toir les 
ministres fttYoris tués sons ses yeux. Ces exé- 
cutions honiUes , qui le firent Mnir d'one rage 
impuissante, contrihoèrent peut-être, autant que 
l'abus du ybkf à le rendre plus tard d'une cruauté 
proTerliiale. L'érénement le plus heureux et le 
plus important de son règne fttt la prise de Bagdad, 
que plusieurs années, conduites perdes pachas 
▼aillants, «raient essayé en Tain d'arracher aux 
Persans. 

Le 15 novembre 1038, Anrarat arrire sous les 
murs de Bagdad. H ranfanait par sa présence 
l'ardeur des soldats qui trayaillaient à l'ouver- 
ture des tranchées; on dit même qu'il leur don- 
nait l'exemple en mettant la main à l'œuvre. Cette 
conduite fit naître le plus grand enthousiasme 
dans Tannée, et eut les plus heureux effets. Cest 
àToccasion du siège de Bagdad que le sultan 
Amiirat mérita le titre de Ghazi, qui hii Ait dé- 
cerné d'une voix unanime. Api^ que les feux 
d'une artillerie bien nourrie eureitt abattu une 
poftion des murs jusqu'au niveau du sol, un as- 
•ant général eut lieu le 17 ohaban 104a (24 dé- 
cembre 1038 ). Le grand vizir Tafiar-Mnhammed- 
Paeha, s'âançant sur le rempart comme un simple 
▼okMutaire, eut la tête traversée par une baUe; 
et, suivant les expressions d'un écrivain oriental, 
Foiseau de icn esprit s'envola de sa cage ter^ 
restre dans les bosquets de roses du paradis. 
Le kapoudan-pacha Moustapha remplaça sur4e- 
ehamp Tanar-Pacha, et monta à l'assaut avec une 
intrépidité qd ranima l'armée des assiégeants et 
leur assura la victoire. Le lendemain, après avoir 
Mutenn un siège de quarante jours , ce boulevard 
de la firontière persane capitula, et Bagdad ftit 
incorporé à l'empire ottonum , dont il fait en- 
core partie ai^ourd'hui. Amurat avait promis 
de respecter la vie et les biens des vaincus, en 
enjo^nant au khan de foire évacuer la ville avant 
midi ; mais la garnison n'ayant pas tenu compte 
de cet ordre, les Ottomans pénétrèrent de vive 
fbfoe dans Ba^^lad, et firent un horrible car- 
nage des vaincus : trente mille Persans fhrent 
massacrés le jour même de la capitulation. 

Le gouvernement de Bagdad ftit confié h Ha- 
çan, aga des janissaires; Bektach-Aga eut le 
eonnnandement de la garnison. Avant de quitter 
sa conquête, SuUan- Amurat, dans un accès de 
eolère occasionné par l'explosion de la poudrière 
de Bagdad, fit trancher la tête à mille prisonniers 
persans. Son entrée à Constantinople se fit le 
8 safer ( 10 juin 1639), avec une pompe digne de 
la conquête : sa hautesse à cheval, vêtue à la ma- 
nière des anciens héros persans, et les épaules 
eouveites d'une peau de léopard, était précédée 

ROUV. BIOGR. tnnVKBS. — T. II. 



par cent timbaliers et trompettes persans, qui 
jouaient des airs nationaux ; et, à les oêtés, vingt- 
deux khans enchaînés ornaient la marahe du 
triomphateur. 

A la suite d'une orgie nocturne où il s'aban- 
donna plus que jamais à son penchant pour 
le vin, passion qu'une abstinence forcée sem- 
blait avoir encore accrue; et, comme dit un his- 
torien ottoman , « après avoir été séparé pen- 
dant quelque temps de la fille de la vigne qu'Q 
annait avec ardeur, et avoir renoncé pendant 
plusieurs mois à se mirer dans le cristal de la 
coupe du matin, qui depuis tant d'années avait 
brillé sur la couche du plaisir ; au premier jour 
de Bdram , le maître du monde consentit à voir 
étinoder de nouveau cette Uqneur matinale dans 

la coupe séduisante et il recommençaà baiser 

les lèvresde rubis du cristal où écumait laboisson 
rosée.» 

La santé du sultan déclina visiblement : tyran 
jusque sur son lit de mort, il menaça les mé- 
decfais du dernier supplice s'ils ne le guéris- 
saient pas, et donna l'onlre d'étrangler son frère 
Sultan-Ibrahim. Ce prince avait dû jusqu'a- 
lors son salut au mépris que sa faiblesse cor- 
porelle et une sorte d'fanbédllité affectée avaient 
inspiré à Amurat La sultane Validé prit sur 
elle d'empêcher l'exécution dlbrahim ; mais, 
pour ne pas réveiller le terrible courroux du 
sultan moribond, elle lui fit dire qu'il était obéi, 
et que son firère n'existait plus. Le soupçonneux 
monarque voulut voir le cadavre du prince; et 
comme les médecins s'opposaient à ce d^, 
sous le prétexte que ce spectade redoublerait 
sonmal,fls'âançahorsdulit; mais , trop faible 
pour /se soutenir, il retomba dans les bras de 
son fovori Silihdar-Pacha. Enfin , après quinze 
jours de maladie, Amurat expira le lO chewwal 
1049 (9 février 1640); il était âgé de vingt-neuf 
ans, et en avait régné dfix-sept 

Suivant quelques historiens, sa santé était al- 
térée depuis plusieurs mois par les craintes su- 
perstitieuses où l'avait jeté une éclipse de so- 
leil. Vainement ses astrologues cherchèrent-ils 
k le rassurer en hii promettant un règne long 
et fortuné; Amurat, qui cultivait lui-même les 
scimces occultes, voulut s'instruire de sa des- 
tinée par des moyens surnaturels ; fl ouvrit le 
Djefr-Kitabi, livre mystérieux écrit en caractères 
magiques. Apporté d'Egypte par Selim I**, ce 
livre renferme , si l'on en croit une tradition 
populaire, le nom de tous les princes qui régne- 
ront dans cette contrée jusqu'à la fin du monde ; 
on y trouve aussi la série de tous les sultans ot- 
tomans , et même le récit prophétique de leurs 
destinée. Amurat étudia longtemps cet ou- 
vrage, crut y voir la prédiction de sa mort pro- 
chame , et, dans son effîroi , cacheta le funeste 
livre, et prononça mille anathèmes contre ceux 
qui y toucheraient à l'avenir. Ses craintes re- 
doublèrent encore lorsqu'il apprit que le scheik 
de la Mecque , renommé par son talent pour la 

15 



461 AMURAT 452 

diTination, avait assuré an Silihdar que la luoe i pagnanl se hâta de s'éaicr : « Lgpgiie Tie à 
de chewwal, pendant laquelle le sultan était né, mon padichAh! Tâme de Tinsolent s'est eavolée 
indiquait quelque chose de sinistre pour cette 
année 1049 ( 1640). Pour détourner la fâcheuse 
influence des astres, Amurat ordonna des au- 



mônes et des sacrifices , et fit mettre en liberté 
un grand nombre de prisonniers ; mais, frappé 
d'une terreur insurmontable, il n*en mourut pts 
moins pendant la lune fatale de chewwal. 

L'entérieur de ce prince répondait à l'idée 
que sa conduite sanguinaire en donnait. Quoique 
d'une taille un peu au-dessus de la moyenne, 
son corps constitué vigoureusement était d'mie 
force athlétique. Sa chevelure était brune, sa 
barbe épaisse et noire, son teint olivAtre. Son 
regard, brillant mais sombre, inspirait la ter- 
reur ; son front vaste était sillonBé , entre les 
sourcils, de quelques rides verticales, qui se 
creusaient profondément lorsque la colère IV 
gîtait. L'ensemble de sa personne était plein 
d'une majesté grave et fière qui commandait le 
respect. Peu de souverains ont été aussi redoutés 
que lui; et l'efiTroi qu'il faisait naître était si 
grand, que ses sujets s'enfuyaient à son approche, 
ou bien lorsqu'ils ne pouvaient éviter S4 présence, 
demeuraient dans le silence le plus profond : on 
n'osait prononcer son nom qu'en tremblant, et* 
l'on a vu des personnes qui se sentaient coupa- 
bles d'infraction à ses ordonnances, s'évanouir 
de frayeur en entendant annoncer sa v«nue. 
Cette épouvante n'était pas sans motif; et mal- 
heur à celui qui, k tort ou k raison, réveillait la 
terrible colère de ce prince impitoyable I Lors- 
qu'il sortait pendant le jour, les janissaires écar- 
taient le peuple à coups de bâtons et de pierres. 
Dans la nuit, il se dérobait quelquefois de l'ap- 
partement des femmes ; et, courant dans les rues 
le cimeterre en main, il tuait tous ceux qu'il ren- 
contrait. D'autres fois, il se plaisait k tirer des 
flèches sur ceux (pii passaient devant les fenêtres 
du sérail. Dans un accès de délire sanguinaire 
où le jetait son état d'ivresse presque habituel , 
il fit noyer des femmes qui tlansaient dans une 
prairie, parce que leur gaieté l'importunait 
Quelques-uns àes innombrables traits de bar- 
barie qui l'ont rendu un objet d'horreur et d'ef- 
froi , signaleront le caractère de ce terrible des- 
pote. 

Pendant un voyage k Andrinople en 1634, 
Âmurat traversait k cheval un pont sous le- 
quel trente derviches s'étaient cachés, afin de 
voir l'empereur de plus près. A son approche, les 
malheureux sortirent précipitancument de leur 
retraite, et par cette brusque (4)parition cf- 
fTay«^rent le cheval, qui se cabra et désarçonna 
son cavalier : ils furent tous décapités sur-le- 
duunp. 

A Bechik-Tach, un paysan qui se trouva sur 
la route d a sultan, et dont le chariot embarras- 
sait le chemin, fut percé d'un coup de flèche par 
Amurat, qui , en le voyant tomber, ordonna au 
bostandii-bachi de l'achever; mais le xiisé cam- 



de son corps lorsqu'il a reçu votre flèche! sCettc 
repartie lui sauva la vie. 

La marche d'Amur^t à travers TAsie Mineure 
et l'Arménie, lorsqu'il se rendait au si^ d'Éiî- 
van, ne fut, pour amsi di)re, ip'une longue suits 
de supplices : après ayoir M exicaUr k Sidi- 
Gbazi un chef de rebelles, nommé Kara-Yilap- 
Oghlou (le fils du sarpent noir), il ordonna 
aussi la mort de tous ses mifonts, qui n'avaient 
point pris part k la révolta de leiir ^krt. 

A BardakII , il fit mettra k mort le sandjak- 
bflî de Magnésie , Touti^jî-Haçon-Paclia, qui re- 
joignait l'armée avec deux n^le soldats très- 
hifip équipés. Le sultan , à sa yue , se rappela 
que, dans les derniers troubles survenus dans 
son gouvernement, pe papha avait eu peine à ré- 
duire les factieux. « Aht maudit I s*écria-t-il, 
toi qui ne pouvais venir à bout d'une demi- 
douzame de rebelles, voilà qu'aujourd'hui tu 
fais des marches trionni^bales ! Qu'op lui coupe la 
tét^J » 

Amurat avait en grande aversion l'opium et 
le tabac, et il avait flilminé des ordonnances 
terribles contre ceux qui s'en permettaient l'u- 
sage. A Nakarazeu-Tcbaïri (Prairie du trom- 
pette), le tchaouch Djewheri-Zadè fut décapité : 
son crime était d'avoir fumé une pipe de tabac. 
Soixante-quatre fumeurs arrêtés à Alep, à Had- 
jèghez, k Roha et k Utch-Paunar, périrent dans 
les supplices , les uns pendus , les autres écar- 
telés, décapités, ou écrasés k coups de mar- 
teau. Dans une autre occasion cq»endant, il 
se montra plus humain : un fumeur passionné 
n'ayant pu se résoudre, malgré les défenses du 
sultan, k renoncer aux charmes de la pipe, 
avait creusé une fosse profonde dans laquelle D 
descendait pour se livrer à son gpût favori, et 
qu'il recouvrait de gazon pour en dérober la vue 
aux passants. Un jour le fumeur souterrain fijt 
surpris en flagrant délit par Amurat , qui, tirant 
son cimeterre, se préparait à venger sur le cou- 
pable le mépris de l'ordonnance impériale; mai» 
celui-ci, sans s'émouvoir, se mit à dire gaiement : 
a. Hors d'ici, fils d'une femme esclave I tonédit est 
fait pour là-haut, et ne s'étend pas sous terre » 
Le sultan rit de la repartie et pardonna; Il ac- 
corda au délinquant le privilège spécial de fuiner 
tant sur terre que dessous , et lui donna un em- 
ploi à la cour. 

En 1634, un marcLaud vénitien fut pendu on, 
pour avoir dirigé, de sa maison, une lunette d'ap- 
proche sur le sérail. Les biens de la vktinie fu- 
rent confisqués. Plusieurs Anglais et Français 
furent emprisonnés, et ne purent obtenir kor 
liberté qu'en payant une avanie de quarante 
mille écus. Le sultan Amurat regardait les Francs 
comme solidaires les uns des autres, sans an- 
cune distinction. 11 fit faire des perquisitions 
chez les négociants, même chez les ambassa- 
deurs, et fit saisir toutes les armes. Le repré- 



4SS AMUEAT 

sentant de VÂn^tsiêrT», m PdUf Wych, fut dé- 
pouillé de répée avec lai)u^)l6 son fiourenûn 
Tavait «noé chevalier, 

La terreur que }e «iHa» Amprat Inspirait j^ ses 
sujets était doublée par ]i^ preuves qu'il leur 
donnait de la vigueur spruaturelle dont il était 
doué, en se faisant lui-même l'exécuteur de ses 
propres arrêts de mort Mais tandis que ces exé- 
cutions glaçaient d'effroi les soldats, des traits 
da force et de oomge l^ir inspiraient pour lui 
la plus haut» admir^lion. 

Dans UB rooinwf ^e colère contre le visir 
Moustapba-Pacba, qni ^tait d'upe viguenr peu 
commune et dW ùi(^ gjgsntesgne, le sultan 
saisit son ministre par |e ceinturon , e| le tint 
suspendu ep Taif comme uq en^t. 

Amuraty malgré sou génie ^ ses lui)#res, 
ne fut point à l'abri das twrâurs supers^euses 
cpvi dominèrent la plupart des princes de sa race. 
Le 14 zilka'dè de 1039 (25 juin 1630), il était 
assis dans son palais 4e I!îecluk-Tacb, sous le 
superbe kiosque élevé par son père Sultan-Ab- 
med; il tenait en main les satires de Néfi'i , ou- 
vrage gai , inaifi impie , qu'il parcourait avec plai- 
sir, lorsque tont àeoup la foudre frappe le kios- 
que et tombe au milieu de l'appartenient. Les 
ofliciers de la suite du sultan se jettent la face 
contre terre; et Anuirat, crovant voir dans c^ 
accident une preuve de la colère du ciel, déchire 
le livre, en maudit l'auteur, récite des prières, 
lit ordonne des aumânes et des sacrifices. Pans 
la même année, une inondation détruisit de fond 
en comUe le temple de la Kaaba : cet événement 
répandit la consternation parmi tous les peuples 
imisulnMns; et Amurat, autant p^r religion que 
par politique, s'occupa avec ardeur (^ la re- 
ooBstniction de ce sanctuaire. L'inspection dej9 
travaux Ufi cosifiée à Sofdjiseîd-Muhammed** 
Efiendi , ckef des émirs et moïla de Afédine : le 
tnbat aiuiu«i4e9 chrétiens d'Egypte (coptes) fut 
asai0ié à cette enivre pieuse. Un fctwa du muftj 
avait permis 4e réédifier l'édifice «y^ré , mais 
COQS la condition de lui oonserver sa fonne et 
soo étendue primitives, et d'y employer autant 
que possible les anciens matériaux. On cliange^ 
& e^te époque trnis des colonnes d'ébène du 
teoiple, et l'on (sn 19^ des cbapelets, que les pè- 
lerine achetaient fort cber. Ces chapelets por- 
taient le a^m de (oes trois colonnes, Hanan, 
Ménan et Won- Lu K^aba actuelle est donc 
roovr^ge d'Antumt JY. Suivant les historiens 
rausulmms, elle avait été déjà réédifiée dix fois. 

Arourat reaouvclft en 1043 ( 1633 ) les lois qui 
proecrifilent h» boissons fenpentées , et il Uvra 
ann bourreaux les personnes ivres, et mênie 
ecMes dont l'Mdnc sentait encore le vin : mais, 
peu de ten^w après avoir fulminé ce terrible 
édit, fi reoeoniray dan^ une de ses rondes noc- 
lumee , un bowBae du peuple, nommé Bikri- 
.Movrtapha, qui, dans son ivresse, loin des'ef- 
frafer de la présence du sultan, lui ordonna de 
lui ùin pMio i Amurat» étonné d'une pareille 



-*- AMUSSAT 



454 



témérité, lui répondit qu'il était le padichâh : 
« fJt moi, reprit hardiment l'ivrogne, je suis 
Bikri-Moustapha, et j'achèterai Constantinople 
si tu veux me la vendre. — Où trouveras-tu 
assez d'or pour la payer? répliqua Amurat. — 
fie t'embarrasse pas de ce|a, dit Moustapha; je 
ferai bien plus , j'achèterai aussi le fils îe Ves- 
clave. » Amurat accepta le marché , et fit trans- 
porter Bikri au palais. Le lendemain , lorsque 
les fumées du vin furent dissipées . Bikri-Moua- 
tapha, appelé devant le sultan, rat sommé de 
tenir sa promesse. Tirant alors de dessous sa 
robe un flacon de vin : « O padich&h, dit Bikri , 
voilà le trésor qui fait du mendiant un conqué- 
rant, et du dernier fa|ur un Alexandre à deux 
cornes (Iskeivlerd-ïonl-Kamem). » Étonné de 
la confiance joyeuse du buveur, Amurat se laissa 
persuader, vida la bouteille , et dès ce moment 
prit tant de goût au vin, (pi'u s'enivrait presque 
tous les jours. Bikri-Moustapha Ait admis au 
nombre des muçahibs ou conseillers privés, et 
devint le compagnon inséparable du sultan dans 
ses fréquentes orgies. Quelqpes écrivains ont 
cherché à rejeter sur son état d'ivresse, à peu 
près habituel , cette foule d'actions atroces qui 
ternissent la renommée d'Amurat lY; car, mal- 
gré son odieuse tyrannie , on ne peut refiiscr à 
ce prince la gloire d'avoir rendu à l'empire otto- 
man, affaibli sous son prédécesseur, sa force et 
son premier éclat. Il supprima un grand nombre 
d'abus, étouffa l'esprit de révolte parmi les ja- 
nissaires, accrut les revenus de l'Etat, régénéra 
l'armée, et, par la crainte de sa séyère justice, 
retint les grands dans le devoir, et les empêcha 
d'opprimer et de dépouiller le peuple. Mais ses 
grandes qualités sont effacées par les actes san- 
guinaires qui souillèreat son régna. Plusieurs 
historiens font mont» le nombre de ses victimes 
jusqu'à cent mille : on lui attribue l'invention 
du cruel supplice du crocM, U consistait à pré- 
d^iiter les patients sur d'énormes crochets du Cer 
scellés dans la muraille; ces niAlbenrenx y rrs- 
taient suspendus par le flanc, et respiraient en- 
core assez longtemps dans cette horrible position 
avant de cesser de souffrir. Au reste, Amurat a 
peint lui-même son naturel vindicatif et impla- 
cable par le mot caractéristique que riiistoire a 
conservé : « Les vengeances ne vieillissent pas, 
quoiqu'elles puissent blaneMr. » 

Hamroer, Histoire de l'empire ûttûman. — M. IcMian- 
n(n, la Turquie ( daoa U coUeciioo de VUnimrs ). 

* AMUSSAT ( Jean - Zuléma ) , cliirurgien 
français , né à Samt-Maixent ( Deux-Sèvres ) h; 
21 novembre 1796. Il débuta dans sa carrière 
comme chirurgien sous-aide vers les dernières 
années de l'empire; il passa ensuHe comme in- 
temeplusieurs années à l'hôpital delaSalpêtrière, 
sous M. Esquirol, et devint sous-proscdeur 
à la Faculté de médecine de Paris. M. Amussat 
a inventé ou perfectionné plusieurs instruments 
de dnrurgie et de dissection : tel est, entreautres, 
le rachitomes destiné à mettre à nu lamoello 

16. 



il55 AMUSSAT 

(laDE le canal ricbMien. Par l'intentioD de* soDdet 
droite», il a le premier suggéré à H. le Ro; d'Ë- 
GoUea et à M. Ctviale lldëe de t'inlroduction dlni- 

tmments dans la Tesaie pour y brojer les calcuti. 
n fil Biisù connaître la possibilité d'arrêter des 
hémorra^es en tordant les artères et les Teines, 
et sigaala le' danger de llntroductioii de l'air 
dans les veines dorant les opérations. 

Parmi les mémoires nombreux dont M. Amas- 
sai est l'auteur, on reoiarqne : MénuÂrt sur te 
ritricitiement de Furèire et tur lei injections 
forcées, lu en 1822 i l'Académie de médecine, 
et publié, en 1832, sons le titre : Leçons de 
M. Avmssat sur les rétentions d'urine; — 
SechtrehetturVappareUbiliaireiVsni,\VH: 
c'est après ce travail, où il démontre t'existeDce 
d'une Talvnle en spirale dans le col de la vésicule 
biliaire, que M. Amuïsat a été nommé membre 
de l'Académie, quoiqu'il ne fût pas encore 
docteur (aaréceplion ne date que de 1826); ~ 
Recherchés sur le système nerveux, en ISîSj 
— Torsion des artères, en 1819, mémoire 
couronné par llnstitat; _ Tailes synoptiques 
de la lilltalriptle et de la cystotomie hypogas- 
trlque, en 1632; — Recherche sur Fin trodue- 
lion de Pair dans les reines, en 1839, mé- 
moire CM]r<]iu)é par l'Institut. 



- AMYH 



4» 



«NT Vof. Lusj. 

AMT(. . . .), avocat an parlerncntd'Aix, né 
vers la fin dn dli-«^tiiroe ûède, mort en 17G0. 
On a de loi quelques écrifs de phjsique expéri- 
niciilale fort remarquable : i* i)6servationt ex- 
périmentales sur la eaux des rit?lirts de 
Seine, de Manu, etc., 17*9, io-lï;— 2-fl'oH- 
velles fontaines doinestiquei , 1750, in-li; — 
3' Nouvelles fontaines filtrantes , 17â3-17M, 
ln-12; — 4* Ré/lextons sur Us vaUseaux de 
euiore, de plomb et d'étain, 1751, in-llt. On 
manque de renseignementspréds sur cet auteur. 

(fJtnri, la Fraatt Utttrain. - ^ 



'AHTUID (Claudius), cbirargien anglais, 
mort en nio.nserritdansl'arméeen Flandre, et 
fut nommé, ra 1716, membrede la Société royale 
de Londres. H a publié, dans les Philosophical 
Trantaetions, plosieur* cdMerrations intéres- 
santes de cas de chirurgie rares (t. XXVI-XLIV), 

Blllrr, Bibliatk. cklmrviC, t- II, P- l». — Sioçra- 
pMcat CidUiurv, — CnHanmii'i Wanailiu. nu. 

*A»ITCLéB('A|iuitloI(i<), sculpteur grec, na- 
tif de Corintbe, vivait 500 ans avant J.-C. Il fil, 
de eoQcertaves deui autres sculptenrs, Cbionis 
et Dijrllus, un groupe représentant la dispute 
d'Hercule et d'Apollon. Les Phocéens le déposè- 
rent à Delphes , à l'ocoasioD d'une guerre qu'ils 
avaient entreprise, sous le commandemeiit de 
Tellias, contre les Thessaliens. 



tre ère. Cet anlrar, sur lequel on a 
cun raisdgnenwnt bfogriÏMqiM, recoelUt dans 
tes meilleon ferivains arabes et penaa* les des- 
criptiims de« principales oontrée* et yfSkt cot- 
nnes des orientaux. Cette compilaUoii »iifiiiB 
VB^ lelfm < tes sept dini>ts)fiit «dteTieei 
I59i (1003 de l'b^ire) ; elle l'eit pu meatioMfe 
dans la Biàliotheca OrUtUalit de Zenkw d 
panis D'avoir jamais été bnpitnie,dn moins* 
Europe. La Uhliothtqne impériale possède im 
oofrie, de VHeft Iclym, qna Langlès décrit ainri : 
C'est un gros volume iitM. de &83 TenBMl^ 
écrit en 1094 de l'heure ( IA85 ). Lan^ a dOMi 
plodeora tragments de»cet ouvrage, dans tas 
notes qu'il a coulées à la mducUoa ftia;Ésa 
des deux premiers vohuuM des Jtsolente 
asiatiques, ou Mémoires dt la SoiMU de Ctt- 
cutla, et à la nouvelle édltkiB des rogùgti di 
Chardin. 
CatalotM it la BIMot. Imf. 

AHTK (irDAamned-«;-,1m)ni-ten-£t>rmai), 
sixième khalife abbasside, né en 786àBlglad,af 
sasshié prèsdecette ville en 813de i.-C. Détdlh 
file aîné de Haroun-al-RascUd -, Il MMeédt an cé- 
lèbre khalife en 809, et justilla (M pea soo «>(• 
nom d'Am^ (fidèle). Un anlenraralw r apporta 
de lui te trait suivant : Haroon afaDt reproAl 
à sou fils sou aversfou pour l'étude, Amya écri- 
vit sur swicahierces deux vers: • JesnisMegff 
de mes amours, cherchez quelqne antre ipilÀ- 
die. ■ Son fïère cadet, Mamonn, ganvenenr di 
Khorassan, devait être l'héritier dn UuUU p« 
la volonté expresse de son père , qol iratl (i 
outre donné t son troisième Bis, Mntiwrin, b 
gouvernement de la Mésopotamie. Hais AmjB dt 
pouilla CCS deux [winces de leurs charges, qpdl 
Hamoun à la ooor, voulanl, disaK-il, prafta" di 
sesconsdls. npitt cepar(lk|1iutI{prtiaDdeHi 
viiir Fadhl-el-RaUeh, iwnime habUe, mb fi I 
nourrissait une haine profonde contre "■—""i j 
prince snpérleor. Bientdt après, Arajn prodsna 
son propre fils, igé de dnq ans, coome M 
SDCcesseor, et au nom duqud les prttaes pdi- 
qnei devaient se faire dorénavant, à la plàes 4i 
Mamoun. D donna k cet enbnt le non de Jb- 
tht\ Billah (c'Mt-^dire raisonnant seioB Nn), 
nom changé par inuiie eo cdoi de JVoUa J>KMt| 
(Itégayant parla grleede Dien). MaiiMMaiV 
biSisantpaa aux ln|onctiona dn khaHfh defMM- 
tre k la eour, Amyn envoya coirire loi te goinw- 
neur de son SU, Ali-Beo^tsth, avec «0^00* ■!■ 
data. Hais le lieutenant de llainMn,11ulMr,^ 
devint le fondateur d'nne dynaitte, battit ans 
quatre mille hommes la oombreiue araida iFll( 
près de Rd, en 811. Pour profiter de fA 
victoire, Hamoun mjt deux armées ior pM, ^ 
vint investir fiagdad. Llmpiév^ynea ifiajt 
M si grande, qu'en apprenait eeUa Mattl> 
il continua traoïiuillemat t pActor dtas It Ti- 
gre : > ear,di«dt-D,jen'daicoieitafi>-> 
Q tut déposé par ses proprai Mitdriij Miilw 



«w AMÏN — 

tnnpei de Hamoan, a'éttnl rtroKëes pendut 
k Uocoa, bote de solde, M laistèrent gagner par 
Pot fàmfo, qn'cOet nmjrent lur h trtne. Ce- 
padol Abjb M tut pu prafller de nt beonux 
iMidMt,atWdciis génénnx de Mamomi, Tha- 
h» «I HwlhHuh panfiiTent k l'empirer de 
Iligdid, AmTiii'cmberqiu nr mie chaloupe pour 
MMmrfcHuthutab.deprMérïMet Tliiher 
aaoBcl t M *e aiH pat; ouis Thaber, jaloux 
«^•neoUpe, M eonler i fimd la birque : de 
Mrtt qo'AmjB tomba entre tes main* de* Mridais 
^ M §Mnl, qd le maiMcrèreoL Afaul fait ce 
■alhiNiuiL UÙiile, tftét od rifftt de qoab-e 
tm et Mft mail, ibaber, qn'Amji avift tu 
m «oop ufK et Ure tMnber nne muraille où 
la khaUe «ait ttdi, dMn vers cette ipoqae 
h Pêne, <t a d<lacba le KbMBuait, pour ron- 
dw U dynadie dei TbabMde*. 

OVafM, BINtMUtiu orimUUé. 

AMYiuiDBB, TxA d'Atbamanle, Joua un rtTe 
Inportant, dalDS à 189, pmdut les goerrude 
FUKppe, rot de Haeédobie, et d'Aotiodius le 
GfaBd,roldeS]rT{e, centre les Romaliu, arec le«- 
^cb B se brooIDa et se réoondUa toor k tour. 



AMYKTAS 
lorsqu'il aumnaita ï répier , roonnit quelqœ 
temps après. Les cbroDologistes nrient sur la 



ÀKiwtà» I* ('A|iAvi«), fils d'AIoétas, rai 
i» M a rtd ohe, de la dynastie des Téménl- 
to, norl Ters l'io 480 avant J.-C. n monta 
wm la trtoa «a ran aïO annt J.-C-, et ht cou- 
lM|panÉI.4es PisistraUdes, «nume le proore 
rafteqall Ut Hlpptat, Iwiiiil d'Atbèoea, de k- 
neenit dans la TiDe d'AntbËniB en Maoidoine. 
XMs ans plu lifd, B At acte de sonnUssion 1 
DMfiw, ni de Perse, rcfena de de son eipé- 
Um en Scjfliie, et qui loi anit envojé des ain~ 
hsaaritiiii pour loi demander la terre et Veau. 
Cm ambassadeurs abotèrent de lliospltalilé 
lant Os étaient robjet, an pobit d'exiger, k l'issu 
fan IMbi offert par Amyiitas, La poesesaion de 
feamea et des filles de ce prince , trop faible 
Mr se rcAiser k ooe demande qui violait le 
rat de* isas. Hais Alexandre , flls d'Amants» , 
MB pétale de faire miir des femmes plus 
MBe« V» «flaa «pie l'on «raft enrojé chercher, 
kndrcr kafteunesdanand^ et entrer de jeri- 
■• hommes, rerttiis dliaUts tinihiins, qol poi- 
p an W r t a t eea députa lasdb. Infinmé do fall 
■ginénl perse, Mégabaie, expédia en Macé.toint 
M HotCMut Bubarèi ponr venger llnjore donl 
I ae «npit l'objet Bnbarès remplit mal cette 
rfHfaa:II ielalssBBédufreparroffk^qaelaifit 
jBndre de U main de Gjgés, u toar, et les 
hMea en restèrent Ik. H ne pâraK même pas 
■• Daitaa ent oooiuJMance de tonte cette 
fMlnre, eties bonnes restions entre la Macè- 
re A la PtTie se maintinrent sons Xerxès, 
iierMiiiui de Darius, qui traversa la Macédidne, 
n de sa ftmease expédition contre la Rrice. 
''Wean Amyntas, qui «tait d<ik avancé en Ige 



durée de son règne, qui fnt de trente ans 
selon les uns, de quarante, selon d^tres. Q eut 
pour inecesseor son fils Alexandre, dont on 
vient de parler. v, r. 

— PlHUl». IX, M. - ailUB, f'hH SfMnUiJ, — À. 

Animu n, mi de Macédobie , fils de PM- 
Uppe el petit-fiU d'Alexandre I", mourut en 
370 avant J.-C. Il était monté sur le IrAne en 
l'an 3»4, el régnait depuis on an, lorsque la 
Macédoine lut envahie par lesjllyriens : Amvn- 
tas tal vaincu par eux dans une bataille, et il 
abandonna le psjs. Peo de temps après, il lUt ré- 
tabli sur le trône par les Thessaliens. U chassa 
alors les niyriens, rt réclama aux haUtants d'O- 
Ijnthe un territoire qoll leur avait cédé avant 
son départ de la Macédoine. Après le refus des 
Oljnthiens, Amjntai s'adressa aux Spartiates, 
qoi répondirent k son appel ; et , «rtce k leur 
concours, parvint k obtenir satisfaction d'O- 
lynthe. Il rentra ahisl en possession de tout son 
rojanme. On ignore si les IlijrienB, cause pre- 
mière de l'exil d'Am^ntas, tentèrent une inva- 
lioD nouvelle. Seulement, au rapport de Diodore, 
Amjntas dut leur pajer im tribut et leur re- 
mettre en otage sou fila Philippe ; d'où il faut 
conclure que les Illfriens firent d'antres incar> 
slons. CqwndanI Amjntas continua md alliance 
avec Sparte, et ù U fin de «a vie il rechen*a cdie 
des Athéniens. Il ravorisa même leurs prélen- 
lioas SOT Amphipolis, et adt^ta leur général 
rphicrates. H laissa trois fils issus de son ma- 
rfage avec Eurjdice : Alexandre, qui lui suo 
rfda,Perdiccas et Kdllppe. S'il en bnt cnwre 
llistorioi Justin, Ansynlas, déjk éprouvé par ses 
Ruerre* avec le ddiors, ne fnt guère heureux 
dans son intérienr. Sa femme, poussée par une 
passion étrangère, aurait conspiré contre lui. 
Justin «joute qoe le complot fut découvert, et 
rin'Amyntas pardonna k sa femme, qui, loin de 
revenir à de meilleurs sentiments, fit périr, après 
U mort d'Amyntaa, ses fils Alexandre el Penlic- 
cas. On ne doit pas confondre avec cet Amjntas, 
quieutpour médecin et ami Nicomaqne.pèred'A- 
ri^lûte, son hiMnoajme, dont parle Tbucjdide, et 
qnl élait fils de Philippe. V. R. 



Abirtu 10 (1) , fils de Perdiceas IQ et pelit- 
lîls d'Amjntaa II, roi de Macédoine, mort vers 
l'an 308 avant J.-C. H était encore enfant à la 
mort de son père en 3ïg avant J.-C. Héritier 
direct dn trdne, Il eut ponr tuteur, Philippe, 
»« oocle, père d'Alexandre le Grand, qui prit 
tu même temps le titre de r^ent du royaume 
en attendant qu'y pAt s'emparer tout ï bit de 

an OBI, «tmUaioçTophliintiBmitlr.M {tH. Mlchiud. 



4S9 AMYNTAS 

la coiinniiie. Ceçati\ÈtA Amyntu <paiiM Cj- : 
naiK, âUe de PUlIppe et lœuV d'Aleiudre. n 
tat iiiii à ntort comme ayant onrdi ime uinspl- 
ratioa contre la tie àe w prince au momest cb ' 
(«iuM Rllaft w RBrire en Asie. O'ut de cet 
Aitijmta» qoG parie Flutarque. 

Q. CuccFiti, 1. - Phalliu. BibUoSt. ' i 

amTntas, Itli d'AnUochus, gioérBl miuëdo- I 
Dieo, mort yen 330 aftoA J,-C. Selon Arriuo, u I 
haÎH pour Alruudre le GrwaA lui fit absudoD- 
UKr la MacédÙDfl, ei, d'a{>rès d'uilres tùatorïeBS, 
il aurait participé au meurtre de Philippe par 
l'aosanita. U w réFugla h tphèse, au il te init 
MUS la protection dei Perwi. Aprèe la bataille j 
du Cranique, crtlgnant de tomber entre les 
main* d'Alexandre, il l'enruil rera Uariut, arec ' 
le* mercenalm greei qui ae truuiaient a Ëphèee. ' 
Dans rhiTCr de la même laaér 3^3, pendant 
qu'Alexandre *e tromait t Pliawlia «a Ljde, ' 
Ainyntas fut, selon toute pnibabilitâ, l'iatem)^ ' 
didire des négociatioas qui eurent lies entre 
Dariu» et Alexandre-LyDcesta  l'etTel de donner 
la nrart à Alexandre le Grand. On «ait que ce ; 
complot fat râTélé par I btcu du Perse Asinne, 
que Dariu* aiajt eecrèlem^il envoyé à hjacfsie, 
et qui avait été arrClé en Plirygie par Carmé- 
nion. A la bataille d'iHUSiAmïnta» commaDdait 
le» Grèce anxiliairM d«a Perse», et, s'il en Taul 
croire Plntarque et Arr4en, il donna a Darius le ' 
eonseil, non wlTi, d'attendre Aleiandredansles 
plaines de la CiUcie. Aprta la dtraile îles PerMt* j 
dam cette journée , il prit la fuite avec un corpe ! 
consi'l^aUe de Grecs, et gagna Tripoli en Pli4- [ 
nidp.llit trou vaquelquM vaisseaux, avec lesquela 
il jtassa duu 111e de Chjpre ; de là 11 ae rendit 
en Égipte, o4 il ainbitionaa anssitAt la couronne. 
Q M iloona oorame envoyé de Danos pour gou- I 
vemer Pé(u*e,ctoetteTilleluiouTrit lesportei. I 
Il mardia easaite vers Hemphis , et . ï la tête | 
des ËgTptieas qoi vinreat en grand numbre se : 
joindre & loi, il battit lea troupes rassemblAeÉ 
dans celte place loos le:4 ordre* de Haua. 
Mala celul-d , profitent des excès auxquels s'a- | 
handcnatreat le» vainqueurs, revint k la charge, 
•■t reprit l'offenaive. Amjntas et ses troupes tu- 
rent déTaitsileor tour, et lid-mème perdit la vie. 

trrln. I[. — QnlDle-Cnrrf. )V. - DIsAorp, \VI, tS. - 
FInUrqur, JltianiTt. — Hlilsrd, Hlil. tu la Cr^d. 

AMVitTAB, su d'Androntine, l'un de* gé- 
Déranx d'AleMBdre le Grand. L'armée «tant 
campée ior lea bord* de l'Hermus près de Sar- 
des, Amjnta* IM défsché pour s'emparer d'une 
fortereeee sitnée ma une montagne d'un accès 
difBelle. Comme la torteret^e ne larda pea à se 
rendre, ver* l'an 331 avant J.-C., il Tut envoyé 
avec deux galtres en Macédoine, pour y faire des 
levém. U en revint aroenant six mille homme* 
de pied, dnq cents chevaux mai:fdoaîeoE en- 
voyés par Antlpater, et six cents chevaux tbra- 
ce» , avec trois mille cinq cents fantasains de la 



'AMTKTk%, rot de U GaMIa (prarineed'A- 
aie Mineure), mort vers 30 ana avast IrC. 
D'abord mintatradorol D^otare, IlacrvKqMl- 
que tempi le parti de Harc-Antotna, qu'il u- 
aisla à Phillppi contre Brutu* et G*««itM, mais 
qu'il abaadonaa i la bataîUe d'Astiam, pMri'at- 
lacber à la totUiat d'Auguste. Calui-ci tnlawara 
la Murerainstd d« la Galalie, et de <)ae)qM*<i!' 
trieta de la Lycaonie et de la PamphyHe. Apréi 
la mort d'Amyatbaaf la tïalatie daviat pruvian 

- naurqar, ritt^^iottu 



A.llt>rris, icriraingreé, dté par Atfa«*éi 

comme fanteilf d'an MttMge Intftule £nd^, 
Slatior». A en juger par lean-a^eiitiqld en res- 
tent, cet ouvrage renfertnalt des détalla prMeax 
sur les produits naturds et enr letmreoraef coo- 
fumes des habîianla dâ l'Asie. On ignore Tépo- 
que où vivait c«t Amyatas. 

leMoirirt nrMn inaot, 

AMTTTIHS (Aîi«ïnaï6î), biogrqdK gr»e, 
«IvM dam la aeemde moitM du pnntsr Mde, 
Omtemporai)) ite HanvAnrèle, D dédia i eel en- 
pereur une Vie d'Alexandre le Grand dont I^ 
Iroducfkitt dmoitce un ttyle à \i hautevr des 
««plotfi db hérw maeMonJen. Mal* m atjrk cal 
trinqué par PhoKtn, ifni tiptale dei tacoim, 
«an» e«(téiidairt riM etter de F ou i ra te . Paroi 
M ntre* mirra» cTAmTiitlai, S meMknDe : 
ne) paraitèles ( Btai mipdUiiljH ) de oatti 
FAfieten et de fempereur DotiUtUn, en den 
tirrea; — Fies pafalliU de Phtuppe tf« Maeé^ 
dofnert d'AvçUsIe; — une Fis ctOlynaUt, 
mfcre d'Alexandre le Ormd. Le KtrikKTe  
Plndare parte d'nrt nomige mr les Élfphiait, 
parim AniynUen.quI parallttrelo même quel* 
biographe. Ileat rq^ettablequetonieeeécritaK 
■oient point psrvenna jmcpi'k nona ; Ii ne <f O- 
lympias surtout Mt éclatrd eertatoa poids et>- 
cors de l'hiatolre de Macédoine et de b Tfeifil- 
leiandrn. 

moiiv. iiiMi(it*<«Hc, «d. xxxi.~SMiM«eder» 
im. Olv*^., III, a. - SchMll. HUL tU Im lltUnbn 

AMTOH (Jean-Claude), membre de la «w- 
vention nationale, né en 1735 i Ptdlgny, nwif 
le 17 juin IS03, propriétaire, matre et «ImiDt*- 
trateur de ton district, fut Jépulé, en sefitemlit^ 
1792, par le département du Jura. It vola la 
mort de Louis XVI, et se déclara contre l'ippri 
et le suraia. Signataire de* protestations des t ri 
9 juin contre les évâiemenls du 31 maf, il fiit, 
sur le rapport d'Amar, mis en arrestation «tw 
soixante-douze de ms collègues. Le 9 Ibemudur 
lui rendit la liberté; il rentra à la conventien, 
et pab^>a au conseil des ancien*, d'où il sortit, a 
mai 1797, pour ne plu* reparaître sur 11 tehie 
politique. 



461 



AMYOT 



AMTOT (Jacques), Httératenr français , né 
à Melun le 30 octobre iSlS, mort à Auxerrc le 
6 férricT 1593. Jeune et pauvre, il s*en Tint étu- 
dier à Paris. Le collège de France, nourellânênt 
fbndé par le roi François P% était ottvert à toutes 
les Jeûnes intelligences : on y faisait déjà de la 
science nontéllc. Là venait Ainyot, cachant dans 
un coin de la classe le délabrement de son habK 
et la pâleur de son visage affhmé ' là il était assU 
des jours entiers, suppléant par la mémoire aUx 
liirrcs ({ni lui manquAent , écoutant avidement 
ces leçons de poésie et d'éloquence qd détalent 
tant lui profiter. Ce Ait une vie d'études et de 
priTations. Quand il eut compris quelque chose 
aux langues grecque et latine , et quand il sentit 
dans aoa coeur qn'il les altnait assez pour leur 
faire tous les sacrifices, Amyot se mit au service 
lie quelques étudiants de haut parafe , nobles 
seigneurs qui n'étudiaient guère, mais qui avaient 
de beaux livres et du parchemin à griflbnner. 
Amyot brossait leurs habits et composait leurs 
discours latins; il était leur poète et leur domes- 
tique; mais au collège de France il était leur su- 
périeur. Il devint ainsi maître es arts à Paris, 
puis docteur en ^it civil à Bourges. C*est a 
Bourges que Jacques Colure, abbè de Saint- Am- 
broiae et lecteur du roi , le prit en amitié, et lui 
fit obtenir par le crédit de madame Marguerite, 
saur du roi , une chaire de grec et do latin dans 
cette même université où 11 était arrivé pieds 
nus et mendiant 

L*eoseîgoement public était alofs comme un 
second sacerdoce aussi indépendant, aussi in- 
violable que le premier. Cette noblesse de la 
sdenoe , qui S'était fait Jou^ à travers la no- 
blesse d'épée et de robe , et qui niarchait leur 
égale, donnait à ceux qui ea étalent revêtus une 
popularité incroyable. Le professeur marchait 
entouré d'une jeunesse ardente et dévouée, dont 
il i*tait l'orade pour peu qu'il eût du mouvement 
<Iajis la parole et de l'émotion dans le ccpur. 
Amyot fut pendant dix ans professeur de grec et 
do latin dans l'université. Pendant ce temps, et 
comme il savait bien le grec, cette science qui 
était une supériorité même aU seizième siècle, il 
traduisit du grec le roman de TMagène et Cha- 
riclée , cette longue pastorale d'une naïveté un 
peu fardée , mais encore agréable et gracieuse : 
la traduction eut du succès. Ce genre de romans 
était fort à la mode à la cour; les rois et les 
princesses en faisaient leurs délices, et ne dédai- 
gnaient pas d'en composer. 

Après le roman de Theagène et Chariclée , 
Amyot publia les premières Fies de Plutarque , 
ce grand livré dont il a fait un livre firançais. Les 
Vies des Sommes illustres sont un monument 
placé sur les limites de l'histoire grecque et 
de Hiistoire romaine. Sous le rapport de l'étude 
littéraire, de la morale et de l*h{stoire, Amyot ne 
pouvait mieux choisir. Comme il a dû travailler 
pour suffire à tant d'émotions diverses , à tant • 
de récits animés, |)Our raconter tout le cou- 1 



rage, tlmt le sang-froid, tout le ttcdcifiM des 
Ties de Plutarque! Dans ce beau livre, tout eit 
écrit du même style coulant et harmonieux. : 
c'est partout le même travail, la même persévé- 
ranee , la même perfection. Ceux qui ont quel- 
que idée des difficultés de la prose française au 
seitième siècle, où elle était encore rebelle aux 
plus grands génies, ne peuvent se figurer com- 
ment Amyot ft suffi à écrire tant de belles pa- 
ges , tant de gros volumes , populaires anssitût 
qu'imprimés. 

François I*' lui donna l'abbaye de BeUozane , 
retraite riche et tranquille, où l'interprète de Phi- 
tarque pouvait sans distraction se livrer à ses 
travaux. 

Devenu abbé de Bellozane, Amyot ne pensa 
plus qu'à perfectionner son livre. Il résolut donc 
d'aller à Rome étudier au Vatican le texte de 
Plutarque, et II partit à la suite du cardinal de 
Tournori. Amvot, à la cour du cardinal, mena la 
vie italienne du seizième siècle : vie élégante et 
passionnée, tie de science, d'art et de politique. 
Rome alors retentissait des noms de François P* 
et de Charles-Quint; Iltalie, traversée par tant 
d'armées dilKrentes et dans des appareils si di- 
vers, était toute fière de ses grands artistes et 
de ses grands poètes. A Trente, le concile, as- 
seniblé pour la seconde fois , discutait le dogme 
catholique, que Luther avait puissamment ébran- 
lé. Le cardinal de TourUon envoya l'abbé de Bel- 
lozane au concile de Trente pour réclamer contre 
quelques propositions tinsses, et contraires 
aux intérêts du roi de France. Jacques Amyot 
parla hardiment en plein eoncUe, et fiit aussi élo- 
quent en latin qu'en français. Comme les assis- 
tants se montraient choqués de ce que le roi 
dans sa lettre s'était servi dn mot conventus 
pour dire concile, au lieu de conciHum, Amyot 
leur donna une leçon de latinité , en prouvant , 
par un grand nombre de citations sacrées et 
profanes, que le mot conventus était latin dans le 
sens da mot concile. 

Amyot rapporta de son voyage à Rome la 
connaissance des alTaires politiques et un excel- 
lent texte de Plutarque. II fut proposé par le 
cardinal de Toumon et agréé comme précepteur 
des fils de Henri n. Cet& charge ne l'empêclia 
pas d'achever entièrement la traduction des Vies 
de Plutarque, qu'il dédia à Henri H, après avoir 
dédié les premiers livres à François V'\ de même 
qu'n dédia ses Œuvres morales à son élève Char- 
les IX. Dans sa dédicace à Henri n, Amyot disait, 
sans qu'on pût l'accuser de rien exagérer : n n 
y a tant de plaisir, d'histrudion et de proufit en 
la substance du livre, qu'en quelque style qu'il 
soit, pourvu qu'il s'entende, il ne peut Dullir à 
estre bien reçeu de tonte personne de bon Juge- 
ment , pour ce que c'est en somme un recueil 
abrégé de tout ce qui a esté de plus mémorable 
et de plus digne fuct ou did par les plus grands 
ro\s, plus excellents capitaines et plur. sages 
honiincs des doux plur- nobles , plu^ vertueîïî^es 



40S AMYOT — 

«t plus puissantes nations qui jamais furent au 
inonde. » Le précepteur des enfants de France 
tenninait son épttre au roi Henri n en expri- 
mant l'espérance que ni la langue italienne , ni 
Tespagnole, ni aucune autre en usage par l'Europe, 
ne se pourra vanter de surmonter la française 
en nombre ni en bonté des outils de sapience, 
qui sont les livres. 

Amyot était d'un caractère timide et faible, in- 
souciant , en apparence, comme un érudit : il ne 
fÎEUit pas trop lui en vouloir si son royal élève a 
ordonné la l^t-Barthélemy. Charles DC, monté 
sur le tr6ne, nomma son précepteur Amyot grand 
aumônier, malgré la reine-mère, qui se serait 
oubliée jusqu'à lui dire : « J'ai fait bouquer les 
Guises et les ChAtUlon, les connétables et les 
cluuiceliers, les rois de Navarre et les princes de 
Coudé, et je vous ai en tète, petit prestolet! » 
Outre la grande aumônerie, Charles IX donna 
encore à son précepteur l'abbaye de Roches, et 
peu après celle de Saint-Corneille de Compièfpie. 
Dans ce même temps, le cardinal de la Bour- 
daisière, évèqne d^Anxerre, étant venu à mourir. 
Pie V, qui voulait être agréable au roi de France, 
pourvut Jacques Amyot de l'évôché d'Auxerre : 
le français i Amyot méritait cette belle récom- 
pense. Sur ce point il faut croire Montaigne, 
disant que, grftce à la traduction de Plutarque, 
« on osoit à cette heure et parier et escrire. » 

Après la mort de Chartes IX, Henri m, roi 
de Pologne, également élève de Jacques Amyot, 
revint de Pologne pour succéder à son frère. 
Sur les infftap<^*» de la duchesse de Savoie, sa 
tante, il conserva à son précepteur la charge de 
grand aumônier; et quand il institua l'ordre du 
Saint-Esprit, voudant en honorer Amyot qui n'é- 
tait pas gentilhomme , le roi glissa cet article 
parmi les statuts de l'ordre : « Q^icûnque se- 
roU grand aumônier de France serait aussi 
commandeur du Saint-Esprit, sans estretenu 
de faire ses preuves de noblesse. » 

Ainsi parvenu aux honneurs et à la fortune , 
Amyot n'en continua pas moins à travailler tout 
le jour et à administrer son diocèse; mais il se 
mêlait peu à ces débats politiques où le prêtre 
et le soldat jouaient le principal rôle, au grand 
détriment du reste de la nation. Quand il en avait 
le loisir, fl réparait son évèdié et sa cathédrale 
d'Auxerre, sans oublier d'inscrire au fronton de la 
chapelle : Jacobus Amyotus domûs D, N. J.-C, 
decorem de intégra restaurandum curavit. 

Toutefois, dans cette église réparée à ses frais, 
il eut à soutenir plus d'une émeute. Ses diocé- 
sains se révoltèrent A la sortie des états de 
Blois, l'an 1589, il Ait assailli par des voleurs, et 
il retourna à son évéché, pauvre et dépouillé de 
tout ce qu'il avait sur lui. H mourut accablé de 
tristesse et de chagrin. Il laissa une grande for- 
tune à sa famille, et léguait douze cents écus à 
l'hôpital d'Oriéans, en reconnaissance ^ des douze 
deniers qull y avait reçus, étant pauvre et nu, 
lorsqu'il allait à Paris. » 



AMYRAUT 



464 



Les Vies desffommes illustres de PhiteRpie, 

traduites parAmyot, ont été réimprimées bien son- 
voit. Les principales éditions sont celles de Yai- 
cosan, Paris, 156M775,4tomesen2 vol. in-foL; 
celle de Bastien, en 1784, 18 vol. ln-8*, et celle 
de BIM. Brotier et Yauvilliers, avec des notes, 
en 1783-1787, 22 vol. în-8*, réinq[>rimée par Ci»- 
sac, 1801-1806, 25 vol. in-8*, avec quelques addi- 
tions de Clavier. Les autres ouvrages d'Aro}ot 
sont : 1* Histoire xthiopique d^^Heliodorus, 
contenant dix livres, trailant des loyales et pu- 
diques amours de Théagènes, Thessalien, et 
Charidée, éthiopienne , nouvellement traduite 
du grec en IVançois; Paris, 1545, in-fol. ; là49, 
in-8'*; — 2» Sept livres des Histoires de Dio- 
dore Sicilien, traduits du grec; Paris, Yas- 
cosan, 1554, in-fol., réimprimés en 1587 : cette 
traduction comprend les livres XI à XVil ; — 
3*" Amours pastorales de DaphnisetChloé, tra- 
duites du grec de Longus ; Paris , 1559, in^ : 
cette traduction a été souvent réimprimée ; — 
4* Lettre à M. de Morvilliers, maistre des re- 
guestes, 4u 8 septembre 1551 , insérée dans les 
Mémoires du concile de Trente, par l'Aips, 
et dans les Mémoires du même concile, par Du- 
puy. Cette lettre est une relation du voyage d'A- 
myot à Trente. [Extr. en partie de VSnc. des g. 
du m.] 

Rleéron, MéwuHrtSt U IV. p. a. — Bajie, Dietlomtoin 
crUiijue. — B«niet, Jugements des savants^'t. III, p. M. 
>- Telssier. Éloges des hommes Mranff , t. 1V« p. in. - 
Ruoillard . Bisloire de Melun. — La Croix do Maine , 
BibUotMtjue fironçaise. — De Tboa. Histoire, Ht. VUL 
^Êloge (TAw^ot, dans let Mém. de TAcad, framç^ IMS. 

AMTOT (le père). Voy, Amiot. 

AMTAAUT, AMTAALDIJS OU AMimAVLT 

(Moïse ) y théologien protestant, né à Bouigueil, 
en Ai^jou, en septembre 1696, mort en juiHet 
1664. Il fit ses études à Saurour, sous Canié- 
ron, et publia avec Louis Cappel et Josué de 
la Place les Thèses Salmurienses , qui eurent 
une grande autorité chez les calvinistes. Il as- 
sista, en 1631 , au synode de Charenton, et fut 
chargé <t de porter en cour le cahier des repré- 
sentations sur les infractions faites aux édits de 
pacification. » C'est lui qui obtint la suppression de 
la coutume humiliante d'après laquelle les dépo- 
tés protestants ne devaient haranguer le roi qui 
genoux. Amyraut sentit vivement le tort que 
faisaient à la réforme les nombreux schismes qui 
la divisaient. Ce fut pour ramener tons les partis 
à un point central de réunion contre l'Église ro- 
maine, qu'il composa son traité de Secesstone ai 
Ecclesia romana, dequepace inter etwut^eft» 
cos in negotio religionis instituenda. Le g^and 
nombre d'écrits sortis de sa plume, tant eo 
français qu'en latin , sur toutes sorti» de ma- 
tières, prouve sa facOité d'écrire dans les deux 
langues. Ces écrits sont très-rares aujourd'hui, 
la plupart n'ayant guère été imprimés qu'une 
fois , et assez peu r^erchés , à cause du peu 
<iMntérèt qu'excitent maintenant les matières de 
1 controYerse. On distingue, dans ce nombre. 



4K AMTBADT - 

outre eaos dont i) a M Alt mentkMi : I' Traité 
tU* religkmi, contre ceux qvi la aliment 
iMdiffértnta ; Vuit, It31,\a-B'i— 7° De l'é- 
lévattoH de la foi et de Vabaiutment de la 
nUan; iMl, in-*'; — 3" Jfcrofe chrétienne, 
Svol.ln-S*; — i° Traité datongeti — b'Dtax 
(QloiDH anttr» la mUlénairu , prar réftiter 
le ■i«UT de LuiMf , grand partisan do mllMna- 
rivBC; — «* TraUé de l'État da fidèla après 
ta wurt, dédié t ta femme pour la oanwder de 
la perte de lenr fille; — T Du gouvernement 
de VÉçlitt': — 8" ConMération mr la droits 
par tet^veU la nature a réglé les mariagaf 
— g^ Vie de François de la Kotte, depoU le 
oammeDcemeot de* troatdes es liftO, juwia't M 
■orteat59i;LeTde, leei, ia-4°. 

Ujte, UeUaiauHn eHN«iw. ~ llortri, McMoMMn 
tWorlfw. - Triidir, ÈUifH itt «wMWf ii»t>. - 
nàeiil M Ontt, nwiNMtM lurM 

*AflTBTÉB ('Afs/fn^oi), ttA d'Egypte, né à 
SA, Tille de h twMe-Ëgrpto, vivtitdene le cin- 
qniline Màe mol l'ère ehréUaute. Cttait un 
4m gteémix qoi, m»u le r^ne d'Artuercè», w 
lérollinat contre le* Penei. Apris b défaite 
nnnoa, conpapion d'Ainyrtée, tttvl'u 4Se 
araat J.-tl.,l(NH lee biMtantaTentrtreiitdu» l'o- 
bélmnoeda roi dePene, eicep{éAin]Ttée,qiii 
n>it «Dcore un petit perd dans les maraii, oà il 
M malnllnt longtemps. Amjrtée ne quitta la re- 
Inile que lorsque Daiia» fnt monté sur le trène. 
HcaUt les égyptiens, las de noaTesn de la domi- 
■don des Pentes, accounirentde tonte part poar 
le pooperantour de loi comme d'nn libératenr. 
Ii(sPeiMaAirentdBsaét,etAmTrtéegeprad!iina 
nfd'Énpte. a DMonit apris un règne de six ans. 

— '— "■- -"ocjÉIdï. l, lio.-Geone 



U1TTM. Ctédas mentjonne deax princesses 
Tnesdecenoni : 

uima, fille d'Astysges, mariée d'ahord à 
Vlunea, puis k Cjrus, dont elle eut àeox fils ; 
ttabjieetTangoiercès (le Smerdis d'Hérodote). 
CHnl^, ayant lïit tecr son IVère, ordmmi, pour 
adwree crime, à no certain Speodasates , qui 
•nit me pande ressonUsnce arec le prince 
iMaMiné, de se bire pasaerponrTaagoiercès. 
Iriseette rase ne put tromper AmjtU qui s'eni- 
f<iiiiiii de désesiiolT. 

4MTTU, me de Xercts, lïmme de Hcgsbaie 
*( mtn de cet AdMemtees qui, an rapport de 
«Mu pMt en «KTpte. 

CUrtM, MnlDO, c. Il, IX, util. 

*ABAGA1WA, ninionunée Fltur tCor, femme 
^OMiailiD, roB des plus paissants caciques de 
te à ranMe de OitMc^ Colomb en 1491. 
Ile tett oAttre parmi tes natifs, pour savoir 
<mpBWf des oreyfos (Mlades on légendes). 
IiCBEifapicdsladéprf^aientciHnme une femme 
ftee ffâde beauté, ^one de grflce et d'in- 
MliginCBi Son mari tomba Tietime d'une nise 
it tfttrr* des Espagnols. Elle-même fat mise 
Inort tnltrensemeot par Nicolas de Oranda, 
IMnenunr deBilH.Celiiki arait invité Anscsona 



BTseses Indiens k une tête :Uh fit arrêter pri< 
sonnitre et pendre, apr^avotr brûlé la maison, 
avec tous les Indlons qoi s'y trooTaienL 



AHACRsnaia ("Avifxapinf), pMIosopbe «cy- 
Qm, TlTSit dans la prèniière moitié dn aixftme 
siteleatant J.-C. U était, dit-oo, l^redeSau- 
lina roi des ScyUies. Bnnnontant la préTentÎMi 
de ses eorapabiotes contre les coûtâmes des na- 
tions étrangères, il résolut de voyager et surtout 
de TlsHer la Grèce. D arriva k Athènes au mo- 
ment oti Selon était occupé k doter celte cité 
d'un noorean code, et il entra «a rapport avec 
oe grand législateur, dont II devint ensuite l'ami. 



Impresdon d'intérêt mêlé de curiosité. Diogène 
Uerce, Pintarque, Atbénée et Lucien ont repro- 
duit quelqnes-DufS des observations et des ré- 
parties plelues de sens et de finesse qne loi ins- 
piraient les mœurs et les instttotioni grecques. 
C'est ainsi qull comparait les lois de Sohm k des 
toiles d'araignée, par où les puissants s'échap- 
paient, tandis qne les Ikibles s'y troavaient pris. 
En voyant les matières politiques soumises dm 
les Attiéniens anx délibérations des Prytsnes, 
tandis que l'exécution dépmdait de la sanctiMi 
du pet^e, il disait que c'étaient les sages qui 
délibérakot et les fbus qd décklaienL 

Invité par Crésus k venir à la cour de Lydie, 
il ne se rendît pas d'abord k cet appel d'un prince 
qui se proposait avant tout une satisfactitm d'a- 
mour propre, celle défaire admirer ses ridiesses : 
B Jen'ai nul besoin de votre or, répondit le phi- 
losophe, je ne suis venu en Grèce que pour m'y 
enrichir du cûté de l'esprit, et )e serai heureux 
de retourner dans ma patrie, non plus riche, 
mais plus habile et plus homme de bien > . Ce- 
pendant après av<nr ainsi témoigné mhi mépris 
des superOnités de l'opulence , le phitost^ihe 
grec fit une visite au nrideLydie. 

Anacharria est compté par quelques écrivains 
au nombre des sages de la Grèce. Seul parmi les 
barbares U obtint k Atbëoes le droit de dté , et 
seul aussi il fut initié aux mystères d'Élcu^. 
Cette initiation aux solennitÀi religieuses des 
Grecs causa sa mort A son retonrdans sa patrie, 
il passa par Cyzique, oîi l'on célébrait les mystères 
de la mère dés dieux, n tlt vœu alors de les cé- 
lébrer de la même manière, s'D revenait sain et 
sauf dans ses foyers. C'est ce qu'il fil m effet, dans 
une localtlé mtourée de forêts et qtpeiée Bglée 
(Glii, bols); mais, surpris par des Scythes, U Rit 
dénoncé su roi son frère. CeluiKJ, étant venu Ras- 
surer de la réalité du lait, tança contre Anachar- 
sls une llèdie qui lui donna la mort. On a attri- 
bué kAnacbarsisdIversécrits, et l'on trouve dans 
les^Istolograpbesgrecs(Venise(Alde;, 1499, 
in-4% et Paris, 1S51 ln-4°), neuf lettres tec^M, 



«r AI1ACHAR91S 

dit-on, par Anachsrsfgi mate éUm né «ont rien 
moiiia qu'tuflieDtiqiiea. Tool te rnoode sait quel 
excellent oumge le |jIiilOKiphe scrtbe a IiupEré 
à l'ibM Biribâenif . V. R. 

IKndsle, Ht, i«. — LvchD , SitOt « ^nachanU. ~ 

- DlÔ^H iltia. — GtolOTlHi ÀIMqut- 



T ('Ava£knta<), oa plutât 
('AvirxXiiTiK, Irréprochable) (laial) , pape, 
on i^ulAt érêque de la petite cougrëfplion de 
dirétierg k Route , mourut Teri 109 de J.-C, I) 
9iicc^a ï mint Clément, et gouverna loii église 
Dvut ans et trois m(Hi , seloD le Pontifical i)b 
Libère et un raipatre rnBoascrit fort asctea ie 
la biblkitbèque du Vatkan; douze ans et tnrii 
mois, selon d'autres pontificaux moius aneieas. 
On croit qu'il était né i Athënei, et qui! alla 
à Rome, où il fut converti id christianisme par 
les apOtres. On célèbre sa rete le 13 juillet, et 
on lui accorde le titre de marirr, d'après le» 
martyrolc^ee unou. Le père I<abbe a inséré 
trax lettre» déciétalea de saint Aoadet dant le 
1. 1" de aa CoUeelUm de eoneilet. Les antmra 
de VArl de vérifier tu datet et ceux de la 
Biographie Hnhierielle, k la soile dlnsèbe et 
de quelques oritlqlies modernes, <xA oonlbuda 
Anadet, socoeMeur da «aiat Clémml, arec 
Clet, sbccesAcur de Llnua; Us ont prétendu que 
Clet eat l'abrégé d'Anaclet ; Riala ces deux pM- 
tlfes sont Meo dtsUnguén par les andena, et 
notamment par le ealeodrlër oo Pontifical de 
Libère,par nnpoMe contemporain deTerlullien, 
par les andeoa antlphonaires de l'égHse du Va- 
tican, et par le Martyrologe attribué fe mint Jé- 
rôme. Parmi les modemea, le cardinal Orsj 
nous semble aralr Tictorieoaement réfuté les 
adversaires de cette apinion. An reste, il serait 
bien difficile de dire au juste quels ont été lee 
actes du pontificat d'Ansclet ■"' : Il règne en gé- 
nérai une grande obscurité dans Ttilstolre des 
évéquea de Rome jasqii'à l'en loo de notre ère. 
[L'abM Labocderie dans YBnc. des g. du m.] 

SiliillrêDiï, lu. III. cl. -Ktttébe.epUt., Ih, III. 

uu flartlrol., il JiiUiff,'- 'nritiDoiid. Wjwio.rBj «c(«. 
llmlifUi. - Du fin, auiIMMqat ra:lciiatlUiut. 

AKACLET, antipape, éiu en concurrence avec 
Innocent H en 1130, mort le 7 janvier 1138. H 
se nommait Pierre de Léon , et était peljt-fils de | 
Likin,juif richeel considéri', baptisé par Léon IX. | 
Destiné aux lettres, Pierre vint en France et fit j 
SCS i^tudes k Paris, li acheva sa théologie sous | 
Arnaud de Bresse, professeur e<fcammunié , en i 
1139, par le pape Innocent II. En retoumaatk | 
Rome,PierTepBssaparClunf,yfit profeasioupar | 
lescunseils de saint Bernard. Le pape Pascal H ' 
le rappela iRome, et le fit cardinal deSaiottsMa- 
rie deTraostevere. Calixte H l'envoyacn mission 
avec le cardiual Grégoire Paparesebi, auprès de 
Louis Vl.roide France, n présidaen qualité du lé- 
^t aux WDciles de <:hariros ri de Beauvais en 
n2i, . el amassa, dit l'aWié Fleury, des ridieues 



- ANACREon ta 

ImmcDsej par les exacBoos ordinalrea t h eoer 
de Rome. >• Après la mort ifBoDoré II, arrivée 
le 14 février 1 130, la majorffë dei csr^lun 
élut Grégoire Papareschl, qui prit l« khii ffta- 
Docent II; mais la minorité, soutesoepar lilu- 
blesie, fil dioli de nerrede Léob. CeJid.daell 
sacrer sous le nom d'AnacIet n , E'etnpin d« 
trésors des principales égUses ^ Rtstne^ et (lOlit- 
suivit Innocent avec tant de vivacité, qu'il rM 
gea è se réfiigler en France. Anadef ne parrtU ) 
se ftire recoonaiireque de sonbeaa-ftMelto^, 
duc de Sicile, auquel n conféra leUtrede nide 
Naples et de duc d'.4qultatlie. DédoïKé pir la 
prédications de saint Bernard , condamné par 1» 
conciles de Reims, le 19 octobre 1 131 , elde t^, 
1c 30 mai 1134, il résista, pouf atnst dire, I loale 
la tNrétIeilté, ef , malgré la débite de Roger dcoi 
les États avaient été conStqnéi par l'eropKnr 
Lolhaire, AnioleteonservaBon iléggdiM Borne, 
où il mourut. Ceu^ de loaparti éldrut dorsal 
cardia^ OréRoire, auquel Ha firent prendre h 
nom de Violor IV g nttis on GrëHoiret necBUh 
saut riliégitiniité de »on élection, vint se M» 
mettre tlnnoeentll, qui rentra enfin dans la» 
pilale do monde catholique. Dana m oodA 
tenu quelque temps après dan* le palais de !«• 
tran. Innocent fit condamner lea partbnH d'A- 
nacIet et déclarer non avenues toutes le* otdia»- 
tions faites par cet antlpapo. A. •! L 

u Mont-Caubi,U]. c9i. — Kiroaloc, ./iaiM, 



1IM,I<I 



akacrAon CAwtfliùi ), câèbra patte pte, 
natif de Téos, en looie, vers âeOaTÉnih-Ô.,iflail 
en 475. Le nom seul d'Anaerton révtflle Ilihe . 
d'un genre tout entier de poésie IjTi((ae, tramt 
de» anciens aux moderCes. Fort Jonw CMdK, I 
sdvlt avec sa famille la coloote dec Téieu ^ 
ponr échapper au joug des Perses, allèfatf •%• 
tablir è Abdère sur les eûtes de Ift TfaiW^ Mi 
ta 59' olympiade (541 MS avant J.-C.). D (mm 
les plus belles année! de sa «le auprès 4sPi4- 
crate, tyran de Sanoi^, jouissant dé l'InttmlKfca 
prince et des plaisirs de sa c6nr, Is ftnsTthp- 
tiicuse qui fat alors, reTnsant ses dons, fn4> W 
disputant ses beaux amis niMpvdre nlkitor. 
11 est vrai que ses vers étaient pleins Set loint- 
gés du tyran, dont il savait adondr l'AÛe pK le 
diarme de son art. Après la mort de Pc^ènlc, 
qui finit misérablement en 1G2J un Âfte et 
onze nmiées, Anacréon se rendit à AtUMi 
une ^èfe è einquante rames , que hd itf 
par honneur Hipparque, fila de PMlt 
jaloux de compter parmi les poètes AMif M 
entouré le chantre déjà célèbre dea Antoon 4 
'les Grâces. Ce liit à la cour de ce tyran a» 
Tuau qu'Anacréon conuul SImonïde de CM, 
autre grand lyrique ioaica, qui devait lui V- 



ANACRRON 



470 



[ui consdcref uiië double épitâphe. D y 
m me lui, mais sUr un toti tnoins grftfi;, 
. Athémeos. Peu fkft <1'ailfleura pouf les 
la liberté^ lorsque Hipparque fultoinbé 
rigliard d'HariDodiu* et d'AristogiioD, 
I à Téos^ sa première patrie. Là encore, 
e quelque» année», vne réTolution Tint 
e repos, que chérissait par-dessus tout 
L'ionie s'étant souleTée contre le 
il se Tit forcé d'échanger une seconde 
gonr de Téos oontre celui d*Abdère. 
t il serait revenu mourir à Téos, si 
jit les Ters de Sinnonide ; un pépin de 
'angla^ dit-on^ au pasMgei Ce qui est 
3'est quil prolongea son existence jus- 
de quatre-vingincinq ans. Les Tëiens 
son image sur leurs monnaies , et les 
, pour rendre hommage à la mémoire 
qui les avait charmés, lui élevèrent 
) sor TAcropolid j elle le représentait 
les Ter» inspirés par rivresse. 
, la vie d'Anacréon, pour nous serTir 
ission heureuse d*un des auteurs de 
jie qui Tout célébré , fut une longue 
IX Muses i à Baocbus et à l'Amour, 
en grande partie erotique, fbt un re- 
Tie. Épris do beau dans tous les gen- 
rp Adèle aux masars de son temps, il 
5C déliced les attraits de Smerdias, la 
de Cléobole, et surtout Bathylle , le 
[ooeor de flûtei Mais de même qu'A 
à jeun ces obansoB» bachiques qui 
; rhrreâse , de rateoe, dans ses Ters 
y en s'êMiKanl jaeqt'an délire de la 
«rait su garder la loi séTère du beau, 
ds doute ce qui donnait à ses ohants 
^e de dignité que l'antiquité y reoon- 
nssi bien que dalis eettu de Sappbo, 
;ontra8te singulièrement atec le grâoe 
m peu banale de la plupart des pièces 
sommes habitaé» à regarder comme 
|es d'Adacréoil. Les anciens possé- 
lui cinq livres de poésies non moins 
ht le fond que par la forme, des 
es élégies, des Ïambes, outre les chan- 
qdes et érotiqaeâ. Le dialecte Ionien 
lans toute sa pureté, et le rfaythfne ch 
savant : Anacréon s'y montrait aussi 
te que les illustres lyriques, ses con- 
& od ses devanciers, auxquels rasscH 
is la suite les critiques d'Alexandrie, 
itrevoit encore çà et là dans les (ng- 
^ nombreux qui nous ont été transmis 
rages authentiques, par les citations 
faites les auteurs de l'antiquité. Toiite- 
le dans ces fragtnents , les idées qui 
sont celles de l'amour et du vin ; et , 
nètre, on y rencontre fréquemment le 
et facile qu'Anacréon parait avoir af- 
et qui prit de lui le nom d'anacréonti- 
«porté de bonne heure au genre dont 
^dé comme le type. A ce genre appar- ■ 



tiennent dtiqtiante-cinq petites pièces connues 
sous le nom d'Odes d* Anacréon , et qui ont été 
publiées pour la première fois par H. Esfienne , 
à Paris , en 1554, d'après deux manuscrits mal 
à propos devenus suspects , parce que Téditcur 
avait négligé de les désigner. Elles se sont re- 
trouvées , avec une disposition différente et un 
bied meuleur texte , à la suite de VAnthologie 
de Constantin Céphalas , dans un manuscrit de 
ia bibtiotlièque PaUUine à Heidclberg, transporté 
à la Vaticane de ftotne, diaprés lequel Jos. Spa- 
letti les a fait graver en fac-similé dans sa ma- 
gnifique édition donnée à Rome en 1781. Tout 
porte À crohe qu^à un trés-petii nombre d'ex- 
ceptions près é CCS chansons anacréontiques , de 
mérites fort divers, ne sont que des imitations 
d^Anacréon , faites i des époques non moins 
diverses, beaucoup dans les premiers siècles de 
notre ère seulement La plupart ne manquent ni 
d*esprit| ni de (nesse , ni même d*tme certaine 
naïveté l mais la Téritable inspiration poétique 
n'y apparaît que de loin en loin ; la langue d'ail- 
leurs, qui n'est plus l*ancien ionien, et la mesure 
des Tef» souvent négligée à l'excè» , suffiraient 
pour motiver l^arrèt de la caritiqoe contre ces 
ptoductioo» agréables eo elles-mème», mais peu 
dignes du grand maître dont èUes ont usofpé le 
nom. LW n'en saurait dire autant des épi- 
grammes d'Anacréon reçues par Méléagre dans 
son Anthologie, et qui se sont perpétuées jus- 
qu'à nous dans celles de ses successeurs. Le 
caractère de oes inseriptions , d'une simplicité 
parfaite, garantit l'authenticité de la plupart 
d'entre elleii On les trouve réunies aux frag- 
ments également authentiques , à la suite des 
odes dites d'Anacréon, dans les éditions de 
Fischer , dont la dernière , la plus complète de 
toutes^ et où sont discutées au long les questions 
touchées ici^ parut en 1793, in-S°; dans celles 
de Brunck, illB et 1706, ïU-iô et hi-32 ; etdans 
la peUte et précletue édition de M. Boissonade 
(tom. 1 de sa ColleetlMi dé» poMes grecs), 
Paris, 182^, hi-24, qol y a joint les Anacréonti- 

3 des de fiasilfns, de Jdiiartln, et de Paul le Silen- 
a!re. L'édftfon la {rids estimée est celle de 
Bcrgk , Lei^., 1834, hi-8*. 

Anâcréofi, sans parier des ImKations nom- 
breuses qd'if a produites daïfs les temps mo- 
dernes , a ét^ fréquemment traddit dans toutes 
les langues , notamment en français par madame 
Dader et Longepierfe, pai' BfM. GaÙ, de Sahit- 
Yictor et Yeissier-Descombes. La traduction do 
second et celles des deox derniers sont en vers. 
Il sentit trop long d'énomérer ici toutes les édi- 
tions, traductions, imttation» d'Anacréon; on en 
trouve la liste à pea près complète dans G. Hoff- 
mann, Lexicon Bibliographicum , Script. 
Gr.ccùr.f t. I, p. 128-146. [M. Gumsuiaut, dans 
VSnctfc, des g. du m. ] 

VotslDs, Des poète* ffreci, c. 4. — Wolper, Dejinti- 
quUale earminuvi jénaereonteorum,' Lelpi., ISIS, lo-8*. 
- Matler, autoirt de Ml litUt«Mr« «a ie«NA«tMik» 



471 



ANAGRËON — AI9AN1AS 



472 



Crècê , 1. 1 : p. 180. - Bode, aesehUhU der Lgritehen 
DiektMmut der HêUenen, 1 1, p. 8S0. 

ANAPESTE (Paul Luc), OU Paoldcgio Ara- 
FESTO r', doge de Venise, mort en 717. Les 
dUTérends qui existaient entre les chefs on tri- 
buns des Iles Tâiitiennes aboutirent à une ma- 
gistrature unique , dont Anafeste fut inresti, dans 
une assemblée présidée en 697 à Héraclée, par 
Christophe, patriarche de Grado. En 715 , Ana- 
feste fit un traité aTec Luitprand, roi de Lombar- 
die, qui fixa les limites de TÊtat de Venise com- 
pris entre les deux Piaves. 

Daru, Histoire de Fenise, 

*AKA6ifosTBS (Jean)^ historien byzantin, 
natif de Tliessaloniqoe, TiTait dans la première 
moitié du quinzième siècle. H a laissé une des- 
cription de la prise de Thessalonique par les Turcs 
en 1430, dont il fut témoin. Sur TinTÎtation d'A- 
murat II, il rerint dans sa Tille natale; mais, 
peu de temps après, tous ses biens furent con- 
fisqués. A sa narration de la prise de Thessalo- 
nique est jointe une monodie on lamentation en 
prose sur cet éTénement. Allatius publia les deux 
écrits, ayec une yersion latine, dans ses £^|A(iixTdi. 

AllatliH, £6{UUXTa, Mit. de Cologne, less, p. 817-180, 
— CaTe , Seriplomm eeeUtia$Heonan hittoria iitte- 
rarim, édtt. de 17*8. appendice, p. 180. — Pabridas. Bi- 
btiotheea çrmea, édit. de Haries, t. VII, p. 804. - Han- 
Uus, De BjfiatUUMnuH remm seripUtritnu çneeit, 

p. 686-688. 

ANAN ( Ben Shaphet ), rabbin , viTalt vers 260 
ou 270 de J.-G. R. Mordecai, dans son ouvrage 
sur les Caraïtes, cité par WolfT, dit qu*Anan 
vivait vers 3980 A. M. ( 220 A. D. ), et l'appelle 
Ben Shophet. On lui attribue : séder El^ahu 
Rabba {là fftnàe ordonnance d*Eiyah), et Se- 
der EHjahu Zuta (la petite ordonnance moin- 
dre d*Eiyah), imprimées par Daniello Zanetti; 
Venise, 1698, in-4». 

Vf oit, BiÙlioth. kebr.,l. IW. 146,888, 984, 1004; III. 
1086. — Bartoltoccl. BibUoth, mag. rabbitui I, 188, I8f ; 
IV, 187, 806. — PlantaTfoi, BibUoth. rabbin., d«78S. 

ANAN OU AN ANUS (Ben David) , rabbin, vi- 
vait au miUea du huitième siècle de notre ère. 
n passe pour le restaurateur on même le fonda- 
teur des doctrines caraîtiqnes ; ses partisans le 
représentent comme le défenseor de la loi pure 
contre les traditions de HOlel. Le peu de frag- 
ments qui restent des ouvrages d*Anan sont dis- 
persés dans les écrits appartenant à sa secte. 
D'après Mordecai, il avait écrit nn commentaire 
sur le Pentateoque. 

r Wolf, BibUoth. hebraiea, 1, 8S4, 081. » De Roui. Di- 
sionor. itorieo deçU antor. ebr^ I, 61, 8t. — R. Mor- 
decai NlMan, Dod. {Mordecai, éd. WoUI. 47-78. R. Si- 
non, Hist. eriaçm du rieuX'Te$ta$Mnt, 16t. 

ANANiA (Joannes de), Jean d*ananib oq 
D'AGNANT , jurisconsulte italien, né dans la se- 
conde moitié du quatorzième siècle, mort en 
1458. n s'appelait Anania , du nom d*une ville 
très-ancienne du Latium, et professa le droit ci- 
vil et canonique à Bologne. Parmi ses ouvrages, 
on dte : 1" des commentaires sur le 5* livre des 
Décrétales, et un volume de Consultations ; — 
f^ De MevocatUmefeudi aiknati; Logduniy 



1546, in^""; — 3* De Magia et Uai^fKiu; 
Lugduni, 1669, fai-4''. 

MazzochellU Serittori d^naiêa. — Orlasdl, JMiaU it 
çU êcrittori BoioçnoH, — Baldoa Perwloof, /m «m 
femdomm eommmiiaria, etc^ Lyon, 1180, In-fol. 

* ANANIA (/eon-ZatfrenO» archéologpe Ut- 
Hen, natif de Tavema, ville de la Calibre, moit 
vers 1582. Sa réputation d'émdit M procura k 
patronage de Oaraflk, archevéqne de Naplei, 
qui TaccueflUt dans sa maison. Après la mort 
de son protecteur en 1576, Anania ae refin 
dans sa ville natale, où il s'occupa exdoaivenNift 
de Tétude des sciences magiques et naturdiei. 
On a de lui deux ouvrages fort curieux, intitalés 
Funiversale Fabrioa del Mondo, ovpero Cn- 
mografia dMsa in qwUtro trattati; Venise, 
1576, hi-4% dédié à la prineesse Sfiona d'Ara- 
gon; 2" édition, Venise, 1582; 3« édition, Ve- 
nise, 1596; — De naiura Dmrnonum lÀbri 
quatuor; Venetiis, 1581, ln-12; réimprimé à 
Venise, 1682 et 1589; à Lyon, 1620; à Rome, 
1651, et dans le Malleus Mal^/tcorum; Lyoa, 
1669. Ce livre traite de l'origine des démons et 
de leur influence sur les hommes. — On attri- 
bue encore à Anania deux opuscules (inédits) : 
De Fortuna et Contra Hekrxoi. 

MauacbelU,5^T<ttor< d^ltalia. 

^ANANIA sHiRAcuNENSia, matbémaiicîai 

arménien, surnommé le Calculateur, vivait a« 
septième siècle. H visita la plus grande partie de 
l'empire grec; étudia à Trébisonde soos Tfti- 
eus, et fonda une école d'où sortirent Hennon, 
Tiridates, Azarias, Ézéchid, et Cyriaoïs. 

Anania a composé un grand ouvrage divisé en 
quatre livres, et intitulé Kalandar ; on CD troote 
une copie dans le monastère de Sainl-Laiare à 
Venise. Le premier livre traite de rastronoBiie 
contre les astrologues; le second^des poids et 
mesures ( publié àVenise, en 1821 , par les moi- 
nes de Saint-Lazare ) ; le troisième oompreml 
les mathémathiques en général, et le quatrième, 
l'arithmétique. On attribue encore à Anania deox 
homélies : l'une sur la contrition , l'antre sor 

l'humilité. 

Suklaa Somal, Quadro dMa etoria Mtfrofte 41 Jf- 
mtnia; Venise, I8tl, p. 41. 

ANANiAS OU ANANiAH, nom oommoii à phh 
sieura personnages bibliques, dont le plna anooi 
est celui qui , sous le nom de Sidradi, Ait jeté, 
ven l'an 590 avant J.-C., avec Misach et Abdé- 
nago, dans une fournaise ardente , par soile da 
refus d'adorer la statue de NabochodoiMMor. Os 
sait que ces trois hommes fhrent épai^gnéa miia- 
culeusement, l'ange du Sdgnenr ayant amoril, 
pour les sauver, l'action des flammes (Danid, 
ch. I et m). 

Le second Ananias tomba mort aux pieds da 
Saint-Pierre, en même temps que sa femme Sa- 
phire; void à quelle occasion : 

La communauté des biens s'établissait an leii 
de la famille, peu nombreuse encore, qoi s'était 
ralliée autour de la croix du Chri«t EnvhiottDés 
<fhommes privés de tout moyen de aobalstwiee^ 



*n ANANIAS 

et quila regudaiait néuun^iu comme des 
Mrw, kl ditëtiaic mieux parUgés de la for- 
laiw firent le Hcriflce de tenrebieiu^Hids, qu'Us 
Tcndinol pour n meltrt i« prix aux piédt de* 
«pdfrM. AnmlM étill de ce nombre. Après s'ea 
Vm coauriA «TM! sa femme, 11 Tendit toa bien 
et en renA le produit k «aint Pierre, sans lui 
mMier qn'H «b reteaill une partie pour son 
■iiga lliii il ne pot tromper l'apAtre, qui lui 
r^rodui son manque de foi en donnsnt pour 
m ucriHee coniplet l'ibandon d'âne partie lOi- 
hfnent de u fortn», que pourtant rien ne l'iu- 
rail tmpWié de prder tout entière. Fnppé des 
parole* ÉMres de l'qXttre, Ananie tombe aus- 
ritMnuooonaisssnce. (Aef. Apoif., V, i-io.) 
Le tniUèm Ananiai fat grand-prâtre des 
JnMh, «a l'en 49 de l'ire chréUeaue. Accneé, dans 
la BBorUme nuée de son pontiflcat, d'BTOir 
tnM iTanMr les Juifs contré les Bomains , il 
ala «cjuitîlij i Rome, d'oii il rerintpleiDeinent 
■biMia. A ttn reCoor, A eus doute pour témoi- 
|BerdetaiisUe,ilpersécuUle*dirritiens,et fit 
eanpanttredenot loi sabit Paul, arrtléparles 
tuMpet Romaines pr^poaéci à U garde du tem- 
ple, et qd arait déclaré qu'il était dloren romain. 
■ Nés frères, dit l'apdtre. J'ai Técn jusqu'ici de- 
mi Heu dans une bonne conacieai». ■ — Ana- 
nas hil retondit en le lUsantiouflleter. — 'Dieu 
lipa^a, mnralDebUiKlie, répliqua saint Paul. > 
Qtlfiiti unéea phu tard Aoanias fiit desbtué 
di M» Jbne&n par Agrippa et massacré par des 
■'"■' ... (00 propre Sis. 

El XXIV. — jMepbt,.nti«. Ad., 



*àMà3aàa , peintre et messager d'Ab^, roi 
rtdaw H) Hésopotainle, vitait dans la pre- 
■Mn moitié dD premier siède de notre ère. An 
wpppil de Jean de Damai, de Hicépbore, de Cé- 
Mm et d'idtres, Abgar, atteint d'une maladie 
pn», a( ayant entendu parler des miradea de 
Mm» en Judée , enraya Ananfas i Jérusalem 
arce om lettre, pour prier le Christ de venir au- 
prt* de M à Edessa. Dans le cas ab Anaoias 
tfuanlA pu le dAermlner k m radre à Édewa, 
B devrit ai iUre le portrait UUe et l'apporter 
n roi. Ananiai renût la lettre, etexaminaavM 
Mtaln^imdn Christ ; anbursisé par la foute 
^ l'ntooiait, U te retira k quelque distance 
■nr eonmoicer le portrafL Blali, sait fc cause 
in mwi WBtM t i que le Christ fïisalt , acrft è 



prt adhérer sa tkbe. Or, le Christ, connals- 
lat la dRnande d'Abgar, demanda de l'eau , 
Al lava II Bgare, et reasaji arec une toile qu'il 
nnlt fc Anaiias, avec nue rjpoiue pour Abga r . Or 
a» taleOe M troora imprimée la Dgnre duChrisI 
[lnMliiiCiiii ijl liiiiily ift ImnsOimHtâvHtpA}. 

AaMria* porta le partraH i son maître , qui 
ÏMl en trùde vénération, A Ibt piéri. 

On MHerve, dans ré^se de Siint-nerre i 
■ona, limage du CbcM, (mprimie snr une 
Ma, al appelée U Smeta rerontca, ou la 



- AHAPIDS AU 

Sainte image véritable. Cette toile avait élé, 
«don la tradition, <rfrerte an Sanvenr par une 
femme, la moment oli il tomba accablé soui 
le poids de si croix; et, m l'en essayant, il y 
avait laissé llmpresdon de son fanage. 11 en cet 
Elit mention dans beaucoup de documents de 
l'Église. Abu], dam un ancien miaud de Hajence 
de l'iD 1493, OD trouve nnelllanle de SancUt 
Veroniea, seK Ytiltu Dontini. En 1349, Ur- 
bain rv, alors dupeliin du pape Innocoit IV, 
donna une copie de ce portrait au couvent des 
rdigieux de Hontrenil. 



d. Xfl,w 



- OiUttt, Oi fliUfit HpiifcknMiu 






-MpKUl; InftL; Eirh, Il 



'ANAiiïis l'alné, flit de Seth, fut nommé 
grand prêtre des Juifs vers l'an 7 de notre été, 
par Crrénius , gouverneur de la Syrie. Il sue- 
céda à Jouar, (ils de Simon, et posséda la sou- 
veraine lacrificature pendant environ dix lus. 
H fut déposé par Valerius Gntns, le premier 
proeuralor de II Judée, nommé par l'empe- 
renr Tibère. C'est l'Annoi des évangdistea, de- 
vant lequel fut conduit Jésas-Cbrist après son 
arrestation dans le jardin de Gethsemané. 11 en- 
voya le prisonnier devant Caïphe, alors grand 
prêtre en exercice, et gendre d'Ananus. 

U parait avoir présidé le sanhédrin, lonqiw 
les apAtres saint Pierre et saint Jean furent 
amenés devant ce consdi. D appartenait proba- 
blement I la secte des saddooéens ; et cinq do 
ses (ils (Ëléaur, Jonalhin, TI\éophile, Ma- 
Ihiai , et Anuui) otrtinreot la dignité de grand 
prêtre. 

SllDt Luc, in, 1. - Saint Jm>, XVIII. IS, ■(. - iMB 
ta Ap«lrn. IV, I; V, 11. — JoitplM, .^iiK{. Jkd, 

xvm, t:xx,t. 

* utksva le jeune. Bis du prteédent,inort 
vers l'an S7 de notre ère. Il ftit nommé grand 
prèbe par Agrippa le jeune, dans llutervalle 
qui s'éooola depuis la mort de Festus, pneu- 
rotor de la Judée, jusqu'à l'arrivée de son suo- 
ceswnr Albfnns. Il était, oomme son pire.iad- 
ducéen, et par conséquent sévère dans la puni- 
tion des criminels. I) fut, au bout de trois mgfa, 
révoqué de ses fondiona. 

Jcutiita, >■»«. jwé., XX, it tx Mi.jid: iv,s. 

ANAPiufl d iMniHONUS, deux frères, 
natifs de Citane ai Sldle, ont été célébré* pour 
leur imour filial. Pendant une éruption de 
l'Etna, ils prirent sur leurs épaules leur père 
et leur mère, et les emportèrent ainsi hors de la 
vUle; laiave brflUnU les atteignit, ditM», d se 
sépara en deux sans lenr taire aucun mal. On 
leur éleva des statues è Calane, d on leur décerna 
même des honneurs divins , sons le nom de 
Jriretptevx. SiUniranielle lent souvenir enpai' 
lint de Citane : 



4/5 ANAPIUS - 

Et Cornélius SéTéras célèbre leur dévouement 
dans sa description de l'Etna : 

jknpMoomus fratergnc pari tub munrrc fortes, 
Cum Jam Tlctnia streperent Incendia tccUs, 
Acel|rfiuiCptgr«Bqua patrem» matremqae aenllem. 

Valèrc-Maxlne, V, 4. — Sénèqne, De Berufietls, III, 87. 

AHASpo (Jean db), voyageur espagnol, 
natif de SériUe, vivait dans la première moitié 
du seizième siècle. C'était un des officiers les 
pins actifs dans l'expédition aventureuse de 
Hemando de Solo en Florida, de 1539 à 1543. 
Il rendit de grands services et servit de guide 
aux Espagnols qui, après avoir descendu, en 
1543, le Mississipi, revinrent sains e( sapfsdaos 
la Nouvelfe-Espâgne. Il retourna qualqae temps 
après dans sa patrie, où il moumt. 

H errera , Heckw de los CoftêUaitOi «n las itlat g 
tierra firme del m»r Oceano, ééït, de ITM, déciaito 
VI, 161; VII, 167. — El Ynca GarelJaip de la Vega, ia 
Florida, edit. de 1608, p. 97, etc. — Théodore Irvlng. 
the Coruivêtt 9f Florida tnuler BemoMdo àê Sotù, i« 
Si; 11,177. 

ANASVkSKV (ÀnoitaHuif 'Ayo^i^fftoc)» 
surnommé le Dicore, ou SilentitArê (Silentia-' 
rius), empereur d'Orient, naquit en 430 à Pyr- 
rachium ( Durazso eu Épire), d'une famille obs- 
cure , et mourut dans la nuit du 8 an 9 juillet 
518. On ne sait presque rien snr la première 
partie de sa vie. 11 ût, vers 482, naufrage sur 
la Gâte d*Égypte, et fut recueilli dans la maison 
de Taiaia, évèque d'Alexandrie. Après la mort 
de Zenon, il fut proclamé par le sénat, et cou- 
ronné le 11 avril 491, à l'àgc de soixante ans. 
Comme Anastase était plus que suspect d'héré- 
sie, le patriarche Euphémius , a? ant de lui cein- 
dre le diadème, l'obligea de signer nne profes- 
sion de foi ortlu>dox« , et d'y joindre une pro- 
messe de soutenir les décrets do concile de 
Chalcédoine. Son éléiatioo à l'empire fut l'ou- 
vrage d'Ariane, ve«ive de Zenon , qu'il épousa. 
Avant son avènement il avait fait partie du clergé 
de Constantinople, et avait été même élu, mais 
non sacré , patriarche d'Antioche. H avait em- 
brassé dès lors les erreurs d'Entycfaès et du ma- 
nichéisme; ce qui porta le pa^arobe Euphé^ 
mius, dans la suite, à faire abattre à Constan- 
tinople la chaire où il avait enseigné. 

Anastase, placé snr le trône impérial, employa 
tout son pouvoir à protéger les hérétiques. Lâche 
et hypocrite, il persécuta les évéques, fomenta 
des dissensions, et ne vint à bout de ses enne- 
mis que par des bassesses, ou par l'habileté de 
ses généraux. Le plus dangereux de ses ennemis 
fht Vitalien, maître de la milice. L'intérêt de la 
religion servit de prétexte à la révolte de Vita- 
lien. Ce fut alors qu'on vit pour ia première fois 
l'orthodoxie armée pour sa défense. Anastase 
envoie Hypace, son neveu, contre le rebelle, 
qui appochait de Constantinople avec une ar- 
mée formidable. Hypace fut prisée enfermé dans 
une cage de fer, qu'on traînait dans un chariot à 
la suite du vainqueur. Enfin, après avoir ravagé 
/a Scytbie, la Mœsto et ia Thrace, Vitalien oMi- 



ANASTASE 470 

gea l'empereur d'entrer en négociation avec lui. 
Anastase promit de rappeler les évêqnes exi- 
lés, et de ne plus inquiéter les catholiques Ce 
fût à ces conditions que Vitalien congela soo 
armée. Vitalien vécut tranquille à la cour, arec 
le titre de général de la Thrace, qall avait dé- 
vastée. Telle était la faiblesse d' Anastase. Ce 
prince avait néanmoins quelques bonpes qnaliléi 
qaturelles, et il fit quelques actes louables : il 
supprima les spectacles où les hommes oon- 
battaient contre des bètes, i} abolit la vénilité 
des charges, l'impôt sur les animaux domesti- 
tiqnes, nommé chrtfsargtfrç (p^puadmipoc ) , qiri 
subsistait depuis Vespasien. Poqr défendre Coai- 
tantinople contre les incursions des barbares, il 
fit élever un mur d'environ dix-huit lieues (Té- 
tendue du nord au midi, et gamf de tours, de- 
puis l'une des deux mers qui oaignent cette ville 
jusqu'à l'autre, n fit de plus construire de9aqD^ 
ducs dans la ville d'Hiérapolis, bâtit un port à 
Césarée, et rétablit le phare d'^exandrie. Anas- 
tase mourut âgé de quatre-vingt-huit ans, apiès 
un règne de vi|igt-sept ans et trois mois moisi 
quelques jours : sa mort rendit la paix à l'É- 
glise. Sa femme Ariane l'avait précédé de troii 
ans au tombeau. Il eut pour successeur Jostii. 

^.vagrius. — Cédrène. — Tbéophane. — Le Beai, Bit 
toire du Bat-Eiapire. — THIamoot» HUtêtn ém am»» 
reurs, t. VI, ai. f* Glbbop, Deetioa mM Fait, t. V|L 

AKASTASB II ou ARTSWirs, empereur d'CV 
rient, né vers le milieu dn septième aiède, nioii 
en 719. Il fut prodamé «ini>erei}r ;^ CopstiBtî- 
nople le 4 juin 713, Le leo^lemaÎA de la déposi- 
tion de Philippicus Bardanes, doqt il était se- 
crétaire. Son premier soin fut de rétablir lapait 
dans l'Ëglise. En 7 1 5, ayant appris que le khàlfe 
Soliman se préparait à rattaaqer. Il arma qm 
flotte pour le prévenir. Mais Jes troupes s'édut 
mutinées à Rhodes, tuèrent le diacre Jean loir 
chef, obligèrent Théodore, receveur des fropâti 
k Adramite, en Matolie, de se mettre à leur Hlit. 
et le proclamèrent empereur. Anastase, au |^ 
mier bruit de cette révolte, sortit de Constaiitir 
nople, après y avoir laissé une forte gamitMa 
c( se rendit k Mjcée* l'es rebelles marcbèEMt 
sur Constantie^ple, et s'emparèrent de la viUt 
impériale après six mois de siège, ânartatir, j»- 
géant alors qu'il ferait de vains efforts poor sa 
maintenir snr le trône, traita avec Théodore poR^ 
avoir la vie sauve. U se retira dans un clottui 
à Tfaessalonique, après deux ans sept mois «l 
douze jours de règne. Dégoûté bîentAt de la vil 
monastique , os prince implora le secours ^ 
Bulgares pour remonter sur le trOoe. Pe^ aflpr 
veaux auxiliaires l'emmenèrent jusqu'aux po^ 
tes de Constantinople; mais, séduits par l'or dl 
Léon llsanrien, ils le livrèrent à cel cmpereiNi 
qui lui fit trancher la iàii^. 

Le Beau, Histoire du BaS'Bwtpire, t XIU, f . 117. - 
Gibbon. Décline and Fall, t IX, p. M. 

AKASTÂSB I*' ( saint ), mort le 14 déoembis 
401, selon les Bollandisties et Muratori, élu pspe 
en 398. 11 succéda à Siridus un an après U mort 



c saint AmbroUe. Ce fut mus «od pontificat que 
orissoient isint ChrrwMtome , uiot Aogustia 
t Mint JérOme , «t que l'on tenait plusiaun oon- 
Be* à Corttuife, à ConilantiBople, ï t/fiitte et 
TolUe. L'éTèque de Rome f prit une part peu 
nportanle. L'acte te [riua Baillant d'Aïaatœ, 
e ht la r«c«ndtiatfoii de rÉgUsc: de Rome arec 
de d'Antloche, tqtrts on t^ifanie de dll-«ept 
■». — Parmi les lettres qu'on attribue h oe 
•pe, H T «o ■ deui apocrjphes : l'uDe e(t one 
pitre mhetUt h un côlain nerenianu; l'autre 
•t adrcMée MU éiéques allemand* : «lie ordooM 
[M le* édita raatent debout, du» Jet *^itt, 
KHir enl«ndM r^vangUe; que le* ntophyte* m 
cçolTcnt la prétciw que lur U reconunaBdatiaB 
le doq iréqDM; H que Im tnanicMeM, ébtuit 
toRotne, na loianl point accueiUi» cm Allemagne. 
les deux, lettres aunt évidemment supposées ; 
«r la piemitn cet postérieure à la mort de 
«int AnMtaH, «t la deniitra e«t antérieure à 
■on artacBMwt an pootifioaL Elles oot été pn- 
bHéea dans OooslaJil, SpiiU>iM Fomaitontm 
pontiJUitn , f D-M. 

Sainl Aaastaie s'oppow nvMneat aux doebrl- 
lea d'Origtna , dont 11 condamna ie tivre Ilifl 
^t^{ie* Prtecipe*),trad(iit par Buda. Saint 
WNoie le lone beaucoup dani Mlle cireoB4taBce, 
it r^tpdle wi faomma d'uno via héiIs , d'une' 
icba paamté at d'am aoUicitode apotloKque 
[MpUI. ad MltnutrUuUm, tU lerv. Vtrg. ). 



CL 11. — L'abM kHTur. OUI 



Mat aupiU 

ÙAVTASK 11 , originiiTe de Rome, an [xqie 
e U DOTembre 4(», le Jour mtoie où CIotU 
;cçat te baptême. Car U écrivit t ce roi : ■ Rons 
MMa r^ouïtaont, très-eher fils, de ce que tu soia 
levan du^tien au moment de notre avène- 
ment. i> Son règne fut très-court ; car 11 mourut 
le 17 Baverabre 498, spita avoir vainemefit es- 
«jé de (Urc oeaaer le dKTértnil qui s'était «levé 
■Ire les tglUea de Rente et celle d'Orieut t 
pnposdelaquaitton de 
rfna.palrfuThode Conttantinople, accoséd'en- 
iTchianinne , devait être rayé ou maintenu dans 
léa Dtplfqve* (archive* jmpérides). Anaslase 
IM d'avis de le »;»■; ce à quoi l'empereur se 
relhaa. Ortre sa lettre k Ctovis, cm n a une 
Udre adressée i l'empereur de Cuistaslinop^e, 
«tpBUiéeparUUiedBBsleRaeiwI^ deifm- 
eUei. BiduM a donné quelque* n-agmeota d'A- 
But^, rflatUï fa ittilsme d'Orient 

Ubbt, CauMa, - - 



ASAflTABB,ulipapeaiai. Fov. teMlrOL 



fléWt a» é-m wrU'n Uden, et «Mntda à 
SMihia m. Ba»'giM)TCrawa*iit , qni se dura qae 
d«u Ma et «avteoD dM» noi( , Alt don» d no- 
4M. OD s'a I iw d'atfi» détail. 



rASE 478 

*ANA5TasK {antipape), cardinal de Saint- 
Marcel , soutenait, en gSâ À B5B, la c^uec des 
empereurs Lotliaire et Louis, dans leur lutte 
contre Benoît III. Il hit placé sur le tréoe pon- 
tifical par U force mllltaite ; mais le peuple et le 
elerfié de Rome nAistreot de le reconnaître. 



AvasTAiB iT, flomaln, pape, mort le i dé- 
oeiBbre IIM, iticcÊdak Eugène m le U Juinel 
UMi U«a nommait flttrad, et avait «lé cha- 
■ofoe rtptUer. Hawmus II, son parant, l'avait 
sut éTiqÎM de SaUM «t cardiBal. O brorisa 
roidre retif^a niUtaln da Balat-Jean de Jéra. 
uitm, ioÊt la iBwliliDB daUil de quelques an- 
DéM. La hMla sagesse dost P avait liill preuve 
dans le gouvarnmaat de Rome «ous ie pontiflcat 
d'Innocaot 11 ae l'ahandonna pat , depuis ta pro- 
raotioa, k l'égard de l'onpMwr FrMéric, Il 
donas des marqua* de charité pmdantla famine 
presque univerMlla qui dura autant que «on pon- 
tifiât. Op traova daa lattrea de ce pootUè dans le 
toni a de la OellaoUaB des condka de LaUte. 

Ubbt. CmcMo, L. X, ». lUL ~ nulH, rw. PtalV. 

— Gtatbnto, la caroa. 

•AHABTiSR, prêtre (pr«»yl«r) de Coutan- 
tinople.éoontalapnnuer, eniUde J.<i.,<lana 
un sermon sur la saute Vierge, une doctrine 

particulière qui fut austitAt tccepÙe et propagéif 
par Nestoriu^ Il Bouteoait que U Vier^ na de- 
vait pas être appelée Thtotokat , m^ de Dieu , 
toais CArlitotoiM, mère do Ctuitt, puisque Dieu 
ne pouvait ni nattre ni mouir. TeJl* fut l'on- 
gine du Detlorianisme. 

AMASTASB ■"' , pabiarctw de Couttaotino 
ple, né dan* U seconde moitié du Mptitois siè- 
cle, mort vert 1* fis de l'an 763. Il favorisa la 
seda des iconoclatfes, et ae fit nommer, le 3] 
janvier de l'an 730, à la place du patriariJie 
Germain, dont U avait été le disciple. Son élce- 
tion bit le froit da u perildie. L'empereur Léon 
eo le nommant patriardie exigea de lui de l'i 



le Uni 

pantle, et fit commencer *a tAcbe par la deatrue- 
taon de l'image du Christ qui était dans le resli- 
taileda palais impérial. lleacoOta lavieïroil- 
der que l'empereur avait chargé de commettre 
ce tacrilége. Comme cet ofttder élafl monté ma 
l'étiteUa poar abattre l'inMge, des femmes le 
Srent tonbar, et auuiWt 11 fut mis n piècM. 
L'enpereur vengea sa moiépar le nasaacn de 
eaux qui ea avaiot «té le* anicur* et le* eom- 
plieet. Mai* le patriarche eut acn ton. L'm 
743 , an mois de ■ovemlwtt, l'empereur Cone- 
tanliB CopnonraH, après lui avoirlall crever las 
feux, le fit promener dana l'h^>podrome, monté 
tar un Éne, ia ttte tournée ver* ta queue; et 
cels pour avoar auivi le parti d'ArMase, eu- 
ratwlate, et licuii-Mre de rtmpereur. Ce pen d a nt 
il oe le d^osBrBfm, tau* 4mM parce qu>H 



ÉTipiiu , NUt. tcla. — Binuf- 
AKASTtSB, auniomint ie Bibliothécaire, u- 
vuil écriraln, tirait *a Deariioie «iècli:, h«i Ici 
pape* Nicolu 1", Adrioi H et J«u vn. Quel- 
ques biographei odI fixé, mais d'une manière 
arbf(raJrelad«ledewnmrtï8H. Nommé car- 
dinal ai au. Il .Art eo«ojé k ConitaBtiiiople 
par l'empereur Louli poar négoderle mariage de 
•a fille et de Baaîle , en^erenr d'Orient C'ect 
pendant cette ambaaoade qu'il aadfta au bui- 
liéme concile général oà Itatcoadamné Pltotlus. 
AnastaM a tndnit do greo en latin un grand 
nombre d'ouTrage*. Son rtjle cet rode et k 
àanl birtMre. Sea tndudiona lei phu Impor- 
tantes lont : Chrmiologta ffieepAori Cotulan- 
tinopolUani: — Hittoria teeUsiattiea; cette 
histoire, écrite Ten 87S, eat composée d'extrait» 
de Nicépbore , George Syncelle , TMophanes le 
ConTeiBeur. On attribue ^néralement k AnaïUae 
le* Vitx pontifieum a Pelro tuque ad Nico- 
laum /. L'édition princept de cet oaTrage eet 
de Hajaice, leoi, ln-4*, par le jésuite Jean 
Butée; DD le troare réimprimé dant le Corpui 
teriptorum BUtorix Byzantins de l'édition 
de Parii et de cdle de Veniae, avec THis- 
toria eceittiattica. ht» Yitm Pontificvm furent 
publiées aéparémeot, arec des notes, par l'ordre 
du pape Clànent XI, par Prantds Blancbini et 
Jean Tigndii Rome, in-Tol. ( 1" vol. 1718, 
ï* ToL 17», r toi. 17ïe ), et en 17M, in-*'; 
en ka troate aussi dans le 3* toI. des Seripto- 
re* Jtertm IMieana» de Muratori. Le 1* toi. 
de cette coHectton contient le Chroiùeon Catti- 
iie)ue,attrttMé<noorek Anastase. L. J. 

J, H. BOKltr. AltHofTo^ta eraka. — Fibildiu, et- 
MsMks £aMiu ■•«la il ttjkmm Mtolii. — Cite, 
Scriptmm E€Ct. HUt. LUIirana, II, I». 

AHUTASB (saint), samommi Àitrie, tfOtre 
de la Hongrie, ni ai l'an 9M , mort le 10 icp- 
temtre lOW. Il portait encore le nom d'AstrIc 
quand B entra an monast^ de Saint-Bonibce, 
k Houoi , et T embmss* la rè^ de Saint-Benott. 
n Tint enniite en Bobéme atec saint Adalbert , 
étSqoe de Prague, qni le fli abbé de Saint- 
Braunaa. Mais l'éréque ayant dû fuir ce pays 
lebelle k sa voix , Astric se retira avec lui. D 
trouta na asile k la cour dn dno Ëfienne de 
Hongrie, qui le pla|i, en l'an iOOO, k U tête de 
rabbaye de Sainl-Hartiu, égalenient de l'ordre 
de Sainl-BenolL filkane ajuit divisé son duché 
tn dix éttebës, cdui de Cdaaa Tut accordé k 
Astrir, qui dès lors se fit appeler Anastase. Le 
duc l'entoja ensuite k Rome , pour tolUclter du 
pape Siltestre II b sanction de l'organisation 
eoêlésiastiqiie de la Hongrie, et, pour le dnc lui- 
neme, le Utre de roL Anastaae réussit dan* cette 
■dsslMi; il Importa k ÉtieaiM, atec la cou- 
none royale et la double croix, falsifie de son 
apoiUàtt, le dniit de régler les aRalm de m» 



> Cepriaseméritebenletltred'apdln, disait 
le p^; car il a acquis un penpie tiuliiwti 
la foi de Jésns-Chrisl. > Proclamé roi p«rlaia> 
tion, Etienne fut ta effet sacré et oonrooné pt 
AnasUse. Celui-ci rempltten outre, pwdanHwli 
ans, Im fooctions de métropoUtain de hHot- 
grie, une cédté temporaire ayantéloipté TM^ai 
de Strigonie de son ^ége : c'est en oette ijoèà 
de métropolitain protiaoire, qn'AnaatMed^ 
k l'assemblée de Francfort, et qu'a négMiael 
bénit le mariage du roi atec Giselle, smréc 
l'empereur Hœri. L'archetéque de StrigMie 
ayant enfin recoorré la tue, Anastase se rAi 
dans son diocèse, et continua, jusqu'k sa mort, 
de se vouer an triomphe de la toi diréUcone; 

OSifnttekttclia UotrtrlHiiàMi-Uxicm{ *>CMt, 

aiiAITASB ( OJitrier de Saint- ), rdigieni de 
l'ordre de* Carmâites, né an commeocemealds 
dix-septième sIMe, mort k Bruxelle* e* lt7<} ' 
son nom de famille était de Croc*. OandeM, ' 
entre sotres outrages :I>Ie/iir(finipliifKe/da 
Carmes, émailléda vertia du taitiU la pim 
célébra de et laint ordre comme iFauleMt A 
belle* flturs, etarrotéd'liuIrvetitmtipfhtiiH- 
tu, comme d'une agréable rtaée ; 3 toL in-1t, 
Anvers, lSa9-ie61 ; — 3* ie CoMbal tpirilMi 
d'amour entre la mire de Diett et le* tmi- 
teurt de tordre du mont Carmtt, avec i^d 
avoHlaçedet deux citii ; ttanrv, IMI, in-il; 
— 3* Apoloçuei moroiu;, fradults de SaM 
Cyrille, et enrUkii de petite* ptèea de poititt 
et de conclvtlom; Anters, Ies9, In-ll; — 
4* PJefot Mfttiea, eateulata ad meridlaMi 
detotofl Belgii, IW9, In-iS. 

CiHilrt , aailolUfaâ /ramfalit. — MiMÊlM. earadh 

AKA8TUB (le père]. Foyes GimsjutD. 

■akaitaxb cusubhbis, rcUgleni A 
mont Cassin, titait dans la seconde inaitiéll 
bniUème siècle. Il fat bibliothécaire dn psfe 
Etienne 111. C'est ce qui l'a lUt CMifondreqH^ 
qnefois avec Anastase le blbUotliéctire, qai tl- 
tait ters la Gn do nentikme siècle. On le tnl 
l'auteur de Hittoria de Iraiulationepmlitn- 
ligviarum tancti Benedicti et imvrit v"» 
Sehotattlae (manutcril delà UtaliolMqwdi 
mont Ca>*lD). 

(■Hwi mlim tt «Mmt rit- 



■ARASTAIB BB VALBSTtKK (IwaifaiM , 
PaUe*llnut), titait pendant la seconde laitlU 
du onzième siède. Il eet l'auteur do TYwtofW 
de j^MHlo glortoiiMin* Beiparx qtudf" 
tervattdvm tU ut leçUituuM, ouTrage éol 
originairement en grec, et qui se troatetraW 
en latiu dan* Coleiier, MtmwmeHla Eteb^ 
grxex, m, 431. On a aosd de liri m (n^cfll 
du traité : Ilt^ tSr. bni UBofiUin 
( sur les sept semaine* dn carême) , en : 
i U UbUothèqoe bnpérlale de Tlvnt. 



4SI ANASTASE - 

Cjre. JiHptw. êecla. ktifdria lilIn-aHn, 11, m — 
Bneli al Ornba', .tllftmiiu Mitetelopmttlt, — Jt- 



■AXASTA» LB SIIIAlTB(AniU(ajltM SI- 

nntà) (du couvent du mont SiDû) , nom ccm- 
mun à plnileurs écHTalu reJkgieui, Miiyent coo- 
taadot <Dtn «ui. Eb roid le* principaux : 

Alusrui Li SpijÛte, l'atDË, éT^que au pa- 
triucbe d'Autioche depuis Ml; mort le 31 
•nil S99. Il proTciMit r(q)iiiion des aphlliartodo- 
cMes (if6Bpn>fé»rni), qui soutenaient que ta 
corps du Chriit était incorruptible atanl son 
ucefiaknaa dd, etquil n'avait Jamais perdn ses 
ftcultà viriles. On attrituie à Aoastaaiua les ou- 
vrages suivants : Semones V de orthodoxa 
fide; — SermoaeM II in Annuncialionem 
B. Virgiait Mariée; — Sertno In TramfiguTo- 
tionanj. Càristi; — Bxpoiitio cotnpendiaria 
wthodoxxfidti; — Tractalusdeianctitlribta 
çuadragetintts. Ces ouvrages sont tous écrita 
Ml free ; on en trouve une traduction latine dans 
la BibUotheca Patrum, Dt, 933, etc. 

Ancriiu. IV, c. IMl; T , c. >. — Cm. Seript. 
tcela. km. Httimrla. it , IH, itn, — Jftnher, >Jipflii. 
tMtUrtm-Laleoii. — Bneh uad GiuAcr. XlgtmfMa 
EaegtlofKiU. — GIlibaD, DkUiim and fall, VIII. 
m, etc., M. ISIS. 

AsuTUE Lx SiNÙTE , le jeune ( saint et mar- 
tyr), suci^B BU précàlent danti le siège d'Au- 
tlodie «n â99. n fit preuve d'un fçrand lèle 
pour la conversion des Juirs, qol se révoltèrent 
rt tuèrent Anastaie, te 31 décembre soS. On le 
eonliwd souvent avec Anastase l'alnë. On lui at- 
triboe une traduction grecque de l'ouvrage de j 
Grégoire le Grand : De cura pastorali, ainsi | 
qu'on traité, en grec, sur la Toi. Une traduction 
latine de ce dernier ouvrage se trouve dans la 
BUtlUttlitea Patrum. 



CtUMrttm-Lulceii, 

Ahutase le Simaïte , florissait au septième 
siècle. On ignore s'il monml vers aïo, on 
(onanteans plus tard. Ucombatlait les liérétiquea 
d'Égjpte et de Syrie, particulièrement les acé- 
fAales, secte de monophTsitea. C'est un person- 
nage différent des deux précédentii, avec lesquels 
fl«âé confondu, mâm* par Gretser. Onadelui: 
Hodegoi { Guide), dirigé principalement contre 
le»eatjclûens,en vingt-quatre cbapitres, publié 
par Gntierengreceten latin ^Ingolstadt, isofl; 
— Ânagogiciecontetnplationesin Hexameron: 
c'est ime dissertation longue et ranta»|iie sur la 
«réatinii; on en trouve une traduction latine (eu 
mm Unes) dans la Bibliothtca vel. Patrum; 
CologM, lois : le douzième livre fut publié, en 
greeet en latin, par Altix; Londres, 16B2; — 
Cinq temwni lur divers points deladoclrine ; 
— Cent cinquante-quatre gueilions et ré~ 
poiua : c'est une compilatiou des Pères de VÉ~ 
gHse , qid traite des matières morales el tliéolo- ' 
gtqoM. On trouve tous ces écrits tradoita dans ' 



- ANASTASIUS «a 

I la BibUotheca vet. Patrum, tnm. VI, pui I, 

p. S80-S00. 
EfkIi et GrulKr, Mlftwi. Encftiop. 

i Anistase le Suiute, patriarclte d'Antioebef, 
mort en 619. Il Tut nommé à ce siège eo S» 
par l'empereur Héradius. 11 se déclara contre le 

I concile de Chakédoine , et se montra partisan des 
doctrines hérétiques des jacobites. C'est proba> 

' btement cet Anastase qui est l'antenr de l'on* 
vrage grec sur la H^étiei,.<pù se trouve {en 
manoscritjilBBibliothèqueimpérialede Vienne. 

«dniuctcl.' id in. «M. — JScbcr. Allnmtlma Gt- 
< Ukrttu-Ijaia'ikt «tec It inpplAunt d^Adeluof , 

AMAITAII BRATAHOWBU. POf. Bbata- 

■ahabtasi (GionMHl), pdntre ftaUen, i^ 
i SinigagUa ea ISM, mort ca 1704. On trouve 
des tableaux de lui dans l'église de sa ville na- 
tale, dana l'élise de Sauta-Loda de Honte A1- 
boddo. L'église de San-Frtnoesoo è Riminl pos- 
sède nn portrait d'AnasIasi, représentant un 
membre de la lïmille Halatesla. Son genre est 
radie et animé. 

MircUcKlII, Pivert iMU CtUfê 4i «Mut. - L«ail, 
Storia pUtorUa. 

ahastaxib ( tainte) ( 'Avosniinii). Il 7 ■ 
plusieurs saintes on mart]rres de ce nom. La 
première, instruite dans la religion cbrétienne 
par saint Pierre et aaint Paul, eot la tète tran' 
diée par ordre de Nér«». La seconde, luartjri» 
sée k Sirniich en Illyrit, el honorée par l'Eglis* 
le ib décembre, parait être la même qne la sui- 

AHASTASiB, martyrisée en 304. Pille de Pré- 
teitBt,ronctionDalrennaain, et de Flavie,cfai4- 
tienne, elle fut mariée k PubUua, l'un des avorte 
de l'empereur Diodétien, et ambassadeur esi 
Perse. Pnblius fit emprisonner sa femme, vou- 
lant ï son arrivée la faire condamner comme 
chrétienne. Mala lui-même mourut en route, et 
Anastasie, ayant recouvré la liberté, se livra 
entièrement aux pratiques de sa religion et au 
soulagement des pauvres. Chrjsogooe, prêtre 
en qui elle avait beaucoup de confiance et avec 
lequel elle correspondait, ayant été exilé ï Aqnl- 
lée, elle l'y rejoignit bttâitût , mais ses bonôes 
actions la firent découvrir ; arrêtée «nHacédcràne, 
elle fut condamnéeau Teu par le préfet dlllyrie. 
Une dame, nommé Apollooie , recueillit ses cen- 
dres, et les enterra près deEara(DalmBtie), d'où 
elle furent d'abord tranaportéesk Sirmidi, puis, 
en 4ao,àConstantinople,dansrégUscditej4na(- 
tatis { Résurrection ) i de le eilea lurent transfé- 
rées dans l'Église de Sainta-Sopbie. Sa fête est 
célébrée le 13 décsnbre. A. de L. 

Mcuphmti. flM S, 



483 ANASTASIliS ■ 

blia un livre cui'ii;u\, iutiluk Ud'liui piiuperl/i- 
tli, a\ec plusieurs planches, i:ravé«£ par l'auteur. 

IiIjLici. JMttmtinH lUilariKhu K Un II 1er- Uzfcm 
/ar «ôiiBint. - Urulllol, Dirllaniuiiri Ori mmutram- 

AKATeUi OU AHATOLIDS ( 'AxiTÔXlot ) , 
éte<tiie de LBodkâi, naquit i Alexandrie en 
ËKTIite ^ parent* dirétiem, lerï l'an 230 de 
notre ire , A mourut veiG la lin du trulaiëme 
siècle. Dans m jeunesio, siiinnl l'exemple de 
quelques iloctruTS .cliretiens de sa ville natale, 
il s'etaJI roué aux études prurunt^s a (leu près 
au loèine de^^ qu'aux dtudes rdigiL-usra. La 
viUrd'Alriandrii:, qit'i cfltc Époi|iM uu pouvait 
ËuusidériT coiTuucunc eraoïlr écule, Malt par- 
taRée putre les tHselplM de Pluloa et ceux 
d'Ariitotc. Quelqui's-iiiis, Ani[ii>'ii:u!i Saccat Hir- 
tout, «lali^t esuje Je cuadlier inaenibte deux 
sjrslèmiis qui partent de prind|if& cuntraires et 
présfnlifiit Am résultais opposés. Plutiu, plus 
sa^ , s'était prunoscé pour les duclrines do Pla- 
ton. Anatole, (ju'un ne prut t%«\« ni à l'un ai 
à l'autre de ces deux lunitres, mais qui n'est 
pas sans mérite, s'attadia aux prindpes d'A- 
ristut«. It 9« ilistin;(ua par là d'un autre Anatolii, 
platonicien, qui fut le inallru du Jainbllque. A 
la demande de ses ainis, il c^iHiis V? système 
d'.Aristute et le professa pmdant queJqaea annefs. 

Ci'peadout tes dirtUens l'ajant député en 1?0 
uu synode d'Anliodic, ob 11 y irait à résoudra 
une question de cullf nli mbycn de quelque* cal- 
ctjls, Anatole, qui était aiMsi rrtathÀinaÛàen, y 
paria avec des «entlmenls «1 relif^ux, qu'on l« 
sacra értqua d« Loodlcée. A partir de Mite 
époque il parait a'ètrc attaché à l'inlerprétattoo 
des sainte* Ecritures ; il appliqua surtout se* con- 
naissances m matLématiquea an oalcul de l'é- 
poque pascale; et nom avnni encore de lui H 
ouvrage qui attpslc que dans oolte questioD, qiii 
diTisa qaekpie terrât l'Église grecque el l'Oise 
latine, il se prononça pour l'opinion de* Latini) 
c^est-à-dlre pour Ib célébration de la Kte de Pi- 
ques au jour de dimanclie. On lui attriliue urne 
.4rirAfflMI;u« en dix llTret.dDntii ne reste qu'os 
Tragineat dans les rht'o/ogVmtnéJdcJaiiiUlquai 
— nne espèce de CnffcAlsme d* mvtMna- 
tiqves, dont Falificius a donné un extrait duH 
sa Bibliothèque i/rfcqur., toI. HI, p. 4bï; — 
le Cnnon pairftol, qui etinte dani nne versIoB 
latine assit mauvaiw, qu'on attribue (léut-etit 
ï tort ï Rufln. On le trouve aussi, arec le <7a>ion 
j)(ucAa^de'Vlctortus,dans A. Iiucber, Doetritia 
lempomm, p. 435. f Bm. des g. du m. ] 

' "" ■ ■ ■■ — trSeri^ttnmi 



icliu, BMiatlwoi 



■■ Ml L 



EuMm. BUiMn<nt'tiail4M, LTII.rA.SL. Onrie 

AKATOLK, jariscMtsulte grec, utifdc C«7te, 
vivait dans la première moitié du sixième siède 
de notre ère. D Tut appdé eo &30 à Constao- 
tlnople, pour assister itibuoiecel d'autres dans 
U cwupUatiiHi dn Digttle et des Pandectet. U 



ANAXAGORE 4*4 

ri^ul du l'empereur Jusiinien la dignité conso- 
laire, avec kl titre de eonut rerumyrJm^uin. 
Il mourut de la cfaula d'une pierra war ta tète 
pi'iidant un tremblament de turre. AiHtaluaTal 
écrit des commentaires, aivouiU'hui pardu*, «ir 
le Digette et le Code Juttiniam. 

hVjUAit'.HUt^ V,*.- Bicli.0uiorw>iirUfiniilo- 



■AKATOLE DB TINDAH (rflUloAU VitléM- 

nln»), Bitmonimé jlMitrtott,krlMngrm,natir 
de ()éi7U(s'llest lemémeque l'AMtoU d'E» 
napius), mort vers 3M, il avilt «onposé un ou- 
vragé en douie livre* sur raBrienlIiirc i SbttfM 
t^nipTixûv. On Ml trouve dw rraf;mealt daM k* 
Gi'i>pODiques(reunoviui) deCasaUnu* Rnswii, 
recueil d'écrits auronomiques, fUI paronlndé 
l'empereur Constâniln Porphyragtott*. 



AKATOLi us, pbUosophe platonicien, Tua du 
maître* de JarnÛique, vivait dans la troûième 
siècle de J.-C. Il a 6crit un ouvrage sur les 
Syiupathia et le* ÀtUipalàta (nipc 2u|ii;*- 
eiuiv va 'K-mTimiatvj, dont J. ftmdtwf a pa- 
blié un fragment avec une vertioh latine et dn 
noirs dans Fabridus, Slbliotbcque grKqur, 
vol. IV, p. 29Ï. — Suivant H. de Valois et d'au- 
tres, cet ouvrage a eu pour auteur Ailatote d'A- 
lexandrie, évèque de Laodicée. 

ANATOLiCI, patrianbe da GanaUstimpU, 
pntelda, «1 tbO dgJ.-Oi, la irtKKladQ GonslM- 
tloofile qui condamna bitycbès et set adlurenli. 
Il assista en 4bt tu tpûd oowile da Clulcë- 
cloine t o<i s'éleva km dnpata entre Aitaloliu et 
Lcuo , évéque de Rome, relallvement à ta *■- 
prcualie des deux «éges. Il existe encore Mr 
ccUc madère une lettre d'Antiaiàiii. 

rair, Seript itcltt. Wt-, pu. 
ANAXAVOIIK {'kva^^ifoi), StattUlM, DllH 

d'tsiné, viv«ilven4SDafMJ.-a. Oatlelqei 
Ht la tialue de JupHt» qu'on njritt k «Tiaplei 
dans te bols MtM. OetleitatM jMMfmttfÊt 
tma lés peuples de U Orèœ, ^«TOltrteaB- 
battn i Platée cctitte Wrdoaia», tgÊaéftà de 
l'artnéedes Perses. MdHHfrodele, MnatK» ' 
broaiR tx^xm) , H >HH qWlue p/tôi êe bnL 

nérwIuiF. - nnuM», t, H. - vitMis, tx trtlmui. 

AKAIâfeoKS on ASilAflbUB (kwti- 
fàçoi), philoaophé grec, de l'école knlenne, 
naquit K aaiomèae la pitmifeie stuèi de h 
70* olympiade, dnq c«iU lU avanl J.-C., 
et mourul ï I,ampsaque en 438 avant J.-C. S* 
foinille étiût Illustre, et son père Hégfeibtile oB 
Eubule lui laissa de grandes richesses; mifi I 
en abandonna la propriété ou tout au mains l'il- 
rainiatratioa à sm parents, pour se livrer ï t'è- 
tudc de la nature , qu'il consld|(r«R comme la 
vérilable dcBtination de l'homme. Mktgré (JiKt- 
que* dilBciittée, on ne peut gutre dooter <Fi1i 



485 



ANAXAGORE 



486 



n*ait entendu les leçons d'Anaximène; et des 
autorités grayes indiquent aussi qu'il eut pour 
maître son compatriote Hermotime, à qui Aris- 
tote fait remonter la doctrine d'une intelligence 
ordonnatrice de l'uniTers. 

On lit dans Diogène Laërce qu'Anaxagore 
vint se fixer k Athènes à Tâge de vingt ans, 
Tannée même où cette ville Ait prise par les 
Perses; mais tout semble indiquer qu'on doit 
reporter cet événement dix-neuf ans plus tard , 
vers Tannée 461. Athènes était alors la ville la 
plus célèbre et la plus florissante de la Grèce, et 
le voyage de Parménide et de 2énon prouve que 
les philosophes commençaient à la visiter. Anaxa- 
gore l'habita pendant trente années ; il y enseigna 
la philosophie avec un grand éclat, et compta 
|:anni ses disciples Archéiaûs, Euripide, Péridès, 
et peut-être Socrate. Bien qu'Anâaagore ne se 
mèlàt pas des aflaires publiques, les principes 
qu*il inspirait à la jeunesse, et Tamitié de Péri- 
dès, en iaisaient un personnage important. Dans 
un moment oh l'autorité de Péridès était chan- 
celante , la faction opposée à ce grand homme in- 
tenta contre Anaxagore une accusation d'impiété 
(iaiStxa) : les témoignages varient et sur les 
points de doctrine qu'on lui reprochait, et sur 
le nom de Taccusateur, ainsi que sur le Jugement 
et sur la peine prononcée (i). Ce qull y a de cer- 
tain, c'est que, par le secours de Péridès, 
Anaxagore, avant ou après le Jugement, put 
qwtter AtlÀies ( 431 avant J.-C. ). 

Le philosophe se retira à Lampsaque, où il 
continua d*en8eigner, et où il mourut trois ans 
après, âgé de soixante-douze ans. Êlien rapporte 
que les habitants de la ville lui élevèrent deux 
autels, dédiés à la Vérité et à llntdligence. Pla- 
ton et Aristotc s^accordent à dire utt'il avait écrit 
on livre sur la philosophie naturelle , et I^utai^ 
que hn en attribue un antre sur la quadrature 
du cerde. — Anaxagore était d'un caractère 
élevé, d*nn désintéressement et d'une tempé- 
rance remarquables, et d*une teQe gravité de 
mœurs qu'on rapporte qu'on ne Tarait Jamais 
TU rire. H aimait beaucoup Homère, et passe 
pour le premier qui ait considéré les ouvrages 
de ce poète comme des allégories morales. 

Dans Tespace fl n'y a pas de vide entre les 
choses. C'est ce oull essaye de démontrer par 
des (àits contre les doctrines atomistiques et 
pytbagoridennes, disant que dans les autres vi- 
des et dans les clepsydres, où Tespace semble 
être vide, on renconâe cependant la résistance 
de Pair (Arist, Phys., m, 6 ). Sa fomeuse propo- 
sition. Tout est dans tout, ne peut avoir d'autre 
sens pour lui si ce n'est que , par la connexité 
unhrefselle de toutes les parties primitives entre 
eUeSy Vadion de toutes est éprouvée par cha- 

(I) Oo lai rcpraobatt, eotre autres, d'ivolr avancé qne 
la lane était une terre semblable a la nôtre, et le soleil 
nne masae enflammée (ulu&kk Sictnvûoç), et non nn 
•■rpB «nteié pÊÊt mm dlvlntté. Il Ait aoeoaé d'Impiété 
( ès <tstui ), et fMoé de quitter Athèoat (Ml atant J.-C^ 



cune d'elles. A l'appui de ce prindpc il attachait 
une grande importance à l'observation que la 
nourriture développe et foit croître toutes ku 
parties de l'organisme animal , et que par con- 
séquent toutes ces parties devaient être aussi 
contenues dans la nourriture. U pose la fonna- 
tion du soleil et de la terre, qui, pour lui, sont 
inanimés comme tous les grands corps compo- 
sant le monde avant la naissance des plantes , 
dont ils sont le père et la mère, et (kit naître les 
animaux de l'humidité fangeuse primitive de la 
terre par l'action de la chaleur; formation im- 
parfaite d'abord , puisque ce n'est que plus tard 
qu'ils acquièrent la Aiôilté naturelle de se repro- 
duire entre eux. Dans le développement tardif 
de la vie animale il y a donc aussi, d'après 
Anaxagore, coïncidence entre les révolutions 
générales du monde et les phénonaènes terres- 
tres. Car il supposait que la terre qui est au 
centre du monde, où elle a été entraînée par lo 
tourbillon de l'air qui l'entoure et la supporte en 
cet endroit de Tespace, occupa d'aîwrd une 
place telle par rapport aux astres , que le pôle 
du cid passait par le milieu de la terre ; mais 
qu'ensuite les animaux étant sortis de la terre, 
le monde ou la terre s'hidina vers le sud , et 
qne les étoiles prirent leur place actuelle par 
rapport à la terre, afin qu'dle fût en partie inha- 
bitable et en partie habitable, suivant la tempé> 
rature des climats. Id se présente avec raison 
l'œuvre de l'esprit créateur dans le monde. Anaxa- 
gore avait aussi admis certaines grandes pé- 
riodes dans la formation du monde. La première 
époque de la formation de la terre laisse apei>> 
cevoir une prépondérance croissante du feu; 
car la terre, limoneuse dans le prindpe, se des- 
sécha par Taction du soleil, et devint habitable 
aux êtres vivants. Ce qui, suivant lldée du 
philosophe , ne peut oepei^Unt pas toi^Jours avoir 
lien; car comme les éléments ignés et les élé- 
ments aqueux ne peuvent être en nombre infini, 
il doit arriver un moment où, sur la terre des* 
séchée, l'opération inverse commence, et où 
Teau reprend insensiblement la pr^iondérance. 
Cest à quoi Anaxagore foisait allusion lorsqu'il 
disait que les montagnes de Lampsaque seraient 
ensevelies sons les eaul de la mer, si le temps 
ne manquait. 

Rien n'a plus contribué à la célâ)rité de ce 
philosophe que sa doctrine d'un esprit, voOç, 
ordonnateur du monde; résultat auquel il fut 
oonduit par une plus profonde observation de la 
nature et de Tordre qu'elle présente, peut-être 
aussi par les révélations mystiques de son com- 
patriote Hennotinie, et par ses réflexions sur 
llnsuffisanœ de tous les systèmes tirés unique- 
ment de Tordre naturel. D'après le prindpe que 
rien ne vient de rien , il admit une matière à 
l'état de chaos, donnée primitivement, dont les 
parties constitutives, toujours unies et sem- 
blables les unes aux autres ( hùmoùméries , 
d{iiOio(upfi oToix'l'tt» ôtio(0(tsp(ai ) , ne peuvent 



487 



ANÀXAGORE 



488 



être décomposées; et c'était par l'arrangement 
et la séparation de ces particules qu'il expliquait 
les phénomènes du monde physique ; mais ce 
chaos f enTironné d'air et d'éther, avait dû être 
mû et animé dans l'origine par une intelligence. 
Le yoOi 6st ifx^ '^^ xiviQ<re(iK. C'est de ce pre- 
mier principe qu'est venu le mouvement, d'abord 
circulaire ; et par la séparation des parties dis- 
cordantes, l'union des parties analogues, enfin 
la proportion de l'ordre. L'intelligence est la 
cause formatrice et ordonnatrice ; elle possède 
l'omniscience, la grandeur, la puissance, l'énergie 
libre et spontanée, àurôxpaTcç ; elle est simple 
et pure : distincte de toute matière, elle pénètre 
toutes choses, lesdétermine, et est par conséquent 
le principe de toute vie , 4^x^ '^^ 'Ma[Lo\j , de 
tout sentiment et de toute perception dans le 
Inonde. Cette partie de la philosophie d'Anaxa- 
gora reposait sur l'hypothèse que l'ordre des 
choses du monde doit avoir sa raison dans un 
être intelligent L'action d'ordonner était, suivant 
lui, l'occupation de l'esprit; et comme pour éta- 
blir l'ordre il faut voir dans le passé et dans l'a- 
venir, il donna aussi à l'esprit la vue du passé 
et de l'avenir. Nul doute qu'il n'ait pensé, ici, au 
mouvement régulier des aâtres. Cette contem- 
plation lui était si agréable et la science de la 
nature avait pour lui un si vif attrait, qu'il pen- 
sait que la vie était un plus grand bien que le 
néant, par cehi seul que nous pouvons contem- 
pler le ciel , le cours du soleil et de la lune. 
Comme tous les philosophes de l'école ionienne, 
Anaxagore porta son attention surtout sur l'étude 
des phénomènes naturels, à en juger par les 
fragments conservés dans Simplicius : « Les Grecs, 
dit-il, ont tort de penser que les choses naissent 
et qu'elles périssent; car rien ne naît et rien ne 
périt (oOdèv yàç XP^K* yÎY^etaci, oùSk àicôXXu- 
xai ) ; seulement, ce qui est se mêle ou se sépare, 
se confond ou se distingue; le naître et le mou- 
rir sont appelés avec plus de raison composi- 
tion et décomposition. » Un physicien chimiste 
de nos jours ne saurait pas mieux parier. Yoid 
les principales opinions qu'on attribue à Anaxa- 
gore : Au commencement, la matière confuse 
fut agitée drculairement par l'esprit. L'effet de 
ce mouvement fut de réunir au centre les par- 
ties les plus pesantes, et de rejeter à la circonfé- 
rence les plus légères. De là, au milieu du monde, 
la terre, et à la circonférence la matière éthérée 
ou le feu , et entre les deux l'eau et l'air. Dans 
ce mouvement rapide, quelques parties solides 
furent détachées de la terre et enflammées parle 
feu : elles formèrent le soleil et les astres qui cir- 
culent autour de la terre du levant au couchant, 
obéissant encore au mouvement qui les emporta. 
Le soleil n'est qu'une pierre incandescente , 
plus grande que le Péloponnèse; les aérolithet 
sont les fragments qui de temps en temps s'en 
détachent (1). Le soleil est attemativemeut re- 

(i) AttëXMgore avait, seJon PUne, prédtt la clmte d'un 



poussé du nord au midi et du midi au nord, par 
deux masses d'ahr accumulées aux pôles, et dont 
la fofce âastique est altematiYement augmentée 
par la compressioQ qn'il exerce sur eux en s'en 
rapprochant; de là les solstices. L'éloignemeot 
des étoiles empêche que nous n'en sentions b 
chaleur. Les comètes sont des étoOes errantts 
agglomérées; la lune est un corps opaqoe éclaira 
par le soleQ, ayant, comme la terre, des viUées, 
des collines, dîes eaux, et comme ^e habitable. 
Le solefl, la lune, les astres ne sont donc poiirt 
des dieux, et l'on a tort de les adorer. La mer 
s'est d'abord formée de l'épurement de la terre; 
elle est entretenue par les pluies et les fleovei; 
les fleuves le sont par les pluies et par Tean en- 
fermée dans les cavités de la terre; les ploies 
enfin viennent des vapeurs qui s'élèyent de la 
mer, des fleuves et de la terre. Le vent est pro- 
duit par la raréfaction de l'air par le soleil; les 
tremblonents , par la compression de Tair dais 
les cavités de la terre; le son, par la percnssioo 
de l'air ; l'ar&en-del, par la réflexion des rayons 
du soleil sur un nuage; les éclipses de soleil, par 
l'interposition de la lune ; et cdks de la lune, par 
l'interposition de la terre. 

Les êtres animés sont sortis d*abord de la terre 
humide et chaude, et se sont ensuite perpéinés 
par l'accouplement; les mâles se forment à 
droite, les femelles à gauche. H semblerait ré- 
sulter de quelques tànoignages fort obscurs 
qu' Anaxagore admettait deux ftmes, Fane ral^ 
sonnaUe et l'autre animale, Tune émanant do 
principe intelligent et l'autre ayant la nature de 
l'air; la première spéciale à lliommeet fanmor- 
telle, la seconde périssable et la seule qui sa 
rencontre dans les animaux, liais oe sont des 
inductions plus que douteuses. Ce qd parait 
certain, c'est qu'Anaxagore distingoait les pc^ 
cepti'ons des sens des conceptions de la raison, 
et prétendait que celles-ci seules atteignent la 
véritable nature des choses, dont les autres ne 
saisissent que l'apparence. H avait en consé- 
quence fort peu de foi aux données des sens, et 
il soutenait, par exemple, que la neige n'est pas 
blanche, mais noire, attendu qu'elle est composée 
de particules d'eau qui sont noires. Qoekpie ia- 
complètes que soient ces traditions, eOes suffi- 
raient cependant à elles seules pour donner uns 
haute idée du génie d'observation et de la sa|^ 
cité de ce grand philosophe. Les finagmeails d*!- 
naxagore ont été recueillis et publiés par 
E. Schaubach, Leipxig, 18)7, et par W. Sduit, 
Bonn, 1«29. [Joufih>y, dans YBneg. des g,é» 
m., avecaddit.] 

Ritier, Gesehiehte der PhilosùpkU. — Saint AatMOi. 
Uv. VIIl, De CiviL Det, cap. t. ~ Diofêne LaSr«v* 
jtnax., lib. II. - PlaUrque, /m vtta AMak - HV. 
Hitt. mU., Uy. II. chap. 8S. - Hdnlua, DiitêrUUtÊtm 
Anaxagore , dans les t. VllI et IX de rHUL êê rMÊà* 
rof, dêt iciences et beUet44ttr§t 4ê Amcat,* tîêmif 



fameni aéroUtiie qui tomba, en MS avnot J.-C, 
bords de l'Agos-Potanoa, pendant le 
défit les AUiénlcns. 



m»» 




roi de Sptait, de ladrnutie des Agtdet, r^w 
- — ■ - ,SaTutJ.-C. D«iitQlsd'£Di7crate, 
'■ni la Mcoad« pierre 

- TliMnli, BMor* if 

*AKAXA)iBBB, peintre grec, dU pw Pline. 
Oh ipnre l'époqoe ob 3 vécnt; ms onTiagea 
<taient fort eatlRite. 

n>H, MU. >atiir.. XIXT, ta. 

UIÂXAHDUDBS CAwtavSpOiK), (M le qafn- 

dème rai de ^Mite de 1« bnncbc des Agides , 

tf la irJiihnf. «n t cornpreaaiit Arfttodime. U 

Moala tor le Mm protaUenenl m &so «Tant 

J.-G.,et Alt oommpoilio de Crf*Ul,roi de Ljdie. 

■ rtpe Art de longue durée, poixque ton Gl» ae 

'to<|WTMti30. AntxudridMrutdeui 

_ é. CMnme Q n'avait paa d'enfïnte de «a 

« foniM, les éptiorH et les ainateore de 

Sfute, inquielt pour latuccestioa.leprcaiimt 

de dirorcer. D rêAiM,rMis, kur lears iostanuï, 

. I nMiirnttt à prendre nne antre Teniine, et il en 

wt deox à U fois , contre la coutume de «m 

fÊtf». De uaecoode remioe oaquit CMomtoe, ton 

Ita aM etioa •ucceweur. La premftre lui donna 

trrii lli :DorieDi, qui après la roort de son ptre 

giltta Sparte et alla cbercber nu établisunwnt 

r, LéoBidai et Cléombrote, père de ce 

r i Plitte , et duquel des- 

. is de la branche de« Agi- 

d«.aaa(lerèpwd'Anaxaj)dri<let, les Sparliiles 
dAfarcot de* MMcis dans leur guerre contre les 
Tigiiiiil d'Arcadle, et nne ambassade vint de la 
■Ht de CrfM» leur dentander dw secours ctHiIre 
taPmM. L- i. 



H,I.U 



UlAZAaDSIDKB ('AvatsvApfSTit), poète co- 
idqnegrec, vivait ven3M) avant J.-C. Il était 
Bt d'Anaiander, ori^naire de Camim, dans llle 
^ Itbnde. Son premier succès dramaûquc dite 
de Tan 370 Mant J.-C, el on ne lui attribue pis 
■riaa de soixante pièces de tbéUir, dont dix fU- 
iwt beaaciMip applaudies. On connaît seulement 
Ik tRiM de (KntMJnq de ces pièces. Selon Sui- 
daa, il doua le premier niie grande importance, 
HT la acène grecqoe, aui rOles d'amoureuse*. 
DaM m» de se* iriècee il s'attaque à Plahm , 
^rt M craint pai de nomtoer, et dann une autre 
I dMpie dem orateurs alors célèbres : CalUs- 
Inle et HduMpe. En 347 avant J.-C, donna 
me rcpréseatation i l'occaMon an jeux célébrés 
fcDfnnpar Ptniin», roi de Macédoine. Ansiian- 
Mde* cenpoaa aussi des diUiTrambes; il était 
Wlfmé d'Aitatote, et se piquait d'élégaiioe. Ja- 



ANAXAGORE — AHAXIDAMUS 490 

mais il ne retouchait ceuv di^ srs ouvrafies qni 
n'avaient pas été applaudis : il les vendait au pur- 
rumeur et n'en voulait plus entendre parler. On 
ne sait riea de sa mort. 11 n'eut |ias certain, que 
les Atbéi^ecs l'aient condamnée mourir de laim, 
comme on l'a prétendu. 

»ilMl..»ii«Hlt A«iaïè6(&fj:.-I1ln«. Liïfcp. 1ll,«. 
- ArllIolF. RM. Itl. - tlh«l>H L-X, >T(. ~ Uodc. IM- 

ekldui tir HtUtiiUtkn nuknvit. 

AnaxÂRQEE ('Avdfafx.oc), philosophe ({rec, 
surnommé KOSaiiumù;, etnatird'Ahdèrc, vivait 
dans ta secoode moitié du quatrième siècle avant 
l'ère cbréHenne. Il accompagna Alexandre le 
Grand en Asie et s'acquit la laveur du conqué- 
rant par l'art qnll mettail à le llattpr. C'est amsi 
que,lorsdumeurtredeCtit<is,it consola Alexan- 
dre par cette maxime de courtisan ■ qu'un nA 
ne peut mal bïre, maxime reproduite depuis 
par les Antfais : The king cannot do wrong. > 
entendant II parait que parfois Anaxarqiie ne 
craignait point de lairc entendre è son maître 
quelques vérités. " C'est bien du sang humain, ■ 
dit-il un jonr en voyant Alexandre Ùe«^. Dans 
une autre occasion, il montrait h ce prince tous 
les mondes qui se balancent majeahieusenient 
sur nos têtes, et il lai faisait comprendre par Ik 
àoonibien peu se réduïMil le monde dont il con- 
voitait la OHiquète. Ce philosophe eut l>eaucMip 
d'ennemis, et Ail l'objet de nombrruses calom- 
nies; les courtisans d'Alexandre surtout lui 
vouèrent une haine qui serait une preuve de sa 
supériorité. On dit qu'après la mort du roi de 
Macédoine, il tomba aux maini de Hieocreon, roi 
deCliypre,doot il avait encouru l'inimitié, et que, 
par les ordres de ce prince, Il fut plié dans un 
mortier. On ^oute qu'il supporta stroiquement 
ee supplice, et quil se coupa la langue avec le* 
dents ponrla cracher an visage de son bourreau. 
Onnementlonnedelui aucun ouvrage. Seulement, 
au rapport de Strabon, il hit cbai]ié, avec Callls- 
thèneK, de la révision des manuscrits d'Homère, 
qu'Alexandre avait fait placer relijpeuwment 
dans une cassette toute parflunée Quant au 
aiimom donné à Anaxaique, il signifiait, dit-on, 
qoe ce philosophe faisait consister 1p souverain 
bien dans la tranquillité absolue de l'esprit 
('AiRchis) DU plubH dans \'t\i6iiyailt (le bon- 
liear},d'oiila sectedes Eû&u|i(»ixDL,dont Anaxat- 
qne aurait été le chef. Peut-être aussi faut-il en- 
tendre par eùSaituiiv cette circonsUncp qu'avant 
la catastrophe qui mit fin à ses jours, le ptiiln 
BOphe abdérilain fut vraiment hvureuv. 



». III. t. 



ttUri-ltUm, V111, m r\ w». - Uiuc. lhtuui ■! 

*ANasiDANF8 ('Avi{i3a|io(}, ouiième roi 
de Sparte, de la dynastie des Proclide* , tlls de 
Zeuxidame, vivait vers 070 avani J.-C. Sou* son 
rèftne, les Hessi'nipas furent une seconde fut* 
vaincus par les Spartiates et chassés du Pélo- 
pooèse. 



491 



ANAXIDAMUS — 



Pniisanlas, III, 7, 6 ; IV, 15. — Clinton, Pasti helleniei. 
ANAXILAS, on ANAXlLAÛsCAvxÇiXa;), Als 

de Crétinas, tyran de Rhép;ium, (dont la Bio- 
graphie Universelle de MM. Micliand a ftdt à 
tort deux personnages), mort vers 47ft avant 
J.-G. H descendait d'un de ces Messéniens qui, 
après la conquête de leur patrie par les Spar- 
tiates, éjnigrèrent, vert 666 avant J.-O., do Pé- 
loponèsfi à Rhégium en Italie, où plusieurt de 
leurs compatriote s'étaieat d^jà étabUi. Anaid- 
las épousa Gydippe , fille de Térillui, roi d'Hi- 
mère en Sicile, et il s'éleTa au poavoir suprême 
en s'emparant de la citadelle d'Himère, en 494. 
Il régna pendant dix-hnit ans , et se distingua 
par ta modération et sa justice dans l'exerdce 
de son autorité. La première année de son règne 
fut marquée par nn événement important. Les ha- 
bitants de Milet, échappés à la ruine de leur patrie, 
et joints à des émigrants de Samos , s'emparè- 
rent de Zancle en Sidie. Anaxilai las châMa de 
cette ville, y établit une nouvelle colonie» et la 
nomma Messène ( aujourd'hui Messine) du nom 
de la patrie de sea ancêtres dans le Péloponèse. 
En 480, son bmu-père Térillns ayant été chassé 
d'Himère par Théron , roi d'Agrigente , Anaxllas 
invoqua le seeoors des Carthaginois, et donna ses 
dcuK fils pour otage à leur général Hamllcar. Les 
Carttiaginois (îirent vaincus par Théron et son 
allié Gélon , le jour même de la bataille de Sala- 
tnine. Les fila d'Anaiilas ne conservèrent pas 
longtemps le pouvoir; ils furent chassés par les 
habitants de Rhégium et de Zancle, en 461. 

Pansanias place la vie d'Anaxilas i 50 ans ayant 
la date donnée par Hérodote et Thocydide ; c'est 
œ qui fit croire à dcax Anaxilaa. Mais Bentlez 
(piuilaris) a prouvé que TAnaxilas de Pausa- 
nias était le même qna celui des autres histo- 
riens. L. J. 

Ifcrodote. VI, tt, tS, VII . IM. - Tliuojrdlde , VI, s. - 
Pausaniaii. V, |6, 4. - Plodare, Pyth., I. - PloUore, XI, 
48, 66, 76. — Arlstote, Bhetorica, 111,1. 

*AifAXiLAS ('AvfliÇiXa;), poête comfque grec, 
vivait à Athènes vers 340 avant J.-C. 11 était 
contemporain de Platon et de Démosthène, dont 
fl cite le nom. H ne nous reste de ses nombreuses 
comédies {Thésée, Glaucut, CcUypso, Circé, etc.) 
que de fiables fragments. 

Oiog^e Lêêrte. - Clinton , FtuH hetleniei. — Rode , 
(ifsrhiehU (1er HeUenùehm DitktMuntt, III. t, 416. 

AKAXiLAÛS(*Ava^Xa(K), philosophe pytha- 
goricien, vivait à Rome sons le règpK d'Augaste. 
Il était né à Larisse, mais on ne sait dans la- 
quelle des nombreases villes qui portaient ce 
nom. On voit dans la clironlque d'Eusèbe, qu'il 
Alt, en 28 avant J. C, t)anni, par l'ordre d'Au- 
t^te,df Rome et de lîtalie, sur une accusation 
(le magie. Ce qui donna lieu à cette accusation 
re fut probablement la science d'Anaxilatis : il 
produisait par des moyens naturels des clioses 
merveilleuses, que ses contemporains ignorants 
et crédules attriftmaient à la magie. La plupart de 
ses inventions appartenaient à la physique amu- 
iante, et sont mentionnées par saint Irénée et 



ANAXIMANDRE 495 

saint Épiphane comme des tours d'adraïae ( mu- 
yvta ). Pline en rapporte plusfeurs : les ans pa- 
raissent en effet ipcroyables^ les antr« n'avaient 
rien que de trèsToaturel. 

Eusèbe , Chron. — SalMt Irénéê, I. it. — Stlal Épi- 
phane. adversn» Hmrea. — Pline, BMor. fféi, XII. 

AN AXIMANDRB ('Ava^VavafKK ), natif de ^fi- 
let, philosophe grec de Técola iooimine. Sekn 
ApoUodore, il avait soixante-quatre ans dans la 
sec4>nde année de la 68* olympiade » et rooon:! 
peu de temps après; ce oui û%e sa naissance i^ 
l'année 610 avant J.-C, et sa mort on peu après 
l'année 647. Son père s'appelait Praxiades. On ne 
connaît que deux circonstances de sa vie : Seloa 
Éllen, AnaKimandra M ehargé de oondnfre sor 
les bords de Tli^xla la colonie miléfMOBe qai 
y fonda ApoUonie ; et Cicéron raooote que, pré- 
voyant un tremblement de terre qui renvma la 
ville de Sparte en détadnnt des masses de pierre 
du sommet dn Taygète, fl oonseilla eux Laoédé- 
moniens de sortir de la ville et de coucher dais 
la campagne. 11 fbt l'ami et le disciple de ThaMi, 
que toute l'antiquité considère comme le ekf 
de l'école Ionienne. tHogènê seul confère ee titre i 
à Anaximandre, qui fut aussi, dit-en, le pnaàu j 
philosophe qui écrivtt. ApoUodore eTâtt vu foa 
livre, et Thémistius et Suidas en rapportent di- 
versement le titre. 

On lui attribue Vbivention du gnmmm oo 
style dn cadran solaire, et on prétend qoH s'en 
servit pour déterminer arec plus d'exaetknde les 
solstices et les équinoxes. Mais PHne ettriboe 
cette hivention à Anaximène, et Hérodote aux 
Babyloniens. On assure qu'il Ibt le premier qn 
construisit une sphère , qui essaya de dessiner 
sur une surfkce les contours des terres et an 
tners, et qui traça des figures de géométrie poar 
rendre sensibles aux yeux les théorèmes de 
œtte science. On lui attribue enfin, mais avec 
peu de fondement, la découverte de l'obliquilé de 
l'écliptique (1). 

Anaximandre passe pour s'être servi le pre- 
mier d'un nom grec pour désigner le prioèipe 
des choses ( &px^)» ™^^ il y a plusieurs ver- 
sions chez les anciens sur ce qu'A regundait 
comme principe; car, quoique Ton convienoe 
qu'il l'appelait rinfini ( t6 dicctpov ), on n'a ce- 
pendant pas décidé la question de savoir ce qol! 
entendait par ce mot. Selon les témoignages les 
plus sûrs d'Aristote et de lliéophraste, AnaB- 
mftndre entendait par infini Icmâange dediffi^ 
rentes espèces de parties constitutiTes, dont les 
choses particulières ont dû se former par la sé- 
paration. Cette idée se rapprocherait donc de 
celle du chaos des anciens, si par chaos oo ev- 
tend l'état primitif , confus, d'où toutes choies 
sont sorties en prenant une existence pailico' 
lière. n dérivait l'action de créer les choses par- 
ticulières du mourement étemd de Yiom', 
d'où nous pouvons bien conclure qu*fl attribosK 

(1) Anaxinandre ébanctu, dit-on, àe premier, iB* 
c«rte géographique ; 90^., 1» t. M i Mog. Ufree, 0. l 



499 



A1N^AX1MA^DRK 



494 



à risfim 11116 foroe viTante à lui propre. £n cela 
il •'jMDonlait par&itsment aycc Anaximandre , 
Hialès, et Anaximène ', car |ou8 ces pbilosopl)es 
admettent uge imité vivante comme principe 
des phâiomènes de la nature. Mais une diiff^ 
rpnce essentielle se présentedans la m^èrc dont 
le& antres philosophes dérivaient les clioses paf^ 
ticulières de T^ttrc primitif : car ce fi'àtait pas 
du changement qui s'opérait dan$ )ea qualités 
de Tétre primitif qu*Awûamandre faisait naître 
les qualités /M^nsihle^ des choses, mais bien de 
la séparatkHi àes contraires par un rooMvaiy^pnt 
éternel, quoiqu'ils soient tous contenus et réunis 
en une unité dans TinM. le principe primitif 
d'Anaximandre est donc à la vérité une unité ^ 
juais il contient d^à la multiplicité des éléments 
ilont les choses se composent, et celles-ci n'ont 
hiîSQin que d'étni séparées pour apparaître comme 
dus phénomà^c^ isolés dans la oatnre, 

AuaunMDdre explique de la manière suivante 
Ja ni^ifisawrf des choses par l'infini : a Le point 
Cfintial de la formation du monde était la terre ; 
fl^ar Ja terre ayent la fonne d'un cylindro dont 
U biae est à la hauteur comme 1 : 3, est aficr- 
jiMe par l'ajr» et tenue dans un égal éloigne- 
ment de tous }$» autres corps; lus étoiles, au 
contraire , se meuvent autour d'elle à des dis- 
tances égales les unes des autres; et au-dessous 
des planètes est le ciel des étoiU^ fixes, cni^iiita 
U lu|ie , et enfin le soleil, lia terre ro oompo&a 
primitivement d'nn m^Ian^o d'éltMnont^ froids, 
4queu\ et terrestres, qui, ;t(^parés de luifini par 
le mMveme&t étemel, s'isulèrent ainsi au cliâud 
et du froid. Le cieliîst une sphère rnuise, i;;née, 
qui contient Tair 4tnv>sphéiique : c'i^ un com- 
posé de froiri et de cliaud. Le soleil est au jilus 
haut des deux ; la lune est au^essous ; les 
étoiles plus bas. Le soleil , la lune , les étoiles 
sont des roues ou des sphères concaves, pleines 
do feu ; au centre <lo ces roues ou de ces sphères 
est un trou par où le feu s'éciiappe; celui du 
sciLdl est é|{al à la terre, mais la roue i^Uc-mCuie 
est vingt-huit fois plus grande^ la roue de la 
lune, dix-neuf fois seulement. Les ^tlipstis de la 
lune et du soleil ont lieu quand le trou s'obsti-uc ; 
ks phases de la lune sont produites par l'obli- 
quité Variable de la roue par rapport à nou.'^. » 
la lune a donc , d'après cette version , une lu- 
u^ère qui lui est propre; seulement elle c;>t plus 
rare que celle du soleil. Selon Diogène^ au coji- 
traire, Anaxîmandre aurait pensé que la lunu liiie 
sa lumière du soleil. Quoi qu'il en soit, co plûlo- 
soiihe a, aelon ^udème {apud Simplic. ), le pro- 
mu:r fait des observations sur la grandeur et la 
distance des corps célestes. 

Pour expliquer la création des hommes et des 
animaux, Anaxîmandre supposait que « notre 
terre s'est formée d'un mélange primitif d'eau et 
de terre , puisque l'influence du soleil , s'accrois- 
sant déplus en plus, desséclia Thumidité primi- 
tive. Or , tant que la terre fut plus i»oueusi^ et 
moins ferme qu'elle n'est, le soleil eut plus d'ac- 



tion sur elle ; à pr^'sent même l'action solaire est 
I>lus sensible dans des contrées uiarécageusi*^ 
que dans les pays secs. Le soleil d(mc mettant eu 
fenncntatiou rhumitlité contenue dans l'intérieur 
de la terre comme dans un réservoir d'essence 
vitale, IVau s'en dégagea en fonne de bulles. >< 
CVst ainsi que les premiers animaux naquirent, 
selon Anaximandrc , dans l'humidité ; le solril les 
en fit édore , et les revêtit d'une carapace solide. 
Mais, avec le temps, les animaux brisèn-nt cette 
enveloppe corticale et s'élevèrent dans la région 
sèche, où ils ne vécurent cependant que |m'u de 
temps. Anaxîmandre paraK avoir cqpsidéré 
rhomme élimine le dernier produit vivant de l'ac- 
tion solaire sur la terre; car il simtientquf riio.nme 
a lit plus gnmd besoin do tous les autres animaux 
|)our sa conservation ; que, |)ar consé<]uent, il n'a 
pas- pu venir au monde sous une fi>noe parfaite 
dans le principe, mais ilabord sous la fonne de 
poisson ; après quoi s'étaut dévi>loppé davantage, 
et étant devenu capable de s'aider lui-mémt^, il fnt 
jeté sur la terre. Ces hypothèses font voir claire- 
ment la difficulté que l'on trouve à cxphquer les 
organisations vivantes, en considérant la foVina- 
tiun do l'organisme comme l'oiivre d'une série de 
phénomènes naturels. 

Mais comme l'infini était , suivant Anaximau- 
dj-e, le principe de toute naissance, il était aussi 
le principe de toute mort : c'est ce quo voulait 
faire entendre Anaxîmandre lorsqu'il disait, en 
faisant allusion à la morale : «• Va qui lait que 
K's choses paissitit fait auMÛ qu'elJtîs |)ass«;nt, 
suivant leur destinée; car eJlOi» subissent la |M>ine 
et le rhâtiment dus k l'injustice, suivant l'ordre 
du temps. » Anaxîmandre regardait rop|)<)sition 
c\tréme entre le monde et 1k ciel, ou entre le 
froid et le chaud , comme tendant à s«^ neutra- 
liser dans une série progressive d'actions et de 
réactions ou de séptirations ; car le soleil agit 
conlinuellement, maintenant même, sur la terre 
pour réchauffer et la dcss<^'.luir ; c'esl-à-<lire 
qu'il attire dans sa splière Kvs éléments froids 
dont la terre se compose, et devient aijisi plus 
froid lui-même, tandis que les éléments chauds 
f;'ac£UTRu]ent sur la terre, i^ fin de ce procédé 
cx>ntinuel de la nature ne peut être conçue que 
dans un parfait équilibre des forces opposées, en 
sorte que tout so résolve de nouveau dans le 
mélange proportionnel de Tinlini. 

Le tonnerre (*t les éclipses viennent de l'air 
renfermé dans les nuages , et qui, à cause de sa 
ténuité relative., s'en éciiappe avec bruit et lu- 
mière. Les vimts sont pro<luits par l'action du 
soleil, qui agit<.' les parties les plus ténues et les 
plus huuiidës de l'air. La mer est la i)artic de 
l'humide prijuitif que le feu n'a pas dcssédié. A 
ces opinions biauirres, mais qui peuvent contenir 
quelques trar:es de vérité, des autorités rnoiu.-» 
suspectes ajoutent les suivantes, qui mérifenf 
l)eaueoup pins (rattenfion: 11 y a une infinité r.r. 
ir.ondtîs qui nrii.xsi-.iit et qui me»;ront à d;^ lon^r.-î 
intci vallrs; c^s nion^'es t>oni les dieuv^ 1<î,'?<\^^& 



496 ANAXIMANDRE 

par oonséqaent ne sont point inuDortels. De 
toote éternité les forces créatrices et destructWes 
da fW>id et do chaud ont agi dans le sein de 
llnfini, et c'est par elles que les mondes sont 
engendrés et détruits. Ces forces ont primitive- 
ment formé autour de la terre une enveloppe de 
feu semblable à Técorce autour de Tarbre ; un 
jour cette écorce s'est rompue, et ses éclats ont 
formé le soleil, la lune et les étoiles. [Jodffrot, 
dans VBnc. des g. du m., avec addit.] 

n. Rltter, HisMn de la pkiloêopkie ionienne; Berlin, 
l«fl, In-S" (en allemand ). — L'abbé de Canaye, ReetUr- 
cket tmr jinaxiwMndrê , dans les Mém. de FAcoà. dei 
knwcripi., t X. — Préd. Scbleiermaeher, Dits*!rtation 
$ur la phitosopkie d'jinaximandre, dans les Mém. de 
rjead, det êdÊncet de Bertin, pour Tannée 181B ( en al- 
lemand ). 

* ANAXlM ANIIRB ( *Ava((|iav8po<; ), historien , 
natif ^e Milet, était contemporain du roi de 
Perse Artaxerxès Bfnémon, qui régna de 424 à 
405 de J.-C. Anaximandre éerivait en dialecte 
ionien. 

IMofféne LaSrce, II. — Soldas. *AvotC(|iav8poc. 
ANAXlMàNB ( XvoÇtfiivirK ), philosophe grec 
de l'école ionienne, fils d'Eurystrate, naquit, 
selon Apollodore, dans la soixante-troisième 
olympiade ( 528 à 525 avant J.-C. ). Si cette 
date est exacte, Alexandre le Grand ne saurait 
avoir été, comme on le dit communément, l'élève 
d'AnaxImandre, qui mourut vers la 58* olym- 
piade (1). Suivant Diogène Laérce, Anaximène 
mourut à l'époque de la prise de Sardes par Cyrus 
( en 54C avant J.-C. ). Or, s'il est vrai qu'il 
parvint à un âge avancé, la date de la naissance 
est nécessairement erronée. Quoi qu'il en soit, 
OD ne connaît aucun détail de sa vie. On 
sait seulement qu'A enseignait la philosophie, 
qu'il écrivait dans le dialecte ionien, et que 
Théophraste réunit en un ouvrage les opinions 
de ce philosophe, qui se rapprodient bien plus 
de celles de Thaïes que de celles d'Anaximandre. 
On trouve dans Diogène deux lettres d'Anaxi- 
mène à Pythagore, qui, comme toutes celles de 
cette espèîoe, sont certainement apocryphes. Pline 
fan attribue l'invention du gnomon, à l'aide duquel 
on aurait découvert l'obliquité de l'écliptique. 
Comme principe des choses , Anaximène subs- 
titue l'air infini à l'indéfini indéterminé d'Anaxi- 
mandre, ce qui s'accordait très-bien dans son 
esprit avec l'idée que l'air environne le monde, 
et que la terre, aplatie comme une feuille, est 
supportée par l'air, absolument comme Thaïes 
qui enseignait que la terre flottait sur l'eau. 
L'idée cosmique , qui domine dans cette doctrine, 
est ainsi énoncée : « Tout est air, c^r tout en 
sort et tout y retourne. Comme notre Ame, qui 
n'est que de l'air, nous domine, de même le soulifle 
et l'air entourent et dominent le monde. » Anaxi- 
mène supposait ainsi pour le monde entier un 
principe de vie général, constant, qui est l'air, 

(1) Ceux qnl commettent cette errenr confondent 
Anaxloiéne le philosophe avec Anaximène le rhéteur et 
llilstorleD. 



— ANAXIMÈNE . 496 

pareil au principe de vie qui est en nous, n passe 
pour avoir ensâgné aussi que l'air, loraqn'Q est 
absolument homogène, échappe à la perception, 
mais qu'il se manifeste par les propriétés qa^ 
possède, par le froid et par le chaud, par l'humi- 
dité et le mouvement. 

Anaximène ne paraît pas avoir établi une dif- 
férence entre Dieu et le monde : il pouvait donc 
dbre mdiflSremment que l'air infini est dieu, ob 
que les dieux et tout ce qui est divin provient de 
l'air.' n réduisait le développement do monde è b 
condensation et à la vaporisation, oo, comme il 
semble l'avoir dit lui-même, à la condensatioB el i 
la dilatation. C'est dans ce sens qu*0 emeignsit 
que le chaud et le froid des choses ne consistent 
que dans la dflatation et la condensation de l'air, 
et il cherchait à le prouver. « L'air, disait-il , que 
nous aspirons en tenant les lèvres serrées eit 
froid; au contraire, il est chaud quand nous l'ex- 
pirons en ouvrant la bouche. » Il expliquait d'oie 
manière analogue comment l'air devient feu en te 
dilatant, comment l'air en se conduisant fome 
le vent et les nuages, comment en se conden- 
sant davantage encore il forme l'eau, et ainsi de 
suite pour la formation de la terre et des pienjes. 
Anaximène semble avoir aussi ëàaÛA qmlrt 
principaux degrés dans les qualités de l'air, de- 
grés qui répondaient à l'opinion commune des 
quatre éléments : de ces degrés, c'est-à-dire do 
feu, de l'air, de l'eau et de la terre, se formaient 
toutes les autres propriétés des choses nato- 
relles. 

« La couche extérieure du dd, disait-il, est de 
terre ; le soldl, la lune, les étoiles sont également 
plats comme la terre, et supportés par l'air. Lei 
mouvements des astres sont produits par k 
condensation et l'élasticité de l'air. Le soleil, la 
lune, les astres ne passent point sous la terre 
pendant la nuit; ils tournent alentour, et la 
hauteur de la terre nous cache alors leur mou- 
vement Les changements de saisons vioinort 
du soleil seul. L'arc-en-del a lieu quand les 
rayons du soleil, rencontrant un nuage noir et 
dense, sont arrêtés et ne peuvent passer outre. 
La terre tremble quand une longue sécheresse 
ou des pluies abondantes venant à la fendre on 
à la ramollir, des parties considérables de son 
écorce s'effondrent, et se prédpitent dans ses 
cavités. » Anaximène admettait l'expUcation du 
tonnerre et des édairs donnée par son maître; 
mais il l'appuyait de cette observation, que pen- 
dant la nuit les rames font jaillir des étincelles 
du sdn de la mer. On a aussi d'Anaximène qnd- 
ques maximes morales éparses dans Stobée. 
[ JouFFROT, dans VEncy, des g. cfu m., avec ad- 
dit] 

Dtogéne Laerce, llb. II. — Arlstote, pe ealOf Pk^ale, 
et Meteoroi. — Plotarque, De placUit phUoioph, — O 
cero, Quœst.acad. ; De natura d«onim. — SlmpUdos.- 
Phys. - Stobée, Eclog.— Rllter. UiaUAre de Ut pkUe' 
iophie. '- Schneider, Eclogcnphffsie^B, 

▲NAXiMÈNB ('Ava^iixévYic), rhéteur et histo- 
rien, fils d'Aristode, natif de Lampsaque» ^^ 



ANAXIMÈNE — ANGELOT 



45tô 



is le quatrième siècle avant J.-C. H eut pour 
ttre Diogène le Cynique et le grammairien 
le. n fiit l'un des précepteurs d'Alexandre le 
ind , qu'il suivit dans ses campagnes. Il com- 
M entre antres une Histoire de Philippe , roi 
Macédoine , et de son fils Alexandre. CH ou- 
ge, entièrement perdu , était divisé en douze 
■es, commençant à Torigine de la race Ira- 
Ine , et finissant , comme les Helléniques de 
nophon, à la bataille de Mantinée, en 362 avant 
D. Pausanias raconte par quel trait ingénieux 
aximène sauva sa ville natale. 
je roi de Macédoine , irrité de la longue résîs- 
œ que Lampsaque lui avait opposée dès le 
wt de son invasion de TAsie, se préparait à 
tirer une vengeance éclatante, lorsqu'il vit ar- 
er son anden maître en suppliant. « Je jure, 
:ria-t-il, de ne point fiiire ce que tu me de- 
nderas. » Anaximène eut assez de présence 
sprit pour retourner la prière qu'il STait été 
' le point d'adresser au roi , et de répondre : 
^ete supplie donc, 6 Alexandre , de saccager 
mpaaque et d'en réduire les habitants en es- 
vage. » Il sauva ainsi sa yille natale. 
Paosanias, qui vécut au deuxième siècle de 
C.y Tit à Olympie la statue d' Anaximène, que 
«valent élevée les citoyens de Lampsaque. 

lodore, XV, tf. — Païuanlas, VI, !•. — Clinton. 
M kêUmtiei, •> Qulnte-Corce, I, S. 

'AHAXIPPUS ('AvàÇtTcnoç), poète oomique 

lénien, florissaitvers letempsde Démétrius Po- 

HDète , c'est-À-dire vers 308 avant J.-C. Tous 

; oorrages sont perdus , et nous ne savons au- 

[rdliui que les titres de quatre ou dnq. 

«Idta, sut vocé *Av(iCiinc(K. -. Êllen, Hittoria ani- 
I., XIII, (. - AUiénée. IV, le»; IX, 408; X, 418; XI « 
;X1I1, «iCédlL CaMub. - Fabrtctufl, BWioth, cran,, 
4iS. — Meloeke, Historia critica eomicomm grat' 
im, p. 4«9, etc. 

AHATA MALbONADO (don JHeço), prélat 
pagnol, né à Salamanque vers 1360, mort 
rs 1440. Il était évèque de Salamanque lors- 
*ll ftit envoyé au condle de Constance en qua- 
ê d'ambassadeur, avec Martin Femandez , de 
tdoue. Nommé à l'évèché de Salamanca en 
01 , Anaya fonda dans cette ville un collège 
Miné à l'enseignement gratuit , et il consacra 
cet établissement presque toute sa fortune, 
collège, le premier de ce genre en Europe, 
connu sous le nom de Saint-Barfhélemy-le- 
eux, a subsisté jusque dans ces derniers temps. 
' généreux exemple fut imité , dans la suite , 
r qudqnes autres prélats. 

leiabal y Uirarte, BibiMeea de lot ateritores de io$ 
■ eoiêçUu nutuore» (Appendice, p. 1-9). — RuU de 
rgira, f^iê d'Âna^/a (en espagnol). — Gonçalez de 
lia, HMoria de Salamanca , sl9, 839. — Ortiz de Zo- 
ta , jtnnaUê eete$iasUeeu y seeula*'es de Sevilla, 999. 

AHATA (Pedro de ) , amiral. Voy. AnKàya. 
* ANGAHTHERUS ( Claude), médecin et his- 
Tographe impérial , vivait à Vienne dans la 
Donde moitié du seizième siède. Il était pro- 
bant, et originaire d'une famille du Barrois. 
itre plusieurs manuscrits et livres annotés^ de 



gloses marginales, conservés à la bibliothèque 
de Vienne, on a de lui : 1* Pauli Silentiarii 
henUambia diametra catalectica in Thermas 
epicas , latine facta epico earmine. Accuse" 
runt lueulentissinue annotationes , ' brevU 
item non minus utilis quam Jucunda de 
thermis dissertatio, et non nulla poemata 
ejusdem authoris ad Plovenum, dominum 
nobilissimum et omatisstmum juvenem; Ve- 
nise, 1586, in-12; — 2* Diameron in nuptias 
Ferdinandi Medicis , magni Hetrurix ducis^ 
et Christin» IMharingix duds filtx; Pa- 
doue , 1590 , în-4" ; — 3* Nomenclator gemma- 
rum quas magis in usu sunt, nunquam an- 
tehac quod sciri adhuc potuerit , ex grxco, 
Accesserunt in hune libellum notx brèves 
non if\/ructuosx , typis Ottomarianis , 15U4, 
in-8* : c'est la traduction de l'ouvrage de Psellus 
l'Anden , sur les propriétés médicales des pierres 
prédenses ; — 4* Pudolpho Ifimperatori, sem- 
per Augusto, Claudii Ancantheri , lyi» Msto- 
rici , Panegyricus , Taurino recepto^ dieatus ; 

Prague , J. Ottmar, 1598 , in-4*. 
jénnaleë enejfelopédlçues , septembre I8I7. 

ANCAmANO {Jacques n'), plus connu sous 
les noms de Jacques Palladino, ou de Jacques 
de Teramo ou Theramo, Voy. Teramo. 

ANGAEANO (Pictro Giovanni n'), ouAnca- 
rani jurisconsulte et poète italien, né à Reggio en 
Lombardie, vivait vers 1557. Comme juriscon- 
sulte , il se fit connaître par son Familiarium 
Juris quxstUmum, Venise, 1569, in-8* ; comme 
poète, par qudques sonnets, insérés dans la Nii{fa 
Tiberina de François Molza, et dans la Fenice 
de T. Giov. Scandianese. Ce poème est dédié à 
Ancarano, alors podestat de Carpi. 

Un autre Ancarano (Barthélémy), de Reg- 
gio, auteur de quelques vers qui se lisent dans 
YAntologia in morte del cavalier Vecellio, vi- 
vait vers 1620. 

Gnasco, Storia MUraria. — Cresdmbcnl , Hts. det. 
volç. jMMia. 

AHCARANO (Gospard), prêtre et poète de 
Bassano, vivait dans la seoofiidemoitié du sdzième 
siède. Il fit imprimer en 1587 , à Venise, un 
recudi intitulé Capitoli e Canzoni spiriluali 
sopra il Pater noster, Ave Maria, Credo, Salve 
Regina , e Magnifica^ etc., in-4*. 11 a aussi 
publié les Sette Salnu penitenziali , latini e 
volgari , in ottava rima, accompagnés de qud- 
ques autres poésies spiritudles; Venise, chez 
les Junte , 1588 , in-4®. On a encore de lui d'au- 
tres ouvrages du même genre, où il y a beau- 
coup de piété , et qui ne sont pas dépourvus do 
poésie. 

Tlraboseht. — GIngnené. 
ANCKixiT (Jacques- Arsène- FrançoiS'Poly- 
carpe), auteur dramatique, et Pun des plus fé- 
conds de ce siècle. Né au Havre, le 9 février 1794, 
mort à Paris, le 7 septembre 1 854. Son père, gref- 
fier du tribunal de commerce de cette ville, «^tait 
un homme instruit, qui aimait les vers, et qui, 
de bonne heure, exerça son fils aies déclamée. 



499 



ANCFXOT 



r*ci 



Le jeune Ai^^ot fut irabord destiné à Tadmi* 
nistralioQ 4e la marine, où ton oncle, VL Pouyer, 
0(;cu()ait un emploi important Bien que sa vo- 
cation Utléraire et poétique se lût déjà mani- 
festée par des signea cer^ns, il se conforma 
d^abord aux intentions paternelles. Il entra 
dans les bureaux de la marine au Havre même. 
En 1812 il fut envoyé en Hollande pour le ser- 
Yice de radministration. En 1813 il était à Ro- 
chefort, en qualité d'employé de troisième classe. 
En janvier 1815 il eolra, comme commis, dans 
l'administration centrale, à laquelle il demeura 
attaché jusqu'à la révolution de 1830. 

Mais on lutte vainement contre la nature ; la 
nature est toi^ours la plus forte. Avant même 
qu'il eût fait , par obéissance filiale , les pre- 
miers pas lians cette carrière de bureaucrate 
où il ne devait pas aller bien loin, le futur au- 
teur de Louis IV versifiait déjà, versifiait sans 
cesse, et comme malgré lui. Quand il partit pour 
la Hollande, il avait dans son bagage une co- 
médie en trois actes et en ▼ers, intitulée VEau 
bénite de cour, ouvrage destiné à plus d'une 
catastroplie. Le manuscrit tomba dans la mer 
pendant la traversée. Le jeune poêle en fit un 
autre : le terrible M. Pouyer s'en empara, et 
le jeta au feu. Il est à croire que M. Ancelot 
se résigna enfin, et abandonna cette eoroédie à 
son malheureux sort, car elle n'a jamais vu le 
jour. 

Bientôt après il composa une tragédie dont le 
titre était Warbeck , et le héros, apparemment, 
Pcrkins Warbeck. Mais Texpérience avait pro- 
fité à notre auteur, qui, cette fois, n'écrivit pas 
un seul vers de son œnvre , et la confia tout 
entière à sa mémoire. Elle échappa donc à tous 
les périls , et put arriver sans encombre devant 
le comité du Théâtre-Français , à qui le poëte la 
récita le 19 mars 1816. Elle fut reçue. Mais d'une 
tragédie reçue à une tragédie jouée il y a bien 
loin ; et lorsque Louis IX fit sa preinière ap- 
parition sur la scène fhmçaise , près de quatre 
ans plus tard , le pauvre Warbeck n'était pa.s 
encore sorti du carton où on Tavait placé. 11 ' y 
I st toujours. 

Louis IX fut représenté le 5 novembre 1819, 
ci obtint un succès éditent. Une versification 
correcte , élégante , harmonieuse , une peinture 
assez fidèle et très-brillante de l'époque, des 
mœurs, des caractères, un plan sagement or- 
donné, — on y tenait alors, — et quelques scènes 
fort heureusement trouvées , justifiaient {)Ieine- 
ment ce succès. Il est à croire que le choix du hé- 
ros y fut aussi pour quelque chose. Précisément à 
la même époque Ca^ir Delavigne faisait jouer à 
rodéon ses Vêpres Siciliennes. Casimir Delavi- 
gne avait d^à publié ses premières Messénien- 
nes : le parti libéral l'avait adopté , et le prônait 
avec ardeur. Le triomphe des Vêpres Siciliennei 
était donc comme une victoire remportée par 
l'opposition. L'opinion royaliste, voulant aussi 
avoir sa \ictoire, s'empara du succès de Louis /A', 



et en fit le sien propre. Les faveurs de cour 
plurent sur M. Ancelot Sa position à la marjps 
fut améliorée, et Louis XYIlJl lui assigna nqv 
pension de 2000 francs sur sa cassette. 

La seconde tragédie de M. Ancelot , le Matre 
du palais , jouée le 16 avril 1823 , ne fut pas, 
à beaucoup près, aussi heureuse que Louis IX. 
Elle ne put avoir que sept représentations. Cf: 
fut pourtant à l'occasion de cet ouvrage que le 
roi conféra à l'auteur la croix de la Légion d*boD- 
neur. Était-ce seulement pour le consoler, ou 
bien pour protester contre le jugement du puUic? 
Quoi qu'il en soit, M. Ancelot prit sa^vancbc 
l'année suivante par la tragédie deFiesqMe,&Jit 
s'aidant avec beaucoup d'esprit et de goût du 
génie de Schiller, il montra une vigenr de pen- 
sée , une hardiesse de combinaisons icéniqu» 
qu'on ne lui avait pas encore vues. 

Fiesque avait été représenté à TOdéoD le 
5 novembre 1824, cinq ans, jour pour jour, après 
Louis IX. En 1828 , l'auteur donma Olgu, ra 
VOrpheline russe , et , Tannée soivaote, Eli- 
sabeth d*ÀngMerè ^. Ces deux onirages réus- 
sirent, quoique avec moins de reteptisseOMSl 
que Louis IX. 

Le sujet du premier lui avait été inspiré pm> 
bablement par un voyage qu'il fit en Russie 
en 1826, à la suite du maréchal Marmoat, 
chargé de représenter le roi de France an cou- 
ronnement de rem|)oreur Nicolas. Nous ne dirait 
rien d'une ode qu'il écrivit à cette occasion , et 
qui fut imprimée à Moscou. Les poésies de odw 
survivent rarement aux circonstances qui tesoat 
fait naître. D'ailleurs , le talent de M. Anoeiut 
n'a rien de lyrique. Il tira de ce voyage na 
meilleur parti dans un volume en vers et es 
prose, intitulé Six mois en Russie, onvra^ 
écrit avec grâce, et plein de détails mtéressaats. 
A peu près vers la même époque, et avant ta 
représentation d'Olga , il publia successivemeot 
Marie de Bradant , poëme m six chants , et us 
roman en quatre volumes, intitulé F Homme du 
monde, qu'on croirait écrit sur le scénario do 
plus sombre, du plus violent, du plus exa^géfé 
des mélodrames. Cependant le mélodrame ne 
vint qu'après le roman. L'Homme du mande, 
arrangé pour le théâtre, de compte à demi avec 
M. Saintine, eut à TOdéon un succès bniyaat, 
mais où la réputation de l'auteur n'avait rien à 
gagner. 

Indépendamment de la pension dont nous 
avons parlé, M. Ancelot avait obtenu la ptacc 
ou plutôt le titre de bibliothéoaire de lieudos, 
qui n'était , à proprement parler, qu'un prétntc 
pour augmenter son bien-être. La révolntioo ^ 
juillet ^dnt tout à coup détruire cette sitnatico 
médiocre, mais tranqiiillc , ce bonheur mDdcsle, 
prix de travaux consciencieux et estànables. U 
poète reçut ce coup avec courage , et, ^man^ 
bravement son parti , renonça aux owvm o^ 
l'on ne gagne (]ue de la gloire. Il y a pour i* 
écrivains deux roules à suivre : celle de l'art» 



SOI 



ANC:.KLOT 



503 



eC ceOc de l*mduRtiie. M. Ancclot avait d*abord 
choisi la première, Mais, de 1813 à 1830, il était 
devenu père de fainiUe. 11 se résigna donc à la 
seconde, et descendit sur les scènes secop- 
daires, où jamais ]nsqu*alor$ il n'ava|t cpm- 
promis Aon nom. Q y déploya, pendant quelques 
années y des qualités qu'on ne lui connaissait 
pas encore, de Tçspfit, de la finesse, de la 
grâce , une Técondité remarquable , une infati- 
gable activité, qui explique peut-être jusqu'à 
un certain point, mais qui n*exctt8e pas, la mora- 
lité dooteusc de queJques-nns des sujets qu'il a 
traités. Les mœurs du dix-huitième siècle sont 
plus comiques qu'édifiantes. Nous trouverions 
difficilement aujounriuil la liste exacte de tous 
les vaudevilles, drames et comédies anccdoti- 
qnesqnll a fait jouer, de 1830 à 1840, seul, ou en 
société avec divers collaborateurs. Le nombre en 
est considérable, et plusieurs ont obtenu des suc- 
cès retentissants et lucratif^. Madame du Barry, 
Léontine, le Favori, le Régent, Madame du 
Châtelet , la Comtesse d*Egmont , Heureuse 
comme une princesse ^ V Espion , Tingt autres 
•nooft que nous poumons dCer, lui oonstitnè- 
rent, en peu d'annés, le capital du revenu qui 
lof avait Âé enlevé par les événements politiques. 
Qu'on nous pardonne d'apprécier aussi prosaï- 
quement , et par leurs résultats purement maté- 
riels, des flravres où fl fluit jeter à pleines mains 
finventioB , les combinaisons dramatiques , 
les observations Unes, les vives et piquantes 
saflUes. Cest surtout dans les arts que ta forme 
emporte le ffvnd. Le vaudevilliste est comme le 
journaliste : Il s'adresse à ses contemporains , 
ft non à la postérité. M. Àncelot Ini-mèmc ne 
se faisait fii cet égard aucune illusion : il dfsaft 
assez plaisamment qu'après avoir , pendant 
quinze ans, travaillé jTTo/vimi, fl était réfluft à 
travainer pro famé. Heureux si , depuis , il 
n'avait pas perdu , dans une spéculation impru- 
dente , la plus grande partie d'une fortune qui 
hii avait coûté si cher! Rien n'est plus aventu- 
reux que la direction d'un théâtre, et M. Ancelot 
on a (Ût une cruelle expérience. 

Quelques années auparavant, il avait tout à 
roup repris son rang au Théâtre-Français par la 
tragédie de Maria Padilla, ouvrage laborieusc- 
meni étudié , assez fortement conçu , où la ver- 
sification est tout à la fois très-ferme et très-élé- 
gante. L'artiste d'autrefois s'y retrouvait tout 
entier. Malheureusement, quelques erreurs de 
jifan nuisaient à l'intérêt de l'ouvrage , qui n'eut 
qu'un succès d'estime. Mais c'en fut assez pour 
ouvrir enfin à l'auteur les portes de l'Académie 
française. Il y avait déjà frappé deux fois, 
en 1828 et en 1830. Il y remplaça M. de Bonajd 
en 1841. Peu après fl fit paraître les Épttres 
familières, recudl de satires aussi remarqua- 
bles par la verdeur de Tépigramme que par la 
grâce du style et la richesse de la versification. 

En 1849 M. Ancelot a été chargé par M. de 
Tooqoeville, alors ministre des affaires étran- 



gères d'aller ouvrir à Turin, à Florence, à 
Bruxelles, etc.^ des négociations tendant h Ame- 
ner, entr^ ces pays et la France, la reconnais- 
sance mutuelle des droits de propriété litti'rairc , 
et la répression de la oontrefiiçûn. Il a rempli sa 
misakm avaa inteUtgeoce et snecèt, aÉnsi que 
le proQTept les traitée intervenus depuis cette 
époqHÉ. Ilaal beiumix pour nn homme de lettres 
d'avoif p« honorer la fin de sa carrière par un 
aote ottto â la littérature de lois les pays. 

0. Hequct. 

ASCBLAT {Marguerii^Virginie Chardon, 
madame ) , épooie du précédent. Née à Dijon 
le là mare 1793, medemoisette Chardon M 
amenée â Paris par sa mère en 1804. £Ue étudia 
d'afaerd la pelntum. Mais on ne peut guère citer 
d'(4iB qu'un taUteu de elie valet , qui fut exposé 
au saUm de 1628. Il était intitulé, sur le livret : 
Une lêeiure dé M» Ancelot. Presque tons les 
littérateurs de cette époque y figuraient , et cette 
ooUectie» de portraits attirait l'attention autant 
popr le moins que le mérite de l'œuvre. Lors de 
eelte exposition , il y avait d^ onse ans qu'elle 
était lyiariée. 

Tant que dura le gouvernement des Bourbons 
de la brandie elaée , madame Ancelot se con- 
tenta des sHceès de salon qu'obtient toiyours une 
jolie femme qni est en même temps une femme 
d'esprit Quand les événements de 1830 eurent 
condamné son mari à une production plus 
active, madame Ancelot devint peu à peu, et 
en secret, aon collaborateur. 11 serait difficile 
de levoir au juste dans quelle proportion elle 
contribua aux succès de l'auteur de Léontine 
et de Reine, Cardinal et Page. Le bruit et la 
publicité l'effrayaient. 

En 1835 elle fit imprimer un volume iutitult* 
emprunts aux salons de Paris. C'était un re- 
cucU de nouvelles écrites avec une grâce parfois 
un peu maniérée, et remarquables surtout par 
une finesse d'observations qui semblait trahir 
le sexe de l'écrivain. Mais cette fois encore elle 
eut peur, et voulut que son mari signât pour 
eUe. Bientôt pourtant elle s'enhardit, et donna 
successivement au ThéAtre-Français plusieurs 
comédies en prose : Un Mariage raisonnable , 
Marie ou les Trois Époques, le Château de 
ma Nièce, Isabelle ou Deux jours d'e^pt - 
rience. Mademoiselle Mars jouait dans les tro*.s 
premières, qui furent très-bien accueillies par lo 
public. Marie surtout réussit avec éclat. 

Le Gymnase-Dramatique a eu d'elle un vau- 
deville en deux actes, intitulé C^^mence, ou In 
Fi lie de V Avocat» 

LorsquVnfin M. Ancelot eut obtenu la direction 
du Vaudeville, elle écrivit pour ce théâtre une 
fpule de pièces plus recommandables par la 
grâce des idées et du style que par la vigueur des 
conceptions dramatiques et l'intérêt des situa- 
tions. Depuis lors madame Ancelot parait avoir 
cess^. d'écrire, et nous n'avons plus à citer d'elle 
qu'un roman en deux volumes intitulé Ga(>rie//e, 



SOS ARCELOT — 

doDt la fàbte est nulheanoMinent auei toI- 
gairei mtwqoi ae loatieiit par oertùiu déUfls, 
et |Ar Icfi inemet qualités de style qoe le* ffm- 
prunU aux laloni de Paris. G. HKQotr. 
Diftiimaatn de fa dmwrjotlim, aauTeLIfl éâlUoa. — 

ANCIARADO {Pierre d'), jurisconsalte ita- 
lien, né ïADchinnoTera 1350, mort vers 1417. 
n fut élève de Balde, protêts» quelque temps le 
droll canon i Bologne, d'oO il Tint enseigner 
le drdt ciTil à Psdoue en 13Bâ. En 1393, il se 
rendit k FemrG lor l'iavitilion da duc Albert II; 
■Mis il n'y fit qu'nn séjour de peu de durée. Sa 
cbiire ajint été supprimée apiis la mort de ce 
prince, G Tint <Ure un court de dderëtiles à Sani, 
et retourna à Bologne, oh il vivait encore en 
1415. On ne sait pas exactement k quelle ^Hxine 
mourut Ancbarano : le moaumoit qni lui Tut 
Sevé dans l'église dea Dominicains de Bologne , 
n'indique ni l'année de sa naissance ni celle de sa 
mort II jouisse d'une grande autorité comme 
jurisconsulte, ainsi que le prouve ia qualification 
d'Ànehora jurli, qu'on lui donnait. Les plus 
anciens inriscoosulles lui attribnent des com- 
mentaires sur le JHgeslum iietus et le Diçeiltim 
iwvum; va ]ea Décrélalei, le liber lextut et 
ke Ctémenlinet, et du volume de Conmlta- 
tiom. Spangenberg qui a recberclié ces ouvrages 
avec 6oin n'ii pu s'en prorur» une seule copie. 
Comme les lé^sles, qui les mentionnent, citent 
les opinion» d'Ancharano sans rapporter le texte 
de ses écrits, on s «opposé que ces demleni se 
perdirent peu après la mort de l'auteur. 



iiIIGBBR. Voy. Anm. 

AnCBKKU (Daniel), potte bancals, né ans 
environs de Verdun en 15Sfl, mort vers le mi- 
lieu du dix-septième siècle. Il suivit d'abord la 
rarriire militaire, et se mit plus tard à cultiver 
les Muses. Depuis ce moment , toute sa vie est 
dansseB6crits.Enieo8,AncbèresBt paraître une 
tragédie : les /une*les Amour» de Belcar et 
de Méliane; avec les Amour* d'Anne ( série de 
poèmes en l'honneur de sa maîtresse Anne de 
Montaud ); Paris, 1608, in-lî. Ce livre est dédié 
A Jacques I", n» d'Angleterre; l'aulenr annonce 
dans sa préface qn'il se propose d'aller en Anglo- 
terre sollidter le haut patronage du roi. C« des- 
sein fut exécuté dès l'année snivante , * m juger 
par les trois premiers de sept tableaux: de 
pénitence; Paris, 1609, in-t". L'exnnplalre 
qo'Aucbèree présenta an nd se conserve actuel- 
lement an Musée britannique ; la page du titre 
n'est pas imprimée , mais écrite k la main avec 
des lettres d'or sur vélla; et on remarque an 
bu les initiales I. R. (/ocobus rex). Deux ans 
■près, le même antenr lit paraître les deux 
premiers livres de la Stvaride; Paris, 1611 , 
in-V , oïl il fait mnonter l'origine des Stuarts à 
Astrée. Ce poème, qui plut beaucoup an roi, 
Iht publié tou le nom de Jem de Seht- 



ASCHERSEJX 5H 

Umdre , ansgrame de Daniel de» iitehèm. 
Après la mort de aon protedeor, n IflU, i» 
chères revint en France, où il piiMia,enMnaciM 
le pseudonyme de Jean de Scbelaiidre : Tyr d 
Sidon, on les funestes amows de Léonte et it 
Philoltne , et rheureax tuccè* de Belear d 
de Miliane, tragi-comédie m deox joaniéei, 
chacune de cinq actes; Paris, 1638, in-8*. U 
première partie de cette douUe (Mce est 
tragédie nouvelle , tandis que la 
n'est ( sauf qudques 
près et la conclusion , qui est un 
lieu d'no meurtre) que la reprodoctloD de la (»• 
gédie publiée vingt ans auparavant CeUe pv- 
tieularité et le psMdonyme ont douié Ueu an 
méprises les plus singniièret : BiDsi, la TaEèn 
accuse SchelaDdred'BvolrpilMAjKiiirca,(tBMa- 
cbamps regarde toute la dernière pièce, qoi^ 
ralt avoir été jouée sur qodquee thdUres piiiÀ, 
comme une simple réimpres^on de cde piIlliiB 
en 1608. M. TVeiss iDÏ.miiiU! ( Aio^rapAÏe «ai- 
iterMffe ) parait avoir partagé cette opiniao. H. 



-■AlfCaBKSEK ou fcHSfiABITIS ( JtfUAiw), 

savant pbliologne danois , né le 16 mars ittt, { 
morten 1741. En i7M ilquitt>leDuMmHdk,el 
voyagea pendant trcHS ans eoHolla&deelen Aiigis- 
terre, où il s'appliquait surtootaïuUogiMaerin- 
taies. En 1709 il retourna dans 1* patrie, et IM { 
nommé professear k l'unireTrité de CtfOdkape, i 
et eu 1731 évAquede Ribe en Juflaiid. OBats 
lui : SpicUegiuM d^ectut Uxteonim rattM- 
eorum; Copenhague, 1704, (n-4*; — Poim» 
Togrcd an^rieutn artMee, etnit oerthme IsttM 
/. GolU , hactenus inedila, praifaltone, tioH*- 
qve suis aucta; Utrecht, 1707, io-C* : tons In 
exMnpIeires de cette édition , excepté dnqnaaie, 
(tirent perdus sur.la mer, dans le trqet de Hol- 
lande k Copenhague; — Oralio de matlieiu- 
ticii Danomm , inaérée dans la DamlteAs tth 
bJlofAeA.Tol. Vm, p. 701. 
Mollcr, CliHfrrte Ufirofo. — Wons, r»i las W * 



Jean-Pierre) , j 
et antiquaire danois, né le 4 octobre 1700 k 
Borch, dans le Jutlaôd; mort le 13 avril 17(Sl 
Copenhague.il derinten l733pmnierUUioflit> 
Caire de Copenbaj^e, en I73eprofesMarde|iU- 
lOBophÎB, et en 1737 professeï 
l'oniversité de cette ville. De se 
breni, sur les antiquités danoises, i 
rona que : Lemmata et Indices tÀtervatUmm 
de Solduriis et Origine mtlitix atgw f» 
péril apud Celtas ; Halle, 17S9, Id-4*; — 
XII Dlsputatlones de Solduriis; Coptabtgtt, 
1731-1740, in^°; — Jus puMiemitêtJif 
datereteris yorvegiX;Mû., 1738, b»-4*; — 
Descriptio staluum. eultiomm In fabâ^i 
ibid.,et Leipiig, 1741, in-fol.; — Paroa (W- 
broTum cMtai; Ctqwnbagne, 174fl, l»4*; — 



M 



ANCHERSEN — ANCÏÏIETA 



506 



Jk SueviJ; ibid.» 1746, m-4*; — Origines Da- 
Me«;il)îd., 1747, iii4'*; ^ Vallis Hertha Dex 
H origmes danie» grxcis et latinis auctori- 
ku CMiscripix et Ulustratœ; ibid., 1747, 
Ik4*. La plupart de ces écrits ont été réunis 
ijprta la mort de Tantenr et publiés par Gerhard 
Oeiridiay loas le titre Opuscula minora ; BrÊme, 
1775, 3 Tol. iii-4*. 

Mjvap «t Knft, Met» bioçr. D&n. — Adelanf, tupplé» 
■nt à JOdicr, jtUgnÊtUus CeUkrtm^Lexilum,~' Ench 
cl Onibcr, jUffmn. Sne§c. 

*AXCB1BTA (Miguel), sculpteur espaçM)! 
do seizième siècle, natif de Pampelune. H étudia 
à Florenee, et retourna bientôt après dans sa pa- 
Me. Anchieta a flikit les belles stalles du chceur 
de la cathédrale de Pampelune, qui sont comp- 
parmi les plus belles de toute l'Espagne. Le 
de ces stalles est d'un goût exquis. Elles 
sont oiricfaies en outre d'un grand nombre de sta- 
fnettesde personnages de l'Andeo et du Nouveau 
Testament, très-habilement exécutées. On dte 
oieore d'Anchieta une Assomption de la Vierge 
pour Fautel principal de l'église de Cascante; 
rMild de l'égKse de Santa-Maria, à Tafalla; la 
statue équestre en albâtre de saint George 
tnant le dragon, à Saragosse ; enfin une Assomp- 
lioa de la Vierge pour le grand autel de la catbé- 
dnie de Burgos. 

WÊtmmétu DieeUmario kêstorieo, etc. 
JJIGaiBTA ou AHCHIBTTA (le P, Jozé d'), 

rns des premiers apôtres du Brésil, né à Té- 
■érille en 1533; mort le 9 juin 1597. Il sortait 
d'taDe ancienne famille de la Biscaye, alliée aux 
Loyola. Son père était né dans cette partie de 
FEipogne; sa mère avait reçu le jour dans la 
pande Canarie. Sa première éducation se fit 
l'Ile même où il était né : il n'avait pas 
de quatorze ans lorsque son père l'envoya 
à Coîmbre, où il put profiter encore des ensei- 
gnements qui venaient de succéder à ceux des 
Uo0O de Teive, des Gouvea et des Buchanan. 
Ce Ait là qu'il puisa ce goût pour la belle lati- 
■fiéy qui ne l'abandonna jamais, même au milieu 
des peuples les plus rodes du désert. 

Les jésuites, témoins de ses efforts, comprirent 
de bonne heure cette grande intelligence qui 
eoomiençait à se développer, et devinèrent qu'il 
y avait en Ini tons les nobles instincts d'un mis- 
iioiiBaire intrépide et dévoué, comme il en fal- 
Wft an sdzième siècle. Jozé de Anchieta fut affi- 
lé à la compagnie, et partit en 1553 pour ces 
solitudes du Brésil, dont on ignorait en- 
l'étendoe géographique, et dont les peuples 
it à peu près inconnus. Mais l'inconnu, c'é- 
Irit alors ce que recherchaient c^ hommes à 
Urne ardente, qui ne s'informaient ni des périls 
da voyage, ni des coutumes atroces des hordes 
taBvaiQes parmi lesquelles ils allaient demeurer, 
poorvu qolls eussent le temps de proclamer 
avant de mourir la loi nouvelle qu'ils appor- 
fiienf José de Anchieta n'avait que vingt ans; 
fl élail poète : il n'hésita pas à courir volontai- 
icmenl te risques dn martyre. Dès le débat 



et quelques jours après son arrivée à Bahia , 
où était établi le grand collège, il fut dirigé, sur 
un ordre du P. Leonardo Nunes, vers les champs 
de Piratininga, où Nobrega avait fondé la mis- 
sion de San-Vicente. Nous ne parlerons ni de son 
naufrage sur les Abrolhos, ni des souffrances 
qu'il lui fallut endurer le long de la côte orientale. 
Le poète, ravi è l'aspect de tant de splendeurs, 
adnîirait; le missionnaire commençait à com- 
prendre les rudes travaux que lui réservait une 
nature indomptée; ce n'étaient pas seulement 
les éléments qu'il fallait vaincre, c'étaient les 
hommes qu'il fallait combattre, et combattre è 
force de patience, de douceur, de résignation. 
Cet art divin, et que nul ne posséda jamais 
comme lui , il l'apprit de son propre cœur, puis 
des touchajits enseignements de Palacios, d'Az- 
piicueta Navarru , et de cet infatigable Léonard 
Nunes, que les Iikliens avaient nommé ingénieu- 
sement dans leur langue Abare Bébé ( lo Père qui 
vole ) ; voulant d'un seul mot faire comprendre 
le zèle infatigable du missionnaire parcourant 
sans cesse les forêts, en quête de nouvelles con- 
versions et de nouveaux dangers. 

On ne condamna pas d'abord le jeune mission- 
naire à ses travaux : sa complexion était faible, 
U n'y eût peut-être pas résisté; on attendit qu'il 
pût mesurer ses forces 4 la t4che immense qui 
lui était réservée. Durant les premiers mois sa 
science fut mise à profit; mais pendant qu'il en- 
seignait la langue de Virgile aux rares élèves du 
collège de Piratinga, à ces ManuUucos des- 
cendants des Indiens et des Européens, qui de- 
vaient être un jour de si hardis explorateurs, 
et dont quelques-uns se destinaient à l'Église, il 
apprenait d'eux la langue tupi , à laquelle son 
universalité devait faire bientôt donner le nom 
de lingoa gérai, et qui est un dialecte du gua- 
rani. Bientôt le jeune missionnaire canarien, 
transporté tout à coup de Coîmbre au milieu de 
ces rudes élèves, sut la langue des Indiens d'une 
façon merveilleuse. H n'avait pas encore perdu 
l'habitude d'étudier comme on étudie dans une 
université : non-seulement il sonda les richesses 
des dialectes sauvages comme il eût étudié on 
pur idiome de l'antiquité, mais dans la langue 
même des Tamoyos À des Tupinambas U fit des 
vers, des cantiques, des chansons mondaines, 
ayant trait à quelque loi morale, et que les jeu- 
nes filles^ les enfants, les Indiens eux-mêines, 
allaient répétant dans les carrefours do la co- 
lonie. 11 fit plus : il composa un mystère, une 
sorte de comédie presque satirique, où le tupi, 
dans un dialogue animé, alternait avec le por- 
tugais, et conviait è résipiscence les Indiens et 
même les Européens, dont la vie, il faut le dire, 
était certes mobs exemplaire. Sa propre volonté 
allait lui imposer toutefois d'autres travaux. 
Quand il posséda tous les secrets du langage de 
ces Indiens, quand il put parler è leur cœur et 
que sa parole l'eut fait aimer, il entra sans hé- 
sitation dans les forêts. Sa renommée était d^à 



607 



ANCHIETA 



508 



immense i)arini les peuplades de îa cdte, hordes 
encore bien sauvages, mais plus nombreuses 
qu'on ne saurait l'imaginer aujourd'hui. Antliieta, 
tout en continuant les travaux de ses prétlcoes* 
seurs les Navarro, les Simon, les Gram, fit 
sans aucun doute plus de catéctiumènes qu'ao- 
cun d'eux : il acquit hientM la n^putation du 
plus habile et du plus ardent missionnaire qui 
se fut montré dans ces cootrt^ ; il allait dtre 
bientAt convié par ses supérienm à remplir une 
antre mission. 

A l'époque où les plaines de Piratininga sepen» 
plsi^nt dîndicns soumis au catholicisme, le che^ 
valier de Viliegaigon, fixé sur son rocher, ien«» 
tait de dominer encore la baie de Rio de Janeiro, 
et d'y fonder un refuge pour les Français , alliés 
déjh à plusieurs hordes de Tupinamlias et de 
Tamoyos. Mem de Sa' reçut de Jean III l'ordre 
d'aller combattre les étranîgers dont on redoutait 
l'envahissement : fl comprit que la parole do 
saint missionnaire achèverait ce que le. tabre 
aurait commencé ; il emmena avec lui Anchieta. 
Après de nides combats les Français tarent ex- 
pulsés ; mais les Tamoyos irrités se ruèrent sur 
les habitations naissantes de Piratininga. An- 
chieta montra alors autant de résolution et d'é- 
nergie qu'il montrait de résignation et de dou- 
ceur dans les forêts : les sauvages furent chaasés 
sans aucune perte pou^ les chrétiens. ( Yoy, sa 
lettre dans la Revista ). 

Ces agressions perpétnellea faïquiétaietit tiéati^ 
moins la colonie. Aussi intrépides l'vn qiie Taotre, 
Nobrega et Anchieta allèrent demander la paix 
aux Tamoyos, et seuls ils s'avancèrent à tlfigl-ei)i 
)ienes de Saint-Vincent, jusque dans la baie d*U- 
bapeba. La paix Ait conclue; Nobrega retourna 
dans les champs de Piratininga poor la Adre ra* 
tifier, par le oonsentemeilt génér&l des antres 
tribus. Anchieta démettra parmi les Indiens dans 
l'aidée dlperoig, snr des rivages charmants, 
mais déserts ; il y resta plusieurs mois , catéchi- 
sant ces redoutables sauvages, Impafietits du joug 
nouveau qu'ils venaient de soMr, et tongeant 
déjà à le secouer. Ce Ait en ce temtis, et lorsqull 
pouvait se dérober aux naïves Importunités des 
Indiens, qu'il composa son poème latin en l'hon- 
neur de la Vierge. Il nous apprend lui-même quil 
l'écrivit sur la plage unie du rivage, admirant ces 
riantes collines ators inenltes et at^rd'hni cou- 
vertes de moissons abondalHtft. La vague venait 
effooer l'écriture , mais la méttrali^ du poète giir- 
dalt le fhiit du travail et de l'irispiratlon : ahisi 
Ihrent préservés de l'oubli les quatre mille cinq 
cents vers dont se compose l'œuvre d'Anchieta. 

Après son exil volontaire, llnflitigable mission- 
naire retourna h Pirathiinga, el pensa akits 
périr dans un naufrage. La prière, dit-il, le sauva ; 
n put embrasser ses frères; mais le génie inoon^ 
«tant des Indiens ne lui laissa pas un long repos. 
f jCS Tamoyos, aidés des Français de Rio de Ja- 
neiro, se révoltèrent encore. Il fallut oicore aller 
\^ combattre. Estado de Sa' fbt déeigné po«r 



accomplir cette périlleuse entreprise; Anchieta 
l'accompagna ; et si la valeureuse résolution da 
jeune capitaine eut de si grands succèà, illes dof 
en partie aux conseils du missionnaire et à son 
activité. Ce Ait au retour de cette expédition, 
dans un voyage où il fiit mandé à Bahia , que le 
compagnon d'Estado fiit ordonné prêtre par 
dom Pedro Leitâo, deuxième évêqoe du Bréstt. Il 
retourna presque immédiatement dans la baie dé- 
licieuse oA il venait d'être témoin des plus rudes 
combats, mais où il n'avait pas encore accompli 
sa tAche. Par ordre de réponse de ioio 01, la 
ville capitale du Brésil prit alors naissance « et 
avec elle s'éleva le collège que ât bAtir Andiieta. 

A la vie presque militaire, à la vio de Tardii- 
tecte fondateur d'un grand édifice, succéda en- 
core la vie des religieux enseignements. Pen- 
dant six années Anchieta fut recteur du ooU«|c 
de San-Vicente. Le général de l'ordre lui ré- 
servait une charge plus pesanta, et il ne l'as- 
ceptapas, dit-on, sans effroi t en 1678, aumomeal 
où le Portugal allait succonit>er9 il fut nomné 
provincial. Ce n'était plus, comme l'a si bien dît 
M. Pereira da Sylva , les soins dn rectorat m 
d'un séminaire qui devaient l'occuper; la di* 
rection suprême de l'ordre venait da lui Hn 
confiée. Tout le territoire oompris entre Is ris 
de la Plata et l'Amazone était dévola à son aèle. 
Ce n'était plus une ou deux nationa d'klolÉim 
qu'il avait à convertir, c'était des mllHsrS di; 
peuplades de diverses origines, de mœurs et 4b 
ootihimes difTérentes. 

Anchieta déb«ita dans ses nonveUns toictisil 
par visiter les établissements de Pemamfanes, 
puis ceux que l'on commençait à fonder dans la 
baie de Rio de Janeiro. A peine nourri dans sas 
etoursions de quelques biscuits seoa et d'un psi 
de poisson salé, on dit que le long des eûtes inei- 
pksfêês fl développait les qnalttéa d'an BMiin 
Mlttilê, et quil étonnaH parfois les pilotes. Hoos 
ne le enivrons pas dans ses cooraea da Saial- 
Vincent à Rio, et de ce port à Bahia, où r»- 
cupèrent de graades fondationa monumentales 
qui subsistent encore, et que le gouvememcnt 
otilise de nos Jottfs. Oes vastes travanx, il les 
exécutait dans ses jours de repos; mais lorH|as 
sur la cdte orientale il s'enfonçait dans les §^ 
rets impénétrables, lorsqu'd osait offronlBr b 
rage brutale des Ayroores, ancêtres des Bot^ 
ooudos, ses frères se metteienl en prière; or 
ces Indiens étaient considérés connue des su* 
vages impitoyables par les sauvages «ax-mêmei. 
Plein d'une sérénité inaltérable, Anchiete rsir 
nait tot^ours dn désert, et toujours il y antt 
laissé qnelqH^ germe de paix ou de dvilisatiefr 
Pendant huit années entières, fl mena cette fM 
de labeur et de souffrances. Enfin, se tnmnd 
en 1585 à Bahia, où était te maison p ro fcs ee » fl 
supplia le visiteur do l'ordre de l'afléger i< 
poids de sa dignlte, et d'en revêtir à sa plaeo d 
P. Marçal Belliarte : il n'avait que dnqusslt- 
deux ans, et ses forces étaient d^ défsillisii* 



509 



A.^cuI^:ï^ — ancillon 



510 



n se retira d*aborH k Kin dr .T»nHm, où , (K*6 
TaniM^ 1582, il avait foiulc la maison de Misé- 
liourrle; mais il ne lit pas dan^ la citt> iiaiAbaiite 
an bien kmg iM^jour : û solitude don grandes fo- 
rMfiy le voiiiniiKe des IiidioDR lui «liaient dRTenus 
néeessaires. Par sm ftoiiiR 1rs ald(^>» îles Tupi- 
niquins et des Papanasfs sï*taicnt formées dans 
la province d^Espirito-Saiito : co fut au milieu 
d*eUe«, à Reriictiba, au nord du Rio C.abapuaua, 
qv'îl établit son séjour. Dans cette campagne si 
belle, mais si solitain>, il relut les Pères de Vt- 
glise^ saint Basile, saint Augustin .surtout, pour 
lesquels son admiration allait toigours croissant ) 
et il termioa aussi quelques-uns de ses pieux 
ouvrages. Ce fut là qu'a la suiti^ tVune longue 
maladie, et après avoir liéni ceux qui Tentou- 
laient, il s'éteif^it i>aisiblcrnejit : on était au 
9 juin de Tannée tô97. De Rcri^tiba, les caté- 
chumènes Toiilurent le porter à dos (rhoinmc 
jusqu'à Espirito-Santo , qui est à quinze lieues ; 
trofis coïts Indiens formaient son cortège funèbre. 
Ploa tard il fut enseveli dans le collège de 
Valûa, et Rome commença les enquêtes néces- 
saires à sa canonisation. Depuis pr^ de trois siè- 
cles, les pauvres Indiens de la eâte n'ont écouté 
que leur cœur pour le ranger parmi les saints. 
Joié de Ancbieta a laissé de nombreux ou- 
Tiages, restés presque tous manuscrits. Les plus 
Importants sont sa grammaire de la lingoa ge* 
rai, et son poëme de la Viei^ : la grammaire, 
introuvable pour ainsi dire auO^urdliui, est inti- 
tulée Arte da Grammaiica mais usada na 
eoêta do Brasil; Ckïimbra, lô9ô, in-12. Figneira, 
qui douia la sienne en 1630, (ait assez com- 
prendre sa valeur, en disant que de son temps 
lldioroe des Indiens avait déjà vieilli. Le poëme 
de Beatx Virginis vita a été imprimé deux fois 
par Simao de Vasooncellos, dans la Chronictido 
Bnuil et dans la vie d'Anchieta, donnée par le 
néme. Alegambe inscrit ainsi les titres des au- 
tres écrits du missionnaire : IHct, Hngux bra- 
sUieœ; — Dœtriita christiana, pleniorque 
caiechismus eadem Ungua explicattu; — 
Dialo(^de Religionis scitudignis; — Jnsti- 
tutio ad interrogandoi intra confesswnem 
fœnitenies ; — Syntagma monitorum ad 
frmparandôsmorilmndosf—Cantiùnessacrup, 
Hn^ii laL, luHtanieaf hispanica et brasi» 
Uea; — Dratiki ad exthrpanda Brasilia: vi- 
fta^ — Brasilica sodetatis histaria, et vitx 
ctoriomat qmk in Brasilia vixerunt; — De 
ReàUM ^estis Hem de Sa. L'Académie des scien- 
a publié une dissertation latine d'Anchieta 
les productions naturelles du Rrésil , dans 
l*oiiTra^ intitulé Noticias para a historia e a 
^eofraphàa dos nnçoes ultramarinas ^ qui 
prouvB que l'infatigable missionnaire était aussi 
un lélé natoraliste. Febdinaco Denu. 

I^TClrs ds 8jl^, /*lut«iT9 BratUHro; Rio de JanHra, 
1947, I. I. — Ottentor BraHMro , Jnmat litrrarU) e 
ptcfoHol, pab. par V.-P. dr r.arvalhu riiilin.irnen!« et Jolo 
Joui Moreln ; Rio de Janeiro, Id^s-iMfi, tn-»". - Le co- 
loMl Aaeloll, O/ttulla Jvu et jtnchietm, Bepiatm tri- 



mnif.il, t vil, p. stl. - StmSo de Vasconcclloi, f'ida 
do rcnrrarfly pndre Jateph de tnchieta.da compitnkia 
df Je*u, tiirmatrrgo « sic ' dn ntmn mundo tut prouincia 
do Hrasil ; IJfhoa, int, In-fnl , porir. - l>. Sripton Es- 
»rniiib;ito, Ktoçio dêl P. Jostph de jénrhUta, etc.; 1631. 
riMinp. rnlt.il. rn Ancône. - Manuel Mniitryro, Eloçiù 
del P. Joseph de Ânchleta; 16», Imp. at^c ifjutret 
eioffr^. — P'ida del padre Jatepk dr .^nehieta, tradw 
ziJu dt- tatin en rattellano par el padre hitevan de 
Patrmina^ de la mitma compaSia, y natural de Ijo^ 
{/rono ; Salnmança. 1M«, 1ii-ll. ^S^b. Reretann, huma- 
nlfttr habile, IrailuUlt: d'abord en latin cette vie. priinl- 
tlTeiiiciit redifrée en pnrtuiiat» par le provtoclalde l'ordre 
P. KudrlKue^j PatemlRa se prorura d'autre* documenta, 
cl 1.1 donna en eftpafmuL ) 

^AXCHiLiTS (N...)) peintre flamand, né à 
Anvers en 1688, mort en 1733. 11 imita minu* 
liousement le style de Teiiiers, et ver» 1750 il 
vint à tiOndres ^ où il flt beaucoup de tableaux 
estiiiKS, représentant surtout des scènes de la 
vil' anglaise. Il eut pour protecteur sir Robert 
Wal(Mde. En 1733, Ancliilus quitta Londres, 
avec deux autres peintres, pour se rendi*e à Rome; 
mais, avant d'arriver à Lyon, il tomba malade 
et monrut. 

Van Gool, JViMiM Sdumlburg éer Jfedêrlantscàê 
KenU-sekUden, ete. 

ANGHISB (*Arxf9rK)t prince tfoyen, fils de 
Capys et de Thémis, fille d'Ilus, par laquelle il 
descendait de Tros, le fondateur de Troie. Ce 
prince, dont la résidence était à Dardanus, était 
dhme si grande beauté, qu'il inspira de l'amour 
à Vénus elle-même, quand oette déesse Taperçut 
au pied du mont Ida, oîi il faisait paître son 
troupeau. C'est de cet amour que naquit Ënée, 
dont la piété filiale devint le plus beau titre de 
gloire. A la prise de Troie , Anctiise , accablé de 
vicfllcssc, ne pouvant premlre la fbite par lui- 
même, son fils tnée le chargea sur ses épaules, 
et parvint ainsi à le soustraire à la mori. St^loe 
Virgile, Anchise accompagna Énée dans ses ex- 
l>édition3, et mourut en Sicile, o(i sim fils, aidé 
d'Aceste, roi de cette contrée, lui érigea un tom- 
beau sur le mont Éryx» et Institua en son bon* 
neur des Jeux annuels , dont l'usage se soutiat 
pendant une longue suite de siècles. Parmi les 
moniunents de toute espèce qui nous ont été 
consen'és de l'ancienne Grèce, il sVn trouve 
beaucoup où l'acte de piété filiale auquel fjiée 
dut son surnom de pius .£neas, se voit repré- 
senté. [ Enc. des g. du m. ] 

Homère Umde, XX, 9SS. - ApoUodore, 111, IL— Vir- 
gile, Kneidc. 

*ANCH1T^.R. Voy. Pausanias. 

aucillox (Charles ), littérateur français, 
fils de David, né à Metx le 28 juillet IRôO, tnort 
à Berlin le 5 juillet 1715. 11 étudia «H Met/., puis 
à lianau, à Marbourg, à Genève et h Paris, et 
re\int, à l'Age de vingt ans, dans sa ville natale, 
pour y suivre la profession d'avocat. A la révo- 
cation de l'étlil de Nantes, en lOR.'), Il fit fiartlé 
de la députation envoyée à Louis XtV pour sol- 
liciter des modifications à rordoniiano^ royale. 
Les députés demandèrent A Louvois qu'il fnl 
permis aux ministres protestants vîeuv el infir- 
mes de rester en France jusqu'à la fin de l'hiver. 



su 



AnaLLON 

Quoi! s'écria towioi» , ili ne tout pas déjà 



&11 



partis u. Il fïllut donc quitter MeU iiniDédùte- 
ineiit. CliBiiM AcidOon surrit eod père ï Berlin. 
II fut nommé par l'électeur de Brandeboarg , 
juge et directeur de la colonie française établie 
dans cette ville, et, à l'exception d'une mission 
eu Snisse, Il passa le reste de sa Tie dans la ca- 
pitale de la Pnuse. L'éledeur de Braudeboni^, 
devenu rui, le prit pour son bistoriographe, et 
lui cunlîa la surintendance de l'école française de 
Berlin. On a d'Andllon : lUJiexioiu politiquet, 
par letqueUtt, on/ait voir que laperiéculioa 
de* ripratés est contre les véritables inté- 
riU de la France; Cologne, ISSï, in-11, ou- 
Trage mal à propos attribué par Bayle i Sandres 
de Courtili; — l'Irréeocabilité de fédlt de 
tiantet prouviepar les principes du Jroit et 
de la poliCbjue; Anuterdam, leAS, ÏD'Iï; — 
la France intérettie a rétablir redit de Nan- 
tes; ibid, lew, in-13) — Histoire de l'élabllt- 
tément des Français réfugiés dont les Étals 
de Brandebourg ;BeTlia, 1690, in-S"; — DiJ- 
sertatioTi sur l'usage de mettre la première 
pterreau/ondement des édifices publia, à Coc- 
easionde ta première pierreposée au templede 
Fridêrikstad, pour les régies fronçait; ibid. , 
1701, in-8°; — Discours sur la statue érigée 
sur le Pont-Nevfde Berlin à U électeur Fri- 
dérie -Guillaume ;iiai,. 1703, io-Tcdi— Mélan- 
ges critiques de littérature; BAle, lesl, in-â°; 
3. rot. : le litre de l'éditioa de la même ville , 
en 17M , attribue faussement ces mélangée k 
Jean Lederc ; — Mémoires concernant tes vies 
de plusieurs modernes ettèbres dans la repu- 
blique des lettres; Amsterdam, 1709, in-ll; 
ces mémoires étaient destinés k eerrir de sup- 
ptémeot an Dictionnaire de Bayle que Henier- 
Leen se proposait de publieri — Vie de Soll- 
tnan II; RoUenlam, 1706, in-g°i — Traité des 
Eunuques; 1707, in-n, sons le nom deC. 01- 
lincan, qui est l'anagramme d'AndlloD. 

AKGILLOH {Daëid), poÛiciste français, né A 
Metz le 17 mars 1B17, mort k Berlin le 3 sept. 
1692. Fils d'un jurisconsulte protestant distingué, 
tl fulplacé dès l'enfanceau collège des Jésuites, oit 
11 se Ht remirquer par nu grand lèle pour l'd- 
tode, et résista k tons les efforts tentés par ses 
maîtres pour le faire changer de religion. 11 alla 
étudier k Génère, la Philosophie et la théologie 
sous la direction de Du Pan, de Spaaheim et 
d'autres èminents professeur, quitta cette ville 
en 1641, fut reçu la même année ministre k 
Charenton, et fut envoyé en cette qualité k Metz, 
puib k Maux , où il se maria. La révocation de 
l'Ëdh de Nantes le força de se retirer d'abord à 
Francfort sur le Hein, ensuite à Hanau , enfin k 
Berlin, où il remplit les fimetions de pasteur 
jusqu'à sa mort Pannl ses ouvragée ou re- 
marque : Relation fidèle de tout ce qui 
s'est passé dans la conférence publique avec 
M. Bédaeier, évéque d^Aost; Sedan, 1BS7, 



in-4'-, — Apologie de Luther, de Zwbijit, 
de Cai»in et de Bèie; Hanan, leW; — V« 
de Guill. Farel, ou l'Idée dufidèU mtaitlrt 
du CArut, imprimée, sur un mamiacrit ti^ 
défectueux, à Amsterdam, 1691, ia-ll. 

— tufkt. tM 



AKCiLLon ( Joseph), jurisoaasnlte, né à MtH 
en 1636, mort en novembre 1719. n était Dm 
puîné du précédent. Après la révocation de l'ttil 
de Nantes, il sidvlt sa famille k ^rUn, profibd 
de la déclaration de Postdam , qd donnait me 
nouvelle patrie aux protestants français perstai- 
tés. AncJllon devint conseiller de FrMérfe-Gafl- 
lanme, électeur de Brvndebourg, et mentbie is 
tribunal ftançats. Selon Duebat, •{! était booiae 
" de belles-lettres, bon théolo^en, et le meiiear 
• jurisconsulte de sa province ( Ducatiotus, 
t. n, p. 399). Il a publié, sons le 1vi1e de l'na- I 
nyme, on onvrage intitulé Traiti de la dif/t- \ 
rcnce des biens meubles et im,meHble$ dms 
le ressort de la coutume de Mets; Mets, Brf» 
Antoine, 1698, in-13. — Louis-Frédéric Ar- 
ciLLON, né en 1744, mort <w 1814, outre ipâ- , 
ques dissertatioiis couronnées, a publié :!*/■- 1 
dicium dejudiciis cirea argumentutn Cmtt- I 
sianum pro existtntla Dti ad nostra Msqut 
tempora Ia(ij;BerUa, 179Î, in-g"; — rTea- 
tamen tn Psalmo sexagetimo oelaoo dam 
vertendo, cum dtssertatlone Mstorica, quam 
ehnidit Carmen sieculare Horatil eam eo- 
dem Psalmo eollatum ; Beriin, 1797, in-8*. 
Son fils Pierre-Frédéric se rerullt câèbreoonunt 
ministre d'État du roi de Prasse. 



kHCil-LOIl {Jean-Pierre Frédéric), Ust»- 
rien et célèbre homme d'Ëlat prussien, né k 
Beriin le 30 avril 176S, mort le 19 avril IS3T. H 
était fils de Louis-Frédéric. Pour oontimer h 
série des ministres de l'ËTangile sorfia de ■ 
famille, le jeune Andllon se destina i Fétat » 
désiasiique, et s'y prépara par de forte* étadct 
embrassant les branches les pins variée*, t 
étudia dans sou ensemble le vaste champ de 
l'histoire, se pénétra de l'esprit partioAr à 
citaque époque et rattadu les Auts iielé* sa 
tableau général dn dévdoppenieot de ntin 
rsice. Après avoir adievé ses coor* wdvtnt- 

taires, il fut nommé ministie d'une eon "" 

françaiie k Berlin , et profèneur k V 
militaire. En 1791, il prononça, en pr< .. 
prince Henri de Prusse, un disconri qni Mtin 
surtejeunepasteur l'attention delà coor.fiilTA 
il fil an voyage en Suisse, et, quelque* mM 
après, il parcourut la France, se livrantàld 
esprit d'observation sage et calme qn'on n- 
trouve dans tous ses écrits. Après aTuIr piitt 
quelques fratcmeats sur ces deux voyages, l" 
mêla vivement an débats litlérairM de IVpoqa^ 
et écrivit avec ardenr i' 



Bit 



ANCILLON — ANCINA 



BU 



Yen le même temps il prépara ses Mélanges de 
liitérature et de philosophie, dont It pronière 
éditioo parut, en 1801, à Berlin; ils réyélèrent 
un homme qui avait mûrement réfléchi sur les 
principales questions débattues par les philoso- 
phes sur les systèmes firançais comme sur ceux 
de sa patrie, k abile à résumer les discussions 
et œ que des opinions différentes pouraient 
Vfotr de commun, Andllon, éclectique par la 
solidité de ses connaissances, a heaucoup con- 
tribué à mettre dans tout leur jour les systèmes 
des philosophes, à en montrer les cdtés vulné- 
rmhles , à en^si^iaier les ég^u'ements , et à &d- 
IHer la Aision de ceux qui , dégagés de ce qu'Us 
STâient d'antipathique , semblaient se compléter 
réciproquement, n n'a jamais fait école lui- 
même. L'homme est toujours son objet : Q n'a- 
borde qu'avec répugnance les recherches méta- 
physiques, dont les moyens sont si imparfaits et 
les résultats si douteux. 

Non content de révéler ainsi sa vocation de 
philosophe, Andllon prit rang encore parmi les 
boas historiens de son époque par son Tableau 
det révolutions du système politique de C Eu- 
rope depuis le quinzième siècle ; ouvrage im- 
pi^iié à plusieurs reprises , mais malheureuse- 
ment inachevé , où les aperçus politiques brillent 
autant que les portraits de caractères , et dont le 
style ne serait pas désavoué par les meilleurs 
écrirahis français. A propos de cette histoire 
nnÎTerselle des temps modernes , une commis- 
lioo de llnstitut de France proclama Andllon 
« le (ligne héritier et successeur de Leibniz , 
mootnnt par son exemple que le but de la vraie 
philosophie est de multiplier et non de détruire 
les Térttés ; qu'elle tire sa principale force de 
r«Dianoe des sentiments avec les principes , et 
<fae c'est parmi les Ames élevées qu'elle anne 
à chercher ses premiers adeptes. » (Rapport 
de 1810.) Peu de tanps api^, U fut nommé 
membre de l'Académie royale de Berlin, et 
obtint la charge d'historiographe, dont son aïeul 
avait déjà été revêtu. En même temps la con- 
fiance do roi Frédéric-Guillaume III l'appela, 
en 1806 , à faire l'éducation du prince royal 
et de son cousin le prince Frédério-Guillaume- 
Loois, fonctions dont s'acquitta à la satisfac- 
tion de son souverain, qui le nomma conseiller 
d'État C'est en sa qualité de gouverneur des 
denx princes quil revit Paris en 1814 ; et les 
haines politi(pies n'empêchèrent pas l'accueil em- 
pressé qu'A y reçut En même temps il continua à 
nmplîr ses devoirs d'académicien, et offrit de 
temps à antre au public des productions plus ou 
mollis étendues, soit en allemand , soit en fran- 
çais; car ces deux langues lui étaient également 
Ihnifllères. Après avoir terminé l'éducation des 
pcfaiees , fl fût attaché en qualité de conseiller 
de lé^tion au département des affaires étran- 
gères , et prit une part active h un grand nombre 
de transactions diplomatiques. Il rendit aussi à 
sa patrie des services signalés comme membre 

MOV. BIOCB. ONIVBRS. — T. II. 



de la commission de constHution, et se conci- 
lia de plus en plus la confiance de la cour, 
l'estime de ses collègues et celle du public. En 
1825, il devint directeur de U section politique 
du ministère des affaires étrangères , et le public 
lui attribuait la rédaction de la Staatsieitung 
(Gaiette d'ÉUt) de Berlin, journal semi-offi- 
ciel. Élève et partisan déclaré du comte deBenis- 
torff, il loi succéda en juin 1831 dans le mi- 
nistère des affUres étrangères, qu'U a dirigées 
avec sagesse. Son système, dans les conjonc- 
tures difficiles, était celui de la temporisation. 
C'était aussi celui du vieux roi. « M. Andllon , 
« dit un écrivain célèbre, est toujours l'homme 
« des tempéraments et du milieu; il tient houo- 
« rablement sa place entre le génie et la médio- 
« crité. Sa philosophie n'est pas plus décidée 
« que sa politique, son style n'a pas plus de vi- 
« gueur que son administi'ation ; tout est dans 
« ime mesure honnête et convenable, toujours 
« è l'abri de la force et de la grandeur (1). » 

Andllon, bien qu'il fût trois fois marié, n^a 
point laissé d'enfants. H fht le dernier njeton 
d'une illustre famille. 

Yoid la liste exacte des ouvrages d'Andllon : 
1® Mélanges de littérature et de philosophie ; 
1" éd., Berlm, 1801, in-8*^ 2* éd., Paris, 1809, 
2 vol. in-8*; — i'' Tableau des révolutions 
du système politique de VEurope depuis 
le quinzième siècle , Berlin, 1803-1805, 4 vol. 
in-8° ; nouvelle édition , revue et corrigée par 
l'auteur, Paris, 1823, 4 vol. in-8"; — 3* ÉU>ge 
historique de H,-B. Mérian; Berlin, 1810, 
fai-8»; — 4» Ueber Souverainetat und Staots- 
ver/assung (Sur le droit de souverabeté et sur 
les mstitutions politiques); Berlin, 1816, in-8*; 
— 5* Essais philosophiques, ou nouveaux Mé- 
langes de littérature et de philosophie; Ge- 
nève et Paris, 1817, 2 vol. fai-8»; — 6» Ueber 
StaatsvHssensehaft (Sur les sdences politi- 
ques) ; Berlin, 1819, fn-8*; — 7* Nouveaux es- 
sais de politique et de philosophie; Paris, 

1824, 2 vol. in-8*; — 8* Ueber Glauben und 
Wissen in der Philosophie (Sur les objets de 
la foi et du savoir en matières philosophiques^); 
Berlin, 1824, m-8*; —9* Ueber den Geistder 
Staatsver/assungen und dessen Einfluss at{f 
die Gesetzgebung ( De l'esprit des constitutions , 
et de son influence sur la législation); Berlin, 

1825, in-8» ; — 10» Zur Vermittlung der Ex- 
trême in den Meinungen (Des moyens de 
condlier les extrêmes dans les opinions politi- 
ques et en littérature); Berlin, 1828-1831, 2 vol. 
iii-8*; — U* Pensées sur l* homme, ses rap" 
ports et ses intérêts ; BerUn, 1829, 2 vol. in-8«. 
[Extr. de l'i^no. des g, du m.] 

Convenationi-Lexicon. — M. Lermlnier, jtu delà du 
Bhin. 

ANGiNA (Jean-Juvénal) , savant prélat ita- 
lien , né à Fossano en 1 545, mort le 31 août 1604. 



(1) M. Lernlnicr, Ju êeldâm MMn. 



17 



515 



ANCINA — ANGORA 



M6 



Il étudia les sdenccs d'abord à Montpellier,^ 
puis dans l'anirerflité de MondoTi , nouYelle- 
inent créée par Emmanuel-Philibert, doc de Sa- 
voie, n se livra avec succès à la poésie , étudia 
la médecine h Padoue, puis se fit prêtre, et de- 
vint évêque de Saluées. A l'Age de vingt ans, il 
publia un ouvrage en vers héroïques, intihilé 
de Àcademia subalpina, Hbri duo; Montréal, 
Léon. Torrentinus, 1505, in-8^ Les principaux 
de ses ouvrages sont : Odx quatuor seren. Sa- 
baudix principibus , et Ctufolo Emmanueli 
eorumpatri Odx très ; Montréal, 1565, in-8«; — 
TVmpio Armonico; Rome, 1599, in-4" : recueil 
de poésies spirituelles ; — Décades divinarum 
contemplationum, cité par le P. Lombardo; — 
un Cantico, en cent strophes , adressé au pape 
PieV. 

Ughclll, Italia taera, I, ISSO-lfM. •^Mazzachelli, Scrit- 
torid'Italia.- Agoftl deUa Chiesa, ritd^Jncina/Tmin, 
I6t9. — Lombardo, rie d'jincina; Kaplea, 16I6. — Mar- 
cianl, M6m. hUtoriquet sur la congrégation de COra- 
toire. t. I. 

AHC&ARSTROEM. Voy, ÀNKARSTROEM. 

*ANCKAR8YJSRD (Charles- Henri, comten'), 
liorome d'État suédois, né en 1782 à Sveaberg. 
Il suivit d'abord la carrière militaire, et (Vit 
en 1813 aide de camp du prince royal de Suède 
( Bemadotte) dans la guerre contre les Français. 
Il s'attira la disgr&ce du prince, parce qu'il avait 
désapprouvé dans une lettre l'appui que la Suède 
prêtait, dans cette circonstance, aux puissances 
alliées. Élu membre de la diète en 1817, il fut le 
chef de l'opposition pariementaire, et eut avec le 
comte d'Adlersparre des discussions très-vireSià 
la suite desquelles il publia ses Principes po^ 
litiques. 

Dictionnaire de (a Conversation» V édit. (ISH). 

'* ANCRER ( Jean ) , graveur hollandais, vivait 

à ZwoU vers le milieu du quinzième siècle; 

c'est pourquoi on l'appelle Àncker de ZwoU* 

Ses gravures sont très-rares et estimées : Qmlliot 

en mentionne dix-neuf. 

Bartach, le Peintre graveur, — OtUejr. Inquirt into 
theorigin and earlg history ofençraving, etc. — Brul- 
llot, Dictionnaire des monogrammes, ete. 

ANCRWiTZ {Nicolas, comte ), diplomate 
polonais, né vers 1750, mort en 1794, nonce de 
Cracovje , joignit de grands vices à des talents 
remarquables : joueur, ambitieux , cupide, mais 
éloquent et h2d)ile, il fut convaincu d'avoir 
vendu à la Russie les intérêts de la Pologne. 
Député de l'ordre équestre à la diète de cette 
république , et ambassadeur extraordinaire à la 
cour de Danemark , il revint èf Varsovie en 
1792 , pour rendre compte de sa mission à la 
confédération générale. Chargé de (aire à Grodno 
l'ouverture de la diète , il se montra l'un des 
membres les plus actifs de cette assemblée. Ce 
fbt lui qui signa, le 23 juillet 1793, au nom du 
roi de Pologne et de la république , et après le 
second partage de ce malheureux pays, le traité 
d'alliance conclu avec la Russie. On le vit en- 
i^uitc , étant maréchal du conseil permanent , 



recevoir un traitement de 30,000 florins. La 
voix publique s'éleva contre l'homme qii sem- 
blait s'enrichir des dépouilles de sa pairie. On 
ne remarqua pas sans horreur que le signataire 
d'un traité qui ruinait la Pologne était stipeDdié 
par la cour de Russie. Le 18 avril 1794 , une 
hisurreetion éclata, le peuple se porta eapaUis 
du nonce. Des lettres, ssdsies dans mmi secré- 
taire, prouvèrent son crime : eondemné à être 
pendu, il fut exécuté soHe-ehamp devint l'heid 
*de ville. Son cadavre M jeM dans la aépnltiire 
des malfaiteurs. 

Biographie de* Contemi^ormtnê, 

^ARCONA {Ciriaco d*), aaUqnaira italien, 
né à Ancdne vers 1391 , mort à Crémone vers 
le milieu du quinzième siède. Il Toyagea dans 
tout rorient, tant pour des afTalres de eonimem 
que pour recueillir des manuscrits fA des objets 
antiques. En 1426 il partit peur la Syrie , visita 
Rhodes, Béryte, Damas, Ttle de Chypre, Mity- 
lène, Cyziquc, Thessaloniqae, AodriBOple,elc.,el 
revint en Italie avec de nombreuses eopies de 
manuscrits et dinseriptions. LepapeEugteelV, 
COme de Médicis, Visconti de Milan, faieourih 
gèrent dans ses redierches. En 1449 se ren- 
dit en Morée, où il copia des inscriptions que 
mentionnent dans leur correspondance Fflelfo, 
Traversari, Léonard Arétin, etc. En 1449 fl 
habitait Ferrare. On ignore la date précise de sa 
mort. 

La plupart des manuscrits d^Aneona sont per^ 
dus. Ceux qui ont été publiés après sa mort 
sont : Itinerarium, écrit vers 1441 et décfié aa 
pape Eugène IV, fanprimé par Mdius à Ftoreaee 
en 1742 ; — Epigrammata repertaper tllifri' 
cum a Kyriaco Anconitano, publ. par Moronl; 
Rome, 1664 ; livre très-rare, contenant phis de 
deux cents inscription». — Mazzuchetti dts 
encore quelques ouvrages inécHts, qui paraissent 
se trouver dans quelques bibUotikèquee de l'Italie 
ou de l'Allemagne. H. 

Mazzachelll , ScrittoH d^ltaOa. - Tlrabosclii, t VI, s 

ANcÔNE (le cardinal n*). Voy. Accolti. 

* AN coRA ( Gaètano n' ) , antiquaire italien» 
né à Naples le 8 octobre 1757, mort le 4 mars 
1816. Il eut pour protecteur sir William Ha- 
milton, ambassadeur anglais à la cour de Naples, 
etftitnomroé professeur de langue grecque à I*Dni- 
versité de Naples. Par suite de troubles politiqaei 
de sa patrie, il perdit sa place , et refusa rofflne 
que lui fit l'empereur de Russie d'une chaire à 
Tuniversitéde Wilna. Ala restauratioa du prince 
Ferdinand en 1815, Ancora fUt rétabli dans 
tous ses honneurs et émoluments , et nommé 
secrétaire de la commission pour llnstrucHoo 
publique. Il mourut un an après. 

Ses principaux ouvrages sont : — Meauh 
ria sulla observanza degli Antichi dèt à- 
lenzio; Naples, 1782, in-4*'; — Saggio suif 
usode* Pozzi pressa gli AnticM, speeUUmenU 
per preservativo de* tremuoti; Naples, 1787, 
in-8*' : cet ouvrage curieux kX pobBé dlid^rd 



5t7 



ÂNCORA — ANDALA 



518 



dans Signorelli, Vicende délia cultura délie 
Due SiciliCf et réimprimé plus tard séparément ; 
— Ricerche filosofico-criliche sopra cUcuni 
fossili metallici délia Calabria; Livourne, 
1791, m-8*; cet ouvrage, sur lequel Carlo Amo- 
retti et autres s*expriment avec éloge, est dédié 
k sir Joseph Banks ; — Guida ragionata per 
le antàchUà et per le curiosité naturali di 
Pozsuoli e de' Luoghi circonvicini ; Naples, 
179^, in-S* : œ livre fut traduit en français par 
Barles de Manvflle , 1792 ; — Dell' Economia 
fiska degli Antichi nel construire d^ città; 
Naples, io-8*. Outre ces ouvrages, il publia beau- 
coup d'articles dans des feuilles périodiques, sur 
des sujets divers; les principaux sont: un Es- 
sai sur les jeux publics des Grecs, imprimé 
dans les Éphemérides romaines pour 1790; — 
une Lettre sur les fables d'Ésope; — trois 
Lettres sur le groupe de Véntis et Adonis, de 
Canova; — Réflexions sur V histoire des géants^ 
et sur les idées que se formaient les anciens 
sur le flux et le reflux de la mer, H. 

Vaceollnl, dans TltMlda. Biùorajia degli tUMani il- 
hulH delBteolo XFItl, II, tn-Mk. 

AMCOUET. Voy, DANCOtUtT. 

AHCRB (marchai n'). Voy. Goifcnn. 

AHCUS MARTius, quatrième roi de Rome, 
régna de Tan 638 avant J.-C. jusqu'à Tan 614. 
Petit-fils de Numa par Pompilie, fille de ce 
prince, il fut élu par le peuple apr^ la mort de 
Tnllus Hostilius, Tan 1 14 de Rome. Dès le com- 
mencement de son règne , il remit en honneur 
les cérémonies religieuses instituées par son 
aieol, et ordonna même au grand-prétre de les 
transcrire sur une table blanche (Album) et de 
les exposer aux regards du peuple ; ce fait, qui 
prouver a it que l'écriture était dès lors en usage à 
Borne, est extrêmement douteux. Les Latins, en- 
hardis par les dispositions pacifiques du nouveau 
roi, ravagèrent leterritoire romain. Ancus, après 
U*ur avoir vainement demandé satisfaction, leur 
déclara la guerre d'une manière si solennelle que 
cette déclaration devint par la suite un des rites 
de Rome. Les cérémonies pratiquées dans les dé- 
darations de guerre composèrent le droit fécial. 
Tite-Live, qui les expose longuement, les attribue 
4 Ancns-Martius, et lui accorde la gloire d'avoir 
institué la religion de la guerre, comme Numa 
«vatt fondé la religion de la paix. La guerre fut 
heureuse pour les Romains. Ils s'em|)arèrent de 
PoUtorinra, de Tellènes, de Ficane, les détrui- 
sirent et en transportèrent les habitants à Rome. 
Les vaincus, gratiflés du droit de cité, s'établirent 
sur le mont Aventin. D'autres Latins, enlevés à 
leur patrie par de nouvelles victoiresdes Romains, 
peuplèrent un peu plus tard le mont Janicule, 
qui Ùat joint à la ville par un pont de bois 
( Pons Subliclus ). Ce ne fut pas la ville seu- 
lement, mais tout le territoire, qui s'accrut de 
cette UçosL La forêt Mœsia fut enlevée aux 
Véïens, et les frontières romaines reculées jusqu'à 
la mer. La TiUe d'Ostie fut fondée à l'embou- 



chure du Tibre, et des salines y furent creusées. 
En mémoire d'une guerre si heureuse, Ancus 
Martius éleva un temple à Jupiter Férétrien. Ce 
fut lui aussi qui, pour contenir la i)opulation 
de Rome, fit bâtir une prison au-dessub du fo- 
rum. On lui attribue encore le magnifique aque- 
duc, appelé Aqua Martia, restauré dans la suite 
et agrandi par le préteur Q. Martius Rex. Sous 
le règne d' Ancus, un riche habitant de la ville 
étrusque de Tarquinies vint s'établir à Rome. 
Tite-Live l'appelle Lucumon, bien que ce mot 
semble être plutôt un titre qu'un nom propre. 
Quoi qu'il en soit, L. Tarqnin, comme on l'appe- 
lait du nom de liirquinies, s'acquit la faveur du 
peuple par sa bienfaisance et son aflîibilité, et 
gagna par son expérience des affaires l'amitié 
d'Ancus Martius, qui, en mourant, lui confia la 
tutelle de ses deux fils. Tel est le récit de Tlte- 
Live. Plutarque prétend que la mort d'Ancus fut 
violente; et, selon Denys d'Halicamasse, il n'ob- 
tint le trône que par un crime. Léo Jolbcht. 

Tite-Llf p, 1, ta, s». — Orayt d'HallcarMfRr. 111, le-M. 
— Cleéron. Dt HepuMiea, 11,18, SS, ».— MIebuhr, y/tt 
toire romaine. 

* ANDALA (Ruard ), philosophe et théologien 
hollandais, né en 166.'^ à Andiahutzen près de 
Boolsward en Frise, mort le 12 septembre 1727. 
Après avoir été successivement pasteur à Arum, 
à Makkum et à Booiward, il fut nommé pro- 
fesseur de philosophie à l'université <leFraneker. 
n était partisan déclaré des doctrines de Di>s- 
cartes, k en juger par les polémiques qu'il soutint 
avec plusieurs de ses collègues qui professaient 
les idées d'Aristote. En 1712, il permuta sa 
chaire avec celle de théologie. Ses principaux 
écrits sont : VissertatUmes academicse in phi' 
losophiam primam et naturalem ; Franeker, 
1709, in-4*; — Syntagma theologica-physico- 
metaphysicum, complectens compendium 
theologix naturalis , paraphrasin in princi- 
pia philosophie Renati Descartes, ut et dis- 
sertationum philosophicarum Heptadn; Fra- 
neker, 1711, in-4» : on y trouve, entre autres, 
quelques observations météorologiques fort in- 
téressantes; — Disseriationum philosophica- 
rum pentas; Franeker, 1712 , in-4*; recueil de 
cinq dissertations de controverse contre Leil>- 
niz, le Clerc, Deurliov et Geuling ; — Carte- 
sius verus Spinosismi evprsor et physicxexpe- 
rimentalis architectus; Franeker, 1719, in-4* , 
réplique à un ouvrage de le Roi, Cartesius 
verus Spinosismi architectus;— Verklaring 
van de Openbaringe van Johannes (commen- 
taire sur l'Apocalypse); Leeuwarden, 1716, in-4'*: 
cet ouvrage était très- estimé des tliéologieos 
hollandais. On a aussi d'Andala cinq lettres, en 
hollandais, à Balthazar Bekker, l'auteur du fa- 
meux livre intitulé De betoot)erde Weereld 
(le Monde enchanté), où il est question de l'exis- 
tence des sorcières et des enchantements. H. 

Vrienof i« jitJleiUÊ FrMaem^ p. Tis-rr. — Chstaiol, 
mogrm§kUel^WoQré0i^boêk êer Nwdtriandên, I. s»t- 

4'9 



- ANDERSON 



SM 



, roi des Snères en Espagne, enlera 
le à Ëboric vera lui 5S3, et fut dé- 
fait l'année «uTante par LeoTîglIde, qui incor- 
pora le rojanine de* Sdëvm dau cdai de* Vi- 
Bîgoths en bU. 



AHDKIRO (don Juan-Ferdbtand), Rivuri 
de la reine de Portugal ÉUonore Teiki. l'oy. 
Tellez et JsjtH r*. 

'AHDBKBMDa, maille deCorrej, dans la 
Basse-Saxe, mort eo958. Lea annales de Conre]' 
(Annale* Corbeteruet ) le dient comme peintre 



* AXDKKum (Lvcio-François) , médecin 
italien, vivait A Saint-Ant^elo (duché dUiinoo) 
au ilix -huitième aièele. Il compoia , dans ses 
lii-urcs de loisir, on poème anatomique. L'Ana- 
tomico In Pamaito; Pesaro, 1739, in-4*. On 
lui attribue aowi ( Biographie médicaie ) un re- 
cueil de poésies intibilé Poaiafaeete; Tenue, 
i7M,in-8'. 



• AHDBKLORi (PietTo), graveur italien, né 
le 12 octobre 1784 à Suit3-Euremi& dans le 
Bressan, mort le 13 octobre 1Ï49. Il suivit la 
carrière de aon père, Fauslin, qui le Gt d'abord 
travailler aux plandies du Trailé de ranévriRine, 
de Scarpa, Il eut ensuite pour maître Looghi, 
qu'il remplaça, en 1S31, à là direction de l'Ëcole 
de fcravure de Milan. On cite parmi ses meil- 
leures productions la Vierge et la Fiilon d'Ésé- 
cbiel , d'après Raphaël ; la Fillt de Jélhro, d'a- 
près le Poussin ; la Femme adultère , d'après 
le Titien. — Son père Faustin a gravé les por- 
traits de Harder, de Schiller, Dtc. 






-Die- 



ASDBKLOT. Voy. Dandelot et COUCKt. 
ASDRItSKII ou AMDKftf ( LOTS Ou LauTtnt), 

chancelier suédois, né en 14(10, mort en Ibbl i 
Strengnas. Il étudia la théologie, et après son 
retour d'un voyage iRome, il devint archidiacre 
à Strengnas , oit il se lia avec Otaûs Pctri , an 
des principaux propagateurs de la réforme. En 
lï23,le roi Gustave Wasa l'envoya en Allema- 
gne avec Olaiis Pétri, pour s'enleodre avec Lu- 
ther sur l'introduction de ta réforme ea Suède. Ce 
Ail encore avec Olaiis Pétri qu'Andersen enlrqnil 
en 1^26 la traductioade la Bible en suédois. En 
1527 enfin , il lit prendre au\ états de la diète 
de Weiteras une résolution décisive qni laissa 
au roi la libre disposition des alTaires ecclésias- 
tiques. Artdersen, qui était chanceler depuis 
ISïS, reAisa, en Isai.l'archevéchéd'Upsal, pour 
le fklre donner A son ami Laurent Pétri, qnl 
fut aio^ le premier archevêque protestant de la 
Suède. Plus tard, il (bt, on ne sait paa trop sur 
quels moUrs, accnsé d'avoir eu ciHUkaJsaance 
d'une conspiration tramée contre le roi , et de ne 
l'avoir pa* révélée, n Ait condanué à perdre la 



vie ; mais GustaTe , qni avait gardé le touvenfe' 
des services de son chancelier, cammnA la pdM 
capitale ea une Torte amende. Andersen passi 
le reste de sa vie i Strengnis. On a de Ini, oïdn 
sa traduction de la BiNe : Sn Kort tatdervti- 
ning om Troona oet godha Gemùigar (conito 
instruction sur la Toi et les bonnes navres); 
Stockholm, 1528, in-8°. 



- OcicIlH. BtasravUik-UrfcimVtlt 



; ANDEBSEN (0(Du-C£rii<ian), poCte d»- 
nois, né le 2 avril ISOï k Odoitée, m Rooia. 
Fils d'un cordonnier,il travailla d'abôfd dans on 
atelier, et s'engagea ensuite an tttéitre de Copea- 
hague. Comme il s'était lait remarquer par qMl- 
ques pièces de vers, il obtint des seconridurai, 
qui lui m foire des étndes classique*. En 1830, 
il publia son premier nxneil de Poititt, inifi 
d'un second recueil (PAanduitfiund Siiœ»), 
en 1S3I. Pendant unvojrage en AllemagDe.Qselia 
d'smitié avec Tieck et Chamisao. De 1833 ï tS3i, 
il visita, aux frais du gonvemenient danois, la 
Suisse, la France et l'Ilâlie, o<i il acheva ton /m- 
pToviiator, et Agnete und der Meermora, 
espèce de nouvelle. En 1840, il fit panttre m 
drame romantique, le Muldlre , qni ent dn «ac- 
cès ; et sou Livre à imaçea son» image», conte- 
nant des portraits fantastiques. En 1S41, ÙGt oa 
vojage en Orient, qu'il a décrit dans lé Baser 
d'un poète (IMI). En IS4S, U visita Rome, 
Naples etles Pyrénées, où il terToinasonaatobio- 
grapliie sous le titre û Conte de ma vie. Sa 
oeuvres complètes, dont la plupartont été traddK* 
en allemand et dans d'aubes Ungnea ont ^ini 
k Leipzig, 1847-1848, 35 vol. ln-13. 

* AHDBBSEH(f>tnTe), peJotTS danob, dit- 
cfple de Magnus Berg, vivait vers le mOieB di 
dis-hnitième siècle. Il était peintre de U eo«, 
et a laissé plusieurs taUeanx eetiméa. 

Wtlnwieh, XMUIcuAutorK. - Kicler, /HmiJaft- 

ANDBBaon (Adam), écrivain éoouais, ti 
vers 1692, mort le la janvier I76S. 11 IM pen- 
dant quarante ans employé à l'AdminiatntiDn de 
la Mer du sud (Soulh lea Home ) , et cmm»- 
cra ses moments de loisir fc la compoôtka il 
■a grande histoire de l'origiiK du conUMra : 
An /lislorieal and chronological rfiwlwtii* 
qf Cite origitt q/ eimmerce Jrom the aarUut 
aecenoitt, eontaining <m Mttorf ^f tkeçnal 
eomnureial lnCere$U q/ the BrUtth cnpin; f 
Londres, 1762, 2 vol iii-fbl.; rédlttaa de 1737- | 
1799, quatre vol ia-t', eonUenl 
supplément 



AHDBRSOH ( Alexandre 
écossais, né k Aberdeen ven 1583, 
mathématiques è Paris versle 
dix-septième blède. Il publia 
Apollonii redivivi, Mi, in-V 
Ghelaldl. 



ANDERSON 



622 



BBSOH (Alexandre), natunlute an- | 
•rt en 1813. n visita fort jeune les lies 
, et en observa la constitotion géologi- 
i végétaux. En 1780, il fit connaître le 
pitofif arbre de Tlle de Sainte-Lude, 
)rce a été employée en médecine ; on 
i une description dans Rozier, ùbsenm- 
la physique. En 1789, il communiqua à 
\ royale de Londres une notice intéres- 
un lac de bitume dans l'Ile de la Tri- 
uïunt ofa bituminous lake or plain 
land of Trinidad (imprimé dans .les 
Mcal Transactions.) 
on dirigea pendant plusieurs années le 
)tanique de 111e de Saint-Vincent, et 
1 1798, un rapport sous ce titre :StcUe 
qf the most valuable plants in his 
s botanical garden in the island o/ 
ncent. On y trouve, entre autres, la 
m de l'arbre à pain (Artocarpus in- 
orté d'0-Tahiti, ainsi que des détails sur 
du giroflier et du cannélier. Ce rapport, 
à son auteur une médaille d'argent delà 
I Société des arts, a été imprimé dans 
s XVI des Mémoires de cette Société. En 
deraon fit paraître, dans ce même re- 
IX notices, dont Tune sur l'introduction 
er aux Indes orientales (Ile de Saint- 
, et l'autre sur la culture du cannélier 
incent. Ces deux notices, accompagnées 
es et d'écbantillons de produits, va- 
eur auteur la médaille d'or. On necon- 
e d'Anderson que par ses travaux. H. 

LSoe. of ArU, XVI, xx. —PhUoioph. Tran- 
— CalUsen, Mediein. SekritsteUerLexieon. 

ISON ( sir Edmond), jurisconsulte an- 
vers 1531 à Fiixborough dans le comté 
n, mort le 1*^ août 1605. H descendait 
ùlle écossaise, établie en Angleterre, et 
Si Oxford. Ses succès au barreau lui va- 
1 1579, la place de sergent de la reine; 
cette qualité qu'il eut à procéder con- 
"ownistes , sectaires qui troublaient les 
de Test. La rigueur avec laquelle il 
ies troubles lui attira les éloges de l'é- 
Norwich, et contribua à le faire nom- 
nois de mai 1582, président de la cour 
luns-plaids. 

on occupa pendant plus de vingt-deux 
haute dignité sous Elisabeth et sous 
[*'. n fut commissaire royal dans les 
le Marie Stuart, des complices de Ba- 
sn 1586, de sir Walter Raleig en 1603, 
d'Arundel en 1589, des comtes d'Essex 
jtharopton en 1600, et dans celui de 
accusé d'avoir fait exécuter la sentence 
contre Marie Stuart sans avoir attendu 
;rs ordres d'Élisabetli, et qui ne fut con- 
u'à une légère amende. On a repro- 
derson d'avoir dit que Davison avait 
Jiose juste, mais d'une manière injuste 
sed non Juste) i mais on voit dans le 



compte-rendu du procès que ces paroles furent 
prononcées par le chi^ baron, sir Roger Man- 
wood. Comme juge, Anderson poussa quelquefois 
la sévérité jusqu'à la violence, surtout dans les 
poursuites contre les puritains et autres sectaires 
protestants; mais en général il se monti-a modéré 
et équitable, et sut plus d'une fois résister aux 
volontés arbitraires d'Elisabeth. Comme juris- 
consulte, il déploya un vaste savoir et beaucoup 
d'habileté. Les seuls ouvrages qui restent de lui 
sont un recueil, fait pour son propre usage, de ju- 
gements rendus par différentes cours , et publié 
en 1663, sous le titre de Reports, ainsi qu'un 
autre recueil decauses, intitulé Gouldsberough^s 
Reports, Cette compilation, faussement attribuée 
à Anderson, est l'oeuvre de Gouldsborough, un 
des greffiers de la cour des communs-plaids. On 
compte, parmi les descendants d' Anderson, deux 
fomilles de baronnets, et les lords Yarborongh 
plus connus sous le nom de Pelliam. 

Biograpkia BrUanniea.— Vfoo6,Atherue ojronienMs. 
— liOTd, State worthiês. — Graoger, Bioçrapkical Mi- 
toTji. — Snçlish Barmutage, Vol. lu, part ii. 

ANDBEso.'f OU AXDBBSEX {George ), voya- 
geur allemand né à Tonderen ( duché de SclUes- 
vrig ) au commencement du dix-septième siècle, 
mort vers 1675. Sans avoir fait d'études prélimi- 
naires, et doué seulement d'une mémoire prodi- 
gieuse, il partit de Texel le 24 avril 1644 , et vi- 
sita successivement le cap de Bonne-Espérance, 
Java, Sumatra; il parcourut l'Arabie, le Perse, 
ri nde, la Chhie, le Japon, et revint par la Tar- 
tarie, la Perse septentrionale, la Mésopotamie, 
la Syrie et la Palestine. De retour dans sa pa- 
trie le 23 novembre 1650, il entra au service 
du duc de Holstein-Gottorp, auquel il faisait 
chaque jour le récit de ses voyages ; ce récit fut 
publié, du consentement d'Anderson,à Schleswig 
en 1669 , par Oléarius, sous ce titre : Relation 
des voyages en Orient de George Anderson et 
de Volg, iversen , in-fol. (en allemand). 

Ersch et Grober, Allgem. Bncffclop, 

* ANDBASON {Guillaume ou William ), na- 
turaliste anglais, vivait dans la seconde moitié 
du dix-huitième siècle. Il servit comme chirur- 
gien à bord du navire la Révolution, dans le 
voyage de Cook de 1772 à 1775. Pendant une 
refâche dans le port de Sandwich, une partie de 
l'équipage du navire fut empoisonnée en man- 
geant des poissons que l'on venait de pécher. Ce 
détail curieux est raconté par Anderson dans le 
vol. LXVI des Philosophical Transactions 
( An aecount of some poisonous fish in the 
south seas, in a letter to sir James Pringle). 
La lettre adressée à Pringle porte la date du 
3 avril 1776. En novembre de la même année, An- 
derson envoya à la Société royale de Londres ia 
description d'un bloc erratique qui ae trouve à 
dix lieues environ de la ville du Cap, et qui est 
connu dans le pays sous le nom de Tour de 
Babel ou de Perle de diamant. Les papiers 
inédits d'Anderson, contenant plusieurs obser- 
vations xoologiques intéressantes, ainsi que son 



528 



ANDERSON 



5S4 



herbier (plantes de Van-Diémen), sont déposés 
an Musée britannique. R. Brown a donné à on 
genre de la famille des épacridées le nom d'an- 
dersonia, H. 

R. BrowD , Prodromui florse Nova HolUmdiae, — 
Voyaipes de Cook. — Watt, Biblioth. britan. 

uiDBRsoa (Jacques) , économiste et agro- 
nome écossais y né en 1739 au rillage d'Hennis- 
ton, près d*Édimbourg, mort le 15 octobre 1608. 
n perdit ses parents de bonne heure, et prit, 
dès l'Âge de quinze ans, la direction d'une ferme 
que sa famille avait exploitée depuis plusieurs 
générations. Avide de s'instruire, il suivit à Edim- 
bourg le cours de chimie de Cullen , et ne négli- 
gea lien pour améliorer la pratique de ragricul- 
ture. Il avait à peine vingt ans , quand il intro- 
duisit chez les fermiers du Mid-Lotliian l'usage de 
la petite charrue à deux chevaux et sans roue , 
aujourd'hui généralement connue sous le nom de 
charrue écossaise {Scotch pUmgh), H quitta 
bientât Hermiston, et se mit à gérer une fennc 
dans l'Aberdeenshire, beaucoup plus vaste, pour 
eontinuer, sur une plus grande écheDe , les ap- 
plications de la science à l'économie rurale. En 
1771, fl publia à ce sujet son premier essai Ut- 
léraire : Essays on planting, dansRuddiman , 
Edinburgh tveekly Magasine. En 1776, il fit 
paraître un Practical Treatise on Chimneys, 
et, en 1777, Essays reloHng io agriculture and 
rural affairs, 3 vol. in-8". 

Biarié depuis 1768, Anderson se retira en 
1783 à Edimbourg, pour surveiller l'éducation 
de ses enfants. H s'occupa alors de l'amélioration 
de la pèche sur la côte occidentale des lies de 
l'Ecosse, et en fit le sujet d'un rapport adressé 
au gouvernement : An account o/the présent 
State of the Hébrides and Western Coast of 
Scotland; in which an attempt is mode to ex- 
plain the circumstances that hâve hitherto 
depressed the industry of natives ; and some 
hints are suggested for encouraging thefishe- 
ries and promoting other improvements in 
those countries; Éd&mbourg, 1785, in-8°. 

En 1790, il fonda à Edimbourg un recueil 
hebdomadaire, destiné à mettre les sciences à 
la portée de tout le monde. Ce recueil , intitulé 
r Abeille (the Bee) , qui contient de nombreux 
articles fort hitéressants sur l'économie politique 
et rurale, parut jusqu'en 1794 , et remplit dix- 
huit volumes. En 1797, Anderson se retira à Ts- 
leworth, près de Londres; il y publia, de 1799 
à 1802 , un journal mensuel, sous le titre : Ré- 
créations in Agriculture, Natural Historjj, 
Arts, and MiscellaneoUs Literatur; 6 vol. 
in-8". On y trouve , entre autres , un article fort 
remarquable sur l'origine de la rente (vol. V, 
p. 401-428), article qui donna lieu à de vives 
controverses. 

Outre les écrits mentionnés, on a d'Ânder- 
aon : Observations on Slavery; Manchester, 
1789, in-4*; — A gênerai View of the Agri- 
culture and rural Economy of the county of 



Aberdeen , etc, ; Édimb., 1794 , fn-8* ; — On cm 
universal Character, in twa Letten to Ed- 
ward Home ; Édlmb., 1794 , in-8* ; — A prac- 
tical Treatise on draining bogs and swampy 
grounds, etc. ; ibid., 1797, in-S** ; — des artides 
dans Gentleman's Magazine , et dans VEncy- 
elopédie Britann, sur la mousson, etc. H. 

Centlemttn*s Magazine, LXXVlll, twi. — Ene^dopr- 
êia Britanntea. — Bioffraphical Dietionarw» 

* INOBRSON (James ou Jacques) , historien 
écossais , né le 5 aoAt 1662, mort eo 1728. H étu- 
dia à l'université d'Édtanbourg, où il prit le degré 
de maître es arts le 27 mai 1680. Depuis 1716 
Il occupa la place de maître général àes postes 
de l'Ecosse. On a de lui : Collections relaiing 
to the History of Mary queen of Scotland; 
4vol.in-4«, 172^-172%;'- Selectusd^lomatyM 
et numismatum Scotim thésaurus, in duos 
partes distributtts : Prior syUogen eampUe- 
titur veterum diplomatum sive chartarum 
regum et procerum Scotim, una cwn eorum 
sigUlis, a Duncano II ad Jaeobum /, id est, 
ab anno 1094 ad 1412. ÂdJuneta suni reU- 
quorum ScotisB et Magn» Briiannix reyum 
sigillOf a prxdicto Jacobo I, etc.; Edhnb., 1739. 

Cliaitters, Lifè of Rwddiman , lfl-M4. ^ MaUaetl, 
Jnatêeim teoUca, - Cataiogmes ef tedtith ff^rltan, 
idlmboarg, 18S8. 

ANDBRSOS ( James ) , généalogiste écossais, 

souvent confondu avec le pré^^dent, vivait 

dans la première moitié du dix-huitième siède. 

Appartenant à la oongrégation presbytérieniK 

dans Swallow-Street ( PiccadiUy ) , Q reçut de 

ses amis le surnom de Bishop Anderson. Cbd 

d'une logo de francs-maçons, il publia, en 1723, 

the Constitutions of Free Masons; Londres, 

in-8°. En 1732 , il fit paraître un énorme Tolmne 

in'fol., intitulé Royal Généalogies, or the Gt- 

nealogical Tables of Emperon , Kinçs and 

Princes, from Adam to thèse times, en deai 

parties ; — A Genealogical History ofthe ffottse 

qf Yvery in ils différent Branches qf Yvenf, 

Luvel, Perceval and Goumay; 2 vol. iiHI*; 

Londres, 1742. 

CerUleman's JUaçaiinê, UII, il. — Cbamben, M»- 
çraphical Dictionary of eminent Scotsmen. 

* ANDERSON (Jaïncs) , médecin anglais, nwrt 
vers 1809. On a fort peu de détails sur sa vie. H 
fut longtemps médecin en chef des armées Ixi' 
tanniques dans les Indes orientales , et se fit d'a- 
bord connaître par une série de lettres adres- 
sées au célèbre Joseph Banks, sur les prodoe- 
tions natureUes de THindoustan. Ces lettres pa- 
rurent à Madras , 1787, in-8". On y trooTe, 
entre autres, l'histoire de la découverte d'an io; 
secte propre à remplacer la cocheniOe, etqv 
vit, comme celle-ci, sur le cactus. On iUdes 
essais pour multiplier cet insecte, mais on ne 
tarda pas à reconnaître que le carmin ainsi ob- 
tenu était inférieur à celui du Brésil. En 1789, 
Anderson publia une nouvelle série de lettres sur 
la culture du nopal ou cactus coohenillifère, que 
la compagnie anglaise des Indes avait ftJt vadr 



525 



ANDKBSON 



de 111e de France et du jardin de Kew. Cette 
nouTeUi série parut sous le titre : Conclusion 
ofLeiters on the subject o/CocAi?tea/; Madras, 
1789-1790, b-8". 

U s'occupa ensuite de Tintroduction du mûrier 
dans les possessions anglaises de llnde, et publia 
ses résultats sous le titre : Correspondencefor 
the Introduction qf Cochineal Insects from 
America» the Vamish and Tallow Treeifrom 
Chbuh ^ discoverjf and cultivatUm qfwhite 
iac, the euiivre qfredlac, and also/br the 
Introduction, eultivation and establishment 
qf fmMerry trees and siîh worms, with a 
description and drawing qfan improved Piçd- 
wwntese Réel for the manv/acture qf raw 
sUk, together with the eultivation qfthe fi- 
nest Cinnamon, trees cfCeylan, indigo, etc. ; 
lladras, 1791, k-8°. — On a encore de lui : 
MeeelUmeous communications, letters, etc.; 
Madras, 1794^1796; -— An attempt to discover 
Mueà minerais as correspond with the classi- 
jication ç/ Cronstedt and thus led to a more 
êûUeneive knowledge cf the mineralogy ofthis 
muntrif (Coromandel), dans The Phœnix; 
1797i — Journal i^the Establishment o/ no- 
pal and tuna for the prévention or cure qf 
Seurvy, dgsentery and ulcers on ship board 
and navigation; Madras, 1808. H. 

Boyle, Es9ay on tMe producUve resoums of Indi». 
— Biographieal Dietionarf. 

AiiDKasoii {Jean), ministre presbytérien 
éooesals, né en 1071, mort en 1720. n fiit éleré 
à Saint-Andrew*s , où (1 prit le degré de maître 
es arts. En 1704 il lîit nommé pasteur à Dum- 
baitony et commença à publier des écrits de 
controrerse, parmi lesquels on remarque : À Dio- 
togue between a curate and a Countreg mon 
conceming the Bnglish Service or common 
Prayer Book 0/ Bngland ; Glasgow, 1710 ou 
1711, in-4*; —À Defence qfthe Church Go- 
vernment Fttith, Worship, andSpirit ofthe 
Presbyterians , in answer to a book entitled, 
An Apologyfor Mr. Thomas Rhind. 

Cbaiobere, Biographical DUtionary of eminent Scoti- 
mtn. — SeottMi, BÛt^rapMeal Dictionary, tn-tf ; Édim- 
boarg. ISB. 

AJfBBEson (Jean), jurisconsulte et géo- 
graphe aUemand , né k Hambourg le 14 mars 
1674 , moitié 3 mai 1743. Son père, riche mar- 
chand d*origine suédoise , lui fit donner une édu- 
cation soignée. Le jeune Anderson fit de rapides 
progrès dans les langues grecque et latiue , ainsi 
que dans les math^natiques , et fréquenta en 
1595 Tmiirersité de Halle, fondée un an aupa- 
ratant. y étudia le droit; maig dans ses mo- 
ments de loisir il apprît le français , l'italien et 
Tançais. H prit le grade de docteur en droit, à 
Leyde, le 8 août 1A97, après avoir soutenu une 
thèse de Jure Zenoniano. 

Anderson visita ensuite les mines les phis re- 
marquables de h Saxe, et parcourut TAIIemagne 
et la Hollande, où il se lia d'amitié avec Lecuwen- 
hoek et Musschenbroek ; il visita la Haye pendant 



les négociations qui précédèrent la paix deRy^ 
wick. De retour à Hambourg, U exerça arec 
succès la profession d*avocat. En novembre 1708 
il fut nommé syndic, et en 1732 premier bourg- 
mestre de sa ville natale, place qu'U conserva 
jusqu'à sa mort. 

Durant les quinze ans qu* Anderson remplit 
les fonctions de syndic, il fut employé h plu- 
sieurs négociations importantes. Au mois d'août 
1711, il fut envoyé en ambassade auprès de Fré« 
jléric IV, roi de Danemark ; dans le cours du 
mdme mois il conclut, an nom de la ville de 
Hambourg, un traité de commerce et de naviga- 
tion avec les États de Brandebourg, de Wol- 
fenbuttel et de Hanovre. En 1713, il représenta 
sa ville natale au congrès dUtrecht; en 1715, 
U fit partie de Tambassade envoyée auprès de 
Louis XIV. Ses négociations, retardées un mo- 
ment par la mort du roi, amenèrent la conclusion 
d'un traité de commerce entre la France et Ham- 
bourg. Anderson s'était acquis une si grande re- 
nommée , que Je roi George r*" fit tous ses efforts 
pour l'attirer au service de l'Angleterre. Mais il 
refusa cette offre, aimant mieux être bourgmestre 
de fiambourg que serviteur d'un prince. 

Cependant ses occupations administratives ne 
l'empêchèrent pas de se livrer à des travaux 
scientifiques. Pendant un long séjour h Paris, ii 
cultiva l'amitié de Cassini, de Jussieu , de Réau- 
mur, de Geoffroy et de Fontenclle, et s'y livra à 
son goût pour l'archéologie et la numismatique. 

Anderson a fourni des note^ au Dictionnaire 
étymologique d'Kkert, et il a complété la publi- 
cation du Glossaire de Gérard Meycr ( Glossa- 
rium linguœ veteris Saxonicœ). Après sa mort, 
on trouva parmi ses papiers : Glossarium Teu- 
tonicumetAllemanicum;—Observationes Ju- 
ris Germanici, ad ductum Elementorum Juris 
Germanici beati Heirenii, et quelques autres 
écrits. Son principal ouvrage est une histoire na- 
turelle du Groenland et de llslande, publiée, eu 
1746, sous le titre : Herm Johann Anderson , 
J. U. J). und weyland ersten Bûrgermeisler 
der Jreyen Kayserlichen Meichstadt Ham- 
burg, Nachrichten von Groenland und der 
Strasse Davis zum wahren Nutzen der Wis- 
senschajt und der ffandlung ( avec des figu- 
res); Hambourg, 1746, in-8^ C'est un recueil 
de détails précieux fournis par les marins qui 
avaient visité ces répons. Cet ouvrage fut tra- 
duit en danois en 1748, et en français par Sel- 
lius, en 17&4. 11 est recherché pour les rensei- 
gnements curieux qu'il contient, et pour les dé- 
tails sur la langue islandaise, compris dans les 
quarante-trois dernières pages. Horrebow en a 
corrigé quelques erreurs. L'édition allemande 
est très-rare, et la traduction française est tron- 
quée. F. H. 

^ie d'Ânderton , qui précédé rédUion allemande de 
l'islandr, vtc— JôcUcr, Mlçemeitiet Gelthrten' Lexicon, 
avec le biipplém. d'Adclung. 

* AN DBRSON ( Jean ) , physicien anglais , né à 



697 



ANDERSON 



528 



Roseneath, dans le Dumbartonshire , en 1726, 
mort le 13 janTier 1796. H étudia h Glasgow, où 
il derint, en 1760, professeur de physique et de 
philosophie naturdle. H fit des expériences sur 
diverses espèces de projectiles , et parait ayoir 
eu le premier Tidée des fusils à répercussion. H 
perfectionna aussi les pièces de campagne, et en 
offrit, en 1791 , un modèle à la couTention na- 
tionale, avec cette inscription : Don de la science 
à la liberté, n eut aussi l'idée de faire transpor- 
ter à de grandes distances des journaux ou ma- 
nifestes politiques, en les attachant à de petits 
ballons en papier huilé , gonflés de gaz hydro- 
gène. Son principal ouvrage a pour titre : Ins- 
titutes qfPhysics; Glasgow, 1786 ; il eut, dans 
Tespace de dix ans , cinq éditions successives. 

Glasgow meckani^t Magasine, toI. III. — Cliambera, 
Biograpkical Dietionarf ofeminent Scotsmen. 

*iNDBR80ii (Jean), médecin anglais, mort 
àmargate en juin 1804. H exerça longtemps sa 
profession à Kingston , près de Londres. On a de 
lui : Dissert, de Scorbuto; Édimb., 1771, in-4'' ; 
— Médical Remarks on natural , spontaneous 
and artificial évacuation; ibid., 1788, in-8^ 

Centleman't Magatine, t. LXXV, 97S. 

*ANDBR80N (Jean), clûrurgien écossais, 
né le 6 juin 1789 à Gilmerton-House, dans la 
contrée de Mid-Lothian, mort le 24 décembre 
1832. n exerça son art à Hamilton , dans le La- 
narkshire, et écrivit ffistoriacal and genea- 
logical memoirs of the House of Hamilton , 
Édimb., 1825, in-8**; avec un supplément, publié 
en 1827. 

Chamben, Aio^ng^Aioal tHctUmar^ cfemineiU ScoU- 

■Mn. IV, 477. 

^audbrsou (Patrick), médecin écossais, 
vivait dans la première moitié du dix-septième 
siède. On a de lui : The cold spring of King- 
borne Craig, his admirable and new tryed 
propertieSf etc.; Édimb., 1618, in-8« ; — Grana 
anglica, hoc est pilularum hvjus nominis 
utilitaSy etc.; Édimb., 1635 , in-12. Les pilules 
d'Anderson, ou grains anglais, dont parle cet 
opuscule très-rare, ont encore aujourdliui une 
grande réputation dans toute l'Ecosse, et le pri- 
vilège de leur date s'est transmis par voie d'héri- 
tage. — Anderson a laissé, en manuscrit, une 
Histoire de r Ecosse, 

Biographieat tHetionanf, 

AHDERSÔN (Robert) f géomètre et fabricant 
d'étoffes de soie à Londres au milieu du dix- 
8q[>tième siècle. Il publia en anglais : 1** Pro- 
positions stéréométriques , applicables à di- 
vers objets, mais spécialement destinées au 
jaugeage ; 1668, in-a*; — 2° le Jaugeage per- 
fectionné, pour servir de supplément aux 
Propositions stéréométriques; 1669, in-8'; — 
Ad angularium sectionum analyticen theo- 
remizf a xaOoXixcDTcpa; Paris, 1615; — Vindiciœ 
Archimedis, sive Elenchus cyclometriês novae 
a Philippo Lansbergio nuper editx; Paris, 
1616,; — Animadversionis in Franciscum Vie- 
tam a Clémente Cvriaco nuper editx brevis 



Aidbipt(n<; Paris, 1617; ~ BxerdtatUmum 
mathematicarum decas prima; Paris, 1619. 
Ces ouvrages sont très rares. S. Davies en i 
donné l'analyse dans Ladie's diary/or 1840. 

BiograplUeal DUtionar^, 

*AifDERso?i (Robert), poète an^aiSynéàCa^ 
lisle le !•*" février 1770 , mort le 27 septembre 
1833. Le plus jeune des neuf enfants d'un père 
pauvre, il reçut sa première éducation dans iioe 
école de charité. Déb son enfance U eut un goût 
prononcé pour la poésie, et ce goût lui Tint, ^41, 
d'une montagnarde écossaise pour laquelle il di- 
sait souvent des commissions. Son preimor essai 
fût la ballade Lucy Gray, qui fut chantée avec 
applaudissements au Yauxhall , pendant l'été 
die 1794. En 1796 Anderson publia on vohmid 
de poésies, qui ne lui valut qu'un peu de vains 
renommée. En 1801 il composa, en dialecte cum- 
brien, un poème intitulé Betty Brown, qui fut as- 
sez favorablement accueilli; ce qui détenniiia 
l'auteur à en faire d'autres dans le même genre. 
Ces poèmes, msérés d'abord dans les journaux, 
furent réunis en un volume, et publiés sous te 
titre BcUlads in the Cumberlamd Diaieet; 
Carlisle, 1805, avec des notes et un glossaire par 
l'ami de l'auteur, M. Thomas Sanderson. Peu de 
temps après l'apparition de ce volume, Anderson 
quitta l'Angleterre pour s'établir à Belfast , où il 
demeura plusieura années. De retour à Carlisle, 
fl dut songer sérieusement à se prémunir con- 
tre l'indigence qui menaçait sa vieillesse. H pu- 
blia, peu de temps après, deux volumes de poé- 
sie, avec son autobiographie, que son ami San- 
derson accompagna d'un Essay on the Ca- 
racters and Manners qf the Peasantry (tf 
Cumberland; Carlisle, 2 vol. in-8", 1820. — Ltt 
poésies humoristiques d'Anderson sont très-esti- 
mées dans son pays natal. Les foires , les noces, 
les vogues de village, sont son thème favori. On 
trouve un choix de ses poésies dans Dialogues, 
Poems , etc, in the Westmcreland and Cum- 
berland Dialects; London, 1839, in-12. H. 

Autobiographie d'Anderson. — Andcreoo , BtMaii a 
the Cumberland Dialect; Carlisle, lao». 

* ANDERSOX ( Robert ) , publiciste ang|ais,ii6 
à Lanarkshire le 7 janvier 1750, mort à Edim- 
bourg le 20 février 1830. Destiné d'abord ï 
la théologie, il l'abandonna pour l'étude de la 
médecine; et, après avoir quelque temps exercé 
sa profession à Bamborough-Castle en Northinn- 
berland et à Alnwick , il retourna à Édimbouig 
pour ne s'occuper que de travaux littéraires. Ù 
employa plusieurs années à préparer son éditioa 
des British Poets , dont le premier volume pa- 
rut en 1792, et le dernier (le 14* de la série) 
en 1807. Anderson y consacre à chaque poète 
une notice biographique et critique, étendue et 
soigneusement faite. Sa notice sur Johnson ûit 
imprimée à part avec des additions, sous le titre : 
The Life of Samuel Johnson, wUh critical ob- 
servatioTis on his Works, Sa notice sur Smol- 
lett fut aussi publiée à part: The Life qfTobiat 



29 



AJSDEHSON 



mollet, M. D., with aitieal observations on 

is Works; Édimboorg, 1803, in-S*'. En 1820, 

jiderson publia une édition des ouvrages de John 

loore, M. D. ; avec on Memoir qf his L\fe and 

Vritings, 

Eneyelopédie Britannique. 

^AHDBRSON ( TAoTHos ), chirurgien anglais , 
■▼ait à Leith yers le milieu du dix-huitième 
iède. En 1781 il lut, à la Société philosophi- 
ue d'Edimbourg, un mémoire intitulé PaihO' 
}gical observations on Brain (imprimé dans 
( t. II des Transactions of the Royal Society 
f Edimburg, 1790). Le mémoire est du plus 
aut intérêt; fl renferme des résultats importants 
ui sont aujourd'hui acquis à la science. Ainsi 
tuteur y établit que : V* lorsque le cerreau est 
lalade d'un côté, c'est le côté opposé du corps 
ni en reçoit TefTet ; 2" lorsque les deux côtés du 
errean sont malades, tout le corps souffre. On 
te encore de ce chirurgien : Account ofa very 
vtraordinary enlargement of the Stomach 
liMcmered in dissection, med. Corn, n, 294 , 
774»; >— History ofa Case in which a quan- 
Uy qfpiufrom near the rectum/ound ils way 
nto the scrotum, giving the appearence of 
iemla;ibid.,II,243. H. 

Watt, mM. briiaai, 

AKDBASON ( Walter), écrivain écossais, né 
ers 1720, mort en 1800. n fut pendant du- 
[sante ans pasteur à Chimside. Outre une his- 
nre de Crans sur les songes, sur les oracles , 
Il a de hii une Histoire de France ; 2 vol. in-4'*, 
i769; 3* Tolnme jusqu'à l'édH de Nantes, 1775; 
\* et &* vohmie jusqu'à la paix de Munster, 1648. 

GtuUêm. Maoau, LXX, sot , 999. — Cbamben. Livet 
gUhutrionu Scotsmên. 

AKDBRTON (Henri), peintre anglais, vivait 
m% la fin du dix-«eptième siècle. Il fut élève de 
lobcrt Streater, peintre de Charles II ; il visita 
Some , et y consacra quelques années à l'étude 
éesantiques. Après son retour en Angleterre, An- 
doton A les portraits des principales personnes 
et]» cour, ainsi que plusieurs taUeanx de paysa- 
gnesthnés. 

Nés, FJrt de pHndre^ etc. ; Londres, 1706. 

ABDBETOR (Jocqucs), controversiste anglais, 

MSf de Lostock, dans le Lancastershire , vivait 

«I commencement du dix-septième siècle. Selon 

: Ml, il se produisit d'abord, dans le monde lit- 

^ Nnire, sons le pseudonyme de John Brerely, H 

[ ^fpartenaità une famille noUe, catholique et très- 

[kninée aux Stuarts. On croit qu'il était frère 

I cidet de Royer Anderton de Birchley, mort en 

;'ttiO. Son principal ouvrage est The ProteS' 

' ^s apologie for the Roman Church, dont 

^^pianière édition parait avoir été publiée en 

Uii, Ce livre attira beaucoup l'attention du pu- 

ite, d'après ce que nous apprend Morton, évè- 

9^ de Dnrham, dans la préface de sa réponse 

^ f Apologie des Protestants , et il ajoute que 

*Oii métropolitain, Bancroft, archevêque de Can- 

^)itery, le chargea ainsi que plusieurs autres théo- 

Qgiea» de répondre au livre d'Anderton. Morton 



— ANDLO 530 

• 

s'acquitta seul de sa tâche en publiant CathoUke 
appeale for Protestants. Aux textes protes- 
tants favorables à l'Église romaine dtés par An- 
derton MortoQ répondit par des textes catholi- 
ques orthodoxes , fovorables aux doctrines pro- 
testantes, et, comme dans toutes les contro- 
verses, on s'attribua la victoire des deux côtés. 
On dte encore d'Anderton : A Treatise of the 
liturgy ofthe mass conceming the sacrifice, 
rëal présence , and service in latin. Les mots 
in latin ont fait croire à tort à la Biographie 
universelle que cet ouvrage était en latin. 

Laurence Andcrtor , né dans le comté de 
Lancastre d'une famille protestante , en 15769 
mort en 1643. H se convertit an catholicisme et 
se fit jésuite. On a de lui : — The Progeny qf 
CathoHcs and Protestants ; Rouen, 1634, in-8*'i; 
~ Jlie triple Cord; saint-Omer, 1634, in-8"; 

— One God, one Faith, in-8'*. L. J. 
Dodd, Chmrch ItUtory of Bnçland, — Barw lek, Fu- 

néral iêrmon «m bUkop Morton ; — Balnes, BUUtrt of 
the eomOv palatine of Laneatter. — Rlbideotlra, Bi- 
bliothcca Scriptorum SocietatliJesu. 

AHDiBR, graveur. Voy. Desroghes. 

ANDJOU (le nabab Fahr-Eddin-Haçan-hen 
Djemdl-Eddin'Hocéin), écrivain persan, vivait 
an commencement dn dix-septième siècle à la 
cour du sultan Akhbar et de son fils Djihanguir. 
On a de lui : Elfi, c'est-à-dire Mille Histoires , 
ou Histoire universelle ; — la traduction du jlf a* 
habharata en persan; — la traduction du Ra- 
mayana en persan, n était aussi un des principaux 
collaborateurs du grand dictionnaire persan, ap- 
pelé FerhenH Djihanguiri , qui fut commencé 
sous Akbar, et terminé sous Djilianguir en 1609 
(ou 1017 de l'hégire). Ce dernier chiffre est en 
même temps, par un de ces jeux de mots fami- 
liers aux Orientaux, celui de la valeur numérique 
totale des lettres composant l'hémistiche : Voici 
le Dictionnaire de Nouredin Djihanguir, par 
lequel l'auteur termine cet ouvrage. Dans la pré- 
face, Andjou insiste particulièrement sur le clas- 
sement des matériaux et sur les principales sour- 
ces qui avaient été consultées. Il donne Ténumé- 
ration de quarante-quatre lexiques persans, de 
nombreux traités particuliers, des commentaires 
sur le Koran , des annales , des histoires , poé- 
sies, etc. en persan, enfin des livres écrits dans 
les anciens dialectes, tels que le xend et le pazend. 
Le dictionnaire lui-même est précédé de douze 
chapitres sur l'écriture et la grammaire persane, 
et terminé par deux appendices dont l'un con- 
tient les mots particuliers aux livres zends, et 
l'autre un recueil de mots composés , appelés 
khatimeh. Ces deux appendices manquent dans 
la plupart des copies du Ferhenki, Tout l'ou- 
vrage se trouve en, manuscrit dans plusieurs 
grandes bibliothèques de l'Europe, notamment 
dans celle de Paris. 

Ersch et Graber, Mlg. Isnepel, 
^AHDLO on AHDLAU, AlfDBLO OU AUDB- 

Low (Herman-Pierre d'), historien et juris- 
consulte allemand, vivait au quinzième siècle. 



581 



ANDLO — ANDRADA 



5SS 



Il descendait d'une (amille italienne qui possé- 
dait, depuis plusieurs générations, le cliâtean 
d'Andlau en Alsace. Nous ne savons de sa yie 
que ce qu'il a dit lui-même dans ses écrits. H 
composa, vers 1460, un ouvrage important : De 
Cxsarea monarchia. Cet ouvrage , divisé en 
deux livres, est dédié à l'empereur Frédéric ni , 
et contient des allusions à la prise de Constant!- 
nople, comme étant un événement récent II fut 
publié d'abord par Marquant Freber, d'après un 
manuscrit conservé à la bibliothèque de Heidel- 
berg , sous le titre De Imperio romano, régis et 
augusti creatione, inauguratione adminis- 
trât ione et ofjlciojuribusy ritibus et ceremo- 
niis electorum aliisque imperii partibus, im- 
primé à Strasbourg, en 1603 et en 1612, in-4*^ ; 
réimprimé en 1657, dans le recueil de Freher 
intitulé Heprsesentatio reipublicœ Germanicœy 
et attribué dans quelques catalogues à Œlhafen. 
Cet ouvrage est remarquable en ce qu'il donne 
le premier un exposé systématique du droit pu- 
blic allemand . 

Patter, IMejC^tur de* detUschen StaaUrecMs, toI. I. 
— MtlllD, Maçasin encyclop. 

ANDOCiDB ('Avdoxidric), orateur grec, né en 
467 avant J.-C, mort à une époque inconnue. Il 
était ûls de Léogoras et fut chargé avec Glau- 
con du commandement de la flotte envoyée au 
secours des Corcyréens. Ce fait est attesté par 
Thucydide ; et on s'étonne qu'Andocide n'en ait 
rien dit dans son discours sur les Mystères, qui 
est une récapitulation de sa vie politique. Si les dé- 
tails contenus dans le discours contre Alcibiade, 
qu'on lui attribue, sont exacts, il remplit diffé- 
rentes missions en Tbessalie , en Macédoine , en 
Italie et en Sicile, fut quatre fois mis en accusation 
et autant de fois acquitté. H fut compromis, avec 
son père et d'autres membres de sa famille, dans 
TafTaire de la mutilation des Hermès et de la 
profanation des mystères d'Eleusis ( Voy, Alci- 
biade). Dénoncé par Dioclide, il dénonça à son 
tour plusieurs personnes qui parvinrent à s'é- 
chapper. Ses révélations rassurèrent les Atlié- 
niens , qui croyaient voir dans la mutilation des 
Hermès l'indice d'un vaste complot contre la sû- 
reté de l'État, et lui sauvèrent le vie ; mais il fut 
forcé de s'exiler. H visita différents pays, entre 
autres Chypre, où fl se livra au commerce. L'au- 
teur des Vies des dix orateurs^ livre atribué à 
Plutarque, l'accuse même d'avoir fait présent de 
la fille d'un certain Aristide au roi de Citium 
dans nie de Chypre. Sous l'administration des 
Quatre-cents, en 411 avant J.-C, il obtint d'Ar- 
chélaùs, roi de Macédoine, la permiâsion d'expor- 
ter de ce pays des vivres pour la flotte athé- 
nienne de Samos ; et, croyant s'être ainsi concilié 
la bienveillance du gouvernement d'Athènes, fl 
revint dans sa patrie ; mais les Quatre-cents, qui 
venaient d'apprendre la défection de la flotte de 
Samos, le firent jeter en prison. Andocide s'exila 
une seconde fois, pendant la tyrannie des Trente, 
et ne revint qu'après ladéli>Tance d'Athènes par 



Thrasybule en 403. En 391, il se prononça pour 
la paix avec les Spartiates, fut chargé de la né- 
gocier, et ne réussit pas. Cet échec fût puni par 
un troisième exil. Depuis lors on ne sait plu 
rien de sa vie. Mous avons sous son nom quatre 
discours, celui sur son retour de VexU (n^ 
Tî)*: éotutoO xaOodou ^ semble avoir été proraoé 
au retour de son ptOnicr exil et après la clinÉe 
du gouvernement des Quatre-cents. Le dàcoun 
sur les Mystères ( mpl tûv iwo-nipiwv) fut pro- 
noncée, en 400, trois ans après le rappel de loa 
second exU ; il s'y défend contre raccmation re- 
nouvelée de sacrilège, et contre les haine» eid- 
tées par ses dénonciations dans Taffaire des Her- 
mès. L'authenticité du discours Sur lapaix (xcpi 
Tfi; elpTJvY);) déjà contestée par Denys d'Hafi- 
camasse et Harpocration, n*est pas sontenabie. 
Quant au discours contre Alcibiade (xar& jUxi- 
6ia8ou ), que Taylor attribue à Ptueax , et qv 
Ruhnken veut maintenir à Andocide , c*est loe 
médiocre amplification de rhétorique» aussi indigne 
de l'un que de l'autre. Les quatre disamrs d'Aï- 
docide, publiés pour la première fois par lès AUei 
(Venise, 1513 ), ont été réimprimés dans les col- 
lections de Henri Estienne, Reiske et DobMa, é 
dans les Attici orafores a'£mm. Bddber, 1811 
La meilleure édition est celle que MM. Bailcr et 
Sauppe ont donnée dans la Bibliothèque grteh 
latine de M. A. F. Didot; Paris, 1846. M. Ch. 
MûUer a revu avec un grand soin.la tradoctiot 
latine de Reiske. L. J 

Thucydide, tr. — PhiUrqoe. ries des dix OrotfWi.- 
Photlus, /)/6^iorA.— Slulter, Lêctionêi Andoeid». 

A!VDOQiTB(/>ierr«), antiquaire français, oé 
vers la fin du seizième siècle, mort en 16M. 11 
était conseiller au présidial de Béziers. Obi de 
lui : l' Histoire du Languedoc^ avec rétatdtt 
provinces voisines ;Béûen. 1648, in-lbl. Cette 
histoire va jusqu'en 1610 ; — 7? CaUUogui da 
évéques de Béziers, 1650, in-4'*. 

David Clément. Bibh eurietue, — Lenglet4)BflreaMj, 
Méthode pour étudier l'histoire^ t. rv. p. m-.Parts, t:«. 

ANDRADA OU AJfDRABE {Al/OflSO d'j, jé- 
suite espagnol, né à Tolède en 1590, roortè 
Madrid en 1658. Il fut membre du coOége<le 
Saint-Bernard à Tolède, etenseignala phikMphii 
à l'Athénée de cette ville. II fut envoyé en mt- 
sion dans les Indes, et trouva le temps d'écriit 
plus de trente volumes, dont Nicolas Antooisi 
donné les titres, et dont la plupart ont ^ im- 
primés. Parmi ces derniers on remarque : R 
buen soldado catolico, y sus oàligaciMtss 

1 vol. in-8^; Madrid, 1642; —SI estudioMtt 
perfecto, y sus obligaciones ; 1 vol. M^i 
Madrid, 1643. — Itinerario historial que dik 
guardar el Hombre para canUnar al àth; 

2 vol., Madrid, 1648 et 1757; — Jdea delptr- 
fecto prelado y vida dolcardenal Anobispoi^ ' 

Toledo, don Balthazar di Moscoso y SÂi^ 
val; in-4o; Madrid, 1658. — Varrones illrtstm 
de la Campania de Jésus ; 2 vol. in-fol., Vt 
drid, 1672. 
N. Antonio, Dlbltotheea hispana 



I 



583 



■ahobada ( Dioga Lopes d'), câèbre pré- 
diuleur porlugàSs, oé eu juin 1569 i Azam- 
bnra, <Iaâs le district de SanUrem , mort en 
juin lfl3à. Andrada entra daos l'ordre de« Au- 
gustiiu, et se distingua comme prédicateur 
dans les principales villes du Portugal et de 
rcapagne. PbOippe IT le nomma arcbeiique 
d'Otranto, dans le vlce-rofaume de Naplei. — 
La ouTragM J' Andrada , composés de lermons, 
(lltoiaélies, de discours et de traités Diéologi- 
ques, ont été publiés , en trois TOlumes in-fol., 
par Gregorlo Rodriguei; Madrid, 1056. 
H. AnloDlo, BMiotlI. Aiifi. noua. 
AHDUDÂ ( Diogo Pajfva n*), théologien poi^ 
tngala, né en lâis i Coimbre, mort en I57S. 
Fili da gnitd trésorier du roi Jeao ,11 fut en- 
voyé au candie de Trente par dom Sébastien. 
Ses ooTrages sont : 1° Orlhodoxarvnt Qutettio- 
mum ItbrlX, etc., contra Kemnitii petulantem 
WÊdaeiami Venise , I5M, iD-4°; — 3* D^tasio 
Trid,JUtH UM sez, adveritu km-eticonim 
deUtti^iles ctUvnuiias i Liibonne, lS7S,in-4*; 
Oàog/te, 1580, in-S'i — 3'DecoiKiiiontm auto- 
rUaU i cet ouvrage tnt Iden accaeillj à Rome, 
parce qa'Andrada j donne nne grande eilension 
i l'anbirilédu pfe; — i' sept volumea de ter- 
mont, et quelques Mitres éôit*. 



ANDRADA SS4 

coup de notices généalogiques et biographiiiucs 
concernant la noblesse espagnole. On a encore 
du même auteur : 1,'alatoijo de las obllgacio- 
nes que los Caàallerot, Compendadores, Prio- 
Tt* y ofnu religiosoi de lo orden de la Cabal- 
leria de Calatrava tienen tn rtuon de«u Aablfo 
ypr({/uion;Toléde, 1571,in-8>; et des manus- 
crits généalogiques. 

N. AnIoniD. MNIOtA. Alip. «OH. - kTfMt de Hsllni. 
u... — ... ._.. /foWlarU 



AHDkADA (Dio^o de Paya ), neveu du pré- 
cédent, publia ea iei6, k Lisbonne, sous le 
titre d'SMone d^iaiiiçuldadei , une critique de 
roDvnge de Brito Beroardo, intitulé Monar- 
ehia LusUana. Il reproctie ï J'anteur nne trop 
pwtde crédulilé et boa nombre d'erreurs. On a 
aussi d'Andiade, Catamento perfecto; Lis- 
bonne, IB30 , ouvrage qui eut plusieurs édi- 
liuns. On lui attribue la Chaaléide, poème latin 
sur la bataille de Chaul , livrée dans les Indes 
ariciitales. 

■axdrada ( /yoncUco ), poète portugais, 
vivait vers la fîik du smiéme siècle et au com- 
tnencemeut dn dix-septième. On a de lui un 
poème sur le premier liége de JHu. Koramé 
histori(^;raphe par PhDippe m, il écrivit, par 
irdre du roi, une cbronique de la vie de Jean ni 
3e Portugal. Le siège de Diu ( Opriineiro rerco 
deDiu) M publié ia-4° à Lisbonne, 1 jSO; et la 
ChronUa do tnuito alto e poderoio reg destM 
nituii de Portugal don Juan o III dette 
'■• :, 1613. 



*A]iDnADA ( Francisco Rades de ), historien 
e^Sfpul.natir de Tolède, vivait dans la secunde 
moitié dn sdiième siècle. 11 Tut prieur du cou- 
vent des bénédictins k Jaen , et aumânier de 
PhDippe n. n s'est (ait surtout connaître par 
•on ouvrage sur les trois ordres de chevalerie 
de l'Espagne : Coroniea de los très ordenes y 
cabatûriai de Santago, CaJatrava y Mcan- 
(ara;T(Mde, 1572, in-fol.: on 7 trouve beau- 



vu r (ttkiDi n Eipc 

■w , HUtoria «nuriU d« Eifatia. — ErnoU. MMId- 
Uam Auiunlco. — Cim vTarcei, MitarM <l< IM er- 
iteiuf siHIMtw. 

■ANDRADA on ARDKADK (Feman Perez 
db), compagnon ot ami d'Enrrque ou Henri, 
comte de Trastamara (plus tard Henri □, roi 
de CastUlc et de Léon I), dans te qnatonième 
siècle. 

Andrada rafut le sumom à'O Bo, ou le Bon 
«I langage de Gallde. n bitlt on platAt restaura 
le chttean fort appelé el eosllllo de Andrada, 
situé sur un roc isolé k l'est de Pnente de £ume. 
Il n'en reste que de belle* raine* , entre autres 
une large tour carrée d'où l'on Jouit d'une vue 
magnifique sur Ta campagne et sur la roer, du 
oAté de ConiBa el Fcrrol. Ou trouve ime des- 
cription de ce cfaftteau dans te Dietonario gea- 
graphioo de Miiiano, à l'article Puenle de 
Evme. Andrada bftHt aussi un pont qui traverse 
la rivière d'Enme, el qui est encore l'une des 
plus renurquaUe* constnictknis do ce genre en 
Espagne. Ce pont a 3045 piedsd'Espa^e de lon- 
gueur, avec dnqnante-huit arches. Il gavait autre- 
fois sous ce pont une chapelle, et on petit bdpltal 
avec quatre lits, pour loger les pèlerins qui so 
rendaient è Sabit-Jaeques de Compostelle. Lo 
tout avait été constmtt de 1382 à 1388. Lapez 
de Haro fait d'Andrado un privado ou mlnistro 
confident de Henri n ; et Gaudara, un testamrn- 
lario ou exécnteur testamentaire de ce roi. An- 
drada ne laissa point de tils; ses Uens passèrent 
frère Pedro Femandei de Andrada. 



up«d 



u do eipi 






I. XobUia 04 



'ANDBADA [Fcmdo Perez hë ), marin por- 
tugais, rivait à la fin do quinzième siède et au 
commencement du seliième. En mars 1505, 
Andrnda accompagna Francisco d'Almeida aii\ 
Indes, et se trouva à la biitaillc de Chaul, oii 
fW tué Lorenio d'Almeida. Tl servit ensuite sons 
Albuqucrquc, et se distingua au siège de Goa. 
Après la prise de Halaca, Andrada y resta avvc 
une notUlle de dix vaisseaux, et lut assez Iipu- 
reu\ pour réprimer, par ion courage, son ac- 
tivité et sa dédsion de caractère , une conspi- 
ration Ibrméc par Patè Quitlr, im des chefs de 
Java. En 1513 il eut A combattre one puissante 
armée ilu sultan de Java, sous le commandement 
de Paie L'nuz, U se rendit ensuite è Lisbonne 
avec une cai^^aison d'épiées, et fut gracieusement 
Kcndlli par le roi Manoâ, qui loi conAa une des 



SB6 



ANDRADA 



M6 



premières missions en Chine. Il srrira à Canton 
en 1517 , et ouvrit le premier l'Europe au com- 
merce chinois par la voie du cap de Bonne- 
Espérance. 

Barro4, Décodas da Asia. — Otorliu, D0 raèiu Ew^ 
manuelis Lnsitanim reçis, etc., gestU. — LaplUo, HU- 
toire des découvertes et conquêtes des Portugais. — 
DaTld, jéecount of the Chinese. 

ANDRÂDA (Jacintho Freyre de), écnyain 
portugais, né à Beja dans l'Alem-tejo en 1697, 
mort le 13 mai 1657. Son père appartenait à 
la noblesse, et, par sa mère Doua Luiza de Fana, 
Il descendait d*une des plus anciennes familles 
du Portugal, de celle qui a pour antique m^orat 
le chAteau de Fana, dans la province d'Entre- 
Douro e Minho. Bien que ses ancêtres se fussent 
illustrés par les armes, Andrada fut destiné dès 
l'origine à l'étude des lettres. Son père avait 
découvert de bonne heure en lui tous les ins- 
tincts qui constituent le littérateur. Après lui 
avoir £iit apprendre le latin et lui avoir &it 
suivre un cours d'éloquence, il l'envoya à Coïm- 
bre, où il étudia la théologie, puis la jurispru- 
dence civile et canonique. Ce fut à l'université 
qu'il prit la résolution de suivre la carrière ec- 
clésiastique. Le 18 mai 1618, il se fit recevoir 
bachelier en droit canon, et, revêtu de ce titre , 
il passa immédiatement à Madrid , où sa nais- 
sance bien connue , que l'on savait unie à une 
rare instruction , le fit admettre dès l'origine par 
le haut clergé, et lui fit ouvrir les premières 
maisons de la cour. Son séjour dans la capitale 
de l'Espagne, qui était, au grand chagrin des 
Portugais, le heu d'où émanaient toutes les 
grftces, ne fut pas infructueux pour lui : il fht 
bientôt muni de l'abbaye de Notre-Dame de l'As- 
somption de Sfiobade , dans la province de Tras- 
os-Montes. Peu de temps après , une nouvelle 
faveur l'envoya en possession de l'abbaye de 
Santa-Maria das ChAs, relevant de l'évèché de 
Yiscu, l'un des plus riches bénéfices du Por- 
tugal. A cette époque il fut chargé par le mi- 
nistre espagnol de remphr plus d'mie mission 
épineuse, ce dont il s'acquitta avec habileté et 
prudence. Mais au moment où ses services sem- 
blaient devoir le porter aux plus hauts emplois, 
son affection bien connue pour la maison de Bra- 
gance le rendit suspect, et les écrits dans lesquels 
il servait les prétentions de dom Jofio l'arrêtè- 
rent dans sa carrière. Pour éviter l'emprisonne- 
ment dont il était menacé par le ministère espa- 
gnol, il quitta Madrid, où il résidait depuis lon- 
gues années, et il alla cliercher un asile dans son 
abbaye das Ch&s. Au sein de cette retraite, il se 
livra plus que jamais à l'étude, et atteignit enfin 
l'année 1640; époque si vivement attendue par 
lui , puisque le Portugal venait de recou\Ter son 
indépendance : dom Jo&o IV était monté sur le 
trône. Andrada quitta alors la province de Tras- 
os-Montes, dont le climat lui convenait peu, et 
ae rendit à Lisbonne : l'accueil qu'on lui fit à la 
cour fut des plus favorables. L'infant dom Theo- 
dosioy ([m donnait dès lors des preuves remar- 



quables de son goût pour les sciences et la lit- 
térature, le vit surtout avec plaishr. Après la mort 
si regrettable de ce jeune prince , Joie IV le 
choisit pour être précepteur de l'infiuit don Af- 
fonso ; mais l'abbé das Chfis déclina une tdie 
responsabilité. Bien qu'on aitexagéré rmcapaolé 
du prince, il n'était pas nécessaire d'être doué 
de la sagacité que possédait Andrada, pour 
comprendre ce qu'il serait sur un trône encore 
peu affermi. Jofio IV ne s'offensa point de ce 
refus : il avait le sentiment amer de la nullité 
de son fils, n n'en ftat pas de même lorsqall 
eut offert l'évèché de Viseu à un homme sur 
lequel il croyait pouvoir compter, et que eeloi-d 
l'eut encore refusé. Selon la tradition même, el 
faisant maUdeusement allusion anx difOeoltés 
que la cour de Rome multipliait pour confirmer 
les nouvelles nominations anx sièges vacants, 
Andrada aurait répondu : « Je n'accepte point 
une telle dignité, et je ne saurais boire le lait qoi 
a tant de peine A devenir de la viande. >• Celte 
plaisanterie, d'un assez mauvais goût, attira sar 
l'écrivain une défaveur marquée : fl comprit 
mieux dès lors ce qui l'atteodait à la ooor, d 
combien la liberté de son langage devait déplaira; 
il retourna A son abbaye. Plus tard, aa aoeor 
dona Maria Continho, qui demeurait A T-t^fc^ if^ 
réclama son assistance. Il vécot auprès d'elle 
pendant quelque temps, fusant totiyoun de ré> 
tude son plus doux plaisir ; et il mourut dans une 
maison qiii lui appartenait, le 13 mai 1667 (!)• 
Ses restes sont déposés dans une modeste aépol- 
ture de l'église Santa-Justa. Andrada vécut A l'a- 
bri d'une mauvaise fortune, qui fut trop souvent 
le partage des écrivams de la Péninsule, et fl pot 
obéir généreusement A l'esprit de charité que 
lui commandait sa profession. Tout le monde 
s'accorde A lui reconnaître les plus hantes qua- 
lités du cœur. Les biographes portugais nous ont 
conservé quelques détails sur sa personne : il 
était d'une stature plus qu'ordinaire, d'un aspect 
mélancolique et grave, qui inspirait le respect 
Sa conversation contrastait avec tout ce qull y 
avait de sérieux dans sa personne : elle était ai- 
mable, abondante en mots spirituels, en gih 
Jants concetti même, teb que les exigeait le ton 
des cours du dix-septième siècle : tout cela s'sl- 
liait d'ailleurs avec une noble sincérité, avec 
un haut sentiment de la dignité humaine. Lt 
conversation d 'Andrada était, A ce qu'il parait, 
comme ses écrits : elle le faisait universellcmenl 
rechercher. B y a peu d'écrivains qui aient 
trouvé dans son pays autant de lecteurs qu'il m 
eut dès l'origine. Le seul ouvrage qui ait assuré 
la réputation d'Andrada fbt unpriroé deux fois 
dans la même année, comme cda advint poor 
les Lusiades ; U fut publié par Crasbeck , sous 
le simple titre de Vida de dom Jodo de Castro, 
quarto viza-rey da India, et parut en 1651. 
C'est l'histoire d'une courte période; majf Al- 

(1) Et non lo U Jalo , comme le dit oae MograpUe 
étrangère Jttitemeat «ocrédltée. 



U7 ARD 

Ut un noble esprit pour comprendre tout ce 
qu'elle rat de gnnd, et pour m^tre en relief un 
béroeqiriiieleotde, quant aux glorieuieiooiicep- 
ttatis, qu'k Aflmquerqne, et qui lui Tut lupérieur 
tNoo» l'aTonsdK il j a 



tfani il mn» «uqndi la nature a «Mpaiti 
Tteergie et la noblease, qui UTCUt voir et qui 
HToit peindre; dont le coup d'œil embraue lei 
irrinemaiU, ri qui ne donnent des détail* que 
M qatl but pour Ucn dérdopper les masse*. 
11 cboiett iD bean Mjet , et il le traila iTec une 
telle taptrioiité, qu'il esl resté un modèle que 
ron im^oM Itna «eue dam la littérature por- 
tnpdae... C'était une bien belle histoire \ retracer 
que odie de Jeu de Cutro, de cet homme qui 
(Mt déftedre la gloire de «on paya en donnant, 
poor prantiede loinines cooaidérablea, ton an- 
tiqH probité et celle de u bmlUe. Dans ce 
pKie fondé (HT on gage é[Aé[nèrfl,o(i cenx qui 
Hntfcnt lenr or s'boDorireal coqidm ceux qui 
le demandaient, Q ; a quelque chose d'héroïque 
et de ctKrakreaqne qu'on oe peut usez admi- 
rer. Cette action fut transmise par un homme 
érable d'en «oitir la diipité : on peut dire qu'il 
cet t i c ui e ui pour Jean de Castro d'avoir trouvé 
un Uttorien tel qu'Andrada. 

Od a Ikit k cet historien on refirocbe dea 
loBgoei harangues de ses personnages, des 
Mlrea nipposées. C'était l'artifice des historiens 
de son époque, et il en a usé; mais il en a osé 
en maître. Et pour preuve nons reprodoironi 
cette lettre qu'il doime comme ajant été écrite 
par le goavenMor aux habitants de Goa, alors 
qM pour raTHaiUer Diii il faisait uu appel à 
lenr patriotinoe : c'est la noble pensée de Jean 
de Caetro , revttoe d'nn style qu'on ne pouvait 
avoir à ion époque , car Barras n'avait pas a>~ 

■ J'ai bit déterrer don Feraand, mon Bis, que 
Isa Hanrei mit tué dons cette forteresse alors 
qnll combattait pour le service de Dieu et du 
rat notre maître. Je voulais vous envoyer us 
ossements oonunegage; mai* D* se son! trouvés 
dana nn tel état, qu'on ne pouvait eooore les tirer 
de U terre. U ns me reslail donc autre chose 
que mes propres moustaches ; et je vous les en- 
v«ie par Diego Rodrlgues de Azevedo. Vous 
ina d^k le savoir , je ne possède ni or, ni 
Kgent, ni meubles ; je ne possède ancuns Uens 
faads cor leaqnels je poisse assurer mon em- 
pnmt ; je n'ai qu'une sbcMlé sèche et brève, et 
DIen me l'a donnée. • HaibeureusMnent ce lan- 
pgsddmple, si puissant dans sa concision, est 
iàff oé qnelt^iefois par l'emphase, par l'emploi 
d'«spre«ions bustes, par l'abus des cont^tti 
anttoiit , qui au dix-septième siècle avait fUt 
IrmpHon dans toute la Péainsole. Andrada est 
no grand écrivain, maia un grand écrivain qni 
•nansee la décadence. 

Bien dea années tqtrè* l'apparition de b Fie 
<(• /om (h Coriro, un antre benn 11m a pan : 



fameui fto^eiro dugonveroeur de* Indes, pubUd 
en 1843 i Paris par H. Nnnesde CarvaIho,ent 
évité plus d'une erreur historique à son biogra- 
phe. Od pourrait en dire autant des lettres pr^ 
deuses du grand homme , nbnmées il y a huit 
ou dix ansdans les jt ntuet morif iffiM ecolontoes 
que rédige H, Antdro. Ces documents devront 
être consultés désormais ; mais ils ne diminuent 
en rien le mérite de style qne l'on reconnaît uni- 
versdlement k l'œurre d'Andrada. La Vie de 
Jean de Castro a été traduite en latin dans cetta 
ville de Goa,oii, pour nous servir des eipressiona 
d'une rane portugaise, l'ancien vice-roi reçut 
jadis les Itonneurs du triomphe plutèt en capi- 
taine d'idolUrea qu'en héros chrétien. Sous cette 
forme plos accestible à tous , le line est inti- 
tulé De rebui geitit Joannts de Ceulro In- 
diaram pro-regii lY, olim o6 Hyaeintho 
Fregrede Andrada lutilano lermone descrip- 
lis, nuHC in lalinum eoniiertli interp. Fran- 
ei»eo Maria del Roiso, sodetatis Jetu ; Home, 
1753 , in-4*. n a pani en laM une version an- 
glaise de Peter Wicbek ; mais jamais l'oenvra 
d'Andrada n'a re^u en ttsnçais les honneurs da 
la traduction. Panni les nombreuse* édition* da 
cetoDvrage,nouaciteronBceUequia été publiée à 
Lisbonne en 1835 par l'Académie dea sciences, et 
qu'un savant prélat a enrichie de notes. Andrada 
a laissé en manuscrit un livre intitulé Orl^e» 
yprogresiode ta calay/amiiiade Castro, etù-i 
et il est autenr de la traduction d'une histoire 
écrite en latin par Manoel da Cunba, sous le 
titre de Liuitanla Meraia. Le Portugal rtt- 
taarado fut dédié k la reine dona Luisa-Franee*ca 
de Giisman en ia4s. Andrada avait oompoaé, 
dit-on, une assez grande quantité de vers pour 
eu former pluûeurs volumes ; ils ont péri dans nn 
incendie. Ceux que nons caonaissoos ont été 
publiés en 1 7 IS dans la f mis renoKitfa, recudl 
accrédilé an dix^hoitièine siècle : ils ne peuvent 
rien «jouter k la rotation de l'historien. 
FEHDmuiD Dams. 






laSumde Brld, Tjttat. Au 

ibArMII'.'in, Cip. r.-Fl 



* AXDKADA (Paolo Gonzalet de), poêle por- 
tugais, vivait dans la première moitié do dix- 
septième siècle. A ra croire Nicolas Antonio, on 
prât le comparer au meUleurs poètei de sa 
nation. Il écrivit en espagnol on vdume ife Va* 
riiu Poesiiu, in-4°, pnbllé i Llsboa en lfll9. 



539 



ANDRADA 



S40 



seizième siècle et au conunencement dn dix-sep- 
tième. Il s'était occupé de Tart militaire, et par- 
ticulièrement de l'étude du cheval. On a de lui : 
De la naturalcza del Caballo; Séville, 1580, 
m-8° ; — Libro de la Gineta de Espana ; ibid., 
1599 , in-d*" \ — Nuevos Diseur sos de la Gineta 
de Espana f sobre el uso del Cabezon; ibid., 
1616, in-8«. 
N. Antonio , Bibliotheea hiip. nov, 

*A!fDRADA (Mtçuel Leitom de), historien 
portugais, commandeur de Tordre du Christ, 
naquit à Villa-do-Pedrogao en 1555; il était le 
dixième enfant de Pedro de Andrada, fils lui- 
même du grand Alcaïde ( Alcaïde môr) de Pena- 
macor. Jl étudia tour à tour à Salamanque et à 
COimbre. Bien jeune encore, il s'embarqua pour 
la malheureuse Journée d'Alcaçar ; n prit brave- 
ment part à l'action , il y fut même blessé ; et 
c'est , avec Bemardo da Cruz et Hieronimo de 
Mendoça, l'homme qu'on peut consulter avec le 
plus de fruit sur cette épouvantable catastrophe. 
Devenu captif des soldats d'Abdul-Melek , il fut 
conduit à Féz. On demandait pour son rachat la 
somme ruineuse de 12,000 cmsades. H sentit 
qu'il lui serait impossible d'obtenir cette somme 
énorme, et il chercha son salut dans la fuite ; il 
réussit; et, après avoir gagné Melilha, il parvint 
à s'embarquer pour Malaga , d'où il gagna le 
Portugal. Impliqué dans les affaires du préten- 
dant ( dom Antonio ) , il fut enfermé à Santarem ; 
mais il eut le bonheur de s'échapper de cette 
prison, comme il s'était échappé de Féz. Leitam 
de Andrada parait avoir passé le reste de sa vie 
dans de paisibles loisirs, et il mourut âgé à Lis- 
bonne, car il avait soixante-quinze ans lorsqu'il 
publia sa curieuse Miscellanea, On ignore tou- 
tefois quelle fut l'année précise où il mourut. 
Voici le titre complet de son livre : Miscella- 
nea do sitio de N, S. da luz do Pedrogdo 
grande a paredmento da sua santa imagem, 
fundaçdo de seu convento e dasé de Lisboa, 
expugnacûo délia, perda del rey D. Sebas- 
tido. E que seja nobreza, senhar, senhora, 
vassalo del rey, rico homem, infancâo, carte 
cortezia, misura, reverencia e tirar o chapeo e 
prodigios com tnuitas curiosidades, e poesias 
diversas ; UsboA, 1629, in-4*. Ferd; Deïiis. 

Catatogo do» autores, dans le grand dictionnaire de 
Barbosa Macliado , Bibliotheea Lusitana. 

* ANDRADA E STLTA {Bon\faeia Jozé de), 
le principal fondateur de Hudépendance brési- 
lienne, naturaliste célèbre, fiomme d'État, né à 
ViUa de Santos le 13 juin 1765, mort à Nictheroy 
le 6 avril 1 838. Ce grand citoyen, issud'une famille 
noble, eut pour père le colonel Bonifado-Jozé de 
Andrada, qui donna ses premiers soins à son édu- 
cation, et Û fut élevé d'abord sous les yeux de sa 
mère dona Barbara da Sylva. Ses premières 
vtudcs clas»ques se firent au Brésil, et furent di- 
rigées par l'évéque don Manoél da Resurreicflo; 
puis il alla, vers 1783, soivre les cours de Tuni- 
yersitd de Coîmbre. 



C'étaient les sciences naturelles qpi avaient 
surtout préoccupé le jeune Brésilien, et, dans 
cette branche du savoir humain , l'étode de la 
mméralogie. Lorsqu'il vint se fixer à Lisbonne 
déjà riche des plus rares connaissances, il troava 
un protecteur éclairé dans le duc de LafScns. 
Grâce aux lumières de ce seigneur, Booifadode 
Andrada appartint dès le début de sa carrière à 
l'Académie royale de Lisbonne, et fût désigné poor 
être un des deux pensionnaires de l'État qui de- 
vaient parcourir l'Europe en qualité de naton- 
listes; il commença ses voyages sdentifiqDei 
en 1790. 

Le jeune académicien, d^à oomm par d'ex- 
cellents mémoh^, visita tour à tour la France, 
l'Angleterre, l'Ecosse, l'Alleniagne, les Pays- 
Bas, la Suède, la Norwége, le Danemark, b 
Bohème, la Hongrie, la Turquie et ntalie.Aioii 
que le fait comprendre en d'excellents tennei 
son biographe , l'auteur du Plutarque brésilien, 
M. Perdra de Sylva, il voyagea partout eCpartoot 
il étudia. A Paris il suivit les cours de Lavoider, 
de Chaptal, de Fourcroy, de Laurent de Jussieo, 
de l'abbé Haùy ; à Freyberg, il étudia sérieuse» 
ment sous Abraham Wemcr, le fondateur de li 
géognosie; et à Pavie il eut pour maître YoHs. 

Nous avons insisté sur les premiers et hanls 
enseignements que put recevoir Andrada; ils 
étaient variés, on le voit, mais rentraient toujoo» 
dans une spécialité utile. Comme s*il ne devait 
pas être un jour l'honome politique de son pays, 
le jeune voyageur concentrait alors, en efTet, toutes 
les forces de son Intelligence sur les sdenœs po- 
sitives. 

La réputation dn jeune savant était donc »- 
lidement établie, lorsqu'en l'année 1800 ileflb^ 
tua son retour en Portugal. H avait eu Jadis poor 
protecteur le duc de LafSens : il trouva alors 
dans le comte de Linharès un apprédatcur têi 
de ses vastes études et de ses connaissances spé- 
ciales. Grâce à ce seigneur, auquel le Bréi^ peut 
acûourd*hui s'enorgueillir d'avoir donné nais- 
sance, Bonifacio de Andrada obtint une chaûv 
de métallurgie et de géognosie qui avait été créée à 
son intention ; et, peu de temps après qu'Q eut ai 
nommé desembargador daprelaçdo do porto, 
il se vit appelé à l'inspection générale des miiMl. 
Cette période de sa carrière administrative et 
scientifique, où il rendit de si grands senrioef » 
Portugal , fut marquée par d'ûnportants travaox. 
Sans négliger aucun des devoirs de sa ébuffi 
judiciaire ou de son professorat, il entr^ril 
d'immenses travaux. Outre la canalisatioD di 
Mondego, qui s'efTectua sous sa direction, il di- 
rigea, à partir de l'année 1805, les vastes senif 
d'arbres qui devaient utiliser les plages saUoB* 
neuses du Portugal. 

Après la seconde invasion française, conmMDCi 
pour Bonifacio de Andrada un nouveau genre de 
vie. « A la tête des guerriers citoyens qui rqmu- 
sèrent les armes étrangères, dit le dodôir Slgni» 
figura, comme colonel du bataillon des étudiiBis 



S4l 



AIVDRADA 



542 



dcriiniversfté de Coîmbro, le même homme qui, 
JDsqu'^on absorbé par la science, ne semblait 
deroir compte qo*à elle de son dërouement. 
Nommé, après la sortie des Franç^ds du territoire 
portugais, intendant de la police d'Oporto, Jozé- 
Booifedo de Andrada rendit d*utfles serrices anx 
partisans de la France, en les protégeant contre 
la haine et la persécution du peuple. — Dès que 
la paix ftit rétablie, Joté-Bonifacio reprit ayec 
ardeur ses occopatlons scientifiques; et à ses 
importants travaux fl joignit Tétude approfondie 
des procédés agronomiques qui pouvaient être 
ntiles au Portugal. Au point de me purement in- 
teUflctoel, cette période de la vie de l'illustre 
naturaliste Ait certainement la plus féconde en 
résnltats : l'Académie des sciences de Lisbonne 
le sentit ai bi^, qu'elle élut, à runaniniité, secré- 
taire perpétuel en 1812 Thomme qui avait d^ 
enrichi ses Mémoires de si beaux travaux. Il s'ar- 
ncha cependant à ces relations scientifiques, au 
mitten desquelles il recueillait tant de témoi- 
gnages de sympatlûe. Soit qu'il prévit les événe- 
menti dont sa véritable patrie devait dtre le 
tbéâtrey soit qu'A fût entratôé , comme on l'a dit, 
par le besoin irrésistible de revoir le pays oà il 
était né (U 7 avait dix-huit ans qu'Andrada était 
abseatdnBrésil),ily retourna, et quitta en 1819 
le Portugal. Les premiers temps de sa résidence 
à Saint*Anil lurent paisibles, et encore fhictueux 
pour la sdenoe, puisqu'il se mit en quête des ter- 
rains aurifies de la province, et qu'il publia 
dans les AnneUes des Mines plusieurs mémoires 
sor ce point Deux ans plus tard, la politique le 
réclamait tout entier. Son premier acte fui on 
actedédsif. 

Joio YI avait laissé la régence du Brésil entre 
les mains de don Pedro; niais lescortès de Lis- 
bonne rappelaient impérieusement le jeune prince, 
et prétendaient anéantir les institutions concédées 
en 1815 par le souverain. Une junte provinciale 
n réonft à Saint-Paul, dans nn but de résistance 
énergique; et, le 24 décembre 1821, Andrada en 
flrt éia vice-président. « Tout le monde adhéra 
à sa voix, dit un biographe déjà dté. Il rédigea 
une repr^entation au nom de la junte ; elle était 
adressée au prince régent, et elle le suppliait en 
pAce de suspendre son voyage pour l'Europe, et 
de eonserver sa personne au Brésil. Andrada se 
rendit à Rio de Janeiro, et il remit lui-même au 
prince régent cette représentation. » La démarche 
de l'énergique PauUste était appuyée par les po- 
pulations de Rio de Janeiro et celles de Minas; 
die Ait accompagnée , dit-on , de paroles aussi 
fortes que concises. Don Pedro n'hésita plus à 
résister ouvertement anx ordres qui lui venaient 
d'Europe , et l'indépendance du BrésU Ait désor- 
mais assiu^ , elle ne fut ci'pendant proclamée que 
le 7 septembre 1822, au Camp-d*y-Piranga. Alors 
que les cortès porto^scs, multipliant leurs 
exigences et méconnaissant des droits acquis, 
brisèrent elles-mèroes tous les liens qui ratta- 
chaient le Brésil à la métropole; lorsque la sépa- 



ration définitive dut s'accomplir, elle eut Heu 
sans hésitatiott; le ministère de l'empire et des 
affaires étrangères était occupé par Andrada, 
tandis que son Prére Martin Francisco occupait 
celui des finances. 

Lorsque le Brésil se Ait élevé au rang des 
empires, l'un des premiers actes de don Pedro 
ftit de convoquer une assemblée constituante, et 
de lui donner pour première mission le soin do 
doter le pays d'une constitution d'accord avec 
les besoins de ce vaste pays. Cette assemblée, 
chargée de remplir des devoirs si épineux et si 
nouveaux pour elle, siégea pour la première fois 
le 17 avril 1823, et Jozé-Bonifodo de Andrada 
y n^présenta la province de Saint-Paul. 

L'élève de Wemcr, l'ami de Fourcroy et de 
Humboldt, n'était déjà plus l'homme ardent, 
mais à peu près indifférent aux crises politiques. 
Il ne rêvait que les conquêtes de la science, 
aux dépens même de sa santé ; l'amour du pays 
l'avait transformé, et lui avait donné tout à coup 
les dons de l'orateur, en agrandissant les facul- 
tés administratives dont il avait donné tant de 
preuves comme savant , et en leur imprimant 
plus d'étendue encore comme ministre. Un his- 
torien accrédité ( John Armitage ) lui reproche des 
actes arbitraires; mais, outre que cvl écrivain 
subit l'influence du parti contraire, il est trop 
rapproché des événements pour exposer avec 
impartialité les débats orageux qu'ils soulevèrent. 
Comme le fait voir avec sagacité M. Pereira da 
Syhra, les erreurs qui furent commises alors, 
et dont quelques-unes devinrent bien fatales, 
furent dues certainement au défaut d'éducation 
politique. Andrada représentait la faction dé- 
mocratique du parti de l'indépendance ; le mi- 
nistère était dirigé par lui, et il dirigeait la 
nation. Tant que l'on avait lutté dans le pays 
contre la domination des cortès portugaises, il 
n'y avait eu ni division, ni rivalité , ni opposi- 
tion même au ministère. Les Brésiliens mar- 
chaient unis , et tendant avec ardeur au même 
but.... Une fols l'indépendance obtenue et la 
lutte achevée, les moyens de gouverner ren- 
traient bien pfiis dans le domaine intellectuel 
que dans celui des faits matériels; il fallait doter 
le pays de nouvelles institutions. Une organisa- 
tion politique ne s'improvise point; le pouvoir 
exercé par un seul en de telles circonstances 
devient difficile et critique : une conséquence in- 
faillible de cet état de choses est U naissance 
à\me opposition qui, pour exister et gagner en 
influence, lève la bannière de principes opposés 
à ceux qu'embrassent ses adversaires. 

La lutte fut animée. Les doctrines, en se 
développant, s'attachèrent à mettre en évi<Ience 
et à disculper deux partis principaux ; ci tous 
deux cependant voulaient la monarchie : Andrada 
(à la tête de la majorité) la voulait surtout en- 
tourée d'éléments démocratiques. L'opposition de 
la minorité l'emporta. 

Démis du ministère le 17 juillet 1823, Andrada 



54$ 



ANDRADA 



S44 



M Udssa entraîner par les emportements élo- 
quents de son frère le député Antonio-Car- 
los Ribeiro de Andradà Machado e SyWa y et 
appuya de son influence une guerre Tiolente et 
désespérée que son parti entreprit immédiate- 
ment contre le nouveau ministère. Cette op- 
position réussit, et absorba toutes les fractions 
démocratiques du pays. 

Dom Pedro se persuada qu'en renversant 
rassemblée constituante, en déportant loin de 
Tempire les principaux opposants du gouverne- 
ment, et en concédant an Brésil une constitution 
politique , sans Tassentfment ou Texamen àea 
assemblées populaires, il en finirait avec les 
partis, et acheminerait le pays vers cet état de 
grandeur et de prospérité après lequel il as- 
pirait 

L'assemblée fut en effet dissoute le 12 novem- 
bre 1823:Andrada, ses frères et leurs amis, 
furent arrêtés, et embarqués sur la corvette de 
guerre Luconia, et déportés en France. Débar- 
qué sur une terre hospitalière qui l'avait jadis 
accueilli, le noble exilé choisit les environs de 
Bordeaux pour résidence. Durant le séjour assez 
prolongé qu'il y fit, il cessa de s'occuper de poli- 
tique. Il fit alors un retour sur ses jeunes années, 
relut, comme il nous le dit lui-même, les poètes 
de l'antiquité , scruta curieusement les secrets de 
cette belle langue qu'il n'avait jamais cessé de 
cultiver, tout en parlant admirablement la plu- 
part des idiomes de l'Europe , et il publia set 
poésies. Le petit volume anonyme qui les repro- 
duit , et qui parait uniquement destiné à des 
amis , est aujourd'hui recherché par ses compa- 
triotes plutôt qu'il n'est connu en France. C'est 
bien plus le délassement aimaUe d'un vieillard 
plein des souvenirs de l'antiquité, que ce n'est 
l'œuvre d'un poète essentiellement original. 
Andrada, qui se déguise sous le nom de Fylinto 
Americo, a laissé heureusement des preuves 
plus brillantes de son talent poétique , qui est 
après tout réel. Ce qui distingue en général 
CCS poésies, c'est le dioix des expressions, la 
pureté du langage, et souvent l'harmonie. Néan- 
moms, dans VOde au poète exilé, dans les Vers 
adressés aux habitants de Bahia, que ne 
renferme pas le recueil publié à Bordeaux, la 
douleur £âit trouver au poète des expressions 
pleines d'enthousiasme, et lui inspire quelques 
strophes de la plus grande beauté. 

Deux événements bien divers marquèrent 
encore les temps d'exil du noble vieillard : il 
perdit la compagne à laquelle il avait voué ses 
plus chères affections , et il apprit que la ville 
de Bahia, usant de son droit d'âection, l'avait élu 
pour faire partie du sénat. En 1829 seulement , 
Jozé-BonitSÎdo quitta sa retraite et retourna au 
Brésil; fl fut, dit-on, parfaitement accueilli de 
dom Pedro; mais la vieillesse, la lassitude d'une 
fie agitée, lui faisaient déjà sentir la nécessité 
d'une vie paisible. Il ne prit aucune part alors aux 
affaires politiques, et se retira à Paquctà, Ue 



charmante de la baie de Rio de Janeiro, retraite 
vraiment délicieuse pour un amant pasdcnné de 
la nature. 

Malgré son amour pour la retraite , Andxada 
n'hésita pas, dans les jours difficiles , à prendre 
une de ces charges qui entraînent avec elle U 
plus haute responsabilité. En 1831 , lorsque dom 
Pedro, abdiquant l'empire, eut lui-même à subir 
l'exil auquel U se condamnait si noblement, Joié- 
Bonifacio reçut cette lettre touchante etooodse: 

Amicu* eertut in re inceria cemitur. 

I L*occasion est arritée de me donner encore nae 
preuve d*aniiUé en prenant soiD de Téducatioa iTim 
fils aimé et cher, votre empereur. 

« Je délègue à un citoyen %\ plein de patrioCiSM 
la tutelle de mon fils chéri, et J'espère qu'en l'âetaot 
dans ces sentiments d'honneur et de patriotime 
qui doivent servir de base k l'éducation de looi les 
souverains, pour qu'ils soient dignes de régner, il 
arrivera un Jour à faire le bonheur du Brésil, dont Je 
m'éloigne plein de regrets. 

« J'espère que vous me rendrez ce bon office, 
en vous rappelant qu^ si vous le refusiez, je vivrait 
dans un perjpétuel tourment 

« Votre constant and 

« Pbdio. • 

Une pareille lettre honorait autant celui au- 
quel elle s'adressait, que le souverain, déchu par 
l'effet de sa propre volonté , qui venait de l'é- 
crire. Andrada n'hésita pas à accepter le mandit 
qui venait de lui être si noblement déoemé. Les 
circonstances politiques où se trouvait alors le 
BrésU n^ lui permirent pas d'en remplir pea- 
dant longtemps les obligations : toutefois oa 
peut juger ai^ourd'hui , par la haute et solide 
instruction qu'on se plaît à reconnaître chet le 
jeune empereur du Brésil , avec qnel lèle et anni 
avec quel fruit il sut les remplir an débat de la 
première enfknce du jeune monarque. L'illustre 
vieillard ne tarda pas à être démis de ses foDo- 
tions : ce qu'il y a d'étrange sans doute , c'est 
qu'on lui imputa alors, pour lui retirer la tu- 
telle des enfants de dom Pedro, des tendaiiees 
opposées à celles qui motivèrent jadis son eiiL 
Ces tracasseries Intérieures nous conduisent jos^ 
qu'en 1833. A cette époque, comme le rapporte 
l'auteur que nous avons plusieurs fois dté , « An- 
drada fut arraché par la force publique du pa- 
lais impérial, et eut à supporter linstnzction d'un 
procès criminel : mis en accusation , il eut à 
répondre devant un jurj. Absous , U lui ftOut 
reprendre son ancienne résidence dans l'Aède 
Paquctà. » 

Confiné dans cet Ilot , vraie corbeille de Te^ 
dore et de fleurs, mais qui n'a guère plus dloie 
demi-liene de longueur, Jozé-Bonifado y vécat 
dans la contemplation et dans l'étude donnt 
près de cinq ans. Ce fut au sein de cette retraite 
paisible qu'il échappa, pendant la dernière pé- 
riode d'une vie si agitée, si laborieuse, anx tour- 
mentes politiques qui bouleversaient encore le 
Brésil à quelques lieues de hii. Dès le eom- 



S45 



ANDRADA 



646 



menoement de l'année 1838 , fl sentit qne sa 
carrière aDait finir; et fl se fit transporter dans 
la petite Tille de Nietheroy, siège do goaTeme- 
ment provincial , dté channante où Temperenr 
possède un palais, et où les habitants de Rio de 
Janeiro yont jouir des sites les plus déiideux. 
Ce ftit là, dans sa maison de campagnede San-Do- 
mingos, qu'Andrada e SjWa termina sa vie le 
6 arril 1838 , le jour anniversaire où , sept ans 
aiqMiravant, don Pedro lui avait confié la tutelle 
de ses enfants. D eut la consolation de mourir 
dans les bras dhme fille chérie ; Taotorité or- 
donna que ses obsèques fussent dignes, par leur 
pompe, des grands souvenirs qu'il laissait. 

Jozé-Bonifàdo de Andrada n'a pas laissé une 
seule production de quelque étendue ; ou si on 
r^me mieux , il n'a pu réunir en corps d'où- 
TTages les précieux écrits répandus dans une 
nnititude de recueils scientifiques. Parmi ses 
priDC^ux articles, nous citerons : Memoria «o- 
bre apescariada baleia, mellhores procès- 
saf da extracçdo do seu azeite, e grandes 
vantagens que délia resultam para Portugal 
e $em dominioSf dans Memorias economicas , 
t n. — Memoria sobre e nova mina de ouro 
da outra banda do Tejo, dans V Académie des 
sciences de Lisbonne, t. V. — Lettre adressée 
à ringénieur Beyer, inspecteur des mines de 
SchnMerg, oà Ton décrit les caractères dis- 
tinctes de quelques minéraux , tels que Va- 
khantikon , le spodumène , la sahlite ( en 
aHemand ) , dans la Gazette de Dresde ; — Es- 
Mi sur les mines de Suède, et spécialement 
sur les nUnes de Vto , etc. , dans la RevvM 
scientifique de Genève; — Description des 
mines de Salha; — Representaçdo a assemr 
blea gérai eonstituente e legislativa do im- 
perio do BrasU sobre a escravatura; Paris, 
Flnnin Didot, 1825, brochure de 40 pages. 

Ferbinàkd Denis. 

J. M. Perdra dâ SjUa, Plutareo BroMeiro ; Rio dé 
Janeiro, 1847. t toI. tn^*. — Doctear SIgaad, Article 
uéeralogifUê imprimé dont V Écho françait , journal 
pmMi à Bio de JanHro^ nam^ros des f et il mat 18S8. — 
BitSoria do Brasil, doidê a chêgada da roal famiUa de 
Braçançaem iSOt, aie a abdicaçAo do Imper ador D. Pe- 
dro t par Joâo Ârmitage, iradatida do inçle% por hum 
ttraeHéiro; Rio de Janeiro, 1817, tn-8«. Celte trad. est 
préférable A rorigtnal. — Hlstoria da revotuçûo do 
BrasU, no dia 7 d'atfrU de tSll, eom peçat o/fleiaet e 
fae «<atife dapropriamào dedom Pedro, principlada 
por hum mew^ro da camara dot deputados, e eon- 
cMda por J, F.; Rio de Janeiro, 1881. — Docteur Éml- 
Bo Joaqulm da Sylva MëSêfJoié'Bonifaeio de Andrada e 
Spioa , Bloçio hislorieo , lido na teuâo publiea da 
Aeademia de medicina, aSOde junho 18S8, Inséré dans 
la Btoiêta trim/eMOl, t* aéile, 1. 1**; Rio de Janeiro. 18M. 

▲HDRADA (le P. Antonio de), câèbre mis- 
sionnaire portugais, né à Villa-de-Oleiros, dans 
le prieuré du Crato (province d'Alemtejo), vers 
1580, mort àGoale 20 août 1633. 

Il prit riiabit de jésuite à Coïmbre en iô96, 
et se fit remarquer dès l'origine par la finesse 
de son wgni et la maturité de son jugement; 
c'est du moins ce que nous dit Barbosa. Bientôt 
il passa dans les missions de llnde, et fl arriva 

ROUT. BIOGR. UtSIVERS. — T. II. 



à Goa dans la première année du dîK-septièine 
siècle. Nommé supérieur de la résidence du Mo- 
gol, U apprit là qu'A existait au Thibet certains 
vestiges du christianisme ; ou plutôt U eut con- 
naissance de ces formes extérieures du culte 
de Boudha, qui ont frappé d'une surprise si 
grande plusieurs voyageurs par leur analogie 
avec notre culte. Il faut bien convenir d'aflleurs 
que la connaissance qu'on avait alors des doc- 
trines professées de toute antiquité parles chré- 
tiens de Saint-Tliomas, donnait quelqueapparence 
devéritéà ces bruits. Antonio de Andrada n'hésita 
pas à entreprendre im voyage immense ; et, re- 
vêtu de l'habit mogol, fl se dirigea vers le Thibet. 
Ce qu'A eut à souflrirde privations dans ce voyage 
difficflc serait trop long à raconter : fl suffira de dire 
que , dans les contrées montueuses qui séparent 
llnde du Tlflbet, il eut à braver un froid assez vif 
pour que les doigts de ses pieds fussent gelés com- 
plètement, n parvint enfin à Caparanga, dté qui 
était alors la résidence du chef militaire du Thi- 
bet. On aflSrme qu'fl y prêcha l'ÉvangUe, et qu'A 
put même édifier un temple à la Vierge, dans la 
construction duquel les grands de la cour se fiii- 
saient im devoir de l'aider : ce qu'fl y a de cer- 
tain, c*est qu'fl retourna dans le Mogol , qu'fl y 
alla chercher de nouveaux ouvriers évangéliques, 
et qu'fl pénétra une seconde fois au Thibet, où il 
Ait reçu avec autant d'empressement qu'fl l'a- 
vait été U première fois. Ce fut alors qu'il fut élu 
provincial de la résidence de Goa, puis député 
du saint office. Barbosa prétend que les juifs 
de Goa iui administrèrent un poison subtil, dont 
fl mourut On affirma que certains miracles 
s'étaient opérés sur sa tombe : le vrai miracle 
qu'fl accomplit, ce fut celui dont fl donna la 
preuve à l'Europe, en traversant des déserts 
jusqu'alors inconnus. Il intitula avec raison sa 
t»reniière relation , Nouvelle découverte du 
grand Cathay ou des royaume du Thibet (1); 
et Matthieu Pinheiro publia cet opuscule à Lis- 
bonne en 1626. L'ouvrage flit reproduit par le 
P. Antonio Franco, puis traduit en diverses lan- 
gues, llparut dès 1629 en français : malheureuse- 
ment, et comme cela arrivait si souvent alors, 
cette version fut faite sur l'itaflen. Pour avoir 
une idé^ des travaux d'Andrada, fl faut lire la 
lettre (2) où fl donne le récit de son retour au 
Thibet en 1625; puis il faut examiner la rela- 
tion (3) qu'fl écrivit pour les pères de la compa- 
gnie de Goa, dans laquelle il raconte ce qui lui 
arriva dans la cité de Sarinegar jusqu'à Bardinasa, 
lorsqu'fl allait à la découverte du Thibet : die est 
datée du 16 mai 1624 : Jean Dried l'a donnée en 
français. Tliéodore Rhay a extrait la plus grande 
partie de ce qu'fl a dit siu: le Thibet, de la des- 
cription d'Andrada. Ferbinand Denis. 



(1) Ifovo detcobrimento do Crûo Catayo, ou dot Rey 
notde Tibet; Lisb.. 1616. ln-4». 
(1) Imaçem da virtude em o novieiado de Usboa, 
(1) Histoire de ce q^i t'est patsé au royaume de Ti- 
bet en l'année isie. 



18 



str 



AHDBLCÂTBB 

D^ral tomaiD , lerroit, un '^3 de J.-C., dûulM 
Gaule», sow JMaumc, el aidace dernier dam sob 
projet de le bire ^llrc empereur. U poignarda 
l'einpcrenrGntiaieDtreGrwobleetLyoa. Aprt) 
M meurtre, Maxine diHunkiDririeiUwIflcora- 
nMndmteiit de son anute navala, et l'^oya en 
Sicile h la poarauits de ValealinieB. AnAragMhe 
t'y soatM durut qaeiqve te^* ; mau loraqa'il 
apprit la défaite de HaiinM il ea pr«ci|»ta dana 
Is mer, en 3W de J.^C. 

:a>iDiui (Gabriel), céUbre mMecbi fm- 
tais, n# à Parte le e novembre i;S7. Beçu doo- 
tenr en 18!I, il fnt DODimé, hvinHt-dDq ana, 
inonbre de l'Acadéaue de médecine el profea- 
uor agrtgé * la Faculté de Paris. A peina Agé de 
trente au, il remplaça, comme pfareHa«ur tilH- ' 
laire, Bertm dan k la chaire d'hjgièoe, qu'il : 
échangea, m 1830, contre celle de paUtgtogie '■ 
interne. En 1835, U succéda 4 lirouuai* dani 
la chaire de patholofçie et de thérapentique géné- 
rales; enHn, il entra à l'iiutitut en 1843. 

Peu de médeciot, quel que soit lenr mérile , 
peuTeot le flatter d'aTotr lait ime carrière auHi 
rapide et auBsi brillante. M. Andral est gntdre da 
Royer-CoUard, dn fameux ehef de t'oppoaition 
avaat IIOO, et dis de GvUlaufm. Andral, né k , 
Eapédaitlae dant le Lot es 17*9, MemlM éa 
rAeadémiedcnMeeine,wK)eaiiid^ciiiderar- ' 
méed'Itidie et dn roi Harat . 

H. Andral (fila) a pnbM jaH|B'kcejoar;C^i- 
niqtte médtcale, ou Choix d'observationt re- ' 
cueMies à la cliniiitie de M. Zernainier méde- ' 
Cin d« rAUjàtai de la Charité; pari», 1824-17, 
4TOl.m-8-; — ft-A:»! d'anateMe pothologi- 
?i(c;PariaetMonlpenier, I8î9,3 «el-ni-e»;— ' 
Cowri de pntholoyie intente, projtuéàlm Fm~ 
culte de médecint, reeueilH el rédigé p 
M. Àmédée Latour ; Paiit, IS3â, 3 toI. ^4°;. 
( avec Meriadec Laeimec) : J\'olet el addilmu 
an Traité de l'macullahon mtmatedtLam- 
B«:;Paris, 1837, hi-8". — On loi doit, «outre, 
plosieurs articles et Rapports înstniclifg inBérris 
dans les journaux de médecine, et surtout me 
série de belles rechercher sur les Mnd^caliotis 
"(a proportions de quelques principes riusang. 



ANDRAGAT^ — ANDRK j, 

lUfiATSiAs, gé- lolion,o«tjooé, comme »ilitairf»,u.rûtomi 
qvaBtdaiu lea érénements de 1848. 
tiSiltiTtickàuku «■osr.-i«»ŒB,wa.i»ii._ct 



ANOHà (Saint), l'un des douze apataa,Bé 
à BetLsade (Gainée), crucifié i Fatras le m n». 
vembre95. naailfîlsdeJonaset frtredesiW 
Pierre, n fut d'abord dûdple de saint Jou-Bap- 
Hslc, qui lui fil coonaKre J.-C. en loi disant ■ 
- Void l'Agneau de Dlen ^i 4te les péchés di^ 
« inonde » — André revint cbw lui, plejn d, 
] joie d'aToir tu le Messie. Un jour Jésus anot 
j rencontré les deux frère», occupés à leur état 
de pérJieurj, leur dit de laisser li leurs (Ueti 
I pour Tenir avec lui, et qu'A les ferait ptcbegn 
d'hoinmi'a. André et Pierre obTirent et fàmt let 
premiers apOlres. Jésus étant allé peu aprte 1 
' Caphamaiim, les deux frères lui demasdèrDat 
la guérison de la belle-mère de Rerre ; Jean la 
leur accorda. L'année suivante, Jési» ayant Moh 
donner à mangra dans le désert à cinq mïDentt- 
sonnts, Andn; apporta les cinq pains d'orge d 
les deux poissons qm ftircot multipliés. Ca fnt 
encore cet apûtre qui présenta au SauTeor «ul- 
qnes gentils tphus à Jérusalem, el lui detnwda 
quand arriTcrait la riiiae du Temple. C'«t [à 
toolcequertlïangile nous apprend de uînt A» 
are. OrigÉoe prétend qu'il enceigna la (bf dné- 
tienne en Scythiej d'autres docteur» le lintaQs 
en Sogdiano dana le pays de» Sacqoes, da là a 
Grèce oi U fut mis en croii snr un artw pv 
l'ordre d'Égée,ju)(e de Fatras. Les on» mettes 
ce martyre sous le règne de Néron, d'autres 
sous Domiticn ou Vespasien. Saint Jërûme di 
que le corps de saint André fut transporté ■ 
357 à Conatantinople avec celui de sstot Uk. 
lin effet, Jusiinicn, taisant rebâtir, en sm, la Ba- 
silique des Apûfres, y troma ses religoôi afaa 
que telles de saint Timolbée. Les WUrad'ABatf, 



culte de ntMerine, reeneilU el rédigé par ^^ "''*"' ^* '^<*''' '^ d'Agde reTendiqnoit In 

" ■-■'-'-■-■-■-- — ■ " restes de saial André. On représente ce BMiljr 

attaché à deiu pièces de boi», cmiaéea « fami 
deX, <pi'0B ajiptt\ecrobrde5m»l-A»ar*,<m 
de Bourgogne; ce dernier nom iBf fht AaW , 
parce que, peinte en reusa, la croix de SaU-A»- 
dré serrait d'armoirie princfpaie ma dnos fe 
ce pays. -- Les Écossais reconnatsaent ^ 

,_ ^. saintAiidrépoarleurpttran;etaacRilxi^ril 

Ces recherche», lUtesen eonmun arec MM.~Ca^ . Cément sur hors tas^e». L'Entât hoBon M 
'«rret et Delafnnd. ont été la principal titre do ' """" '" " '" 

M. Andral à l'Inslitul. I 

A l'École de médeeiae, M. Andral rénait an- [ 
tenrde sa chaire de Romkn>DT élèTea, qui tons 
admirent le talent du malbe habite et éloqnant | 
Qatnta, h Fratet iiittraft. - SHhtlIf ( Ucbitoc j, I 

AsttRAST (proo. .ttif/roacAi >, ancienne Gi- ! 
mille noble de Hongrie, qai fait remonter «on , as».* «>.•_.. -.-.., > 

mmta de celle (im,lle«d,,«ii|îrtraild«i, ie«l, D'.l»,xl ,™»i. « ii. Xâbîïi 
/«ta a Mm, .UneM. à la ™» d. 1, ,*,,. rf^, d» aer» rtguller. ihOlii». U drtïV 




Ufl AN 

■a ferreor l'édification de son ordre. Non content 
il'en obscn'er la règle arec sévérité, il avait hH 
deux vœux particutierg ; celni de combattre set 
désirs et cetai de Taire cliaquejoar quelques pro- 
grès dans la vertu. Saint Chartes Borromée pro- 
fesuit pour loi la plus sincère amitié. André fol 
frappé d'apoplexie au pied de l'aatr'l en disant la 
messe. Clément XI lecanonisa en 171î.r(apl« et 
h SlcOe Tont choisi pour patron. Ses ouvrages 
ont été imprimée à Naptes, 1733-1734, S vol. 

mnttri, nitttmmart Jtlilnti'i'"- 

â!niaAooAKMtfcis('Avïpjii;), ardMiSque 
de Césarée en Cappadoce, vivait, lelwi In nns, 
k la fin dn daqnième tiède , et , selon d'antres, 
Ters le mBieo da neovième. Il étrivtt en grec nn 
Comnientaire mr l'Apoealjpse , qai fntlradoit 
en latin par Peltanus , et publié sons le titre : 
jurfrcr, Cxiarex Cnppadoeio! ffAscopi, Com- 
fHentarii in Joannii Àposloli Apoealgpsim. 
tatinÈ ex inleritrftntione T. Prllani ; Inpjls- 
tadt, 15S4;in-4*;réimpr)mé'taiisla£tAfiofÂei;a 
Patrum. Pr. Sjlburg a pnbtié cet davrege dans 
leteile orlf^al, avec des notes; Heidclberg , 
IS9fi, ia-ld. On Ini attribue anssl Tlurûpealfca 
ipMtvalis, consen'ée en mannscrit t la btUio- 
(hèqne de Vienne. 



TmirMat. BMIoth. Grieta. I, VIII, p. «H. 

ANBBÉ OU ANDBRS8 {'Aiiftiii ) lAndrtai 
Crefemis), archevêque de Crète, vivait vers la 
fis da septième siècle et an conimencement 
do hoHiènie. Il Tut d'abord moine A Jérusalem^ 
c'est pourquoi il s'spprlle aussi Ajtdrtas HU- 
ntoli/milanui. Il fut envoyé par Théodon, 
patriarche de Jérusalem au concile dé Constan- 
fioaple, pour y combattre les doctrines des mo- 
oolûlilts. Il obtiut ensuite ï Conslanllnople les 
cIBces de diacre et d'orphsnotrophe , enfln H Rit 
Avfé A l'arctievéché de Crète. Selon plusieurs 
teivaiiM, D pennuta ce siéRC contre celui de Cé- 
iMtéa en Cappadoce , et mourut le 14 juin 714. 
Hais les meilleurs critiques soutiennent qn'An- 
dri de Césarée est un personnage différent , et 
qoe r^oqne de la mort d'André de Crète est 
iaeertaiue. L'église grecque, qui le considère 
eomiae un saint, célèbre M mérnoire le 4 juillet. 

André de Crile a laissé de nombreux écrits , 
dnol ms partie seulement a été publiée par 
F. Coanbefis, avec les ouvrages d'Ampliiloque et 
^ Uéthodhis, trailuction latine, vocabulaire, et 
Botes; Paris, 1644, in-rol. Ce sont pour la plupart 
des homâies. On les trouve réimprimés dans Te 
*d1. X.dela£iMiofAiH;QP(ifnmi;Le)'dc. 1G77; 
et dansCombefis, Jlibliotheca Coneîonaroria ; 
PBrU, 16C2- Parmi les antres écrits d'André on 
remarque un poenu iambique adressé à l'arelii- 
teeA^l>OQ,poar le remercier de lui avoir per- 
ndi de copier les actes du concile déjimcnUonné 
de CoBstantinople. On le trouve.avecunctradnc- 
liiKi btinedans Combelis, Àucluantan nevum 
MMioth. Pat.tJM, UT; — Hieolot nS; Stt 



R£ SfiO 

lipEiï TÔv rjxlov To3 #,).îou, ou Méthode pour 
trouver 11- cycte solaire, Imprimé dans Pélan , 
Uranologium; Paris, 1830, in-fol; Anvers, 
lT03,In-rot., p. 711. André est ansiii i'aiileorde 
plusieurs hymnes qui sont encore :iuiounrinii 
chantées dans les égHsea gre«iues. 



'ANDRÉ OU ANDHEAS, célèbre archevêque 
del.und, en Suéde, mort le 34 juin 1278. Dans 
sa jeunesse, D parcourut l'Allemagne, l'Italie, la 
France et l'Angleterre. De retour dans son pays, 
il fut nommé ctiaocclier de Canut VI. Indeburge, 
Kcur de Canut, avait été mariée an roi de 
France Philipe II. Cetui-d,san$ molif, répudia 
sa femme, qui revint auprta de son frère le roi 
de Suède et de Danemark. Canut envo)3 André 
à Rome , pour porter pUinlc auprès du pape 
Céleslin UL André plaida si bien la cause de >a 
reine, que le pape força le roi Philippe à re- 
prendre sa femme. En revenant de Rome, André 
fut saisi par les Français en Ooui^i^c, et dé- 
tenu pendant quelque temps. Après sa délivrance 
il fut Élu archevêque de Luiid et primat de Da- 
nemark, et confirmé dans cette dignité par le 
pape Innocent III, en 1701. Après ta mort de 
Canut en 1703, André couronna à Lund le fi^re 
Canut, Waldemarn. Il l'ac- 
dans sa croisade contre les 
Livonieus. Par suite de son i^ et de ses inlir- 
milés, il se retira dans une Ile ( Inxula rventit, 
de M6Uer). oii il mourut. 

Ou a de cet archevêque : une fradaelion 
latine des Ms de Sdionen, pubWée par llarold 
Hnlfeid ; Copenhague, 1590, in-4* i — la Loi ds 
Zerlande en dix-s^t livres , publiée en danois 
par HuilTeld, à Copenhague; Hfxamfron . 
poème latin sur les si^i journées de la créaUon ; 
— unpocmefur Us upf Sacrements. Ct!{iixrf\K 
et VHtxomiron sont conservés en manuscrit 
dans les arctùves de la caUiédrale de Lund. 



IffpBmBtmaU 



la.. £-p)j« 



1. c*™ 



I. Crithri, 



AaOKÈ, nom commun à trois rois de Hon- 
grie, de la dynastie des Arpades. 

AimitÉ I", cousin de saint Étiomc, était le 
quatrième roi du pays des M.idjarcs, et occupa 
letrênede lOtfi A lOfll. Ce fut un roi sage et 
énergique, mais dont le règne ne fbt point ?ieu- 
renx. Quand Pierre TAllemand M détrflo* par 
les magnais , le (ils de Ladislas le Chauve se 
trouvait en Russio : Il accourut, mal^ neparvint 
ï s'emparer du sceptre qu'en promettant de ne 
point lavoriser le christianisme Introiluit par 
saintÉtienne, et contre leqnd II s'était formé une 
conjuration. En cédant i. la vlolencp, André ne 
crut pas s'engager IrrévocaUeraent , et ne s'en 
déclara pas moins, dans la suite, pour la mra- 
velle reli^on. Pierre s'était rwNinnu vassal de 
l'étnpire d'AIIemigDe ; et Henri 111, faisanl ntoir 
1S. 



551 



ANDRE 



5S3 



les droits de sa couronne , demanda le tribut 
au roi de Hongrie. André réussit à le repousser, 
et soumit même une partie de TEsclavonie. Mais 
bientôt la défection de son frère lui sucdta de 
nouveaux embarras. André ayant fait couronner 
à cinq ans Salomon son fils, Bêla, exclu de la 
succession, se révolta contre lui, et appela à son 
secours Boleslaf, roi de Pologne. Une bataille 
fut livrée sur les bords de la Tlieiss : les Al- 
lemands qui se trouvaient dans Tarmée d'An- 
dré se battirent avec succès; mais les Hongrois 
le trahirent pendant le combat, et la victoire 
resta aux Polonais. Tombé à terre et foulé aux 
pieds des chevaux, André fut fait prisonnier, et 
mourut bientôt après , de chagrin et de misère. 
André II, fils de Bêla III et surnommé le 
Hiérosolymitain , fut le dix-huitième roi de sa 
race, et régna de 1205 à 1235. Bêla ne lui ayant 
pas laissé d*apanage, ce prince se révolta contre 
Emricli, son frère atnê, qui , par son courage et 
sa prés«ice d'esprit , parvint aisément à le sou- 
mettre. Après la mort d'Emrich , André devint 
tuteur deLadislas, son fils, dont cependant il ne 
respecta pas les droits ; et sa mère elle-même se 
vit réduite à s'enfuir avec lui en Autriche. André 
la suivit avec une armée , et allait consommer 
son usurpation, quand la mort de son pupille 
lui épargna un crime. Appelé alors au trône par 
sa naissance, il se livra aux suggestions de sa 
femme, contre laquelle éclata bientôt une cons- 
piration dont cette princesse fut victime. André 
apprit sa mort en Russie, où il était occupé à 
placer la couronne de Galitch sur la tête de Co- 
ioman, son second fils. 

La croisade que le roi de Hongrie entreprit 
en 1217 par ordre du pape Honorius m, et pour 
se conformer aux dernières volontés de son 
père, n'eut aucun résultat heureux , quoiqu'elle 
coût&t cher au pays. Seulement André forma une 
alliance éphémère avec l'empereur dX)rient, 
Théodore Lascaris, et avec le roi des Bulgares, 
qui tous deux se montrèrent disposés à recon- 
naître la suprématie de l'êvêque de Rome. Il 
trouva à son retour une extrême confusion dans 
le pays, où les magnats entretenaient les trou- 
bles et le désordre. Pour rendre la paix à la 
Hongrie, il convoqua en 1222 une diète, où il 
signa la Imlla aurea, qui forme la base des 
droits de la noblesse hongroise, et qui devint 
pour la noblesse et le clergé une véritable cons- 
titution. L'influence des magnats fut alors con- 
tre-balancée par l'autorité des nobles du second 
ordre, et il fut étabU en principe qu'aucune taxe 
ne pourrait être établie sur les biens de la no- 
blesse ni du clergé sans le consentement de ces 
deux ordres. Cependant le calme ne se rétablit 
point. André ramena en 1224 son fils Ck>loman 
en Russie; et c'est sur le couronnement de ce 
prince que l'Autriche, héritière des droits de la 
Hongrie , fonda, lors du premier partage de la 
Pologne, son droit sur le royaume de Gallicie. 
Ce roi estimable mourut le 7 mars 1235, au mo- 



ment où les Tatars menaçaient son pays d'une 
première incursion. 

Amdré nr, surnommé le Vénitien y dernier roi 
de la race des Arpades et le vingt-deuxième de 
la série, régna de 1290 à 1300, comme successeur 
de Ladislas HI, Cumanus, Il était né à Venise, 
d'un fils posthume d'André H et de Thomasine 
Maurocena. En montant sur le trône, il eut pour 
compétiteurs le pape , qui réclama la Hongrie 
comme un fief donné au satnt-ûége par saint 
Etienne, et aussi le duc d'Autriche Albert, en &- 
veur duquel Rodolphe de Habsboui^g crut pouvoir 
disposer de la couronne apostolique. Bientôt il 
se présenta un nouveau prétendant dans h per- 
sonne de Charles Martel, prince de Sidte , qui 
descendait, par Marie sa mère, des Arpades, de- 
vanciers d'André HI. Cependant l'archevêque de 
Strigonie ( Gran ) couronna ce dernier, malgré 
les réclamations du samt-père. Et, se plaçant i 
la tête d'une armée, André battit successivement 
le prince de Sicile et Albert d'Autriche , auquel 
il dicta la paix sous les murs de Vienne en 1291. 
Mais le fils de Cbaries Martel, Charles Robert, 
ayant aussi pris les armes pour conquérir la 
couronne de saint Etienne, André se décourages, 
tomba malade, et mourut de chagrin. Pour i^ 
ser une rébellion de magnats, il avait tenu en 
1297 une diète à Pesth, dans laquelle de bonnei 
lois furent rendues. A sa mort, la ligne masoi- 
line des Arpades s'éteignit [ Enc, des g, du m.] 

ioan de Thurocz. Chroniea Hungarorttm , dans S^ 
wandtoér, Scriptoret rerum hungaricorwn, 1, 1S9. III) 
4* cdlt., 1766. - Fcisler, (ieiehichU der Vngtm, tl, 
p. 4t4. — Katooa , Historia critiea reçum Hungaria 
itirpit jirpadiante , t. II, p. l 114. — Vlrag, Mmgftr 
Szaxadok. — Palma, NotUia reru» Hungaricanm, 
1 1, p. S63, 8« édlt., 1781. 

ANDRÉ ou ANDRBA8SO DE HOHeBU, 

roi de Naples, né à Bade en 1324 , mort à Napki 
le 18 septembre 1345. Second fils de Charo* 
bert , roi de Naples , et ensuite de Hongrie, fl 
fut marié en 1331 à Jeanne, petite-fille do ni 
Robert de Naples, âgée de six ans. Robert, qoi 
mourut en 1343, avait institué Jeanne aon md^ 
héritière , et n'avait laissé à André que le titre et 
duc de Calabre.En effet, Jeanne fut seule eou- 
ronnée, en même temps que sa soeur cadette 
Marie, était déclarée héritière présomptive. AM 
réclama en vain contre cette spoliation auprès 4i 
sa mère, Elisabeth de Hongrie, et auprès do pipe 
Clément VI. L'époux de Marie, Charles de Do- 
ras , et le frère de celui-ci , le prince de Tarent^ 
amant de la reine Jeanne , avaient d^ réQsâà 
brouiller cette dernière avec André, et même à 
la faire entrer dans un complot tramé contre h 
vie du roi son époux. Jeanne trouva dans » 
blanchisseuse, qui fut en même temps sa ooifi- 
dente , Philippine Cabane , dite la Catanaise, ose 
conseillère d'un esprit très-fertile en expédients. 
André concourut à la perpétration du crime en gi- 
sant, à l'occasion d'un tournoi, peindre sur sob dra- 
peau un billot et une hache. Après une partie de 
chasse près d'Aversa, le 18 septembre 1345, 






aii'iviea de la capitale. A pefoe eaMI paru, qaf]! 
lui jelèrtiit un nœud content autoordu cou, et 
le tinrent suapendu hora d'un balcon jiuqa'JI 
quli «ùt cesaé de reapirer. Ce prince parait 
xfofr élé calomnie par quelques historfenai s'il 
tkut en croire Pétrarque, il se fit remorquer par 
H douceur, e4 ne manquait pas de talents. 

Ftcder. r.aekieMi itr Unçarn. — Otitirnlcll 
vrapM.-IjKi — SlmonilL — MunlorL 

asdbA, cbeT de révoltés juifs, et natif du 
drène, vivait dans la premiËre moitié du second 
•iècle de J.-C. n eit appelé Aauxotiat par Eiisèbe, 
et l'hontme de* lumières par Atnnlfandje. U 
■e mit i ta tête des Juifs lona le règnede Tr^jan, 
et lanimalenrpatriatlunedécouragé en ienr pro- 
mettant de ies btre rentrer dans Jérnaalem. 
Pour atteindre ce but , ils ne deraient, disait-il, 
rîst épargner i ih se rendraient au contraire 
agréables au seigneur, en exterminant les inH- 
dèlea partout ou il s'en rencontrerait ; surtout 
danalea endroits où se trouveraient des synago- 
gues. Eotninés par ce fanatique , les Juifs vafn- 
qnir«nt Lupus, pr^et d'Egypte, et r(^gèrent 
de ae raiTenDer dans Aleundrie, dont il Bt mas- 
sacrer c«n& d'entre les habitants qui q)parto- 
iiBleiit à la région de Moïse. Les Juifs tirèrent 
de cette eiécullon sanglante une vengeance ter- 
rible. Les nns ravagèrent la LyUe , où Us Qrent 
périr, dît-on, environ 300,000 habitants ) [lea 
autiea s'avancèrent jusque dans l'Ile de Ch}- 
pre , tA ils massacrèrent uu nombre coDsidérv 
ble de Grecs et de Romains. S'il en faut croire, 
Dion (bassins , dont Eusibe ne confirme pas en 
ce point le rédt, ils commirent d'affreux excès 
dan* ces eipéditiona : les prisonniers de guerre 
étaient sdés et leurs chairs mangées par les 
valmiuenn, qui se servaient de ta peau de leurs 
victimes ai guise de vêtement. Us flircnt enfin 
arrêtés dans le cours de leurs vengeances par 
Hartiiia Turbo, général romain , envoyé contre 
tDsparTr^an en l'an 115. V. R. 

BUtM. HUt. «clA. JV.— DtoaCul1lu,LXIX. -Oï- 

uriHié m (AleJianiJroviftcA), grand-duc de 
Rnsaïe , né vers le milieu du treiziËme siècle, 
mort le 37 juillet 1304, Il était le second (ils d'A- 
lexandre Newskl, et ie lïère puîné de Démétrina. 
Profitant du moment où ce prince', qui r^pia 
■vaat loi, s'était rendu i Novgorod pour des 
détails d'organisation intérieure, André alla com- 
battre et réduire les Yases ou Alains du Cau- 
esae, qui retkisaient de reconnaître la domina- 
tion dâ Tatara. Il prit et brilla en particulier une 
viDe do Dagbertan, Mediakof, dont il enunena 
kl habilants en esclavage. 

Comblé h cette occasion des présents du grand 
kbau, 11 crut le moment favoraUe à re\écuti<Hi 
du dessein qu'il avait conçu de détrûner ton frère 
Démétrius. En elTet, le khan ayant placé André 
i la tète des princes russes, sous le titre de grand- 
duc, et lui ayant accorde un corps de Tatars, 



JHK 5S4 

il marcha sur Monrom, ordonna nui princps fea- 
dataires de venir Je seconder; et Démétrius fut 
contraint de fuir de ses Etats. Les Tatara en pro- 
fitèrent pour envahir et dévaster les duchés de 
Mourom, de Souidal,de Wladimir, d'Yourief, 
de Rostaw, rte Tvfer. Une seule ville, Peitiasiaf, 
ayant résisté à André et aux étrangers, dtHil II 
s'était fait l'instrument et rmutiaire, les haM- 
lanlï furent presque tous passés an fil de l'i^. 
Alors Démétrius vint i Peréiasiaf , et y leva des 
troupes. André eut de nouveau recours aux Mo- 
gds; et Démétrius implora N(^, gouverneur 
de l'Ukraine et d'Elatérinoalaf. Vo^ répraiilil i 
l'appel du prince fugUif, qui Ht sembtanl de de- 
mander une réconciliation. Mais le bon vouloir 
du gouverneur de l'Ukraine ne fut pas de lon- 
gue durée, grSce aux intrigues d'André, qui réus- 
sit même k obtenir de lui des troupes. Nouvelle 
f\iile de Démétrius : cette fois il se retire à Psko, 
et son trkn reste maître do la principauté. De 
leur cété, les Tatars dévastèrent de nouvean 
tout le pays, théitre des hostilités des deux 
fVères Ces hordes étrangères s'attaquèrent une 
seconde fois à ta malheureuse ville de Perâafr- 
laf ; mais en cette occasion les élémenU mêmes 
du pillage firent défaut. Lea habitants avaient en 
le temps de se rétbgier dans les bois. 

La mort presque subite de bémétrius, en I IM, 
mit fln k cette guerre fratricide. André resta 
enfin possesseur de la souveraineté. Mai; cet état 
' I choses fut troublé, deux ans plus tard , par 
les ambitions rivales des neveui d'André. En 
ce prince, qui h fit même, pour mieux 
réussir, accompagner par sa jeune épouse, porta- 
t-il le différend devant le khan, en présence du- 
quel les coutendants en vinrent aux mains : le 
Ualu qiio tai maintenu jusqu'à la mort é^le- 
ment inopinéede Daniel, duc de Moscau,en 1303. 
André convoitait la possession de cette ville, em- 
bellîepar le prince défunt :il en appela idenou- 
velles conférences devant le grand kban , qui, 
en 1303, ordonna aux prin[:''s russes de s'en 
tenir cliacun à ce qui leur l'Iaït échu. André 
mourut universellement baï , et revêtu du froc, 
selon l'usage. 

KinmilD, IlistBtrt d» nuult, l. IV. - EnfiUMpid*. 
ekntf-ijitcim. II. Mt-Us. 

AnnnA (Charlet), né à Langres en 1723, 
everfail à Paris, en 1 7âe, le métier de perruquier. 
On lui attribua une tragédie dont le véritable au- 
teur était Dampierre, l'une de ses pratiques. 
Cette pièce a pour titre : Tremblement de terre 
lie Usbonne, tragédie en cinq actes et e» itrt, 
par M. André, perruquier prlviléjié, demai- 
ranl à Paris, rue de la Vannerie, près la 
Grève; imprimé à Amsterdam (Paris), et se 
vend chei l'auteur; u. dcc. lvi, in-S". Il la dé- 
dia < à l'illustre ctcélèbrcpoëlc,M. de Voltaire,! 
qn'il appelle «monsieur et dier confrère. ■ 

•a?(dkA (Christian-Charles), pub1icisl« al- 
lemand, né à Hildbnrghansen le 20 mars 1753; 



Ki 

mort lu 19 juillet 1831. Il s'occupa d'abord de 
pédagogie, et dirt^ depuis 1787 rinstilulioa 
de SctmepftnUial, qui \ewt d'ttre Ibûdée par 
Salmaim.sur le^aDder^mlMdeBouiaeau. 
II j eut pour aides Dech^tein , Linx et d'autre*. 
£a i;«), André fmida à Eiseaach un peusioimat 
déjeunes (iemoiselle*, etprit en 17381» directioa 
de ri5cole prateetante à Briinu. Tous ces tra- 
vaux idmiolstratiii oe l'efoptetkËrenl pas de pu- 
blier un recueil pédagogique sous le litre de 
Compettdtose Biùiiotltek dtr gemeinniiiiiçeTt 
Kenainiae ( BîUiotb^ue compacte des connais- 
laacei utile*]. Mail il fut obligé d'islerrompre 
cette pnUkatioa , par ordre du gouTernement 
Htiidueii. It se mit alors \ publier à Brùnn un 
iouiad {Patriotucàej Tagblatt). U oenauie 
loi susdU d'abord dea chicanes ; mais enfin, 
p&ce k la protectioa de quelque* personuagea 
Influents, le joumiiliste put contâsuaraei publi- 
cations périodiqiKs de concert avec Schôeller, 
ProLe&di et d'autres. 

Les ouvrages d'André aoot trianioiabreuK. 
Les principaux ont pour titrer • Geuiftinnài- 
àge Spoitergaeage <mf aile Tage im Jahr, 10 
vol.; Bnuuwick, 1790-1791 (Piumeuades utile* 
pour chaque jour de l'année), publiée* de coo- 
cert avec Beichsldn et Blau^ie ; cet ouïrage ob- 
tint un grand auof*»;— UeberficàiderGeàirgs- 
/brmationen vné bttondert dur Vebergangt- 
fimatiOMninUaehrea ;BTiin», 1804(Tableau 
dea roche* et surlont des roche* de traosUion 
ta Moravie) ; — Keuette GtogropJtvcli-tlatU' 
tiche BachreUmng det Kalseribvnu Des- 
frdc/Ji Weimar, ISlS.in-S'CJIouïailedescriptlon 
géographico-stati*ti(;ue de l'etnpire autrichien) i 
ouvrage d'an grand méiite. En 1787, André 
eotrqtrit avec BeUer la publication du KeicAi- 
m^iger (Indicateur de l'IJnpire). Eu 1S09^ 
a fonda ÏBetperus , rocu«l péîiodiiiue qui eul 
vn grand mxd», et qu'il contiBoa jusqu'à su 
BDTt Vtn ia même époque il enlniint uoe nou- 
velle pnblicitioD périodique, OekonomiscÂf 
Neuigkeitt» (NouveUesécanooiiques), exclusi- 
reroent consacrâes am améLioralioBs pratiquer 
de l'agriculture. Pendant oiue ans, de 1811 a 
18ÎÎ, il eut la rédaction du ^atioaal-Ka- 
lender/iir die gesammU ŒstreieMtche Mo- 
narchie ( Almanacb national pour tonte la mo- 
Bardiie autrichienne ) , qu'il continiia, aprèason 
établissement ï Stuttgart , eodi le litre : Àlma- 
naeh tuaionat pour la État» de la Cmfédt- 
rotion germûniqve. H. 

Ceaitrialipns-Lrxuan. — OaUrrcUltiKiiê ffalia- 
«(-EnrïtMfMBllï. [, Il , «Ce. - NtknitaQ Mr Bmt- 
H)m, i-icr Jii.ri.ng i"i. - Horgenbi.it. >iibM H»i 

ÂïiomÉ ( Èlie on Uélie), philologue Irançait, 
natif de llordeauï, vivait ver» le milieu dii 
•eioème siècle. On a de lui : une traduction la- 
tine des odes d'Anacréon, Paris, ihii, ni-4>, 
et 1558, in-8*; — T/ieodori Ga:^ lÀber qvar- 
tus de aaatnKtione Oratianis, grw* cum 
YvaionelalinB; Paris, lSil,in^°;— Carmen 



ANDRÉ 5* 

de Paee; Paris, 1559, in-4';— qudqua» poè- 
mes Utins, imprimés dans Bulutius Glierus 
(anagramme de /OBUS Gruterus), DtUclxpot- 
tarum galloruni, I, B7-B9. 

UCroli du Milne et DuKiHler. BWUtk.framç.,»/». 
de RlioUl de JDTtfDT, I, Md. - SippMH. a-lOdiuc * 



làXOm.É (Emile), agrOBOme altanand, (tèn 
de Rudolphe André, naquit i Bchuqifeatlwl la 
I " msr« 1 790. Il fut nommé, en 1 807 , CMuerra- 
teur des forïits du prince de Salm ; plus tard il «e 
Bt militaire, et se distbigua dans les^erreade 
l'Autriche contre la France. Après la ctnclask» 
delà pai\, il revint àaestravaax silvlcoles, d 
obtint la pû(« d'inspecteur général des norobrcn 
domaines que le prince d'Auerqieif possède m 
Bobâme, en Autriche, en Carintliie et en bbie. 
En ISlâ il se démit de cette place, et se relira ) 
Prague pour t'y Ihrer h Téhide. Quelques anntei 
après , il acheta dans les environs de cette T9te 
une terre, dans le but d'ï travailler è t'améliot»- 
tion des races ovines; mais en 1S3S llfbttiréA 
sa retraite par le prince d'Odescakh, qui Isi 
conlja l'administration de w* vastes propriMé*, 
Aiidréipublié jusqu'à présent: l'Tenveheixu 
leitgematssen Foritorganlsation (Easal d"«^ 
ganisation foresliËre selon les besi^ns de répoq»; 
Prague, 1823; ~ P F(»r=tJg/lcfte MUtet, ett. 
( Mojens les plus propres pour lettrer de» fortli h 
plus de profit possible) ;Pr«gne, lSie,*B-ri — 
3" Ein/achsls den hoeehtUn Ertrag wtd A 
tfachhaHiçieit gans sieher itellende Ftnt- 
wirthichoftsmethode, etc. (Hétliade de cothn 
fareslière la plus simple, garantisunt le rmm 
le plus élevé et le plus durable, etc.); Pra^, 
1832, in-8". E. ikOVJraa. 

■&NDKÉ ou SAUTT-aiiDK* ( FrattfoU), b^ 
dedn français, vivait k la lin du dii-septtèraerfhk 
et au conunencenient du dix-fauitièine. n fM fa 
des médecins de Louis XTT. On a de lui : Xiitn- 
tiens sur l'acide et falcall, oô sont exaMi- 
nées let objections de M. Bogie contre ceiyrit- 
cipes; Paris, 1677 et IDSl, In-H: «* oninp, 
qui contient des idées erronées, bbI un p» 
succès; il a été traduit en latin, en italien et a 
anglais ; — Rijiexiont iw Ut amtet dei i»- 
ladies , et de lenrs fgmflémei; Paris, IU!> 
in-ii; — Kéfiexioiu sur Ut nature d^ rvi^ 
des, tevrt i;ffeti et Umr moMiirt: Booea, IIIH 
in-lî; — Lettre* au mjel d» la mofit, « 
maUJiees et dei rorcien .■ Paria , 171&,ii-ll 
— Dans ce» trois deisiers aarnaei, VaidM, 
dereon médecm du rot, prend k titre deMS*- 
tiearde Saint-Àiidri, tandis 4|iu dans le p» 
nier il ne se nomme que FramçiU ÂJtdré;tV 
cequiexpKquB l'erreur de BnMdis,deCaRt* 
et d'autres, qui ont fait du même aotew du p«- 
eonnages différents. — On lui altrflwa »n»i ■ 
Pr.-clectiones in nippoeraiis Ubrmat d» * 
temii nffectionilmi; Ctea, 1687, io-11; p* 
volume rare. *'■ 

HiUn et tnadU. BUMMasa Mdlclwr rraeUM. 
L IU,Mtt;lV,t*,M. 



6«7 A? 

tspëffioX, lutir d'Ollralie on Catalogne, Tivolt 
Ters le miBcn da dii-scplifme t\Mt. Il ht 
}ien<)>iirt Tingt-qnatre ans profteseuT i Baicdooe, 
«trësigiu sactùirecn 1675. On s de loi ; Prae~ 
ttc.tr Gothobmonm pro airoTidU humani 
porll morMs ; narcdoDË , ie7S, in-fid., d'aprta. 
le sTstinie de Galien. H. 

ARDBé CM ANaKKK (Jaeqtta), tbéologjni 
aOemaïKl, ne, le !S rnsn 1518, i Waibiiiigen 
4*111 le Wariembeq;, mort à TnUof^e le 7 jan- 
Tter 1590. n ftat nirnommé [«r mc contempo- 
rains SchmidUin ou Fabrieius (FoTKeroit), \ 
«aDM de ta pnfcMhm de «on p^. Il fat luc- 
MBaheraent éittre , pnifeisear, diancelier et 
préWK de l^t nr rfM de TiAtngae. C'est on 
4e« pmMîpaai autenn de b Fvrmuta coneor- 
di« rtdiigfe en I5T4 an (mi*eat de Bergen, 
prts de Mi^eboQTg, et ipn dernt mettre m 
lame à toutH lea ^épate* flertea dani le acte 
4e fAOemaeiM pretutante , dqraie la mort de 
Lolher. Il a laimé de «ombreux écrits, prea- 
^Betoasde controrerae, dirigée «outre le caM- 
■iMIie Bt oontre l'ÉgGae romaim , ou destine» à 
•Mkttdn la daetrine de l'ubiqiAt od de la pré- 
aence do corps de JéMia-ChilJt « tons Neni. 
jt*érat firmai Atnàrmimm nfarœtni krfmt., lin, 

._ — _.._^.._. r. ttwloff, Wirttm*. ram- 

m, fUt! lierm. Ukaolag. — 

AKDB* on uiDBKS { Jean on iHovanni ), 
«Stbre canonlite, oaqnK dans le canton do 
Mdgetlo, près de Florence, vers l!7Si ou, selon 
•Tantrea, k Bologae, et mourut le 17 JuiScl fM7. 
tlewt d'abord par son père, il «tudta le droit ca- 
non i l'nniverstté de Bologne. Il j mourut de la 
pcatc aprÈs afoir proressé le droit canon pen- 
dant qnaraate-dnq ans , succeesiTement à Pa- 
doue, t Mae ci t Bologne. On lui prodigua dam 
ton épitqilte les titre» pompeux d'archidoo- 
teur des décréta , de raUnn des docteurs , de la- 
nière, de censeur, et de ligte des mœurs ( rabbi 
àaetorum, lux, cenior, aormaque morvm ). 
On a de hii : — 1' de« cnmmentairet sur les Dé- 
(létales et sur le Sente, qull intilula Novellm, 
Al nom de sa mère et de sa flUc; Rome, 1470 ; 
FSrfe, 14H ; Bâle, USA ; Teniie, 1489, 1«90 et 
I&81 ; — S* des commentiires sur les Clémen- 
Itaes, on SUT les Nouvelles de Clément V; Stras- 
bourg, 1471; Mayence, Rome et Bile, 1470; 
hjaa, ISSl, in-fol.) — 3° des additions au Spe- 
eMhimJttrtt de Dnrand, prises mut à mot des 
ConiinadX}ddrale;PariB,l&ïl; Baie, 1574. C'est 
•Inai qnH s'éblt encore approprié le ttaité de 
Spontaltbat tt Matrimonio, de Jean Anguissola 
On Aagoiaciola. ( Vo^. CusERino. } 



ABBK* YaUra ou uniMKas Valeriiu , tm- 
tUBuni DBssa.nie on Taxaiider ( de Teueon- 
drta,t*adaiiomdiiBrHlnnt), bibliographe beJge, 
té * DetadMl (Bnbant), le 17 novembre liSS, 



)RB K&t. 

mort à Lmirain en 1Û5B. 11 étudia les lettres h 
Doua; elà Anvers, oii il eut pour maître .^ndré 
SchoÂ, n étiHlla ensuite te droit, et deTlrt 
proresseor et bibliothécaire h l'unirersitK de 
Louvain. — André est prlnclpalouent connu par 
l'ouTTxge Intitnlé BIbItolheea belgica; Lon- 
Taht, 1023, iB-R° ; ir>43, (n-4*, éiliiion augmen- ' 
1^. Foppens, chanoine de Urnxelles, en a dont» 
uuenouTelIe édition en 1739, Bruxelles, \n-V, 
t Toi., dans laquelle il a fonrtu ce qu'on trouve 
dans Lemire, Swerts et autns. Quoique cette 
dernière «oit la jilos belle , Iro cuHeui; recher- 
chent encore lea premières, parce qu'encs con- 
tiennent des parficnlarités qne te nourel éditenr 
a abrégée* ou omises. On a du même auteur : 
Calalogtis etarvr, miptmf.r Kiiptor., sow 
lenomderoi. Taiondrr;Majmet, 1807, ln-4', 
rare; — Faili aeadanici ttudii Lorrrnien- 
tli, de. ; louTsin, 1 03B, in-i", conudérahlemeat 
•ogmeoUa dans l'édJtiaD de 1050, qui (Ut mise • 
l'index; —Sym^aitittriitanonM; — deTaga 



•AKOttiL OU ÂMvmàna (Jea»), AaHifroH- 
»ensù, dunniqucur alhinaad, nommé aussi .In' 
drtat Magisltr, «ÎTiit an commenoemNit da 
quiiuième siècle. 11 était chanoine régulier de l'or- 
dre de Safait-Angostin, et entra daas lecouvenl de 
Stiat4Iagniis,kBBtisbaniie, en 1410. On igaorc 
l'époque de m laort. Set ouvrages imprinés 
aont : — Càronleoti geittraU a C/tritlo nato 
uigue ad atinumliTlt'inséréilansPeZjThemtt- 
rui Anecdotorum , t. IV, part 3, p. 373, 17*3, 

in-Col. Le mène ouvrage, augmeulé et eo>tl>ué 
JMqn'i l'année liSO |)ar Jean Knft, ed iméré 
dansEckhait.CorpMiJ^ii/oriconim «ukfiiAvi, 
t I, p. 1831, i7U,ia-lol. ;— CAnmioantfetfH- 
eibas JoDarir (jusqu'en ii39),ctimperalipo- 
iitenULtoaardiBaitliolt,adamivnUao;vJut- 
dtnt Andréa Biitorix/undaliotilta MonnitUO' 
mtHVumlateriammper parla Bmartm ; ira- 
berg, 1601,10-4*; réiihpriiaéàRanovreeu 1B07, 
û(-4*, ^ dans SeHptoTM Aerutn GerncMJRtrsM 
de Schilter ; Stnabonrg, 1702, In-fol. ; — Oinrimi 
Stxennale, onnum Càriili 1411 ctiM^in^HC 
lequattiàv*, eomplectau, edidit Àruàwu Fg- 
lix Oefelivs, dans Xencm Boicarvm Seripto- 
rex, 1. 1, p. 15, 1763, in-fol.;— CdddSfUf Eplt- 

cnporum Ratisbonnuium, ab origine «f on- 
HM» 1418, dans la MdIectIaB dXMdkn, t. I, 
p. 31. H. 

^ iTMorMi kUiita, p. «a. -■ 



AHDIÉ DU AKDKRAS (Jean), écrivain espa- 
gnol, mahomélBn converti , natif de Xatlva, po- 
Hto vDIe du TDjaume de Valence , vivait h la lin 
du qninziènie siècle el au commencement du 
sciiième. n ni l'antenr d'un ouvrage oClèhre, 



$59 



ANDRÉ 



560 



intitulé Confusion de la secta Mahometana ; 
Sévillc, 1537,10-8*; Grenade, 1560, in-S". Cet 
ouvragé a eu plusieurs éditions, et est mainte- 
nant excessiTement rare dans le texte original, 
n a été traduit en latin par Gisbertus Voetius; 
Utrecht, 1046, in-8^ ; en allemand, par Christian 
Cœlius ; Leipzig, 1 598, in-8^ ; en anglais, par Josua 
Notstock; Londres, 1652, in-8*'. La traduction 
anglaise a pour titre : the Confusion of MU" 
hameds Sect ; or a Cor{fuiation ofthe Turkish 
Alcoran..,, written originally in spanisk by 
Joannes Andréas Maurus, who tvas one of 
their BishopSy and afterwards turned Chris- 
tian ; translated into english by /. iV. — Fuster 
attribue à André un ouvrage fort rare, intitulé 
Practica de Àrithmetica ; imprimé à Valence 
en 1515, et à Séville en 1537, in•4^ H. 

N. ADtoDio, Bibliotheca hitpana vêtus, II, SU. — Ro- 
ût\gaeif Bibliotheea valentina, ns. — Ximeoo, Escri- 
t&res del reyno de f^aleneia, I. 75. — Moréri, le Grand 
dictionnaire historique. — Clément, Bibliothèque cu- 
rieuse. — Fuftter« Biblioteca votenciona, I, 68. 

* ANDRÉ OU ANDBEA8 A CRUCB (Jean), en 
italien Andréa délia Croce, en français André 
Delacroix, chirurgien italien, mort en 1580. 
n pratiqua longtemps son art à Venise. On a de 
lui : Chirurgix libri septem, in quibus ea 
omnia qux optimie chirurgo in curandis vul' 
neribus convenire videntttr, ordine quodam 
amplissimoy concemi possunt;\emae, 1573, 
in-fol. ; traduction en italien, ihid., 1574, in-fol. 
C'est une compilation contenant des extraits 
d'Hippocrate, de Galien, d'Avicenne, etc., avec 
quelques commentaires. Il en existe plusieurs 
éditions. 

Haller, Bibliotheea chirurçiea, t. I, p. f». 

ANDRÉ (le petit père). Voy, Boullanger. 

ANDRÉ (Jean) , peintre français , né à Paris 
en 1662, mort dans la même ville en 1753. Il 
prit de bonne heure l'habit de dominicain, et se 
livra à Rome à son goût pour la peinture, sous 
Carie Maratte. Revenu en France, il exécuta les 
fresques qui décoraient les Jacobins de la rue du 
Bac et ceux de la rue Saint-Honoré. A Lyon, il fit 
dans le couvent de son ordre, un immense tableau 
représentant /.-C. chez le Pharisien. A Bor- 
deaux le couvent de Saint-Dominique possédait 
de ce peintre les Noces de Cana et la Multi- 
plication des Pains. Saint-Lazare de Paris avait 
de lui Saint Vincent préchant aux pauvres, et 
d'autres tableaux. 

Nagler, Allgem. KûnsUer-Lexieon. 
ANDRÉ, ANDRBAS OU ANDREA {Jean-Var 

lentin), savant allemand, né à Herrenberg, dans 
le Wurtemberg, en 1586, mort en 1654. Ce fut 
un des hommes les plus remarquables de son 
époque, n passe pour le fondateur du fameux 
ordre des Rose-Croix. Mais quelques auteurs 
doutent qu'André ait été le fondateur de cet or- 
dre. ( Voy. Herder, Deutsches Muséum, année 
1770. Chr.-G. de Murr {Sur la véritable ori» 
gine desrose^roix, etc. ; Sulzbach, 1803, in-8* ) ; 
et J.-G. Buhle, De vera origine adhuc latente 



^ fratrum de Rosea Cruce , inprimis vero or- 
dine Francomurariorum ; Gœt^D^ue, 1803; en 
allemand, 1804, in-8°). Ce dernier pense que 
André a donné seulement une nouvelle oigia- 
nisation de Tordre des Rose-Croix, d'après les 
bases de celui des Francs-Maçons. Conformé- 
ment aux statuts des rose-croix, les sdenoes 
devaient être employées au profit de la vertu 
et du bonheur des hommes, au lieu de les faire 
servir à l'orgueil et aux intérêts matériels. 
Né de parents protestants. André étudia à Tu- 
bingue, voyagea en France éL en Italie, devint 
abbé d'Adclsbcrg et chapdain du duc de Bruns- 
wick- Wolfenbuttel. 

André a laissé, dit-on, plus de cent ouvrages» 
parmi lesquels on remarque : De Chris tiani Cas 
moxeni genitura Judicium ; Montbéliard, 1612, 
in-12 : c'est une satire contre les astrologues; — 
Collectaneorummathematicorum DecadesXl; 
Tnbingen, 1614, in-4*;~ InvUatio adfraU^ 
nitatem Christi prior ; Strasbourg, 1617 ; pos- 
terior, ibid., 1618, itt-12; — Eosa florescens, 
contra Menapii calumnias^ 1617, in-S** : celte 
apologie des rose-croix est signée FlorenHmu 
de Valentia, nom qu'André a pris qudqnefoii, 
ainsi que celui é* Andréas de Valentia; •* Ife- 
nippus, seu dialogorum satyricorum Centwria, 
inanitum nostratium spéculum;-^ Heliami 
juxta Pamassum, 1617, in-12. C'est dansoe 
livre remarquable que l'auteur met en relief ks 
causes qui empêchaient l'ÉgUse et les lettres 
d'être aussi utiles qu'elles devraient l'être ; — 
Civis christianus, sive Peregrini quondam er- 
rantis Restitutiones ; Sin&bonTg, 1619, in-8*; 
traduit en français, sous le titre du Sage citoyen; 
Genève, 1822, in-8''; — Mythologie chrit- 
tian<r , sive viriutum et vitiorum vitx kU' 
manx imaginum libri III; Strasbourg, 1619, 
in-12 : ce livre a été en partie traduit par SoB> 
tag et Herder; — Reipublicas christiano- 
polUanœ Descriptio ; Turris Babel , judiào- 
rum de fraternitate rosacex crucis chaos; 
Christianx socittatis Idea : ces trois écrits, 
tous publiés à Strasbourg en 1619, iii-12, bis- 
sent entrevoir le projet qu'avait i'aut^ir de 
former une société secrète. Peut-être faut-fl H 
attribuer aussi les Nopces chimiques de CkriS' 
tian Rosencreutz, et la Réforme générale du 
monde. 

On dte encore de lui : Herculis christim 
LuctxXXIV; Strasbourg, 1615, in-12: c'est 
une allégorie aux travaux d'Hercule luttantcootre 
les vices du siècle; — Opusula aliquot de Res- 
titutione reipublicx christianx in Germania; 
Nuremberg, 1633, in-12 : l'auteur s'y montre dé- 
voué à la cause de Gustave- Adolphe; — Mytho- 
logie christianx , sive virtutum et vitiorum 
vitx humunx Imaginum libri III;Strèsbom^ 
1619, in-12 : une traduction de cet ouvrage pa- 
rut en 1786, sous le titre de : /. V. Andrée 
Dichtungen zur Beherzigung nnsers Zeital' 
ters, avec une préface de Herder. Les autres 



ANDRÉ 



5«3 



d*Andréy parmi lesquels une Tie de 
-père /acqties Andréa en yers latins, 
ondance avec les ducs de Brunswick , 
lelenialia Àugtistalia , sont si nom- 
je la liste seule des titres formerait 
3. Voyez M.-P. Burks, VolUtaendiget 
liss aller Schriften /. F. Andrex ; 

1793, in-8*. Enfin André laissa beau- 
lanuscrits inédits, conservés en partie 
>thèque d'Hehnstaedt. Le professeur 
n a tiré la Yie d'André, et Ta donnée 
Bcond volume de sa collection d*au- 
des : Selbstbiographien berûhm- 
\er ; Wintertiiur, 1799, in-8*. — An- 
it aussi plusieurs poèmes (en aile- 
ntre autres : Geistliche Kurzweil 
ents spirituels); Strasboui^g, 1619, 

Christliche Gemœlde ( Peintures 
is) ; Tubingue, 1612, in-4*; qui foumi- 
rder ample matière à l'éloge d'André. 
Tages d'André, dit cet illustre écri- 
sont pas des salons larges et vides, 
>lis petits appartements , qui veulent 
is et ornés de curiosités. L*auteur y 
es vérités que nous oserions à peine 
ordliui, quoique nous soyons plus 
un siècle. » F. H. 

4uUMoçraphie* d'hommes eélibres; Wtn- 
», ln-8«. — Burk, Notice sur ^ndre», etc. ; 
t79S, ln-8«. — Melch. Flitchllni, Memoria 
» wirtemberg. , L II , p. 1«. — FlOgel , Cei- 
KomiKhenLittêratuTt t. III, 40S. 

(Jean)f célèbre musicien allemand, 
bach le 28 mars 1741^ mort le 18 juin 
at d'abord destiné au commerce par 
i , mais son goût pour la musique Tem- 
]ii'à l'âge de vingt an», André n'avait 
ue des pièces fugitives de chant ou de 
instrumentale. Les opéras-comiques 
t des opéras-boulTes italiens qu'il en- 
rancfort vers 1760, lui donnèrent l'i- 
vailler pour la scène. Son premier ou- 
8 genre, Der Tôp/er ( le Potier), qui 
nté à Francfort, plut par la gaieté et 
qui y régnaient. Son succès détermina 
Goethe à confier au jeune compositeur 
i'Ermn et Elmire, André le mit en 
?ec le même succès. Ces deux ouvra- 
été représentés peu de temps après à 
issirentsi bien, que leur auteur Âitap- 
:ette vfUe pour y diriger le grand théA- 
vendit alors sa fabrique de soieries, 
t àBeriin avec sa femme et ses enfants 
per son poste, et pour apprendre 
et le contre-point, dont il n*avalt 
« fait l'étude régulière. Durant le 
l passa à Berlin , André composa un 
d nombre d'ouvrages pour le théâtre 
lit. n resta plusieurs années dans cette 
«bablement il s'y serait fixé pour ton- 
eût pu y transporter une fonderie de 
et une imprimerie de musique qu'A 
les à OfTenbach en 1774 ; mais n'ayant 



pu l'introduire à Berlin à cause du privilège de 
Hummel, et ses affaires ayant été mal conduites 
en son alisence, il prit en 1784 le parti de re- 
tourner à OfTenbach, pour diriger lui-même uno 
entreprise qu'A considérait comme plus avanta- 
geuse que la direction d'un théâtre. Le succès ré- 
pondit aux espérances d'André, et son établis- 
sement devint un des phis considérables de 
l'Europe en cc'genre. Lui4n6me en dirigea toutes 
les parties, et leur donna tant d'extension qu'il 
finit par y employer journellement plus de cin- 
quante ouvriers. 

Les opéras dont André a composé la musique 
sont : 1*» Der-Tôp/er (le Potier) ; — 2* Erwin 
et Elmire; — 3*^ Herzog Michel (le duc Mi- 
chel); — 4® Der alte Freyer (l'Amoureux su- 
ranné) ; — 5' Peter und Hannchen (Pierre et 
Jeannette ); — 6^ Der Fiirsl im hœchsten Glanze 
( le Prince dans toute sa splendeur) ; — 7° Laura 
Roseti; — 8" Claudine; — 9* V Alchimiste; — 
10*» les Grdces; — 11* Dos Tartarische Gesets, 
(la-Loi des Tartares); — W DarFriedens-Fest 
(la Fête de la paix); — 13* Die Schadenr 
/rewife (l'Envie) ; — 14* Kurze Thorheit ist die 
besteO^ pins courte Folie est la meilleure) ; — 
15*l>at Wûthende Eeer (l'Armée furibonde); 

— 16* Elmire, réduite pour le clavecin en 1782; 

— 17* Dos Automat (l'Automate); — 18* Der 
Barbier von Bagdad (le Barbier de Bagdad); 
— 19* /c Vieux Homme libre; — 20* Arlequin 
perruquier f pantomime; — 21* Belmont et 
Constance; — 22* Quelque chose doit nous 
survivre: — 23* musique pour la tragédie de 
Macbeth; — 24* Idem , pour le Roi Lear; — 
2ô* Divertissements pour diverses circons- 
tances. « Le style de ce musicien, dit M. Fétis, 
n'a rien de remarquable, soit sous le rapport de 
la nouveauté des idées , soit sous celui de l'har- 
monie; mais ses mékxlies ont du naturel, de la 
grâce, et plus de gaieté qu'on n'en trouve com- 
munément dans la musique allemande. » Il y a 
beaucoup d'analogie entre la manière d'André et 
celle de Ditters de Dittersdorf. 

Fétu. BioifTophie univertellê des Musiciens. 

ANDRÉ (Jean^Antoine)y fils du précédent, 
né à OfTenbach le 6 octobre 1775, et non à 
Berlin en 1776, mort vers 1845. Son premier 
ouvrage fut une sonate pour piano avec accompa- 
gnement de violon, composée pendant un voyage 
qu'il fit à Manheim et à Strasbourg avec son 
père. En 1789, il retourna à Manheim pour y 
continuer ses études de violon, sous la direction 
de Fraenzel : il y fut nommé premier violon ad- 
joint du théâtre de la cour ; mais l'année sui- 
vante il fbt obligé de retourner à Offenbacli pour 
y diriger le commerce de musique de son père , 
qui voyageait en Saxe. 

La grande quantité d'ouvrages sortis de sa 
plume lui avait déjà donné une habitude d'écrire 
qu'il est rare de posséder à cet âge; toutefois 
cette habitude pratique ne lui parut pas suffi- 
sante; il sentit la nécessité de Mre des études 



«63 



ANDRE 



sei 



plus sérieuses; et en 1792 il retourna àManliciin 
pour faire un cours d'harmonie et de contrepoint 
sous la direction du maître de cliapelle Walmeis- 
ter, qui y en moins de deux ans, le mit en état 
d^écrire correctement. Depuis 1793 jusqu'en 
1796, il passa son temps alternativement entre 
le commerce de musique et Tétude de son art. 
Il élait dans sa vingtième année quand il partit 
pour l'université de lena, où fl resta jusqu'au 
printemps de 1797. Après avoir voyagé quelque 
temps dans le nord de VAlIemagne , il retourna 
à Offenbacli en 1 798 ; mais il n'y resta pas long- 
temps , et dans la même année D entreprit un se- 
cond voyage musical à Mayenœ, CoUentz, Bonn, 
Cologne et Wesel. La mort de son père le rap- 
pela à OfTenbadi en 1799, et dès ce moment il 
se livra sérieusement à son commerce de mu- 
sique, ce qui ne l'empêcha pas toutefois de faire 
encore, dans le cours de cette année, une grande 
tournée musicale. Pendant son séjour à Vienne, il 
acheta de la veuve de Mozart la collection de ma- 
nuscrits qui avait été laissée par le grand artiste. 
La liste des ouvrages de sa composition, qui 
ont été imprimés depuis 1788 jusqu'à ce jour, 
comprend vingt et une symphoni<*s pour l'or- 
•cliestre ( Manheim et Offenbach ) , trois concertos 
de violon, sept concertos poor divers instruments 
h vent, plusieurs recueils d'harmonie pour la 
musique militaire, denx messes, Rinaldo et Al- 
cina, opéra (1799), sept œavres de quatuor 
pour deux violons, alto et basse, six œuvTes de 
sonates de piano, des sérénades pour orchestre, 
des fantaisies et des airs variés pour plusieurs 
instruments, des cantates, des romances, etc. La 
musique d'André manque dlnvention , mais elle 
est agréable, et l'harmonie en est assez purement 
écrite. 
Fétis, Biographie universelle des Musiciens. 

AifD&K (John)f aide de camp du général 
anglais Clinton à Fépoque de la guerre d'indé- 
pendance de l'Amérique. Il tomba victime de la 
perfidie du général Arnold, qui, feignant de traldr 
les Américains , avait demandé à entrer en pour- 
parlers avec les Anglais. Il chargea le msjor 
André d'entretenir une correspondance secrète ; et 
lorsque tontes les mesures (\jrcnt prises , André 
vint trouver Arnold à West-Point ; mais à son 
. retour, et au moment où il se croyait hors des 
* postes de l'armée américaine , il fut arrêté et 
fusillé comme espion le 2 octobre 1780. 

Amtrican biographp. 

ANDRlfc LoifcimEL, LomuiEL ou de Losimer^ 
c'est-à-dire de Longjttmeau près de Paris, do- 
minicain , est connu par les missions qu'il rem- 
plit en Orient dans la première moitié du trei- 
zième siècle. En 1238 il alla chercher à Constantî- 
nople la sainte couronne d'épines que Louis DC 
avait rachetée. André et son frère Jacques la 
transiiwrtèrent h Venise, puis à Sens, où le roi 
accourut à sa rencontre; enfin à Paris, où elle 
Ait déposée dans la Sainte-Chapelle, qui venait 
d'être magnifiquement reconstruite. En 1245, 



André de Longjumeau fut adjoint, probaUemeiit 
par saint Louis, aux deux frères mineun et ua 
quatre dominicains qulnnocent I\', après leooa- 
dle de Lyon, envoyait an prince tartare Bqo- 
thnoy (Uochin ou Boehin), pour le réoondSer 
avec les chrétiens : on sait que cette entreprin 
n'eut auam succès. 

Bzovius snppose qu'en 1247 André de Longs- 
mcan se rendit, par ordre d1niiooentIV,aipits 
des primats orientaux qui gouveniaSent les ég^ 
schismatiques des jacobites et des neslorieos, el 
qu'il rapporta an pape dnq ^tres contenant li 
profusion de foi de ces prélats. On le Imne 
vers la fin de l'année 1246 dans lllc de Otfipn, 
où passait le roi Louis IX aBant à la terresaM^ 
et où arrivait aussi le nommé Bivid, qaimi 
sait nonce du chef des Tartares, EreaKhty m 
EKrhe-tay Yven. André reconnut David poor IV 
voir vu dans l'armée des Tartares, et traMdl 
an roi, en langue latme, les paroles de œt cr 
voyé, ainsi que les lettres dont II élaK poHotf. 
Comme David annonçait qu'Ercalthar etlegnai 
khan se montraient dévoués ao christianèM, 
qu'ils étaient même dé^à baptisés, saint UÉb 
diargea André de Longjumean et six autres m- 
Toyés de se rendre en toute liâHe auprès h 
souverain de la Tartarie, auqod ilsavaiatka^ 
IHr de magnifiques présents. Us paitireift le 
25 janvier 1249; mais lorsqu'ils arrivèreiftai 
terme de leur long voyage, le grMui àhn, 
qu'ils nommaient Ken-Can , ou Kuine, 
de mourir, et sa Tcuve Chamis , cpii le 
çait , n'était nullement disposée à brroriser hi 
chr^ens. André eut avec cette r^ne un ertii»> 
tien qui ne lui laissa aucun espoir de réuarir à» 
sa mission. Il prît alors le parti d'aller rqoinAi 
Louis IX à Saint- Jean-d'Acre. H setrôu^aKdw 
cette ville on 1253, quand le oordelier GafflaaR 
de Rubniquis se disposait à un nouTeao ftyi^B 
en Tartane. Guillaume, avant son <iépait, re^ 
d'André des renseignements dont fl profita, iw 
cependant obtenir plus de sueeès è la eov de 
Tartarie. Le nouveau lihaa, appelé Maaga, m- 
voya Rubruquis, en le chargeant de remettre à 
Louis IX des lettres où DavfdéteH traMédln- 
posteor. Peut-être ce David n'aralt-fl été fi^a 
espion. 

On ne sait rien de ce qœ devint AnM i|Hè 
1^53. n est probable qnll a écrit les rdatioaide 
ses voyages et de ses légatkms; mais fl ne re* 
de lui qu'une lettre à saint Louis, transmieà 
la reine Blanche par ce monarque, et la trate- 
tion latine de l'épltre vraie on sappofée d'Eres 
thay, épRre dont Bergeron a inséré une veniii 
française dans sa collection d'anciens voyages s 
Asie. Plusieurs auteurs du treiiièine siè(fe,€ia* 
tier, Coraut, Vnioeat de Beanrais, Rvferaqri^ 
Gufflaume de Nangis , Beniard Guidoiiis, eut tfl 
mention d'André de Longjomean. 

Histoire littéraire de la Frmnee , t. XVIII, ^ WMNL 

*AHDBÉ {Nicolas), diirargiieB françrii, aéà 
DQon en 1704, mort vers 1780. Il fit aesétidei 



M5 



A19DRE 



566 



à Montpellier, et s'établit h Versailles. Outre phi- 
fltears écrits snr Tusage des bougies dans les 
nala^Ues sypbilttîqiies , on a de lui *. Observa- 
tions pratiques snr les nuUadies de Vurètre^ 
et sur plusieurs faits eonvulsifs , et la guéri- 
son de plusieurs maladies chirurgicales; Pa- 
ris, 1756, m-8*. 
CuTère. Bi&Hotkétm de la wtédtetm. 

m 

*Ain>BÉ {Rodolphe)^ agronome et économiste 
alkmandy fils de Cbristian-Charies , né à Gotha 
le 16 janTÎer 1792, mort à Tischnowitz en jan- 
tkr 1825. n ayalt à peine dix-sept ans ([uand il 
commença en MoraVie sa carrière d'agricolteur 
praticien, quH continua ensuite en Bohème. En 
"1814 y Q eut la dh*ection des domaines de Raitz 
«t de Blansko, appartenant au prince de Salm ; 
et, quelques années après , on lui confia Tadmi- 
râstratîon des domaines plus étendus de Tisdi- 
BOwHz , dans la basse Autriche. Le grand mé- 
rite d'André est d*aToir le premier approfondi et 
Ueo décrit Tart difficile de perfectionner les races, 
€t d'en créer de nouvelles et de constantes. Ses 
priDdpanx ouvrages sont : 1^ Darstellung der 
tortûglichsten landwirthschqftlichen Ver- 
kaeiinisse, etc. (Exposé des principales situa- 
fions de cultnre sous le rapport du sol ) ; Prague, 
1815 y 1 Tol. in-8° : c'est un manuel destfaié à 
r^grienltenr praticien ; la 3* édition, qui a paru 
m 1831y est enrichie de notes par A. Rieger ; — 
3* Anliitung zur Veredlung des Schc^ie- 
Aef, etc. (Instructions pour l'amélioration des 
races orinet); 1 vol., Prague, 1816 : la 3* édl- 
lioo, publiée en 1826, contient des annotations 
dlOsner ; — 3* Veber die Verwaltung, etc. (Sur 
Tadministration des domaines en Bohême, en 
Moravie et en Autriche); Prague, 1820, 1 vol. 
^innd tai-8* ; — 4* Kurzg^ftisster Unterricht 
tàer die Wartung des Schafuiehes, etc. (Ins- 
fmdioQ abrégée pour les soins à donner aux 
Biootoiis ). Cet ouvrage , publié par les soins de 
Il Sodélé impériale d'agriculture de Moravie , 
est mie espèce de catéchisme da berger. 

£. JaCODEHI!!. 



. ASBBé BâmiHiH. Vop. Bktnmt, 

AMMmé de Saint-Nicolas , religieux carme , 
aé à Remiremont en Lorraine vers 1650, mort 
à BesBDÇonea 1713. On ade lui : r De Lapide 
M^mlehrali, antiquis Burgundo-Sèquanonim 
eemiiihus , Vesuntione , In Sancti Jodnnis 
EvangelistSB basiliea, recens posito ; Besançon, 
1093 , in-12 ; ' 2* Lettres en forme de disser- 
iaHon sur la prétendue découverte dé la ville 
éTAnvre en Franche-Comté; Dijon, Micard, 
1698» in-12 : ranteor y combat Topinion du 
P. Dmiod SOT la situation de Tancienne ville 
f Aveocfaes ( Àventicum ), près du lac d*Antre, 
«IX environs de Moirans; — 3** plusieurs ou- 
vrages manuscrits conservés à la bibliothèque 
«le Besançon. 

Ldoof . BMlothiqmê higUtriçme de la Franeê. - 
Jommai du uivanta, Mf7. p. 



*axdr£ on AHDRBAS de Staffelslein, bé- 
nédictin allemand , du monastère de Saint-Mir 
obel à Bamberg, mort ^n 1502. Ses ouvrages 
sont : Chronicon Monasterii Sancti Michaelis, 
prope Bambergam , en manuscrit de la biblio- 
tlièqiie royale de Munich; — Opus ingens de 
snnetix et viris illustribus ordinis Sancti Be- 
nedietï , en manoserit à Munich : im extrait de 
cet ouvrage'( A c/a sametss Àthmnodœ, abbesse de 
GandiTsheim ) a été inséré par Pez dans son 
Thésaurus , tom. 1 , 63 ; — Vita B. Ottonis, 
episeopi BambergeTukSy publiée par J. Gretser, 
dians son ouvrage De divts Bambergens^àus , 
et dans part. X. de ses ouvrages; Ingolstadt, 
1611, in^**. On en trouve nne traduction en 
Italien dans MaflH, ViU di XVII Con^essori di 
Ckristo, Ziegelbaoer fiût mention de phisienrs 
sMtres ouvrages d'André , subsistant en manns- 
crits à Bambeig et dans d'autres faibiiothèques. 

»«;rrlbanrr. Historia rH Meratim ordimis Sanoti 
bemdÀcli, I, sot. — Fabrlclu, Bm%othêoa UUina wudim 
et in/bnœ œtaiis. — JOcher, ÂUgemeinei Celehrtai' 
/..exicon, avec le Supplément d' A delung. 

*AXDRé OU ANDREiB {Thierri-Emest ) , 
peintre conrlandais, vivait au commencement 
du dix-huitième siècle. On a de hd des portraits 
et des tableaux d'histoire estimés. Heineken fait 
reloge de plusieurs ouvrages d'André, qui se 
trouvent à Brunswick. 

Hpineken , Nachriehten von Kûnitltm vnd A'imif- 
$ackmk. 

knBKÈ{Tobie)yVnédeàn allemand, né à Brème 
le 1 1 août 1 A33 , mort à Franeker le 5 janvier 
1685. n élndia à Dnisbourg, à Leyde, à Gro- 
ningne , et fut reçu en 1659 docteur en philo- 
sophie et en médedne à Duisbonrg. En 1 669 il 
flit appelé à lk>is-le-Duc , et passait pour avoir 
lesecret de garantir les cadavres de la putréfac- 
tion. Quelque temps après, il Ait nommé profes- 
seur à Franeker. L'université s'opposa à cette 
nomination ; et , quoique André se tùi justifié 
de certains soupçons qu'on avait conçus contre 
lui , Von\Te des états lot révoqué, et il n'obtint 
point la chaire à laquelle il avait été appelé. 
En 1674 fl passa à Francfort-su r-l'Oder, pour 
y enseigner la médecine; mais bientôt les cura- 
teors de TAcadémie de Franeker le rappelèrent 
dans cette viBe le 11 juillet 1680; et, le 11 jan- 
vier de l'année suivante , il vint y remplir la 
chaire de philosopiiie. Pendant les quatre an- 
nées qu'il occupa cet emploi, il soutint de tontes 
ses forces la physique de Descartes , comme 
avait déjà fllK Abraham von Galich, son prédé- 
ceseenr. André fut on des ad m irateu ra de Lonte 
de Bils, et publia k ce sujet : Brève extractum 
actorum In cadaveribus Bilsiana methodo 
prcporafij; Doisburgi, 1659, fai-4*; Marpurgi, 
1678 , in-4* ; — Bilanx exaeta Bilsianée et 
Clauderkmm balsamatlonis ; Amstelodami, 
1682, in-12; oposcnle dirigé contre Gabriel 
dander, médecin du duc d'Altenbc^urg, qui avait 
feit fanprimer, en 1679 , un écrit par lequel 11 
pfétendait prouver que sa manière d'embnoner, 



567 



ANDRE 



ne cédait en rien à celle de Louis de Bils. On 
attribue à ce médecin : De concoctione ciborum 
in ventriculo; Francfurti, 1675,in-4' ; — Exer^ 
citationes philosophiez de angelorum ma- 
lorum potentia in corpora; Amstelodami, 
1691, in-12. 
Biographie médicale. — Adelnog , Soppl. k JOeber. 

ANDRé, surnommé Sylvius ^ c'est-à-dire 
Du Bois, chroniqueur firançais, Tivait dans la 
deuxième moitié du douzième siècle. H était prieur 
de Marchiennes , dans le pays d'Ostrayant, dio- 
cèse d'Ârras. H n*est connu que par une chroni- 
que abrégée des rois de France, qui a pour titre : 
De gestis et successxone regum Francorum; 
elle est divisée en trois livres, un pour chacune 
des trois races ; et chaque livre est subdivisé en 
chapitres, selon le nombre de rois qui composent 
les trois dynasties. André ne s'est pas contenté 
de nous donner l'histoire des rois de France, il a 
voulu faire connaître leur origine , et pour cela 
il remonte, comme tant d'autres chroniqueurs du 
moyen âge, jusqu'à Priam et au siège de Troie ; 
mais il a du moins le mérite d'être fort sucdnct 
dans cette partie. Il a dédié son ouvrage à Pierre, 
évêque d'Arras, qui lui avait commandé ce tra- 
vail. Dans répttre dédicatoire qui sert de préface, il 
déclare que les principaux auteurs qu'il a suivis 
sont Grégoire de Tours etSigebert, continué par 
Anselme de Gembloars jusqu'à l'année 1136; 
mais il ne se borne pas à ces deux auteurs, ni à 
donner seulement l'histoire des rois : il y a en- 
tremêlé fout ce qu'il a pu découvrir touchant 
rhistoire ecclé&iastique et civile de la France, de 
l'Artois et du reste des Pays-Bas. Cet ouvrage a 
été cité comme une autorité. Guillaume , abbé 
d'Andres, dans le Boulonais, qui écrivait au com- 
mencement du treizième siècle, Ta inséré tout 
entier, depuis l'année 1091, dans la chronique 
de son monastère. 

Raphaël de Beauchamp, autre moine de Mar- 
chiennes, a publié la chronique d'André en an 
volume in-4" de plus de 1200 pages , imprimé 
à Douai en 1633 chez Pierre Bogard , avec des 
prolégomènes , des observations en tout genre, 
des paralipomènes, des appendices , etc. C'est 
ainsi que d'un opasCule assez mince, d'une chro- 
nique sèche et décharnée, on est venu à bout de 
foire un gros livre , sous le titre de Synopsis 
franco-merovingica. 

Histoire littéraire de la France, L XV, p. rr. 

ANDRÉ (Yourévitch) , grand-duc de Russie, 
né à Suzdal en 1 1 10, assassiné le 29 juin 1 174. Il 
était fils de Youri ou George Yladomirovitch , 
prince souverain de Kiev. A la mort de son père 
(1 157), il ne fit aucune tentative pour lui succéder 
dans le royaume de Kiev , dont la possession 
était disputée par les autres princes indépen- 
dants; il se contenta du duché de Souzdal, dont 
il agrandit la capitale, Wladimir, fondée par son 
aïeul Wladimir Monomaque. H exila ses fîrères, 
avec leur mère et avec les seigneurs rebelles, à 
Constantinople, où ils furent accueillis par l'em- 



pereur Manuel Comnène. 11 remporta ensuite sur 
les Bulgares une victoire complète ( 1 166 ), et ré- 
duisiten cendres plusieurs villes. En même temps 
il donna à son fils Mstislav le commandement d'une 
forte armée qui s'empara de Kiev etpiUa cette an- 
cienne capitale. L'année suivante (1170),MstisUT 
assiégea Novgorod, dont les habitants, après om 
longuerésistanoe, finirent par se soumettre. André 
devint, par ces diverses conquêtes, le plus puis- 
sant des seigneurs russes. Mais par cela mênei 
excita la jalousie des autres seigneurs, et il tombi 
bientôt sous le fer des assassins. La populace pé- 
nétra dans le palais de Bogolynbovo, près Wb- 
dimir, et en tira le cadavre pour le traîner daas 
les rues. Les habitants de Wladimir conser- 
vèrent longtemps la mémoire de ranniversaire 
(24 juin ) de cet horrible assassinat. C'est eo- 
core une tradition parmi eux, que les meurtriers 
jetés dans un lac voisin par ordre de Blichei, 
frère d'André , en furent rejetés par l'eau , et as 
changèrent en flots flottants (Ilots de toorbe 
qu'on voit sur ce lac ) , et qu'on enttnd leon 
gémissements à minuit. 

Sous le règne d'André, la Russie était divisée 
en au moins dix royaumes indépendants, qui de- 
vaient devenir facilement la proie des Tartarei. 

UstrlaloT, Runkaya lUoriga. 

ANDRÉ D'ARRBLLBS, pubUdste firançsii, 
né à Montluel vers 1770 , mort le 28 sept 1S2&. 
n étudia à Lyon, et vint fort jeune à Paris cbe^ 
cher fortune. Secrétaire du comte de Clennoot- 
Tonnerre, il émigraen 1792, et servit dans rarmée 
des princes sous le nom de M. de MonUutl (1). 
En 1798 U fut attaché à Talleyrand , et nommé, 
en 1 808, historiographe du ministère des relaticM 
extérieures. A cette époque fl changea son non 
contre celui d*Arbelles, Plus tard^ il devint una^ 
dent royaliste, et fut nommé, sous Louis XVUl, 
préfet de la Mayenne, et, sous Charles X, préfet 
de la Sarthe. H a publié sous le voile de l'ano- 
nyme : Précis des causes et des événements qui 
ont amené le démembrement de la Potùgm^ 
formant l'introduction des Mémoires sur la ré" 
volution de Pologne ( par le général de Pirtoi), 
trouvés à Berlin; Paris ,1806, in-8* ; — Bé- 
ponse au manifeste du roi de Prusse ; Paris, 
15 novembre 1807, in-S"* ; ~ De to Politique ti 
des progrès de la puissance russe ; Paris, 1807, 
in-8» 'y—QueveutVAutriche?P2in%^ 1809, in-f: 
— Tableau historique de la politique de la 
cour de Rome depuis Vorigine de sa puissaut 
temporelle jusqu'à nos jours ; Paris, 1 810, in-8*. 
cet ouvrage est une justification des actes de 5ipa- 
léon s'emparant des États du pape; — Mémôin 
sur la conduite de la France et de f Angle- 
terre à regard des neutres; Paris, imprimerie 
impériale, 1810, in-8^ Selon Barbier (Die- 
tiontiaire des anonymes), ces ouvrages sont 
dus à M. Lesur. 

(1) Il éUlt frère cadet de Claude Andréa «re^iede 
Qulmper, fib d'un marcluod debMi Montloel, 
chanoine de Saint-Denis le ts août 181S. 



AXDB< (Yamlatoitch), prince de Wladi- 
■nir. Dé vin le «nDnwacanenl du treiilèrtii 
iiède, mort le 14 Dovembre 12«4, Il était le fil^ 
de Jaroalar n, rt Ertre cadet du célAbre Aleuadre 
HewakL II deinl, en 1 MB, vaital de Batoo-KlMii 
dMf dca Tttan-Hogob. I^ià, l'année HiTsnte, i I 
■T*îteaaajideHcoaBrIejoiig; maiiilAitcorapIé- 
iHimt bMta, et obligé de B'enTuir de laRuuie. £d 
13a7, à la mort de Batou-Khan, H rentra dam MO 
laija, obtint aoD pafdc ' ~ ' 



Somdel. Ta;ei, pour plut de délalla, Bitoo et 
AuxANnu Newui. 
MtUiann4,eàaelit-Uxlam, 11. p. Mi. 

AXOKi ( rwt-Marie), pbflotopbe et théo- 
k«ie& fraDCaU, né le 23 mai 1S7& i Chiteaulin, 
■I iMam BretaçK, mort k Caen le le fénier 
t7H. Il «atn fort }eiuie dans l'ordre des jésuites, 
d oocapa depuis 1 7I0 la place de professeur dt 
malhirâtiqiietà Caen. Le P. André a'aoquil une 
9wda réputation par l'Essai tur le beau, qui 
panil en 1741, in-l2. Il était grand admirateor 
de uint AuguaUn, et avait eu même le projet 
d'aï cofopastf la Tie. Sincèrement attadié auj. 
■aiimea de l'Ëglite gallicane, il trouvait étrange 
^'da bûilt aux moines ta liberté de former 
du* r£tat QO parti pour les doctrines ultramoa- 
Hdm. QnoiqM aooniis aux décrets de Rome 
Mdr lejuténiime, il voulait que chacun gardât 
b (Oenoa nit des questions si vivement conlro- 
nn^M. On toit, par sa correspoadamw avec 
rttbi de HarbceuT, qo'U Utkmalt les procédés 
i» aea etnifrires contre te cardinal de Noalliet, 
Umlratenr de la doctrine du p. Malebrancbe, 
I nt avec ce célèbre philosophe une correspon- 
tece trt»4iilTie, qui ne Sait qu'à la mort de 
«adenier. Les «entimeats du P. André eurent 
UeaUt da rrtertisaement. On l'accusa d'être un 
Mialuir en philosophie, et d'avoir une doctrine 
nqwcte co théologie. Il fut éloigné des cliarges, 
déptNiillé de celles qu'il possédait, changé de 
Inde réaideoce, menacé d'un exil rigour^i; 
■ait tien ne fut capatde de l'ébranler dans ses 
crUoiu. n disait plaisamment à ce sujet : • Je 
• ne saurais lUre comme le P. Dutertre, qui, 

■ ea vertu de la sainte obédience, s'est couché 

■ le Kir malebnuichiste, et s'est levé le matin 

■ bon disdple d'Aristote. . A la suppression de 
rdtdie des >é*ailes, le P. André se retira chez 
In diaïKdBca réguliers à Caen; et le parlement 
daBooea pourmt honorablement à ses besoins. 
Cart dans cette retraite qu'il termfna palaible- 
■e&t ta loopM carrière. L'abbé Guyot, scu ami, 
a ncueiUi ses oeuvres, qui ont été impiiméw à 
hi{t«nl7ee,s vol. in-li. 

■OaHer te Cutr«. Ut (roii SUcla <U la lUUnUurt 
nwfaiit, L 1. p. iH. v. CoiBU (Htrad. prtetOaiit ta 
wwmi phtlet. du P. Jndrt. 

ABDBi[l'3bbé),écriïain ecclêiiiaslique, natif 
le HandtK Tirait dans la seconde moitié du 



AHDREA 570 

dlx-humème siècle. Il fut bibliothécaire du chan- 
celier d'Agueascau, et fit, pendant plusieurs an- 
nées, partiede la congrégation de l'Oratoire. Il lu 
voulut, par modestie, mettre sou nom sur aucun 
des ouvrages qu'U a publié». On lui attribue 
les écrits suivants : Uttrts à Fabbé Privotl, 
eonceTTiant les misiiom du Paraguay; tTM, 
hi-llj — la Divinité de la religion càrétieitM 
vençé«destopAismesdeJ.-J. Bousseau; Paria, 
I7BB, 2 parties in-I3 : la première partie, qui 
avait paru en 17*2, soua te titre de Rotation 
du nouvÉiouvraje de J.-J. gousieau. Intitulé 
tmie, etc.; in-B* et hi-ll, est seul l'onvre 
d'André; la seconde partie a été rédigée par 
D. DeGirit; — l'Esprit de M. Duguel, un 
Prieit de la ntorale chrétienne tirée de tes 
oarragesi Paris, 17M, fn-ll ; — la Morale de 
l'Évangile en forme d'élévation à Dieu , ou 
la Keligion dv cœur, avec le tabUau des 
vertus e/irétiennes d'un grand magistral ( le 
chanoejter d'Agneasean); Paris, 1788, 3 vol. 
In-lï i — Lettres à l'auteur des lettres paci- 
ftjues (sans date), in-li. ( rojr. le DielUtn- 
na\Te des anonymes. ). Cest aux soins d'André 
que l'on doit la poNication des œuvres du chan- 
celier d'Aguesseau; Paris, 1759-1790, 13 vd. 
hi-t". On lui doit avisai une nouvelle édition de* 
Pensées de Pascal , avec des augmentations et 
une table, etc.; Paris, 1783, in-lî. 

QuértrO. la rroKt Hatnln. - BarMer, iHrHoa.al» 
atM diuaiiiKj. 

MI»»* DKL CaSTAfiHO. VOJf. CâWÂCMO. 

AUDiÉ TABsuccMi.dlt Anoai ml Sa**). 
Voy. VuNoccHi. 
AHDK£(|e père CBanoLocoi). Vof. Cna»- 

AHD»i (le maréchal Saiîit-). Voy. Saimt- 
AiinBf. 

aHDKi. Voyct Mtotilli. 

AKDBÉ. voyei D*M>aÉ. 

audrka. Foyes Rbrciat. 

AMDRKA, prêtre italien, né i Berganie, vivait 
vers la fin du neuvième siècle. Il est l'auteur 
d'une chronique publiée par Huratori dans ses 
Antiquitalu italien medii xvt, sous ce titre : 
Andrex Presbyteri Itall seriptorU seculi noni 
chronlmn Irreve àactenus inediium ab anno 
DLXVrir vsgue ad morlem Ludovici II, etc. 
Muratori s'est trompé eo donnant cet ouvrage 
oomme inédit, car Meockenius l'avait déjà pu- 
lillé dans ses Seriptores Rentm Germanicarum ■ 
Leipiig, 1728, in-fol-, tom, I.n a été Inséra a^ai 
par Pertï, dans le* Monumenta Germanica 
MUoriea, Hanovre, 1830, In-fol., tom, m. Dom 
Bouquet en a donné des pxtraiti dans le Heeveil 
des /lisloriens des Gaules , (om. VU. 

Hanlorl, .^nt. Ital. toL [.-HiuuchetU. .FcHf. d'/fu. 

'ASDKRA, mohie de Tallombrosa , abbé de 
San-Fedele-di4traml, dan* le diocèse d'Arczio, 

mourut en 1100. Andréa se trouva à Parme en 
1061, lorsque Csdolo, évêquc simoniaque de as 
dége, Ibt Élu pape es opposition ti Alexandre D, 



Ô71 



AISDREA 



572 



Andréa s^opposaTiolemment à cette élection, et fut 
exilé de la yille par le clergé. Ses ouvrages sont : 
Sancti Arialdi vUa, insérée dans Poricelli, de 
Sanciis Martyribus, etc. ; Milan, 1657, in-fbl. ; 
— EpistoLe ad Syrum , presbyterum Medio- 
lanensem; — Vita sa7icii Johannis Gualberti^ 
insérée dans le vol. TII <Ies Acta Sanctorum. 

Affo, Uemorie degli scrittort ParmiglanU l, 48. — 
nbnclas, Bibliotheea latina médite et infimm mtattf. 
" Ufrhf 111, rtalia taerci, 

A?iDBBA dt Nerciat. Kof. NsacuT. 

ANDREA de PiM, oo Ptscoko , scol^leur et 
architecte italieB, né à Pise, en 1270, mort à 
Florence en 134ô. Il étudia sons NicoU et Gio- 
vanni Pisani. A Texemple de ces deux artistes, 
regardés comme les pères de la sculpture mo- 
derne, il abandonna le style gothique pour imi- 
ter les baA-reHcr& antiques que les Piaans avaient 
rap|>ortés de la Grècî^. Ses premières œuvres, 
exécutées h Pérousect à Pise, sous la direction de 
ses maîtres, attirèrent l'attention des Florentins, 
qui le chargèrent de* travailler à la cathédrale de 
Sainte-Marie (tel Fiore, avec Amolfo Lapo et Giotto 
di Bondone. 11 décora la façade de Sainte-Marie 
de plusieurs belles statues, entre autres, un Boni- 
face Vit, un Saint-lHcrre et un Saint-Paul. Ces 
précieux ornements furent enlevés en 15â6, 
quand on voulut donner à la cathédrale une dé- 
coration plus moderne , et dispersés en plusieurs 
endroits de Floitînce ; on on voit encore aujour- 
d'hui qu<Hque.s-uns dans les jardins de Yalfonda 
et délia Poggia Impériale. A la mort d'Amolfo da 
Lapo, Andréa fut nommé surintendant des tra- 
vaux publics de Florence, tt éleva la forteresse 
de la Scarperia, dans le défilé de Mugello. Les 
bas-reiieCs des portes du baptistère de SainWean 
à Florence sont le chef-<rœuvre du Pisano. 11 
les exécuta sur les dessîBê de Giotto et y tra- 
vailla huit ans, de 1331 à 1339, comme Ta 
prouvé Cicognara. La vie entière de saint Jean 
Baptiste est représentée en vingt compartiments. 
Sur les autres panneaux sont ciselées de petites 
figures, appelées Verttis, Bien que cet ouvrage ne 
puisse soutenir la comparaison avec les fameuses 
portes que Lorenao Ghiberti exécuta pour le même 
édifice, et qui lui vahirent le mot si connu de 
Michel- Ange : n Ce sont les portes du ParaïUs », il 
est impossible de ne pas admirer dans Andréa 
la simplicité, le sentiment, la grAce, et beaucoup 
d'tudiileté pour son temps. Les portes du Pisano, 
enlevées pour faire place è celles de Glûbcrti, 
sont potées ai^rd'luii à l'une des faces latéialw 
du baptistère. 

cicognara, Storia delta tcultura. 

ANDREA (Jean) , savant prélat ItaHen, né à 
Vîgevano en 1417, mort vers 1480. Son nom de 
fkmillc était Bussi ou Bossu 11 étudia à Man- 
toue sous le célèbre Vittorino de Feltre , et eut, 
dans la première partie de sa vie , beaucoup à 
soufTHr de la misère. Une place de secrétaire 
près du cardinal Mcolo di Cusa commença à lui 
assurer une meilleure position. Après avoir 
parcouru diverses universités étrangères, U fut 



nommé d'abord évèque d'Acciani en Corse, pni» 
transféré par le pape Paul U à l'é^éché d*Aleria 
dans la même lie, vers 1469. Son épitaphe aoni 
apprefid quH fut de plus référendaire, lAfio- 
thécaire et secrétaire do pape Sixte lY. Trithème 
attribue à Andréa quelques eomiiMBtiires wnh 
quatrième Décrétale et deux fraMës, rua , di 
HSH Feudoruniy Faotre de ÀppeiiaUonièvt. 
Mais MazsQcheili peiife que Trithème a confond! 
révèqne Andréa avee le cMMiitte Jemi d'An- 
dréa. Zettner le donne aussi pmkr l'aalenr d'oi 
volnme d'épitres imprimées k Venise. Le granl 
mérite d'Andréa, e>9t d'avoir dirigé les édilioM 
d'auteurs dMsiqiies fUies à Rome fêr ikmnà 
Sweynheyn» et Arnold Pannarte; savefar : en I4<7, 
les Lettres familières de Cicéroo; — en 14<% 
les Métamorphoses d'Apolée; tes NitUs atli- 
ques d'AuhhGèle; ies C o m m entaires de César; 
les D^ade^ de TîCe-Uve ; la première tradadte 
latine de Strabon ; les Œuvres de Tii^le; — 
en 1470 : V Histoire-Naturelle de PKne; te 
Épttres de Saint- JérOme; tes Spltres et Dis- 
cours du pape saint Léon \ les Instiiutàem arv- 
toires de Quintilien ; les Douze CéS4srs de 9ié- 
tone; le Commentaire de saint ThomM d^A- 
qun.sur les quatre évMigélirte& ; — cm 1471 : te 
Épitres de saint Cypricn ; la Bibie mt U$m; 
Silius It<iliene , Poème sur la stctmde §uem 
puniffuc ; les Diêeomrs de dcérai ; ler Œuertt 
d'Ovide ; les Commentaires de NieolM de Ljn 
sur la Bible, 5 vol. iD-fol. Lee qnatm derrioi 
volumes ne parurent qn'en 1472. Foor li réfl* 
sion do tous les passages grecs, 
fit assister par Théodore de Gaaa. 
Ami Kélé des lettres, Andréa s'ex| 
la préfhee, adressée au pape Sixte lY (lone là» 
Commentaires de Lyia) : « J'id tonjoarapcni 
qu'il était do deveif des flooTerttea ^ qach qili 
fiissent, d'acoorder des éloges anoc anvants, il- 
tendu qu'évités par ces éloges ils s'eflofoil ds 
confirmer la bonne opinion, mèMe esi^rée, ifitm 
ade learmérite, par des œuvras que, IrrréièfR- 
mèmes , ito n'aunnent jamais cnirepriaet. • Ai- 
leurs il nous donne la liste des ouvrages îBapiteii 
par Sweynheyra et Pamiartz, et k nombre da §- 
rage de chaque édition, qui ne dépntm pm tnil 
cents exemplaires. Il a u JB cJ t i v l v nmeMt liali PT 
de secourir ces impriracvn, « éeraaéi mkIi 
poids de tant de pa|>ierf , et doit la wàK n^ 
pliante sera bientôt celle dm Irépamdt, ék§l^ 
néroûM du pope ne leur vi«nt en 

GtavrsfAé. Jtitt, litt. de PtieliÊ. — 4. 
Essai tmrim tfpoçm^ie; Farte, lasi, f. «L 

AHDBBA (Alexandre n'>, Uttéraleor 
né à Barletta (royamne de Naplm) en 1«9| 
a écrit un onvrage historiqni inCItalé Mis 
Gnerra di campagna di Borna e del reym H 
Kapoli nel pontificato di Paolo ÎV, Tsaam 
ibb% et 1567, ragionamenti j etc.; YoriK 
1 560 , in-4" ( Ruscelli }. Cet ouvrage fat réimprimé 
en 1613, et traduit en espagnol en 1&89. Toppi* 
dans sa Bibliothèque napolitaine, ijonte qitf 



» 



67S 



ANDREA. — ANDREiE 



574 



d'Andréa avait aussi traduit le lÎTre de Tenipe- 
reor Léon sur VArt de la guerre^ et qu'il y 
avait «^outé de très-beaux discours; mais cet ou- 
Tiage, qu'il oe (aut pas coofondre avec le pré- 
cédent, n'a jamais été imprimé. 

Tbppi. Bibtioteea ne^oletana. — MazzucheUI, Serit- 
$êH d'fUUim. - Orlandl. Origine dtUà «CamiNr, p. IM. 
— TifvrU SerUtoH 4i NapùUy 1. 111. - ArfetaU, Mètfo- 
tiacs de^i Fëigariuatûri, — Gingueoé. 

* AHDBBA ( François de ), jurisconsulte na- 
politaÎB éminenty né le 24 février iG2â, mort le 
tO feirtembre 1698. Bfazzuchelli cite de lui : 
Super SKretarlorum aposlolicorum suppres- 
séone; Rome» 1682, in-fol. , ainsi qu'un grand 
Bombre d'ouvrages manuscrits. 

■azzochelU, Scrittori d'italia. 

A3iiMaKÂ(0iit/pAiTD'), poète napolitahi, mort 
vers 1650. Selon Crescîmbeni Jl montra, toot 
m écrivant à la manière de Marini, une connais- 
noœ assez étendue des anciens, qu'Q aurait dft 
imfler phu souvent. Le P. Quadrio le donne 
po«r m des meilleurs et des plus judicieux 
poètes de son temps. On a d*Andrea : Aci^ poe- 
ma,canti Vril, in ottava rima ;Naples, 1628, 
iB-12; — L'Elpino,favola boschereccia; Na- 
plet, I629,in-I2; — Poésie, non altre volte 
date in luce, i^ partie; Naples, 1631, in- 12; 
2* partie ;Naples, 1634, in-12;— La Vana Ge- 
lotto, commedia; Kaples, 1635, in-12; — 
tticorsi in prosa, délia Bellezza , delT Ami- 
cisia, delV Amore, etc. ; Naples, 1636, in-4*; 
— Italki liberataf poème bérolque sur la des- 
truction du royaume des Lombards, en vingt 
diants; naples, 1646-1647, in-12. L. J. 

HÉtxartiem, Scrittori d^ttalia. — Cmd mbml, M. dell. 
M%. pùn,, vol. IV.— Qoadrto, Storia d'ogni poêi,, vol. II. 

* AXDEBA ( Zoan ou Jean ), graveur italien^ 
vHaft au commencement du seizième siècle. U 

contemporain de Mantegna, dontil copia les 
IX. Set gravures sontraresetfortestiméei : 
Bartich en nomme trente-trois. La |diis reniar- 
icft la plus grande est use ailégorie de ifer- 
H de F Ignorance. 
Il exista encore deux autres artistes italiau 
da nom d'Andréa : ?iicolo di Andréa^ peintre et 
^nvcor, né à Anc6nc en I5ô6, mort en lfl04 k 
AiODli; cl Alessandrodi Andreatmoritn 1771, 
q/A gravait très^correctement à Teau-forte pbi- 
émrs des dessins de Solimena, son maître. 

Zanl. Maâerialif etc. - OUley. Eralii hUtor^ «/ a». 
§rme%mg. — Rrulllot, Dictionnaire des monogram- 
■MS.cfe. — Bartirh, le Peintre -gravettr. — Cumberlaod. 
Critieal eatmênguê^ ete. - QaBdellInl, A«(U(« igtaric/ls 
éÊgf.imtmgUatorL 

AMDUÂDB (Femand d'). roy.A?auunA. 

* AHDBKA (it^roA^zm), théologien contre- 
fcrslste, archevêque d*Up;iat, natif d'Anger- 
manniand, mort en 1GÛ7. D'abord recteur de 
faiiversité de Stockholm, il irrita par son op- 
position le roi Jean, fils de Gustave- Wasa, qoi 
vtolait rétablir le catholicisme en Suède, et il 
ctsatya de soulever le clergé protestant. Pour 
échapper à la prison, il se réfîigia en Allemagn**, 
et passa treize ans à Hambourg et à Lnbi?ck : 
ce fut dans cet intervalle qu'il pnUia la plupart 



de ses ouvrages. En 1593, après la mort du roi 
Jean et pendant l'absence de Sigisraond, succes- 
seur de Jean, qui était en même temps roi de Po- 
logne, le clergé de Suè<le se rassembla à Upsal, 
et r^olut de maintenir la confession d*Augs- 
bourg ; Andreae fut unanimement élu pour arche- 
vêque. Le roi Jean-Sigismond, à son arrivée à 
Stockholm, fut oblige de ratifier ce choix, et de 
consentir à ce qu'un archevêque protestant pro- 
nonçât le discours funèbre de son père catho- 
lique. Andrée couronna ensuite Sigismond et 
sa femme, princesse d'Autriche. Peu de temps 
après, il fut chargé par le duc Charles, prince ré- 
gent du royaume, de visitnr le pays et de réta- 
blir tes affaires de l'Église, trouûtes par de lon- 
gues dissensions* Dans cetta toarnée fl souleva 
par ses rigueurs l'indignatioa du peuple, et en- 
courut le blAme do régeaL Accusé de pins, en 
cette circonstance, d'entretenir des rapports se- 
crets avec le roi SigisuMind, alors en Pologne, 
audétrimaat du royaume de Suède, il fut privé 
de sa di^ûlé et de ses changes ecclésiastiques, et 
emprisonné dans lechAtean de Gripsliotan, où il 
moumt Les principaux écrits d'Andreœ sont : 
Scr^um contra Liturgiam^^ubJié en 1579 ; — 
FoniJN il(iMzpAoror«fn;WitteBbei-g,1587, in-8«: 
l'antenr y combat les adiaphoristes, qui soute- 
naicat que beaucoup de ôéréraoaies religieuses 
étaient &S(àq>opa, c'esl-è-dire indif/érenies; _ 
Apolo§ia pro Fuga ex regno Suectx; Ham- 
bourg, in-8°. — Andreaî traduisit aussi en suédois 
un commentaire des prophéties de Daniel par 
Draconitis, et publia plusieurs ouvrages de son 
beau-père Lauieatlus Pétri de Nerike, en sué- 
dois et en latin, avec des notes. 

RhyzellQs, Episcoposcopia SveogothicOy 1,61. — Geze- 
lins. BioçrmpkUkt Lerieon à/ver Sven$kê-Mân, l, ls-17. 
— liazltu, Inmntorinm ecelesia SveogotAonum, 
in, 4S8, B38, etc. — Scbcffer. Svecia MercUa, p, tt. — 
J. Moller, Cimhria Uterala, II, S9. — AuriTlIlfus, Co- 
(u/ofw«MMioca«MP CptalUnsi», I, M, atl. 

• ^AifBKBJS OU AifDBBSSO!! (Gudmund ), 
écrivain islandais, né vers t630 à Bfard, diras 
le district de MidfîoTd , mort à Copenhague en 
1654. T! étaK fils d'un fermier, et composa , fort 
jeune, un Traité sur la Polygamie, où il mon- 
trait que la polygamie n^était pas contraire aux 
lois divines. Ce traité cîrcirlait d'abord en manus- 
crit; car la seule hnprimerie d'Islande setromaft 
alors à IloInro,dans la maison de rêvêque. L'au- 
teur passa pour sorcier : on n'osa l'arrêter qua 
pendant qu'il était endonni sur le bord de la mer, 
où il se livrait à la pêche. ]1 fut transporté à Co- 
l)enhague et mis en prison. Il ^'en échappa d'une 
manière miraculeuse; mais il fut arrêté, jupe, et 
reconnu innocent. Le roi Christian lYoi prit soin, 
et lui fit faire ses études à l*université. André» 
mourut par suite d'un excès de travail. Outre 
quelques poésies islanda!s<»s, il a érrit plusieurs 
ouvrages qui furent, après sa mort, achetés, mis 
en ordra et publiés par Jean Resenius. Les prin- 
cipaux ont pour titre : Philosnphia antïquiS' 
sima IS'orvego-Danica, dicta Volitspa , alias 



576 



ANDREiE — Aia)REASI 



676 



EddaSxmundi; Copenhagae , 1683, iii-4°; — 
Lexicon-Islandicuniy sive Gothicx Runafvel 
lingius septentrionalis Dictionarium; Copen- 
hague, 1683, i]h4^ F. H. 

Flna. Jontson. HiUoria ecctêsia$tiea Istandim, t. III, 
p. KM. — Halfdan Bloanson, Historia Ittteraria Itlan' 
diea, p. 9. 

▲NDBEA (Jean) , arcfaimte des comtes de 
Nassau , Tiyait au commencement du dix-sep- 
tième siècle. On a de lui une histoire Tolumi- 
neuse de la maison de Nassau, où Ton trouve 
des documents intéressants sur la guerre de 
trente ans. 

Adelong, Sapplén. k JOcher. 

ANDRBA ( Jean-Gérard-Reinhard) , phar- 
macien allemand, né à Hanoyre le 17 déccânbre 
1724, mort en 1793. Il étudia à Berlin, s^uma 
quelque temps en Angleterre, et Ait lié d'amitié 
avec les savants les plus célèbres de son temps, 
tels que Mnschenbroek, Franklin, de Luc, Gme- 
lin, etc. En 1763 il visita la Suisse, d'où il adressa 
k ses amis une série de lettres sur les plantes, 
les minéraux , les eaux thermales de la Suisse. 
Ces lettres {Bri^e aus der Schweiz ) ont été pu- 
bliées à Zurich, 1776 , in-4*, avec planches. En 
1765 , le roi d'Angleterre le chargea d'examiner 
les principaux terrains du Hanovre, et le résultat 
de ses recherches parut en 1769, sous le titre de : 
Dissertation sur un grand nombre de terres 
qui forment le sol des possessions allemandes 
de Sa Majesté Britannique, et sur leur em- 
ploi pour Pagriculture, — On a en outre, de 
lui , quelques mémoires de physique et de chi- 
mie dans le Magasin Hanovrien» H mourut fort 
regretté du DKmde savant et des pauvres. 

F. H. 

Bnch und Graber, Allgem. Encyel. 

ARDBBA (TolHe)y philosophe allemand, né 
le 19 août 1604, mort le 17 octobre 1676. H fut 
professeur d'histoire et de langue grecque à l'u- 
niversité de Groningue, et avait adopté les doc- 
trines de Descartes. On a de lui : Methodi Carte- 
sianxAssertioopposita JacoM Regii methodi 
Cartesianx Consider&tionitheologicag;GTOïàit- 
gen, 1 653, 2 vol . in-8'*; — Brevis Replicatio brevi 
Explicationimentis humanx Regii opposita; 
Amsterdam, 1653. in-t2; — Bxercitationes II 
philosophicxdeangeiorummalorum Poten- 
tia in corpora ; Amsterdam, 1691, in-12. 

J. Meoslnga, Oratio funebri$ in Tobiam jindreamf 
Qrooingne, 177e. io-4*. — Fita profeuorum Cronin- 
çentium, p. It4. — Bayle, DictUmnaire historique et cri- 
tique. 

AVDnÈkifi{ André), saroommé Mantuano, 
peintre italien et habile graveur en bois , con- 
fondu avec Altdorfer par la ressemblance de 
leurs monogrammes, naquit à Mantoue en 1540, 
et mourut à Rome en 1623. Parmi ses estampes 
et gravures , on cite comme les plus remarqua- 
bles : le Pavé de Sienne, gravé d'après Beo- 
cafumi en 1587; — le Déluge, d'après le Ti- 
tien; — Pharaon submergé, d'après le même; 
— le Triomphe de Jules-César, gravé en 1598 
8!ir un dessin d'André Mantègne. 



B»gUone« rite de pittori, ete. — HdackM . Dtentm- 
notre des Artitte*. — fiab«r. M an ue l det amateurs, — 
Bartach, le Peintre-ifraveur. 

*AifDRBAS, archevêque de Crain ca Caiti- 
thie, l'un des précurseurs de Lnther, vivait dans 
la seconde moitié du quinrième siècle. Envoyé, 
par l'empereur Frédéric 01, auprès dn pape 
Sixte IV, il fut scandalisé des choses qail voyait 
à la cour de Rome. H se hasarda à dé u wti ei an 
pape et aux cardhiaux la nécessilé d'une ré- 
forme dans leurs mœurs et dans la discipline 
ecclésiastique. Le pape, lohi de l'en Irriter, lo« 
d'abord le zèle tout chrétien de rarcfaevèqne. 
Mais comme André faisista davantage , le pape 
résolut de mettre fin à tant dlmportonité. Vu- 
chevèque fht donc emprisonné en 1483, et r^ 
lâché bientôt par l'intervention de l'cn ip ere ii. 
Dès qu'A fut mis en liberté , S s'empressa d'aBer 
à BAIe, essayant d'y réunir un nouveau coueile 
pour Uàre cesser les scandales de la cour pipiie. 
n en appelait an concile de Oonsfanee, qoi par 
un décret avait demandé des asmmWées péris- 
diques de l'Église pour remédier aux abus; sa 
même temps il protestait contre le pape, racea- 
sant de simonie, de népotisme, et de corron- 
pre la religion par Thitroduction de cérémoaiei 
païennes. H envoya cette protestation à tootei 
les cours de la chrétienté. Le clergé le fit passer 
pour fou, tandis que l'opinion publique et les 
universités sympatnisaient avec le hardi réCM^ 
mateur. Le pape Pexcommunia, ainsi qœ loai 
ceux qui lui donneraient asile. 

Dans cette conjoncture délicate, BAle de- 
manda l'avis de l'empereur. Cduî-cî invita Aniré 
à s'excuser de ce qu'il avait porté atteiateili 
prérogative du pouvoir temporel en convoquât 
un concile sans la sanction impériale. Le pipe 
essaya de gagner B&le par la voie de la 



sion, pendant que son légat mit cette TiDe ea 
interdit. Biais cet interdit ne fut observé qoepar 
les carmes déchaussés, qui pour cela mauquènit 
de mourir de ùûm, parce que les i»«***^ïïtf leur 
refusaient l'aumône. Cependant Andréas perrirta 
dans sa résolution, se défendant par des aifi- 
ments solides, n s'ensuivit une longue prooédoR 
remarquable par son sujet, comprenant, d'as 
côté les réclamations du pape, de l'autre ceflei 
de l'empereur. Enfin la cour de Rome remporta: 
Andréa Ait sommé de se rétracter. On lui donna 
trois jours pour se décider : comme il restaiaé- 
branlable,*on l'emprisonna; et au iKHit de qnd- 
ques mois on le trouva pendu dans sa pràoa, 
l'an 1484, le jour même, dit-on, où Luther vint 
au monde. Son corps fut mis dans un baril, et jeté 
dans le Rhin par la mahi dn bourreau. F. H. 

MQUer, Cetchiehte der Schweixeriickem Eidgeuceeent- 
ehaftt SM-iSS. - Bnch uDd Graber, AUgemiêbke Enqt- 
clopeedie. 

* AKDBBASi (Bippolyte), petaitie italien, na- 
tif de Mantoue, vivait à la fin dn seizième slède 
et au commencement du dix-septième, n était 
élève de Jules Romain. On a de lui quelques ta- 
bleaux estimésd'après lesmodèlesde son maître. 



577 A19DREASI 

Lanti, St»Hà pMtofftfO. — Helneken, .Dictionnaire 
deâ^ArtMmp «te. 

* AHDftBBTSKT (Étimn&Semenoviteh), mé- 
àrxm rosse, mort le 19 décembre i8t8. 11 serrit 
d'abord comme chirurgien dans Tarmée, devint 
membre du coHége impérial de médecine en 1792, 
traça les premiers règlements du système de qua- 
rantaine en Russie, organisa les écoles de mé- 
dedne à Saint-Pétersboivg et à Moscou, et fit 
exempter les étudiants du senrice militaire. En 
1807, il de?int ministre des finances, et mourut 
gouverneur d'Astracan. H. 

Sntsiklopê é ê c k n k^-lAXteofn^ I, SIS ; U,17S. 

* AHDRBBTSRi ( /van-5amosftoHrcA ), mé- 
decin russe, mort en 1809. n étudia à KicT, et 
devint professeur à l'université de Moscou. Outre 
plusieurs traductions, on a de lui : DissertcUio 
inauguralis médical sistens observatUmes 
anatomàctu susceptionem Intestinorum ver- 
minosam illustrantes; Moscou, 1803, in-4*; — 
Kratkm nachertani anatomii domashnuikh 
Mvatnuikh (Essai d'anatomie des animaux 
domestiques); Moscou, 1804. 

EntsiUÔpedecHetkf'IjeTiecn, II, rik. 
AHDBBRAN, ANDRBTHBKOU ANDBNBHAH 

{Àmoul, sireo'), maréchal de France, vivait 
dans le quatorzième siècle. Il se signala dans plu- 
sieurs combats contre les Anglais et les Espagnols 
aooa les règnes de Jean et Charles Y, Ibt emmené 
deux fois prisonnier en Angleterre, et une troi- 
sième fois en Espagne, en 1 367 ; revenu en France, 
fl remit à Charles Y la charge de maréchal de 
France que lui avait confiée le roi Jean ; mais 
bicntM, fatigué d*une trop longue hiaction, il se 
fendit en Espagne avecDuguesclin, et y mourut 
en 1370. 

ABiieiiiie, BitMre çinéaioçiqvê dé la nuOion ro^mtê 
éê France, de$ çramdi of^teiers de la couronne, ITM, 
t. VI, p. 7S1; t VIII, p. t04. — Mémoirei de Bertrand 
DugaéÊcUn, dan* la colieeUon des Mémoirei relatift à 
riUttotre dé France; Parte. 1790, t. IV, p. 108. 

AH DBÉi (Antoine-Françùis) , membre de la 
convention nationale, né en Corse vers 1740, 
mort en 1800. Il était attaché à Topéra-bufTa du 
tiiéàtre de Monsieur, pour la composition de 
poèmes en italien, ou la traduction des opéras 
de cette langue en français, lorsque les électeurs 
de Bastia le nommèrent , en septembre 1792, 
pour représenter leur département à la conven- 
tion nationale. Dans le procès de Louis XY1 il 
vota rappel au peuple, la détention auàsi long- 
temps que le salut public Texigerait, et le sorsis. 
D siégeait avec les girondins, et fut au moment 
d'éprouver leur sort. Décrété d'accusation à la 
suite des événements du 3! mai 1793, il ftit arrêté 
avec la majeure partie de ses soixante-douze col- 
lègues, et ne dot son salut qu'à la chute de Ro- 
b^pierre. Il rentra à la convention, et passa au 
eonîteil des cinq-cents lors de sa formation. Il en 
sortit en mai 1797, et mourut pende temps après. 

Biographie des Contemporam. 

AHDBBiifi (François), de Pistoia, comédien 
oSèbre, mari dlsabelle de Padoue ( Voy, Tarti- 

IfOUV. BfOGR. UNIVERS. — T. H. 



— ANDREINI 



578 



cle suivant), florissait à la fin du seizième siècle et 
au commencement du dix-septième. La date de 
sa mort est inconnue; mais il vivait encore en 
1616 , comme on le voit par la préface des Frag- 
menti d'alcune 5cri/^ra, ouvrage de sa femme, 
qu*il prépara pour Timpression. A la fois acteur 
et auteur, il était avec Isabelle à la tète d'une 
troupe de comédiens appelés les JaUmx ( 6e- 
losï), troupe qui eut pendant quelques années une 
grande réputation en France et en Italie. Le rdie 
quil jouait avec le plus de succès était celui du 
Capitano Spavento da valle iT\fema , espèce 
de Miles gloriosus, et type des Capitons^ du 
Théâtre Français. En 1 604, il perdit sa femme, et la 
réputation de sa troupe commença dès lors à 
décimer. Dans ses dernières années, il publia, Le 
Bravure del Capitano Spavento; Yenise, 1607; 
ce sont soixante-cinq dialogues entre le capitaine 
fanfaron et son valet Trappola. Cet ouvrage a 
été réimprimé plusieurs fois; l'édition de 1669 
contient une seconde partie, composée de trente 
nouveaux dialogues. Les autres ouvrages de Fran- 
çois Andreini sont : V Aller ezza di Narciso, co- 
médie pastorale en vers; — Vlngannata Pro- 
serpina, pièce en vers; — Ragionamenti fan- 
fastici posti , in forma di dialoghi, en prose. 

MazzacbeUl , Serittori d'italia. 

ANDBBiNi { Isabelle) f poète et comédienne 
italienne, née è Padoue en 1562, morte à Lyon 
en 1604. Elle épousa François Andreini, dont il 
est question dans l'article précédent, et se fit 
remarquer sur la scène autant que par son ta- 
lent poétique, qui lui assigne un rang distingué 
dans l'histoire littéraire de son pays. Elle étudia 
même la philosophie et fit partie de l'Académie 
des Intenti, où, selon l'usage des académies 
dUalie elle portait le titre de VAecesa (l'Enflam- 
mée ), qui donne nne idée de son caractère en- 
thousiaste, quoique sa conduite fl^ parfaitement 
irréprochable. Sa beauté n'était pas moms van- 
tée. Comme TuUie d'Aragon , qui vécut vers la 
même époque , elle eut de nombreux admira- 
teurs. Parmi ceux-d se faisait surtout remar- 
quer un neveu du pape Clément YHI, le car- 
dinal Cintio Aldobrandini , qui hii témoigna la 
considération qu'elle méritait, et, en l'honneur 
duquel elle composa plusieurs poèmes. Isabelle 
vint aussi en France, où elle fut également ac- 
cueillie par le roi, la reine et les principaux per- 
sonnages de la cour. A sa mort , une médaille 
fut frappée en son honneur, avec cette légende : 
jEtema Pâma, On a d'elle : Mirtillajavola 
pastorale; Yérone, 1588 et Yenise, 1616; ou- 
vrage conçu dans le genre sinon avec le génie du 
Guarinl. n C'est, dit M. Gingiiené, la vengeance 
que l'Amour exerce contre un berger et une nym- 
phe qui ont irrité son orgueil, et à cet effet il rend 
Hrds éperdûment amoureux d'Ardélie et Ar- 
délie aussi éperdûment amoureuse d'elle-mêirie. 
On la voit se mirer dans l'eau d'une fontaine; 
comme Narcisse elle se dit les mémos douceurs : 
c'est Narcisse au sexe près, si Tétrc qui n'est 

19 



o79 



ANDREINI - ANDRELmi 



580 



amoureux que de lui-roéine a on sexe; » — 
Rime; Milan, 1601 et 1696 ; — jLe Werc ; Venise, 
1607, in-4', œuvre postiiume; — Pragmenti 
d'alcune scritture, raccoUi da Francexco An- 
dreifii; Venise, 1616; — des Poésies diverses 
dans les Componiinenti poetici délie piU illus- 
tri rimatrici d'ogni seculo ; Venise, 1726, in-12. 

Maxznchelli, ScrUwri d'ItaUa.'-QUigntaé, HUlaire Ut. 
de l'Italie, VI. 

ÂKDHBisi {Jean- Baptiste ) , poëte et comé- 
dien, (ils de François et d'Isabelle Andrcini, né 
à Florence en 1508, mort à Paris vers 1652. Ac* 
teur comnie son père et sa mère, il vint en Franca 
et eut le bonheur de plaire au roi Louis Xlil. 
Riccoboui , dans son Histoire du théâtre i/o- 
lieièf le cite comme un homme de talent, tout 
en ajoutant que ses ouvrages ont les défauts du 
temps. Andreini écrivit un grand nombre de 
pièces, presque toutes oubliées aujourd'hui ; mais 
il en est une dont le titre du moins est resté cé- 
lèbre, c'est VAdamo. Ce drame, comme le nom 
l'indiqne, a pour sujet la chute du premier 
homme. « Les principaux interlocuteurs, dit 
Ginguené, sont le Père-Éternel, Adam, Eve, 
Tarchange Michel; des cliœurs de sérapliins, de 
chérubins, d*anges et d'archanges, Lucifer, Sa- 
tan, Belzébuth, des chœurs d'esprits ignéft, aé- 
riens, aquatiques et infernaux; les Sept-Péchéa 
mortels, le monde, la cliair, la faim, la mort, 
Ja vaine gloire et le serpent; mais il n*y a pas 
le moindre rapport entre l'imagination sublime 
de l'Homère anglais, et les conventions bizarres 
et mesquines à la fois d*Andreini. » Cepen- 
dant le comte Napione et d'autres critiques ont 
pensé que Milton avait emprunté à VAdamo l'i- 
dée de son Paradis perdu. C'était l'opinion de 
Voltaire, c'est aussi celle de M. ViUemain. 
« D'après une anecdote racontée par Voltaire ^ 
dit ce critique éminent, c*est dans cette dernière 
ville (Milan) que Milton. ayant assisté par hasard 
à la représentation du arame italien d'un certain 
Andreini sur la Chute du premier homme, vit la 
grandeur d'un tel sujet et conçut le plan de son 
poème. L'amour-propre anglais a repoussé cette 
origine, et le docteur Johqson a vivement contre- 
dit Voltaire. Cependant l'anecdote estvraiiu^mbla- 
ble : le drame cité existe, et même, ce que n'a 
pas dit Voltaire , la seconde scène du premier 
acte est un monologue de Lucifer apercevant la 
lumière du jour : on ne saurait donc nier que le 
mouvement et les pensées de ce morceau ne 
soient un faible crayon de la sublime apostro- 
phe de Satan au soleil. Mais, qu'importent ces 
premières traces d'imitation effacées par l'en- 
thousiasme du poète, et perdues dans sa ri- 
chesse? » On peut citer d'autres scènes du Pa- 
radis Perdu inspirées par VAdamo, telles que 
la rage jalouse de Satan enviant le bonheur de 
l'homme, l'assemblée du Pandéntonium , et le 
combat des Anges. Voltaire va jusqu'à dire que 
Milton vit jouer cette pièce à Florence : c'est 
une erreur évidente, puisqu'on 1613 Milton 



n'avait que cinq ou six ans ; raaift le polte an- 
glais put avoir eoDaaiaeaaee d« Il pKee Impri- 
mée. Une ma^Kfique édltioD de YAdmno flit 
publiée avec des uravnres d*âprèe les deKits 
de Procaeei»i; Milan, lêta et 1617, et <iédiéeà 
la reine de France. Ob eite eutan d'AndrU 
quelques ouvrages de poésie ou de critiqBe; 
-— La Speccàio délia camMidia, ra^kmo' 
mentQ ptHmo} Paris, 1629$'^ /ir/^rsa, mgi»- 
namento swindo contro Vuceitn date atki 
commgdia, al sig. Marc^àntonio Monmmif 
Ambasciadore ptr la Eepubliea éi Vetusia a 
Luigi Xidli Paris, 1626. Ce sont deax apoio- 
gies de la comédie telle qu'elle existait ahws| — 
LOltvastroj potae en vingt-oiiiq eliu&te fer, 
les infortunes d'un poète; Bole^Boe, 1M8} — 
Crislo êo/ferente, medilaiioni in versé di«e> 
tûsimi sopra i punit primcipali éelia Fa»- 
sione di Cruto; Flerence et Romey liSt. 

L. i. 



chelli. - TlralK)MtiL - lUHtl, SlçriM éeUa MMtm^v 
itaUana. 

* AnDEBiNi {Pierre-André), anti^iuMie ita- 
lien, né à Florence vers 1660, mort en 1720. H 
parcourut son pays natal k la i-echerclie <!« 
médailles, des gemmes, des sculplu»^ dut il 
forma un riche musée, qui, après la mort du pm- 
priétaire, fut réuni aurauséegrand*ducaldeFio« 
rence.A Maplcs, Andreini recueillit plusieurs ia»> 
criptions trouvées près du cap Misène, et relativet 
à la flotte romaine qui avait statioané dans cm 
parages. Elles sont devenues la propriétéd^Csrib 
qui en parle dans le troisième volume desaiie^ 
colta d'iscrizioni antiche. 

Andreini avait la réputation d'un profond éni- 
dit Une médaille en w&nà 6it frappée es mm 
honneur à Rome, avec KidSeription : Petru» An* 
dreas Andreinus. Nob, Hor, VU, suxLXXVIIf 
et, sur le revers : Motos pracsUU componere. 
On lui attribue l'ouvrage suivant» puÛié sont 
le voile de l'anonyme: Parère cavaîleresco «• 
torno al Ri/acimentode* danni doutUi dall^ q/^ 
fensore air qffeso; Florence, iii-4% 1721. 

MauuchelU, SerUtori d'Italia, 

ANDRBLiHi (Publia Fasisto), plue eoflM 
sous le nom latinisé de Publéus Fauêtus Aih 
drelinus, poëte latin BBodeme, né à Forii dasi 
la Romagne, vers le milieu du quiniièmesièclt; 
mort à Paris le 26 février 1618. Mm Italie» 41 ob- 
tint, dès sa jeunesse, la réputation de poêle, et 
fut couronné à Rome, à Page de vingt-deuL SM- 
après la publication de son recMÎI de vers «no»- 
renx, intitulé lÀiHa, Ces premiers et éelalantt 
succès ne te retinrent pas en Italie : il était 
pauvre, et vint cbercher fortune à Paris oè ta ré- 
putation l'avait précédé. En 1489, un an après 
son arrivée, il fut chargé par Charles YIII de 
professer la littérature classique à l'Université. 
Son enseignement, qui dura près de freole ans, 
comprenait, non-seulement la poésie et l'iHo- 
quence , encore mais quelques branches des ma- 



ANDRELWI — ANDRÉOSSI 



589 



ues. Pendant fout ce temps, Andrelini 
de s'occuper de poésie latine. Érasme, 
oir correspondu avec lui, et PàToir 
l'éloges pendant sa vie, l*accabla de 
s après sa mort. Tous les littérateurs 
rent pas sans restriction une suprématie 
5rite ne justifiait pas , et les haines soo- 
ir Andrelini firent encore plus de bruit 
oésies. Il eut les querelles les plus vires 
compatriote et collègue GirolamoBalbo, 
vint à rendre suspect d*hérésle, et à 
quitter la France. Le génie et le savoir 
ni aussi bien que sa conduite et son ca- 
mt été Tobjet des jugements les plus 
)les. Érasme disait qu'à tous ses vers il 
lait qu'ime syllabe, voO; en grec, mens 
sens en français. Il se moquait encore 
le poète du roi et de la reine qu*Andre- 
Donait assez plaisamment : « Faustus 
\us, ForoUviensis , poëta non solum 
Sf verum etiam regius , atque etiam 
dacety regineus. Les ouvrages d'An- 
stifient en quelque sorte les railleries 
u Ses épigrammes, reciieillies par Gm- 
\ aucune valeur. Quant à ses ^ogues, 
:, elles montrent qu'il n'était qu'un pur 
r de mots, pauvre de pensée, dénué 
iQité et d'invention. Ces fhnds et pro- 
mes qui n*ont de pastoral que le noro 
le, sont remplis d'allusions malignes et 
nvectives contre ses nombreux ennemis 
nt la critique de Yossius qui leur ap- 
mot de Théocrite de Chio sur l'orateur 
le : <t C'est une goutte de sens perdue 
fleuve de paroles ( &px*'^^ X^UÛ^v {Uv 
voO 2è oToXaYiAoç ). La plupart des églo- 
idrelini , sont des éloges prosaïques de 
ns; celles qui contiennent le récit des 
its de sa propre vie, renferment du 
I détails intéressants, et nous montrent 
)eu fréquent d'un poète enrichi par deK 
[iS dixième églogue, dit Bayle, nous 
e chose rare : c'est un poète , qui, bien 
\ plaindre de l'ingratitude de son siècle , 
>er les Muses de ne pas donner de pain 
li se mettent à leur service , reconnaît 
msion était copieuse; et que lorsqu'il 
rant Charles VÛI son poème sur la con- 
IVaples , il en reçut un sac d'argent qu'il 
peine porter sur ses épaules : 

qva Rostrl eaptiit daleediM cantM 
it. hilvl «aecuni doMvIt et «rta 
» delatum homerls, caocCosQue per anoos 
larga datar, qaalcoi non lentOB habcbat 
I iMiferoffa reaonana lua gandla sylrla. 

dieltt donne la liste complète des ou- 
Andrelini, dont plusieurs ont été souvent 
es dans le cours du seizième siècle. Les 
IX sont : Livia^ aeu Amorum Libri IV; 
k90, iD-4"*; Venise, 1501, in-4« ; — j5te- 
iMJlJ; Paris 1494, in-40; Strasbourg, 
4**; — EpisloUs proverbiales ; Paris , 



in-4«, sans date, réimprimé plusieurs fois k Pa- 
ris, Leipzig, Cologne, BAle, Anvers et Helm* 
stadt;— Bucolica; Paris, 1501, in-4*, et douze 
églogues, dans les Bucolicorum Àuctores tri- 
gintaoctOppuhViéêf parOporin; Bêle 1540, ln-12; 
— Hecatodistichon ; Paris, 1512, Strasbourg 
1513, in-8^; c'est, comme le titre l'indique, un re- 
cueil de cent distiques. Souvent réimprimé svec 
d'autres ouvrages, il a été traduit deux fois en 
français, par J. Paradîn en 1545, et par Privé en 
1604. C'est à ce recueil que sont empruntés les 
46 distiques épigrammatiqnes publiés dans les 
DelidK Poêtarumltalorum de Gmter, et, avec 
la suppression d'un distique qui a on caractère 
politique, dans les Carmina Iltustrtum Poèta- 
rum //atortim ; Florence^ 1719, tom. I. 

Léo JOUBEBT. 

Haizncbelll, Serittorî dCFtalla. — Bayte, Dicttonnatrê 
erUi^uê. -lirtlIeC, JtêfmtênU éUt JMvnfa,»* il49, t. VU, 
p. llt{ Pilla, IMMISS. - QiMëffto, Storim a ragiOM 
d'ogni poêiia^ t. I, p. ri. — Boala/, HUioria unlvertl- 
tatU ParUUniit, t. V, p. Ht. 

* ANDaBOLÂ (Philippe), peintre napolitain, 
élève de Solimena. H faisait surtout des arabes- 
ques et des ornements d'ardiitecture à la dé- 
trempe et à iVesque , dans pUisieors églises de 
Naples. U mourut en 1724. 

Oomlnlel, A^ita é«^pUtori napoUtani. 

*AMDBBOU iGeorge), nommé Giorgio da 

Qubbio oanuiestro,Giorgio, sculpteur italien, 

s'établit, selon Fiorilk), à Gubbio en 1498. On 

a de lui plusieurs beaux iBas-reliefe. Son fils, 

connu sons U nom de tneiestro Coneio, exerça 

l'art de son père. 

L&ial, Slùrim pittariao^ •!«. — Ragltr, if aiMa ^Uç»^ 
tnainaa KfitMler-Uxiecn, 

*ANDRBOPULUS (Michoel)^ grauunaûien 
grec, vivait dans le quinzième siècle. H est regardé 
comme le traducteur de soixante^eux tables at- 
tribuées à un philosophe persan, nommé Synti- 
pas. Il les a traduites en grec, sous le titre Ilapa- 
ôeiYtiATixol XoYoi {Exemples), non du persan, 
mais du syriaque. Ces fables ressemblent à celles 
de Babrias. Blathiœ les a publiées d'après deux 
manuscrits grecs ; Leipzig, 1781 , in-8°. Andreo- 
pulns a aussi traduit du syriaque en grec le roman 
de Cyrus et de Syntipas, précepteur de son fils. 
M. Boissonadc l'a publié à Paris en 1828. 

Scbœll, iliitoirt de la LUUraturê prwegpa, VIL 

ahdmIbossi ( ^on^oij ), ingénienr français, 
né à Paris le 10 juin 1633, mort à Oastehiatt- 
dary en 1688. Il aida Riquel dans la oonstm»- 
tion du canal dn Languedoc , et At nommé di- 
recteur de ce eanal après la mort de Biquet. 
On a de lui s 1* une Carte du canal de Lan" 
guedoc, 3 feoiltea in461., pnbUéeen 16«9. — 
2° SattraU des Mémoires coneemani la eons- 
irticiion du canal royal de wmmuniealion 
des deux mers, Océane et Médiierranée, en 
Languedoc, par François Andréossi, en 1675, 
écrit iropHiné pour la premième fois dansl'frés- 
toireducanaldu ilkfi parle général Andiéosai. 

MoffranMa wilMnilIt* 

19. 



583 ANDRÉOSSl - 

AHDRéossi (Antoine-François, comte d'), 
général françai», né à Caç^teloaiidary le 6 mars 
1761 , mort à Moataoban le 10 septembre 1828. 
n descend d*une Dunille italienne qui partagea 
arec Riquet la gloire d^avoir exécuté le grand ca- 
nal du Languedoc. Lieutenant d'artillerie dès 
TAge de TÎngt ans, U fit en 1787 la guerre de 
Hollande, Ait fait prisonnier par les Prussiens, 
retint en France en yertu d'un échange, par- 
tagea l'enthousiasme de nos armées au commen- 
cement de la révolution , dont il fit toutes les 
campagnes , avança rapidement , et se trouvait 
inspecteur général de l'artillerie quand Napoléon 
monta sur le trône. Ce fut lui qui, le 29 juillet 

1796, devant Mantoue assiégée, commanda les 
cinq chaloupes canonnières dont la fausse at- 
taque attira sur lui tout le feu de la place, et fa- 
vorisa l'attaque réeDe dirigée sur deux autres 
points par les généraux Moral et Dallemagne. 
Étant général de brigade, il fut chargé, le 19niai 

1797, parle général Bonaparte, de reconnaître si 
rizonio était guéable ; et pour s'en assurer il se 
jeta dans cette rivière, la passa et repassa lui- 
même à pied sur deux pdints différents. Son 
voyage de 1 798, sur les câtes, était destiné à accé- 
lérer les préparatifs de la descente en Angleterre 
que le même général devait commander. H le 
suivit en Egypte, devint un des membres les plus 
actifs de cette expédition, et concourut d'une ma- 
nière distinguée au magnifique travail de la 
commission d'Egypte. Ses Mémoires sur le lac 
Menzaleh, sur la vallée du lac Natron, sur le 
Fleuve-sans-eau , publiés dans les Mémoires 
sur V Egypte^ ont aussi paru séparément à Pa- 
ris, 1800 , in-4*. Le général Bonaparte revint en 
France, et ramena quelques hommes dévoués, 
choisis dans son état-major : Andréossi fut de 
QA\ nombre. H seconda puissamment son chef, qui 
franchit le consulat, saisit le sceptre, et récom- 
pensa son ancien compagnon d'armes en créant 
[)our lui une quatrième division du ministère de 
la guerre, qui comprenait sous cette dénomina- 
tion toute l'administration de l'artiOerie et du 
génie. Il remplit plusieurs missions délicates, 
et fut chargé de l'ambassade de Londres après 
le traité d'Amiens; puis fl devint ambassadeur à 
Vienne, et gouverneur de cette ville en 1 809, après 
la bataille de Wagram. A son retour, l'ambassade 
ottomane lui fut confiée ; et sa conduite dans ce 
poste difficile, la protection généreuse et cons- 
tante qu'il accorda aux Français établis dans ce 
pays, le firent vivement regretter, lorsque 
Louis XVni le rappela ( 14 août 1814). 

Pendant les événements de 1816, Andréossi re- 
parut sur la scène politique, en attachant son nom à 
la fameuse délibération du conseil d'État ( 25 mars 
1815). Il fit ensuite partie de la commission 
chargée de présenter un rapport sor les mesures 
de sûreté générale, et fht, après la bataille de 
Waterloo , l'un des commissaires envoyés vers 
les armées étrangères, qui s'avançaient en ra- 
vageant le territoh-e firançais. Après la rentrée 



ANDRÉOZZI 584 

des Bourbons, Andréossi se livra entièreroent 
aux travaux scientifiques dans sa maison de 
campagne à Ris , près de Paris. Outre les mé- 
moires insérés dans le grand ouTraga sur l'E- 
gypte, U a publié : 1* Histoire du canal du 
Midi, connu précédemment sous U nom de 
canal du Languedoc, 1800, iii-8*; 2* éditioa, 
considérablement augmentée, et oontenant un 
grand nombre de cartes et plans topographiqiaes; 
Paris, 1804, 2 vol. Ui-4"; — 2* Campagne sur 
le Mein et la Rednitz, de V armée galVo-haUm 
aux ordres du général Augereau; 1802, Id-S*; 
— 3° Voyage à V embouchure de la mer Noire, 
ou Essai sur le Bosphore et la partie du 
delta de Thrace, comprenant le système des 
eaux qui abreuvent Constantinople; 1818, 
in-8*, et aUas; traduit en anglais, à Londres, 
la même année; — k* Delà direction générék 
des subsistances militaires, sous le ministèrt 
de M, le maréchal de Bellune; Paris, 1824, 
hi-8**; — 5° Mémoire sur ce gui concerne Us 
marchés Ouvrard; Paris, 1826, îa-eT; — 
6*" Mémoire sur les dépressions de la suiface 
du globe; Paris, 1826» in-8*. Il traite des dé- 
pressions dans le sens longitodinal des chataes 
de montagnes, et entre deox reliefii maritiBMi 
adjacents. 

BioçrapMê iet Con Ump ùrtOsM, — MlgBet, Auto f^ 
htUntes. - Mém&rUU et Saint-HeUmê. — OBwmm 4f 
Napoléon Bonaparte, 

andeAozzi {Gaétano), campomUm de 
musique , né à Naples en 1763, mort en 18)6. 
n fut admis dans sa jeunesse an oonaervatoiit 
de la Pietà dei Turchini, et achem ses étadei 
musicales sous la direction de Jomelli , ton pa- 
rent Ses premiers ouvrages furent des canûes 
à voix seule et des duos pour deux toprani d 
basse, n n'avait que seize ans lorsqnH aortitèi 
conservatoire , pour aDer à Rome composer ai 
théâtre Argentine son premier opéra, fntHali 
la Morte di Cesare (en 1779). En 1780, fl écri- 
vit // Bajazet, pour le théfttre royal de Flo- 
rence; et dans la même année fl flot appdé à 
Livourne pour y écrire ro/impiocfe. Seaaatni 
opéras sont Agesilao, en 1781 , an théâtre Smh 
Benedetto de Venise; Teodolinia, dans II 
même année, à Turin; Catone in Utke, 
en 1782, à MOan; et, dans la même année, tf 
Triomfo d^Arsace, à Rome; la Vergine éA 
Sole, à Gènes, en 1783; Angelioa e MMon, 
dans la même année, à Venise. Qnelqaet siK- 
ces qu'A avait obtenus le mirent en r é |Mla tiB a 
vers cette époque, et des propositions lui taeA 
faites pour le fixer à la cour de Russie. H $*J 
rendit en 1784 , et écrivit dans la même auiée, 
à Pétersbourg, la Dido et Giasone e Medea, 
De retour en Italie, fl pnbUa à Florcnoe, eo 
1786, six quatuors pour deux violons, alla et 
basse. L'année suivante, fl écrivit Virginia poor 
le théâtre Argentina, à Rome. Le pen de soDoès 
de cet ouvrage le détermina à retoonier à Ri- 
pies, où U donna des leçons de chant En 1719^ 



AHDRfiOZZI 

1t , poor te ftéttn SaJat-ClMriM, âq/Vo- 
iOndo, d Vopén de SesoÉtH. En 1790, 
ontwrio, JJ niifa deeo, eC ta AlM^MMS 
!. Appdé l'umrie «niniite ï Hadrld, D 
it Gtiitmo de Sutiia; puii il MTiiit k 

pour y composer «on oratorio de la 
W di Glera Chrislo. Son dernier oovrap 
tonnina if •4m ; i] l'toiTH pour le gnal 
deVeBite.II le tou« entutte i l'eoaripi» 
■•nni Kl aères on comptait la duEfaewa 
i. En vii^suat, il eetu d'ttra recbet- 
nme [svfeMeur, et derint Tort puiTre. 
r de trouTËr dea secoure duu b muii- 

de flOD ancieniie aère l'uncoa à Puto 
I. n ne flit pas trompé dans son itteate; 

ne jouit pas longtempa de* bieitiUts de 
«sae. Andréoui Àait nn Eontidea de peu 
eet de peu de teimce;n>aii, oomnwU 
de ses compatriotes, B mit une certaine 
et du natorêl dans ta mâodie. 

noçrapliit luiiMrHlU da MuleUtu. 
iBts {Ànloiae), moine ftwidiain, na- 
'austc , dans l'Acagon , rivait lera la fin 
ûtoe siècle et au commencement du 
ième. C'était un partisan z<U et on des 
ts commeutateun de son maître, Jean 
«ot. La manière Indnuante dont il pro- 
hn doctrines de son maître, lui nlut 
MU de Dtxtor duCcifluu*. On a de lui : 
'nlaritu in artem veterem Arittotelii, 
, in Itagogen Porpht/rii, Prxdicamatta 
t PrxdicamaUa Àrittolelit; Venise, 
o-fol. ; — QwutioTiei mpar XII libn* 
ijuics; Venise, 149i,in-rol.; — Ingva- 
i^roi Sen/en(tarum ; Venise , 1671 et 
i-M. H. 

tcnlo. BMIol^rea Mtpma vtia. II. Itt. ~ 
BttlUtilHca anttgua il loi acrlîorti arops- 

ubs (ffonouniftirtf-Jean), j&nite alié- 
né à Nuremberg en 17t4, mort le tB nui 
Iprts la snppreuion de l'ordre des Je- 
a (ut oonimë k l'uniTeraité de Wurtt- 
pToretseur d'éloqnence sacr^ et de lit- 
I grecque et latine , et raccnsiremeat 
B de la commisalon des études, cunseiller 
itique, et profCïMur d'homélitique. On 
i : 1* ChratomtUhia Quinll/iana , re- 
a meilleurs morceaux de Quiotilien ; — 
ditiondu Prxdium nulicunideVaniÈre, 
I traduction allemande, i toI. in-S°, 

— 3° Fables de DetàUloiu, aTec la vei^ 
hoiande, 1789, In-8°; — 4* Konierli 
la minora ttleeta, in-8*, 1791; — 
IDeow THoçatin pour Us prédteatews 
tatteuTS des âmet, 1803 et 1805, t niL 

— e* Cftroni^uB de fraactmie, ln-4', 
: 1808; — 7* Ckronigiie du grand-dit- 
; Wurtzbourg, m collalwration aiec 
Wurtibourg, 1806-1811, m-4*. 

- Ltjttt, Btehtr- 



- ANDRtS 



SW 



n),si 



Dé àPlaBée(reyaamede VakoM)lel& lÏTrier 
1740, moitk Home le 13janTier 1817. Il fit tes 
prcniièrea étndes dam aa ville natale, et entra fort 
ienoe dana l'ordre des Jésuites. En 176S, qirès 
l'expaliioodea jésuites de l'i^pamie, il se retira 
en Italie, oU il se livra avec ardeur à des tra- 
vaui idattiaqnei. En I77a, il publia, ta italia, 
ton Saggio delta JllotopMa del Gallieo. Cet 
ouvrage (aK honneur k l'érudition , à llmpartta- 
Uté et k la sagesie de l'auteur. A cette époque une 
qnerdie litténlre s'étant élevée entre phisienn 
doelenra rt l'abbé LamjdUus , jésuita capapol , 
Andris n'y prit aucune part ; maiB deux ani apèa 
on vit ptrâtire, antil ai Italien, son bmeux li- 
vre Dett origine, progressa et stato attuate 
ifogni Uaeratura; Panne, 1781, 7 vol. graad 
in-4<>; Venise, 1S08-17, S vol.iD-4° ; PUtoie, 1818, 
3 vol. bi-4*; Pise, 1821 , 13 vol. in-8°. Cet oo- 
vrage, écrit dans nn style élégant et pur, a nécM- 
iité dlmmease* redwrcliefl dana les bibliothè- 
que* d'AlkmaKne et dltaUe. n Dit traduit en 
espagnol par don Carlos Andréa, son Itère, et 
Imprimé à Madrid. Le premier volnme le lut en 
mûiç^, par S.-E. Ortolaol ; Paris, ISOS, iD-8*. 
On a encore d'Andrès un recu^ de lettres en ea- 
pagnol, tons le titre de Cartasfimtiltares a M 
Aarmono D. Carlos , con la noiieta del viage 
a tiarioM eiudades de Evropa; Madrid, 1794, 
e vol. ln-4*. Don Andréa rentra dana sa pa- 
trie lorsque le gouvernement espagnol permit 
aoT ei-jésnitei d'y revenir; malt, après la mort 
de son pAre, le désir de revoir d'ancien* amis 
et de reprendre les habitudei qn'U av^ eontrae- 
tées, te lappda ta ItaUe. Il fiit nommé eoBser- 
vateur etÛUiotliécaife royal ï Maples; et, mal- 
gré tons les cbangeraents poiftiqoea , il hit main- 
tenudanssonpoeiepar le roi Ferdinand. E^]807, 
il démontra que c'était à tori qu'on avait attribué 
à Ftavio llnvention de la boussole , et qu'elle 
n'avait paa mteie été découverte dans la ville 
d'AmaiS, SB patrie. Quatre ans avant sa mort, 
Andrès devint avei^e par suite d'une opéiatlcM 
malheureuse de la cataracte. 

Outre les ouvrages dtés, on a de lui t 1* une 
édition des Lettres latines et italiennes d'Antoine 
Augustin ( Bog. ce nom ) , précédées d'une bonne 
dissertatioB ; Parme, 1804, in-4'i — 1° Sur te re- 
vers d'anemédaille ruai expliquée par Mattei ; 
Mantoue, 177S, iD-8° ; — 3" Sur une démons- 
tralltmde Galilée; Ferrare, 1779, in-4°; — 
4° Sur la nmsique des Arabes; Venise, 1787, 
in-8°; — S° Sur deux poines grecs coniervét 
à la blbliothiqve Lavrentiettnt de Florence, 
l'un de Jean d'Otrante, rt l'autre de George de 
GalUpoti , poètes du tr^ztème siède ; — S* Sur 
le eitUe d'isis et quelques inscriplions trou- 
vies dans vn temple qui lui élaiteoHtacTé; — 
7° Sur la découverte de Pompéia et d'Hrrcula- 
num; — 8" Sur la figure de la terre, t^.; — 
9° Dissertii::.ione sopra un problema idrosta- 
Aci>;Huloue,l77&,ti-4*ipÛce envoyée an OUI- 



fiST AflDH£s - 

coun où Foabnâ remporta le prix; — 10* Let- 
Ura lopra il eorrompimento dii gvtte Ualianci 
Créroone, 1778, in-8';— ll°i)l««rfciiéon«*o- 
pra la ragione lUUa teartetta di progretti 
dallé teiense Jn guetta lempo;femi6, 17ÎB, 
in-4° i — 13° letlera topra Forigint « U vieeadt 
delCarle d'iruegnare a parltire iiurdl emutii 
Viatot, 1793, iD-4° ; l'aulenr } i^Mlre qiM Iw 
£«paf!noli ont oonnu let premfera l'art d'inïtrujre 
lee iourri« et miutt', — 13° Vinie de Viaaa; 
Madrid, 17H, iD-8% tr*d. ai italien et en alle- 
nuiid : c'Mt la reUtioD du TOjiaga d'Aiulria «o 
ADonasBe; — H° Catulogo dtlla Ubrerio dai 
CapUupi i Huittwe, I7B7, in-B°, enrichi de Do- 
tes i — 1&* litUtra M^ra alcuiii eodiei délit 
bibliolecltt Capitotari di Novarra e di Ver- 
eelli ! Pume , laoi , gnnd in-8° ) — ifl' Sur une 
earU géaçrâphiqûe de Hib; Naptes, 181S, 
ig^o . „ j^o gjf^ Cuiage de la Uuiçue grecque 
dont U rofounte de tii^pte*; ibid., lïie : celle 
lettre, adreaaée k l'abbé MorcUi , contient des de- 
uil* curieui sur quelqoe* poûitï de i'bisloire des 
LoDubard*. 

TlpilM. Mofr^iU tt>i Itatiani UKutri tel ttca- 
leXfliri. IV. n. «m.-Sfojptrt y Oainaot . Eniato 



'M {Carloi), édÎTain espa^ol, frtre 
da Juan Aiulrte, naquit à Plané*, prés de Va- 
lence, en 17^3, et mourut le 5jauvier 182U. n 
dludia la pbilosophie et la jurisprudence, devint 
membre dn barreau de Madrid, et traduisit eu es- 
pagnol pluiieun ouTra^ de Juan Andréa, entre 
autre* celui qui a pour titre : Detr origine, dif 
progreui e dello *tatoattualed'ogni littera- 
tura, ouTiage que le roi d'Espagne fit introduire 
dans lee Aeo^ei eMtudiot de San-Isidoro. En 
1811 ilderint membre des certes, et se retira de 
la Tie publique en 1813. Outre la traduction de* 
ouTrages de son tiirt, ou a de lui : Carta sobre 
la utitidad de loi Calalagos de llbrot y ma- 
niacriiot de varia* liàrerias y archlvot, in- 
lertando olra del Àbate su Nermaiio sobre 
tl mùmo Ai«n(o,' Valence, 1799, in-S°. 

■AIlDRia DB VSTAEKOZ [Jean-Fraiiçoii), 
câèbre hiatorien eqiagnal^é à Saragosse en 16011, 
mort à MadrU le is aodt 1M7. U Ait chargé de 
lacontlnuatkMi des histoire* du rDjanme, de U 
dasti&catioa des arehiTes nationalM, et d'un 
inde^ général de cm documeM*. 11 commença 
•nsiitat cet immense travail , et inccëda 1 Xi- 
neais, comme chiMiiqueur du rDjraiime, te9 jan- 
tier IM7. 6e* prlndpaui ouvrages irapiimës 
ont pour litre : VrUveriidad de Àmor; Sara- 
HOis«, I6M; — i>efcri;icion de la Justa en 
eampo abitrlQ que numtubo en ri coso de Za- 
rago^a don Raymundo Gomei de Mmdo^a ; 
Serattossa, 163S, 'm-4'i — Àntigûedades de la 
nllade. MaWen ; Ssracossa, 16il;— Uistnria 
de Santo-Dontingo de Vil; S^vogosan, lu43. 



ANDRMI 

ia^'i — Mtnorial Aitloriea-getuaioglco it 
laeata deÀbarcade BoUa; Siragoasa, ISW, 
in-fol. i — ifonumenfo de lot tantôt taartjTtt 
Juttoy Pattareniaciudaddeautsea,\fA\, 
ibîd., iD-8* ; — Relacion del iummento de lus 
fuerot de Aragon; ibid., lUâ, ii^-; - 
JHteurto de la* Medatlat deteoniueidat a- 
paneles; Huesca, l«4â, in-4'; — Segvait 
parte de lot annalei de la oonuia g refw 
deAragon; Saragosaa, IGU, in-fol.; — Pn- I 
grasos de la Hlstoria m el regao de AragM ; 
SaragoGu, I6B0, In-lbl. On oonserve U secoode 
partie de cel ouirege dans la bibliotMque rojik 
dé Uadrid. Lataasa a donné nne UslA fn^n plfti' 
des ouvrages d'Andris. 



, BUiUolluia 



■,1.« 



ni, 



■iHDRàs DB GussBMB IThomas), m- 
mlsmate espapiol, vivait an di\-huftitee ilkfe. 
n était avocat au conseil rojal, et membre ik 
l'Académie d'hlsldre et belleïJettrEs de S^ 
vttle. Ses ouvrages sont : Dtccionario Humii- 
malico gênerai, para la perfèela ImteUgnàe 
de las medallas antlguas, tut signas, neta 
el inseripeiones, etc. ,6 vol. ; Madrid, 17T3-tT7I, 
ln-4° : l'ouvrage entier (lit imprima aux fMsdi 
duc d'Arcos; ^ DeseouftanLos erltleat soin 
algunos rMnumtnlos de nnttgUedad fWK 
suponen deseubiertot en Grenada; — JVOflda 
pprteneeientes a la /listoria antfgua g M> 
rterna de la villa de Lora del Bio en Andabi' 
cla. Imprimées dans le premier «olumeiletlH- 
7nolret llltératres de CAeadimle des beUa- 
retires de Sfville. Il lut aussi devant cette aca- 
démie l'i-loRe Arnèbre de Ferdinand VI , et dis 
notices EUT quelques antiquité inédites de UU- 

ScniMR T Giurlnoi, BiUloMHa «i^nllDla itlam»- 
iont tifritarrt àel rttnado d* Cariât Ut. 

aHDRKS DB saR-RiGOLU , ëcrivsin uf»- 
gnol , nraine auguitin de Tunja au E^rog , vivait 
au milieu du dix-scptitme sitele. 11 &ait rednr 
du collège d'Alcala eu ËspaiEne, ]TmviBciat ^ 
ndral de la Nouvelle^ifenade dûu l'Amer^ 
du Sud, et bistorfographe de sim ordre. Oaade 
Id: PasserculitolitaniPlanctui.iivePtteita- 
riiud ilmnlRiiin CUitwrjlo; Rome, tuiftoTi 
— ProventTU Messit dontiniex Patrum Ejed- 
eealorum B. Augustini, Congregatiù»it Kih 
panix; Rome, ISâtf, in-t°;^ Hittoria gênera 
de los Retigloiai Deteatiadoi del ordendeEn- 
mitanas de San-Auçtutino; Madrid, IMt, h- 
fol.; — Detigniot del Indice mat dieboiosetn 
laKegladeSan-Augustino;Ilome, itât,'aT; 
— reiorD depalerao; VldadeSanla Saselea; 
Madrid, le&.'i, in-lfl. — imagen de Kuestra St- 
nora de Capocavana, Porlento del ffw» 
WuHrfo; Madrid, 1663, ln-4*. 

A::nKKr di: Hii.iitTEiii. Vof. Biusmx. 



580 



ANDREW — 



AariNiBW (James)f pédaiço^^e écoetais, né 
en 1774, mort àÉdimbourg le iajuin 1833. Il était 
ptincipid da séminaire militaire de la oompagnia 
des Jndea orientales» è Addiscombe. Ses ouvra- 
ges sont : ImMuitê c/Grammar, (uapplkcabU 
to the english Umguage^ or as introductcrff 
to t/iê studif o/ ot/lér ianguages, To wich are 
added Chronological Tables; London, 1817, 
ln-8** ; — Kep to Scripture Chronology made by 
afmparin§ Bacred Hisiarp wUh Prophecy, and 
restdering the Bible consistent wilh itseif, 
UiMMtnted with new Tables , qf Cronology 
and various Notes ; Loodon, 1722 ; ia-8*'. — i45- 
tronomical and Nautical Table; 1810,iii-8". 

cemuteman'ê Magmsine f§r iSM, p. Si. 

^ANDABWB (Laurtm), tradoetenr et Impri- 
meof anglais, dans la première moitié du seizième 
siède. Le bibliographe Ames le dit né à Calais. 
André we se Ana comme imprimeur à Londres, 
à renseigne de la Crolx-dor, dans Fleet-Street 
On eroit qui! avait appris llmpriroerie de Jean 
Doesborowe, imprimeur à Anvers. En IftlO, il 
findaisit the wonderful Shape and nature o/ 
mon, beasts, etc, ouvrage im|Niméà Anvers par 
Doceliorovre. En 1527, il imprima the yreat 
Herball , wMehe gyueth parfyt knowledge 
and Vorderstandyng qfall maner o/ herbes ^ 
etc., In-fol., et the vertuose Bohe qf DistyUa- 
eyono/ thewaters qf ail maner of herbes y etc., 
de maître Jérôme Bruynswyke^ in-fol. L'ouvrage 
intitulé Valucion qf EJode and Sylvcr, qui a 
été imprimé en 1499, à ce qu'on croit, a aussi 
été traduit par Andrevre. 

Adim , Tvpooraphirtit oiUiquiHm, édit. Herbert. I, 
»it. 

AWDEBWu (James- Petit), historien anglais, 
né en 1737 à Newbury (comté de Berlis), mort 
à Londres le A août 1797. Il se fit connaître, en 
1788, par une brochure en faveur des enfaots 
ramoneurs de cheminée, brochure qui appela 
ratteution du pariement sur le M)rt de ces 
malheureux. Andrews a encore publié : i° Anec- 
dotes ancien and modem, with observations ; 
l4indres, 1789, in-S"" ; et supplément, 1790 : ou- 
vrage badin, qui eut beaucoup de succès et 
on grand nombre d'éditions ; — 2" History of 
ereat Britain connected with the cronology 
^Europe, avec des notes contenant les aneo- 
dotai dn temps, les vies des savants, etc., depuis 
llnrasion de César jusqu'à la mort d'Edouard Y! ; 
f vol. in^*, 1794; — 3*Con^énua/l(m de l'His- 
ioire de la Orandé* Bretagne de l'Écossais 
Hubert Henry; Londres, 1798, 1 vol. in-4° et 

1 Tol. in-8*. 
CtntUmaiCt Mmgmtine, I.XVII, 7f6. 

* AHDBBWS (John ), pubHdste anglais, mort 
vers 1809 à Kensington, dans sa trente-troifdèine 
année. Ses principaux ouvrages sont : the His- 
tory qfthe Révolutions qf Denmark, with an 
aeeaiint ofthe présent afateo/that Kingdom 
and Ppople, 2 vol. ln-8"; l^iidros, 1774; — 
History qfthe Warwith America, Franu, ' 



ANDREWS 590 

S/Miin, and ffoUand, comsnencing in I77:i, 
andending in 1783, wUh portraits , mnps, 
ckarts, etc; Loodon, 1785-1786, 4 vol. in-8". 
CenUeman'M Magazine, février 1*4IS. 

*A3iOEEWS ( ffenri) , botaniste anglais, vi- 
vait à la fin dtt dix-huitième siècle et au com- 
mencement du dix-neuvième. £n 1797,11 entre- 
prit la publication d'un recueil périodique : the 
Botanistes Reposltory^ continué jusqu'en 1814 ; 
Londres, 10 vol. in-^**. On y trouve l'histoire 
des plantes rares ou nouvelles , avec des plan- 
ches coloriées. En 1802^ il commença un ouvrage 
intitulé Coloured Engravings of Healhs ; the 
drawings taken /rom living plants only, etc. ; 
Londres , 4 toI. hi-fol. ; nouvel^ é<lition, in-8°. 
De 1805 à 1828, il publia une Monographie du 
genre géranium, avec planches, 2 vol. in-4", 
suivie Mentât de la Monographie du genre 
Basa, H. 

AUDRBWi on AHDRBWBi (Lancelot), théo- 
logien anglais, né à Londres en 1655, mort en 
1026. Après avoir reçu une forte instruction 
ttiéologique à Cambridge au collège de Pem- 
broke, il entra dans les ordres, puis accom- 
pagna dans \t nord Henri, comte de Uuntingdon, 
président de York , et réussit par ses prédica- 
tions à ramener à l'Église anglicane un ^rand 
nombre de dissidents. Cette mission lui valut le 
vicariat de Saint-Giles à Londn's, une prc^bende 
à Saint-Paul et une seconde prébende à l'éf^lise 
de .Southweli , places lucratives qui lui |»cnni- 
rent d'étudier à loisir la théologie, et de se livrer 
à M>n goût pour la prédication. Ses sermons at- 
tirèrent l'attention de la reine Élisab(*tli , qui le 
nomma un de ses cliapelains, et, en 1601, doyen 
de Westminster. Jacques V l'éieva successive- 
ment aux évècfaés de Chichester (novembre 
1605), d'£ly ( septembre 1609),et de Windiestej- 
(éévrier 1618), et le nomma doyen de la cha- 
pelle royale. Andrews fut enseveli dans l'église du 
Sainte-Sauveur à Winclioster. Ses héritiers lui éri- 
gèrent un magnifique tombeau avec une longue 
inscription latine, qui rappelle, entre autres, quïl 
ne fut jamais marié : deleùs hinc migravit ad 
aureolam cœlestem, Amirews savait, dit-on, 
quinze langues, et, après Usher, il était sans con- 
tredit l'homme de son temps le plus versé dans 
la connaissance des Pères de l'Église, des anti- 
quités ecclésiastiques , et du droit canonique. 11 
déploya ce vaste savoir dans sji |)olémique avec 
le cardinal Bellarmin. Le roi Jacques ayant pré- 
tendu, dans sa De/ence of the HigfU qf kings que 
les princes chrétiens avaient autorité sur leclcrgé, 
ftit réfuté par Matthieu Tortus, aumOnier de Bellar- 
min, et cette réfutation futattribuée au cardinal lui- 
même. Andrews, chargé par Jacques de n^poodri*. 
an traité de Tortus, publia sa réponse soui> le titre 
bizarre de Tortura Torti, sive ad Matthivi 
Torti librum responsio, etc; Londres, looo, 
^1-4*". Bellarmin entra dans la dispute, en pii!)!iant 

1610, Pro Besponsione sua ad librum Ja- 



«1 AlfDREWS — 

cobi, magtuB Brilemnix régit, cul Itlttlus «il, 
Tripliei nodo triplex eunanu, et Andreng ré- 
pliqua par sa Reponsio ad Apologiam cardi- 
naiii Beltarmlni.ttc., Londres, ISId, in-t*. 
Parmi les antres ooTrages d' Andrews, on mntr- 
que : Amanval fiir licA; — Privait Devo- 
tions; — Oolg DevolloTU «Hth dtrecllont lo 
proy ; Londres, lebb; — rfinetg-tix termotu ; 
'L0BiiTe*,le7Si~OptitaitaipiMtampoitltuiita; 
Londres, 1619, in-4*; — The Moral Law ex- 
jwunded.-— Londres, IHl.in-fol; — 'ATtoomui- 
(i^Tia saera; Londres, 1657, bi-fol. L. J. 

Cauu, lÀta ofllu BUlupt a/ irtiKkttter! London. 
Iiri. !>-<•. •ol. II. — EIppti, Blovmpkla BrUannica. 
- Diber, Brit. ML lUtq, - POUer, Churck (lUIorf 
af Bruâitt. —CMhfitbaa, EpitiotM, ^fAlrtatta ITM, 

*ANDnKW8 {Utwtnce), teriTain anglais, 
vivait dans la première moitié du seizième Biède, 
sous le règne de Hrnri vm. On ne sait rien de 
Ini, linon qu'il traduisît en auftlai 
suirants : SpecMlum Uundi; unouprage 
la xoologie; vn ouvrage tur la dittillation. 
Ce sont les premiers lirrea sdeotlBqaea publiés 
en anglais. 



AnDKEWi (Pierre-mies) , aotear drama- 
tiqae anglais, né Ters le milieu da dix-baitième 
tiècle, mort le(R jnlUet 1814 à Clereland. II 
était lieutenant-coloDei du ré^meit des TOlon- 
taircs du prince de Galles, Lié aiee Garrlck, il 
prit du goOt pour le théâtre , et composa un 
grand nombre de comédies, parmi lesquelles 
ta remarque : tite Election, en 1774; — IHS' 
tlpal'on, en 1781 ; — th» Baron Kinvervan- 
iot-Sprakmgatehdem ; — Setter late tkan 
neoer (Mieux Taut tard que jamais). Il fut 
Dommé membre du parienuôt en 1790, et suc- 
cessiTement réélu en 1796, 1S03, I8DG et 1807. 
Andrewsparatt s'Être BurttMit acquis une certaine 
célébrité comme homme de bon ton. ■ PersoniK 

■ ne rassemble dans son salon, dit l'auteur 

■ d'une biographie an^aise, un cerele plus bril- 

■ tant deduchessefi, de marquises, de comtesses 

■ et de baroDoes , etc, ; et si M. le coUmel An- 
a drens STait réalisé te projet de sa première 

■ Jeunesse, d'aller vivre en Orient, lors même 
• qu'il serait parvenu ï la dignité de pacha, son 

■ barem eflt été peu de chose , comparé k cette 

■ réunion séduisante de beautés an^aises dont 

■ se composent ses soirées. ■ 

AHDKEZSL ( Barthélémy- Plitlibert Pieon 
n'), prttre français, né en 17^7 A Salins, mort 
A Versailles le \7 décembre 18:^5. Il fit r^rtie 
des dernières assemblées du derHé , tenues en 
1781 e) t7B6, et fut tifukire de la riche abbaye de 
8ûnt-Jacut en Bretagne. Émigré eu Anj^eterre, 
il revint en France sons le consulat, et prit part 
A la rédAdioa de quelques junmaux. entre au- 
tres du Journal des Curés, et devint plus tard 
inspedeur général de l'université. On a de lui : 



Al<IOftIKSSENS sn 

une IraducdoD del'ifiifoire (tel deuxdemien 
rois de la niaijon de Stuarl, par le céitbn 
Fox, imprimée en 1809, 1 vol. iD-8°. D'Andreul 
fut l'éditeur des Excrrpta t tcriptorVntx gr»- 
CM, rail par M. MoUevault, proresseor, Trère da 
poète de ce nom; Paris ISIS, in-11. 



AHDEl. Vog. Ahdrv. 

AifDRiL (Nicolas), médecin itaBen, oék 
HassaTra le 10 septembre 1748, mort le 9 dé- 
cembre 1814. Il lit ses premières étode* dam 
sa ville nalale , et étudia d'abord le droit , phtt 
la médecine è Kaplea , sous le célèbre Cotaigno. 
En 1775, il Fut nommé professeur d'agriod- 
ture k l'univEnilé de Naples; et en ISOi Q ob- 
tint la chaire de physiologie, et devint doja ea 
1811, On a debii : 1* Trattato délie aequem^ 
n«raIi,-Haples, 1775, io-S*; l'édition, ooniffit, 
tbid., 1783, iD-8' ; l'auteur j trtite aurtmit (t 
particulièrement des eaux minérales d'IseUa, 
de Casteilaraare et deNaples; — 1* LUtarataiP 
aria fissa; ihid., 1770, b-4°; lettre aaoajmt 
attribuée k Andria ; — 3" Intlitatianes pUlt- 
Mop/tteo-chinUesi; Naples, 3*édit, 1803; mirn|i 
traduit en italien par Vulpesen 1811; — i'EIt' 
menll ai fiiiologia, d'iprèj le plan de Balkr; 
— 5* Elfmenta mêdeeinK t/teorelicx;S*fin, 
1787, traduiten italien par le fils d' Andria, lllt: 
on y trouve en germe la doctrine de Bram, 
plus tard développée par Broussais ; — 6* M- 
terta^lone sulla teorla délia vUa; Naples, 
1804 ; le principe vital yestideatlIiéaTeclellBl* 
galvanique et celui-ci est à son tour aiairaU 
an fluide nerveux; — T Historia malerixmt- 
(fic^; ihid., I7S8; ouvrage traduit, en 181ï,a 
italien par Tauro -, — s° Institutiones medtts 
practiex; itHd., 1790, Irad. en italien, es 1811, 
par le même, avec des noies. L'anteurTappaVa 
le premier l'altention des médecins sur la m 
ladies du diaphragme. 



ciclnfriicadiKupoli. 

;AiiDmiAN-w KBUKs (Ciefor, baron»'), 
publlciste aulriciien, né le 17 sept. 1813, [ ' 
de Goeriti. Il a étudié à Vienne, et pûaéh 
plus grande partie de sa vie dans ses dora ' 
en Lomhnrdie, En avril 1848, il bt na 
membre du pariement de Francliirt, et, en aoU 
de la m£iiie année, ambassadeur du pouvoir C» 
tral à Lundres. En 1849, il s'est retirt des * 
bires. Les ouvrages qu'il a jusqu'ici poblik 
ont pour titre : Ori(r«cA vnd teiiie Zuhafi 
(l'Autriche et son avenir); Hambourg, ISU; 
ia-S' ; — Centnilisaeian und Dee«ntraiitati» 
in OestrcKhi Vienne, ISiÛ, in*. 

•ASDMBSSKN8 {Antoine), parsagisla Iml- 
tandais, né à Amsterdam en 1746, mort en tll3- 
On a de M plosiain oovrage* estirod*. Sa 



Mma Mtçn^ KanUltr-Urltou. 

AMDBIBU ( ferfrond ), graïeor en 
né à Bordeaux le U aoremlire 1761, et moil à 
Puis le 6 décembre ISU. H Tiat fort jeune à 
Paris, et y fnt charge pendant quannle an* 
d'exécuter les mUallles rdatirea aux érëne- 
nuots les [dus iroportants. Od lui doit, entre au- 
tres, lafTomde Mimrve auitê,dittnbua)tt 
âtt couronnei; la itatue iguafre de Be»- 
ri IV; la raeeine; FÉtude; la bataille de 
Marengo, celle lïltaa et celle SAttiterliii; 
la Paix de Vienne, celle de TiltUt et cdle de 
iMttévilte: le RitabllaemaU du cuUt; la 
Jtanee <n deuil au lo mon. Sa denùire mé- 
WDe Itat happée à l'occamn de U naiasanoe du 
aie de Bordeaux. H a gmé en reli^tai ader, 
1 !• demande des fïAreit Didot , les cbannAotes 
t^Mtlea qui onent leur éditloa de Virgile de 
1797 (an TI), premier outrage stiréotTpé par 
le procédé de Pinnin Didot 

ScbHchtFtioU. jViiiiiniiiliKlkf jtiaain. — Diiler, 
■f — ■ Mltnutim Stnillrr-Loiam. - Oibel. DU- 
1a artitUt ia fÈeat* frataiM* « dtx-im- 



■ AXftuiv, mdne qui TiTaHanntle treizième 
liècle, puisqu'un manuscrit de cette ^>oque, 
roiCennaot U tr«lnctioQ d'un traité de la Pèni- 
tenee d'Adam , le dte pour en «re l'autenr. 
C^est ane légende singnliËre qui te rapporte aux 
paroles de la Genèse wr l'arbre de la Bcience du 
UaietdumaLËte,aicaeillantla btale pomme, 
avait en même temps enleré le ramean snquel 
taaaH le IMt ; par distraction , elle l'aonit era- 
perlé dn Parais terrestre; plue lard , elle l'au- 
nK phnlé, et il en serait venu on grand artnv 
SMS lequel Cûn aurait tué son frère Abel. Puis 
le Itois llit emploTé k la conetniction du Saint 
dtt saint* dans le temple de Saloraon; puis 
oAn la t^ eotiiremcnt djéiacinée roumit ta ms- 
fiirede la Traie croix. Cette tradition est un des 
cent épisodes du livre de Joseph d'Àrimalhie, 
première partie des Rmnans de la Table ronde 
(Fof. Astm). Pour en retrouver U première 
gri^ne, il faut remonter t l'évangile apocryphe 
ftve, dont saint Éplpbaae nous a cnnservé 
qidqne cboee dansie livredes /r^^iu. Le texlo 
hfa de I» Pénitence d'Adam a été imprimé par 
inoid de Bniellea , établi è Naples vers 1472. 
hn de temps après , CoUrd Hansion , le célèbre 
%<liiMiii de Bruges , en fit une traduction nou- 
He qui semble être restée inédite. 

Pauuk Puiis. 
ifwCs'ard WiuufaM.' PiiU. in>. el 



_..„ ^Itt* la WWIolMîn» Oh 

ÀnonKDxlàlane-Martin-AnColne) , ffa^ 
tl Tiancals, né en 17ft8, mort i Saint-Domingue 
4 tSOl. Il oitra an service, comme capitaine de 
^tijontaires , dsDS le mois de novembre 1791. 
D Kodil des «erriow importants en Balle, sur- 



- AKDRIEDX «M 

fawilBD pas»BgadaHineiole3sse|itembrelS00, 
et an blocus de Gènes , oii 11 donna d» preuves 
d'un rare talent et d'one grande intr^ôdité. Le 
général Masséna le chargea de négocier Is capitu- 
latkm de cdte ville, qui , par reconnaissance, lui 
et présent d'nn sabre ma)pifique. Après cette 
campagne. Il occupait «es loi&irs à écrire la re- 
lation de la dtfeose de Gènea, lorsqu'il IM ^peM 
è bire partie de l'eipéditian de Saint-Dondngue, 
où il mourut de la 6fcvre jaune. 



AHDKIEDX i^ftançois-auillaumo-JeaH-Sta- 
nistas) , célèbre littératenr franfais, né k Stras- 
boun; le e mai 17^9, mort è Paris le 10 mai 
IB33. D eut pour premier instituteur sou père, 
homme d'nn grand sens, dont il bonoia et chérit 
toujoun la mémoire. D fit aesétudes su collège 
dn cardinal Lontdne k Paris, tH le* tennina k 
l'ège de dix-sept ans. 

Ce fut lors des composons dn oonooun unt- 
vertltairequ'il fitlaetnuaissaacedeCoUind'Har- 
leville , comme lui l'un des bons élèves de l'u- 
niversité. Ds s'étaient trouvés plusienrs lois pla- 
cés l'un k cAIé de l'autre, et avaient pu le ren- 
dra réciproquenirat queiquet petits atrvice*. Ba 
n'apparùnaient paa au même coUégB , mai* U* 
avaieut l'occaaiaa de «e reacontrer de temps ea 
temps k la promenade. Alors Os causaient litté- 
rature ; une sympathie mutuelle s'étibUt entre 
eux et les unit ètroiteoMnL 

A sa sortie dn collège, Andiieox M fLèx par 
ses parents chei un procureur au Cbildet. U j 
trarâilla aérieusemoit, et suivit en même tonpe 
les eoun de l'Ëccde de dnnL Cepeodint aoD goût 
pour la littérature le porta aussi k s'essayer dans 
la carrière dn théktre. Une nxnance de François 
(deHeuTchâteau), intitulée ^naxiUMMdf-e, lui 
tonmit eu 17S0 , lorsqu'il était maître clerc da 
son procureur, le sujet de aa première comédie. 
Il ne la termina que deux ans après , et la Til 
représenter sur le TbéUre-Itallen. Ce petit acte, 
consacré k peindre la biblesse amoureuse d'un 
phikwophe de la Grèce, est é<^ avec infiniment 
de grice et d'esprit ; il est en vers de dix sylla- 
bes, et il obtint un légitime succès. Andrieux par- 
tageait ainsi son temps entre l'étude de la Juri»- 
"prudoice et celle des lettres. 

Si Andrieux cultivait laKttératnntveesmour, 
ce n'titait pinnt au détriment de l'étude du droit 
11 ne songeait pas alors k devenir homme de let- 
tres ; toute son ambition se bomaitk être un avocat 
Instruit a estimé. 11 avait prêté serment en 1 7S[ , 
et néanmoins il travaillait dans le but de se bird 
recevoir docteur en droit et d'arriver un jour nu 
proreasorat. Une circonstance douhiureuse l'ar- 
rêta dans ce projet : il perdit son père , qui ne 
laissa point de fortune. Le jeune Andrieux cher- 
cba dte lors k entrer dans une carrière qui lui 
permettrait de venirimmédiatemcnleoaideksa 
famille. Ce liit ainsi qu'il consentit k accepter 
l'offre qu'on lui Qt d'élre attaché au duc d'Uiès 
ea fûÙlé de lecrdaiie. 'Toaldbii , celte positton 



506 



ANDRIRUX 



£•6 



secondaire ne lui oonyint pM longtemps ; et, mal- 
gré lu faiblesse de son organe, ii reprit la car- 
rière du barreau, et commença son stage à la fin 
(lo 1786. n eut le bonheur d*ètre secondé par un 
avocat célèbre do cette époque, Hardoio de la 
Rejnerie, qui noa»seulement Tédairait de ses 
conseils, mais lui procurait encore quelques cau- 
ses. C'est ainsi quMI Ait appelé à défendre l'abbé 
Mulot, chanoine régulier de Saint- Victor, qui se 
trouva compromis dans la fameuse affaire du col- 
lier. Il publia un mémoire pour cette défense, 
et oMint la mise hors de cause de son client (1). 

Andrieux plaida sa première affaire contre Pi- 
card, père de l'auteur comique de ce nom, qui 
tut, après CoUin d'Harleviiie, son plus intime 
ami. Picard était ce que Ton appelait alors un 
avocat de S9pi heura , parce que les audien- 
oes du parlement où Ton jugeait les petites cau- 
ses se tenaient à sept heures du matin. 11 était 
fort occupé, et jouissait de Testime de la magis- 
trature et de ses confrères. Il fut très-étonné de 
perdre sa cause contre un jeune débutant qui lui 
était tout à fUt inconnu. 

Mais Andrieox avait des goûts littéraires trop 
prononcés pour que les occupations du jeune 
avocat fissent eesser chez lui le culte des muses. 
Presque tous les jours, après son dîner, il allait 
se promener seul aux Tuileries et aux Cbamps- 
iJÊlysées, et , comme il l'a dit lui-même, il y ra- 
massait quelques vers; pois, rentré dans sa de- 
meure , il y déposait sur le papier la récolte faite 
pendant sa promenade. Ce fut ainsi qu'il com- 
posa sa meilleure comédie, les Étourdis. 

Cette pièce, en trois actes et en vers, fut re- 
présentée sur le Théâtre-Italien le 14 décem- 
bre 1787. Elle y obtint un succès de bon aloi, et 
valut à son auteur les éloges de deux critiques 
dilTiciles , la Harpe et Palissot. 

Si nous sortons de la grande exception que 
présenta Beaumarchais, nous ne trouvons guère, 
depuis Destouches Jusqu'en 1786, que des 
auteurs comiques sans verve et sans gaieté. 
V Inconstant de CoUin d'Harleviiie, joué en 
cette année, fit reparaître sur la scène un rôle 
de Crispin , oe vieux type des valets rusés qui 
avaient tant animé les comédies de Regnard et de 
Hauteroche. Les Étourdis d'Andrieux sont* 
mieux intrigués ; la versification en est plus fran- 
che et plus spirituelle. On y remarqua une heu- 
reuse innovation : c'est celle qui consiste à don- 
ner pour confident au principal personnage, non 
plus un valet libertin et fripon, mais un ami du 
même Age et de la même position sociale. Le va- 
let sans doute y joue encore son rôle, mais il 
est tenu à distance, et n'a plus l'importance qu'on 
lui donnait jusqu'alors. La scène des usuriers 
est d'un excellent comique; l'action marche avec 
rapidité et vraisemblance; les vers sont char- 

(1) Ce luémotre forme un 1d-4« de 48 pagr.s (Paris , im- 
prlinerif tic nern'»iivHIc . 178S). Il est slcrné de M*" An- 
drieux, avocat, el soiv^ d'une consultation en quelques [ 
iigUM de MM. Uardoin et Pons. 1 



mants, et phisieurs d'entre eux» 

des grands maîtres, sont devenus proverbes; 
entre autres celui-ci : 

Il en coûte btcn cher po«r Doortr 4 Parte I 

Collin et Andrieux ne tardèrent pis à avoir 
des émules qui rendirent plus qu'eux encore au 
Théàtre-FFsnçais son antique gaieté, mais avec 
moins d'esprit et de bon fçont que les deux amb 
n'en mettaient dans leurs ouvrages , et snrloal 
avec moins d'éléganeê dans le style. Fabre d*b- 
glantlne. Picard, Alexandre Duval, Etienne, etc., 
marchèrent dignement sur leurs traoee. 

Le succès des Étourdis détourna un pes 
Andrienx de l'exercice de se profession d'avociL 
On touchait d'aflleurs au moment oii le barreau 
allait avoir le sort de tant d'autres institutiQfl&. 
Andrieux devaU être inscrit sur le tableaa de 
l'ordre des avocats à la fin de 1700; mais il b> 
en eut plus cette année^là, dans laquelle il ei 
encore le malheur de perdre Hardoin de la Ro- 
uerie, son maître et son ami. 

Andrieux salua la révointkm avec Joie, il ébil 
loin , ainsi que tous les hommes de bien qui l'av 
sodèrent à ce grand mouvement soeial, des'it- 
tendre anx excès qui ne devaient pas tarder dt 
souiller la plus noble des causes. Il montn kf 
espérances qu'elle lui faisait concevoir, dans 
une pièce de vers composée au mois d'octobie 
1790 , et intitulée , les Français tmx bords éê 
Scioto, 11 mit en présence, sur ces rives kHolsi- 
nés , un philosophe qui s'était écliappé de la Dis- 
tille , où il avait été renfermé pour avoir {Nihiié 
un ouvrage contre les abus de Tancien régime, d 
un émigré qui venait de quitter la France préd- 
sèment parce qu'on y abolissait ces mêmes sInh. 
Les pensées exprimées dans ce dialogue soit ju»* 
tes el modérées, les vers bien tournés et spiri- 
tuels. Les mêmes qualités s'étaient trouvées d^ 
dans le Souper des six Sages ^ conte moral qai 
avait paru dans VAlmanach des Muses dt 
1784. Mais ces délassements littéraires ne pou- 
vaient assurer à Andrieux une existence buao- 
rable, et suppléer à la perte do son état Heurei- 
seriient qu'un de ses amis, M. Ganilh , qui de- 
puis a fait partie de plusieurs législatures, d^ 
manda pour lui à son insu , au conuneocemit 
de 1791, une place à M. Dufresne Saint-Léue, 
directeur général de la liquidation qu'on vesut 
d'établir pour vérifier et reconnaître les detlei 
de ri*:tat Nommé d'abord chef de bureau daas 
cette administration, l'année suivante il y dcrial 
chef de division. 

Andrieux , que la sévère profession d'avooil 
n'avait pu détourner de la oilture des lettres, 
n'en fut pas plus distrait par ses fonetions admi- 
nistratives. 11 composa, en 1792, son ÉpttreW 
pape , dans laquelle il émit des principes très- 
philosophiques qui lui attirèrent ( chose siBfp- 
îière) une réponse de Fabre d'Èglantine. 

La journée de proscription et de mort du 31 tbm 
1793 estant aiTi%v.<e, Andrieux s'empressa de* ré- 
signer une plucc qui déi>cndait du gouvememest 



I 



£97 AKORIËUX SW 

Le léjom de Pam, d'ailleun, lui éUit darenn i pv lei poSlM le* plut eo renom, Lebrun ttOi^ 
insupportable, et il voulut aller, dani le sein lie I aier, nulanuocot , aiaicut en quelque surle le 
ratnitié , cburcliCT à oublier le* ilouleursquc uia , raoDO|>ole deccacliantidctrioinplie, ilonl U mu- 
cœur de ciloj m éprouvait du criniei qui m Î ùquu Clail conlicc à laljrre diiûossecouAcclle 
cammellaleiit au nomdeUliberU. n païUtdoiic 1 do Métiul. Andrieui voulut a'cisajereD<xi;<:ure. 
Mut, t pied, un bllUD i la main, et le raidit | Ce Tut ainiù qu'il composa d'almn) un Hymne 
i Méroiaint, ^ré* Maintenon, villaRe qu'habitait, ' guerrier et patrtotiquc, imite de* /ragmenli 



r paternel, le boa Collin 
d'Harleville. Il j paisa &ept à huit moit, Taiiaut 
des ver* et jouiiiant d'un doux repot. 

Ce fut dajji cette retrwte de Mévoisins qu'An- 
driaix lit quelques imitaliona d'Horace qui tien- 
nent une place ImnonUc dans ses «uvres. Une 
espèM de lutte s'était ouverte entre Collin et «on 
nmi. Ils prirent pour texte de leur concours la 
jolie tkUe dea Deux raii, qui se trouve dans la 
satire S du livra II d'Konee. Ce* imitatiaiia *ont 
jBiéréet daiia le* iMivret des deux poêles, et on 
pant aMvrer que la palme appartiiinti Andrieui; 
o» que CoUjn d'Uarleville lui-rafane l'empressa 
d'avoiMT toralemeal dwia une note qu'il a jointe 
à M pttM. Trouvant un* aorte de aimililude en- 



ll(ar«Bi4M,l«urlii bnll. HDi pnleu, uniliaim. 
Culdtt 41 K* Hiiini Kl iluiDpi hFrrdliiim; 
Qui, libre da lUil». Oc mlnt imblllcai, 

M^s Andrleux ne cultivait pas ses champs hé- 
Tëditaires ; et, après un asscx lonf; séjour chex ion 
anii , il dut quitler Mévoisins et revenir k Paris. 
Il j fut d'ailleurs rappela par les soins que né- 
cessita la roprésentatlon d'un petit opéTa-com^ 
que, rEn/ancedeJean-Jacqua Rousseau, tfu'U 
svait composé, et dont la musique Mail de Da- 
hjracin rutjoué te 4 prairial an □ (23 mal 17941. 
Le sujet, de pure invention, n'est point em- 
prunté des ConfiiSions ; mais le poHea groupé 
autour de Jean-Jacques quelques personnages 
réels, notamment cette bonne tante dont le phi- 
losophe aimait les chansons, (t qui lui Inspira 
sa passion pour la [uusîquc. Ilal^yrac avait eu 
■dnde repiûdiiire, dans sap.')rtltion,desairset 
d>^s motirs de Roustejiu. Ce n'était pas une Idée 
heureuse, de meltre sur h licine le philosophe 
^ Genève dans sa première jeunesse, ce qui 
nécesaitail que son rûk- Tilt joué par une femme. 
La pièce eut peu île succès (I), et Andrieux ne 
la comprit pas dans ses œuvres. 

Dana leslïlespuhliques qui se célébraient alors, 
on chantait des hymnes patriotiques composés 



de Tgrtée (1), et ensuite des Stances patrioti- 
ques pour la léte des jeunes Barra et Viala (2), 
morts victimes do leur courage républicain. La 
convention avait ordonné une fêle en leur hon- 
neur. Ceadoux pocmesd'AuiIrieux nesont point 
dénués de mérite ; mai* le «earc torique n'était 
paa oalui qui lui convenait , et il nu s'y essaya 
pin*. 

Andrieu n'ajrant pas d'occupations qui le re- 
tinssent à Paria , se retira à tlontiuoreucjr, où il 
te livra exclusivement à la culture des lettres. 
Quelques-uns de ses amis avalent luudé, en 1 704, 
loua le titre de Dieade phHotophique , un re- 
cueil périodique auquel il coopéra activement 
pendant plusieurs année*. C'étaient Giuguené, 
Amanrj Duval et Jean-Baplista Say qui étaient 
les priodpBax auteur* de oe recueil. Andrieux j 
it insérer quelques conte* et opuscules en prose. 
U j fronda, avec une gaieté piquante et un fc- 
propos plan de sel , certains travers de l'époque. 
Ainsi , les dames avaient alors adopté la mode 
singulière déporter des perruques blondes, quelle 
que fni la couleur de leur* cheveux et de leur 
teint. Andrieux ctiuaiira ce ridicule dans une pe- 
tite pièce (3) dont Picard St ensuite le siOet d'une 
du se* comédies. Le dtfaut de Modération , la 
Manie de parler tous easemhle, les.llliaiom 
qu'on te /ail à soi-même, devinrent aussi le 
tette de se* ohservatioas fines et spirituelles. Ces 
petite* pièces , pleines de sens al de raison , 
étaient imilé«s, pour la forme du moin*, de 
quelque*-un* des moralistes aoglaii, particuliè- 
rement de Swift et d'Addison. On voit qu'il étu- 
diait beauraup la littérature anglaise , sao* né- 
gliger les classique* anciens. Ainsi , après avoir 
c<Hnposé uns imitabon de l'élégie XI du preniier 
hvre de Tltmlle, cou* trouvons, dans le même 
volume de la Décade, les Arbres tJioisis par 
les diettx, lafale imitée, en vers français , de 
PItèHre, et le PertroU if (Mivier GofdjnuM, tra- 
duit aussi (9 vers, de David Garrick. 

Ce n'étalent pas seulmient dea opuscules mo- 
raux qu'Andrieux *'anin*all è écrire pour la Dé- 
cade .'C'étaient encore des contes en prose, où 
des anecdote* étalent racontée* avec une grftce 
piquante et naturelle. Tels sont le Contrat de 
mariage, les Fausset totijeclwcs ou eobser- 
vatntr en défaut. Amour et Humanité, te 
Dernier eouvenl de Franai , etc. ICufin , ri eo- 
rfchrssalt la D^ade d'articles de rritiqne litté- 
raire , dans lesquels il examinait quelques-un* 

Fllrc de l'u II. 



599 



ANDRIEUX 



eoo 



des pnndpaax ouvrages qui paraissaient alors. 
Mais ces travaux ne pouvaient suffire, ni pour 
occuper entièrement Andrieux, ni pour le mettre 
à même de subvenir aux besoins de sa fiimiUe; 
car il s'était marié , et avait aussi sa soeur avec 
lui. 

Heureusement une occasion s^offrit pour le 
placer dans une position élevée. Pons (de Ver- 
dun ) , 800 camarade de collège et son ami , était 
membre du comité de législation de la conven- 
tion nationale. H profita de l'influence qu'il y 
exerçait pour faire nommer Andrieux juge au 
tribunal de cassation. Aux termes de la législa- 
tion en vigueur à cette époque, c'était par élec- 
tion que ses membres devaient être nommés ; 
mais les droonstanoes étaient teUes alors, que la 
convention crut, pour cette fois, devoir combler 
elle-même les vides qui existaient dans le sein du 
premier corps Judiciaire de la France. Andrieux 
Ait un de ceux qui y furent appelés par l'arrêté 
du 14 nivêse an III ( 3 janvier 1795 ). La con- 
vention lui accorda en même temps une pension 
de 2,000 (^., en qualité d'bomme de lettres. 

Le poète, redevenu jurisconsulte , apporta , 
dans l'exerdce de ses fonctions de magistrature. 
la haute intégrité de son caractère, uneappiication 
soutenue à ses devoirs , un esprit Juste et péné- 
trant. U appartenait à la section civile ; en 1797, 
les membres de cette section le choisirent à l'u- 
nanimité pour vice-président. 

La seule comédie des Étourdis eût été suffi- 
sante pour ouvrir à Andrieux les portes de lln- 
stitut national , qui (ai créé par la constitution 
de l'an m ; ses autres travaux Kttéraircs ajou- 
taient encore aux titres qu'il avait déjà pour en 
faire partie. Aussi (aX-'û compris dans les pre- 
mières nominations , sur les vives instances de 
CoUin d'Harleville. Il tat attaché à la classe de 
littérature et beaux-arts, aujourd'hui l'Académie 
française. A la séance d'inauguration de ce grand 
corps, le 15 germinal an TV (4 avril 1796), An- 
drieux lut, aux applaudissements d'une nom- 
breuse et brillante assemblée, le Procès du sénat 
de Capoue, anecdote tirée de l'Histoire romaine 
de Tite*Live (1). C'était une douce leçon de mo- 
rale donnée à ces hommes qui dénigrent tout , et 
qui , excepté eux , ne trouvent personne digne 
d'occuper les emplois publics. Le vieux Pacuvius 
les dévoile, et ramène le peuple à des sentiments 
plus justes. On était dans un temps où une pa- 
reille leçon venait fort à propos, et les allusions 
fines et spirituelles qu'elle renferme furent saisies 
avec empressement. Comment, en effet , ne pas 
applaudir des vers empreints de bon sens et d'i- 
ronie, comme ceux-d : 

« Et vous , JaloDX esprits, dont les cris détradean 
IVon blâme IntércMé cbargealent oos sénateurs , 
Pourquoi vomir contre eox les plaintes, les menaces? 
Bb 1 que ne dislez-vons que vous vouliez leurs places ?... 
Ajournons , citoyens, ce dangereux procès ; 
D'Annlbal qui s'avance arrêtons les progrès 

(0 Déeadt, 111, tlT. XXin. 



Éteignons nos débats; que le paasé s'cMbUe; 
Et réunl&soos-nous pour sauver l'Italie 1 • 

On crut Pacuvius , mais non pas poor longtemps. 
Les esprits i Capoue éuient fort Ineonalants. 
Bientôt se ralluma la discorde dvUe ; 
fit bientôt l'étranger, s'eppsrant de la TiUe , 
Mit sous un même Joug et peuple et sénateon. 
FrançaU, ce trait s'appelle un avis au» Uetaurg. 

Le succès obtenu par cette lecture d'Andrieux 
dans la première séance publique de llnslitnt, 
lui en fit demander de nouvelles pour d'autres 
séances. Ce fût ainsi qu'il y lut VHôpUal da 
fous (1) , où il glissi encore quelques allnskns 
politiques qui n'échappèrent pas à la mafigaité 
de l'assemblée , entre autres ces vers qui sem- 
blaient s'appUquer au prétendant à on antre trûne 
que celui de la Perse : 
Roi partout, excepté dans mes propres Étata 
Je tais des généraux, et n'ai point die aoldata. 

Puis un an plus tard, SI lut , dans one da «s 
solennités, le Meunier de Sans-Souci, dort, 
pour faire l'âoge, il suffit de dire qu'il est devon 
populaire comme une &ble de la Fontaine. 

Aux élections de germinal an VI (avril 1798), 
Andrieux , qui était encore juge au tribonal de 
cassation (2) , fîit choisi, par la partie modârée 
du corps âectoral de Paris, pour être l'on de M 
candidats au conseil des cinq-cents. U ftat nomné 
presque malgré lui , et n'aurait pas vu sans peine 
comme il l'avoue lui-même , son élection amui- 
lée. Devenu membre du conseil des dnq-oests^ 
il était de ceux qui ne voulaient ni le reloarde 
l'ancien régime, ni celui d^i passions déniagogh 
ques de 1793. 

Aussitôt sa nomination, Q écrivit des Ré- 
flexions d'un nouveau député sur ses devoirs 
et ses fonctions (3). Ces A</{extoiu contiennent 
d^excellents conseils, qu'après plus de cinquante 
ans beaucoup de représentants pourraient le 
donner aussi à eux-mêmes aujourd'hui. 

Dans l'espèce de programme qu'Andrieoi 
s'était tracé au moment de son entrée dans b 
carrière législative , il mettait au nombre des ob- 
jets les plus essentiels qu*fl se proposait d*étii- 
dier, un plan d'éducation. Q réalisa ce praiet, 
et, les 1*' et 2 floréal an VU , il prononça on ëk- 
cours très-développé sur Vinstruction jNidA- 
que dans les écoles primaires. Il attaqua k 
plan des commissions, qui, suivant lui, était tny 
gigantesque. « Ce ne sont pas tant les haiita 
connaissances qui nous manquent, dit-fl, qae 
les petites et les familières. Mous courons aprèi 
le superflu avant d'avoir le nécessaire, n seah 
ble, à voir les projets de nos rommisrinns, 

(1) Le Procès du sénat dt Capouê et TBepiUa ém 
/ous furent Insérés dans V^tmanaeh du Musn éttm^ 

(1797). 

(t) Aux teriDcs de la lui dut4 messidor an IV (ii JalBit 
1796). Aodrieoi éUlt sorU du thbnnal de casaatioa en g» 
minai an V ( avril 1797 ); mats U y fut appelé denouvcat 
(S»epteiDbrel797)parsuite delà loi do 19 Cructldorde eeUt 
m^me anDce. C'est donc à tort que la Biographie amJasr- 
selte du qu'il ne faisait plus partie du tribonal de eassalioa 
au roouient de son élection an cupaell des cinq cents. 
(8) Dtcado pMkuophiquet 8* Uimestre de Paa.^. 
p.t89. 



eoi 



ANDRIEUX 



603 



qn'dles aient en le dessein de faire un peuple 
d'hommes à prétentions , des demi-littérateurs , 
des quarts de savants. Il vaudrait mieux former 
des hommes simples, d*un sens droit, suffisam- 
ment instruits de ce qu'Os doivent savoir, moins 
raisonneurs que raisonnables. » 

Après la révolution du 18 brumaire an vm, 
Andrienx , sans l'avoir demandé , sans avoir vu 
personne, apprit encore par le Moniteur qu'il 
avait été nommé membre du tribunat. Cette as- 
semblée était la seule dans laquelle on discutAt 
et <m délibérât en public, n y apporta ses habi- 
tudes de modération , mais en même temps d'in- 
dépendance, n prit une part active aux discus- 
sions qui y eurent lieu à diverses reprises sur 
les successions testamentaires. 

La considération dont Andrienx jouissait an 
tribunat le fit élire d'abord secrétaire, puis pré- 
aident au mois de fructidor an Vm. En cette 
qualité, il dut prononcer, le 1*' vendémiaire 
an DL (23 sqitembre 1800), un discours pqur 
ranniversaire de la fondation de la république, 
n ae fit un devoir d'y montrer le rôle que le tri- 
bimat était appelé à jou^ dans les nouvelles 
Institutions de la France ; et, pressentant en quel- 
que sorte l'avenir, il disait : « C'est \d que l'a- 
moar de la patrie, l'horreur de l'oppression, le 
noble désintéressement, le dévouement héroïque, 
lootea les vertus républicaines doivent avoir leur 
anctuaire et leur autel. Vousen devezà laFrance, 
tribuns, la conservation et l'exemple ! » 

Si jnsquid nous nous sommes plu à donner 
de justes louanges à Andrienx pour sa conduite 
modérée et son esprit si plein de bon sens , nous 
devons dire que noos ne saurions approuver la 
ffirectkm qu'il suivit, ainsi que ses amis, dans 
la discossion du Code civil. Toute la France as- 
pirait à l'unité de législation, les circonstances 
étaient on ne peot plus favorables pour lui don- 
ner ce grand bienfait; et voilà que quelques 
hommes de talent, les uns ennemis du premier 
eoDSoly les autres plus académiciens que légis- 
lateurs, se mettent à épiloguer sur les projets 
qoi leur sont soumis. Aujourd'hui que nous ap- 
précions depuis longtemps les avantages du Code 
dvfl, nous tix>uvons les raisons qu'on alléguait con- 
tre ses premiers titres bien mesquines , et nous 
■e saurions trop louer le gouvernement consulaire 
de ne s^étre pas arrêté à des obstacles quil ne 
tnda pas à vaincre. En donnant ce grand code 
I la France, il s'est couvert d'une gloire immor- 
telle, et sa plus douce récompense a été dans 
l'empressement que les nations les plus civilisées 
dn monde ont mis à se l'approprier ou à l'imiter. 
Quoi qu'il en soK, le gouvernement consulaire 
■e voulant plus éprouver de pareflles résistances, 
eut recours k un moyen extrême, qui ne saurait 
reeevolr l'approbation des amis de la liberté. Il 
éBmina du tribunat vingt de ses membres les plus 
énergiques. Andrieux ne fut pas compris dans ce 
nombre; ce fut un peu plus tard , à la fin de 
ian X ( septembre 1802 ), qu'il fut âiminé à son 



tour avec d'antres de ses coDègnes'; et il reutia 
dès lors dans la vie littéraire, pour ne plus la 
quitter. 

C'est après le rejet du premier titre du Cofle 
civil que Bonaparte se plaignant à Andrieux , 
qui en avait été rapporteur, des résistances 
dn tribunat, le poète lui répondit : « Citoyen 
premier consul, on ne s'appuie que sur ce 
qui résiste. » Le mot est vrai ; fl est dcvcrra 
historique. Les flatteurs du pouvoir lui font 
presque toujours beaucoup plus de mal que ceux 
qui ne craignent pas de lui dire la vérité. Mais 
nous croyons qu'il portait à faux s'il s'appliquait 
aux résistances relatives au Code civil ; et les lé- 
gislateurs qui ont combattu ce Code sont bien 
loin de pouvoir être placés à côté des Portails , 
des Siméon, des Bigot de Préameneu, dans Ja 
reconnaissance des peuples. 

Pendant l'exercice de ses graves fonctions ju- 
diciaires et législatives , Andrieux n'avait pas été 
infidèle aux muses. Il avait employé ses loisirs à 
composer de jolies pièces de vers, dont la lectupe 
avait fait plus d'une fois l'attrait principal des 
séances publiques de l'Institut. Rappeler le Dia- 
logue entre deux journalistes sur les moH 
MONSIEUR et crroYEif , dont le dernier vers , 

Appelez-roos meiiiears, mais soyez dloycns, 
a été cité si à propos par M. le président de 
l'assemblée législative (1) ; rappeler encore le 
Doyen de Badajoz , la Bulle d'Alexandre VT, 
la Querelle de saint Roch et de saint Thomas, 
c'est reporter la pensée sur de charmants récits, 
embellis par des vers gracieux et spirituels. Ces 
deux dernières pièces , sans doute , sont un peu 
libres; elles se ressentent du temps où elles ont 
été composées. Le professeur du collège de 
France les a repoussées de ses œuvres lorsqu'il 
les publia en 1818. Mais fl nous est permis au- 
jourd'hui d*ètre moins scrupuleux ; le délicieux 
esprit qui y règne nous les fait rechercher, et 
nous nous sentons disposés à les absoudre , avec 
les contes du bonhomme et certaines chansons ds 
Béranger. 

Andrieux continuait aussi de travailler à la Dé' 
cade philosophique. H y fit insérer, à la fin de 
l'an X, une analyse très-détaillée des Animaux 
parlants de Casti (2). Les plus spirituels pas- 
sages de ce poème italien furent traduits par lui, 
en vers qui méritent de figurer à côté de la Bulle 
d* Alexandre VI e% de saint Roch et saint Tho- 
mas. 

Depuis les Étourdis , si l'on excepte l'opéra- 
comique de VEr^fance de Jean-Jacques Rous- 
seau, Andrieux n'avait plus fait représenter de 
comédies. En 1802 , lorsqu'il vit qu'il touchait au 
terme de sa carrière l^slative, il donna au 
théâtre Louvois, qui était dirigé par son ami Pi- 
card, un petit acte intitulé Helvétius ou la 
Vengeance d'un Sage. Le but qu'il se proposa 

(1) Séance da « octobre ISM. 

(t) Troll ardelea dans la Décade phUotophiquê^ t« trt- 
mcatre de ran X, p. lis, m «t IM. 



603 



ANBRIEUX 



604 



fut de montrer qu'il ne fknt pas juger les hom- 
mes d*après quelques opinions spéculatiYes ; quil 
ne faut pas surtout les mépriser et les haïr pour 
ces opinions , lorsqu'on leur Toit faire des actions 
pour lesquelles on est obligé de les respecter et 
de les aimer (1). 

Ainsi qu'Andrieux a en soin de le dire, if n'é- 
tait i)as un partisan bien chaud de la doctrine 
et des écrits d'Helvétlus (2); mais il admirait 
d'autant plus ses vertus, qu'A n'était pas étran- 
ger à la société d'Auteuil, et qnll allait quelque- 
fois rendre visite à la veuve de ee philosophe. 
Tout, chez elle, respirait l'amour des lettres et 
de la philosophie. Turgot, Franklin , Ckmdorcet, 
Maleshcrbes, avaient fréquenté cette maison, o6 
Bonaparte était allé chercher une leçon de modé- 
ration à son retour d'Egypte (3). Cabanis , de 
Tracy, Daunou, Gallois , Roussel, étalent les h4- 
tes habituels de cette société, qui se réunissait 
aussi, une fois par décade , en un dîner chez un 
restaurateur de la rue du Bac. C'étaient les der- 
niers représentants de la philosophie du dfx-hui- 
tièine siècle ; ils en avaient l'enthousiasme et en 
conservaient les illusions. Le souvenir des vertus 
d'Helvétius se perpétuait parmi ces hommes dis- 
tingués, dans la compare desquels Andrieux 
avait appris à les respecter. H paraissait du reste 
s'être peint lui-même, lorsqu'à fidsait dire à son 
principal personnage : 

Il me semble aujoard'hal rompre tontes mes chalaes ; 

Je vaU , 

Vivre auprès de ma femme , élever mes enftntR , 
Dans ma dooce retraite atteindre met Tleiu aas ^ 
El, profitant enfin de ma propre morale , 
De la vie à la mort mettre un prn dlotervalle. 

Cette agréable comédie obtint un succès qn'éOe 
dut surtout, comme presque toutes les pièces 
du même auteur, à des pensées fines et à des 
vers bien tournés. 

L'année suivante, Andrieux donna au même 
tliéàtrc la Suite du Menteur de Pierre Cor- 
neille, à laquelle il avait fait des changements et 
additions considérables. Cette comédie réussît; 
mais elle reçut un moins favorable accueil lors- 
qu'elle fut reprise quelques années plus tard au 
Théâtre-Français (4) , quoique notre poète y eût 
beaucoup travaillé dans cet intervalle. H fut plus 
heureux avec sa comédie intitulée le TVfisor, jouée 
le 28 janvier 1804. H y combattit l'esprit de cupi- 
dité qui aveugle tant de gens ^ et opposa au carac- 
tère d'un avare celui d'un homme qui sait se 
rendre heureux par une douce philosophie, quoi- 
qu'il n'ait qu'une fortune médiocre. On peut croire 
qu'A avait fait allusion à sa propre situation dans 
le personnage de Latour; et bien quil ne (ùi pas 
encore professeur au collège de France, par im 
singulier hasard il faisait, de l'homme raison- 



Ci) Préface û'HtMtimt. 

(S) Même préface. 

(8) Madame Helvétius, se promenant dans son Jardin 
avec Bonaparte, lui dit : Vous ne savez pas combien on 
peut trouver de bonheur daoa troU arpents de terre. • 

(4) 19 novembre 1808. 



nable de sa comédie , un profeaseor à ee céièbre 
collège , place à laquelle U ne devait être proina 
que dix ans après. 

Le Trésor obtint uu véritable aocoèe. L'iotri- 
gne en est amusante, et la versificatioD très-ioi- 
gnée. Aussi cette comédie Ait^le désignée, pv 
la classe de la langue et dé ta liitératwre 
française de rinstitut, pour obtenir le prix dé- 
cennal que l'empereur avait créé. 

Notre poète fit encore Jmer en 1804 , «a Ttaé^ 
tre-Français , Molière avec $ê$ amis. Le famem 
sonper d'Auteull , ainsi nds snr la aoène, obtint 
de légitimes applaudissements. Les penoimai^ 
célèbres qui figurent dans eette eoméilie y Imi- 
nent im langage parAiitemfot approprié à km 
situation. Les pensées y sont pfdnes de défica- 
tesse, et les vers spirituels et élégants. C'est avsc 
raison que Dawiou, parlant de l'anecdote qalt 
donné lieu à ce petit ael0, a dit : « Ce soiptf 
d'Aoteoil a été mis sur la scène française par M 
héritier dn bon goût et dn bon esprit de ses wh 
vives. » 

Mais ces travaux Utléraires n'enrkfaissaiflBl 
point notre poète. Comme noos l'avons dît,-! 
s'était marié; deox fiUes étaient nées de ee M- 
riage; sa sœur habitait av«c lui. Ces char]^ 4s 
fomille ne laissaient pas d'être asses lourdes. 9m 
amis , qui déjà phu d'une fois s'étaient enpkiyCf 
pour hii, cherchèrent encore h lui procorsf lit 
occopation permanente et loeratire. Ils s'adn^ 
sèrent à Fouché, qui le ftt venir et hii offrit mê 
place de censeur, anx apperintements de ê,000 k, 
par an. Andrieux reftisa, malgré l ln s te tance di 
ministre. On ne pouvait craindre , dlaaiteeloi-d^ 
qu'avec hii la censure dégénérât en înqirisitiBa; 
il ne prétendait nullement comprimer la pensée; 
les idées libérales s'étaient réfugiées dans aoa mî- 
nistère. Andrieux répondit à Fooché qnll le le- 
merdalt beaucoup de sa bonne volonté pour Ml; 
mais qu'ayant tovjours parié poor la liberté dé 
la presse et contre la censure, il ne poonilél 
conscience se cliarger de remplir êtes ibneHoil 
qui lui répugnaient, et dont il s'acquitterait M 
mal. Puis il ^onta en riant : « Tenez , dtoyoi 
ministre , mon r6!é est d'être pendn , et non A- 
tre bourreau. » 

Mais, lors de l'avènement de Femplre, fftM 
l'objet d'un acte de délicatesse qui hoom inÛ 
ment son auteur. Joseph Bonaparte, dont H avril 
été le collègue au conseil des cinq-cents , et qol 
devenait prince Ihmçais, ayant appris <)tt11 ttf 
trouvait dans une situation embarrnssée , lui ef> 
frit une pension de 6,000 fr. avec le titre de fif- 
bliothécave. Le poète hn opposa d'abord qnel- 
que résistance. « Il me tombe , répliqua Joseplti 
une grande fortune ; je m'en regarde connnef ad* 
ministrateur plus qoe comme le propffétrir^: 
comment pnis-je mieux m'en servir qn'en en flf* 
sant part à des personnes que j'ahne? Aidez-mel 
à en fkire l)on usage , c'est moi qoi voua êarë 
obligation. » Andrieux se rendit à on si noHe 
langage. A a joui pendant dix ans de eetle pfth 



ANDRIEUX 



606 



9t m reconnaissance a sniyl jusque dans 

'auteur de eettd action généreuse. 

'est t>as tout. Le sénat le prit encore pour 

tiécaire; ce qui loi valut un logement gra- 

un traftement, qui augmentèrent son ai- 

Enfin , dans la même année 1804, fl ar- 

I autre bonheur à notre poète. M. Lacnée, 

comte de Cessac , son confrère à llnsti- 

gouremeur de l'École polytechnique , fit 

ans cette école une chaire pour l'enseigne- 

e la grammaire et des belles-lettres, et fl 

oramer Andrieux. Ses élères deTfnrent 

ses amis ; et ce cours forme la base de 

|u'il a professé plus tard au collège de 

, et qui a tant augmenté sa réputation. 

lit avec une bonté toute paternelle qu'An- 

parlait aux studieux jeunes gens qui sui- 

ses leçons. Elles consistaient phit6t en 

armante causerie que dans un enseigne- 

octrinal. Aussi arrirait-il quelquefois aux 

d'oublier le règlement de Técole qui leur 

lit de donner aucune marque d'approba- 

1 dMmprobation aux leçons des profés- 

et ne craignaient-flit pas de Tapplaudir. 

it le 24 férrier 1806 qu'il eut le malheur 

Ire son excellent ami Collin d'Harieville. 

e fut plus touchant que cette intimité qui 

entre les deux poètes. Elle a été câébrée 

cis, qui nous montre Andrienx, son crayon 

I la main , revoyant, avec son goût si déli- 

il sûr, les ouvrages de CoDin. Tantôt c'é- 

d-d qui ajoutait quelques vers à une scène 

ieux, tantôt, au contraire, Andrieox rendait 

le service à son and. 

:-rool qaelqaes wtn , Je pourrai Toni en rondrê. 

amtOé parfaite d tpectade eochaateur, 

I troubia )ai»aU l'aRKMV-pr<»pN d'autav (i)^ 

XMiçoit facilement quelle dut être la poi- 

douleur d'Andrieux à la mort d'un tel 

fit faire son buste par Houdon, et pro^ 

sur sa tombe un discours empreint de l'é- 

De du cceur. Enfin, phisiears années après, 

;ea une notice détaillée sur la vie et les 

es de ce i)06te distingué, et elle fut placée 

d'une édition de ses œuvres. Mais ce ne 

pas là lea seuls services rendus par An* 

a la mémoire de CoUin d'Harleville. Ce- 

quekpies laois avant sa mort, voulant 

ner beaucoup de papiers inutiles , charge» 

lesUquc de les brûler. La mission ne fût 

x)mpUe iidèieuent, et les papiers furent 

à un épicier. Or il s'y était glissé une oo- 

iné<lite de Collin , intitulée les Querella 

ux frères. Heureusement elle Ait achetée 

amateur qui en reconnut le mérite, et la 

rlu naufrage. Les comédiens de l'Odéon 

ent le projet de jouer cette œuvre pos- 

du C^olHn. Andrieux revit le manuscrit, 

préccd(;r la première représentation d'un 

le en vers qui expliquait au public com- 

i nouvelle comédie avait été retrouvée , et 



faisait on appel k son indulgence et à sa synipa- 
thie pour l'auteur. 

Gomme on le voit, les fonctions du professorat 
et celles de bibliothécaire laissaient encore le 
temps à notre poète do faire de jolis vers. C'est 
ainsi quil récita, à la séance publique de l'Ins- 
titut dans lacpielle M. de Tracy fut reçu en rem- 
placement de Cabanis , wie Promenade de /V- 
nelon, qui, avec le Meunier de Sans-SoUci,esi 
choisie À souvent pour orner la mémoire de nos 
enftuits. 

Andfieox avait quelquefois occasion de se trou- 
ver avec l'empereur, soit cliez Joseph , soit dans 
d'autres réuntons. Ce fut dans une de ces ren- 
contres que Napoléon lui dit : « La comédie ne 
corrige personne ; les vices mis en scène sont 
toujours si brillants, qu'on va plutôt les imiter. » 
Le poète composait alors sa comédie du Vieux 
Foi, qui fût jouée au Théâtre-Français le 6 juin 
1810. 11 y rendit ainsi la pensée de l'empereur : 

Sonvent des Jeann tats on a finit te portrait : 
Lfli irrSeea que toi^Joim mar la scéac oa Irw diODM 
Font qa'OD les a )ooé« taos corriger personne. 
On trouve aimable en eui ee qui devrait choquer ; 
On va les applaudir, au lieu de <Vn moquer. 

Le Vieux Fat, ^ ^tait une comédie en cinq 
actes, n'eut pas de succès. On y retrouvait tou- 
jours réiégance de versification propre à son au- 
teur, mais la pièce parut triste; et elle pâlit de- 
vant une (krce jouée sur un théâtre secondaire , 
par un exceDent acteur, et où le même sujet était 
traité avec moins de délicatesse d'esprit, mais 
avec pins de g^té (1). Depuis, Andrieux a réduit 
cette comédie en trois actes, sans cependant la 
faire représenter. 

On vient de voir quelle était TophiioD de Na- 
poléon sur la comédie; après l'avoir exprimée , 
il s^outa, en continuant de s'adresser à Andrieux : 
« Mais vous , vous savez faire autre chose que 
des comédies. » est probable que, par ces der- 
niers mots, l'empereur faisait allusion, non à 
l'ancienne opposition du tribun , mais au cours 
qn'O professait alors à l'ÊcoIc polytechnique. 

Andrieux rendait justice aux grandes qualités 
du conquérant; son arhiilration cependant était 
lohi d'aller jusqu'à la flatterie. Un jour, aprèt 
une distribution des prix du concours généra] , 
il dînait, avec des professeurs de l'université et 
les élèves lauréats , chez Frochot, préfet de la 
Seine. La conversation vint à rouler sur le sojet 
du prix d'honneur, qui était une harangue de 
Chùiemagne. Selon toute apparence, ce sijel 
n'avait été choisi que pour amener de louan- 
geuses allusions à Pempcreur, et recevait, pro- 
bablement par ce motif l'approbation de tous 
les convives, u Moi, dit Andrieux , je n'aime pas 
de pareils sujets : c'est mettre au concours un 
prix d'adulation. » Un long silence se fit, et la 
conversation changea bien vite de caractère. 

¥jï 1814 , la chaire de littérature firançai&e au 
collège de France étant devenue vacante, An- 



eia , Êpitrê d wum amê jindrietur. 



(1) U CMevanI Jnmê kommê, Jooé par PoUer. 



607 



ANDRIEUX 



608 



drieux se mit sur les rangs pour l'obtenir. Quoi- 
qu'il eût un concurrent redoutable dans Gin- 
guené , il fut présenté par la nujorité des pro- 
fesseurs du collège et par l'unanimité des mem- 
bres de l'Académie française. H fiit nommé, et 
remplit cette place concurremment avec celle 
qu'il occupait à l'École polytechnique. Mais, au 
mois de mars 1816, il fut destitué de cette der- 
nière fonction. Il avaitété dénoncé par une feuille 
soi-disant monarchique et religieuse. Il s'en ven- 
gea en traduisant en beaux vers la Parabole 
du Samaritain , et la dédia à son dénonciateur 
anonyme. 

Mais si Andrieux ne pouvait , malgré sa modé- 
ration et son talent , échapper aux rancunes de 
l'esprit de parti , il était chéri de la jeunesse et 
estimé de ses collègues, quelle que fût leur opi- 
nion politique. Parmi les hommes de lettres dont 
l'amitié lui était le plus chère, il ûuit citer Picard, 
Roger, Campenon , Dam , Droz , Finnin Didot , 
et le respectable Duds. Cet illustre yieillard lui 
adressa une Épttre, à laquelle il répondit par une 
autre épttre intitulée Cécile et Térence, qui con- 
tient ce vers exprimant si bien ce qui se trouvait 
chez le doyen du Parnasse français : 

L'accord d'an beaa Uleat et d'un beau caractère, 

vers qui servit de légende à la médaille qu'on i 
décernée à Duds après sa mort 

Mais la principale occupation d'Andrieux, dans 
les vingt dernières années de sa vie, était son cours 
de littérature au collège de France. Malheureu- 
sement, le grand ouvrage qu'on était en droit de 
croire qui en résulterait n'a pas été publié. Pour 
l'apprécier, nous n'avons que les sommaires du 
Cours de grammaire et belles-lettres qu'il avait 
professé à l'École polytechnique, et qui avait été 
publié à l'usage des élèves (1), et les notes re- 
cueillies par quelques-uns de ses auditeurs. 

Andrieux était un pur classique. Il attaquait 
dans sa chaire les doctrines romantiques avec 
une extrême ardeur. Suivant lui, le désordre 
littéraire devait conduire au désordre moral. 
Pouvons-noue dire ai]yourd'hui qu'il se soit 
trompé? n admirait peu Gœthe et Schiller ; mais 
il goûtait profondément les beautés répandues 
dans Shakspeare, et réservait son enthousiasme 
exclusif pour Molière , Corneille et Racine. Ce 
n'étaient pas seulement des jeunes gens qui sui- 
vaient avec empressement le cours de littérature 
française du ooUége de France : on y voyait aussi 
des hommes d'un &ge mûr et même quelques vieil- 
lards venant se retremper à cette source pure, et 
y chercher de douces jouissances littéraires. Dans 
la dernière séance d'une année, Andrieux cita I 
cette épitaphe d'un poète grec : « Ci-git Épi- 
charme y poète et philosophe. Il donnait à la 
jeunesse des leçons utiles et pleines de grâce. » 

Il n'est aucun de ses auditeurs qui n'eût été 
disposé à tracer une semblable épitaphe sur sa 
tombe. 

(1) Année isoi à 1807 i toI. in-4*. Imprimerie de H. Per- 
ronneao. 



Andrieux avait mi organe d'une extrême lai- 
blesse ; mais , ainsi que l'a dit ingémeusemeot 
l'un de ses confrères (1) , il savait se faire en- 
tendre à force de se faire écouter» C'est qu'il 
avait soin d'embellir l'enseignement par Tesprit 
et la grâce; et il ne perdit jamais de vœ cette 
pensée si juste et si délicate, exprimée dans im 
vers de sa jeunesse : 

Ceat trop peo qoe d'iostralre ; Il faut loatraire et plaire. 

De là l'immense succès qu'obtenaient ses le- 
çons, et Fempressemeot qu'une jeunesse d'âHe 
mettait à les suivre. 

Mais la préparation da cowrs de litténtme 
n'employait pas tous les moments d'Andrieux, «C 
H travaillait encore à quelques oeuvres dramati- 
ques, n est vrai que le peu de succès du Vieux Fat 
semblait Tavoir détourné de faire représenter des 
ouvrages nouveaux; car on ne peutconaidérerqiie 
comme une étude littéraire les changements qaH 
essaya d'apporter, à la demande de Talroa, ae 
Polyeucte et au Nicomède de Corneille; chan- 
gements qui étaient nécessités par le goût do 
public de cette époque. U les avait faits avec une 
réserve religieuse, « se mettant aux pieds da 
grand Corneille, et lui demandant la peimisaos 
d'ôter quelques grains de poussière à son beai 
cothurne (2) ! » 

Mais en 1816 notre poète fit jooer la Cerné- 
dienne, sa meilleure comédie après les Étour- 
dis. La pièce obtint un beau succès, qui reçut 
encore plus d'éclat par le talent d'une iniroitake 
actrice. Les vers de cette comédie, qui est ea 
trois actes, sont d'une extrême élégance, et lln- 
trigue est bien conduite. Elle essuya cependant 
quelques critiques; et l'on se souvient encore de 
la querelle pédantesque que fit à l'auteur on grave 
journaliste, à l'occasion de ce vers si plaisant : 

Ciceron !... acéron n'était point gendlbomme. 

Le Manteau , joué quelques années plus tard, 
est un agréable badinage dont le sujet est em- 
prunté à un Ikbliau du moyoi âge. 

Depuis longtemps aussi Andrieux n'avait plos 
fait de lectures dans les séances publiques de 
l'Institut. 11 saisit l'occasion de la réoeptioai 
l'Académie française de ses deux amis H^M. Dm 
et Casimir Delavigne , pour réciter un Discours 
sur la perfectibilité de Vhomme. Les pensées 
et les vers de ce discours rappelloit quelques 
poèmes de Voltaire, où de semblables sujets phi- 
losophiques sont traités avec une supérionlé 
dont Andrieux ne s'est point éloigné. Cette lec- 
ture fut fort applaudie, particulièrement les vers, 
devenus proverbes , dans lesquels on voit figu- 
rer ces hommes qui , 

Au cliar de U raison l'attelant par derrière, 
Veulent à reculons l'enfoncer dans romlère. 

Si à ces divers travaux nous Joignons une Ci- 
tation en cinq actes et en prose d*nn drame ds 
Cumberland intitulé le Jeune Créole^ et one imi- 
tation de Jane Shore , célèbre tragédie de Bowe, 

(1) M. VUIetnaln. 

la) CBavret, L III. p. SM. 



W9 



ANDRÏEUX 



610 



qu'ADdiien eomposa, en cinq actes et en vers, 
sous le titre de Lénore , nous aurons li Este à 
peu près complète de ses prindpanx ourrages à 
r^xKpie où nous sommes arrîTés. 

£n 1829, Ait nommé secrétaire perpétnd de 
TAcadémie française en remplacement d'Auger, 
qui s'était donné la mort. Tons ses soins se di- 
rigèrent d*abord rers l'achèvement de la noo- 
▼dle édition du Dictionnaire. Déjà il s'était oc- 
cupé de ce grand ouvrage, comme membre de la 
commission qui était chargée d'en préparer la 
rédaction. H avait fait d'aiUeurs de profondes 
études sur la langue française en particulier, et 
ior les principales langues tant anciennes que 
inodemes en général, n avait consigné le résultat 
de ses méditations sur ce grave siijet dans une 
savante dissertation , intitulée De Vorigine, de 
ia formation et de la variété des langues , de 
leurs progrès et de leur déclin. H avait aussi 
étudié la méthode que Samuel Johnson avait 
suivie pour composer son célèbre Dictionnaire 
anglais, et il en traduisit la préface. Enfin, bien 
des années auparavant, il avait lu à une séance 
de l'Institut un Rapport sur la continuation 
du Dictionnaire de la langue française (1). 
Devenu secrétaire perpétuel, Andrieux redoubla 
d'efforts pour mener à bonne fin la difficile tâche 
oonfiée à l'Académie , et ^il disait quelquefois, 
moitié sérieusement, moitié en plaisantant : Je 
mourrai du Dictionnaire. U ne lui fbt pas 
malheureusement donné de présider à la pu- 
Uication de cette nouvelle édition. 

Notre poète s'occupa avec une grande activité 
des autres devoirs que ses fonctions de secrétaire 
perpétuel lui imposaient, n rédigea les program- 
mes pour les concours et des livrets pour les prix 
de vertu. Ses rapports sur les concours étaient 
de véritables ouvrages dans lesquels les siqets 
des prix étaient traités avec étendue et supério» 
rite. Nous mentionnerons particulièrement son 
Rapport sur le courage civil ( 1832 ) , soii Rap- 
port sur le concours à un prix extraordinaire 
de 10,000 francs, dont le siqet était : De Vin^» 
fluence des lois sur les mceurs, et de Vin- 
fluence des mœurs sur les lois; et enfin son 
Rapport sur un autre prix de 10,000 francs pour 
nn discours sur ce sujet : De la charité consi- 
dérée dans son principe, dans ses applica- 
tions et dans son influence sur les mœurs et 
sur Véconomie animale. Ce dernier travafl était 
fil bien fait et remplissait si bien les vues que 
l'Académie avait eues en proposant ce sujet de 
concours , qu'un des acadânidens dit en badi- 
nant que c'était au rapporteur que le prix eût dû 
être donné. 

Le 30 septembre 1830, Andrieux fit jouer au 
Théâtre-Français une tragédie en cinq actes, in- 
titulée Lucius-Junius Brutus. H avait com- 
mencé cette tragédie en 1794 ; O la retoucha a 
bien des reprises, et se décida enfin à la faire re- 

(I) 8 floréal an IX. II est dam la Décade phUoiophique, 
9* trlnesue de l'an ïX, p. tfr. 

MOUV. BIOOR. DRIVERS. — T. 0. 



présenter, lorsque la révolntloii de 1830 rendit 
plus do liberté an théâtre. Le même sujet avait 
été traité par Voltaire; Andrieux ne voulut pas 
lutter contre lui; son intention fht d'exprimer 
différemment ce fait historique. Les amis d'An- 
drieux attendaient avec anxiété le résultat d'une 
épreuve qu'il eût été bien^iénlhle de voir échouer. 
Heureusement, le succès ne fut pas un instant 
douteux. Le vieux poëte classique avait dit des 
concessions raisonnables à l'esprit de son temps, 
l'action marchait régulièrement , mais présentait 
un hitérèt soutenu qui était relevé encore par des 
vers qui ne manquaient ni d'énergie ni de sensi- 
bilité. 

Peu avant la représentation de Brutus, An- 
drieux avait hi, dans nne séance publique de 
l'Institut, un conte hititnlé PJSnfance de 
Louis XII, qui obtint, comme toutes les lec- 
tures qu'il fit en de semblables occasions, de 
nombreux et justes applaudissemoits. 

Cependant notre poète approchait du terme d 
sa carrière. A partir de 1832, ses forces dimi- 
nuèrent, et, dans l'automne de cette année, il 
écrivait i l'un de ses gendres : « Je sens , comme 
Fonteoelle, nne grande difficulté de vivre. » Ses 
enfants l'engagèrent alors à se faire suppléer au 
collège de France; mais il leur répondit : « Non, 
un professeur doit mourir k son poste. » Puis, 
comme^les supplications étaient renouvelées, il 
ajouta : « C'est mon seul moyen d'être utile 
maintenant; qu'on ne me l'^ilève pas.. Si on me 
l'ôte , il faut me résoudre à n'être plus bon à 
rien. » Campenon insista auprès de lui pour quil 
suspendit au moins ses leçons. Pour toute ré- 
ponse, Andrieux, lui montrant une lettre où l\ui 
de ses jeunes auditeurs lui peignait avec effhsion 
sa reconnaissance, lui dit : « Tenez, mon ami, 
lisez, et dites si je puis quitter ma diahv. » 

Au printemps de 1833, Andri«ix s'éteignit 
entre les bras de sa sœur et de sesenfonts. 

Au jour de ses (ùnéraiDes , nn nombreux con- 
cours d'amis , d'hommes de lettres et de jeunes 
gens, s'empressa de lui rendre les derniers de- 
voirs. Quoiqu'il ne fût plus depuis longtemps 
professeur à l'École polytechnique , son souvenir 
s'y était tellement perpétué, que les élèves de 
cette École voulurent porter eux-mêmes son oer- 
cueil. Plusieurs membres de l'Institut et quel- 
ques jeunes gens se rendirent interprètes de la 
douleur commune, en prononçant des discours 
touchants sur sa tombe. 

Les dépouiUes mortelles d'Andrieux reposent 
au cimetière du Père-Lachaise, où ses filles lui 
ont fait élever un monument sur leqnel elles ont 
fait graver les quatre vers suivants, extraits d'un 
conte ( l^ Alchimiste et ses enfants ) une leur 
père avait composé pour elles pendant leur en- 
fance: 

Qae ne peat-on ncheter à prix d'or 
Un bien tt grand , une tête d ebèrel 
Que n'avona-iiona à donner on tréaorP 
NooB rottrtrtoaa poor revoir noU« père. 

A.-H. TAlLLAMBIBn. 

20 



t,-B. Ttlllandlcr, HoHti >i 



Poéta rraitfali, 1, p. Ue, cl 11, f. t 

■audbioli ( Glrolanu ], peinlre Téronais 
d'uD grand mérite, Tivait au dix-septième sïtele. 
Son nom se trouve inscrit à la date de 1606 sur 
un tableau d'autel et sur d'autres saints, dans 
l'Oise de Saota-Calerioa di Sienna, i Veroiu. 
Il peignit aussi les deoi pièces latérales dans la 
Cappella Maggiore dl Sant' Angelo, sous le casiel 
de San Felice. 
Dii Poiio, ^(M dc ruioH rtnfi. 

•tNDmoLU (J/icAei-Angeto), médecin ita- 
lien, TiTait à Vérone à la fin du dii-septiènie et 
au commencement du dix-huitiëme siècle. Il ap- 
partenait à l'école des istrochimistes. On a de 
lui : Concilium veteram et neotericonm de 
enruervanda valetvdint; leu De tnorborum 
caialx proeathartieit , in 7110 rationês expe- 
rimenloruM tu^açlit ditaatx exarantur; 
Lugduni, 1S93, ln-4*iBUe, 1094; c'est un traité 
d'hjr^èae fort intéressant; — Domesttcorum 
auxillontm el/aeile parablliumremediorum, 
tractatut qtiinqjie ;yeai»e, 1698, lo-*°; — Bn- 
chiridium procticum medlcum,- Venite, 1700, 
in-4'; rautëiir j soutient, d'après la doctrine 
de StItIds de la Boè, qae laSivre intermittente 
provient d'un mélange vicieux de la blls itog le 
soc pancréatique; — Phytiologix Part lecun- 
da,in via Platonti et ùceademioimm jiu/i- 
(ufionei msdic*; Klagenfurt, 1701, in^*; 
c'est la cantinDatlon du traité dli^^èue; — Phi- 
losophia rxperiftenlalit prsiida Platane in 
conrilio eeterum el ntotericorvm convocata , 
ifM Phftiea r^formati Plalonis; Klagenrurl, 
l7oa; — Defel>nimselmorbi»acutU; Venise, 
1711 ; — ffoKum et integmm tyittma phgsic^- 
medicum, ^le, 1B94, in-fol. H. 

iddiiiii. nftltatat M Jacbs, Mlgam. Gelikrim- 

•uiDRiOT OQ BAIIBBIOT (Françoii), gra- 
veur français, né i Paris en 1S55. Il vécut 
quelque temps es Italie, et exécuta un grand 
nombre de gravuree d'après plusieurs maîtres 
français et italiens. Il imita le stjle de F. Poillr, 
mus l'exécutian n'est pas de premier ordre , et 
les extrémités sont lourdes. Le» originaux qu'il 
a reproduits font rechercher ses planches. Il a 
gravé d'après Raphaël, Titien, Doraenlcliino , 
Gnido, Aibsno, Ann. Camcci,C. Marratla, Pous- 
sin, le Sueur et d'autres. 

HnbH. Matuul ta amalatri. 

kxowascv» ('AiSfiTiaii), sanutmmé Pseudo- 
Pkilipput (le faux Pliilippe), roi macédo- 
nien, né à Adramytlium, ville de la Troade, dons 
l'Asie Mineure, mourut à Rome en 147 avant 
J.-C. 11 se donnait pour fils d'une concubine de 
Persée , dernier roi de Macédoine, qui l'aurait 
bit élever aecrUement à Adramytljum, afin que 



AMDRISaiS »« 

dans le cas ob la guerre contre les Romans loi 
devint funeste, il restit au moins quelque re- 
jeton delà race rojale. Voyant qu'à Table de « 
conte il ne recrutait aucun paiiisan dani pn 
il passa en Syrie, où rt^iait DémMriDV 
Soter, beau-frère de Persée. Ce prince , «issf peu 
crédule que les Macédoniens, fit arrtteiU pi^ 
tendu Philippe, et l'envoya k Rome sous bonne 
escorte. L'eit^eur et les manières d'Andriscai 
n'inspiraient qae du mépris pour sa perscHke. 
Les Romabis se mirent donc peu en peine de le 
surveiller sévèrement ■■ il en profita, et prit ta titHc; 
Arrivé cbei les Ttiraces, Il trouva moren de la 
soulever; à la tête d'une assez forte année, I 
entra d^ns la Macédoine, s'en rendit maltie, rt 
prit les hidgnes de la dignité royale. Ce [Htmier 
et facile triomphe l'enhardit : il attaqua la Tbo- 
salic, el en soumit une grande partie. Renie, 
étonnée de la rapidité des progrès d'un avegla- 
rier qu'elle avait d'abord m^risé, diolsit Sopol 
Nasicapourle combattre. Le général rcKoalnn- 
prit les villes de Thessalie dont Audriscus s'éliil 
emparé, et le rejeta ai Macédoine. Le sénat doMi 
ordre au préleur P. Juventins Ttialna de piMI 
dans ce royaume avec une armée. Javentins s'y 
rendit aussltâl; mais méprisant trop ton adn(> 
saire il s'engagea témérairement dans un oorabit 
contre Andriscus appu;;é par tontes les forets dt 
la Macédoine et de la Tbrâce : Jovoitins d NU 
lieutenant Q. Cœlius y perdirent la rie aise 
une partie de leur armée. Le vainqueur, proâ- 
tant de sa victoire, recouvra la TbessaUe. DM 
ambassade des Carthaginois, alors en guerre n<c 
les Romain), et la promesse de prompts seenm 
vinrent encore alimenter son or^^eil, et, croytfll 
son autorité suffisamment aTTennie, 11 s'abaadoiua 
sans réserve è ses mauvais Instincts. Lea vin* 
Icnces, les mnflscations, les meurtres flreni i^ 
précier aux Macédoniens leur noavew malin. 
Une désaffecUon générale fbt la eonariquince 
d'une conduite aussi iinpotttlqoe. Q. CédH 
Hétellus remplaça JuventtiLs, pour eontlnier h 
guerre. Andiiscus marcha 1 sa rencontre ; d, 
pour ne pas trop s'éloigner de la mer, il s'arrtti 
à Pydna, où il fortifla son camp. Le général r» 
main éprouva d'abord un échec grave dans ■ 
combat de cavalerie, mais Andriacns ayant dé- 
taché une partie de son armée pour aller couvrir 
la Thessalie, Mélellus profits de son afTaildisu- 
ment, l'attaqua, et l'obligeât la hiite. AodrisoM 
rassembla une nouvelle année et hasanla une 
seconde bataille, plus ftinesle pour lui qne la pra 
miére. Il crut alors trouver un asjle ctwa Bysas, 
roi rie Tbrace. Mais celui-ci, dans la crainte de s'at- 
tirer la haine des Romains, livra son danfcereui 
bâte ï Mélellus, qui te fit conduire à Roua 
chargé de clialnes. Le roi macédonien, aprè« avoir 
servi au triomphe de son valnqneor, somommf 
le Maeédonlque, tU mis à mort par ordre di 
sénat. B. M. 



618 



ANDRISCUS - 



Xrxil. - Poljbe, BTCêrpt. ratican. XXXIV, 6. - 
Aarettu Vlelor, Db viriê iUustribus ^ et. - Pausanias, 
va, 13, 1. — Velleiot-Patercnlus I, il. - Flora», II, 14. 
— IMoB. But. rom. — Consln-Detpréaox, HUUHre ge- 
Mfwlc éê la Crète, — lotrope R«Ulo» HUMrê a»- 
etentkê, t. V. 

* AX DBOBIV8 , petntre de Tantiqaité. On ne 
«lit ni où ni À qoelle époque il Yécut. Pline fait 
incntioD d'un de ses tableaux : Scyllis coupant 
Im aneres de la fiotte perse, 

raae. HUU nat^ XXXV, 40. - Hérodote. Vlli, 8. 

* AHDROBULUS, scolpteur cité par Pline, qui 
le daaae panni les artistes habfles dans la repré- 
fcntation des philosophes. On ne sait rien de son 
âge ni de sa patrie. 

ntae, aut, nat„ XXXI v, s. 

* A3IDBOGLB ( Àndrocltu ) , esdaye célèbre 
par 1« touchante reconnaissance d'un lion, vivait 
vers le commencement de Tère chrétienne. A 
lUmie on fUsait , en guise de spectacle , com- 
battre des criminels et des esclaves contre des 
bèlet ffiroees. Un lion africain inspirait Teffroi 
par floo seul aspect. Un jour ce terrible animal, 
an Ben de se précipiter sur la victime , s'arrête 
font h coup , et va lui prodiguer des caresses , 
comme nn chien qui reconnaît son maître. Toute 
rassemblée applaudit à ce spectacle inaccou- 
tumé ; l'empereur se fit amener lliommc ainsi 
épargné par le lion, et lui demanda qui il était. 
« ié soifl on esclave, répondit-il ; mon nom est 
ABdrode. Pour échapper à la tyrannie de mon 
Mitre , qui était proconsul en Afrique^, je pris 
b faite, et me tins caché dans les déserts de la 
Ubje. Accablé de chaleur et de fatigue, j'allai 
■e reposer dans un antre. Il n'y avait pas long- 
toBpo que j'y étais, lorsque je vis arriver un lion 
qBi poossait des cris plaintifs ; je reconnus qu'U 
était Uessé, et que cet antre était sa demeure. 
Dès qall m'aperçut, il s'approcha de moi, non 
pis d*nn air menaçant, mais implorant mon 
aide« et me montrant son pied piqué par une 
poeae épme, que j'arrachai. Le lion soulagé se 
coocba, laissant sa patte entre mes mains , et 
i*flDdonnit Depuis ce jour j'ai partagé avec lui 
peadant trois ans son antre et le produit de sa 
(hasae. Je voulus enfin quitter cette vie sauvage, 

: c! j'errais au hasard lorsque je fus saisi par des 
[ BMats et transporté d'Afrique à Rome, où je 
> fas condamné par mon maître à mourir dans l'a- 
rtne. > L'empereur accorda la ^ie à Androcle, 
(k hn fit don du lion. Cette histoire est racontée 
^' pir Anln-Gelle , d'après le témoignage oculaire 
: 'Appion , qui vivait sons les règnes do Tibère 
' (IdeCaligula. 

Aohi-Gelle. V, ziv. — Séaèque, Dt benefIciU, il. 19. 
AlDBOCLte ( *AvapoxXf!c ), fils de Phfntas, et 
1^ des Bfesséniens, mort m 740 avant J.-C. Il 
tatagea le trdne avec son flrère Antiochus à Té- 
PoqBe où éclata la première guerre Mossénimne. 
I^s enCuts d'Androdès , après la prise de l'I- 
Qwme , obtinrent des Lacédémoniens le canton 
^ommé Hyamie, dans la seconde guerre de Mes- 
ns prircBl les araws avec les antres Mes- 



\ 



ANDROMAQUE 614 

séniens , et ils périrent en combattant les Lacé- 
démoniens. 

PaaMnlut; — Riifèbe. C*roii<eofi, II, p. 8Sl. 

* AN DROCLÈs (*Av8poxX^c ), Chef du partidé- 
magogique à Athènes vers 412 avant J.-C. En- 
nemi déclaré d'Alcibiade, il le fit exOer, en l'ac- 
cusant d'avoir renversé les statues d'Hermès, 
et profané les mystères d'Éleusf s. 11 fut assassiné 
vers 410, après le rappel d'Alcibiade et le triom- 
phe du parti oligarchique. 

Thoejdlde, Vlll, es. — Platarque, MeibiadB, 19. - 
Andocldm, De mifsteriii, 6. — ArUtophane. k$ Guêpes. 
— ArlKtote, Rhétor., II, U. 

* AN DBOCLtS ( 'AvSpoxXoc ), fils de Codnis, 
ror d'Athènes, conduisit, vers l'an 1050, une co- 
lonie d'Ioniens en Asie Mineure. Il s'empara d'É- 
phèse et de Ttlc de Samos , chassa les Lélèges 
et les Lydiens, et se proclama roi du pays. Il 
tomba dans un combat contre les Cariens, et fut 
enterré à Éphèse, ofi Pausanlas vit encore sa sta- 
tue dans le second siècle de notre ère. 

rausanlai, VII, I. — Strabon, XIV, p. ess. 
ANDBO€TDB ( 'Av8poxudy)c ), médecin grec , 
vivait sous le règne d'Alexandre le Grand ( de 
336 è 323 avant J.-C ). Pline rapporte qu'il 
écrivit à Alexandre une lettre dans laquelle il en- 
gageait ce prince à se garder de Tusagc immodéré 
du vin , qu'il appelle « le sang de la terre. » Il 
passe aussi pour avoir recommandé la rave comme 
un contre-poison. — Théophraste et Atliénéc 
mentionnent un médecin du même nom. H. 

Pline , HitU naL. XIV, 7 ; XVU . 87. — Théophrasle. 
Hitt. plant., IV, to. - Alhén«-c, VI, 7«. 

ANDBOCTDES , peintre grec , natif de Cyzi- 
que, contemporain et rival deZeuxis, vivait vers 
400 à 377 avant J.-C. Plutarquedtedelui deux 
tableaux : l'on représentait une escarmouche de 
cavalerie avant la bataille de Leuctres , l'autre 
une Scylle environnée de poissons si admirable- 
ment peints, qu'ils faisaient, ditpon, envie auK 
gastronomes. Ces deux tableaux avaient été faits 
pour les Thébaîns. 

PluUrque. Pélopidat» il. — PlUie. Hiitoire natvreilt 
XXXV, M, M. 

ANDBOMA^Iius , riche habitant de Naxos , 
vHle de la Sicile, vivait vers le milieu du qua- 
trième siècle avant J.-C. Cette ville ayant été dé- 
truite par Dcnys l'Ancien, Andromachus en ras- 
sembla les habitant<;, et alla fonder avec eux, en 
395 avant J.-C., la ville de Tauromène, qu'il gou- 
verna heureusement. Lorsqu'cn 343 avant J.-C, 
Timoléon prit les armes contre Denys le Jeune, 
Andromachus l'accueillit dans sa ville, et engagea 
ses concitoyens à se réunir aux Corinthiens pour 
afnranchîrfa Sicile. Tîmée lliistorien était son iils. 

Diodurr de Sicile, X Vf, 768. — PInl., Timnl., lo. 

ANDBOMAQUB ( 'Av6pO|lix^ ), fille d'Éétîon, 
roi de Thèbes en Cilicic, et femme d'Hector, fils 
de Priam. Cette princesse était célèbre dans 
l'antiquité pour sa beauté et ses vertus. Racine, 
dans sa ti^édic â*Andromague , nous repré- 
sente son héroïne comme fidèle à son époux 
alors même qu'U n'est plus; maisk cii^. ^^^2^ 



ANDROMAQtTE — AHDRON 



du poëte est bien Ida de la vérité. Delillc, din» 
une note du trolôènK citant de VÉttMe, dit 
qu'on peut ■pptiqoer k I* veuve d'Hector ce> 
TOI de VoKftire : 



ITBt pu lonlnnrm (emoH ée WtD qol «nL 
En effet, dans le partage dea priKonniert qui 
M fit »prè« la priée de Troie , Andromaqofi échut 
il ce même P^nrhus qui avait fait prédpiter ton 
ta» Astjanai du haut d'une tour. Ce roi l'em- 
toena en Ëpire, et eUe en eut trois fils, Holossos, 
Piélus et Pergune. P;rrhDs l'en défit par 1« 
suite, et ta donna à Hélteos, Mn d'Hector. EUe 
eut de son beiu-frËre un nouveau fils , CMtii- 
nus. Selon Pausai^ae, Andramaque passa dans 
l'Asie Mineure avec Per^ame, le plus jeune dea 
fils de Pjrrtius. On connaR les touchants adieux 
faits par Andromaqne t son époui Hector ton- 
qu'il la quitta pour De plus la revoir. 

Hoinfrc, VI, m; XIII. US- nioite, UX . SMïL ihIt. 

AHDKOnUQCB l'Ancien ('AvEpâ|U];o; â Trpe- 
oEûtEpoc), natif de Crète, médecin de Néron, vi- 
vait de Mi es de J.-C. liportalepremierlc titre 
A'archiaire (içr/jm tSn Isrpiiiv, c'est-à-djre le 
chef des médedns, ou plutôt, de toû Ip/ovrot 
latpit, le médecin du ctieT), et inventa, dit-on, 
la fhériaque qui porte sou nom {theriaea Ân- 
dromaehi ]. On ne sait rien de uvie, ri ce n'est 
quil exerçala médecine ïRome avecbeanooiqi de 
BoccËs. La thérlaque ( h-piax^ ou tn\Xam: to' 
\rm ), médicameot trteMXimpleie, était réputée 
oonune antidote contre tous les poisons. C'est 
ce qui kd fil d'abord donner le nom de mithri- 
dation : il soflit, disait-on, d'en prendre une cer- 
taine quantité le matin, pour Atre t l'abri du 
poison pcndsut toute Is journée. Ce médicament, 
véritable macédoine de dn^ues, était probable- 
ment connu déjà avant le médedn de TJéron : 
Andromaqne te modifia en ^ lotrodm'sani une 
pins forte pro|iortion d'opium, ea éliminant six 
bigrédients et ; ajoutant vingt-huit nouvelles 
snlMtances, particulièrement la ctiair dessédiée 
de ïiptoe ( après avoir coupé la tête et la queue 
de ce reptile), de manière i porter le nombret 
total des Ingrédients à soixante-quinie. Cette 
préparation, qui ne rqnse sur aneun principe 
de chimie phannaceutique, a été en usage jna- 
que dans ces derniers temps, après avoir été 
beaucoup simplifiée. EDe figure encore dans 
quelques pharmacopées. 

Andromaqne en fit le sujet d'nn poème élé- 
^que écrit en grec et composé de quatre-vingt- 
sept distiques, contenant les noms dea substance* 
qui entrent dans la thérlaque. Ce petit poème 
nous a 6.\é conservé par Gallen ( Dt Antidot., 
lib. I, cap. 6, et de Ttier. ad PUonem, cap. 6 ). 
il 8 éW pubBé séparément par François Tidi- 
caeus, avec deux traductions latines, l'une en vers 
et l'antre en prose; Zurich, 1607, iD-4*î et par 
J.-S. Leinker; Nuremberg, 1754, in-rol. On le 
trouve aussi dans le premier volnme dldeler. 



«16 

Physic\etmedlCigrxeiminoret,'Batia, IS4i, 
in-a°; et dans le recueil des fragments des poè- 
mes grecs sur la médecine et l'UstMre natonfle, 
loséréadani la Sbtiothèque gréoo-UtÎDflde H. A. 
Flnnin Didot H a été tiadntt en aUenand dau 
E.-W. Weber, BUgUebe Dtcbterder Bellau»; 
Francfort, IBÎ6, In-P. F, H. 

L« c[«re, SUlain d* la ■tMwiM. ~ ViAnam.H- 
bHoVi.finea. toLir, p.ari>ol.Xllt, p. so. - luJUr, 



Isti.in.B-. ~ ubiiiui, n tlitumta 

nfairSj i Caboarg . lus, In-faL — C«snaui>, yartm otttr- 

ÂXDBONAQIIB le Jeune ('AvS^)Laxo; iw^ 

Tipoc), médecin grec, vivait vers le mflîtni* 
premier siècle de notre ère. D passe pour le Oi 
du précédent, et lut ^Uemeot atdilativ de Né- 
ron. Ou ne sait rien de sa vie. Soivant Fattidoi 
et Haller, il est l'auteur d'un oarrage ea tnii 
livres ; Ilcpi ouvMnut ^at^Âxim ( De la cm- 
position des remèdes ). Cboulant l'attritRie à 
Andromaque l'Ancien. Les fragroenti dtésfV 
Cramer dans Aneedota grxca Pariiteuia 
<vol.I,p. 394), appartiennent peot-ètreteii M- 
vrage, que Galien dte souvent avec éloge. 

C'est à un Andromaque qn'Éralieii a décU m 
Lexique d'Hippocrale. 



AlfDROBlfeDK. yoy. PlHSÉS. 

ANDmOMiDB (Andromeda) ('Avipo(db), 
fille du roi éthliqiien Céphée et de Cank^ 
Celle-d, ajrant voulu rivaliser en beauté nec In 
Néréide», fut caose que Hqttune inooda le ptp 
et le fit ravager par un monstre tnaite. Le ni 
consulta l'oracle d'Amman, qui r^nodlt qae, 
pour foire cesser le Oéan , Û fUlah donner Ai- 
dromède en proie au monstre. Cépbée fil dose 
attacher sa fille à on rocher; elleftit dâhréepr 
Persée, qui l'épousa, après avoirtné, pcDdisI 
le repas de noces, Phlnée, i qui elle av«t étt 
fiancée avant son exposition. 

Andromède a été placée parmi les itstrcs, a 
constellation ( figurant une femme t bras An- 
dus, et douée sur un rocher ) se trouve an on 
boréal, dans le voisinage de Persée, de CépUc 
et de Cassiopée. — Linné a donné >e nom d'i»- 
dromeda t nn genre de plantes ( (kmlDe te 
érjcacées } qm se plaisait dans les |dages dé- 
sertes dea contrées septentrionales. H. 

Oitoe, «^taiwrp*., IV.no.- Unit. — Fibrldnl^ 
- IpoJlodort, II. t, a. - Ftbrteliu, «U. trmi.. II. « 

'AHDRaïf ('AvSpuv), BcalpteiirpecqBi,l<e 
que nous raconte Tatiea , fit one statoa dUv 
monio, fiUe de Mars et de Ténus. HsiaoaigDM( 
le temps et le lieu où U vivait CItrM, dsut » 
TablechranologiquedesartUtad* rawU^étè, 
le lUt vivre, s^s indiquer ses aDlorilé*, venit 
deuxième siide de i'ère chiéUeaiK. 



TMUaw, Ont. m Grman, U: Cafl. à» M—f te 

*AXDRON ( 'Avjpem ), médedn grec, vit>i( 
prB^tN*n'*«t «Tant l'ère chrétieime. SoiTaot H- 
nqatan et Fltvidu», c'wl 1b mbue qu'André de 
Carjste, roentioiiiié par Dioscoride et Pline. Il 
inratt tTOir écrit sur ta matitrc médicale. Il est 
•uMi dté par AHiénée, par G^ien , par Cœlin* 
ADreUaou, par Oribase et'par Celu. 

DloicoiUï, O* tôt. nui.. IV, (t. - FHdc. HM. lut.. 
IT. It. — Tlnqiina. Dt noMUf., ». — Fibrldiu, BM. 
ftwea. TDl. XIU. — Le Clirc, But. it la M44. — C.-Q. 



AHDEOHic ('AvSpovixoc), nom commun k 
luatre etnpertnn de ComUattnople (Baa-I^ 
pim). Lm t(^ danileur ordre cbioDologiqQe : 

AKMonc 1" (C<mn*«) { "AvîpoïUix Koii- 
ni«6c ), «mpereor grec de ContUntiiHiple, petit- 
Ito fl'Alnit I", Dé en 1110, mort le il aep- 
liBibi* tlS&. n parrlnt à k coDcUier la (ÏTenr 
4a 100 cooMn Ibnnd Comnèiie, qui occupait le 
Mine de ConslaullDople; maii cëloi-d, irrité 
contra Andro^, qni pUaieura Tais avait atteoté 
h M via et eotretenait des ioteUigeDces lecrËte* 
ITCC lei Tnna, le fit mettre ea priarai, DÛ D reata 
lame aiw. De» ibis il esaaja Tiinement de 
l'énder. Une troiatème tentative réussit, et il ae 
retira en Bouie. AOn de rentrer en grAce au- 
prèa de Manuel, il perauada au aouvei^n de 
eetla contrée de le joindre à l'empereur grec 
SMitra lea Hongroi*, et prit part lui-même A cette 
lliimt. De nouTeanx aujeti de mécontentemeal 
la firent rdégoer t ŒnoA , ville du Pont. & j 
était (Boore A ta mort de Manual. Ses t^eaii 
lecreta ajant adroitement préparé les esprits, il 
iduMJt A te saisir de ta couroane impéri^e. Son 
entrée dau Constanlinople fut signalée par des 
Kte* de cruauté et par d'efhiTables désordres. 
kKactant nu grand respect pour Alexis, Dis de 
BlMMiel, il le porta lai-méme sur aes ^uies, en 
praiMle pompe, A l'église, pour le couronner, et 
Rlrça aûwte w jeune prince A signer l'arrél <\e 
M mort. La populace de Coasbiitinoplc, R\cil^.e 
par aaa créature*, le proclama empereur et col- 
lipic d'Aleùa an moia d'octobre 1 1 B3. Celui-ci, 
ijuelqDei jours après , mourut as&assiné. An- 
droc^, neOIard diuoln, épousa Acnés de France, 
Igée de aue ans et fiaioeée A Alcus. Ce tyran 
CDUTTait tCi forfaits dn voile de ta religion, qu'il 
Bvatt Mre très-puliaante sur l'esprit des peu- 
flM, Qndqnei évèques se désbonorèrent en 
pfimt"* b condeaccDdauce jusqn'i l'abaoudre 
in maorln d'Aleils. Mata l'autorité d'Androuic 
a'itait p*a recMinue dana tout l'empire i Prose 
■1 nicée nAutouot rtdtéiaaaoce; cee villea, aa- 
riégées «l priaea d'asaaut, (tarent livrées au [hI- 
lagB et A toute* les horreurs de ta guerre. A son 
retour A ConHantinopto, des Sots de sang coulè- 
rent, et les bourreaux diannrent k leur tour des 

En 1185, Guillaume, roi de Sicile, exdté par 
Alexis, neveu de l'empereur Manuel, entreprit 
la couquète.de l'empire grec. Uaiu ce dcaaein. 



AHDROniC «IS 

fl (Alt partir une flotte avec une ftirte armée de 
terre. Ses généraux, après avoir pris Dnrauole 
34 JDfai, Thessaloniqne te ii août suivant, maj> 
cbrât droit A Constantint^le, Andronic envoie 
contre eux un corps de troupes, qui fbt mis en 
lUte an premier cboc. Furieux de ce revers, il 
s'en prit À plnsieurs seigneurs de Coastantinople, 
qu'il Bonpçounait (AuBsèment dlntdUgeoce avec 
l'enneroi. Il en Ot mourir ta plupart Du nombre 
de ce* innocentes vtctinMa, se trouva luae 
l'Ange , qui lui était d'aillenn odtnH parce que 
le peuple l'aiinttt. Isaac se sauve dans l'élise 
de Sainte-Si^e, ob le peuple «'étant attroupé 
le proclame empereur. Androuic , k cette nou- 
veUe , veut s'oïKdr par mer. H est pris , chargé 
de dûtnea et ramené aux [rieda dliaac, qui l'a- 
bandonne A ta populace. Il n'y eut sorte de tour- 
ments et d'outrages qu'on ne loi fit subir durant 
plusieurs jours, It les soutint avec une grande 
fermeté, ne disant autre cltose que • Kyrie elei- 
son, • c'est-A-dire : ■ Seigneur, ayez pitié de moi .• 
Enfin, après snAt été promené par la ville, monté 
sur un charaflau, il (tit mené an fliéktre, oit H 
fBt pendu par le« pieds, entre deux poteau). 
dont l'un était surmonté d'une figure de cochon, 
et l'autre de celle d'un toup. D servit ainsi pen- 
dant trota jours de jouet k ta fureur populaire. 
On lui arracha les dents, tes cheveux, les yeux, 
les femmes, par un rallinement de cruauté, lui 
enlevèrent les parties «éni taies. Ce vieillard sep- 
tuagénaire, alTreuscment mutilé , respirait en- 
core, lorsqu'un Italien toi plongea l'é|iée dans 
les reins, et mit fin A cet atroce spectacle. [En- 
ejcl. du g. du m., avec addit. ] 

M Trr, KU, tl. — La Sun . duliHrs du BaïKmplrt, 

xu, au. - ouiboo. DêcUtiê oHii Fuji, ix, p. n-ivs. -. 

FiMDcnyer. CwoatcJUa d« lofHrtSwu hfi Traf- 

Aimsoinc II < PaUologue ) ( 'AvSdôvikoc IIb- 
ïaiéliDT'K ) , empereur de Constaolinoplr , et Qls 
de Mlclicl Paléologue et deThéudura, naquit 
ver^ l'an USS, et mourut le 13 février 133ï. 
Associe k l'empire le 8 novembre 1373, il fut 
reconnu seul empereur le II décembre Iï81, et 
annuta si U«a tes mesures prises par MirJieil 
pour le rapprochement des Eglises grecque et 
tatiue, que le pape Clénient V l'excommunia. H 
Alt mi de ces prhices falUea et Ineples qui con- 
sacraient A des pratiques de dévoUon et k de 
vaines disputes Ûiéoiogtques on temps que ré- 
damait impérieusement le salut de l'anpire. 
Tandis que Pbitanthropène, son général, battait 
les Turcs , Andronic ae livrait A ta mollesse et 
aux Intrigues de cour. 11 altéra le* monnaies, et 
commit plusieurs adesde cruauté. Ainsi, en 1390, 
fl St m^tre, sur quelques faux rappwts, Cons- 
tantin son fïère dans une cage de fer, oii ce 
malheurenx mourut au bont de sdxe ans. En 
1193, it se donna pour collègue son Itls Michel. 
Alors PhUanthropène, ayant lieu de se plaindre 
de la cour, leva l'étendard de ta révolte et ob- 
tint de graiids succès; mata il tmnba aUn les 



•1» 



ANDRONIG 



«0 



. unains du goarenieur de la Lydie, qui lui fil cre- 
yer les jebx. 

Andronic , après une campagne heureuse con- 
tre les Tatars du Kaptcbak , perdit une grande 
partie de ses États de l'Asie Mineure, enlevés 
par les Osmanlis, qui avaient à leur tftte le fameux 
Osman ou Othroan, fondateur de l'empire turc. 
Après avoir conquis presque toute la Bithynie, 
Osman parut pour la première fois sur le ri- 
vage de la Propontide; et, spectacle nouveau, 
les Turcs se transportèrent sur des galères à 
l'He de Cbio, dont ils massacrèrent les habitants. 
Incapable de résister à ce terrible ennemi , An- 
drouic acheta le secours d'un célèbre chef de 
condottieri , Roger de Flor, qui infestait alors 
avec ses mercenaires, appelés Catalans, les ré- 
gions méditerranéennes. Roger, commandant 
Vingt-deux navires montés par huit mille hom- 
mes, défit, en 1304, les Turcs près de Cyzique ; 
et, en 1305, il les iMittit de nouveau à deux re- 
nrises différentes, près de Philadelphie et dans 
les monts Taurus. En récompense de ses ser- 
vices, Roger fut nommé grand-duc, puis césar. 
Mais son arrogance le rendit bientôt insuppor- 
table , et il fut assassiné à Andrinople par ordre 
de l'empereur. Après la mort de leur chef, 
les Catalans, sous les ordres de Bérenger d'En- 
tança et Fernando Ximenez d'Arenos, rava- 
gèi'ent la Thrace et la Macédoine, parcoururent 
la Grèce et vinrent s'emparer de la Morée , où 
ils se fixèrent en 1308. Vers cette époque, l'em- 
pereur perdit son fils, et se vit forcé , après une 
longue résistance, de s'associer son petit-fils 
Andronic qu'il n'aimait pas, et qui, peu de temps 
après, le priva de la couronne et l'enferma dans 
son p^ais. D passait le reste de ses jours dans 
le mépris et l'abandon, quand ses surveillants, 
qui craignaient qu'il ne remontât sur le trône 
après la mort de son petit-fils , alors dangereu- 
sement malade , vinrent exiger de lui une abdi- 
cation formelle, et le contraignirent d'embrasser 
rétat monastique. H vécut moine sous le nom 
d'Antoine , au couvent de Drama en Thessalie. 
Il avait épousé : 1« Anne, fille d'Etienne Y, 
roi du Hongrie, dont il eut Michel, couronné 
emiiereur le 21 mai 1294, et mort en 1320; et 
Constantin; — Y Irène, fiUe de Guillaume le 
Graud, marquis de Montferrat, qui lui donna 
trois fils et une fille. [ Encyc, des g, du m. , 
avec addit. ] 

racljjriDère, Andronieut PaUtoloçus. — Hicéphore 
Grégoras, i. VI-X. — Cantacuzëne, 1,1. — RamoQ MddU- 
ner, Chtonica. - Gtbbon. Deetins and FaU, etc. — Le 
Beau, iiïitoire du 3as-Èmpire. 

AimaoNic m iPaléologue) (Av$^ôvtxo^ Ila- 
XatoXoYo;), dit le Jeune, empereur de Constanti- 
nople, petit-fils du précédent et fils de Michel 
Paléoiogue, naquit en 129ô, et mourut le 15 juin 
1341. Associé à l'empire et couronné le 2 février 
1325, il succéda l'an 1332 à son aïeul, qu'il avait 
dépossédé quelques années auparavant. Une jeu- 
nesse dii>;>i|)ée le priva de l'aOection de son aïeul, 
contre qui il se révolta, par suite, dit Cautacu- 



lène, des soupçons que nuaufetli contve lai le 
vieil Andronic, et de ses mauvait procédés à son 
égard. Obligé de quitter Constantinople, le jeune 
prince rassembla des troupes , mais teolemeot 
pour intimider son grand-pÀ« et pour chasser les 
Bulgares, qui, antres jusqu'à Andrinople, furent 
entièrement battus par lui. Mais fl essaya vaine- 
ment d'amener à un accommodement le vieil- 
lard ombrageux. Dans cette extrémité, fl se refl- 
dit maître de Constantinople et de la personae 
de l'empereur. Devenu seul maître de l'empire, 
il se conduisit avec modération et osa de dé- 
mence envers ses ennemis. D repoussa ensuite 
les Bulgares qui venaient fie faire de nouvelles 
incursions, reprit 111e de Chio, et défit les Tnns 
dans plusieurs rencontres. A peine guéri d'ne 
blessure grave reçue en combattant, il tonte 
dangereusement inalade. H désigna alors poir 
son successeur le grand domestique Jean Cm- 
tacuzène , qui refusa généreusement Andnaic 
recouvra la santé ; il eut encore à combattre les 
ennemis du dehors et ceux du dedans. En 1332, 
les Turcs lui enlevèrent Nioée, dont ils firent 
leur capitale. Les Vénitiens, voyant qne les con- 
quêtes de ces infidèles s'étendaient sur leais 
terres, forment pour les repousser une ligae 
dans laquelle ils firent entrer le pape Jean XXII, 
l'empereur Andronic, les rois de France, de 
Naples, de Chypre, et le grand maître de Rhodei. 
Mais tout le fruit du grand armement que firent 
les confédérés, se borna à une yictoire stérile 
qu'ils remportèrent sur les côtes de Grèce. L^ 
1339, Andronic envoya des ambassadeurs as 
pape Benoit XII, pour traiter de la réunies. 
Bairlaam, chef de cette ambassade, proposa k 
convocation d'un concile' général pour aplasir 
toutes les difficultés. Mais cette proposition n'est 
pas de suite. L'empereur et sa femme étaient 
fort attachés à la doctrine des quiétistes, on à 
Grégoire Palamas , leur chef. On raconte que ee 
prince, l'aii 1341 , ayant assemblé dans son pa- 
lais un concile, il y harangua, quoique mali^, 
avec tant de véhémence en faveur du quiétisrae, 
que son mal empira, et l'emporta quatre joiiis 
après. C'était depuis longtemps la manie des coh 
pereurs grecs de vouloir se mâler à toutes les que* 
relies théologiques, et de s'en rendre les arfaitris. 
Andronic III avait régné treize ans depuis Fa* 
pulsion de son aïeuL II laissa deux filSyJessct 
Michel, sous la tutelle de l'impératriee Amie 
de Sapoie, leur mère, et sa seconde fenune. H 
avait épousé en premières noces Jeanne^ (i|b 
de Henri le Merveilleux, duc de Bnmswid- 
Grubenhagen. 

Paciiyuiëre, Andronicus PaimoUtçuê, — Nleéf^tf«t 
Ut Vill-Xl. - CaaUcmèae. I, fS. etc.; il, i-M.- (îllh 
bon. Décline and Fait. — Le Beau, ifitMrê dm Bah 
Empire, 

Andronic IV. Voy. Pâléologub. 
ANDRONIC fAvSpôvixoc), uom commun àtroit 
empereurs de Trébizonde. 
*AxDRONic I", Gumo CosiNàNF ( 'AvSpovtxoc 
! rîôeov Koavr,vô;), empereur †TrébîÎEODde, 



AHDBOniC — 

im.kAlniil", 
ij et, ^Mèmoir niU 




* Anmomc n IComnètie) ('Avtpôvixot Kat>- 
fqvû)f (nqM(MrdeTrâiiHinde,iM»1eB IIBS. 
Il était «• d« Miood I", «Ht je CucrH«r, et MK- 
cMaàionpin en mm no3. Après hd, rép» 
■m fttn George I*. 

nDncMT«'< C«KI(cU< dtf taUtrtkn-mi van Tts- 



rt ai JHiiler lasi. U était flli 
4'Atoxli n, wqoe) il necéda en 1330. D fit tuer 
•ee oacki Mdud et Oeo^, sonpfoiiBéa <le 
tnUMB. lient peor mceeiHiir Bon flb Ha- 
md n, alW de Imit an*. 

Wtllmatyrr. CaiMeUt in KaUtrtàaau m Tra- 

■uiBwniic PALioLestiK, aeoomd ih ds 
renpenor Hamirf Paléekiffie ( 1I9»-14U}. U 
n(Dt de eoa ptre la pilKipauté de Tliesiaknii- 
qw, qHH THidit aux Vâritaia pea de ttnip* 
mot la eonqnète de la Maeédctee par lea Turcs. 
■ ■• H moine eoQS le nom d'Aeaêlus, et mou- 
ral de la Hpre k Constantliioide let man 1439. 

Bu CiifE, PamUlo ^wntlnii. 

*Aa»ioific ('AvSpivixEK), médecin p«b, 
partit aTdr véca dam le pranier liAele de 
rfa« cbrétkmie. n ert dté par Gallen et Oeta- 
*lu Horatianna. On ne utt rien de w île, dde 



■a de CoMtMtiBM Aagéiu, de Philadel|Ma 
R L^dle, <l dt IModara, atBW cadette d'Alexie 
■ •• "i loSO k 1118. L' 




waée mtt la cembat. INour celle traUson , 
iadmlc, de nbmt kCoMtMttioople, fut liabiUé 



le la *«e. PhM tard U rmtn en ertce, et fût 
atnjé ea imper ha Inlear* du jeune Ateik, 
lÊÊ de XaHd, eoafre l'mirpateur AadroDie 
CBwmtae. B M Taineo prtoChûsienBitkfnie; 
et, eraigert la eotère de l'impératrice Marie, 
TenfedellK»d, il piiaa arec toute sa bmiHe 
daa* le c a eap d'Aadronic Comutoe. Selon Guil- 
hmne de Tyr (lib. XXI, c. iti), Aadrook 
AngUe Alt cnrojré par l'empveur Manuel Ter» 
Bandoda IV, rei de Jéruialem , pour coDcerter 
arec lui une eipéditioa detlinée k reconquérir 
ItOP*^ ADdnmic AngUe anit épousé Eapliro- 



ANDaONICUS 

ejne, Ue de TbéodoTe, l'on dea i 

priTés de Hanoel) il en eut fil fils, dont deux 

( luac Àngile et Alexl* Angèle ) deriorent er»- 



*AlltlR01flGCUIAT^K(l<a^iWC Ka|i,i- 
nfioi) , écrirain grec, préfet de Coustontiiùple 
vers 1 IM de J.-C, et parent de l'empereur Ma- 
nuel Comoène, qui l'élera au rang de Séliaeto» 
et de préTet dcù gardes impérialea. S acompoaé, 
mtre autrea , un ouvrage contre les Latina , en 
tome de dialogue, tur ta iYoeeuioR du Saint- 
Etpriti UD dialogue eolrs l'empereur Hanud et 
ISerre, earant annénieo; un éorti iur let deuK 
naturea en Jérai-GturieL Âdcob de ces oorragea 
n'a été Imprimé i en lui attrittue un autre dia- 
logue contre les Juifs, imprimé dans Slevar- 
diua, ivchtoriuHi ad Conliitmt; Ingoltladl, 
loia, ift4*, et daH h Bibliotlttca Patmm, 
XVI, 38, (te. Jean Ducae, ï qui Eustallw itédia 
' ' aor Denjia PériégUe, était fiii 






rta,- iri, typeaiuc. K. — Fibrldai, MUIoU. grmi., 

*AIIDBOIIICITa ( 'AvSpivtxtic], d'Olpitlie, g^ 
aérai d'Alexandre le Grand. U 319 arant J,-C., 
11 fat chaîné par Aleumlre de loi am«oer les 
Grecs qui avalent combatta dans Parmée des 
Perws. En 314 I) tts»la(a Démétrins, Rie d'Anti- 
gOH , dans son etpédMoD contre Ptolémée. A 
la betaiUe de Caia, Andronleut commanda U 
caTakrie de Taile àrotte dans l'année de Démé- 
trtaa; H aprii la délUle fl demeura à la tête de 
la gùrdson de Tyr. D tomlw entre les mains 
de Ptolémée, qd hd hdsss la Tie et l'attaelia k 

trrtn,lll. M.-Q«lat»<:<ir«, vu, s. — Moeot e 4» 

'AnnmOKICt'B ('Av^v^xo;), dépoté kRiune 
par Attale D, m l'aa ISé avant J.-C., pour ap- 
prendre an siSnat que Pmaias , roi de Bithyaie, 
avait commencé contre lui îles hostilités. Rome 
ne cmt pas k ce mesasige. En 119, nouvelle ara- 
busade d'Antronicns : il l'agisMit cette fois de 
combattre l'IonueDce des envoyés de Pmtlas. 
Le fits de oe monarque, Micomède, se trouvait 
en même temps k Rome. Comme son père le 
liMssait, et menaçait même ses Jours, 3 B'aoquK 
[a sympathie d'Andronicun, qui entra avec U 
et fies amis dans une conspiration eoDlre Pmsias. 

Pelybc, XXXll , n. - Appien . fit Mto Mttkrlilmt., 

•AMOmOKICnS CTRIKUTAs (Xytfiniuii 
Kupfr^anK) , architecte grec , naUf de Cyrrbos , 
en Macédoine, vivait 100 ans avant J.-C. selon 
l'opinioD de Ot. MUller. Il construisit la Tour des 
Toits k AtUnes, près de l'Agora ; elle était de»- 
tJoée k indiquer la direcUoa des vuits et l'heure 
du jour. Sa forme est octogone, et sur diacun 
des angles on voit sculptée une Agure humaine 
représentant par ses attribuls les vaits princi- 
pùo. Ces figures sont dirigéea vera lea vadt 



623 



ANDRONICUS 



634 



qu'elles indiqaent, et sous chacune d'elles se 
trouve un cadran solaire. Sur le sommet était 
placé un Triton en bronze, mobUe, fixé à une 
yerge de fer, et serrant de girouette. A juger 
par les ruines de ce monument, qui existe encore 
presque intact à Athènes, il est postérieur à Pé- 
riclès. Dans llntérieor de la tour était une clep- 
sydre pour suppléer pendant la nuit , ou par un 
temps couvert, aux cadrans placés à l'extérieur. 
La Tour des Vents est bâtie en pierre de taille, et 
recouverte de tuiles. Yarron donne à cet édifice 
le nom A'Horologium ; et ce que Vitruve en dit 
donne lieu de croire que cet Andronic était un 
astronome. Le colonel Leake assigne à la cons- 
truction de cet édifice la date de 150 après J.-C. 

Vitruve. 1,6.— Varmn, De Ré rutUca, III, S. — 
Stuarts ÀthenSt toI. I, ch. ui. 

*ANDBO!ficrs { Marcus-Pompilius) , phi- 
losophe épicurien, natif de Syrie, enseignait la 
grammaire à Rome vers l'an GO avant J.-C. 
Mais ses opinions ou ses habitudes épicuriennes 
nuisirent à sa réputation de professeur; et il 
fut obligé, faute d'élèves, de se-retirer à Cumes. 
Son dénûrnent le força à vendre un Épitome ou 
Digeste chronologique, qu'il avait compilé ; Or- 
bilius, le célèbre précepteur d'Horace, acheta le 
livre, et le publia sous le nom de l'auteur. 

Saétone, De ilhutrUms çrammatteis, ts. 

AN DRONicus (Marcut-IÀvhu), le plus ancien 
poëtc dramatique latin, natif de Tarente , vivait 
dans le troisième siècle avant l'ère chrétienne. On 
place la date de sa mort entre l'an 221 et l'an 206 
avant J.-C. On prétend qu'il toi esclave et aflhm- 
chi de la famille Livia, d'où lui vint son surnom 
de LivitÂS. M. Livius Salinator, qui fut consul 
pour la première fois en 219 avant J.-C., lui 
accorda la liberté et le cliargea de l'éducation 
de ses enfants. Andronicus commenta à donner 
des pièces à Rome vers l'an 240 avant J.-C. En 
207 avant J.-C., probablement après la défaite 
d'Hasdmbal sur le Métaure, les pontifes firent 
une procession solennelle au temple de Jupiter 
Stator , et une hymne composée par Andronicus 
fut chantée par vingt-sept jeunes filles d'origine 
praticienne. 11 traduisit aussi VOdyssée en vers 
saturnins, et familiarisa les Romains avec les 
chefs-d'œuvre dramatiques , lyriques et épiques 
de la Grèce. Si rude que fut son style, il exerça 
une puissante influencée sur la littérature latine, 
et ses écrits étaient encore lus, dans les écoles, du 
temps d'Horace. Ses pièces de th(^Atrc firent épo- 
que dans l'art romain, en reléizuant au second pian 
les farces grossières et licencieuses qui avaient 
composé jusque là toute la littérature dramatique 
indigène. Andronicus introduisit une distinction 
singulière entre l'action et la déclamation. Atteint 
d'une extinction de voix, il se fit assister par un 
esclave qui récitait les paroles, tandis que lui- 
même faisait les gestes appropriés. 11 paraît, 
d'après le témoiiina^^o de Siu'touo, qu'Androui- 
cus donna des ieçons ]>ub!i(i;hs de i^i'«f, sans 
être cependant ww grammalicu' ; car celte pro- 



fession ne fut connue à Rome que Ters Tan 159 
avant J.-C. Ses pièces existaient encore sous le 
règne de Numérien à la fin du troisième siècle de 
l'ère chrétienne ; il n'en reste ai:û<)urd'huique des 
fragments qui ont été recueillis, ainsi que quel- 
ques vers de sa traduction de VOdgsséê, par 
Bothe, Poetœ scenici latiniy t. V, 7-22. L. J. 

VopUcus, nta JVvin«riani. — CIccro, BrtUnt; 7k9> 
cularue quêfttiontfs; de SentietuU, — Tlte-Uvc, VII, S; 
XX VII, ST. - Valére-Maxime, II. 4. S. - Aalo-Gelle, Noctm 
Mticx. XVII. f t. — Horace, £pi«f. II, i. Suétone, éê 
iUtutribus çramwuitirit. 

A!f DRONICrS DE BHODBS ( 'Avfipovixoc PÔ- 

6toc), philosophe péripatéticien , vivait dan 
premier siècle avant l'ère chrétienne. Il pro- 
fessa d'abord à Athènes, et vint, en 71 avant 
J.-C, se fixer à Rome. C'était vers l'époque oà 
les manuscrits d'Aristote, qui se trouvaient 
dans la bibliothèque d'Apellicon, furent envoyés 
à Rome par Sylla, qui en confia la transcriptioa 
à Tyrannion, affhmchi de Lucullus. Tyrannioa 
chargea en sous œuvre Andronicus duclasseroeit 
et des tables , et celui-ci s'en acquitta avec sac- 
ces. On lui attribue aussi le terme de métaphf 
sique, ta \uxà xà çuotxà. Les ouvrages d'AA* 
dronicus ont péri. Le fragment Des vertus H 
des vices dans Stobée, ainsi que la Paraphrase 
des Éthiques à Nicomaque, qu'on a longtesopi 
attribués à Andronicus . sont d'un auteur plni 
récent. Ce dernier ouvrage fut d*abord publié 
sous le titre de Incerti auctoris paraphrasis, 
par Daniel Hinsius; Leyde 1607, in-4*; pois en 
1617, in-S**, avec !e traité Ilepl ica&côv ; réimprtrot 
à Cambridge, 1679, et à Oxford, 1809, in-8*. 

Piatarque, SuUa, M. — Ammooiiu, in jiriiMsL otf, 
p. S. -> Sainte-CroU, Historiens d'Alexandre; Parts 
117S. !n-4o, p. lit. — BUkcsIey; Life Qf JrisMiks: 
Cambriiffe, 18S9. - Scboeil. Hist. de la litter. grettmt 
m. p. m ; V, ii4. 

*A?IDR01flGIJ8 (*AvdpÔvtxoç), poëte gTOC, 

contemporain de Ubanius et de Thémistius vivait, 
à HermoiK)lis vers l'an 350 après J.-C. Ubaniai 
vante le charme des poésies d'Androniciu. Mail 
un malheur imprévu qui frappa sa mère l'ar- 
rêta dans son essor. Thémistius parie d'un jeaM 
poëte égyptien, auteur d'une tragédie et de ^ 
thyrarnbes. 11 est probable qu'il s'agit d'Aiidlnh 
nicus, quoique plusieurs critiques modernes pré- 
tendent qu'il est question du poëte Harpocia- 
tion. Mais Photius ne laisse point place an doute; 
il donne à Andronicus le titre de décurion d*Ha^ 
mopolis , et parle de ses drames et de ses poé- 
sies. En l'an 359, Andronicus, soupçonné avec 
quelques autres d'adhérer au paganisme, oompi- 
rut à Scythopolis devant Paulus, délégué à cet 
effet par l'empereur Constance; mais les accota 
furent acquittés. Il n'est plus question ensuite 
d'Andronicus. On n'a de ses ouvrages qu'uis 
épigramme, citée dans ÏAnthologia grxca 
(Vin, 181.) 

Libanlus, £pist. LXXV. D^ vita sua, p. 6S. - Tbe- 
mititiug, Orat., XXiX, p. 418, etc. — Maxime Pianade.'te 
IVic. ComnrnuSj Pramotionet mystiç0a.y p. 1V8. — âB* 
iuk>:i MarrdllD, XIX. - fbotlM, /itbUot h. 

AKOBONICUS-CALUSTITS (Xvepdvixo; KsX* 



6» AHDIIONICUS 

imrm) (Jean), iiM>rallfteetpUIologaegrec,né 
à Tbeasaloniqae, dans It première moitié da 
quimuème liâcle, mott en 1478. H Tut au nom- 
hn des uvaute qui, après la prise da Constan- 
tinople. Tinrent enseigner la langue greujae eu 
Italie. □ pn^essa i Bologne en 1464, k Rome eu 
[469, et à Ftoreoce, où i 1 eut pour diedpies Georges 
Pilla, le «avant Hongrois Janus Panonius, et 
luge Polilien ; enfin à Paris it occupa la dûire 
■ÎMéeTtcaDteparlamortd'HjéronTmedeSpBrte. 
ies leçons cootribuËrcnt puissammeot à la col- 
ore de la phlloitoptiie et de la littérature grecque 
n Fnmce. On croit qu'il retourna dans sa patrie 
«a de temps tTaol sa mort. Andronicu) était 
■éripatéticieD ; c'est ce qui lui a fait attribuer le 
raiU tw la fatiUmt ( npl a»iûv ) pul>li« par 
MTldHoescheliAuel>ourg,lâ94,iD-13,etréiin- 
rtméqndqoerois avec les reuvread'AriBtote.L.J. 



1». XV. 1 



1,1X11- 



AKDKOQDB. Voy. AriDoqoE. 

■uiDKOS (Sdmondj.gontemeur anglais de 
AmériqiK du Nord, né le e décembre ta37, 
sortie MTévrier 1713. 11 serril d'abord dans la 
ncrre de Charles U contre ies Hollandais. En 
«4 , il succéda ï ton père comme bailli de 
r, rt fut quelque temps après nommé 
r de New- York. Il fit la guerre aax 
ndicds , et souleva contre lid les colons , écrasés 
llnipAtt. Rappelé en Angleterre, il ne tarda 
OB à être renvoyé en Amérique comme gouver- 
«or des États de HassachuKettB, de Neiv-Hamps- 
ife, de Haine-Rew-Plymouth, de Rhode-Island, 
te fîonnecticat. n se rendit de nouveau impc^- 
dn pu les taxes qu'il levait arbitrairement , et 
nK des entraves aax transactioas ordinaires 
osqo'i aimuler tous les mariages qui n'avaient 
•ait été bénis par des ministres de l'Eglise an- 
llieuK. En octobre 1687, il se rendit à Hartford 
Misr te bire remettre la charte de Connecdcut , 
loin avait déclarée nnlle. Le parchemin fut placé 
■r la table de la maison du parlement, et on 
pralongea A dessein les débats jusqu'au soir; 
loel ï coap les lumières furent éteintes ; et quand 
Mi les eid rallumées , la charte avait di^ru. 
hnstraite par le capitaine Wadswortb et mise 
tels un arbre creux , elle y demeura longtemps 
%faée. L'arbre sutwisie encore i on le vénère 
lansle pays sons le nom decMne de tacharte 
le Conneetieul. 

ta 1688 , le goavemenr maictia i la télé de 
iitt cents hommes contre les Indiens, réunis h 
^ewbscot. A son approche , les sanvages s'en- 
liieati il fit construire des forts pour les tenir 
a respect. 

Sur le rapport qu'Andros avait conclu un 
■alté avec les Indiens pour venir massacrer les 
abîtanis de Boston, cette ville se souleva le 
} avril I6S9. Le peuple prit possession de la 
Uce, saisK les fonctionnaires les plus hostiles, 
; força le gouvenuoi k chercher un nlùge duu 



036 

nde- 



- ANDEOnON 

lefort. Audros (M rappelé en Angleterre, ot 
Tait instruire son procès : mais on ne donna pas 
suite à cette afbire, rt, à la grande surprise des 
Américains , Andros lut nommé gouverneur de 
Virginia en 1691. Dans ce nouveau poste, A» 
dios te conduisit sans violence, et servit la co- 
lonie en encourageant la culture du coton et 
tsvorisant l'établissement de nombreuses manu 
factures. It lui, ta dernier lieu, gonvemeur et 
bailli de Guemtey. 

ili, I. SH-MI. - BFlkiup, «li<ar« itf 
}-Ha*ifiikin. 1, m-tiT. — HolcUiuDa, Uiitorj g/ 
CoUrni/ ftS MattaekuiFttI- Ehin Landru, L7U, aSS' 




HiOffraphlcai aad htit^rlcal di 
StTcrIc;, UiiUrTi a«< preiat 

■ Wl. ~ itBmR,/Hilono/tlu Vi 



■*NDBOâi(n-anfaif ), sculpteur italien, nalil 
de Padoue , mort en 17H0. 11 fit en 17ri2, pour 
la cathédrale de Padoue, un nouvel autel en 
marbre de Carrare sous lequel on plaça les osse- 
ments de l'érèque Friddius , mort au coromen- 
cement du sq>tième siècle. 

Killlcr, Htuh MIttmiùta Kemlltr-uiètam. 

* AHDKOSTBàiiB ('AvZ(»a«fvrK), natif de 
Tbasos , un des amiraux d'Alexandre le Grand , 
accompagna Néarqne dans son expédition des- 
linée ï explorer tes câtes du golfe Persique : 
Athénée cite de lui nn farapba de llnde. Mar- 
cins disraël fait mention d'un certain Andros- 
tbène Jasfu»!. L'épithèle de /otttM n'est proba- 
blemrat qu'une erreur de copiste, et doit être 
corrigée en Tluul\is. 
SIriïon , p. T7I. é<\. Ciugb. - Arrien, AmU^ Vil, M. 

'ÂNDnosTHKiiB ('AvipooflfvTK ) , sculpteur 
grec, natifd'Athènes,viTail vers 420 avant J.-C; 
la le temple d'Apollon à Delphes par les 
statues de Diane , de Latone, d'Apollon , des Mu- 
ses, deBacchus,et par un groupe de Bacchantes. 

AKDKOTtOK CAvSpoTiuv), filsd'Andron, 
orateur et l'un des démagogues les plus influents 
'Athènes, vivait vers 320 avant J.-C. Il était, 
dit le scoliastc d'Hermogène, orateur consommé, 
et élève d'Isocrate. Il fnt président du conseil 
des cinq-cents. Contemporain de Démostbène , 
~ plaida contre lui au sujet d'un décret Illégal ' 
qu'Androtion voulait (Ure adapter au peuple. 
Nous avons le discours de Démoslhène ; la ré- 
ponse d'Androtion a péri. Un seul fragment 
nous en a été conservé par Aristote, qui le cite 
avec éloge (Mrt., m, 4), 
Ni Suidas, nt "Tieties, ni le scollaste d'Her- 
ogène , ne mentionnent l'orateur Androtion 
comme ayant été historien. Le fragment 49 ( Bibl. 
grxco-latiTi. de F. Didol), extrait de Pausanias, 
concerne aassi bien roratéor qne l'historien. 

Plularque met Androtion au nombre des 
hommes éminenls obligés de s'exiler, et qui écri- 
TÎKDt hors de leur patrie. ■ Les Hutes, dit-il. 



637 



ANDROTION — ANDRY 



« pour comixïser les plus beaux et les plus 

« nobles écrits, ont dû recourir à Texil. G'estainsi 

« que l'Athénien Thucydide écrivit en Thrace, à 

(c Scapté Hylé; Xenophon à Scillunte, en Élide; 

« le Sicilien Timée, né à Tauromeniuro, écriyit à 

« Athènes ; l'Athénien Androtion , à Mégare ; le 

« poète Bacchylide, dans le Péloponèse. Tous 

« conservèrent leur force d'Ame dans l'exil, qui 

a leur sembla venir en aide pour encore mieux 

« consacrer leur gloire, tandis que la postérité n'a 

« gardé aucun souvenir de ceux qui les exilèrent. » 

Les fragments de l'histoire Atthide ('At6ic ), 

composée par Androtion , sont peu nombreux ; ils 

ont été publiés avec ceux de Philochorus par Sie- 

belis; Leipz., 1811, in-8° 

Ch. Miiller, Fraçm.hisL çraee.yAatu la Bibl.gneeolat 
de A. F. Dldot 

* ANDBOTiON (*Av5()oti(i>v ), agronome grec, 
vivait avant le temps de Théophraste (vers 360 
avant J.-C. ). Son ouvrage , à l'exception de 
quelques fragments, est perdu. 

ThéophfMlc, Historia plantarum. II, t. — Varron, 
De re rustica , I, 1. - Cohimella . De re rustiea ,1.1 — 
Alhenaus, 111, 7» et 81. - HtrpocraUon, aa mot Taço- 
XoêoXetov. 

ANDROUET DU CERCEAU (Jacques) f archi- 
tecte français, né à Orléans, mort à Turin en 1 592. 
En 1576, il fut chargé par le cardinal de Bourbon 
de continuer au château Gaillon les travaux com- 
mencés par Androuet père. En 1478, il traça le 
plan du Pont-Neuf,qui ne fut achevé par Guillaume 
Marchand qu'en 1604. Ce pont, destiné à relier en- 
semble le Louvre, les Halles , le Palais de justice 
et le faubourg Saint-Germain, était alors le phis 
large et le plus long de Paris. Assis sur douze ar- 
clies, sa largeur était de vingt-quatre mètres, et 
cent soixante-dix huit boutiques le garnissaient. 
Androuet continua l'hôtel Carnavalet, rue Sainte- 
Callierine, dont on admire encore la riche déco- 
ration. Cet hôtel avait été commencé par Jean 
Goujon, qui en a fait les belles sc^ilptures, et fut 
terminé par Mansard. Androuet bâtit ensuite 
l'hôtel de Sully et celui de Mayenne, tous deux 
rue Saint- Antoine ; celui de Seguier, aujourd'hui 
des Thermes, rue de Grenelle saint-Honoré. On y 
remarquait surtout la chapelle ornée d'une boise- 
rie en cul de lampe. Ce fut encore Androuet qui 
donna, sousHejurilY , les dessins nécessaires pour 
l'agrandissement du cliâteau des Tuileries et la 
(x>ustruction de la grande galerie qui le joint au 
Louvre. Les protestants ayant cessé d'être pro- 
tégés vers 1585, Androuet se réfugia à Turin au- 
près du duc de Savoie. On ignore le lieu et la date 
de sa mort. On a de cet habile artiste : Livre 
d'Architecture contenant les plans et dessins 
de cinquante bâtiments; Paris, 1559 et 1611, 
m-îol; — Second livre d'Architecture; Paris, 
1561, in-fol : c'est la suite du précédent; — les 
plus excellents Bâtiments de France, dédié à 
Catherine de Médicis; Paris, 1576et 1607, in-fol. 
— la Perspective et les Grotesques; Paris, 
1576, in-foL; — Livre d'Architecture au- 
quel sont contenues diverses ordênnances 



638 

de plans ei éUvaiionê dm bûiiimÊMts pour 
seigneurs et autres qui voudront bdtnr aux 
champs ; Paris , 1582, in-fol. ; — Us Édijkes 
Romains, d'après nature; Paria, 1SS3, in-fol. 
Toutes les plaochet qui illustrent cet oavrages, 
sont gravée à Teau forte par Taoteur hM-mème. 

Dezallier d'ArgeovUle, ru da/awtmix jârthUêeUê, - 
Leffrand, DescriptUm de Pari». - Maria Saagraln . to 
Curiosités de Paris. — CaUet père, Ifotiees historiq^ 
de quelques arehitectes français au seitêéwte sièeêe; fi- 
lii(Dtdet), I8tt. 

* AMDRuzzi ( LouU), thédogieD itatieD,coiDte 
de Sant- Andréa, né vers 1688 ov 1689 dans 1*16 
de Chypre , moonit vers le mflieo do dix-lnii- 
tième siècle. Il appartenait probablement à une 
famille vénitienne établie dans cette He. De 1709 
à 1 732 , il toi professeur de grec à l^uriversilé de 
Bologne. H écrivit plusieurs livrée ie osnlro- 
verse pour la défense de l'Église catboKfK r»- 
maine, contre Dosithée, patriarebe de Jéran- 
lem, qui avait attaqué l'infalllibUité âa pape,el 
renouvelé la fameuse dispute sur le ÂliofUi, 
Voici ses principaux ouvrages : Vêtu» Brada 
de sancta romana cède frwelare hM/ms; 
sive responsio ad Dositheum, patritardkm 
Ui€rosolymitanum;yeù\se, 1713; — ConsmF- 
sus tum grxcorum tum latinorum Fatnm 
de processione Spiritus Sancti e FiUo, emtra 
Dositheum, patriarcham Hierasotffmiimmm; 
Rome, 1716, dédié au pape clément XI ;,— fcf- 
petua Ecclesix doctrina de in/alHbiHtûti 
papx in decidendis ex cathedra Jidei quxs- 
tio7iibus extra concilium œcumenicumei œnts 
ûdelium acceptionem; Bologne, 1720 ; — Ck- 
mentina constitutio Vnigenitus^ Sccléiimtrê- 
ditionum vindex ; Bologne, 1723 ; — {^mtmp- 
torium Iconomachiat per Jacoèum Pkeni' 
num reviviscentis ;yemse, 1730; — VimUciK 
sermonis sancti Ilde/onsi, orcAiépijoepé Tott 
tani , de perpétua virginitcUe ac pariuritiem 
Dei genitricis Maria; Rome 1742; — Sjmcî- 
men philosophiœ moralis expressum In prg- 
stantioribus legibus et virtutiàus çetUÙiwm 
grœcorum ; Rome , 1 744. — Andruzzi écrivit m 
langue italienne : Orazione in Iode di tua cv- 
cellenza il signor Andréa ComtgrOy ambastfù' 
dore délia serenissima republiea di Venetm 
alla Santità di N. S. Clémente Xi; Boto^», 
1620. n traduisit en grec plusieurs homâîes 4i 
Clément XI et une oraison de Benoit XIY. 

Mazzucbelli, Scrittori dltaUa. 

ANDBT (Nicolas), médecin français, tsh 
nommé Bois Regard, né à Lyon en 1658, mut 
le 13 mai 1742. Il fit ses premières étndei m 
collège des Grassins , et se destina d'abord à IV 
tat ecclésiastique. Plus tard , il âiidia la mM»- 
cine à Reims et à Paris, où il fut reçu doctear» 
1697. En 1701 il fut nommé proleflaeur au col- 
lège de France , membre du comité de nédadioa 
du Journal des Savants; et en 1724 il oMsl h 
place de doyen de la Faculté de médecine. Ileal 
plusieurs démêlés , au sujet de quelques poiflU 
de médecine et d'adroinistrationsooUïre avecPhi* 



e» ANDRY 

Vpgt Heoqiiet, Jam-Louli Petit et Lémoy. 
Sou» ^t àéeuiat d'Audi? , la FacutU écxlTft u 
cardiiial de NuuUe* pour loi rcpréaeaLer ■ l'afaiu 
des d)S|)«D«Mda cartine, doonées pud'autret 
que IwinédcdM rata»; abui aqMblMd'âMn>(r 
U4liid|diM«cdéglastique. !• Le ordinal fit droit 
aui nprtentaliou de la FaeulU dani ud hhb- 
dctnenl qui liit pablié au prOnw d«« panriaaei. 
La Faculté, par l'organe d'AÔdrjt *i'<^'^ l»^ ' ^ 
■onnait le* ehlrun^'m, wi OMineiil de hire 
qudqua grande opératloa, ae Terairat auiiter 
•l'ut docteur. ■ La Faculté reumiTelB aura tea 
•nciena riglementa de Ubrairie (lUâ) qui or- 
dMUMieat que lea MinagM de médednc, de cbi- 
nirgie et do phaimade M lenient mil sous preiae 
tfi'tftié nob nça l'a^pn^lioa de la Faculté. 
On a d'Andry : Rijtexiimt ou Remarque» 
crUiq\ut ntr Ftaagt présent da la langue 
fronçait*; Paris, 1M9 et IBD'i : ce livre, diriijé 
eoutre le P. Booboura, lût suivi des ffff^eziani 
erWfiM* «TOC six lettrée, et <lei SmfiflMnU iffl 
CUarqite tur Jci Maloçvet d'Sudoxe 4e F^ 
loKle i — Traàlé lie la génération da vers doAt 
U eorju de rkomme; Paris, 1700 : Lémerr eo 
Ot'ime critique sévÈre dans le Jovmat de Tré- 
woux, pour Ml venger de celle qu'Andry avait 
publiée de son Trmté du alimenU; Volisnieii 
appliquai rauteurrépithtted'Aonuuermicuto- 
tlu , lui reprochant de Toir des vers putool ; — 
ÉcttAreiitemtnts sur le livre de la génération 
tUi veri dant le corps de rhomme, contenant 
dtt remarqua Kouteitet sur la vers et la 
maladies verminevtet; io-i:, Paris, 1701 : 
e'«t une réponse aux critique* qu'on avait faites 
du Htre précédent; — Bemnrquademideeine 
tw diffîreiitt sujets, principalement sur m 
qui regarde la saignée et la purjafion; Paris, 
1610, in-ll; — U Régime du eartme, consi- 
déré par rapport à la nature du eorpj et 
lia aAnciUi; Paris, 1710, iu-12; — Traité 
iet alimeiUM du carême; Paris, 1713, i vol. 
In-ll, pois 3 Tol. in-IS ; on y a joint l'ouvrage 
précédent; — le Thé de VEurope, ou les Pro- 
priétés de la véronique; Paris, 1704; Reims, 
I74B, 1747, in-13; — JSxamai de diffcreals 
pointe fanatonte, deehirurgie, dephi/sique 
etdeviédeeine;'Pan», 17S3, iii-8* ; l'auteur y 
(ait une injnste critique du Ikmeux Traité sur 
les ntalnrfiM du of,deJ.-L. Petit;— Remar- 
ques de chimie touchant la préparation de 
eerlaint remèdes; Paris, 1735, in-ll; libelle 
dirigé contre ta premièru édition de la CAimie 
médicale da Haiouin ; — Cf^on àEvdoxe, tou- 
tkant la prééminence de la médecine lar la 
cMirurgie; Paris, 1738, in-n : c'est une justi- 
ficatian du décanat d'Aodr} ; ^ Orthopédie , ou 
CAri de prévenir et de corriger dans les en- 
fant» Ut diffornàtét du corps; Paris, 1741, 
afol.in-l3,fig.;BniM!lles, 1743, 1vol. in-S°,fig. 
C'est un dés premiers traités didactiques d'or- 
fbopédie. 



- ANEAU «0 

la raaHU M m ^t mtmi M Parti. - MmetlIcridU nM- 

AXIIKT ( Charlet-LotOs-Franfois ), inéde4±i 
ft«nçais,néi Paria en 1741, mort le 8 avril 1819, 
FDs d'un riche éiilcier-droguisle , U étu<lia la mé- 
decine moins pour Rafpier sa vie que pour sou- 
lager les malades. Il fut médecin des h0pil3ii\, 
docleur-r^ent de la Faculté de Paris, et l'un des 
premiers m«nbres de la Sodélé royale do lai- 
ilecine. K se plaisait à ilire qu1l avait gentil- 
hommiié la médecine. Il donnait cliaque anniio 
aux pauvres le dixième de ses revenus. Nominf 
( sur la recommandation île Corvlsart) I son 
insu l'un des quatre raédedus consullanl-s de Na- 
poléon, Andry ne prélevait sur son treilemcol 
que les frais de coitnme , et remettait le surplus 
an maire de son arrondissement pour le Taire 
distribuer aux indigents, i persuadé, disait-il, 
quil ne devait pas profita d'un argent qu'il re- 
connaissait n'avoir pas gagné. • Andry fut un des 
plus zélés propo^teiira de la vaccine, et ardent 
antagoniste de Mesmer. Il mourut fort Agé, et 
son testament se termine par ces mots : • Je ne 
demande que des prières. > Outre quelques mé- 
moires, on a de lui ; [e nfanuel du Jardinier, 
traduit de lltalien de Mandirola; Paris, I7G5, 
in-S*,soufilepscudonymedeRanify,- — Matière 
médicale, extraite des meilleurs auteurs cl des 
leçons de Ferrein; ibid., 1770, 3 vol. in-lï; — 
Recherches sur la rage; WAd.; 1778, 1779, 
io-S" : ce livre, qui a été traduit dans plusleuij 
langues, a été inséré dans les Jfémoim de la 
Socléfc de médecine, t I", p. 104; — Oôser- 
vallons et recherches sur Cusage de raimant 
Mmt'rfertii«(aTecThonret);ibid., 17H3, in*; 
et dans les Mémoira de la Société de méde- 
cine, L m, p. &31 ; — Recherches sur la in<f- 
foncof ie ; kbid., 1 786, in-4° ; et dans les Mimoirci 
pri^itÉs, t. V, p. 89. 

Ailiuu ou plutôt kun^kV ( Barthélem;/), 
dit Ànnutus, poète, historien et junsconiiiTlIe 
rra:içais, né h Bourges vers le commencement 
du seizième siMe, tué le 11 juin ISGI, Il fut 
professeur de rhétorique au collège de la Trinllô , 
i Lyon; et ce collège, dirigé par des séculieri; 
en rivalité avec les collèges dirigés par des prê- 
tres , était soupçonné de tavoriser le calvinisme. 
• Une pierre, dit l'auteur des Recherches su:' 
l'histoire de Lyon, une pierre lancée d'une fe- 
nêtre de ce collège sar le saint sacrement, le jour 
de la Fête-Dieu, sembla réaliser les soupçons 
qu'on avait sur la relifjon de ce collet-^ |e 
peuple, irrité de cet attentat, entra en fureur, 

leur, «t le collège fut fermé le lendemain. > t'ne 

autre circonstance avait aggravé les soupçons ; 
c'est celle de sa liaison intime avec Clément 

Panni sesouvrages, conçus dans le goOt du sii^ 
cle, on remarque : Mijslére de la Kat\mté,paT 
penonnaget, eom^poti en imitation wrMc et 



631 



AI«£AU — AIŒLLi 



632 



musieaie de dH>enes cfumsonSf publié dans un 
Tolume ktitalé Chant natal, eontenant sept 
noëls, un chant pastoral et un chant royal ; Lyon, 
1539, in-4*; en 1559, sous le titre de Genêt hliae 
musical et historical de la conception et na- 
tivité' de Jésus-Christ; —Lyon marchant, sa- 
tire française sur la comparaison de Paris, 
Rouen, Lyon et Orléans; Lyon, 1542, in-4* : 
c'est une espèce de drame qoi ftit joué en 1541 
sur le théâtre du collège de la Trinité ; on y 
trouve le récit des principaux événements arriva 
en Europe depuis 1524 jusqu'en 1540; — les 
Emblèmes d'André Alciat, traduits vers pour 
vers: Lyon, 1549, in-8**, 1558, in-16; — Picta 
Poesis; Lugdom, 1552, in-8*; recueO de vers 
grecs et latins , puMié aussi sous ce titre : Ima- 
gination poétique , traduite en vers français 
des Latins et Grecs, par V auteur d'iceulx; 
Lyon, 1552, fai-8«; — la République d'Utopie, 
traduite du latin de Thamcu Morus; Paris, 
in-8*, et Lyon, in-16; — Àleetor, ou le Coq, 
histoire faJbuleuse en prose française , tirée 
d'un fragment grec; Lyon, 1560; in-8" : Ber- 
nard de la Monnoye en fait la critique suivante : 
« C'est un mauvais ouvrage, où de bonnes gens 
« croient voir un sens mystique merveilleux , 
n quoiqu'il n'y en ait pas plus que dans les (an- 
« frelucbes de Rabelais. Aneau d'ailleurs, pau- 
«vre écrivain, soit en latin, soit en français, 
« feignait, pour donner plus de poids à son ou- 
« vrage, de l'avoir traduit d'un fragment grec. » 
Ce jugement n'a pas empêché que VAlector 
d 'Aneau ne soit encore aussi recherché que les 
Fanfreluches de Rabelais. 

jirchlvet historiques et statistiques du département du 
Rhône, XI, n. ~ Rabys. Histoire véritable de la ville 
de Lyon, p. t99. -- Biographie tffonnaise; Lyon, I83f. 
— La Croit da Maine, BUtliothéque française, — Bayle, 
PietUmnaire critique. — Recherches pour servir à 
r histoire de Lyon; Lyon, 1717, t toi. tn-ll. 

ANEAU ( Lambert n* ). Voy, Daneau. 

*AJfBDA (Jean d'), peintre espagnol, natif 
de Burgos, exécuta en 1565, de concert avec 
Jean de Cea, quelques ouvrages pour la cathé- 
drale de sa ville natale. 

Bermodez, Diecionario historieo, etc. 

ANEL ( Dominique), chirurgien français, né- 
à Toulouse vers 1679, mort vers 1730. 11 est 
connu pour avoir inventé une nouvelle métliode 
de guérir les fistules lacrymales, méthode qui 
porte son nom. Il étudia d'abord à Toulouse, puis 
à Montpellier, sous la dûrection d'Antoine Petit 
et de Maréchal. Au commencement du dix-hui- 
tième siècle , il servit comme chirurgien dans les 
armées de l'empereur d'Allemagne. En 1710 il 
s'établit à Gènes, où il guérit un jeune abbé d'une 
fistule lacrymale, en introduisant dans le conduit 
lacrymal une soie de sanglier, à laquelle il subs- 
titua plus tard une petite canule; il y faisait des 
injections h l'aide d'une petite seringue. Cette 
cure merveilleuse (ùt le premier essai de la mé- 
thode d'Anel , qu'on pratique encore aujourd'hui 
généralement, et qui eut à son ori^^ine beaucoup 



de détracteurs. La méthode d'Anel Ait perfection- 
née par Heister (Voy. ce nom). On a d'Anel : 
Art de sucer les plaies sans se servir de la 
bouche d'un homme; avec un discours sur vn 
spécifique propre à prévenir tes maladies vé- 
nériennes; Amsterdam , 1707, iii-12 : oposoole 
réimprimé phisiears fois , et ii^éré dans les Di- 
lucidazUmi de Sancassani; l'autear conseîDe 
l'emploi d'une espèce de seringue pour extraire 
d'une plaie pénétrante le sang extravasé; — 
Nouvelle méthode de guérir les fistules la- 
crymales, avec un recueil de différentes pikes 
-pour et contre, et en faveur de la même mé- 
thode; Ttirin, 1713-1714, iQ4* : ce Tolame, 
assez rare, renferme aussi : ObservaHtm six- 
gulière sur la fistule lacrymale; — Infor' 
mazione fatta dal chirurgo Fr, Signontti 
contra monsù Dom, Anel ; — Lettres ét^erses, 
ou les Critiques de la crUique de Signorotti; 

— Suite de la nouvelle Méthode, ou discome 
apologétique, etc. ; ~ Dissertation sur la nmh 
velle découverte de Vhydropisie du cendttil 
lacrymal; Paris, 1716, to-12; — Recueil de 
méthodes pour la guérison des plus dange- 
reuses maladies ; Trévoux , 1717, m-12 ; ^ Be- 
lation d'une énorme tumeur occupant Umle 
l'étendue du ventre d^un homme hydropique, 
et remplie de plus de sept mille corps^étran- 
gers; Paris, 1722, hi-12. 

Biographie médicale. 

ANÉLiBR (Guillaume), troubadour, natif 
de Toulouse, vivait à la fin du douzième siè- 
cle et an commencement du treizième. Il nous est 
connu par son poème sur la guerre de Navarre et 
par quatre sirventes, où se manifestent avecéoer 
gie son amour pour son pays , et son aversios 
pour la guerre, dont le résultat devait être de li- 
vrer le Languedoc à unedomination étrangère. De 
semblables pièces de vers sont des momaoi 
d'histoire où le chant d'un seul poète peint l'es- 
prit d'un peuple entier. On lit à lafinduquatrièoie 
sirvente le couplet suivant (traduit en firançais}: 

Les troobadoan bien lont négligés. 

Et U fleur dca Talllanti baroni 
A qui les coure, la galanterie, letavolr 
Plaisaient , et les Joyeux ébats et lei illrfiflufWfifn 
Que maintenant si tous leur eo voidei parler, 
lis penseront tous vUlpender; 
Car rien de cela ne peut leor plilre. 
Avoir, avoir, leur 6te le rire. 

Millot, Histoire littéraire des troubadours, Iir. W. 

— Histoire littéraire de ta France, U XVlll, p. S0. 

ANELLi (Angelo), poète italien, né en 1761 
à Desenzano dans le Brescian, mort le 3 tTil 
1820. Secrétaire du général Angera pendant lei 
guerres des Français en Italie, commissaire de 
Directoire près de l'admmistration du départe- 
ment de Benaco , professeur d'éloqoeiioe k Brtf- 
cia et à Milan, AncUi a laissé quelques oposcoleS) 
dont voici les titres : Od» et Elegix; Yérooc» 
1780, in-8°; — VArgene, novella morale 
inoUavatima;\em8e, 1793, in-8*; — ^ 
Cronadie di Pindo; Milan, 1811, 1818, ia^î 



68S 



ANELLl — ANEtJIlIN 



684 



ouvrage înacheyé, qui est une espèce de ta- 
Uean où l'autear passe en revue tous les grands 
écrivains anciens et modernes, mais particu- 
lièrement ceux dltaUe; — des opéras^buffa, et 
trente et nne antres pièces de théâtre données 
sons levoilede Fanonyme et sous dee noms sup- 
posés. 

TlpaMo, Bioçrt^^ dtgli italkaU ittustri del sêeolo 
XF'rn é (M eonUmpormuêi, 

ANEMÂB (les), quatre frères qui, en 1105, 
conspiTèrent contre Alexis Comnèue, empereur 
d'Orient. Leur complot ayant été découvert, ils 
furent soumis à dlion^les tortures, et en- 
fermés, près du palais de Blaquemes, dans une 
tour qui porte dqmis lors le nom de Tcmr des 
Anemns. 

AHBEIO ( Félix), célèbre musicien italien, né 
à Rome vers 1560, mort vers 1630. A la mort 
de Pak»trina, il ftit nommé compositeur de la 
chapelle pontàcale le 3 avril 1594. On a de lui : 
Irob livres de madrigaux spirituels à dnq vohL; 
Kome, Gardane, 1585; drâx livres de concerts 
qûitoels k quatre voix; Rome, Goattino , 1593 ; 
— Respansori per la settimana santa, a tre e 
qucUtro voci; Rome , Zanetti, 1603; — Canza» 
nette a tre, quattre voci ; madrigali spirittuUi 
a tre, qvattro voci, lib. 4; Rome, Zanetti, 1603. 
On a ausû imprimé à Francfort-sur-le^ein, 
en 1610, Cantoni a quattro voci. Quelques 
motets et psanmes à huit voix d*Anério sont in- 
sérés dans les trois collections publiées par 
Falno Constantîni à Naples, 1615, et h Rome, 
1616 et 1617. On trouve aussi un sonnet à huit 
voix, du même <^mpositeur, dans les sonnetti 
iiiKnH de Fabk) PetroiEzi, Rome, 1609. Dans le 
même recuefl sont deux sonnets en l'honneur 
d'Anério : l'un , mis en musique par Léonard 
Merdret, sur ces paroles : Felice ora ch' Orfeo 
ti cMcana; l'antle, par Jean Tavacdo, Vivo 
felice or ira quesf antri, etc. Les compositions 
inédites de Felice Anério se conservent dans les 
archives de la basilique du Vatican et à la cha- 
peDe pontificale. 

Gerber, LÊXicùn der TtnkûfUtltr. — Fétts, Bioçra- 
yJHe univeraelU des Musicimu, 

AnéRio (/ean-jyait(oi«), musicien, frère 
puîné du précédent, né k Rome vers 1567, 
fiit d'abord maître de chapelle de Sigismond m, 
roi de Pologne , puis de la cathédrale de Vérone. 
De là il fut appelé à Rome pour y remplir la 
place de maître de musique du séminaire romain ; 
h fut ensuite maître de chapelle de la Madona- 
de-Monti; enfin, en 1600, il obtint le même 
emploi k Saint-Jean de Latran, où il resta jus- 
qu'en 1603. On ignore l'époque de sa mort. 
Jean-François Anério est un des premiers com- 
positeurs italiens qui aient fait usage de croches, 
de doubles et de triples croches. On a de lui 
entre autres : Guirlanda di sacre rose, motetti 
a einque voci; Rome, Soldi, 1613; — Selva 
amumiea, dove si contengon motetti, madri^ 
gaU, cantùnnetti,dialofhi;arieauna,daà 



(sic), tre a qttatfro voci, eon bassaper organo; 
Rome, 1617; — Diporti musicali, madrigali 
aduna, due, tre quattro voci; Rome, 1617; 

— Libro dette letanie; Rome, Marsotti, 1626; 

— Teatro armonico spiritualedi madrigali a 
einque, sei, sette e otto voci, 1619. Quelques 
motets de Jean-François Anérk) ont été inséfés 
dans trois coOections publiées par Fabio Cous- 
tantini sous les titres suivants : l" Salmi a otto 
voci di diversieccellentissimi autori; Naples, 
G.-G. Carlino, 1615; —2'* Vari motetti a due, 
tre, quattro voci, etc.; Rome, Zanetti, 1616; 

— 8** Alcuni motetti a otto voci, etc. ; Rome, 
1617. La vogue extraordinaire qu'obtint la roesso 
du pape Marcel, composée par Palestrina , et la 
difliculté de l'exécuter en quelques endroits k 
six voix, telle qu'eUe était écrite, détermina 
Jean-François Anério à la réduire à quatre voix 
pour en faciliter l'exécution : elle itit imprimée 
dans cet état pour la première fois, en 1600 , k 
Rome. 

Gerber, Lesicon der TùnkûnsUer. — Fétif , Bioçra' 
phte univ0rs4Mê dei MutUtens, 

* AUSSI (Potij), paysagiste florentin, vivait 
au milieu du dix-huitième siècle. Ses ouvrages 
les plus estimés sont des vues de ruines des 
environs de Rome. On les confond quelquefois 
avec ceux de J.-P. Pannhii. Anesi fut le maître 
de Zuccherelli. 

Lanzl. Jtoria pittorUa, 

* AiiEVRiN , poète gaêlie , mort en 570 de 
J.-C. Il était rUs de Caw-ab-Gerahit, chef des 
Gododins ou Ottadins, c'est-Mire « habitants 
d'une région voisine des fonSts. » Quelques-unes 
des productions de ce poète subsistent encore. 
Les Gododins, qui habitaient le nord de l'An- 
gleterre, furent complètement défaits par les 
Saxons en 540 dans la bataille de Cattraeth» 
sur la côte de Northumberland. Des trois cent 
soixante-trois chefs présents à la bataille, quatre 
seulement échappèrent à la mort. Aneurin fut 
de ce nombre. Il se réfugia à la cour du roi 
Arthur, dans la Galles du sud, où il se lia d'aroitid 
avec le barde Taliesin. 

Le morceau le plus important d'Aneurin qui 
nous reste est une pièce de plus de 900 lignes, 
toutes rimées, mais d'une longueur irrégulière, 
appelée les Gododins, C'est un fragment d'un 
poëme ou d'une série de poèmes consacrée À 
la mémoire des guerriers qui succombèrent dans 
la bataflle de Cattraeth. L'authenticité de ce 
poème gaèlic a été contestée il y a quelques 
années; mais eUe a été défendue avec succès 
par M. Sharon Tumer. Une traduction com- 
plète , quoique peu exacte , en a été donnée par 
Edward Davies dans sa Mythology and Rites 
ofthe British Druids, et une autre par l'ar- 
chidiacre Winiam. Un court extrait des Go* 
dodins a été donné, par Gray , dans Evans Spe* 
eimens ofthe Welsh Bords, Un autre poème, 
attribué k Aneurin, est imprimé dans la ify- 
Vffrian Arehaiology, sous le titre de SnglffnUm 



ANEURIN - ANGE 



635 

y 3fisoeîd (yen 8ur les mois); mais Tauthen- 
ticité de ce poème n'est pas aussi certaine que 
celle des Gododins, 

J.-H. Pirry , Cambrtan Plutareh,it. tl-IO. - Owen, 
Cambrian Bioçraphf, p. 8, etc. — Cambro-Briion (.pn- 
bllé par J.-H. Parry), I, tl M. — B. Jones, Bellcks of 
the ITtUh Bardi, p. 17 — Davtes , Mytholoçy and 
mtes of the British Drulds. p. S16-S8S. - Sharon Tamer, 
A r indication of the CentUneness of the Jncient Bri^ 
tUh Poems. A la fin de son History ttf the JnçloSaxons, 
l« édiL ; 111 , ne, IW. etc. 

ANFOS81 (Pascal), compositeur italien, né 
à Naples CD 1729, mort à Rome en 1795. Il fit 
ses premières études dans sa yille natale , sous 
les professeurs les plus distingués. Le célèbre 
Piccini encouragea les premiers essais d'Anfossi, 
et lui procura, en 1771, un engagement comme 
(compositeur an théfttre délie Dame, à Rome. 
Quoique ses ouTrages eussent d'abord peu de 
surets, Anfossi persista dans sa carrière ; en 1773 
il fit jouer V Inconnue persécutée, et obtint enfin 
un triomphe complet. En peu de temps se sucoé- 
<lc'rt»nt la Finta Giardiniera , il Geloso in ci- 
mcnto, VAvoro et autres ; mais son grand opéra 
de V Olympiade y qui fut très-mal reçu, le décida 
h quitter lltalîe. H Tint à Paris, précédé du 
titre pompeux de maître du conserratoire de 
Venise, et donna au grand Opéra son Inconnue 
persécutée , arrangée sur des paroles françaises ; 
mais le pubiic restant indififérent aux accords de 
cette mélodie étrangère, Anfossi quitta aussi la 
France, et en 1783 on le trouve directeur du 
théAtre italien de Londres. Après quelques années 
d'exil, il reyint définitivement se fixer à Rome; et 
dès lors il compta de brillants succès, au nombre 
desquels faut ranger ceux à'Antigone, de Dé- 
métrius, et de son opéra-bufTa le Pa%zie de^ Ge- 
losi, composition qui fit fureur à Rome. En 1789 
il obtint les honneurs d'un triomphe musical , et 
mourut comblé des faveurs de la fortune et de 
la renommée. La musique profane n'est pas son 
seul titre de gloire : il composa plusieurs orch 
torio, dont les poèmes avaient été f^ts par 
Métastase, et qui obtinrent autant de vogue 
que ses meUleurs opéras. Le nombre de ces 
derniers s'élève à 39; on en trouve la liste dans 
Gerber , Dictionnaire des Musiciens , et dans 
Fétis. [ Enc, des g, du m, ] 

Fétis s'exprime ainsi sur le mérite d'Anfossi : 
« La réputation d'Anfossi a égalé celle des plus 
grands maîtres de son temps; cependant on ne 
peut nier qu'il ne soit inférieur à Galuppi, à 
Piccini, à Paisiello pour Tinvention; et l'on 
ne peut expliquer l'édat de ses succès que par 
l'air naturel et fadle qui régnait dans ses mé- 
lodies , et surtout par cette magie de la coupe 
italienne, qui consiste dans un heureux retour 
des idées principales. Mais les produits d'un art 
ne vivent pas longtemps s'il ne s'y trouve de 
la création; delà vient qae la musique d'An- 
fossi a vieilli plus vite que cdle de ses émules. 
Grand nombre de morceaux de Ruraneilo , de 
Piccini, de Sacchini et de Paisiello seraient 
encore entendus avec platsb^ il en est peu 



616 



d'Anfossi qd aDfoardlinl ne fissent nattre 
l'ennui. » 

Gerber, Lexieon der TVwJ HHu fl tr . ~ FéOs, Wiofn- 
phiê univeneUe des Muticiens. 

*Anrosso( Jacques )f graveor italien, vi- 
vait à Pavie dans le seizièine siècle. C'était m 
artiste habile, qui jouissait de U faveur des pa- 
pes Pie V et Grégoire XOl, comme nous l'ap- 
prend l'épitaphe suivante, conservée dans k Id^ 
tere pittorice : Jacopo An/osso Tidnenss, to 
crystallis ad fabre formandis , prseclosisqm 
'lapillis cxlandis, veris a falsis dignoscendis, 
clarissimo; princip, ob solers ingenUtm, n* 
tegritatemque, Pio V, Greg, XIII, Bxmans 
pontificib. grato , vixit afin. LXXX. CmUm 
extulit, cœlum abstulit, cœlum aedpit. H- 
berius Cœolius ex testamento P, C, Ann, SaL, 
M. D. LXXXV. 

Bottari, UaccoUa di tettere tulla pUtmrm, etc. 

*Aifi>ARANO (OttmHgno, comte), peiotrt 
vénitien, vivait vers le milieu du dîx-septîènie 
siècle. On a de lui, dans l'église de San-Daoide 
à Venise, un tableau d'autel représentant l'Ado- 
ration des pasteurs, et qui a été puis pour aa 
ouvrage du TintoreL 

DescrUtione di tutte U ptiMfteito piOmn Mto 
cUtà dt renexUi, etc. — Helaeken, Dietlonnmtre M 
JrtMes, etc.— Brainot, DietUmnattB du Mmeçnm' 
mes, etc. 

AN6B ( Angelos ) , nom de &miDe dlsaae et 
Alexis, empereurs de Constantinople. Voy. bAAC 
et Alexis. 

*AMGB ( François db l* ), peintre dldstoire^ 
né à Annecy (Savoie) en 1675, mort en 1751. 

11 vécut huit ans à Turin , et entra en 1706 à 
Bologne dans l'ordre de San-Filippo-Neri, oè I 
passa le reste de sa vie. On a de hii un grani 
nombre de petits tableaux estimés, r e pré s mla rt 
des sujets religieux. 

creapi, Felsina pittriee. etc. - Lanxl, JCorle pttt^ 

rtca^ etc. 

AifGB DE SAINT- josBPH le père, eanM 
déchaussé, dont le véritable nom était Josepk 
Labrosse, naquit à Toulouse en 1636 , et nw»- 
rut le 29 décembre 1697. En 1662 il vint à 
Rome , où il étudia l'arabe dans le coavent as 
Saint-Pancrace, sous le père Célestin k San-Lido- 
vina, frère du célèbre orientaliste Golius. Le 

12 novembre de l'année suivante, il fîit envoyé 
comme missionnaire en Orient avec trois autni 
carmélites ; le 5 mai 1664, il arriva h Smyme, ci 
le 5 novembre suivant, à Ispaban. Ce fut 14 qiH 
apprit le persan sous le père Baltaxar, carroéiits 
portugais, et parvint, dit-on, an bout de quel* 
ques mois, à pouvoir prêcher dans cette lanjune. 
Il passa dix ans en Perse et en Arabie, et M 
prieur de son ordre, d'abord à Ispahan, poil à 
Basrah. Après la prise de cette ville par ici 
Turcs, le père Ange se rendit, en avril 167S, à 
Constantinople pour solliciter du sultan la pro- 
tection de l'établissement des missiomiaires à 
Basrah ; fl réussit dans sa mission par llatfr- 
médiairede j'imbiiasadiinr ftmtniSf M. de Malt* 



ANGE 

1 de l«nip« après , il Tut rappelé ï 
rriTa en novembre 1679. Eo 
. devint Rupérîear des nÙMiiHi 
asM ensuite eo Ai^leteire et en 
téjoaru pluweurs auoée», el lut 
ée même de m mort , prieur du 
larmélites à Perpignan. 

Pharmacopaa pertica, tx idio- 
\n latintim cotiverta I opus I ' 
calorilms, crlêrUque regionun 
ustTaCoribus neceiforiurn ; ac- 
pteimem noiarum in pharma- 
eam; Farii, IBSI, ia-8°. Soiiant 
yde ( Biograpltia Sitanniea ) , 
I ( Biog. univer$.), • cet ouvrage 
3 perean par le P. Matthieu , dont 
!u le nom , uns OHr pourtant ; 
ertemeot le sieji , place en carac- 
ur te titre de l'ouvrage ; ce niËme 
ractères romains en tête rie la dé- 
■ an fténéral des cannes déchaos- 
re ouvrafle a pour titre : Giao- 
ngux Ptrsarum, triplici Un- 

Ualicx, Intime, gatlicx, née 
ui prxcepfil ejtudem lingux 
mUerdam, ie84, in-fol. Bemier, 
<ix , et Chardin , citent avec ëloge 



iAINTE-BOSALIB (noDi de fa- 

•is Rn/fard) , aa|iu«ttn dédiaossé 
s Petits-Pirea, n# A RMs en 1 05», 

en t7!fl. Destiné à proresser la 
t entraîné vers l'étude de l'his- 

des riches malériaux laissés par 
, Il s'en servit pour composer 

la maison de France et det 
■ide(flco«ronne,en9 vol, In-fol., 
ant; VHistiATe de lamaUon de 
ni de In France, en avol. in-13; 
de la con^égalion de Saiot-Maur 
îre main icet ouvrage, qu'ils pû- 
tes additions nombreuses ; Paris, 
n trouve dans YÈfat de France 
ihodique et e\art de l'originfl et 
K lie tons les officiers ecclésiasti- 
.et civiles. 



Qnad di 






t kUlortqat <f 



I. ^nicbinl *t 



Hkhel-Ance. 
■a). Voy. RocCA. 

Vog. Encilbert. ' 
r, poêle du neuvième siècle. On 

poème sur la bataille de Fonte- 
ers suivanta témoigneal que leor 

labataUle: 



HittmTi lUUrtttnii ta Fram, V. 

ANGÈLR MBMici, on OK BRBSCIA (la mère), 
Tondatrice de l'ordre des Urgnlinea, née en l&l 1 
fa Deseozano , sur le lac de Guarda , morte le 
ti mars 1540. Elle fut élevée dans la maison de 
son oncle, entra fortjeuDe dans l'ordre de Salnl- 
Frauçols, et flt un pèlerinage dans la terre sainte. 
A son retour, elle fonda en 1 537 , t Bresda, un 
ordre de reli^ense* dont elle Rit nommée supé- 
rieure. Cet ordre devint si florissant, que, dans 
moinsdecentans.on comptait seulement en France 
plus de trois cent cinquante couvents d'ursulines. 



AltSELERIO. Voy. AlUIUEai. 

AiieBLi {Bimaventure), historien italien, 
née Ferrare vers 152S, mort vers la fin du sei- 
zième siècle. D professa d'abord le droit dvil, 
fonda une AcaJÀnie de belles lettre* avec soa 
ami Gianbatista Pigua, resta quelque temps au 
service des duc* de Fenare, et Ait Récusé, dit-on, 
d'hérésie, et forcé de quitter s* patrie en 1570. 
Angeli profila de son exil pour visiter l'Italie, 
décrire les source* des Oeuves , leur cours , et 
leurs embouchures. Sei voyages l'amenèrent k 
Parme, et det amis l'engagèrent fa écrire l'histoire 
de cette ville. D y consentit, et mit, dit-on, sis 
mois pour s'acquitter de cette tAcbe. Cependant 
cette histoire, qui semble avoir coûté plusieun 
années de tmvail, ne fut publiée qu'en 1591, 
probablement du vivant de l'autenr, bien que 
BanilTaldl le btae mourir en I57B, et que Mai- 
luchelU, gèDéraletnent exact, adopte cette date. 
Les ouvrage* d'Anges ont ponr titre : Commen- 
tariolut In tiluloi de pertonnalUmt iervUu- 
tibus in institutionilmi; Ferrare; 1553, in-(t*; 

— De vartU ae diversit jwiaconiullorum 
nominilnit privitegiisqve , ex legislatonoH 
commentariU exeerplts, Epistola, ta-*'; san« 
indication de lira ni de date; ^ De Die Para- 
doxo; Modène, in-S°, sans date; — De non 
lepetlendiivwrluii pênes aram;¥emre, 15a&, 
in-g"; c'est un traité contre l'enaevelissemenl 
des n<orts prt$ de Vautel , que Gfnguenè ( Bio- 
graphie Uniserielte ) a changé, par romissios 
des mots anle aram, en on trdté contre VEn- 
ieveliaement dn morli; — Traclalia de 
Vertigine el Scatomia; Modène, in-*'', sant 
date ; — Gli ordinl e 1 modi oiservati da sommt 
Pontifici nel donare lo stoeeo; Ferrare, 1557 ; 

— Biscorso itttomo Porigine de" eardinoU; 
Ferrare, 1585, iii-8° ; — La DeiCriîtone dcl Fo, 
trotta da eommenlarj d^ fivtni di Bonaven- 
tura Arcangeli Ferrareie; Padoue, (57S,ia-4*; 
Ues que cette, description do PA porte le nom 
d'Arcangen.AIToetBarotti l'attribuent avec rai son 
fa Angeli; — Annotasioni e dichiarmioni alla 
Gtenuoieme fifrerala; notes anonymes putdiées 
dan* l'éditioDde la Jérviaiem de Viotti ; Parme, 
liSl, lD-4% et attribuées à Aogefi par Affo; ~ 



639 



Alf GELI — ANGELIERI 



M 



liisloria délia città di Partna e la descri- 
zione del fiume Parma; Parme, 1591, iii-4*. 

Mazzuchelli, ScrUt.d'ttalla, t I.- huotti , Mewwrie 
Utoriehe di litterati Ferraresi, t. II. p. 187. — Affo, 
Storia di Parma, et Memari» dsgU ScrittorielUteraU 
Parmiçiani, t. IV, p. 109. - Albertl. Maria di Parma. 

ANGBLi (Etienne d'), mathématicien italien, 
étève du célèbre Cavalieri, vivait vers le milieu 
du dix-septième siècle. 11 fut engagé dans une 
polémique avec Riccioli au sujet de la rotation 
de la terre, et répondit victorieusement aux ar- 
guments que son adversaire avait opposés au 
système de Copernic. Après la suppression de 
son ordre en 1668, il enseigna les mathématiques 
à Padoue. Ses ouvrages, publiés in-4'* à Venise 
sont : Problemata geometrica, 1658 ; — Mis- 
cellaneum hyperbolicum etparabolicum, 1 659; 
^ Miscellaneum geometricum, 1660;— De 
infinitorum spiralium spatiorum mensura, 
J660; — De inJiniCarum cochlearum mensu- 
ris, 1661 ; — De inftnitis paraboUSy de infini- 
tisque solidis j etc., 1659; — Borundem liber 
quintus, 1663; — De superficie unguUs, et de 
guartis liliorutn parabolicorum et cycloida- 
lium, 1661; — Quxstiones ad stereometriam 
et mechanicam, pars prima , 1662; — Con- 
siderationi sopra laforza di alcune regioni 
fisico-mattematiche, addotte da G.-B, Riccio- 
lo,... Contran sistema copemicano, 1662; — 
De inftnitis spiralibiis inversis, etc. ; Padoue. 
1659. Montucla cite les écrits d'Angeli avec éloge. 
Montucla, ifist. dêt mathém. — Deughem, BibUogrO' 
phia matkematica, 

ANGELi {Filippo)f peintre italien, né à 
Rome vers la fm du seizième siècle, fut le pre- 
mier qui s*attacha, dans la composition des pay- 
sages, aux règles de la perspective la plus exacte. 
En 1612 le grand -duc de Toscane Ck>sme n, 
protecteur éclairé des beaux-arts, réussit à l'at- 
tirer à sa cour, où il passa une grande partie de 
sa vie; il y mourut en 1645. Ses tableaux sont 
extrêmement rares, et les amateurs les payent 
un prix exorbitant Le musée Napoléon en pos- 
sétlait un qui a donné lieu à de grandes contes- 
tations. U représentait le Satyre et le Passant, 
I)ersonnages d'une fable de la Fontaine ; et ce- 
pendant le célèbre fataliste était, à Tépoque de 
la mort de Philippe Angeli, beaucoup trop 
jeune pour avoir traité ce sujet Était-ce le 
peintre ou le poète qui le premier avait eu ri- 
dée de cette allégorie? Ni l'un ni l'autre, car 
rantiquité avait pris l'initiative; et, malgré les 
calculs de ceux qui, pour tout accorder, attri- 
buaient ce tableau au peintre Sébastian! Ricci , 
mort en 1754, il n^est pas impossible que la 
Fontaine et Angeli aient puisé la même idée aux 
mêmes sources. [ Enc, des g, du m. ] 

11 y a plusieurs autres artistes italiens du nom 
A'Ànjgeli {César y Joseph^ Jean), qui TÎTaient 
au dix-septième et au dix-huitième siècle. 

Bafflione, fUê dtf pMtfnH. - Paieoli. Fxie d€ pittoH, 
— Lanzi, Storia pittor, — Hefneken, Met. des artistes, 

«ANGEM (François Marie), frère mineur 
d'Assisi, dans les Etats du pape, écrivit, vers la 



fin du dix-septième siècle, une histoire da cou- 
vent auquel il appartenait. Son ouvrage ftit pu- 
blié après sa mort; il est intitulé Istcria del 
sacro convento d*Assisi, sua fondcaione, prt- 
vilegi, sepoltura del padre serafico son Fran- 
cesco, etc. ; Montefiascone, 1704, iii-fol. 

Mazzuchell, SerittoH dltaiia. 

*ANGBL|co (Michel-Angelo), pharmaden 
italien, natif de Yicence, vivait vers la fin da 
seizième siècle et au commencement dn dix-sep- 
tième, n pratiqua la pharmacie avec beaoooop 
de succès dans le district de Vitture; et on loi 
attribue le mérite d'avoir perfectioiiiié Tait des 
antidotes, à tel point que le collegio de* lifdid 
l'honora d'im diplôme spécial, et que l'on puUii 
en son honneur un poème intitulé Elogia a 
theriacam et mithridaticam aniidotum a Mi- 
chaele-Angelo Àngelico, pharmacopxo Ficoi- 
tino, ad ditH Michaelis symbolum pristvM 
candori restitutam; Yicence, 1618, in-4*. - 
Angelico consacra ses heures de loisir à la poé- 
sie, et devint membre de l'Académie Olympique. 
Ses ouvrages sont : VAntidotario di Claudio 
Galeno; Yicence, 1608,in-8% réimprimé en 1613, 
in-4» ; — Cento madrigali ; Yicence, 1604 ; — 
l'Amor grculito, idillo; Yicence, 1613, in-ll 
Il composa aussi quelques poésies dans TaiieieB 
idiome toscan et dans le dialecte vénitien. Qoei- 
ques-uns de ses vers sont imprimés dans le fio- 
reggiamento poetico de Petrelli. 

Mai zucheUl. Serittori d'ItaUa. - AoffiolfabrleUo A 
SanU-Marla, Biblioteca der serittori di riomao» ▼!. 

117-119 



* AH6BLICO ( Michel' Angelo), poète itaiei, 
neveu du précédent , natif de Yicence, mort k 
Yienne en 1697. U avait étudié le droit; mabi 
consacra presque tout son temps à U poéoe et 
aux belles-lettres. Sa réputation littéraire tou- 
jours croissante lid procura l'entrée dans tAct 
demie des Olimpici de Yicence , et dans oeiie 
des Ricovrati de Padoue. Son amoor poor la 
poésie augmentant avee le succès, il abaiidoBK 
sa profession, et accepta, en 1690, une invitatioi 
à Yienne, comme poè/a Cx^areo. U fut bits l^ 
cueilli par l'empereur, qui goûta fort qodqoei 
compositions poétiques qu*Angelo avait écritei 
pour la fête de ce monarque. On a de lui : iT^' 
lamio nella nozze de* monarchi Leopoldo O 
sare Augusto et Margherita di Spagna;- 
Poésie Liriche; Yenise, 1665, in-12; — />if- 
corsi academici, à la fin de ses Poésies Ip- 
ques ; — VInnocenza ilUsa del Traàiw»' 
io, etc. ; Yienne, 1694, in-4° ; — Assemble» éi 
cigni pet celebrare i sudori apostolieiéd 
P, D, Girolamo Ventimiglia, L, A. tea^ 
no, etc. ; Yienne, 1691, in-4'» ; — des vers iM^ 
rés dans le Lagrime di Parnaso, 

AngiolgabrieUo dt Santa-Marta, Bibliotêca é^»^ 
iùH di rieensa, VI, us. 

AiiGBUCO. Voy, Giovanni (Fra). 

ANGBLiBRi ( Bonaventura) , écrivain frtf- 
dscain appelé aussi Angilerus , né à Mam^* 
(Sicae) , vivait en 1707. Ayant Ait pwfc«i« 






•41 ANGEUERI 

«lan» roTdra des (rèrcs Mineur» île Saint-François, 
il devint Ticiirt général de cet ordre en Espagne. 
klécantcnt de l'oppositioi) qu'on TuMît h m« 
projets de réTonne, il entra chez le* pères Corde- 
llers de l'Observance après «Toir ét£ attaché 
■D doge Marc-Aatoine GiastiDiant en qualité de 
chapelvD. On a d'Angelieri : Lux Magiea, 
Academiea rœlestium , terratrium et in/e- 
rorum Orifo, Ordo, et SuboràtHotio cuneto- 
rum, qwiad aie, fieri, et operaii, viginti 
quatuor voluminlbut divisa; part prima de 
tmagittibiu totiui mundi, prinodii) cuneta- 
rvmrervmprKcùe vero de re ntetaUiea; Ve- 
nise, 1BS6, bt-i". )i pabl i a ce premier Tolome sous 
le pseodoDTnne de Lirio-Betani ; nuis le second 
fMml avec son nom TéritaUe , et sous le tib^ de 
JMx Maglca aeademiea ; pari lecunda , pri- 
noTdfaremmnatwalium, sanaàilitim.infir- 
fflorum et incurabilium conlineni, Venise, 
I8S7, in-4°- Les vingt deui autres volumes 
promis par l'auteur sur les mêmes snjels n'ont 
point Aé paMié*. A. de L. 

MnntlIMe. BItlialliTa Sleula , 1, 111. - ilHHirhfW, 
Striibwi fllalla. ~ Adclnnu, viffUatot t JSclier, 



Il (Sdpùme), peintre itBlien, né i 
Pero^en 1M7, mort en 1739. On ■ de lui un 
grand nombre de tableaux estimés, représentant 
des fleura, et vendus t bas prix en France, eo 
An^eterre et en Hollande. 

D. Ha^er hit mention d'nn Giustppe Ange- 
lini, sculpteur de Pemgia, qui vivait k Rome 
dans la seconde nwitié du dii-bnitiènie siècle, 
et M dn nombreuses statues et des bustes. Parmi 
ces derniers, il en est un du céltiire Piranesi. H 
restaura aussi beauconp de statues anciennes. 

rucoU, fut U purari, de. - l.jnil, Stùrla pUte- 

ARSKuooa DKsuaHQBiii (Pierre), plus 
amnu sous le nom latinisé de Pelrvs Angeltui 
Bargxui, Ktlérateur italien, né k Bsrga, dans le 
dislrictdeLocqDes,enl517;murtiPJseen 1596. 
La première partie de sa vie fut remplie d'aven- 
tareadde voyages. Venu i Bologne, à l'igede 
seize ans, poor étudier le droit, il se livra k la 
litl^tufesousladirccUon d'Amaseo, et s'acquit 
bicotAt nne assez tpvide réputation comme ârudit 
et comme poCte iatin. Son savoir et ses talents 
lui Talnroit la protection des Pepoli, grande 
bmitle de Bolopie; mais une intrigue à laquelle 
Il se troim mêlé, ÎA quelques vers satiriques de 
sa compodtira le forcèrent de quitter cette ville. 
Il se rtfogla k Venise, auprès de l'ambassadeur 
lie France, Pâissier, qui l'emplaja k copier des 
maniucriû grecs pour la bibliothèque rojale de 
Paris. □ suivit aisuite k Constantinople un en- 
TOjé de France, et assista au siège de Nice en 
1 Û3. Bien qu'il (M alors au service de la France, 
il se prit de querelle avec un ofGcier de ce 
pays, leqnd. Irrité de l'Édiec que les troupes 
tna^itt» vtusiait d'essujer devant Nice, en re- 
jetât la fsnte sur les Italiens, et les accotait de 



- ANGEUO 649 

trahison. Un duel s'ensnirit, et Bargeo tua KOn 
adversaire. Il fut anssitdt arrêté ; mais 11 parvint 
k s'tvaiier, grâce t la bienveillance du oonunan* 
dant de la ^Kre sur Isqnelle 11 était détenu, et, 
après un périlleux voyage te long des câtes, il 
arriva k Gtees. De Ik il gagna Hondovl, et se mit 
sous Is protection du célèbre Davakw, marqnia 
del Vasio. Cdni-d, non content de donner une 
pension au littérateur fugitir, le recoroiuanda à 
Cosme de Médius, grand-duc de Toscane. Cette 
recommandation n'eut pas d'eOet immédiat, et 
la mort d'Alphonse Davaios Torça Angdiod'ac- 
cqrter la place de professeur de grec k Regglo. 
En 1&49, Cosme l'appela è remplir k Pise des 
fonctions k peu près semblables. Heureux de 
goûter le repos après une vie si a^tée, Angello 
se consacra, pendant vingt-dnq ans, k nn ensei- 
gnement qui eut pour objet d'abord les belles- 
lettres, ensuite l'explication des œuvres politi- 
ques et morales d'Aiistote; nuis, au sein même 
des paclfiqœs études de l'université, il trouva 
l'occsMon de déployer ses talents militaires. En 
1554, durant la guerre de Sienne, les troupes 
de Pierre Stroui Hrent une démonstratioD contre 
la ville de Pise, laissée sans garnison. Angelio se 
mit k la tète des écoliers , inspira aux Pisans 
h résolutiiHi de se défendre, et réwsta am as- 
saillants, jusqu'k ce que la ville eOt été secoome. 
Cette même année il donna une autre preuve de 
son dévouement au grand-duc de Toscane. Ce- 
lui-d avait été forcé de suspendre le payement 
des professeurs. Pendant que les antres mem- 
bres de l'université quittaient leurs places, 
Bargeo resta i son poste, et engagea pour vivre, 
ses meubles, et josqn'k se* livres. En 1575 , S 
fut appelé k Rome par le cardinal Ferdinsnd , 
depuis grand-duc de Toscane , qui lui donna une 
farte pension, et il put ainsi cultiver k loisir la 
poésie latine. Il eut égalentent une pensioo Aa 
roi de France Henri m. Après avoir snivi k Flo- 
rnicej le grand-doc Ferdinand, Angelio vint 
terminer sa vie t Pise. H ht enseveli dans le 
Campo-Sanlo. On a de lui : Laudatioad/une- 
bremeoneionemiHexeçuilsBennetllValeaU, 
Gollorvm régis; Florence, 1559, in^"; en ita- 
lien, Bologne, 1559, in-4*, et dans Sansovfno 
Racealta d'Oraiioni; — Cynegetlton, seu dt 
Yenalione Hbri F/; Leyde, I5S1, fn-4*; Flo- 
rence, 1558, in-S* : c'est le meilleur des petits 
poème* d'Angetio; — Epiitolx undeeim, dan* 
Michel Bruti, Bptttolx clnrorvffi Flroruni; 
Lyon, 15el,in-S°i— Ixtutiam, velde Auett' 
plo tiber primtu, avec une Slegia de Rada- 
gisil et Getarum es^de ad vrl>em Ftorentiam ; 
Florence, I5W, tn-i"; — Spttlialamiumiit 
Nuptiat FraneUei tftdicU et Joanrue Afu- 
triaca, Florence, 1586, in4*; Il fut traduit en 
italien par Gerardo Spini ; Florence, l&è7,in-4°. 
Ces quatre ouvrages ont été insérés dans le re- 
cneil des poésies d'Angelio, Poemata omnfa ab 
ipto diliçentiuime recognita et a»eta, publié 
d'sJwrd par Giunti avec quelqoes poèmes latint 
.31 



e43 ANGELIO 

de Maria Coloana; tlorenm, 1568, in-S', et en- 
snite par Angdio Inl-nieme sons le même titre; 
Borne, 1&85, iii-4*. Dans cette dernière édition 
Anjielio a Tait entrer eu outre : Eetojw quatuor, 
Epistolaruin liber unus ; Carminum libH IV ; 
Synadoi Ubri lex priora. L'Épithalame, le* 
é^ognet et plasieiirs morceaot des Cormlna 
ae trouTcnt dîna le toI. t" de Gruter Detl^ 
dx Ualorwm poetana», 1719 ; — I/mdatia 
ad fun^rrem Coneionem In vcequili Cosml 
Medteit, m IsUn et en Italten ; Florence, 1574, 
lii-4>; — DeOr^lne legendi scriptores hlttorix 
Bonuaue; Ruiock, 157fl, lii-4*, et ansai dana 
GroIiiH De Slv<Hts inatituttuHi ; Amsterdam, 
1«43, in-li : le tnitë d'An^elio fut traduit eo 
italien par Fr. Serbonatt et annexé k Paolo del 
Roaao, nie del Xfl Cetari dl suetonio ; Plo- 
renée, inll, fn-S'i — CommmtarUa de Oàe- 
Usai ad Stxlvm V papam;Romt, 1586, in**, 
et \nȎti anaai i la page 1 Bfl9 etsulr.dn tom.rr 
de Graerius Thésaurus AnUquitatwn nma- 
nanan;— De privalorumputtlieonanqve «r- 
bis Komx eoerioribus Epiilola; Florence, 
158S,in-4° : ces deaxtr^Itéa ont M insères dma 
le 1. rv du TlusauTvs Ant. Rom., de Grœriua; 
ila eont Irts-coonua et ont été dtés par denx 
écriTiIni conteniporaiiia : RubhoDSC ( Illustra- 
tions qf ChUde Harold ) et Platner ( Besehref- 
bung dtr Sladt Som, toI. l"); tnda Ptatnera 
commis une étrange méprise en prenant Bargeo 
poor uo Portnpli; — une tradoctiiHi Italienne 
de Sophocle , Œdipe Rot, arec des Poetle tos- 
cane d'Angelio et de Maria CoUmna ; Floreaix, 
ib»9,\iH'i — Comtnentamdesva Vita, tn- 
daita en itaUm et Iniérés dana SfdTiDi, Fasti cou- 
solart deW Academia Florentfnai Plorence, 
1717, lo-4* ; — De Rello Senensl Comtiunta- 
rius, publié btcc notes par Horent ; Florence, 
1SI3, in-8*; c'est l'histoire de l'expulsion dea 
Français de Siome tm 1 555 par Cosme de Hédi' 
dsi^Siniados Ubri XII, seiiSxpeditio Chrls- 
limomm prtneipvm, gua Hitroaolyma libe- 
rata est; Flor«ic«, 1591, in-4°, réimprimé k 
FJorence, lelfl, ia-A'; Twitae, même date et 
mCme TormaL La Sgriade est un poème épique 
latin snrb premlËre croisade. Bargeo quItraTail- 
latt h cette vaste compowtiaa depuis I5S0 A pea 
prés , eut connaissance en 1575 de la Gferusa- 
lemme Liberata de Torqualo Tasso, et, chose 
étrange, H ne fut pas dÂnuragé par la lecture 
de ce dief-d'œnrre. Se croTant tr^airpérienr an 
grand poêle de Sorrente, il termina laborienae- 
luent un poème condamné d'avance à l'onbli. 
Mimtbcin , ScriUari fltaila. — -ririlxKchl , stnrta 
1 e rwiDiw f tfti 



dalla totfar poota, IV, U. — Cloguei 

AKOBLio OD DKGLi aiioXLi (Antoine), 

évCqueetpoHetostan.frtrealnédu précâlent, 
nétBarga, moTten 1579. H Tut d'abord profes- 
s«nr de b el le l e tti es hFlorence, puis pr^cepteu 
de Fmitola Wnrle «t de Ferdinand I*, (ou denx 



ANGELIS M4 

grands-ducs de Toscane. La favear da dernier le 
lit, en 1570, évËquG de Massa. On n'a d'Angelio 
que trois épllres ea latin, publiées avec le recodl 
{Poemata omnia) de son Itère; Rome, 1585, 
in-4'. On les trouve aosd dans les SeJidc 
poetamm italorvm de Gruter. A. db L. 

Miuiicbelll. JertKoH iTItalU. - Vghtm,ita.Uaiûm 

'ASSELisouDKGLi AHOKu [Alessandn), 

astronome Italien, né iSpolMeen IMl, mort à 
Perrareen 1B20. Il entra dans Pordre des Mad- 
let, et devint prélM des études an toUége de 
Rome. Il écrivit contre les sstTologun tm m- 
vrage inlHnlé In ostrol^iffDS amjèetvns N*M, 
ÇKlnjae; Lyon, 1604, 1615, ta-4"; Home (avet 
des addiûoaa et des corrertknsj, 1B15, ia-V; 
Cologne, IGïO, in-4". 

'UfCBLis (Ballùatar s'), )ansce«srfte H- 
poUtain, du dii-«eptième sièdc. On a de lu t 
Aurex deeisiones concilii '^'"p"*"" -t ; flaplfi, 
1619, 165S, In-litL — Pratuo, ù»e tUUitst- 
mus apparatm md mmm (IfKiM, l«fw m 
pnragrap/ios I et II nw rodMt /uiMritnif ; 
Nairirâ, 1835, ia-tbl. — Traelatia ée orAa* 
jwlietali et praxi tribonatt» reU^totii HÊfHa 
1636, 105«, iD-4'. 
MiiarMIn, ScrUtiirt é'HMrn. - Ur«*i>>, mrtillin 

AHCKUS (Domtittco n),hiitMi«« !■•- 
grajtbe napolitain, ai i LecM (tfm d'O- 
tranle) le 14 actobre iWi, Mort duw la mlmê 
ville la 9 août 1TJ9. Il «taidiai I^pUc, m H 
recevoir docteur «i droit A Uacerata., *— "-tii 
l'étal ecclésiastique, et derinl luecxMivaniHl 
grand pénitencier à Lecce, vicaire^iÉral da 
Vie«tl, et chapelaiB des tampct B^tolîtams et 
papales. Ayant, en cette qualité , Tait une expé- 
dition en Espagne, H M Mt prlsouiler }«r la 
Miqoelets, qui le r^Achèrentpi^sqB'anssHM. Phi- 
lippe T, ahm pesMHmr dn M^MMe de Ht- 
pies, lenommaMnhistot1agr4*e,«tleAKdt 
Gravlna le dmislt pour sé u é bJi e. On ■ fA» 
gelii : Dissertatltme tntofno «tin patria é 
ffnnio; Rome, 1701,)B-8°,etF1orenM<ITi^), 
1713, fa-8*.;— Viladl Roàerto C Bnau l o b, 
veseom ^Aquino e tff tenet; Ih{4a, ITOî, 
iD-4* , râraprfmée dans tea Vite àf letttnH 
SaUnttnt; — Lettera U marcItÈsi Ortt dm 
li trallo delT origiitt tpro^ r t u i de" Aeait- 
mtcl Spionl ; Lecce, 17», hi-«*; — DOeent 
historiée In eui si IrtMa deiC ffrlffiiu â 
leece; Leeee, 170S, hi-8*; — VUa <(l Seipitm 
Amiroto; Leccc, 1706, 3 vrf. Ib-S'; —VHt 
d^ Letterat^SlaeHt^ni;TlanttK(H^f^ig)mt■ 
ill3, ! vol, i»-4*j— Vitedi Antonio Cnroo**, 
dl Andréa PoschietlH, dl Gioeono-Àiitotlf 
Ferrari, di Giorgio Bagavo;heiKt, 171S,fcril'; 
— Oraiianefenebredelt im p er at ore G*às^>pti 
Naplet, 1716. 



AHSILU BBoa BBflLI AHeBLI {PrmtfOf»- 

ÀmMne), jfwile, né à Sormrte, prêt de HiplM, 
■nn IS«7, tDOTt tn leu. n fnl wafi m leoi, 
eomrae nriMloiiBifre, mt Indn. De là II puu 
ai Ahj Min fc, et y {irteha rttmif^le pcodant ffix- 
IraH UM. n trwhiisK (Uds le dialecte aman phi- 
«ienra Urrci rellgieni , panut l«aqu«li on temar- 
que ka Ctmtmeitlaires de MaUotuitMi tur let 
^MNfilcf de taint Mailkim tl de *atnt Lu*. 

tx apliwl, atU U itU ta m rif t* 



die en IM7, ncrlk* dteei^m IBH.U ttndia 
d'almrd te droit hPskmMi puiail entra, k dit- 
Iniit ana, dvii l'ordre de* J^uilca, et Mdeatiii» 
aux misiioDt «irioilalet, Afrèi dix mu de prA- 
[laiatiiiii, fl partit ta l&W , el tpria une ■uvi- 
I^tiM kÂgne et péatt^e il bit jeté tor U «Me 
de Brid. U, A^elta fut taisi par de* pintea 
ri — — »— ^ en Aagktare, et delà, aprti ikk 
coorle captivité, il pasM ea Portugal. U repartit 
bialAI, et arrïTa en leoi aux Uea du Japon. Il 
l'ifftrapria la langue du pa;«, et UMotra ua itie 
adminlrie, oouroDiië de aûcoèa, danslacooTer» 
iioa et l'iiutniclion des indigëoea. n conliuiu 
Matrarani apostoliques jusqu'en iai4, époque 
ob les iiauittt hireot bonsU. Mais lui, avec la 
pfTTiitTl''Tt de «es aupéiieurs, quitta sei habita 
^ Jteaite, ae déguisa loua l'accoulremeul d'un 
J^ouia, et danëura caché dan* l'tli de Nipon 
ptndlMit scof ana, Bjant eu à lutter contre dea oba- 
tkBlwdelantBa(»1e.n traTena teulle Ripoii,ct 
U la premier Européen qui péDétre dan* qud- 
qB»4ne* dtt Ile» votainea. Dana 111e de Ye«> U 
conTertit, dit-on, plus de dix mille haUtauls au 
dritUanlime. Maia, à la Su, l'ûilâti^ble misaioD- 
Balte M arrêté, onpriaaiiné et brûlé iK avec 
quatre-Tingt-dix de sei néophytes, apita uu té- 
Imt de Tin^-deai. aui an Japon. Ou lui attri- 
ÈM : AbutoM lUl rtguo di ïao; Home et 
"" ■ :, I63S,in-8°. 




AHGELI (PohI), 

, nalir de SjT*cnse, awrt en 
tH7. D htchMolne de Saata-Mnia-Haggiore, 
àBoMe. On a de Inl : Celfa UmodiM, srnero 
opère cAe ri «HteoniNo *el ftormm A«l^ai 
îi«dl*to; Bnada, 1007, In-**; itoiM, 1*1», 
M";— Ba»Wcm Saiulœ-MarUs-Mi^om de 
Vf%t,atMerto papamv^mi tVmhmUfixin- 
tm, dœriptio et dettnealio ; Rome, 1631, 
b-M. ; — C«mpeiidl« âelU eoie eàe si trai- 
tât jKtr Utoria de" I«o« de(f enHnentU- 
*iBia eoUgfto Apottotlco; Rome, lUO, fB-4'; 
— XatUtex veterii Valkanx éetrriptia, su- 
'itore ramena rjtitdem boMiliem euMonicof 



eestil Deaer^itio dretrb noel lempU Vattftmi. 
neaton lehnojraphia ; Home, iB4fl, hi-lbl. 
Cette deccrlption fttt Mte par nn eertafn Petntt 
MiDfai t la fis du dotuKne aitde, dnraiit te 
pontificat de CéleaHn ni. 



|;ahbklis (PaJro de), pnbUdrte portuitia, 
né en Italie vers la fin du ^ède demlar, n fkit 
d'abord attaché an rot Hural , et Tint en 18IS 
k Parii, où jt s'occupa de littérature. U se rendit 
ensuite en Aniéri[{ue, et se B\a k BuenoB-A^res, 
oti D (d)tint la couBance enlitre de Basas. U 
devint dan« cette ville l'éditenr et le rédacteor 
iQHiMgBble d'une revue Intitulée TAnMvo amt- 
neano. Cetterevue, pnUiéeen eipagDol, en fran- 
çais et ea anglais, cessa de |;>araltn avec laduile 
deRosas,dirateOe servait les vue» poUtiquea. 

Le principal ouvrage de M. de Angelia a pour 
titre ; CoUèeion de obrat y documenCo* rela- 
tivot a la historia anfijrtta S modema de lot 
proirtTiciat del Rio de la Plola, iltutradotco» 
notât y dUertaciones par Pedro de AngelU; 
Bueuos-ATrea , imprwia del Estado, lB3fl  
années suivantes, 7 vol. in-fol. — Cette précieuse 
collection de documents géographiques 'ct histo- 
riques conuneoee par la réimpression de l'His- 
toria Argenlina de Rui Diai de Gtizlnan , qui 
a été bite EUT la première édition de 1612, et qui 
est devenue pour ainsi dire introuvable. Ifon- 
■eulcment H. de Angelia a eu pour ses publica- 
tlODs les hnmenset ressources que présentaient 
la biblioth^e publique et les arôliiTes de Bne- 
nos-Ajrea, mais il a pu puiser dans de rMwa 
collections particulières : fl se loue enbc autret 
de l'ample motasoa qu'H a pu Taire daaa cdie du 
docteur domSatuminoSegurola, qui possède tant 
de précieux manuscrits. Possesseur d'uus impii- 
Angelia a pu éditer luî-mCme sa 
I, qnieatun des ouvrais les plus 
Importants et les plus utiles dont on ait doté 
l'AlDérique. Ferdinikd Denis. 

'AXUBUS (Plerrr), peintre ftwifais, né k 
Donkerque en 1BS&, laart eo 1734. U étudiai 
Uusseldorf et i Rome, où il resta trois ana. 11 
vhit plus tard s'établir t Rennes , oii il lit an 
grand nombre de pajsages et de tableaux estiiués 
dans le genre deTeniertetde Watteau. Iladofita 
plus tard la duuùëtc de Rubens et de Vandjcli, 
qui a sans doute plus de coloris, mais qui n'est 
pas aussi propre à (aire reaaortir le caraclÈre des 
scènes de la vie d'intérieur. 

itamenleo M Ajukus, babfle peinln de fres- 
que, vivait t Rome au camnMSkeenient ds dn- 
neuviime siècle. D fut un des raeilleurs élèves 
de Benefiale, et exécuta t Rome plusieurs ou- 
trages dont GoClhe parie avec âoge dans Win- 
kelmann und «ein JaltThundert. 

ctaltt ofpminUm» in Eatl—d- - Mn. 



m JLMiutttr-LetiBvtk, 



•k\. 



647 



ANGELO — ANGELONI 



648 



ANGELO {Jacques d*), helléniste italien» né 
à Scarperia dans la vallée de Mugello en Toscane, 
Tivait à la fin du quatorzième siède et au com- 
mencement du quinzième. Établi à Florence, il 
se joignit, vers 1400, à Colucdo Salutato pour 
engager les magistrats florentins à faire venir de 
Venise Manuel Chrysoloras, qui venait de quitter 
Constantinople. Ce fut sous ce savant professeur 
qu'il étudia le grec, et il fit lui-même un court 
voyage à Constantinople. Léonard d'Arezzo ra- 
conte dans une de ses lettres, en 1405, qu'il dis- 
puta à Jacques Angelo la place de secrétaire 
apostolique, et qu'il l'emporta. Cependant un 
document de 1^10 donne à Angelo le titre de se- 
crétaire apostolique. On n'a d 'Angelo qu'un 
seul ouvrage original; c'est une Vie de Cicéron, 
encore paratt-elle en grande partie traduite de 
Plutarque : Historica narratio de vita rébus- 
que gestis Marci Tullii Ciceronis, quam Romx 
in obscura ac pervetusta quadam bibliotheca, 
antiquo exaratam stylo, anno 1553 reperit 

et ab interitu vindiccwit W, Perislerus 

Borussus; Berlin, 1553, in-S"*. Mazzuchelli cite 
encore des éditions de Wittenberg, i 664, in-8" : de 
Berlin, lô77, lô81 et lô87,in-8* ;eUes sont, ainsi 
que la première, extrêmement rares. Angelo tra- 
duisit Pompée, Marcus Brutus, Jules César, 
et ( probablement) Cicéron de Plutarque; mais 
ces traductions n'ont jamais été publiées. Quant 
à sa traduction de Ptolémée : Cosmographix 
Ptolemxi libriocto, Jacopo Angeli interprète, 
elle est fort estimée; la date de l'édition prtnceps 
est douteuse. Ce livre a été réimprimé à Vicence, 
1475; à Rome, 1478; à Ulm, 1482, 1486; à 
Rome, 1490, in-fol. L. J. 

Mauucbclli, SeHUori d'italia. - Nfgrt, Ittoria degli 
serittori fiorentini ; Ferrarr, 171J, p. S». — rirabosrhl, 
Storia délia letteratvra itatiana, VI, p. 799, édlt. 179^. 
— Andres, Detf origine dé" proifretsi, IX, p. 4S. 

* ANGBLO {Lorcntino d'), peintre italien, na- 
tif d'Arezzo, vivait au milieu du seizième siècle. 
Il était élève de Pietro délia Francesca , et en 
adopta le genre. Il fit un grand nombre fresques 
pour Arezzo et les environs. 

Vasari mentionne aussi un certain Angelo Si- 
cUiano, sculpteur, qui exécuta plusieurs statues 
dans la cathédrale de Milan au commencement 
du seizième siècle. 

Au dix-septième siècle, Pedro Angelo, graveur 
espagnol, vivait à Tolède, et grava plusieurs 
planches représentant des sujets religieux. — 
Lanzi mentionne un habile paysagiste romain, 
nommé Angelo Angiolo ou Angeluccio, élève 
de Claude Lorrain, et qui mourut très-jeune. 

Vasaii, nte de* pittoH, etc. - Brandolese. PUture di 
Padova. — Bernadez, Dieeionario hUtorico, etc. ~ 
Lanzi. Storia pittoriea, etc. 

^ ANGBLO DA PiciTONB , musideu italien, 
franciscain, natif de Pizzighetone, près Crémone, 
vivait au milieu du seizième siècle. II était moine 
franciscain, et passa pour un des meilleurs or- 
ganistes de son temps. Il publia un ouvrage inti- 



tulé Conventuale délV ordine Minùri organista 
prxclarissimo, eomposto, nelqual siconten- 
gono alcune bellîssime dispute contra queUi 
che dicono la musica non esser scienza, con 
altre moite quastione et solusioni di varn 
duM; Venise, 1547. 

Walther, Mmitatisehe BibUoth. 

ANGELO , juriflconnilte italien du quinzième 
siècle, était, comme son père Paul de Castro, 
professeur à l'université de Padoue, et s'acqoit, 
par ses connaissances dans le droit canonique, 
le titre d'avocat consistorial. Cependant sa r^ 
tation ne se trouve consacrée que par son épita- 
phe, qu'on lit sur le tombean de son père. 

AHGBLOCRATOK OU BSfGBLBAKDT ( Da- 
niel )» théologien allemand, né à Corbachen 
1569, mort en 1635, surintendant et pasteorà 
Kœthen. Outre divers écrits théologiqaea, on a 
de lui : Chronologia autoptiea; Cassel, 1601, 
in-fol., ouvrage où l'autenr raconte qodqiies 
événements dont il fut témoin : Doctrina de 
ponderihus, mensuris etmonetis; Màrbonig; 
1617, iorA"*. 

Striedet, CelehrtM Hesten, 

ABrGBLOHiB, écHvain rdigieux, de Tordre da 
Bénédictins, mort en 854. On ignore le lien de ta 
naissance. Jeune encore , il se retira dans le 
monastère de Lnxeuil. De l'école de Loxeoil 9 
passa à celle du palais, où il parait amir pnh 
fessé à son tour. Il vint ensuite à la ooor, oè 3 
fut l'objet de la bienveillance de Lothaire, deveoo 
depuis empereur : il paraît même que oe Aità 
la sollicitation de ce prince qn'il Oûmmenta le 
Cantique des Cantiques. H revint ensoitei 
Luxeuil, et s'y livra entièrement à aea tufiox 
sur l'Écriture : son style a de la clarté et de li 
précision. 

On a de lui : Commentaire sur la Genèu; 
— Commentaire sur le livre des Rois;WxBiii, 
1565, in-fol.; — Commentaire sur leCcsti- 
que des Cantiques ; Cologne, Jean Praâ, 153ft 
in-8«; — Commentaire sur les quatres Évas^ 
giles. 

HUtoire HUéraire de la Ptûmc», V. - CeUler. jtdnfi 
sacrés. T. Vîll. - Mablllon, ^nnalêi or4ini$ Stmdii»»- 
nedicti, t. II. Dupin, Nouvelle biàliotkéfue d0S êStOf* 
ecclésieutiques, neuvléroe siècle. — Cave, Saiftf^ 
ecclesiastieontm historia litteraria. 

AifGBLON I ( Francesco ) , antiquaire flilieB, 
né à Terni, dans lesÉtats del'Égfi8e,àlaftido 
seizième siècle, mort à Rome en 1652. St vie 
n'offre aucun incident remarquable. Il téo^ 
longtemps à Rome en qualité de aecrétaire M 
cardinal Aldobrandini, et rasa^mbla nna fV^ 
deuse collection numismatique. AngehwB dÂito 
dans la carrière littéraire par deux eomédiei; i 
sa mort fl laissa en manuscrit pinaieors eoop(^ 
sttions poétiques, comédies, nonveHes, et vas 
Arcadia à l'imitation de cdle de Senaanr. H 
est porté sur la liste de Quadrio parmi les pofltM 
qui, dans leurs écrits, ont mêlé la prose et ki 
vers. C'est pourtant à ses traités sur rareWoli- 



649 ANGELÛNI - 

fft qnlt denti h rtpnUlii», et encore est-it 
aiiHta edUire par ks praprea oorragei qae 
eonnne oMJe «t premier maître de Bdlori. On » 
d'Aiifieloni : GJt trragwnmoU amori, comme- 
dia.-VcaJM, 1011, in-S"; — Flora, eommedia; 
Venise, 1S14, b-13; — Oialoghl del tlgttor 
Pietro Agratino di CaisanCi ad SraiCo 
4/Vdju, p«r /uggir le fraude délie eaittve 
fentime; Veaiw, IB15 et IBlOj — Lettere de 
bwme/ette, terilte da principe a prindpi ; 
Rmdc, 163a, b-S* i—riiloria Augutta da eiu- 
tio Ctaart a CotulanttHO il Magno tlljalraia 
am la verità délie antiche medaglie; Rome, 
IMl , I*-M. ; lei midailles gravées d'apri» la 
coUedkB da l'aotear «ont iiuTies d'eiplications 
etdeoomnMntairealUatoriqim; le leste de l'ou- 
vnga CHOTa de lioltntes ottlqiiet. Une seconde 
éÔSoa nec de nambreiiMa eorrectioiis d'Anije- 
hni, fat p<dili«e par let soiiis de BeUori. L'ëdi- 
iBar dédaïc dans la [n^face que son oncle re- 
«mniiaiilt lee errenn et les omiMioas de l'Itlo- 
ria Avgtuta, mais n'aTait po roieoi IMre k esase 
de MM DccopatioDS et de scm grand t^e. Cette 
leeoi^ édition donne les reiers des médaUtes 
aTee la deserfptioiu de BeUori ; — Istoria di 
TtnH.-Rome, ia4e, in-4' el leSS, in-4°; l'écU- 
tkm de lAW est extrëmenient rare, et se dis- 
tague par trois belles granres de Canini. VI>- 
toria dt Termi, comprend trait parties : 1° une 
anute disaertation sor Mi antlqDlUs de Terni ; 
S* UM UMtoire ninolicme de cette cité dq)iiit 
ka tempe les plu ancieDe, jusqu'à 1605; 3* une 
tecripttoD de la viUe moderne, ei w termine 
par dM mémoires eor les tdntsnatib de Terni. 
Qant k II Sottitu, omero omertifMnti al 
Trista»o, intomo gU errwi nelle medaglie 
éM prtmo tonto de" mol eommentari itiorlei, 
fa-4*, publié en 1649, sdni Indication de lieu 
et de date, Humdielli a protné que cette erl- 
tiqne des ourrages de l'antiquaire Français Jean 
Tristan qui a*ait lui-mime viTemoit attaqud 
la première édition de VlHoria Auçutta, avait 
éU attribuée k tort i Anfidoni et qu'elle était 
l'onTre de DelhMi. L. J. 

— Quitrto. DtUa ito- 



'aKGKLom (£«ui4}, puUidste Italieo, n«k 
FntsinoM en I7&S, mort k Londres en lUl. A 
l'époqne de la réfutation. Il devint membre du 
(ouTenwment de la répidiUque romaine. Après 
le nBTenesMBt de cette répobliqne, llémigra, 
d THit k Puis, o6 il Tut impliqua dans ta cons- 
pjntkMi de Cerâcdii et Topioo-Lebi-an, en isoi. 
Afrèi db moiade captiriU, il fut nùi en liberté, 
■t pattUa toccestiveneiit k Pari«, en 1811, un 
tranti sur Gui d'Arezzo, le restaurateur de la 
mosiqne; en 1814 : Sopra l'ordinamenio che 
aver dovrebbono i gmcTHl d'Italia;eo 1818: 
Détr îtalia utctiite il uttembre 1818, bnn 



ANOELtICCI 6àU 

cbure où fl s'élËre contre le« actes dn congrès 
de Vienne. Eo 1813 il (Ot eipolsë de France, et 
te retira k Londres, où il Bl paraître, en 1816, 
Délia /ona nelle eo$e polittclie ; den 1S37, 
Eiortaiioni patriolieAe. 
Btaçrttphical DtcHaviTt. 

•AHOBLDCCi^Angelo), célèbre (kbricant de 
Tftdons, né k Naplea vers le coraromcement du 
dli-bnitièRM siËcle, mort en 1765. n SI la dé- 
couverte que les bojauK des agneaux nonnis 
dans les montagnes, et n'ajant que sept on huit 
mole , foumisunt de meilleures cordes que les 
agneaux de tout autre Age nés dans la {daine. 

ïolkiniBii, MMHUa 4'naUt, 

AnesLcnGi { Uborio), médecin Italien, né k 
Home en 1746, mort k Milan eu [gll. D étudia 
la cblrurgie et l'art obstétrical, et Hit en 1797 
l'un des cinq commis de la république romaine. 
[|quittaItomeenl799, lorsque les Français éva- 
cuerait cette place, et devint cbirurgien-m^or 
des vâilcs de la prde. On ade lui uneMitionde 
Dante avec des notes, etqoelqnea éciita sur la 
médecine. 

TlpiLdo, Mosrejla lltçU Ital. 

AKGRLVCCi (Théodore), mAderin et poète 
Italien, natif de Belfortr, près deTolentino, mort 
en ISOO. On ne s^t rien de sa vie, si ce n'est 
qu'il exerça- d'abord la médecine k Trérise, qnll 
éprouva des malheurs, Tut exilé, le retira k Ve- 
nise, devint membre de l'Académie de cette ville, 
d mourut k Montagnana. Son corps fui traus* 
porté à Tréviae el enseveli dane l'église de Saint- 
François, dans le tombeau de la Emilie de sa 
femme,sveconeépltapbequedoDDeMaizucbeUi. 
Angelocd défendit Arislote contre P. Patriui, 
célèbre professeur de philosophie à Ferrarc, <{ni 
avait attaqué ce philosophe dans ses Diicussionts 
Penpateticx. De toutes parts en Italie s'éle- 
vaient d'ardentes controverses entre les partisans 
de Platon et ceux d'ArIslole. Angelucd publia 
Sentent i<t quod Metapàn'iea liitl eadem qu.r 
Phgsica; Venise, l&g4, io-t", dirigé en grande 
partie contre Patrizzi, qui j répondit par une 
Apologie publiée k Ferrare en 1684. Angelucd 
réfuta VApologit de Patriiii dans son Exerti- 
tatlonvm eum Palritio Liber; VenUe, ibSi. 
On a encore d' Angelucd : Art mediea ex Hip- 
poeratii et Galenl theiaurlt potiiitmumde- 
prompta; Vailse, 1&8S et 1593, in-4>; — De 
natura et euralione malignx/et>rts, libri IV; 
(zitiquéparGiaDooatelli dans sadissertatian De 
/e6re matigna dUpulaiio eam Théodore Ange- 
tufio; Venise, 1593. Angelucd répliqua par sa 
Bactria, quifna ruderuquidamac/uUta cri- 
minatorvallde reperculitur, et Je naturama- 
lignxfebru accta-aCiiiimrdtuerKur; Venise, 
1593; — Coplfolo in Iode délia Pimia, compo- 
sition burlesque, publiée k Venise, I60t i — Deus ; 
CanzonespiTituale di Celio M'ignn eon «n rfiï- 
corjo topra di queUa di Otlaoïo Mrnini, e oon 
du» Uitonl di Teodoro Angelucei; Venise, 



tu ANGELUCCl 

lM7;c'«atuMlr*ducli(«d'uMltTnni3 latine A 
1b Iouu^ de DÎM, de Celio Haguo, lecr^ra 
du cunMil àm dix h Venise. Il eiisle uoa tr»- 
ducttOD de rEn«de tu vers bUnca (nHoIil), 
qui porte à sa première page le aom de TMo- 
dore AnBelucci , Naples , 1649 , io-i° ; mais plu- 
sieurs critiques, entre autres les u)cnpilateurs 
de la Bibliotheca SocUtotis Jau, attribuent 
cBlte traducb'un au père IguaiFo Angeluccl, jé- 
suite de la mËme famille que Théodore. Selon 
Uauuchelli, le p. Iguaiio ne lit que publier l'oU' 
vrat^e de son pareot; et quelques critiques regar> 
dent cette traduction u>inine plusfîdËle que celte 
d'Aonibal Caro. 

Hsiiuclirlii, SerUtati iTIlallB. - T\rt1>mm, Sluria 
iftUa UtUrutara tMtaaa. — ZiDD. HtU al rtnUminl. 

UUiKixn(Chrislopht), Miaotgrecnaljrda 
Pétoponise, mort i Oxford le i" révrief IA38. 
Il TiàlU pour s'Instruire les priocipake lillea d« 
la Grèce, et pendant ub s^our à Athines il fut 
enprCsooné par la goutenieur turc; cette per- 
sécution le dëdda k partir pour l'Angleterre. 
débarqua à ¥annouth en leos , et fut iÀea ta- 
cueilli par l'évique de Norwich qui le recom- 
manda aux ctiefs de l'université de Cambridge. 
Après avoir étudié au collège de la Triuité, il viat 
k Otford, et pusa dans cetta ville presque tout 
le reste de sa vie. On a de lui ; On Ihe many 
Mtrlpa and lormenls injlieted on ChriUo- 
phtr Àngelut by tAe Turks for thefaith ke 
kadinJesiaCkriit, en grec et en anglais; Ox- 
ford, lfil7,ia-t*; — Encomtum ofthefamoui 
Unçdon qf Great Britain and qf tfie two 
ffeiirUfiing tislei-wilversilUi Camàrlàge and 
O^ord; Cambridge, 1019, in-i", en grec et en 
anglais ; — Encltindion de IitslUulis Grxco- 
Twn; Cambridge, IBlS, in-4° : c'est un curieux 
manuel en grec et en latin sur les rites et les rA- 
rémonies de l'église grecque;— LaborC.Angcli 
de. Apotlatia Ecclesix, etc. 

Wood, Ailma OïDBtrtiMt. — CmUimani Maga- 
:IH, LXtV.TU. 

ANGILUS OD ASOEtf. 1*0$. ENCSL. 

'AifOBLUi {Jean), mèdedn et astrimaine 
■llnnand, natif d'Aicben en Bavière, mort k 
Tienne en \b\7. Tl étudia à Jngolstadl, et Ait 
empIo;6 k Vlmne k la correction des labiés de 
planètes de Purbach. On a de lui ; Ailnlabium 
plantim In Tabttlts OJcenrfeni, continens 
quolibet horaatqueminuto tequationes domo- 
rtlia cœU, tnonM nali In utera matris, emn 
luodnm /mttatu nnrivl/af>imnlltln(: ornato, 
née non haroi inaqwila pro quolibet eli- 
mate mundij Venise, Ii03, b^*. H. 

WeldMr. MltMrt oitnmOH. - Li(i«4c. BUillolÀ. 
■ARBKLVB MLBBIDI, On plutdt aCHEP- 

FLBB (Jean), poète tileniand, né k Breslau ou 
GliU I Sllèeie) en 1«M, morten 1677. Il étudia 
d'abord la médecine, puis la théologie; il se lit 
ensuite catholique de protestant qu'il était, et 
devint gmnd vicaire de l'évAque de Breslau. On 
a de lui un recaeil d'hjinnes sacrés ( C/ieru- 



- AnGENNES «SI 

binitehet Wtmdtràuch, Gk^s, 1674), qui 
eut un graod soccès en Allemagne , et don! 
Vamliagen van Eose a publié, ea IjïO, un aou- 



ciKT meiUtri LttpilK, la-s*, laa. 

AHGBLT (l'), fou enlitrede Louis XIII. i 
vers 1S40. Boilcau lui a bit une rt 

sa première satire: 



•}.IFt 






lit mp Krrf ? 
Valet d'écurie, à U suitedu prince de Coodé 
dans ses oampagoe* de Flandre, il se fit remar- 
quer par son cynisme boulfon et spirituel. Le 
prince ea fit odeau an roi , conune d'une curio- 
sité de grand prix. L'Angely, une foii en cuur, m 
fil p.iyer fort eber son eiprit. On le craignait au- 
tant qu'on la recharctukit pour ses bonnes plai- 
sanUriei, souvent trop cauitlipiea. U iwifiM- 
nait les uns pour les amuser, et lea autres poat 
ne pas les dtobirer de sarcasmes et de quolibets. 
Les cadeaux et les écus pleuwit sur lui, il 
amassa uiu) sompne d'a/^ent énorme pour le 
temps ; oe qui ie fit Kconnattra par la tamillc, 
qui, noble mais panvre, l'avait renié jnsq«»-là. 
[Enc. da g. du m.] 

BanurdSili Haaiu)*.- jr«iUfftaiw,l.r.1)(11U). 

'AHSKLT {Louiâ), poète draroatlqM alk- 
mand, né k Berlin entra 1770 et naa, mut m 
lè'At. 11 descendait d'une famille rrançuaeqBi, 
à l'époque de la révocatÎMl de l'édit de VtiM, 
s'était établie à Berlin. U débtita d'abord comw 
acteur aux théitret de Higae* de Saint-Pétei- 
bourg,et devint ensuite réf(l»Mir du lltéttreds 
Beriin appelé Kanrgt«fiMt^far-rAM(er. liée»- 
vil pour ce tbéilre un grand nombre de vaa^ 
TUIee et de comédies, qui rendirent son nm 
célèbre dans toute rAllemagne. Parmi ses pria- 
cipales pièces on remarque : DU Siêien Mti- 
e/ien in Unfform ( les Sept filles en unilbnnejd 
Dos FmC rfpr Handwerker (la Fête desi* 
sans), qui obtinrent un succès immense. D tn- 
duisil «n allamand un nombre predigieax de co- 
médies et vaudevilles français ; le recaeil de K- 
luvrages dramatiques panil saus la tilre : Ca*- 
deuilla und LmUptele, theilt Origi»^, 
ttieiU VeàerIragunftH and BearbtUtatgei, 
iunâclul fUr da» Kitmtntuloedter-TlutUtr; 
Berlin, 1S38-IS34 ; 3 vol. ln-8°. 



ANCBliNBs (malsoa n'). Noble famille FMo- 
çaise qui tire son aom de la terre d'Angenats, 

da.-is le l>erclM; elle remonte an qiialorrièiM 
siècle ; mais on ne peut eu suivre la filiation qœ 
depuis Bnbert rt'Augennes, seipieur de BanH 
boulllet et de HaroUes. Robert eut tnb Bl* ^ 



M» AlfGQ«NES 

JHffUM. vmt, M jAmmm dn A»e de Tim- 
friM, et taim «a tt« qd Art tué à AiiuoMut U 
paMMé fat HBlÏMfe par la boitiènie fiU de 
Itobart, JI^mimU, uigMur da ilanifaoyilM «t 
àa k LÊOfa. U w diriiiy hhu la règne d« 
CLtîleeVI, 



, et lui M liih« pUt- 
■ieuM TB yi gw co FInibe et <■ AUcMagM. Ba 
1393, il était gartle et capitaine du Loutt*. fl 
«■ttMMilequUtitàwulenùliluùenn luttei 
contre ka ParlaieM watoi^a an Iti3. 



fMnram te DwvliW m Uio. Sa UlT , 
défendit, pwdut dU aola, CbMfaoBrg aeatn 
la» Aoglii». /«M //.Knait.lutécajardlMui- 
MttT de Charlee vn, ae dUtingna daaa le* 
piami aaatri lei Aii^tta, turtairi m pnotat 
4'aaaBatlttiBcdallMte. 



U l'H de* Morli d* Wnaqet» P 
deagardMduaorpadacanM, M da aaaMMea»- 
•ear* H«Mi n, Fnafoit n et Ctariaa IX. liav 
Iwaat gtoënl d* laon anméee et goa*araeiir d* 
IU«; a tôt eBToré.eo i6Si, pu le roi auprèa 
daa prloeea protaitairt* d'AUenagna, «t moiml 
M an. IlentnaiirUa. 

OAar(«i,oardi>BldeBaiiifaoiiS1et, do Ittreda 
f U t-ta^Uttàt, fM d'abord értqiM dvUani, 
al pMdaat «n épfaeopal le* hugunots prinait 
le Un» et dtfaaltawit Satot-Jdliea; U te traova 
aa aaoelle de Tnate, ht ambuaadeof de Fnoea 
ia|K«a de 0*4plfc xm , (t DHNintt en lUT. 

Ateotet d'Aaganee, ulptenr de RamlMMllM, 
dt la VUmmb** et d» I& Hooteniiièra, eorojé 
«■ IMO M Aqieterre, oonma amliaiaadeur, 
par Cbariaa IX, pour dotuMr le sollier de un 
aidn aa dm dt Norrdk et au oomle de Lciceelar, 
M ehambtllla da Henri m, gouverneur de 
Mett m lUl; ooatribua eo USS, t Blois, i 
rtonir HfMl ID avec Henri de NaTirre, et 
noiirtt Ten lell. U était fort laviat «t lrèa> 
iMbile diH le* alhirea poUtiqnea. 

Claude, oé à Raiabonillrt en liU, mort la 
lï mars 1601. ËTéqae de Mo^oo et pair de 
rmoa.pdaértqnedallani, Uarait étudié ta 
phlcMophle à Parla, et le droit i Bourges et k 
Padoue. naraltété, en 1M8, envoyé m am- 
luMde aupita de Coaroa da Médld*. En IGU, 
il aariita à l'aBaninblée da clergé t Parii, oâ il 
défendit lea Hberté» de Vt%\tt« gallicane avec 
éloqneMe. Henri m le dioli<t pour aller anoon- 
eer à Sixte V la mort du duo de Gulae cl da 
eardlnal de LonalBe. Od a de lui ; Renumtranee 
da clergé dt Frane», 158â, ii>-8° ; — Lettre 
de rtvéqtu du Mata, avtc la réporu*. /aile 
par vn docteur en IMologie, en laquelle est 
u demm dmitu : 51 on peut nUvre 



■ ANGHIEHA OH 

a» «tircM da eoMeimce la portt du roi da AT». 
ntrreaf U rtootutatlre four roi, et fi FacU 
lia frire Jaeqitas Clément doit itrt approuvé 
aa coNciaiica, ai l'H nt tauabU ou mmj 
Paria, 168S, io-l°i — Ipic da Rontt, tiré* 
dai Uttrat da Féoéqua du Mtau i Bturi d* 
FoJoit, 1U9, in-r. 

Lattii, roarqiiiideMaiBtaann, baron da Ma*- 
lai, aetgâanr da ta Houtooslira, hit ambatat- 
dour NLlnordinaira en Eapagne; i «al pour SU 
ChorUi d'Angeane*. marquii de HaioMnon, 
père da ChartanFronti'^, gaavameur de Mari»- 
Galante de M?» 1 1086) «eAit lui qoi leadlt le 
marqniaat de HaàilaoM à Praatoiae d'Anbi^, 
dapnia niadanM de Haiatenon. 

Frat^oiê, MpUèoM Bli de Jacquea, aeiffiaor 
de RambuuOet, fovori d* Catberiiw de Hédida, 
Ad ambaaeadew en Sndtae. Jean, autre Mre 
du prMdat, aaigneur de PolpiT tt de Btrisu- 
rtan, tateavoTétuoceMÎTeineat.parHaui m, 
Nipfît da roi de Navarre, du duo de Savoie, et 
en AllemagM. Son AU, Jaegvet d'Angennea, 
adpKurde Poigay atde B*Htoretn, Ait ambat- 
ladeur m Angleterre en 1034. 

OAo-Jm, oomte d'Angennea, anitav-petlt-iu 
du préeédeol, bleu* i la batailla d'Oudeairde 
et tué k celle de UalpLaquet /'AiHppe, neuvième 
fila de Jaoqoee, g^itUbonune da la chambre 
d* Henri ni, gouveraeur du Uaine, tué au 
service de Henri IV pendant le iiége de Laval, 
en law. Son fils, CAar/«i d'Angennea, «eigneur 
<lu Faitpa, Mambaisadeur en Espagne de ISIO 
h ini4 I ce Tut lui qui «igna avec l'Etpagne la 
(raité de Monf«n. Son fila, CAorfef d'Angenoei, 
comte de la Rochapot, hit tué t t'attaque dea 
lignas d'Arraa eu lt40, et mourut aane po*> 
tenté. 



* A.iGKKHAilM (Caolcf ) , habOe peintre de 
miniatures, né i, Eger (BoliCme) en 1703. Il vi- 
vait encore t BerUa en 1SI9, et tut le dudpk 
dA. Grair. 

Rigln', JVcHO Âllftwutati KùniUtflexIeoii. 

*AiiecanATB (CArlifopAe), sculpteur ba- 
varois , né à Weilheim ven la Bn du idilime 
siècle, mort en Ias3. H fut élève de JeanDegler, 
et s'établit à Munich en 1813, où II tôt nommé 
peintre de la cour, arec un traitement de 400 flo- 
rins. De 1018 k 1014 il fit pour l'électeur Maif- 
mjlien I"' une très-belle collection de gravures 
en ivoire. 

T.-l. itrmtr. CuekUMt do Kôniçllclu» JVOiu JT» 



• ASSKkMBTKm (Albert) oa Jean-Albert , 
peintre bohémien, né k Biling en 1B74, mort k 
Praftue en 1740. Il était élève de R. Bju, et 
peignait des insectes et des fleura. Ses planches, 
faites sur bois, étain ou cuivre, sont trèa-estiméf-i. 

AnGHiKKA {Piriro MarUre n"), plus cnnim 
loua les nain* latins de Petrtu martyr, célèbri! 



665 



AJNGHŒRA — 



historien né en i46î» à Arona, sur le lac Majeur, 
mort à Grenade eu 1626. 11 vint à Roroe en 1477 
ou 1478, fut protégé par le cardinal Aâcanio 
Sforza et par TarcheTèque de Milan, et se lia avec 
Poroponk) Leti et d'autres littérateurs du temps. 
Dix ans cependant se passèrent sans qu'il obtînt 
une position dignede son mérite. H se décida alors 
à accepter les propositions de Lopez Mendoza, 
ambassadeur d'Espagne près d'Innocent VIII, et 
partit avec lui en 1488 pour la cour de Ferdinand 
et d'Isabelle. Il prit du service dans l'armée qui 
marcliait contre les Maures de Grenade, mais on 
ne sait rien de ses actions militaires. En 1494 il 
entra dans les ordres, et Ait chargé de l'instruction 
des pages royaux. Il remplit pendant neuf ans 
ces fonctions, qui hii permettaient, comme il le dit 
lui-même dans une lettre à l'archeTéque de Gre- 
nade, d'acquérir une plus grande "^nnaissance 
des hommes et des afTaircs. Au mois d'août 1 501 , 
il fut chargé d'une mission confidentielle pour le 
gouvernement vénitien , avec ordre d'aller au 
Caire pour gagner le sultan d'Egypte à la politi- 
que de l'Espagne ; cette ambassade ne produisit 
pas de résultats. Dans le récit de son ambassade, 
dédié à Léon X, il a fait ime fidèle peinture de 
l'état de l'Egypte à cette époque. En récompense 
de ses services, Angbiera obtint du pape le titre 
de protonotaire apostolique, et fut élu en 1505 
prieur de la cathédrale de Grenade. On a de lui : 
Opus Epistolarum Pétri Martyris Angieriij 
Mediolanemii ; Alcala, 1530, in-fol.; Amster- 
dam (Ëlzevir), 1670, in-fol.; cette correspon- 
dance, qui s'étend depuis 1488, jusqu'en mai 
1565, contient beaucoup d'anecdotes curieuses 
sur la cour d'Espagne pendant le siège de Gre- 
nade ; sur les découvertes de Christophe Colomb, 
sur le règne de Jeanne la folle, etc. ; — De rébus 
oceaniris et orbe novadecades^ c'est unehistoire 
en dix livres des découvertes faites en Amérique 
depuis le premier voyage de Colomb juscju'en 
1525, les trois premières décades furent publiées 
en 1516 avec une dédicace à Charles-Qiiint. 
Gioguené (Biographie universelle) prétend que 
les Décades furent publiées pour la première fois 
à Paris, 1536, in-fol ; c'est une erreur : il existe 
une édition d'Alcala , 1530, in-fol., qui n'est elle- 
même qu'une réimpression d'une édition publiée 
du AÎvant de l'auteur. Une des meilleures éilitions 
est celle de Paris, 1587, petit in-S**, par Ilack- 
luyt; — Legaiionxs Babylonicx Libri très, ou- 
vrages imprimés avec les Décades ; c'est le récit 
de son ambassade au Caire, qu'Anghiera appelle, 
comme presque tous ses contemporains, Baby- 
lone{i). Quant au livre de Insulis nuper inven- 
iis, attribué àAnghiera , c'est une mauvaise co- 
pie de sa quatrième décade. 

JOchtTn'JUgemeinet CelehrUn-Lexicon, ayec le «ip- 
plefDCDt dV4delang. 

AHGIBR (Pat//), poète français, natif de Ca- 
rentan en Normandie , vivait vers le milieu du 

(I) il rxmCilt près du Upii où fut fondé le Caire, une 
andeone ville, appelée Babylooc. 



ANGILBERT 656 

seizième siècle. H n'est comm que par une pièce 
médiocre, intitulée C Expérience de M. Paul 
Angier , Carentenois, contenant une briesjoe 
défense en la personne de Vhonneste Amant, 
pour VAmye de Court, contre la Contre^ Amye; 
Paris, 1545, in-16. C'est une défense de Amfit 
dé Court t poème du sieur de la Borderie, con- 
tre la Contr^Amye de Charles Fontaine. Elle lai 
attira l'épithète de Le dernier des novices ri- 
meurs. 

La Croli da Maine, et Duverdier, Mtt. de motey dt 
Juvl^ny. — Gonjet, BibL framç^ XI. 

*Aif6iBRS (Paul), graveur anglais, viviit 
dans la première moitié du dix-huitième siède. 
H était élève de John Quinney. On a de lui des 
gravures dn paysage assez médiocres. 

Heinrken, Dictionnaire des artistes, etc. — StraU, 
Dictiotkary o/ Engravers. 

ANOILBBBT, ministre de Charleroagne et 
poète, mort le 18 février 814. Il fut surnommé 
l'^om^e de son temps. Comme Chariemagpie, 
il étudia sous le savant Atcuin, et obtint ensttite 
toute la confiance dn prince, qui lui fit épouser 
sa fille Berthp, le nomma primider du palais de 
Pépin, couronné roi dltalie, et, à son retour, loi 
donna le gouvernement de la partie maritime de 
la France d'alors, c'est-à-dire tout le pays compris 
entre l'Escaut et la Seine ; enfin, il le fit son se- 
crétaire et son ministre. Ces bonnenrs acconmlés 
éblouirent si peu Angilbert, que, du consente- 
ment de Berthe, qui loi avait donné deux fils, 
dont l'un fut l'historien Nithard, il se retira en 
790 au monastère de Centule ou de Saint-Riquisr. 
Devenu abbé de ce monastère en 794, il le fit 
rebâtir à l'aide des libéralités du roi Cltarles, y 
fit construire trois grandes églises, et s'appliqua 
À y faire régner une sévère discipline. Toutefois, 
il sortit encore de cette retraite, mais seulemeot 
sur l'appel de Charies, et lorsque celui-d avait 
besoin de ses services. C'est ainsi qu'il fut suc- 
cessivement chargé de conduire à Rome Faix, 
évêque d'ITrgel, convaincu d'hérésie ; de porter 
au pape Adrien les actes du concile de Fraoc- 
fort et les livres Carolins ; enfin, d'aller félicMtt 
Léon m à l'occasion de son exaltation. En 800, 
Angilbert assista au couronnement de Charies à 
Rome; et, on 814, il signa le testament de ren- 
pert^ur , qu*il suivit vingt jours après dans la 
tombe. 

Comme écrivain, Angilbert marque égaleoMOt 
dans l'histoire de son siècle. Alcuin, avec leqod 
il était lié, lui adressa plusieurs lettres; et ca 
fut à la prière d 'Angilbert qu'il retoucha la Vit 
de Saint' Riquier. L'évoque d'Orléans, Théo- 
dulplio, dédia au ministre de Charlemagne oa 
de ses poèmes, dirigé contre un poète admis à 
la table d'Angilbert, mais qui la déshonorait, an 
dire de l'évèque, par ses mauvais vers. Oa 
6up|)0sc que ce poète était Clément, Irlandais, 
appelé en France par Charlemagne pour l'aider 
à répandre rinstniction. 

On a d'Angilbert un poème en soixante-huit 



ANGILBERT — ANGIVILLER 



658 



irs élégiaques, adressé à Pépin, roi dltalie, qoi 
veoait en France en 796, après une yictoire 
;aalée snr les Huns : le poète, qui se rendait 
»ur la troisième fois en Italie, avait rencontré 
spin à Langres; dans son poème, il oompli- 
ente le prince sur la joie que son retour eau- 
ra au rôi son père et à sa famille : on troure 
tte œuvre dans le recueil de Duchesne; — une 
èee de trente vers, également élégiaquei, 
losacrée à célébrer les vertus de saint Éloi et 
t saint Riquier, et composée à l'occasion de la 
idicaœ de l'église du monastère : cette pièce 
t comprise dans les poésies d'Alcuin; — deux 
scriptUms en vers : la première, gravée sur 
principale tour de la grande église de Saint- 
iquier; l'autre, sur le pavé de la mdme église; 
• deux éjÀtapheSf également en vers, oonsa- 
ées à saint Caïdoc et à saint Fricore : Hariulfe 
recneiUi ces petites poésies, réimprimées dans 
eontinaation de BoUandus ; — une histoire de 
idroÎDistration de l'abtMye de Centule, recueil- 
)y mais incomplètement, dans Bollandus et 
oucbenius. On n'y trouve point, par exemple, 
rtaina règlements relatifs à la célébration de 
liioe divin aux jours de litanies et à la distri- 
itkm de la communion. Un manuscrit du 
rdinal Ottoboni, qui avait appartenu à la reine 
t Suède, et qui tomba entre les mains de dom 
ibillon y permit à ce dernier de recueillir quel- 
lea-ims de ces règlements. 

labilloo, ^d., p. 101, 11^116, et Ann., I, te, n» U-4S. 
Daehesne, RteuiêH du aneiêtu historiens de France, 
pu «M-SM. - Boitandus, it février et st mal. — his- 
ir» iméruif de la France^ V. — Cellller, Auteur» sa- 
têj XVIIL 

AHGILBBRT OU BNGiLBBRT, abbé de Ck>r- 
î , mort en 890. On ne cite de lui que quel- 
es vers , placés partie au commencement , par- 
à la fin des quatre livres de la Doctrine chré- 
mne de saint Augustin , copiée pour le roi de 
ance Louis in, frère de Carloman. Le poète 
t le résumé du livre, et termine par des prières 
or le roi et la famille royale. 

mto^re Mteraire de la France, V, p. 64». — MabU- 

I, >#RA., 1« 98. 

AHCU^BBBT, archevêque de Milan, vivait 
ns la première moitié du neuvième siècle. Ap- 
lé à l'arcliiépiscopat en 827, il s'appliqua tout 
ibord à rétablir la discipline dans son diocèse, 
fit Tenir de France, pour le seconder dans son 
ivre, deux moines de ce pays, Leutgaire et 
Idemar, qui coopérèrent à la réforme intro- 
tite par le prélat. 

Histoire littéraire de la France, V. 

▲BfciOLBLLO OU ANZOLBLLO {Jeon-Ma- 
e), littérateur et voyageur italien, né à Vi- 
noe, lut pris à Negrepont, en 1469, par les 
ores, et devint esclave du sultan Mahomet II. 
B 1473, il accompagna l'armée de Mahomet en- 
ihissant le territoire de Uzun-Cassim, ou As- 
im-Bey, roi de Perse. C'est par le récit de cette 
(pédition qu'Angiolello est connu aujourd'hui, 
n trouve ce récit dans le second volume des 
oytiges de Ramusio, sous le titre : Brève rela- 



tione délia Vlta et Fatti del signor Vssun 
Cassano, Ce livre semble avoir été composé en 
1517, à une époque où Angiolello, revenu depuis 
longtemps dans son pays natal, remplissait la 
charge de président des notaires de Vicence. La 
date de sa mort est incertaine; maison voit, par 
un paragraphe snppléreentairs ajouté à la Pis 
d^Uzun Ctissitn, qu'il vivait encore en 1524. 
Angiolello écrivit, dit-on, en italien et en turc» 
une Vie et actions de Mahomet ^ et présenta son 
liTre au sultan, qui, le recevant avec bonté, donna 
à l'auteur de nombreux témoignages de sa ft- 
veur. Quelques biographes prétendent même 
que ce fut à cette occasion qu'Angiolello obtint 
sa liberté. Mais ce fait n'est pas avéré ; l'exis- 
tence du livre est même fort douteuse. Les bio- 
graphes qui en ont parié avaient probablement 
en vue la Vie d^Uiun Cassitn, On attribue en- 
core à Angiolello, mais sans preuves, un ou- 
vrage intitulé : De Cxlo et Mundo, L. J. 

Anglolgabrlello dl SanU-Marla, ScrittoHdi ricenxa, 
m part. — Paul Jove, Slogia f^irorum illust. — Ranu- 
sio. mvigaHoni et Fiaggi, il. 6S. - Gulllet, HigMre de 
Mahomet, II. - MaxzucbeUl , Serittori dritatio. 

*A5oiOLiNi {François)^ jésuite italien, né 
en 1738, mort en 1788. Il étudia à Bologne, et 
fut nommé professeur de littérature au collège 
des Jésuites à Modène. A Tépoque de la sup- 
pression de cet ordre en Italie, U se retira à Vé- 
rone, où il traduisit en italien Thlstoire des Juifs 
de Josèphe : Giose/fo Flavio délie Antichità 
de^Giudei, 4 vol. in-4% Vérone, 1779-1780; 
réimprimée à Rome, 1792, et à Bfilan, 1821. Il 
traduisit aussi en italien plusieurs tragédies de 
Sophocle et d'Euripide : Blettra, Bdipo, Anti- 
gona, tragédie di Sq/ocle, e il Ciclope di Eu- 
ripide, traduzione illtistrata con note; Rome, 
1782 : le traducteur y a joint quelques essais de 
poésie italienne, latine, grecque et hébraïque 
(Saggio di poésie italiane, latine, greche et 
heàraiche). A la nouvelle que l'impératrice Ca- 
therine de Russie accorderait un asile dans ses 
États aux membres dispersés de l'ordre des Jé- 
suites, Angiolini passa en Russie avec deux de 
ses frères, et devint professeur dans les collèges 
récemment fondés de Polotsk, Witepsk, Mohilow 
et Moscou. Angiolini laissa en manuscrit une 
histoire de son ordre depuis son établissement 
en Russie {Storia delta compagnia di Gesù 
nella Rttssia), continuée jusqu'en 1830 par 
Ignace-Pierre Buôni. Nous ignorons si cet ou- 
vrage a été imprimé. H. 

HpaMo, Bioçrajla degli Italiani Ulustri del seeolo 
XyUL " Colletu. Storia del reamê di Napoti, 

AMGiviLLBR (le comto Charles-Claudc La- 
billarderie o'), directeur général des bâtiments 
du roi de France, jardins, manufactures et aca- 
démies; maréchal de camp et membre de l'Aca- 
démie des sciences; mort en 1810. H doit être 
compté au nombre des protecteurs les plus zélés 
et les plus éclairés des sciences et des arts, n 
aimait beaucoup la société des savants et des 
gens de lettres, et il leur accordait tous les en- 



SSfl ANGIVILLER 

cauraiiemenU qui <Ukiit en Mm poov^. tbîi, 
âi [»la, il ne muulUîl pu tooJMir* les piiod- 
pcg séTères rl'fcoDomJe qui doirent diriger oeux 
qui ont aa main lei deoiere de l'État ; aussi rut- 
il accusé ptr Chariu Lametb , le 7 novembre 
1790, d'«Toir multiplié les dépenses et présenta 
un compte de vingt millioas, fort exagéré j et, 
le là juin 1791, un décret, rnidu sur le rapport 
de Camus, ordonna la saisie deses tiiena. Forcé 
de quitter la Fraoce, il se rendit en Russie, puis 
il ravint en Allemagne, où il mourut dan^ un 
couvent de iDoine». 11 av«t formé à ses frais un 
maguinque cabinet de mioéraloi^e, qu'il céda, 
(A I7t0, tu muséum d'histoire naturrllo. 
aiatrafkU déi Ctattmfarmiiir. — lltiwionta\, Mt- 

ABBIViU-BR (E--J. de Laborde, com- 
tesse o'), itée en 1735, morte le 14 mars 1808. 
Sa maisonfut le rendei-vous des savants et des 
littérateurs les plus distingués de la seconde 
moitié du dîx-liuitième siècle. Madame Angjvil- 
lar, par sou esprit, ses tP'lMS et sa cbarité, fut 
de son temps m que M"" Hécamier a été pen- 
dant la première moitié du dix-neuïième siècle. 

Ploffraphii unlvert^tlê, 

A<iCLÂOA [Joseph), médecin français, né k 
Perpignan le 17 oclûbre 1775, mort le 19 dé- 
cembre 1333. n étudia è Montpellier et à Paris, 
et occupa pendant environ douze ans la cliaire 
de thérapeutique et de matière médicale à la 
Ibcullé de MontiKlIter. 11 a publié . Dlsserlnlion 
sur la connaissances et les qualités néces- 
saires au médecin; Honlpelller, 1797, in-*"; 
— Mémoires pour servir à Vhistoira générale 
des eaux minérales sul/vreuses ri des eaux 
thermales; Paris, I, 18»; U, 1818, ln-S°; — 
Tralfé des eaux minérales el des établisse- 
ments tbermntix du déparlement des Pyré- 
nées-Orientales; Paris, 1833, î vol, 10-8"; ~ 
Traité de toxicologie générale , envisagée 
dans ses rapporta avec la physlr/ue, lu pa- 
thologie, la thérapeutique el la médecine lé- 
gale; Paris, 1B35, iaS' , ouvrage postliume, 
puMié par le fils do rauloiT. 

ntru/ wi/dlealt, tsst. — .^retint t^iUraSa tt aa- 
inian. val. XV. 

AïtOLE (Jér.-Ch. DS t' ). Voy. Pleuriau. 

ANCLBBKKNB {Jean-PyrThus n'}, jurJs- 
consulle français, né i Orléans vers 1470, mort 
en Ib3l. Il cul d'abord pour maître Érasme, 
étudia ensuite la jurisprudence, et devint pro- 
re!-seur de droit à l'université d'Orléans, yn de 
ses élèves, Cbarlss Dumoulin, avoue ■• qu'il doit 
le bmsens qu'on trouve dans ses livresà d'Angle- 
berme, qu'il aiqiella juTiiconsttllissim\a et 
iilriitsqtu Unguic piritissimui. » ?4ommd par 
Frnni:ois I" conseiller au conseil souverain de 
Milan, d'An^efaarme ne jouit pas longtemps de 
r«lip Ibnction Importante. ■■ Voulant se guérir, dit 
l'atibé Pataod (d:jis la Biogniphie unir.) d'une 
blessure que lui avait ''ausée l'explosion d'un ina- 
yosinà poiHtre, d'Anglebenno prit moa disctirne- 



- ANGLUILË «ao 

ment use drogue qui loi brflU le« cniniies. Al- 
dat, vivemeot louché de sa porta, fit pavK ht 
B«n tombeau huit vers qui n« donnwt pas aK 
grande idée du taleal poétique da t'aukur. • 

Voici, d'après l'abbé Pataud (qui aviitkss 
disposition des papier* de [kmille ), la lista dis 
ouvres d'Angteberme , omis par Horéri ti tm- 
Iras lexicographes t Inilitutio bomi aufis- 
Iraius; Orléans, 1500, io-t°; Paria, 1519;- 
Vie de saint Suomte, et Élaf de tom ii- 
gnah, évèque d'Orléans j — Autéffrifw il 
laoille cCorltans, pronooc^ en 1514; — » 
^(10 regum Frantarum pre re «JMsMm, 
live opiucuJuM de rebits JoHUtr a JYiWt 
gestis pro fide chriitiaaaf Paris, lïtlj — 
Fragmenta des déclanutions d'AfoUe, sMM k 
titr« i'ApisUi Floridarum liàri fiMlstar; Pa- 
ris, t5ll, i»^°; -^ Tret fottriarm Mrtw 
diciM Jusiiniatti el d* Momamii MOfMnA- 
bus libri très, ja-t< , l&ll, dédié u ^Hidia 



Dnprat;- 

sueludlmët. — Dissertatioit «ht ta M «ok- 
que, imprimée. séparémoAc* I6IS. — PtatiMt 
traitéa sur des questiosit de draU. — DffMM 
eixbortatloBa à tea éUrea pour naiatimtr m ^ 
l'amour de l'étude. 

htqule , 
SlSJKXUqw a* la 



AacLÈs (Charlei-Grégoire), 
çats, oé le 4 septembre 1736 k VejnJn eb Dm- 
pbioé, mort le 5 juin 1313. CoaMllI«r dy pik- 
ment, émigré pendant la rrivoliiUon, dépotétt 
premier président de la cour rojale de Grbs- 
Ue, U se montra fort opposé anx principes jé- 
vololioun sires, el prit beaucoup de part an l« 
lépresslves de la presse. — SoD fila, h camtt 
Jules Angles, né k Grenoble ta 1778, mort le 
le janvier IS'iS, ministre de la polioe gàiérde 
sous Napoléon, fut préfet de police de Psrii 
sous Louis XVtn, an mumtat de l'uiasiiDil ^ 
duc de Berrj. 

fliotiraphie Ati ConJmporstm 

AHeLiriBL. Vog. BaunoLt (ia). 

AN8I.VKS ISaladinoaOçm ri\ ta/M il*- 
glure près de Séranae en Brie, Bt, tn IIM, 
partiedelacToisidcsousIea ordre* deMNpf*- 
Augutte. Il hit fait prisonnier par la toodal*- 
ladln, qui lereltotu, aurla prnmeasc il« mHi' 
ponr lui apporter sa rançtn. IVAnglore t'tf^ 
pu trouver i-n France la nomma axîfée, nMB 
en Palestine , et se reconstitua prisoMiier. TM- 
ché de ce Irait siiMime, Saladln leiwmnaMi 
rançon , en demandant sralemmt qn'ABghrt (I 
ses ileicfndanti piirlASstnt désormoft l« WM* 
Smladin. 



-*NOLVBB(Oger 
vers In milieu du qiiatoni^e siècle «1 1 
après I39fi. Trt gentilhomme champcDoi* neiis^ 
tirait pas m.iinli'iinnl de la poudre dr« tsl>)r9ii 
généalii^qucs, s'il n'avait faitunpieuv vo)i|sfl 



601 



ANGLURK 



6C2 



Orient y et s*il n*avait lui-mâme écrit le journal 
de ce TOjage, aujourd*hui coaservé dans un seul 
manuscrit de la Bibliothèque nationale. Son père 
Oger V lui avait laissé, comme à l'atné de ses 
enfiuits, le fief héréditaire et le titre d'avoué de 
réglise de Térouenne. 11 partit de son château 
d*Anghire, à quatre lieues de Sézanne en Brie, 
le 16 juillet 1395, avec la résolution de gagner 
toutes les indulgences attachées au pèlerinage de 
la terre sainte; « et, » dit-il en finissant, « le jeudi 
« Tingt-deuxiesme jour de juin 1396, nous refeus- 
« mes disner à Angleure. » Ainsi le voyage dura 
un peu plus de onze mois. La caravane se compo- 
sait de plusieurs gentilshommes, entre autres de 
Pierre de Ncbrelines, qui Ait gravement blessé par 
cTca pirates en traversant le Nil , et de Simon de 
Salebmck, qui mourut, au retour, dans l'Ile de 
C bypre. « H est, dit Oger d'Anglurc, mis en terre 
« en réglise de Saint-François aux cordeliers de 
« Nicosie, bien honnestement; et y a une tombe 
« bien faicte et bien escripte dessus luy, et ses ar- 
« mes sont painctes ou mises dessus luy et sa ba- 
« nière en une lance, avec sa cotte d*armes. » Us 
arrivèrent & Paviele 31 juillet; poui le temps, c'é- 
tait voyager assez rapidement. Quoiqu'ils eussent 
vendu leurs chevaux , ils louèrent sur le Pô une 
barque qui les conduisit à Venise le 9 août. Plu- 
sieurs fois, dans la traversée , on leur avait de- 
mandé leurs lettres de past et leurs bulleies. Par 
08 dernier mot, on doit entendre des sachets, 
alors reconunandés comme préservatifs de mala- 
dies épidénuques. « Qui ne les a , dit-il , et lettre 
« de past, il luy faut payer la gabelle par tout. » 
On voit que, dès ce temps, le système productif 
des passeports était parfaitement organisé. 

L'auteur a soin de décrire tous les lieux et corps 
saints de la ville de Venise; pour le reste, il s'en 
préoccupe assez peu. Cependant il nous avertit 
que le 13 août il sa rendit avec ses compagnons 
à Prada, dans l'espoir d'assister à on combat 
singulier entre messires Boucicaut et Galéas de 
Mantoue; mais les combattants posèrent les 
armes, à la prière du monsieur de Padoue. Ce 
Boucicaut, dont nos historiens parlent fort peu, 
devait être le (Vèrc aîné du second maréchal de 
Boucicaut. Quoi qu'O en soit , nos pèlerins , partis 
de Venise le 30 août, entrèr^ut à Ueirout en Syrie 
le 24 septembre. Us visitèrent avec le plus grand 
soin cette terre, consacrée par les plus touchants 
souvenirs de la religion chrétienne; nous avons 
remarqué qu'il place le tombeau d'Absalon en de- 
hors des murailles de la ville sainte, et qu'avec 
tous les auteurs du moyen âge il laisse les tom- 
beaux de David et de Salomon dans l'enceinte de 
la montagne de Sion , entre les deux églises de 
Saint-Sauveur et de Notre-Dame. « Et venant de 
«la première à la seconde église, il y a, dit-fl, 
> une grande place en laquelle il y a deux grosses 
« pierres , et près de la première est une cha- 
«peiîe attenant à ladite église de Noire-Lame, 
« en laquelle chapelle sont les sépulcres de l)a- 
« vid et de Salomon. Et dedans est une petite 



« chapelette en laquelle David fit le psaultier. » 
Vers Gaza, fis virent une grosse pierre recon- 
nue pour être la femme de Loth. « Elle estoit, 
« dit-fl, assez près de Gasa, à la senestre main, 
« en montant une montagne. Et est icelle pierre 
« assez semblant avoir esté ainsi muée. » Cela 
pouvait bien être un faux semblant. Comme Jac- 
ques de Vitry , il remarque près du couvent de 
Saint-Jean, entre la mer Moric et Jéricho , « une 
« ville champestre en laquelle et environ il crois- 
« soit moult de sucre , » c'est-à-dire de cannes à 
sucre. Partis de Jérusalem le 13 octobre , nos pè- 
lerins prirent la rou^e de Sainte-Catherine du 
mont Sioai, où ils arrivèrent après vingt-trois 
jours de marche constante. Ils y restèrent jus- 
qu'au 10 novembre, et entrèrent le 22 <lans la ca- 
pitale de l'Egypte. Le journal donne une descrip- 
tion intéressante du Caire. « On y trouve, dit-il, 
« bien soixante mille cabarets. Ce sont lieus et 
« estaus où les viandes cuites sont veotlues. » 
D'après l'explication , on doit croire que oc mot 
n'était pas encore usité en Europe, ou du moins 
ea France. L'aspect des Pyramides les frappa 
d'une admiration que le sire d'Anglure n'a pas mal 
rendue : il les nomme les greniers de Pharaon, et 
n'est pas en peine d'en indiquer l'ancienne desti- 
nation qu'il rattache à l'histoire de Joseph. « lia 
« sont, dit-il, ainsi comme à la façon d'un fin dia- 
« mant ; c'est à savoir très-larges dessous, et très- 
a aigus par dessus... £t véismes sur l'un d'iceulx 
« greniers , ainsi comme au milieu en montant ^ 
« certains ouvriers massons qui , à force , des- 
« muroient les grosses pierres taillées qui font la 
« couverture desdits greniers, et les Uissoient de- 
« valler à val. D'icelies pierres sont faits la plus 
« grant partie des beaux ouvrages que l'on voit au 
« Caire et à Babylone, et que l'on y fist de long 
«temps. M 

De là ils allèrent visiter les anciennes coUnlrs 
des pères du ilésert, et se mirent en mer pour ro- 
tounuT en Kuropo le 21 décembre. Ce fut après 
avoir essuyé une horrible tempête qu'ils arrivè- 
<«rent en Chypre. Le roi de l'Ile les reçut avtn: 
honneur. » C'cstoit, au rapport d'Anglure, un fort 
« bel homme , parlant aisément françois , grand 
« amateur de cliassc. » La reine, à laquelle ils fu- 
rent présantés , était « moult honorablement pa- 
« rée, et avoit un moult noble et riche cliapel d'or, 
H de pierres et de perles sur son chef. Ses quatro 
« fils estoient moult gracieusement atoumés : 
il les cinq filles estoiont bien ordonnées, et avoient 
a chacune un cliapel d'or de pierres et de perles 
« sur leurs testes. » On doit remarquer id que 
les historiens ne donnent an roi Jacques 1'% 
dont il s'agit, que deux filles encore vivantes 
à l'époque du voyage de nos pèlerins. En revenant 
par Venise et Milan, le seigneur d'Anglure re- 
marque « la belle et grosse église que l'on faisoil 
diuiA cette deuxième ville. « C'était la merveil- 
leuse cath6lrale, dont les premiers fondements 
avaient été jetés dix années auparavant. Enfin il 
rentra en France, à compter de Lausanne, par 



ANGLUKE — ANGOULÊME 



Yaux,. Salins, Fontcoay, Saint-Jean-de-Loftne , 
Dijon, Sainte-Seine, Chanoeaux, ChAtiUon-sur- 
Seine, Gié, Troyes, Méry-sur-Seine, et enfin An- 
glure. — Le journal de ce Toyage, consenré dans 
un manuscrit contemporain de Tauteor, fut im- 
primé à Troyes, 1621, in-S*". H porte avec hn son 
genre d'intérêt, par les comparaisons qu'il nous 
permet d'en faire avec les relations plus modernes 
de la même traversée. Paulin Paris. 

BibliùtAéque national0 , maniucrit n« m, supplément 
Inoçali. 

ANGLUS ( Thùmas), prêtre catholique anglais, 
du dix-septième siècle , s« déguisa sous les noms 
de Candidus, Altmu, BUmchi et Eichworth. 
Son Trai nom parait avoir été White (Blanc). 
Il rérida longtemps en Portugal et en France, et 
Alt principal d'un collège à Lisbonne et sous- 
prindpal de celui de Douai. H se livra au mys- 
ticisme, et composa plusieurs écrits sur la pré- 
destination, le libre arbitre et la grâce; écrits 
que Baillet compare, pour leur obscurité, aux 
anciens oracles. « Ou les savants m'entendent, 
4 répliqua Anglus, ou ils ne m'entendent pas. 
« S'ils m'entendent, et qu'ils trouvent que je me 
« trompe, il leur est aisé de me réfuter; s'ils ne 
a m'entendent point, ils ont tort de s'élever con- 
« tre ma doctrine. » La plupart des écrits d'An- 
glus furent, en 1668, mis à l'Index, et on con- 
damna vingt-deux propositions extraites de ses 
InstUutiones peripateticx. Descartes parle de 
lui sous le nom de Jf. VUus. Ses principaux 
buvrages sont : 1* institutiones peripatetic»; 

— 2** Appendix theologica de origine mundi ; 

— 3** Tabulée svffragiaUs de terminandit fidei 
litiàus ab Bcclesia catholicafixœ; — 4^ Tes- 
serx roman» evulgatio; — b** Statera mo- 
rum; — 6^ De medio animarum statu, etc. 

Biographia brUarmiea. — Biographie universelle. 

*Ai«GO { Pierre) f jésuite français, vivait 
dans la seconde moitié du dix-septième siècle. Il 
professa les mathématiques à Caen. On a de lui 
quelques ouvrages de physique : POptiçue, di- 
visée en trois livres, où Von démontre : l'* la 
propagation et les proprietez de la lumière ; 
2^ la vision; 3** la figure et la disposition des 
verres qui servent à la perfectionner ; Paris, 
1682, in-12; — Pratique générale des fortifi- 
cations, pour les tracer sur le papier et sur le 
terrein sans avoir égard à aucune méthode 
particulière; Moulins, 1679, in-S**. Danslepri- 
Tflége annexé à cet ouvrage, il est fait mention 
de deux autres ouvrages éorits par Ango : Du 
mouvement d^ondukttion, eiDela dioptrique, 
Adelung lui en attribue encore un autre : Homo 
a vermibus; Caen, in-4**. Biais il s'agit ici d'une 
thèse médicale imprimée en 1711, dont l'auteur, 
professeur à la faculté de médecine de Caen, 
n'avait rien de oomnum avec Ango. 

Adeliinv, Sapplém. à VJUgemeinet Gelehrten-Lexicon 
4e Jôcbcr. 

ANGO OU ARGOT, célèbre armateur dieppois, 
oé dans cette ville à la fin du quinzième siècle, 



mort en lôSl. Dieppe était à oeftte époqoe vm 
des villes les plus commerçantes de France; 
d'audadeux aventuriers, sortis de son port, cou- 
raient toutes les mers et rivalisaient seuls arec 
les Espagnols et les Portugais, que pbis d'oie 
fois ils combattirent avec avantage. Angot, fort 
jeune encore, avait fait plusieurs voyages ci 
Afrique et aux Indes. Son habQeté, acocooniBB, 
d'heureuses spéculations, lui valurent bientAtuae 
fortune considérable qu'il employa magaifiqBft' 
ment. Mais ce qui le rend célèbre, c'est moÎK 
l'emploi fastueux qu'il fit de ses richesses, qie 
l'audace qu'il montra en osant, avec ses séria 
ressources, faire la guerre à on État pirifnrt 
alors par sa marine. Vere 1530, les Portngisi 
ayant rencontré en mer qudques vaisseaux d'ia* 
got qui revenaient des Indes , les pillèrent A 
cette nouvelle, le bourgeois de Dieppe arme s 
guerre ses vaisseaux marchands , y fait raooler 
huit cents hommes, et avec sa petite llottik 
pénètre dans le Tage et bloque le port de lis- 
bonne. Tous les vaisseaux qui entrèrent dans ce 
fleuve furent pris , et: tout le pays qui borde les 
deux rives pillé. Le roi de Portugal , étooné àt 
se trouver en guerre avec la France, fbt contraint 
d'envoyer un ambassadeur à François I^, qà 
le renvoya au bourgeois dieppois, lequel left 
payer une large indemnité. Par malheur Angot 
prêta de l'argent an roi ; et quand il Toalnt 
trer dans ses fonds, pour prérentr me 
que des spéculations manqoées reodakot cer- 
taine, François P** oublia qui! avait été reçu chei 
le bourgeois normand avec plus de tw ^ gnî s iWMit 
que n'en aurait pu montrer un prince; et rainât 
n'ayant pas été restitué, Angot rnoomt dm Is 
misère. 

Le BêM , DietioHn. «ncyctop. tf« la Fthm*; Puk, f. 
Dldot 

ANGOT (iïo^er/), poète français, aéàCMi 
en 1581, mort vers le milieu du ^-septiènN 
siècle. A l'âge de vingt-deux ans il publia m t^ 
cueil d'odes, de sonnets, d'épigrammes, elc, 
intitulé le Prélude poétique ; Paris, Gilles Bs* 
bioot, 1603 , in-12. Suivant Goiiû^f oo remarqae 
entre Robert Angot et Yauquelm de la Freaqi 
quelque conformité de tour d'esprit et à^énih 
tion. On a aussi d'Angot : les nouveaux Satins 
et exercices gaillards de ce temps, en ut/ 
satyres, auxquels est ajoutée V Vranie et msM 
céleste; Rouen, Michel Lallemant, 1637,^-11 

Goi^et, BibtiotkéqMe française, 
AMGOULÉBIB. Voff. AYMAR. 

ANGOULÊME (oomtes et ducs d*), andeiBi 
maison noble de France. On dte, oonune praniir 
comte d'Angoulème , Turpion ( S39-863 ) , àoA 
le dernier descendant mAle ftit Adémar œ J^ 
mar, mort vers 1218. Sa fille Isabelle, veofo 
de Jean, roi d'An^eterre, éponsa HugoesX, 
comte de Marche (mort en 1249), au^ eDe 
apporta en dot le comté d'Angoulème. Après It 
mort de Hugues XTH (1303), les comtés d'AB- 
goulème et de Marche furent réaais aux dooaiiBM 



665 



ANGOULÊME 



àe la eonronne par Philippe le Bel, roi de France. 

LooÎB y doc d'Orléans (mort en 1407 ) , second 
ila de Charles Y, eut en apanage le comté d*An- 
fonléme. Son petit-fils Charles (mort en 1496) 
col de sa femme Louise de Sayole, François , 
comte d'Angoulèroe, qui monta en 1515 sur le 
trône de France sous le nom de François I*', 
«t érigea le comté d*Angoulème en duché , en le 
donnant à sa mère. Le titre de duc d'Angouléme 
ftit porté depuis par Charles, troisième fils de 
Fnûçois n'y mort fort jeune, par Charles IX 
anrant son ayénement au trône, et par Charles de 
Yalois , fils naturel de Charles IX, mort en 1650 
(Foy. cet article). Le fils de Charles de Valois, 
Loois-Eramanuèl, mort en 1653 , légua le duché 
d'Angoulèroe à sa fille Marie-Françoise, qui 
éfooMA le duc de Joyeuse, et mourut en 1696, 
•ans héritiers. Charles X donna le titre de duc 
d'Ànsoulème à son fils aîné , Louis-Antoine ( voy. 
cet article). 

angoulAmb (Charles de Valois, duc d'), 
iÊÊ naturel de Charles DC et de Marie Touchet, 
né le 38 avril 1573, mort le 24 septembre 1650. 
Fkère utérin de la marquise de Verneuil , mat- 
tretae de Henri IV, il fut d'abord destiné à entrer 
Tordre de Malte, et nommé grand prieur; 
Catherine de Médicis lui ayant légué les 
comtés d'Auvergne et de Laoragais , il épousa la 
iDe du connétable de Montmorency. Marguerite 
de Yalois ayant Ciit casser par le pariement la 
domtioa de Catherine de Médicis , Louis xm 
donna à Charles de Valois le duché d'Angouléme 
en 1619. Ce prince se distingua aux batailles 
d'Arqués, dlvry et de Fontaine-Française. Con- 
damné à une prison perpétuelle pour ses intri- 
gues avec la marquise de Verneuil, il n'en sortit 
qu'en 1616, fot chargé l'année suivante de fiiire 
le siège de Soissons, et, en 1628, celui de la Ro- 
chelle, n prit encore part aux guerres de Lan- 
gncdoc» d'Allemagne et de Flandre, et mourut à 
loixante-dix-sept ans. Françoise de Nargonne, 
qn!! avait épousée en 1644, mourut Agée de qua- 
trc-vingt-douxe ans en 1715, par conséquent 
cent quarante et un ans après le père de son mari, 
Cbaries DL Des deux fils du duc d'Angoulême, 
rainé, Henri, devint fou. On a du duc d'Angou- 
16mc : 1* Mémoires très-particuliers du duc 
d^AngauUme,pour servir à V histoire des rè- 
$nêi de Henri III et Henri IV; 1 662, in-i 2. Ces 
Mémoires formait le tome I^*" des Mémoires 
particuliers pour servir à F histoire de Fran- 
ce; 1756, 4 vol. in-12; — V* les Harangues 
prononcées en V assemblée de MM, les princes 
protestants de r Allemagne, par le duc d^An- 
§oeUême; 1620, m-8* ; — 3"* Xa générale et 
fidèle relation de tout ce qui s'est passé en Vile 
de Ré, envofféepar le roy à la rogne sa mère; 
16S7, fo-S"* ; — 4® une traduction française de la 
Meùuion de rorigine et succès des chérift, et 
de Fétat des royaumes de Maroc, Fez et Taruf 
dont , écrite en espagnol par Diejo de Torrès ; 
i, 1636, hi-4M.e traducteur n'a mis sur le 



666 

frontispice que les initiales M. C. D. Y. D. A. ; 
réimprimée dans le troisième volume de la Des- 
cription générale de V Afrique, fi^., par Mar- 
mol , 1667, 3 vol. in-4^ 

Bttchon . JVbNM tmr Chariê» de Faloii, — Anietme, 
HUMT9 généalogique, etc., d» lawtaison ropalê de 
France. — De Thoo, Historia mi temporit. — I^Aubl- 
tméy /fUtoire univeneitê. — Leloog, Bibiiothèquê 
AùtorifiM de la France, — Stemondl , UiMto&e det 
Fronçai». 

angoulAmb (Louis-Bmmanuel de Valois, 
duc d' ) , second fils du précédent et de Charlotte 
de Montmorency, né à Ctermont en Auvergne 
en 1596, mort à Paris le 13 novembre 1053. Il 
embrassa d'abord l'état ecclésiastique, et devint, 
en 1612, évéque d'Agde. Plus tard, il changea 
d'état, suivit la carrière militaire, se signala aux 
sièges de Montauban et de la Rochelle , et dans 
les guerres d'Italie et de Lorraine. Louis XHI le 
nomma colonel général de la cavalerie, et gou- 
verneur de Provence. 

AifGOUL&ME (le doc ct la duchesse d'). — 
Louis-Antoine de Bourbon, duc d'Angoulême, 
et plus tard dauphin de France, fils du comte 
d'Artois, depuis roi sons le nom de Charles X, 
et de Marie -Thérèse de Savoie, princesse de 
Sardaigne, naquit à Versailles le 6aotlt 1775, et 
mourut à Goritz le 3 juin 1844. 11 avait quatorze 
ans lorsque la révolution éclata. Le comte d'Ar- 
tois, pressé de protester par son absence contre 
les concessions qu'il reprochait au roi son frère, 
émigra dès 1789; ses deux fils le suivirent à Tu- 
rin, à la cour de leur grand-père, où pendant 
quelque temps Us s'appliquèrent aux sciences 
militaires. En 1792, le jeune duc reçut un com- 
mandement en Allemagne, mais sans se distin- 
guer ; ct le mauvais succès de cette campagne le 
fit rentrer dans l'inaction, où il resta jusqu'en 
1814. Dans l'intervalle, il ne se fit remarquer 
que par son fidèle attachement à son onde, et, 
d'après ses traditions de famille, à son roi. 
Ayant passé quelque temps à Holyrood, près 
d'Édimîwurg, où le comte d'Artois s'était retiré, 
il rejoignit Louis XVm à Blackenbourg, et le 
suivit à Mittau. C'est au château ducal de cette 
ville de Courlande qu'il épousa en 1799 sa cou- 
sine, l'infortunée Orpheline du Temple, dont 
toute la vie n'a été qu'un tissu de malheurs. 

Marle-Thérèse-Char lotte, fille de France, 
et qui reçut au berceau le titre de Madame 
Royale, naquit le 19 décembre 1778 à Versailles, 
du mariage de Louis XVI avec Marie-Antoinette 
d'Autriche y et mourut le 19 octobre 1851. Son 
éducation grave et religieuse fit germer en elle 
des principes sévères auxquels elle resta fidèle » 
et qui semblaient devoir la préparer aux terri- 
bles coups que le destin loi réservait. Elle nV 
vait pas quatorze ans lorsque In journc^e du 10 
août brisa le trône de son père, et que la fh- 
mille entière échangea les pompes de Versailles 
contre la prison du Temple. Ses parents n'en 
sortirent que pour monter à l'échafaud ; et la 
jeune princesse eut à pleurer successivement son 



667 

père, sa mère, sa iante Elisabeth, et son frère. 
Enfin TAulriche se souTint de la petite-fille de 
Marie-Thérèse : elle né(çocia en sa fkTear, et, le 
26 décembre 1795, fut effectué à Richen, près 
de B&Ie, l'échange de la fille de Louis XVI contre 
les conventionnels Camus, Lamarque, Quinette 
et Bancal, et contre BeumonTille, ancien mi- 
nistre<de la guerre, que Dumouriez avait ancien- 
nement livrés à Clairfayt. Arrivée à Vienne, elle 
y resta plus de trois ans, vivant des revenus 
d*un legs que la duchesse de Saxe-Teschen, sa 
tante, lui avait fait, et épousa son cousin à Mittau 
le 10 juin 1799. Les nouveaux époux restèrent à 
Mittau jusqu'au commencement de 1801. Ils cher- 
chèrent ensuite un asile à Varsovie. Le sort les 
ballottait : sacrifiés par la Prusse, ils retournè- 
rent à Mittau en 1805, et dès Tannée suivante 
Tempereur Alexandre les alMuidonna à son tour. 
L'Angleterre seule, jusqu'où le bras de Ifapoldon 
ne pouvait atteindre, leur promettait un refuge 
durable : Louis XYIII s'y rendit à la fin de 1806, 
et acheta, quelque temps après, le château d'Hart- 
well, où toute la fiunille at- trouva bientôt réunie. 
Le duc et la duchesse d'Ançoulème y vécurent 
dans une profonde retraite. Les revers des ar- 
mées françaises et de leur illustre chef mirent 
fln à cette vie paisible et uniforme. Lorsque 
l'armée anglo-espagnole franchit les Pyrénées , le 
duc d'Angouléme, étant débarqué dans un port 
d'Espagne sur la Méditerranée, se joignit à elle, 
et adressa, le 11 février 1814, aux Français sa 
proclamation de Saint-Jean-de-Luz, où il disait : 
« J'arrive, je suis en France, dans cette France 
qui m'est si chère ; je viens briser vos fers ! » 
Ses paroles furent écoutées : une grande fer- 
mentation se manifesta dans tout le Midi; les 
royalistes coururent au-devant de loi; et le 12 
mars le duc, appuyé par les iMkloimettes enne- 
mies , fit son entrée à Bordeaux » où Louis XVIII 
fut aussitôt reconnu et prodamé. Son langage 
fut conciliant, et il annonçait des intentions libé- 
rales. Après avoir parcouru les déparlements dd 
Midi pour les rallier sous U bannière des Ifs et 
prévenir les malheurs que le fanatisme pouvait 
y produire, il alla rejoindre son père et le roi 
Louis XVin à Paris le 27 mai 1814. Ce roi, 
rapi>olé de Vexil, avait fait son entrée dans la 
capitale quelques semaines auparavant ; il s'é- 
tait plu à montrer aux Français à ses côtés celle 
qu'il nommait sa fille, son Antigone , et qui avait 
pris pour devise : Union et oubli. 

Le duc et la duchesse d'Angoulème étaient à 
Bordeaux , ville considérée alors comme émi- 
nemment royaliste et très-favorable en effet à la 
cause des Bourbons, lorsque, le 9 mars, la nou- 
velle du débarquement de Napoléon leur fut 
transmise de Paris. Nommé Tannée précédente 
colonel général des cuirassiers et des dragons, et 
grand-amiral de France, le doc reçut alors les 
pouvoirs extraordinaires d'un lieutenant général 
du royaume. H forma aussitôt un gouvernement 
pour les provinces du Bfidi, réunît des troupes, 



ANGOULÉME 



M 



et remporta sur la route de Lyon phisienrs avu- 
tages sur le parti bonapartiste. De son côté, b 
<]ochesse montra beaucoup de i>ésoliitioii, passs 
les troupes en revue, les visita dans leurs ci- 
semes, et cherchait à rallumer le fini mounal 
de Tamour des Bourbons. C'est à propos de ertte 
conduite sans doute que Napoléon a dit d'eHe 
qu'elle était « le seul homme de sa feniHe. ■ 
Mais ses efforts furent aussi fnfhietueni qw 
ceux de son mari. Cdd-d B*aTait à oppoier 
que son inexpérience à des généraox baÛes; 
d*aUleurs incertab sor les dispositions des htli* 
tants, et bientôt abandonné d'niie grande pirtle 
de ses troupes, il ne put tenir la earapagne, el 
se rendit prisonnier le 16 avril 181 S. Un géaM 
le conduisit à Cette, où, par ordre de HapoléoB, 
il recouvra la liberté en s*embarqaant. Sa fémm 
avait quitté la France quinze jours pins tôt Le 
duc d'Angouleme alla à Madrid, où il reçot m 
accueil bienveillant : il s'occupait d'organiser m 
corps de troupes et de s'établir anr la fronlièit, 
lorsque la nouvelle de la seconde abdieatkMi de 
l'empereur rendit ces mesures fnotiles. H te hâli 
donc de retourner en Franee, et de proâter de 
l'enthousiasme que la eanse royale eicitait en- 
core une fois dans le Midi, pour former des In- 
taillons de volontaires et rétablir Tantorité di 
roi son onde. A Paris il rejoignit la dodietie b 
7 août, et le 15 il en partit avec eDe ponr re> 
tourner à Bordeaux , leur ville chérie , oà I d^ 
vait présider le collège éleeloral de la Girende, 
convoqué ponr le 33. Les Sections répondhvi 
à letrrs vœux; et après avoir visité ToukMse, 
Os revinrent à Paris, oè, après quelques 
de cabne, de nouvelles épreuves les 
Leur frère, le duc de Berry, fîit asaaiainé en lOB. 
La gnerre d'Espagne, quoique i^éraleineBtBd 
vue en France, environna le due d*AngoulÉBK| 
auqnd en flit confié le eommandement, fum 
certaine popularité militaire dont n*avail pM 
joui jusqu'alors. Les combats que le 
sime eut à livrer étaient insignlfiantft ; 
aimait h y voir le présage de tiiwnp h e s 
veaux qui laverafent la honte des deox InTieioit 
ennemies. Secondé par des guerriers teisqiek 
duc de Reggio, le maréchsl Moncey, VMHor, k 
généra] Guilleminot, etc., le due d'An^tMitfne 
remplit les intentions do roi, et rendit, le l'^et- 
tobre 1823, la liberté à Ferdinand VIT, quH re- 
çut à Puerto-Santa-Maria de Cadix, n stigaaliM 
modération par Tordonnance d'Andojar, que hi 
violentes réactions du parti royaliste a/nieâ 
rendue nécessaire ; mais H n'eut pas asseï et 
fermeté pour en garantir l'exécution. Pnforil 
on lui désobéit : la régence royale de Madrid pff* 
testa ; les troupes de Navarre sedédarèrent euelM 
dans une adresse, et nommèrent Tonlnnneam 
un attentat, une usurpation. Telle fiil la 
naissance des Espagnols pour le eondnite 
plaire et la disdpline parfaite de l'armée phoii 
sons les ordres du duc ; conduite qui a IkK dire M 
ministre Canning que « jamais année n^ aff^ 



669 



ANGOULÉME 



sionné si peu de raaux, et n'en a tant empêché, n 
Le «lue d'ADgpoléme, Tivement contrarié, quitta 
Madrid le 4 uoyembre, et le 22, par un ordre 
du jour daté de Oyanoun, prit congé de sa brave 
année. 

A TaTéiieinent de Charles X, le 16 fteptembre 
1814, le doc d'AngouIéme prit le titre antique de 
Dauphin. Qaoiqu*il assistât souvent aux con- 
wiU des ministres et qu'il fût aussi question de 
VA eooBcr même un portefeuille, il ne prit aux 
albir» qu'une part bien secondaire : le public 
ca attribuait, à tort ou à raison, une plus Im- 
portante à la Daophioe; aussi n*obtinl-elle, dans 
les d^iartements qu'elle parcourait de temps en 
tanps, et surtout dans ceux de l'est, qu'un fh>id 
aecudl , tandis que Quules X et le Daupliin se 
louaient beaucoup de la manière dont ils y 
étaient reçus. Les ordonnances du 25 juillet 1830 
raavrirent la route qui devait, pour la troisième 
faîsy conduire la bmille royale à la terre d'exil. 
Le Dmphin, après avoir durement reproché 
an maréchal doc de Raguse l\ssue d'un com- 
W auquel on ne loi permit pas d'assister, prit, 
le M, le commandement des troupes rqwussées 
de Paris et réunies au pont de Sèvres ; mais il 
était trop tard pour rétablir les afTaires. La Dau- 
pUw, absente d^mis quelques semaines, ac- 
coorat de Dlion, déguisée, et non sans courir 
des périls, et ne retrouva son époux qu'à Ram- 
bonhel, où la cour venait de se retirer. LÀ, le 
naatiliiii signa, en date du 2 août, coi\jointement 
avat Chartes X, Pabdication au trône et à tous 
SCS droits en Ikveur de son neveu le duc de 
Baràeanx; mais cette mesure ne changea rien à 
la marche des événements, contraires à la bran- 
che aînée des Bourbons. Toute la famille royale 
M obligée de quitter le territoire de la France. 
Pariie de Rambouillet le 5 août au soir, elle n'ar- 
riva que le 16 à Cherbourg, lieu indiqué pour 
MB embarquement. Ces retards ne purent sauver 
WÊb caoae désespérée : les princes durent la re- 
eoeoiltre telle par l'altitude des populations 
iiones, et paréc^s des couleurs tricolores, dont 
b traversaient le territoire. Ils débarquèrent en 
Aa^elerre le 23, et furent reçus comme des par- 
licaliers. L'opinion publique dans ce pays leur 
, éUit contraire, Charles X demanda et obtint de 
pouvoir se fixer de nouveau À Edimbourg, au 
1 diàleau de Holyrood. Le duc et la dudicsse 
' (TADf^ul^nie y vt^ctircnt dans 1<i retraite, sous le 
Mm de comte etdn comtesse de Marne, jusqu'au 
9 laptembre 1832, où cette dernière, dont la 
■até aoudrait du climat de l'Ecosse, partit pour 
It continent, accompagnée de la sœur du duc de 
Bordeaux. Elle arriva è Vienne le 6 octobre, et 
y resta jusqu'au 2ô, d'oii elle partit pour aller 
r^oindre le comte de Pontliicu et celui de Marne 
à Prague. La famille royale se trouva ainsi 
quelque temps réunie au palais (Hradchin) 
de Prague ; elle se transporta phis tard à G6- 
riU, où s'éteignit Charles X en novembre 1836. 
Huit ans après, moarut le doc d'Angoulêne, qai 



— ANGRAN 070 

fut, sept ans après, suivi au tombeau ivir la 
duchesse, sa femme. [Enc. des g, du m. y avec 
addit.] 

ANGOrLifeNB {Jacques d'), sculpteur fran- 
çais, vivait à Rome vers le milieu du seizième 
siècle. Reims est sa ville natale; il fut nommé 
d^AngotUême, d'après la ville qu'il habita à son 
retour de Rome. Ses travaux étaient fort estimés, 
et on les a même comparés à ceux de Michel- i 
Ange. On conserve encore, dans la bibliothèque 
du pape, trois grandes figures en cire exécutées 
par d'Angouléme; et Ton voyait, dans une grotte 
voisine de Meudon, une belle statue de l'Au- 
tomne, également sortie du ciseau de ce 8culi>teur. 

Fuitll, jéU§emeUÊês Kûmstinr-ljêxicem, — M. LmiIi 
Parts, neimeskma / Reims, 1847. 

AiiGOULBVKBiT cadet, pseudonyme d'un 

poète satirique qui vivait vers le commencement 

du dix-septième siècle. On a sous ce nom un 

recueil intitulé lesSaiyres bastardes, et autres 

cmvres/otastres du cadet Angoulevent; Pànt, 

1615. Selon M. Weiss, c'est un de ces trois 

poètes cyniques (d'Auvray , de Motin et d'flter- 

nod ) qui se cache sous le pseudonyme d'An- 

gonlevent. Le fou de Henri lY portait aussi le 

nom d'Angoulevent. 

Biographie univenêlUf loppl. — Brunel, Manuel du 
libraire. 

ANGorLEVENT, fou de Henri IV. Voij, Jou- 
BCHT (Nicolas). 

ASGtUL^ D'àLLERAT { Denis- François) ^ 
magistrat français, né à Paris en 1716, mort le 
28 avril 17M. Après avoir été suooessivcroent, 
conseiller au parlement, maître des requêtes, 
intendant de Lyon, procureur général au grand 
conseil, il fut appelé, en 1774, à la place im- 
portante de lieutenant civil du CliAtelet II rem* 
plit ces fonctions avec un espric de eoncibation 
qui lui valut rcstiroe générale. Bion content da 
donner l'exemple aux jeunes conseillers du par- 
lement, il ouvrit des conférences utiles à leur 
instruction. Rien ne peint mieux i'i^uité et la 
bienfaisance d'An^^ran d'Alleray que k trait soi- 
vanl qui a fourni à ClMuslenet4^iiysé};ur le sujet 
d'une ooiiuWlie en «trois actes , intitulée le Juge 
bienfaisant. Dans Thiver de 1787, lesgardesda 
rxNnmeroe arrêtèrent pour one dette assex consi- 
dérable un malheureux père de famille. D'Alk'ray 
fut forcé de le faire conduire en prison ; mais 
il y devança le prisonnier, paya sa dette, et le fit 
mettre en liberté. En 1787, Angran d'Alleray fut 
nommé conseiller d'£tat et ineintH'e ée l'Assem- 
blée des notables. Les troubles de la révolu lion 
vim'ent boule^'ersersa paisible existence. Il rési- 
gna, en 1789, ses fonrtiuns de Kentenant-^civil du 
Cliâtelet , et se retira au sein de sa famille, oun- 
posée de trois tifles, dent l'alnéc avait épou.sé le 
marquis de Vibraye , lieutenant généni , goiH 
vemenr du due d'Enghien, hi aeoonde, le mar- 
quis de la Luzerne y ambassadeor à IiOB<)res, et 
la troisième le comte <le la Luzerne. Traduit dc- 
VMt le t iibunal rérololloBnaire, el accusé d'à- 



671 ANGRAN 

Toir fait passer des secours aux émigrés, An- 
gran d'Alleray avoua noblement qu'il arait en 
effet envoyé de l'argent à son gendre. « Ignorais- 
tu la loi qui le défend, lui dit on des jurés? — 
Non ; mais, répondit le vieillard, j'en connais ime 
plus sacré€ : celle de la nature, qui ordonne 
aux pères de secourir leurs enfants. » n Ait con- 
damné à mort. L. J. 
BioçraphU nouvelle <Uê Contemporains. 

ANGRIAHl OU ATGCANI OU DE AT60NH1S 

(Michel) y moine italien, né à Bologne vers le 
milieu du quatorzième siècle, mort le 16 no- 
vembre 1400. 11 étudia dans sa patrie, entra dans 
l'ordre des Carmes, et fut reçu docteur à l'nni- 
Tersité de Paris. De retoar en Italie, il se fit re- 
marquer du pape Urbain YI, qui le nomma vi- 
caire général. Angriani fut pendant cinq ans gé- 
néral de son ordre, et se retira dans le monastère 
de Bologne, où il mourut. Le plus considérable 
de ses ouvrages est un commentaire sur les 
psaumes, dont on a longtemps ignoré l'auteur; 
il est intitulé Incognitus in Psalmos; Milan, 
1510, in-fo1.; publié par Léonard Yeggio, et 
réimprimé plusieurs fois ; la dernière édition de 
Lyon est de 1682, 2 vol. in-fol. On a encore de 
lui : Quxstiones disputatx in librum quar- 
tum Sententiarum ; Milan, 1510, in-fol.; revu 
par François-Léonard Priolo; Venise, 1623, in-fol. 

P.ibrlrla«. Bibliotheea latina mtdim mtatU, V, p. ffi, 
édit. InS*. — fficéron . Mtm. — CAme de Viiliers de 
SalDt-Étlenne, BibUothêca carwtêlitana. II. 

AXGiTiBR { François), sculpteur français, 
né à Eu en 1604, mort à Paris le 8 août 1669. 
Il était fils d'an menuisier, et montra dès sa jeu- 
nesse beaucoup de goût pour la sculpture. Il eut 
d'abord pour maître, Carron d'Abbeville , puis il 
vint à Paris se perfectionner dans l'atelier de Si- 
mon Guillain. Anguier parcourut ensuite l'An- 
gleterre et l'Italie. A son retour, Louis XIII le 
logea au Louvre et le nomma garde du cabinet 
des Antiques. On ne peut énumérer le %nnâ 
nombre des morceaux sortis du ciceau de cet 
artiste, dont le tour fin et délicat est toujours d- 
roiré ; nous citerons surtout : le Tombeau du 
cardinal de Bérulle, dans l'église de l'Oratoire 
près du Loorre; — to Statue de Henri^ duc de 
/(oA/zn-CAa5o^ autrefois dans l'église des Cèles- 
tins, sur le quai de ce nom, aujourd'hui dans les 
gftleries de sculpture du Louvre; — le Mauso- 
lée de Henri, duc de Montmorency, décapité 
A Toulouse en 1632; aux pieds du due était sa 
femme, Blarie-FéUde des Ursins, en partie voi- 
lée; sur quatre coins du monument, s'élevaient 
la Valeur, la lAbéralité, la Noblesse et la Piété : 
ce mausolée décorait l'^se de la Visitation à 
Moulins; — la Chapelle funéraire de la fa- 
mille de Thou, dans Saint-André-des-Arcs de 
Paris , église aujourdliiii détruite; — enfin dans 
la cathédrale de Reims, deux Anges, en argent , 
portant la tête de saint Rémi, A. ni L. 

GnUbcrt, Mémoim Hogrophi^uet de la SHn» Infi' 
rieutre. ^ DictUmnairt âêlm Canmnation; -Marte 



— ANGUTER 



673 



Saofratn, Curiositei de Parité p. tSS. — f'Uf da fa- 
meux Scutpteiirs. 

ANiiViKK (Michel), sculpteur français, frère 
du précédent, né à Eu en 1612 , mort à Parisk 
11 juillet 1686. 11 naquit, pour ainsi dire, seolp- 
teur, puisqu'à quinze ans, et sans avoir eu de no- 
tions premières, il sut exécuter phisiears travaux 
d'art dans l'église des Jésuites de sa TiOe natale, 
n vint ensuite à Paris étudier tous GoBUn, 
puis il alla à Rome où il eut rAlg^irde pov 
maître. 11 fit sous les yeux de cet habile artîA 
plusieurs bas-reliefs, et fttt employé aux déeon- 
tiuns de la basilique de Saint-Pierre, à ceOes de 
Saint- Jean des Florentins , et de plusieurs paUs 
particuliers. Il ne revint en France qa*en 1661, 
après dix années d'étude et de travail. Sonfinèn^ 
François, l'y accueillit et lui fournit roecasidi 
d'utiliser ses talents , malgré les troubles de b 
Fronde. Michel débuta par une statoe de 
Louis xm, qui fut coulée en bronse et érigée à 
Narbonne. Anne d'Autriche le chargea de la dé- 
coration de ses appartements du LooTre : od y 
remarque, dans la troisième pièce, dôme pelib 
amours qui enlacent d*une guirlande un fftnà 
morceau de pehiture. En 1662, il orna I'^jUk 
du Val-de-Grâce du groupe de la NatUHté, ^Mé 
sur le maltre-autel ; la disposition en estheortoie, 
le caractère de la Vierge est beau ; saint Joseph 
exprime bien une respectueuse surprise ; la Ignre 
de Jésus endormi est pleine de charmes : ce 
groupe est le chef-d'oeuvre de Mkbel. n exécuta 
ensnite dans l'église des Célestins de Paris le Mo- 
nument élevé à Henri P' due de LonguewUU, 
composé d'un obélisque dednq mètres, à qotfn 
faces de marbre noir dans lesquelles flontincrsiléi 
des bas-reliefs allégoriques, représentant tàr 
bondance, la Justice, la Farce et la Frmdenee, 
11 se fit encore remarquer par le monument 
de Jacques de Souvré, commandeur de MaMe^ 
et par une statue de Louis XIV, en pied. Il M 
reçu, en 1668, è l'Académie de Peinture doatl 
devint recteur en 1671. En 1674, il termin les 
bas-reliefs de la porte Saint-Denis, co mm eKéi 
par Girardon. On avait aussi de lui dans la ckt- 
pelle basse de Saint-Denis de la Châtre, déMe 
en 1810, une Apparition de J.-C. à saint Denis 
un 5ain^ Jean et un Saint Benoit dans le eos- 
vent des Filles-Dieu, un Cruci/lx de marlireà II 
S6rbonne, on en bois, qn*fl légua, en momil, 
à l'église de Saint-Roch : « Je ne poorFais, di- 
sait-il, en exécutant ce crodfix, terminer ose 
carrière par un morceau plus analogne à nei 
sentiments. » Michel Anguier doit être oonsidéi^ 
comme un des meilleurs sculpteurs flrançais di 
dix-septième siècle. Il fat enterré à Saint-Roch, 
près de son frère atné. On graTa sur lenr tooitie 
l'épitaphe suivante: 

Dana sa concavité, œ modeste tombeaa 

Tient les os renfermés de l'an et l'antre rrirr. 

Il leur était aisé d'en avoir nn pins bean 

81 de lenrs propres oialM Ils l'cnasent vooln bit*' 

A. nsL. 
AleiaBdre.LeDolr, Mutée ée» MùmmmiUfraMÇÊU,^ 



673 

Gulibcrt, Mémoires Bioçraphiqties de la Seine Infé- 
rieure. — Marin-Sangraln . Curiositez de Paris, — Dic- 
tionnaêrê éê ta CanveruMon, 

«AHGUiLLA (Jacques D'), pemtre, natif de 
LBcqoes, viTait aa quinziènaie Mècle. apparte- 
nait à l'école de Giotto. Son coloris avait de la 
▼Hacîtéy ses draperies étaient jetées avec goût; 
«nfin Tensemble de son dessin était à la fois cor- 
rect et proportionné. 

Os9ervawione sopra aleuiU antieki MomoMMM nMo 
Stato Lmekêm, itiB, p. i».— Nagler, Nmm ÂUgewtêines 
KÊHMUeT'Lêxieon, 

AHcmLLARA (C^Uwanni- Andréa DELL*) 
eâèbie poète italien né vers Tan 1517 à Satri; 
OD ignore la date exacte de sa mort. Qaoiqae 
d*nne ftmiUe pauvre, il reçut une certaine ins- 
truction, puisqu'on le voit à Rome employé chez 
un imprimeur comme correcteur d'épreuves. 
Une intrigue avec la femme de son patron le 
força à s'enfuir de Rome. Après avoir été dé- 
pouillé par des bandits, il arriva à Venise, où il 
trouTa encore un emploi de correcteur. Ce fat 
dans cette ville qu'il composa, pour une somme 
d'environ douze cents francs, sa paraphrase des 
Métamorphoses d'Ovide. Cette paraphrase, qui 
crt le chef-d'œuvre d'AnguiUara, a été louée outre 
mesure par les critiques italiens : quelques-uns le 
préfèrent même à l'original, et Crescimbeni le met 
sur le même rang que la belle traduction de VÉ- 
néUie par Annibal Caro. Non content de dé- 
layer le style déjà si dilTus d'Ovide, Anguillara 
allèn les idées du* poète latin par un mélange 
didées et de sentiments modernes. Cette traduc- 
tieiiy qui fit la réputation d' Anguillara, n'améliora 
point sa fortune : il revint à Rome aussi pauvre 
qnll en était parti, et, sans que ses malheurs 
l'enasant corrigé. Joueur et débauché , il vécut 
dans la misère, et, après s'être vu réduit à ven- 
dre, pour vivre, ses livres et jusqu'à ses liabits, 
fl mourut dans une infime taverne d'un des plus 
pauTres quartiers de Rome. Les dernières traces 
^oa troQTe de son existence sont dans une 
lettre à lui adressée par Annibal Caro, en avril 
1564 , et dans la préface de sa tragédie d'Œdipe, 
datée de Venise, février 1565. Les ouvrages 
d'Angoillara ont pour titre : le Métamorfosi di 
ùMio , ridotte in ottava rima ; les trois pre- 
miers livres parurent à Paris, 1544, in-4% et de 
nouveau à Venise, 1555, in-4°. L'ouvrage en- 
fier fut publié à Venise, 1561, in-4% et dédié 
à Chari^ DC, roi de France, comme la pre- 
mière partie avait été dédiée au roi Henri II. 
D'antres éditions, annotées par Giuseppe Oro- 
logj, parurent à Venise en 1563, in-4''; 1575, 
In-*»; 1578 , in-i*» ; 1579, in-S*»; 1581, in-4*; 
1584, in-4<*; 1592, in-4". Ces deux dernières 
éditions, données par les Giunti, sont ornées des 
figures de Jaoopo Franco ; — // primo libro 
delT Éneide de Virgilkif ridotto in ottava 
lima ; Padoue, 1564, in-4^ ; Venise, 1565, in-S"*; 
les auû^ livres n'ont pas été publiés ; — Rime ; 
ce sont des poésies lyriques et buriesques dans 
le genre appelé Bemesque ; le plus connu de 

ROUV. BIOCR. imiVBRS. — T. II. 



ANGUIER — ANGUILLARA 



674 

ces petits poèmes a été souvent réimprimé parmi 
les œuvres du Bemi ; fl est intitulé Capitolo 
di Messer-Giovcm' Andréa delV Anguillara ai 
cardinale di Trento; — Bdippo, tragedia; 
Padoue , 1565 , in-4*' , et Venise, 1565, in-S"; 
la date de 1556, donnée par Mazzuclielli pour 
l'édition de Padoue, paraît être une méprise : 
cette tragédie est insérée dans le huitième vo- 
lume du Theatro Italiano an^ico. Milan, 1809. 
La tragédie d'AnguiUara n'est point une tradue- 
tion ni même une imitation de Sophocle ou de 
Sénèque, c'est une opuvre originale, mais très- 
imparfaite, qui manque surtout d'unité : l'inté- 
rêt, divisé entre plusieurs personnages, s'épuise 
promptement. Uraboschi raconte que VEdippo 
d'AnguiUara fut la première pièce jouée sur le 
Théâtre Olympique bÂti par Palladio à Vicenoe, 
et Riccoboni (notoire du Thédtre italien), 
prétend que la dernière pièce représentée sur ce 
théâtre Ait la traduction de VŒdipe roi par 
Giustiniano. La coïncidence est curieuse , si les 
deux assertions sont exactes. L. J. 

Mazuchelll. SerUtori d'Italitu- TIraboscbi, délia Ut- 
teratura italiana, — Crescimbeni , Storia delta votçar 
poesia, I, SM. v, ae. 

âhguillâba (Louis OU Àloysio), célèbre 
botaniste italien, né au commencement du sei- 
zième siècle, mort en octobre 1570. Il prit son 
nom du Ueu de sa naissance, Anguillara^ près de 
Bracciano, dans les États du pape. Bien que le 
seul ouvrage d'AnguUlara ne forme, dans l'édi- 
tion originale, qu'un petit volume in-12 de 270 
pages, la valeur de ses travaux le place plus haut 
comme sarant que beaucoup d'auteurs de gros 
in-folio, n se destina à la carrière médicale et 
enseigna la médecine à Ferrare. On ne sait guère 
sur sa vie que ce qu'U nous en ipprend lui- 
même, n raconte qu'A Toyagea en Chypre, Can- 
die , dans une partie de la Grèce , en Illyrie, en 
Italie, en Provence et en Suisse. H séjourna 
quelque temps à Candie , et étudia sous la direc- 
tion d'un speziale (apothicaire) rhodiote, nommé 
Constantin. A son retour en Italie, il suivit les 
leçons de tihini , et fut appelé en 1546 à Padoue 
pour administrer le Jardin botanique qui Tenait 
d'y être fondé en 1545 , selon Tiraboschi, bien 
que d'autres historiens fassent remonter cette 
fondation jusqu'à 1535. Sprengel assure qu'U joi- 
gnit à cette place celle de professeur k l'université 
de Padoue ; mais ce fait n'est pas mentionné par les 
autres biographes. L'ouvrage qui assure la réputa- 
tion d'AnguiUara fut publié, non par lui-même, 
mais par son ami Giovanni Marinello, sous le titre 
suivant: Semplieidi Luigi Anguillaray H quali 
in più pareri a diversi nobili huomini scritti 
appaiono, e nuovamente daM» Giovanni Ma- 
rinellOy mandaii in luce; Venise, 1561, in-12; 
cet ouvrage consiste en quatorze lettres adres- 
sées à divers personnages , et contient les ré- 
sultats des observations faites par Anguillara 
dans ses nombreux voyages. Ayant recueilli un 
grand nombre de plantes, il les compara avec 

!{2 



675 



lt>6 c<«$criptian« des nalursliEte» greu et ronuûaa, 
i;i essaya d'ébUIr |a concordance des noms an- 
liqui'$ avec les noms modernes. Pour meaer i 
bii'ii te travait ilélicat etcoin[>liqué,iliieaeeuD- 
triiln pas d'éludlcr avec aoin li-jj lEUvre» jmpri- 
mi't'S lie Theoptirasle et de Dio&coriile, il COQ- 
biilla les manu&ciils encore eilatants de quelques 
anciens rhUoloines. Gr&ce à laot de laborieuses 
recherches , il parvint k décrire avec une grande 
evaclitode, bien qu'un peu trop aueciacteroent, 
quinze cents plantes environ; mais il ae les classa 
point avec méthode, elles dâ.signa taalût par 
leurs nums ancieue , tanlût par les noms vul)^- 
rement employés de son temps. Parmi les plantes 
qu'il fit connaître pour la première rda on trouve 
les suivantes ;5a/tcornia/ruficoiii,/(ui7iinii)n 
graa<HJlorum , Satvia pom\fera, Campho- 
rosma monipeliarn, Ruppia maritima, An- 
ehusa tinctoria, Solanum lycopersicum , 
Quercus Mgllops, etc. 

Malgré le service signalé qu'il venait de rendre 
ila iicleoce, et eu dépit de la bonne foi et de la mo- 
destie qui se font voir ft touten lea pages de son 
livre, le botaniste italien excita la liaîne de Mat- 
thiole, qui était alors au comblede la réputation. 
Cet illustre savant, irrité qu'Angulllara eût osé le 
contredire, l'accabla dlnvecllves, et flt partager 
sa colère i Aldravandi , comme on peut le voir 
liar ce rragmenl d'une lettre de Matlhiole à Al- 
dravandi : « Je suis cbarmé que vous t'ayei re- 
connu [ AnRulllara) d'abord pour très-l^oranl , 
puis pour très- méchant et très-envieux > (motlo 
me piace che lo habbiate connoxeiato prima 
par ignorrmUsiimo , e poi ptr malignititmo 
ed invldioiissimo). On peut opposer à en In- 
jures le jugement impartial de Haller, qui loue 
l'exactilude des observations d'Angnillara, la 
modestie avec laquelle il combat les oplnioni 
erronées des autres, et ses corrections de Dros- 
corides. La haine de Mattliiute et d'Aldrovandi 
pour Anguillara et les persécutions qu'ils loi sus- 
citèrent semblent l'avoir Torcé i quitter Padoue. 
]| se retira ï Ferrare selon les uns , ï Florence 
suivant les autres. Ses lettres ( Pareri) écrites 
â Padoue, et datées de difTérenlcs époques de- 
pois 1639 jusqu'en 1561, ont été imprimées plu- 
sieurs fois ; ou croit que ta première édition est 
de Venise laei, iD-8*. L'Édition in-douze, publiée 
la même année, dans la même vUle, est Irfes- 
eilimée et tris-rare; elle contient deux gravures 
(le ehamaleon et le seduin arborracens), qu'on 
place parmi les premiers essais de la gravure sur 
bois. L'ouvrage (rAngutllara est en italien ; Il Tut 
traduit es latin, Bile, lâ05, avec des notes de 
Gaspard Bauhln. — Eioy et Carrère font mourir 
Anguiilara à Padoue en ISïiO; c'est une erreur 
évidente, puisque nous avons de cet écrivain des 
Ictl res postérieures i celte date. Selon Mazzucliïiii, 
il mourut t Ferrare, en 1570, d'une Bévre pesti- 
lentielle, au retour d'un voyage tïit en Fouille avec 
■e F-vangctisIa Quadramio à la recher<Ae des 



AMGUILLARA — ANGUS 6T6 

Gcrtuer consacra i la oéinoire du botaiùstc 
italien le genre anguiilara, Bom qaa L. d« 
Jusaieu remplaça par oelui de Badula al que 
R. Brown a randu t un ganr* ds plante* da la 
fiunille dsi mélanlluuiu. L. J. 

Mmacbtm.SerilUrriniallm. - 'nrnbouM . »L vu. 



piaules projets à lacomposltlon de la Uiériaqae. I ti,tia, Jtiau jUgtm. 



Sappl. — .iprcnaci , UiiUfta Ret ibrtarw. — U>kR, 
BIMIat Bal. — Bnch and Cruber. Mlf*in. Bmtttlar. 

*Aii6ViLi.KSi (ClMHifuii Doaie^tca),ati 
Pise en l7Ae , mort dans la mèma vttta «■ lUl. 
Jurisconsulte et poéU, U remplit des fca rt J OT 
administratlT«*Ms !«§ dl(TéT«iU«o«ietiMn«aK 
qui se saccédtrentt» Toaaute w anmw aw aw ar^ 
du dix-neuTièma stèda, et devint aimtiiN di 
la grande duchaase tliui, tmit dt WifléM 
Après les évéoerMBU d« iBli, AiwiiOtH M 
chai^ de professer lalitlératnr* latiMi fm- 
tersité de »aplea. &n IBU it IM M 
lierderuniversitèdePi 
do la Crusca , ami et conaapoBdant4« liMii d 
de Ricci, AnguiUeal « (wunl de nonUireu vtida 
au GiomAlê Je' ledersti de Plia, et tndwiH 
le Génte du eirUlimiitm» de Chalem briiid d 
autres ouvrages Truçtia. U ■ Uitié «ocoie dH 
poésies insértM dau le Parnatio dei foëb vi- 
ifen(i et rtlmprimécas^arteeatPiM, liia,lNL 



ANS Cl scie LA. roy. J 

■AnecB ou XHsua, en latiB Mmfwittu» 
jSneas , écrivain irlandata du hnHMM siWi, 
surnommé CéiU Dé, es tattn Ke4êà«m*, c'mU- 
dire adorateur de DIen. Il «lail Ils d'OH«li,di 
la race royale des Dalriads. B se H, It èi j iw* 
encore, moine dans l'abbaye de CIwiiHEBacfe 
00 Cluain-Eldnacb,daQalelerTit4ilr«deBfM- 
gla, à présent Clonenagh, uit il eut pour iiiltia 
Mal-Athgène,TMrten TaT. 11 w reHrt {ihMlaid, 
comme ermite, dans un Hen désert qot f«tl 
longtemps son nom. 11 dia eMutl* dana l'aU^e 
de Tamhiact, k présent TUlaght, prëe de DnUlai 
puis il eut, dit-on, la vision d'un ange, ^i le H- 
termina, à écrire la vie des saints. 

Ses principaux oavregra ( eaeore laédlll) 
sont : FettTt, OU descriptIoB des fMee iflItWIi ' 
par l'Église, par stances de iptatra UpKS, dvl 
chacnne contient six syllatm «I IMl par ■ 
de deux syllabes : O'RdUy en tf' ' ' 
nuscrits; Psaller nuJIaim, on 
également en inanuecriL 

ictUmi Bt t\t tbrrmt-Ctme StlUt 

—- -a,rm 



milieu do dix-bnlUème alèele,nMft II 
n octobre 1821. IT l'est distingné dans la;^ 
vure do paysage. On a de lot ans eelledien de 
Vues des résidences de l* grtaide etdtlnff- 
lite nobleise. 



ftiramaoLA ou askosciolà (i) (.lopAo- 
niiA0),fini>me peintre, aéti Crénwoeeiiisas, 
morte k Gèae» len IfllO. fière àe Baurdiiu, 
elle iMp M M de bonne heure son mattre , «t porta 
l'art da portrtft à m ph» hante perfection. Phi- 
lippe II l'atlh* h M cour, où l'honneur de po«er 
Jeranl die M MtpiM par Im pini grandi du 
royanme. Deimte elle épouu un Moncade, qd 
li fixai Pa)«nne. Devenue veuve, elle m reniaria 
tmo an LonietKnl, qa< l'eromena à Gioes, oA 
cBe derint irn^ Elle pMsait pour li per- 
■oniK de «on 4Me qui r^Miault le mleax inr 
le* aria. Sa maitMi devint un* école de théo- 
rie, qol, tuivant Lanil, parvint ï régénérer la 
pdnture ){éno<te, tombée en décadence. Sa vie 
dura prêt d'un *lécle ; H Van-Dydt , qui eut k 
lambrar de rfcooter, anuraJt qui! avait plna 
tiHirla de cette vldDe lemine «veu^ qne du 
pÂrtra le mleiu; voyant. Se» portraits (ont peu 
bombreni. Madrid en a coruerré, dK-nn, quet- 
qncMOU ; Florence en poasède deux ; l'Ailcmàpie 
el la Franoc n'en ont pa«; eo AngletorTe, Ujai 
a nn ebna le comte d'Yarlnrongb. 

Liaii-VUBI, yiU d^ iHllari. - Soprinl. rUé 0^ 



ANaALT.aataaDprindteeallcmawle, dtntle 
t«nlti*« «at mûttfé dan* las Ktatit de la Pnuaa. 
I& d«M(^ ds Benard, Bis pntné d'Albert, 
■UBonoaë/'Ovrt.BkaNpiiadeBtaBdebourg, ea 
1141. Oe Benard tut pour ^Moage le comté 
d'Ariott, aaquel fljelgnlt, «n liao, ledoebéda 
Sa» , el ooatribua i l'élection de l'empereur 
Frédéric I" , après la praaeriptioa de Henri le 
Uam. BinwrdhiamoTt,«« 1313, Ugoa traîné 
4eMBflIa,Henri, )t peueMioa d'Anhalt, et an 
(Itijeiiae, celle de Sue. Ce*t tD prince Henri 
1K I iiiiiiwi I nditoire praprcnwrt dite de la 
■Miaoa d'AibiR, qni comprend aufourd'hui 
trak Ipee > AnltaU-Dmau , AtUmU-Btrn- 
hwr;, ei AnluUt^Mthên. U ligue A'Anhalt- 
Zerbat aTélei^ m I7B3 par in mert de Fré- 

cidbtéi 

léopold-FrMé- 
Mcaétol^eotebrenw.a'a'qu'unieDifils, Dé 
ea laatj itM* (reie IMres, GeorKe-Bernard, 
■éai7W, Prédérie-AogMte , né en I79S, 



AHGUSSOLA — AMHALT IBfTHbowrg) 



1 1807, a'mt pas 
d'oi&nta. A la révoIntloD de 1848 , la peuple 
tennda m «Ukl le renvoi de l'ancien minis- 
r Un , <( «ne amistitiititMi nouvelle fiil prodamée 
' la it odotoe IIU. Malt depdi nnstallaboa de 
MiMra PVMia, eeuleau par la Prasae, on ■! 
tWUM ftm à pea k t'aaeien état de eboaa. — 
X« aonl maAre eneore vivant dans la ligne 
4'ABUl-Benibonrg ert la prtoeeaa* Emma , 



CTS 

depuis |g4& veuve du prince George de Wal- 
deck. he duché d'Anhait-Bernbnurg est admi- 
nldré par on conseil de régence, aous i'biflueoee 
dn cablDiTt de Berlin. Le mouvement de tMR 
rut,ilepuls)anvierl84B,oomprhDéparl'énfr^e(ni 
ministre KronfRli. — Ls U^ d'Arthall-CiH^lhen 
s'élelitnlt , le 13 novembre 1847, par la mort dn 
due Henri, et ses domaines aool, drpuii ce 
moment, focorporéA dani le dudié d'Anhat^ 
DeSMU, qn) Rnira i^ialemenl à la mort du duc 
actuel. Ce prince s'est (Ut aimer de ion peuple en 
hforiunt t'agricnltore, et mntrlfaaant à l'élabHs- 
•ementdu ehetnin de fer qui paaaa par ses Étais. 
— Voici lei princes d'Anhall qui ont marqué dans 
rhistolre : 



lui. - Cup. Siflltartiu, UUIoila Pritc. ^nÀaltlno- 
ru>.' Jrnc, Ii«>.lD-t>. — J.-ChrlilDpb. BrctDiion. 
tfbUrta dm rwnUnitmmi-,titialt , Trnti, ni«, 1 ml. 
Ii-(b1. — EJnid, JctHtiamm *M(rte ^tJtoMKMi 
ZcrM, tT14, llflBL 

L Jmhait'BtiiioitTg. 

AKKALT-miRiTVOVRS (le prince Chris- 
Um /" on CArtjftrm) , né le 9 mai I.'.qb , mort 
le » avril 1030. n svceéda ai isoe i Joachlm- 
Emest, son [itre , et eut pour loo lot, dans h 
portage des Mens pstrimoniaui , les wlKnearies 
de Bemlnurg et les batlllai^ de BallenalUt et 
d'Ilsrtigerodi',nvec l'abbaye séculariaéc deCom- 
rode. 11 passa une grande partie de sa vie i 
voyager et i feire la guerre, et fut emplejéilana 
phisieors négoclstiona. En I&m, D conituisil en 
France une année mnsldérable, que Christian I"', 
électeur de Saxe, et (Tautrea princes allemands , 
avalent fburnte i Henri IV contre les Espagnols, 
joints aux ligueurs. Mail, airiTé en France , Il 
céda le commandement de ces troupes an vicomte 
de Tureonei et, s'étant mis i la tête de celles 
de Strasbourg, il marcha contre lei Lorrains , 
sur lesquels il remporta deux avantagea, le 
8 septembre et le !■ novembre 159î. Les ville* 
confédérées d'AHemagne le dépotèrent vera Ffi!!- 
pereur Rodolphe H en 1600, pour lui e^p0S<>r 
leurs griefs. En 1619, fl ïtida le prince Mau- 
rice d'Orange ï s'emparer de Juliers. L'éti'n- 
leur palatin Frédéric T, élu roi de Holiémc, 
l'ayant fait son général , il baEtH, cette méniK 
année, les comtes de Damplerre et de Hucquoi. 
L'année suivante ( 1B30} , il Hit i son tour dé- 
faite la bataille dePragne, livrée le B novembre. 
En 1611, il lut mis au ban de l'Empire par 
l'empereur Ferdinand U, avec lequel U ne tarda 
pas i se réconcilier, —D'jMHe, son épouse, fille 
d'Amoui,comtedeBentlieimel(leTedilenboniT(, 
U eut Christian , son successeur ; Ernest, né le 
19 mal leOS, mort à Naumbount le 3 décembre 
1S31 , des blessurea qu'il avait reçues t la ba- 
taille de Liilzen) Frédéric , né le IC novembre 
1C13, seigneur de Hartzgerodi'ef iti'r.ernrnde, 
colonel d'un régiment de Hessc, et un des meil- 
leurs chlmlstea de son époque , niurt le 30 Jnin 
1*70. 

33. 



679 



ANHALT {Bernhùurg, Coethen, Dessau) 



▲iiBALT-BBRiiBOUEG ( le prioce Chrù^ 
tian II )y dit le Jeune, né le 9 août 1599, mort 
le 22 septembre 1656, fit sa première cam- 
pagne sous Charles -Emmanuel de SaToie, 
contrôles Espagnols. Étant passé ensuite au sei^ 
yice de rélecleur palatin Frédéric, élu roi de 
Bohème, il combattit vaillamment pour lui es 
1620 à la bataille de Prague, où n Ait &it 
prisonnier. L'empereur Ferdinand , au pouToir 
duquel il était tombé, le traita avec distinc- 
tion , et lui rendit , peu de temps après, la li- 
berté, n succéda. Tan 1630, au prince Chris- 
tian I**", son père. H voyageait alors en divers 
pays. Après avoir pris possession de cet héri- 
tage, il recommença de nouveaux voyages, au 
bout desquels fl vint mourir chez lui. Il avait 
épousé , le 27 février 1625 , Éléonor&^ophie , 
fille de Jean, duc de Holstein-Sonderbourg , mort 
le 5 janvier 1675, qui lui donna dix-eept enfants, 
dont l'alné , Victor'Amédéey né le 6 octobre 
1634, lui succéda. Cehii-d quitta la religion 
luthérienne , pour embrasser celle de Calvin. H 
introduisit dans sa maison le droit de primogéni- 
ture, et le fit confirmer par l'empereur en 1678. 
Il fit oonstniire à Bembourg un beau pont pres- 
que entier de pierre, sur la Saale, pour joindre 
la ville au faubourg. La même année, il fonda 
une maison pour douze orphelins. 

IL Anhalt'Coethên, 

ANHALT-COETHBN (le prince Louis D*), 
né à Dessau le 17 juin 1579, mort le 7 janvier 
1650. n servit, dans la guerre de trente ans , le 
parti des protestants , fut nommé par Gustave- 
Adolphe gouverneur des pays de Magdebourg et 
d'Halberstadt , en 1631. n laissa de Sophie, fille 
du comte de Lippe, qu'il avait épousée en secon- 
des noces le 12 septembre 1626 : Guillaum&-Louis, 
mort sans enfants le 13 avril 1665 , et Anne- 
Sophie, mariée à Gûnther, comte de Schwarz- 
bourg. — Le prince Louis Ait un des plus zélés 
protecteurs des sciences et des lettres, n était 
fondateur et président de la Société des fhicti- 
^ïï\& (Fruchtbringende Palmorden), établie 
en 1627 à Weimar, pour l'encouragement de 
la littérature nationale. Chaque membre se don- 
nait un nom significatif allemand , tiré des pro- 
priétés des plantes. Le prince Louis était tarès- 
versé dans les langues anciennes et modernes , 
et avait visité plusieurs pays de l'Europe, particu- 
lièrement la France et lltalie. On a de lui , entre 
autres ouvrages , une traduction du lAvre de 
Job en vers allemands ; les Triomphes de Pé- 
trarque; Vie de Tamerlan, et le Couronnement 
de David, 

ANHALT-coBTHBic ( Frédéric- Ferdinand, 
duc d') , né à Pless le 25 juin 1769, mort le 
2 août 1830, fils de Frédéric-Erdmann , duc 
d'Anhalt-Pless, etdeLouise-Ferdinandede Stol- 
berg-Wemigerode ; il entra en 1786 au ser- 
vice de la Prusse; O fit les campagnes de 1793 
et 1794 9 Ait blessé à la bataille de Hochbeim el 



au combat de Kirweiler. En 1796« iLdevii^ par 
la mort de son père, souverain de la prindpaafé 
d'Anhalt-Pless , enclavée dans les Etats prossieBS 
de la Silésie. En 1806 il prit part à la bataiUe de 
léna, et parvint, avecles débris de son régiment de 
hussards , à se sauver jusqu'à Stettin. En 1814 et 
1815 il assista, comme général prussien, anx 
guerres des souverains coalisés contre la France. 
En 1819 il hérita, comme plus proche agnat , da 
duché d'Anhalt-Coethen. En 1824 , pendant ui 
voyage à Paris, il embrassa avec son éponse le 
catholicisme, et mourut six ans après. 

nL ÂnhaU-Denau, 

ANBALT-DBS8Air (prinoe Léopold r^ d^ÀJh 
hait) , né le 8 juillet 1676, mort le 9 avrfl 1747. 
n fut feld-maréchal de Prusse, sons le sumoii 
de AUe-Dessauer (vieux Dessan). Ses pareoti 
le destinaient à la carrière dvfie ; mais, entratai 
par un goût irrésistible vers Télat militaire, 1 
obtint à r&ge de douze ans un régiment de 
l'empereur Léopold r', et à seize on lui donna le 
régiment de son père, qui était feld-aiaréciiel 
général et gouverneur de Berlin. Après deox 
ans de voyages, il fit, en 1899, sa première cam- 
pagne sur le Rhhi. Dans la guerre de la sueoes- 
sion d'Espagne , le prince de Dessan d^iioya, 
comme général , autant de prudence qne de 
bravoure ; et, à la bataille de Hodistaedt, les 
Prussiens qu'il commandait prirent une part 
glorieuse à la victoire des alliés. L'année suivante^ 
U cueillit de nouveaux lauriers en ItnUe. Ghai|i 
plus tard du commandement des Pmssiens dani 
les Pays-Bas, il Ait nommé en 1712 feld^niré- 
chai général et conseiller privé miUlaire. 

Le roi Frédério-Guûlaume IT M étadtteDemit 
attaché, qu'A ne pouvait se passer de lui : Léo- 
pold était d'aOlenrs par sa mère , aoenr de la 
première reine de Prusse , proche parent de la 
Amiille régnante. Lorsque le roi se décida à 
marcher lui-même contre les Suédob, Léopeld 
l'accompagna, et (ht, à vrai dire, le chef de rÉ>- 
mée ; il se couvrit de gloire dans œ oommasde* 
ment. Après la mort de son royal ami , fl josil 
de la même confiance auprès de son sncœseev, 
Frédéric n. Ce prince, en partant pour sa pre- 
mière expédition contre la Silésie , hd oatàkk 
défense du pays de Brandebourg, menacé, de la 
part du Hanovre, d'une invasion qui oepéadaat 
n'eut pas lieu. En 1742 , le roi linrestit dn oon- 
mandement en chef des troopes en Silésie. Lon 
du nouvel envahissement de la Bobème parlai 
Prussiens en 1744, Léopold était posté pièe de 
Magdebourg è la tète d'une armée qu'A en- 
duisit ensuite en Silésie, où il commanda pen- 
dant l'absence du roi. L'année suivante^ fl tn^ 
à une prompte retraite les Autridûens, et » 
porta de Ma^ebourg par Leipzig sur Dresde, k 
15 décembre, il livra aux Saxons , prèsde Kes* 
selsdorf, une bataille isan^ante qui fit tomber b 
capitale de la Saxe au pouvoir des Pmseîena, d 
termina la guerre par la paix de Dresde. Léopoli 



aSl ANHALT {Deuau 

aooompagu le rat k BaHn, et retonnit owilte 
duu H léàitaet de Otuâu, oà il monnit De 
Kmmirla^toajoanbenKnx, arec AnAtFcehi 
«M Fœluiii, ■UedW «potMalre JeDewwi, qui 
nait ité âerte en 1701 an rang de prinnue 
d'Empire, U eut DenfeBAiitt Ugitiinei oa ^éfi- 
. lfiii<s.LeeiDanIèrMdeLéopotditaIeiitbnuqiie« 
cl peu gradeoMi; maii il Matt populaire, et 



fort al 



Mb, (. 



ua^LT-nMaAAK(Uopold-MaxmUimD'), 
lit dn préoUoit, né le u lepteniltre 1700, mort 
le 30 anil 17il. H Krvtt fort Jeune en Hongrie 
dau )•■ goerrei centre lea Tore* , et dan» la 
pitm de Sllésie. Q m distingua au «iége de 
doffn, l'emparade Breslau; et aprii d'autrei 
BcUoiu d'telat , U obtint du gnnd Frédéric le 
titn de bld.nwrfchal gte^ral. Afaot Miocédé i 
•M pire dini U première partie de Deisau, D 
perfectioUB l'adminlitration des ■naiKee,créa 
phuieura Inititntlont utOet, et fit recoorindra 
le piUs deDetian. n él^ imrii k dsèle-Agnis 
d'Anhatt-Codhen , dont il eut sept enflmtt. 

kKUkLT'a*a»AV(Léopold-FTtdénthFraii- 
f»ft,priace n'),néiDeuau le 10 aofit 1740, 
mort le 9 août 1817. H entra sa service de la 
PlOMe, et fit ses pranièrei anoM uni Prédé- 
ifc n, peodantU guerre de sept ans. D assista 
Ml d^ de Prague et à labatailledeColliu.et 
prit, eu 175A, les rênes du gouf enement de sa 
priM^iaaté. De 17S3 ï 17Bg , il rfriU l'An^ 
terre, U France et l'Italie, ob il étudie tes mo- 
mnoenla d'arehHectore romaine, en compagnie 
avec le céKbre Winckelmum. De retour (Uns sa 
principauté, 11 y créa un grand nombre d'établis- 
aonent* d'atQité publique , perTectloniia l'agri- 
eoltore, l'outipKment, et rérorma la procédure 
drik d crimineOe. Pendant les guerres de 1800 
et 1807, Il sut pguer l'estime de napoléon, qui 
exempta le pays de Desean de toute contribution 
mlUtalre. En 1814 U perdit aoa flla unique te 
prince héréditaire, et le 8 juin iai& Q signa son 
■^lésion aux statuts de U conrédëratloa germa- 
nique qui donne aux pays d'Anbatt , d'Oidcm- 
bowg d de Bdiwarabonii, une voix fc la diète. 

IT. AnhaU-Zerbtt-Btaau. 

AHBALT'ECHSST-DBasin (le prioce Eo- 
dolphe),n6Tm l4B0,Dortle7 uptembre IS13, 
(tait fds de George I", mort presque ceatesaire, 
d Mre de Sigismond, qui, Hprts s'être signalé par 
diren «xplutt* roilitalrei, mourut dans un TOTatw 
<n PalettiiK. Son père George avait réparé 
pu une sage économie le détastre de 14D7, ofi la 
TlDe dlediUeaa deDeesan, avec les arelilviei, 
Avent consumés par on incendie. Rodolphe fut 
rnndeaptosgrandsgnerrieiide ton temps, ti4t- 
atlaché à Maxbnilienl*', roi des Romains, pour le- 
qud il se ndt en otage entre les mains des Bru- 
ff Frédéric m 



, Zerbtt'Dtuait) e82 

cette généraaiti par la cfaai^ de grand écujer 
qu'il lui conlia. En 1507 Rodolphe Ibt nommé 
général dansla guerre de Gueldrecontre Chartes, 
comte d'EpnoDt ; d , l'année suivante, U servit 
l'empereiir dam la guerre contre les Vénitiens , 
Où D déflt quatre milte paysans sur la Rrrala. U 
prit la Tille de Vicence ; mais Ici habilaots la 
liTTèrent aux eonemlB ea isio. n défendit Vé- 
rone attaquée par les Vénitiens , d battit leur 
année, en 1613, sur la rivière de BachWon. Hais 
la même année 11 (tit empoisonné, le 7 t«iit«iabre, 
par les Vérooals. 

ASHALT-zBRBaT-DuaAV {/oocAim-fr- 
nest, le prince}, né le 10 octobre I63S, mort le 
s décembre 1&8B, succéda en lasl i Charles , 
son tràre, et, l'an I50S, i Wolfgang, lou cousin, 
mort sans postérité. Devenu maître de toute la 
principaatéd'Anhalt, il prétendit encore rentrer 
dans le comté d'Aicanic , d protesta contre la 
foi d hommage que Sigismond, évéque d'Ualhet- 
sfadt, s'était bit rendre par les habitante de ce 
pays. En 1581, il fonds le collège de Zerint. 
L'année suivante, U Bt conttmbr un pont de 
ptem sm- la Mulde , qui passe ï Dessan, d va 
près de It se Jeter dans l'Elbe. Marié à Agnès, 
dne de WoUgan^, comte de Barbj , il eut pour 
enfants Je3D<}M)rges , né le 9 mai 1 &77, qui lui 
•nccédi ; Christian , chef de ia nouvelle brandie 
de Bembourg; Anne-Marie, née le 13 juin I&6I, 
mariée, le 19 mai 1&77, ï Josdûm-Frâdéric, duc 
de Lignitz , morte le 14 novembre 1605; Sibylle, 
née le 33 septemlnv 1564, mariée, le SI mai 
1&8I, à Frédéric, duc de Wurtembe^, morte le 
18 novembre 1S14. Ltimort, fille de Christophe, 
duc de Wurtemberg, ï laqudle Joachbn-Emed 
se remaria l'an 1571 , lui donna sdie enfants, 
dont les principaux lont : Bernard, né h 35 sep- 
tembre 1571, d mort, l'an 159B, au service de 
l'empereur, à Tymau dans la Hongrie, oti il 
commandait mille chevaux pour le cercle do 
Saxe ( le lèle de la religion protestante l'avait 
amené, l'an 1590, en France, oii il servit le roi 
Henri IV) ; Auguste , qui forma U branche de 
PlirtikBU , puis de Coctheo ; Rodolplie, qui fit 
eelledeZerbst; Jean-Emest, né le !•' mai 1578, 
employé d'abord au service des Proviocea-Unii» 
contre l'Espagne, puis en Hongrie, oii U se dis- 
tingua beaucoup, à la tète d'un réglmenl d'in- 
fanterie saxonne , i la prise de rAlbe-Rojale 
en IfiOl, mort le II décembre de l'année sul- 
Tanle , en rdoumant t Vlemie ; Louis, né le 
17 juin 1579 , prince d'Anhall-Coéthen , établi 
gouvemaar des pays de Magdebonrg d d'Hal- 
berstadt en lui , par le célèbre Guatave-Adol 
phe, roi de Suède. 

ANHALT (^nfoInfr^ilnfAer, prince n'), né 
le 11 novembre 1653, mort le 10 octobre 1714, 
ma de Jean d de Sophie-Auguste, fille de Frédé- 
ric, duc de Holstein-Gottorp, fixa sa demeure è 
Mùhlingen, d se mit au service de la Prusse. Il 
assista aux siégea de Grave, d'Oudenarde et de 
Pbiiipcbourp.i':nl6a3 il aida George QI, éiccleiir 



68» ANHALT 

de Saïc, à battre le» Turcs devant Viwine. Q 
se trouva |ilut tard au\ tMtaille* de Steiltkerqne 
et dfl Nerwiiule, et reçut ea 1703 , du roi de 
Pmue, le ourainandenient d'un coqa d'arme 
de iâ,0Oa hommts au tervico de la HoUaode 
«t de l'Aiiglelarre. U avait parcouru presque 
toua iM paj* de rtOirope. 

ANIABDt, poète et aatroDorae du quimième 
aièele. 11 mit eu *an bexantëtrea léonins tout 
le caleodriM- Juii«a,aTeolea cycles solaires et lu 
naire», Im IïIm ûotiilËS , le eomput, les sai- 
sons, etc., et publia le tout sous le titre : fum- 
pMfuttMintuiftj.Stnibourg, 14R8. Les éditions 
do Paris, lï19 et liU, contieunent un com- 
mentaire de Jacques Harse, Dau|ihiuois, avec 
des tables dressées pour chaque mois par Nico- 
las Bffliaspes. Dans ce poème on trouve pour la 
première Tois les vers mudmotectioiques sur les 
signe* do Zodiaque i 
Saot xrttt, Tiurui, iltaBloI, Ciiictr. Im, Tlrga. 



Ce» 1 



s ont M problqblemtnt empruntés par 
I à un ouvnaB anolea. 

~ — iHofraFJt'o' 



AHURUB oa «MiMK, prttre italloi, oé à C4- 
lAde ou Céièae dans la Campanie, vivait su coDt- 
meDeeroenl du cinquième sïËcle. 11 aasista, en 
tlâ, au synode de Dioapolis, et Tut le plus aélé 
défenseur do Pelage. Il traduisit du grec en Ulin 
toutes les homélies de Salal-CtiTysostome sur 
Saint-Mjttbieu i la Iraductioa des lUi-liuil der- 
nière* avait été à tort attribuée à Grégnre de Tré- 
tHionde, comme le recouDul Hiubard ^imon en 
examinant un manuscrit de la UibliotUèque imp^ 
rialede Parii.Auiaous lit précéder sa traduction 
d'une éptlra k l'évèque Orunliu* ou Horuntiua, 
chassé de l'Italie comme coupable de péiagia- 
nisme et condamné au synode d'Eplièse. 11 tra- 
doisitenooreles sept homélies de Sainl-Cbrysos- 
tume S la louange de saint Paul, et les dédia t 
Ëvangèlo.prêlre pélaglen, V Bpilrt dedicaiotreà 
Évangèl» te trouve dans plusieurs collection* 
d'ouvrages eeelésiastiques (Bed* opéra, t.Vl ; — 
BpiatolxselKlKodcalcem Epittol^Cltmentit 
Homani;— Œuvre* ttt Saml'C/iryioatome, 
publiées par MonlAocoo (L D, *li). Ërume 
{Bpist. XXVI,&g)aGcnseAuiana*d«voircoDi- 
inls une faute grave dès le délMit de sa treductioo 
de l'homélie de Clirysostome »a\ néophyte* ( Hih 
«ûlia ad Neoplifioi ), qui commence par ce* 
roots : Benedtctuâ Dttu : eee« tteilJe etiam... 
Mais Richard Simon pense qu'Aoianus a fait sa : 
traduction sur un texte grec dilTérent de celui que i 
lisait Érasme. On attribue k Anianus une épitre 
à Demrtrias, laquelle se lit dans les ouvres de , 
.Saint- Jéréme et de Saint-Au|^stin. Quant au li- j 
vr« cuntrc l'Ëptlre de Satnt-JérAme à Ctésiphoa 
(f.iber advertui Epislohm Hieion^mi ad , 
CieiipAD»i/em),qu'ontrouïem«n(ionneiiars4lnl 
Jérûme lui-même dans sa lottni US" à Aljpe et ! 
Augustin, il nu nous a pas été conservé. L. J. ) 



■AHiAHUa, ofanmigraphe et moine égyptien, 
vivait dans la premlire moitié do daquitoK 
siècle, n composa, selon SjneeilDi, nna Ctro- 
Hographie, nmdée i la fois sur l'en dn noode. 
D'après ce système, la première année du moede 
comcide aveo la premier* annéo dn cycla pav 
cal, et sa chronologie s'étond juiqn'à ftiaét 
bib2 de la création dn monde, terme de iob 
onzième cycle. Son ère est la même qne cellt 
de Panodore, c'est-ft-dire que taua deuK suppo- 
sent 6493 ans depuis la création da nrandejusqa'i 
l'ère cbrétienne; mai* Anianus dilAre de Pu» 
dore, en plaçant l'incarnation eg S501, et ma 
en &403. Ce cycle pascal de cinq cmt tnale- 
drui ana, qui est ordioairemeot attribué à W- 
toriua, Ait pn4>ablement inventé par AofnHi 
du moins il est certahi qu'il prteédn de t» 
quante ans Victorius dans l'emploi d« ce cydt 



AinuuT {Louu-MailiieH), poite uittqMiN 
fran^, né à Trinque-taille-ln-Artea le U es- 
tobre 1741, mort le là mars 1783. Outre qnd- 
ques piècea de vers et comédies , on a de U : 
Mémûiret hittoriguet tl CTiti^u* tw Toa- 
eienne république d'Arles, pour tervir à Phii- 
(oire générale de la Provence; 1779, 3 voL 
in-lî; — «((moire lur l'aneienneU iTArlo, 
suivi d'oàsertxition$ tur la JorvtalltM du 
7aaraù voisins de cette mile, et tur «ajui- 
lage d'Ammien-Mareellini 17S1, tn-i3. 

AKICBT (saint), fut pape ou plotAt érèqM 
de Rumc en 167, suivant l'Àrl de vir^fitr Ui 
dalet, et en liO, suivant Len^et-Durrenoj. 
U discuta avec saint Polycarpe Mir la Gulign 
de la lïte de Pïques; mais cette discussion s'il- 
téra point l'amitié qui retenait entre ce* ien, 
saints personnages, qui, dans un synode t Robm, 
lancèrent un décret contre les quartodidnaBB. 
Il s'opposa aui hérésies de Yalentin et de Hu- 
don. Saint Anicet parait avoir soutTert lecsM^ 
tyre le 17 avril 161, tous le règne de MiK- 
Aurèle. On lui attrilniB une lettre (apocryptv) 
adressée univers it eeclesiit per Galllx pnàM- 
cita eonstitutu. Son corps est vénéré acludk- 
ment ii Rome dans la cliapelledu palais Allenip^ 
il y aélé IransRré en 1 004, dn chnetièredeCahle. 

AXicvr, affraneU de Néron, dont il ht le 
précepteur. Commandant la flotte à Mieène l'n 
M après J.-C., il lit périr Agrippioe par oidrt 
de Néron,qui^n* tanlreiilaeBSardai|ne,oiiil 



AKIGKT. Foy. BocacBU*. 

AMicu ( nerr*], paysan du Tyrol, astienme 
et i^éoRraplie, né en 1773 ft Oberpâ^Tess, pris 
d'Inspruclî, mort en 1766. Dan» les vingt-huit 
premières années do sa vie, il se livra, comme ^«• 
père, àlaculturede*eate«re*i mais il mauifM* 



AffïCH - 

•» ham m gMH lf è»pwi»aeé ponr Im 

». Les j^iuile» dlnspruck STant rKonnu 
als naturds, lui ensKi^èri'iil Jr^ [iiinci[iïs 
lécanlque pt deamnthtimatlqiifSi bienlûl 
Ut asm h&blle pour Mtrcprnidre la cim* 
d'an i^obe eSttte, puis ri'un ginbe ler- 
!t de dlTer» InstmmenU de nialbémsli- 
lon proftsaeur i'*tant aperçu que ces 
. lui réiiSï^issalrut, recommanda Anich h 
itriw Marie-Th*r*se, qui le chargea de 
r le Tyrol teplentrional , »l cI'ïH ilraBupr 

; c'flftit une enlreprlue PxtrèmeioMil pè- 
le lever tout ««ul et «ans autiin HConn 
In dto pays ht^riaté de monM^w. Sea 
fMm, Mn de le seconder, le eoatr«- 
Os racnualeot dtas ub espion de l'Au- 
et lut reFUnalenl même un ^le. Anich 
i wr le» rochers, malgré le froid d 11 
.ans tf rti^ura^, et deenlDalt dans na 
■a en plein air. An bout de trolt an* Il 
! te plus grande partie du Tynii septeo- 

flt drtasé une Mrie de quatre pledi el 
S haut et de «ept de large. Tnus lei ba- 

touteslei montaftnefi, toutea le» vaUfes 
it exactement indiquée*. A la demande 
mr de Vienne, il réduisit cette carte ï 
I petite échelle ettCAre. Elle parut soua 

Tyrotis geogrnptiice dtltnfala et Petro 
i Blatio Hvtver. curante l^n, l^irin- 
:n Tyral on appelle simplement la ente 

la cartp du parean. On dit qu'''ni.' iiB lé 
lère en e\aclitude à la urande carln du 
levée et dressée récemment par l'état- 
iénéral aulilclileii, i Initie de tau» 1e« 

de la sdeoce et dei mo^eas nutérlelB 
iqnaient au paysan Aiikh. [Bnc. ietg. 

r, aaiWraphlr ailTimimiiraf. ~ ''W tAMtk 

■IHI (Xuua i^aveur itnlirji, natif de 
, *lTalt i Venise dans le milieu du ad- 
itcle. n »a lUatinguB par la ddlcatesse 
burin et la préaûalon qu'il mit dans len 
tita otgets. Michel-An(i<^ (émoigiia son 
Ion pour lea pierres Quea (iraTée^ [lar 
b On a de lui des roédaillps fort esttméi's, 
celles rte Henri II, roi da Ifrance, el dn 
lui JI1 Bïaut w, reTCTS Alexandre le 
proalemé dorant le grand-prèln de Jé- 

rvi dc PiiioH, (M., vn. ni. - oiMcMni, 

Ulrritht drpf IMaoUatwi. 

GIT ou uiMiBiu {Abattl-Abbai 
dhl-Ilm- Batim célétn^ astronome 
rivait au temps du khalife Al-Maladlied 
u^t eu 1S9 de I1ié|vre Wll de i.-C.). 
I à ce khaiile vu livre aur la météonriogie 
'■dtifou-l-jauvy). Sou principal ouvrage 
9 tablea astronomiques, dans lesquelles 
le nyaltme du Siddhanta. Elles sont ai 
; cltée.i par les anlroniitnes da moyeu 
.'on a lien de supposer qu'il y eut une 



traduction latine de oh labiés, qnoiqu'oD ne |<r.- 
raisse paa en trouver d'exem{dalr< daoa lej 

bibllulli^quea <riLuri>pe. 
eirti TaHkH ^l-iM!ma.-lHttimMmtrMU4u 

MiMCHU *Kifi,i. n. 

■ AXiGlim(£iiciw Col Aet), préteur romain, 
vivait en 1 BS STaiil J,-C. H fit la guerre 1 G«h 
tiui, roi del'lUyriet 1er» l'époque où Paul-Emile 
Ot II conquête de la Mtcédulne. (ïenltaa Btn- 
ferma avec tous les siens dans Swdra forle- 
rciîse gue let Romalin emportèrent d'assaut. Lt 
prince fit aa soumlK^inn , et l'Illyrle deriot pro- 
vince romaine en 188 avant S.-C. 

T»f-[,i«, TLIv. xTit, Hj TtL», itrt — arplen, II- 
i»ri-a, ■4. I^ijl». II», lt. 

AMULLO. Voy. MAIAtlIELLC. 

ARiui oa AMiAMim, juTlMonMillemitln,Ti- 
v.iil du temps d'Alaric n, nri dea VIsIgoUu en 
)'.^p3Kiie, C'est pur ordre de ee prince qn'Anlen 
ahrégea le» KVf livres du code TModosIén. 
Alario lem publia au moment oii D le préparait 
ft la ipietre contre Clovis. Ce fut aussi * ta prtère 
d'Oronce, é>éque espagnol, qu'Anien traduieit 
du ^rec en latin les huit premières liom^iesde 
fialnt Jean-Clirysostome aur Haint Matthieu. Sl- 
gehert, en parlant d'Anlen, s'exprime en ces ter- 
mes Anttmu.'i plr tptetabUa jnbtnte Atka- 
IftUen nge mlumtn unum d« fegtfmi TViw* 
(ImH impfratoris adldit, «/ montntt Ùrunti» 
epUwpO, Uôrum Joannis Otrytoitoml in 
Matthttm lie ijTMù in la/invm tramtulil. 

lu'lirn r)n«--lf>i. «n(n, — rsMcvIB. -OMBtr. ■- 
Vo-iui. Le M>K. 
AHiBN, ahbé, natirdeCa!^selen Flandre, fat 

d'abord moiiie de Rergue-Sainl-Vinni, de l'ardt* 
de Saint- Benoit, piûa abbé du inoiiaitére de Saint- 
Pierre el Snlnt-Paul d'Audemliourg, itaua la dic»- 
ciaedu Bniiiea, U vécut vers l'an Uao, etoom- 
posa urt# Clironfi;un universelle députa le aain> 
mencemeat d« mundu ju^ques^â son ttmpa. 

— AUf. Isnuc. — Le Min. — Voulua, eu. ' 

A.<flI.6B ('AvLXiii«( ) et ASI.1IÉE ( XaivaOK), 
deux Juifa qui, de simplea particuliers, se rendi- 
rent trAi-pui»antl, Us étaient fréret, et demeo- 
raient, versI'anîOde J.-C., à Neenlaprtide Ba- 
bylone, où leur nére tcur fît apprejidrc le mette 
dH tisserand. Pour se souslraîre aut maoTail 
Irailemeotadelearmallre, il; prirent lesarmea 
enlevèrent un fort ^ur l'Euphralo, furent IMentM 
snivii d'us pand nombre de jeune« gens, «1 se 
reniUrent redoutables dons le pays. ARal>aa, roi 
des Parthes envoya des troupes pour les ««u- 
baltre, Anilée et Aalnée les délirent. Le roi des 
Parllies, charmé delKur courage, les fOulotTOlT, 
et les renvoya coniliti't de hveurs. Asinée ht 
ein|>olsoané |iar sa femme, Partbe d'origine, et 
Anilée rut tué €9 emibuscade par les Babyloolene, 
soM te règne de Calignte, vtra l'an 40 de J.-C. 

Joaèflie, IVIII, ^nl.Jad., c. lt. 

AHiMVCCiA {Jean ) , compoiRenr de mun'- 

que, Italien, né ù Florence ver» 1500, mortA 
Rome en lâCOou li;5. D Ait maître de ebqidlc 



687 



ANIMUOCIA — AHISSOH-DUPERON 



lie U basilique de Saiot-Pieire 1 Rome, et com- 
pusa le premier les laudi ou brnuies 4 plusieurs 
parties dans le* oralorioi. On a de lai : Ma- 
drigali e motlêll a quattro tl cinque pod ; Ve- 
nise, IStS; — Miitx a cinque vod; Rome, 
15B7 ; — Canfieiim deatx Mari* Virginit ad 
otnnet modafiulum; Rome, 1508, In-rol. 
blnl. rua il Palatrlna. — GniMr, Latent *4t 
diul, CMn-MiioNl - F«U*, atofra- 



'ANIMUCCU (Paul), iDDsiciai italien, Mt« 
de Jean Auimuccia, mort en 15ft3. On m sait de 
lui que ce qu'en dût Poedanti en ces termes : 
PaiUvs ÂniwMceia, laudatiutmi Joannlt fra- 
ter, muiau ventratluimiu , Madrigalet et 
MotettoM Dura luavllaie r^/érlot potlerU 
tranteiitU. H (iit nuttre de chapelle de Saint- 
Jean de Latran à Rome, de I&» à 1551, 
FMU. Blatrapim nlMruUm it* muMmi. 

ANisio {Jean ), plus coann sons le nom latf- 
nisé de /ontu Ait^Ava, poète latin moderne, n< 
i Maplet Ters 1471, mort Ters IMO. Le pea que 
l'on uit de sa Tle se trouTS dans ses ouTTages. 
Il nous apprend lui-même qnll ritudia le droit 
dans ■■ jeunesse, et le quitta pour la litUrmturei 
qu'il voyagea ensuite, résida quelques années i 
Borne, et rerinl à Naples, où il se fli prêtre. D 
eut, de BMi temps, une cerlaÎDe répulation oomme 
poÀe latin; mais ses onn-ages sont trèS'peu 
connus ai^aurd'hui; remplis de réminiscences 
classiques, ils ne sont en beaucoup d'endroits que 
des centons de Vir^e. Cependant Anino a mon- 
tré un peu plus d'origlnBlit^ dans sa seconde 
églogue, qui célèbre le retour de la paix dans le 
sud de t'Ilalie, et l'expulsion de* Français par 
Gonulre de Cordone. Voici les titres de ses on- 
rragei: Jaiii An%%\Kvar\a Poimaia etSatgrx; 
Naples, l&3I,in'4';et 1536, avec des éditions; 
comme cet ourrage contient des sentences et 
non des SBtjres,Maiacheili pense que Satyrxh 
été mis par nne errenr d'impression pour Sen- 
tenCiJt; six ^^ues Urées de ce volume ont élé 
publiées dans les Bveolicorum Scriplores Iri- 
ginia oeto, Bâle, IMB, in-llj — Jani Ànysii 
SaiyTK, Naples, i&3i, in-t*, avec un commen- 
taire par sMi Mre, toédedn et poète lui-même, 
auteur de poédes latines publiées i Naples en 
1S37; — Jani Anysii Proiogenot tragedta; Na- 
ples, 1536, In-t*; — Epislolx de Seligiom, et 
£plgrammala;'HifAr*, ib3$, in-4°. L. J. 

- ■■ o.po«fi 

e Tamille Tran- 
çaise, originaire du Dauphjnë, a foami plusieurs 
hommes célèbres dans la librairie et la magis- 
trature. En Toici les principanx : 

Charles Akissoii, religieux, commandeur du 
Viennois, lUsait partie de l'ambassade de Rome 
pour la réconciliation de Henri IV eu 1S95. (Voj. 
P. Bussiiret, BUtorUe Francitcx, lib. XXlll, 
cb. e.) 

iaurenf AwssoN, sieur •l'Haufroche, son 
neveu, liijraire, fut du é^iii'vin d<- Ljon en 



1B7D. n et paraître en 1S77 la BibUolkttm 
maxfma vitentm Paintm et tailiquanm 
içrlptomm, 37 vol. in-fol. 

Jean Anissm, near i' Hauteroche, flis alaé 
du précédent, éditeur et coUaboiatair da GI«- 
loire grec de Du Cange, IntmdaBt du eonuMne. 



de Saint-Micbd, (bt appdé <n 10» k la dirediae 
de l'Imprimerie lojale établie un plerici it 
Louvre, et ■ appointé comme oCBder de la mai- 
son du roi, sans pr^ndicedetonaprlrilégMd'i- 
clievinage et bourgeoisie de U ville de Ljea, 
nonobatant son éUUIsaement b Paria. ■ (Ver. 
la préface du Glossaire, et la oorreqioDdaBceii 
Du Cange conservée i la Bibliotbique aatiooale.) 

En 1707 il fut admis k se démettre de «i 
cbai^ en faveur de CUoda Higasd, aoa Um- 
trire, i cause de* travaux et soins qu'on eiigHit 
de lui pour d'autres parties du aervlM da nL 
n Tut envoyé i Londrea en 1713, oonune com- 
missaire pour régler, de concert «vec les oo» 
missaires de U reine Aune , les oontestalioa* la- 
vées par U cbambre des communes nn aaiddcs 
articles S et 9 du traité de cODunerce ttifM 
par le traité d'Utrecbt de la mAmeannte. (Vsf, 
dnreiponttance ifei ojfoàm tinmçini,it 
1713 et 171* (1). 

Jacques Anissoii, IVère de Jean, et deantaM 
fils de Laorent, était échevin de Lyon ta 1711. 
Avec l'sutorisatioo du roi il prit le nom de Dl- 
peroD, d'un domaine qu'il avait acquis. 

En 1713 LouU-Laurtnl, ûls aîné de Jm 
Anisson , succéda i son cousin Claude Ripai 
dans la direction de l'Imprimerie royale, /a^ 
qties AfltssoN-DuFEBON, frère dn précèdeal, W 
succéda en 1733. 

Etienne- Alexandre- faeqvts Ainsson-Ikiif- 
■ON, fils du précédent, né ï Paris en 1748, soni- 
vancier de son |)ère par lettres patente* de 1711, 
lui succéda en 17HS, et épousa H"* Chataeutde 
Bonneuil , fille da président au parlemaiL b 
décembre 1790, et en exécutioii d'un dCcitt éa 
l'assemblée, il fit dresser et dépoaer aux Ar- 
cbives l'inventaire de tous les ol^ets compcsal 
l'Imprimerie rojale. Après le 10 août, il qalb 
la direction de l'Imprimerie, par saite des 
persécutionB qu'il épruuva. Il crut se soaslnin 
t sa mauvaise fortune eu se retirant t la agi- 
pagne; nuis il fut arrêté en Rermloal an 11,4 
fit, pour recouvrer sa liberté', des sacrites pt- 
coniairei considérables en faveur de pluaieM 
Tnc.mlrcs àa autorités municipale* de ilis 4 
de (Jorbcil, où ^ient sitoéci ses principales pro- 
priélés. Ce moyen accéléra sa perle. Tradoitd» 
vant le tribunal révolutionnaire, il fut coodanaf 
à mort le fl floréal an U, et le riche motdier U 
l'Imprimerie royale, devoiu pour la ^nspands 



W<-i 



,ntli\- 1 



tittt ftt In Jilo 



hiens , confisqué BD proM de l'État. On s d'Anis- 
iMHDupenm un Mtmiotri tar l'impreitiim en 
letlrt* , tuM <U la dœriptitm (f um nmtMlle 
^tue, hi ai nun 17S3 1 l'AudAinie dei «dco- 
oM, p^Héen 17Bï,iii-4*, et qui fut Imprimé 
taM 1« tome X àa ncadl de cette sc«Î6iik. 

pBHm, éntacMuMe, iDdai pair de Fnace, 
Mqait (B Mtobre IT7s. Aiiditeiir la eoiud] 
Ittal, il M dttigé a IBoe de direrset mU- 
rfoM en AUMBigne et en Italie. H ntm^ hs 
fctllnni 4e friM do députerooit de l'AnM fc 
nwiiiii liiiiiiii'll flil iiiimlil \ rnli rn inni iiniir 
li iHiiHMilwtlnn de runpriuierit Impériale, dont 
hdfredloa fM plaoée iou* MU autorité. En 1814, 
opfbdM dau la garda nattawle, l" légkn, B 
coMoanit «n cette qualité a U débnie de Paria. 
Hnmé maître de* nqoêlea et diradenr de llift- 
fitaerto rofale, il en exerça les foodioBi hk 
egadHoa* tdra leiqudkt loa pin d M* deno- 
dn M anieal été cfaargéa j luqa'k la lérohiUon. 
laa inpimeura daconuDOce réclamèrent ti*«- 
■■t alon ooDtre le pririMge dont cette hnprl- 
■^ cnlt été limatie ponr k «errice «idnair 
* prioe^alei admWitratiaBa poUqnea. Le 



ARISSON-DCPERON — AHrrCHK.OK 

U pairie. De 1S33 h lUi, U fb( appdé à U dé- 



IfhBéRg lU abaK , et rédntt 1 U pobttcatioa du 
NMki dea leii. Lea dépeuea do diredeor hd 
kfât rtaobooraéet tnr tarib offideU, à la eon- 
Mw de c«>WBea diargea déterrainéea. Dana 



A cette époqoe, le* beanx lypea orientai» 
éi lame et de Florence parent être aattrée et 
«acrrés k l'Imprimerie rorale par lea kùu de 

En 1823 , H. de PejnHmet, garde dea aceaui , 
QMI ediiiié ntOe de reprendre l'Impriinerie 
iqik «I régie an compte de l'État, l'ancien 
^Une dn priïilége hit lobititué k celui de te 
■n MaevrtDce, aon* la conduite d'on wbni- 
ÉMenr placé dans les attribvtloiu dn garde 
4iiaMMB, miidatre de la jnttioe. 

blU7, kwadnrAabUssaiiatt detec«uiire, 
M li<aiiM. iliiiilln opiotont pcAMqne* ét^ent 
IXltiiM i ropporinnité de cette mesure, ea- 
Wfk an ditoliainn de maître dea requêtes k la 

D(pA eetle époqne , retiré de tontea Guidions 
■kriéM.il se Urra à l'étude des qnertirau d'é- 
Mmle polltiqne. Un k U ebamlire des dépv- 
Ibaa Juin ISSO, par rarroadluement de Thlera- 
liAitt(Pay-dc-IMme ), il élalt absent de Paris 
In de b rétcdutloii de iniHet, qDll n'arait 
Itifipeléa ni désirée, nuia qu'il accepta comme 
■■Ten de saint contre de ptau menaçante* tntre- 
pdMn. En JnUlet 1831 , Q se retira de b candi- 
iHmt, de Tbien, par aon reftis signé et pntdié 
" UM son Tole contre l'béiMité de 



putaUon de te Sdae-InfÉrieure, restaut néanmoins 
membre du conseil général du Puj-de-DAme, 
dont U présidence tni ru déférée en lS«0etl84l. 
Enfin M. Anisaon tbt nommé pair en iSM. 

Dans l'une et dans l'antre dMml)re, U fit par- 
tie de* m^oritéa parlonenlaires de Caiiinir Pé- 
rier, du duc de BrogUe et de M. Gidiot; il ne 
s'est éloigné de leur polillqueque par sea prin- 
cipe* tonjonra AroraMe* k te Ubolé commer- 
ciale, nun absolue et ilUndtée,m^ sonmiaeanx 
aeules nécesMtéa de llmpM et dn rerampoUic, 
oooaldéranl , sons cette réswre, la liberté comme 
le pins puissant moyen de déreloj^ienMnt indus- 
triel, d'nttiaa intenatianaledd'acÙ' progrès dans 
la voie dea lumières , dn duistianiame et dei te 
drilisatioa. M. Anlason fM l'un des fondateurs 
de l'aatodatloo poor te Uberté des échange*. 
Onire phuienra rapporta importants, on Ini doit ; 
Examen de fniruéte conanereiaU tur let 
nicre*, prMdé de Cexanen de Fmquite sttr 
lei Jtrt; Parte, ISH; — De r^^VâcAiMe- 
ment du eomMeree tt de riiMtwtrla ; Ibid., 
1839, lD-8* ; — Euoi fw le* Trtàté* de com- 
merce de Miihuen. de 1703 d de 1788 ; ibid., 
IS47, in-8°. 

M. Anisson-Dnperon époust en ISIB made- 
motsdle de Bannie, qd loi donna plusieurs en- 
tents , dont l'alné , auditeur au ccuiseil d'État, 
sous-préfd k Lourien jusqu'à te rérdulion de 
1s4b , a imblié nn Euat ncr la emtratltatton 
adminUtralive, et $ei dtmgert dont «m Slot 
dimoeratigvei Rouen, 1849, ln-8°. 

Collonto. JTUMn lltttrtÊirw àt ta vUit U lif^ — 
Iji LtauiaU Mçna àt auwiiiv , t. tl, r. m et laW. 
— DoeiiiHHUfMilui du affalm tlraniitnê. 

■ AniTCBKOK (Oimitri Sergieviieh), pldlo- 
sopiie et miliiématiden russe, né en 1740 oh 
avant, mort le 1* mai 1788. D fut nommé pro- 
fesseur k l'université de Moscou en 1771. En 
1765 il puUia sou fun (cAirlol MathetnatiU 
( Cours de matbémaliques pures); ouTragequi 
s'augmenta de quatre Tolumes (de 1780 en 
ITS7), contenant l'aritbmétiqne , la géométrie, 
la trigonométrie Siéorique et pratlqne , et 1'^ 
gèbre. U 7 ajouta un snpplément sur l'artmerie 
et te fortilicatiw. En 1781 parurent ses Anno- 
tationet in X^lcim, Metaphyiicam tt Cot- 
molo^iam, serrant de cinnmentaires aux Invaux 
de Baumeister. H pnbUa divers autres écrits en 
langues russe et latine, pamd lesquelaonremai^ 
que dea Diicouri mr ta Prwiâetiee monl' 
/ttti» dont ruMveri, et sur rimmortallté de 
râmeprouvéeporioniiiunaiériailté.SoBOf*»- 
cnle phil(Mo]ddque sur l'origine et le ivogrËs de 
te rdigirai (Dtuetiatiop^lostiphiea de orla et 
proçreau reliçUmU aptid divenat maxinu- 
qite ntda gentet ), ht condamné et l>rttlé pn- 
Uquement k Hoaeon. 

SMmn, JtoBornutttanvtiituaplHltM.- Bh. 



ib-biKiuar, Slnmr âc 






691 



AlflTUS — AIIKARSTROEM 



ANITrS. VOff. AlVTTI». 

ANJOS {F. iMiz dos), hagiographe portogids, 
né à Porto au seizième aiède, mort à Goimbre 
en 1625. 11 appartenait à l'ordre des Ermites 
Augustins, et il avait acquis la réputation d'un 
archéologue dUtingué. 11 a publié un livre re- 
connu comme classique quant au style : Jardim 
de Portugal, em que se da nolicia de o/^tc- 
mas sanctas e outras mulheres illustres em 
virtude as quais nascerdo, ou viverdo ou es- 
tdo sepuUadas neste reino, e suas conquis- 
tas, fAc.; Coimbra, 1626, in-4'\ L*auteur de ce 
livre si rempli dlntérèt étant mort dès le début 
de impression, l'entreprise Tut continuée par 
un capucin nommé F. Antonio dePurificaçao, 
habile écrivain lui-même. F. Dbmis. 

ARJOO (François, duo o'). Voy. Alemçom 
(duc D*). 

ANJOU (comtes et ducs o'). Il y eotdenx mai- 
sons de ce nom ; toutes deux riches et puissantes 
rivalisaient jadis en pouvoir avec les rois de 
France, et dont la souveraineté fut détruite par 
Louis XI. Elle se divisait en plasiears branches. 
La première faisait remonter son origine à Ingel- 
ger, sénéchal dn Gfttinais, qui reçuten B70, dn roi 
Charles le Chauve JapartiederAnjou située entre 
le Maine et la Mayenne. Foulques, mort en 93H, et 
Geoffroy, mort en 988, obtinrent des donations 
semblables dans la province de l'Anjou au milieu 
du dixième siècle. Les plu^^ anciens seigneurs por- 
taient le titre de marquis ou de consuls {consules 
Andfgavenses), et plus tard celui de comtes, 

Un des descendants de Geonroy ( mort en 988 ), 
Geoffroy V, surnommé le Bel ou Plantagenet 
(d'une branche de geiièt qu'il portait à son bon- 
net), réunit en 1129 le comté d'Anjou et du 
Maine, et fonda la maison anglaise de Planta- 
genet, en épousant Mathilde, tille de Henri r% 
roi d'Angleterre , qui donna en douaire à sa 
fille le duché de Normandie. Le fils de ce Geof- 
froy (mort en 1151) devint, par sa mère, roi 
d'Angleterre et duc de Normandie, sous le nom 
de Henri II, et, par son père, il hérita des comtés 
de l'Anj^m et du Maine ; enfin, par son mariage 
avec Éléonore, il acquit le duclié d'Aquitaine. 
Jean sans Terre, qui succéda en 1 199 à son frère 
Richard Cœur de Lion, fils de Henri H, per- 
dit ses domaines en France, et ne garda que la 
counmne d'Angleterre. 

La seconde maison d'Anjou était une branche 
royale de France. Saint Louis donna à son frère 
Charles, comte de Provence, mort en 1 285 (devenu 
roi de Naples et de Sicile), les comtés d'Anjou et 
du Maine. Le (ils <le Charles, Ciiarles II, loi de Na- 
pies, dit le Boiteux^ donna Tinvestiture des do- 
maines de France à son gendre Charles, comte de 
Valois, fils cadet du roi Philippe le Hardi. Les 
comte:; de Vatoi;», dès i290, prirent les titres de 
ducs (V Anjou el comtes du Maine, A l'extinction 
de la li;;nt^e directe de Ron(^, duc d'Anjou, du 
Maine, et de la Lorraine, uïort en 1 480, le Maint* el 
l'Anjou devinrent domaines de la couronne de 



France. — Depuis, le titre de dnod'Aoiou (nuis 
impliquer aucun droit de souveraîueté) fut porte 
successivement par CItarles VIII avant son avè- 
nement au trdne, par chacun des quatre tils <le 
Henri H, par le second fils de Heori IV (liiic 
d'Orléans), par les deux fils de Louis XIV, inorU 
jennes, par le petit-fils de Lonis XIV (Phi- 
lippe V, roi d'Espagne), par son arrière-pettt-fHs 
( Louis XV ), et par le second fils ëe ce priaci. 
Foy. Charles, Loois, René, etc. (d'Ai^ou ). B. 
Uernard de Glraad, Mlttoln sommaire eu tomlm n 
ducs (T Anjou, etc. ; ParU, ISTt. Id-4*. — Dufooniy Htii 
généalogique, etc., 8 toL In-fol. 

AKRARRR09IA ( rAéodOTe), aminl soiMi, 
né à Cariskrona le l&Mvrler 1087, mort àSlocfc- 
holm le 3 novembre 1760. Son ^réritAlile non 
était Christo/fel, Il Ait saooeselTenieiit au us* 
vice des Hollandais, des français, loos le che- 
valier de Toulon, et des Anglais. De retour diK 
sa patrie, il se signala surtout dans là goem 
maritime entre les Danois et les Seédois, de l?ll 
à 1715. Dans cette dernière année, il aldaCtn^ 
les xn à se rendre, an railfea de It nnit et de h 
tempête , de Stralsund à Stocldiolm. En 1717, il 
fut anobli avec le titre d'AnlmriitMia. En 1742, 
il devint amiral et meml)re de l'Acndémie dci 
sciences, dont il tai président en 1744. 11 aab 
Alstrûmer dans ses entreprises industrielles, 
si hnportantes pour la Suède. On a d*ABkl^ 
krona : Relation oni Konung Cari Xli nfren 
ifrar Stralsund och an h'omst tiUSverigeésas 
le Svenska Mercurius 1703 : c'est la reiatioB àt 
la traversé de Chartes Xll depuis Stralsund;-* 
Tal on Fôrbindelsen emellan Landtbruk, m- 
nu/acturer del Sjôfart (Sur les rapports W- 
mes entre l'agriculture , Tindustrie H la iiii%h 
tion); Stockliolm, 1745, in-O"*. 

(iczrlln^, Hiograpk.-Les. 

ANKARSTRŒM { Jean ^ Jocques ) , ga0- 
homme suédois, fameux pour avoir assaniBéM 
roi Gustave-Adolphe III, naquit en 1741, d 
fut exécuté le 29 avril 1792. Son père avait leni 
avec distinction dans les armées suédoises, le 
jeune Ankarstropm entra à la cour cumne pige, 
devint ensuite soua-oflicier dans la gaide, et m» 
vit en dernier lieu comme enseigne dnas lesgvfci 
du corps. C'était un homme morose et p aïuto n rf, 
toujours mécontent de la marche des aDUrHfS- 
bliques, et fortement attaché aux préropSifnét 
sa caste. Ayant pris son congé en 1783, îM 
quelque temps à la campagne avec la femme qitl 
venait d'épouser, et dont un opéra français calott- 
nla les mopurs au point de donner lieu de la pd 
à un démenti public. LHdée qui préoccupait Ai- 
karstrcrm le ramena dans la capltele en 1793 :l 
s'y aboucha avec d'autres mécontents, car laeoi- 
duitc arbitraire de Gusteve lit lui a^-aitiKr 
la noblesse. La mort du roi fut résolue entre M 
et, disait-on, les comtes de Hom et Ribbiog. le 
baron Bielke, le général Pechlin et te colonel M- 
Uéhom. Ankarstnrm sollicita Vhonneur de tlO^ 
ter lo coup fatal ; mais comme d'autres coi^rt* 
y prétendaient aussi, il ne Tobtint que du lOft 



AHK.ARSTR(»CM — ANKAT 



Col pendant la dJite de Gide que l'altailit 
qu'lla tramaient denil ïtre mit i eiLtaïUon; 
mats il( M troiiTtrint pu lee nuyant de I'm- 
compllr, et luiTiTeiil le roi t Stockholm. IldaTait 
paraître le 15 nun 1793 i un bd muqud : ce 
jour et ce lieu lUrenl choisit \iu AnkarsInHU, 
qu'une baine profonde ponsuit au crime. Le 
comte de Horn airAta Giulate en lui dîunt : 
■ Boaaolr, beau imuquel • el au même iottant 
Aakaratrtem lui tira un coup de piskdet qui le 
Uet«a morteUemenL Le coupable «'dtait perdu 
dana la Toulei mai* tei arum qu'D avait jeldes 
la InUreot , et te monarque eut encore ataei de 
p rda aoea d'aepiJI pour onkuBer M-nbn» qod- 
qnaa nwauraa propre* i le (Ure ddeonrrtr. ArcMé 
et mta eo jngenent, ABkaratnem coDbut Mm 



de noauntr m« complice*. D ftit condamné k 
tire battu de rergea pendant Irai* ionn, k être 
coodujl k l'icbabud mt une otiacrette, À k ttze 
décapA* après avi^r «u le poing dreû conpi, 
aentence qu'il subit avec ferroetd et coarage. 
Lea comtM de Hora et Biltbnii; , qu'on ne put 
I de oompUcitâ, tottil Kalemcat 
» au hanniwwnent. [Cacyc. d« geiu 



MTtoH a m UTim af Murtm , 




*AXRKn ou AHCHKk ( PedeT /Tq/bd), juris- 
Eonsalte danois, né le Itjuln 1710 à Sester- 
Larskier, ilani nie de Bomholm , môri en t78S. 
n ht d'^rd prafesaeur Je droit à t'unIversIU 
de G^nbague, puis niembrc du conseil de l'a- 
mirauté et du consistoire de Danemark. Il pu- 
blia de nombreux écrits surle droit danois, nor- 
«tglen et romain. Sea principaux ouvrages sont : 
Itonit Loe ffliforie; Copenhague, l7S9-17Te, 
3 vol. in-4* ; c'est un exposé critique des lois 
danolies depuis le roi Uarald Blaatanci jusqn'i 
Cbristiau V ; — Een Jiidshe Lovbotj paa Gam- 
mel dansk ( Lirre sur ta loi jutlaadaise, en vieux 
danois); CopentuLgUD, 1783, in-l* : c'cat lameil- 
lenre édition drs anciennes lois du Jutland; le 
texte est accompagné de notes critiques et his- 
lorlquef, et d'une traduction Utine; — Fnrra;o 
leçtmantlqwirujx Danix municlpalium;Co- 
pfohigoe, 1778, In^*; — Dansk Le/ini-Ret 
(le* Lois fhxMes du Danemark); Copenhague, 
1771, In-e*, traduit en allemand par J.-H. Itâ- 
rais(Copenliague, 1788, in-S°),qui,danalipré- 
hee, donne une Uograj^e détaillée de l'autenr. 

AMIui>(.Suppl«iDeiit •<! 'irIfkrm-UtUan it JDcJiri. 
~ Snclj DM umMr, AUtmtia* fivirlDfCdM. 

AMKWtCK. FOf. AMCWm. 

AVtiT (Jâaa d'), ctironiqueur IrançaU, natif 
de Hootméd} , vivait vers le milieu du seiri^me 
siècle. L'abbaye d'Orval,danK le ps;sdc Luxem- 
boori^ eonserraltdececlin)nl(|ueur un manuscrit 
b-fol. intitulé Becuetl el Abrf.gé de plusieurs 
UtMrei, conUntmt la faUt el fula da 



prineu d'Ardmnei, eto. ; *iu»mtU tme fable 
fénialogiqiàê dé la pottériU de Clodion U 
C/imelu. 

'ARDA (Baldauare a'), peintre vénitien, 
vivait dans la luaniAre mdtié du dis-aeptièiae 
■lècle, Ildtait Flamand de naissance, et eut pour 
maître Léonard Corona. On a de lui quelques 
tableauK d'église eatlmés; il surpassa Coruna 
dans la ftneue do coloria, mais lui resta ioTéricur 
dans le dessin. 

ZiKlU, Diila wUtura Hiinlaiia, «le. — Liiul, Storta 
pltlarUa, ttc — N^iler, Nnitt MlftmtUtit Stiutlfr- 

*k%-nmu ■ORAHMBi»-tnir-iSRkK, com- 
munément appelé Àbov'l-FaTj-Hm-Abi-U'akob, 
eat l'auteur d'un ouvrage inttluié finit 4Mi>(oA; 
c'est un catalogue de llTresitcrlts en arabeon tra- 
ddts dans ortte laniçue, avec des notices sur les 
auteurs de cm ouvrages. On ne sait rien de la 
vie d'An-Radlm. D dit lui-mbne, en plusieurs en- 
droits de son livre, qu'il écrivait en l'an 377 de 
l'hégire (987 de J.-C. ) ; et U rapporte que l'on 
montrait peu de temps avant lui , dans uoc col- 
lection d'autographes, unexemplairedii Koran 
écrit par Ali, gendre du prophète, et que l'aulhen- 
ticiU decette écriture était certifléc par plusieurs 
contemporains d'Ali. L'ouvrage d'An-Kadim est 
dlTlsé en trola livres ou volumes : le premier 
renferme des notices sur les grammairiens, his- 
toriens et poètes ; on en trouve un manuscrit 
très-anden dans la Bibliothèque nationale , i 
Paris; le second volume contient les onTragi'i 
de théologie, de dialectique et de jurisprudence ; 
le troisième volume mentionne les ouvrages di; 
philosophie, de médecine, de mathématiques et 
d'astronomie. On en a publié des fra^ents dans 
Wiener Jahrbûcher (par Hammer-Pur^stall), 
et dans De orifinifriu medicinm arabU^r tub 
khalifatu ; Lejde, 1840. 

Dans un appendice k son ouvrage, An-^fadlni 
a donné , entre autres , im chapitre très-curieux 
sur les Sabéens, qui a été reproduit en partie 
par llottinger dans son HIslorla Orienlnlis, et 
trwinil par von Hammer-rarfistall dans le 
Journal asiatique. Des extraits considi'rabli's 
du FihrtsC se Iroovent dans Hottinger, l'romp~ 
hiarlun teu Bibl. Orientons. Le nombre des 
livres mentionnée dans le Fi/irisl est d'environ 
dix mille, et celui des auteurs de deux mille. 
C'est ce qui peut nou> faire comprendre l'ac- 
tivité littéraire des Arabes, puisque tous ces dix 
mille livres avalent été écrits dans un espace de 
de deux a ' 



JIMVATou AXSMTS (Fruiiçois), jVâuili' fiaii- 
tais, nék Rodei le i lévrier, I J9u, mort à Cjits 
le 14 juin IS70. Son véritablenoro était ''innrrf, 
qu'il 1atinlu(d'.1t(rii}. Admisk dix-sept itnsdans 
■npagBie do Jésus, il devint suc<'e$:>i\eiiient 
redeOT du collège «te Mnnlpellier et île c^-lui de 



606 



ANNAT — ANNE 



696 



Toalouse, prorindal de son ordre, et confesseur 
de Louis XIV, place qu*il occupa pendant seize 
ans, et résigna quelques mois seulement ayant 
sa mort. Il montra à la cour un grand zèle pour 
la religion y beaucoup de prudence et de modes- 
tie, et un désintéressementqui fit dire à Louis XTV: 
« Je n'ai jamais su si le P. Annat arait des pa- 
rents. » Gomme théologienyle P. Annat consacra 
son yaste saToir à combattre les Jansénistes, 
proToqua la Constitution dlnnooent X, qui 
condamnait les cinq propositions de Jansénius, 
et rédigea en 1655, ayec M. de Marca, la célèbre 
profession de foi, dite le Formulaire d'Alexan- 
dre vn, qui amena la mine de Port-Royal. Le 
P. Annat, si rigoureux pour les jansénistes, 
montra pour les amours de Louis XIV une in- 
dulgence qui parut excessive aux contemporains. 
M. Saiote-BeuTe, dans son livre sur Port-RoyA, 
cite à ce propos le couplet suivant, qui est une 
épigramme assez spirituelle contre le eoRfesseur 
etsoa royal pénitent: 

Le père Annat est rode. 

Et me dit souvent 
Qa*an péehé d'habltade 
Eat an crime fort grand. 
De pear de lui déplaire. 
Je quitte U Valllère. 

Et prends Hontespan. 

Le P. Annat composa de nombreux ouvrages 
dans sa longue polémique contre les jansénistes, 
où il eut pour adversaires Amauld , Nicole et 
Pascal. Les uns sont en latin, les autres en fran- 
çais rédigés dans un style singulier. Parmi ces 
derniers on cite : le Rabat-joie des Jansénistes, 
ou Observations nécessaires sur ce qu'on dit 
être arrivé à Port-Royal au sujet de la sainte 
Épine, par un docteur catholique ; Paris, 1 656, 
in-4*. Léo Jodbert. 

Leloug, Bihioth. hUt. de la Pranee, t. V. — Sotvellus, 
Bibliothêca scriptorumioeietatis Jesu. — Salnte-Beu?e, 
Port'Roi/aL 

* ANNAT (Pierre), écrivain ecclésiastique, 
neveu de François Annat, né en 1638 à Yille- 
contat, dans le Rouergue, mort à Paris en 1715. 
Il fut pendant quelque temps professeur de phi- 
losophie à Toulouse , et entra dans la congréga- 
tion de la Doctrine chrétienne, dont il fut élu 
général en 1694. On le dépeint comme un homme 
d'une modestie excessive, d*ane simplicité et 
d*une honnêteté parfaites. Il a laissé un ouvrage 
curieux, intitulé Methodicus ad positivam 
theologiam apparatus, in gratiam candidct- 
torum; Paris, 1700, 2 vol. in-4'' ; réimprimé à 
Paris en 1705; Venise, 1701,in-8VetHerbipolis 
(Wiirzburg). Cet ouvrage a été mis à l'index, 
1726 , in-4'', à Rome. 

GaiUa ehrUtkma, VII, p. 974. - B. Walcblns, M- 
bliotheca theotogiea telecta, V, I, p. 16. — Cataloçwe 
des livret imprimée de la BibUotMque nationale à 
Paris, 879. 

ANiiATÂ ( Pedro de), amiral portugais, vivait 
à la fin du quinzième et an commencement du 
seizième siècle; son histoire se rattache à réta- 
blissement de la domination portugaise sur les 
côtes de l'Afrique orientale. En 1500^ les amiraux 



portugais Pedro Alvarez et AbriKos Fidalcai 
trouvèrent, dans un endroit appelé Zofhal, 
(Sofala) deux vaisseaux maures charigés d'or, 
qui faisaient voile pour MèUiide. Sonpçoanni 
quelle pouvait être la source des riehenct im- 
menses des Maures du Mozambique, As s'appro- 
chèrent des cdtes. Un vaisseau naofrigé qo% 
rencontrèrent dans ces parages ne farda paià 
confirmer les premières sappositloQS , d bMtt 
la nouvelle se répandit quMl y avait phu d'or da» 
ce pays que dans tout le reste de U terre. Anmyt 
ftitchargé, en 1508, parDomManoel, de lacos- 
quête ce pays d'or (Tracto de ouro), cobum 
l'appelle Barros. L'unirai portugais obliat dV 
bord par surprise la permissioa de fonder ■ 
établissement sur la c6te. Le roi de SoCria, re- 
grettant cette concession, vint attaquer la forte- 
resse bAtie par les Portugais: il ftit rspouHé d 
tué; son fils fut alors prodamé roi par Aoiiijti, 
mais à condition de se reconnaître vaôsal de Don 
Manuel. Les Portugais ajoutèrent bicntdt à cette 
première conquête celle deQuiloaetdeMdmbta. 

Jao de BaiTot, Décoda*. — Ferd. Hoefer, JfrMpm 
australe et ortenSmIe (dans FUmiv, pUt.h 

AiiNB, ANMA, nom dérivé de rbébrei 
hhana, être gracieux. Ce nom est oomnoi à 
plusieurs femmes célèbres y tangées 
par ordre chronologique. 

ANNB (sainte), vivait dans le 
de notre ère. Elle était fille de Mathan, prttrede 
Bethléem, et fut mariée à saint JoachiôDi. Aprèi 
vingt et un ans de stérilité , elle mit an monde 
la Vierge Marie, mère de Jésus-Christ Os se 
sait rien de positif sur la vie de cette saisie; 
son nom ne se trouve ni dans rÉcritnTe, m d» 
les Pères des trois premiers siècles. Saint Éfi- 
phane est le premier qui en ait fait roeniios. 
Justinien bâtit en 550 une Église à GonstanteM»- 
ple, en l'honneur de sainte Anne, et la tradi- 
tion qui en fait la mère de la sainte Yieife pi- 
ralt être même postérieure à cette époque. Os 
croit que son corps fiit apporté de Ooostah 
tinople en 710, et que sa tête Ait cnvo]féepv 
Louis de Blois, vers 1210, à Chartres. Lee Al- 
lemands prétâident aussi avoir one tète de 
sainte Anne à Dures (duché de Juliers), et 1H- 
thême fait mention d'une autre tête de cette 
sainte, honorée à Ursitz(diooèeede Wortiboarg). 
Diverses autres églises, et prindpalemait celle 
d'Apten Provence, affirment égalemeot posséder 
les restes de cette sainte. 

Nicéphore, Breviarium Mstorieum, — Salai Jérftae, 
Eptstota ad Matthêeam.—EeUm, desaneta.Jmna.-'t»' 
roDitta, jinnales.— Tlllerooot, Mémotmpour fkUMn 
eceiés. — Balllet, J^ies des Saints, 

AN2VB , sœur de Pygmalion, roi de Tyr, ttde 
la célèbre Didon, épousa Sicfaée, et abaDdoma 
sa patrie après la mort de son époux , pour évi- 
ter la tyrannie de son ft^ère, qui avait plosleon 
fois tenté de la dépouiller de ses biens. Elle em- 
barqua ses trésors , et , suivie de Didon et d'une 
grande partie de la jeunesse tyrienne , die vint 
sur la côte d'Afrique fonder Carthage. Cette vîUe 



ANNE 



608 



definft daitt la soite rérnnle de Tyr par son com- 
marce et sa puissance. La chronologie fixe cette 
émigration à l'an 888 avant Tère chrétienne. La 
Aie d*Ànna Perenna Ait instituée par Énée ai 
Jlilie. EBe se célébrait aux ides de Mars ; on y 
buralt arec excès; et la superstition^ favorisant 
notempérance, feisait croire à chaque conTire 
qa*Q vivrait autent d'années qu'il boiridt de conp^ 
en l'honneur à* Anna» Selon Hartung, Anne serait 
divinité itaUenne. 

Dlodore de Sicile. — Hàrtang, dto BtUçUm dêr Bô- 
; II. n». - Hoefer, la Phénieie (ÛAta lacollecUon 
ée rVniPtn de F. Dldot). 

AimB DB RUSSIE, reine de France, femme 
de Henri I** et mère de Philippe V, vivait vers 
le miHeu et la fin dn onzième siècle. D'après la 
croyance commune , elle était fille de laroslaf 
Yladimiiovitch, grand prince de Russie; et 
Henri I", après la mort de sa première épouse, 
la choisit pour être bien sûr d'avoir une femme 
qui n'eût avec lui aucune espèce de parenté. 
Hais Nestor, le principal annaliste russe, n'a 
point eu connaissance de ce mariage, seul 
exemple pourtant d'une alliance contractée avec 
le Russie par un prince français. L'incertitude 
dans laquelle on est d'ailleurs sur le nom de cette 
prinoesse, appelée tantôt Anne, tantôt Agnès, 
et aossi Gertrude, ainsi que sur l'année du ma- 
riage contracté suivant les uns en 1044, suivant 
dVulrea en 1061 ou en 1036, a fait naître des 
doutes sur la réalité de la personne. Les annales 
de b France, qui ne parlent de la Russie de Kief 
qa'cn cette occasion, varient de plus sur le nom 
do père de la princesse, nommé tour à tour 
lanMlaf on larodislaf, George, lourii, et même 
Gauthier; et tandis que tel historien assure que 
la veuve de Henri fut enterrée à l'abbaye de 
Tflliers, tel autre la fait retourner en Russie, et 
terminer ses jours loin de la France. Ces incer- 
titudes ont fait assigner à Anne ou Agnès, par 
quelques historiens, une tout autre patrie; sui- 
vant eux, cette princesse serait originaire de la 
Robastie du Danube, ou bien die aurait été 
prise chez les Rousses ou Ruthéniens d'Aqui- 
taine, dont il est question dans nos anciennes 
annales, et dont le nom se trouve même dans 
César, qui les place dans la R(mergue, aux envi- 
rons de Rodez. Mais cette hypothèse n'est pas 
qipayée de preuves suffisantes. Quoi qu'il en 
soit, après huit ans de stérilité, Anne donna à 
Henri I***, son époux, un héritier. Veuve en 
1060, elle refusa la r^ence du royaume pour 
vivre dans la retraite à Senlis, où eUe avait fiiit 
bâtir un couvent. Cependant elle ne tarda pas 
à former une nouvelle union, et épousa un pa- 
rent de son premier mari, Raoul de Péronne, 
euntede Crépy en Valois. Une union de ce genre 
n'était pas alors regardée comme une mésal- 
Rance; mais le comte étant marié à une autre 
femme, et l'Église n'ayant pas consenti au di- 
vorce, les nouveaux époux furent excommuniés. 
Aa bout de quelque temps , Raoul répudia sa 
fename, qui tennfaia ses jours bientût après , soit 



dans sa patrie, soit en France, près de l'abbaye 
de Villiers , où on la dit enterrée. [ £nc, des 
gens du monde, ] 

I^Yeiique. Sur tet aneienfus rêlatUnu de la Franea 
avec la Russie, dans les Mém. d« l'institut ikiCtoiial 
( Sciences moraUsU 11, p. 7S-7t.~ Karamilo, HisL de la 
Russie, II. 

ANNB GOMlfiNB CAwa Ko(ivY)vdi ), fille d'A- 
lexis I, empereur d'Orient, née le 1" décembre 
1083, morte en 1148. C'est l'une de ces femmes 
qui brillent au milieu des longues dynasties 
byzantines, si pauvres en hommes et en génies 
virils. Elle reçut la plus forte éducation de son 
temps. L'éloquence, la poésie, les mathémati- 
ques, la philosophie, occupèrent sa jeunesse. Phi< 
tard, eUe joignit la passion du pouvoirà celle do 
l'étude. Savante et philosophe ambitieuse et 
intrigante, Anne Comnène est l'expression asses 
vive de son époque. Princesse du sang impérial, 
elle prend sa part des complots domestiques 
et des haines de famille qui bouleversent ds 
temps à antre la cour de Constantinople. 
Écrivain, elle a la lourde érudition et la naïveté 
superstitieuse d'un moine grec, le pédantisme et 
le mauvais goût d'un rhéteur. Quoique épouse 
du savant Nicéphore Rryenne, qui n'aspirait 
qu'au repos et à l'obscurité de l'étude, et pous- 
sant jusqu'au délire son fa^patieoce de régner, 
elle embrassa les genoox de son père Alexis 
pour obtenir l'exhérédatioii de Jean, son frère; 
et lorsque celui-ci fut en possession du trûne, 
elle conspira pour l'en arracher. L'hisoudants 
lenteur de Nicéphore Rryenne fit échouer l'entre- 
prise. Depuis , vaincue par la clémence de son 
frère, elle se contents de régner sur les beaux 
esprits de l'époque, poëtes et philosophes, rhé- 
teurs ou grammairiens , ainsi que Walter Scott 
nous l'a présentée dans le Comte Robert de 
Paris, 

Anne a fait la biographie de son père, Alexis I, 
dans un livre intitula AXeÇtoc (Alexiade), C'est 
un livre passionné et diffus ; le style est surchargé 
d'érudition. C'est cependant une des histoires 
les plus intéressantes de la collection Ryzantine. 
Anne y raconte la première croisade, et mani- 
feste à chaque page l'horreur du nom latin et 
ries croisés. On dit pourtant qu'elle ne fut point 
insensible aux mérites du prince croisé Rohé- 
moud, duc de Tarente, qu'elle exalte et abaisse 
outre mesure, comme par boutades d'amour et 
de dépit. 

VAlexiade , en langue grecque et en quinze li- 
vres, fut publiée d'abord à Augsbourg en 1610 par 
David HoRSchel.en 1 vol. in-4'* ; c'est seulementun 
abrégé; puisa Paris par le père Poussinesen 1651, 
avec les notes d'Hœschel. Du Cangea donné, dans 
son édition de Cinnamus, des observations impor- 
tantes sur YAlexias. La meilleure édition est 
celle de Schopen , avec une nouvelle traduction 
latine (celle du P. Poussines est très-médiocre), 
Ronn, 1839, 2 vol. in-8*. Schiller, dans ses Mé- 
moires historiques, tom. I et H, en a donné 
une traduction allemande. VAlexiade a été pu* 



bliée ta Traotai* psT le prëaidait Cousin. iSne. 

da g. du m. mtc tààiL ] 

HirL Huk, Dt jBr*™"""'"" """" ScriplorItlU, 

anhk, doni^iine de Vieonoisj^ succéda en 1183 
aux Étale de «» Mre Jean 1", mort sans poil^ 
iHé , et devint dès tors gouveoine du DaupbJné. 
Robert, duc de Bourgogne , prétendit que cette 
prOTiDce était un SeT masculio de fenplre, qnl 
ne poDTait passer aux femmes ; qoTl appartenait 
dki lora i l'empereur Rodolphe, et qae celui-d 
la! en ayant accordé llnveatiture, ce fieT devenait 
sa propriété. Anne défendit ses droite avec cou- 
rage i la guerre fui déclarée, et se lenniDa par 
U médiation de Philippe le Bel , qui indemnlM 
Robert. Anne resta en possession du domaine de 
ses pères. Elle muunit en Iï96, et Itat enterrée 
dans le monastère des cbartrenses de Salette, 
qu'elle avait tonde. 

^rl il viTlfw bi iatn. — VilbososK HUt. Ai Dm- 

knm de Savoie, Me âoàoc AmMéeVetde 
Marie de Brabant, naquit en I310 H mooml 
en 1359. Elle âerintbnpératricc d'Orient par son 
mariage avec Andronic m, dit le Jeune. Son en- 
trée t ConstantiDOi^, en 133T , Ait sfriendide. 
Anne partagea la ^olre de son époni : elle le 
nndlt aceesstble anx pauvres , Jnste et UenlU- 
aant. Apr^ la mort de ce prince, elle eut la dov- 
leor de voir ses fils prtvés du trAne par h perS- 
dîe de Jean de Cantacnzène, leur totènr. Vers ia 
On de sa vie die se mêla aux querelles lltéolo- 
giqnes, et embrassâtes doctrines des pdamistea 
on quiéthtes du mont Atlas. 

BertalDiO, CfipaiMt étila Utert» <WM nsl Cf 
ril Swenla. 

tmiB ■■ cHTPRB, fille de Janos, rai de 

Chypre et d'Arménie, mourut le 11 novemtire 
1402. Elle épouta en 1431 Louis, duc de Sa- 
voie. Son esprit condiiaat et Dattear, l'aménité 
de son caractère, les grtees de sa âgure, captt- 
vtrent l'alTecticn de son ^pmix, qa lai aban- 
donna presqne entièrement son autorité. Elle 
en profita pour crénr des établissements utiles 
et des monastères. Les eorddiers de Genève, 
la observantins de Nice et de Turin hd devaient 
la fondation de leurs monastère*. Elle se fit en- 
terrer dans un habit de cordelia'. 
nrrlololll, camrnlla MIa MMorta iélU raal Caim 



ain^ de Loms XI, 
épouse du seiimenr de Beaiùen, née vers 1463, 
nwrte en 1613. Le vieux roi, avant de mourir, 
la jugea digue de conliDuer son règne pendant 
l'extrime j«nie«se de CbarieaVUI. Ula nomma 
régente k l'exclusioB de tous le* princes du 
sang, qu'il redontait trop pour knr Mrs toucher 
ton sceptre de si piès. Anne de Beaqjeu justifia 
son choix, en s'apjiuyant sur les états et m dé- 
ployant la plus grande fermeté. H se Bl one pa- 
rodie de la lÀguedu bien public : le* princes 
et le* seigneors le mirent en campagne; mai) la 
r^entey mHtmtde vigocnr, qn'eUeébwfb la 



guerre /olle à sa naiaaaniw. La due SMhm, 
qui en était l'ime, fut débit c4 pria. Soit raîaa 
politique, soit, comme en dit, jaloode (td^ 
d'amour rebuté, Anne le retint itean. «s* dan* k 
tour de Bourges. Charle* VIQ la dOirra. Dcvcm 
roi, le duc d'Orléens ne ivn^ea fa» tet miwm : 
il combla de blentsils eell« qui YntU traili il 
durement [ £nc. dM f . d«> M. ] 
SinBOull, ffDt. itt n«af*4i. 

ANNB DB BRBTasnB, raJM de PnMM^ RÉ 
i Nantes le U juvi« I47S , morte w ddlMi 
de Blois le 9 janvier (SU. Elle étidt BDe elbéri- 
tîère du duc François n et de HarpusUe i» 
Foix. Quoiqu'eDe eût été promise ï Uaximilki 
d'Ai^rictw, qui l'avait robne épousée par pra» 
mir, elle fut mariée k Charle* Vtn , roi ie 
France, le e décembre U9i. EOe était btfle, 
quoiqu'un peu boiteuse, déraut ï pejoe visOife, 
tant elle prenait soiu de le dissimuler. Les qss- 
lités de son e^rit répondaient aux agrémmli 
de son corps. Pendant l'expédition de Cltarki 
en Italie , Anne gouverna le royaume avec m 
prudence et une sagesse peu communes. Aprts 
ia mort de ce prioce , elle fut deux joui* laas 
manger, coucbée par terre et pleurant nas 
cesse. Ella <m prit te deuH a m^, quoique hs 
reines l'eussent porté ta blanc Juaqa'slan. 
Louis XQ, successeur de Charies Vm, parvid 
à la consoler. U épousa, le 8 janvier 14H, 
Anne, qn'J avait aimée lorsqu'il n'était ncsrs 
que dnc d'Orléaas. Cette priocease dooM ■ 
grand éclat k sa cour, par le grand Dombre^ 
demoiselles de qualité, bretonnes et fianfsisa, 
qu'elle y appela. Elle leur ofbait le modèle dn 
vertus, et leur donnait l'exemple du liivA 
C'tet die qui forma l'étabUsscment des Un 
d'boDMur de la reine, remplacées en 1E73 |St 
tes dames du palais. Jouissant de lapina gnids 
partie des revenu* de la Bretagne, elle aln M^ 
vait pour »ec«urir les malheureux, pour équiper 
le* (rfficisrs pauvre*, pour aoalagcr leurs ta- 
rants et leurs veavea. Hais, parmi le* objetsli 
sa libéralité, elle oboisissait de prëKreoee lis 
Bretons : •• aussi le vA dans sa ROgaetle, St 
ërantOme, l'appdelt qudqnefois n Bretoéas, 
parce qu'elle avait réellement le ceenr pla* bre- 
ton que François. ■ Elle aimait le* savants et Itar 
faisait dn bien. Une de ses maniea était de va»- 
loir paraître plus instruite qu'eUa ne l'élaiL 
Dans le* audieacea qu'elle donnait aux i»- 
bassadeur», elfe mêlait toujonra qndquea nais 
de Icurlanyie, qu'elle evail e« aeia d'appwndn 
parcŒur. 

Anne était uaturellemeal âoqu(Bte,jiidicieaae, 
sensée, agréable. Sm ecnir était généreux, s»- 
sible tf traK.; mais sa hautem- l'avait raids* 
vindicative ( i>0|i. Rouak ). Elle vo«lul ga■1e^ 
ner son second ^iQox,e( y réassiL Lorsqn'oa 
lui dissit que ** fonme prenait trop d'em^à» 
sur Ini, il répoadtût i • Il but «ooSHt <|m1i|« 
chose d'une fenune , lorsqu'elle ataoe *> 



701 



ANNE 



70S 



tant dans qudqaes occasions ; et on connaît la 
fable des Btches qui avaient perdu leurs cor- 
nêi pour s'*étre égalées aux cer/s^ que ce prince 
loi cîla très à propos. C'est la première de nos 
Ttinea qui ait joui de la prérogative d*aToir des 
gardes à eUe, outre cent gentilshommes, et de 
donner audience aux ambassadeurs. La BibUo- 
thèque nationale conserve de cette reine ton 
Ihnre d'Heures en manuscrit, in-4<', orné de jo- 
lies figures en miniature, représentant des opé- 
rations agricoles; toutes les marges sont déoo- 
rées de la flgore dhme plante, avec dea Inseetea, 
d'après nature. Ces plantes sont au nombre de 
trois cents, dont plusieurs sont rendues avec uns 
grande exactitude. Cette série de dessins, qui 
est de la fin du quinzième siède, peut être re- 
gardée comme l'herbier le plus complet que Ton 
ait de cette époque. 

ffittoirt éê Br«taçm ^ ^ûrïeo^ Mém»irê9 p<mt Bêr" 
oirdëprtHvtt à VkittQira éê ântagm. ~ MéMray, 
HiêMrt de J^nee. — ASMlme, HUMrt aoUalogi- 
qu9g tU., de la maiscn royale dé France, — BrutôiDe, 
/'to ém damM tUustru. 

AHNB DB HOHGmiB, fille de LadislasTI, roi 
de Pologne, née vers la fin du quinzième siècle, 
morte le )7 janvier 1547. Elle porta la couronne 
de Hongrie et de Bohême à son époux Ferdi- 
naaid d'Autriche, et le fit sacrer à Albe-Royale 
en 1527. Zapalski, vayvode de Transylvanie, 
soutenu par Solimui, empereur des Turcs, lui 
disputa sa puissance, et vint mettre le siège de- 
vant Vienne. Anne soutint alors le courage de 
Feidinsnd, et donna des exemples de la plus 
grande fimnelé. Hilarion de Coste la représente 
iXHnne une des plus belles femmes de son temps. 
Cette refaie mourut à Prague, et (ht inhumée 
daos la cathédrale de cette ville. Marie de Mé- 
dids et Anne d'Autriche, ses petites-fllles, répiè- 
mt en France. 

MHetlotmaêrê AùfoHçsf. — OÊiterr, Bio§rÊi^kisehêt 
UaiccHv VkoiM. iMi. 

ANNE MABiB, princessc de Brunswick, née 
vers le commencement du seizième siède, morte 
le 20 mars 1568. Elle était femme d'Albert, due 
de Prusse; et en mourant elle laissa à son fils 
Albert-Frédéric un petit traité de conduite , inti- 
tulé Mireir des Princes, qui se conserve dans 
la b£bKotbèque de Ecenigiberg. H a été publié 
par le pntfBsseur Nieotavius, die Romai 

Jftcber , arec le SoppléB. d'Adelaog. 

AHirB D'AirriiicnB, reine de France, fiDe de 
Philippe H, roi d'Espagne , naquit en 1601 , et 
mourut le 20 janvier 1666. EHe épousa Louis xm 
le 25 décembre 1615, et fut mère de Louis XIV. 
Le parlement kd confia la régence pendant la 
minorité de son fils, par arrêt du 18 mai 1643, 
et cassa le testament de Louis xm. Le cardinal 
Maiarin, qui avait toute la confiance de la refaie, 
gouverna le royaume sans que son administra- 
tkMi causAI d'abord le moindre murmure. Les 
victoires du duc d'Enghien, si célèbre sous le 
nom de grand Condé , faisaient respecter la ré- 
gaoea. Mais hividtté de Masarin, l'aiigvMDtation 



des impôts, et l'ambition des grands, préparaient 
une guerre dvile (guerre de laFronde). La rdue, 
obligéo de s'enfuir de Paris, implora le secours 
du grand Condé. Le peuple chantait des vaude* 
villes injurieux à la vertu d'Anne. On fanprima 
à Cologne, en 1692, un petit ouvrage intitulé les 
Amours d^Ànne d'Autrieke ctvec le cardinal de 
Richelieu. Les troubles apaisés, Anne d'Autriche 
donna tout son temps è la piété. Elle fit bâtir 
la magnifique église du Val-de-Grftce, et mourut 
d'un cancer à l'Age de soixante-quaUv ans. On 
connaît sa réponse à Mazarin, qui feignait de 
craindre que le roi n'épousât sa nièce Hortense 
Mandni : « Si le roi était capable de cette indi» 
gnité, je me mettrais avec mon second fils à la 
tète de toute la nation, contre le roi et contre 
vous. 9 Cette réponse était un reflet de son ca- 
ractère indulgent, mais pldn de noblesse et de 
hauteur. 

Anne avait joui de peu de bonheur avec 
Louis xm. Richelieu, qui dominait ee prince et 
qui n'aimait pas la reine, hil avait persuadé 
qu'elle était entrée dans les complots de Chalais. 
L'idée de cette accusation se grava si profondé- 
ment dans l'esprit soupçonneux et méftsacolique 
de Louis Xm, qu'au lit de la mort, la reine lui 
ayant fait dire par Chavigny qu'elle n'avait eu 
aucune part aux desaefais de Glialais, le roi ré- 
pondit : « En l'état où je suis, je dois lui par- 
donner; mais je ne peux pas la croire.... » 
Madame de Mottevllle rapporte, an sujet de ces 
étranges impntationa, une psrticularité qu'elle 
dit avoir entendue de la bouche de la reine. 
C'est que le roi la fit venir au conseil; qu'il lui 
reprocha en fhce d'avoir conspiré contre sa vie 
pour avoir un antre mari ;et que la reine, outrée 
de cette accusation , lui répondit avec fermeté 
« qu'elle aurait trop peu gsgné au change, de 
ft vouloir commettre un si grand crime pour un 
n si petit intérêt » Cependant Aididieu, intéressé 
à la desservir, fit épier toutes ses démarches. 
Elle entretenait un commerce secret de lettres 
avec la rdne d'Angleterre, avec le duc de Lor- 
raine, et surtout avec le roi d'Espagne, son frère. 
Il ne ftat pas difficile, lorsque ce commerce fut 
découvert, de persuader à Louis xm que la reine 
son épouse était plus attachée aux intérêts de 
l'Espagne qu'à ceux de la France. En 1637, les 
soupçons sllèrent si loin, qu'elle ftit obligée de 
répondre au chancelier sur les inteUigences 
qu'elle pouvait avoir avec les puissances étran* 
gères. Elle nia d'abord; ensuite elle avoua une 
partie de sa correspondance, plus imprudente 
que crinûnelle, et fût obligée de demander par- 
don à son époux, et de signer un écrit où elle 
promettait plus de prudence et de zèle. 

Malgré sa juste aversion pour Richelieu , die 
rendait justice à son mérite. Se trouvant un jour 
à Ruefi, et regardant un portrait de ce cardinal, 
elle dit aux seigneurs qui l'entouraient : « Si cet 
homme eM vécu jusqu'à cette heure, il aurait 
élé plus puissant que jamais. » U ne &ut donc 



703 



AWNE 



m 



pas s'en rapporter entièrement à ce que le car- 
dinal de Rc^ dit de cette princesse dans ses 
Mémoires. Ce prélat, qui n*avait pas à se loner 
d'elle, et qui ayait feint cependant d*en être amou- 
reux , lui suppose pins d*aigreur que de hauteur, 
plus de hauteur que de grandeur, plus de ma- 
nières que de fonds, plus d'application à Vargent 
que de libéralité , plus d*attadiement que de pas- 
sion, plus de dureté que de fierté , plus d'inten- 
tion de piété que de piété réelle , plus d*opinift- 
Ireié que de fermeté ; enfin , il ne lui accorde que 
cette sorte d'espritqui lui était nécessaire pour ne 
pas paraître sotte aux yeux de ceux qui ne la 
connaissaient pas. Mais on Toit évidemment que 
le pinceau de cet historien a été égaré par la haine 
et la (hreur de faire des antiftèses. Une obser- 
Tation que les physiologistes n'oublieront point, 
c'est que cette princesse, qui aimait passionné- 
ment les fleurs , ne pouTait supporter la yue des 
roses, même en peinture. Elle était d'une délica- 
tesse singulière sur tout ce qui touchait son 
corps. On sTait de la peine k lui trouver de la 
batiste assez fine pour ses chemises et ses draps. 
Le cardinal Mazarin lui disait , en plaisantant snr 
cette extrême délicatesse : « Madame , si tous 
étiez damnée , Totre enfer serait de coucher dans 
des draps de toile de Hollande. » 

Madame de MotterlHe fait le portrait suivant 
d'Anne d'Autriche : « Elle me parut , dit cette 
dame, lorsque je Tins la saluer en 1639, aussi 
belle qu'aucune de cdies qui composaient son 
cercle. Elle se ooifTait, selon la mode, d'une coif- 
fure ronde , frisée dàir, et mettait beaucoup de 
poudre. Ses cheveux étaient devenus d'une cou- 
leur un peu brune, et elle en avait une grande 
quantité. Elle n'avait pas le teint délicat, ayant 
même le défaut d'avoir le nez gros , et de mettre, 
à la mode d'Espagne, trop de rouge; mais elle 
était blanche, et jamais il n'y a en aussi belle 
peau que la sienne. Ses yeux étaient parfaite- 
ment beaux ; la douceur et la majesté s'y ren- 
contraient ensemble ; la couleur, mêlée de vert, 
rendait leurs regards plus vifs, et remplis de 
tous les agréments que la nature leur avait pu 
donner. Sa bouche était petite, vermeille; les 
sourires en ét^cnt admirables. Elle avait le tour 
du visage beau et le fh>nt bien fait. Ses mains 
et ses bras avaient une beauté surprenante , et 
toute l'Europe en a ouï publier les louanges; 
leur blancheur, sans exagération , avait celle de 
la neige. Elle avait la gorge belle, sans être par- 
faite. Elle était grande et avait la mine haute, 
tans être fière. Elle avait dans l'air du visage 
de grands charmes, et sa beauté imprimait, dans 
le cœur de ceux qui la voyaient, une tendresse 
toujours accompagnée de vénération et de res- 
pect. Avec tous ces agréments, elle ne se fit 
point aimer du roi son époux ; elle ftit toujours 
liée avee les mécontents , et rendit suspecte son 
afTection pour le roi d'Espagne , son frère, en ne 
lui écrivant qu'en cachette , et par l'entremise de 
gens souvent ennemis secrets de l'État. » (Foy. 



Louis Xm, Mazarim, BocKBnccBAMy Corm, 
Rbtz.) 

SlsmoDdl, Histoire dês Fran^aU, XXTV. — Sriil- 
Aalalre, Hittùire de la Fronde, I, p. IM (lOT). — àa- 
bery, Histoire du cardinal Mazarin — La Rochefoo- 
c«ald , Mémoiret, collect. PetitoL — Bernard Le f aanr, 
Hittoire dé ijomU XtlL — Le Bas, IHcMoiiJMrfrtMCfcifp. 
dit la France. 

AUNE, reine d'Angleterre, née àTwickenham, 
le 6 février 1664, morte le 1*' aoOt 17U. Elle 
était k seconde fUle de Jacques H et d'Ame 
Hyde, fille du comte de Clarendon. D\me santé 
assez faible pendant son enAuioe» eUe fat envoyée 
en France à l'âge de cinq ans, pour s'y rétablir 
sous un climat plus doux. A s^^t ans ellepentt 
sa mère, et, comme la princesse Marie, sa soeur 
aînée, die fut élevée dans la communion angli- 
cane. Anne monta sur le trône le 8 mars 1701 
Trois jours après, eUe vint déclarer an seâ de k 
chambre des lords, qu'elle était résolue de poor 
suivre les mesures adoptées par le feu roi dans 
l'intérêt de l'Europe, c'est-à-dire, comme elle le 
disait, d'abaisser la France ( 7b reduce exorià- 
tant power qf France), En même temps eUe 
fit partir pour la Haye le comte de Mirlbo- 
rough, qu'elle venait de créa' chevalier deb 
Jarretière et commandant général des années, 
n avait pour mission d'annoncer aux états gé* 
néraux, que la reine était déterminée à aAito 
à l'alliance européenne , ménagée par le roi soa 
prédécesseur, et à déclarer la guerre. Marlbs- 
rough arriva à la Haye le 28 mars et reloania 
en Angleterre le 3 avril, après avoir rempli te 
mandat de sa souveraine. U vesiait d'arrêlir 
avec les états généraux, que la guerre contre Is 
France et l'Espagne serait déclai^ lemêmejoir 
à Londres, à Vienne et à la Haye ; que les opé- 
rations oonomenceraient par le siège de KaiK^ 
werth sur le Rliin, en même temps qu'une flotte 
se dirigerait sur Cadix. La déclaration de goem 
eut en effet lieu le 4 mai ; et le 12 du même mois 
Marlborough revint en HoUando avec le titre de 
généralissime des armées alliées. George Roofce 
eut le commandement de la flotte destinée à agir 
contre Cadix , et le duc d'Ormond fut placé à 
la tête des troupes embarquées. La roésisteili- 
gence qui régnait entre ces deux généraux dimi- 
nua le résultat de cette expédition, dont les soc* 
ces de Mariborough en Flandre oompensèreat 
rinefRcadté. 

Telle était la situation an dehors : des cfasage» 
ments non moins graves s'accomplisaaieat à 
l'intérieur. Le règne de la reine Anne peut se par- 
tager en deux périodes distinctes : la période ds 
guerre, introduite et dirigée par l'influence àt 
la comtesse de Marlborough, influence d'asi- 
bition individuelle avant tout; et la période de 
pacification, amenée également par une influence 
iéroinine, cette fois au profit d'un parti . Un écrivais 
qui porte dans l'histoire le coup d'onl de VhoaaB^ 
politique, M. de Rémusat, résume comme il 
suit, l'état des choses au commencement do r^ 
gne. « La reine Anne, dit4l, arrivait au trflMli 



705 



ANNE 



706 



corar plem de ressentiment contre la mémoire 
de son beau-f)rère. Elle n'aimait, ni sa perflomie, 
ni ses principes, ni ses amis. Élevéedans les idées 
de la pure ^ise anglicane, elle avait par zèle 
protestant adhéré à la rérolution; mais elle re- 
gardait Tantorité royale comme sacrée, la tolé- 
rance rdigieuse comme une faiblesse, les dissi- 
dents comme des hérétiques ou des profanes, les 
whigs comme des répubticaîns. Les tories Ta- 
Taient soutenue contre le roi , d'après l'usage in- 
TariaUe de toute opposition d'appuyer l'héritier 
de la couronne même, et c'est à eux qu'elle 
croyait derofa* Tayantage de tenir sa dotation et 
tout son établissement du parlement et de la loi, 
non de la munificence royale. Son avènement 
présageait donc celui des tories. Son mari le 
prince Georges de Danemark était pour eux, 
quoique avec modération, et elle avait toute con- 
fiance dans le comte de Rochester, son onde, 
qni était comme leur chef. Cependant sa pre- 
mière affection semblait toujours appartenir à la 
eél^jfe Sarah Jennings, comtesse de Marlbo- 
roogh. Cette confidente de sa jeunesse et de ses 
^89'àces avait lutté avec elle et pour die contre 
les volontés de Guillaume lH; et , quoique déjà 
ion impérieuse autorité se fft pesamment sen- 
tir, elle était encore la plus forte. Les souve- 
nirs d'une affection de vingt ans, l'habitude , la 
fUMessc, cette obstination d'amour-propre qui 
empêche de rompre ; car une rupture ressemble 
à l'aveu d'une erreur, tout soumettait encore la 
reine à l'ascendant d'une femme supérieure dont 
l'âme était grande, mais altière, ambitieuse, vio- 
lente, pasdonnée d'amour et d'orgueil pour la 
l^nne de son mari. Lady Marlborough n'aimait 
ni lord Rochester ni lord Nottingham , ni l'église, 
ni les tories. Si elle eût été absolument libre, eile 
aurait laissé aux wliigs une grande part du gou- 
vernement; mais, disgràdée sous le dernier rè- 
gne, efle comptait, ainsi que lord Mariborough, 
dans le parti opposé. Elle n'entreprit pas de lutter 
ouvertement contre le courant qui le ramenait au 
pouvoir, n lui suffît d'être la maîtresse de la 
cour, avec les titres de première dame, d'inten- 
dante de la garde robe et de la cassette , et de 
gouvernante du parc de Windsor, tandis que son 
mari commanderait les armées ». La comtesse 
devait donc tout gouverner, et nécessairement 
lladministration (lit composée d'hommes à sa 
dévotion et à cdlede son mari, en tête desquels 
se trouvait son allié Godolphin. Quant k Roches- 
ter, fl redevint lord lieutenant d'Irlande. D'après 
Mne loi passée sous le règne de Guillaume, le 
parlement existant fit place à un autre qui se 
réunit le 20 octobre 1702. Les tories avaient la 
majorité; fls la fortifièrent encore en déddant 
suivant leur intérêt tous les cas d'élection con- 
testée et débuteront par un hommage rendu h 
mariborough, qui avait retrempé (re/rievetf), di- 
saient-Us , la vieille gloire de rAuglcterre. Le 
parti opposé essaya en vain de faire passer un 
qui tempérait cet hommage. Cétaiti 



MOOV. BlOOa. UNIVERS. — T. II. 



en effet, la critique du feu roi et du traité de Ris- 
wick. Alors commencèrent aussi les dâwts mé- 
morables au sujet du bill dirigé contre ce que l'on 
appdait la Conjormité occasionnelle^ au moyen 
de laquelle tout dissident , s'il était serviteur de 
l'État, se soumettait, en prenant possesdon de son 
emploi«à l'épreuve du Test ; c'est-à-dire à l'obliga- 
tion de recevoir le sacrement suivant k rit angli- 
can, sauf à revenir ensuite aux pratiques de sa 
secte. Ce Mil, dirigé contre cette manière d'âuder 
la loi , fort en usage chez les whigs, était surtout 
rédamé par le parti des dévots. Cependant la que- 
relle était plus politique que religieuse. Au rapport 
de Swift, la reine craignait moins pour l'Église que 
pour son pouvoir. Il serait dilBdle de reproduire 
tous les orages soulevés au sein des deux chambres 
par cette proposition, les conflits qu'die amena 
et l'agitation qu'die fit passer, même au sdn de 
la nation. « Jamais, écrivait le sarcastique Swift 
( 16 décembre 1703), je n'ai vu ni lu d'exemple 
d'une si grande et si ardente explosion d'esprit 
de parti. C'était d général, que j'ai trouvé les 
chiens des rues plus querdleurs et plus insolents 
qu'à l'ordinaire, et la vdlle au soir du jour où 
le biU a été discuté, un comité de chats whigs 
et tories a eu un chaud et bruyant débat sur le 
toit de notre maison. Mais comment s'en éton- 
ner, quand les dames mêmes sont divisées en 
haute et basse Église, et, par zèle pour la rdi* 
gion, ont à peine le temps de dire leurs prières. • 
Trois fois le bill fut représenté, et trois fois il 
échoua. Enfin le 5 avril 1705 ce premier parie- 
ment de la rdne Anne fut dissous. 

Cependant Mariborough venait de remporter 
la victoire de Blenhdnv; Gibraltar était pris par 
sir George Rooke; l'Espagne était envahie à la 
fois par Gdway et Péterborough, en 1705; et la 
bataille de Ramillies mettait le comble aux suc- 
cès des armes anglaises. Les whigs eurent la 
majorité dans la nouvelle chambre des com 
munes ; il en résulta des changements dans le 
ministère. Le discours d'ouverture, prononcé par 
la rdne, portait l'empreinte de ce caractère des 
dections : Anne déclarait avant tout que l'iLglise 
n'était pas en danger, et qu'die continuerait de 
faire exécuter le tolercUion-act , établi sous le 
roi Guillaume. En 1707 fut consommée enfin 
l'union d longuement négociée de l'Ecosse et de 
l'Angleterre. Cette même année fut moins con- 
traire aux armes françaises : elles remportèrent 
qudqties victoires maritimes. On murmura à cette 
occasion en Angleterre contre l'amirauté, et, dès 
lors, contre le prince Georges de Danemark, mari 
de la rdne, investi par die du titre de grand ami- 
rd. Les chefs whigs se faisaient surtout remar- 
quer par leurs attaques. En même temps Godol- 
phin fit, presque contre le gré de la reine, entrer 
un autre whig, le comte de Sunderland, gendre 
de Mariborough, dans le cabinet à la place de sir 
Charles Hedges. Les andennes prédilections de 
la rdne pour le parti tory se réveillèrent alors. 
Godolphhi et Marlborooi^ s'en aperçurent bien* 



707 



ANNE 



709 



tôt, et l'irUlueDCe de la duchesse de Marlborough 
déclina visiblement. Les personnes auxquelles 
Anne demanda alors des conseils et des inspira- 
tions furent Robert Harley, depuis comte d'Ox- 
ford et mistriss Masham, l'une des femmes atta- 
chées à la chambre de la reine. C'était une pa- 
rente de la dudiesse de Marlborough, recom« 
mandée paf celle-d à la souyeraine et qui rem- 
plaça bientôt sa protectrice dans le cœur d'Anne. 
Mistriss Masham hérita bientôt de tout le pou- 
voir qu'avait eu la duchesse. Elle eut assez de 
crédit pour amener, en 1710, à la tête des af- 
faires Harley et Saint-Jean ( Bouwïbroke ) à la 
place de Marlborough et de Godolphin. Mais ce ne 
fut pas sans peine que la duchesse de Maribo- 
rougli renonça à son influence. « Si le carac- 
tère de la duchesse eût pu admettre quelque 
souplesse, dit Voltaire, elle eût régné encore. La 
reine et elle étaient dans l'habitude de s'écrit e tous 
les jours sous des noms empruntés (1). Ce mys- 
tère et cette familiarité laissaient toigours la voie 
ouverte à la réconciliation ; mais la duchesse 
n'employa cette ressource que pour tout gftter. 
Eâle écrivit impérieusement. Elle disait dans sa 
lettre : Rendez-moi justice, et ne me faites point 
de réponse. Elle s'en repentit ensuite; elle vint 
demander pardon ; elle pleura et la reine ne lut 
répondit autre chos« sinon : Vous m'avez or- 
donné de ne vous point répondre et je ne vous 
répondrai pas. » 

Le changement de ministère en Angleterre 
permit au roi de France de renouveler avec 
plus de succès que par le passé, les propositions 
de paix qui jusque-là avaient toujours échoué. 
Malgré les succès que remporta encore Marl- 
borough, les négociations continuèrent secrète- 
ment entre Harley et M. de Torcy. Les prélimi- 
naires de la paix furent posés en novembre 1711, 
et le 11 avril 1713 le Traité dIJtrecht fut con- 
clu. Voilà donc à quoi tenaient les destinées de 
deux grandes nations : llnfluence évanouie d'une 
femme ambitieuse et l'influence naissante d*une 
autre femme ! La perte de son commandement fut 
annoncée par la rdne elle-même à Marlborough, 
et Ton en vintensuitejnsqu'à accuser ce général de 
concussion. La condition principale de la paix était 
la reconnaissance de la succession protestante 
par la France ; le roi s'engageait en outre à éloi- 
gner le prétendant; il renonçait à la couronne 
d'Espagne, qui resterait à son petit-fils Philippe ; 
et de son côté, ce prince renonçait à la couronne 
de France; le port de Dunkerque devait être dé 
moli ; la baie d'Hudson était assurée à la Grande- 
Bretagne, et la France s'engageait à rembourser 
à la compagnie anglaise les pertes qu'elle avait 
souffertes pendant la guerre ; toute l'Ile de Saint- 
Christophe, la Nouvelle-Ecosse et 111e de Terre- 
Neuve étaient laissées à la Grande-Bretagne. Les 
Français ne devaient posséder dans l'Ile de 
Terre-Neuve que des huttes pour conserver leur 

(1) Daoa cette correspoodaooe, la reine m falutt appe- 
ler Morley» «t b dacli«ae. HiatreM FreeoMn. 



poisson; et ils n'avaient droit de pécher que de- 
puis le cap Bonavlste Jusqu'au cap !tord de 
Terre-Neuve; l'An^etette conservait Minonpie d 
Gibraltar; Naples, Mllftû, ta Sardaigne et k 
Flandre espagnole étalent cédés à rempereor; 
la Sicile était transférée au duc dô SftVoie, et II 
Hollande obtenait Luxembourg, Hanitir, diu^ 
leroy et Newport En même temple un traité dp 
commerce était conclu entre les deut Uatloilt. 
Mais la Chambre des Communes ne donna pu 
sa sanction à cet autre projet. 

Les dernières années de ce fègpie ftirent miN 
quées par les intrigues des Jscobttes (1), par lei 
efforts que firent les i»hlgs en bveuf de t'âec- 
teur de Hanovre, quIU sottlcltatent de tenir es 
Angleterre, par la guerre dinfluence que se fai- 
saient Hariey , comte d^Oitord et BoKngbroke, 
tandis que la reine passait de l'un à l'autre. DV 
lx>rd sacrifié, le dernier l'avait enfin emporié. 
Cependant la reine tomba malade ; c'était à la fia 
de juillet 1714. Après dix-sept grosseasei ioft- 
condes, Anne ne laissait pôhit dliéritier dimL 
En conséquence le oonseU prive ênToja Tonln 
aux hérauts d'armes de se tenir prÛs à pn>- 
clamer roi Georges T', et 11 dépêcha un mes- 
sage à la cour de Hanovre pour inviter Tâor- 
teur à presser son vovage. Ces mesures Ibmi 
adoptées le 31 juillet; le lendenoain matin, AuM 
rendit le dernier soupir. On dit que des excès 
de boisson (2) contribuèrent à hâter la fin de o^ 
princesse. L'Angleterre compte neu de rèffm 
plus glorieux. A l'édat des victoires 8*est vcm 
joindre durant cette période» celui des leititi. 
Il suffit de citer des noms tels que Swil, Pope, 
Addison, Steele, Prier, Gay, Arbuthnot, C«ngrtvi 
et, le plus brfllant de tous, Bolingbrokt. Lm 
Anglais ont pu à boh droit appeler ce règiK knr 
véritable siècle d'Auguste (TVtie augtutan o^). 
La duchesse de Marlborough S Giit de la per- 
sonne d'Anne un portrait que lesautrct hlsioriciil 
n'ont pas contredit : « La reine, dit la duchenc^ 
avait un aspect assez gracieux, mais âéfari ploi 
tard par un embonpohit excessif: son n^ai 
avait parfois de la mîjesié; mais un fronoemol 
de sourcils presque continuel et qui dénotait Qtt 
certame tristesse intérieure, ftuisait à YM 
qu^elle produisait d*abord. » {Queên Ànnekat 
a person and appearancé not ait ungraeeJtUt 
till she grew exceeding gtosi €tnd carpuUnL 
There was something (/maJeUp in lur htt 
but miJ:td wiih a iuhen and eontiantfrwik 
that plainly beirayed a ghominêst qf soûl) 

V. RoSRZVWàLD. 

Lod John KaMctt, MvwuÀn qf ike Âtfair» of iwnfi 
ftom ik» Péaù$ nf VtMêht, I vol. tA^». itM.— Mtepta" 
•00, OH^IiMl pflfMra eontmt»ki$ tàt mtr^ Utitôrf 



(t) BOca allAreot al loin, <}iie le nlnlalère, eocOolBteMa» 
avec ita cb^iBbrta et aa oom «a la rdac^ proaU m0 
Uvrea à eelul qui Hvreralt le preteodant. On «Hait mtaÊ 
que celui-ci osa venir un Joor an Anfletcrrc 

(S) On présent considérable de vins de FftAce Cittftf 
le roi Lools XJV. lora de la condualon de le patt , fêâ^ 
étra aussi Ica «nauls eaMis pw lm fufM, «MaMA ^ 
«e qa*U parait, ptaa d'acttvlté à ce peadHaL 



09 



AM14E 



710 



rfttt Britalnfrom tkê MiHaurutton io thé annsUtH 
'the hofuê of ifanovtrf liondret, 1771, l vol. in i°. - 
jie. Mémoirt anà corrmpondanee qf John, dltkâ bf 
^arlbonmgh; Londres, 181T, 8 yol. tfHé*.-*- Mamnh^i tin 
we dé Saint-SUnon. ^ VolUl^, ilérta é$ LbuU Xty. 
âtéuwires àe T^ref — Bamctt Historif qf his own 
ffiM. — Dalrymple, MmuHrt of Gteat Éritain and lire- 
nd. — jéetount of thé eonauet of thê tm6ttttt9' ÊPH- 
ie»$ of Marlbtrotifk f LOAdt-es, |Tlt, In-t" ( (iréi dm 
iplers de 1b durhesM par Hook ). — Swift, OEuvm. — 
ilingbroke. OBuvrts. — Balpb; Undal; Smollett; Tlh- 
il , CaoninfrliaiB. — ne RenuMl , BolthO^l^ké, tê Me 
son ttmpê, dans la Rêmàs rtM êetf Menémt IM). 

▲iiiiB {tvanùma), impératrio» dt AuMit, 
te en 1693, morte le M ootobrt 1740. seoondt 
le dlTan Y AleiéieTltch et de PnwooYie Sol* 
kof, elle Alt mârtée en 1710 |Mur Pierre b 
rand, son onde, tu dnc de CkwrUnde Fré^ 
hric-Oaillaame, auquel eQe ne donna pas d'en- 
nts, et qui mourut une année aprte ion ma* 
âge. Biais après la mort prématurée de Pierre II, 
B du malheureux Alexis, aidés des grands 
liars de Russie , le chaneeller O&termann et 
I frèreê DolgofoukI appelèrent la duchesse 
; Courlande au trt^ne de Russie, en qualité de 
le du frère aîné de Pierre le Grand. En même 
mps le conseil secret, les présidents du sénat 
les hauts collèges se réuoimit pouf rédiger 
le capltulatiott en tertu de laquelle la nou?eUe 
nreraine renoncerait à une partie des droits 
ereés par sea prédécesseur. On exigeait d*eUe 
Dgagementde nejamaia déclarer la guerre sans 
sscnthnent du eonseQ secret \ de prendre l'avis 
ce eonseQ sur lesbnpota qu*eUe voudrait lever \ 
ne nommer son successeur, de ne conférer 
cane charge importante, de n'aliéner lea tsms 
la couronne que de concert avee hii, et do 
omettre à sa sanction les lentenoes de mort» 
: baunissement , de confiscation de biens, 
nies les fols qu'eUea seraient rendues contre un 
Ue, ou que le crime ne serait pas inoonteitn» 
ement prouvé. Informée de oes prétentions daa 
iars par les princes yassili,Dolgorouki et lOchol 
iBtzine, et par le général-m^or Léontief, la 
chesse de Courlande y souscrivit sans qipo- 
ion, et promit même de s'Imposer un plus 
md sacrifice en éloignant de sa personne son 
ruri le fiuneux Jean de Buren, plus connu 
os le nom de comte de Birea ( voff. ce mot ), 
'eDe avait fait son écuyer, et qui devait Id 
xéder au trOne de Courlande. Proclamée im- 
ratriee an commencement de 1730, Anne si- 
ila son avènement par un acte qui pouvait 
'prendre de la part d'une princesse livrée aux 
isirs et peu habile à gouverner. Le pouvoir 
9 les Dolgorouki s'arrogèrent à la suite des 
iveaux arrangements , ne tarda pas à exciter 
jalousie de leurs rivaux et à produire du 
contentement : par le conseil des princes 
iiis Tcherkassky et Ivan Troubetskol, 11m- 
'atrice, convoquant dès le 35 février de la 
me année son conseil secret, se fit présenter 
diplôme comme pour renouveler son ser^ 
nt; mais, le déchirant aussitôt, elle dit i Je 
M jionioniie / et rétablit le pouvoir absoln en 



promettant tontefoiê d'en user avec modération. 
Puis eUe institua 10 tsahinet auquel l'adiuinis- 
tratien luprème iwta depuis confiée^ et où Os- 
tennann joua le rôle prinsipal. Mais l'impératrice 
lui donna bientôt un rival redoutable en rappe- 
lant près d'elle son favori le comte de Uiren, 
qui exerça un si grand ascendant sur cette prin- 
cesse» timide de sa nature, faible de caractère et 
entièrement livrée aux jouissances sensuelles , 
qu'il était bien plus souversin qu'dle-roème , et 
qu'elle a été vue prosternée à ses genoux, implo 
rant la grèoe de oeux qu'elle voulait soustraire 
à la fureur de l'impérieux favori. Le chancelier 
Ostermann et le maréchal Munich, grâce à leur 
capacité ëmineate et utile, échappèrent aux coups 
du favori; mais celui-d s'acharna à poursuivre 
les princes Dolgorouki , auxquels U s'en pre- 
nait d'avoir été un instant éloigné de la personne 
de l'impératrice. Il les fit d'abord exiler en Si- 
bérie , à, rappelés par lui sur un nouvttau soup- 
çon, ils ftirent livrés à toutes sortes de supplices, 
les uns éoartelés, d'autres décapités : le prince 
Ivan Alt roué vif en 1730. Tout le reste de 
cette Ulustre famille, dépouillé de ses biens, fut 
banni à une grande distance de Moscou. On 
dit que dix mille personnes montèrent sur l'é- 
chaftiud par l'ordre du sanguinaire Biren, et que 
vingt mille autres allèrent peupler les solitudes 
de la Sibérie. 

Cependant le règne d'Anne ne fUt pas sans 
gtoire^ Renonçant à tout nouvel agrantÛssement 
du côté de l'Orient, pour maintenir à la Russie 
la place distingnée qu'elle commençait à prendre 
dané le système européen , eUe fit la paix aveo 
la Chine, qui envoya alors en Russie sa première 
ambassade, et rendit au fameux Cbah-ffadir les 
conquêtes faites par la Russie sur la Perse au 
delà do Kour» devenu la limite de l'empire. £llo 
prit une part active aux affaires de Pologne, dont 
elle voulut exclure la France. Dans un traité 
conclu en 1733 avec l'électeur Frédéric* Angusti*, 
ello assura à ce dernier la couronne des Piasts , 
et obtint de lui la promesse que le duclié do 
Courlande serait donné à Biren , 4 l'extinctioik 
de la famille de Kettler. Par son ordre, Munich 
assiégea Dantiig, dernier refuge de Stanislas 
Leczinski, que les Polonais avaient pour la se- 
conde fois élu roi , et que Louis XV souten^t 
de tout son pouvoir. La prise de cette ville 
par le feld-maréchal décida alors le roi de France 
à tourner ses armes contre l'Autriche* Mais 
Anne envoya un secours de 10,000 hommes à 
Chairles VI , son aUié ; ce fut la première armée 
russe que l'on vit paraître dans la partie cen- 
trale de l'Europe. Ce renfort bèta la conclusion 
de la paix de Vienne en 1736 : Auguste m reste 
roi de Pologne; el la Russie étabtit si bien son 
influence, qu'à la mort du dernier Kettler, en 
1737, Bôuafuten effei nommé dnc de Courlande. 
La Porte voyaU d'un mauvaia œil cette Uifluence 
croissante de la Russie : c'est sans doute à son 
mstigatkMi<|M te khaa de Crimée reoommen^ 

38. 



711 

les hostilités avec cet empire. Nonobstant la prise 
d*Asof et d'Otchakof , et malgré le ieooan de 
rAutriche , la Russie ne pat réduire la Porte à 
souscrire à ses conditions ; et même la Tiololre 
que Mum'ch remporta à StaTOutehani, et à la 
suite de laquelle Khotim et tonte la Moldavie 
tombèrent au pouvoir des Rosses, ne pot triom- 
pher de l'obstination des Tores , qoi avaient 
pour alliés la peste et la famine. Tout ce que la 
Russie gagna k la paix de Belgrade, condoe en 
1739 avec les Turcs , ce fut la possession d*Asof, 
mais démantelé, et la reconnaissance par la Porte 
du titre à'empereur donné an czar. En revanclley 
elle restitua à la Porte toutes ses conqoMet, et 
renonça même au commerce de la mer Moire, 
depuis longtemps Toljet de sa convoitise. 

Le règne d*Anne, quoique occupé par de ti 
longues guerres , ne fut pas tout à fiîit stérile 
pour les sciences. Cette princesse fit continuer 
les voyages de découvertes ordonnés par Pierre 
le Grand , envoya des expéditions dans la mer 
Glaciale pour examiner la cdte septentrionale de 
la Sibérie ; et par son ordre lea capitaines Be- 
ring, Tchirikof et Spangenberg visitèrent les 
lies Aléoutiennes et Kouriles, et cherchèrent une 
route dans TOcéan oriental. Anne nomma en 
mourant, pour successeur, Ivan Antonovitch, 
petit-fils de Catherine , la sœur aînée de Tfanpé- 
ratrice. Biren fut nommé régent pendant la mi* 
norité du prince. [ Ene. des g, du m.] 

LéTnqae , Higt, ée la Ruuie. — Uitrtalov, Aiu«taf a 
lstori§a , t III. p. Mt'lSi. 

AifirB pAtbowna, fille aînée du czar 
Pierre l*' et de Catherine I", naquit en 1706 et 
mourut en 1728. Distinguée par sa beauté et son 
esprit, elle épousa en 1725 Charles-Frédéric, 
duc de Holstein-Gottorp, dont elle eut rinfortoné 
Pierre ITI (voy, ce nom). Appelée ao conseil de 
régence après la mort de l'impératriee Catherine, 
elle n'y put asûster qu'une fois. MenocofT, qui 
la redoutait , l'obligea de quitter la Russie et de 
se retirer à Kiel, où elle mourut à vingt-deox ans. 
HtXïStXQ^y^MÊnitiklopedfKketky'U^tikon, II,tiS,etc. 

ANNE DB CLÈTES, reine d'Angleterre. Voyez 
Hbnai vm. 

ANNE DE BOULKN. Voy. BOULBN. 
ANNE DE PBBBABB. Voy. FERaABK. 
ANNE DE GONZAGUE. Voy, GONZAGCI. 

ANNE, duchesse de Guise. Voy. Guise (Fran- 
çois, ducDs). 

ANNE OU ANNA pAtBOWNA. Voy. TARRA- 
XÀNOFF. 

ANNEBAVT OU ANNBBAVD (Ctotfde), ba- 
ron de Retz, maréchal de France, né à la fin do 
quinzième siècle, mort à la Fère le 2 novembre 
1652. Descendant d'nne ancienne famille de Nor- 
mandie, il fit ses premières annes à la défense 
de Mézières, assiégée par le comte de Nassao, 
en 1621, et foi fiut prisonnier à la bataille de 
Pavie. Rendo à la liberté , il défendit la ville de 
Turin contre l'armée impériale, ^ s'empara de 
Qniéras, Saluées, Montcalier et antres places du | 



ANNE — ANNÈSE 



7tJ 



Piémont. Ses belles actions lui valurent le gpo- 
vemeroent de cette province, el la dignité de 
maréchal de France. FradSçois 1*' le fit amiral en 
1543, et le chargea, deux ans apfès, de tenter 
une descente en An(^eterre. La marine royale ne 
s'âevait pM à plus de vhigt-dnq galères. « Maie, 
dit M. de Sismondi, Amiebaut, ayant fait ras- 
sembler de Bayoniie à Montreuil tout les o»> 
saires et tons lea vaisseaux de commerce, s'étai 
ainsi formé une flotte de cent cinquante viii- 
seaux de oommerœ, et de sofaiante transports. 
Le rendeft-voos était donné an HaYre, et c'est là 
qoe le roi se rendit avec toute sa cour, poor 
voir, le 6 juillet (1546), ses soUnts nnoiiter à boid 
des vaisseaux. Sur le plus gros et le ph» beei 
navire de toute la flotte, qui roesorait hnl 
cents tonneaux et portait cent canoeis, et el 
l'on avait embarqué le trésor de l'expédûk», Il 
roi comptait donner ce jour-là un f^taà feetis 
aux dames. Les cuishiiers de la cour cvwil 
allumé de grands feux, sans Tooloir écouter ks 
ordres des officiers de marine ; UentM le vaii- 
seao fut embrasé : on sauva ayec psins lei 
dames de la cour et l'argent Quant anx soUeti 
et anx matelots, fis périrent presque tous dmi 
les flammes. Ifalgréce désastre, la ftotte 1011141 
pas à mettre en mer, et, le 18 juillet, sUs pmt 
devant 111e de Wigbt. La flotte anglaise soitt ée 
Portsmonth à sa rencontre; mais, reenaiii- 
sant qu'elle n'était pas assn fiiiite pour finer 
bataille, après avoir échangé de IoIb phniBan 
décharges d'artiOerie, ette rentra dans Is put 
Annebaut après l'avoir reconnu, coodnt qil 
était hnpossible d'y attaqnerla flotte antfëie. fl 
fit quelques descentes sur les côtes du Hn^i- 
hire et de Ttle de Wight pour les ravager, fi 
revint ensuite devant Boulogne; où fl déteqM 
quatre mifle soldats et trois mille prisonnicn, 
pour constroire, au Ueo nommé Outreai, ■ 
fort destiné à fermer le port et à bloqser II 
ville; pois fl reprit la mer, et renoontradsioo' 
veau la flotte anglaise devenue plus fbrte, tmSà 
que la sienne s'était afbiUie. Lee deoxflottMN 
lâchèrent plusieurs bordées sans en venir à oae 
bataille, et Annebaut ramena la sienne an Bi* 
vre. La campagne maritime finit afaisi sui 
avoir produit aucun résultat, quolqu'efle eM 
coûté une énorme dépense. » 

A la mort de François I^, Anuebaut U 
disgradé. U ne tarda pas à être rqipelé à h 
cour, mais U n'eut aucune part à la direetios 
desafEûres. 



De Thon, HUMrt. — OoSefroy, 0/(te. éê ia 

- SUnondl, HùMn 4m /Wmfaii, vol. XXVI cl 
XXVII, 

ANNEix. Voy, Sotmofo.. 

* ANNBBT ( Frédéric-Albert) , graveur ili- 
mand , né à Nuremberg en 1768, mort en HOO- 
11 attira l'attention par ses Ftces des oifini^ 
de J)furemberg, publiées de 1789 à 179t. 

annAsb (GfRiioro), su cc e sa e ur ds VM*' 



71S 



ÀIVNËSE — ANNIBAL 



wkHo du» le oommaiideDMiil des réroltéi de 

Ita|ilet en 1647 et 1648. Après TassassiDat de 

IfMaiddto pir le doc d'Arcos, gomrerneiir de 

Utiles an nom do roi d'EsiMgiie, oo choisit poor 

dMf doB François de Tondto » prince de Massa. 

JlintM on le soopçonna dlntdligenœ ayee le doe 

d'Arcos; et le pea|de le massacra , et mit à sa 

piaee Gennaro Amièse. Ce nooreao chef était ar- 

mnrier, phis capable d*an trayafl mécanicpie qw 

de l'admfaiistratkm d*an État Foorbe, ayare, 

brutal et cnpaleox, il se Ua d'abord avec le doc 

de Gfrise, qat le people ayait appelé poor soo- 

Isair sa ré^^ilte : ne pooyant pM l'emporter sor 

M en autorité y Adonna sa démission moyennant 

«ne fbrte indemnité, et traita secrètement ayec 

les Espagnols» qu'O introdnisit dans Naples le 6 

avril 1648; mais il fût bientôt la yidime de sa 

perMle : les Espagnols, croyant n'avoir pins rien 

à craindre de la ftireor de la popolace , profitèrent 

de <|iielqnes troubles pour massacrer ce malhen- 

iwx oljet de Tenthoosiasme populaire. 
OIMHMM, Jtoria ciHl0 4«l «V91IO tfl ifflipoli. -> IdCta, 

AinnuLBT ( Arthur) t comte d'Anglesey, 
éeriviiB anglais, né le 10 juillet 1614 à Dublin, 
Mut en 1686. A l'Age de seize ans, il entra au 
«allège de la Ifagdeleine à Oxford, d'où U sortit 
pour étndOer les lois à Linooln's-Inn; U voyagea 
«nite sur le continent pour se perfectionner 
dBBS ses études. An commencement de la rébèl- 
Ban fl se joignit aux royalistes ; mais bientM se 
léooiidlia avec les républicains, qui l'envoyèrent 
à JBster en 1645. Il changea encore une fois de 
pnti, et eut la phu grande influence à r^Nxpie 
de In restauration. H ftit créé comte d'Anglesey 
par le roi Chartes n, avec lequel fl avait entre- 
pendant son eidl une correspondance in- 
En 1667 il Alt nommé trésorier de la ma-. 
Sy et en 1673créé lord do sceau privé. En 1680, 
Dai^^eld l'accusa publiquement, à la barre du 
ptrioneat, comme complioe d'une conspiration 
SBÂveurdupape; et cependant, en i683,ilpré- 
acBtn an roi one lettre sur l'état actuel de la 
Hlion f et relative aux soupçons qu'on avait sur 
la doc d'Yorck , généralement regardé comme 
papiste, n fht bientôt après dépouillé de ses char- 
ges, et se retira à la campagne, n avait écrit une 
BisMredei troubles d^ Irlande àt 1641 à 1650, 
CBlrcmélée d'observations morales , politiques et 
bMcMiques, qui malheureusement a été perdue. 
Siea Jf^noéres ont été publiés à Londres par 

P. Pett en 1693, in-8*. 

9 U§ rm9mcai Dktionanf, — vr^od^MhmuBnximUn- 
ânr, IV, p. ISI. — Horace Walpole, ilof al and nobtê Jw 
a«rr. — Baakt^ Sxtimet PeÊrmçe, 111 , p. il. 

AH1IB8LBT OU ANNBLBT ( Somuel) , théolo- 

fffm anglais , né à Kenilworth en 1620, mort le 
ai dé c em b re 1696. Devenu chapelain du comte de 
Warwfck, il fit avec lui un voyage en 1644. 
Prédicateur à Saint-Paul en 1657, il M appelé 
pÊT le pariement à faire partie de lacomroMon 
poor l'approbation et l'admission des ministres de 
FÉvangile d'apcès le rit presbytérien, et il garda 



714 

ces fondions jusqu'en 1660. Outre de nombreux 
sermons qu'il a laissés , on a de lui une collection 
d'exerdces de piété, sous ce titre : Moming 
exercices ai CripplegeUe, or Several Cases o/ 
Conscience practicaily resolved by sundry Mi- 
nisters; 4 vol.; London, 1661, avec une préface à 
chaque volume. 

WllUams, Fimêrat Sermon for Dr. Jnaêtiei/. — 
Wood , Âthmm Oxoniemet, Il , p. 966. 

* ANNBTSBBnGBR (Franzisca), femme pein- 
tre, née en Bavière. Elle excellait dans la minia- 
ture, ce qui lui valut , en 1814 , le titre de pein- 
tre de la cour (Hofmalerin ). 

N agier, Jfmét MtçeBtêimu Kenttlêr-Lexiecm. 

ÂHHBT (Pierre) , maître d'école à Londres, 
publia en 1762 un ouvrage intitulé the Free 
Inquirer (le libre investigateur) , qui contenait 
des propositions contraires à la doctrine chré- 
tienne. Traduit devant la cour du banc du roi , 
il fut condamné comme blasphémateur à deux 
mois de prison, avec exposition au pilori. Biais ce 
châtiment, blâîmé par le peuple , ne lui fit pas 
changer d'opinion. H rouvrit son école, et c<mtinua 
à professer ses doctrines dans un café de Lon- 
dres. On lui demanda un jour ce qu'il pensait de 
la yie à venir ; U répondit par cet apologue : « Un 
« de mes amis, Toyageant en Italie, entra dans 
« une ville : U vit une auberge , et voulut savoir 
« si c'était celle qu'on lui avait indiquée; il de- 
« manda à un passant si ce n'était pas l'enseigne 
« de l'Ange. — Ne voyex-TOus pas , lui répondit 
« le passant, que c'est un dragon, et non pas un 
« ange? — Mon ami , dit le Toyageur, je n'ai ja- 
« mais vu ni d'ange ni de dragon ; je puis donc 
« me tromper de porte. » 

MiograpMa BrUannim, — Saard , dans ta Biographie 
wHimrteilê, 

A1VNIB4L OU B4NRIBAL, nom phénicien ou 
sémitique, qui signifie gracieux seigneur. Ce 
nom est commun à plusieurs suflètes ou géné- 
raux carthaginois, dont les plus célèbres sont 
les trois suivants. 

AIIHIBAL (*AwC6ac)» sufiète carthaginois, 
mort en 406 avant J.-C. Selon Justin, il était fils 
d'Asdrubal , tandis que , selon Diodore de Sicile , 
il était fils de Giscon. n aida les Égestéens, peu- 
ple de la Sicile, à combattre les SéUnontins et les 
Syracusains. Il prit Sélinonte après un siège opi- 
niâtre. Les soldats d'Annibal saccagèrent cette 
dté florissante, et en massacrèrent les habitants. 
Après la prise de Sélinonte, Annibal se dirigea 
ayee toute son armée vers Himère, qu'il ren- 
versa de fond en comble, parce que son grand- 
père Amflcar avait péri sous les remparts de 
cette dté, par la ruse de Gélon; il fit égorger 
trois mille habitants sur la même hauteur o& 
son aSeul Amilcar avait été égorgé par Gélon. 
Après ces terribles représailles il se rembarqua 
avec ses troupes pour Carthage, en ne laissant 
en Sicile que ce qui suffisait pour la défense de 
ses alliés. 

entendant les Carthaginois n'avaient pas re- 



715 



ANNIBAL 



716 



nonce au dessein de se rendre maître de la Sicile 
entière. Trois ans après , ils y envoyèrent de 
nouvean Annilial , ayec une armée; et comme il 
s'excosait sur son grand âge, ils lui donnèrent 
pour lieutenant Iifiilcon , fils d*Hannon. Annibal 
commença la campagne par le siège d*Agrigente, 
où il mourut de la peste, qui avait ét4 pccasÛHU^ée 
par la violation des tombeaux. 

Dlodore de Sicile, p. 8fT-rn. — JusUd, 1. XrX , %, u. 
— Mémoirei de Cjécadémie de$ inscriptUmt et beUes- 
lettres, t. IV , p, kêl. 

ANNIBAL ('Aw(0«(), P Ancien, général cap- 
thaginoîs, vivait vers Tan 300 avant J.-C. H 
dévasta pendant la première guerre punique les 
côtés de ntalie, et fut complètement battu par 
le eonsul Duilius. Oe Ait la première victoire 
navale remportée par les Romains. Les Cartha- 
ginois perdirent qnatre-vingts navires, parmi 
lesquels était oehii d* Annibal, qui se sauva dans 
une chaloupe. Il envoya, dit-on, un afiidé h Oar* 
thage, pour prévenir l'effet de cette fiteheuse 
nouvelle. Le messager étant introduit au sénat : 
«Annibal, dit-il, m'envoie vous consulter s'il 
doit livrer bataille aux Romains, n On loi ré- 
pondit d'une oommune voix qu'il n'y avait pas 
à hésiter. « Annibal l'a fait, ijoota le messager; 
et il a été vaincu, n De cette manière, les juges 
ne purent le condamner sans être en contradic- 
tion avec eux-mêmes. Aussi Annibal reprit-il le 
commandement. Ayant été de pouveau battu par 
les Romains dans un des ports de la Sardaigne , 
il fut attaché à pne oroix, et lapidé par ses pro- 
pres soldats. 
Diodore de Sicile. ^ Polyb«. — Oro«e. — Zonaraf. 

ANNIBAL OU HANNiBAL, fameux général 
carthaginois , fils d'Amilcar Uarcas, naquit à Car- 
thage l'an 247 avant J.-C, etmourut en 183 avant 
J.-C. C'est ll)omme qui pendant plus de vingt ans 
fut l'épouvante des vainqueurs du monde. Il était 
âgé de neuf ans lorsque son père, qu'il ayait 
voulu suivre en Espagne, lui fit solennellement 
jurer sur un autel une haine étemelle aux Ro- 
mains. A la mort d'Amilcar, qui eut pour suc- 
cesseur dans le commandement Asdrubal son 
gendre, Annibal reviat dans sa patrie, où il resta 
quatre ans ; il en avait vyigt-deux lorsqu'il alla re- 
joindre l'armée carthaginoise 4'E^pagne. Les sol« 
dats crurent revoir en lui leur ancien chef idolâ- 
tré. Le je^neAnnU)al donnai dans trois campaj^nes 
suircessivea , des preuves i éclatantes de talent 
et d'intrépidité, qu'il la mort d' Asdrubal, en 219, 
le commandement* en c^ef lui fut déféré par ac- 
claniation. Fidèle à son serment, le jeune capi- 
taine ne songeait qu'à rompre l'alliance conclue 
avec les Romains. Dans ce but U attaqua Sagonte, 
leur alliée, et s'empara de cette ville au bout 
d'un siège de huit mois, et après des prodiges de 
valeur départ et d'autre. Dans l'un des assauts, 
Annibal eut la cuisse traversée d'une flèche. Sa- 
gonte fut rasée, et on parla longtemps de son 
siège, conune l'un des plus mémorables de lliis- 
toire. Les Romains envoyèrent sur-le-cliamp des 
députés ^ Cartilage pour demander qu'on leur li- 



vrât Annibal ; la négociation tratnant eB Vn^mr, 
la guerre fut déclarée. 

Annibal rassembla une année oombreuse, et 
conçut le pr(^ hardi d'attaquer les lUknms dans 
lltalie même, Aprèa avoir pourvu 4 la sOreté de 
l'Afrique, et laissé en Espagne son fr^ Asdnibsl 
avec une forte armée, il se mit eo marche fao 
%tdi avant J,*C. A U tét» d« dRqiMnfe mille 
hommes d'ia^ierîa, 4e neof mille cavaliers d 
de trçnte-sept éléphants, il fraoehit la chaîne des 
Pyrénées , pour aa diriger vers le RhAne, 

Comme cette marche ^ une des plus extn- 
ordiqairas dont llûatoire Cam» meBtîoB , et a éié 
le fAÛet de «omltreusea eoutroveraes, Qoas al- 
lons en donner |e récft d*apWM Polyfae. 

« Dès ion arrivée, dit PoÎE^he, aiv lea rins 
du Rhûne, Annibal «a mit en deroir de le fiaa- 
chir, à la hauteur oît le HeMVQ ii*a eneore qu'm 
seul lit II établit son qamp à qoetrejoufiiées en- 
viron de la mer« H s'assura par tous laa mo;e» 
l'amitié des peuplades riveraines , et attacha en- 
semble leurs barques d'une seule pièce » ainsi qoe 
leurs canots, qu'elles ont en assez grande quan- 
tité, parée qu'elles font pour U plupart le com- 
merce maritime. Enfin , il acquit lea malériaiK 
nécessah^ poar la eonstniotion de bileanx , et 
en deux jours on en fit un nombre consldénMe, 
chaque soldat, loin de compter sur son voisia, 
ne mettant qu'en soi-même l'espoir da pasia^ 
Cependant, sur le bord opposé, s'était rasscoi- 
bléB une nuée de barbares, afin d'empédier 
Annibal de traverser le fleuve. A cette vue, Aa- 
nibal comprit bien que, pour le moment, I ébl 
Impossible de forcer le passage en ptémuat M 
tant d'ennemis, et que, d'autre part, IL avait à 
crahidre, s'il demeurait en place, d*èti« UeoW 
enveloppé. H fit donc partir la troisième Mit «e 
partie de son armée, à qui il donna pour guides 
des indigènes, et pour chef Hannoo, fils et 
sufAte Romilcar. Ces troupes rensonlèreat le 
fleuve durant deux cents stades , et fimil liaNe 
en un lieu oè il est ooupé par ime Ile. Grke i 
des pièces de bois enlevées à une foret voisiie. 
et qu'ils unirent entre elles par des eord» m 
par de solides attaches, elles eurent ÏAM 
construit un nombre suffisant de barques, nr 
lesquelles elles franchh'eBt le fleuve sans obslide. 
Elles s'établirent dans une position assez Ibrte, 
et y demeurèrent un Jour, pour se repow M 
leurs récentes fiitigues , et se préparer à opérer 
la manonivre que le général leur avait cou»* 
mandée. Annibal, de son côté, s'occupait ^e 
mettre ses soldats en état d'agir ; mais ce 
qui lui causait le plus d'embarras , c'étsit k 
passage des éléphants : il en avait trente-fiefil 
avec lui. 

« La cinquième nuit, les soUab qui avaient 
franchi le Rhône se mirent en moiivetnfol wn> 
l'aurore, et, eo suivant le Ut du fleuve, inarcli^reiit 
sur les barbares opposés à Annibal. Au^^^ 
celui-ci , qui tenait ses troupes toutes (irMes, 
songea à effectuer le passais. J| réserva f^J 



717 



ANNIBAL 



718 



les plai grpadi bitoun la caT«leii« pesamrooqt 
ann^, pour les tMifqn^s d^nne leole pièce ]%^ 
fimUm 1^0^ Uê gros biteaux oocupaieiit |e 
premier rang; «a «ecoiuie ligne refutot le« lia*- 
tiromit» U^, «fin <{ue, les forta canots anp^ 

t ams daniw pour N liarques, pa ploa , pp 
imagina d» Mw tirir do haut de lu poope lea 
<^v(m:i à In Mgai at coinuie on açul bopMoe 
«o(ISmH, pour w côndoir^ de chaque côté da 
bntnan, ^ grandan goid^t trois oo <iuatre, on 
nomlv? conftM^rtWa 4o aheyanx fut transporta 
d^ la fmmr convoi. Ma vue de cette ma- 
nœuTre, les barl«rfta w répandirent «ans ordre 
et hora da leun retraoclieineots, cooTaincuf 
qu'il leur lerait facile de refouler lea Carthagi- 
noia. Maia Annlbal, ayerti de rapproche des 
troupes qu'il a^ait envoyées an delè du fleuye, 
|mr un nuage 4e fumée i suivant le algn9i con^ 
Tenu , ordonna k ae» soldat» de s'emharquer, 
et aux pilotes de réslaler a?ec énergie k la reph 
dite du courant. On eut hientât exécuté aes or-> 
drea : lea soldats sur les harques, ^'«nimant 
par d» cris, et luttant con^ flmpétuositë du 

RMioî 1^ 4eux armées, dehout sur }a riyei 
lea cartbaginoia qui n*avaient pas encore passé, 
Inquiets du sort de leur» compegnons » et excitant 
leur courage par de furieuses clameurs ; les 
barbares en face, entonnant leur hymne de 
goerre , et appelant le combat ; tout cela formait 
un terifble et intéressant spectacle. ï^es Gaulois 
aTaient en masse quitté leurs tentes; soudain les 
Carthaginois détachés par Annibal se préçipi- 
tint ; quelques-uns mettent je feu au camp; le 
plus grand nombre se jette sur ceux qui gar- 
daient le riyage. Si brusquement surpris, les 
barbares coururent en partie au secours de leurs 
tentes, tandis que les autres se mirent en dcToir 
de tenir tète à rennemi? Alors Annibal, qui 
▼oyait tout s'accommoder à ses désirs, rassem- 
blant les soldats qui ayaient les premiers tra- 
Tersé le fleuye, liyra bataille aux Gaulois; et 
ceux-ci, gênés par leur propre désordre , troublés 
par ce au'il y ayait d*lnattendu dans cette attaque, 
furent bientôt réduits h NTi 

« Le général carthaginois, mattre ainsi de la 
yictoire et du passage . s'occupa tout d'abord de 
transporter au delà du Rhône le reste de ses 
troupes. Toutes (tarent bientôt sur l'autre riye, 
et Annihal demeura cette nuit auprès du fleuye; 
mais le lendemain, dés l'aurore, sur l'avis que 
la flotte romaine stationnait à l'embouchure du 
Rhône, il envoya trois cents cavaliers numides, 
ayec ordre d'examiner quelles étaient |es forces 
de l'ennemi, n choisit ensuite des hommes spé- 
ciaux pour opérer le transport des éléphants; 
puis, conyo<{oant une assemblée générale, fl fit 
paraître deyant lea soldata le roi Magilus et sa 
suite, récemment arriyés des plaines qu'ar- 
rose le Pô. Un interprète rendit compte à la 
fbule des mtentions des Gaulois. De toutes les 
choses quils dirent alors les plus propres à 



animer l'ardeur de la multitode , étaient la pré- 
senea d'hommes qui venaient , pour ainsi pai^ 
1er, chercher les Carthaginois, et qui promet- 
taient de s'aasoder à leur guerre contre Rome; 
rengagement que prenait Magilus, et qui ne 
pouvait être auspect , de les conduire par des 
chmnins où ils ne manqueraient de rien , et qui 
las mèneraient promptement et sans péril en 
Italie i la fécondité, rétendue du pays qui lea 
attendait; l'ardeur enfin de cette population 
guerrière, avec qui ils devaient combattre les 
troupes romaines (1). 

« Lorsque les éléphanta eurent franchi le fleuye, 
Annibal les plaça ayec la cavalerie à l'arrière- 
garde, se dirigea de la mer yers l'orient, comme 
s'il eût youlu pénétrer dans l'intérieur de l'Eu- 
rope, et a'ayança le long du Rhône. Annibal, 
loiu d'agir comme un insensé , montra dana 
toute sa conduite la plua grande prodence. il 
s'était soigneusement Informé de la fertilité du 
paya où il devait aller, des sentiments de haine 
qui animaient les populations à l'égard des Ro- 
mainai et, dans les endroits difficiles, il prenait^ 
pour gitidea des gens du pays, qui deyaient par- 
tager aa fortune. Si je parle ici ayec ce ton d'as- 
snranoei c'aat que je tiens les &ita dont fl est 



(t) Votcl OMoment Folybe raconte le traiwport dee 
éléphequ : n let CurUiaglnoit conitmltirent un anec 
irrand nombre de radraaz, put» en Joignirent aoUdement 
denx qui présentaient une surface de cinquante pleda, 
et qu'Ua Scbérent en terre sar la partte qui condaiaaH 
an Rbâqet A cet preoilcra radeaux lia en adaptèrent 
d'autres en iTant, étendant ainsi du bord Tert le mlllea 
du fleuve une eapéee de pont. Bnfln Us assujettirent le 
cAté eipoaé an courant par des cordages enlacés au- 
tour Hes arbres qui bordaient sa rive, afin que toDt 
Touvrage restit Immobile , et ne courût pas risque d'être 
emporté par les flots. Déa que le pont eut atteint ane 
longueur d'envlroa deux eenta pleda, on plaça à l'ex- 
trémité deux aatrei radeaux d'une grandeur parttcn- 
llére, trés-soildes, et qui, fortement unis entre eux, 
rétalent nu reste de manière à ce qu'on pût facilement 
en couper lea liens. A ces radeaux étalent attachés plu- 
sieurs câblet, an moyen desquels les bateaux rémora 
qneurs devaient les maintenir contre le courant, et, 
par cette résistance, les transporter, avec les éléphants 
qui lea montaient, sur l'autre rive. Ob eut aoin encore 
de Jeter beaucoup de terre dans tous les radeaux , et on 
ne s'arrêta que lorsqu'on eut rendu ce pont semblable 
en tout, pour la couleur et pour l'égalité du terrain, A 
la route qui menait an bord du fleuve. Les éléphanta 
obéissent volonUera A leurs Indiens tant qu'ils sont sur 
terre ; mais ils n'oaent mettre le pied dana Teau. On les 
conduisit donc sor la chaussée arUflcIelle disposée à ce 
stOat, denx feroeUes an tête de la tronpe : lea antres 
suivirent. Quand Us furent établis dans les derniers ra- 
deaux, on coupa les liens qui les enchaînaient aux antres { 
et, en tirant les cibles du haut des nacelles chargées de 
remorquer , on eut bientôt éloigné de la chanaséa et les 
élephanU et les navires où Us étaient entasaéa. Ces ani- 
maux, d'abord troublés, se tournèrent de tons côtés, t^ 
flrent mine de vouloir s'élancer dehors; mata, entouré* 
d'eau, la evalate lea contraignit à demearer en place. 
L'est alnat qn'en attachant aux demléraa barques deux 
radeaux, Annibal réussit à transporter la plupart des 
éléphants. Au milieu du trajet, quelques-uns ae Jetèrent, 
p.ir peur, dans les flots; les condneteurs périrent; \en 
animaux furent sauvés. Grâce A leur force et à la Ion - 
gueur de leurs trompea, qqlls élevaient au-dessus de 
l'eau , et qui leur permettait de reapirer, ou de rejeter 
l'eau, Us parvinrent salna et saoli aor la rive, sans 
avoir presque perdo pied. 



719 



AimiBAL 



730 



question de la bouche même de témoinfl ocu- 
laires; et que, pour ce qui regarde les localités, 
je les ai parcourues en personne, dans un 
Toyage que je fis autrefois aux Alpes, afin d*en 
prendre par moi-m6me une exacte co n naissance. 
Annibal , après une marche continue de quatre 
jours , était parvenu en un lieu fort peuplé et 
fertile, qu'on nomme Hé, et qui tire son nom de 
sa position même. Le RhOne Tarrose d*un côté, 
la Saune de Tautre, et, en se réunissant, s'aigui- 
sent en pointe (1). Pour sa grandeur et sa con- 
formation, lUe ressemble assez au DeKa d'E- 
gypte, si ce n'est toutefois que la mer sert de 
borne à l'un des c6tés du Delta et aux fleuves 
qui l'arrosent , tandis que lUe est fermée par 
des montagnes d'un accès difficile, .et dont les 
gorges étrcfites sont presque impénétrables. An- 
nibal , à son arrivée, y trouva deux frères qui 
se disputaient l'autorité , et qui avaient chacun 
une afmée à leur disposition. L'alné fit un appel 
aux forces du nouveau venu , et le pria de l'aider 
à conquérir le trône : Annibal y consentit, frappé 
des avantages qu'il en pouvait immédiatement 
tirer ; il combina ses efforts avec ceux du prince 
son allié ,.le débarrassa de son rival, et obtint du 
vainqueur de précieux secours. Non-seulement 
celui-ci fournit au camp du blé et des provi- 
sions nécessaires en abondance, mais il rem- 
plaça les armes vldlles et fatiguées par des 
armes toutes fraîches, et renouvela ahisi fort à 
propos le matériel des troupes carthaginoises. 
De plus, en leur donnant des habits et des chaus- 
sures , fl facilita singulièrement le passage des 
Alpes. Enfin , et ce fut lÀ le plus grand de ses 
services, il se mit avec ses forces à la suite de 
celles des Carthaginois, qui craignaient de tra- 
verser le pays des Gaulois Allobroges, et pro- 
tégea leur marche jusqn'à ce qu'ils fussent par- 
venus au pied des Alpes. Annibal , après avoir, 
en dix jours, parcouru le long du fleuve huit 
cents stedes , s'occupa sans retard de franchir 
les Alpes, a 

Dans cette marche périlleuse , l'taitrépide Car- 
thaginois eut beaucoup à souffrir des attaques 
des AUobroges, qui s'enfuyaient à la vue des élé- 
phants. 

« Le neuvième jour (2), continue Polybe , fl 
atteignit le sommet des montagnes, et y demeura 
deux jours dans son camp, afin de donner quel- 
que repos au reste de ses troupes , et d'attendre 
les tnûnards. Dans l'intervalle, un grand nom- 
bre de chevaux qui , emportés par la crainte, 
avaient fui , et de bêtes de somme qui avaient 
perdu leur fardeau, vinrent, contre toute at- 
tente, rejoindre les Carthaginois, guidés par les 
traces de l'armée. On était au coucher de la 



(1) Polybe parle tel probablement da lien où est anjnnr- 
d'bol tltné Lyon, bien que quelques philolognes aient dû 
torturer le texte pour lire Uérê an lieu de Saône, dans 
rinlérdt de leur opinion relaUre au pasaage des Alpes. 

(I) Le texte présente Ici quelque obseorllé , dne proba- 
blement à dn lacunes. 



Pléiade , et )â dme des Alpes étaK couverte de 
neige. A la vue de ses soldats , qu'abattaient à 
la fois et le souvenir de leurs aDdemies soof- 
firances et la pensée de leurs travaux futurs, An- 
nibal les réunit, et, pour ranfaner leur ardeur, 
profita de la seule ressource qui loi restait, de b 
vue de l'Italie, de cette Italie placée an pied de 
la chaîne des Alpes ; de telle aorte que, pov le 
voyageur qui embrasse de rcefl l'une et l'aotn^ 
les Alpes semblent être rAcropole de la terre 
italique. Il leur montra les plaiiiet qa'arroae le 
Pô, leur rappela la bienveUlanœ dm peoplei 
gaulois qui les habitaient , leur indiqua rendrait 
où s'élevait Rome, et réchauflh par là quelque 
peu leiu" courage. Le lendemain 11 donna le li- 
gnai du départ, et commença à descendre. 11m 
rencontra d'ennemis que quelques brigands iss- 
lés ; mais la difficulté des lieux et la neige M 
firent perdre presque autant de monde pendait 
U descente que lors de l'ascension. Comme le 
sentier était étroit et fortement incliné , et que 
la neige ne permettait pas de voir où le |rfed 
devait poser, tout ce qui s'écartait de la roule 
roulait dans le précipice. Les soldats supçot- 
tèrent cette épreuve en homroel Ihmiliarieéi 
avec les périls; mais quand ils arrivèrent à im 
défilé si étroit qu'il étatt hnpraticable pour kt 
éléphants et les bètes de charge , et doat 11 
pente, d'un stade et demi environ, d^ escaipée 
auparavant, l'était encore davantage par soîle 
d'une récente avalanche, ils se laissèrent aller de 
nouveau au désespoir ^ à la crainte. AnalMl 
songea d'abord k tourner cet endroit ^fficile; 
mais la neige qui venait de tomber rendait 11 
route qu'il avait tentée impossible; e^ fl reDouçi 
à son projet 

« L'obstacle que rencontrait l'armée était 
d'une nature toute particulière et curieuse : sur la 
neige, qui datait de l'hiver précédent, était éten- 
due une seconde couche qui, molle parce qu'elle 
était nouvelle et sans profondeur, cédait facile- 
ment sous le pied. Aussi, quand les soldats eu- 
rent foulé cette couche supérieure, et quTli 
marchèrent sur l'ancienne neige que, durcie par 
le temps , ils ne pouvaient entamer, les malhêo- 
reux , flottant pour ainsi dire sur ce terrain ha- 
mide, tombaient comme font sur nos routes eeoi 
qui marchent dans la boue. Les suites de eei 
chutes étaient plus tristes que la chute eOe- 
mèroe. Comme il leur était fanpossible d'assurer 
leurs pas sur la neige inférieure, ils tombaient; 
et comme, pour se relever, ils voulaient s'ap- 
puyer sur les mains ou les genoux, ils se nojiè' 
rent en d'immenses flaques d'eau, après avoir 
glissé sur une pente rapide. Quant aux bètes de 
somme , une fois abattues , elles rompaient , daas 
leurs efforts pour se redresser, la croûte fonnée 
par la neige ; et alors elles y demeuraient comme 
attachées avec leurs bagages, retenues à la fois 
et par leur fardeau et par la dureté de la glace. 
Annibal, désespérant de réussir de ce côté, plaça 
son camp sur le dos même de la montagne , 



It 

Mit par ses ordres on avait déblayé la neige ; 
lis y animant ses soldats , il ouvrit à gr^' 
iœ une route à travers le roc. En un jour fût 
atiqué un passage suffisant pour les chevaux 
les bètes de somme, qu'il fit aussitôt défiler; 
dès qu'il se Ait établi en un lieu où il n'y avait 
s de neige, fl les envoya au pâturage. H cbar- 
a ensuite les Numides de continuer, en se re- 
fant, le premier travail ; et, après trois jours 
crukles fatigues, fl put enfin dégager ses élé- 
ants. Ils étaient réduits par la famine à un dé- 
>rable état ; car le sommet des Alpes et tout 
qui en est voisin est complètement dépourvu 
urbres, à cause des neiges qui y régnent tout 
iver ; les régions intermédiaires, sur les deux 
rsants, nourrissent seulesdesarbres, des forêts, 
sont seules habitables. 

K Aimibal ayant réuni toutes ses forces , con- 
na à descendre ; et trois jours plus tard fl 
lit dans la plaine, non sans avoir perdu dans 
tie longue marche, soit sous les coups de 
Bnemi , soit dans les eaux des fleuves, dans 
; précipices et les ravins des Alpes, un grand 
inbre de soldats, et plus encore de chevaux et 
bètes de somme. Enfin, après avoir mis cinq 
rfsà venir de Carthagène, quinze jours à firan- 
far les Alpes, fl entra dans les plaines de la 
lalpine, sur les terres des Insubriens (1). U 
restait des troupes africaines douze miUe 
itassins , avec huit mflle Espagnols environ, 
cavalerie ne s'élevait pas à plus de six miUe* 
mmes, comme H le dit lui-même sur la colonne 
Lidnium, où se trouve l'énumération de ses 
«etC^X-» 

Le pitanier peuple que les Carthaginois eurent 
xmàwttre sur la terre italique, ce furent les 
subriens , habitant le territoire situé entre le 
i et le Tésin. Les Insubriens étaient alors en 
lerre avec les Tauriniens; c'est pourquoi An- 
t»! essaya d'abord, mais vainement, de s'allier 



1) Polybe, III. ki et ralT. ( C I. p. tlB de U tnd. de F. 
ncbot). 

1) SatvaDt ropfnton de Letronne, du général Vaodon- 
■rt et de Portia d'Drbao , c'en par le mont Geoévre 
prêt STOlr eôtoyé la rive gaacbe de l'Isère , pula la 
re ganehe da Drac, Jasqh'à Salot^Bonnet ) qa'AnnIbal 
nchlt let Alpei ; et le rocher qui Itat, selon TUe-Uve, 
Bdii praticable par da vinaigre, se troaveralt ao-dessos 
■ont Danpbln. Mali n'est-ll pas beaucoup ploa aln- 
t d^dmettre, conformément au récit de Poiybe, plus 
•yableqne Tlte-Llve, qn'Annlbal, continuant à longer 
i rivca do RbAne Jusqu'à sa source ( ce qui était tout 
Ut dans les otages de la stratégie ancienne ), passa la 
area. b vallée dllrseni* oà U établit son camp, ft>an- 
ft le 8alnt<3otbard, no des passages les plus fscllet des 
pet, et descendit, par U vallée dn Téala, dans let plal- 
ide la Lonbardle. Ce qnl vient à rappnl de mon opl- 
n^ <f ett qoe let Romalnt , qnl devaient attendre leur 
■eoai * la sortie des Alpes , engagèrent le premier 
Kbat précisément sur les rives du Tésln. SI l'on fait, au 
Mralre, passer Annlbal par le mont Genévre, par le 
Ut oo le grand Salol-Bernard, on est obligé de re- 
arlr A nne série d'hypothèses Inadmissibles pour ei- 
faer eoament Annlbal avait d'abord à combattre let 
nbrient, qui habitaient entre le PA el le Tésln, et eom- 
lit te première rencontre avee les Romains n'eut lieu 
e sur let rivet dnTétla. F. B. 



AI9I91BAL 



7SS 

avec les Tauriniens (1). Le premier combat avec 
l'armée romaine s'engagea sur les rives du Tésîn 
(TMnus); une charge de la cavalerie numide 
décida la victoire en faveur d'Annibal. Sdpion 
évita im nouveau combat, et fit retraite jusqu'à 
laTrébie. 

Cependant Sempronius était arrivé avec tme 
seconde armée. Tenu d'abord par die en échec, 
Annibal sut bientôt exciter son ardent adver- 
sabe à combattre, dressa une embuscade sur les 
bords de la Trébie, cerna l'armée romaine et 
l'anéantit (3). Les Romains perdirent vingt-six 
mflle hommes et leur camp. 

Annibal prit ses quartiers d'hiver dans la 
Gaule dsalpine, chez les Liguriens; c'est là qu'A 
Ait atteint d'une maladie grave des yeux, et ne 
put depuis jamais se servir de l'oefl gauche aussi 
bien que de l'œfl droit. (Coma. Nép., JOTonni- 
balf 4 ). A l'ouverture de la campagrie suivante, 
fl se dirigea sur l'Étrurie; il rencontra à l'issue 
des Apennins deux nouvefles armées romaines, 
n résolut de les battre séparément, et de fondre 
sur le consul Flaminlos avant l'arrivée de son 
collègue, n le trompa par des marches simulées, 
s'approcha de lui en longeant les Apennins, et 
déboucha par les marais de Chishun. Quatre 
jours et quatre nuits de suite, les Cartliaginois 
marchèrent au mUieu des marécages. Annibal 
lui-même, ayant monté le dentier éléphant qui 
eOt survécu au passage des Alpes, eut de la 
peme à sortir de ce péril. A pefaie l'armée eut-efle 
posé le pied sur im sol ferme, qu'il recourut à tous 
les moyens de contraindre Flaminius à ime ha- 
taiUe : U portait partout le ravage, le massacre 
etlincendie ; puis fl feignit de marcher sur Rome, 
et se détourna brusquement pour s'engager dans 
des défilés qu'entouraient des rochers presque 
inaccessibles. Le consul Flaminius le suivit in- 
considérément, et se laissa sivprendre. Ce fut 
alors que se Uvra sur les bords du lac de Trasi- 
mène cette bataiUe sauvante, dans laquéUela rose 
et le talent triomphèrent de l'hitrépidité romaine. 
Au mflien de la mêlée (3), Annflial, à peine 



(t) Nont solvont tonjonrt Polybe, autorité préférable 
à Tite-LIve. _ 

(t) Il existe de graves discordances an sqjet de la ba- 
taille de la Trébie (aujourd'hui TYmfi). Ce fût, selon 
Cornélius Népos, le troisième engagement qu' Annlbal eut 
avec le consul P. Cornélius Sdpion, qu'il avait déjft re- 
poussé la première fois sur les bords dn Rhône {apud 
nhodanum , que des crlUques ont proposé * tort de 
changer en Etidanum), sans doute dans le Valais, et 
la seconde fols prés de ClasUdlnm, peUte vlUe de la 
Gaule cbpadaoe, non loin de la Jonction du Tésln avec 
le Pô. nteUve ( XXI. W et snlv. ) et Polybe ( III, M et 
suit. ) s'accordent Id avee Hépet, tanf quelques légères 
différences. D'après ces demlera historieos, Coroélios 
Sdpion, encore malade de ses blessures, n'assista point h 
la baUllle de la Trébie avee son collègue Tlbérlus I.on- 
gus. Ploms, Butrope, Ampéllns» et d'antres, ne parlent 
que de Sempronius, battu à la bataille de la Trébie. 

(t) Pendant que les deni armées en éUient aux mains. 
U survint, dit Plutarque. un tremblement de terre si vio- 
lent qnll renversa des villes enUères , flt changer de 
cours à des rivières , entr'oovrlt des mortagnes, sans 
qu'aucun des combattants ne senUt une al terrible eon- 



738 



AI^NIBAL 



1U 



remis de mal^dia) 6e faisait porter dam nue 
litière. 

Enrichi par le batin de renneini Taioca, et 
après aToir culbuté le propréteur Centenius, qui 
avait occupé avec un corps d*élite les hauteurs de 
rApennin , Annibal pénétra dans TApulie, Rome, 
oonstemée, avait ooiilié sou salut à un dictateur, 
Quintus^Fabius-Maximus Vemicosus , qui cher< 
chait à épuiser la force des Carthaginois ep tem- 
porisant I il combattait Annibal avec la ruse, 
le suivait partout sans jamais chercher à l'at- 
teindre, convaincu que les Carthfiginois ne pou- 
vaient tenir longtemps dans un pays ravagé. Ce- 
pendant Annibal conduisit ses soldats dans les 
plaines deCapoue, tant pour détacher de Tal- 
liance des Romains les villes effrayées, que pour 
foire descendre Fabius des hauteurs où il se 
maintenait. Tout à coup il tomba daus le même 
piège que celui où il avait attiré et lait périr 
Flaminius. Enfenné entre les rochers de For- 
nues, les sables de I^ioteme et les mers voisines, 
il ne pouvait se sauver que p^r la ruse, H fit alors 
réunir, dit-on, mille bœufs, attacha des fagots à 
leurs corpes, et ooussa hors du camp ces ani- 
maux, qui, dans leur furie, se dirigeaient vers 
les défilés que gardaient les Romains. Épouvan- 
tés à cette vue étrange, ceux-ci quittèrent les 
Itauteurs, et Amubal força le passage. 

Les Romains , iqécontcuts de Fabius et de son 
système de teipporisation , partagèrent la dicta- 
ture eptre lui et Minutius Félix, son maître de 
cavalerie. Celui-ci n'aspirait qu'à combattre : il 
tomba dans une embuscade à Géranium, et, sans 
Tassistancc généreuse de Fabius, il était perdu sans 
ressource. Dès lors les généraux romains, ne vou- 
lant plus rien laisser au hasard , temporisèrent, 
à l'exemple de Fabius. Annibal voyait avec in- 
quiétude son armée dépérhr et diminuer, lorsque 
le nouveau consul Térentius Yarron, homme 
présomptueux et inexpérimenté , vint prendre le 
commandement des légions (216 avant J.-C). 
Annibal atalt occupé la petite ville de Cimnes 
dans la vallée de l'Aufidus (Fouille), et mis les 
Romains dans la nécessité de livrer bataille. 
Paul-Émile, collègue de Varron dans le consu- 
lat, voulait différer la bataille, en vertu de l'au- 
torité qu'il partageait avec Térentius. Celui-ci, au 
contraire, choisit le jour où il commandait en 
chef, donna le signal de l'attaque , et éprouva 
à Cannes la défaite la plus complète que les ar- 
mées romaines eussent éprouvée jusqu'à ce 
jour-là. « Dans cette bataille , Annibal employa, 
dit Plutarque, deux stratagèmes : d'abord il 
plaça son armée de manière qu'elle eut à dos un 
vent impétueux qui, faisant éle?er de cette plaine 

motion. Flaïuinlot, après d^i prodiges de vslear, fat tué 
Mvec les plu!( bra?es de ses soldats ; les autres prirent 
la fuite , et les ennemis en flrent un horrible carnage, l^ 
nombre des morts fut de qolnse mUlc ; U y eut autant 
de prlftonniars. Annibal fit cbercher le corps de Flami- 
nius, pour lui rendre les honneurs dus à son courage; 
mais on ne le trouTa point parmi les morts , et l'on n'a 
)amais pu aavoir ce qa'il était démena. 



découverte et saMonnease mie pousaière échauf- 
fée, la portait par-dessus les philanget cartha- 
ginoises dans 1^ bataillona éêà Bomaina, et U 
poussait dans leurs yeux avec tant d^ vm^cbcc, 
qu'ils ne pouTaieot s'empèchcr de tfimm la léte 
et de rompre leurs rang^. td SMond itrat^ènie 
fut dans son ordre de bataiUe s U mit aux deoi 
ailes les plus forts et les plua vailtot* de m 
soldats; et, se plaçant lui^ntèm^ nu oeiitre «fee 
les moins aguerris, U les dispos» et Uço^ qw 
œ centre s'avançait en pointe «t (kpaasait les 
ailes. Il aveit ordonné à ces aîles, lorsque les 
Romains auraient enfoncé le front 4Ô bstîiUe d 
pénétré jusqu'au centre , de tomber bnnqncmol 
sur eux, de les prendre en flanc et par deniers, 
et de [es envelo^ter de tous côtés. Ce fut U m 
qui causa le carnage horribie qn*oii ^ des Ro- 
mains : car aussitôt que le front lùit fdil^f ftqpeks 
Romains, en le poussant vivemôiil, reorrnt m- 

tièrement enfoncé, en sorte que la çorp« 4*«M0» 
qui d'abord formait une pomtf , prît to figne 
d'un croissant, les officia des traipes 4*#b 
placées aux aOes les ftrept se rnpprnetw de 
droite et de gauche. Elles pment )m ennenis m 
queue, et fimt mani-bnsse sqr tons eaux ^qi m 
trouvèrent enveloppés avant dVoir |« pnaàf 
la fuite. On dit aussi que la navalarja rao»iis 
tomba dans une méprise aussi aiUnonWie 
que funeste. Paul-^mile ayant été renvsné de 
cheval , les cavaliers qui étaient anprài da In 
mirent tous pied à terre pour le seoowir. Ur 
reste de la cavalerie , qui vit ça noonHinait, 
crut que c'était un ordre géoéral ; quitliiat m 
chevaux, elle combattit à pied. A cette vue, èJt 
nibal s'écria : a Je les aime mieux, dit-il, oonne 
cela, que si on me les livrait pieds et foisp 
Ués. a> Plus de quarante mille Romains réitérait 
sur le champ de bataille. La tqrroDr sa ré- 
pandit dans Rome, et l'on déaespéra do talnt 
de la dté. Longtemps après cet évéqeQiBflt, lu 
Romains, quand ils voulaient fiûre peur aox 
enfants, disaient comme en proverbe : Annibal 
ante portas. ( Voy, Varrow. ) 

La plupart des historiens ont reproehé à Aa- 
nibal d'avoir négligé de profiter de son édatsale 
victoire en marchant sur Rome, çpjî n*auriit pa 
lui opposer aucune résistance ; mais il ait i 
croire que, trop afTaibli lui-mènie, On'ocapts 
entreprendre le siège du CapHole , que d$ H 
pouvait voir de loin; il craignait ks dfelsdfl 
désespoir des Romains, et ne voulut poiot ftf 
fronter avec des forces wi«nfHvpff}f' j^u ^ 
donc de prendre ce parti, AnûM ponnoiii 
qudques corps dispersés : fl battit Marodlos i 
Venushun , et Jïb^ Sempronlus 4aQS 11 Loft" 
nie : l'un et l'autre périrent (1). QuamUHt 

(1) Annibal ne tôt pas lul-néma préacnt •« coahsti" 
périt T. SenpronioK. « toesqae Manon . •• Se ses M** 
tenanu, lui eut envayé le eorpa 4c Srapmntos, leiK^ 
dsla, vojaal le corps fisaot à Ccrrt, «riérrat qa'N klMI 
le moUler, et en disperaer les morcMU à eaaps de Irsait 
Mais Annibal leur dit qu'il 4taU incouTcnaat de i^ 
porter sur un corp<i Inanimé. Fifaécaiisint aar 



725 



ANNIBAL 



796 



ijoute Coin. IVepoa, initaliaJUit, n^moin aeie 
restitit» nemo adversw etm po$t Cannensem 
pugnam in campo castra pq$mU, H ât demaocter 
du seeoors à soin fir^, et mvclui sur Capone. 
Le a^our qu'il fit àtm cette TJIle éoeir* le eou- 
rage de lee aold^tK. « Une ^e luxmeqse, Tusilge 
de lits mous, de parfums et de mets splendide- 
ment yariés, ayaient (Ut perdre eette ▼igoeur et 
ee eourage inébranlable qui caraelMsaient les 
soldats dAnnibal. Le eeips et ràine étaient de- 
venus efTéminés, et ayaient perdu leur ressort » 
(Diodora, t. IV, p. 9)1, trad. deF. Heefer.) 

Cependant aueun général romain, depuis la ba- 
taille de Cannes, n*osait plus tenir la eampagne; 
fliak Annibal était bors d*état de profiter de ses 
tueeès : son armée était affiûUie, et, malgré sa 
brillante victoire, malgré l'importanoe qub son 
parti avait à Oartbage, ses ennemis y avaient 
pbtenn une telle Influence quHl eut de la pefue 
à ae foire donner un renfort de donae mille fim- 
tassinset de deux mille einq cents cavaliers x son 
ftère Asdrubal ne parvint à rassembler eette 
troupe qu^après de grands efforts; encore ftit41 
«kbiigé, pour la hii amener, de ftdre un long sé- 
jour dans la Gaule (uey. Asbkubàl). Annibal se 
vit deno forcé à se tenta* sur la défensive, Capoue, 
assiégée par deux armées consulaires, était sur 
le point de se rendre, lorsque Annibal, espérant la 
sauver par un coup bardi, se porta en avant, et 
campa ai vue du Capitole Tan 111 avant J.-C. 
Mais les Remains ne se laissèrent plus épou- 
vanter : Oapoue leur ouvrit ses portes, et dès 
ee moment presque tous les peuples d'Italie se 
déclarèrent en leur faveur. Repoussé dans son 
camp par le consul Q^wdiua Neni, AnniM fot 
dans rimpossil^ité de fMre jonction avec son 
frère. I^jà celui-ci aT9it francjii les Alpes probfi- 
blement par le même passage qu'avait suivi An- 
nibal, lorsqu'il fut surpris et tué, Taq 207 lèvent 
J.-C,, par le consul Claudius Nero, qui jeta sa tète 
sanglante dans le caïup d'Annibal. Celui-ci se re- 
tira dans le Brutfium, où, quoique entouré d'em- 
barras de tout genre et avec des forces inégales, 
il cofnbattit i'artaée pctorloMa^ et se fpaiatint 
avec avantage. 

Ce fut alors que Scipion, imitant la tactique 
de son ennemi, porta les armes roinaines en 
Afrique i et Cart|iage tremblante appela Annibal 
à son secours. A cet ordre de rappel , il s'écria 
en f^missant de colère, et presque les Içtrmes 
aux yeux : « Voilà donc Annibal vaincu , non 
« par le peuple romain dont j'ai tant de fois 
« battu les armées , mais par la bas^ maliçiité 
a du sénatdeCarthage, trop jaloux de ma gloire ! » 
n fallut cepepdant obéir, n fit tuer les soldats al- 
liés qui refusaient de le suivre , et en 203 il aban- 



tanee de la fortnn*. dont U STsIt on exemple moi les 
venx , et admirant la valeur de eet ennemi qut n'était 
plus, U fit au mort de roagnlflqaes (unéralUea. U en re- 
coellltt les os, lei déposa frenéreoseroent dans une co'rne, 
et les envoya dans le camp des Romalas. » (DIodore, 
t. IV, p. m, de la trad. de P. |I. ) 



donna lltalie, qu'il ayait occupée scjse ans. H 
aborda au port àt Leptîs, rassembla autour de 
lui un grand nombre de Numides, et prit son 
eamp auprès d'Adrnroète, pendent que^Scipion 
s'emparait d'un grand nombre de villes et ré- 
duirait les hebitauts en eselayage. Annibal , forcé 
par ses compatriotes de livrer une bataille déci- 
sive, marche aoutre lui. prèsde7ama,àdnqjour- 
pées do Cailbage, une conférence eut lieu entre 
les deux généraux : les propositiops d'Annibal 
furent frétées, l^ fortune des armes l'avait 
gbandonpé} ytngt nulle Carthaginois demeurèrent 
sur la place, vingt miUe fUrent faite prisonniers. 
Annibju s'epf^it à A4rumètc, raaaembla les fu- 
l^tjfa, fit au bout de quelques jours parvint à 
réunir une noufelle erroée : Il se rendit alors à 
Cartbage, et déclara au sénat que le seul moyen 
de salut était la paix. Ainsi se termina, an bout 
de divbuit ans, eette lutte seufifante, ( V^y, Sci- 

PWH, ) 

Anuibal obtint le eomm<Uld^pnent en chef d'une 
ermée dans l'intérieur de l'Afrique , et fut revêtu 
de l^ cjigiité de 9Hffèt€, Mais le parti de Hannon, 
son ennemi jur^, ne eeaaa de le poursuivre, et 
l'accuse euprès des j^mains d'entretenir des re- 
latiops secrètes ayec le roi de Syrie Àntiochos, 
afin de renouveler la guerre. Des députés romains 
vinrent à Cartbage demander qu'on leur livrât 
Annibal. Pour tirer sa patrie de l'embarras et 
lui épargner cette honte , Annibal s*enfbit k Tyr. 
Il y fut reçu avep de grands honneurs. A Éphèse, 
où Antiochus, roi de Syrie, tenait sa cour, Annibal 
décida ce prince à déclarer la guerre aux Ro- 
mains, et lui démontra que lîtalie devait en 
être le théâtre. Antiochus goûta les plans d'An- 
nibal; mais lorsqu'il fit solliciter 1 alliance de 
Carthage, les enpemis du héros exilé l'empor- 
tèrept encore une fois ^s |e sénat, et &'ent 
avorter le projd^ Cependant Annibal eut le 
commandement de la (lotte syrienne, et attaqua 
les Rbodiens elliéa de ^ome; mais la perfidie 
d'un suhalterue le contraignit à la retraite. An- 
tiochus lui-même, par une série de fautes et de 
désastres, fut obligé de négocier tme paix hon- 
teuse. Annibal, qui devait être livré aux Romains, 
n'y échappa que par une seconde f^te, et se rendit 
auprès de Prusias , roi de Bithynîe , qui ne res- 
pirait que guerre et vengeance contre les Ro 
mains. Anqihal fût l'âme d'une coalition puis- 
saute, entre prusias et divers princes limitrophes, 
contre (lumènes , roi de Pergame , allié de Rome. 
I] remporta plusieurs avautages sur terre et sur 
mer; mais l'Asie tremhlftit au nom de Rome, 
et Prusias, à qui le sénat avait envoyé des dé- 
putés pour exiger l'extradition d'Annibal , était 
prêt à obéir. Daps l'impossibilité d'y échapper, 
le vieillard, qui, fugitif,^tait' encore l'effroi de ses 
impitoyables ennemis, avala le poison qu'il por- 
tait, dH-on, sur lui dans un anneau (1). H ayait 



(1) Ce fot peut-être de l'opium, depnU longtemps calUf é 
en ItRypte et sor la côte de l'Afrique. 



737 AlfNIBAL 

puté toute la vie dmi 1t« eaDi}«, imi arotr 
«U tnU par ancan de m loUab. Cfl ht dus U 



H^^KMoa pioreaaait la plni hante admtntloD 
pour le génie d'Aïuibal, ■ cet bomme , dit-il 
dam le Mémorial, le pluiaudadeox de toot, le 
pins Aonnant pent-Mre ; si hardi, il lOr, si luge 
m toiiteichosiM;qal à Tingt-iii inaemitoitce 
qd est kpeiiieconeeTible, eitaitece qu'on de- 
vait teidrponriiiqKiuible; qui, raumçant t tonte 
eommnnicadoii arec son paj», tn«ane de» 
IMophe cBDcmU on Ineoimiia qall but atta- 
quer e( TalMre,eMahde le* PyrÀiées et les Al- 
pes, qu'on awjitt insonnontablM (!)• et ne des- 
cend es Italie qu'en payant de la nwitié de ton 
tmie la seule acqirisitkin de son ehanip de t«- 
taOle, le sed droit de combattre; qoi ocenpe , 
parconrt et gouvone cette même Italie dnnnl 
Mise ans, met plusieais fois k deux doigta de sa 
perie la terrible et redoutable Rome, et ne Udie 
StpnriequeqoaDdtmmetk pndt la letoo qu'il 
adonnée d'aller le combattre cbes lui. • [Eœ. 
des g. du m., avec de nombroiseii addH. ] 

ÀHnibala été te sqet d'âne tiagMiedeH.Pir^ 
min Didot ; Paris, 18M. 
ZanSn, KrjMiUfln d'XuiUal « tmtn la jlptà i 




■ imiBaLK, surnommé Patavtnuâ ou Pa- 
iovano, muilden italien, Tirait su raHien du 
seiiième sUde. Il (ht un dea plui habDes jooeiirs 
de hilh et de clirectn de son temps. H remplit 
pendant trente ans les ToDCtlons d'organiste de 
l'église de Safnt-Harc 1 Venise. On a de lui : 
IMier privntt motettorum qvinqve et ttx vo- 
cum; Venise, 1&7A; — Canffonet qvahtor vo- 
atm; Venise, 1593; — Madrigali a cinque 
pod.-lHd., 1583. 

reUa . BtatnpMt da MuMmi. 

■arkhalikhou AKif I BALLUinii (Flavilu 
Claudius), natif de Tooloase, neren de l'on- 
pereur Constantin le Grand (2) et Mre de César 
IMmatius , Tivait dans la première moitié du 
qoatriinte siècle. Il reçut de son onde le titre 
àe roi, comme l'attesleat les médailles frappées 
arec la lé^mde : Flavio Atmiballiano rtgi. 
Dans la dlrision de l'empire, le Pont, la Cap- 



n âeimii aiièmKDl 



- ANMUS m 

padoce , la peltte Arménie , la V^-jtkt arec Ce- 
isrée, échurent a partage à A"i'i>nHm Ajvls 
la mort de Constantin, Annibalia et son bin 
Dabnatlus fonnt aaaaadnés, CD 337 deJ.-C.,l 
Constanlinoplepar les gardes dn palais, pnd«- 
bleroent à llnsÛ^Hon de Constance □. H. 

AimiGBBU ('Awi<Mpt«),pUkiMpttepec, de 
Cyrène, disciple d'Hégârtis , et probaUenot 
contonporain dti^eiira, virait vers 330 btmI 
J.-C. n succéda k ArisÛppe, fondalenr de Vt- 
cole . ■ - 

parttalitr8(<lv««sp{a<Lt|«<nc),doiillet riU> 
rents reçurent le nom d'oMticrfrteM (iwni- 
(ai« ). Cette secte parait a'Mn de boana bewe 
réunie k celle dl^ricnre. HIe admettH, canne 
principal obfet de la vie, la voh^ (4B>^)i 
qui n'euhiait point les JooisaaMM momies ; <H 
l'amitié, la reccnnaissanee , ramoor patendft 
filial, ainsi que l'anmar de la p^rie, ébteti* 
an oominv d«s âànats de la vclopté. 

Un autre ^nnlceris, de Cyrine, plus sada 
que le précédent, et qn'ËUen noua d^tiai ooeaM 
un grand amateur de dteranx, se tnMvall 
É^ue an moment oti Platon devait être veaAi 
cwnme esdave, par ordre de Deojs le Jenw. H 
acheU le céKbre pUloscpbe 
Tingt ou trente mÙMS, et 1ère 
ndt seul, ^oute Olympiodore ( dans la n« <e 
Platon ) a aanvé Anniceris de l'oublL B. 

DliKemLilr«.ll,*ietN;lll,«. - stn&«,im 
-.Clctroi, déQfftIli. III, n.-Éllca, t'mim »■ 

jjiNin DK TiTBBBK, BOB laBn de Jm 

Nanni, naquit à Vilertterin 1431,et mconilk 
ISnoTembre l&Ol.llaiInrortjeaiiedans l'erira 
des Frtres Prédieurs. Ëgalement versé dans!» 
langues et les lettres latinei, grecqnes, béfet» 
qoea, arabes et cbalduques, il porta trt*4eii II 
connaissance de la chroocdogieetdel'tiiilebi*- 
crées. Ces oeeopatlDna ne l'empCcfatrent psi ift 
remplir divers emplois dans son ordre. Sa ^ 
bité, ses prédicationi et qoelque*-niis de w 
écriû lui avaient Tait nne d gnnde i i'[«<itira. 
qu'honora iuocea^vanent de la "fr^infr |Bti- 
culièrededeux papes, Sixte IV et Alei ' " 
D était considéré à la cour de Rome o 
des plus haUles et des phis recoaunandiUM 
personnages de son slide. 

Le premi^ ouvrage qu'il poUia et qd U K 
beaucoupdlionneur, dans on tempe ob la deitne- 
de l'empire de Constantin frappait et ^Btlt 
les esprits , fut ion Traité de l'cnpin dti 
Turcs (Tractatut de imperio T^rcorMa); 
~'~~' rerneilde sermons qn^ prêcha IGtes 
en 1471. H se donna les airs d'un prophète dMi 
son Traité des Triomphesque les dirétl^ roB- 
porteront sdt les mabométans et le* Sarasfa» {D> 
fiituris Christianorum triump/tit in Ttrcai 
et Saracenot, ad Xytima IV et omitetpnità- 
pes c/trUlianosj Cioes, lUO, in-i*; ctiM- 



7» AKHIUS 

ronberg, iit-4* ). Ce «eMud oomge o'mI que la 
réunit <1« meiplkilMiu cm de tel rtOeikiiw 
■ur 1« Une de l'Apoealypie ; U Im iTaK fM>^ 
tte ruate 1471. Ce im a en phukxire iA- 
Ûom: b HbHothèqoe de CoUwrt eoooaeimK 
on muiDMfit, qnt e«t mabitcsent à b Blblloflii- 
qw netkMMlc. Dn troWtme oam^ d'Annim 
a poor ot^ le prtt i intérM; U eri inOaU 
Àd R. D. P. (rererendum dominiatt Petrata) 
Bantiitm, epitcoputn Patavinvn, quxtttowi 
ihue tuper mutvojvdaieo et eMU et divino. 
CA oomce cet dalé de Viterbe le g mai M91, 
!■-<*; b Uea et le nom de Hmprimenr n'y aont 
point marquée. L'anteur publia eon dernier ou- 
nageàlUaiie.an Cbamp-de-Flore, taat la date 
Al 10 jnOkt U9S ( Eoctuiiae satwr). Dans ta 
préboe, qnt a été fraprlmée avec nne traduction 
baaçabe ( JMmofru pour tenir à FAUtotre 
aneUnne du globe; Parie, ISIS), il ne «e qna- 
DSe point de maître du lacrépalaii; et «oerTet il 
B'gMiDt cette cfaarge qu'en 1499. Il avait dto 
Ion nn ^paitonent an Vatican, et jdaneanit 
Icqfann. C'était h tni d'euminer, coriger, m- 
ielêr 00 qiproarer ce qui derait être imprinié à 
Borne. Twt ki ItbnJree et imprimeurs étaient 
•mu aa jmldfctiaii ; QavaH to droit de aiéger dans 
la coo^éfftb» de l'Itutex, et ^ëgeait, quand 
k pape tenait chapdle , immédiatenieDl après le 
dorea de la rate. 

Anidu est toujonn l'eatime et l'alTedian de 
fenleb&mineda pape Alexandre VI; mais ta 
itecMIé loi coûta cher : H ne craignait pai de 
dln qadqiMAifs t CAsar Borgb des trériUt qui 
iW^Mtaknt à ce prince Ticienx. On prétend que 
cdaM, poor ae dttrrer d'un si incommode cen- 
Mor, lé lit empoiaoBBer t l'ige de loitantedlx 
ana. Ia vlDe de viterbe bi Bl dresser nue ata- 
Im dn* niMfl-d»Tl]le. Aonins s'est Ml me 
te paries Antiquités làntif^Ua- 
voluvtina XVIII, ia*À. ; Rome, 
I4N. Q • prétendu donner les ourrages }ua- 
qnUn Inconnna d'un grand nombre d'aideurt 
Mdena, et a ajouté des eommcnlalrea lor la 
pliait de ces ouTiages. Ce M à l'oecasion de 
en prétendue* découTerlei et de ce tivrail que 
lea fkn savants hommes du seiilime (A dg dix- 
Bcpôime aifeele s'éairirtnt des libelles pour ou 
contre Anniua. Persuadés que les f éritaldes ou- 
m0H de cea anciens éerirains ne luMsIaienl 
ptoa, Ds ne potnaleot regarder que comme des 
iMces bosses on supposée* cdiei que I'm fal- 
*rfl paraître loaa le nom de Bérose, de MauA- 
tbon, de Mégutfatoe, etc. ; et lea eommentairea 
d'Aanlu tu des écrite de cette nature dé- 
valait passer pour de pure* Seticas. [ Kne, det 
t. du «.] 
a»Hlol«Rn, MiMrlaiJoiil ftula»*. — Tlnbei- 

(U, VII, rin. ir. p. ii h it. - gMUt a tchirt. 



ARnvji on ■Aimox (saint), arcberBqne 



- AMOT 



7» 



siècle , mort le 4 décembre 1075. U appartenait 
à b famille de* comtes de Sonneberg en Souabe, 
et «uItU d'abwd b carrière des annes. Son 
0»^, chanoine deBambei^, l'en dégodb, el 
Ini inspira b godt de l'état eccWibstiqua. Vm- 
perenr Henri m, dit te JVotr, enleadant vanter 
les verloa d'Annon , Toolnt b connaître, l'appeb 
près de lui, et h nomma archevêque de Cù- 
logoe en lO&S. Le prëbt s'occupa awsiut deta 
réTorme des moaaâlèrei; il en Tonda denx de 
chanoines réguliers k Ctdopie , et trob de l'ordre 
de Sabt-Benoil. Après b mort de Henri m, 
llmpératrice Agnès St confier t saint Aimon b 
régence de l'anpire, et il reversa gloHeuie- 
ment; U réprima les exactions, diminua les ba- 
p<Hs, et apprit k gouverner an Jeune Henri IT. 
Pendant on voyage qn'Q lit en IbUe pour l'é- 
lectian du pape Alexandre H , il confis son gon- 
Temement h l'trcbef èc[ue Adalbert de Brème. A 
ton retour. Il trouva les taaUtanb de Cologne 
indisposé* contre loi, et lût obtigt d'emplejer b 
Toree pour lea soumettre. Grégoire vn , nicces- 
senr d'Alexandre H, trouva en Annon un de* 
phis lâés propagaburs de tes réformes eccM- 
siastiques,iMtamnieatdaasb question ducéllbat 
Au nom d'Annon se rattache une des plu* 
belles productiou littératrea de TAlkmagnei 
c'est une espèce de paBégpique de ce saint ( en 
S9 dtapltres ) , intitulé Lobgetang attf dtn Hti- 
ligeu Àtuu, et composé ver* 1193. Opili t'im- 
prima le preinier avec un commeobire en IS39, 
Ib-8*. La meilleure édition est de Cddjnann; 
Uipilg, iSié, In^*. 

BMlcnrMt , OtuMIcklt àtr Paote umA ttnUiam- 
Uf, II, ». M. - oti-Ttalu, CucJUcau itrPatUt- 
elm UaUtmil-LUtralmr ttr Dnliekn , 1, p. Ml. 

AHaoan on Ainoiii {/oAnH-Zocofr) , anU- 
qnaire et naturaliste, nékBUe en I7ït, mortai 
1S04. D était professeur de jnrisprudeacc t l'u- 
alversité de Bile, oe qui ne l'empêchait pas de 
M livrer à ion goUt pour l'archéolo^e et 
l'histoire naturelle; ses collecUoni de médalllw 
tt d'obiets d'histoire natnrelle, qu'on conserve k 
BUe, sont riches et remarquaùe*. 11 a donné un 
grand nombre de mémoim. Inséré* dans te* 
ktta Belvetiea; des noie* rebtives aux roo»- 
naiei antiques, pour l'édllion de Bile, 1761, du 
Glouaire de Du Cange, et des additions k l'ou- 
vrage de Knorr, sur les pétrtflcatiooi. 



AROT{ Pierre- A'ieoliu }, litbrabur rrantaù, 
né en 17fll à Saint-Germainmont (département 
des Ardennes) , mort le 31 octotire 1813. A l'é- 
poqne de b révolution il vittta les Pajs-Ba* , 
t'AUemagne, lltaUe, llle de Halte, et vint, 
iqn^ douze années d'exO , s'établir kReinu, on 
d se livra aux filetions du sacerdoce et t de* 
travaux da cabinet. On a de lui : Coiffe de 
CMtUHre, ok Annale* du monde depuit la 
dispersion des hommet Jutqu'en ISOI ; Rdms, 
lS01,iB-fol., TâmpriroéK "■" '" 



781 



ANOT — ANQUETIL-DUPERRON 



Reims, 1816; — /e5 Deux Voyaçeun, oa £#1- 
très sur la Belgique, la Hollande, V Allema- 
gne, la Pologne , la Prusse, V Italie % etc.; 
Paris, 1803, 3 voL in-i);— Orai#ofi funèbre 
de Louis XVl; 1814, iii-8»;— Taèleau de 
r Histoire universelle, servant de texte aux 
Annales du monde, 1817; — Discours pnh 
nonces dans les assemblées de ^association éê 
la Providence 1 1823, deux parties in^ia. 



Quértfd, la Frûncê lUtérûifé, l«p. M. -^ 
quart, ÉU>9ê dPAnùS, dint fA%mtmiiré 4m é epm rtêmmt 
dé ta Marne , loné* itsi. 

ANHOWAIET. VOff, NOWAÏHT. 

ANQtîBTiL (Louis-Pierre), historien fran* 
çais , né à Paris le 21 lévrier 1723, mort le 6 sep» 
tembre 1808. H était le frère atné d'Anquetil-Du- 
perron , et entra de bonne heure dans l*ordre 
des Chanoines réguliers de Saint6*>GeneT]èTe. 
Nommé directeur du séminaire à Reims, il dé* 
buta dans la carrière des lettrée par lliiatoire de 
cette ville, ouvrage qui est devenu assea rare. 
En 1759 , il fut prieur de Tabbaye de la Roe 
en Anjou , puis prieur^curé de Ohâteau«ReDard ; 
enfin, au commencement de la révolutiotti il fut 
curé de la Villette près de Paria« te a de lui i 
P Esprit de la Ùgue; Paria, 8 vol. in-12, 
1767; — P Intrigue du caHnet saue Henri IV 
et Louis XIII, terminée par la Fronde; 
Paris, 1780, 4 toi. in-ll; -^ Louis XiV, sa 
cour, et le Régent; Pari»« 1789, 4 vol. iA-12 ; •«• 
les Mémoires du maréchal de Viiiurs; Pi^ 
ris, 1784, 4 vol. tn-12;'- Histoire de France; 
Paris, 1807, 14 vol. in-12;**- ifittoére civWe 
et pratique de lavilledeÂeims;^eisQef 17M, 
3 vol. in-12; — on Précis de Vkistoire un^ 
verselle; 12 vol. in-12, 1801 et 1807. Ces dettl 
derniers ouvragés ont été sottf ent contestés à 
Anquetil, surtout le premier, ^ont le véritable 
auteur parait avoir éé VêAt de la Salle. Il y 
eut une vive poléraicine entre les deui auteurs, 
pour savoir qui mettrait son nom en tète de l*ou* 
vrage : AnquetU importa. (Teet à eette occa^ 
sion que parut on écrit Intitulé MémMre ser* 
van t de réponse pour le sieur Delaiêtre, li^ 
braire de Reims, contre le sieur Anquetil; 
Reims, 1^ Janvier 1758, hi-4*> de 14 pages. 
Il travaillait au Précis de Fkistoire univers 
selle, lorsqu'il fbt arrêté pendant le règne de la 
terreur, et dans sa prison il Ile cessa de travail 
1er à son ouvrage. Après le 9 thermidor, il ter- 
mina son entreprise, et bientôt le ministre Charles 
La Croix l'introduisit dans les archives des rela» 
tiens extérieures. Anquetil y composa ses Mo* 
t0 de guerre et traités de paix, ouvrage dans 
lequel il déploya des connaissances profondes en 
diplomatie , et une grande rectitude de jugement 
Il dit dans sa préface de VHistoire de France 
que c'est pour remplir le désir de l'empereur qu'il 
a fait cette dernière entreprise. Cet abrégé est, en 
effet, nécessaire pour tenir lieu des histoires vo«- 
lominenses que l'on consulte plutôt qu'on ne 
lesNti malt celle d'Anquetil est le dernier effort 



782 

de sa vieillesse. EUe eat faible de atyle comme 
de pensée : die ne porte phia le cachet de l'au- 
teur de V Esprit de la JÀguei Comme historien, 
Anquetil s'est aoquis des droits à la reconnais- 
sance de sa patrie; ses qualités morales lui ont 
mérité l'estime de tous ceux qui l'ont connu. 

Dicter, dant le Mm§attm waiffêlopédique i Partt, ITIS- 
1111. ^ Qaérard, la France UUermin. — Cteodoo et Oc^ 
laodine, Dietionnairê. 

AXQUBTiL-DUPBaBOH ( Abroham-HyO' 
cinthe), savant orientaliste, menabre de Tut- 
cienne Académie des hiserSptions et belles-lel- 
tres, né à Paris le 7 décembre 1731, mortdaas 
sa ville natale le 17 janvier 1806. Frère du pré- 
cédent, il s'est rendu célèbre par ses voyages 
dans l'Inde, et par la découverte qu'il fit d'une 
partie des livres de Zoroastre. Après avoir étu- 
dié l'hébreu et ses dialectes , l'arabe et le persan, 
plein d'ardeur pour la science, s*enrâla en 
1754 comme simple soldat pour Ilnde; ma» fl 
fut bientôt libéré du service militaire» et dot à 
Malesherbes et à l'abbé Barttiélany de s'emlla^ 
quer k I<orient,avec un secours d'argent accordé 
par le roi. Arrivé dans Ilnde, et apiis avoir par- 
couru une grande partie de œtte vaste pres- 
qu'île, il se fixa à Sourate, où se trouve encore 
une colonie de Guèbres ou adorateurs du feo, 
que le fanatisme des musnhnans avait obliiés de 
quitter la Perse. Aussitôt il s'oceupa de gspKff 
la confiance des destour $ ou prêtres panes, 
et se fit initier par eux à la connaissance des 
livres de Zoroastre; il parvint même à st tsin 
céder une partie de ces Uvres écrits en seodi 
en pehlvi et en sanscrit. Quand il se vit en pot* 
session de matériaux suffisaola, fl retoomati 
Europe en 1762, et se mit en devoir de les cou; 
muniquer au monde savant H avait rapporté de 
llade une centaine de manuscrits. 

L'ouvrage où sont consignés les prindpaai 
résultats de ses recherches parut en 1771» soos 
le titre de Zend-Avesta, 3 vol. iii-4*; il qm- 
siste dans une traduction littérale da Vendidait 
ainsi que d'autres livres sacrés des Guèbres» fié* 
cédée d'une relation particulière de s«s voyagBi. 
Cet ouvrage, à l'époque où 11 pamt, £t om 
grande sensation. Jusque-là oa ne rinniinrt 
sur les doctrines de l'ancienne Perte que Isi 
fragments transmis par les Grecs et les Bo- 
mains, et les témoignages suspects des muni- 
mans ^ des autres peuples asiatiqiies d\iis 
origine récente. C'est à ces fragments et à en 
témoignages qu'avait dû se borner le leborien 
Hyde dans son livre De veteri reHçkme Psf 
sarum. Anquetil ofBratt enfin à k curiosité du 
Européens les monameats originanx de cesdo^ 
trines , ou du moins des monuments d'une as- 
torité incontestable. Malheureusement Anqned 
manquait de la patience et de la sagacHé qu^xi* 
geait une pareille tAche. Pendant son s^oor à 
Sourate il s'était hâté de faire, sons la didée dai 
destours, une version littérale des livrres qu'il se 
proposait de publier. Mais il ne s'était pas roKla 



788 

compte de la taleur précise de chaque mot ; il 
D'avalt pas mèttie ac(}uis une connaissance mi- 
nientapprofottdie des langues persane et indienne 
qaH entendait parler. De là, otttre des erreurs 
de détaO , on nitnarque dans ses traductiotis une 
gène et même une obscurité qtii en rendent Tu- 
sage peu oomtnode. A ces graves Inconvénients 
s'est jointe Ulie prédpHation dans rtmprcssion de 
l'ouvrage» ({ul a exigé une liste d'etrata conèldé- 
raUe. Aussi le travail d'Anquetil donna tteu , dès 
sa naissance , à une foule de commentaires et de 
dissertatioDS qui sont loin pourtant d'avoir levé 
toutes les difficultés. Le principal de ces com- 
mentaires est celui qui accompagne la traduction 
aOemande du Zend-Avesta par Kleuker. Les 
livres oiiginaui apportés par Anquetil de llnde, 
ainsi que ses propres manuscrits » y compris les 
brouillons qu'il avait écrits à Sourate, se trou- 
vent mamtenant recueillis à la Bibliothèque natio- 
nale de Paris. H est donc permis d'espérer qu'on 
arrivera tà% ou tard à une solution plus ou moins 
complète. Deux orientalistes célèbres, M. Bur- 
noofà Paris et M. Olzhausen à Kiel, ont reproduit 
une partie du Zend-Àvesta dans le texte origi- 
nal y avec une traduction et des notes. Le premier 
s'est surtout aidé des commentaires en sanscrit, 
et le second des commentaires en pehlvi, deux 
langnea qo'AnquetU connaissait fail>ltment. De- 
pais la poblioation de ces travaux, les savants 
ont tooi lea yeux un moyen de critique qui leur 
maBqoait Parmi lea autres ouvrages d'Anquetil, 
noua dterotts sa LégislaiUm orlaiito/a, 1778; 
— JNeAéreAet hiêtoriques ei géoçraphique$ 
sur rindêj 1786; ^ tindê m rapport ao§c 
FBurùpe, 1790, 1 vol. lii-8*( *- Oupnek'hat ou 
OHp&niehad (extrait de la partie théologique 
des Védas); 1804, 3 vol. in«4». C'est une tn* 
dueUoii latkie de la version persane des Oupne* 
ifkai, ou Sêcreis qu'il nêftnU pas révéler , 

Pendant la révolution Anquetil s'enferma dans 
mm cabinet, et n*eut plus d'autrea amis que set 
livrea» d'autre délassement que le souvenir de 
set ehers brahroes et de ses deilourg, à qui il 
idresadlMa paroles singulières, qu'on peut lire 
en tèle de sa traduction des Oupanichadai : 
Anquetil-Duperron aux sages de l'Inde, salut. -« 
V«wa ne dédalgyierei pas lea écrits d'un homme 
qai est, pour ainsi dire, de votre caste, 6 
hommea sages 1 Écoutea, je vous prie, quel est 
mon genre de vie. Ma nourriture quotidienne 
ae eoropoee de pain, d'un peu de tait ou de 
fromage, et d'eau de puits; ki tout coûtant 
quatre sous de Fmoee, ou le douiSème d'une 
roopie indienne. Je pasae l'hiver sans feu; 
l'usage des matelas, des draps, m'est inconnu; 
mon linge de oorpa n'est ni changé ni lavé. 
Sans revenu, sans traitement, sans place. Je 
vte de mes travaux littéraires , asse£ bien por- 
tant pour mon âge et eu égard à mes fetigues 
passées. Je n'ai ni femme, ni enf^ts, ni do- 
meatlqae : privé de tous les biens de ce monde 
el iflhndii de ses ttena, seul, abeohmMnt libre, 



ANQUETIL-DUPERRON — ANRAAT 



784 

« j'aime cependant beaucoup tous les hommes, et 
« surtout les gens de bien. Dans cet état, fai- 
« saut rude guerre à mes sens, je méprise les 
« séductions du monde et je les surmonte. Jo 
« suis près du terme de mon existence; j'aspire 
a vivement et avec de constants efforts vers 
«l'Être suprême et parfait, et j'attends avec 
<c calme la dissolution de mon corps, t» Anquetil 
simposalt volontairement ces privations : il ne 
tenait qu'à lui de vivre dans l'aisance. Soit fierté, 
soit bizarrerie , il refhsa constamment les récom- 
penses qui hii furent offertes, et que méritaient 
ses utiles travaux. Un de ses biographes raconte 
que Louis XVI ayant destiné des fonds pour en 
gratifier ceux des hommes de lettres et des sa^ 
vants auxquels ta France avait le plus d'obliga- 
tion , il avait fait comprendre Anquetil-Duperron 
pour une somme de 3,000 fr. Un ami les lui porta, 
et plaça le sac qui les contenait sur sa cheminée; 
mais il ne M pas plutôt sorti, -qu'Anquetil s'en 
saisit, et courut le lancer aux trousses de son 
ami , qui retrouva le sac arrivé avant lui au bai 
de l'escalier. On fht obligé d'avoir recours à la 
rase pour lui fliJre accepter une partie de cette 
somme : fl avait une vieille pendule de très-peu 
de valeur; on lui fit accroire qu'elle était d'un 
prix inestimable, et on ta lui acheta pour i,GOO fir. 
La Société d'histruction publique lui ayant plus 
tard alloué une pension de 0,000 f^., Anquetil 
renvoya le brevet en disant qu'il n'en avait pas 
besoin. L'extérieur de ce savant était si misé- 
rable, que, dans les rues, le prenant pour un 
mendiant, on hil oflOrait l'aumône, qu*il redi- 
sait modestement. Quelques instanta avant de 
rendre le dernier soupir, il dit à son médecin : 
« Je vais partir pour un voyage bien plus grand 
« que tous ceux que j'ai déjà taiU; mais je ne 
« sata où J'arriverai. » Outre les ouvrages que 
nous avons hidiqués, avait encore lu k l'Aca- 
démie plusieurs mémoires, dont l'objet est de 
prouver l'authenticité des ouvrages attribués par 
les Perses k Eoroastre, et d'éclaircir l'htstoire 
et les tangues anciennes de l'Orient II était oc- 
cupé à revoir une traduction du Ko|ra^e aux 
Indes orientales du P. Paulin de Saint^ltarthé- 
lemy, et à le pubtier avec des corrections et des 
additions , lorsque sa mort arrêta l'impression de 
cet ouvrage, qui a été conthiué par les soins de 
Silvestre de Sacy, et a paru en 1808, 3 vol. ioA", 
[Bnc, des g. du m., avec addit] 

Bo|ip, CrmwMt. KetfUick au samkril, Mend, ctCn 
p. t. - Voo Bolilea, Dm aUê Indien, 1. 1, p. 1S4. - Un* 
glolt,JVo(ice tur jén^etU-DuperroiL - Biographie det 
Ccntemporûins. — Biogfmpk. mUvenêUe, 

ANQUBTIL DB »Bi A. lECOUBT, troisième fi-èro 
du précédent, l\it aussi envoyé dans l'Inde, avec 
diverses missions , sous les auspices de Males- 
herbes, en 1756, et il se trouvait encore à Su- 
rate en 1760. C'était un homme savant ; il favorisa 
les recherches, et (ht utile aux Immenses travaux 
d'Anquetil-Duperron. [ Enc. des q, du m. ] 

* ANBâAT {Pierre Van), peintre hollandais^ 
vivait à Amsterdam vers ta fin du dix-hnitièmt 



785 



ANKAAT — ANSAL0N1 



736 



tiède. On ignore la date et le lien de sa naiftsance. 

Jl épousa la fille du peintre Van der Veen , et 

peignit lai-mème a^ec succès le portrait et les 

sujets intérieurs. 

Hoabraken, iieAo«6ifff dtr nedêrkaUtehê MomtS' 
ekUderg. 

*knmi9%m (maestro), statuaire espagnol du 
quatorzième siècle, n fit, en 1380, quelques on- 
Trages pour le monument éleré, dans la cathé- 
drale de Tolède, à Henri n de Castille par ordre 
de son fils don Juan I*'. On trouve, dans Ber- 
mudez, Tordonnance du prince pour le payement 
des sculptures exécutées par Anrique, se mon- 
tant à 4000 maravédis (60 francs). Yoid ce do- 
cument : JT à maestro Anrique, que /ace las 
Hnégines parai monimento del rey nuestro 
padre, que Dios perdone, que nos le man- 
damos dar 4000 maravedis, 

Bemades, DiecUmario kUtorico, 

AHSALDi (le père Casto-Innocente), anti- 
quaire italien, né en 1710 à Plaisance, mort à Tu- 
rin en 1 779. Entré jeune dans Tordre de 8t-Domi- 
nique, il étudia la théologie k Milan, k Alexandrie, 
à Bologne et à Rome. H occupa ensuite successi- 
yement la chaire de théologie à Napies, à Bresda, 
à Ferrare, à Milan et à Turin. On a de lui un 
grand nombre d*opuscules et de mémoires, dont 
▼oid les prindpaux, indiqués dans Tordre chro- 
nologique : Patriarehx Josephi,yE9yptii olim 
proregis, religio a crtminilnu Basnagii vin- 
tfica/tif; Napies, 1738,10-8''; Bresda, 1747,in-8*; 

— Dissertatio de veteri jEgyptiorum idolo- 
latria, dans la Raccolta eatogerana, t XXm, 
p. 13&-326; — De cousis inopix veterum mo- 
numentonMif pro copia martffrum dignos^ 
cenda; — De Martyribus sine sanguine tHs- 
sertatio, in qua et nonnulla Romani martyro- 
logii loca a criminationibus Bxlii vindican- 
tur; deux dissertations réunies. Milan, 1739, 
1743, in-8», et 1741-1744, in-4*; — De princi- 
piorum legisnaturalis Traditiane liM très; 
Milan, 1742, ia-4**; — De/orensi Judseorum 
BuccinaCommentarius; Bresda f 1745, in-4*; 

— De romana tutelarium deorum in oppu- 
gnationUtus urbium Evocatione liber, etc.; 
Bresda, 1745, fai-8*, quatrième édition ; Oxford, 
1766, in-8*; ^ De Authenticis S. Scripturx 
apud sanctos Patres lectionibus; Vérone, 
1747, in-4* ; — Epistola ad Alb. Mazxolenum, 
de Tarsensi Hercule in viridi Jaspide ins- 
culpto; Bresda, 1749, fai-4*'; — - De Baptis- 
male in Spiritu Saneto et igni Commentarius 
philoloç/icus ; cui aceedunt Orationes dux in 
Athenxo Ferrariensi habitœ; Alilan, 1752, 
in-4*'; — De sacro et publico apud e/Aiti- 
cos pictarum tabularum cultu, adversus 
Grxcos recentiores, DiMer/a/io; Ferrare, 1752, 
ln-8**; Venise, 1755, in-4'';Turin, 1768, m-4''; 

— Délia nécessita e verità délia religions 
naturale e rivelata; Venise, 1755, kt-è'^; — 
ffcrodiani ii\fanticidii Vindicise; etc.; Bres- 
da, 1757, in-4°; — Defitturo ssdcuIo ab He^ 



brœis ante captMtatem eognUo, aàoemu 
Jo, Clerici cogitata, Commentarius ;Wkaf 
in-8*; — Délia speranza e delta eonsela- 
zione di rivedere i cari nostri nelT altra 
vita; Turin, 1772, in-8*; — Saçgio in^omo 
aile immagincaioni, etc.; ibid., 177S, in-S*; 

— Rijleziioni sopra i meui di perfesionan 
la filosofia morale; lUd., 1778, iii-é*; — Jk 
Pro/éctione Alexandri hagni Hierosolpk.\ 
dissertation posthume; ibid., 1780. 

Mauaeheltl . SmiOoH dTtUMÊL. - jÊmmU Utttr, £h 
talia, nu, p. iii. 

ANSALDi (Innocent), peintre et lltténtnr, 
né en 1734 à Pesda, petite Tille de la Toscaae, 
mort en 1816. Il étudia à Florence, à Rome, et 
décora des productions de son pinceau plusiesn 
églises et musées dltalie. Lanzi, Cioognara, Ber- 
toli lui doÎTOit quelques renseignements utilet 
pour leurs ouvrages sur la peinture. Ansaldi a 
publié : Descrizione délie pUivre, scuUwt d 
architetture délia cittàe sobborghi de Pesda; 
Bologne, 1771, in-8* ; — une traduction in teno 
sciolto du poème de la Peinture de I>ui)resD07; 

— Ilpittore istruito, poème didactique; fis* 
logne, 1820. 

Unxl. Histoire dé la p^teturf «t ItaiU, L I. p^ m, 
et une Ifoticê iurtaviê dTjtnioldi p«r Morari«i II Mite 
do poSme /I pttton ittruito, 

*AiiSALDO (Andrea)p peintre italien, wé à 
Voltri en 1584, mort en 1638. était élère d'Ho- 
race Cambassio, de Gènes, quH surpassa IktML 
Comme il était grand admirateur de Paul Téro- 
nèse, fl emprunta un jour un tableau de ee maître, 
et le copia si souvent, qu'il finit par s*cn anirs- 
prier le coloris. Revenu à Voltri, fl s*y fit re- 
marquer d'abord par deux tableaux quH fit 
pour Téglise Santi-NUxoUhtd'Briumo; pas, 
par une Décollation de saint Jean^BaptisU, 
n pdgnit ensuite Y Absolution de reBBperev 
Théodose, par saint Ambrolse, pour Toratoiie 
de ce nom ; la Peste de Mflan, pour l'église San- 
Nicoolo-ed-Erasmo; et une Cène, poor Ton- 
toire de Saint-Antoine abbé, de Gènea. On oonple, 
parmi les mdlleurs ouvrages d'Aiisaldo, le MoT' 
tyre de Saint-Sébastien, pour la cathédrale de 
Cadix; on dte encore sa Vue des fort^lcatiaiu 
de Gênes, ses firesques dans ^ palais SiâMia, 
représentant les exploits du marqnia de ce ion, 
en Flandre; et ceUÎM de la coupole de r^gVae 
Annunziata qui dépeignent l'Asaomption. Le 
temps a altéré ces derniers ouvrages, an poiol 
d'en rendre la restauration nécessaire. EDe U 
confiée en 1700 à Grégoire Temni, qui s'en a^ 
quitta de son mieux, mais sans atteindre le fii' 
du maître. Ansaldo fit de nombreux et remar- 
quables élèves. 

Soprint et Kittl , rtu dir PittBH, ete^ CiowH - 
Ntgler, ffews Miçmneituê KensUtt'LÊXiepm, 

ANSALom (Giordano), appelé aussi Géor- 
dano di S.-Stefano, missionnaire sicOien, de 
Tordre de Saint-Domfaiique, né an eommenee* 
ment du dix-septième siède, mort le 18 noremlirt 
1634. Ayant entendu patter dci penécnlioii 



AMSALONl — AltSCHAIRE 

irétiau soof&aicnt dans le Japoi, Il 
bteniri ion tour la palme dnmutjre. 



ras 



) faire partie d'une miaaiaD dirigée 
% PliiUppineï. A aoa arrirée dazu mb 
1 Tut chargé de dlitribua' lc« wnik 
laut im bdpital de ChinoU et de Jèf»- 
ilie. n ai profila pour appraidie lent 

point de ^Tolr se ùin puaer pou- 
L C'est ainsi que l'Mtrée du Japaa hd 

ea 1B32. La reKgioa dirétkiuie étitt 
tte aux plus grandes Tfotencet : aéta- 
ce ï son déguisem«it, Anuloai resta 
ans être découvert conuue chréUea; 
DUT un prêtre ja[)onBis. Mais1e4aoûl 
. reconnu et arrêta à Ifangasaki. Son- 
'd i d'horribles tortures , U fat enfin 
te eu bas; mais it ne mourut pas sor- 
tOD agODJe dura Mpt jour*. Un autre 
)ère Thomas de Stûnt-Hfadntbe, ht 
mis ï mort avec saûaoté'iKur chré- 
loni iHait, an raj^iort de ses blogra- 
mme éclairé : il pottédait, dit-on, la 
« de sept tai^oei. D a laissé une tra- 

latio, Det via da Saintt deion or- 
e écrit ai espaçai par Henundo del 

manuscrit de cette traduction eila- 

ï StviUe au t«m|iii de MongHore, 
- un livre resté inacheté, sur le* 
) sectes chinoiaes , avec la réAitatfoa 
eurs. Aduarte, qui mentioDiiB cet on- 
lit pas dans quelle langue il fut écrit 
•ilnna dri nulD Aiuorta Ot FUIfUiaâ, 
. - Monmlarc, BU>Uolli4cu Slaila, U IN. 
:ebiril, ieriftant orAMi /ynKcdMnm, 

>iii ( Vincent), peintre bokm^s, tI- 
imencement du dix-septième sitele. 
iprt» les pri Dcipea de Louis Canacbe. 
rvédelui, t Bologne, deux btbIeNix 
éritc, au jugement de Lanii. Lepre- 
laos la chapelle de Ptoravantl, t 
iaiut-Ëtienne : il repr «ente un saint 
l'autre est une Vierge dtou Ut 
ic saint Sébastien et saint Rodi plaete 
Ce tableau se trouve dans l'^iie 

ilidu pUfrlw. — Luil, Jlorta pUUrfea. 

: {jiAti-I-Jtiu4m),po£tepenaii,mart 
vivait sous le règne de Mahmoad le 
■assait alors pour le pins brillant gé- 
rse. nfutcbargé psrleroide la sur- 
is cmiTres littéraires. H fît on poAne 
r de Mahmud, et traduisit l'histoire 
et Sohrab, de nanUre k s'atthtr 
de ses contemporains. Hait son 
tre littéraire, c'est d'avoir protégé et 
la scène du monde l'Hornère de ta 
nisi de Thous. Lr rencontre eut lieu 
tin : attirés par nnc mutuelle sjropa- 
nii poètes se lièrent biâitM d'une 
é. 



ARURT ( jndr^oiepA), hitloiim eedéuas- 
tique, né dus l'AitoIi ea 17U, mort en 1790. Il 
Alt snocesetreraent béoédlctln, dwTaUsr de Halle, 
avocat u pariesMot de Paris, et prianf-coré de 
Vlileconin. On a de M : Diaîofuet Mr fu- 
liliti det wtotnet remet, 17«9, Ifr-iS; ~ £x- 
poiUiim wr le CaUtgtu det CaiMqvet de 
Saltmm, 1771, bt-ll; — Bittoire de mW 
Maur, obM de Glqu/hM, 1771, liM3; — 
Éloge de Ckarlet 7, empereur, tnAdi dn 
laUn de J. Mastehu, 1777, in-ii; _ Btpril 
detaini Vincent de Paul, ou ModèU de am- 
dtUtepropoté à toHtlet eceléiiatliquet , nto, 
ia-ii; — Histoire de taintê Keiiie etAlite, 
etde Fabbayede flaoigny, 1783, in-ll; — 
ffittoére de taint Fiacre, 17U, in-13. On 
suppose qa'Aniart apuisé ses ourrages dans les 
archives de l'abbaje de Siinl-G«nHiii-dct-Prés. 

AURAIT llovii-Joi^A-Autiitte) , écrivain 
ecdésiastiqiie, né en 1748 è Aubignj , dans le 
diocèse d'Ams; mort le !» nui 1813. H ttat 
prieur-euré à Grand-Pré ( Ardeones) , et a pn- 
blî« : amMhigve tUléraire du MiAne, ott 
TraUé hUUrique et critique de* auteurt de 
eeCfe proKinM ; ChUona-snr-IUme, 17U, bi-<° : 
ce recodl , qui devait comprâxlre* 8 votnmee, ' 
est resté insichevé; Vie rie Grégoire Corlit, bé- 
nédictin, évéque tTDrbin et cardinal ; Fuit, 
17S8, in-li. 
<)atiiH,la emetlU.~Kiiamiit.BUigT.^ratiauim. 

AKIBBKT (saint), né dans la pnmlère moi- 
tié du septitew liiGle, A Chausd, vfOage dn 
Vexin , mort ai S98. Il Ait éféqua de Rown 
4>rti la mort de saint Onea, en «83, d asslita 
aox étal* du n>;aume, asaemhlé» à CHchj par 
Thiecij m. Pépin, maire du palais, trompé par 
les ennemia d'Anabert, le reÙa» dus nn mo- 
naslireda Hainaut , pour ; Batr ses ionrs dani 
les exerdee* de U btenlUsaace et de la pi41«. 
Son corps Ait bsBaporU dans l'abb^e de Fon- 

Lavie dt SatU-^iubtrt^ par llfnde,diin BolUnd, 



ANARBRT, chronlqueor allemand dudonitènM 
siède. n acoompagna en Palertine r«nipereur 
Frédéric Barfoerousse, et fil U relaUoade cette 
croisade, document pnteleuxqui resta Ignoré jns- 
qu'en 1814, ^KKpie o<i le savant Dobrovr^ en 
acheta le manuscrit d'un barUer de fillage qui 
le tenait A'na juif. L'ouvrage parut à Prague en 
1817, cbdOaèluidellaTregg. Onatroorenn 
extrait-dans le (ubm VI de U BibOothique det 
CroiMdei 4e Wchand. 



ilni^erltM, somcnnmé l'ApOtre do Kord, naquit 
en Picardie le S aepttsnbre 801 , H mourut I 
Brème le 3 flhrier 864. D ht Aevé dans le cé- 
lèbre couvent de CoAie, d'oCi il passa t Corvejr 
en WeatpbaUe. Il ftrt chargé àa aoln d'eBSeigner 



789 

le peuple. Le zèle et la capacité dont il fit preuve 
dans cr<; fonctions loi méritèrent Tentime publi- 
que. Harold ou Hérioldy roi de Danemark, avant 
de (juitter Mayence où il avait reçu le baptême , 
|K)ur retourner dans ses États, demanda des 
missionnaires pour y introduire le ehristîa* 
nisme. On hii donna Anschaire , qui partit avea 
Autbert, et obtint d'abord de grands succèa; mais 
il fut obligé de s'enfbir à la suite d'Harold, dont 
la violente ardeur avait soulevé les Danois. Peu de 
temps après, Biam, roi de Suède, envoya des «n- 
bassadeurs à Louis le Débonnaire; Anschain les 
suivit à leur départ, et obtint du roi te perraift- 
sien de prêcher rÉvangUe dans son royaume. Set 
prédications fbrent accompagnées d'un succèa 
éclatant; Anschaire baptisa un grand nombrt de 
prosélytes , bfttit une église , et revint dans aen 
monastère en 831. L'année suivante, le pape 
Grégoire IV le nomma légat du saint siège et pre- 
mier archevêque de Hambourg. Après la ruine 
de cette ville par les Normands en 845, Anschahv 
se réfugia à Brème, d'où il dirigeait les restes de 
son troupeau, dispersé par les barbares. L'évéque 
de Brème étant mort en A49, le roi Louis de Ger- 
manie unit les deux évèchés de Hambourg et de 
.Brème, sous la direction d'Ansohaire. Le pape Ni- 
colas r*" le déclara son légat pour prêcher Yt- 
vangile chez le^ Suédois, les Danois, les Slaves et 
les nations voisine*^. Anschaire retourna en Dane- 
niark,sous U protection du roi Éric, pour remédier 
aux désordres que son absence avait causés, et 
que n^avaient pu arrêter les missionnaires qui lui 
avaient succédé. Il parvint , à force de travaux, 
à faire refleurir la religion chrétienne. H fit aussi 
un voyage en Suède, où il réussit également à 
extirper les abus qui s'étaient glissés dans l'É- 
glise. Couvert de gîohre par tant de conversions, 
il retourna à Brème, où il mourut en 865, sui- 
vant Godescard. H avait écrit plusieurs ouvra- 
ges ; mais il ne nous reste qu'un petit nombre de 
lettres et la vie de saint Wlllehard, premier 
évoque de Brème, Liher de Vif a et miracuOs 
de Willehardi, Bremensiçepiscopi, publié pour 
la première fois par Philippe César dans aoa 
TriapastokUus *eptentnonis ; Cologne, 1642, 
in-8® ; avec te vie de saint Anschaire par saint 
Rcmbert, dans Y Histoire des BéMédictins de 
dom Mabillon et dans Langenbeck, Scriptores 
rerum DanUxirum medii «pi». [Sncfc, des g. 
dv m.] 

Dorfpr. dans l'jéUomiêinfi Eneyelopae^Ue. — CaT«, m$- 
toria nteraria, I, p. U8. 

A3i8BArMB (N...), littérateur ftançate, né 
H Paris dans la première moitié du dix^huitième 
siècle , mort dans sa ville natale en juillet 1784. 
Il fut d'abord sonffleur du ThéÂtre-Italien , puis 
sous-directenr de l'Opéra-Comique. En 1706, il 
publia son Théâtre , 3 vol. hi-8'>, qui contient 
entre autres : le Peintre amoureux , opéra- 
comique, joué le 26 juin 1757 ; — le Monde 
renversé; — Bertholde à la ville; — ié 
Peintre amoureux; -— le Médeoin éê f J« 



ANS€BAIB£ — ANSÉGISE 



740 

mour; — Cendrillon, 1759, d*apr^ le conte 
de Perrault; — F Ivrogne corrigé , d'afirès une 
fable de la Fontaine; — le Miliciem; — les 
dêu» Chasseurs et la Laitière ; — VÉcoU de la 
Jeunesse, ou le Bam$veldt JrtmçaiSg etc., etc. 
Qa a du même auteur, publiées sépir^neat, lec 
pièoea suivantes : ks Mprêuvesde TAMoiir, 1759; 
1$ Dépit géuéreux,vrec}A. Quêtant, 17ttl, in-8*; 
Uk Nouvelle Troupe, 17001 le Ffoc^iies Ariet- 
tes et des Vaudevilles, a^ec Fa^art, 1761; la 
Clophette, 17A6; le Tableau parUmi^ 1769, 
iQ«8°, pièce jouée souvent, et dont te mosique de 
Glétry (ait te principal mérite; la Ressourceco- 
niigue , ou la Pièce à deux odeurs, 1772; /« 
Coquette4e village, 1771 ; Zémire et Mélinde, 
1773, itt-S**; le Reudesb-vow ^ie» employé, 
1774; le Retour de tendreê^, 1777, in-r. On 
retrouve une ap[kréfliatiQn d« oovTig^ et du 
tatent d'Anseaume dans te Cçrrespondauce de 
Qrimm, aoat 1763 et février 176^. 



Dm EsMrts, Im SUêleê HMérmkm 4* kl 
jé9mQim dmmetiquiH' — Orlgny^ 4ntuUu ém tkéêtr 
ifaUtn, m, p. 199. — Qa^rard , Id PrmcB RUémItt. 

AHsteiSB ou ANSiMiMoi, aichevêque de 

Sensy mort le 25 aovembm 882, On ignore la 
date et te lieu de aa naiiMiK»^ H ét«H ûère de 
Wala, évèqued'Auxerra, Devenu i^bbé de Saint- 
Mtebel après avoir été prdlii de l'église de 
Reims, il lut appelé à Tardievèché de Senscy 
871. Charles te Chauve Vniâi chargé , ïsaeét 
pvécédente» de plaider deTaat le pape Adrin D 
en faveur des prétentÎQiii de soa maître à te pos- 
session de te Lorraine par suite de te mort de 
Lothaire, roi d'Austrasteu Le pape aiait Mt 
dire à Charles qu'il s'opposait à son inTeslilBre. 
On ignore si Aofiéglse réussit dans sa missioo : 
to^j|Qttrs est-U (pe le (Us dç Loute le Débonnaire 
gftfda te Lorrame. L*arçbevèque de Sens dA 
encore chargé d'obtenh: pour ce prince, du pipe 
Jean MU, te couronne impériale : Charles fû, et 
effet, sacré empereur à Ropie. Le pi^ donna à 
Anségise les titres de vicaire pontifical et de 
primatn Mais au conçue de Pontîon, tenu en 876, 
Hincmar et quelques autres çi^&its s'opposè- 
rent à l*excrcice de cette dernière <figirfté par 
l'archevêque de Sens. Hincmar motiva dans m 
écrit cette opposition. Mate Charles le Chanve 
prit parti pour Anség{»e, et te fit placer dans le 
conçue au-dessus des évècpies et des métnopo* 
litains. Il panytt, au surplus, que le coBdle ae 
fut pas de l'evis des priais opposés à l'Sidie 
Téque. L'empereur renvoya, en cette mèose 
aunée , ui^ dernière fôte à (cnne, où H Ait dV 
bord lien accueilli par le pape, auquel d^rifll 
Qisuite, 4 l'occasion de qudques intriguée, vraiei 
ou supposées ^ avec te duc de Spolète. AnaégiK 
assista, en 877, au couronnonent de Louis k 
Bègue à Compiègne ; puis, en 878 , an oondle 
de Troyes, où fut ennonoée Texcommanicatioi 
du duc de Spolète; eiMln , en 879, 11 sacra à Se^ 
rière Louis III et Carloman, fite de Louis le 
Bègue. Un ouvrage «itit>di6 CArmitWi (Mp- 



741 



ranni, fcrit par nn motoe de Sdat>P1«m4e-Tir, 
racocti que l'uchertqne de Sens cfatiu ai mtaie 
temps de la vOle, avec détaiM d'y rerenlr ja- 
mala, deox cluêea de penonaes bien dtfférentëa, 
let Jnfb et les nUgteotts. PonrquolF Le lcmp< 
oft Ttralt Ana^^ae explique l'eipoMon dea Jullï ; 
mail on ne le rend pu trop raiwn da bannjsae- 
tnatt de* reUgiemee. T. Roum* ald. 

D. Bouitiet , Ak. dei BMariau im CmJU tt il la 
rrmia. ftl-n. -Hiblilon. Âmatm orMMi 5mf« 
•«mMcH, 1, III. - Saina tkriMtif», 

aubAuisk 00 ANSEeiscH (saint), aliU de 
FoDtenelle on S^t-VandrOle , ntort le M joHlel 
833. Étant entré aa moDaslire de Pontendle on 
iiaint'TaadriUe , Il M recommandé par l'abbé 
OcTTolde ou Geroald, «on parent, k Chariema' 
1^ qa'll fit à jUX'la-Chepelle, et qol le cbargea 
lie diriger les abbajes de Saint-Slite t Reims, et 
<îo Saint-Menge on Memmie t Chilons-sur-Mame, 
Eiig07,llreçiit de l'empereur le béndlce de l'sb- 
baje de Saint-FlalEi on Saint-Oermer, dn diocèse 
•le Beaurals. Pendant qu'il étmt pteeA k la IMe 
de cette abbaye, Il remplissait anasi les fonctiona 
A'exfKtor operum regnUun , ou directeur de* 
Iraranx exAcotéa par l'emperenr k Aix-la-Cha- 
pelle , Mtns Eginbard ou Heln^ardus, comme 
l'écrit le biograplie d'Ans^se. Louis le Débon- 
naire ne le combla pas moins qne Cbiilemagne, 
ai lot emiKrant succeMlrement te titre d'abbé 
de Hnranil et de Salot-WandrlDe on Vandrtlle, 
eorarae arait déjk f^tt ton père. II lui eonlla 
BOMi pinceurs missions importantes. C'est ninsi 
qne, vers l'an 830, tl le cliargea de se rendre 
dans la Marthe e^Mgnole, ponr s'enquérir de II 
conduite de Gantselin ou Gaueelln, gardien da 
cette marcbe. 

Ansé^st recommanda l'eiécotion de se* dis- 
position* teet*n»entaire* k saint Hildeman, érft- 
que de Beaimâs. Le nonJire des leRS dont 11 le 
gratina ttmolgae de l'opulence de l'abbé. Celul«I, 
d'afllcDr* , fit lemellieur oiagedes mnitificaiees 
dori il «ralt été l'objet n rétabUt la disdptine 
dana les abbayes qu'il dirigeait , restaura les édf- 
Oces, et airicbit de Itrres nomeaui les U- 
i4h)8i«qDes abbatiale*. 

Mais SOB litre le pini imposant , c'est la place 
qu'A meupe dus lliistotre littéraire du pays. On 
loi dott le prentier reeaeQ des capitnltlié* de* 
rob. Ce Art en l'an 817 qn'ilrassenibla,ainsiqa1l 
te dn Inl-iBÉme dam ta préfiMC, les él<!mrnts épata 
de ceii nKmniMits de noire législatian primitiTe, 
L'ouvng* est diri*é en quatre llTres. Le premier 
' ■ 161 articles, leacifiltulalresdeaiar- 
n ce qd ooncenie tes matière* ecelé- 
le second , cenx de Lod* le Débm- 
nilre, reMih ans mime* roatières; le tnririfrme, 
en 91 arides , les e^ittnlalres de Chariemagne 
ré^emenlant les choses lanporelle*; etrifai , le 
()uatrièrne , ceux de Louis, sur les mêmes sujets, 
et classés en 77 article*. A ce dender Urre se 
Irouient j<hdU trois apptfidice* GODaaa^kde* 
cnpitulalres d'ori^nes diferMi et njxta*, deat 



ANSÉGISE 743 

quelqnes-nni tamoit omte de Chartemagne 
( 1" ctS'appeDdia**), et le* autres de Louis 
son lUs et de Lothain, son racmaseor (3* ap- 
pendlM). Ce gnnd tnTtil, qid s'arrête k la 
tnldènK année de Louis le DëhonnalTC, liit con- 
tinué par Benoit , diaere de Mayeoee. 

La coneetkin d'Ansé^te eut toot d'abord la 
sanction de Louis le Débonnaire. Chsrie* le 
Cbauxe loi donna fbree de loi ) et l'empo^nr 
Loth^re poUia les deux recueils en l'an Ut , 
en y (()ovtaDt qndqne*-cui* de •<• propres cm^ 

Cette cdle^on Impériale (bt la prenrière Inv 
primée : k IngoUtadt, en IMï ; k MayoïM, 
en laos, klasiilte des lettres d'Hiocniar; enfin, 
à Prancrort en lflI3, dans UCo/fecflo Contuet»- 
dintim »l UguM ItJtperifUtum, de Goldast. Il 
y eut bien aussi une édition d'Anséglse et de 
Benoit, donnée en I MS par du TUlet , éTèque 
de Saint-Brieuc; nuis elle n'alla pas Jusqu'k la 
Sa. En 158S, Pierre Pitboa édita en an voluirn 
iU'S* les mêmes recueils; mais cette édiUon 
était peu soignée. L'édlUon de l»03, émanée de 
Franfois PiUioo, vaut mieax. En ISIO , noDTeOc 
édition; et, ta IS33, IMO, la9S, le* notM do 
P. Slrmond. EnBn, les CapUularia regum 
^ann>n(m,deBaluze,éd,deta77, i vol.in-lbT., 
reproduisent, et plus exactement que toqtesles 
publications précâhates, les eeones d'Anséglse 
et de BenoK. 

TriUiËme a coolbodu l'thbé de Sahtt-Tandrflle 
arec rarcheréqae de Sens dn même nom, et M 
attribue k tort d'autres écrits. T. RoBEHnAui. 

Gttia dMoiWR FmUantllmifiim , il>» Nibinon, 



œ.U.-BiluB 



, CvfltâlaTia TtfuM 



V, \i. ~ PiMcLni, BlUMU. mailm tt W. mlatti. 

AKsisiaB OU uisiisrs, ansbbscb, ah- 
seiSDS, eofiji ANGifiutrs.éTéqaedeTroyea, 
morl TETS l'an 971. ftrt éleré k l'épiscopit en 
SIS, et devint, an rapport de MahiUan, dian- 
celier du roi de Frutce Raoul oa Rodult. Pré- 
lat et goerrier k la (bis, leion l'eqtrit de l'fr 
poque, n mt blessé, en 9ib, dans on ei^- 
gerâent avec lee Normands, qoi raTageaienI 
alors la Boorgofpie. Ha l'an 946, Bogues le 
Grand, duc de France, le dépota -rers Louis IV 
d'Outrnner. Un antre bit remarquable dans 
la.Tie guerrière de cet érêqne, c'est qa'k la 
suite d'un dIfISrend arec Robert, comte de 
Troyes , Il quitta cette Tille et se rendit k U conr 
d'Othon, qui hil dtnna on coip* de troupes 
avec leqûd rerlnt assiéger la TiBe épiscopAle. 
Mais ces aindBabes abandonnèreot Ana^ise, 
après 1« délûte de leurs compatriote*, devant 
la Ttile de Sens , qnlls araîenl tenté de piller. 
Les antenrs de la Galtia ehrUHana placent 
cet érénemenl en 9S9 , et supposât que l'éréqua 
l^t rétabli dans son éréché l'année s nha n te. 
Maia la piemltre date est plus exacte. 
—__ — — , nortiwnm, caroHt- 



N (Jean-Loaii), grsTeur françaii, né 
à Paris en 1754, mort eo 1813. H était aère 
d'Augustin de Sainl-Aabiii, et Kproduitit avec 
bonheur les cpnvres de ploaieuTS maîtres. Ses 
meilleurs gravures sont : Adam et Eve, d'a- 
près Lebarbicr l'alné (180H]; U Siège de Ca- 
lais, d'après Birthâeiny ; Madame de Ponipa- 
dour, d'après Boncher ; des scènes de Bacchan- 
tes, d'aprÂsCarAme ; Molière faisant la lecture 
de ion Tartuffe devant A'inon de Lenclos et 
ou/reï, d'après MonsLBu (la 14) i portrait de Zn^/y- 
Tolendal, d'après Verbnlot ; et Satiinua décou- 
vert dans ta retraitr, d'après Taîllasson (1019] ; 
enfin ,inarrà)n, d'après llestout ; et qnelqaes 
vignettes pour le* ceurres complètes de Boasseau. 

ANSBLNB OU ANSRLMO (uiat). Dé TCrS 

1030, mort le IS mars lOSS. Son oncle, le pape 
Alexandre II , le ctiargea, en lose, de diriger la 
célèbre comtease Hathilde, et l'enToya en t073 
recevoir de l'empereur Henri IV, rinvesliture 
d'uD évAché. Cette otAme amiëe Alexandre n 
mourot, et l'évtehé de Lacques qu'il avait gardé 
JDsqo'à sa mort, passa k son neven. Anselme 
consentit d'abord i recevoir llnvestiture, par la 
crosae et l'anneau, des mains d'Henri IV, puis il 
se repentit de sa Tsiblesse, et voulut l'expier en se 
Taisant uMloe à Cluny. Un ordre de Grégoire Vil, 
le rappela dans son diuctee. Anselme ent alors a 
Goutenir une longue lutte contre les chanoines de 
sa caltiédrale, qu'il voulait réfoniier, et qui fini- 
rent par se joindre h l'anti^pe Guibert. Forcé 
de quitter Lucques en lOSIi, il se réfugia à Man- 
toue, où il mourut. On a de lui une douzaine 
d'ouvrages, dont le plus important, Libri II 
contra (fvihertam antipapam jtro Grego- 
rio F//,publiépourUpremiire fnis dans tes ^n- 
tiqux îtcliona de Canisius, a été réimprimé 
dans le supplément de la Bibliotheea Patmm; 
Paris, 1039. 

Pibrtclni, BitltoiSticanixMaitlnjInuiataUi. ~ noU, 
KotlUt UlerUlu dl ion .Awlno, reiarm H Laeca,- 

ARBBLME (saint), archevêque de Cantor- 
bery, né à Aoste (Piémont) en 10S3, mort le 
21 avril 1109. H mena d'abord une viedisiipée, 
et, comme Abailard, il parcourait la France en 
teholastictft errant. Attiré par la réputation de 
Lanfranc, il vint étudier au monastère do Bec 
en Normandie, où il entra en loeo dans l'ordre 
de Saint-Benoit. Trois ans après, il devint lui- 
même d'abord prieur, pais, en 107S, abbédu 
Bec, la plus célèbre école du oniième siècle. 
Lanfrane, le maître d'Anselme, d qui avait 
gouverné l'église de Cantorbéry durant dix-neuf 
ans, était mort le 7t mai 10S9. Cette église fut 
qua tre ans sans archevêque ; enfin, en 1093, on 
dlut Anselme en quelque sorte malgré lui , et il 
fut sacré le 4 décembre de la même année. 

£n'l094, Guillaume U, dit i» Roux, lévitA 



- ANSELME 744 

de passer en NonnaDdie poor ailerar cette pni- 
vince an duc Robert (I) son frère, et dwrda de 
l'argent de tuas edtés pour bod eipéditioa. H ne 
voulut pas se conlaiter de* cinq cents Kvrei 
d'argent ( somme alors considérable ) que lui of- 
frait Anselme. Le reAis que Bt ce prâat de la 
donner une plai forte somme commença t le 
brom'ller avec ce prince. A ce premier sujet de 
mécontentement s'en a}oata btentM on autit. 
Presque tous les prétaû d'Angleterre niniad 
avec le roi le parti de l'antipape Guibert , qnli 
reeonnaiMaient sous le nom de Clânent III. Ai 
seluK, qui avait de nooveau Irrité le roi par sa 
reluE de contribuer ans Itaisde guerre, demiodi 
h Guillaume la permission d'aller prendre te 
palltum des moins 41Irbaia n, légitime ftpt. 
Cette permission ne lui fût pas acxOTdéei et, 
dans une assemUée de prélats et de seignenn 
( en 1095 ) où Anselme, secondé du seol évéqw 
de Rochcster, soutint le* intérêt* d'Urbaia n, 
on résolut de ne pràit reconnaître poar ndw- 
vèque et primat un bomme si attacité au parti 
du pape que l'on ni: reconnaissait point a 
Angleterre. Ansdme voulut alors quitter l'Aagle- 
terre: on l'eu empêcha; et après son retoari 
Cantorbéry on l'arrêta, et on exila ks plu 
fidèles serviteurs. Après an nrf ommriiV mrri ils 
courte durée, Anselme reçut, en octotire 1017, 
la permission de se rendre aiq)rèa d'UriiA H. ' 
n partit, avec Edmère, qui a écrit sa vie, et *nt 
le moine Baudouin. A Douvres, s«a malles Ihnot 
fouillées par ordre du n». B s'arrêta qodqH 
temps il Lyon, et arriva, après la fête de PtifaM 
de l'année suivante, t Rome, où il tronva tiate 
la consiilË ration due è mvi mérite. Dans le cm- 
cile que le pape tint à Bari le I" d'octobre lOM, 
il disputa contre les Greea sur la procaaea 
du Saint Esprit. Plus tard, Anadme revint ea 
France; il passa de nouveau par Lyon, où il cooi- 
posa divers écrits (le Traité de la Conoeptianvir 
ninale, du Péché originel, et de la Rédeoiptiaa 
des hommes), et apprit, i l'abbaje de laCtïw- 
l>ieu, la mort de Guillaume le Roux, arrivée k 
1 août 1099. Henri r' te rs{^a en Angletent, 
et se brouilla bientôt avec lui pour lesinveslïtini 
des bénéitces. Après te concile tena ot 1011 
dans l'Églide de Westminata-, où fareitfd^oak 
neuf évêques simontaques , U pailit de Mnaa 
pour Rome les? avril 1103;D célébra iChaitM 
laPenteciHe, et demeura au Bec jnsqn'kkDi- 
août, pour ne pas s'exposer aux cbalàm de n- 
talic ; enfin, il arriva ver» la fin de l'aiiliiiBH 1 
Home, où il fut logé au palais de Latna. 1 M 
retour d'Italie, il resta longlempe cai Frue^ ci 
il se réconcilia, è l'abbaye dn Bec, avec leM 
d'An^^rre, alors en Normaodie: eette réew- 
ciliatiou avait été amenée par Adèle, comlMi 
de BloU, soNir du roi Hairi. Le IS mM llUti 



745 ANSELME 

AMehne re|>rit Mm siège arehiépiaoopa), et mou- 
rut trois ans après à Tàge de soixante-seize ans, 
et dans la seizième année de son épiscopat Son 
oorps lut porté à Cantorliéry, et enterré auprès 
de odui de Lanfiranc. 

Saint Anselme laissa différents ouvrages, dont 
▼oid les principales éditions : la première est de 
Colonie en lftl2 , due aux soins de Jacques Pi- 
card de BeauTais , chanoine régulier de Saint- 
àugustin, de Tabbaje de Saint-^ctor-lez-Paria. 
En 1630, le P. Ibéophile Raynault, jésuite, fit 
mprimer à Lyon les cenrres de saint Anselme, 
et y ajouta diverses pièces qui avaient été tirées 
de la bibliothèque du Vatican. Il les divise en 
quatre parties: Didactica, Ascetica, Parxne- 
tiea^ et Notha. Enfin le P. dom Gabriel Gerberon, 
rdi^^eux bénédictin de la congrégation de Saint- 
Maur, a donné en ie75 une nouveOe édition 
des œuvres de ce prâat, imprimée à Paris; 
il a eu soin, non-seàilement de revoir les an- 
ciennes éditions, mais encore les manuscrits 
eonservés dans les riches bibliothèques de 
France el d'Angleterre; il a vu dans celle de 
Coton diverses épttres inédites de saint Anselme, 
et il en a formé un quatrième livre, qu'Q a ajouté 
am trois que le P. Picard avait d^à publiés. H 
divise ses oeuvres en quatre parties*: la pre- 
mière contient les traités dogmatiques de phi- 
loeof^e et de théologie ; la dmxiènie, les pièces 
d*exliortatlons, comme les sennons et les homé- 
lies; la troisième, les œuvres ascétiques ou 
qiiiitueUes; enfin la quatrième, les épttres. On 
y trouve aussi des notes et des éclaircissements. 
Le même dom Gerberon a iqouté à ces ouvrages 
ceux d*Edmer on Éadmer, moine bénédictin, se- 
crétaire d'Anselme, et auteur de la Vie de ce 
saint prélat 

Saint Ansehne fut un second Augustin, supé- 
rieur à tous ses contemporains par la sagacité 
de son esprit et ses talents en dialectique, 
^al aux plus éminents en vertu et en piété. 
à lui se manifesta vivement le besoin d'une 
philosophie religieuse, et il s'efforça d'y satis- 
foire en ramenant à une même série de rai- 
sonnements les vérités religieuses, rédigées, 
pour la plupart, d'après la doctrine d'Augustin. 
Ce fixt pour cet objet qu'A composa son Mono- 
ioçium^ sive exemplum meditandi de ratUme 
JUiei; l'auteur y essaye de développer systé- 
matiquement la science de Dieu et des choses 
divines d'après des principes rationnels, tout en 
mettant la foi au-dessus de la théologie natu- 
leDe dans son Prosloçium (Monologue adressé 
à l'esprit) , autrement fantitulé Fides quœrens 
intelîeetum, où fl se proposa de démontrer 
r^Jstence de Dieu par l'idée du Très-Grand 
(e'est-à-dire de l'être parfait). Un moine de 
liarmoutier, Gimnilon, combattit avec habileté 
eette preuve ontologique. Ses écrits, Cur Deus 
homo , et de Concordia prxdestinationis , ont 
lait époque dans l'histoire de la philosophie 
clirétienne. Anselme peut être considéré comme 



746 

l'inventeur de la métaphysique scolastique, 
par l'exemple qu'il donna le premier, bien que 
d'autres voies aient été préférées, et qu'une 
partie de ses idées soient restées sans dévelop- 
pemoit. 

rie de ittint jéntetme, par Éadmer. son secrétaire, et 
par dom Oerberoa, dans les Jeta Sametorum des Bollan- 
dlstes , II , p. <Si. — Onill. de Malmesbnry , de Gettis pfm- 
tiltcum jângl&rwn. — BUMre littéraire de la Frâoee^ 
IX, p. 398-441. - IJnRsrd, Histoire d'Angleterre. — 
M. Ampère, Histoire littéraire de la France. - ti. llau- 
réaa, De la philosophie seotastiçve, t I, p. 177 et saW. 
~ M. Boochltté, le Rationalisme chrétien à la /in du 
onMiime siècle: Paris, ISM, tn-S*; ~ Ratnerl, Morica 
paneçiriea de saint Anselme; Modène , 169S-1706 , k ▼•!. 
ln-40. — JoanlB Saltaberlensls, de F'ita jtnselmi, dans 
Wbarton , jânglia sacra. II, p. IM. — Frank , jtnselme 
de Cantorbénfi Tobln^oe, 1841. — Basse, rie dTAn- 
selme de Caniorhénf,- Lelpiit, t8«t, in-S«. 

AHSBLMB DB Li^B, doyen de la cathédrale 
de cette ville et historien , mort , à ce que l'on 
suppose, vers l'an 1056. L'évêque Vazon se l'at- 
tacha à cause de son mérite éminent, et le suc- 
cesseur de Vazon alla avec lui en pèlerinage à 
Rome en 10S3. Anselme devint ensuite doyen de 
la cathédrale. On a de lui une Histoire des 
évéques de lÀége, commence déjà par le cha- 
noine-Alexandre, et continuée par Anselme 
vers Tan 1050, jusqu'en 1050. L'ouvrage se 
compose de deux parties : la première contient 
l'histoire des vingt-sept premiers évéques de 
Liège r c'est une reproduction de la même his- 
toire, par l'abbé Hériger; l'autre partie est la 
suite des évéques jusqu'^ Vazon inclusive- 
ment L'auteur déclare qu'U a puisé aux sources 
et à ses propres souvenirs. Cette seconde partie 
se trouve dans Martène, d'après un manuscrit 
ancien déplus de six siècles, émané de l'abbaye 
de Saint-Hubert, et qui avait appartenu à M. de 
Crassier. 

Martène, Ampliuima eotleetio, t II, ITM. — Fabri 
dos, B<M. med, et inf. œtatis, llb. 1. — Sai, Onomasti- 
eon literaHwn, p. it. - D. Rivet, HUtoire littéraire de 
la France, t. Vil, 471-476. 

AHSBLMB DB EiBBMONT (le oomte), chro- 
niqueur français , mort en 1099. H dMcendait des 
anciens comtes de Valenciennes : ses parents lui 
firent donner l'instruction que comportait l'é- 
poque; et, à juger d'après ce qui reste de ses 
écrits, U répondit à ce qu'on attendait de lui. 
De 1070 à 1095, Ansehne ne s'occupa guère qu'à 
doter les abbayes ou les monastères, celui de 
Notre-Dame de Ribemont en particulier. Mais 
lorsque, en 1095, le concile de Clermont décida 
la croisade, le comte de Ribemont se rangea sous 
la bannière de Godefroi de Bouillon; Les histo- 
riens de l'expédition rendent témoignage à la 
valeur d'Anselme. H se distingua devant An- 
tioche et Nicée ; mais le siège d'Archos ou Arcos, 
dans le voisinage de Tripoli, devint funeste au 
comte de Ribemont, qui 7 perdit la vie, d'un 
coup de pierre reçu à la tête. Un chroniqueur 
contemporain, Raymond d'Agiles, raconte que 
l'infortuné croisé eut, la nuit qui précéda sa 
mort, une vision qui lui annonçait sa fin, et 
qu'il s'y prépara dès lors sérieusement. 



747 ANSELME 

li ne reste do lui que la seconde de tes deai 
Relations des événements de la croisade; elle 
a été recueillie , d'après un manuscrit de Baluze, 
pard'Achéry. Gomme la première, cette relation, 
mentionnée par Guibert de Nogent, s'adresse à 
Manassé, archevêque de Reims : Anselme lui 
rappelle ce qu'il a déjà raconté touchant la prise 
de Nioée et le passage de la Romanie et de l'Ar- 
ménie par les croisés; et il voit la cause de leurs 
succès dans les prières qu*il avait recommandé 
de faire pour eux. 

Fabridus attribue, k tort, an comte de Ribe- 

mont une description de la terre sainte , qui se 

trouve dans les Antiquts lectiones de Canisius, 

t. VI. C'est évidemment l'ceuvre d'un Anselme 

postérieur de plusieurs siècles à celui dont nous 

venons d'écrire l'histoire. V. Rosenwald. 

D'Achéry, Splcilegium, t. VII. — QnU>ert de Notent 
•t RayiD. d*Agtles, dan* Bongare, GMta Dei pêr Frmti' 
cos, 1611. - UUtoirt littirçÀn, t. Vlll, 496-wo. - Fa- 
brlciiu, Bibiioth, tnêd. et injlm. latin., 1. 1. 

ANSBLMB, moine de l'abbaye de Saint-Remi, 
iîcrivain du onzième siècle^ On ne sait rien de 
sa vie : seulement il écrivit en 1056, sur l'in- 
vitation de son abbé, la relation de la dédicace 
de réglise de Saint-Remi, en 1049, par le pape 
Léon IX. Son livre est faititulé Histoire de 
P église de Saint-Remi de Âeims, et contient 
diverses parties : 1** Description de la nouvelle 
église; — Relation du voyage du pape Léon IX 
à Reims : cette partie du livre a fait appeler 
cet ouvrage, par Sigebert, r Itinéraire du pape 
Léon JXf et compte rendu du concile tenu en 
cette occasion les 2 et 3 octobre 1049; — Dé- 
dicace et translation du con^s àe saint Rémi 
en octobre 1049; — Récit de quelques mi- 
racles, avec une lettre du pape aux Français 
pour les engager à célébrer la iéte de la trans- 
lation de saint Rémi. 



74a 



Siffebert, De Scriptortimi eoclesiastieis, eh. m. — Ma- 
blIloD, jicta Sanctorum ordinit S. Bmedicti. — liiii. 
Mt. de la France, Vil, ^TT-vrs. - Fleury, Uist* êoelés. 

ANSBUiB DB LAOff , en latin Anselmus 
LattdinensiM 9 célèbre théologien, surnommé 
Doctor seholasticus , mort le lô juillet 1117. Il 
était filé d'un laboureur, et étudia probablement 
sous saint Anselme de Gantorbéry , à la célèbre 
abbaye du Bec en Normandie. Vers 1076 on le 
trouve à Paris tenant une école avec Manegold, 
surnommé le Maître des docteurs, et contribua, 
|)ar son enseignement, à jeter les fondements de 
l'université de Paris. Le pape Eugène m ( Mar- 
lot, Metropolis Kemensis Historia, t. Il, 
p. 285 ) le désigne comme le restaurateur des 
études théologiques en France. Un peu avant 
1200, Anselme revint dans sa ville natale pour 
diriger l'école attenant à la cathédrale, dont 
il avait été éln archidiacre. L'école de Laon at- 
tira des jeunes gens de tous les pays de l'Europe. 
Ennemi des sublilit^^s théolo^iques , AnseJme 
s'attachait surtout à former le cœur de ses élèves. 
Aidé de son frère Raoul ou Rodolphe, qui 
montrait la dialectique, il t'était réser\é l'ensei- 



gnement de la théologie, qui coBSitUH dias «s 
sûnple exposition de. l'Ecriture- aainle y ap|io)H! 
sur l'autorité des Pères de l'ÉgUaa. AbaiUnl \t 
dépeint comme un vieillard orthodoxe , instruit, 
disert, mais dont l'esprit manquait de fermoir 
et de décision : « Qui l'abordait incertain sur un 
point douteux, le quittait plus inoertain encore. * 
Il charmait ses auditeurs par une éioDnaiifte fa- 
cilité d'élocution; mais le fond de» Idées était 
peu de chose, et il ne savait ni résilier ni lalii- 
faire à une question. « De loin, dit Abailard, c'é- 
tait un bel arbre chargé de feuilles ; de près, il 
était sans fruits, ou ne portait que U figue aride 
de l'arbre que le Christ a maudit Quand il allu- 
mait son feu, il faisait de la Aimée, mais peisi 
de lumière. » Ce jugement n*est peat-étre pa.< 
exempt de partialité; car AbniUrd, de dise^ 
qu'il était, devint un des plus «rdeots adfcr- 
saires d'Anselme de Laon, Ce fut en 1113 qu'A- 
bailard suivit les leçons de ce maître. On cite es- 
core, parmi les disciples d'Anselme, VIoclin, ap6- 
tre des Vandales et des Bohémiens; Goiliaiinu! 
de Champeaux, évoque de ChAlona ; Gilbert de li 
Porée, évèque de Poitiers; GeolTroi leBretoact 
Hugues d'Amiens, archevêques de Rouen; Mal- 
thieu, cardinal-évèque d'Albano ; Gui d'Élampes , 
évèque du Mans; Guillaume de Corbeil, arebe- 
véque de Cantorbéry en 1123, et Robert de Bé- 
thune, évoque d'Hereford, tous perïioansi^ 
célèbres de leur temps. En un mot, Técole de 
Laon était alors aussi renommée quera?aitété 
celle d'Alexandrie sous Origène; son apogée 
dura depuis 1100 jusqu'en 1117. 

Plein de modestie et tout entier à son cwei- 
gnement, Ansehne refusa pour Im-mème pla- 
sieurs évèchés, et pour ses neveux les titres de 
noblesse que lui avait offerts le chanoelier 
Etienne de Garlande: « Laissez mes neveux, loi 
dit-il, dans la condition oà ils sont nés; je 
me reprocherais de leur avoir procuré de» 
honneurs si contraires è l'humilité que noos 
recommande l'Écriture. » La mort de Couq, 
évoque de Laon, en 1107, fut roccasioB de 
graves désordres. Le chapitre élut Gandry éif 
que , à la sollicitation du roi d'Angleterre, is- 
selme seul s'opposa à cette élection, et alla ea 
conférer avec le pape Pascal II , qui se trou- 
vait alors à Dijon; mais sa démarcbe fut u» 
résultat. Quelque temps après, le peuple de Laos, 
mécontent de la conduite de Gaudry, nassacn 
cet évèque , et mit le feu à l'évèché et à la tré- 
sorerie : l'incendie se communiqua è lacathéditle, 
qui fht réduite en cendres, « Anselme, qneDîeo, 
dit le moine Hermann, avait sauvé corone m 
autre Jérémie, pour consoler son peuple.il 
alors connaître les différents passages de Xas^ 
tiire appropriés aux événements, et eapsbiss 
de ramener la soumission aux ordres de la Pi^ 
vidence. >' (Guibertus Novig. , De vita sus, 
p. 528.) 11 parvint à rétablir l'ordre, et rnoorot 
k un Age très-avancé. Son corps fut eoterré 
dans l'abbaye de Saint-Vinoent , et répitif^ie 



749 



AN8ELMK 



TM 



(iiron plaçi Bor m tombe a été longtemlM prise 
l^ouf celle d*Aiudme de Oâdtorbéry. 

Plusteurs otttrageft d'Anselme de Laott ont été 
attribués à son brnno&yme, archevêque de Càn- 
tnrbéry. Léft plus ftuUienticpies sont : l"" tme 
^lose interttiiéalre de rAncHm et du Nouveau 
Testament, dont le texte est étpUqoé par de 
courtes notes, tirées prindpâleinent des Pères 
de TÉgUse. Cette glose fut prise pour tnodèle 
pat la plupart des commentateurs postérieurs, 
et sdrtout pal* Gilbert deUPorée et Pierre Lom- 
bard. Ansdme fit aussi des additions à la glose 
hiarginale {Glona ordlnaria) de WalafHd Btra- 
bon, et le tottf ftit publié sons le titte i Gloua 
ànterHiMtu in toium Vêin» ti Noûum TfBtn- 
menium, una mm gl»$sn àrdinmia édita ^ 
Bàle, 1509, 1506, fai4bl. on a encore publié sous 
le nom d'AnseUne (probablement Anselme 
ë^AUdB^rm), des tootmeoiiires Mir saint Mat- 
tbiea» MIT lea Psaumesi sur saint Jean , sut* 
TApoealypse j OologM» I07ê et leii, et ABrersi 
1661 , id-r. F. H. 

Histoirt Uttérokrê de la France, t. V||, p. gMI; 
t. IX. p. Ml U V, p. M. — UloB« , MièUotMecaaacra, 
p. tio» 

ausblmb de ffavelberg, éréque salon ^ 
mort en 1199; L'empemi' Lettaàfa« n reutroya 
à Conatantinople I après 1137 f piDbèblemeDt 
pour eonférer atee ieaA ComiièiW) qni y régnait 
alors, au st^et des uatiètes qui ataiebt donné 
UeQ précédemment à ùné ambassade de l'em- 
pereur d'Orient. Anselme entra aussi en contra- 
Verse ateé les membres de l'Église grecque» ft 
rocoasion des dissentiments uui la séparaient 
de l'Église latine. En 1148, l'envoyé de LOf- 
thalre tint A Tuscolum ; il s'y rencontra avec te 
pape, qui l'invita à lui rendre compte de ce qui 
avait été dit de part et d'autre. C'est ce qui 
donna lien à l'ouvrage d'Ansebne, intitulé i 
Xvti«e({iEV8i (le Pour et le Contre). En 1155, 
il fbt élo arcbevêqne de Ravenne par le peuple 
et le elergé de cette oité» et exarque de la pro- 
vince par l'empereur Frédéric Barberousse, au 
retoof d'une missiott que lui avait confiée cet 
empereur, à l'efTet d'entramer Emmanuel Corn- 
aène dans une alliance contre le roi de Sicile. 

L*Aimxfl(|ava d'Ansebne se trouve dans le 
Spicilége de d'Achéry; fl est divisé en trois 
partiea. La jprendère traite de la perpétuité et de 
Tonité de l'EgHse ; la seconde partie rend compte 
de la conISraice publique d'Anselme avec Tar- 
ehevéque de Nkxmiédie, sur la procession do 
Saint-Esprit L'archevêque concède ce point que 
iè Saint'SspriÉ est du Filet qu*U est envoyé 
par hti, et qt^il entend la parole du FiiSi 
Seulement cela ne veut pas dire que le Sainl- 
Espritprocècto du Fils, point de controverse qui 
ne se trouve pas formelleraent exprimé dans 
rÉvangile. La troisième partie est la relation d'une 
autre conférence avec le niéme nrclH^v^que au 
siijet de la prééminence de rÉgUse de Roine. 
L'adversaire d'Anselme accorde encore que 



cette ËgHse est l'aînée des deux sœurs; U lui 
reconnaît le droit de présider les oondles ; mais 
B lui reAise le droit de réglementer l'Eglise 
grecque sans son oonseblement, et sans y être 
autorisée par les tettnes mêmes de la sainte 
Écritufe. Le Mste dn livre a trait aux usages de 
la commnttion grecque. Ces deux dernières («r- 
ties de l'Mivrage sont écrites en forme de dia- 
logue; 

irAaMi^, aptotwyi am » 1 1. 1* êdlt. - Oadln, Com- 
tOêtUarius de Seriptoribyê Eeelêêia anUqtm, t. U, 
col. 1418. - Fleurj, iHil. eeelés., 1. LXIX . ch. 17 et kt, 
lit. LXX. 4 el M. - DttplB, BÛt. det Controv., ete., 
dirii le dotuMiuë llMe. 

*AHSBLMB {tkedalîu)^ sculpteur milanais, 
vivait vers la fin du douzième siècle. On voit 
sur une des portes de Milan , avec une inscrip- 
tion latine portant le nom de ce sculpteur, un 
bas-relief assec grossièrement exécuté, et re- 
présentant reXpiUsion des Jnif^ et des ariens. 
Les ligufiis en M)nt courU*», et manquent de pro- 
portion. Hagen parie d'Ansebne dans son ou- 
TAige intitulé Briefe in die tieimath. 

Nagter, Neuet ÀUgétiêeinê$ MWnitlêr-lgxieoH, 
«AKkflljMS DB PARMB {George) a écrit 
suJr là musiqiie, et vécu ad quinzième siècle, 
tierber croit que c'est le même qu'Anselme Fla- 
mand, musicien du duc de Bavière, considéré 
pir Saoconi comme le premier auteur de l'addi- 
tion de la septième note aux six premières de 
riiexacorde de Gui d'Arezzo. Mais cette opinion 
ne se soutient pas; car Anselme de Parme a 
vécu à une époque antérieure à celle dont parle 
Zaeeeni, qui est le seizième siècle. Gaforio parle 
d'Anselose dans ses ouvrages ; et c'est d'après je 
premier de ces auteurs que Forkel le mentionne 
à son tour. Mais les doutes disparaissent devant 
la découverte d'un manuscrit d'Anselme, inti- 
tulé De hortnonia dialogi , foiteen 1724, dans 
des droonstances assez curieuses. Un ami de 
Pierre Maxzuchdli , directeur de la bibliothèque 
Ambrosiemiei étant entré diez un épicier, re- 
marqua que, pour envelopper l'oljjet vendu, le 
mardiand décbirait une page d'un in-rolio sans 
couverture. L'achet^ir acquit le volume, le 
montra h MaizuelieUi, qui reconnut aussitôt 
combien U était précieux , et le déposa à la bi- 
bliothèque Ambrosienne. U parait, au surplus , 
que cette copie des dialogues d'Anselme avait 
appartenue Gaforio^ Voici, en effet, ce qu'on Ut 
à la fin du manuscrit , et d'une autre écriture que 
celle du corps de l'ouvrage : Liber Franchini 
Gafori Laudensis, musieœprofessoris, Medio- 
lofii phonasci. 

Le P. AfTo fait d'Anselme un professeur de 
mathématiques, et assure qu'il était mort avant 
1443. Le titre de l'ouvrage cité vient à l'appui 
de cette conjecture; car il est ainsi conçu : Pn^- 
stantissimi ac clarissimi miuici, artium me- 
dicinœque ac cutrologiw consumaiissimi An- 
setmi Georgii Parmensii, de musica die fa 
Oabuuuuh;. Ou conclut di» là qu'Ansdiac était 
à la fci? muàicicn, médecin , et astrouorae ou 



751 



ANSELME 



7» 



astrologue. L'oorrage de Earmonia dUUogi 
est dédié à un des inteiiocoteure, Pierre de 
Rossi, appelé, dans le texte, Pietro de Rubeis. 
Ce personnage avait été le protecteur d*Anselme. 
La dédicace est ainsi conçue ; Magnifico nUlUi 
domino et ben^actori meo optimo domino Pe- 
tro Rubfo, Georgius Anselmus saltUem et re- 
eommandationem : Disputationem nostram de 
Harmonica celesti qtuxm Corsenx septembri 
proximo in Balneis habuimus redactam tua 
jussu his in scriptis ad te mitto. Quantum 
tamen recolerevolui : Quatenusquod erratum 
aut neglectum Juerit pro arbitrio emendes, 
Vale integerrime héros. Ex Parma, idus aprilis 
1434. On Toit par là que l'ouvrage fut terminé 
au commencement de cette même année. 

Le livre De Harmonia dialogi se oompese 
de quatre-vingt-sept feuillets in-fol. H est divisé 
en trois dialogues , intitulés : 1** De Harmonia 
eelesti;^ V* De Harmonia instrument€Ui; 
— 3^ De Harmonia amtabili. Il est à regretter, 
pour l'histoire de Tart, que les exemples de mu- 
sique manquent dans le manuscrit. 

Affo, MêWioriê dêçH SerittoH 0t L&UêraH ParwUç- 
çiani, — Forkel, LittéraUtré wuuteale. — Oerber, 
ITeut» Lexik. der Tcfnk.— Zaeeoni, Prattiea M ffutica, 
part. II, cb. IV. — Féttt; BioçrapkU uiéotTMlU eu 

Muticiem, 

ANSBLMB OU AN8BLHO (Georges)^ poflte 
latin moderne , né à Parme d'une ancienne fli- 
mille, vivait au commencement du seizième siè< 
cle. Il fut médedn du collège de Parme. On a de 
lui : Georgii Anselmi Nepotis, Spigrammaton 
libri septem; Sosthyrides^ Palladii Peplus, 
jEglogœ quatuor ; Venise, 1528, in-8» ; livre trè»- 
rare!; on trouve quelques autres poésies d'An- 
selme dans les Delicix Jtalorum Poetarwm de 
Gruter, p. 230-239, dans VAggiunte alV appen- 
dice di varg-sogetti Parmigiani de Ramuodo 
Pico , dans la préface du Faloniere del Tuano 
de Bergantini, dans le lÀbro d'arme et d^amore 
de PAito^ne d'Andréa BaCbrdo, Parme; 1508, 
iD-4° ; — Spiphyllides ; c'est un commentaire sut 
quelques comédies de Plante, imprimé pour la 
première fois dans l'édition de Plaute publiée à 
Parme, 1509, in-fol., et reimprimé dans l'édition 
du même auteur, donnée à Venise en 1518 ; — la 
Fie de Jacobo Cavioeo mort en 1 5 1 1 , et né à Parme 
comme Anselme. Cette Vie taX publiée avec le 
roman de Caviceo intitolé JÀbro del Peregrino ; 
Venise, 1520 et 1547, in-8«. L. J. 

Mazzuchelll, icrtttoH d^ltaiia. 

AHSBLMBtou AHSBLMO (ÀHtoine), juris- 
consulte hollandais, né vers la fin du seisième 
siècle, mort en 1668. H fut échevin d'Anvers, 
et laissa plusieurs ouvrages de droit public, dont 
les principaux sont : 1* Codex Belgicus ;Aa7eny 
1649, in-folio; — • 2" Scribonianus Belgicus; 
Bruxelles, 1663, in-folio ; — 3** un Recueil d^é- 
dits en flamand,' 1648, 4 vol. in-fol; un autre 
de Consultations, publié à Anvers en 1671, in- 
folio. 

FoppeiH, Bibliotfi^ea bêlgica. 



ANSELME DB SAiHTB-MABiB (le P. Pierre 
de Quibours ), généalogiste ftviçais, né à Paris 
en 1625, mort dans sa ville natale en 1694. n 
était de l'ordre de Saint-Augustin, et a publié : 
V Histoire généalogique et chronologique de 
la maison de France et des grands qfjieien 
delà couronne, 1674, 2 vol. in-4** : livre ea^ 
tinué par Dufoumi et par Ange de Sainte-Bo- 
salie et Simpliden de l'ordre de Saint-AugostiB; 
9 vol. in-fol., 1726-1733. Il se compose de troii 
parties qui avaient été publiées séparément sou 
les titres : le Palais de V Honneur, conte- 
nant les généalogies historiques des illustres 
maisons de Lorraine et de Savoie, et dephh 
sieurs nobles fammes de France, 1663-1061; 
in-4''; — le Palais de la Gloire, contenat 
les généalogies historiques des illustres mas- 
sons de France et de phtsieurg nobles /&- 
milles de VBurope , 1664, in-é"^ ; — UsSOem» 
héraldique, 1675, iiH4*; — le Palais de 
r Honneur, oulaScienee héraldique du blasoM, 
contenant Forigine des armoiries, etc.; Psrii^ 
1686, avec fig. 

Leloof , BiMetMiqm AMofifM dé Promet, L D, 
n« 1MS7. — David Dément, Bib U ûtké q m cerimts, 1 1; 
P.SSI. 

AN8BijkB(le P. Antoine), célèbre prédiea- 
teor, né le 13 janvier 1652 ànshsIourdalB, dias 
le comté d'Armagnac, mort à Saint-Sever le 8 
août 1737. Fils d'un diirurgleo renommé, il éte- 
dia à Toulouse, et se livra à l'éloquence maét. 
n débuta à Giroont comme prédicateur, et lei 
premiers succès lui valurent le somom de Petit 
Prophète, n alla ensuite à Toulouse ; ce fet là 
que le marquis de Montespan l'entendit prêcher, 
et lui confia l'éducation de sou fils. Anselme fint 
avec son élève à Paris, oh ses sermons atliiè- 
rent un nombreux auditoire. Madame de Séfi- 
gué en fait un grand éloge (lettre du 8 avd 
1689). En 1581, l'Académie française le dédpi 
pour prononcer le panégyrique de saint Looiiy 
et dès lors Anselme prêcha souvent à la cour d 
dans les principales ^ises de Paris, fin 1710, 1 
devint miNnbre de TAcadémie des Inscriptfoai , 
et mourut à quatre-vingt-dnq ans dans VMtift 
de Saint-Sever, que Louis XIV lui avait dooséB 
en 1699. On a du père Anselme: des odes im- 
primées dans le Recueil de V Académie des Jea 
Floraux de Toulouse; — des paaégyriqan 
des saints et des oraisons ftantibres à Paris <■ 
1718, 3 vol. in-8^, avec son portrait; — Set- 
mons sur Vavent, le carême et sur disen 
sujets ; Paris, 1721, 4 vol. ln-8^ et 6 vol. fai-lS; 
— des dissertations insérées dans les JMmI* 
res de r Académie des inscriptions et beUth 
lettres, années 1724 à 1729. 

Lettrêt dé Madame de Stviçné.^Oirme et Elcfeili 
Biblioth. sacrée. 4 

ANSELME {JacqueS''Bemard'Modestei^*)f 
général fhunçais, né à Apt le 22 juillet 1740, 
mort en 1812. Colonel de grenadiers avant la B^ 
volution, il fut âevé au garde de maréchal as 



1791, «t ttar^fi du eommuidcDiait de 
D Tar. Lon dei trovbtcaoocuioiiDét 4 
I en ittU I7SÎ par Iw soldat* dn ré- 
e Venuaiidola, AnEdme u reodil am 
iTec lea antoritéi de la *ille, et purint 
la mntiiu. Dans le mof* de septembre 
il passa le Var k la tête da son corps 
s'empara de Nke et de la rortereste de 
I ; il fit «nniile cafritukr le cUleaa de 
he, défendu partent [dtees de canoo, 
la uoe victoire complète sur reonani. 
nabre 1791, un aida de camp du gé- 
«Ime, accompagné d'mw nombreose 
1 de Harseillsii , présatta à la ctHiren- 
om du général, quatre drapeaox pris k 
Peu après le général Anadme ét^oaia 
1, etfutbattnhSMpella. Le* eommis- 
orës h l'année du Var le snqMndiTcnt 
ctiooi, et l'aceiuèreiit d'avoir brorisé 
dans le par* de Efic«. n publia nk JW- 
ulifieaUf en man 1793 (brodnire 
â page* ], où il attribue les désordres 
t lieu à la n^gmce dn général Mon~ 
A la séance du te ftrrier, Ànsdme 
i d'arrestation, et eatojt K l'Abbaye, 
tkm du 9 thermidor ( 17 Juillet 1704 ) 
I la liberté, et D finit saaioon dan* 
ire retraite. 



■K. Voy, ASCIUH. 

LMi ( fiojtita ), médedn, né eo Ugnni, 
1* la seconde moitié dn dlx-s^iÛme 
neifa la médecine k GAne*. On a de 
e diicorto delta Pette; Gènes, 1A30; 
ntlla quale fi diehlra Feuerua 
le; Gènes, 1038, iB.4°; — CotuuUa- 
•l. Pellina Spirmta; Bologna, 1A43, 



LHI (JtfleAet-^n;e),pdiilreilalien, 
ncqnes, Tiratl dans la première mollié 
le siècle. Il fait le plus d'honneur i l'é- 
iienne , et eut pour premier maître 

le Sodoma ; □ jouit k Panne de* eon- 
orrège , qu'il aida ensuile dans la di- 

de la cathédrale. Le musétini du 
de ce mettre un eicellent tableau sp- 



LMO ( Gior^ ) , 
natif de Parme, mort en 1440, était 
poète latin de ce nom. On trouve dans 
lèque du Vatican un manuacril intl- 
lii de Anselmi Ailronomia. n y a en 
0* le* poëmes du pelit-fili , deux épi- 
intitulé : la première. In Dialogos de 
a Georjjii Atuelmi avi.-l'autre, tn 
troloçKantmtnstttvtionma Geôrgil 
itH. Le poète consacra encore k la ro^ 
lOo tieuJ l'inscription tuivante, placée 
M Satat-Thonas, k Parme : MemorUe 



- AKOAUX 7M 

etorga JmtOnii m, Hri iO^itr., gvi ma- 
them. duo de XX, Yoluminibtu lis {«mm 
rMXNwU, Btorgiiu Anâelauu ptoMHu. ao- 
posposuU.H.M.H.If.S. 

• Mwuivs {Awtlhu OU AureUo Anulm^, 
médecin , natif de Mantooe , vivait dans la pre- 
iniëro moHié du dix-septième slède. n eot ta 
titre 4e premier médecin dn duc de Mantooe, 
On a de lui : Gerocomica , titfe dt senum &egi- 
mineoput; Venise, isoe, in-t^ L'auteurjOit 
l'éloge de la vidlleau , qu'il n'avait pas cocore 
attdJlte; il indique aoilônt le régime qui conviait 
kcet Igedelavie. 

'ANiBuiro DE JAHVA, chiru^ieii dn trej- 
lUfne dède. On l'a cm originaire de Gènes; 
mais, d'après une andeone liste des proTeiaenr* 
de Montpellier, S est natif de la Porte, village 
du Languedoc, Sprengel lui donna, on ne sait 
SUT quelle autorité, te prénom de Sapliite, et le 
coorond avec BaplUte Aruetmi de Gènes. B est 
inentioiLné dans la CAirurjrle de Lanfranc, pour 
une ^>plicatlon malheureuse do trépen ; et Gid 
deChauliacledte,souslenom d'^nterieiu de 
JtMua, oonuM llnventeiir d'un onplitre com- 
pM4de réaine, de térAentldne, de vinaigre et 
de certahws herbes, empUIre qu'il avait pr6- 
tenté au p^e Bonibee vm. H. 

Attne, tUmotrtiit la/aemlU it màitcttitàt liant- 
ptUHr. f. IM. - Ediar, MtUath. tMnreUm. - Sfna- 

ARSUDX (Jean-Joieph-ÉUimor-AnloUte), 
peintre dliistoire, né à Liège en 1704, d'une 
fkmiUe comme dana le bureau. Il commença 
par l'étude dn droit, qu'il quitta pour se livrer 
A celle des beaux-arts, a j fit de tels pn^rès, 
qu'i dix-sept ans il mérita de recevoir des 
matais du prince de Liège, qui venait de 
fbnder une académie de peinture , la mèdaUle 
d'or destinée an premier pix de dessin, n se 
rendit ensuite k Anveia, pour j étudier l'école 
Oamande; puis, entraîné par un jeime Français 
qui lui avait vanté l'école de Paris , U vint *'; 
perfectionner aou* lea David , le* He^iaull et 
les Vincent, et remporta de* prix dan* difTA- 
reuls concours. Ne pouvant se rendre en Italie, 
il éludiales chefs-d'œuvre apportés en France k 
b auite de no* vicloirei. Des portraits en ped , 
entre autres celui du maréchal Kellermann, de 
m"* Mésertl, commencerait la réputaUon d'An- 
siaui. En isoi Q exposa une SapÂo et une léda 
quiattn«renti'Bttentionienl810,An^iftie et 
Médor Inscrivant Itttr» nom* sur ka tnmc 
tTarbre, tableau fort admiré aiors;eten 1813 
etlSI4, rjMomptionet fafidnirrecfion. Llns- 
titut le cite comme on des peintre* qui méri- 
taient le plu* d'être employés par le gouverne- 
ment. Il peignit enraite un JtlcAefi«u présentant 
te Poiuiin à Louit XIII, pour le mnsée de Bor- 
deaux et pour rtiOtel de viUe dtCoye ; un Retour 
de Venfant prodigue, qui lui valut une mé- 
duUe d'«. Ce tableau lU niTi A'm SaUtt 



765 



ANSÎAUX — AN80N 



7M 



Jtcoi reproeham à Hérode ia conduite li- 
cencieuse; à*vaï Jéstu béniuant les enfants; 
enfin d'an Moise sauvé des eaux, tous trois ex- 
pos<^s au salon de 1821. 11 (Il enoori» plosienn 
|K)rtrait8 d'hommes célèbres', reman^uables par 
la ressemblance. Ansianx ^vaillaity refs la 
même époque, à une Flagellation de grande 
dimension pour la cathédrale de Metx, et à 
une Annonciation de la Vierge pour l'infirmerie 
de Marie-Thérèse. On a distingué, à l'eiposition 
de 1824, son tableau représentant Saint Paul à 
Alhènes, La cathédrale du Mans a de cet ar- 
tiste un tableau représentant V Adoration des 
Mages , et la cathédrale d'Arras , la Résurrec- 
tion, Ânsianx a traité aussi des si^ets dans le 
genre gracieui, recueillis par quelques ama- 
teurs. 

Gabet , ÙieHùnntUre tlet arUstet de técoU française 
uu dix-neuvièm« iiiele. — Naf ter, Neues ÂUgemeine» 
KUnstler-Uxicon. — BioçrapM» uMvenêlU ^t porta- 
U9* des Contemporaini. 

ANsiAUX ( Emmanuel- Antoine- Joseph ) , 
jurisconsulte belge, né à Liège le 1^' janvier 
17Ô1 , mort à Munster le 27 février 1800. Forcé 
de s'expatrier à la révolution liégeoise, il se re- 
tira en Allemagne , où il devint historiographe 
de Tordre noble de Saint-Hubert, et conseiller 
intime de la duchesse de Wirtemberg. On a de 
lui des Mémoires pour servir à V histoire de 
Liège, ou Collection des discours historiques 
qui ont concouru à la Société d'émulation ; 
Maestricht et Liège, 1785 , fa-8*, p. 95-107 , et 
plusieurs articles insérés dans VEsprit des 
journaux. Parmi ces articles on remarque une 
JS'otice sur Lambert de Vlierden, novembre 
1784 ; et une Notice sur Charles du Méan. 

Bec de l.lëvre. Biographie liegeoitt. 

* A N s-iR.'v-MALiiL, sumommé Abou-Hamzahf 
l'un des compagnons de Mahomet, mort vers 
l'an 710. n était de la tribu des Khazrcy. A dix 
ans, il embrassa l'islamisme, suivit Mahomet à 
Médine , et combattit avec lui les Arabes en di- 
verses rencontres. Sa mémoire extraordinaire 
lui permit de retenir tous les préceptes du pro- 
phète, qu'il transmit <à son fils Màiik, fondateur 
de la secte des màlikites. Après la mort de Ma- 
lioraet, Ans-Dm-Màlik se retira à Basorah, où 
il vécut jusqu'à l'Age de cent trois ans. 

El-Ifawawl, Met. biograph., part. Il, p. 165. — D'Her- 
belot. Bibiiothéfm orimtaiê, voe. Ana. 

KSÈWEi (Balthasar), littérateur italien, né 
en 1556 à Pérouse, mort à Rome dans la pre- 
mière moitié du dix-septième siècle. Il fut con- 
servateur de la bibliothèque du Vatican, puis 
garde des archives du ch&teau Saint- Ange. Il a 
laissé des poésies et des lettres, qui sont encore 
en manuscrit. 

f^iomale delta letterattsra itaHana ; la noUce de Ver- 
nilglioirli Kur la vie et le« ouvrafre* (fAoaldeL 

* ANSiDKi ( Joseph), écrivain et poète italien, 
né en ic'iî, mort en 1707. Son père l'envoya 
de l>onne lieure à l'Iofcnce , jwiir ôtre pa«î(î <le 
Ferdinand II. Quelque» années plus tard, Ansidei 



retooriMi à Permise, pour s'y consacrer tout ak- 
tier à la poésie. Il devint memlire de rAcadétnle 
de Rivenne et d€ la Crusca. Il était Burtont trè»- 
versé dans ce qui avait trait à la chev^eri« : 
aussi Ait-il souvent consnlté lorsqa'il s'agit 
de quelque débat relatif au point d'honaeur. 
On a de lui : Traitato cavallereseo emitn 
l'abusa del mantenimento délié primUe ini- 
miciMiê, diviso in ire libri, tn-S*; Perti|^, 
1691. Cet ouvrage (ht beaoooop kMé dans le 
Oiomate def LetieratifyLoôBùa^ ton i-- Bis- 
poste et Decisioni eavallereiche et /. Simboti 
morali e eavaileresehi , en manoacrlt ; to Beltê 
di Fillide animaestra à non amaria, oit 
platonica; poétna inédit Ansidei édita lê$ 
poèmes de Riod, soa ami, après la mort 4e 
celui-ci : Poésie dêi eig* d0ti, Cosianso Ried, 
in-4**( Perugia, 1673. — Un des Als d'Anaidei. 
Maro-Antonio Antidd , détint cardinal , et moi- 
rut en 1728. 

Muiocbelli, SeHUoH d'itoUa, 

*A9i8LAT (Brian), appelé qneiqaelbls Bau> 
Ariseslat , auteur oo traduetear d'on voiuoM 
très-curieui, imprimé par Henry PepweM a 
1521, sur lequel Warton, dans son Histm'f 
0/ Engtish Poetry, a publié des détails ako- 
Jument inexacts. C'est ainsi quH se tron^tt « 
disant que ce volume de la traduction ea ms 
anglais, d'un poème fhmçais, fliite h la demiode 
du comte de Kent , est Intitulée The cilié of 
Dames. L'exemplaire que Ton a de ce livre ao 
Musée britannique n*a pas de firontispiee; 'û 
ouvre par une analyse du contenu » comment 
par les mots suivants : Hère begtfnneth the Mt 
o/Xhe Cyte of Ladyes. Ritson , dans sa Bièla' 
graphia poetica, pense que ce poème eit pfo* 
bablement une traduction du TYésor de la CUé 
des Dames , par Christine de Pisan. Mais fia 
dans le poëme n'appuie cette ooi^eotare. 

Biographicat Dietionarf, 

ARSLO (Eeinier Van)^ poète boltlndais, o^ 

à Amsterdam en 1620, mort à Péroose le ic 

mai 1669. En 1649, âgé de vingt-trois ans , il fii 

un voyage à Rome. Appartenant k une fmSk 

anabaptiste , il embrassa la religion ortbodoie, 

et passa le reste de ses jours dans la capitale de 

la chrétienté. La reine Christine de Suèae fanil 

gratifié d'une chaîne d'or, et le pape Innocent X 

d'une médaille du même métal. On a publié k 

Recueil de ses poésies k Rotterdam, 1713, 

in-8°. On y distingue sa Couronne pour sei&i 

Etienne le martyr, qui parut en 1646 , le poeb 

n'ayant pas encore vingt ans. Sa tragédie ^ 

Noces Parisiennes, on de la Saint'Barlhéiemf, 

fht publiée eu 1649. 

Yprey, Histoire de In langue h»ttandai9e. — De Vrlek 
Nederduittehe Dtehtkunde. — Van Kuapeo . BtttÊft 
GescMedenls , etc. 

A!«soN (George, baron 5oderfoii),câèl)rt 
amiral anglais, né en 1697 dans le Staifoni^hire, 
mort le 6 juin 1702, troisième fils de Wiflia» 
Anson , seigneur de Shockborough. U sedérow 



ANSON 



768 



1 enûmce au «ervice inaiitlme, et t^ 
te la première oourse. Monté ftiir une fVé- 
née par la famille de sa mère , il affronta 
tùnte los plus grands périls. La cour de 
» f informée de la valeur du jeune marin , 
ma en 1733 capitaine d*un Taisseau de 
B canons. Son courage, uni à la prudence, 
ans toutes les occasions, et lui acquit 

un nom célèbre. L*ambitieux projet de 
»ur les mers occupait l'Angleterre depuis 
ips ; elle crut pouvoir Texécuter en partie 
I. La guerre fut déclarée à l'Espagne, et 
(>rre médita dès lors la conquôtiî du 
(> ('t (lu Pérou. Le ministère britannique 
Anson à porter la guerre dans les posses- 
es Espagnols; on lui donna six naTires , 

d'environ quatorze cents hommes d'é- 

D appareilla le 18 septembre, relâclia aux 
cap Vert, toucha au Brésil, fut en vue 
Blanc sur la cOte des Patagons en février 
t s'engagea le 7 mars dans le détroit de Le- 
qu'il oonsaiUa d'éviter comme un passage 
ux. Mais à peine eo était-il sorti , qu'uite 
; affreuse assaillit son escadre. CkÂte tem- 
ra trois mois , jeta les navires hors de leur 
ms les mers glaciales du sud, les dispersa, 
i la perte de deux d'entre eux. Deux autres 
it la route du Brésil, dans la pensée que 
oandant en chef avait péri. Avec les deux 
qui lui restaient, il aborda dans l'Ue fer- 
léserte de Juan^Femandès; de là, il vint 
r la ville de Payta , la plus riche place 
»agnols dans le Pérou. U la prit en no- 
1741, la réduisit en cendre, et emporta 
1 considérable. La perte pour l'Esptigne ftit 
d'un million de piastres ; le gain pour les 
f d'environ 180,000 piastres. Le vainqueur 
a de Payta presque aussitôt qu'il en eut as- 
possession à l'Angleterre. Il fit voile vers 
Laronnes avec le Centurion , le seul de 
kseaux qui tùi encore en état de tenir la 
[ais, avant d'y arriver, le scorbut lui 
ilevé les deux tiers de son équipage. La 
>n s'étendait sur ce qui lui restait de 
s et de soldats, lorsqu'il vit les rivages 
de Tinian. 

Nsinage des Espagnols ne Ini permettant 
e s'arrêter dans ces parages, il prit la 
le Macao. Il y arriva en 1742, radonba 
isseau, et se remit en mer. Quelques 
près, il rencontra un navire espagnol 
tôt chargé; il l'attaqua, quoique son 
c f^U fort inférieur en nombre, le prit, 
n dans le port qu'il venait de quitter, 
re espagnol portait l,ôOO,000 piastres en 
avec de la cochenille et d'autres mar- 
es. La célérité de cette expédition lui 
ant de gloire, qu'il fut reçu avecdistino- 
* le vice-roi de Macao , et dispensé des 
que l'empereur de la Chine exige de tous 
Dgers qui entrant dans ses ports. 



Ajuoq retourna par lea Ues de la Sonde et |tar 
le cap de Bonn»*£spérance, et arriva eu Angle- 
terre le a juin 1746, après un voyage de trois 
ant et neuf mois. H fît porter triomphalement à 
Londres sur trente-deux chariots , au son des 
tambours et des trompettes, et aux acclamaliuns 
de la multitude, toutes les richesses qu'il avait 
eonquises. Ses différentes prisée se montaient, en 
or et en argent, à dix millions, qui furent le prix 
de sa valeur, de celle de ses ofliciers, de ses ma- 
telots et de ses soldats, sans que le roi entrât en 
partage du fhdt de leurs fatigues et de leur bra- 
voure. Le titre de contre-amiral de re.^cailre 
Bleue fut la première récompense d'Ansoo; il 
l'obthit en 1744, et Tannée d'après 11 fUt honoré 
de la place de contre-amiral de l'escadre Blan- 
che, L'action qui contribua le plus à sa célébrité, 
après son voyage, fiit son combat conlre la Jon- 
quière. Ce capitaine français ramenait en Europe 
une escadre composée de six vaisseaux revenant 
des Indes orientales. L'amiral anglais comman<lait 
une puissante flotte de quatone vaisseaux de 
guerre, quand il rencontra cette escadre à la liau- 
teur du cap Fmistère. La disproportion des for- 
ces n*eût pronûs aucune gloire à Anson , s*il eût 
attaqué un guerrier moins redoutable (|uc la 
Jonquière. Ce héros combattit comme il l'avait 
toujours fait, et U ne se rendit qu'à la dernière 
extrémité, «i Vous avez vaincu /'//ii^mciA/e, dit-il 
à Anson, et la Gloire vous suit. » C'étaient les 
noms des deux vaisseaux de l'escadre de la 
Jonquière. Cette victoire ne resta pas sans ré- 
compense. Le ministère britannique éleva le 
vainqueur 4 la dignité d'amiral , et , peu de temps 
après , il le nomma premier lord de l'amirauté. 

L'Angleterre , en guerre avec la France depuis 
les hostilités commencées en 1755, méditait une 
descente sur les côtes. Anson, chargé de la se- 
conder, couvrit la descente des Anglais à Saint- 
Malo en 1758. L'entreprise échoua; et les soldait 
échappés à la valeur française furentraincnés \\a r 
Anson en Angleterre. Les fatigues de ce demi t 
voyage, jointes à quarante ans de courses mari- 
times, avaient entièrement accablé le héros an- 
glais. Quelques jours après son retour à Lon<lres, 
la mort l'enleva k sa patrie, qui déplora long- 
temps sa perte. 

La réputation de l'amiral Anson ne fut pas 
seulement fondée sur le succès de ses armes; il 
fut homme de bien et généreux , même au milieu 
des horreurs de la guerre. U n'eut d'autre défaut 
qu'une trop grande confiance, effet de son bon 
offiur. Il ne connaissait ni la sodété ni les hommes, 
dont 11 Ait souvent la dupe. Aussi at-iron dit do 
lui tt qu'il avait foit le tour du monde, et qu'il n'y 
était jamais entré, m La relation de son voyage 
autour du monde parut 4 Londres, tous le 
titre : Voyage round the World in the years 
1740 /o 1745 , Ay Georges lord Anson; compi- 
led from his popers, by Ricliard Walter;in-4°, 
fig., 174fi, réimprimée en 1776, grand in-S*; tra- 
duite en français, 1 vol. in-4*, Amsterdam, 1741), 



759 



ANSON — ANSPACH 



7m 



et Paris, 1750, et réimprimée en 4 toI. in-13. 
Les oflfidefs du Wager, Taisseau de son escadre 
échoué sur la cAte de Patagonie, ont donné mie 
relation particolière de leurs malheors. On Ta 
publiée à Lyon, 2 toI. in-4° et in-12; c*est une 
espèce de supplément au Voyage d'Àruon. 

1 Bioçrapkiemi Dietionarif. — Klppls, the Hfe <if lord 
jinton, — Thê Cazettes of thê Day. — Th» Privalê 
eharoeUr qf admirai jâmoa. — Cbaodon et Delandloe, 
DktUnmairê historique, 

AHSOH (Pierre-Hubert)^ économiste fran- 
çais, né à Paris le 18 juin 1744, mort le 20 no- 
vembre 1810. Membre du comité central des re- 
ceveurs généraux, il fut en 1789 nommé député 
aux états généraux , et se fit remarquer par la 
libéralité de ses opinions : il demanda que les 
charges des privil^és ftissent employées au dé- 
grèvement des contribuables; et appuya les 
plans de Necker, en votant néanmoins pour que 
la caisse d'escompte ne reçût pas de privilèges. 
Vu 1790, il proposa de donner cours de mon- 
naie aux assignats ; fit soumettre toute l'enceinte 
des murs de Paris aux droits d'entrée, et pu- 
blia une lettre à l'abbé Blaury sur les finances; 
demanda peu après la suppression de la caisse 
du clergé, et la liquidation de la dette publique 
en assignats. Le 3 décembre 1791, il signa, en 
qualité de vice-président, la pétition adressée au 
roi pour la direction du département de Paris 
afin de le supplier d*apposer son veto au décret 
du 21 novembre 1791 relatif aux prêtres non 
assermentés. 11 avait été élu à ces fonctions au 
commencement de 1791 et les exerça jusqu'à 
juillet 1792, où il donna sa démission par snite 
du décret qui réintégrait Pétion à la mairie. Après 
la terreur, pendant laquelle il demeura caché, 
Anson se livra aux travaux agricoles. En 1800, il 
fut nommé administrateur des postes et membre 
du conseil général de la Seine qui l'élut prési- 
dent. II a publié deux Mémoires historiques 
sur les villes de mily et de Nemours, dans 
les Nouvelles recherches sur la France , 1766, 
7 vol. in-12; —les Deux Seigneurs, ou F Al- 
chimiste, comédie en deux actes et en vers, 
ouvrage fait en société avec L.-Th. Hérissant; 
— Odes d^Anacréon, traduction nouvelle en 
vers; Paris, 1795, in-8*; — une traduction des 
Lettres de milady Montague, 1795, 2 vol. in-i2, 
réimprimés en 1805. 

Quérard, la France littéraire, — Biographie des 
Contemporains. 

AHSPAGH OU ANSBACHyandennement onol- 
ZBACH, en latin Onoldum ( margraves de ), 
apanage de la maison de Brandebourg ( aujour- 
d'hui province de la Bavière). Alberiy sur- 
nommé Achille, hérita en 1486 de la princi- 
pauté d'Anspach, à laquelle fl réunit Baireuth 
en 1495, après la mort de son frère cadet. Il Ait 
déposé par ses fils en 1515, et Anspach échut 
en partage à George le Pieux ( mort en 1643 ), 
qui hérita de Baireuth en 1527 , à la mort de 
son frère Casimir, et embrassa en 1528 le lu- 
théranisme. Après la mort de George, les États | 



furent de nouveau partagés : George-Frédéric, 
né en 1539, eut le margraviat d'Anspach, et 
succéda en 1557 à son firère aîné,. Albert-Ald- 
biade, dans le margraviat de Baireuth. George- 
Frédéric étant mort en 1603 sans postérité, 
Anspach et Baireuth retournèrent à la maifloa 
de Brandebourg. L'électeur Joachim-Eniest les 
donna plus tard en apanage à ses deux frères, 
Ernest ( mort en 1625 ) , l'un des deux princes 
eut Anspach; son fils Frédéric fut tné à Ufaa- 
taiUe de Nordlingen le 27 août 1634. Albert, il 
de Frédéric, mort en 1667, réunit les deux mu» 
graviats. H eut pour successeur son fils /«»- 
Frédéric, mort en 1686, qd laissa ses Étatsi 
son fils aîné ChrisHan-Aibertioiio^^, morti 
la fieur de l'âge (en 1692), eut pour sueoesMv 
son frère George-Frédéric, qd, étant mort ans 
enfants en 1703, laissa ses États à son Mst 
Guillaume-Frédéric, A la mort de celni-d m 
1723, le gouvernement resta entre les mains de 
sa veuve, Chariotte de Wurtemberg, jusqu'à li 
majorité de son fils Charles-GumaMme-Fré- 
déric, né le 12 mai 1712. Celui-d épousa Fré- 
dérique-Louise, sœur de Frédério4e^GraDd, et 
mourut le 3 août 1757. H eut pour suoceaseor MB 
fils, qui fait Totijet de l'artide d-deasons. H. 

Kuftcr, Biblioth. historica brandenbmgiea, y. «l,ai 

ANSPACH et BAiBBiTTH ( le msiigrave Ckrit- 
tian-Frédéric-Charles-Alexandre d'), doede 
Prusse, comte de Sayn ou marquis de Brmk- 
bourg, né le 24 février 1786, mort en IM6, 
était fils d'une sœur du grand Frédéric, la nnr- 
grave d'Anspach, et neveu de la reine d'AnpIi- 
terre, femme de George IL En 1764 il épowi 
une princesse de Saxe-€obourg, saeeéda,l« 
3 août 1757, à son père dans la prinopalé 
d'Anspach, et réunit, en 1769, à ses Étits li 
principauté de Baireuth. Il passa unegraadeptrtîB 
de sa vie à voyager en Italie, en Hoflande et a 
France, et se livra à son goût pour les arti et 
pour les femmes. A Paris, il s'éprit delà céMve 
tragédienne Clafron, et la fit venir à Anspach «i 
elle passa dix-sept années, au grand scandale de 
la cour. Il s'attacha ensuite plus sérieusemeiti 
laJy Craven, distinguée par son esprit et safaei»- 
té, qu'il avait rencontrée plusieurs Ùu dans tn 
voyages. Après s'être séparée da son pimkt 
mari, elle vint s'établir à Anspach, oè flUepun 
des jours heureux auprès du margrave, qa'elfi 
aimait. Lorsque la révolution vint à édatar, le 
margrave, déjà dégoûté du pouvoir sonvenii, 
vendit en 1790 sa principauté an roi de Prusse, 
pour une rente de 400,000 tfaaiers (earina 
1 ,500,000 fr. ). Après la mortde sa femme, qni m 
lui donna pas d'enfants, fl se retira en Angle- 
terre, où il épousa lady Craven, qui venait aussi 
de perdre son mari. Il acheta la maison de Ham- 
mersmith, à laquelle U donna le nom de Bna- 
debourg-House, et y vécut jusqu'à sa mort 

Mémoires de It mtrgniTe (TAospach. » Eneh cC Gf» 
ber, Âllgem, Enepetop. 

ANSPACH ( ÉlisabetlhBerkeleg, maigiifiM 



ANSPACH — ANSTETT 



769 



»imue sons le nom de lady Élisa- 
i, née à Spring-Garden en décembre 
à Naples le 13 janvier 1828. La plus 
filles du comte de Berkeley, elle 
1767 Guillaome, comte de Crayen, 
t sept enfants. Mais, maltraitée par 
me union de quatorze ans eDe s*eo 
781. ( Voy, l'article précédent ). En 
ircourut la Crimée, la Turquie et la 
je à Constantinople par le comte de 
iiffier, ambassadeur de France , elle 
encouragée par lui , dans la grotte 
, qui n'avait encore été visitée par 
ne. Ce spectacle fit peu d'impression 
>n esprit léger et délicat était plus 
lisir les nuances des mœurs de la 
pour admirer les sauvages beautés 
. Lord Cravcn étant mort en 1791, 
ce frère d'affection (c'est ainsi 
lait le margrave d'Anspach dans sa 
Dcc ), qui devait lui rendre un 
\i sa première union l'avait privée, 
a délicieuse retraite de Brandebourg- 
àdy Craven se livra à son goût pour 
Lprès la mort du margrave en 1806, 
1 d'habiter le même château, et y 
1821, asile à la malheureuse épouse 
égent. ( Voy, Carounb db Bruns- 
ijours dominée par la manie des 
; parcourut de nouveau l'Allemagne, 
, ntalie, et mourut à Naples, âgée 
dix- huit ans. Elle écrivait dans trois 
lemand, l'anglais et le français, avee 
! et de l'élégance. 

a margrave d'Anspach plusieuïrs co- 
ables, mais qui manquent d*origi- 
Somnambule ( imité de Pontde- 
Miniature; le Pot d'argent, esçkt» 
a eu du succès; Narjad, coniédie 
es , écrite en français ; le Déguii&' 
ion française de She would and she 
par Colley Gibber. ( Dans cette der- 
jouée à Anspach, lady Craven s'é- 
du rdlc d'Hippolyte. ) La meilleure 
!S de théâtre rât une comédie inti- 
lilosophe moderne, en vers fran- 
Triezdorf, chez le margrave. C'est 
ingénieux des exagérations qui se 
aux nobles et sérieuses pensées du 
) siècle : « Du plus grand bien au 
l mal, dit Montaigne, il n'y a qu'on 
leville. M Toutes ces pièces ont été 
s le nouveau théâtre d'Anspach et 
, publié par Asimont; Anspach, 1789, 
On trouve toute la saillie bizarre 
r anglais dans ses Anecdotes nuh 
%ncienne famille de Kinkervankas- 
i-Gotchdern, satire très-vive de Té- 
lé la morgue nobiliaires des petites 
mdes. Le Soldat de Dierestein, oa 
lémence, histoire autrichienne, est 
d'Ossian; la dédicace à Taig^ m- 



trichienne est originale et giûe. EDe a traduit, 
du français, la Relation rapide d?un voyage à 
Bordeaux, Son Voyage à Constantinople par 
la Crimée (Toumey through the Crimée to 
Constantinople, Londres, 1789) est connu. On 
a en français dem tradoctions de cet ouvrage» 
l'une par Gnédon de la Berchère, l'autre par 
Durand le fils. Le voyage de milady Craven ren* 
ferme des observations prédeoses. Si l'on en 
croit le biographe anglais, la première édition ftit 
faite au profit de Mercier, auteur du Tableau de 
Paris. Elle fut encore auteur d'une de nos plos 
jolies romances villageoises. Non, non, je nHra$ 
plus au bois. Ses mémoires ( Memoirs qf the 
margravine qf Anspach, formely lady Craven 
written by herseif, 2 vol., Londres, 1825), pu- 
bliés en anglais, ont été traduits en français par 
J.-B. Parisot; Paris, 1826, 2 voL in-S*". Ce fut 
son dernier ouvrage. 

Biographie dêt Omnwui.vinantt, — CoUint, Pêeraçê» 
— Centlemanfi Magasiné, XGVUI, MS-Mt. — Bioçrm" 
pMê des CoiOemporaim, 

ANSPBAHD OU AGIFRAHD , Bavaiois d'ori- 

gine, roi des Lombards, né vers 657, mort le 10 on 
le 1 1 juin 712. n ftit proclamé roi de Lombardie 
en 712 , après la mort d'Aribert n, et ne Jouit da 
trône que trois mois, car 11 mourut dans la 
même année à l'âge de dnquante-dnq ans. 11 
eut pour Bocoesseur son fils Lhitprand. 

Paal Dlacooiw, De gutii Longobardorum, Ub. TL 

*AHSPBijrDy appelé aussi Ageprandf duc de 
Spolète, vivait vers la première moitié du hui- 
tième siècle : son code Liutprand, roi des Lom- 
bards, hii donna son duché , au d^riment de 
Transmund qui avait encouru sa disgrâce. Mais, 
à la mort du roi , Ansprand Ait dépossédé à son 
tour, et Lupo mis en sa place en 745. 

Fatieschl , MtemorU •Oorieo-dipUmatieke del dueat» 

di Spoleto. 

A3ISSB DB TILL0I80R. FOJf. VlLLOnOR. 

*Ai«sTBTT IJean-Protasius)^ diplomate 
russe, né à Strasbourg vers 1760, mort le 14 mal 
1835 à Francfort-sur-le-Mein. En 1789 O se ren- 
dit en Bussie, ou il resta d'abord longtemps 
attaché au déjuirtement des af&ires étrangères. 
Envoyé en Prusse en 1794, il accompagna le roi 
dans sa campagne contre la Pologne, fut ensuite 
chargé de r^CTles frontières entre la Prusse et 
la Bussie, et plus tard employé pour la liquida- 
tion des dettes polonaises, n géra à trois re- 
prises différentes l'ambassade de Vienne comme 
chargé d'affaires, et ne la quitta que pour régler 
encore une fois les frontières de la Bussie, du 
côté de la Galide autrichienne. De retour à 
Saint-Pétersbourg en 1811, il devint l'année 
suivante directeur de la chancellerie diplomatique 
du prince Koutousof, et, à la mort de ce der- 
nier, il accompagna Fempereur Alexandre dans 
les campagnes de 1813 et de 1814. n négocia 
au nom de la Bussie la convention de Kaliscfa, 
et représenta cette puissance au congrès de 
Prague, paie aux oonférenees qoi prodnitirait 



7fi3 AHSTETT — 

Icrccezterriforial de Francfort. Knflii, il hit jiu- 
qii'â M mort plénlpolrntialrc russti prè« la con- 
rëdératkn germanique à Francfort. [Ene. des 
g.dttm] 



AHSTBT (CbrUlophê), poète «n^i, né 
ea t7!4, mort m IS05. Lm dMalli de ta vie 
n'tmt rien de Wen remarqnabte. Il cultir» STee 
quelqne «nceia la poésl«, le gmre Mtiriqne 
noUmmcnl, Entre autre* prodoettoi» de celte 
nature, ion New Ealh piid», pobllé pour ta 
première folt en I7fle, Il l'ocoailon d'un i^jour 
qnll arait fait eut eaux, eirt une vogue phu 
qu'ordinaire. Cet onrrageeutplmieartédltionij- 
le poste %'<f attaque ayee verte lox Ira* en de 
l'époque : %e» trait» atteignent nrteot eeiMoee 
lectrs et corporations : le.i métbodJitet, le« 
médecins, etc. Les blo^phea Ini trourent de 
l'analogie avec Sirifl et Sheridan. 
IHcItonar*. 

ASSTis (jnhn), anliquaire an^ile, b4 i Saint 
NeolenComouaillei la 18 M|iteiiibra lAM, mort. 
\ek mars I7t4. Il reprâwotalabouTgde Saint- 
Germain dana le preinler parleraeni de la reine 
Anne, en 1702. Sea Tsstca eonnaiitanees btral- 
diqueslerecommandirentïta rano, qui le nonum 
en 1 7 1 4 roi d'anuea. Il ne prit potMsikia de cetU 
cli.irgc, qui Ini fat oonteéli^ par itr John Van- 
brugh, qu'au noiad'a*rU 1718. Daot l'intervalle, 
à IVpoquedoravÉnementdeGeorgaal",!! fut em- 
prisonné, ounmo iMrtium de» Stuarta, et coupa- 
ble de coro[dot contre la luccaisioa de U maiioa 
de Itrunanick. Ses nombreuiL ourragei, preaqne 
toua reiatiri k la sctanoB béraldiqne et au cért- 
raouial de la cour, noiil reaté» en partie iotiita. 
Parmi ceux qui ont «U irapriméa, oa remarque : 
thc Rcgisler nf Ihe raos( noSic orrier o/ tht 
Carier; 1724, 2 vol. in-fol.; — ObservaiioTit 
inlroduttory la an UiloriaU euay on (Ae 
Kttigàthood of the BatK, ilii, ii^°. 

Noblt, HUtarf o/ Uittolltt' 'f ■''■•"■ - Blclioli, 

t,utt, ChnmoioçUal Àrgltttr «/ bâta aouii àf tJU bn- 
tUk ParUamnt. 

ansTRSTBBft (ûr John), bomme d'État 
aoglaÎB, né le 37 mars 17S3, mort le 2B octobre 
1811. D'abord partisan de Fox, il suivit plut tard 
l'exemple de Burke, et donna so« appui à toutes 



• i!iT»«OR*s ('AwBïiçHjO. poJtegrec, natif 
de Rbodea, contemporain du roi Antigone Goim- 
tat, qui vivait vert 260 avant J.-c. H parait 
avoir suivi ce prince dans ses campagnes, et 
aimé la bonne ch^re : Athénée rapporle de- lui 
quelques propos de lable. Antagoras avait com- 
pote un long poème épique, intitulé la Thébaide 
(ffr\6^i), contenant l'histoire tragique <lela moi. 
aonrojaledeThëbea. Ce poème paraît avoir été si 
ennuyeux, qnetoaslee Béotiens se mirenlabâil- 



AKTALCIDAS 7M 

1er lorsque l'aDteiir <a fit la lecture démit eni. 
On raconte la TntaM histoire pour ta TMibaUt 
d'Antimaque. n ne nous restée' Antasoraïqn'rae 
éplgramme, recueAKedanalUnfAofo^e 
(IX, p. 147 ), et deux petlta poëmei, 
dans Dtogène I^tCrce ( IV, 11 et 20 ). 

- AOBBj m. ftt 



airuLciiiAi (' 
menx par la paix qall caddiit , en 3S7 arM 
J.-C, au nom de tonte la Grèce, avec Artaxoi^ 
Mnémon. Par ce tnilétontee les vlllea grMqoM 
do continent de l'Aeie tarent abuidonoéet H 
roi de Perse. Les actes d'AntaleWtas bow le 
font juger comme on haUle dfphmate, de ertie 
école politique de Lytandre déroote i ta Pne, 
et tacriSant les intérHi de h Grtee I cenx M 
Sparte. Son pire, Doimné Léon, paraît Hn II 
même que l'éphore éponjuae dont parte Um> 
phon. A l'une de cet époqoei où Sparte éUI ■ 
grand danger, quand parla snccès de PhamahtK 
et de Cooon, et par te râsbUssement des Unp 
Hnrs ft AtlÀies, ta poistmce de aa rivale »m- 
blaft rétablie, Antalddas fut cholat, t'u 393 n. 
J.-C., comme ambassadeur pour négodertoprli 
du tatrape TlrUiaie ta paK de Sparte 
roi de Perte. Les Albéntens alarrnii 
de leur côté auprès deeesatr^tenne 
il latéledeIaquel1eétaltConoo;Thèbe«,Arptct 
Corinthe j joignirent aussi leurs dépotés. Tirftta 
n'osa rien conclure sans rautoriaation d'ArIn»- 
cit; mais il seconda sous main AntalcMaaflW 
donnant de l'argent pour conttaner ta goefre, d 
août on vain prétexte mit Conon en prbon.W 
baxe se rendit auprès du roi de Perae, et lit tdn 
l'alTlIrcenlonguear.A Phanmbaxe.quiinDlépI 
les Athéniens, succéda prorlM^remenl Arfabv- 
lane, que les liens de l'hospitalité milssaMi 
Antalddas. C'est dons ces drconslaDees qa'li- 
talcidas ftit envoyé de nouveau en Asie coraW 
commandant de la flotte et comme ambatsadeff. 
A son arrivée. Il dépteha ta flotte au 9e«»> 
d'Abjdos bloquée par Iphlcrate, et se T»dlt * 
près de Tiribaie , qu'il accompagna peot-Hit» 
{jrès du roi de Perse. H sut rendre ArtaxtrA 
favorable àSparte, en obtint des secom, d i^ 
l'engager i forcer Altièoes d'accepter lapiti,^ 
serait dictée par Artaxercis, sous Hnlluem * 
Sparte. Apprenant que ta flotte était bkiqiA' 
Abydos par Ipbici«t«, H s'y rendit par terre id 
pendant la nuit, forçant le blocos, il Gt dinm* 
excuraioas benreutcs,c( rentra \ Ab7dos.i>tl 
attendait un secours de viogl vaisseaux itaHw' 
BiclLiens. Intbrmé qu'une Ootte de huit vaiasM' 
était partie de Tbrace pour te joindre li cA 
d'AUiines, fl mit à ta voile, etparviat ks'oifara 
de cet huit vaisaeaux. BtentAt sa flotte, ■ë"" 
des vaisseaux d'Italie, et de Syracuse qnlIdtB- 
dait, de ta Hotte de toutes les villes dlone pin- 
cées dans ta satrapie do Tirîbue , et tnfeK A 



765 



ANTALODAS — AHTAR 



plosicurs TKisKauv qn'AHobartaoe loi envorall 
Hc la «attapie de Phamabaie, recta mittresM de 
la mer, Athènes te vit rione contrainte t m- 
Mpter la pait. Sparte, An;os, et antre» Étata de 
la Grèce, 1» détiraient égatement ; des dépnlAi de 
tocia ces ftfats le rendirent auprès de llribaM^ 
qdi teur tut le décret royal portant -. 

• Le roi Artaxerefa pense qull eit juste que let 
vIDee de l'Aaie soient désormais sous sa dépen- 
dance, ainsi que les ties de Chypre et de ClaKh 
luène; <tne qoant aux autree illies greeqoe», pe- 
tites ou grandes, eues resteront todépendantes, 
eieepté toutefois les lies de Lenmoa, Imbnx et 
Scyros, qui continueront k appartenir k Albènea. 
SI ee traité était violé par quelque État, le rot 
s'enga^ à )e comlattre par terre et par mer, (i 
k fournir les subsides nécessaires. » Ce célèbre 
traité Tut accepté par toui Immédiatement l'an 387 
aTanI J.-C. Les deux États de Tbibes , d'Arno* 
et de Corlntbe drîTérèrent, mais pour quelques 
jours , leur adhésion. Si la Grèce y perdit la li- 
berté des villes de l'Asie, elle acquit du grand roi 
ta reconsaissance de son indépendance. 

Artaxercès, satisfait de ces ain*entlotH, tt 
l'accueil 1eplusfevorableàAntaleldas;etiinJonr, 
au sortir d'un repas, il hii enroya la couronne de 
Seurs qu'A avait sur la tête, aptes l'uyolr trempée 
dans des huiles de senteur. Antaiddas retourna k 
Sçaite,oS> il devint éphore. Les Lacédémoniena 
le renroyérent depuis vers Artaxereés, pour en 
oUenir des secoors en argent ; mais ce pitece, 
qui avait d*abord appelé Antaiddas son bOte et 
ton ami tant qne Sparte était k la IMe de b 
Grèce, ne fit pins attention ï lui dè« qn11*itU 
poiasance de Sparte abattue. Antaiddas revint A 
Lacédémone : exposé aux railleries de ses emie- 
nils et craignant d'être ponrsuM par les épboree, 
fl se laissa, d<t-on, mourir de rtim. 

La Grèce aujoord'hai se trouve à peu pria 
dans la posKon du traité d'AntaIddu, excepté 
que quelques lli^ appartiennent mcore anx Turâi, 
teUesquebCrtleetSaiiDos, ainsi que les Iles Io- 
nienne*, qui sontoeeopées parlesAuglais. 



napbDn. aillenlca, l\ 



— nnUrqae. .^ffMliTl, n. — lucntE, 
famvrr, - Maton tr SIrVm. ~- CU'Icr. dni !■ Bto- 
trarMt wHinritUê. - TVktnll, AtiMnr o/ Grua, 

ANTAHDRKCAviavSpo;), frère d'Agathode, 
tyran de Syracuse , cocnmandait en 317 avant 
J.-C. les troupes que les Syracusains envoyi- 
mt an secours des Brutiens. Pendant l'expédi- 
6on de son (ïère en AfHqne, le commandement 
de Syracuse lui fbl remis en 310. n paraît qu'A 
av^t t» l'intention de rendre cette ville k Amil- 
ar, ce qnl ne s'efTectua pas. Antandre sut re- 
gagner la confiance de son IVère, qu'il égala en 
auaaté. Antandre est mentionné comme ovy^pa- 
fcùi parmi ceux qui ont écrit l'hlsloire (fAgaltio- 
eie; mais son ouvrage ne nous est pas parvenu. 

Oodore 4lc Skite , XIT. — Memùiret, dt f4£adtinié 



ANTAR, anden gnnrier et poète arabe ^ était 
jusqu'ici connu en Enn^ par nn poâne qni 
avait mérité d'être sospendo, comme nn ouvrage 
achevé, à la porto de UCaalia, et d'être compté 
k ce titre parmi les moallaeai. On ne savait rien 
au reste sur la personne d'Antar , liuon qnfl 
avait vécu nn pan avant Mahoniet, au sixiteM 
siècle de noire ère , et qne sea exploits fireal 
longtemps le sujet des eolretiMii de aea «ou- 
patrlote«. Depuis quelque* aanéM il ■ piM 
vivement ftxé l'attentioa dea Europécas, t l'oe- 
caaion d'un roman dont il est le béroe , et qui , 
écrit en arabe , a ose étendue d'environ dooae 
volumes in-8*. Antar y eri représenté comine 
le âls d'un Bcfacik arBi>e, appelé Chtddad ; maia, 
né d'une sbnple «eciave, il fut relégué k la 
garde des troupeaux. En vain rachetait-il la 
bassesse de sa oaissanoe par l'élévation de se* 
idées et par ses exploits prodigieux : les coui- 
patrîotm racoatilaleat d'hnmiliatioDs. Ce qui 
excitait surtout la jalousie , c'est {n'a était 
devenu araeDreoi d'une de ses oousinee appe- 
lée Ibla, et quIUa était recherdiée par on 
jeune homme riche et puissant. Pareil k Her- 
cule, Q Mparriatà désarmer l'envie qu'à force 
de travaux et deserrtees. Enfin, jugé digne de 
prendre place parmi les ebefk d« sa nation , il 
époosa IbU, et répandit la torenr de son nom , 
ainsi que le bruit de sa gloire poétique, ai Perse, 
dans l'Asie BUneure et jnsqa'en Enrope. Le roman 
d'Antar présente le dévelôpperoenl d'uM grande 
idéentorale. Oay volt nnbcBntw, prlvédesavaih 
tagea de la flgnre et de la naissance, mériter par 
saforeed'lai^ par la puissance de l'eqntt et par 
nn Indomptable connga, d'occnper le premier 
rang parmi les hommes. L'ouvrage est écrit d'an 
style noMeet élevé. Le récit est partie en pros^ 
et partie en ver^. L'inteur fait entrer àsns son 
cadre tons les tableaux et tons le* d^ails qui 
pouvaient donner one Idée des mceun et dea 
usages de l'Arahie avant Hahcroet Aucun livre 
ne présente sur les tribus vabes des renseigne- 
ments plus abondants et pins dramatiques. 
Malgré l'Immeuae quantité de pereonaages qni 
y figurent, et le gnùd nombre d'événiiments eo- 
chalnés 1^ uns aux autres, il ut &cile k com- 
prendre , et Jamais lea épisodes ne font oublier 
le sujet prindpal. n raierait A savoir k quelle 
époque a été composé ce roman. On voit asaei 
souvent revenir dans le Tédt les noms d'Asmd 
et d'autres écrivains des septième et hnitième 
siècles; mais ils paraissent être simplement les 
auteurs que le rédacteur déOnitir a mis k con- 
tribution. L'ensemble du récit décèle l'inflnence 
des idées clievaleresquea que le* guerres des 
croisades introduUirentchet les Orientaux, et se 
rapporte à l'époque où le» guerriers de l'occident 
■etroavaienteB présence de ceux de l'orient. En 
dM, 3 est f^it mentioo dans le dietionnûra 
arabe de* Médeeiw, par Iln-Abo«-Osaybya, 
d'âne Mstoire d'Antar compoeée, ver* le miiiea 



767 



AJNTAR — ANTELMI 



768 



roédedii de la coar de Zengui , prince de Mous- 
80ul et d'Alep, lequel se nommait Abool-Moyyad- 
Ibn-Alsayegh, et fut plus tard surnommé Al-Àn" 
tory ou TAntarien. Le roman à^Antar partage 
avec les Mille et une Nuits Tadmiration des 
Orientaux , et il n'est pas de conteur arabe qui 
n'en récite de mémoire divers épisodes : c'est ce 
qui est cause des différences que les copies pré- 
sentent entre elles. L'ourrage a été traduit en 
tnrc ; quant aux versions en langues européennes, 
il n'existe jusqu'ici que la version anglaise de la 
première partie du roman , par M. Terrick-Ha- 
mUton, secrétaire de l'ambassade anglaise à 
Ck>nstantiDople, sons le titre de Antar a Bedou- 
een, romance; Londres, 4 vol. in-8^. C'est sur 
cette traduction qu'a été fait l'extrait publié par 
M. de l'Écluse dans la Jietme française du 
mois de mai 1830. D'autres extraits faits sur le 
texte arabe ont été ensuite publiés dans le Jour- 
nal asiatique de Paris par MM. Caussin de 
Perceval, Gustave Dugat, etc. [M. Rcinadd, 
dans YEnc, des g. du m. avec addit ] 

Journal aiiaUq^», aTrll l8M(art. de Hammer). — 
De Sacy, Notiet des etnciens poimes areUtM eonnus 
MOUS le nom ds moi^lacas, p. It. — Caastin de Percerai, 
histoire des anciens jérabêt. — letakt , Proioçus ad 
Jharapk» JUoallakamj Leyde, 114t. 

«AHTBLAMi (BenoU (ie^/i) , sculpteur et ar- 
chitecte italien du douzième siècle, n travailla à 
Parme de 1178à 1196. Ily ade lui dans la cathé- 
drale de cette ville un bas «relief représentant le 
crucifiement et la descentedecroix. Quoique gros- 
sier , ce travail n'a peut-être été égalé par aucun des 
anciens sculpteurs italiens antérieurs à Giovanni 
Pisano. La composition est d'une grande simpli- 
cité, malgré le nombre assex grand des figures. 
Ce bas-relief porte le nom du sculpteur, avec la 
date de 1178. Antelami construisit aussi le bap- 
tistère de Parme. 

Affo , il Parmigiano iêrvUor tfi Piazui. — Lanzf, 
Storia pUtorica, etc. — Nag 1er, NêUês jiUgem.,KûnU- 
ler-Lexieon. 

*ANTBLLOTTO (Prodo/oft^) Joaillier ita- 
lien , vivait an commencement du quatorzième 
siècle. Suivant une ancienne chronique de la 
ville de Monza par Buonincontro Blorizia, An- 
tellotto fut .appelé dans cette ville pour y répa- 
rer une pièce d'orfèvrerie du plus grand prix et 
plusieurs vases d'or et d'argcâtt, avariés par le 
transport. Antellotto s'acquitta de cette besogne 
à l'entière satisfaction de l'archevêque de Milan, 
qui en parle ainsi : Antellotum Brachium for- 
tem de Placentia donUeellem meum, plénum 
spiritu, sapientia, intelligentia , et scientia 
in omni opère ad excogitandum/abre çuid» 
guidfieri poterit, ex auro et argento, wre, 
marmore et gemmis, 

Maratorl, Rerum Itatiearum Seriptoret, toL XII. — 
Clcoflrnara, Storta dêUa teuUura , etc. 

ANTBLMi (Joseph) f historien ecclésiastique, 
né àFréjus le 25 juillet 1648, mort le 21 juin 1697. 
nfutchsoiofaiede Fréjus, et publia d'abord un traité 
De Periculis canonicorum, c'est-à-dire sur les 
dangers de la vie des chanoine». Kn 1680 il publia 



une dissertation De Initiis Seelêiim Fénjulieih 
sis. Cette dissertation devait précéder nue histoire 
complète de la vOle et de l'église de Fr^iis, qnll 
se proposait de publier; mais eOe est restée ma 
nuscrite. En 1684 fl obtint, par la reoommaoda- 
tion du P. la Chaise, sous leqoel il anraît fait n 
théologie à Lyon, la place de grand vicaire et 
d'offidal auprès de l'évéque de Pamiert. H pu- 
blia en 1689 , sur les ouvrages de saint Léoa le 
Grand et de saint Prosper, qndqnes notices di- 
rigées contre le P. Qnesnel : oetui-ci avait at- 
tribué à saint Léon plusieurs livres qo'Antefaai 
restitue à saint Prosper. Le P. Qoeniel loi ré- 
pondit par une lettre insérée dans le Journal 
des Savants du 8 et du 15 août 1669, ce qa 
engagea Antelmi à répliquer par l'ouvrage sa- 
vant : Deux Lettres de Fauteur de$ Disserter 
lions sur les ouvrages de saint Léom et dt 
saint Prosper, à M, rabbé,„,pour serviras 
réponse aux deux parties de la lettre du 
p. Quesnel;Veiih, 1690, in-4^ La diasertatiop 
d'Antebni sur le Symbole d^Athanase est anssi 
dirigée contre le P. Quesnd. Celui-d avait con- 
jecturé que ce symbole était de Vigile deThapas 
évéque d'Afrique , vers la fin du dnqoièiDe ae- 
cle. Antelmi renouvela la conjecture du P. Pi- 
thou, que ce symbole est d'un théologien français 
du cinquième siècle, qu'il croît être Yineeit de 
Lérins. 

On a encore du même autenr : De Jtteie 
sancti Martini, Turonensis episœpi, et qvo- 
rundam ^us gestorum ordine , oniio esur- 
tuali, nec non sancto Briecio sueeessan, 
Epistola ad R, P, Anton. PagiU9n;Vwnàt, 
1693, in-8** : on y trouve la liste de tous lei 
écrivains qui ont traité de la vie de saint lfa^ 
tin; — De sanctâs Maximes tirginis, CeUir 
diani in Forojuliensi dicecesi cultuel patrie, 
Epistola ad virum cl. Danietem Papetn- 
chium; lettre imprimée dans la oollectioQ de 
BoUandus, du 16 mai, p. 580; — De Tnaul&' 
tione corporis sancti AuxilU, Epistola ai 
virum cl, Ludovicum Thomassinum de Uor 
zauge ;— Assertiopro unieo saneioBudurio, 
Lugdunensi episcopo, opus posthwnum; a^ 
cessit Concilium Regiense suà ttostagno me* 
tropolitano Aquensi anni 1265| ntmeprfsmm 
prodit integrum, et notis illustraium , epen 
Caroli Antelmi , designati ^iscqpi Grassot' 
sis, prxpositi Forojuliensis i ParisUs, 1736, 
iii-4**. Cet ouvrage, où l'auteur prouve quH n) 
a eu qu'un saint Eucher, évèque de Lyon, ne M 
publié qu'après la mort del'autear, par les soiM 
de son frère Charles Antelmi, évèque de Grasse. 

mcérnn, Mémoireg. - Dupln . ffowetlê MNIoCM|« 
d«f auteurt eeelésiastique* ( dlx-M|itlèaM Mde X ' 
Morert. Dictionnaire crMfiM. ~ MUHo. Um la Jto- 
graphie universelle. 

AHTKLMI ou ANTHBLMt (Léonce), gnd 

vicaire de Fréjus et prévôt de la cathédrale de 
cette ville, vivait vers la fin du dix-septième d 
au commencement du dix-huititee liède. U 
P. Leiong lui attribue une vie de Françob Pic- 



î ANTELMl — 

!t, coBMil de Fruce et (le Hollande à Alep ; 
■ù(*etiTeMe^), 1732, in-ll. Maù Qoérard 
teod que c'est l'œutre de Charles Anlelmi , 
iqne de Grasse. La préSice donne lien i nip- 
«rqne l'onTrage, commeDcâ par Cbaries, fut 
itinôé par »oa frère Léooce. 

iXTSLHi (flieolas, théolo^, né dans la 
iilème moitié da Belziime aide, inott le 3 
ra IMS. Chanoine et vicaire général de Fr6- 
, il était très-lié avec Je savant Peiresc, et 
mil aux frères Gaucher et Looia de Sainle- 
rthe, pour lenr Gaffid christlana,lt catalo- 
; des éveques de Fréjui. 
UiTBLJii on ANTHBLHi (Pierre), nevea 
précédent, théologieD, né i, Fréjus ven la On 
Kiziime EJÈde, mort daui la même ville en 
)S. AprÈB avoir étudié la théologie et le droit 
'aria, Il revint dans sa ville natale, fut poorru 
a canonicat vacant par la démisùon de Hi- 
u Antelmi, et se livra, d'après le désir de 
I onde, ï ta reciterclie des antiquités de la 
ivmce. CepcDdant, dès 1630, il se défit peu 
en de sa riche cuUedian d'antiques en faTeor 
Peiresc, et abandonna après la mort de ce 
lùer, en lS37,les études archéologiques pour 
théologie et l'histoire ecclésiastique. Il revit 
• les documents authentiques les lefons de 
Bca do Saint-Léonce, patron de la cathédrale 
Fréjus. 

:laUr r»r<i)iiiiaul$;lli,Xtaa,\n-i',—loali Unlmir, 
Ktiu LMtUiui cpimiMW (< xwtfr mil Furejullen- 

■ahtblmi ou iLJtTUKiMi (Joseph), neveu 
précédent, chanoine de la cathédrale de Pré- 
, Dé en 1648, mort en 1697. 11 a laissé de 
mbreox traités aor l'histoire ecclésiastique, 
ïe autres : De £tate Sancti Martiai Turo- 
ntis epi*copi, etc., EpUlola ad Anton. Pa- 
int; Paris, \e9i,ia-8'-,— DûSanctxMaximx 
'(rïRlS, etc., cûitu et patria, epistola ad 
mielem Papebrochium, dans U collection de 
||aadus(lBniai, p. âSO); — Aitertioprounico 
lehero Lugdvnansi episcapo, elc., publié, 
cta la mort de l'auteur, par son frère Charles 
lelDii, évAque de Grasse; Paris, ia-i". 

■nplD. amiotS. i*i .JaUuri Kccitliait. 
kNTBLMi (Pierre-Thomtu), littéraleor et 
itbématidcn, né le 14 septembre 1730 \ Tri- 
ice en Provence, mort le 7 janvier 1783. n 

profeueur do mathématiques i l'École mîli- 
re, et directeur de l'observatoire aouvellernent 
utruit. Outre divers mémoires publiés dans la 
leclion de l'Académie des sciences, on a de 

: des traductions de l'onvrage italien, d'Agnesi 
ojr. AciTO)), des raUes allemandes de Lessing, 
rie, I7S4, et de U Messiade de Ktopslock, 
69, 2 vol, iD-12. Cette dernière traduction, 
te en collalMralîon avec Junker, ne donne que 
I dix premiers chants. 

«cHiur», l« Sttcla lUtiraira de la Franc*. 

ARTAaoB ('Aixirmap), prince troyen, flli 



ANTHELME 770 

'lEsyetèsetdeCléomiialre, et parent de Priam, 
avait épousé Théano, fllle de Cisséus , roi de 
Thrace, dont 11 eut dfi-ncuf SU. S«)oa Romére, 
lit l'on des cbefs lea ploa sages parmi les 
Troyens, et il onvrit l'avis de rendre H^ène à 
Ménélas (/I.,yu,348). Il avait donné l'houpHa- 
lilé t Hénélaaet à Ulysse, qni, lorsqulls vlnrtittt 
Traie comneambasôdenn, auraient été tués par 
les (Us de Priun, ti Anténor ne les ettt protégés. 
(n.,IT, 14B et 103). S tnUtsa patrie pendant 
la guerre de Tnrfe, et oitreteorï une corres- 
p(»idanoe secrète avec les Grecs prîndpale- 
ment avec Méndas et avec Ulysse. Ce dernier 
s'était introdoit dégnisé dans Troie : Anténor 
le reconnut, mais ne le dénonfs point. Quand 
Troie fut saccagée , une pean de panthère placée 
à la porte d'Auténor servit de dgiuJ eonvoiu pour 
que sa maison fat épargnée des Grecs. C'est pour 
rappeler ce bit que, dans le Lescbé & Delphes, lui 
et sa fiunille étaient refiréseotés portant une pean 
de panthère. Après la mine de Troie, Anténor m 
réfugU en Italie , ab U bMt Padooe sur \tt cOlet 
de ta mer Ad riatique. Cette ville porta d'abord le 
nom de son Ibodalear. THe-Llra le Ut yeait da 
Paphli^onie, et aborder eo ItaUe avec une co- 
lonie de Ménètee. 
Stnïoii.p. (1. -FiDUBtu - T1r(Ui,jgHM4LI, 

Un sculpteur athâtien, du nom d'AnvâHm , 
avait fait les statues d'Harmodini et d'Aristo^ 
ton, qui furent enlevées d'Athènes par Xerxis, 
et qu'Alexandre la Grand, ou, suivant d'autres, 
Antiochus, renvoya en Grèce. (Plioe, /Tiff. Nal.. 
XXXIV, 8; Pausanias, I, 8.)— 'niB-Live(XUV, 
38) fait mention d'un Macédonien AnlUtor, qnl 
commanda avec Callippo* la Sotte du roi ¥0- 
sée; et Élien (.4nlni., XVII, 36] parle d'un écri- 
vain de ce nom, auteur d'une £ùMr« de Crète. 
[Bnc. det g. du m.] 

AHTÈRB on ANTBSOS ( lafait ), Grec de nais- 
sance, succéda le 21 noreobre 135 à Pontienl, 
évèque de Rome. Il mourut le 3 janvier ïje, et 
eut pour Buccessear saint Fabien. Les antetin 
des basses Décrétales lui ont attribué uoe let- 
tre, datée trois mois après sa tuorl 

Bj roiUiu, Jimain. 

AirrAsiflHAK (Pierre), grammairien, naUfde 
Babastdn, au diocèse d'Albi, vîvaltdans le sei- 
lième siècle. Il a donné une édMon de Térenee 
avec des notes; Lyon, I55sel IMO, in-t*. Il fit 
une Graffimalreuniperielfe; Paris, 1581, in-t»; 
com^Hlation confuse et indigeate. Sa Grammaire 
grecque, dont la dernière édiUon in-S* parut i 
Lym) en 1813, a été imprimée plusieurs fois. On 
cite encore de ce gnminalrien : TItenuilU ver- 
borttm inoestlgandi ratio, et Praxi* ptxctp- 
torwm linguK graxx. 

AHTBBLMB, AnihelvMi, Kanthelnva, An- 
««Ifflui, Anselirtw (saint), né vers 1105, 
mort le 28 juin 1178. Descendant d'une famille 
noble de Savoie, il occupa d'abord les prcmièrti 
dignité* des ch^ittna de Généra et de Bdiay. 



771 

Dégoûté du monde» il te fit chartreux, et de- 
TJnt prieur de U grande Chartreufle en 1141. 
Pendant le lehiame de Victor IV, il fit déclarer 
tout Tordre dea'Cliartreax en faveur d*Aleun- 
dre m. Ce pape le récompensa de ee seniee 
par l'éTécbé de Bellay , où il mourut à plua de 
soixante^! ana, après avoir levé l'exeommu* 
nication qu'il avait portée eontre le comte Hum* 
bert , fils dAmédée. C'était un prél«t dHin eaprit 
aetif et d'un «èle aident. 

Histoire tmér9ir0 4$ (• fr^ce, %. XIV, p. «UMlà. 
▲NTa&MlVB <Av6quo;), lut coniul ea é06, 
sous le règne d'Arcadius; puis préfet d'Orient et 
patrice. Lorsqu'on 406 Areadius laissa le sceptre 
à Théodose n, qui n'avait alors que sept ans, 
Anthémius sut, par sa sagesse, eonserver au 
jeune empereur soa héritage. Il apaisa les que- 
relles théologiques , arrêta les Huns, ftmda des 
établissements utiléi, et en 413 entoura Cona- 
tantinople d'une nouvelle enceinte. A t'avénement 
de Pu\chérie en 414, il résigna le pouvoir, et 
mourut dans la retraite. Saint Jean Chry sostome 
lui adressa ee bel éloge t « Au Heu de vous té- 
« Hdter d^avoir réuni le consulat et la préfee- 
" ture, je félicite ces deux dignités d*ètre si bien 
n placées. La vertu va se trouver, à l'abri de 
« votre tribunal, dans un asile assuré, et le 
«< temps de votre magistrature sera pour tout 
n l'Orient une fête peipétuelle. » 

Codex Theodosien, Vil, tit. il. — Socrate. ffut, ec- 
cUHout., Vil, 1. 

ANTBÉMius {Procope), empereur d'Occi- 
dent , mort en 472. Il était de la fhmille de ce 
Procope qui revêtit la pourpre sous Valens, et 
il devint lui-même successivement comte dllly- 
rie , consul et général des troupes de l'Orient 
L'empereur Marden lui donna ensuite en ma- 
riage sa Aile it^Ha-Marclana-Euphémie. A la mort 
de Marden, Anthémius obtint le commandement 
de l'armée dirigée contre les Huns et les Goths, 
avec le coromandement de la flotte de l'Helles- 
pont. 11 triompha de l'ennemi, et fut désigné par 
Léon pour aller régner à Rome, oti en eflfet le 
peuple et le sénat l'acdamèrent en l'an 467. Mais 
un homme dominait alors réellement en Italie; 
c'était Ricimer. Pour s'en faire un ami, Anthémius 
lui fit épouser sa fille. Mais l'empereur d'Ocd- 
dent ne soutint pas sa réputation guerrière lora- 
qu'il eut à combattre en 468, pour Léon, con- 
tre les Vandales. En 471 , il appela lui-même 
contre les Visigoths, qui ravageaient alors l'Espa- 
gne, un corps de Br^ns, auxiliaires plus dange- 
reux peut-être que l'ennemi. Mais le plus acharné 
de ses adversaires était toi]yours son gendre Ri- 
cimer. Une réconciliation de peu de durée avait 
été ménagée entre ces deux personnages par 
Épiphane , évéque de Pavie. Mais Ridmer ayant 
appris que Léon envoyait contre lui Anidus 
Olybrius , prit les devants, et se présenta sous 
les murs de Rome avec une armée d'Italiens, 
de Bourguignons et de Suèves. Il offrit k Oly- 
hriua le trdne d'Anthémius. Ce dernier se réfuya 



ANTHELME — ANTHÉMIUS 



772 

dans une é^ise , quoique le peuple et te aénat hii 
fussent Csvorables. Vainement im eorpa de trou- 
pes, amené à son seeoura par le Goâi Glliner, 
livra-t<il à Rielmer nn eonbal aar la pont Ba- 
drien; le gendre d'Anthémius viiaqirit l'emMmi: 
Gilimer fut défait et taé, et l'erapereOT d'Oed- 
dsnt, arraché de son asile, ftit nls à mort pir 
ordre de son gendre, Anthémius, auqud les con- 
temporains accordent de la piété, laissa néas- 
moins célébrer à Rome les Luperoales; eteeM 
à grand'peine que le pape Hilaire Tempècha de 
laisser les hérétiques tenb des assemblées dam 
Rome. Ce fut encore sous son règne que le ffm- 
vemeur des provinces gMolees, ArvanduSi ft4 
condamné pour malversationa dans aon gooier- 
nement. 

Sidoine ApoUioaIre, ^tnU^emU PaM^nricmag Epi»- 
tolm, I, Tf et ptn. - Dtatali». f^tt. /tM»ri^k— Ph»t« 
BiMUh., p. 48. - BSTMltH. Ammi., M «flT. iP ^ - TU* 
lemoDt, HiU, <fef «mp#r., Y|, et les ootes 4e Stmoad m 
Sidoine et Kanodiut, dans set OEuvres, vol. I, p. IMT, 

ANTHÉMIUS, architecte. Ingénieur etmsflif 
matiden, né à Traites, en Lydie, vers la fin dn 
cinquième siècle, mort à Constantlnopleen 534^ 
inventa, dit-on, divers moyens dlndter les trem* 
blements de terre, le tonnerre et tes édairs. 
construisit aussi un immensemirotr ardent, fbnné 
de plusieurs miroirs plats. Mais ce qui le renfit 
surtout célèbre, c'est la construction de la su- 
perbe église de Sainte-Sophie à Coostantinople, 
dont il ne fit cependant que Jeter les fondations, 
Justinien la fit élever ; et lorsqu'il vit cet otmage 
achevé, il s'écria t « O SalooH», j« isi sur- 
passé! » Ce monument est dans la ritnilion h 
plus avantageuse ; il occupe le sommet d'une p^ 
tite colline qui domine la ville de CoqstaBtijMpie 
du côté du sérail, La place de Safaite-SopMe ed 
presque un carré parfait de deux cent dnqoiole- 
deux pieds de long sur deux cent vingt-huit de 
large. Elle est dans la direction de Torient an 
couchant. On voit s'élever de son roflien oae 
coupole hémisphérique de cent trois pieds de dli- 
mèt« , dont la circonférence est percée de viii^ 
quatre fenêtres : on compte quatre-ving;t8 plÀ 
depuis le centre de cette coupole Jusqu'au pivé. 
Elle est accompagnée de deux autres pins petits 
qui sont également hémisphériques. Dans le fisd 
de ce temple est une dend-coupole, aoos laqaeBi 
est placé le seul autel qui s'y trouve. C'est w^ 
d'hui l'endroit où le« Tores conservent te Ktf». 
La voûte de cette église est en pierre, et llntériov 
de la coupote est orné de moasiques; tes nv* 
sont couverte de peintures, Le pavé est eoiqNi' 
de compartimente de marbres tes plos dioidi» 
parmi lesquels le marbre rouge antique doRSM 
le plus. D y avait au dehors un atrium ou ▼«&' 
tibule, c'est-è-dire une place carrée, covir^nnéi 
de portiques qui n'^ûstent plus. On paies de là 
dans un portique aussi long que l'égfise, qui < 
trente-six pieds de large, fi est aootenu par d<i 
pilastres qui tiennent lieu de oolonnes, et Tes 
voit au-desaus un autre portique. On entre dasi 
l'église do Ssinte-Sc^te par neuf m^^rifiqNS 



773 

portes de bronze; les jambages qui les reçoÎTcnt 
sont de marbre blanc. La porte du mUieu est la 
plus considérable. L'albâtre, le serpentin, le 
porphyre, la nacre de perle, les cornalines, ne 
sont point épargnées, tant au dedans que dans 
le dehors de cette église. On voyait autrefois dans 
le millea de VcUHum la statue équestre colossale 
de Tempereur Justinien. Pour élever ce temple 
magnifkiue , Jastinien se saisit des revenus pu- 
blics, imposa des taxes, et prit pour couvrir la 
coupole Je pJomb des conduits des fontaines. 

A peine cette église fameuse ftit-elle achevée, 
qo*nn tremblement de terre renversa le dôme; 
mais l'empereur le fit rétablir aussitôt On n'y 
onploya, dit-on, que des pierres ponces , pour 
le rendre plus léger; et Ânthémius composa à 
cette occasion un ciment formé de chaux , de 
tuiles pilées, d'éoorce d'orme hachée, d'orge 
bouillie dâayée avec de l'eau tiède, ciment qui 
acquérait la dureté du fer. Depuis que les 
Turcs ont changé cette église en mosquée, ils 
ont construit vis-è-vis des quatre angles quatre 
minarets , c'est-A-dire quatre espèces de clochers 
isolés qui s'élèvent très-haut Ils sont si déliés 
vers leurs pointes, qu'on les prendrait pour les 
vergues d'un vaisseau appareUlé. Sainte-Sophie 
a servi de modèle à toutes les mosquées qui ont 
été bftties dans la suite à Constantinople. A 
ces détails il faut igouter que l'on a décou- 
vert tout récemment, sous une couche de stuc, 
les superbes mosaïques qui faisaient l'ornement 
de l'élise Sainte- Sophie sous les empereurs 
grecs, successeurs de Justinien. 

Anthânius eut, avant Salomon de Caus et Pa- 
pin, connaissance de la force de la vapeur. Voici 
à cet égard le récit d'Agathias : «< Un homme per- 
dit un procès contre un de ses voisins, nommé 
Zenon; pour se venger de lui, il dispose un 
jour dans quelques endroits de sa maison plu- 
sieurs grandes chaudières pleines d'eau , qu'il 
bouche fort exactement par-dessus, et sur 
les trous par lesquels l'eau bouillante devait 
a'évtfwrer : il met de longs tuyaux de cuir 
bouHii, larges à l'endroit où ils étaient cousus 
et attachés aux couvercles, et allant petit h pe- 
tit en étrécissant par le haut en forme de trom- 
pettes. Le plus étroit de ces tuyaux répondait 
aux poutres et aux soliveaux du plancher de 
la chambre où étaient les chaudières. H y met 
le feu dessous; et comme l'eau des chaudières 
bouillait i gros bouillons, les vapeurs épaisses 
de la fhmée montaient en haut par les hiyaux, 
et ne pouvaient avoir leur issue libre, parce 
que les tuyaux étant étroits par le bout di- 
saient branler les poutres et soliveaux non- 
seulement de la chambre , mais de toute la 
maison d'Anthémius et de celle de son voisin, 
qui pensait que c'était un tremblement de 
terre; de sorte qu'il l'abandonna, dans la crainte 
d'y pérfr. » ITest-ce pas là la chaudière d'eau 
bouillante, et le soulèvement du piston par la 
force d*expansioii de la vapeur comprimée; enfin 



ANTHÉMIUS — ANTHING 



774 

tout le principe des machines en usage aujour- 
d'hui ? Il n'y manque que la condensation par 
l'eau froide, pour produire le mouvement de va- 
et-vient. Cette découverte, qui n'a servi qu'à ef- 
frayer un voisin incommode et processif, est 
d'autant plus singulière qu'elle a été faite par 
un ingénieur, non d'une manière fortuite, mais 
par raisonnement ; car fl savait d'avance les 
résultats qu'elle produirait II est bien étrange 
qu'un homme de l'art comme Anthémius n'ait 
pas songé à utiliser cette force vive, assez puis- 
sante pour remuer des poutres et Cadre trembler 
unemaison« 

Dupuy a publié en 1777 un fragment inédit 
d'Anthâoius , contenant quatre problèmes de 
mécanique et de dioptrique, in-4*' de 41 pages, 
n a enrichi ce fragment de notes et d'observa- 
tions dans le tome XLU des Mémoires de l'Ac. des 
Inscr. et B.-L. Louis Dutens l'avait le premier 
tiré d'un manuscrit de la Bibliothèque nationaie, 
et l'avait publié dans un écrit intitulé Du mi- 
roir ardent d'Archimède; Paris, 1775, In-S". 

Bastatbe, commentât. d'Homère; Paul le StIenUaire. — 

•Hitt. des imaginations ertravagantes , Paris. 17D9, de 

M. OdfBe (par Laurent Bofdetoa.) — Procope, D4 AîM/i» 

dis JmsUniûiU, l.l.-Afatbiaa. HisL, 1. V.-D'Afflncourt, 

itist. de rjrt.—Kugler, Handfmch der Kunstgeschichte, 

*A2fTBBRNrs, sculpteur grec , né dans l'Ile 
de Chios, vivait vers ô80 avant J.-G. n descen- 
dait d'une famille d'artistes, et ses fils se distin- 
guèrent comme lui. 

Pline. //«. nat., XXXVI, s. - Tlilersdi, Epochen der 
bildenâen Kwut nnter den Orieckm. — StUig , CatatO' 
çut éirtijkmwu 

ANTHBUHis {Jocques). Voy. Jacques m 

MmUELBOURG. 

AifTBiMUS (*Av6C(Mc)»évéquedeTréU80iide, 
devint, par l'influenoe de l'impératriee Théodora, 
patriarche de Constantinople, et embrassa la 
doctrine d'Eutychès peu après son élection au 
patriarchat L'évéque de Rome Eutychès vint à 
Constantinopie, et obtint de l'empereur Justiniai 
la déposition d'Anthimns, qui (ht confirmée par 
le synode (an de J.-C. 536). 

Quelques firagments du débat entre Anttiimus 
et le pape Agapet en présence de Justinien ont 
été conservés dans les Actes des Conciles. 

Manal , JVova CoUêoL CmtelL VIII , ^. tM-SM. — 
Labbe. Jet, ConcU, 

* ANTHING ( Frédéric ), peintre allemand, né 
à Gotha vers le milieu du dix-hnitlème siècle , 
mort en 1805 à Pétersbourg. Il avait suivi dans 
sa disgrâce le feld-maréchal Souvarof, qui, lors 
de sa désastreuse expédition contre la Pologne, 
se l'était attaché en qualité d'aide de camp et 
d'historiographe. Anthing s'est surtout fait un 
nom comme peintre de portraits à la silhouette, 
genre par lui mis à la mode dans les cours de 
Constantinople , de Vienne et de Berlin , qu'il 
avait successivement visitées de 1785 à 1800. On 
ne dte guère de lui que deux tableaux qui ae 
voient dans l'une des salles de la bibliothèque de 
l'Académie de Saint-Pétersbourg : ce sont des 
portraits en pied d'académiide&Sk.U AUyMtifs.^Vcfic 



775 



ANTHING — ArmBOUL 



776 



ttiing , qac Ton conserve à Gotlia , passe pour 
l'on des recueils les plus curieux de ce genre. 

Charles AirraiNC, frère du précédent, fbt 
lieutenant général au service du roi des Pays- * 
Bas y et ancien gouverneur général de ses pos- 
sessions dans les Indes-Orientales. H est mort 
à Gotlia en 1823. [ Ency, des g. du m, } 

ANTBOINE {Nicolas)^ fanatique lorrain, né 
à Briey en Lorraine vers la fin du dix-septième 
siècle, mis à mort le 20 avril 1632. Il étudia 
successivement à Luxembourg, à Trêves et à 
Cologne, sous les jésuites, et embrassa plus tard 
le calvinisme. La lecture comparée de l'Anden 
et du Nouveau Testament lui fit enfin adopter 
secrètement le judaïsme. Les haines religieuses 
le firent condamner comme mécréant à être étran- 
glé et brûlé. 
Harleian BliseeUanff, m, soi. 

ANTBoiivB (fyançoi5-/>atl^iVico/as), lieu- 
tenant général du bailliage de Boulay , né en 
1720, mort au mois de mai 1793. H Ait en 1789 
député du tiers état du bailliage de Sarreguemines 
aux états généraux , et s*y montra zélé partisan 
de la révolution. Il y fut men^re du comité des 
rapports au commencement de 1790. n parla en 
faveur de Hnstitution des jurés, sans laquelle il 
déclara qu*0 ne pouvait y avoir de constitution 
libre. En 179t, il réclama pour le roi la répar- 
tition libre des fonctions ministérielles , vota le 
licenciement des officiers de l'armée, appuya vi- 
vement la suppression des ordres de chevalerie, 
et proposa, pour le roi et la famille royale, la 
distinction d'un ruban tricolore. Après la disso- 
lution de l'assemblée constituante, n retourna à 
Metz, ville dont il était maire, n fut suspenda 
de ses fonctions, mais l'assemblée législative le 
réinstalla. Ayant ensuite engagé la ville à ad> 
hérer au décret du 10 août 1792, il fut nommé, 
le mois suivant, député du département de la 
Moselle à la convention. En mourant, il légua 
tous ses biens à la nation. La convention dé- 
créta que sa mémoire était chère aux Français, 
et refusa son legs. On a de lui : Observations 
sur quelques articles du projet pour Forga- 
nisation de Fordre judiciaire ; Paris, Clousier, 
1790, in-S"; — Essai sur les assemblées de 
communautés , de bailliages, etc, , de la Lor- 
raine , destinées à procéder tant aux élections 
qu'à la rédaction des cahiers pour les états 
généraux; Paris, 1789, hi-8**; brochure ano- 
nyme. 

Biographie des ConiemporeUns. 

AiiTHoiNB (Antoine-Ignace), baron de Saint- 
Joseph, économiste français , né à Embrun , dé- 
partement des Hautes-Alpes, le 2 1 septembre 1 749, 
mort à Marseille le 22 juillet 1826. D'une famille 
de magistrats, il montra fort jeune un goût décidé 
pour les voyages et les combinaisons commercia- 
les. Un négociant de Marseille le mit à la tète d'une 
maison de commerce à Constantinople. Durant 
les dix années qu'il y séjourna , préoccupé àe 
plans el de combinaisons vastes, fl s'arrêta à 



un projet d'alliance commerciale enftte laRos&ir. 
la Pologne et la France, ouvrant un déboodii^ 
par la mer Noire et par le Bosphore. Cathe- 
rine n, amie de toutes les grandes entreprises, 
adopta avec chaleur une telle proposition ; et te 
France, édairée par l'abbé Raynal sur la hardies» 
heureuse de ce plan , s'accorda avec la Russie 
pour en assurer l'exécution, dont AnttioiDe (ut 
chargé. Tout réussit à souhait : des bob de 
construction, coupés dans le fond de la Rnssie, 
arrivèrent, après trois mois de route, par lé 
Dnieper, la mer Noiro et la Méditerranée, tancfii 
qu'ils restaient trois ans en voyage par le vieux 
chemin de la Baltique et de l'Océan. La jnstesM 
et la nouveauté de ses spéculations acquirent à 
Anthoine une fortune ooiûidérable , dont il indi- 
que lui-même la source dans son Essai hisUh 
rique sur le commerce et la navigaHon de la 
mer Noire (Paris, an xm ( 1805 ), in-8*). En 
1 786 il fut créé baron, et vint s'établir à Marseille, 
où il fut nommé maire. Sa femme, née Clarj, 
était sœur de l'épouse du général Bemadotte, 
devenu roi de Suède , et de Tépoose de Joseph 
Bonaparte. [Enc. des g, du m.] 

Mémoim do comte de Ségnr. 

ANTHOifT (le docteur Francis)^ médeds- 
alchimiste anglais, né à Londres en 1550, mort 
en 1623. Fils d'un riche orfèvre, il étndia k fo- 
niversité de Cambridge, et se mit à pratiquer 
la médecine à Londres, et i faire surtout usage 
d'un or potable ( aurum potabile }. En 1600, 
fl fût cité devant les membres dn ooDégB de 
médecine, et condamné h la prison et à use 
amende, pour avoir exercé sans dlpldme. £d 
1610, fl publia un traité hititulé MedidM 
chymicx, et veri potabilis otcrt assertis; 
Cambridge, in-4*. Cet ouvrage est dédié an roi 
Jacques, et accompagné de certificats signés de 
plusieurs des membres du coUége médicaL Ibt- 
thieu Gwyne essaya de le réfuter dans son traité: 
In assertorem chymicx, sed verx fmedidiM 
desertorem, Londres, 1611, in-4* : Hvre sili- 
rique, auquel Anthony répliqna par J^polof9 
or a defence o/averity heretqfarepubUsMt 
conceming a medicine called aumim potabhb; 
Londres, 1616, ^1-4**; réimprimé en latin ai« 
des additions , sous le titre : Panacea amt, 
sive tractatus duo de auro poiaàUi; Bm- 
bourg, 1619, in-12. Anthony trouva denx nos- 
veaux adversaires dans Cotta, Contra XnlonMi 
or an Ant-Antony, Londres, 1620, in<-8*, etdtfi 
Thomas RawUn, 4dmoni/to Pseudo^hpMn 
Londres, sans date. Toutes ces controvenei 
contribuèrent à augmenter la renommée de fil- 
chimiste, qui laissa une grande fortune. L^ 
de ses fils, Charles Anthony, mort en 165S, 
s'enrichit en vendant de l'or potable. H pnU* 
Lucas redivivus, or the Gospel Physitie»; 
Londres, 1656, in-4*. H. 

Bioçraphia Britannica, ^Goodal, tkê r o fl CrilV* 
qf phiftitians of Landony ettabtitkêd ftf JLaw, de. 

AirriBOUL {Charles-Louis) p «focat, téï 



TT7 



1 1753,11 



rtl«31a> 



1793. AdmbiiitnteaT da dépsrienieiil du Tar «t 
Hpoté à la conTaition utkiiMle , il était très-tt- 
tadtd aa parti dea groadins. Aa retour d'une 
■niuian en Corae, D Ait antté à MarEeiUe par 
taa lectiwu inaurgées. Lé général Cartanx, qui 
■'cnipan, le Ib aottl 1793, de la vUIe, et anéui- 
m IM Iidleai, fit rendre is liberté i Antiboul , 
qui parti waÂM pour Parlt. Rentré h b coo- 
vtntkn, H M aooué d'ttre iiartùan ite la fac- 
Hod rcDTcnée, traduit dcTuit le tribunal réro- 
Mjonoairv comme eonpUce da parU de la Gl- 
ntode , et ""i»""** h moit ayec flagt da les 



AMTic. Voy. Bote ( d' ). 

'AsncBio ( Pierre), pdntre vénitiai, mort 
en t7«3. n a bit phuieun tabteaui eatimés, re- 
préuDlacit des leînea de l'hlitoire aaiiite, et re- 
■urquabk* par la ttradU de leor ccdoria. 

r^ili, JU n mli m KUtiUrr-Unam. 

■UITICUBB ('AituOliUik )> bûtorien Er«c, 
né à AtMms, Ti*alt pnrftablenieiit aprte Aleian- 
dn le Grand. On n'a aucun détail sur lui. Ses 
oorrages étaient Tori estimés des andens; D 
n'en reste que de faillies Tragments. En vdd les 
Olrei : If&noc, le Retour; c'était, an rapport de 
fitr^ioD et t «n juger par tes bagments, l'énu- 
méralioB critique des légadei auxquelles doaaa 
Vea le Tcfamr des Grecs apris la prise de Troiej 
— hi^mà, Ilditolre de llle de Ddos ; — 'EEwi- 
twiïi on ne tait pas trop ce que puurait être 
«a Une : AtMnée suppose qull avait trait k des 
mitU mjlhalo^qua ; — une Bistobre iAlexait- 
en te Grand, dans laquelle l'auteur donna une 
nme rétrospeetiTe cnnconant Hiistiditt priini- 
Hrede rÉgrpte. 



Ttlf— irtot d'A. fil 

Ajmco l Laurent), en latin Ànliq«iu, 
grammalilea, natif de Lentino eo Sicile, tI- 
nlt ao oofnmwKwnent du dix-aeptiènie siècle. 
D ww ^tfB* la grumoatre dans le séminaire de 
PtOate. On a de lui '. De Eloqwntia eompen- 
HttrUUbritre*; VKÛse, lâH, In4'';rédit.de 
Pidoneest de 1B18; — De IrutUvtione gram- 
muitlemCommettttaiitrel;Padçae,l60l,iarS°, 
Fttarfdiis (BibUolheea tatina, vol. 1) avertit 
qu'Eue Putochius, dans ses Grattanatiex latirue 
Aiiclorei antiifui, et Joseph Qaaod, dans son 
Cataioçiu tUbliolhecj: Thtuous, ont confondu 
cet Antioo ou Antiquus avec les andeos grant- 
BMiriens. 

ItonilUR, aiMlelluca SIcuItt. - MsiiBctitlH, SerU- 
tari d'iloMa. - GlofucDi. diu 11 BUtr. wlPfuU». 

AXTIDOTE , peintre grec , éKve d'Eiq)branar 
et tnattre de Hldas, vivait k Atbènes dans la 
cent quatrième olympiade (3U avant J.-C. }. 
On dte parmi ses juvrages on Lutteur et un 
Joueur de JliUe. 



•.ATfllGNAC 

■AUTiebu ('AmT^viiî},!! 
médecins grecs, souvent cooToodus ôtre w 

Antigènu ItCléopfiantin est raeotioniié par 
Cœliui Aurelianus, comme ajant traité de la 
catalepsie soos le nom d'ixiuIU. avait eu 
pour maître Géoplianle, et parmi sesdisdples 
on dte Moémon, qui vivait sous le règne de Plo- 
lémée ÉvergMe ( U7-111 avant J.-C. ). n avait 
composé UD TYaiti tur Us fièvret et lu tu- 
meurt, doot Cœliui Aurelianus dte quelques 
passages. 

Antigènei, Otne de Quintus et Harlnos, vivait 
i Rome dans le second siède de J.-C. 11 tailla 
Gatiec pour avoir prédit la guétison du pldlo- 
sophe Eudème. H. 



rnM. Illl,p.a. -- HtUa, Bibliotk. rnnUe. pratt., l.;l. 

■ASTie^Ba ( 'AvniffviiK ), historien grec. Il 

avait écrit nne vie d'Aleundre le Grand, où se 

trouvât racontée l'entrevue du conquérant avec 



'AiiTiekKU.génénl d'Aleundre le Grand, 
l'un de« chefs des A^}iasptdes. n avait déjà 
servlsousPbili^e;aa siège de Périntbe,a perdit 
on ai]. Après la mort d'Aleundre, il obtint le 
goavemoTwat de la Sualane limitrophe de la Ba- 
bjlonie 1 puii il prit succestivement le parti de 
Perdiccâs et d'Etuntoes, qu'il n'abandonna ja- 
mais. Aprèi la déhite d'Eiimines en 31fl avant 
J.-C, Antigènes tomba entre les mains d'Anti- 
gane,qni le fit brûler tout viC 

ARTIOÉMIDAB ('AfnTt>Ua(),Qom comnmn 
à deux Tbébains, célèbres joueurs le Date. Le 
premier, fili de Dionyjiui, donna qudquetletons 
à Aldbiada. Le second, Kit de Serras, fat 
beaucoup plui célébra p»r le* ctiangemenls qu'il 
fit è'Ia QAte, eu j mulbpliant lea tons par le 
nombre de trous de rinsti'ument. Il joua de la 
QQle aux noces dlpbicrate, lorsque ce général 
athénien épousa la fille dp Cot js, roi de Thiace. 
Il joua aussi devant Alexandre , et U accompa- 
gnait le poète PhUoxène lorsqu'il rèdlajt ses 
vers, n ne doit donc pas être confondn avec cdui 
qui fut le maître d'Aicihi«]e. Ses deux Giles, 
Ûéla et Satrra, suivireni U profesaion de leur 
père 1 die* »oa\ diées dans une épigramme de 
l'Aulhologie grecque. 

Bod*, cœktekU d*r Lwri 



AflTienAc (itnfoine), poète chansonnier, né 
i Paris le & décembre 1772, mort dans ta ville 
natale le 21 septembre 1813. Il était anpiojé à 
l'administration des postes aux lettres, et consa- 
crait tous ses moments de loisir è chanter les 
plaisirs de la table, de l'amour et du vin. Dé- 
saoïpers, son convive aux banquets du Caceaw 
màieme , i oonstcré à la inéinoire d'AoKgnac 



'7B ANTIGMAC 

Unu clianMQ ob l'on remarque U «traptie inj- 



Outre un grand nombre de piicM fiigKWe» fos«^ 
rëes dans divers retneils, Ida que le CacMU mO' 
rferne, \eJoumaldes Gourmaadt.mVÈpieu^ 
rien françiAs , \^ AnnaUs maçonniqvn , \t- 
Dictionnaire des Girouelles, Antignac a pu- 
Uié Chansoni et parties diverses ; Paris, 1S09, 
i Td. \a-ii; Cadet Roussel aux pr^pnrn/ifi 
de laffie (le mariage de Napoléon), isio in 8' 
de 4 pages. Antignac o'ëtait (ju'nn poMe m* 

MtliDt, annuaire 'Kttrotett^iu. 

AKTIGOltB CArriTÔïii), flUe dtEdfpe et de 
Jocaste, mère d'Œdipe, a *W divensement cÉ 
léb^e par les poëtea de rantiqaité. Aprts qii (F 
dipc, maudissant le de«Kn qui lui atail Taïf 
commPHrc un Inceste et un parricide, se Ibt lui 
nifiinc crevé les y«i« , Antigone l'accompagna à 
Colonc rn Altique, et retourna à Thèbes aprte 
la mort de son père. Ses deux frèree Étéode 
et Polynice périrent dans un combat singulier 
tous les mura de Thèhe*. Créon , qui s'était em- 
paré du suprême pouvoir, ordonna que leurs 
corps Tussent privés de la sépulture. >tais Anti- 
gone, n'àxiutant que sa piété, donna tes lionneurs 
funfebres à Polynice ; Créon la punit en la Tai- 
tanl enterrer vive. Antigone a été immortalisée 
par Sophocle. L'Jn(ijone d'Eschyle est perdue. 

ASTIOOSB ['AïTvrôïi)), reine d'ÉgypIe, fille 
de Cassandre , frère d'AnUpater. Elle fut la se- 
conde femme de Lagus, le fondatenr do la dy- 
nastie des Ptolémées, et mère de Bérénice, ma- 
riée i son frtre Ptolémée I*', mi d'ÉRfple. 

Srkol-nd ntmcrit,, XVII, M, ii, — VUntruar^, Pvr- 
rAui, <. - Uni)ua,anckic*tr-atrflKkfolgrrAlian- 

ASTIGONK ('Aviiïo«o( ), Surnommé le Cg- 
elnpc (I), célèbre lieutenant d'Alexandre le 
GraiHl, né vers l'an 382 avant i.-C. mort en 
301. Il élaitnude Philippe, prince d'ÉI y mio Ifs. 
Investi du ftouvernemenl de ia Lydie et de la 
l'IirvRic, il sut défendre ces provinces avec peu 
de Iniupe-s, et parvint même k soumettre la Ly- 
caonie. Aprèii la mort d'Alexandre, Anligone eut 
pour sa jiart la grande Pbrjgie , la Lycie et la 
Pamphyljp. Perdiccas, qui était régent de la Ma- 
cédoine cl tuteur d'Aridée, aspirait A dominer 
SQT Inus les Étals laissés par Alexandre; et 
comnv Antigone lui faisait ombrage, il résolut de 
le perdre; niais Antt^nceut le temps de s'enhir 
avec son fils Démétrius et degagner, en 321 avant 
J.-C., la Macédoine, o<i régnait Antipaler. La mort 



- ANTIGONE TM 

de Perdiccas, surrenue en Egypte ilans U mtat 
année, mit fin aux i^jpréheuîionsd" Antigone, el il 
fut rétabli [lar Antipaler, devenu régent, dUK 
le gouïememejit deiesproïin«s,au\quelleiriil 
encore ^oulé la Susiane. Chargé par Antipilcrilp 
faire la guerre à Eumènes, Antigona réussi! [Jei- 
ncmenl dans cette expédition, déAt Eaïaèoei, d 
le contraignit à chercher nn refuf^ dans nae d 
tadelle située sur les confins de U Lycaunie et* 
la Cappadoce. 11 se dirigea vers cette plau, fur 
ve.î(it, et entra dan» U Pisidie, oii il vainquit U- 
lale et Alcétai, les deux plus sérieux cancurmUi 
d'Anlipater. La mort d'Antipster, qui arriva 1» 
née smvante, 319 avant J.-C, favorisait les tk» 
ambilieu-esd'Anligone.Jl appuya d'abgnlltsprt. 
ttnironsde Cassandre, ais d'Antipater, BMta p« 
celui-ci du gouvememeot de la Macédune, i)a 
aval! étéconfié, àaon détriment, à PolyaperduM. 
■Wais Antigone, aussi bien qoe Cassandre, Iroen 
un redoutable adversaire dans Eumènes, charjt 
P4r Poh sperchon du commandement des fan^ 
an Asie. La lutte entre tes deux partit d«n 
deux ans. la première année (318 avint J.-C.i 
elle eut pour théitre l'Asie Mineure, et l^nafc 
sniïantc(3i7aTant J.^.), la Persed taMédfe 
U bataille de Gabiène y mil fia en 316. Eonè- 
lies fut défait, et livré par le traître Arsyrai^ 
,i Antigone, qui le fit mettre i mort 

Pressé de recueillir les thuts de la victoire, 
.4nltgone ne songea plus qn'i se dëbarratier ik 
(*irx d'entre tes concorrenta qui poankit » 
traver tes desseins. Il fit juger et coRdMMcr 1 
trurt, BOUS prétexte de trahieon, on général 'm- 
Huent appelé PiUion, et fit mourir d'antret » 
[lilaines soupçonnés d'eb^ méconicttti. Af^ 
.'être emparé des immenses tréson aaam>alAl 



Ircbatane et 



Il k Babjlooe, oA il de 



Lianda compte à Séleucus de son adnUniiln- 
lion. Celui-ci répondu qu'il tenait too gouvov- 
inent des mains d'Alexandre, et qui! n'mR 
pas lie compte à rendre W Antigone. Mais la bmI 
ifB Pitbon était un avertissement asseï tinB- 
Mtif ()our que Séleucnscrul devoir s'échapncri» 
rrètement de Babylone, el se rwidrt en ^jjte. 
I,B pouvoir croissant d'AntIgone susdla Cidit 
lui une ligue générale coniimsée de Séleucdi, * 
rlotémée,de Cassandre el de Lysimaque. la 
1 1 dît ilités commencèrent en 315 avant J.-C.,rt 
rjuntinuèrent avec fiireur surplnifeun poÉAt 
la fois, en Syrie, en Phénicîe,en GriceddM 
l'Asie Mineure. La paix fut enfin conclue «311 
ai-ant J.-C, aux conditions suivantes : « lescMi 
(rrecques devaient être indépendantes, CknaAi 
ohtenait le gouvernement des provinces «us- 
l^^-unes jusqu'à ce qu'.Uexandre Tegus tbl * 
Irint l'âge d'homme; Lysimaque et PtoMa 
ctiient appelés A r^er sur ta Tlirac* el \ir 
svpte, el l'Asie tout eob'ère paiwall sous le lop- 
trc d'Antigono. « Cet arrangement fut de nwH 
durée. Plolémée fiit le premier A le rompre : I 
prétendit qu'Aotigone n'avait pas rendu aai 
ciiés grecques leur indépendance, el ea>«it 



781 



ANTIGONE 



78ft 



en Cflfde une flotte chargée de chasser les gar- 
nisons d*Atitigone des villes roaritimes. D'abord 
victorieux, Ptolémée perdit ensuite tout le fruit 
de ses conquêtes» par suite des sucoès de Démé- 
tritts PoUorcètes, fils d'Antigone. Ce dernier ▼•- 
nait de s'emparer d'AtlU|peft en 307 avant J.-G. » 
et de Mégarej il allait soumettre à son pouvoir 
la Grèce entière^ lorsqu'il fut rappelé par son père 
pour roppoaer à Ptolémée» qui venait de prendre 
nie de Chypre. Démétriusle défit complètement» 
dans une bataille navale en 306 avant J.-C.f et An- 
tigooe prit dès lors le titre de rot (^tXiû$) et le 
dtedème« En mHae temps il conféra les faûignes 
de la royauté à Démétrins » avec lequel il véoot 
longtemps en bonne intelligeBoe. Les autres lieu- 
tenants d'Alexandre» Lysimaque» Séleucus et 
Même Ptolémée prirent également le titre de 
roi. En 306» Antigène envahit l'Egypte i et cette 
fois il fut repoussé avec perte. Déinétrius» qu'il 
euToya ensuite assiéger Rhodes» fut obligé» après 
une année de siège» de conclure une paix favora- 
ble aux assiégés en l'an 304 avant J.-C. Ce 
prince» après une nouvelle expédition en Grèce» 
se disposait è marcher contre Gassandre » qui 
demanda alors à traiter avec Antigooe* Antigcôe 
voulait que Cassandre se rendit à discrétfon. 
Poussé à bout, Gassandre forma une ligue avec 
Séleocns, PtoléÉnéeet Lysimaqne* Ge dernier» 
joint à Sâeucus » envahit l'Asie Mhieure* Antl- 
gone» octogénaire, marcha contre eux : il Ait 
battu et tuéà Ipsusen Phrygie»en 301 avant J.-C. 
— C'est à Antigone le Cyclope que l*on attribue 
oe root Ikmeux : « On veut bien de la trahison , 
mais pas du traître. » Y. R. 

PlaUtfque, Mumenet et Demetriui, — Dlodore, XVIII, 
XX. 

AHTiGONB (Xyt(Yovoc), sDmommé Gonatat 
(rovorSç) (1), ou de Goni, fils de Démétrius Po- 
fiorcète, né en 3i9|» mort en 239 avant J.-C. n 
partagea avec son père ses alternatives de bonne 
«t de mauvaise fortune. Après la mort de Démé- 
trins en 283» il ne fit pas d'abord valoir ses 
droits à la couronne de Macédoine» et se contenta 
des villes grecques que ses garnisons occupaient 
encore; nuiis, lorsque Séleucus eût été assassiné, 
en 260, par Ptolémée Céraunus» il essaya sans 
succès de disputer le trône à son meurtrier. Pto- 
lémée Céraunus, et Sosthènes» qui lui succéda pen- 
dant deux ans» périrent dans la guerre contre les 
Gaulois. La Macédoine tomba dans l'anarchie» et 
fut décliirée par plusieurs prétendants» au nombre 
desquels on comptait Antipater» neveu de Gassan- 
dre, et Antiochus, roi de Syrie : Antigone battit le 
preinler, fit la paix avec le second, et chassa les 

(1) Le fitirnom de Gonatat est génénieroent dériTé 
Gonni ou Gana, petite ville de la Perrhébie en Thes- 
salle, qui paaM pour le Ueu natal d'Antigone. MaiM, aelon 
Nlebahr, Gonatas (rovonrô^) est un mot macédonien 
qui aiguille çenmAMère, on plaque de fer que les giier- 
nera portale it autour du genou. Antigone était déjà 
en état de porter les armes , quand aon père ae mit en 
possession de la Thessalie ; enfin, si ce nom venait de la 
Tille de Cùna^ M faudr;»lt l'accentuer FovaTàç, d'après 
les metUeures autorités (H.). 



I GAttlols de Maoédobie. Se croyant affermi sur le 
trOoe , il se préparait è rétablir sur la Grèce la 
suprématie que la Macédoine venait de perdre 
par ses dissensions intestines, lorsqu'il ftit atta- 
qué, en 273, par Pyrrhus, vaincu et réduit à la 
possession de quelques villes maritimes. L'aven- 
tuffut roi d'ÉpIre fht tué à Argos , l'année sui- 
vante, et Antigone, rétabli sur le trône, put pour- 
suivre ses projets contre l'indépendance grecaue. 
Cette entreprise à peine interrompue par une len* 
tative malheureuse d'Alexandre, fils de Pyrrhus, 
contre la Macédoine , fut d'abord couronnée de 
succès. Antigone battit les Spartiates, en 265, près 
de Corinthe dans un combat où leur roi Aréus 
fut tué» prit plusieurs villes du Péloponèse, et 
s'empara même d'Athènes par trahison, en 262. 
Ces conquêtes et la protection qu'Antigone accor- 
dait aux tyrans les plus cruels , comme Aristo- 
time d'Élis, poussèrent lef villes adhéennes à 
s'unir plus étroitement; et il en résulta une ligue 
redoutable, dont le roi de Macédoine essaya inu- 
tilement d'arrêter les progrès. Lorsque Aratus se 
fut emparé de l'Acrocorintbe, en 243, Antigone, 
désespérant de vaincre les Achéens, traRa aVec 
eux pour s'assurer les villes qui lui restaient 
encore en Grèce. Il mourut bientôt après ce traité 
à l'âge de quatre-vingts ans, et laissa la couronne 

à son fils Démétrius II. L. J. 

Plutarque, yies de Ùemetriut, Pyrrhu», Âratus. — 
Justin, XVIl . 1; XXlV. I. - Pausanlas, 18. — Polvbe, II, 
48,-46; X, f9. 84— EiiAébe, f'Aron.— Smith. DietUmnar^ 
of Greek mnd Romain Bloçraphff. 

ANTtooiiB, roi de Macédoine, né vers 263 
avant J.-C., mort dans la 4' année de la 139" 
olympiade (221 avant J.-C). H fbt surnommé 
Doson ( A(o<T(i>v), c'est-à-dire tfni prtmêt de doih 
ner, parce qu'il promettait plus qu'il ne donnait. 
Petit-fils de Démétrius Poliorcète , il gouverna 
la Macédohie pendant la minorité de son neveu 
Philippe, fils de Démétrius 11, épousa la veuve 
de ce dernier , et se fit proclamer roi de Macé- 
doine , en 229. Les Macédoniens , Irrités de son 
usurpation , se révoltèrent et l'assiégèrent dans 
son palais. Antigone , se présentant sans armes 
devant les rebelles, leur jeta son diadème et sa 
rot)e de pourpre, en leur disant de les remettre 
au plus digne. Cette abnégation toucha les Ma- 
cédoniens, qui lui laissèrent la couronne et .con- 
sentirent à la punition des chefs de la sédition. 
Anti$;one profita de la rivalité des Achéens et des 
Spartiates pour rendre à la Macédoine sa prépon- 
dérance sur la Grèce. Aftpelé par Aratus contre les 
i€toliensetCléomène,ilfut nommé généralissime 
de la ligue achéenne sur terre et sur mer, et se 
fit livrer la citadelle de Corinthe. Une première 
campagne , en 223, lui donna tout le nord du Pé- 
loponèse. L'année suivante il pénétra dans l'Ar- 
cadie, s'empara de Tégée, d'Orchomène, et dé- 
truisit Mantinée. En 22 1 , il marcha avec une puis- 
sante armée sur Sellasie , où le roi de Sparte 
Cléomènc était (*4impé. Celui-ci fut entièrement 
défait , Sellasie prise et df^truite. Sparte , qui se 
rendit au vainqueur, fut traitée avec plus de mo- 



78S 



ANTIGONE — ANTILLON 



784 



dération : il se contenta de changer la oonstita- 
tion de cette Tille et de loi donner on gourer- 
neor, le Béotien Brachylie. Trois jours après la 
prise de Sparte, Antigone fat rappelé dans son 
royaume par une révolte des Illyriens, et monrat 
bientôt après. 

Justin. XXVIII et XXIX. - Poljbe, II. - PtaUrque, 
CUoméne et jiratut. 

AH TI60HB y roi des Juifs , né vers 80 arant 
J.-C.y mis à mort en 35 ayant J.-C. (1). H fut le 
dernier des Macchabées qai occupa le trône de 
Judée. Après Pempoisonnement de son père, 
Aristobnle H, par des partisans du grand Pom- 
pée, et le supplice de son frère Alexandre à Antio- 
che, en 49, Antigone fut chassé de la Judée par 
Antipater et par ses fils, Hérode et Phasaël. Ce 
fut en vain qu* Antigone réclama la protection de 
César et tenta une iuTasion en Judée en 42. 
Lorsque la guerre éclata entre les Romains 
et les Parthes, il acheta fort cher l'appui de ces 
derniers, chassa Hérode de Jérusalem, et fit 
eoaper les oreilles à Phasaël pour Tempècher de 
deTcnir grand prêtre. Le sénat déclara Antigone 
ennemi de la République, et Marc-Antoine se 
chargea de rétablir Hérode. Son lieutenant So- 
sios s'empara de Jérusalem après un siège de 
dnq mois. Antigone, tombé entre les mains des 
Romains, implora humblement sa grâce sans pou- 
▼oir l'obtenir, et fut exécuté à Antioche. L. J. 

Josèpbe, AntiquU, Jud.^ XIV et XV. — Olon Casstos. 
— Plutarque. yie d'Antoine. — Sinllh, IHeUonary of 
GrecJk and Homain Biographff. 

antigoub deCarysteyWx le Carystien (*Av- 
tlYovoc ô KopuoTtoç), naturaliste et polygraphe 
grec , natif de Caryste en Enbée , vivait sous 
Ptolémée Philadelpihe, qui régna de 285 à 247. 
On ne sait rien de sa vie. n avait écrit des vies 
( pCoi) d'écrivains célèbres, ouvrage perdu , et 
souvent cité par Diogène Laêrce, Athénée etEu- 
sèbe. Mais il nous reste de lui un Recueil de 
choses merveilleuses ( 'Itœo^ûv nopodôÇcov <rv- 
vaycoyi^), contenant des fables ou récits merveil- 
leux puisés en grande partie dans le livre at- 
tribué à Aristote : De mirabilibus auscullalio- 
nibus, et dans Callimaque. Guillaume Xylander 
(nom grédsé de raliemand Holsmann) en 
donna la première édition, avec une version la- 
tine, à la suite de son Marc-Aurèle; Bàle, 1568, 
in-S**. Meursins le publia séparément à Leyde, 
1619, in-4«. Beckmann en donna en 1791, à 
Leipzig, in-4'*, une bonne édition avec le texte 
grec, la version latine de Xylander, et des notes 
de Meursins, Bentley, Schneider, etc. L'édition 
la plus récente est celle de Westermann , dans 
Scriptorum rerum mirabilium Grxci ; Bruns- 
¥rick, 1841, in-8^. D'autres ouvrages du même 
auteur {Histoire des animaux; Traité du style; 
Antipater j poème épique ; Métamorphoses) sont 
I)erdus» 

(1) D'après Dion CassIos (XUX, tl), il régna de M i S7 
avant J.-C. ; d'après Josèphe ( Antiq.Jud., XI V, 169), 
de 87 a 84. Foy. lûelcr^ J/andbuch der Chronologie, 
t. II, p. 889, et >Vcrnsdorf, De ftde librorum MachO' 
imonum, (II.) 



T Atbènée. s. 7, et 18. - Diogène UCree, 1* Cknu H 
Fyrrh., VII cl IX. - Denya d'HaUcamasse, Bta. rotL, 
I. - Plutarque, rUa Romuti, — Saint Jèrôae, t% 
prmf. de icript. eccU%. Fabrictas. BibL gratea, IV. 888. 

AH TiGONUs socHŒUs , grand pittre juif, 
natif de Socho en Judée , virait Ycrs 310 avant 
l'ère chrétienne. Il suc^a au grand prêtre Si- 
méon, surnommé le Juste , qui avait été oontem- 
porain d'Alexandre le Grand. Il professa la dœ- 
trine, propagée ensuite par son disciple Sadok, 
qui sans doute donna son nom aux Sadueéens, 
à savoir qu'on devait aimer Dieu et pratiquer 
la vertn, sans arrière-pensée de réoompcMe, 
même future. Sadoc et de Baithos, antre dis- 
ciple d'Antigonus, en tirèrent la conséqucaee, 
qu'il ne fallait s'attendre à rien au delà do 
tombeau, et que les morts ne ressosdteraieBl 
point. Ce f\it là une des principales doctrines des 
Sadaoéens. 
Wlner, BibUaehes Eeal-W^oenerbuéh, 

* ANTiGOH uson ARTiGOHK, chhmrgien gnc, 
vivait dans le premier siècle de l'ère cbrétienBe. 
Galien, qui l'a cité le premier, recommande quel- 
qnes-unes des prescriptions d' Antigone. 

Fabriclus, Biblioth, çrmea , XIII. p. 68 de l'aneinae 
édition. —Klilia, De MedMnx miiUarU apmd Cnm 
et',Bom€MOi eondUione, Caiclc. V, p. I et 6; Leipiir, 
18t6. ln-4«. — Id., Âddimenta ad Stomckum Meéko- 
rttm vetervm a Fabrieio exhibituw^ fasdc 11. p. 8. - 
Id., Index Medicorum OcuUtriomm itUer (^rmem d 
Bowtanoi, ftiaclc. I, p. 9; Lelpzlir, 1S89, lo-i«. — Cdki 
De Compas, medieam., 1U>. Il, cap. 1 ; t. XI/. p.8lT,8ll; 
éd. KQhn. 

* AH TiGOH US CAvTiYovoc), écrivain grec, natif 
de Cumes, dans l'Asie Mineure, n composa m 
l'agriculture un ouvrage qui ne nous est poiil 
parvenu, mais que l'on trouve cité par d'ande» 
auteurs qui ont écrit sur la même matière. Oi 
ignore l'époque à laquelle il vivait 

Varro, De Re Bustiea, llb I. — ColuneUa, Af * 
rustica, llb. I. — Plloc, EUnchta/; Hb. S,ii, is et H.- 
Smlth, Diction, of Creek and Roman Bioçr, 

AHTiLLOH, savant espagnol, né vers 1760 
à Santa-Eulalia , village de l'Aragon, mortel 
1820. II étudia à Saragosse la jorispradenoe el 
les sciences exactes , et fut nommé professer 
d'astronomie, de géographie et d'histoire an sé- 
minaire royal des nobles à Madrid. Pour htSSmr 
à ses élèves l'intelligence de ses cours, il écmil 
plusieurs ouvrages qui eurent un grand saϏi 
Lors de l'invasion des Français, il retonnudiBS 
son pays natal, où il fit partie delajuntepopa- 
laire de Teruel. Après la prise de Saragosse, Use 
rendit à Séville, et contribua à la rédadiao de 
divers joumeaux patriotiques avec plusieonlil- 
térateurs dévoués, comme Ini, aux principes 
constitutionnels. A l'approche des Français,! 
se retira à Cadix avec la junte centrale; nomfflé 
peu de temps après juge à la cour royale de 
Majorque , il publia un journal libéral inlitaiê 
VAurore patriotique mc^jorquine. Lors*iu'en 
1813 les Français évacuèrent l'Andalousie, Aofi- 
lon fut élu représentant de la province d'Aragoa 
aux cortès constitutioimelles -. il y combattitavec 
énergie les principes antiUbértox. Ses opisiov 



785 AiniLLON 

le firent trrtter pu ordre de Ferdinud vn; 
nuis, Btteiut d'uoe maladie grave, ii roourat nir 
la roate de Saregowe ia momentoii on le traî- 
nait derant une des commiBïioiii fonnéw à cette 
époqoe pour le condunaer bien plus que pour 
le Juger. Puml les icriti de ce uvant profesceur, 
on diitlnpM surtoat tu Elemento$ de la Geo- 
grqfia attronomiea, «attirai g icietiUfiea do 
Btpa»a jf Portugal; Madrid, 18I&. Cedemier 
(MTiiee,qui eat trèt-é«tiiDé deaEipagiK)It,aét^ 
Indidt en IkaoçaiB tm la dernière ëditJMi, mus 
le Hlre de OéoçraphU phyiigne el politique 
de tgipagnt etdti Portugal, «uirie d'un itiné- 
rtfredélalUéde ces deux roTauraes; 1 vol. iii-8°, 
Paris, 1813. La tradoction rrauçaise comprend 
la liste de* onrrages A des cartes qn'Antilloi ■ 
coniultjs, et qn'il re^rdaK comme les leol» di- 
gnca de oonAance pour tout ce qui a rapport i 
la detcriptîan de l'Espagne et dn PortupJ. Cd 
■nteur a lusse aussi pinsieur* carte* gtegra- 
[duqoes, et diters écrits sor la politique et les 
KKucM. [Eue. du g. du m.] 
BrDict. JTantwI du IMnOn. 

AXTiMACBiDU. Voyei ANTmaTn. 

UfTiMACo ( Jforc-^ntoine), bdlédste ita- 
lien, né à Hantons Ters l'an 1473, tnoit à Fer- 
rare vers 156S. Il passa dnq années en Grèce 
pcwr se perfectlouner dam la connaissance du 
pM , et t son retour il enseigna cette langue 
dabordàHaotooe, pnis.àpartirde I517jasqt»'ti 
M mort, dansl'unlTersitéde Pemre. Bienqu'An- 
tlmaco ait écrit des poésies grecque» et latines , 
il D'est connu aqiourd'hui que par quelques tra- 
dncttons dn grec on latin, dont TOid le titre •■ 
Ganun Pletlionii de Gettii Grxcorum poil 
fugnam ad Manlinaim per eapita, traclalio, 
diwtui libria explieata, Marco Anlonio Ànll- 
maeo Interprète, etc.; Baie, 1540, petit in-t'^ 
tn; trouve ideua livres de l'histoire de U Grèce 
aprèa la bataille de Hantinée par GémislePlétbon ; 
les (pâtre preroiers chapitres de VArs Shetoriea 
de DcDjs d'Halicamaise ; une grande partie du 
Inité de Interpretatione, attritwé à Démétrini 
de Phalère; laprélïcedePolyen; un discours i 
In louai^ de la littérature grecque. La traduc- 
tknde VjUrt SAetorieaadé sdopÛeparSylburge 
dtna iOB MlUon de Denys; Francfort, 1586, 
^l^4ot. On la tronre encore dans l'édition de 
Denjs de Reiske; Leipxig, IT74-177&, iu-S*, et 
dans une collection do traiUs critiques intitulée ; 
Da/li Avtoridet benpariare, per leeolari et 
T^igioii , opère divene ; Venise ; 1 743 , b-4*. 

TlntKHcM, StoTia ictia Uttlrattira Itallana.— Hu- 
mdKlH, .terittort d'Ualla. - Gynldui, Opîrall. Ui. 

•artimavue de Téos, po«te ^tque, vivait 
à une époque Tort recntée. On ne sait presque 
rten de ses ouvrages : ua passage de Plutarque 
ferait croire qn'Antimaque avait écrit snr une 
édipse que l'on aurait vue an temps de la IooSa- 
tton de Rome, et Clément d'Aleundrie dte de 
lui nn D'agment. 

CUment d'AlcuDilnt , ftrnuCa, Hb. VI , p. en, - 



- ARTmORI 788 

AmiMAQVK ('Avt{|utxnc)i pn^ épique, 
natif de Clanw, petite ville du territoire de Co- 
l<^on , vivait fc la &n de la guerre du Pélo- 
pouèse ( 404 avant J.-C.). Parmi ses ouvrages en 
dte souvent une élégie ératiqne, intitulée ifdi, 
que les anciens vantent comme nn chef-d'œuvre, 
roalK dont il ne nons rate que cinq ou six vert 
tout mutilés, et une TItébaide, dont nous avons , 
ai fragments épars, une soixantaine de vers, 
reste précieux d'un poème qu'i» mettait en com- 
paraison avec Vlliade. L'empereur Adrien loi 
donnait tnéme la préférence sur ce cbef-d'tMrr» 
des épopées ; nuJ* il est déjà bien asiei hono- 
rable, le jugement de Qinntail(a(L X,c. I) qui 
assigne à Antimaqne le pronler rang ^irti Ho- 
mère. L'Anthologie de Céphalas nous a conservé 
de ce poète (Bronck, t. I, p. 1S7; Jacob*, DC, 
311) une épigramme charmante, d'un tour vif 
etgradeux, qu'il composa h l'occasion d'une 
statue de Venus armée. On dte encore, comme 
ouvrages perdus d' Antimaqne , dea poème* in- 
titulés Diane, Delta etc. Les fragments d'Aotl- 
maqne ont été recueillis et publié* par Scbd- 
lenberg. Halle, ITSe, sou* le titre de* An- 
llmaelti Colophonit reliquix, etc., avec une 
lettre critique de F.-A. Wolf. DQnticr et Wel- 
cker les ont publiés avec des dissertation*. Tout 
le* fragments sont réunis par H. Dûboar dans 
le vol. des Poètes Épiques de la Bibliol. dis au- 
teurs greei, potriiée par A. F. Didot, avec com- 
mentaires et avec notice historique. 



•AHTiMAQrB, poète épique, natif d'Hélio* 
polis en Egypte, vivait un peu avant Auguste. 
Selon Suidas, Il fut l'auteur d'un poème composé 
de 3,780 tiexamètree, et intitulé K(W(ion«iïxà (la 
Création du monde). Tietiès dte trois vers d'un 
Antimaque k propos de la deacaite d'Acbîlle sur 
les rives de Troie. 

CMiBfiit il'lleuiidrk, JtmuKa. -Ttttttt. ClUtiat. 
AHTIS (»'), Voy. GORDSCI. 

AKTIKe (n'). Foy. Dumst. 

aNTinoKi (-Jnionlo-iodopico), antiquaire 
italien, né vers 1720 à Aquiia dans t'Abnue, 
mort dans sa ville natale en 1780. n avait suivi 
la carrière ecdésiastique, et devint ardievéque 
de Landano. Eneoiv trè*->aune, il avait recueilli 
beaucoup d'insei^tiant inédites qnH «dreaia à 
Huratori; celui-d publia de lui des ehroaiqne* 
deTAbruiiedu trdzHme siècle, dans le L Vide 
ses AntiqitUaiet UaUmx medU «rt. Antloori 
a joint à ix& dironiqne* corfaoses de* notes hi- 
téressantes. Gennaro Antinori recoelliit les ma- 
tériaux que lui laissa son fi4re, et en annonça la 
publication sous ce titre : Eaeeolta dl Memorie 
islorlehe délie tre provincU degll AbruLi^i; 
15 vol. bi-4'>. Les quatre premlen parurent h 
Mtples,de 1781 è 1784. 

Uit. (UMUmsai, MAMt. M«r<M<Mr*(Mi«ffi)- 



APJTINORl — AHTIOCHUS [St/rle)* 



'ANTinoiis (AirtiïouO. type da beauté, 
câèbre favori de l'enipereor Adrien , était natir 
de Bithymim ou Clauiliopolii en Bithyme. Pen- 
dant te léjour de ion maître eD Egypte il le ouya, 
en 131 de J.-C, dans le Kil, lolL par accidcul, 
ioit, camme le dit Uioo Cauiiu, en voulant 
avertir Adrien d'un danger qui le menaçait. 
L'empereur Kt élever, à ta place oii mourut «on 
favori, une vilie qui reçut le nom i'Àalinopolij 
on Àntinoé. La mort d'Antinous Tut en quelque 
sorte le signai du rëveil des beaux-artï ver« ie 
milieu du second aiMe de notre ère. 11 aérait 
difficile d'énumérer toutce lei staluei et buste* 
d'Antinous qu'on vît alurs piratire, et qui, pour 
la plupart, rappellent, par le flni de leur exé- 
cution, le sièclede Pliidlas. Antinous fut déifiÉ ; 
on frappa desTnédailles et ou célébra, àManli- 
nëe.'dea mystères en Ibooneur du favori d'A- 
drien. )i est k remarquer que toutes les médail- 
les d'Antiooiis eut été frappée* dans la Gr6c« ; 
aucune n'a été frappée k Rome, ni dans lei co- 
lonies ramaineft. 

riuiinlit. VIII. t.4, — BctlKl, Doctrina If^mmer^m, 
Vf, UI. - K, LEieutw, Velia' im, Aulinout; Berlin, 

'ANTioGHiB ( 'AvTidX'C ) I femme grecque 
qui cultivait la médecine probablement dans le 
troisième siècle avant J.-C, si toutefois c'est la 
mCme à laquelle Héracllde de Tarente dalla &on 
livresur l'/témoraçie nasale. Asdépiade Phar- 
maciou parle d'une prépantlon d'Antiocliis dans 
son ouvrage pharnisceutiqoe, iDtilnlé UarceClas. 

Uillcn, Oi CompoiU. HtOle., III, >; I. XH. p. «1, 

AlfTiOCHDS, nom commun à quatone rois de 
Syrie descendants de Séleuciig Nicator, l'un des 
généraux d'Alexandre le Grand, qui fonda, ta 
riionneur de son père Àniioehiu , la ville d'An- 
tioche, capitale du royaume de Syrie [!]• Voici 



*' (Avrloxot A Diimip), roi de 
Syrie, surnommé Sofcr (Sauveur), né en 324 
avant J.-C, mort eniei. H était fila de Séleucus 
riicalor, et d'Apamé, fille de Spitaméne. A la ba- 
taille d'Ipsusen 301, il commandait la lavalerie, 
qui dés le commencement de la bataille fut mise 
en déroute par Démétriua. Antiiicliiis, presque 
toujours raalhcureui dans ses entreprises, n'est 
guère connu qne par l'aventure romanesque : 
que laconte Lucien. Antiochus devigt éperdu- 
ment amourmx de sa belle-mère, stratonice, 
qui avait dé>ï une fille de Séleucus. La peine 
qu'il se donna ponr réùster 1 sa passion le ren- 
dit très-malade; soa médcda Erasiatrate dé- 



T8B 

i ingénieux que délicat, pour en iU' 
nous. Celui-ci, pour sauver un fiU, 
lui abandonna Stratonice, et lui céda en mhtw 
temps la souveraineté de ta ttaule Asif , ne m 
réservant pour lui-ioMne que les provincM «6- 
cidentales de son empire entre l'iiaplintsd It 



MédiU 



. Ce I 



11) Applcn, Ja 



I, FtlTlir. 



s'être passé ei 

Quand Séleucus entreprit son e 
Europe, m 381-380, il avait l'\ ' 
ses jours sur le trâne de Macédoine, et de lai«N 
à son fils toutes ses possessioiu d'Aaie t mais it M 
tué par Ptolomée Céraunua au mois de janvin 
280. Antiodiug , tiéritier du royaume Ae Syiît, 
poursuivit d'abord les dcssons de son père ur 
la Alacédoiae. Une invasion det Gaulois ea Atk 
Mineure, en 179,1e (orça i faim la pui aiM 
Antigose Gonatas, qui rcfut cd marins» ^'''■i 
fille de Séleucus et de StrabMdce , et tôt maun 
pour roi Je Macédoine par Anliochus, en 171. 

Penilant le reste de son règne, Antiochos «ri 
i soutenir des guerres oonlinuellet OMitre Eu- 
mène I", roi de Périme, NleomAda C, rgi àc 
Bitliynie, et lesGauhni, qui avalent cnnUriM- 
Mineure. Ce M après avoir remporté snr «s 
derniers une victoire, dne surtout t ae* St- 
plianti, qu'il re(ut de les soldats le sanMaél 
Saler. Mais ce succès fnt pessaser i il fut ïaBa 
par Eumène, près de Santés , et éprouva ta 
pertes conaklérables. La Galalie fut occapée pv 
les Gaulois, les royaumes dePei^moet dsBi- 
Ihynie s'agrandirent aux dépens decdni de Bjiit, 
et beaucoup de ports de là Carie, de la Lyde, 
et de la Cilîcie furent pria par Plolémée PU»- 
dclphe, auquel Anliochiis avait déclaré la Kwm, 
i l'instigation de son gendre Mipa d« CyriM. 
En 101, Antjoehus fut tné dans une bataiUeMrin 
leaGan'iois, par un soldat decetteantionMaMi 
Cantoretus. Il laiisa un fils, smntnéanHJ Ait» 
chus, qui lui succéda, et deux filles àfmi, 
femme de Mafias, ri Sti«towM qui 6faa» Dé- 
métrlos II de Macédoine. L. i. 

Pltutqat^ Dt<unrl*i. - Lucien, ibJMs jjmol lalli- 
- Appitn.B*». Str. tà-a. 

SNTIOCBIIS tt ('Ayl{<tia;&ttii), uatamt 

Théoi, roi de Syrie, fils do précédent et (te Stn- 

tonice, né vers :fl6, mort en 346 avant J.-C. 
Peu de temps après son avènement au trtee, M 
3fli, il défit et tua Tlmarque, tyran doWlel, 
qui s'était révolté contre Antioclius I" : lesJi- 
léaiens lui décernèrent alors le sumom de fAM, 
ou Cieu, pour les avoir délivrés d'une wlîegN 
domination. Pendant son r^e la Syrie tal i 
subir de nouveaux troubles. D'abord, les Fv- 
thes se révoltèrent en 3&0 avant J.-C, u« 
ArsAcès, ciieT de la dynadie des Arsatàdw. Psi 
Ttiéodole gonverneiir de la Bactriaae , prit li 
titre de roi, et étendit sa domination sur k* p<a- 
rinces de l'Inde, qui bientôt rorroèrenl lutirt 
de royaumes imlépvaitiiuts. Alarmé de la paît 
de ses provinces transtigriqucs, AnUodws M 



789 

hAta do coDclare la paix avec Ptolémée Phila- 
delphe, dont il épousa la fille Bérénice, après 
AToir répudié Laodice. A la mort de Ptolémée 
en 248, il reprit Laodice, et renvoya Bérénice. 
£n 246, Laodice empoisonna Antiocbus, et fit met- 
tre à mort sa rivale avec son enfant ; puis, pour 
assurer le trône à Séleucus , son fils aîné , elle 
plaça dans son lit Artéroon , prince de la famille 
royale, qui ressemblait parfaitement à Antio- 
ehos II. Imitant jusqu'à la voix du feu roi , le 
faux Antiochus feignit d*étre mourant, et, en pré- 
aeoce des ^ands du royaume, il désigna pour son 
auocessear, le fUs aîné de Laodice. D'après Phy- 
larque» Antiochus U était fort adonné au vin et aux 
plaûirs de la table. On rapporte à son mariage 
avec Bérénice et à la mort du roi le passage du 
prophète Daniel, XI, 6. 11 n'y a qu'une seule mé- 
daille qu'on puisse sûrement appliquer à Antio- 
chus Théos, c'est celle qui porte au revers Her- 
cule assis sur on roc et tenant dans sa main une 
massue. 

Fhyiarqoe danx les FragmêMi dei HiitoritHS grêcs, 
éd. de A. Flrm. Didot — Appleo, Sfriaea. — Saipice Sé- 
vère II. — Boitèbe, Chronicim. — Saint- Jérôme, Comm. 
Jtcr ikntM, XI» %. 

AN TiocHiTS 111 ( VkvrCoxoc 'lépaf ) , snmoinmé 
Hiéras (l'Épenrier), roi de Syrie , né en 200, 
mort en 227 avant J.-C. Second fils du précédent 
et de Laodice, il n'eut d'abord que la Cilicie , les 
wtres États héréditairet ayant été enlevés à Se- 
leucua^Callinicus, 6<m frère aîné , par Ptolémée- 
Évergète. Seleocas engagea soo ttère k reconqué- 
rir son patrimoine, et, en effet, Antiochus leva une 
armée, en 243 ; mais ce Ait pour dépouiller com- 
plètement Séleocns. Cette cupidité lui valut le 
surnom â'Biérax. Bientôt après, Ptolémée fit 
une trêve avec Séleucus , qui retira la promesse 
fliite à Antiochus de lui céder toute l'Asie Mineure. 
La guerre se ralluma alors entre les deux frères. 
Après avoir battu Séleocns près d'Ancyre, Antio- 
chus attaqua le roi de Macédoine^ Démétrius n, 
qui avait épousé , puis répudié sa sœur Nicée. 
Cependant Séleucus reprit les armes, et il finit 
par chasser Antiochus de la Syrie , malgré les 
troupes auxiliaires gauloises, que ce dernier 
avait enrôlées. £umène de Pergame profita de 
cette guerre intestine pour s'emparer de presque 
toute l'Asie Mineure, sous prétexte d'aider Sé- 
leucus contre les Gaulois. Repoussé par Artamène 
de Cappadoce, son beau-père, Antiochus se réfu- 
gia en Egypte ches Ptolémée Évergète, qui le mit 
en prison. Une courtisane l'en fit évader, mais 
bientôt après il fut tué en route par des brigands 

thraces. 

Justin, XXVII, 7. — Applen, Striata. 

aNTioCHUfi l¥ ('AvTioxo;6 M<Y«(;)) surnommé 
le Grand f roi de Syrie, né vers 238, mort en 
187 avant J.-C. 11 était second fils de Séleucus 
Callinice et de Laodice, et succéda , en 223 , à 
son frère aîné, Séleucus-Céraunos. Son cousin 
Acbaeus , qui avait spontanément refusé la cou- 
ronne , eut le gouvernement de l'Asie Mineure et 
reprit en peu de temps toutes les conquêtes que 



AKTlOatUS (Syrie) 



790 

les rois de Pergame avaient (aites sous les rè- 
gnes précédents. Après avoir épousé Laodice, 
fille de Mithridate IV du Pont, le roi Antiochus 
reprit en 221 aux Égyptiens une partie de la 
Coelésyrie, mais il fiit arrêté dans le cours de 
ses succès, près de Gerrha, par Théodote TÉto- 
lien, gouverneur de I^lémée. Il attaqua alors les 
deux frères Molo et Alexandre, qu'il avait nommés 
satrapes de la Médie et de la Perse , et qui, après 
s'être rendus indépendants, avaient bathi le com- 
mandant de toutes les troupes d'Antiochus, 
Épigèoe, mal soutenu par Hermias, premier mi- 
nistre du roi. Celui-ci défit complètement les re- 
belles dans l'ApoUoniade, province située au-delà 
du Tigre , et les réduisit à se donner la mort. 
Puis il soumit Artabazane, roi de la Petite- 
Médie, province qui avait échappé aux conquêtes 
d'Alexandre le Grand , et revint en Syrie, où il 
fit périr, en 220, Hermias le Carien, jusqu'alors 
son principal conseiller, qui avait voulu profi- 
ter de la iiaissance d'un héritier du trône pour 
empoisonner le roi et s'emparer de la tutelle 
d^un fils minuir. £n 219, Antiochus parvint enfin 
à reprendre aux Égyptiens Séleucie , située aux 
bords de l'Oronte, et possédé par les Ptolé- 
mées depuis 246. Il conquit en peu de temps 
toute la Cœlésyrie , la Palestine , lldumée et la 
Pbénicie, provinces, dans lesquelles il laissa 
comme gouverneurs plusieurs généraux maltrai- 
tés par Ptolémée-Pbilopator, tels que Théodote 
l'Étolien, etc. Mais il perdit en peu de jours, par 
sa défaite à Raphia (en 217),tous les fhiits de ses 
conquêtes. L'année suivante il comprima la 
révolte d'Achœus, son cousin, qui s'était fait pro- 
clamer roi de TAsie Mineure. Achaeus s'étant 
renfermé dans la citadelle de Sardes , fut livré 
par un traître, et eut la tête tranchée. 

De 212 à 205, Antiochus entreprit sa grande 
campagne dans la haute Asie. U ne put , il est 
vrai, recouvrer les provinces parthes et la Bac- 
triane, vaillamment défendues parleurs rois Ar- 
sacell et Euthydèmé; mais U raffermit son em- 
pire sur la haute Asie , jusqu'au Paropanise et 
à llndus. 11 renoua ses anciennes relations avec 
les Indiens ; Sopbagascnus,lcur roi, lui donna de 
l'argent et des éléphants. Au retour de cette 
expédition mémorable, Antiochus fut surnommé 
le Grand. En 20 1, Ptolémée Philométor étant 
monté sur le ivùna, le roi de Syrie profitant de la 
minorité de ce prince âgé de ô ans, conclut un 
traité d'alliance avec Philippe V, roi de Macé- 
doine, à l'effet de partager avec lui toutes les pos- 
sessions des Ptolémées. Antiochus s'empara de 
la Cœlésyrie et de la Palestine , et il était sur le 
point de pousser ses conquêtes jusqu'en li^pte, 
lorsqu'il reçut, en 200, du peuple romain, 
nommé tuteur du jeune Ptolémée, une ambas- 
sade, qui lui défendait d'entrer en Egypte. Il 
abandonna alors ce projet de conquête pour mar- 
cher contre Attale, roi de Pergame. Scopas, 
général de Ptolémée , ayant profité de cette di- 
version pour reprendre les provinces qu'on avait 



791 



ANTIOCHUS (Syrie) 



enlevées à son maître, fat batta près de Panéas 
par Antiochns, qui avait échoué dans son expé- 
dition contre Pergame. Le roi de Syrie occupa une 
troisième fois la Phénicie et la Palestine, sou- 
tenu par les Juifs , auxquels il accorda plusieurs 
privilèges. Jl fut bienveillant pour cette nation, et y 
choisit des colons pour repeupler plusieurs parties 
de TAsie Mineure. Informé,vers la même époque, 
de la défoite du roi Philippe, son allié, à Cynoscé- 
phale (197 avant J.-C. ) il se hâta de faire la paix 
avec le roi d'Egypte, auquel il promit en mariage 
sa fille Cléopàtre, avec laCœJésvrie et la Palestine 
pour dot. PÎuâ il se dirigea sur Ephèse, où il passa 
rhiver, franchit en 1%, THellespont , et se ren- 
dit maître de la Chersonèse de Thrace, od il re- 
bâtit Lysimachia. Il donna à son second fils Sé- 
leucus le gouvernement des provinces conquises, 
et se disposa à y ajouter la Thrace, les Iles et les 
villes grecques de FAsie Mineure, lorsqu'il reçut 
encore une députation de Rome, à la tète de 
laquelle se trouvait L. Ck)mélius Sdpion. An dis- 
cours hautain des ambassadeurs qui le sommaient 
de rendre toutes ses conquêtes récrites, il ré- 
pondit que, ne se mêlant pas de ce que les Ro- 
mains faisaient chez eux , 41 pensait bien rester 
maître de ses actions en Asie. Les pourparlers 
traînaient en longueur : Antiochus était occupé 
de la conquête de Chypre, tandis que les Ro- 
mains avaient à combattre les Insubriens et les 
Boïens. Assoupie un instant, la querelle se ral- 
luma avec plus de vivacité, lorsqu*en 193 Anni- 
bal vint se réfugier auprès d*AnUochus , auquel 
il demanda 10,000 fantassins et 1,000 cavaliers 
pour aller attaquer les Romains en Italie. De 
leur côté, ceux-ci dépêchèrent vers Antiochus 
des ambassadeurs chargés de surveiller sa con- 
duite et, en même temps, d'avoir de fréquents 
entretiens avec Annibal, pour le rendre suspect 
au roi. Antiochus, égaré par cette tactique per- 
fide , et croyant Annibal disposé à se réconcilier 
avec les Romains , refusa de suivre les conseils 
du héros carthaginois. C'est vers ce temps qu'il 
fit empoisonner son fils aîné , Antiochus , gou- 
verneur de la Syrie (en 192). Appelé ensuite par 
l'ÉtoIien Thoas, il se rendit en Grèce (en 191 ) 
où, après avoir soumis Eubée , il rejoignit les 
Étoliens, les Athamanes , et les Thébams, alliés 
contre Rome. Il eut alors l'imprudence de sou- 
tenir un prétendant au trône de la Macédoine, 
Philippe de Mégalopolis, et s'aliéna ainsi le roi 
Philippe y, qui devint l'ami des Romains. Au 
Heu de poursuivre ses succès, il passa Thiver 
au milieu des plaisirs, et épousa la fille d'un chef 
de Chalcis en Eubée. Dans cet intervalle , les 
Romains, mettant à profit son oisiveté, se forti- 
fièrent. Au printemps de 190, il revint en Thessa- 
lie, où il fut battu, près des Thermopyles, par 
M. Acilius Glabrio et M. Porcins Cato le Censeur, 
malgré la courageuse résistance des Étoliens , 
ses alliés, qui avaient occupé les principaux dé- 
filés. Le roi lui-même parvint, à peine avec 500 
cavaliers à gagner Chalcis, d*où il retourna à 



792 

Êphèse , pour mettre en état de défense tons la 
ports de l'Asie Mineure et de la Chersonèse de 
Thrace; car Émilius Paulus tenait la mer afee 
24 vaisseaux. Antiochus se souvint alors d*Anni- 
bal , et l'associa à son amiral Potyxenidas dam 
le commandement de la flotte syriennes. Hais, 
organisée à la hâte , cette flotte fut battue pv 
l'escadre romaine dans les deax combats de 
Chios et de Myconèse. Ne voulant pas consoilir 
aux conditions posées parles Romains, qni inris- 
taient sur l'évacuation de toute l'Asie Minenrf a 
deçà du Taurus , le roi livra et perdit la hatnif 
de Magnésie (189). Dans cette bataille 70,000 
Syriens furent battus par 30,000 Romains cou- 
mandés par les deux Sdpîons, TAsIatiqiie, à 
l'Africahi. Antiochus se soumit enfin anx dm 
conditions que lui imposaient les Tafaïqoeun :fl 
réduisit son armée et sa flotte, lirra tons ses ëé- 
phants, paya 15,000 talents, et s'engagea à i» 
mettre entre les mains des Romains 100 otagn, 
au nombre desquds était son propre fils , et ds 
renvoyer de ses États plusieurs réfugiés, entra 
autres Thoas et Annibal : ce dernier eut le 
temps de s'échapper.- Les provinces cédées pv 
Antiochus furent distribuées par les Romains de 
teDe façon, qu'ils se réservèrent le moyen de 
s'immiscer, à la première occasion, dans lesafltf' 
res de la Syrie. Après la conclusion de la p», 
Antiochus fit reconnaître comme roi son (ili 
Séleucus Philopator, et s'appliqua à souBettre 
Artaxias et Zadriadès, qui s'étaient rendus indé- 
pendants dans les deux Arménies. Pour trouver 
l'argent nécessaire, tant au paiement du tribut in- 
posé par les Romains, qu'à sa nouTcUe expédi- 
tion en Arménie, il pilla le temple de Bélus dais 
l'Élymaïde, sous le prétexte que cette provinee 
s'était révoltée. Mais les habitants, indigo de ce 
sacrilège, massacrèrent Antiochus , en 187 auot 
J.-C. D'après Aurélius Victor, ce fut un des offi- 
ciers du roi, insulté par lui , qui l'assassina pea- 
dant un festin. ^Quelques historiens ont appliqué 
à ce prince le passage de Daniel, XI, 10-19, 
où le prophète parle « d'un prince syrien laort 
dans une citadelle de ses Ëtats. » On a vaaié u 
justice, et on lui attribue un décret qui pomettA 
à ses sujets de ne point obéir à ses ordomiaaoes 
si elles se trouvaient contraires à la dispoeifioi 
des lois. 

C'est sur les médailles d 'Antiochus k Gnid 
qu'on voit pour la première fois employée Tèn 
des Séleucides , qui commence en octobre 312 
avant J.-C. Celles qui n'ont pour exogoe qie 
les mots d'AvTtoxoc ^aoiXsùc, et dont la figure le 
distingue par un nez doit , long, pointu , les m- 
mismates les attribuent, à Antiochos n ou m, 
plutôt qu'à Antiochus IV. 

riaUrque, 1. 1. p. S4t. - JosUn, 1. XXIV, e. l.l.^li 
XXXI, c. 1, «, 7, 8; 1. XXXII , etc. - CorneBm ntm, 
Annibal; cl. 7, 8.9. — Tlte-Uve , XXXI, c 1. U; 
1. XXXIIl, c 13, 19, 10; 1. XXXV, XXXVl.XXXVO. 
XXXVni. - Straboo, XVI.— Aarelhu Victor. - Hom. 
-Appleo. — Busèbe. C/kronicon. — Saint |érOVM.€S>Mh 
svr DaMel, — Solplce-SéTéic, !(« 



1 



ANTIOCHUS (Syrie) 



[OCHrs V, ('AvtCoxoç 'Eiciçavifiç), 8ur- 
Epiphanès ou Epimanès , xx>i de Syrie, 
200, mort en 164 ayant J.-C. Cinquième 
Dtiochus lY et de Laodice, il se trouva 
pproché du trône depuis la mort de ses 
ères aînés, survenue avant celle de leur 
près avoir passé douze ans à Rome , où il 
é envoyé comme otage en 188, il fiitré- 
tar son frère, le roi Séleucus IV, et rem- 
ar Démétrius , fils de ce prince. A peine 
;n Asie Mineure , Antiochus vainquit Hé- 
, grand trésorier de Syrie qui avait assas- 
éleucus lY et usurpé le trône, et se fit 
ler roi, en 176. Les historiens se sont 
t longuement sur les bizarreries de ce 
: il avait, disent- ils, l'habitude, quand il 
dans les rues, de jeter de Tor aux uns, 
rres aux autres; il entrait dans les bonti- 
mvait avec les étrangers et même avec la 
peuple. On ajoute qu'un jour il remplit 
ine fontaine d*Antioche. Ces singularités, 
à plusieurs actes de cruauté commis pen- 
n règne, firent changer, dit-on, son sur- 
Épipkanès (IHIustre) en celui d'Épi- 
(le Pou). Cependant ce prince ne man- 
is de bonnes qualités. En 173, à la mort 
eur Cléopâtre, reine d'Egypte, il réclama 
isyrie, la Phénide et la Palestine, don- 
r son père en dot à cette reine, comme 
ss réversibles à la Syrie. En même temps 
us y fit valoir ses droits devant le sénat 
le; mais les Romains qui étaient alors 
; à combattre Persée, roi de Macédoine, 
lèrent que des réponses évasives. Après 
mpagnes successives', de 172 à 169, le 
>yrie parvint à s'emparer, non-seulement 
)vinces qu'il revendiquait , mais encore 
que toute l'Egypte. Il fut arrêté sous les 
'Alexandrie par une ambassade romaine, 
malt l'histoire du cercle de PopilHu, 
meuse scène presque théâtrale où Po- 
Lœnas enferma le roi dans un espace 
re tracé avec une baguette, pour en ob- 
le prompte réponse : Antiochus , qui an- 
avatt compté l'ambassadeur parmi ses 
Rome , obéit à cette intimation et ren- 
flotte syrienne, prête à bloquer Alexan- 
in 168 ). Pendant ses expéditions en 
, Antiochus se trouva souvent en contact 
s Juifs, chez lesquels la rivalité des 
;rands sacrificateurs Jason et Ménélas 
égénéré en une guerre ouverte. Jason, 
voir renfermé Ménélas dans la citadelle 
isalem , commit toute sorte de vexations 
habitants de cette ville. Antiochns Y, 
)yait à une révolte générale des Juift 
M)n autorité, prit leur capitale d'assant. 
Ta pendant trois jours au pillage. Après 
nassacré 80,000 habitants , il en vendit 
autres comme esclaves. Il fut aussi intro- 
ir Ménélas dans le sanctuaire , d'où il 
I en Syrie les rases sacrés et les ridies 



794 

trésors du temple (en 170). L'année suivante, il 
revint poor brûler une partie de Jérusalem , et 
pour bêtir une citadelle qui dominât la ville. 
Ce fut alors qu'A profana le temple de Salo- 
mon, en y plaçant la statue de Jupiter Olympien, 
et qu'eut lieu le martyre d'Éléazar et de ses sept 
fils, appelés Macchabées. Cette conduite cruelle 
du roi fut le signal de la révolte des Juifs 
sous le prêtre Matthatias, et sous ses fils (en 168). 
Antiochus chargea Timothée et Micanor de ré- 
duire les rebelles. Ceux-ci furent défaits , et Lysias 
leur successeur, éprouva le même sort. Les 
violences du roi à l'égard des Juifs eurent leur 
source surtout dans l'opinion où il était que le 
parti orthodoxe de ce peuple tenait pour les 
Ptolémées; car l'attachement d'Antiochus an 
polythéisme , dont il avait donné des preuves 
en achevant le temple de Jupiter Olympien à 
Athènes , et en envoyant de riches offrandes à 
Délos et à Olympie, ne suffit pas seul pour 
expliquer tant de rigueurs inutiles. La dernière 
expédition d'Antiochus fut dirigée contre les tri- 
bus mèdes et chaldéennes , chez lesquelles il al- 
lait recueillir les arrérages de tribut 11 échoua 
devant le temple de Bélus dans l'Élymaide, où 
déjà son père avait trouvé la mort. Il mourut 
près de Tabae en Perse, à la suite d'une violente 
attaque d'épilepsie, maladie qu'Q avait contractée 
par ses excès de boisson. Selon les auteurs juifs, 
son corps , rongé par les vers, se serait putréfié 
de son vivant Sa mort fut généralement regardée 
comme une punition des dieux pour sa profana- 
tion des temples. On a appliqué aux jeux fas- 
tueux célébrés par lui à Daphné, port d'Antio- 
che, quelques prophéties de Daniel. Sur ses mé- 
dailles le surnom de 8t6c, Dieu, est ajouté à 
son nom d'Antiochos Épiphane. 

Jastln, XXI V, s. — Polybe. — Applen, Sffriaea, — Mae- 
chabéca, I et II. - Josèphe, ÂtUiq. Jué. XII. — Rolllo , 
Histoire aneimne , IV, ns-M6. — Mèm. de tAeaé, du 
Inser. et BeUes-Lettres, XVI, WS ; et XXI, W, — Pauljr, 
RetU-EMfetop. 

ANTIOCHUS Yi ( AtCoxo^ Ë^àtu^), sur- 
nommé Eupator, roi de Syrie, fils du présédent, 
né en 172 mort en 161, succéda à son père en 
163 à l'âge de neuf ans. Lysias, soutenu par les 
Romains , disputa la régence à Philippe institué 
tuteur par le testament du père. Accompagné 
du jeune roi, il continua la guerre contre les Juifs, 
et assiégea Jérusalem , dont il leva le siège pour 
marcher contre Philippe, qui fut pris et tué. 
Mais Démétrius Soter revint de Rome en Sy- 
rie, et réclama son trône. Lysias et le jeune roi 
tombèrent dans ses mains, et furent mis à mort. 
Antiochus YI commençait alors la troisième an- 
née de son règne. Les médailles de ce roi sont 
très-rares. Il y en a une qui le représente, tenant 
dans la main droite, la figure demi-nue de Jupi- 
ter, et dans la gauche, une lance. ( Voy. DéaÉ- 

TRICJS-SOTER et LtSIAS. ) 

I et H des Machabéet - Josèpbe , Jnt^. Jmd. XII , 
ik et 11, et JasUo, Ut. XXXIV. - Olodore de SIcUe, 
Biblioth. HUt. 

AMTIOGBUS T1I ('Avt(oxoc Atdvuooc), roi dt 



795 

Syrie, sornommë Dionysos (Bacehas), était 61» 
d'Alexandre Balas. Après la mort de son père, 
tué en 146 avant J.-C, il se réfugia en Arabie, 
d'où il fut ramené par Tryphon ou Diodotos en 
144 , pour détrôner Déroétrius Nicator , détesté 
de ses sujets. Cette prétention fut soutenue par 
les princes juifs Siméon et Jonathan. Mais 
bientôt Antiochos fut rois à mort par Tryphon, 
qui se proclama lui-même roi d'une partie de 
la Syrie , en laissant l'autre à Démétrius. L'u- 
surpateur répandit le bruit qu'Antioohus était 
mort (en février 142) des suites d'une opération 
chhiirgicale. Sur les médailles qui nous restent 
de lui, Antioclius est surnommé *Eictfavio< At6- 
W90Ç ; sa tête est entourée de rayons ; on y voit 
aussi les Dioscures, et vn éiéphant portant une 
torche sur sa trompe. 

Justin» i:XXVI, 1. — Josèphe. — Applcn. 

ANTiocHus VIII , surnommé Sidétès (2U8ifh 
t7)c) (1) , roi de Syrie, né à Rome en 164, mort 
dans le pays des Parthes en 129 avant J.-C. 
Fils putné de Démétrius Soter. Il quitta sa re- 
traite à Rhodes , lorsqu'il apprit la captivité de 
son frère aîné Démétrius NIcator, tombé, en 139, 
entre les mains des Parthes, et vint épouser 
Cléopâtre , femme de Démétrius. Puis il défit et 
mit à mort l'usurpateur Diodote Tryphon , qui 
s'était emparé de la motlé du royaume de Syrie. 
Il recommença la guerre contre les Juifs ; mais 
il tai repoussé, en 135, par Simon-Macchabée. 
]| fbt plus heureux contre le fils de Simon, Jean 
Hyrcan, qu'il contraignit, en 132, à reconnaître 
la suzeraineté de la Syrie, à payer un tribut, et 
à raser les murs de Jérusalem. H laissa, du 
reste, aux Juif^, leur constitution sacerdotale, 
avec Jean Hyrcan pour grand-prêtre. Ce dernier 
accompagna le roi dans l'expédition contre les 
Parthes. Antiochus parvint d'abord à délivrer 
son frère; mais 11 fût ensuite vaincu par les 
Parthes, et perdit la vie dans une bataiUe. Athé* 
née le représente comme un prince adonné aux 
plaisirs de la table. 

JoRtln, XXXVIII. - Dlodore de Sidie Bibl hirt. 
XXXIV. - Appien,l>0 BeiioSfr. - Athénée, X et XII. 

— Macchabées, I et II. - Josépbe, Jntiq, Jmd., XIII, I. 

— Pauly , Reai-Encyclop. 

ANTIOCHUS IX ( 'Avrfoxoçrpwnôç), sumommé 
Grypus (au nez crochu ) (2), roi de Syrie, 

(1) Le sarnom de Sidites est généralement dérivé de 
Sida , ville de la Pamphylle . oA Antloctins fat élevé. 
D'après une antre étymologle, W vint du ajrlaque Héa, 
cliasMv. Sur qoelqiMa médailles , ce roi porte anasi le 
Ulrc d'Êverçites ( E\mç^éxr^ ) , bfenfaUeur : et Josèphe 
rappelle Evtibes (ZwitST^ ) et Soter ( IcoTi^p ), aan- 
▼eur. Sor les médailles on remarque, entre aulren em- 
blèmes , une ancre, one téta de Uon, le lotos, et la flgnre 
de Pallas. ( R. ) 

(î) Le snmom de Grfjnu ( rpu?:6c ) ▼lent de ypiM», 
vautour, probablement à cause de son nez fortement 
aquiUn. On l'appel.lt anssl, par ironie, Philometor { qui 
aime SA mère), parce qu'il avait empoisonné sa mère ; et 
jéspendius, à cause de sa fuite à Aspendas. Sur ses mé- 
dailles, où 11 est rrpréaenté avec sa mère , il porta aussi 
le rarnoro d'Eplphanes ( 'EmqpovT^ç ) ; «ur le revers on 
▼oit représentée une flffare deml>nue, tenant dans la main 
drolle Biie élolle, el Oant la nain gatiche me luee ; la 



ANTIOCHUS (SyriV?) 



m 



né en 141 à Antioche, mort en 96. Second 
fils de Démétrius Nicator et de CléopAtre, fl 
faisait ses études à Athènes, quand il en fut rap- 
pelé par CléopAtre pour succéder à son frère 
Séleucufr V y que oette princesse avait (ait mou- 
rir en 124 , après un an de règne. Secondé pir 
Ptolémée Physcon , dont il avait épousé la fitte 
Tryphène, il marcha bientM oontrê Alexanâre 
Zébinas, qui s'était emparé d'une grande par- 
tie de la Syrie, le vainquit, et le mit à moct 
en 122. En 120, Antiochus Gryims fit prendre 
à sa mère Cléopâtre le poisoa qu'elle lui avili 
destiné pour régner seule. Ce paricide lui vaM 
le surnom euphémique de Philometor (qui 
aime sa mère ). Après quelques années de paix, 
de nouvelles guerres civiles éclatèrent Le ib 
d'Antiochus Sidètes, Antiochus de Cyiique, que 
le roi, son frère utérin» avait essayé d'eiDpoisoa- 
ner, se souleva; mais il fut délai tdans la pramière 
rencontre. Sa femme Cléopfttre , seconde fille de 
Ptolémée-Physoon , hn amena une année égjp- 
tienne, à Taide de laquelle il força , en 1 13, At* 
tiochus Grypus, à cheroher un reAige à Aspendsii 
en Pisidie. Antiochus de Cyzique ( vog. Akimh 
CHUsX) régna un aaè Antioche, Tille qn*Antioehii 
Grypus reprit en 112. Les deux frères se réess- 
cillèrent ensuite et firent un partage, aux ternes 
duquel Antiochus Grypus f^rda Antiocbe et le 
nord de la Syrie. Phu tard les hostilités reooB- 
menoèrent, et d'autres sœurs et |irinoeiies 
égyptiennes, également femmes des deux nà 
de Syrie, y prirent une part active. Au plus fort 
de ces inextricables dissensions, Antiochus Gry- 
pus fut assassiné par un oertain Hémdéoa , qtl 
avait comblé de bienfSsits. H laissa sa put di 
royaume à ses cinq fils, qui eontinnèrart ^ 
guerre contre leur onde Antiochus X. Dias llî- 
tervalle, les Juift s'étaient rendus ùsdépeadHli 
et Antiochus X, qui avait marché contre ess, 
ne se voyant pas soutenu par AntiodHis IX, 
avait dû se retirer devant les fils d*Hyrcas. 8^ 
lène , veuve de Ptolémée Lathyre, fut la fenai 
d'Antiochus IX, et, après la mort de eeioi-oif 
elle épousa Antiochus X, pour devenir ai de^ 
nier lieu la femme de son beao-fiU Antiochus XI. 
Athénée donne la description du faste de la oeir 
d'Antiochus VUI , qui résidait è Daphné. 

Justin, XXXIX, 1. — Applen, SprimeeL. - Jetépke. 
jintiq, Jud^ p. 4SI. - Attiénée, X et XIU 

ANTIOCHUS X, surnommé le Cffzkéiàm 
( KuCixTjvo; ), roi de Syrie, mort en 95 avant J.-C 
Il était fils de Cléop&tre et d'Antiochu Sidèlm 
par conséquent frère utérin d'Antiochus OL 
Il avait été élevé à Cyxique» où sa mère ranft 
envoyé, et fut associée l'empire par son firent 
Il épousa la fille de Ptdémée-Physcon , qui M 
donna une armée pour envahir la Syrie, et di^ 
puter le trdne à Séleucus YI, fils d'Anfiocha»' 
Gryphus. Antiochus le Cyzicâiien fut vaiM 
près d'Antioche par Séleucus VI, dans une ka- 



téte est surmontée d'an erotinuit et le toet art 
d>ine eoaronae de laarier. (H.) 



7©7 



ANTIOCHUS {Stjrie, Commagéne) 



faille décisive, l'an 95, et se donna Ini-métne la 
mort, n ne laissa qu'un fils , Antiochus X , dit 
Eusebès. 

Les médaflles d*Antiochus X, très-rares» don- 
nent à ce roi le surnom de Philopator. 

Jastlo. — JotèplM. — Applen. 

AN TiOGHini XI , snmoinmé Eusebès ( E^ve- 
6^c ) et Philopator, roi de Syrie, né en 111 à 
Antioche, mort eu Cilicfe en 75, ayant J.-G. 
Il était flls unique d*Antiochus X et de Cléopâ- 
tre. A la mort de son père , tué sons les murt 
d*Antioehe, il parrint et s'échapper de cette ville, 
et prit , en 95 , le titre de roi. fl eut à combattre 
successivement les cinq fils de son oncle, Antio- 
chus IX. D*abord vainqueur de Séleucus VI , en 
94, près de Mopsueste, ensuite d'Antiocbus XII, fl 
fut vaincu à son tour par Philippe et Démétrins m, 
et forcé, en 92, de se réfugier chez les Parthes, 
il revint en Syrie, avec leur aide et s'y maintint 
contre ses cousins , jusqu'à Tavénement de Ti« 
grane d'Arménie au trûnede Syrie en 83. Celui* 
d , appelé par les Syriens eox*mèroe8 , chassa 
tous les antres prétendants. Antiochus XI se 
retira , di^on, en Cilicie, jusqu'à la déchéanoe 
de Tifraiie en 75 , puis il essaya de reprendre le 
pouvoir souveraia. D'antres historiens le font 
mourir en 85 ches les Paitlies. Sur ses médailles 
on trouve les surnoms de Philopator et d'JETtf- 
seMs avae las tèlei des Dioscures. 

iaiOn - Applrn. — 4o«èplie, Antiq. Jud, «. 

AfiTIOGBiJS XII, surnommé Epiphane Phi- 
ladelphe^ roi de Syrie, né vers 1 18 à Antioche, 
mort en 93, près de cette vOle. Second fils d*An- 
tiochas IX et de Tryphèna , il régnait depuis 
trois ans à peine, lorsque , après avoir brûlé 
Mopsoeste et massacré les habitants , il fut dé- 
fait par Antiochus XI dans une bataille livrée aux 
bords de TOronte, où il se noya. Sur une de ses 
médaflles, très-rares d'ailleurs, on voit les sur- 
noms de Philadelphe et ô* Epiphane et au revers 
Pallas tenant dans la main droite une figure de 
la Victoire , et une lance dans la main gauche. 

Joaèphe. — lusébr. — Juntln. 

AVTiocHUS XIII, surnommé Dionysos , roi 
de Syrie, né vers 112, mort en 85. n était le 
plus jeune fils d'Antioclius IX , et s'empara du 
trône, lorsqu'il apprit que Déroétrius III était 
tombé entre les mafais des Parthes. Il se rendit 
ensuite maître de Damas et de la Cœlésyrie, me- 
nacés par Arétas 1*', roi nabathéen, et vint attaquer 
ce dernier jusque dans son propre pays. Victo- 
rieux dans une première bataille , 11 perdit la vie 
dans la seconde. H porte sur ses médailles Tépi- 
thète de Théos , Epiphane , Nicéphore, Philo- 
pator, Callinicta ; au revers on remarque Jn- 
piter tenant dans la main droite une figure de la 
Victoire, et une lance dans la main gauche. 

Juif Un. — Applen. — Jotèphe. — Boftèbe. — Ekhel. 
AHTIOCHUS XIV ( *A<naTtxà< ) , surnommé 



ou 74 avant J.-C., pour réclamer le royaume 
d'Egypte comme un héritage de sa mère. Après 
dix êSM de vaines réclamations, il retourna en 
Syrie. En passant par la Sicile, il fnt d'abord 
reçu magnifiquement par le proconsul Verres, 
qui le dépouilla ensuite de tous ses trésors, 
pour se dédommager, disait-il, des ravages que 
des pirates syriens avaient commis en Sicile (en 
83 avant J.-C. ). Après que l'armée de Tigrane 
eut évacué la Syrie , Antiochus prit le titfB de 
roi. LucuUns le laissa tranquille possesseur du 
royaume de Syrie , que Pompée réduisit bientôt 
(en 85 avant J.-C. ) en province romaine. — Sur 
les médailles, Antiochus l'Asiatique porte le sur 
nom de Ai6vu9oç, 'ëtci^ovi^, ^Xovérwp, KoOJiivt- 
xoc. Quelques historiens l'ont, à tort, confondu 
avec Antiochus I*% roi de Commagéne. 
Jnttn, XI, S. — AppMn, 5yr. — Gtoéros, f» f^êrrem. 

n. AnUochm, rois de Commagèuâ, 

ASTiOGBUi i** ('Avtioxoc), roi de la Com- 
magéne , petite contrée ( capitale Samosate ) si- 
tuée eatro l'Euphrate supérieur et le mont Tau- 
rus. La Conunagène n'est mentiounée comme 
royaume indépàidant que vers l'an 65 avant 
J.-C., époque où la Syrie fut réduite en province 
romaine par Pompée. C'est ce qui a conduit 
quelques historiens à regarder Antiochus I"' 
de Commagéne identique avec Antiochus xm 
de Syrie , qu'ils supposent avoir été laissé en 
possession d'une partie de ses États. Mais cette 
opinion est insoutenable; car Dion Cassius parla 
d'Antiocbus, roi de Commagéne, comme impliqué 
dans la guerre de Lucullus contre Tigrane vers 
l'an 69, c'est4-dire quatre ans avant la réduc- 
tion du royaume de Syrie en province romaine. 
Après la déposition d'Antiocbus XI II , Pompée 
traversa le Taurus , et tourna ses armes contre 
Antiochus I*' de Commagéne ; pnis U finit par 
faire la paix avec ce roi , auquel il donna même 
Séleucie et les conquêtes qu'il venait de faire en 
Mésopotamie. On n'entend plus ensuite parler 
du roi de Commagéne que vers l'an 51 avant 
J.-C, c'est-à-dire au moment od il informa Ci- 
céron, alors proconsul de la CUlcie, que les 
Parthes avaient passé l'Euphrate. Pendant la 
guerre civile, en 49 avant J.-C., Antloclius en- 
voya à Pompée , non bienfaiteur, un secours de 
deux cents cavaliers. 

Après la mort de Pompée et la dé&ite de Cras- 
sus, Antiochus s'allia avec Orodes, roi des 
Parthes. P. Ventidius , Ueutenant de Marc-Au- 
toine , défit, en 38 avant J.-C, les Parthes com- 
mandés par Pacorus. Attiré par l'espoir d'un 
riche butin, Marc-Antoine vint mettre le siège 
devant Samosate, capitate de la Commagéne. 
Mais il abandonna bientôt ce siège » et accorda 
la paix à Antiochus. On ignore la date précise 
de la mort de ce roL H. 



r Asiatique, dernier roi de Syrie, de la dynastie 

des Séleuddes , mort vers 49 avant J.-C. n était ^t*w . vhy •• i 

fils d'Antioclius XI (Eusebès) et de Séléné,priii- m'ÎIZSTd.mu.'^^^^ 
cesse égyptienne. H se rendit à Rome nn 71 ' ad/mmiUarêi, xv.us 4.-c«Hr,OiJ 



Dion CauiOf, XXXV, 1 ; XLIX, St. - Applen, Dé Btito 

CXcéront Epiit, 
D$êêaêeivUi,\U,S, 



799 



ANTIOCHUS 



800 



AimocHiTS II, roi de Ck)minagène, mort 
en 29 avant J.-C. H ne régna que peu de temps, 
et eut à défendre le trône contre les prétentions 
de son frère BAittiridate. 

Accusé d^avoir fait assassiner un ambassa- 
deur que son firère avait envoyé à Rome, il fut 
dté devant le sénat, qui le condamna et mort et 
donna sa couronne an fils de Mithridate. 

01oiiCaf8lns,LII, U. 

ANTIOCHUS III, roi de Commagène, mort 
en l'an 17 après J.-C. On ne connaît pas ta date 
de son avéÂement; on croit qu'il succéda à BAi- 
thridate II. Son royaume devint province romaine 
après sa mort. 

Tadte, ÀtmaUt, II, M et M. 

AKTiocaus lY, surnommé Épiphanes, roi 
de Commagène, vivait dans le premier siècle 
de rère chrétienne. H mourut , selon quelques 
auteurs, vers Tan 41 de J.-C. à était fils d*An- 
tioclius III; Caligula lui rendit, en l'an 38 de 
J.-C., les possessions de ses aïeux qui étaient 
devenues provinces romaines, et y ajouta une par- 
tie de la Cilide. Antiochus vécut k Rome dans 
l'intimité de Tempereur; mais celui-ci lui reprit 
bientôt (on ne sait pourquoi) son royaume. Claude 
le lui rendit en l'an 41. La vigueur qu'il dé- 
ploya contre les pirates et les Parthes lui fit ac- 
corder TArménie par Néron en l'an ô5. Antio- 
chus fut un des premiers qui reconnurent Ves- 
pasien comme empereur; il commandait un 
corps d'auxiliaires au siège de Jérusalem. Mais 
en 72 U se compromit par une alliance avec les 
Parthes, et fl perdit de nouveau son royaume. 
11 passa le reste de sa vie à Rome, où U fat traité 
avec beaucoup d'égards. Quelques auteurs attri- 
buent et son fils les faits postérieurs à l'an 41 
que nous venons de rapporter. 

Dion Cautns, UX, 8, ti; LX, S. —Suétone, Caligula, 16. 
- Tacite, Jnnatei. XU. U ; XIII, 7 et 87; XIV, M. - HU- 
toriœ. 11. 81 : V, i. — Jo«ephiu Flavius. jéntiquUés Ju- 
Jaïques, XIX, Sil. — CUnton, FasU UeUen., 111, 848. - 
Kcklicl, Doctrina Jfum. vet^ III, 888. 

ANTIOCHUS, roi des Messéniens, né vers 810 
avant J.-C, mort en 744. Fils de Phintas, il ré- 
gna d'abord conjointement avec son frère Andro- 
dès, mais bientôt la discorde éclata entre eux au 
sujet de Polycharès, qui, pour venger un meurtre, 
massacra plusieurs Lacédémom'ens.LesSpartiates 
demandèrent alors que Polycharès leur fût livré; 
Androclès et Antiodins, n'ayant pu s'entendre à 
cet égard, la guerre éclata entre eux. Androclès 
fut tué et Antiochus, resté possesseur du trône, 
mourut peu après; son fils Enphaës lui succéda. 

DIodore. — PauMnlii. — Thiriwall. Hist. de la Gréeet 

* ANTiOGHiTS, astronome grec.. On ne sait rien 
de lui, si ce n'est qu'il existe dans plusieurs bi- 
bliothèques des manuscrits d'ouvrages sur l'as- 
tronomie attribués k un certain Antiochus. Un 
de ces ouvrages a pour titre : *An(niUa\ucn%d; 
un autre s'appelle KaXavfioXoYiov (sur les céré- 
monies qui doivent être observées dans chaque 
mois). C'est au Vatican que se troavent les 
manuscrits les plus complets. 



Fabiicios, Bibt, grxea, IV, p. 181. - Gale, Âd lam- 
Miehum de mfsterUs, p. 6M. 

* ANTIOCHUS, historien grec, fils de Xé- 
nophane , né à Syracuse , vivait vers le com- 
mencement de la guerre du Péloponnèse. Il 
fut le premier historien de la Sicile. Nous n'a- 
vons des deux ouvrages estimés qu'il écrivit que 
les morceaux recueillis dans les Fragmenta 
ffistoricorum grxcorum, de C. MùUer : le pre- 
mier de ces ouvrages contenait l'histoire die la 
Sicile dès les temps les plus reculés ; le second 
était une histoire de lltalie, souvent citée pir 
Strabon. H y faisait remonter la fondation de 
Rome à une époque antérieure à la prise de 
Troie, et il en attribuait la fondation à un fils ds 

Jupiter, du nom de Romus. 

VoMlos, De Uistorieis çrMeU, p. 48, éd. Westonau. 
- Niebahr, BômUeke GueMekU, — Millier. Frag, «UL 

çmc. , p. 48. 

* ANTIOCHUS, lieutenant d'Aldbiade, vivait 
vers la fin du cinquième siècle avant J.-C. Il 
avait , dit Plutarque, gagné la faveur de soi 
maître , parce qu'il lui avait rattrapé une caille 
qui , au milieu des agitations du forum , 8'é- 
tait envolée du manteau d'Aldbiade. Antiocfaos 
fut vaincu par Lysandre en 408 , dans un eoin- 
bat naval livré sur la cdte d'Éphèse. 

Otodore de Sicile, — Paoaairia*. — Platarqae. 

* ANTIOCHUS, (TAscalon, philosophe grec, 
vivait vers le milieu du premier siècle aviat 
J.-C. Il était disciple de FÎillon , auquel fl fo^ 
céda comme chef de la nouvelle Académie. 11 
enseignait à Athènes , où il compta pour audi- 
teurs , en 79 avant J.-C. , Yarron , Cioéron, et 
Brutus. n enseignait aussi à Alexandrie et à 
Rome, n accompagna son ami Lidnius Lucoflns 
en Asie, où il mourut. Antiochus s'était proposé, 
dans un ouvrage intitulé Son», de ramener 
les doctrines de la nonvdle Académie à celles de 
l'andenne , de condller les académiciens arec 
les stoïciens , et de réfuter le sceptidsroe de 
Philon et de Caméade. Sdon Cioéron, qolei 
parie souvent avec éloge, fl définit le sonveraia 
bien : Vivere ex hominis natura. Sextus Em- 
pirious lui attribue un traité de logique intitulé 
Kovoviicd. 

Clceron . Jeadem. — Platarqne, (^ieénm «C Tjnetllm- 
-< Strabon i XI V. — Hi$L greeea» — Sextes Bapificvi, 
jidversus vuuhetnat., l, 888 } VII, «H. — Dto««ae ueitr, 
IX, IM-ltS. 

* ANTIOCHUS ( *AvtCoxo;), roédedn, sainlct 
martyr, vivait sous l'empereur Adrien. Il était 
chrétien et natif de la Mauritanie. Il se livra 
à la médecine, uniquement pour soulager et 
traiter les malades pauvres. 11 passa quelque 
temps en Galatie et en Cappadoce, et se rendit, 
vers 120 de J.-C., à l'Ile de Sardaigpe, où il subit 
le martyre. Sa mémoire est célébra le 13 dé- 
cembre. 

L'Église célèbre (le 15 juillet) la raémoiie 
d'un autre Antiochus, médedn, martyr et saint, 
natif de Sébaste, persécuté et mis à mort 8ov« 
Dioclétien vers l'an 304 de J.-C. On raooBte qatl 
fut.miracuieusement sauvé dea griffes des bêles 



SOI ANTIOCUUS ' 

rcroccs uuqudies fi STait éU exposé , et que de 
SOS blewuies dteonliK do lait, «u lieu de ung. 
H. 

MartmlotiUH rwMWm. - FaliiMu, BItl. vrscd, 
3JII.P U, — BuTlia, jrmiflielator .tanelomn prv' 

'AifTiocHVi, médedD, qai a da -rivre i 
ilome au lonpa de Galien , vers le deaxlùme 
dècle de l'ère chrttlenne. H rat «e préserrer 
de loDte maladie Inaqit'ft dd Sge Me-aToncé : 
& qnatre-Tingta an», il TiiHait enoore ses clients 
fc pied. C'est peot-jtre k lid que l'on doit le pe- 
tit poème ffA éléglaque uxr on Antidote { eon- 
Ire-poisoD) «m/re les aerptnti, qoe noos ■ con- 
Eer^ Gaiien, et que M. Bnssmalier donne dans 
la collecdoD de* pôetea dldacOques. (£iM. ^se. 
tat. deA. F. Didot.) 

QI\1ta. Ot Sarit. tvaida, T[,p. ut; M. KBhii. — Pi- 
bridaa. BVil- srmca, XJJI, p. u. 

* AMTiOCDiIs, iJ'^gM, sophiste grec, suinoni- 
mt! U Trannfuge ( K^^tJx, ) vivait vers 300 
de J.-G. Il Était â«Te de Denys de Milet. n »tr 
compagna Septirae-SéTère dans son expédition 
contre les Partbes; et, pour rderer le coo- 
nge de l'armée romaine, transie de froid, il 
ae roula dans ta neige. Cette conduite lui con- 
dlia la faveur de l'empereur et de son fils Cara- 
caila. Plus tard , il déserta le camp romain et se 
réfogia auprès de Uridate , fiA des Partîtes ; de 
là le surnom de Trant/vf/t. 

Seboell, HMoin tt la UlUraturt çrtcçut, IV, 
r.m. - Dîna Ciiiliu, LXXVil, p. tit. - SuldiL-. 

■antiochcs, évfque de Ptolémais, mort en 
tOB de J.-C. n aedistingaa comme prédicateur, 
et fut le rival de saint Jean Chrjsostome. 11 
Moit écrit un grand nombre de sermons, d'ho- 
mélies, et im grand traité contre l'avarice. Il n'en 
raate i4as ipie de faibles frogineiils. 

CiTc, Jcrfpt. tcela. HM. Otcr. 

AirnocBUS, de Seba on Saba, près de Jéra- 
ulem, vivait au commencement du septième 
iiède, pendant la guerre de l'empereur Héra- 
diu* contre Cbosroës, roi des Perses. Il Ait té- 
moin de la prise de Jérusalem par les Perses en 
614 de J.-C, et parle des traitements barbares 
qu'éprouvaient alors les moines de la Palestine. 
Q nous re*te de lui une espèce de Trailé de mo- 
rafaeAr^Manne,soua le titre IlnvStxTiK Tîi; iY'*^ 
rp»T>4( , composé de cent trente chapitre. En 
tCte de l'ouvrage se trouve une lettre dédicatoiro 
à Eustatlie, abbé d'Anc^re. Il fut d'abord pu- 
blié en latin par G. Tilman, Paris 1543, in-g° , 
«t réimprimé dans la BWiotkeca Pairvm; 
Paris, 1S79, TOl. n; Cologne, ItllS, vol. TII; 
et Lyon, te77, vol. Xn. Le tente grec Ait pu- 
blie par Pronto Ducœus, avec la traduction la- 
tine de Tilman , dans le I" vol. de VAuetua' 
rtum Blbl. Patrttm; Paris, IBM. H. 

Cite, JtHplor. Êteln. *lrt. Mer.. I, til. 

ANTITAS. fojr.. ÀNTiFAtHi delldnmée. 

AHTIFATEB , OU plutât Aktipatbb ( 'Avttngi- 

Tpof), né ver* 390, mort en 310 avant J.-C. 
mur. «locn. uimna. — t. u. 



■ AHTIPATER 803 

C'était un ofTicier qu'affectionnait Philippe de 
Macédoine : il fut chargé , Ofvte la bataille de 
Cbéroaée(338 avant J.-C.) de rapporter àAtbè- 
nes les os des guerriiers atliéoiens qui avaient 
succombé. D'accord avec Parménion, il conseilla 
vainement k Alexandre, de ne pas entreprendre 
son expédition en Asie, avant d'avoir assuré par 
un mariage', la succession du Irène. Comroc 
Alexandre le Grand dont il partagea l'amitié, H 
eut pour maître Aristote. Il fut ministre du roi 
Philippe, qui lui donna le plus bel éloge qu'un 
ministre pût recevoir de son souverain : « J'a> 
dormi profondément, dit-il un jour, qu'il s'élait 
levé tard , parce qu'Antipater veillait. <• A son 
départ pour son expédition en Asie, Alexandre 
le nomma régent du royaume de Macédoine. 
En l'an 331 avant J.-C., Antipater comprima l'in- 
Burrcction de la Thrace , dirigée par Mcmnon, 
et il ne fut pas moins heureux contre les Spai^ 
tiatee, sons Agis III. Ce fut à cette époque qu'il 
se brouilla avec Oljrapias qui le rendit suspect 
à Alexandre. Celni^i fit venir Antipater en Asie, 
sous prétexte d'y amener de nouvelles troupes, 
tandis que Cratère Ait envoyé en Macédoine, 
pour y prendre la régence du royaume. Quelques 
bistoriens on fait entrer Antipater dans un com- 
plot qui aurait eu pour but d'empoisonner Alexan- 
dre ; mais rien ne justifie leur assertion , rt^Mt 
d'ailleurs par Plutarque et Arrien. Après la mort 
d'Alexandre le Grand, Antipater fut appelé k la 
régence de la Macédtdne ; il se trouva ensuite 
engagé dans une guerre contre une ligue de* 
Étals grecs ayant Athènes k leur fête. Secondé 
par Cratère, qni défit les confédérés à Cranon, 
Il usa si modérément de la victoire , qu'il fu- 
vlot à dissoudre la ligue. Athènes fut obligée alors 
de demander la paix. A son retour en Macédoine, 
Antipater donna sa fille Phila en mariage k Cra- 
tère, avec lequel 11 envahit, en 333 avant J.-C., le 
pays des Étoliens. InAirmé par Antigène de la 
trlhison de Perdîccas et de son dessein de ré- 
pudier sa femme Kiem, fille d' Antipater, pour 
éponser Cléopitre , il passa eu Asie , pendant 
qu'il employât Cratère k couituttre Eumènu, 
puis il se mit k la poursuite de Perdiccas, qui 
mariait en Egypte OHitre Ptolémée. Après le 
meurtre de Perdiccas, la régence resta k Antipa- 
ter, et II s'y maintint malgré la rtine Eurydice. 
Tsrs la Bn de l'année 311, il revînt en Europe, 
emmenant avec lui le roi et la reine et laissant 
Antiipne continuer la gaerre commencés en Ly- 
die contre Eumènes. Durant la maladie qui rem- 
porta, il reçut la visite de l'orvteur Démades, 
envoyé d'Athènes pour obtenir de lui l'éloipi»- 
menl de la gamiton de Hunydiie : eonvainea 
d'être en correspondance avec Perdiccas , Dé- 
mades fut mis k mort Antipater, confla U tntelln 
du jeune roi k Polyspercbon, à l'exclnsion de 
Cassandre, son fils. 

Plaurqne, phtelm, 
UodllK, XVIII. -p»-' 
snltn, ■<■■>■««, I. 



808 AHTIPATER 

AKTIPATitK, ni de Macédoine, petit-filt du 
prtcAldil, mort Ters 290 aTsnt J.-C. n éUH se- 
cond lilsdeCuundreetdeTbeua1onica,deim- 
wiiir d'Alexandre le Grand. Après la mort de son 
frère atoïC, Philippe IV, qui avait succédé k Cas- 
■■^rfre, U monta (en î9a) mr le trtoe, qd lui t\ii 
iliaputé par «on plusjeune frÈre Alexandre. Il pa- 
rait que les deux frère» se réconcilièrent en »e 
partageant la Macédoine. Alexandre fat mis à 
mort en Î94 par Démiilrlus, fils d' Antigène le Cy- 
dope, et Antipater perdit aussi son royaume. Se- 
lon Justin, il se retira en Tliraceanprès de Ljsima- 
qne, dont il aYait épousé la fiUe Eurjdice. Malgré 
cette parenté, Ljslmaque livra ï Hémétriua la 
partie de la Macédoine qui appartenait \ Antipa- 
ter ; et , comme celut-ci l'accusait de trahison , tl 
le fit tuer, et ordonna de melb'e Eurydice en 
prison. Diodore de Sicile attribue à Démélriua la 
mort d'Anlipaler. On concilie les témoignages en 
apparence contradictoires de Justin et de Dio- 
dore, en supposant que Lysimaque ftt mourir son 
gendre à l'instigation de Démétrtos. 



AKTIPATKR (Vldumiên), père dUërode i« 
Grand, mourut en l'an 43 ( et non en 49) avant 
J.-C. Selon Josèphe, son père avait obtenu 
d'Alexandre Jannée le gouvernement de l'Idu- 

mée. Ce Tut par ses conseils qn'Hyrcan n In* 
voqna contre son frère Aristobute, les secours du 
chef Arabe Arétas, en 65, et ce Tut surtout grâce 
k son influence que Pompée, aprte la prise de 
Jérusalem en S3, déposa AristcÀDie et mit ï sa 
place Hyrcan, tout en ne lui accordant que la 
titre de grand prËtre au lieu de celui de rot que 
portait son fr^re. Hyrcan, par indolence et par 
incapacité, laissa presque IoqJouts le pouvoir aux 
mains d' Antipater, qui l'exer^ avec loyauté et 
de manière à garder la favenr des Romains. Il 
soutint Aulus GaUnius contre Alexandre, âls 
d'Aristobule, et contre Arehélaûs, roi d'£^te. 
Pendant la guerre d'Alexandrie, en 148, ildé- 
ploya tant de lèle pour César, que celui-d le 
nomma procurateur de tonte la Judée. Antipater 
ne fit usage de l'autorité absolue qui lui était con- 
fiëe, que pour le bien de son pays, soft en empê- 
chant son GU Hérode d'attaquer Hytcan , soit 
en i^partissanl avec équité la taxe imposée à la 
Judée par Cassius. Cependant il ne put échap- 
per à l'envie et à la baine de quelques-uns de 
ses corn patriotes, et fut empoisonné par l'édianson 
dllyrcan, k llnstigation de Malchua, auquel il 
avait deux fois sauvé la vie. L. J. 

)»tphe, .4nUq.Jul.. XIV, i-ii; D* Billi, /iid., I, 
i-lt. — Jultni Afrlcmui, In ShkMI, HUt. Eccln^ I. •. 
ANTIPATER, fils aîné dHérode le Grand par 
sa première femme Doris, fut un monstre de 
cruauté. Josèphe en résume la vie par ces deux 
motfl : Kaxiac iiuor^piov, Hérode, ayant répudié 
Dorinpour épouser Mariamne, l'an 3S avant .Î.-C., 
bannit d'atwrd Antipater de la cour; puis il le 
nppela, pour qnc la présence d'nn rival contint 
l'Inimitié d'Alexandre et d'Aristobule, ftls de Ma- 



riamne , qui étaient exaspérés de 1» tnort de leur 
mère. Antipater parrint k changer en sa liveur 
les dispositions d'Hérode, qui rappela Doiit d 
envoya Antipater t Boute , en le recommandintk 
la bienveillance d'Auguste, iineoenadecaupim 
contre ses deux frère*; et bien qu'Hérode là etl 
deux l'ois récondUés, Il parvint, à l'aidede Saloraé, 
de Phéroraa, et surtout du Spartiate Eurydèi, à 
obtenir leur mort. Débarraué de «c* ritanM 
déclaré héritier du trAne, Il oordit «re£ m» codi 
Pbérarai un complot contre la rie de loo pènj 
et, pour éviter lëi aoopcoo», il sollicita d'èln 
envoyé i Rome, ob il h rendit portear du tef- 
tamenl d'Hérode, qn'3 avait altéré. Mail U mdil 
de Pliéroras, eropoiaonoi, dit-on , par «a Ibatii^ 
Ht découvrir cet affreux mystère. U fut rapprit 
de Rome lans qu'il p(tt saupfoimer qu'on en (U 
informé. Arrivé en Syrie , il fut traduit par Ni- 
colas de Dama* devant le tribunal de QuiolM 
,Varut , le gouf emeor romain da la Syrie ; et h 
sentence portée contre lui ayant été ooafimWi 
par Auguste, il fut exécoté en priaoa dwi joun 
avant la mort d'Hérode , alors à l'agonie , et dMl 
l'année du massacre de* Innocenta. C'cHl aa Hliri 
de ce fils dénaturé qu'Auguste disait : Jfe/iw 
ej( NerodU porcum eitc fnon jUInm. 

Edi«lie. àut. èeel., 1, », IX - MuxDbE, Sat, ll|V 

ANTIPATER ( LœHuM-CaUiu ) , juriicoouUi 
et historien romain, vlvaitvers 1^3 avant J.-C 
Ilftit contemporain de 0. Graccbns, et tulevili 
l'orateur L. Cruaius. Le premier il tenta d'ijoriir 
à l'histoire TimulMlesoraeRwnb du atyle; mil 
sa dictioo avait phu d« Ibrce qno i'ili'ginrr 1 
ne Aut pas le eunAiMlre avec le Orellu* du O- 
getta, Colhit Sabiana. Aucun de aes Mvnia 
judiciaires n'est venu jnaqu'h noo*. U éerivll m 
Histoire de la seconde gnarre punique, al en» 
posa des .ilnnafei, qui furent abrégéeaparBra- 
tus. Il suivit llilstatK grecque du SldliM tUf 
nos Calatinus, et tfatUfutlia tu OrtrlaaM 
Caton te Censeur. L'cniperenr Adrien le ftt^ 
rait k Sailnste; Vallr»«UxlnM l'appellatnM 
nmanx FUtorkt Mefw, «I TMa-Lhe ledll 
soovait. Cependant Antipater avait renfli M 
Annales de contes mervetUeus. Lea ftagrali 
qui nous ont été eottsertés par Honhu M tiMTHl 
dans les éditloaa de SoIItu <e d« WaMc, Oerti 
et Havenwnp, abui que dam te VUm et fraf 
tHmta eeterwn AMortmmm JtoHtoMortni 4l 

ac«ron, dsDliHiuHBM,' Âd MOemaLXm, •: A»r» 
(on. - THc-Un, 11, n,M, as M N. - tpvtM. M 
AiTHiaa. - filere-lbilBii I, 1. — ^etoK, lUmUM 

ANTIPATER, poète. VAntlulogie a consent 
no assez grand nombre d'éplgraâraea de tnfa 
Antipater. Les copistes n'ayant pas tsut soignev- 
sèment dislingué ces trois poêles, d y a qwlqM 
conTusioo dans le cbatenenl et tes litres des 
poésies qu'on leur sttribne. Le pim ancien est 
Antipater de Hacédoine, oonlmiporaM de PU- 
U|^v,pèredePvsée,denkrroldi 



806 AHTIPATEH 

au avant J.-C., datemp* deMiUagM, qd bo> 
non M lomlM d'une iiucnptNn ftmÀvire. PUm 
rapporte qua , toni lei aot , b fièrn le prenitt 
le jour umiTCTuJre de u DaîMaBn, et qoe, 
ptrrein) hiu autre indispiNitioo è on Ign fort 
a fut cnlerf pir'uo det rate de eetle 
't Mm jaar nâlal. H nous 
Terte àae' qaanntaine de «es «pigraimiiM et 
^b^tiM (*imâ|jAa}. Le troliitoe AntiiHltn', 
coum Mut le nom à'ÀHtlpatv de Theualo- 
nifue, a T^ea lont Auguste et sont Tibère. 
Comme Andpater d« Sidon, e'étati un de ee* 
Una ImproTiurtenr* qui rtdigeii«it m Tert 
iMt m qui frappait leur Mptit, «ontcnin, 
ima^, anecdote», et dont ■• iniMioD semble 
OToir éU dedétoumar dea afTairei pul)liques et 
des ffM* da U gnerre la jeunease romaine , 
iftiÊ» dea ii«tateuaes MToUtéi de la Ortoe «t 
do l'eniirtwae du graire aaiallque (luUUtcMm 
gmiu). Ceat, dlt-ou, aa ploa andw det trola 
Antipater que reritnt de droit U palme do goOt, 
de la grtce, do ttjte, et de 1*1117011100. [g»e. 
dag. dtim.] 

at^vm, Dt Oralen, III. M. -FIIM, BUMnaMw 

rtfle, Vll.il. — Jiata.od 

•W. — Bninct,^jul*rta. 11, 

■AVTIPATBB('An{«CRpiK), dt ToTtUI, phî- 
loaophe itoîclea. Tirait Tera le milieu du deuxième 
iiide avant J.-G. Il fut dlfcipie et luccciHeDr 
de Diogtiie dit le Babylonien. Il eut, k m qu'il 
parait , one grande infloeoce anr son école i 
il ae m surtout rentarquer par ses luttes avec 
CaiBéade et les autres académiciens. Cîcéroa 
looe sa subtilité; mais U écriTait mieoi qn'U 
ne parWt : c'est ce qui lui valut le sobriquet- 
da ttàXa^oCiai , ou Braillard de pliune. Outre 
■es<raTrBs de coatroverse, on dte de lui : f° un 
ourrage en deux livres sur les présages; U en 
appuie la réalité, non-seulement sur le nisoo- 
nement, mais encore sur des exemples ; ~ S° nn 
tniU svle* songea, auxquels il Ajoute une égaie 
ertenoe; — 3* quelques traités de moreie, dans 
leaqaels, an Jugement de Cioéron, U étalilit dea 
' !s pins en barmoole avec la nature hu- 
M qoa M l'étsfcat ceux de l'école à laquelle 
U apfMrteaait; — 4' nutuvrage sur la Divinité, 
où •• iHMootreat des idéea tc^iérieure* aux no- 
ttoosreçoMdansk peuple. Pour lui, Dieo plane, 
sans 7 être sujet, au-detsos des «eddcnts de la 
vie humaine ; U est iJKomptible et pur, et pWn 
lie bonté pour l'brannia. 

TfcrijrqDC, D« Sloicorun BtpvffnanUU. de GamtUtMt^ 
- RHtiM, fruveraHo tvàmitHea , XIV. 1. — SloMt, 
Dt rit, 11. — aimbn, vul - Dinrt» Ufne. vii. 
~WilUal, Bt^»apaln, Itinmii: Uigt.itU.iar. 

•AXTiPATSBde Tyr, fbOotofbfi stoleien, 
mourut iAtbiMS ver» l'an 48 avant J.-C. Beat 
du tveo élop par Cicéron, et parait avoir 
GoaapMé on Uvre lur la Devoir*, qui a éU 



- ANTIPHILE M 
Antipater qoe DiogiM Laiiee dte eomne l'ai 
teur d'un Traité sur l'imiver» ( Dsç i xoniu» ). 

Clctna. Dt (t/;tcilt. II.M.- DM(tM LlCru, VIl.II 

— ainbon, XVt. - Vou, O» HblorMl CracU . ta 

'AKTIPATEK, d'niérapolU en Piirjglt 
rhMeur grec, (Ils de Zeuxidème, vivait soi 
l'empereur S^Urae-Sértre (193-211 de J.-C. ). 
n jouissait de la bonuc ip^ce de cet empereur, 
qui le St son secrÉtaire iatiine , l'éleva ï la di- 
gnité oonsulaire, el le Domma gouverneur de la 
Bitbynle. H avait écrit plusieurs discours , doat 
ne nous reste aucun fragmenL 
PhOiMlHte, yi* da Sophuta, Ji, u, il 

'AirnvHARi, sculpteur grec, natif d'Argos, 
vivait 400 ans avant J.-C. n ftaH élite de Péri- 
clyte et maître de Cléon. On dte, parmi ses 
ouvrages, des statues de héros , et le cheval do 
hronie que les Argiens dépoxirent h I>dphes, 
eu souvenir de la victoire qntls avaient rem- 
portée à TtayiM «ur les Lacédf nioniei». Ce cho> 
val est ai^é OiçtiK par Pausaoias. 

PUUIllu, T, If i X. 1. — TIIBCrdld», VI, N. 

•aimvflAHK, médedn grec, natif de 111e de 
Déloa, vivait probaUematt dans la première 
moitié dn second siècle avant J.-O. H composa 
un livre faititulË Huvâ^rrrK. Il est dté par Ca- 
lioi et par CkIius Anrellsnus. Suivant Clément 
d'Alexandrie, il attrilinait la prindpale cause des 
maladies cbez l'homme ï la trop grande variété 
d'aliments. 

CsUui AanHiniu, £( Jfort. Chnmit.AV.». — Gillon, 
Di ComfMtl. mntic., V, 11. l, Xfl, p. sn, «dt[. KSIin — 
ClécDfDlil'AleiiBdilf, PKdog., II, 1. — BaUrr, KM. mal. 

AHTiPDAHRa (KiTiçthnii:), nom commun h 
ploiieurs terivains grecs. L'un d'eux est dié par 
AHtënée et par Clément Alexandrin. T avait écrit 
un ouvrage sur lee prostituée* d'Atbines. 

AtMn«i., IIL- a^nnl AtpiiBililn, «Iran., I.— Vm- 

Un autre Antip/uuiea , aé ï Berga (Thracc), 
avait éorit un livre d'Histoire* merveilleiiM^ 
( iKtoTs ). n donna lieu au mot pipyot^iv, ber 
gtOter, synonyme da radoter. On i^orc In 
tempa anqual U vivait On l'a aonveot confondu 
avec le précédent. 

ftUnnC du Biuili:!, «H BipTK. - AUMn^E, III. 

Antip/tanei , de Carjate dans l'Eubée, poète 
grec,coiilemporainde11teapis,Tenl'ansi3avant 
J.-C. {Vog. Suidas.) 

Un dernier AntipAartet , natif de Bmyme ou 
de Rbode», poète comique, fut conlanpor.iin 
d'Alexandre le Grand, n était né, selon Suidas, 
dans la 93* olympiade, et mourut ï *(riunte-qua- 
tone ans, daïii la 113*. n composa plus de deun 
cent soixanle pitces, qui eurent peu de succès, 
et dont Athénée nous a umservé quelques frag- 
ments. U gagna trente fois le prix. H est souvent 
cooloivlii avec la poète comique Alexis. 

AtMo». -SaUlii.-Kai\ttt.NUUrimeriaeanml- 



■Aanrxiut, arcUtcde grae, vivait daat h 



807 



ANTIPHILE — ANTIPHOK 



m 



cinquième siècle avant J.-C. S constrnisit à 
Olyrnpie, avec Pothée et Mégadès, ce que Pan- 
aanias appeUe la Ttésorerie des Carthaginois, 
bAtiment qui contenait une statue colossale de Ju- 
piter et des cuirasses de lin que les Syracnaains, 
sous les ordres de Gélon, avaient enlevées aux 
Carthaginois, probablement dans la bataille livrée 
en 480 avant J.-C., le jour même où Xerxès fut 
vaincu à Salamine. 

PauMDlat, VI, It. 

ANTiPHiLB ( 'AvrCçiXoc ), pautre grec, natir 
d*Égypte, vivait vers 330 avant J.-C. H était con- 
temporain d'Apelle, dont il était le rival. Pb'ne 
parle avec éloge d'un tableau de lui, représen- 
tant un jeune garçon soufflant le feu dont la 
lueur éclairait durant la nuit un riche apparte- 
ment, et faisait briller la beauté du jeune homme. 
On cite encore parmi ses ouvrages les plus es- 
timés, un Hésione, un Bacchus, un Hippolyte 
effrayé à la vue d'un taureau envoyé contre 
luif une figure comique nommée Gryllos ( le 
Pourceau), qui fit donner le nom de grylles aux 
peintures que nous nommons grotesques. On 
peut considérer à juste titre AntiphOe comme 
rinventeur de ce genre. 

Pline, Histoire natureUê, XXXV, tt. — QutntlUen, 
/rut. orutor., XII, 10. — Laclen, Ilepl ToO (&Vj pcfj^iu>ç 

7ii9TelJEtv fiiaéoXf. 

* AHTiPHiLR ( 'AvrCçiXoc ), poëte grec, parait 
avoir vécu peu de temps après le règne de Néron, 
n nousrestede lui une quarantaine d*épigrammes, 
que Reiske attribue, sans raison plausible, à plu- 
sieurs Antipbile. 

Rdake, Ad Ântholoç. Conxtant, Cephalœ, p. IM. ~ Ja* 
cobs. ÂfUhoiog. 9r»ca, t. XIU, p. 881. 

ANTiPHON ( XvTtçtJv ), nom commun à plu- 
sieurs écrivains, qui ont été souvent confondus 
entre eux. Le plus célèbre est Antiphon le Rhé- 
teur, né à Rhamnus en Attique, au commence- 
ment de la 8oi\anteHiuiiizième olympiade, vers 
Tan 479 avant J.-C., mort en 419 avant J.-C. 11 
était fils de Torateur Sophilus. Il suivit aussi les 
leçons de Gorgias. C'est lui , dit-on , qui inventa 
Fart de la rhétorique. L*école sicilienne avait en- 
seigné et pratiqué Tart de parier; mais Antiphon 
fut le premier qui sut appliquer les principes à 
réloquence judiciaire, et aux affaires qui se trai- 
taient devant rassemblée du peuple; aussi Her- 
mogène Tappelle-t-fl Tinventeur du genre poli- 
tique. Antiphon enseigna à Athènes, où il eut 
entre autres pour élève Thucydide, qui parie de 
lui avec respîect. On croit que le style de l'his- 
toire se ressentit de Téoole d*un si grand maître. 
Selon Photius, il avait placé auniessus de la 
porte de son école : « Ici Ton console les mal- 
heureux. » Antiphon composait à prix d'argent des 
discours pour des accusés ou des démagogues, que 
ceux-ci apprenaient ensuite k débiter : cet usage 
exerça la première verve satirique des poètes 
de l'ancienne comédie. 

Antiphon commanda plusieurs fois les Athé- 
niens dans la guerre du Péloponnèse, et il 
éipiipa à set frais soixante trirèmes. Dent iiiie 



grande part à la révohifion qui établit à Athènes 
le gouvernement des quatre-cents , dont fl fàt 
membre. Pendant la oonrte dorée de œtle oli- 
garchie, Antiphon fut en^yé à Sparte pour y 
négocier la paix : le mauvais snooès de cette 
ambassade renversa soi» parti. Aocoaé de tnlA- 
son, Antiphon, malgré son étoquente défense, M 
condamné à mort ; sa maison fht rasée , son eorys 
laissé sans sépulture, et son nom dédaréinfine. 
Les anciens cileot de loi on Art rkétmipK 
( Téjyn pïïtopixh ) f des discourt poUHqwn 
(dn|ivnrop»oi), des disamrs JwiieMres (è- 
x^xoC), et des morceaux d^appturaî (fante- 

Ttxot). Il noos reste encore de loi qoîBiehara- 
gues, toutes du genre de celles qa'HerroogèM 
appeUe >6yoi çovtxoC , c'est-è-dire se ^lppQ^ 
tant à des procès crin^nds. Trois de eek^ 
cours ont été eflîeetivement prononeés ou desfanéi 
à l'être dans des procès qui ont été jugés de sa 
temps. Us sont mtitnlés : 1* AecmsatUm fem- 
poisonnement eonire une beiU4nère (Koni- 
yopCa çocpi&axeCac xotà tS)c |jii|iput5c); — l^SV 
le meurtre d'Hérode (llep) toO "^c&dou f^Mv); 
c'est un plaidoyer en faveur dHm prévenu : es 
le regarde comme son meiDear morceau; — 
3* Sur [le meurtre] d^un choriste ( Iltpl toG x»- 
peuToO ) : ce dernier morceau est tronqué. Us 
deux autres discours d'Antiphon sontdes espèces 
d'études, plutôt que des dteoonrs pronoacéi oo 
achevés. Les trois discours achevés inlérestnl 
au plus haut degré l'histoire de la jurispradesoe, 
parce qu'ils font comiattre la forme de la procé- 
dure criminelle chez les Athéniens. Ils ont élé 
imprimés, pour la première fois, dans la ooUe^ 
tion aldme, Venise, 1513, in-fol. ; dans le recad 
des orateurs grecs de Henri Estienne, et daai 
ceux de Reiske, de Dobson et de Bekker. L'étfi- 
tion la plus récente d'Antiphon est de JHîtorcI 
H. Sauppe; Zurich, 1838, in-B*. 

QntnUllen, Institut. Orotor., m. — SchoeU, liiiMn 
de la UttérattÊre çncquê, t II, p. 18t. 

V Antiphon mentionné par Xéoephoa (Jto- 
morabiLf I, 6 ) trouva à redire anx haliili et 
Socrate, et composa, dit-on, on livre sor la f^ 
rite, où il niait la Providenoe. 

Un troisième Antiphon, poMe tragfqne, viol 
dans le quatrième siède avant J.-C. ArisMirip' 
pelle le poëte, ce qui empêche de le eoatadit 
avec l'orateur qui portait son nom. Deays FAa- 
den le fit mettre à mort, parce que, dift^ flai 
goûtait pas les œuvres du tyran; peut-être maà 
parce qu'A fut l'objet des soopQOiis de De^fs^ 
Celui-ci lui ayant un jour demandé ee qui vibit 
mieux du cuivre ou du brome, le poète lui ai- 
rait répondu qu'il préférait le métal qui avtit 
servi k fondre les statues dlUnnodius et d'Ans* 
togiton. On a recueilli les titres de quelqnemiieft 
des pièces d'Antiphon : VAndrmnaque, le Mé- 
léagre, la Médée, le Jason, et d'Iantoes. 

Enfin il y avait un AnUphom philoeophe,»* 
térieur à Aristote, qui en fhit mentÎQn, a^^ 
bien qœ Phitarque. n croyait qn la hMS Mil 



H propre lumUre; il a écrit tar la tpiadrahm 
du cercle ei sur la tialvrt dei cAoïet, Unei 
dt«s par PlDtvqiH, De Plaettit fhUotoplut- 
itm, Ub. H. 

FabrKtH, Bl*l.tr-ea,n. TK. - 'm SfMHi , Dii3tr- 
MH» MUorlM di .rfntl^M «nXon. - HBUa, fTW. 
da la lUUnAn-a ertv 

.uratQVAUe (/actuel), litUratenr itaUen, 
KiàPéroiu«Tersii44 on ut&.niortà MOaueD 
1513. Detnadant de la noble runiile de* inti- 
quarj de Péronse, il fut âeré par GioTumi Ad- 
tuoto Campaw, détint, len 1467, secrétaire de 
Gk). BatOita Savello, gomenieiir de Bologne, 
flt Alt aifdé & Mlan, ntre I4?l et 1473, poor 
ran^ilir Iwroêmei loodioiis aoprès du doc Ga- 
leaa .Marie. Lore de l'ocoupatioa dt HiUn, par 
le* Françab «n 1499, Aotiquario ne luiTit pas 
danil'n^ ton maître LodOTico Sfona. Louis Xn 
le Gonfinna dam la place de aecrétaire; on pré- 
tesd même, naii aane preotea, qull le nomma 
lieataïut géoéfal dn HUanaU. Autiqoario olrtiiil 
deikbeabàitfCM, et w at te ^ lUvéral nuge ea 
proMitant lea littérateort de «on tempi. li tut 
Tami de PolîtSea, de Laurent de Hddidi, de 
Menla, de GirolanM Donato. On ■ de loi : 
Oratio Jaeobi AnCiftiorfi pro populo Medio- 
lanaui 1m die trlumpAall Ludoetel Gallla- 
rwM régis et Mediolanl duett defraetts Vene- 
ti*i MlUn, 150S, in-8*.; — Episloi»; Pé- 
nuie, 1509, in-4°; plueieun de ces lettrei eonl 
naai iniériei panai cellea de PoUlitii, et dam 
l^^ipendiee des Meaorie de TenniglioU ; — 
Cormlna; — Modm habendi ditplkeKtiam 



- arfiUiH, BMlaHma nH^tonui 
■■■■. — HuudKUl, ScTiUori eiMJla. 

Aim«TnTS (Jean ), pdntre hollaiidBii, ni à 
GnHdngoe, le tt octobre 1703, mort en 17Mi D 
pripiil d'riwrd «ur Terre Jusqu'à Tingl an* chei 
Gntnid no der Véea ; pnto, domina par loti goftt 
poor la peiateN à llraile, D entra dans les ateliers 
de Beabdman «I d* Jean-Àbd Waseenbei^. H^ 
eontent de cet deux ma«re*, U Tint à Paris ; mail, 
faute d'irgeottU dut ntoumer k Amsterdam o6 
Gimnicli hd St lUre de* progrès rafddea. Le désbr 
de TOT««arramportBnt encore, ABUqnnei'witMr- 
qu pour Gtaca stcc toa Mre Laurent, le paj- 
•agfete, et pour prix du pua^eUfit leportnit 
du c^Maine. De G*M« Os alUrenlk Piae, ob leur 
fuide les derdiea complètement le )*iit de leur 
arriTte; mais intiqnn*, ajaut troofé quelques 
pcerti^U à rure, gagia aaaex d'argent pour qne 
loi et son Mre pussent continuer leon études et 
lagoer Flortnee. La grukd-doc de Tosesoe, Fran- 
çeis n, les accndlil trie-bien at accorda une 
penskia à Jean, qui ftil admis à l'Académie de 
Pefaitnre et jpeigaitla C/tutedei Géanti. Jean 
fil aussi une belle copte dn Martyre de laint 
if(fenHed'epr4« le CIgoll, qu'il rendit coït docati. 
A son retoor dann sa patrie, le priDM d'Orange 
lui fil peindra la eeup^de ton salon d'été, le logea 



AimPHOIf — AimSTHÈHE SlO 

i Brada, et I* penslMuia. Ou admire cnoure, de bai 
dans les qipartenMnti du palais de Breda, Mare 
déthabUUpar le» Grâeet; CortoUnt et Seiplon 
F4fineaàn. Eu 1747, il p^gult pour Landsbeer la 
Pamatee mr ou plalbod de dix-buit pieda. 



KmaïUeMietn; - Oaamv^ yt* in Ptitni M- 

autistati et non Autitlate (comme le dH 
la Biographie universelle), arêhilecta grec, 
Thiût dans le sixiÈDM aiècle STaot J .-C. Il jeta , 
•UT l'ordre de Haistrate , les fbndemnls dn fa- 
roeux tanpie de Jupiter Ot^mpteo , ï Athènes. 
La con&tmdion de ce bwu et magnifique moau- 
ment, commencée dans le style dorique, et Inter- 
rompue par les troutries de la répubtiqne , ne (kit 
continuée q;ue daos le second siècle avant J.-C, 
soui le règne d'Antiochus-Épiphane, nn de Sjrle, 
parteRomaJnCosButius, quiidoptalestrlecorin- 
tUai. Enfin , cette «onetniction ne Tut achevée 
que EODs le règne d'Adrien : on ; voyait cent 
Tlngt^uit colonnes de soixante pieds de liaut, en 
marbre pentélique ; il n'en reste plus que seiie. 
Le temple lui-même avait deux cait cinquante- 
neuf [deds de kmg sur quati«-Tingt-seiie pieds de 



AiiTiaTnbNB ('AvtioflfvTK), pbilosoplie grée 
d'Athènes, fbodatenr de la secte des cfjtiquet, Ti- 
vait 400 ans avant J.-C. Dans sa jeunesse il com- 
battit à Tanagra. U suivit d'abord les IcfOni de 
Gorgias, et devint ensuite un des {dus séléé disci- 
ples de Soente, à la mortduquel il assista : jamais 
il ne l'aTSit quitté. H fut le maître de Diogèœ le 
Cynique ; on Igttore la date de sa mort. Le nom 
de son école vlant du Cynotarge , gymnase sihié 
près de sa Tille natale. Sea doctrines ayant été 
exagérée* par tes disciples , on atlécta de bire 
dérirer le nom de cftingue de lOuv, cAieu; et 
nu andni oororoentaleur d'Arislote dit h celle 
oecasion ■ ■ Le* cyolques sont ûnsi nommés, è 
cause de U Hberlé de lenr* parole^ et de leur 
amour pour la vérité; car on tronre que le chien 
a, dans son instinct, qndqDechose depbiloeophl- 
que et qui lut apprend k distinguer le* pertOB- 
nes; en effet , Il aboie k la vue des éfrangere, et 
flatte les mattres de la maison : de même le* 
cyniques accueillent et diérissent la vertu et 
ceux qui la pratiquent , tandis qulis repoussent 
d bliment les passions et ceux qui s'y abandon- 
nent, quand mÂne (Is seraient assis sor le trâoe. i> 
Cicéron noas a transmis le dogme d'Antiatliène 
Mir l'existence des dieux ; Popularei dtoa muU 
tos, naturaletn unum tue. il enseignait que, 
pour être heureux, it faut être libre, [ndé|ien- 
dant, et avoir l'kme tranquille, que pour cela U 
but obéir aux Ida de la nature ; que les pagaiona 
sont incompatiUes avec la liberté ; qu'elle oaia- 
•enldesbesoiosique, par conséquent, ponrn'ètre 
pas l'esclave de ses besoins, il faut sarolr vivre 
avec le strict nécessaire [ t4 t^ lurtà fûoiv ). 

La vie d'Anlirthinc était conforme t ce sys- 
tème. Cependant sa slmplidlé A sa sobriété oe 



811 

ftirent ped exemptos du reproche à^attettatàùo, 
11 aimaJtà porter h pallium, et paraissait en pu- 
blic la besaoe au dos , un l»ftton à la main. C'est 
ce qui fit dire k Soerate : « Je Yois ion oiigneil à 
travers les trous de ton manteau. » Antisthène fut 
un citoyenirertueux, conformément à sa maxime : 
« Rien n'est beau que la vertu ; rien n'est laid que 
le vice (là yafià xaXà, ta xaxà al<jxp^). H osa 
le premier élever la voix contre les accusateurs 
de Socrate. Au Ut de mort, comme il souflrait 
beaucoup : « Qui me délivrera de mes maux? » 
s'écria-t-il. « Ce fer, v lui répondit Diogène en lui 
présentant un poignard. « C'est de mes maux 
et non de ma vie que je voudrais me délivrer, » 
repartit Antistbène. 

II avait écrit des dialogues et des discours for- 
mant un recueil de dix livres : tout cela est perdu^ 
à l'exception de quelques lettres et de deux dis- 
cours ou déclamations qui lui sont attribués , et 
qui portent les titres à'Ajax et Ulysse. Le gram- 
mairien Phrynique le classe parmi les modèles 
du pur attîcisme. Voici quelques-unes des 
sentôices attribuées à Antistbène : — Les en- 
vieux sont consumés par leur propre caractère, 
comme le fer est rongé par la rouille qui s'y met. 
— Le moyen de s'immortaliser esi de vivre 
pieusement et justement. — Quand on ne peut 
plus discerner les bonnètes gens d'avec les vi- 
cieux, c'est alors qu'un pays est perdu. — Une 
société de firères qui sont unis est la meilleure 
de toutes les forteresses. — Il faut principalement 
se munir de biens qu'on puisse, dans un nau- 
frage, sauver avec soi. — Il est absurde, tandis 
qu'on prend tant de soin de séparer le froment 
de l'ivraie , et de purger une année de gens inu- 
tiles , de ne pas prendre le même soin de purger 
la société des mécbants qui la corrompent. 

Les lettres attribuées à Antistbène se trouvent 
dans les Collections épistolairei ; les deux dU- 
cours , dans le recueil diAlde et dans le yo- 
lume vm des Orateurs de Rdske. 

Cicéroo, De Nat, Uêor,^ i» 1S> — AmmontM. ComnMnl. 
in CaUç, Âristot, — Xénophon « le Banquet. — Ladrce, 
Artstnte ( Métaph., VIII, 9). - RIchter. Dissert, de Fita 
moribuî i't placUU Jntisthenii û^nUi. — L-Oi. rrelj, 
Proçram. de jântUthene ejfnécof Ltps.. ITUi |J1<S»« - Dio* 
eéno LaitTce. 

*AiiTiSTiiis, médecin romain, vivait vers le 
milieu du premier siècle avant J.-C. n examina 
le corps de Jules César, assassiné le 15 mars de 
l'an 44 avant J.-C. , et constata les vingt^ti'ois 
coups de poignards reçus par ce grand bomme, 
et dont il n'y en avait eu qu'un de mortel, celui qui 
avait pénétré dans la poitrine. Comme quelques 
manuscrits de Suétone donnent Antius au lieu 
d'Antistius, Fabricius a supposé que ce médecin 
était le même qa'Antxus ou Anthams. 

SuétoM, JtkU» César, cap. 4, M. — Fabricius, Bi- 
hlioih, grteca. XIIl, 65. — Platarque, César, cap. t. 

ANTOINE, en iat'H Antonius (1), nom com- 
mun à un grand nombre d'bommes célèbres. 

' (1) Presque toos les /tnUmiu» te trouvent Id an loot 
AniMnie. 



ANTISTHÈHE — A]!m)îNE 



Bia 



Noos les avons rangés ici , «atant que poaiUe, 
par ordre chronologiqae. 

ÂMTOINB (J#arc), Marcus-AnUmim» , sur- 
nommé Orator, orateur romain, était né 143 Hb 
avant J.-C. H s'illustra dans le barrean par w\ 
éloquence, et dans la répubtiqne par TlntégriU 
qu'il fit paraître en tous ses emplois, n fotqixs^ 
teur en Asie en 113, préteur eo 104, proooa- 
sttl en Cilide avec mission de détruire les pi- 
rates, consul à Rome en 99, où Use signala paru 
résistance au parti de Satnrninus ; et enfin ces- 
seur en 97. Son éloquence rendit , solvant Ckà- 
ron, l'Italie rivale de la Grèce. 11 commanda ate 
partie de l'armée romaine dans la guerre oootre 
les Marses : comme aristocrate, il lâoptale psiti 
de Sylla. 11 excellait surtout dans le genre pisûà- 
tique. Ainsi, dans la cause qu'il plaida poir 
Aquillius, il se mit à pleurer en déoouvniith 
poitrine de son client ooorerte de dcatriees , d 
parvint ainsi à le îekt acquitter. Proscrit pv 
Marins, et massacré ( en 87 -avant J.-C. ) pentel 
les guerres civiles entre Marius et Sylla , saKIe 
fut exposée sur la tribune qntl arait ilhiitiée. 
Il avait écrit un traité De rattone dicendi, M 
parient Cicéron et QuintUieDy mais qQineaoos 
est pas parvenu. 

CIcéroQ , De Oratore. — Ptatirqna, Jr«rfiif.^Tira0- 
mann, Gesekiekte Roms, 

antoihb (Marc) , Mtorcue-Antonlus, mt- 
nommé Cretieus, fils atoé do précédent, vifitt 
vers l'an 90 avant J.-C. n obtint du sénat, pir le 
crédit des consuls Cotta et Céthégos, la diraelin 
des blés sur les oétes maritimes, et se àéAh 
nora en pillant la Sicile et d'autres provinees pnr 
s'enricbir. Il fht surnommé le CrétiptekCÊm 
de la guerre de Crète, dans laquelle II échooLlI 
en mourut de chagrin, et laissa de Jolia, siM* 
condc femme, Maro-Antome, le célèbre triaBW. 

De sa première femme il eut Coitts ÀntoiMif 
qui fut consul avec Cicéron» qall haïssait Cûu 
favorisa la conjuration de GatiliiUL» pane qil 
était lui-même accablé de dettes. Cioéroa par- 
vint à le gagner en loi cédant \% gouvenMMl 
de la Macédoine, qui lui était édui. Queiques»- 
nées après, ayant reçu un échec des DardaoieiS) 
il Alt accusé par MarcosLaJius»el envoyé eaeiiL 

VeUeios Paterculns, Uv. II.- Fk>rus, Ut. UL 

ANTOUf B ( Caiut ), saooiid fila de VOreteur, 
snmonuné Uy brida f fût un des lieuteaaols de 
Sylla vers l'an M avant J.-C. Ayant âëiàà 
quelques escadrons de l'armée de son géaénlt 
il s'en servit pour piller l'Achaïe. Le» Grm 1^ 
onsèrent devant le préteur Lucullus, qui Iwa 
ce crime impuni ; mais , six ans apiès, ks ces 
seors Gellius et Lentulus le chaaeèrent du séait 
pour ce fisit et plusieurs autres aussi condan- 
nables. Cicéron , dans ses Verrines, TappeHe 
« le brigand de l'armée de SyUa, gladistenrei 
constructeur de quadriges. » 

Le nom d 'H y brida lui fut donné (dit DrammBi 
Gesch. Roms , I , p. 631 ) parce qu'il était i* 
bomme à demi féroce, komo êemi^ferus. 



818 



Airrom£ 



814 



BrD«ati, CtavU Ck«ronkma, - Btlter, Onomoiffaon 
Tmilianum. — Applen, BêU, dv. — Cstar, BêUum 
GaUictany III, 4, 10, «7. - noms» IV, l, | S. 

AHTOUiB (ifare), Mareus'ÀtUfmHUf le 
Triumvir, né en 83 aTant X.-C., mort en 80 ayant 
J.-O. f fflft de Mare-Antoine Creticas M de Jnlia, 
fille de Ludas-Julius César, qui Ait eonsol en 
90 ayant J.-G. n reont une éducation soignée , 
et eut pour n»attre Épidius le rhéteur. Il perdit 
son père en bas âge» et Ait éleyé dans la maison 
de Cornélius Lentalus, qui épousa sa mère Julie, 
et fot plus tard mis à mort par Cfoéron dans la 
conspiration de Catilina. Après avoir été pour- 
suivi par ses créanciers, il se retira en Grèce, où 
il se perfectionna dans Vèri de la parole et de la 
guerre. Ses études ftarent interrompues par Tar- 
rivée de Gabinius, proconsul de Syrie, qui allait 
combattfeAristolmle, fils d'Alexandre Jannée. H 
donna (en 67 ayant J.-C. ) le commandement de 
la cayalerie au Jeune Antoine , qui signala son 
courage dans cette guerre. Celui-ci se distingua 
Tannée suivante (56-65) en Egypte, où fl aida Ga- 
bteins à rétablir sur le tréne Ptolémée-Aulète. 
Revenu è Rome (en 64), il devint tribun et au- 
gure, et embram avec Curion, son ancien com- 
pagnon dedébanche, le parti de César, qui faisait 
alors la guerre dans les Gaules. La chaleur avec 
laquelle il parla pour ce consul absent le rendit 
odieuic au sénat, n échappa aux poursuites diri- 
gées contre Id, en allant, déguisé en esclave, re- 
joindre César dans les Gaules, où il servit sous 
ses ordres pendant le« années 52-51. Ce fut par 
son conseil que le vainqueur des Gaules se déter- 
mina à porter la guerre en Italie ; et dès qu'il 
•*en ftit rendu maître, il en donna le gouverne- 
ment à Maro-Antoine, qui lui amena des renforts 
en Grèce. H se distingua à I>yTrachium, et à la 
bataflle de Pharsale(9 août 48) il commandait 
l'aile gauche de l'armée de César, et contribua à 
la dé&ite de Pompée. L'année d'après, qua- 
rante-sept ans avant J.-C, César, élu dictateur, 
doraui le commandement général de la cavalerie 
à Marc-Antome. Pendant l'absence de César, 
Antoine gouverna lltalie, et se livra à des dé- 
bauches relevées par Cicéron dans sa seconde 
l^hilippique i il répudia Antonia pour épouser Fa- 
dia, c se montra en public avec sa maîtresse 
l'actrice Cytbéris. 

Antofaie ayant acquis une grande partie des 
biens de Pompée, qui avaient été confisqués , 
espérait que César n'en exigerait pas le paye- 
ment; il se trompa, et quelque froideur entre 
eux s'ensuivit, n épousa ensuite Fulvia, yenve 
de Clodlus. En l'an 44, César le fit son collègue 
dans le consulat. Antoine lui en marqua sa recon- 
naissance par les plus basses adiùations. Un 
joor que César assistait à la fête des Lupercales, 
assis sur une chaise d'or, Antoine, ayant écarté 
la foule, s'avança vers son tribunal , et lui pré- 
senta un diadème entouré d'une couronne de 
laurier. Ce jeu, concerté, dit-on, entre eux, hâta 
la mort de Jules César. Après le meurtre de ce 



dictateur, il feignit de se réconcilier avec 
sassins, et leur donna ses fils comme otages. 
Cassins vint souper chez lui le même soir. An- 
toine lui demanda, d'un air railleur, sli portait 
toujours un poigniurd sur luiF — « Oui, rendit 
Cassius , pour te percer le sein, si ta songes à 
t'emparer de la souverahie puissance. » 

Antoine, qui vit sa fortane dérangée par ki 
mort de César, en conçut la douleur la plus vive. 
Il voulait d'abord la comprimer, mais elle éclata 
tout h coup. 11 soutint vivement la mémoire de 
César contre le sénat qui allait le déclarer tyran, 
et prononça son éloge (imèbre, où, en excitant le 
peuple à punir les assassins de ce grand homme, 
il exalta ses vertos , ses conquêtes, ses actions 
immortelles, ses dignités, son titre de Père de la 
pairie f le décret qui avait ordonné que sa per- 
sonne serait sacrée. Il montra ensuite au peuple 
la robe sanglante de César, ce grand homme si 
cher aux dieux et l'objet de l'adoration des mor- 
tels, et lut son testament en faveur du peuple ro> 
main. Le peuple,excite parl'éloquenced'Antoine, 
devint furieux; et les vieux soldato qui avaient 
servi sous César, voyant mettre le feu à son bû- 
cher, y jetèrent 'leurs couronnes, leurs bracelete, 
et les autres ornements récompenses de leur 
valeur. La populace, voulant à leur exemple 
signaler son sàe, brisa les bancs des magis- 
trate , et prit des tisons du bûcher pour incen- 
dier les maisons des assassins. C'irst alors que 
le parti d'Antoine derint plus considérable de 
jour en jour : il aurait pu remplacer César, si 
Cicéron ne lui eût opposé Octeve, appelé ensuite 
Auguste. Le nom de ce jeune homme, la dou- 
ceur et la noblesse de sa physionomie, ses 
adroites faisfaïuations, tout concourait à lui faire 
des partisans parmi le sénat et le peuple. La 
haine d'Antoine contre cet héritier de César le 
rendit odieux aux Romains, auxquels le nom do 
ce héros restait cher. Pour se laver du reproche 
d'ingratitade envers la mémoire du dicteteur, 
auquel il devait son élévation et sa fortune, il 
lui érigea une stetae dans la tribune aux haran- 
gues , avec cette inscription : Au père et au 
Oienfaiteur de la pairie. Mais le sénat était déjà 
<lans les interêto d'Octeve. Antoine, déclaré en- 
nemi de la république, se retira dans les Gaules. 
On envoya Octeve et les consuls Pansa et Hir- 
tius pour le combattre. Après des succès balan- 
cés, se donna la bataille de Modène : quoique An- 
toine y combattit en héros , il fut vaincu, et ré=i 
duit à se retirer auprès de Lépide. Pansa fht 
blessé mortellement dans cette journée; il con- 
seilla , en mourant , à Octeve de se récondlier 
avec Antoine. Cet avis fht suivi quelque temps 
après, lorsque Antoine, qui avait levé'Six légions 
dans les GÛiles, parut en Italie avec dix-sept lé- 
gions et dix mille chevaux. Ce ûit alors que se 
forma le triumvirat entre Lépide , Octeve et 
Antoine ( l'an 43 avant J.-C. ). La Gaule échut 
à Antoine, TEspaipie à Lépide; Octave eut l'A- 
frique, la Sardaigne, et te Sidle. Un des pre- 



815 AIVTOmE 

mien frints de cetie alliance fût la mort de Ci- 
oéron; sa tête ftit portée à Antoine, qui eut la 
lAcbeté de rinralter. Cependant il aurait été le 
moins cruel des trois triuroTirs, s'il n'avait 
été excité par les fureurs de sa femme Fulvie. 
Souvent même il ignorait les vengeances exer- 
cées en son nom. Ses soldats lui ayant un jour 
apporté la tète d'un proscrit qui lui avait été fort 
recommandé , il leur dit : « Je ne le connais 
pas; c^est une affaire qui regarde ma femme. » 
Les triumvirs ayant cimenté leur puissance 
par le sang des plus illustres citoyens, se déter- 
minèrent à poursuivre Brutus et Cassius, meur- 
triers de C^ar ; Antoine les atteignit à Philippes, . 
leur livra bataille, et les défit. Après la mort de 
ces soutiens du nom républicain, les tyrans de 
Kome se partagèrent entre eux Tempire. Antoine 
eut la Grèce, la Macédoine, la Syrie, et TA&ie. Il 
tai obligé de combattre les Parthes; mais fl 
n'obtint contre enx aucun* succès marqué, 
n acquit néanmoins quelque gloire dans une. 
retraite de cent Beues, où il eut à lutter sans 
cesse contre un ennemi supérieur en forces. 
Cléop&tre , reine d'Egypte, qui craignait les ar- 
mes de ce guerrier, tenta de se l'assujettir 
par la force. Antoine avait plié sous les ca- 
prices de Fulvie; il fut l'esclave de ceux de 
Cléopàtre. Son sort fut de commander à l'univers 
et d'obéir à deux femmes. La reine d'Egypte 
l'enivra de plaisirs, et, dans les délices où elle 
le plongea, elle obtint de lui tout ce qu'elle vou- 
lut, n la déclara reine d'Egypte, de Chypre, de 
Cœlésyrie, d'une portion de l'Arabie et de la Ju- 
dée. Les deux fils qu'il avaiteus d'elle, O les pro- 
clama rois, et les fit entourer de tout le faste du 
pouvoir suprême. Les Romains, irrités de ce 
qu'on démembrait l'empire pour une femme et 
des princes étrangers, résolurent de prendre 
les armes contre lui. A ce motif vint s'en 
ajouter un autre : Antoine, marié avec Octa- 
vie, soeur d'Octave, avait délaissé son épouse 
et ses enfants pour Gléopâtre. H avait pris 
pour prétexte de sa retraite de Rome « qu'il 
: perdait toujours à quelque jeu de hasard qu'il 
'jouât contre Octave. » Celui-ci marcha contre 
Antoine. Leurs flottes se rencontrèrent près 
d'Actium, l'an 31 avant J.-C. Au plus fort de 
la mêlée, Cléopàtre s'enfuit avec soixante de ses 
navires. Antoine, perdant la tète, ne tarda pas 
à suivre la fugitive, qu'il atteignit au moment où 
il apprit la défection de son armée de terre. Cette 
dernière nouvelle l'accabla au point de le priver 
presque de toute sa raison : tantôt il recher- 
chait la solitude, tantôt il s'abandonnait aux excès 
les plus extravagants. L'année suivante, Auguste 
entra en Egypte, et se rendit mattre de Péluse. 
Antoine , revenu un moment à lui-même, atta- 
qua son ennemi et le mit en déroute : ce pre- 
mier Succès lui en promettait de plus grands, 
si son armée et sa flotte ne se fussent rendues 
à Octave. Antoine, furieux fit désespéré, envoya 



816 



répondit fVoidement qu'Antoine avait, poor 
sortir de la vie, d'autres moyens qoe celui d^gB 
duel. 

Cléopàtre, craignant tout d'un amant qa'cBe 
venait de trahir, s'était retirée dans une tour, et 
avait fait dire à Antoine qu'elle 8'était donné ta 
mort Celni-d, toujours alMisé, le crut: bonteax 
d'avoir été prévenu par une femme dans ime 
action qui passait alors pour one généreuse ro- 
source dans les grands malheurs , il s*adreMi 
à l'un de ses affranchis, nommé éros, pour le 
prier de tenniner d'un même coup sa vie et les 
tourments. Mais Éros se poignarda Im-méme, 
et jeta, en tombant, l'arme aux pieds de soi 
mattre. « Est-il possible, s'écria Antoine, qoe 
j'apprenne mon devoir d'une femme et d'nn ^ 
franchi ?» — En prononçant ces mots , il le 
^.flrappa lui-même. Un moment après , on vint lui 
dire que Cléopàtre était encore virante. AusaitM, 
malgré le sang qu'il perdait à flots, Q se fit ptv- 
ter à la tour où était la reine. Cléopàtre ne 
voulut point fiûre ouvrir les portes, pour étiter 
toute surprise; mais eOe parut à une fcaélre 
d'où elle jeta des cordes; et aidée de desc 
de ses femmes , eUe hissa Antoine jnsqa'à die. 
Un instant avant de mourir, fl dit à CléopKre, 
qui tenait son visage collé sur le sien : « Je meon 
content, puisque je meurs entre tes bras; et je 
ne rougis point de ma défaite, puisque moi, 
Romain, Je suis vaincu par des Romains. » Il 
expira peu après , âgé de dnquante-trois aos. 

Antoine eut le courage de César et«son amour 
pour les plaisirs ; mais il poussa plus loin queld 
cette dernière passion. Elle le déshonora àm 
l'esprit des Romains, causa ses dâaites, hs 
enleva l'empire, et fit presque oublier à la posté- 
rité sa valeur, sa clémence, et son z^e pour ses 
amis, n avait les talents d'un général et ki 
goûts d'un soldat. Après avoir paru en cooqoé- 
rant sur la scène du monde , il allait se mêler à 
des troupes de libertins qui mettaient leor 
gloire à des débauches ou aventures noetoneg. 
Il était libéral jusqu'à la profusion. Il ôasm 
50,000 drachmes d'argent à l'un de ses domes- 
tiques , qui ne lui avait cependant rendu aocn 
service important. Un souper bien q>prêté vaM 
une vflle à un de ses cuisiniers. Les prépantifr 
d'un de ses repas auraient pu nonnir nflle 
hommes. Ce fut en partie son goût poor la i»- 
lupté et la bonne chère qui hii procura l'anitié 
de César. — « Je ne redoute point, » disait celoi- 
ci en parlant d'Antoine, « ces. gens uniquemort 
occupés de leurs plaishv; leurs mains cucilkit 
des fleurs et n'aiguisent pas de poignards. > — 
La figure d'Antoine était pleine de nobiesie et 
de dignité ; on lui trouvait de la ressembiaaee 
avec les statues d'Hercule. C'était une anciense 
tradition, fondée sans doute sur une maoraise 
étymologie, que les Antonius descendaient d'iR- 
téou, fils d'Hercule ; et Antoine, pour confirmer 
cette fable , s'habillait quelquefois comme ce 



défier son ennemi à un combat singulier; Octave ^ demi-dieu : une tunique ceinte fort bas, obb 



817 



A19T0INE 



818 



large ^ée au o6té, et par^esaus ime cape gro»- 
aière. 

Ce triumvir laissa deux fils de Folriey sa pre- 
mière femme. L'aîné portail le nom de son père, 
ou de Mabg-Antoinb : il fut consul ayec Pauhis- 
Fabius-BIaximus (vop, Tarticle d-dessons). — 
Le second fils du triumyir, appelé Julbs-Ah- 
ToiiiE, encourut la disgrftce d'Auguste, qui le fit 
assassiner, selon Dion et Tacite; selon yell«*.iu8 
Paterculus, se tua lui-même. Son crime était 
d'ayoir été, comme bien d'autres, l'amant de 
la fameuse Julie , fille de l'eroperenr. C'est lui 
que Cicéron raille dans la 6* phUippique, pour 
s'être lait adopter par les trente-dnq tribus (voy. 
Antoine (Jules), — H nous reste de Marc-An- 
toine un grand nombre de médailles, n y a, 
entre autres, une médaille en or qui représente, 
d'an oêté, la tête d'Antoine , avec la légende : 
AntonHu imperator ; et, de l'autre, la tète 
d'OctaTien , avec la légende : Csssar knpertUor. 
Sur quelques médaiUes d'argent, on yoit , d'un 
oAté, la tète d'Antoine, et, de l'autre, aile de 
Clëopfttre, avec cette légende grecque : 6ftà vtc»- 
T<pa. Sur toutes ces médaiUea,. Marc-Antoine 
est caractérisé par son nez iiortement aquilin, 
dont parie Plutarque. 

PlaUrqM. Fis de HarO'Jniotnë, — aoéron , SpUt, 
«t (}rai, — Appten , BélL eML — Dion Casslu*. — 
Bmcttl , Clavii CkserùfUana. — Bai ter, OnomasUam 
TiUUanum. >- DieUonnein Mstari^ue et eriUquê. 

ANTOiRB (Bîarcus)j fils aîné des deux en- 
Usais du triumyir et de FulTie. Les Grecs le nom- 
maient Antyllus ('AvtuXXo<), nom diminutif 
d'Antoine. En l'an 36 avant J.-C, U Ait fiancé 
très-jeune à Julie, fille d'Octaye. Après la ba- 
taille d'Actium , Antoine lui fit prendre la toge 
yirile , afin qu'il pût le remplacer en cas de mort. 
Il l'emroya proposer la paix à César, qui la re- 
fusa, et peu de temps après le fit mettre à 
mort. 

Dton Catdaf. XLVIII. — Soét. — Plat, jânt,, 71, 81-8T. 
*AifTOiiiB (Jules) f second fils du triumvir 
et de Fulvie, fut conduit par sa belle-mère Oc- 
tane à Rome, et après la mort de son père ob- 
tint la faveur d'Auguste par l'influence d'Octavie. 
Auguste le maria à Marcella, fille d'Octavie et 
de«on premier mari C. Marœllus, lui conféra la 
charge de préteur eu Tan 13 avant J.-C., et le 
omsulat trois ans après. Mais l'empereur le con- 
damna à mort pour avoir partidpé au dérè- 
glement de Julie, et à cause de ses prétentions à 
l'empire. H parait qu'il prévint volontairement 
cet^irèt en se tuant. Antoine était poète, comme 
on Je. voit par la seconde ode du livre IV d'Ho- 
laoe, qui lui est adressée. 

VelL, SaL, II, 100. — Olo Cim., I. XV. — Senec., Dé 
trwit. 9tt., I. —Tac. Ânn., IV, U; III. 18. 

AU TOIHB (iMCius), sumommé le Gladiateur 

tmaiique, vivait vers l'an 45 avant J.tC. Il était 

frère cadet du triumvir. Élu en 44 tribun du 

Peiq>le , il fit porter une loi qui autorisait Jules 

Cîésar à nommer, même pendant son absence de 

Home, les principaux fonctionnaires de la répu- 



blique. Après le meurtre du dictateur, il servit 
puissamment son frère Marc-Antoine dans la réa- 
lisation de ses desseins. H proposa une loi agraire 
en &yeur du peu|de et des vétérans de l'armée. 
L'exécution de cette loi fut confiée k une commis- 
sion de sept , les Septemvirs , dont Ludus était 
le chef, et qui excita toute l'indignation de Cicé- 
ron. Les tribuns du peuple, qu'il avait en parité 
privés du droit de vote, lui érigèrent une statue 
équestre sur le Forum ; l'ordre équestre et lestn* . 
buns militaires les imitèrent. 

Ludus Antoine assista , avec une légion, le 
triumvir Antoine au siège de Mutina (Modène) , 
le 15 avril 43. n y fut bittu et refoulé jusqu'aux 
Alpes par Munatius Plancus. £n 41, fl fut consul 
avec P. Servilius llsaurien , et demanda les hon- 
neurs du triomphe pour une victoire insigni- 
fiante quil avait remportée sur les montagnards 
des Alpes. Après la guerre de Pérouse (depuis 
Tété de 41 jusqu'au printemps de 40 av. J.-C), 
suscitée en partie par les intrigues de Fulvie, 
femme de son fttre aîné, l'histoire ne fait plus 
mention de ce personnage. 

veUetua Patercnliu , II, 7V. — Sénèqne, D§ Clementia. 

— EraesU. Clavit Ckâronkma, — Baiter, OwwuuUeon 
Tuttianum. 

*ANTOiNB (Mareup4iripho)f grammairien. 
Gaulois d'origine, vivait Yen le milieu du pre- 
mier siècle avant J.-C. H compta parmi ses élèves 
des Romains illustres, tels que Jules César et Ci- 
céron. n ne nous reste aucun de ses ouvrages. 
Schtttz (ProlegomenaadCiceronis Rhetorica, 
p. Lvm) lui attribue les LiM quatuor rhetori- 
corum ad C. HerenrUum, qu'on trouve d'ordî 
naire imprimés en tète des ouvrages de rtiétoriqu 
de Cicéron. Cette opinion a été léfiitée par Orclh 
et d'autres critiques, 

Suétone, De illtutrilnu fframmatidt. — Microbe 
SaiumaUa, 111, it. 

*AlfTOiiiB lPrifnuS'Mttrcus)f surnommé 
Becco (mot celtique), c'est-à-dire à nez crochu. 
Gaulois, chef d'armée romaine, né à Toulouse 
vers l'an 20 de J.-C., servit sous Galba et Othon, 
et remporta, pour Yespasien, une victoire si- 
gnalée sur Vitdlius, prè de Crémone, en 69 de 
J.-C. La ville de Crànone fut rasée, et les ha- 
bitants passés au fil de Tépée. 

Saétone, FUeUitu, 18. -Taclt»« JmuOêt, XIV, 40 

— Olon CsMlas . LXV, t. - Martial. Sptfrawu, IX, 100. 

«AMTOINB DlOGàRB ('AvriovUK AïOY^c), 

écrivain grec, vivait probablement an second 
siècle de J.-C. n fut l'auteur d'un voyage imagi. 
naire, qu'il a inlîtulé Des choses incroyables que 
Von voit au delà de Thulé (Ta ^ip BouXtjv 
dbciata), en vingt-quatre livres, dont on trouve 
un extrait dans hi bibliothèque de Photius. C'est 
une espèce de roman, rempli de notions géogra- 
phiques et astronomiques absurdes , autant qu'on 
peut en juger par l'extrait assez maigre que Pho- 
tius nous a laissé. Ce dernier fait vivre Antoine 
Diogèue peu de temps après Alexandre de Ma- 
cédoine, et l'indique comme Tune des sources où 
a puisé Lucien. Mais cette opinion a été ré. 



819 



ANTOmE 



fbtée par MdoerSy qui a moBtré que des passages 
entiers de la Vie de Pythagore par Jamblique 
sont empruntés presque textuellement au roman 
de Diogèney et que cduKd a , de son côté, copié 
Nlcomaque de Gérase pour ce qui concerne Py- 
thagore. 

PtîoUui, CoOex, CLXVI, édlt de Befcker. - Porpbyrt . 
FiU Pfthaçormf Amsterdam , 1TV7, to-4*. — SchofU, 
UUtoin de la littérature grecque, U IV, p. MV et MO. 
— Helaen. Gesch. der KUtute und If^Uientchaften In 
Grleehenland und Rom^ toI. 1, p. ff76. 

* AlVTOIlfB ou ANTONIIJB (Pollio)^ 80- 

phiste et rhéteur, natif de Laodicée, Yivait dans 
la première moitié du second siècle de notre ère. 
Il fut comblé de faveurs par les empereurs 
Adrien et Antonln le Pieux. 

Philoatrate, rUi des Scphittet, l»«Sït. II. M. — Suidai. 
IIoX^C0v. 

AjrTOiirB (saint), snmommé Àhbas et le 
Grand, né Tan 251 à Cteae, près d*Héradée, 
dans la haute Egypte, mort en 356. Ses pa- 
rents , distingués par leurs richesses et plus en- 
core par leur piété, lui donnèrent une éducation 
très-religieuse et très-soignée, mais ne Tinitièrent 
point à la connaissance des l>elles-lettres , et il 
ne sut jamais que la langue égyptiemie. H n'a- 
vait pas encore vingt ans, lorsqu'il entendit un 
jour dans une église ces paroles de l'Évangile : 
AlUi; veruUi ce que vous avei, donnei-en 
la valeur aux pauvres, et vous aura un 
trésor dans le deli il se les appliqua, distri- 
bua une partie des biens qu'il avait hérités de 
SCS parents, vendit tout le reste, en donna le 
prix aux indigents , et ne se réserva que ce qui 
était nécessaire à sa propre existence et à cdle 
de sa sœur, dont le soin lui avait été confié. 
Très-peu de temps après, ayant entendu ces pa- 
roles de saint Matthieu, I^e soyez point en 
pei7ie du lendemain, il se défit de ce qu'il 
s'était réservé, mit sa soeur dans un monastère 
de filles, et s'enfonça dans le désert (Tan 285 
après J.-C), où il pratiqua, sous la conduite d'un 
vieillard, toutes les austérités qui -lui ont ac- 
quis une si grande réputation, et se livra à tous 
les exerdoea de piété qui ont servi de modèle h 
la vie ascétique. 

Quelque éloigné qn*il fût du tumulte du monde, 
Antoine s'en eroyait encore trop près. A l'&ge de 
trente-cinq ans il passa le bras oriental du Nil, se 
retira dans un vieux château situe sur le sommet 
d'une montagne, et y vécut dans une retraite 
si rigoureuse pendant vingt ans, qu'il n'avait 
de communication qu'avec celui qui lui apportait 
dn pahi de temps en temps. En 305 il descendit 
de sa montagne, à la prière d'une multitude de 
solitaires qui désiraient vivre sous sa direction, 
et fonda le monastère de Faîoum, qui n'était 
guère d'abord qu'un amas de cellules éparses, 
près de Memphis et d'Arsinoé. On vott dans 
sa r^e, composée par saint Athanase, quelles 
étaient ses occupations journalières, et quelles 
maximes il s'efforçait de graver dans le co*ur 
de ses disciples. 



La persécution Mudtée à l'ËgUae par MÉxindi, 
en 311, obligea Antoine de sortir de son mo- 
nastère, et de se rendre à Alexnndffe pour eo- 
eourager les chrétiens, et pins enoore dans Vn- 
pérance d'obtenir la couronne dn martyre. Au 
bout d'un an la persécution eeaaa, et AaIoIk 
reprit le chemin de la solitude. Cependant il le 
tarda pas à en aorth' pour aller fixer sa deniean 
sur le mont Colzin (Kholsoun, Tandenne Hé- 
roopolis ), qu'on a depuis appelé de §tm non, 
à une journée de la mer Ronge et à trois joQ^ 
nées de son premier monastère. Il te loï^, 
en arrivant an pied de la montagne, daat 
une cellule très-étroite, sa réeenraat les desx 
celhiles qui étalent taillées dans le roc, an son- 
met de Colxin, pour se mettre à l'abri de Ympor- 
tunlté des visitants. H ne pat «pendant ks éri- 
ter : ses anciens disciples déooanireot son asile; 
ils s'empressèrent de lui apporter des aUmeals, 
et de rMevoh* de sa bouche ces fierventei iss- 
tractions qui les avalent si kmgtempe portés k 
la vertn. n les suivit même dans leur nsoaastèR, 
où U fit passer dans l'ârae des noareaux vaas, 
par ses discours et par ses exeniples, toole 
l'ardeor dont il était embrasé, n alla voir asà 
sa sœur, qui l'accueillit cordlalaoïeDl De retoir 
à Colzin, U devint l'orade des solitaires désignés 
sous le nom de Hierosolymitalns , et même 
des Égyptiens qu'attirait au désert l'éclat de ci 
renommée. Ce concours donna naissance au 
monastère de Pispir ou Pispiri, d'abord habité 
par des cénobites qui tous désiraieiit se Ibnner 
sur un si parfait modèle. Ceux qui ne ponvaiesi 
le voir et l'entendre le oonsultaieat par an 
messagers; ceux qui le visitaient ne bnouvaieit 
pas seulement auprès de lui des ooaseils, iU es 
recevaient encore des rafirtlchJBaemf nti qm M 
fournissaient le travail de set maifts et la cottin 
d'un petit jardin. 

En 355 saint Antome fit le Toya^a d'Akias- 
drie pour disputer avec les ariens, et les rancofr 
à la croyance du eoncile de Nioée. H y trouva saint 
Athanase, avec lequel U se lia étroitenMQt,clle 
célèbre Didyme , qu'il tioha de consoler de sa cé- 
cité par la considération de son étonnante péoé* 
tration et des vastes connaissances qa'il iviii 
amassées. On rapporte que, dans ses entriliess 
avec les philosophes, U leur parlait aouveat da b 
raison comme supérieure à la scienoey etoonne 
nécessaire avant tout On dit aoaà qae qoé^ 
ques-uns d'entre eux lui ayant demandé à <pioi 
il pouvait s'occuper dans son désart, pmqt'^ 
était privé du plaisir de la lecture. Il répondit: 
La nature est pour moi un livre qvàvMtii»l 
lien^ de tous les autres. Lorsqull sentit sain 
approcher, il visita, pour la dernière lbis,ltf 
monastères qu'il avait fondés, et où ihéf^ 
quinze mille cénobites. D se retira easolle m 
le mont Colzin avec ses dlsdplps blen-ainii>f 
Macaire et Amatlias. U leur renouvela la dé- 
fense qu'il leur avait faite si souvent d'einbauoitf 
son corps , suivant la coutorae des Égypiiei*' 



821 



AnTOINË 



Ifacaire et Amathas rembnaiènBt} poit il 
étendit ses pieds, el expira l'an 356, à Tâge de 
cent cinq ans, sans aToir ^rou^é aueuM des 
infirmités de la yiefllease. L'Eglise a placé sa flite 
au 17 janrier. On peut Toir dans les TabUttês 
romaineê, pages 87 et 177, la manière dont on 
la oél^re à Rome. On prétend que son corps 
fut découvert en 561 et transféré à Alexandrie , 
et qu'en 635 on le transporta à Constantinople, 
d'où II fat porté à Vienne rtn l'an 980. La 
croyance de la possession de ce corps flt ins- 
tituer, près de cette dernière yflle, on ordre de 
ehimoines réguiier^hospUcUieri , qui depuis 
a été réuni à l'ordre de Malte par bulles du 
17 décembre 1776 et du 7 mai 1777. Les re- 
liques de saint Antoine ftnrent transférées, sur 
la fin du quatorzième siècle, de Vienne à l'ab- 
baye de Montmajeur^es-Arles, et le 9 Janvier 1491 
à Saint-Julien d'Arles , où l'on croyait qu'elles 
étalait encore à l'époque de la révolution. Par- 
tout, dit-on, elles guérissaient toutes sortes de 
maladies, et principalement celle qui était con- 
nue sous le nom de. feu taeré ou feu Saint- 
Antoine. 

La règle qu'on attribue à saint Antoine n'est 
pas de ce patriarche des cénobites, et les reli- 
gîeax qui portent son nom soireot les pratiques 
recommandées par saint Basile. 

Saint Athanase nous a conservé OM lettre de 
•aint Antoine, en réponse à celle que lui écrivit 
l*empereur Constanân , de concert avec ses fils 
€k>nstance et Constant. Le patriarche d'Alexan- 
drie Abraham Ëcchellensis a publié vingt lettres 
sous le nom de saint Antoine; Paris, 1641, in-12 ; 
mais il n'y en a que sept qui paraissent être de 
lui. La principale est cdle qui est adressée aux 
solitaires dits les arainoites, U les écrivit en 
langue égyptienne (copte). On les traduisit en 
grec, et Valère Sarrasius les a mises an latin. 
Les BoUandistes en ont publié une adressée 
à aabit Théodore, abbé de Tabenne. On en 
trouve deux, en langue copte, dans les Aigyjh 
tlorum Codicum Reliquiœ du père Mingarelli , 
Venise, 1785 ; et on présume qu'il en existe plu- 
sieurs autres dans les monastères d'Egypte. Gé- 
rard Vossius a publié sous le nom de ce saint un 
|ietit discours sur la vanité du monde et la ré- 
surrection des morts, qu'on trouve dans le t IV 
de la Bibliothéea Patrttm, édit de Cologne. 

La lég^de ne borne pas ses récits aux faits 
authentiques de la vie de ce saint. Le porc qu'on 
lui a donné pour compagnon, la légion de diables 
qui venait le tenter au désert et qu'il (kisait ftiir 
en leur « jetant de l'eau bénite par le nez, » 
ont plaisamment exercé le crayon de Callot et 
le pinceau grotesque de plusieiurs pehitres fla- 
mands. Us sont le sujet d'un joli pot-pourri de 
Sedaine, et de l'opéra de la Tentation, U n'est 
pas de saint plus populaire que saint Antoine, 
et son singulier compagnon est devenu prover- 
bial. [Encyc, des g, du m,, avec addit. j 

salot AUttsase . FU 4ê taint ÂiOohm ( tndolte m 



laUa fu BvtfM). — Stlit JSrSiM , éê Sûr if êo r. §eelet, 
^SêttÈ Â9tuMa,Cmtfêu.,VUU$, -SotoMtee, Ht. N. 

— RnSn , llb. I. —Saint Oréi(olr« de Raxlanie, Orat, tl; 

— TMUmIid el Bellanilii, de Script, eeeiêt, — Baroolus, 
jtmuU. — Poewrla, Â^paratut atcer. — Mciu SaneiO' 



*JLMTOUtm (saint), de Lérins, appelé aussi 
Àntonius Oyrus, natif de la Pannonie, mort en 
631 de J.-C. L'faivasion des barbares le força à 
se réftigier dans la Valtellne. Il mena une nie 
d'ermite, dans le voisinage de la tombe du mai> 
tyr saint Félix, sur une montagne près du lac de 
COme (lacus Larius), et mourut dans le mo- 
nastère de Lérins à l'âge de quarante-huit ans. 

BnnodluA, m» *MMi JnUmU wtojuuM. 

^AMTOUIB DB PABME, an latin Àntonius 
de Parma oo Parmemis, vivait vers la An du 
quatoraième siècle et au commencement da 
quinzième. On ne aait rien de sa vie. n parait 
avoir été général des camaldules et évèque de 
Ferrare vers 1419. On lui attribue un volume de 
sermons super Svangelia Dùmknicalia qux 
leguntur per circulum unnl; Cologne, 1482, 
in-fol. ; Paria, 1515, fai-8«. 

Bcbard . Seriftorês ordinit Pre^éitaSarum, 

ANTOiNB OU ABTOBio (safait), dit de Pa- 
doue ou de Portugal y né à Lisbonne le 15 août 
U95, mort le 13 juin 1231. Fils d'un officier, il 
étudia à Coïmbre et entra dans l'ordre de Saint- 
François, qui vivait encore. Poussé par le désir 
du martyre, il s'embarqua pour l'Afrique; mais 
un coup de vent l'ayant jeté en Italie, il s'adonna 
à la théologie et à la prédication. « Ce qui contri- 
« bua à ses succès, dit Baillet , Ait l'opinion que 
« Dieu avait rendu son serviteur aussi puissant 
fc en œuvres qu'en paroles , et que , pour lui 
« donner créance sur les esprits, il l'avait favo- 
« risé du don des miracles et de celui de pro- 
« phétie. » — Plusieurs pécheurs embrassènsnt 
la pénitence. On dit que les confréries des flagel- 
lants, qui se contenaient alors dans de certaines 
bornes, durent en partie leur origine à ses ser- 
mons. Grégoire XI, qui l'entendit quelquefois, 
l'appelait « rarche d'alliance, le secret dépositaire 
des Lettres saintes. » Antoine professa ensuite à 
Montpellier, à Toulouse, à Padoue, où il mou- 
rut Âgé de trente-six ans. L'année suivante , il 
fut canonisé par Grégoire XI. Trente-deux ans 
après sa mort, on éleva à Padoue une superbe 
église où son corps fut déposé dans un tombeau 
qui est un chef-d'cBuvre de sculpture. -* Ses ser- 
mons (Sermones Dominicales, Àdventus,Qua' 
dragesimales^ etc.) sontécrits dans le goût de son 
siècle t le sens littéral de l'Écriture y est sacrifié 
à des subtilités mystiques. Ils ont été imprimés, 
avec ses Concordantiœ morales sacrœ Scràp- 
tursB, à Venise en 1575, et à Paris en 1641, m- 
folio. Le père Waddhig publia à Rome, en 1624, 
les Sermons de sahit Antoine, avecV Exposition 
des livres divins, — Azzognidi les a fait impri- 
mer avec des notes, à Bologne, cm 1757, in-4'*. 
— Parmi les miracles de saint Antoine on dterie 
discours qu'A adressa un jour aux poissons, qui 
réwHitaient, dit-on, attentivement 



_ r, - TYHMti et BoUuMa , 

rfi'jcrt^'ielii - Wâdillii», ta .rtMl.*! «W. «rtMT. - 
■ical- ADloDle. nK kllp. hCw. VIII. 

•AHTOIHH (aaint), nuitTr, mil ï mort à 
WDm m 13M pw OIrsTi grand-'loe de Li- 
thuanie. U avait , avec bon frère Jean , «bjuré le 
pi gani« mfl pooT CDibT&itter la religioD (ÂrétieiiiK. 
Le graiul-diic de Lithuanie, ajaot fait àe viùti» 
efTorta pour leor iaire abjorer la Doorelle foi , 
fit pendre l«s deux ftirea, tpiH le* avoÎT cniel- 
lanent torturéa. La (Me de cm aaiota et mar- 
^ M câèbra le 14 anil. 



ùvuk), innranBni FÀbeitU 
(MOuna), maiM gree, ihatt prol»Uement 
*en la fin da hnltièRW riéde. U ett l'utteor 
d'un reciMi] de arateoCM liréea des cUwiqDH 
peea cl de* Pfent de l'ÉgUie. Cttotmage, qui 
reuernble t edul de SloWe, eit dMaé ea deux 
liTTea , et le« melériMi» «Mit rangée Mnu cent 
aoixante-adie lllres. Q a M pour la pnmiAre fois 
Imprimé par Comwl Geaâer; Zurich, l&ia, 
In-fol. On le trooTe ausai t la fin dea édltiont 
de Sbrfvée, Fianrf., 1581, et Gai'ne, ISOQ, atosl 
que dans la BUlMbeca Palram, toI. V, edit. 
Pari». H. 

Ctte. ScrtpUrr. teelnUut. «(riorta Meraria, I, lu. 

iirroiHB, dit le Bâtard de Bourgogne, SI» 
DBturel de Philippe le Bon, duc de Boargogne, et 
de Jeanne de Prs&les, oé en U», mort en 1504. 
n donna tant de preuves de bravoiire , qu'Q tat 
tumonuné le Grand, n psaaa at ee BaudoniD , 
son frère , en AMqne , et déUvra Ceuta, atalé- 
gée par les Maures. A un retour en France, il 
Mnlt le duc de Bourgogne contre lea Liégeds et 
contre Ica Sulaaes. 11 coramandiU l'aTant-garde 
en 147B aa combat de Granaon, et tat fait pri- 
eonaier i, la bataille de Saacj. n ae distingua di> 
puis au lerriee de France : Lonli XI lui donna 
le dochd de Chïteau-Thierry en 1478; et Char- 
les Vmlui accorda, en 14SB, de* lettres de légi- 
timation. Antoine de Boui^ogne eut un fila na- 
turel, cbtf de Ea branche des seipteurs de Wal Len . 

■ariBla . HUMr* iu Duil *» JawvafM. - Fhll^pe 



AMTOIXK 00 ANTONIO DB LKBKUA , en 

latin Anian\m jreMnCTuif, Uetorien espa- 
gnol, né eu Andalousie en 1444, mort tn 1531. 
11 étudia A Salamanque, et lUt nomme par le car- 
dinal Ximenis professeur d'éloquence latine h 
l'oniTenilé nouTeDeinail fondée à Alcala-de-He- 
narèt. On a de lui : Dicfianortun» fo/ino-Aii- 
IHUtum si Alipiino-limnimi; Alcala, 1533, 
in-(61. ; — Gramaticn lo^e ^ fenguo tatlet- 
lana, I493,in-4*i Akela, iai7, in-4>-, — .4u;il 
P«rill Satfrx, atm Interpretatlone hUpana ; 
LogroDO, t5i9, ia-8°i — Aurelli Pnidentil 
démentis Llbelli cum commenta; Logrono, 
1511, in-S'i — Depru/icluine regum ad Corn- 
poslellam; Grenade, 1534 : c'e«t le récit du 
voyage deFerdinand et d'Isabelle âSaint-Jac(|ues 
de Comportais ; — Artii lihetoriae eompen- 



une 8M 

ilota eot^datio ex ÀrUtotele, Cieervuêtt Qu» 
tlitano; Alcala, lâU, in-S*. Hais Km prinripd 
ouvrage ett une chronique intitulée Remm U 
Bapania gettarwn Décade»; Grenade, 1541, 
ia-fôl. Vlagt ans ^irès, on décounlt qm ed 
ouvrage n'était que la tradoctioB Utne de U 
Chrooîque espagnole de Pulgv , qui hit p«lfiM 
Saragosse en 1567. 

H. ADIoDlat BWtotk, Mrf valu, il , IM. ^ Pi^tfl, 
nr^Moivf «d liaMIm^ Spatn, ni-l, p. us. 

■AMToiHE de CarthagtM, en latin Aath 
Kitu Carthagintn^ , médecin ev*0K)l, lînt 
dans la preiDÎire moitié du sdiîime aitale.nu 
professeur à Akato-dfr-Henarts, et nédediài 
Dauphin de France (Henri Q), que Frufoii 1* 
laissa en otage k Madrid. On a de lui : XiWte 
de Fateinationei de Febre pesliUmiaU; de 
Slgnit Feàriwn, etc. ; Alcala-de-Hoiarè*, 15», 

AitTORmifsATiiilera, médecin àGoadibuiv 
a laissé : Prxelarx rwUmetUontm medktM 
U6r>oc(o;Alcal»de-Haurt*, 1571, in-bL;- 
Bxpontion iobre la$ Preparaetonte de JfoM; 
Alcala-de-Heuarèa , iM9, in-8>. 

AirtoiNB de Vlaaa, chlrai^eii eipa^ rita- 
chéàl'bûpitaldeSéviIle,apublid: Btp^ie 
Chirurgia; Lisbonne, IfiSI , iité'. 

n, AnUii\a, BtbUatli. *(ip. u». 

• unoiM» (LouU),oa JntojiiM Imdanen, 
roédedn portugais, natif de Lisbonne, mort ta 
1 547. Nommé prohaaenr de médadne k Cûdis, 
il fit en 1M7 de* lectures sur Galkn, AiUoled 
autres. On a de loi 1 d« OccuUfr prppriafoJlhB 
liMquinquei Usbonne, 1540, in-lbL, — d< b 
medieaoperai Lisbonne, 1540, in-faL i.esJv 
niec oarrage conikiit nenT ehapities QgnMcréi 1 
un commentaire relatif 1 ce que GaUea a écrit IV 
les crises, sur l'Ame et sur le fœtus ; on j troon 
d'antre* commentaires sur Hlppocrale et An- 
cenne, le redressement des erreurs de Pietn A 
Abano dans son Etpoti de» probièmei fir* 
toCe ; et enfin , quelques essais sur la rcsflrtliM, 
le cŒur, et l'asthme. 



«itTouin DB BOiTKBOH, roi de Hanne, ai 
en I51S, mort le 17 novembre l&ai. F3) ée 
Charles de Bouiiwn, doc de Vendôme, Q tfoat 
k Moulins, en I&4S, Jeanne d'Albrat, qd M 
apporta en dot la principauté de Béare d k 
titre de roi de Navarre. Ce prince était J'«» 
ractére blMe et irréeolo. Après la CMHfè^Iita 
de 1560, sept on hait cents BBBtSshomineihd 0^ 
Itirait leurs services, dans le cas oA la conrià 
laquelle il était snspeét, voudrait llnqniélv. i» 
toine la lemerda, en qjootant qu'il danlDd^ 
rut leur grtce si l'on voulatt prooëder contre 
eux. — «Notre grtcel » s'écria on de* g» 
tilnlKirames, ° elle ert an bout de Dos^épées I Tm> 
serez bien heureux si voua obltiwi la vObt ei 
la demandant avec humilité. ■ — Ceptadaat, 
après ta mort de Françms H, Il Tonhit avoir li 
régence ; mais Catherine de Hédids, wssi baidB 



825 



ANTOITiE 



896 



qa*Û était faible, lai en fit signer la cession. H se 
oootenta d'être déclaré lieutenant général du 
royaume. H se fit alors cattiolique^ et forma, a^ec 
le du&de Guise et le connétable de Montmorency, 
l'union que les réformés appelèrent le fritim- 
virai. Vsa 1563, Antoine, qui commandait Tar- 
mée, se rendit maître de Blois, de Tours et de 
Rouen. C'est durant ce dernier siège qui! reçut 
dans la tranchée un coup d*arquebnse à Tépaule 
gauche, au moment où il satisfaisait à un besoin 
naturel. Après avoir>prisIa yiUe, dans laquelle fl 
entra porté dans son lit, il fût obligé de s'arrêter 
aux Andelys, où il mourut le trente-cinquième 
jour de sa blessure, sa plaie étant devenue mor- 
telle par son incontinence. On lui fit cette épi- 
taphe : 

Amb François, le prince ici ffluant 
"Vécat uns gloire, et moamt en pissant. 

Antoine de Bourbon montra à sa mort le même 
esprit dMndédsion qui avait domhié sa vie : il ne 
savait s'il devait mourir en calviniste ou en ca- 
tholique. Cependant il ne manquait pas de cou- 
rage. François n avait consenti, sur Tavis du duc 
de Guise, qu'on se défit du roi de Navarre : An- 
toine, informé du complot, ne laissa pas d'entrer 
dans la chambre où le meurtre devait se com- 
mettre. — « S'ils me tuent, » dit-fl à un de ses 
goitilsbommes, « portez ma chemise toute san- 
glante à mon fils et à ma feoune : ils liront dans 
mon sang ce qu'ils doivent faire pour me ven- 
ger. » — Antoine fut père de Henri IV et de Ca- 
therine de Navarre, mariée à Louis de Lorraine. 
De M"* du Rouet, l'une des sirènes de la cour 
de Catherine de Médids, fl eut encore Charles 
de Bourbon, archevêque de Rouen, mort en 1 6 1 0. 
Mi'« du Raoet fut mariée en 1&72 à Robert de 
Gombault, sieur d'Arci»-sur-Aube, maître d'hôtel 
du roi. 

Stratfa, Hittoirt de Flandre. - D'AvIla, Guerrek ci- 
vilet. — Uézeray. — DietUmn. kittorUpie, 

AVTOiRE OU ANTONIO {don OU dom), 
prieur de Crato et roi titulaire de Portugal, né 
en 1531 , mort à Paris le 26 aoOt 1595. Il eut 
pour père Louis , second fils du roi Emmanuel , 
et pour mère Yolande de Gomez. n suivit fort 
jeune la carrière militaire, et fut pris à la ba- 
taille d'Alcaçar, où il signala sa valeur. Un es- 
clave lui ayant donné moyen de recouvrer sa li- 
berté, fl vint faire valoir ses droits au trêne de 
Portugal. Il prétendait que dom Louis, son père, 
avait épousé sa mère secrètement. Mais Phi- 
lippe n, roi d'Espagne, qui le regardait comme 
bâtard , irrité de ce que les Portugais l'eussent 
proclamé leur souverain, leva une armée contre 
loi. n la confia au vieux duc d'Albe, vintse IHire 
Couronner à Lisbonne en 1580, et promit*80,000 
dncab à qui livrerait dom Antome. Celui-^, kattu 
Iiar le duc d'AUie et abandonné des siens , de- 
manda le secours de la France, de l'Angleterre 
et de la Hollande, n s'efforça de soutenir ses 
droils par un petit écrit fort rare, intitulé ^x- 
pUmaHo veri ac k9Uiimi Juris, quo serenU- 



simus lusUaniâB rexAntonius nitUur ad M- 
lum Philippo,.regi Castellx,pro regni recupC" 
ratUme if\ferendum una cufh historica qua- 
dam enarratione rerum eo nomine gestarum 
usque ad annum 1&S3, ej; mandata et ordine 
superiorum; Lug. Bat, Plantin., 1585, in-4*, en 
latin, en français, en hollandais. Struve en a 
donné un extrait dans sa Bibliotheca antiqua^ 
1705, pag. 289, et déclare qu'on ne trouve nulle 
part les drcouMances de la prétendue succession 
du roi Antoine aussi bien détaiUées. Ce mani- 
feste, remis aux trois puissances, fit donner à An- 
toine un secours de 6^000 hommes avec soixante 
petits vaisseaux; mais ils furent dispersés par 
une flotte espagnole. Dom Antoine échappa aux 
poursuites, passa sur un navire flamand, ena 
en HoUande, en France, en Angjieterre, et revint 
à Paria, où il mourut Agé de soixante-quatre ans. 
11 céda, dit-on, tous ses droits réels ou prétendus 
à Henri IV, roi de France. On a imprimé sous son 
nom, en latin, une Paraphrase des Psaumes de 
la pénitence, traduite par l'abbé de BeUegarde, 
1718, in-12 , et un Panégyrique d'À{fonse /•% 
roi de PortugcU ; Ccisnbnf 1560, in-4\ —An- 
toine eut un fils naturel nommé Emmanuel, d'a- 
bord noVIoe chez les capucins , attaché ensuite 
au prince Maurice d'Orange, dont fl épousa la 
soeur. Il mourut à BruxeUes en 1638, à soixante- 
dix ans. Son petit-fils, Emmanuel-Eugène, mou- 
rut sans postérité en 1687. 

De Souza, HUtoria genealoçUa da coia reat Por- 
tuguéia, L III, p. 869. — Barbosa Machado, BUfUotheca 
Lutitana, 1. 1. — Dict. kistoriqtu et critique. 

«ANTOINE ou ANTONiDS ( Godtfroï) , juris- 
consulte aUemand, né vers le milieu du seizième 
siècle à Freudenberg en Westphalie, mort en 
1618. n Ait chanceUer et l'un des fondateurs de 
l'université de Giessen. Ses principaux ouvrages 
sont : Disputationes féodales quindecim; 
Marbourg, 1604, in-4*'; HaUe, 1699, in-4''; — 
De Camerx imperialis Jurisdictione : cette 
dissertation l'engagea dans une polémique avec 
Hermann VuUejus, qui montra plus de modé- 
ration que son adversaire ; — Disputatio apo- 
logetica de potestate Imperatoris legibus so- 
luta, et Quatuor Disputationes Antivulle- 
janaf; Giessen, 1609 et 1610, ift-4^ —Son petit- 
fils J.-G. Amtontus, médecin, mort à Giessen, 
a publié de jEgro nephretico malo laborante. 

La Hetse iavanU de Strteder. — WUteo» Memotrim 
ictùrum. 

ANTOINE OU ANTON {Clémmt'Théodore\ 
roi de Saxe, né le 27 décembre 1755, mort le 
6 juin 1836. Il était quatrième fils de l'électeur 
Frédéric-Chrétien, mort en 1763, et de Marie- 
Antomette de Bavière, fifle de l'empereur Char- 
les VH. On l'avait d'abord destiné à l'état ec- 
clésiastique; mais l'électeur, son frère aîné, 
n'ayant pas d'enfants , on maria le jeune prince, 
pour prévenir l'extinction de la dynastie alber- 
tine. Antoine épousa donc, en 1781 , la prin- 
cesse Marie de Sardaigne, Agée alors de dlx- 
lept ans, et qui mourut l'année sahante. Cinq 



837 AWl 

aiu après, II s'unit «n Hcondea noec* k la fille 
aShée de l'einpereiir LéopcM n, HUiie-ThA- 
rèse, et ai eut qoatn at&ntfl, qiil toni inoo- 
nirent m bas Ige. Pendant le ripie de Frédério- 
Anguste, Antoine ne prit Hcane part aux tt- 
bires publiques. En 1S09 fl hil btcc U fainfllfl 
rDjale Torcé de s'expatrier, dwrehmt un aifle 
tantôt i F^rancfort, tantôt h Prague rt h Vienne. 
BlenUt le rélBtdiùanent de U poli le readit k 
ses habitudes de vie prfrée. Qodqnet tvjtg» 
en AUemagne et en ItaHe «ont lea wds érâie- 
ments qui marquèrent dans u Tfe palalUe jua- 
qn'à son aiàienienl, après U roort de ion frère 
Frédéric-Auguste I", le S mal IB«. Antoine iiK- 
mlaa, par ta couTCntioo du IS s(ft«Ribr« IBU, 
la liquidation diEDdle t taqulle l'andaiiM réu- 
nion du fcrand-dncbé de Tarscnrle t la Saxe araK 
donné lieu; H tnlrodubK qodqnee améUoratJona 
dans radmhdstntlau jvdtdaiîv, nndlt noln* 
onéreoie* an peuple les duMM rarales, et créa 
des élBUissements agrioolei. Mais il ne toucha 
pas am andemies Inititntiona lasonoea. La 
diète de 1830 eot llea aaos qa'aoemi ebancenunt 
nt apporté anx formes ffiodalet ralTlea dans 
cette assemblée. Le roi resta staUannaire quand 
le siècle marcbait, et 11 eherdialt h arrtter l'e^ 
sor des esprits après la r^olutlon ftwiçaise de 
1630. Un autre reprodie qu'on hii adressa, c'eat 
d'avoir opposé des enlraves è l'ardeur btcc la- 
quelle les Saxons se prépsraioit è célébrer le 
troisième juUlé de la confession d'ADgibourg. 
Encouragea par l'assentlnient de la bourgeoitie, 
excine delontoontrOleda budget el d«t affairea 
raunidpaiea, et hotniUée dans la diète par te mode 
de partidp^oa qd hd appartenait, les elaaaas 
inférieures, excitée* d'aUleur* par le reteatiise- 
nenl que la réTOhilion de jnfllet atait eanaé dana 
foute l'Europe, ârtoltatendre dea menaces. Une 
TÏolenle émeole éclata à Dreade le t teptcmbre 
1830 :1e peuple a'eniparaderhMd-de-TUle et le 
dénsta,eini>déclalon des troupe* ne Ht qu'aug- 
menter le désordre. Mais l'organiiation immé- 
diate d'une garde urbaine, et la promesse que le 
prince Frédéric aerail nommé coiégent, ramenè- 
rent le calme. Une noordle charte ooiûlitution- 
ndle Alt rédigée et discutée par les anciens Mata. 
Le 4 septembre lB3t, Antoine la jmnnulgua, cl 
prêta serment de ftdéiiU. D'autres réformes iui- 
lirent ; le rot adbérs aussi an Zollverein, réseau 
douanier qui a peu à peu préparé les esprits t 
roniou germanique. [Bne, dei g. du m.) 



A9TOIHB ( Jacqatt-Dengt), architecte fran- 
çais, né à Paris le s aoOt 1733, mort le M aoM 
1801. FSs d^ moinltier, fl tbt Inl-mAme d'a- 
bord maçon. Hais Iw talent* réels Ibrcent toute* 
les barrières, et se font jour, malgré le* obstacle* 
de la fortune ou de U mdTdtlance. Antoine s'an- 
nonça tout t coup par les plans de VffSM de* 
monnaltt de Paris. Ct< liOUJ fut commencé 
en 17B8, a. terminé «n 177$. Antoine tntt Mai 
méSté M» iten ; et ill y a qudquca atdler* qni 



trop reaienA, c'eat la tante du ai- 
nislre d'AngiTilUer* , qd retrandka une partie 
do terrain pour s* Etire littir un bMd. Anlràp 
a âeré beaucoup d'antres monnmoil* h HaÛd, 
è Berne, krianeyetè Paris; teUqiw lefmai 
eieall«r du PalaU de Juitlee, la rettoKraOK 
de* poulet et la conatmeHoa dw otoUmi A 
c* palais, etc. 

^ raautdmm 



AHTOinB (Pau{-e<ifrrt«{}, Jésuite, naqDl 
t LonéTille eo 1S79, et UMumt i P(mt.t-11iMt. 
sou en 1743, aprèanvrar professé dan* MtteiJBc 
la philosophie et la théologie. Outre ptuaiain 
ouvrages moins Importants, publiés d'ttord 
sous le Toile de l'aDonyme, on a de Ini : TAm- 
logia vniversa dogmatlea; Paris, 1741, 7 ni. 
tn-ll; — Tkeologta moraUt vntoena;?*^ 
1744, en 4 toI. fn-13, réimprimée (dosinfi 
fois; la lO* édttftm est de Tedw, 17», ■ 
e Tol. b)-4', flg., avec le* commentaire* de H«m1 
— La Morale du pin AnMitt, dont B»- 
noK XIV ordonna qu'on ae serrtt dans le al- 
lège de la Propagande, est plus Mthnée qtt ■ 
Théologie dogmatique, n t'éMe/», daultté- 
dsioa descasdeeoftsclence, dea opiidontirit 
chées de qnelque* membres de la société de JésM. 
On trouve poùtantqDelqnes-uiie* de *e)pmo#- 
tion* dans le* icsertions desjésnftes, conte- 
nées ta 17SI par le parlement de Parti. 

Oaénre, la ..— -.- — .— 



*Ai(TOiiiB (SMoftien), pamtt flMfiii,*! 
h Hancj dans la pronière mottié d> dix-M- 
tième siècle : fl Ttrail «eore en 17S1. n a ei^ 
culé qudqoes planches pour l'oumgc iifSbM 
VerÊoUtei Himortallté i Paris, 17M, 1 M 
ln.4*. D en a Ut d'autres pour TBUMrt il 
Lorraine de dom CalmeL 



Amotnm {Pimv-Joeipk), „ 
çais, Dé le 13 )am4er 1730 k BiMej prtt ii 
Sahtt-Jean-de-Losne, mort le 3 mars 1814. M 
retour d'un Toyage k Bccoe, Q fU wnamf A- 
bord sons -ingénieur de* états de Botag^. 
pois, en 1790, ingâiieur en cbeTdudépMtinMl 
de la CAIe-d'Or. D enseigna l'arehitacton i (t- 
mie des beaux-arts de Dijon. — Outre ptndcn 
(^scnlee reUlirs h des objela d'une ntlKU I*- 
eale, on s de hri : Naeigation de Bourgop», 
au mAmtrM et prt^ett pour augmeiiUr é 
établir lanaetfoUoittur l«*rM»reiduéKH 
de Bovrjogtte; Amitodam <DQon, Frarita), 
1774, IM*, anc onplin; — 5<Hcd(eaM- 
nés, DQon, 1781. in-8*, Bg. 

itntoine Amouia , Ùtn dn précddenl, aé • 
1744 k Auiome, mort k Chenne, prt* DfA 
an motade mai iBia, ht égaleeaent ta^riev* 



AUTonre - AirroMMARcm 



moires , une Disierlalion eriltque tvr U pro- 
jet de détruire la dtffue tÀuxoiuu, Anutcr- 
ilam (Vc»o[il),17S0, lD-4°. 

Qutnrd , la FnaiCê lltUratrt. — M. tainloD, JTv- 
tlH nr ^nleitit IKtm-)'iHp1i),ii^iê Amnal de 
ta câu-d'Or.u itBTia un. 

AifTOiHB. ¥oy. ÀyraaaaL 

AXTOiflS, priace i'Àn/uM. Vof. Akdau. 

utTOUK, don it Brmuwick. Yof. B*.vf 

WBK. 

AMTaiMKlJeiat),dititSoàoca».Yog.IUBi. 
AHTOUB (Jforej. Vof. Ruunui. 
AKTOixE, duc de liOmlae. Kay. Lobiaiki. 
AKTOUH, conte d« VandemoaL Voy. Vtu- 

AIITOI9B th PaUrmê. Vof. Pijmuun. 
Arroufam ^Autriche (Marie-). Voy. 

AHTOIHBTTB d'OrUont, nécTen le mlliea 
dn MÉxlime dècle, morte eo 1611. Elle éUit 
aile de LéoDored'OrléUH, dncde Ltmgoerille, 
ddeMariedeBourton. tgikmeut belle et rer- 
tneuM, elle M m feaillutliie en IMM), aprè* 1* 
mort de Chtrlea de Oondi bob miri, tué eu 
Hoiit-SaiDt-Michel,<ia1lvMiIeUtUTpfeBdra. Elle 
IM etwHe raUgleuM codljutrice de Paldwie de 
Footemdl. Elle quitta eet ordre pour fonder 
It oangr4gktian(f««/IJte(ifuCatra<re,MMlt 
dinction du famecx P. Jowpb , upndD, qui ea 
dratsa le* eonftttutkitw «ulTeiit le* règle* de 
i^t Dmott. Le pronter monutère fat bitl à 
Poilien « lau. Cd «old«t qu'elle tnH (m- 
^irjt fc Tcoser la mort de son épon «jurt &ié 



dnnUoii ït DcliD 

*âiiTeu , teirain Jtrif du treiiiènw «iMe. 
On a de lui 1 I* no «iTnge imtaM Rw»eh 
Uan(l'E«prHdeUBrtce),imprtin« à BUe n 
1S19, in-**; — j* P«re«eA, oacommartilreMr 
le Mort Bmnmoehtn de Malmonldes : «■ 
(rouve cet oorrage dent lei Eomnialta dn Va- 
tican; -- 3° Lettre h Kambam (Maimoaidee), 
ivee mte réponie du cdHire rabbtn au ■qjel 
de qodquM point* de nintroTerte. Elle Ut éga- 
lement partie det mamiKrits du Vatican. 

Wolf, KM. lutr. — Birwlscd, MUldU. mama. nU. 

■artoli, Jaeob Bar Samton , nbUn etpa- 
gnol, né dam le roraume de BajAm, mu» le 
rtgne de l'enipereur FrMMe, dans la pronière 
moitié du trdiUmï siècle, et nrart en 1131. B 
était le gmdre de Saond-Ibn-Tibbou, le Célèbre 
traductem- des ourroge* de MalmocidM. Antcdl 
ce distingua de la fonle dei eommentatenra 
rabbiDlqoe* en ce qu^ s'appute sur l'étude de la 
pMIotopIde; mais cette tendance, considéra 
comme une inBo*atioa dangerente, IronTi de 
TMent» adversihrea dan* la plupart de ks con- 
IVtreg. On a de M i 1* tm ouTrace, non Impri- 
ma, Usant partie de» mamnerit* dn Vatican, 
tntHnH MtOnud MattalmUini, qd enrilHrt 



de* aperçui pWosophiqneaiur le Peutateuquo; 
— !■ Mattrepli Lalieteph, traduction tiébraî- 
quedeaPrmfleamentad'Arialote; — 3'Sepher 
jrelUna.-c'ettunetraducliuiderarabe d'Aver- 
rots sur Arlitote; — 4* une traduction hébraïque 
de l'con-age arabe d'Alfia^, Intitulé Étâmenit 
iTAifTmopiU. n a Uii«é beaucoup d'autres Ira- 
dnctioua, qnll a fUtfs de diflérenli traité* 
d'Aristote et de Porphyre, tooioar* d'après les 
traduction* arabe* d'ATerrofi*. 



itnic. tefU A 



HEUr^ ' 



'ANTOLiMBz, nom de deux peintres e*p^ 

gnoIcl'/iMepA. P«y*"^»'«.''****Tflleenl639, 
mort en 1876. Outre ses passages, [l a laissé des 
tableain de genre et d'histoire. Il fut élè*e de 
Biccii de trts-bonne heure 11 se Dt remarquer 
par te ctiaime de son c(dorl9. Jaloux k l'exct*, 
Q M répandait contre ses riraut ea sareaamea 
qui n'épaipialent même pas son maître. Il moa- 
rut i tnnte-sept ans, i la suite d'un assaut 
d'anues où il s'escrima si fort eontre son adrer- 
laire, qu'il en contracta une flèrre tlolente qui 
l'emporta en quelques jours. D prometUit, an 
surplus, un maître dlsttiiRni. — 1° /yancoi« (dâ 
Sarabia), neieu du précédent, né en lM4,mon 
en I7CK), pdntre de paysage dans le genre his- 
torique. Il resta quelque temps aous la direction 
de Murilio, dont U sut imiter le coloris; puis il 
aDa rejoindre son onde à Madrid. Mais un beaa 
jour il se prit d'amour pour les études littéraires, 
et alla eiereer à Sérille la profession d'avocat. 
Ramené à la peinture par te besoin de Tirrc, Q 
exécuta de petits tableaux pleins de grice, dont 
le sujet était emprunté à U BiUe et i la Tle de ta 
Vierge. Ayant ensuite perdu sa trmtae. Il re- 
lonnia à Sérille pour entrer dans les ordres; 
mais t1 mounit avant d'arolr pu aceomidir os 

Bcniuilci, MtMsiuHg kUltrin M b>% nul Uatira 
Prejaorti U lot adiai ArUt <■ £«0*0. — tf alllWI , 
Met. eu IVMtrM —tm^toU. 

■abtoliiii (Ghmmnl], ardiitecfe, né en 
175S, mort vers Ut fin de 1641. U n'a guère exé- 
cuté 00 dirigé de travaux eonsidér^es; mais 
ses oonage* théorique* et ses plan* d'édiCces 
lémoignent ihmt grande «ouialssaïKe de «on 
art. >apoléoo jeta lea yeux tur loi poor l'exécn- 
UoD du forum gigantesque qu'on devait élever 
i Milan, mais qui resta ea projet. On a publié 
trente plancbes de l'œuvre d'AntoUni sur ce pro- 
jet Il ^cri*lt aisuite un ird^i <[ArehHect»re 
ctvite d'aprts le stjrle franfak, qui le lit nwn- 
mer membre eorreapondant de l'Instilut de 
France. Enfln , fl fit un oorrage inlitalé le So- 
rina di VeJ/^a; Milan, 1819, gr. in-Tol. 

HiCln, tMtainr-lMUeoii. 

■AKTOMMaiicBi (fynnccMo), médecin oor*^ 
Dedans la deuxième moitié dudix-bultitme siède^ 
mort le 3 avril 1838. n doit sa cdOrité am 
lofaa qnD dam 



831 



ANTOMMARCHI — ANTON 



m 



que ce grand homme fiit conftné sur le rucher 
de Sainte-Hélène, le docteur Antommarchi, alors 
professeur d'anatomie à l'unirersité de Florence , 
sollicita l'honneur de se consacrer au soulage- 
ment d*une si grande infortune. Après avoir été 
agréé par la famille Bonaparte, il essuya mille 
tracasseries de la part de la police avant de pou- 
voir parvenir auprès de llllustre captif, auquel 
on venait d*6ter 0*Méara , médecin, qui avait mé- 
rité son estime et sa confiance. Napolécm, que 
les vexations dont il était l'objet avaient rendu 
défiant, reçut d'abord avec fh>ideur le nouveau 
venu; mais bientôt cette réserve fit place à la 
plus confiante intimité. Les relations diverses 
publiées par les personnes qui partagèrent vo- 
lontairement la captivité de l'empereur, attestent 
ce fait, qui est encore prouvé par le legs que 
Napoléon a laissé dans son testament au docteur 
Antommarchi. Ce médecin éclairé comprit par- 
fiûtement la manière dont il devait traiter un 
malade de cette trempe : au lieu de drogues, fl 
lui prescrivait l'exerêioe du jardinage, auquel 
Napoléon se livrait sous la direction d'un de ses 
domesti<lues. Lorsqu'une cruelle maladie eut mis 
fin à la vie de l'illu^re prisonnier, Antommarchi , 
auquel il avait recommandé de faire l'ouverture 
de son corps, refosa de signer le procès-verbal 
de l'opération, k Uquelle il assista cependant , et 
qui d'aUleurs ne fut de sa part l'objet d'aucune 
protestation. Antommarchi, de retour en Eu- 
rope , se rendit auprès de l'archiduchesse Marie- 
Louise, à laquelle Napoléon l'avait adressé avant 
de mourir : mais fl ne resta point auprès de cette 
princesse, et revint en France, qu'A quitta en 1 831 
pour se rendre en Pologne, où il s'aliéna ses con- 
frères en se déclarant, sans autorité ni modé- 
ration, généralissime des médecins envoyés pal* 
les gouvernements étrangers. 

« Peu de temps après la révolution de Juillet, 
dit le docteur Bourdon, Antommarchi se souvint 
qu'il avait moulé la tète du héros mourant Ce 
fut seulement à cette époque, environ neuf an- 
nées après son retour de Sainte-Hélène , qu'U se 
décida k publier le masque de l'empereur; ce 
qui fit alors beaucoup de bruit, et tira pour un 
instant Antommarchi de son obscurité, el vrai- 
semblablement de sa quasi-détresse. Mais ce 
moule fameux fit moralement on tort immense 
au médecin qui l'avait publié. Comme il ne ré- 
sultait point, de cette empreinte d'un crftne fl- 
lustre, que Napoléon offHt les reliefs osseux 
qui , selon Gall, auraient dû témoigner de ses 
fecultés les pins glorieuses et les moins contes- 
tées , les adversaires de la phrénologie s'en firent 
une arme contre Gall et Spurxheim; et là prirent 
source des disputes qui durent encore. Le foit est 
qu'on eut quelques raisons de douter que le 
masque pnbHé par Antommarchi eût été moulé à 
Sainte-Hâèoe après la mort de l'empereur : on 
trouva quil ressemblait à Bonaparte premier 
eonsul phitût qu'à l'Olustre exflé , épuisé par six 
années de chagrins et d'insomnies , ama^ri par 



un squirrhe ou pylore, et d^ ridé oomme ot 
l'est à cinquante-deux ans. Ce plâtre d'Antooh 
marchi ne s'accordait nullement avec œ quelle 
docteur O'Bféan et le général MontholoB ont n- 
conté de la maigreur de Napoléon et de la pro- 
fonde altération de ses traits dans les dernien 
temps de son existence. 

« On laissa planer des soupçons sur k véraoié 
d'Antommarchi : on affirma qu'il s'était ill# 
timement arrogé le titre de professeory et qat 
personne n'av^ pu lire deux ouvrages qàn 
disait avoir publiés , l'un traitant du chdéra , et 
l'autre concernant la physiologie. On alla, àm 
l'ardeur italienne et liaineuse du dânit phrà»- 
logique, jusqu'à mettre en suspidoii lldcBlilé 
du plâtre envisagé comme minière. « Toln 
« moule, hn dit^m, est du beau plâtre : c'est m 
« plâtre blanc et fin, oomme on n'en voit qfk 
« Lucques, où fl sert à former de channanfei 
« figurines; vous n'auries pu eo trouror deputil 
« à Sainte-Hélène. » Fatigué detanide tourment^ 
Antommarchi, ven 1830, prit le parti àéaesfté 
d'aUer ûdre de la médecine homcBopaUiiqiie à II 
NouveUe-Oriéans, et ensuite à la Havane. > 

n mourut à San-Antonio de Cuba. 

Antommarchi a publié la oontinuatioa defi- 
nalomie du corps humain , de Mascagnî, snc 
planches noires et coloriées, el les Jkrwim 
moments de Napoléon, 3 vol. in-8>, 1833. 
En lisant ce rédt, plein de sfanpiicité 3t d'a- 
bandon, on admire peut-être encors plus le pri- 
sonnier de Sainte-Hélène que le grand oonquénot; 
et l'on partage .les sentiments aflectueui ipH 
avait su inspirer à tons ceux qui l'ont eatoiré. 
[Enc, des g. du m,, avec addit ] 

laid. Bourdoo. dant U noaT«U« «dit. di Wetilt» 
ConvertatkMg int. 

AHTON (Charles-Q<kttlob)f historien et aafi- 
quaire allemand, né le 23 juiUet 175. à Lasbes, 
mortà Goeriitzle 17 novembre 181S. nparta^ 
son temps entre ses fonctions d'avocat et de fja- 
dic de Goerlitz et les études historiques etsrdiéo- 

logiques. Voidlalistede ses ouvrages princqiiox, 
écrits en aUemand ou en latin : J)e Daio dipl»- 
matum regum et imperaiortim GermoHui; 
Leipzig, 1774, ia^; — ÀneUoçie des Um^na 
(enal1em.);ibid.,1774,in-8*;^l>ociciNeias(Bef 
traege) diplomatiques pour FhUMreet lapi- 
risprudencedP Allemagne ;ÏM,^ 1777,gr.ii^; 
— Essai d'une Histoire de Fordre des Tenr 
pliers; ibid., 1779; noov. édit, 1781, in-8s —^ 
cherches sur la doctrine secrète et sur les ft» 
ges des Templiers ;Deuaai^ 1782, in-8*;— Tïi* 
duction du traité de ^oriM» Gemumonmf^ 
Tacite, avec un commentaire; fb., 1781, ia-S*; 
Goeriitz, 1799, ia^ ;— Premières lignes^ 
essai sur Forigine des andem Slaves ;Uipà^ 
1783-1789, 2 parties in-8*; ^ Sur les langn» 
dans leur rc^port aïoee rhistaire de Vkiant 
nité; Goerlita, 1799; — HiUoèrt de résom- 
nie rurale en Allemagne, depuis les teisf 
Us plus reculés juagu^àkk pi dmguinMièÊt 



833 AnTOIf 

siècle; GoerSti, 1790-1801, 3 loi. On a usai 
Je lui un grand nombre d'articles dans le J>eul- 
sches Maseam (1778 et ano. suit.]; dant BU- 
torisehen Unterniehungen de Heuael ( 1779 et 
ann. >xàv.);i»iaProvintiai Blaetler {Oesau, 
J7SI elaïu. sutv.)i — àhot le Magasin d'Ade- 
hing , de VAligemeiner Hier. Ansieiger; eto. 

Jetm-Nicolai Antok, Ihéologten, parent da 
pt<cédait,ii6à^cluaiedeberg(Saie)le 30 dé- 
cembre 1737, mort ta 181t. Il tat archidiaire 
(luthérien) de u. Tille natale, et laissa, outre 
quelques senDons : Commentatio dt Pxilagoçit 
veterum Somanorum, ad illutlraiidum in- 
Hgnem SpUloUe Paali ad'Galalat loctan; 
Wittttnlierg, 1773, in-4°;^ Retation du pré- 
fixer julÀU eéUbri pour le Formulaire d'al- 
liance (Comwrdien Formel] de CÉglite lu- 
thérietme évangilique {ea^ixiD.) •,'^i., 1775, 
fa>-4* ; — Biitoire du Formulaire it alliance de 
rÉglise luthérienne éeangéllque (eu allem.); 
I.e^og, 1779, iii-8°; — J>. Martin Lul/itr'i 
ZMverMùnwigen (Passe-lemiw de Lnttier); 
ib., 1804, in-8'. 

ir Dmitttfli ifattmallUm- 






AHTOX (Conrad-Gottlob) , philologae alle- 
mand, n^ à Lauban dans U haute Losaee, le 
29 noTembre 1745, mort à Wlttembei^ le 
3 joUM 1814. Il hit nommé, en 1780 , profee- 
teai de langues orientales à runÏTerailé de Wit- 
tanbeig. On ne connatt de sa vie que ses trt' 
laux, dont Toici les prindpaux (dans l'ordre 
diroDOlogique) ; Dlsserlatia de métro Hebrxo- 
nm antiquo; Leipiig, 1770, in-i"; — Vin- 
dieix Ditterlationit de metrn BtbrMorum 
antiq. a dubitaUontàus eirorum doelorvm; 
lUd., 1771-177Ï, m-8"i — Petronii lr6«rt 
Saifneon ex récent. P. Bvrmanni pauitn re- 
ficta, eumtuf^lem. Nodolianis ei/raçm. Pt- 
tronianu ; notai iriiicai aiiatque et indicem 
tiforrlmutn adjeett; Leipzig, 17gl,ii)'8*; — 
Priiipeia,iivediversoruinpoelarumirt Pria- 
ptan Lutus, attaque ineertomm awetorum 
poemata emendata et explicala; ac^eiserwtt 
Epiitolx de priapitmo iïm propudiosa Cieo- 
palrx libidlae; Joi. ScaU§eri versiones grxcx 
duoruni Priapeiorum, et index in omnia car- 
Tnlna;ib., 1781, ia-%° ; — BuaiiUT la prin- 
cipales différences entre les langues orien- 
tâtes et oeetdentalei , aoee quelques indica- 
tions twr riiistoire des anciens peuples (en 
»(1. ); Ib., 1792, ii^°;— Dissertalio de veri- 
simillima litrriim Jonie inlerpretandi ra- 
tùme; ib., 1794, in-4°. — Salomoni* carmen 
tnelieun , guod Caniicum canticorum diei- 
tur, ad metrum prisemn et tnodos musieos 
reimcatum, recensait in vemaculam trant- 
tulit, notls criticts altisque lllustravit, etc.; 
'Wittemberg et Leipzig, I80a,in-g°; —Carmen 
alpAabeticum inlegrum aperatlonis in hymnis 
dêcantandii vel apud Beàrieos uiitatx, etc.; 
ibid., 1S06, !■-«>; —DelÀnçua nUiiea ex 



AirrONELLE 8M 

eadem eum lamtcredaniea nuOre orientali 
prognata ; adjectx sunt otsenaiioaes de ejus- 
dem lingux CUffi aliis eognatione et de primas 
Suuorum sedittus ; ib., 1809,io-8°; — Progr. 
de indolit reliquiis in lingua Melitentiuui, 
velpost magnam inlerpolationem co/upteuit, 
ei anliguioran qiuaa Carthaginiensium dia- 
lectus prodil, originem vindicantibus; ib., 
1811, iiU'i — Phxdn, Àug. liÈerH, Faliula- 
rum .^opic. OiiH V, et Puàlii Sgri aliortm- 
que veterum Seatenlix, ex, recentione Benttei 
passim codd. m*s. aucloritaie , née non metri 
et rhythmi vauiei ope reficti; prxmitsa est 
diuertatto de rhythmo musieo a cet. Roma- 
nis, nominatim a Phxdro et auetoribus Ssn- 
tenliarutn a P. Sffro collectarum et compa- 
randis versibus otaervato; Zltlau, 1817, tn-e>. 
Voyez la liste complète des opuscules, ménwires 
et arlideg de joumanx. de ce saTSnt, dans la no- 
tice de son fils ( Programm tum Andenken an 
K.-G. Arttm) ; Giesien, btodi. in-4°, iei«. 

Bncta cl Crabcr, JCn^rdopAH* oUnuiul*. 

■ABTan(6od<^ov), professeur de droit ro- 
man et féodal, né en 1571, mort en 1618. Il 
proressa dans pluûenn oniversités de son 
paji; mais il se fit sortont remarquer k celle de 
Giessen, fondée ea 1A04 par le duc de Hess«- 
Damistadt , et dont il deTînt chancelier. Outre 
de nombreuses dissertations sur toutes les ma- 
tières du droit, on .a de lui une série de quime 
traités sur l'ensemble du droit féodal , dont la 
meilleure édition est celle de St7rLius; Halle, 
1699 , in-i". Anton eut avec Votiégus et Marti- 
nius de TiTes discuBsiona sur le pouTolr des 
empereniB d'Allemagne, question litigieuse sur 
laquelle il ne s'accordait guère avec ses adver- 
tairea;maiB ceni-d, pour avoir la paix , ne lui 
répondaient pas toi^ours. 

JOcliFr, JUstmtHm Ctlekrten.ltititoii , »cc k Sup- 

plOUCBt ifAlicllllll. 

AHTOH OU AinoirniB (Paul), théologwo 
luthérien, né en leei & Hirsclifeld , dans la 
liaute Lnsace , et mort en 1730 à Halle. Surin- 
tendant des églises du cercle de ta Saaie et pro- 
fesseur de théologie i l'uniferaité de HatM, il 
futramietlecoopérateor d'A.-H. Fïancke, chef 
des piélisles. Ses principauv uovrages sont : 
Desocris gentilium Proeessienilnis ; Leipzig, 
1684,to-4''; — ConciHi Tridentini adeoque et 
ponlificiorum Doctrtna publica; Halle, 1797, 
in-S°, souvent réimprimé; — Elrmenta homi- 
letica. Halle, 1700 , ia-8° ; — Cotteqium mli- 
thelieum; ibid., 1731. 

Heine. RKhmter Ckronik, p. ir.- Wilcb, Bébototu- 
StTwUieitUea , t. IV. p. I(l. — jluitrlaaiê Throttio. 
SltlIolAct, pmrt. n. — T)mlosicaulicta, I. II. p. 7Ii. 

AIITOIIEI.LK (i>ierTe-Hnfoine,niarquisD'), 
économiste politlqae,né i Arles en 1747, mort 
dans sa Tille natale le 10 novembre 1817. La 
philosophie, la politique, les arts, l'occujialunt 
tout entier, quand la révolution éclata. Il en de- 
vint un des plus chauds partisans , et consigna 
d'alMid sea principes dans nn écrit intitulé Ca- 
37 



885 ANTONELLE 

téchisfne du tiers état; Arles, 1789, iii-8°. Cet 
écrit attira mur lui rattentioa publique. Il fut 
nommé maire d'Aries, et le pouvoir exéoatif loi 
confia en 1791 deui missions importantes : l'une 
à Avignon, dans le but de facUiler la réunion du 
Gomtat à la France ; Tautre à Marseille , pour y 
calmer l'exaspération des partis. AntonoUe fit à 
rassemblée l^slatiTC phisieurs rapports lur les 
troubles du Midi , et parla contre les commis* 
saires civils envoyés dans ces contrées. 

Nommé parla commission executive, en 1793, 
l*un des commissaires à Saiat-Domini^e et 
aux ties Soos-le-Vent, Antonelle s'embarqnt 
avec ses collègues ; mais les vents contraires le 
forcèrent de rentrer à Rochefort i là se termina 
sa mission. De retour à Paris , il refusa les fonc- 
tions de maire de Paris. Après ce refus, on a 
peine à concevoir qu'il ait accepté Une fonction 
d'une responsabilité bien autrement grave, celle 
de juré an tribunal révolutionnaire. Il fut aussi 
directeur du jury dans le procès des girondins , 
et sembla se rapproclier davantage des principes 
d'humanité qu'il affectait de professer, quand, 
interpellé par Fouquier-Tainville de faire con- 
naître son opinion sur la cul})abilité des accusés, 
il déclara que sa conscience n'était pas suffisam- 
ment éclairée. Un décret de la convention , 
rendu à l'occasion même du procès des giron- 
dins, autorisa le ministère public k faire au jury, 
après trois jours d'instruction, une interpellation 
pareille. Antonelle ne sembla s'en prévaloir que 
pour constater l'indépendance de son opinion, 
conforme toutefois aux vœux des prescripteurs; 
vingt-quatre heures après, il déclara, tant en son 
nom qu'en celui de ses collègues , les prévenus 
coupables do crime dont Os étaient accusés, de 
conspiration contre la république : et c'étaient 
les Gensonné, les Guadet, les Doclos, les Ver- 
gniaud !... Il avait opiné en conscience, à en juger 
par un écrit qu'il publia sur le tribunal révolu- 
tionnaire, et où fl réclamait la liberté d'opinion 
dont il avait usé pour le jury. Cette brochure fit 
oublier ses services. Arrêté par ordre du comité 
de salut public, il fut détenu au Luxembourg 
jusqu'après le 9 tiiermidor. Avant cette disgrâce, 
Antonelle avait été rayé comme noble de la liste 
des jacobins, quoiqu'il eût fait tout ce qij'il fal- 
lait pour y être conservé. Au 13 vendémiaire 
an rv (6 octobre 1795), il se rangea sous les 
drapeaux de la convention, attaquée par les sec- 
tions. Le Directoire, installé peu de temps après, 
le chargea de la rédaction d'un journal officiel. 
Ce genre de travail ne s'accordant pas avec l'indé- 
pendance de son caractère , il y renonça bientôt. 
Mais il publia dans le Journal des hommes li- 
ftes un certain nombre d'articles assez hardis 
pour inquiéter les gouvernants, qui, di(-on, s'en 
vengèrent en l'impliquant dans l'affairede Babeuf. 

Antonelle se déroba quelque temps anx recher- 
ches des agents de la police ; mais bientôt , las 
rie se cacher, il parut tout à coup an Palais- 
Royal, oè il Ait arrêté par Tagent DossonvOle, 



— ANTONELLI 8S6 

et traduit devant la haute cour de YeadAroe. Là, 
dédaignant de se justifier, tournant même en 
plaisanterie l'accusation dont il était l'objet, fl 
employa toutes les ressources da son ei^ffit i 
défendre ses coaccosés; bien plus, U ééSoÊÊL 
d'une manière très-originale l'aocnsatenr pobDc 
lui-même, qui dans son résumé se crut obligé di 
rendre justice à cet excès de générosité. Acquitté 
avec la majeure partie des piFévemis , Antooili 
revint à Paris, et reprit ses trevaul poUtiquei. 
Après le 18 fhictidor an Y (9 novembre 1797 )| 
Antonelle fut condanuié par l'autorité exéorthi, 
comme anarchiste incorrigible, à demeaver dé* 
tean dans le département de la CiMurent»4i0> 
rienre. Il était de sa destinée d'être qwsyils daas 
tontes les proscriptions : anial Ait-il atteint par 
celle du 3 nivôse. Foaché, iaifiittaaÉ aux tenv- 
ristes à bonnet roo^e on crime qui appartnail à 
des forcenés d'une autre couleur, le ilt exilai 
quarante-huit Uenes de Paris» Antonelle alla plai 
loin : profitant de l'occasion, H parcourut Vlfità, 
et dans cette pairie des arts il trouva , au miiSB 
des mines et des souvenirs de l'autlquilé, l'oull 
de ses erreurs passées et de ses nMiheors pré- 
sents. Au bout de quelques années il revint en 
France sans avoir léelamé eoatre son ban qui 
n'était pas levé, mais 4|U*ttn gouvernement, aMi 
fort pour n'être pas inquiet, s'embarraasait pu 
de lui voir rompre. Retiré à Arles, il y coMsai 
le reste de ses jours anx bonnes oeuvres et an 
études philosophiques. 

Parmi ses écrits, en remarque t Offstn^ 
tions sur le tompte^endu ms roi jmt #. Ds* 
bourge, Vun des commissaires e^Uê ameyér 
à Arles; 1793, ln-8*| ^ Quelgmes uns des 
mensonges du eemmlMoIre Deèomrfe dm» 
les Observations sur ruffêiire d^ Arles ; iTMi 
in-8*$ — - le Contraeie des tmîtimmUSy ea II 
citoyen DeUscroiss en présence cP«ii démo- 
erate, an m ( 1795) , te-8*. Cette broèhure ê 
pour épigraphe : « Le peuple est eou^viuIndaBi 
« la république, et tmn le IMIea euifet; uo» 
« avons la n§publi({tte démoeratique, et vqIM 
« plan constitue raristocretle H ee wdnlt à II 
« monarchie. » -^ iÊotion tordre à reerarioa 
de la brochure de tÂmvêt, an m ( t79é ), itt-t*| 
brochure dirigée contre les gi ro aiiias, quV i^ 
pelle des qu€trterons rémUutiennairts , éîi 
constitutionnels au bas titre f-^ Sur la pré' 
tendue eonspiratien du il Jl&réeti ; — iM 
Examen de eonseienoe , ou le Détenu à fesh 
dôme, an Y (I7»7), in-4*. 
Biog r aph i e âê$ Cotii0m^9rûinê, 

* ARTOiiBiAf , nom coHomni à piusievs ardé* 
tectesctfagé fci e wtf s eapaguols, d'origine i tri i t n n e. 

Jean-Baptiste Anvonblu, nort le 17 mm 
1568, coBstniMt par ordre ée Philippe II pli- 
sieurs forteresses en Portugal, et soumit à ce roi, 
en 1581, un pn^ pour reudre le "Hife, le Gai- 
dalquivir, fÈbre et le Duéro, uavIgaMes dans tnst 
leur parcours. —ISen frère BapÊiate AumweuI) 
mort è IftulrM le n février ICI 6y il daq «oyi^ 



ique, oà il trtça le plan tle plntiean bita 
colonies espagnoles. Son ncreu, /eau- 
« , fut ingéoieur de l'Amëriqw «pigiiole, 



igène «n déccmtire 1649. 



'0!iBLLi(Ciovanno-CarIo],dT6qnelto- 
en lew, mort en I7G9. It apputêuit k 
\e famille de Velletri. Ëtut eoM dut les 
il B'acquit la EkTeiir d'jUeuodre Bcr]^ 
t protonotaire ipoildiqoe ven 1713i U 
luuile auditeur général de U noadMore 
, Revenu k Rome en 1730, il aspira il'é- 
. liais les intiigiiea dont 11 fut témoin le 
lèrent & te retirer à Telletri. ; troura 
les cabales et des ennemis. Enfin Q de- 
Hiue de c^te Tjlle en 175^ Outre de* 
fai et des poéalM, 11 a laissé ime EpU- 
Potyarehum, i l'oocasioa d'one Rie 
t la suite de l'électioD de Clément XII; 
e U date et le lieu de la publicaliaa. Ses 
crits sont restés Inédits. 
, Bioçrafia degll rraltnnl illuitrl dd Mcobi 

<iiKLi.i (Uanard), cardinal, éTtquede 
et d'Oatie, doyen dn sacré collé)te, néï 
a le a noTembre 1730, mort dans sa 
aie le 73 janTier IBll. Son attacbonent 
jite« le mit en opposition avec le pape 

XIV, qui avait alMli cet ordre; et ce ne 
S0U9 le pontlAcat de Pie VT qu11 reçnt ta 

de eardiDal. On peut dire d'Antonelll 
t au monde quelque cent ans trop tard; 
tlées ne furent jamais A la haiiteiu' de son 
Casant comme si l'Enrope eût été en- 
mise à la domination spirituelle et tempo- 
pape, il ne cessa de proposer «Tec iosit- 

9 mojeaM ioexëcotables, et il remplit les 
s de préfet de la Propagande avec toutes 
entions d'un prélat romain dn tndiiènie 
endant la évolution française, fl fut un 
) de la congrégatioD d'État, ci proposa, 
at atec le fiscal DarUeri , le* mesure* le* 
igéi^e*. Cependant il appuya le «oie dn 
er 1791, ponrla sanctioo de la eonstitii- 
ile du clergé , décrétée par l'Assemblée 
1 de France le II juillet 1790. D ooa- 

10 1800 A l'élection de Pie vn, et ae- 
ta ce pontife dans son Toyi«e à Pans 

Cbaasé de Rome m 18D8 par les Prao- 
it conduit  SpoKIe, et Tint momt* i Sud- 
)ans sa ieunesw, il avait rédigé le bref 
rdiction du duc de Parme, cpij donna t 
l'idée d'une pièce piquante , le MoDauau 
nterdit.Séaiaoo\a»itleUred'ÀntoiulU 
qtiet d'Iriande{Ami dt la Beligio», 
I tend à prouver que A prélat était lobl 
ef c^inioas intolérantes qu'en lui prèle. 



•HBLLi (da Meuma), ou JotoitM df 
1, peintre ilaUen, né vers 1414, mort en 
1496. Il est tantôt iWcUAnAmciJsiri»- 



<ŒLL1 8S8 

tonU> oadegtt Antoni ,lanlAt à» IomUù Marner- 
um, eafia Ànlotullo da Mauina. Son père, Sal- 
vatore d'Antonio , tyj donna le* premier** nc4)on) 
de l'ait. La réputatkw dn Haraccio l'attira %a- 
suite k Borne. Da U il vint i Palerme, où il 
exécuta de* tmaiu qni hd donnèrent quelque 
répuUtlog. Hais ayaat tu k Napto*, en 1443, 
un& AnnoneiatUm peinte k lluille par J. Van 
Eyck , il eo Ibt si fV*ppé qu'il alla trooTer ce 
maître k Bmges, d se Ua avec lui. Aptislantort 
de J. Van £ycb, d initié an procédé de ce malt», 
Antonelli revint en Italie. De Venise II alla fc 
Milan, ob U se fit remarquer par l'édat de son 
coloria et le fini de tes ceuvres, D revinl en 1470 
k Venitt, où D vécut encore vingt ans : il y ou- 
vrit une école, nt des portraits en a**es grand 
norobre, et traita divers atqeb ndlgioii. à pei- 
gnit poor l'éKliae de Ssa-Tiniano ua tablean, 
perdu (■ lt4B, Un autre taUeao, alNolnment 
confu dans le style de Tan Eycfc, et repréentaat 
le Christ entre les deux UiTOa«,eit ainsi sipté: 

jIH/OMKnj JftSSOMM DM dO ptiUCU, 1476. 

Le* lettre* do s^fieot sans doute oUo. Ce ta- 
bleau appartient aujourdluii t H. Eilbam, dtl- 
trecht. fioscbini, dans son ouvrage intitulé PU- 
tare dMa cUlà di Venetia ,1733, mentionne 
sou Chrttt porté par lei anga. On volt dan* le 
musée impérial de Vienne un tableau traitant le 
mCme sujet, et si^né Antomiiu MejtatumU. Le 
musée de Berlin possède é^lcqenl trois tableaux 
de ce maître. Au dire de Grano, on a souvent 
conTowln ses wnvre* avec celles des roeUleon 
peintres de son temps. Il ajoute qu'il n'y a plu* 
kHeedne que douze petits tableaux d'Antonelluc 
entourant une andenne mosaïque de la Madone^ 
au monaatère de San-Gregorio. Peut-être ne 
<ti(pait4l pas tonte* se* œuvre*; on l'analogfe 
du procédé Ikisaitelle attribuer k Van £yck ce 
qui était d'Antonello. Tasari dte l'àritaphe de 

D. o. H. 
JmteHiui pidoT, pntciptutm Meumm tma ti Si- 
ttiia tatnn^rivaiunliim, Itae kumo emiUgiUiT. 
AoB mltm tuù piclurU, in ijuibut (tng xlure ar- 
tiJMtm et rmH»ùii/uii, Md et çuod coloribut 
otiù mitcttiâU iptnâorrm tl perjKluilaUm lia- 
lira pictiirx amiiàUl, nmnu tmptr offf/fnini 
itvdie eeUbralUÉ. 

1 eitUt <n fnnla. - Untl, 
itOtgu^mi'.flutrt l/aii- 



Sterla pUtorica i 



AliTQXF.u.1 { McoIos-iVorlc (»inle),ni<o- 
logien italien né le S juillet 1698, mort le 35 r«p- 
tcmbre 1707. Jl naquit à Pei^la; mais il nétdt 
pas comte de Pergola , coinsne quelques Uogra- 
plies l'ont dit par erreur. Ëlevé à Rome au col- 
li^ del ^taiareno , il s'adonna surtout k l'élude 
lie rhiïtoirc, de la llii'o1i>:>:' ni des lan;pics 
orientales. Après Être entrù dans les ordirs, Il 
37. 



839 



ANTONELLI — ANTONIA 



S46 



devint camérier secret du pape Clément XU , 
secrétaire de l'Académie des Sciences, fondée par 
Benoît XIV, secrétaire du consistoire et du con- 
clave, enfin assesseur du saint^olfice. Clément 
Xm le fit cardinal en 1759. On a d'Antonnelli : 
de Titulis quas /. Evaristus Romanis pres' 
byteris dUtribuitf DissertcUio; Rome, 1725, 
in-8* ; — Eagioni délia sede Apostolica so- 
pra il Ducato di Forma e Piacenza, espo- 
sata a' aovrani e Principi delF Europa ; Rome, 
1742, 4 vol. in-4** , sans nom d'auteur ; — 
Sancti Patris noslH Athanasii Archiepiscopi 
Alexandrini Interpretatio psalnwrum; Rome, 
1746, in-fol.; — Vêtus Missale Eomanum.,. 
cum prx/ationibus , Ttotis, etc., nunc pri- 
muni in lucem eduntur a P. Emanueû de 
Azevedo; Rome, 1766, in-4**; — Sancti Patris 
Jacobi episcopi Nisibeni sermones cum prx- 
fatione notis et dissertatione de Ascetis, etc., 
Rome , 1756, in-fol. 

Tlpaido, BiogralLa degli ItaUani iUwlri. 

* ANTONBLLi ( Sébastien -André ) , historien 
italien , né vers la fin du sdzième siècle, mort en 
1644. 11 fut protonotaire apostolique; en 1623 
il publia la défense d'un de ses concitoyens que 
son grand savoir et ses .aventures extraordi- 
naires avaient fait accuser de magie. On a de 
lui : Historiés Aculanx lihri IV; Padoue, in-^**. 

MazzucbelU, SerittoH (Tltalia. 

l ANTON BLLi,«cardinal , premier ministre du 
pape Pie IX , naquit vers la fin du dix-huitième 
siècle. Il descend d'une famille divisée en plu- 
sieurs branches , il étudia au grand séminaire à 
Rome , où il se fit de bonne heure remarquer par 
sa capacité. Grégoire XVI l'éleva au rang de 
prélat , le nomma accesseur au tribunal criminel 
supérieur, et Tenvoya comme délégué à Orvieto, 
à Viterbe et à Macerata ; enfin ; pour le récom- 
penser de son zèle , il le décora de la pourpre. 
Après la mort de Grégoire XVI, Antonelfi de- 
vint le conseiller intime du nouveau pape Pie EX, 
qui le nomma ministre des finances. Après 
la mort du comte Rossi, il s'éloigna momenta- 
nément des affaires , et accompagna le pape à 
Gaëte. Depuis la rentrée de Pie IX à Rome , 
le cardinal Antonelli continue d'administrer avec 
sagesse et habileté les affaiics de la cour de 
Rome. 

Convtrs ation-Lexicon. 

ANTONELLo. Voyez Antonelli. — 

ANTONi (Alessandro-Vittorio-PapacinoD'), 
tacticien, général d'artillerie piémontais, né le 
17 mai 1714 à ViUaFranca, dans le comté de 
Nice, mort à Turin le 7 décembre 1786. 11 entra 
fort jeune au service militaire, obtint le grade de 
capitaine d'artillerie, et en I7ô5 U fut nommé 
directeur de l'école royale d'artillerie à Turin. 
En 1784 , il reçut le brevet de lieutenant général. 
Il fit des expériences sur la force de la poudre à 
canon, et a publié : Esame del polvere ; Turin, 
1765 , in-8« ; ---Instituzionifisico-mecclianiche 
per /« régie scuole d^artiglieria , etc.; ibid.. 



1773-1 774, in-8*» ; — ArchUettura militare per 
le régie scuole f etc.;ibid., 1778, 6 vol. in-S^;— 
VUso delV armi dafuoco; ibid., 1780, iii-8*; 
— il Meneggiamento délie maechine d^arth 
glieria; ibid., 1782, in-8®. La plupart de ces ou- 
vrages ont été traduits en français. 

Baibo , rie d^jànUmi, dans les Jtfem. de rÂtmi, 4n 
sciences de Twrin, IMI. 

ANTONI ( VincenzO'Semi degli ) , jurisooB- 
sulte italien , né le 25 avril 1747 à Bologne, mort 
vers 1810. Partisan zélé du gouvernement poa- 
tifical, il réfusa en 1798 de prêter serment à b 
république cisalpine , et fot destitué de sa chaire 
de droit dvil à l'université de Bolof^e , et exilé. 
Lors de la seconde invasion des Français, 3 ac- 
cepta Tonploi de conmussaire général des finas- 
ces , et en 1806 il fut nommé par Napoléon pro- 
cureur général près le tribunal de cassation. Oi 
a de Ini quelques poésies et plusieurs ouvrages 
de jurisprudence. 

Gario PepolU f^is d'JntonL 

ANTONI A , nom commun à plusieurs danei 
romaines , dont voici les plus célèbres : 

ANTONiA, femme du triumvir Marc-Antoine, 
vivait vers le milieu du premier siècle avant 
Tère chrétienne. Elle était Talnée des deux fiDes 
de Cûus Antonius Hybrida , «t Marc-Aotoine 
était son cousin. Celui-ci, qui avait divorcé avtt 
elle depuis trois ans, vint, en 44 avant J.-C, 
déclarer en plein sénat que le divorce avait co 
pour cause les rapports coupables de sa femme 
avec le consul Publius Cornélius DoUbella. 

acéron, PhUippiquêS, II, 88. — PlaUrqie, Â^à»- 
nàus, 9. 

ANTONIA ( Major) , l'atnée des deux filles Ai 
triumvir Marc-Antoine et d'Octavie, sœorde 
César- Auguste , naquit en Tan 49 avant J.-C 
Elle eut de I>omitlus Ahenobaiims trois en- 
fants : Cuéius Domltius, Scévole Néron, DoroHii 
Lépida. L'empereur Néron était fils deCn. Domi- 
tius : Auguste lui avait laissé, ainsi qu*à sassor, 
une portion du patrimoine d'Antoine. 

D. Casslos, XLVIII. — PlaUrqoe, AnUmtms VfMm, 
11, 72. -> SuetonlQt, Nero IB. 

ANTONIA (Aftnor), la plus jeune des filet 
du triumvir Marc-Antoine et d'Octavie f*, ^ 
vait dans la première moitié du premier nède 
de notre ère. Elle épousa Drusus , fils de Uvit 
et frère de Tibère ; et après l'avoir perdu , quoi- 
que dans un âge peu avancé, elle ne voulut p- 
mais se remarier. Drusus lui laissa trois en- 
fants : deux fils, Germanicas, pte de CaligHbf 
et Claude, dq)uis empereur; une fille nonuDée 
Livie , fameuse par ses débauches. — Attncbée 
uniquement à Téducation de ses enfants, eett^ 
illustre Romaine fit de Germanicus un liens ^ 
devint l'idole de l'empire. Mais elle eut la don- 
leur de se voir enlever ce prince à la fleor <k 
l'âge. Ce fut eUe qui découvrit à Tibère lesdes^ 
seins de Séjan , son fiavori. Antonia reçat dV 
bord quelque satisfaction de Caligula sod V^ 
fils , <^ lui fit donner, par un déoret du sénalt 
les roèroet honneors qu'on avait accordés tffa* 



Ml A!nX)NU - 

nnnt k llmpénlTice Urie ; m^ fl b traHâ ot- 
«tiite tvec beaucoup d'Inbanianltt : on prâcnd 
même qu'il tafltempoisoniier I'wjSSiIb J.-C. Va- 
lËTe-Hauiiie bit un bel éloge de u chasteté et de 
goa amaur pour son mari. 

DloiiCiBliB,XLÏIII, M, U». 1». - PlnMi^nc, JHta- 
atia. U, ï7. 

ftNTonu, fille de t'emperenr Claude et de aa 
pmnièTe feinme £1» Pétiiu, na<ioit TersTan 3i 
■pris J.-C. Elle épousa succesaiïeraeol Pompée, 
deaceadant du grand Pompée, et Faustna Comé- 
UuaSflla.quitoiu deux périrent de mort Tiolen te. 
Apris la mort de Poppéa Sabioa, Néron voulut 
tpouaer Antonia ■■ elle osa le refuser. Ce hit son 
■irétdBmort : elle fat, en ejTet, condamnée comme 
avant trempé dans la conaplratton de Piaon. 

TiclliH, Ànnal., XIV, 17. — SwtoDlDI . Clrwdlui.I); 
flWe, U. - Dloo-CiBlni, IT, t. - StDH», ^pocelocf^- 

AH TON! A NO FBBRABBSB OQ A1IT09I0 
Ai>BRRTO de Ferrart, peintre italien. D était 
4e l'école d'AngioloGaddi. Au rapport de Vauri, 
n peignit, pour Saînl-Frantoii dlJrbin et pour la 
dtfi di CasteOo, pluilenr* taUenux d'an grand 



ANTomAiio (Sl^fio), cardinal ttaUen, néï 
Roine le 31 décembre IMO, mort le Ifi oaOt 
1603. FUs d'un marchand de dr^, se liTra 
d'abord à l'étude des beam-arta, et obtint )e 
■DTDom de I' Pomno. H gagna par ses talents 
les bonnes grtces d'Hercule n, duc de Ferrare, 
qui le nomma à seize ans proreueur d'élo- 
qoence i Ferrare. Après la mort de son protec- 
teur, il tilt appdé à Borne en 1659 par Pie IV, 
qui le donna pour secrétaire an cardinal Charles 
BorTomée.Q rédigea en cette qualité les uctesdn 
condle de Milan , et se fit de nombreux amis et 
protecteur!. Qnciqne temps après, U fut nommé 
professeor de beDes-lettrcs an collège de la Sa- 
péence, à Rome. Ses leçons eurent beaucoup d'é- 
clat, et an raconte ([ue, le jour où il commença ï 
esplîqner le discours de Cicéron pour Horcellus, 
U arait vingt-cinq cardinaux pour auditeurs. D Ibt 
nn des membres les phiB dislingaés de l'Académie 
dn Vatican, huUtoée par le cardioal Borromée. 
Bintdt il quitta ta cnlture des belles-lettres pour 
se liTTer tout entier à l'étude de la phûosopiiie et 
de la théologie. Ordonné prêtre en I5G7 , il fut 
nommé, peu de temps après, secrétaire du sacré 
collège^ les papes Grégoire xm et Sixte-Quint 
lui confièrent plusieurs missions, dont il s'ac- 
qnitb avec succès. Enfin Clément VIll le fit 
cbanoiue de la Insilique du Vatican, et ensuite 
cardinal le 3 mars IM8. Ses ounages imprimes 
«ont; d-eW EducazionecrUtianade' Figliaoli 
Jlfrrl frè; Vérone, ISMiin-i', réimprimés! Cré- 
mone et ensnile i Naples; — Orationa Irede- 
dm/publiées pour la première rois aprÈs sa mort, 
Borne, ISIO, in-l", par Joseph Ca.«tiglione. La 
YietCAnloniano est jointe h ce dernier ouvrage. 



■ AMTONIH 

mira, «dit. ie lût, v. IM. — Glngliriif, iliiii b Slogrtt- 

AHTOKLUCH (Jean), dominicain de Ki- 
mégue, né dans la première moitié du seizième 
uècle, mort en 1S88. On a de lui plusieurs édi- 
lioDs estimées des Pires de l'Eglise, dont voici 
les prindDales : Liber Grtçorii, «pMc. JVyuenl, 
<U CreatUme /lomijtis ; Suppleraenium Hexae- 
meri Sasiiii Magni, inlirrprete Oiongilo So- 
mano exiçuo, nunc primum typù exattum; 
Cologne, 1537, in.^ol. ; — Paalini Nolani qtiot' 
quoi exilant Opéra omnia, H. Grxvit ttviUo 
retlttula et iUustrala; Colite, ]6fiO, Ib-S*; 
— Epùlotarum D. Hieronymi Decnt I, ab 
HenrieoGramio priorequondamtuoreeâwta 
et illuttratai Anvers, 1568, in-8*. 

nutihFlm. BibUalh. Cabm., p. IIL 

*aKTOIII*9SO, peintre italien, vivait an con.- 
menconeut du seiziiroe siècle, n fît plusieurs 
tableaux estimés pour le cardinal Carafla. 

Viuri, fut M IHlIori. 

asTORiDU (/eoR Fan (fer Gom), poète hol- 
landais, uéi Goès en Zélsnde le 3 mai 1G47, 
mort ta 1654. Ses poésies se distinguent par 
leur verre et leur hardiesse ; on y remaripie 
Traset oa la Chine envahie, et Yitroom, poente 
où fl chante la rivière d'y, sur laquelle la ville 
d'Amsterdam est bltie. Le recued de ses ou- 
vrages a été publié à Amsterdam eu 1714, in-i". 

Tpej, Hùtoin de la lanyut hoilandaiM. ^ Gty*- 
kttl, BtoçraplHKli-aaOlolottêcli WoordnAiwt. 

AATOKiOBS inKDKHDS (Btnri), plus 
«HUlu sous te nom de Bettricv* Axloniu* pou 
der lAnden , savant hollandais, né à Haerden , 
près d'Amsterdam, oi l&4e,mort ai 1004. Ona 
de lui : Syifnna rA<ojo$ix;FTuieiiern, 1613, 
in~4°; — Initia AcadenAx Franekerentit ; ib., 
1613, ta-4*. La préboe du Systema Theoiogix 
contient des renseignements intéressants sur 
l'histoire de la réhirmation dans lea Pays-Bas. 

ARTORiniu { /eo» ) txm der lÀnden. Voy. 
LimiRn. 
'aMTOHiDBS (/«on ), somommé ilteJbno- 

rianus, c'est-ï-dire naUT d'AlcLmar, savant 
orientaliste, vivait ao commencement du dix-sep- 
tième siècle. On lui doit i EpUlola Pavli ad 
Tîlum, arnHce.cvm Jo. Anton. Inlerlineari 
versione laliaa ad verfrum; Antverpise, 1011, 
in-4°. 

AHTOKiDKs (ThCodoTt), Ihéolopen hollan- 
daia, vivait dans la première moitié du dix-Lui- 
lîême siècle. On Ini doit des commenlaires ( en 
hollandais) sur les Ëpltres de liaint Jacques, 
saint Pierre e( saint Jude, et sur le Livre de Job. 

\ii\tb, albliolh. tAtolog.. L IV, p, ^ts rt Mili. 

ANTONILES ( Joseph ). Voy. AriTOLinez. 
A.iTani» (Antonlnus, AvTU)viv«), nmi 
donné inr les médailles à six Césars on empe- 



848 



ANTONÏN 



841 



reurs romains : Antonin le Pieux (Voy. Tir- 
ticle ci-dessous), Marc-Aurèle, L. Commode, 
Caracalla, Diadumeniamu, et Élagabal, Ras- 
che, dans son Lexicon Rei nummarUe, a In- 
diqué les règles propres à distinguer entre elles 
les médailles de ces empereurs. Liicius Vents 
et Geta sont aussi mentionnés (CapHolin, Ma- 
crin) comme ayant porté le nom â^Àntonin; 
mais oii ne le trouve pas sur leurs hiédalilcs. 

AifTOKiN LE PlBiTX, empereur romain, né 
à Lanuvium (CÎTità-Lavinia) le 19 septeinbre 
de i'an de J.-C. SC, mort à Lorium (Castel- 
di-Guido) le 7 mars 161. Void, dans la série 
des empereurs romains, un prince sous le règne 
duquel les arts et les lettres brillèrent d'un der- 
nier éclat; qui fut aimé, qui méritait de Tètre à 
ce point de donner son nom à son siècle; qui 
laissa une mémoire si vénérée , que ses succes- 
seurs ne crurent pouvoir mieux assurer leurs 
droits qu'en se faisant appeler Antonins comme 
lui; et, par une inconcevable fatalité, l'histoire 
est presque muette sur son compte. Tibère, 
Néron avaient trouvé un Tacite pour stigmatiser 
leurs vices; et le vertueux Antonin ne nous est 
connu que par quelques pages de Jules Capi- 
tolin , chroniqueur incomplet , sans talents et 
sans critique. Faudrail-il dire des souverains ce 
qu'on a dit des peuples : Heureux les princes 
qui n'ont pas d'histoire? Un véritable historien 
cependant, Dion Cassius, qui naquit peut-être 
vers la On du règne d 'Antonin , en avait enre- 
gistré les actes ; et non-seulement son récit est 
penlu |>our nous , mais il l'était déjà du temps 
de Xiphilin, Son abréviateur ; de telle sorte que 
parvenu là, dans son œuvre qui supplée pour 
BOUS les nombreuses et regrettables lacunes de 
Dion, il est o]}\\^ de garder le silence. C'est 
donc à l'aide des monuments, des médailles 
et surtout des inscriptions, cette mine si riclie 
de documents relatif^ à l'histoire de l'empire ro- 
main , qu'il nous faut rechercher les faits, et les 
distribuer selon Tordre chronologique auquel ils 
appartiennent. 

Titus Auréliùs t^ilvius Boionins Arrius An- 
tomn , fils d'Aurélius Fulvius, personnage con- 
sulaire et d'Arria Fadilla, naquit, le 13 des 
calendes d'octobre de Tan de Rome 839 ( 19 sep- 
tembre 86 de notre ère), dans une villa que pos- 
sédait sa famille près du temple de Junon Sos- 
pita à Lanuvium , sous le deuxième consulat de 
Domitien, qui avait alors Dolabella pour collège. 
Titus Auréliùs Fulvius, son grand-père, origi- 
naire de Ntmes, et qui avait exercé deux fois le 
consulat, avait été préfet de Rome. Quant à sa 
mère Arria Fadilla, elle était fille de Boionia 
Procilla et d' Arrius Antoninus, homme aussi in- 
tègre que modeste, qui avait exercé les grandes 
dtarges de l'État , et qui , ami de Nerva , l'avait 
plaint sincèrement , lorsqu'il parvint au tr^ne , 
d'avoir à supporter le faix de la souveraine 
puissance. C'est à lui que Pline a adressé des 
lettres parvenues jusqu'à nous, lettres par les- ^ 



quelles fl le fôlldte de s'être montré à la foii, 
dans le gouvernement d'Asie dont H était charge, 
magistrat éminent et littérateur habile dus crUe 
langue grecqaequi le rapprodudt pins intiroemett 
des populations auxquelles son actkm tnenloi- 
sante devait se faire sentir (t). Le jeune Antoniu 
ayant perdu de bonne heure son père et son aîeul 
paternel , ce fht Arrius Antonfaifis, son rieul ma- 
ternel, qui protégea son enfknoe, eCréleTadans se; 
propriétés de Lorium (2). A l'époque où Antonio 
atteignait l'âge de raison, le despotisme qui avait 
si cruellement pesé sur le monde romain, soos le 
règne des premiers successeors d'Aoguste, M- 
sait place à une ère de justice, ât modéntioB, 
de tolérance ; trêve que la Providence aooonlalt 
à l'humanité , et qui devait préparer la graide 
émanci|)ation du genre humain par lecfaiistia- 
nisme. Avec le vieux Nerva et son fils adoptif 
Trajan , montèrent sur le trône les vertus stoi- 
ques qui y brillèrent pendant près d'un siède; 
et Antonin , que son rang appelait à Rome, y 
trouva les bons renseignements que son heoreitse 
nature devait accnefllir avec l'empresseneit k 
plus vif. Il avait en effet, selon Jules Capitota, 
l'esprit brillant, des gof^ts modérés, de Uao- 
blesse dans les traits dit visage , beaucoup d'a- 
ménité dans le caractère, une grande éioquMoe, 
une vaste instruction. Sans ambition, sans en- 
vie , indulgent pour les autres , sévère pour loi- 
même, il se montrait en toute occasion générai 
avec mesure et sans ostentation. Ce (ut sortoot 
pendant la questure et la préture dont il M suc- 
cessivement revêtu, qu'il se fit remarquer par II 
libéralité de son caractère et ses manières aT^ 
nantes. En l'an de Rome 873, il parvînt au ooa- 
sulat, dans lequel il eut poor collei^ Catiliiis Se* 
venis ; et lorsque l'expiration du temps det ota 
à cette magistrature le rendit à la vie privée, I 
retourna avec bonheur à la campagne; car i 
aimait l'agriculture, dont il favorisait les pragrb 
en profitant de ses grands biens poor prêter k sa 
intérêt minime, aux cultivateurs, l'argent dont ils 
avaient besoin. Cependant Adrien Tenleva bies- 
tôt à cette vie modeste qu'il préférait à tonte 
antre, et l'admit an nombre des quatre person- 
nages consulaires auxquels U confia l'admimi- 
tration de l'Italie. Ce Ait pins tard, comme pro- 
consul en Asie, qu'il accrut encore sa réputatiofl 
de justice et de générosité : il surpassa ém 
l'exercice de cette charge, nous dit CapitoliB, U 
gloire de son aïeul , demeurée jusqu'à loi saas 
rivaje. Deux monuments nous ont oonserréie 
souvenir de ce proconsolat : l'on est le témoi- 
gnage du Digeste, ou Sont cités quelques édls 
promulgués par Antonin, proconsul d*Asie (3); 
l'autre est une peinture antique où Antonia est 
représenté revêtu de la toge, un rameau de cbéoe 

(1) Ptinc le Jrune, Ép., IV, s, 18. 

^Si Stntion (le la via Anrelia, dont on vott eneerelo 
raines à douze milles de Rome , dod loin da FeM ^ 
poste appelé matnleaant Caktcl-ill-Guhlo, iur U roitt 
dP Clvita-Vecchla. 

(8) Ub. XLVIII, Ut. m. 



846 



ANT(n«lN 



k la mafaii dtboiA nr un ohtr lire pat quatre 
éléphants ; circonstanoe qu'on a supposé Caire 
aUuiion à la gloire qail avait acquise pondant 
iOD proooBSuiat d'Orient , puisque nous savons 
que oonuna empereur il ne jouit jamais des 
liomieure du triouipbe (1). Ca ftirent done des 
talenta justifiés par une longue pratique» et une 
modestie oompàgne haliitualie du vrai mérite, qui 
attiràrott la regard perçant d*Adrien, et flsireni 
aon ciMii au? l'horama qui aeul peut-être, parmi 
ks sénateurs» ne prétendait pas à Tempire. Ausaii 
loraqn'aprèa la mort d'i£lius Oésari Adrien eut 
prodamé son nouvel héritier devant le sénat, il 
lûottta» selan oe que noua apprend Dion i « Lanar* 
ture m'avait refusé un fils ) j 'ai dû m'en cboisir on 
qui fût à la Idia nohia » dont , cléBMnt , sage ) qui 
réunit, en.un mot, les qualitéa de l'âme et de l'as* 
prit. Vous n'auras h ornindre de lui ni remporta* 
vent dd la jeunesse^ ni la lenteur d'une maturité 
trop grande. Dès son enfanaa en lui a inapiré la 
respeot pour les loin, et las ehargBS qu'A a exan- 
eéesilaau les remplir d'une manière digne data 
noble raee dont il dasosnd. A oea traits vous n- 
oonnaissea Aufèla Aatonin. £n lui imposant 
l'empire, je ne le consulte pas; je ne oonsnlte 
que l'intérêt de l'État II acoeptera par dévoue- 
ment la mission que sa modestie aurait ra* 
Aiaée (2). » 

C'est en l'an de Rome «91 (de i.-O. 13a), le 
26 février, qu'Antonin ûit adopté par Adrien , 
recevant à la fois le titre de César, la puia- 
sance proconsulaire et la puissance tribuni** 
tienna. prit dèa ce moment les noms d'^* 
lUu Badrianuê Antoninu»^ qu'il porte le plus 
souvent sur les monnaies et Usa inscriptions. Agé 
de dnquante-deux ans, il était marié depuis 
plusieurs années à Annia Galerie Faustina, dont 
il avait eu deui fiis morts avant son adop- 
tion (3), et deux filles, dont l'une (Aurélia FadiUa) 
n'existait déjà plus toraqull fut nommé procon* 
snl en Asie, et dont l'autre (Annia Faustina, dite 
Junior) épousa plus tard Marc-Aurèle. L'adop- 
tion de ce dernier et de Ludus Yerus , fils d'ifi- 
Ims César, ftit la condition du choix d'Adrien , 
auquel revient ainsi l'honneur d'avoir assuré 
pendant un demi-siède le repos de l'humanité. 
L'avènement d'Antonin au rang de César f\it cé- 
lébré, selon l'usage, ]jar de grandes largesses 
qu'il fit aux soldats et au peuple, largesses pri* 
^es sur son propre patrimoine; et comme Faus- 
tine, sa femme, blâmait cette prodigalité t « ta- 
chez, lui répondit-il, que depuis que nous sommes 
destinés à l'empire , nos biens ne sont plus à 
nous. » Or, non-seulement il se dépouilla abisi 

(1) roy. MM. Borghesl et hr^wi, Adriano ed Ântonino 
Pio sopra tema trUmfaU ; Ann. deU IsUL d'Atcktol., 
ISSS, p. MO. 

(t) Dion Catsias, L tXIX, f M. 

(S) f^oy, le mémoire de M. de Boze, oA U cherche à 
prouver qne H. Oalerlu« ADtonInùs, flb d'Antonin, tItsU 
^core quand son père parvint à l'empire ( Mémoirei de 
V Académie det iaiMcripUotu , t. XV , p. M8 et suit.}; 
et Rckhel, qui combat cette opinion, D. If. F,y t. Vfl, 
D. 48. 



en fivenr dn peupla romain de ses imiuensea lé*- 
chesaea, mais il refusa le présent appelé aurMm 
oaroiiafHMi que lui offirait lltalie, et remit aux 
provinces U moitié de ce tribut volontaire. C'est 
à cette conduite généreuse que semble so rap- 
porter une série de médailles romaines sur les- 
quelles on Ut dea noms de province; médailles 
qui portent presque toutes la date du deuxième 
consulat d'Antonin, et ne peuvent par conséquent 
avoir trait qu'à l'année qui suivit son adoption 
(de J.-C. 139), puisque dès l'année suivante 140 
il prenait pour la troisième fois le titre de ounaul. 
En effet, leurs types, quoique diiTérant quelque 
peu, ont cela de oommim que lea figures qui 
personnifient les provinces portent les imes des 
couronnes , les autres des vases ou corbeilles 
propres à contenir des présents. On 3n peut con- 
clura avec grande probabilité que les provinces 
reconnaissantes avaient voulu exprimer ainsi 
letur gretitiMla, et perpétuer la souvenir du 
bieniUt (1). 

A U mort d'Adrien ( 10 juill^ 138 ), Antonhi, 
qui pendant les quatre mois écoulés depuis son 
adoption s'était montré fils soumis et iévoué, de- 
vint maître de l'empire, et reçut dn sénat le sur- 
nom de PUuM, auquel les historiens donnent un 
des sens dilTérents qu'a le mot pius en latin, 
selon l'origme qu'ils attribuent au nouveau titre 
acclamé par les sénateurs : « Les Romains lui 
donnèrent le surnom de IHeux, dit Psusanias, 
parce qu'il montra toujours la plus grande piété 
envers les dieux ; mais il mériterait bien, à mon 
avis, celui de Père du genre ftunwiH, qu'on avait 
donné à Cyrus (2). » — « 11 fut surnommé Pius 
par le sénat, dit à son tour Capitolin, soit parce 
qu'un jour, en présence de cette assemblée, il 
soutint les pas de sou beau-père alTaibii par l'ége, 
soit parce qu'Adrien ayant voulu se donner la 
mort, il sut à force de soins l'empêcher d'ac- 
complir cctti^ funeste résolution, soit parce qu'a- 
près la mort de ce prince il lui Ht rendre les 
honneurs divins qu'on lui refusait unanimement; 
soit enfin (et c'est le ce qu'il y a de plus pro- 
bable ) à cause de son immense bonté , et du 
bonlieur sans mélange dont on jouit sous son 
règne (3). » — Ce règne, en etfet, commençait sous 
les plus heureux auspices. Une amnistie générale 
avait atteint les condamnés politiques; et si ceux 
qu'Adrien avait frappés dans sa colère souvent 
injuste étaient préservés du supplice, les der- 
nières volontés du défimt empereur étaient fidè- 
lement observées dans tout ce qu'elles avaient 
de grand et de généreux. Les travaux publics 
qu'il avait ordonnés étaient continués avec suite, 
et promptement achevés. Les hommes qu'il 
avait choisis pour Ueutenants étaient maintenus 
dans leturs charges : a Antonin parvenu à l'em- 

(l) Lei proTincet alnut reprCsentém sont l'Afrique , 
réfrypte , la Capfiadoce, la Dacle, l'Espagne, U Mauri- 
tanie, la PtiCntcle. la SIcUe, U Syrie, f^op, Eekhel 
D. A.r.,t. Vil. p. leliul?. 

(1) A-cadie , ch. xlvu. 

(I) rua d^AtU^ I u. 



847 



AÎÎTONIN 



348 



pire, dit Jnles CapitoUn, ne donna de saocesseur 
à aucun de ceux qni aTaient été promus par 
Adrien (1). » Non-seulement le nouveau souve- 
rain rendait ainsi justice à la perspicacité qui M 
Tune des qualités les plus remarquables de son 
prédécesseur, mais il reconnaissait ce principe 
de tout bon gouvernement , que Tintérét public 
trouve sa véritable garantie dans la stabilité (2). 
Une inscription nouvellement découverte en Al- 
gérie (3) confirme, par un exemple remarquable, 
l'assertion de Capitolin. Nous y voyons que Pu- 
blius Pactuméius Clémens, légat en Cilicie à la 
fin du règne d'Adrien, revint à Rome vers le 
commencement du rè^e d'Antonin, pour y 
exercer le consulat qu'il avait mérité par ses 
services, et retourna ensuite dans la même pro- 
vince pour l'administrer de nouveau à l'expira- 
tion de sa charge, bien que l'usage et la hiérar- 
chie voulussent qu'il fàt envoyé dans une autre 
contrée, c'est-à-dire dans une province procon- 
sulaire. L'empereur préféra, dans ce cas, élever 
la Cilicie au rang des régions qui devaient avoir 
à leur tête un ancien consul , plutôt que de ne 
pas faire profiter le pays de l'expérience déjà 
acquise par l'homme qui en avait étudié les res- 
sources et les besoins. H est digne d'obser- 
vation que cette persévérance à conserver aux 
provinces les mêmes gouverneurs se fasse re- 
marquer chez deux princes du caractère le plus 
opposé. Tibère ne changeait point les adminis- 
trateurs qu'il avait placés à la tète d'un pays, et 
fermait les yeux sur les malversations qu'ils pou- 
vaient commettre, jugeant que mieux valait aban- 
donner une province aux exactions d'un homme 
déjà gorgé de richesses, plutôt que de la livrer à 
l'avidité d'un nouveau gouverneur qui eût sa for- 
tune à faire (4) . Ainsi le meilleur et le pins cruel des 
empereurs romains arrivaient au même but, l'un 
par estime pour les hommes qu'il avait su choi- 
sir, l'autre par mépris pour l'humanité. Une autre 
inscription , datée du second consulat d'Antonin 
( an de J.-C. 139 ), vient encore prouver avec 
quelle fidélité ce prince cherchait à répondre 
aux iiitentions qu'avait pu manifester son père 
adoptif : c'est un rescrit adressé à Sextilius Acu- 
tianus, qui réclamait l'exécution d'une sentence 
prononcée par Adrien : « Si cette sentence, ré- 
pondit l'empereur, a été prononcée, ou si mon 
père a fait connaître, de quelque manière que 
ce soit, quelle était son intention à ce sujet, 

(1) FUa d'jént,, f T. 

(1) GaTlQs Maxinra» fut préfet» du préton-e pendant 
TlDRt an», tous le régne d'Antonin, qui, d'aprt's Capitolin, 
ne donna Jamais de successeur ) un bon Ju^e à moins 
que ce ne fût sur sa demande, comme il arrl?a pour 
OrphlttM, préfet de Rome. 

(I) J'en dois b connaissance à l'obligeance de M. Léon 
Renier. 

(4) Il citait à ce propos Fapolofnie d'uu vieux renard 
tombé dans an fossé , où il est assailli par des myriadeii 
d'mtectea qui le déTorerft. Un pas^nt l'exhorte à les 
secouer :« Je m'en ff«r(Ir»r;i'iH bien, réi'Otiri I. Mes enne- 
mi"; dorraeiA ra«s..s'rs d»' \:\(>n sno}: ; d'autres Tiendraient 
qui me lerplcnl f'.f tioiivj'l'es blessures. »» 



que cette intention soit ponctodlement exéon- 
tée (I) ! » 

Le culte qu'Antontn rendait à la mémoire de 
son père adoptif lui fit combattre l'opinion una- 
nime du sénat, qui voulait flétrir cette mémoire 
en refusant à Adrien les honneurs de l'apothéose : 
« Si vous annulez ainsi, par une 'soodamnatiaQ 
publique, les actes de mon prédécesseur, lev 
dit Antonio, mon adoption devient illégitime; je 
ne puis plus vous commander. » Toute opposi- 
tion cessa devant l'énergie de ces paroles < pou 
encore, ajoute Dion, devant la crainte qu'inspi- 
rait l'armée. Adrien fût admis parmi les dieox; 
il eut un temple, un collège de prêtres. Antonio 
lui fit rendre les plus grands honneurs, lui con- 
sacra un bouclier magnifique, continua d'obéir 
à sa pensée, et conserva à la tête des diverses 
branches de l'administration les bommes qu'il 
y avait plaoés. Aussi les provinces, sous m 
gouvernement stable, sous un prince libéral 
qui continuait les graiids travaox de son prédé- 
cesseur sans leur imposer les charges de ses 
continuels voyages, furent-elles plus florissantes 
que jamais. Il s'était dit rendre un compte 
exact de leurs impositions comme de lears re- 
venus, n y entretint à ses fîrais des écoles d'é- 
loquence et de philosophie, dépenses auxquelles 
fl trouvait le moyen de suffire par le soin qu'A 
avait eu de retrancher à des ftivoris ou des poètes 
de cour les pensions qui n'étaient pas méritées 
par des services réels. Sa vie d'ailleurs était 
aussi simple que possible : il voulait que sa 
maison fût tenue avec une aisance sans faste et 
une économie sans avarice. Ses propres esclaves, 
chasseurs, oiseleurs ou pêcheurs, pourvoyaient 
aux besoins de sa table. H avait foit vendre 
ceux des biens de la couronne dont la conser- 
vation lui paraissait onéreuse, et selon la saisoo 
de l'année il habitait quelques-unes de ses ter- 
res : celles qu'il avait dans la Campanie for- 
maient la limite de ses plus longs voyages. 
« Quelque économe que puisse être un sovTe- 
rain, disait-il, la suite nombreuse qu'il entraîne 
après lui devient ime charge pesante pour les 
provinces qu'il visite (2). » C'était la Campanie 
qu'Antonin avait administrée lorfkpie Adrien, an- 
térieurement à son adoption, l'avait nommé l'un 
des quatre consulaires chargés du gouvernement 
de l'Italie ; et nous voyons, par plusieurs passages 
de la correspondance récemment retrouvée de 
Fronton avec Marc-Aurèle alors César, que, de- 
puis son avènement à Tcmpire, il avait conserré 
l'habitude de résider souvent dans cette belle 
province. Tantôt c'est le jeune Marc-Aurèle qui 
écrit à Fronton : « Le climat de Naples, toujours 

(1)«Imp. CaesarT. /Elins Hadrianua Antoninu<i MuitSex- 
tino AcuUano. Sentenliam dlrt patris mel ( vf 1 ) si qoid 
pro senlcntla dixit desoribcre Ubl permitto ResrrtpoL 
RecoRn. UMdr?iorMmafl. Art. VI Idus Aprtl. Borax 
(.«s Antoiriu» Il cl ITiPsenle II. Cos. » Spon, MUrelL, 
p. S5S ; et Bœckli, Corp. Inscr. Grsecar,^ pars XIV, insa. 
l^ytûr, sfrt. I\ , Sm>rna. 

(J) J. CapUoUn, f ir d'Jnt., l rv 



849 



ANTONIN 



850 



délidenx, est bien Tarîable (1). » Tantôt Fhmton 
hri annonce son désir d*aUer le rejoindre : « Quand 
j'aurai quitté le consulat, lui dit-il , je monterai 
en Toiture et je Tolerai vers vous ; car toutes mes 
joies sont à Naples (2). » Une autre fois, Marc- Au- 
rèle rend compte d'un détour qu'il a fait pour 
aller yisiter Anagni , non loin de la Toie Latine, 
qui conduisait de Rome en Campanie par Féren- 
tiniim (3) ; puis, dans une autre occasion, il in- 
vite Fronton à venir l'attendre à Gaëte (4). Les 
inscriptions nous fournissent aussi la preuve 
que, dès le commencement de son règne, Antonin 
usait de la puissance souveraine pour doter 11- 
talie méridionale de monuments importants on 
d'institutions utiles. C'est le môle dePouzioles, 
qne les tempêtes avaient détruit en partie, et 
qu'il fait relever (5); puis des combats d'athlètes 
qu'il établit dans la même ville (6). C'est l'am- 
phithéAtre de Capoue, qu'il orne de colonnes et 
de statues (7) ; un pont écroulé, qu'A reconstruit 
sur le Lyris (8) ; un aqueduc, quîl établit à Scy- 
laceom (9). Jules Capitolin nous parle, à son 
tour, dn phare de Caiète, du port de Terradne. 

C'est amsi qu'AntonIn employait ses biens 
immenses y dont il avait abandonné la possession 
à sa fine Fanstine, ne s'en réservant que les 
revenus. Cette fille unique, il la maria à son fils 
adoptif Bfaro-Aurèle, pour l'éducation duquel 
II ne négligeait aucuns soins. Hérode-Atticus 
était son maître de littérature grecque; Fronton, 
ioo professeur d'éloquence latine. Pour l'initier 
à l'étude de la philosophie, Antonin avait fait ve- 
nir de Chalcis ApoOonius , et le manda au palais 
dès qnll apprit son arrivée. Le vaniteux phi- 
losophe répondit à l'envoyé de l'empereur que 
œ n'était pas au maître d'aller trouver le dis- 
ciple, mais au disciple à venir trouver le maître. 
£n apprenant cette impertinence, Antonin se 
contenta de dire en riant : « Il a été plus facile à 
Apollonius de venir de Chalcis à Rome, que de 
sa maison au Palatin. » Le mariage de Marc-An- 
T^ avec Fanstine fut l'occasion de fêtes magni- 
fiques. Non-seulement dans les jeux que fit célé- 
brer l'empereur on vit paraître des éléphants, des 
t^res, des crocodiles, des hippopotames, mais 
anssi des animaux qu'on n'avait pas encore 
vos figurer dans les ^arènes, et dont personne 
avant PUne n'avait parlé chez les Latins : le cro- 
cnta et le strepsiceros; ce dernier serait, d'après 
Pallas , l'antilope condôma de l'Afrique méridio- 
nale^ remarquable par ses cornes à triple cour^ 



(1) Lettm inédites de Mare-AurèU et lie Fronton, 
*». n, lellre 1. 
(S) fMd., Ut. II , lettre IS. 
(8) /6M.,liT. IV, lettre 4. 
(♦) Ibid., Hv. V, lettre B. 

(5) MofDinsen , imcriptionei reçni Neapolitant lati- 
Ue, SMO. L'Inscription est de Tan de J.-C. 188. 

(6) MomniBen , 104. L'Inscription trooTée à Amalfl est 
k Fan de J.-C. 14S. 

(7) Monmsen , 8B9S. 

(S) Moiuinsen, 615t. Inscription troaTée près de Ce- 
trano: elle est de l'an de J.-c. 141. 
<9} Donatl, II, p. 849, 8; Monmsen, 68, de l*aa de J.- C. 143. 



bure. Dans le enocnta plusieurs naturalistes (et 
M. Cuvier est du nombre ) ont cm reconnaître 
l'hyène grise t&dietée de noir, qu'au Cap on ap* 
pelle loup-tigre. 

Peu de temps après ce mariage , et dès It 
troisième annéis de son règne, Antonin avait 
perdu sa femme Fanstine, qui mourût à l'Age de 
trente-six ans, ainsi que nous l'apprend une an- 
cienne inscription (1). Sa conduite légère et la 
fiunlité de ses mœurs avaient causé souvent de 
vifs chagrins à l'empereur, chagrins quH cachait 
avec le plus grand soin sous l'apparence d'ime 
tendre affection : nous pouvons en juger par ce 
passage dHine lettre d'Antonin à Fionton : « Dani 
cette partie de ton discours que tu as consacrée 
h la mémoire de Fanstine, J'ai vu encore plus de 
vérité qoe d'éloquence. Oui, j'en jure par les 
dieux, j'ahnerais mieux vivre avec elle en aril, 
qne sans die dans le palais des empereur» (2). » 
Ce fut dans la même intention qu'il fit placer 
Fftustine dans cet Olympe élevé aux Augustes 
par l'adulation des Romains, et qu'il lui décerna 
des jeux dans le drqne, un temple, des prêtresses, 
des statues d'or ou d'argent. Ce qu'A accordait 
à la bienséance, Antonin voulut aussi le faire 
tourner an profit des classes souflirantes. n ins- 
titua en l'honneur de Fanstine un fonds destinée 
élever de jeunes filles , blenfltit d<mt une-mé- 
daille nous a conservé le souvenir. On y voit 
d'un côté la tête de Fanstine ; au revers , Tem- 
perenr assis sur une estrade, et accueillant de 
jeunes ^ants qui s'avancent vers lui : on Ut^-k 
l'exergue, pdella FAUsnifiÀiffi (3). Antonin se 
plaisait d'ailleurs à donner cette direction à ses 
intentions charitables; et nous en avons des 
preuves dans tout le cours de son règne. Sart* 
( De antiqua dvitate Cupra Montana) nous a 
conservé lue inscription où de jeunes enfants 
des deux sexes rendent grftces à l'empereur 
Antonin des soins qu'il a pris d'eux (4) : elle 
est datée de la douzième puissance tribnnitienne 
de l'empereur, c'est-à-dire de l'an de J.-C. 149. 
Dès l'année suivante, un autre monument dn 
même genre consijate la reconnaissance des en- 
fants de la ville d'Urbino pour un bienfait sem- 
blable (5); enfin, des médaflles firappées à la An du 
règne, en 151 , en 160 , en 161 , attestent le retoir 
des mêmes libéralités (6). Nous insistons sur 
cette institution philanthropique, l'iule des plusre- 
marquaUes de l'empire. La lé^slation romaine, 
conforme sous la réptiblique à la rudesse des 
mœurs, en admettant la puissance patemefle sans 
contrêle avait consacré le droit des parents 

(1) MeinoriK dlTC PansUnc Ang. Plcq. clarlstimae reUeta 
matre Infelictaslma. tIx ann. XXXVI mena. III, dteb. XI. 
( Groter. 881, 8 : OrelU, 880. ) 

(l> LIT. i. lettre. 

(8) Eckhel,D. N, F.^ t. Vil, p. 40. 

(4) Poert et Pucllc AUmenUril Cnprenses MontaDl 
Antonlno Plo. trtb. pot. Xll. Imp. II. cos. IllI. Foy. aosal 
Donat, p 884, 1; et Henzen, de Tabula alimentaria Ba- 
bianorum , p. 19. 

(5) Murât., p. 838: 3. 

(6) Eckbel, t. VU, p. tl; 40. 



ut 



AWTOWÏW 



d'eipotier leon enlmts mniTeaii-nés, si la miaère 
ne leur permettait pas de les élerer. Plusieiirs 
pat saines de Plante, deTérenco, de Pline, ne nous 
en offrent que trop d'exemples. Auguste, Youlant 
remédier à la dépopulation de lltalie, avait déjà 
offert une prime d'encouragement aux pères de 
fhmille, en accordant des droits ou des secours à 
ceux qui avaient élevé une nombreuse descen- 
dance; mais ce ftirent Nerva et Tn^an, ainsi que 
leurs successeurs Adrien et Antonin, qui, sous 
rinfluence de cette philosophie stoïcienne dont le 
christianisme, par un travail secret, épurait déjà 
les maximes, inspirèrent aux plébéiens, en fon- 
dant l'institution permanente des pueri alimen- 
tarii, la résolution d'élever désormais tous leurs 
enfants , puisque cette institution leur donnait ; 
la ceititude d'un seooui^ durable, qui ne dépen- 
dait plus d'un caprice du prince. 

Occupé à gouverner ses stûets avec un soin 
aussi vigilant) nous dit Jules Capitolin , que si 
eux et leurs biens lui eussent appartenu , An- 
tonin n'avait nul projet de conquête. Cependant 
personne n'eut autant d'ascendant, ajoute le 
même chroniqueur, sur les nations étrangères, 
qui terminaient à sa voix les différends qu'elles 
avaient entre elles, et recevaient des rois de sa 
main. Pharasmane, roi des Ibères, vint le trouver 
à Rome comme fl était venu y trouver Adrioi, 
et lui fit encore plus de présents ou de ca- 
resses. L'Hircanio, la Bactriane, les Indes, lui 
envoyèrent des ambassadeurs. Pris pour juge des 
prétentions qui s'élevaient entre Rliimétalce, 
prince du Bosphore cimmérien et son tuteur, il 
fit riemooter lé premier sur le trône dont son ri- 
val l'avait forcé de descendre. Les Lades, peuple 
de la Colchide , reçurent également de sa main 
un roi nommé Pacorus. Une de ses lettres avait 
suffi pour arrêter les Parthes, prêts à envahir 
l'Arménie ; et, d'après un simple vœu qu'il avait 
exprimé, le prince d'Édesse, nommé Abgare, avait 
quitté l'Orient. Enfin, deux médailles, l'une re- 
présentant l'empereur posant la tiare sur la tête 
du roi d'Arménie, avec l'exergue rex armenus 
DATvs, l'autre nous offrant la figure d'Antonin 
donnant au roi des Quades la main droite , avec 
l'exergue rex qvaois dâtvs, nous apprennent, à 
défaut du témoignage des liistoriens, qu'aux 
deux extrémités de l'empire, les Quades et les 
Arméniens avaient dû accepter de la volonté im- 
périale le prince qui allait régner sur eux (1). 
Ce sont ces conquêtes pacifiques qui lui valu- 
rent sans doute le Utttdeaubjugatororbis terra- 
rum, que nous lisons dans une inscription faite 
en s<m honneur (2). Cependant il eut à réprimer 
quelques tentatives de révolte dans des pro- 
vinces qui semblaient soumises, en Afrique, 
par exemple, en Bretagne, en Germanie, en 
Dacie, en Palestine : « Les Maures, dit briève- 
ment Capitolin , furent réduits à demander la 

(1) F.ckhel, D. N. f ., t. Vif, p. 15. 
(t) InscripUoD truuréc à Mlrabelia. Voy. LtipiUt, Ittr 
f^enusinum, p. 108. 



paix (1). 1» Pausanias ait plia exfiàidilt» : c Aili- 
nin, nous dit4, n'engagea jamais de aos prapR 
mouvement les Romains dans ancmie gDsre; 
mais l'empire fut attaqué par lea Maarea, peopbde 
la phis considérable des Libyeas iodépiendaDts. 
Antonin les ayaot chassés de tout le pays «oanà 
aux Romains, les repoussa «m extrémités de 
la Libye, vers la chaîne da mont Atlas etki 
peuples qui y habitent {%). » Ce paaaags, tollt^ 
fois, ne saurait nous éclairer sur Vépoqa/t à b- 
quelle eut lien cette guerre d*Alnqoe : une iai- 
cription récemment déooureite dans la prorince 
de Constantine, et encore inédite, aembleriit pos- 
voir fournir sur ce point quelque hunièie. Elle 
est relative à la oonstmction d'une route ttillée 
dans les montagnes de l'Anrès par lea vexillaiRf 
de la livième légion» sous la direction de Pfm- 
tina Meesalinua, légat d'Auguste, proprétsur, 
lorsque Antonin était consul pour la quiiriène 
fois et Marc^Aurèle pour la seoûude. Cette date 
consulaire se rapporte à l'an de J.-O. 146 : « 
lea inscriptions de l'Afirique romaîne, dont aon 
possédons maintenant un grand nombre » griee 
au lèle éclairé du savant chargé denùèreoMil de 
les recueillir (3) , nous apprennent que la troi- 
sième légion avait été jusqu'alora préposée sak 
à la garde du pays (4). L'apparition d'one Ugioa 
nouvelle, ordinairement cantonnée ea Syrie, 
pourrait se justifier par la révolte des Maiivs; 
puis, cette révolte une fois apaisée, on aonil 
profité du concours de ces forces snppUn» 
taires pour tracer dans la montagne une roati 
militaire qui rendit désormais plus difficile touli 
tentative d'insurrection. Dès lors il faudrait s^ 
poser que l'expédition d'Afrique, dont nous ftf- 
lent si brièvement les historiens , eot iiea toi 
l'an de J.-C^ 144 , pendant la septième aaiiée 
du règne d'Antonin , sous la conduite de ■■ lé- 
gat Prastina Messalinus. Cependant la 
matique nous offre un monument d'i 
haute valeur qui parait reporter le trinophi 
des armes romaines en Afrique anx denière 
années du règne d'Antonin : c*est un voéàA- 
Ion portant d'un côté la tête de ce prhK», m 
nom , et la date de sa vingt-troisième puissHBi 
tribonitienne.(de J.-C. lao). Au raven, 1^ 
pereur, revêtu du paludaipentum on hiMl de 
guerre , une lance à la main , regarde à ses pfedi 
une figure symbolique de l'Afrique, qui, pfl*** 
temée , lui tend la main droite : derrière , sk 
Victoire élevant un trophée. Bnonarottf clEckM 
ont rapporté ce médaillon à la défaite deslfeo- 
res; et Ttiabitude où l'on était da frapper d»' 



0) J. Caplt., f^ita Aniom,, f t. 

<S) PauMnias, Arcadie^ ch. 4S. 

(S) M. \jtoti Renier, * l'obUgeanee dn^oel Je éotaaceB- 
monlcaUoD de l'insortptloD de PnuiUaa MenaK^ak 

(4) m Jiiiqu'icl, diMit en 184? M. LetronM,M t'Pi* 
trooTé en Algi^iie d^tnscripUoD où soit cttée, coose 1 
résidant, une autre léf^ton que la trolMèroe. Les aatetfi 
et les monumcnU épf|;raphlqucfi sont d a<'conf petf^' | 
blir qu'il n'y a e\\ dans la Nunildie qa'une seule Ufto*-* 
Journal dès savant* , octobre 1S47. 



858 



autonin 



854 



les drconstances importuitM des médafiles de 
[grands modules quideyaient rappeler les Mts g|o- 
neux pour Tempire, scsiMe jnstûler le«^ oplnioa. 
Peut-être TAfrique, etplorée par nos Bdvants, of- 
flrim-t-eUe bientôt ifoelque inscription où la ques- 
tion se troiiTera résolue par un témoignage mollis 
Vogue qne ceux (|ue nous Tenons de elter. 

Quant à Texpédition de Bretagne, elle est éga- 
lement relatée par Capitolin et ^Pansanias^ qui 
nous laissent aussi tous deux dans Hncertitude 
sur Tépo^ue où elle eut lieu : « Soua Antonio, 
dit Capitc^nn , LoIIius Urbicus Tainquit les Bre- 
tons, et fit élcTer un second mur reyétu de gâ- 
tons après avoir i^pDussé œs barbares. » t>*a- 
près Pausanlas, c'était la nation des Bri^antp, 
peuple delà grande Césarienne, qui aTaHrait' 
irruption dans le pays appelé par Pansanias Ge- 
Dui^ja, que Cafnbaen Identifie avec le mot GitH- 
nedhf en latin GWinetbIa, c'est-à-dire Galles 
du Nord. Une Inscription trouvée sur les fron- 
tières de l'Angleterre et db l'Ecosse , et conser- 
▼ée maintenant dans la bibUotbèqo9 de l'uai- 
Tersité à Edimbourg (1) , nous donne l'époque de 
la guerre de Bretagne, en constatalit qu'une partie 
de la. grande muraille élevée^ à ïà suite de cette 
expédition , au nord de celle qui avait été entre- 
prise par Adrien, et reportée entre les grands es- 
tuaires de la Clyde et du Forth , Ait construite par 
la cohorte première des Lugemes ( peuple de la 
Gaule bdgique) (2), lorsque Antonin était consul 
pour la troisième fbis. Or ce troisième consulat 
hii ftit décerné eu l'an de J.-C. 140, et ce fût en 
145 qu'il prit le quatrième : c'est donc dans cet 
espace de temps qu'il fiiut placer les événements 
de la guerre, et la construction du rempart qui, 
reliant les deui mers, fermait désormais l'Angle- 
terre aux incurfdons des habitants de l'Ecosse. 
D'autre part, tottt porte à croire que ce fût ce 
succès des armes romaines, préparé, dit Fron- 
ton , par la sagesse du prince donnant ses ins- 
tructions du fond de son palais, comme le pUote 
asids au gouvernail règle la course du navirê (3), 
qui valut à Antonin le titre d'fmperator pour 
la seconde fois , titre quil a porté dès l'an 140 , 
peut-être même dès l'an 139; en sorte que ce 
fut dans l'une de ces deux années qu'eut lieu 
l'expédition militaire, bien que la construction 
du rempart ait pu avoir lieu dans les années sui- 
vantes, il est, en effet, conforme aux précédents 
de l'histoire impériale, de voir l'avènement d'un 
nouveau règne signalé par les efforts des peuples 
conquis pour recouvrer leur indépendance. Des 
détachements de trois légions différentes, la 
vingtième, la seconde et la sixième, furent em- 
ployés à la construction de la muraflle nouvelle, 
comme le prouvent les inscriptions trouvées dans 



(f/ Voy. Britannia Romana , pw Bonltj ; Scotland , 
Insc XX^. 

(t) ^oif. Pline, HUL iwl., L IV, c. 17} et Taclle, HUt., 
I. V, c. 16-18. 

(S) P^oy, le paaégTrtqac adreué par Bnméne ao Cétar 
Qoostaot. 



les ndnet du travail gigHiteaque caifepris par 
les ordres d'Antenln(l). 

A part les deux guônres de Bretagne et d'A- 
frique ^ sur leaqueUea , à défaut d'historiens, les 
monuments noua donnent quelques renseigne- 
ments, BOUS ne savons rien de l'ordre chrono- 
loglquékdes mouvements qui eurent lieu parmi 
les Duces, lea Gemiains, les Alains, les Achéens, 
les Égyptiens, les Juifb : partout la rébelion fut 
réprimée par les lieutenants de l'empereur. Voilà 
tout ce que bous dit Capitolin ()). M. Letronne, 
dont la critique historique est ordinairement si 
Juste , si éclairée , nous parait attacher trop d'im- 
portance au témoignage- de Malala lorsqu'il ad- 
met ^ d'après ée géographe, qu'Antomn se -rendit, 
vers la fin de son règne, en Egypte, pour-ré- 
primer une sédition du peuple , qui avait massa- 
cré le préfet du pays ; qu'après avoir vaincu les 
rebelles, il embellit Alexandrie de plusieurs édi- 
fices, et' se rendit à Antioche, où il fit exécuter 
plusieurs grands travaux à ses frais (3). C^te 
assertion d'un chroniqueur du Bas-&npire ne 
parait. paa pouvoir balancer le térooi^iage for- 
mel de CapHoUa, qui dit, amsi que nous l'avons 
rappelé au eommencement descet article t Nul- 
las expedUicnes ohiU,nisi quod ad agros suos 
pro/èetui est ad Campaniam. Les voyages des 
empereurs étaient des événements trop impor- 
tants dans les provinces pour qu'elles n'en con- 
sacrassent pas le souvenir par quelque monu- 
ment, et dans la série des médailles d'Antonin 
on n'en voit pas figurer une seule qui , comme 
pour tant d'autrea princes, constate le départ 
ou l'arrivée : advbntvs ou profectio. Il est vrai 
qu'Orelli parait attribuer à Antonin le Pieux , 
dans son recudl, une inscription trouvée à Ostic, 
et consaprée k Isis en l'honneur de l'heureux 
retour d'Antonin et de Faustine; mais c'est de 
Marc-Aurèle qu'il s'agit sur ce monument épi- 
graphique, puisqu'on y parle des enfants de 
l'empereur, et qu'Antonin n'avait qu'une lillo 
portant le nom de sa mère, cette même Faus- 
tine mentionnée par l'inscription (4). Nous devons 
donc croire que TÉgypte, qui saisissait avec tant 
d'empressement l'/oœasion de témoigner son dé- 
vouement aux empereurs , aurait consigné sur 
quelques médailles le voyage d'Antonin , s'il eût 
faif^iusi en sa faveur une exception à larègle 
qu'il s'r^tait imposée de ne pas quitter l'Italie. 
On peut juger de cet empressement par l'exis- 
tence de plusieurs médailles frappées dans la 
huitième année du règne d'Antonin. Elles re- 
présentent, d'un côté, la tète de l'empereur, 
de l'autre, les sept planètes, caractérisées par 
une tète de divinité et une étoile, et accompa- 
gnées d'un des signes du zodiaque, celui avec 

ri) Britannia Romana, par Jones Horsley; Scotland, 
Irsc. I. II, /f , etc. 

(t) Rebellante» contudlt per prffMdea et legatoa. J. Ca- 
pll. c. 8, f ita .-/mon. 

(•) Recutii des intcriptions de Vttgypte^ 1. 1, p. ISS. 

ik) PRO 8ALTTK ET KEDITV IMP. AITTONIIII AVO. 
PAVfTllfJI AVG. LTBEEOBTMQUK lORVM. OT^I^ iSW. 



855 



AirroNm 



856 



leqnd » sidrant la croyance des anciens, elles se 
levèrent successivement h l'horizon lors de la 
naissance du monde. M. l'abbé Barthélémy (1) 
pense qu'on avait voulu exprimer ainsi le bonheur 
qu'Antonin procurait à ses peuples et rappeler 
l'âge d'or, d'autant plus que son élévation à l'em- 
pire avait concouru, à quelques jours près, avec 
la naissance anniversaire du monde, que les 
Égyptiens plaçaient au 20 juillet, et avec le retour 
d'un nouveau cycle ou nouvelle révolution de 
quatorze cent soixante et une années égyptiennes. 
Quant à l'époque où ces médailles furent frap- 
pées, eUe paraît concorder avec un fait dont 
Capitolin, dans sarie de Macrin (2), nous a con- 
servé le souvenir. Le proconsul d'Afrique ayant 
consulté la déesse Uranie à Carthage, dans les 
premiers temps du règne d'Antonin, àbr la durée 
de l'empire, elle prononça huit fois le nom d'An- 
tonin Auguste ; d'où on avait conclu que ce prince 
ne régnerait que huit ans. Il est donc possible 
que, pour écarter ce foneste présage, on eût con- 
sacré aux astres , dont on implorait ainsi la bé- 
nigne influence, cette suite de médailles (3). Nous 
pouvons encore emprunter un autre ordre de faits 
à la numismatique, faits omis par les historiens. 
Nul empereur n'eut plus qu'Antonin, ainsi que 
le prouvent les médailles, le désir de réveiller 
dans l'esprit du peuple les glorieuses origines 
du peuple romain : la fbite d'Enée, son arrivée 
en Italie, la fondation d'Albe; Mars s'approchant 
de Rhéa endormie; Romulus portant les pre- 
mières dépouilles opimes; Horatras Codés; l'ar- 
rivée d'EscuIape dans TUe du Tibre, figurent sur 
les monnaies frappées sous son règne. Ce prince 
comprenait que le culte des souvenirs est essentiel 
à la vie des nations, et que l'avenir ne leur appar- 
tient qu'à la condition d'avoir la religion du passé. 
Sous un règne où les guerres furent si rares, 
et n'engagèrent jamais qu'une bien faible par- 
tie des forces du pays, les institutions pacifi- 
ques, la législation, la jurisprudence devaient 
s'enrichir de cette foule d'édits, de rescrits, d'a- 
méliorations dans le droit dvîl que nous trouvons, 
en effet, cités dans les Pandectes, et qui placent 
Antonin au premier rang des législateurs. Aidé 
des lumières de Ymidius Vérus , de Salvius Ya- 
lens, deVolusius Mœcianus, dlTlpius Marcellus, 
de labolenus, fl développa le droit romain dans 
le sens de l'équité naturelle, qui, sous l'influence 
du christianisme naissant, apprenait enfin aux 
hommes qu'As sont fVères. Cest ainsi que, vou- 
lant prévenir les persécutions incessantes que 
semblait, dans l'ancien droit, autoriser l'escla- 
vage, il ordonna par un édit de vendre à de jus- 
tes conditions l'esclave réfugié aux autels ou de- 
vant les statues de l'empereur, si la cruauté du 
maître paraissait excessive (4). Si l'esclave avait 



(1) Mém. de VAead. de» imer,, t. XU, p. soi et snir. 
(i) Chap. 8. 

(8) f oy. encore nxxt ce «njet Eckhel , D. N. f ., numi 
dlexandrini, l. IV, p. 70-71. 
(4) Fùy, le rescrlt d'Antonin «tté par UIpleo, L. s, D., 



été mis à mort , le maître qui s'était fait oinâ 
Justice à lui-même était soumis à la peine de 
l'homidde commele meurtrier d'un esclave étran- 
ger (1). Enfin, quand la liberté de l'esclave étaK 
rattachée à quelque condition encore pendante, 
bien que son état ne f&t pas changé en Êiit, TeDi' 
pereur décida que dans les châtimeots il serait 
traité en homme libre. Cest aux institutioiis 
d'Antonin que se rattache le sénaius-ixmsuUe 
Tertullien rdatifau droit de succession des mères 
sur les biens de leurs enfants : faisant suite à h 
loi Julia et Poppsea , il déclarait la mère qui avait 
obtenu le Jus liberorum ante à hériter de sa 
enfants par intestat, lors même qu'elle n'était pas 
consanguine avec eux (2). La quarte Anionine 
étaNie en faveur des Adoptés sur les biens des 
adoptants , l'extension de la lot Falddia aux h^ 
ritiers cU> intestat chargés d'acquitter des fidei- 
commis, et plusieurs dispositions importantes sar 
les legs et donations , sont également datées da 
règne de ce prince (3). Des lois somptuaires sor 
la dépense à (aire dans les combats de gladiateurs, 
des règlements sur les inhumations interdites 
dans l'enceinte des vflles, l'établissemisit de 
médecins publics à Rome et dans les grands oah 
très de population, la grande modération ap- 
portée dans l'exercice du droit qu'avait l'État de 
faire transporter ses agents dans tout l'emiiire 
aux frais des mimicipes, l'abolition de la ooofis- 
cation , la recherche sérieuse que Ton faisait des 
délateiirs, l'indulgence qui exempta du supplice 
plusieurs conspirateurs (4), justifient les krains^ 
accordées au prince dont tous ses successeurs voi- 
laient porter le nom sans avoir le coorage d'imi- 
ter ses vertus : « J'ai loué souvent Adrien dais 
le sénat, écrit Fronton à Marc-Aurèle : or, je t'a- 
vouerai, sans vouloir ofTcnser ta piété filiale, que 
le désir de lui plaire et de le rendre favorable i 
nos vœux avait plus de part à mes éloges q« 
l'afTection. Je le respectais sans l'aimer. AntciiiB, 
au contndre, je l'aime comme l'astre du joar, 
comme le souffle qui anime la vie. Si je le loue, 
son éloge ne doit pas demeurer enfoui dans te 
actes du sénat : c'est aux grands jenx du cnqae 

I, VI, De bis qol toi... Toy. aoMl VBUtoire de retOexen 
dans l'antiquiU, par M. H. WaUon, t. III. 

(1) Galas, 0. I, VI. 

(1) f^oy. le Digette, Utre XXXVIII, 17. Antoota tooM 
encore que le mari qui n'aurait pas été chaste ne pit 
accuser sa femme d'adultère, f^ojr. saint AugosUo. 

(S) f^oy. Ch. Giraud, HUt.du droKromols, ItS,et 
Wenck, IHuert. I, II; Divu» Piu$, sive ad teges vaf 
jinUm. PU a comment.; LIps., 1804, 180S, lo-4«. 

(4) Un seul citoyen , AtUlIns Tallen . ooopabie d^roir 
aspiré è la tyrannie, vit mettre ses biens en vente; être 
Alt le sénat qui lui infligea cette peine. L'empemr ne 
voulut pan qu'on recherchait ses complices, et II aida fO> 
flls dans tontes les orcaslons. Convaincu do ntémeerlac 
Princlrn périt, mais par une mort volontaire; et Antonlia 
d(^fenflc d'approfondir cette cnnjitrallon. (J. Cap.. ch.ViL) 
Vulcatlu!! Oalllcanus nous apprend aussi qu'Avidiui Cit* 
stuit. descendant du meurtrier de César, avait essaye das* 
sa Jeuncwp le détrôner Antuiiin. (F'ita Av, CVurti.f 1.)^ 
Antonin, dit oumI J. CapItoUn, condamna quelqnesd' 
toTCH!! pour crime de concussions, II rendit leur {ulri- 
roolne à leurs enfant^, h la charge de rcsUtacr aui ffC* 
vinces ce qui leur avait été extorqué. 



857 



ANTONIÎÎ 



8S8 



que je le prononcerai , c^est avec mon &me toute 
entière que je Taurai écrit (1). » 

L'empereur philosophe qui méritait ce pané- 
gyrique, qui ne voulait régner que pour le bon- 
heur de ses si^ets , qui répétait souvent le mot 
de Sdpion, « Il vaut mieux sauver un citoyen 
que détruire mille ennemis, d ne pouvait persé- 
cuter cette religion divine qui venait éclairer les 
meilleurs esprits et saper en silence le poty- 
tiiéisroe, avili par ses excès. Tertulhen dit positi- 
vement que l'Église ne fiit pas persécutée par 
Tordre d'Antonin (2). Si les anciens édita ocHitre 
les chrétiens furent exécutés par quelques gou- 
verneurs, l'apologie de saint Justin, qui réclamait 
esk termes si dignes la liberté de conscience en 
faveur du christianisme naissant (3), itat favora- 
blement accueillie par le prince auquel elle s'a- 
dressait ; de telle sorte que Sulpice Sévère a pu 
dire justement : Antonino Pio imperante, pax 
occlesiisfuit (4) . La paix régnait donc dans l'État : 
pas d'ennemis au dehors , pas de troubles à l'in- 
térieur : de son palais du Palatin ou de ses villas 
da Latium et de la Gampanie, Antonin dotait 
Rome et les provinces de riches monuments et 
dinstitutions utiles. A Rome, c'était le temple 
d'Adrien sur le Forum, leGrœoostasisrebAti après 
un incendie qui avait consumé trois cent quarante 
maisons ; le tombeau d'Adrien achevé ; le Pan- 
théon réparé, ainsi que le pont Sublichis (5). A Lit- 
vinium, où il était né, à Lorium, où il avait passé 
sa jeunesse, c'étaient des temples, des villas dont 
on voit encore de nombreux vestiges ; à Antium, 
des aqueducs; à Palleotium en Arcadie, d'où 
Évandre était venu le premier avec une colonie sur 
le mont Palatin, des institutions en l'honneur des 
origines de la ^ire romaine; en Lyde, dans la 
Carie, à Cos, à Rhodes, plusieurs villes qui avaient 
été renversées par des tremblements de terre 
étaient entièrement rétablies. Pausanias, qui nous 
a conservé le souvenir de ces généreuses entre- 
prises (6) , en cite encore d'autres exemples en 
Grèce, en lonie , en Syrie, à Carthage. Jusque 
dans l'oasis de Thèbes, une inscription nous at- 
teste la reconstruction du temple d'Aménébis, 
sous le règne d*Antonin (7). Jean Malala, de son 
o6té , nous parle de nombreux édifices élevés par 
ses ordres à Alexandrie, d'un temple de Jupiter 



(1) Uttres de Mare-Auréie tt de FronUm, Ut. II, let- 
tre IV. 

(t) JtpoUtç. y. Xipblllo dit également qu'Antonio ne 
fÉt nullement hostile aux cbrétleM. 

CB) Vo^. la belle appréciatton de cette apologie par 
M. VlUemaln dans set Mèlangu, t III, p. tt7. 

(4) Saer. kUt, II, M. 

(I) IVoaa ne coro prenons paR, au nombre des monuments 
éteTés à Rome sons le règne d'Antonta , la colonne de 
granit qui portait sa statue, parée que, contrairement 
A Poplnlon de Vignole (Joannit Fiçnoli de Columna 
impêratorii Jntonini PU ditsertatio) ^ nous croyons 
qs'dle (ut élevée après sa mort et probablement «nr 
l'emplacement du buttmm, c'est-à-dire dn lien où son 
sorps avait été brûlé dans le champ de Mars. 

(•) jircadiê, cb. XLtu. 

(7)11. LttTwne, BêcmeUdtiinierifiWmidêrÉinfpU, 
1 1, p. IM et lalT. 



à Héliopolis , dn forum de Laodicée , de thermes 
à Antioche qui fut en outre entièrement pavée 
aux frais de l'empereur, libéralité dont une ins- 
cription consacrait la mémoire (i). De nominaux 
témoignages épigraidiiqnes, qu*fl serait trop kog 
de rapporter, viennent encore ^jouter bien des 
noms à cette liste (2). 

Ce fut au milieu de ces soins incessants pour la 
prospérité de son empfane , qu'après vingt-troisans 
de règne Antonin mourut le 7 mars 161 , âgéde 
près de soixante-quinze ans, aussi regretté, dit 
Capitolin,que s'il eût été enlevé à k fleur de son 
âge. Un soir qu'A avait fiiit, en soupant dans sa villa 
de Lorium, quelque excès de laitage, fl fht pris de la 
fièvre; et sentant, dès le troisième jour, que la ma- 
ladie devaitavoir une funeste issue (3), fl fit porter 
chez Marc-Aurèle la statue d'or de la Fortune; 
qui ne quittait jamais le chevet des empereurs : 
puis fl fit appeler ce fils adoptif qu'A avait élevé 
pour le bonheur des Romains, et lui donna, en 
présence des préfets de Rome et du prétoire, ses 
dernières instructions. Le tribun de service vint 
ensuite lui demander, comme c'était la coutume 
le mot d'ordre pour la nuit : • Égalité d'Ame ,t 
répondit-fl, jEquanimitas, » Ce fttt sa dernière 
parole; eUe résumait la doctrine du stoïcisme; 
un chrétien aurait dit : Charité. 

Noël des Vergers. 

J. Capttollo . FUa .iênUmini. — Xlpbllin , ap. Dion., 
I. LXX. — Aurelins- Victor, Bpitom. et de Cmêor, — JDivuf 
Piu», iive ad leget imp, TU. jEL Anton. PU a. Com- 
ment., Car.-Chr.-Prld. Wenek ; Lips., 1804-1806, lo-i*. — 
Fie d: Antonin, par M. GanUer de SIbert, hi-lt. 

ANTOHiH OU ANTOMiircs lÀberolts, my- 
thographe grec» vivait probablement vers k» 
milieu du second siècle de notre ère, sous le 
règne des Antonins. On a de lui une collée- 



(i) i. Malais, CArofwvnvMs ; VeoetUsj In-f», p. il9. 
(t) rog., sans parler td de ntaUe, l'aqneduc d'Athè- 
nes, OreUt, su ; BœeUi. /fisc. Atiiem, cl. VU , ttS. S48. 

- Dans le Péloponnèse, DonatI, IM, i ; Beeekb. Ime. P»" 
topon., 181t. 18U et 1818. » En BéoUe. Id.. leiT. - En Asie 
Mineure, lû.,pauim; Murât., MLXXVIII , 7 - En CUicle, 
Umter, CCLV. 4. - En Atrlqne, près de Tunis, DonaU, 
189, 17-, près de Boagle, Id., 140, 4; A Umbèse, Insc. dé- 
diée à Antonin par L. Novius Crlsplnos, son légat en 
Afrique ( M. L. Renier, Recherehet $wr ta tfUte de Lam^ 
bése . p. 81 ) ; puis plusieurs monuments de la tille de 
Lambèse élevés on acberés sons le règne d' Antonin, 
ainsi qu'il résulte du rapprochement d^scrlptloos citées 
par M. Renier ( Rapporta adretsét d M.le minUtre de 
linstruet. publ., p. 88 et 88 ); A Vereennda . toa habitante 
rendant griees è Antonin , q«l leur atalt faU amener 
Teau par des aquedoca ( BapporU de M. Renier, p. 18). 

— A Ntroes, dans les Ganles, Omter, GXC, 11; au bouf 
Lncrétius , près d'AIx en Provence , thermes eédés ain 
habiunu, Orelli, 908} à Narbonne, thermes reconatratta. 
Murât., MXXXII, 4. ~ En Espagne, les habitants d'6- 
^ara A Antonin. Pinestres, cl. II, n* 18 : Médina, Omter, 
a:U V, 6 ; Cartbagène, Orelli, 8688. - A Trêves, Lerseb, 
Central Mmemm RkeinlândUeker Intckriften, III. t : 
A Augsbonrg (Aug. vtndeUc.}, Antonin fatt rétabttr la 
roote et les ponts, IMd.. etc. 

(8) On pourrait supposer que la santé d'Antonio don- 
nait depuis quelque temps des Inqulétndes, pnlsqall 
eslste à Lyon on antel commémoraUf d'an sacrUtoe tan- 
robotique offert ponr la santé de ce prlnee A la date da 
t décembre 100 . c'est-à-dire trois mois environ avant aa 

mort. ^oy. las MicHipKolw onlifiiMt di Iiroii» parM. et 
BolariMi, p. Sk 



859 



ANTONIN — ANTONINA 



860 



tion de Métamorphotes ( Meraiioçxpcooccov ov 

va^tûf^ ), en quarante et un chapitres, ouvrage 

intéressant pour le philologue, parce qu'on y 

trouve des fragments d'anciens poètes. On ne 

connaît qu'un seul manuscrit d'Avtonius Libe- 

ralis , qui se conserve k la bibliothèque de Uei- 

delberg. Berkel publia cet ouvrage séparément ; 

Leyde , 1674, in-^i2. La meilleure élition jusqu'à 

présent est celle de LeipEig , 1832, in-6* : elle 

conti«it les commentaires de Henri Verkejk et 

d'autres. 

Schoell. HMoêrê d« ta iménaurt gncque, X, V 
p. U. — BMi. Bpiitola erttie* mi B^ittonade super 
jénfnino UberaU Parthenio et JritUmeto; Ulpzlg. 
1809, ln-8", 

* ANTOHiir , sénateor romain , contemporain 

de Pausanias, vivait vers le milieu du second 

siècle, n construisit plusieurs édifices à Épi- 

daure : les bains d'Esculape, le temple du dieu, 

celui de la Santé (TYista) , enfin un réservoir 

(iXvrpov). 
J'aasanlâs, II, 17. 

AHTONiir , philosophe , «é en l&gypte , mort 
en 391. Il ouvrit dans le voisinage de Canopée 
une école de philosophie qui eat de nombreux 
disciples. Le fond de son ensaignMiieot était le 
retour an paganisme. Toutefois , il ne se dissi- 
mulait pas que l'édifice des anciennes croyances 
menaçait ruine. 

Eunaplas, nta OBdetiif p. m, éd. #AnTen: iMt. 
ANTONIN- HONORAT) OU ANTOlflirS HO- 

HORATUS, évèque de Constantînople , vivait 
vers l'an 435. Il est surtout connu par «ne lettre 
adressée à Arcadius, évéque espagnol, alors en- 
voyé en exH par Genséric, roi des Vandales. Aa- 
tenin l'exhorte à souffrir patiemmeat pow laM , 
lui rappelle l'exemple de plusiean saints, et 
l'encourage à persévérer afin d'obtenir la cou- 
ronne du martyre. A la fin de sa lettre Antonin, 
donne des compar^sons pour expliquer le mys- 
tère de la Trinité. CeUfi Hiettre est courte, mais 
pleine de pensées édifiantes. On la trouve dans 
la Biblîotheca Patrum. 

Dupio, Bibliothèque des auteurs eeeî^iasHqwt du 
cinquième siècle. — Cave. Script, gecles, — Pabrtdos, 
Biblioth. lût. et wud. œtat. 

AHTOifiBf. Vay, Màrc-Adaèle. 

AifTomiff de ForàglUmi (saint), théologien 
italien, né à Florence en 1389. mort dans la 
même viDe ea 14ô9. Il se fit, de bonne heure, 
dominicain, et entra au oonvaot de Fiesole, qui 
venait d'être fondé. Son sayoir en droit canon, et 
en histoire ecclésiastique le désignèrent aux pre- 
nsSèree charges de «on ordre : il fkit prieur de 
plusieurs couverts, auditeur de la Rota à Rome, 
vicaire-général des Dominicains en Toscane et à 
Naples. Le pape Eugène lY le oonuna archevê- 
que de Florence en 1445, et Antonin n'accepta 
qu'après une année d'hésitations. D prit {>art au 
concile de Florence en 1456, et prononça un 
discours qu'il nous a conservé dans sa Summa 
historialis, 11 fut enterré à llorencedans l'église 
de Saint-Marc, où l'on voit encore la magnifique 
chapelle qui toi élevée en son honneur, en 1588, 



sur les dessins de Jean de Bologne. Il fut cano- 
nisé en 1523 par le pape Adrien YI. Les princi- 
paux ouvragesd'Antooin sont : De/ecerunt, sice 
Summa co^ifessUmalis ; Bope, 1472, 10-4"* ; livre 
souvent réimprimé, et traduit en italien soos k 
titre : Istru&iane de^sacerdoU, ovvero Somma, 
Àntonina composta volgarmente; Bologne, 
1472, in-4^; •— Summa Summarum, sw 
Summa i?iêoU)fUa, in quatuor partes disiri- 
buta; Nuremberg, 1478, 4 vol., in-fol. ; Vérone 
1740, 4 vol. in-lbl; — De Exctnamunicationi- 
bus, Suspejuionibus et Inierdictis,Irreçulan- 
tatUnis ei Pcmis; Venise, 1474, iii-4o^ 1181, 
in-4<*;— Ànnotationes de DojuUione Constan- 
tîMi ; Cologne, 1535; — de Septem Saeranen- 
tis, sans indication de lieu ni de date ; — Serwh 
nés de LaudUnts Beaix Vir^inis^ dans la Br 
bUotheca ilfariana, de Alva; Madrid, 164«, 
in-fol.; cinq de ces traités, de UsurU^ d* Inttr- 
dieto SeclesiM, de Suspensione, de Escammit 
nieatione, de IrregularUatibus j ae trooveol 
dans les vol. VII et XTV de la grande coUedioi 
de Ziletti ; — Tractaius universi juris ta «mai 
con^eiri; Venise, 1584, 18 vol. in-fol ;— SumM 
ffistorialiSf sive Cknnica tribus partibm 
distincta, ab orbe tondito ad oanum 1459; 
Venise, 1480; Nuremberg, 1484, 3 vol. in^oL; 
Bâle 1491 ; 8kaaboorg, 1496; Paris, 1512. Ui 
œuvres coroplèlat (opéra omnia ) de saint ia- 
toaia ont été publite par T. Mainachi et Rena- 
deiy, d'après les mannserits autographes de rao- 
taor; Florence, 1741, 8 vol. ia-foL 

Maizuebellt, ScriUori d^ttmUm. > Ncgri, maria de/» 
Scrmoei FtormCini, l7St, p. M. — ^cta Setnetonm. 

AifTOWia (/eoa), asédeda polonais, né i 
Kaszow, ea Gallide, i la fia du «jainzième siède; 
mort vers 1550. H étudia k CÎacovie et à Pa- 
doaa. En revenant dTtaUe,il«e liai Bâle afs 
Érame. U exarça la médecine «ans négliger b 
caitare des lettrés. Outre quelques vers sor b 
aaort de l'amiral Tomicki et sur celle d'ÉraaoMi 
on a de loi : Conâlium animaUum JoaaÉH 
Dubrami; Cmeovie, 1535, in-4« ; — De tuoidâ 
bona VaUtudU^; ibid:, 1535, in-40. 

HflUer, BiM. awcL frset. — Biogroffls. wmdkeile. 

AHTomiia, femme de Bélisairey vivait daii 
la première et «ne partie de la danxièaae laoilii 
du sixième siècle. Fille d*un codier do cirque d 
d'une oomédieaae, elle eut un car^^tière et à» 
mœurs dépravés. En 527, elle parvint à se fiûd 
épouser de Bélisaire, et se Ka, par l'intrigue et 
la débauche , avec l'inAme Théodora, épouse de 
Justinien. Ces deux femmee temireat réolat à 
règne de Justinien et des talents de Bélisaire : 
elles se iouaient de llionaeur et du sang pour W 
souvir leurs passions haiaeaseeet lubriques, ii- 
tonina fit punir sévèrement sÀ propre fils Pho- 
tius , qui avait dénoncé les d^hnnrii^ ^ sa utit 
avec Théodose, jeune ofiloier thraoe. Elle etf* 
tribua à la déposition dn pape Sylvestre pé- 
dant le aiéga de Rome par Witîgès, roi è» 
Goths. Après la mort de Bâisafaracn ia5, db 



Sfll ANTONIHA 

se m rcUgieoM du couTcnt qu'elle aTiil Tonilâ. 

ProEWr, .AUc^iM tl De StUc CstMce. ~ Gibbon , 

AHToanm (Ànn^al), littérateur et lexlco- 
grapbe JUlieo, dé près de Salerne, en 1702, mort 
es IT5à,pTisdeH«j)le8. Après a\oireasel^,peD- 
dant ploB de vingt-cinq uu, la langue et la littéra- 
ture italienne à Poiii, il rentra dans la patrie oii 
II passa le re»te de «et jours. Soo principal ou- 
Yrage est too Diàottario itaiiano-latlno-fran 
ee»e, ei /raneett-latino-UaHano, de 1735, 
3 vol. ioA". On s encore de lui ; erananairt 
ilalientu à Ftaoçedet Fronçait iPttii, 17», 
ùi-12; — une édition de Pra$i! e Rime ai 
Giovanni d*lU Cota, p. 1728, in-13; — <iae 
édttioB 4e TriHin Italia lUttralatitià., 1729, 
3 ytA. ia-8°; — un Teoseil tooê la litre Rime 
tetlle de' ptit illialri poeli ilnliani; ibid., 
I73f, 2 *ol. ia-13; — une édition d'Aiiosle 
Orltmito furloio ; Mi., 17*«,4toI. in-!î. On 
lui attribue entreaatres : JlfAnoirei et AcenCurei 
d'un homme de gualUé, yui s'est retiré du 
mondé; Paris, 172B, 3toI. 

HaiiuclieJIl. Sertit, (flinj. ~ Brtcb et Oraber, Mlç. 

AifTOniKi ( Joitph), anUi]uaira et juriaeon- 
siiltc italien, baron de Saint- Biaise près de Fa- 
lerne, vivait dans la premitoe moJUri ilu dix- 
huilfème sHcle. Il était cont«nparaiD, et, à ce 
qu'on suppose, Mre alaéde l'atÂé Aaaibal Art- 
lonini. Tout ea raistnt son droit iNaplei,<lM 
exerçant des charges importanlEt dîna la mBKis- 
tralure napolitaine, sou Venpereor ChariM VI, 
il «e livra k l'Aude des antiquités de son paya. 
Les onvrages d'Antooini stml : La Laeania, N»- 
pies, 1T49, fn-4°i c'est un traité sur l'histoire et 
les antiquités delà province douttl porte le nom; 
— Dent lettres, ooDtenant des obiervalîoDs sur 
divers pointa de ta géographie napolitaine, adrst- 
■ées hMetteo d'Eg^.Haplea, 17M), in-8°. 
L. J. 



aaToaiBi (Philippe), arcbéologiie ilalloi, 
né vert le milieu du seizième siËcle à Sarsina, 
dans la Romague, mort vers i03û. D fut prêtre 
etclianuinc, et étudia spécialement les monn- 
meatt de sa ville natale. Il publia ses recher- 
cbes Goui le titre : Discortl delV atitichità di 
Sarsina e de' costumi romani; Sarsina, 1607, 
la-i" i la 3* édition ; Faéoxa, 1769, in-4°, conte- 
nait des dissertations de J,-Ajit. AzaiUi et uniné- 
nuire de Joa. FantiM. La tradoction latine de 
l'ouvrage d'Antonini, qui renferme un grand 
non>t)re d'inscriptions latines, a été insérée 
i)an^ ilurmann, T/iesaurvt antiguiintwn ital., 
t VII, La chronique de Termchio ( bourg voisin 
de Rimtni ), dont Antouini a donné le supplé- 
ment, est de l'hislorien Gianettast [Supplemento 
délia ehronica di Verruchio; Sologne. 1621 , 
h»-*-). 

M>iiBttiem,SrHttonritmHa.~tttKilit,tlmamrm 
ItalUi. 

unotnav». Vofet lanomn. 



— ANTOisio (tes 

'ARTOKio, nom commun à pluaiears artistes 
italiens, dunt voici les principaux : 

AnoBio M LoctTB, sculpteur italien, vivait au 

quinzième siicle. Il Cutemplujéàla construction 

de la célèbre laçadede la Cerlosndi PaDio,com- 

mencée en 1473 ; mais on i^iorc la partie spéciale 

I qui lui était assifinéedanscettacontruction. 

I Anronco diFagkia, orHvre de la fln du sef- 

rième siècle, n exécuta la riche erofxel le* deux 

candélabres en argent olferts par Alexandre 

I Famèse \ l'église Saint-Pierre du VaticaB. On 

i voilplusieursdesetneavresdatisd'aDtreséglises 

I et palais de Rome. U Imagina auMl des moyent 

I d'embellir les fontaines pubHqim. 

AnTOMo ni Fedëbii^o, vivait à Sienne vers le 
I milieu du seizième sl*cle. il fil trois statues pour 
' la cathédrale de cette vllte. Il eontritma t l^m- 
belHssement extérieur du même édiflee. 

Aa To;(io DEi. WeizAno, orfèvre du seizième 
siècle. On ne connaît rfe lui qu'nne ctoIt d'arf^t' 
doré, conservée dans la cathédrale de Plaeenxt 
JDSqu'en 1798; elle ftil réduite alors en lingots; 
Les rostres de la cathédrale portent qu'Anto- 
nio recul ponr son (pvvn: cent tteote onces d'ar- 
gent; l'inscription que portait G4tlte croix Ait 
qu'elle fut achevée vlngthuil ans plus tard. 

Airionio ni TficoLO , sculpteur vénitien da 
quinzième siècle. On voit dans la calhédmle ds 
Ticenee, datée de 1448, une statue qui est soo 
œuvre, dco^nara lui en altritme deux autres 
qui se trouveiit à San-Loreniode-Vicence, arec 
cette tnscri[)llon ; Bac opus/eeil mtiyisCer An- 
toniitsdeVenetis. 

Airroiro m Nicolo , sculpteur Borelltin da 
quinzième siècle. Il travaillai Ferrare, et sculpta 
pour la cathédrale de cette ville plusieurs sta- 
tues en bois, placées dans la sacristie. 

AirroiNio di Chbistoforo, sculpleor IlorentlD 
du quinzième uècle. Il travailla en 1451 ponr 
la cathédrale de Ferrare; et on voit encore de 
lui nne gracieuse Vierge en terre culle, avec 
l'oirant Jésus sur ses genoux. 

Amonio n* Veau ou dk Vccgu, sculpteur. II 
vivait dans la première moitié du seizième siècle, 
et (Ut employé & divers travaux pour la cathi- 
dralede Milan : c'était on artiste de grand mérite. 
ViMrl. y Ut lit' Pitlari, tU. ~ Clcognirl. -Storia deltê 
SroUvra. - NA^tr. flfeva ^Ilg- KOniUer-Ialcon. 

•iIfTOlflO MAKGARIT», MALOaKITA, on 
MAEGALITHA, ratiiiu, vivait dans la première 
moilTé du seizième siède. Sun père administrait 
la syni^OgiiedeAalisbonDe. Antonio Mai^arita 
se oonveriit au l'JiriâtiïniGme en 1527 ; puis il 
devint successivement professeur dliébreu ,k 
Augsbourg, k I^pzig, i Vienne, et enfin, d'a- 
pte Schlegcl, i Meissen; ses imivres paralsseof 
toutes postérieuresi sa conversion. Suivant Wa- 
fienicil, Antonio pariait du Talmod sans l'arq^ 
lu. On a de lui, entre antres ouvrages : Exposi- 
tion vraie de la religion juive, de ses inslllv- 
tion*, d» tes mes et eérimonies (ai langue al- 
l(nui)da)iAafliboarg,lU0etl531,ia-«>iFnM- 



8M AHT 

fort, t544-lâfll M lesg : Luther ctta ert ouTnige 
KnaéloeBi — iMPropliétititteFAncienel rfu 
Aout>«auIMaMflit,oi>mpor<!u;Vieciie, 1534; 
— Piautier «n A^ArsN, ooec la protodie, hu 
date ni lien. 

WgISiii, Mtbi iMr., m; lU, Ui; IT, m. - Birtoloc' 
eloi, ««MM*, luv. hM..I,>tl -CaDi.a«iicrai,n- 
MIsM. a SImitn. - WictoHll, SbU, t. IIM- 

ARTomo MOkOauii, potte ibOien. H Tirait 
dans II leconde moitié du dii-M^tième tiède, 
n pUH du judilMue u diristianAme, réwU à 
la cour de Ftrdiiuiul n, graoïMiic de ToBcane, 
et poUia un f ohnne de poésie* direnes, eotre 
anb^tl'^MthalamedeCoamelUetdeJuHaSpada; 
noreoce, 1B91, iii-4*. 

WsHIu, nWMI*. IMr., m, IM. 

unroxio ou ÂHroHim (Nicolas), céH^re 
bibliographe cspagnoi, né h SéTJlle le IS joillet 
lel7,'mortiHadrid le tSirril I6S4. Sa famille 
était originaire d'Anrere. n étudia d'sbord dans 
■a TlDe natale, poit i Salamanque , oii il eut 
pour maltie Frûduo Ramot del Hanzano, 
professeur renommé de joiisprudence. En IB49, 
il coromenta aon ftrand ouTrage de bibliograplue 
espagnole 1 il 7 traf ailla uiceeaurement i Sé- 
vllle, t Madrid et aortoot i Rome, où Philippe IV 
l'avait nommé, en 1659, «on agent généra pour 
llnqui^OD. 11 ne pnUia, de un vivant, que 
cette partie de la SÛiltotlûea Sispana , qui fut 
0na tard intltiilée BibUotheea nova , compre- 
nant les hmu dta anteors etpa^iola, avec U liite 
de leon ouvrages, depuis l'an 1500 jusqu'en 
1673 (date de la publication); Rome, 1671, 
3 vol. ta-fol. C'est le complément de la Bibtio- 
ihtea Velui, qui parut dooie ans après la mort 
d'Antonio, et qui comprend lea auteurs espa- 
gnols et même portug^ depuis le premier siècle 
lusqn'k l'an l&OO de notre ère; Rome, le9e, 
3 vol. In^oiio, publiés par les soins d'Em- 
manuel Harti, doyen d'AÎicanle, et aux ftais 
du cardinal Saeni de Aguirre, élève et ami 
d'Antonio. Au dernier siècle, ce grand ouvrage 
était devenu si rare, que l'on crut nécessaire 
d'en donner une nouvelle édition. On vit ainsi 
paraître eu même temps à Madrid, 1788, laiti- 
bllotheea Bispana Xova, 2 vol. bi-fol. ( San- 
chei, Pdiioer et Casalbon, éditeurs), et ta Sl- 
bliothua Bispana Velus, 2 vol. in-fol. (Ferez 
Bayer). Le titre du premier volume de la Bibl. 
Nova porte, par une errew typographique, la 
date de 1783 aa lien de 1788 (1). L'une et l'autre 
BiàliotlUquet tM été Utea sur des plans dif- 
lErents. Dans la Si&llolAeca relus , les auteurs 
(Ont indiqués par ordre chronologique, et dans la 
BtbliotbeeaNova (simple réimpresslcm de l'an- 
deune éditiou de Rome avec ses fautes et ses 
lacunes) Ds le sont par ordre alphabétique des 
préwHOS, oe qui ne fodhte guère les recherches. 
Ualgré ses ImJMffectioni, c'est nn ouvrage que 

u nirlau«i StUUiMbUosnpIilqiiH, 



vent se dispenser de eonsnlter. 

Les autres écrits d'Antonio ont pour titrci : 
De exillo ttve de exilil pana exutWÊtjm 
eondUione eljuiiùus; AuTers, ieâ9, i»ÀL; 
— Censura de Biitorias /atulosas , oovni^ 
posthume; Valence, 1741, in-ftil. ; c'est unlirre 
deciiliqne, Burdeaclu«riquese^Mgnales(FI>- 
vins Dexter, Harcus Haiimus, Luitpraiiii d 
Julien Pères } que le P. JérAme Romafl it li 
Hignera prétendait avoir découvertes vers h 
fin du seizième siècle. On y trouTe aussi qocl- 
ques lettres (eartas) intéressantes de H. ii- 
tonio , que Grég. Hayaos avait déj! puUiéti 
i Lyon, ai 1733, etqniftirent rébnpriméesdw 
ses Cartot de ettrios omtaret t$paholei (1). 



hiiteriea. 

AiiTO:noDKpapiiiA,médedn.Sotioi^ise(l 
sa vie sont inconnues. Ontronvc dans lesmaam- 
crits de quelques bibliothèques un Tralli lie 
fièvres, traduit du latin d'Antonio de Paphii a 
hébreu, par Salomon ben Moses. 

wouiu. Btthota. sisp., m, im. 

AUTONio (Paseal'Françoit-Jean-fiipimt- 
etne-Antelto-Sapnond^Uveilre de Bourbia ), 
\bSuA d'Esp^ie, Dé le 11 décembre I7ii, nuri 
en avril 1817. Frère de Charies IV, il se nurii 
avec sa nièce Harie-Amélie , infante d'Cspi^, 
qui mourut le S7 juillet 179B. Il vécut V»f 
lenq» étranger aux aflàires poliUqueE, ti l'oos- 
pait, comme Louis X\l , de serrurerie. Feni- 
nand, k son départ pour Burgos en avril 110), 
le nomma président de la junte suprême iIb 
gouvernement Lapositiond'Antoiuodevinttrii' 
difficile par les intrigues de Bilanuel Godot, priact 
de la Pû\, sontMiu par le maréchal Murât L'k 
lettre que son frère Charles tV lui adressa, etéi» 
laquelle ce prince protestait contre sonabdicstita 
arrachée par les circonstances , vint aupuilrr 
ses embarras, Antonio quitta Madrid, i la MO- 
veile que Ferdinand, son neveu , était an pu*- 
voir de M^wléon, et que Joseph Bonaparte ëii 
destiné è la couronne d'Espagne. En paitsal, il 
laissa ti dm Francisco Git de Lemns le bOM "•• 
vaut : • Je fais savoir à la junte, pour sa t(^< 
que je suis parti pour Bayonne par ordre du ro; 
et je préviois ladite junte qu'elle ait ï se nuis- 
tenjr sur le même [ded que si j'étais an mOia 
d'elle. Dieu nous soit eu aJdel Adieu, messiean. 
jusqu'il la vallée de Josaphat. ■ Don Anbwn 
rejoignit sa bmiUe & Bayonne, et ]iartil avec et 
pour Valençay , où il se livra de nouveau S f 
goQt pour les arts mécaniques, au ntois d'irri 

fl) Le mot apicnol carOu, qd ■Itnlte ieOrm, ' 



ses 



AHTOmO — 

» Ferdinand, qnlle 



18I4;ilnBtn>àIibdrid 
nomma grand-amiral de Cuinie. 

UToaio {Pedro), peintre eapagool , Dé a 
1614, tDort en 1675. Ëlère d'Antonk) del Ca*- 
Mo, fit pour la Tflle de Cordooe des tableaux 
nmarquablea p» la fratdieur dii coloris. On 
dte, panid les plus ncherchés, vue Sainte Saie 
de Lima et va Saint Thomai tAqvàn, pour le 
eouvent de Saint-Panl. 



* AHTOHiO le 7éHiti«n ( Fenestoio), célébra 
peintre de freaqae, né ï Venise en 1310, mort 
i Flomce en I3S4. étodia i Florence, et fit, 
pour plusieurs MJBoea de cette ville et de Pise, nn 
fjand nomtire de fresques, aqionrd'hQl pour la 
ptupait perdiKa. Ten la fin de sa Tie, il étudia 
la médecine, où il se distingua ewnme dans 1> 
peinture. - 

autoniotti (Giorgio), miuldai italien, 
nédaiule Milanais m 1091, rt Dwrt t Hilaoen 
1770. D résida quelque tanps eo Hellande, et 7 
publia en I73fl IMae Sonata pour le ito- 
loncelle, ou viola di granba, U alla eoniite ï 
Londres, et j a^ion'B' pl»* àt iiaf% ans. John- 
son traduisit et publia en 1761 no ouvrage 
d'Axitoniotti, iuttulé VArte armonUa. Ce line 
eut peu de succès : l'auteur n'était pas, ce son- 
Ue, auei versé dans les matièrea qu'a préten- 
dait traiter. De retour i Hilan fers 1770, Q pré- 
senta au P. Giovsnl Saccbi, qui l'approuTB, iod 
pnrfiUme sur la posaibiltté de faire entoidre à la 
fois, et sans blesser l'oreille, tontes les notes de 
la gamme. 

F4IU. tlotraplite unlttrtêlU 



•autonissb ( Comélitu), peintre et denl- 
nateurl)oUandai«,nsti( d'Amsterdam, livaitdana 
la première moitié du sdiième siècle. On a de 
lui, mtre autres, une Tue d'Amsterdam en une 
série de gramres sur bois, dédiée à I' 
Chaileft-QoinL Sou nom s' 



toaitichUairi. 

• unoHiDS, nom d'un on de plnsienTs mé- 
decin* dtés par Galien. Us ont probablement 
tous Técu yat le second siècle de notre ère. 
L'un est qualifié A'herborUte ; on autre, de dro- 
guitte; et un troi^ème a reçu la dédicace du 
traité sor le Pouls (dsnsle 19* vol. des œaneR 
de GalieD,édit de Ktibn). A cette liste Pabri- 
dua ajoute un ^osopbe épicurien , auteur 
d'un ouTTage perdu, Ilipl if^ fail -mlc tUm^ ni- 
Stoiv içtipêiai- 

Fibnctm, Bdiuaa. fTKca, YoL un, t. M. 

AHTOBiDs MOU. Tofei MnA. 

ASTOKics. Voy. Ainoiiii. 

jWTOHivs rauiiiB. Voti. Panra. 

AXTUciHO (Jean), ^édedn Italien, né 



AHTRAIGUES 866 

papes Adrien VI et ClénMnt TU. L'eurcice de 
sm ait ne l'tmpécba pas de cnltlTer les letlKt 
et sniloal la poàisie. Ses Ttn btina oit été m- 
cudUis par Bl. Palladio dans CoripelaMaj Rome, 
ISU, in-4*. 



AKTKAïaim (JîflMMmM^ZoMb-ffmri de 
Lamat, etaote d'}, dépoté siu états géDémn 
de 1789, naquit A VQleJtaiTe-de-Ber^ en Tln- 
rais vers i7&5 , ftit assaadné le n JuiU 1811 
au TJQage de Bafne pris de Lmdre*. U était m- 
Teu du comte de Sakit-Priest, ndnktre ton* 
Louis XVL Paitiian «nthmiilaite des réfbnnea, 
U débirta m 17H par U pnUotioB d'un JK^ 
vuHreturletélatigé»ératu,ieundroU*,et 
la mattière de le* amM^Mdr. Cet énit, qnl 
prodolalt une grande acniatioD, était le déVe- 
îoppanenl de rép^;rapbe iid*aide, anfruaUe 
k la tbnmile qa'ecnpiorM le JnaÛckr d'Ara- 
f/aa loraqnll prttait imncat an roi d'Espagne 



daralt la gnene anx mlidtfns de tons les rais, 
appdaH la noblease herédHdre Uprétmtlepln 
fiinette qve le eUl IrrtM ait /aU av çenrê 
hamal», et mootnll «nttn nneprédlleetian mar- 
quée pour le gonTenienHnt ri|nihUc»ln. Cepen- 
dant d changea lovt i conp d'opfnkm ^rie aToir 
été éhi, par la séBéchanstée de et liBe nitah, 
d^nté MU états gteénu de 1789. AtortOd»- 
raidit arec dulair une doctrine tout of^MMée. 
n qottti mtoMla France an coBunenotanent de 
1790, etsertndfttaoeeatirenMnteaSiilsseeti 
Vienne. De* cours étni^ères loi ptjèrent pen- 
dant qoelque Icn^ une pension de brenlMlx 
miUe Trancs, t hd qui sraK attaqué )adis Ions 
les gonTeraements de l'Europe. Il est vrai da 
dire qu'inTariable dans ses nouveaux prindpea, 
Q ne cessa depuis , dans les écrits qull publia 
k l'étranger, d'appeler sur sa patrie tous les 
néaux d'une cootrê-T^oIntlon, d d'employer 
tons ses efTorts pour U cwise des Bonrbons. Se* 
corre^Kmdances et ses mémotrea vinrent sans 
relftebe solliciter lee rérolntionnalres tes plus 
marquants; et ils ne réussirent que trop bien 
auprès de Plchegra. En 1797 il était, k Venlae, 
l'Ame de toutes les machinations qd se Inmalot 
contre U France. A la TeiOe de la ndne de l'An- 
trktie, il prit U Tuile, tond» dans un annt- 
poile de l'armée de Bon^aile, et M umé 
avec tous ses p^ers, ob l'ui troàn les preore* 
de ta ccMiqiirstioD de Pidiegni. L'sdretse de sa 
femme hd ajant foami les EDorens de l'érader. 



l&U. n Int preDder nédacte 0» ndtUlK des 



807 AKTRAIGUES 

nu«e à Dresde, il j publia un «crll liaient 
eontre Booapute, qnt obligea le gouvenumait 
uxon à le Tta'^oja. Oependant il tnxm liiai- 
Uf une nouTclle somee de fortune. Ayant ea 
connaisunce des articles eecrets ào traité de 
ïilsit, il M rendit 1 LoDdn« et les ciHomimi- 
qtiB au mintstèiB an^aii, en Mm^ d'une 
Torle pension. 

Le! rtiatiana qnll artretenatt fc Pari* anc de 
grands personnages eMitribnèrent k repUeer la 
miJsoBdeBouriioosnrletrane; nudsilDaderait 
pas Toir eccomplirrieiitre qu'il avait préparât. 
Dru 1 âD)saair«* delà police de l'eniperenTenTojés 
A Londres obtiorent, par l'intennUisire de Lo- 
renio «m domeslique, oopie des dépAcbes et des 
note* destinées klordCantdng. Le 31 jidllel 1811, 
d'Aatraif[u«« annonç* lOD Intention d'allé c)m le 
ministre, pour avoir mu «vit sur un mémolie im- 
portant. LoreoM, qid n'avait pu encore retiré cette 
pièce des inains dea agent* tkwiçaii, comprit qw 
son inAdélité allait être déoou*erte. Dans loa dé- 
sespoir, il tna le cumte etlacotnlesse d' Astraignet, 
et se br4ta la CErreUe auuiut apite. Tdlea mêX 
les explicatkms donnée* sur un événement ([ni 
a'mt ponr témoin que le cocher du comte) on 
n'en Ûxt iofonné <pK par les jonmaux anglais, et 
les circonstances n'en fUrait jamais recliercbées 
avec BBseï de soin. Ce qin a pu laire croire 
qa'oB l'avait assaiwtié poor s'assurer son si- 
teace , c'est flue le goaremenent anglais s'em- 
para de tous se* papiers. Le comte d'Antnigae*, 
ai épousant madame de Saint-Hnberty , UrI- 
lima un fils qu'il avait eu d'une utre fetnme, 
et qui devint béritier de ion nom , qui t'écrit, 
fAntralgue* et non d'Entreigues. Outre le* 
écrits déji dléi , OH a de lui i Quelle tttlaH- 
tuation de i'Àitemblée nationaief 1790, in-8°; 
— Expiai dé notre antique et seule règle de 
la eoiudtution Jrançatte, tt'aprt» RM i<H* 
fondamentaUs , 1792, in-B"; — Mtmotre «tr 
la constitatton de» état» de la province de 
longuedoc; — Sur la rtgetux dt l/mliSla- 
niilM-XaiHer, 1793, 10-8°; --Letlrtà M. de 
L. C. tur rttat de la Pranee, 1798, iD-8°; — 
Dénoneiatioit aux France» catholiquet dm 
mogem employÉa par l'Àuemblée naiionate 
pour détm&e en France la religUm catho- 
lique, 1791, iD-8*; publiée sou* le pseudanjtno 
ôe Henri -Alexandre Audainel; — Dlsomn 
d'un membre de FAsiemblée nationale à tet 
codipiiUs, 1789, gr. in-S" ; — Observations tur 
la conduite des princes coalisés , 1795, in-8». 

Hagrapktt des Contamptrraint. 

'asTVi.i.cs. voj, AdToiNE, (ils du trinmvir. 

'AMTTLLrSOUiMTILLrSCAvTvDuxOO'Aï- 

■nUoç), chirurgien, que l'on prétome avoir vdcu 
vers le deniiâme ou Ip quatrième tiède. H. ne 
reste que des fragmenls de ses mures, Paul d'Ë- 
gine nous en a conservé nu , eiti^mement pré- 
cteui, qui décrit l'itération de la trachéotomie. 
On a lien de supposer qu'AntjIlns a beananip 
écrit} car il est soovent cité pw Ortbaae «t 



— ANTILLE m 

Rhazea. Le premier d* ce* éctinlM puk tm- 
tont d'un traité d'Aotrlln* sur la etatawRle (^b- 
poufrraû|uw). Knrt Sprcogel a pabM les Trag- 
meots d'AntrUns son* le tttie t AatilU , mterv 
cliirurgi, -ri )tiI<|MM, eto.} UaUe, 17», IM* 
(dissertatiOD ii 



linuia, 1* lol. -Trdai, tllMllÀrmtt la ïllifttK. 
KiUcr. SIM. iHinrrj. a BtMUtk. met. prart - 9pfn 
îcL , tf Ulobv de la MiiacinA 

AxcifDou AMiniB,roide8aUe, imamii 
Braut.ynMàMalempmaeéMmtcnaU.-C 
Ujolgnilï sa couronne la GotUa et le Danemart, 
conquit par ttm p*re lagnar. Ban règne est très- 
pen cfKum. n at, dtt-oB, otntr da* mitfcs, et 
brftier nne partie de* tetts qui oownial k 
Suède. Il péril par m ânaleneat da tam, K 



AHCHD II (/ncoA), roide-Soède^t 
M CharboimiÊT, tuoeëda en 1014 k md pèn 
Olaiks, preiDter roi iAr«d(n..llftt, dlt-«i, m 
loi portant qnaceM ^AntttnrtfeMmpndMk 
aurait sa maison «oadanaée aox OaoïBee. MM 
J. Qothns etLoccecw», il Kla «Mira A CsMlti 
llcbe, roi d« Danemart et^'Angletene, etfM 
«■1035. Il eut pour tuecai*«)r EiModleVicM, 



AMTAKI , poCte persan. Fo)'. AitwtRr. 

AHTKBSA, anmom doDOé par Vasail el qnel- 
que* autres écrtraint HaHens A phislccir? artMei 
Oaniands : 

A.VVERU on d'Aktus (Bvçuet p'J, pefadn 
du quatonibne siècle. On v0]aU an tem;* de 
Baldiniuid, à Santa-Haria-Nuova, une pdidiut 
attribuée à Hngues d'Anvers. Peul-èlr« est-ce k 
mente personnage que Hugues van der Gm*. Cerf 
Ft^inion de van Hander. 



AmEns* (Ifeotn S'), peMr« aa qohifttiK 
siècle, a laissé des miniatures que l'oa trônve dus 
un ETadeox manuscrit conservé dans la biHig- 
thèque Sïlnt-Marc, k Tenfse. 

Nurcm, itatuit A-apir» «diM^M, tcrtOt un 
onniDu. - MsMr, lima VUpm. ItaMIn^toaM. 

aflff».i.K (Jean-BaptteU BooBCDKxaa ■'}, 
on des pka eélètarea fèograpbea (nafak,y I 
Paris ea tB97, mort m 1T81. □ ennMcn toali 
sa vieàlagéagr^4tl*,ianiiUeQd'uaeenleellin 
de cartes eitrteBBsrat nandmweqiil arAi» 
cuciUies, et qui Ait acquise par Luait VU a 
1779. Tel fht son goOt Daturd pnar l'art n^ 
trique du detski, que li kdmed'anteon udw 
luiGt publier, dès rige de qaliBe au, nnecaik 
de la Grèce sons le tltn de Br^Oa tetut. M 
rares dispostHoBS le ârari MoieQUr de FaUédt 
Loognerne, ebea laqnel IpuisAAeslwtnclMi 
quihr^U* 



869 



ANVILLE — ANWÉRY 



870 



et profondes qnll acquit dans la scieiioe géogra- 
phique, et sortoat dans l'étude de la géographie 
ancienne. Tl s'occnpa de tire tes historiens et 
les philosophes, ainsi que les poètes grecs et la- 
tins, et s*attachânt surtout aux noms et aut po- 
s!tion.<; des yilles et des penples. Mais ses Idées 
^'étendant, malgré sa prédilettion pour la géo- 
graphie ancienne. Il dut, ponr rexpliqtier, s'oc- 
cuper de la géogrftphie ftiodertlé et oonséqoem- 
ttient de celle du moyett âge, ftu! derâlt éclairdr 
les difficultés de TancieMie. U rat, par cela même, 
porté, en comparant 1«É teMps et les Ueai pmir 
déterminer les positiofis, à reoddrir ant me- 
sures itinéraires et aiix obsenratioûs astrono- 
miqties. C'est amsl f}tf il 1*ectlfta les erreurs dès 
géographes Sanson et Delisle, qui l'aTalent pré- 
cédé , comme celles de Clurer et d'atttres au- 
tours. 11 fit ainsi doublement avancer la géogra- 
phie, noD-sealement par le vaste champ de la 
adenca qu*il embrassa, el qu'A retaraça en parti- 
culier dans te grand nombre de ses deasiss et 
de ses cartes, dont te posseaseori M. de Manne, 
adonnélanoticeen ISOe, mais dans les mémoires 
plems d'érudition ^ de détails histori<pies et cri- 
tiques, où il discute les divers points de géogra- 
phie et tes mesures des difiéreots peuples andens 
et modernes. Quoiqu'il soit parti des évaluations 
du pied chez tes aaeiens pour en déduire de 
gran(tes mesures, et qu'il en soit résulté des er- 
reurs partieulières qui ont été retevées par te sa- 
vant Gosselin et M. Letronne, il n'en est pas moins 
te plus grand géographe dont s'honore la France. 
D'après te oonndssanoe que tes anciens avaient 
acquise sur l'Afrique, et quePtolémée avait trans- 
mise en partte, d'AnviUe sut donner des rensei- 
gnements qui ont été des plus utiles à nos oé- 
tebres voyageurs, étonnés de la justesse des po- 
sitions désignées par lui : aussi c'est toujours de 
•es données que l'on part 11 suffit de citer te 
carte tracée par llûstoriendes croissades, M. Mi- 
chaud, et Vltinéraire d'Àntoniiif mis au jour 
par M. de Fortia, et accompagné de cartes de 
M. Lapie. Les oMivres de d'Anvilte , annoncées 
par M. de Manne, conservateur à te Bibliothèque 
de Paris, devaient contenir six volumes, accom- 
papiés de cartes publiées d'après les propres 
dessins du géografrfie. Une partie principale en a 
paru cliea Levrault en iaa4. L'édition in-4<', in- 
terrompue par la mort, de M. de Manne en 1833, 
s'était arrêtée vers te fin du deuxième volume, 
auquel manquait rAfrique, dont te texte a été 
^outé avec des notes rédigées d'après les nou- 
Telles observations faites sor cette contrée. Outre 
la notice de Itecier et une préface sur l'édition , 
quedistingnent tes notes philologiques et critiques 
de M. de Manne, l'on y trouve jointe une tabte 
analytique des^natières, qui est en grande par- 
tte l'ouvrage de M. Gence. D'Anvilte a laissé 
denx cent oiBe cartes et plans, et soixante-dix- 
Imift anémoires, te plupart insérés dans te Ae- 
cucil des Mémoires de l'Àeadémée des inscrip" 
fiTTiM 9i àeUet'lêUreê. Sa meilteure carte est 



celte de l'ancienne Egypte. On ne peut étudier 
avec fruit Thistoire ancienne sans le secours de 
son Orbis veteribus notus et de son Orbis ro- 
mamu. On en peut dire autant de ses cartes des 
Gaules , de lltalie et de te Grèce, et de celles 
des mêmes contrées dans le moyen êge. Ses 
cartes modernes renferment tout^ les notions 
que Ton avait do son temps. D'AnviUe était simple 
et modeste , mais un peu trop sensible à la cri- 
tique. La faiblesse naturelte de sa comptexten ne 
Tempêchait pas de donner quinze heures par joor 
à l'étude. L'ouvrage intitulé Géographie de 
d'AnviUe n'est pas de ce géographe , mate de 
M. Barentin de Montchal. [M. Gkmgb, dans VEnc, 
des g, du m., avecaddit.] 

Il est désirabte que le iQouvemement françate, 
qui a publié à ses frais tes œuvres de Laplaoe, de 
Fermât, de Lagrange» fasse te même honneur à 
d'AnviUe, cet homme étonnant qui, sans sortir de 
son cabinet, connaissait mieux te monde que ceux 
qui l'avaient parooom. La science ayant fiiit des 
progrès par te suite de découvertes et d'études 
spéeiates, ses travaux ont sans donteété dépassés 
on compiétéa : c'est ce qui a empêché des impri- 
meurs pleins de respect pour sa mémoire de les 
pouvoir reproduire. Dans les fastes de te science 
il est des époques signalées par des bonunes 
tellement éminento, qu'il convient aux gouveme- 
niento, gardiensdetegloire de leur pays, d'en con- 
server te souvenir en constatant ce qui appartient 
à chacun par la publication gratuite de leurs 
chefs-d'œuvre. A. F. D. 

Dteler^ Êto^ê de M. d'AnviUe, daw tel Mimoiret de 
V Académie des inscriptions, vol. XfV. — Coodorcet . 
Éloge de JtT. d*yénviUe, dans VHUtoirê dé f Académie 
tvifûJe aea ieiencet, •nnèe ITSI. — IfoUce des ombrages 
de M. d'JnvUU, précédée de son éloge / Parii. iSOt. 

AHTiLLB {Nicolas de la Rochefaucauld , 
duc d'), général de marine, né au commencement 
du dix-huitiènie siècle, mort vers 1760. En 1745 
U fut envoyé avec quatorze vaisseaux de ligne 
pour ruiner la oolonte anglaise d'AnnapoIis ;mais 
sa flotte périt en partte dans une tempête; quel- 
ques vaisseaux tombèrent au pouvoir de l'ennemi ; 
et d'AnvUte mourut, accabte de chagrins, sur te 
plage inhospitelière de Cbibouctou, près d'Ha- 
lifax (Nouvelte-Écoese). 

Hillbortoo, Aeceunt ^ Nfsa ScoUa, t. I, p. IM. 

* AJiWAKDBii ( /ena), pemtre allemand, natif 
de Landsberg , vivait au commencement du dix- 
hnitième siède. Il passa plusieurs années à Bam- 
berg, où U fit plusieurs travaux. Ses fresques sont 
supérieurea à ses tableaux à limite. 

la«k, Uben tsnd Werke derEUnstler Basnbergs.' 

jLnwkmt ou anwaki, cétebre poète persan, 
né à Bednech, dans le Khorassan, mort à Balkh 
enl30edeJ.^.(Medel'bégHe).I]étudteàThous 
et s'appeteit, dit-on, originairement Nacoveri 
( oèhii qui n'a rien ), nem que son maître lui fit 
remplacer par Tana^ramme &Ànméri (Illustre ). 
Void ce qu'on raconte sur l'origine de sa for- 
tune : Le sultan selc^oukide Sandjar, pendant lui 
voyage à Radécaa, passa devant te coUége de 

38. 



8T1 



ANWÉBY 
e de la suite brillante du prinw. 



Thout. La 

aecompa^ île m» poète favori , bien monté cl 
bien équJpé, iaspiraï Anwéri l'idée de composer 
un poérne en l'honneur de Sandjar, et de te Inl 
présenter dès le lendemain. Le sultan Tut si sa- 
tisTait de l'œuTTe du jeune poète, qu'à l'attacha 
immédiatement k sa cour. Anwéri consacra sesloi- 
Elr«à tacultBre de l'astronomie ; et il romposa 
plu^eurs traité» sur cette sdenoe, t laquelle il 
dut sa disgrlce. H anit prédit qu'au moisde sep- 
tembre de l'année de l'hère SR I ou âSl ( 1 1 S5 ou 
1 1 S& de notre ère ] , année dans laquelle devait 
avoir lieu la grande cnjonction des sept planètea 
dans le troisièmedegré de la Balance, on oura^ui 
éclaterait le jonr même de cMte coQjonctkHi, s'é- 
tendrait sur toute l'Aiùe, ratTerserait les plos 
solides constructions , et â)ranleTBit même les 
moala{^es. Mais rien de tout cela n'arriva, et, 
par un hasard singulier, pendant tonte l'année, 
le cahne le pins partit ré^na dans l'air. Poor 
«auver la rotation d'Aniréri, qnelqnes histo- 
riens ont doué à sa prédiction DO BOIS métapho- 
rique, en l'appliquant à la tempête suscitée par 
Dcliini^is-Khan, qui, comme on sali, ébranla le 
monde ancien. Anwéri , ne pouvant phu suppor- 
ter icn reproches dn sultan Togroul-hen-ArsIan, 
ni les raillerie* des conrtsans, quitta Hervé, 
sléfie de la cour, ponr s'établir h Baikh, ob 11 eat 
pour protecteur le cadi Amid-Eddin. Anwéri fut, 
dilHin , le premier, qui rendit plus correcte la 
poésie persane. C'était aussi l'opinini de ion 
émule Rachidi. On raconte que lea deux poète* 
rivaux se faisaient la guerre à leur manière, 
«'envoyant des verK attachés au bout de leurs 
nèches, pendant que leurs maîtres, le sultan Sand- 
jar, et le sultan khowaresmien Atsis, s'assié- 
geaient dans leurt forteresses. On a d'Anwéri 
des Ir^lés d'astronomie, deit éloges, des élégies, 
des satires ou cacydèh, (supérieores A celles de 
Kizami, de Djami et Saadi) et des gtaaiels, ou 
poésies erotiques, inférieures i celles de Haflx. 
Son ÉUjie sur la eaplivité de Sandjar pris 
par les Gtiouridei a été publiée, avec une 
traduction anglaise du capitaine Kirkpatrik, dans 
le 1" vol. des ÀiieUic Mitcellaiiia ; Calcutta, 
17S5, in-4° , et une traduction en octaves alle- 
mandes (par M* Chéiy) de son Éloge de Mùu- 
doud-ben-Zettg/ti, se trouve dans les Fundgrv- 
bendea Mor^enfandi; Vienne (sani date). 

mnlitOuh, PaMu pmim. - d'HnbiM, MU. 

Aursis, roi d'Egypte, néiAnyaii, nwrtai 
SM avanlJ.-C. Quoiqull fOt privéde la vue, les 
piètres d'ffypte le placèrent sur letrAne, devenu 
vacant parla mort d'Aiychis l'an 1812 avant 
J.-C. Siï ans après, il fut dusse de ses États 
par Sabacon ou Sabacus , roi d'Ëttilopie , et dut 
te retirer dans une lie de la basse ËjiTpte, où il 
vécut dans l'obscurité durant cinquante ans. Ce 
temps ex|)iré, Sabacon, qui avait gouverné avec 
une grande sagesse, remit, sur l'ordre d'un oracle, 
l'ÉKTPté llorisaante à sod lé^lime louienin. 



■ ASYTOS 
Aoysis régna en 



iivtHftrla4ata. 

'ARTTK ('Av^) de Tégé», teaaae poMe 
grecque, qd floriiiaît vos la 130^ olyn^Wi 
(300 ans avant J.-C.)- ^^ «ercaH rébtfc 
XpqiT)umotc, /aittaie d'oraelet , e'at^Jkt 
qu'dlevériaoitleconclesd'EKnlqie h Ëptdwi 
Kous n'avon* qu'on petit nombre de ftipnnii 
des poésies de cette fteune, qui se distiognalfK 
une grande limpUGité.Elle est dtée par MMap 
parmi les poéttt tyriquei, et an mAote nof ipe 
PraxilU, Myroasa^o.Antlpater(>(HU.JKdl, 
H, 101) l'appeUe même l'Homtoe Geoidle, K» 

Crmvt, V- M, «'11. Pini. - UeelM, 4» JmttaHHm 

armrs ('Avmot), Gis d'Aaatémioa, rn dH 
aocnsateon de Socnis. vinlt ven tlo niri 
J,-C. D'abord tanneur de profesnoB, fl neea» 
raeoce k psrattrv dans lldstoire d'AlMMi ^ 
vers h fin de la goerre du Pâopooèse. Hn 
qu'il ait 0D, comme dénugogae, un ush gwi 
pouvoir, sa vie roéritenH k péfse im « « «v it 
deltiMoire, s'itn'ettttitachésonnomMijBgmdt 
deSocrate, Après tnir été dm» ta jeuBMW ■ 
des fïvoris d'Aldbiade, Aaytns (M chargé, «bM 
avant J.-C. , de secourir, avec trente tÂso*):, 
Py los aswégée par les [^eédénH>iiiaic.UiielKafék 
l'empêcha de doattler le rap Malée, et il lev^l 
AQiËnes sans avoir rien tedlé. Le peaple, iai- 
gné, t'accusa de tialiiion, et leinil ai jugôcM. 
Anytns se tira d'sfIUre en conxHnpont ses jogNi 
et, selon Plutarque , ce tbt ï Atbïoes lepreos* 
exemple de corruption judiciaire. PeodMit btf- 
rannie des Trente ta 4M, Il fut exilé, etae jd^ 
aux autres bannis qui occupaient Ptailé. D ils- 
vint ensuite avec Tlmiybije un des AA di 
parti démocratique. Ad r^»port de Lyô^ I 
montra beaucoup de prudence et de modéraboa, 
et empêcha ses oompa^ica* d'exil de oaomrin 
aucune violenoe, ai leur oonseJUanl deréssw 
leurs vengeances pour un moment plus ojfar 
tun. Après son rappd t Athènes, Q fut on ib 
plut vtcdeota accusatenra du oSèhre pinlostfk 
dont il avait été l'ami et peut-être le dite^ : 
sa haine eut pour cause des dlaseatiiMBta poHt 
qnes et plus enoore une olfauepcraofUidle,iili 
conversation rapportée demie ÀMium d* FWa 
ilbentiqne. Après I* mort de Socnle, hs 



titns , un des tocosateors dn phabaoflM, M 
mis à mort, et les demc autres, LyooM etAnjtai 
furent envoyés en exil. On raconte qa'Anytai n 
retira dans te Pont k Méiwléc et qall ce U 
chassé par les babitents. Themiwua aioiiteiréM 
qulti le lapidant; mais, cette IraditiaadB 1» 
pentirdeaAthémeatel de la pvnttion des atti- 
sateurs de Sacrale ne npeae pas tor des HmÎ" 
gnages snflliainiDenlwitlwDtique». 
nusrqo*. Akmaâa , ctruim. - ntoSsM Xia« 






AOD, SB b&mii tano, l*jot!« des braâite* 
v<m l'an 146a aTsnt J.-C. (1), t l'époquo ofi U* 
Juib gwmtfaient «iicor« daiu la terre promiie 
coirtre le» peupladea qui let enviToiuuieat. Entre 
hors «unôiil» lei pliu iotraiteblea «e dintiD- 
gnaient lea Hoabllea, k qui mtmt 0* pajalent m 
trfbiit ianaà depuis dii-buit au. Aod, fila d« 
Géra , de la tribu de B(n>ainio , cboiii pour 
porter h Égloo, roi des Hoalrites, U rederaoee 
accoutumée, fdnt d'avoir nu grand uact h lui 
conununiquer; et, quand Os sont seuls, il lui 
cnfHice an coutûn dana le ctniT et ae retire 
tranquilltment, en referinant la porte dorière 
hd. Quant D est sur le haut de ta tuanlagne d'É- 
phnïm, en vue disrail, fl souoe à grand bmit 
la troaipette , appelle aux arme* tous las H^ 
bnux, raccmte la marvdlle que Dieu a permise, 
maretae aux Moabites , leur fenue toutes les Is- 
■OM, et en immole dix n^e. Une psii de quatre- 
TlngÛix ans Tut le prix de cette rieloire. [Ene. 
4*t g. du m. ] 

AociT (Jecm-Marit, marquis o'), né h 
Douai vers (740, mortiQuiiicj vers iSli. Dé- 
puté aux états géuéraux en 1 789, il iota la réu- 
nian de la oobteste au tiers état, et sa joigoit au 
petit nombre de nobles qui préléraieot les inté- 
rtia natiaoaax aux leurs propre*. Dépoté i la 
amventioii en Mplembre 1793, Q tuivH et quel- 
quefois devança l'impulsion de cette époque. £u 
BOTontre 1793 il dénonça la commune de Saint- 
AnMud, qui s'était liTrée sans rédsiance k une 
faible troupe autrichienne. Eutojé en mission, 
après le siège de Lille, dans les dépaitemeuts du 
Pas^e-Cslal* et du Nord, il rerint siégarà la 
cooTcntion, et se vit exclu des JacoUns comme 
ei-marquls. Le Directoire le choisit pour com- 
missaire pr^l'administratiaD centrale du dépar- 
temoit du Mord ; et enfin, après le 18 brumaire 
an TIU, le premier ccasul le nomma maire de la 
commune de Quinc;, «<i se tronraient se* pro- 
priétés. 



ÂODST {EuitiKht b' ), général ftwiçati, fils 
aîné du précédent , né à Douai en 17A3, exécutd 
k Paris le ^juillet 17M. Etant avant la révidu- 
tim lientenant d'inlanterie,il(utDomméen I7W 
aide de camp du maréchal de Rocbanbeau. 
Promu successiTement aux grade* de général de 
brigade et di; général de diTision , il Tut employé 
en cette deniière qualité 1 l'armée des Pyrénée* 
orientales en 1793. Q concourut avec le général 
GogDé k l'enlèTement du camp retranché e*- 
pagool des PeTre*tortei le S septembre, où l'on 



JlÊgtt, III, 1> M UlHOU, 



APAAiaO 8r4 

s'empara de quarante^! boodies k tta et de 
dnq cota prisonniers. Ce géoéral , accusé de 
malTeniine« et dlncapadlé k la suite da quel- 
ques revers quil essuya at svant de PeqHfcnan , 
Tut traduit devant le tribunal rérolutionnsire de 
Paris, qui le ce 



aPAGuIouArATCai^TZEKB (JeoM), Utéo- 
logien calviniste, né à Apatu (Traosylvanie) 
le B juin mil, mort t Clausenbourg le 18 sep- 
tembre 1BS9. Apris avoir achevé ses études 
aux gymnases académiques de Clausenbourg et 
de Carlsbourg, H âeviol proresaeurde langue* 
oriailalea et de pbIto*opÙe k l'univerailé d'U- 
trecht. Ayant embraasé le nrtéaianisme, Il se fil 
beaucoup d'ennemis en Hollande par aou hu- 
meur a^«uive, et Ait plus tard contraint de roi- 
trer dans sa patrie. U avait gagné la faveur 
de la bmfllr de Bethlen Gabor, et allait obtenir 
nne diaire k l'académie de Clausenbourg, quand 
mourut Ona itM:IH*ptttattodelnlroduc- 
Uonêadphiloloçiamsacravt, avec des lettre* i 
Leunden, Glandorpt , Oslder, etc., Utrecht, 
ia50i — Magyar Enttiklopxdiat.aïaz minden 
\gta et htusttû* betlUtéçvei egfbt togla làsat 
(Encydopédlemigyare,elc), ib., 1B53; — Ont- 
Uo de Studio tapientUe, etc., ib., laUS; — 
Magyar Logflta, Stablwefsaemboorg, ISSe; — 
DUputalio de PoUtica tccleMiailica ; Clau- 
senbourg, lOiS ; — Cateeàetit steundum dog- 
mata Calvini ameùmata; Amsterdam, In-iî, 
(sans date). 

Hmii;i, Jfsatana anvamm».- — Brate. rrm u 
trlrmta. rf, m 1 — W1UUU7. Cnûptetui BtlfabUem 
IlOtniTim m ihBuaria, M, SM, tlt. — CirlRIiiccr, 
Sftcimim {funtirU! Mtêraliii tT. 

APApri. Voy. ABxm. 

apamA {'Arj^oh 'Ait^ii), temme de Se 
leoeus Kicator, mère d'Antlot^s Soter, épousa 
Séleoca* en 3ib, avant J.-C., à l'époque où 
Aleiimdre donnait à ses généraux des femmes 
asiatiques. Elle était, selon Arrien, filtedeSpils- 
mène, satrape de Bactriane ; et Str^n b confond 
avec Apamé ou Artacama, fUle d'Artaboze, et 
fonme de Ptoléraée I". — On compteencore dans 
l'antiquLlé deux princesses du nom d'Apomé ; 
1" Apamé, fille d'Anlkichus-Solfr, et rcriimed* 
Hagas; 3'ApBiiié, Bile d'Alexandre de Mégalo- 
polis , et fenuiic d'Aniynandci , roi des Atbàraa- 
nes, vera 308 avant J.-C. 

Arrln VFL, t. — Snibon XIJ. — ÀpplUt Sfriaea^ il, 



, sculpteur espagnol, né en Cas- 
tille dana la première moitié du on/.ième siècle. 
Il sculpta par ordre de D. Sanche l'ancien, roi 
denavarreet de Caslille, le tombeau di;sliné aux 
reliques de saint Millon, mort en iM. Ce mo- 
nument exisfail encore au temps de Jean Ber- 
mudei, qui en feit la description comme l'ayant 
vu au monastère de Yuzo , où il fot transféré 
eu 1052. 

J«n Btrmndfi, DIctImari» AltWrlM. — FlorUlo, 
CtxMcMt i*r Valtni 



»7S APARICIO 

'APAMiGio (Jottp/i), petgtre eapagnol, ai 
en 17B0. Il fut ^VE de DSTid, Soo Utijïau de ù 
l'etle an h'ipague, peint eU' 1804, eiit presifne 
niiUnt da uiccÈs qua le Déluge àa Giroilet. On 
remarque partout dut l'wurre (1|] pwntre t*- 
[lagDoE sa manière poétiqiia et la perTaptioLi du 
ilessis. Apuido fit auesi une Athalie, où le 
rolrouveat las principes à« l'^soh frwif^Mi Q 
viTAilencofe daiuuia pays en 1113. 

'«ptHiciQ ((fofi Uanuff iforeno), peifltre 
f-\iT verre espapoi , TJvait <la4B la ileroiJrB 
muitjé du Ait-Jtuititou tiicle. C'est A Tui^tla e( 
li LÀm qu'il le fit repwrquw pu- »e£ .[raTaui, 

'«««TVRiirs, pdftre en iécot tU tliiUtre, 
nïUr d'AJiibwida <Uw l'Asia fioeurB- On ne «ail 
de mi iirtiite que pe qu'en rsçon); Vllnjvc. 
Au rapport ds est Rutaur, Apabirtpi peigpit 

xarre, où il iutrodiiùit de* statues et lies çça- 
Uun», ea guiia de coloiincs htëc deg lîon^ 
BUiiDOflluit Itt coniichM de l'àlifice; la (pijt 
cnuriinaf de dOne» et de portiques. (« putilic 
^plBudit d'atnrd utle étHoge unupp^itioai 
mai« le nalMnialicieq (.icjpiiu Ét^t tw 4^ 
[uoDtrer aux spectateur» qu'Qs adioiriieut une 
sottise, le peintre fut oUigd de cprri^er sno 

viiniiB, VII, *. - ■>Bif , d*at-;nnichy>cdie. 

«PCHaH (Olaude-^arC'infoineD'], prélat 
(IraiiçJis, né à Monlhrison vers 1713, mort à l'a- 
men 1783. IJHiivitdaiuM jnmeasa'a carrière 
des ariuM, <tu')i quitta ensuite puur «inlirajii«r 
l'étal eccIésia-iUque. Nofnmé «itcfue de Uljon, 
puift,ircliMÉqued'Aucll,UfO(iaaora sa vie entière 
è la tnenraisance et à la pratique de taules Ira 
autres vertus. Oq dte de lui un trait toocliuit, 
al i|ui donne la mesure de toul« sa cliarité cliré- 
tlonne. Dana un incendie qui MIala h Dijoa, dniK 
mraiits étalent sur le point de périr dans les 
tianinics. Le prélat survient, promet deux erats 
buis à celui qui le» sauvera. Personne n'osant s'j 
tmnoser, l'flvéque fait apporter une éctielle, s'en- 
velopue d'un drap mouillé;, passe Ini-ntème par 
tian ^élre presque à lraver« les llamnim, el 
reiiariitl avec les deux enfants sur ses épaules; 
et liiut aussilot la maison s'écroule. Quant A la 
«ominppromise, c'est aoïdeui petits êtres qu'il 
vient i\e sauver qu'il U remet. Dans une autre 
urconstance, une émeute populaire occastonaée 
:iar la famine qui sévissait A Dijon, la multi- 
tude menaçait dr^se porter i des excès contre 
lesquels la sévérité des lois et la force des 
armes devaient être impuissantes. La seule pré- 
uence du l'évéque calma tous les esprits, et 
tiiiil rentra bientôt dans l'ordre. On a île ce pré- 
lat a] vénératile d'excellentes Ittstrudlons pas- 
tnriilfi. 

APEL ( Jenii j, tliéoloffeii et jurisconsulte al- 
Innand, né ï rturumbert; en i486, mort vers 



APELLAS m 

1&40, professeur de l'université de V'ittemtKr^ 
devint un des plus léléi partisans 4e Liitlier, 
et coopéra de tout son pouvoir t la vATormatkaL 
I*réchant é la fois^ précepte et d'ciwn|4e, il 
ne craignit pas, quoique diannlne du diapitrt 
de Wuntmurg, d'épouser ose nliKleusa; nuis 
i évéque, fort peu édifié d'uM utnblablc la- 
Dovation, lui enleva sa libarté, qui as lui fiitw- 
suite rendue qu'au prix de toua aes mpltà 
Cependant, lorsqu'il ntenrul t Miiraniberg,.il 
jouissait du titre de jurisconsalle da la irpt- 
blltjue et de conseiller de l'électeur d« Brand». 
bourg. On a de lui 1 i* D^msI»Io. AptlUpn 
luoconjugio; tun pra'f. ÈMtbtri, ad lo.Vn- 
ium;\Wuth., \bU,iaA'\—V MtthadicaiiM- 
leetiees ratio ad jurUpmdatiliam anoMMW- 
dnia; Nuremberg, lô3S, in-4'; — 3" Bratii- 
logui juTi» dvilli, live corpus lepim, oaittff 
fort eatiiné, et qui a été longtemps allriboé i 
l'empereur Justinira. [ Knc. tia g. du n, ] 

fafpùn. am Awwix Dût. UitnitmtBr: it ta*- 
potenttm, pro tuo conjuijto apud Rf^Utniiiianot. 

APEL {Jean-ÀuguiU ), littérateur allcnund. 
né 4 Leipiig en 1771, et mort en ISIG dans k 
mé|ue ville, o(i II était conseiller municipal, itA 
fait un nom surtout par sa Mélrique { Leipiig, 
1814-1816). On a encore de lui des contes po- 
pulaires fort remarquables, et des tragédie 
composts i l'Imitation des trois grands traiii- 
ques grecs. Parmi les sujets modernes ou ds 
mojen ^e qu'Apel a traités, on cite Kviii fo* 
Kanfiingen et Faust. Le ptiitologue llerraun 
entra en contestation avec lui sur plasiisin 
points de sa Métrique; majs Apet ne r^iooiil 
point. [Enç. rfel 3. du M. ] 

APBL ( Frédéric- Atiguite-FertHnand), js- 
risconautle allemand, frère du précédent, nél 
Leipzig le Sjuillet I7CS, mort vers 1830. Obi 
de lui : 1° DiuerliiiiQ tiiUnx kistor. et Jura 
siiffriigii electoralii taronicl el archimara- 
c/iiitlatut S. Ivtp. roiH. ; Leipxlg, t789, in-i*; 
— 1" Diss. inotig. de juribvs singularisa 
clrricor. in Sitronio; ibid., 1791, in-4''; — 
3° Uber kùnstlictie Birnen/ûlterangen (surli 
pourriture artillcieltedes abeilles ]; ibid., IKU, 
in-8'*. 

• APKLLA9 on AP0I.LA8 ( KnclUc ou 'tiSii- 

XdU ), géographe grec, natif de Cjrène, que r« 
présume avoir vécu dans ta première mollir ilu 
troisitine siècle. Il est proliabjemenl le mftiH 
que celui qui, au rapport d'Alliéoée, annil fcril 
ouvrage sur les villes du Péloponnèse. QiàB' 
tilien parle éRalemeol d'un Apollas dont il OMS- 
plète le nom en y ajoutant celui de CaltimÊ- 
1, et c'est sans doute celui dont il est qurî- 
lîon ici ; il est aussi mentionné |iar Marcim d'Il^ 
raclée. Mais il n'y a ps lieu dQ supposer qaTl 
mit le même qu'un A|iellas dont parte Ckm^at 
l'Alexandrie, et qui aurait écrit un onvnge fi 



S77 APELLAS 

Delpliety cHé par 8vidj», qnirappeQe Apellas do 
Pont. 

M«rcicn, Heracl,, p« M, é<l. Hudson. — Atbénée, U, 
«3; IX, 869. - QalntlHcQ, XI,t,f 1^ — Clém. d'Alex., 
Fratrept., p. 4t, éd. Folter. 

APELLAS ('AmXXâk), aeulpteur grec, TiTait 
vers le quatrième siècle avant Tère chrétienne. 
Au rapport de Pline, fl exécuta diverses statues 
de bronze représentant des femmes dans Tatti- 
tudc de la prière et de Tadoration. Pausanias 
parle d'une statue de Cynisca, sœor d'Agésilas U^ 
roi de Sparte, et qd anrait été ùdte par un ar- 
tiste du nom d'Apdlas. 

PWatjmst.noL, XXXIY.lt» — PtOMiilM, Tl, L — 

SUItff, Cal. mrtif. 

APELLB OU APBLLES, Célèbre peintre grec, 
His de Pythias, naooit è Cos, ou, selon d'autres, 
}i Colopbon ou à Ephèse, vers 360 av. J.-C. U 
eut dans cette dernière viUe le droit deoté ; aussi 
est-il souvent désigné par le nom ÔLiphésien- 
]^bore d'Éplièse fût son premier maître. De le 
A ae rendit à Sicyone, dont Véeole était alors ce* 
lèbre dans toute la Grèce; et quoique d^à il 
eût lui^nème un nom comme artiste, U y reçut 
le« leçons de Pan^bile, qu'il ne tarda point À 
eofpasser. C'est ainsi qu'il réunit U sévérité de 
Fécole de Sioyone à l'élégance de celle dlonie. 
Plua tard, Apelle ae rendit en Macédoine; il j 
reçut l'accueil le plus flatteur et de PUUippe et 
d'Alexandre. C'est probablement dès cette épo- 
que que se formèrent entre le conquérant et le 
peintre ces relationa amicales qui dcmnèrent ma- 
tière à tant d'anecdotes remarquables; grand 
nombre d'eatre elles cependant se rapportent k 
une seconde série de conférences qu'il eut à 
Épbèse aveo Alexandre. C'est à lui seul qu'A- 
Icôandre permit de peindre sa figure. Pendant 
le court s^ur qu'il avait fait à Rl^Mles, il était 
allé visiter l'atelier de Protogène, absent en cet 
instant. Invité par une vieille femme k dire son 
nom, il traça sur une petite table un contour au 
pinceau. A la délicatesse de ce contour, Protogène, 
en revenant, reconnut la main d' Apelle. Cepen- 
dant il entreprit de le surpasser en traçant dans 
l'intérieur du premier contour un autre contour 
encore plus beau et plus léger. Apelle revient : 
on lui montre le dessin de Protogène; alors au 
milieu des deux contours il en fait passer un 
troisième encore plus délié; le peintre rhodien 
finit par s'avouer vaincu. Dans la suite cette taUe 
fut portée k Rome et orna le palais des Césars, 
jusqu'à ce qu'elle eût été consumée par un iu^ 
cendie. 

L'ouvrage le plus célèbre d'ApeUe était son 
Alexandre tenant ia foudre; ce tableau était 
placé dans le temple d'Épbèse. Par l'eflet d'un beu^ 
reux raccourci et d'un magnifique clair-obscur, la 
main et l'éclair semblaient sortir bors du tableau. 
Le talent et la gloire d'Apelle furent à leur apo- 
gée vers la cent douzième olympiade ( 328-324 
avant J.-C. ). Cependant, après la mort d'Alexan- 
dre le Grand il fit plusieurs portraits du roi 
Antiocbus (cent dix-huitième olyuipiade, 304-300 



— APELLES 



9M 



avant J.-€. ). Il parait que cet artiste fut suiptis 
par la mort à Cos, où l'on nu>ntrait de lui une 
Vénus commencée, que personne n'osa terminer. 
Une tradition assez peu authentique fait mention 
d'un autre peintre nonuné aussi Apelle, mais 
qui vivait à la cour de Ptoléioée. Accusé par 
Antipbile d'avoir pris part à un paijure, et ne 
pouvant faire reconnaître son innocence, il se 
vengea de son rival et du roi en faisant le por- 
trait de la Calomnie. Longtemps on avait attri- 
bué cette particularité au grand Apelle. Tœlken, 
dans sa dissertation sur Aj>elle et AntipfUle 
( 3* vol. de VAmalthée ) , a prouvé que l'artiste 
dont il est question ici devait vivre entre les 
olympiades 139 et 134, et par conséquent cent 
ans |dus tard que le contemporain d'Alexandre. 
Le mérite inimitable d'Apelle était la grâce. 
Pline dit expressément que ses tableaux n'é- 
taient point peinta sur mur, et il nous en a 
donné la liste. Leur prix était de vingt talents. 
Q ne passait pas un seul jour sans travailler k la 
peinture, d'où est venu le proverbe: Ifulla dies 
sine linea. H écoutait volontiers la critique , et 
même ia recherchait Caché derrière un rideaU| fl 
enUttdit un savetier trouver k redire à un sou- 
lier. Apelle trouva la critique juste, et corrigea 
le soulier. Mais le lendemain le savetier ayant 
voulu étendre ses critiques à la jambe, Apelle 
apparut tout à coup, et lui dit de borner ses cri^ 
tiques ^ la chaussure : IS'e sutor ultra crepidam, 
qui est aussi devenu proverbe. Au rapport de Pline, 
il n'employait ordinairement que quatre couleurs, 
qu'il trouvait moyen d'harmoniser à l'aide d'un 
vernis dont lui-même était l'inventeur. Apelle ne 
mit son nom qu'à trois de ses tableaux : VA" 
lexandre tonnant, ci-dessus indiqué , la Vénus 
endormie, et la Vénus Anadyomèue : c'était 
son chef-d'œuvre. Ce tableau, destiné pour le 
temple-d'Esculape à Cos, avait coûté cent talents. 
Auguste le fit transporter dans le temple qu'il 
avait dédié k Jules César. La partie inférie^ire 
ayant été endommagée, personne ne toi capable 
de la réparer. La détérioration allant toujours 
croissant, Néron, nous dl.sent Pline et Straboo, 
en fit faire une copie par Dorothée. En l'hon- 
neur d'Apelle, la peinture fut appelée ars apelr- 
lea, [ConvericUiousrlexieon et Enc. des gens 
dv,m.\ 

Pline , HUtoàn naturelle, XXXV. lO-lS. - SaldM, 
'A^teXXïj;. - Qulotillen, InsL or.j XII. 10, I. - Plular- 
qne,^ratus. It; y^textmder, kiFort. j4lex. Mag., s, 8. 
— Clc^ron, De Nmt. D^or.y 1, 17. » Lnoitn, Itnaq., 7. ~ 
ToclkcQ, l'Âmalthée, recueil périodique, (. III. 

APELLES d'ÉphèsCy peintre grec, vivait 
dans le troisième siècle avant l'ère chrétienne. 
En grande faveur à la cour de Ptolémée Pliik>- 
métor, il fut néanmoins accusé par Antipbile 
d'avoir trempé dans la conspiration de Théodote 
de Tyr. Mais Ptolémée reconnut son innocence, 
lui fit présent de cent talents, et condamna le 
calomniateur k devenir IVsdave du calomnié. 
Celui-ci ne, se toutcnta pas de cette sati>factiua : 
revenu à Épliè$e, il fit ce tableau de la Calomnie, 



879 



APELLES — APER 



dont parle Lucien comme l'ayant yn, et qne Ton 
attribue à tort au grand peintre Apelles. 

Locieo, ITepl ToO (1.V) MJSUaç moreueiv Aïo^xoXî) , 
et la oote de rédlUon d'Heaistertauis, Ill,ST. 

*APBLLES ('A9ceXXi)ç), médecin grecYers on 
ayant le premier siècle de l'ère chrétienne. H 
était de rile de Thase : c'est tout ce qu'on sait 
de sa vie. Mais ses prescriptions médicales pa- 
raissent plus connues. Au jugement de Pline , 
elles étaient empreintes de barbarie et de supers- 
tition. On peut supposer encore que ce sont ses 
formules dont il est question dans Galien. 

Galien, IH Compot. wtêdie- see., Qea.. Y, 14, XIII, 8U ; 
D§ Antid., II. 8; XIV, 148. - Pline. HUt. nat., XXX. 16. 

APBLLBS (AiceXXfj;), hérésiarque, fondateur 
de la secte des Apelltstes, vivait vers 146, et mou- 
rut très-ftgé. 11 était disciple de Marcion, et ad- 
mettait comme lui deux dieux, Ton bon l'autre 
méchant» odulnâ, auteur du monde et de la loi, 
celui-là, auteur de l'Évangile et Rédempteur de 
Tunivers. 11 fut chassé deTécole deMardon pour 
avoir séduit Philnmena, jeune fille qu'il faisait 
passer pour inspirée de l'Esprit-Saint, c'est do 
moins le reproche que lui adresse Tertullien 
(Prxscript, fueret,, 30). Mais il est probable 
que cet écrivain s'est laissé entraîner à l'exa- 
gération et à sa passion ardente contre les héré- 
tiques, car Rhodon parle d' Appelles, quoiqu'il 
fût au nombre de ses plus violents adversaires, 
comme d'un homme fort respectable par ses 
mœurs (Eusèbe., Pr., Ev, 13). ApeUes professa 
une autre hérésie dans laquelle il n'admettait plus 
qu'un Dieu, composé de parties mfinies ; rejetant 
toutes les doctrines adoptées, U ne donnait à Jé- 
sns-Clurist qu'un corps aérien, dont, en remontant 
au ciel, le Sauveur aurait rendu à chaque élément 
sa portion. Il niait la résurrection du corps, et 
considérait les diflérences de religion comme 
sans importance , puisque , disait-il, tous ceux 
qui croient) en Notr^-Selgneur crucifié seront 
sauvés, s'ils prouvent senlement leur foi par de 
oonnes-iBuvres. 

Appelles avait écrit des Réoélatiùns ( <l>ave(}(D- 
oEiç ), contenant le récit des visions lePhiloména, 
et un ouvrage intitulé Syllogismus, dans lequel, 
selon Eusèbe, U prétendait prouver la fausseté 
des écrits de Moise. Il parait avoir aussi composé 
une vie de Jésus-Christ; car saint Jérôme, dans 
son Crommentaire sur saint Matthieu, dte 1'^- 
vangile d' Apelles comme ayant été la source de 
beaucoup d'hérésies. Aucun de ses ouvrages ne 
nous est parvenu. 

TertnlUen, Dt PrmMrtptionUms Hmretieartim. — Jd- 
vertus Mareionmn, -^ Eusèbe, Hist. BccUs., t. V, p. is. 
— Epipbaoe, UmreM.y u. — HterotiTmas, Ot nris illus- 
tribut. — Orlgène, Contra Celsum, IV, e. 67. - Uri- 
ner, HMory of Htreties. — Smitb, JDicttonary qfCreêK 
and Roman Biography, 

APBLLICON f AyceXXixûv ),de Téos, bibliophile 
et philosophe grec, vivait au premier siècle avant 
l'ère chrétienne. Citoyen d'Athènes et grand col- 
lectionneur de livres, il possédait une grande 
fortune, qu'il employait à enrichir sa bibliothè- 






que; mais il n'achetait pas tongonrt, diUm, lei 
livres qu'il y portait; il en dérobait encore des 
archives de la capitale de l'Attiqae et d'antres 
villes. Cette manière de satisfaire sa bibliomanie 
ayant enfin été dévoilée, il dut prendre la fàk 
pour se soustraire à U vindicte de ses conci- 
toyens. Il revint dans sa patrie à l'époque de li 
tyrannie d'Aristion, partisan comme loi des doc- 
trines péripatéticiennes, et qui, pour cette raison, 
le protégea et lui confia le commandement d'uae 
expédition contre l'Ile de Délos. Commencée sons 
d'heureux auspices, cette expédition manqui 
ensuite par la négligence d'Apellioon : les Ro> 
mains, sous les ordres d'Orobius , s'emparèreaft 
de Délos; et le général grec s'échappa à grand'- 
peine, après avoir perdu son armée. Il mourut 
bientôt après. Sylla, s'étant emparé d'Athènes, 
s'appropria la collection d'Apellicon, et la fit trans- 
porter à Rome. C'est dans ce dépdt que se trou- 
vaient les manuscrits d'Aristote légués par es 
grand homme à Théophraste, qui, à son tour, 
les avait laissés à Neîée, et de ce dernier Ils 
avaient passé en la possession de ses héritiers, qnî 
habitaient à Scepsis dans la Troade. Leur pc«î^ 
rite, gens idiots et simples (l&odTai dcv6p«i»i), 
dit Strabon, et par conséquent peu sondeux de 
doter le monde du trésor scientifique et philosa- 
phique que recelaient ces autographes, les ani 
laissés enfouis au fond d'une caverne. C^est de là, 
qu'endommagés par le temps et l*homidité, il 
étaient sortis enfin pour devenir la propriété 
d'Apellicon, qui essaya, assez maladroitement de 
les mettre en ordre. A l'arrivée à Rome de ces 
écrits précieux du philosophe qu'un savant mo- 
derne a appelé avec raison l'esprit le plus ency- 
clopédique de l'antiquité, la révision en fut con- 
fiée au grammairien Tyrannion, chef de l'école 
péripatéticienne de Rome, qui en remit une copie 
à Andronicus de Rhodes, à qui elle servit poor 
son édition des œuvres d'Aristote. ( Yoy. àrih 
tote.) V. R. 

Athéoér. v, 141.- Strabon, XIII, 60. - Bayle, ZNctiM. 
noire critique. 

APEE {Marcus), orateur latin. Gaulois de 
naissance , vivait au premier siècle avant l'ère 
chrétienne. Il vint dans sa jeunesse à Rome, 
et s'y acquit un grand renom d'orateur. Il fut 
successivement sénateur, questeur, tribun et 
préteur. Dans le dialogue de Oratoribus il est 
l'un des interlocuteurs, et ce Dialogue des oro' 
teurs , ou de la Corruption de V Éloquence, 
attribué autrefois à Tacite ou à Quintilien, et 
mis à la fin de leurs œu^Tes, est peut-être d'A- 
per lui-même. Giry en donna une traduction 
française; Paris, i6>!6, in-4", précédée d'une 
préface de Godeau. M. Dureau de la Malle en 
donna une nouvelle traduction dans la 2* édi- 
tion de la traduction de Tacite; Paris, 1805, 
6 vol. in-8°. 

RupertI, dans son édlL de Tacite, t. 1, p. lxxtu. — 
Chaudon et Delandlne, Dictionnaire historigue, 

*APEB, grammairien grec, vivait vei-s la pra- 



881 APER — 

mière moitié au premier sièdede l'ère chrétiemie. 

n adopta les principes d'Aristarqne, et s'attaqua 

plus d\uie fois au grammairien Didyme; à son 

tour fl eut pour disciple Héraclide de Pont, qui 

occupe une si grande place dans l'histoire de la 

philosophie. 

SaldM, ««6 voce HpocxXeidvKt n. Tl. » Paoly, Beai- 
MneyeiofSBdiê, 

APBE ( Arius), Voff, DiocLénsN. 

«APBEBACH (Gottichalk), mathématicien 
allemand du seizième siècle, fl publia Eclipseos 
iunaris anno 1573 Juturx epHogismus et 
typus, 
JOcber, A U§ tm 9H k u GêUkrtm^LÊaUom, 

*APBZTBfiuiA (don Juan'Ftlisie)^ leo^ 
tear espagnol, mort en 178ô. fl oommeoça par 
l'étude et la pratique du chant , et tat même 
attaché à Ul cfaapeUe de Madrid. Mais instinetl- 
fement attiré vers les arts du dessin, fl trayaiUa 
tous la direction du sculpteur Salvador Carmona, 
pois 800S ceOe de Frandsoo Gutierrez. Enfin il 
devint maître à son tour, et exécuta quelques 
OBOvres remarquables, en particulier pour l'é^Use^ 
San-Ciyetano de Madrid. L'Académie de Saint- 
Perdinand admit ce scolpteor dans son sein 
m 1777. 

Jeao Benmtfez , DieeUmmHo kUtorieo. 

* afbabAb ou APHAmBus ( 'AçapcOc ), poète 
et orateur grec , vivait dans le quatrième siècle 
avant l'ère chrétienne. Adopté par Isocrate, flse 
ttt Clément entendre dans les tribunaux et' 
les assemblées publiques, et présenta même 
avec succès Ul défense de son pèreadoptif, lors- 
que cehn-d fut accusé par Mégaclides : toutefois, 
I ftit moins grand orateur que poète tragique 
d'une grande fécondité. On dit qu'A composa 
trente-sept tragédies, à partir de l'an 369 avant 
J.-C Riâ ne nous est parvenu de ces compo- 
sitions, pas même les titres. U remporta quatre 
prix destinés aux meilleures tragédies, deux aux 
Ates Dionysiaques, et deux aux Lénéennes. 

PinUrqne, f^ita Deeem Oraiorum. — DeoU d*BaN« 
Oir.« iâoeraU, It. — Suidai. — PhoUiu. 

APHBEDIANUS (Petrus)^ poète et gram- 
nairien hollandais, vivait dans la dernière moitié 
tu aeizièroe siècle, fl devintrecteurà Amsterdam, 
t publia d'assez nombreux écrits, entre autres : 
'armina; Bpigrammaia moralia; enfin Me- 
kodum legendi et diseendi formulas UUinas 
\ngtue, 

« APIBODAS CAfpotôc), médecin grec, vivait 
rotMbkment vers le premier siècle avant l'ère 
brétienne. GaUen en fiîit rooition. On trouve une 
e seB prescriptions médicales dans un manuscrit 
e la bibliothèque de Paris, dont Cramer donne 
n titre. 

Craaier, jénêcdota Ormea pmriHêntia» toL 1, p. t9S. — 
«Hea , De Compos. «Mdte. «te. loeoi , Ub. III, tnjimê ; 
XII, llb. VIIl, cap. it; t Xill, pauim. 

«APBBODisiANiTS ( A^podurtovéc ), écrivain 
iersan , qui a fisdt en grec une description de 
Orient, dtée par le géographe anonyme de 



APIAI9US 

Ravenne, et dans hi Chrooiqoe d'HIppolyte de 
Ilièbes. Du Cange en donne un fragment dans 
sa note sur Zonaras. La Bibliothèque impériale 
de Vienne renferme des manuêcriU , extraits 
de l'œuvre d'Aphrodisianus, où se trouvent des 
délaUs sur la naissance, les habitudes et hi figure 
de la vierge Marie. 

VociUia, DeHUtorieis GrœU, p. »4, éd. Wetter- 
BMon. — Fabrlctiu, BMMk. gr»c„ XL, US. 

*APHEODisius , sculpteur, natif de Tralles 
en Lydie, vivait probablement dans le premier 
siède de notre ère. Pline le dte au nombre des 
artistes qui ont dit des statues décorant le 
palais des Césars sur le mont Palatin. 

puoe. JsriK. «or., xxxn, s. 

APBTaoxiim» rhéteur grec, natif d'Antioche» 
vivait dans le troisième ou quatrième siècle, fl 
composa des exerdoes de Rhétorique (Pro- 
gymnatmata) extraits d'Hennogène; mais les 
douze exerdoes de odui-d sont portés par 
Aphthonms à quatorze. A la suite de chaque dé 
finition se trouve un exemple qui l'appuie. Son 
ouvrage renfimne les prindjpes de hi rhétorique , 
' tds qu'Os étaient ensdpiés aux enfonts pour les 
préparer à profiter des leçons du rhéteur. Sous ce 
rapiMurt les Pro^ymiuitfiuito sont un ouvrage es- 
tfanable;inai8 ooleurfiiit trop d'honneur, surtout 
en AOemagne, où durant les sebième et dix-sep- 
tième slèdes on les prit pour base de l'instruc- 
tion des écoles. Aphthonius a fidt ausd un recueil 
de quarante fàblei à la manière d'Ésope. Les 
Progfnauumaia ont été imprimés pour hi pre- 
mière fois, en grec, dans le ncuefl intitulé ilAe- 
^oret ^«d ; Yenetfis, Aide, 1 508, in-M. Quant à 
l'ouvrage d'Aphthodus, comme fl aété longtemps 
en usage dans les écoles, fl y en a un grand nom- 
bre d'éditions. Les mdileures sont : JpA^AoMiia, 
Bermogenes et Longimu, grmee, ewra Àm. 
Porti ; Genev», Crispin, 1670, hi-8* ; AphthonU 
ProçffnuuumtUa^ gr,-lat., Fr. Seobario inter- 
prète; Gommdin, 1597, fai-8^ (ses fkbies y 
sont jointes); gr.'lat,, cura D. BeinsH, Lug. 
Bat, 1620, ia^i ejusdem et Theonis Proçffm- 
nasnuUa gr.-lat,, eum notis /.-5. Cfuiffer; 
UpsaliflB, 1670,in-8«. Les fables d'Aphthonius se 
trouvent souvent à la suite de celles d'Ésope; 
Tenise, Aide, 1505, fai-fol. Elles ont été traduites 
en français par M. Pfllot; Douai et Paris, 1815, 

FabnduB . mbikMkêea çrm0a, t VI. p. t*. -- BeUn de 
BaUo , Hidoif dé Félofumieê ekê» In Grtn. — Wea- 
tonnann, GmehUhtë éar Btr^âtmmMi in GHteàgmland 
tmd Romf ins, p. I. tM. — SchoeU. mUoérÊ éê la M- 
têrature greeqMê, L IV, p. MS. 

*A»BTmoD (Daivid\ rabUn allemand. On 
ignore le temps où fl vivait H fit un commen- 
taire sur le S^her Chasidkn ( Livre desSamts }, 
imprimé avec l'œuvre commentée à Francfort- 
sur-le-Mdn , en 1724. 

yfoiî, BMioUk^kê^., iy,90ê 

âPiAHUS, nom latinisé de bikmewits 

(Biene, enallemanJ, signifie opis) (Pierre), 
astronome et géographe allemand, né eu 14% à 



aSS APUNUS 

Lei[iiig pris de Hiinîe, morl le 31 avril lâii. 
Il fut, i^tuis làlO , professeur d« matbenkati- 
ques à rUniienité d'ingolsladt , qu'il ue quitta 
plus, nial^ las oRrei Im plut iséduisantas de 
l'empereur Cbaries-Quint, qui l'enoblit. Apianui 
proposa le premier la méUiode, emplajée en- 
core aujODrd'bui pour Jea longitudes tctrestrca, 
et<|ui coiuiale k ott^ierrer d'aturd la diïlance de 
la lune i quelque étoile liiie prèa de l'écliptiquo, 
et de Kuivre les mouTepienlB ultArienr* de la 
luue par rapport à cette tloilc. Il avait auui 
proposé UD instrument pour résoudra, sans cel- 
culs, tous les triangles sphériquas. CEmojenfiil 
rejeté par Kepler. LetouiragM d'Apianoi août: 
Coimograp/tia ; Laudsbut, 1^34, in-4*, réimpri- 
mée eum Oiiêmalionilnu nmllarwn ettip- 
«iH)n,'Ingalstailt,i&30, ii»-t*,lnd., eafrancaii; 
Anvers 1S44, et Paris, 1»1 ) — Quadrwuai- 
fronomicuf.'lDgobUdl, iS3i; — iroraicapton 
générale; Ingolstadl, 1S33; ^ JMftmi !M)puJl; 
ltHd.,l»3^,iIl-fol.:c'e*t|ladeKn1pticnd'nMéctips• 
du soleil ; — Inlrodueho gtegrapliica in Ver- 
nerl annotationet , adjwitto radio mtfono- 
mlca;ib., Iï33, In-lol. ; ouvrage qui contieat, «a 
outre, la traduction hUne du premier livre delà 
géograpbie de Ptol^mée, et une lettre de Regio- 
montanus ; — Inslmmsntum primi moMlii; 
Hurenihcr);, Ili.'H, In-fol. : on y trouve, outre 
le traité d'astronomie de Geber, une table 
des sinus pour chaque minute, la pmnitre qui 
ait été publiée m Europe ; — IntcripHona SS. 
VtlusCatil,non illmquidem Rontx, itd toliut 
ferturbti.-IngoMadt, \i3*;—AnliquilateMet 
Deseriptiones Evropte, rtdigé avec Barthélemi 
Amantius; IniEoletadt, 1S34 ; — ^Jtronomicoit 
Cxsartum ; Ib. I MO, tn-fo). , avec atlas ; e'est 
ion prindpal oufrage, pour lequel l'auteur reçut 
de Charles-QuiDt un présent de 3,000 livret en 
or. Apianus y donne des obervatioas nouvellet 
sur la coDiMe de lasi, nommée depuis «omète 
de Halley, et sa réapparition en 1007 et 1S8I. 
On prétend aussi qu'il a le premier remarqué 
que les queuM des comètes sont toujours k l'op- 
posite do soleil et sur la ligne de prolongenent 
des deux rentres ; mai* cette remarque se troure 
déjà consignée dans Fncaslor: Trnitt dei Ha- 
tnocenfriei.qnlavail paru iVeoise cinq ans aup». 
ravant. Apiânus avait eacorc annonéé comme de- 
vant paraître, des ÉpliéinMdet de 1534 41570; 
~ de* Alntanaelu avee prédictions ; et une 
édition des Œuvrts de fiatrologue A^opti. 

Triuter, ttoçt ta Jannli. - l Igmim, BiUiolknr» 
^UloiiïphUa. - BiùçrapAieal Dictionarfi- 

APiAis OU APIAisvs { Philippe), miWmali' 
cien allemand, IHs du précédent, né à Fn^olstadt 
le 14 septembre 1531, mort en l5S9.Fn I&4n,il 
visita Strasbourg, et les années suivantes il vint 
«'instruire dans les nniversitiK françaises. A la 
mort lie son père en t55I,fl lut xuccéda d.-in<i sa 
chaire de malbi'maliques. Mais il cultiva bientôt 
une autre hranchedans le domaine lies sciences; 
étant d'une tris-faible santé, il se livra à l'étude 



- APiaUS 8M 

de la (oédedoei pour a'j perfecUoaner, il n 
rendit par deux foii, eu 1557 et eu liH, a 
Italie, oii il H mît en rapport avec les nulbu 
de l'art. De retour eo Allemagne , il j pnUii 
en 1567 une description de la Bavière, qui liù 
valut de la part du duc Albert une gratificataxi 
de 2,500 ducats. Hais, ayant otté , en t&M, t 
proclamer oovertemeal lutliérioi , il dot qniBB 
logolstadt et se rendre « Vienne, oâ Haùa- 
lien 11 lui fit le plus MenveJllant acaieiL Aprts 
trois mois dé séjour dans Is ville impésialt,! 
fïit nommé pnifessear de mitbématiquet à iW 
bingne, où il mourut. 11 publia plusieurs é " 
dont quelques-uns tsulement ftirtatt impi 
entre autres i Pkilippt .Ipiani BowM fa Un 
farmam rtdaeta, fn laltuH» XXIJj 1S| 
Isdt, laTO ; — Dt cjrltfldri «|MiUaf«; TMt 
158a ] — Dt tm menHi liuframanM m 
nomiei noul; Tubingue, I5M] — S* msI 
On trouve dsns tes Pnffmmtitmu àt Tysfes 
nne lettre de PlilKppe ApUnus au tandprsvs* 
Hesse-Gsssel sar l'étdle >ouTdl« ds C s is isfis, 
sppsmeen 1A71. 



~ Liprnia*. KMUitK Fltaonrk. -Is- 

mttwilt cfH jtOfflt àgm. 

>. Voy. SÉJAK. 

. C'ëit le nom que porthrnt In 

Romains, renommés en leur temps par Ifsn 
connaissances dans l'art ([astrODamiqne. Tm 
dans quel ordre ils se succédèrent : 

Apicids, I" du nom, vivait vers la deni^ 
moitié du premier sîËcle avant l'ère cbrétioïK. 
Atbénéc l'appelle assez dédaigneusement ui ct-^ 
tain ApMia , et ajoute qu'il Tut cause do !Vul 
de Lentilius Rnfus en l'an 91 (av. J.-C.). Cri 
Apicius se ât remarquer par sa luxure d h 
intempérance. 

jtIhtnH, IV, c. tt, p. IM, - haHonlDi, IMmU tm 
iTtHir, 4i. BitE; LtTSc.ISt». 

Apicids, n* du nom, iftimu SoMu os Gi 
tHui, le plus célèbre des trefs, vtv«it à Kam, i 
commenceuMoI de l'ire chrétiewie, MM As- 
guste et soas libère. Il est cité pu ^sûnisis- 
tcura anciens qui nom ont oonsenré de luaiïns' 
ses anecdotes sur sa gournutndise^ ses piolif»- 
Ittés et son esprit inventif pour décgavrirdesss- 
vellcs préparations culinaires. S dépensa des aai- 
mes immenses pour faire venir les mebksi'us 
délicats de toutrâ les partie* du monde, n 
certaines sauces, oominées apicienna,cllt4t 
la gastronomie une science. ApioD k Gnn 
rien écrivit uD livre intitulé Utfi vi!; Ai 
rfjyfii, sur la gourtaamlUe d'j^iciut. Ainf- 
port de Sénèque, Apicius s'empoùosm, pm 
qu'il ne lui restait plus que dix raillions de ses- 
terces (3flS, 135 tlr.)pour vivre. Celte liittaiittil 
rappelée aussi par Dion Couius, et Uartsl ■ ' 
fait le sujet à'un' éjAgnanme. 

Apicics, le 111° lia nom, est elté par AlbWt 
et par Suidas [mur nvoir envoyé à IVmvw* 
Trajim, pendant la guerre des Parlbes {Itt-IX 



4pr^ J,-C. ), des tiitltrM uiuen^ rralchet par 
m moyen (|e md inToatioa. On penw que c'etl 
4 çD titiitiÈme Apicius, ijiie se rapporte l'anec- 
ààlv suivante » .ipicius, dit Alliùii^c, posMit une 
greode partie lie loa tenipa î Mintumcs, ï cauM 
dVw eïpice partiuiIiËre de cevcllca ( xafiÎK), 
qui s'y trouvait en abaudance. Ajant appris 
qu'il eo existait de plu« belles «u Libye, il e'eni- 
nU'IL'a peur ce paj». Des péclicura libyens, jn- 
ffgutÉi du but de son voyage, vjnreut au-devant 
de wn vaisseau lui apporter des crevettes de 
HuFS eûif-H- Il les trouva inrérfeun i tellos de 
HtDtaroes, cl repartit ansutdt puur l'Italie. 

B|oa* avons sous le oom do Cslius Apicius 
an fraJMdB l'Art ciiliaairB(rfe Opsoniiset Con- 
(fimen'ii, t'ii'e du rt euUnarla, iibri deetm), 
Rttriboâ eénÉralaraent à uq des trois Apiciui 
dtét plus haut j mais eet ouvrage, plein de sole' 
cicraw, parait avoir ë(é compilÉ i une époque 
pMt^imire au liètle de« Antooins ; il est divui 
«1 dit livre*, dont cliicun porte un litre grec. 
C'est un recueil de recettes à l'usage du cuisi- 
bIbn. Il tilt découvert par Ëoocti d'Ascoli, ver* 
14M, sous le poQtiricat de Nicolaa V, et putilié 
pour la première fois à Uilao, I49S. L'édition la 
plus Mtiinéa est wlle de do J. M. Benibold, d'a- 
prè* le texte de Lister et d'Almelovecni Lubedi, 
1791, iD-S°; J. H. Dicrhaeli a publia un petit 
; inlituld Flora Apieianai Heidelberg, 



- Sgldti, ituA IDC. "Çirtptl. 



IBSl.l 
AltMite. l.Xh IV, I 

— DiD CIfttllU» VII, 11. — jci)cca, l'iriuui. nu fiKtp,, 

A»ia OU APmi'i {Jean-Lonis). nrfdedn alle- 
mand, ni le 30 novembre IfldS dans le comti! 
do Hohenlohi^ en Franconie, mort le !S octobre 
1703. Il Audfa la mëdecinp. Pour sulivenir k ses 
Trais, n lionna des ripflifions et se fit correr^ 
teur d'imprimerie. Reçu docteur en lOBI , tl ftit 
nommé médecin Inspecteur {phij'leiu) de la 
ville d'Herspruck ep Bavière, et en IBM II ftit 
qp^ ait collège médical de 5uremhfTg, P.i 
170?, il ohllnl la cbaire de pliyalnloj^e et de chi- 
rurgie dans l'université d'AHorf, et inoiirul un 
an après. Apinui se fli une erande renommée 
par l'emploi de l'extrait de rascarllle ilans le 
traitement de» Bivrcs malignes épidémiqn es. On 
a de toi : Febris eptrftmie/e , onnli 1094 et 
lri9à,in yorlcxditinniioppldo MerspmchtMi 
çrauttri deprehemx, hhlorica relath; Vo- 
rirnber^, 1837, in-8°; — Fasciculus (lisser- 
talionum acnrfemicarum; Altorni, 1718, In-K*; 
— - un grand nombre d'observations Insérées 
dans les fiphémérides de l'Acadiïniie léopoldine, 
dont 11 était niuTobrc sous le nom de ftonus. 
naller attribue le recueil des Aissertatlung aca- 
démlijuesà ^tijisTnond-jiifques Ap'mus. 

tuij. IWHouctn do Meircint. - Addnni, tupplt- 
MMMh. KTlfl. u.t4. 

APIl OU hnVi (Htglimand-JarquM), phi- 
lolo;^ allomaDd, fils du précédent, na<[ui[ i 
Hersprucb, près de NuTcoibeq, en I6K!, et 



APOCAUQUË 88G 

niouruten I731.11fut racteurderécoledt^huinl- 
Gilles, t Brunswick. Ses principaux ouvra^^s 
ont pour titre : Dattrtatlones de InlelUctu 
puro, de Stgvla Letbiai Alldoi-f, I71ô, in-i*; 
— dt Vari\» (f («ceBdi MtthadU tiutttùria: causa 
iiivenHt;Obtervaltones de lorieis linlris ve- 
leruni ibid., 1719, ii)-i°; — Vite: /To/mjo- 
rum pliUosùpbix AUorfinorvm; Nurembei^, 
171S io-é"!— Uedilatlona eptit., de lucre- 
nento^^sicetpermedicat facto ;iTiO,\D.-[ti, 
l\ édita aussi les lettros de Gryiusus;Kureinli., 
1718, iu-S". 

DMvim- 4" SatoMÙ t* /fwtm^rt, — Su, (Mo- 
mailtam, t. VI. p. Ht. - 40chrr, ^tlf- GtllKrl-l-tii- 

APIon, ^«mmaHeo grec, numomiiu', on ne 
sait poiiniuoi, Plistoitieus, malt appelé en rés- 
ilié jlfej»in(frtn, parce qu'il habita longtemps 
Alexandrie, était natif d'Oasis en Ëgytite, et vi- 
vait au commencement du premier siècle. Apre» 
avoir parcouru la Orèee, où il s'appliqua avec ar- 
deur \ l'étude d'Homère, il se renilit i Rome 
avec l'ambassade envoyée à Callgula par les ha- 
bitants d'Alexandrie, qui se plaignaient des Jiiirs 
de leurville; tandis que les Juifs envoyaient une 
eontre-ttobasiade en Ute de laqnelle se trouvait 
Phllon. Onlunore le résultat decettc double dé- 
marche. Seulement fl paraît qne les Juifs eurent 
en Aplon un adversaire déterminé, qui leur re- 
procliatt notamment de ne point jurer sur l'i- 
mage de l'empereur; et cet empereur était Cali- 
giila. Josèphe nous a conservé le mémoire écrit 
en cette occaBion par Apion ; et II ne lui épiripic 
ni la crlKqne ni le sarraime. Apion succéda à 
Rome au grammairien Théon, et II professait 
encore sons l'empereur Clauile : son ardeur in- 
rati(>able au travail lui valut la surnom de Mô/h; ; 
on l'apiKlait eneore FliptEp'râvaTDï ypa^iisTixAv. 
Tibère l'appelait Cgmbolum munWi, autant |ionr 
sa Inquaeité que son outrecuidance. Il était au 
surplus plein de lui-même, se proclamant sér 
i^eusement l'égal de Sorrate, de Zénc». Il écrivit 
un lexique et des noton sur Homère ; un ouvrage 
sur l'Idiome romain : llipl vi|;*P(i>|isiif|; iiaXiii- 
tou; — un autre Intitulé : AlTvimaxi, en cinq 
livres; — le pamphlet contre les Juifs, vni 'lo-j 
Saiuv UiffLo;, qui se trouve dons Josèfilie; enlin 
un traité mentionné par Pline, intitulé De JUe- 
lalHea dlieiptiaa. C'est <lu livre sur i'ÉgypIe 
qu'AulU'Cello a tiré l'histoire du lion d'Andiv- 
dès, et du dauphin amoureux d'un jeune homme. 
Sauf ces fragmenta et quelques passages sur 
Homère, recueillis dans le ln\iqne huinériquc 
d'Apollonius, imprimés dans l'Ètymoloyiciim 
Giidianum, publié parSturz, Il no nous est rien 
resté d' Apion. 

nincjMlii.uriir., XXX.l et Rfiiif. CXXXViII,Tn« 

JUrmalrti é* r^railfinie On IrarrlBllain, X\XVin, 



APOCAtqVIlOU AFOCHAIXITS ('AlïÔxa-MoO, 



887 APOGAUQUE 

protoTe«tiaire de l*emplre dX)rient, né yen la 
fin du treizième siècle, mort le 11 juin 1345. 
D'une naissance obscure, il s'éleva aux premiè- 
res dignités de Teropire de Constantinople sous 
Andronic le Jeune et Andronlc l'Ancien. Il com- 
mença par être commis subalterne dans les 
finances, et bientôt, à force d'habileté, il parvint 
à afTerroer lui-même quelques branches du revenu 
public; puis, s'insinuant de plus en plus dans les 
bonnes grftces d' Andronic, f I devint successive- 
ment questeur, gouverneur de lacour et del'empe- 
reur, enfin graiid-cluc : il semblait qu'il n'eût plus 
qu'à aspirer au trône. Toutefois, le prince qui re- 
leva si haat ne le regardait guère que comme un 
être vil et méprisable. Apocanque abusa de son 
erédit : oo fit remonter jusqu'à lui la misère pu- 
bliqae. Pour sa venger de ses ennemis, il fit bâ- 
tir de nouvelles prisons ; ce fut sa perte. Étant 
allé visiter un jour un de ces lieux de détention, 
il trouva les prisonniers révoltés contre lui : <« Il 
est temps, s'écria leur chef Raoul, que le ciel 
venge les crimes que tu as commis, et qu'il pré- 
vienne ceux que tu peux commettre; je vais 
périr avec toi, ou devenir le libérateur de l'em- 
pire. » Ce disant, il se précipita sur lui et le 
frappa à mort Son fils, qui gouvernait Thessa- 
lonique, n'eut pas un sort plus heureux que son 
père : une sédition ayant édaté à Tliessalonique, 
il Alt jeté du haut des remparts, et un matelot lui 
coupa la tête, qu'on promena par toutes les rues. 

CaoUcnièoe. — Nlcépliore Gregont, vm-XlV. 

* APŒMANTB8 ( 'Airoi|&dcvTYK )f médecin grec, 
vivait probablement au troisième siècle avant 
l'ère chrétienne. H adopta les principes d'Érasis- 
trate ; mais on ne sait rien de sa vie. Galien 
parle de lui en même temps que de Straton, et 
rappelle les ridicules objections d'Apœmantès 
contre la saignée. 

Gallen, De F'tnm ttct, adv. BrasUir,, cap ii, t XI, 
éd.KUIui. 

*APOLLUiAiEB (Aureliuê), poète latin du 
troisième siècle, composa un poème en vers 
iambiques sur l'empereur Carus. Cet ouvrage 
n'est point venu jusqu'à nous. 

Voptociu, Ifum^rianm, c. xi. - Hitt lUM la Fr., 1, 4U. 

APOLLINAIEB (C. Sulpicttu), grammairien, 
natif de Carthage, vivait vers le milieu du se- 
cond siècle de J.-C. Il eut pour élève Helyius 
Pertinax, qui de grammairien devint empereur. 
Cet Apollinaire passe pour Tauteur des Som- 
maires en vers placés en tête des comédies de 
Térence. On a de loi des vers sur Tordre que 
Tirgfle avait donné de brûler VÉnéide : en voici 
les deux premiers : 

Infellx alto etcldit prop« Pergamon tgne, 
Bt pcoe est alio Troja cremata rogo, etc. 

Aniu-Gelle, qui étudia sous Apollinaire, fit un 
bel éloge du savoir et de la modestie de son 
maître. 

Aaiu-Gclle, Jfoetes dttiem, Ub. XVIU, c. 4. - Ba>le, 
DUtUnjnaire critique, - TlUemont, Histoire, t. II. | 
P> S91. * 



— APOLLINAIRE 



APOLLINAIEB (iijpo/filUlHtfS, *AieoUt^dpioc), 

Claudnu (saint), évêqued'Hiérapolis en Phr^ 
gie, dans le second siècle de l'ère chrétieuM. 
Les historiens ecclésiastiques parlent de hii aiee 
éloge; Théodoret l'appelle « un homme qui juignll 
à la science profane la connaissance des cboeei 
sacrées; » et selon saint Jérôme, ti montra rori- 
gjne d'un grand nombre d'hernies. Sa vie at 
presque inconnue; on sait seulement quil vifii 
sous Marc-Aurèle, qu'il combattit l'hérésie da 
Encratites, et celle des Montanistes, et quH as- 
sembla à Hiérapolis un concile de vingt-six érê- 
ques, où (tirent excommuniés Montanos et ses 
[Hincipaux adhérents. H ne reste d'Apofliuire 
que de rares fragments d'une authenticité don- 
teuse,jet les titres de cinq de ses ouvrages, parai 
lesquels une Apologie du christianUmef^*û 
présenta à Bfarc-Aurèle. L'époque où cette Apo- 
logie fut composée n'est pas exactement coonoe; 
Eusèbe la cite avec l'Apc^ogie de Melito, présodée 
au même empereur; on en peut conclure que la 
deux ouvragefurent écrits vers 170, 175 ou 177. 
Cette date parait assez probables; car Ensèke 
assure qu'Apollinaire mentionnait dlans ses écris 
la victoire nUracuUuu de Maro-Aorèle en 17i 
Les fragmenta d'Apollinaire ont été reoneiBBpff 
Routh dans le premier volume de ses BeliqiiM 
sacTâB, Oxford, 1814. 

Théodoret, Hsnr. Fab., \, «; III, t. — Saint iètimt. 
De yir. lUtu., M ; Bpit. 84. ad Maçnmm. — BUL Bed^ 
IV, M. rr } V, B ; Chronique. — PboUna, MMIoOm. Cti, 
XIV. — Fabciclas. BiMiot Grmca, toL VU. — TUleaMl. 
Mémoire* pour tervlr à rkiet, BceL toL II. 

APOLLINAIEB OU AMILLIlfAEIS VÀMeUM, 

rhéteur et grammairien, natif d'Alexandrie, vifii 
dans la première moitié du qnatrième siède de 
J.-C. U étudia à Béryte, puis à Laodioée, oè I 
se maria , et ftit plus tajrd adonné prêtre, fl 
eut un fils , appelé aussi Apollinaire, qui a été 
souvent confondu avec le père. Ce fils deriol 
dans la suite évêque de Laodioée; c'est lui qi 
passe généralement pour l'auteur de rhéréae 
des apoUinaristes , quoique Socrate l'attribue 
également aux deux Apollinaire. Selon cet liii> 
torien, ils furent excommuniés par Geoige, éfè- 
que de Laodicée vers 335 , à cause de leur lis- 
son avec le sophiste païen Epiphamus. DV 
près Sozomène, au contraire, qui ne parie qse 
du fils, l'évêque George était demi-arien , et a- 
communia Apollinaire le jeune , parce qu*3 l'é- 
tait uni avec Athanase , le grand adversaire dei 
ariens. Parmi les ouvrages qui sont attiânéi 
aux deux Apollinaire, il est impotsible de dift- 
cemer avec certitude «eux qui appartiennent sa 
père. L'empereur Julien publia, en 3Ô2, un éifil 
qui défendait aux chrétiens d'étudier les lineB 
grecs. « Alors, dit Socrate, les deux Apolli- 
naire furent très-utiles aux chrétiens : l'^Ddea 
écrivit une grammaire dans une forme chré- 
tienne, mit les livTes de Moïse en yers héroï- 
ques, et les autres livres de l'Ancien Testameat 
en vers de différentes mesures ; le jeune, qoi 
était un excellent écrivain, mit les évangiles et 



8H$ 



At»iaps — 



«prÈs J.-C. ), dei buttrN cmuervées fratches par 
un Btayea de son iiiTcotioa. 0» pen^ que eail 
k te iMÙiime Apidus, que ae rapporte l'anw- 
dote MiivaDte » Apicius, oit Alliùii^c, pa&uit une 
grande partie de son temps à Mintunica, b cauie 
AVw etpice porliculiËre de crevcllcfi ( xaf iSk}, 
qui s'jr trouvait en tbaiulancc- Ajant appris 
(Ju'iJ ea etistail déplus belles en Libve,!] s'eni- 
tMrqua pour rc pajs. Uc^ pechuuis libyens, in- 
(Ofioéi du liut de son voyage, vinreut au-deTUit 
de aou laj&scau lui apporter îles crevettes de 
liurs tùlcs. Il ks truuva iorérieuri t eeUaa de 
Htnlumes, cl ntparlit aoaaitdtpuur l'Italie. 

Nmm K<ai aous |e nom de CfBlius Apiclui 
un traita da l'Art culinaira (de Opioniu el Con- 
fimtntu, tive de r« cuUnaria, iibri decem), 
HttrilMiâ géuÉralameut à un des trois Apitdu* 
dtéa plu« baut i mai» «et ouvnjie, plein de sdé- 
ciaraec, parait ^voir Mé compilÉ à une ^toque 
pottérÎMira au liËde des Aotonins ) il ait dlviié 
ta dii livre», dont liiacun porte nn ttre grec. 
Ç'eft un recueil de recettes à l'utaue dea cuist- 
men. Il fiit découvert par Éooch d Aacoli, «en 
14M. lous le poatincat de Nicolas V, et pubUé 
pour la première fois à Uilao, 1408, L'Édition la 
pluteatiinte est otille de de J. M. Benibold, d'a- 
pria le texte de Lister et d'Alinelovrenj Lubeck, 
1791, iii-3°;J. H. Uierbaeli ■ publia un petit 
volunte intihilii Flont Apieianai Hcidelben; , 
IB3t,ln-«*. 

AltMate. I , II, [V, tl, - SDldii, Sut toc. "Oaxfta.. 

— Diorjuliu. VII, ||. — Stueei, Coniof. id llriv., 

APiii ou APisiTS IJean-louis ). întdeân alle- 
mand, né le 20 novrinbre IflAS dans le comté 
de H(Àienl(die en Pranconie, mort te îS octobre 
1703. II étudia ta inédedne. Poitr .subvenir li sn 
fVaîs, il ilonna des r^pétilions et >c (Il correr.- 
teur d^primerlo. Reçu doctcar eu 16!)J , Il fut 
nommé médecin Inspecteur {phi/tictis) de la 
ville d'Hcre[>nick en RSTière, et en iflOS II fiit 
■grtgé au collège médical de norember);. Kn 
170!, il olittnt la cliaire de pliyttlulo^e et de chi- 
mie dam l'université d'AllorT, et mourut nn 
an après. Afiinua se At une grande renommée 
par remploi de l'cvtrait de citcarille dans le 
traileinent des lièvres mali|j^esépidi^mi[|ues. On 
a de lui : Feàhs epldemlcx, annls icsi et 
1095, in NoricxdltinnUoppido Htripruehensi 
çraitari deprehensir, hhtorlea Têlalin ; No- 
rlmbvi^, 1697, in-S"; — Faseiculus dissrr- 
talionum academicaritm ; Altorlli, t7l8, in-S'; 

— un grand nombre d'olK^rvatlons insérée» 
dans les Épliémériilee de l'Académie léeiKiMitie, 
dont 11 était membre sons le nom de .\ohus. 
Hsllcr allnlnP le recueil des dissertations aca- 
dénUqurai Kiglxmond-Jucqi 



Él«y. Di 



r ir Mtdniat. - 



AVtX OU kr%V9 {iigtnaumilJ arques), phi- 
lok^ue alleuiaud, fils du précédent, naquit k 
Herspruck, pièa de Kureùberg, va 1&83, «t 



APOUAUQUK 880 

mourut en 1731. Il fut racteur de l'école de S;iint- 
Gilles, 1 Brunswick. Ses principaux ouvraj{i« 
ont pour titre : Disiertatioites de Intellectit 
pUTo, de Begula Lesbiai Altflorf, I71fi, in-4*; 
-- dt YariU diieettdi Methadit tuemorlx cmaa 
invtnlit; Obiervationa de loriiis linleis ve- 
lerum; ibid., 1719,10-1°; — Vile: Pro/rsso- 
rum philotopbix AHarfinarveti Nurembore, 
17ia in-i°;— Utditatmna eptit., de Iwrt- 
menCopàiiiiee$ permedico*/aelo ; 1710, in-Tol. 
Il édita austi Ua lettru de Gonœus)Nuremh., 

1718, ÎD-B". 



APioH, grammairien grev, sutnoiiiiné, un no 
soit pourquoi, Plt>ton\etis, inali appelé en rés- 
ilié /l/ezanrfrin, parce qu'il habita longtemps 
Alexandrie, était natif d'OasU en fifTpte, et vi- 
vail nu commencement du premier siècle. Après 



'ambassade envoyée k Callgula par les ha- 
bitants d'Alexandrie, qui «e plaignaient de« Juifii 
de leurville; tandis ipie les Juifi «ovoyaleot une 
contre.4nibassade en tite de laquelle se trouvait 
Phllon. Onlpiore le résultat décrite double dé- 
marche. Seulement 11 parait que les Juifs curent 
en Aplon nn adversaire déterminé, qui leor re- 
prochait notamment de ne point jurer sur l'I- 
mage de l'empereur; et cet empereur fêtait Cali- 
Kula. Josèpbe nous a conservé le mémoire écrit 
en cette occasion par Aplon ; cl il ne lui épai^c 
ni la criltqne ni le urcasme. Aplon succéda h 
Rome au grammairien Théon, et II professait 
encore sons l'empereur Clauite : son ardeur in- 
fatixableau travail lui valut le surnom de Md^Bo;; 
on l'apiwlait encore nipiEp-ritaTOt TpaiiH-a'tixûv. 
Tibère l'ap|)elait Cymtalum mvndi, autant |Miur 
M loquacité que son outrecuidance. Il était au 
surplus plein de lui-môine, se proclaïuant sér 
rieusemcnt l'Aval de Borrate, de it^noo. Il écrivit 
un le'\lque et des note* sur Ifomtre; un ovvra^je 
sur l'kliome romain : Ilipt ti): 'Pu|iaixi;; iaUx- 
TDu; — un autre tnllludï : AtYuimax«, en cinq 
Hvrei ; — le patnphlcl contre les Jnlfs, wni '1g-j 
Saiu* OiEla;, qui sa trouve daoaJosèplie; enfin 
un traité mentionné par Pline, ialllulé De jVe- 
lalliea disciplina. Ces* du livre sur r£«vple 
qu'Aulu-Celle a tiré l'histoire du lion d'Andiiv- 
clis, etdudaupbiu amoureux d'un JMineliomme. 
Sauf oei fragments et quelque.s passages siii' 
Homère, recueillis dans lo lexique boinériquc 
d'Apollonius, imprimés dans vèl^mulugiciim 
Gudtanum, publié par Slurz, Il no nous etl rien 
resté d'ApioD. 
PlInr.lMlil. aalur., XXX. s. ri rmi. i:xxxVl1l,Ti!n 



APOCACQDBOU APOMAtCCS (Anôxa'JiwO, 



TOI APOLLODORE 

en cmnpoM, <IHh]ii, qtiBnnte-twpt. BnMait parle 



m 



■apollodoRb de Gtta, poète ootnlque ei- 
dlien, qui Téeut, selon toute apparence, ven 19U 
OD 340 nant J.-O., puiiqo'on dit de lui qu'il fat 
contemporain de M^iandre. Suidas reproduit le« 
titrei de te^ plh%« de cet ApoDodore ; mais 
ailleun II attribue nn de eesoumgei k Apollo- 
dorede Csrjtile. OD trotrve,atimirp1u«, aouvent 
les dmx ApDliodoreconftmdos. IMctnehe reproduit 
queiqu» frapncnb des eomëdie» d'Apoilodore. 

■HHorkc. «ItrorU tnHe Cnmlc. friK. - ttt\j, Kmt- 

■apollodimus ('AnoUMwpot), natif d« 
LcinaiM,(tcriTilnantërJeariAriitota,TiTait peut- 
être ^en le quatrième Mèele ivant J.-C. Il a fait 
un onvra^ sur l'agricnllure, sujourd'hai perdu, 
mais dont parient le« éorinin* de l'antiquité. 

arlilotc. PoMit,, I, 11 -, M. GalIlBf . -~ Virrgs, Z>a 
JM nuHco, 11. - Pllna, Rimelai, lit. Vlll, X, HT, XV 

■APOtLODOMR iTÀriéntUe {'Apn|ilTtK (m 
'ApreitirrifAt), dnu le p»,j» des Parlba», Mito- 
rton grec, viTait, à ce qoe l'oa peat pr^Muner, 
Hprèi le quatritme titcleaTant J.-C. n fil one Ut- 
tolre dei Parthe*, dtée par AlUoie et Btnbon. 
C'est tout ce que l'on utt de loi, 

«nbon, II. tI>i!U,MMIt;XT,Hit -ÀtMM*,XV. 
UI. — V(u , Dt hUlirnc. iirrt., Ul, «M. 

■apolloookb, peintrepec, utird'AtbèoM, 
M sumomnié IxinTpâçoc, VOmbreur, viTaildaiu 
la premlùre moitié du quatriiroe ùède avant J .-C. 
11 mérite une |dace divulguée daua lliîatoire de 
la peinture. En eiTel, il tut un des première mé- 
iia^r la lumière et l'ombre, et imprimer le* 
cliarme» du coloris ik se* tableaux. Il fut au aur- 
plus ht précurseur de leuiH, qu'il aecDia, dans 
des vers de la composition, de lui avoir dérobé 
les secrets de aon art. Il paraît qu'ApoIlodore 
<^it doué de beaucoup d'amou>propre, puisque, 
sll en faut croire Plutarque, il terivait sur ses 
iableaux : Huii^scTai ti; (liÛiin ^ v^\i,TfitTiu : 
On savra critiquer, mms non imiter. Il était 
reclierclié dans ses Tetements, et portait une tiare, 
à la manière des Perses. Pline cite parmi les t*- 
bleauT di'ApoUodore ; un Prim tn prière de- 
vmUmeidoU.iAvm Ajax frappé de lafoudrt. 
V. R. D. 

APOLLODOHE, sculpteur grec, natir d'A- 
tbines etaumomniÉr/nsanté, vivait dans la pre- 
mière nwiti« du qwtrième sMe avant J.-C. Il 
lui arriva souvent, tant il se contentait dtnicile' 
■mat de ses (ouvres itteifie lev meilleure;, de les 
mettre en morceaux; ce qui lui valut assez injus- 
lemenl, il semble, le surnom d'fnienj^. ( Ûcl. 
hisl. ) fjn autre statuaire, appelé SilanJon, repro- 
duisit avec tant de naturel un de ces accès il'A- 
pollodere, qull semUùt, dit Pline, qoe ce flll la 
■s tont son paroxfsaw. 



«Mred^s toi 



, XXZIT. t. 



('AnsUUwpoc), Hehe IKp~ 
clant d'AtbènM, vivait en l'an 395 àvaHl J.-C 
Son père avait (bit des opérations de hanq»; ri 
sa mère a'élant remariée a*tc on bdlvidn da 
Dora de Phormion, I! j eut, à la mort de eeife 
femme, de* procès de famille, dans lesqwfi la- 
tervintDémosthèDe, qui défendit PbomriaD, H- 
eusé par Apollodore de favofr spolié, hd et M 
Mre, de leurs drotta patrinrofdBttl. tyaiitrei 
discours du grand oratebr i'nitifilfil le [% 
portent encore t ces dOala. 

Wmoit. [ (ntip 4>ap|ilave(), - tbekta*. Bt tttt 
létal., H. — Flilir(iif , MuKut., U, — Olnlu.rUI 
Btllmiei, U, un, s* ti, 

aPOLLOiNiRB CAseUifiMpet), trra* di 
Caaaaodrée, l'anoieuM Potldte, viltedeiiHa- , 
cédoine, vivaitdana lelreiaièniB aiëde araalJ.-C 
Il se montra d'abord le lélé défenseur de la li- i 
berté et l'enneiDi iinpUcatrie des tyran* ^ ' 
régnaient alors dans beaucoup de ville* ^«cqM,' 
Quand il ae fat acquis ainsi la laveur popoÛi^ . 
il trama un complot pour s'ea^tarcr de TaO»' ' 



rlté I 






et de la fidélité de ses cotopJices ; il leur 
servir la chair d'un da a«* amis égû^ p«na 
ordre, et leur fit boire le sang de la vidiM 
mêlé avec dn vin. La ooBspiratiosi réuaut, ■ 
379, et Apollodore, maître du sort de ses cm- 
citoTens, put donner carrière k toa avari» 
et i sa férocité. 11 extorqua par le* mojeti 1m 
pluB cruels l'arfimt de« riobea lAlatant* de C» 
sandrêe, et se Ht un parti puissant paraii It 
peuple. 11 prit k sa solde ua grand Msabre il 
Gaulois qui envabireal a cetia époque la saddi 
l'Europe, et oetix-ci, ricbemeol payéspar i^ 
lodore, devinrait les instiunenle dé ae* crâMS. 
Il avait pour conseilierurdaûra le SicifieaGU*- 
pbon, qu'un 1<mg séjour BU prèad'AgathocleaHil 
bniUarisé avec la tjrannie. Apcdlodon ad |ar 
dsv<a)ir redoutable aux rois deHactdoÎBeAafe' 
gooe tourna ses armes contre lui vert 37C; mil, 
après dix mois d'effort* inutiles, il hillbKiil 
lever le siège de Cassaodrée. Ce qu'il n'aval f* 
seprocnrerperletorce, iU'obtiat putrabitcn.li* 
pirate Amdnias gagna la mnfiance d'ApoUodM*, 
etlelivrai ABligKie,qnîiefilmettreàniort. 

Modors lie Slcllt. Emrfl. da l'ïrtnt. M riL. m. 
Ml, Ul. - pDijbt, vil, T. - Statuai, Dt Irm. ILS, I» 
aener.,Jn. w. - poI^m, Iii.t; i». s.fTi »i,r- 
£Un, rarUi BUturlm, liv. (i.; HtMaf^ ^u^l. (. 

APOLMIMMIK, BpkUui,fki\ 

entértear k l'ère dirétienne. SaMa 
Laérat fMt aouTcal mariioB da c« phBoaapkii 
Diogène Lafrce dte mtoia de loi a«a fftir** 
('H6a4) et une PAjrrlTwe { «u«tidi), doMSttUik 
conservé le* EragmMta. Cet ApoAadon m M 
pas être eoafoada avee cehn dont parla <Wrn 
et qui fut oontemporain de Zéaon F^pinriB 

-Dlof. LiPTnl, »j VIIT. 1*.— «(»#•««. X, Mfc-IH> 
Aux fjoiH iWI uc. SflcB-^ tSU. ti Fruir. - ri*M. 

■POLLODORE Dnmaseëne ou âe Da»ai 
célèbre architecte, né vers 60 de notre ère d 
raortn i»; fl fut l'ttcliKeete hvorl de n#>, 



StJ» 



At»it:ixja — 



4pr^ J.-C. ), des butin» ooiuerïtes rnlchu par 
HD Qiojen Je un iiiTentioo. Oo peaae que cett 

k te lniiR>f:nic Apiciiis, uue se rapporte ï'aneç- 
àole «uivanta i' ApicJiis, ail Allitinuc, pa&^ait une 
pwde purlin de son temps à Minturnca, i cause 
SVw i^iip^ parliculiËrc de crevettes {xa^i&K), 
qui i'j trouvait en tlxiiidaiicc. Ayant appris 
(ju'ileu existait déplus liellcs en Libje, il s'em- 
fevqua pour ru pajiB. Des pécheurs libicus, ju- 
fOnoÉj du but de sou voyat;c, vinrent au-devant 
de son vaisdeau lui apporter i]es crevettes de 
Iturs ei)|i». Il les trouva iorérleun i i:eUea de 
Vinturnea, c[ repartit ausaitdtpuur l'Italie. 

ttonc arons tous le nom du Cielius Apiciui 
nn traita de l'Art culinaire (île Opsonusel Coa- 
4in«ntit, tive ite r« cuUiuirla, iWri deeem), 
Httribuâ généralameat à un des trois Aplciu* 
tiU» plu* haut i mais eet auvnge, plein de solé- 
ciHUfit, parait avoir tu compilé k uue époque 
poatérinire au litelu des iVotoniosi il est divist 
en dii livrca, donl eliacun porte uq titre grec. 
Ceit un recueil do recettes à l'utaue des cuisi- 
mm. Il fui découvert par Énocb d AkoU, *era 
14M, ious le pontificat de Nicolas V, et publié 
pourlapnwnitrefolsà Uilao, lias. L'édition la 
plu* wtintéB asi o«Ue de de J. M. Uerubold, d'a- 
prie le texte de Liater et d'Almeloveon ; Lubecb, 
1791, ia-S'';J. H. Dierbaob a publié un petit 
«oluine intitulé nom Àptcianai Hcidelbêri; , 
ISSI, ht-**. 

jtUitDU. 1 , 13. IV, H. - fluldii, SM toc. 'Omam. 

— DIarjiiiiK VIT, 11. ~ Statca, CoiUBI. ad Kitv., 

API !t ou APinns (/«on-CouJj ), médecin alliy 
Riand, né le 20 novembre 1AB8 dana le conilé 
de Hohenlotic en Pranconie, mort le 2S octobre 
1703. Il étudia la médecine. Pour subvenir A sca 
frais, il donna des r^pélitiiins et se Bt correc- 
teur dlmprlmrrle, Hcqu docteur en 16!)! , Il hil 
nommé médecin Inspecteur {p/isaieus) de la 
vifle d'Herapruck en Bavière, cl en I0!i4 tl Ait 
agr^ au ri^Iége médical de ftaremlwrf;. Ki 
1709!, tl obtint la clialre de physhilo^e et de ehl- 
Tur^R danj l'université d'Allorr, et inoirrut im 
an aprtt. Apinua se At nno i;rande renommén 
par remploi de l'extrait de cascartlle dans te 
tnitement de» fièvres maligne» épid»imitiiies. On 
a dn lui : Feàiis epidemlae, annii 1094 et 
imi,in P/orlexriilInnUoppirlo HmprucheHsi 
çramarl deprehenss; hislorUa rrliilin! No- 
rimtwrgee, 1897, In-B"; — Faiciculus d'astr- 
tallonum aeademicaram ; Altorfil, 1718, ln-8*; 

— un grand nombre d'oliservallons Inaérces 
ilias les Ëpliéinérides de l'Acailémie lcu|>oldiiie, 
dont 11 était membre aous le nom de Aontiit. 
Hatler attribue le recueil des dissertations aca- 
déDitqUFsi nijInmond-Jnrqurs Apinus. 

MiUM*. terliii. wt. 

APix ou Ânvn(Sigiimniid-JacgTm), plii- 
kdoKua allemand, fil» du précédent, naqnit k 
lleraprw^, pria de KurMnberg, en ltt(>3, et 



apix:auque su 

DKiuruten 1731. Il fut recteur de l'école de Saint- 
Gilles, à Brunsivick, Ses principaux ouvr3g>« 
ont pour titre : DisierfaliQ»es de lalellecta 
puTo, de Rtçttla Ltsbia; Altdori, 17Iâ, in~i*; 
^dt YanitdUtewii Melfiodismemorlie causa 
inventU i Obiervationes tle lorteit Ijn/ei.i vt- 
terum; ibid., I7i9, in-i"; — Vilic Pro/aso- 
rum phUott^tiix Atlorfinarum; Nurembcre, 
17ia iii-4° ; — :aâdilalloan epitt., de lucre- 
m*nCophii)ke$permedico*/aelo; lliO, \a-M. 
Il édita ausai Ua lettres de Gr>unus ) Nuremb., 
1718, ia-S'. 

AtcftsiR, dit Satanli i* Naremttiq, — s«i, Oaa- 



APion, (Tammalrieo grec, « 
sait pouniuoi, Pltttonieit», mais appelé en réa- 
lité Alexandrtn , parce qu'il liabita longtemps 
Alexandrie, était natird'Oasia en f^ypte, etvi- 
promler siècle. Aprèt 



'étude d'Homire, U ae rendit h Rome 
avec l'amlnssade envoyée k Callgula par le» lia- 
bilants d'Alexandrie, qui «e plaignaient de» Jiiirii 
de leur ville; tandis que les Juif» envoyaient ane 
contre-ambassade en tête île laquelle se trouvait 
Phllon. On Icnore le résultat de cette double dé- 
marcbe. Seulement II parait que les Juifs eui^nt 
en Apion no aitversalre déterminé , qui leur ve- 
prorhalt notamment de ne point jurer sur l'i- 
mage de l'empiTeur; et cet empereur était Cali- 
gula. JoB^lie nous a conservé le mémoire écrit 
en cette oeeasion par Apion ; et 11 ne lui épargne 
ni la critiquent le sarcasme. Aplnn succéda k 
Rome au Kfammairlen Théon, et It professait 
ennere «oua l'empereur Claude ; son ardeur in- 
fatiKable au travail lui valut lo sumomde MôxOo; ; 
on rap|)dait eneora ncpc^ÔTitoc TpspiianKAv. 
Tibère l'appelait Cymbatiim mundi, autant |Mur 
*a loquaulé que aen outrecuidance. Il était au 
surplus plein de lui-nièine, se proclamant aé^ 
rleusemcnt l'égal dn Soerate, de Sénon. Il écrivit 
nn lexique et des notes sur If omtre ; un ouvrage 
aur lldionw ronuln : I lipt li): 'Puiiaix^t aïolix- 
TCFu; — un autre tndiulé : itifu^ininHi, en cinq 
Hvrrs; — le pamphlet contre les Juifs, KiTi'lGu 
lathiv HiAo;, qui se trouve dans Jos^ie; enfin 
un traité mentionna par Pline, intitulé De Me- 
lallica rihcipltna. Ces' du livre sur l'^vpte 
qii'Aulu-Gelle a tiré l'histoire du lion d'Andro- 
clès, et du dsupliin amoureux d'un JHUneliommc. 
Sauf ce» fragments et quelques passades sur 
Homère, recueilli» dans In lexique lininériqiie 
d'ApoliDnitu , imprimé» dans VÈlfiHoloijicum 
Giittianum, publié par Slurz, fi nenou^ est rien 
resté d' Apion. 



Dr.fMliI. I 









ir jpion 



APOUUQIIKOU APOCBAVrrit ('A:côkxmk)) 



tns APOLLODORE.- 

en TbiRt^piitre Urret, qui renfenniit nue in- 
terprétatioii allégoriqDe et étjmologiqae des 
bbks, ainsi qw beùcoiq) de Dotioiu tm lea 
utiqidié* saerâei , les rètei religieQtes et In u- 
Oifices; — sur le Déoomlirenieotdei laiiueaui 
ntpiToOvtavxoraUTDu): il s'agit du dëoMobre- 
ment àt» nariras des Grecs dans Honère ( Von. 
le 1* chant de ITIisde); — iur SopAron (Ta npl 
£ûfipa7oc),coiniiientaire sur tes mimes de Sophron; 
— tur Êpieharme (Ilipi 'Eitnipçwu), oofomeo- 
bireeo^IiTrei sar les comédies; —deVÉtf- 
moloçU on du Loeutioiu attigue* < TIipl 'Eirv- 

poloYifiv (ini|u!icrrCFU|iimv) nâssu 'AttikoIJ ; 
tnmffit friqnemmait dtés pu Athénée, les 
kilcfisrapiMS et les soolssUqiiM ; — dti Cour- 

ffntnM <f.ltMnei, Uifl tAv 'AMiniim iTOt- 
pfSeov; — dMfiMei.IIipt Ariptwv.Leiealoamge 
siuTé des ruines de l'sntiqitflé est un recoeil de 
fables nTlliologiqnes, iotttnlé BiMolkèirue my 
thologiqae (Bi0).iot^i| [uihXaYix^), «trois li- 
vres. Selon qnelqoes critiqaes, ot que nous eu 
possMons ne senit qu'un extrait de U BtbUo- 
thiqiu d'ApdIodon. D'après OsTier, ApoUo- 
dore n'aorait jamais toit une bibliothiqM nj- 
tbo1o0que ; et l'onTTage qni nous est parrenu 
sous ce titre serait on maurais eitrait d'un grani 
ouvrage de ce grammairien sur les dieux. La 
première édition est celle qu'Argine de Spdète 
es adonnée avec ta tradoctlan latine et des notes ; 
Kome, t6!>0, 10-4°. Commeiin réimprima ce to- 
lume, ia))9,in-8'';etTaoDeguileFéTrecdaidii 
texte de Commeiin, Saornur, lui, io-S*. Les 
meilleures Mitioiis sont celles de Herne , U pre- 
mière m 4 T(ri.in-i S, Goettingue, 1781-1783; là 
secondedansUmCmeTiDe, en 1803,1d-8',zto1. 
Le professeur SMnnwr, deRudaL&tadt, a Aisooé 
en 1SI9 «M édition abrégée de ceOe de Heyne. 
H. WestennanapubliéApoUodore dans ses Mj>~ 
thorjrap/iet grect. Clavier a traduit en français 
]» Biblioehique d'ApoUodore, avec des notes; 
Paris, lS05,iTol.ln-8°. 



APOLLOiKtRB DE CTKfeNE, le même sans 
doute que le fllr d'Asdépiade. ( Kojr. ce nom. ) 

APOLLODOKB, philosophe épicoilen, maître 
de Zénou le Sldonioi , Tivait 80 ang avant J.~C. 
n avait reçu le lumom de Képotgran au tyran 
du jardin ( KiTinnùpavvot ), h cause de l'auto- 
lité absolue qu'il exerfait sur te Jardin, c'est- 
k-dlre l'école d'Epicnre. Diogène Laéree lui 
attritme plus de qwtie cents écrits, dont une 
biograpbie d'ÊpIcore ( npl Toii 'Emxoûpau pieu ). 

■ APOLLODOKK DE VBKSAMB, rbéteur grw, 
né au «HumenceniHit do prender siède avant 
Ftre chrMeane, mort *er* Vu a avant J.-C. 
StraboD, son contemporain, en parie comme d'un 
homme tout t (Ut reraarqnatde. 11 professa la rM- 
loriqne àBome, o6 fl fonda une école «mnue sons 



- APOLLONIDES M 

son nom, et qni rivalisait avecoeOe de lUodoR 
de Gadara. Plut taid, a compta panni ses Mm 
Octave, depuis empereur. Loraqna cdnMiH 
en l'an U à ^wUonie, ApoDodon, abn amn 
en Ige, eut plïuienn entreUcDS née ««■—*■ 
âève. D suivit Octave k RoiM^ «( y Utoqon 
l'obj et de l'estime paitknlièraÂifkdnaïqMnK 
Apidlodore mourut k l'igs de qoatn-vingl-JHi 
ans. D ne composa qu'on t rts -petit moIr 
d'ouvrages; et encore, mtea aprt* StnlMi d 
QuintOien, qui en r<»t mentioD, ne ssOnpi 
tropcequHhd faut " 



•avolLODORB {'AnoUMiBpoc}, jo 
suite, vivait dans la première moÙé dada, 
iiède. H fut un de ceux que Tbtodore leleoB 
chargea de la rédaction du code qal porte «■ 
DOm. £ntI9, Apollodore reçut le titrede cowt; 
pnis, celui de mdflffer memorto; cnfa,cdri 
de com«i locrt conitstorit. On a n^posé q* 
ce Alt à ce joriuxHiaulte que Sjmmaqw, pn- 
eoDKd d'Afrique m 399, adnan c 



S)iiii.,viii,>; IX, tus. 

AroLLODORB, nom eoDunon i ptoriem 
médecins grecs, dont l'un était, snivanl PIne, 
natir de Citium en Chrpre, et l'autre, de Tï- 
rente dans la Pooille. L'un de ces médteias, 
qui vivait 100 on 200 ans avant J.-C, adma 
au roi d'Egypte ( Ptolémée } on traité nr ta 
vins. Comme k cette époqne oa ne coIliTBl 
pas aicore la vigne en Italie, Apidlodare r^ 
commandait dans son livre , ctMnme Im n^ 
leurs pour la santé, les vins de Raapentet 
dans le Pont, d'Orée cnEnbée, de Lenwv 
Acanunie, d'Ambracie dan* l'Épire, etuiM 
le vin de 111e Péparétbos. 

Un autre Apollodore, cité par le sodbtttde 
Nlcandre, avait écrit nn ouvnge aar les pWs 
(Dcp! ^oTsvôn). Athénée attribue aiMi à m 
Apollodore un traité sur les onguents et 1m a» 
Tonnes ( Ittpl |iijpuv hoI mt^éttn ). Sekn Pfm, 
ApoUodora a vanté le uc des dHMix et detn» 
forts, comme un remède contre le« i liain^juni 
vénéneux; H a anssi écrit sor l'ortfe et Vie/t- 
gium, et pndwMunatt snr les «dmanx voi- 
meox. On suppose que c'est de Ik qoe Gdta a 
tiré la GompositiOD d'un anUdoteconti» bv^père. 

BDtM i kib(ii««. - HirdBiiia. aotH à rn», 

■aroLLODOKB (FrancÊiat), tamxnaia 
i>on;la,pdntreltallQi, natif dnptiool, titsitk 
Padoue dans la première moitié du dix-aeptitnK 
siècle. D exceUa dans le portrait , et pdpit a 
particulier les gens de lettre* sei eompatrioto 
et contemporains. 

nodott , u JVvsH«Ui ta Jru. — LsiM, Ibftt H- 

APOLLOKia. vof. AMLUHoa, 
aPOLLOHiDBS ( 'AiRiU«taq( ) , mt^A 
Bnc,DMi[del1lBdaCoa,T<eatk^nfsàbM« 



S6i AVICIUS — 

4prti> J'-C. ), des huttm coMerrées fraîches par 
m niajen Je un inreotJQO. On pease que c est 
k (c tniiRiËnie Apicius, uue ac rapporle raoec- 
àole tuivaDta i' .^picjus, 4it Alliùnée, pa&sait une 
grande partie de son temps i Minturaca, ï csiue 
fi'fO» esptee particulière de crevcllea ( xa^iiti), 
qui t'y trouvait en «Ixuidaupe. Aiaot appris 
({U'ileu existait depluii lielluseu ybve.il B'em- 
nrqua pour ri: paya. Des p£ctieurs libiens, in- 
fopnii du but de aon voyage, vinrent su-deTant 
de un vajsâcau lui apporter des crevellts de 
lïura cOtr.s. Il tes trouva inTërieuri t [telles de 
JHinturaet, et repartit ausaitût puur l'Italie. 

Nmu avons tous le nom du Cielius Apiciuj 
un IraJU de l'Art culinaire {de Ojfuonut et Con- 
lUmtntit, tive de r« cviiiiarla, libri decem), 
attribua gépéntlsment à un de« trois Apiciu* 
cités plu* haut i mais cet auvragc, plein de s<dé- 
eiaiUM, parait avoir clé compilé à une époque 
pottérinira au siècle des Antoniosi il est divisé 
en ài\ livres, donl (-liacuu poT\e m titre grec. 
C'Ht un recueil do ridelles a l'usage des cuiti- 
lûen. Il fiil découvert par Énocli d'Aecoli, vers 
14M, tous le pontificat de Nicolas V, et publié 
pourlapnwnitrelbisà Uilan, U08. L'âditiau U 
pin* eatiniée est o«Ue de de J. M. Bembold, d'a- 
pris le texte deLiateret d'Atmelovern; Lulieck, 
179t, in-S";!. If. DIerbaob a puhlié un petit 
voluine intllulé nom Àpieianai Heidelberi;, 
ISSI.ht-**. 

AlbéDtc. 1 , 13. IV. H, — SuMu. SM toc, lliiTpia. 

— DlsrjoliVh VIT, 1*. _ Stneci, (.oniol. ai Htiv., 

APID ou APinns {Jean-Lottii ), médecin alle- 
mand, né le 20 novembre IAB8 ilana le comté 
de HtÀtenlotic en Pranconie, mort le î9 octobre 
1703. Il étudia la médmne. Pour Kul>vt-nlr S s» 
fVais, il donna des répétitions et sp Bl correc- 
teur dlmprlmrric. Reçu docteur vu lâ!ll , Il hit 
nommé médecin Inspecteur (p/iyiiais) de la 
TiOe d'Hentpruck en Baviire, et en 10!» H flil 
■gr^ au ridlége médical de Nuremlwrf;. Ki 
1 70S>, il obtint la chaire de phyKlola<de et de clil- 
ruifie dans l'univerRlté d'Altorf, (^ inoirrut un 
an apris. Aprnua se fit une i^nde renommén 
par remploi di* l'ftvtrîiil de cawarillc dans k 
traitement des fièvres malignes épidi'miqiirs. On 
a dn lui 1 Feàris epidemlcx, annis lOEKf et 
1 695, in Sor'iex dliiojtU oppido Herspruchensi 
gnusaii dfprehens.r, hislorica relalia; No- 
rimbvrg», !B97, in-S°; — Faiciculas dixsfr- 
tationum ocnifeniicaruni,- Allorfil, ITIS, In-R*; 

— un grand nomhre d'observations Insénies 
ilaas les Épliémériiles de l'Académie lco|>oldine, 
dont n était membre sons le nom de «ouus. 
naller attribue le recueil dea dissertations aca- 
démtqUFsk Hijliynond-JaciiuFi Apinus. 

tlny. Dlrtlancir4 Ht tfcitnlnt. — Ailrlung, ispvJt- 
nirnm IiKi»r, ilh'm.Urlt»run-l.ixi-on.- Miogtt. 
MMIalli. tcrli>U •"•»>- 

ÂMx ou Ânvs(Sigiiitnnjul-Jai'gitei), pUi- 
laloitua allemand , fils du précédent, nai|uit k 
Henpruck , près de Numnberg, vn l«Q3, el 



APUCAUQUE 886 

mourut en 1733. Il fut racleurâel'école de Saint- 
Gilles, i Brunswick. Ses principaux ouiro^^ 
ont pour titre : Disaertaliones de lalelleclit 
piiro. de RegMta Lesbia; Aitdorf, 171û, in-i*; 
— dtVariUdifeendiUethadUmetmirixcama 
inventif ; Oàtervationes de lorieii lintein vt' 
tentm; ibid., 1719, in-i"; — VHx Pro/mo- 
ntm philott^tiix AliorJSnarum; Hurembcrg, 
171g in-4°i— Utdilallona epUt., dclncie- 
m*t>lophiiiieeipermedico*/aelo; 171D, in-rol. 
Il édita auui les lettre* de Gr>nieui> ) Nuremb., 
171S, in-8°. 

fllcHniR. itt Saïanti d« Kartmttra. — Su, Oaa- 
mailian, l. VI. p. KM. - JOclirr. Jiig. Qtlehrl-Uii- 

AVioH, grammairien grec, sumorntné, un ne 
sait ponrquw, PUttotiicut, mais appelé en réa- 
lité Alexandrin , parc« qu'il habita 1ongtem|is 
AJeiacdrie, était natif d'Oasis en I!^l>te, et vi- 
vait au commencement du premier siècle. Apria 
avoiritartourulaOrèce,oiiil s'appliqua avec ar- 
deur \ l'étude d'Homire, U se rendit k nome 
avec l'ambassade envoyée ï Callgula par les ha- 
bitants d'Alexandrie, qui *e plaignaient de« Jiiir^ 
de leur ville; tandis que les Juifs envoyaient une 
contre-ambassade en ttle de laqnelle se trouvait 
PhlIoD. On Ipore le résultat de cette duuhle dé- 
marcbe. Seulement II parait que lei Juifs curent 
en Ajjlon un aitversaire rtétermind , qui leur re- 
pmrhal( notamment de ne point jurer sur t'i- 
mage de l'empereur; et cet empereur était Cali- 
giila. Josèphe nous a conservé le mémoire écrit 
en oelte occasion par Apion ; et il ne lui épargne 
ni la critique ni le larcaime. Apion succéda à 
Home au )^mmairten Théon , et 1) professait 
<*nnore suux l'empereur Claude ; son ardeur in- 
fatigable au travail lui valut le sumomdr Mâ^Aoc ; 
on rap|)elait eneore nipEpréraTOt TpsiiiianKAv. 
Hbtre l'appelait Pi/mAa/» m mundi, autant jMur 
sa loquauté que non outrecuidance. Il était au 
surplus plein de lui-même, se proclamant aé^ 
rIeuHimenI l'égal de Socrate, de ïénon. décrivit 
un lexique et des notes sur If omtre ; un ouvra:;e 
sur lldlome ronuln : litpt ii|; 'Pwiivixfit iialin- 
TOu; — un autre lalllulé : AJiniiinniHi, en cinq 
livres; — te pamphlet contre les Juifs, xiTi 'lau 
iaiuv HiAiK, qui se farouve dans Josèplie; enfin 
un traité menlionoé par Pline, intitulé De Ne- 
lallica dhciplina. C'cki cIu livre sur l'Egypte 
qu'Aulu-Gelle a tiré l'hittoire du jion d'Andii> 
clis, et (lu dauphin amoureux, d'un JHUne homme. 
Sauf ce* fragment* et quelque:! pasM^es sur 
Homire, recueilli* <lans le lexique bninériqiu! 
d'Apollonius, impriroi* dans VÈlfatologicitm 
Giidtanum, publié par Sturz, M no nous est rien 
resté d'A[Hoa. 

PlInriMlit. malHr.. XVX, s, ri EfiUt. r.KXKVIll, tcti 

Kim«lTt$ II' r.4Hftnnlr àrs mtrrMloHi, \\XTin, 



APOC4II«IIBou APOCHAFf^FS ('AniM3'JXK>i 



d9d 



APOLLONIS — 



ville, au milieu dNm nombreux cortège. Après 
sa mort îls hil érigèrent un temple à Cyrique , 
sur les cdonnes duquel étalent placées dix-neuf 
tablettes, sculptées en bas-relief, qui retraçaient 
les traits les plus touchants de l histoire et de la 
mythologie relatif^ à Tamour filial. Au bas de ces 
tablettes étaient des inscriptions en Ters, qui 
nous ont été conservées dans le manuscrit de V An- 
thologie du Vatican. Elles ont été publiées par 
Frédéric Jacobs, dans le 2* volume de Touvrage 
intitulé Exercitationes criticx in Scriptores 
veteres; Leipsiae, 1797, hi-8« ; et par Chardon de 
la Rochette , Afagasin encyclopédique, 5* an- 
née, t. Al, p. 139; etc. 

Polybe. — Paus.in(a!$. — Strabon. — Clatlef, ditu la 
Biographie vnivtrteile. 

APOLLONIUS (*AnoXX(i»vioc), nom commun à 
uu grand nombre de médecins grecs , dont les 
princii)aux sont: 

I. Apollonius Stratonius (d STpa-ccuvo;) vi- 
vait vers le troisième siècle avant J.-C. Il était 
de l'école d'Érasistrate. Galien nous a transmis 
de lui , d'après un ouvrage qu'il écrivit sur cette 
matière, une triple définition du pouls. Toute- 
fois, on suppose avec quelque raison qu'il est le 
même qu'un Apollonius surnommé Memphites, 

(Jallen, De DifS^r. Puls.y Lb. I V, cap. 17, î; XUI, p. 848; 
c<1. Kuhn. 

II. Apollonius PHérophilien (ô 'HçioçCXcio;) 
vivait vers le deuxième siècle avant l'ère chré- 
tienne. Disciple d'Héropliile, il vint à Alexandrie 
sous les Ptolémées, et s'y fit, comme médecin, une 
grande réputation. On n'a point d'autres détails 
sur sa vie. Athénée nous a conservé un extrait de 
son ouvrage Ifept (iupa>v : l'auteur y fait connaître 
les pays qui excellaient dans la préparation de cer- 
tains parfums ; il y est parlé aussi d'une Stratonica 
fille ou femme d'Eumènes n, roi de Pergame, 
de 197 à 159 avant J.-C, Mais le principal ou- 
vrage d'Apollonius fut un traité intitulé Kxmà' 
picrra çopjAaxa OU pOYiOiQjxaTa : Galien le cite 
souvent; il ajoute même qu'on y trouve très- 
bien résumées les observations d'Archigènes sur 
le même sujet. C'est de ce traite qu'il est sans 
doute question dans Oribase. 11 en existe dans la 
bibliothèque de Paris un fragment manuscrit 
mentionné par Cramer. 

Cnliufi Aurellanus, Detnnrb. jéeut. Itb. il, cap. tt, 
p. 1S9. éd. Amman. — Alhéoée, IU>. XV, c.ip. 8S.— Cr^imer, 
Âneed. grœc.^ toI. I. p. 898,édll. Paris. — Oribase « 
Eupor, ad Eunap., lib. Ijpioœm.-^ Galien , De compos. 
Medie. sec,loc.fl\b,l\j cap. 1 et S; lib. V, cap. 6; Ilb. VI, 
cap. 9. 

m. Apollonius L'ExpmiQUK (ô ^Epitreipixéç ) , 
médecin, vivait, selon toute probabilité, vers le 
deuxième siècle avant l'ère chrétienne. Au rap^ 
port de Celse, il succéda à Sérapion d'Alexan- 
drie, et précéda Héraclides de Tarente. 11 appar- 
tenait à la secte des empiriques ; et c'^ de 
lui sans doute qu'il est question dans un pas- 
sage altéré, reproduit dans l'ouvrage de Cramer : 
Antcdotn Grxca Paiisicnsia. 11 écrivit d'ail- 
leurs, pour coml),ittre l'ouvrage de Eénon «ht 
les XocpQcxTfiptç dans HippociW, on HTre <|ni 



APOLLOÎNIUS 000 

lui valut une réplique du philosophe» ok qull ne 
faut pas confondre avec une réftitatioa publiée 
par Apollonius Byblas. 

C9\M, De Medie. Ilb. 1* prmf. — Oatten, D« JfaU. 
tMd. lib. 11, cap. 7| ComsMnI. // in Hippoer, Epié., IU,i 1» 
t. XVII, éd. K.UhD.— Cramer, j4necd. grac^ ▼ol. I,p.3î3, 
m, édit Paris. 

IV. ApoLLOnits (frlaacits) tivalt probable 
ment vers le deuxième aiède avant l*ère ehré> 
tienne. H ftit l'auteur d'un traité de ïntenort* 
bus en plusieurs livrea, dont Cœlius Aurdiafiiii 
cite un passage. 

V. Apollonius ('OpYav«t6c) yîrtdî vers le 
deuxième siècle avant l'ère chrétienne. Galin 
cite quelques-unes de ses formules. Pent-étfv c«t 
Apollonius est-il identique aveo ApoUonhis Héro- 
philien. 

Galien, De compot, Medletm^iêe. ffett. lib. V. csp. U^ 
t XIII. p. 8S8, éd. Ktthn. 

VI. Apollonius ns Pftutt ( 4 It^vtuv^ ) 
vivait vers le deuxième «iède avant l'ère chré- 
tienne; Soranus en parie à propot de la meil- 
leure manière d'extraire le pUteenta après Tae- 
couchement. 

Soranus, De jirU «Ssf«Cr.« p. M, éd. Dtetz. 

vn. Apollonius VAnirMd{6 %^) vivait yfst 
le premier siède avant l'ère cÀirétienne. Érotien 
cite un passage de l'ouvrage d'ApoUonius sur ee^ 
taioes difficultés grammaticales du temps d'Hip- 
pocrate , et Oribase emprunte à son traité àt 
chirurgie un procédé de traitement dans le cas 
de ft'acture de la mâchoire. 

ÉroUen. Gtou. Hippoer.^ p. s<, èi. Prtaili». — OrftaM^ 
Collect. Médit. \Vb, XLVlll, ca». M. In Mal, Cktt$. JtitU 
e yatic, Codie., Rome, | S, U IV. |^ lOi. 

YTII. Apollonius le Serpmit TO^k) tîtiS 
probablement dans le premier siècle avant J.-C 
n a résumé le traité de Bacchiua sur les ex- 
pressions surannées qui se trouvent dan» Hippo- 
crate, mais il n'existe nen de son livre. 

Érotlen, Gtoss. Hippoer.^ p. 8, éd. Fraïu. 

IX. APOLLONIUS OS Tabsk (Ô T«f)ofuc)« yMi 
vers le premier siècle avant l'ère chrébenoe. 
Galien cite quelques-unes de ses preacriptiaoï. 
On ne sait rien de la vie d'ApoUonius. 

Galien, De eampo*, Medic, sec, Lœos, Ub. V, ap. Ht 

tXIlI. p. 849; éd. RQhn. 

X. Apollonius de PEacàiHB (6 nepYau.Y>3;) 
vivait vers le piemier siècle avant Tèrê dire- 
tienne. Il parait avoir écrit sur la chirurgie oa 
la médecine un ouvrage dont on n'a même [te 
le titre; maison en trouve un extrait dans Ori- 
base. Apollonius y conseille femplol , dans cer- 
tains cas, de la scarification des jambes, de pré- 
férence à la saignée. Un autre passage ^ ^^^ 
à l'hydrophobie : l'auteur cité prétend qnll tA 
impossible qu'on en guérisse lonqa'eile résulte 
de la morsure d'un chien enragé. Apollonius eit 
encore mentionné dans Varron, CoInmeOe é 
Pline. 

Vnrro, De lie nixfica, Itb..T, cap. t. — Cohim., De * 
n/iC, itb. I, eap. i , | t. - ntoe, MM. not., Inaet, la. 
X. - OrUMte, S^Mûp»., lUu i. ^p. t4, p. ft. Ilb- ^W, 
cap. 13. — f^etentm et eter m§4ie. çrmemr. vur. 
Moscou, 180S. 



afois J.-C. ), de* huttTM coHerrées fratches par 
liq Diofen i|e md iiiTentJao. On peme que c'ejit 
k W troiiième ipjc;u«, uue se rapporte l'anet:- 
éhlf uiivaDle I' ApiciuR, dit Alliéo^e, passait une 
inade partie de sao tempa à Minturaca, ï cauee 
dVna espèca parlicuIiÊre de crevettes (uif<&«J, 
Qui s'y trouvait en aluuclaa(£- Ajant appris 
qu'il GQ existait de plus belles en Libve , il s'etn- 
Iwrqua pour ce pays. Ues ptctieurs ubfens, jn- 
fitruéi liu but de son voyage, vioreul au-devant 
de MQ vusacau lui apporter des crevettes de 
iturs cûtrs. |i ks trouva infârleurs k i:el]es de 
Hioturves, et repartit aaasitût pour l'Italie. 

Nom avons «ous le Dom de Celius Apiciiu 
m tniMde l'Art culinaire (ife Optoniit et Con- 
iMwnfii, jiiui (ja r( eutinaria, libri dectm), 
attribua oéDÉraiainent & un des trois Aiijciua 
dtéa plua haut ; niais crt auvrage, plein de lolé- 
cinuM, paraît avoir é]é compile i une époque 
pMUriaare au siècle des Antooins ; il est ditisd 
ta à\x livreu, dont cliacvn porte nn titre grec. 
C'est lui recueil do lecettes à l'usage des cuial- 
Bien. li (utdécauTert par Ëooch dAscoli, (ers 
I4M, sous le pootiricat de Nicolai V, et pubP 
pour la pronuÉre fmi Uilau, 1498. L'âdiùoa la 
|diii Mtitnte eat celle de da J. M. Berubold, d'a- 
prè* le texte de Lister et d'Almetoverni Lubeck, 
1791, lD-S'';J. H. Uierhacb a publié un petit 
volume Intitulé Flora ApicUmai Heidelberg, 
1831, ln-l°. 

Atbtait. I. Il, [V, tl, - Salil», 5ua rec, "Oamtx. 

- DIo Owlgi. VII, II. - Scnea, Coniol, ad llili., 
Il-Mirim, fiplij., ni, rp.ll. 

APin OU APiTiiis {Jean-loKis). médedii allc- 
mand, né le 20 novembre iMS dans le comté 
de Hoheolohn en Franconie, mort W 38 octobre 
1703. Il #tudfa la médecine. Pour subvenir li ara 
ftu's, il donna des rfpétitliins et se fil corree- 
tenr dlmprlmcrie. Reçu docteur en IG91 , Il Ait 
nommé médecin Inspwibîur (pAyjicuï) de la 
Tille d'Rcrspnicli en Bavière, el en Ifi94 tl (bt 
agr^ an colléj^ médical i)« NorembrrR. Ei 
170?, il obtint la clialre de physiologie et de cbl- 
ruri^R dam t'unlTersité d'Altorf, et nionrul un 
an après. Apinus te Hi une grande renommée 
|)ar l'emploi de l'extrait de cascitrille dans te 
traitFmenl de* litvres malignes épidémiqnes. On 
a de lui : Febrta fpidemicx, annh 1094 et 
169a, IR IVoTicx iHtionUoppido HerspnieAensi 
ffrrusari deprekeJ^iir, hisloriea relatin ; Ifc- 
rfmbcrgK, 1097, In-B"; — Faicieulus disser- 
tationam academiearum; Altorflt, 1718, tn-8*; 

— un grand nombre d'obseiratlons Insérées 
dans les Éphdmérides de l'Académie léopoMIiic, 
dont n était membre sous le nom de A'onus. 
Haller allribne le recueil des dissertations aca- 
ééia\qun k Slnismond-Jiieqiift Apinus. 

Èli'y. Dlrlkma-n d> Meirctai. - «detan*, iDppJS. 
«al J Ji.eher. Ilhim. Gelrtrlm- Uib-m. - Minilïl. 
MiUmtk. KTifit. iHut. 

AP» OU Anv» (Sigitnwiid- Jacques), pbi- 
lologue allemand. Cl* du précédent, na<|uit à 
Herspnioh, prte de HurMnbeqi en 1693, et 



APOCAUQTJK 88C 

mourut en 1731. 11 fut reclâur de l'école <lc Suinl- 
Gilles, à Brunswick. Ses principaui ouvrag^i^ 
ont pour titra : DiutrtalioHes de Intellecla 
pnro, de SegMla Lesbiai AUdorf, 171â, in-i*i 
— de Variù difeeadt ilelltadit vtentorix cmaa 
iaventit; Oluervationes de loritii lin/ein vé- 
téran; ibW., 1719, iiU"; — l-idc Projtsan- 
nm pkHotofbix AUorfinanaa; iiarenAiK\%, 
1728 ûi-i";— Ueditationei epiiL. de Incie- 
ntitlophiitkeipermedicotjaeto; mo, in-ral. 
Il édita aussi les lettro* de GiinieusjKuremh., 

1718, is-S°. 

DlctiŒt, ta ianuti d* Ktirembrra. — su, Oita- 
Huitleon, L Tl. p. )M. — JUCbcr, ^11}- Cilrlût-I.ni- 

AVioR, gratnmatrien grec, sumomrné, un ne 
sait potirquoi, ^lli/oR|cuf, mais appelé en réa- 
lité Aleximdrin , parce quil habita longtemps 
Aleundrle, était natif d'Oasis en Egypte, et t1< 
vait an commencement du premier siècle. Aprèa 
avoir oarcouru la Orice, où il s'appliqua avec ar- 
deur a l'dlude d'Homère, Il se rendit k Home 
arec l'ambassade envoyée à Callgula par les lia- 
bitanls d'Alexandrie, qui se plaignaient des Jiiirs 
de leurville; tandis que les Juifs envoyaient une 
contre-ambassade tn ttte de laquelle te trouvait 
Phiton. Ontcnore le résultat decctte double dé- 
marche. Seulement fi parait que les Juifs curent 
en Aplon un adversaire déterminé, qui leur re- 
prochait notamment de ne pobit jurer sur l'i- 
mage de l'empereur; et cet empereur était Cali- 
gula. Josèphe nous a conservé le mémoire écrit 
en celte ocusion par Apion ; et il ne lui épargne 
ni la critique ni le sarcasme. Apion succéda k 
Rome au grammairien Théon, et II professait 
encore sons l'empereur Claude : son ardeur in- 
faticableau travail Inf valut leinmomde Mâx^i 
on l'api>elait encore llipiEpT«aTDc fpafiiiaTixiSv, 
Tibère l'appelait Cymbatum mundi, autant pour 
*a loquacité que son outrecuidance. 11 était au 
sorpi us plein de lui-mémK, sp proclamant sér 
rieusemcnt Vif,a\ de Soerate, de iténon. Il écrivit 
un lexique et de* noies sur Homère ; un oavrage 
sur lldiome romain : Iltpl lîl: 'Pu|>«ix4; italts. 
Tou] — un autre tnliiulé : AiYUnnana, en cinq 
livres; — le pamphlet contre les Juifs, xaii *lcu 
iaihiu IliClio;, qui se trouve dans JoBè|ilie; enlin 
un traité mentionné par Pline, ialilulé De Ale- 
laltieti disciplina. Ces' du livi* sur l'apte 
qii'Aulu-Gelle a tiré l'biiloire du lion d'Andro- 
clès, et du dauphin amoureux d'unjtHineliommc. 
Sauf ces fragments et quelques passa^rs «ui- 
Homère, recueilli* dans le lexiqut boinériquc 
d'Apollonius, imprimé* dans VEltmoliigiciim 
Giidianum, publié par Slun, Il nonoii» r«lrien 
resté d' Apion. 

niaeiUtit. rnalur., IXX, », M Ffiiu. iKWvm, nn 

IttBieiTtI lit r.4raffiale On Inirrlnltani, \V\VilI, 



903 



APOLLONIUS 



904 



été perdus, on regrette particulièi*ement celui qui 
concernait Torigine des villes (xtûtek). 

M. Wdcliert, Uber dos Leben und Cedieht des jépol- 
UmiuM ( sur la He et le i»oeme d'Apollonlas ) ; Melssen, 
1811. - Scboell, HUtoiv de la littérature grecque, 
i. III, p. lit. — B. Gerlurd . LectUmet ÂpolUmiante, 

APOLLONIUS le Pergéen ( *ATcoXX<iavioc Ut^ 
toL\oç)f ou de Perga en Pamphylie, mathéma- 
ticien grec, disciple d*Archiroède, ylvait, sous le 
règne de Ptolémée-Philopator (222 à 205 de 
J.-C. ), à Alexandrie, où, d'après Pappus, il avait 
été attiré par la réputation d'Aristarque de Sa- 
mos : on ne sait rien de sa vie. Apollonius de 
Perga est Tauteur d*un ouvrage sur les Sections 
coniques , Kwvixà iToixtîa» en huit livres, dont 
il ne nous reste que les quatre premiers dans le 
texte original, avec les commentaires d'Eutodus. 
Les livres cinq et sept ne se trouvent que dans 
une traduction arabe, et le huitième a été ré- 
tabli par Ed. HaUey , d'après les arguments con- 
servés dans les Lemmes de Pappus. Cet ouvrage 
d'Apollonius fait époque dans l'histoire des ma- 
thématiques, et les quatre premiers livres parais- 
sent contenir plus de choses que n'en avaient en- 
core exposées les géomètres qui l'avaient précé- 
dé. Ces livres traitent des définitions, des proprié- 
tés élémentaires des sections coniques, de leurs 
diamètres, tangentes, asymptotes, intersections 
rédproqiies. Tandis que les anciens géomètres 
supposaient le plan coupant perpendiculairement 
un côté du cône, et employaient par conséquent 
trois cônes distincts pour obtenir ce que depuis 
Apollonius on nomme ellipse, parabole et hyper- 
bole, celui-ci tira toutes les sections du cône 
oblique à base circulaire, et leur assigna les 
noms qu'elles portent aiiyourd'hui. 

Deux autres ouvrages de ce mathématicien, 
Uepl 'Ëicaçûv, ou du Contact des lignes droites 
et des cercles y et 'EicîneSoi t6icoi, des Plans, 
ne nous sont parvenus que mutilés, et nous n'a- 
vons presque rien de celui des Inclinaisons , 
rctgi NeuoecDv, et absolument rien des deux livres 
intitulés Ilepl Xcopiou 'Anorotif);. Enfin l'ouvrage 
Ilepl A6you dnoTOfLTj; , de Sectione rcUionis, en 
deux livres, s'est conservé en arabe. Apollonius 
est un des quatre auteurs que nous devons re- 
garder comme les pères des sciences mathé- 
matiques. 

La seule édition grecque des Sections conp- 
gués est celle d'Oxford, 1710, in-fol., que Dav. 
Grégory avait commencée et qu'Edmond Halley 
a achevée. Elle renferme : 1*^ en grec, les quatre 
premiers tivres, d'après deux manuscrits avec 
la traduction latine de Fred. Commandini, qui 
avait paru à Bologne, 1560, in-fol., mais que 
Halley a corrigée ; et avec les Lemmes de Pappus 
et les commentaires d*Eutocius ; — 2"* les livres 
cinq à sept en latin, d'après deux traductions 
laites sur deux traductions arabes : la première 
traduction latine , rédigée par Abr. Echellensis , 
avait été publiée par J.-Alph. Borelli ; Florence, 
1661 , in-fol. ; la seconde, par Ch. Ravins, avait 
|>ani à Kiel , 1669, inS'' ; — 3* le livre huitième, 



rétabli par Halley; — 4** l'ouvrage de Sérémtt. 
La restitution de l'ouvrage de Tactionibn 
avait été tentée d'abord par Fr. Viéta, mathé- 
maticien français , dans son Apollonius Gûlhis, 
qui parut en 1600, et par Marin Ghetaldu, 
dans son Apollonius redivitms ; Venet, 1607, ] 
in-4*. J. Lawson publia à Londres, 1775, vtÀ*, I 
The two books of Apollonius conceming tan- 
gents ^ as theff hâve been restaured by Fr. Kiete 
and Marin Ghetaldus, Cette restitatioa fat 
fkite avec plus de succès , et en grec , par G. 
Camerer, qui la publia à Gotha, 1796, in-T. 
Edmond Halley, avant de faire paraître kê 
édition des Sections coniques, publia une tra- 
duction latine de l'ouvrage De sectione rat»' 
nis, foite sur l'arabe, avec la restitation, pif 
pure ooi^ecture, du traité De sectione spatii. 

Ce volume fut publié à Oxford , 1706 , îikS*. 

Schsll, Histoire de la littérature grecque, L ID, 
p. 8<f-MS. — Bayle , Dictionnaire critique. — VtvUai, 
Privj. op.de Max. et Min. - Fabrldas, BiMotàeee 
grxea, yoL IV. — Montlnoa . HisL des MatkewuOiqua. 

APOLLONIUS, surnommé Molon, orator 
et rhéteur, vivait vers la dernière moitié du pre- 
mier siècle avant l'ère chrétienne. Envoyé ai 
ambassade à Rome par les Rhodiens, il fut le 
premier Grec qui sut s'exprimer devant le tiad 
sans mterprète. Cicéron devint son disdpte; 
et lorsque le grand orateur vint s^fooraer i 
Rhodes , il alla redemander à Apollooios de nou- 
velles leçons. Jules César se l'attacha comme ii- 
terprète. Les écrits d'Apollonius ne nous taà 
point parvenus. Phaebammon cite la définition 
qu'il a donnée d'une figure de rhétorique (Wah, 
Rhetores Grxciy vers 494 ). L'historien Josèplie 
(contre Apion., lib. H) reproche à Apollooios 
d'avoir parié ii^ustement de Moïse. 

Cicéron . De Oratore, 1 , 7 , tS, avec les notes de Mft^ 
1er, ISlf ; Brutus, ts. M, 91. — Deoys d'Hallcamanr, 
cap. 8. — Suétone, Jniius OÊsar, cap. 4, aoooté par O- 
uubon. — Val.-Max., Il, cap. S. — QuIotUleii, leSi 
Orat., III, cap. t, avec lea noteade SpaMlng, XII,cap.<- 
— Westermann, Gtsehickte der Berwdtsmmkeit te Crie- 
ekenland, 18SS. 

* APOLLONIUS, surnommé le Sophiste, pour 
le distinguer des autres littérateors de ce Dora, 
était le plus ancien des lexicographes , et vivait 
à Alexandrie du temps d'Auguste. U était fils do 
grammairien Archibius. U est auteur d'un Uni- 
que des mots dont Homère s'est servi (AéEn; 
*0(iTip(xa{), ouvrage d'unegrande utilité, quoiqn'H 
soit fortement mterpolé. D'Ansse de YUloisoa 
en a donné la première édition; Paris, 1773, en 
2 vol. in-4''; Hermann Tollius la fit réimprimer 

à Leyde, 1788, in-S**. 
Sdioell, Histoire de la lUterature grecque, L 1 , p. u, 

et t. V, p. 8. 

APOLLONIUS de Tyane (Tuotv«toc), oâèfare 
philosophe mystique, né à Tyane, bonrg de la Cap- 
padoce, environ quatre ans avant J.-C. ; mort à 
Éphèse vers l'an 97, sous le lègne de Néron. H 
foisait remonter son origine aux anciens fonda- 
teurs de Tyane. Neus ne discuterons pas sor sa 
prétendue hicamation avec Protée, que 1^ 
mont attribue au pouvoir dn démoo. Placé à 



906 



APOLLONIUS 



906 



Page de quatorze ans tooa la dnrectioii d*Ealfay- 
dème, professeur de rhétorique à Tarse, il ftit 
tenenaient choqué du désordre des habitants de 
cette Tille, quH obtint de son père de la quitter 
pour se roidre à iEgé, ville voisine. A l'exemple 
de Pythagore, dont avait adopté les doctrines, 
fl ne se nourrissait que de légumes, s'abstenait 
da vin et des femmes, donnait son bien aux 
pauvres, vivait dans les temples, apaisait les 
séditions, et instruisait les hommes. Par son 
genre de vie, par son langage sententieux et 
obscur, il fit impression sur le vulgaire, et se 
fit de nombreux disciples. Les artisans quittaient 
leurs métiers; les viDes même lui envoyaient 
des députés ; les Arabes chantaient ses louanges. 
n conversa, dit-on, avec les brahmanes des 
fiides, avec les mages des Perses, les prê- 
tres de l'Egypte, et s'en fit admirer. A Hiéra- 
pdis , ville de Syrie située, dit-on, sur l'empla- 
cement de l'andeuie Ninive, à Êphèse, à Smyme, 
à Ath^ies , à Corinthe et dans d'autres viDes de 
la Grèce, Apollonius parut en précepteur du 
genre humain, visitant les temples, corrigeant 
les mœurs, et prêchant la réforme de tous les 
abus, n ne put d'abord être admis aux mystères 
d'Eleusis, dont il fat exchi comme magicien ; ce ftit 
seulement à la fin de sa carrière que cet interdit 
fût levé. Le même motif le fit exclure de l'antre 
de Trophonius, où il entra de force. A Rome, où 11 
était venu pour voir de près, disait-il, quel animal 
c'était qu'un tyran, il parlaoontre l'usagedes bains 
publics et fit même des miracles. Ayant rencontré 
le convoi funèbre d'une jeune fiUe de bmille con- 
sulaire, il s'approcha du Ut sur lequel on ta por- 
tait, la toucha, prononça quelques paroles mysti- 
ques, et la fille qu'on croyait morte s'éveilla, et 
râtouma à la maison de son père. Ses parents hii 
oflirirent une grande somme; mais l'opérateur 
du miracle la refusa, et la donna en dot à la jeune 
fille. Un jour la multitude était consternée à la 
vue d'une éclipse de soleil, accompagnée de ton- 
nerre. Apollonius regarda le ciel, et dit d'un ton 
prophétique : « Quelque chose de grand arrivera, 
et n'arrivera pas. » Trois jours après, la foudro 
tomba sur la table de Néron, et renversa la coupe 
que ce tyran portait à sa bouche. Le peuple ne 
manqua pas de croire qu'Apollonius avait voulu 
dire qu'il s'en fallait peu que l'empereur ne pértt. 
Vespasîen, qui l'avait connu à Alexandrie, 
le regardait comme un homme divin, et lui 
demandait des conseils. ApoDonius lui en don- 
nait avec toute la liberté que pouvait permettre 
son immense renommée. 11 avait déjà usé de 
cette liberté dans d'autres cours. Néron ayant 
un jour chanté en plein thé&tre dans les jeux 
publics , Tigellin demanda à Apollonius ce qu'il 
pensait de Néron : « J'en pense beaucoup plus 
honorablement que vous, répondit-il ; vous le 
croyez digne de chanter, et moi de se taire. » 
— Le roi de Babylune lui demandait un moyen 
de régner sûrement; Apollonius lui répondit : 
« Ayez beaucoup d'amis, et peu de confidents. » , 



Un eunuque aiyant été surpris avec une concu- 
bine du même roi, le prince voulut savoir d'A- 
pollonius comment fl devait punir le coupable : 
« En lui laissant la vie, » dit Apollonius. Et 
comme le roi paraissait surpris de cette réponse, 
il ajouta : « S'il vit, son amour fera son sup- 
plice. » — ApoDonius Ait accusé de magie sous 
Domitien. Ce prince ordonna qu'on lui coupât 
les cheveux et la barbe : « Je n'attendais pas, 
dit Apollonius en riant, que mes cheveux et les 
poils de ma barbe dussent courir quelques ris- 
ques dans cette affaire. » L'empereur, irrité de 
cette raillerie, commanda qu'on lui mit les fers 
aux pieds et aux mains, et qu'on le menât en 
prison : « Si je suis magicien , sjouta Apollonius, 
comment viendrei-vous à bout de m'euchalner ? » 
Un espion du prince étant venu le trouver en 
prison, et feignant de plaindre son sort, lui de- 
manda comment ses jambes pouvaient supporter 
les entraves qui les serraient? « Je n'en sais 
rien, répondit Apollonius; mon esprit est ail- 
leurs. » D mourut quelque temps après. On lui 
érigea des statues , et on lui rendit les honneurs 
divins; il fut respecté par Néron, honoré par 
Yespasien. Éphèse, Rhodes et la Crète prétendent 
avoir droit à sa tombe, comme étant le lieu où 
il mourut. Le bourg de Tyane, qui lui dédia un 
temple , obtint en son honneur le droit de dté 
sacnte , ce qui lui donnait le droit d'élire ses 
magistrats. 

Lampridus atteste que l'empereur Alexandre 
Sévère avait dans son oratoire, parmi les portraits 
du Christ, d'Abraham et d'Orphée, placé celui 
d'Apollonius. Selon Yopiscus ( Vie d^Aurélien), 
AuréUen ayant projeté la destruction de la ville 
de Tyane, en (ht détourné par Apollonius, qui 
lui apparut et lui donna des conseils salutabres. 
Cet historien en parle avec la plus grande véné- 
ration : « Ancien philosophe , dit-il, vrai ami des 
dieux ; sa doctrine, sa sagesse, lui ont acquis la 
plus grande célébrité ; on devrait l'honorer comme 

un être supérieur à l'humanité Fut-fl jamais 

un mortel phis vénérable, plus saint, plus su- 
blime , plus divin ? Il a rendu la vie à des mor- 
tels; il a fait et dit des choses qui passent les 
bornes des facultés humaines. Qui voudra les 
connaître, doit lire les écrivains grecs qui les ont 
consignées dans sa vie. Pour moi , si je prolonge 
ma carrière , je publierai, sous les auspices d'un 
homme aussi grand, les actions qui l'ont illustré : 
non que sa mémoire, pour être plus vénérée, 
ait besoin de ma plume ; mais afin de coutri- 
huer à répandre parmi les hommes la connais- 
sance de ce qui est digne de leur admiration. » 
Jusqu'au cinquième siècle, même chez les chré- 
tiens, la réputation d'Apollonius fut soutenue. 
Léon, ministre do roi des Yisfgoths, hivita Si- 
doine Apollinaire, évéque d'Auvergne, à lui tra 
duire la vie du philosophe Apollonius, écrite 
par Philostrate. L'évêque choisit l'exemplaire le 
plus correct , sur lequel il fit sa traduction et 
l'envoya au ministre, par une lettre dans laquelle 



907 



APOLLOPilUS 



m 



il fait l'éloi^c le plus linMorable d« ce philotophe, 
(»t parle de ses art Ion» et fie se« vertat avec ad- 
miration, ajoutant qu'il ne lui manquait, pour être 
parfait, que d'être chrétien. Il parait que tes dis- 
dples, voulant rehausser son mérite, Tont dégra- 
dé, et lui ont attiré les titres (Vimposteur et de 
fourbe, en hii attribuant (hutsemeat des prophé- 
ties et des miracles. Hiéroclès compara les mira- 
cles d'Apollonius avec ceux de Jésus-Christ. Un 
nommé Damis, le fidèle compagnon d'Apollonius, 
écrivit sa vie , ce que fit postérieurement Philos- 
trate, qui vivait deux cents ans après lui. Elle Tait 
padie des oeuvres de Philostrate, ainsi que quel- 
ques lettres qu'il attribue à son héros ; Philos- 
trati qu.T supersunt omniaf Apollonii Thya- 
nensis epistolie, grm.'lat.\ Lipsiœ, 1709, in-fol. 
Kusèbe de Césarée, dans la réfutation de cet 
écrit , rejette les miracles attribués à Apollonius, 
mais ponr le reste parait à pen près d'acrord 
avec Phflostrate. Des écrits authentiques d'A- 
pollonius, VApolo0e est le seul (pil soit resté ; il 
nous a été consflrvé par Philostrate ( Vllï, 7 ). 
ta >1e d'Apollonius par Philostrate, avec les 
commentaires donni^s en anglaii« par Cli. Blount, 
A (M(* traduite on français; Berlin, 1774, 4 vol. 
In-t?. li. Dupin, sous le pseudonyme de M. de 
Clairr*e, a publié V Histoire d'Apollonius de 
ryanc; Paris, 1705, in-t î. 

Schnell, Mftofrs de Im Httémtwrt grrequt, t. V, p.ss. 
— Baylo , Dictionnaire erifique. — Brnck*T, Hist. crit. 
PhiL, vol. Il, p. 98. — Tledcmann , (ieiU der tpeevlatl- 
vcn rhil., vol. Ut, p. 108. — Rlller, Geieh. der Pkil., 
vol. IV . p. 8M, 

APOttO^rS DTSCOLE ( *AicoX>covio<; 6 Àua- 
xo).o;), célèbre grammairien grec, fleurit dans 
la première nurftié dn deuxième siècle de l'ère 
chrétienne, n était natif d'Alexandrie, où il 
passa , dtf-on , sa vie dans la plus grande pau- 
vreté, mais du moins dans le voisinage de cette 
riclir bibliothèque ofi depuis quatre siècles, 
malgré Wen des désastres, restaient accumulés 
tant dti trésors d'érudition. Il profita largement 
d'un si utile voisinage, en se livrant avec une 
égale curiosité aux recherclics d'histoire et de 
grammaire. On cite de lui un ouvrage « sur 
l'Histoire mensongère, » ou plutAt « sur les Men- 
songes des historiens, i* dont la peHe est fort, 
regrettable, car le titre seul indique un de ces 
travaux de pure critique si rares dans l'anti- 
quité , et dont il reste si peu de traces dans ce 
qui nous est parvenu des anciens annalistes. Ce 
n'est malheureusement pas par ce même genre 
de mérite que se distingue le petit recueil de 
Narrations merveillt^uses que nous possédons 
sous le nom d'Apollonius, et qui a été plusieurs 
fois réimprimé (1568, 16:)!0, 1792, et tout ré- 
cemment dans les Poradoxographi de M. Wes- 
tennann; Brunswick, 1839). Mais Apollonius 
doit surtout sa renommée à ses livres de Gram- 
maire, dans lesquels il embrassa véritablem<^nt 
rcnryclof>éd!e de cette science, telle du moins 
qu'on la fonfïprenaît de son temps , c'e5t-à-<Iire 
sans y Odre entrer l'étude comparative des lan- 



gues. En effet y quoiqu'on eût dès lors songé à 
rapprocher le grec du latin ( il y avait des on- 
vrages d'Apion et de Claudius Didytnns sur ce 
sillet ) ; quoique le Grec Chérémon eût puhKë on 
livre sur l'interprétation des hiéroglyphes, ce- 
pendant la théorie générale du langage ne dicr- 
chait pas à s'éclairer par ces redierches nou- 
velles : o'est dans le grec seul qu'elle étudiait U 
nature des parties du discours et le rapport de 
ces |)artics entre elles. Apollonius paraît n'avoir 
su ni la langue des maîtres du monde, ni ctû? 
de rt*:gypte. Mais, à part cette regrettable la- 
cune, il est difficile d^imaginer une science plos 
complète que la sienne sur tout ce qui tient à la 
philosophie du langage, à 1^ constitution et à 
l'histoire de la langue grecque et de ses dialectes. 
Voici, dans leur ordre métho<liqne et le plus 
vraisemblable, les titres de ses principaux traités: 
I, sur les Éléments du discours, c'est4-dire 
sur les sons élémentaires et sur les lettres qui 
les expriment dans l'écriture; — 11, sur la Dis- 
tinction et la Division des parties du discours, 
en quatre livres, qu*il ^t distinguer des huit 
livres suivants, subdivisés eux-mêmes en loogi 
chapitres que nous n'essaierons pas d^énomérer 
ici ; — ni, 1" sur le I\"om , — 2<» «tir le Verbe,— 
3"* sur le Participe, — 4" sur P Article, — $• «r 
le Pronom, — 6° sur la Préposition , — 7* s«r 
r Adverbe, ^ 8* «tir /a Conjonction , c'est4- 
dire, comme on voit, sur les huit parties da 
discours reconnues et consacrées dans Vécok 
depuis le temps d'Aristarque, division qui, at» 
des modifications peu considérables , a passé des 
écoles grecques aux écoles romaines, et de cellfs- 
d dans l'enseignement classique de tout l'Occi- 
dent ( — lY, Traité de la Syntaxe^ en quatre 0- 
\res; — V, sur la Formation rf« mots com- 
posés; — VI, sur les Affections ( des mots), 
c'est-à-dire sur les figures de grammaire qoi 
affectent la forme des mots; — VIÎ, sur les Fi- 
gures , probablement sur les figures de gram- 
maire qui affectent la syntaxe et la construdkm; 

— Vni, sur V Orthographe, comprenant » 
moins cinq livres : 1** sur Tusage des lettre 
(dont le titre même n'est plus cité nulle part), 

— 2" sur les Accents , — 3*» «iir la Quantité, 

— 4» sur V Aspiration , — 5*» sur la Ponctuo- 
tion ; — IX, sur les quatre Dialectes^ dorie», 
ionien, éolien, at tique; — X, enfin star fou- 
vrage de Didyme, intitulé Vraisemblances. 
c'était probablemeot quelque écrit de polémique. 
On trouve encore, chez les grammairiens du 
moyen âge (Rekker, Anecdota Grxca, p. 798, 
1283, 1289, 1290), des traces d'un ouvrage où 
Apollonius semble discuter, sur des points fort 
délicats de grammaire particulière, avec son fils 
Hérodien, devenu, lui aussi, un grammairieB 
illnstr*». De tous ces ouvrapes, souvent lus, sou- 
vent citf's et compilt^s par ii-s succes^mrs iCS 
poilonius , quatre seidement nous s<iiiî parvenus 
non pas sans lacunes et sans altération, tdê» 
du moins dans un état qui pennet d'y cfaercbcr 



APOLLONIUS 



010 



__ _ „ I de I» théorie de \tw 

auteur et quelqueB-ooei de* richesMi de ton 
druililiaD. Ce unit : le traité du Pranom, publié 
par M. B«kker en 1813j les traités de la Con- 
jODCtionet de l'Adrerbe, publiés parle même en 
IStS, danilel* latnmeAeMtÀnecdotadrrea 
{cei Iroi* ouvragée , d'aprti un manuicril uni- 
que, qui cet à la BlUiotlièque oatimale de Parie ) ; 
le* quatre linea de la Sjntaxe, dont le que- 
tritne rede tocon incomplet, même et l'on j 
rétablit quelques pagee placées, par l'erreur 
d'anciens oopistae, à U fin du livre sur l'Ail- 
vcrbe. Ces quatre llrres, pnNIés pour la pre- 
mttre fbis par les Aides en uy&, rtimprimés en 
1515 par les Juntee, pnlaen 1590, avec one tra- 
duction latine, des notes et une table fort utiles, 
parF. Sylborn, n'existent nulle part plus corrects 
que dans l'éditlun qu'en a donnée H. Bcklier 
en 1BI7. Les scotlastes de Denjs le Thrace et le 
pramrnalrien lalin Prisdea fournissent , eu outre, 
d'utiles renseignements pour remmposer et pour 
apprécier les doctrines du inattre, auquel lia se 
réÂrenl avec une vénération presque rellj^cuse. 
Ces doctrines, en effet, méritent, h beaucoup 
d'éf^rds, l'admlrafloD qu'elles ont excitée. Con- 
sidérer la grammaire comme nu enaemtJe de 
lois atlfstées par la pluralité des exemples, 
nais conrormes k la nature et aux principes de 
la raison humaine; chercher les exemples sur- 
tout chei les prosateurs , ob la langue se déve- 
loppe avec plus de lofàqne et moins de licence 
que diM les poëtes ; londer la classification des 
perdes du discours sur le rOle des mot* tieaa- 
coup plus que sur leurs funnee, sans mécoo- 
Balbc loutebl* dsn* ce* fbnnes mêmes un indice 
ulfle de leur rOle et de lenr valeur; ^ri* avoir 
défini chaque espèce de mots , analyser en détail 
H* divers usafle*, en expliquer l'éljniologie et 
les traiMfoTmttfMts; Hi-desans de la théorie des 
mot* placer celie de leurs rapports, ou la syn- 
taxe; dan* l'art de parier et d'écrire, observer 
avec sofn dep«da les preroien éléments de la 
parole Jusqu'aux proeéiUs les plni délicats de la 
ponctuation i telle est, pour la caractériser brlè- 
Tement et per «ce traits les plu* Rénéraux , la 
méthode de notre grammairien {rtiilosoptie. On 
ta pooirait dire parfaite, si eUe ne laissait en 
delHirs de la théorie tout ee qui tient, dans le 
tannage, k la béante oratoire et poétique. Mais 
ApoUaaiuc, diipM hérftier d'ailleur* d'Aristote, 
se montre esoore phu dédaigneux qne lui ponr 
Ue omemcots du «tyle; et ee dédain lui a porté 
malheor. Son langage, sauvent obscur, hérissé 
de nëolOKismee et d'eqiRasions lechniquee, fait 
tort i rlesanaJjrses d'une subtilité et quelqucMs 
d'une justesse merveillense pour le tpntps oA 
cllrg furent écrites. La rigueur do raisonnement 
n'y racl;éte pas entièrraneot la rudesse incivile 
itrâ critiques qoll dirige contre les opinions de 
se» 'Wanciers ; rt cette rvidesse explique trop 
bien le surnom de Di/scole (lo difTicile, le 
bourru) donné an savant homme par ses cod- 



temporaioe. Mais cm» qui ont le coitta^ de le 
Bre j reconnaissent avec surprise une foule d'i- 
dées iDgénieuie* et profondes sur les parties du 

discourt et sur les principes du laugi^c; ils 
admirent même parfois comment, faute de l'a- 
voir lu , tes grammairiens moderne» se sont (a- 
tigués ï retire de« théorie* qu'il avait ili'jii 
trouvées et exposées avec la deniiire précibiou , 
par exemple la théorie de l'nrtle^e, qui est, en 
son genre, un cheM'feuTre. Singulier priviléite 
d'un esprit original, d'avoir prévenu ainsi le 
progrès des temps, et d'avoir, par l'obserTstion 
d'une seule langue, la grecque, découvert et 
démontré des principes qui au^urd'hui s'appli- 
quent sans peine i des longue* nées dix siècles 
plus tard ! E. £octa. 



APOLLONIUS, philosophe stoidoi, naUf de 
Chalds, vint à Borne, il la prière d'Antonhi le 
Pieux, |)onr être précepteur de Marc-Aurèle, fils 
adoplif de ce prince. Dès que l'empereur le sut 
arrivé , il lui envoya dire qu'il l'attenilalt avec 
Impatience. Apollonius répondit însolemrni'nt 
<> que c'était au disciple à venir trouver le maî- 
tre, et non pas au maître ,i aller au-devant du 
disciple. > Antonin répondit en souriant n r|u'il 
était bien étrange qu'Apollonius, arrivé t Rome, 
trouv&t le chemin de son lo^ au palais plus 
long que celui de fîhalrls k Rome. » Et sur-le- 
champ ce prince lui envoya Hsro-Aurtle, 

□h» c.»iut, iiii, 1». _ j. cmiumsiii , ^mothu 

Pim, le. - Liiolfn . Oemmax, II. - Brickcr, tflK. 

phUaiopli. ^ Riitcr, mit. liUt. 

■apollonidb CAiroUniïiot), martyr, ri- 
vait dans la dernière moitié du deuxième siècle 
de l'ère chrétienne. Traduit devant le sénat ro- 
main dont il était membre, pour avoir embrassé 
le christianisme, il présenta une éloquente dé- 
fense de c^tte religion. Son discours (lit traduit 
en grec et reproduit en entier dans son mstoire 
dis Marlyri, qd n'est point venue jusqu'ï nous. 
Hicéphore confond cet Apollonius avec l'évéque 
d'Éphèse du même nom. 

XI. itrimt . Eplit, st. Cataloç. Sirrirt. acmia.. M, st. 



iV,K. — l>iit\r\\a,BlbUollucaarKca, Tll, IM. 

j,poLLONitrs, évoque d'Éphèse vera l'an tv.- 
■pris J.-C. n écrivit contre diverses sectes chré~ 
tiennes, les montanistes uotamroeot. Tertiiliien 
prit la di^fcnse de ces deroiers contre lui et contre 
Soter, évéque de Rome. Il parait que «on livre 
tur VExtfise, aujourdliui perdu, était partlen- 
Uèrement dirigé contre Apoïlonins. 



«11 APOLLonms 

•5e Bniges, et mounit aux Ile» Canarie» , dans n 
tnTeniite au Péroa. On ■ de Ini doii oumgei 
tbrt curieux ■■ Uàri jvinqve de PemvUr re- 
gionit Inler novi orbit provineias ce/eAerrtnu: 
inventione tt rtbtu in eadem geilit ; tunm, 
lâS? , la-8° ; — de Navigatione Gallorum in 
terram Floridam, dtqut cCade an. I5S& ai 
attponit aocepla; ib., 1M8, in-8*. 

JOcbcr, f>x4o«t. MTHi le •applCniFiii d'Adtiung. 

APOLLOXim 00 APOLLONii (Guii/aum«}, 
tbéologleD Tëlbrmé, n< à Veere, dam la zélande, 
au oomnMncemcol du dix-fleptjtme siècle, mort en 
1657. 11 a publié Ditputattona de Uge Dei; 
Hiddelbonrg , ISSS , In'il. Mais il est lurtoul 
coonu pour u cootrovene «tcc Nie. Vede! sur 
les limites du pouiolr du sDurcrain dans les af- 
faires ecclésiastiques : Jus tnnjtitatu circa tu- 
era , jeu dt jurt magittratui cirea ra eccle- 
fiastieai, contra Kic. Vtdelii Iractatum de 
epiieopatH Conitantini Magni; Middelbourg, 
tOi1,ta-ti' ; controverse dont Chr. Tbomasius a 
rendu con^ dans son Hittoria conCentionU 
iHter Impêritimel iaeerdotlum;Htlie, 1733, 



aPOLLOHIUB COLI^TICS. VOf. COLlAiniS. 

•apollophahrb ('AnoUcatidvTK], poète co- 
mique, vivait vere l'an tOO avant J.-C. Suidaa 
lui attribue cinq comédies : il eusie quelques 
Iragments de troi» de ces pièces, mais rien des 
deui autres. 

Hclncte, muorla Comleorum graconàBi, p. m. — 
BvdF, ûtieliieÀU *tr aiUtnUchen Xomik. I, M*. — 
Rirpocratton, iu)i raix 'AitifiCJUw.— Fibnê^ BiàL 
fTMi. - PiuJT. jMl-EHCirel. 

APOLLOPHUf BS ( 'AnoUoçdvTK ), roédecia 
d'AntiochoB Soter, Tivaltvers le milieu du troi' 
sième sitcle aTant l'ère chrétieane. Outre qu'il se 
distingua dans son art , il &t encore , dans une 
e Impurtaotê, preuve d'un grand dé- 
It pour la cboM publique. Le premier 
miniatre d'Anliocliug bisait peser sur les popo- 
latkna un joug de fer; les victimes de ses vlo- 
Imcee et de ses concussions, osant à peine bîre 
entendre quelques plaintes, ApoilopLanes eut le 
courage de parler, et de faire connaître à Antia- 
chus la Térilé tout entière; il lui montra en même 
temps qu'il avait tout k craindre de son ambi- 
lieui ministre : l'avis tiA écouté , et le ministre 
Hermias , attiré dans une promenade , fut rdia à 
mort, sur lu ordre du monarque. Les conseils de 
MD médecin furent encore utilement suivis dans 
■ne autre occasion : ce fut pendant une expédi- 
tion contre la Cœlésyrie qu'on s'empara, suivant 
ton avis, de la ville de Sélencie. A la mort 
d'ADtMchila, Apollopbanes fonda t Smyme nne 
école où s'wiaeignaient lea doctrines d'Éraaii- 
trate. 

Slnbos, CKf. — Psl^bn »M.. V. K. - Cntlni Aml^ 
Dt *or*. «ryt. Il , ». - Piulj, gfH-EnerclBpiiiir. 

•*POWTK(S('ft,i.!frenn'), sculpteur espagnd. 
n serait diUicïle de préciser l'époque où il vivait. 



- APOSTOU 

Tout ce que l'on sait, cVst qu'il scolpta la st 

du elicnir de l'égliae de Médina del Campo. 

Foi», flage in £i^aKa. — Bcnua 



lYaictu jEgidHa), hUorienetgé- 
néalo^ste espagnol, vivait dans U teconde dhi- 
tié du teiuéioe siècle. 11 exerça lea fooctiattt de 
notariia à Groiade. Il a laiaa^ manuscrit ■ 
ouvrage intitulé iMcero dt nobleça, ou £«d- 
fer AitpontCLT noM/ifa/lt, augmenté ennilt 
par Villegay, évèque d'Avila. 



M FrMCtcBifl. BMiotk. hUpauca. 

•APOHTB ( />ierr« ), évéque de Majoiqued 
théologien, rivait au commencement du seiiifaie 
aîËcle. Il fut d'abord Inquisiteur apostolique dw 
la province d'Aragon et aux Ilca Baléares, d*!» 
il s'éleva aox honneurs épiscopaui. En mi i 
écrivît, sur l'invitation de Léon X, un Bretio- 
rium ordtnli Redemptonm SS. TrinilaUt. 
D'Aponte avait Ini-mime lait partie de cet orie 



APORDR (PetnuY Yot- ABàno (Piarre). 

■APOSTOLi ( Giovanni- /VoNcetco ), poêk 
italien, natif de HooUerrat, vivait dans la da- 
nière moitié du seizième ùècle. Il proRsM les 
humanités à Casale, et devint memltre de l'Ao- 
demie degF Ilttittrati de la même ville. U k H 
surtout connaître comme poète latin. UralMsdiJ 
lui accorde de la facilité, et Vallauri vanti h 
délicatesse de poisées qui régne dans quelqiin- 
uns de ses vers. La satir« eat le genre qu'A c^ 
tiva de préférence. 

Od a de lui : SuecittM; Botk, jmôik It- 
Un, publié ï Milan en ISSO; à Pavïe, enl5»;t 
Asti, en 1697. Ces éditions auccesaivei peovM 
le poëme d'Apostoli avait oca- 
les plaintes lea plus vive* de la part de 
cenaiDS coDtanporatDa, qui se préteodaicot itto- 
qués par l'auteur. Les diowa en vmrenl nte 
à ce puint, que l'évèque d'Alexandrie et Vmfà- 
sileur de cette ville exigèrent la aapvn&goa it 
l'ouvrage. Mais il parait que la décision fut fi- 
rement comminatoire. Gnita cite quelques im 
des Svccuivx Uotk. On en trouve d'aolRi 
dans un recueil intitulé Carmina Ulvttrit» 
poelarvm itaiomm; Vionaoe, 1719, vol. I, 
p. 307-336. Lea autres ouvrages d'Apostotiiad: 
Epigrammata varia in fimere MargHtriU 
Valeii^,dvciss)! Saàaudut fPswie, l£S9,lfl-r; 
— Ode dicolai dlstruphoi ad Fraiieitmm £*• 
cttim.Mont^ftrrati taiatorem; — Spigramma, 
ingérée dans le premier volume de l'ouvrage ia- 
titulé Contiliomm Becii; — des ven latiH, 
insérés dans le PcedarxMdiOH de Sanù di 
AstiiTurin, i&8i,g vol. 

Crolcr, DMMm lUIanm fattama, ISN. I. m.- 
ViUinrl. AorinilrUa fwila la Mtmoma; TnrtM. »!. 
l. poiiln. - HiiiuFhFlU. ScrtUori d-llaHM. 

' APOSTOLI ( Pietro-Francesco degli ), tli*- 
loglea, natif de ISovare, mort vers l6U).IIéta- 
dia le droit canon sona Hor^-Antooio Otidiadi 



»iB APOSTOLI - 

Padoue. n le Ht eosoite remarquer comme pi4- 
dicateur à Païenne, Gènes, Home, Halte, et ail- 
leurs; et derial iDCceasivemeiit chapelain du 
eardioal Oraini, conseiller de l'inquisition, enfin 
abM de Gruie di Norara, où il m compota une 
hiUiotbèque cbd^. On a de lui : DeiU todi 
dis. Carlo Sommeo pojugirico ; Roiae, iM7i 

— Plura ad quinque libroi deeretallum; — 
Ad loea leleeta ioctk SeripCarB; — De Im- 
munUale ecclesiattiea, dans Roaini, £yc«i £»- 
teranetuis tllualrium terlptorum ttogia, et 
dans Cotte, Mvtao Itovarae, 353-lM. 

Koilnl. LfOi LaUrmtiuli Uhufrlm lertpCsnn 

APOSTOLI (Franeaeo), littérateur italien, 
ué à Venise Teri 1740, mort an mois de février 
ISIC. Employé tort jeune ila secrétairerie d'É- 
tat, il quitta bientôt cette place pour se li- 
vrer à UQc^ vie vagalwnde qui le réduisit enfin 
1 la misère , et à la triste néceuité de servir 
comoK agent de police. Outre quelques piècea de 
théAtrc ( È Tullo Momenlo ; la Mtrenda alla 
iteca ), on a de lui : Lettre* et Ctmlet imli' 
titentauxde George Tfonderfon; Angabourg, 
1777, publié* en coHaborathm avec le Roy de 
Lozembrunn; — Saggiaptr tervireallattoria 
de' viagglfilceofici ede* prindpi viaggialori; 
Venise, t7B3; — Leltere lirmlgiul : cea let- 
tres coDtieimeiit ItilsIoirB de la déportaUoa d'A- 
postoU aux ttonches du Cattaro ; — Rappruen- 
(oiionc deliecolodeettnottaBOi Milan, 3 vol.; 

— Storia délit Galli, FraitcM e Franeeti; il 
ne partit que le premier volume de c«t ouvrage, 
qui hit mal accueilli du public. 

Le r. MduMdI, atean/ta mlttraU UtUlami. - 
M. de Slcndba^, Romt^ ftaptm tt Floma, t- 1. 

■àPOSTOLi {Petrvt ab ou Pedro de loi 
ApostoUa), théologien Italien , vivait vers le roi- 
lieu du seiziÈme siècle. On a de lui : une Vie 
<r André t^ortinl, évèqne de Fieaole ; FlorniGe, 
1003; ~ KaUKdariwn perpelvum ordinia 
CarTne/Uamm; Venise, XbSi, in-S"; —Cxre- 
moniale ûrdtnUCarmelUarumttvuoottid'vi' 
teur; Home, leis, ia4'. 



Hyoi itSnUla. 

aposTOLiiTH ou aposToi.E(iiticAeO, rhé- 
teur et théologien grec, natif de Constantbople, 
mort vers l'an 1480. Lorsque lea Turc« t'etnpa- 
rèrent en libS de la capitale de l'empire grec, 
Apoalole «e réfugia en Italie, où il flit accueilli 
par le cardinal Bessarion. Pour complaire k ce 
proterteur, il écrivit contre Théodore de Gaza; 
mais en défendant Platon il injuria Ariatote. Le 
cardinal dAaapprouva alors hautement un ou- 
vrii^e qui taisait tort à la cause qu'il soutenait ; 
et Apostole, obligé de quitter Rome, se rendit 
en Créle, où il ^^a sa vie à copier des livres 
et à instruire les enbnts. Sa pénurie fut telle, 
qu'il <ie qualifia lui-même « le roi <tes pauvres. > 
On trouve dans la bibliothèque de Bolup» on 



APOSTOOL SU 

manuscrit des Icônes de Philoctrate , copié pai 
Apostole, aveccette éfngraphe: • Le roi des pau- 
vres de ce monde a écrit celivrepour^igneraa 
vie. > Il fit d'autres ouvrages, dont quelquea.una 
seulement ont éU imprimés ; en voici la liste i 
Da^(i(H ou Proverbes, en grec; BUe, 1&38, 
bHi' ; ne contimt que des extraits d'un ou- 
vrage phit considérable qui fut d'alMrd publié 
par D. Heinalus en 1619, Lcyde, in-4°. La meil- 
leure idltion cit celle qu'en a donnée P. Pan- 
tÏDU* Toletenus avec trad. laL et «onment. , 
Amsterd. ( Ëlievir ), i su, in-t*. On trouve encore 
ce livre dans la Clevl* Uomeriea , puUlée fc 
Rotterdam en ies&, in-4*.Dan*la [vétecedeaa 
CaUomfomachie, Ariatobule Apoatote dislrib«ie 
les n«po<|i.[ai ea deux parties ■■ la première 
contient de simples dktons; l'autre, inQtnlée 
'luvia. Parterre de utolettei, est oxiBacrée aux 
proverbes; — Oralio panegfrica ad Fride- 
rievmlll, ex vertione Barth. Kedtermarmi, 
àarnlet Iiuertpl. Rtr. Geniuin.;Fnocf., 1914; 
— Georgii Gemisthii Pletbonii et Uich. Apos- 
lolii OratUme* funèbre* du*, in juiAtu de /m- 
morf. anime UTonidir: éd. FiUlebom,Leipi., 
1793;— un écrit contre l'Église UUne et le condle 
de Florence, inséré dans le Hoine, Varia taera. 
n j a des manoscrits de Michel Apostolius dans 
les principales bibtiotbiqnes de l'Europe. 

rlutelllfit. 




AToaroLiDS ( Arittobuh), fils de Michel, 
poCte grec, vivait, comme son père, an quia- 
lième siècle. Il donna, avec une prâkce talte 
en grec, une première édition de la Galeomyo- 
macliie, ou bataille det chai» et det ratt, titre 
et poëme Imitds, uumne on voit , de la Batra- 
ehomyomachie d'Homère. L'ouvrage d'Aristo- 
bnle Apostolius Ait imprimé par Aide vers 1494. 
D'après Ëbert, qui s'appuie aor Yilloisoo, Aiis- 
tobûle et Arsenius sont une seule et même per- 
sonue. Une épigramme grecque, impiîmée par 
Aide en 1496, l'appelle Aristobule Apottolidet. 

rtbriaai.BMiùlÀtca smca. -- Ëbert. Btptrtttrtbl 
MlaonvaiTM^— JAclKT^irunwuMi CrItÀrtem-Lmiiain. 

APOSTOOL (SmnweOi tbéohi^ea anabap- 
tiste, né en issà, mort vers te oommeoccfflent 
du dix-huitième siècle. En mars leas, il Hit 
nommé ministre des Oemhigi (et m» des na- 
lerlandiens), branche de la congrégation. des 
anatwptistes d'Amsterdam. Le 15 octobre de la 
roèmc année , il prononça un sermon qui fut 
réfuté le même jour (au prOne du soir) par 
Galenus, un de ses txiUègues. Ce donier soute- 
nait que la religion chrétieniie était bien mcùni 
un corps de dogmes qui cimunande la foi, qu'uB 
code moral qui impose l'obéissance. La dispute 
s'envenima , et fl se forma deux sectes : les ga- 
léoMes et te* apostoliens. Ceux-d , ûuuliqoea 



«6 



ABOSTOOL 



et intoléraiiti, Koosènnt, le 
Galeniis, devant la cour des étât« gtoéraux 
d'être partiun des duclriaes de Suciniui. Ga- 
lenuB fui tcquitlé, et ce Iriomphe ai^meoU ie 
nombre de ke seclateun au point que lea apo*- 
tolkns, eiuieniJ» des K^énistea, furent réduits 
k célébrer l'oflioi divin dant une brasserie 
d'Amsterdam, à l'enseigne du Soteit, d'oti te 
nomda mennonilesduSoUit. Plus tard (1801), 
OQ amena la fusion des deux sectes, sous le nom 
commun de mcnnonUet. H. 

•*pp {Pierre- Gvillaume), peintre d'his- 
toire allemand, natif de Damisladl. H se Gt 
connaître en ISZO à Munich et ï Dilsseldorf 
comme un des élèves distingués de Cornélius, 
et II travailla avec Roreltel aux fresques du 
château de Plcssen , dans les environs de Dus- 
Ecldorf. On a de lui un Midus aatil remarqua- 
ble, cl d'autres toiles estimées. 

APPEL (Jacquts) , peintre hollandais, né 
i Amsterdam le 19 novembre lESO, mort le 
7 mai 17^1. Encore enfant , il témoigna de telles 
dispositloDs pour les arts, que ses parents, hoo- 
néles bourgeois d'AmsIi^dam, le placèrent chez 
le paysagiste J. D^raef, dont il suivit les letoas 
pendant plusieurs années; il entra ensuite dans 
l'atelier de David van der Claes; enfin il imita 
les paysages de Meyring et deTempéle, sans 
néglifter l'i^tude de la nature. A dii-^hull ans, 
Appel pB.ssail déjà pour im habite paysa^tiste. 
AprÈs avoir TÏsité Harlem , la Haye , il revint i 
Amsterdam, s'y maria, et se Ht ensuite, soit 
dans cette ville, soit à Saardam , une clientèle 
considérable, comme peintre d'omemenis, de 
paysage, etméme d'blslolre. Il lit aussi d'excd- 
lents portr^ts. Tant en Iravalllant habilement 
lui-même. Il ouvrit un atelier de peinture, oti 
d'autres artistes s'exercèrent sous sa direction. 
Cet haUle pdntre, dont la vie (Ut heurense et 
paille , mourut b%i de près de soixante^i, 
ans. T. R. 

Van Gool, A'JfliiH Schoutmrç âer ^'edertajiduha 
Ktirurathitâfiri.— DnehAnyï, toj Pefnfrrr Oamandr. — 

APPELins l Jean - Renrl) , ministre des 
finances du royaume des Pays-Ras, né k Mid- 
delbourg en ZéeJande vers 1707, mort i\ la 
Haye en lB2fl. Parvenu rapidement des derniers 
emplois de l'administration au poste le plus émi- 
nenl, il sut s'y maintenir sous ies difTéreuls 
Routememeats qui se succ^irent dans sa patrie 
pendant l'espace de Iretitr- ans. Son projet d'aug- 
mentation du produit des impilts indireds, 
mesure fondée sur les besoins extraordinaires 
de l'ËInt, excita du mécontentement parmi ies 
propriétaires fonciers auisi bien que )>ariiii ies 
négociants. Avant sou ad mi ni Rt rai ion , la taxe 
des propriétés était moins élevée dans les Pays- 



APPERLEY SIS 

Bas que partout aillBur*. Le directeur géoM 
Appelius ayant essayé, en ISIâ, de porterie 
droit sur les successions k un taux plus âeit 
qu'il ne l'avait été jusque-U en FraDce, reDcaa- 
tra la plus violente (qtpoaitiun dans U porlioa 
arislocratique de la chambre des députés; ri 
lorsqu'en ISlS il proposa d'augmenter les in- 
poËiùonssur le commerce, le peupla de Bottet- 
dam se souleva contre lui. 

-APPBUlAll (Btnard, MirmMnmé Htttori. 
peintre paysagiste hoUandats , né b la Hâve «i 
IMO.mortenlGBO. UétudiaUpeintureeniuiie, 
et s'y fit remarquer par les paysages , erapnin- 
lés aux sites romains , dont C décora les appar- 
tements du palais Soesdyk. 

FlDubrakETi.JeAiHitPÉirii drr StldUert, »tc. — ^Jfl^^. 
ffcufi AUtaneiTia K&mtlrT-Uxicm. 

'APPEnnini (fran^oli-WarJe), historin 
et critique italien, né il Pririno, dans le voisioan 
de Turin, le 4 novembre 1768, mort aumuisili: 
janvier IB37. tl M élevé à Rome, y entra dav 
li;s ordres, et s'y voua d'abord i Unstmctlno 
<\i: la jeunesse. Devenu ensuite proresMiir ■\-: 
rhétorique k Bagnse , 11 recherch.^ solgneusctnml 
tout ce qui avait trait à llitsloirc, aux antiquités 
et à la llllérature de celle ville. Cet ouvrage Ita 
valut li>s surrr^cs du sénat. Enfin II fut cban!^ 
de la direction du nouveau collège de Raguw, 
lorsque, souslacoDdulIe de IXannonl, les Franm 
vinrent s'y établir. Outre son ouvrage inlilidt 
Aotizlc istorico^rltlche svlla antichità,tla- 
rin r. Ir.ltrratura rfe' RoQusei, 1 vol. In-**, pu- 
bliée i>n 1807, on a encart de lui: De pristaxtia 
et veniistate lingux Iltyricx ; 1810; — Mena- 
rie svlla vita e sttgli ierilli de Gio.-Frtatcaa 
Gandata; Raguse, 1837; — Be vita ettcripl. 
Brrnardi Zamagna; — la VUa tt CEsame 
délie opère det Pelrarca; — Esame erilitù 
sulla guestiotie inlorno alla patrUt di S. Ch 
Tolamoi Zara, 1S36| — enfiD, le Codeàrd, 
traduit de l'illyrien en langue slave. 

npilda , Biopraita drgJi lulto»! Ulmtui. — (Xiar 
r&ichUehrt KIonraphiKlia-ltzictni. 

■appbklet (C/tarleî-James) , snmoanné 
JVemrod, écrivain en matière duténerie et d'éqn- 
tation, né en 1777, mort en 1843. En 1798,11 
devint cornette dans un réciment de dragon'. 
Marié en 1801, il se retira, de I80t à 1821, à ta 
campagne, où il se livra tout oitier à ses goAt* 
favoris pour la cliasse. U écrivit ensuite >»r 
ces matières ilaos le Sporting Mogaiine. Ses 
ariicles furent remarqués. Uais un procès qn'i 
eut, à la mort du propriétaire de ceiours^, 
avec ses héritiers le conlraigniti se retirer.poar 
éviter une incarcération , à Saint-Picrre-les-Ci- 
lais en France. On a de lui ; A'imrotfi ifirii- 
ttng 7tours,-London, 183», 10-8°; — TAe £i/t 
nflhe late John Mgsfon, Mç. ,-Hsdstaa, IU7. 
in-8'i — Tlie Chase, llie tvrf and the foad, 
1837, in-8-; — iSimrodinortlten tQur,destrip- 
Une <i/ the principal Himt* i» Scottmd mi 



017 



APPKttLLY 



the Nortk qf Bngkmdi LondoD, 1838} — 
SporUng by mmrod^ 1840, in-i*", «i société 
avec d'autres écriYaiiis; — The kôrse and the 
houndi Edimbourg, 1842, iD-S**; — Nimrod 
abroad} London. — The l\fo qf sportênum ; 
1842, ia-8°. La plupart d« cet ouvrages sont tirés 
du Sparting Magazine et d'autres recueils. 

Sportine Magazine , iiis>tl«, et Jullltt itM. - Frû 
seVs Mugaiine, ISU. 

; APPERT {Benjamin-NicolaS'Marle), phi- 
lanthrope français, né à Paris en 1797. A |>eine 
âgé de seize ans , il fut noinroé adjoint sous- 
professeur à l'école de dessin. C'est eu 1816 
(jue son désir de se rendre utile aux classes 
pauTres fit penser à M. Appert à propager l'en- 
seignement mutuel dans le département du 
Nord. En 1816, il eut lldée d'applicpier cette 
méthode aux écoles régiroentaires. Le succès en 
fut si grand, que les années ennemies, cantonnées 
alors dans ce pays , voulurent aussi profiter de 
ses leçons. Huit écoles régimentaires Airent for- 
mées par ses soins en moins d'un an. Le ma- 
réchal Gouvion Saint-Gyr, qui venait d'arri- 
yer au ministère, ayant eu coraiaissêncê des 
travaux de M. Appert , le nomma professeur 
du cours normal institué pour les officiers et 
sous-officiers qui devaient à leur tour diriger 
les écoles régimentaires. M. Appert ouvrit son 
cours le 24 novembre 1818. Trois mois après , 
163 écoles survies par 20,000 hommes furent en 
pleine activité; et, pendant la durée des fonc- 
tions du jeune professeur, plus de 100,000 hom- 
mes apprirent 4 lire et à écrire , et fournirent à 
Tarmée d'excellents sous-offiolers. Le 24 juin 
1819, M. Appert ouvrit une école d'enseigne* 
ment mutud pour les détenus militaires : son 
intention était d'étendre ce bienfait k toutes les 
maisons de détention et aux hôpitaux d'orphe- 
lins ; mais le ministère changea, et ayec lui tous 
les projets de M. Appert furent renyersés. Ce- 
pendant il n'abandonna pas l'éoole de Montaigu, 
dont sa persévérance empêcha la iermeture. 
Cette droonstance le fit connaître du duc d'An- 
gouléme, qui lui accorda une protection toute 
particulière. M. Appert venait de publier un 
Manuel à Fusage de» école» régimentaire», 
lorsqu'il fîit accusé, en 1822 , d'avoir favorisé 
l'évasion de deux prisonniers politique». Empri- 
Ronné à la Force , il conçut le projet de ne plus 
s'occuper désormais que du soin d'améliorer 
l'état des prisons. Il puUia bientôt un Traiië 
d'éducation élémentaire pour lespritonnier», 
les orphelins et le» adulte» ; puis fl conçut 11* 
dée de fonder un journal des prisons , destihé 
à rendre un compte exact de ses fréquents 
voyages aux bagnes et aux prisons de France. 
C'est dans une de ses excursions à Rochefort 
que, pour mieux juger des souffrances des mal- 
h«"iieux condamnés, il porta pendant vingt- 
quatre heures le boulet d'un galérien. Après la 
réTolution de 1830 , il occupa la place de se- 
crétaire des commandements de la reine et celle 



— APPIAP^I 91$ 

de secrétaire général de la Société dala Morale 
chrétienne. 

En 1846, il visita les établissements philan- 
thropiques et les prisons de la Belgique, de la 
Prusse , de la Saxe, de la Bavière , de l'Autriche , 
et publia les résultats de ses voyages dans dif- 
férents écrits ( Vogage en Belgique; Bruxellea, 
1646, 2 vol. in-8*| ; — Voyage en Pru»»e; Berlin, 
in-8* ) •— Hambourg, ses pri»on» et ho»pice»; 
Hambourg, 1850; — le» Prisons, hôpitaux, 
écoles, en Autriche, en BaiHère, etc.; Leipzig, 
1851 ). Outre les ouvrages cités, on a de lui : 
Dix ans à la cour du roi Louis- Philippe; 
Bruxelles, en 1846. [ Enc, de» g. du m., avec 
addit. ] 

Françoi» Appbrt, frért du précédent, a donné 
son nom à un procédé célèbre pour la conserva- 
tion des matières alimentaires, particulièrement 
des viandes. La base de ce procédé consiste h 
mettre les matières alimentaires à l'abri de l'oxy- 
gène, qui tend à les corrompre. A cet eflet, il faut 
les cliauffer au bain-marie dans des bottes de fer- 
blanc, que l'on ferme liermétiquement. Appert 
a publié les détails de son procédé dans VArt de 
con»erver toute» le» »ubstance» animale» et 
végétale»; Paris, 1831, in-d^ 4' édit. 

APPIAK. Vofj. Apian. 

ÂPPiARi {Andréa), peintre italien, né cr 
1754 dans le haut MUanais, mort en 1818. Il 
était d'une famille noble , mais pauvre. Il étu- 
dia la peinture sous le meilleur professeur de 
Milan, le chevalier Giudei; et, pour s'assurer 
des moyens d'existence, il se mit aux ordres des 
décorateurs de théAtre. Un voyage qu'il fit dans 
les principales villes dltalie lui fiuilita l'étude 
des plus beaux modèles ; et l'anatomie , dont il 
reçut À cette époque les premières leçons, acheva 
de perfectionner son talent II excellait dans les 
fresque». Ses plus beaux travaux sont ceux de 
la coupole du choeur de Sainte-Marie, près de 
Saint-Celse, à MOan ; un taUean magnifique qu'il 
avait peint pour le palais Busca , et les plafonds 
du chAteau de Monxa. A son entrée en Italie, Na- 
poléon lui continua la faveur dont l'avait ho- 
noré l'archiduc Ferdinand, gouverneur de la 
Lombardle. Il le nomma menU>re de l'Institut , 
peintre du roi , et le décora des ordres de la Lé- 
gion d'honneur et de la Couronne de fer. Ap- 
piani fit les portraits de presque toute la fiunillc 
Bonaparte ; et ce qui lui valut surtout les bonnes 
grâces de l'empereur, ce sont les firesques du pa- 
lais royal à Milan, qui sont autant de monu- 
ments à la gloire du conquérant. Mais , an mois 
d'avril 1813 , une attaque d'apoplexie le força à 
suspendre ses travaux, qui restèrent inachevés , 
et qui cependant sont encore ai^ourd'hui l'or- 
nement du palais du vice-roi autrichien. On 
voit aussi au palais du prince Eugène, la villa 
Buonoparte, uu plafond où Appiani représenta, 
d'une manière admirable, Apollon et les Muses. 

Parmi ses tableaux à l'huile on distingue : 
XOlympe, la Toilette de Junon servie par le» 



919 



APPIANI — APPÏANO 



Gfftoes, Renaud dans les Jardins d'Àrmide, et 
surtoiit Vénus et r Amour, cpà est un de» plas 
beaux ornements de la villa Sommariva, sur le 
lac de Como. La grâce et la pureté du dessin , 
réclat, le charme et (^harmonie de la couleur, 
teUes sont les qualités qui distinguent la manière 
de ce peintre, qui mérita le surnom de Peintre 
des Grâces, A k chute de Napoléon, Appiani fût 
privé de ses pensions, et vécut encore quelques 
années dans un état voisin de llndigence. Une 
dernière attaque d'apoplexie Tenleva en 1818. 
[Enc. des g. du m.] 

Nagler, If eues JUgemeimes KûnttUr^Lexieon. 
«ÂPPiAXi (François)^ peintre d*Ancdne, 
né en 1702, mort en 1792. H étudia longtemps 
à Rome, sous Domenioo Simonetti ou Magatta, 
et se lia avec Bénéfial, Conca et Mancini, dont 
les conseils, ceux du dernier surtout, Taidèrent 
à acquérir cette délicatesse de dessin et ce gra- 
cieux coloris qui le caractérisent Son meilleur 
tableau est la Mort de saint Dominique, qu'il 
fit pour le pape Benoit XDI , et qui lui valut 
une médaille d*or de la part du souverain pontife. 
Appiani travailla beaucoup pour Pérouse. A qua- 
tre-vingt-dix ans, il peignait encore. Au rapport 
de Lanzi, il fit quelques tableaux pour TAngle- 
terre. 

Tlcoizt, DizxionarU» degli Arekitetti. etc. — FQnll, 
Mlgemêina Kûiutler Lexieon. — Unsi , Storia piuo- 
riea, etc., iSll. — Nagler, Aeuet jiUçemeinet JTftfu- 
tUr'Leziccn. 

*APPIAHI (Joseph), peintre milanais, tî- 

▼ait dans la demiàre moitié du dix-huitième 

siècle, n obtint le titre de peintre de la cour de 

Télecteor deMayenoe (IHainzischer Hofmaler), 

n fit de nombreuses peintures à rhuûe, assez 

médiocres. 

Nagler, Neueê jiUgemeUtes Kûnttter'Lexieon. 

APPiAH o, nom commun à plusieurs princes 
qni régnèrent sur Pise et sur Piombino, du qua- 
torzième au dix-septième siècle. Leur histoire 
ne manque pas d*intér6t : nous allons la résu- 
mer dans Tordre suivant : 

*Appiano ( Vanni d') , chef de la race des 
souverains de ce nom qui régnèrent sur Pise , 
mort en 1355 (1). Né dans le village d'Appiano, 
et d'humble condition, il vint s'établir à Pise, et 
s*y attacha à la faction guelfe des Bergolini, de- 
venue depuis celle des Gambacorti, du nom de 
leur chef, et qui avait pour adversaires les Ras- 
panti, du parti gibelin. L'empereur Chartes TV 
étant Tenu, en mai 1355, pas(>er quelque temps 
k Pise , un incendie éclata dans son palais. Les 
Raspanti n^eurent rien de plus pressé que d'en 
accuser les Gambacorti : deux d'entre eux, livrés 
au podestat par ordre de l'empereur, fîirentdéca* 
pités, et Yannid'Appiano, leur partisan, éprouva 
le même sort. 

Appiano (Jaeopo I n*) , tyran de Pise vers 
la fin du quatordème siècle. H commença d'a- 

(1) La Bioçraphie de Michaud place le sappllce de Vannl 
en Fan 1S48. — H suflit de comparer lei faits et les dates 
poar reeonnaltre qu'il y aerr«ar. 



bord par trahir son ami Pienre Gambacorti, qui 
l'avait fait nommer chancelier perpétoel de la 
r^ubKque. Il embrassa le parti gibelin, se lia 
avec Galéas Yisconti, seigneur de MUan ; et, le 
21 octobre 1392, il excita des troubles à Pise, 
pendant lesquels il fit massacrer Gambacorti, 
empoisonner ses deux fils, et prit, an milieu de 
la terreur, le titre de seigneur de Pise. n eot 
part à toutes les intrigues contre les Flovoi- 
tins, et attira sur son pays les malheurs de k 
guerre, par son alliance avec Yisconti, qui es- 
saya de s'emparer des forteresses de Pise. Ap- 
piano résista ; et, éclairé sur la perfidie de son 
allié, il était sur le point d'embrasser le parti des 
Florentins, lorsqu'il mourut le 5 septembre 139S. 

Appiano ( Gérard n' ) , fils et successeur do 
précédent, seigneur de Pise. Après aToir échoué 
dans son projet d'alliance avec les Florentins, 
-il se jeta dans le parti du duc de Milan , auquel 
il vendit la seigneurie de Pise pour le prix de 
200,000 florins ; U se réserva seulement la sou- 
veraineté de Piombino et de 111e d*Elbe. Les ma- 
lédictions de ses concitoyens le suivirent dans 
111e d'Elbe, où il se retira au mois de février 1399. 
Ses descendants ont conservé pendant deoi 
siècles la principauté de Piombino , qui ftit ea- 
suite réunie à la couronne de Naples. 
Slsmondi. Républiques ifaliermet. 

Appiano ( Jaeopo // n' ) , prince de Piombinu, 
mort en 1440 sans laisser d'héritier direct, fi 
avant d'avoir eu le temps d'exercer la souve- 
raineté. Son père Gérard avait déâgné son onde 
Emmanuel pour lui succéder; mais la régadt 
Paola reiusa son assentiment à cette disposi- 
tion. Elle eut recours au protectorat de Sienne, 
maria sa fiUe à un citoyen considérable de cette 
ville, du nom de Rinaldo Orsini, et parvint à 
assurer aux époux le gouvernement de Piom- 
bino. 

*AppuNo(£mmaniieO) souverain de Pioin- 
bino , mort en 1457. fl fut appelé k cette souve- 
raineté par le choix des anciens de la ville, et fut 
appuyé en cette occasion par Sienne et Florence. 
Les Orsini essayèrent en vain de retenir la for- 
teresse : la force et la corruption combiné» 
firent tomber cette position importante au pou- 
voir d'Emmanuel Appiano. 

* Appuno (Jaeopo ///D*), fils du précé- 
dent, seigneur de Piombino, mort en 1474. Ses 
procédés violents et sa conduite déré^ée dësaf- 
fectionnèrent tout d'abord ses sujets. On conspira 
contre lui , mais sans succès. Le duc de Miian, 
Galéas-Maria Sforza, ne fut |»as plus heureux 
dans une attaque nocturne contre Piombino. A 
la suite de ce double événement, Jaeopo se cons- 
truisit une citadelle k Piombino , et s'y fixa. Pins 
tard , fl se plaça sous la protection du roi de 
Naples , Ferdinand , après un difTérend an sujet de 
Castiglione occupée précédenmient par les troupes 
d'Alfonse, père du roi. Appiano consentit à re- 
cevoir une garnison napolitaine k Piombino; et, 
de son côté, le roi de Naples pCTinît à Jaeopo 



091 



APPIANO 



9» 



de joindre à son nom celui d'Aragon. A partir 
de cet arrangement ( 1465 ) , il se fit appeler Ja- 
copo ni d'Appiano d*Aragona, comte et seigneur 
de Piombino et dépendances. 

^ Appiano d'Abagona {Jacopo TV vi')y fils 
dû pfécédent, souverain de Piombino, mort en 
1511. U rendit au peuple les prÎTiléges que son 
père lui avait ravis , et qui furent imprimés en 
1706 sous le titre de Staiuto de Piombino, 
épousa ensuite Yittoria, fille du roi Ferdinand 
de Naples, et prit un commandement dansFarmée 
dirige par ce prince et par Sixte IV contre 
Laurent de Médids. Les Florentins le firent 
prisonnier, et ne lui rendirent la liberté que 
contre une rançon. En 1501, César Borgia s'em- 
para de Piombino : en vain Jacopo s*adressa-t-il 
alors à Louis XIT et même à Tempereur Maxi- 
milien, qui Técouta favorablement; il ne rentra 
en possession qu'en 1503, et à la suite d'une 
insurrection du peuple contre les troupes de 
Borgia. Maximilien le confirma alors de nouveau 
dans si souveraineté. 

* Appiano d'Aragona ( Jacopo F n' ) , fils 
du précédent, seigneur de Piombino, mort en 
1545. n obtint en 1520, de Tempereur Chartes Y, 
le renouvellement de l'investiture de sa princi- 
pauté, avec le droit de placer l'aigle impériale 
dans ses armes. En 1539, lorsque les flottes 
française et anglaise, combinées, menaçaient 
ntalie d'une invasion, le duc Cosme de Flo- 
rence, chargé par l'^npereur de la garde des 
côtes de Toscane, voulut mettre garnison dans 
Piombino. Jacopo , qui suspectait les intentions 
de Cosme , ne consentit à recevoir ses troupes 
qu'en 1543, et lorsque Barberousse se fut pré- 
senté en vue de Tltalie. Plus tard , Cosme de- 
manda à Charles V la souveraineté Je Piom- 
bino, en offrant dindemniser Jacopo. Les né- 
gociations étaient entamées à ce sujet, lorsque 
ce prince mourut. 

* Appiano d'Aragona ( Jacopo VI d' ) , sei- 
gneur de Piombino, mort en 1585. Les préten- 
tions de Cosme, duc de Florence, firent d'abord 
obstacle à la prise de possession de la souve- 
raineté par Appiano. Mais le traité de 1557 ayant 
fait justice des réclamations de Cosme , Jacopo VI 
rentra dans ses États héréditaires en 1559; mais 
il dut laisser an duc de Toscane llle d'Elbe , pour 
le couvrir des dépenses qu'il avait faites en 
s'opposant à l'invasion gallo-turque. Le peuple 
de Piombino, impatient de la domination étran- 
gère, accueillit son souverain avec enthousiasme; 
et l'empereur Ferdinand I*'' confirma à Jacopo 
l'investiture accordée à ses ancêtres. Toutefois , 
il y eut toujours garnison espagnole, en petit 
nombre, il est vrai, dans la citadelle de Piom- 
bino. 

A^nxno {Alexandre d'), souverain de Piom- 
bino et fils du précédent, mort le 28 septembre 
1589. Son caractère tyrannique et ses mœurs 
désordonnées amènerait un soulèvement du 
peuple, où il fut assassiné. Mais il parait que les 



intrigues de sa femme Isabelle de Mendoça, 
d'accord avec le commandant espagnol qu'elle 
aimait, ne furent pas étrangères à cet événement 
tragique. Quoi quil en soit, les anciens de Piom- 
bino déclarèrent le peuple délié de son ser- 
ment envers les d' Appiano, et, de leur consen- 
tement , le commandant espagnol prit possession 
de la principauté au nom du roi d'Espagne. De son 
côté, le grand-duc de Toscane, Ferdmand I*', 
prit le jeune fils d'Alexandre sous sa protection; 
et, en 1591 , la cour d'Espagne consentit à ré- 
tablir ce prince dans sa souveraineté , sous la 
tutelle de son onde Alfonse d' Appiano. 

Appiano (Jacopo VII d*) , dernier souverain 
de Piombino de la famille d'Appiano. Il avait 
obtenu de l'empereur Rodolphe n une nouvelle 
investiture de ses États, mais il mourut sans pos- 
térité; en lui s'éteignit la race. Après un assez 
long séquestre sous la domination espagnole f U 
principauté Ait réclamée par plusieurs prétendus 
parents des Appiano, et notamment par un 
Charles Sforze d'Appiano. Il y eut même un ar- 
rêt rendu en sa faveur, en 1624 , par la chambie 
aulique de Vienne, filais on exigeait de lui une 
somme de 800,000 florins , que ce prétendant 
ne put pas se procurer. En conséquence, H 
fut déclaré déchu de ses prétentions; et, en lfi34, 
Piombino fut vendu à Nicolas Ludovisi , prince 
de Venosa , sujet espagnol , à la condition de 
verser à la chambre aulique un million de flo- 
rins. Mais cette seigneurie s'arrêta encore à la 
troisième génération pour passer aux Buonoom- 
pagni, alliés aux Venosa par les femmes. Us 
gardèrent cette principauté jusqu'en 1801, épo- 
que à laquelle le premier consul Bonaparte s'em- 
para de Piombino en même temps que de l'Ile 
d'Elbe. 

TroncI, MtmorU ittoriekê éMla cUtà di PUa. — 
RapettI, Dizionario çeogr^fleo ttorieo delta Toêcana. 

— Plf^notti. Storia délia Toêcana. — LitU. famigtiê 
cetebri Italiane. - Léo et BotU, Hist. de riUtlie, ïl, 

Ul; m, 78. 

APPIANO ( Nicolas), peintre italien, vivait aa 
quinzième siècle. H fut élève de Léonard de 
Vinci , et on loi attribue la fresque qui surmonte 
l'église délia Pasce à Milan. 

Latuada, DeteHzione di Milano. — LanzI. Storia pU» 
toriea. — Nagter.Aintef Âllgemeines KUtutler^lexicon, 

* APPIANO (Pao/o-i4ntonio), prédicateur dtf 
la société de Jésus et historien , né à Ascoli en 
1639, mort à Rome en 1709. Devenu membre 
de la Société Arcadienne, il se lia avec le savant 
Magiiabecchi et le poète Jean-Baptiste Sai^oli. 
Il fut ensuite nommé assesseur de l'inquisition. 
Mais il se fit surtout remarquer comme prédica- 
teur et comme historien. On a de lui , entre au* 
très ouvrages, les suivants : Vita di san Emidio, 
primo vescovo d^Àscoli , con una descrizione 
délia JuddeUa citlà; Rome, 1702 et 1704 : le 
journal de Trévoux fait mention de cet ouvrage ; 

— Vita di Cecco d* Ascoli, poète et philosophe 
du quatorzième siècle, brûlé comme béré- 

tiqne; — il Frumento che produee U pakne. 



S3S APPIAHO 

ora:iont in rcnHirnetito di gratte à Dio ptr U 
vUlorie ollenult, l'anno iBS7 , itall' armi av- 
Itane neW Vngliena,. nella Grixla, e neUa 
Italma^ia; Veniae, iatl8; — uilin, mai le litro 
Athen4iuin Pîeenum, la biograpliiudiUButrura 
MlUe de Picenum, son pays. M^t o<d ouvrage 
ne paraît paa avoir Më puUM. 

- '■ ■■ • Dio- 



AfFlB», Appianui ['AicnunôOi hh\aTieagrtc 
d'Alciandrle, qui fTeurit khis les AntonlDS (I). 
Après avoir exerccle« prcroières cbar)^ muai' 
dpalus daos M patrie , et à Rome lea fondtoiu 
d'oTOcal prè» le tribunal dea CÉsan, il dut illn- 
krvcnCion de son ami, le célèbre ebéteur Cor< 
nélius Fronton, d'obleoir le titre, peut-£tre tout 
bonorifi4ue,deproc«rj(eMr. Il fliit alors riche 
et iani Lùritiers. C'est ï titre de • récompense 
pour son hoim£lelé , coraine de consolation pour 
aa vii;illesse," que FrontoD rfclarae arec tôt' 
Uoce auprès d'AntMÛo le Pieui la faveur <iui lui 
Tut en l'^et accordée. Le «olliciteur ne parle 
pai des travaux littéraires de iod prot^, Ap- 
pii^i ii'avail donc pas encore écrit, du moins il 
n'avait rien puUié; et l'on peut crolm qu'il ne 
rêiligcu que dans lea detaliréa années de sa vie 
l'ouvra)^ qui lui auure une place iliatingiirte 
parmi les historiens ureca. 

Appieo ex|)otc lui-même, dau aa préface, 
que , mécontent de la mcthude suivie avant lui 
par la liiiilorinn* de Rome, et Irouvanl ipcom- 
mode de ne pouvoir lire sans interruption lei 
destiui^s d'un mérou |>uu|ik{ les Samoites ou let 
Carl1iagii>'^s,pareiLempleJ à travers les in"'** 
de Rome, où tant de guerres et d'incidents divers 
ae rencontrent quelquefois dans la màee année, 
il a cjnçiL le plan d'une twmpositiou nouvelle oA 
chacun des peuples ou des groupes de peuple 
sticcosMvement ouuquis iiorlea Romaiiu aurait 
Mn histcrire à part, et oii tes fçaemt civiles 
dles-méines, ramenées chacune à quelques été- 
nemcnts principaux et caractérisées par le nom 
de quelque général célèbre , formeraienl autant 
de livres distincts. C'est ainsi qu'après avoir ex- 
posé en un setil livre la période ro}alc durant 
laqueDe l'biitoire de Rome offre assez d'unité 
pour n'itre pas morcelée , il traîtail successi- 
vement des guerres, 1° avec l'Italie centrale; 
l'avecles Sunnite*; 3" avec les Gaulois j 4° avec 
la Sicile et les Ues, en autant de livres, dont 11 
Be nous est parvenu que de* fragments. r<ou« 
possédons au contraire, ionf quelques lacunes, 




- APPIKN »M 

lea Guerre* BveorË*|«i(ne, avM Annibal, avn 
Carthage, avec laSvriset Hltluidate,avoc 111- 
iTrie, enhn la plut (grande partie de* Omtiei 
civiles, dont la divistoD orii(inal* nogi eA '»- 
connue, mais qui forment aujouidlwi cinq li- 
vres. Arrivé au temp* d'Auguste, l'aulaur n- 
posail i'état gteérai des forcAs de Rome , de m 
revenus, de se* année*, «te., «ur lente U lar- 
face de son immense empin; noroBea dont h 
perte est on ne peut (rius regnttaUe. Xtajln 
Appien avait ^lé plue tan) ( eer U a'tm perte 
[Hs dans sa préface ) ï Bteattmla^t», oaiàH- 
rioda des cent an*, c'asI-MlM l'hiitoin àtt 
premier! empereurs jusqu'à l'époque de Tn- 
jan San* doute, époqae ob, de noureeu tà> 
dnit par les aveatagei de ■* nouvelle néUiode 
historique, il reprenait, probaUemeid eo dm 
livres clistinct* , l'histoire de* tgum» de RetM 
avec l'Arehie et avec le* P«tb«*. Cette loélhodi 
eal bien loin cependant d'noir loa* le* laarilN 
qo* lui attribue son auleort elle a'4*ite un* o- 
pèce de morcellement des *inf" ""T'Tif qie 
poar en coasacrar ime autre, Wm moios pénUe 
à l'esprit et i 1* mémoire. Tile-LîTc, dans la 
récit des événeiiMotc d'une tatitm enoée, ptM 
tour t tour de l'Italie ea Grèce, da la Grèce <■ 
Afrique ou ee tutàgat; Appieo, dans le rail 
da* lierres de Bwee avec les Gaulois ou <(« 
le* Eepegnols, pasee fréqueowient d'un iîAcit I 
unautre, el déroule aou vent l'attenliaB dn ledtf ■ 
par ces brusques traasiliau. Aprie avoir tcm- 
duit Auoibal devant Kaioate, et racoiilé U ruiM 
tragique de cette viUc , il est oblif(é de quitter I* 
héros cartlka;^»^' **■ P'^ ^'^ Pyrénée*, Un- 
que cejui-ci s'engage dans m belle et périlioue 
eKpéiliiioo à travers ta* Gule*, pour vtm ailfr 
qui* Rome au cŒur de l'Italie. ApfHtn poemil 
da moijisdoaBer à ce* histoires locale* un carv- 
tère farticalier d'intérêt et d'utilité, tm nn*- 
tant aux ori^nes de chaque peuple, à scstnfi- 
tiaos le* plus anciennes ; en décrivaJit et ec seà 
cUaeun die ce* grands pays dertiaéi à devoii 
des province* de Rome: mai* c'est U ni» étedi 
qu'il s néglioé^ Quoi que l'on pense d'ailleondi 
plan qu'il a aeivi, on doit recopnailrc m M 
qup)ques<uiee de* qualité* qui font te réiibU* 
liislorieo. fi'il cite rarement *•* aulaiité*, o* 
s'aperçoH néanmoins qu 'il avait lu beauceef éi 
docunteots A des meilleura, (A ifte souveëtl 
avait poussé jusqe'au dernier acrapnle l'eudi- 
tude de tes ialbrraatieD*. C'est ainsi fu'ea là 
doit de* extraits piMeux de* lUmoéra d'u- 
guate , et la traductiaa d'un deouMat aaw pa- 
reil dans l'hiUoin, le préanaliule des laUr* à» 
proscription fti Autobu, Octave et Léféilri I 
va même juaqe'à raouaiUir d diaouter le tteai- 
pta^e des loscriptioDS sur quelques faits decdll 
période de« gnerre* ciTileê. A titre d'avocat cl 
de jurisooHulte , il parait antir porté une it- 
lenlioa particulière sur les initjtuticau et les Ul 
de Rome ; ce qui ne l'empêche pas d'expriiM 
avec BiopUeité mw ignotaww «w la*v*rtîM él 



925 



APPIKN — APPIUS 



026 



ce sujet qu'il n*a pu compléU*mciU éclaircir : par 
exemple, à propos du cliangemeot survenu 
(Tans l'élection des tribuns du peuple, il avoue 
qu'il ne sait pas depuis quand cette élection a 
TMissé du peuple au sénat. En général , l'esprit 
de sa narration est impartial; le ton en est 
{<Tuve, le style clair et fissile, rarement rderé 
par quelques traits oratoires, et d'une élégance 
suspecte aux bons juges. Contemporain des atti- 
dstes, et entre autres de Lucien, Appien n'a pas 
réussi comme eux dans cette imitation des mo- 
dèles classiques ; il parait même ne l'avoir pas 
curieusement recherchée. Les harangues dont il 
orne son histoire sont , comme presque toutes 
celles qu'on trouve ches les ancieiui annalistes , 
des morceaux de sa façon, plus ou moins 
vraisemblables selon les documents que l'auteur 
a pu consulter, ou selon le soin qu'il a mis à s'en 
ser\-ir : du moins sont-elles d'une sobriété sensée. 
Appien n'a pas les habitudes déclamatoires de 
quelques-uns de ses conAnères, dont Loden 
s'e^t agréablement moqué dans son charmant 
petit livre De la manière d^ écrire P histoire; 
mats il n'a pas non plus oe vff sentiment de la 
beauté morale , cette chaleur d'admiration ou de 
colère ; il n'a pas surtout les élans de patrio- 
tisme qui animent les récits d'un Thucydide, 
d'un "nte-LIve ou d'un Tacite. L'histoire en- 
tière de Rome était pour lui une trop kmrde 
tâche ; il s'en aequittc avec lèle et avec décence, 
mais non avec la suprême aisance que peuvent 
seuls donner le talent et le génie. 

Appien avait écrit des mémoires sur sa propre 
Tie , qui sont perdus. Quant aux Parthica qui 
portent aujourd'hui son nom , Schweighaeuser 
a démontré qiie ce livre n'est qu'une compila- 
tion deft Vies d'Antoine et de Crassus, par Plu- 
larque. Schweigliaeuser a donné une édition 
«sthwée d' Appien; Lelpe., 1785, 3 vol. in-T. L'é- 
dition la plus complète et la plus correcte est 
celle qui fait partie de la Bibliothèque grecque 
&t A. Flrmin Didot; die contient les nouveaux 
fragments déoouTerts par Angdo Mai. 

£. KCGBR. 
Apptofl. Itertea, cia; Smpk^tia, 11, S6.M. etc. - Cor- 
retpondance de Fronton, publiée pir Anff. Mai. — Bl- 
bltorhique ûe Photlns . nod. SI ; et pannt les modernes : 
FabrtclBs. IHbtieitkéqime çree^m0 , t. V, p. AU. — Sohwel- 
gbseiMer, Q^sculet memd. (ItM), tome !•'. - La traduc- 
tion des r.ucrres Civiles, par Corobes-Dounoua (ISW). — 
Notre Examen critt^u an hUtoriens ancien$ de ta vie 
et du réorte d'Au^fWfte (SIU). 

* ÂPMON ( ^Tnciwv ) , écrivain grec qui vivait 
vers la iin du deuxième siède avant l'ère chré- 
tienne. Il fit des eotmaentaires, aujourd'hui per- 
dus , sur les six jours de la Création. 

Ëuiébr, Hiit. BccL, V. tT.~ Cave. HUU litterar^ I, 

95: B A le, 1741. 

APPIOBT. Voy, Apion PLisTomcus. 
APPirs CLAUDirSy nom d'une famille pa- 
tricienne célèbre dans les fastes de l'ancienne 

Rome. 
Appitjs ( Clauàlus^ahinus Regillensis)^ chef 

et auteur de cette fomille Claudia qui fit une si 

longue opposition anx plébéiens, Ttvait au eeni- 



roeneement du sixième siècle avant J.-C. Sabio 
d'origine, il vint à Rome en l'an 250 de sa fon- 
dation, avec dnq mille familles placées sous son 
patronage; des terres leur furent distribuées sur 
le bord de i'Anio , et une tribu nouvdie, nommée 
Claudia, Ait formée. Appius Ait dasaé parmi les pa- 
tridens, admis au nombre des sénateurs, et âevé 
au consulaten l'an 259 de Rome (481 avant J.-G.). 
Dès oe moment, il se montra toujours et par- 
tout l'adversaire prononcé des pl^iens. Il Ait 
surtout inflexible pour les débiteurs. Pendant 
que le collègue d 'Appius, Servilius, était occupé 
à fSadre la guerre aux Volsques, le peuple se ré- 
volta contre Apphis, à la vue d'un vieillard 
bles^ dans vingt batailles, et qui, chargé de fer^i, 
montrait ses cicatrices et les marques des ▼ergcs 
dont il venait d*être ftnippé. Appius ne se ré- 
fugia dans sa maison que pour se rendre aus- 
sitôt au sénat, et l'engager à ne point céder. 

n ne fut pas moins terrible à l'ennemi : trois 
cents Volsques, livrés en otage, eurent, par son 
ordre , la tète tranchée. Lors de la retraite da 
peuple sur le mont Sacré, Appius Ait le seul qui 
consdlla à ses collègues de ne pas entrer en né- 
godation arec des rehdies. Dans une autre oc- 
canion , lorsque Coriolan se trouvait poursuivi, 
il soutint de même que donner cours à cette 
affaire , c'était attenter à la majesté du sénat. Un 
dernier fait donne la mesure de laterre^ir qu'Ap- 
pius inspirait : On faisait la guerre aux Véiens, et le 
ppople reAisait de s'enrAler. La seule menace de 
déférer la dictature à Appius fit tomber toutes 
les résistances. Enfin, ses conseils firent ado|)ter 
au sénat cette politique habile vis-à-vis des tri- 
buns du peuple, de gagner toujours à la cause 
patridenne un tle ces fougueux magistrats plé- 
béiens. Pline dit qu'il Art le premier qui plaça 
l'image de ses ancêtres dans un temple puMic 
(cdui de Bellone). 

Arpiw ( CfffwftfM SaMnus Reqillensix), fils 
du précédent, vItëH tct» la seconde moitié du 
dnqtiièmc sièdc avant J.-C. II fut élu consul 
en 471 avant J.-C., et continua l'opposition aiix 
plébéiens, dont son père hii avait donné Texem- 
ple. Le peuple lui rendait cette haine : obligées 
de marcher contre les Volsques, les troupes ro- 
maines se laissèrent battre , pour que l'homme 
qu'elles appelaient le tyran de Varmée n'eAt 
p<'is les honneurs de la victoire. Dans sa colère, 
i1 cita l'armée tout entière à son tribunal. On 
le fit renonoer à cette étrange action. Mais il se 
vengea d'une défaite de son arrière-garde en dé- 
cimant une partie des troupes, et en Aiisant battre 
de verges l'autre. Accusé devant le peuple, nuqud 
il avait reAisé le partage des terres, il déploya 
une telle énergie dans sa défense, que les tri- 
buns firent ajourner le jugement Dans l'inter- 
valle , Appins mourut de sa mort naturelle , an 
rapport des uns ; de ses propres mains , selon 
d'antres. 

Son frtre Caku$ Claudine Appius fut nomma 
consul en 460 avant l.-C., lorsque Appiw( Her- 



927 



APPIUS 



9» 



donius s'empara du Capitole. Il 8'o|>po8a k Taug- 
mentation du nombre des tribuns plébéiens. 
Quoique dévoué à raristocratie , il chercha vai- 
nement à modérer son firère. S'étant retiré à Ré- 
giUe, il revint à Rome pour défendre le décemyir 
AppiuSy et s'opposa aux consuls Horace et Valère. 

Âppros Claudius Ciussdius (Regillensis Saài' 
nus)^ le décemvir, Ait nommé consul Tan 303 
de Rome (451 avant J.-C. ) (1). Fier et hau- 
tain comme ses ancêtres , on le vf t , au grand 
étonnement du sénat, appuyer, pour se con- 
cilier la foveur du peuple, le projet de loi du 
tribun TerentQlus ou Terentîus. Ce projet avait 
pour bot de changer la forme du gouverne- 
ment A la place des magistrats ordinaires, on 
créa des décemvirs, qui devaient rédiger pour 
Rome un code de lois ( c'est celui que plus 
tard on nomma lois des XII Tables ), et être 
revêtus pour un an du pouvoir suprême. H 
ftit lui-même élu décemvir; et quand , au bout 
de Tannée, on prorogea encore pour un an la 
nouvelle magistrature, il ftit le seul de ses col- 
lègues qui, par son faifluence sur le peuple, sut 
se faire nommer de nouveau. Son dessein était 
de ne plus laisser échapper la puissance de ses 
mains : pour exécuter ce plan, il s'unit d'intérêts 
avec ses collègues, et garda le pouvoir après 
l'expiration de la deuxième année. Sur ces en- 
trefaites, les Èques et les Sabius ayant ravagé 
une partie du territoire romain, les décemvira le- 
vèrent des troupes et marchèrent au-devant de 
Tennemi. Appius et Oppius seuls restèrent dans 
Rome avec deux légions pour y maintenir l'or- 
dre et la soumission , lorsqu'un événement im- 
prévu abattit la puissance décemvirale. Appius 
avait conçu la plus vive passion pour la Aile de 
Virginius , plébéien considéré qui se trouvait à 
l'armée. Ckmune Appius, noble et patricien, ne 
pouvait légitimement posséder la jeune fille, 
d'ailleura ])romise à un ancien tribun du peuple 
Icilius; après avoir vainement tenté la vole de 
la séduction, il gagna un de ses clients, nommé 
Marcus Claudius , et l'engagea à enlever de vive 
force, à l'aide de plusieurs aifidés, Virginie du 
milieu de l'école où elle allait alora. Claudius, 
exécutant sa commission, donnait pour prétexte 
de cette violence que Virginie était la fille d'une 
de ses esclaves. 

Cependant le peuple l'obligea de rendre la 
Jeune fille à la liberté. Alore M. Claudius la ré- 
clame devant le tribunal même d' Appius, et Ap- 
pius décide que provisoirement la prétendue 
esclave suivra son mattre. Les vues criminelles 
du décemvir commencent alors à devenir claires 
pour les plus indifférents. Un tumulte effrayant 
s'élève, k. le suborneur est forcé de laisser la 
jeune fille entre les mains de ses parents. Ce- 
pendant fl déclare que le lendemain la sentence 

(1) Peat-être ett-ee le même que le précédent ; en 
effet, dans les Fastes CapiMint ton coniialat est ainsi 
Indiqué : jép. aaudius, jtp. F. M. N. Cratsin.. BegiU. 
SttbinUu II. roy, k ce ia}et Iflebulir, toL II, note Tl4. 



sera prononcée. Virginius , appdé par iOD frère 
et par Icilius, parait ce jour-là sor le forum , ea 
habits de deuil, ainsi que sa fille. H donne les 
preuves les plus incontestables de la naissance 
libre de Virginie. Mais Appius, dans la confiance 
que lui inspirait le nombre de ses satellttes, or- 
donne à Claudius de s'empara de son escUve. 
Alore Virginius demande au décemyir la penms- 
sion d'interroger la nourrice de Virginie en pré- 
sencede celle-ci seule, « pour se tranquilliser, dit- 
fl, en se convainquant de l'erreur qu'il avait regv- 
dée comme la vérité jusqu'à ce jour. » Appios y 
consent. L'infortuné père embrasse alore tendr^ 
ment sa fillç, saisit brusquement un couteau de 
boucher sur un étal voisin, et lui perce le sein ea 
disant : « Va, Virginie, va pure et libre rejoindre 
ta mère et tes ancêtres. » Appius commande de 
le saisir ; mais Virginius s'enfuit, et rc^ioint ^a^ 
mée. Les sénateurs Valérius et Horatius, qui 
étaient opposés au décemvirat, appellent à ia 
vengeance le peuple, qu'anime encore la vue du 
cadavre de Virginie. Appius ne peut arrêter 11a- 
surrection qu'en convoquant le sénat Cependant 
Virginius avait fait retentir le camp de ses cris, 
et revenait vere Rome en demandant vengeance. 
Les décemvire sentirent que leur puissance ne 
pouvait tenir plus longtemps, et abdiquèrent Le 
sénat décréta à l'unanimité le rétabUssement 
du consulat et du tribunat(ran 449 avant J.-C.). 
Appius mourut en prison. Sekm Tite-Live, il se 
tua lui-même; suivant Denys d'Halicainasse, les 
tribuns le firent étrangler. Oppius, que l'on ac- 
cusait d'être son complice , se donna aussi U 
mort Les autres collègues d'Appins échap- 
pèrent à l'accusation par un exil volontaire. 
Claudius fut relégué à Tibur, alors désert U 
mort de Virginie a fourni le si^jet de plusieun 
tragédies, parmi lesquelles les plus oélèliressont 
celles de la Harpe, d'Alfieri, et tout récemmeot 
celle de M. Latour de SaintrYbare. {Contvrso- 
tionS'Lexicon et Enc, des g, efum., avec addit] 
Appius ( Claudius Cxcus ) , ceoseor, virait 
au sixième siècle avant J.-C. H fut élu censeur 
en l'an 442 de la fondation de Rome, et man^m 
sa magistrature par deux grandes coostmclioDS : 
celle d'un aqueduc, et la prolongation à cent 
quarante-dq^x milles du grand chemin appelé, de 
son nom , la voie Àppienne, U triompha des 
Samnites dans deux campagnes successives, 
quoiqu'il n'eût d'abord pas annoncé de gruids 
talents militaires. En 298 il fut nommé ix- 
terreau , fonctions auxquelles il fût appelé troâ 
fois ; il fut aussi nommé dictateur, mais on ignore 
dans quelle année. Dans sa vieillesse il perdit la 
vue, ce qui le fit surnommer Cxcus, Ayant con- 
servé néanmoins toute son énergie morale, il se 
fit conduire au sénat lorsqu'on y dâibérait des 
propositions de Cinéas au nom de Pyrrhus, 
et il réussit à les faûre repousser. Cicéroo range 
Appius Cœcus parmi les anciens orateun; et, 
dans le traité de Senectute, il fait on ffvnà 
éloge de ce célèbre Romain. 



*APPLBTOi , canuDodore de U marine in- 
^■fte, *fTtit dans te «econde moitié do dlx-Nfi- 
tlime iltBle. n Utts le 7 mut le&i, k une ét- 
endre boUudike commandée par Van Galcn, 
nae baldle déMipérée, dana laquelle le com- 
Bumdaol eoDeml Ait bleue i mort. Ud bitiment 
etwtesU, dont Tan Galen l'était emparé dana h 
ToUinage de 111e d'Elbe, Ait la caoae de ce dtf- 
Unaâ, le conunodore aTsnl TOnla reprendra m 
qaH prétende appartenir ï b marine angUae. 
n ne remporta pai te rlctolre. Legnnd-dncde 
TMcane obtint dâ gooTeniasent anglais le rappd 
d'Apidetoo, dont 11 atafl déncmcié le procédé. 
H^ fl ne fbt pu molna obligé d'indenonïser la 
répnbUque hrltaniilque du dommage cauaé par 
la retraite forcée du commodare, vaincu par 
Tan Galên, et comme ayant lul-mSme Tiolé la 
nentralHé arant la bataille, en eiigeaot la reifl- 
latioa do bttimait en litige. 

CoUJbci, CstaH* rai/nJa,iH-^jBMi>rriif 1**S»- 



APRAXIHE S90 

*Arpvi.nra, mcmbrade h peniitjwfdn, 
ht prMcrIt, en l'an 43 aTaot J.-C., par kl trttnn- 
Tir»; mil» Il partint, ainal que m fiEmine, k ga- 
gner la ^dle. On Ignore ion prénom et mh) tnr- 
nom. Cicéron parled'un Appâlcjnt,etll adreesa 
troia letlrei k nu Appuleln* nommé pruquesteor. 



fOt a 



I. BcrtcDboal, II, n 



*APPI.BTOH iJeite), tbécdt^en américain, 
né le 17 novembre 1773, mort en 1619. DeTem 
paateoT « 1797, il prit te direction dn coDëge 
Bovrdoin , deju le comté du Haine, n prononfa 
dea lermona, et, dani son collège, des diaooore, 
fnqiriméi es 1830 et 1813. 

llkn , JwmittH maçrapUcal imi Blttarital BH- 
H«»rT, HO. éfl.. p. 17. — Hlf IsrteaJ jJMIcil «r Aowdeta 
taUtf, In Eittard-t ^mtrtemt Çmrttrtt BaeiHir, 



AFPOaCOCKT. YOf. GaÀIfMtNT. 

'AFPONT (le comte Jntoine-AotfolpAfB'), 
diplomate autridden, né le 7 «eplembre 1783. 
La famille d'Appon; oa Appon^t, trée-andame 
4ana 1» Hongrie , tire aon nom d'nn village dn 
eomitat de Ifeutra on NilrB , qd lui Ibt conréié 
en 1393, et où tdie poasMe un cblteau. Le 
comte Rcidolpbe, encore tris-jenne, voyagea en 
Italie, où H épooaa te fiDe dn comte Kogarata de 
Téaone, gëoâ«l an tervice de BaviAre. H. d'Ap- 
IM»; Tut eniolte envoyé par l'Aotriclw comme plé- 
nipotentiaire prèa d'une petite coar d'Allemagne, 
^ài» il fut nommé ministre iFloreoce; et enfin, 
ma^ré scajeuiielfce.et grftcei son attachement 
■n prince de HeOemicli, Q obtint l'amlMtesade 
d'Antricbe k Rome, oA il auccéda au baron de 
Letneltern. M. d'Appony remplit ce» fonctions 
Joaqn'en mai 1B34, époque où 11 fut appelé k 
rambaaiade de Londre*, qu'il échangea bientôt 
contre celle de Paria. D occupa ce poêle pendant 
pku de vingt ana, juiqu'en 1849. 

APPVLXiA ou APDLXiA fiKiiB. Kom d'une 
famille plâiâenne, mentionnée dana certaini 
ntanuacrit» on Inacriptloni; le* Pansa, les Dé- 
diM e( les SatandBoi forment les trate tnvndtes 
de cette gau. En l'ao 300 avant J.-C., on Ap- 
poMns Pansa obtint le* booneon da ooosolaL 



•AVViTLBiin (iMiHf), triboD du penpie 
en l'an 371 avant J.-C. H anpéclw H. Fnifna 
CamOlns de l'ap^oprier mw partie de* dé- 
pODiUes de Ttiea. 

ntoa Uvwa, R. — Ptaur^ae, CaMlM, ii. 

'APPVLBivs ( iMtiv» ) virait vers le Stm- 
xUne siècle avant J.-C. D (tal nvoyé en Arie 
en l'an IM, pour a'oiquérir de* eauaei de IImm- 
taité qui réglait entre les demi nds Attale et 

APPULKics {MarcHi) vivait ven b sa- 
Goode moitié du premier sltele avant l'ère cliri- 
tienne. En l'an 45, tl devint membre dn collège 
des augures : Cicéron «crivM alors à Attknè, 
pour a'eicuser de n'avdr pa , k canae de sa 
manvalae santé, aaaiater aux lUes donuéei k 
cette occasion. Appnletos fut appelé k la qoe»- 
ture en l'an 44 avant J.-C. Brutn* trouva en 
lui un appoi, lorsque, après le meurtre de César, 
a ae rendit en Grèce et en Aiie : fl en obtint 
des troupe* et de l'argent. Proscrit en l'an U, 
sona le triumvirat d'Antoine, Léplde et Octave, 
il parvint k «e réAigler en Aaie, etftitctkargéptr 
Brutos de gomemer te BHhynie. D j dcncin 
jusqu'k te mort de œ Romain céUbn. 

* APPrLBius(i>a)ui>). rojr. Puna. 

* APPULBIDS {SatitmiMu). Vof, BAi n a ïuHU i, 

* ArpDLHTiB ( Sexiwa ), consul, vivait dans 
le preader liède avant l'ère cbrétienDe. Il de- 
vint consul <9i l'an 39. Il alte ensuite en Espa- 
ffte ai qualité de proconsul, et y rsanportadei 
victoire*, sur lesqueile* on n'a point de détails, 
mais qui lui valurent le trfmnpbe en l'an 3fl 
avant J.-C. 

■ APPULKim {SexluM), oonsol, vivait dans 
te premier siècle de notra ère. H Ihit élevé au 
consulat dans l'année de te mort d'Auguste; et 
il fui le premier, avec son collègue Seitus Pom- 
pée, k prêter serment k Tibère. Mon Cassini lui 
donne le titre de parent d'Auguste. 

Foljbe, XXIil.M. — T^U'C.V.SL — QctroaalAlUe., 
I[l, It. - *pplril,i}* StflD CHHH. -Mo* CSMhM, Ul. 
XXX , 1. VI, n. - SueiaiiF, .^ivmM. IM. — Tulte, Ait- 

APRAXIHK, famille noble et ancienne de 
Russie. Son iûnitration date de Fccdor M*t- 
vfiivrrca , comte Apraxine , chef dn collège de 
l'amirauté, et amiral général de Russie, l'un des 
sénateursde l'empire de la première nominaticai; 
depuis 1700, l'un des principsui collaboraleors 
de Pierre le Grand dans l'accomplissement de 
ses vastes projets, surtout dans la création 
d'une marine. Né en 1671, Il fut élevé m 1710 
i te dlgiité de comte de l'onpire russe tt de 
coosdlkr pivé, en récompense des puai» sv- 



931 



APRAXINE — APRILE 



vices qu'il avait rendas à son souverain dans 
la nbnvelle organisation de la Russie, de la sa*- 
gesse de ses mesures administratives, et de ses 
succès contre les Suédois en Ingrie et en Es- 
thonie. H mourut le 10 novembre 1738. Son 
frère, Pierre MATvâEViTCH Apraxine, servit 
aussi dans les armées russes sous Pierre le 
Grand , et parvint au grade de lieutenant géné- 
ral. Après avoir pris part à la guerre de Suède, 
il Ait envoyé en 1703 contre les rebelles du 
Volga , et concerta si bien sês mesures qu*en 
très-pou de temps il reprit Astraihan , et saisit 
les citefs de la révolte, qu*il envoya à Moscou, où 
ils furent exécutés. Pierre Apraxine mourut à 
Saint-Pétersbourg en 1720. 

Le comte Etienne PoKooROVircH Apraxine, 
feld-maréchal , fiit un petit-fils du grand amiral. 
Dans la guerre contre les Turcs , qu'il fit sous les 
ordres du feld-maréchal Munich , il avança suc- 
cessivement jusqu'au grade de général. Uni d'in- 
tentions et d'efforts au vice-chancelier Bestoujef- 
Riumine, il l'aida en 1748 à renverser le comte 
L'Estocq, auquel Elisabeth devait en grande partie 
son élé\ ation au tn'ync, et fit ensuite partager à 
cette impératrice irrésolue son Inimitié et celle de 
Bestoujef contre Frédéric TI. Elisabeth prit alors 
parti contre la Prusse dans la guerre de sept ans, 
et le comte Apraxine reçut le commandement 
d'une armée de quatre-vingt-dix-sept mille hom- 
mes, avec laquelle il traversa en 1757 le ter- 
ritoire de la Courlande, et entra en Prusse. 
Memel se rendit à lui , par capitulation , le 5 août 
de la môme année. Dans l'espoir de tirer parti 
de l'extrême indiscipline des soldats russes , et 
trompé sur leur nombre par de faux rapports , 
le feld-maréchal prussien Lehwald l'attaqua avec 
des forces inférieures à Gross-Jaegemdorf, le 
30 août suivant. Secondé par son artillerie et par 
le général Roumantsof , Apraxine repoussa l'at- 
taque, et remporta sur les Prussiens une victoire 
complète : après une perte de trois mille hommes, 
ces derniers se retirèrent à Wehiau. Les Russes, 
profitant de leur victoire , auraient dû les pour- 
suivre, et à Saint-Pétersbourg ou s'attendait d'un 
instant à l'autre à la nouveUe de leur entrée à 
Kanigsberg; mais averti par Bestoujef qu'Eli- 
sabeth était malade , et connaissant l'admiration 
du successeur présoinplit pour Frédéric H, 
Apraxine craignit de se mal recommander à ce 
dernier en poussant plus loin ses avantages. H 
s'arrêta dans son camp , et évacua la Prusse en 
septembre , pour prendre des quartiers d'hiver 
en Çourlandt;. Mais Elisabeth , dont on attendait 
la mort, se rétablit, et, irritée de la conduite 
d' Apraxine et de Bestoujef, elle leur fit foire leur 
procès. Le feld-maréclial fut rappelé, et tenu en 
prison à Narva : le conseil de guerre ne trouva 
pas de motif suffisant pour prononcer contre lui 
la peine capitale , mais il mourut avant que son 
sort fût décidé. La Biographie universelle pré- 
tend qu'on ignore l'époque de sa mort : elle 
arriva le 26 août 1760. [i^nc. des g. du m.] 



Entiiklopedeekêtkif Lexiàorif t U, p. 4M.* Haleoi, 
lAben Peter s det Groêun» II, it, IM , tIT. 

ÂPRÀ^ DB M41llf9¥ILLETTB {J^q^'Bap- 

tiste- Nicolas- Jpi^nis p'), marin et hydrographe 
français, né au Havre le i 1 février 1707, mort \$ 
r'^mars 1780. Il étudia à paris les mjahémati- 
qHes, et fit en 1726 sa prèiqière campagpe sof 
le vaisseau le Maréchal d'Esfrées ^ ou! éclioua 
s^r la c6te nord de Saint-Domio^oe. Il fit ryn des 
prenuers usage des ÎQfttnmiieAts à ré(lexion in- 
ventés par Bradley, et rectifia, avec on octant, 
la latitude de plusieun poîats daqs #a traversée 
à la Chiite. CH he^xw\ essai |ui «uggéra l'idée 
4e réunir et de ooiTtgér toutes les cartes (|e 
llnde. Ce travail, qui dora trente aqs, parut 
en 1743, sons le titre de Neptune oriental ; 
2« édit., Paris, 1776, «tl. (fhfol. Après 8^ moit 
on en publia un supplément ^Tec W cartes et 
les mémoires qp'il av^t laissés en piM^e ina- 
chevés, On y troqve des ipdicatians précieoseï 
pour les navigateurs sur les côtes de Malabar et 
de Coromandeli sur le golfe d\| Beogale, les 
détroits de Malacct et de la Sosde. D'Alrymiik, 
hydrographe anglais, a fourni un grand nombre 
de communications utiles k cet ouvrage. On doil 
encore à d*Après : Description et usage <f^un 
nouvel instrument pour observer la hngt- 
tude, appelé le quartier anglais; augmenté 
par Bory, 1751 , ii-12. D'Après employa lcf»r> 
mler la méthode des distances du soldl à b lune 
pour déterminer la lopgitude. Capitaine du Glo- 
rieux, O coQdoisit ap pap de Bûnne-Kspérai ce U 
célèfare astronome de la Caille, avec lequel il sa 
lia d'amitié. Après une courte interruption il re- 
prit ses travaux hydrographiques , et M nommé 
en 176t directeur dn Dépdt des cartes et pUns 
de la navigation des Indes, plaee qa^il eonsena 
jusqu'à sa mort 

Metatiou d'un voyagé auM Uet éê frmmeê «€ dg Bmih 
bon (dans les i9énoire« présfotét è ràcadéinic du 
fcc1«nce« , vpl. IV ), — Journal hittorimtm fait au ttif 
de Bonne- Espérance par feu M, rabié dé la Cailie; 
Paris , n<t. 

* ÂPRiès , roi d'Egypte, flls de Psamnuthis. 
C'est le Pharaon Hophra de l'Éerilare, et le Va- 
phrès de Manétlion. Il succéda à son père ven 
l'an 693 av. J.-O. Au rapport d'Hérodote, il fi- 
vra une bataille navale aun Tyriens, rétaUil 
la domination égyptienne sur la Syrie , et «lli 
guerroyer, mais sans suceès , contre Cyrène. H 
fut détrOné par Amasis vers Tan &69 avant J.-€. 
n avait encouru la haine des Égyptiens , et , sar 
leur demande, Amasis le fit périr. 

H«rod., IV, IM. — Dlodorc, I, 6S. 

*APRiLB (Joseph), musicien, né à Naples 
vers 1746, mort en 1798. C'était un eontraKiste 
habile. Dès 1763, il briUa sur les principaux 
théâtres dltalieet d'Allemagne, à 8tuttgard,MRan, 
Florence , et enfin k Naples, où 11 se fiva. Aprile 
était très-bon professeur de ehant. On a de hd 
une Méthode italienne de ehant, pul>liêe oo- 
suite à Londres ehei Brederis, et à Paris, dm 
Carii;on7 trooved'exceUeBts «MKieesdesoM§t. 



939 APRILE — 

Fclli, BioarapiU milnrteUf do Martetm, — Baracj, 
prtirat Stalt af Mutie In llalf. 

iVROHi (Genj), nom d'une gent ruMlne. 
plébéienDe, qui commença t m (Ure conualtre 
vprs le cinquième siècle avant l'ère chrétienne, 
et dont Toici leK membres le« plus cdèbres ; 

«PKONijt, leminB de Pliiutins SiJvanus et 
fille de LuciuB Apronius, viTail aoug Tibère au 
premier siècle de l'ère chrétienne. S'il en faut 
croire on passaite de Tadte, son mari la Bl pé- 
rir en la précipitant par la fenêtre. Lea caases 
de cet acte, dont Plauttus m dé^dit en ré- 
pondant à 'Tibère qu'Apronia s'était luieidée, 
sont restées tocooDues. Void, au surplus, cette 
partie du texte de Tsclte : i>er idem temput 
Plaulius Siluaniu, prxtor, incertis eaussii, 
Aproniam coriju'jem in prxceps jecil : trae- 
liisque ad Cssartm ab L. Apronio socero, 
taibata mente respondtl, lanquam ipit toM- 
no gravit, atque eo ignana, a tuor sponte 
morJemiumpiiiieMI est au st! question de cette 
lui tragique d'Aproaia dans Quîntiliea. 
Ticiie, Atm., Ub. iv, n. - galaUlIcD, lu. t\i. c 1, 

apKOHIAHCa [Vipiamut), consul, nfait 
vers la seconde moitié du premitr siècle de l'ère 
ctirélienne. Il devint coasul en &9, sous Néron, 
dans l'année méroe où cet empereur Ht tuer sa 



APBOKUvrs [£ucltu-AtfHriui^»cu)irftu), 
préfet de Rome en l'an 339 de J.-C. H fut ap- 
pelé à cette dignité sous l'empereur Julien. Un 
lies Taita de son administration, c'est la rigueur 
qu'il dpploya contre les enchanteurs, 

'APROKlua (Coiiu), tribun du peuple vert 
le doiutème siècle avant J.-C 11 fut appelé an 
tribunal, après l'abolition du di^mvirat. 

APROHiiis ( Quinius), Sidiien, vlvail vers la 
seconde mmlié du premier siècle. Au rapport de 
Cicéron, il fut le seul de tous les habitants de la 
Sicile qui M rendit complice des exactions da 
Verres. 

Cl^t^ron, M rimm, I. ttl, c n >t im. 

APRONIUS (Ludiu), conEid romain avec 
AuluBVibiusHabitus,randeRome76l (de J.-C. 
8). Il servit tous Drusus contre les légions mule- 
vées en Pannonie. Lieutenant de Germaiiicus en 
l'nn 14 et 15, il obtint i celte occasion les hon- 
neurs du triomphe, et fut chargé en l'an 10 d'ad- 
ministrer l'Afrique : il iotruduisK alor» parmi 
ses soldats une sévère disdptine, et Rt avec buc- 
fH la guerre contre Tacfarinas. Mais il futraoïnii 
hr^ureux contre les Frisons, qui le battirent lors- 
qu'il passa en Germanie an qualité de propi4- 
leur. On perd sa trace t partir de cette époque. 
— ludtu AraoNivs Cnuaiig, son 61s, fut él* 
consul .ivec Calignla l'an de Rome T91 ( de 
J.-C. 39); ses deux «eurs Apnmia fiirent ma- 
riées, l'une à IsatuluiG^tulicu», commandant 
ile$ légions de U haute Germania, et l'autre à 
l'Iautius Silvanus, préleur de Rome en 34 de 
J.-C.^ Voy. APROHitl.FoDr échapper inné juste 
condamnation, Aproidai a'ovrrit ka vctaei. On 



1^X1,19. 



l..!,» 



I. •«.I>71 



APROSio (J,ui}t, puis Ani/elico), connu 
aussi S0U9 le nom de /lire Klnjimif/e, iiéàVin- 
timilla le 19 octobre 1607, mort le 13 février 
i6Si. Al'tge de quinze ans il entra dans l'ordre 
de* Ermites de Saint-Augustin, et, après avoir 
habité successivement les couvents de Génei , 
Sienne, Honte San-Savino, Pisa, Trévise, Feltre, 
Lesioa en Dalmatle, Venise, Murann et Ha- 
palla, il vint s'établir an 1648, dans sa ville na- 
tale, où il tbnda une bibliuttiéque qui porte son 
nom. Aprosio écrivit tous ses ouvragée sous des 
noms supposés ; les plus connus se rapportent 
à sa Polrtiuqv» contre le poète Sligliini à propos 
de l'Adone de Marini ; ce sont ' Il V'iglio (le 
crible), entico dl Mtuollo GalUloni da Te- 
rama lopra U Mondo JVuoro del Cav. Tom- 
ituuo Stigliani da Matera ; RosloA {TTéiite), 
ia37, in-lS, c'est une critique du premier chant 
du Mondo Nwtvo, du poète Stigliani, et le nom 
de Matotlo Balistoni da Teramn, Que prend id 
Apn»io , est l'anagramme de Tbmmaio S(f- 
gliani de Matera. Stigliaai ou son (ils , ayant 
répondu au Vaglio erilico , par /( Molino ( le 
Moulin ), Aprosio répliqua par II Buralto { le 
Dlulloir ) , replica dt Cnr(o Gallstoni al Mo- 
Unn del sig. Carlo SHgliani; \ealse, 154Î, 
in-1?, et par II Boita, omero plelra di Para- 
gone, che mastra t furll de cov. Stigllani 
nel Mondo Auovo, di Sapricio Saprici , qui 
parait n'avoir jamais été publié ; — L'OccMale 
xtrilvlalo ( la Lunette brisée ) dl Setpio Gla- 
reano , per risposia al sig. eav. Tommoio 
Sfijiin ut; Venise, IMI, In-li: c'est une réponse 
ti l'ouvrage de Stigliani contre VAdone, Intihité 
rOccAto/e; — La yeriapof/tfo{ le Fouet poé 
tique) di Saprieio Sapriel, lo Seantonalo Ac- 
eademico F.teroclito, per rlsposta alla pritita 
censura drlV Adont del eav, Marino, /alla 
dal cav. Tommaso SHgliani; Venise, 1643, 
in-12;— fi l'ernïro (l'Ellébore) Apolojin di-Su- 
prldo Saprici per risposta allasecondaeensura 
deU'Adone, etc.,! part.; Venise, te4a-l(>47, 
in-13. Aprosio.a donné te catalogue (incomplet) 
de sa bibliothèque (Bit/io(Aeca Aprosiann; Bo- 
logne, 1673, in-12, et qudques poésies italien- 
nes, dans les Poésie degli Accademlei in/er 
condidi Roma; Venise, te7S, in-13. 

a\iaiAtB\.scTmiiriLiBiiH.~iiifn!i\,scHtioTtiitaa 

LiguTla. - OUoliil. .«lAdimui flffUliciin. - Miiiii- 

■APinoVKM OU aRiBoVEW {Théodore 
Van), peintre hollandais du dli-septième siècle. 
Il imita la manière de Teniers, sans atteiiidre 
néanmoins sa fermeté de pinceau, et réussit ilana 
les sujftsd'iotérfeur. Le musée de Dresde posséda 
un tableau d'Apshoven ob sont représrnlés îles 
«ufs, des frutts et du vin. Houbraken ou Vaq 
Gool m disMt rien do eo peintre. 



0S5 APSHOVE» 

Calrrlt i— lattleaur Ot Drtldê. - HitlH. ffoW 
^UfKHKHUI KBBtUtT-lAatlim. 

iPSiaBS ('Ai^iviic), rtiMevr, uttr tit G*- 
dan ea Phéolcie , vlTait tet* la Kcondfl moitié 
du troUlime litcle. 11 éuft en eonséquenee cod- 
lemporïin de reinper«iir Msximln et de Phl- 
lostrate , qiri pirle de lut ktoc tv^. B vint pn>- 
fMser à Alhènra, ri (iil âevé pin» tard *ui 
honneurs du consulat. On ■ de lui : ttivr^ ^rint- 
(Kxi) (j4ri rhitarica), et un autre écrit motni 
important, lotitulé Ili^i vin laxr/fxn<j]fiivpi 
npô«lii|idiwv (figurais Qttmitiona], imprlméi 
touR deux dani lei Rhéteurs grecs d'Aide. Hais 
si l'on en croH Ruhukenlus, on aurait attribué k 
Apsines une partie de la Bbéloilqne, non re- 
trou<rée,de Longin. Wali dintnll c«tle partie sus- 
[tecte de sa nouTdie édition dei Rhetar. Grmc. 

SaMu. Rm4acU, p. (T. ~ K\t\, BMlt. Crmc.; \tatL, 
im. - WllI, BÀml. Ctbc,, tdL h, p. U> et ilUl.: Bt 
cl Mil. - Wnlerminil. ^vcItUHU d*r Btraltiamitil. 
•^ Tielj, Roi SnetehfldU «*r cUuiUctm» JUtr- 

UimuitmmueÀafl. 

ÂpnHH ('a^vik). rttétenr, rlTtit, i ce qua 
l'on présume, '*ers le qottrîtow sfède, soiu 
Constantin. Ot a Ueo de tnpposer qu'il est idoi' 
tique avec un Apsines qui professa k Laoédé- 
mone ^ écrivit nr Démoathtee. 

ÂPSTBTCa ou AÏBTmTr» ('A+Upioç ) , Wp- 

piatre grec, Dstif de Prose ou de NIcorDédJe en 
BilliTnie , snÎTîl , an rapport de Saidas, Coastan- 
lin dans son expéditioD anx borda du Danube. 
Maia on n'est pas d'accord ror la question de sa- 
Toir s'A s'o^t id de l'eipéditioii îe Constantin le 
Grand en 313 de J.-C., on de celle de Constan- 
tin iVPogonat, en e71deJ.-C.Sprengel adopte 
la dendère lersion, qui est inadmisslUe; car Ap- 
syrtu» est cité par Végète, qui vliait an qoatritnie 
ou cinquième siècle de J.-C. H sTait écrit sur les 
maladie! des cheraux (InniiTpiiiiv Bifiiiov) et 
un traité de looiogie [ 4>uiniiv xi^ tûv ahfiv 
'Alâyun ), en quatre livres. Il n'tÊX reste que 
quelques extraits , conservés dans ta collectkm 
des vétérinaires grecs. Cette Golleciion,entrq)rise 
Iiar ordre de Constantin Porphjrogéntte (945- 
9'jO), parut d'abord en latin, i Paris, 1530, 
in-fol., puis k itSle (Simon Crriueus), 1537,in-4°. 
n en existe des traductions italienne (Venise, 
1543, 1548 a 1559, in-T), lV«n(B[se (Paris, 
156.1, in-t") et allemande (Xger, 1571, in- 
fol. ). H. 

Fibricloi, BWtotlMca gnKO, tbI. VI, p. tu. — Bil- 
kr. AIM. Jfdt. prati., L. I, p, tm. — Spreacrr, niitaln 
da fa .iuaeelm. - Chaulant, UmilmA ter BBtIur- 



nnii^. lin, m-i». 

américain, né k Boatonenl733, mort en 18IB. D 
acheva le 17 avril ses études en Anfdeterre, et se 
fitadmettre au collège des jésnites de Cambridge. 
n y soutint une controverse célèbre avec le doc- 
leur Mayow de Boslou, relaUvement h la mission 
deê éréqaes dans l'Amérique sfplentrion^e, et k 
Apn>pagdlfon de l'Evangile. lHùtfteaknàeCn»!- 



- APULEE 936 

don et prébendier de FiBsbdTj. Emojécommc 
mîsiicmnaire, dans le Hassaehasets , par la So- 
ciété de ta propagation de l'Évanglte, Il tada 
une égUse dan» cette ygvinee, rt j lij wuiit tids 
an*. DeretoorenAn^elerre,!! ttatappcM kde 
hautes TonetlMU eedMattiqiMa. On a de lai , 
entre antros aavragas : Contpvtui nom edi- 
tionii BittorieorvK vetemm tatinomm fui 
txtant ofldiluni, Ua dttpommdm, «t praor- 
dine tempomm el rerum ierie, imlegn» 
Corjm* componal Bistorim taerae el orles- 
talls, /abvlotm et henriex, grmcK et n- 
matue, tjb orbe eondUo ad exvtdltait taipe- 
fii occidentalii et Initia regni IlalUt. Tmn 
tingvlontm tartptorvnt HUtoria lUeraiii, 
et ajinotaiUmiàui philologiei* oKçliee coiu> 
eriptis; wtiectii nvmmlt tatulitqut ehranu- 
logieis etgeographteit; Londoa, 17^0, fai-4*: 
l'onvT^e resta Inadievé; — qnttacM^w ificl- 
gées en 1778-79 contre CfUtoo, qni aiUthri- 
même l'élt^. 

^ttirlam MetranHeml DUUeman. — MiafrapUit 
IXcHimnT qftAi Uttmf Jmtktrt V Cnal «rttata ^ 
Inbatt. - Catalaitt i/ frialad Mtatt M Oi Mrliat 
Miamim,ltu. 

APDLiK,AvcLMiiiB, APruiAim (ùteha), 
«crivain latin, naquit vers IIS de J.-C. \ Hà- 
daure en AIHque(I), oti son père Aalt dnunvir, 
et raonnit probablement k la fin dn rtgne de 
MarcAuriJe. B étudia d'abord k Cartbage, prà 
k Athènes ; il visita les prindpalea conMes A» 
l'empire romain, se fit Inltin fc divers rnjs- 
téres, et vint enfin k Borne s'établir comme sn 
cat et orateur. Cependant il quitta Uentdt Borne 
pour retourner dans sa patrie. Dana on vojife 
qu'il fit k Alexandrie , il tomba malade ta route, 
et fut soigné k Oea ( TripoU ) dans la maiua 
du jeune Pontiano*, son ami, dont D épousa b 
mère, Pudentilla. Accusé devant ClandiDs Uai- 
mua, proconsul d'Afrique, d'avoir «inployé 
quelque sortilège pour gagner la main de cette 
riche veuve, Il prononça nne célèbre Apologie 
qui nous a été conservée. Mais, «n butte tas 
persécutions des parents de PndenUDa, et ne w 
croyant plus a sAreté k Oea, vint •efiio'dé' 
finitivemenl k Cartfaage, OÙ ses ooBdtorens tii 
élevèrent des statues, pour honoRr d'âne m» 
nière éclatante le talent de roralenr. 

Apulée avait bMDCoop d'éloqnenoe natnrtlle; 
il était dooé d'une imagination vive et enjovée. 
Ses ouvrages respirent un certain tOTstidnDe 
qui rappdle les doctrines de Téctde Déof^tiw- 
cienne. Di sont remplis d'archalamea, de loo- 
tions inosHéM, et écrits dans un style qof n'ot 
paa toujours pur, ni exonpt d'enflnre. Son oih- 
vrage capital a poor titre : Metamorphoteim, 
leu De Atino ourm; l'épUbète oweiu n'aâé 
ajoutée que pins tard, pour indiquer le mérilede 
cette espèce de roman. Telle eat du moins l'ofj- 
nka qui résulte de ce passage de PHoe k Jeune 



:'nt («niiKil «polM i-ippcUe la ■»■! qailIlKlIi U- 
■t-KMiU* Ht Sn^^CfMlw. 



(H, 10) : Ammpara tt aeeipe auream /ù- 
bulOM. C'nt dans ce Km qne l'ituteur nooi 
apprend le nom de m» pin Thésée et celui 
de sa mère Salvia, parente de Platarqoe, 
ainsi qne plnileurt particoiaritée peu probaket 
de sa vie, entre autre» qell ne «avait ps* <d- 
eon le latin quand D Tbt t Borne, et qnll «tait 
ai paune (pill mit ai çige aet fêttatenta ponr 
payer le* IMi d'tnitiatioQ aux mjitèrea d'Otliii. 
Le principal penoonage de Vâm d'or eit on 
imaaaéLueiut, qni, plon§é dana toot les Ticea, 
est changé, par panlttoii, ea m lue i pnia II atrira 
& réai^iGence, etredeileat bomme. Ceetna t>- 
Ueau piquant de* mtem (la aeooMd alède de J.-C. , 
et un exemple de ce qu'étaient lee/iMa miU- 
*ienn«f . L'épiioda d'Aiooor et de Pajdté, qn'oo 
trouve dan* l'Jne d'or, a ^^imlWpiriHiilmlijM» 
La Fontaine iHerder le regarde comme un chef- 
d'ceune de romancier. On prétend, lana motfTa 
Talai)(ei, qD'Apolée a anpïviité le eanevai de 
ton roman ï DD écrit de Lnclai (AoÙNiK fi 'Onoc ), 
ou ï nn HTTe plu* «Dcieii de Ludea de Patraa 

(MiTOiuipfMMMvXiTac ). 

LesautKioiiTTagead'Apnléeaoïitil'^poJofla, 
MU OraHo de Magia ; c'est la défente qne l'an- 
leur avait proncncéeponr aelavardureprocttede 
magiden;on;tnH>*edea remaniements corien 
■UT la ma^ et la rdligton de* ancieiie : ettte 
apologie ae distlngae des antres écrits d'Apulée 
par la pnrelé de son stylej saint Augustin ( De 
eivUate Del, vm, 30 ] l'aïqwlle eopiotitttiita 
et dtaertittimo orattoi — 1° Floridei, oa 
itcatH de utorccAus dtoUi on d'extraits dea 
discours d'Apulée; — 3" De deo SocratU, dis- 
sertation remarquable BUT lea dlflïraites classe* 
dedirinitéa et IraircMnmunicBtionavecles hom- 
mes ; rauleur place les démtau des Grecs dani 
la r^pon la pins élevée de l'étfaer, séjonr Inter- 
médiaire entre les habitants célestes ri les habi- 
tants terresles :■ Us sont chargés, dit-D, de trans- 
mettre dea prières aux uns et des dons aux au- 
tres, en échange de ses priires ; chaque homme 
est entouré d'un démon, génie on prdioi invi- 
sible de Ks actes et de ses pensées. ■ Cetralléa 
été violemment attaqué par saint AognstlD ; — 
4* De dojmate (De kaàtludine docMnantm) 
Platonis , tibrl Ires, espèce d'introducth» à la 
piùlosophiede Platon. Le troisième Hvre, intitulé 
llef i 'Ep|j,i;viEcc(, Seu de Syllogitmo calegorico , 
a passé, quoi qu'à tort , pour Tsuvre d'nn gram- 
mairien du troi^ème ou quatrième siède de 
J.-C.; — i* De rmtndoi c'est une paraphrase 
do traité llipl tiofUN, attribué à Arietole; — 
6° quelques épigrammes recueillies dans l'.4nfA»> 



logielaUne (Burmann,Ul, 99,174,119, 330, 
331). 

ApLdée était un écrivain très-fécond. La dmI- 
tlé peut-être de ses ouvrages ne nous est pas 
parvemie. An nombre de ses écrits perdus, on 
citei Derepubltca; De mutiea; De arithme- 
tiea; De proverUU naturala quxittonei, et 
une traduction dn jpMdon de Platon, Qoant au 



traités 1 atM De virHittbiu herbarwn (I); De 
arboribut; De betoHiea; De re nalica; Lu- 
dicra Medieinalia ; Bernetia TritJoegUH 
ÀKlepiut, Hve De itatura Deonim dialogus ,- 
SotU) iphmrt! Pflhagoricx ( publié dans Bar- 
thius, Adtertafia, VII, 30}; Aaechomenos , 
petit poème erotique, imité de Hénqndre (dans 
Baudiui, Amorei avec les Priapeia de G. Sciop- 
p; Francfort, lAoe, io-i3); De notU aspi- 
raltoHli et dipktiiongit ; De ponderibut , 
stertsurit ae li^ptlt ( dans le supplémeol des 
(Bcvre* de Heaue ; Venise, l&&g,ht-fol.),il*^>- 
partiennort i des auteurs homwiTmes. Vof. 
ArmÀa (L. CxcUtut iOtiutUunu et Plato- 
nteiu). 

La pronière édttlwi d'ApoUe M puldiée à 
Rome par Sewruhejm et Pannarti , léOV, 
in-lbl.; la meilleuTe est ceJle d'Oudendorib, 
Lejde, 17R&,vol. 1, continuée par J. Botscba, 
Oid., 1S33, vol. 3 ri 3; ri la plus récente esl 
cdle de G.-F. Hlidebrandi Leipilg, 1B43, In-». 
— L'Ane iTor a été traduit dans presque tontes 
lea langnei modernes; la dernière traduetlon 
franfalie est cdle de V. Bétolaud , PaiU , I83i. 
tn-a*, dan* la coUecliMi de Panckoocke. H. 



APiTLKics ( CeiMUt ). Vof. Caum. 

AFDLUva. Vof. Lecm* Bubabus. 

apulAb, apiilbicb(£. Cteeliiui Hinvlia- 
RNi}, grammairien latin, cooftMidj quelquefcds 
avec Apulée de Hadaure , est l'auteur d'un on- 
Tnge De orthographia, publié pour la première 
(bis par A. Mal; Rome, 1S13, lu-g*. Oa lulattrt- 
boe aussi : De nota aipiraHoniM, et De di- 
phthongis , deux opuscules publiés par Osann , 
d'après un manuscrit de WolTenbiittel ; Danns- 
tadl, ISU, û>-S°. Selon Madiig, le Trailé de l'or- 
thop^itie est d'un auteur du quiniième siècle. 
H. 

Kidirlf, Opuêemia ataitmitm. - Ohsb, iliru ttha, 
Jakrt. lUr l-ÂUoloclé, lUO. f 

'APFLÉB, APDLRirs, naturaliste latin, 
surnommé Plotontcus, appelé aussi Lueitu 
Apuleiiu Barbarua, quelqueColg confondu avec 
le précéclent, paratt avoir vécu au quatrième siè- 
cle de l'Ère chrétienne. Il est l'auteur d'un ou- 
vrage sur les plantes, intilulé Berbariumoa 
De medicaminibut herbarum. Cri ouvrage , 
ai partie extrait de Dioscoride et de Pline, est 
divùé ai cent vingt-huit cha[ritres, dont chacun 
donne la description succincte d'une plante, 
avec l'indication dea sinonymes et de ses pro- 
priétés médicales. Il a été imprimé pour la pre- 
mière Ibis i Rome, petit tn-*°, sans date, par 



939 APULÉE 

J.-P. 'le Llgnamint. Cette édttlon, trÈs-rsw, 

eominm^ de <xnt lepl (tnlllFta, atK iIm pï- 
vurts BUT botG, B été dMiée m cardinal Juin de 
laRoï£re,pIiutânlpapeH>us1en<irn de JnlesII) 
le (itre commenee ainsi ; Ineipil tier^rium 
Apulei PlatoMciad Marcvm Agrlpp/rm. (Vog. 
Dlbdin , supplément i U BiMafJiKa Spence- 
riana ). Gabriel Huinelbrri; fit rétnlprimer cet 
oufrage avec des coinmpntafreA; Itlnn, 1537, 
in-i". On le trouve sowl dani ploiieors édtlloM 
d'Apulée de Hadanrp, dans la eoUeetion aldine 
des médecina latins; Tenise, IMT, li]-f(il,,et 
itansc^ltfi d'AlbinnsToriout; Bile, ibiS, In-rol. 
La melllmre Mltfon eot celle d'ACkermanii, dans 
soD ParabUium medicamcntorwn scriptores 
antigut ; KorembnK «l AKdorf, 1788, In-e*. U 
en Misie une tradactioa anglo-saxonne dam les 
manuscrits de Fr. Jiinfas , de la bibllo(h*qn« 
d■0^^o^i. H. 

nu, 1 r^iILI. dM ceeponlcn. — 
- Clraolint , BanSbHtk dn- M- 



'lOnCTR {Sttphantu),tam latiniit d'iî- 
htnne rit V Aigne , tenvsm rrançals, natirde 
Itraiirait oo dr Boiirp*, mort, soivant de la 
Monnoje, en la.M, Il «ervit d'aboni dans les 
armées de François 1*', d se livra ensuite i \t- 
Inde des toiences. On a de lui : /n omnei C. 
PtinHSemniHnatttratif hMorim argvtUMmi 
scrlptorisliArosStephant Aqvxl Bituricriult, 
viri egiieslrii , commentaria ; Paris, 1530, 
tn-fol. : c'est tm commiTitaire mAlkicre, em- 
prunt en grande partie ictM de RhenanuS; ^ 
les Commentalra de Jula Céaar Iratulaiet; 
Paris, i53l,ln-ft>1io, et I54fl, M-t:, d«dléa,aiBil 
que les conmientahes sur Pline, ï CbatMt, 
atnfral de France; — SinguHtr trailé de la 
proprtéU des tortue», atargols, grenouilltt 
etai-nt^auxjVaiitva L^an, IS30. H. 

le HlfiiM d( 



T. I.l" 



ttjlr. 



\iIVAttSntKTK. Yt»/. Fabkice D'Aaiiiiu>n- 

DCTTE. 

. *a<(iiÂMHS(jf<irMlai), dominicain rlpro- 
TsfMur de UiéolofEie, mort en 1&91. Il prulcssa 
la méta^ysique à Turia, Venise, Milau, Raples 
«t Rome. Il Ht plusieurs ouvrages sur la pliilo- 
•ophie d'Aristole et la stolastique. On a de 
lui entre autres : Oratio de excellenlia sacrx 
theoioçix; Turin, 15S9, in-4°, et Naples, I57Î, 
\a.-V;^LeetioituminprimamPhilofopkiam, 
ut diei lolet, Principium; Naples, 1571, et 
Eoroe, 1575, in-i" ; — DUueidalionei (n XII 
llbroi primée PhiUaophia: ArlstolelU ; Rome, 
IS84, in-l°; — Formalitala juxta Doctrinam 
D. Thomx; Naples, laos et 1023, io-fol., 
Ouvrag« commencé par Alphouse de Marcfao 
d'Ave rsa. 

Miiioi-lirm, .trrtfort itllalla, t, «17. - Qatiil f1 
Rrhiril. .Vcrip'oru orilinii fruiltcalormi. II. a». 
AQVATIVA. Fo^.ACQUjITIV*. 

AQViLÂ, pméljte juiT grec, tiadocteui de 



- AQUILA »W 

rAndm Têatanmt, vivait vers kfindopniniet 
«Hde Je notre en. Lea senla reusrlgnenMBU 
qvonoDsaTonaaurlBiooaaont ététraosmiipar 
saint Ëpipttane, «oirwi astes jwàittmt, dans 
usa ouvrage De pondêrUtu et fn«na«rl«, c it. 
9«l0D lui, Aqnila était un païen, origîiHirt de 
Sin<ipe et parent de rençemir Adrien , qai lui 
confia le «oin He reblbr JAruMleiH. U ; ominut 
dei dirétienit se icntit attira vers leur reJipoo, 
et se fit baptlMT. Comme ta oonverwoii ne pvl 
le fMre renoncer k son octupalioa favorite, i'é- 
Mde de l'astroloitle , il fut etriu de la oonuni- 
Dton chrétienne. Pour ae Tenter, il ae Bt dnna- 
cire , et rlnrlnl un jair télé. Il s'appUqsa alonà 
l'étode de la lanane hébraji^ic , et fit i l'usine 
de se« Douranx con-HipomialrM, etptnir leCiÀc 
regretter de cent qui l'avaient repouwé , une 
nanvelle tr«daetioD de la Itible. Il serait aua 
dlRldle de faire antre diose que dea eoujectucet 
anr cee détails tn^ peti authentiques. Tout tt 
qu'on sait, c'est que saini tr^nëe die fréqivin- 
meM la fertloB d'Aquila dns an livres contre 
les hérésies, écrits entre les années lia tt \':», 
ce qnl Itail supposer qne cette venioa eiistaH 
depuisqudqne temp<i; et il afalla snsdoateniM 
qnarantaiDe d'années poar qn'elle fut iffaDdne 
dnn.i lea provinces éloignées. Mais on ne saurait 
doutei de t'assertlon de saint Ëpiphane, que celte 
traduction a été entreprise pour plaire aux Juift, 
qni commentaient i dédai)çner C4^1le dos Scplanle, 
parce qu'elle n'était pas assez titti'rale , et qu'Hi 
l 'a v,-iil surchargée de gloseit. Celle d'Aquilaect tet- 
vllement iWérale. Le traducteur rend l'oriiùna] 
mot pouf mot, sans s'inquiéter ni des bsrbuis- 
mes, ni des lïnlei de langue les plus grostitrcs. 
Les Juifs flml un accudi erlhousiacte à I'ifdtk 
d'Aquila ; et iti lors la trsductioa des Septante 
fut entièrement bannie de leuni sjmagoffDes. Ce- 
pendant rien ne prouve qn'Aquila, conune les 
PËres de lltgllse l'ont assuré, ait falsifié les pas- 
sages que lea dirétiena appliquaient au Haut, 
On vdt an reste, par saint Jér<kne , qu'Aquila 
publia une révision ou seconde édition de a 
traduction, encore pins lUIérale que la premièrt, 
i3t' hipiteitn ! c'est aia^i qu'on la dé^xae. 
Telle qu'elle est, l'étude du teite de l'ÀDcira 
Testament ne prat qu'en profiter, p.-irce qu'dk 
rétablir le texte liâirea que portaind 
m temps. Malhcureusemeal 
il n'en reste que des fra^nnents, qui ont été ras- 
semblés par Flaminius Noliilia, Dniiiuset Moni- 
faacon. On les trouve puUiés dans Dathe, Ojnu- 
eti/d, Lipa., l7tA. 

tptiilKnc. Opond.fOUW., cip. 1^ 1S. - t. Marti, 
Eirrrrilat. AlUIra, p. u. - HoOr. Ot nailar. TrA 

AQI'ILA, ihétenr romain, vivait ven te qua- 
tri^me sîtcle. On n de lui im écrit intitulé Di 
fijtirîs sfnleHtiarvTH r' eloctiliona lilteri 
Luffl. Batav., iTns, in-a'';Leipi., 1S31, in-S*. 

iHitT , KM-ntctfltpHt* Otr ClanUtltm AUkr- 



941 AQITIÏ.A — 

rtdUamJteit. 

AQCiLÂ ( /ulius )i jurisconftiilte remaioi m- 
Tait yen le dnqiiièine siècle. Il a flUt mi lÀber 
responsorum , dont on tieute quelquef frig- 
ments dans les Pamlectefl. 

Bâ<sh,mi». MHMp. ttm.Jiht, t9ti. IV et yt.*^i<!ibft, 
Méat» Btupe9opâdtê €tor CUMêtekm JttÊrthmwuwu- 

* AQUILA ( Catpar), nom latia de raUemanâ 
Adler^ eélèbre théologien ^ né le 7 août ikU à 
AagriMRirgy mort à ftaatfîdd le 12 norembre 16eo. 
n étudia d*abord an nyninaaede ai filke natale» et 
paasa ensuite pluiieurt annéea en Halle pour se 
perfectionnerdans a» études. Aaon retour^ il s'ar- 
rêta quelque temps à Berne (en 1M4). Delàilse 
rendit à Leipzig « s'attacha» en 1516 ^ oomme 
cliapelain à François de Sickhigmi et derint, 
l'année suiTante, euré de Jen§en, filiale près 
d'AugsbouTi» Ce fut là qu'il apprit les doctri- 
nes de Luther, et s'enOamina pour la cause 
du protestantisme naissant. Ses sermons atti- 
rèrent bientôt l'attention de ses supérieurs « et 
TéTèque d'Angriraurg, Christophe de Stadion, 
ordonna l'arrestation du hardi prédicateur. 
Aquila passa l'hiver de 1519 à 1530 dans la 
prison de DilUngen, et ne Ait reUclié que par 
rintenrention de la reine Isabelle de Danemark, 
sœur de l'empereur Charles-Quint De DUlingen 
il se rendit à Wittemberg, où il se lia d'amitié 
avec Luther^ et fit l'éducation des fils de Fran- 
çois de Sickinc^n au diàteau d'Ebembourg. Là 
il faillit périr d'une manière fort singulière : la 
garnison du château voulait lui faire baptiser 
un canon; comme il s'y refusait» les soldats le 
mirent dans un gros tlionter, et Os l'aundent 
lancé en guisé de boulet, sans llntercession 
d'un officier. D'autres racontent que la poudre 
ne prit pas feu , et qo*Û fot sauvé comme par 
miracle. 

Après m court s^oor à Eîsenach , Aquila fîit 
nommé en 1624 professeur d'hébreu à Witton- 
berg, el aida Luther» également professeur de 
cette université, dans la traduction du Vieux 
Testament En 1627, il devint pasteur, puis 
l'amiée suivante surintendant ecclésiastique 
( évéque protestant) à Saalfeklt. Par son oppo- 
sition opiniâtre à Ylnterim ( édit de 1648 ) de 
l'empereur Charles-Quint, il fot déclaré hors la 
loi , et sa tète mise à prix. H dut quitter Saal- 
feldt en fogitif, n'emportant avec lui qu'un psau- 
tier hébreu. La comtesse Catherine de Schwara- 
bourg lui donna un asile hospitalier à son château 
de Rudolstadt; et k>rsque la querelle relative 
à V Intérim fot calmée, la généreuse comtesse lui 
procura en 1660 le doyenné de Schmalkaklen, 
où il poursuivit le cours de ses prédications en 
faveur des doctrines de Luther. Après la conclu- 
sion du traité de Passau en 1662 , il fut rétabli 
dans son poste de surintendant à Saalfeldt, où il 
passa le reste de sa vie. Quelques instants avant 
sa mort, il signa, «vee quarante-cinq théologiens 



AQUILAIfO Ma 

protestants, mmaBifesIe qd parut sous le titre : 

Supplicatio quorundom theologcrum qui 

post Lutheri obUum voce aut scriptoris exor- 

tis fiovHer seetis et eonmptêlis contradixe- 

runt, pro christiana libéra et légitima, ad 

J^hanHem Frridetienili II, ducem Saxonijp, 

tjusqne firatrts ait tlixa principes et ttatns 

Àugsfmri^ensêtn eot^f^sionem ampleetentes ; 

Saalfeldt, 1660, in-4<'. 

Aquila a laissé un grand nombre de sermons 

et d'écrits de controverse, dont les principaux 

sont : Chriêtlich Bedenken au/da^ Intérim, 

1648 et 1649, in-4'»; — Tractât iiber den schnô- 

deH Teufel, dtr sieh itzt abermal in einen 

Ençtl dei lAchtes verkleidet hat, dos ist wi- 

dtr (Ins neue fnfertm (Traité sur le diable, etc., 

00 contre V Intérim) ; Augsbourg, 1648,in-4'' : oél 

ouvrage, qtii valut à l'auteur Teiil, parut sous ^ 

le pSetidonyme de Carolus Atoria; ^ Kurwe 

ntfh- zu unserer Seligkeit hôchsi nùthije 

Srhlûrung der gantien chriêtlichen Lehrê, 

éxpbsé suoctaict de la doctrine chrétienne; Augs- 

bourg, 1647, fai-S"; — Christliehe Erklàrung 

4e$ kteînm CatecHiimi, mit schonen SpistMn 

nnd gewaltigen Sprûchen bestàti0; Augs- 

botjtrg, 1538, in-S** : c'est un recueil de onze 

sermons myûn forme de commentaire sur le petit 

catéchisme de Luther. H. 

W. sifledef, tIesHtthe Cetekrtençeschickte . vol. I. 
p. M. — J. AfenarliM, JTtirs^ lebentbfichreibung Caspa- 
riê ÀfuUa f Metalngen, riB, in-S». — Cbr. Schlcc , 
Bericht vont Letenund Tode C. ^^ui/ar; Leipzig', l"^. 
tTt.40. ^ J.-Q. BiUlniter, LebentbnchreUtvng von 
C, Â^IH^y tast, iT»i. tt-i*. 

AQUILA ( Jean delV ), médedn italien , né à 

Lamiano, dans le royaume de Naples, Ters le 

commencement du quinzième siècle, mort en 

1610. U enseigna, pendant quarante-trois ans, 

d'abord à Pisé, puis à Padoue. On a de lui : De 

ionguinis missione in pleuritide ; Y&ntilB^ 

1520. Haller cite de lui un poème De phlebo- 

toma, en manuscrit à la Bibliothèque nationale. 

ToppI, Bibliothiqve napolitaine. — Raller, Bibtio- 
theea elHrmrfica, I, no. 

AQCTiLAiVO ( Séraphin ), 00 d'^^ui^a, poète 
HaHen, né en 1460 à Aqrnla dans les Abruzzes , 
d'où le nom d'Aquilano; mort à Rome le 
10 aoOt 1600. U fut placé, dès son enfance, à la 
eoor du comte de Potenza ; il y apprit la mu- 
sique de Gnfllaume Flamand, et étudia pendant 
^s ans les flravres de Pétrarque et de Dante. 
D alla ensuite à Rome , où il se fit une grande 
réputation par ses poésies, qu'il improvisait 
souvent, et qu'il chantait sur des airs de sa com- 
position. 11 fut attaché pendant plusieurs années 
au cardinal Ascagne Sforce, ensuite à Ferdinand 0, 
alors duc de Calabre, et, après la chute de cette 
famille, à François de Gonzague, marquis de 
Mantoue. Son dernier patron fut le fameux duc 
de Yalentinois, César Borgia, qui le traitait avec 
générosité. Séraphin Aquiiano , mort à l'âge de 
trente-cii.q ans , fut enterré à Sainte-Marie du 
1 Peuple, à Rome. On grava sur son tombean oos 



948 AQUILANO 

trois Ters, faits par Bernard Aooolti d'Arexzo, 
aumoininé YUnico Àretino : 

Qui glace SerafiD : putirtt bor pool 
Sol d'bafer Tlato U umo cbe lo serra 
Aasal tel debttor alll occhl taol. 

Ses poésies furent imprimées pour la première 
fois À Venise en ld03 , in^°, puis à Rome en 
1503, etc. Ce sont des sonnets, des églogues, des 
épttresy des eapitoli, etc. 

MaxaocbelU, Scrittori dritalia. — Tlraboflchl , Jtoria 
délia UUeratura Ualiana, VI, itU; MtUn, itn. - 
Bouterwek, CêMchiehUi der Poetie und BeredêawUeU, 
1 1, p. Bit. - ûtogoené . Biographie tinivenelle et HisL 
im. de ntalie. 

▲QUiLÂNO on AQUiLÂirirs (Sébastien), 
médedn italien, contemporain dn précédent, et 
comme lui né à Aquila, dans les Abmzzes ; mort 
en 1613. 11 fut professeur de médecine À Ferrare 
ai 1495, et un zélé partisan des doctrines de 
Galien. Il recommande Tun des premiers Tem- 
|kl0{ dn mercnre dans la syphilis. On a de loi : 
De morbo gallico;Lj<m, in-4*', 150e; Bologne, 
in-S"*, 1517, imprimé avec les écrits de Marc 
Gatinaria, d'Astor, de Loudelph, etc. : ce traité, 
écrit probablement vers 1498, a été adressé, 
sous forme de lettre, à Ludovic Gonzague, évé- 
que de Mantoue. C'est le plus anden oorrage 
inr la syphilis ; — Qtuestio de febre sanguinea 
ad mentem Oaleni, imprimé ayec le traité pré- 
cédent dans la Praciica de Gatinaria^ BAle, 
in-8% 1537; Lyon, in-8% 1538; Francfort, in-8% 
1604. Quelques manuscrits d*Aquilano sont con- 
servés à la bibliothèque de Turin. Ce médecin 
a été confondu quelquefois avec Jean Aquilano. 

HauucbelU, ScrUtori d'/tolio. — Astrao, De moritit 
venereit. 

▲QViLBS ( Jean ), sculpteur espagnol, vivait 
<|j>nft la première moitié du seizième siècle. H 
exécuta des traTanx remarquables. On voit dans 
régUsede YalladoUd, et dans quelques autres 
Tilles de la Castilie, des sculptures dues À son 
ciseau. 

Bermudez, Dieeionario historieo. 

AQCiLiA (gens). Cette famille romaine re- 
monte à une haute antiquité. Deux Aquilii 
sont cités par Tite-Live parmi les nobles romains 
qui conspirent contre Tarqoin(l. XI, 4). Un 
Aquilius fut consul dès 487 st. J.-C. Sur les 
médailles leur nom est écrit Aquillius, contrai- 
reraent aux manuscrits, qui donnent Aquilitis. 

▲QUiLiA ( Severa Julia ). Voy. Élagabalb. 

* AQUILIUS ( Manius), consul romain, vivait 
dans la première moitié du deuxième siècle 
avant Tère chrétienne. Devenu consul avec 
Sempronius Tuditanus , fl alla prendre part à ki 
guerre de Perpenna contre Aristonicus, fils natu- 
rel d'Eumène, roi de Pergame : Aristonicus était 
déjà prisonnier. Aquilius n'eut donc plus rien à 
faire. Idais on Vaccuse d'une cruauté inouïe, celle 
d'avoir empoisonné les cours d'eau dans certai- 
nes Tilles qu'il Toulait contraindre à se rendre ; 
ce qui ne l'empêcha pas d'obtenir les honneurs 
du triomphe à son retour. Accusé euroite de 



- AQUILIUS 944 

concussion, il futenoon^abeoos. Qoantà Aristoni- 
cus, il l\it étranglé dans sa prison. 

JoaUn. XXXVl. c. 4. — Floma, II, c. 1». 

AQUILIUS ( Maniius ), consul romain ven 
l'an 101 de J.-C. Il eut Ifarius pour ooUègoe 
dans le consulat. Envoyé ensuite en Sicile pour 
réprimer les enclayes, réToltés sons la oondnite 
d'Atbénion, 11 réussit dans cette expédition, et 
ftit accusé , trois ans plus tard, de malversa- 
tions commises par lui en Sicile. Q aDait être 
infailliblement condamné, lorsqu'un bean mouve- 
ment oratoire de Maro-Antoiue, soa avocat, le 
sauva. Ayant &it brusquement lever son dient, 
Antoine déchira la tunique, et laissa voir ainâ 
aux juges les nombreuses blessures qo'Aquilins 
avait reçues en combattant pour sa patrie. Les 
Romains se montraient souvent sendbles à ces 
sortes d'entraînements dramatiques : cdoi-ci 
ne tht pas moins heureux, et l*àccusatioa 
tomba. Aquilius alla ensuite remplir les fonc- 
tions de proconsul dans l'Asie Mineure; msis 
cette fois la fortune lui fut contraire : Mithridale 
le vainquit et le fit prisonnier, n devint alors de 
la part de ce monarque , altéré de vengeance, 
l'objet des plus cruels traitements : enchaîné et 
Jeté sur un âne , il fût promené ignommieose- 
ment , et obligé de proclamer devant la foole 
quil était Aquilius. On le fit ensuite passer dans 
une cage de fer, d'où H sortait chaque jour pour 
être battu de verges. Conduit enfin à Pergame, 
il fut en butte à une dernière torture : pour 
figurer l'insatiable avidité qui caractérisait les 
Romains, Mithridate fit verser de l'or fonda 
dans la bouche d'Aqullius. 

Florua . IH , If. - Ttte-IJve, Spitawt», Ut. LXIX , cl 
patâ. — CIcéroD, in yerr. De Oral. Brut. 6tî De Qfjbàbt 
Pro Flaeco, Pro Leg. Manil., Pro Foatero. — Diod. et 
Sic. ^ Applen, De Bello Mithrid. 

AQUILIUS (Gallus), jurisconsulte romsia, 
vivait dans la seconde moitié du denuer siècle 
avant l'ère chrétienne. H fut ami de Cicéron, avec 
lequel fl partagea la questure, fl avait déjà été tri- 
bun du peuple, sous le consulat de Pompée. Oa 
lui doit le règlement des droits des petits enfiints 
posthumes (V. L. Gallus 29, Dig. de Ub. et 
posthum. ) ; et fl introduisit dans le droit la cé- 
lèbre formule De dolo malo, regardée par Ci- 
céron comme l'unique et le plus sûr moyen de 
déjouer la fraude. L'idée de cette loi lui fut sug- 
gérée, dit-on, dans une circonstance assez co- 
rieuse : un individu malade s'était reconnu 
débiteur de sa maltresse ; mais le malade revint 
à la santé, et la prétendue créancière n'exiges 
pas moins la somme stipulée. Aquilius découTtit 
la mauvaise foi ; et, pour empêcher des abus de 
cette nature de se renouveler, il établit la formule 
De dolo malo. Mais U n'est pas bien sûr qu'os 

lui doive la loi Aquilia. 
ClcéroD, De Claris Orator. 

AQUILIUS ( Sabinus ), jurisconsulte romain, 
surnommé le Caton de son siècle , vivait an 
troisième siècle de l'ère chrétienne, fl Ait deux 
fois consul : en i'aa 214 et en l'an 216. La votn 



Mt AQUILIUS 

d'AquffltMdut «ttiiw l'uInMdrerrioDd'nnptlnM 
tel ({u'Élagalale. IT ordonn* donc de le lUra 
périr. HeureuMmeot que l'ofRcier chargé d'e^ 
enlet l'ordfe entendit nul ( il était pitaqae 
Mmrd), et »e contoita de Ure MHtir AqniSiude 
Bome, comme il ■Tait entetidn l'onp^eur hil 
sonunander d'agir h l'égard do aénat. Phaieon 
éoiTaini ont penaé que cet Aqulllu* était parmt 
de l'AquIlia Sete» qatlagabale ^mûa de 
foret. Le# onnagea d'Aquilla* ne Mot point 
Tcniu jmqu'i noai. 



— AQimiO M6 

4nl. b-li (eaiodéUarecdeCaDi);— il/mo- 
nach lUlér(àre, ou ^(rennei tTÀpollon, recoefl 
périodique commencA en 1777, et coatiitDé pen- 
dant dix-«q>t3iiai — il iet DTailaufeuri, iB-ll, 
aana date. Ces vrai* auleun sont : Gmael, 
CrâiOloa, Trubtrt, FoateoeUe,]iontew]iileti,<t 
on siutate dont l'article eat btitolé AiUeur à 
derlaer, 
QMnrd. b 



AQUiLiiTS ( fenri ), écriTaln polygraphe, 
Belge, tW ait len le miUea du leûème litcle. 
On a de loi ; EpUome HUtorUe Getdrits ; Co- 
logne, 1507, iii-8>;Lejde, l«09etiail, in-4>, 
annoté par P. Seriner; — Moralittm LOri 
tYes ; — Proçj/mnaimatum de Ptusione Ho- 
minii libri Tret; — Parapbraiit In orotio- 
nem Dominieam ; — Dueet Geidrim , pofime 
élé^aque. Cei quatre ovrragea ftinnt Imprimé* 
A Cologne, 1U6. 

- SiTcrtiiu, ^IMkm B»Hkm, *. tH. - latnm, BUUe^ 
tluca ttlftca. 

AQiiu(£ouft-CI(H(den'}, organiste franfala, 
Dé 1 Parla aa moia de Juillet l«9a, mod le IS joio 
1773. Il annonça de bonne bearedeadlspoaitkHia 
extraordinaires. A ali ani il se fit cntùdre aur 
le dBTCcfn devant Loola XIV, et k bnlt ans Q 
put, après aTOir reçu les letous de Bender, 
composer un Aeofiu vir t grand cbaor et à siDï- 
pbonie, qu'il exécuta apcta avoir été Usée aor 
tue table .• Heaaieura, aundtdit ecn maître vrè* 
l'avoir enlesda, je n'ai plus rieo k loi appren- 
dre. i>Adoiiu ans, Il devint organiate dn petH 
Saint-Antoine. Qobtint en«ulte, dansunconconra 
oA il l'emporta sur Rameau.l'orgae de Sainl-PaoL 
Ici OKOre il ait l'occBsion de se faire runarquer. 
Une des particnUrités de son talent, c'était 
d'avoir ks deux moins également exercées; de 
pwvoir cadencer en ntéme temps avec la main 
droite et la main gauche. Le célèbre Haendel vint 
en France pour l'entendre, et il admira sontalenL 
Ses <Eu vrea, parmi lesquellee est la cantate de Circrf 
de J.-B. Rousseau, sont restées manuscrites, h 
l'exception d'un livre de piteea de ctavedn, 
1735 ; d'nn Uvre de NoUs, et d^ine cantate intt- 
tnlée la Koie. 

AQDui DE CBiTUD-Lion {iHen-«-£ouii}, Bis 
âa précédent, littéralear, né vers le milieu du 
db-buitième siide, mort en 1797. Ses principaux 
omiagn, tous fori médiocres, sont ; Letlra mr 
tel Aommei eiiiàrei dan* Ut ictences, la luti- 
rature Et les arts, tous le règne de LouUXV, 
J7à2,2 vol.in-ll', réimprim.enl7S3, sonsletitre 
âe SUcle lUtéraire de louis XV ;— Obterva- 
tions SUT te* Œujires poétique* de M. de Caux 
de Cappeval, 17M, in-ll ; — ta Pteyade fran- 
faUe, ou rSiprit de* sept plu* grand* poète*, 
17U,2yol.iit-l3; — SenunReMMmtre, I75S, 



AQiriii ( rAomot d'). Voj. Tboui. 

AgCU ODAQDlHOtMiiippeD'),*! 

b(n,nékCarpeatras versla fin du seiiit 
mortàParia en 1S50. Son véritable WHii était Har- 
tKWHu ou HÀanocHia. Il te convertit au ctiria- 
Uanlame dans le rojaume de Naplea, k Aquiiw, 
dont il prit le ocm. 11 Tint ensuite ae fixer k Pa- 
ris, ob il soutenait sa làmille en donnant dea le- 
çons d'hébreu. Louis Xm le nomma fnttMtnr 
au collège de France. Ses principaux ouviagea 
sont : Dietionarium hebrxtxltaldwo-talmit- 
dieo-roMlniCKm; Paris, iei9, bi-fol. ; — ito- 
dicei brève* /inclue sanclm; Paris, laio, 
iu-la, petit Wume tris-rare ; — Yelervm raly- 
binontm in exponendo PaUateueho UM tr»- 
decim, cw» octo emdUorwni roMin. In Ptalm. 
CXIX eammenlartii; Parla (CiamoigT), lejo, 
ln-4'; — Laergnue in oàiivm Uluslr. an^. de 
Bérutle; Paris, leiS, In-A* : ton bioilUtear le 
cardinal de BëruUe lui avait fait obtenir une pot- 
tirai sur la caisse du de^ ; — iNMOUi-t dw ra- 
bernaele et d« Camp dé* Itrailitet; Paris, 
1023, ln-4*; — iMiCDun de* Sacri/tea de la 
LoinuuiOgiu; Parla, IBU, Ia-4°;— Inter- 
pretatio arboris eabbalistiai eum ^utdem 
fignra, ex antiquUteriptoribtutPiiiit, isïS, 
lo-4*; — rocei priml^eRliB, ttu Radiée* 
grxcx; Paris, 1620, in-lfl. — Son fila, Zo«ii 
D'AgntN, né k Avignon en ISOO, traduialt m 1»- 
tinle commentaire deLevI Be&GaaonsnrJob, 
Paris, leiï, in-4*, et le oommentalra tnr Es- 
ther, avec dea noiea. — Son petft-ais Antoine 
d'Aqoih, mort en leM, fiit premier médedn de 
Louis XIV. 

BjrtDloMl, BMUHK mat. nM.. IV, »W, - Wgtl, 
alM.hftr-, 1, m. ~ Bayle. OlAloiin. erM^at. 

AQDiHO (Corlo n'), écrivabi Italien, nd k 
Naplesen leSi.moit k Rome le 11 mal 1737. H 
était fila du prince de Caramanlco, et entra, k 
qujnie ana, dans l'ordre dea JésuKea. D fat long- 
temps proressenr de rhétorique k Roue. Parmi 
tes nombreux ouvrages , on remarque ; Car- 
mlna, 3 vol. In-S'i Rome, 1701-1703; — Ana- 
ereon reeantalut , recueil d'odet Miflantes tra- 
duites en italioi; Itome, 173B, In-Il, aotit le 
litre: PaJinorf te anocreonficAe, par Alcoii-Sirii>; 
— Ora(loncj,'Rome, 1704,3 vol, fn-8°;—Z«ri- 
con tnilUare; Rome, 1714, 3 vd. In-Tol., avec 
un vol. de supplémoit in-S*, 1717; — Frag- 
menta hisloriM de bello ffun^orlai; Rome, 
17ie, fn-11, ouvnigea restés inachevéa; — une 
traduction en vers latini de la Divine Comédie 
de Dante) Huiles, 171S, in-r; — r«eaMIar 



MT AQVmO - 

rtmn archUeètvrm Kâifieatorim; Rome, 1730, 
\a-\'; -~ Nomenelator AgrieuHune; Jtaae, 
173B, ti^4' : c'est UD dlcflannalre de tow let 
lûmes enpIoTét par le» auteur* Utin« qui Iral- 
Mit de fagrienKure. 
--- — — — "^( d-italla. — 11 



AMAMi (tfoh ieddin-Mohammed -ben-Ali-ben- 
tl-ÀTabi'i, tbéologîeo arabe, né en Etpagne, 
mort en 1 MO. éciiTit entre autres ouTrages : 
.FDMtu j(^A«tem , GD muiDacril à la btUiotbèque 
de Parit; — ICimia tdSandat, ou FBeureute 
ehmie;— Meraialmaani, onle Miroir teertt; 
— Bira ela Dueam al uuara, ou Vogagt mue 
pay* dts capli/t. 



'ÂmABiCH (Scholfutietu), poète grtc, vîTitt 
Tcn la seconde moitié do ilxitme siècle. On n'a 
point de délaJIt «or ta tie. Cotiune une deae« 
épifcrammes a pour aujet le portrait de Laopa, 
préfet de CoDStuDllDopie aous Justiiiien, on en 
pent inférer tjtt'il Técut wu» le règne de ce prîoce. 
Il y a de Id sept éidgrainmea , recueillies dans 
VAnlAolojie jreequt. 

Jieoti, ad Jutimiot. frm., nil, m. - Piul;, ntai. 
Bncïelopmlle iler claHUcAn ^tUrlhumiiiiii$entchafl. 
•AIUBLAT ou «lBABL*T(/>iCTTeD'), chan- 
celier de France et cardinal , mort en 1346. H 
prit les sceaux soiu ]e règne de Louis XleUutin, 
Fji I3IB, il Tut açpelé au cardinalat i^ar le pape 
Jean XXII; et ce Ait lui qui reçut, liirs de l'avé- 
nement de Philippe le Long , le serment des sei- 
gneurs cl communautés. Ils jurèrent, entre les 
mains d'Arid)laj, de ne reconnaître d'autre roi 
que Philippe et ses descendants miles. On «ail 
que ce monarque ne laissa que des filles. 

I u/«clert Ot II 

I (XAnud). Voy. 
AaABscniin. 

*A»ACBIF.LK(C(Wrf(i(ur<j),ai4ologIenetplil- 
losophe amiAilen , oatll d'Erzeroum , daoi la 
basse ArmÉaie, mort à Venise en 1740. Vena i 
Bomeà l'Age de quinze ans, il fit ees études ausé- 
minaire de la Propagation de la Foi , rerint en- 
suite à Constantinople et plus tard i Venise , et 
se fit connaître dans l'une et l'autre de ces deux 
Tilles par tes prédicatims. n a laissé : Svm,ma 
Wiiverix Ihiologije; — Vniversx Iheolojiix 
ipeeulatlvx , dogmaticx,positivx et tnoralis 
oput; — on poéuw aniiânifD où Jésus-Christ 
figure aTcc Adam, et que l'on trouve i la biblio- 
thèque de Paris; — une Introduction à la vie 
cftrrtienne.égalonent écrite en arménien. 
AilFinDi, SnpiiltiiieDl 1 Jaehcr, JUtanetnti Gtlehrtai- 

■asADiLiAS ( Alfr. -Gonzalez) , théologien 
espagnol, Tivait vers la seconde moitié du dix- 
septième siècle. On ne le connaît guère que par 
les oniTres BuiTanles : Exeivkios del rosario 
de la Virgen; Sétille, 162!, in-S"; — Castltla 
e ipiritual y dMna : c'est on dialogoe entre \« 



- ARAGO M( 

ChHsl et l'Ame hnmtbte, dont UptttMn pntte 
seulement fut Imprimée k (Grenade en ie43. 

ARAIton {Jérâmt), de Quimperié, f;éaérai 
français, TivaltdaiislasecoBdeiiHritlédaseilitMt 
Siècle, D serrit sous le due de HeiUMii dan h 
guerre de la Ligne, et ne se soondt h rantmttf 
de Hoirl TV qa'en 1&97. On a de lof nn jowMl 
très^mrtlal dès éténements arrirét dans iW 
partie de la Bretagne rers 1BS9. 

DUtlonnalrt iet Ctneraui framfalt. 

•ARAcazzeid iJaojua), médectn TMtia, 
TÎTCit Tert la Hconde moitié do qniuitone aUdc 
EnUTlil tUtchanïépu-UibaillédemédeeiK 
de sa Tille natale de cumpHmenter le Domai 
doge Hieclas Ttddo, et pnHxmfa dans «Ue m- 



Adr-Tnn^, Sn^MoKiit É JAcb 

*AKA«o, DiKn de quatre frère* (Frtateit, 
Jean, Jacques, Etienne) qui ae sont dMin- 
gués dans dilTéreotes carrièm. Le* TOici daai 
leur ordre ctironokighide : 

;A]i*co (Oonttnijwe-Franpoi*), etièbreU' 
Tant fhUiçBh, naquit le 3S féTrio' 1 7M à Esbpl, 
près de Peri^gnan. Son père , qui occupait depnt 
la rétolutlon l'emploi de eals^er de la monnaie-i 
Perpignan, lui Gide bonne heure Mre ses étods 
au coUége de cette ville (I). A l'ige de dix-sept 
ans le Jeune François ftitadtnis, après on brillïDl 
examen, à l'École polytechniqne, pépinière dB- 
hiïtratlans qui volait de enrglr du chaos réro- 
lufianoair*. Au sortir de cette école, il Tnl alla- 
dié i l'Observatoire comme seerétaire du Bniraa 
des lougitodes ; et en ISOS, l'etnpemir, nirla re- 
commandation de Honge, le chargea, arec M. Biol 
et deux commissaires espagnols, HM. Ghaixct 
Rodriguei , de contiimer b firande opératioD grio- 
désiqne de Delamtire et Mécliaîn , pour donna 
nne mesure plus parfaite de l'arc da méridlea 
terrestre, mesure qui aserride bueannoaTeto 
(jstème métrique. Les deu* laTants ftançus v 
tnirent aussitôt i l'œnTre ai etabUssant un grand 
triangle destiné à relier llte d>Y*fce, l'une Ik 
Baléares , k la cdte d'Espagne. Os planttrait leun 
tmtea sur le sommet de ce triangle, c'est-i-dire 
sur une des montagnes tes plus élCTées de h 
Cstalo^e, pour se mettre, par de* aigtumx, en 
communication stm M. Rodrfguez, placé sur la 
montagne de Campuey, dans 111e d'Yvke. Ex- 
posés à toutes les intempMes , Us passèrent ph- 
siffirs mrAt de l'hiver dans ces at^tnde* escaN 
pées. « Souvent, dit M, RIot, la tanpèteoBpar- 
tait nos tentes et déplaçait nos stations. M. Aragv, 
avec une constance btratigaMe, allait aoseltMIn 
rétaMIr, ne se donnant pour cela de r^to* nt jonr 
ni Dult. ■ £n avril 1SD7, les opéraliona prtMJ- 
pales Turent trTTnm#es(!). H. Riôl,einpre*sé(rar- 



949 



ARAGO 



Ub 



riter pir le ctlen] an résvHat définitif, partit poor 
Parii; M. Arago allait seul acherer les traTailx 
commeoeés, lorKjiie U guerre éclata entre !*£»- 
pagne el la France. Là se présente un épisode 
romanesque que nous raconterons, en abrégé, 
d'après le spirituel auteur de la Galerie des Con* 
temporaêni. 

Pris pour on espion par les Majorquains son- 
leyés, M. Arago n*eot que le temps de se dégui- 
ser en paysan, et d'emporter les papiers conte- 
nant ses observations. Grftoe à son accent catalan, 
il traversa Inconnu la foule ameutée, se réfugia, 
à Pabna, sur le vaisseau espagnol qui Tavait 
conduit dan» Tlle , et parvint à sauver ses ins- 
truments. D passa plusieurs semaines, absorbé 
dans ses ealôds, dans la dtadelle de Belver, où 
l'avait enfermé le capitaine du vaisseau , pour le 
soustraire à la fureur populaire. Enfin , il obtint 
sa liberté et la permission de se rendre à Alger. 
«( Là, le consul de France l'embarque sur une 
frégate algérienne faisant voile pour Marseille. 
On était déjà en vue des cdtes de France, lors- 
qu'un corsaire espagnol joint la frégate et s'en 
«'rnpare; M. Arago est bit prisonnier, conduit as 
fort de Rosas, jeté sur les pontons de Palamoe 
d accablé de mauvais traitements. Cependant 
le fley, à la nouvelle de l'insulte &ite à son pa- 
villon , exige et finit par obtenir qu'on rende la 
liberté à tout l'équipage. On reprend le chemin 
de Marseille, on arrive. Le jeune savant se 
croyait an bout de ses infortunes; tout à coup 
une afTrense tempête du nord-ouest repousse le 
vaissi'au, le chasse et le jette sur les côtes de 
la Sardaigne. Autre péril : les Sardes et les Al- 
gériens sont en guerre; aborder, c'est retomber 
dans une nouvelle captivité. Pour surcrott de 

ponr nnlté de mcfitre inwtrUMe, est ode des |»lofl belles 
idées de la réTolattOO. Pour arriver à déterminer la 
grandear da quart du oaérMlen, des académidena mesu- 
rt^rent , en 17M, l'arc qui traverse la France depuis 
Duiikerque Jusqu'aux Pyrénées. Mais, pour donner pins 
d'.itiiolité au DouTeao syatèanc metriqoe, Delaal>re et 
Méchaln furent eliargés de mesurer l'arc du méridien 
terrestre compris entre Dunkerque et Barcelone. Les 
npérntlons de ces deux savants donnèrent an quart du 
mùrmen l,itO,7IO tolsec On an prit la dla*inllllon(ème 
( 0,000.000.1 ) partie pour fomier le osètre. La décimale 
-Mi-dcMus eût été trop grande, la décimale au-dessous 
Irop petite; et lemétr^, dont la loagaeur est de 0JliQT4 
toises ou t pieds iijNMT Mffnes, se trouva à peu pré* 
de la même louffnenr que l'aune et la deroi-tolse. On ne 
tarda pas à signaler quelques erreurs qui s'étalent glts« 
séPH dans les mesures des deux géomètres; Méehain 
sVtait lui -même aperçu d'noe InexacUtude qu'il n'osa 
/naltiporfuseroent pas avouer. Ce fut alors que MM. Arsgo 
pt Plot furent cbargés de continuer la mesure de l'are 
terrestre depuis Barcelone (où Delambre et Méibaln 
s'étaient arrêtés ) Ju8qu*aax Iles Baléares. Embrassant 
finsi une plus grande étendue de l'arc méridien, Ils ont 
trouvé , poor la dlx-mlUlonléme partie du quart de la 
circnnférenee terrestre, MS.S1 lignes, et des travaux plos 
rercnts Pont portée' è i4S,t9 lignes, r^te erreur e-X In- 
signifiante, patsqu'elle se réduit au plus à un dixième de 
ll^ne ; elle n'Ote rien d'ailleurs i la beauté du système. 
En attendant que la distanee.du pAle à l'équateor soit 
appréciée d'un^ manière Incontestable, la valrar du 
métré arinel se trouve Invariablement établie par sa 
comparaison avec la longueur du pendule; celui qui 
oscille ctiaqne seconde sona le 4I« de laUtude repré- 
sente m, tmm» 



malheur, une voie d*sau considérable se déclare 
on se décide alors à se réfugier vers la cdte 
d'Afrique. Le vaisseau, à moitié désemparé, et 
prêt à couler bas, toucha enfin à Bougie, à trois 
journées d'Alger. » — Déguisé en Bédouin , et 
sous la conduite d'un marabout, M. Arago se 
rendit à Alger auprès du nopveau dey, qui ne l'ao- 
cueillit pas aussi gracieusement que son prédé- 
cesseur, tué dans une émeute. Mais, grâce aux 
instances multipliées du consul , il parvint à re- 
couvrer ses instruments et sa liberté, et se dirigea 
pour la troisième fois vers Marseille. Le b&timent 
de guerre sur lequel fl se trouvait n'échappa à 
ime croisière anglaise qu'à force de voiles. 

Le jeime et intrépide savant revit le sol natal 
en été 1809. Pour le récompenser de tant de la- 
beurs, l'Académie, contrairement à ses règle- 
ments, le reçut dans son sein à vingt-trois ans, 
et l'empereur le nomma professeur à l'École po- 
lytechnique. Ce fut là que le collègue de Laplace 
et de Monge enseigna l'analyse et la géodésie 
pendant plus de vingt ans. 

Dès 1830, M. Arago devint homme politique; 
il entra à la chambre comme député des Pyré- 
nées-Orientales, et s'assit à l'extrême gauche, 
entre Laffitte et Dupont de l'Eure. Dans les jour- 
nées de Juillet, il essaya d'arrêter relTusion du 
sang, par son intervention auprès du maréchal 
Marmont, avec lequel il avait entretenu des rela- 
tions d'amitié. Comme député, il prit souvent la 
parole dans des questions d'enseignement pu- 
blic, de marine, de canaux, de chemins de fer; 
il adhéra à la manifestation du compte-rendu 
de 1832. Chef de l'extrême gauche , il prononça 
le premier ixs mois * Ré/orme et droit au tra- 
vail. C'est lui qui dirigea les attaques les plus 
redoutables contre les forts détadiés autour de 
Paris. Enfin à ses travaux législatifs il joignit 
les fonctions de membre du conseil général du 
département de la Seine, qu'il présida longtemps. 

Vers le déclin d'ime vie si agitée, VL Arago 
fut r^eté subitement, par la grande secousse de 
1848, au milieu des orages d'une révolution. 
Membre du gouvernement provisoire, ministre 
de la guerre et de la marine, il se prononça, 
dès le premier jour, contre le parti qui voulait 
arborer le drapeau rouge. H fut choisi par l'aa- 
semblée constituante poiu* faire partie de la 
commission executive; et, aux sanglantes jour- 
nées de juin, il marcha aux barricades à la tête 
des troupes. Brisé physiquement et moralement, 
le vieux lutteur resta muet sur les bancs de l'aa- 
semUée législative, et, depuis la fin de 1848, 
les traits altérés de sa physionomie trahissentune 
grande lassitude des hommes et des choses. 

Comme savant, M. Arago a rendu de grands 
services à la science, moins peut-être par ses 
découvertes que par l'admirable talent avec le- 
quel il a su la populariser dans ses cours d'astro- 
nomie k robseryatoire, dans ses comptes-rendus 
académiques, et dans ses notices de TAnnualre 
du Bureau des longitudes. Plusieurs branches 



051 



ARAGO 



963 



de la physique, particiiUèreiiient Voptiqoeet Télec- 
tro-inagnétisme, loi doîTent de notables progrès. 
n adopta avec udear la théorie de l'ondalation, 
d'après laqaéUe le phénomène de la Tision est pro- 
doit, non par une émanation directe des rayons 
lumineux (théorie de rémission), mais par le 
mouTement d'un fluide insaisissable , l'éther, qui 
transmet à la Tue les ondes lumineuses , comme 
l'air transmet les sons à l'orale ; fl élargit la 
voie ouTerte par Malus, qui, en obserrant les mo- 
difications signes par la lumière à son passage à 
traTers un milieu transparent, cristallisé, dé- 
oouTTit le phénomène de la polarisation. La dou- 
ble réfraction de la toormaUne, c'est-à-dire la 
propriété de scfaider en deux parties tous les 
rayons lumineux qui la traversent, conduisit 
M. Ango à llnrention d'un Instrument ing^eux, 
Itpolariscope. H s'aperçut que toutes les fois que 
la lumière passe par la tourmaline , espèce de 
verre minéral , elle était identique dans le double 
rayonnement produit par cette même tourmaline ; 
tandis que la lumière, envoyée par un corps ga- 
zeux, se réfléchissait, en traversant ce minéral, 
sous deux couleurs différentes. En soumettant 
ainsi à l'action de cette substance minérale les 
rayons émanés des corps câestes, M. Arago Ait 
conduit à des données fort intéressantes sur la 
constitution physique du soleU et des comètes. — 
On doit encore à M. Arago l'invention de plusieurs 
appareils ingénieux pour détenmner, avec toute 
la précision possible, les diamètres des planètes, 
en obviant aux causes d'erreur produites par 
l'irradiation, c'est-à-dh^ par l'écartement des 
rayons que lanee le corps lumineux. Entrant dans 
la voie ouverte par Œratedt et Ampère, fl ijouta 
de nouveaux lUts aux connaissances sur l'élec- 
tro-magnétisme. H découvrit ainsi qu'on peut 
aimanter une verge d'acier en la plaçant au cen- 
tre d*un courant électrique convenablement di- 
rigé; il observa aussi le premier l'action exercée 
par un barreau de cuivre mû drculalrement sur 
l'aiguille aimantée, observation qui doit faire reje- 
ter le cuivre dans la construction des boussoles. 
Pour cette découverte du magnétisme par rota- 
tion, N. Arago reçut en 1829, de la Société royale 
de Londres, la médaille de Copley; distinction 
dVuJtant plus flatteuse qu'elle n'avait jamais été 
accordée À aucun Français, et qu'il avait con- 
testé aux Anglais plusieurs inventions dont ils 
86 glorifient, entre autres celle de la machine à 
vapeur. Nous passons sous silence les travaux 
de M. Arago sur les réfractions comparatives de 
l'air sec et de l'air humide, sur la scintillation et 
la vitesse des rayons des étoiles, sur la météo- 
rologie, sur divers points de l'histoire des scien- 
ces , etc. La plupart de ces travaux ne ftirent 
connus que par suite de coraunications vert)ales 
faites à l'Académie, ou à des savants qui les ont 
consignés dans leurs ouvrages. 

N. Arago succéda, en 1830, à Fourier, comme 

•ecrétaire perpétuel (classe des sciences mathé- 

tttêtkiuea) derAcadémIe des sdenceft, et «a cette 



qualité 11 a prononcé des Éloges qui peave&t être 
cités comme des modèles de style et de narratioB. 

n est à regretter que M. Arago n'ait pas rénal 
ses travaui en un corps d'ouvrage ; il les a dis- 
séminés dans divers recueils, sous forme de no- 
tices, de rapports et de mémoires» dont foid 
les principaux : Mémoires sur les affknilés des 
corps par la lumière, et pariicuiièrement 
sur les forces rtfringentes des différents 
gaZf faits en commun avec M. Biot; Paris, 
1806, in-4^; —Mémoire sur une modiJUaiion 
remarquable qttépnmvent les rayons lumi- 
neux dans leur passage à travers certains 
corps diaphanes , et sur quelques autres nou- 
veaux phénomènes d^ optique, dans les Mé- 
moires de V Académie des Sciences, t Xil 
(année 1811); — Mémoire sur Faction que 
les rayons de lumière polarisés exercent les 
uns sur les autres ( mém. Cilt en commua 
avec M. Fresnel ) , dans les Mémoires de V Aca- 
démie des sciences^ année 1819» p. 388; — 
Recueil d^observations géodésiques , astrono- 
miques, exécutées par ordre du Bureau des 
longitudes en Espagne, en France, en An- 
gleterre et en Ecosse, pour déterminer la 
variation de la pesanteur et des degrés ter- 
restres sur le prolongement du méridien de 
Paris (avec M. Biot); Paris, 1831» ni-4*. — 
Parmi les nombreuses notices insérées dans V An- 
nuaire du Bureau des longitudes , on refna^ 
que : Sur les chronomètres (année 1834, 
p. 152 ) ; — Sur les quantités de pluie qui 
tombent à diverses hauteurs aU'-dessus du 
sol ( ibid., p. 159 ) ; — Table des températures 
extrêmes observées à Paris et dans d'autres 
lieux (année 1825, p. 104 ); — Sur la lunt 
rousse (année 1827, p. 162, année 182S, 
p. 177 ) ; — De to Rosée ( ibid., p. 165 et an- 
née 1828, p. 153); — Sur les explosions des 
machines à vapeur ( année 1830, p. 137 ); — 
Sur les étoiles multiples (année 1S33, p. 341); 
— Notice historique sur le pôle voltaique 
( ibid., p. 31 1 ) ; — Sur les puits forés , connus 
sous le nom de puits artésiens ( année l83jt 
p. 181 ) ; — Sur la dernière apparUion de la 
comète de Halleg (année 1836, p. 189); — 
Notice sur les machines à vapeur (ibid., 
p. 310); — Sur les hiéroglyphes égyptiens 
(ibid.,p.235);— Siir/e /onnerre ( année 183S, 
p. 221 ); — Notice sur Hersehel; — Sur Ce- 
clipse totale de soleil du 8 juillet 1842 (an- 
née 1845, p. 271. — Parmi ses Éloges histo- 
riques, on remarque ceux du docteur Young, 
de Fourier, de James Watt, de Gambey, de 
Camot, d'Ampère, de Condorcet, etc. 

M. Arago est membre de toutes les académits 
savantes de l'Europe, et l'ami particotier des 
Humboldt, des Faraday, des Brewster, des 
Nelloni , etc., comme il vient de le rappeler lai- 
méme dans sa lettre ( mai 1852 ) au mmlstrede 
rinstruction publique, à l'occasion du serroeot 
q^'il devait prêter comme directear de l'Obser- 



993 



ARAGO 



954 



Tatoîre, et dont'fl a été dispensé par une ex- 
ception honorable et unique. 

M. Blot . dans le Mtreure de 1109. — N. de Loménte, 
Galerie det ConUmporatns , U II, p. 1, S6. — DUHaii' 
noire de la ConMrtotion, l* édlUon, ISO. — Qoérard, 
ia France lttMr«<r« (Supplément). 

ÂArago ( Emmanuel ), fils du précédent, 
avocat, né à Paris le 6 ao<kt 1812, détnita" dans 
la carrière dn barreau en 1836, où fl se distingua. 
A peine Agé de trente-quatre ans, fl fbt élu par 
ses confinées membre du oonseO de Tordre, et 
ce titre honorable lui Ait confirmé dans l'é- 
lection suiTante. Dans le grand nombre de cau- 
ses politiques et de procès de presse qu*ii plaida, 
c'est à ses conyicUons de démocrate, et souvent 
à ses sympathies pour les accusés dont U avait 
accepté la défense, qu'A dut ses plus belles ins- 
pirations. Sans entrq>rendre la longue énnmérà- 
tion des affaires dans lesqueUes fl justifia la con- 
fiance de son parti, fl suffit de rappeler qu'A 
fut choisi, en 1839, pour défendre, devant la cour 
des pairs, Barbes et Martin-Bernard. En fé- 
vrier 1848, fl prit une part active au mouvement 
révohitionnaire. Le matin du 24 , lorsqu'on an- 
nonçait publiquement l'abdication de Louis-Phi- 
lippe, c'est lui qui, du haut du balcon de l'hôtel 
de la rue Lepefletier, occupé par les bureaux 
du National, et où s'étaient r^mis les dâégnés 
républicains de tons les quartiers, protesta contre 
cette abdication , en proclamant la déchéance de 
la monarchie et la nécessité d'un gouvernement 
provisoire. Choisi par cette réunion pour s'op- 
poser à la proclamation de la régence dans la 
chambre des députés, U courut au Palais-Bour- 
bon avec MM, Sarrans jeune, Chaix et Du- 
méril, chargés de la même mission. Après avoir 
traversé la place de la Concorde, toute couverte 
de troupes, les dâégués arrivèrent à la grifle de 
la chanû>re, et parvinrent à se la foire ouvrir au 
moment précis où survenaient de leur cdté la 
duchesse d'Oriéans, ses fils, et les ducs de Ne- 
mours et de Montpensier. Ils pénétrèrent jusque 
dans la salle des séances en même temps que 
la princesse désignée comme régente de France; 
et tandis que M. Dupin lisait à la tribune l'acte 
d^abdication, M. Emmanuel Arago, se tenant sur 
les marches mêmes de la tribune, protestait à 
haute voix, en revendiquant les droits de la na- 
tion. Des députés de l'extrême gauche, MM. Le- 
dru-Rollin, Marie , Crémièux, puis M. de Lamar- 
tine, renouvelèrent, comme représentants, cette 
protestation venue du dehors. Puis le peuple ar- 
rivant en foule, les princes et la duchesse dispa- 
rurent, non sans périls, et le gouvernement pro- 
visoire fut décrété séance tenante. 

Quelques jours après, le 27, M. Emmanuel 
Arago reçut mission de se rendre à Lyon, en 
qualité de commissaire général de la république. 
On représentait cette grande vUle, avec ses cin- 
quante mille ouvriers , comme un foyer certain 
de désordres san^ts , et l'on dut laisser à 11- 
nitiative du commissaire général la plus com- 
plète latitude. Dans cet graves cûrconstances, 



ses actes, toujours empreints de l'esprit démo- 
cratique, ont servi de prétexte aux phis vio- 
lentes attaques (1). 

Élu représentant du peuple par le département 
des Pyrénées-Orientales, M. Emmanuel Arago 
siégea sur les bancs de la gauche, et ne prit part 
qu'aux premières discussions; car, le 25 mai, Il 
se rendit à Berlm en qualité de ministre pléil- 
potentiaire, envoyé extraordinah^ près de la cour 
de Prusse. Resté en fonctions jusqu'au mois de 
décembre , fl donna sa démission le jour même 
que lui parvint la nouvelle de l'âection de 
Louis-Napoléon à la présidence, et vint re- 
prendre son siégea la constituante, où fl ne cessa 
de combattre la politique du gouvernement nou- 
veau, surtout dans les questions de politique 
extérieure. 

Réélu par le département des Pyrénées-Orien- 
tales pour l'assemblée législative, U fit partie de 
la réunion dite Réunion de la Montagne, et se 
mêla très-activement, comme membre de l'op- 
position la plus vive, aux travaux de cette assem- 
blée. J.-F. Destigny ( de Caen ). 

* Arago (Jean), général an service du Mexique, 
né en 1788 À Estagel en France, mort le 9juUlet 
1836. Destitué en 1815, sur une fausse dénon- 
ciation , de sa place de caissier de la monnaie de 
Perpignan, U s*embarqua pour la NouveUe-Or- 
léans , se joignit à l'expédition de Mina le jeune, 
et rendit de grands services dans la guerre de l'in- 
dépendance du Mexique. Santa-Anna lui dut une 
grande partie de ses première succès. Il mourut 
à la suite de l'expédition du Texas. 

;; Arago ( Jacques- Etienne- Victor ) , homme 
de lettres et voyageur, né à Estagel en mars 
1790. Le troisième des Arères Arago se livra de 
bonne heure au culte des arts. A peine avait-fl 
achevé ses études et échappé aux premiers en- 
traînements d'une jeunesse fougueuse, qu'U se 
mit à courir le monde, et à yisiter successive- 
ment la Corse, la Sardaigne, l'Italie, la SicUe, 
une partie de l'Orient, et les rivages de l'Afrique, 
n avait alora vingt ans, et, le sac sur le dos, 
le crayon à la main, U amassa, dans ces voyages, 
une ample moisson d^ connaissances curieuses. 
En 1817, U obtint du gouvernement la per- 

(1) u résalte d'eiplle«tlom et depreoTet tncontetUbIct 
fournie* à U tilbane de TaMemblée nationale le il fé- 
vrier 1849, et «anclloonéet par un vote (voir le Moniteur 
du 16 ). que M. Emmanuel Arago , en donnant l'ordre an 
rcceTeor général dn département dn RMne de prendre 
momentanément et d'urgence, sur un fonda de MO,OQO f. 
destiné au comptoir national de Lyon, la somme néces- 
saire au payement des bordereaux det Ingénieurs et 
conducteurs des ateliers nationaui, payement qui allait 
être subitement arrêté par suite de l'épuisement des 
souscriptions volontaires et det allocations spéciales, 
avait sauvé la seconde ville de France d'une agitation 
désastreuse. Cet ordre donné, en présence et de l'aven 
du maire de Lyon, du receveur général, du général eoni- 
roandant la place, dn directeur du comptoir d'escompte, 
et d'un intpeeteur général det /Inancet de passage à 
LpoUt fut approuvé et rattflé par le gouvernement provl* 
soire, en raison do motif Impérieux qui l'avait dlcté.^ 
Ces faits établis, peut-on reproe^er encore à M. Bimm* 
nnel Arago d^avoir déUmmi IQO AM fr«MAt i.4 .^« 



96â 



ARAGO 



956 



mission de s'embarquer sur rUranie, en qua- 
Uté de dessinateur. Homme d'art et d'étude» 
M. Jacques Arago ne songeait qu'au bonheur d'en- 
treprendre un grand voyage de circumnaviga- 
tion, d'où il rapporterait sans doute quelques 
découvertes, et où son activité trouverait, en 
tout cas, l'aliment dont elle avait besoin- Tous 
les passagers de l* UranU, et smtout le capitaine 
Freydnet, qui la commandait, ont rendu cet ho- 
norable témoignage à H. Jacques Arago, que nul 
ne se montra ni plus patient, ni plus hardi, ni 
plus intelligent, soit pour afFronter le^ tempêtes, 
soit pour endurer les plus cruelles privations, 
n partagea le désastre de PUranie , qui échoua 
aux lies Malouines, et ne rentra en France 
qu'en 1821. 

A son arrivée, il liabita successivement Bor- 
deaux (de 1833 à 1828) et Toulouse (1829), 
où il s'occupa de littérature , et fonda plusieurs 
journaux. En 1835, obtint, en société avec 
M. L. Walter, la direction des thé&tres de ^ouen \ 
mais la cécité presque complète dont il fut at- 
teint à la suite d'une maladie, l'obligea de quitter 
ce poste en 1837. M. Jacques Arago, tout aveugle 
qu'il est, ne cesse pas de cultiver les lettres et 
de voyager, au moins dans les espace^ imaginaires. 

Outre plusieurs pièces de théâtre, dont quel- 
ques-unes, comme /e Cadet de Gascogne, 1836, 
Un Noviciat diplomatiqtie , 1834, ont eu du 
succès , M. Jacques Arago a publié : Prome- 
nade autour du monde pendant les années 
1817-1820, ^t/r les corvettes du roi l'Uranio et 
la Physicienne, commandées par M. Fieyci- 
net; Paris, 1832, 2 vol. in-8°, avec atlas in-fol., 
ouvrage plusieurs fois réimprimé; — Prome- 
nades historiques, philosophiques et pitto- 
resques dans le département de la Gironde; 
Bordeaux, 1829, in-8^, avec atlas in-folio; — 
Souvenirs d'un aveugle; — Voyage autour du 
monde, enrichi de 60 dessins et de notes scien- 
tifiques par François Arago ; Paris, 1 838 et années 
suivantes, 2 vol. grand in-8**, ouvrage plusieurs 
fois réimprimé. 
Quérard , la France littéraire. 

\ksuLCO {Etienne)^ auteur dramatique, na- 
quit à Perpignan le 7 février 1803. Il fit ses 
études au collège de Sorèze, et devint prépara- 
teur de chimie À l'École polytechnique, sous 
la Restauration. H ne tarda pas à abandonner 
ces fonctions pour se jeter tout entier dans la 
charbonnerie , avec les libéraux du temps, 
n embrassa alors la carrière littéraire; et dès 
1824 il débuta au théâtre par une comédie- 
vaudeville et un mélodrame, dont les succès 
le confirmèrent dans sa vocation nouvelle. 11 
fonda ensuite deux petits journaux de l'opposi- 
tion : la Lorgnette et le Figaro, ce dernier en 
société de Maurice Alhoy ; puis, en 1829, il ac- 
quit de M. de Guerchy le privilège du théâtre 
du Vaudeville, qu'il dirigea jusqu'à l'incendie de 
la salle en 1838. Il fit jouer, tant à ce spectacle 
qu*âux théâtres des boulevards, un très-grand 



nombre de pièces, parmi lesqpielles il convient 
de citer : 

Un jour d* Embarras, comédie mêlée de couplets. 
I acte ( en coUaboralion avec Saint- Aime ). — ThéA- 
ire de V Ambigu, 8 man 1834, in-8* de deui feuil- 
les et demie ; Paris. ( Cette pièce a eu une deuxième 
édition. ) — V Anneau de Cygù, comédie-vaude- 
ville en un acte ( a?ec Deivergeri). Théâtre du 
Vaudeville, 3 aoAt 1834. — U Pont de Kaki, mé- 
lodr. en 3 actes (avec CuTelieret Desvergers). Am- 
bigu, 6 août 4824, in-8*. — C*est demain le \\m 
le Sentiment et VAlmanach , comédie mêlée de 
couplets, on acte (avec Desvergers). Ambigu, 42 luai 
1896. — Stanislas, oa la Suite de Michel et Chris- 
tine ^ vaodev. (avec Poitevin), — V Avocat , mé- 
lodr. en 3 actes (avec Desnoyen). Ambigu, 16 juin 
1837, in-8^. — La Fleuriste, comédie-vaudev.en on 
acte (avec Ferdinand de Villeneuve). Au Vaudevilk, 
4 Juillet 4827. — Le cousin Frédéric , ou la Cor- 
respondancCf comédie-vaudeville en un acte ( avec 
UM. Emile et Alexandre ). Vaudeville , 7 févriei 
4828. — ^-28-29 Juillet . tableau épieodiqw: des 
trois journées (nec P. Duvet). Vaudeville . 17 aoftt 
4830. ~ La Fit de Molière , comédie historique 
mêlée de couplets, trois actes ( avec Dupeuty ). Vau- 
deville, 47 janvier 1839L — Les Pages de Bassom- 
pierre , comédie mêlée de couplets, un acte ( avec 
Varia et Desvergers). Vaudeville, 40 février i835. 
- - Paris dans la Comité, revue- vaudeville, un acte 
(avec Dupeuty et Bougemont). Vaudeville, 3f dé- 
cerabre 483S. — Le Démon de la Muit , coinédie- 
vaudev., deux actes ( avec Bayard). Vaudeville, is 
mai 4836. ~ Casanova au fort Saint- ^ndré , co- 
médie mêlée de couplets, trois actes ( avec l)LSver;;er9 
et Varin). Vaudeville , 20 juillet 1836. — Arrivera 
propos, comédie-vaudeville, un acte ( avec Liihi/.c j. 
Vaudeville , 7 septembre 4836. — Le Cuba ni de 
Lustucru, comédie- vaudeville, un acte (avec Jairue ). 
Vaudeville, 24 février 4838. — Le Mémoire du Dia- 
bU, comédie- vaudeville, trois actes ( avec Paul Ver- 
mond ). Vaudeville, 2 mars 4842. — Les Aristocra- 
ties, comédie en cinq actes, en vers, représentée an 
Théâtre-Français le 29 octobre 1847. 

Cette longue énumération comprend à peine 
le tiers des pièces de M. Etienne Arago, dont 
le nombre total est d'environ cent vingt 
Toutes dénotent un esprit fin , de la verve caus- 
tiqucy de l'observation, et une grande habileté de 
mise en scène. Sa dernière surtout, les Aristo- 
crates, pour laquelle, contrairement à son ha- 
bitude, U n'eut pas de collaborateur, est une 
pièce remarquable, et suivrait pour asseoir une 
réputation. En 1830 il ferma les portes de son 
théâtre le 27 jm'Uet, pour protester contre les 
ordonnances de la veille, et donner le signai de 
l'insurrection. Il fit porter et distribuer chez 
M. Teste toutes les armes militaires qui se 
trouvaient au Vaudeville, et combattit les trou- 
pes royales pendant les trois journées. Le 29, il 
installa le général Dubourg à l'hâtel de ville, 
et y conduisit le général la Fayette ; puis, ac- 
ceptant le conunandement de jeunes gens qui se 
portaient vers Montrouge» à la rencontre du duc 
de Chartres, pour lui faire un mauvais parti, 
il sut, à force de présence d'esprit et décourage, 
détourner le dangier qui menaçait la vie du 
prince. 



957 



ARAGO — ARAGON 



958 



Entraîné par la fougue de ses opinioiit , il 
prit part aux insurrectioas de juin 1832 et d'a- 
vril 1834, parvint à se soustraire aux condam- 
nations qui les suivirent, et contribua plus tard 
à la délivrance de ceux de ses amis que le 90a- 
vemcment tenait sous les verrous de Sainte-Pé- 
lagie. Tous ces actes hostiles au pouvoir dé- 
terminèrent, en 1840, le retrait âe son pri- 
vilège de théâtre. — M. Etienne Arago devint 
alors rédacteur d'articles politiques et de feuille- 
tons de théâtre dans les journaux U Siècie et 
le IS'ational, où il a publié des nouvelles et 
des romwis. En 1834, enfin, il fUt l'un des fon- 
dateurs du journal la R^rme, dont il rédigea 
longtemps les articles Spectacles, 

A la révolution de février 1848, il se mit en 
possession de la direction des postes, et fut 
bientôt confirmé dans ces fonctions érainentes 
par le gouvernement provisoire. H assura dès le 
24, et durant tout le temps de son administra- 
tion , la régularité et l'int^té d'un service an- 
quel étaient confiés des intérêts de tout genre. 

M. Etienne Arago représenta le département 
des Pyrénées-Orientales à la constituante. Il 
prit une part assidue aux travaux de cette as- 
semblée, et vota constamment avec la gauche 
républicaine. 

Nais le 13 juin 1849 le vit prendre part à la 
manifestation qui, partie du Château-d'Eau , fut 
dispersée par les troupes du générai Changar- 
iiHM- sur le boulevard des Capucines, et aboutit 
par suite à l'échauffourée du Conservatoire des 
arts et métiers ( voir Leord-Rolun ) ; c'est ce der- 
nier acte insurrectionnel qull expie aujourd'hui 
dans l'exil. J.-F. Destighy ( de Caen ). 

niographU parlementaire det retfréstntanti du 
peuple. — Dietionnairo de ta Conversation » t" ëdit., 
l8Si. — Joumai de ta Ubrairie, depuU tsis. — Moni- 
teur, etc. 

* ABAGON (Alphonse o'), jésuite et grammai- 
rien espagnol, né en 1585, mort le 10 juin 1629. 
Il se rendit en mission au Paraguay en 1816, et 
pendant deux ans «e consacra tout entier à llns- 
tniction de la jeunesse. En 1629 fl entreprit la 
conversion des sauvages; mais il puisa dans 
cette tâche, toute de dévouement, le germe d'une 
maladie qui l'entraîna dans la tombe. H laissa 
les ouvrages suivants : Vocalmlarium ingens , 
en deux parties; — De Hngua Guaranxpar- 
ticulis; — Prœeepta syntaxeos; — Sermones 
ad populutn; — Dialogi de Mocrameniis et 
aliisfidei mysteriis. 

JOcher. AU/gemeinu Gelêkrtên-lssrieon, 

ARAGON OU BORIA (Àlph. ), prédicateur de 
Tordre des Augustins et théologien espagnol, vi- 
vait dans la première moitié du dix-septième 
siècle. On a de lui Vida de la Bienaventura da 
Ritta dt Costa, 1618, in-4*. 

Jôchpr, Allgemeinet GéUàrtem'Ltaieon. 

* ARAGON (Ferdinand n*) , archevêque de 
Saragosse, historien espagnol, mort le 20 jan- 
vier 1 575. Il eut pour père un fils natnrel de Fer- 
dinand V, roideCastilleetd'Aragon,et devint ar- 



chevêque en 1539. U a laissé en manuscrits Une 
historia de los reyes de Aragon, et quelques 
autres ouvrages. 

JOcber, J lt g t m ei nêt Gelêkrien^jAXicon. 

* ARAGON (Jean), peintre espagnol, vivait 
à Grenade dans la seconde moitié du seizième 
siècle. Il peignit avec talent des tableaux d'hit* 
toîre, destiÀ an couvent de Saint-Jérôme de 
Grenade. 

Geao Bermudei, DieeUmario kiitûrieo, — Itaflcr. 
Neve* AUgemelnet XHnstler-'Lexieon. 

* ARAGON (Martin d'), duc deHermola, 
numismate espagnol , vivait au seizième siècle, 
n écrivit sous forme de dialogues un ouvrage 
intitulé De medulla, ou De numùmatibits an- 
tiquis, 

JOcher. JUgemeines Gelehrim-Lixicon. 

ARAGON (Jeanne d'), princesse deTaglia- 
cozzo, et femme d'Ascagne Colonne, morte vers 
l'an 1577. Elle ne se distingua pas moins par s^ 
beauté que par son esprit et son courage. Elle fit 
eurtout preuve de cette dernière qualité dans 
les différends de Colonne avec le pape Paul IV. 
Elle courut même alors quelques dangers, et 
sa personne se trouva menacée. Pour la punir 
de l'appui qu'elle prêtait à ceux qu'il regardait 
comme ses ennemis, le souverain pontife défendît 
à Jeanne de marier ses filles sans la permission 
du Vatican , déclarant nulle toute union con- 
tractée en dehors de ce consentement. 

Les contemporains de la princesse de Taglia- 
cozzo l'entourèrent de leurs hommages. Le 
Tempio alla divina signora Giovanna d'ÀrO' 
gona, fabricata da tutti i più gentili spiriti e 
in tutte le lingue, Venise, 1588, contient les 
poésies qui lui furent adressées. 

Fr« Paolo, Hiit. du conc. de Trmtê, - Bayle, Dio^ 
tionnairê historique. 

* ARAGON (Pierre D'),mome augustin ^ 
théologien, natif de Salamanque, vivait vers la fin 
du seizième siècle. Il professa la théologie, et 
laissa les ouvrages suivants : Ifi secundam se* 
cund» Thomas dejustitia et jure; — In ter- 
tiam Thomx de mysteriis vitx Christi e$ 
utriusque adventus. 

JOcher, Allgemeinet GeUhrtin-Lexieon, 

* A RAGON (Jo.-Pizarre) , philosophe espagnol, 
natif de Calalrava, vivait dans la première moitié 
du dix-septième siècle. On a de lui : Discursos 
de la Raçon; Madrid, 1629; — Erudicion de 
Reies y privados, ouvrage auquel il travaillait 
encore à l'époque de la publication du premier. 

JOeber, Allgemeines CeUhrten-Lexieon. 

ARAGON ( Tullie) , NapoUtaine , née vers 
Tan 1510, morte en 1565. Elle était fille de l'ar- 
chevêque de Païenne Tagliavia , et d'une dame 
de Ferrare appelée Julie, et renonunée pour sa 
beauté. Tullie fut élevée À Rome par les soins 
de son père, qui lui donna en outre les moyens 
de vivre indépendante. Elle justifia au surplus la 
sollicitude paternelle, en cultivant avec succès» 
et même avec distinction, la musique, et sur- 



950 



ARAGON — ARAGOIf A 



960 



tout la poésie. EOe écrÎTait et parlait avec une 
égale fadlité le latin et ritalien. Mais elle ne se 
fit pas moins remarquer par sa beauté et ses 
grâces: aussi compta-t«lle bientôt an nombre de 
ses admirateurs les personnages les plus distin- 
gués de son temps , entre autres le cardinal 
Hfppolyte de Médids, Hercule Bentiroglio, Phi- 
lippe Slioizi, Pierre BfaneUi, Benedetto Arrigbi» 
et Girolamo Muzio. Presque tous, le dernier 
surtout, la chantèrent dans leurs poésies. Arrighi 
la compare au solefl, tandis qu'il égale À la lune 
seulement une contonporaine de Tultte : 

Jaoopo Nardi, jouant sur le nom de Tullie , dit 
qu'elle est la d^e héritière du nom et de l'élo- 
quence de Tullhis (Cicéron) : aussi bien con- 
seflle-t-il À Gian'Francesce délia Shifa d'adres- 
ser à la jeune Napolitaine sa traduction du 
discours pro McareellOi Quant à Muzio , son lan- 
gue, en ce qui concerne Tullie, a tous les carac- 
tères de la passion, et d'une passion partagée. 

Maintenant but-il croire, avec l'auteur de 
VHistoire lUtérairt d^ Italie, que le poète ne 
fot pas le seul préféré par Tullie? et doit-on 
inddre, des hommages dont elle fut l'objet, que 
sa conduite mérita le blâme de la postérité? 11 
fkut sans doute reconnaître que certains témoi- 
gnages contemporains semblent donner raison 
an jugement le plus séyère. C'est ainsi que le 
poète Girolamo Razzi, dans sa comédie intitu- 
lée Balia, emprunte au peuple, pour caractériser 
Tullie, la qualification la plus outrageante ; et ail- 
leurs un diapitre dté par Tiraboschi , et tu par 
le P. Affo , est consacré aux plaintes que suggère 
à Pasquin et aux courtisans de Rome le départ 
de la Jeune Napolitaine : Passione d'amor di 
maestro Pasquino per lapartita delta signera 
Tullia, Une autre preuve de cette fadlité de 
mceurs attribuée à Tullie, mais qui nous parait 
peu conduante, serait le langage de Muzio dans 
8on églogue intitulée Tirrenia , où il dit , en 
parlant die celle qu'A aime, que tout berger con- 
naissant cette nymphe adcuaUe, non-seulement 
l'entoure de son amour et de son adoration , 
mais encore désire qu'elle soit aimée et adorée 
de tous les mortds. Enfin , Roscoe dit, en par- 
lant de Tullie, que, fruit de l'amour, die a elle- 
môine obéi à ses inspirations. 

Peut-être un trop grand désir d'acquérir de 
la célébrité entralna-t-il la fille de TagUavia. 
Mais une dernière drconstance de sa vie témoi- 
gne que sa conduite ne Ait pas absolument dé- 
pourvue de dignité. En dfet, à la mort de 
l'homme qu'elle avait épousé à Rome, elle devint 
l'objet de la faveur spéciale de Léonore de 
Tolède, duchesse de Florence , à laquelle Tullie 
dédia un de ses poèmes. 

Quant À son talent poétique, quoiqu'fl ne 



manque pas d'un eertafai diarme, il est peut-être 
au-dessous du bruit que son auteur fit dans le 
monde. Le sonnet suivant donnera une idée de 
sa manière, et servira à fixer le rang que Too 
peut assigner À Tullie parmi les poètes : 

Vol ehe aveta fortnna il nenlea, 

Gome aabDo valeDle e eortctia, 

Qoal benlgDo «tetUno ofgl t* Uifla 

h rlveder U voctra tamna anUea? 

Mnlo tcntUe on* alau cosi amlea 

B toave valore aU* alau mla 

■en dnolml dalla dura alpestre Tla 

Con tanta non dl roi degna faUea. 

Vlase cran tempo ronorato amoro 

Che al Pô glà per me vl arte , e non ered* io 

Oie lia 4 eblara ftamma In totto tpenta :. 

B M nel TOlto altml al legge II eore 

Spero cke In riva d'Amo U nome mlo 

Alto sonar ancor per vol tl lenla. 

Les ouvrages de Tullie ont pour titres : Bime 
delta signora Tullia di Aragona, et di di' 
versialei;YemK, 1547-1549, 1557, 1560, etc. : 
on y trouve , en outre , des vers émanés de 
ses admirateurs; — Dialogo délV infinità di 
Àmore, Venise, 1547, avec une préface de 
Muzio , où fi dit qu'tt a fait imprimer Tou^ 
vrage sans avoir attendu le consentement de 
l'auteur; — // Meschino o il Guerino, Venise, 
1560, inh4* : c'est un roman de chevalerie, qui 
n'a pas moins de quatre mille stances ; Tullie 
déclare elle-même que le sujet en est emprunté 
À un roman espagnol : c'est l'Odyssée d'un che- 
vaUer qui visite le monde connu et inconnu ; — 
des sonnets et de petits poèmes, que l'on trouve 
énumérés dans Mauuchdli. V. R. 

ZUlioll, Storia de* poeti ItatkaU , mannscrlt cité par 
MaszucbelU. - MazzacheUt, ScriUori d'IUUia. - Tira- 
boschi, LetUrat. ItaL, tom. VII. — Cresdmbcni, Storia 
deUa votçar Poesia,l,m, Ut. - Roscoe, rie et 
Léon jr, ln-4*, ISOI, 111, tsi. — Speronl, Opert, — 
Mntio Jttstino PoUUano, OporttU moraN. — Gloffacné , 
Hitt. litt. (FltaHe, t IX. --Biog. dcpl. C7om4ni iUuHr. 
d0l reçno di Napoti, II. 

* ARAGOIf (FerdinandrXimenès) ^ théolo- 
gien portugais, vivait dans la première moitié du 
dix-septième siède. Il devint ardievèque de 
Braga, et composa les ouvrages suivants : Res- 
tauraçaon o renovaçaon do homem ; — Dot- 
trina catolica pera instrucçaon e confirma' 
çaon dos fieis, e extinçaon das sectas supers- 
ticiosas, e emparticular do Judaismo. 

Jôcher, AUçemHnêt Gelekrten'Uxieom. 

ARAGOIf A {Sinum Tagliaviai^*), cardinal et 
publidste sicilien, né le 20 mai 1550 , mort à 
Rome en 1604. Il était fils de Charles d'Aragon, 
duc de Terra-Nuova, et devint lui-même cardinal 
en 1583. n laissa les ouvrages suivants : Cons- 
titutUmes pro cteri et populi r^omuitione; 
— Sermones sacri in synodis kabiti;— Ex- 
planatio nonnultorumdecretorum pontifie, 

MazzaebeUt, ScHt. itat. — Adclong, Supplémoit à 
JOchcr, ÀUgnn. CéUkiUH-Lexieom, 



Fin DU DBUXliUll VOLUMB. 




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