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Full text of "Nouvelle biographie générale depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours, avec les renseignements bibliographiques et l'indication des sources à consulter;"

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ÏTlîT' 




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K^r^yi 



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NOUVELLE 

BIOGRAPHIE GÉNÉRALE 

DEPLIS 

LES TEMPS LES PLUS RECULÉS 

JUSQU'A NOS JOURS. 



TOME QUINZIÈME. 



I>uclii. — Emmery de Sept- Fontaines. 



VKM^. — TY1HH;K\NI1K DK FIRMIN MDOT FRIERI», FlU ET C, HIIK lACOD , â(i. 



NOUVELLE 



BIOGRAPHIE GÉNÉRALE 

DEPUIS 

LES TEMPS LES PLUS RECULÉS 

JUSOU A NOS JOURS, 

AVEC LES RENSEIGNEMENTS BIBLIOGRAPHIQUES 

KT l'indication DUS SODRCKS A CONSULTICR ; 
PrBLlÉE PAR 

ilM. FIRMIN DIDOT FRÈRES, 

sous I.A DlUKimON 

DE M. LE D' HOEFER. 



lomr ^uin^trmr 



PARIS, 

rilVlW DIDOT FRÈRES, FILS ET G», ÉDlTEdKS, 

IflVBlKmmS-UIRAIRlIS DR l'IIWTITVT or FRANCK, 

RDI JAOIB, a*. 



M DCCC LVIII. 
Ln ^Ulcan te résenrml Ir droit dr IniliH'Uon et ilr re|iradaclk>ii à rélranKrr. 






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NOUVELLE 

BIOGRAPHIE 

GÉNÉRALE 



tim ui nin us nit ucnti imn los lom. 



D 



orcHt {Ciior ), eo Ma DDcavs oo dedo- 
ciBCS, poète latin moderne, né à Brescia, vii^t 
lians li: seiziËine siècle. On «oit par ses poésie* 
qu'il étail avocat ou qu'il avait une cliarge de 
juilicalure. 11 dit en etTet qu'il se retire à la 
rampagne pour échaf^ier aui trodbles de la *iUe 
et au bruit du barreau. H était en correspon- 
dance avec les saTantalesplusdtftiDguésileson 
temps. Od ne connaît de lui que des poésies la- 
tines ; elles ont été insérées dans le recueil de 
Tajgeti intitulé: Carmiaaprxitantiorum Poe- 
larum, ex quam plwima uUcla nun^uani 
fdita, Bresda, IMb, in-8';dtiu les Oceulto- 
rum Aendemieorum Carmina, Brescia, 1570, 
■n-8"; dans les ileliciie Poetarum llalorwn de 
Gniter, I. 1", et dans les Carmina illuttriuM 
Poelantm Italorvm , t. IV. 

OVcmi{Grigolre), poëte italien, né à Bresda, 
Tirait (ers la fin du Mo^ne siècle. On a de lui 
un poème sur le jeu des écliec«, intitulé: La 
Scaccheide; Vioeoce, lase et 1607, in-*", 
~ " " ■■ Jtollom», l, VII. 



* DDCHI on DiiGCi( Courent }, mlatlnoiiC' 
ciDS, Ijttératenr Italien, né i, Plstoie, TivaH ven 
1600. Oa a de lui : De EloeulUme, Uàri duo ; 
tVrrare, laoo, in-fl"; — OraUone/uneraledi 
Taaoi Ferrare, IBM, ii^^° ;— Tratlato délia 
ISobilta, detla Infamia e délia Preeedema ; 
Ferrare, teo3, in-*"; — An hittoriea; Fer- 
r.ire, IfiM , 10-4". 

Tinbnxtal . Storia fOa UOtratmv KoiMM, L «II, 

DrcHnsiL i Marie- Emilie -GviltautM), 
poêle et administrateur franfais, né à Paris, le 
1 8 août 1 7(3, ntori le 6 DOTemhre ISoe. U s'adonnA 
d'abord à la jnriaprudoice, et se Qt recevoir avocat 
au parlenientdeBordeaax;maiB]egoOtdela poé- 
sie lui fit négliger cette proTession. Après la snp- 
pression des parlements, il travailla succesaive- 
MOCT. iiocn. GfNia. _ T. XT. 



ment au Journal de Deux-Ptmti , au Journal 
dtâ Théûtru, et h L'Ami de» Art». Plus Urd il 
fut nommé chef de bureau et secrétaire du mi- 
nistre de la police générale, et enfin membre de 
la commission des émigrés. On a de lui : Lei 
ExiUa du Parnatse, poèmes 1783, in-Si; - 
Mon Songe, satire imitée du grec de Lucien , 
suivie des Senialion* d'un Homme de Lellret ; 
lTS4,)n-S°i — SfancA ard, poème en d eu x chants; 
Rouen, 178t, in-S";— Dticowt tur la néca- 
lUé de desiécker les maraii; 1791, io-8°. Do- 
chosal a donné avec Hilon une édition de« œuvres 
.; 1797, 7 vol. in-B°. 



* DOCHOBLAOS DE SCRICH, poète latin 
bohémien, vivait vers lecomroencement du dix- 
septième siècle. Il fut secrétaire communal il 
Chrudim, puis cbambdtsn de l'empereur Ro- 
dolphe U. On a de lui -.JLivrp^twiljtbn duo; 
— J>oemata, libri IV; Prague, 1612. 

DUCHOiiL [Guillaume), en latin CAruts, 
antiquaire français, né è Lyon, vivait dans le 
seizième siède. U (nt un des premiCTs Français 
qai s'appliquerait k l'étude des médailles , dM ' 
pierres gravées, des bas-reliefs, et des autres 
monnuientg de l'antiqnite. La maison qu'il habi- 
tait lut ias[rira ce gortt dès sa jeunesse. E11i> 
était située sur la coUhie du GourguîLon. On ne 
pouvait crenser dans ce terrain, qui fait tiartie 
de l'anden Ljon, sans j trouver des médailles, 
des inscriptioDs , des urnes, des lampes. Ces 
objets éveillèrent sa curiosité : il essaja de le« 
ei[^quer et de les mettre en ordre. Pour se 
perfectionner dans ce genre d'études, il fit le 
voyage d'Italie, et à son retour il publia les 
ouvrages suivants : Épttre consolatrice à 
M'" de CheorOrtSi Ljon, 1&&5, in-t"; — 
DiMotirs fw la eastrantitaHon et (U«iplint 
1 



8 



DUCHOUL — DUCIS 



militaire des anciens Romains ;Ljùik y 1555, 
in-to\. ;— Discours sur la Religion des anciens 
Romains ; LyoUy 1555, in-fol. Ces deux impor- 
tants ouvrages, souvent réimprimés, ont été tra 
duitsen italien, en latin et en espagnol. La Croix 
du Maine attribue encore à Duchoul i Douze 
Livres des Antiquités de Rome;— Traité des 
Animaux féroces et étrangers; — Les Épi- 
grammes de toute la Gaule; — Tfaitè de la 
ïs'ature des Dieux. 

Rechercher pour servir à l histoire de Ijyon. — la 
r.roix du Maine et Dn Verdier, Bibliothèques françaises. 

DUCHorL (/ean), naturaliste français. iil6 
du précédent, vivait aussi dans le seizième 
siècle. On a de lui : Varia Qttercus Historia ; 
accessit Pilatimontis dcscriptio; Lyon, 1555, 
în-8® ; réimprimé dans le traité de Gesner, De 
raris et admirandis Iferbis ; — Dialogus 
Formicae, Muscœ, A ranxi ci Papilionis ; Lyon, 
1556, în-8® ; — Dialogue de la vie des champs ^ 
avec une Épitre de la vie sobre, et autres 
discours; Lyon, 1565, in-8°. 

La Croix du Maloe et du Verdier, Bibiiothéquei fra»' 
çaises, » Recherche* pour servir d thistoire de Lfon. 

BVCis {Jean- François ),^ie français, né 
à Versailles, le 22 août 1733, mort dans la même 
ville, le 31 mars 1810. Son père, originaire de la 
Savoie, tenait à Versailles un modeste com- 
merce de lingerie. L*enftmt f\it élevé dans la mai- 
son paternelle Jusque vers Tâge de douze ans , 
époque où il fut placé au collège de Versailles. Le 
jeune Ducis ne fit point de brillantes études, 
quoiqu'il eût achevé sa rhétorique à dix-sept 
ans. Au soriir du collège, il allait rêver dans les 
allées du parc de Versailles et dans les campa- 
gnes voisines; puis, rentré au logis, fl s'essayait 
à la poésie par une traduction eo vers de Ju- 
vénal. L'Apreté et la rudesse du poète latin al- 
laient bien sans doute au caractère du jeune 
homme, qui garda toute sa vie une indépen- 
dance quelque peu sauvage ; on peut donc croire 
que Ducis dut rencontrer d*heureusesr inspira- 
tions. Cependant, lui-même jugea sévèrement 
sa traduction, et la Jeta au feu. Vers ce temps 
il entra dans l'étude d*im procureur à Paris, et 
y prit le goût du théMre. Peu après , le ma- 
réchal de Belle-Islc , qui sMntéressait à la fa- 
mille Ducis, fbt chargé par Louis XV d'aller 
faire l'Inspection des forteresses du royaume; il 
emmena le jeune François en qualité de secré- 
taire. Au retour de sa mission, le maréchal, 
nommé ministre de la guérie, donna à son ex- 
secrétaire un emploi de commis aux appohife- 
ments de deux mille francs. Le travail adminis- 
tratif était tout à fait antipathique à Duds; 
aussi, après quelque temps d'épreuve , vint- il 
sollidter de son protecteur la fliiveur d*u]ie des- 
titution. La requête était nouvelle : le maréchal 
y lit droit; mais en affranchissant Duds de ses 
obligations de commis, M. de Bdle-Isle loi eo 
conserva les appointements, faveur dont le 
jeune homme continua de jouir sous les succes- 
seurs de M. de Belle-Isie jusqu'en 1790. Rendu 



à sa pleine liberté, Ducis en profita pour fré- 
quenter le théâtre et pénétrer dans la société 
des gens de lettres. Il voulut bientôt 1<'nt«T un 
nouvel essai, etdoona la tragédie ô'AmélisCy qui 
n'eut aucun suocèa. Duois accepta pour bon 1<^ 
jigement du public, et lui vivant il ne fut 
plus jamais question â'Amelisef qui n'a été im- 
primée qu'après la mort de l'auteur. Soit que 
Ducia déaespérât de réussir par ses seules ins- 
pirations, soit que la lecture des pièces de Shaks- 
peare eût saisi fortement son imagination, quoi- 
âu'il n'ait jamais connu l'auteur anglais que par 
rintermédialre des traductions , il conçut la pen- 
sée detFQnsporter sur la scène française quelques- 
unes des œtivrcs du poète anglais que Voltaire 
avait révélé à la France. Il débuta par Jlamlef, 
dont il offrit le rôle à Lckain. Telle était alors la 
disposition littéraire , que l'acteur recula devant 
un personnage si différent, par les allures et le 
langage, des héros de Corneille et de Rnciiu\ 
Dudsalors proposa le rôle à Mole, qui, ))lus aven- 
tureux, l'accepta. La pièce fut jouée le 30 sof)- 
tembre 1769, et obtint un très-grand succès. Trois 
ans après, le 22 juillet 1772, fut représenté 
Roméo et Juliette, où Duds fit entrer l'épisode 
d*Ugolfai, emprunté à VBnfer de Dante, te se- 
cond ouvrage fut accueUli aveo autant de Aiveur 
que le premier. Duels pourtant ne se hâta pns 
de mettre à profit le bon vouloir du public : il 
demeura six ans sans donner aucune pièce nou- 
velle. Cet intervalle ftat employé à la com\)osi- 
tlon d'une tragédie ob Duds entreprit de com- 
biner un ouvrafçe de Sophocle et un ouvrage 
d'Euripide : 11 en i*ésalta Œdipe chez Admète, 
joué le 4 décembre 1776. Malgré le succès 
qu'obtint sa nouvelle œuvre, oti il y a en effet 
de belles qnalltés, Ducis ne s'en dissimula point 
les défauto, et plus tard (1797) il la simplifia 
pour en faire Œdipe à Colone. L'année même 
où fut Joué Œdipe chez Admète, Dnds Ait ap- 
pelé à remplacer Voltaire à l'Académie Française ; 
il avait pour concurrent Dorât, le poète des 
Jolis vers. L'Académie suivit cette (bis l'avis dn 
public, et nomma Dueis. Un repos de quelques 
années suivie la tentative f^itc par Duci» dans 
l'art grec. Revenant alors àSbakspeare^ il donna, 
k) 20 janvier 1793, Le roi lear^ puis, le \?. 
janvier' 1784 , Macbeth, Quelque soin qu'il eût 
pris d'amoindrir les terribles effets de l'auteur 
anglais, Macbeth ût liorreur au public français, 
et la pièce eut moins de succès que les piécé- 
dentes. Vint ensuite Jean Sans Terre (17UI ), 
qui fut réduite de cinq actes à trois, et néanmoins 
ne put «1 nainienir au tiiéttre. De grands év(>- 
nements s'accomplissaient à cette éfioque dan?^ 
le monde politique, et sf étranger que Ducis 
voulût habituellement demenrer aux affeires pu- 
bliques ou privées. Il ne put s'empidier de pnr- 
tidper, au moins par la pensée, au grand moti- 
vement révolutionnaire. Les sentiments per- 
sonnels de Ducis, la nature même de son es- 
prit , l'altadiaient à la canse de la révolittioii 



DUCiS 



Aussi Tit-il ftTec plaisir ie< grandes réformes 
décrétées par TAssemblée constituante. D 
d«Hin.< une nourelie imitation de Shakspeare, 
Othello, ou le Maure de Venise (novembre 
1792). Le principal rdle était joué par Talma, 
qui } eut un immense succès. Sans désavouer 
Mm culte pour la liberté, Duels flit ému des 
malheurs oii la marche rapide des événements 
précipita Louis XVI et sa famille; au milieu 
de reffruyable crise qui menaça un instant la 
rie même de la France, Ducis se renferma dans 
la retraite, mais ce fut pour y méditer le meilleur 
de ses ouvrages, celui où , laissant de c^té tout 
modèle étranger, ne s'inspirant que de ses propres 
idée«, il s*est peint lui-même et a fait son chef- 
d'œuvre, Ahu/ar, ou la famille arab0^ qui fut 
joué le 23 germinal an m (13 avril I79& ) et 
obtint le succès le plus légitime. Ducis eut en- 
suite ndée de donner à cette pièce une sorte de 
pendant, et fit représenter Phédor et Waldamir, 
ou la familU de Sibérie ( 1801 ) ; mais cette 
fois le public ne répondit point à Tattente du 
l«oête, la pièce tomba. L'auteur avait alors près 
de soixante-dix ans. Soit fatigue, soit ressenti- 
ment de la manière outrageante dont la critique 
avait traité son dernier ouvraji^e , il abandonna le 
théitre , et ne cultiva plus les lettres que dans 
l'intimité de la vie privée et le commerce de 
quelques amis. Ducis ne voulut jamais accepter 
de fonctioDS publiques. Nommé membre du Con- 
seil des Anciens en 1798 , et sénateur lors de la 
première formation de ce corps, il donna aussi- 
tôt sa démission. 

« Ducis, a dit un juge éminent, était un des 
hommes les plus faits pour frapper l'imagina- 
tion et laisser un long souvenir. Au milieu de 
cette espèce d'uniformité qui rapproche et con- 
fond les talents secondaires d'une (époque , Du- 
cis avait qudquje chose de rare et d'original. Sa 
figure, singjuhèrement grave et majestueuse, 
avait un caractère naïf et inspiré; on aurait 
cru voir un descendant d'Homère. On sentait au 
premier aspect que ce n'était pas un homme 
do temps. 11 n'avait rien du monde; il ne 
s inquiétait pas de toutes les petites afTaires, 
de toutes les petites ambitions de la vie; «au- 
vag<^ et doux , poète au plus haut degré , 
n'ayant besoin de rien pour être poëic, il a 
chanté les plaisirs de la campagne , du fond de 
sa petite maison, dans une rue de Versailles; 
c'était Ik quil rêvait , dans sa poésie inculte , 
cette nature pittoresque, négligée, qui lui plaît 

et qui lui ressemble Un autre trait distinctif , 

on autre caractère de cet homme, c'était quel- 
que chose de fier, de Ubre , d'indomptable. Ja- 
mais il ne porta , ne subit aucun joug , même 
œJni de son siècle; car, dans son siècle , il fut 
coDstammeot très-religieux. Il vivait avec plu- 
sieurs hommes de l'opinion philosophique, sur- 
tout avec Thomas , dont il était l'ami le plus in- 
timo. Ses tragédies sont einprointes des libres 
UMiimea» des expressions abstraites, commu- 



nes à la littérature du temps; mais son gp^, son 
étude, sa préférence solitaire, était la lecture 
de la Bible et d'Homère. Voilà comment il résis- 
tait au dix-huitième siècle, comment il était un 
esprit original au milieu de son temps. Les 
théories ordinaires de l'élégance ne lui arrivaient 
pas. 11 avait .fait des tragédies en arrangeant 
Shakspeare, suivant sa gnise et le hasard de son 
talent du jour. On les jouait ; elles réussissaient. 
La Harpe en publiait d'ingénieuses critiques, re- 
levait des invraifiemblances, soulignait des vers 
incorrects : cela ne touchait pas Ducis, cela ne 
le cliangeait pas ; il allait toujours de son pas, à 
la suite de Shakspeare. » (Villevain, Cours 
de Littérature. ) 

Depuis que Shakspeare est devenu une idole, ses 
adorateurs n'ont pas eu assex d'imprécations 
contre Duds , qui a mutilé le géant sur son lit 
de Procuste. La critique n'a gardé aucune me- 
sure, et loin de savoir gré k Ducis d'avoir po- 
pularisé presque le premier le poëte anglais, 
ou l'a poursuivi comme un profanateur, et le 
public a toléré ces injustes attaques, contre les- 
quelles, il faut le dire pour l'honneur des lettres, 
un écrivam de cœur et d'esprit, Laville de Mi- 
remont, a protesté par ces deux vers du Follicu- 
laire : 

Et D'avone-noas pat vu Ducb en cheveux blancs 
Essuyer les l^rocardt d'un censeur de vingt ans ? 

Sans doute Ducis n'a pas rq)n)duit toutes 
les k)ceutés de Shakspeare et en a affaibli qoel- 
ques-unes. Mais il faut considérer dans quel 
milieu il vivait , il faut voir quelles accusations 
étaient portées contre lui par les critiques do 
son temps, par ses amis eux-mêmes; et alors, 
loin de le condamner, on le louera de ses efforts 
et de son courage. Ducis a composé, dans sa vieil- 
lesse ( 1804-1814 ) , de petites pièces de vers où 
son talent se montre avec un tout antre carac- 
tère. Le style en est simple, facile et gracieux. 
Il y règne une douce philosophie , de la sensibi- 
lité , un sentiment profonrl d'honneur et d'indé- 
pendance. Elles rappellent parfois Horace et La 
Fontaine. Ces poésies légères ou intimes ont ob- 
tenu le suffrage de critiques éclairés , d'aillcui'ti 
juges sévères de ses ouvrages dramatiques. 

Peu d'hommes de lettres ont joui de leur vi- 
vant d'une considération plus générale et ont eu 
moins d'ennemis, si même il en a jamais eu. Ses 
vertus, sa bienveillance, son éloîgnement de 
toute coterie , de toute intrigue , de toute jalou- 
sie, l'amabilité qu^il portait dans le monde, aux 
rares instants où il y paraissait, l'avaient fait 
surnommer le bon Ducis. 

La ville de Versailles , où il a passé presque 
toute sa vie, a gardé de lui un profond et recon- 
naissant souvenir ; elle a donné le nom du poète 
à la rue où il est né, et a fait placer une table 
de marbre rappelant ce souvenir sur la maison 
qu'habitait son père. Outre son théâtre , Ducis a 
publié Le Banquet de V Amitié ^ poëme en IV 
chants ; 1771 ; -AuRoidt Sardcûgne; 1776; 

1. 



DUCIS — DUCK 



8 



— Discours de réception à V Académie fran- 
çaise; 1779; — Éplire à VAmitié; 1786; — 
Beeueil de Poésies; 1809; réimprimé en 1813 et 
18t4. La meilleore édition des Œuvres de Ducis 
est celle de 1819, 3 toI. in-8'^. Campenon a publié, 
en 1826, les Œuvres posthumes de Ducis. 

Frédéric Loci. 

Pallssot. Mémoires sur la Uttérature /tançaise, — 
M. O. Leroy, Études sur Ducis, — Campenon, Uttres 
ou Essais de Mémoires. — Rabbe, Biographie des Con- 
temporains. ~ Vtllemain. Cours de Littérature. - Dc- 
roogeot. Histoire de la Littérature frcmçaise. 

* DUGis ( louis ) , peintre français , neyeu du 
précédent, né en juillet 1775, mort le 2 mars 1847. 
A dix-huit ans, peu de temps après sa sortie du 
Collège de Complègne, il fut appelé par la réqui- 
sition, et entra dans le 16* régiment de chasseurs 
à cheval. Libre au bout de dnqou six ans, 11 entra 
au nombre des élèves de David. Son oncle lui don- 
nait quelquefois des conseOs; il écrivait le 2 sep 
tembre 1800 au jeune Ducis, alors à Bayeux, où 
il faisait un tableau dans la famille d'Harcourt : 
« Je ne suis pas surpris qu'avant de visiter la 
nature dans les chfttéaux \ comme on t'y invite, 
tu veuilles l'étudier sur son véritable théfttre, 
puisqu'elle t'a donné des yeux pour l'observer et 
des pinceaux pour la peindre. Le commerce habi- 
tuel de ce qu'on appelle le monde , la société, ne 
saurait être favorable au talent. On paye d'abord 
le tribut à la surprise, mais la société, -quand on 
a vu sa misère et sa fausseté , vous t^nvoie et 
vous attache pour jamais à la vérité et au charme 
de cette nature, qui finit par vous dégoûter de 
tout ce qui n'est pas elle. » Bientôt Ducis fit le 
voyage d Italie. A Naples, il peignit Sapho rap- 
pelée à la vie par la musique^ tableau qui fut 
gravé depuis par Bosselmahn', et Pyrame et 
Thishé ^ gravé par Pauquet fils. En 1808 il 
avait fait pour l'hôtel du duc d'Aremberg deux 
dessus de porte représentant l'un Dibutate et 
l'autre Orphée; le prince en fut si satisfait qu'il 
leur donna une autre destination, en les plaçant, 
comme tableaux , dans ses appartements. Ces 
deux peintures, exposées au salon en 1808, va^ 
lurent à leur auteur une médaille de première 
classe; ils ont été gravés par Gudin. Au salon 
de 1802 il avait- un tableau de famille de M. et 
M^ de CramayeL A celui de 1810 on vit de 
lui , outre un portrait en pied de la duchesse 
d'Aremberg , un tableau de Napoléon sur la 
terrasse du château de Saint^Cloud^ entouré 
de ses neveux et nièces. H eut au salon de 1814 
Mademoiselle de La Vallière , tableau acheté 
par le duc d'Orléans, Le Tasse lisant son 
poème à la princesse Léonore ( gravé par Pau- 
quet), et Le Tasse ccepti/if^rSiVé par Baquoy). 
En 1814, il fut un des artistes chargés de la res- 
tauration des peintures du château de Versailles. 
Son oncle Ducis écrivait à ce sujet à Campenon : 
« Nous avons ici , à Versailles , 2,500 ouvriers 
qui s'occupent à rendre le château habitable. 
Duds le peintre , mon neveu , est chargé de res- 
taurer quelques parties du plafond. Il a pour 



compagnon M. de Boisfremont, élève de Chaa- 
det. Quand ils sont montés sur leur échafaud , 
s'il leur arrive d'étemuer, de se moucher, ou de 
tousser un peu fort , il leur tombe des Vénus, 
des Mars, des Renommées avec leurs trompettes, 
et toute la gloire de ce grand siècle de Louis XIV, 
obscurcie de poussière et enveloppée de toiles 
d'araignées. » L'exposition de i817 contenait de 
Duds : François I^ armé chevalier par Bayardf 
tableau placé d'abord au musée du Luxembourg, 
et qui est maintenant au palais de ComQiègne ; ^ 
La Mort du Tasse^ corpmandée par le ministre 
de l'intérieur. Ce tableau est actuellement au mu- 
sée de Lyon; — Van Dyck peignant son pre- 
mier tableau ( gravé par Alais ) ; — un Intérieur 
de la chapelle de la princesse de Talmont. 
Duds roffrésenta ensuite, dans une série de 
quatre tÀleaux , Les Arts sous V empire de 
V Amour, Ces peintures font partie du mfisée du 
Luxembourg; ellesont été exécutées de nouveau, 
mais dans un seul cadre , pour la duchesse de 
Berry, qui les plaça au château de Rosny. Deux 
sujeàide Bianca Capello parurent au salon de 
1822, €ft furent gravés par Leroux. Au même sa- 
lon était aussi Louis XVITI entouré de sa fa- 
mille f au balcon des Tuileries, lors d'une 
revue. Duds , lié avec Talma , dont il avait 
épousé la sœur, représenta ce grand tragique , 
jeune encore, lopsque le poète Duds, témoin d'un 
de ses premiers succès, lui dit en lui touchant le 
front : « Courage ! il y a là bien des crimes ! » 
Ce tableau, plein d'esprit et de vérité, est dans la 
galerie du Luxembourg. Il fut mis au salon de 
1831 , ain#i que la Captivité de Jeanne d'Arc 
et un sujet de Roserrixmde , tiré de Wooixtock, 
ou le Cavalier, roman de Walter Scott. En 1 838 
Ducis fit pour le duc d'Aremberg, et exposa 
au salon de cette année, une Vue de Patis. 
Outre ces ouvrages, Ducis a peint un assez grand 
nombre de portraits. Un mot du vieux poète Du- 
ds visitant l'atelier de son neveu caractérise le 
talent de celui-ci : « J'ai tâché d'être peintre dans 
mes vers , lui dit-il ; je vois avec plaisir que tu 
tends à être poète dans tes tableaux. » 

GCTOT DE FÈkE. 

Gayot de Fère, Biographie des Artistes français; 
1841. — Documents particuliers. 

DUCK (Arthur), jurisconsulte anglais, né 
à Heavytreeprès d'É^eter, en 1580, mort à Chis- 
wick, près de Londres, en 1649. Élevé au collège 
d'Exetèr à Oxford, il se fit recevoir docteur en 
droite voyagea en France, en Italie, en Allemagne, 
et fut nommé à son retour d'abord chancelier du 
diocèse de Bath et Wells , puis chancelier de 
Londres, enfin maître des requêtes. Pendant 
la guerre dvile, il resta fidèle à la cause royale. 
Charles 1er renvoya h Newport, dans l'Ile de 
Wight, pour traiter avec les commissaires du 
pariement. Le traité n'ayant pas eu lieu, Duck se 
retira à Chlswick, où il mourut bientôt après. On 
a de lui : Vita Benrici CMchele; Oxford, 
1617, hi-4°; — Deusu et auctoritate Juris 



} 



9 



DUCK — DUCKWOR'I H 



10 



ewiUi MomanorvM indonUniis principum 
christianortna ; Londres, 1653, in-S®. Cet ou- 
frage, auquel le docteur Gérard Langbaine eut 
ne grande part , a été souvent réimprimé. Il a 
élé traduit en français ; Paris , 1685, in- 12. 

Wood, jithenm Oxonienses. —Rote, New général 
HùfT. Dict. — SiTlgny, DroU romain, 

DVCK (Etienne), poète an^^ais, surnommé 
(e Batteur en grange, mort en 1756. Au sortir 
de la modeste école où il reçut les premiers élé- 
inents d'instruction, il ftit employé aux plus 
bvnMes trayanx des champs. Cependant il avait 
un tel désir de s'instruire quil résolut de complé- 
ter par ses propres efTorts son éducation. A vingt- 
quatre ans, il se maria et se fit garçon de labour. 
Plus actif qne les autres, il sut faire des épargnes 
de temps 9X d^argent. Ainsi parvint-il à s'acheter 
des livres, à acquérir quelques connaissances en 
arithmétique, en arpentage. Secondé par un ami 
de la même condition et qui avait aussi les mê- 
mes goûts, U lut les chefs-d'oeuvre de son pays : 
Milton, Le Spectateur, le Virgile de Di^den. 
Bientôt Etienne Duck se sentit poëte. Ses essais 
CD ce genre lui valurent la protection d'une dame 
qgâ lui fit obtenir une pension annuelle. En 1733 
il fut appelé à faire partie de la garde de la reine, 
puis il entra , par une transition assez singulière, 
dans les ordres , après avoir été conservateur à 
la Bibliothèque royale de Richemond. Sa vie se 
passa alors entre la culture de la poésie et ses 
fonctions de prédicateur. Dans un accès de mé- 
lancolie subite, il se précipita et fut noyé dans la 
Tamise près de Reading. Spence a donné la vie 
de Duck en tête des Œuvres de ce poëte. 

V. R. 

BioQ. Brit. — Speoce . iMe of Sleph. Duck, 
DUCKER. Vog. DUULER. 

* DVGRWiTZ (Arnold) , économiste alle- 
mand, né à Brème, le 27 janvier 1802. Il fut 
d'aboni négociant dans sa ville natale, en 1829. 
Ses premiers efforts tendirent à amener l'amélio- 
ration de la navigation du Weser, en particulier 
à endiguer ce fleuve, enfin à propager l'idée d'une 
unité douanière en Allemagne. Dans ce but, il 
publia : Uetfcr dos Verhaettniss der freien 
Uansestadt Bremen zum Deutschen Zollverein 
( Des Rapports de la ville libre et banséatiquede 
Brème avec le Zollverein allemand ) ; il soutint 
son opinion à ce sujet dans VAllgemeine Zeitung 
( Gazette universelle d'Augsbourg). Membre du 
sénat de Brème en 1841, M. Duckwitz prit part 
aux négodations avec le gouvernement banovrien 
à l'occasion de la construction du chemin de fer 
entre Brème et Hanovre et des travaux destinés 
à améliorer le cours du Weser, au-dessous de 
Brème. A la même époque s'ouvrirent les négo- 
dations relatives à une union entre le Zollverein 
et les États riverains de la mer du Nord ; ces né- 
godations, qui aboutirent en 1847 à un projet 
d'union de commerce et de navigation, se trou- 
vent exposées dans une brochure de M. Duckwitz 
ayant pour titre : Der deutsche Handel'und 



ScMffahrtsbund (L'Association allemande de 
Commerce et de Navigation ) ; Brème, 1 847 . 
M. Duckvritz prit aussi part à la création d'une 
ligne de paquebots à vapeur entre l'Amérique et 
l'Allemagne, et il fit conclure au commencement 
de 1847 un traité avantageux entre Brème et 
l'Union Américaine. Député en mars 1848 au 
parlement préparatoire et membre du comité dit 
des Cinquante, il s'opposa aux propositions ex- 
trêmes qui se produisirent alors, et refbsa d'en- 
trer è l'Assemblée nationale. Commissaire de la 
ville de Brème à Francfort, en juin de la même 
année, pour y prendre part aux conférences re- 
latives au commerce de rAllemagne, il publia à 
cette occasion un document intéressant sur le 
commerce et les douanes de l'Allemagne ( Mé- 
morandum die Zoll'Und ffandelsverfassung 
DeuiscMands hetreffend); Brème, 1848. An 
moment où il allait quitter Francfort, on lui offrit 
et il accepta le portefeuille du commerce dans le 
ministère de l'Empire. S'il ne put pas dans cette 
position réaliser toutes ses idées sur les douanes 
et le commerce, il réussit du moins à faire ac- 
cueillir favorablement sa pensée d'une marine 
militaire allemande, et publia à ce sujet un écrit 
intitulé : Ueber die Grûndung der Deutschen 
Kriegs-marine (De la création d'une marine 
militaire allemande); Brème, 1849. Revenu à 
Brème, il continua d'y siéger au sénat de cette 
ville. 

ConversationM-Lexikon, 

DCCKWORTH (&\T Johîi-Thomas) , amiral 
anglais, né à Leaterhead (Surreyshire ), le 28 fé- 
vrier 1748, mort à PIvmouth , le 14 avril 1817 
Il était le cinquième enfant du pasteur de Fulmor ; 
la pauvreté détermina son père à le faire embar- 
quer comme mousse dans la marine militaire 
anglaise. John Duckworth avait alors onze ans. 
11 servait en 1779 comme lieutenant de vaisseau 
sur l'escadre commandée par l'amiral Byron, et 
se distingua au combat de La Grenade, qui après 
des chances diverses fût gagné par les Français, 
conduits par le comte d'Ëstaing et inférieurs en 
force aux Anglais : Byron dut se retirer à Saint- 
Christophe. L'année suivante Duckworth fut 
nommé capitaine du Gra/ton et chargé d'escorter 
un convoi, qu'il réussit à faire entrer dans les ports 
d'Angleterre. La paix rendit les services de Duck- 
worth inutiles; il épousa alors Anna Wallis, 
appartenant à une famille de marins célèbres. En 
1 793, la guerre s'étant raDumée entre l'Angleterre 
et la France, Duckworth reprit du service, et com- 
manda d'abioixl VOrion, vaisseau de 74 canons, 
puis le Queen, vaisseau de même force, qui joignit 
la flotte de l'amiral Howe. Le 28 mai 1794, Howe 
rencontra sur les côtes nord-ouest de la Bretagne 
la flotte française commandée par le vice-amiral 
de Yiilaret- Joyeuse; elle comptait vingt-six vais- 
seaux de ligne ; les Anglais en avaient un de moins. 
Après quelques affaires partielles qui eurent lieu 
le 29, l'amiral anglais, par ses manœuvres ha- 
biles, g^gna le vent. On se battit le l^' jum; 



11 



DUCKWORTH 



13 



l'action dara longtemps, et fat opiniâtre ; enfin, 
six vaisseaux français furent pris, un septième 
coulé à fond (Le Vengeur) et plusieurs autres 
désemparés. Cette brillante lictoire valut à l'a- 
miral Howe et à son armée les remerciements 
du parlement. Duckvirorth fut au nombre des 
huit officiers cités dans l'adresse parlementaire. 
En 179S il fit plusieurs croisières dans les 
Indes, revint en Europe, et se signala en 1 798 h la 
prise de Minorque. 11 s'empara en 1800 des Iles da- 
noises et suédoises de la mer Baltique sans coup 
férir. Quelque temps après , il fut nommé che- 
valier du Bain, puis commandant de la Jamaïque. 
Ce fut à Duckworth que, le 30 novembre I80:2, 
le général français Rochambcau et ses troupes 
remirent la place du Cap (ëaint-Domingue) et 
se rendirent prisonniers pour éviter de traiter 
avec les chefs nègres, qui les pressaient du 
cAté de la terre. En 1806, sir Duckworth, de- 
venu vice-amiral commandant l'escadre bleue, 
composée de sept vaisseaux de ligne et quatre 
fréf^ates, rencontra le 6 février , sur la côte de 
Saint-Domingue, une escadre française de cinq 
vnisseaux et deux frégates, commandée par Les- 
seygues. Trois vaisseaux français furent pris , 
deux autres brûlés ; cette nouvelle victoire valut 
à Duckworth des remerciements publics votés par 
le parlement anglais, et la cité de Londres 
lui offrit le droit de bourgeoisie et une épée, de 
la valeur de deux cents guinées. Il fut promu 
vice-amiral de l'escadre blanche, et prit le com- 
mandement des divisions de la Grèce et de 
Cadix. Sa flotte s'éleva à neuf vaisseaux de 
ligne, plusieurs frégates, petits bâtiments de 
guerre et bombardes. Il se présenta le 19 février 
1807 devant les châteaux des Dardanelles ; ses 
vaisseaux, favorisés par le vent, passèrent aisé- 
ment entre les deux forts extérieurs, qui netirèreut 
pas. Une escadre turque composée d'un vaisseau 
de 64, de quatre frégates et de plusieurs corvettes, 
était à l'ancre en dedans des châteaux intérieurs ; 
Duckworth envoya sir Sidney-Smith avec trois 
vaisseaux pour détruire cette escadre. Celui-ci 
accomplit sa mission malgré un feu terrible 
desch&teaux ; les Anglais débarquèrent ensuite, 
et endouèrent une batterie de terre. Le 20 
Duckworth mouilla aux lies des Princes, à huit 
milles de Constantinople, et fit savoir au divan que 
si la Porte renouvelait sur-le-champ son alliance 
avec la Russie et la Grande-Bretagne, et si elle 
chassait l'ambassadeur de France dans les vingt- 
quatre heures, les hostilités seraient suspendues. 
Le kiaya-bey vint au bord de l'amiral pour écouler 
ses propositions. Duckworth demanda qu'on lui 
remit les châteaux des Dardanelles ; qu'on lui 
livrât les vaisseaux de guerre qui étaient dans 
le port, les agrès et les munitions des arsenaux : 
U devait conduire le tout à Malte ; il exigea en 
cotre que la Porte déclarât la guerre à Napo- 
léon; que la Moldavie et la Valachio fussent 
cédées à la Russie, en échange d'ismaïl et autres 
places. Le divan rejeta cet ultimatum. L'amiral 



Duckworth menaça Constantinople d'un bombar- 
dement ; cependant, il continua les négociations, et 
le 21 borna sa demande à l'extradition de la flotte 
turque, promettant qu'il soriirait ensuite des Dar- 
danelles. Il accorda aux Turcs une demi-heure 
pour se décider. Dans le milieu de la nuit, il 
manda, par une seconde note au réis-offendi, qu'il 
avait découvert avec une longue- vue que le temps 
accordé à la Porte avait été employé à retirer les 
vaisseaux de guerre de leur station pour ks 
placer dans dés endroits plus propres à la 
défense et à construire des batteries ; qu'en 
conséquence, si ces préparatifs n'étaient pas 
arrêtés à l'instant, il allait foudroyer la ville. 
Le réis-effendi répondit que les Anglais en 
propoMmt une négociation n'avaient voulu eux- 
mêmes que gagner du temps. Le 23 Duckworth 
repoussa ce reproche avec indignation, le ren- 
voyant à ceux qui le faisaient; il protesta d^ son 
vif désir de conserver la paix, et accorda un 
nouveau délai de vingt-quatre heures. Le réis- 
eflfendi déclara le 24 que la Sublime- Porte était 
disposée à négocier, et indiqua pour le lieu des 
conférences Dudikoî, sur la côte d'Asie. Duck- 
worth déclara qu'il lui était im{)ossible de se 
rendre à un lieu si distant de sa flotte, mais qu'il 
y enverrait son contre-amiral Louis avec de 
pleins pouvoirs. Au lieu de venir prendre le plé- 
nipoteutiaire anglais , le réiseffendi envoya, le 
26, un contre-projet de négociation : les bases 
en étaient telles que Duckworth les déclara non- 
seulement inadmissibles , mais insultantes à l'hon- 
neur de sa nation. H était évident que les minis- 
tres ottomans , opposant la ruse à la violence, 
avaient amusé l'amiral anglais. Lorsque Duck- 
worth avait franchi les Dardanelles et s'était 
présenté devant Constantinople, rien n'était pré- 
paré pour la défense ; les Turcs ne s'attendaient 
pas a être attaqués sans déclaration de guerre 
et contre les formes usitées parmi les nations 
civilisées. La présence inattendue des Anglais 
dans les eaux de Constantinople jeta la terreur 
dans le divan et dans la population; mais le 
général Sébastian!, alors amtmssadeur de France 
près la Porte, sut inspirer aux Ottomans une ac- 
tivité étrangère à leur caraotère. Des ingénieurs 
fhmçais dressèrent des batteries formidables ; 
tous les marins des navires français furent ap- 
pelés à les servir. La population tout entière 
s'empressa de seconder les efforts du gouver- 
netnent turc et du général français; chaque 
heure, chaque minute fut mise à profit, et en 
quelques jours l'aspect des cêtes changea com- 
l)létemci)t. Les Dardanelles forent fortifiées de 
nouveau ; douze vaisseaux de ligne et neuf fré- 
gates étaient mouillés dans le canal ds Constan- 
tinople et prêts à combattre; une armée de cent 
mille hommes, destinée âmarcher contvela Rus- 
sie, était dans la ville ou dans ses environs ; une 
quantité prodigieuse de petits b&Uments et <Ie 
canonnières avaient été convertis en brùlul^. Le 
séjour de la flotte anglais dans la mer de Mar- 



13 



DUCKWORTH — DUCLKRC 



14 



oara defcnait da ii ger w x; tes rente du nord- 
ooest etda sud-oiMSt, qui r^pient continoellemeBt 
diogee* parages, ne convenaient pas à l*attaque. 
Cependant Dncinfforth renonça à des 6oinmation« 
SUIS bat, et reprit les hmtilitég. Une soi\an* 
taioe do Torct s'étaient retranchés dans un 
ooofent grec de Ilie de Protf , et empêchaient les 
Anglais de deseendre dans l'ile ponr y prendre 
de l'nn et dn bois. Duokworth fit attaquer ce 
poste important par un fort détachement de 
troupes de la marme) mais elles dorent se 
rembarquer, aprte wnàe essuyé des pertes sé- 
rieoaes. Le l**" mars un rent lirais du nord-est 
paraissait favoriser les v«jbux des Anglais; ils 
mirent sous voiles dès le matin. Leurs premières 
manœuvres semblaient annoncer qu'ils allaient se 
porter sur la ville ; mais tout à coup ils virèrent 
de bord, et repassèrent les Dardanelles. Une 
seule des nouvelles batteries montées sur le 
détroit était en état de servir ; les Anglais pas- 
sèrent rapidement, et s'occupèrent peu de ré- 
pondre au feu des Titres ; mais las énormes 
projeeliies des batteries basses des châteaux 
leur causèrent de graves dommages ; un bloc 
de marbre de huit cents livres coupa dans l'en- 
trepont le grand mAt du trois-ponts Windsor 
Castle; on antre twulet traversa le Sutherland 
de l'avant à Tarrière, et y causa une explo- 
ftion meurtrière. Cette expédition coûta aux An- 
glais %50 hommes, produisit un résultat tout diffé- 
rent de ce qu'on avait espéré, et fit peu d'honneur 
à cenx qui l'avaient conseillée et entreprise. 
En sortant des Dardanelles, Duckworth ren- 
contra ramiral russe Siniavine , qui lui proposa 
de recommencer l'entreprise sur Oonstantiiio- 
pic; mais Duckworth, ne croyant pas an succès 
malgré ce renfort, refusa et se dirigea sur Malte. 
11 reçut aussitôt l'ordre d'appuyer une descente 
en Egypte, et le 17 mars il débarqua devant 
Alexandrie le major général Mackensie avec 
Hnq mille hommes de troupes. Le 20 , la place 
capitula après une faible résistance, et le 22 Duck- 
worth mouilla en rade d'Abookir. Deux fois 
iNittus devant Rosette , cernés dans Alexandrie, 
li:« Anglais durent renoncer à leurs projets sur 
i'f'ilgypte, et le 23 septembre ils se rembarquèrent 
Duckworth revint croiser dans la MéditeiTanée. 
Kn 1810 il fnt nommé gouvamcur de Terre- 
Meuve i en 1813 le bourg de New-Roraney l'en- 
voya au parlement, et quelque temps après il 
fut créé baronet et gouvamenr de Plymouth. Il 
avait eu deux enfants : un fils, tué en Espagne , 
où il «errait contre les Français an qualité de 
eokmel d'Infanterie, et une liéle, mariée à l'amiral 
str Richard King. Alfred ne Lagaxe. 

Bioçrmphie étrançére; fntH, ISII. — Van T^nae, HH- 
toirt générait 4e la âJoHne^ III. — Thiere* Huiaire du 
ContHlat et île F Empire, C VII. 

BUCLAiBOM. Voy. Maillet. 

* DVCLArx DE BBSitiVAii ( Pierre-Char- 
le4-Joseph^Marie ) , homme politique français , 
plus connu sons le nom de marquii de Bcsi- 



GMAM. H était seigneur du petit village de ce nom 
(Dauphiné), où il possédait un andien château 
féodal. Ardent royaliste , il conçut en 1792 
le téméraire projet de renverser l'Assemblée 
nationale en donnant le signal de la contre-ré- 
volution. A cet elTet, il entretint des correspon- 
dances avec l'étranger et les royalistes de Lyon 
et du Comtat Venaissin, fit réparer les vieilles 
fortifications de son manoir, les pourvut de vivres, 
d'armes et de munitions de guerre. Les commu- 
nes voisines, alarmées de ces préparatifs, se plai- 
gnirent À l'administration du département, et le 
22 août 1792 deux administrateurs du district 
de Nyons se rendirent sur les lieux avec quel- 
ques troupes. A leur approche, le marquis arbora 
un grand drapeau rouge sur lequel on lisait, en 
lettres noires : Déclaration de guerre ; il fit t>ar- 
ricader les portes du château, et se prépara à une 
sérieuse résistance. Devant cette x^lution, les 
administrateurs se disposèrent de leur côté à 
foire un siège en règle. Us mirent en réquisition 
toutes les gardes nationales des environs, et 
mandèrent de Tartiilerie pour battre en brèche ; 
un camp «e forma, sous les ordres du lieutenant 
général D'Albignac, commandant la réserve de 
l'armée du midi. A voir ce grand appareil de 
guerre, on eût dit qu'une campagne longue et 
sérieuse allait commencer. Le siège dura jus- 
qu'au 27 août. Alors le marquis de Besignan, ne se 
voyant pas secouru comme il l'espérait, et ne pou- 
vant tenir plus longtemps contre des forces trop 
considérables, s'échappa dans la nuit du 27 au 28 
avec sa famille et les personnes qui avaient4)ar- 
tagé les hasards de sa fortune. Les assiégeants 
enfoncèrent ensuite les portes du château, le 
pillèrent et le détruisirent jusqu'aux fondements. 
Après cette aventure, le marquis sortit de France, 
et servit quelque temps dans Tannée de Coudé, 
li vint ensuite à Lyon prendre part à d'obscures 
intrigues politiques. L'exaltation de ses prin- 
cipes compromit plusieurs fois son parti ; aussi 
les princes ne lui donnèrent-ils jamais de mis- 
sion : le prince de Coudé le désavoua même 
expressément, dans une lettre adressée è Imbert- 
Colomès et datée de Buten le 12 février 1796. Il 
ne |)aralt pas avoir fait partie de l'agence roya- 
liste établie dans le midi. Duclaux de Besignan 
est mort obscurément dans l'émigration. 
Adolphe Rochas (de Die). 

A. RocIms» Biograpkte du Dauphiné. — Arehivti 
dr la pr<^recture de la OrAme. — Papiert saisi» à Ba- 
reuth et à Menée; Farts, a:i x, to-S». — Documents 
tnidiU. 

* DOGLEAC (*^), marin français, assas- 
siné à Rio-Janeiro , le 18 mars 1711. 11 avait 
un grand renom de bravoure et d'habileté 
parmi les corsaires français les plus entrepre- 
nants , à l'époque où le Portugal, s*étant allié 
à l'Angleterre contre la France, celte dernière 
puissance résolut de tenter une expédition 
contre les possessions portugaises <lans le Brésil. 
Duderc fut choisi pour commander une escadre 
composée de cinq navires de guerre et d'une 



16 



DUCLERC — 



babuidre , avec environ douze cents hommes 
de débarquement. Il arriva le 6 août 1710 en 
vue de Rio-Janeiro, mais n'osa pas franchir 
la passe, et commit la faute de laisser aux Por- 
tugais le temps de se préparer à la défense. Ce 
ne fut que le 17 août que Duclerc débarqua avec 
une colonne de neuf cents hommes à la Tojuca, 
rive déserte près de Guaratuba, à quatre lieues 
de Rio-Janeiro. Duclerc prit ensuite sa route à 
travers des montagnes boisées, et, guidé par 
deux nègres, il arriva, après une marche pénible 
de quatre jours, au Novo Engenho dos Padres da 
Companhia (Nouveau Moulin à sucre des Jé- 
suites ) , sitoé à une lieue de Rio-Janeiro. Le 
gouverneur de cette ville, don Francisco de Cas- 
tro de Moraès, avait été averti de ce débarque- 
ment. Le 7 septembre Duclerc commença la 
canonnade, qui dura deux jours, sans faire beau- 
coup de mai aux assiégés. Dans la nuit du 18, 
le gouverneur fit sortir ses troupes, au nombre 
de 3,000 soldats réguliers portugais, de 5,000 
mul&tres ou noirs, et de 600 archers indiens, et 
prit une forte position au Campo de N. S. de 
Rosario. Malgré leur infériorité numérique, les 
Français n'hésitèrent pas à attaquer, et, après 
une action très- vive, ils mirent leurs ennemis en 
déroute. Duclerc, poursuivant son succès, péné- 
tra dans la ville ; mais, arrivé à la place d'ar- 
mes, il fat assailli par un feu meurtrier partant 
des maisons environnantes. Il se retrancha alors 
dans les bâtiments de la douane, où, après avoir 
perdu plus de la moitié de son monde, il capi- 
tula. Don Francisco de Castro s'était engagé à 
faire passer les Français en Europe ; mais il n'en 
fit rien, et viola la capitulation d'une manière 
odieuse. Duclerc fiit assassiné dans sa maison, 
pendant la nuit du 18 mars 1711, et la plus 
grande partie de ses soldats moururent de faim 
et de misère dans les prisons brésiliennes. 

Alfred DE liACAZE. 

José de SouM-Azevedo-PIzarro e Araqjo, Memorias 
hiitorias do RU) d» Janeiro^ I, cbap. ix, S8 à W. — Fer- 
dinand Dénia, le Brétil» dans V Univers pittorttqu€f 96. 

l DUCLBEC (Charles-Thëodore-Eugène) , 
publidste et administrateur français , né à Ba- 
gnères de Bigorre (Haules-Pyiénées), le 9 no- 
vembre 1812. Il termina à Paris les études qu'il 
avait commencées à Dax. De 1836 à 1838, il col- 
labora an journal Le Bon Sens et à la Revue du 
Progrès^ prit ensuite part à la rédaction d'un 
Dictionnaire politique (Paris, 1842 ), et traita 
pendant six ans au National les questions d'é- 
conomie politique, de finances , etc. Dans l'in- 
tervalle , il avait publié une brochure sur une 
grave question de droit public : De la Régence 
(Paris, chez Pagnerre, éd. ). En 1 846 M. Duclerc 
quitta Le National pour aller vivre dans la re- 
traite. La révolution de 1848 l'en fit sortir : dès 
le 25 février 1848, M. Eugène Duclerc fut 
nommé adjoint au maire de Paris. En cette 
qualité, il eut à s'occuper de l'organisation 
municipale , étudia et fit préparer , sur le mo- 



DUCLERCQ 16 

dèle de la police de Londres, difTérents projets 
appliqués depuis à la police des rues de Paris. 
Le ô mars il devint sous-secrétaire d'État au 
ministère des finances. Dans ce poste, assez 
difficile dans ces temps de troubles , il s'op- 
posa à la création du papier-monnaie, qu'on ré- 
clamait pour ainsi dire de toutes parts. Le 4 
mai eut lieu la réunion de l'Assemblée consti- 
tuante. M. Duclerc y fut envoyé comme repré- 
sentant des Landes, et presque aussitôt ( le 10 
mai) il fut appelé à prendre le portefeuille des 
finances, que rendait disponible la retraite de 
M. Gamier Pages, récemment élu membre de la 
commission executive. Ce fut en partie à son 
initiative que l'Assemblée constituante dut d'être 
délivrée de l'émeute du 15 mai. Aux journé<\s de 
juin, qu'il avait tâché de prévenir, M. Duclerc 
piodigiia aussi sesefTorts et hasarda sa vie |x>ur 
comprimer la révolte; mais il s'opposa avec non 
moins de vigueur à la mise en état de siège , 
à la transportation sans jugement, etc.; enfm, il 
protesta contre ces mesures en se retirant «lu 
pouvoir. Quelques mois après, la Constituante 
prononçait elle-même sa dissolution; M. Duclerc 
rentra dès lors dans la vie privée, et reprit les 
études et les travaux de sa jeunesse. 

Jules DE P. 

âtonitettr mnivenelf années 1848 et 1849. — Biographie 
des 900 reprétentants à la Constituante 

DUCLERCQ ( Jacques), chroniqueur français, 
né en 1420, mort après 1467. Il était fils de Jac- 
ques Duclercq, licencié en décret, conseiller et 
avocat du duc de Bourgogne. Jacques pre- 
mier du nom avait épousé, en 1409, une jeune 
fille de Compiègne, nommée Jeanne de Cauielin. 
Il était attaché au duc d'Orléans; il le fut depuis 
à l'adversaire de ce prince, Jean sans Peur, 
duc de Bourgogne. Le même Jacques mourut 
en hi ville de Lille, en 1466, à l'âge de quatre- 
vingt-neuf ans. Jacques Duclercq le fils, écuyer, 
seigneur de Beauvohr en Ternois , se maria A 
son tour dans la ville de Lille, qu'habitait son 
père, n y épousa, en 1446, uneieuoe fille nom- 
mée Jeanne, dont le père était écuyer et se nom- 
mait Balduin de la Lacherie. D'un autre côté, il 
était allié aux Boucher de Compiègne et à plu- 
sieurs familles qui fournirent à la cause des Ar- 
magnacs et à celle de Charles vn des écrivains, 
des guerriers et autres serviteurs de diverses 
conditions. Ces détails sont importants, en ce qu 'ils 
font connaître quelles furent les circonstances et 
les influences personnelles au milieu desquelles 
Jacques Duclercq se trouva pour composer ses 
mémoires. Il était âgé de vingt-huit ans lorsqu'il 
commença de mettre par écrit les événements 
dont il fut le contemporain. Il habitait alors sa 
maison dite de la Monnaie , dans la ville d'Ar- 
ras , où il parait avoir fixé sa demeure pendant 
le reste de sa carrière. La chronique de Jacques 
Duderq s'étend depuis l'an 1448 jusqu'à la mort 
de Philippe le Bon, duc de Bourgogne (Juillet 
1467). Cet ouvrage est divisé en cinq livres. Le 



17 DUCLERCQ 

premier raconte « comment le roy de France 
Cbaries, se|»tiènie de ce nom, conqoesta toute 
Is Normandie et le pays de Gnyenne et de Bour- 
delois (1448-1451 ) ». Le deuxième lÎTre contient 
« toat au long les guerres qui furent entre Phi- 
lippe, duc de BooTgoingne, comte de Flandre, et 
entre ceulx de Gand, qui^durèrent enyiron deux 
aas (1451-1453) ». Dans le livre m « Tauteur 
parle comment le roy de France, la deuxiesme 
fois, reoonqoesta le Bourdelois , et de la conqneste 
de Coostantinople par le Turc ; de la sentence 
et prinse du duc d*Alençon et aultres choses quy 
adnnrent jusques en Tan 1459 ». Au quatrième 
lirre il est traité « des grandes ocdsions quy fu- 
rent en Angleterre; comment aussy plusieurs 
en la lille d'Arras furent prins et aulcuns ards 
(hrûlës), comme Tauldois et sorciers; de la mort 
du roy de France et du couronnement de son 
fils, danlphin de Vienne » ( Louis XI , 1459- 
1461 ). Enfin, le cinquième et dernier livre pour- 
suit le rédt des principaux événements dont la 
France, l'Angleterre et les États du duc de Bour- 
gogne furent le théfttre, jusqu'à Tavénement de 
Charles le Téméraire, en 1467. La chronique de 
Jacques Dudercq présente au point de vue pott- 
tiqne un caractère neutre ou mixte, comme les 
alliances personnelles dans lesquelles il était lui- 
même engagé. Très-vraisemblablement, et comme 
on en peut juger par les détails qui précèdent, 
elle n'offre qu'une compilation écrite à poste fixe , 
et non un rédt de visu. On n'y retrouve pas en 
effet le style ému et coloré qui, même à part 
le talent, distingue les relations, évidemment 
originales, de Froissart, de Jean Chartier et de 
Philippe de Gommfaies. Jacques Dudercq a réuni 
aux données qui lui étaient fournies par les 
principales chroniques contemporaines le récit 
d'un nombre assez considérable d'épisodes ou 
d'événements qui se passèrent à la portée de ses 
relations et que l'on ne retrouve point ailleurs. 
La manière dont il présente les faits appartient 
k ce genre d'impartialité que Ton pourrait sou- 
vent qualifier d'insensibilité égmste. Ce genre 
offre après tout les avantages de l'impartialité. H 
existe à Arras et k Bruxâles divers manuscrits 
de cette chronique. La première édition com- 
plète des mémoires de Jacques Dudercq a été 
donnée au public par le baron de Rdffenberg ; 
1823, Bruxelles, 4 volumes in-S*". La dernière 
est celle de M. Buchon, imprimée dans le 
Panthéon lUiéraire. A. V. de V. 

Mewtoim de Jaequêê Duclêrq. 

DUCLOS (Antoine- Jean) , graveur français. 
Dé à Paris, en 1742. Élève d'Augustin de Saint- 
Aubin, il réussit supérieurement à graver des 
vignettes, d'après Moreau et autres, pour l'édi- 
tion de J.-J. Rousseau. Il a gravé aussi Le 
Bal et Le Concert, d'après Saint- Aubin. 

Supplément au Dictionnaire dtê Graveurs de Basan. 

DUCLO {Gaston), Voy. Dulco. 

MJCL08 (CAar/e^ Piivbau ), célèbre littérateur 
français^ néàDinan (Bretagne), le 12 février 



— DUCLOS 



18 



1704, mort à Paris, le 26 mars 1772 . Il apparte- 
nait, comme il le dit lui-même, k une famille 
honnête et andenne dans le commerce (1). Il 
n'avait que deux ans et demi quand il penlit 
son père; sa mère eut le bon sens de refbser 
les ofTres du vieux marquis de Boisgdin , qui 
voulait l'épouser, et se consacra tout entière aux 
intérêts de ses enfants et aux opérations d'un 
commerce qu'dle dirigeait presque complètement 
du vivant même de son mari. Elle se trouvait, 
d'ailleurs , à la tête de Mens considérables, que 
lui enleva en partie , plus tard , le système de 
Law. Dudos fit ses premières études k Rennes. 
On avait songé d'abord à faire de lui- un com- 
merçant; mais sa vivadté et une mémoire pro- 
digieuse engagèrent sa mère à lui faire donner 
des leçons de latin, et la dédda k l'envoyer 
achever ses études à Paris, détermination grave 
À cette époque : « Horace dit en parlant du soin 
que son père prit de l'éducation de son fils : 
Amsus Romam portare docendum. Ma mère 
eut la même audace ; car je suis le premier bour- 
geois de Dfaian, et jusque tel le seul , élevé à Paris 
dès l'enfance; quoiqu'il y en eût alors quelques- 
uns à qui leur fortune le permettait. Une cer- 
taine noblesse du canton trouvait presque inso- 
lent qu'une simple commerçante osdt, pour me 
servir du terme d'Horace, donner à son fils une 
forme d'éducation qui ne convenait qu'à des gen- 
tilshommes , dussent-ils en profiter ou non. On 
m'envoya donc à Paris en 1713, par le coche , 
comme un paquet à remettre à son adresse (2). » 
Un gentilhomme du prince de Conti, auquel on 
l'avait adressé , vint le prendre et le conduire 
rue de Charonne, à l'Académie du marquis de 
Dangeau, établissement fondé en faveur de vingt 
jeunes gentilshommes chevaliers de l'Ordre de 
Saint-Lazare, mais où l'on recevait des pen- 
sionnaires, n apprit là, avec la science du blason, 
qui était en première ligne, à connaître sa langue 
à fond; l'abbé de Dangeau, frère du marquis, 
était un fort grammairien , et dirigeait surtout les 
études sur ce point important. Dudos emporta 
de l'Académie de la rue de Charonne, où il de- 
meura dnq ans, cet amour des recherches 
grammaticales auquel on doit des travaux re- 
marquables par leur érudition et des vues 
nouvelles. Il entra ensuite au collège d'Harcourt, 
où il fit sa seconde et sa rhétorique. Ses das- 
ses finies, sa mère le rappela en Bretagne 
pour décider du choix d'un état. Il déclara qu'il 
voulait embrasser la carrière du barreau, et 
repartit pour Paris avec une modique pen- 
sion, appliquant, « dit-il, au maître d'armes ce 
qui était destiné à l'agrégé ». Il ne prit en eflet 
que sa première inscription, et se prédpita dans 

(1) La Biographie Mlcbaud le fait descendre d'un fabri- 
cant de chapeana ; M. Nouai de La Houssa je , parent de 
Doclos, et qnl a écrit son Éloge, dit que son père avait 
la vente e&clnslve des Cers provenant des forges de Palm- 
pont, dont M. de La Chasse, était propriétaire. 

(I) Mémoirti sur la rie de Ihtelos , éeritt par /tri- 



19 



DUCLOS 



20 



une vie de désœuvrement et mâme de désordres , 
qui fort heureusement, en agissant sur ses 
mœurs, n*eut aucune influence sur son carac- 
tère. Un jour, traversant le pont Saint-Michel 
avec quelques étourdis comme lui , il tira Tépée 
contre des archers qui menaient en prison un 
homme appréhendé pour dettes. Comme c'est 
assez Tordinaire , la populace prit parti pour eux 
contre les archers , en sorte que le prisonnier et 
ses libérateurs purent se sauver. Mais cette équi- 
|)éo, qui demeura impunie, eût pu avoir les oon* 
séquences les plus graves pour un écervelé sans 
protecteurs et sans appuis. Sa mère, qui eut vent 
de ces fottes, le fît revenir à Dinan en 1725. Il 
fut absent de Paris à peu près un an. C'est du- 
rant cet exil qu'il fit connaissance, k Rennes , où il 
avait une sœur, avec La Chalotais , alors avocat 
général. 

De retour dans la capitale, Dudos reprit sa 
vie dissipée. Les gens de lettres, à cette époque, 
fréquentaient beaucoup les cafés. Les plus cé- 
lèbres de ces sortes d'académies étaient le café 
Procope et le café Gradot. Les habitués du pre- 
mier étaient Piron, Desfontaiues, Boindin, l'abbé 
Terrasson, Du Marsais, La Paye et Fréret; La 
Motte, Saurin, Maupertuis, Melon se réunis- 
saient plus ordinairement dans le second. Duclos, 
attiré par un secret instinct, se glissait dans ces 
cénacles bruyants, où il ne tarda pas à se faire 
remarquer par son éloquence naturelle, son ori- 
ginalité et une certaine brusquerie, qui ne dé- 
plaisait pas. Avant son départ de Paris, il s'était 
rencontré avec Crébillon le tragique et Piron ; 
introduit dans la société du comte de Cay lus, il eut 
part, avec Crébillon fils , Pont-de-Veyle, Collé, 
le comte de Tessin, Moncrif, l'abbé de Voisenon, 
le c^mte de Maurepas , Surgères et d'autres en- 
core, aux spirituelles facéties qui ont été publiées 
sous le titre û*Étrennes de la Saint-Jean; 
Recueil de ces Messieurs; Les Manleaux; Les 
ÉcosseuseSf ou les au/s de Pdques. Le pre- 
mier ouvrage qui attira Pattentiou sur lui fut 
V Histoire de la baronne de Luz , anecdote du 
règne de Henri IV ; 1741. Les Coi\fessions du 
comte de ***, publiées un an après, eurent un 
succès prodigieux. C'est moins un roman qu'une 
série de tableaux et de portraits où l'on crut re- 
connaître les personnages , couvre remarquable 
surtout par des aperçus ingénieux et des mœurs 
finement analysées, en moraliste moms pourtant 
qu'on satirique. Il donna à l'Opéra, en 1743, 
pour avoir ses entrées. Les Caractères de la 
Folie , ballet en trois actes , dont Bury fit la mu- 
sique ; cette pièce ne réussit que médioorement, 
et ne méritait guère plus que l'accueil qu'il obtint. 
Le comte de Tessin avait commandé au peintre 
Boucher dix dessins pour un petit conte intitulé : 
Jaunillane, ou Vinfante jaune , dont il était 
fauteur. Rappelé brusquement en Suède , il ne 
put donner suite à cette fantaisie, et les planches 
restèrent sans emploi. Boucher eut l'idée de les 
montrer à Duclos, à Cay lus et à Voisenon; ceiUr 



ci convinrent aussitôt de faire des contes sur ces 
dessins, qui se prêtaient à tout, parce qu'ils ne 
disaient à peu près rien. Tous trois se mirent à 
l'œuvre; Voisenon fit même deux contes. Mais, 
dans cette lutte, Duclos fiif , et de beaucoup, le 
mieux inspiré, de l'aveu même do l'abbé, qui 
accuse , dans ses Anecdotes littéraires, Caylus 
de quelque jalousie. Ac<\jou et Zirphile eut un 
succès inattendu, et accrut la réputation d't>s- 
prit de son auteur. La préface n'est pas ce qui 
réussit le moins auprès du public, qu'il per- 
sifle pourtant avec assez d'irrévérence. U His- 
toire de Louis Xi fut roçne plus froidement. 
On voulut y voir une ébauche rapide bien plus 
qu'une étude longuement et mûrement élabo- 
rée. On sait le jugement qu'en porta, trop sé- 
vèrement peni^tre, le chancelier d'Aguesseau : 
a C'est un ouvrage écrit aujourd'hui avec l'éru- 
dition d'hier (1). » Le livre fbtjugé dangereux 
par le pouvoir, et supprimé par un arrêt du 
conseil, en date du 28 mars 1745; ce qui n'em- 
pêcha pas son auteur d'être nommé, en 1760 , 
historiographe de France. Duclos, qui s'était dgà 
présenté à l'Académie en 1746 et s'était vu pré- 
férer l'abbé de La Ville, fut désigné à la fin de la 
même année pour le fauteuil que la mort de l'abbé 
Mongault laissait vacant. Il était entré dès 173U 
à l'Académie des Inscriptions et Belles- Lettres, 
sans avoir en de bien grands titres à cette faveur. 
Lors de son élection parmi les quarante, il était 
aux états de Bretagne comme député du tiers, ce 
qui le fit dispenser des visites obligées. Il fut reçu 
le 26 janvier 1747 à l'Aoadémie Française , dont 
plus tard, par désistement de Mirabaud, il devint 
le secrétaire perpétuel , vers i7ô5. 11 remplaça 
en outre , comme historiograplie de France , en 
1750, Voltaire, qui renonçait à oe titre en allant 
à Berlin. La même année parut oelui des ouvrages 
de Duclos qui fit le plus de bruit. Les Consi' 
dérations sur les Mœurs , prênées À l'excès , ce 
nous semble, rencontrèrent des critiques de plus 
d'une sorte, les unes sérieuses , les autres plai- 
santes (2). Le livre commeuoe par uo « J'ai 
vécu, • qui offbsqua. Une dame de la cour l inter- 
rompit, et dit : «t Oà ? dans un café (3) ?» « Son 
J*ai véeUf raconte Griram, fut trouvé très-im* 
pertinent dans la bouche d'un homme qui avait 
passé sa vie dans les cafés À disputer avec une 
voix de gourdin et à ferrailler, comme c'était alors 

(I) Il y a unt variante à ci* mot « Ab, uioo ami ' aurait 
dit le chancelier à Duclos, qu'on voit bien que tu ne sais 
tout cela que d'hier xo soir. » 

(t) « Une édition, dit Barl>ter, aant IndlcaUon de tteu. 
1761, in-is. en groa caractères, doit être préréréo à celle 
qui porte le nom de Prault, 1751, et qut rcurcrine iiiii* 
épitre dédicatoire au roi. I.e chapitre n* c bit, intitulé : 
Des Magistrats, a été njooté à qoelque* eieaiplaire« drs 
premièrea edlUon:» deii Considérations. Ce chapitre, 
qu'on pourrait croire de Duclos, est du marquis J.-Loui« 
de Malte&te, ancien magistral de Dijon. Aucune de» 
réimpressions qui ont été biicea de l'ouvrage de Duclos 
ne contient ce chapitre. » 

(3) On des personnages de la comédie des Philosoph-, 
de Palissot, propose de commencer an Uvre de morale 
par cet noU : J'ai \ 



Il 



DUCIiOS 



Il mode. Dané cet oombfttA à oBtranoe, le plut 
fini en guêui9 était le plus fconsidéré, et l'kiomme 
ée lettres et le bel-e&prit oontractaient le ton et 
les habitades dea crooheteyrs. Ce siècle eat passé; 
de tous les gêna célèbres flVéqoentaHt jadis les 
cafés , il M r«tte qae M. de Voltaire, à qui un 
^éiiie pieili de déUeetesse» une politesse naturelle 
et l'usage du graad inonde n*ont jamais permis 
de prendre eti monirs grosaièrts^ et M. Dudos^ 
le seul qui en ait traneporlé l'usage dans la so- 
ciété des hoaaêtee gens et dans la bonne compa- 
gnie. ■ Grimm peut être suspecté à bon droit 
d'exagération ; on lâH f)UeUes relations étroites 
existaient entre lui et tnadame d'Épinay, et l'on 
kait aussi de quelle Au^ Duclos est traité dans 
les Mémoires de eelle-oi. A en croire cette dame, 
Duclos serait tmftnit bonhomme, un faux bourru, 
un homme d*ttie familiarité fort dangereuse. Ce 
Jugement ne s'acooide pas arec le jugement des 
contemporaine, qal , s'ils conviennent de sa ru- 
desse, dontU ne eedépouillaitjamais, même avec 
les grands, sMt unanimes sur sa loyauté, son 
Irannêteté , sa droiture. Les habitants de Dinan 
rnvâient nommé mairede leurTille ea 1744, poste 
de confiance , qu'il résigpia en 1760, lorsque ses 
travaux d'historiographe et de membre des deoi 
Académies ne lui permirent phis de le remplir 
utilement. H rendit aases de services aux états de 
Bretagne, et se fit asses estimer pour inspirer à 
eetle assemblée la penaée de solliciter pour lui des 
lettres d'anobHssement, qui lui furent accordées» 
Jean-Jacques , qui l'aimait et parle de lui dans 
les meilleurs termes dans ses Co9\/esêionâ (i), 
le définissait «n homme droit et adroit. Duclos 
était simple» économe» vivant de peu, médio- 
crement délicat en amours, s'il faut prendre à la 
lettre le mot de la comtesse de Rochefort : « Pour 
vous , Duclos , il ne vous fout que du vin , du 
fromage et la première venue. » 

Duclos publia en 1751 les Mémoires pour 
servir à f histoire des Mœurs du dix- huitième 
siècle y qui semblent destinés à servir de com- 
plément aux Considërationê , où la part des 
femmes avait été par trop négligée (2). Porté, 
comme nous l'avons fait observer, à l'Acadé- 
mie des Belles-Lettres sans titres très-réels et 
par l'infloence de ses amis, il prouva plus 
tard qo'i était digne de cette faveur. On a de 
lui , dans la colieetion des Mémoires de cotte 
Académie : Ji^moire sur tes druides^ t. XIX« 
p. 4S3 ; — deux Mémoires sur Vorigine et les 
révolutions de la langue celtique et fran- 
çaUe, t. XV, p. 565 , et XVII, p. 171 ; — Mé- 
moire sur les épreuves par le duel et par les 
éléments , communément appelées jugements 

(1} Routseau lui dédia son Devin du FUtaçt^ ta teste 
œuvre qu'il ait dédiée à quelqu'un, si l'on en excepte pour* 
tant M dédicace à la république de Oenére de son 
DUeoun tmr l'origine et /m fondemmu ée VinégeUiti 
parmi tes hommes. 

(i) li»ns les Considérations, on remarque que le mot 
femiAe ne se trouva employé qu'une «eule fois, ch. v, 
tmr ta repulolKm, Ja cëlMHM «I te reenommoe. 



de Dieu par nos anciens Français; t. XV, 
p. 617 ; — Mémoire sur les jeux scéniques des 
Romains , et sur ceux qui ont procédé en 
France la naissance des poèmes dromo- 
tiques; t XV!!, p. 206 ; — Mémoire sur Vart 
départager Vactioh théâtrale^ et sur celui 
de noter la déclamation, qu'on prétend aeoir 
été en usage chez les Romains ; t. XXI. En 
1754 il fit paraître une nouvelle édition de la 
Grammaire générale et raisonnée de Port- 
Royal , quMI accompagna de remarques annon- 
çant une connaiseanoe sérieuse et pit>ibnde de la 
matière. C'est dans cet ouvrage qu'il émet tout uu 
système d'orthographe, très-logique sans doute, 
mais qui avait linoonvénient d'être imprati- 
cable. La quatrième édition du Dictionnaire de 
t Académie Française lui doit beaucoup. II a lait 
en outre une continuation trop restreinte de 
V Histoire de l'Académie de PéUsson» reprise 
et menée jusqu'à la fin du dix- septième siècle 
par l'abbé dOlivet. 11 favait eu aussi l'idée de 
composer des notices sur les académiciens; 
de cette série eu projet, il n'a donné que V Éloge 
de Fontenelle. C'est enfin lui qui décida ce corps 
illufltrc à substituer l'éloge des grands hommes 
aux lieux comroims de la morale y sujets obligés 
des prix d'éloquence décernés annuellement. Aoes 
travaux divers , il faut Jouidre un Essai sur les 
ponts et chaussées , la voirie ei les corvées^ 
1769, in-11 ) et des Réflexions sur la corvée des 
chemins, ou supplément à VEAm sur les ponts 
et chaussées, la voierie et la corvée, j^oiir ser 
vir de réponse à la critique de VAmi des 
Hommes i 1762, in«I2, tous les deux anonymes. 
Nous avons dit plus haut que Duclos avait eu 
occasion, dans un voyage à Rennes , de se lier 
avec La Chalotais; son malheureux ami avait 
été traduit devant une commission, dout l'arrêt 
était dicté d'avance. Caionne, le rapporteur de la 
commission , celui qui fut plus tard ministre des 
finances , venait de publier son rapport , qu'on 
vendait jusque dans les Tuileries ( 1766). Duclos 
se promenait dans le jardin , quand il est abordé 
par un de ses amis, qui lui dit : « Le crolriez- 
vûus?ici,aux Tuileries, eu plein jour, voilà cet 
Inf&me rapport qui se vend t... — Comme le juge ! 
re()artit Duclos ». Rencontrant, quelque temps 
après, Caionne dans une maison où il devait 
dîner, il se lève, prend son épée et son chapeau , 
et dit au maître de la maison , de façon à être en- 
tendu de tous : a Vous ignoriez donc, monsieur, 
que je ne pouvais me trouver avec cet homme- 
là? » Dans l'impuissance de se contenir, il com- 
prit, et on lui fil comprendre, que la prudtuice 
exigeait son éloignement de la capitale pour 
quelque temps, et il se décida à faire un voyage 
au delà des monts, qui nous a valu ses ConsidC' 
rations sur V Italie , publiées pour la prciniôre 
fois en 1791. Ce voyage est remarquable parTo- 
ri^inalité des vues fX des aperçus; Duclos ne 
IHHivait parcourir l'Italie en simple touriste, il la 
visita en penseur et en politique. Le fond de 



23 



DUCLOS 



94 



IVsprit de Duclos était la modération et l'équité. 
Il n'admettait l'intolérance et le despotisme pas 
plus chez les philosophes que dans le parti clé- 
rical. « Les grands raisonneurs et les sous-petits 
raisonneurs de notre siècle, disait- il, en feront 
et en diront tant , quMls finiront par m'envoyer 
à confesse. » 

Les Considérations sur l^Italie ne sont pas 
le seul livre de Duclos que ses contemporains ne 
connurent point; celui de ses ouvrages qui a le 
plus de lecteurs aujourd'hui n'a également été 
publié qu'en 1791. Les Mémoires secrets sur le 
règne de Louis XIV , la régence et le règne 
de Louis XV , écrits dans un esprit d'indépen- 
dance et d'investigation philosophique qui se 
serait longtemps encore opposé h leur publica* 
tion, si la révolution n'eût fût lever l'interdit 
dont tant de livres étaient frappés. Duclos avait 
été à môme d'aller aux sources , et d'être mer- 
veilleusement renseigné; les Mémoires du duc 
de Saint-Simon , alors manuscrits , avaient été 
feuilletés par lui avec fruit, et il leur fit de 
nombreux emprunts. « Ces Mémoires, dit 
Chamfort, sont le fruit du travail de plusieurs 
années; c'est le tableau des événements qui se 
sont passés sous les yeux de Duclos, dont il a 
pénétré les causes , dont il a, en quelque sorte, 
manié les ressorts. L'auteur a vécu avec la plu- 
part de ceux qu'il a peints ; il les avait observés 
avec cette sagacité fine et profonde qu'il a déve- 
loppée dans les Considérations sur les Moeurs, 
C'était le vrai caractère de son esprit. » Les 
Œuvres complètes de Duclos ont été recueilies 
pour la première fois en 1806, 10 vol. in-8° ; elles 
sont précédées d'une notice d'Auger. Belin en a 
fait paraître une autre, en 3 vol. in-8'' , édition 
compacte, faisant partie de la Co2/ec^ton des Pro- 
sateurs français ;l^m%, 1821. L'excellente no- 
tice de M. Yillenave lui donne beaucoup de prix. 
Gustave Desnoiresterres. 

Grimm, Corretpondaneê, t. 1, IV, Vil, XI, XV. — La 
Harpe, Correspondance, L II. 111, IV. — Fréron, ^irmée 
lUtéraire, ins, n* l, lettre XV. — Voisenon, Jnecdote* 
iUtérairet (OBuvres eomplites, t. IV). — Palissot, Mé- 
moires pour servir à l'histoire de notre littérature. — 
OBuvres de Chamfort . ~ Madame d'Épinay, Mémoires. 

— jénoedotes inédites pour faire suite aux Mémoire* 
de madame d'ÉpInay précMéM de l'Examen de ses 
Mémoires, par M. Mi*** \ 1S18 . ln-8«. - Madame de Gen- 
Us, Mémoires, t. III, p. lOT. — Marmonlel, Mémoires. 

— J.-i. Rouaseaa, ConfestUmSt t Vlii, IX, XI, et la Cor- 
respondance, X.— Muaset-Pathaj, Mémoires sur Rous- 
seau, V. 11 , p. 66. — Noaal de La Honssaye, Éloge de 
Duclos. — L'abbé de La Marche , Notice sur Duclos, 
daot la Nécrologie des Hommes célèbres. — AuRer, No- 
tice sur Duclos. — VUlenarc. Notice, dans l'édition Be- 
lin. — Portrait de Duclos , par M. de Forcalquier-Bran- 
caa. — Son portrait, par lui-même. — Salote-Beuve, 
Causeries du lundi, t. IX, p. 179S0T. 

DUCLOS (Jean- François ) , poète français , 
né à Toulouse, en 1705, mort dans la même ville, 
le 4 Juin 1752. Né dans une famille de robe, il 
fit avec distinction ses études au collège des Jé- 
suites de Toulouse, et fut reçu avocat au parie- 
ment en 1732; il honora toujours par sa con- 
duite la profession qu'il avait embrassée. Duclos 



avait remporté en 1730 le prix du discours à 
l'Académie des Jeux Floraux ; le sujet était : Le 
vice même est obligé de rendre hommage à 
la vertu. Il avait pris pour épigraphe de ce 
discours, qui eut beaucoup de succès, cette 
maxime : La vertu fait des héros , le vice 
fait des esclaves. Nommé membre de cette Aca- 
démie en 1737, il fut chaîné, le S mai 1738, de 
faire l'éloge de Clémence Tsaure. Grand adorateur 
de la poésie et partisan déclaré des règles , il di- 
sait dans ce discours : « Sans l'étude des règles, 
sans les connaissances acquises, l'imagination des 
poètes n'enfantera que des chimères et des mons- 
tres ; ils iront se briser contre tous les écneils. 
La lumière, l'éclat qui accompagnent leurs vers , 
ne serviront qu'à éclairer leur naufrage. » fl 
^joutait cette remarque presque épigrammatique : 
« Platon ne bannit les poètes de sa république qu'a- 
près avoir inutilement tenté de suivre Homère 
dans la carrière ; le même orgueil a entrepris 
de nos jours d'arracher ou du moins d'ébranler 
ces bornes étemelles posées par la nature. « Dans 
la même année, Duclos traduisit VOraison de 
Cicéron pour le poète Archias. Ce ne fut pas là 
son seul tribut académique ; il présenta la traduc- 
tion en vers français de cinq élégies de TibuUe ; 
de V Épisode d*Àristée , tiré du quatrième livre 
des Géorgiques; de la sixième satire du pre- 
mier livre d'Horace; et une Ode sur l'Enthou- 
siasme. En 1744 l'Académie de Montauban 
nomma Duclos membre correspondant, et en 1751 
il devint membre de l'Académie des Inscriptions. 
Il présenta à cette Académie une Dissertation 
sur la sainte ampoule; une autre Sur les 
jeux floraux de l'ancienne Rome; une Vie 
de MécénaSf une Histoire de la Pai-ure et des 
Ornements des Femmes ^ ainsi que d'autres opus- 
cules remplis de recherches curieuses et de ju - 
dicieuses critiques. Duclos lut encore à cette 
Académie le Panégyrique de Louis XV, après 
la maladie de ce prince qui lui avait fait donnei 
par le peuple le titre de Louis le bien Aimé. 
Il avait composé après tant d'autres un Traité 
du Sublime, qu'il lut dans les diverses Académies 
dont il était membre ; nous ignorons s'il a été 
imprimé. 

Duclos avait épousé, le 3 novembre 1751, 
une demoiselle de Toulouse, qu'il aimait beau- 
coup ; mais son bonheur fut de courte dui'ée : 
il mourut , après sept mois de mariage. Le Con- 
servateur^ ou choix de morceaux rares et 
d'ouvrages curieux, en 38 vol. in- 12, publié |)ar 
Bruix, Turben et Le Blanc, contient plusieurs 
jolies pièces de vers de J.-F. Duclos. Ce recueil 
est très-rare. A. Jauin. 

Adrien Le l.ioux , Mosaïque du Midi. — Biographie 
Toulousaine. 

DUCLOS (Samuel Gottereau), médecin fran- 
çais, né à Paris, dans la première moitié du di\- 
septième siècle, mort en 1715. 11 fut l'un des 
premiers membres de Tanciénne Académie des 
Sciences. Devenu m^ecin du roi , il abjura le 



DUCLOS ~ DUCORNET 



pratestantisine, et se retira, en 1 085, dans nn cou- 
reot de capodns , où il termina ses jours. « Livré 
pK goût à rétude de la chimie, dit la Biogra- 
phie médicale , il contribua sinon à perfection- 
oer cette science, du moins à en répandre le 
goAt. Il fut aussi Tun des premiers qui ^cher- 
cbèreot k fonder la matière médicale sur la chi- 
mie expérimentale. » On a de lui : Observations 
mr les eaux minérales de plusieurs provinces 
de France; Paris, 1675, in-12; trad. en 
Jitin, Leyde, 1685, in-12; — Dissertation sur 
les principes des mixtes naturels ; Amsterdam, 
1(80, in-12. Dudos lut en 1667, à TAcadémie 
des Sciences, une réfntation du Secret des eaux 
minérales acides de Pierre Le Giyre. « Mais 
cette réftitation , dit Éloy, ne vaut pas mieux 
que le traité qu'elle censure. Doclos ignorait , 
ainsi que Pierre Le Giyre, Tartque l'on a aujour- 
d*hni d'analyser les eaux minérales ; et comme 
leurs disputes ne sont fondées que sur des hy- 
pothèses ridicules, ils ont plutôt emhrouillé la 
matière qu'ils ne l'ont éclairde. » 

Journal^ de rerdun, sept. 1717. <— Biographie mé- 
dicale. — Eloy, Dictionnaire hittorique de la Méde- 



c\n£. 



DUCLOS (M"*). Voyez Ddchemin (M"*). 

orcLoz-DVFRESiiOT ( Cfiarles-Nicolos ) , 
économiste français , né en 1733, à Montcomet 
(Picardie ), guillotiné à Paris, le 2 février 1794. 
Avant la révolution , Il était notaire à Paris et 
syndic-gérant de la compagnie des notaires. Il 
détermina cette compagnie à prêter six millions 
à Louis XVI. En 1789, Ducloz-Dufresnoy fut 
nommé, par les électeurs de Paris , député sup- 
pléant aux états généraux. Ses opinions modé- 
rées lui coûtèrent la vie. Ducloz-Dufresnoy passe 
pour avoir été le père du savant Walckenaêr, 
secrétaire perpétuel de l'Académie des Inscrip- 
tions et Belles-Lettres, que dès son enfance il fit 
élever près de loi. n a laissé : Jugement im- 
partial sur les qiiestions qui intéressent le 
tiers état ; Paris, 1788, in -4* ; — Encore quel- 
ques mots sur la question de savoir si le 
tiers état peut être représenté par des ordres 
privilégiés; Paris, 1788, in-4*; — Origine de 
la Caisse d^ Escompte, ses progrès et ses ré- 
volutions; Paris, 1789, in-4° ; ^ Réflexions 
sur Vétat de nos finances à Vépoque du 
Vmai au 18 novembre 1789; in-4°; — Cal- 
cul du capital de la dette publique ; f août 
1790, in-4'». 

Arnralt, Joay, etc., Biographie nouvelle des Contem- 



DUGOMMUN, dit VÉRow ( Jean- Pierre- Nicù- 
/of), littérateur français, né k Montécheroux 
(Franche- Comté) , mort à Étupes, le 24 mars 
1745. Né de parents protestants, et élevé à 
Tnbingiie , il devint ministre de la petite pa- 
roisse d'Étopes ; il n'est connu que par des ou- 
vrages bien peu convenables à la dignité de son 
état. On a de lui : Les Yeux; Ck)logne, 1715, 
ni-8*; — Le Nez; Cologne, 1717; — Les Te- 
fou ; Cologne, 1720. Ces trois opuscules ont été 



plusieurs fois réimprimés sous ce titre : Les 
Yeux, le Nez, et les Tétons, ouvrages cu- 
rieux, galants , et badins. L'édition la plus 
estimée est celle d'Amsterdam; 1760, 1 vol. 
in-S*». On a encore de Ducommun Les Fables 
de La Mothe mises en prose ; Montbéliard, 
1731, petit in-8^ 
DoTernoy. Éphémérides du comté de Montbéliard, 
DUGONTAIIT DE LA MOLLETTE. Voff, CON- 

TA!rr(Du). 

* DUCORNET ( Louis-César-Joseph ), peintre 
IVançais, né à Lille, le 10 janvier 1806. Privé 
des bras par vice de conformation , il apprit k 
se servir de ses pieds pour peindre. Ses parents , 
peu fortunés, voulurent d'abord faire de leur fils 
un professeur d'écriture ou un graveur de mu- 
sique; mais le jeune Ducomet, inattentif aux le- 
çons de son maître , passait son temps à traccM* 
des bons hommes. Ces naïves ébauches furent 
soumises à Watteau, professeur à l'école de des- 
sin de Lille. Étonné des dispositions qu'elles an- 
nonçaient , cet artiste prit le jeune élève sous sa 
direction ( 1819), et un an après son protégé ex- 
posa à Douai ses premières productions , et ob- 
tint une médaille de seconde classe. En 1822 
M. Ducomet remporta à l'école de Lille le 
premier prix de figure d'après nature. La ville 
ajouta à cet honneur une pension de trois cents 
francs, et, sur les démarches du célèbre Gérard, 
.Louis XYin accorda , en juillet 1824 , une rente 
de douze cents francs au jeune lauréat. M. Du- 
comet vint alors à Paris, et entra dans l'atelier 
de Lethière. En mars 1825 il obtint une mé- 
daille de l'École royale de Peinture et de Sculp- 
ture. L'année suivante son application lui valut 
un nouveau succès. En 1828 il fit présent à ses 
compatriotes des Adieux d* Hector et d^Andro^ 
maque. En 1831 il exposa Saint Louis ren* 
dant la Justice sous un chêne; cette composi- 
tion, commandée parle ministèie, est aujourd'hui 
au musée de Lille : elle se recommande par d'heu- 
reux détails. En 1832 M. Ducomet fit paraître 
à l'exposition de Cambrai plusieurs portraits , 
entre antres le sien : il s'est représenté au milieu 
de son atelier et terminant un tableau. Cette 
toile, remarquable par la ressemblance et le mo- 
delé, mérita à son auteur une médaille de bronze. 
Parmi les nombreuses productions de M. Ducor- 
net, nous citerons encore : Les Esclaves , expo- 
sition de Douai (1833) : médaille d'argent; ce 
tableau est an musée d'Arras ; — Marguerite 
consultant une fleur pour savoir si elle est 
aimée de Faust (1834); .- Le Christ appa- 
raissant à la Madeleine ( 1835) : cette toile 
fut achetée par le ministre de l'intérieur ; les 
personnages sont traités largement ; le dessin est 
correct, le coloris convenable; — La Perruque, 
ou les joyeux amis ( 1836) ; — Une. Odalisque 
( 1837) ; — /^ Mort de la Madeleine ( 1840); 
— Le Repos de la sainte Famille en Egypte 
( 1841 );— Le Retour ( 1842); — Le Christ 
au tombeau (1843); — Le Christ en croix 



37 



DUCORNET - DUCOS 



28 



(1845); — Saint Denix préchant dans les 
Gaules ( 1846) ; — Vision de sainte Philomène 
( même année ) ; — Portrait de 3/"« Cécile d'Haïr 
bert, artiste de l'Académie royale de Musique 
(1847); — Le Md de Mésanges (1848); — 
Portrait du Général François Négrier, offert à 
la ville de Lille ( 1849 ) ; — Gloria in altissimis 
Deo , commandé par le ministre de Tintérieiir 
( 1850) ; — Un grand nombre de portraits (t). 

J -B. f)eiex(rfî , àann le Dictionnaire de ta Conv4r*a' 
tioih 

DUCOS {Jean-François), né à Bordeaux, en 
1765, mort le 31 octobre 1793. Fils d'un négo- 
ciant recommandable de cette ville, il eut plus 
de goût pour les études littéraires et phi- 
losophiques que pour la profession paternelle. Il 
manifesta dès la convocation des états géné- 
raux, en 1789, le plus vif enthousiasme pour la 
cause de la révolution, l^es électt'.urs de la Gi- 
ronde le nommèrent, en 1791, député à Tâs- 
semblée législative. Ducos y siégea à l'extrême 
gauche, avec Yergniaud, Guadet, Gensonné, etc. ; 
mais , moins accessible que les autres girondins 
aux petites jalousies qui finirent par les entraî- 
ner d*une querelle d 'amour-propre dans une 
guerre à mort , dédaignant tout ce qui sf'jitait la 

(1) Ducornet, dit DelesCre, fournit l'un des plu* frap* 
pantff exemples de l'acUon cérébrale %wr réconorote ri 
les agents de la volonté. Cliei lai la aèult conscience de 
ses facultés intellectuelles a dû déterminer celte Impul- 
sion si forte, malgré rimpcrfection des li^trumeotH des- 
tinés à le seconder. Ainsi, l'on n'aperçoit aucune trace 
d'appendice biaehlâl ft l'extérieur du moignon de l'é- 
paole, où l'on sent trés-bleo. du reste, le Jeu combiné def 
muscles attachés a l'omoplate , bien que ces muscles 
n'aient pas à soulever de bras on bien à lui servir de 
point d'appui. SI l'on étudie ensuite avec attenUon les 
extrémités inférieures, on peut croire qu'il j a soudure 
dans l'arUcniation d*un fémur extrêmement court, avec 
les deux os (le la Jambe, bien que la pression du doigt 
ne fasse sentir que la malléose Interne , sans pouvoir 
constater la présence de l'externe, propre h corroborer 
l'existence du second- os (le péroné). L'ensemble de 
rextréroilé inférieure est en quelque sorte une tige os- 
seuse, terminée en haut par un fémur, et en bas par un 
tibia. Il se développe vers la portion coxo-féoorale une 
masse charnue pouvant comprendre en raccourci les 
muscles communs au bassin et à la cuisse. i.es muscles 
de la Jambe proprement dits sont mieux exprimés, leur 
extension étant plus grande. Le pied m possède que 
quatre orteils, et vu le grand Intervalle existant entre le 
premier et le suivant, on serait conduit à penser qne 
c'est le second orteil qui manqo* : cet arrangement fa- 
cilite singuliéreinenl le inécaniav&c des phalanges : Du- 
cornet s'en sert comme des doigts d'une main. Il fait 
avec une agliitt^ Incroyable pamîer d'an pied à l'autre 
portTHïrayon, estompe , canif, cte. I/exeroiee a tellement 
isodifléles flexions, bornées d'abord, de ce pied, qu'il peat 
reproduire les contours les plus Ans avec une précision 
égale à celle d'une main habile. Dans la conversation, 
Ducornet, assis, gesticule avec ses Jambes comme on 
a^tre agit avec ses bras, tant la corrélation des mouve- 
ments internes et externes est ane loi positive de notre 
organisation. \a physionomie de Ducornet présente une 
mobilité remarquable. Son front, large et haut, atteste la 
capacité d'Intelligence dont la nature l'a doué poar tirer 
tout le parti possible d'une structure Incomplète. On œil 
vif et splritael , des traits agréables, dénotent un carac- 
tère enjoué, bienveillant et actif. Compagnon attentif et 
Inséparable de ses travaux, c'est son père qui transporte 
le peintre; atientlf h ne pas fatiguer des pieds consacrés 
à la culture de l'art , 11 monte son flis sur l'écliafaadaga, 
lira detcend, en un mot le complète. » 



coterie, et libre de l'influence que la société Ro- 
land exerça sur la plupart de ses éloquents et 
courageux compatriotes, il se rapprocha du parti 
démocratique, à la tète duquel s'était placée la 
société des Jacobins, et contribua puissamment , 
dans la journée du lOaoût, è la chute du trône. 
11 avait accusé Louis XVI, quelques jours au- 
paravant, de n'être fidèle à la constitution que 
dans ses discours , et avait appuyé , dans les 
commencements de la session, la motion faite 
par Couthon ayant pour but de supprimer 
les mots de sire et de majesté. Au mois de 
septembre suivant, il fut réélu par les élec- 
teurs de Bordeaux à la Convention nationale. 
Dans cette nouvelle assemblée, Ducos se rap- 
procha de la Montagne, comme il s'était, dans 
la Législative, rapproché des Jacobins ; il s'ef- 
força de réunir \^ deux partis extrêmes, où 
brillaient de vives convictions, et discernant, au 
milieu de l'agitation dont leurs débats rem- 
plissaient l'assemblée, un certain nombre de 
prétendus modérés ou neutres , qui couvraient 
leur ambition du masque de l'impassibilité, il 
s'écria un jour t Ia ventre dévorera les deux 
bouts f prédiction qui se réalisa après le 9^ ther- 
midor. Au reste, quoique ses sympathies et 
une amitié qui avait commencé avant sa car- 
rière législative l'entraînassent vers les chefs 
du parti de la Gironde, Ducos, ainsi que 
Boyer-Fonfrède, son bean-fîrère, se sépara 
de ce parti lors du procès du roi. Il rejeta 
l'appel au peuple , soutenu par Yergniaud , 
Guadet, etc., et vota ensuite la mort sans 
sursis, en s'exprimant ainsi : « Ck)nd:unner 
« un homme à mort est de tous les sacrifices 
« que j'ai faits à ma patrie le seul qui mérite 
« d'être compté. » Porté sur la liste de pros- 
cription imposée à la Convention par les insur- 
rections du 31 mai et du 2 juin 1793 , il en fut 
retiré sur la réclamation de Marat, qui s'était 
cependant montré l'adversaire le plus impla- 
cable de ses amis. Amsi Ducos, qui venait d'être 
élu secrétaire, demeura dans la Convention, on 
désormais son rôle se borna à demander justice 
pour ses amis qu'on voulait sacrifier. Ducos prit 
ensuite une part très-acUve à la discussion de 
la constitution rédigée par Hérault de Séchclles, 
et connue sous le nom de Constitution de 1793. 
Dénoncé, le 8 aoOt, à la Convention par la 
veuve Marat, qui l'accusait de calomnier la mé- 
moire de son mnri, il fut, le 3 octobre, compris 
dans le décret rendu à la suite du rapport d'A- 
mar, et qui renvoyait devant le tribunal révolu- 
tionnaire les députés signalés comme les diefs 
du parti vaincu au 31 mai. Incarcéré à la suite 
de ce rapport , Ducos refusa de se dcrol)er à la 
surveillance de ses gardiens. Il conserva toute 
sa gaieté pendant son séjour à la Conciergerie. 
U parut donc au tribunal, le 24 octobre 
1793, avec Yergniaud, Gensonné, Boyer-Fon- 
frède et Lacaze, tous députés de la Gironde : 
ils furent condanmée, avec plusieurs autres 



» 



Duœs 



30 



girondiitt {voy. Brissot), et exécutés le 31 
uMre, à dix heures du matÎD. L*arrét fut 
prononcé len minuit : on banquet les réunit 
tous quelques heures avant leur supplice, et 
Uacùé l'égaya par la composition d'un pof-pourri 
rempli de saillies sur Tarrestation du repré- 
sentant BaiUeol. VAlmanach des Prisons nous 
â conservé prwque en entier ce joyeux chant 
de mort. Dqqos chanta constamment la Mar- 
stUlaise pendant le tr^et de la prison au lieu 
00 il devait être exécuté, et cria : Vive la ré- 
publique! en plaiçant sa tête sous le couteau. Il 
était is^ de vto^-huît ans. 

UiMrtliie. ilift. deê (Aronditu, - Thlert, Hitt. de ta 
Rit. Fr, 

PVCOt (Le comte Roger), homme politique 
français, né en 1754, mort près d'Uhn , en mars 
1 S 1 6. Avocat ayant la révolution, Roger Ducos fut 
envoyé à la Convention par le département des 
Landes. H entra au comité des secours publics , 
et ce poste modeste fut le point de départ de 
toute sa carrière conventionnelle. Apn>s avoir 
voté la mort de Louis XVI, Roger Ducos, échap- 
pant au danger de la proscription à la faveur de 
son obscurité, prit rang parmi ces hommes de la 
Plaine , espèce de tiers parti entre la Montagne 
et la Gironde, qui nVurent ni l'énergie de pro- 
voquer les mesures violentes du système révolu- 
tionnaire ni la vertu de les repousser. Quelques 
rapports insignifiants trahirent seuls son salutaire 
incogoito; il ne commença à en sortir qu'après 
la réaction qui suivit le 9 thermidor. Un échec 
le mit d'abord en évidence. La Convention dis- 
cutant, dans la séance du 25 pluvidse an m (13 
février 1795), un projet de traité de paix avec le 
};raod-duc de Toscane, Roger Ducos s'écria 
qu'une aussi petite puissance ne pouvait conve- 
nablement élever des prétentions à une indem- 
nité ; et cette étrange sortie , digne plutôt d'un 
corsaire que d'un publiciste, lui fit infliger le 
rappel à l'ordre. A la suite du 13 vendémiaire , il 
acquit une influence réelle , dont l'exercice fut 
constamment dirigé contre les auteurs de cette 
journée, les émigrés et les royalistes de l'inté- 
rieur, n s'associa à toutes les mesures de rigueur 
qui furent prises alors contre cette classe 
dliommcs, et il en poursuivit sans relâche Tap- 
plication pendant toute sa carrière législative au 
Conseil des Anciens, sous l'empire de la constitu- 
tion de l'an ui. La révocation des pouvoirs de 
Jub Aymé ayant été proposée par le Conseil des 
Cinq Cents, pour cause d'adhésion de ce député 
au mouvement insurrectionnel de vendémiaire, 
Roger Ducos dit , à propos de cette question : 
" Dans les moments de danger, ma profession 
a de foi sera toujours que j'aime mieux sauver 
•< mon pays au préjudice de quelque principe 
•f que de le tuer i>ar les principes ; » déclaration 
qui explique la conduite de Roger Ducos dans 
lu grand événement auquel il dut plus tard son 
élévation , et dans laquelle il faut peut-être voir 
le principe de cette élévation , hors de proportion 



avec ses titres réels. Le 2 vendémiaire an v ( 23 
septembre 1796 ) , Roger Ducos fut élu président 
du ConseU des Ancien». Le 14 vcntâse suivant 
(4 mars 1797 ) , il fit une verbeuse apologie de la 
Convention , de son système et de ses œuvres ; 
enfiniloucupalefauteuil pendant la fameuse séance 
du 18 fructidor. Lorsque, aux termes de la loi , 
la dernière fraction conventionnelle dut cesser de 
îiST% partie des conseils légisUtifs , la portion de 
l'assônblée électorale de Paris séant à l'Oratoire 
choisit Roger Ducos pour l'un de ses députés ; 
mais les àections de l'an vi (1798) ayant été 
soumises à la révision des Conseils, celles de la 
section de l'Oratoire furent annulées , et Roger 
Ducos sortit du Conseil des Anciens, le 30 floréal, 
n prit congé de ses collègues en les engageant à 
s*armer de surveillance contre les machinations 
du royalisme ; une place de juge de paix, dans le 
département des Landes , lui servit de retraite. 
Ce fut dans ces humbles fonctions que la quasi- 
révolution qui, en juin 1799 (30 prairial an vu ), 
fit tomber trois directeurs alla le chercher pour 
le faire monter au rang de directeur, à la place 
de Merlin de Douai. 11 avait encore ce titre lois 
du coup d'État du 18 brumaire. Il conspira avec 
Sieyès le renversement du gouvernement répu- 
blicain, et fut récompensé do Tappoi qu'il donna à 
Bonaparte dans cette circonstance par le titre de 
consul provisoire.il fut élu le 19 brumaire membre 
du consulat provisoire, après Sieyès et Bonaparte; 
et lorsque pour la première fois ils se rassem- 
blèrent au Luxembourg, Sieyès ayant demandé 
lequel des trois allait présider la séance : « Vous 
voyez bien, dit Roger Ducos , que c'est le général 
qui préside. » Effectivement, le général s'était 
avant toute explication emparé de la place d'hon- 
neur. Ce fut, dit- on, dans cette mtème séance 
du 20 brumaire que, sous les yeux de Bona- 
parte , Sieyès et Roger Ducos se partagèrent le 
restant en caisse des fonds mis en réserve par 
le Directoire pour la sortie de chacun de ses 
membres. Les auteurs des Mémoires du temps 
varient sur le montant de ce reliquat. Les uns 
le portent à 900.000 fr., d'autres ne l'évaluent 
qu'à 800,000 ; ils ne sont pas tous d'accord non 
plus sur la part qui échut à chacun. Cambacérés 
et Lebrun ayant remplacé au triumvirat con- 
sulaire Sieyès et Roger t)ucos, ceux-ci, par un 
dernier privilège , se réunirent aux deux nou- 
veaux consuls pour choisir les vingt-neuf pre- 
miers membres du sénat conservateur, puis 
i-éunis à ceux-ci complétèrent l'élection des autres 
membres de ce corps ; on sait que dans l'origine 
il n'en comptait que soixante. 

L'imporiance du rôle politique que R. Ducos 
parut être appelé à jouer, comparée à la médio- 
crité de ses moyens, présente l'une de œs ano- 
malies vraiment phénoménales dont l'apparition 
accompagne toujours les grandes perturbations 
sodales. Législateur insignifiant sous la Conven- 
tion, médiocre au Conseil des Anciens, au Direc- 
toire, oi^ il ne fit nue passer, il ne fut, à in 



31 



DUCOS 



39 



lettre, que le satellite de Sîeyè». Consul éphé- 
mère , les honneurs et le loisir de la vie sénato- 
riale le rendirent à sa nullité primitive. Il n*en 
sortit point, pour avoir été, en 1804, faitcomte 
de Tempire, grand cordon de la Légion dHon- 
neur, et titulaire de la sénatorerie d^Orléans. 
En 1814, il fut un des signataires de Tade du 
1*' avril 1814, par lequel le sénat établit un gou- 
vernement provisoire chargé de préparer une 
Douvdle constitution. Appelé par Napoléon, après 
le 20 mars , à la chambre des pairs , il fut, à la 
seconde restauration, compris dans Tordonnance 
qui infligeait le bannissement aux régicides re- 
laps. Au printemps de 1810, comme il se rendait 
en Autriche , sa voiture versa près d'Ulm , et 
la roue lui ayant passé sur le corps, il mourut 
peu dlnstants après. [P. A. Yieillabd, dans 
VBnc,desG,d,M.] 

Ttalert, Hiit. de la Révolution, française, — Granfer 
de Canagoae, Hitt. du Directoire. 

DUGOS (Nicolas, baron), général français, 
finère du précédent, né h Dax, le 7 mars 1756, 
mort à Saint-Omer, le 13 octobre 1823. Entré au 
service en 1774, il se distingua aux combats 
d*Ormea, de Saorgio (1794), de Solferino et de 
Castiglione ( 1 796). Nommé chef de brigade (4 avril 
1799), puis adjudant commandant à Tarmée de 
réserve (;5mai 1800), il passa en Italie, et fut 
nommé général de brigaûde le 27 avril 1802. 
Membre du corps législatif comme député du dé- 
partement des Landes ( 1804 À 1810) , il n'y sié- 
gea que pendant deux sessions, et reçut (3 mars 
1808) Tordre de se rendre à Bayonne, pour 
être employé sous les ordres du général Verdier. 
Il mit en déroute une bande d*insurgés h Sou- 
dllo, força le défilé de la Venta del Escudo, que dé- 
fendaient trois mille hommes et quatre pièces de 
canon, et se couvrit de gloire à la bataille de Mé- 
dina del Rio-Secco. Il passa en 1810 à Tarmée 
de réserve d'Allemagne, et prit le commandement 
supérieur de nie de Schouwen, qu'il conserva jus- 
qu'en 1 8 1 3, époque à laquelle il fut nommé gouver- 
neur de la dtadelle d*Anvers. Mis à la retraite par 
la première Restauration, il Ait, après le retour de 
riled*Elbc, chargé du commandement supérieur 
de la place de Longwy. Sommé par Tennemi de 
se rendre, Dncos, malgré Texiguitéde ses forces 
et les bombes qui ne cessaient de tomber sur la 
ville, répondit à Tenvoyé du prince de Hesse- 
Hombourg « qu'il songerait à rendre la ville 
quand son mouchoir brûlerait dans sa poche ». 
Admis de nouveau à la retraite, Ducos qui était 
baron de l'empire depuis le 15 août 1810, se re- 
tira à Saint-Omer, où il mourut. A. Sauiat. 

archives de la guerre. 

* DUCOS ( Théodore ), homme politique Avan- 
çais, ministre de la Marine, neveu' du précédent, 
né à Bordeaux (Gironde), le 22 août 1801, mort 
à Paris, le 17 avril 1855. Son père, Armand 
Dncos, sous-préfet de La Réole en 1830, et 
ooosdUer de préfecture à Bordeaux en 1847, 
Biounit le 9 mars 1851, à Bordeaux. Théodore 



Ducos fit son éducation au collège de Sorère, et 
embrassa la carrière commerciale. Établi aa 
cheMieu de la Gironde , il fut nommé plusieurs 
foisjuge au tribunal de commerce et membre de 
la chambre de commerce de cette ville. Un mé- 
moire qu'il rédigea au nom de cette chambre 
sur la loi des douanes appela sur lui l'attention 
de sescondtoyens , et en 1834 il fut élu d<^Nif6 
par le deuxième collège électoral de sa ville 
natale. A la chambre, Ducos se montra l'adver- 
saire des lois de septembre (1835),etvota contrela 
loi de disjonction (1837). Luttant pour la liberté 
commerciale, il combattit les taxes qui frappaient 
outre mesure les propriétés vignicoIes,et fit adopter 
une réduction des droits sur les fers. Il demanda et 
obtint aussi l'amélioration du lit du fleuve qui 
traverse son département, paria avec force pour 
l'achèvement du canal latéral à la Garonne, et 
soutiotavec non moinsde puissance ètde succès la 
proposition tendant à l'ouverture d'un chemin de 
fer de Bordeaux à La Teste. Réélu en 1837, 1839, 
1842 et 1846, il était encore député lorsque éclata 
la révolution de Février. Rapporteur du budget 
des dépenses de 1841, il vota pour l'extension des 
incompatibilités entre les fonctions publiques et 
le mandat de député , l'adjonction des capadtés 
à la liste électorale, contre la dotation demandée 
pour le duc de Nemours , contre les fortifications 
de Paris, contre le nouveau recensement des 
propriétés imposables ordonné par le gouverne- 
ment Il fit encore à la chambre des députés des 
rapports sur la pèche de la morue , la police du 
roulage, les crédits relatifs aux affaires de la 
Plata, etc. Enfin, il reprit une fois en son nom la 
proposition de M. Gauguiersur les incompatibi- 
lités , et en fit une sur Tadmission des capadtés 
à la pariicipation des droits électoraux. Le 
1**^ mars 1844, dans une discussion sur Taïti, 
il proposa un ordre du jour motivé, ainsi conçu : 
« La chambre , sans approuver la conduite du 
ministère, passe à Tordre du Jour. » Mais com- 
battu par M. Guizot , cet ordre du jour fut re- 
poussé. 

Après la révolution de Février, Ducos fut 
nommé membre de l'Assemblée dmstitoante par 
la Gironde. Il y vota avec la réunion de la rue 
de Poitiers, demanda la dissolution des ateliers 
nationaux , rédigea le rapport sévère de la coni- ' 
mission chargée d'examiner les compter du gou- 
vernement provisoire. C'est sur sa proposition 
qu'on inséra dans la constitution de 1848, cette 
phrase, destinée h contrebalancer les tendances 
sodalistes : « La république a pour base la fa- 
mille, la propriété, l'ordre public. » Non réélu 
aux élections de mai 1849 pour la Législative, 
Théodore Ducos vit réparer cet échec par le dé- 
partement de la Seine aux élections complémen- 
taires du 8 juillet de la même année , comme 
candidat de l'Union électorale. Membre de la 
miiyorité, il fut nommé ministre de la marine 
et des colom'es le 9 janvier 1851, en remplace- 
ment de l'amiral Romain Desfossés , dénussion- 



33 



DUCOS — DIJCRAY-DUMIINIL 



34 



Diire » mais fl ne GODMrra ce poste important 
i|iie pendant quinze jours , le cabinet dont il fai- 
sait partie ayant dû se retirer devant le TQte de 
l'Assemblée qoi déclarait que le ministère n'avait 
pas ta confiance, parce qu'il avait destitué le gé- 
linl Changamier. Membre de la commission 
comaltitive en décembre 1851, il fut aussitôt 
lappelé an ministère de la marine, qu'il con- 
ttm jusqu'à sa mort fl s'occupa d'abord de 
régulariser l'administration de la marine, qui 
sfiit en à snbir de vives attaques; il eut à com- 
pléter la marine à vapeur française, puis à recons- 
titoer la police de la navigation et de la pècbe o6- 
tière; fl augmenta considérablement le chiffirede 
flDscription maritime. « Je ne puis que signaler 
rapidement, disait M. Fould aux obsèques de son 
eoUègne, les améliorations introduites par M. Dn- 
C08 dans l'administration centfnle , dans le oon- 
sefl de Tamirauté , dans l'organisation de l'infan- 
terieet du commissariat de marine, dans le service 
de santé, dans l'institution des aumôniers de la 
flotte, dans l'organisation des matelots canon- 
Bien et du génie maritime , enfin dans le sys- 
tème de surveillance des fournitures de bois 
et des vivres . v C'est sous l'administration de 
Dooos qu'a été exécutée la transportation des 
bagnes à Cayenne. C'est également sous son 
nûiistère que la France a pris possession de la 
lloovel]eX3alédottie,en même temps que l'influence 
française s'étendait au Sénégal par des expédi- 
liOQs périUeuses. La guerre d'Orient était venue 
dooner un nouvel élément à 'son activité ; mais 
il devait succomber à la peine. Il est mort après 
quelques semaines de maladie. « L'excès de 
tnvail l'a tué , » a dit son collègue. Le 4 mars 
1863 il avait été nommé sénateur. Au mois de 
septembre 1864 U présidait le conseil général de 
la Gironde. L. Louvet. 

DietUnuutire dé la Conversation, t* éûitXoa.—Béogra- 
fkiê dos dépmtos tt des représentants. — Discourt de 
M. A. Fould aox obtèques de M. Docot, Moniteur, 16 
avni iHi. •* DUcoan do préfet de la Gironde, Moniteur, 
n avru isss. 

* DUCPénAiTX (Edouard )f puMiciste belge, 
né à Bruxelles, le 29 juin 1804. Il entra dans la car- 
rière du barreau, et tnentôt il collabora au Cour- 
rier des Pays-Bas, journal d'opposition. Un pro- 
cès de presse, qui entraîna pour lui une condam- 
nation à une année de prison , lui valut plus tard, 
lorsque la révolution de septembre 1830 détrôna 
la dynastie boUandaise, la place d'inspecteur gé- 
néral des prisons et des étabUssements de bien- 
faisance de la Belgique, place qu'il occupe encore 
aujourd'hui. On a de lui : De la condition phy- 
sique et morale des jeunes ouvriers ; Bruxelles, 
1846, 2 vol. ; — Enquête sur la condition des 
classes ouvrières et sur le travail des errants 
énns les mant^factures ; Bruxelles, 1846, 3 vol.; 
—Mémoire sur les écoles de réforme; Bruxelles, 
1848; — Mémoire sur le paupérisme des 
Flandres; Bruxelles ,1850; — Rapport sur 
les colonies agricoles, écoles de ré/orme; 
Bruxelles, 1851. 

?IOLV. RIOGK. GÉNÉR. — T. ZV. 



Conversat^lexikon. - BeauBonl-VaMy, Histoire des 
États Européens, II. 

DOCQ ( Jean Le), peintre et graveur hollan- 
dais, né è La Haye, en 1636, mort vers la Un du 
dix-septième siècle. Élève de Paul Potter, Le 
Ducq imita k s'y méprendre la manière de son 
maître. Il eut le tort de quitter la peinture pour 
les artnes. « U eut une place d'enseigne, dit Des- 
camps, et devint capitaine; on prétend même 
qu'il acquit le titre de brave; mais il ne dessina 
ni ne peignit plus, et c'est ce qui canse nos re- 
grets. M Le Ducq fut directeur de l'Académie de La 
Haye en 1671 , où U avait vécu longtemps : on 
ne sait point l'année de sa mort 

Oetcampt, f^ies des Peintres Flamands et UoUmn- 

dais. — Batao, Dictionnaire des Graveurs. 

DUCQ ( Joseph- François ), peintre belge, né 
à Ledeghem^ le 1 septembre 1762, mort à Bruges, 
le 9 avril 1829. Il était fils d'un barbier de vil- 
lage, qui, ne pouvant lui donner une éducation 
complète, eut le bon sens de remarquer ses dis- 
positions pour le dessin et de le placer sous 
la direction du peintre belge Paul de Kock. Ducq 
fit de rapides progrès sous ce maître, et couronne 
plusieurs fois à Bruges, vint à Paris, en 1787, 
se perfectionner dans les ateliers de J.-B. Suvée. 
H remporta successivement les premiers prix de 
dessin d'après nature (1789), delà figure peinte 
(1796), de la figure d'expression (1800) et lèse- 
coud prix général de l'Institut ( même année ) ; ce 
demiersuccèslui valut un logement au Palais des 
Beaux-Arts. En 1807 Ducq voulut visiter l'I- 
talie; il fit ce voyage aux frais du gouvernement 
français, et s'arrêta à Rome, où le vice-roi Eu- 
gène Beauharnais s'empressa de mettre à sa dis- 
position une vaste demeure, et lui commanda 
plusieurs grands tableaux, dont l'un mérita à 
son auteur une médaille d'or,, à l'exposition 
de Paris en 18tO. Ducq revint à Paris en 1813, 
et reprit son logement au Palais des Beaux-Arts. 
Apr^ les désastres de 1816 , il quitta la France, et 
accepta la protection du roi des Pays-Bas, 
qui le nomma peintre de sa cour, professeur 
à l'Académie de Bruges, chevalier du Lion 
Belgique, etc. Ducq continua longtemps à pro- 
duire; en I829y une attaque d'apoplexie le pa- 
ralysa de la main droite et abrégea ses jours. 
On cite comme ses principaux tableaux : La 
Nuit et V Aurore, toiles exécutées pour le palais 
de Saint-Cloud ; — Antonello de Messine visi- 
tant Vatelier de Jean Van Eyck; salon de 
Gand, 1820 ; — Angélique et Médor ; — Vénus 
sortant des eaux : ce dernier morceau est re- 
gardé comme un chef-d'œuvre. Ducq se dis- 
tingue par une grande correction de dessin et 
une composition pleine de goût et d'élégance. 

Annales du Musée de Paris, IX et X. — Annultt 
du Salon de Gand, année Itia, t à 4. — Meuwfei' (ta 
Sciences et des Arts, IV, Uv. VII et Vlll, tl9 à 3». - m- 
bliotkéçue générale des Belges. 

DUcnAT-DUMiNiL ( Fronçois-Guilloume), 
littérateur français, né à Paris, eu 1761, mort à 
YiUe-d'Avray (Seine), le 29 octobre 1819. Il 



36 



DUCRAY-DUMINIL 



3i) 



succéda, en 1790, à Tabbé Aubertdans la rédac- 
tion de la partie littéraire des Petites Affiches. 
Jamais il ne se permit, dans sa oritique, la moin- 
dre maiiœ, et quand, à sou grand regret, il 
était obligé d'enregistrer une chute , il ne man- 
quait pas de terminer son article par cette phrase, 
devenue proverbiale. « La pièce est.d'un liomme 
d'esprit , qui , nous l'espérons , prendra bientôt 
sa revanche. » Quelque inoffensive que Alt sa po- 
sition littérah'e , elle lui attira cependant le dan- 
gereux honneur d'être arrêté par décret spécial 
de la Ck>nvention. Il avait laissé passer dans son 
pacidque*)oumaI Tannonce d'une vente à payer 
en assignats démonéiisés : on plaisantait peu 
à cette époque; néanmoins les bons antécédents 
de Ducray-Duminil le firent rendre à la liberté. 
Le rédacteur en chef des Petites affiehes se 
livra dès lors à la composition de nombreux ro- 
mans, qui ont popularisé son nom et fondé sa 
renommée. Ducray-Duminil écrivit spécialement 
pour la jeunesse, et trouva des admirateurs en- 
thousiastes dans ses lecteurs et même dans leurs 
parents. On ne peut d'ailleurs refuser à cet écri- 
vain une grande fécondité d'inuigination , des 
plans bien tracés , de l'intérêt et surtout une 
moralité sans reproches. Un seul principe l'a 
guidé dans ses compositions, celui de montrer 
l'innocence constamment aux prises avec la force 
et la ruse : c'était une veine inépuisable ; mais 
si Ducray-Duminil peignait le crime dans ses 
écrits, c'était toujours pour le faire punir, et 
assurer, au dénouement, le triomphe de la vertu. 
Pendant longtemps ses romans furent la provi- 
dence des théâtres , et nous ne savons guère de 
pièces qui aient eu autant de représentations 
que La Femme à deux Maris; Victor, ou 
V enfant de la forêt; CœUnOy etc. Mais 
si l'on peut faire l'éloge du sentiment qui distin- 
guait les ouvrages de Ducray-Duminil , il n'en 
peut être ainsi du style dans lequel ils sont 
écrits : quoiqu'en général clair et facile, il n'est 
pas toujours correct et conforme aux règles de 
la grammaire; et souvent les expressions dont 
l'auteur se sert n'ont pas le sens qu'il y attache. 
Ducray-Duminil mourut dans une honnête aisanee, 
acquise par ses travaux. 11 était membre de l'A- 
cadémie dçs Arcades de Rome , du Musée de 
Paris, du Lycée des Arts, Sciences et Belles- 
lettres , dn Lycée de Paris et du Caveau mo- 
derne, où il siégeait en joyeux convive. Nous 
citerons seulement parmi ses nombreux ouvrages 
ceux qui ont eu le pins de succès t Étrennes 
d*£uterpe , ou recueil de romances , rondes , 
vaudevilles, etc^usique del'auteur; Paris, 1 780; 

— Le Retour du Printemps; Paris, 1783, in-12 ; 

— Les Deux Martin , ou le procureur dupé , 
comédie-parade, un acte; Paris, 1786, tn-8o; — 
Poème epi' tragique sur la mort du duc Léo- 
pold de Brunswick; Paris, 1787, in-ë"; — 
Lolotte et Fan/an , ou histoire de deux en- 
fants abandonnés dans une ile déserte; Péri» , 

1787, 4 vol. in-n;la onzième édition est <ie I8t3, 



4 vol. in-18 ; traduit en esp94(npl, j^ous le titre de : 
Carlos y f'^anny, ou aventura^ ilc dos ninos 
abandonados en una isla dei\f:rla; Paris, 
1824, 2 vol, in-l8; — Alexis, ou /a maison- 
nette dans les bo\$; Pari$> 173S, 4 voi. 
in-12; huitième édition, en 1818, 4 vp). ^-18; 
tnuluit en espagnol par dop If T. A(. L., sous 
le titre d«i : Àie}Q, ou la çQs\ta en los Im- 
ques; 3oFdeaMX, 1824, & vol, ia^l8; — la 
Semaiii0 n^norable, ou tableau de (çl ré- 
volution depuis Ip X% juillet 1789; Paris, 
1789, fn-lS; — lA Panthéon Ixttùram fious 
Vinvocatign des j\ei^f scmrs, de Thémis, des 
trois Grdces et d'Bscuhpe; Paris, 1789 et 1792 
in-12i — Petit-Jacques et Qeor^ette, ou les 
petits montagnard^ auvergnats ; Paris, 1789; 
cinquième édition , Paris, 131?, 4 vol. in-i8; — 
Codicile $mtimml^l , QU recueil de discours, 
contes, anecdote^t idylles, romances et poé- 
sies fugitives; P^s, 1793, 2 vol. iû-12; — 
Les Soirées de la Cf^aumUre , ou Ifs leçons 
d'un vieux père ; paj-is, 1794 et 17^8, 8 vol. 
ia-18 ; la huitième édition est de 182C; — Vic- 
tor , ou l'enfant de la forêt f Paris, l79û, 4 vol. 
inri2; la oqjiième édition 3s( de 182^, 4 vol. 
in- 18, avec llg. ; — Cœlina^ ou ren/nnt du 
mystère; P^s, 1798, p vpl. in-i:$; qualrième 
édition, 1818, 6 vol. in- 18; — Les Veil^s de 
ma Grand' Mère, nouveaux confes de fées; 
Paris, 1799, 2 vol. in- 18; cinqujixnc éfUtion, 
1823, 2 vol. iO'Hi; — Les cinquante fra fies 
de Jeannette; Paris, 1799, 2vo|. in-12, 1824, 
2 vol. ia-iSi — Contes nwrawp de maQrund"- 
Tante; Paris, 1800 : quatrième édition, 181 6, 
2 vol. in-18; -r Les petite Orphelin^ (fa Ha- 
meuu; Paris, 1800, 4 vol. iii-12 ; cinquième 
édition, 1823, 4 vol. m-l^j — l^ Héjedners 
champêtres de mon cher oncle; Parj^>. 1800, 
2 vol. in-18 ; ^Pot^, ou la ferme abamlonnée ; 
Paris, 1600 et 1802, 4 fol. ia-12 ( quatrième édi- 
tion, 1819, 4 vol. io-i8 ; -* Les Jommées au Vil- 
lagCj ou tableau d*une bonne famillp ; Paris, 
1804, 8to1. in-18, 72 gr^v^ire^f — -/?///^«c/€,ow 
la fille de F hospice; P^s , 1804^ 5 vol; in-12 ; 
ifiOô, ^ vol. in* 18; -* pluies, ou le toit pater- 
nel; Paris, 1804 et 182(^4 voL in-12; — /^ 
petit Carillonneur;Pi^^ 1909, et 1821, 4 voi. 
In- 12; — Couplets sur le mariage de Sapo- 
lion le Grand; F»ris, 1810, in-8"; — ÉmiliOy 

i OV' les veillées de vnon père; Paris, 181 1, 4 vol. 
|n-18; 1822,2 vo|. ift-12; — Le bon Oncle et 
les Neveuçc, annuaire moral ; Paris, 1 8 1 2, in- 1 s ; 
— - Madame de Valng\r. ou l'école des fa- 
milles; Paris, 1813,4 ypl. in-12 j —La Fon- 
taine de Sainte-Catherine; Paris, 1813, 4 vol. 
ift-i2î — l4 Ermitage de SaiHi- Jacques j ou 
tHeu, le roi et lapatrie; Paris, 1814 , 4 vo!. 
in-12 i—Jean et Jeannette , ou les petits aven- 
turiers parisiens; Paris, 18 if», 4 vol. in-i2; — 
l/cs Fêtes des Eiifants, ou recueil de prfi/s 
CQHtes mttraux; Paris, 1817, 3 vol. in-t8; 

» sixième édition, 1823, 2 vol. in-12, (ig. ; —Confis 



S7 



DUCRAY-DUMINir — })UCREST 



38 



diFéet;Hmi t«17, 3 vol.,^( i819, 4 tqI. 

if-lf ; —le Faux firnûte, ou les victimes de la 

foialiU; Paris, iSl^, 3 vol. m-12. Diicray- 

DuminiJ a fi|it en outre des pièces de tliéAtre, 

(fescbw8<ms de circooM^nce, des poésies fugi- 

bm, (^ Cet auteur composait |»i|-inâme les ajrs 

ds ifls vaiide?iUes , et coipme musicien il s'est 

Û connaître par dix -huit Romances tirées des 

nwiaiis de Lalottê et Fanfan , dU/ej^ et d'ii^- 

miliQf avec aoooropagqemeat de barpo et de da- 

Tscia; Paris, 1788. A. Jadoi. 

MvmpAto du rJMtepjPoroiJU. —BniMt, Manvêl du 

ADCiuv (***), romandflr français, flrère 

da prêchent, virait en 1825. 11 voulut imiter 

son ftère aUié dans la littérature; mais le peu de 

saceèa qu'obtiBrent ses ouvrages le décida k 

quitter la carrière des lettres. Les moin« mauvais 

ramans de Ducray jeune sont : Charles lA 

Uonssanet ex-fUbustêer, fils de Carlouchef 

Paris, 1809, 2 vol. ii)r|2; — Ol^m^Hline de 

Valville^ ou le repentir d'une jolie Jemme; 

Paris, 1812, 2 vol. iii-12; — Bobonne de Kêf- 

karaàaUf ou les malheurs de Cléophilê de 

Snint-Solanges ; lAilfi, 2 vol. ii»-t2; — le VU- 

loge des fiprénées , ou est-ce un songe ? Paria , 

1816, 3 vol. iB-f2; — Dubreuil et /délanie, 

ou les revers de ia/ortune ; Paris , 1 820, 2 vol. 

in-12; — Cécile de Volmérange, ou la guérite 

redoutable, foU liistorique du dix-septième 

siècle; Paris, 1823, 2 vol. in- 12. A. Jàdm. 

Biographie 4«t Contemporains — . Brnnrt, Manufl 
4u Uèrairt. 

DfJCRBsiT (CAiErfes-i>mi5,marquis), économiste 
français, né près d'Autun, en 1747, mort en 1824. 
flétrit fi^e de M(d« de Genlis. De la inarine,oti il en- 
tra d'abord, il passa dans le service de terre, où il 
parvint^ en 1779, au grade de colonel commandant 
des grenadiers royaux. 11 lut pendant quelque 
temps ç|]f9f)celier du duc d'Orléans, père de 
Looia-phiÛppp. C'jétait Tépoque où tout le 
monde ^e croyait économiste. £n 1787, Du- 
crest présent^ à Louis ^\l un mémoire où il 
se donmit ppur premier ^ancipr de France , ce 
qui lui atlir^Kes plaisanteries du public et de 
Grirom e^ particulier. Bn 1790, fl plaida et gagna 
contre le duc d'Oriéans lyp proc^ qui avait pour 
objet la réclamation d'une rente de 13,000 (r. 
Après dix années de séjour en Hollande, il revint 
en France , où il publia dirers ouvrages scienti- 
^ue^ et 4'éoooomie politique. On a de |ui : JSssai 
sur les machines hydrauliques, contenant des 
recherches sur la manière de les caUuler et 
de perfectionner en général leur construc- 
tion; Paris, 1777, in-8°; — Essai sur les 
prineipu d*une bonne constitution; 1789, 
ÎB-i^; — âiàmoire sur Vimpàt considéré dans 
ses rapports avec la constitution; 1791, in-8''; 
— Nouvelle Théorie de la Construction des 
Vaisseaux; Ckipealiague , 1800, in-8'';— Vues 
nouvelles sur les courants (Viau , la naviga- 
Oan intérieure et maritime; Paris, 1803$ — 



Trt^t4 d'Mrmfériéf t^U Vf^l d'^[ever feau 

porté à sa perfection -^ Pvin, lg09, in-8s — 

Traité de la Monarchie atiolHfi, etc.; Paris, 

1817. 

Cmammmdan€$ 4ê Primm* -r Q4i^«r4 , La France 
iUUra^e. 

^DUfil^l^T PB TiLLMBiïVB {Àlexandre- 
Louis ) , amiral français, né au Tbejl, près Yitré 
( iUe-et-Vilaine) , le 7 rnars 1777, mpft à Paris, 
le 22 mars 18^2. 11 était la cinquièpi^ 'des dix- 
huit enfants du sénédial de pctta vijl^r Edtré ù 
quatorze ans comme novice, il oMaI à dix-neut 
le brevet d'as|)irant de première classa, récom- 
pense du couragâ qu'il avait montré dans dU 
combats, notamment h ceui; qui ont signalé les 
belles croisières de f^a f'rafieiis0,capitaineL'lier- 
mite, et de la corvetta le Berceau, capitaiiu? 
Halgan, dans les mers de l'Inde. Rlessé et fait 
prisonnier sur Ae Redoutable , au combat di^ 
Trafalgar, il fut échangé et chargé par Napoléon, 
en 1806, d'une mission périlleuse. Il Ait nommé 
commandant de la Manche n" 6 , gpëlette da 
quinie tonneaux, destinée è accomplir l'une des 
plus audacieuses eiftreprises qui puissent être 
demandées à uu si frêle bitimeot. Montée par 
douze hommes, le commandant compris, et por- 
tant cinq ntois de vivres, elle devait |»asser ù 
travers les croisières euncrnies, traverser l'A- 
tlantique, et doubler le Cap de Donae-Espérance 
sansrelftclier, sans se ravitailler nulle part, porter 
les instructions de l'empereur et les nouvelles 
d'Europe à l'Ile de France, itourhon. Batavia, 
Manille, etc. Cette merveilleuse caropagae, dont 
Ducrest a laissé un récit simple, mais saisissant, 
s'accomplit heureusement, du 14 août au 14 dii- 
ceinbre 1806 : il entra à l'Ile de t^nnf*i aprè-i 
avoir trompé l'ennemi qui lui donnait la clwsse, 
par les manmuvres les plus ingénieuses et i^» 
plus habiles. Quelques jours après, il mouillait 
sur la rade de Bourbon , et à trois mois de ià 
il abordait à l'Ile de Luçob, où, nstanu prisoiiniiii', 
il fut délivré par la corvette V Sntreprenuiite , 
capitaine Bouvet Embarqué en 1810, en qualité 
de second, sur la frégate Im Vénus, que corri- 
roanilait le eapitaina Hameiin, il pariil^pa auK 
combats de cette frégate contre la fr^ate aiit 
glaise VIphigénie et à la capture de la fr^^gafo 
Le Ceylan, reprise le lendemain par une division 
anglaise. Ducrest, qui avait été nommé au com- 
mandement de la prise, était de nouveau |)ri* 
sonnier. Le décret du 20 novembre suivant tem- 
péra Tamerfume de sa captivité en le nommant 
tout à la fois capitaine de fri^ate et chevalier do 
la Légion d'Honneur H avait été rendu à la li- 
berté par voie d'échange, et commandait la fré- 
gate VAlcmène, ayant ipi^sion de croiser dans 
les colonies, lorsqiill fut attaqué, le 18 janvier 
181'», parlé vaisseau de 74 Le Vénérable, monté 
par l'amiral |)arh^m. Ducrest, quoimic griève- 
ment blessé, m' se reîjdi^ que qu^ 80 tiopifnis 
de Si>n équipaga eurent été n)is liors de combat. 
Lord OttriNHi) ii# vouUit poiol aeeepter l'épéc 



39 



DUCREST — DUCROISY 



40 



d'un ausfti x^llant officier, qui venait de soutenir 
un combat si iaégaL Le conseil de guerre appelé 
plus tard à statuer sur sa conduite l'acquitta 
dans les termes les plus flatteurs» et la Restau- 
ration sanctionna cette décision en le nommant, > 
le i^** novembre 1814, au commandement du 
vaisseau Le Magnifique. Une campagne aux 
Antilles et dans les Indes l sur la flûte La Nor- 
matide ;\me mission dans la Méditerranée sur 
la frégate IrUn/i^one, lors de ta révolution de 
Naples, mission suivie d'une campagne à La 
Plata, aux Antilles et à La Havane ; une croisière 
de deux années aux Antilles, sur L'Astrée, ap- 
pelée ensuite à faire devant Tunis la chasse aux 
corsaires barbaresques, dont plusieurs furent 
capturés, tels furent tes nouyeaux services qui 
motivèrent successivement la nomination de 
Ducrest au grade de capitaine de vaisseau et à 
celui de contre-amiral. En 1830 et 1831 il était 
major général de la marine à Toulon et com- 
mandeur de la Légion d'Honneur. 11 se vit ap- 
pelé en 1832 au commandement d'une escadre 
qui se formait à Cherbourg pour appuyer la po- 
litique de la France dans la question du royaume 
Belge. Le 26 octobre il appareilla pour se joindre 
à l'escadre anglaise sous les ordres de l'amiral 
Pultney-Malcom. Le 4 novembre il se rendit ! 
dans la rade des Dunes, et prit part à la campa- 
gne qui se termina par la prise d'Anvers, en di- 
rigeant tout l'hiver les opérations maritimes 
dans les eaux de l'Escaut Un grand chagrin de 
famille l'obligea, en avril 1833, de résigner son 
commandement; il comptait alors quarante-deux 
années de services presque entièrement passées 
sur mer. Une nouvelle carrière s'ouvrit pour 
lui. Nommé préfet maritime à Lorient, il en 
remplit les fonctions jusqu'à son admission à la 
retraite, en 1838. Il fut alors élevéà la dignité de 
grand-ofîfider de la Légion d'Honneur. Il sem- 
blait encore plein de vie, lorsqu'une attaque d'a- 
poplexie l'enleva inopinément à ses enfants , à 
sa femme, belle-fille de Cuvier, et aux amis de 
cet illustre savant, dont beaucoup étaient deve- 
nus, les siens. P. Levot. 

Archivée de la marine, — Notice de M. de Salvandj ; 
dans \e Journal dt Débats et les NouvêlUi annales de 
la MaHne de isis. 

DCCRBT OU DVKRBT ( Toussoint) , médecin 
français, né à Châlons-sur-Saône, vivait dans 
la seconde moitié du seizième siècle. Il étudia 
la médecine à Cahors, à Toulouse, à Bordeaux, 
À Montpellier, et se fit recevoir docteur dans 
roniveisité de cette dernière ville. On a de lui : 
De Artkriiidàs vera esseniia, ejusqve eu- 
randx méthode f adversus Paracelsitas; Lyon, 
1575, in-8° ; — CommentarH duo : unus de 
/ebrium cognoscendarum curandarumque 
ratione; alter de earumdem crisiinis; Lau- 
sanne, 1578, in-8*; Genève, 1578, in-8». 

éloj. Dictionnaire kiitorigue de la Médecine. — DU}- 
ffrapkie médicale, — Van der 1 toden, De Script, me- 
dieit. ^ Papillon. UibUothm de* Juteurê de Bourifogne. 

MJGRBI7Z (GoMel'Martn ), moraliste fran- 



çais, né à Orléans, en 1743, mort dans la menu; 
Tille, le 24 août 1790. Il embrassa l'état ecclé- 
siastique, obtint un cancnicat du chapitre 
d'Auxerre, et fut nommé grand-vicaire de Tévè- 
que d'Aleria en Corse. Sa santé l'ayant forcé de 
rentrer en France « il devint im des chapelains 
de Monsieur, depuis Louis XVIII. Il mourut 
chanoine de Sainte-Croix à Orléans. On a de lui : 
Les Siècles chrétiens, ou Vhistoire du chris- 
tianisme dans son établissement et ses progrès f 
depuis J.'C. jusqu'à nos jours; Paris, 1775- 
1777 : « Le cadre, ditFeller, en est bien vu, les 
jugements modérés ; mais le style est trop pré- 
tentieux et l'ouvrage n'est ni profond ni nourri. 
Il a cependant été réimprimé en 1787, 10 vol. 
in-12. L'autenrse proposait d'y ajouter l'histoire 
ecclésiastique au dix-huitième siècle ; mais des 
ordres supérieurs l'obligèrent de la supprimer. 11 
remplaça ce morceau par un discours , où les 
grands événements et les caractères particuliers 
qui distinguent* cette époque sont présentés en 
masse, et n'en sont peut-étrç que plus frap- 
pants»; — Poésies anciennes et modernes; 
Paris, 1781, 2 vol. in 12 ; — Œuvres complètes 
deFléchier;mme6, 1783,10 vol. in-8»; — Pen- 
sées et Réflexions extraites de Pascal sur la 
religion et la morale ; Paris, 1785, îjvol. in-10. 

FeUer« Biographie universellCy édlt. de Weiaa. — Que- 
rard . La France litterc^re. 

DUCRBUX {François), historien français, 
né à Saintes, en 1596, mort à Bordeaux, en 166C. 
11 entra dans l'ordre des Jésuites. On a de lui : 
Historia Canadensis seu Novx Franciœ, libri 
deeem, ad annum Christi 1056; Paris, 1664, 
in-4*'; — Despauterii Grammatica Latina 
emendata; Bordeaux , 1658, in-8'' ; — VitaP, J. 
Francisci Régis latine reddita e gallico ; Colo- 
gne, 1660, in-12 ; — VitaD. Francisci Salesii^ 
latine reddita e gallico ; Cologme, 1663, in-8*. 

Lelong, Bibl. Hist. de la France. 

DVCREUX {Joseph), peintre français, né à 
Nanci, en 1737, mort en juillet 1^02 Élève de La- 
tour, il se distingua par le fini de ses portraits au 
pastel, et fut appelé h la cour dt Vienne pour y 
faire le portrait de Marie-Antoinette. Ducreux 
aimait à se peindre lui-même; il s^cst représente 
riant, bâillant, dormant , et en joueur désespéré. 
Au mois de juillet 1802, il se rendait à Saint- 
Denis, lorsqu'il fut frappé d'une attaque d'apo- 
plexie , à laquelle il succomba en trois minutes, 

au milieu d'un grand chemin. 

Rabbe, Bo\mIoMv , Ht., Biographie mai9. et p9rt. de$ 
Contemporains. 

DfJGROiti. Voyez Gassàud. 

DUCROI8T ( Olivier Sàuvagbot ), littérateur 

^ bibliophile français , né à Chessy, près Krvy 

(Champagne), le l**^ janvier 1752, mortenjuil- 

; let 1808. « 11 passa, dit la Biographie Rabbe, 

I la plus grande partie de sa vie à se former une 

bibliothèque peu nombreuse, mais composée de 

lÎTres rares. On y pemarquait entre autres un 

exemplaire de Voltaire, ee 92 vol. in-12, sur 

papier commun, auquel il avait ajouté un sup- 



41 



DUCROISY - DUGROS 



412 



planent de ptéi de deux cents pièces inédites , 
de Tariaotes ooUationnées snr un grand nombre 
de mannscrits, de notes, de remarques, etc. Ge 
sHpplément formait quatorze Tolumes de diffé- 
rents formats. A la mort de Docroisy, les ama- 
teon forent désappointés par l'achat que M. de 
Soldiine fit de cette bibUothèque. Le catalogue, 
^' n'avait pas été distribué, est très-recherché. » 
Après SToir été employé dans les bureaux de la 
Convention, Ducroisy (ht nommé secrétaire-ré- 
dacteur du Conseil des Anciens, puis du Tribunal, 
n était Tami de MariC' Joseph Chénier, et même 
Téditenr d^nn de ses ouvrages. On a de Ducroisy : 
U Triomphe de la Raison, opéra-comique; 
ITil; -^ La Partie tra/èie par son Conseil ^ 
oomédie en deux actes; 1773; — Aurore et 
Asur, oomédie en deux actes et en vers, mêlée 
d'ariettas ; 1774; — V Homme qui ne s'étonne 
aérien, oomédie en un acte ; 1776. Ces quatre 
ouvrages ont été joués seulement en province ; 
— ÉpUre au citoyen François de Neuf châ- 
teau sur sa renonciation ou ministère de la 
justice; 1792, in-8o; — Épitre à M,-J. Ché- 
nier sur sa tragédie de Oaïus Gracchus; 
179S, in-go. 
lUbbc^ Boisjolio, etc., Biog, tmiv. et port, des Contem, 

* DU GEOQUBT {André), écrivain ecclésias- 
tique, né à Doaay , au commencement du seizième 
siècle , mort en 1580 ; il fut docteur en théolo- 
9e et prieur de l'abbaye d'Hasnon. Il se signala 
comme prédicateur; mais la seule circonstance 
qui a saavé son nom d'un oubli total, c'est qu'il 
s'avisa d'une réforme orthographique, objet dont 
on s'occupait fort peu alors et qui depuis a 
donné heu à bien des tentatives demeurées sans 
SQCcès. Du Croquet exposa son système dans un 
volume devenu rare, et dont voici le titre exact : 
OmUies trent-nœf contenantes l'exposition 
des set psalmes penitentieles, précées en la 
ville de Valencénes; Douay, 1579, in-S". Sans 
entrer dans de trop longs détails, nous dirons 
que ce réformateur supprime la lettre h comme 
inutile, et qu'il se sert de la diphthongue latine 
a pour remplacer eu ; il reproduit d'ailleurs la 
prononciation de l'époque, disant vora pour 
voudra et /ti«pour /teii. Du Croquet fit imprimer 
quelques autres productions ascétiques, qui sont 
conformes à l'orthographe habituelle, et que per- 
sonne ne lit depuis bien longtemps. G. B. 

A. DIaau, tutUUn du BibUopkUe, 184S, p. S8«. 

DVCEOS ( André ), poète français, né à Saint- 
Bonnei4e-Cbastel ( Forez ), vivait vers le milieu 
du seizième siècle. Il exerçait dans sa ville na- 
tale la profession de médecin. On a de lui un 
poème intitulé : IHscours sur les Misères du 
temps; Bergerac, 1559, in-4®, réimprimé la 
même année à An^onlême et à La Rochelle; — 
une pièce d'environ mille vers Intitulée : Le 
Tombeau de Louis de Bourbon, et quelques 
aubvs poésies, dont la plupart sont des sonnets, 
restés manuscrits. 

Da ▼enUcr, mMothè^m frmnçaiâe. 



* Ducsos ( Gabriel ), médecin français, né à 
Castres, en I6OO, mort en 1651. Il composa un 
Traité de la Peste; Castres, 10*6, in-40 : c'est 
un de ces ouvrages oubliés aujourd'hui , aprèvS 
avoir été écrits à l'occasion de ces épidémies fré- 
quentes auxquelles ta France était alors exposée. 

G. B. 

Ifayral, Bioçr. et ehroni^e$ Cattraises, t II, p. lie. 

DUCEOS ( Jacques ), jurisconsulte français, 
natif d'Agen,vivait à la fin du dix-septième siècle, 
n fut avocat à Agen. On a de lui : Réflexions 
singulières sur rancienne coutume d*Agen; 
Agen, 1666, in-40; — Panégyrique de LotUs 
d'Aubeterre, sénéchal d'Agénois. 

Leioog, BibL hUt. de la France, IV. 

DUGEOS ( Pierre ), peintre et graveur suisse, 
né en 1745, mort à Lausanne, en 1810. Il de- 
meura longtemps à Rome, où il se lia avec le 
célèbre Volpato. C'est à l'association de ces deux 
artistes qu'est due la belle collection des Vues 
de Rome et de la Campagne romaine. Le succès 
qu'obtint cette collection engagea Oucros à en 
entreprendre une antre, qu'il exécuta avec Paul 
de Montagnagni , et qui renferme vingt-quatre 
Vues de la Sicile et de Vile de Malte. On cite 
entre autres : Vue de Païenne prise de 
Montréal ; — Vue du Thédtre de Tauromi- 
mum; — Vue de VStna; — Vue de VAmphi- 
théâtre de Syracuse; — Vue de V Intérieur de 
la ville de Messine après le treniblenient de 
terre de 1784; — Vues du Port aux Galères et 
de V Arsenal de Malte. Dncros rapporta en 
outre d'Italie un grand nombre de dessins, qui 
sont fort recherchés des amateurs. 

Rabbe, BoiKjoIln , etc. , Biographie univ, et port, des 
Contemporains. 

DUCEOS ( Simon ), poète fhmçais, né à Pézé- 
nas (Languedoc), vivait en 1665. Il était officier 
dans l'armée française, et servit de 1628 à 1632, 
sous les ordres du maréchal duc Henri II de 
Montmorency. On a de loi : une traduction en 
vers de la Philis de Sdre; Paris, 1630, in-i2; 
— Histoire de Henri, dernier duc de Montmo- 
rency, etc.; Paris, 1 643, in-4*' ; — Poésies diver- 
ses; Paris, 1647, in-4*' ; — Mfm^oires de Henri, 
dernier duc de Montmorency, etc.; Paris, 1660, 
1665 et 1666, in-12. Ce n'est guère qu'une réim- 
pression de V Histoire du duc Henri de Monlnuy- 
rency, qui fut pris à la bataille de Castehiaudary 
et décapité à Toulouse, en 1632. L'auteur com- 
mence ainsi son Avis au lecteur, « De toutes 
les conditions nécessaires à l'histoire , je n'ai 
désiré que l'honneur d'être véritable ; c'est pour- 
quoi j'ai été fort scrupuleux lorsqu'il a fallu 
affîrmer quelque chose sur le témoignage d'au- 
trui. Il y en a peu dont je n'aie eu connaissance 
comme témoin, ou 'comme étant fort proche des 
lieux où elles sont arrivées. Pour tout ce qui s'est 
passé dans le Languedoc et en Piedmont, j'avais 
fait des Mémoires, et je n'ai eu que la peine d'y 
donner roi;dre avec les ornements dont mon es- 
prit est capable, etc. » Ducros peut être vrai dans 



Win récil ; taaH od s'apèfçOH 
^tj\t qu'il tfst Dé en GMcngne. 



' DCCKOT (£asar«J, juritcmuulte frucais. 
De il Auxeire, TJTBJt dans ledK-aeptièine siècle. 
On a de lui : Trailt dts aidts, taities H ga- 
btUti ; PsrU, 1817 et IBI8, in-8°; — U viai 
Style du Coniell privé du r'oj, de ia tiiur du 
Parlement, de ta Courdaaides, ^u tequUét 
dupatait, duClidletetde Paris ;PàTit, IR17et 
1A19, tn-S'-Cel onvraiie fut rtiiDpdrhâ ivec des 
addiUoag; Parii, 1045, ins'. 

Plplllun , AlMMA^ïK If» ^ntfWI da Étarfnfiu. ~ 
Lrbral. Mlmoini pOMr itnif à tAiltbIHrtrUHai- 

DVCBdB (Bennon-FraitçaiM), ml^nonnaire 
b*T«roU, nétMuDicbiei) i7ïlt mort en 1779. Il 
■nortenalt t la OompssBle des iéiuitcs, et fut 
rtngt au tmp^oyé tn mleÔMU du Mexique. 
Ob a de lui : SetaUon de la Compagnie de 
Jéiui de ia province dtt Mtxtque et twlotU 
de la CaH/itmie en 1797. Cet ouvrage ae truuve 
dau le tome XVI dn Jmimal de Murr. 

Olel. Mo». MIp. ilpUt. 

ODDBB OU BVDOH , mMecin français, vitait 
■u trelilfane «Kde. Cleir; et pliysirien, U était 
médedn de wlnt Louii : ii accompagna ce 
prince dam M« eipéttitiont d'«ulrc-mer , as- 
aisla t M mort, artirée deiaol Tanin, le la aoQt 
1170, et reriol «1 t'ranœatoc le roi Pliiiippe 
le Hardi. OoiHaame de Chartres, un dea histo- 
riens dei mlhtele* de teint Loui«, «a raconte 
un qu'il avait appris de Dudee, el c'est Oudes 
hii-mCme qui «B avait été l'objet. Malade d'une 
fièrre aiguë, et miraculeusement gdêri par une 
Rpparition du Mint rdl , il recueillit fier écrit les 
longs débib de cette ilsloil , et II en remit le 
rér,ll k Odilianmt de Cbartru. U turratkm ori- 
ginale Est probablemUit tordue; Mais tious en 
avons dM ettrsita étendus, dans l'Outrage 
At Onlllaaine de ObaKres et dans la collection 
I^SDçaUedesjVIrMM de iMnittgHfHt Logs , 
oii la gnériaon de " Mestre Dudë^ clilnotne de 
Paris, <t ptayaleten s dal^dei'an II81, et accrue 
de dttoMantes MUteilCa, (brme le trenie-hui- 
Uhne ttllràde. DuSei était encotn et» ii85 
^(it^ Ml mede»» do roi Pliillppe le Hardt. 

maaM tlOtriïrt M ffaMe. 1. lll. i. m. 

iic bKP^lirr. Pby. oerturt (du). 

ItvvfcviK'r (M*']. Vogn Bjuih ( Gew'je). 

DtDiMk {Jbste), biHki«t«pb« HOliutdala, 
tlTaitditl!! le dll-ftepUhne sltcle^ Il était dia- 
twlnede RMuen, dabsle du^hé de Guektre. il 
^blia quatre ou*ragét aujourd'hui exlrtmement 
tares ou Infme Introavabies, et dont l'exigtence 
n'est sllentée que par ValÈre André ; ce sont : 
BibUollieeavio^Bphia, hoc ett enumerafio 
omnium nuWorum oprnim^se qitx svb tt- 
tulo bibllothecK, Caialogi, tndûi*, JVomen- 
ttatorls , Alhenarun prodierunt ; Cologne, 
IM3, Ib-f, — Pataliitm ApolUnU et PoIIo- 



. monU 4 1 

(ffll; Hmi ml HrHfnntla prâkipnartlnt bMin- 
IMenniM Heteru floM^ne àmeuHt Colopie, 
Mni date, In-I* ; — Synoptis BihUotHeem Ma- 
rUMff, hoe ut ttttiuio omnMm aocfAram 
^ dé B. M. firgint ttrlpstiuitti Cvlngne, 
«■ni date, DM"; ^^ .VtJnriut iVorlamu, Aoc 
eti iptetflcàlio oKumiM mtadi facomm m 
?Hlta« S. ni-fo dHpnra nHratiilost coH- 
luf; ooiagae, mi» d»e, lo-i*. 

Fciti»tiii, xwiwiMM nwirai 

* ovOina [claudg'Antotne) , prélat sutstA, 
mon le la Juin I7ts. 11 fui appelé ï l'é»éeli<> ilc 
Lausanne en iTie, On a deUh -Sfatir* seu lipo- 
ehû Eeelealai Attntiièiui) .tiHit fMHtamipn- 
M, HprlmùrdiU iU^è rtlï itbÈtl-i lenipma; 
)7!4,tn-i3. On attritNielItlMi cet ouvrage a deit\ 
JMUIléa de FHtNHitg. 

nuttr, SckwilM. ettc\ ~ CItatal. Bi;}l.ttlt.. II. 

■ODiTta làHdre)i ttiéologlell hoagrols, né à 
Bade, lesn>Trlerl533,iiNinï Brealau, le 33 Té- 
mer 1»S9. U était nis de Jérôme Dudllb, a^a- 
UJbnnuae bo^rols, et de Madeleine abardeila, 
noUe TénlUtane. il montra dtsi'eorance im es- 
prit tir, une ImaginHtidn Kconde, une mémoire 
beureuse. Son oncle, Augustin Sttarddla, depuis 
tfrtque de Strlgonie , l'envuya taire ses études i 
Breelau. Doditb tojagea ensnlte «n Italie, et eut 
pour maîlrea ou pour amis Paul Hanuce , FraB- 
fols Robertel, Charles Sigonius^ Onupbre Pan- 
tlnl et Pierre Vetlori. Son auteur Tetori ttait 
OioéroD. On dit que pour s'approprier plus inli- 
mement les penséea et le sljrie dn grand orateur, 
Il copia ses outrragta josqu'k (rois iuii. En quit- 
tant lltalle, Dadith vint à Paris, où il étudia la 
phiiosopbie soos Fraufols vicomerealo , le urec 
ROUI Ange Canlnlo, l'hébreu et les autre* langues 
orientales eoui Jean Mercirri Puur eom|ilCler 
KOD éducation, Il alla Taire son droit à Paduue, 
et eut pour profrsueur Oui Paaeiralr. Il quilla 
cette tilie ( 1 hUj peor suivre le eardinal Pnlu<, 
qui se rendait en Angleterre efl qualité rie légat. 
Aprtsétre resté plus d'mi an dans M rojaume. 
Il revint en llongrie; mais son f|oni pour les 
voyages le ramena blentAl m Italie, puis à 
Vienne. L'empenHir Ferdhiand lui donna en lâfiO 
l'éfédié de Tina en Dabnatle, et deiis ans plus 
lard le clen|é de Hongrie l'élut député au eoneile 
de Trente. Comme ees ôphiioM «e rapprochalmt 
des doctrines proteHantesi les Ugate apostoi iq w«, 
cTugoant qa'll n'eMratnit l'aHemUée k des con- 
ctMlons dangerenses, k lirent rappeler par l'em- 
petmr Penllniltd, qii<t loin de ledlsHràcieri lui 
donna l'évéché de Chonnd M le transféra ensuite 
an Riét^e de Clnq-^llses. Maiimilien II , liU de 
Ferdinand, mvoja Diidith en Pologne. Celui-ci, 
qui avait Uni par adopter complètement les idées 
des protestants. KUrloul en ce qui oancemall le 
mariage des pr^rr^, épousa une flile d'honneur 
de la reine, nommée Hejnc Stratii. Il ne déclara 
son union qu'au boni de deux ans , en IMl, et 
résolut de s'(*iablir en Pologne. Cette résolution 
ne lui lit point de tort dans l'eapril de Maxlmi- 



4ê 



DUDITH — DUDLEY 



46 



iiea 11, qui lui donna le titre de ton ambassadeur 
ordiDaire en Potogaa et de eea cooieiller secret. 
ii n'en fut pas de mÀrae k la cour de Rome i on 
y procéda contre lui avec éclat ; il y fut cité et 
excommunié dans toutes les formes } on l'y oou- 
•Liiiioa même au feu, comme hérétique. Duditii 
4}aot perdu sa femme , dont il avait eu deux 
arçons et une fille, se remaria en 1679, avec 
Kibsbetb SboroTita ^ Teuva du oomte Jean Tar • 
iml Forcé de quitter la Pologne après Télection 
«rtttenne Bathori, il alla s'établir k Ureslau, en 
Sileiie, où il passa les dernières années de sa vie. 
> oict le portrait que Nieéron a fait de Duditb : 
Daditb était tûen fait de sa personne , et avait 
quelque cbose de majestueux sur son visage. 11 
fUitsobrei et ennemi de l'ivrognerie et ded excès 
de boucbe auxquels ceux de son pays s'abandon- 
nent ordinairement. Il était doux, affable, civil, 
roodeste, libéral , et extrêmement charitable. 11 
supporta aveo t)eauooup de constance diverses 
calamités qui lui arrivèrent. 11 liaïssait les vi- 
ce», et non point les hommes, et tâchait de faire 
du bien à tout le monde. Pour ce qui est de sa 
religion, on n'en saurait dire rien de bien positif. 
Le désir de se marier le fit peu à peu approcher 
de la créaaoe des protestants ; il embrassa leurs 
lentiments les uns après les autres , mais il ne 
s'en tint pas là; ses irrésolutions en matière de 
foi le conduisirent plus loin : il donna dans les 
cfieurs des sociniens, qui encore ne le satisfirent 
point, au rapport de Martin Ruarus, qui était 
de cette secte et qui nous apprend que Duditb 
oommoiça sur la fin de sa vie k douter des vé- 
rités de la religion chrétienne , ou du moins à en 
disputer avee Soein , et que comme on ne sa- 
tisCiisait point enti^ment à ses difficultés, il prit 
le parti de ne plus s'occuper de questions de théo- 
logie, et se tourna du c6té des mathématiques, m 
On a de Duditb : JHon^sii Haiicamatsei His- 
toria^ /o/ifif ; Venisoi 1560, in-40) — Cardi- 
naiiê Reçinaldî Poli Fi^a; Venise, 1563, in-4°( 
•— Commentartolus de Comelarum significa- 
tieme et disâtrtationes novx de CometU; BAle, 
1579, Isk-V* i-^Spistola de Hxreticis non per- 
sequendis et capUah êuppUcio a/ficiendis; 
Christling» 1664, ifl-8°) — Epiêtolaad Théo- 
durum Bewam^ in qua dispututnr an ecelesia 
nomen ioU reformaise conveniat; Heidelberg, 
1593, io-8* ; — BpiitolêB médicinales ; dans les 
Bpistolarum Philoiophicarum,.* Volumen de 
Laurent Scbolzins) t'rancfort, 1698, in-fol.; — 
Oraii^nes in conciliQTridentino habitx;0(- 
fenbachy 1610, in-40| et quelques autres écrits 
moins importantSf dont on trouvera la liste dans 
Kinéron. 

Reatcr. Fie d'André Dudith,ta tetc de sf a OfatUmes, 
— S«nd, Bibl. Ântitrinitariorum. — Cztntttn9!*r, Spe- 
Hmen Hktt^arUt MtèrèUé, a- RloérMH^ Mëwtotres pour 
servir d Ckt$t9irt dtêlutmiMi iUuitru. 

Di-DLBT, nom d'une ancienne famille anglaise, 
d'origine normande , dont voici les principaux 
membres : 

DrDLKT (Edmond), né en 14C2, exécuté le 



18 août 1610. Sa profonde connaissance des 
lois attira sur lui l'attention du roi Henri YII, 
quien fit son conseiller privé. Dudiey n'avait 
encore que vingt-trois ans. Son importance po- 
litique ne commença cependant qu'en 1497, épo- 
que où il fut nommé baron du trésor. Pour en 
remplir les coffres, il exerça dès lors, concurrem- 
ment avec son collègue Empson, toutes sortes 
d'exactions. Us enrichirent la couronne, ils ac- 
crurent leur propre patrimoine ; mais le peuple 
souftrit el fut appauvri. La mort de Heuri VII 
mit fin à la domination de ces ministres prévari- 
cateurs, et leur incarcération fut un des premiers 
actes du nouveau roi. Condamné à Guildludl, le 
16 juillet là09, il ne fut pas d'abord mis à mort, 
à cause des répugnances mêmes d'Henri VIU, 
qui ne faisait que céder à l'entraînement popu- 
laire. Enfin, le 18 août 1510, il fut exécuté avec 
son complice Empson. On a de loi : The Tree of 
the Common Wealth; 1509, ouvrage composé 
pendant qu'il était en prison. 

biogr. Brit. 

DUDLBT {John ), duc de^ortbumberland, fils 
du précédent, né en 1502 , exécuté à Lordres , en 
1552 Après s'être distingué dans la campagne de 
Picardie, en 1523, il vint à la cour, où son esprit, 
ses avantages extérieurs, lui gagnèrent la bien- 
veillance de Wolsey et de Cromwell, qu'il dé- 
serta quand il jugea que leur protection lui serait 
inutile. En 1641 il fut nommé vicomte de L'Isle 
dans le Berkshire; en 1543 il eut le commande- 
ment de la place de Boulogne, nouvellement con- 
quise, et on 1645, il reçut la direction delà Hotte, 
en qualité de grand-amiral. Honneurs et fortune, 
il dut tout à Henri Vil f, qui lui octroya quelques- 
uns des domaines de l'Église, fit de lui son exé- 
cuteur testamentaire et lui légua cinq cents livres 
sterling. Comme il arrivait si souvent alors , ce 
qu'il avait gagné sous un règne, il le perdit sous le 
règne suivant. Sa place de grand-amiral fut don- 
I née à Thomas Seymour, frère du duc de Somer- 
set, protecteur du royaume. On lui conféra comme 
compensation le titre de comte de Warwick. 
Il rentra dans son grade en 1549, après avoir 
vaincu les rebelles du comté de Morfolk, com- 
mandés par le tanneur Robert Ket. Sa faveur 
s'accrut après la otmte de Seymour ; nommé 
{;rand -maréchal d'Angleterre en 1551, il obtint 
en outre le titre de duc de Northumbertand. 
Quoique le fils de Dudiey eût épousé la fille de 
Somerset, celui-ci trama la perte de son rival, et 
fut exécuté pour ce fait le 22 février 1652. Par^ 
venu au comble de la faveur, Northumberland 
voulut monter plus haut encore et mettre la 
couronne sur la tête do sa bru, Jane Gn^y, fille 
atnée du duc de Suiïolk, au détriment des su'urs 
du roi, Mary et Élisab(>.th. A la mort d'Edouard VT, 
le 6 juillet 1553, il fit conduire, pour plus de 
sécurité, sa bru à la tour de Londres, et le 10 
juillet il la fit proclamer reiue. AusiiittU une 
insurrection formidable éclata dans SufTolk. Nor- 
thumberland se mit en marche pour l'étouffer 



47 



DUDLEY 



48 



LorM|ii*il approcha des (aoboargs de Londres, 
H remarqua qoe le peuple s'empressait pour le 
Toir, mais non pour le bénir. 11 sentit alors son 
courage s^altiiblir. Yeon à Cambridge et ayant 
appris que le conseil sur lequel il croyait pou- 
▼uir compter s'était prononcé contre loi , il se 
mit à agiter son chapeau eo criant : Vive la 
reine Mary. Ce retour tardif au principe de 
la légitimité lui servit de peu ; arrêté par le 
comte d'Arundel , fl fut conduit à la Tour de 
Londres et condunné à la pefaie capitale. Au 
dernier moment il rerint à la religion catholi- 
que, qu'il aralt abjurée au temps où cela pourait 
senrir son amfiition. Le lendemain fl subit sa 
peine, après avoir adressé au peuple une allocu- 
tion. On ne peut que flétrir le souvenir de ce 
personnage, qui abrégea, dit-on, la vie d'E- 
douard "n et causa la fin tragique de Jane Grey. 

UDgard, Hiit, — Btog. Brit. 

DUDLET (Ambroiêe ), comte de Warw ick, fils 
de Jean, né en 1&30, mort en 1589. Il seconda 
vaillamment son père, lorsque celui-d marcha 
contre les rebelles du comté de Norfolk, et fut 
assez en faveur auprès du roi Edouard VI. Impli- 
qué dans la tentative de donner la couronne à 
Jane Grey, il fut condamné à mort; mais la sen- 
tence ayant été commuée, il resta en prison jus- 
qu'au 18 octobre 1554, époque où U fat rendu à 
la liberté. En 1557 il prit part à une expédition 
dans les Pays-Bas, et se distingua)devant Saint- 
Quentin coiStre les Français venus au secours de 
cette place, attaquée par les Espagnols. Il eut le 
malheur de |)erdre dans cette affiiire son plus 
jeune Itère, Henry. Instruite de la belle conduite 
d'Ambroise Dudley, la reine Mary leva la pros- 
cription qui pesait sur sa famille, et sous la reine 
Ûisabeth fl compta parmi les personnages con- 
sidérables du règne. On lui conféra un grand 
nombre de titres honorifiques , entre autres ceux 
d6>baron de Llsle et de comte de Warw ick. Il eut 
le bon esprit de se tenir loin des intrigues, et se 
fit surtout remarquer par la douceur de son 
caractère. On l'appelait ^Ae good earl of War- 
tDiek, 

Cbalmers, Cen. Moç. Diet. 

DVDLBT ( Robert), baron deDenbigh, comte 
de Leicester, fils de Jean, duc de Northumber- 
laod, et frère d'Ambroise Dudley, comte de War- 
vrick, né vers 1532, mort le 4 septembre 1588. 
n en^jeune encore au service du roi Edouard VJ, 
qui Tanna chevalier. En 1550 fl épousa Amy, 
flUe de sir John Robsart de Sheen dans le Sur- 
rey; le roi Edouard assista à la célébration du 
mariage, qui cependant ne fbt pas heureux. A 
l'avènement de la reine Mary , Robert Dudley, 
d^ parvenu à de hautes fonctions , fat enve- 
loppé dans la disgrâce qui venait d'atteindre tous 
les membres de sa famille : il fut emprisonné, 
mis en accusation et condamné à la peine capi- 
tale; mais cette peine fut commuée, et au mois 
d'octobre 1554 on le rendit à la liberté. 

Lorsque tUsabeth monta sur le trdoe, Dudley 



devint bienUU le favori de cette princesse : 
fl fht nommé suooessivemeot grand-écayer, 
chevalier de la Jarretière, et membre du 
conseil privé. Tout alla ensuite au gré de son 
ambition. Il osa m6me aspirer k la main de la 
reine. CeUe-d venait d'éconduire un nouveau 
prétendant, le duc Casimir, fils de l'électeur-pa- 
latin; cepoidant, malgré les astres qu'elle avait 
ùâi consulter, H qui annonçaient qu'elle épouse- 
rait dans sa trente et unième année un seigneur 
à qui elle donnerait un fils et une fille, la reine 
ne se pressa pas de combler l'espoir que Dud- 
ley avait conçu malgré les liens qui l'unis- 
saient à Amy Robsart On l'accusa , non sans 
vraisemblance, d'avoir fait disparaître violem- 
ment cet obstacle vivant à ses projets d'élévation. 
«Comme sa femme, dit un conteiDoporaln, le gê- 
nait dans ses projets ambitieux, il l'envoya par 
Oxford chez un de ses serviteurs, nommé Fors- 
ter : quelques jours après la jeune femme tomba, 
comme par accident, du haut d'im escalier, et se 
brisa la tête, sans que le chaperon qu'elle avait 
sur les cheveux fftt aucunement dérangé. Sir 
Robert Yamey était resté seul ce jour-là avec la 
jeune femme et avait congédié tous les domesti- 
ques : pourquoi ces mesures de précaution ? Ces 
deux hommes connaissaient seuls le secret de 
cette catastrophe (1). » 

Dudley repoussa comme calomnieux tous les 
bruits qui l'accusaient; fl y eut même un sem- 
blant d'information juridique, dont le résultat fut 
que la mort de lady Dudley devait être attri- 
buée à un accident. Les projets de mariage entre 
la reine et son sujet reprirent alors leur cours; 
on dit même qu'dle aurait donné sa parole à ce 
dernier. Les courtisans n'osaient témoigner leur 
improbation ; craignant de la manifester direc- 
tement. Cécfl et ses amis firent agir l'ambassa- 
deur en France, Throckmorton, qui chargea son 
secrétaire d'insinuer l'opinion défavorable qu'on 
avait à l'étranger au sujet de Dudley. Quoiqu'elle 
parût repousser toutes ces attaques, Elisabeth 
ne donna pas suite dès lors à ce projet de ma- 
riage. On se fera une idée de l'empire de Dudley 
sur la reine par ce détail curieux, que n'osant an- 
noncer directement l'échee des troupes anglaises 
lors du siège de Rouen à cette princesse altière 
^26 octobre 1562), les ministres chargèrent le 
favori de lui en communiquer la nouveUe : 
<c J'ai déjà quelque peu frayé la route, écrit-il à 
Cécfl (30 octobre même année), touchant la 
grande perte de Rouen, en cette façon : J'ai dit 
que le bruit courait qu'9 y avait eu dernière- 
ment un terrible assaut de donné, à la suite du- 
quel fl y avait grandement à craindre que la ville 
ne fiùt perdue ». 

Chose smgolière, en apparence contradictoire, 
mais qui pouvait bien n'être qu'un moyen d'éprou- 
ver son favori, Elisabeth proposa à Marie Stuart 

(1) On sait que c'est à celte tragique avmlare qu'oa 
doU un des roclUcars romans de W. Scott : The Cattlê 
of KerUl'Vforth, 



<d 



DUDLEY 



60 



(Tépouser Dodley. Pour donner à ce dernier 
pli» d'importance, elle le nomma comte de Lei- 
cester, et entoura d'une grande solennité cette 
MNnioalSon, qui eut lieu à Westminster. « La reine 
die-mème, dit MelTÎlle, Tint accomplir le céré- 
nmoial, et il se mit i genoax devant elle avec 
nne extrême graTité ; mais elle ne put s'empé- 
eiier de mettre sa main sor son cou en souriant 
ft le chatooiUant, l'ambassadenr français et moi 
étant près d'eax. » D y eut des négociations pour 
ancDor le mariage projeté; Marie ne parut pas 
regarder comme sérieuse la proposition d'Élisa- 
belh, et ceUe-d mit fin à cette comédie en permet- 
tiBt à Henri Damley de se rendre à la cour d'E- 
cosse arec des lettres de sa main et de celle de 
Dodley, dont l'ambition aspirait plutdt à détenir 
réfwox de sa souveraine. Ce courtisan, jaloux 
de toute autre infloenoe, précipita la chute du 
duc de Norfolk, et siégea parmi les jnges qui le 
condamnèrent, en 1572. A la même époqne, il 
époasa, à ce qnll parait, lady Howard Douglas, 
douairière de Shelfield, qyi lui donna des en&nts, 
mail qui] ne voulut pas reconnaître pour sa 
fieffime ; il la força même de se marier avec un 
antre homme. En 1575, il reçut à son chAteau de 
Kemlworth la visite d'Elisabeth, qui y demeura 
pendant dix-sept jours, et qu'il traita avec une 
magnificence dont on évalue les' frais à 60,000 
lÎT. ft. (t); cependant, trois ans plus tard, en 
1578, il épousa la veuve de Walter Devereux, 
comte d'Essex. Le duc d'Anjou, qui prétendait 
à la main de la reine, la fit informer de ce nou- 
feaa lien contracté par Dudley. Elisabeth en eut 
on tel dépit, qu'elle lui ordonna de ne point 
quitter le chitean de Greenwich, et déjà il était 
question de l'envoyer à la Tour, quand le comte 
de Surrey détourna ce coup de la tête de Dudley, 
dont cependant était le rival. Cette rivalité fut 
marquée par les altematites habituelles à ces 
Mrtes de luttes. Dodley avait contre lui Cecil 
et la plupart des autres conseillers d'Elisabeth. 
Cedl en particolier fit de nombreuses objections 
an mariage de la reine avec Dodley. Tout en 
loi donnant Tassuranoe qu'elle n'épouserait que 
hn, eUe ajourna indéfiniment, si bien que Dodley 
n'éteignit jamais ce bot, où tendait toute son am- 
bitioii. En 1586 il fut envoyé dans les Pays-Bas, 
avec le titre de gouverneur; mais il n'y satisfit 
ni la reine ni les habitants : aussi fuMl rappelé 
en 1687. Revenu en Angleterre, il fut accusé au 
sujet de aon gouvernement par lord Buckhurst 
et d'antres ; mais Elisabeth détourna encore cet 
orage, et soutmt son favori contre tous ceux qui 
l'attaquaient II fut même nommé lieutenant 
général des années destinées à défendre l'Angle- 
terre, menacée d'âne invasion espagnole en 
1688. Mais an mois de septembre de la même 

(1) Oo tnmwt daof on écriTaf n da tenps , Georges Cas- 
eotac leftféUlis^rraliBeot earieox de ces fêtes, oà toutes 
ks tpleodeurs de cette An da moyen âge se trouvaient 
rtoales : baoqiiets, représentations m^tbologlques, com- 
bats d'oors et de tiUens, petite guerre, slmalarre de Tex- 
paliloa des Daaoto, eolln dlTertlssements ilMgorlqiies. 



année la mort vint mettre im terme à la longoe 
faveur dont il avait joui. C'était du reste un 
personnage des plus médiocres, affectant même 
à l'occasion la piété et le puritanisme. On lui 
doit cependant la fondation dte l'hôpital de War* 
wick, dont il donna la direction au puritain 
Thomas Cartwright. Sa vie et ses actes avaient 
été l'olget d'un pamphlet des plus violents, publié 
en 1684 et connu sous ce titre : Leicester's Comr 
mon Wealthf réimprimé un grand nombre de fois. 
En dernier lieu ( 1706), ce pamphlet portait le 
titre de Secfet Mémoire of Robert Dudley, etc., 
avec une préCace et des additions du docteur 
Drake. V. R. 

Bioç. Bru. - LodgtTi Ithutr, - Ungard, Hitt. tfSngL 

DUDLBT (Robert) , fils du précédent et de 
lady Douglas Sheffield, né à Sheen, en 1673, 
mort en septembre 1639. On cacha, diton, sa 
naissance, soit, ce qui est assez probable, qœ 
Leicester voulût^ empêcher la reine d'être infor- 
mée de ses relations avec une autre femme , soit 
aussi, ce qui est moins certain, pour prévenir le 
CQurmnx de la comtesse d'Essex, avec laquelle 
il avait également une liaison. Cependant, le 
jeune Robert Dudley fut considéré comme le fils 
légitime de Leicester jusqu'au mariage de ce der- 
nier avec la comtesse d'Essex, vers 1678. 11 fM 
élevé avec soin, et au sortir de ses étodes il obtint 
à la cour, grftce à son extérieur, un favorable 
accueil. 11 en profita pour se faire charger d'une 
mission aux bouches de l'Orénoque, mission qu'il 
remplit à ses frais, en 1694. Avide de glonw, 
il accrut sa renommée par la valeur qu'il dé- 
ploya lors de la prise de Cadix, en 1696. C'est à 
cette époqne qu'il forma le projet de se faire 
reconnaître comme héritier du Oire de son père ; 
mais il trouva nn obstacle dans la haine de la 
veuve de Leicester. Dudley demanda alors la 
permission de s'absenter pendant trois années. Il 
partit ayant pour compagne de voyage une jeune 
femme vêtue en page, quoiqu'il laissât en An- 
gleterre sa femme et quatre filles. Arrivé en Ita- 
lie, il se fonda sor une prétendue dispense do 
pape pour se marier avec le page supposé. Cette 
conduite lui attira l'animadversion de son pays : 
ses biens firent confisqués. Il chercha alors à 
rentrer en grâce auprès du roi Jacques en lui 
soumettant un moyen d'avoir des subsides sans 
le concours du parlement ; cette proposition fit do 
scandale, et des poursuites furent dirigées contre 
plusieurs personnages, parmi lesquels Robert Cot- 
ton, dans la bibliotbèqoe doqoel on avait troové 
ime copie manoscrite du plan de Dudley. Celui- 
ci crut prodent de ne point pousser pins loio ses 
projets et de se tenir à Florence. Il ftat pariUte- 
ment accodUi par le grand-duc Côme n et par 
la grande-duchesse, soeur de l'empereur Feitli- 
naml n. Cette faveur lui valut en 1620 la dignité 
de prince du saint-empire, sous le titre de duc 
de Northumberland, et d'être admis dix ans plus 
tard dans la noblesse romaine. Dudley s'efforça 
de se rendra utile à sa nouvelle patrie, sortoot 



81 



DUDLEY ^ 



par ses eonnalMaDoes dttu le oorameree et li 
navigation. Il eoiltribua aui travaux de de«8é- 
cbemeol de la campagne de Plae, fit agrandir le 
port de Livoome, <|«*il abrita par la oonatmetion 
d*iin tnôle, et en a<;sura la prospérité en obtenant 
(|n*il îùi déclaré port frane. Lea Uenfoits dn 
grand-duc mirent Dadley en état de aatiaralre 
à aon goût de hi5ie et d^apparat; il fit aoaéi 
servir une partie de cette innnificenee do prince 
à la protection des lettrea et de cetit qbi les 
ctiltivaient. Ltil^mome éoritit un ouvrage Inti- 
tulé : Arcano del mare di Bobertn Duttley, 
(iHca di NofiHtMbrUi ë caniB di Warwick^ 
Florence, 1630, 1646, 1661, 6 vol. in-fol. 

La femme qall avait laissée en Angleterre 
obtint de Charles r% pour elle et ses eifants» la 
rostitolion des Mens ^confisqués sur lui et le 
droit de porter le titre de duchesse de Nortbom- 
berland. Elle mourut en 1668. 

mog, BrU. — Ctaalmrrt, Geiu M«f . Dtct» 

• DiTDLBT ( Henri Bâti) , journaliste et au- 
teur dramatique anglais^ né à Fenny-Comptoui 
en 1746, mort le 1*' février 1824. Destiné à TÉ- 
glise, il étudia et prit ses degrés a Cambridge ) 
son goût des dépenses et du plaisir répondait 
l>eu k ia carrière qu'il devait embrasser : aussi 
tourna Ml ses vues vers les entreprises litté- 
raires, et il fonda (177(î) le Morning-PQsi^. 
qoil fit suivre (novembre 1780) du Morning- 
Herald. L'one et l'autre de ces feuilles eurent 
un rapide succès. Vers la môme époque, il com- 
mença VBngliih Chronicle et un journal fran- 
çais : Le Courrier de l'Europe- Devenu ensuite 
acquéreur du rectorat de Bradweli, il obtint la 
médailte d'or pour les améliorations qu'il intro- 
duisit dans la culture des terres de cette loca- 
lite. En 1804 il eut un kfénéfioe à Kilstcoren^ et 
bientôt après il fut nommé chancelier du diocèse 
de Fems. En 1807 U obtint du doc de Bedfordj 
alors lord lieutenant d'Irlande, le rectorat de 
Kilglass, qu'il garda jusqu'en 1812. D se démit 
à cette époque de tous les emplois qu'il remplis- 
sait en Irlande, pour s'en tenir au rectorat de 
Wlllingham. Enfin, il fut nommé baroneti Henry 
Bato portait depuis 1784 le nom de Diidley, un 
de ses amis, qui atait fait de lui son héritier. On 
doit à Dodiey d'avoir révélé à Qarrick, avec le- 
quel il était lié, le talent de mistress Siddons et 
d'avoir mis en lumière d'autres esprits remar- 
quables. Qd a de Dudley diverses pièces de théâ- 
tre, dont quelques-unes se jouent enoore» Les 

/|jninei|Mile8 sont i FMch n/ Itereon ; 1779, ln-8<> ; 

"VrL."r*e mimfmdn; 1791, ld-8*»; — The rival 
Candidates; 1776< irt-8'} — The Blackùmoor 
fOcttA'd tohUe; 1776, ln-8'* : la représentation 
de cette pièce, qui avait un caractère politique, 
eicita tellement l'ardeur des csprito qu'on tira 
l'épée et qu'il y eut des rixes en plein théAtrc; 

— The Travellerê in Swit%erland ; 1793, in-8*' ; 

— At homêi—iyramùtïc Paffers ; 1782, in-S*». 

Bskcr, 0<Of. Dmm. — fiwnUeman'i Magax, 

mmLMW i/êem-GmUUmme Ward), homme 



DUDOxN 

d'État anglais, d'une branche coliatt^rale * 
ley , né le 9 aodt 1 78 1 , mort lo 6 inar.^ 1 M.i3 
trolMèmc vicomte Dwiley-Wanl, il fit 
Addington et dans la retraite, par un pr 
particulier, le docteur James, d'Oviurd 
à représenter Townton au paricnicnl 
fit remarquer par son talent d'élncution 
grande aptitude pour les affaires. Sauf < 
intervalles, il siégea presque toujours a 
mones de 18oa à 1823^ grâce à Tappui 
vemement, qu'il soutenait. A ia mort de s 
en 1823, il entra n lu eliambie des k 
devhit en 1827 et 18'.'8 ministre des 
étrangères dans le catiinet ^igh qui eut pc 
Canning et lord Godericli. C'était l'époqu 
doption par Canning du système d*aiiianc4 
Russie, la France et la Grande-Bretagne 
de la Orècét et qui eut pour issue la im 
navarin. Une maladie cérébrale troubin 
les OiOtiltés de Dudlev) et précipita sa tin 
marqua souvent « au temps où il joui5si 
piéllltlldede sa raison, l'élégance de ses 
et de ses défiêches. On a de lui : Li 
Home Toke^à^n% le Quarlerly Revie 

jfnmmt Ëegister. •*' irsor, yénu» hi»t. unir.^ 
DiTDLBY ( Paul ) , naturaliste anglai 
dans la pretnièfe moitié du di\-liuitièm 
Il Alt membre de la Société royale, et 
dans l'Amérique du Nord. Il publia des 
dldstoire naturelle dans les Philos 
TmnsûHiona , i7io-i/i5. 

Aotr. new hkHtr. Dtrt. 

bVDLKT ( Thomas ) ^ graveur anglais, 
1034, mort en 1700. Élève dit graveur 
il Imita sans l'atteindre la manière du 
Quelques-unes de ses productiiuis ne m 
cependant point d'un ccriain mérite. On 
gttivnres pour V Ésope de Darlow et son 
de Vévéqne Russell^ èigné, dit-on, du 
oyme de Thomas Angiu» et daté de 1C79 

Nagifr, lleme$ Âliti. KOnsU.-lrxie. 
DVDLBV-DIOOK9. VoifCZ DiOUKS. 
UrDOK ou DCDK8. Vog. DtDKS. 

DVDOif, historien français, vivait li 
ptvmlères années du onzième sièi-le. C 
pois doyen de la collégiale de 8aint-Qu 
fut chargé par Albert, comte de Vem 
d'une mission auprès de Richanl r*^, 
Normandie. Celui-ci Taccueillit avec 
grande bienveillance et rengagea à écri 
toire des Normands. Dudoti rédigea en I 
espèce de chronique fabuleuse des conc 
de la Neustrie. Cet ouvrage a été inséré 
cliesne dans les Hisloriœ i\'onnariorun 
tores antiqni; Paris ^ 1619^ in-iol. Cet 
une histoire qu'un recueil de traditions r 
gendes. k II n'y a fias plus de fond à 
cette liistoire.dit dom Rivet, que sur la Thi 
d'Hésiode et V Iliade d'Homère. Crite in 
manière d'écrire l'histoire est assortie n t 
qui ne vaut pas mieux. I/uft et l^.ulrr s 
pour constater que l'auteur était hoinine <! 



SI 



foapd Tn iitlrtthm etdê fWtf de jugement: Rien de 
ptosdépUcé, rien de plus bizarre^ lien de Dius obs* 
oir que les poésies, Mntëtff ntêlM d'expressions 
inoiiKS «tde téHneë létiné, Mbrk(ttés elfifto en 
EÉfAr de M nte^re, ddttt fl a fetnpll êon imim^e. 
(M yétrnifrfètdnJi dé mt^ftOMé ftpcMrtt^phes en 
Ttfi6atredi*8 àmtèh po09i«9de tife»<idë toutes les 
«Hn, béMqtlM , flé^paques , iafnMqnes, (^po- 
M, itÎM M Hsëdt à la i^ifè dn ptemié^ livre. Sa 
|iMl b*Mt pfts tnèilleilre que m Téréincatkm , 
«rWl tofâtjn'il a pris le tob d'orateur. A p«ine 
tmorefâit-àa dahs tonte M flitisse éloquence de 
h teae latHitté qttel(|«lè èfaoJW d'rni gifût plus 
dite ri d*ah 9f }t« piM gdindé qUe son épttt« à 
AéMSMri, 0t0qMdèLam||iDar le prier de i^Toir 
lai ttokiré. 0*e§t id qtie Ma tnots extraordinaires 
<tfleiieHtell»Albrk|nen«iotit|>as épargnés. La 
prMe , ati reata » qîi*il emploie dans le oor{)s de 
rnmane aeriit tuMtàble. Dndttn a dWisé ce bel 
oUTtaKé en trdisHf res« et Id a ddfmé |toor titre i 
im Mthan 9ê du BtspMlè ée$ premiers Ducs 
Ht IfmrlMlkdie. Le prMIlier Uvre, qui est très- 
cMirt, est enplvyéà traiter de INDrigine des Nor- 
■Mdset de Mers tnigabdafiel sons leur duc Uaa- 
ttig. Le tacond eolitient les eit>Mts du duc 
MM. Le trolsièttie est destiné partie il l'his- 
toire de Ortlllaiimel^i partie à (selle de Richard» 
M m et aoD Suëoei6enr« et finit à sa mort ^ en 
1003. Cellfe deffiière partie est plus prolixe que 
IMIM lesantfisaenaeroble, mais la térité n'y est 
jM piBs reapadtée^ * Chiillaame de ivMûé^ à 
eootinié Tmif rage de Dudon, et c'est à ces deux 
éerifafaia(|Ue Bdbert Waee a empr«ité les ma- 
tériaux de son roman du Rou, 
ÈHsiâin nttirélf* ai hààtè , i. f ii. 
BtTBon (/»ieft(^/li^é5},JlirisoDh8ulte firan- 
çw, ftê «1 if 1^, inott lé 1 notembre ISOO. Il 
M tirochtetif ttélléhil bite lé pArilmlent de Bor- 
<ldtix et tn<Mbré de la pnMètn assemblée des 
Doubles, en 1^87. ÔpjiOfié aut faitlOvatIcttls dé 
I^ÀMéiiiMêe fibnsiibjâlite, il présentai à la cham- 
bre des TàcatkMis de sa tOmptfnlé, au ntois dé 
ii\ars 179Ô. nd ^éqdtMtoife quI lé flt tradotfl! à m 
ïmt^ de I Assemblée nationale; sdn âgé aVahéé 
H qn^ lui permît de se Justifier par écrit. 11 
M Mftàû àveé fittiiéès ftar sort fils. Détenu 
cMmnë stlspefcteii 1794, il échappa cependant à 
h mort, ôh à dé lui : Cmpiè-têndU m ConÉ- 
tUniloni de» Jésuites; tWfdéâlilc, I7b!!,tii-i2. 
IrtMlt. Joay. «te., Éiifg. noM. Bf» Cthtsmp. 
»rDOTEK DB GASTEL8 {(îél'ttrd)^ adtéUf 
dnmatiqae français, né à (Chartres, le 29 Ayril 
173t4 ittort à Périsi le 18 anil 1798. Dndejrer 
le commença point sa carrière par le théâtre ) il 
Madia d'abord, avec autant d'ardenr que de suc- 
ées « les sdences dans tontes leurs parties; 
OMia ayant un jour rencontré MH^ Dollgny, ac- 
trice do ThéAtre-Français , il en devint éperdu* 
Mnt amourenx) et lui adressa des Ters» qui furent 
iasérés dans rit/fnanacA des Mutes. Ces Ters 
«Mddèrent de sa vie; il épousa M'ie Doligny, et 
Ica schneea pour la poésie et l'art 



DU DON — DUDOTRH M 

dramatique. Onti^ p lns isara pièces de vers in- 
sérées dana VAlmnnttehi on a de lui : /;e Fin- 
dieaiif, drame en cihq aolea m vers libres ; 1774 ) 
— LanTêtte^ 4 3 a n i é di e en nh acté^ en prose ) 1 777| 
^ Adékmdt « oif Vttnhpaihiè powr /'tunoWf^ 
ooiliédie en demi aelaa m vara< Li 



LS Hirf e* CBfrfftpmn^inei Httermtrêi -^ QaifaM, £• 
Fnmeê IMerairw. 

* DVIKITBA DB 6AtTBL0 ( W* ), plus OOB- 

nue sous le nom de Mii« doliunt ( LmtiseAdé' 
laide BsivraoK ob Maisonneuvb, dite) , célèbre 
actrice de l'ancienne Comédie-Française , née à 
Paris, le ao octobre 1746, morte dans la même 
ville I le 14 mai 1823, était fille d'un jdaiUier de 
la reine. Dans son enlknce , elle avait quel- 
quefois paru s«r le Théâtre-Français, dana 
divers rdles^ sons le nom de la petite Maison^ 
neuve ; de là naquit sans doute le germe d'un 
goût qui ne fit que se développer en jouant plus 
tard sur les théâtres de société. Elle alla ensuita 
jotier à Rouen, où elle obtint du suocès. De r^ 
tour à Paris, le bruit de aa réputation l'avait fait 
engager dans la troupe des comédiens françaia 
du théâtre deManheim^ lorsque l'abbé de Voisenon 
lui procurai par l'entremise de la marquise de 
Pompadour, un ordre de début pour la Comédie- 
Française. Elle y débuta le 3 mai 1763, par le 
rôle d'Anfjiéliqne, dans La Gouvernante, et par 
celui de Zénéide, dans la pièce de ce nom, et dès 
le premier jour elle réussit oompléteinent. Ce 
succès se soutint si bleii , que la jalousie com- 
mença à s'agiter autour d'elle ; aussi, retraiée de 
toutes les tracasseries qu'elle essuyait, W^ Do- 
ligny allait partir pour Bruxelles, lorsque le duc 
de Duras, intendant des menus, la fit admettre 
dès le 13 mai comme pensionnaire, aux appotn* 
tementsde 2,000 livres. Le 10 avril 1764 elle fut 
reçue sociétaire, et toucha la part entière. Pen- 
dant vingt années qu'elle passa au théâtre.) elle 
conserva au même degré la faveur publique. 
Livrée exdnsivement au genre comique, elle 
rendait avec une faitelligence égale leè carac- 
tères do fille dévouée^ d'amante ingénue, d'épouse 
tendre) de femme aimable t Vitiorine, Eugénie, 
Rosine, qu'elle joua d'originaii M»^ Beverlep^ 
prouvèrent la souplesse et l'étendue de son ta- 
lent ; mais le rêle où elle excellait était celui 
de Lisette , du GierieuM : \k elle savait allier 
les nuances les pins opposées, en arrachant de 
douces larmes « après avoir provoqué la gaieté, 
ce qui ne s'accorde guère avec le reproche 
que lui Mt La Harpe « d'avoir un jeu mo- 
notone ». Cette actrice est une des prcmièi^ 
qui rompit avec la routine , en quittant l'éven- 
tail et les gants blancs, qui avaient été jusque 
alors les accessoires de rigueur dans tous les rôles 
d^anumreuse t parce que Ton croyait que pri* 
vées de ce maintien , celles-ci seraient embar- 
rassées de leurs mains : n d'où il s'enfouit , dit 
un recueil du temps, que cette innovation ne 
peut être tentée que par une actrice consommée ». 
Mlle Doligpy prit sa retraite le 25 avril 1783, 



» DDOTER 

MC 1.M» Bnn de pcMiM de bCMnéfied 

Mc »^n de 50» fcr., iljMttf te wi, qw m 
kwt de dm ^lés Féieva à l.oao ir. Ta^ 
■flri w weij» dcb bire wtwa^sm n rtso- 
Mmb: tes patUMMinei de b dunitm teatè- 
ml îmOI^i^ de h rel^r ai IhMre. Paû- 
lialdMi HB deuâ, efle pntf paor b dcfBÎtK 
As Pir b teèM dias te raie de BettT de b y«uie 
Adiemie, le 13 «nd 17*3. Aa iDtriled'aBb. 
IcMMpCriEnrMO'Dalvij eBJM^ naanlrc. 
bin piM boDoraUcaKorepoor cBe, eHu d'u 
Mbdâde iirtproe l i a li" 
rtefae.dttUHaipe, 
lUUraire,H 

~ MfortqMelde 



b reenofra ipi'i 
8p7 irait éfinué ea ITB9 te niniait Dgdorer 
de GaUffa. Il e\bte de celte c«Ubn Mtriee 
on M»-b(an porinH, f^ni d'apri* V«b)(w, as 
ba* dnqad 00 peol lire Em qiMtnio Mimpoeépar 
Dadorer. Ed. h Mahkl 



•PBLun 00 BDKLLi ( ilajmiond), Ihéo- 
lo^ altemuid, de l'ordre du AngDrtiiM, nri 
en )S70, nort en 1740. n M bibliothécaire à 
Valtea {Bême Autriche ). On • de loi : Mital- 
Itfneii, /lM//,-Aiif»boiirgetGrKtz, 1723, iih4°. 
On; trooTe 37 imrnga latins oa tllemand» d'é- 
ertralM de direnes époques ; — De quibutdam 
InterlpHmUtnu in Gemmit ae ffummù Koma- 
nii; mu iudicatkn de localiM. I7ÏS, in-W.; 

— Exierptorum genailogico-hMorieoruni 
lÀbrtlI.ttn ilZ6;^Hittoria Ordinis EgKi- 
tvm Teulonlcorwn hotpUalu Sanelar-MariM 
aient., poliuimitm ex bullU, etc. ; — Biga 
iibrontm rarioruiK ; Francfort, 1730, in-roL- 

— De Fundattone Itmpll eathtdralii Auî- 
triuco-Neapolitani; Niirembei^ 1733, in-4*' 

— Antiqua Monumenta dvUatii CeUUruii; 
1733, ln-4° ; — Lueubratio qHsIolarit de va- 
riti iUque polUUmum leleclis ad eleganlio- 
m lUterai rébus perlinenMiu ; i\M. , 1733, 
inW;— PrUterietu Pulcher, Auttriaetu, elc.: 
Ibid., i7)3,iii-4>. 

AiMiBit. Snwl. * Jftawr. ^Uf. litL-Laa. 
DOBBES. Voy. Duau. 

*DnET(^nfofne),paCte flamand, né dan» le 
Hilonit, Ten le commencement du sdiiiroe ; 
tiède, mort eo 1507. On a de loi : Carmen de I 
ftataHJeaui AiiTer», 1559, inf ; — Parx- 1 
tUMlt ad iiberalivtn arlium studiost»; An- 
rtn, ISM; — Bclcç» fret; Lerde, 16S5; — ^ 





IftW, et fl 

pendal plaide trarte aucs 

.yoBKae(ar«ra q%attu>r LUigua- 

GoW» , JlaUem; 

le}de,l6t«,Bi-ii;- 

ticM éalliae, m fi 

■tcaat îdioma ftrfeeU am eoUettt; Lejde, 
1M7, B-13 ; — gpi i oaae d 



de la Lam^mt Italieiat; AmalBdam, 16W, 

B-ll; — CoM^eNdnua eroauaoJiec Geraw- 

nle)E;Am«lerdaat,ItaîelEhencr, I»B, in-il; 

Le Guidon de ta Lanfut Françaite ; Am*- 

~ ■ ■ ~ ■ 1BS9, ÎD-H; — y»». 
et pnmoneiatiiim d» la lançue Fria- 
çaue a flamande; Lejde, 1671, m-ii; — 
Diltionarn Ilaliiaui e Franeete;Gmtwt, 167S, 
iD-8*. Doei a ausà traduit en italien et m et- 
p^Dol le Janva lÀnguamm de Comenioi. 
Piqool, mtmtvti r«ir ÊTtir é rkuiain filMrvM 

DCBZ(/>(itif),éroditbdge,Dél LiCge,Ten 
l'an 1585, mort ïHeti,)e U avril I&44. Il entra 
dans la Compagnie de Jésus en 1605, «don Ale- 
^mbe.ou en leos, selmi Sotwd, ï rige de vingt 
•08. Il fut longtemps employé k professer dtu 
les btiaea classes. Après avoir été recteur de* 
coflégea de Bar-le- Doc et de Sens, il se fit recevoir 
docteor enlttéologie dans l'oniversité de Ptuit-t- 
HooMoa,et fut pendsot quatre ana recteur du 
otdiége de cette ville. Od a de lui : fîoaimeM- 
(orwi 6recù in seiectat TibulH et Propertii 
Sltgiat et Auionti Hoxellanii P(Milli-Hon*- 
soa, 1015, in-l!i — Canlut Jftuarum ad 
Henrieum 1 1 serenitstmum Lotharingix du- 
cem.-Pont-à-HousMMi, 1615) — Prûliquede la 
Perfection religieuse, traduite de l'espapiol; 
Paris, lOSl, in-g°. 
l-.qiiol. MamUrunoitr unir A rniuatm UlUratn 

av FAiL ( Noèl), sejgneor de La Hériasaye , 
conteur fraufais du s«zlènie ntcle. On ignore 
la date et le lieu de sa n^sunce ; plusieurs hio- 
jpïpbes prétendent qo'il mourut au coramen- 
Eenientdu dit-septième siècle, mais desédilioat 
deaon livre, publiées en 1580, l'indiquent comme 
mort, et, d'un autre cOté, le témoignage de La 
Croix dn Maine montre qu'il virait encore en 
15S4; c'est donc vers 1585 que aa vie a dû se 
tennber. Du Faiinoas apprend lul-ineme qnll fttt 



kl 



DU FAII. — DUFAU 



58 



ma en 1571 conseiller du roi au parlement de 
BÔines, après avoir été pendant di\-hait ans 
loge an siège préaidial. En 1647 il fit paraître à 
LjQi la i^emière édition de ses Propos rusti- 
qms , en cachant son nom , saiTant on usage 
alors fort commun, sous Tanagramroe de 
Léon Ladnti : ce livre fot bien accueilli dn pu- 
tte; des réimpressions eurent lieu en 1548, 
1549, 1554, 1571, etc. En 1548 le libraire Trep- 
perd édita à Paris un second ouvrage de Noël 
Do Fail, Balivemeries , ou contes nouveaux 
iEuirapei ; ce livre, de 36 feuillets, reparut 
ea 1549, et un amateur anglais, M. Singer, en a 
éomé à Londres, en 1815, une réimpression 
Me à cent exemplaires, aux frais de trois 
smatêurs de la littérature comique. En 
liSé, presque immédiatement après la mort de 
Keâ tii Fail, on publia à Rennes les Contes et 
Discours d^Sutrapel^ livre qu'il ne fkut pas 
eonfoodre avec les Balivemeries : il est tout à 
fût différent H beaucoup plus étendu ; cette œu- 
ne posthume trouva des amateurs empressés , 
d dès 1603 elle comptait sept ou huit édi- 
tioBs. Elle a reparu à Paris en 1732 , avec les 
Pnfos rustiques (3 vol. in-12 ) ; enfin, M. J. • 
X. Guicharda mis au jour, en 1842, une édition 
empiète et accompagnée de notes, de tous les 
écriU &cétieu\ du seigneur de La Hérissaye. Ce 
eoateiir Imite Rabelais ; mais il est bien supérieur 
Ml manvais écrivains qui, tels que Des Autelz, 
Hsrry on Reboul, voulurent marcher sur les 
traces du joyeux «iré de Meodon; il narre sou- 
icit avec vivadté, avec une moquerie incisive 
et ine; il jette un peu confusément, dans ses 
eontes, ses idées, ses opinions, les petites anec- 
dotes du moment Une certaine gravité d'esprit 
le mêle ehes hn à l'humeur satirique et à la 
gtflé de l'écrivain fiMétieux ; l'historiette est un 
aeeesanire, un dernier moyen de persuasion pour 
mettre en relief quelques sages conseils , quel- 
ques préeeptes de morale. 11 a le droit d'être cité 
eomme celui des vieux conteurs qui se maintient 
le mieux dans les règles de la décence ; et si 
parfois quelques crudités de style, quelques idées 
trop libres viennent choquer la pruderie moderne, 
fl fout songer qu'on doit s'en prendre à l'épo- 
que, non à nndividu , et que la langue ayant 
changé, des mots qui s'imprimaient alors sans 
que personne s'en formalisât passent aujour- 
d'hui pour des énormités inexcusables. Du Fail 
se fait aossi remarquer pour son impartialité et 
sa taysse; il ne prend aucun parti dans les 
querdles sanglantes qui déchirèrent la seconde 
moitié du seizième siècle ; il est toujours prudent ; 
il jette çà et là des mots qui témoignent de son 
respect pour la puissance du jour, et il place à 
la fin des tHscours^ parfois grotesques, d'Eutra- 
pel une Épitre contre les athées et ceux qui 
vivent sans Dieu. Cette lettre aurait ûût hon- 
neur an plus orthodoxe de tous les docteurs de 
la Sorbonne : il s'y moque des avocats , des pro- 
; earears» des boiirgeois enrichis qui veulent pren- 



dre les airs de gens de qualité, et cause joyeuse- 
ment un peu à l'aventure, faisant connaître bien 
des détails utiles à l'étude des mœurs et des 
coutumes de l'époque. Noël Du Fail renonça de 
bonne heure aux compositions badines, auxquelles 
il doit tout ce qu'il possède de renommée ; se 
livrant à des travaux plus dignes d'un magisû'at, 
il mit au jour, en 1579, les MénuHres recueillis 
et extraits des plus notables et solennels ar- 
rêts du parlement de Bretagne ; Rmaos^ in- 
folio. La Croix du Maine lui attribue une fort 
belle et docte Histoire de Bretagne; elle est 
restée inédite. G. B. 

La Croix du Maine, BMioUU^Me /ranf€Uiê. — J- 
M. Golchard, Notiez sur Noël Du FaU eî set écrits^ en 
tète de rédlUon de lt4l. 

DVPAU (Fortuné), pemtre français, né à 
Saint-Domingue, mort à Paris, en 1821. H fut 
amené en France à l'ftge de douze ans, par un ri- 
che colon, qu'on présume avoir été son père , et 
qui avait assigné une somme considérable pour 
sa pension. Blessé de recevoir des bienfjuts aux- 
quels il ne se connaissait point de titre, Dufau les 
refusa dès qu'il fut capable de pourvoir lui-même 
à ses besoins, et entra dans l'atelier de David. 
Atteint par la réquisition, il combattit en Belgi- 
que, fut fiiit prisonnier, et oonduit en Hongrie. 
La paix lui permit de rentrer en France; il ex- 
posa au Musée Ugolin dans sa prison, et 
Saille Vincent de Paul, et ftit nommé profes- 
seur de dessin à l'École de-Cavalerie de Saint- 
Germain. Il passa plusieurs années à reproduire 
une anecdote de l'expédition d'Egypte : Le gé- 
néral Bonaparte restituant les effets appar- 
tenant aune caravane pillée par ses soldats. 
La chute de Napoléon le priva du fruit de ce 
travail. Il fut, à la Restauration, nommé profes- 
seur à l'École de Saint-Cyr, et exposa en 1820 
Gustave Vasa haranguant les Dalécarliens ; 
malheureusement Hersent avait traité le même 
sujet d'une manière supérieure, et le tableau de 
Dufau ne fût pas remarqué. Cet artiste suc- 
comba à un anévrysme au cœur. Étant mort sans 
parents connus, le domaine hérita du peu qu'il 
laissait et des ouvrages qui se trouvaient dans 
son atelier, parmi lesquds un Philosophe en 
méditation, qui est regardé comme un morceau 
capital. 

Le Bas, Dietionnûin mte^cl. de ta France. 

iDVVkV (Pierre- Armand), publidste fran- 
çais, directeur de llnstitution impériale des 
Jeunes Aveugles de Paris , né à Bordeaux, en 
1795. U fut nommé en novembre 1815 à l'em- 
ploi d'mstituteur en second , et en 1840 à la di- 
rection de cette institution. Après avoir publié 
divers ouvrages, il fut, de 1830 à 1840, un des 
écrivains actifs de la presse libérale modérée. 
Attaché à la rédaction du Temps et du Consti' 
tutionnel pendant plusieurs années, il devint, 
après Léon Faucher, rédacteur en chef de ce 
dernier journal. U concourut ensuite à la fonda- 
tion des Annales de la Charité, à celles de la 



ri9 



DUFAU — DUFAURE 



Société 4*Eeeiiofflî0 ehaiiteble , de TOËuvre du 
Mont-de-Piétë, de la Société d« Patronage et de 
Secours iKMir es jeunes ÀTeugles trafaiUeurs; 
il a rempli pendant quelques années les foniï- 
tions d'administrateur du bureau de bienfai- 
sance du 10* arrondissement de Paris, de délé- 
gué pour rinspection des écoles, fonctions qu'il 
a dû quitter pour se livrer eKcIusivennent à ré- 
tablissement qui Inl est confié ; il n'a conservé 
que la présidenee de la Société de Secours mii- 
tnels dii quartier des Invalides. M. Dufau est au.- 
* teur des ouvrages suivants : Histoire générale 
de France avant et depuis PétabUssement 
de la Monareftiê dams les GatUeSy par Velly, 
Yillaret et Gamier, continuée par Dutaii et 
J. Guadet; cet^e publication devait avoir 15 ou 
16 vQlumes: il n'en ^ paru que 7, de 1819 à 
1821, in-8", allant jusqu^au règne de Henri IV; 

— Dictionnaire abrégé de Géographie univer^ 
selle comparée; 1820, 2 vol. in-8° (en collabo- 
ration avec J.-B. Duvergier et J. Guadet); — 
Collection des Chartes, lois fondamentales et 
actes addifionneli des peuples de V Europe 
et des deux Arnaques, avec des noies présen- 
tant Vhistoire des libertés et institutions po- 
litiques chez le^ nations modernes'^ 1 821-1 S24, 
3 vol. in-S"; — Du Partage de la Turquie 
d^ Europe entre la Russie j V Autriche, V An- 
gleterre et les Qrfcs, avec la médiation de la 
France (avec J. Guadet)^ 1822, ln-8";— État 
de V Angleterre en 1822 et 1823, écrit ojficiel 
publié par le ministre de S. M. Britannique, 
traduit de Tiinglais par MM. Dufau et J. Guadet ; 
1823, 2 vol. in-8oj — Extrait de V introduc- 
tion à VfUsloire ^e Charles-Quint et Précis 
des troubles civils de Costale, par Robcrtson, 
trad. de l'anglais par MM. Dqfau et Guadet; 
1823, ii)-8®; — Contes indiens, traduits de 
l'anglais; 1827, 2 vôiJn-18:— De l'Abolition 
graduelle de l'Esclavage colonial; 1830, in-S" : 
couronné par la Société de la Morale çhr^ense ; 
un supplément à cet ouvrage a i>ani en 1830, 
in-8° ; — Tableau de l'organisation de la pre- 
mièrechamhrp diaprés les actes constitutifs des 
États d'Angleterre, de Bade, etc.; 1831, in-s**; 

— Essai sur Pétat physique^ moral et intel- 
lectuel des A veugles-JV'és, avec un nouveau plan 
pour Vamélioration de leur condition , 1836, 
in-8" ; 2* édition, revue, augmentée et accompa- 
gnée do 4 pi. en relief, 1850, fn-8" : cet écrit a 
été couronné par la Société de la Meraie chré- 
tienne, et a obtenu en 1837 un des pri« Ifon- 
tyon décernés par Tlnstitut; — Vfaiêé de Rtn- 
tUtique, ou théorie des fois d'après lesquelles 
se développent les faits sociaux; suivi d'un 
Essai de statistique physique et morale de la 
population française, 1840, avec une pi. i cet 
ouvrage a été couronné en 1641 par K Académie 
des Sciences ; — Lettre à une Dame de charité; 
1847, 1 vol. grand in-l$ : couronné par l'Acad^ 
mie Fi?)nçaise en 1846; — Smtvenirs d'une 
Aveugle-Née, frcueillis et éai In par elfê^méms, 



publiés [lar P.-A. Dufau; |851, in-6' 
République et h JUonarchif^ dans h 
modernes; 1831, gi'and in-lli; — ^otic 
rique, statistique, et descriptive sur / 
tion impériale des Jeunes Avfiuyles 
in-8o, avec ^n^ vue et un tableau de I 
sioQ et de l'écriture ep relief 4 l'usage d 
gles. M. Dufau a doqné an tUédtre, sou 
d'Armand, avec Desaugiers, Af Çhdi 
mon Oncle, vaudeville; et avec Bay 
Rival d'invention, comédie en trois act£ 
digé le Haut'Rhin , dans l'ouvrage ay; 
titre : La France, tatfleau géogruphit, 
tistique et historique, etc. 11 a iaséri 
collection des Cent-el-un la notice 
Jeunes Aveugles ; enfin, il a collaboré à 
encyclopédique, an Mercure du dix-n 
Siècle, à l'Encyclopédie des Gens du 
au Dictionnaire de la Convetsation. 

GUYOT DE 

sutiifîQue ite| qm$ 40$ uttrtt. 

DUPAPR, sieur w Piegio. Voy. I< aur ( 1 

;d w A |T*» Uiile-A rman^'Stan is las 
politique français» n^le 14 friif)fMre an v 
cembre 1798), à Saiijop ( pliajfinte-Infi 
En 1834 il était avpcat à Bordeaux , lors 
élu d^uté par rarrondissftrpent de S4inl 
représenta jusqu'en 1840. Il be plaça • 
rangs de l'oppositipn, on il sut bieptùt o 
l'estime de ses collègues, p»r lattenii' 
portait à l'aci^omplis^einMlt de son mand 
ainsi qu'on le vit m çlifTéFcnte^ opf:asions 
la parole pour défendre bis pna/BJpes d^ 1 
et les droits de l'autoriti) mrl^ent; 
juiUnt 1836 jl fut MMïMué c^NiiieilKT i^'^ 
le ministère de M. Tbien» ; inais bi^nto 
à la chute de ce nNn<<it^ni^> il dono^ s; 
sion. M. Dufanre devint fm^sp^rtj^ans 
1^ delà coalition cf^irn le mf^^ière 
fut un die imix qui ponfribq^rei4 à reni 
cabinnt du 1 6 avrjl , {lar la guerre qu 
faite Urs de 1^ disctissiou de l'aiirosse i 
Peu de teittiM aprèa la cbanibre était d 
et les étectiôm Âiivpt bienliH suivies de 
de M. Mole, lét ministère qui lui sifccéda 
1838) comptait parmi ses m^f^bres : 
faure aux travaux publics, M. Pas^^ 
nances, M. ViUeoiaiBà l'inatructiou pMb 
MM.Teste, Schneider, Duchfttel et Cunjn-i 
à la justice, à la guerre, k TiniiTieur, i 
merce, siuis la présidem'e du loarécba 
C'était un raiqistère sorti en partie de la ( 
fMfflamealaise, tuais où (Ipnunaient Ips I 
du ceotfe diqk- 

Ce mimslàne fut bientôt remplacé par 
net dq T' mars 1840. M. Dufaure gagi 
non passage aux afbires, d'avoir pu i 
son aptitiide à la disc^ission des intérêts 
atla connaissance qu'il en avait. Sous soi 
tère Alt soulevée la question, si souvent c 
depuis, /le savoir qui, de TÉlat ou (les 
gni^, devait «^nfimdre les ohMuiiN^e 1 



61 



DIJFAURE 



tfipliiiter. RepomUot ù M. de Lamartint;, M. Du- 
Taure aiiinit ji' |)rindi»e d'ext-cption par Tl^tat, et 
N'i'vrusa syr |c> didiiultés de ]a situation do ne 
|«nic-Hi'r- aussitôt ca priqcipi^ eu appllration. 
la ihti M. DuTatne deTÎnt le chi'l' d*uii tiers 
fiarti, qui se fsuiiiposait de vingt-quatre dt'putés, 
frattion lie la cliaiahre assez lujnàitli^rabli' |)our 
que pluï»ieurs fois on fiTit obligé de compter avec 
die. H prit une part tràs-active à la discussioD 
«le tous Ici» prqjets de loi im|M)rtants qui furent 
rotés par le parlement : fortilicatious de Paris, 
IKif ilége de la Banque de France , iuipûLs sur le 
sucre iQfiigèqe, cliernins de fer. «conditions d'ad- 
DMion etd'a%uni:einent flans les emplois publics, 
fiUUiftseinent des comptoir^ de la Banque de 
Fr^are, eréilits de rAlfÇérie, etc. Si on en ex- 
e«pte la lui aur les fortiticatiuns de Paris, M. Du- 
Eure était pipporteur de tous ces projets. Ce fut 
{jrtit-être la période la plus active de sa vie par- 
imentaire. tin 1847» M- Dufaure avait blâmé le 
luNiviifiient refurmiste, et plus tard , constîquent 
i m manière de voir et de ju^r ce mouvement, 
il 4vail relu«<': d'a.^sister au banquet du Cliàteau- 
ioui^. Mais lor;>que l'agitation soulevée par ce 
banquet «ut ileterminé la révolution de 18 «S, il 
nbèsita pas .1 se rallier ii la république. ¥Àu aux 
d*ii\ as»i'inhlees c^msiitnante et lét;islative, il 
d«viat niembre de la commission de constitu- 
tion, et eut le portefeuilli". 'le l'intérieur depui.<; le 
i:i.ir4<ii»-e jusqu'au Spdécembie 1848; il repré- 
MTuUii daii> Ci* (Jihinet ) npinion modérée, et ep 
*<iiUt, à\H£. tous ses ciillépies, lors de Tinstalla- 
bun du prince président, dont it avait i.iMnt)attu 
rn^-ctiou. Rappi'Je au ministère de l'inténeur le 
2 juin 184U, ii en fut eiuiipié lors du renouvel- 
leineiil tu lai du cabinet, le .'il octobre suivant. 
Depuis Tarte du 2 décembre 18:>i , M. Dufauiv 
«bt rvatré «lan» la carrière du barreau. 

J. DE p. 

ttmdu iur fes (traUtirt ftarlêmeHlaim pur Tiraon. 
- llinçrapM4€ dts MM rwprfsentauls a la Constitunn- 
te. elc 

* DfTFA V (Guiltaume), célèbnt compositeur ,v i- 
taità lafio flu quai(»r7.ième siècle et au cuinmen- 
ceineHC du quinxièinu. Les bi«)grapliesncsa(x:or- 
<k-nt ni sur k lieu ni sur la d^Ui de sa naissance ; 
«iiieiqueii-MM*^ dis«Dl qu'il était Français. Selon 
M. Fétis, il (»eiait neàCbiinay, dans le Ilainaut, 
vrri l'aniu'tt i'MO, et mort cii j4:{2. La luéi^e in- 
LL'rtitude exista a l'MfUUnd de Picole a laquelluct* 
I Misicîen .i pu sir fomutr; mais un su(»(H)se quV 
; rr> aM»ir <'oinineucé ses études en Ikîi^ique, il 
M:J les cuBtinuer en Franc*;. Les recherclies 
l 'iti's [Mr le savant ablii' Baini dan^ les arcliives 
di' la cha|K.*lle pontilicaie de B<ime uul constat^'? 
qu't-n l.'iSO Dofay remplissait dans cette clia- 
]H'!Uf b's fonctions de ténor, et qu'il y demeura 
•iltaciié jusqu'à Pepoque de sa mort. rVéanmoins, 
il lirait que [Mandant ce temps ii visita la 
France et les Pays-Bas ^ quelques vers de Martin 
Lk Franc , qui écriviil de I4;ir. à 1439, sem- 
blent indiquer que c<ï {MJëk l'aïuïût vu à la cour 



— DIT FA Y 62 

deK ducs de Bourgogne. Dufay partagea avec.: 
Gilles Bincliois et Joan Dui:staple le mérite 
d'avoir épuré Tharmonie et d'en a^oir b.'uini les 
suites de quartes, de quintes et d'octaves que Ton 
rencontre dans les proiluctions des plus habiles 
musicii^ns du milieu du quator/ièmtr siècle, tels 
qnt; Fraii(;i)is Laudino , .laccpies dp HolDgne et 
(«uiliaume de Macbai)lt. Il pro^ia^^i Fus^, en- 
core peu répandu, <le |a Dutatioq blaiiclit^f Ui ^i 
perfectionna le système. L'JDJlqeun' .des tr^vagx 
de fWiillaume Dufay sur le^ prugr^ ()e {'ait ^-«t 
attestée par Tinriuris, Snafaro et QaiToni M^i 
citent ce inattre comme a>ant pris la plus graM<|iî 
part au\ iierfectiqn'iouieids de la fpusjqiuî de sof) 
temps. Adam de Fulde, auteur d'un traité de 
musiqut; écrit en 1490, dit (|ueGpillanmc Dufay 
fut l'auteur d'une foule d'innovations dpns la 
uutatipn et dai)6 l'eroploi des dissonnances |)ar 
prolongation. 

Les arcliives de la cbai)elle {Mutificale reu- 
fennent plusieurs messes cpmposées par Guil- 
laume Dufay, et qui portent les titres suivants: 
/;tce nncilla iionihii; — L'Omme (l'homme) 
armé; — . ^V> ta Jacfi ay pq(t'f — Tant me dé- 
ilum. 'linctoris pitfî aussj une messe intitulée : 
Ut: aainf Antoine. Un curieux manuscrit, pro- 
venant de la bibliotl^ue de Guilbert de Pixé- 
recourt, contient des motels et des chansons 
françaises de Guillaume Dufay, entre autres la 
chanson a trois voix , (Jent mille esc us quant 
je voeldroie, morceau reiiu)rquable par la pu- 
reté de l'harmonie. Diewlonné D|:ft3iE-B4iiON. 

ciiorou et Fayolie, Dictiununire kiitoriqut des 9iU' 
$icU..m. — FeUs, Biographie univenelle dfs .MuMiciens. 
■- Kic^eivrtter. Ceachiehte der EuropaeUch' .4bend' 

I udiwkfH IHmsH, — Palria. Hittoire de t'4fi mutk- 
t'-ut i'u Friture. 

ur l'A Y [Charles-Jérôme, dk CiSTEBHAy), bi- 
bliophilr fraoi;ais, né à Paris, le 2 juillet 1663, 
mort ie !>4 juillet 1723. <• Du Fay, dit Fonteoelli^, 
étant lieutenant aux j^rdes , eut une jambe em- 
portée <)'im coup de c^uion au bombardement 
de Bruxelles en 1096. 11 n'en quitta pas le ser- 
vice, et obtint une iu>mpagpie dans le réginuoit 
ries |£ardes ; mais il fut ob^gié à y renoncer |>ar 
les tncuminodités qui lui survinrent et par Pim- 
liossibilitc de mpHtA'r à cheval. Heureusement 
il aimait les )ettr^s, et elles furent sa resspiirce. 

II s'adonna à la curiosité ep fait de livres, cu- 
riosité qui ine \ytvX qu'être acporopagnée de beau- 

coiq) de connaij»saace«, agréables jtour le rooipj». 
Il recherclia 4^er, mn le» livres ep tous genres, 
les belles éilUions de \aa% les paySi |ps manus- 
crits qui avaieut quelque iiiérite outre celui de 
n'être pas imprimés , et se fit à la fin une biblio- 
Uièque bien ciiofsie et bien assortie , qui al)f|it 
bien à la valeur de vingt-cinq mille écus. Ainsi 
il se truuva dans Paris un capitaine aux i^ard^s 
eu C4>mmt*rce avec tous le.*^ fameux Ijbraiiiv di^ 
riînro{)e, ami des plus illustres savant^, mie^x 
fourni que la plupart d'entre eux des instruinents 
de leur profession , plifs ipstruit d'une iuiin|t<3 
de particùiaritéé qw ^^ reg#daieut. » Lecatalo^iie 






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f'iB^i^lMM^jMIMMMW «Met M i wCwi ttl pflfkr 

4« M 4mm «Me MiMrfl»^ d t^mom wm m'y 
$é. j4m ¥m$9à r#^ ^fw le iân- D»» « 
mu mm mf*m 4« M, i^Mt b fAiyciqM! eipé- 
fUtmtMk t^ éUmlm. <>■ ▼«(! 4aM fc* opér»^ 
OiMiAUMlMiM nliwlkwt 4élle«l0»,t4Nrtf»lei 
<w<k^<Ni><M •Amurn, toateia piticace ofiiaiUfe, 
4m^ m • iMMoto iMtr déeooirrir b Mtore d 
«I fffMm iMltrc 4e ce Rrolée, qirf dierdie à fe 
iMri^^ Ml preMot niUe formei différeolee, 
A^ ei^^ilr iMwté per le pbMpbore du bero- 
MiM#D , per le Ml 4« le diMX, iocoomi )uw|iie là 
Mil KliNMMed^ Il ¥tMl * fliw redieretiei iwofelkt 
MIT l'elffMMli et enllN, <«i fi<Hi« eixmirdMoiM le 
MmmïmmtmS , k le fiM»il^« <|u'll e le plu» «ui- 
fie , ei i|iil le iiiéfHMi U» m\mi%, k VMÊiirUMé. 
ff l'evelt pfiw» 4e« MieNM 4e M, <^ey, rilèbre 
iMIiNMiplie eiiKMI«i «pH f lf4vellleH, Loin que 
M. lifty IrMMvM iNe«/Vele i|m'<w elUt Mir êh 
MiAmi . M pi ^leiMlll ev f^f un prlvIléKi exoloelT 

Cr#liNi(rM0 f II iil4« 4e MM lumières M. Du 
0,A$¥mtiMê, M IM pM Iniril et hd 



r 



tfooTcn 



ce 
F 



à Dm Far 
et 

dePteit le . 
qn akttt ca Earape. Oi 
ki délaflt de soa ail- 
le 



ade: S«r fOBftdenMNt, ideâf^apoor 
Kttêear 4ém rintfilitn àm Jardin des 

Plaotei, Boflba, qui ■'était coeore eoami que par 

des ménioiret aeedéméquee. 

rooleaeUe, iloçei da Jemëémie i ent . 
DV WAY (/eait-Gosponf), prédicateur fran- 
çaii, né yen le cominenoenient do dix-boitième 
«lède, mort eo 1774. 11 entra dans Tordre des 
Jéiuitet, et pitcha ayec nn succès pea commun. 
Ses sermons (tarent publiés de 1738 à 1743 , en 
9 vol. in-t2. « Le talent de l'action, dit Feller, 
leur donnait nne beauté et une force qu'ils per- 
dirent presque entièrement après Timpression. » 

Peller, Bioçraph/U mivrtêUi» Mil. Wdn. — Qné- 
rtrS. La Frmum IttMrairf. 



tt 



DU FAY - 



•VFAT. FioyesFAT (Do). 

■rrruT. Vofêz DouFm. 

•UFTOOft (Joseph )f médecin firançais, né à 
Booigtfiaïf (Marche), le 33 octobre 1761, mort 
à Paris, le 31 octobre 1830. Reçu docteur à la 
FlKollé de MédedDe eo 1787, il devint aoccesai- 
Tcmeit médecin ordinaire de Madame , com- 
mue de ProTenee , de l'hospice des Qninze- 
Vîagts et do Directoire exécatif. On a de lui : 
Preuwes de VeJ^ca^U de la vaccine, traduit 
éeraaifaia de Tbomton; Paris, 1808. 

qÊtnrd, Le frwnc* UtUruirt. 

wewimv (Jean Fseaphd), naturaliste fran- 
çw, né CB 1737, à Tence (Yelay), mort en 
1769. n fil aea élodes médicales à Montpellier, et 
détint diimrgien du grand hôtel-Dieu de Lyon. 
Oo a de loi : Manuel de Phyiique pour ex- 
pliquer les phénomènes de la nature; Lyon, 
17S8 , tB-S"* ; — Traité de Physiologie; Lyon , 
1763, 3 ToL in-13; — Dictionnaire raisonné 
imatamie et de Physiologie; Paris, 1766, 
3Tol.fai-13. 



•urLOS (Claude) , grsTeur français , né à 
Piris, en lft78, mort dans la même Tille, en 1 747. 
nadopUla manière grande et belle de François 
PoiDy, dont il se montra l'heureux riyal. Son 
tmnt, Tarie et nombreux , est encore aiyour- 
dlHd fMi recherché des amateurs. On a de lui : 
Us Pèlerins d^Émaûs, d'après Paul Véronèse; 
^Sainte Céci/e, d'après Pierre Migoard; — 
La Femme adultère, d'après Nicolas Colombel ; 

— VAmour piqué par une abeille, d'après 
Antoine Coypel; — divers autret sujets d'après 
le Dominiqnin, la Rosalba, Le Soeur, Bertin ; — 
le portrait dn cardinal de Retz , d'après Her- 
liyaoo, et oefaiide Gaston d'Orléans^ régent de 
Fremee, d'après Tonniière. 

wcwuà% (Pierre) , graTCur français , fils dn 
précédent 9 né à Paris, en 1701, mort dans la 
même TiUe, en 1785. Il était élève de B. Picart, 
chei lequel fl passa plusieurs années à Amster- 
dam, n agi^Té nncertain nombredeooropositions 
pastorales d'après Boocher, Natoire et autres 
artistes français. 

Bmsb, DieUemnain dê$ GftNMvrff. 

DCFor (Anne-Amable KjiGsm) y médecin 
rraBçais,néàAnbnsson(Marche),en 1736, morte 
Soisaona, co 1775. Ilétodia la médecine à Paris, et 
enseigna dans la suite l'art des accouchements à 
Soissons. On a de lui : Journal historique de 
tous les Tremblements de terre; Soissons, 
1766, in-13; — Traité de la Politesse et de 
r Élude ;Ptaiê, 1767, inl3 ; — Considérations 
sur les mœurs du temps ; Paris, 1769 , in-13 ; 

— Us Jésuites eonvaineus de ladrerie; Paris, 
1769, in-13; — De Morbis ex aeris intempé- 
rie; Paris, 1769, in-13; — Mémoire sur les 
maladies épidémiques du pays Laonnais; 
Laon , 1770 , in-8" , — Mémoire sur les moyens 
de préserver les àétes à Udne de la maladie 1 

MWT. MO». QéKÈSL, — T. XW. 



DUFOUR 66 

épitootique; Soissons, 1773, in-8«; -^Caté- 
chisme sur VArt des Accouchements ; Soissons, 
1775, in-13. 
Bioifrmpkiê wtédieaU. 

DUPOVAET (Pierre), chirurgien français, 
né à Castelnau-Ririère-Basse (Bigorre), le 9 
juin 1737, mort à Sceaux, le 31 octobre 1813. 
U étadiala médecine à 'Paris, sous son frère 
aîné , membre distingué de l'Académie de Chi- 
rurgie, et fut nommé à vingt-deux ans chirur- 
gien miû<»^ d^ns l'armée d'Allemagne. Les ta- 
lents qu'il montra pendant la guerre de Sept Ans 
lut firent obtenir, en 1763, la survivance de 
la place de chirurgien major des gardes fran- 
çaises , occupée par son oncle Fagot. Il fit établir 
rhôpital spécial des gardes françaises, et en devint 
médecin et inspecteur en chef. En 1791 le gou- 
vernement le nomma inspecteur-général des h^ 
pitaux de Paris, et chirurgien major général des 
troupes parisiennes. On a de lui : De intumes- 
centiapartiumjimprimis vulnerum sclopeta- 
rium instantibus ; Paris, 1763 , in-4* ; — Ana- 
lyse des blessures d* armes à feu et de leur 
traitement; Paris, 1810, in -8°. « Dufouart, dit 
la Biographiemédicale, aimait la littérature : il 
traduisit en vers français plusieurs des Églogues 
de Virgile ( imprimées à un très-petit nombre 
d'exemplaires ; Paris, 1810 , in-8*' ). En chirurgie 
il n'a rien fait de remarquable. Plusieurs mé- 
moires qu'il avait lus à l'Académie de Chirurgie 
ne purent être imprimés, è cause de la suppression 
de cette société. 

Rabbe, BoinJoUn , etc., Btoçraphie unir, et ]^ort. des 
ConUmporaifu. — Biographie médicale. 

DU FOUGBEAis. Voycz FoUGEnAIS (Du.) 
DU FOUILLAT, écrivain français, voyez 
FounxAT (Du). 

DUFOUE (Antoine), théologien français, né 
à Orléans, vers le milieu du quinzième siècle, 
mort à Lodi, en juin 1509. Il entra dans Tordre 
des Dominicains , et devint confesseur de 
Louis XII. Jules II le nomma, eu 1507, évéque 
de Marseille. On a de lui : Paraphrase sur les 
Psaumes pénitentiaux ; Paris, lô51; —La 
Diète du Salut , contenant cinquante médi- 
tations sur la passion de Notre-Seigneur ; Pa- 
ris, 1574. Le P. Échard cite encore quelques 
écrits de Dufour, restés manuscrits. 

QaéUf et Êchard, Seriptom Ordinis Preedieatonim. 

DUPOUE (Charles), oontroversiste français, 
né en Normandie, dans la première partie du dix- 
septième siècle, mort à Rouen, le 16 juin 1679. 
n devint cnré de Saint-ltfaclou et ensuite abbt'' 
d'Aulnai. Ami des écrivains de Port-Royal, il 
combattit comme eux les jésuites, et se fit con- 
naître par ses disputes avec le P. Brisacier. On 
a de lui : Requête des curés de Rouen à M. V ar- 
chevêque de Rouen, datée du 38 août 1666; 
— Lettre des curés de Rouen au même, pour 
lui demander la censure de /'Apologie des Ca- 
snistes par le P. Pirot, jésuite; 1658; — Mé- 
moire pour faire connaître Vesprit et la con- 



o 

.1 



67 



DUFOUR 



68 



duite de la compagnie établie en ta ville de 
Caen ; 1660 , in-4** ; composé aTec MM. Lemaltre 
et Nicole; — Condamnation d'un prêtre de 
VErmitatje , pour avoir soutenu que le pape 
a pouvoir sur te temporel des rois , et qu'il a 
droit de les établir et de les déposer; 1660. 

Moréii, Grand Dietionn. Mitorique et critique, 

DUPorR (Louis-Thomas), philologue et théo- 
logien français, né à Fécamp, le 27 janTier 1613, 
mort le 2 février 1647. Dès rage de dix-sept ans, 
il possédait si bien l'hébreu qu'il soutint des 
thèses de ptiilosophie dans cette langue. En 1637, 
il fit profession chez les Bénédictins de Saint- 
Maur. On a de lui : Linguw tiebraicx Opus 
grammaticum, cum hortulo sacrarttm radi- 
cum; Paris, 1642, in-A**. Tl laissa en manuscrit 
une Paraphrase sur le Cantique des Canti- 
ques; un Testament spirituel pour servir de 
préparation à la mort, et un Commentaire 
sur les Psaumes. 

IVoin Le Cerf, Biblioth4<nte historique et critique det 
Auteure de la Coiufréçation de Saint- Monr. — Vlgneal* 
MarrlUe, àikliotheqiite hiHorique et erUique, t. II. 

. t^MJWOfJM (Philippe STLTBflTRB) , archéologue 
firançais, né à Manosque ( Provence ), en 1622, 
mort à Veray (Suisse), en 1667. 11 appartenait à 
une famille protestante , et il professa toute sa 
vie cette religion. Le nom de son père était Syl- 
vestre, mais il le quitta pour prendre celui de ion 
oncle, Annibal Dit/our, qui l'institua son héritier. 
Aprèaavoir (ait d'assez bonnes études, il s'adonna 
au commerce, et se fit marchand droguiste à Lyon. 
Cette profession lui pennit d'avoir des correa- 
pondances dans le Levant, et facilita ainsi ses 
goûts d'archéologue. « Gomme il était curieux et 
assez au foit des antiquités , dit Nicéron, il avait 
formé un cabinet de médailles, d'antiques, de 
productions rares de la nature , et s'était mis par 
là en relation avec divers médaillistes et anti- 
quab^ célèbres de son temps, et avec d'autrts 
personnes de distinction ; tels qu'étaient M. le 
premier président de Lamoignon, M. Char- 
pentier, de l'Académie Française, M"* de Scn- 
dery; M. Justel, le chevalier de Chardin, 
M. Tayemier, M. de Guilleragues, ambassadeur 
à Constantinopic, M. le chevalier d'Ervieux, 
consul d'Alep , M. de Bonecorse, consul du Caire , 
M. Chorier, historiographe du Dauphiné. est 
vrai que les curiosités de son cabhiet n'y étaient 
pas tellement fixes, qu'il ne s'en défit dans l'oc- 
casion. 11 les vendait , quand il y trouvait à ga- 
gner, aussi volontiers que les drogues de sa bour 
tique. » Dufuur était intimement Hé avec le 
célèbre antiquaire Jacques Spon, qui, après de 
longs voyages, se trouvait réduit à rhidigence. H 
le secourut, et profita de son érudition. Un peu 
avant la révocation de Tédit de Nantes, les deux 
amis prirent leurs mesures pour sortir ensemble 
de France. Ils se réfugièrent en Suisse, à Yevay ; 
mais ils y moururent presque dès leur arrivée. 
On a de Dufour : De V Usage du Café , du Thé 
et du Chocolat; Lyon, 1671, ia-tl. La pia- 



mière partie de cet ouvrage est traduite do traité 

de Naironi sur le café; la seconde est extraite 

du P. Alexandre de Rhodes, de NieubofT; la 

troisième est une réimpression de la tradof^iûo 

par René Moreau de l'ouvrage d'Antoine Colme- 

nero. Cette compilation fut réimprimée, ayec des 

changements et des additions, sous le titre de : 

Traités nouveaux et curieux du Cqfé, du Thé 

et du Chocolat; Lyon, 1664, in-12; La Haye, 

1685, in-12. On trouve dans l'édition de 1685 

la traduction française d'un dialogue de Barthé* 

lemy Marradon contre l'usage du chocolat; — 

Instruction d'un père à son fils qui part 

pour un long voyage; Lyon, 1677, in-12; — 

Une lettre latine sur les momies , imprimée en 

tète du livre du P. Kircher : Sphinx Mysta- 

goga, sive diatribe hieroglyphica de mwniis; 

Amsterdam, 1676, boi-fol. 

Leclerc, Nouvelles de la République des Lettres, mal 
1681. — Nicéron, Mémoires pour seirvir à rhistoire des 

hommes illustres, t. XVI. 

DUFOVR ( Pierre- Joseph), théologien fran- 
çais, né à Caudiès ( Languedoc ), dans la pre- 
mière partie du dix-huitième siècle, mort à Tou- 
louse, vers 1789. n entra dans l'ordre des Domi- 
uicains, et professa longtemps la théologie à 
Toulouse. On a de lui : Explication de quatre 
paradoxes ; 1751 , in-8'' ; traduit du P. Condna ; 
— V Autorité de saint Augustin et de saint 
Thomas établie par la tradition ; Toulouse, 
1773, 2 vol. in-12 ; — Doctrina VII PreMulum 
vindicata; 1774, in-8*; — Exposition des 
droits des souverains sur les empêchements 
dirimants de mariage et sur leurs dispenses ; 
Paris, 1787, in-12. 

PeUer, Biographie universelle, édlU Weiaa. 

; DUFOiTB ( Guillaume - Henri ) , g^éral 
suisse , né à Constance, en 1787. Sa famille était 
originaire de Genève, où il étudia pour entrer 
dans le génie militaire. A l'époque de l'incorpo- 
ration de Genève au territoire français, Dufour 
servit dans l'armée de sa nouvelle patrie comme 
sous-lieutenant. Il était capitaine à l'époque de 
la chute de l'empire. Ses travaux de fortification 
entrepris à Grenoble l'avaient fait remarquer. 
Lors de la réintégration de Genève dans la Con- 
fédération helvétique, Dufour reprit son rang dans 
l'armée fédérale, où en 1827 il avait le grade de 
colonel, n fht adjoUit comme chef d'état-m^or 
au corps d'armée suisse placé en 1831 sous lea 
ordres du colonel Gugier de Prangen pour la dé- 
fense de la neutralité suisse. Quartier-mattre gé- 
néral, et réélu depuis à ces fonctions par la 
diète , il se rendit utile à son pays , soit comme 
instructeur en chef du corps du génie à l'École 
Militaire de Thun; soit oomme directeur des 
travaux de triangulation consacrés à la levée de la 
carte topographique de la Confédération. En 1 847 
il fut appelé k commander l'armée dirigée contre 
le Sonderbund. Le général se montra aussi habile 
que modéré dans ccAte sanglante collision. On a 
de loi : Mémnifu sur VartUlmie des aindem 



DUFOUR — DUFRÉNOY 



70 



HmrciUe dum&ffen âge; 1840;— Manuel 
éi Têehqnê pour les officiers de toutes ar^ 
«et; 1S43; —Delà Révolution permanente ; 
1160. 

;;»VFOVE (Gabriel-Michel) y jurisconsulte 
fiMçtû, né à Moulins (Allier), le 2 mars 181 1. Il 
Mule droit à Paris, et deTint, en 1839, avocat 
an eoDseil d'État et à la cour de cassation. En 
1850 les électeurs du département de l'Allier lui 
onfièrcnt le soin de les représenter à TAssem- 
Mée légisUtive, où il vint s'asseoir dans les rangs 
da parti mod^ et se fit remarquer par la rec- 
titude de son esprit et son goût pour la liberté ré- 
gulière, dans les discussions auxquelles il prit 
pirt et dans le sein des commissions dont il 
fat membre. 11 s'opposa à la réunion en une 
Mile des deux chaires de droit constitutionnel et 
de droit administratif delà Faculté de Paris ; il 
danaada l'ajournement de la proposition rela- 
tire à la mise en culture d'une partie des biens 
(ommonaux ; enfin, il prit la parole sur la prise 
a ooMÎdération de la proposition tendant à mo- 
diieries règles de la procédure en matière con- 
toilieose dotant les conseils de préfecture. On a 
délai : Traité général du Droit administratif 
VPtiqué; Paris, 1843-1844, 4 vol. in-8*' ; 2' édi- 
tioB, Paris, 18fr6-1855,t. I-IV. L'ouvrage entier 
aora six Tolumes. Ce traTail, qui réunit la mé- 
thode à la 8implicilé,est le plus complet que 
DOBs ayoBs sur cette matière. M. Dufour a inséré 
<)iis la Jtevue de Législation et de Jurispru- 
dmee : Du Pouvoir exécutif (àanée 1848, 1. 1, 
p.l43et331, ett. II, p. 28 et 193). £. R. 
IheummUi pmrtieuUêrs. 

l oupoiift ( LouiS'Charles-François ), juris- 
«Bsolte et magistrat français , frère du précé- 
dent, né à Moulins (Allier), le 1 6 avril 1812. Après 
lîoir étudié le droit à Paris, il fut, en 1837, 
Boamié substitut du procureur du roi à Cusset. 
11 occupa depuis le même emploi à Moulins, et 
devint successivement substitut du procureur 
gteéral , et premier avocat général à Montpel- 
lier. D est depuis 1853 premier avocat général à 
il coar impériale de Bordeaux. On lui doit : 
Trtàté de la Police extérieure des Cultes; 
Paris, 1847, 2 vol. in-8*'. Il a inséré divers ar- 
ticles dns la Revue de 'Législation et de Juris- 
pntdenee. E. Regnard. 

Doemwients parUculiên. 

UVFOVWL (Louis) , Voy. Longuerub. 

DU wovtLHY ( Honoré Caille ) , généalogiste 
français, né en 1 630, mort en 17 1 3. Auditeur con- 
seiller à la chambre des comptes de Paris, il 
étudia avec beaucoup de soin les titres et archives 
eonsenrés à Paris, et il fit le plus libéral usage de 
les découvertes en les communiquant à ses 
mis. 11 était surtout lié avec le P. Anselme, au- 
gpstin déchaussé, qui avait publié en 1674 J'A/is- 
tekre généalogique et chronologique de la 
Maison de France et des Grands- OJficiers de la 
couronne. Do Foumy lui prodigua les avis pour 



unenouvelle édition, lui indiqua beaucoup de cor- 
rections, et fit tout pour améliorer ce grand tra- 
vail. Cependant, lorsque la nouvelle édition pa- 
rut, en 1712, il tenait à en attribuer toutes les 
corrections au P. Anselme, et ne revendiqua pour 
lui-même que l'honneur d'avoir continué cet 
ouvrage. Les PP. Ange et Simplicien poursuivirent 
cette utile compilation, qui forme 9 vol. in-fol., 
publiés de 1726 à 1733. 
Moréri, Grand Dictionnaire hUtorique. 

DUFRÉNOT {Adélaïde Gillette ^ dame Bil- 
let), femme poète française, née à Paris, le 3 dé- 
cembre 1765, morte le 7 mars 1826. Fille de Jac- 
ques Billet, joaillier de la couronne de Pologne, 
après avoir reçu au sein de sa famille une é<iuca- 
tion soignée, elle apprit même le latin, au point 
d'être en étatde traduire Horace et Virgile, tandis 
qu'un littérateur distingué, M. Laya, l'initiait 
aux beautés de la poésie française. Elle épousa 
à quinze ans Dufrénoy, ridie procureur au 
Ghfttelet de Paris, qui avait été l'homme de 
confiance de Voltaire. Jetée dans le grand mon- 
de, elle ne tarda pas à voir se développer en 
elle une véritable vocation poétique. Elle dé- 
buta, en 1787, dans la carrière des lettres par 
une petite pièce anonyme, intitulée : Boutaiie, 
à un ami, et l'année suivante elle se risqua 
au théâtre, où elle fit jouer L* Amour exilé des 
deux. Elle semblait au comble de la fortune 
et du bonheur, lorsque la révolution éclata et 
qu'un incendie compléta la ruine de son mari. 
Le Directoire ne lui accorda aucun dédomma- 
gement, comme il le fit pour tant d'autres ; et Du- 
frénoy, sous le consulat, dut accepter au delà des 
Alpes, à Alexandrie, une mince place de greffier. 
Sa femme l'y suivit , et lorsqu'il devint aveugle, 
elle le suppléa autant qu'il fut en elle de le faire; 
elle copiait les dossiers et les jugements, rude 
occupation pour une muse , qui toutefois ne lui 
fit rien perdre de son génie poétique , car c'est à 
cette époque de privations et de contrariétés que 
madame Dufrénoy composa la plupart de ses élé- 
gies. La mélancolie qu'elle exprime n'est pas 
feinte ; elle se mourait d'ennui loin de la France, 
où elle revint enfin lorsque Dufrénoy fût mis à la 
retraite. De retour à Paris , elle y vécut presque 
uniquementde ses travaux littéraires jusqu'au jour 
où , par l'entremise d'Amault et du comte de Se- 
gur, elle reçut du gouvernement impérial des se- 
cours qui l'affranchirent du souci des premières 
nécessités de la vie. Quittant alors le métier pour 
l'art , elle fit de nombreuses poésies erotiques, 
qu'elle voila du nom de poésies élégiaques. 
C'est en 1807 que parut la première édition de 
ses Élégies, qui eurent un grand succès. En 1811 
et 1812, madame Dufrénoy chanta le roide Rome, 
et en 1813 elle fit partie delà suite qui accom- 
pagna à Cherbourg l'impératrice Marie-Louise. 
La chute de l'empire vint déranger de nouveau 
la fortune de madame Dufrénoy , et sa plume lui 
devint encore une ressource ; elle rédigea des 
ouvrages pour l'enfance et la jeunesse , dirigea 



71 



DUFRÉNOY 



7Î 



ha Minerve Uttéraère, VAlmanach des Dames 
et VBommage aud^ Demoiselles, et vit couron- 
ner plusieurs de ses pièces par diverses acadé- 
mies. £n 1814 elle obtint de TAcadémie Française 
le prix pour le poëme des Derniers Moments de 
Bayord. Madame DuTrénoy mourut presque ino- 
pinément, regrettée de tous ceux qui rayaient 
connue; de nombreux éloges furent lus sur sa 
tombe > et Béranger lui a assuré , dans une de 
ses chansons , Ma Lampe , la gloire dont elle 
était avide : 

Veille, ma lampe, veille encore : 
Je Us les ters de Dafresnoy. 

Tissot prononça l'éloge funèbre de M™* Dufrénoy, 
et M. dePongerville lui consacra une notice nécro- 
logique dans la Revue encyclopédique. Deux 
nouvelles éditions ont confirmé le succès de ses 
tendres et brûlantes Élégies, La dernière a été 
publiée en 1821; elle est précédée d'une notice 
intéressante de Jay. 

M. de Ponger? Ille; dans U Rmmêênc., i8fi« XV, XVI, 
XXV, XXXII. 

;; DUFEÉNOT ( Pierre-Armand ), géologue et 
minéralogiste fVançais, fils de la précédente, né en 
1792, à Sevran ( Seinc-et-Oise). Ilfit avec succès 
ses études au Lycée impérial, et en 181 1 fut ad- 
mis à l'École Polytechnique. Il en sortit en 1813, 
pour entrer dans le corps des mines. Sans né- 
^iger ses fonctions administratives ni le double 
enseignement minéralogique et géologique dont 
il ne tarda pas à être chargé , M. DuAréooy se li- 
vra avec ardeur à ses goûts scientifiques, et de 
1819 à 1838 il fit paraître une série de mémoires, 
qui contribuèrent à asseoir la géolode sur des 
bases nouvelles. De concertavecM.Elie de Beau- 
mont {voy, ce nom), il exécuta la grande Carte 
géologique générale de France, œuvre tout à 
fait monumentale. Treize années, de 1823 à 1836, 
furent employées par les deux auteurs à Texplo- 
ration des différentes parties du sol de la France, 
de TAngleterre et du nord de l'Espagne. Ils par- 
coururent durant ce temps, soit ensemble , soit 
séparément, mais toujours à pied, plus de quatre- 
vingt mille kilomètres de développement. Cinq 
années, de 1836 à 1841, furent ensuite consacrées 
à la rédaction du texte explicatif qui accompagne 
la carte et reproduit les nombreuses observa- 
tions faites sur les lieux, la description géologi- 
que de toute la France et le résumé des théories 
des deux savants auteurs. Ce texte forme trois 
volumes in-4'*, sous le litre d'Explication de la 
Carte géologique de la France, L'Introduction 
est un morceau très-remarquable, comme idée 
générale. Cette Carte parut en 1841 : elle est 
dressée à l'échelle d'un cinq cent millième, et se 
compose de six feuilles, qui réunies forment un 
carré de deux mètres environ sur chaque c6te. 
Non-seulement toutes les masses minérales exis- 
tant à la surface du sol français y sont figurées 
en couleurs diverses, mais le relief des montagnes 
y est tracé de manière à donner une idée exacte 
de la géographie physique de la France. Le pre- 



mier volume de l'Explication contient une pe- 
tite carte qui sert de tableau d'assemblage des 
six feuilles de la grande, carte dont l'exacti- 
tude scrupuleuse dispense de recourir à tout 
instant à la grande carte pendant la lecture. Dans 
ce travail, fait en commun, la participation de 
MM. Dufrénoy et Élie de Beaumont reste cepen- 
dant distincte. La partie ouest de la France a 
été faite par M. Dufî^noy ; la partie est, y com- 
pris la Savoie et le Piémont, est de M. Élie de 
Beaumont. Néanmoins, unis par une conformité 
parfaite de vues et de principes, ils ont sn'appor- 
ter dans toutes les parties de leur immense ou- 
vrage un accord et une harmonie admirables. 

Dès 1827 M. Dufrénoy avait été chargé par le 
directeur général des ponts et chaussées et des 
mines d'une mission en Angleterre dans ^le but 
d'étudier les avantages que présente l'air chaud 
substitué à l'air froid comme moyen d'alimenter 
la combustion dans les fourneaux ; il s'acquitta 
avec zèle de cette mission , rassembla les maté- 
riaux d'un mémoire important quil fit paraître à 
son retour, et dans lequel, après avoir traité lon- 
guement le sujet principal , il indique plusieurs 
changements intéressants apportés dans l'affinage 
du fer dans le pays de Galles. Cet ouvrage fut 
publié ( avec le concours de MM. Élie de Beau- 
mont, Costeet Perdonnet) sous le titre de Voyage 
métallurgique en Angleterre, ou recueil de 
mémoires sur le gisement , l'exploitation et 
le traitement des minerais de fer, élain , 
plomb, cuivre et zinc dans la Grande-Breta- 
gne; Paris, 1827, in-8®, avec 17 pi.; 2* édi- 
tion, considérablement augmentée, Paris, 1837- 
39, 2 vol. in-8'', avec deux atlas contenant 
39 pi. Outre les ouvrages précédents, on a de 
M. Dufrénoy : Mémoires pour servir à une 
description géologique de la France, etc. ( avec 
M. Élie de Beaumont); Paris, 1830-38, 4 vol. 
in-8°, avec pi.; — Mémoire sur les groupes du 
Cantal, du Mont-^kn-Cf et sur les soulèvements 
auxquels ces montagnes doivent leur leliej 
actuel (avec M. Élie de Beaumont) ; Paris, 1833; 
— Mémoire sur la position géologique des 
principales mines de fer de la partie orien- 
tale des Pyrénées, accompagné de Considéra' 
tUms sur Vépoque du soulèvement du Cani- 
gou et sur la nature du calcaire de Bancié , 
Paris, 1834, in-S*'. M. Dufrénoy a publié un 
grand nombre de mémoires dans les Annales 
des Mines ; nous indiquerons seulement : Consi- 
dérations générales sur le plateau central 
de la France, et particulièrement sur les 
terrains secondaires qui recouvrent les pen- 
tes méridionales du massif primitif qui les 
compose; —-Delà relation des terrains ter- 
tiaires et des terrains volcaniques en Au- 
vergne : l'auteur donne la solution du pro- 
blème de l'alternance en Auvergne, des terrains 
volcaniques avec les terrains tertiaires ; — Ca- 
ractères particuliers que présente le terrain 
de craie dans le sud de la France, etprina- 



7t 



DUFRÉISÎOY — DUFaESMOT 



ptimmt tnr la pente des Pfrénées: M. Da- 
frénoy démontre dans ce curieux travail que des 
lemiii trèt-modemes peuvent présenter des ca- 
nclères de terrains anciens, par suite du roéta- 
iBorphinDe; fl prouve que les Pyrénées et les 
Cérenes sont d*nn âge plus récent qu'on ne Ta 
cni joiqu'à ce joor, lait qui a pour conséquence 
dechanser la chronologie de ces terrainset de 
domerdesloii nouvelles pour la recherche de la 
MOe dans ces contrées; — De la position 
9éoio9ique du ealeaire siliceux de la Brie et 
ittneulières des ennirons de La Ferté; — Des 
terrains tertiaires du bassin du midi de la 
France; — Des terrains volcaniques des en- 
virons de Naples : l'auteor déveioppe sur la 
fennitioo du Vésuve et de la Somma une théorie 
ionveile, qui est devenue une des lois de la géo- 
logie. U démontre que la Somma et le Vésuve sont 
JerésnKatdephénomènesdifTérents ; que les villes 
dVercolannm et de Pompéi sont recouvertes par 
des dâiris detnf poncenx, et que Tenfouissement 
de ces deux vifles doit être en grande partie le 
réultat d'un ébouleroent du Vésuve, et non 
d'un recouvrement de lave. M. Dufrénoy a 
a cotre collaboré au Dictionnaire universel 
da Arts et Métiers, au Dictionnaire Techno- 
lofique, anx Annales des Ponts et Chaussées; 
d les Comptes- Rendus de V Académie des 
Sciences contiennent de lui de nombreux rap- 
ports, dont qndques-uns sont très-intéressants. 
M. Dufrénoy est aujourd'hui membre de TAcadé- 
mie des Sdences, directeur de l'École des Mines , 
inspecteur général de première classe des mines, 
eoflunandear de la Légion d'Honneur ( lo dé- 
cembre 1850), professeur de minéralogie à l'É- 
cole fanpériale des Mines et professeur de géologie 
à celle des Ponts et Chaussées. A. de L. 

Ferry, dans la Amw* ene^eiopêdiqw dé tnr, XXXV, 
ik, ai XXXVI, 114. - Génuez, dans le Dietimmairê dé 
!• CoMwraaféon. ~ Loaandre et Bonrqaetot, La lÀUé- 
eontêmporaUu, 



pcniBflifB {Bertrand), financier français, 
né à Navarreins ( Béam ), en 1736, mort le 22 
lévrier IMl. Appartenant à une famille pauvre, 
il ne dot sa fortune qu'à lui-même. Après avoir 
été commit ches un négociant de Bordeaux, il 
vint à VenaOles, fut d'abord employé dans les 
bnrenox des aflkires étrangères, devint re- 
ceveor général à Rouen par la protection de 
Necker, s'éleva rapidement aux places d'inten- 
dant général de la marine et des colonies, de 
directeor du trésor public (1788 à 1 790), et obtint 
le titre de conseiller d'État. Emprisonné pendant 
la tcfreur , il fut élu en avril 1797 (1) député de 
Paris an Conseil des Cinq-Cents. Ses' opinions 
royaUstet et ses rapports sévères sur l'état des 
finances déplurent au Directoire. Compris dans 
l'éfimination qui fut la conséquence du 18 fruc- 
tidor, U se retira dans sa terre du Plessis-Piqnet, 
et vécut étranger aux affaires jusqu'au 18 bru- 

a) Bt Don en 17N, comme récrit U Biographie Ml- 



74 

maire. Le consul Lebrun le rappela dans l'admi- 
nistration des finances. Nommé conseiller d'État 
et directeur du trésor pubb'c;il n'accepta, dit-on, 
ces hautes fonctions qu'après avoir obtenu l'as- 
sentiment de Louis XVIIL U se montra d'aU* 
leurs digne de la confiance du premier consul. U 
fit dans ses boréaux de nombreuses suppressions, 
donna l'exemple de la plus sévère probité, et 
contribua, par Tordre admirable qu'il établit 
dans la comptabilité, à faire renaître le crédit 
public. 

Rabbr, Bo\»^oM, ^U., BiogrmpM» wUt. et, port, du 
Conttmporabu. 

* DUPHESHB ( Quillaume), navigateur firançais, 
né à Saint^Màlo, le 21 avril 1688, mort vers 
1730. Il était parvenu par son mérite au grade 
de capitaine des vaisseaux de la Compagnie des 
Indes , et s'était signalé dans les deux dernières 
guerres du règne de Louis XIV, lorsque, com- 
mandant le vaisseau Le Chasseur, et se trou- 
vant à Moka, il y reçut du comte dePontchar- 
train, le 27 juin 1715, l'ordre d'aller prendre 
possession de 111e Mauritius (Ile Maurice), 
ce quil fit le 20 septembre suivant. Dufresne, 
selon les désirs de Louis XIV, donna à cette Ile le 
nom d'//e de France. Le capitaine Jean-Baptiste 
Gamier du Fougeray, commandant du Triton , 
auquel l'abbé Manet, par une de ces inadver- 
tances qui lui sont si fréquentes, attribue (Biog, 
des Malouins célèbres , p. 82 et 83) la prise 
de possession de 111e Maurice en 1721, n'aurait 
donc foit que renouveler celle de 1715. Il était 
lui-même un des officiers du Chasseur, et sur 
l'acte qu'on trouve aux archives de Maurice , 
on voit figurer son nom, qui ne fut pas prononcé 
lorsde la ftte célébrée en 1816 dans la colonie, 
en commémoration de la prise de possession 
effectuée cent ans auparavant P. Lbvot. 

Doenmentiinedttt. — Bioeraphie BrêtomÊê. 

OVPEBSNB (/ean), firère du célèbre Du Cange, 
natif d'Amiens, mort en 1675. 11 étudia le droite 
Paris , où il devint un des avocats les plus dis- 
tingués de l'époque. On a de lui : Commentaire 
sur la Coutume d* Amiens, imprimé dans celle 
de Picardie. 11 fut le fondateur du Journal des 
Audiences, dont il rédigea les premiers volumes. 

Diet. Moç. univ, éd. d'Aimé André. 

DVFEBSBIB. Foyes Du Cange. 
DUPEBfliiB. Foyes Fhanchbville et Qvi- 

NAOLT. 

oiJFRBfliiOT (il ndré- Ignace- JosepA), méde- 
cin français, né à Valendennes, le 16 juin 1733, 
mort dans la même ville, le 14 avril 1801. U prit 
sfBs degrés en médecine à la Faculté de Montpel- 
lier, et fut nommé médecin de lliépital militaire 
de sa ville natale en 1757, médecin consultant des 
armées en 1785, médedn en chef de l'armée du 
nord en 1793. Sous la terreur, il Ait destitué et 
emprisonné. Rendu à la liberté après le 9 thermi- 
dor, il alla finir ses jours dans sa ville natale. On 
a de lui : Des caractères , du traitement et de 
la cure des dartres, de la paralysie^ des con- 






DTFRESWT — 



t v^Hn. « lK>fre»»->y, dit la Bkûfra- 
pk»€ mMtfJilt, étiii iaitnnt <f bom prali- 
CMB : *m loi 44ÎC d«ft redMTcbes BferoAaol» 
Mr Im v4(«9(t»ai T^n^Mnx , «r k rAm radi- 
enu, V( aardiM« 4«s pr^ ' M^izrciJJiu fro/. . i^ 

«aiM «loiitiï b» »« wtaiBi» '{«»« l'oo peot retirer d« 
Tmii^ ^ CM pbat«A^ malt oo «'«sttrc^ bâié de 
r^fjqKT cadovteleftMiece» qDH dit »▼<« oise- 
au; il est a dttîrcr <|k Vtn ntotûtamix «tt 
espéncDenafec me métlMde plu té%tn, Som 
pooTOM afltfiMr que rfTLtnît de aarasêe des 
prêt a fipéri iou* bm jcni me épilepfie qui 
rtfmut isTarnbkfiicot tM» k» Jonn à icpt 
lieorc» après raidi. * 

•craESSOT f char U$' Alphonse )y^âBtat ci 
poète rraiiçaia, D^ a Paris en 1611, mort âril- 
Heri^le-Bel^ea 166:^. U aail fiU d'un pharmacien, 
•t de boime» étude*, et, entraîné par sa Tocation, 
apprit la peinture dans les atelier» de Perrier et de 
Vouet. En 1632 il le rendît a Rofue, oo le goût de 
la poésie loi fit souvent oublier la culture de son 
art. En 16&3 Dufreuoj alla a Venise, ydemeun 
trois ans, et travailla beaucoup sur iescliefs-d'oeu- 
▼reTénitieot. li revint a Paris en 16;»6, et futem 
pîoyé aussitôt par Sanguin, seigneur de Lîvry, a 
la décoration du château do Raiocy. Durant deux 
anné^, inifresnoy produisit un i^rand nombre de 
tabk'au& pour la chapelle, les salons et les pavil- 
lons de cette ma^iifique propriété. Quelque teiopâ 
après une attaque d'apoplexie le rendit parai) ti- 
que ; il ne tarda pas à succomber, malgré les hoins 
de son frère et ceux du célèbre peintre Migoard, 
auquel il avait toujours été lié par une a0ection 
ftlneère. te Muiéede Parispossède deux tableaux 
de Dufresnoy d*un genre très-diOérent, Groupe 
de Namdei et Sainte Marguerite^ vierge el 
martyre. Ce qui lyouta beaucoup à la réputation 
de Dufresooj fut son poème De Arte graphica, 
publié après la mort par Bligoard, Paris, 1666, 
et par de Pilesavec unetradodûoo en prose , Paris, 
1673,1684, 1761, 1783,in-12. De Querion traduisit 
et publia le même ouvrage sous le titre de École 
dUJranU , ou Vart de la peinture; Paris, 1763, 
et 1780, in.«". Ce poème, réuni à ceux sur le 
mérne sujet de l'abbé de Marsy et de Watelet, parut 
à Amsterdam, 1761, in- 12, sous le titre de VArt 
de Peindre i Antoine Renou fit aussi une traduc- 
tion du De Arte graphica, sous le titre de VArt 
de Peindre, Pari», Didot. 1789 , ln-8**; Rabany 
de Bcauregard le traduisit encore, sous le même 
titre, Clennont - Ferrand , 1810, in-8''; enfin, 
une nouvelle traduction en a été donnée dans 
Le Guide de l'Artiste et de V Amateur, Paris, 




«nagera bcfscs^mt. l'eya Dccun ci 




II 
de 



IT - Ckarta ImiBB;, i 
tique inmçÊÔi, mt à Par», es 16*^, nori* 
Béne viie, le • «cftofer* ITM. H ' 
Bnrî IV, avec kqwiliifiit 4» la 
Soograod-pèri, valeldciardMtabedeLflMXIII* 
étaa ib de cette belle jii xïmiàmf 4*AMt ipâ M 
me oes BiieBflircQScs ■Bauesiew ^^b^^^bb* a*«w' 
mais. Charles Dofrcoiy kà \m a ftinf «alel de 
AMBbre de Louis XIV, qa voofaii plBiMBniDts 

UvesalbrtBe,MaisqBijaMâsBepiily par;- 
▼eoir. «Je se sois pas asaei p m^^i Ê à , disait 
le grasd roi, pour cnridiir Dnfrnay. » Il hn ae- 
corda le privilège d*«*e manofiKlvc de glaces; 
mab Dofres^r c^«l« bienlAt ce pririkge poor 
avoir quelque argent comptant L4irsipi*il s'agit 
du rcnouveUemcnt de ce pcirilege, le roi y mit 
poo- coaditioo que les eatreprcMor» feraient à 
Dnfresny une pension de trois BÛIIe livres ; eehiî^i 
poor une partiedncapital les tint qnitlesèe la rente. 

N'ayant plus qoe sa charge , Dafresoy la ¥c»dit, 
et voohit alors se faire une ressource dntbMftre. 
Mais ses ouvrages se ressentaient de son cane- 
tère : ils étaient pleins d'esprit , nais d'oM omi- 
dnite irréf^ière ; aussi furent-ib souvent mak 
aocaeillis. A la mort de Visé, en 1710, tt obtint 
le privilège du Mercure galant ; mais hicslôt sa 
négUgeocele força à vendre cette propriété pour 
une rente, qoe cette fois il fut forcé de garder 
jusqu'à sa mort, car elle était inaliénable. Au 
moment où le système de Law était dans 
tout son éclat, il adressa au régent ce singulier 
placet : « Pour votre gloire, monseigneur, il faut 
laisser Dufresny dans son excessive pauvreté , 
afin qu'il reste au moins un seul homme dans 
une situation qui fasse souvenir que tout le 
royaume était aussi pauvre que Dufresny avant 
que vous y eussiez mis la main. » Le régent 
mit Jiéant au bas de la requête, et ordonna à 
Law de compter deux cent mille francs au sol- 
: liciteur ; c'est avec cette somme quH fit bâtir une 
maison qu'il appela la maison de Pline, et dans 
laquelle il mourut. Il s'était marié deux fois: 
tout ce qu'on sait de son premier mariage, c'est 
qu'il eut deux enfants, qui exigèrent peu d'ins- 
tants avant sa mort la destruction de tous ses 
manuscrits. Quant au second mariage , voici 
comment Le Sage le raconte, dans le chapitre X du 
Diable boiteux : Asmodée montre à Cléofas les 
gens qu'il faudrait mettre dans une maison de 



(1) KioAre dit niiaic. irbrlMcao do ceorê det aoAcar 
f t taaetorlalM. ^*' ^ 9^ estimée. 



77 



DUFRESNY — DUFRRSSK 



78 



tau. « yy Tondrais envoyer, dit-il , un Tietin 
garçoode bonne famille, lequel n*a pas pi us tôt un 
ducat qu'il le dépense , et qui, ne pouvant se 
pisser d'espèces , est capable de tout pour en 
tToir. n y a quinze jours sa blancbissense, à 
laquelle il devah trente pistoles, vint les lui de- 
nânder, en disant qu'elle en avait besoin pour 
se marier avec un valet de chambre qui la re- 
cherchait. — Tn as donc d'autre argent, lui 
dit-fl, car où diable est Thomme qui voudra de- 
▼air ton époux pour trente pistoles ? —Eh mais ! 
répondit-elle, j*ai outre cela deux cents du- 
cats. —Deux cents ducat<i! répHque-t-il avec 
émotioo , malpeste ! Tu n'as qu'à me les donner, 
i moi, je t'épouse, et nous voilà quittes. Il fut 
pris an mot, et sa blanchisseuse est devenue sa 
fennie. .» Voisenon rapporte un mot qui con- 
trme cette union singulière : Dnfresny repro- 
chait à l'abbé Pellegrin d'avoir toujours du linge 
sale: « Tont le monde , répondit l'abbé, n'est 
pas assez heureux pour pouvoir épouser sa blan- 
cfaissease. » J.-M. Deschamps a pris cet étrange 
nuriage pour sujet d'une comédie mêlée de vau- 
derîDes, intitulée : Charles Rivière Dufresny, 
oulemariage impromptu (Paris, 1798, in-S"). 
Dofresny était né artiste ; ne sachant manier 
li le crayon ni le pinceau , il y suppléait en dé- 
coopant certaines parties de gravures , qu'il dis- 
posait ensuite de manière à en faire un sujet. 
•Son habileté en ce genre allait jusqu'à changer 
l'expression d'une figure; il composait des chan- 
sons, en faisait la musique, et l'exécutait en- 
suite. C'était principalement dans les dessins 
d'architecture et des jardins qu'il se faisait re- 
marquer ; on voyait encore dans le siècle der- 
nier des maisons de ville et de campagne l)âties 
«ur ses dessins. Jaloux de pouvoir exercer ses 
talents sur un sol qui lui appartint, il sollicita et 
obtint du roi la propriété d'un terrain dans le 
bois de Vincennes, et la permission d'employer 
ks pierrei» détachées d'un mur qui tombait en 
mines. Bout leprétexte que plusieurs autres par- 
ties de ce mur menaçaient de s'écrouler et d'é- 
craser les passants , il fit tant qu'il les fit tom- 
ber, et qu'au bout de quelque temps il vendait 
des matériaux ; pour la sAreté de ses concitoyens, 
OD fut obligé de mettre un terme à son ardeur de 
démolition. Louis XIV demanda à Dttfre.sny des 
dessins pour le parc de Versailles ; il en fournit 
deux, dont le monarque fut si content qu'il 
Domma l'auteur contrôleur des jardins royaux.La 
présence de Louis XIV n'empêchait pas Dnfresny 
de se livrer à une grande liberté de langage 
et à des saillies heureuses. 11 dit un jour à ce 
monarque : « Sire, je ne regarde jamais le 
Louvre sans m'écrier : Supertie monument de 
la magniiicence d'un de nos plus grands rois, 
vous seriez achevé si l'on vous avait donné à un 
des ordres mendiants pour tenir son chapitre 
et loger son général ! » Un de ses amis lui disait 
u 1 jour en manière de consolation : « Pauvreté 
n'est pas vice. — C'est bien pis ! • répondit-il. 



Une grande confontiiié de goût et d'humeur 
l'avait lié avec Hiuînard ; il se mit à travailler 
avec lui pour le Théàtre-Italien, alora fort en vo- 
gue; ils y firent représenter en société: Les Chi- 
nois ; — lAi Baguette de Vulcain ; — La Foire 
Saint-Germain; — Les Momies d* Egypte. Avec 
Dominique Dianoocelli , le fils du Cameux Arle- 
gvhi, Dnfresny fit représenter Pasquin et 
Marforio, médecins de mœurs , et Us Fées, ou 
les contes de, la Mère POie, Il fit seul VOpéPa 
de Campagne;— L'Union des Dieux, opéra; 

— Les Adieux des Officiers, ou Vénus justi- 
fiée . -- Les Mal'Asêortis ; — Le Départ des 
Com&Hens et Attendet-moi sous Vorme, Toutes 
ces ()ièces sont imprimées dans le Théâtre Ita- 
lien de Gherardi. Dnfresny travaillait en même 
temps pour le Théâtre-Français : Le Négligent. 
fut sa première pièce; — Le Chevalier joueur, 
qui vint après, le brouilla aveo Regnard, qu'il ac- 
cusa avec raison de s'être emparé de son sujet 
pour en faire Le Joueur. Cependant les avis 
étaient alors paitagés, car Gacon dit dans une. 
épigrainme : 

Ctiacun vola Mon compagaon ; 
Mais Begnard a l'afantage 
D'arolr cté le bon larron. 

Dnfresny donna ensuite : La Noce interrom- 
pue; — La Malade sans maladie ; Le faux 
honnête homme ; Le/aux Instinct et Le Jaloux 
honteux , i^ièces qui n'obtinrent pas de succès ; 

— Le double Veuvage ( trois actes, en prose; 
mars 1702) ;~ La Réconciliation normande 
(cinq actes, en vers; mars 1719), £« Mariage 
/ait et ro77ipK( trois actes, en vers ; février 1721) 
eurent de la peine à rester au répertoire; — 
enfin, L* Esprit de Contradiction (un acte, en 
prose; août 1700), La Coquette de Village 
( trois actes, en vers, mai 171 5 et //e Faux sin- 
cère (1731) obtinrent de véritables succès. 

Dnfresny a encore publié Les Amusements 
sérieux et comiques, peintures de mœurs (qui 
ont inspiré à Montesquieu l'idée de ses Lettres 
Personnes) et des PoéMes diverses, dans les- 
quelles se retrouvent l'originalité et la finesse 
qui font le mérite de ses écrits. he&Œuvres choi- 
sies de Dufrcsny ont été publiées à Paris, Didot 
aine, 1805, 2 vol. iu-12. A. Jadin. 

Voltaire, Écrivains du siècle de Louis Xlf^. — La 
Hnrpr, Cours de Littérature. - Répertoire du Théâ- 
tre-Français. — Qnérard, La France littéraire, 

DVFRBSSK {Simon-Camille , baron ), gé- 
néral français, né à La Rochelle (Aunis), le 2 
mars 1762, mort le 27 février 1833. Acteur au 
Théâtre-Molière, il abandonna la carrière dra- 
matique pour s'enrôler (8 juillet 1792) dans le 
2' bataillon des fédérés nationaux. Capitaine dès 
le 16 septembre suivant, il parvint promptement 
aux grades d'adjudant général chef de bataillon 
(15 mai 1793), d'adjudant général chef de bri- 
gade ( 6 septembre), et de général <de brigade 
(le 12 novembre suivant). Un avancement aussi 
rapide, dû autant à son mérite réel qu'à des opi- 
nions républicaines très-avancées, lui snsdta des 



UUFRESSE — DTIGAS-MOKTBEL 



ennonis qui à ileuv reprises dilTéreste* le tndni- 
dnotktebirre du comité desalutpobiic. Protégé 
par Jean Bon-Saint-André , DufreMe , recanau 
innocent, tilt réintégré dans m» grade, etre)oi- 
gait l'armée da nord, qa'U qnitt* oprèe la 
bataille de Neawied, où il tiit bleûé, pour passer 
SDCcessiveTnenl auK années da Rhin, des Alpes, 
d'ItalicetdeRome, oùiipanriot.aprètSTOirtMil- 
bnté l'eDaenii, auquel il fit 10,000 prisonniers et 
prit huit pièeea de canon , t déUrrer la eolonDe 
du général Lemorae, qni, attaquée par de) forcea 
Mp^rienres, était acculée dans la plaine de Terni. 
Une mésintelligence ajant éàaUe entre Cbam- 
pionoet et Hacdonald, ce denier donna «a dé- 
mission, et Dnfreue fut itésipé pour prendre 
te commandement qu'il abandonnait. Succeasi- 
*enienl|ouTenieurdeNaple«eldeRome, Qsul, 
à force ^énergie et de justice , nm^ier la Iran- 
quIUilé dans ces pays, que dédiiraienl les discor- 
des dTiles. Un lai service ne désarma cependant 
pas ses ennemis ; car îDjnatement enveloppé dans 
la disgrlce de Charopioanel, qui avait le tort d'a- 
voir signalé kplnaieurs reprises les concussions 
deaagenis du gouvernement, Dofresse fut privé 
de son grade. La retraite de Merlin de Doau et 
de La Reveillière, qui étaient ses deux plus 
grands ennemis, ijant mis fin ii cette p(Mâ- 
cutioD, il Fut employé dans la 11« division mili- 
taire. Bonaparte, appréciant mieux que ne l'ai^ 
[ait le Directoire les services rendus par ce gé- 
néral, le DomiDB commandeur de l'ordre delà 
Légitm d'Honneur (Il décembre IS03], etlecrél 
baron de l'empÏTe en 1808. Ajanl quitté l'armée 
d'Espagne, où il lervait depuis I80B, Durresse fit 
partie de l'armée de Russie. Investi ( 1£ février 
iai3) du gouvernemoit de la place de Stetlin, 
ea remplacement du général de division baron 
Grandeau, que son état de maladie éltngnail du 
service acUT, DuFresse sut, k force de vâsa et 
lie courage, réédifier lea lorbAcations détniites , 
garnir les arsenaux, pourvoir ans besoins de la 
garnison, secourir les habitants les pins malheu- 
reox, et défendre la ville, qui ne se rendit que le 
6 décembre , aprts onze mois de siège. Ea 1SI4 
il reçut de Napoléon le commandement militaire 
de HaDtea, ob il resta jusqu'au retour des Bour- 
bons, qoi ordonnèrent sa miMt b retraite. 

tnUfê de la t<—rTt. - Bail, et la tmtdi arma. 
DUPBlCn'VALAZA. VOI/. VàUtXt. 

DUViisciB (Jaogtiti). Vof. Fhiscbb. 

DVSALD STBWAKT. 7oy. Stewikt. 

DDGÂRO { Guillaume ) , pbil<dogue anglais, né 
k Bromgrove, dans le comté de Worcester, mort 
en tflfil. Après avrarfaitses études à Cambridge, 
ilfutBuccessivementdirecteiirde l'école deStam-^ 
Ibrd et de celle de Colchester. Les marchands' 
laiUeurade Londres le chtrisirent, m 1U4, pour 
diriger leur école, école célèbre, qu'il rendit Irto- 
lloriasante. Sa ferveur royaliste et la part quH 
pttt k l'impressioa du Une de 



Cbartee i« lui Omit perdre cettu place *t h 
Imprimerie qu'il possédait 11 M mèiua Bnp 
sonné à Newgate. Sa liberté, sa place et son ii 
primerie lui furent rendues h t 
donnerait de« preuves de r 
qu'il publierait entre autre* la répaue de Htlln 
à Sanmaise. En leoo, Dn^rd rompit avec la 
confrérie des marctunds tailleurs, et fend* nia 
école qui oompta bientM cent qnatrs-vi^-traw 
élèves. Chalmera cite de Dugàrd tca i*i« M- 
mentalres sulvanla, sans indiquer ni le lieu u ta 
date de l'Impression : Lexleon Grjed TeUm- 
nient) alpHabelieum . vna eumei^ieattme 
grammaika voeum Èiifçvlanim, te tum ti- 
ronum; nae non coneordonfla ilnfuUt 4ie- 
tionilnu t^ipotUa In iMum UuologUe eu»- 
didatorum; 1660;— Bheloriea Compaidtm; 
in-S*; — LueianI Sanuiiateiuit DtalogoruM 
telrctonm Liàri duo, cum inlerpnlaUoM 
Utlina, muUii In locit emautata etad adetm 
aàjttia ; iD-8° ; — Une Grammaire Greofite. 

ClulBicn, C'«MniJ èiotrapUtal Dutlonarr. 

BVSka (laurenf). administrateur et titléfs- 
teur français, né à Lyon, le 10 septembre le'O, 
mort le S mars 1748. Nommé, k l'ige de vii^- 
huit ans , président au présidial de Ly(»i, il coi> 
sacra Ji la culture des lettres les loisirs que loi 
laissaient lea fonctions administratives et judi- 
cUûes.ilful,en 17M, un des sep) Ibndateun de 
l'Acâflémle de Lyon. Eu 1734 il devint pré*M 
des marchands insqu'en 1730. Les greniers d'A- 
bondance forent construits peitdut son adminf»- 
tration. Ou a de Dugas : géfltxioTU tur U GinU, 
dans le Recueil d'oputculu lUtéralra, pu- 
blié pard'Olivet; Amstodam, 1767, in-13. — 
Son Qls, Pierre Ducis, né en 1751, et mort le 
38 avril 17S7, liit président de la courdesmon- 
naiei,prév4t des marchands en 1750 et 1731, et 
membre de l'Académie de Lyrai. 

FcmclU, £u ^onnsU dl^MI tt n W a ir i. - IM- 

(faot dD Lut, HHIauQU. p. 111. 

Dij«u iffi BoiB-sAiHT-4nsT (/eaN-£oHlf- 
Marie), IHténteur français, petH-flli de Laurent 
Dugas,nékLyon,en 1743, mort le 13 mai IBM. 
AprèsavoirétéoÉderdanslesgdTdes fraufaises, 
il remplit plusieurs fonctions diplomatiques, (É 
émigra pendant la révolution. A son retour, B 
publia qnelqnes ouvrages, dont voici les li- 
tres : Pari», VtrsaiUet et let proBinees n 
diX'/tuitièau aiéels; Lyon, 1809, S vol. 'm-f; 
— Let tiret de Beaujea , au mémotret Ait- 
(ori^ues tvr le utonastire de VU* Barbe et la ' 
tour de la Belle- Àttemande; 1811, 3 ni. 
iD-8»; — Le véritable chemin de lafwlaae; 
Lyon, 1813, ia-8-; — CaticMttM poUtiqve à 
ratage da tujeti fidèlet ; ISIS. m-12. 

nibbe, Balijglln, elc, Bloçrap/iit unie, tt port, âtt 
CmfnHp. — QDtririI, la frana IMtralre, 

DDQAS-MONTREL (yean-flap/fsfe), hellé- 
niste français, né à Sainl-Cbamond ( Vont ), le 
10 mai 177S, mort le 30 novembre 1834. Il fit 
ses études k Lyon, au colléfte des Orsioriens , 
sans obtenir oucondecessucciaquiquelqaefiNS 



81 



DUGAS-MONTBEL ^ DUGAZOIi 



82 



pféa^Hil me brOlaiite destinée littéraire. A n 
Mrfie do ooUége, il entre forcément dans on 
bilailûn de Tokmlaires; mais il se retira du 
fcrvioe dès qnil en troora Toccasion, ayant 
et moins appris dans la tie militaire de cette 
^^oque, tonte de priyatîon et de soaflrance, à 
■en eomprendre le prix du bien-être et 
de IViiBoe que donnent le travail et Tins- 
InKlioo. Le eommeroe était la profession de sa 
: fl s'y Um arec ardeur, et en même 
fl recommença tontes ses études. Il 
mit alors vingt ans. Comme ses affaires Tap- 
pebient souvent à Paris, il y profitait de sessé- 
jovs ponr assister anx leçons des plus célèbres 
fp rf ea s eiirs et ponr se lier avec des bommes 
dekttres distingués. C'est en collaboration ayee 
Vm d'eux qoH fit jouer à Paris, en 1800, une 
eniédb^vandeTille qui eut un grand succès, La 
hmme en paraehnUe^ ou le soupçon. En 1803 
riodémie de Lyon réorganisée admit Dugas- 
NoetiMi parmi ses membres ; mais devenu l'un 
des chsb de sa maison de commerce, il eut peu 
àt Mrirs pour assister aux séances, et il en fut 
sortoot empêché par les voyages qu'il était 
de fiibe dans les départements , en Suisse 



et eo Italie. Ces voyages, si utiles à son ins- 
traefion, ne le furent pas moins à ses affaires , et 
itnente ans il put renoncer au commerce pour 
tt Ktrer tout entier à ses goûts de littérature 
et d'érudition. C'est alors seulement qu'il com- 
■CBÇB l'étude do grec; et en 1810, lorsqu'il 
^ se fixer à Paris, sa profonde intelligence 
dee teites et des scoliastc , son enthousiasme 
poirli langue de Platon et d'Homère, en avaient 
d$à ftit un lielléniste des plus distingués et un 
vàritableHoméride. V Iliade, V Odyssée en effet 
éltetles objets privilégiés de ses études et de son 
alte : il les traduisit et les commenta avec la 
ooBsdence de cette vérité que la forme est tout 
dms l'art ; il s'étudia donc à conserver à Homère 
a fiormey c'est-à-dire sa simplicité, sa grâce et sa 
qtedenr. V Iliade ainsi traduite parut en i 8 1 5, 
et VOdgssée, la Batrachomyomachie et les 
Hlpmnes en 1818. M. Ambroise-Firmin Didot, 
aprta une révision scrupuleuse , en donna une 
deuxième édition, a? ec le texte en regard et des 
ohservatioiis fort importantes ( Paris, 1 828- 1 833, 
9 vol. in-8*). Cette traduction, la plus digne de 
l'origpni que l'on ait en France, et dont le me- 
nte est rehaussé par le riche et judicieux com- 
m e otaire qui l'accompagne, excellent résumé 
des observations de Knight, de Heyne, de 
Wolf, etc., est le principal titre qui fit admettre, 
le 16 nov e mbre i830, Dugas-Montbel à l'Institut 
de France, comme académicien libre de l'Aca- 
démie des Inscriptions et Belles-Lettres. C'est 
dans cette belle édition que se trouve , sous le 
titre d'Histoire des Poésies homériques, le 
développement spirituel et savant des paradoxes 
de Yioo et de Wolf, à l'imitation desquels Du- 
gas-Montbel a remplacé l'individualité d'Ho- 
mère pw 00 Homère multiple et collectif, sym- 



bole du peuple grec, racontant lui-même dans 
des poésies nationales ses origines et sa gloire. 
Le succès obtenu par ce grand travail sur Ho- 
mère avait engagé Dugas-Montbel à tenter un 
autre travail dans le même genre, sur les tragiques 
grecs; mais la révolution de 1830 vint l'arra- 
cher à ses études favorites pour le mêler à la 
politique comme député. Trois fois, en 18S0, 
1831 et 1834, il reçut des Lyonnais le mandat 
de les représenter à la chambre, et il s'y fit re- 
marquer surtout dans les commissions, par ses 
opinions austères, une noble indépendance et un 
grand zèle pour la cause de l'humanité et pour 
les intérêts du commerce et des manufactures. 
Depuis longtemps sa santé déclinait; il fut 
enfin réduit à un repos absolu , et bientôt il 
mourut, dans les bras de ses amis. Par son tes- 
tament il a légué sa riche bibliothèque à sa 
ville natale et 8,000 fr. pour ses firais d'établis- 
sement Dugas-Montbel a composé des disser- 
tations, toutes fort curieuses , qu'on retrouvera 
dans le Mercure de France du 7 novembre 
1812, dans le Magasin encyclopédique de no- 
vembre 1812, dans le Bulletin des Sciences 
historiques de novembre 1825; enfin, il a fait 
insérer dans les Annales biographiques dé 
1826 deux très-bonnes notices sur Lemontey et 
Wolf. [ Fr. Dbhèque , dans l'i^nc. des 6. du 
M.] 
Biographie dês Contemporaim, 

DUGAZON {Jean 'Baptiste 'Henri Gour- 
GAOLT, dit), célèbre comédien français, né è 
Marseille, en 1743, mort àSandillon (Loiret), 
le 11 octobre 1809. Fils d'un comédien qui, 
n'ayant obtenu aucun succès au XhéAtre-FTançais, 
s'engagea dans une troupe de province , Duga- 
zon se destina de bonne heure à la vie drama- 
tique sans être arrêté par le fl^eux exemple de 
son père. Deux de ses sœurs, M"* Dugazon et 
M»' Vestris l'avaient devancé dans cette car- 
rière, où il se lança plein d'ambition et d'as- 
surance. L'immense réputation de Préville, qui 
remplissait alors avec un grand et légitime suc- 
cès les rôles de valets , ne l'intimida pas. ii se 
présenta hardiment, etdébuta en avril 1771, dans 
les premiers comiques et les Crispin. Le suc- 
cès justifia son audace, et il parvint à obtenir 
des applaudissements à côté du grand comé- 
dien, qui était alors dans toute la force de son 
talent et en possession de la faveur du public. 
Il fut reçu pensionnaire la même année et so- 
ciétaire l'année suivante, 1772. Ce ne ftat qu'en 
1786 qu'il remplaça tout à fait Préville, qui 
prit sa retraite. Doué d'une grande intelli- 
gence et de beaucoup d'esprit , ayant une con- 
naissance approfondie de l'art, Dugazon joignait 
à ces avantages un excellent masque, une phy- 
sionomie mobile et un rare talent |)our imiter les 
caricatures, les baragouins et les patois burles- 
ques. Sa gaieté était franche et communicative, 
et son agilité surprenante. On lui a reproché, 
et avec quelque raison, d'être tombé dans la 



83 



DUGAZOM 



H 



charge triviale; cependant, ce défeat était rare 
chez lui. Il était sévère observateur des conve- 
nances théâtrales ; mais si quelquefois sa verve 
r«itralnait, c'était seulement quand son audi- 
toire ne lui paraissait pas assez brillant. Parmi 
les rôles où il excellait, nous citerons : Mas- 
carille, dans V Étourdi; Scapin, dans Les Four- 
beries ; Jourdain , dans Le Bourgeois Gentil- 
homme ; Sganarelle, dans Le Festin de Pierre ; 
Bemadille, dans La Femme juge ei partie; 
Frontin, dans Le Muet; Zéronès, dans Le Sé- 
ducteur ; Feugère, dans V Intrigue épistolaire ; 
Sans-Quartier, dans Le Chanoine de Milan ; le 
régent, dans Les Amis de Collège; Antoine 
Kerlelwn, dans Les Héritiers ^ etc., etc. Quel- 
ques années après les débats de Dugazon, il 
se présenta un rival , Dazincourt, qui obtint un 
grand succès ; mais son genre n'était pas toat à 
fait le môme. 11 excellait dans les valeta de 
Destouches et de Marivaux, et se fit surtout une 
grande réputation dans le rôle de Figaro. Du- 
gazon ne perdit donc rien à la comparaison, et 
son habileté dans la danse et dans l'escrime lui 
donnait un grand avantage. Avant la révolu- 
tion, il était admis aux petits spectacles de la 
cour, et y jouait avec les grands seigneurs. Il 
était recherché dans le monde par son esprit et 
sa gaieté, et mit à la mode un genre de plaisan- 
terie qui eut une grande vogue , les mystifica- 
tions ; il y excellait, et aucun de ses imitateurs 
n'a pu le faire oublier. On raconte sur lui quel- 
ques anecdotes qui prouvent son sang-froid et 
son audace, qui allait quelquefois jusqu'à l'im- 
pudence. Il faisait souvent répéter des prover- 
bes à un jeune maître des requêtes, fils d'un 
fermier général ; ayant soupçonné quelque intri- 
gue entre ce dernier et sa femme, il s'informa, et 
apprenant qu'il ne s'était pas trompé, il se ren- 
dit chez le jeune homme, et le força, le pistolet 
sous la gorge, de lui rendre le portrait de 
M'"*' Dugazon et les lettres qu*il pouvait avoir. 
Muni de ces preuves, il s'éloignait, lorsque le jeune 
homme, revenu de sa première émotion , cria ou 
voleur ! les domestiques accoururent, et Duga- 
zon s'arrêtant dit avec sang-froid : « Bravo I à 
merveille ! si ce soir vous jouez avec cette vérité, 
vous me surpasserez. Les gens du jeune homm^ 
persuadés qu'il s'agissait d'un rôle qu'il faisait 
répéter, le laissèrent sortir en riant. Une autre 
fois, au théâtre de la Comédie-Italienne, pendant 
que la foule s'écoulait après le spectacle, Duga- 
zon, apercevant le jeune maître des requêtes, loi 
donne deux vigoureux coups de canne, et se re- 
tourne les bras croisés. Le jeune homme le re- 
connait,se plaint et le menace; quelques personnes 
s'arrêtent, mais Dugazon, sûr qu'on ne l'avait pas 
vu , soutient que c'est une mauvaise chicane, et 
qu'un histrion comme lui ne peut pas avoir eu 
l'effronterie d'outrager un magistrat. Personne 
n'ayant été témoin du fait, l'affaire n'eut pas de 
suite. La révolution venait d'éclater; Dugazon 
en adopta les principes dans ce qu'ils avalait de 



plus exagéré ; il y joua un rôle, bien trista d 
peu en harmonie avec sa profession. Ponrtant, 
on ne doit pas omettre que , par une de ces acft* 
pinades qu'il exécutait avec un si rare talent, le 
l*** septembre 1792, veille des massacres des 
prisons , il sauva généreusement plusieurs pri- 
sonniers, entre autres l'ancien secrétaire des 
sceaux Duveyrier, l'auteur Beaumarchais, etc. £■ 

1 793 il fut aide de camp de Santerre, et prit une 
part active aux événements de cette terrible 
époque. Nous ne rapporterons pas tous les r»* 
proches qui lui furent adressés alors ; mais sa 
conduite lui attira plusieurs aCfronts sur la 
scène. Lorsqu'il reparut après le 9 thermidor 

1794 ( 27 juillet 1794 ), il fut hué, et on Too- 
lut lui faire faire amende honorable et demander 
pardon à genoux. Son sang-froid et son coun^ 
le tirèrent de cette flftcheuse position. Accueilli 
par des cris, des sifflets et des menaces, il jeta 
sa livrée, et s'approchant du parterre irrité, il s'é- 
cria : «Je ne suis plus que citoyen, j'attends de 
pied ferme celui qui croit avoir quelque repn>> 
che à me faire , et je sui^ prêt à lui répondre 
sur tous les tons, u Personne ne se présenta, et 
on le laissa continuer son rôle. Plus tard, il de- 
vint professeur au Conservatoire , où il resta 
quelques années. 11 a fait de bons élèves, et ses 
conseils furent, dit-on, utiles à Talma ^ à La- 
fond , bien que son physique n'eût ni la noblesse 
ni la dignité nécessaires à la tragédie. Eu 1800 y 
fut chargé du rôle de l'ambassadeur d'ËspagjDe 
dans Pinto, comédie de Lemercier : hélas ! l'am- 
bassadeur castillan ne fut qu'un Crispin sous son 
manteau de cour, et Dugazon parut si ridicule 
dans ce rôle, qu'on le supprima de la pièce. Après 
la mort de Mole, Dugazon voulut prendre les 
rôlcsde/'Op/tma^e, etdu iBourrii; mais il y 
échoua complètement. lia composé quelques 
ouvrages pour le théâtre ; ils n'obtinrent que peu 
de succès , et on se souvient à peine de quelques- 
uns. On a delui : V Avènement de Mustapha 
au trône, ou le bonnet de la vérité, comédie 
en trois actes et en vers (en société avec RioulTe); 
— VÉmigrante, ou le père jacobin , comédie 
en trois actes et en vers. Ces pièces n'ont pas 
été imprimées;; — Le Modéré, comédie en trois 
actes et en vers, représentée en 1794 et impri- 
mée in-8''. Les titres de ces ouvrages prouvent 
assez qu'ils étaient de circonstance; ils furent 
joués sur le Théâtre de la République. Kn 1802 il 
fit représenter Les Originaux, comédie de Fagan, « 
à laquelle il avait ajouté trois scènes d'un bas- 
comique, mais qui jouées par l'auteur étaient 
plaisantes. Dugazon avait aussi composé une 
fable dont le héros était Prévilie; c'était un té- 
moignage de reconnaissance pour ce célèl>re ac- 
teur; lorsqu'il donnait des représentations en 
province, Dugazon répétait ordinairement cet 
apologue. Sur la fin de sa carrière il eut des ab- 
sences de raison ; c'est alors qu'il mil cette fable 
en action, en s'entourant d'oiseaux de toutes es- 
pèces. Sa raison s'afEublissant de plué en plus , 



ne 



J 



85 DUGAZOI^ 

a (jtaHta W théâtre en 1807, et se retira dan« 
me propri^U^ qu'il possédait à Sandillon, près 
ifOrléaii», 0(1 il mourut, dans an état complet 
d'afiénation mentale. ( Voy. Desessabt. ) 

A. JADDf. 

Anuilt, Joaj, etc^ Bioaraphie des Contemporaint. — 
BUMn d» TMdtrê Fronçait. 

D1WAZOR ( Louise- Rosalie Letèthe, Mr>« ) , 
actrice française , née à Berlin, en 1755, morte 
àPiris, le 22 septembre 1821 , épouse séparée 
pis dirorcée do précédent. Elle tint en France 
i rifse de huit ans. Elle n*aTait que douze ans 
bnqn'elle débuta à la Comédie-Italienne , avec 
a Heur, dans nn pas de deuTc ajouté à Fm Sou- 
telk École des Femmes ; elle Ait aussitôt enga- 
fie i ee théfttre en qualité de danseuse. Bientôt 
a gentillesse, son intelligence, son zèle la firent 
Rnarquer, et on lui confia de petHs rôles, dans 
le^neb elle montra un talent précoce. En 1774 
«M donna le rôle de Pauline, dans Le Sylvain ; 
dky obtint on succès qui la fit recevoir comme 
peiÀmnaire, et ses progrès, devenant de jour 
m joor pins marqués, elle fut reçue sociétaire, 
nnoitd'kTrfl 1776. A oetta époque, Dugazon, 
qni commençait à briller sur la scène , enthou- 
àmné par le talent et les charmes de Louise 
UAfre, l'épousa. Cette union ne fut pas heu- 
mue; les deux époux se séparèrent bientôt, et 
te qoe la loi le permit, ils firent prononcer leur 
^ifone, à la grande satisfaction de tous deux. 
Mw Dogaion possédait une figure piquante, 
■e toomure pleine de grftce ; elle avait beau- 
oip de finesse, de gaieté, de mordant, une 
chiieur entraînante, qui la faisaient briller dans 
kl rMes àe jeunes amoureuses et de soutn^ettes, 
Sifofx était douce, pénétrante; aussi était-elle 
iffanent applaudie dans les rOles de Babet , 
dus Biaise et Sabet, et dans Le Droit du Sei- 
fiMT; de Justine, dans Alexis et Justine; de 
Colette, dans La Dot; mais c'est surtout dans 
IHnOf ou la folle par amour, que fifa^ Do- 
Kuoa se montra dans toute la force de son ta- 
lent; 9 était impossible de porter plus loin le 
délire et la pasidon : la salle entière était émue 
josqaluix larmes en l'écoutant. Celui qui écrit 
ees lignes a entendu M"« Dugazon, âgée alors de 
pins de soixante ans , chanter dan^ son salon la 
romance de Nfaia : çiuand le Inen-aimé revien- 
dra^ et arracher des larmes à tous ses auditeurs. 
Sa talHe étant derenue plus forte , elle Ait obligée 
de renoncer aux rOles à*amoureuses pour pren- 
dre eelai de mères. Ses succès ne furent pas moins 
grands dans ce nourel emploi ; et elle obtint de 
Téritables triomphes dans les rOles qu*elle créa, 
tels qoe la comtesse d^ Albert; Catherine, dans 
Pierre le Grand ; Camille , dans Le Souter- 
rain, etc. EDe donna son nom aux deux emplois 
qui sont encore appelés par les comédiens de 
province /eunes Dugazon, mères Dugazon, 
Elle quitta le théfttre en 1792, pour cause de 
santé. Quelques auteurs prétendent que la triste 
câébrUé rérofartionnaire de son mari la fiorça 



— DXJ6DALE 86 

à eet exil volontaire. Elle reparut en 1795 : si 
son physique était changé, son talent était 
resté le même; les rôles de la pauvre femme, de 
Marianne; de la mère, dans Le Prisonnier ^ 
et dans Le Calife de Bagdad, renouvelèrent ses 
premiers succès. Tour à tour pathétique, afTec- 
tueuse, fière , emportée, comique, elle passait 
de Tun à l'autre de ces caractères sans brusque- 
rie et sans contrainte ; elle faisait rire et pleurer, 
et plaisait toujours. Quelques antiques sévères 
lui ont reproché d'outrer quelquefois la nature; 
mais ce défaut, qui provenait cliez elle d'une âme 
brûlante, n*en était point un aux yeux du public. 
M*^ Dugazon, par suite de son absence, n'é- 
tait que pensionnaire au tliéfttre Favart. En 
1801, lors de la réunion des deux Opéras-Comi- 
ques h la salle Feydeau , elle fut nommée so- 
détaire, et devint membre du conseil d'adminis- 
tration. Elle se retira définitivement en 1806. 
Sa maison alors devint le rendez-vous de tous 
les artistes, dont elle était sincèrement aimée. 
Elle est morte à Paris, à Tftge do soixante-six 
ans. A. Jauoi. 

Arnaait. Jouy, etc., Bioçr. dês CaïUemp, — Bachaa- 
moDt , Mémoires. ^ H. Lucas, Uist, du Tkedtre t'ranç. 

oroDALB ( William ) , historien et antiquaire 
anglais, né en 1605, mort en 168n. 11 apparte- 
nait k une bonne famille du comté de Warwick, 
et dès sa jeunesse il montra pour Tétude une 
pasMion fervente. Des dignités héraldiques Airent 
la ré<:ompense de ses travaux: nommé en 1638 
poursuivant d'armes, et rose-croix en 1639, il 
resta iidèle à la cause de Charles 1*'; mais lorsque 
la royauté eut succombé, il jugea prudent de 
passer en France. Peu de temps après, il revint 
dans sa patrie ; il consacra ses loisirs à fouiller les 
archives, à réunir de tous cOtés des documents, 
des dessins , à se mettre en possession de ma- 
tériaux immenses, qu'il utilisa pour la composi- 
tion de ses grands ouvrages. Charles II se sou- 
vint de lui : k la restauration le vieux savant 
Alt promu à la dignité de roi d'armes, et en 1677 
il devint principal roi d'armes de l'ordre de la Jar- 
retière. Ces Ibnctions lui prenaient peu de temps, 
et il pouvait donner de longues heures à la ré- 
daction de travaux qui auraient fiiit honneur à 
une congrégation de bénédictins. La biographie 
de Dogdale se trouve, pour ainsi dire, dans la 
liste de ses ouvrages ; en voici l'examen rapide : 
Monastieum Anglicanum; 3 vol. in-fol., publiés 
en 1655, 1661, 1673: les figures, gravées par 
Hollar et King, ajoutent au prix de cette pro- 
duction importante, à laquelle il fout joindre : 
The History of the ancient Abbeys, Monaste- 
ries, etc.; 1722-1723, 3 tomes in folio, rédigés 
|)ar J. Stevens : le tout était devenu rare et cher, 
lorsqu'il en parut à Londres, de 1817 h 1830, 
en 8 vol. in-folio, une édition noiivellv^, consi- 
dérablement augmentée, grâce aux efforts de 
plusieurs savants, et enrichie d'un grand nombre 
de figures; — Antiquities of Warwickshire ; 
1656, in-fol., et 1730, 2 vol. in-fol., avec des ad- 



87 



DUGDALE — DUGËS 



ditions importantes; — The Histùry of Saint- 
PauVs cathedral in London; 1658, in-fol.; 
1716, in-fol., édition augmentée; onvrage réim* 
primé de 1814 à 1818, aTec une continuation des 
notes et des figures nouvelles ; — The Histùry of 
imbunking and draining of divers fens und 
marshes; in-fol., 1602; seconde édition, 1772 : 
cet écrit, relatif au dessèchement des marais^ mé- 
rite encore d*étre consulté; — The Baronage of 
England, or an historical account ofthe lives 
and most mémorable actions oj our English 
nobility; 1675, 2 vol. in-fol. ; — Judiciary Ori- 
gines, or historical memorials of the English 
laws, courts of Justice, etc.; 1666, in-fol.; 
réimprimé en 1671 et en 1680, aTec des dévelop- 
pements nouveaux. On peut encore citer de cet 
infatigable écrivain un Diâcours sur l'emploi de 
chancelier; 1671; — un Aperçu des troubles 
de V Angleterre, "depuis IMS Jusqu'à 1669; et 
divers écrits sur la généalogie des familles no- 
bles de la Grande-Bretagne. Peu répandus sur le 
continent, les ouvrages de Dugdale sont , avec 
raison, fort appréciés en Angleterre; on les con- 
sulte sans cesse , «ït nul historien , nul archéo- 
logue ne peut se dispenser d'y avoir recours. 
L'incendie de Londres, en 1666, détruisit un 
grand nombre d'exemplaires de plusieurs des li- 
vres de Dugdale , et les rendit rares dès le mo- 
ment de leur apparition. La Vie de ce laborieux 
érudit, écrite par lui-même, se trouve jointe 
à la seconde édition de VHistoire de la CaUié- 
drale de Saint-Paul ; elle a été réimprimée 
avec son journal et sa correspondance, en 1827, 
in-4*'. Dugdale eut une grande part à la compo- 
sition des ouvrages de sir Henry Spelman, Gtos- 
sarium archaiologicum ; 1687, et ConciUa 
MagnX'Britannix ; 2 vol.,ni-fol. 

G. BUUNET. 

Biblioçrapkia Britannica. — Lownac» > BibUoçra' 
pktr't Manual. — J.-Ch. BruneU Manuel du Libraire; 
L 11, p. 14f. — BibUotheca Grenvilliana , p. US. 

DUfiès {Antoine-Louis), célèbre médecin et 
naturaliste français, né à Méûèrcs(Ardennes), le 
19 décembre 1797 , mort à Montpellier, le 
l«r mai 1838. D'une famille où la profession 
médicale semblait héréditaire, il suivit la même 
carrière. Ses études furent marquées par de 
brillants succès. La première année il obtint un 
des prix décernés par la Faculté de Paris; il fut 
interne des hôpitaux en 1817, aide-anatomiste 
en 1819, prosecteur en 1820, et il soutint sa 
thèse de doctorat le 10 mai 1821, avec l'honneur 
d'une réception gratuite. Certames circonstances 
de position et l'amitié de Dubois l'entraînèrent 
de bonne heure dans une spécialité; mais il fal- 
lait un autre aliment à son ardeur incessante. 
Ses propres travaux dans l'ait obstétrical , la 
publication des Mémoires de M°^ LacliapcUe ne 
loi suftisant bientôt plus , il aborda la grande 
question des fièvres et de l'inflammation qui 
agitait alors le monde médical. C'était en 1823, 
c'est-à-dire au moment oii la lutte était le plu« 



Tive; aussi sou'Oiivrage, qui tendait à ta 
Uation, n'eut pas le succès qu'il méritait. L'annéo 
suivante lui fournit une meilleure occasioQ de 
produire ses talents, et l'agrégation leocupli 
au nombre de ses membres , en oompagioie de 
MM. Andral, Bouillaud, Cruveilhier, Piorry, Yd- 
peau, qui sont tous devenus professeurs à Paris. 
Presque immédiatement après l'issue de ce bril- 
lant concours, il fut choisi par le ministie pour 
occuper la chaire d'accouchements réœmnMBt 
instituée à la Faculté de médecine de Montpel- 
lier. Dugès, se sentante l'étroit dans e^tefans- 
che de la science, demanda et obtint, par Yoée ds 
permutation, la chaire de pathologie externe «t 
de médecine opératoire. Pendant quelque teaipa 
l'obstétrique Toocupa comme écrivain, la dil- 
rui^e comme professeur; puis l'actlTité de an 
esprit l'entraîna vers la zoologie, dont il a re- 
manié les détails avec une rarehabilelé. Traçai- 
leur infatigable , on le vit pendant dix ans meoer 
de front deux enseignements, pabUerdans les 
journaux de nombreux mémoires , occuper Isa 
sociétés savantes de ses reclierches, aboàer les 
sujets d'observatiqp les plus délicats , Imaglaer 
des instruments nouveaux, déterminer ploaieiira 
variétés d'espèces zoologiques indigènes, etprêter 
sa plume à d'autres pour transmettre tes leçons 
de leur expérience. Il donna plus de quarante 
articlesau Dictionnaire de Médecine ei de CAt- 
rurgie pratiques, 

Dugès avait toutes les qualités qui distiogiiMfc 
le professeur éminent , la profondeur et la sini* 
plicité, rélocution facile et persuasive, le trait 
et l'abondance; il traduisait aux yeux le si^et de 
ses descriptions par l'usage du dessin linéaire 
improvisé. Il était membre de l'Académie de 
Médecine , des Académies des Sciences de Paris 
et de Berlin, administrateur des hospices, etc. 
D'une constitution frêle et délicate, qui rap- 
pelait très-bien une victime de ta science, il 
ne manqua jamais à aucun de ses devoirs. D'une 
probité irréprochable, il poussait le sentiment de 
l'honneur jusqu'à sacrifier la plus grande partie de 
sa fortune pour sauver celui d'un de ses parents. 
Son existence fut des plus actives, et la mort le 
surprit mettant la dernière maLi à un ouvrage 
étendu, qui est pour ainsi dire ta manifestation 
la plus complète de son savoir. 

Les travaux de Dugès sont : Recherches sur 
les Maladies les plus importantes et les 
moins connues des Enfants nouveau-nés; Pa- • 
ris, 1821, in-4* ; les sujets les plus obscurs 
de la pathologie du jeune Age y sont éctavés par 
les faits et fécondés par une interprétation aussi 
saine qu'ingénieuse; — Essai physiologico- 
pathologique sur la nature de la fièvre, de 
l'inflammation et des principales névroses; 
Paris, 1823, 2 vol. in-8^ : Appréciation sérieuse 
des idées médicales de tous les Ages; tentative 
de fusion entre les idées de Broussais et celles 
de Gullen, de Brown , de Darwin et de l'école 
hippocratique ; — Sunt'ne inter asciiem et 



tncftlopédique, i. XXVlll. p. tis. et t. XXXI, 
pafc iff . — Dietiomnairt de la Conversation. — Rtbbe, 
B«M|oHo, «te^ Biographie univ. et port dei Coniempo- 
raùu, — Qvérard, La France littéraire. 

»17«BBT ( Gaspard ), dit Lb Guaipre on Gas- 
itot-PoiMiif, peintre français, né à Rome, en 161 3, 
mort ââMA la m£me ville, en 1675. Il apparte- 
■ait à une famille originaire de Paris, et eut pour 
Battre et beau-frère le célèbre Poussin. Il se di- 
rigea de prèféreoce vers le paysage, comme 8*ac- 



m DUGÈS - 

pmimHdem ehrùnicam certa discrimina 
ptiku dignosei queant? Paris, 1824, in-i"* : 
ÈèK d'agrégatioD dans laquelle le diagnostic 
ëÊtnaSM est établi avec beaucoup de mé- 
tode; — Manupl d^obstétrique , ou traité 
tfe la science et de Vart des accouchements, 
me lig. grvrées; Paris, 1826, in-12 ; 3« édit., 
Plrii, 1840, in-8^ : traité complet, qui satisfit 
i iB besoin de l'époque; il a été traduit à 
IIIhi en 1832, et réimprimé à Bologne et à FIo- 
NMe; — Mémoire et ohservatUms sur le mal 
mtiàraidêFait; Montpellier, 1826, ni-8* : cette 
■riadie coniiite dans une inflammation chro- 
riqoeda tissa spongieiix du corps des vertèbres, 
lifide est le plus souvent suivie de dégéné- 
Rmacetobercolense; ^ Discours sur les cau- 
metle traiiementdes difformités du racMis ; 
VoiÉpellier, 1827 , in-8'' ; — De VInfluence des 
MkHces méditâtes et accessoires sur les pro- 
§rh de la Chirurgie moderne; Paris, 1827, 
ia4*; — Mémoire sur la conformité organi- 
fudans Féchelle animale; Paris, 1832, in-4*, 
me pi.; — Mémoire sur un nouveau for- 
teps à cuillers tournantes i Paris, 1833, in-8* ; 
- Reekerehes sur Vostéologie et la myologie 
étt hatradiens à leurs différents dges ; Paris, 
1834, iD>4% avec pi. Cet ouvrage a été couronné 
fet rinstitat de France; — Traité de Physio- 
fe^ comparée de V homme et des animaux ; 
MoBlpelHer, 183S, 3 vol. in-S^, avec fig. : on y 
trouve beaucoup de clioses qu*on chercberait inu- 
flemcBt ailleurs, surtout en ce qui conoeme les 
ms, les opérations intellectuelles, la contrac- 
fioB musculaire, la respiration, les sécrétions; la 
Kience de la vie y est considérée, chez tous les 
Ares organisés , avec une abondance de maté- 
nna vraiment extraordinaire, et Tanalyse ne nuit 
pK aux principes de nomenclature et de dassifi- 
ettioo, aux Ids relatives à la détermination des 
oigndsmes. La vie est pour l'auteur Tactivité 
ipédale des corps organisés ; elle suppose l'or- 
duiîsatioB ou un agencement non moins spécial 
de la mactière; — Pratique des Accouchements 
de MBf Lachapelle, publiée par Dugès; Paris, 
I82S , 3 vol. in-8* : c'est un cours complet de 
diaique obstétricale, qui repose sur une prati- 
que de trente années et sur plus de quarante 
mille accouchements ; — Traité pratique des 
Maladies de VVtéms et de ses annexes , par 
Dngès et M»« Boivin; Paris, 1833, 2 vol. in-8<>, 
avee atlas de 41 pi. gravées et coloriées. 

Dr Hubert Rodrigues. 



DUGHET 90 

cordant mieux avec ses goûts décidés peur la 
chasse et la pêche. Il avait loué quatre maisons 
de campagne à la fois, deux sur les hauteurs de 
Rome, une à Tivoli, une à Frascati, afin d'avoir 
constamment devant les yeux des vues riches et 
variées et de pouvoir à toute heure du jour étu- 
dier à loisir les grands et beaux effets de la na- 
ture. Bientôt Dugtiet se plaça comme paysagiste 
à la hauteur du Poussin, de Claude Lorrain 
et de Salvator Rosa, avec lequel il était capable 
de lutter de prestesse d'exécution ; car il lui 
arriva souvent de commencer et de finir dans 
une même journée un paysage d'assez grande 
dimension, animé de figures. Ses ouvrages 
sont nombreux et d'une grande variété de com- 
position et d'effets; ils représentent pour la 
plupart des sites pris sur nature , choisis avec 
goût, enrichis de détails de son invention ou 
puisés dans d'autres lieux ; les personnages qui 
les animent sont toujours bien posés, bien en 
action, d'un style noble et en harmonie avec le 
caractère du paysage représenté. Si Dughet s'est 
rarement élevé jusqu'au sublime, et si, malgré 
son rare talent pour peindre les coups de vent, 
les orages, on n'éprouve pas devant ses ouvrages 
ces émotions de surprise, d'efTroi, d'admiration 
qui frappent à la vue des chefs-d'œuvre de Sal- 
vator Rosa , du moins y trouve-t-on ordinaire- 
ment cette heureuse combinaison de lignes et 
d'effets, cette grandeur, cette gravité de style, 
cette imitation fidèle d'une nature embellie par 
une imagination riche d'études et de souvenirs, 
qui constituent l'essence du paysage historique. 

Comme la plupart des peintrefi, Dughet a 
changé plusieurs fois de manière. Formé par le 
Poussin, qui se plaisait à le voir travailler, et 
qui peignit plus d'une fois les figures de ses ta- 
bleaux, il lui ressemble souvent ; d'autres fois 
il s'est rapproché de Claude Lorrain : alors il 
est plus vrai, plus étudié. U sut le premier ex- 
primer le mouvement des feuilles et celui des 
nuages. Son colori» est frais et harmonieux, 
mais peut-être un peu monotone, par l'abus 
qu'il fit des tons verts; ses arbres, toujours 
admirablement groupés, d'un beau port, ont 
tous le caractère propre à leur espèce ; enfin, son 
exécution brille par une franchise peu commune. 

Pour se faire une juste idée de sa capacité, il 
(iiut voir il Rome ses grandes et belles peintures 
à l'huile et à fresque des palais Panfili , Doria 
et Colonne, et de l'église de San-Martino. Ac- 
cueilli des princes et des seigneurs, ne pouvant 
suffire aux nombreuses demandes qui lui étaient 
faites dans l'étranger, Dughet devint riche 
de plus de 30,000 écus romains, somme alors 
très-considérable ; mais son peu d'économie et 
une longue maladie mirent fin à ce trésor; à 
peine, lorsqu'il mourut, à l'ège de soixante-deux 
ans, sans avoir été marié, trouva-t-on la somme 
nécessaire à ses obsèques. Son œuvre, consi- 
dérable, est très-varié, comme on en peut juger 
par les gravures que Vivarès, Woollet, J. Brown, 



91 



DUGHET -^ DUGOMMIER 



Hi. Mijor» J.-B. Chatdaiii, P.-C. Canot, A. 
Pont, J. Wood et antres artistes anfdais ont 
exécntées d'après les tableaux de sa main que 
Dossède la Grande-Bretagne, où ses productions 
sont au mouis aussi recherchées qu'en Italie. Le 
Doghet a grayé k Teau-forte, d'après lui-même^ 
huit sujets de paysage. Ses restes mortels re- 
posent dans l'église Sainte-Suzanne à Rome, où 
ses amis lui ont élevé un mausolée. 

Son f^re cadet, Jean Dughet, comme lui 
élève du Poussin, quitta la peinture pour s'a- 
donner exclusivement à la gravure. Les Sept 
Sacrements de la suite dite del PoiiOf Le JU' 
gement de Salomon, Le Parnasse, La Nais- 
sance de Bacchus, qu'il a gravés à Rome sous 
la direction et d'après Nicolas Poussin, son 
beau-frère, sont les pièces capitales de son 
cMivre, presque uniquement composé de sujets 
empruntés au peintre des Andelys. Jean Dughet 
a laissé sur son maître et son parent des lettres 
et des mémoires d'un vériteble interèt. [Soyer, 
dans VEnqfclopédie des G. du M. ] 

OindeUinl, NoUtle deçH Intaglidtori, avec let addi- 
UOBS de Luigl de Aii«eUt, t Vtll. 

* DueNARO {Jérôme), poète italien, mort à 
Milan, en 1656. On a de lui : Sonetti; Milan, 
1638 , in-8° ; — D^^i , favola boschereccia; 
sans date ni mdication delocalite. 

Argeitti, Bibl. M9d. 

DVGOMMIBR (Jean-François Coquille), 
général français, né à la Basse-Terre (Guade- 
loupe), tué à la bataille de la Sierra-Negra 
(Catalogne), le 17 novembre 1794. Fils d'un 
riche colon , il entra dès l'âge de treize ans dans 
la carrière militah%. Il était lieutenant-colonel 
et. chevalier de Saint-Louis lorsqu'un passe- 
droit lui inspira la résolution de quitter le ser- 
vice. Il se consacra alors à l'exploitation de ses 
immenses propriétés, jusqu'au moment où la ré- 
volution vint appeler tous les Français à la dé- 
fense de leur patrie , menacée à l'extérieur par 
les étrangers coalisés, déchirée à l'interieur par 
les excès des factions. Dugommier fût nommé 
colonel général des gardes nationales de la 
Martfnique. La colonie se divisa en deux par- 
tis , et la guerre dvile éxïlata. Les cotons les 
plus opposés à toute idée de réforme, trompés 
par leur passion, furent précisément ceux qui 
eurent recours aux moyens révolutionnaires en 
armant leurs esclaves. Dugommier, dont les 
principes républicains éteient connus, devhit le 
but de toutes leurs attaques. Après plusieurs 
combats dont les succès furent partagés, une ré- 
volte, conduite avec intelligence et audace par 
un nommé Béhagne , mit la vie du colonel gé- 
néral dans le plus grand danger, et l'insurrection 
faisant des progrès effrayants , il dut se retirer 
dans les forts Saint-Pierre et Saint-René. Avec 
quatre mille hommes, il y 5U)utint un siège de 
sept mois contre des forces décuples et malgré 
la famine , qui lui enleva la plus grande partie 
de ses soldats. En 1791 des commissaires en- 



voyés par le gonrenienifliittaiçaiiitaiait lé- 
tabHr un calme apparent dans la OQkmiey et Do- 
gODunier put se dérober à la veogeioce de tm 
ennemis en s'embarquant avec un de ses ilf 
pour la France (1792). Il ftit nommé député deb 
Martinique à la Convention nationale, où fl ékm 
énergiquement la voix en faveur dea ooioiiea; 
mais de plus graves questions préoccopaieot lea 
esprits : À sollicita alon du service, et oMiat ca 
1793 le grade de général de brig«le à l'armés 
d'Italie. Son premier combat Ait une vîeloiN^ 
emportée avec huit cents hommes sur six niUs 
Autrichiens et Piémontais. Ce succès lui valoAls 
grade de général de divisioD. Touloa avait élé 
livré aux étrangers , Anglais , Espagnols et Na- 
politains. Dugommier fut chargé de oootiiUMr Is 
siège conmienoé par Barras. La résistaiioe fiil 
savante et opiniâtre : la p^vévéranœ et la har- 
diesse du général républicain la domplèreiL 
Puissamment secondé par le chef de bataiUoa, 
commandant l'artillerie, Napoléon Bonaparte, 
Dugommier entra dans Toulon le 20 décembre 
1793. A la vue de la ville à moitié détruite, I 
essaya d*exciter dans le cceur des oonmûssaires 
délégués par la Convention quelques sentiments 
de pitié; mais il ne put rien obtenir, sinon cette 
réponse k qu'ils n'étaient pas venus senlemeni 
«pour vaincre, mais pour terrifier ». Les Ton* 
lonnais expièrent cruellement la trahison d'une 
partie d'entre eux. En 1794 Dugommier fut en- 
voyée l'armée des Pyrénées orientales, qui rs- 
culait devant les Espagnols et avait laissé 
prendre toutes les places de U frontière. Il em- 
ploya la mauvaise saison à la réorganisation de 
son armée , et au retour du beau tàrnps il reprit 
l'ofTensive. Son premier choc fut terrible. Le 30 
avril 1794, les Espagnols, tournés par le général 
Pérignon, furent mis en fuite, perdirent leur oom- 
mandant et deux cents pièces de canon. Dugom- 
mier, profitant de l'élan de ses soldate et de la 
stupeur de l'ennemi, reprit successivem^t le fort 
Saint-Elme, où il fut blessé grièvement, CoUioure, 
Port- Vendre, Bellegarde, et porta la guerre en 
Catalogne. U résolut déterminer la campagne par 
une action décisive : le 1 7 novembre il attaqua l'ar- 
mée espagnole , forte de 60,000 hommes et com- 
mandée par le général comte de La Union , à la 
Sierra Negra, près Figuièrcs. On se battit toute la 
journée; la nuit seule vint apporter quelque ré- 
pit à des hommes las de s'entre-égorger depuis 
six heures du matin ; mais dès la pointe du jour 
Dugommier recommença l'atteque sur tous les 
points. Les généraux Pérignon, Augereau, Dn- 
gua, Quesnel, Guillaume et Sauret se portaient 
courageusement en avant à la tetede leurs divi- 
sions, lorsqu'un obus lancé par les F^pagnols 
éclata sur la tète du général en chef français. 
Dugommier Ait renversé la tète fracassée. Deux 
de ses fils, qui se trouvaient à ses côtés, le rele- 
vèrent. Un reste de vie l'animait encore ; général 
pnident jusqu'à la mort , il dit à son état-major : 
« Faites en sorte de cacher ma mort à mes sol- 



98 



DUGOMMIER — DUGUAY-TROUIN 



M 



< dati, afin quils «cbèTent de remporter la m- 
> toire, senle coDflolation de mes derniers mo- 
• ments I » Parles ordres du Gonventionael Del- 
bRt, Pérignoo prit iroroédiateroent le comman- 
dement, et, secondant la yaleiir d'Augereau, ter- 
BioaroenTre de Dogommier. Les Espagnols, 
outre leor général en chef, La Union, et deux 
«très généraux, laissèrent 10,000 hommes sur 
le chaiiqp de bataille, 8,000 prisonniers , trente 
pièces de canon, deax drapeaux et tous leurs 
bigiges. Un décret de la Convention ordonna 
Aiicrire le nom de Dugommier sur les ma- 
nOIesda Panthéon. 

Dugonmiier avait dans sa pliysionomie de la 
àaoegnr et de la fermeté. Sa taille élevée et ses 
dtercox, blanchis avant TAge, inspiraient le res- 
pect n était intègre, valeureux, humain et l'i- 
Me de ses troupes. Avare de leur sang, il 8*ex- 
pottit lui-même avec la plus rare intrépidité; la 
Toii (Niblique l'avait salué du nom de Libéra- 
Uurdu midi. Napoléon s'est ainsi exprimé sur 
Dopmmier : «< Il avait toutes les qualités d'un 
vieQX militaire : extrêmement brave de sa per- 
Niiie, il aimait les braves, et eu était aimé : il 
ébit bon, quoique vif, très-actif, juste ; avait le 
coup d'oeil militaire , du sang-froid et de l'opi- 
■Ureté dans le combat. » A. de L. 

Moniteur univêTiel, an 1791, M; an 11,45, '7, 108; an 
IU,f,u.»;aD VI. 108; an VII, M7.- A. EKpritf Gibelin, 
ricMnt. roHfvJfM. Il, IIT. !<'. *- Thien Histoire de 
kU99iÊitUm/ronçtUM, V. - Uroarttne, Hittoire éêi 
(Hmàiaa, vu, llv. L, et vu, Ut. LVI. p. 94. 

* DU GOET ( Jtan et Robert ), libraires et 

inpriineurs finançais, nés à Rouen, au milieu du 

leûèine siècle, ik publièrent quelques facéties, 

fie les biblioroanes payent aujourd'hui au poids 

de l'or. Un exemplaire de l'une d'elles, pitoyable 

initafion de Rabelais , BringuBnarille4 , cok- 

^n germain de Fesse^Pinte^ 1544, in- 12, s'est 

aQugé à 720 fr. à l'une des ventes Nodier. On 

recherche aussi avec ardeur un autre ouvrage 

imprimé par ces deux frères : La Déduction 

4u somptueux ordre y plaisants spectacles 

et magnifiques ttiédtres dressés par les ci- 

to^ens de Rouent à la sacrée majesté du roi 

de France Henri second; 1551, in-4" : volume 

orné de bonnes gravures sur bms et de planches 

de mosiqne. J. et R. Du Gort avaient pour mar- 

4pie dem pécheurs tirant de l'eau leurs ûlets. 

G. B. 

I. FréM. De im Librairie et de l'hmpriw^erie d B9uen 
emx ffuiiMinM et Étisiéme iiicle*^ p. fcf. 

PCGUAST. Vo\f, Glast ( Du). 

BCGCAT-TEouiH (^René), amiral français, 
Bé à Saint-Malo, le 10 juin 1673, mort à Pa- 
ris, le 27 septembre 1736. Il était fils de Luc 
Trooin, sieur de La Bardinais, capitaine de 
eommerce et armateur, lequel, se conformant à 
l'usage suivi par la bourgeoisie de l'époque , lui 
donna le nom de Ou Gué (devenu ensuite Du- 
^ay), de cehii d'un village où René fut mis en 
nourrice, et où sa famille possédait une habita- 
tion. Diiguay-Trouin avait d'abord été destiné à 



l'état ecclésiastique. Pendant qu'il faisait 
premières études à Rennes , Il avait porté la 
soutane et avait été tonsuré; mais è Caen, où 
il alla ensuite faire sa philosophie, « il s'aban- 
N donna, comme lui-même l'a écrit plus tard, à 
« ses deux passions dominantes, Mars et Vénus », 
avec un éclat qui détermina le père à ne plus 
contrarier la vocation que son ftls avait pour la ma- 
rine. La carrière de Duguay-Trouin se divise en 
deux parties. Dans la première (novembre 1689- 
10 avril 1697 ), il fit la course sur des corsaires, 
armés soit par sa famille, soit par le gouverne- 
ment. Après avoir servi trois ans en sous-ordre, 
il devint capitaine, ^ pendant cinq années il 
y fit éprouver aux ennemis de la France des 
pertes si nombreuses que Louis XTV crut devoir 
l'admettre dans la marine de l'État avec le grade 
de capitaine de frégate. La seconde partie de la 
carrière de Duguay-Trouin, aussi active que la 
première, ne fut pas moins brillante. Tantôt à la 
tête de bêtiments armés pour le compte de par- 
ticuliers , tantôt commandant de vaisseaux de 
l'État, Il signala chacune de ses campagnes par 
des actions d'éclat dont la fNk|uence et le résultat 
déterminèrent sa nomination au grade de capi- 
taine de vaisseau (1706) et l'année suivante sa 
promotion dans l'ordre de Saint-Louis. Ce fut 
cette même année ( 1707) qu'avec une division 
de six vaisseaux armés par une société de né- 
gociants il combattit, à l'entrée de la Manche, 
une division de cinq vaisseaux anglais bien su- 
périeurs aux siens en matériel et en équipages. 
Le résultat de oe combat fut l'incendie du vais- 
seau anglais le Devonshire , la capture de trois 
autres et celle d'environ soixante des bâtiments 
qu'ils escortaient. Le Royal- Oak parvint seul à 
se sauver. A la nouvelle de cette brillante vic- 
toire, le roi accorda spontanément, sur sa cas- 
sette, à Duguay-Trouin une pension de mille li- 
vres, qui à la prière de ce dernier fut reportée 
sur son second, M. de Saint-Auban, officier 
pauvre et d'un grand mérite, lequel avait eu une 
cuisse emportée k l'abordage d'un des vaisseaux 
auglais , le Cumberlund. Environ trois ans pins 
tard, le roi , qui n'avait pas oublié la généreuse 
conduite de Duguay-Trouin, lui fit expé<lier des 
lettres de noblesse accompagnées d'une pension 
do deux mille livres. Mais de toutes les cam- 
pagnes de Duguay-Trouin , celle qui, par la har- 
diesse de l'entreprise, la vigueur de l'exécution 
et l'importance du résultat, Ait la plus glorieuse 
pour lui, ce fut l'attaque et la prise de Rio-Ja- 
neiro, en 1711. Avec dix-sept bâtiments de forces 
diverses , armés en moins de six semaines , il 
partit de La Rochelle le 9 juin, et parvenu le 
12 septembre à l'ouverture de la rade de Rio- 
Janeiro, il s'engagea immédiatement dans l'é- 
troit goulet qui en forme l'entrée , le fhmchit 
malgré le feu croisé des vaisseaux et des batte- 
ries, et mouilla hors de leur portée. La vigou- 
reuse défcnsfî qu'on lui opftosa h son débarque- 
ment l'obligea à un siège régulier, qni ne se 



W DUGUAY-TBOCm 

tecmîiu que le 3t uptembre, ptr la prise de la 
fUle, et dent jours après par celle de« Tort* e\' 
teneurs. Reconnaùunt toutefois l'imposHibilité 
de garder m conquête, ii traita de aa rançon, 
qui Tut réglée i 610,000 cnuades. Cette eipédi- 
tion, qui cauM au Portugal une perte de trente 
tniltionii, mit le Keau A la célébrité de Duttuay- 
Trouin. Il fut nomtné soecessivement chef d'i-s- 
cadre, membredu conseil des ladea, lieutenant 
général , et commandant de la marioe à Brest. 
Eu 1731 , Louis XV Tonlint rendre an pavilloa 
rrançaii la coosidéretirai qu'il avait perdue de- 
puis Il mort de Louii XIV, eooGa i Duguay- 
Tronin une escadre avec laquelle il parcourut 
les mers du LcTaot et les cdtes des pays barba- 
resques. Partout , par le pmtige de son nom 
ou par rem[doi de la Torte, il obtint la répa- 
nlion des dofbmages causés ta commerce fran- 
faii et ta assura la sécurité pour l'avenir. Lors- 
que la guerre éclata ea 1733 , entre la France 
et l'Autriche, il fut nommé au commandement 
de six TBJsseaai choisis par lui ainsi que leurs 
commandants. Mais la paix ayant rendu inutile 
cet armement. Il reiint à Paris, où il semble être 
resté jusqu'il sa mort. Corsaire, et obligé comme 
lel de faire la guerre suivant les usages de son 
temps, Duguay-Trouin tempéra du moins par 
•OD humanité, par son éloignemoit personnel de 
toute cupidité, de tonl trafic honteux, les maux 
inséparables de l'exercice de cette profession. 
A ce rare m^te il joignait une capadté d'ingé- 
nieur attestée par la coDstroctioa sur ses propres 
plans de [dusieurs des bttiments qu'il com- 
manda, notamment du vtisseanx L'Àugutle et 
LêJtuon, dans lesquels son expérience d'Iiomme 
de mer aul heureusemeal associer les leçons de 
ta pratique aux calculs de la théorie. Il avait 
composé des Hémoires , qui, communiqués an 
régent , tarent subrepticement copiés par de Vil- 
lepontan& et par lui publiés sous c« titre : 
ifAnoires de Duguay-Trouin (depnis 1SS9 
jnsqu'ï 1711), Amsterdam, Mortier, 1130 et 
1733, in-12. L'éditeur avait eu l'efTroaterie de 
dédier sa pnl)licatioD A Uuguay-Trouin, qui en 
fut aussi SDrpris qu'indigné. Ces Mémoires, tris- 
fautifs, contimnent des détails sur la jeunesse de 
l'auteur, A l'occasion desquels tecardinal de Fleury 
lui conseilla, lorsqu 11 rentra en possession de son 
iDanuscrit, de poster légèrenuiil lur les petits 
dtriglemenit de sa jeunesse. Ils ont été réim- 
primés par les soins de Godard de Beauchamp, 
uni de Duguay-Trouin, etde I' GardeJaiier, 
neveu de ce dernier, sous ce titre : Mimi^es de 
Duguay-Trouin (Pl.)j Paris et Amsterdam, 
1740, in-4°; Amsterdam, I74e, 174S, 17&0 , 
In-ll. Ces diverses éditions, dans lesquellex ne 
■e trouvent pas les détails qne le cardinal de 
Fleury avait conseillé d'éliminer, ont coatinné 
le récit de la vie du célèbre marin josqu'ï sa 
loort. La bibliothèque du dépûl général des car- 
ie* et plans de la marine pMsède une copte de 
CM MUnoiret s'arrMaatà I71&, eInaMémoJra 



— DU GUEBKIKH M 

(anssi manuscrit) iw lawiêdtM. Tnul», 
frire eadel de M. de La Barbmaii. 

La statue de Duguay-Trouin, en marbnaoÉ 
de Carrare, due au ciseau de M. Dupasquier, «e 
toit au Musée de VersaiOes, et son portrait en 
pied décore la salle dn conseil munidpi] de 
Saint-Malo. L'ancienne place d'Armes de celle 
villes pris «1 1819 le nom de Dugnay-Trooia, et 
l'on y a érigé sa italoe, exécutée par M. HoMi- 
netb. P. LnoT. 

OonoMMi liiMlli M irt DUfmf-Tnaùt (Mtf, 
Mrttoniui, par H. Caml. ~M<iui<m '* Omguar-TrmM. 
— UUt..dt DutuafTnml^ par H. de ta LHteDc. — 

Dosiié DB BAfiKOLs (FranfoK), adni- 
nistratenr français, né dans la prenttn pailla 
dn dix-septième sitale, mort en lUâ. D'abord 
intendant en Normandie, Dugué alla, en leae, 
remplir les mêmes fonctions dans les pravineM 
du Dauphiné, du Lyonnais, du Fom etdi 
Beaujolais. Résidant tour k tour k Lyon cl à 
Grenoble, il se lia avec Chorier, et lepmté^ 
contre les poursuites dont ce dernier fut l'elfet 
àl'occasiondes Dialogues sotadigutt deLo^M 
de SIgée. Dugué de Bagnols n'eat caono au- 
jourd'hui que par les cbanscHis de son gendre, le 
marquis de Conlanges, et par lacorre^ModuM» 
de MncdeSévigné. 

Ultra il Mmy, il steito». 

OU flCBUiKK (LouU), peintre francait, ma 
en ibbo, mort vers leio. Il se livra k la mûi- 
tore, genre dans lequel il excella. Outre tes 
nombreuses aquarelles dout il orna les livres 
d'heures, les bréviaires, et nne asseï (grande 
quantité de portraits snr vâla, exécutés i'tprtM 
les personnages les plus célèbres de ton temps, 
fl fit )ionr le duc de Guise un livre de prières^ 
dans lequel les dames de la cour étaient repré- 
sentées avec les attributs donnés aux saintes. 

DU GVKUdBK ( LouU ), fils aîné du précé- 
dent, né en 1814, mort le 16 janvier 1669. Élèvt 
de son pire, il fui l'un des fondateurs de l'Acadé- 
mie de Peinture, qui le nomma protosenr le 
S juîM ibàb (1). 

or crBKVlBK (i>i«rr«), fils aîné du précé- 
dent, acquit la réputation d'être le meillenr 
peintre sur éroail de son temps. Ses portraits se 
faisaient remarquer tout k la Tois par la ressem- 
blance , et un éclat de coloris que Pntitot seul 
atteignit après lui. 

DC erBHitiBii (F.), qu'on croit <lr« frtra 
du précédent , exerça la peinture à Paris vers 
1660. J. Frosoe grava en 1671 d'après lai le 
portrait k ml-corps d'un chirurgien touchant iln 
doigt la tète d'un enfant étendu sur ime table. 

Dr snsKKiBKfcouli), graveur, qui vivait 1 

lHHitlt (Ui. da Piimtrti] tl SLrcl (Alcl. aii(. 4ti 



DU GUÏRNEER 

t (in fUnic ilcmicr. , 

Oa idr M 1 £m /(WMirt, 10 feumedi 7 iilanclies 
pes In (EKvr«i de Spencer. A. StiruY. 
lfeM,Oltt,d(>/«Mlra. — fliiler. Zsle. I 

M SCBICLUf . Voy. GDEtCLin. i 

ftil, KO. étt fMUru. - Nifler, Loïc. | 

Hfimr (yoe^iMi-JiMeiiA), théologien el 
■ontirie ftangaU, nia HoDtbriMD (For»,, 
b • décentre 1M9, mort ï Paria, le ïS oc- i 
Un 1733. n comnMnça m études chez les Pè- 
M de rOntaiiTe de Honthriioo, el él<Hina ses 
Mitre» pw U fudlité de Mm intelligence et l'é- 
kite die M méiDoire. Il antl à peine douze ma 
Inqw l'Àtlrée de dlIrTé lui tomba eatre le« 
MBt; Q rttolut de compoier une biatoire da 

malheureax , lui dit-elle, al ' 

vm fiiiiri nn ni miiiTitn iininrr dm filmtn i^f , 

HM am reçtu. ■ L'enfant écouta cette répri- [ 

■■dcMn* munnorer, et jeta ton petit roman 

N ho. Dte Ion des études plus aérieuM» l'oc- 

tipènit oniqutneiil. Derenu memhre de la 

itfy*ptinn daiu laquelle il avait été éleré, il 

jittai* la philuiopbie i Trofea, et peu de 

l^i «prèa la Uiéologie à Paria. Il fut ordonné 

tmn ta moia de septembre IB77. Lel CoafA- 

riKHquIl fit pendant deux anarorenltrèfr^ii- 

w. JunaU aucun pruTesaeur de l'Oratoire n'a- 

nH rtnni li'na uq |ge anaù peu aTancé tant d'et- 

frit, de HToir, de lumières el de piété. Cinq ans 

ifrtt, le cartéiianiime et le jansénisme ayant été 

fntaltt de l'Onlirire, Do^ quitta celte con- 

fiff^oB, au mois de férrier ie8&, et se retira 

IbiuUei, auprtt d'Aniaold. Le dlnut de la 

WgiqDeBe loi étant pas faTonble, il revint en 

fnoce 4 1* An de la même année, et léeaX dans 

fefbs ptnde retraite an milieu de Paris. Le 

fiMbnt de Méiiars lui offriten ISDOunappar- 

harat ■<««« h maison; Duguet Tsccepla, et j 

icriainsqu'k la mort du prirent. Les dernières 

Mglu de Dogoet Curent troublées par les que- 

rdlea tliéologlquea du temps. Son opposition k 

h bulle VitigenUus et son attachement à la 

dodriM de Quesoel , aon siui , l'obligèrent de 

ffc— y i- souvent de demeure et même de pajs. 

On le ni tucceaaiTement en Hollande, à Troyes 

el k Paris, • oonaenrant partout et to«(joort, 

dit Mortri, le mteie esprtt de douceur et de 

mudéntion, la même tranquillité, la même aou- 

misMon aux ordres de la Providence, la même 

beuité de gteie et le même esprit de conseil. 

Ceux qui ont m l'avanloge de l'approcher ont 

qierça en lui tontes ces qualités sans ancune al- 

Unlîoa, jnsqu'aomoraentoti Dieu le retira de ce 

monde, par une DMirt douce et tranquille, et où 

sa piété , qui avait été toujours trèa-proronde , 

brilla d'un noniel éclat. > Comme écrivain, Dn- 

gnet tient t la fois de Nicole et de Fénelon ; U 

rappelle la solidité morale du premier et la vficf. 

pcnouiredu second; mais il n'i^Rala ni l'un ni 

Tantre. On loi reproche quelque aftectaboo dan» 

le stjle. Comme théolo^oi, il adopta les doc- 

iWDT. Btoca. etiiiit. — i. kt. 



— DU HALDE M 

trines sévèns de Port-Royal, mais il ne tomba 
dans aucun des excès justement reprocbéa au 
janséDiune. S'H approuva le livre de Qoeenel, 
Il blâma sévèrement les convulsinnoaires. Cette 
modération lui attira de* reproches et même 
des outrages de la part des violenta de *Mt 
parti; mais elle lui valut l'estime générale. Ses 
ouvrages sont trè»4)ombreu\ ; void tes titre* 
des prindpanx : If lire d'une Carmelitt à une 
prrtonne engagée dam Phérésie, avec leitno- 
Hfi de la 'fonvrriiOH de M'" la duchtixe 
d'York; Pari», IflM, in-Il : Dnft"el étaitcn- 
coreoratorien lorsqu'il composa cette lettre, qui 
fit dire k fiossuet : ■> Il y a bien de la théologie 
Boas la robe de cette religieuse » ; — Trailé (te 
la Prière publiqiieel de$ ilupositiont pour of- 
frir les tainls myitèrei; Paris, 1707, In-lS; — 
7raUfsurlesDevoiTSd'unÉviqueiCMa,nto, 
in-ll ; — Règles pour l'intelligence dn lainlfs 
ScTitura ; Paris, 171B, in-lS ; — RtfuladOH 
du syitème de NieoUfouehanI lagr&ee univer- 
Ulle; Paria, 1716, in-la; —Trailé des Sera- 
pulei ; Paris, 1717, In-»; — Lettre» tur di- 
vers sujeti de morale el de pM« ; Paris, I7IS, 
3 vol. in-lî; — Conduite iTune Dame thrf- 
tienne: P»ris, 17SS, in-n ; — J)iiier(oi«wi 
théologitjae et dogmatique sur les exorcisme* 
et autres cérémonies du bapUme; Trailé dog- 
matique de C Eucharistie; Bé/ulalion d'un 
écrit surCusurti Paris, I7S7, in-lï; — Ex- 
plication du myilère de fa Passion; Paris, 
171B, 2 vol. in-lî ; — Réflexions sur le mys- 
tère de la sépulture ou le tombeau de Jésui- 
CArtjt; Bmellee, 1731, S vol., m-li; — Ex- 
plication du livre de la Genèse; Paris, 1732, 
6 Tol. in-12 ; cet ouvrage flit composé sur la 
demandeetd'aprèslea conseils de Bollia; te pn- 
mier volume, qui avait pam séparément l'année 
précédente, sous le titre de : Commentaire sur 
touvrage des six jours, est le clieM'iPUïrede 
l'auteur. Son style flenri, qui n'est pas toiyours 
assez grave pour lee sujets de théologie et de 
morale, convient pariailement à un livre consa- 
créàdécrireleamerveillesdelacréalion;— Ex- 
plicaliondu livrede Sailf; Paris, 1732, 4 vol. 
ia.\2 j — Explication de plusieurs psaumes ; 
Paria, 1733, 4 vid. in-ll; — Explication des 
XXV prentiers chapitres d'lsaie;Pim, 173*, 
e vol. in-1! ; — Traité des Principes de la foi 
chrétienne ; Paris, 1736, 3 vol. in-lî ; — Ins- 
titution d'un Prince, ou traité da qualités, 
des vertus, des devoirs d'un souverain; 
Leyde, 17!9, 4ïol. in-i2; Londres, 1739, in-i"; 
d'après l'abbé Goujel, cet ouvrage Fut composé 
pour l'instnction du duc de Savoie, depuis roi 
de Sardaigne souB le nom de Cliaries-t^minanuel. 

ktti ■- andri, rEifritât M, DwiiM . n prérliâi la 
rurale tlirrt. Un lU ki omvrasii ,- PirU. 17U. ln.lt. 

i>v BAiLLAii. Voy. H^rLUN. 
Dc BALDB(^e(in-flnp/ii(e),f;éograplierran- 
çais, né à Parla, ' ' '' 



" février 1874, mort le 



99 



DU halde - nunAMEL 



100 



18 aoAt 1743. Il entra danft la Société de Jésus 
eu 170s. Ses sii|)érieurs loi confièrent le soin He 
ref ueinir« 4le meltro en ordre et de publier les 
If-ltres i^nriti's par les missionnaires jésuites en- 
^oyés flans k» pays étrangers, et surtout en 
Chine. Jl (ut aussi secrétaire du P. Tellier, con- 
fesseur du roi [jOuis XIY. «c Du Halde, dit Moréri, 
i'tait doux, affable, aimant le travail pour les de- 
vuirs de H>n état. » On a de lui : Lettres édi- 
fi on tes et curieuses écrites des missions 
rfnmgh'cs depuis te neuvième recueit jus- 
(IHVH vingt-sixième : ce recueil, fort intéres- 
sint, avait été commencé par Legobien (voy. ce 
nom); -- Description géographique , histo- 
rique, chronologique, politique et physiqUë 
(le Cempire de la Chine et de la Tartarie 
chinoise; Paris, 1735, 4 vol. grand in-fol. , avec 
ligures, et un atlas de 42 cartes, par «rAnvilte; 
La Haye, 1736, 4 vol. in-4" : cet ouvrage, très- 
important, est le premier qui ait fait connaître 
la Chine d'une manière un peu exacte; — 
Druidx Carnutensis de serenissimo prin- 
cipe Carnutensium duce Vaticinium; Pans, 
1703, in-4'; — tn l^'atalem ducis Britan- 
nix JHalogusGalUx et Hispanisc; Paris, 1704, 
in-4° ; — Midas, intermède en musique ; Paris, 
1704; — Augustissimo Ecclesix Galticanœ 
C7f ro; Paris, 1705, in-4"; traduction latine de 
la seconde instruction |)astoralc de Tévét^ie de 
Soissons; 1720, in-4". 

LenKli'UDufreinny, Méthode pour étudier VhlsihUr. — 
Moréri, Grand bict. historique. 

DVHAMBL (Jacques), |miHi9 dramatique 
français, vivait vers 1600. 11 étaH avcFcat <ln prir- 
lemeut de Normandie. Il ooiirposa une tragédie 
(avec des chœurs) à^Aconbar, ou la lognnté 
trahie, dont le sujet est tiré d'dn mauvais roinan 
intitulé : Amours de Pislton H de Fortunie , 
en leur voyage du Canada ; H ta dédia à Phi- 
lippe Desportes, abbi'î de Tyron et de llonfiorl. 
Cette tragédie parut à Paris, 158G« in-l2; et à 
Rouen, 1603 et lOfl, in-12. Duhamel mil en 
vers la Lucelle de Louis Le Jars ; Rouen, 1G07, 
in-12. Les frères Parfaiet lui attribuent latfagf^rlie 
de Sichem ravissettr; mais on ci oit que r-ette 
pièce est de François Perrirt, chanoine <i'Autini. 

\ji^ trtre^ P.irfaici . liittoire du TheOtte Ê-run^miè, 
f. m. — BibliothéqH» du ThMtr^. Françttii, l. I. 

DITHAMRL {Jean- Baptiste), astronome et 
physicien français, né en 162i, t^ Vire (5or- 
inandie ), mort le 6 aoAt 1706. U lit ses premières 
t'tudes à Caen , sa rhétorique et sa philosophie 
à Paris. A l'Age fie div-huit ans, il composa un 
petit traité, où il expliquait avec une ou deux 
ligures, et d'une manière fort simple, les trois 
livres des Spht^riques d« Théodose; il y ajouta 
une trigonométrie furt courte et fort claire, n dans 
le dessein de faciliter IVntrée de l'astronomie ». 
A l'Age de dix-neiff ans, il entra à l'Oratoire, 
et en sortit au bout de dix ans, pour être curé 
lift Neuilly-sur-Mame. Sans négliiier les devoirs 
de sfin état, il cultivait aviT btuiucoup de zèle 
|i i îîficiHis [ih><iqm'<. ■• La physique, dit Fon- 



fenelle, était alors oWittife M |ml rofaune 
démembré, «lotit Ic4 photlmM to Ms ^ f tine - 
ments si>rf(li<ht devenus des flodtefitMt^ presque 
indépendante. L'aslKilldtniey (S fftéeifeiqtfè J'Op- 
tique, la chimie, ctd., f^éllt des téOim à pift, 
qui n'avaient j>lus ricm de cWfffttlih tftec 0Rqtf*en 
appelait pliystnue, et les fffêdMiBs flMN* ta 
avalent détaché ictif physlolfl^e, Mille iidfffi Wl 
la trahissait. La phys((itf(<, «H^^^ ^ ll^oltil' 
lée , n'avait pins poùf ^n ^H9# qlle êts «fM» 
tionségalemâit éptll<»uS(<s et stéffM: M. 0Nhf 
mel entreprit 4è lui fendrtf ce ((u'oif lui If «N 
usurpé, «"eflii-à-dlfétliieiilfirtftéfli «uiitiaIsMiNfli 
utiles et agrtftbles. f)rotnrés à fcift! MÉaftiV r» 
timc ef le goât quViif Idl devait, i* \M éiif tiNM 
quMl publia dfttls ce bût àttlr«feilC vitefMnt ïm 
tentto(ipublldlie.L<*e4i^ffi«l AMoifle Bàrlinlfti, 
grand-àUffiôaler de l^tvhtk, )» ûMimà kmwM m 

du foi, eà\ I6.'i6. Kii l663 tM\9sûlA ^jnWMk fmtmm 
de Neuifly, et devtfif tfois im fiHi» t«M mm 
taire perpétuel de l' ACàd^if^ ftoy «H* dtfS AciMèclit 
qui venait «l'être tstnAé^ par tlÀbm. lie mff« iM 
ce ministre, Coltiéft de (JftHtty, ^^éxAfiBAfmmm 
pour lit paix (i'Aix-là-ChltpMW, l'y ffkeM ÊHH 
lui (1068). L'excellente MlftHé (f« fUlllfefM M 
renciait Irès-proprc â fédlfler de* |ilèêlïs ffifllff- 
matiques. n Après la t^tx <l\Alt-la'tlMfMfll« ^ (tH 
Fontenel/e, M. de Cfolsst Miff mUMMèur «» 
Angleterre, et M. tfdliâffièi l'jf ÊéÔtm^Éffm. il M 
ce voyage en |Aiik)soptiê. Sa pHncfpdttf ètlHotflé 
fut de vqirioasavanfft, suHoiit Httu^tN! A. ^Ip, 
qui lui ouvrit tous les trésors dé la phyéfqM ét^ 
périmentale. De là il passa eK tfolhtndi! A¥êb M 
même esprit , et il rapporta clé <^ft diKf 1 10}«^ 
*le<i rielusses dont il a ehfhifte 6rflé sdS INffM. * 
i:n 1697 se^ Jnfinnités l^oblIgArefif h quitter W 
place de secrétaire de l'Académie (t(f« Mtàm, «t 
il fit désigner Kontcnelte pouf (^ éhipidi. « ^hf 
veMi il nn si grand ^ , âjoulé son fitfte<*^(nf, 
et ayant acquis plus oue personne le MîÂi de Hft 
re^toser glorieusement, mais inca'rtfblerfeNi? ffA 
faire , il vouhit eontitiuer «te metfr<!i<A tiftfn thk- 
f«)ire française de TAcadcinie ; et II âVait dffi fjtft 
cet honneur à une préface généflSiltf qtil rrfitrrfflf A 
la tête. Mais mim il inounit, d'ilhc fAO'ft dcMttcn 
paisible^ et par la seule nécessité i^. hidlinr.... Ch 
Ktérieur très-simple, coiitîniië lo mmicf bic^(ra- 
plie, et qu'on ne pouvait jamais fioUbçoifrtèf d*étfe 
eomposé, annonçait \ès M^tiM m de^Aftâ, et 
trahissait l'envie qu'il avait dé les (MclHf . On 
voyait aisémeitt f)ue son htfmllitéétoit fton (lari lAi 
discours* mais un sehf imetît fdffdé stir M science 
m^n>o > et sa clianfé agissait ii^ soateftf pcMr 
n'avoir pas «pielquefôis, nilrf^fé {6}ïiÊ^ iiei (rfftMi- 
lfi>09, !«' (k'plaisir <l'(4rc (léooifVerto. 1^ <f6slr 
^•nôra! d'être utild aux h{\{ft& était si côrtiiu en 
lui, que ks t«''moignaf&e< fAVofahtês f^*\i réftifail 
en piTdflienl une partie «la nofds qiiMis dêvartMi 
avuir par eux-mêmes.... lllïfipeftdaAttorftl! M tie 
dans une extrême considération âupfè^d^flos f(tk% 
<;rnn N prélats. Cepeil«Iant, il n'ajjftfi^'s pfiS!!(dA 
que <letr»;s-f)elits bénéfices, ce qui scfl encore 



101 



DUHAMKT, 



102 



i peindre son caractère ; et pour detnier trait , il 
n'en a point possédé dont il ne se soit dépouillé 
a kveét de ijuetqn'titi. » On a dé lui : Astro- 
tmiaphysicn; Pari», 1659, In-4*;— De He- 
hsiUs et hasilihus, per diatogos ; Paris, 16ô9, 
M^ « Ces debx traités , dit Fontenelie , sont 
èti dialogues doht les persotlllagcs sont Théo- 
fkUe, pinà lélatedr (ték ataclens, Ménandrc, car- 
tfsieil pisslonné, Sïmplicïus^ philosophe indif- 
fntfit entre tous les partis , qui le plus souvent 
Hriie de les accorder tous, et qui hors de là 
ateo droity par soti caractère, de prendre dans 
ctanm ce qdll j a de meilleur. Ce Simplicius ou 
t. Duhamel, c'eât le tnèmc homme... On lui 
refitoclia d*aToir été peu HeiVorable au grand 
Dfscartn, si digne du respect de tous les 
philosophes, même de ceux qui ne le suivent 
pas. lEn effk, théophile le traite quelque- 
fbbUsex mal. M. l)uhamel répondit que c*é- 
tiit Théophile ëhteté de Tantiquité , incapable 
«leBoètek' aucun moderne, et que Jamais Sim- 
pHdns n*ett avait inal {mrlé. Il disait vrai; 
rtpeodaiit fc'était an fond S)mt>licius qui Tai- 
fiit parier théophile; » — Dp Comensu Mntix 
fl «ou* PhitaanpMx ; Paris, 1063, in-4" ; Ox- 
Ibtf), iMS; ttbttt^rdam, 1G75. » C'est une pliy- 
di)be générale, dit Fontenelie, ou un traité dés 
pmnietft tiridcipes. Ce que le titre promet est 
pldhefiteflt exécuté, et Pei^pHt de conciliation 



Momi^ie dans cet ouvrage. Il commence par la 
ssblittiê et tiëtt ititelligible métaptiysiquc des pla- 
tonidetis sur les Idéà, sur les nombres, sur les 
Ibrlnes arcliéljr|)es ; et quoique M. I>Uhamel en 
nMlafssé PobsiniHtë , il ne |)eut leur refuser une 
placé danii c^ espèce dVtats généraux de la 
j)hilosophie. 11 traite avec ta même Indulgence la 
/»rira/loM principe, VédUcCion des formes 
hibstafilleiieitf et quelques autres idées scolas- 
tiqUes; mais (juànd il est enfin arrive aux prln- 
dpeâ qui se peuVcnt entendre, c est-à-dirc ou 
2ti\ lois dit mouvement, ou aux principes moins 
<'ïTipl(>s établis par les chimistes, otl sent que, 
innl}2ré l>hvle d'accorder tout, il laisse naturcl- 
ffinrnt |ieii(îllcr la balance de ce c^té-Ià. On s*a- 
pcrtoit méfrié qhe co n'est qu'il regret qu'il 
«"ntrv: dans les questions gétaéraleft, d'ui) l'on 
ne tf^mporte que des mots, qui n'ont point 
d*aiitre mérité que d*aVoir longtemps passé pour 
des chospé. Son inclination et son savoir 1» 
rappelledt toujours assez prumptement à la phi- 
losophie expérimentale , et surtout à ta chimie, 
podr laquelle il parait avoir eu un goût particu- 
Bef ; — Reginm christianissimx Jura in ducâ- 
tum Srabantix et alios ditionis Mspanicœ 
prineipHUuM ; Paris, 1667, in- 12. Duiiamel ne 
Rt qae mettre en latin l'ouvrage publié par le 
fl^veniempnt firançais pour soutenir les droits 
de la relrte Marie-Thérèse sur le Rrabant , sur 
5amur, et sur quelques autres principautés dos 
Pays-Bas espagnols;— Dhxertatinn contre leji 
privilèges de Vabbaye dt^^iinf-Gcrinniu-des- 
Prés; Paria, 1668 : botte dissertation, composée 



h la demande de Péréflxe,archevéqtierléP.iWs, 
est le seul ouvrage que Duhamel ait écrit en finan- 
çais ; — DeCorporum Àffectionibus, cum ma- 
nifestlSf tum œcuttis, libri dm; Parift, 1670, 
\n-ii ;— pe Mente hufhmia ; Parié, 1673, 
in-lîl;— ih'Corpore ahimato, libri quatuor; 
Paris 167.1, ih-i2; — Philnsophirt Vetns et. 
ni)vô, fid usUm schoLr àccotnmoddta ; Paris , 
ic78,4 toi. lH-12. C'est, comme Ictitrci'inditfue, 
une phtlôsophlé à l'usage des collé<tcs. Elle (\it 
composée par l'ordre dnCdllierl. « C'»*st, dll Pon- 
tpneile, un assoml)la^e .lilssl ludicleuk et ailssi 
heureux qu'il puisse être des Idées aucienncit et 
des nouvelles , de la philosophie des lâoh et 
de cHle des choses, de l'érâlé et de l'acadé- 
mie. J^out en parler encore tilus JUAté , l'école 
y est ménagée, mMs IVadéthle y domine. 
M. Duliamel y a répandu font be qu'il avait 
puisé dans les cotll)^rehCès Hôarféralquëii, expé- 
riences , découvertes , raltonnethents , conjec- 
tures. Le succM dp l'oinTagê a été grahd ; les 
nouveaux systèmes, déguisés en quelque sorte , 
ou alliés avec les anciens, se Sont introduits plus 
fiicilemeht chet lettre onncmis, et peut-être Iw 
vrai y a-t-tl eU moins d'opptfMttOn h essuyer 
parce qu'il a ett le secours de quelques erreurs ; u 
— liieMogla .ipecufafioii et pt-acficn , jujrfn 
SS. Patrttm dogmatn pef-tractata ; Paris, 
lf)9t, in-»*; —Tfieologiit: CleHcorHmseniina- 
rils accommodntœ Snmmariutti; Paris, 1694, 
\n-i'i; — tnstitufiones fttWic*, SM Scrip- 
tune Sacrer, pivlegmnenn , ktfia ûum se- 
lectis annotntïonlbfii iA Ptnttit^Hchnmy sine 
^ejr/M; Paris, 1698, Ih-H; — Regix Scientin- 
rmi Àctidemiœ ffiitorîa; Parifc, 189a, IM* ; — 
fn Piatmos Cbmmentûrii, cHm re±ftt; Paris, 
1701, ln-12; — /rt Libris Satomonis et Ecclc- 
siasflcitm Annotations, ciim îvMU; Paris, 
1703, ih-12; — BïbUn sacra Vnlgatx rài- 
tionis linrt citfn selcctis ex optiihis qttibitsque 
inferpretlbns notix , ptbtcgomenis , wot'l.«r ta- 
butis chronotogicis rt geographicis,^.; Paris , 
1706, In-fol. 

Fontenelie. Êloçes des JtadiémMpnii, 1. 1. - Nim^rdii, 
.Vfmoirtf pour têrvir à r^M. rfnt hom. iHn»., t. |. 

DUHAMKL ( Chftrl^'fMitis Raroov- ), Htténi- 
teur français, né à MctÉ, en 1699, moH à ^.incy, en 
1759. Il exerça la profession d'avocat au pitrli*- 
mentdt* Meti. On h de lui : Traité sHv tri mn- 
nière de lire les dutenrs avec vfilïté; Pnris, 
1747-1751, atol. in-1?. On peut consulter sur 
cet ouvrage : Fréroh, Lettres sur qiirfqucs 
écrits de ce temps, t. V, p. 217-231 ; Dp. La 
Porte , Observations sur la Littérature mo- 
derne, t. VI, p. 2322-14. On a encore do 
Duhamel : ÙisSertaHon snr tn manière dlmi- 
ter lesaufe^irs e.tcellrnts; Ffaney, 1753, In-i". 

R^^^n, BingrnpMe de ta Motettr. 

nvnxH^L(Dnminiqne'Mcolas-nyacinthr- 
Kouis lUîtDOU-), biographe rranç«ii8, (Ils dUpr.-- 
cédcnt, né à Mett, en 1734, mort dans la iiiriiu; 
ville, le 25 août 1811. h îl n'entra que tard dans 

4. 



lo;] 



DUHAMKL 



104 



la carrière des lettres, dit M. Bé^, et publia des 
ouvrages peu étendus, mais qui ont suffi pour lui 
donner une belle réputation dans sa province. 
Nommé en 1778 membre titulaire de l'Académie 
royale de Metz, il lut à cette société savante 
différents mémoires , fort goûtés , devint ensuite 
biblioUiécaire de la ville , et géra cet emploi jus- 
qu'k sa mort. » On a de Duhamel quelques éloges 
historiques, lus dans les séances publiques de PA- 
cadémie; savoir : Éloge historique de Jean- 
Baptiste BécoBur; Metz, 1778, in-12; ~ Éloge 
du maréchal Abraham Fabert ; Meiif 1779, 
in-12 ; — Mémoire historique sur M. Lançon, 
maître échevin de Mett ; Metz, 1779, in-12. 

Rëffin, Biographie de la Moselle, 

DUHAMBL (Robert- Joseph) f controversiste 
français, né à LUle , en 1700, mort en 1769. On 
a de lui : Avis aux personnes chargées de Vins- 
truction de la Jeunesse dans le diocèse de 
Sens, touchant Vusage du Nouveau Caté- 
chisme; 1732, in-4'»; — V Auteur malgré lui 
à V Auteur volontaire; 1747, in-12; — Lettre 
d'un Docteur à un Philosophe sur les explica- 
tions de M. de BxiSfon ; Strasbourg, 1761, in-12 ; 
— Lettres flamandes, ou histoire des varia- 
tions et contradictions de la prétendue reli- 
gion naturelle; Lille, 1752, 2 vol. in-12; -^ 
Projet dHnstruction pastorale; 1762, in-12; 
-— La Vérité catholique sur le mystère du Dieu 
incarné; 1756» in-12 ; ^ Z^es Droits de la Cha- 
rité vengés; 1759, in-12 ; — Dissertation sur 
V autorité du Saint-Siège ; 1779, in-12 ; ouvrage 
posthume, publié par Tavocat Manltrot. 

Qaérard. La France littéraire. 

DUHAMEL (Jean- Pierre-François Gdillot-), 
métallurgiste français, né à Nicorps, près de Cou- 
tances, le 31 août 1730, mort le 19 février 1816. 
Apres avoir fait des études assez incomplètes, et 
être resté quelque temps chez un procureur, il 
prit une première teinture des sciences exactes 
auprès de son oncle, ingénieur distingué, qui s'é- 
tait fait capucin. Il se rendit ensuite à Paris, et 
fut reçu élève de l'École des Ponts et Chaussées, 
que M. de Trudaine venait de créer. Les progrès 
(ie Duhamel le signalèrent à Tattention du fonda- 
teur de l*École, qui l'envoya, avec M. de Jars, 
étudier l'art des mines dans le Harz, en Saxe, en 
Autriche et en Hongrie. « Cet art, né en Alle- 
magne, dans le moyen âge, dit Cuvier, y était de- 
meuré à peu près concentré dans les mains des 
hommes du métier. A peine quelques traités de 
métallurgie ou de docimastique, fondés sur une 
chimie grossière, commençaient-ils à se répandre 
en France dans des traductions imparfaites. Ce 
n'était que sur les lieux mêmes , de la bouche de 
ces ouvriers, et à la vue de leurs travaux, que 
l'on pouvait acquérir des notions sur les terrains 
qui recèlent les mines , sur les lois de leurs gi- 
sements , sur les moyens les pins sûrs de les at- 
taquer, de les suivre et d'en purifier les produits. 
Mais si les ouvriers seuls possédaient tant de 
secret» , il fallait que ceux qui auraient à les leur 



arracher fussent plus que des ooTrien; des es- 
prits très-édairés pouvaient seuls raMembler eft 
corps de doctrine cette foule de faits éparSyd«it 
ceux qui les connaissaient étaient bien éloigméft 
d'embrasser l'ensemble et soupçonnaient même 
à peine les rapports. » Pour se prépansr à ùt 
voyage scientifique , Jars et Duhamel visitèrent » 
de 1754 à 1756 , les mines du Forez, des Vosges 
et des Pyrénées. En 1757 ils partirent pour FAI- 
lemagne. On peut juger de l'application qa*ils 
mirent à leurs recherches par le recueil des Koffo- 
ges métallurgiques, qui porte le nom de Jars» 
mais qui est en grande partie le résultat des tra- 
vaux communs des deux jeunes savants. Duha- 
mel, que sa modestie et sa réserve distinguaient 
avantageusement du commun des voyageurs. Ait 
très-recherché à l'étranger. Le gouvernenieni 
autrichien aurait voulu se l'attacher ; Duhamel 
refusa, et revint en France. Les changements 
survenus dans l'administration des finances te 
privèrent de la récompense à laquelle il avail 
droit, et pour vivre il entra en 1764 au service 
d'un riche propriétaire , comme directeur d*«Be 
grande fonderie. Sous son habile direction, les 
frais de cet établissement diminuèrent de moitié 
le produit doubla ; un art nouveau s'introdoiol 
en France. « Dès 1767, dit Cuvier, on y fabri- 
quait de l'acier si parfait, que des Anglais l'ache- 
taient pour le revendre comme acier cémenté lo- 
glais , tant ils craignaient de perdre leur réps- 
tation exclusive, et l'on en fabriquait plus de trois 
cents milliers par an. Longtemps depuis on i 
prétendu avoir importé en France cette fabrica- 
tion , et l'on a demandé pour cela de grandes 
récompenses. M. Duhamel avait agi avec plosde 
désintéressement Dès 1777 il avait publié soi 
procédé : dans cette occasion , il ijouta, comme 
toujours, la modestie au désintéressement, et ne 
prit pas même la peine de réclamer son droit 
de priorité. » Yn 1776 Duhamel fut Domroé 
commissaire du conseil pour l'inspection des 
forges et fourneaux. £n cette qualité, il apporta 
dans l'art 4es mines de grands perfectionnements, 
surtout en ce qui concerne la liquation de l'ar- 
gent, c'est-à-dire l'art de séparer ce métal du 
cuivre par le moyen du plomb. En 1783 il ima- 
gina un instrument propre à mieux suivre la di- 
rection des filons et à fixer les points où ils se 
croisent enti*c eux. Il donna un moyen de tirer 
parti des galènes les plus pauvres. H enseigna 
à traiter sans perte les mines riches en fer, en y 
ajoutant, dans des proportions convenables, des 
terres propres à y produire un laitier suffisant » 
et à en empêcher ainsi la combustion. Il montra 
que l'on peut encore tirer beaucoup de parti de 
la plupart des scories de plomb , et indiqua les 
moyens les plus sûrs de retirer l'or et l'argent 
des cendres des orfèvres. Ces travaux lui valu- 
rent une place à l'Académie (1796) et une chaire 
d'exploitation et de métallurgie à l'École des Mines 
établie à Paris par Calonne. La révolution le priva 
pour un moment de ses places ; mais .^près le 



Itt 



DUHAMEL 



166 



9 thennidor fl rederint membre'de llnstitut , et 
ODiili ivec M8 fooctionft de profeftseur le titre 
d'ktfpectear général des mines. La yieillesse et 
év iafinnités le foroèient de quitter sa chaire. 
« Le reste de sa vie, dit Coyier, se passa dans le 
eilmede l'homme de bien, au milieu d'une fa- 
niDe qui le chérissait. Les douleurs de la goutte 
«bIk altérèrent quelquefois sa tranquiUitè'et lui 
cMHâ«nt le plus grand de ses chagrins, en Tem- 
pldnnt de Tenir aussi exactement entendre ses 
Mfrères à l'Académie, car il y était aussi assidu 
fK taciturne. » Duhamel a publié de nombreux 
■énoires dans le Recueil de f Académie des 
SkHces; il a ansai participé à la rédaction du 
JmnuU des Mines et an Dictionnaire métal- 
krfugueàe V Encyclopédie méthodique. Son 
«nage le plus important est intitulé : Géomé- 
trie souterraine élémentaire, théorique et 
pratique , où Von traite des filons ou veines 
wiMératogiques et de leur disposition dans le 
teiâde la terre; Puis, 1788, in-4^ Voici sur 
cet oQTrage le jugement de Cuvier : » La géomé- 
trie flooterraine reconnaît la direction des filons 
ven les points cardinaux , et leur incliDaisou à 
rboriion ; elle &te les trois dimensions des tra- 
vaox ; elle en suit et en constate les progrès par 
des images daires et distinctes.'Ses moyens sont 
kk qoiis pouvaient être dans ces cavités étroites 
où la vue ne s'étend qu'à quelques pieds, et où 
h lumière du jour ne pénètre point : quelques 
hmpes, une boossole, et un instrument à me- 
surer llnclinaison, doivent lui suffire. Elle ne 
peut pas • comme la géodésie ordinaire , lier ses 
«pétitions avec celles de l'astronomie , ni établir 
de grands triangles pour raccorder ses petites 
oreors. Ulni faotdonc des pratiques spéciales, 
qd suppléent par leur exactitude de détail à ces 
grands moyens de rectification; et ces pratiques 
doivent être telles que des hommes de la classe 
de ceox qni passent leur triste vie dans ces pro- 
Ibodenrs paissent les saisir et les exécuter avec 
une justesse suffisante. Ce sont elles que M. Du- 
hamel enseigne dans son livre. Ce n'est point un 
ouvrage d'une géométrie élevée, ni qui ait eu la 
prétenticn d'oflrir de nouvelles vérités mathé- 
matiques; c'est un traité purement pratique, 
une sorte d'arpentage d'un genre à part, mais 
êoat l'art des mines ne pouvait se passer, et que 
chaque mineur aurait été obligé de se faire à lui- 
même, si Tauteur ne lui en eût épargné la peine. 
Cet ouvrage est aujourd'hui le manuel de tous 
omx qui pratiquent l'art des mines en France ; 
et comme si la lumière des sciences perfection- 
nées eût dû retourner vers le foyer d'où elle 
était partie, il a été traduit en allemand, et est 
fort répandu parmi les mineure de ce pays. » 
On a encore de Duhamel : Dictionnaire por- 
tatif Français-Allemand, contenant les mots 
techniques relatifs à Vart d'exploiter les mi- 
nes; Paris, l800,in•8^ 

CoTlcr, Êloçêt hUioriques, t. III. 

DmuMBL DU MORGBAU ( Henfi-louis ), 



célèbre botaniste et agronome français, ne à 
Paris, en t700, mort dans la même ville, le 
23 août 1782. Duhamel, placé au collège d'Har- 
court, fit peu de progrès ; cependant, il y prit 
le goût des sciences naturelles , et voyant qu'elles 
s'enseignaient mal au collège, il résolut de refaire 
cette partie de son éducation. Se logeant près du 
Jardin des Plantes, il suivit les leçons de Dufliy 
et de Bernard de Jussieu. Comme il était riche, 
fl put cultiver aisément ses deux sciences favo- 
rites, la botanique et l'arboriculture, soit à Paris» 
soit dans sa terre du Gàtinais. Sa vie n'ofire 
d'autres incidents que la publication de ses nom- 
breux et savants ouvrages, n était inspecteur de 
la maride , membre de rAcadémic des Sciences 
de Paris, de la Société royale de Londres et de 
beaucoup d'autves académies étrangères. Il con- 
sacra toute sa vie à étendre et à perfectionner les 
connaissances relatives à l'agriculture, au com- 
merce, à la marine, aux arts mécaniques. 11 fit un 
grand nombre d'observations nouvelles. Prodi- 
gue de sa science, Duhamel se fadsait un devoir de 
répondre à tous ceux qui avaient recoure à ses lu- 
mières. Sa modestie égalait son savoir. Voici à ce 
sujet deux anecdotes que nous empruntons à Con- 
dorcet : Un jeune officier de marine, chercluiQt 
peut-être à l'embarrasser, lui fit un jour une ques- 
tion « Je n'en sais rien » (bt dans cette circons- 
tance comme dans bien d'autres la réponse du 
philosophe : « A quoi sert donc d'être de l'Acadé- 
mie ? » dit le jeune homme. Un instant après, 
interrogé lui-même , il se perdait dans des ré- 
ponses vagues qui décelaient son ignorance : 
x Monsieur, lui dit alora Duhamel, vous voyez 
à quoi il sert d'être de l'Académie : c'est à ne 
parler que de ce qu'on sait. » Pendant son séjour 
à Toulon en qualité d'inspecteur de la marine, 
Duhamel proposa quelques innovations, qu'il 
croyait utiles; elles furent rejetées par tous ceux 
qu'il consulta, et Duhamel sentit que le moment 
de les établir n'était pas venu. Peu de temps 
après, de Maurepas lui demanda son avis, sur 
un mémoire envoyé de Toulon, où un de ceux 
qui avaient combattu Duhamel présentait les 
mêmes projets, mais comme s'ils eussent été son 
ouvrage : « Monseigneur, dit Duhamel au mi- 
nistre, il faut faire exécuter ce qu'on vous pro- 
pose; mais laissons-en l'honneur à l'auteur du 
mémoire ; pourvu que le bien se fasse, il im- 
porte peu qu'un autre ou moi ayons la gloire. » 
On a de Duhamel : Traité de la Fabrique des 
Manœuvres , ou Vart de la corderie perfec- 
tionnée; Paris, 1747, in-4* ; seconde édition, avec 
on supplément, Paris, 1769, 2 parties en un 
vol. in-4*; — Traité de la Culture des Terres 
suivant les principes de M. Tulle; Paris, 
1750-1762, 6 vol. in-12; — Éléments de V Ar- 
chitecture Navale, ou traité pratique de la 
construction des vaisseaux; Paris, 1752, 
in-4<*; — Avis pour le transport par merdes 
arbres, des plantes ; Paris, 1753, in-12; — 
Traité de la Conservation des Grains, et en 



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. - ; . li.:,.r, auUi fâLfùn» p#C -if :c i.j .-- 

.■-, .^.«cB! ic^ir fU»Li ictÎA |^r.rri.f..^ L'd..- 

! j; I ri: \fM: ia»- Je «un ucieu^ :à Lu(t.ri*- 
(la.'ar'r •!« fvariLtfiufl. Cia doit rc^etter «^u.! 
ii'ai p4« ciupte L bouieneUlur^ de Lii.air, 
dont le .S/>^i-<ci i*iaaêarum «lait paru u'cui 
jiii^ SkU[*hik\èai; riMJ» ptut-rtre I)uiu:i.cl zi •.■- 
tiiit-ii }hu iu^ci cU»ftiti(al£Qr fniLr L-u:u\tZùn !:c 
|i.' ijierili; Irajiiicadîiiil de c« Utjriiicr uiivri^v; 
— Jji- la PIt'jàijue *fc* 4<'£"'ei; iTôs, î! ^ol. 
ili-^ : c'cat le diL-t-d u-uu*: diî Duh^iriici; î; \ 
a l'iiiii tout C'A iju'd^airiit dit â^c!:iî lui âur 
(>«iU: iiiàtiert: Uîd|ilii^i, (^rcW, il aie* cl Ëoo- 
fict, jiiiui qui; Ma obi<^:r«dlioiia et ses» rrniar- 
inàf.i iiarlicuiierea. l.e ^raad iiierit«de cet ou- 
«rass<: Lifuiste daiia lie» dfctaîU coiiCeniaiit id 
f>ii.^u!fc, ï'àiiSiiuu.i; i:t la ph) biologie des pldL- 

Il fit /.I ('(//iure; Paris, i76û, ia-i^ : moina 
r> niur'.;uaiii*- au {Miiijl de lut: de ia .-«cieDU; qu»j 
Il ).,i'< •rjfi'iil , (•: traiti- <-il peiit-étre d'une uU- 
lii«r praliqui: pin» :.raiide riic^irei c'eàt une 
lliiii': d oi»5 •jvatioii» <:t d<: préceptes ]UAt<:^ rt 

^ip.i' -iUKK. 11 iatit t'fi liirt: autant des dvux 
tr'iit |iul;jii.4 (|Uiii|ij<.'.- Jiiiei:> apie» sui le 
ir*r<.. : r.uj>:l .ou-» fi'!i tjtrea : //<; i fîjcpioitatton 
fif.« ÉM/'i, 'lU moijf.u dt Urtt parti des iaillu^ 
dtii. Jutayti», tl kaaiis Julayeè ; Pari», 17G4, 
'/ \iA. iu-i('; Ou Tt'j/iïportf de la Couser- 
taiifiH 4.i liy la korce d*;* hou; Pari», 17G7, 
in ( : ^ .iSoycu-* de coiucritr la santé aux 
«'ffaiiM'jf'.:^ diA xamhvaux; Pari», 17âîf, in- 12; 
Llciuinli de iWjrtculUire ; Paris, 1762, 
2 \h\. iui'ji't Ualùire d'un inavctc qui dé- 
vhn' Iv.y (ffunu de l AnguuinoU; Paria, 1762, 
ifi-t'i; — 'ItiiUe dt la Uaraiice et de ha cul- 
inif i Paii^, i7ii.f, iii-ft ' ; TioUe des Arbres 
frailitis ; Pdiis, iTiiH, .{ \i«l. {^laiid iu-4', urues ' 
df; (irev d«^ »ï* ki\ « l'iit- |ddli< lus i il tailli'-duUCC, j 
d••••^ifll:<^<l *'X •;.\asw. dapic.i nalurc, |»ar les | 
iiicilkui.. arli<»ti^s ; L\ui du iharùonmer ; 
Pan», l7r>o, m lui. ; - L'Art di's Ancres pur 
M. dt'. liéuiimur au ce des utiles cl dca addi' 
tions; Parii», i.<m, iu loi.; -- L\4rt de VÈpin- 
giter jH/r M. de Htauiuur, avec des addi- 
iiitn» ; ï'un^i, l7iil, in-l'oi.; — l\irt du Cirier; 
Parib, t7b2, iii-lol. , h' Art du Car lier; Pâ- 
ti-. (702, in fui.; ^ LArt défaire des finclu- 



— .1 KKM 108 

f».f-#. ?*■>. L'f.i, a^:i : — Lm: tiu Tudier 
ei -J^ :r.,'-^::-' ; >i.-.*. '.T'io. in-tol. ; — L\Art 
dé fc'fki' .•». <■-.."•'•: Pih». I"W. in-fol.; — i 
L'Arr'I^ />':; -';>ir--:-t j.iB-foL; - L'Art 
du C?'- : -f L - . PiTî, : "f î. Î2-fol. : — VArt de 
J<ibr\i\.tr ..'J :z;. s f:-:'. ^c Turçme; Pi- 
ns. :"'>;. ia-f:'.. -. — Z" 4r- fr' frij«' ou rf« ra- 
ttner Iti t:::*-? .' . ::'.^;Piri*, 1766, in-fol.; 

— £.1'? :a V'--. :"; Pins, 1767, in-fol.; 

— L'Ar: li 'i.-. .n ;- .-;.' U/^r; Piris, 1769, 
in-io>;. ; — Zjr: k .*;r-'îiifr; Paris, 1771, 
iû-fo;. ■ — L'Ar- '- fr.n FAmiion; Paris, 
ir:>. in-fv..; — r--*:: jtnf al des Pèches 
m^rirtmés, -i-.< -». «r :-j, f f -iw tfangs; Paris, 
i'6i-i7^2, j T'.-I. ia-f'.l. : —un «tad'] nombre 
de îLrr.'U'jî^rs jui.> iT hi^'^r.l Je r Académie des 
Sciences, do i7î* a :"$:. 

/ifr<»'aim. — CuTVîr. Uisl. Um iSe^nà MJfur.. L V. 

DCH A x Chirlis-GilUs , littérateur Ira d- 

çais, ne à Jaodun Cbirap^se \ le U niar» 

iCSi, liïort a B«?rlin, le 3 Un^ier 1746. Conduit 

en l»a> ijçe a Berlin, oj son f^n? s'était retiit? 

p-jiir ••l'ieeser lib^0Il^.^t là relijion prottstante, 

il ï'T^it •^•'Ique ter:ii'^ dazs l'année prusienne, 

dr:vinl ;.rrCrptour du prince r\:»yal de Prus.^ ^de- 

pm- KredèriL LI , et {«arta^ea la disgrftce dont le 

jeun^ prince fut Tubjet de la part de son père. 

A Ta^ eneiui'nt de Frédéric, il fut nommé oon- 

»éiller pri\e aux alTaîrvs eirangèrcs. Dnlian 

fôisoii parÛT^ de l'Acaleiuie de Berlin. Il a laissé 

e;i liwnuàcrit des EsSiUs de Littérature et 

ulS^itwrv. 

i .~.rj. L:-Çf (le lfu*>an, iim Ii .Voure/I^ BiUiotk. 
C-.r ..j.iique, t. v. i» pari — frcJéne II, Corrttf. 

ni'HAX ^La ircnf . philosophe français, né 

à Chartres, ver< ir»;»0. m- «ri a Verdun, en 1726. 
Aiire> ll^oir pruf-.'sse pt mlnn! prè.N de tivnte ans 
la philosv^pliic au cullo..;'* du lM'."i<is , il doiint 
grdtid- vie- lire de lV^^]Ulr ii'Autun, cliamiinc 
de l'egliso de Chartres, pui< di» celle de Yenlun. 
On a de lui : Vhthsuphus m utrnmque par- 
tem; Paris, it..«», in-1^. Cet uutrajîe, très-ré- 
pandu dans les inroles, a eu de nombreuses édi 
tions. 

Morcri, Grand Diciv^unairt hiftoriqur. 

Dl'BArsSET ; Madame \ Voy. Hvisset (1)l). 

uuHiùM { Pierre- Jusiph), homme iMlitique 
français, né à Mlle, en i7on, mort a Majonce, eu 
otloiire I8ù7. 11 exerçait a Lille, avec quelque 
siii:L-è>, U prulV>sioii de médecin lorsque ses om- 
ciluyens lui conierèront le litre de juge <le |)ai\. 
Le^elccleurs dei^ouiti le choÏHrent, en 1791, i>our 
leur représenlaiit à l'Assemnlee législative. 11 s'y 
^t remarquer par ses opinions républicaines, et 
Yuia i:onslammenla\ec le^ membres de IVxtréine 
gaucho. Reelu a la Convention nationale. , il alla 
ûé^cr |)armi les membres qui fonnaieut le parti 
de la Montagne. Dans le procès dr Lmiis XVI , 
il s'opposa ace qu'on accordAt un c<mseil a \\u- 
cusé, attaqua vi\ement les paili.s;ins de Tajour- 
ueinent et de rap|)el au |)eup!c, et vota la mort 



MPf Mnif. 14 « mm 1783, U propotadts, 
vm 4« fignrar watre les JoqnaB&, et àe-r 
ipd« qiM If» défHitéft joutnalistâi Amaot oki- 
IWIam de rtWiWnWfl; naii la ÛaBVMtioB paua 
i r^idra du jour tut m ppopatitioi. U reprit la 
^Êfok âam U diituMiau aur rorgania^tiuii du 
liiboaal crimiqel Mtmiidiiiaini , al l'oppûia 
vaiieiffeiit à ea qii'^t y adnit daa juréa. 11 (sûûm 
ujbn, la 31 mû, au triomplui da la Mantagae 
Mf 1» GimNta, il fut eifoyé fMW da tenipa 

^^ m miiitoi è rma^ du pord. pu u se 

radit coopaUa da qad^ues abus d'autorité. Il 

i'éUit dia lopa attaalié au parti de Danton. A 

m retour, il fau» dMa la proojtt daa giron- 

di» pami lea tëmoias à eharge; plus tard, 

Ion au mmÊbi époniaira» an alub daa Jacobins, 

BéHpIevra la it exalura da catia société. Ses 

liWQfH avpa k* davtoniataa dafaiaat naturel- 

Inuaft la placer, au B t|iennidop, parmi les 

nlvwttiraa dA Ba^pierre. Biais il fut le 

jHMaier daa HiOBtagnafdi qui n^uifiaat^raBt 

knn reirala da U part quMla avalent prise à 

«tti JQurtéa. ▲ 1# IrilmiM de la Ck>nventiQn, 

eomaa à aella daa JaGohiaa, il ooubattit 

USB vigiieur la téactioa tbamûdorianna. Dé- 

aoBié par i^fiadra, pour avoir antratana daa 

nmifoodanaaa ateo lea jaaohiRa du midi, 

'i fut décrété d'aaauaatloa k ^ Mite du moove- 

fli«lt inaufraoliopBal du ta earmiaal an ui 

(i^ »vri| \19ikh rt «>i)dwt à U tour de Ham, 

jNd» tvaaaf^ , iivee Cbaalai et Ohoudiau , au 

château de Sedan , d*oji Tanmiatiâ du 4 brumaire 

ao IV le fit sortir. U reprit alors reKerdce de 

M pTfiWi^rf) prtfewiQH, obtint plui (ard lA pl9ce 

de Ddédmi en ciiar do TbOpiM de Maywœ, et 

fléMértf fnwçilM, »é à ^rg^euf ( BpurgQgne) , 
le 7 jvillet \7tfi, RMSsacré le 19 m Wà, 

U éuii 4)ft d*un notaire, ftt entra i^u service avec 
le grade de cf)piUiiAfî àmk le ti* bat<diion de 
Saf^oe-ei-UMrei 11 fervit «pus Uttmonriex, qMÏ lui 
contia le commandefoent de le pUee de i^ure- 
mopde, et prit p^rt k l^sitT^ire de YiUepcuve, on il 

depioï» le ptae gnwd cpum^. Voyant qa'une 

positioD, dont jT» ftv^jent cto^ reoncmi la 
veille, fiMt l^r être enlevée, lei^ grf4V9diers 
rrançal^ 4é(»urj|({0s cominefiC^t à quitter leurs 

rangft^ Dnbefmei f\mw srièveioept blessé, 
voulut tenter un dernier eOort : é^m^ \m le 

sm 1(u*i| «vait perdUi et ne pouvant, se tenir de- 
bout, 4 mit un genoy eq terre, et pré^nu k 
pointe de «on «abre 9m %f^da, a u vue de 

legr ç|i^ ÇOUTt^ (te SAH^U )<^^ gre^a'iiers f^ é- 

lanojtreat de nonvean au cQ«ibat, et firent 

bienfiÂt oublier f>ar une victoire écUtante un 
inoToent d'hésitation. Ce brillant fait d'annes , qui 
eut lea représentants du peuple pour témoins, va- 
lut ( 1 793) à Uubesme le brevet de général de bri- 
S>de. Uyéri de ses biwqres, il re^Ht U Capelle, 



ni 11 KM ^ DIJHEfiME 



110 



qil'il jtut conserver malgré les cflorbidereunemi. 
Ce ftitsqrtootà Grandjean qu'il renditle plus écla- 
tant sarrice. Accablé parle nombre, un régiment 
français, chargé de défendre une i>o6ition très- 
importante, commençait à battre en retraite. A la 
vue d'un mouvement qui, livrant passage à Ten- 
nemi, devait nécessairement compromettre le fia- 
lut de l'armée , Dubesmc descend de cheval , 
s'emiMire du fbsil d'un soldat, se jette résolu- 
ment à la tète des siens, qui ramenés par lui au 
combat reprennent bientôt leur position. Après 
avoir concouru à l'investissement de Charleroi 
ainsi qu'à la bataille de Flourus, où il contribua à 
mettre en dérouta l'aile droite des Autrichiens, 
il succéda à Kléber dans l'investissement de la 
ville de Maestrioht. Élevé au grade de général 
de division (H novembre 1704), il passa à l'ar- 
mée des eâtes de Brest, et fit sons Hoche la 
guerre de la Vendée. Étant ristourné à l'armée du 
Rhin, il se At remanjuer à l'afTaire d'Obermedlin- 
gen,au passage du Lech, à la bataille de Biborach 
( 1706), enfin, àeollede Sohussenvied. Chargé ( '10 
avril 1797 ) du oommaudoinont des troupes qui 
davaimt passer le Rhin dans la direction de Diers- 
hâim, 11' venait de s*einparerdu village, lorsqu'un 
renfort considérable arriva à rennemi et mit sa 
division dans le plus grand péril. Certain que 
le moindre retard, la moindre hésitation pou- 
vait tout perdre , il ordonna à un tambour de 
battre la charge. Le tambour obéissait à cet 
onlre, lorsqu'il tomba mortellement frappé d'une 
balle; Duhe«me aussitôt, malgré une grave 
blessure qu'il avait reçue à la main, ramasse la 
caisse, et bat la charge avec la garde de son épée. 
A sa vue, les Français se rallient, fondent sur 
rennemi, qui blentât, malgré sa supériorité numé- 
rique, est mis en déroute. Duhesme fut chargé 
de présenter au Directoire les drapeaux conquis 
par l'armée de Rliin et Moselle en 1798. il 
passa À celle de Rome, s'empara de Cività del 
Trouto, de Pescara, d'Iaernia, et contribua puis- 
samment à la conquête de Naples. L'ordre qu'il 
établit dans son armée , la juste sévérité qu'il 
déploya contre trois de ses soldats convaincus 
de pillage , décidèrent les villes de Troya , de 
Lucera et de Barino à se rendre. Enveloppé 
dans la disgrâce de Championnet, il fut destitué 
le 10 mars 1799; mais hientét, réintégré dans 
son grade (sa juin suivant), il fut appelé au 
commandement de l'armée des Alpes, et s'em- 
para successivement de Suae, de Rivoli et de Sa- 
vigliano. Après un congé de convalescence, il 
passa h l'année de réserve, et culbuta les Autri- 
chiens è l'0<li. Ineerporédans l'armée gallo-batave 
( janvier ISûO), hientAt appelée en Allemagne, il 
contribua, sous Augereau, aux victoires rempor- 
tées è Rurg-Eberadi, à Bamberg et à Forcbeim. 
Dubcamefut nommé grand-olficier ih". la Légion 
d'Honneur ea 1804. Il entra en Kspa^ne en 
1808, à la tète d'un corps d'annoo, et montra 
le plus grand courage à Lobregat ainsi qu'à 
toutes les afXaires qui eurent lieu en Oata« 



111 



DUHËSME 



logne. Nommé commandant de cette pro- 
vince, il en tut rappelé (1810; sons le prétexte 
qu*îl y avait toléré certains abus. Rentré en 
France, il tomba dans la disgrâce de Tempe- 
reor, et il y resta jusqu'en 1814, époque à laquelle 
Napoléon lui conféra le titre de comte de Tem- 
pire , avec le commandement d'une divi- 
sion dn corps d'armée du duc de Bellune. Pen- 
dant la campagne de France, les combats livrés 
à Montereau et au pont de Dalencourt le mirent 
de nouveau à même de déployer les talents et le 
courage dont il avait donné tant de preuves. 
Nommé chevalier de Saint- Louis (27 juin) et pair 
de France par Louis XVUI, il accepta néanmoins 
au retour de Napoléon le commandement de la 
jeune garde, à la tête de laquelle U combattit à 
Waterloo. Forcé de quitter le champ de bataille, 
par suite des blessures qu'il avait reçues pen- 
dant le combat, il se réfugia dans une maison de 
Geuape. Il y fut surpris sans défense par les hus- 
sards de Bnmswîck, qui le massacrèrent, pour 
venger la mort du duc de Brunswick-Oels , leur 
chef. Le nom de Duhesme est gravé sur les ta- 
bles de bronze du palais de Versailles, ainsi que sur 
lare de triomphe de l'Étoile, côté nord. Duhesme 
publia en 1806 une brochure intitulée : Précis 
historique de Vinfanterie légère et de son in- 
fluence dans la tactique. Cet ouvrage , très- 
estimé, a été réimprimé en 1814, sous le titre de : 
Essai sur Vinfanterie. A. Sadzat. 

archives de la guerre. 

DU HOUX D^HAUTBRIVB, général vendéen , 
fusillé le 9 janvier 1794. Beau-frère du marquis 
d'Elbée, qui avait épousé sa sœur, Duhoux 
d'Hauterive, qui était capitaine au régiment de 
Cambrésis et chevalier de Saint-Louis, se rendit 
en Vendée, devint membre du conseil militaire 
de l'armée royaliste, et par ses talents mi- 
litaires obtmt le brevet de général. Vamcus 
( 8 janvier 1794 ) par les républicams dans l'Ile 
de Noirmoutier, Duhoux , d'Elbée et plusieurs 
autres chefs vendéens tombèrent au pouvoir de 
leurs ennemis, qui les fusillèrent le lendemain. 

A. S. 

.^foniteur univ. du 18 Janvier 1794. 

DUiFFOPRUGc^AR (fiaspard ),célèbre luthier, 
ne dans le Tyrol Italien, vers la fin du quinzième 
siècle. Il parcourut d'abord l'Allemagne , puis 
s'établit à Bologne En 1615, François 1er , étant 
allé dans cette ville pour y signer le concordat 
avec Léon X, entendit parler des talents de cet 
artiste, et voulut l'attirer en France. Duiffoprn- 
gcar accepta les offres avantageuses qui lui fu- 
rent faites par le roi ; il vint à Paris , et se retira 
plus tard à Lyon, où il continua de travailler. 
Un portrait gravé en médaillon le représente 
entouré d'instruments , tenant d*nne main un 
compas et de l'autre un manche de viole ; oe 
portrait, daté de 1562, pourrait faire supposer que 
Doiftbprugear vivait encore à cette époque. 
Quelques instruments sortis des ateliers de ce 
luthier existent encore entre les mains d'ama- 



— DUILIUS 11) 

teors curieux de raretés de ee genre ; Olioniii ca 
a vu plusieurs, dont il a donné la descriptioe. 
SembUbles par la forme à ceux que l'on voit 
dans les tableaux de Paul Véronèse, ces instru- 
ments sont aussi remarquables par la beauté da 
travail que par la qualité de leur son. On citft 
entre autres une basse de viole qui a appartenu 
au spirituel auteur de la Physiologie du Goût , 
Brillât-Savarin, et une taille de vioie sur la toa- 
che de laquelle on lit cette ingénieose devise : 

f ioa /tel in iffivig, mm dmra oeeiia seemi / 
DuM vixif taeui : MortiM, étUee eano, 

Dieudonné Dbniie-Baron. 

Fétis, Biographie univertetle dee] Musiciens* — Cat- 
tlUBlaze, Chapelle- M uiique des rois de France. 

DUI6BKAN (Po/ricA), jurisconsulte irlandais, 
né en 1735, mort en 1816. Il étudia à Dublin, 
et débuta au barreau en 1767. 11 remplit ensuite 
diverses fonctions judiciaires : il fut avocat 
général du roi en 1795, puis juge de la cour 
des prérogatives. Membre du parlement irian- 
dais dès 1793, il se montra partisan très-pro- 
noncé de l'Union, et siégea toujours sur les bancs 
ministériels. Aussi fut-il en butte à toutes les hai- 
nes des partis opposés. En 1805 il se prononça 
pour la suspension de Vhabeas corpus irlandais; 
mais il combattit le bill d'extension des franchi- 
ses de l'Église catholique d'IrUmde. Il laissa, outre 
un poème latin intitulé: Lachrymx académies^ 
ouvrage de sa jeunesse , quelques écrits de cir- 
constance, parmi lesquels : An Address ta the 
Nobility and Gentry of Jreland, 

Rose, New bioç. Dict. 

DUILIUS (Ifarcti^), homme d*État romain, 
vivait vers 450 avant J.-C. Il appartenait à une 
maison plébéienne ( gens Duilia ). Le caractère 
plébéien de la gens Duilia est assez attesté 
par ce fiUt, que Marcus Duilius fut tribun du 
peuple, et par une assertion expresse de De- 
nys d'Halicamasse, D'après cet historien, le dé- 
cemvir Rufîis Duilius et deux de ses collègues 
étaient plébéiens. Marcus Duilius fut élu tribun 
du peuple en 471, l'année même où les élections 
des tribuns se firent pour la première fois dans 
les comices des tribus. L'année suivante , Marcus 
Duilius et son collègue C. Sicinus traduisirent 
devant l'assemblée du peuple Appius Claiidius 
Sabinns, consul sortant de charge, pour la vio- 
lente opposition qu'il avait faite à la foi agraire 
de Sp. Cassius. Vingt-deux aps plus tard, quand 
le peuple fhtopprhné par les décemvirs, Marcus 
Duilius défendit avec vigueur les libertés publi- 
ques. Par son conseil, le peuple se retira sur le 
mont Sacré , démarche décisive qui amena la 
chute des décemvirs. Après cette révolution, 
Duilius et Sicinus furent éltis tribuns pour la 
seconde fois. Le premier fit aussitôt décréter la 
création de deux consuls avec appel au t>euple. 
Bientôt après, il fut décidé, sur sa proposition, 
que laisser le peuple sans tribuns et créer des 
magistrats sans appel serait un crime puni àes 
verges et de la hache. Après avoir garanti par 



DUILIUS - DUISING 

itntioiisénergiqiies la liberté des citoyens, 
fot le premier à mettre un frein à la 
i démocratiqiie , et il arrêta les repré- 
qoe le peuple exerçait sur l'oligarchie 
. Il empêcha aussi ses collègues de con- 
Tannée suivante l'espèce de dictature que 
oements leur avaient conférée. 



114 



iTf, li, S8, 61; m, 81, 14,89,64. — Diodore, 
- Denys d^allGarnaMe, XI, 46. — Cloéron , IH 
■a. II. SI. 

jvs ( Caxus ou Nepo$ ) appartenait à 
le famille que le précédent. 11 fut consul 
Corn. Scipio Asnia, l'an de Rome 493, le 
I première guerre punique, 261 ans avant 
Jors les Romains, qui disputaient aux 
idoois la Sicile, avaient résolu de créer 
tte. Un vaisseau africain échoué sur les 
l'Italie leur servit de modëe, et pendant 
ivage s'exerçaient des rameurs assis sur 
ics, comme à lachiourme, 120 vaisseaux 
>, selon Florus(II, 1 ), furent en deux 
onstruits et lancés à la mer. Sdpion, dé- 
ar le sort au commandement de cette 
partit le premier avec 17 vaisseaux, 
tbré dans une embuscade, il fbt pris et 
à Carthage. Duilius alla le remplacer. 
le romaine rencontra celle des Cartha- 
sur la côte septentrionale de la Sicile , à 
enr de Myles : le combat s'engagea d'a- 
rec tous les désavantages prévus par les 
18. Ceux-ci, ne pouvant rivaliser d'habi- 
rec leurs ennemis, avaient armé leurs 
de crampons ou mains de fer appelées 
ax {corvi). Quel dut être l'étonnement 
irthaginois quand ces machines incon- 
.'abaissant tout à coup, accrochèrent leurs 
ux et les forcèrent à subir l'abordage? 
léCendirent mal dans une lutte si impré- 
!ur flotte fut dispersée. Us perdurent 9,000 
istués, 9,000 prisonniers; 13 ou 14 ga- 
nrent coulées à fond, 31 ou 80, selon 
es historiens, tombèrent au pouvoir des 
enrs. Duilius, ayant rejoint l'armée de 
délivra Ségeste, sur la côte occidentale 
, battit les Carthaginois et prit dans l'in- 
do pays Macella , sans qu'Amilcar, leur 
i, osât s'y opposer. Jamais victoire n'avait 
tant de joie aux Romains. Pour en per- 
le souvôilr, ils firent ft'apper des mé- 
et élever dans Rome une colonne ros- 
ea marbre blanc , avec une inscription 
tnt le nombre des vaisseaux ennemis pris 
liés à fond et les sommes acquises au 
poblic. Duilius obtint le triomphe naval : 
la première fois qu'on l'accordait à Rome. 
i, chaque fois qu'il soupait en ville, il re- 
cbex lui entouré d'hommes portant des 
aux et précédé par des joueurs de flûte. 
peut assurer si cet honneur fut décerné 
Své par le sénat : quoi qu'il en soit , Dui- 
nt qu'il vécut put en jouir sans obitacle; 
iM les Romains voyaient avec orgueil se 



renouveler chaque jour le sooreoir de la pre- 
mière victoire que la république eût remportée 
sur mer. 

La Ux Duilia, qoi porte son nom , interdit 
l'inhumation des morts dans l'intérieur dé la 
ville, et n'excepte de cette défense que les ves- 
tales, exception qui dans la suite ftit étendue 
aux empereurs. [BncL des G. du M,] 

Flora*, 11, t. — Orose, IV, 7. - Zonani, VIII* 10. il, 

— AarelliM Victor, De Fir. lllutt., 36. — Polybe, 1, it. 

— r rooUu» Stratag., II, S ; 111 , t. - DIodore, XXllI. - 
Pline, i£M. NaU, XXXIV, 1. 

DCILIBE (Fa^io de). Koy. Fatio. 

DCISBOUEG OU DU8BOUEG (Pierre OB)y 

chroniqueur allemand , vivait dans la première 
moitié du quatorzième siècle. 11 écrivit un ou- 
vrage intitulé : Historia Prussix atque Ordinis 
Teutoniciy qui s'étend de U90à 1336, et qu'uB 
anonyme a continuée jusqu'à 1435, avec des notes 
et dissertations. Cette continuation et la chro- 
nique primitive ont été publiées par Hartknoch, 
à léna, 1679, in-4**. U existe une traduction de 
l'œuvre de Duisbourg, en vers allemands, par Jé- 
roschinus : elle a été continuée à son tour jusqu'à 
1394 parWigard de Marbourg. 

Fabrtclus, BibL med, et inf. jEtaL 

DUISING (Jean), philosophe allemand, né 
à Brème, le 26 août 1683, mort le f janvier 
1730. Il étudia à Marbourg, où il fut appelé à 
une chaire de métaphysique et de logique. Ses 
ouvrages sont : De Mente humana; Mar- 
bourg, 1710-1723; — De ùmniprœsentia 
Dei; ibid., 1711, ln-4"; — De Independen- 
tia Dei; ibid., 1712, in-4»; — De DivinUate 
Sanctx Scripturx; ibid., 1713, in-4»;— De 
Existentia Dei; iWd., 1715, ln-4»; — De Im- 
mortalitate mentis; ibid., 1715, in^*» ; — De 
Providentia DeiactualiiWAà., 1717, in.4'' ; — 
De Justitia vindicailva Dei naturali; ibid., 
1723, in-4'* ; —De Relatione inter Deum et 
hominem; ibid,, 1723, in4''; - De Veracitate 
Dei; ibid., 1725, in-4*»; — De JnUUectu Dei; 

ibid., 1725, in-4*». 
Strieder, Hest. CeL-Cesek. 

DUISING (Justin-Gérard), médecin alle- 
mand, né à Berlebourg, le 4 mai 1705, mort le 13 
févrierl761.11 étudia à léna, en 1724, y fut reçu 
docteur en 1728, et après avoir complété à Stras- 
bourg ses connaissances médicales, fut nommé 
professeur de médecine à Marbourg en 1730 et 
de physique en 1748. Ses ouvrages sont : De 
Morbo intemperiei; léna, 1728, in-4**; — /)e 
Catarrho 4t4;yoca«t;o ; Marbourg, 1734, in-4''; 

— De Apoplexia; ibid., 1748, in-4" ; — De 
Metkodo medendi febres intermittentes ter- 
tianas; ibid., 1753, in-4'»; — De H«moptys%; 

ibid., 1754, in-4». 
Strleder, Heu. Cel-Geteh. 

* DUISING ( Benri'Otto), jurisconsulte aUe- 
mand, né à Marbourg, le 24 janvier 1719, mort 
le 15 septembre 1781. Il étudia dans sa ville na- 
tale , puis à Leyde et à Utrecht U fut nommé 
professeur d'histoire et d'éloquence à Marbourg 



fis 



DUlfilllG ~ 



en théoUig^' « 175S, rt ronâoUer cûUtttorial 
«0 177«. Se& priocipaQi ouvrages suot : Groliia, 
von der WakThêUdtrehrutickem MtiigioH^êm 
doi Dtuiche^ uberstiU ^Gfotiiift, De te Vériléde 
U RMipon chfélMBiie, traduit «■ aUcmand), 
aMoyine; Marboarg, 1748, ÎD-r ; — IMi^H- 
/o/io </« testu irenxigrscùi'ùàà., 1747, iB-4<*; 

— lyuputatïo de versione Irenxi laiima; 
ibid , 1747, II1-4' ; — De Pide Julii Cxsaris 
duhia; ibid., 1748, iii-4°; — trobiemata, du- 
bia, objectivées çomira et tîrca Rett^tonem 
chrtêtiaAom et dacinMm r^ormaU ficcte- 
êim^ êmmywêi Martmirg, 17m, ifi-â''. 

uttëUMU T4S BWIST (Àibert'JacqHeii, 
jurâcimMitttlioUaiidais,Béeii 1774, mort eo 1820. 
Il piofaMa le droit » rupif eriité de Groniosue, 
H publia des DmeariatioM «ur la jompnideiice. 
pami InqoeUet ob i r^airqpé • (n* privilège 
de la femM€ tcmchant la répetUiqn de sa dot; 
1793; — bêla sagesse du legUlaieur; 1802 ; 

— «iir to furomulgaim du Code Napoléon en 
Hollande; 1809. 

nut. bioç, et piUorêt^e \ Almf-Aodrc i- 

DUiMoa. Vofei D0JU05. 

DVi¥E!f {Jean ) , peintre bolUuidai*, né à 
Ckmda,en 1010, nort en 1640. 11 était élè?e de 
VaotierCrabeth. « Jean Duiven, dit Oescampii, 
acquit de la réputation à peindre le portrait; il 
fit sa fortune en peignant un mpine francisf^, 
nommé le Père Simpitemel : il ne fut presque 
employé depuis qu'à en faire des copies, qu'il 
vendit fort cher. » 

UeicanpA, fies d^êPdnira Ugifandais, etc. 

«Di:jA|t||iaf (Dauphine), poète proTençale , 
vivait vers le milieu du seiûèine siècle. Ses opus- 
cules se trouvent disséminés dans les recueils du 
temps. Quelques sonnets de sa façon se lisent 
dans les Œuvre* de J. du Bellay. .M. G. 

U Crois du Maine, Bibl. franc 

DVJARDiK ( Karl) y p^ntre hollandais, né à 
Amsterdam, vers 1640, mort à Venise, le 20 no- 
vembre 1678. Il eutpour maître Nicolas Berghem, 
et devint sans contredit le meilleur élève de cet 
excellent peintre. Le fond du caractère de Du- 
jardin était une certaine mobilité. Très-jeune en- 
core, il quitta Bergbem, et vint en France; puis 
il retourna dans son pays , et partit pour Rome, 
ofi il se livra avec une égale ardeur à l'étude et 
au plaisir. Dujardin devint un fies plus joyeux 
fuimpagnons de la bande académique, dans la- 
quelle il portait le nom de Barbe de Bouc. Ses 
tableaux Airent bientAt recherchés par les Ita- 
liens et estimés au-dessus de ceux de la plupart 
de ses compatriotes ; mais son inconstance l'em- 
(lèclia do profiter des grands avantages qu'il 
trouvait à Rome ; et sans aucun motif connu , 
fl prit la routit de France pour retourner à Ams- 
terrlam. Kn passant à Lyon, il trouva quelques 
nmis qui cherchèrent à l'y fixer. Il y fit beau- 
coup de tableaux, qui furent généreusement 



psyéa; hmw Ma pH, g a p i g iii i w i iiiiéni iit , i^ 

sirftt pûiBtàse»dépi!iiiei,nfttMveft; accablé 
de dtfttea, toiinnenté par 4m nr^anoar» uàKh 
nés il M trijuva d'autue mufen pour Im saCù* 
faire que d'épouser ma Mêsu, ifiàm à la vérité, 
mai» d*uB ègft plus que mftr. La Pfimèle était 
pire que le mal : Diqaidin sev apeivut bientôt; 
ety honteux d'un mariage quj le couvrait de ri- 
dicule, il quitta prédpitammfiRt I^yoR* et ratiofe 
i Amsterdam, ou il fut reçu avec joie. Lesama* 
t«uni lu crtipipanJèpMit dfi BMmhr<iu\ t^bleaux^ 
dont il fixait ^ son gré le prii^. Oqjj|fai« iiuraife 
pu mener uae fia ca|nM et baureuii» s'il n'a-r 
vait été mavié ; le fiahaux camçtàra 4^ i|a femm» 
et le peu de Hpût qu'il avait pour elle lui ren— 
dirent Afasterdammissi insupportablti que Lyon- 
P*MT se SMi«|nire à un suppce de tous (es ins- 
taals, il pitttevla ri¥xasion d'acoompagnar Rens^ 
ju&qu îiU port du Texel uù il allait s'embarqueir 
pour Lifoume ; imi« nu lieu de iwveoiFà Atosy 
terdam , il monta si|r |e rotae vais^enu que um 
ami, e| At route naur l'Itntie. il écrÎYil à sa Unam 
qu'il serait bienlAI de retour ; mms elle ne le 
revit plus. Arrivée Rouie , Dujardin reprit ioq 
ancien traip de fie. U y. retrouva sea eompi^r 
gnons et ses adniralaura. Deuoufaanx tableaux 
lui procorèrent fadienent les woyans ^ fpirp 
de grandes dépenses, et lorsque ^enst ^ pré- 
senta pour le rancner eu HoUande , Maiiliq, 
sous le prétexte d'études encore à fûn et ds 
UUeaux à Unir, laissa partir son ami, le elwrr 
géant seulement de coroplimentipeuF M*'^' Qujarr 
din. Quelques années aprèa, il quitta RoHNl 
pour Venise, où l'appelait im néppeiant Miâi* 
dais qui espérait faire par lui de gros t^éq^'>es i 
mais le spéculateur fut défu : au bout ^ qiia|= 
ques mois Dujardin tomba malade, et sneqoiiiliii k 
la suite d'une indifestion survenue durant ta Qtmr 
valescence. Il n'avait encore que tfëiitê-liuit an«« 
et était dans la force de son talent, tio séiMIt T^ 
nitien, honorant le grand artistCi déevéta que 
quoique protestant Dojardin serait enterré diM 
une ^ise catliolique et ave<; une pompa ei^etn- 
tionnelle. Malgré sa vie dissipée, ee peintw a exé- 
cuté de nombreux tableaux. Il a principalement 
représenté des scènes pastomles et de^ animanv. 
A la touche et à la couleur de Berghem t mu 
mattre , il avait su ajouter une certaine foiea, 
mêlée de cette suavité qui distingue les granda 
maîtres de Técole italienne. Une lumière viva ei 
chaude monde ses tableaux , anime ses paysages 
et éblouit le spectateur. Ses oompositiona sont 
simples; quelques figures, quelques animaux 
sur on fond largement coloré, en forment ûûmr 
munément le sujet. Cependant malgré son aver- 
sion pour les travaux de longue l|aleine, Du- 
jardin {teignit plusieurs tableaux d'hlstoiic avec 
une rare perfection sous le rapport de la OQuIeur» 
de rhannonie et de la sûreté de la touche. Tel 
est son beau Calvaire que l*on voit au Musée du 
Louvre. Dans un autre genre, ie Charlatum ré- 
unit autant d'admirateurs : e'est cerlaioemeiit 



ii: 



DUJARDIM 



118 



n cbef-dVBQYfB d*tx|ireMiiin et «reiLôciiUoii. 

Ce tableau, deveiiH h\ populaire kuus ie tîpirituei 

buriodeBoiséieu,aiitéa«hutê 30,U0û fr. Dujanlin 

a^véà l'eâu-fortOy avec unu puiiitu k'KÔn'dt su- 

Tttte} une suile do eiaqiiuntc-deuK sujctt» do 

paysafv et aiûiiiaux. n L'auteur dit iioyer, est 

lianrenu à duiiuer à cbaipie animal ie caractère 

rie SUD e«pÀoe et le représL'nle dans sa phy&iu- 

Doinie particulière , et cela avec cette correct iou 

<ie fonnefl que donne la nature clioibic avec dis- 

oerneinent vt scrupuleusement imitée, f Lrs di- 

\i-nifs pièces de cette collection suiil si^nces 

tutôt K. U. L. et tantôt K. 1>. V. 1. Mit, 

aveu Tannt'e de l'exécution. Les productions de 

Dujanlin sont aussi nrea que recherchées. 

A de i^. 

Ueteinpa. f^ies lies Feintr4i holiandatê^ II. IS9. — 
tejer, daM VEnejiciop^die de| Cçns tlu .l/tmcfc. 

&FJARD1S ( Bentgue ) , polyi^raphe français, 
pla^ connu sous le pseudonyme (lo Buisprcaitx, 
vivait au dix-huitième siècle. Entré au conseil 
«i'ttat comme maître à&^ requêtes en 1722, il eu 
sortit avant t73b pour une cause qui est restée 
jfii-unnue, et il cultiva U littérature, soit couuue 
distraction , soit comme moyen d*e\istei)C4'. On 
adelui; il/i/i-/eMi//£'À', uu leUi'^s à intidtme 
fie... sur quelques jugements portés dans 
KAnnée littér^re de Frcron; Paris, 1734, 
in- 12, avec Sellius et La Morlière; — La Satyre 
de i'ttrQHe, trad. du latin j Lopdres, 1 7 '«2 , 2 vol. 
iB-i2 ; — liistoire de Nicolas Jiienzi , ctuiva- 
A«r, triàuH ^ sénateur de Rome ; ('Ans, 174.1, 
in-12; — l4 Vke de V. Arctin; La Iliije, 17 jû, 
putiliq-l) ; — La ffoif()/e ^wuié, roman etran- 
(fer; Cvitorbéry ( Paris ) , 17â4, in-l2 ; ^vep Sel- 
lius; — Satyres de Ai. Kabener, traduct. libre 
'It; Taileinapd ; Paris, 17^4, 4 vol. in-12 ; — Ut:i- 
tmre générale d^ i' roviuços- Unies ; Paris, 
17J7-71), » >pl, iu-^". 
Quaurii, (.tf Fr^iice mUra^r^. • 

DUJ AgpiSI ( CfiarleS'.-inloine ) , érri\ uin re- 
ligieux j né vers 1760, il (3hâlons-bur-Sâoue, 
mort à Pijou, \p 2p décembre tU2j. \ï était pré- 
sidiut d» chambre à la cour royale de Dijon. Ou 
a 4e lui : Pocsi^ sçicrve pour lu cclçhrai\o\i 
de Vq/^çe divin çt des saints ^nystèrcs , p^i 
Heures nouvelles ^elaa le rit pariswn ; Di- 
joQ, 1823, in-12; — Fin*sic sacrcv pour la ce- 
lèbration des saints mystàes et dçs /vtcs da 
la Vierge; Dijon, 1824, iû-t2. 

Kcacbai, JourutH de la Librairie. 

urJAftmx ( I « cbirurgitiu fraucais , ué i^ 

Vuilly-baint-Front, vu 1738, mort eu i77;i. Il 
fît ses premières ctutles chex les 0|-i)turi(*»s de 
h<ii»suiis, et Vm\ les achever à l'uni versilii de 
Paris, ou il prit le ^rade de maître es arts. Après 
avoir liésité quelque temps .sur le choix d*uu état, 
il se décida pour la cliiriir^ie. Dès qu'il eut 
Icmnmï sa licence , il se mit a rassembler les 
matériaux d'une histoire di> la chirurj^ie, dont 
il méditait le plan depuis longtemps. 11 pu- 
blia cet ouvrage souii ce titre : liutçiire de Iq 



! CAiruj'pie, depuis son origine jusqu'à nos 
\ jours; Pjiris, 1774, in-4*. Dujftrdin n'est pus 
allé plus loin que Celse. Peyrilhe, qui a conti- 
nué l'ouvrage de Uqjardiu, a laissé lui-même 
son couvre inaclievéc. 

« niuAUDia-iAii'l'Y , bistoriiu) beli;e, né à 

Brui^elles, le il novembra 1771, mort à lijolen- 
iMxk-Saint-Joan, en 1847. Après fivoir rt^mpli en 
FraniMi des fonctions supérieures dans 1 admi- 
nistration <i(isdouap»:)», ilvjpt reprendre le com- 
inprcu du librairie de ^ (nère. Op a de lui : 
notoire ç/troiw^uyique de Hruxellvs et de 
SCS habitants, rei^eruumt tes révoltes ^ les 
siégUy le^ hatuiltes, tes t^uiulles, et enfin 
tout ff gMi e4t arriva de remarquable dans 
vptte viltp uu ^ «f< tuibitants depuis l'epa- 
que connue de sa fondation jusqu à prtsvnt; 
1790; publié sous le vpjle de l'anonyme; liruxel- 
lus, in-s° de 64 pages. L'auteur était un chaud 
Iiartisau de Y^nder ^'oot. F. h. 

l PUJAHUI^ {tWi^)t savipit i)alurali.s(e 
fr^Ut.ais, i|é a Tours, le a avril 1801. l'iU iruti 
liurluH^'r et bans foi'tunp, il tint apprendre seul, 
uu a peu près, les djversis sciences à Icnâei^ne- 
ment desquelles il s'est exerce. Pe 1827 à I83i 
il fut chargé par |*ad|niuistration ipunicipale de 
Tours de cours publii:s de géométrie et de 
chiniie appliqucH» aux arts; dans le même temps 
il a publié plusieurs travaux géologiques sur la 
Tuuraine, et le premier (1831) il a fajt oonpattre 
le curieu)L phénomènu des puits artésieus raipe- 
naut à la surface du sol des grains et des débris 
d'insectes pris a de grandes distances et trans- 
[Kirtûs par <les routes souterraines en suivant 
letitnd (buî bassins géulogi<iues. A Tours, en 1833, 
il u piililju au pom de la Société d'Agriculture 
de cette >iiie upe flore d' indre-et-Lnire. Venu 
à Paiitieu 183'>, il fit paraître une description 
^tiulugiiîue (le la Tuuraiqe et de ses fossiles ; 
ir.aiîi, eUr^agé par AI. IJutrochet 4 s'adonner pré- 
teraliJtMueiit à des recherches zoologiques, il fit 
i\\\)L biirds tlu la iMéditerrapée et de rOci'4p plu- 
hiepi)) vuynges très-tVu(:tucu\ (Kjur la science, 
(.t publia en 1835 ses curieuses Observations 
sur Ivs ^^/^iiopQdes, <iu on avait jusque là aUsst^s 
parmi les luullusques céphalopodes, sou» le nom 
de Foraminifères, et qu'il rapiKirta avc^ raison 
au l>pe des infusoircs le^ plus simplt^s. U se 
trou\a conduit |iar ià ^ une nouvelle étude des 
iufusuires en général, au ^ïujet dcsque|;i il com- 
battit les assortions dt: M: l^rcpberg, et i| ap- 
l>ela l'attf^uUpn des nj^turnljstes spr le tissu pri- 
mordial des aniuinux , qu'il pomma le sarcodc. 
Lrs ré.sultiits de ses travaux, liautemeiit appré- 
(iis en Alleuiugne, ont été consignés dans upc sé- 
VK. de connu uniçptions à l'Institut et à la Société 
Pliilomathique, et suitout dans ses trois (lu^ra• 
uos principaux : VHistuirc natitrcUv fies Itifu- 
s in s ■:is'il),r///.s'fi//-(.' HutunllcfJrs JJf'miH- 
, titcs (18 î4), faisan! \kx\'\\c de la collection de? 



119 



DUJARDIN — DUKER 



120 



Suites à Bt^ffon, et dans \t Manuel de V Obser- 
vateur au microscope ( 1 84 3), dont l'atlas est par- 
ticulièrement riche en faits nouveaux Dujardin, 
qui dès 1 834 avait fait connaître le développement 
des ceufs de la comatule à la base des pinnules 
decezoophyte, a ajouté, en f839, des annota- 
tions très-étendues an in« volume de V Histoire 
des Animaux sans Vertèbres de Lamarck. 11 a 
publié depois des Recherches sur le cerveau 
des insectes; Sur IHntelligence des abeilles; 
Sur les yeux, sur les trachées et sur plu- 
sieurs points de ^organisation des animaux 
articulés. Il a enfin apporté des perfection- 
nements importants à l'emploi du microscope, 
particnlièrement ence qni tient an mode d'éclai- 
rage. En 1837 il fit paraître dans la bibliothèque 
du Magasin pittoresque un petit volume in-ls, 
intitulé : Promenades d*un Naturaliste^ et 
dans les Cent Traités ( chez Dubochet et Le- 
chevalier), trois traités de zoologie. Il fonda 
en 1836 un journal scientifique, sous le titre 
à' Hermès , et le rédigea avec la collaboration 
de MM. Martins, Lemaout et F. Hoefer. Nommé, 
en 1839, professeur de minéralogie et de géo- 
logie à la foculté des sciences de Toulouse, 
M. Dujardin profita de la création de la faculté 
des sciences de Rennes pour revenir à ses études 
de prédilection : il y accepta la chaire de zoo- 
logie, qu'il occupe encore actuellement. 

Doeuwk. partie, 

DUJAEDiif. Voyez HoRTo Garcias. 

DIJJAT* Voyez Ambérieux. 

D^B (Richard), théologien et poète an- 
glais, né vers 1665, mort le 10 février 1711. U 
fit ses premières études à l'école de Westminster, 
sous le docteur Busby , entra comme boursier au 
collège de La Trinité à Cambridge, et fut quelque 
temps précepteur du duc de Richemond. Étant 
entré dans les ordres, il devint soccessivement 
recteur de Blaby, prébendaire de Glocester, 
chapelain de la reine Anne et vicaire de Witney 
(comté d'Oxford ). 11 mourut peu de temps après 
avoir obtenu cette dernière place. En sortant de 
l'université, Duke se lia avec les littérateurs les 
plus connus de son temps, et sembla vouloir ri- 
valiser avec eux d'esprit et de licence. Plus tard 
il revint à des pensées plus dignes de son carac- 
tère de prêtre, et il consacra son talent à des 
œuvres de piété. On a de lui un poème politique 
intitulé Rei>iew. « Cet ouvrage inachevé, dit 
Johnson, contient quelques vers vigoureux. II 
ne s'élève pas au-dessus de la médiocrité; et 
on n'y trouve pas beaucoup de choses à louer. » 
On lui doit aussi un recueil de quinze sermons, 
imprimé en 1714, in-8*'. 

Qulmen, General biofraphiecU Dietionarf. 

DUKBE ( Charles-Gustave) , général suédois, 
mort le 14 juillet 1732. H se signala dans les 
gœrres qui éclatèrent entre Charles XII et le tsar 
Pierre le Grand. En 1706, après la bataille de 
Fraueustadt, U accompagna en Saxe le roi de 
Suède, à la tète d'un régiment de dragons, amena 



des renforts an comte d6Loewenlian|itéiiIivoDie, 
et assista aux batailles de Lezno ^ de Pnitava. 
A l'issue de cette dernière journée (1709), il fut 
un de ceux qui décidèrent la capitulation, aux 
termes de laquelle les Suédois échappés au dé- 
sastre devaient ae constituer prisonniers. Rendu 
à la liberté par Menzikoff, il contribua avec 
Stenbock en 1710 à chasser les Danois de la 
Scanie. En 1712 il commanda en qualité de 
lieutenant général un corps de troupes de huit 
mille hommes, envoyé dans 111e de Rûgen, et 
fut blessé à l'affaire de Gadebusch. Il reçut 
ensuite le commandement de Stralsund. Son 
entrevue avec Chartes XII fut touchante. 
D'abord parfaitement écouté du prince , quand 
il peignit les maux du pays , il fut l'objet de 
son courroux en faisant entendre le conseil 
de faire la paix. Cependant il défendit héroïque- 
ment Stralsund, décidé à se laisser ensevelir sous 
les ruines de la place plutôt que de se rendre 
sans un ordre positif du roi. Il reçut cet ordre 
le 16 décembre 1715, et se conduisit en consé- 
quence. Ce fut encore Duker qui contribua à 
amener la paix entre la Prusse et la Suède, 
le 21 janvier 1720. Ses services lui valurent 
d'être nommé conseiller, comte et feld-maré- 
chal général. 

Brsch et Gruber, Allg, Bnc. — Voltaire, Hiit. de Char' 
les Xi h 

DUEBR ( Char les- André) , éruditaUemand, 
né à Unna ( Westphalie ), mort le 5 novembre 
1752. Au sortir de ses premières études, à l'école 
communale de Hamm, il se rendit à l'université 
de Franeker, où il eut le savant Perizonius pour 
professeur. A trente ans il obtint le titre de doc- 
teur à Herbom, d'où il se rendit en 1704 ou 1705, 
pour devenir second professeur, à l'école de La 
Haye. Il débuta dans le monde savant par une 
lettre sur le fleuve Oaxès, insérée par Hesselius 
dans son édition de Vibius Sequester , Rotterdam, 
171 1 , et dans celle du même ouvrage par Ober- 
lin , Strasbourg, 1778. En 171 1 Duker fit paraître 
une œuvre de critique intitulée : Opuscula varia 
delatinitatejurisconsullorum veterum, réim- 
primée en 1761 : on y trouve avec des ap- 
préciations et des notes de l'auteur, les opinions 
contradictoires de Laurent Valla, Floride, Aidât, 
et Jacques Cappel sur le latin des vieux juriscon- 
sultes. Pour se conformer au vœu de P^zonius, 
Duker publia dans les tomes VU et VIII des Biis- 
cellanexObservaliones ânmonàesàYant un ma- 
nuscrit de ce maître sur Pomponins Mêla. A la 
mort de Perizonius, qui eut pour sui'cessear à 
Leyde Burmann, alors professenr d'éloquence 
et d'histoire à Utrecht, Duker fut avec Draken- 
borch un de ceux qui remplacèrent Burmann. 
Le 28 mai 1716 il ouvrit ses cours par un dis- 
cours latin ayant pour sujet l'interprétation 
grammaticale des auteurs grecs et latins. Ce 
discours, qui fut fort remarqué, se trouve dans 
les Collée f, Orat. sélect., de Kapp, 1734. Après 
dix-huit ans de professorat, Duker, dont les nom- 



1)1 



DURER — DULAURE 



trj 



breux triTauiL avaient afTaibli la santé, se retira 
(laos une petite ville, pour se livrer en paix, et 
exdosivenient aux études qail aimait. Dans 
ses dernières années il perdit presque entiè- 
ranoit Tiisage de ses yeux, n vendit alors sa 
biMîotbèque, où se trouvaient, ourichis de notes 
roirgiBales, la plupart des classiques. U avait 
deouindé qu'aucun discours ne fût prononcé 
à soa sujet après sa mort, et l'université d'U- 
treeht avait déféré à ce vœu; mais en 1778 
Sai, alors recteur de cette université, prononça 
l'ékige de ce trop modeste savant. Outre les ou- 
Tragesdtés, on a de Duker : Ftoriu, cum notis 
mtegris Salmasii Freinshemii , etc. ; Leyde, 
1722 et 1744; — Thucydides, De Bello Pelop,, 
CKmno/ij H. Stephani, Jo. Budsoni et Jac, 
IFaiie; Amsterdam, 1731, in-fol., et 1744 : cette 
édition est considérée comme le chef-d'œuvre de 
Dnker; ses notes ont été insérées dans l'édition 
de Deux-Ponts ; — des remarques Kur le Tite- 
Itve de Drakenborch; Leyde, 1738; — sur le 
Seroms de Burmann; le Virgile du même; 
Amsterdam, 1746; — sur le 5«^^one d'Ouden- 
dorp; Leyde, 17ôl ; — sur ï Aristophane de 
Borgniann-Bergler; Leyde, 1760; —enfin, sur 
les Leges Atticw de Petit; Leyde, 1742. 

Su, Onotnatt. lUerar., VI, ses. — Ersch et Gruber, 
ÀUg. gne. 

DUEBE {Alexandre) f ttëre de Charles-An- 

dfé, traducteur allemand , natif d'Unna ( West- 

pbalic), vivait dans la première moitié du dix- 

famtième siècle. On a de lui une traduction latine 

des Vite de* Pittori , etc., de Bellori, reproduite 

daos le Thésaurus Grxcarum Antiquitatum 

de Gronovius, t. XII; Leyde, 1702, in-fol.; 

— une traduction des Monumenti de Brescia 

de Rubei ; — BrevisHiêtoria et descriptio Comi 

urbiSf dans le tome III du Thésaurus Ital., 

Leyde, 1704, in-fol. 

Sn^ Onùm, Hier., VI, M. — Ertch et Gmber. jéliç. 
Ene. 

DULAC OU DU LAGQ (Joseph) y écrivain mili- 
taire savoyard, né à Chambéry, vers 1706, mort 
à Alexandrie , en 1757. Il servit avec distinction 
dans Tannée piémontaise ; mais son caractère em- 
porté lui attira de fréquentes disgcAces. On a de 
lui : Théorie nouvelle sur le mécanisme de 
r Artillerie; Paris, 1741, in-4«; — Nouveau 
Système d^ Artillerie sur mer et sur terre ; 1 763, 

DM. Hog. mniv. et piU, 

DVULG. Vop. AllAoII. 

Dir&AG (Jean Baptiste 'SomEB)f juriscon- 
sulte français , né à Saint-Didier ( Velay ), en 
1728, mort le 2 août 1792. n était avocat et con- 
•effler du roi en 1788. Ses principaux ouvrages 
sont : Observations sur Vétat ancien et ac- 
i^i€l de la province du Forez; 1781, in-8''; 
— Histoire des grands Hommes qu'a pro^ 
dmUM le Forez; 1781, in-12 ; — Dictionnaire 
des Questions de Droite en rapport avec la 
jurisprudence des pays de droit écrit; 2 vol. 



Hist. des gr. Homm. de VancUn tjouv. au iMnauedoc 

— Diet, bioç univ. et pitt. 

DrLAGVE ( Vîncent-François-Jean-Noèl) ^ 
hydrographe français, né à Dieppe, le 24 dé- 
cembre 1729, mort à Rouen, le 9 septembre 
1805. Appelé en 1750 à la chaire d'hydrogra- 
phie qui venait d'être créée à Rouen, et nommé, 
en 17&4, membre de l'Académie de cette ville, 
il se fit connaître par les deux ouvrages suivants : 
Leçons de Navigation; Rouen, 1768, in-8* ; — 
Principes de Navigation, ou abrégé de la 
théorie et de la pratique du pilotage , rédigés 
par ordre du roi pour les écoles d'hydrogra- 
phie; Paris, 1787, in-8<». 
Gullbert, jr^m. bioç, et lUt. de ta Seine- Inférieure. 

DIJLAED (Paul-Alexandre ) , poète français, 
né à Marseille, en 1^6, mort le 7 décembre 
1760. n fut secrétaire de l'Académie de Mar- 
seille. On a de lui : Scevola, poème couronné 
aux Jeux Floraux, en 1724; îy)ulonse, 1724, 
in-8° ; — Élégie , couronnée en 1726, par l'A- 
cadémie des Jeux Floraux; Toulouse, 1726, 
in-8'' ; ^ La grandeur de Dieu dans les mer- 
veilles de la nature; Paris, 1749, in-12. 
L'imagination manque dans ce poème, mais on 
y trouve du savoir. Il a en plusieurs éditions; 
la dernière est de Paris, 1820, in-8^ ; — ŒU' 
vres diverses ; Amsterdam, 1758, 2 vol. ln-12. 

Desessarts, Siècles littéraires. 

DU LAC ( Jean-Marie) , prélat et théologien 
français, né le 30 octobre 1738, massacré, à 
Paris, le 2 septembre 1792. Il était agent général 
du clergé, et devint archevêque d'Arles en 1775. 
Nommé député du clergé à l'Assemblée consti- 
tuante, il se prononça contre toutes les lois qui 
tendaient à transformer en gouvernement cons- 
titutionnel l'antique monarchie française , et se 
déclara surtout contre la constitution civile 
du clergé. Son opposition ftat inutile, et le dé- 
signa à la haine des révolutionnaires. Arrêté 
après le 10 août, et enfermé dans le couvent 
des Carmes de la rue de Vaugirard , il y fut 
massacré, le 2 septembre. On a de Du Lan : 
Adresse au roi au sujet du décret du 26 mai 
1792 qui prononçait la déportation contre les 
prêtres non assermentés; Paris, 1792, in-8*; 

— Recueil de mandements et lettres pasto- 
rales; Arles, l795,in-4". Les Œuvres complètes 
de Du Lau ont été publiées par Jacques Constant, 
curé de Saint-Trophime ; Arles, 1817, 2 vol. 
in-8°. 

Arnault, Joiiy., etc.. Biog. nouv. des Contemporains^ 
DULAULOT. Voy. RaMDON. 

DULAURE (Jacques-Antoine) , archéologue 
et historien français, né en 1755, à Clermont 
( Auvergne), mort à Paris, le 9 août 1835. Avant 
de commencer sa carrière IKtéraire , il s'adonna 
successivement à l'architecture et à la topogra- 
phie. Ses premiers écrits furent des critiques sur 
quelques monuments de Paris, principalement sur 
rodéon. Bientôt après il publia divers ouvrages 
où perçait la haine des abus , des ii^ustices, des 



lis DULAURE 

faiis.sos doctrines de Taiicien ordre de clioses. 
Telles furent sa Description de Paris et de 
ses eîivironSf ses Singularités historiques, eU*. 
( 1'" édition, 1780 ). Il rédigeait une Description 
de la France par provinces , ouvrage savant 
et fait avec soin, lorsque la marche àe la révo- 
lution le força d'interrompre ce travail. 11 adopta 
avec chaleur les principes proclamés en 1789, et 
s'associa au mouvement gr*néral par ses brochures 
et par ses écrits périodiques publiés pendant 
près de trois ans. Constamment attaché au club 
des Jacobins, et nommé, en septembre 1702, h la 
Convention nationale par Tai^sembiée électorale 
du département du Puy-de-Dôme i il vota là 
mort de Louis XYI, sans sursis et sans ap|>el , 
et se rangea tepenrlant pprmi les girondins. Le 
3 octobre 1793; lorsque Amar fît son rapport con- 
tre les chers de ce parti , le nom de i)uiaure s*y 
trouva plusieurs fois cité parmi ceux des cons- 
pirateurs ; mais il ne se vit pas sur la lisie 
des quarante-et-un députés qui furent décrétés 
d'accusation. Le 20 Amar vint réparer celle 
omission , et le décret d'accusaiion fut adopté 
sans discussion. Dulaurë crut devoir se soustraire 
à ce danger, et se réfugia en Suisse , oprèi;.s'(>lrc 
tenu caché pendafit près de deux mois à Paris 
et à Saint-Denis. Après le 9 thermidor, il écrivit 
à la Convention pour lui demander des juges. Le 
manuracturier chez lequel il travaillait lui four- 
nit tous les moyené nécessaires pour rentrer en 
France. Il était en chemin pouf* se réhdre à la 
frontière, lorsque les journaux lu! ap|irirent 
qu'un décret le rappelait dans le sein de la tJon- 
vention. il fut nommé membre du coinifc d'ins- 
truction publique, le 20 germinal an m (9 atril 
1795), et fut ensuite envoyé en mission dans les 
départements de la Corrèzc et de la Dordogne. 
Après la clôture <le la session conventionnelle , 
il fut réélu par trois départements, ceux du 
Puy-<lc-Dôme^ de la Corrèzc et de la Dordôgtie; 
et comme il n'avait pas atteint Tâge de quarante 
ans, il dut être classé dans le Conseil dis Cinq 
Cents, oii il fut conservé par le sort en germinal 
an Y. En germinal an vi , son département le 
nomma député pour la troisième Ibis. 11 s'occupa 
principalement , pendant qu'il siégea au Corps 
législatif, de travaux sur l'instruction publique. 
Après le 18 brumaire , Dulaiirc , rentré dans la 
vie privée , renonça à la polltîque pour repren- 
dre le cours de ses étuneâ favorites. Il obtint 
néanmoins, on 1808, dans une administra- 
tion fmancière , une place de sous-chef, qui lui 
était devenue nécessaire par suite de la faillite 
d'cin notaire de Paris, dépositaire de toute sa 
fortune. Kn 1814, à la prenu'èfe restauration. Une 
circulaire, datée du T' juillet, lid annonça qb'fl 
n'était pas conservé dans la nouvelle organisa- 
tion. Dulnure se vit alors, dans un âge avancé , 
sans autres ressources que son latent, tl ytroUva 
des compensations suiTisantes àiix rigueurs du 
sert. Ses ouvrages sont nombfcux ; presque tous 
16 rapportent 5 Pari? , à la Tranco et à la révo- 



— DlîLAtlttfeNS 



1S4 

! latfbn. Le pllis itfipotiMm est sort MMoM eirile , 
; physique ^t môvatt rfc Prtrit ; Parti, IttI, 
iO vol. !».«•.; 3* értit., t»éHs, 1025, 10 toi. lii-lJ, 
atecfig. tjt atlas. Cet outrage, (ilein de recherches 
tîurieuses et dé ftits peil cohniis, fldttleva Mntre 
l'dti tëur les atta()bes Ws plus violentes des (fartisant 
de l'adcien i^lftie. 11 ftht àtotiér qoe rttfHnedt » 
k thunité de l'impàrtlaUtd, et ({tl'il ft açtumalé avec 
afrectatloH le» act^nsatldtis ëncdttmefl t>lir Im rois 
et le clergé. Ce n'était point de sa iiart tm cfllcul 
pasâbutlé: rhais ses lotigtleft pèl'^écittloiis m 
le disposaient tthe ïrOp h têéet aut inflncÉoes 
qu'il âtflît stjbll» danSSMJcdllessfr. NoiMcitttroiig 
.èfiGât^ parmi les (jHildtMUt (kn-its de Didftore : 
Pt)!fôriotb§îè, 0tf histoire phllosophiquei de là 
bm-bt; 1^86, i tbl.lû-12;-^ ff^e/amrtrton rf'tm 
Cifofjêti contre ttne nbUvelie ëfitèlnte tfc Pa- 
i'is, ëtëvée pût leÈ fbtMiêfs généfanxf 17S7, 
ih-É*' ; — liste des noms des ci-devùnt nobteê, 
HobteÈ dt racé , rôbins , prélats , ftnancieri , 
MHgantSf et de tous les tispHnnts à la 
nobtëÉse bu èktrdcs dHcelle, ai^ rfei note$ swr 
fmti'È fHmillti * PûtiBi In-8'» ; — Étrennea è la 
^obfess^f ou prêcih historique et critique sur 
t'origifin des ûi-de^ùnt dUcs , comtes , tue- 
rons , etc., monMtfneurà et grandeurs, etc*; 
1790, iri-8<*; — Des cultes (fui ont procédé et 
amené Vidoldtrie et Vadoration des Jlgures 
humaines; 1805, in-8*>; ~ Des DiHniîés gé- 
nératrices, ou dit culte du Phallus chez Us 
dticiens elles modèrhës, des cultes du dieu de 
Ldmpsaque, de Pan, dé Vénu!s, etc.; iêOè, 
lU-fi". t!es deux derniers ouvt^e^ ofat été réhn- 
j)flmés sous ce titre : Histoire abrégée des dif- 
férents cultes ; 2' édit. , Paris, 1825, 2 vol. 
Ih-8*; — Esquisses historiques des princi- 
pàiix évéhements de In Révolution française, 
depuis la convocation dPÈ états généraux 
jusqu'au rétablissement de la maison de Èiiur^ 
bàh ; PàtiS, 1823-1825, 6 vol. in-8<» ; — Histoire 
physique , civile et morale des environs de 
Paris, depuis les premiers tempi historiques 
jusqu'à nos joiirs; Paris, 1825-1827, 6 vol. 
in- 8°. bulaure rédigea, en 1790, un ouvrage 
dont il ne parut que seize numéros , sous le titre 
de : Évangélistes du jour : il était dirigé con- 
tre les auteurs des Actes des Apôtres ; et du 
l^'r août 1791 au 25 août 1793, un petit journal 
intitulé : Le thermomètre du jour, il publia 
dans les Mémoires de là Société rbyale des 
Antiquaires de France (flhsieul^ disS^rUlflons 
sur lëS GaUKfl^. Rtifln, H rt laissé des nUrhust^s, 
éncoté iftédlté. 

Le BaH, bict. cncfciop. de la France. — Rabbé, èois- 
|onn, etc., hlHfffÛiihikktiîv, et pbri. âvs CôhttMpëhhu. 
- Taillandier, tfolM $kr Milatre. 

0rLAfTRE5S (Ahdtè), ditaf ^mlste et nlêde- 
cîn français, né à Arie» (Provence), thort à 
Paris, le 16 août 1609. 11 commença ses études 
médicales â Pari^ , soUs L. Duret , et se fTftdK 
ensuite h Modtpéllièt, bti il p«1rtf(5ltm t^llèrc- 
ment aux exercices des écoles , et fut reçu Hoc- 



115 



nULAUMENS 



12r, 



■ 



Inr le aOjMHIrt \bS3. finnnrqui^ par iIta leçons 
pHbllqHft, failniHl fratiçalfl, sur les inalai1ie« en 
jBMm. imf la innitto, la lèpre et la «yphilU, il 
oWdt (les tirtftislmis de pron^ssrui' rn 1586, et 
noMiU à Laurent Joubert. Il retnpiit les forte- 
tioHideM tlMliie Jusqu'en Tannée 1598, où le 
brait de sa f^tation le fit notnrtter médecin or- 
dJBiîre dd fdi Henri IV. CItiq ans après, il devint 
^Minier médecin de Marie dp MédIcie , et en 
ItOB preririer înMedn du roi. Sur ces entre- 
fâ», rdflitei^é de Monttiellier ayant penlu 
«efameeiief, il Ait élevé à cette dignité, et vu 
MB slRkeiRe , remploi fut rempli surcessivement 
pir i. Sapbrtfl et par Varàsdi , avee le titre de 
îiie-dianceHer. 9i l'ott en croyait Gui Patin, 
DdIidkiis attrait passé sa jeunesse à Paris, pris 
sa (trades dails m raoulfé d'Avignon, exercé la 
mMedne ft CaftMMimne , et il aurait été produit 
i ta tour par la emntesse de Tonnerre , dont il 
arril aequis les boliiies grAeea. Cette version , 
«lopUe pHr Moféri, est contraire h la réalité des 
Mu, ce qol résulte des pièces authentiques con- 
tmén an archives A Montpellier et térifié(*s 
ft AstrUe. Qtloi qu'il en soit de ses premiers 
détiats, Dulaurens a mérité |Kir s.i i)ositi<in et 
ft les travaux d'être compris au nombre des 
sarafals les plus distinguas dt^ son époque. 
hn places et les dignités contribuèrent ù lui 
valoir une telle vogue comme praticien , qu'en 
piineors années il ne put trouver un moment 
pour jeter les yeux sUr la copie de la traduc- 
tion de ses tieuvres. Dévoué à sa famille, il profila 
>ie j'estime ilu roi et de l'amitié de la reine pour 
imn deux de ses frères archevêques. L'un, 
Usaoré. obtint ^archevêché d'Embrun ; l'autre, 
GanMn],eut celui d'Arles avec l'abbaye de Saint- 
.An/ré de Vienne. Un troisième devint général des 
CapuciBa , e( le plus jeune , qui se maria , fui 
conseiller au parlement. On a de Dulaurens : 
Apoiogia pro ^aleno, et impttgnatio fahœ 
demonstrationis de communient ione vasorum 
cordiM in/œtUfTourHf 1693, in-8" : c'est la 
description des Taisseaux cardio-pulmonairea 
diex le fétus. La veine artérieuse ( artère 
pnlmoDaire) communique avec l'aorte, porte 
dfl sang artériel anx poumons et sert à l'es- 
prit TÎtal; i'artère veineuse ( veine pulmo- 
naire) envoie aussi anx poumons du sang qu'elle 
reçoit de la veine cave par une grande anasto- 
mose , coDdnit l'air du poumon au cœur pour le 
rafraîchir, en même temps qu'elle expulse les 
vapeurs qui se forment dans ce dernier organe. 
Cette démonstration était généralement acceptée 
dans les écoles. Simon Piètre ayant avancé que 
le nng qui passe par la coramnnicAtioit de la veine 
rave se rend au ventricule gauche du cienr pour 
la génération de l'esprit vital , Dulaurens revint 
sur la doctrine deGallen, et ajourna Piètre 
devant le tribunal de la vérité, dans un ouvrage 
Intitulé : Admoniho ad Simonem Petrxum , 
rffnfOH Sîmonis Petracl censura in admoni- 
flPNeiii Andrem LanrenthsToun, l&t)3, in-fol.; 



— Jiistoria anatnmicn fhtmani mrporis cf 
singnlnrum efus jmrUnm; Francfort, isî)"}, 
IfiOî. 1610, 1627, in-8"; idem, 1600, grand 
in-fol.; Paris, 1098 et 1000, grand in-fol.; 
Hanovre, 1601, in-8*;Lyon, 160.*^, in-8" : ces 
deux dernières éditions n^ont pas de figures. 
L'ouvrage a été public en français; PariSj 163»- 
1741, in-fol., avec figures : llest divisé en douze 
livres. Dans le premier, il est traité de la dignité 
de l'homme; de l'excellence, de l'utilité et de la 
nécessité de l'anatomie. Les (piatre qui suivertt 
ï^ont consacrés aux os , en commençant par la 
tête; aux cartilages, llgametits et membranes; 
aux vaisseaux et aux chairs ; les autres livres 
traitent des différents organes du corps ; on y 
trouve peu d'observations nouvelles. — Dt 
Cr\sibu$,l\bH très; Francfort, 1596, 1606, 
in-8^;Lyon, 1613, in^"*. Explications sur la 
nature des crises , leurs différences , les signes 
qui les annoncent , sur les jours critiques, con- 
formément a la doctrine hippocratique ; — 
l)e Visu y ejusqve. causis et effectihus, 
libri duo; Francfort, 1603, in-8* : préceptes 
hygiéniques dignes de nos meilleurs traités 
spéciaux ; — De mlrnhiH strumas snnandi ri 
reriUms Gallirtnnu christianis dirinifus 
concessn; Paris, Ifi09, ln-ft°. Il y a un ample 
récit de la cérémonie dans laquelle le roi très- 
rlirétien touchait les écnHielIes , Les œuvres de 
Didnurens parurent nMmies î Openim tomus 
atfer, tnntlnens xcrlptd therapeutlca,niml' 
7'inn îrnctôtum De Crisihns; DemirabUistni' 
mns snnandi ri; De nnhilïtdfe visus, efusrfxte 
ctinsetvnndi m f inné ; De Melnncholia ; de Se- 
necfufe; De Morbo articiilari; De Leprd; de 
TjUe Venerea ; nnnotatlones in artem par- 
ram Galeni; Cnnsilia medicn; Francfort, 
imi, in-fol. Toutes les oMivres anatomiques 
et médicales ont été données en français et en 
latin. Il y a denx édifions françaises; la pre- 
mière, ex('»cutée par les soins de Théophile Oelw, 
Paris, 1613, f h- fol., réimprimée à Rouen, en 
1661, est d'une fidélité des plus rigoureuses ; la 
seronde, indiquée comme revue , corrigée et 
augmentée parO. Sauvageon , Paris, 1646, four- 
mille de fautes grossières. Les éditions latines 
sont datées de Rouen, 1560, in-fol.; de Franc- 
fort, 1657, in-folj j de Paris, 1628, 2 vol. in-r. 

D' Hubert Rodrirurs. 
OrI P.itln , Lrttrkt etloUifS, t. l, letl. n. — AMrnr, 
Mi'moires pour terrir à Vhittoirede la Fac, de Afnnt- 
prliiT. — Miib^rl andflgups. .to<lff« sut Outaureus rt 
ftnalifte df MU aMnrfs ; flontp., 1841. 

nrLArBRNs (Lnnis), théologien français, 
né a Montpellier, en i:)89, mort le It juillet 
1 67 1 . D'abord ministre de l'église réformée de 
Mont|>eIlier4 il abjura le calrinisme, entra dans 
les ordre? , et se rendit h Paris, où il se fit beau- 
coup de réputation par son talent de préilica- 
leur. Richelieu l'employa h la conversion des 
protestants. En 1649 Dulaurens entra flans la 
congrégation de l'Oratoire. On a de lui : Dispute 
tmictiant lesehîsmeet taséparation queLuther 



127 DULAUBENS 

«( CalvinontftatedeeÉglii«ronutine;PaTh, 
les», iD-fol. ; — TriompJude l'Égliu romaine 
contre ceux de la nUgitm prétendue rtfur- 
mie; Parii, 16», I0-I3. 



DOLADKEKS { Henri • Joseph] , ronuocier 
français, né i Doi]ti,ea 1719, mort en 1797. Il 
umoDca de bonne heure de rares dispositions, 
et fut edmis à la praretuion chez les chanoines 
de Ls Trinité, étant k peine âgé de dix-huit ans. 
Nais UenlAt son caractère satiriqne et la supé- 
rioritd de ses talents ajant excité la haine de ses 
contrées. Il demanda h passer dans .un autre 
couvent, et ne pouvant l'obtenir, il s'enfuit , et 
Tint i Paris se mettre aux gages des libraires. 
Ennemi déclaré des iésultes, il profita du fameux 
airCl lancé par le parlement de Paris, en 17B1 , 
pour publier contre eux une satire qnl eut un 
Irès-grand débit. Toutefois, appréhendant les 
poursuites de la police , Il se sauva en Hollande 
le l«]demain de la piildkalion, et se rendit à 
Liège et Ji Francfort, obil vécut misérablement, 
jusqu'à ce qu'ayant été dénoncé i la chambre 
ecclésiastique de Ha^ence comme auteurde livres 
irréligieux, il lUt condamné en 17B7 i une pri- 
son perpétuelle, et renfermé dans le couvent de 
Hariabaum, où il mourut. Void le portrait que 
fait de l>ulaarens son collaborateur et uni 
Grouber de Gronbental : • Dulaurens est gros , 
court, replet; il a l'air plus pesant qne l'esprit) 
il n'a rien de piquant à l'extériear, tont eal ca- 
ché; méfiant, caustique et vindicatir, llest ofR- 
deux sans être obligeant; vif, turbulent, inquiet 
et hypocondre , souvent même visionnaire; in- 
constant plus qu'un Français, il forme mille pro- 
jets en un jour, et n'a pas la force' d'en exécuter 
un seul ; sa vivacité le rend brouillon , mais son 
génie est une de ces sources qui jaillissent sans 
cesse ; son abondance extrême rtâid son travail 
inégal et ses Idées peu suivies. Il a fait beaucoup 
rs, dans lesquels on remarque des pensées 
le poésie sonore. Dam ses nom- 
breuses productions , il se troove toujours des 
pensées neuves et hardies i côté des trivialités 
les plus basses et au milieu du cjuisme le plus 
dégoOlsnt. » 

Les ouvrages de l'abbé Dulaurens , en vers et 
m prose, décèlent une îmagination dépravée, 
me prodigieuse facilité et un abus déplorable de 
connaissancea acquises. On a de lui : Le* Jtsui- 
ri7UCi,-Rome(Paris), 1761, in-ll;aTec Grou- 
bà de Grouboilal. l^ seconde édition est aug- 
mentée Def Honneurs et de t'Oraisonfiinèbre 
du K. P. G. Malagrida , prononcée dans la 
sainte efiapelle des Oreillons par le R. P. 
Tkvndtr ten IVonc*;>('sui(«; Rome (Amster- 
dam) , 1701,1 in-(î; — '^ Ko/ai, poème héroï- 
conilqac, en XVni chants; Conslantinople (Ams- 
terdam), 1761, in-8*: ce poème fut, dit-on, com- 
posé enuM Tlngtainedejoars; — L'Àrttin, ou 
laD^nmekt de retprU en fyU de bon aen$ ; 



- DULAURIER 

, Home (Amsterdam), 1763,2 parties 

lia Chandelle d'Arras, poème bel 

\ XVmchanls; Berne, 1765, tti-H*;iHH 

tion, précédée d'une Notice sur la vie 

' VMges de l'auteur, Paris, 1807 , ia-13 : 

fut composé en moins de quinze jou 

! ques exHnpIaires portent le titre : 

; nés aux gens d'église, ou la chandi 

1 ras; — Imirce, ou la fille de la 

I Beriin (Hollande), 1765, in-ll; — ie 

I Mathieu , ou les bigarrures de l'es 

\ main; Londres, 1766, 3 vol. in-S": c 

; leux roman, outrage perpélnel au bo 

I la morale et t la religion, est un des ou' 

' ont obtenu le plus de succès A la fin ( 

siècle et au commencement de celui- 

i suis pûcelle, histoire véritable; I 

i7B7, in-12 ; — L'Anti- Papisme rivé 

rêves de Vanli'papitte;GeDtYe, 17t 

— Portejeuille d'un Philosophe, ou 

de pièces philosophigues , politiqu 

gués , satiriques et galantes ; Colog 

6 vol. in-S", — Les Œuvres de Dulai 

étérecueillieset publiéesà Bruxelles, It 

in-8*. 



DCi^cKEHs , médecin français, 
précédent , né vers 1725, mort ii Parii 
1789. On a de lui : Moyens de rendt 
pitaux utiles et de perfectionner l 
due; 1787, iu-S° ; ^ Essai sur les 1 
tnents nécessaires et les moins disj 
pour rendre le service des malades 
hâpitaux vraiment utile à rhamam 
in-S"; — Analyse du livre intitulé: K 
rendre les hôpitaux utiles,par l'auU 
des Moyens; Paris, 1788, In-S"; — 
hUlorique tur divers objets (fadi 
(Ion ; Londres et Paris, 1 ' 



( Hyacinthe DblabiI 
térateur français, né vers 1714, à 
mort à Rochefort , le 16 décemtire l; 
vicaire général du diocèse de Quimper 
lui : Les Monuments publics , poén 
1754, in-4°. C'est à tort que M. de 
(IfoCtees chronologiques, etc., sur les 
bretons), lui attribue les Jésuiliqu 
cynique production est de l'abbé Dula 
Douai, et de son collaborateur Gn 
Groobental. F 

BntaçJit, t- li- - Quérué, Jm francf lirtfT 

^DULSDitiKR (Srfounrd), orienta 
çais , né k Toulouse , en 1807. Il avait 
blié quelques traductions du copte et 
ouvrages relatifs aux écriture égyptien 
que le ministre de l'instruclion publiqi 
Salvandy, lui confia la mission d'aller 
en Angleterre des te\te8 et des ir 
coptes et hiéroglyphiques. M. Dniaurli 



m 



DULAURIER - DULCIS 



130 



iHdeDX fois à Londres, en 1838 et en 1840. C*cst 
ta ces Toyageft <in'il visita les bibliothèques 
de Xanden, du King's Collège, de la Société 
AÂtiqae de Grande-Bretagne et d'Irlande, et d(; 
h Compagnie des Indes, qni renferment un 
gruri nombre de manoscrifs malays et java- 
■is; fl profita de cette occasion pour se perfec- 
tioner dans la connaissance des principaux 
ifiomes océanieiis. Qoelque temps après son 
ntoor, oocrte en sa faveor, à TÉcoie des Langues 
Oriatales TÎTantes, la cliaire de malay et de ja- 
mm. SoBCoarss'oiiTritle 21 avril 1841. M. Du- 
hmer, outre les langues déjà citées, sait Far- 
■énoi , l'arabe, et les principales langues eu- 
rapéeoBes. Il réunit depuis longtemps les élé- 
Moti d'oD dictionnaire malay, qui sera beau- 
nap pins complet que celui de Marsden. 
M. Dolanrier a fcHidé à la Bibliothèque impériale 
il collection roalaye et javanaise, composée de 
yrtide deux cents manuscrits ; le fonds arménien 
Weitanssi redevable de quelques acquisitions. 
Oi 1 de loi : Examen d'un passage des Stro- 
mtes de saint Clément d Alexandrie relatif 
wtiéaihtres égyptiennes ; Paris, 1833, in-8*; 
- Fragment des révélations apocryphes de 
«Nul Barthélémy^ et de Vhistoire des con- 
féya/ioni religieuses fondées par saint Pak- 
Amk, traduit sur les textes coptes thébains 
isédUsde la Bibliothèque royale; Paris, 1835, 
^ ; — Notice sur les principales stèles 
kMéraires égyptiennes du Musée de Tou- 
lowf ; dans le Becueil de^ Mémoires de la 
Société royale. Archéologique du midi de la 
Frnte, an. 1836; — Mémoires, Lettres et 
Upports sur les cours de langues malaye et 
/mnoiie; Paris, 1843, in-8*; — Institutions 
uaitimes de Varchipel d'Asie , texte et tra- 
<lsctioB; dans le t VI de la Collection des 
Ims wutritimes de M. Pardessus, et séparément ; 
P^, 1845, in-g*"; — Lettres et pièces di- 
flomatiques écrites en malay, i*' fascicule; 
Pvii, 1845, in-8® ; — Examen de quelques 
fsinisdes doctrines hiéroglyphiques deJ.-F. 
CkampoUion; Paris, 1847, in-4* ; — Collection 
àa inincipales Chroniques Malayes, texte; 
ftrii, 1849, !«' lasdcule, in-8»; — Extrait 
^la Grammaire Copte- Arabe de Semenondi ; 
te le Catalogue général des Manuscrits 
^ bibliothèques publiques des départe- 
•«tfi, t. I; Paris, 1849, ln-4»; — Récit de 
^prmière Croisade, extrait de la Chronique 
^ Mathieu d^tdesse et traduit de Varmé- 
*>ej|; Paris, 1850, in-4* ; — Les Arméniens 
^Autriche, en Buitsie et en Turquie; la 
Société arménienne au dix-neuvième siècle; 
M tiiuaiion politique, religieuse et litté- 
ftfre; dans la Remie des Deux Mondes, 
H 1854 ; — Chronique du royaume dAtchch, 
ins nie de Sumatra, traduite du malay ; 
àm»)t Journal Aiiatique, «a. 1839,t. Il; — 
Cejalogm des manuscrits malays apporte- 
mmt à la Société Asiatique de Londres ;\huï,, 

6ÉHÉR. — T. XV. 



an. 1840, t. II ; — Traduction d'un fragment 
de médecine copte ; an. 1843, t l";— Liste des 
pays qui relevaient de Vempire de Madja- 
pahit à V époque de sa destruction; an. 1846, 
t.I ;— Notice sur un manuscrit copte-thébain 
intitulé : La fidèle Sagesse; an. 1847 ; t; 1er; — 
Description de Varchipel d'Asie par Jbn- 
Batouta, traduite de l'arabe ; ibid.; -^ Ex- 
trait de la Chronique de Michel le Syrien, 
traduit de l'arménien ; an. 1848, t. II, et 1849, 
t. lec; — Études sur les Chants historiques et 
les traditions populaires de l'Arménie^ d'a- 
près une dissertation de M. Emin ; an. 1852, 
t. I*'; — Recherches sur la Législation ma- 
laye; dans les Nouvelles Annales des Voyages, 
an. 1849, 1. 1", H, IV ; — Voyage d'Abd-AUah 
Abd-el'Kadery de Singapore à Kalantan, tra- 
duit du malay ; ibid., 1850, 1. 1*"*^; — Catalogue 
des manuscrits coptes , arméniens, géorgiens ; 
dans le t. I^r du Catalogue des Manuscrits de 
la Bibliothèque impériale; 1856, in-4<*. 

£. Beauvois. 

Documents partiettliers. 

DULCIDII78, prélat espagnol du neuvième 
siècle. Il était prêtre de Tolède lorsqu'il fut en- 
voyé, en 883, par AlfonsellI, roi de CastiUc, près 
d'Abub-AlifChefsarrazin. Au retour de cette am- 
bassade, il fut élevé à Tévèché de Tolède. Josepli 
Pellicer publia comme une œuvre de DulddiuA 
une vieille chronique écrite en latin : Chronica 
de Espaiia de Dulcidio, presbytero de To- 
leda, obispo de Salamanca, y embaxador 
del serenissimo rey D, Alfonso el Magno, 
Tercero deste nombre, al califa de Cordova, 
el ano 883 ; Barcelone, 1663, in-4''. Nicolas An- 
tonio doute fort que cet ouvrage appartienne à 
Dulcidius. 

N. Antonio, Bibliothêca HUpana vêtus, p. 4N. 
DULCIN, hérésiarque italien, né à Novare, 
vers la fin du treizième siècle, brûlé vif le \«r juin 
1308. Il était fils d*nn prêtre d'Ossula et dis- 
ciple de Segarcl, dont il suivit les erreurs. Selon 
lui» la loi du Pèro, qui avait duré jusqu'à Moïse, 
était une loi toute do rigueur et de justice ; celle 
du Fils avait été un» loi de grâce et de sagesse; 
celle du Saint-Esprit, qui commençait avec Qul- 
dn lui-môme, en î307, était une loi toute d'a- 
mour et de charité. Il prêchait, dit-on, la commu- 
nauté des biens et la promisaiité de sexes. Dul- 
dn, arrêté en 1308, fut brûlé vif, à Verceil, avec 
sa femme, Marguerite. Ses disciples se confon- 
dirent avec les Vaudois. Il avait écrit trois let- 
tres Ad universos christianos, Muratori a 
donné deux histoires de cet hérésiarque écrites 
par des auteurs contemporains. 

Moratoii. Rerum Italicarwn Scriptoret, t. IX. — Ri- 
chard et Giraud, Bibliot/uqne sacrée. 

DVLCis (Catherin), philologue savoyard, 
né à Cruseille, en 1540, mort vers 1610. 11 
mena la vie d'un aveiituriiT plutôt que celle d'un 
savant : il parcourut toult; l'Euroi^e et une partir 
de l'Asie. U connaissait presque toutes les langnes 

5 



iii Duuns - 

TiTiule», et tat meilleiirB onTragM loot dai 
tnitéa de graraniaire, Mvoir : latlUutlonei 
Lingux Ilalicx; Wittenberg, 1U3, iD-S"; ~ 
Seliola Italica; Francrorl, 1605, Îb-S'. 
fta\ Pralicr, rAcolniB firadUnnia. 

DCLCO ou |»ncu>a (GaifoN), en latin Goi- 
fonci^TKCS.alcIiLraUterraii^ii.néTen 1530, 
dans le MiTernais , mort vers )e commeocemeol 
da dix-septième siècle. [I éludw I* jurispni- 
dcfue ians sa JMmeMe, exerça inAme U profes- 
sion d'aiocat k HeTers, et finit par devenir lleo- 
lenant ^4néral au présidial de c^ ville. 11 con- 
çut de bonne beure une grande paMtoa pour le* 
science» occultea, s'en occupa avec ardeur, et les 
défendit contre quelque» eaprila sages, qui en 
avaientdémontrél'ioutilité. SmniomUlinadooné 
lieu t derrÉquealeamâpriMS.etaéU traduit tour 
il lour par les Doms de Ga*tQ» de Cloue, CattoK 
du Cloud, Gaston de Clèoe*. Ses ouvragée «ont 
surtout remarquables en ce qu'ils sout les pre- 
miers produits de l'imprimem introduite k Ne- 
vers par le duc Louis de Goniague. On a de 
Diilco : Apologia argyropœue et chrytopai», 
contra BrastumiSeven, lSSO,in-B°; Colonie, 
1598, in-8°; Ljon, Ifllî, iu-B". C'e»t une dé- 
fense de l'tlcbimie, qu'Éi^sLe avait attaquée dau 
sa IJUputatio de aura polaliUl. Voici comme 
Dulco t'exprime en bveor de la tranamutatioB 
des métaux : > Toute dinse erSclaote entralw 
le aiijet et la matière ven an )wt qnelcotuiae. L« 
mouvement indiqua le dwmin et la distanuqnl 
séparent la matière da M bi)t. Celui-ci consista 
ou dans la fonne, ou daoa la quantité, on dana 
la qualité. La cause effiriente tend donc vers 
dilTérents buts. Et comme le but de VÀrçfTo- 
péU 'artdefairederargeal)etdelaCAririop^ 
(art de faire de l'or ) consiste à faire de l'argent 
ou de l'or , son mouvement tend vers une nou- 
velle forme; car la forme du plomb, de l'ëlain, 
du (^ivre, da fer, du macure, n'est pas la forme 
de l'argent oo celle de l'or; mais ces métaux 
sont le sujet et la matière. ■ Les antres ouvra- 
ges de Diik» sont : De recta et vera ro(ion« 
progignendi lapidit philoiophiei, tni talls 
ottri/jd et argentifiet , dilocida et compen- 
dioaa expUeatiOi Nevers, 1503, iD-S°;et 
inséré dans Le Theatrun Chemicuni; — De 
triplici prxparatiom avri et argentl; He- 
vtfs, 1S9Î, in-S"; traduit en français par SaJ- 
mon, Paris, IS9A, lu-a°; en Jlemanf), Halle, 
1617, in-S"; inséré aussi dans le Theatruin 
Chemieum; — PkiUiiophia Chemica; Cologne, 
1598, in-SMI existe àUBIbliothèqDe del'Arao- 
nal ( manufcrit n' 171 ) un Recueit de M. Ow 
e/oi ivr la transmutation des métaux : on y 
tmuve, entre autres cltoset, une Curieuse r*- 
eette pour /aire une teinture exeellentt el 
trèi-B*rttahle,tpn)wée à Veni«s. Ce Dneloe 
eat probahlenunt le même que Gaston Dnlco. 

I. HrWT. uat. 4t la CMtmH. t. 11. ~ Btoçr. «M. 



- DU US 

priorea episeopoi Mindesies, ab m 
tUl, MTflhu hexametriii 'aaM 
Stnûiçmala Seram tt Antiquitat. 

IdeluBd, soppl. I Jtibcr, Jtlf. Gtl.-lti 

DDLiH (Pierre), pdntre français , 
en 167(1, mort dans lanterne lille, le 
1748. Élève de Jean Boulogne, il suiv 
de l'Acadëmia de Peinture, et ï fem 
fols le grand prix aux concours de 16 
Le sujet du premier concours était : 
donnant len anneau à Josephapris 
tion de* songes; et celui du second : 
de Joseph retenu* comme espion* à 
Pharaon. Admis i l'Acadànle le 30 
il donna comnte morceau de récef 
bleau de Laomédon puai par Apoi 
Neptune (cette mivre fait partie d< 
lion du Louvre), et fut nommé adj< 
fesseur le le octobre 1716. Entre autr 
de cet artiste, qui exposa aux salai 
1 738 et 1 747, nous citerotu : saint (. 
suseitant un enfant mort; — £e 
de notre Seigneur, et une compa 
ibOpital de La Cbaiité. A. : 

MvkUit dit Miatei imp^Hanx. 

»c LIS, nom de famille qo'on trc 
ment écrit Dons, Dd Les, Du L 
DAT.etc. JeanneDarc, dite /a Pucelle 
ou plutôt fies frères ayant été anoblis 
brRl429, le nom patrouîmlque de I 
désurmaii remplacépar celui de DnI 
faisait allusion au lis, pièce principal 
accordé par le roi i Jeanne et à 
Voy. D»BC (Jeanne). Parmi tes in 
ilescendants de cette fiimille , qni jui 
conférait la noblesse non-seulement 
membres, mais à toui ses alliés des < 

. nous ne citerons que le suivant. 
Du Lj3(CAnr/ei), écrivain et ji 
français, né à Paris, vers ISfiO, mort 
Il élait fiU de Michel Du Lis, gentilhi 
naire de la chambre de Henri H, qui 
en ligne directe de Pierre Darc, l'un 
de la Pucelle, et suivit il l'époque de 
parti d'Henri IV. En 1594 il occo 
prince à Tours ; c'est là qu'avait 
porté te parlement royaliste; celi 

' obéissait à la Ligue. Henri IV, s 
serviC4'^ de Cbarles î>ii Lis, le non 

' lut (lu procureur Bénirai |1). Il et 
'cession de cet emploi lorsque, le S ja 

: il fut promu au poste il'avocat gi 

I cour des aides, qu'il occupa jusqn'a 
sa tanière. Il portait en même tel 



IIS 



DU LIS 



1S4 



fiu mgde la Pucellc. Très-fier de cette origine, 
il lit beuKuseiuent aenir ce sentùnent pri^é an 
profit de la ridence bistorique. Ck)inme chef de 
huiUe, il possédait et conservait avec un soin 
jakMx, iodépendaminent des traditions dômes- 
tiqoet, des titres précieux pour Thistoire de sa 
race et Je l'héroïne d'où il tirait sa gloire. 
Douéd'un esprit souple, étendu .cultivé, Chartes 
Du Lis se trouva jeté dès sa jeunesse au milieu 
dVme controverse étrange. A cette époque, c'est- 
i dire vers 1575, les notions historiques relatives 
ï\à Pocelle s*étaient tellement obacurcies , que 
Db Hsilian, historiographe en titre de la monar- 
chie, débitait au siij«>t de cette héroïne les 
ooitM les pliiSGalomnieu]^. Deux camps parta- 
Iteiiat alors en France les beaux esprits de la 
littératore : les uns ternissaient k Tenvi cette 
nénoire ri pure ; d'autres , moins nombreux, 
teotaieat ou commençaient sa réhabilitation. Le 
BORororot ériioé sur le pont d'Orléans en l'hoB- 
Boirde la libératrice fut mutilé, en lô70, par le 
OMo des guerres civiles : la restauration pu- 
WqM de cet édifice eut lieu quelques années 
phs tard, et fournit un nouveau texte à cette 
ttitroverse. Lorsqu'il s'agit de graver l'inscrip- 
tioDdo memunent, qui jnsque alors en avait été 
dépourvu, une sorte de concours s'ouvrit entre 
)o poètes de toute U France. Cette circonstance 
foirait an jeune Du Lis une occasion d'entrer sur 
h (cèoe du monde et de signaler son zèle pour 
ve cause qui était à la fois celle de sa famille 
etde la patrie. Il épousa, vers 1580, Catherine 
De CnUy, d'une famille noble d'Oriéans, qui ti- 
nit égaionent son origine de l'un des compa- 
KMni d'armes de la Pucelle. Le concours qu'il 
pmt avoir ouvert lui-même pour l'épigraphe 
ds BMnunient mit Chartes Du Lis en rapport 
'Nt. tout ce que la France comptait d'écrivains 
distingués. Il fut ainsi le correspondant de Mal- 
it^ de Pasquier, des frères Sainte-Marthe, et 
de quelques autres littérateurs moins illustres. 
Il s'unit avec plusieurs d'entre eux par les liens 
'^W solide amitié. Les talents littéraires de 
^^bides Du Lis, ses relations, la position émi- 
Moteque lui donnait sa charge de magistrature , 
<■( enfin sa qualité de descendant du sang de 
''(Vne Darc, donnent une gran«le valeur aux 
<^i qn'il nous a laissés. Dans l'un de ces 
*^s, il a recueilli les monuments, plus curieux 
(iQfi valables, de cette espèce de joute littéraire 
<'H%ée en l'honneur de la Pucelle , joute dans 
î^^lDHIe un enthousiasme sans mesure et sans 
oÂt avait pris la place des dispositions mal- 
^dlhntes de la préôéflente génération. Un autre 
^ de Charles Du Lis , plus précieux encore 
<rveeiui-ci, a trait aux noms, armes et à la gé- 
Bé(loieie de Jeanne Darc. Après les actes authen- 
iMpMs et lea historiens contemporains de l'hé- 
nîM, c'est là qu'on trouve les renseignements 
^ pins intimes el les plus intéressants sur cette 
Anme à jamais célèbre. Les ouvrages de Char- 
tes Da Lissent tous devenus rares, et mériterai^t 



pour la plupart d'être réimprimés (1). Nous en 
donnerons ci-après la liste, aussi exacte que pos- 
sible. On ignore la date précise de sa mort. Biais 
deux faits servent à la resserrer entre des limites 
très-étroites. La Bibliothèque impériale conserve 
un exemplaire du Recueil de 1628 (2) qui porte 
un ex dono de l'auteur à Pierre d'Hozier, « le 
24 juin 1629^. D'un autre rAté, Du Breton, auteur 
d'un ouvrage publié en 1631, le mentionne (3) 
comme une personne vivante. Mais il n'existait 
plus en 1635, époque à laquelle fut recueilli et 
réédité un de ses opuscules,» composé, dit le 
titre, par/et< messire Ch. Du Lis ». 

Catherine De Cailly, é|H)usede Charles Du Lis, 
parait avoir été une personne distinguée. On 
trouve dans la correspondance d'Kstienne Pas- 
quier deux lettres (4) adressées par lui à Made- 
moiselle Du Lis, titre qui se donnait alors aux 
fefnmes iVécuyer. Dans la dernière, Pasquier 
témoigne du commerce littéraire qu'il entretenait 
avec cette dame, et lui dit qu'elle a pour époux 
le meilleur de ses amis (5). Cette même lettro 
contient une pièce de vers sur son Bdlon de 
vieil lesse^ adressée ii mademoiseiht Du Lis , et 
la réponse de CAille-ci, également en vers , |>ar« 
faitement touniés .6). Charles Du Lis survécut 
à la branche aînée de sa famille : il eut un frère 
nommé Luc Du Lis , conseiller, secrétaire du 
roi, qni vivait en 1628, mais dont on ne connaît 
pas de postérité. Du mariage de Charles Du Lis 
avec Catherine De Cailly naquirent quatre en- 
fants : deux fils et deux filles. Le premier des 
fils, nommé Charles Du Li«, comme son père, 
vit le jour en lij85, et mourut le 26 juillet 1629. 
Ce fils était, à ce qu'il parait, faible f l'esprit. 
Agé de dix-sept ans, il fut , par favi^ur, pourvu 
de la charge de principal du collège de Boissy. 
Il remplit cet emploi pendant ving^sept ans , 
mais sous la tutelle de son père. Celte charge 
entraînait le célibat : le titulaire ne laissa donc 
pas de postérité. I^es généalogies mcnti(mnent 
un second fils , marié après 1628, à une autre 
demoiselle De Cailly ; mais elles ne lui donnent 
point de descendance. Françoise Du Lis, l'atnéc 
des filles, épousa Louis Quatrehommf.<, et fut 
mère d'un autre Louis Quatrehommes Le giendre 
et le petit-gendre de Chartes Du Lis furent (.x)n- 
seillers à la cour des aides, et perpétuèrent dans 

(1.' Une nouvelle edliioii Ae. ers opaMule» est hous 
preMe, et paraîtra en ISSI , daM le TréPir de* piécit 
rares d'Auftuale Aubry. 

(I) \.. 8M. in-40. 

(I) lliitoire du Siège d'Orleam et de la Pucelle 
Jennr (sic ); Parla, la-S% S* page de YAdrit. Par letirm 
pxteatrs <lii 8 mal 1619 , maître Le Rossn (ut Institué 
ATiirai L'énéral a la coar de» aides, en remplacement de 
Charles Du lia, qui lui avait résigné cette charge. Il fut 
reçu le 9 août de la même année. {Archivée de la Covr 
des Aides, registre Z, n« tSS, à la date. ) 

(4) Édition de I7t4. in-follo, colonnes 47 et Ml. 

(I) Une autre lettre de Pasquier i Charks Du Ua est 
datée ainsi : « A Parla, de votre maison, ce i*' Jour d« 
décembre I8i«. » ( Ibid.^ colon. 64C. ) 

16) lie Hêcueilûe IMS renCenne plusieurs tutres pièces 
de vers en l'bonneur de la Pucelle. signées : « Catkerim 
De CaHl9, native d'Orléans. •• 

5. 



135 



DU LIS — DULLAERT 



1S6 



cette magistrature le souvenir de Tavocat géné- 
ral. Enfin, Catherine Du Lis, la dernière, fat 
mariée à Richard de Pichon, trésorier du roi en 
Guyenne. Ils eurent pour uniques héritiers Fran- 
çois et Valentine de Pichon , qui se firent, l'un 
carme, Tautre carmélite à Bordeaux. 

Voici le titre desouTrages de Charles Du Lis: 
De V Extraction et Parenté de la Pucelie 
d'Orléans, avec la Généalogie de ceux qui se 
trouvent aujourd'hui descendus de ses frères ; 
(Paris, 1610, in^"" ); cahier de quatre pages, 
sans titre, ni date, et sans nom d'imprimeur (1) ; 
— Lettres patentes du 26 octobre 1612 pour 
augmentation d'armes en faveur de messires 
Charles et Luc Du Lis, etc.; imprimées pour la 
première fois (2) en un cahier in-12, sans date ni 
nom d'imprimeur; — Discours sommaire tant 
du nom et des armes que de la naissance et 
parenté de la Pucelle d'Orléans et de ses frè- 
res ; Paris, 1612, soixante-dix pages hi-12. Cet 
opuscule, derenu rare, a été réimprimé, avec 
plus de développement, par Tauteur en 1628, 
comme on le verra ci -après, sous le titre de 
TYaité , etc. ; — Inscriptions pour les statues 
du roi Charles VII et de la Pucelle d'Orléans 
qui sont sur le pont de la dite ville; Paris, 
et Oriéans, 1 61 3 ; dix-sept pages imprimées in-4*' ; 
réimprimées par l'auteur, avec développements, 
en 1628, sous le titre de Recueil, etc. ;— Traité 
sommaire de Vorigine et progrès des offices 
d'élus, etc. ; Paris, 1618, in-4'* (3) ; réimprimé 
et augmenté après la mort de l'auteur, sous ce 
titre : Recueil des ordonnances, édicts, décla- 
rations,eiic.,concemantl'origine,progrez,étc., 
des éleus , etc. ; Paris , P. Charpentier, libraire, 
1635, un volume in-8«(4);— Recueil de plu- 
sieurs inscriptions proposées pour remplir les 
tables d'attente estons sous les statues du 
roi Charles VII et de la Pucelle, tic, etc. ; 
Paris, Edme Martin, 1628, in-4'' , figures ; — 
Traité sommaire tant du nom et des ar- 
mes, etc., de la Pucelle et de ses frères, etc. ; 
Paris, Edme Martin, 1628, in-4* (5). 

On peut joindre à cette liste l'indication de 
deux ouvrages manuscrits de Charles Du Lis : le 
premier est un recueil intitulé : Ancien Livre de 
la Cour des Aides de 1360 à 1539, etc., annoté 
par Vavocat général. Ce manuscrit, après la 

(I) Un exemplaire le tronvc à la On da RtieueH de 
16tt, L BM, i la BlblioUièqne Impériale, 
(t) Voy. Qalcberat, Procès delà Pueelle, tome V, page 



(a}Vo7. BtblMkè^ui historique d§ la France, etc., édi- 
Uoa de Kevret de Footette, tome lil, n* 94,086. 

(4) La Bibllothéqae tmpértafe en possède un exemplaire 
(dans l'F. non porté). 

(I) Voy. Bmnet. Manuel dm Libraire, édition de itM. 
tome IV, page tf, ao mot Recueil. — Lenglet>DorresDoy, 
dans son Histoire de Jeanne Dcrc, etc., Paris, 178S, lo-il, 
t* partie, page 197, roentlonoe one édition du Traité 
sommaire en date de 1699; mais les termes dont 
Il se sert prouvent qu'il n'avait point vu cette préten- 
doe édition de 1699. Cette asiierUon Inexacte a été re- 
produite par Pevretde Footette, BibUOtK^iuéMiAoriquê 
dé la France, tome II, sous le n* 17, t94, et par d'autrea 
MMtographes. 



mort de Charles Du Lis, parait avoir passé entre 
les mains de Louis Quatrehommes père et fils, 
qui continuèrent à leur tour ce même recudl (1). 
Le second se compose d'im recueil de pièces re- 
latives à la famille de l'auteur, et subsiste à la Bi- 
bliothèque publique de Carpentras, parmi les ma- 
nuscrits de Peiresc (2). 

A. Yallet de Viriyillb. 

archives de la Cour des Aides, au palala Soubiie, à 
Paris. — Cabinet généalogique de la BibUotkéque im- 
périale. — Va II et de VlrlTlUe, Nouvelles Recherches sur 
la Famille, etc., de Jeanne Dare^ etc. ; Parte, Domoufio, 
1SS4, ln-8«. 

; DULK ( Frédéric-Philippe) , chimiste alle- 
mand , né à Schirvrind (Prusse orientale ), le 22 
novembre 1788. En 1804 il se rendit à Kcenigs- 
berg pour y étudier la jurisprudence, pois il suivit 
la carrière de son frère, qui était pharmacien dans 
cette ville, et abquel il succéda en 1813. em- 
ploya ses loisirs à l'étude de la chimie, qu'il ensei- 
gna ensuite comme professeur titulaire. Outre de» 
articles sur cette matière publiés dans plusieur» 
recueils,tel8 que les Annalen der Physik^ le JouT'^ 
nalfiir praktische C hernie ( Journal de Chimie 
pratique); le Repertorium fur die Pharmacie^ 
On a de lui : Lehrbuch der ChenUe (ManueS 
de Chimie); Berlin, 1833-1834, et Berlin, 1842^ 
— Synoptische Tabellen ueber die Atomgew^ 
chte ( Tables synoptiques du poids des atomes ) ^ 
Leipzig, 1839, 4* édition ; — Pharmacopxa Bo- 
russica ; Leipzig, 1846-1848, 5* édition. 

Convers.-Lex. 

* DULK ( Frédéric- Albert-Benno ) , fils du 
précédent, poète et chimiste allemand, né à Ko»- 
nigsberg, le 17 juin 1819. Il embrassa d'abord la 
carrière paternelle, s'occupa de chimie et songeait 
à se faire nommer professeur dans cette facul- 
té ; mais il trouva un obstaele dans le ministre 
Eichom, en raison de ses opinions politiques. U 
fit alors un voyage en Italie, en Egypte, et à son 
retour il vécut dans la rétraite, livré à ses tra- 
vaux littéraires. On a de lui : Orla, drame; 
Winterthur, 1844 ;--i>a, drame, en collaboration 
avec Seemann; — Die Wfrnde (Les Murs), 
comédie; Kœnigsberg, 1848. 

Conversation- Lexikon. 

DULLABAT {ffeyman ), peintre hollandais, 
né à Rotterdam, en 1636, mort le 6 mai 1684. 
Il était fils d'un marchand de tableaux, et annonça 
dès sa jeunesse beaucoup de goût pour la peinture : 
aussi son père sehàta-t-il de le placer chez Rem- 

(1) Voy. Fevret de Fontette, Biblicthégue historiqise 
de la France, tome III, n»» 93,994 et 39»996. Ce recneU 
se trouve aux Archives de l'empire, parmi les reflstrea 
de la cour des aides, et forme troto volumes In-fol., cotés 
Z, 769, 764 et 769. 

(I) n» X, 947 pages, In-folio. U plupart de» pièces que 
renferme ce ronnoscrit ont été publiées par Charles Da 
Us, dana son Recueil de 16t8 ; mais quelques-unes.800t 
inédites et intéressantes. Le manuscrit n* X de Peiresc 
est analogue et peut-être identique i celui que M. de 
L'Averdy mentionnait en 1797 dans son Mémorial Id-4* 
et un peu plus tard dans sa Notice sur Us Manuscrits 
relatifs au procès de ta Pucelle. Bn 1716 le manuscrit 
mentionné par de L'Averdy avatt été donné à la cour des 
aides. 



137 



DULLAERT — DULOII 



ftS 



Inadt Le jeune Didlaert en fut bientôt le meil- 
knrélèfe; U panint même à imiter si compléte- 
BMitla manière de son roattre, qu'Houbraken 
et Wejennan affirment aToir été quelquefois 
trompés sur certains tableaux. On cite entre au- 
tres de loi un Ermite à genoux , qui aurait 
pissé poor être de Rembrandt si Dullaert ne 
l'eût signé. Dans une Tente publique, à Amstcr- 
dim, an Dieu Mars de Dullaert fut ?endu pour 
être de son maître. La faiblesse de santé de 
DoUaert ne lui permit pas de produire beaucoup : 
aosst ses toiles ont-elles conservé un prix très- 
âeré. Il avait un esprit cultivé, parlait plusieurs 
bonnes et connaissait les sciences , la musique 
et U poésie. U chantait fort bien, et faisait des 
vers avec beaucoup de facilité. On a de lui 
qodqaea pièces de théâtre qui furent représentées 
ivK socoèsy une traduction de la Jérusalem 
éHisrée dn Tasse, une autre des Dialogues sur 
U mépris du monde, de De Serres, et un recueil 
de poésies, en lioUandais. 

Boobnkeo, La Fié du Peintres Ftamamât, — Om- 
caapt, Le Fie de* Petntret Ftamandi, etc., U, lit. 

*DOLLBA { Edouard ), poète allemand, né 
^Vienne, en 1809, mort en 1855. Encore étu- 
diât en droit, il composa, à Tâfcc de dix-huit 
ans, an drame intitulé Meister Pilgrim ( Maître 
Pèlerin), qui, joué en 1 828, an thé&tre de Vien- 
se, eot beauooqp de succès. Entraîné par son 
goMpoar les lettres, il abandonna le droit, se 
rendit à Munich, qn*il quitta pour Baden-Baden, 
et travailla activement au journal rédigé par 
Spiodler : le Zeitspiegel ( Miroir du Temps). 
Mais d'une humeur peu stable, Duller alla pen- 
dant quelque temps se livrer à des travaux litté- 
raires à Trêves. Bientôt après (1836) il fonda à 
Fnncfort-sur-le-Mein le Phônix , journal 
littéraire ; cette feuille ayant cessé de paraître 
en 1838, Duller alla s'établir à Darmstadt, où il 
demeura jusqu'en 1849. H y créa et dirigea pen- 
datdeux ans lejoumal Dos Vaterland (La Pa- 
trie). Depuis 1849. il a fixé sa résidence à 
Mayence, où U &it des cours publics et écrit des 
ouvrages historiques dans le but de répandre 
nnstructîon parmi le peuple. Aussi est-il par- 
veau à populariser son nom comme romancier, 
poète, et comme historien national. Parmi ses 
pièces dethéAtre on distingue François de SiC' 
kJtmgen, qui renferme de très-belles scènes et 
une peinture animée et fidèle de l'époque. Ses 
antres ouvrages sont : Die Wittelsbacher, 
(Ballade); Mnnich, 1831; — An Kônige und 
Voelier (Aux Rois et aux Peuples); Stuttgard, 
•831 ; —Der Fûrstder Licbe (Le Prince de l'A- 
monr), poème; Leipzig, 1842;— Die Feuer- 
taufe (Le Baptême de Feu); — Kronen und 
Keiten (Couronnes et Chaînes]; — Gesam' 
melte Gtdichte ( Poésies réunies ) ; Berlin , 
f 845 ; — Der Anlichrist ( l'Antichrist) ; Leip- 
zig, 1833; 2* édit , i%36 .—Màhrchen fur die 
Jugend iConics pour la Jeunesse); 1848-1852; 
Pkantasiegemdlde (Tableaux fiintastiques ) ; 



Francfort, 1836; — Lopola, 1836, 3 vol. Daller» 
poète et romancier, a abandonné dans les der- 
niers temps le champ de la fiction pour la réa- 
lité, et se consacra depuis lors presque exclu- 
sivement à des travaux histojri<]ues. 11 a publié 
successivement : Kaiser und Papst (L'Empe- 
reur et le Pape ) ; Leipzig, 1838, 4 vol. ; — Gei- 
chichtedes deutsehen Volks, (Histoire du Peuple 
allemand); Leipzig, 1840; 3' édit., 1845; 2 vol. 
~ Geschichte der Jesuiten ( Histoire des Jé- 
suites); Leipzig, 1840 : cet ouvrage, dont la 
3* édition parut en 1845, fut réimprimé trois 
fois dans cette même année, sous le titre Die 
Jesuiten wie sie waren und wie sie sind (Les 
Jésuites tels qu'ils furent et tels qu'ils sont). 
Duller a donné une continuation de l'ouvrage 
de Schiller, Geschichte des Abfalles der ver- 
ci nigten Niederlande (Histoire de la défec- 
tion des Pays-Bas); Cologne, 1841. 3 vol. £n- 
fm, il a fait paraître : Deutschland und das 
deutsche Volk ( TAllemagne et le Peuple alle- 
mand ) ; Leipzig, 1845 , 2 vol. ; — Erzherzog 
Karl von Œsterreich ( L'archiduc Chartes d'Au- 
triche ) ; Vienne, 1 847 ; — Die Mœner des Volks 
(Les Hommes du Peuple; Francfort, 1847-1850, 
en 8 vol. : ouvrage publié en société avec d'au- 
tres écrivains. W. de S. 

Woir. Bneyetopegdie ; — Weber, Geurkiekteder demt- 
eken LUeratur, •> Convrrtatioii-r^rikon. 

DITLOIR (***), voyageur français, vivait en 
1654. Il a fait un voyage intéressant dans le Le- 
vant. Parti de Marseille en novembre 1639, il 
s'arrêta à Malte , à Smyme, et visita les côtes 
de l'Asie Mineure. Il arriva à Constantinople le 
28 janvier 1640, et y resta jusqu'au 10 mars 
1641. Durant ce temps, il fut témoin des céré- 
monies de l'avènement du sultan Ibrahim. Du- 
loir se rendit ensuite à Négrepont, traversa toute 
la Morée, reiftcha à Zante, et débarqua à Ve- 
nise, le 19 juin 1641. Il a publié la relation 
de son voyage sous le titre de : Voyages du 
sieur Duloir , contenus en plusieurs lettres 
écrites du Levant^ avec la relation du siège 
de Babylone (1) en 1639, par Sultan Mourat; 
Paris, 1654, in-4''; trad. en italien, 1671, in-12. 
Cet ouvrage, écrit avec conscience, contient sur 
les mœurs orientales de l'époque des documents 
utiles pour l'histoire de la Turquie. A. de L. 
Dictionnaire biograpkiçuê. 

DULON (Frédéric-Louis), flûtiste prussien, 
né en 1779, à Havelberg (Prusse), mort à 
Wùrzbourg, le 7 juillet 1826. Il devint aveugle 
à l'âge de trois mois ; son père, excellent flûtiste, 
lui apprit son instrument et Angerstdn lui donna 
des leçons d'orgue et de composition. A treize 
ans le jeune Dulon avait acquis un talent si re- 
marquable, qu'accompagné de sa sœur, il par- 
courut les principales villes d'Europe, et excita 
l'admiration générale par la manière brillante 
dont il exécutait les morceaux les plus difficiles. 
H composait aussi avec une grande facilité. En 

(1) Bagdad. 



1S9 



DULON -» DULONG 



140 



1796, remper^ur de Russie, Paul I^', l'attacha 
à sa musique et lui accorda une pension via- 
gère. Dulôn revint dans sa patrie en 1798, et 
s'y livra à la composition. On a de lui : neuf 
Duos pour flûte et violon ; Leipzig, 1800-1801 ; 

— douze Variations pour flûte et violon; 
Leipzig, 1800; — Caprices pofir flûte; Leip- 
zig, 1801 ; — Concerto en sot pour la flûte ; 
ibid., etc. G. M. Wieland a publié sur cet 
intéressant artiste : Dulons des blindev Flœ- 
tenspielers Lehen und Meynungen , von ihm 
selbst bearbeitet ( La Vie et les Opinions de 
Dulon , joueur de flûte aveugle, écrites par lui- 
même); Zurich, 1807- 1808, 2 vol. in-8". 

FéUs. Biographie univertelle des Musiciens. 

l DULoif (Rodolphe ) , théologien allemand , 
né à Stendal , le 30 «avril 1807. Après avoir reçu 
sa première instruction au gymnase, il alla étu- 
dier la théologie à Halle. D'abord recteur des 
écoles communales de Werben en 1831, Il devint 
prédicateur à Flossan en 1836. Après avoir ad- 
mhiistfé cette communauté pendant plusieurs 
années, il prit la direction spirituelle de l'église 
allemande réformée de Magdehourg; il se mêla 
alors aux controverses régnantes , et fit opposi- 
tion au ministre Eichbom et au consistoire de 
M agdebourg. De là quelques-uns des écrits polé- 
miques de Dulon. Au mois d'août 1847 il fut 
nommé pasteur à Brème, où ses opinions, répu- 
tées peu orthodoxes, le firent d'abord suspendre, 
puis destituer. Ces circonstances lui inspirèrent 
en partie les ouvrages intitulés : Die Geltung 
4cr Bekenntnissschri/ten in der re/ormirten 
Kirche ( La Valeur des Écrits symboliques dans 
l'Église réformée) ; Magdebourg, 1847 ; — Der 
Kampf um Go t tes Wort (Le Combat pour la 
parole de Dieu); Leipzig, 1847; — Vom 
Kamp/e um Voelkerfreïheit ( De la Lutte |M>ur 
la liberté des peuples); Brème, 1849-1850; 

— Der Tag ist angebrochen (Le jour est venu)! 
Brème, 1862. Dulon a fondé en 1850 la Bre- 
mer Tageschronik (Chronique quotidienne de 
Brème ), et depuis le mois de septembre delà 
même année il a fait paraître Der Wecker ( le 
Réveilleur ) feuille hebdomadaire. 

Conversât.' Lerik. 

DULOifG (François-Charles) , homme po- 
litique français, né à Pacy (Eure), en i 792, mort 
en juin I834. Il entra en 18 14 dans la magistrature, 
mais il quitta bientôt une carrière où son li- 
béralisme ardent ne lui laissait aucune chance 
d'avancement. 11 embrassa celle du barreau , et 
il y avait acquis une position distinguée, lorsque, 
après la révolution de Juillet, il fut appelé à rem- 
plir un emploi important au ministère de la jus- 
tice, alors dirigé par M. Dupont de l'Eure, son 
parent. Élu député du département de l'Eure, 
en 1831, il alla siéger à l'extrême gauche de la 
chambre. Un mot fôctieux qui lui échappa, et qui 
fut envenimé par la |K)lémique des journaux, 
amena une rencontre entre lui et le général Bu- 
geaud. Frappé d'une balle au front , Dulong ne 



survécut que deux jours à sa Uessure. On • de 
lui . Discours- prononcé sur la iomàe de 
M. Ozanne à Bét angsville , le 5 janvier 1827, 
in-8* ; — A Messieurs les Électeurs du 2« arron^ 
dissement électoral de VEure; Paris, 1831, 
ln-4* ; — M. Dulong , avocat^ conseiller mu- 
nicipal ^ à ses concitoyens ; Paris, 1833, in-8*. 

Le Bas, Dict. encffcl. de ta France. -^ Henrioo, Jn- 
PMaire biovr-, t. I — LoaU MaDC^fMoifV de dix ans, 
I. IV. - M. de Loroénle, Galerie dêt Contemp. Utmstrm, 
t. IX. art. Bugeaud. 

DULONG (Pierre- Louis), chimiste et physi- 
cien français, né à Rouen, le 12 février 1785, 
mort à Paris, le 19 juillet 1838. Laissé orphelin 
à l'âge de quatre ans, avec une fortune assez con- 
sidérable , il entra à seize ans à l'École Poly- 
technique. La faiblesse de sa santé le força de 
quitter l'École avant la fin de la seconde année. 
Il étudia ensuite la médecine, et pratiqua quelque 
temps l'art de guérir à Paris dans un des quar- 
tiers les plus pauvres du douzième arrondisse- 
ment, (c La clientèle s'augmentait à tue d'oeil, 
dit M. Etienne Arago ; mais la fortune diminuait 
avec la même rapidité, car Dulong ne vit jamais 
un malheureux sans le secourir : il s'était cru 
obligé d'avoir un compteouvert chez le pharma- 
cien au profit des malades, qui sans cela n'au- 
raient pas pu faire usage des prescriptions. Les 
sciences parurent une carrière moins ruineuse, et 
Dulong quitta la médecine pour les cultiver; il 
n'avait pas songé que là aussi surgiraient de 
continuelles occasions de dépense. • Il s'adonna 
d'abord à la botanique, et parcourut en herbori- 
sant plusieurs départements de la Normandie. 
Les grands progrès que les savants français 
avaient fkit faire à la chimie, et surtout les ré- 
centes et brillantes découvertes de Davy, atti- 
rèrent Diilong vers cette science. U entra comme 
préparateur dans l'atelier de BerthoUet. Ses débuts 
Airent ceux d'un maître. Dès 1811 il fit voir que la 
décomposition des sels insolubles par les carbo- 
nates de potasse et de soude ne peut jamais être 
complète; que réciproquement les carbonates 
insolubles ne peuvent être entièrement décom- 
posés par des sels solubles, dont l'acide serait 
capable de former avec la base du carbonate un 
sel encore plus insoluble que ce dernier. Au mois 
d'octobre de la même année Dulong découvrit le 
chlorure d'azote. Cette substance avait échappé 
aux recherches de Vauquelin. Le chlorure d'a- 
zote, peu stable, se décomposa avec une affreuse 
détonation, qui bouleversa le laboratoire et brisa 
presque tous les instruments. Dulong en fut quitte 
pour d'assez graves contusions. Malgré le dan- 
ger, il recommença au mois de février suivant ses 
expériences sur cette dangereuse substance ; il 
les continuait au mois d'octobre 1812, lorsqu'une 
nouvelle explosion lui enleva un œil et deux 
doigts. Ce cruel accident n'empêcha pas Dulong 
de {Knirsuivre ses recherches chimiques. Il fit, 
en 1815 et en 1818, sur l'acide nitreux et sur les 
acides du phosphore des études décisives , qui 
d'un côté l'amenèrent à constater les propriétés 



141 



DULONG 



142 



de radde hyponitriqoe , et de Taotre mirent fin 
ni longues discussions sur les combinaisons 
do pbospbore a^ec ToiLygène. On ne connaissait 
ocoreque deoxaddes formés par le phosphore ; 
Doloiig eo porta le nombre à quatre, savoir les 
acides hypo-phosphoreux, phosphoreux, phos- 
phatiqoe et phosphorique. Après avoir enrichi la 
cfaimie par ses belles découvertes , Dulong s'oc- 
CQpa ptos particulièrement de la physique ; il ne 
deraft pas être moins éminent dans cette autre 
Inoche des sciences. U composa avec Petit sur 
les lois do refroidissement un mémoire étendu, 
qui fat couronné par TAcadémie des Sciences, 
daos la séance publique du 16 mars 1818. Ce 
trarail est regardé comme ce que la physique 
eipériinentale avait produit jusque là de plus 
piHiit Les deux physiciens avaient montré, par 
' de nombreuses expériences, combien était in- 
complète et inexacte la loi de Newton , sur la- 
qaefleFoorier a fondé sa théorie analytique de la 
chaleor. La mort de Petit empêcha Dulong de 
poonuivre des travaux qui avaient déjà produit 
de a beaux résultats, tl se lia avec Tillustre chi- 
BÎBtê suédois Berzelius, et entreprit avec lui 
une nouvelle analyse de l'éau. Les deux savants 
tnwfèrent que la composition de ce liquide, telle 
fi'oB l'admettait alors, est inexacte, et que Teau 
eit composée d'une partie d'hydrogène sur huit 
^oxyoène. Ils déterminèrent aussi avec plus <Ie 
précîÀMi U composition de l'acide carbouique. 
Ces découvertes conduisirent Dulong à des re- 
cNrcbes approfondies sur la chaleur dégagée 
pir la respiration des animaux et sur les pro- 
doits ^eux de cette respiration ; sur la com- 
bustion du carbone du sang et sa transformation 
en adde carbonique par l'oxygène de l'air 
dans les cellules du poumon , et enfin sur les 
pQoroirs réfringents desgaz. Sur cedemier |)oiot 
Doloig a énoncé les deux lois générales sui- 
unfes : 1* des volumes égaux de tous les fluides 
ébstiques, pris à une même température et à 
me même pression, étant comprimés ou dilatés 
subiteroeot d*une même fraction de leur volume , 
dégagent ou absorbent la même cfuantité absolue 
de chaleor; 2° les variations de température qui 
«0 résultent i^ont en raison inverse de leur cha- 
leur spédfique à volume constant. Dulong prit 
aoegrandepart aux recherches faites, sur l'ordre 
du gouvernement, par une commission de l'Aca- 
démie des Sciences, sur la force élastique de la 
sapeur d'eau à des températures élevées. Il in- 
venta poor ces recherches des appreils d'une 
grande délicatesse. Il vérifia la (oi de Mariette 
jnsqn'à vingt-sept atmosphères, et détermina 
les forces élastiques de la vapeur jusqu'à 
▼ingt-qoatre atmosphères. Tels furent les tra* 
vaox de Dulong comme savant; il no suivit 
pas avec moins de distinction la carnèn* de 
renseignement. Nommé d'aN)rd maître de 
conréreoces à l'École Nonnale, il fut ensuite 
appelé à la chaire de chimie de la Faculté des 
et à c^e de PÊcole d'Alfort. Il succéda 



à Petit comme professeur de physique à l'École 
Polytechnique, et il devint en 1830 directeur 
des études dans la même école. Depuis 1823 
il était membre de l'Académie des Sciences 
(section de physique). « Cette vie si pleine et 
si courte cependant, dit M. Étieniie AragOt cet 
traits caractéristiques de Tesprif de Dulong , de 
ses ouvrages , de sa conduite, sont connus et 
justetnent appréciés do monde entief. PeUf-être 
ne sait-on pas aussi généralement qd'avéc des 
dehors froids , le savant illustre avait le cœiii* le 
plus affectueux, le plus aimant. D*ilne modestie 
extrême quand il parlait de ses travaux , il se 
montrait d'une grande bienveillance en s'expri- 
mant sur les travaux des autres. On peut dire 
que jamais un mot blessant n'est sorti de sa 
bouche. Jamais un sentiment de jalousie n'ef- 
fleura cette belle âme. Les sciences étaient pour 
Dulong une passion, mais une passion noble, 
pore , dégagée de toute considération d'amour- 
propre, de toute vue intéressée ou personnelle. » 
Voici la liste par ordre chronologique des mé- 
moires de Dulong : Recherches sur la dé- 
composition mutuelle des sets insolubles 
et des sels solubles (Annales de Chimie, 
t. LXXXII ) ; ~ Mémoire sur une nouvelle 
matière détonante ( Mémoires de ta So- 
ciété d'Arcueily t. III ) ; — Recherches sur les 
lois de la dilatation des solides, des liquides 
et des fluides élastiques , et sur la mesure 
exacte des températures {Annales de Chi- 
mie et de Physique y i. II); — Observations 
sur quelques combinaisons de Vazote et de 
Voxygène ( ibid. ) ; — Mémoire sur les combi- 
naisons du phosphore avec Voxygène (Mé- 
moires de la Société d*Àrcueil, t. lil); — Re- 
cherc'ies sur la mesure des températures et 
sur IfS lois de la communication de la cha- 
leur {Annales de Chimie et de Physique, 
t. Vil); — Recherches sur quelques points 
importants de la théorie de la chaleur { ibid., 
t. X) ; — Nouvelle détermination des propor- 
tions de Veau et de la densité de quelques 
fluides élastiques (ibid., t. XV) ; — Notes sur 
la propriété que possèdent quelques métaux 
de faciliter la combinaison des fluides élas- 
tiques { Mémoires de V Institut , t. V ) ; — Re- 
cherches sur les pouvoirs réhringents des 
fluides élastiques {\ÏA^,, t. X) ; — Recherclies 
sur la force élastique de la papeur d'eau 
(ibid., t. X ) ; — Rapport, fait le 9 janvier 1832, 
avec MM. Arago, Prony et Cordier, sur un Mé- 
moire relatif aux appareils producteurs de 
la t^npeur, lu à l'Académie des Sciences , par le 
baron Seguier; Paris, 1832, in-8°. 

Dulong .1 laissi'^ deux fils : l'un s'est distingue» 
comme officier du génie; l'autre, comme (lit- 
sinjt(*ur : c'e'^t un des plus habiles collaborateurs 
de V Illustration, à laquelle il envoya, lorschr 
l'expédition de Griiii'^e, plusieurs dessins remar- 
qués. 

Rabbe, BolHjulln, etc., Biografk' des Conteinpùraéns. 



143 



DULONG — DUMANIANT 



- Notice tur DuUmg; dans les Débat» du il Jolii 18S6. - 
Etienne Arago, Dict. dé la Conversation. 

DULONG DE ROSNAT (Louis- Henri, comte), 
général français, né à Rosnay ( Champagne) , le 
12 septembre 1780, mort à Paris, le 20 mai 1828. 
Il s'enrôla dans un régiment de hussards, et gagna 
bientôt sur le champ de bataille de Pesaro (10 
mai 1799) le grade de sous-lieutenant et celui 
de capitaine (3 no?embre) au siège d*Ancône. 
Le courage qu'il déploya l'ayant fait remar- 
quer du général Mounler, ce dernier rattacha 
à rétat-major de la l'* division de Tannée 
d'Italie. Étant passé au 6e régiment de hus- 
sards, il reçut (14 octobre 1800) le comman- 
dement de la place de Pesaro, qui'il ne rendit, 
quoique attaqué par des forces très -supé- 
rieures , qu'après un mois de siège et avec 
les honneurs de h guerre. Grièvement blessé à 
la cuisse, d'un coup de baïonnette, au passage 
du Mincio ( décembre 1800), Dulong, qui venait 
de recevoir le grade de chef d'escadron, obtint un 
congé de convalescence. Rappelé au service ( 10 
mai 1803) en qualité de chef de bataillon de la 
15* demi-brigade légère, il passa au 3* corps de 
la grande armée, et se signala aux combats de Tel- 
nitz et de Sokolnitz. Elevé (31 mars 1807) au 
grade de major du 31* régiment d'infanterie, il 
se rendit en Espagne, et y fut nommé officier de 
la Légion d'Honneur le 13 janvier i809. Les ser- 
vices éclatants qu'il rendit à Pontemreva et à Misa- 
rella lui méritèrent bientôt ( 24 juillet) le grade de 
colonel. Nommé baron de l'empire au commen- 
cement de 1812 , en récompense de ses actions 
à l'armée du midi, il fut promu général de bri- 
gade le 12 avril 1813, et obtint le 26 mai suivant 
le commandement d'une brigade de la 3* division 
de la jeune garde. Les nombreuses blessures 
qu'il avait reçues ne lui permettant pas de con- 
tinuer un service actif, il fut employé dans la 
1^* division militaire, et entra (1" juin I8l4) 
en qualité de lieutenant dans les gardes du^corps 
du roi (compagnie d'Havre). Il fut élevé par 
Louis XVIII au grade de lieutenant général le 
18 roara ISlô. Après avoir été, pendant les Cent 
Jours, chargé de l'organisation et du comman- 
dement des troupes actives de la 1*^* division, 
il rentra ( l**" novembre 1815) dans la compa- 
gnie d'Havre avec le grade de lieutenant com- 
mandant. Successivement nommé grand'croix 
de l'ordre de Saint-Louis, et comte, il aban- 
donna le commandement des gardes du corps 
pour prendre celui de la 17e division militaire 
(Corse). Mis en disponibilité le 7 mars 1828, 
il revint à Paris, où il mourut. A. Sauzàt. 

jérehivei de la guerre. 

Dr LORENS {Jacques ) , poète satirique fran- 
çais, né vers 1 583, à Châteauneuf, mort vers 1650. 
Il fut d'abord avocat à Paris, puis à Chartres, 
où il se maria. Il ne fut pas heureux en ménage; 
le caractère impérieux et acariâtre de la femme 
s'accordait fort peu avec l'humeur difficile du 
mari. D'ailleurs Du Lorens aimait la dépense et 



les procès; son goût pofur la satire Ini 
plus d'une méchante affaire; il compta 
vanche d'illustres amis, parmi lesquels 1 
dent Molé^et le poète Rofrou. Sa verve ca 
se donna carrière dans des satires où il 
l'originalité, des images pittoresques, i 
inattendues, mais parfois grossières, 
avait lu Du Lorens, et jl en a fait son p 
traitant les mêmes sujets : la satire Sur 
blesse. Les Embarras de Paris révèle 
emprunts, mais ils sont faits avec la sup 
du génie. L'édition originale des satires 
Lorens parut en 1624; vingt-deux ans 
en 1646, il en donna une seconde, qui c 
une satire de plus et qui est remaniée < 
en comble. Les changements survenus • 
langue française et dans le goAt du pubi 
dant cette période avaient mis rauteur 
nécessité de retoucher son style, de modi 
idées ; la comparaison des deux textes offi 
un intérêt véritable au point de vue de l'I 
de la poésie française. G. 

Goujft, Bibaothique française, t XVI, p. m. 
let-Leduc. Bibliothèque poétique, 1 1, p. 488. 

DULOT, poète français, vivait au d 
tième siècle. Il passe pour être l'invente 
bouts-rimés. Voici comment Ménage i 
cette invention : « Un jour, Dulot se plai 
présence de plusieura personnes qu'on k 
dérobé quelques papiera, et particuliè 
trois cents sonnets, qu'il regrettait plus qi 
le reste. Quelqu'un ayant témoigné sa s> 
qu'il en eût fait un si grand nombre, il p 
que c'étaient des sonnets en blanc, c^est 
desl>outs-rimés de tous les sonnets ((u'il 
remplir. Cela sembla plaisant, et depuis o 
mença à tàhe, par une espèce de jeu, d< 
compagnies, ce que Dulot faisait sérieusen 
Cela se passait en 1648, à la veille de la ï 
Les troubles politiques ne firent aucun t 
manie des bouts-rimés, et dès 1649 il es 
un recueil in-4°. Sarrazin, qui n'avait pu 
dans ce genre, s'en vengea en publiant, 
titre de Ihitot vaincu, ou la Défaite des 
rimes, un petit poème fort ingénieux, 
Dulot, d'ailleurs tout à fait inconnu , es 
doute redevable du privilège d'avoir trs 
son nom à la postérité. 

Ménagiana, i. III. ^ Pélinon, Notice swr Sa 

DU LYON. Voy, Lyon (Do). 

DUMAI. Voy.VixL (Du). 

DUMANiANT {Antoine- Jean Bouau 
non /ean-i47t(fré BovRLÀiN, dit), auteui 
matique, romancier et acteur français, né 
mont-Ferrand, le 11 avril 1752, mort à 
le 24 septembre 1828. Il étudia le droit 
entraîné par sou goût pour le théâtre, il r< 
à la carrière du barreau. Afin de se sou 
aux reproches de son père , il adopta le n 
Ihtmaniant , so\i% lequel il a toujours été 
depuis cette époque, et qui était celui d*i 
ses parentes. 11 fit imprimer en 1778 s 



ÎU 



DUMAJNIANT — DUMANOIR 



146 



Bière eonédie, intHnlée :• Le Français en Hu- 
mtiey sor les exemplaires de laquelle il accola 
à soo pseadoDyme la qualité de comédien du 
foi, bien que rien n'établisse quMl eût Jamais 
dâiutéà la Comédie-Française. Dans Tannée 1 785 
il it partie des acteurs du thé&tre dos Variétés- 
Pibii-Royal, où furent représentées quatorze 
pièeei de hii, dont les principales sont : La 
y'ml aux Aventures; ilSb;— Guerre ouverte, 
w nue contre ruse; 1786; — et Les Intri- 
9aUSfOU assaut de fourberies; 1787. Les 
km dernières ol>tinTent un succè» de Togue; 
priidpalement Guerre ouverte, qui a été jouée 
sor toutes les scènes, traduite en allemand, 
CD bollandaiSy en anglais» et que le compositeur 
Jadin mit plus tard en musique. Lorsque, sous 
GaUârd rt Dorfeoille, le tbéâtre du Palais- 
Bofaldefint, le 17 avril 1791, le Thëâtre-Fran- 
'(ail de la me Riehelieu , Dumaniant y figura au 
■ombre de ses acteurs, et offrit successivement 
doq OQ ilx oavrages ; mais aucun d'eux n'est resté 
ao répertoire. Ckngédié Tannée suivante, il 
s'engagea dans la troupe d'acteurs de la Cité , 
pour remplir les rôles de pères. 11 donna à ce 
théitre une vingtaine d'ouvrages ; un seul, Les 
Riuet déjouées t rentrant dans son genre spécial, 
cdui des imbroglio, où il excellait, réussit com- 
plélaBent. Cet auteur fécond, qui n'avait jamais 
élé qa'on acteur fort médiocre, renonça à cette 
Mère profession en 1793, et resta attaché au 
théâtre de la Cité, comme administrateur. De 
1803 à 1805 il était directeur et en 1806 ad- 
omiibiitear du thé&tre de la Porte-Saint-Martin. 
Alnandre Duval, son ancien camarade, ayant 
obteno en 1808 la direction de TOdéon, prit 
Dnmaïuant pour secrétaire général : sinécure 
({K edui-ci conserva jusqu'en 1816. Depuis 
18l9jo8qu'â 1828, il dirigea diverses troupes dé- 
pirtemoîtales, entre autres celle qui exploitait 
le thé&tre de Clermont-Ferrand, sa ville natale, 
<Ni résidait sa famille, avec laquelle il s'était ré- 
concilié pbsieurs années auparavant. C'est peu- 
ilaat un voyage qu'il fit de cette ville à Paris 
«pill ftit atteint de la maladie qui l'emporta. Il 
biisa après lui une veuve sans fortune, à la- 
<iadle te gpuvemement de la Restauration fit 
Boe pension. Dumaniant s'était fait recevoir 
a 1793 membre de la Société Philotechnique. 
C'est à cette époque qu'il composa contre Robes- 
pierre on pamphlet qui l'obligea bientôt à se ca- 
cher, pour se soustraire au danger auquel Te\- 
PMÂ 80D audace. La liste des pièces de cet 
vrteorest trop étendue pour trouver ici sa place. 
^ avons cité celles qui méritèrent particu- 
li^raneDt d'être distinguées. Il est juste, cepen- 
^1 d'^jonter que la plupart de ses ouvrages 
^InoaUques sont écrits avec beaucoup de 
^Vfe et renferment des situations où la compli- 
<>tiQn B'exdnt pas le comique. Il a en quelque 
*^ fondé une école, et ses comé<lies, où il a 
noltiplié k desseip les incidents, ont beaucoup 
^^ par leor giUeté. Dumaniant a aussi com- 



posé quelques romans, dont voici les titres : 
L* Enfant de mon père, ou les torts du ca- 
ractère et de l'éducation; 1798, 2 vol. inl2; 
— Amours et Aventures d*un Emigré; 1801, 
2 vol. in-8"; — Trois Mois de ma Vie, ou his- 
toire de ma famille; 1811, 3 vol. in- 12. On 
a encore de lui : La Mort de Bordier, acteur 
pendu dans une émeute à Rouen ; Paris, La- 
porte, sans date; — Berclès, poème en trois 
chants, suivi de La Création de la Femme; 
1805, in-8" : cette production est aussi mal 
écrite que mal conçue; — Grammaire en chan- 
sons; 1805, in-S*»; — De la Situation des 
théâtres dans les départements; 1823, in-8^. 
Cette brochure avait déjà paru en 1813, sous uu 
titre différent. ^ On attribue encore à Duma- 
niant une Épitre à fauteur de la Gastronomie , 
et il avait arrangé pour la scène. Le Soldat 
prussien , pièce allemande , traduite par Berquin, 
et Elina et Nephtali, pièce de Kotzebtie, tra- 
duite en français par un anonyme. Enfin, il s'était 
exercé, mais sans succès, dans le genre tragique 
et a composé deux tragédies. La lievue rétros- 
pective de 1836 renferme une pitiuante corres- 
pondance de Dumaniant avec la Comédie-Fran- 
çaise. Kd. OE Mamir. 

AlmanachdesSpeetaelet,." Qucranl, I.a France litté- 
raire. — Revue rétrospective de 1836. — Courrier de* 
.Spectacles, ans i\ et xii. — Rnzicr, Hist. des Petits 
Théâtres, — MonUevr wUv., 18S8.- Documents inédits. 

DUMANo'iR LE PELLET { Pierre -Etiemie- 
René-MariCy comte), amiral français, né à 
Granville( Normandie), le 2 août 1770, mort à 
Paris, le 7 juillet 1829. Entré au service en 1787, 
il fit la campagne d'Amérique en 1790 , et obtint 
la même année les grades d'enseigue , de sous- 
lieutenant de port et de lieutenant. Elevé au grade 
de capitaine de vaisseau en 1794 , il fit partie de 
la division du contre-amiral Richery, qui avait 
mission d'aller détruire les établissements de 
pèche anglais à Terre-Neuve. Chargé en Tan vi 
(1798) des préparatifs du départ de la flotte iM)ur 
l'Egypte, il fut nommé à son arrivée à Alexandrie 
commandant du port, et resta dans cet emploi 
jusqu'au 5 août 1799, époque à laquelle il reçut 
Tordre d'appareiller avec La Muiron et La Car- 
rera. La première de ces deux frégates, com- 
mandée par le contre-amiral Gantheaume, ramena 
Bonaparte à Fréjus (9 octobre), et la seconde, sous 
les ordres de Dumanoir, portait Lannes, Murât , 
Marmont , etc. Parvenu quel({ues mois après au 
grade de contre-amiral, il commanda successi- 
vement les divisions de Brest, de Saint-Domingue 
et de Cadix, et fut hautement accusé de n'avoir 
pas secouru à temps, ainsi qu'il le pouvait, 
le contre-amiral Linois à la suite de la journée 
d'Algésiras. Nommé commandeur de la Légion 
d'Honneur le 14 juin 1804, il fut chargé, à la 
mort de Tamiral Latouche (20 août suivant), 
du commandement provisoire de Tescadre de 
Toulon, dans lequel il fut bientôt remplacé par 
le vice-amiral Villeneuve. Cette disgrâce, que ses 
amis ne pouvaient comprendre a Tépoque où 



i4l 



DUMANOÎR — DUMAREST 



elle eut Héli, s'exptfqae aujourd'hui pikt due lettre 
de Tempereur adressée aa mluistre de la ma- 
rine (1). Villeneuve fut choisi. Soit que Tappré- 
ciation de Napoléon fAt juste, soit que, dans le 
cas contraire, elle eût amené le découragement 
dans l'âme de Dumanoir, il encourut encore, 
suivant les Fastes de la Légion d*Bonneur, le 
reproche non-seulement d'être resté jpec^a^etir 
immobile pendant le combat de Trafalgur, quoi- 
qu'il eût sous ses ordres les vaisseaux Le For- 
midablCy Le Duguay-Ttouin, Le Mont-Blanc 
et Le Scipion , mais encore de s'être éloigné 
sans avoir combattu. Grièvement blessé au com- 
bat qu'il eut à soutenir en vue du cap de Villano, 
et dans lequel H perdit ses quatre vaisseaux , il 
ftot fait prisonnier, et ne recouvra la liberté que 
pour passer successivement (septembre 1808) 
devant un conseil d'enquête, puis (mars 1809) 
devant un conseil de guerre maritime, qui , com- 
posé deFleorieu, de Bougainviile, de Thévenard 
et de Rosily, l'acquitta, tant sur le foit de ses 
manoeuvres que sur le fait de la capture de ses 
vaisseaux. Resté sans emploi jusqu'en 1811, ce 
ne fut qu'à cette époque que Napoléon l'appela 
au commandement de la marine à Danttig, avec 
mission de diriger les convois sur la Vistttle. 
Plus heureux dans cecoramaudement, Duma- 
noir, après avoir rendu de grands services pen- 
dant l'année de siège que soutint cette ville, 
tomba grièvement blessé d'un éclat d'obus à la 
tête, et fut emmené prisoimier à Kiew. Ayant en- 
voyé son adhésion à l'acte du sénat qui prondn- 
çait la déchéance de Napoléon, il rentra en 
Francç en juillet 1814, reçut la croix de Saint- 
Louis, fut créé comte en 1815, et commanda la 
flotte qui conduisit à Constantinople le marquis 
de Rivière , que Louis XVIU venait d'y envoyer 
en qualité d'ambassadeur. Jouissant d'un grande 
faveur à la cour des Bourbons, Dumanoir, loin 
d'être frappé par l'ordonnance royale do 22 août 
1816, qui réduisait le nombre des contre-amiraux 
de vingt-un à douze, figura le premier sur 
la liste de ceux qui devaient être conservés. 
Successivement grand-officier de la Légion d'Hon- 
neur (24 avril 1817), vice-amiral (1820) et 
commandeur de l'ordre de Saint-Louîs ( 23 août 
1820), il fut envoyé par le département de la 
Manche à la chambre des députés, où il siégea 

de 1815 à 1822. A. SiOZAT. 

Dloçr. des Contemp. — Archives de la mariné. 

* DUMAifoiR (Philippe), auteur dramatique 
français, né le 25 juillet 1808, à la Guadeloupe. 
Il quitta les colonies de bonne heure, et vint faire 
ses études à Paris, au collège Bourbon. Il survit 

(1) < SalDl-Cload, 10 frucUdor an xii(l8 août 1804). 
m Monsieur Oecrès minUtrede m Marine, — II me cemble 
« quil n'y a pas anmoinrnt à perdre pour en? uyenMr «ntral 
m commander l'escadre de Tonion. Elle ne peut être 
« plus mal qu'elle n'est aujourd'hui, entre les mains de 
n Damanolr, qui n'est ni capable de maintenir la dlscl- 
« pline dans une aussi grande escadre ni de la faire «gir. 
« il me parait que pour commander cette tsea^re U 
« B'jr a que trois hommes, Brnli, VlUenenveet Boatlj. .. 
m NAPOiioR . n (FattêM dé Ui Ug. d^O&nn., U lU, p. m. 



ehsuite les cours de l'Ëcole de thtrtt 

Uégligea bientôt l'étude du Code Civil, d 

senterau Vaudeville: La Semaine des 

Cette petite pièce, qui eut au moins ce 

sentatiotts, décida de sa carrière, et di 

il se consacra tout entier au théâtre. 1 

de scènes sur lesquelles M. Dnmanoir 

jober quelque pièce; sonfton) ^trouve 

loi de presque tous les auteurs dratua 

notre époque. Avec M. d'Ënnery il a d 

sieurs drames qui ont obtenu de^brillant 

Uon César de Baian en est un riche 

avec M. Clairville, il a composé un gra 

bre d'ouvrages de circonstance , de vt 

pleins de gaieté et de joyeux refrains. 

Cadet Houssel; Gribouille et compas 

Folies dramatiques, etc. Tous ses suc 

cependant point été partagés ; et en févi 

il a fkit jouer seul au théâtre du Gyro 

comédie en un acte, V École des Agne 

montre dans son atiteor un esprit fin e 

les vers en sont fticiles et bien tournés. L 

ouvrages de M. Ddmanoir est fort foi 

dans l'impossibilité de la donner ici, i 

pelierons seulement celles de ses pièce 

réussite éclatante a accueillies : Les v 

chés (1833), avec M. MelesviUe; — É> 

oumourir (1835), avec M. Scribe; — / 

nette impériale (1836), avec M. Anic 

geois; -- La Maitresse de langue (18 

MM. de Saint-Georges et de Leuven ; — 

de Troupiers (1843), avec M. Etienne À 

Le ijicomte de Létorière (1842) , avec 

— tndiana et Chatlemagne , avec le n 

Les Premières armes de Richelieu , 

même ; — Madame Camus et sa den 

avec M. Brisebarre ; — Changée en n 

avec le même ;— La Fiole de Cagliosi 

le même, etc. De 1838 à 1841, M. Do 

été directeur du théâtre des Variétés ; il \ 

bre de la Légion d'Honneur depuis le 

1847. H. M 

Louis Huart, Galerie historique de la Pr, 
la Uttérature. — Lotfandre et Boarqnelot, / 
ture française contemporaine. 

DU.WARBST (Rambert), graveur 
né à Saint-Étienne (Forez), en 1750, 
Paris, le 5 avril 1806. Simple ouvrier 
à la manufacture d'armes de Saint-Étieno 
jeune à Paris, et bientôt les travaux q 
cuta poiu" plusieurs orfèvres fixèrent su 
tention. Désireux de posséder un artis 
talent, Boulton, alors directeur de la r 
tures d'armes de Birmingham, l'emme 
lui en Angleterre, oii Dumarest resti 
l'époque de la révolution. De retour en 
il prit part au concours proposé par le g< 
ment, et les médaille» de J.-J. Houssec 
premier des Brutus lui valurent le gra 
Le musée monétaire de Paris possède < 

(1) En isu la bibliographie de If. Domanolr 
d<JA quatre-vingt-cinq plteet. 



DUMAREST — DUMAS 



IM 



s sooeès aussi mérités qu^éclatânts qot 

'dit chaque nouvelle œuvre lui ouvri- 

wrtes de l'Institut, où il fut appelé par 

gouTernement en date du 26 jaûvief 

a encore de cet artiste : deux médailles 

in ; celle du Conservatoire de Musique 

ant Apollon eu pied, d'après le modèle 

\ ; celle de Tlnstltut, qui porte la figure 

ve\ celle (VBsculape, pour l* Académie 

jne, et enfin la médaille de La Paia! 

■'. n avait entrepris de graver les por- 

$ grands hommes qui ont illustré U 

t déjà les médailles de Voltaire et de 

promettaient un travail aussi intéres- 

rhistoire qu'utile à Tart , lorsque lA 

le frapper avant qu'il ait pu terminer 

eâe La Fontaine. A. Saozay. 

des M%ué€$ impériaux^ 

USAIS ( César CuEsneAi; ), philosophe 
airien français, né à Marseille, le i7 
re, mort à Paris, le 11 juin I7&fl. 11 
1 père au berceau, et fut élevé par uûe 
ne songeant nullement aux choses de 
ssa dépérir la fortune de ses enfants, 
et vendre, sans aucun profit, une fort 
bthèque léguée par deux parents ; ce 
des premiers chagrins de Du Marsais ; 
espoir fut si profond, qu'il en vint jus- 
)er tous les livres qu'il pouvait saisir. Il 
i les pères de l'Oratoire de Marseille, et 
tudes avec succès ; il s*affîlia même à 
égation ; mais, découragé par le peu de 
'on lui laissait, il en sortit bientôt, et 
is, vers Tège de vingt-un ans, s'y 
fut reçu avocat au parlement, le 10 
^04. Diveis embarras de fortune et 
î le forcèrent de quitter le barreau , et 
Q qualité de précepteur chez le prési- 
[aisons. Ce fut là qu'il commença son 
ir les libertés de l'Egii^ gallicane, qui 
qu'après 3a mort. Le président de 
tant mort. Du Marsais fut admis chez 
Law, en qualité de gouverneur ; on 
en fut courte la fortune du célèbre 
et le pauvre philosophe (ht bient<H 
oi et sans ressources ; heureusement 
( de Baufremont lui ouvrit sa maison, 
endant le séjour qu'il y Ht, qu'il put 
:plus tranquillement à l'étude; il corn- 
ses Principes de Grammaire et son 
• Tropes, son meilleur ouvrage et celui 
survivre son nom. Dans cet excellent 
hétorique, Tauteur expose d'abord ce 
ue le style figuré, et montre combien 
t ordmairc, et dans les écrits et dans 
ation; il détaille fumage des tropes 
(cours, en appuyant ses observations 
» heureusement choisis. « Tout mérite 
ians le Traité des Tropes, dit D'AIcm- 
qu'à l'errata ; il contient des réflexions 
e orthographie, sur ses bizarreries, ses 
ueiiceaet ses variations. Ofl voit dans 



« ces réflexions un écrivain judieieax, également 
« éloigné de respecter superstitieusement l'usage 
a et de heurter en tout pour une réforme impra- 
a ticable. » Cet ouvrage Ait loin d'obtenir le suc- 
cès qu'il méritait t le titre même contribua à l'in- 
difféfence du public, et Du Bfarsais raconte lui- 
même que quelqu'un voulant un jour lui faire un 
compliment, lui dit qu'il venait d'entendre dire 
beaucoup de bien àeV Histoire des Tropes, pre- 
nant les tropes pour an nom de peuple. En 
sortant de chez le marquis de Baufremont, il se 
vit forcé ponr vivre d'ouvrir dans le faubourg 
Saint- Viotor un pensionnat, dans lequel il trouva à 
peine des moyens de subsistance. U voulut en- 
core se changer de quelques éducations particu- 
lières, que son âgie avancé ne lui permit pas de 
conserver longtemps. Ce fut alors qu'il travailla 
kVBnqfclopëdie; mais le peu d'articles qu'if 
donna ne purent lui assurer une modeste ai- 
sance, et ce fut presque dans la misère qu'il 
mounit. Du Marsais était un esprit net et juste, 
d'an caractère doux et tranquille , et son peu de 
connaissaaoe des hommes, sa naïveté et sa fa- 
cilité à dire simplement ce qu'il pensait l'ont 
fait surnommer par D'Alembert le La Fontaine 
des philosophes. Ses œuvres ont été publiées 
eo sept voinmes in-8°, en 1797 : elles contien- 
nent , t. r' : exposition d*une méthode rai- 
sonnée pour apprendre ta langue latine; le 
Poème séculaire d'Horace, mis en versions 
interlinéaires, : — t. H : Appendix de diis et 
heroibuê poetieis, par Jos. Juvend, mis 
aussi en versions inteirlinéaires^-— 1. 111: Des 
Tropes; Lettres à M, Durand, sur le vers de 
PArt poétique d'Horace : « Difficile est proprie 
communia dicere; » Inversion ; Fragment sur 
les cause» de la parole; — t lY et V : Mé- 
langes de Qrammaire et de Philosophie; Lo- 
giquct ^ff^ réflexions sur les principales opé- 
rations de V esprit ; — Uyi: De La Raison; 
Le Phàlosophe; Essai sur les Préjugés (attri- 
bué au baron d'Holbach); — t VU : Analyse 
de la religion chrétienne, ouvrage qui lui est 
contesté; Exposition de la doctrine de VÉ- 
glise gallicane. On a omis dans cette édition . 
Politique chamelle de la cour de Rome, ou- 
vrage qui est signalé comme étant de Du Mar- 
sais par Lancelot, son ami. H. Malot. 

ETAIembert, Éloçê d§ Du lUar$aU ; Sasa le t. VII* de 
PBncyeiopedie. — D« Oeraado , Étoçê de Du Marsais, 
couronné par UnsUtut; ISOS, ln-8«. 

BUMAS nom commun à un certain nombre 
de personnages français ou d'origine française. 
Comme ils appartienDent presque tous aux dix- 
septième et dix-huitième siècles, ils sont classés 
par ordre alphal)étique de prénoms. Les vivants 
sont placés à la fin. 

DUMAS (Charles-Quiltaume-Frédéric), lit- 
t(^tear bnUandais et selon toute vraisemblance 
d'origine françai'»e, né à Kloster-Heilsbion vers 
1 725 et mourut vers 1 780. 1 1 prit pari à la rédaction 
éeL»mUlÊikèqucéeêScUnca et des ArUyCpi 



151 



DDMAS 



se publiait à La Haye de 1750 à 1780. On a en 
outre de Dumas : Voyages et découvertes faites 
par les Russes; Amsterdam, 1766, 2 toI. in-12, 
avec des cartes, ouvrage traduit de l'allemand 
de Gér.-Fréd. Millier ; — Relation historique 
de Vexpédition contre les Indiens de VOhio en 
1 764, etc., traduit de Tanglais ; Amsterdam, 1 769, 
in-8*', avec cartes et figurest; — Examen de la 
doctrine touchant le salut des païens , ou 
nouvelle apologie de Socrate; Amsterdam, 
1773, in-S", traduit d'Éborhard; — Examen de 
la traduction des livres 34, 35 et 36 de Pline 
jVancien, avec notes, par Falconet; Amsterdam, 
' 1772, in-12 ; réimprimé et augmentédans le Jour- 
nal Encyclopédique, juillet-septembre 1775 : 
cet ouvrage se trouve aussi dans les œuvres de 
Falconet, t. VI. 

Diet. biog. univ. et pUt. — Brseh, France Wt. - Bio- 
graphie Néertandaiie. 

DUMAS (Charles-Louis), célèbre médecin 
français, né à Lyon , le 8 février 1765, mort à 
Montpellier, le 3 avril 1813. Son père était chi- 
rurgien et l'ami de Pouteau. D fit ses premières 
études au collège de Lyon , son cours de philo- 
sophie et de mathématiques au séminaire de 
Saint-Irénée , et se rendit ensuite à Montpellier 
pour y étudier la médecine, âgé à peine de dix- 
sept ans. Dumas fut reçu docteur en 1785, résida 
encore deux ans à Montpellier pour y étendre ses 
connaissances, et partit ensuite pour Paris. Une 
chaire y étant devenue vacante, il obtint du garde 
des sceaux, dont il était connu personnellement, 
des provisions pour la remplir sans aucune forme 
préalable et contre les privilèges de l'université. 
Celle-ci ayant vivement réclamé contre cet abus 
de pouvoir, on revint sur la première détermi- 
nation, et le concours fut ordonné. Les épreuves 
du concours étaient autrement rigooreuses que 
celles de notre temps : elles se composaient de 
quinxe préleçons, chacone d*une demi-heure, que 
les candidats devaient préparer et débiter dans 
Tespace de quinze jours. Obq de ces préleçons 
roulaient sur l'anatomie et la physiologie , cinq 
sur la pathologie , trois sur la matière médicale 
et deux sur la chirurgie. Cela fait, on distribuait 
aux concurrents douze questions, nonunées tri- 
duanes , dont les réponses étaicâit composées, 
imprimées et distribuées dans le délai de quinze 
jours, après lesquels elles étaient soutenues pen- 
dant trois jours consécutifs , matin et soir, non- 
seulement contre les compétiteurs, mais encore 
contre tous ceux qui se présentaient pour les at- 
taquer. Dumas entra dans la lice avec desathlètes 
redoutables, et quoique vaincu, il en sortit avec 
une réputation faite. Encouragé par les hommes 
les plus considérables , il se fixa à Montpellier, 
ouvrit des cours particuliers de physiologie, de* 
vint médecin de La Charité, participa à la rédac- 
tion du Journal é^ Instruction médicale , créé 
par Baumes; il ajouta une introduction à la 
2* édition du Cours des Fièvres de Grimaud, et 
publia, en ooDabontion aTec Petit d'AraioB, une 



traduction de V Essai sur la nature < 

tement de la phthisie pulmonaire, p 

Reid. Vers la fin de 1791, il fut noi 

professeur par délibération de l'uni' 

était à Lyon, médecin de l'bdtel-Dieu 

le siège que cette ville eut à soutenir c 

roée de la Convention , et c'est là qu' 

la fièvre rémittente qui complique le 

plaies : il en détermina la nature et le i 

il passa ensuite à l'armée dltalie, en 

médecin militaire. Lors de la réorgani 

écoles , il fut appelé à professer l'anafa 

physiologie à Montpellier. Plus tard oi 

gea d'une clinique de perfectionnemen 

maladies chroniques, sans Tenlever 

gnement de la physiologie. A la mort de 

le vceu de ses collègues le porta à la 

de l'école, et lorsque celle-ci fut incorp 

l'université impériale, il fut choisi ] 

teur. Il était membre de la Légion d' 

conseiller ordinaire de l'université , c 

dantde l'Institut de France, etc. Ses ce 

posent dans le jardin des plantes de Moi 

On a de Dumas : Essais sur la Vie, 

lyse raisonnée des facultés vitales; 

lier, 1785, in-S** : les fonctions vitales ] 

composées, étudiées séparément dans le 

puis combinées de diverses manières | 

naître les effets nouveaux qui en résull 

une application de la méttiode de Cood 

Bonnet sur l'origine et la formation des 

Mémoiredans leguel,après avoir exp 

ture de la fièvre et des maladies chron 

tdche de déterminer dans quelles e 

dans quel temps des maladies chron 

fièvre peut être utile ou dangereuse 

quelles précautions on doit l'exciter 

dércr dans leur traitement; Montpell 

in-8° : cet écrit, qui renferme ladoctrio 

roaud, sans notable changement, partag 

décerné par la Société royale deMédecii 

ris ; — Système méthodique de nome 

et de classification des muscles du c 

main; Montpellier, 1797, in-4*' : les c 

muscles sont des phrases descriptives, < 

quelles rentrent toutes les attaches , h 

naisons indiquant le degré d'importano 

cune ; les phrases commencent par les i 

points d'attache fixes et se terminent 

des points mobiles ; — Principes de P 

gie, ou introduction à la science exp 

taie, philosophique et médicale de . 

vivant; Paris, 1800-1803, 4 vol. in-8<' : i 

préface explicative et un discours préli 

où la bonne méthode de philosopher est 

à l'art d'employer l'expérience, Tanalyf 

duction, Tantenr passe en revue , dat 

de parties distinctes , toutes les brancb 

science des êtres organisés et vivants , 

clpes de nos connaissances sur la constit 

l'homme et les phénomènes ou fonctioi 

buées en quatre classes : fonctionsde relat 



DUMAS 



154 



i et les objets extérieurs , fonctions de 
Ktioa des fluides et des soUdes, fonctions 
erratioo delà substance du corps; fooc- 

relatioa entre lliorome et les divers in- 
deson espèce. Ce devait être une pby- 
haUérienne , mais le plan étant trouvé 
ndu pour ceux auxquels Touvrage était 
>articalièrement, l'auteur le remania avant 
r fini, ou plutôt il donna un nouveau livre 
sa partie élémentaire, sous le même titre : 
(e5dePAy5k>;o9ie,etc;Montpellier,i806, 
•8**. C'est dans la préface de cette 2* édition 
ïutlire une réponse virulente aux plaintes 
tezy qui rédamait avec humeur la propriété 
uns points de doctrine. Dans ses cours 
iologie , Dumas divisait le système géné- 
orgjanes en systèmes particuliers, à cha- 
M^ueis il assignait pour centre une des 

cavités splanchniques, centre qui deve- 
ni des fonctions qui s'opèrent dans le sys- 
ii-m£me. Les parties solides et fluides 
lacun d'eux se compose étaient d'abord 
s, la description des phénomènes venait 
, et ceux-ci conduisaient aux puissances 
vent être regardées comme leurs causes, 
es ouvrages , au lieu de partir des or- 
il commence par les phénomènes princi- 
! la vie bien observés, et il ne se sert des 
rations de structure que pour expliquer 
étions. Au début de son enseignement, il 
lit quatre phénomènes généraux dans 
cède la vie, qui recevaient les noms de 
»8iUve, motrice , assimilatrice et de ré- 
i vitale ; les deux premières étaient ém- 
isa Stahl, à Bordeu et à Barthcz, la troi- 
i Galien et à Grimaud , la quatrième lui 
oait en propre. 11 en fit plus tard des fa- 
le la matière vivante, qu'il réduisit à trois, 
Bx premières étant comprises dans la 
1 vitale. Dumas accusait Barthez de réa- 
instamment la notion du principe vital, 
I recommandant de faire le contraire. Ne 
Irna pas accuser Dumas d'avoir obs- 
idée de la force vitale, comme expression 
générale de l'économie vivante , par l'in- 
ion de ses puissances diverses et la mul- 
ion des faits généraux j— Doctnnegéné- 
a maladies c/ironUiues pour servir de 
uni à la connaissance théorique et pro- 
ie ces maladies ;Montpellier, 18l2,in-8° ; 
ion , augmentée de notes par L. Rouzct et 
ifd; Paris, 1824, 2 vol. in-8» : l'auteur 
le à établir les différences et les rapports 
ladies chroniques aux aiguës, leur ordre 
Dession et de transformations mutuelles, 
iposition des maladies chroniques et les 
)ns essentielles qui en sont les éléments, 
des efforts de la nature ; et c'est sur toutes 
BDées qu'il fonda les sources des indica- 
térapeatiques ;— Discours sur les progrès 

de la science de V homme; Montpellier, 

ia-4''. Il montre par l'exemple dn passé 



tout ce qu'il est possible d'attendre de l'avenir. 
Nous avons encore de Dumas des Mémoires et 
Observations f dans le Journal de Baumes, dans 
les Mémoires de la Société médicale d'Émula- 
tion , dans le Recueil périodique de la Sociél' 
de Médecine de Paris, dans le Bulletin de la 
Société des Sciences et Belles- Lettres de Mont- 
pellier; des Discours et ÉlogeSf que les so- 
lennités académiques l'obligeaient à prononcer, 
et qui le placent an rang des meilleurs écrivains 
que la langue française doive à la médecine. Son 
habileté comme praticien avait été soumise à 
l'épreuve de la clinique, et ses élèves, devenus 
des médecins distingués dans toutes les parties 
de la France, ne manquaient jamais de réclamer 
ses avis dans les cas difficiles. Ses consultations 
les plus importantes, dont il conservait copie, ont 
été publiées par L. Rouiet, sous letitre de Con- 
sultations et Observations de Médecine; Paris, 
1824,fai-8*». 

D' Hubert Rodrigucs ( de Montpellier). 

Prunelle, Éloçê funèbre de C.-S. Dumat; Monlprl- 
Iter, 1<;14. 

DUMAS ( Hilaire ), controversîste français, vi- 
vait vers la fin dn dix-septième siècle et au com- 
mencement du dix-huitième. Il se fit surtout 
connaître par ses écrits contre les jansénistes. 
On a de lui : Histoire des cinq Propositions 
de Jansenius; Uége, 1699, 1 vol. in-12; — D^- 
fense de mistoire des cinq Propositions de 
Jansenios , ou deux vérités capitales de celte 
histoire défendues contre un libelle intitulé : 
La Paix de Clément XI, ou démonstration de 
deux faussetés capitales; Liège, t70i, in-12; 
— Lettres d'un docteur de Sorbonne à un 
homme de qualité, touchant les hérésies du dix- 
septième siècle; Paris, 1711-1715, 4 vol. in-12. 

L'abbé Ladvocat, Dictionuaire historique. 

* DUMAS ( /ean ), littérateur français, contem- 
porain de Louis XIV. Il n'est connu que comme 
l'auteur d'une comédie en cinq actes et en vers qui 
se signale par la singularité du titre : Le Cocu en 
herbe et en gerbe ; Bordeaux, J. Séjourné, sans 
date (vers 1686). Cette pièce, dédiée au maréchal 
d'Albret, gouverneur de la Guienne, est devenue 
introuvable aujourd'hui. La Bibliothèque du 
Théâtre français , 1768, 3 vol. se borne à l'in- 
diquer, sans nul détail, et il nous semble qu'elle 
manquait dans l'immense bibliothèque drama- 
tique de M. de Soleinne. G. B. 

Documents inédits. 

DUMAS (Jean), théologien protestant alle- 
mand, d'origine française, mort à Leipzig, le 4 août 
1799. Il exerçait dans cette ville les fonctions de 
ministre de l'Évangile. On a de lui : Traité du 
SuicidCfOU dumeurtrevolontatre de soi-même; 
Amsterdam, 1773, in-8*' ; — Cantiques tirés en 
partie des psaumes et en partie des poésies 
sacrées des meilleurs poètes français , avec 
des airs notés; Leipzig , 1774, in-8'»; — A la 
mémoire de Zoliihofer , ibid.; 1788, in-8\ 
Ce demier ouvrage est en allemand. 

IHet.MOf.tiiiir. et put. 



iU 



PUMAS 



DUMAS (Louis), musicien français, né à 
Nîmes, en 1676, mort près de Paris, le 19 jan- 
\ier 1744. Il était fils naturel de Jean-Louis de 
Montcalm, seigneur de Candiac II étudia la 
jurisprudence , la philosophie , et se lia arec le 
P. MalebrancUb, qui le fortifia dans son goût pour 
cette dernière science. Il finit par se livrer à la 
culture des lettres et des arts : la musique devint 
particulièrement l'objet de ses études. Il joignait 
à une imagination vive et féconde un esprit mé- 
thodique. On lui doit le Bureau typographique, 
dont on s*est longtemps servi avec succès. Cette 
méthode ingénieuse réduit en récréation l'art de 
lire et d'écrire ainsi que les premiers éléments 
de toutes les langues. Après avoir conçu l'idée 
de cette invention , il en fit le premier essai sur 
le jeune de Candiac, qui dès TA^c le plus tendre 
montrait une rare aptitude. Son élève se fit ad- 
mirer à Paris et dans les principales ailles du 
royaume. Cet enfant mourut en 1726, avant d'a- 
voir atteint sa septième année, et Dumas fut si 
touché de ce malheur, quMt faillit en perdre la 
tête : il serait mort de chagrin et de misère, si 
Boindin ne Tavait recueilli cliez lui. Il passa les der- 
nières années de sa vie chez madame de Nantia à 
Vaujours, près de Paris. On a de lui : L*Art de 
composer toutes sortes de musique sans être 
obligé de connaître le ton ni le mode; Pans, 
1711, in-4*; — Mémoire d'Ecosse sous la reine 
Marie Stuart, traduit de l'anglais de Craw^ 
furd; 1716; — • La Bibliothèque des Enfants^ 
ou les premiers éléments des lettres ; Parif^ 
1733, uk'k^ : c'est une description du Bureau 
typographique i-' VArt de laMiuique ensei-* 
gné et pratiqué par la méthode du Bureau 
typographique, éiablie sur une seule clef, 
sur un seul ton et sur un seul signe de me- 
sure; Paris, 1753, in-4«; — VArt de la mu- 
sique enseigné sans transposition; 1758, iB-4^. 

M6oard, HUt. de Jfimês, L VI.-Lcbeuf. Hist. du tfte- 
cése de Pari», 1. 1, p. Itt. ^ Moréri, Grand Diet. Mit, 

nVMAS (Mathieu, comte), général et liisto- 
rien français , né à Montpellier, le 23 novembre 
1753, mort à Paris, le 16 octobre 1837. Sa fa- 
mille appartenait à la noblesse du Languedoc : 
il fit des études brillantes, et entra dans les rangs 
de l'armée en 1773, comme sous-lieutenant au 
régiment de Médoc. Il mit à profit ses loisirs de 
(garnison pour s'instruire sérieusement de tous les 
détails du métier et de l'histoire de l'art de la 
guerre. Il se trouvait en 1779 an camp de Vans- 
sieu\, où étaient exercées aux nouvelles manoeu- 
vres introduites dans la tactique par le grand 
Frédéric les troupes destinées alors à une des- 
cente en Angleterre. En 1780 il partit de Brest, 
comme aide de camp du comte de Rochambeau, 
commandant en chef* de Tarmée française qui 
allait protéger l'insurrection des colonies an- 
glaises de l'Amérique du Nord. Il fit toutes les 
campagnes de cette guerre , assista à toutes le« 
actions principales , qui furent couronnées par 
la prise d'Yorktown, et remplit ftoavwt des 



missions importantes. Charge par le 
français de résider au quartier {^éral d 
shington , il entrait un soir à sa suite dans 
(le Providence, à la lueur des torches por 
une foule d'enfants, qui se pressaient, < 
sjastes, autour du héros de l'indépei 
Washington lui dit : « La fortune des an 
« inconstante; nous pouvons être batUii 
« voici l'armée que l'Angleterre ne battn 
Après la prise dTorktown , le capitaine ] 
Dumas fut embarqué comme chef d'éta 
de la division commandée par le baron c 
ménil , et destinée, à bord de l'escadre i 
ordres de Vaudreuil , à coopérer avec le 
espagnoles à l'attaque de la Jamaïque. 
ses par la tempête, les bâtiments français 
lièrent sur les cotes de l'Amérique du Su 
de Caracas, et se réparaient pour rq 
l'expédition projetée, quand la paix de i 
mena Tarmée en France. Après avoir visit 
Domingue , alors belle et puissante colon 
çaise, Mathieu Dumas trouva , en débart 
Brest, sa promotion au grade de major et 
de se rendre à Toulon, pour- aller de lÀ 
Levant. Le cabinet de Versailles ayant 1 
la guerre d'Amérique , tournait alors 8( 
vers la Turquie, Tubjet constant de l'ai 
de l'impératrice Catherine. La paix qui 
depuis quelques années dans le Levant 
être rompue. On n'avait que peu de ren 
raents sur les positions militaires des côte 
tles de TArchipel , sur les ressources qu' 
vait entretenir le gouvernement turc, 
points d'appui que la France pourrait y t 
soit qu'il convint à sa politique de trave 
de seconder les desseins de Catherine. Ia 
Dumas fut chargé de faire la reconnais» 
tous les points principaux, sons le rappo 
taire et politique , de la Grèce, des lies d 
chipel et de TAsie Mineure. Cette missioi 
laquelle il reçut aide et instructions de V 
sadeur de France à Constantinople , i 
comte de Saint-Priest, dura près de de 
nées; Mathieu Dumas, à la disposition 
avait été mise une corvette de la marine 
sillonna dans tous les sens les mers du I 
reconnut et leva , tantôt avec l'appui , t 
rinsu des autorités turques, sous un p 
ou sous un autre, les positions les plu 
ressantes, particulièrement les poinU 1 
de ia Morée , de l'Attique, de Négrepont , 
tout de l'Ile de Candie, dont la carte a été 
dessinée et gravée par l'ingénieur géogra] 
pie en grande partie sur les minutes 
lovés. Après avoir terminé ses travaux de 
naissance militaire, statistique et politiq 
un rapport très-remarquable , le major Bi 
Dumas rentra en France ; il fut d'abord i 
au dépôt de la marine, pour la rédaction d 
de défense alors projetés pour les coloni 
Antilles et pour l'achèvement de ses travi 
pographiques de 111e de Candie. Lors de 



117 



DUMAS 



158 



rattiikt Pay»*BM.eoiifane rAotricbe , il reçut la 
■iiàioD d*aller coofidentiellcmeot en AUemagnep 
ponr obMnrer et faire cuooaltre cvacteineot la 
bree des troupes envoyées par IVinpcreur d*Al- 
kMgne pour réprimer Tinsarrection. Plus tard, 
iBK du rnooTeinent insurrecUonuel de la Hol- 
Inde, il fut envoyé auprès du gouv(>riieinent 
imrgé pour rendre compte de sos chances de 
léMUnoe, et pour le seconder de ses avis. 11 se 
feiQfait à Amsterdam lors de l'attaque df l'ar- 
■ée prussienne qui venait rétablir raiitoritd du 
tfilhiNiiler. Nommé bientiM après colonel, il on- 
In tu conseil de la guerre , et y siiccÀla au 
CMtedeGuibert dans les fonctions de rappor- 
kir, lorsque cet ofHcier général se retira. Ma- 
iin Dumas joignait à ces fonctions celles de 
Aedisur du I)ép0t de la Guerre. Il s'était allié, 
fK ton mariage avec M*'* Delariio, av«H! une des 
pInhoBorables famillesdece qu'on app<^lait alors 
hfiDaDoe, lorsque la révolution «le 1781) éclata. 
nproCessait des princi|)es libéraux, et était Tami 
te hommes qui se placèrent dès les premiers 
■omeats à la tète du granil moiivenu'nt national, 
Us qoe La Fayette; les Lametli, Bamave , etc. Il 
pirtaijteait leurs espérances sur la possibilité de 
rffariDer les abus du régime qui finissait, et de 
b reraplaoer par Tétablissoment iKun gouver- 
mml représentatif fondé sur la liberté du 
peuple et le maintien de la inonarcliii*. Pendant 
bdarée de T Assemblée constituante , il fut suc- 
mâvement chargé de plusieurs missions impor- 
tâtes, en dehors de cette assemblée, dont il no 
ttwt point partie : il fut l'un des commissaires 
fioar là formation du département de Seine-et- 
Htfie; il parvint à prévenir, à Montauban et à 
Ste», les violences de la guerre civile (fui al- 
lant y «dater, en 1 790, à roccaslim de la ilisette 
é» Knins; et en Alsace , où il fut également en- 
voyé «a qualité de commissaire extraordinaire, il 
ilÏHipa une insurrection fomentée par des moines 
nfti^ sur la rive droite du Rhin, qui chen'haient 
iwiBwiser la résistance contre le nouveau gou* 
TCHMoient. En 1791, lorsque TAssi^uibU^ cons- 
liluaate apprit presque en même temfis la fuite 
<l> roi et son arrestation i Varcnnes , par le 
Bténw décret qui ctiargeait trois de ses membres 
^ tt rendre près du roi et de le raiiumer avec 
utluuilleà Paris, elle r-onlia au nilonel Mathieu 
Itamis le commandement des forct^s (|ui seraient 
juftte néceMaîres, et qui pourraient être réunies 
pur sanveganier la vie de Louis XVI et celle 
te penonnes royales qui l'atu-ompagnaient. Il 
^Ire dans les Smtvfnirs mêmes qu'a laissés 
^ Réténl Dumas, et que son (ils a publiés après 
^ niort, les détails de tout ce f|ui se iNU^sa du- 
*^ ee terrible voyage, depuis le moment où 
^ commissaires de l'Assenibléi' rejoignirent le 
^1 entre Épemay et IXmn.'iiis, jusipraiix Tiii- 
^, afin de trien apprécier tout <.<' qu'il Tullut 
^ colonel Matliieu Dumas d'oiiei-^ie, d'actiiilé 
^ 'k dévouement pmtr accomplir son Inmorable 
ri àfiîdie mÎMion. Nommé maréchal-de-camp 



en récompense de ses services, il fut envoyé à 
Metz pour y prendre le commandement en se- 
cond de la division. En y arrivant , il y trouva 
les régiments de cette nombreuse garnison désor- 
gisnisés par l'émigration récente (^[)resque tona 
les officiers. Ar radier les sous-ofliciers aux en- 
traînements révolutionnaires des clubs , les as- 
treindre et les attacher à la pratique de leur mé- 
tier par des réunions fréi|ueiites et instructives 
des trou|»es des difTérentes annes , leur inspirer 
un patriotisme à la fois ardent et sage, former la 
première batterie d'artillerie à cheval par Tins- 
truction mutuelle de cauonniers et de cavaliers 
clioisis par lui dans la garnison de Metz , était 
la tâche qu'il aGG4)mplissjiit , quand il fut élu à 
rAss<'mblée législative, en 1791. 11 y siégea dans 
le parti constitutionni*!, qui devint la droite de 
cette assemblée. 11 s'y lit remarquer par la sa- 
gesse, la œnstanc^t et la fermeté de ses princi|>0Sy 
comme aussi par son talent oratoire. Kommé 
président , à une époque où son parti avait en- 
core la m^orité , il prit part à tontes les discus- 
sions importantes qui signalèrent l'orageuse ses- 
sion de cette assemblée ; il défendit les principes 
fie la liberté in<lividuolle dans la discussion de la 
loi contre les émigrés, loi qu'il aurait voulu faire 
réduii-eà une injonction de rejoindre leurs postes 
dans l'année, signifié<;aux ofllders qui l'avaient 
abandonnée ]M)ur passer la frontière , sous peine 
d'encourir l'appliralioB de la loi contre la déi 
seriion <^ l'ennemi ; il s'opposa à la dédaration 
de guerre : il défendit avec dévouement La 
Fayette de l'accusation dirigée contre ce général. 
Après le 10 aoAt 1793, il se borna exdusivement 
aux travaux du comité militaire dont il était 
membre; et après l'expiration de son mandat de 
député , il émigra en Angleterre , mais rentra 
biejitôt en France, afin du soustraire son beau- 
père aux persécutions dont son absence était le 
prétexte; poursuivi et cimdainné à iimrt, il par- 
vint à se refugii*r en Suisse. U entré en France 
après le 9 thermidor, il fut <ie nouveau élu |>ar le 
département de Seine-et-Oisi' , en qualité de 
membre du Conseil des Audeus. 11 ne tarda paa 
à prendre nuig parmi les membres influents du 
parti dit modère, et accusé de conspirer pour une 
rt'action monarclii(|ue , il fut frappe par le décret 
de proscri|>tion du 18 fructidor, ainsi que ses 
amis, Portails, Rarbé- Marbois, Barthélémy , etc. 
Il parvint h se soustraire à l'arrestation : il se 
réfugia d'abord à Hambourg, et trouva ensuite 
une généreuse liospitaUté en Holstein, chez le 
comte de Stolberg. Il vécut deux années dans 
cetti^ retraite , où il commença à écrire, sous le 
titre de Hécils de* Evénements militaires, une 
espèce de journal raisonné des opérations de la 
guerre qui venait de se rallumer en Allemagne 
et en Italie, «iprès la rupture du congrès de 
Raatudt. Ra{)iN>I(' en France après le 18 bru- 
rniiin» , il àul d'alninl y être astreint à une sur- 
veillance de police. Une explication pleine de 
franchise lui condUa immediatenient le bon voa- 



159 



DUMAS 



loir et bientôt la confiance du premier consul. 
II loi fut proposé d^aller occuper la préfecture de 
Bordeaux ; il refusa, et demanda à rentrer dans 
Tarmée. Réintégré dans son grade de général 
de brigade , il fut d*abord chargé de former un 
corps composé de jeunes gens appartenant aux 
fomiUes de Tandenne noblesse, qui enrôlés 
comme simples hussards derinrent pour la 
plupart des officiers et des généraux distingués. 
Nommé chef d'état-major de l'armée dite de 
réserve qui se formait à Dijon , et qui passa 
de là le Saint-Bernard pour triompher à Ma- 
rengo , il fut retenu en France pour y organiser 
la seconde armée de réserve , qui entra bientôt 
en Soisse, et devint, sous le commandement du 
général Macdonald , 1 Vmée des Grisons. Après 
la campagne d'hiver que fit cette armée, en 1801, 
sur les cimes et au milieu des glaciers des Alpes, 
le général Mathieu Dumas fut nommé conseiller 
d'Etat , membre du comité de la guerre. 11 y 
fut cliargé de plusieurs travaux importants re- 
latifs à l'organisation administrative de l'armée. 
En 1801 il fut chargé du travail de création de 
la Légion d'Honneur, qu1l fut appelé à défendre 
devant le corps législatif, conjointement avec 
ses collègues Rœderer et Lucien Bonaparte. 

Après la rupture du traité d'Amiens , il fut 
nommé chef d'état-major du camp de Bruges , 
commandé par le marchai Davout. H prit une 
part active à tous les préparatifs d^embarque- 
ment pour l'invasion de l'Angleterre. Nommé 
général de division en 1805, il fut attaché comme 
aide-major général au quartier général de la 
grande armée , lorsqu'elle quitta les côtes de la 
Manche pour faire les campagnes d'Ulm etd'Aus- 
terlitz. Pendant ces campagnes, Dumas fut spé- 
cialement employé par l'empereur dans ses 
communications avec les commandants de^ divers 
corps d'armée. Après la paix de Prcsbourg, Ma- 
thieu Dumas fut chargé d'aller prendre posses- 
sion des Provinces Illyriennes, mission qu'il ac- 
complit malgré le mauvais vouloir des commis- 
saires autrichiens et la présence des forces ma- 
ritimes de la Russie et de l'Angleterre dans le 
golfe Adriatique. 

De la Dalmatie le général Dumas reçut l'ordre 
de se rendre auprès de Joseph Napoléon , qui 
montait sur le trône de Naples, sous l'égide d'une 
armée française commandée par Masséna. Ma- 
thieu Dumas avait déjà été attaché au nouveau 
roi en qualité de chambellan lors de la forma- 
tion des maisons de la famille impériale. Il fut 
nommé ministre de la guerre, et forma Tarmée 
napolitaine d'après l'organisation française. Lors- 
que Joseph Napoléon fut appelé par son frère 
au trône d'Espagne, Dumas obtint de Tempe- 
reur de reprendre son poste d'aide-msyor gé- 
néral au quartier général impérial. Il y fit la cam- 
pagne de la fin de 1808 à 1809. Il était destiné 
au commandement supérieur de la Vieille -Cas- 
tiUe, lorsque l'empereur, ^prenant l'invasion 
soUie de la Bavière par Vannée autricfaieone, le 



chargea d'organiser immédiatement en < 
de marche dirigées sur l'armée d'Allemaf 
les dépôts de troupes stationnés dans 
l'est et le nord de la France. Ce prodigi 
vail fut accompli en quelques semaines 
thieu Dumas , après avoir mobilisé tous 
forts , se trouvait à son poste de bataille 
de la sanglante journée d'EssIing. Lo 
rupture des ponts du grand bras du Dai 
forcé Napoléon à se concentrer dans l'Ih 
bau , il confia à Mathieu Dumas le con 
ment du pont sur le petit bras, le seul ps 
l'armée pût se retirer. Après la bataille 
gram, Mathieu Dumas fut chargé de la i 
tion et de l'exécution de l'armistice qui 
le traité de Vienne. Il fut également cL 
rester à Vienne pour l'exécution des cla 
traité, et pour r^ler l'évacuation succès 
États autrichiens par les troupes fra 
Rentré en France au commencement de 
fut nommé grand-offîcier de la Légion d'H 
comte de l'empire, et chargé de la d 
générale de la conscription et des revue 
à-dire du recrutement et db contrôle a 
tratif des con>s de l'armée. 

Deux ans après, lorsque Napoléon e 
la guerre de Russie, il voulut mettre à k 
l'administration de l'armée un officier ] 
Il assigna ce poste à Mathieu Dumas, 
préalablement charge de négocier à B 
traité de subsides imposé à la Prusse. 
Tempereur, désabusé de l'espoir de com 
paix au cœur de la Russie , se décida à < 
Moscou , l'intendant général Dumas , qui 
d'être atteint d'une fluxion de poitrine, di 
laissé. Il s'y refusa,- aimant mieux moori 
route, au milieu.de ses compagnons d'am 
vivre prisonnier au milieu des glaces de 1 
sie. Il parvint par miracle, à travers les d< 
de la retraite , jusqu'aux frontières d'Aile 
Quoiqu'il fût déjà âgé de cinquante-neuf 
général Dumas se rétablit en quelques ji 
reposa Dantzick, et reprit immédiatem 
mains du comte Daru la direction des s 
administratifs de l'armée. Tl assista aux i 
de LUtzen et de Bautzen. Après la nip 
l'armistice, iUncourut la disgrâce de l'en 
pour avoir exprimé trop sincèrement s 
sur la faute, qu'il prévoyait être funeste, 
manqué l'occasion de faire la paix aux coi 
honorables et favorables à la France qui 
alors proposées par les alliés. Après le 
rentes batailles livrées en Saxe et en ; 
Napoléon fut obligé de se retn^r sur Leij 
général Dumas fiit laissé à Dresde avec les 
magasins de l'armée et le corps du m 
Gouvion-Saint-Cyr. La perte de la bab 
Leipzig et la retraite de l'armée française 
Rhin ayant forcé la garnison de Dresde 
tuler, Dumas fut chargé par Gouvion-Sai 
de venir rendre compte à l'empereor des 
sites de sa posittoo, H des conditions bon* 



DUMAS 



i«r 



ient été irirtenues par cette capHulatioii , 
e par Mathieo Dumas lui-même. Mais les 
olèreot la foi jurée ; la capitulation n'ayant 
ratifiée , le général Dumas fut ramené des 
lu Rhin, qu'il allait traverser, en Hon- 
h il fut retenu prisonnier jusqu'à la paix 
I. Rendu à son pays en mai 1814, Mathieu 
retrouTa, aTec la restauration des Bour- 
losieurs amis des débuts de sa carrière, 
ient été les fidèles serviteurs des princes 
il fut du nombre de ceux qui, les croyant 
par leurs malheurs, se félicitèrent de leur 
dans l'espoir de voir se fonder enfin un 
lement libre et sage, qui répondrait aux 
du pays. H servit donc la première Res- 
n, et ftit chargé de faire la liquidation des 
» de la guerre et d'apurer la oomptabUité 
les corps de l'armée. Il fut alors élevé à 
té de grand'croix de la Légion d'Honneur, 
un moment être nommé ministre de la 
à la mort de Bfalooet; mais l'influence 
ti de rémigration Técarta du cabinet, 
cet éciiec, à l'époque critique du 20 
815, il accepta la mission de se rendre 
1 maréchal Oudinot, qui était en mar- 
Nancy et de Metz sur Paris, à la tète des 
ers et des chasseurs de l'ancienne garde 
lie. n apprit du maréchal que sa troupe , 
continuant à le traiter avec respect, n'o- 
t plus à ses ordres , mais bien à ceux de 
3n; qu'dle était dirigée non sur Pa- 
n pas même au-devant de l'empereur, 
che alors de Lyon vers Paris, mais sur 
ie du nord, pour couper la retraite à 
CYm et à sa cour. H est permis decroire 
tte nouvelle», rapportée aux Tuileries par 
rai Dumas, dans la matinée du 19 mars, 
pas sans influence sur la détermination 
«r le roi de quitter la capitale pour se 
à LiDe d'abord et ensuite à Gand. 
s la rentrée de Napoléon aux Tuileries, le 
Bfathieu Dumas s'abstint d'abord d'y pa- 
Phis tard , pressé par les instances de 
Joseph Napoléon, il consentit à être 
é à l'empereur par son frère. Il en fut bien 
L Toutefois, Tempereur ne lui rendit pas 
ien poste au comité de la guerre du con- 
tât , et ne voulut pas le mettre è la chambre 
rs; mais il lui confia, avec le titre de di- 
général, Torganisation des gardes na- 
i de l'empire. En moins de six semaines, 
ni Dumas avait organisé, armé et mobilisé 
s places de guerre trois cents bataillons 
les nationales actives, lorsque la défaite 
eiioo vint porter au comble les désastres 
ranœ. 

aai les courtes et impuissantes négoda- 
ri précédèrent la rentrée du roi Louis XVIII 
iris, en jm'Uet 1615, Mathieu Dumas, 
par le maréchal Oudinot , fit un mémoire 
que le maréchal remit lui-même , et dans 
1 démontrait la sagesse et l'habileté qu'il 

ROOT. noca. qèkèsl. — t. xv. 



y aurait de la part du souverain, pour la seconde 
fois replacé sur le trtaepar les armes de l'étran- 
ger, à oublier généreusement les derniers événe- 
ments et à adopter les couleurs nationales, en 
signe de sincère récondUation avec l'armée et 
avec la nation. On sait si cet avis fut goûté , et 
combien, au contraire, la politique du gouver- 
nement s'éloigna de cette vole. Le général Dumas 
fut mis à la retraite. Ce Ait alors quil reprit la 
plume pour raconter les grandes choses qu'il avait 
vues. Dix-neuf volumes da Précis des Événe- 
ments militaires, comprenant le récit des cam- 
pagnes de guerre et des faits politiques princi- 
paux, de 1798 à la paix de TUsitt, en 1807, pu- 
bliés de 1816 à 1826 , attestent à la fois la cons- 
cience de l'annaliste et le talent de l'écrivain. 
Forcé dlnterrompre cet hnmense travail, à cause 
d'une oédté presque complète qui l'a affligé pen- 
dant les dix dernières années de sa vie, l'auteur 
a cherché à continuer son œuvre, en quelque 
sorte, en traduisant de l'anglais la remarquable 
histoire de la guerre de la pém'nsule par Wil- 
liam Napier. En 1818 le général Mathieu Dumas 
Alt rappelé au conseil d'Etat, par l'influence du 
maréchal Gouvion-Saint-Cyr ; il fit aussi partie de 
la commission de défense du royaume, qui, sons 
la présidence du général Marescot, fut chargée de 
dresser un plan général de défense de la France. 
Exclu du conseil d'État en 1822 , Mathieu Dumas 
fut rappelé aux afCaires publiques par les élec- 
teurs du premier arrondissement de Paris, qni 
l'élurent député en 1828. 11 était alors âgé de 
soixante-quinze ans, presque entièrement aveugle, 
mais plein d'une énergie et d'une faculté de tra- 
vafl rares à tous les èges. Il en donna la preove 
dès son entrée à la chambre des députés, où il 
prit immédiatement une part active anx luttes 
de la tribune comme aux tiavanx des principales 

commissions. 

Lorsque le défi jeté par la royauté à l'esprit 
public eut foit éclater la révolution de 1830, le 
général Dumas fit partie de tontes les réunions 
de députés qui eurent h'eu pendant les lattes san- 
glantes de la me; fl (ht l'un des députés dési- 
gnés par la chambre pour remettre les pouvoirs 
de lieutenant généra] du royaume an duc d'Or- 
léans , et pour lui apporter bientôt après la cou- 
ronne oonstHntionnélle. Uni à son ancien ami le 
général La Fayette, Mathieu Dumas accepta la 
mission de réorganiser, avec le titre d'inspec- 
teur général , toutes les gardes nationales du 
royaume, comme il l'avait fait en 1789 et en 
1815. Rentré au consefl d'État comme président 
du comité de la guerre, et élevé à la pairie, il ne . 
cessa, jusqu'au dernier moment de sa vie, de se 
livrer à ses devoirs administratifs et législatifs. 

Outre le Précis des Événements màUtaires, 
Mathieu Dumas a laissé, sous le titre de Souve- 
nirs, un récit aneodotique de sa carrière. « C'est, 
selon sa propre expression, une confession de sa 
vie entière, » que son fils le comte C. Dumas, 
aujourd'hui général de brigade , blessé à Cons- 



168 



DUMAS 



164 



tauline, a publiée après sa mort, comme le plus 
bel liommage qu'il pût rendre à la mémoire de 
6on père. 
UiMt, des Gen4r,/rttnç§U* — FlcMrH «i Conquêtes. 

uvMkS (Philippe), latiniste français, né à 
Issoodun, en 1733, mort à Toulouse, en nsa. Il 
fut longtemps professeur de rhétorique au col- 
lège de cette lôlle. On a de lui : X«i Coiloques 
choisis d*Érasmêj traduction; 1762, in-12; — 
L* Économique de Xénophon , traduit du grec ; 
1768, in* 12 ; —Psaumes de David , traduits en 
vers latins; 1780, in- 12; — le» I^'ouveaux Ru- 
diments de la Langue Latine, nouvelle édition 
avec des additions et changements ; 1762, vs^Xl 
(les additions sont seules de lui). U a aussi 
donné une édition de la Grammage Grecque 
de Clénard, 1763, in-12, et du Manuel des 
Grammairiens de Nie, Mercier j 1763 , in-t3. 

QuYOT ne FtoB. 

Feller, Dict. historique. — Qu4r«r<b Un France li%L 

DUMAS (Pierre), hagiographe français, né 
en 1638, à Castel-Ferrus (Languedoc), mort à 
Paris, en 1703. U entra en 1655 dans la congré- 
gation de la Doctrine chrétienne. Ses opinions 
jansénistes lui attirèrent de TÎolentes persécu- 
tions. On a de lui : Yie du vénérable César de 
Bus, fondateur de la eongrégatUm de la Doc- 
trine chrétienne; Paris, 1703, in-4''. 

Moréri. Grand Dictionnairf historique, 

DUMAS! ( René-François ), homme politique 
français, né à Ukus-le-Saulnier, en 1757, guillotiné 
le 10 tliermidor an u de la république (28 juillet 
1794 ). Il était aYocat au commencement de la 
révolution. Ses opinions eialtéea le signalèrent à 
l'attention de Robespierre, dont il devint un des 
agents les plus dévoués. Nommé d*abord l'un 
des vice-présidents , et bientôt après président 
du tribunal révolutionnaire, il surpassa peut- 
être en cruauté Fouquier-Tinville et Coflinhal. 
On peut juger de son caractère par le trait sui- 
vant : une dame fort Agée, la maréchale de Noail- 
les, assignée au tribunal de Dumas, et n'entendant 
pas la question qu'il lui adressait, ne répondait 
que par ces mots : « Qu'est«oe que vous dites? » 
Foucault, l'un des juges, s'étant aperçu que cette 
dame était sourde, ea avertit Dumas, qui dit alors 
en riant : h flU bien, elle a conspiré sourdement. » 
£t la vieille maréchale fut coivlamnée à mort. 
Dumas [>érit sur Téchafaud avec les autres parti- 
sans de Robespierre. 

ArnaïUt. Joujr, etc., Bioçr, nouv. d4S Conltmporaisis. 

DUMAS {Jean- François), littérateur fran- 
çais, frère aîné de René-François, né vers 1760; 
mort en 1795. Avocat comme sca frère, il 
présida, pendant la révolution Tadministra- 
tion du département du Jura. Patriote édairé 
et de bonne foi , il se distingua par sa mo- 
dération et la feitneté de ses opinions. Pen- 
dant la tertenr, des ooounisaaires de la Conven- 
tion s'étant présentés à Lons-l^Saulnier. Dumas 
refusa de reconnaître leur pouvoir, e^ les fit re- 
conduire à la frontière du département du Jura. 



Déclaré rebelle pour ee fldt. Il é?lla la mort pu 
la Alite. Après le 9 thermidor. Il ne revint paie 
Lons-le Saulnier, où le nom de son frère était m 
horreur, et alla mourir à Trévoux. On a de M: 
V Esprit du Citoyen; ffeulbhâtel, 1783, ln-8*;- 
Discours sur cette question : Quels sont la 
moyens de perfectionner Véâucation «ta 
jeunes demoiselles f coaronné par TAcadénii 
de ChÂlons-sur-Bfame ; Neufehàtel, 1785, In-I^ 
— Adresse aux états généraux et pdrtkit' 
tiers sur V origine de Vimpôt; Paris, 1789, fai-ir, 

Arnaiilt, Jouy, etc., Biogr. nowo, des Cùniemp&nÊm 

l DUMAS (Adolphe), po&be et <lramatiif|i 
ft*ançais, né à Bompa9, vers 1810. H est aotea 
de plusieurs poèmes et drames qoi ont de réèMt 
de la focilité, quoique les détails n'en soient pÉ 
toujours marqués au coin du bon gottt et de I 
vérité. On a de lui : Les Parisiennes, chanté 
la révolution de 1830; Paris, 1830, la-8*, 
2e édition ; — La Cité des Hommes ; Paris 
1835 , In 8* ; — Le Camp des Croisés, drameei 
dnq actes et en vers, représenté sur le tkééfn 
derOdéon,le 3 février 1838; —La Prowenee 
poésies ; Paris, 1840, in-8*; — Mademoiselle é 
La Vallière, drame en cinq actes et en vers 
joué au théâtre de la Porte-Saint-Martin, le f j 
mal 1842; Paris, 1843, hi-8^; — Le Chant dt 
Travailleurs, cantate; Paris, 1844; —les PM 
losophes baptisés, étude; Paris, 1845, in^S*. 

Louaodre cl Bourqualot, Litt. coutemp. 

ïiVmÂM (Alexandre Davt pb JU PiiLixn 
aiE ), général français, né à Jérémie, le 25 man 
1762, mort à YiUers-Cotereta, le 26 lévrier 180f 
Il était fils du marquis Alexandre Davy de U 
Pailleterie et d'une négresse africaine. Son pèn 
le fit élever à Bordeaux, et avec quelque soin 
mais, entraîné par ses penchants belliquenx, i 
s'engagea dès Tàgc de quatorze ans dans le 
dragons de la reine, sous le nom de Dumas, qn 
était celui de sa mère^ Il ne se fit longtemps 
remarquer que par la vivacité de son caractère 
sa belle taille et sa force prodigieuse, qui était tdl 
qu'il étouffait un cheval en le serrant avec k 
jambes. En 1792 U n'était encore que brigddiei 
lorsqu'au camp de Maulde il tomba dans un 
embuscade de tirailleurs tyroliens, qu'il intimid 
par sa contenance : il en fit treize prisonniers 
qu'il amena au général Dumouriez. Dès lor 
son avancement fut rapide, et peu après i 
était lieutenant-colonel eouunandant un corp 
franc de cavaliers mulâtres ou nègjres. San 
cesse aux avant-postes, il se distingua à Mou 
venux près Lille. Créé général de brigade, le ^ 
juillet 1793, il fut chargé de la défense de Puni 
de-Marque et du maintien des commiuiication 
entre Douai et Lille. Avec des forces inférieure 
9 repoussa constaounent lea colonnes qui vinrco 
l'assaillir, et mérita le grade de général do diviaîoi 
le 13 septembre 1793. Appelé au commande 
ment en chef de l'armée des Pyrénées orien 
taies, il la quitta presque aussitôt pour iiasscr < 
l'armée des Alpes. Il enleva les redoutes placée 



tr^ 



DTJMAS 



mi 



m le mont Saint-Bemard, défendues par les 
PSémontais. Le mont Cenis fut attaqué avec la 
■éme vigueur, et Dumas s empara de tous les 
bipges de rennemj, de trente pièces de canon 
et de dix-sept cents prisonniers. Il commanda 
OMite, mais peu de temps, Tarmée de Touest. 
El 1796 il servait sous les ordres de lionaparte, 
fat employé au siège de Mantoue, battit Wurm- 
iff| et le refook dans la place après lui avoir en* 
kté sept cents hommes. Au comt>at de Tramin, 
« moment où la victoire était incertaine, Dumas 
ar précipita sur les Autrichiens, enleva leurs 
kitteries, et décida le succès de la journée. 11 
purii ensuite avec sa division noire dans le 
T^ml , et sous les ordres de Joubert. A l'afTairc 
de Briien, voyant la cavalerie ennemie près de 
i'cmpirer d'un pont qaUl était important de dé- 
Mre, il court bride abattue sur le pont, en 
barre le passage , tue trois hommes, en blesse 
liiuieors, et malgré de nombreuses blessures 
doQoe le temps aux Français d'accourir et de 
Mttre Tennemi en fuite. Il enleva ensuilc la 
prip d*Inspruck, et poursuivit les Autrichiens 
dunot quinze lieues, jusqu'à Storzing ( 28 mars 
iT97). L'année suivante Bonaparte i)réscnta 
l^nnu au Directoire exécutif, et dit : n Citoyens 
effecteurs, j*ai l'honneur de vous présenter Tflo- 
ntius Codés du Tyrol. » Après le traité de 
Cain|K>-Furniio, Dumas reçut le gouvernement 
daTrévisan. L4)rs de l'expédition d'Egypte, il 
ouuaoïla la cavalerie française, et prit une bril- 
hotp part aux affaires de Chébréiss et des Py- 
nmides. A la suite d'une maladie sérieuse et de 
Mi-rifes discussions avec le général Ht'rihior, 
taa« s'embarqua pour rKuropc. Forcé par 
netempète de relâcher à Tarent^», le poiiveme- 
>MBt napolitain le retint prisonnier deux année<«. 
D courut durant ce tcm|)s plusieurs fois le risque 
d'être assassiné, et ne dut la vie qu'à son san^- 
fnid et à son énerve. Il obtint enfin son échange ; 
lA^ il tomba dans la disgr&c<^ du pnMnier 
Mbul, qui lui reprochait ses opinions répiibli- 
Qioes. Atteint d'une maladie de langueur, il 
BKMirut après trois ans de souffrances, et dans 
■iélat voisin de la misère. 

iriualt, Jooy, etc^ Biog. nnuv. des Contemporalnx 
- C Mallié. Btog. d€$ Célfhrité» mUiîniren //»• In 
FrwKt. — P^ietoir^tf Conquêt4t, rtc, des Français, 
IV. IQ. 

«DmAs {Alexandre DK\\),Tih(\u précédent, 
<>^hre auteur dramatique et romancit^r français, 
BéîViUers-Cotterets, le 24 juillet 1803. Il a ra- 
ttclé liii-roéme ses premières années, et tout <;n 
fcttot compte de la teinte dramati(iue (pie f)rrnd 
«wdt, il suffit à faire connaître la vérité. M. Du- 
^** n'avait que quatre ans lorsqu'il perdit son 
^f qui ne laissait à sa veuve, à son fils et à deux 
1^ qu'un nom honorabl(>ment inscrit dans les 
■fe de la France. Mme Dumas aimait tendrt»- 
*'K MO fils, qui s'éleva un |)eu tout seul, tout 
^ allant prendre des leçon*; de latin chez un 
>wé indulgent, qui ne r<^iissit cependant (tas h 
"> «ppKndre les quatre premières règles de l'a- 



rithmétique; en revanctie, le jeune Duinns possi-. 
dait les avantages physiques qu(' ilonne un«^ «'dii- 
cation agreste; il montait tous les clu>vau\, 
faisait bon nombre de lieues jMur aller danser à 
un bal, tirait l'épêe et le pistolet, jouait à la 
paume, «comme Saint- Georges »,ajoutet-il. Inu- 
tile de dire qu'à la cliasse il était d'une habileté 
peu commune. A quinze ans, il entra sans s'y ar- 
rêter longtemps, chez un notaire. Le futur et si fé- 
cond écrivain dramatique réussissait peu aux acte^% 
authentiques ; cependant il fallait songer h l'avenir. 
« Je venais d'avoir vingt ans, dit-il, lorsque ma 
mère entra un matin dans ma chambre, s'api ro- 
chri de mon lit, m'embrassa en pleurant, onii' t' 
dit : Mon ami, je viens de vendre tout c<' qu^ 
nous avons pour payer nos dettes. — Eh bien, ma 
mère.^ — Eh bien, mon pauvre enfant, nos detti*s 
payées , il nous n^ste deux cent cinquante- trois 
francs. — De rente ? — Ma mère sourit tristement . 
— En tout? repris-je. — Fn tout. — Eh bien, ma 
mère, je prendrai ce soir les cinquante-trois francs 
et je partirai pour Paris. — Qu'y feras-tu, mon 
pauvre ami? — J'y verrai les amis de mon père, 
le duc de Bellune, qui est ministre de la guerre, 
SélKistiani , Jourdan , etc. » Il partit en effet avec 
les cinquante-trois francs, et, habile joueur qu'il 
était, il gagna sa place dans une partie d'adieu 
avec l'entrepreneur des diligences. Arrivé h Paris, 
i! alla voir ceux qu'il jugeait être les amis de son 
père, et ne fut accueilli que par les généraux 
Verdier et Foy. Ce dernier, pour qui un électeur 
influent avait donné à M. Dumas une lettre d(^ 
recommandation, procéda à l'inventaire des con- 
naissances du jeune solliciteur; cela ne montait 
guère qu'à une belle écriture. » Je laissai, dit 
M. Dumas, tomber ma tête sur ma poitrine; une 
belle écriture, voilà tout ce (|uc j'avais ! » Crttn 
écriture lui valut cependant un emploi d'oxp^^di- 
tionnaireaux ap[K)inU'rn(Mits dedouzeccnts francs 
dans les bureaux du duc d'Orléans. Ainsi rorn- 
mença, dans la maison de Louis-Pliili|>|)e, la car- 
rière do celui qui devait être le protégé et même 
l'ami des enfants de ce prince. M. Dumas pro- 
fita de la sécurité que hii donnait cette position 
pour refaire son éducation. Il ne coniinença à 
produire qu'en 182.'», des vers d'abord, sui- 
vant Tusage , des nouvelles et des vaudevilles 
ensuite. Parnn' ces derniers, faits en coltalioratîon 
avec d'autres écrivains , on cite : La Chasse et 
r Amour, par MM. Rousseau, Adolphe et Davy 
(Alex. Dumas); La Soce et V Enterrement ^ par 
MM. Da\7, Lassagne et Gfistave (1826). Les 
tragédies eurent leur tour. M. Dumas fit une 
pièce, Les Gr arques, qu'il condamna au feu; et 
un FlesquCy traduit de Schiîler, que le succès de 
la pièc^ de M. Ancelot l'empêcha de produire 
au jour. C'est do l'arrivée des acteurs anglais a 
Paris que M. Dumas date son éclosion à la vie 
théâtrale; Shakspoaro lui révéla un monde nou- 
veau. Le vent .soufflait à l'opposition nm^intique ; 
M. Dumas en suivit l'impulsion, et essaya de lui 
imprimer une direction. Le drame â'Henri lU 

6. 



167 



DUMAS 



ftitle point de dé|Murt, quoique M. Dumas eût d^ 
dans les cartons de la Comédie-Française mie 
CAm^tne,écritedanslegoûtdas8iqae.//^H /// 
fat joué au Théâtre-Français (1828); le triomphe 
fut complet, vertigineux : Racine ftit hué, et dans 
une ronde triomphale on demanda la tête des aca- 
démiciens. Ces détails presque puérils, empruntés 
à M. Dumas lui-même, peignent les temps ; c'est 
pourquoi nous les rappelons. M. Dumas entrait 
dans la Tîe par la grande porte du succès, et Ton 
ne Toit pas pourquoi il parle de la « lutte obsti- 
née qui fit, sous son genou, plier sa destinée, » « de 
la source amère, où dans son Âme il a pris, tout 
ce qu'elle contient de haine et de mépris ». Un 
critique contemporain fait remarquer avec raison 
que tout sourit au contraire dès l'abord à M. Du- 
mas; il est juste d'ajouter que ses efforts, sa to-* 
lonté contribuèrent beaucoup au succès. Quant 
au drame de Henri II I, il produisit, il est Trai, 
trente mille francs à son auteur : c'était le pre- 
mier mérite de cette œuvre ; mais il est telle de 
ses pièces de théAtre venues ensuite qui vaut 
mieux que ce début; cependant, il s'y trouvait 
une certaine couleur locale, dont M. Dumas et son 
école abusèrent depuis, mais qui avait l'attrait 
de la nouveauté et tranchait avec les étemels 
Grecs et les étemels Romains, dont la littérature 
classique n'avait pas moins abusé. Le sujet de 
Henri III étaitrnaigre; les caractères n'allaient 
pas jusqu'au bout; l'action était lente, mais il y 
avait quelques situations dramatiques. 

Le 30 mars 1830, TOdéon donna une nouvelle 
pièce de M. Dumas. Sous le titre de Stockholm, 
Fontainebleau et Rome, l'auteur d'Henri III 
donnait au public cette Christine qui devant être 
l'aînée de ses œuvres dramatiques, ne fut que 
la deuxième, mais habillée au goût du jour. Le 
jeune auteur compta encore un succès, mérité à 
beaucoup d'égards. Le sujet était éminemment 
dramatique; mais, chose singulière, et qui ne 
s'explique que par la date de la conception de 
l'œuvre, l'action est lente, presque pénible, 
chez cet écrivain doué, on le sait, d'une si vigou- 
reuse allure, et quant à la poésie ( la pièce est en 
vers), elle ne découvrait pas le côté brillant du 
mérite de M. Dumas. On y cherchait surtout le 
natorel. 

Antony, qui Ait joué au Théâtre de la Porte- 
Saint-Martin, en 1831, peut être considéré comme 
l'œuvre où M. Dumas a mis sa personnalité : 
fièvre plutot que chaleur vraie, sensualisme plu- 
tôt que passion , impétuosité plutot qu'énergie. 
« L'immoralité d'An^ony, dit M. de Loménie, gtt 
plutôt dans les situations que dans les idées et le 
langage ; il est encore plus faux qu'immoral. Ce 
qu'on disait jadis d'une adresse de Mirabeau au 
roi, qu'il y avait trop de menaces pour tant d'a- 
mour et trop d'amour pour tant de menaces, 
peut très-bien s'adapter h Antony ,fX l'on peut 
dire qu'il y a trop de vice pour tant de vertu, 
et trop de vertu pour tant de vice. » Si comme 
œuvre Antony laissait à désirer, comme pensée 



elle rendait compte d'un mouYemeal d^ofêakimt 
c'était une attaque contre certaines inslitatiQM 
sodalea, et la mode était à ces attaques. L'iji- 
terjection n'était pas moins à la mode : e&e m 
trouvait déjà dans le caractère de M. Dubm, 
et passa surabondamment dans son style. Soh 
lement il faut ajouter que des écrivains moiii 
bien doués que lui prodiguaient également cette 
forme grammaticale; on prenait les eidamition 
pour des pensées. Angèle (1833); Rkkari 
(TArlington (joué à la Porte-Saint-lfartîn, h 
10 décembre 1831); Térésa (6 février 1831); 
Le Mari de la Veuve (4 avril 1832; enfin. Il 
Tour de Nesle (29 mai 1832), qui donna ttenà 
une recherche assez retentissante de la patenUf 
entre MM. Dumas et Gaillardet, appararent à ëi 
courts intervalles. Mêmes déAiuts, mêmes qnaliléi 
chez l'auteur ; mise en scène rapide etpleine d*eih 
train, situations souvent dramatiques , qooiqM 
égarées parfois dans des détails de parade, pensés 
vraiment rares et que l'on peut trop fadlemoÉ 
compter; en un mot, comme dans toutes lei 
productions de ce fécond écrivain , perte en pro- 
fondeur de l'espace qu'il occupe en étendue. Ge 
développement en superficie devient si oomi- 
dérable, qu'on ne peut presque plus le soivn; 
comme les grands fleuves,M. Dumas, sous le non 
de collaborateurs anonymes ou avoués, a da 
nombreux afOuents. Mous nous bornerons à en- 
registrer les œuvres dont le public a reteaa le» 
noms. Les pièces se suivent désormais, et mal- 
heureusement se ressemblent : Catherine Ho^ 
ward; 1834; — Kean, drame; 1836;— Dem 
Juan de Marana; 1836; — Coli^to, drame ib 
vers; 1837 : les spectateurs ne goûtèrent qoe la 
prologue de cette œuvre, et ce morceau méMUL 
leur suffrage; — Mademoiselle de Belle-IsU^ 
comédie; 1837 : cette pièce, une des meilleareB 
d'Alexandre Dumas, fait regretter quil ait épar» 
pillé la verve comique dont il est Incontestable- 
ment doué ; — Les Demoiselles de Saint-Cyr, 
autre comédie (1843 ) ne sont pas non plus une 
œuvre sans mérite. ^ On en peut dire autant 
d'un Mariage sous Louis XV ( 1841 ). 

C'est vers cette époque que se découvre une 
nouvelle phase de la vie et du talent de M. Da- 
mas : le conteur apparaît, et, il faut le dire, cette 
phase n'est pas la moins brillante de son histoire. 
Les Impressions de Voyage ( 1839-1841) ou- 
vrirent la voie. Plus tord pararent Les TreHs 
Mousquetaires (1845), qui eurent un succès pro- 
digieux, égalé cependant et même surpassé psr 
Monte-Christo (1845). Le fabuleux écrivain avait 
préludé à l'édification de ces deux colonnes de sa 
gloire comme conteur par les Souvenirs dTAn- 
tony ; Paris, 1 835 ; — Z^e Capitaine Paul ; 1 838; 
— Le Chevalier d*Harmental; 1843 : tontes 
œuvres de petite dimension, si on les compare aux 
Mousquetaires et à Monte^Christo. Les pre- 
miers forment, avec Vingt ans après et Le Vi- 
comte de Bragelonne , une trentaine de volu- 
mes, et le dernier ne comporte pas moins de 



DUMAS 

H Tolimies, trente et dix-huit fois phu qoe 
!l Adolphe. Cependant, il faut être jaste 
I. Dumas : jamais peut-être on ne porta 
! roman ou plutôt le conte plus de verre, 
r plus dégagé, un plus grand talent d'im- 
itioo ; s'il ne foit pas penser, au moins le 
ivec plaisir. C'est là un mérite réel. Il est 
ild encore on lui prête des auxiliaires; 
ne nous importe? les matériaux lui ont 
rnis gratuitement ou à titre onéreux ; Tal- 
utraîji, et, qu'on nous passe l'expression, 
irie, sont bien à M. Dumas. Ajoutons, pour 
âer avec vérité, que son style facile, son 
e vif et spirituel sont éminemment fran- ' 
e public, même étranger, se passionna 
% œuvres ; la librairie et les théâtres se 
Mitèrent, et la fortune de l'auteur ne s'en 
pas trop mal. Seulemrat on prétend que 
aas ressemble à ces grands capitaines qui 
conquérir mais non conserver. Le chA- 

Monie^àristo, édifié à Saint-Germain - 
: avec les deniers si légitimement acquis, 
oùta, dit-on, 450,000 francs, fut revendu 
francs, en 1854. On en admirait cepen- 
)avillon, les dix-huit chambres de maître, 
:hambres arabes, le chenil, la faisanderie, 
i jardin. « Tout cela grand comme la 

ajoute un malin chroniqueur, 
nous étendrons peu sur les oravres his- 
( de M. Dumas; ici, loin d'être une ga- 
limprovisation devient un écueil. On ne 
«ic que mentionner Gaule et France; 
1842, in-12; — Jehanne la PucelU, 
31; Paris, 1842, in-8*'; — Louis XIV 
fiècle; Paris, 1844-1845 ; — Les Médi- 
ris, 1845, 2 vol. 

amas a souvent pensé , dit-on , être un 
politique; cependant, on ne trouve dans 
ase de sa carrière que la prise de la pou- 
(Soissons en juillet 1 830 ( 1 ), la publication 
lal La lÀberté après 1848 et du recueil 
Le Mois, ce qui ne le conduisit pas au 
qu'il pouvait ambitionner , à la députa- 
pendant il prouva dans un procès célèbre 

Beauvallon) qu'il pouvait aspirer au 
ratoire ; nous voulons parler des débats 
i cour d'assises de Rouen, « la patrie de 
e », comme disait M. Dumas; ce qui 
lait de s'y qualifier « d'auteur drama- 

On se rappelle que le président, M. Le 
ie Toorville , le consola de cet excès de 
i en faisant remarquer à M. Dumas 

avait des degrés à tout ». 
imas fut aussi fondateur et directeur de 
(le Théâtre- Historique); mais cette 
»e , destinée surtout à la représentation 
ièoes, ne réussit pas. Aujourd'hui il pu- 
oumal. Le Mousquetaire. Cette feuille, 
lent littéraire, est due en grande partie à 
)do fondateur. On y retrouve sa verve. 



a décrit lui-même cette expédition dans 



170 

mais parfois un peu de lassitude. Telle est l'heu- 
reuse nature de cet écrivain, qui s'est placé au 
premier rang comme conteur, à un rang élevé 
comme dramaturge, et qui a fait en se jouant 
des œuvres d'une dimension colossale, avide- 
ment recherchées par toutes les classes de 
la société. Outre les ouvrages dtés, on a de 
M. Dumas : Napoléon Bonaparte, drame; Pa- 
ris, 1831 ; — Piquillo , opéra-comique; Paris, 
1837 ; — Bathàlde, drame en collaboration avec 
M. Maquet; — Crimes célèbres; Paris, 1839- 
1840; — Acte; Paris, 1839; — Chroniques de 
France ; la Comtesse de Salislmry ; Paris , 
1839; — Jacques Ortis; Paris, 1839 et 1842; 

— LeTasse, drame; Paris, 1839; —I« Capi- 
taine Pamphile; Paris, 1840 ; — Aventures 
-de John Davys ; Paris, 1840, 4 vol., ln-8''; — 
Othon r Archer; Paris, 1840, in-8'*; ~ Maître 
Adam le Calabrais; Paris, 1840, in-8®; — Le 
Maitre d^ armes; Paris, 1840, 2 vol. in-8^; — 
Excursions sur les bords du Rhin ; Paris, 
1841-1842,3 vol.; -— Une Année à Florence; 
Paris, 1841, 2 vol. in-8»; — Praxède ; Vaiis, 
1841, hi-8* ; — Halifax, comédie; Paris, 1842 ; 

— La Villa Palmieri; Paris, 1843, 2 vol. in-8''; 

— Georges ; Paris, 1843, 3 vol. fai-8* ; — Filles^ 
Lorettes et Courtisanes ; Paris, 1843 ; — A»- 
canio; Paris, 1843; — Le Lairdde Dvmbichff^ 
comédie; Paris, 1844, in-8*; — Sylvandire; 
Paris, 1844,8 vol.m-8°; — Gabriel Lambert ; 
Paris, 1844, 2 vol. in-8*; — Amaury; Paris, 
1844, 4 vol. ; — Fernande; Paris, 1844, 3 voL 
in.8o ; — xjne Fille du Régent ; Paris, 1845, 
5 vol. fai-8* ; — Les Frères Corses ; Paris, 

1845, 2 vol. in-8o ; — La Reine Margot ; Pa- 
ris, 1845, 6 vol. in-8o; — Michel- Ange et Ra- 
phaël Sanzio ; Paris, 1846, 2 vol. fai-8o ; — Le 
Bâtard de Mauléon ; Paris, 1846, 4 vol. in*8o; 

— Le Chevalier de Maison-Rouge; Paris, 

1846, 4 vol. in-80; — Les deux Dianes; Pa- 
ris, 1846, 2 vol. in-80 ; — Mémoires d'un Mé- 
decin, suivis du Collier de la Reine et d'i4n^e 
Pitou; 1848 ; — Les Mille et un Fantômes; 
1849; — Le Trou de V Enfer ; 1850; — Le 
Comte Hermann, drame ; 1849 ; — La Cons- 
cience^ drame; 1854 ; — Mes Mémoires ; 1852 — 
1855. On a publié le Théâtre complet d'Alexan- 
dre Dumas; Paris, 1841-1842, 3 vol. in-12; 
et Théâtre, œuvres nouvelles; Paris, 1846, 4 
vol. in-8o. Victor Rosbnwàu) 



Aleiandre Dumas, Mémoires. — Quérard, Super- 
ehêriu tUtéraUrm. — Bagène de MIrecoait, FaMqm» 
de Bmnant : maUon jilâxtsnérB Dumoi tt compagnie ; 
18M. — Granler de Caïaagnac, Journal des Débats, l et 
M noT. ISSS. — LoQlt Haart . Gai, de la Pressé. — 
L*HértUer de l'Ain, Plutarque drolatique; ISM. ^ 
CberboUes, itor. crit. des livrée nouf»., ists et ann. sol?. 
—Bev, /frit, Janvier iurr. — De Loménie, Qal. des Coint. 
ilL — Artand et Lonvet, dans le Diet, de la Conv. — 
Looandre et Bonrqnelot , La Litt, franc, contemp. 

l DUHÂ8 (Alexandre), fils du précédent, ro- 
mancier et auteur dramatique français, né à 
Paris, le 28 juillet 1824. Il entra de bonne heure, 
et porté en quelque sorte par la renommée pt-*" 



171 



DUMAS 



m 



temfille, dans la carrière littéraire. Élère du \ de chimie h la Faculté des Scieoceg, professeur - 



collège liourbon, il composa dès Tftge de seize 
ans un recueil de poésies intitulé Péchés de 
jeunesse. Plus tard il écrivit des romans , qui 
furent peu lus d'abord, mais d'où il tira en 
partie les drames qu'il fit jouer depuis. M. Alex. 

Dumas lils, plus prudent que son père , ménage 
et concentre son talent ; il raconte avec esprit 
ou traduit habilement sur la scène ce qu'il a ob- 
servé. Ses principaux romans sont : Les Aven- 
tures de quatre Femmes et d*un Perroquet ; 
1840, 6 vol. j — Césarine; 1848, 1 vol.; — 
Ae Roman d'une femme; 1849, 4 vol.; -- Le 
docteur Servant; 1849, 2 vol.; —Antonine ; 
1849,2 vol. ;— £fl Vie à Vingt ans; 2 vol.; 
— Trois Hommes forts; 1850, 4 vol.; — 
Diane de Lys et Grangette; 185?, 3 vol.; — 
La Dame aux Perles ; 4 vol. ; — Tristan le 
Roux; 3 vol.; — Sophie Printemps; — Ses 
drames sont : La Dame aux Camélias, jouée 
au Vaudeville, le 2 février 1852; — Diane de 
Lys ; en cinq actes, représentée au Gymnase, en 
1853; — L« Demi-Monde; 1855. V. R. 

Dict. di la Conv. — Beachot, Jottm. de la libr. 
* DrMAS (/fan-^ap^t5/6), célèbre chimiste et 
homme d'État français, néà AIais( Gard ) , en juillet 
1800. Il fit ses études et apprit la pharmacie 
dans sa ville natale. En 1814 il se rendit à Ge- 
nève, où il entra comme élève chez un pharma- 
cien, et s'adonna avec ardeur à la botanique et 
à la chimie. Ses remarquables dispositions frap- 
pèrent l'illustre De Candollc , qui lui ouvrit sa 
bibliothèque, ses herbiers, et lui prodigua ses 
conseils. A cette époque, M. Dumas se lia avec le 
docteur Prévost : ils publièrent en commun de 
nombreux mémoires sur le sang, sur la trans- 
fusion, sur les sécrétions, sur les animalcules 
}«pennatiqiies , etc. Ces travaux d'un mérite 
Tw\ firent connaître leurs auteurs dans le monde 
savant; et lorsque, en 1821 , M. Dumas vint se 
(i\er à I*nris, sa réputation Vy avait précédé. En 
1H23 il fut nommé répétiteur de chimie à l'École 
Pol> techiii(;ue et professeur à l'Athénée. Il épousa 
la tille du célèbre Alexandre Brongniart , et dès 
lors il se C4)nsacra exclusivement à la chimie. Peu 
de savants ont publié sur cette science des travaux 
aussi remarquables. Un des premiers, M. Du- 
mas jeta quelque clarté sur la chimie organique, 
enf4)re ditiuse et emlKirrassée d'un nombre in- 
fini 4le corps que personne jusqu'à lui n'avait 
su grouper méthodiquement. Ses travaux ont 
beaucoup contribué à snnplificr l*étude de cett'' 
science. Ses recherches sur les éthers , sur Ti- 
somérie, sur les substitutions, ainsi que ses 
déterminations exactes de plusieurs poids ato- 
miques, Mmtde vrais titres à la gloire. En 1829, 
il fut l'im des trois fondateurs de l'École rxïntrale 
des Arts et Manufactures, dont il a constitué l'en* 
seignement chirnt(iue. M. Dumas enseigna aussi 
la chimie générale à l'École Polytechnique; en 
1832, il fut élu membre de l'Académie des Scien- 
ces et nommé successivement professeur adjoint 






titulaire en 1841, et l'année suivante, doyen «le 
cette Faculté. Devenu membre de l'Acadéinie de 
Médecine en 1834, il obtint, par un brillant a» 
cours, la chaire de chimie organique à l'École de 
Méflecine; il y fonda l'enseignement de eette 
science considérée dans ses appUcations à ia 
physiologie et à la pathologie. Il ne se moatia 
pas seulement très-hatrile expérimentatenr, maii 
encore philosophe ingénient et hardi ; en mém 
temps professeur éloquent, il savait mdri 
la science attrayante, et ea|\tivait toujours t'ai' 
tention de ses auditeurs. En 1845 il futélo pré- 
sident de la Société d'Encouragement pour l'In- 
dustrie ; il faisait partie depuis longtemps du jury 
d'Exposition , et s'acquittait avec une admirable 
lucidité de sa tAche de rapporteur. Souvent appdé 
par le gouvernement à faire partie dea oomÀia» 
sions chargées de la préparation des projeta de loi^ 
il fit des rapports approfondis sur la refonte des 
monnaies (1843) ; sur les moyens d'éviter Ae la- 
vage des papiers timbrés et la falsltication des 
actes publics ou privés; sur limpôt du sel; sur 
l'impôt des sucres ; sur la ventilation des hôpi- 
taux et des prisons, etc. En 1849, M. Dumas fnt 
envoyé à l'Assemblée législative par le départe- 
ment du Nord : il y «léfcndit l'industrie du sucre 
indigène. Le 31 octobre 1849 il fut cliargé du 
portefeuille de l'agriculture et du commerce, el 
quitta ce ministère le 9 janvier 1831. Comme mi- 
nistre , M. Dumas présenta plusieurs projets de 
loi importants , tels que ceux relatifs au crédit 
foncier, aux sociétés de secours mutuels pour 
les ouvriers, h la caisse <les retraites pour la 
vieillesse , à un fonds de crédit pour les asso> 
dations ouvri^res , aux encouragements à accor- 
der auv fondations de lavoirs et de bains pu- 
blics. On doit aussi à M. Dumas l'organisation 
définitive du système d'enseignement agricole, 
l'établissement des chambres consultatives d'a- 
griculture, la réforme du système de quarantaine 
adopté dans la Méditerranée , la fondation du 
nouveau lazaret de Mar^eJlle , l'institution d'un 
congrès sanitaire européen, etc. C'est sons soo 
administration, si bien remplie, que fut préparée 
l'Exposition universelle de l'industrie à Londrea;!! 
seconda et stimula le zèle des exposants français, 
facilita l'envoi de leurs |)roduits, et soutint plus 
tard leurs intérêts comme vice-président du 
jury à Londres. Après l'acte du 2 décembre, 
il entra dans la commission consultative, fut 
nommé sénateur, puis vice-président du conseil 
supérieur de l'instruction publique. Depuis le 
l<^r janvier 1854 il fait partie de la commission 
municri^ale de Paris , dont il est vice-président. 
Dans ces dernières années , M. Dumas a pris 
une part active à tontes les réformes dont l'en- 
seignement public a été l'objet. Comme doyen 
de la Faculté des Sciences , il a provoqué la bi- 
furcation des études, l'agrandissement de la 
Sorbonne et le percement <le la rue des Écoles. 
Comme vice-président du conseil de l'instrac- 



in 



DUMAS 



174 



tM piiMiqiie« 9 a fait le rapport de la oommis- 
iloimiiteinrle nouveau plan d'étuden deë lycées 
rf préparé les proframmcs qui ont été adoptés* 
Yflidla Ii4te chronolanique do sus travaux, tous 
moirquahles par leur précision et Téléf^ance du 
iA}k : Examen du iang et de son action dans 
/« divers phénomènes de la vie » avec le fioo* 
tnr Prévost; iméré daUf^ Isa Annales de Phy^ 
silue et de Chimie , t. XVIII i oe travail remit 
fo honneur remploi du uiicrosoope dan» les re- 



pement de Vœitf des batraciens ( Annales de^ 
Sciences naturelles, t. II, 1824) ; — Développe- 
ment du aeur et formation du sang; ibid., 
t, III , 1824 ; — Troisième Mémoire sur la 
génération : de la génération dans les mam- 
mifères et des premiers indices du dévelop- 
pement de V embryon (ibld., t. IV); — TniVé 
de Chimie appliquée aux arts; Paris, i8!!K- 
IS'iâ, 8 vol. in-8**,av(H; atlas ; les volumes V et VI 
ont paru séparément, sous le titre de Chimie 



efaercfacs pbysiologiquesi la mesure des glotHiles . organique t •*- Leçons sur la Philosophie 



es Mog j est donnée avec exactitude; — 
OnuMHW Mémoire sur le sang; ibid., t. XXIII : 
m nénoire comprend ; 1* Tétude de Talbumine 
h fémn ; 2û Tétnde du globule blanc; 3* Tétude 
k la matière colorante. Le procédé d'analyse 
Mployé a été adopté par tous les pbysiologiates ; 
• Itvitième mémoire sur le sang , lu à la So« 
éM de Ffiytique et d*Hiitoire naturelle de Ge- 
ihe, le 16 novembre 18S1, inséré dans les An* 
Mleidê Physique et de Chimie, t. XXIII ; Tau- 
Iwy étabUt que l'urée existe indépendamment 
es ïtdkn des reins , et qu^elle se forme dans le 
usg après leur ablation. Les expériences furent 
ïéfkétM et leur résultat confirmé par Vauquelin 
MàêU. Ségalas; — Phénomènes qui accom- 
pefnmU la eontractton de la fibre musculaire, 
irec le docteur Prévost ; Paris, 18S3, in-S", avec 
H- Ce mémoire, lu à l'Académie des Sciences, le 
ISaoôt 1823, se divise en deux parties. Dans la 
praaière les auteurs ont cherché à déterminer 
U nature des modifications que le muscle subit au 
moment où il se contracte. À cet effet , ils pla- 
cent Hius le microscope un muscle très-mince , 
etili le soumettent à Taction galvanique : tout 
MMîtét les fibres parallèles du muscle fléchis- 
ml, forment des on<]ulations nombreuses ot 
volières , et la contraction a lieu ; la flexion 
dtt fibres s*opère constamment dans des points 
àfUnânés, et Une survient d'autre changement 
iBmoide que le changement de direction do 
les fibres. Ainsi la longueur des flbrrs reste la 
ttême, et le volume du muscle ne varie point. Dans 
h seconde partie, les auteurs constatent le genre 
k liaison qui s'établit entre le nerf et le muscle 
(htfant la contraction. Ces faits, aussi nouveaux 
fi'ûitéressants, sont depuis lors acquis à la 
idfnee; — Nouvelle Théorie de la Génération 
iânnaUs des Sciences naturelles, t. î, 1H24). Ce 
ttéuoire a été le point 41e départ de tous tes tra- 
taux modernes sur cette que-stion : IVtude des 
animalcales spermatiques chez une grande quan- 
tité d*animaux mâles, depuis les mainmilères Jus- 
ou'aox mollusques, a démontré que la faculté 
de reproduction est intimement liée à l'existence 
des animalcules, et qu'il n'en existe pas che2 les 
animaux impubères. L'organe essentiel et cons- 
tant des animalcules a été désigné aussi d'une 
manière très-nette; — Deuxième Mémoire sur 
In génération : rapport i-e Vanif avec la li- 
queur fécondante ; phénomènes appréciables 
résuUant d€ leur action mutuelle; dévelop- 



chimique, professées au Collège de Franc4'! par 
M. Dumas et recueiUies par M. Bineau; Paris, 
1 837, in-8'*; ~2î5sa« de Statique chimique, avin: 
M. Boussingault; — De V action du calorique 
sur les corps organiques ; applications aux 
opérations pharmaceutiques; Paris, 1838, 
in-4'' ; — Mémoires de Chimie ; Paris, 1843, 
in-8*', avec 7 planches. Les Mémoires contenus 
dans ce recueil ont pour titrer : Sur les tyt>es 
chimiques ; Sur le véritable poids atomique 
du carbone; Sur la véritable constitution 
de Voir atmosphérique; Sur les madères 
azotées neutres de Vorganisatinn ; Sur Ven- 
graissement des bestiaux et la formation du 
lait; Sur la composition de Veau; — Mé- 
moire sur les combinaisons du phosphore , 
principalement avec Vhydrogène; inséré dans 
les Annales de Physique et de Chimie, totne 
XXXI; — Note sur quelques composés nou- 
veaux; ibid. ; — Nouvelle méthode pour pré- 
parer Voxyde de carbone; même n-cuell, 
t. XXXIII; — Mémoire sur quelques points de 
la théorie atomistique ; ibid.; — Recherchp\ 
sur Vor fulminant; même recueil, t. XIJV; — 
Sur la théorie des chlorures ; Ibid. ; — Letfre 
(i M. Gay-Lussac sur les procédés d*analysc 
organique; même recueil, t. XLAllI; — Lettre 
à M. Ampère sur VisoméHe; Ibid. ; — Sur 
les chlorures de soufre; môme recueil, 
t.XLIX; —Sur la densité de la vapeur du 
phosphore, ibid.; — Sur la densité de fa 
vapeur de plusieurs corps simples; mCiiiiî 
recueil, t. XL ; — Recherches sur les combi- 
naison^ de Vhydrogène avec le carbone; 
ibid.; — Sur la natxire de C indigo ; même 
recueil, t. LUI ; — Recherches de chimie or- 
ganique; même recueil, t. LIV; —Sur la com- 
position de l'huile extraite de Veau-de-vie 
de pommes de terre; môme recueil, t. LVI; 
— .Sur vn hydrate d'essence de térébenthine; 
même recueil, t. LVll; — Sur Vesprit de bois; 
uïêine recueil, t. LVIII ; — Mémoire sxtr les 
Et hors composés, avec M. P. Bouflay flls; inséré 
dans les Mémoires de V Académie des Sciences, 
t. XV, p. ^57-494 ; — Recherches sur la chimie 
organique; ibid., p. 495-556; — Mémoire sur 
un 7iouvel alcool, et sur les divers composés 
éthérés qui en proviennent . avec M. Péli^jot; 
ibi:l. , p. 557-6.32; — Recherches sur la nature 
do l'rfhal, avec le même; ibid., ;>. 633-651. 
M. Dumaà est en outre fondateur des Annafrs 



176 



DUMAS — 



de V Industrie française et étrangère, 1828 
et années suivantes ; il a donné de nombreux 
et importants articles à ce recueil ainsi qu'aux 
Annales des Sciences naturelles et au Journal 
de C/Umie médicale. Les Comptes -rendus de 
VAcadénUe des Scier\ces contiennent aussi un 
grand nombre de communications et de rap- 
ports de M. Dumas. A. de L. 

Loaandre et Bourqoelot , La IMUrat. franc. conUm- 
portOne. * Galerie Msior. de* Membres du Sénat, 1. loe. 

DUMAS MÂETIÂL. Voyez Martial de Bri- 

VES. 

DUBIA8. FoyeS AlGDEBERRE. 

DUMAT (Louis), écrivain historique et poli- 
tique, né dans la première partie du dix-septième 
siècle, mort le 22 septembre 1681. II se donne 
à la tète de ses ouvrages les qualités de sieur 
on seigneur de Sallettes, de chevalier de Vor- 
drede Saint'Michel, de conseiller-secrétaire 
du sérénissime électeur de Mayence, et de 
conseiller du duc de Wirtemberg, A ces qua- 
lités pompeuses il ijoute le titre, plus modeste, 
de professeur en langue française dans le 
collège illustre de Tubinge. Il parait avoir 
passé une partie de sa vie dans quelques cours 
d*Allemagne. A en juger par plusieurs passages 
de ses écrits, il était protestant et avait voyagé 
en Amérique. On a de lui : État de l'Empire, 
ou abrégé du droit public d^ Allemagne; Paris, 
1659, in-12 ; — Discours historiques et poli- 
tiques sur les causes de la guerre de Hon- 
grie (depuis X3b0 jusqu'en 1664) et sur la paix 
faite entre Léopold et Mahomet IV; Lyon, 
1665, in-12; — La Science des Princes, ou 
considérations sur les coups d'État, par Ga- 
briel Naudé , Parisien , avec les réflexions 
historiques, morales, chrestiennes, et politi- 
ques de L. D. M. a s. D. s. b. o. m. (Louis Du- 
may conseiller-secrétaire du sérénissime électeur 
de Mayence ) , qui admire ce qu'elles ont de 
subtil, éclairât ce qu'elles ont d'obscur, 
r^ette ce qu'elles ont de mauvais, et les con- 
sidère toujours et partout avec indifférence 
et sans aucune passion; sans indication de 
lien, 1683. C'est le plus important des ouvrages 
de Dumay. «L'orthographe eu est fort bizarre, 
dit Prosper Marchand; témoin seulement les 
mots et eicêt, continuellement employés pour 
est et c'est, qui rendent à la première lecture 
son discours obscur et quelquefois même inin- 
telligible. S'il m'est permis d'en dire naturelle- 
ment ma pensée, excepté la juste et nécessaire 
réfutation des sentiments iniques, odieux, et 
absolument intolérables de Naudé touchant la 
Saint-Barthélémy, et quelques autres semblables, 
je ne vois pas que ce gros et pesant volume ré- 
ponde, même médiocrement , à la grande estime 
qne paraissent en faire les curieux. £n effet, ou- 
tre qu'on y adopte , et conséquemment autorise, 
les erreurs de Naudé, on y en commet de non- 
Telles et quelquefois même de plus notables ; » 
— Awertiimenti sopra la Bilancia Politica 



1 



DUMEE m 

di lutte le opère dt Trafamo BoeealM, inpii' 
mes avec cette Bilancia; Genève, 1678, 3 foL 
in-4<*; — Le prudent Voyageur, ou desehp' 
tion politique de tous les États du Jiomfc, 
d'Asie , d'Afrique et d'Amérique, et partkftf^ 
lièrementde V Europe; Genève, 1681, 2 voL 
in-12; — Tabula XIV genealogicx, au/^mm 
et emendatiores ; on n'en oooDitt ni la dite ■ 
le lieu de l'impression. 

Prosper HIareband. DietUnuiaire kUtorique, 

DVMÂT (Paul), littérateur français, né à 
Toulouse, en 1586, mort à Dyon, le 29 déoemfan 
1645. Il appartenait à une famille orîginttrede 
Beaune, et était fils d'un médecin de la FacoHé de 
Montpellier. Il fut reçu conseiller au parlemoi 
de Dijon. On a de lui : Bpicedion in fuim 
D. Dion. Brularti, equitis, senatus Burgwà- 
dix principis; Dijon, 1611, in-8*; — Disamn 
sur le trépas de monseigneur de Termes, à 
M. de Bellegarde; DQon, 1621, in-8«;— X« 
Lauriers de Louis le Juste; Paris, 1624,iB-8P; 
— Innocenta II I,pont. max,, Epistolx;Vv^ 
1625, in-8*'; — Publii Virgilii MaronU Pre-' 
sopeia, centon sur les victoires de Louis XUI; 
dans le recueil intitulé : Palmx regim ; Paris, 
1634, in-4**,; ~ quatre Lettres parmi celleidi 
Gassendi , dans le t. VI de ses ouvrages; — 
Deux lettres dans les Epistolx Sealigeri, 

Papillon , Bibliothèque des jéuteurs de Rmtrgotm. 

UCMAT (Pierre), littérateur français, fili 
du précédent, né à D^on, en 1626, mort dans la 
même ville, le 26 janvier 1711. Il fut reçn eon- 
seiiler au parlement de Dijon, le 6 août 1647. 
Dès sa jeunesse il était en correspondance avee 
les principaux savants de l'époque. « Toutes les 
compositions françaises de cet auteur, dit La 
Monnoie, sont bonnes à supprimer; il primoit 
dans la poésie latine, soit pour la pensée, soit 
pour le tour, soit pour l'expression, à quelques 
endroits près, où, la chaleur l'emportant, il dêve- 
noit un peu obscur. Il a fait des vers lyriques, 
des élégiaques et des héroïques dignes des an- 
ciens. » On a de Dumay : Euguinneidos Liber 
primus; Dijon, 1643, in-4*; — Virgile virai 
en bourguignon; Dijon, 1718, in-12. Dumay 
n'a traduit en patois dijonnais que le premier 
livre de l'Enéide ; cette traduction a été conti- 
nuée par l'abbé Petit. 

Papillon, Bibliothèque des Âuteun do Bomrçoomo. 

* DCMBÂE (Gérard), polygraphe néerlandais, 
né à Deventer, vers 1681. H étadia le droit, et 
occupa longtemps dans sa ville natale l'emploi 
de secrétaire communal. On a de lui : Gerhwrdi 
Dumbar, rdpublicx Daventriensis ab aetis 
Analecta, seu vetera aliquot scripta inedita 
ab ipso publicijuris facta; Deventer, 1719- 
1722, in-8*; — ffet Kerkelyk en Wereltlyk 
Deventer behelzende, etc. (Histoire ecdésiaa- 
tiqueet civile de Deventer, etc. ); 1732, in-fol. 

Paqaot, Mém, paurtervlr d rhitt. Utt. dot Provineet- 
VnUa, III, 181. 

dumÂb (/eonne), femme astronome, née à 



DUMÊE — DUMÊES 



178 



I dix-septième siècle. L'unique source 
puisé, jusqu'à ce jour, les trio- 
de Jeanne Dumée est un article du 
des Savants de 1680. On y donne en 
sa Tîe quelques détails qui paraissent 
nflammée dès Tenfance d'un amour trè»- 
or la science, elle n'aurait jamais connu 
ni les futilités de son sexe. Mariée très- 
^.hasards de la guerre lui enlèvent son 
m siège où il combattait : elle était 
dix-sept ans. Dès lors elle se livre 
^ à rétude de l'astronomie , si bien 
ir sort de sa plume un liype intitulé : 
91 sur Vopinion de Copernic tou" 
X mobilité de la terre. Son dessein 
Dt cet ouvrage « n'est pas , c'est elle qui 
dit, d'établir, encore moins de soute- 
ctrine de Copernic; mais de ûdre voir 
os avec lesquelles les copemidens se 
t » Dans ce but, elle avait dressé une 
A son livre est le résumé des explications 
n donna à ses amis. Outre une grande 
de vues, on remarque dans ce livre que 
s rdations existaient entre Jeanne Du- 
es savants de son époque. Après avoir 
, entre autres, les opinions de Galilée et 
mie sur le flux et le reflux de la mer, 
qu'elle «joute : « Je trouve tous ces 
s et inégalités bien difficiles à démêler ; 
pourtant que Galilée et les autres ne 
à blasmer; au contraire, ils ont ouvert 
pour connoistre les secrets de la na- 
ur moy, je m'imagine que l'on s'en 
r à ce que nous en a enseigné le plus il- 
8 philosophes de notre temps, M. Des- 
ear toutrâ les raisons que je trouve 
pemic et Galilée m'ont paru trop era- 
s pour en faire ici les destails. U pour- 
e aussi que je manque d'intelligence 
étrer les secrets de ces grands hommes, 
me console, c'est que j'ay demandé 
ox esprits du temps leurs sentiments 
s : ils m'ont tous dit qu'ils croyoient 
deux excellents philosophes avoient de 
pensées; mais qu'ils s'en estoientmal 
I, particulièrement sur la cause du flux 
de la mer, et qu'ainsi il n'y avoit point 
énient à s'en tenir à la pens^ de 
irtes. » Au commencement <le son livre 
mmeé fournit la preuve qu'elle ne s'était 
ment appesantie sur les sciences mâ- 
nes, mais qu'elle avait jugé bon d'étudier 
stoire : on la voit passer en revue les 
Is des grands philosophes de l'antiquité 
de ce qu'elle va traiter. Le livre dont 
MBS de parler n'a jamais été imprimé, 
longtemps on l'ait cru. A notre con- 
», tous ceux qui s'en sont occupés ne 
Biaient même pas en manuscrit ; ils n'en 
i que d'après l'article du Journal des 
cité plus haut ; il est donc probable que 
Kiit que nous avons vu à la Bibliothè- 



que impériale (1) est l'unique exemplaire qui en 
existe. C'est un ïn-^** , d'une dnquanlaine de 
pages, relié en maroquin rouge, très-bien écrit et 
portant des corrections que nous avons lieu de 
croire autographes. H se termine par ces mots : 
Joanna Dumée Parisiis /edt. Là dédicace, 
document assez curieux pour la vie de cette 
femme, sur laquelle on en a si peu , est adressée 
au chancelier Louis Boucherat, dont les armes 
ornent la couverture. D'abord un éloge à Bou- 
cherat : A Votre vertu vous approche de la divi- 
nité. » La suite pallie ce que ces mots pour- 
raient avoir de trop flatteur : « Ouy , monseigneur, 
je n'ay pas oublié les peines que vous avez bien 
voulu prendre à me rendre justice ; et je semis 
ingrate si je manquois à vous donner des mar- 
ques de ma reconnaissance. » Plus loin viennent 
des réflexions concernant ce traité : « L'on dira 
peut-être que c'est un ouvrage trop délicat aux 
personnes de mon sexe. Je demeure d'accord 
que je me suis laissé tCHicher à l'ambition de 
travafller sur des matières auxquelles les dames 
de mon temps n'ont point encore pensé, et mes- 
me afin de leur foire connoistre qu'eUes ne sont 
point incapables del'estude, si elles s'en vouloient 
donner la peine, puisque entre le cerveau d'une 
femme et celui d'un homme il n'y a aucune dif- 
férence. » Elle termine en souhaitant d'avoir 
donnée son sexe le coup de fouet de l'émulation. 
Cette dédicace est du l^** novembre 1685; ce 
qui porte à croire que l'auteur de l'article du 
Journal des Savants était un ami de Dumée, et 
qu'A l'avait écrit pour exdter un éditeur à faire 

les frais de l'impression. Louis Làcour. 
Manusc. de la Bibl. Imp, — Journal det Savants. 

DVM^BS { Anloine^FrançoiS' Joseph ) f ju- 
risconsulte français, né à Avesnes, le 22 juillet 
1722, mort dans la même ville, le 27 février 
1765. Avocat au pariement de Flandre, il fut 
successivement procureur du roi, syndic, et 
subdélégué de l'intendant du Hainautè Avesnes. 
Ses ouvrages ont pour titres : La Jurisprudence 
du ffainaut français^ contenant les coutu- 
mes de la province et les ordonnances de 
nos rois dans leur ordre naturel y avec les 
formules des principaux actes; Douai, 1750, 
in-4*' ; — Histoire et éléments du droit fran" 
çaàs, principalement pour les provinces du 
ressort du parlement de Flandre; Douai, 
1753, in-12 ;— Annotes belgiques ou des Pays- 
Bas , contenant les principaux événements 
de notre histoire depuis la mort de Charles 
le Téméraire, dernier duc de Bourgogne , 
jusques à lapaix d'Aix-la-Chapelle, en 1668; 
Douai, 1761, in-12 ; — Traité des Juridictions 
et de Vordre judiciaire pour les provinces 
du ressort du parlement de Flandre ; Douai, 
1762, fal-12. 

DuméesétaitcousindeBougamville, del'Acadé- 
mie Française, connu par sa traduction de PAnti- 
Lucrèce du cardinal de Polignac. E. Regmabd. 

(1) Golé It. 0. Silnt*Qeniiaio. 



179 



DUMËES — 



Nouvelles Reeherehet sur la France, ou recueil de 
mémoiret historiques svr quelques projfinees, villes et 
bourgs de ce royaume^ etc. ; Parts, 17M, s vol. fn-ll. - 
Paquot, Mémoires — Lcbeau, Arck. hist. et litt. du 
nord de la France et du midi de la Belgique, 

DUMBBBiON ( PiefTç Jadar ) , général fran- 
çais, né à Montmoillant, en 1734, mort en 1797. 
Engagé volontaire dans le bataillon des milices 
de Mazarin, il était parvenu au grade de capi- 
taine de grenadiers lorsqu'il fut envoyé à l'armée 
d'Italie, sous les ordres du général Uiron, et bien- 
tôt les grades de colonel et de général de brigade 
(1792) le récompensèrent des services impor- 
tants qu'il avait rendus. Nommé, en 1793, 
général de division, il se distingua aux com- 
bats des 28 février et 2 mars 1793, où, après 
avoir culbuté l'ennemi qui défendait la porte de 
Notre-Dame-des-Miracles , il parvint à s'emparer 
des hauteurs de Lantosca (Piémont). Chargé 
par intérim du commandement en chef <ie l'I- 
talie, il se rendit maître de Saorgio , des camps 
des Fourches et de Raoux , prit 60 canons à l'en- 
nemi, et lui fit 2,000 prisonniers. Ces brillants 
laits d'armes , qui facilitèrent les jonctions des 
deux armées d'Italie, furent bientôt suivis (Il 
mai 1794) de la prise du col de i-cnestc, dont 
les défenseurs abandonnèrent sur le champ do 
bataille l'étendard qui leur avait été donné 
comme un gage anticipé de la victoire : il repré- 
sentait l'effigie de la sainte Vierge. L'avantage 
remporté dans la plaine de Cascaro, sur l'ar- 
mée austro-sarde, et la prise du château de 
Cassario furent les dernières victoires de ce gé- 
néral. Atteint de fréquents accès de goutte, Du- 
inerbion, après un an de maladie, envoya sa 
démission à la Convention nationale, qui, sur 
la proposition d'Albitte , décida que dans le con- 
.sidérant du décret qui allait le mettre à la re- 
traite il serait dit « que Uumerbion était non- 
« seulement un général républicain, mais encore 
« un des généraux les plus instruits de la 
«c France ». A oAté de cette appréciation nous 
mentionnerons celle de l'empereur Napoléon. 
n Ce général, vieux capitaine de grenadiers, avait 
n obtenu le grade de colonel, de général de bri- 
« gade et de division dans la campagne de 1792 
« à 1793 à l'armée d'Italie : c'était un bomma 
N <le soixante ans, d'un esprit droit, brave de sa 
« personne, assez instruit, mais rongé de goutte, 
« et constamment au lit : il était des mois entiers 
« sans pouvoir bouger. » A. Sauzay. 

Moniteur dn 6 noTcmbre 17M. — Hioffraphîe des Con- 
temporains par Napoléon, t. I. p. 6t« 

; dumAril { André' Marie'Constant ) , mé- 
decin et naturaliste français, né à Amiens, le 
1*' janvier 1774. En 1793 il fut nommé, par 
concours, prévôt ou démonstrateur et prépara- 
teur de l'école anatomique de Rouen, et en 179^ 
prosecteur à la Faculté de Mé<1ecine de Paris. Ce 
fut l'année suivante qu'il se lia d'amitié avec G. Cu- 
vier, nouvellement arrivé à Pari», et son atné de 
cinq ans. La jeunesse de M. Duméril fut remplie 
de succès dans la carrière de l'enseignement. Kn 



DUMÉRIL 180 

laoi il fut élu au concours professeur d'ana- 
tomie à la Faculté, après y avoir été dcu^ ans 
auparavant élu chef des travaux anutomiques. Au 
Muséum d'Histoire naturelle, comme professeur 
d'erpétologie et d'ichthyologie,il fut ])endant vingt- 
deux ans le suppléant du comte de Lacépède, 
auquel il a succédé en 1825 comme titulaire. 11 
remplaça de même Cuvier, pemlant quatre aî- 
nées, comme professeur d'iiistoire naturdlc à 
l'École centrale du Panthéon. Napoléon ren- 
voya en 1 805 observer la fièvre jaune eo Espagne. 
Ea 1814 M. Duméril entra à rinstitut Homme 
d'une grande exactitude dans Faccoroplisseroent 
de ses devoirs, M. Duméril fut à la fois, et sans 
qu'aucun de ses postes eût à floulTrir de ce par- 
tage, professeur a la Faculté de Médecine, pro 
fesseur au Muséum d'Histoire naturelle, méilc- 
cin de l'hôpital ou plutôt de la Maison royale da 
Santé ; et c'est avec la même ponctualité qu*un le 
voit à l'Académie des Sdejices et à l'Académie 
de Médecine, à l'âge de quatre-vingt-un ans, ra- 
rement manquer aux séances. Avant épousé ta 
fille du docteur Dclaroche, praticien de quelque 
renom , M. Duméril avait hérité de cette riche 
clientèle, qu'il a longtemps desservie avec âa- 
tinction et a\ec succès. Il est le chef d'une fa- 
mille nombreuse : l'alné de ses fils, Auguste 
Duméril, physiologiste déjà distmgué, marclie 
sur les traces du père, et dès à présent le supplée 
dans sa chaire d'erpétologie et d'ichthyok)^ au 
Muséum. 

Toujours constant dans les travaux qui ont 
rempli sa vie, M. Duméril s'est seulement permis 
de permuter de chaire à la Faculté, passant en 
1822 de la chaire d'anatomie dans celle de phy- 
siologie, et huit ans après diangeant celle-ci 
contre, celle de pathologie médicale, qu'il occupe 
encore aujouni'hui. Sa double spécialité de na- 
turaliste et de médecin, ses deux professorats 
au Muséum et à la Faculté servirent les inté- 
rêts de la médecine, à laquelle M. Duméril ap- 
porta un ample tribut d'études comparatives. 
C'est à lui qu'on doit à la Faculté les premiers 
fondements d'un musée anatomique. 

M. Duméril a commencé ses publications par 
d'Ingénieux mémoires Sur la Phalangette 
(dernière phalange) des mammifères, et sur 
l'odorat des insectes ; il les a terminées pai on 
grand ouvrage, qui embrasse l'histoire entière 
des reptiles. Voici la liste de ses ouvrages : £e> 
çons d'Anatomie comparée de M. G. Cuvier; 
Paris, 1799, 2 vol. in-8*^, les deux premiers (les 
trois autres volumes ont été rédigés par M. Du- 
vernoy ). Cuvier à cette époque fut heureax 
d'avoir le concours dévoué de M. Duméril, sans 
lequel il n'aurait pu parler des muscles ; car il 
ignorait la myologie, ayant alors concentré ses 
étude-s sur rostik)logie et la splauchnologie ; — 
Essai svr /es moyens de perfectionner et d'à- 
tendre l'art de l'anatomiste; Paris, 1802, 
in- 1" : cet ouvrage lui servit de thèse doctorale. 
M. Duméril avait été nommé profeaseur avant 



181 



DUMÉRIL -^ DUMESNIL 



<ran n^a ttétata; — TVviiM éUmêniaire 

^Histoire natureile^ composé par ordre 

h gooremement; Paris, 1103, i vol. in-S*"; 

1107, t TOI. iii-8'$ la 3« édition a paru en I82à, 

ioos le titre de : Eléments des Sciences natu- 

nto;2Tol.iD-8*;et1a4*en 1646,2 vol. in-18% 

^,\ ^ Eooiogie anaifftique , -ou méthode 

Miureila de cloisi/Uation des animaux; 

Mê, iB*8*, 1608. n composa cet ouvrage eo 

1M6, avant et pendant son voyage en Espagne t 

a ta d'Espagne qn'U adressa nne lettre dédi- 

oÉoire à Lnoépède, près duquel il s'excusait 

d'aToir travaillé sans dictionnaire, et réclamant, 

i cansB de eeia , son indulgenoe pour quelques 

irnpdarités de lan^ie. Cet ouvrage^ entière* 

MBteoropoaé de tableau» synoptiques, où Tau- 

kn procède par didiotoroie, a surtout amé- 

hré la classHication des insectes, auxquels 

«■t eonsaerés soliante-douse tableaux, n a 

Mal beaneoup flUt dès lors pour l'arrange- 

■cnt systématiqQe des poissons et des reptiles. 

CTest à lui qu'est due la ftmille des ajclosto- 

net (booebes en cercle) et le mot qu& la dési- 

gM. L'ouvrai^ a été traduit en allemand par 

Ftariep; Weimar, 1806; -^ Eêcueil de quatre 

en/ einqwmtejtrrmuies proposées dans les jiH 

m de médedne des départements; Paris, 1811- 

1113 : M. Dnméril avait longtemps préudé des 

jnys médieanx; — Considérations générales 

ntr la elaese des insectes ; ouvrage orné de 60 

phnches, représentant plus de 360 genres d'Inseo- 

tn ; Paris, 1823, in-a*. G'est la réunion des articles, 

çk et là modifiés, que M. Dnméril avait composés 

poor toute la puHe entomologiqne du Diction^ 

noire des Seéencee naturelles, M. Dumérilapu- 

bfié, avec le concours de Bibron, VBrpétologie 

g^érale^ fm Vhistoïre naturelle des reptiles ; 

Paris, 1534-1854, 9 vol., avec atlas de i20 pi. et 

me expKcatÎQn métbodiquc très'détaiilée ; la 

moitié dn 9« volume, sous le nom de Répertoire^ 

sffre un résamé systématique de tout l'ouvrage 

par ordres, familles, genres et espèces de reptiles 

décrits. Le dernier travail de M. Dumi^ril est 

une classification des passons ( Comptes-rendus 

de l' Académie, septembre 1856). D. L. B. 

Kioçr. Mes Cmttmp. — DUt. 4ê la Conversation.. 

BPMBMiL (Marie-Françoise), la pluscé- 
IMire tragédienne fîTançaise du dix-huitième siè- 
cle, que toutes les biographies font naître à Paris, 
en 1713, et mourir k Doulogne-sur-Mer, le 20 fé- 
vrier 1803, naquit le 7 octobre 1711 , dans un 
modeste manoir, situé au milieu de la forêt I 
«TÉconves, près d'Alenoon. Elle était la seconde | 
fille d'un gentilbomme sans fortune, ancien 
exempt des maréchaux de France , dont Taus- 
térité était telle qu'elle lui avait valu dans son 
paya le surnom de Tête de frronse. Aussi pour- 
rait-on tronver les causes qui enlevèrent Marie- 
Françoise Dumrsnil au foyer paternel dans cette 
extrême rigidité , autant <;ue dans le guût très- 
prononcé , s'il faut en croire les tra<liUonA de 
tanUe, qui se manifesta de bonne heure clicz 



183 

elle pour la lecture des écrivains tragiques. 
Toujours est-il que, de 1733 k 1736, elle fit suc- 
cessivement partie des troupos de comédiens de 
Strasbourg ctde Complègne, et que le 6 août 1737 
elle paraissait pour la première fois sur la scène 
française dans le rôle de Clytemnestre d'//)/Sti- 
génie en Aulide ; clic continua ses débots dans 
Phèdre, et les termina par le rôle d*Élisabeth du 
Comte d'Essex, On la jugea de prime abord 
actrice d*un talent original et jusque alors sans 
exemple. Son succès fut si grand , que le 8 oc< 
tobre suivant elle fbt reçue sociétaire , contrai- 
rement à l'usage , qui exigeait un temps d'é- 
preuve plus long avant l'admission définitive. 

Mli« Diimesnil devait plus à la nature qu'à 
rëtude ; car, délaissant les routes friiyées, elle se 
livrait à ses seules inspirations, et c'est par elle- 
même qu*elle était supérieure dans tous les rôles 
où la passion domine; mais aussi son jeu et sa 
diction oITraient-ils de l'inégalité. Dans les lon- 
gues tirades elle courait comme à un bot ; puis , 
soudain elle s'animait : son geste, sa voix, son 
œil devenaient éminemment tragiques, et elle en- 
traînait les sufThiges de la salle entière. Telle 
elle se montrait dans Médée, dans Cléopâtre, où 
elle produisit un soir un effet si prodigieux , que 
le parterre recula d'eflh>i pendant la scène des 
imprécations. C'est à cette même représentation 
que se rattache l'anecdote du vieil oflicier qui , 
après ce vers : 
.le maudirais les dieux slli me rendaient lo|oar ! 

frappa l'actrice d'un violent coup de poing dans 
le dos, en s'écriant : •« Va-t'-en, chienne, à 
tous les diables. » Loin de se fâcher de ce té- 
moigna^ne brutal d'admiration , M»e Dumesnil 
l'en remercia, comme clic eût fait du plus bel 
élog«. Voltaire, à propos du rôle de Mérope, s'ex- 
prime ainsi : « MUe Lccouvreur avaif la grâce , 
In justesse, la simplicité, la vérité, la bienséance ; 
mais pour le grand pathétique de l'actrice, nous 
ne le vîmes, pour la première fois, que chez 
MUf Dumesnil. « Fontenelle, ennemi de Vol- 
taire, saisit cette occasion pour dire partout que 
les représentations de Mérope faisaient le plus 
grand honneur au poète , et Tlmpressiou à Pac- 
tricp. Lonque Garrick vint à Paris , il vit jouer 
Mil*** Clairon et Dumesnil. « Comment ovcz-vous 
trouvé le jeu des deux rivales? lui demamla-t-on. 
— IJ est impossible, ré|H)ndit-il , de rencontrer 
une plus parfaite actrice que M"<^ Clairon. — - £t 
M"*» Dumesnil, qu'en pensez-vous? — En la 
voyant, je n'ai pu songer à l'actrice : c'est Afjrijh 
pine, c'est Sémlramis, c'est Athalie que j'ai 
vuesl » 

Conformément aux usages de la Com(V|lc, elle 
avait dû jouer l'emploi des soubrettes. Vers 
1747, elle prit les rôles de mères, et s'y montra 
<^«;alcment supérieure. Un hommn dt* h'ttres, un 
professeur célèbre, Andrieux, de l'Acailémie 
Française, a bien snuvpnt raconté que rien 
n'égalait le jeu de Mii(^ Dumesnil dans le rôle 
de Léonie , iV Ésope à la cour, ni l'inflexion 



188 DUMESNIL 

touchante de sa Yoix dans ce tcts n simple : 

J'ai loué cet habtC pour paraître uo peu briTe t 

Cette actrice prit sa retraite le 7 avril 1776; 
peut-être, dans l'intérêt de sa renommée, aaralt- 
eile dû l'avancer de quelques années. C'est le 
sentiment exprimé par La Harpe et par Grimm. 
Elle se retira avec 500 livres de pension de la 
Comédie, à laquelle le roi en ajouta une autre du 
même chiffre , sans préjudice de celles de 2,000 
livres dont il Tavait gratifiée en 1761 et en 1773. 
Le 28 février 1777 elle reparut dans une repré- 
sentation à son bénéfice, à laquelle le public se 
porta avec empressement 

M™^ Vigée-Lebrun a prétendu, dans ses Sou- 
venirs , que M^e Dumesnil buvait une bouteille 
de vin avant de paraître en scène ; Marmontel 
le dit plus crûment encore dans ses Mémoires. 
Cette accusation, dont on pourrait suspecter 
Texactitude, à cause de rattachement bien connu 
de cet homme de lettres pour Mi>e Clairon , a 
malheureusement été confirmée par des témoi- 
gnages contemporains. MHe Dumesnil, avant 
comme après sa retraite , vécut toujours dans 
l'isolement. Aussi sa vie privée offre-t-elie peu 
de détails au biographe. Les événements de la 
révolution, en lui enlevant ses ressources , ex- 
posèrent sa vieillesse à toutes les horreurs de la 
misère. Lcr 15 nivûse an m la Convention lui 
accorda un secours de 3,000 fr. Quelques années 
plus tard, en 1802, Chaptal, ministre, lui vint 
en aide, et lui assigna un logement dans les ga- 
leries du Louvre. C'est là qu'elle demeurait 
lorsque, selon une anecdote dont l'authenticité est 
fort douteuse, Marie- Joseph Chénier eut le désir 
d'être conduit près d'elle. Introduit chez la célèbre 
tragédienne, il lui témoigna combien il eût atta- 
ché de prix à lui entendre réciter quelques vers. 
Mii« Dumesnil , le regardant fixement, lui dit en 
indiquant un siège : 

AsMjez-vous, Néron, et prenez votre place... 

Ce vers adressé à Chénier, qu'ime odieuse ca- 
lomnie s'était acharnée à signaler comme auteur 
de la mort de son firère, pouvait paraître une 
cruelle allusion, et l'on ajoute que Chénier, sai- 
sissant son chapeau, abrégea brusquement sa 
visite. 

M>i« Dumesnil , selon les biographes, serait dé- 
cédée à Boulogne-sur-Mer. Malgré toutes nos 
recherches à ce sujet , nous n'avons pu acquérir 
la constatation légale de ce fait Mais, outre 
qu'il semble peu probable qu'habitant encore 
Paris en 1802 , elle ait quitté cette ville à l'Age 
de quatre-vingt-douze ans, pour aller mourir 
l'année suivante dans une localité qui lui était 
étrangère, nous sommes fondé à croire qu'elle 
est morte à Paris même. 

La publication intitulée : Mémoires de Jf. F. 

Ikimesnil^ ou réponse à ceux d* Hippolyte 

Clairon, et publiée en 1803, est l'œuvre de 

Coste d'Amobat , et présente peu d'intérêt 

£d. DE Mamme. 
/OMmai tftf Porto, irrs.- Mémoires de BaehaumanL 



I 



184 

— QuéreUês lUtérairu» par fabbé IraU, t. IL - Jlm^ 
nach des Spectacles, 17T7. - Mmvmre dé Frmes^ 
1787-1T76. - Corresp. lUt. de Grimm - td. de Le 
Harpe.- Id. de f^oitatre.- MéwtoUres de Lekaim. - id. 
de Marmontel, L ll.—Souvenirs deM'^ f^igee-Leirum, 
i. l**. — id. de Labouiue Rochefort. — Journal AUfo- 
rique de Barbier. — Moniteur loiiv., an xx — Jomt- 
nat des Débats ^ FeulUctona de Geoffirol. -. Ltnuinrttr 
Galerie du TAedtre-Français. — Doewnentt iméditt. 

; DCMBSiffiL ( Louis- Alexis , Lbmaru ) , lit* 
térateur français, né à Caen, le lOsepteoibre 1783. 
Il servit d'abord comme lieutenant dans l'année 
vendéenne, et fut emprisonné sous le ^n^f^^lat H 
a raconté lui-même comment détenu dans la pri- 
son du Temple, à l'ége de dix-huit ans, il y 
avait occupé seul, podant plusieurs mois, la 
chambre qu'avait habitée Louis XVI, et qui, lors- 
que M. Dumesnil y arriva, renfermait pour tons 
meubles deux mauvaises chaises et une banquette 
usée, sur laquelle avait été ouvert le corp« dn 
jeone dauphin; des traces de sang mal efEMséesy 
laissaient encore l'image imparfaite d'un cadavre. 
Plus tard , M. Dumesnil fut exilé pour avoir bit 
paraître son ouvrage sur le règne de Louis XL 
n se prononça en 1814 en faveur des BoutÎmnu, 
fit, comme commissaire extraordinaire du rai, 
reconnaître son autorité dans la basse Norman* 
die, fut incarcéré pendant les Cent Jours, et mit 
en liberté lors du second retour de Louis XVIII; 
mais l'ind^>endance et la vivacité de ses opiniotts 
le firent bientêt entrer dans les rangs de l'oppo- 
sition, et il fut, en 1823, condamné à une amende 
et à un mois d'emprisonnement, pour avoir in- 
séré dans V Album , sons le titre de TrilnUatians 
de V homme de Dieu, un article dans lequel le 
ministère public vit une diatribe outrageante 
contre l'abbé Frayssinous, alors grand-maltie de 
l'université. 

Outre des écrits politiques de drconstanoe, 
on a de M. Dumesnil un grand nombre d'ou- 
vrages , dont voici les principaux : De V Esprit 
des Religions; Paris, 1810, in^ ; 3«édit,aïid., 
1825, in.8»; — U Règne de Louis XI,el de 
Vinjluence quHl a eue jusque sur les derniers 
temps de la troisième dynastie ; Paris, 1811, 
in-8''; 2eédit, ibid., 1819, in-8^ sous le titre de : 
Le Règne de Louis XI considéré comme une 
des principales époques de la monarchie froM* 
çaise ; —Eloge de P(uca<; Paris, 1813, in-8*; 
— Histoire de Philippe II, roi d'Espagne; 
Paris, 1822, in-8*>;2«édit,ibid., 1824, in-8*; — 
Considérations sur les causes et les progrès de 
la corruption en France; Paris, 1824, in-8*; 
2* édit, ibid., 1825, in-S*" ; — Histoire de dom 
Juan d'Autriche; Paris, 1826, in-8°; 2* édit 
ibid., 1827, in-8*'; — Mceurs politiques au 
dix-neuvième 5ièc/e; Paris, 1830-1834, 3 vol. 
in-8** ; — Histoire de l'esprit public en France, 
depuis 1789; des causes de son altération 
et de sa décadence; Paris, 1840, in-8'*; — 
Épreuves sociales de la France depuis 
Louis XIV jusqu'à nos jours; Paris, 1845, 
in-8'*. Outre quelques articles insérés dans la 
Biographie universelle et portative desCoit^ 



m 



DUMESNIL — DUMOLARD 



IM 



tmj^tûns , il a roarni aa Livre des Cent-et- 
w, tom. XY, Une orgie polUiq%ie. Enfin , il a 
yabfié oomme éditeur : Révélations puisées 
iou Us cartons du Comité de Salut public , 
m wtémoires inédits deSenart, agent du 
pnemement révolutionnaire; Paria , 1824, 
ii-r;rédit»ibid., 1824, in-sa. E. Regiubd. 

Blʧ.ftaiv.wt portât du CotUêtmp,^ Qa«rard, Lm 
ttmÊUlUL -La Tour du Temple, dans VÂibumdela 
Jmaum; Parte, itil. petit In-t*. 

•OinHIL-MICHBLBT. Vojf, MiCHBLET. 

BiniftAL. Voy, RUDEL. 

*BUM9IACIJ8 , Gaulois , chef des Andes ou 
ÀMdeeavi (les ADgeTins),rat un des guerriers 
eooragrax qui, après la défaite de Verdngétorix 
(51 ua arant J.-C. ) , ne désespérèrent pas du 
tthit de la patrie , et organisèrent une nouvelle 
Ppe contre les étrangers. S'étant mis à la tète 
k h confédération armoricaine, pendant que 
Corréele BeUovaque (habitants du ReauToisis) 
cl Cornus rAtrébate (habitants de TArtois) 
Inttaieot dans le nord , il Tint assiéger Lento- 
wm (Poitiers), capitale des Pictons (les 
Poiteiins), occupée par un chef vendu aux Ro- 
ÉK. Mais Fabius, lieutenant de César, appro- 
H; Dumnacus, enfermé entre les Romains et 
b assiégés, se vit enveloppé et écrasé. « On 
fa, dit un historien , tant que les chevaux pu- 
nit aller, tant que les bras purent frapper. On 
■assacra plus de douze mille ennemis , soit de 
ce» qui avaient les armes à la main , soit de 
een qui les avaient jetées bas. >> Quant à Dnm- 
iMos, proscrit et fugitif, il gagna, de forêt en 
firN, les régions les plus sauvages de l'Armo- 
rii|iie (la Bretagne); bientôt Cornus lui-même 
hbta tomber son glaive, et la Gaule fut domptée. 

Céur. Corn, de Bêt. Cal. — ktaéû, Thierry. Hiêtoire 
*i Camieéi. — Le Bm, Dtet. enejfeL de la France. 

Bimff ORn, chef gaulois , frère de Divib'ac, vi- 
iiit dans le prefnier siècle avant J.-C. 11 était un 
des phis paissants chefs des Éduens (Bourbon- 
aais). Ayant épousé la fille d*Orgétorix , roi ou 
chef des Helvétiens , il favorisa le projet que 
eeux-ci avaient conçu de venir s'établir dans les 
Gaules, et leur ouvrit un passage à travers la 
Séqnanie ; mais César parvint à repousser ces 
hordes dans leur pays, malgré tous les embar- 
ras que loi suscita Dumnorix , auquel il avait 
eoofié le commandement de la cavalerie gan.- 
loise. liorsqne le proconsul eut résolu de tenter 
li conquête de la Grande-Bretagne, Dumnorix, 
qiif par ambition,* avait été successivement 
•n adversaire passionné, puis son admirateur 
et son instrument zélé, sans cesser de le haïr, 
s*excBsa tantdt sur sa santé, tantôt sur des mo- 
fth de religion, pour ne pas accompagner les 
Romams. Enfin, il voulut s'échapper du camp 
aree quelques amis dévoués, suivis de toute la 
cavalerie éduenne. Mais il fut enveloppé par 
les canraHers de César, et assassiné. Ses com- 
papaoBs fnreat tous ramenés à César (54 avant 

i.-C.). 



C6«ar, De Hel. Cal., I, S, », iS-10 ; V, S. T.- Plotarqoc. 
Cœsar, 18. — Dion Cauloi, XXXVIII, Si, ». 

DUMOLARD ( Charles), littérateur français 
né à Paris, le 22 juillet 1709, mort en cette ville, 
le 26 mai 1772. 11 fut d*abord bibliothécaire du 
président Hénault ; puis, recommandé à Voltaire 
par ce dernier, il fut employé à rédiger des ou- 
vrages sous la direction du grand philosophe. 
Epousant toutes les haines de son patron, Dumo- 
lard se mit à poursuivre Crébillon, et fit suc- 
cessivement paraître : Lettre d'un Académicien 
de province à MM, de VAcadénUe Fran- 
çaise; c'était une satire de Catilina; puis une 
Dissertation sur les principales tragédies an- 
ciennes et modernes qui ont paru sur le sujet 
d'ÉlectrCf et en particulier sur celle de So- 
phocle, Voltaire, adoptant cet ouvrage, qui ser- 
vait ses inimitiés , Ta fait imprimer à la suite 
â'Oresle. Le principal titre de Dumolard à la 
postérité est d'avoir fait connaître la descendante 
de Corneille, et d'avoir décidé Voltaire à se 

charger de son éducation. H. Malot. 

Voltaire , Corretp. — La Harpe, Commentaire tur le 
théâtre de FoUaire. — Mercure françaU de l'io. 

DUMOLARD (.Joseph-Vinccnt ) , homme po- 
litique français, né à Laffrey, près de Vizille 
(Dauphiné), le 25 novembre 1766, mort à ViUe- 
vallier (Yonne), en 1820. Lorsque la révolution 
éclata, il était avocat à Grenoble, et fl avait à 
peine attebt l'ftge de vingt-cinq ans quand il fut 
nommé député de TAsacniblée législative par le 
département de.TIsère. Son nom se retrouve 
presqu'à chaque page du Moniteur de cette épo- 
que, tantôt pour défendre la reine, tantôt pour re- 
pousser les députations armées, tantôt pour 
combattre les décrets d'accusation portés contre 
les modérés; aussi cette conduite anti-révolu- 
tionnaire souleva-t-elle de nombreuses liaines 
contre lui, baines qui se traduisirent par une ten- 
tative d'assassinat. Le danger auquel il venait 
d'échapper ne le découragea pas, et deux jours 
après il se signalait par une éloquente défense 
des institutions constitutionnelles ; puis il se 
retira dans sa famille , où la proscription vint 
le chercher pour l'enfermer au Luxembourg; il 
n'en sortit qu'après le 9 thermidor an n. Nommé 
membre du Conseil des Cinq Cents en 1795, il s'y 
montra toujours le même, c'est-à-dire ennemi 
des Jacobins et orateur infatigable. Son oppo- 
sition passionnée loi attira une nouvelle pros- 
cription. Lors de la révolution du 18 fructidor 
an V, il fut condamné à la déportation , parvint à 
s'échapper, erra quelques mois en Bourgogne et 
en Suisse, puis vmt de lui-même se constituer 
prisonnier. La révolution du 18 brumaire lui 
rendit la liberté et le premier consul le nomma 
sons-préfet de Cambrai. Pendant l'empire il re- 
parut dans les assemblées délibérantes, et fut 
nommé eo 1805 puis en 1811 député au corps 
législatif, par les départements du Nord et de 
l'Yonne. Après s'y être montré partisan absolu 
de la politique impériale, il ne tarda pas à se 
ranger du côté de l'opposition , et devint même 



IS7 



DUMOLARD — DU MOLLET 



un des cbefo de la minorité constitutionnelle 
enrôlée par Lalné. Les érénements de 1814 le 
trouvèrent donc bien disposé, et ce Itaf a?eo em- 
presseineot qu'il adopta on changement qui lui 
rendait la parole et lui permettait de Tenir oc- 
cuper la tribune pendant des semaines entières. 
Il ne laissa passer aucune diseussion sans y 
prendre part, et pendant la première Restaura- 
tion le nombre de motions qa*il fit est incalou- 
lable. Il en fut à peu près de même à la cliam- 
bre des représentants, dont il fit partie dans les 
Cent Jours. Toujours au premier rang, il prenait 
souvent la parole, soit pour faire une lecture ( il 
était secrétaire), soit pour demander on repousser 
une admission, soit pour faire on appuyer une pro- 
position, et toot cela avee des développements et 
des incidents sans fln ; il était à lui seul une 
assemblée, parlant, discutant, se faisant des ob- 
jections, les repoussant, les admettant, ne lais- 
sant presque rien à faire à ses eoUègoes, et pei^ 
mettant à peine de parler aox autres orateurs. 
Une activité aussi infatigable rivait désigné aux 
petits journaux , et chaque jour il était le sujet 
d*nne nouvelle plaisanterie. On ne sait qui a 
montré le plus de persévérance, de lui avec son 
éloquence, ou des journalistes avec leurs moque- 
ries : parmi ces derniers, M.-J. Chénier est un 
de ceux qui font le moins ménagé, et on a gardé 
souvenir de ces vers : 

. ; . . Dumolard au fatras léUiargIque -. 

Pldn d'orgueil et de roote, Dumolard aulourdniut 

DlsUile en longs dlscoars la sotkfae et l'emml. 

Après la seconde restauration, Dumotard ee 
retira dans le département de l*Yonne, sans 
abandonner toutefois la pensée de revenir sur la 
scène politique, et il se proposait même aux 
suffrages des électeurs de ce département lors- 
qu'il mourut. H. Malot. 

Blog. de* Contemp. " Biog. des Homme» vivantt, 

^DUMOLÂBD ( Henri - François - Etienne- 
Elisabeth Orcel), auteur dramatique français, 
né à Paris, le 2 octobre 1771, mort en cette 
ville, le 21 décembre 1845. Il fut dans sa jeu- 
nesse obligé d'exercer le métier de copiste pour 
vivre. En 1789 il Tut nommé secrétaire de l'Ad- 
minisfratiou générale de la Police. Défenseur 
officieux pendant le gouvernement révolution- 
naire, puis avocat, et vérificateur au trésor 
public , il ne trouva pas dans ces diverses con- 
ditions la tranquillité et Taisance , et il les de- 
manda au théâtre ; c'était s'adresser assez mal. 
En 1802, il fit jouer au théâtre de Molière une 
comédie en cinq actes et en vers : Le Philinte 
de Destouches y ou la Suite du Glorieux^ qui 
obtint un succès honorable. Il fit représenter 
ensuite Le Mari instituteur^ ou les Nouveaux 
époux , comédie en un acte en vers; 1804; 
— La Mort de Jeanne d'Arc , tragédie en 
trois actes; — - Vincent de Paul, drame eo 
trois actes. Sa place paraissait conquise dans 
la littérature dramatique, lorsqu'il éprouva plu- 
lleiirs échecs successifs : l^ Mort de Boyard^ 



tragédie, et Une Journée de la Ligue^ 
furent défendues par la censure; et 
taine chez Fouquet , comédie en un 
slfflée. Il se dégoûta alors du tliéâtrc i 
ne donna plus que des vaudevilles , 
par Amitié, Le Homan d*un jour, l 
d'Alcibiade. Puis, abandonnant encore 
11 rentra au barreau. Il a publié » 
en 1834, et ses Entretiens dé l'auti 
en 1845. Il a été l'éditeur des Méi 
Correspondance de Favart,; Parii 
3 vol. in-S'». H. Malot 

lUbbe, RoIsJoUo. ete., Biog. des Contein\ 
Diet. de la Comtêrsatian. — Quérard. La Fri 

DUMOLIN. Voy- Dumoulin. 

DCMOLiifBT {Claude), nuinismi 
çais, né en 1620, à Châlons-sur-Marn 
Paris, le 2 septembre 1687. Il entra da 
grégation de Sainte-Geneviève, et en 
bibliothécaire. Ses ouvrages attestent 
naissances étendues en numismatique 
chéologie , mais ils manquent de criii( 
de lui : Figures des différents habits 
noines réguliers en ce siècle , avec 
cours sur tes habits anciens cl modi 
chanoines, tant séculiers que régul 
ris, 1666, m-4*; ~ Réflexions sur 
des chanoines séculiers et sur l\ 
des chanoines réguliers; Paris, 1674, 
Historia summorum Pont\ficum,a A 
ad Innocentium Xi usque, per ec 
mismata,ab anno 1417 ad annum ] 
ris, 1679, in-fol. ; — ^i«/oirc de la/m 
lettres romaines , dans le Journal da 
du 31 janvier 1684 : c'est une dissert 
les changements survenus dans la fornr 
ractères de l'alphabet latin, depuis les 
plus reculés jusqu'à l'invention de l'im 
L'auteur remonte jusqu'à Janus; — Ct 
la bibliothèque de Sainte-Geneviève 
1692, in-fol. ; — Lettre sur l*histoir 
dailles du roi, dans le Mercure de i 

Moréri, Grand Dict. MU. 

«DUMOLLBT (Pierre), poète fran 
Morestel(Dauphiné), vers 1563 (1). Il I 
parents, qui étaient protestants, destina 
la carrière des armes ; mais n'éprouv£ 
goût pour les dangers de la guerre, : 
de la maison paternelle, abjura le protcs 
et se fit moine. Quelques années ap 
couvent ayant été pris par .les hugueiu 
trouva dans une position fort embai 
Sans argent et sans aucunes ressource 
réfugier .' Retourner à Moresfel était c 
possible après son abjuration ; son pèr 

(1) Nous avons consulté la plupart de» bioin* 
etennes et modernes ponr trouver quclqueii de 
personoaf e, dont nous avons parfois aperça U 
des catalogues des ventes de livres : loaLs to« 
cherches ont été vainc» i personne, à c« qu'il 
daigné lui Consacrer une leufe ligne de sonven) 
aeroent ses ouvrages contiennent assez de rensc 
pour réparer cet oubli des biographes. 



It9 



DU MOLLET — DUMONGEAU 



190 



loMat do banw des Adrets, Taurait certainem^t 
tié. Le jeune poëte revint à sa première religion. 
Il abjora donc une deuxième fois, et devenu 
ifK régie plus bFave, endossa la casaque mi- 
Itaire. Enfin, après avoir guerroyé longtemps en 
Plénoat et en Dauphiné, sous le connétable de 
LodigDlères, il apprit la mort de son père , abau. 
émâ définitivement le service et revint dans sou 
piji, oâ il consacra ses loiairs à la poésie. 
Od a de lui : Testament de Pierre du Mollet 
ie Morestel^ dédié à très vertvevx seignevr 
noble lacques de Lay, seigneur de Balmet- 
/es.... Ensetnble les LaînentatioM, dédiées au 
aeur de Bahnettes, augmentées de plusieurs 
kiiUnrei et sonnets et chansons fort récréa- 
fiMs, à Lyon,povr Jean Hvgvetan; 1617, 
pdit in-12» de 44 p. Ce Testament est une 
facétie en vers des plus incfTensives ; mais le 
loUe seigneur de Balmettes ne le jugea pas 
ma : il Ait blessé de Tinconvenante •familiarité 
do Tilain qui se permettait de lui adresser des 
plaisanteries et surtout des vers. Cette singu- 
lière susceptibilité donna naissance à Topus- 
oie suivant: ^oble Jacqves de Laye, seigneur 
ée Balmettes, saint Marcellin, La Roche, 
Untagnev et avlres Uevx, av sievr P, Dv 
IkUet; Lyon» P. Rigaud, i61S, petit in-12, de 
I^Legeotilhorome, dédaignant la forme poétique, 
rtpoud en prose, et il gourmande son mal avisé 
airersaire avec une moi^ue des plus plaisantes. 
Coioi^ riposta la même année par un volume 
composé de vers et de prose : Codicille de 
P. bu Mollet adressé à noble Jacqves Delay; 
Lyoo» Huguetan, 1618, in-12, de 190 p. II y i«- 
floote une partie de sa vie pour détruire quelques 
ittianalitins peu bienveillantes du seigneur de 
Unettes. Gelui-ci répondit aussitôt par un 
pmphlef rempli des personnalités les plus vives. 
À est en prose, et intitulé : Le Vilain en con- 
Usiou fFmpoêiasie, d'impiété abominable, 
dfbtes et rébellion; Lyon, P. Rigaud, 1619, 
petit in-12, <le 24 p. Sans se laisser abattre, le 
poète répliqua par un 2* Codicille à Vencontre 
ie Jaques Delay ; Lyon, Cl. Larjot, 1619, in-12, 
de 96 p. Ob y trouve 120 sonnets en réponse 
aa\ injores et calomnies du seigneur de Bal- 
mettes. Ce volume est terminé par une élégie 
dans laquelte Tauteor parle en gémissant de la 
pBX profonde dont il Jouissait avant sa fantaisie 
da fûre des vers d de son bonheur troublé 
peot-ètre à jamais par cette malheureuse que- 
ToQS ces opuscules sont très-rares. 

A. ROCUAS. 

mtêitÈ. 

\micmon {Piertê^tylvaïn), homme d'État 
français , né en 1797, à Agen. Il fit ses études 
ao Lycée Napoléon et à Henri IV, et remporta le 
prix de disconrs fhmçais au concours général. 
n étodia eosnite le droit, et en 1820 il se fit 
hiscrire sur le taMean des avocats du barreau 
et Paria, ob R plaida avec succès. En 1830 il 
M nononé avocat général près la cour royale 



d'Agen. Élu député en 1831 par le collège d'Agen, 
il débuta à la tribune dans la discussion de la 
loi sur la pairie (1832), et se distingua comme 
rapporteur de la loi qui modifia le Gode Pénal 
et le Gode d'Instruction criminelle. Il (Vit nommé 
sucoessivement conseiller d'État en service extra- 
ordinaire, en service ordinaire (1834), Tice- 
président du comité de législation (1840), membre 
de la grande commission de l'Algérie (1842). Il 
reçut en 1843 le portefeuille des travaux pul>lic8 
en remplacement de M. Teste, et passa en 1847 
au ministère des Financée, ob il remplaça 
M. Ldcave-Laplagne. A la chambre ce fut on 
des orateurs qui avaient le mieux approfondi les 
matières qu'ils traitaient. Depuis la révolution de 
Février il n'oceupe plus de fonctions publiques. 

P. OB B. 
DœmwtmU pmrHculiên. 

DUM02IGEAU (Jean- Baptiste) , comte de 
Rergendaôl, général français, d'origine belge, 
né à Bruxelles, le 7 novembre 1760, mort dans 
la même Tille, le 29 décembre 1821 . Il étudia au 
collège des Jésuites de Bruxelles , et se livra 
d'abord à l'arohitecture. En 1788, lors de l'insur- 
rection du Brabent, H s'enrôla dans un régiment 
de dragons; rapidement parvenu aux grades de 
lieutenant, de capitaine et de major (10 juin 
1790 ), il devhit colonel d'un corps désigné sons 
le nom de Canaries, à cause de la couleur 
jaune do son uniforme , et se distingua aux 
combats de Falmagne, du Mont d'Anseremme 
ainsi qu'à la sanglante affaire de Talmagne. Les 
Autrichiens occupèrent la Belgique; Dumonceau 
se réfbgia en France, et prit une paît active à 
la guerre déclarée A rAutriche. Nommé lieu- 
tenant-colonel d'un bataillon composé d'exilés 
l)elges, il combattit à Jemmapes, défit un corps 
considérable de Hollandais entre Lille et Tournai, 
et culbuta le régiment rl'émfgrés français , connu 
sous la dénomination de hulans britanniques. 
Aussi humain après la victoire que brave pendant 
le combat, Dnmonceao, ne Toiiïant pas appliquer 
aux prisonniers la rigueur de la loi qui les punissait 
de mort comme ayant porté les armes contra leur 
pays, procura aux uns le moyen de s'évader, et 
aux autres la facilité de rentrer en France comme 
simples déserteurs. Promu au grade de général 
de hri^de h la suite de cette brillante affaire , il 
s'empara de Menm, coopéra à la conquête de la 
Belgique, ainsi qu'à la prise de Breda. de Bols- 
le-Duc, de Nimègue, et de Rotterdam. Pourvu 
du gouvernement de cette ville (179ô), il Ait at- 
taché au service du gouvernement hollandais en 
qualité de lieutenant général. Il onlonna les tr<v 
vaux de défense, battit l'armée anglo-russe qui, 
sous les orfires du duc d'York, tenta uneffescente 
en Hollande (1799), et remporta ( 19 novembre), 
près de Bergen, une éclatante victoire sur une 
division russe commandée par le général Her- 
mann : il fut blessé grièvement dans cette 
action. Nommé général en chef (28 juin 1805), 
il contribua à la défaite de l'infenterle aotri- 



IBl 



DVUONCEAU 
'empara de Passau, et 



ctiEeniw t Noi 

combattit ï Diruatein. La Hollande arant t\é 
<tig(e m rojBDine, Lonii Bonaparte loi donna 
lecommandemetil «apériear det troupes hollui- 
daiietqul Hrenteo 1806 la campagne de Prusse. 
La priie dlIanKln le Bt nommer maréctial de 
HoUinde et ramte de Bosmdaa ( rérrier 1807 ) . 
Après heoinbatdeWalctKreo, depinia(iei3) 
etdeKalm, ilM OU pHtoonier de guerre avec 
tonte la gamiioa qui oocnpait Dresde. Rendu 
à la libeiU en ISU, il recat de la Rertanration 
la croix de Saint-Lonli, alnai qne le commande- 
ment de la diTlstoa de Hâdèrae, qnll conserra 
JDMja'k la fia de Kptembre 1816, époqoe à 
laquelle, qmttantleierrice de France, il se retira 
flâna la patrie, qnf l'appela ( n ré*rier 1810} ï la 
cbambre dea <lats généranx. Sa probité sJTère 
( I son courage lai aTaknt loérité le urDom de 
0^116^1 tan* tache. A. Sauiir. 

,4rtUvtl i* la t—m. — OUI. <h BoloUlu. — /'M. 

it cm( , I. Il, rf I, XI, X111. ZT, XIX. XXII. 

nvmOMtn {Jean-Edouard), poète français. 
Dé Ten 1&&7, à Gj, en Bourgogne, aasoMiaé î 
Paria, le b noTcmbrâ lïse. Il mérite d'être cité 
comme un des écriiaina les pina bizarrea qu'ait 
prodalts le sixième siècle, aaaei riche, cependant, 
M ce genre. Tris^urieax et aride de a'instruire, 
actmanlant dana on cerrean écfaaulTé, aans mé- 
flwde a aana ordre , les connaissances les plus 
dispantea,ilToulotpraséderles langues anciennes 
(T compris l'hâmu) et les idiomes modernes; 
il pf^tenditi na savcrir enerclopMlquei Ibéo- 
lo^.matbAnatiqDn, belles- lettres , tout était 
bon pour lui. Ses cnatemporains le regardèrent 
cnmnK on prodige d'érudition; on serait tenté 
aajoard'hni de voir eu lui une espèce de Ton 
ipi, de toos les aateur» de l'antiquité, aurait 
pris pour modMe le ténét>reax Lycophràa. Ad- 
miralear Terrest de Du Bartas ( dont il mit en 
Ter* latias La Premiirë lematue, c'est-è-dire le 
poème Je la CriaUon ) et de Ronsard, il exagère 
■ingBllèrcment les défauts de ses matlres, et il 
lea sorpuse dans l'audace avec laquelle il crée 
des Inot* non veaux que la langue française n'a 
jamais admia. Son poème du Phanix ; Paria, 
I5SS, lui (iHimit l'oecaslon • de (oucIift toat le 
•■ aqiet des lirres de l'Aristote sur l'ime, spéda- 

■ lemail llmmaine, qoi se nomme phanix ku- 

■ moiii ■. n dâtje cette pensie en 3,500 vers 
toDt à (M bilolelUgiblee, et il T joint une tragédie 
enotoq *ctes,rOrAec-Oronto, pièce ndienlemeut 
toite.oii rtoceate et kmeortre jouent un aussi 
ipwid TlHe qoedani qDdqMstragMies grecques. 
Orteee, saDverain de la Perse , est ^ricirfe , 
tȎneide , pirieide, et fitllcide, telles sont les 
expresdoos de l'aoleor. Un antre drame iotitulé 
Le <luaretme divUé en trois parties, te triple 
amour, la Pute de la Pale, etc., est aa-des- 
soos des moralUét qu'on jouait aa quinitème siè- 
cle. Cette composition fat suggérée psr une épi- 
demie qn) venait de désoler la capitale. Les per- 
w a pM soDt des ttrea alUgwîqDa- l'c 



— DUMONT 

renr Théodiee est U Jugement dieii 
Jgine, la Santé; l'impératrice Prouvt 
vidence. On finit par trancher la tète à 
Du Honin composa une grande quanti 
latins et français, qui ont été recueilli 
MUeeUaneorun poetieorum Adcert 
ri*, 1 S78, et dans ses liiniveUu Œuvr 
vers 1S83. Pour donner une idéedes 
de stjle dans lesquelles il se complaît, 
de dire que dans des sonnets qu'il c 
Ure l'atiatomte d'une beauté , il s'ei 
la sorte : 



Après un pareif échantillon , on sera 
de parcourir des Tolames tout rem|i 
grammes, d'épi i;ramroes, de contr'a. 
d'autres chefa-d'œnTre de mauvais g< 
teor donne d'ailleura un exemple qi 

Ibule de poètes, bien sdrs de jouir d'à 
comparable è celle que la postérité a 
à Du Honin; il manifeste pour soi-méi 
ration la plus complète et pour son 
mépris le plus tranclisnt. Vauquelin di 
uje, dans son Art poétique, signale a 
Du Hoain comme oa/orgeur de mot) 
Gabriel Naudé le regarde comme s'éta 
diédePicde LaMirandole, et il en pa 
sfl n'avait été compote que de jeu 
prit; il est difflcrle maialênaiit <1^ ) 
antre chose qu'une fumée dea plus ép 
G. Bn 



AiM<o«iU4W du Thedtri FraaçoU. 1. 1. | 
DDMonT,nom commun à plusieurs 
ges franfais , classés par ordre alphal 
prénoms. 

DrMoifT {j4n(fr^, homme politiqni 
né à Oisemont (Picardie), le 34 mai 1' 
le 19 octobre 1836. Élu député ï la C 
nationale par le départemeut de la Son 
commençaè s'; faire remarquer qa'aprè: 
de Louis XVI, dont il vota la mort saiu 
sans appel. Envoyé en mission dans s 
temeat en juillet 1793, il j déploja un 
inusitée, qu'il Bg);ravB par d'horribles 
ries. Ayant fait arrêter, le 9 sepleml 
cents personnes, dont soixante-quatre 
écrivit * la Convention ; n J'ai fait lie 
deux, ces cinq douiaines d'animaux , 
noires-, elles ont été exposées è la rt. 
que , sons la garde des cornédiens , i 
incarcérées. » Cqieadant André Dn 
moins sangninaire que beaucoup d'ant 



m 



DUMONT 



IIM 



(Meurs de ceux qu'il détenait en prison. Sa 
cnanté était plas en paroles qu'en actions ; et 
FoD t pu penser que la violence et le cynisme 
et ma langage avaient pour objet de masquer 
èa dispositions toutes différentes. Lui-même a 
écrit plos tard, dans un Compte-rendu : « Le 
comité de salut public me demandait du sang; 
je ne fan envoyais que de Tencre. » A Tépoque 
4i 9 thermidor, il prit parti contre Robespierre, 
et se montra ensuite très-ardent réactionnaire , 
qsoiqall ait fait quelques fois de Topposition 
contre les thermidoriens , et se sott même op- 
poféaa retour des girondins. H montra deTachar- 
Mmcnt envers les vaincus et leurs familles; 
iie déchaîna surtout contre Robespierre, au- 
pA cependant il avait écrit un grand nombre de 
lettres, qui sont de vrais modèles de flatterie. 
AMâ lorsque, le 17 février 1795, il fut ques- 
ioa de savoir si la Convention ordonnerait 
llniiressioD des papiers trouvés cliez Robes^ 
piem, et sur lesquels Courtois avait été char- 
lé de faire un rapport, André Dumont s'opposa 
i Piiiipression, et il parvint à faire décréter qu'on 
inprinMrait seulement les lettres adress<^ à 
Rebespierre par ses collègues. Ce décret fut exé- 
CBlé par les thermidoriens avec une grande par- 
tiriité; ils ne livrèrent à la publicité que les piè- 
01 de nature à compromettre leurs ennemis, et 
pwi èTca t sous silence toutes les lettres d'An- 
drtDomoDt. Après la session conventionnelle, 
i pesa au Conseil des Cinq Cents , où il figura 
pnn les anciens montagnards que l'on taxait 
litee de royalistes. On le vit deux fois se pro- 
looeer en faveur des parents des émigrés, et 
<vec une grande énergie. Sorti du Conseil en 
tti 1797, il fut nommé, après le 18 bru- 
nnire, sous-préfet à Abbeville, où il s'attacha à 
' &ire (mt)lier son passé par une bonne adminis- 
Mn. il conserva cette place jusqu'à la pre- 
Brière Restauration, et obtint pendant les Cent 
Joari la préfecture du Pas-de-Calais. Atteint 
perla loi du 12 janvier 1816 contre les votants 
de la Convention , il fut obligé de quitter la 
AiBoe. M.-J. Chénier, envers qui André Du- 
■ont s'était montré fort hostile, l'a vivement 
ttaqué dans ses satires, et particulièrement 
diDs VÉpître sur la Calomnie. 

XoiTlnt, ioay, etc., Biog, nouv.des Contemp, — 
Cul, ktML en Contemp. — Le Bas, Diet. enetcl. de la 
Attac»- — Moniteur univ., ann. 18S7. pa^ ss«7. 

MraoHT (François), sculpteui Ihmcais, 
aé à Paris, en 1688, mort à Lille, le 14 décembre 
17M. Élève de son père, Pierre Dumont, mem- 
Ive de la communauté de Saint- Luc, U rem- 
porta le 31 août 1709 le premier prix de sculpture, 
dont lesujet était David pardonnant à Àbigaïl. 
Il épousa Anne Coypel, sœur d'Antoine Coypel, 
prônier peintre du roi. François Dumont fut 
reçu académicien le 24 septembre 1712; son 
tmnn de réception était une figure en milrbre 
représentant on Titanfoudroyé, Cette statue est 
placée an Miuée du Louvre. On cite parmi ses 

Hovr. HOGE. cMta. — t. xv. 



œuvres les plus remarquables un Monument 
consacré à la mémùire de mesdemoiselles 
BonnieTy à Montpellier. On voit encore aujour- 
d'hui à Saint-Sulpice quatre statues en pierre 
de cet artiste ; elles y furent placées en 1725, et 
représentent Saint Jean , Saint Joseph, Saint 
Pierre et Saint Paul. A l'extérieur de la même 
église, deux groupes d*ei\fants sont élément 
de lui ; l'un porte une croix, l'autre une crosse. 
Nommé sculpteur de Léopold , duc de Lorraine, 
le 30 mai 1721, il composa pour la ville de Nancy 
un fronton et le modèle d'un autel. Il mourut 
à Lille, des suites d'une cliutc qu'il fit en posant 
le Mausolée du duc de Melun, fils du prince 
d'Épinoy, dans Téglise des Dominicains de cette 
vOle. Il fut enterré dans la chapelle où était placé 
ce mausolée. Amédée Rmâa. 

D'ArgeiiTtlle, FUs des famtux Sculpteur». — Fonte- 
nay, Hist. des Peintres. 

DUMONT (Edme), fils du précédent, né À 
Paris, en 1720, et mort le 10 novembre 1775. 
Élève de Bouchardon, il fut reçu académicien le 
29 octobre 1768. L'ouvrage qui lui valut cette 
distinction est une figure, en marbre, qui repré- 
sente Milon de Crotone essayant ses forces. 
Elle est aujourd'hui placée au Musée du Louvre. 
Les principaux ouvrages de cet artiste sont : un 
fronton qu'il exécuta, en 1755, pour la manufac- 
ture de Sèvres , et un autre fronton, exécuté en 
1 770,pour rhôtel de la Monnaie.Le dernier repré- 
sente V Expérience et la Vigilance. A. R. 

dumout (JacqueS'Edme), fils du précé- 
dent, né à Paris, le 10 avril 1761, mort le 21 
février 1844. Élève de Pajou, il exécuta en 1787 
un groupe en bois, qui décore la chaire de 
Samt-Suipice. En 1788 il remporta le premier 
grand prix pour un bas-relief, représentant La 
Mort de Tarquin. En 1795 il remporta trois prix 
aux concours nationaux. Il fit en 1796 une sta- 
tue de La Liberté , qui figura pendant longtemps 
dans l'église des Invalides; — en 1804, la statue 
du général Marceau, pour le grand escalier du 
Luxembourg; —en 1806, le buste en marbre du 
sénateur D'Arçon, pour l'intérieur du même pa- 
lais; la statue en pierre de Louis d* Outre-mer, 
pour l'église de Saint-Denis ; puis des bas-reliefs 
en bronze, pour la colonne de la place Vendôme; 

— en 1807, la statue en marbre à*un Sapeur, 
pour l'arc de triomphe du Carru. uel ; — en 1 808 , 
un bas-relief en pierre, La Clémence et la Valeur, 
pour le même monument ; une statue colossale 
de Colbertp en pierre, pour le palais du Corps 
législatif; —en 1812, deux bas-reliefs en pierre, 
Vulcain et L'Histoire, pour un des grands esca- 
liers du Louvre ; — en 1814 , Za Justice , statue 
en pierre, pour la façade du palais du Temple ; 

— esk 1829, la statue en marbre de Lamoignon 
de Malesherbes, pour le monument élevé à la 
mémoire de ce magistrat dans la grande salle des 
Pas-Perdus au Palais de Justice; la statue co- 
lossale, en marbre, de Pichegru, pour la ville 
d'Arboit — eaiBl^^ La Tragédie et La Corné- 

7 



195 



DUMONT 



die, bas-reliefs en pierre, poor laoourdn Louvre. 
Il a exécuté aassi le buste, en marbre, ëe La- 
moignon de Maies herbes et eeox du général 
Marceau , du général Cauêse et du général 
Boudetf pour la Aille des Maréchaux anx Tuf- 
leries. Le modèle, enterre cuite,du buatede Mar- 
ceau est aujourd'hui placé dans le Musée du 
Louvre. A. R. 

Nagler, Neuet Mlç. KSntUer-Lexieon, 

l DUMONT {Àuguêtin- Alexandre) y fils du 
précédent, né à Paris, le 4 août 1»01. Élève de 
son père et de GarteUier, il remporta le grand 
prix de Rome en 1S23 ; le sujÀ du concours 
était Évandre sur le corps de son fils Pol- 
ios. Cet artiste exécuta à Rome une statue en 
marbre qui représente V Amour tourmentant 
VAme; elle est placée au musée du Luxem- 
bourg. Ce fut à Rome qu'il composa également 
le groupe de Leucothée et Bacchus enfant, 
puis le buste de Pierre Guérin. M. Dumont 
a exécuté successivement en France les ouvra- 
ges suivants : La Justice , statue en marbre^ 
au palais du Corps législatif; — celle du Pous- 
sin , pour rinstitut; — la statue colossale, en 
bronze , Le Génie de la Liberté, pour la co- 
lonne de Juillet ; — François /«»*, en marbre, 
pour le Musée de Versailles ; — La Vierge, en 
marbre, pour Téglise Notre-Dame-de-Lorette^ 
— • Le roi Louis-Philippe^ en marbre, pour le 
Musée de Versailles; — Sainte Cécile, statue 
en pierre, à La Madeleine; — Saint Louis, en 
marbre, pour le palais du Luxembourg; — Étude 
de jeune Femme, en marbre, oui se trouve au 
musée du Luxembourg; — Philippe- Auguste, 
en bronze, pour une des colonnes de la barrière 
du Trône ; — Blanche de Casiille, en marbre, 
pour le jardin du Luxembourg; — La Muse de 
l' Harmonie couronnant le intste de Cheru- 
bini, pour son monument l\inèbre, au Père-La- 
chaise ; — Louis /^, prince de Condé, an rhi- 
sée de Versailles ; — bas-relief représentant Le 
prince de Joinville au tombeau de Napoléon 
à Sainte- Hélène} — Le maréchal Bugeaud, 
statue colossale enbronze, pour Alger et pour Pé- 
rigueux; — Le Commerce, statue en pierre, 
pour le palais de la Bourse ; — Buffon , statue 
colossale en bronze, pour Montbard ; — Le Ma- 
réchal Suchet, en bronze, pour Lyon ; — la 
sculpture du pavillon Lesdignières au Louvre. 
M. Dumont a été admis è Tlnstiiut en 1836 ; il a 
été nommé professeur à l'École des Beaux-Arts 
en 1852. Aroédée Renée. 

Documents particuliers. 

DUMONT (Gabriel), théologien protestant 
français, naquit à Crest(Dauphiné), le 10 août 
1680, et non en Hollande, comme plusieurs bio- 
graphes l'ont écrit, et mourut à Rotterdam, le 
r'' janvier 1748. A l'époque de la révocation de 
redit de Nantes, il quitta la France avec son 
père, qui professait la religion réformée, et alla 
en Suisse, puis en poUande, où, après avoir 
achevé ses études, il fut admis au saint minis- 



tère. Envoyé d'abard à ïé^m kmi 
Leipzig, puis, vers 1720, à céUe dtBfi 
H obtint dans cette dernière viUe «ne < 
professeur de iangnes orientales ei i 
ecdéaiasttque. 6fl prafonde éradition 
acquis fMirrai les réfugiés français iim 
«Msidératioii. Oa a de lyi 4es aiticlei 
dans {'Histoire critique de la réj 
des lettrée, entre ao^res : Lettre ^ 
de Ratratmne au prêtre Bàmberd t 
les cyn4Képhales (tome VI); — Lei 
divers sujets de littérature (tomes VU] 
— Rembarques de Heinsius sur Véi 
du ceuvereie de Marche (t. X); — i 
estplication tPun passage de Vap6tt 
Jacques ; — quelques dissertations ; < 
Discours sur la Bible , de Saurin ; — i 
de feu M, GaJMel Dumont; Rotterdai 
iB-8^ : livre peu commua ea France 
après la mort de Dûment, par les s<Mn 
ooHègue Daniel de Snperviile. 

A. iiocBAA (de 

A. Rochas. Biographie du Dauphiné. — Pa* 
tnoértt pour servir à rkistoire des Provint 

DEMONT ( Gabriel-Martin ) , arcfaUc 
çais, né è Paris, vers 1720, vivait encore 
Il alla se perfeoëonnier ea Italie, se fit ail 
académies de Bologne, Florence et R< 
vint à Paris, vers 1766, et depuis lors 
et professa son art avec distinction. < 
lui : Plans des trois temples de Paastî 
prèsles dessins de Soufflot ; Paris, 1 764 , 7 
in-(bl.; reproduits par Thomas Major, da 
nés ofPssstum ou Possidonia , Londre 
grand in -fol., et dans les Ruines de Pscst\ 
Jacques de Varennes, Paris, 1768, gran 
— Détail des plus intéressantes parti 
chitecture de la basilique de Saint-h 
Rome; Paris, 1763, grand in-fol.; — 
lèles des plus belles salles de spectat 
talie et de France; ibid., 54 planch. ; • 
jets détaillés de salles de spectacle p 
Hères; Paris, in-fol. max., 64 pianotK 
trois publications ont été réunies sons 
de Recueil de plusieurs parties de Vat 
ture sacrée et profane; Paris, 1767, 2 i 
grand in-fol., 230 planches. 

Barbirr. Exaasen critiqué des Dietionnairtt, 
nird, La France littéraire. — OiMon. Mog. < 

DUMONT (^cnrt), musicien -composit 
ge, né en 1610, près de Liège, mort à P 
1684. Il apprit dans sa ville natale la i 
et è jouer de l'orgue, et vint ensuite à P 
il obtint, en 1639 , la place d'organiste de 
Saint-Paul. Le roi Louis XIII eut Poocasii 
tendre quelques-unes de ses compositioi: 
lui plurent teHement qu'après la mort de i 
de Gobert, il nomma Dumont l'un des ma 
sa chapelle. Pendant plus de trente ans I 
occupa cette place, conjointement avec 
Jusque vers 1670 la musique de 4a ebap 
roi avait été écrite «eotomeat pom àm 



19 



DUMONT 



lOfi 



sek» randen système, avec une partie de hasse 
iBstramentale désignée souftlo nom d(> basse con- 
Haut, Louis XIV dé^^irait qu'à l'exemple de 
Carissiuû et de ses imitateurs , les maîtres de s«i 
iMbiiqiie joignissent à leurs motels des accom- 
(Hgnements d orchestre ; H en parla à Dumont. 
Ceioi-d, s'appuyant sur les déefsions du ooucîle 
de Trente, représenta au roi qu'il ne pouvait se 
prHer à une semblable innovation. L'archevêque 
de Paris, De Hariay , fut consulté à ce sujet, et 
décida que le oondle n'avait pas entendu dé- 
Cndre la symphonie dans les églises, mais qu'il 
trait Youiu seulement en proscrire les abus. 
Dumont ne se soumit qu'avec peine; son con- 
frère Robert, moins scrupuleux, n'hésita pas à 
ioMaire les violons dans lt\'i motets, dont la 
partie ioâtruraentale reçut bientôt de Lulli une 
{hï^ }!rande imi)ortHnce. En iC74 Dumont obtint 
tt retraite, et mourut dix ans après; il fut inhum.; 
duK l'église de Saint-Paul. On connaît de lui : 
rinq messes en plain-chant dites Messes royales ; 
- deux livres de Mélanges à 2, 3, 'i et 5 /;u;- 
/iei, arec la basse contin uc , et qui wmticnncnt 
des chansons, des motets, des Magni/fcat, des 
prHudes et des allentandes, pour Torgue et pour 
Itf violes; — Cantica saera^ ?.y 3, 4 vnr. vl 
mtrumentis modulata; adjectx itidetn II- 
tmiœ 2, vocibus ad libitum 3 ef 4, aim hasso 
jï c\nitinuo; — Motets à 2, 3 e/ 4 parties, 
; po£r voii et instruments avec basse continue. 
Ob chante encore dans les églises de Fi'ance ies^ 
Busses de ce musicien, notamment son Credo 
cuuQ sous le nom de Credn de Dumont. 

Dicudonné Denke-Bahon. 

bel.i Rorde. Essai tur la Mutique .— FcUs Oioti. uuiv, 
in Mmsic. - P»trla, Hi$t. d« l'Art musical en France. 

biTMOMT (Jean) y historien fraiiçnis, né vers 
le milieu du dix-huitième siècle, mort à Vienne (Au- 
triche^ en 1726. Après avoir suivi (fuelque temps 
bcarrière militaire, il quitta le service de la Fran- 
ce, et passa à l'étranger, où il se fit connaître par 
'les écrits hostiles au gouvernement deLouis XIV. 
II fut nommé historiographe de leiiipereur d'Al- 
iemagni^ et baron de Cariscroon. On a de lui : 
Nouveau Voyage au Levant; La Haye, i(i94, 
ÎD*12; réimprimé sous le titre de Voyages en 
France y en Italie , en Allemagne, à Malte 
et en Turquie; La Haye, 1699, 4 vol. in- 17.; 
— Mémoires politiques pour servir à la par- 
faite intelligence de Vhistoire de la paix de 
tbgswïek; La Haye, 1699, 4 vol. in-12: cet ou- 
Tra($e ne Ta pas même jusqu'à la paix de Rys- 
wick, et ne peut être considéré que comme une 
îatruduction à l'histoire de ce ti-aité c('>lèbre; — 
Ménunres 9ur la guerre présente ; La Haye, 
1703, io-Jî; — Recueil de traités iValliance, 
de paix et de commerce entre les rois, prin- 
ce* et États souverains de l^ Europe, depuis 
la paix de Munster; Amsterdam, 1710, 2 vol. 
in-12; — Batailles gagnées par le prince 
Engine de Savoie; La Haye, 1723, in-fol.; — 
KégoeuUiofU secrètes touchant la paix de 



Munster et d'Osnabruck; 1724-1725, 4 n. !. 

iu'-fol.; — Corps universel et diplomatique 

du droit des gens,, contenant un recueil des 

traités de paix, d*alliance, faits en Eur> 

drpttifi (' f m ricmagne jnsqu*à présent; Au'*- 

terdam, 1726, 8 vol. in-fol. 

Mnrtens, f^ie de Jean Dumont, en tetc du Supplément 
au Recueil âet pi-ineipaux traité». 

DCHONT {Jean), dit le Aom/ii/i, peintre fran- 
çais, née Paris, en 1700, mort dans la même ville, 
en 1781. Il montra dès sa jeunesse un grand amour 
pour la peinture, et pour se perfectionner dans 
cet art il fit à pied et sans areent le voyage de 
Rome. De retour en France, . .«it reçu membre 
de l'Académie de Peinture, eu 1728. Plus tani 
il fut appelé au rectorat de cette Académie, et 
devint peintre du roi. Malgré un goût décidé 
pour son art, malgré des études consciencieuses, 
Dumont ne pi'ut être classé sur la première ligne 
des peintres français, et la grande réputation dont 
il jouissait de son temps s'est beaucoup amoindrie. 
Cependant, ses ouvrages, assez nombreux, révè- 
lent des qualités estimables : le dessin y est cor- 
rect \ mais Dumont se plaisait à représenter des 
raccourcis , ce qui est rarement heureux ou 
agréable. Son pinceau était énergique et Iran- 
cliant dans le coloris ; mais les lignes, trop accu- 
sées, manfjuent fie grâce et de souplesse. Parmi 
ses tableaux d'iiistoire, on cite Hercule et (>m- 
phale; — Lynms voulmit assassiner Tripto- 
lème , et changé en lynx par Cérès ( gravé |)ar 
JérAme Danzel ) ; et parmi ses tableaux de genre : 
Jai Mère savoyarde (gravée par DaulJé); - 
La charmante Ca^<n (gravée par le même), etc. 

Cbaudon et Dclandlnc, ^ctiofinaire universel. 

i>rM03iT {Nicolas), historien français, natif 
do Saumur : on ignore la date de sa n;ii!»san(-e et 
celle de sa mort, mais Ton sait qu'il vivait encore 
en 1684. La Cnûx 4u Maine dit : » Dumont Hurit 
à Paris cette année 1584, et est celui qui u été le 
correcteur de l'impression de cette mienne ///- 
bliothèque des auteurs français. » Le mémo cri- 
tique le qualifie ainsi : « C4)rrectciir de ilMe-» 
eu l'université de Paris, homme docte et extr»^- 
mement laborieux. Celui-ci, encore (ju'il n\'rtl 
rien mis par êcTit , mérite, pour la peine ri 
diligence qu'il prend ^ l'impression des Jxmi.n 
livres , d'être mis en ce rang. U a conduit «t 
dresse la meilleure |>arliedes copies et ouvrages 
qui se sont imprimés en la dite ville de Pari^, 
depuis douze ou quinze ans en ça, en toute:^ 
, langues et professions, et encore y est au- 
jourd'hui tellement occupé, que malaiscmeut 
lui est-il loisible comme savent tous ceux qui 
le connoissent. Il n toutefois écrit ù heures de- 
robé(^<% les traités qui s'ensuivent. » La Croix du 
Maine donne ensuite une longue liste des ouvrii- 
ges de Dumont : ils se rapportent prescpic tous 
à l'histoire, et sont peu importants ; nous cite- 
ions seulement : Iai Vie et Mwurs des Empe- 
reurs, recueil lies des œuvres de Se.ctus Aurr- 

lius Victor; Paris, 1579. 

l.a CroU du Maine, Bibliothèque française. 

7. 



199 



DUMONT 



200 



DUMONT ( Paul) , écriTainasoétiqae français, 
né à Douai, en 1532, mort le 29 octobre 1 602. H 
fit ses études à Lonyain et à Paris. « De retour à 
Douai, dit Paquot, il obtint la charge de secré- 
taire de cette ville. Il la remplit plus de qua- 
rante ans, lié d*amitié avec plusieurs personnes 
vertueuses, donnant une bonne partie de son temps 
aux exercices de la vie spirituelle, et employant ce 
qui lui restait de loisir à mettre en français des 
livres de piété écrits en latin,en italien, et en espa- 
gnol ; tt tels sont : L'Oratoire des Religieux et 
V Exercice des Vertueux^ traduit de Tespagnol; 
Douai, 1576, in-8<» ; — La Gramff Guide des Pé- 
cheurs^ pour les acheminer à vertu , traduit 
de Tespagnol ; Douai, 1577, in-12 ; — VAnato- 
mie du corps politique , comparé au corps 
humain^ pour connottre la source et origine 
des maladies cf iceZ«i, qui nous causent pour 
le jour d*huy tant de troubles parmi la chres- 
tienté; Dooai, 1581, in-12, traduite du latin de 
Jean Michel, et Le Remède, de René Benoit, tous 
deux docteurs en théologie à Paris; — Le 
Décrottoir de Vanité, traduit du latin de 
Henri de Langestein; Douai, 1581, in-16; — 
De la Simplicité de la vie chrestienne, trad. 
du latin de Savonarole; Douai, 1586, in-12; — 
Lunettes spirituelles, pour conduire les/em^ 
mes religieuses au chemin de perfection, 
trad. du latin de Denys le Chartreux; Douai, 

1587, m-12; — La Vérité de la foi de Jésus- 
Christ, livre très-excellent, pour servir de 
bouclier et d'épée à chascun à Vencontre des 
hérétiques, infidèles et athéistes de notre 
temps, traduit du latin de Savonarole; Douai, 

1588, in-8*; — La Science du Salut, traduit 
de Denys le Chartreux; Douai, 1591, in-12 ; — 
Le brtf Chemin de la Vertu, traduit du même ; 
Douai, 1591, m-i^',-— LaSemainechrestienne, 
traduite du latin de Thierri de Herxen; Douai, 
1592, in-12; — VOreilUr spirituel, nécessaire 
à toutes personnes pour extirper les vices et 
planter la vertu ; Douai, 1599, in- 1 2 ; — />e /7- 
mitaiion de Jésus-Christ, composée en latin 
par F. Thomas de Kèmpis, chanoine régulier 
de Vordre de Saint-Augustin , nouvellement 
traduite sur t autographe latin , écrit de la 
propre main de Vauteur, trouvé au monas- 
tère de Saint-Martin à Louvain ; Douai, 1601, 
in-12 ; — Le Trésor sacré , traduit da traité de 
Marc Manille intitulé : De religiose Vivendi ins- 
titutione, per exempta; Douai, 1604, in-8*. 

Foppeos. BiblioUuca Belçiea. — Paquot, Mémoires 
pcw $êrvir à FhisU Utt. des Pa^i-Bas, t. XVIII. 

dcmout {Pierre-Étiehne-Lotâs), publi- 
€lste suisse, né à Genève, le 18 juillet 1759, 
mort en 1829, à Milan, le 29 septembre. Il penM 
son pèrè dans sa première enfance, et fbt laissé 
avec trois sœurs à la charge d'une mère pauvre 
de biens, mais riche de talents et surtout de 
vertus. Le jeune Dumont se consacra à la car- 
nère des études , et ne tarda pas à alléger le 
fardeau de sa mère en donnant des leçons à ses 



condisciples. H lût reçu ministre de l*Ég|ise pro- 
testante en 1781, et se fit faientOI eonnattra 
comme un prédicateur distingué. Cependant, la 
politique captiva de bonne heore l'esprit da 
jeune ministre : il se lia intimement avec les par- 
tisans des idées démocratiques, et lorsque U 
médiation de la France, de la Savoie et de Berne, 
eut fait triompher le parti contraire et forcé ses 
amis à quitter Genève, Dumont s*en éloigna avec 
eux, et se rendit À Pétersbourg, où il fut nommé 
pasteur de Téglise française réformée. Après 
on séjour de dix-huit mois dans la capitale de 
la Russie, il fut invité par lord Shelbonie ( plus 
tard marquis de Lansdown) À passer en Angle- 
terre pour y diriger réduction de ses fils. Ce 
fut dans la maison de cet homme d*État que 
Dumont se mit en relation avec Sheridan, Fox, 
lord HoUand, et en particulier avec le célèbre 
jurisconsulte sir Samuel Romilly , qui loi resta 
toujours attaché. Dans les deox amours qu'il fit 
à Paris, en 1788 et en 1789, Dumont assista aox 
premières scènes de la révolution française ; et 
ayant eu l'avantage de faire connaissance avec 
Mirabeau , qu'il aidait dans la composition de 
ses discours , il fut témoin ocolaire de plusieurs 
événements intéressants de cette époque, si fé- 
conde en souvenirs. Il -se trouva en particulier 
placé de manière à étudier de près le génie, le 
caractère, la conduite publique, les vœa poli- 
tiques de ce personnage, et recueillit plus tard 
dans ses souvenirs les matériaux d'un ouvrage 
curieux et impartial, tant sur lui que sur les 
deux premières assemblées législatives. 

Au retour de ces voyages, et pour se distraire 
du chagrin que lui causaient les tristes déve- 
loppements de la révolution française , il cultiva 
à Londres la société du publiciste Benthara (tH>jr. ce 
nom) ; il s'occupa avec lui des moyens de contri- 
buer au bien général de la société, se pénétra hiti- 
mement du système utilitaire, et travaiDa à en 
faire valoir les heureuses appÛcations dans le 
droit naturel et la législation. A Bentham appar- 
tient ridée mère du système et de ses princi- 
pales conséquences; mais l'exposé dair et sim- 
ple des principes , la déduction logique, l'enchaî- 
nement des conséquences, le choix des exemptes, 
en un mot le travail entier de la rédaction ap- 
partient à Dumont ; et chacun sait combiea toot 
cela est nécessaire à l'intelligoioe d'un système, 
et par conséquent à son succès auprès do 
public éclairé. Bientôt il publia lui-même les 
ouvrages qui ont assuré sa réputation. En 1809 
il fut nommé membre de la commission chargée 
par l'empereur Alexandre de rédiger le code de 
l'empire russe. Dumont revint à Genève en 1814, 
lorsque cette république eut recouvré son indé- 
pendance; il renonça alors au caractère ecclé- 
siastique, et fut appelé par les suffrages de ses 
concitoyens à faire partie du conseil représen- 
tatif. Dès lors il prit une part active à l'amélio- 
ration des institutions civiles, pénales et poli- 
tiques de sa patrie. On lui doit en premier lieu le 



%ï 



DUMONT 



202 



lègloneot des dâibératioDS da conseil repréaen- 
titir, règlemeot qui est dté comme un modèle à 
nme par les pnbticistes , et dont la pratique 
poore tous les jours la sagesse ; en deuxième 
fies, réIabUssement de la prison pénitentiaire, 
d 01 troisième un projet de code pénal conforme 
aux principes de Bentham. Dnmont est mort à 
Mîiaii, où il était allé faire an voyage d'agrément ; 
MO corps fut rapporté à Gânère. On a de 
loi : TraUéi de Législation civile et pénale ; 
1802, 3 vol. iii-8^ ; — Théorie des Peines et 
ia Récompenses ; 1810, 2 vol. in-8^;— Tac- 
' iMfue des Assemblées législatives , suivie d*un 
TraUé des Sophàtmês politiques; 1815, 2 vol. 
k-91' ;— Traité des Preuves judiciaires ; 1 823, 
iToL iD-8*; — De FOrganisation Judiciaire 
ttde la CodiJkatUm ; 1828^ 1 vol. in-8». Ces di- 
fcn ouvrages sont destinés à l'exposition et au 
défeloppemeiit du système de Bentham. Dumont 
a légné ses manuscrits à son neveu M. J.- 
L Dovaly procureur général de la république 
4e Genève, qui a fait paraître en 1831 : Sou- 
fMirf sur Mirabeau et sur les deux pré- 
pares assemblées législatives, [L. Vaucher, 
<iu8 VSncycl, des G. du M,] 

OVMOHT. Voy, BUTEL. 

ovaoHT. Voy. Gages. 
DVMOiiT DE GOVRSBT ( Georgcs- Louis- 
Marie f baron), agronome français, né le 16 
icptembre 1746, au chAteau de Courset, près de 
BooJogne, mort en 1824. Il était capitaine de 
CiTsleriey et se trouvait en garnison vers les Py- 
rénées, lorsque quelques excursions dans les 
otontagnes lui iniq>irèrent le goût de la botani- 
91e. n abandonna la carrière des armes pour se 
livrer à Tétude de cette science, et il s'occupa 
particulièrement des plantes agricoles et des 
moyens d*en améliorer la culture. On a de lui : 
Mémoire sur V Agriculture du Boulonnais et 
des cantons marilimes voisins; Boulogne, 
1784, m^'y — Observations géorgico-méléo- 
roloçiques; dans les Mémoires de la Société 
d'Agriculture de Part^ (années 1786, 1787, 
1788); — La Météorologie des Cultivateurs , 
sonie d*un Avis aux habitants des campagnes 
sur leur santé et sur quelques-uns de leurs 
préjugés; 1798, in-12; — £« Botaniste culti- 
vateur , ou description , culture et usage de 
la plus grande partie des plantes étrangères, 
naturalisées et indigènes, cultivées en France 
et en Angleterre, rangées suivant la méthode 
de Jussieu; Paris, 1798, 1802, 1805, 5 vol. 
iii-8*. 

HédoolB, Éloçe de Dumont de Cour$et ; daoïi les Mi- 
é0 la Société d: Agriculture de Paris, année I8t9. 



* DUMOiiT DB SAinrB-caoïx ( Jean-Char- 
les-JYico/of), jurisconsulte français, né à Oise- 
mont ( Picardie), le 23 septembre 1730, mort le 
17 mai 1788. issu d'une famille dérobe, il fut con- 
seiller du roi, juge royal du pays de Yimeux et 
auteur de plusieurs traités de jurisprudence es- 
timés, dont void les titres : Nouveau Style crimi- 



nel, avec instructions et formules ; nouv. édit, 
Paris, 1778, in-4* ; — Nouveau Commentaire 
sur Vordonnance civile de 1767; Paris, 1783, 
in-12; — Plan de Législatwn criminelle; 
Paris, 1784, in-8®; — Nouveau Style civil et 
universel de toutes les cours et juridictions 
du royaume; Paris, 1787, 5 vol. in-12. 

DUMONT DB SAiHTB-cROix (Charles- 
Henri-Frédéric), publiciste et naturaliste firan- 
çais, fils du précédent, né à Oisemont, le 27 
avril 1758, mort le 8 janvier 1830. 11 étudia 
d'abord le droit, et devint successivement avocat 
À la cour royale de Paris, chef de division au 
ministère de la justice, et directeur de l'envoi 
des lois ei de l'imprimerie impériale. En 1793 
il avait été incarcéré par ordre du comité de sa- 
lut public pour avoir pris avec courage la dé- 
fense du général De Custine et fait imprimer et 
afficher dans Paris un placard justificatif en fa- 
veur de cette victime du parti terroriste. Pen- 
dant sa détention, il composa les Mémoires d'un 
Détenu , livre cité par M"** de Staël. La chute 
deBobespierre lui rendit la liberté, en l'arrachant 
À une mort certaine. Depuis cette époque Du- 
mont de Sainte-Croix consacra ses moments de 
loisir À des travaux de jurisprudence et d'orni- 
thologie. En voici les titres : Mémoires d*un Dé- 
tenu, suivis de divers mélanges de littérature 
et d'histoire naturelle ; Paris, an m (1 795), in-8''; 

— Dictionnaire forestier, avec instructions 
et formules ;PaTi&, 1802, 2 vol. ïn'S" : l'exploita- 
tion deâ bois et la physiologie végétale y occupent 
une large place; — Nouveau Style ou Manuel 
(f «5 i7t<i55terf, etc.; 6« édition, Paris, 1 808, in- 1 2 ; 

— Code des Contributions directes; Paris, 
1811, 2 vol. in-8^; — Manuel complet des 
Maires et adjoints et des Commissaires de 
police; S' édition, Paris, 1825, 2 vol. in-8^; 
une 9* édition de cet ouvrage a paru en 1831, 
revue par A.-J. Massé; — Histoire naturelle 
des Martinets; Paris, 1824, in-8® (extrait 
du tome XXIX du Dictionnaire des Sciences 
naturelles ) ; — d'autres articles d'ornithologie 
dans le Dictionnaire des Sciences naturelles. 

Dumont de Sainte-Croix avait épousé une 
fille de Bey de Neuvié, avocat éminent du bar- 
reau de Fribourg (Suisse), chargé par Cain- 
bacérès des travaux préparatoires de la codifica- 
tion des lois françaises. L'une de ses filles, 
toutes deux mortes ainsi que leur mère en 
1854, avait épousé le naturaliste Lesson, et 
l'autre le général d'artillerie Perrodon. Son 
fils, Charles Dumont de Saiwte-Croix, ancien 
magistrat, est le seul survivant de cette famille. 

Documente parUculiers. 

* DUMONT D'URYiLLB { Jules-Sébostien- 
César ), célèbre navigateur français, né le 23 
mai 1790, à Condé-sur-Noireau (Normandie), 
mort le 8 mai 1842. il n'avait que sept ans 
lorsqu'il perdit son père, que la révolution avait 
dépouillé de la char^^e de bailli de haute justice 
de la ville de Condé. Sa mère, issue de l'an- 



203 



DUMOJST D'URVILLE 



904 



cjenne famille des Croisille», avait elle-même, en 
1793, défendu Ron mari devant le tribunal révo- 
lutionnaire de Caen, et avait réussi à le sauver 
de i'échafaud. Devenue veuve, elle appela près 
d'elle son frère, l'abbé de Croisilles, anden 
vicaire général de Cambrai. Tous deux se char- 
gèrent de l'éducation du jeune Dumont d'Ur- 
ville. Il étudia au lycée de Caen, et refusé à 
l'examen d'admission pour l'École Pol}tectini(|ue, 
en septembre 1807, il enlra dans la maniie. 
Parti pour Brest, il ^ut embarqué, le 2G no- 
vembre 1807, sur le vaisseau U Aquilon, non 
comme aspirant, ainsi que l'ont dit tous ses bio- 
graphes, mais simplement en qualité de novice. 
Ce fut une bonne fortune pour le débutant que 
son embarquement sur /jÀqiiitoh. Le comman- 
dant, Maingon, excelleni marin et habile as- 
tronome, remarquant chez le jeune novice l'a- 
mour de l'étude joint à un esprit méditatif, 
conçut de raffection pour lui, et la lui témoigné 
en lui (^seignant à corriger les moyens, alors 
fort défectueux, d'observer et de faire usage 
des instruments nautiques. Ces leçons portèrent 
leur fruit. Le 31 octobre i808, jour où il dé- 
barqua de VAquUoji pour passer sur le lougre 
Le Requin, Dumont d'L'rville obtenait, le premier 
sur soixante-douze concurrents, le grade d'aspi- 
rant de 2' classe, et deux ans après celui d'as- 
pirant de V^ classe , conférés l'un et l'autre à la 
suite d'examens qui promettaient un odicier 
d'avenir. Appelé à servir à Toulon, il em- 
ploya les loisirs que lui laissait le service mili- 
taire à satisfaire sa dévorante activité. Inter- 
rogeant le ciel à l'Observatoire de la marine , 
C4>mpulsant à la bibliothèque de la ville tous 
les ouvrages de science et de littérature qu'elle 
renfermait, il trouvait encore le temps de pren- 
dre d'un rabbin érudit des leçons comparées 
de grrc et d'hébreu et d'acquérir la connaissance 
de l'italien et de l'espagnol, tout en conti- 
nuant les exercices d'anglais et d'allemand 
qu'il avait commencés à Brest. L'entomologie 
et la botanique, avaient aussi une large part dans 
les travaux de l'infatigable aspirant. De 1812 à 
1816, il ht, comme aspirant et comme enseigne, 
sur les vaisseaux Le Suf/ren, Le Dorée, Le 
Donawert, La Ville de Marseille, Le Royal- 
Louis el la gabarre LAlouelle, diverses cam- 
pagnes. EnlSlO et 1820, il concourut sur la ga- 
barre La Chevrette, sous les ordres du capitaine 
Gauthier, au relèvement des côtes de la Médi- 
terranée et de la mer Noire (t). 

(1) Uu épisode Intcrvssant signala le passage de Da- 
mont d'UrvIlk dans l'archipel grec. An mois d'iTrll 
1810, pendant une relâclie de La Chevrette sor la rade 
de Milo. il eut connaiuance qu'an paysan grec, en bê- 
chant son champ, situe dans l'encetnle de l'antique 
Mélos, y aralt trouve deux Hermét et tine &tatne de 
narbre de Paro4, formée de dens pièces lointcs an 
Boyen de deus forts tenons de fer. Conduit sur le lieu 
de la découverte, Dumont d'DrvilIc ]ugca, d'après les 
ornements et les ultrlbutn de la statne, qu'elle devait 
être la yénvu de Milo. I^ berger lui en proposa l'ac> 
qulsltinn. iMimont d'CrvlUe l'aurait faite de ses propres 



I La mission de La ChevreUe terminée, Dumont 
: d'tJrville se hâta de coordonner et dé pabUer 
! lès notes qu'il avait recueillies pendant se« deux 
dernières campagnes. En même temps II arrê- 
tait avec son ami M. Duperrey {^voy. ce nom) 
le plan d'un voyage de circumnavigation, dont 
l'exécution rencontra divers obstacles. Les deux 
officiers finirent par en triompher. M. Duperrey, 
plus ancien de grade, et qui d'ailleurs avait 
déjà fait un voyage d'exploration sur VVranie^ 
fut nonimé commandant de rexpéditiot , A 
Dumont d'Urville lui fut adjoint comme second. 
La corvette La Coquille, sur laquelle Ils s'embar- 
quèrent, partit de Toulon le 1 1 aoôt 1 822, et le 
24 avril 1825 elle rehiraii â iriàrsèiOe, après 
avoir, pendant trente-deux mois de tiàvigatioii, 
c<iupé sept fois l'équateùr et parcduro 24,894 
lieues, sans avoir perdu un seul homme ni 
éprouvé d'avaries majeures. Les liés, llfaloiii^ 
nés, les c^tes du Chili et du î^érou, j'ah^tiipet 
Dangereux et plusieurs autres groupes dissé- 
minés sur la vaste étendue de l'océan t^aclfiqne, 
la Nouvelle-Irlande, la Nouvelle-Guinée, les 
Moluijues et les terres de l'Australie avaient 
tour à tour été ses points de relâche ou le bot 
de ses reeonnaissanccs ; les tics Clemiont-Ton- 
nerre, Lostanges et Duperrey, ses découvertes 
géographiques. Les grandes collections qu'elle 
rapportait pour le Muséum d'IIistoire naturelle 
furent l'objet de deux rap|>6rts de Cuvier et 
d'Arago, au nom des membres compétents de 
rAca(1cn)ie des Sciences. Le prt'mier constata 
que Dumont d'Urville, auxiliaire bénévole de 
MM. Lesson et Gamot, naturalistes de l'expéili- 
tion, s'était particulièrement attaclic à la re- 
cherche des insectes et des autres animaux ar- 
ticulés , dont il avait rapporté douze cents indi- 
vidus, formant environ onze cents esi^éces, dont 
quatre cent cinquante au moins manquaient au 
Muséum et trois cents à peu près n'avaient en- 
core été décrites dans aucim ouvrage publié. Ara- 
go, de son côté, mentionna les autres titres que 
Dumont d'Urville s'était acquis à la reconnais- 
sance des naturalistes. Spécialement chargé de 
la botanique, ce navigateur avait sHccessivement 



fonds, au pris de l.tOO fr., si lu commandant GauUiier, 
plii4 liydrographc qu'antiquaire, n'avait formellement 
déclaré qu'il lut était Impossible de placer la statue sir 
La ChevreUe. Mais à son arrivée à roDstanttnople. Do- 
mont d'Urville remit au marquis de Rivière, ambavuideur 
de France, une notice descriptive de l'admlt-ablr chef- 
d'œuvre trouvé h Milo, auquel 11 avait donné le i\i*m 
de / enu» victrix. (Uinvalnco a la lecture de ccitc no- 
tice qu'elle renfermatt une appréciation raisonner' et 
sAre de ce que la sculpture ancienne a produit de p!n« 
beau , le marquli de Rivière envoya sar-ic-champ à 
Milo on de ses secrétaires d'ambassade, le eomtr de 
Mareelhis, archéologue (thtinguc, avec mission d'acheter 
à tout prix la belle f'ietrlx. Peu «'en fallut que le couile 
de MarcellUK arrivât trop tard. iJéJà la statue avait été 
vendue et livrée a un Urec pour le compte d'un riche 
Turc. Par sa fermeté et son babUete diplomatique, le 
comte de Marcellus parvint a triompher de tons les 
obstacles et a ramener en France ce chef-d'surre de l'arl 
anUquc, place maintenant dans une des salles do l.ou>rc, 
dont 11 est peut-être k plus bel ornement. 



DUMOIfT D'URVILLi: 



306 



esiflBft tes ft gw w a hnridet «les Malouiiies , la 
Uli bflltanle ât Payta, les Iles de Taïti et de 
Bonbon , les plaÎM» <k» Balhursl m <lelà des 
iioiitai;M9 Bleoes et TarcUipel des Carolines. 
Utertaier qaMI en rap^rtait renfennait près de 
trais nâUe espèces, ëieirt quatre eeats nouvelles 
oriroD. L'infaligabte exploratetir ae s était pas 
bmé à les recneiUir } il ea avail CaH des des- 
rrijiliBM «I dea aMl3Fsea Mlaetieusesy aceoinpa- 
laées de nolea praires à faire apprécier le de^ré 
k fréqaeDce r cl aiiff a de fchsiy a espèce de plirtes 
dans les terrains qn*il a? ail visités^ l'otile emploi 
de qoriqnea-niMa d'entre elles dans réeononiic 
Aiiicstii|ne , ci l'approprialioii à nos cHmats de 
f wkpiu anirea, émâ ks ipranMS foicnt semées 
M laidin des Plantes (I). 

le 3 aaTeasbre IM& Dumont d*UnriUe fat 
pVMM an 9«de de eapMtine de frégate, et neuf 
join après il reçol la commandement d'tme 
■a mJte expédition. S*il avait fait ses prenves 
«Mae aatimlisté, il tenait à démontrer qull 
e'Aiil pas moins boo géôgrapbe. U se sentait 
d'oBenrs appelé b compléter la mission de 
nintrecasleani. De là un nouveau et vaste 
pbade déconvertea <|u'il avait présenté an mi- 
Éân, et qm avait élé accueilli avec d'autant 
piu d'anpreaMmcBt que de vagues indioatioas^ 
taè nn capitaine améncain, faisaient espérer 
qie Teipédilion nonvetle, tout en élargissant le 
dnariae de la aeience, pourrait arriver k pré- 
câer le Heu àa nanfirine de La Pérouse, peut- 
Mrs même b reeneiUir cptekioea-uns de ses com- 
piHiona. La CoqnUle Urt encore affectée à eetto 
opèditloo; mais^ sur ht demande de son corn- 
untoti elle prit le nom de h'Aêtroiabey en 
mémoire dd navire qa'ayait monté son illustre 
et ia ftutuné devancier. Des instructions fnrest 
féfllf^ de manière que Dvmonl d'UrviUe pttt 
remfinf cette doaNe miesion. VAstrolabB 
J i ppa feBii de Tonlon, la ?3 avril 182». Après 
■ne courte telâelie à Ténériffe, Hle se dirigea 
sar rAostraKe, et fM aasailHe pendant cniqoante 
jours par des tehipétet conséentrves. La cor- 
vette passa entre les Iles Amsterdam et Saint- 
Paul, au plus fort d4> la tounnente ^ et parcourut 
phis de 3^000 lienes marines sans toncher nulle 
part. Le port do Roi -Georges, sur le continent 
Australien , fut sa première reléche. Après en 
avoir levé le plan ainsi qne celui de deux havres 
voisins, Dnmonl d'UrvWe remit à la voile, tra- 
versa le détroit de Basa, H!ia la position des 
fcudls redoutés du Crocodile, doubla le cap 
Howe, et longea la côte de l'Australie jusqu'au 

■;i) 0iiin«nt d'UrrHte avsH rédtipé la rrtation hhlortque 
de l'eipédltloa. rcitée hiMlle. t\ réoDi let mslf lifiai des 
Sorc» dcTani et d'Osalaa. M. Vlncriido»>UamoeIln, dam 
•a ■attec MoirrapMffM lar rilKiilrr n.ivkf;:itrur, rite 
dcai rrafnBenU de sa retathm hhtohque. ànni «fiipfqar* 
pafca «nlement oM été rrtronvéea aprèfl sa mort, l^en 
drat a«res semblent aaasl prrdani; tl n'en a pas été de 
■séae. beareosenent, de eelle des lle« M«lmilne«, cen- 
traanc I* éaamèratton de irInKt-neitf nuavrlles eiiperes 
phanérofaflBea. et publiée dans le IV' Toluoie des Me- 



port Jackson. Quand la corvette quitta ce port 
pour se diriger sur la Nouvelh^Zélande, les 
grandes opi^rations de la c^unpagne commeu- 
cèrent. Quoique la latitude sud <le la Nouvelle- 
Zélande soit assez élevée et que les coupn de 
vent y soient conséquemment très-fn'>quettts , 
les officiers de l'cxpéditiott relevèrent rHt«% 
grande terre en moins de deux moi!». Un tracé dt; 
quatre cents lienes de ciVtes, et la détennination 
rlgbnrense des baies, lies ou caaaux fuirent le ré- 
sultat de stations répétées jusqu'à trois et quatrt^ 
fois par jour. En se rendant do la Nonvelk'- 
Zélande aux lies des Amis, L* Astrolabe fut pen- 
dant pinsienrs jours en danger de se perdre sur 
les récifs dont est semée la passe qui conduit u<i 
mooillage de Tonga-Tabou. Gomluisaot ensuite 
la corvette à travers les Iles Viti, Dumont d'U- 
rviUa parcourut, vingt jours durant, ce dau- 
{^crenx arcbipel, déterminant, malgré les périls 
d*utt naufrage biceasant, la position de 120 pt^- 
titeaileSy<ionl plusieurs étaient inconnues avant 
Ini. Reliant sea opérations à celles de D'Entre - 
casteanx, il prit eqsuite connaissance des lies 
les plus méridioiiiAes de l'archipel du Saint- 
Kspiit, et leva la carte d'un groupe d'Ues, celles 
de Loyalty, découvertes par les Anglais , (|ui 
n'en avaient transrois que des idées très-coii- 
fnses. L'hydrographie an fut déterminée. Ces lies, 
comme les baies et caps qui les avoisinent, 
reçurent des noms qui témoignent de la grati- 
tude de Dumont d*Urvîlle pour tous ceux dont 
le patronage avait été fjavorable à son ontreprisf^ 
et de son respect pour les hommes qui avaient 
rendu d'importants services k la navigation, nn\ 
sciences et aux lettres. Enfin, il s'assura que 
la grande diaine de récifs qui se prolonge ati 
nord-onest de la Nonvelle^^alédonie se tonnine 
exactement aux derniers qin avaient été vus par 
D'fintrecasteanx. Longeant ensuite la partie aus- 
trale de la Nouvelle-Bretagne, qne Dampier 
n'avait vue qne de très-loin, Dumont d'Urville 
constata qne l'anse nommée le port Montagne 
n'existe réellement pas. Après avoir dépas<^> 
l'extrémité occidentale de la Nouvelle- Bretagne 
ot le détroit de Dampier, il rendit un immouM* 
service à l'hydrographie, par la reconnaissanci^ 
de 350 lieues de c^tes, an nord de la Nouvelle- 
Guinée, entre le détroit de Dampier et la baie 
de (reelwinki 

De la Nouvelle-Guinée, Dumont d'Urville fit 
voile (tour Aiuboine, et, après une courte relâche 
dans ce port, il se dirigea sur l'extrémité sud de 
la terre de Vaa-Diémt'n, et vint mouiller dans 
le canal D'Ëntrecasteaux , sons les mors d'Ho- 
bart-Town. C'est là qu'il apprit que le capitaine 
Peter Uillon ( roy. ) avait trouve des trm^es de 
I^ IVrouse sur TUe de Maliicoln, on plutAt de 
Viuiiknro ( nom par lui rec(it1<* plus tani, pour 
se conformer à la prommciation des naturels). 
Muni <le C4'â premiers reus4*ignements , il se di- 
rigea, |ïour les c^)mpléler, vers l'Ile de Ticopia, 
oii on lui avait fait espérer qu'il trouverait dea 



207 



DUMONT DURVILLE 



{guides. Mais l'inâalubriié de Vanikoro effraya 
tellement les naturels de Ticopia qu'aucun ne 
voulut Je suJTre. Cet obstacle ne l'arrêta pas. 
Après s*6tre aventuré pendant plusieurs jours 
dans des passes hérissées de roches à fleur 
d*eau, il parvint à trouver un mouillage de- 
vant Vanikoro. Des canots forent aussitôt ex- 
pédiés à travers tons ces écneils. Guidé par un 
des naturels, M. Jacquinot, commandant en se- 
cond de Texpéditioii, vit des débris de bâti- 
ment disséminés an fond des eaux, dont la 
transparence lui permit de distinguer des ancres, 
des canons, des boulets et une immense quantité 
de plaques de plomb, témoignages irréfirâgables 
qui attestaient qu'on se trouvait sur le lieu du 
sinistre. Les recherches se poursuivirent avec 
ardeur. La chaloupe visita les récife de Paîou et 
de Vanoo, où les deux bâtiments étaient présu- 
més avoir péri. Une ancre de 1800 livres et un 
canon court , en fer, du calibre de 8, tout cor- 
rodés par la rouille, ainsi que deux plerriera 
en cuivre, assez bien conservés, ne permettaient 
guère de douter qu'un avait réellement sous les 
yeux les derniers restes d'un déplorable nau- 
frage. Le doute fut moins possible encore quand 
on eut entendu les naturels. D'après leur récit, 
les frégates commandées par La Pérouse au- 
raient inopinément rencontré, par une nuit 
obscure et un vent violent de sud-est, les rédfSs 
qui entourent Vanikoro et s'y seraient brisées. 
L'une, se heurtant À un récif taillé à pic, aurait 
presque immédiatementlpoulé à fond ; l'autre, dont 
les débris avaient été aperçus au fond des eaux , se- 
rait bien entrée dans une des coupures du récif; 
mais, &ute d'eau, elle s'y serait échouée et serait 
demeurée en place. Trente hommes du bâtiment 
coulé à fond auraient pu gagner la terre, où, sui«> 
vant le capitaine Dillon, ils auraient été massa- 
crés par les naturels. Quant à l'équipage du bâ- 
timent échoué, et qu'il fut impossible de relever 
de la côte, on dit à Dumont d'Urvillequ'O aurait 
débarqué dans le district de Paîou, lieu voisin 
(lu naufrage, et aurait construit, avec les débris 
qu'il aurait pu sauver, on petit bâtiment à l'aide 
duquel tous les Français se seraient mis en mer, 
après un s^our de sept lunes dans l'Ile, pour 
gagner quelqu'un des établissements européens 
des Moluquesou de la Nouvelle-Hollande. Deux 
hommes seulement seraient restés dans l'Ile et 
y seraient morts en moins de deux ans. Si quel- 
que chose peut adoucir les regrets causés par 
llnsaccès de l'expédition de D'Entreeasteaux, 
c'est la certitude que dans le cas où elle aurait 
abordé à Vanikoro, elle n'y aurait trouvé que 
des témoins muets de la perte des bâtiments 
de La Pérouse , puisque ces bâtiments doivent 
avoir péri en 1788, ou au plus tard au com- 
mencement de 1789, ei que La Recherche n'au- 
rait pu visiter ces parages qu'au mois de mai 
1793. Quelques vieux morceaux de fer, voilà 
tout ce que l'on put recueillir. Mais ces dé- 
bris étiient de précieuses reliques, que Dumont 



' d'Urville crut, avec raison, devoir n 
I Voulant tout à la fois acquitter la del 
France et laisser un témoignage de ses se 
personneJs pour son infortuné précursc 
érigea sur les récifs de Mangadéi un m 
modeste, fel que le comportaient les 
dont il pouvait disposer. L'inaugiiratio 
lieu en présence de la mageure partie d 
page, avec un recueillement et une tris 
ciles d comprendre quand on songe au li 
célébrait cette cérémonie funèbre et à > 
en étaient l'objet ou les acteure. 

L'accomplissement de ce devoir faillit 

foneste à V Astrolabe. Quand il quit 

koro, dix-huit hommes valides restaien 

sur pied pour manœuvrer la corvette, 

officiera seulement n'étaient pas al 

commandant, très-souffrant lui-même, 

vait plus penser à s'engager dans le 

semé d'écueils qui sépare la Nouvelle-] 

de la Nouvelle-Guinée. Il fit voile po 

ham, lie principale de l'archipel des 

nés, traversa celui des Carolines , et r< 

chemin faisant, la partie orientale des 

blon, dont M. Duperrey avait relevé la pai 

dentale pendant le voyage de La Coquill 

une relâche de vingt-huit joure dans la b 

mata, son équipage étant rétabli, il se 

Amboine, et releva le plan de plusieurs det 

forment le prolongement de l'archipel dei 

oes du côté de l'ouest, notamment de c( 

nombre de vingt environ, qui composent 1( 

d'Elivi. Après une nouvelle relâche à A 

au lieu de revenir en France par les déf 

Timor tX d'Ombay, il acquiesça aux prop 

que lui fit le gouverneur d' Amboine de 1 

pagner jusqu'à Menado, lie de l'archipc 

lèbes, parages peu connus, et où l'on poi 

pérer d'accroître nos connaissances en 

graphie et en histoire naturelle. Ses es( 

ayant été réalisées par le relèvement d 

les positions du détroit qui sépare cette lie 

de Guillolo, il remit à la voile, fit un très-c 

jour sur la rade de Batavia, gagna T Ile de 

et de là l'Europe. 

Le 25 mare 1829 V Astrolabe jeta ran< 
le port de Marseille, trente-cinq mois, jo 
jour, après son départ. Il rapportait les | 
quarante-cinq cartes nouvelles. L'hydn] 
n'avait pasété seule à s'enrichir; l'histoire d 
avait fait d'amples moissons (i). Les col 



fl) BcnoBçant à énuinérer les espèces dont M 
et Oatmardi xoologtstes de TexpédlUon. avaient 
Moséom, très-aoaTeot de leur» propres denlen 
dit à cette occasion : « Les catalogues les comi 
« mtlllers, et rien ne prouve mieux l'actlvUé dt 
« torallates que l'embarras oA se trouve l'admlo 
t do Jardin du Roi pour placer tout ce que loi 
Il les dernières expéditions, et surtout celle d 
« rendons compte. Il a fallu descendre au rex-d 
/« aée, presque dans lesaontenralos, et iesmagasl 
9. aoot aujourd'hui tellement encombrés, c'est 
« table terme, que l'on est obligé de les divlseï 
« cloisons, pour 7 muilipUer les places. » 



DUMOJST D'URVILLE 



310 



ttoioipqiies dues aux actives recherches de 
niQuoy et Gaimard, zoologistes de Texpédi- 
ggn, comprenaieDtceiit quatre-vingt-sept espèces 
è roches oa yariétés principales, rassemblées 
tel fingt-dtux contrées différentes, et le nom- 
iRjdes échantillons était d'environ neuf cents. 
X. Letson jeune, chargé de la partie botanique du 
lOjrage, avait recueilli de quinze à seize cents es- 
lèeesde plantes, dont un assez grand nombre 
éhiflit tout à fait nouvelles et quelques-unes pou- 
fwot même former les types de genres nou- 
ieHii.DunMNitd'Urviile,dans son rapport, rendit 
)iitiee à ses compagnons, en constatant la part de 
àKon d*eox dans le travail, commun. Pendant 
fKt MM. Lottin, Gressiet , Guilbert et Paris exé- 
ertaient las reconnaissances hydrographiques, 
fM M. Jaccpiinot faisait les observations astro- 
MuiqQes servant de base à ces travaux , que 
H. LoCtD et rélève Faragnet se livraient aux 
«èiervatkHU magnétiques, le commandant diri- 
laâles expériences de température sous-marine, 
«bserrait la météorologie , amassait d'immenses 
ntériaux philologiques sur les langues de 1*0- 
eteie, formait un herbier ccmsidérable , et ras- 
«Dblait aaseï d'insectes pour que cent espèces 
loneUes aient pa en être conservées. Les des- 
ni de M. Sainaon, tout nombreux qu'ils sont, 
M peofent donner qn'nne idée imparÂite des ri- 
cteies identifiqiies que procura cette campa- 
pL Pour les bien apprécier, il faut se reporter 
m détails contenus dans la relation de l'expé- 
ttnd). 
M. Hyde de NeaviHe , ministre de la marine , 
(Hoana la poUicationdu voyage de L'Astrolabe 
« finis de l'État, et le 8 août 1829 il nomma 
Dnoot d*Urville capitaine de vaisseau. Dans 
FMemUe, le commandant de V Astrolabe avait 
vmaoBBX réclamé pour ses compagnons des ré- 
méritées. 11 laissa éclater son roé- 
lorsqpiCy au mois de janvier 1830, 
lie vil prélérerpar l'Académie des Sciences un 

(1) AsMl riDtrépIde commandant a-t-U pu dire lana 
MttM/daos aea Méwiotret^ InédlU : • Cette aventu- 
iMM CMipiffM ■ sorpaasé toutea ceilea qui avalent 
*ln loiqoe alors, par la fréquence et l'immensité des 
P^ fi'elle ■ ooorus, comme par le nom]>re et l'é- 
l^iM <cs résoltata obtenus en tous genres. One vo- 
"M^ te fer ne n'a Jamais permis de reculer devant 
"Cit obiUcie. Le parti une fols pris de périr ou de 
"^■ir m'aTalt mis à l'abri de toute hésitation . de 
(•«« iMertltade Vingt foU J'ai vu L'Âitrolabe sur le 
Mrt de se perdre, sans conserver au fond de l'âme 
**■■ espoir de saloL Mille fols J'ai compromis rexis- 
"*(* de mes compagnons de voyage pour remplir l'ob- 
Idie ses taistmetlons, et durant deux années consé- 
^Ni Je poia afflmier que nous avons coum pins de 
'^ réels chaque Jour que n'en offre la plus longue 
dau la navigation ordinaire. Braves, pleins 
, les ofSeters ne se dlulmulalent point les 
|**ms anupiels Je les exposais Journellement ; mais 
*^MaleBt le sUeoce, et remplissaient noblement leur 
"^ De ce concert admirable d'efforts et de dévoue* 
^ résulta cette masse prodigieuse de découvertes, 
**ilérlaox et d'observaUons que nous avons rsp- 
2^ pour toutes les connaissances humaines, et dont 
^' <s aoasel, Cuvler, Geoffroy, Desfontalnes, etc., 
^ savanu et désintéressés, rendirent alors on 
'**Keeuet.a 



concurrent qull supposait patronné par le gou- 
vernement. Naturellement morose, il devint cha- 
grin, et ne dissimula pas son hostilité envers la 
Restauration expirante. 11 s'occupait exclusive- 
ment de la rédaction de son voyage, lorsque 
survinrent les journées de Juillet. Dès le com- 
mencement de la lutte, il descendit dans la rue, 
et se mit à la disposition du gouvernement pro- 
visoire. Le 2 août il était chargé de conduire 
hors de France Charles X et sa famille (i). A 
son retour de cette mission, Dumont d'Urville 
reprit la rédaction de son dernier voyage, et 
la poursuivit avec rapidité. Après cette publi- 
cation , l'infatigable marin soumit au roi Louis- 
Philippe le plan d'un troisième voyage, embras- 
sant un vaste cadre, et portant qu'après avoir 
atteint le 74* degré de latitude australe , que le 
capitaine Weddel semblait seul avoir atteint jus- 
qu'alors, l'expédition prolongerait ses recherches 
vers le pôle antarctique , autant que pourraient 
le permettre les glaces. Ce plan souleva à la 
tribune , à l'Académie des Sciences et dans tous 
les organes de la presse un concert de critiques 
d'un fAcheux augure. Arago prit TinitiatÎTe, 
le 6 juin 1837, à la chambre des députés. Dans la 
pensée des auteurs du plan, la recherche du 
pôle sud ne devait être qu'un épisode en quelque 
sorte facultatif, auquel le commandant renonce- 
rait si les glaces formaient un obstacle sérieux. 
Le savant secrétaire perpétuel la représ^ta 
comme un objet de pure curiosité, qui n'aurait 
qu'un résultat complètement négatif pour les 
sciences et le commerce , et qui pouvait tout au 



(1) Bizarre rapprochement I en 1814, simple enselflne de 
vaisseau sur Lm FWêd» Marseille, Dumood dIJrvIUe avait 
ramené de Sicile en France iabranehed'Orlfans.Selseans 
plus tard, il dépo&alt sur is terre d'exil l'autre branebt 
de la famille royale. S1I dut cette pénible inUsion a son 
libéralisme bien connu et à son antipathie manifestée 
ssns réserve contre le pouvoir déchu, toutefois, ou- 
bliant ses ressentiments personnels, 11 ne vit plus daoa 
la famille remise à ses soins que des princes malheiireui, 
dont 11 devenait la sauvegarde. Son ame généreuse 
ne songea plus qu'à concilier le devoir avec le res- 
pect dû à de noUes infortunes. Ce double but 11 l'atteU 
gnit, quoi qu'en ait pu dire Pwprit de parti. Le 16 août 
toute la famille royale s'embarqua sur le Creat'Britain, 
paquebot américain frété pour son transport ; et le 18, 
lorsque Charles X débarqua à Gowes, Il témoigna haute- 
ment A Dumont dlJrville sa satisfaction des soins et des 
égards que ee dernier avait eos pour lui et les prin- 
cesses. Sachant combien la vue des noovelles couleurs 
nationales était pénible aui Illustres exilés, 11 s'était aba* 
tenu de porter son uniforme devant eux; et voulant 
rendre moins incommode leur séjour à bord, il était resté 
sur le pont pendsnt les deux nuits que les princesses 
avalent passées sur le Créât- Britain, afin qu'elles eussent 
la libre et enUére disposition de ses apparlemenls. C'est 
à ces procèdes déllcata que Charlea X fit allusion lors- 
qu'à son débarquement 11 dit à Dumont dllrvllle, en lui 
serrant les msins avec effusion : « Mon cher cspttalne, 
il m'est agréable de voua témoigner de nouveau toute 
ma gratitude, et de voua remercier de toutes les .atten- 
tions et de toutes les complaisances que vous avec 
eues pour mol et pour toutes les personnes de ma fa- 
mille. Il est Impossible d'avoir rempli votre mlaaloa 
avec plus d'honneur et de délicatesse. Je suis ravi d'a- 
voir fait votre connaissance, et J'espère, si Jamais noua 
nous revoyons, être à même de vous le prouver plus 
dlgoenent que Je ne le ruts faire auJourd'hoL » 



su 



DUMOJNT D'URVILLE 



31S 



plus faire comialtrey ce qui était avéré depuis 
longtemps, qu'il y avait au pôle fud an jour et 
une nuit de six mois. 11 ne 8*arr6ta pa« là; il 
blâma le choix des IràtimenU destinés à i expé- 
dition , et alla jusqu'à pri'dire que si Duinont 
d'Urville s'en^i^cait au ddà des premiers obs- 
tacles qu'il devait s'atteudre à rencontrer^ la 
cliambre serait iorcée Tannée suivante de vo- 
ter des fonds pour aller le cherclier. Après avoir 
dénié toute espèce d'utilité à Texploration du 
pdle sud , il contesta que le voyage équatorial 
pût produire aucun résultat, d*abord parce quel'i- 
tînéraire était tracé sans discernement , comme 
si Ton s'était proposé iUndiquer ou V Astrolabe 
devait aller pour avoir la chance de ne point 
faire de découvertes ; ensuite parce que les instru- 
ments dont il serait ûiit usage pendant la cam- 
pa{;n« n'auraient pas été éprouvés avant le dé- 
jiart , ee qui présageait aux observations le même 
sort qu'à celle» de M. Lottiu, dont les beaux tra- 
vaux magnétiques étaient devenus nuis par suite 
de la défectuosité des instruments qu'il avait 
oté réduit à ejnployer dans le cours île la precé- 
dente expédition. De Toulon, ou il s'occupait acti- 
vement des préparatifs de son départ, Duiuout 
d'L'rville répondit à ces attaques. Sa lettre du 14 
juin fut d'autant plus vive que depuis longtemps 
déjà une mésintelligence ouverte régnait entre 
lui et son adversaire, auquel il attribuait plus 
particulièrement sa non-admission à l'Académie. 
JDès 1830 il s'était plaint à la Société de Géogra- 
phie de la profonde indifférence témoignée 
|)ar Arago pour ses expériences de température 
sous-marine exécutées sur V Astrolabe , indille- 
rence attestée par le silence qu'il avait gardé à 
leur égard, bien qu1l eût promis d'en faire l'objet 
d'un rapport. La rc{)onse de Dumontd'Ur- 
ville ne fut pas seulement violente , elle fut mal- 
adroite , en faisant intervenir dans le débat le 
roi Louis-Philippe, à qui clic reportait l'idée pre- 
mière d'une exploration au |)61e sud. C'était 
faire la partie bien belle au spirituel et incisif 
secrétaire de l'Académie, qui dans sa longue ré- 
|)onsedu 12 juillet fit pleuvoir sur Dumontd'Ur- 
ville et le royal promoteur d'une pointe au pôle 
austral un déluge de sarcasmes , entremêlés de 
fines critiques du précèdent voyage de VAs- 
trolabe et de celui qu'elle allait entreprendre. 
Vint le tour de TAcadémie dos Soirnces, appelée 
à donner ses instructions. Sa désapprobation, 
quoique formulée avec l)eaucoup de réserve, fut 
pourtant assez visible. MM. deMlrbd etdeBlain- 
ville tracèrent, il est vrai, le programme dos 
nouvelles invosti^utions à faire par les natura- 
listes ; mais en ce qui coucorne les observations 
dephysiqueet d'astronomie, ainsi que les travaux 
hydrographiques, MM. Savary et de Freydurt 
objectèrent , le premier que V.istrolabe ne sem- 
blant pas destiné i\ faire de longs séjours sur 
les mémos points , los instructions rôiH^êos par 
Arago pour La liomte étaient suUisautes; le 
second , qm la reconnaissance des terres n'of- 



frant plus rien à signaler dans lear ensemUe, 
il n'y avait plus maintenant qa'à s'attacher à 
des observations de détails , qoi dffnandereicift 
d'assez longues stations, peu probables en raèoi 
de l'itinéraire de VAiirolade. Toutefois, les ns^ 
tructions furent éventuellement rédlgée-<i dtfi 
oe but Qoant à Arago , il revint sree ehaleor 
sur la nécessité de n'employer que des instru- 
ments bien éprouvés avant le dépiaff , et de pré^ 
venir sortoot les InealcnlaMos malheurs <|^e cet-' 
seraient les déviations de l'aigailleainianlée, si 
l'on ne diminuait , par des moyens qull iddiqtt, 
l'influence attractive des masses de fër exMilÉI 
à bord de tout bdCiment. 

C'est sous ces aospioes, assez défatoralilesy 
mais atténués par les enconragemeols sympi- 
thiques de M. de HumboMt et de M. de Krt- 
senstem, que U Astrolabe et sa eedseire un Mê- 
lée appareillèrent de Toulon le 7 septembre 1837. 
Trois mois après elles entraient dans le détrett M 
Magellan, pour le parcourir dans les deax tiers k 
son étendue et relever tous les accidents de ce 
dévplop|)ement de pltis de cent Heties de eUfm. 
Après avoir consseré vtngt-sepi jours aux tri- 
vaux hydrographiques, aux observattons de 10)- 
sique et d'histoire naturelle, TexpédiliaB se A- 
rigea en toute hAte vers les réglons oostnlei. 
Le 15 janvier 1838 elle était en tne des pre^ 
mières montagnes de glace, par 98* de iat. Mtf; 
sept jours après, se trouvant par e-i* de Iat. sMi 
et 47" 30' de long, ouest j elle était arrêtée ptf 
une banipiise infranchis$al)le, fpii s'etendail Mari 
loin que pouvait porter la vue du sod-odest au 
nord-ouest. D'énormes masses de lAO A 108 
pieds de hauteur flanttuaient de dlfi^anee en 
distance cette insurmontable muraille de g!ace^ 
dont rien ne semblait annoncer la prochaine dé- 
composition. Les cor vol tes la fihifotigérent sar 
une étendue de 240 milles, et ralnehées du 64* 
degré de Iat. sud au 6t', près des Iles Orlinef, 
elles tentèrent, à trois reprises , de se rrajrer 
un passage, et Unirent par être bloquées cinq 
jours durant par des glaces tellement compactes 
qu'elles ne ponvaient faire aucun moorenient 
Un violent coup de vent du sud les tiî^ de cette 
position désespérée. Grâce à oe puissant auxi- 
liaire, au courage et à TactÎTité des équipages, 
qui élargirent avec la scie, la phicc , et la hadie, 
les sillons ouverts par l'étrave des navire», 
on parvint à regagner la mer libre, après linM 
heures employées à franchir un espace de 
deux milles, échappées de leur prison , les cor- 
vettes continuèrent de prolonger la banquise 
sud, une longueur de 300 milles de Touestà Test, 
sans qu'elle offrit le moindre indice de passage. 
Parvenu le là février par 6?." 3' de Iat., et 
voyant la barrière prendre la 'lirection du nord 
vers les lies Sandwich, Diunout d'I-rville aban- 
donna sa |)érilleuse et infructueuse roconnain- 
sance. Gouvernant à l'ouest, il fit succosslve- 
ii>ent l'hydrographie des iloà Orkuoy et de U 
l>artie est des Iles Kew-Shetland , où de grates 



J)UMONT D'URVILLE 



314 



i furent reetifiées ; puih% piquant dans le 
itre le r>3«^ et le 04e dcgi*é uc lat., sur un 
rie plus flo 120 milles, il lit la découverte 
res jusque alors complètement incon- 
ku\ principales desquelles il donna les 
le Louis- Philippe et de JoinvUle. Oc 
avaries et le scorbut, qui sévissait sur les 
;es, commandaient une prompte R-Iâdie : 
ilioD (^na le |M)rt de, Talcaliuano , au 
«lirs éqiiîpages rafrakltis . Ic.'t doux cor- 
»mmencèrent leur fiéréj^rinalion h tra- 
) lies de rOcéanie et le gniml arclii|)ei 
elles visitèrent sucu^siveinent 1rs lies 
•ruâutlez, les .Marquises, Taïti, Samoa, 
Hapai et les dangereux récifs des Iles 
est après avoir parcouru les lies Uânks, 
o , Salomon , Abgarris et Carolincs , que 
res arrivèrent au port hospitalier de Gua- 
afla , ils sillonnèrent laborieusement les 
lew et Guap , côtoyèrent pendant neuf 
»nsécutifs les rivages de la 5(ouvelle- 
de TAustralie , des lies de la Sonde, 
tour de Bornéo, et vinrent clierclicr à 
lown un refuge contre les lièvres et la 
ïrie , qui leur avaient déjà enlevé quatre 
et trente matelots. 

jnt d'Urville eût pu dès lors revenir en 
car sa mission était remplie; mais sa 
e tentati\e pour entrer dans les mers po- 
rait été infructueuse. Au sud d'Hobart- 
întru les 120* et 170* degré de long., il 
un espace Immense, ({ui n'avait pas été 
par se» prédécesseurs , et depuis loug- 
I méditait d'y conduire ses corvettes, 
nvier 18)0, laissant ses malades à Ho- 
•vn, U quitta la rivière de Derwint, 
cap au sud , sous toutes voiles , pour 
de nouveau les glaces antarctiques, et 
ra avec tant d'audace et de précision 
(t-et-un jours après il atteignit sous le 
riaire, non loin dn pôle magnétique, par 
de lat. sud et las"* 21' de long, est, 
eose ruban de terres s'étendant à perte 
lu sud-est à l'ouest-sud-oueat, haut de 
K> toises, entièrement courert de glace 
ilgie, qui en avaient complètement ni- 
eiine, tout en laissant subsister les ra- 
rr la pente des terres , ainsi que les 
les pointes au rivage. Tantôt ces glaces 
it qu'une nappe plane, uniforme , 
mcheur terne et monotone, tantôt leur 
était sillonnée, hactiée, trouée, tour- 
comme si elles avaient suIm l'actioii 
iolente convulsion , ou d'nn dégel subit 
jiîer dans ses cfTets. Un grand nombre 
tagnes de glace , récemment détachées 
)te , n^avaîont pas encore eu le temps 
gner, et en défendaient le plus souvent \ 
le. Cette solide barrière interdisant 
igrès \eTi le sud, Dumont d^Urville, 
e n;trogra<lcr, annonça solennellement 
ioiers rassemblés en présence de l'é- 



quipage que cette terre porterait désormais 
' le nom de Terre ÀdtiUe. •• Cette désigna- 
« iion, dii-il, est destinée à perpétuer le souve- 
i « nir de ma profonde reconnaissance pour la 
, « comÏMiKno dévouée qui a mi par trois fois 
' « consentir à une séparation longue et doulou- 
i M reùse, pour me |)ermettrc d'accomplir mes 
' K projets d'explorations lointaines. » Revenu à 
Hobart-Towo, non sans avoir eu à triompher de 
bien deâ obstacles , il rembarqua ses malades et 
remit soiis voiles. Courant au sud-est , il prit 
connaissance des lies Auckland , prolongea la 
côte sud de la Nouvelle Zétànde, dont il fit l'iiy- 
drographio , constata la jouclioa de la Louisiade 
avec la Nouvelle-Guinée , et releva les innom- 
brables dangers du détroit de Torrès, où les 
deux corvettes, échouées pendant trente-six 
heures sur un banc de coraux, échappèrent, contre 
toute attente, À une perte qui eût fait perdre tous 
les fruits de l'expédition. Ce périlleux travail 
terininé, elles se dirigèrent versThnor, puis con- 
tinuèrent leur route pour la France, et arrivèrent 
à toiilon le A novembre 1840 , après trente- 
huit mois d'absence , ayant parcouru la moitié 
des mers qui couvrent le globe , traversé sept 
fois Téquatëur et pénétré sous le cercle polaire 
austral. 

Les résultats scientifiques de cette expé<lition 
furent immenses. La connaissance de 12,000 
lieues de côtes fut acquise à rhy<lrographie fran- 
çaise ; chacun put aller visiter les riches collée* 
tions d'histoire naturelle qui pendant près d'un 
mois furent exposées dans une d(^s plus gran< 
des salies du Muséum. On put admirer surtout 
cette collection, si riche et si nouvelle, de bustes 
en plâtre moulés sur nature dans presque toutes 
les lies océaniennes. Le navigateur dont riiabile 
et ferme direiïUon avait procuré ces résultats en 
fut ajuste titre récompensé par la Société de Géo- 
graphie : au concours de 1841 , elle décerna sa 
grande médaille d*or « à l'auteur du voyage qui 
présentait à la fois jElt la découverte la plus impor- 
tante et la masse de travaux la plus cousitlcra- 
ble ». Le gouvernement s'était par anticipation 
associé à cet acte de Justice , en ex|)édiant à Du- 
mont d*Urvllle le 31 décembre 1840 le brevet de 
contre-amiral (1). 

Sur les bancs du lycée, DdmontdX-rville avait 
parlé avec un de ses camarades qu'à cinquante 
ans 11 senlit contre-amiral : le pari était gagné, 

(Il Si kl France put dé^ormalu retendlquer sa partd.int 
les décoaverles aotarctlqua » celte part ne fut ponriant 
pa« celle qu'avait eapcree UufDoot d'UrvUk. Mai» .l'ii 
(échoua complètement dans sa première tenCaUvr \crs le 
pôle austral , cette teotatlTe , qu'on ne l'onblie pn^ , n'é- 
tait qu'an acddeat du Tojaire, l'expédition françalae 
n'ajant oaUement eu pour but de faire ao«> recouoals- 
sancc complète des zOnes Klarl.-ilrs, mais seulement des 
es«.il<; pour rérifier le<t assertions du rapll.-tine ançilalt 
Weddel, (f«l croyait qo'one mer, entièrement deirAgee do 
l^lacTA. et défendoe seulement par une barrière peu for> 
mid.-ibl'r/eilstait au snddes Iles PoweU; d'nu l'on pou- 
vait cnnctnre que les glaces, s'il j en avait, devaient se 
reunir autour du foyer magnètiqne, m sud de la Taa- 
uianie. 



315 



DUMONT D'URVILLE — DUMONTET 



216 



niais chèrement payé. L'émule, le (Munégyriste des 
Cook, des Bougainville , des La Péroose, etc., 
n'était plus qu'un spectre se traînant à l'appui 
d'un bftton. Son énergie morale et intellectuelle le 
soutenait seule. Ce ne fut que vers la fin de 1841 
qu'il put venir à Paris pour actÎTer la publication 
de son voyage, ordonnée par le gouvernement et 
sanctionnée par l'Académie : sept mois après, la 
moitié du second volume était déjà imprimée 
sous ses yeux , lorsqu'une horrible cataàrophe 
vint enlever Dumont dlJrviUe à la science. Le 
8 mai 1842 il était allé, avec sa femme et son 
fils, passer la journée à Versailles; le soir ils 
furent ensevelis tous trois dans le désastre du 
chemin de fer de la rive gauche, qui avait coûté 
la vie à quarante- et-une personnes. Après trente 
heures de recherches , leurs cadavres mutilés et 
carbonisés ne purent qu*à grand 'peine être re- 
connus par les amis de l'illustre défunt. Quel- 
ques débris humains, à peine épargnés par le feu, 
voilà tout ce qui restait de celui qui pendant 
tant d'années avait impunément affronté les tem- 
pêtes et les glaces polaires. La mort l'avait frappé 
dans son pays, sur un chemin de fer, au sein de 
sa famille, dans une partie de plaisir I Le 16 mai 
un funèbre cortège rendait les derniers devoirs à 
Dumont d'Urville, à sa femme et à son fils, dans 
le cimetière du Mont-Parnasse, où un vote spon- 
tané du conseil municipal de Paris venait de 
concéder à perpétuité un terrain pour leur sé- 
pulture commune. 

Les ouvrages de Dumont d'Urville ont pour 
titre : Enumeratio plantarum quas in insulis 
Archipelagi, aut littorihus Ponti'Euxini, 
annis 1819 et 1820, etc.; Paris, 1822, in-8"; 
— Notice sur les galeries souterraines de Vile 
de Mélos f extraite des Nouvelles Annales des 
Voyages; Paris, 1825, in-8**; — Mémoire géo- 
logique sur nie de Santorin ; — Flore des 
Malouines ; — Rapport sur le voyage de L'As- 
trolabe, lu à l'Académie royale des Sciences, 
dans sa séance du 11 mai 1829; Paris, 1829, 
in-8®; — Mémoire sur les iles Loyalty , partie 
hydrographique du voyage de V Astrolabe ; Paris, 
1829, in-8** ; — Voyage de découvertes autour 
du monde et à la recherche de La Pérouse, 
exécuté par ordre du gouvernement sur la cor- 
vette V Astrolabe, pendant les années 1 826, 1 827, 
1828 et 1829; — Histoire du Voyage , etc. ; 
Paris, 1832-1834, 5 vol. in-8*, avec vignettes et 
atlas de 20 pL L'ouvrage complet se divise en 
Historique, Zoologie , Botanique, Philologie, 
Entomologie et Hydrographie, formant 22 vol. 
in-8*, avec 4 atlas contauuit environ 600 pi. ; — 
Voyage au pôle sud et dans VOcéanie sur les 
corvettes L'Astrolabe et La Zélée pendant les 
années 1837 à 1840, publié par le ministère de la 
marine, et sous la direction de M. Jacquinot, ca- 
pitaine de vaisseau; Paris, 1841-1854, 24 vol. 
in-8*' et 6 atlas in-fol. contenant 535 cartes ou 
planches. La mission de suppléer Dumont d'Ur* 
ville dans la publication de cet ouvrage fut con- ) 



féréepar le ministre de la marine, dès le 25 nai 
1 84 1 , à M. Vincendon-Dumoulin, hydrographe de 
l'expédition. C'est à son zèle éclairé qu'est dû l'a- 
chèveroent de ce vaste travail. Il se subdivise 
comme suit : Histoire du Voyage, par MM. Dn- 
mont d'Urville et C. A. VincendoD-Domoolli; 
10 vol. in-8*^, et atlas de 200 planches; — Zoolo- 
gie, par MM. Hombron et Jacquinot, ddmrgjisM 
de l'expédition (MM. Pudieran, Goiehenot, Blan- 
chard et Rousseau ont traité diverses parties),; 
5 vol. in-8'' et atlas de 140 pi. gravées et co- 
loriées ; — Botanique, par BÔf. Hombron, Jac- 
quinot et Decaisne ; 2 vol. in-8® et atlas de 66 pL 
gravées et coloriées; — Anthropologie et Pky» 
siologie humaine, par M. Damoutler; 1 vdL 
in-8*' et atlas de 50 pi. IHhog. ; — Minéralogie 
et Géologie, par M. J. Grange, d'après les ma- 
tériaux recueillis par MM. Hombron et Jacquinot; 
2 vol in-8*> et atlas de 15 pi. ; — Physique, par 
M. Vincendon-Dumoulin; 1 vol. in 8**; — Hy* 
drographie, par le même; 2 vol. io-8® et athi 
de 64 pi. in-fol. grand-aigle;— Voyages autour 
du monde; résumé général des voyages et 
découvertes de Magellan, BougainvilU, Cook, 
La Pérouse, etc.; Paris, 1833 et 1844, 2 voL 
in-8*' , avec cartes, portraits, 500 gravures , ele. 
Dumont d'Urville, dans un Rapport qu'il lut à 11 
Société de Géographie, au mois d'octobre 1830, 
a analysé les voyages de CooH, B«)ugainville, 
La Pérouse, Entrccasteaux, Freycinet , Flinders, 
Kruscnstern , etc. Enfin, on trouve de lui, daot 
VAnmiairedes Voyages pour iMA : Reidchesde 
L'Astrolabe aux iles Arioco. En 1844, Condé 
sur-Noireau éleva à Dumont d'Urville une sta- 
tue en bronze , en face de la maison où le cé- 
lèbre navigateur avait reçu le jour. 

P. Levot. 

forages autour du Monde de La Coquille <f 4$ 
L'Astrolabe. — forage de L'Afttrolabr et de Lm JjiUe « 
pôle sud et dans VOcéanie. — Rapports sur ces rof a- 
ges au ministre de la marine, à P Académie de* Scien- 
ces et II la Société de Géographie. — Notice bioçr. tmr 
Dumont d^VrvUle, parM. VlnceDdoD-DumouUn(Koyflff 
au pôle sud , t. X ). — Quelques observations sor les 
Foffages des capitaines Dumont dfVrvUle et James Ross 
au pôle sud, par le même ( jtnnuaire des yof/açes, etc.. 
pour i%kk ). — gloge du contrc'amiral Dumont drUr^ 
vilU, par M. S. Rrrthelot ( HulUtin de la Société 44 
Géographie, t* série, t. XIX). - Analyse du ^ofoge 
au pôle sud et dans VOcéanie, par A. Montcmont ( IbltL, 
t. XX ) — Notice nécrolog. et hist. sur M. te contre' 
amiral Dumont d'Urville^ par M. Matterer, capltalae 
de falsscau : Paris, 1641, ln-8«. — Biogr. de Dumont 
d'Urville , par M. Isidore Ubrun, dans le t. LXXVIII 
des Annales maritimes, V Annuaire Normand ei te 
SupplewMnt du Dict. de la Conversation. — M. Domeoj 
de Rlenzl, dans VEncgeU des Gens du Monde. — fie^ 
voyages et aventures de P amiral Dumont d'DrviUe, 
suitHs de détails sur sa mort ; terminés par la des- 
cription du monument consacre a sa mémoire, par 
de Barlns ; Parla. 18U, In-tS. — Notice Mstor. sur l-a- 
mirai Dumont d'Urville, par R.P. M. Lesson ; Rocbefort, 
1846 , ln-8« , etc. — H' Isidore Bourdon . art. Dumont 
d^Urville, dans le Dict. de la Conversation. 

DUMONTET DE LA TEERADE {François- 
Marie-Augustin , baron ) , agronome français , 
né en 1748, à Scey-8or-Sa6ft..(Fraichc-Comté), 
mort à Besançon , le 13 novembre io21. Suc- 



DUMONTET - 
ment nuire de Vesoul, riépaté de U 
îidncau Conseil liea Cinq Cents et cou- 
i U coar Impériale de Besançon, il devint 
I premier président de U cour royale de 
Ile , et rcfal le titre de luron. Il l'occupï 
ment d'agricultuie, et publia plusiears. 
t$ dan» te KmteH de la Société eCAgrt- 
t dt la Haute-StiAne. Oa a de lui ; 
t de iitrts et gwilguei recherches svr 
■ de Vesoul; Beunçoa, 1807, in-8°; — 
lit d'Agriculture à [usage des écolei 
ru du dtparlemeat; Vesuul , 1810, 
— Abrégé de l'Iattruelioi' de Tessier 
Biles û /aiR0,-VeMiul, 1813, in-e>. 



■OBBT , prttre de la Doctrine chrétieDue 
?uevr au colléf^ de Tiiulonte, TiTgit en 

mil an jour un dnme pieun intitulé : Le 
■e d'Abraham; Toulouse, 1699. Cette 
t distingue par une (infante usez 
; die est loute hérissée de yers em- 

i yiphigénie de Racine : c'est on Té- 
carton, oii le bon preire n'a placé O'i'un 
il nombre de vers de u tn^n , i^ ce ne 
% les meilleorB. Il convient lui-mËnie, 
itvaal-propos, dn emprunts qu'il a f«it*. 



lOBTiKK ( Barthélémy - Charles ) , 

Oeet lioDune politique belge, ne k Tour- 
I 1797. Avant de m ro£lei' aux aflaire« 
:s, il se Gl connaître comme botaniste. 
>, au moment où éclata la révolution de 
•.f il fut un de ceux q»i propagèrent 
ctioQ à Tonraay, Élu membre de la 
: ilizs représentants le 29 aaat 1831, il j 
irraqup constaiument parmi ceux qu'où 

les catlHiIrques politiques, et se fit re- 
autant par son activité que par la laci- 
MD élocution. A l'époque du traité des 
laire articles, il contritua à faire ré- 
dette imposée à la Belgique au profit de 
■k. Depuis , il a toqjoat» combattu les 
es progressistes qui sewmtsuccédédaoa 
«odes alTaires. Ses piiadpsoi ouvrages 
Ominttntationes bolantea; Toumay, 
Tintamen agroslographUc Belgiex , 
~- fiotite tur le genre hulthemiai 
■V; — Florula Belgicai 1827; —Sgl- 
geTÊUamideantm Buropx inûigena- 
131 i — Recherches sur la struelure 
vda animaux et des végétaux; 1831; 

cttrpograpàique présentant une nou- 
Utifieation desfraitii 183àj ~ No- 1 

le genre madeuia, de la Jamille des \ 
1 : 1 836 ; — Mémoire sur les évolvlions 
iryon kaiu tes mollusques gasléro- . 
B37. I 

CCHU. (Jean-BaptUte), 
né Ter» 1737, mort le I' 



- DUMOULIN 318 

1820. Après avoir hit d'exceUmlM études au 
collège de Sainte-Bute i Paris, il deTint snc- 
.< cessiTetneot maltrv de quartier au eoUége de 
I Louis-le- Grand et proressenr de rhétorique à 
' Khodez, où il eut pour èlère Cbaptal. Rappelé à 
Paris pour y remplir une chaire au collège dcLn 
! Marche, il était en 1789, ï ce titre, recteur de 
l'uBirenité de Paris. Élu m 1789 d^té do 
, clergé de Paris au états gènérani , il adopta 
I franchenwot les principes d« 'la rérolutian , et 
' fut nommé éièque de Khnea en 1791. Après l'a- 
I t>olilion du culte, Damouchel rentra dans la vie 
civile , se maria, et Tôt attactté au ministère de 
l'inlérieur. Il en sortit sons le ministère de Lu- 
den Bonaparte; Cbaptal l'j fit rentrer, avec le 
titre de chef de bureau de l'instructioa publique. 
Dumouchel fut mis à la retraite en IBU. Il • 
doiuié aTecGofTaux une 8*édit.de«ffarrafioiu 
tirées des auteurs latins : Narratlones ex- 
cerptK; Paris, ISIS, io-tS. 
Habbc. Eic, Biûçr. unir. <i part, dtâ Coaltmr, 

• DDHOULiN (Alaln}i Ilngniste firantais, né 
le 8novHnbrei7ti, t LanTeoc (Finistère), mort 
i t^uimper, le U mai ISII.U fut d'abord régent 
au collège de Plonquenevti, puis vicaire général 
du diocèse de Quimper.U èmigraï l'époque de la 
révolution, et ne rentra en France qu'en isoa. On 
a de Ini : Grammattca Lalino-Celtica, dootis 
ae fciendarum appeteittibus viris eomposila; 
Prague, 1800, tn-S°:c8 livre est très-rare; HenI 
lit Baradoi, ou le Chtmin du Paradis, iTec 
un Abrégé de la Vie des Saints de Bretagne 
(en breton); Qnimper, 1805, in-lg. 

P. Lbtvt. 

PUMOULI» ou DVMOUn ( Charles ), célè- 
bre juriaconeulle Irançais, né i Paris, l'an 1500, 
mort le 37 décembre IMS. Il si^iait Dt Ho- 
lin, en latin Molinmu. Sa bmille était alUée i 
Anne de Boolen, roère d'Elisabeth, reine d'An- 
glrterre, qui ne désavouait pas cette alliance. 
Dumoulin fit ses premières études ï Paris et son 
droit i Poitiers et à Ortéans , oii il professa en 
1511. Reçu avocat en lâll, il réussit mal dans 
la plaidoirie, ce qui lui valut à l'audience, de 
la part du président De Tbou, une apoMro- 
pbe désobligeante, bientôt suivied'une éclatante 
réparation. Fatigué de l'entendre, ce magistrat 
lui dit un jour : • Taîsei-rous, maître Dumou- 
lin, voua êtes un ignorant. • L'ordre des avo- 
cats ressentit vivement cette injure, et il fut ar- 
rêté que le bitonnier, avec une dépntation des 
anciens, irait s'en plaindre à H. le premier pré- 
sident. Admis à son audience, le Ûtoonier lui 
[lit avec toute la gravité du temps: Lsaisti 
hominem doetiorem quant unguam tris. 
> Ola est vrai, dit avec autant de francliiseque 
n de modestie M. De Ihou; j'ai en tort; je ne 

■ connaissais pas tout le mérite de maître Chari- 

■ les Dumoulin. - Le jeune avocat se livra au 
travail avec une ardeur iDCTojible, et il ent 
NentOt porté ses études au point de derento u 



210 



DUMOULIN 



220 



(ies plus savants hommes de son tem])s. Jl fut 
pui!)- lo droit français ce q,ue Cujas était |K)ur 
le droit romain, le premier de tous le^ interprè- 
tes. Son Commentaire sur le tUrp des F^fs 
delà Cotf^Kme {/f Parti fiit accueilli comm.e un 
dief-d'œuvre de bon sens, delogkiue, de profpo- 
deiiret d'érudition. Seulement, il avait les dé- 
fauts des commentaires : il é^t peu méthodique 
et diflï)s. Henrion de Pansey a dû s^ première 
réputation à l'analyse qu'il en a faite, et en tète 
de laquelle il a placé un éloge de ppmoulin, où 
se trouve un magnifique portrait de l'avocat. 
N Libre des entraves qui captivent les autres 
hommes, trop fier pour 4voir des protecteurs, 
trop obscur pour avoir des protégés, sans escla- 
ves et sans maîtres, ce serait l'homme dans sa 
dignité originelle, û un tel homme existait en- 
core sur la terre. » Ce que Henrion de Pansey 
fit |M>ur les Fiefs, Potliier l'avait fait sur.le fameux 
traité De Dividuo et IndividuOfânn» lequel Du- 
moulin avait poussé au plus haut degré l'esprit 
d'analyse et la métaphysique du droi^. Pothier 
en fit d'a^rd un abrégô en latin, qui i)'est pas 
venu jusqu'à nous, et il a'en est approprié en- 
suite la siibstanc4î dans son Traité des Obliga- 
tions, qui est certainement le plus beau traité 
de droit français que nous ayons. Un génie 
c/}inme celui <Ie Dumoulin était trop à l'étroit 
dans les limites de la U^gislation ordinaire. Déjà 
il avait porté ses regards sur l'ensemble de nos 
coutumes, avait cherché à les concilier, à les 
ramènera des principes fixes et uniformes; il 
avait le pn)jct d'un seul code pour toute la 
France. 

Sa femme était la compagne de ses travaux ; 
sa vertu, Aa douceur et l'attachement pour son 
méjiagc furent d'un grand soulagement [lour 
Dumoulin au milieu des orages pre.<H]iie conti- 
nuels dont il fut assailli. Le repos qu'il désirait 
avec tant d'ardeur sembla le fuir sans ci'sse. 
« Il avait une âme vive, anlcnte, passionnée , 
incapable de dissimuler sur rien, surtout quand 
il croyait la justice ou la vérité compromise, 
ou (]u'il s'agissait des intérêts de son pays, 
qu'il aimait au delà de toute expression, » dit 
le président De Thou.'U n'avait garde de rest^T 
neutre au milieu des grandes questions qui an 
seizi/ème siècle partageaient le monde chrétien 
et politique. Ji ne disait pas, comme Cujas : Ml 
fioc ad edictum prxloris : loin de là, il se 
lança avec ardeur dans la dispmte ; il n'enten- 
dait pas proiiouaT de sang-froid les mots droit, 
usurpation, abus : il fallait qu'il en dit son seu: 
timent. Il consulta r/inlre les jésuites , que le 
cliancelier de L'lln<:pital protégeait au contraire, 
ne prévoyant pas tout ce que Tintroductiou de 
ce nouvel institut apfiorterait de conflit au sein 
de la religion et de l'Ktat. Mais lorsqu'il s'agit 
du concile de Trente , ces deux grands hommes 
se trouvèrent d acx:ord iK)ur s'opposer à sa ré- 
action et publication dans le royaume. Sollicité 
d'appuyer i\v son avis la décision du conseil où 



L'Hospital l'avait emporté sur le cardinal de Ldt- 
raine, Dumoulin publia son.Cortj;«^/s7{r/f/ai^c/« 
Concile df Trente: Lyon, 1564, in-S"; c'est uk 
consul Latiwu eu cent articles, dans laquelle I 
examine en détail les décrets du condle et m 
démontre l'abus, l'excès de |x>uvoir, l'illégalilé 
qui avait dominé dans cette assemblée, etqud 
danger il y aurait pour les libertés du royfune 
à recevoir ses décrets cppime Loi de l'État Soi 
écrit contre Tédit des' petites (tates et Ici aliui 
de la chancellerie rq^aine produisit aussi le 
plus grand effet, n sire , disait à ce propos le 
connétable de Moj^lmonency en présentant Du- 
moulin a.u roi lienr) Il , ce que >utrc mijefté 
n'a pu foire avec trente mille hommes, de forcer 
le pape Jules à lui demander la paix, ce petit 
homme ( car Dumoulin létait de pelitje stature) 
l'a adievé avec son petit livret. >* 

De tels combats, sur des sujets aussi andenti, 
lui attirèrent de nombreux et |Mii»sanli eoM- 
mis. D'ailleurs, il ne les ménageait pas , let h 
forc4î de ses arguments était encore accrue pir 
la rudesse de ses expressions. Ses ouvrages fii- 
rent mis à Vindex par le pape ; et comme il 
ne manquait pas en France de gens qui étaient 
plus Romains que Français, l'autorité même di 
parleiTient eut peine à lo soustraire aux peraéca- 
tions que lui suscitèrent ses adversaires. On n'a- 
vait pu le penlre. légiloment, on Pattaqua par 
la violence : une émrnte fht dirigée contre sa 
maison ; elle fut pillée et sa vie mise en danger. 
Ré luit à fuir en Allemagne, alors le refuge de 
tous les hommes libres persécutés par l'intolé- 
rance, il y fut bien accueilli, et y professa le 
droit au milieu d'un concours immense d'auiH- 
teurs et avec un ap|>landissemeot extraordi- 
naire. Jusque là il sVtait intitulé jurisconsulte 
parisien ; depuis il prit le titre de jurisconsulte 
de France et de Germanie, 

Mais ce succès même ne tarda [tas à lai sus- 
citer un autre genre d'ennemis : les professeurs 
de l'université de Tubingue, jaloux de sa supé- 
riorité, l'accusèrejit de proi>agande!... Il fat 
cbligé de quitter la contrée. 

En s'acheminant vers la France, où il lui 
était permis de rentrer, il s'arrêta quelque 
temps à DAle, et y donna des leçons publiques 
de droit; elles furent aussi suivies que celles de 
Tubingue. Mais comme il refusa d'appuyer [laJr 
une consultation une prétention injuste que soti- 
tenait le comte de Montbéliard, ce \w\\i tyran le 
fit jeter en prison , d'où 11 ne sortit que par les 
hardies et courageuses démarclies <le sa fcinme. 

Plusieurs «le sescontem|K)raius furent ses ému- 
les et peut-être ses envieux.. Jean Bodin ( voy. ce 
nom) eut à ^e reprocher une sorte d'Iiostililé 
à rencontre de Dumoulin. On a acx^usé D'Ar- 
geutré de Tavoir quelquefois C4)ntredit, moins 
par raison que par esprit de rivalité. Mais l>ii> 
moulin n'en reste pas moins supérieur «^ tou:«. 
11 le savait trop , et il eut le tort de le dirp ; 
car dans les derniers temps il mettait en iél/9 



m 



DÎJMOUIJN 



392 



de Mt tonflaltattoM eette 'formule pompeuse : 
Bfêf pU nemini esdo et a neminê doceripos- 
nm. De Thon, l'historieii , pariant de Damou- 
li,eD Tait cet éloge : « Cbaries Damoulin, 
ffâri et eélèlire jorisooiisiilte, dont le nom fat 
es paade TénéFatioii , non-seuleroent par son 
jignnfnf solide et sa profonde érudition , mais 
aasci par la probité et la sainteté de ses monirs ; 
bonme consommé dans la science du droit 
ftiDçaiSy anden et modene , et très-zélé pour 
apatrie. *» 

On ne peut gpère s'étonner que les ouvra- 
|M de Damoulin aient été mis à l'index : ce 
f nrprend davantage* c'est que, pour éluder 
eette déTense, les Italiens, qui connaissaient tont 
le Bérite de ce grand jurisconsulte et qui ne 
iMlaient pas se priver du secours de sa 
MiiDoe, fireoft réimprimer ses œuvres de droit 
ioasie nom fantastique de Gaspar Caballinus. 
Ce n'est qu'à la fayenr de ce dégnist»n«it qu'il 
M permit de le citer en Italie. 

La répataCioa de Dumoulin était européenne ; 
em antorilé dans les tribunaux était immense. 
« Le pwlcneBtde Paris, dit Brodean, auteur de 
M vie placée en ttte de ses œuvres ( 1654, 
■-4* ), iC nne telieestime de sa vertu et de sa 
arfhnoe, qu'il arrêta, toutes les cliambres 
eeeemUéea , de le mettre sur le rôle de ceux 
^ aendeot nommés au roi pour être pourvus 
ées ofleea <le conseillers vacants. » 

DDOMNilin fut touché, comme il le devait, de 
PhoHMur que loi lliisait le pariement, mais il 
répondit modestement que « il trouvait plus de 
^oira à mériter la charge qu'on lui offrait par le 
jngHMnt de la conr que de la poMu^drr on eilet ; 
qne d'aHlenrs il croyait qu'il serait plus utile au 
pnbKc et à son pays en s'attachant plus que ja- 
mais à In composition de ses Kvres ; qu'il ne 
pouvait vaquer à tout. » 

Ott peut appeler Dumoulin le pins grand de 
tow les JDri8Consalti*s qui ont écrit sur le droit 
fmçais, non-seuleinent par sa profonde dialeo- 
tiqae et aoa immense érudition, mais aussi par 
réiévatîon et la force de son caractère. Il fut, il 
est vrai, quelqne temps calomnié et persécuté 
( calomnie et persécution sont les compagnes 
Inaépnrablea du génie ) ; mais sa gloire, ache- 
tée roème à œ prix, n'en est demeurée que plus 
éctatante aux yeux de la postérité. Ses œuvres, 
dont on trouve la liste dans Kicéron, ont été 
publiées à Paris, 1612, 3 vol. in-folio; ibid., 
1657, 4Tol.;ibid., 1681, 5 vol. in-fol. Cette der- 
irière, en tête d^ laquelle se trouve la vie de 
Damoulin par Brodean, est la plus estimée et 
tuan In plus rare. [ Dupim aîné, dans VEncycL 
ëe» G. du Jf., avec add. ] 

||leér«B. Jfmn., t. XUII. 

MTHMTtiiif (ÉvarUte), poUiciste français , 
oé dans la Guyenne, en 1776, mort à Paris , le 
4 aqytembre 1833. On l'avait destiné au com- 
BMRce; m|û lors de la révolution y entraîné par 
les idées libérales, il se consacra exclusivement 



à la littérature, public différents écrits politiques 
et quelques pièces (ie poésie dans les jouiiiaux 
du midi. 11 collaborait alors à la Bibliothèque 
OH Journal du Barreau (1807). Venu à Pa- 
ris en 1815, il fut attaché au Messager des 
Chambres , feuille du soir, dirigée alors par 
Maisean et Bellemare ; plus tard Dumoulin fut l'un 
des fondateurs du Constitutionnel, où il fit d'a- 
bord le compte-rendu des débats parlementaires, 
et plus tard celui des spectacles. On remarquait 
en lui sinon vn savoir profond et un style élo- 
quent, du moins un goût sagace et une grande 
honnêteté de pensées. Sa franchise, i>arfois im- 
prudente, lui attira plusieurs procès et quelques 
duels : il se tira des uns et des autres honora- 
blement En 1818-19, Dumoulin créa La Mi- 
nerve française , et y coopéra activement. 
£n juillet 1830, il fut un des premiers à 
provoquer la résistance contre les onlounan- 
ces royales qui supprimaient la plus grande 
partie des libertés firânçaises octroyées par la 
charte de 1814. Évariste Dumoulin prit, après 
M. Thiers, la part la plus imiK)rtante à la 
protestation des journalistes, justement appe- 
lée depuis le manifeste de la révolution de 
1830. Il ne crut pas sa mission tenninée avec 
cet acte d'opposition; il descendit dans la rue, se 
mêla au peuple, et l'épée à la main, suivi d'une 
troupe déterminée comme lui à tout braver, 
après plusieurs heures de combat, il s'établit à 
l'hôtel de ville, et y installa un semblant de gou- 
vernement. Ce fht lui qui donna un citef à l'in- 
surrection dans la personne du général Dnbourg. 
Après la victoire, Dumoulin fut décoré et nommé 
chef de bataillon de la garde nationale. Ce furent 
les seules récompenses qu'il accepta, et, repre- 
nant sa plume, il laissa aux hommes du Icmle- 
main le soin d'occuper les hautes places du nou- 
veau gouvernement. Trois ans plus tard, il suc- 
coralm à une hémorragie, qui le saisit tout a 
coup dans les bureaux du Constitutionnel. 
Dumoulin, tolérant dans ses opinions, dévoué et 
serviable pour tous, fut sincèrement regretté. On 
a de lui : Histoire complète du procès du ma- 
réchal Key , contenant le recueil de tous les 
actes de la procédure, avec le texte des mé- 
moires, requêtes, consultations et plaidoyers ; 
précédée d'une Notice historique sur la vie du 
maréchal Ney ; avecMaiseau ; Paris, 1 815, 2 vol. 
in-s** : cet ouvrage fut .^isi par la police; — 
Procès du général comte Drouot, précédé d'une 
Notice historique sur cet officier ; Paris, 1816 , 
in-S"; — Procès du général Cambronne , 
contenant toutes les pièces, interrogatoires 
et débats ; Paris, 1816, in-S**; — Lettre sur la 
Censure des Journaux et sur les Censeurs , 
ou examen d'une correspondance inédite re- 
lative aux (affaires du temps ; Paris, 1820, 
in-8''; — Examen du Projet de loi sur la 
Presse; Paris, 1827, in-8*. 

M(mtteiir universel, unnée iSSl, o" 169. — Mewueen' 
cyrlopèdique, année ISW, VUI, p. SS4, ii*19T) anoét 



DUMOULIN — 



DCMOCLIK Pierre). Vof. Mociuii. 

DUNOCsm ( Àn»e-FrcmfoU Ddpéueh ), 
po«te françiU, ni à Paris, en 1707, mort «n 
1769. Hommi comintotafredMKnerrwen 1T32, 
ildetiotCD 17&9 inltaibnUle l'armée dumarËcM 
de Broiîlii'- Ses ««upïUons admîDistratiïe* a? 
retopichërentpa^ide cultiver 1s poésii; et le6 beaux 
arts. Od b de lut : ftichardel, poeine iutU de 
Fortegiierra ; Li^, 1786, 2 part., in-B°, et I 
'vol. in-n. Dutnouriez avait déjit publié les six 
premiers dianti de ce poètne, mus le titre de 
Jtifharrlet , poème dont le gaire bemtsqve, 
imité de l'italieii t764, in-S». 

J/tcroivç9 df 1T7*. 

DCMOUKixe ( Cliarlei-Frajiçois ) , général 
baaçan, dis du précédent, oé i Cambrai, en 
1739, d'une famille parieroentaire (i) de Pro- 
^Mice,mortàTurville-PBrk(Buctinglianisbire), 
le 14 mars 1823. DumoDrin fut redevables son 
père d'uDO inatractîon aussi prétoce qu'étendue 
et variée; compensation précieuse des disertae» 
de son enrance, qui avait été des plus péoiblea, 
étant resté noué jusqu'à six ans et iltimi, et tenu 
comme eromaillotté dans dei lames de fer, par 
•uile des barbares préjugés de l'époque. Envoyé 
•u collège Louis-le-Gnnd pour tenniner ses 
Mudes classiques, il j passa trois au, et quand, 
en 1757, Bon père ae trouva attaclié comme in- 
tendant a l'armée qui, «oub les ordres du mare- 
clial d'Estrées, devait envaliir le Manovre, le 
jeune Dumourieî passa i Maubeuge, comme 
■ttadié à riutenilance, et } reçut le baptême des 
armes en se mêlant à qui^que délaubement des 
lignes avancées; enfin, a dix-neuf ans, il fît sa 
première campagne comme cometle dans le ré- 
giment Dea Cars. Il était parvenu au grade de 
capitaine , lorequ'Â la paii de 17S3 11 M trouva 
eomprl.s dans une réforme nombreuse, n'ajaut 
ncuBÎIIi de sept années glorieuBcment remplies 
a de vingt-deux blessures qu'un brevet de 
pension de six ceoU livres el la crois de Saint- 
LouLR, C'est alors que, par une nécessité de sa 
posilion, moins encore que par l'impulsion de 
cette activité inquiète qui le dominait, et peo 
•cmpuleuv d'ailleurs anr le cbuix dea moyens 
propies à le cou<luire t U oélâ>Ttté et ï la for- 
tune, il oblinl, paiTentremifli; de Favier, l'igent 
diphnaatiqne de M. d'Ar|;<^ii«on,un'rtie subal- 
temedantleamiBBiona secrètes. Au retour d'un 
TojaKe qu'il avait fait en Italie, ï pied et aana 
Kteources pécuniaires , Dumouriez adressa au 
dne de C^Miseul un mémoire na faveur dei 
fJones, dont il le pressait d'embrasser la cause 



DUHOURIEZ 

contrôles Génois. DaOs l'audience pobliqi 

eut A ce sujet, il s'tieva entre lui et le n 

I une altercation où Ions «leuv 'uul>liéret 

I rdle, et A U suite de laquelle une leltredf 

I obligea le pauvre r.lievslier de norlir de 

Mai:, en le rapii'lant bienlAI, pour con« 

re\pédiliim qu'il avait consdUée et qui 

d'être résolue, Chuiseul, non content 

' adresser une réparation pulibque aussi 

' rable poar c«lni qui la raisail que pour a 

; en était l'objet, noniina Uumouriei aidt 

; cba1-généra]-des-l'<gis, et lui fit payer m 

' graliflcation d'entrée en campagne. L'intel) 

' l'activité et la bravoure que Dumouriez c 

' dans cette guerre de Corse répondiren 

I qu'on avait attendu de lui elles fureut 

' ciées par le marquis de Cbauvelin et jtar 

Téclial de Vaut, dont il eut à e\écoter 

aivement les ordre*. Les conjonctures po 

COaliDOièfent à oftrir une carrière sans li 

ion génie , et il ne manqua aucune o«a^ 

déployer la féconi^ilé de ses expédient 

tnatiqDes m se mêlant à tontes les intrii 

répoque. En 17T0 il foi envoyé avec ui 

sion secrète m Pologne, oii, pour neotral 

efforts de Catherine 11, en donnant plus < 

sislaoce au parti |iatriole, le duc de C 

voulait radver la confédération de Bar e 

clier t urié vue commune ses membres d 

dont la mésintelligence n'avait que troj 

promis déj.'i le sort de la république. A> 

insinuant!,' du jeune diplomate, dont les i 

tions t'appuyaient d'ailleurs sur des secon 

sidérables en hommes et eu argent *Bï( 

cessammenl de France, la turbulence 

des palatins parut se calmer leuritierté 

doucll; rinsurrectioo , en st centraltsani 

présenter entin un p^'iiil île résistance ellic 

Déjà l'Iiabile Dumuuriei était parvenu 

lier dnqnante sénateurs k la cause de l'ii 

dance et À l'unité d'atlton des confédéré 

il avait discipliné leurs mibcearetlarésut 

de la Pologne pouvait s'efTectaer, quant! 

seul tomba sous la brigue du duc d'Ai{ 

secondé par U iMilarij, Remplacé aJon 

baron de Vioménil, Uumounez fut ra 

Paris par le besoin d'assurer une n 

baie à son crédit. BieatAt il en repartit 

de l'exécution d'un projet qu'il avait ctint 

le but i]'a|i|iuyerla révolution que voulait 

Gustave lU à son avènement au b-dne de 

Cette conception rie Uumouriez «lait coi 

ment en debors de l'action du cabinet fr 

11 s'agissait de lever a Hambourg el di 

autres villes anséatlquos des iM/a de 

tique un «orpS de troupes que l'on envw 

là pour menacer Stocktiulm. Le duc A'K 

ayant eu vent de ce pnqet, sans en oona 



DUMOURIEZ 



226 



it les de?int8 pour arrêter son acooin- 
ent Dnmouriex , saisi à Hambourg par 
tomatiqae (octobre 1771), comme agent 
fétendae intrigue du duc de Choiseul , 
né à Paris et jeté à la Bastille, où il resta 
if. An bout de ce temps , on renvoya au 
ideCaen. 

6té ainsi de la carrière scabreuse dans 
t fl 8*était lancé, il donna une autre direc- 
*Ktifité de son esprit. Un mémoire qu'il 
vil sur la possibilité de donner une haute 
lace au port de Cherbourg lui yalut , à 
Dent de Louis XYI, le commandement 
I place maritime; au mois de juin 1786, 
ut ce monarque , venu pour assister à 
tioB du premier des cônes sur lesquels 
wl plus tard les travaux de la rade. 
rieaK Ait promu au grade de maréchal 
p au tour d*ancienneté, en 1788. n se 
^ pour les principes de la réforme po- 
mais sans rompre les liens qui l'atta- 
tn patronage de divers personnages de 
'• Quoique affilié dès 1790 au club des 
ly on assure qu'il n'en faisait pas moins 
toi des plans de conduite dans un sens 
aax idées révolutionnaires. Il faisait par- 
ia élncubrations à Louis XVI par l'inter- 
ede l'intendant de la liste civile Laporte, 
aussi par le crédit de ce dernier qu'il 
9B 1791, le commandement delà 12* di- 
nilitaire, comprenant le département où 
Mer l'insurrection âiie vendéenne, dont 
i révéler les premiers symptômes. Les 
qall avait contractées pareillement avec 
nunet influents du parti girondin lui 
ffcnt un brillant début dans la carrière 
e; peu de temps après l'ouverture de 
ode législature, il fut appelé ( 16 mars 
n ministère des aflaires étrangères , en 
«ment de Delessart. Il ne conserva 
BlSraille que trois mois; mais ce court 
le fut une période d'activité inimagi- 
)D a cité comme trait caractéristique de 
B ee discours qu'il tint an roi dès sa 
« entrevue, et où il lui disait : « Homme 
lion en même temps que le serviteur de 
fijesté, je vous parlerai toujours le lan- 
b liberté et de la constitution. Renfer- 
I mes fonctions , je ne vous ferai point 
r, et à cet égard je romprai toutes les 
M pour mieux vous servir; je ne tra- 
1 qu'avec vous ou au conseil. Presque 
tre corps diplomatique est contre^ révo- 
lire ouvertement; on me pressera de 
igiger à le changer : je contrarierai vos 
lois les choix ; je vous proposerai des 
lue vous ne connaîtrez pas du tout, 
. qui vous déplairont. Quand votre ré- 
se sera trop forte et motivée, comme vous 
maître, j'obéirai; mais si vos choix sont 
B par vos entoura et visiblement dans le 
fooa compromettre, alors je vous aup- 

loirT. Moca. Qtwkn, — t. xt. 



plierai de me laisser le maître ou de me donner 
un successeur, etc. » U faut voir aussi, dans les 
Mémoires où Dumouriez a retracé les actes de 
sa vie politique, comment il réussite gagner la 
confiance de- la reine, très-défavorablement pré- 
venue contre lui , et tout ce qu'il tenta pour faire 
comprendre à cette princesse le véritable carac- 
tère de la révolution , où jusqu'à la fin elle ne 
voulut apercevoir qu'une émeute populahre. L'ef- 
fort constant de Dumouriez pendant ces trois 
mois de luttes, de fatigues et de veilles, fût de 
tenir le roi, ostensiblement du moins, à la tête du 
mouvement révolutionnaire et de conserver tout 
à la fois son crédit en cour et sa popularité. De 
sa part tout était calculé dans ce but unique, jus> 
qu'à ses saillies en apparence les plus abruptes. 
Il opéra des réformes dans son administration, 
en commençant par réduire ses propres appoin- 
tements de 150,000 livres à 120,000. Il se pro- 
nonça avec une grande vivacité, dans le conseil, 
pour le licaidement de la garde constitution- 
nelle, que son décret d'institution fixait à 1,800 
hommes et que Ton avait portée jusqu'à 6,000. 
Ce fut lui qui rédigea le protocole de là décla- 
ration de guerre au roi de Bohême et de Hon- 
grie, cette première étincelle d'un incendie de 
trente années ; mais il échoua dans ses instances 
pour déterminer Louis XVI à revêtir de sa sanc- 
tion le décret prononçant la peine du bannis- 
sement contre les prêtres non assermentés. Lors 
du renvoi de ses collègues Roland , Servan et 
Clavière (12 juin 1792 ),il quitta le ministère des 
affaires étrangères pour prendre le portefeuille 
de la guerre, qu'il ne garda que quelques jours ; 
il fit accepter sa démission le 16 juin. Le motif 
même de sa retraite suffît pour rétablir sa po- 
pularité , compromise par cela seul qull avait 
été ministre; il l'accrut en allant prendre, comme 
lieutenant généra], un commandement à l'armée 
du nord, sous le maréchal Luckner, alors que 
les troupes de la coalition s'avançaient à grands 
pas contre la France. Appréciant toute l'impor- 
tance de la position qu'il se trouvait chargé 
de défendre , le camp de Maulde, il y établit un 
camp retranché , et quand , dans des vues 
opposées à l'intérêt de la cause nationale, le 
vieux Luckner lui donija l'ordre d'évacuer ce 
camp , Dumouriez s'y refusa. L'empire des cir- 
constances ne permettait plus à personne de 
placer les chances de son salut dans une obsé- 
quieuse neutralité entre les partis contraires : la 
journée du 10 août était accomplie ; Dumou-' 
riez souscrivit aux conséquenoes de cette jour- 
née. Cependant l'invasion approchait; Longwy 
avait capitulé après un simulacre de bombarde- 
ment ; Verdun était au moment d'ouvrir ses portes 
aux Prussiens. C'est dans ces conjonctures que 
Dumouriez fut appelé au commandement en 
chef de l'armée du centre, devenu vacant par 
le départ de La Fayette. Du camp de Maulde, il 
se rend en toute hâte à celui de Sedan ; il s'y 
était déterminé contre l'avis du conseil de guerre. 



•57 



DUM0URIE2 



qui, détetpérant trop tAt des moyens qu'on avait 
encore d'arrêter la marche de reonemi, enten- 
dait }ét» l'armée en retraite vers Châlona on 
Reima, pour faire de la Blâme sa ligpe de défense. 
Appréciant mieux ses propres ressources, Du- 
mouriez conçoit la pensée de porter ses forces 
sur la forêt de l'Aigonne, quoiqn'U en fût séparé 
par donie heures de marcbe et que les Prus- 
sieos n*en fassent qu'à six Ueues. Dans les coo- 
jonetnres où se tronnit la France au moment 
de llntatioa, toute la question de salut con- 
sistait à gagner du temps : c'est ce qu'avait 
admirablement compris Dumouriez, en venant 
s'adosser aux défilés de TArgonne. L'ennemi, 
dont il eût aisément coupé les communica- 
tioDS, n'oM pénétrer en le laissant sur ses 
derrières» et bientôt les deux armées réunies 
reçurent dimportants secours de tous les points 
de la France. Beumonville (voy.) accourait de 
la ftvntièra de Flandre à la téfe de 9,000 hommes 
po«ir appuyer la fauche de Dumouriez à Rethel» 
o<l II devait être rendu le 13 septembre ; Duval, 
avM 7,000 hommes, devait pareillement occu- 
per les postes du Chtee-Populeux, et, à la tête 
dSin oorps de 23,000 hommes, Kellermann allait 
se dlriAer <^* Chàlons vers la droite du camp 
«le UramM'rét Ces dispositions habiles réus- 
slivnt I le Journée eut lieu ; les troupes de 
IkHIermann furent seules engagées , et après la 
tirliiire de Yaiiny, l'armée ennemie se mit en 
tWraite au commencement d'octobre. Après 
Ml avoir llul d'un seul coup avec les Prus- 
sli>ns» IMiinouriez , qui depuis longtemps avait 
MN pisn Unit formé pour l'invasion de la Bel- 
al(|Hii, prit pour centre de ses opérations le 
HMiip 4« Farnars, sous Valencieones, et s'y con- 
HHitra «vite iO/KK) hommes; le reste des forces 
w^^Pik I sa disposition se {Nirtageait en deux 
liiiiNi, dont l'un, de 3g,000 hommes, destiné k 
iMilr sa droite, sous les ordres des généraux Va- 
Imuh* vi llarvllle, oocufiait la ligne qui s'étend 
lin c4ivM et Nainur jusqu'à Maubeuge, et devait 
iNilr iMi ^'.liec un corps d'AutriclUens campés 
^0111 Ifuuunbottrg, ainsi que les forces ramenées 
MSI le N^kiéral aulridiien Clairiayt, qui évacuait 
h l'Iiampagnis et l'autre, fort de 18,000 hom- 
liHUi, aux «mires du général La Bourdonnaye, 
hHiHunl Telle gauche, devait observer le prin- 
i4|Nil cMirps de bataille de l'armée autricliienne , 
MUS les ordres du duc de Saxe-Tesdien, dont la 
iliiilUi s'appuyait au village de Jemroapes et la 
lieu<4ie à celui de Cuesmes. Dès le ai octobre, 
fMiNMUriHL, franchissant la frontière belge, s'était 
purU snf le roule de lions avec le centre de son 
ermêeydunlBHinMmviile conduisait l'avant-garde; 
de seventes mannuvres et plusieurs actes d'in- 
IféiiUilé de la part de ce dernier et des généraux 
Uaïupierre, Ferraad et La Bourdonnaye, en dé- 
HMSijiienl son front d'attaque, accélérèrent le 
ilévsioppeuimit de la ligne française en (êOè du 
MMUp ilu duc de Kaxe-Tesclien, déi^ndu par de 
|rii«MW ndoutes et par phiaieure rangées de ca- 



nons en amphithéâtre. Par les dispoeitM» 
trouvèrent ainsi préparées dans la so 
5 novembre pour un engagement génér 
le front des Autrichiens allait présenter a 
de colonnes françaises une formidable rési 
leurs flancs, il est vrai, pouvaient ^tre d^ 
mais aussi le feu de leurs batteries, pi 
dans l'épaisseur des bataillons français, d 
sèment balancer le désavantage du nomln 
quil en soit, Dumonriet s'était résolu à a 
le péril d'une semblable attaque, afin de 
le résultat de l'action plus décisif. Sa a 
dans la valeur et l'intelligence de ses Ueu 
et dans Tenthoosiasme des jeunes vok 
français se trouva jujetifiée le lendenu 
l'issue de la glorieuse bataille de Jemmai 
lui livra la Belgique. Comme à Valmy, 1* 
duc de Chartres (voy. Louis-Philippe] 
lieutenant général et commandant en se 
centre de l'armée sous Dumouriez, y ava 
battu avec éclat. Mons fht occupé le len 
par les Français, qui, maîtres de la Mi 
de l'Escaut, après cette admirable campag 
mois, prirent leurs quartiers d^hiver en < 
laRoér. 

Cependant, au sein de la république, qu 
préservée des désastres de l'invasion étr 
Dumouriez, en raison même de ses i 
voyait se soulever contre lui toutes les 
de l'envie. Résolu à ne rien épargner | 
maintenir au poste glissant où déjà la rec 
sance publique avait cessé de lui prêter i 
pui, il accourut à Paris (7 janvier 1793 
boucha en secret avec les partis opposé 
offrit des garanties peu honorables de son c 
ment, et en vint jusqu'à prendre envoi 
qu'il croyait le plus utile de ménager des< 
ments pour le moins équivoques. Ces 
qu'après s'être mêlé d'abord aux dén 
concertées entre un petit nombre d'homn 
litlques qui voulaient tout tenter pour < 
le roi durant l'instruction de son procès. Il 
ensuite devant les moyens d'exéàtiou pro 
en abandonnant Tcntreprise, il n'en ra 
moins compromis dans des menées qui i 
devenir le prétexte de sa ruine. Û n 
l'armée après la catastroplie du 2i jani 
préparait ses dispositions pour citectuer 
quête de la Hollande, lorsqu'un échec 
par Miranda, et qu'il fallait à tout prix r 
i'cotratna dans une téméraire entrepri 
bataiUe de Nerwinde (18 mars), qu'il 
auA Autricliiens , forts de 52,000 homme 
ayant lui-même que 32,000. La perte d< 
bataille entraîna l'évacuation de la Be 
Alors redoublèrent de violence les accui 
qui s'élevaient contre lui au sein de b 
vention, et enfin un décret lui ei\joignit de 
paraître à la barre de l'assemblée pour 
compte de sa conduite : c'était lui signifie 
porter sa tête sur Técliafaud. Dans cette 
native, n'attendant son salut que du ren 



DUMOUaiEZ 



330 



l'odieux, régime qui pesait sur la France, 
apable d'entrepreûdre une attaque à main 
outre la Convention dans un moment où 
i le refoulait sur la frontière, Dumou- 
îsita pins à prêter l'oreille aux ouver- 
li lui étaient faites de la part des puis- 
)oalÎ8ées et au nom des chefs de Témigra- 
le colonel Maek, chef d*état-nujor de 
du prince de Saxe-Cobourg. Ces nég»- 
se poursuivaient avec une juste défianee 
et d'antre, lorsque tout-à-ooup Dnmon- 
irriver à son quartier général» aux Boues 
t-Amand, le ministre Beumonville, ac- 
lé de Camus, Lamarque, Bancal et Qui- 
fnroissaires de la Convention. Us venaient 
le décret au général en chef, qui dès lors 
être considéré comme étant en état de 
D. Ce dernier était entouré de son état- 
après quelques explications véhémentes 
liange d'arguments empruntés de Thls- 
naine et produits avec une ridicule em- 
Dumounez fit arrêter le ministre et les 
oramissaires républicains par un déta- 
: de hussards de Bercbiny, auxquels il 
n allemand Tordre de les transférer aux 
>ste8 de Tannée ennemie. C'était mal 
son temps pour frapper un coup d'É- 
itralner à ses vues Tarmée qu'il n'avait 
erver de ce découragement qui marche 
:e d'un revers. Aussi, n'ayant plus à choi- 
Qouriez part pour le rendez-vous qui lut 
;né par le colonel Mack, et il n'y par- 
vec le petit groupe de domestiques et 
"S qui l'accompagnent (de ce nombre 
uc de Chartres), qu'en essuyant la mona- 
de plusieurs postes français placés sur 
age.Pour accomplir les stipulations défini- 
t réglées au camp autrichien, il reparaît 
main au milieu de son armée : quelques 
mblent le revoir avec joie ; mais le plus 
ombre ne Taccueille qu'avec une conte* 
îservée et un visage morne. On lui ap- 
ue la veille, à la nouvelle de sa fuite, 
ie a quitté le camp, que toute Tarmée est 
ilus grand émoi, et que la voix du chef ne 
lus écoutée. Réduit alors à chercher uu 
ans les retranchements autrichiens, Du- 
, n'étant en position ni d'exécuter les 
us stipulées ni d'en exiger lui-même 
glissement, se vit bientôt éconduit par 
) de Cobourg, qui se borna à prendre à 
de l'Autriche un corps de 1 ,500 hommes 
ut venus rejoindre le général transfuge. 
1 k Dumouriez cette justice qu'il n'eût 
ment jamais consenti k concourir en 
iance de cause aux funestes desseins que 
ait alors l'étranger contre la France, 
itexte d'y rétablir la monarchie des Bour- 

i sans retour du côté de sa patrie, Du- 

erra longtemps d'exil en exil. Après 

loomé successivement à Bruxelles, k 



Cologne, en Angleterre, en Suiaee, en Allema- 
gne, en Danemark, k Saint-Péterstwurg, il re- 
tourna en Angleterre, où les services importants 
qu'il rendit au gouvernement angbiit lui valurent 
de la munificence britannique une pension de 
1,200 livres steriing. Ce fut surtout en haine de 
Napoléon que l'Angleterre s'attacha par des bien- 
faits Dumouriez , qui en était Tennemi Unpla- 
cable. An reste, on usa amplement de la fertilité 
avec laquelle il bâtissait des plans d'intriguée 
et dee combinaisons stratégiques. Ce Ait lui 
qui dirigea, à ce qu'on assure, la tactique de 
lord Wellington dans la guerre de la Péninsule, 
et on Ini attribue la meilleure part du succès 
de Vittoria ainsi que les plans suivis par les 
puissances coalisées dans l'invasion de la France 
en 1814. Ces assertions se trouvent appuyées 
de preuves produites par M. de MontgaiUard, 
mais dans la vue de rendre odieuse la conduite 
du général français. C^est aussi dans cette in- 
tention, il ne f^t pas l'oublier, que le même 
historien (1) avance sur le compte de Dumouriez 
d'autres fiiits moins vraisemblables, notamment 
que le général aurait sollicité de Napoléon , en 
1804, le bâton de maréchal d'empn« avec les 
titres de duc de Sainte-BIenehould, de Grand- 
Pré, etc. On ne saurait tgouter foi à de pareilles 
allégations ; mais ce qui ne peut plus être révo- 
qué en doute, c'est qu'en 1814 et 1815 il em- 
ploya des pratiques secrètes pour obtenir du roi 
Louis XVIII le bâton de maréchal de France. 
Dumouriez ne trouva pas seulement en Angle- 
terre une hospitalité empressée ; il y compta pour 
amis des hommes de distinction. Il résidait de- 
puis quelque temps à Turville-Park, auprès de 
M. John Bowring, avec lequel il s'était lié in- 
timement, lorsquîl mourut, à quatre-vingt-quatre 
ans. On a de Dumouriez : État présent du 
ropaumê de Portugal (en 1766); Lausanne, 
1775; ln-12; 1* édit., corrigée et considérable- 
ment augmentée, Hambourg, 1796, in-4*',avec 
carte; — Cahiers d'un bailliage qui n'en- 
verra point de députés aux états généraux; 
1789, in-8°; — Galerie des Aristocrates mi- 
litaires et Mémoires secrets sur la guerre de 
1757; Paris, 1790, in-8*»; —Guidedes Nations^ 
ou correspondance politique et morale sur la 
France et les Pays-Bas; Paris, 1790 ; — A la 
Convention nationale et à la Nation française ; 
1793, in-8*'; — Correspondance du général 
Dumouriez avec Poche, ministre de la guerre^ 
pendant la campagne de Belgique en 1792, 
publiée par DeGrimoard ; Paris, 1793, in-8°; — 
Mémoires de Dumouriez, écrits par lui-même; 
Hambourg, 1794, 2 vol. in-S"; trad. en alle- 
mand et en anglais, réimprimés en 1795, sous le 
titre de : La Vie et les Mémoires du général 
Dumouriez; 3« édition, avec Notes et Éclair- 
cissements historiques, Paris, 1822-1824, 
4 vol. in-8*'; 4* édition, augmentée delà Vie de 

(1) Vof. Mofttfalllftni, HUMrê de fttmce, etc.. Mit 
ta-S* ; t Vil, p. tU-MI; L XX, etc. 

8. 



281 



DUMOURIEZ — DUNBAR 



313 



Dumouriez, Paris, 1822, 2 vol. in- 12 ou 2 vol. 
in-18; cette dernière édition fidt partie d'une 
Collection de pièces importantes relatives à 
la Hévolution française ; — Coup d'œil poli- 
tique sur Vavenir de la France; Hambourg 
et Londres, 1795, in-8^ ; — Lettre du général 
Dumouriez au traducteur de F Histoire de sa 
Vie, pour faire sut te au Coup d'œil politique ; 
Hambourg et Londres, 1795, in-8^ ; — Aux As- 
semblées de la France, pour faire suite au 
Coup d*aiil politique :ivà\\ei 1795, m-B";— Exa- 
men impartial d*un écrit intitulé : Déclara- 
tion de Louis XVHI; sept 1795, in-8°; — Ré- 
ponse au Rapport du député Camus ; mars 1 796, 
in-8"; ^ Delà République y suite au CoTï^^oâï 
sur l'avenir de la France ; Hambourg et Londres, 
déc. 1796, in-8**; — Fragments sur Paris ^ 
trad. de l'allemand de Frédéric -Jean -Laurent 
Meyer, augmentés d'une Préface et de Notes ; 
Paris, 1 798 et 1800, 2 vol. in 1 2 ; — Tableau spé- 
culatif de r Europe; février 1798, in-8* ;^ Nou- 
veau Tableau spéculatif de F Europe; 1799, 
in-8^ , en allemand et en français ; — Campa- 
gnes du maréchal Schomberg en Portugal, 
de 1662 à 1 668 ; trad. de l'allemand de J.-F. Aug. 
Hagner, avec des notes importantes; Londres, 
1807, in-12 : l'auteur a eu pour but dans ses notes 
d'indiquer aux Portugais les moyens les plus ét- 
ficaces de s'opposer à l'invasion des Français ; 
Wellington en a beaucoup profité; — Jugement 
sur Buonaparte, dans V Ambigu; Londres, lO 
avril 1807 ; Paris, 1814 , in 8*. Dumouriez a laissé 
en outre de nombreux et curieux manuscrits. 
[Paul DE Cbàhrobert, dans VEncycl. des G. 

du M.] 

DnmouHez, yiê et Mémairet, * Orimoard, Correi- 
pondancê de Duwwwriez avêC Paehê, miniitrê de la 
guerre pendant la campagne de Belgique m ITH. ~ 
Ledleu, Le gênerai Dumouriet et la Révolution fran- 
foiM. — Lafayette, Mémoires, — Tblen. histoire de 
la Héoolution française, — TIssot. Hitteire de la Ré- 
volution trançaUef IV, tio. — Mahal. jénnuaire né- 
crologique de itlt. 

DUMorsTiBR {Pierre, comte), général 
français, né à Saint-Quentin, le 17 mars 1771, 
mort le 15 juin 1831. Simple réquisitionnaire au 
\'^ bataillon de Salot-Quentin (23 août 1793), 
il devint, au commencement de 1795, aide de 
camp dn général Krieg, et fut nommé adjudant 
général adjoint le 3 janvier 1800. Après la bataille 
de flfarengo, il Ait chargé de porter des dépêches 
an général en chef de l'armée d'Orient. Successi- 
vement chef d'escadron (27 septembre 1802), 
colonel du 34* régiment de ligne (26 octobre 
1804), il se rendit au 5^ corps de la grande 
armée, et combattit à Utan, à Austerlitz, à léna, 
et enfin à Pultusk , où il fut proclamé général 
de brigade sur le champ de bataille, le 26 dé- 
cembre 1806. Étant passé à l'armée d'Espagne, 
il prit part au siège de Saragosse. Colonel en se- 
cond aux chasseurs à pied de la garde, il se 
trouva à Essling et à Wagram. Étant retourné 
en Espagne après le traité de paix de Vienne, 
il y obtint le grade de général de division ( 24 



juillet 1811 ), et remporta de grands avaitages 
sur les Espagnols. Rappelé en Fnnee (1813), 
il prit le commandement de la 2* division de la 
Jeune garde, et fît la campagne de Saxe. 11 st 
trouva à Liitzen, à Bautzen,à 'Wnrtzen , ainsi 
qu*à la bataille de Dresde, où il fut g ri è v e men t 
blessé à la jambe d'un coup de Uscden. ITayint 
point accepté la croix de Saint-Louis, que la 
première Restauration lui offrit, Dnrooastier,qaly 
à cause de sa blessure, n'avait pria aucone part 
à la campagne de France, fut mis à la retraite 
le 24 décembre 1814. Élu membre de la chambre 
des représentants par le département de 1« 
Loire-Inférieure pendant les Cent Jours, il Ait 
exilé (1816) à Nantes , où il resta jusqu'à la ré- 
volution de Juillet. S'étant cassé la jambe lors 
d'une inspection faite aux environs de Bean- 
préau (25 avril 1831) , il succomba à la suite de 
l'amputation. A. Sadzat. 

Archive* de la Guerre. 

DrMOOTiER {Daniel), peintre français, 
né à Paris, mort dans la même ville, en 1631. n 
est regardé comme un des plus anciens peintres 
français. Selon toute apparence il apprit h 
peinture sous l'un des maîtres italiens qui r^ 
aidaient à la cour de France ; il se consacra an 
portrait. Son exécution rappelle celle du Primt- 
tice. Il règne dans ses toiles beaucoup de ladUté, 
et l'expression des figures y est heureosemeit 
reproduite. L'œuvre de Dumontier est à la fob 
précieuse au point de vue de l'art et à celui de 
l'histoire; car ses portraits représentent les per- 
sonnages les plus importants des cours de France 
depuis François 1er jusqu'à Louis Xni. On 
connaît aussi de Dumoutier une série de cin- 
quante-six portraits historiques, dessinés aux 
trois crayons et d'après nature. 

\jt Bas, DM. eneycl. de la France. * Naffler, Lex. 

DU MPT. Voyez Mut. 

DVif. Voyez Ersxinb. 

dunaud {Joseph), antiquaire fï^ançaia, né 
à Besançon, le 11 décembre 1719, mort dans la 
même ville, en 1790. Il entra dans l'ordre des 
Capucins, et s'occupa spécialement de recueillir 
des documents pour servir à l'histoire de la 
Franche-Comté et delà Bourgogne. Les précieux 
matériaux qu'il avait rassemblés furent disper- 
sés pendant la révolulion; mais ses manus- 
crits sont déposés à la Ubliotlièque de Be- 
sançon. On a de lui : Lettre historique et 
critique, dans laquelle on prouve que Henri 
de Portugal n'est pas de la maison de Bour- 
gogne-duché, mais decelle des comtes de Bour- 
gogne; imprimée dans le Mercure d'avril i75S. 

Chaudon et Delandlne, Dict. univ. historique. 

DCHBAR ( William), poète écossais, né à 
Su]ton,ver& 1475, mort en 1530. Il entra dans 
l'ordre de Saint-François, et parcourut une grande 
partie de la 1>ance et de l'Angleterre. Fatigué de 
cette vie errante, il revint en Ecosse, et y mou- 
rut , après avoir consacré à la littérature lea 
loisirs que lui laissait la vie du cloître. Ses ou- 



I Trages les plus en renom sont The Thistle and 
Ihe Rose (Le Chardon et la Rose) et The Goldin 
Terge (Le Bouclier d*Or). La première de ces 
compositions célèbre le mariage du roi d'E- 
cosse Jacques IV avec Marguerite, fille aînée 
fHenri YII ; cette union , qui fit cesser de ion- 
gM et crudles guerres , fut regardée dans les 
dan royaumes comme la promesse d*une ère 
de bonheur; le poète, selon Tusage du temps, 
■et en scène éts personnages allégoriques, tels 
qoe La Nature et Le Mois de Mai ; ses exprès- 
siooi sont parfois pittoresques. Dans le Goldin 
Terge, fl chante le combat du cœur humain 
contre les passions, sur lesquelles la raison finit 
par remporter la victoire. Cet ouvrage offre une 
imitition mgénieuse du Roman de la Rose; 
«y retrouve une foule de créatures allégoriques 
et de divinités mythologiques. Il y a de l'origi- 
oilité dans un écrit intitulé The Daunce : la 
Tcille du Carême, Mahomet, ou le diable, ordonne 
i «es principanx ministres de lui ofTrir le spec- 
tacle d*un ballet. Chacun des sept Péchés mor- 
tels se présente, cabriole et débite des vers , qui 
iQot une critique mordante des vices et des 
abus de l'époque. Une verve satirique anime 
celte composition étrange. Les écrits de Dunbar, 
après avoir été réunis en partie dans les recueils 
^Ancient Seoitish Poems, publiés par Hailes , 
ÉfimboorK, 1 770, et Londres, 1 775 , et par Pinker- 
ton, Londres, 1786, ont été rassemblés en to- 
tiljtë et édités, avec des notes , par D. Laing ; 
Êfimboorg, 1834, 2 vol. in-S*". Une vie du poète 
est jointe k cette édition, fort estimée. G. B. 

Wartoo, Hiit. efEnglUk Pœtrf, ISM. t. Il, p. 4SS. — 
watt, Speeiwmu of êorit EngL Poetrff; IMI, t. I. p. m. 

* DOVBAR (Jean)f poète anglais, vivait dans 
la première moitié du dix-septième siècle. On 
a de loi : Epigrammatum Centurix VI et 
décade» totidem; Londres, 1616, in-12. 

âddoog, SappL à iOcber, /étlçem. Gelehrten-LBxikon. 

»iniGjS9,nom de deux rois d'Ecosse, dont le 
premier, appelé anssi Donald, fut assassiné en 
1040 par l'ambitieux Macbeth, et dont l'autre, 
qui se fit haïr par ses violences autant que 
Dnnean I'' s'était fait estimer par ses vertus, 
périt d*nne manière semblable, en 1095. 

Bactenan, Historia Seotica. 

DUHGAii (Lord Adam), vicomte de Cam- 
perdayn, amiral anglais, né à Dundee, le i" juil- 
let 1731, mort près d'Edimbourg, le 4 août 
1804. Il descendait d'une des plus anciennes fa- 
milles dn comté d'Angus (Ecosse), entra de 
bomie heure dans la marine militaire anglaise, 
et ftit nommé capitaine de vaisseau en 1761. 
U se troovait sous les ordres de l'amiral Keppel 
à In prise de La Havane, et faisait partie de la flotte 
de Rodney, lorsque cet amiral attaqua, le 16 
janvier 1780, l'escadre de don Juan de Langara, 
aoqiiel il prit cmq vaisseaux et en fit sauter un. 
La bonne conduite et les talents de Duncan lui 
valurent en 1787 le grade de contre-amiral. En 
1794 il ptssa vice-amiral de l'escadre blanche, 



— DUIVGAN 



iu 



et prit le commandement des forces britanni- 
ques dans la mer du Nord. Le 12 juillet 1795, 
sur la rade des Dunes, il rallia, avec sept vais- 
seaux, la flotte russe de l'amiral Kanikoff, forte 
de douze vaisseaux de ligne et huit frégates. Il 
croisa sur les côtes de la Hollande jusqu'en 
octobre 1796 ; mais, malgré le nombre de ses 
valsâeaux,il n'entreprit rien d'important. Le 6 juin 
1797 une mutinerie sérieuse éclata k bord de 
quatre des vaisseaux de la flotte de Dnnean. Ces 
bâtiments le quittèrent pour se joindre aux au- 
tres escadres anglaises , également révoltées et 
mouillées à Nore et à Shemess. Cette révolte avait 
pour but une augmentation de solde; elle était 
d'autant plus alarmante que les mutins étaient 
maîtres de l'embouchure de la Tamise et pou- 
vaient facilement se joindre aux forces françaises 
on hollandaises. Le gouvernement anglais trem- 
bla. Les rebelles ayant refusé tout accommode- 
ment, il fallut recourir à la force; Duncan se fit 
remarquer par sa fermeté. Les bouées mdiquant 
les passes de la Tamise furent enlevées ; on éleva 
sur le rivage des batteries pour tirer à boulets 
rouges sur les insurgés, et l'amiral s'avança avec 
les bâtiments restés fidèles. La désunion se mit 
entre les mutins; le 9 trois vaisseaux se sou- 
mirent , d'autres imitèrent successivement cet 
exemple, et le 12 on n'en comptait plus que sept 
qui avaient conservé le drapeau rouge ; encore 
leurs équipages n'étaient pas d'accord entre eux. 
Plusieurs hommes furent tués et blessés. Enfin, 
Duncan fit une dernière proclamation; qui mit fin 
à la sédition. Le 14 Samuel Parkor, chef des 
révoltés et plusieurs de ses complices, furent ar- 
rêtés, jugés et pendus. Duncan reprit ensuite le 
blocus du Texel jusqu'au commencement d'oc- 
tobre, où il se vit forcé de venir se ravitailler à 
Yarmouth. Le 7 il apprit que les Hollandais , 
profitant de son éloignement, avaient mis à la 
voile. Il rembarqua son monde à la hâte, reprit 
la mer le 9, et eut connaissance le 1 1 de la flotte 
ennemie, qui se composait de quinze vaisseaux. 
Duncan en commandait seize; il gagna le vent, 
de manière à empêcher les Hollandais de rentrer 
au Texel sans combattre. Il engagea bientôt l'af- 
faire ent/e Camperduyn et Egmont-op-Zée, 
rompit la ligne ennemie, dont il détacha cinq bâ- 
timents, enveloppa le reste avec toutes ses for- 
ces, prit six vaisseaux, deux frégates, et après 
un combat opiuiâtre, coula un brick et une 
goélette. La perte des Hollandais s'éleva à 1,160 
tués ou blessés et celle des Anglais à 1,030. 
Duncan fut créé comte de Camperduyn avec un 
mi^or^t ^® ^^^^ ™^'^^ livres sterling. Le parie- 
ment lui adressa des félicitations et la Cité lui 
décerna une épée d'honneur. En 1799 Duncan 
débarqua le général Abercromby au Helder avec 
cinq mille hommes , et le 20 août il se présenta 
devant la rade du Texel. A la tète d'une forte 
escadre, il somma l'amiral Storg, commandant la 
flotte batave, de se rendre à lui, Duncan, comme 
agissant au nom du stathouder. L'amiral Storg 



935 



DXJNCAN — DUNœMBE 



3S6 



répondit « qu'il connaissait les devoirs que lui 
in)|x>sait son pavillon, qu'il n'agirait jamais en 
traître, et qu'il était prêt à faire une défense 
digne de sa patrie ». Duncan annonça alors par 
une proclamation qu'il ne se pr^entait pas 
comme ennemi, mais comme allié et pour 
rendre la liberté au peuple batave. Cette adroite 
déclaration eut l'effet qu'il en attendait : bientôt 
les équipages hollandais, arborant le pavillon an- 
glais à côté de celui d'Orange, forcèrent le brave 
Storg à livrer ses b&timents. L'année suivante, 
Duncan quitta le service actif, mais il vécut peu 
de temps dans le repos. D'après son portrait, 
exécuté par Danloux, Duncan avait plus de six 
pieds, et était d'un physique imposant. 

Alfred DE Lagazb. 
Clialmera, Gen. bioç. Diet 

DUNCAN (Guillaume), philosophe écossais, 
né à Aberdeen, au mois de juillet 1717, mort 
dans la même ville, le t'^ mai 1760. Après avoir 
fait ses études au collège Maréchal à Aberdeen, 
il se rendit à Londres, et vécut des produits de 
sa plume. Il publia, sous le voile de l'anonyme, un 
grand nombre d'ouvrages, entre autres des tra- 
ductions du français et du latin. Sa meilleure 
production est une Logique, publiée d'abord en 
1748, dans le Preceptor de Dodsley , et réimprimée 
plusieurs fois séparément. Cet excellent travail 
valut à Duncan la place de professeur de philo- 
sophie naturelle et expérimentale à Tuniversité 
d'Aberdeen. Parmi les traductions de Duncan, 
on remarque celle des Commentaires de Jules 
César, 1752, in-fol.; et celle des Discours 
choisis de Cicéron. 

Cbaimer^, General Biographieal Dictionarif, 

DUNCAN ( Marc ), médecin écossais , mort en 
1640. Il passa en France, et s'établit à Saumur, 
où il devint professeur de philosophie et ensuite 
principal du collège des calvinistes. U s'acquit 
une si grande réputation , que Jacques i"', roi 
d'Angleterre, le nomma son médecin ordinaire. 
Duncan, qui s'était marié en France, ne voulut 
pas quitter sa patrie adoptive, et passa le reste 
de ses jours à Saumur. 11 laissa en mourant plu- 
sieurs enfants, dont l'un acquit quelque célébrité 
sous le nom de Cérisantes ( voy. ce nom). On a 
de Doncan : Discours sur la possession des 
religieuses ursulines de Loudun ; Paris, 1634, 
in-8*. Duncan ent le courage de dire que cette 
prétendue possession n'était qu'un effet de l'hys- 
térie et d'une imagination déréglée. Cet écrit fit 
tant de bruit que Laubardemont, commissaire 
pour l'examen de la possession démoniaque des 
religieuses, aurait fait une méchante aÎTaire k 
l'auteur sans Tintcrvention de la maréchale de 
Brézé, dont Duncan était le médecin. 

Chalmers, General biograpkical Dictiorutry, 

DUNCAN {DdJiiel), médecin français, de la 
famille préc^ente, né àMontauban, en 1649, 
mort à Londres, le 30 avril 1735. Son grand -père 
Guillaume Duncan avait quitlé Londres pour 
venir s'établir dans le midi de la France. Daniel 



Duncan étudia la philosophie à l'imiTeraHé de 
Toulouse, et Aif reçu docteur à Montpellier en 
1673. 11 passa ensuite quatre ans à Paris poorie 
perfectionner dans ses connaissances, et revint à 
Montpellier se ttvrer h la pratique de la méde- 
cine. Forcé de quitter la France à la suite de 
la révocation de l'édit de Nantes , il se retira 4 
Genève, puis à Berne, où il passa huit oa neuf 
ans. Les magistrats de Berne ayant enjoint à 
tous les réfugiés français de quitter le eantoQ , 
Duncan se rendit à Beriin , puis k La Haye, 
et enfin à Londres, où il termina ses joors. On a 
de lui : Explication nouvelle et méihodiqwe 
des actions animales; Paris, 1678, iii-11 
« Cette physiologie, dit la Biographie médicale, 
est calquée presque entièrement sur celle de 
Willis. Duncan semble n'avoir jamais mgé 
même à consulter la nature, et à obeerrer kl 
• faits avant de raisonner, car il puisa tontes M 
théories dans sa seule imagination, et on aonft 
peine à croire jusqu'à quelles suppositions lii- 
zarres celle-d l'a conduit ; » . £a Chimie iia- 
turelle , ou explication chimique et méomi- 
quede la nourriture de V animal; partiel**, 
Montauban, 1680 ; parties II et m , Paris, 1687, 
inl2; La Haye, 1707, in-8'*; trad. eo ktin, 
Amsterdam, 1707, in-8* ; — V Histoire de fi- 
nimal, ou la connaissance de Vhomme oiiiMé 
par la méchanique et par la chimie; Paris, 
1682, in-8°; ibid., 1687, in-8*; trad. en latii, 
Amsterdam, 1683, in-8* ; — Avis salutaires ca»^ 
tre Valnts des choses chaudes, et particulière 
ment du café, du chocolat et du thé; Rotter^ 
dam, 1705, in-8*; trad. on allemand, Leipzig» 1707, 
in-12 ; en anglais, Londres, 1716, in-S". Dans tous 
ces ouvrages on remarque, suivant Éloy, « bean- 
coup d'idées neuves et en même temps une infinité 
d'opmions plus absurdes les unes que les antres » . 

Biog. Brit. — CluliD«n, Cm. biog, DicU— Étoj, |Net 
historique de ia Médecine. — Biog. inMicaf». 

DUNCAN. Voy. Cerisàntbs. 
DUNCOMBB (Guillaume), poète et Utléfa- 
teur anglais, né à Londres, en 1690, mort en fé- 
vrier 1769. Entré à seize ans dans les boreanx 
de l'amirauté, il renonça k cette position pour 
s'adonner aux lettres. Il débuta par la traduc- 
tion d'une Ode d'Horace, imprimée dans l'édi- 
tion de ce poète par Wit. Il publia ensuite à 
part une version du Carmen seculare, et bientôt 
après la traduction de VAthalie de Racine. Se- 
condé par son fils, il fit paraître, en 1757 et en 
1759, un Horace traduit et annoté. La dernière 
de ses publications fut celle des Seven Sermons 
de l'évèquc Herring. 
Roiie, New. àiog. Dict. — Chalmert, C«ii. M09. DM. 

DUNCOMBB (Jean), antiquaire anglais, né 
en 1730, mort en 1785. Après avoir reçu sa pre- 
mière instruction à Romford et à Felsted, dans le 
comté d'Essex , il devint élève de l'université de 
Cambridge. Entré ensuite dans les ordres, il obtint 
un bénéfice à Cantorbery, et fut nommé premier 
prédicateur à la cathédrale de cette vÙle. En 



SS7 



DimCOMBË — DUIVDAS 



238 



1770 a fbt appelé à la maîtrise de l'hôpital Saint- 
Jean dans la Cité. Enfin il eut le Yicariat de 
Herne, dans le voisinage de Cantorbery. Outre 
divers poèmes, dont le plus connu est The Fe- 
minead^ oo a de loi en prose : The Correspon- 
dence qfjohn Hughes^ esq.; — The Earl qf 
Carké's Letters from Italy and Archbishop 
Nerring's Letters, 

MIstress Duncombe, femme dn précédent, 
morte à un âge avancé, le 28 octobre 1812, cul- 
tiva les lettres et la peinture. On a d'elle des 
Poésies imprimées dans le Poetical CdUndar 
et dans le recueil de Nicbols, et Tliistoire de Fi- 
deiia et Honoriay insérée dans VAdventurer. 

Chalmen, Ce$urai Mogr. Dietionarif, 

DmnAS (David), général anglais, né k 
ÉdimiKNiigy en 1736, mort le 18 février 1820. 
Fils d*aa n^odant d'Edimbourg, et destiné à la 
médeciiie, il quitta bientôt cette carrière.pour 
celle des armes. La protection de son onde, Da- 
vid Watson, quartier-maître général de Tannée 
an^aise, loi fit franchir rapidement les grades 
inférieurs. En 1770 il fut nommé major du 15« de 
dragons, pen après quartier-roaltre général, puis 
adjudant général en 1781, et mj^or génériil en 
1790. En 1793 il fut un des commandants des 
troupes anglaises qui occupèrent Toulon. 11 essaya 
plosieurs fols, mids sans succès, de détruire les 
batteries françaises, et forcé d'évacuer Toulon, il 
se rendit en Ck>r8e, et s'empara de cette lie. Envoyé 
ensoite sur le continent à l'armée du duc d'York, 
il se signala à raflairedeToumay, le 10 mai 1794, 
et enleva le poste fortifié de Tuyt, le 30 décembre 
suivant Par cet heureux coup de main, il facilita 
la retraite des troupes anglaises, et il présida lui- 
même k leur embarquement. En 1797 Dundas 
fut nommé quartier-maître général, et employé 
(1799) dans une nouvelle expédition en Hollande, 
soos le commandement du duc d'York. En 1801 
9 fut chargé d'exercer dans la plaine de Bagsbot 
un camp de vingt-cinq mille hommes. En 1809, 
lorsque la chambre des communes força le duc 
d'York de donner sa démission de commandant 
en dief , Dundas fut élevé à cette dignité , qu'il 
garda pîe&dant deux ans. Au bout de ce temps, 
son âge avancé l'obligea d'abandonner ces fonc- 
tions; il reçut en édiange le commandement 
dupremier régiment de dragons de la garde, qu'il 
gaida jusqu'è sa mort. On a de lui ; Principles 
0/ mililary Movements, chicjly applicable to 
infantry; 1788, in-4*'. 

a<M«, New gênerai biog. Dictionarg. 

^DVXDAS (Sir A. Saumdbrs Deàns), vice- 
amiral anglais, né en 1785. Sa famille descend 
des comtes de Lauderdale. 11 prit du service le 
19 mars 1799, en qualité de novice, à bord du 
vaisseau Keat, de soixante-quatorze canons, 
capitaine William-Johston Lr-f, faisant partie de 
re;»cadre commandée par lord Duncaa et sir Ri- 
chard UickertoD, escadre qui essaya sans succès 
une descente en Hollande. L année suivante le 
jeune Dundas assista au blocus d'Alexandrie en I 



qualité de cadet. Il passa comme lieutenant sur la 
Leda (trente-huit canons), puis sur le vaisseau 
Cambrian ( quarante canons ), en croisière dans 
U Méditerranée , et participa à la prise de trois 
001 saires français, portant ensemble deux cent 
vingt-cinq hommes et quarante canons. Il fit en- 
suite une station sur les côtes d'Amérique, et 
vint prendre part au blocus de Stralsund et an 
second bombardement de Copenhague, pendant 
lequd il fut blessé par un édat <le bombe. Le 
13 octobre 1807, élevé au grade de capitaine , il 
reçut le commandement du Pyrame (trente-six 
canons ). Le 2 avril 1808 , il épousa Jane Dun- 
das, sa tante, qui lui apporta une fortune consi- 
dérable , et dont il eut deux fils. Le 20 avril 
1813, Dundas captura le corsaire français £^ 
Zèbre (dix canons) et le 18 février 1814 Z^a 
Ville-de-Lorient (quatorze canons). De 1816 
à 1819, il stationna dans la Méditerranée sur le 
Tapir, et fut mis à son retour en disponibilité. 
Il rentra dans le service actif en 1830, et eut le 
commandement du Régent ^ vaisseau de cent* 
vingt canons, et de 1836 à 1838 cdui du vais- 
seau Britannia, de même force. Guillaume lY le 
nomma, en 1839, général-adjudant de marine. Sir 
Dundas fut élevé au rang d'amiral le 23 novembre 
1841, et appelé en 18M au commandement de la 
flotte anglaise de la mer Moire. Parti de Malte le 
7 juin, il parut le 13 dans la baie de Besika; le 
10 novembre il jeta l'ancre dans le Bosphore, 
et entra dans la mer (foire le 4 janvier 1854. 
Son retour dans U baie de Bdcos fut l'occasion 
d'un démêlé asscs vif avec lord Stratford-Can- 
nlng, ambassadeur à Gonstantinople , qui obtint 
du ministère la rentrée dp la flotte anglaise dans 
la mer Noire (A février). Le vice-amiral Dundas 
fut rappdé en Angleterre, en même temps que 
son collègue, l'aminU HameUn» rentra en France. 
DUNDAS (Sir Bichard SàuimBna), contre- 
amiral anglais , quil ne fant point confondre avec 
le précédent, est né en 1801. Il entra de bonne 
heure dans la marine militaire, et parcourut suc- 
cessivement tous les grades. Ses services lui 
méritèrent son avancement Après avoir long- 
temps commandé le vaisseau Melville^ de 72 
canons, en croisière sur les côtes de CÂiine, il 
commanda h bord du Power/ul, de 84, une es- 
cadre dans la Méditerranée, sous les ordres de 
sir William Parker. Devenu second lord naval 
de l'amirauté , il fut appelé dans les premiers 
jours ib février 18ôô au couunandement en chef 
de la flotte anglaise dans la Baltique, en rempla- 
cement de sir Mapier. Dans l'impossibilité d'atta- 
quer Cronsta^It, Dundas se servit du moins utile- 
ment des forces placées sous ses ordres, et puis- 
samment secondé par le contre-amiral français 
Penaud , il anéantit le commerce nisse sur toutes 
les c:6t4^s do Finlande et jusque dans les ports les 
plus reculés de la mer Bianclie. Le 9 août, après 
avoir reçu un certain nombre de clialoupes canon- 
nières et de bonibardes,fl attaqua Sweaborg. Après 
un bombardement de quarante-cinq heures, tout 



239 



DUNDAS — DUNKER 



M 



ce qai dans la ville était susceptible d*étre in- 
cendié fut réduit en cendres. La perte des Russes 
en arsenaux, casernes» magasins, ateliers de 
construction, fut incalculable, et deux mille 
hommes furent tués ou blessés. Ce désastre 
anéantissait les provisions et le matériel de tous 
genres péniblement amassés depuis trente an- 
nées. La puissance maritime de la Russie reçut 
un coup terrible. Sweaborg était regardé comme 
Id place la plus forte de la Baltique après Crons- 
tadt; cependant Timmense succès obtenu par les 
alliés ne leur coûta qu*uA matelot anglais tué et 
quelques blessés. Ce résultat, presque incroyable, 
s'explique par les excellentes dispositions prises 
par les amiraux, la justesse du tir et la puissance 
de projection des pièces employées. 

Altred DE Lacasb. 

Documenté inédits. 
DITNDAS. Voy. MeLTILLB. 

* DU2f DASS ( Guillaume }, médecin hollan- 
dais, vivait dans la première moitié du dix-hui- 
tième siècle. On a de lui : Oribasii Anatomicay 
ex libris Galeni, cum versione latina /. B. Ka- 
Marti cum notis; Leyde, 1735, in-4<*. 

Adelang, Supplément à JOcher, Âllg, GeU-Letik. 
DITIf DON ALD. Voy. CoCHaANB. 

DUNGAL, astronome irlandais, vivait encore 
en 834. On n'a pas beaucoup de renseignements 
sur l'histoire de sa vie : on croit savoir, toute- 
fois, qu'il habitait un monastère voisin de Saint- 
Denys. De ses oeuvres on possède un traité sur 
le culte des images, contre Claude de Turin, le- 
quel se trouve dan» la Bibliothèque des Pères, 
t. XIV, et une réponse à Charlemagne, qui l'avait 
consulté sur une éclipse, réponse publiée par 
Luc Dachery, dans le tome X de son SpiciU' 
gium. Mabillon et les auteurs de V Histoire lit- 
téraire de la France attribuent encore à Dun- 
gal des vers imprimés et quelques-uns qui sont 
inédits ; mais ces attributions nous paraissent 
très-contestables. B. H. 

llUt. MUraire de la France, L IV. 

DiJNi (Égide- Romuald) , compositeur dra- 
matique napolitain, né le 9 février 1709, à Matera 
(royaume de Naples), mort à Paris, le il juin 
1775. Fils d'un maître de chapelle , dont il était 
le dixième enfant, on l'envoya à l'âge de neuf 
ans au conservatoire dei Poveri di Giesù' 
Cristo f à Naples, où il étudia sous la direction 
du célèbre Durante. Il alla ensuite k Rome pour 
y écrire l'opéra de Nerone, en concurrence avec 
Pergolèse, qui composait alors son Olimpiade. 
L'opéra de Duni réussit, celui de Pergolèse tomba, 
malgré une supériorité de mérite que Duni lui- 
même n'hésita pas à proclamer liautement. 
Chargé d'une mission secrète pour Vienne, il 
saisit cette occasion pour faire entendre ses com- 
positions dans la capitale de l'Autriche. A son 
retour à Naples, le rui le nomma maître de cha- 
pelle de l'église Saint-Nicolas de Bari. Quelques 
années phis tard , il écrivit l'opéra d*Artaserce, 
qui fot représoité avec succès, à Naples, snr le 



théâtre San-Carios ; il se reocfit «Moite à Ve» 
nise, et delà à Paris et à Londres, où fl eompo« 
la musique de plusieurs pièces. Une maladie 
chronique, qui le faisait beanooop souffrir, le 
décida à se rendre en Hollande pour y foniiilnt 
Boerhaave, qui le guérit eo effet; main m nui mil 
en Italie il fût attaqué par des brigands, près de 
Milan, et la frayeur qu*il éprouva altéra pour too- 
jours sa santé. Après avoir visité Gênes, 9 fiiC 
chargé d'enseigner la musique à la prineesse Im» 
belle, fille de l'infont de Panne. Ce fit pendantsoa 
séjour à la cour de Parme, cooipoeée en grandi 
partie de Français, que Duni écrivit ses pranisii 
ouvrages sur des paroles françaises. Son coip 
d'essai, Ninette à la cour, lui valnt nn snooii 
tel que bientôt il reçut de Paris deux pièess» là 
Chercheuse d^esprit tXLe Peintre a mùm 'm u et 
son modèle, dont on le priait de fidre la mnsh|se. 
Duni se mit au travail, et revint à Paris, en 1757, 
faire représenter le dernier de ces oovragas. Ui 
applaudissements qu'il recueillit le déddèraitàn 
fixer dans cette ville, où il a suooessîTeinent écrit 
dix-huit opéras, presque tons ooaronnés de snooèi. 
Duni est, avec PÙlidor, Monsigny et GréCiy, 
qui le suivirent bientôt et le surpassèrent, Vm 
des créateurs du genre de l'opéra-comiqne Am- 
çais proprement dit. Sa musique est gaie, sin^ ' 
et naturelle ; on y trouve parfois une certaiBB 
verve comique; mais pour en apprécier le mé- 
rite, on ne doit y chercher ni les formes dét^ 
loppées ni les effets d'orchestre usités de bm 
jours, et qui étaient alors inconnus. L'instmroca* 
tation de Duni est pour ainsi dire nulle , et mène 
de beaucoup inférieure à celle de Pergolèse d 
des autres compositeurs sortis de la premièn 
école de Durante. On connaît de ce musideB : 
Opéras-Italiens : Nerone, Artaserce, B^jaut, 
Ciro, Ipermnestre, Demofonte, Alessandro, 
Adriano, Catone, Didone, Demetrio, OUm' 
piade; — Opéra français : Ninette à la cour 
( 1755) ; — Le Peintre amourettx de son mo- 
dèle (1757); — Le Docteur Sangradoi iA 
Veuve indécise (1758 ); — La Fille mai gar^ 
déeXi7b9); —Nitta et Lindor; Vile des Fous; 
Mazet ( 1761); — La Bonne Fille; Le BeUmr 
au village (1762);— La Plaideuse et le Procès; 
Le Milicien ; Les Chasseurs et la Laitière ; Les 
Rendezrvous (1703); — 17 École de la Jeu- 
nesse; La Fée Urgèle (1765); — La Clochette 
(1766); — Lu Moissonneurs; Les SaMs 
( 1768 ) ; — Thémire ( 1770); — riTetfreicse es- 
pièglerie, pièce reçue et non jouée. 

Dieudonné Dbnnk-Baboh. 
De La Borde, Euat gur la Mntiqme* — Choron ei 
KayoUe, Diet, hitt. des Mmieiem, — FéOa, Biog, mio. 
de$ Mtuiicient. - Uiitoim de PaH MmHeal en Fnmee, 
dani le Patria. 

*DUifi (Emmanuel), jurisconsulte itaUai, 
vivait dans la seconde moitié du dix-hoitièine 
siècle, dn a de lui : Z)e Jure CodicUlorum, adver* 
sus Henning, Bœhmerum; Rome, 1752, in-4*. 

Adelang. Suppl. à JOcher, jiUç, Gel.'Lexik, 

DUNKBn (|}a/^Aasar-ilnloiiie), peintre et 



Mt 



DUNKER — DUNOD 



343 



pnmt nédoiê , né en 1746, à Saal, près Stral- 
wêA (Ponéraiiie), mort à Berne, en 1807. Il ap- 
pritd*^rd la peinture et la gravure comme ama- 
tav; mis des rêvera de fortune Tobligèrent à ae 
ivfir de ses talents comme moyens d'existence. 
Ivintoi France en 1770, et ftat chargé de repro- 
àira par la gravure les tableaux du cabinetduduc 
k Choiseal. Dunker alla ensuite demeurer k 
Ine, oà avecPreodenbergil exécuta plusieurs 
Miesd'eBtainpes, entre antres celles qui Illustrent 
VBefiameronJrançaU de la reine de Navarre. 
B il aassi le portrait du célèbre mathématicien 
Attir, et lui dédia une ode qui prouve un cer- 
Ui triât poétique. Dunker a laissé ses Mémoi- 
m , qoi ont été imprimés dans le supplément à 
VBkMre du m^Ùeurs Peinires de la Suisse. 

JM. Mtf., MU.. 4e IMl. — Diet. bioç, etpUt. 

■anjOP {Alexandre ) , philologue écossais , 
lé sa ltt4y co Amérique , mort à Glascow, en 
IMl Son père était exilé volontaire en Amé- 
ripe. Apièt la révolution de 1688, Dunlop vint à 
Cure ses études. En 1720 il fut nommé 
de grec à l'université de Glascow, et il 
en 1736 une grammaire grecque, qui eut 
éditions et qui fut longtemps en usage 
im les collèges d'Ecosse. 

CtalMii^ Cmttral biographical Ùietionary. 

wmvop (Quillaume ), théologien écossais, 
Mn du précédent, né à Glascow, en 1 692, mort 
>tftabo uf g,en 1720. Après avoir fait ses étu- 
énàGlaieow, U alla passer deux ans à l'univer- 
■tf d*UtreGh^ et fut, à son retour, en 1716, 
leenié profeeseur de théologie et d'histoire ec- 
déûttqoe. Dunlop remplit cette place avec 
hoHeir, mais il ne s'y renferma pas, et prêcha 
MNifat dans les églises d'Edimbourg. On a de 
hi Stmons ; 2 toI. in-12 ; et Essay on Cou- 
féttknu f^Faiih. 

QulMfi, C <H T al tHographieml Dictiânarif. 

JaoMuir (John), littérateur anglais con- 
taporain. Il a publié deux ouvrages très-esU- 
^iBistonf qf Fiction; Edimbourg, 1814; 
3voLiD>8*; — éi History of Boman Littérature 
fms (ht earliest period to the Augustan Age 
Muiae; Londres , 1819, 3 vol. in-8^ 

fty ■wli partieuUen, 

NniH {Samuel ), mathématicien anglais , né 
àCkeditoa (Devooshire), dans la première par- 
tie di dix-huitième siècle, mort vers 1792. Il 
<WMiwna par tenir une école dans sa ville nà- 
^ et cnsinte k Chdsea. Sa réputation de ma- 
ftteiticien lui valut la place d'examinateur 
^ «iïdidats pour le service de la Compagnie 
^ bdei orientales. Outre plusieurs mémoires 
^i6éi dans les PhUosophical Transactions^ 
I^ a publié plusieurs ouvrages scientifiques 
^ Bt atlas estimé. Il laissa une somme de trente 
'>v^el de revenu pour la fondation d'une école de 
ttrthématiqnes k Crediton. 
KoK, /l€wgen.biog, Diet. 

Dusmiiie (/eon), jurisconsulte anglais, né 
« 17U, à AabbortOD, mort le 18 août 1782. Fils 



d'un jurisconsulte, il étudia lui-même les lois 
au Temple, à Londres. Dès son début au barreau, 
il s'y fit remarquer. Appelé à la chambre des 
communes d'Angleterre, il compta Inentdt parmi 
les membres les plus éloquents de cette assem- 
blée. Son style brillant, caustique, lui fit attribuer, 
sans vraisemblance, les fameuses Le^^rM de Ju- 
nius. Dunning remplit diverses fonctions, cel- 
les de recorder de Bristol, de solliciteur général 
et de chancelier du duché de Lancastre. On le 
nomma ensuite pair, au titre de lord Ashburton. 
Comme avocat, il fut un des plus occupés d'An- 
gleterre, et le travail excessif auquel il se livra 
pour suffire à sa clientèle abrégea ses jours. 

Rom , Ifew pm. bioç. Diet. 

DUNOD DB CHARif A6B, nom d'une ancienne 
famille française, originaire de Saint-Claude 
( Franche-Comté), dont la descendance remonte 
k 1444. Les membres les plus remarquables de 
cette famille sont : 

«DUHOD {Antide), diplomate, née Saint- 
Claude, veis 1640, mort à Prague, le 3 septem- 
bre 1696. Il alla terminer ses études en Espagne, 
embrassa l'état ecclésiastique, et fut reçu docteur 
en théologie k Salamanque. Il acquit une connais- 
sance approfondie des langues modernes, et en- 
tra comme négociateur au service de la maison 
d'Autriche. Lors de l'invasion de la Franche- 
Comté par les Français , en 1674 , il reçut de 
l'empereur Léopold T*^ la double mission d'or- 
ganiser la résistance dans les montagnes de 
cette province qui avoisinent la Suisse^ et d'en- 
gager les cantons k livrer passage aux Impé- 
riaux. Mais la persistance des Suisses k main- 
tenir leur neutralité et la rapide conquête de la 
Franche-Comté rendirent ses efforts inutiles. 
L'empereur le chargea ensuite de diverses né- 
gociations en Hongrie et en Valachie, puis le 
jaomma son envoyé auprès de Michel Abaffi, 
prince de Transylvanie : Il s'agissait de détermi- 
ner l'annexion de ce pays à l'Empire, malgré les 
dispositions défavorables du premier ministre, 
Téléki. Pendant un séjour de plusieurs années, 
Dunod exposa avec insistance à Téléki que placée 
entre deux puissants voisins, et trop faible pour se 
protéger elle-même, la Transylvanie, après une 
suite prolongée de troubles fomentés par leb 
deux adversaires, devait échoir tôt ou tard à l'un 
ou k l'autre ; qu'entre le brutal despotisme des 
Turcs et l'administration régulière de l'Autri- 
che, lechoix des Transylvains ne pouvait êtredou- 
teux ; que d'ailleurs l'empereur s'obligerait à res- 
pecter, dans le cas d'une réunion pacifique , leurs 
institutions libérales. Ces considérations finirent 
par prévaloir, etla Transylvanie accepta le protec- 
torat et la suzeraineté de l'Empire par le traité 
de 1686. Dunod , nommé par l'empereur à Té- 
vêché de Widdin, sur le Danube, préféra se re- 
tirer au couvent des Dominicains de Clattan. Il 
mourut à Prague, où il s'était rendu dans sa 
dernière maladie, et fut inhumé avec pompe par 
ordre du gouvernement impérial. Il fut regr^ 



243 



DIJiNOD 



944 



de l'empereur, comme on peat le yoir par le 
pasfiage suîTant de la lettre adressée à la sœur de 
Dunody le 15 septembre 1696, par François- 
Tom de Lapierre , prieur des Dominicains de 

Clattan : « Si vous ayez perdu un bon frère, 

l'empereur eu a bien eu du déplaisir lui-même, 
à qui il avait rendu de bons services en Transyl- 
vanie ; de sorte que si nous avons acquis cette 
grande province sans nous y être battus , on en 
a toujours attribué la cause à monsieur Dunod, 
qui y avait agi si fidèlement et si prudemment , 
sans parler de ses autres services. » 

Gérando, In Tnmtylvanie et ses habUantt. — Guil- 
bert. Histoire dêi f^UU» de Frmnee. — Laorent, >#)•- 
nuairê statUtiqm tt historien du Doubt, titi et IIM, 

DiJNOD ( Claude - François ) , bomma de 
guerre, frère du précédent, né k Saint-Claude, en 
1644, tué à Vienne, en 16&3. Après la eonquéta 
de la FranchA-Comté , il alla offrir ses services 
à l'empereur, et oomnnanda un corps de volon- 
taires au siège de Vienne. Il se signala par sa 
bravoure, et fut tué sur la brèelie, au dernier 
assaut qui précéda la délivrance de la place. 
Le journal du siège parle de lui en ces termes : 
In omniàus eruptionibuSt in omnilnis propu- 
gnandis assultibtu , fuerat semper phmui 
et Turcis falalissimmm 

Journal du siégé dé Fimtiu. — Uorens, dnnuairé 
statittigus et kistoriquedu IXmbSt ISM. 

DUNOD ( Pierre-Joseph ), archéologue, ft'ère 
des deux précédents, né en 16ô7, à Moyrans, 
près de Saint-Claude, mort à Besançon, en 1725. 
Il entra dans la Compagnie de Jésus, et s'appli- 
qua particulièrement aux recherches historiques. 
Il découvrit près du lac d'Antre les restes d'une 
ville depuis longtemps disparue, qu'il crut être 
YAventicum de Ptolémée, et publia : La décou- 
verte de la ville d'Antre, en Franche-Comté^ 
avec des Questions curieuses pour éclaircir 
Vhistoire de cette province ; Paris, t697, in-12. 
Critiqué avec force par plusieurs savants (roy.' 
André de Saint-Nicolas et Marquard Wild ), il se 
défendit par une nouvelle édition , plus étendue 
et augmentée d'une seconde partie , intitulée : 
Méprises des auteurs de la critique d'Antre; 
Amsterdam (Besançon), 1709, 2 vol. in-12ïà 
laquelle il ajouta une carte, gravée en 1713, et 
qui reparut en 1716,avec des additions. Sa thèse, 
appuyée par une grande érudition et soutenue 
avec beaucoup de verve , eut un certain reten- 
tissement : M. de Vaubourg, intendant de la pro- 
vince, se rendit sur les lieux, fit dessiner les 
ruines et lever le plan de la ville. Par ordre du 
roi, des fouilles furent entreprises ; les adversai- 
res du P. Dunod sollicitèrent auprès du ministre 
pour les faire cesser; bientôt l'argent manqua. 
Elles furent reprises aux frais du cardinal d'Es- 
trées, puis définitivement abandonnées. Quoi 
qu'il en soit de l'importance et du vrai nom de 
la ville découverte par le P. Dunod (1), son 

^ (1) Voyez à crt égard {'Histoire du Comté de Boiirvo- 
gntt par Dunod de Charnagc,t. I, p. itt et tnlv., et te 
Jéwmal des Savunts^ sept. t71f. 



livre, écrit d'un style animé et pittoresque , est 
encore redierché. Ses autres ouvrages soiil: 
Lettres à M. Vahbé de B. sur les découver- 
tes qu'on a faites sur 1$ Rhin^ 1716, fn-12, 
dont ime nouvelle édition a été publiée à Poren- 
truy, 1796, in- 12, avec des notes et des addtt- 
tions; — Projet de La Charité de la ville de 
Dôle; 1698 , in- 12 ; — Vie de saint Simon de 
Crespy; Besançon, 1728, in- 12. 

Mémoires de Trévoux, sept. 1710. —Jemrtkol ëee Sth 
vmmtSy aept. ITU. — Dunod de Cbarsagr. MsMtré ée 
Comté de Bourgogne. — Lelong, BibUothéçue kitSér^ 
oue de ta France, ééïi. Fontette. — Clerc, Eêêsd mr 
rhistoire de la Franehe-Comté, t I, p. vu ei HL 

DiTNOD DECHARif A6B ( François-Ignoce \ 
historien etjurisconsulte,néà Saint-Clande, le M 
octolyre 1679, mort à Besançon, le 21 juin 1752. H 
fit ses études sons la direction d'abord de son œ* 
de Pierre-Joseph Dunod, puis d'Henri de Char^ 
nage, savant jurisconsulte « son grand-onde. 
Après avoir pris ses degrés de licence k Besan- 
çon, il suivit la carrière du tiarreau, et parvt 
avec éclat dans plusieurs causes i/nportûtea. 
Plus tard, en 1720, il obtint au concours, à 
l'université de Besançon , une chaire de drall 
canonique et civil. Quatre ans après, il se ren- 
dit à Paris poar y représenter les intérêts de 
sa compagnie. Le garde des sceaux d'Armenon- 
ville, frappé de son profond savoir, lui conseBU 
de travailler sur la Coutume de Franche- Comté. 
Il venait de se mettre à ToBuvre , lorsqu'il Itat 
invité par le roi de Sardaigne, Victor-Araédée , 
à se rendre à Turin pour y concourir à la ré- 
formation des lois et statuts du royaume. En 
regrettant de ne pouvoir accepter tme invîtatioa 
aussi flatteuse , Dunod proposa pour le rem* 
placer d'Arvisenet, conseiller an pariement de 
Besançon, qu'il promit de seconder. Cette pro- 
position ayant été agréée , d'Arvisenet se ren- 
dit à Turin, où il passa plusieurs années occupé 
de ce travail important, et constamment aidé 
par les conseils et par les observations dn sa- 
vant Dunod. Les empêchements de l'âge n'avaient 
pas interrompu ses travaux : « Je ne trouve pts» 
écrivait-il dans ses dernières années, de meil- 
leur adoucissement aux maux de la vieillesae 
que de pouvoir servir encore la patrie (1). » Ses 
ouvrages sont : Commentaire sur le titre des 
Successions et sur les institutions contractuel- 
les ; 1vol. hi-12, imprimé en 1725, sans nom 
d'auteur ni d'imprimeur ;—7'rat/é des Prescrip- 
tions, livre souvent cité par les jurisconsultes, 
et qui a fourni des matériaux précieux pour le 
Code Civil; Dijon, 1730, 1734, 1744, Ui-4«; Pa- 
ris, 1753, 1786, 10-4". M. de La Porte en a donné 
une sixième édition, sous le titre de Nouveau 
Dtinod; Paris, 1810, in-8*; — Traité de la 
Main-morte et du Retrait ; Dijon, 1733 ; Épi- 
nal, 1761, in-4*; — Observations sur la Cou- 
tume du comté de Bourgogne ; Besançon, 1766, 
in-4*' ; — Histoire du Comté de Bourgogne ; en 

(1) Histoire deFÊgiiséet de ta FiUe do Besançon» 
t U, ATortlMc mea l. 



t4ê 



DUNOD 



246 



3 vol, in-4*, dont le premier M pablié à Dgoo, 
en 1733, le «euoiicl dans la même ville, en 1737, et 
le tniisièine à Besançon, en 1740 ; — Histoire 
de VÉgUst^ de la Ville et du Diocèse de Be- 
samfon. CH ourrage, complément da précé- 
dent, parut en 17âO; Besançon, 2 vol. in-4°. 
Après l'impression des premiers tolumes de 
ion histoire, Dunod de Chamage co|itinua de 
recbercber avec la même ardeur les documents 
qui pouvaient édairdr les points déjà traités, et 
qD*Qne lui Ait pi us possible de classerai leur véri- 
table placer il en est résulté que les dilTérentes 
partie» de son œuvre ne sont pas toujours suf- 
fisamment coordonnées. Malgré ce défaut, il 
lui reste l'honneur d'avoir laîMé le mdlleur li- 
vre qn'oQ eût encore publié sur le comté de 
Bonigogoe. 

Journal 4êt Savant*, «cpt. I7ts , oct. et nov. i7rT . — 
MéoMim 4ê TrévoMi, avril et oct. iTSe, févr. 1741. — 
MeriffI, GroÊid Diet. kist., »a iDatCa^RHAOB. -> Lelooff. 
MMioC km. éù la France, «dit. Fooletle.-Clere, Eaai 
tmr fVUlMra et ta Franche-Comté. — Raugeblef. Im 
thrmtthÊ'Comêi aneUnnê et moderne , p. W\k et sulv. 

" DUHOD DBGHÂRIf A6is(Franf0l5-/o5epA), 
archéologue, fils du précédent , né à Besançon , 
le M Join 1705, mort dans la même ville, en 
1765. 11 seconda constamment son père dans 
ses raeherches historiques, et Ait Téiditeur des 
Ù^tervations sur la Coutume du comté de 
Mourf/oçne, Maire de Besançon durant six an- 
nées, à partir de 1756, membre de TAcadémie 
de eétte ville en 1757, U fut nommé chevalier 
de Tordre du Roi le 25 avril 1763. 11 a laissé des 
manoicrits intéressants, entre autres : une HiS' 
Mre des Gaules; ~~ une Dissertation sur le 
Gemfe m ement municipal des Romains; — 
one «Dire Sur la Maison des ducs de Méranie, 
et parheHlièremeni sur la branche qui a ré- 
gné en Franeke-Comté depuis 1208 jusqu*en 
1279.. Cette dernière pièce est conservée dans 
les rcjgiBires de l'Académie de Besançon. 

Leiottv. BIMoih. Mil. de la France ^ édit. Fontette. 

MJVOD DB CBARNAGB (JeanStanislos)^ 
baron d^ielle, magistrat, neveu du précédent, 
né à Besançon, le 8 mai 1744, mort le 27 sep- 
tembre 1833. Reçu le 6 août 1765, avec dis- 
pense d*âge, conseiller au parlement de Franche- 
Comté, et devenu bientôt l'un des membres les 
phis dbtingués de cette compagnie, il fut cliargé 
ptr eHe de différentes missions à la cour, et s'en 
acquitta avec succès. Arrêté comme suspect, à 
fVpoqne de la terreur, il eut à subir, à Dijon, 
une captivité de plusieurs mois, et ne dut son 
saint qu'à la journée du 9 thermidor. Il avait 
épousé à Besançon, en 1773, une fille du comte 
die Montrond. Rentré au sem de sa ftimilie, il 
aVieeopa de recherches historiques sur les hom- 
mes illustres de sa province. Il a laissé en ma- 
miserit des notices sur quelques Francs-Comtois 
ceieDres* 

LaareiM, Ânmtaire ttoLet hUt. du Doubt, 1884, p. M. 

DITNOD DB CBAB^AGE ( Sophie- Edouard ^ 
eomle), arrièra-petit-fils de FTançois-Ignace , 



administrateur et puhlicisto , né à Besançon, le 
5 mai 1783, mort à Paris , le 6 avril 1826. Il 
entra dans la gendarmerie d^honneur en 1803, et 
fit la campagne de Prusse, après laquelle, dé- 
cide à suivre la carrière administrative , il quitta 
le service et se rendit à Paris. D'abord auditeur 
au conseil d'État, il fht nommé, en 1811 , in- 
tendant de la haute Carinthie. Les habitants, 
affectionnés à l'Autriche par les mœurs et une 
longue habitude , s'étaient montrés hostiles à la 
domination flrançaise. Mais telles furent la con- 
duite du nouvel intoidant et la confiance inspirée 
par ses hautes qualités, que, lors de sa tournée 
d'inspection, le général Bertrand eut à s'étonner 
de voir rangé en garde d'honneur , sur la place 
de l'Intendance , un bataillon des principaux 
Tyroliens, la carabine sur l'épaule, et criant pour 
la première fois : Vive Napoléon ! Les désastres 
de l'expédition de Russie ne furent qu'une occa- 
sion de prouver la loyauté de «es sentiments : 
les contributions, les réquisitions furent fournies 
non-seulement sans murmures, mais même avec 
empressement. Lorsque, soutenue par l'Europe 
coalisée, une armée autrichienne envahit les nou- 
velles provinces françaises, Dunod de Chamage, 
qui n'avait à sa disposition qu'un seul régiment, 
sortit de Villach sans disputer l'entrée de la ville 
aux Autrichiens ; puis il y pénétra la nuit suivante, 
et, profitant du trouble que leur causa cette atta- 
que imprévue, il s'empara de tous leurs postes, 
détruisit leurs magasins, et opéra sa retraite em- 
menant trois cents prisonm'ers. Le vice-roi d'I- 
talie, qui s'avançait avec des forces imposantes, 
voulait le retenir à son quartier général; mais 
Dunod de Chamage jugea qu'il pourrait rendre 
ailleurs des services plus utiles, et il alla rejoindre 
l'armée française en Champagne , où il fut attaché 
àPétat-major général avec le litre d'alde-de-camp 
civil. Un ordre pressant devait être porté au maré- 
chal Ney,qui se trouvait alors à Troyes ; sur l'ob- 
servation du duc de Bassano qu'on ne pouvaitarri- 
ver jusqu'au maréchal qu'en traversant des corps 
ennemis : « Envoyez Chamage, dit l'empereur, il 
passera. » Cliamage passa en effet , remit Tordre. 
Accablé de lâtigue, il crut pouvoir prendre quel- 
que repos. A son réveil, il était prisonnier des 
Russes , devenus maîtres de la ville. Mais pen- 
dant qu'on le conduisait à l'empereur Alexandre, 
il s'échappa, et r^ignit Tétat-major général. 

La chute de l'empire condamna Dunod de Char- 
nage à la retraite. Au retour de l'Ile d'Elbe, il fut 
nommé par l'empereur préfet du dé|)artementde 
la Lozère. Dans une entrevue particulière, le duc 
d'Otrante ne lui dissimula pas les périls de sa 
mission : il allait se trouver au milieu d'une po- 
pulation à la fois rade et exaltée, chez qui l'ar- 
deur des passions politiques s'alimentait encore au 
foyer non éteint des haines religieuses : d'un côté, 
les royalistes, enhardis par le voisinage du duc 
d'Angoulême, avec lequel l'ancien préfet était for- 
tement soupçonné de correspondre, s'organi* 
saient; de l'autre, les protestants , noyau du parti 



247 



DUNOD <- DUNOIS 



141 



impérial, deMcadantodes andent eamisards qui 
avaient résisté à Lods XIV, menaçaient d'ex- 
terminer les royalistes. Donod de Chamage, à 
<!oa arrivée à Mende, fit conduire Tanden préfet 
hortf du département, et surprit dans les gorges 
des montagnes Tavant-garde du duc. Le com- 
mandant, M. de Castel-Bajac , blessé dans 
rafTaire , fut recodlli , soigné à la préfecture et 
sauvé plus tard, par Tentremise même du vain- 
queur. Profitant de ce premier soocès , Dunod 
fit répandre le bruit de la prochaine arrivée de 
forces considérables. C'est ainsi qu'il préserva 
le département du fléau de la guerre civile. Un 
grand nombre de personnes lui durent leur sa- 
lut , et plusieurs châteaux furent préservés par 
lui du pillage. A la nouvelle du désastre de Wa- 
terloo , les camisards voulurent se charger de la 
garde de la préfecture; Dunod , craignant de 
provoquer, par cette démonstration , une effer- 
vescence fatale au pays , et oubliant le soin de sa 
propre sûreté, les remercia et les congédia. Après 
leur départ, une populace effrénée se porte à la 
préfecture et envahit les appartements. Le préfet 
se montre : Il est entraîné par des mains fu- 
rieuses. A ce moment, les principaux de la ville, 
ceux qu'il avait sauvés , se précipitent sur lui , 
l'arrachent à un danger imminent et le conduisent 
dans le clocher de la catliédrale, où il eut h 
soutenir un véritable siège. Rendu h la liberté à 
la suite d'une enquête , il vint s'établir à Paris, où 
il passa le reste de ses jours (i;. 

Dunod de Chamage a publié, sous le voile de 
l'anonyme : Situation de la France avec les 
souverains de l'Europe ; Paris , 1818, in-S" ; — 
De la Monarchie en France; ibid., 1822,in-8^; 

— R€vue politique de V Europe; ibid., 1826, 
in-8**. Ce dernier ouvrage eut quatre éditions. 

E. DE C. 

LaurcM. jtnnuair» sta. et hist. du Doubs, 1834, p. 96. 

— Nem. d'une Contemporaine, t. IV, p. stt et suIt. 

DI7JIOI8 (Jean), dit le Bâtard d'Oriéans, comte 
de Dtinois, de Longueville, etc., l'un des plus 
célèbres capitaines français , né vers 1403 (1) , 
mort le 24 novembre 1468. Son père était Louis, 
duc d'Orléans, frère de Charles YI, roi de 

(1) Un de *n ncTeas, da même nom, est antear d'un 
livre de maximes, publié sous ce titre : La Recherche du 
vrai hien ( Paris, 18V9 et I8M, in-«« ), que le Moniiew 
du 14 sept. I84t apprécie en ces teroies : a M. de Char' 
nage , sous la forme de maximes claires dans leur briè- 
veté, résume d'excellentes Idées sur les grands problèmes 
de la Tie et de la destinée humaines. Sa philosophie, mo- 
déréé au fond, grave dans la forme comme celle des mora- 
listes anciens , est douce, sensée, consolante en même 
temps qu'énergique. La Recherché du vrai Man doit 
prendre sa place à la suite des grands manaels des phi- 
losophes anciens et modernes. » 

(t) Nous ne connaissons Jusque id aucun document ao> 
thenllqne qui flie d'une manière précise la date de sa 
naissance. De La Roque, Uiitoire de la Maison ttHar- 
eourt, tome I, page TOI , et après lui le père Anselme, 
disent quil Tint au monde en I40t ou 14M. Le tl février 
1411 (14M nouveau style), le comte de Donols déposa en 
Justice comme témoin dans le procès de la Pucelle. L'âge 
qui lui e&t donné par re document Judiciaire est de ein- 
piamte-et-un ang, ou environ. (Procii deréhabiUtation, 
éd. Quicberati tome III, page f .} V. de V. 



■ France. H eut pour mèrelftriette d'BnifdciBi 
! dame de Cani. Quant à aon père, on rapport! 
> que le jeune homme, dès Tâge de dooae tHp 
: disait fièrement - qu'il n'était pas le fils dfa ri- 
j dicoleCani, qu'il ne voulait pas de sa aoocesdi», 
; et qu'il s'appelait « le BAlard d'Oriéans ». n fltaC 
élevé en elTet dans la maison du prince, parai 
ses fils légitimes. Valentine de Milan le prit ci 
telle affection , qu'avouant son regret de B*êln 
point sa mère, die disait souvent : « On meri 
volé. » Elle avait du BAtard une telle opUoi 
qu'elle dit, au moment du meurtre de son mari: 
« Il n'y aura que lui pour venger son père ■ 
jour. » n est peu probable qu'on l'ail deatiii 
d'abord à l'Église , comme on l'a rapporté. A 
cette époque , les Anglais , maîtres du nord k 
la France, poursuivaient lenrs conqnètet an vit 
Le BAtard d'Oriéans sentit sa vocation dans dt 
extrême péril. Chargé d'abord de la défense éi 
Mont-Saint-Michel (1425), accoamt cas* 
avec quelques écuyers sous la bannière du roL 
Son premier fait d'armes marquant fui ansdb 
premier succès du parti national après ses ka- 
gues défaites , comme son dernier exploit M 
la couquêtc de la dernière ville du midi m 
les Anglais. Ceux-ci assiégeaient Montai]^ 
( 1427 ) ; ils y avaient réuni leurs forces et loii 
meilleurs capitales : la petite armée du rai, 
commandée par le Bâtard, surprit les Anglais, ki 
mit en pldne déroute, et les força de lever lesi^ 
Mais ce succès n'arrêta point les eonquérantit 
trop bien servis par l'indolence et les rivaUéi 
qui régnaient autour de Charies VII. Ils s^ 
prochèirentde la Loire, et mirent le siège devHl 
Oriéans. Les favoris du roi pariaient de s'aller 
cacher dans les montagnes d'Auvergne; M 
hommes d'armes l'abandonnaient, ses garnisont 
se rendaient de tous côtés. Mais lesbnves bour- 
geois d'Oriéans eurent bon courage, et se déte- 
dirent à outrance. Le BAtard fut le premier à le 
jeter dans leurs murs. Cette ville, la clef de h 
Loire et des provinces situées au delà, le dernkr 
boulevard <ie la cause nationale , était de pin 
l'apanage de son frère Charles d'Oriéans, qoi 
était au pouvoir des Anglais. Il fût l'Ame de la 
défense; tantôt entraînant les bourgeois à Vfàr 
taque des bastilles anglaises, tantôt se jebal 
hors de la ville pour aller chercher des reoforti 
on des vivres, et s'ouvrant passage pour y m- 
trer. La bonne et la mauvaise fortune avaMit 
leur jour : un grand convoi de subsistanees , 
parti de Paris, s'approchait du camp des Anglais; 
les assiégés, ralliant l'armée du comte de Clar- 
mont, sortirent pour l'enlever, près de Rouvray ; 
mais ils s'y jetèrent en désordre , les cheA d'^ 
tant pas obéis; le BAtard d'Oriéans, blessé dès 
le premier choc , fbt à grande peine enlevé de la 
mêlée, et la garnison, éperdue, regagna ses DMir% 
après avoir fait de grandes pertes en chefs et ea 
soldats. Cette journée, qu'on appela le combat des 
Harengs , sembla ruiner tout à fait le parti de 
Charles Yil ; mais Oriéans se défendait encore , 



DUNOfS 



260 



It Jeanne Darc parut. Le Bâtard comprit 
mité d'un tel secours, et la seconda ; il 
r 8cm expérience aux inspirations de Thé- 
i ee ne fut pas le moindre mérite de ce 
bomme , habitué à l'indépendance et an 
idement Quand Jeanne approcha d*Or- 
)iiiiois traversa la Loire dans un petit 
poar se porter au-devant d'elle : « Êtes- 
Bâtard d'Orléans ?dit-eUe. — Oui, répon- 
t bien joyeux de votre venue. — C'est 
reprit Jeanne, qui avez conseillé de 
Mff la Sologne et non par la Beauce , tout 
srs des Anglais? — C'était, répliqua 
le conseil des plus sages capitaines. — 
sO de Dieu est meilleur que le vôtre et que 
I hommes, dit Jeanne (1). ȣIle fit son 
ans la ville, ayant le Bâtard à ses côtés ; 
s voulut aussitôt marcher aux Anglais. 
« des chers préféraient attendre un ren- 
ais Jeanne, qui se croyait maltresse 
lée, s'opiniâtra. Le sire de Gamachc, 
son ton de commandement et de la sou- 
qa'on lui montrait , ne put se contenir, 
sa bannière, il la remit au Bâtard. Ce- 
Dvait ne point partager l'avis de Jeanne, 
royait qu'elle était fort à ménager, et il 
Nmne espérance en elle. Il s'employa à 
la querelle. Après avoir choisi pour' 
i la Pocelle Daulon, un de ses meilleurs 
riy le Bâtard se rendit à Blois, pour y 
' des renforts , et fit sa rentrée dans Or- 
ravers les bastilles des Anglais. « Bâtard, 
loi dit rhéroînc, qui n'était pas sans dé- 
lo nom de Dieu , je te commande, sitôt 
sauras la venue de ce Fascol ( Falstolf; 
capitaines anglais ), de me le dire ; car 
Bsans que je le sache, je te promets que 
li couper la tête (2). » 
tvaux de siège des Anglais furent atta- 
iolnment; les bastilles du midi furent 
» \ Jeanne et le Bâtird, son frère d'armes, 
dent les assaillants. Enfin ils emportèrent, 
plus rude assaut , la bastille des Tour- 
e plus fort des postes de l'ennemi, et les 
épouvantés, décampèrent d'Orléans, 
ejoint le roi, Jeanne et Dunois con- 
t le hasardeux voyage de Reims. Tout 
^'t aux étrangers, et il fallait s'y frayer 
4e passage : Jargeau fut emporté après 
tiat livré sous ses murs ; le château de 
cy ne résista pas davantage, et les Fran- 
lermis, osèrent se détourner de leur 
Hir aller chercher en Beauce ces ter- 
iglais , si habiles à disposer les batailles, 
craignait tant de trouver en plaine, dé- 
ni victoires d'Azincourt et de Vemeuil. 
it attaqués près de Patay , rudement 
par un choc d'avant-garde de La Hire, et 
due déroute parle corps de bataille que 

lale , Histoire des Ducs de nourgoçnê, t. iv, 
nte, Jfist. 4ts Duct de nourgoçnê^ t. IV, p. ssi. 



conduisaient Jeanne Darc et Danois. On les voyait 
côte à côte au plus épais de la mêlée, ou bien 
dressant sur la brèche des échelles pour l'assaut. 
Toutesles villes jusqu'à Reims se rendirent bien- 
tôt; l'étendard de Jeanne et la bannière de Du- 
nois Hottèrent sur l'autel où Charles VII fut sa- 
cré. La cause du roi gagnait des partisans plus 
nombreux chaque jour, et il avança vers Paris. Le 
duc de ^edford l'attendit près de Senlis, dans 
une forte position. Jeanne, le Bâtard et La Hire 
commandaient un corps détaché; ils provo- 
quèrent les Anglais par de vives escarmouches, 
mais ne purent les attirer hors de leurs retran- 
chements. L'armée du roi s'approcha de Paris » 
tenta l'assaut, où Jeanne fut blessée d'une flèche, 
et fit sa retraite sur la Loire. 

La capture et la mort de la Pucelle arrêtèrent 
un mom^t les progrès de Chartes VII ; l'enthou- 
siasme s'éteignit, et tous ses capitaines, bientôt 
désunis, allèrent guerroyer et cherclier aven- 
tures selon le caprice de chacun. Dunois ne se 
reposa pas ; il fit cette guerre d'escarmouches et 
de sièges , dont le plus important fut celui de 
Chartres. Cette place nourrissait Paris, et il 
importait de s'en rendre maître. Dunois la sur- 
prit d'une façon bizarre : il gagna un marchand 
de poissons qui entrait dans la ville ; des soldats, 
vêtus de blouses et le fouet à la main , condui- 
sirent ses charrettes, d'autres se cachèrent dans 
les tonneaux; arrivés aux ponts-levis, ils se 
précipitèrent sur les sentinelles, et ouvrirent les 
portes à leurs compagnons , tandi» -qu'un reli- 
gieux , d'intelligence , prêcliait et attirait la foule 
à l'extrémité de la ville. C'est ainsi que le Bâtard, 
qui se souvenait du cheval d'Ulysse, car il était 
plus lettré que les chevaliers de son temps, prit 
la nouvelle Troie sans grands efforts. U courut 
de là défendre Lagny, assiégé par Bedford, qui dé- 
campa après une affaire des plus chaudes. Ardent 
aux rencontres comme aux assauts, intrépide 
dans la plaine comme à la brèche , le Bâtard 
emporta autour de Paris la plupart des places 
qui formaient son boulevard de défense; bientôt 
Paris lui-même chassa l'étranger de ses murs, et 
ouvrit ses portes à Danois^ qui , sans s'arrêter, 
reprit la campagne et donna la chasse aux gar- 
nisons anglaises. La Normandie et la Guyenne 
furent bientôt les seules provinces en leur pou- 
voir. Le gouvernement de Charles VII fut prompt 
à soulager la France ; la discipline était à rétablir, 
l'ordre était à fonder. L'armée prit un commen- 
cement d'organisation; les compagnies perma- 
nentes de gens d'armes, de fhincs-archers, furent 
établies; l'artillerie se perfectionna. Le comte de 
Dunois, habitué à guerroyer en chef indépendant, 
vit de mauvais œil ces nouvelles dispositions, 
qui menaçaient l'aristocratie féodale. Le mécon- 
tentement le gagna comme les autres, et la ré- 
volte de la Praguerie l'entraîna un moment 
( 1440 ) ; mais, soit prévoyance, soit prompt re- 
pentir, il fut le premier à se réconcilier avec le 
roi. Vonlant racheter sa faute par de nouveaux 



SS1 



Dimois 



25» 



aeirices , il se remit en campapie, et pour- 
chassa les Anglais dans Itle de France , puis en 
Normandie. 

Ctiaries VIT, qui avait fait une trêve avec les 
Anglais, la mit à profit, et reprit les armes 
dès qu'il se sentit en force. Dunois, investi da 
commandement comme lieutenant gâiéraldu roi, 
marcha sur la Normandie; les villes et les châ- 
teaux furent emportés. Rouen même ne résista 
que quelques jours, et les Anglais, terriâés, n'y 
tinrent pas plus qu'ailleurs. Mais ils se défen- 
dirent vigoureusement dans Harfleur, dont le siège 
fut poursuivi en plein hiver,au milieu de laneigeet 
des pluies : le roi et sa noblesse n'avaient pour 
abri que des cabanes de genêts et de paille dres- 
sées à la hâte. Ronfleur se défendit également, 
et fat pris un mois après. Le siège de Caeû fut 
le grand événement de cette campagne. Aprèt 
la prise de cette ville et celle de Falaise, DuAoli 
courut à Cherbourg,qui ne put résister longtempa. 
Cette campagne dura un an et six jours ; elle se 
fit avec un ordre, une prédsion qui ne s'étaient 
point vus encore dans ces temps de rudes proues- 
ses et d'héroïsme aventureux. Les compagnies 
d'ordonnance, les francs-archers touchèrent 
leur solde chaque mois; une discipline sévère 
empêcha de piller et de rançonner le pays. 

La Normandie conquise, ii ne restait plus que 
la Guyenne aux Anglais. Charles vn poussa son 
heureuse fortune , et le comte de Dunois eut 
encore le commandement comme lieutenant gé- 
néral du roi. Il fut fait de nouveaux règlements 
pour fortifier la discipline qui avait fait le grand 
succès de la campagne en Normandie. Tout y 
flit prévu pour la subsistance et le logement 
des gens de guerre, auxquels il Ait sévèrement 
enjoint de payer tout ce qui leur serait fourni, 
et le prix de chaque chose y fht réglé. Dunois, 
obligé de laisser 9ur son passage de nom- 
breuses garnisons, arriva en Gu>enne avec des 
forces bien moindres qu'en Normandie. Les no- 
bles gascons, vassaux depuis trois siècles de 
l'Angleterre , se montrèrent mal disposés ; mais 
l'esprit des villes et des populations était de- 
meuré français ; Dunois prit le ch&tcau de Mont- 
guyon après huit jours de siège ; il fut arrêté 
plusieurs semaines devant Blaye : il l'emporta 
«rassaut avec l'aide de quelques vaisseaux du roi, 
qui battirent la flotte anglaise sous ses murs. Il 
enleva de même Fronsac, puis il se présenta de- 
vant Bordeaux. Son armée, que des renforts 
avaient portée à vhigt mille hommes, formait 
quatre corps , et on la vit faire jusqu'à quatre 
sièges h la fois. Les Anglais , chassés de toutes 
parts, ne tenaient plus devant l'armée française. 
Bordeaux demanda quartier ; la ville envoya un 
héraut sommer à haute voix « ceux d'Angleterre 
de venir défendrç ceux de Bordeaux » ; ne voyant 
arriver personne, les jurats allèrent remettre les 
clefs au comte de Dunois. Bayonne, la dernière 
place qui tint pour les Anglais, se rendit au vain- 
oueur après trois jours d'attaque. Le dauphin 



Louis s'étant mis en révolte contre soa père , 
nois fut chargé de le poursuivre, comme il cocC 
pins tard (1456) à s'emparer du duc d'Alençoo, 
qui était de connivence avec les Anglais. 

Dunois, après la mort de Charles VII, avtil 
trop de renommée et trop de puissance pour oa 
pas porter ombrage à son successeur. Louis XI 
en efTet se hâta de le dépouiller de son titre de 
lieutenant général du roi, de son gonvernemeeC 
de Normandie et de ses antres dignités. DuBob 
voulait passer en Italie, pour y sootenir les droflU 
de la branche d'Orléans à . l'héritage des Vih 
oooti ; mais Louis XI lui défendit de rîoe o- 
treprendre contre Sfona, son allié. Dunois, Bié> 
content, se réfugia auprès du doc de Bretagne, et 
entra bientôt dans la ligue du Bien poblic; âw 
Joignit aux princes et aux seigneurs révoUéi, 
mais il s'y borna an rôle de n^odatenr. 11 ta 
beaucoup de part à la oonclndon du traité il 
Conflans, qui mi rendit ses dignités et ses bim; 
il fut en outre placé à la tète d'un conseil insfitai 
pour régler la police et autres affaires du royaoM. 
Compagnon d'enfance de Charles d'Oriéens, Il 
plus élégant des poètes de cette époque, M 
aussi sous l'heureuse discipline de YalenliM 
Visconti,le Bâtard d'Orléans avait reçu, grioià 
ces circonstances, une éducation trèe-supérient 
h celle des preux de cette époque farouche. tll 
était, dit Jean Chartier, un des beaux parleiti 
qui fuet de la langue de France. Voolant pe^ 
suader aux Anglois de rendre Vemon-snF-SdM^ 
il leur récita en beau style, aussi prudemmot 
qu'eust quasi sceu faire un docteur en théologfe^ 
le faict et l'état de la guerre entre le roi et M 
d'Angleterre (1). » Dunois avait reçu ses pr»- I 
mières leçons littéraires d'un chanoine ou ém 
chanoines de l'abbaye Saint-Victor de Parii. 
Au déclin de sa vie, il voulut, en souvenir di 
l'instruction qu'il leur devait, fonder en la viUi 
de Châteaudun un collège de cet ordre chai|i 
d'administrer la Sainte-Chapelle du même lies. 

Charles Vil, après les conquêtes de Normal- 
die et de Guyenne, avait déclaré, par un décret, la 
comte de Dunois prince du sang légitime et apte, 
ainsi que ses descendants, à succéder an trône, 
dans le cas où les autres branches royales vies- 
draient à s'étehklre. Il n'y a point dans doi 
annales de nom plus populaire ; il n'y a poiflt 
de héros plus national que Dunois; Q a tn- 
vaillé vingt-cinq ans à la délivrance de soi 
pays; fl n'a tiré l'épée que pour cette grande 
cause; cet homme, qui a tant combattu , n'a ea 
pour adversaires que les Anglais. La longae 

Cl) CbronUiae de J. CbarUer, 6»o» Godefroy, p. iss. Il 
itxUte une trèt-Jolle lettre «erlle par le Mlard d*Orl<aat 
yen ik90 h iaeommért, madame de Daroplerre. (^«ir.tlé* 
ment. Charle* m tt Jacçues Cour ; isu . In-r , t. II. 
page M. On sait que son frère Cbarles , du« d'OrléaRt, 
possédait une très-ridie bibliothèque, tfnos appreaoas 
par des textes authentiques que le Taleureux BAtard 
partageait ses goûu littéraires. iVoy. Lst Duct de Bour- 
gogne, etc., par le coints Léon de Laborde , ISIt, lq-t«, 
t. 111 . page tl7 ( n* 64Vl.)t et CréTler, UiiMrt de VOni' 
vûrtm, tic. (V. deV.). 



)&S 



DUNOIS - DUNOYER 



354 



hte de ses «xploito offre peu de grandeB batail- 
In; tes dédiirements du royaume ne permet- 
taioit guère de réunir des forces considérables 
dde tenter diès actions dédsires ; les luttes étaient 
épnrpaiées et locales : c'était une guerre de chA- 
teaniy de postes et de coups de main. Dunois fbt 
te héros de celte dernière phase de la cheyaleriey 
et la France a été bten servie par ce grand et 
providenliel chevalio' (1). Am. Rkkèe. 



<i) A cm tndlt dlaOaeUfi it la ▼«« do céUbre BftUrt, 
aÊtm aJonteroDS quelques nooTeaai développemeott. 
9mm caractère rttota, brave, afentareux , «e réréla de 
Ma-toBBe kcore. Oèa faire da qatiue aoc eoTlron , en 
IMS, U tel fait prlsonater par lei BoorgulgnoM et dé- 
tcaa à aalat-GanBaln^O'Laya. Le doc Charles pour- 
VM a la raiiooB da too firère. qol Ait échangé l'année 
•«IvaBla cooCra «a Bcarcatanoa. Le il avril I4ii, Jean 
it Mcnfra, e'cat-S-dire pasM une rerue mlUUIre i Bloli, 
caome écayer banoeret, ayant en aa compagnie quatre 
cfeavaNcn bacbeUeni tlnst-et-on éeoyera et dU-tintt 
arckan. 11 éCaH à cetta epoqne étroitement attaché à U 
eaaee et au aenrlea pertonnel de Charles, danpbin et rd- 
gntae France, qal fut depuis Ourles VU. Ce prince le 
prit d*a ton es sranda affecUon, et lut fit senUr progres- 
MvaBCBt l'effet da sa faraor. Le * norerobre de la mena 
aaaé* . CiHulea donna an Bâtard , son chambeUan , la 
terre et aelgnearle de Valbonnals ea Diophlné. En tut, 
leai d'OrICaM épousa Marie Louvette, fille de Jean Lon- 
«at (t)y président de Prorence, faTorl et premier ministre 
éa rtfaatfi et reçut ea don do dauphin les terres de 
Tbéla , La Pierre, etc., egaUmenl sises en Dauphiné. Bn 
IMI, M IM envoyé en Bretagne , ainsi qu'un seigneur 
d'Albret, eoaasa oUges lorsqu'il s'agit de réconcilier la 
ra< Cbarlea Vil avec le noaveaa connétable de lUcba- 
■OBt, et tat non -seulement le gage, mais l'Instrument 
tatcllltent de eette heureuse alliance. Jean d'Orléans 
accapalt . cacora bien Jenne , une position d^Ji considé- 
rable. Seal, U gouvernait le duché d'Orléans pendant 
la capttvlté dn dnc, prisonnier en Angleterre. Le roi lui 
avait daaaé la charge de grand-chambellan de France , 
Ica coMiés da MorUln et de Glen. Habile négocUtenr, 
Jean obtint par on traite passé a Blols, le 17 Juillet l«l7, 
avee le eoate de Snrfolk, lleutensnt du duc de Redford, 
aa non da ro( 4'âagfeterre. qne les terres du duc Charles 
4*OrMaQS seraient epargnéca. Tout en psMant ce traité, 
qol ne Ait point ratifié par Bedford, le Bâtard gagnait 
êm teaapa. et armait avec vigilance. Il prépara ainsi Thé- 
fbl^ne défense qae la Pncelle et loi firent bientôt trlonn 



Le rai et la dae d*Oriéaas reconnurent à l'envl, par des 
favenra crolsaantes, les services signalés de LMinols. La 
émc aaeeeartvement le fit chevalier de son ordre, son 
■eateaant géaérat ; Il lui donna les comtés ou selgnen- 
rtaa de Porden en Bcthelols, de Vcrtu« en Champagne, 
de Pértgord, de CbHupleroy, de RomoraoUn, de MUIancey 
CB ■erry, qaV échangea enfin, sur la demande dn Bâtard, 
itre la coatté de Danois. Il y Joignit une pension, qui 

I 1411 da mlUe livres tournois, et des douf d'argent 
KûporUonnéa à ses ressources. Charles VU , de i4S8 â la 
la de son règae, nomma le Bâtard d'Orléans capitaine de 
■^aMwHni ea Langoedoc, eommaadant de cent hommea 
^afaaeaea Hamandle, avec une garde personnelle de 
ils laaces fdamles, capitaine d'Harflenr, de Meulan, 
#Aieoçao , de La Charité -snr-Lolt« et de Vernon-sur- 
Sctoe. 11 M confirma le comté de Donols, et Inl conféra 
à nira de fiefi les comtés ou châtellenles de Vemon-sar- 
Salae, Annevlllc, Longoevllle , en Normandie, Parthe- 
■ay, ea Polton, avec Secondigny , etc., etc. Ijc roi le 
dMTfaa da diverses ambassades en Angleterre, â Rome 
et ea Savoie. Dés iMf le comte de Dnnols assistait aa 
pruid caoseU : Il présidait , comme lieutenant général 
poorto rai en Normandie (IMé), les commissaires chargea 
da traittf aa nom da la eonronne pour la soumission da 
eetia province. Des émoluments étalent attachés |â cba- 
can da ees tttres ou emplois. Bn outre, et Indépendani- 

de beaneoap de graUflcaUons , il Jouissait d'nna 



(i) Las géajahulitri ont g tint tvr ccttt alliance. 



.^rcAicei de Vempirt. — Mçnuserits de la BiblMhè' 
que Impériale, cabinet des titrei, cartont Orléamê- 
FaUH». Galgnléres, tomes 8M et 8M. — Godefroy, Aa- 
cueU du Hiatoriens de Ckarlet f^ll, IMI, In-foL — 
Anselme. HiiUÂre génealùçiqae, etc. — Aime Champol- 
llon. LouU eî Ckarlet dfOrUan»; lâU, ln-8* ; etc., etc. \ 

DiTNOTBR (Anne-Marguerite Petit), ro- 
mancière française, née à Nîmes, ven 1663, 
morte en 1720. Elle appartenait à une famille 
protestante. Élevée dans cette religion , elle se 
vit obligée de quitter la France à la révocation 
de l'édit de Nantes, et se réftigia en Suisse, 
puis en Angleterre, d*où elle revfaat ensuite dans 
sa patrie. Pressée de changer de culte, elle ré- 
sista longtemps avec courage, ce qui lui valut 
ime détention de plusieurs années dans divers 
couvents, d*où elle ne sortit enfin qu'après une 
abjuration qu'elle dit lui avoir été surprise, et 
pour conclure un mariage, qui , selon elle , lui 
fut imposé. Quoi qu'il en soit, ce mariage fut 
fort malheureux , et finit par une éclatante sé- 
paration. Madame Dunoyer se rendit alors en 
Hollande, où elle revint au protestantisme. Klle 
avait emmené avec elle ses deux filles. 

Voltaire, qui, très-jeune encore, avait Csit un 
voyage en Hollande, y vit M'oe Dunoyer, devint 
amoureux de sa fille cadette, que Ton nommait 
PimpeUe , et voulut Tépouser. Le marquis <le 
ChAteaunrâf,son parrain,ambassadeiir de France, 
s'opposa à ce mariage, et fit repartir Voltaire |)oiir 
la France. Mn>« Dunoyer a raconté elle-ménte cette 
histoire dans un de ses ouvrage», sans toutofuïs 
nommer sa fille et en ne désignant Voltaire que 
par l'initiale A... (Arouet). Il parait que Voltaire 
voulait convertir la jeune fille au catltolieisme, 

pension qui s'élevait en IMS à deux mille et en USt à 
dli mille livres tournois (i). 

Le comte de Donols assista, en iMl.au sacra de Loals XI. 
L'année nulvante ( lUt ), les Génois syant témoigné ria- 
tentlon d'accepter la suprémaUe du roi de France, 
Louis XI appuya cette manltatallon par l'envol d'un 
secours armé. Ce fut à Dnnols quli confia la commao- 
dentent de cette troupe et le saccds de l'entreprise. Da- 
nois, chanoine honoraire de Salnt>Martln de Tour», i>ilt 
possession, en iM4 , de ce titre, quil partageait avec les 
personnages les plus considérables du royaume et de la 
chrétienté. Ses derniers Jours , comme ceui de ( liarles. 
duc d'Urleans , furent empoisonnés par la politique et 
par les mauvais procédés de LouU XI. Il fut Inhumé à 
Notre-Dame de Cléry (t). 

Jean bâtard d'Orléans avait épouse en deuxièmes noces 
Marie dHarcourt, comtesse de Tancarvllle. l'un des 
grands p^rth du royanme. De ce mariage naquit Fran- 
çois, comte de Duools et de LongiievlUe, qui épousa Agnds 
de Savoie, fille du doc de Savoie. C'est de Is qn'elalt 
Issu, en ligne directe, le célèbre dnc de LooguovUlc , un 
des chefs de la Fronde. V. de V. 

(i) En 14S0 le comte de Danois scbsts de son trén, duc 
d'OrlésM, U trrrt de Ghàlesu-Renaml, «a TonraliM , moyen- 
nant vingt Bille écns d'or. U faiMit m roi lat-nèmc en 14^9 
nne avance de neuf mille ëcns d'or. 

(t) Son portrait en pted, exécvtA an Mislème •lècle, toUIslr, 
quoique maUlé, dSM une sutoe de réfllM ( ancienne ««tole* 
ekmpetie) de Catteandnn, qu'il avait réédiSée. Un autre rtia- 
Uit en i7Sa dans la sacrlatie de cette égliM. Du tempa de la 
grande duehcMe de L«igueviile . la ramitle poMédait encore 
un portrait original, et peint d'aprèi natare, de rtlloatre rkef 
de cette race. Ce portrait ou le même tjpr a été gi avA ■ dans 
Thével. Leg WU Portrmlts, etc.; dans Owlefioy (1661), 
page 800; dans Montraumn, Vomumentê éê ta Menarehl» Fram- 
I çtfiM, t. 111, planche 53, igurc i ; etc., ctr. 



DUNOYER - DUNS-SCOT 



et que ceci indisposa au moins autant la mère 
que la séduction dont il s'était rendu coupable. 
Quoi quMI en soit, tous deux restèrent mortelle- 
ment brouillés. Quelques-unes des lettres du jeune 
Arouet à sa chère Pimpette ont été insérées 
dans Touvrage de sa mère. On a de Mme Du- 
noyer : Lettres historiques et galantes; Co- 
losse, 1704,7 Tol. in-12.Dan8 l'édition de 17ô7, 
00 a joint aux Lettres de Mme Dunoyer ses Mé^ 
moires, écrits par elle , ceux de son mari, où 
elle est assez mal traitée, et une assez plate sa- 
tire dramatique contre l'un et l'autre, jouée à 
Utrecht, en 1713, sous le titre du Mariage pré- 
cipité. 
Le Bu, DietUnmaire «nryetop. de la France. 

; DuaoTER ( Barthélemp'CharleS'Pierre- 
Joseph),économhie français, né h Carennac (Lot), 
le 20 mai 1786. Il s'est fkit un nom de nos jours 
comme puMiciste. Il a rédigé dès 1814, avec 
M. Charles Comte, Le Censeur, un des meilleurs 
recueils périodiques qui aient paru sons la Res- 
tauration. A cette époque M. Dnnoyer était dans 
les rangs de l'opposition ; c'est pourquoi il fut 
en butte, ainsi que son collaborateur, aux pour- 
suites multipliées qu'eurent à subir quelques 
écrivains durant la Restauration. Après la réTO- 
lution de 1830, il fut nommé préfet de l'Allier, 
puis delà Somme, de 1833 à 1837. Lorsque 
M Guizot réorganisa, en 1832 , l'Académie des 
Sciences morales et politiques, M. Dunoyer fut 
attaché à la section de morale, aux travaux de 
laquelle il s'est toujours activement associé. En 
1839 il fut nommé par M. de Salvandy admi- 
nistrateur général de la Bibliothèque royale. Cette 
mesure donna lieu à des protestations de la 
part des conservateurs, qui étaient devenus ses 
subordonnés, et fit naître des difficultés, par 
suite desquelles M. Dunoyer donna sa démis- 
sion. Nommé , en 1838, conseiller d'£tat en ser- 
vice ordinaire, il conserva ces fonctions jusqu'au 
coup d'État du 2 décembre 1851 ; il rentra alors 
dans la vie privée. On a de lui : L'Industrie et \ 
la Morale considérées dans leurs rapports 
avec la liberté; Paris, 1825, 1 vol. in-8'*; 
ouvrage réimprimé, mais à un petit nombre 
d'exemplaires, sous ce titre : Nouveau Traité 
d'Économie sociale, ou simple exposition des 
causes sous Vinfluence desquelles les hommes 
parviennent à user de leur force avec le plus 
de liberté, c'est-à-dire avec le plus de faci- 
lité et de puissance; Paris, 1830, 2 vol. in-8^; 
et plus tard , sous ce dernier titre : De la Li- 
berté du Travail, ou simple exposé des con- 
ditions dans lesquelles les forces humaines 
s'exercent avec le plus de puissance ; Paris, 
1845, 3 vol. in-8^ ; — Esprit et Méthode com- 
parés de VAngleterre et de la France dans 
les entreprises de travaux publics et en par- 
ticulier des chemins de fer, etc. ; Paris, 1840, 
in-8°. 

Met. éê rÉecn. poUt. — Lolteaa et Vergé, Compte- 
rendu de r^cad. det Seimcêi Wior. §t poiit. 



DiJ!fs-scoT (Jean), célèbre tbéologieB et 
philosophe anglais, né en 1274, dans la grande 
Bretagne (on hésite entre TAngletem, llrtande 
et l'Ecosse), mort à Cologne, en 1308. La glote 
de saint Thomas ne rencontra pas un rival plw 
redoutable ; personne parmi les docteurs leo- 
lastiques n'eut, après Fange de VéeoU, antat 
de disciples et ne descendit dans la tombe aiee 
un plus grand nom. On ne saurait donc tnp 
s'étonner de voir un tel résultat obtenu par no 
homme mort à l'âge de trente-quatre ans, et 
dont la vie laborieuse ne fut pas libre d'agh 
talions et de traverses. Dnns-Soot fit tes pn- 
mières études à Oxfoid, an collège de Mertoi, 
sous la discipline d'un maître alors très-raDomné, 
qu'il appelle Guillaume Varron. Il n'existait pu 
alors une grande liberté dans le choix des doc- 
trines. Tous les dominicains , s'ils ne vonlaiegt 
passer pour des tison? de discorde et te Un 
maltraiter par leurs confrères, devaient défeoèc 
leur patron saint Thomas. Chez les ftiodi- 
cains on considérait saint Thomas comme ■ 
guide dangereux, dont les propositions, tnp 
conformes à celles d'Avicenne, engageaient it* 
glise dans la voie fréquentée par les M»d wi 
hérétiques : un franciscain, docile aux fanpé- 
rieux conseils de ses supérieurs, devait plaor 
Alexandre de Halès et saint Booaveotare bia 
au-dessus de saint Thomas. Duns-Soot ne nv- 
qua pas à l'étroite obligation des religieux de soi 
onire : comme il avait pris l'habit de Saint- 
François, il s'attacha très-fermement au système 
d'Alexandre de Halès ; et, ne songeant peot-étn 
qu'à le protéger contre les assante du piili 
contraire , il le développa. Très-Jeune enooR, 
il avait montré beaucoup de passion pour la 
mathématiques, et quand 11 remplaça GnillaoBi 
Varron, ou de Verra, dans la chaire de IVuri- 
versite d'Oxford, il se signala dès ses débots pv 
une manière d'argumenter exacte, rigide, qsl 
dénote en effet un mathématicien. Warthoi 
nous assure que Duns-Scot réunit dans l'école 
d'Oxford trente mille auditeurs. Sans doute 
Wartlion exagère id le nombre; mais il est 
certain que les leçons de Duns-Soot eurent le phis 
grand éclat et le plus grand succès. Aussi fut-il 
accueilli par les docteurs de Paris comme un per- 
sonnage considérable, quand il vint s'inierire 
au nombre de leurs élèves pour gagner les insi- 
gnes du doctorat. Il professa lui-même à Paris^ 
pendant quelques années, à l'école de la porte 
Saint-Michel. « Pour comprendre Dnns-Seot, 
(c nous dit un de ses biograpties, Luc Wadding» 
« il faut être excellent géomètre. » Ses diadpieM 
et ses adversaires l'ont appelé d'une commune 
voix le Docteur Subtil. Il est certain que parmi 
les anciens , il n'a pas eu de maître en subti- 
lite. Ce que Ton nous raconte de Gorgias et 
des sophistes grecs n'est certes pas com|Mirable 
à ce qu'il nous ofTre : pour le suivre dans li 
plupart de ses raisonnements, il dut être €•{»&- 
ble d'une grande attention , et encore n'est-on 



157 



DUNS-SCOT — DUNTOxN 



258 



^oais bien sûr, pour prix d*iui si laborieux cfTort, 
tawc compris la dernière fine8»e, uu, si l'on 
Mipennet déparier ainsi, la quintessence de son 
isoûors. Sa méthode est, sons beaucoup de 
rapports, celle de Hegel, .^joutons qu'ils arri- 
vât presqœ toujours aux mêmes conclusions. 
Crb doit surprendre : on ne s'attend pas sans 
doute à rencontrer à la fin du treizième siècle, 
ikUiii de l'école frandscaine, un philosophe 
nui résolu, un austi ttchenx censeur des su- 
pmtitions dogmatiques et un novatenr aussi té- 
nénire. n est Trai que Duns-Scot ne.soupçonnait 
pM mtme toute sa témérité. Contradicteur non 
■oiM déclaré d'Ayerroès que de saint Thomas, 
d chrétien fidèle dans la pratique, il s'annonçait 
née II sincérité la moins équivoque comme 
■iqieiiient jaloux d'interpréter la foi des saints 
Mrs, quand il la compromettait, sans le savoir, 
de h manière b plus grave. En efTet, on s'ac- 
ende à pen près aujourd'hui k reconnaître que 
cet îDoitre docteur, entraîné par sa loj^que vers 
kft aldmes, a quelquefois pensé» et plus souvent 
SMOit parié comme Spinosa. Ses principaux 
Offiips ont été recneilHs par Luc Wadding , 
MM ee tttre : /. Duns-Scoti Opéra omnia, 
tMeeta^rêcognita^notiSf scholiis et commen- 
UrUtUlvtirataa PP. Hibernis colUgii Ro- 
WDUS. IMori; Lyon, 1639, 12 tomes en 13 
«iIhms, in-fol. Cea douze volumes contiennent : 
1* Çfommaiica speculativa; In universam 
loflegm Qiuutiones; 2* Comment, in Ubros 
Pkyrie. Aristaielis; QumstUmes in libros De 
Ûtt; 3" Traetatus de Rerum Princtpio; 
IVietafiu de primo Principio; Theoremata 
nèhHuima; 4' Sxpatitio in Metaphysicam 
ÂrttioteHs ; Conclusiones Metaphysicx ; Qums- 
fiMK» in Metaphysicam ; 5% 6% 7% 8% 9% 10^ 
Diflliwf kmes in quatuor libros Sentent larum; 
II* BepoTtatorimn Parisiensixim Libri iV; 
ÏT Qiueitiones quodUbetales. Les principaux 
diMJjpIct de Dnns-Scot au moyen âge ont été 
nvçois de Mayronis, Antonio Andnfa, Jean 
BmcoHos, Pierre d*Aqidla. Quelques-uns mémo 
ent poussé pins lohi que lui l'abus des for- 
syUoglstiquee. C'est contre eux qu'est 
dirigée l'ardente polémique de 
nboHot. B. IlAuakAD. 

La ne tfc DM»-Scot a été toar à tour écrite par Mat- 
ttow PncMw. PaoUao Berti, Hn^fo Cavuilt, Luc Vinû- 
dtaff. IbUteB» Vefleiuta. — Consulter snr u doctrine ' 
B»yvtB, PkUôiopkia Scoti, et PMotophia quadripar- 
Ut» SnUf 4 TOI. lB-foL * Joan. Santacructus. Diutec- 
tiem mé mtmtwm tximU ma§Utri doetHnm Seoticm. — 
Boa. Bbtq^ Smùu, éoetor gmàUtis, per univ^sam phUo- 
tÊfktmm é^^tmtmê, *ioan. Arada. Controvenix tàeo- 
Imhem tnUr S, Tkomam €t ScUmm, -<:r1iper, Philo- 
topktmêeMmSeatUUôm, etc., etc. 

•rxsTAH (Safait), célèbre archevêque de 
Cantofffaérjy auquel k» croyances populaires et 
ks légeiKiet des moines ont attribué un grand 
•ombre de miracles. Né l'an 924, d'une noble fa- 
raîDe da comté de Wessex , mort en 988, il entra 
eoooireieone dans les ordres, étudia la philosophie, 
la théologie, U pehiture, la musique, l'art de tra- 

nOVT. BIOGR. CÉIfÉa. -* T. XV. 



vailler les métaux, etc., et fut présenté par son 
uncle Athelm à la cour du roi Athelstan, dont il de- 
vint le favori ; mais bientôt, desservi par les cour- 
tisans, il se retira à Glastonhury, où il « se con- 
sola avec le Créateur de kt perildie des créatu- 
res ». C'est là que se place la Auneuse légende qui 
a rendu son nom si populaire en Angleterre et 
en Ecosse. Un jour quîl travaillait à sa forge, 
le diable vint, sous un déguisement, lui deman- 
der quelque ouvrage ' sur le refus de Dunstan, 
il lui échappa un jurement qui le trahit; alors 
celui-d , prenant ses pinces rongies au feu , sai- 
sit le malin esprit par le nez, en le secouant 
avec force, et lui fit pousser des cris qu*ou en- 
tendit de plusieurs milles à la ronde. Ce qui 
est mieux avéré, c'est que Dunstan vint succes- 
sivement à la cour des rois Edmond, Edwy et 
Edgar, où la hardiesse de ses leçons lui attini 
plus d'une disgrAce. Cependant il fut norniné 
évèque de Worcester en 957, abbé de Glaston- 
bnry et archevêque de Cantorbéry en 9C1. 
L'ordre de Saint- Benoit trouva en lui un puis- 
sant protecteur. Il chassa de leurs abl)ayes 
tous les moines débauchés, pour mettre à leur 
place des bénédictins. En 988, prêchant le jour 
de l'Ascension, il termina , comme Bossuet, par 
un pressentiment mélancolique de sa fin pro- 
chaine. Tous les auditeurs fondirent en larmes. 
n mourut en eflet cette année, à l'âge de soixante- 
quatre ans. Les moines l'ont exalté outre me- 
sure. Son biographe , Osbert, affirme sérieuse- 
ment qu'avant sa mort il fut transporté dans 
le ciel , où il assista au mariage de sa mère 
avec Dieu le père. Les historiens philosophes lui 
reprochent au contraire d'avoir, par Tabus des 
institution3 monastiques, abruti les peuples, de- 
venus une proie facile pour les conquérants 
saxons et normands. On a de lui, sous le titre 
de Concordia Regularum, un recueil d'an- 
ciennes constitutions monastiques, destinée ra- 
mener les moines à l'andenne rigueur des règles. 
[Encijcl. des G. du M,] 

Henry. Uist. of Bngi. — Duffdale. Monasticon. 
* UUXSTABLB (Jean), mathématicien an 
glais, mort vers 1453. Il se Hvra avec ardeur à 
l'étude des sciences ; il s'occupa d astrologie et de 
musique, et composa un traité De mensurabiii 
Ousica, qui parait perdu aujourd'hui. 

G. B. 

Tinner. /Hbtioth. BriL Hibtm,, p. tn. — Forkel, Cet- 
ekiehU der Muiik, L II, p. 439. - Hawkins, HUt. of Mu ■ 
sic, t. II, p. 399 

DIT5T01I {John), typographe et polygraplie 
ani^is, né à Grafham, le 14 mai 1659, mort en 
1733. Après un vo>age à Boston, où il fut libraire 
pendant quelque temps , il s'établit à Londres, 
où il édita un grand nombre d'ouvrages, et eu 
composa plusieurs, parfois dans le style le 
plus singulier. Lui-même avait un caractère 
bizarre et excentrique : c'est ainsi que, dan^i 
son zèle \X)ar les bonnes mœurs, il lui arrivait 
souvent de chercher la nuit dans les tavernes de 
Londres , où il se présentait avec un constable, 



3M 



DUNTON — DIJPAFN-TRIEL 



3tiU 



à ramt>ner à la vertu les malheureuses que la 
misère on d'autres causes avaient jetées dans 
la débauche. Il fonda entre autres publications 
The Athenian Mercury, recueil mensuel, où 
l'on répondait à des questions faites par des 
anonymes. Ce recueil eut vingt volumes, et fut 
réimprima par Bell, sous ce titre : Thê Athenian 
Oracle, en 4 vol. in-S**. En 1719, Diinton fit pa- 
raître Alhenianism, or thêprojects oJM. John 
Dunton, author of the Essay ou thê Hanard 
of a Dead-Bed Bepentancê; cet ouvrage est 
une sorte de magasin littéraire, où se trouvent 
traités des sujets de toutes natures et souvent 
des plus étranges, tels que : The Funeral 
of Mankind, a paradox proving we are ail 
dead and buried; The double Li/e, or a new 
way ta redeem time by living over to-morrow 
before U cornes ; Dunton preaehing to htm- 
self, or every man his oum par son; His 
Creed , or the religion qf a bookseller, etc. 
Outre cet ouvrage, on a de Dunton les poëmea 
suivants : The dissenting Doctort ; — Par- 
nassus hogl or/rolics in verse; — Dunton' s 
Shadow; — C(ue is altered, or Dunton' s re- 
marriage to his otvn wifê. 

Gbalniers, Gtn. bioç. Diet. — Rote, Ntw biog. DM. 

Dcnrs {Thaddée), médecin italien, né en 
1523, à Locamo, mort à Z«irich, au commence- 
ment du dix-septième siècle. Banni en 1555, 
avec toute sa famille, pour avoir professé publi- 
quement les principes de la réforme, il se réfugia 
à Zurich, où il passa le reste de sa vie. II était in- 
timement lié avec Conrad Gesner. On a de Dunus t 
De calendis , 7ionis et idibus , de arte suppu- 
tandi; Bâie, 1647, in-S**; _ Muliebrium Mor- 
borum otnnis generis Remédia ex Dioscoride, 
Galeno , Plinio , Barbarisque et Arabibus 
studiose collecta et disposita; Strasbourg, 
1565, hi-8**; — Epistolx médicinales, in qui- 
bus de oxymelitis facultatibus et curatione 
pleuritidis morborumque artirularium : 
accessere de hemitritseo, sive de febre semi- 
tertiana, libellus , et miscellaneorum de re- 
medica liber omnino utilij ; Zurich, 1592, 
in-8** ; — De Pcregrinatione Filiorum Israël in 
jEgypio , traclatus chronologicus cmn Scrip- 
turarum conciliationenuncprimum inventa ; 
Zurich, 1595, in-4^. <t Dunus, dit la Biographie 
médicale , s'était proposé de combattre l'opinion 
ordinaire suivant laquelle les Juifs ont passé 
deux cent dix années en Egypte ; il voulait prou- 
ver que leur esclavage en a duré quatre cent 
tF^nte. Un adversaire Tattaqua, sous le nom 
d'Angelocrator. Dunus lui répondit par l'ouvrage 
suivant : Responsio apologetica ad calumnias 
Danielis Angelocratoris ; Zurich, 1603, in-i". 
Dunus a traduit en latin la Concordance de 
plusieurs passages de P Écriture par Stancari ; 
BâIe, 1547, in-a**; — le Discours d'Ochin sur 
la Cène , et son Dialogue sur le Purgatoire; 
Zurich, 1556,in-8*. 

liiofjraphic médicale. 



I DUNZ {Jean ) , peintre suisse, né à Berne, «n 

1645, mort dans la même ville, en 173&. Il peut 

être comparé aux meilleurs peintres de portraits 

et de fleurs. Sa cotileur est belle, sa toudie légère 

et arrêtée. Ses portraits aunt tftsxreasembUiBts. 

Ses tableaux de fleurs sont d'une belle compo* 

! iition et d'un beau fini. Ses ouvragée sont très« 

I rares. Comme il était riche, il ne IraTaillait que 

poqr son plaisir. Il se servait de sa foitou pour 

secourir et encourager les trtistei. 

Fuenli, HittoWt dêà WMUUurs Pfimtrêt 4$ (m AiMaf* 

DUODBBIA. Vop. DOUANB. 

BfTPAiH-MOHTBiisoif , géomètre et UeticiMi 
français, né vers 1720, mort vête 179Q. !»• 
géoienr géographe, il enseigna au dBc de Bfrry 
(depuis Louis XVI) la levée des plans. On a 4t 
loi t Les Amusements militaires, otifroff 
servant d'introduction aux seieneet quijéfm 
ment les guerriers ; Paris, 1757, in^ ; — Mm 
Science des Ombres ; Paris, 1 760, ia-êf* ; — VArt 
de lever les plans de tout ce qui a rapport 
à la guerre et à Varchitecture; Paria. I763« 
in-S**; — La Science de V Arpenteur; Périt. 
1766, in-S^ ; — Nouveau Traité mi supplément 
théorique et pratique de trigonométrie rûù- 
aligne; Paris, 1773, in>S'^; ^^ Let Connait- 
sances géométriques à Vusage dês qffieiert 
employés dans les smxrchêt, campements, etc. ; 
Paris, 1774, in-8*; — Vocabulaire de guerre ^ 
ou recueil des principaux termee dû guerre, 
de marine, d'artillerie, de /orUficatioms ; 
Paris, 1783, 2 vol. in-8''; -^ Abrégé du tmêé 
des ouvrages rustiques; Paris, 1787, in*t*| 

— Pratique du dessin de l'architecture bour^ 
geoise; Paris, 1789, in-8*. 

UMCMaru , lêi SiécUt UUérairu, 

ucpAii-TEiBL IJean-Louie), géiigrpflie 
français, frère du précédent, né à Perie, la M 
novembre 1722, mort vers 1805. Ingénieur gie- 
graphe comme son frère, il a laissé lee oovreges 
suivants : Lettre à M. le comte de ***, du9t 
laquelle on examine l'insuffisance de la ma- 
thode actuelle d'enseigner les maUtémuti* 
ques; Paris, 1759, in-8°; — Carte géiêéretJ(e 
du cours des fleuves, des rivières et des prifi' 
cipatu>ruiueaux de France; Puri», 4791 • <- 
Essai d'une table poléométrique , ou QmHfé^ 
ments d'un amateur de plans sw la fron- 
deur de quelques villes; Parts, 1782, iik4*') 

— Xa France connue sous les plus utiles rap- 
ports , ou Nouveau Dictionnaire de la France 
d'après la grande carte de Casêini; Paris, 
1783, in-8*'; — Considérations suf les Arts et 
les Artistes , ou des hommes déplacés et de 
ceux qui les déplacent relativement aux arts; 
Paris, 1783, in-«°; — Recherches géographi- 
ques sur les différentes hauieurs des plainm 
de France; sur les mers et leurs côtes 
presque par tout le globe, et sur les diverses 
espèces de montagnes : mémoire iNvcoiepagoé 
de cartes explicatives; Paris, 1791; «- De 
l'Établissement decolléges municipoitx gtgur 



Ml 



DUPÀIN-TRIEL — DUPARC 



262 



kf ictoiMt, lêt arts et les métiers, en faveur 
ùlajiuneue ; Paris, 1791 , in-8* ; — L* Homme 
ieSwrref ou pian indicatif et discuté des 
Ma propres à èe former dans Vune et 
feutre classe de service; Paris, 1792, in-8^. 

BiNMarta. Lm Siêclêi littéraires. 

; acPAfiLOVP ( Félix-Antoine-PhiUlfert ) , 
fÀêi ftaoçais, né à Saint-FélU (ancien dép. du 
Miit-Elaie), le 3 jaofier 1802, uituraiisé en 
1133- Envoyé à Paris pour y Taire ses études, il 
«tii d'abofd dans la petite communauté de la 
BiiiQB du Regard ; de là il passa au séminaire 
è 8iist*Nioolas dn Chanlonnet; puis il étudia 
à Sûnt^fiolpice la philosopliit et la théologie. 
ûrdoBoé prêtre, il fiât attacîié à diverses parois- 
«, et le it bientôt la réputation d'un bon pré- 
inteor et catéchiste. Nommé, en 1841, profes- 
Mor d'éloquence sacrée à la Faculté de théologie 
k Ptris, il sut attirer à la Sorbonne de nombreux 
Midileiirs. Le cours de M. Dupanloup ayant été 
SMpndn, Tarchevéque Affre le nomma grand -vi- 
<iintituiura,en lui laissant ladireotion du semi- 
Mire de Saint-Nicolas. A la place do4 fonctions de 
gnKl*vieairey dont il se démit bientôt, M. Aff^lui 
OMftrala dignité de chanoine titulaire. Le prince 
éiTUleyrand le fit appeler à ses derniers moments, 
et OQ a dit que M. Dupanloup t*ut le boniieur 
ée convertir I ancien évèque d'Autun. Sa nomi- 
utioa an siège épiscopal d'Orléans remonte au 
••fril 1849. 11 fbt préconisé à Portici le 30 sep- 
Imbre suivant, et sacré à Paris le 9 décembre 
^tlamème année. Le départ de Rome de Pie IX 
>t l'établissement de la république romaine ayant 
Bihirallement porté Tattention snr la souve- 
nioeté temporelle du pape, M. Dupanloup traita 
^rtte question importante et délicate dans une 
enchère qui fut remarquée. En 1850 il pu- 
^ Is premier volume d'un ouvi^e qui a 
PW titre : De V Éducation : ce livre fut loué 
^tMles parts. Dans rafTaire de l'abbé Gaume 
t^wy* M nom), il se déclara ouvertement pour 
l' *i ia gBom <nt des classiques grecs et latins, 
''lédietanr en chef de L'Univers ayant discuté 
'i Mtit épiseopale adressée au\ supérieurs et 
^f'Ntflnn du diocèse d'Orléans, M. Dupanloup 
^^ i éra que le journaliste avait porté atteinte 
^ un autorité, et il lança un mandement qui in- 
^fHhatt la lecture de ce journal à tons les ecdé- 
'(litiqaes de son diocèse. Depuis, Rome ayant 
'^(<6oimnaodé la conciliation, l'interdiction fut 
Np. Em 1654, M. Dupanloup remplaça TissoC à 
''Académie Française. Son discours, où il fait Té- 
loge des lettres, est un morceau reroan|uablo. A 
l'ooeaiion de la statue de Jeanne Darc noiivelle- 
RMBt érigée à Orléans, il prononça un pané;;y rique 
âoqnent de cette liéroïne. Outre les écrits cités, 
oa a de M. Dapanloup : Évangiles choisis de 
tous les jours de l'année , avec notes littéraires ; 
3^édit, f 837; ^ Manuel des Catéchismes^ ou re- 
cueil deprières,^. ;in-18, \S^; — /exposition 
des principales vérités de la foi catholique , 
recodlliei deFénelonjin-IS;— La vraie et so- 



lide Vertu sacerdotale, reeneillle de Fénelci; 
in-8' ; — La Journée du Chrétien , n^cueillie 
de Bossuet; in-8"; — Méthode générale de 
Catéchisme , recueillie des ouvrages des Pères 
et des docteurs de l'Église depuis saint Augus- 
tin; 2 vol. in-8"; — LeChrisêtanisme présenté 
aux hommes du monde , recueilli de Fénelon ; 
1844, in-18, 2«édit.; — Éléments de Rhé- 
torique sacrée, ou préceptes eê modèles de 
la véritable éloquence , recueillis de Fénelon ; 
1842, 1 vol. in-12; — Manuel des petits Sémi- 
naires et des maisons dWucation chrétienne, 
ou recueil de cantiques, «'te; 1844, ln-18, 
2 vol. ; — Lettres à M. le duc de Broglie, rap- 
porteur du projet de loi relatif à. Pinstruc- 
tion publique; 1844, in-S*"; — Des Asso- 
ciations religieuses : véritable état de la 
question; — De la Pacification religieuse; 
quelle est Vorlgine des quereller actuelles^ 
quelle en peut être P issue? 1845;— Vraie et 
solide Piété, recueillie de Fénelon; 4 vol., 1840 ; 
— Nouveau projet de loi sur la liberté d'en- 
seignement; 1847, in-8"; — Souveraineté 
temporelle du Pape; 1849; — IMtres sur 
P Éducation particulière; 1849, in-8'. 

A. RiSPAL. 

Bioçr,du Clergé eontemp., vol VU. — L\4mi de la 
Beligton. 

DTPARG (Jacques Lenoih- ), littérateur fran- 
çais , né à Pont-Audemer, le 15 novembre 1702, 
mort à Paris, vers 1790. Il outra dans l'ordre des 
Jésuites, et professa la rhétorique au collège <lo 
Louis-ie-Grand. On a de lui : Observations sur 
Les trois Siècles de la I^ittérature française; 
Amsterdam et Paris, 177i, in-12; — Examen 
imfmrtial de plusieurs observations sur la 
littérature; Paris, 1779, in-8°. On lui attribue 
un Éloge de Ijouis XIV et des vers latins sur 
la naisf^ance du dauphin. Duparc publia les 
Plaidoyers et discours oratoires du P. Geof- 
froy; 1783, 2 vol. in-12; — Œuvres spiri- 
tuelles du P. Judde; 1781-1782, 7 vol. in-io. 

Arnault, Joiiy, ete., Bioçr, rumveUe ée$ Contemp. 

DVPAEG. Voy. Sauvage et GRos-REiié. 

* uvPktiC { Jean- lAniis- Léon- Henr), marin 
français, né le 28 mars 1798, à Leyde, |>en l.iitl 
rémigration de sa famille. Il entra dans la ma- 
rine en 1812 , et s'est fait remarquer par d'utiles 
travaux concernant l'application de la vapeur à 
la navigation. Dès 1831 il avait ima^iiné pour 
les bateaux à vapeur, et appliqué avec sue4>>K , 
sur La Salamandre, qu'il commandait, un sys- 
tème d'attache aux rayons des roues qui permet 
de les déplacer en très |)eu de temps , soit qu'on 
veuille les enlever entièrement lorsque le navire 
doit marcher avec le seul secours des voiles, soit 
qu'on veuille varier la position de leur centre 
d'effort en raison des différents degrés d'im- 
mersion des roues, par suite du chargement du 
navire. Dans nn mémoire inséré, cinq ans plii*^ 
tard, dans les Annales maritimes, d'aj-n's 
l'avis favorable du conseil des travaux de la 

9. 



S68 



DUPARC — DUPAIT 



364 



marine, et recommandé comme contenant des 
documents ntiles aux personnes qui étudient le 
système de- la naTigation par la vapeur, il s'est 
attaché à faire connaître le mérite et les défauts 
des bAtiments construits en Angleterre, où il était 
allé, à ses frais, en étudier le mécanisme. Appelé 
de nouveau k commander des bAtiments à va- 
peur, il y régularisa le système de chauffage par 
une méthode quMl a publiée, en 1840 : il fit con- 
naître les perfectionnements qu'il avait introduits 
dans le elinomètre , instrument imaginé quel- 
ques années auparavant dans le but d'obtenir en 
tout temps, sous voiles comme au mouillage, 
une connaissance exacte du tirant d'eau du na- 
vire ; ce qui doit s'entendre de la quantité dont 
il immerge, tant de l'avant que de l'arrière, con- 
dition essentielle pour donner à Tarrimage le de- 
gré de perfection qu'exige la marche du navire 
dans ses diverses allures. Par les modifications 
qu'a subies le elinomètre , l'installation en est 
devenue plus prompte et plus facile, en même 
temps qu'il a acquis l'avantage inappréciable, 
surtout à bord du bâtiment à vapeur, de pou- 
voir rester constamment en expérience. Ces amé- 
liorations motivèrent l'insertion du mémoire ex- 
plicatif de M. Dnparc dans les Annales mariti- 
mes^ sous ce titre : elinomètre marin , inventé 
par M. de Coninck, capitaine de vaisseau 
de la marine danoise , et perfectionné par 
M, Léon DuparCr lieutenant de tfaisseau ; Pa- 
ris, 1840, iii-8**. On a en outre de lui : De lavis 
et autres propelleurs pour les bâtiments à 
vapeur; Paris, 1842, in-8o, 2 pi.; — Bssai de 
Tactique navale pour les bâtiments à vapeur; 
Paris, 1846, in-8*». P. Lbvot. 

Bulletin de la Société d'Encouragement. - jinnale» 
maritimei, tomes 63, 71, 7t, 75 et 100. 

DCPARQUBT (Jacques), gouverneur fran- 
çais. Voyez DiEL DU Parquet. 

DrPASQUiBR (Gaspard- Alphonse), chimiste 
français, né le 27 août 1793, à Chassy (Rhône), 
mort à Lyon, le 18 avril 1848. Après des études 
universitaires , il se fit recevoir pharmacien à 
l'École de Paris, et quelques années plus tard 
docteur en médecine; Sa thèse inaugurale avait 
pour titre : De l'Imagination et de son in- 
fluence sur V homme ^ dans Vétat de santé et 
dans la maladie. Pendant plus de douze ans il 
se livra à Lyon à l'exercice de la médecine, Ait 
médedn de l'hôtel-Dieu de Lyon pendant dix, et 
membre ou président de diverses sociétés et insti- 
tutions médicales. En 1834 il devint professeur de 
chimie à l'École secondaire de Médecine de Lyon. 
Inspecteur des eaux d'Allevard , il imagina, sous 
le nom de Su{fhydromètre, un instrument ingé- 
nieux, au moyen duquel, par l'iode, et sans 
aucune complication d'analyse , on mesure avec 
précÎMon , et dans l'instant , la quantité de prin- 
cipe sulfureux qu'une eau contient. Il compara 
chimiquement, au point de vue sanitaire et 
industriel , les cinq sources qui coulent à Lyon 
avec l'eau du Rhône , et il donna la préférence 



aux sources de Roye et de FootaiM sur les 
eaux du fleuve , les premières reafermaDt âm 
bi-carbonate de chaux, substance dont il eot Ift 
mérite de montrer les propriétés favorables em 
hygiène comme pour la perfection de latefintnre.. 
Voici les titres des principaux ouvrages de Do— 
pasquier : Des Eaux de Source et des Baua^ 
de Rivière, comparées sous le double ra^^ 
port hygiénique et industriel ; I^oo , I844>^ 
in •8'*; — Histoire médicale et topogrm-^ 
phique de Veau minérale sulfureuse eté^ 
rétablissement thermal d'Allevard ; Lyon , 
1841 , in-8**; fig.; — Mémoire sur la conm- 
traction et C emploi du suffhydromètre, eo»- 
tenant tous les détails nécessaires pour pro- 
céder à ^analyse des eaux sulfwreuses au 
moyen de Viode; Paris, 1841, in-S*; — Be^ 
cherches sur VacHon thérapeutique de Phypo- 
sulfite de soude ;Ljonf 1843, in-8® ; — Consuh 
tation médico-légale relative aune aecusatUm 
d^empoisonnement par le plomb ; Lyon, 1843, 
iQ.go. ^ Mémoire sur la formation spon- 
tanée de Vadde sulfurique près des sources 
suifureuses; Lyon, 1843 ; ^ Traité de Chimie 
industrielle ;Lyoiï , f 844 , in-S* , l*' volume : 
la mauvaise santé puis la mort de Tauteor 
ont arrêté la publication de cet excellent ou- 
vrage; — Sur remploi du camphre dans U 
rhumatisme; Lyon, 1833, in-S"; — Sur rem- 
ploi du protoiodure de fer dans la phthisie 
pulmonaire tuberculeuse; Lyon, 1837, in-S*; 
— VArt à Lyon; Lyon, 1837, in-4** : c'est une 
revue critique de la première Exposition des 
Amis des Arts. L Boubdon. 

Documents particuliert, 

DUPATT ( Charles 'Marguerite- Jean» Bap- 
tiste Mercier ), jurisconsulte et littérateor fraii- 
çais, né à La Rochelle , le 9 mai 1748, mort à 
Paris, le 17 septembre 1788. Il fit une partie de 
ses études à La Rochelle. Son caractère, d^abord 
assez impétueux, fbt souvent, dit-on, l'objet des 
remontrances paternelles, et les dispositions qu'a- 
vant de mourir son père prit à son sujet témoi- 
gnent que ses préventions ne s'étaient pas ab- 
solument dissipées. Cependant, les étodes da 
jeune Dupaty devaient être brillantes, pviiaqiie 
jeune encore, le 13 novembre 1765,11 ftit nommé 
membre de l'Académie de La Rochelle. A ht 
séance suivante il lot un Discours sur l'utilité 
des lettres, et quelque temps après il prononça 
V Éloge du chancelier deVH^al, Dès ce mo- 
ment on le voit s'associer an mouvement in- 
tellectuel et phflosophique qui caractérise la fin 
du dix-huitième siècle. Élu directeur de l'Acadé- 
mie de La Rochelle en novembre 1766, il fat 
chargé de haranguer le nouvel intendant de An- 
nis, M. Senacde Meilhan. « Monsieur, loi dit-il, 
la grâce que le roi vous fiût en vous permet- 
tant déjà d'être utile au peuple en est une aosai 
pour cette province. Vous serez assez heureux 
pour trouver id des cœurs qui vous attendent et 
du bien k faire. L'importance des lettres vous 



DUPATY 



366 



Mt eoome; penoime ne leur a disputé d*aToir 
M moios mis dans la corruptioo des mœurs d« 
b doQoeor, de l'esprit et des grâces. Les mal- 
hoiran tous ' demandent du pain ; tous les ci- 
toyos, de la justice. » On a releyé le ton doc- 
L--i loni et tranebant de ce préambule ; c'était plutôt 
le toD de la jeunesse inexpérimentée, mais animée 
delotnbles intentions. A la même époque, Dnpaty 
pèreie démit en CiTeurde son 61s de ses fonctions 
de préfideot4résorier de la marine, aTec cette 
diUM restrictlTe, écrite dans un acte de dernière 
Tolooté, « que le nouveau titulaire serait réduit à 
SI légitime s*U abandonnait son emploi avant 
robteation de lettres de vétérance^ » c*estnà-dire 
mot vingt ans d*eiercice. En 1767, le jeune 
aeidéaucien fit les fonds d'une médaille de 600 
fnim à décerner à Tauteur du meilleur éloge 
de Henri IV. Il lut èla mémeépoquela deuxième 
piitie de son Élogt iurV Hôpital, et présenta 
dei réflexions sur un autre sujet : la littérature 
aflemande. Entraîné vers la magistrature par un 
§M, très-prononcé, il éluda en quelque sorte la 
volonté paternelle en obtenant du chancelier des 
lettres de vétérance conmie trésorier, quoiqu'il 
■'eût encore que trois ans d'exercice , mais la 
Uttre , un peu rigoureuse, du testament était 
satlslaite. Le 10 février 1768 il fut appelé au 
parlement de Bordeaux en qualité d'avocat gé- 
néral. Dans ses graves fonctions , il consacra ses 
loiairB à la culture des lettres. Reçu membre de 
TAcidémie de Bordeaux, il fonda un prix pour le 
meiDeor éloge de Montaigne. En 1769 il lut au 
sein de TAc^émie de La Rochelle une imitation 
da Cimeiière de Campagne par Grey. 

Dnpaty prit une part active à la lutte des par- 
lementa contre la royauté. U défendit éoergique- 
ment les prérogatives des premiers; mais leur 
cause ayant eu d'abord le dessous, l'avocat gé- 
néral Dupaty fut conduit eo prison, à Pierre-En- 
eiae, près de Lyon, par ordre du maréchal de Riche* 
fieu, intendant de la Guyenne. Rendu à la liberté 
pnr suite des réclamations du parlement et des 
doléaBeesdesa femme, il dut se retirer à Roanne, 
où II traduisit et commenta Beccaria, préludant 
ainsi à ses travaux sur la législation criminelle. 
Eb 1775 il prouva que les lettres ne continuaient 
pas moins de l'occuper que la jurisprudence, en 
iMant à TAcadémie des Imitations de Tilmlle 
et de Properce, dont quelques passages ont été 
imprimés depuis dans ses Lettres sur Vltalie, 
Rdnuné président à mortier en 1778, il vit cette 
nomination devenir l'objet de si violentes atta- 
qpMt de la part de quelques-uns de ses collègues, 
qa'Q renonça quelque temps après à ses nou- 
irellea fonctions , pour ne pins s'adonner qu'aux 
lettres. En 1785 il publia un mémoire sur le 
sujet qui le préoccupait depuis longtemps, la 
réforme de la procédure criminelle. Ce travail, 
eomplété par d'autres sur le même sujet, parut 
en 1788, sous ce titre : Réflexions historiques 
sur le Droit erimineL Cesten 1785 que Dupaty 
entreprit son voyage d'Italie, auquel on doit ses 



Lettres sur cette péninsule. Elles fturent publiées 
à son retour après quelque temps de retraite à 
son château de Bussac ; Paris, 1 788, 2 vol. in-1 8. 
Cet ouvrage , estimé par La Harpe comme un 
des plus ingénieux de son siècle , a été jugé 
de nos jours avec plus de sévérité. On y trouve 
de la prétention , une trop grande recherche 
d'originalité, puis la phraséologie de l'époque. 
« D'autres rapporteront de Rome, disait Dupaty, 
des tableaux, des marbres , des médailles, des 
productions a histoire naturelle ; moi , j'en rap- 
porterai des sensations , des sentiments et des 
idées ; surtout les idées , les sentiments et les 
sensations qui naissent au (lied des colonnes an- 
tiques, sur le haut des arcs de triomphe, dans le 
fond des tombeaux en ruine, sur les bords in- 
connus des fontaines. » Les passages de ce genre 
abondent, et si le naturel y manque parfois, au 
moins dut-il reconnaître qu'ils offrent un grand 
mérite d'expression. 

C'est après son voyage d'Italie que Dupaty 
trouva l'occasion d'appliquer à un cas particulier 
ses idées de réforme en matière de procédure 
criminelle. U s'agissait des nommés Bradier, 
Simarre et Lardoise , condamnés à Chaumont , 
injustement à ce qu'il parait , pour vol nocturne 
avec violence exercée contre deux époux. Dupaty 
publia tout d'abord deux volumes de Mémoires 
justificatifs. L'arrêt de condamnation, confirmé 
par sentence du parlement, en date du 20 octo< 
bre 1785, fut cassé et renvoyé devant le bailliage 
de Rouen, qui rendit un arrêt d'absolution, con- 
firmé ensuite par le parlement de la même ville 
après évocation et sur la plaidoirie de Dupaty. 
Les défenseurs obstinés des anciens et rigoureux 
errements de la procédure voulurent prendre 
leur revanche , et sur le réquisitoire de l'avocat 
général Seguier, le premier mémoire de Dupaty 
fut brûlé de la main du bourreau. Dupaty eut 
pour se consoler les éloges de Condorcet et de 
Lally-Tollendal, ce dernier éprouvé lui-même dans 
ses affections par une erreur judiciaire 'qui a 
retenti dans l'histoire. Dupaty mourut dans la 
force de l'âge et du talent, à la veille, en quelque 
sorte, des. réformes que rêvait sa philanthropie. 
Dupaty avait épousé la fille du célèbre juriscon- 
sulte Fréteau, et la Correspondance générale 
de Voltaire témoigne de l'estime que professait 
pour Dupaty le grand écrivain dn dix-huitième 
siècle. Outre les ouvrages cités, on a de lui : Let- 
tres sur la Procédure criminelle de France , 
1788, in-8». V. R. 

Voltaire, Corretp. çén. (éd. de Kehl). — Élo^e de 
messire Charles- M arçueriU-J9an-BaptUtê Mtrder Du- 
paty ; nt9, tn-S» ( atlriboé à Robespierre ). — Berryer. 
Uc. et mod. d'Ooç. - Ralnguet, Biog. Saintong. 

DUPATT ( Louis - Marie - Charles - Henri 
Meroer), statuaire fVançais, fils aîné du précé- 
dent, né à Bordeaux, le 29 novembre 1771, mort 
le 12 novembre 1825. Il étudia d'abord le droit, 
et fut reçu avocat en 1790 ; mais, entraîné par 
un penchant naturel vers la culture des arts, 
il quitta bientôt le barreau pour suivre les leçons 



«67 



DUPATT 



(la célèbre paysagiste Valenciennes. La réquisi- 
tiod Tint ititenrompre les études artistiques de 
Dupaty ; il fut incorporé dans un régimeiit de 
dragons. Renvoyé du service en 1795, il (ùt 
quelques mois après envoyé-, comme iof^énieur 
géographe dans le département du Mont-Terrible. 
Ub arrêté du Directoire, du 7 nivôtfé an iv, iè 
rappela à PaHs, où il entra cotnme élevé à l'ticolë 
Nationale. Il n*y resta que peu de temps , et s'a- 
donna à la peinture bistoHque sdus la direction 
de Vincent. Convaincu qu'il n'avait pas le sen- 
timent de la couleur, il voulait quitteh les arts 
pour rentrer dans la jurisprudence , lorsque Le- 
mot, qui avait rebonnu depuis longtemps la pu- 
reté de dessin de Dupaty rengagea à essayer de 
la sculpture, et Tattira dans son atelier. Dupaty 
y travailla trois ans av^ lUie volonté si Terme 
qu'il remporta le grand prit de sculptais de 
l'an vu ( 1799) : le sujet était Pér^lès viH- 
tant Anaxagore; on en loua la disposition, mais 
on en critiqua l'exécution. L'état de guerre 
dans lequel se trouvait Alors l'Europe empêcha 
Dupaty de se rendre à Romei A la même époque, 
l'insurrection et la conquête des colonies ftan- 
çaises priva de son patrimoinela JDimllledu jeune 
artiste, il se vit donc obligé de recotiHr à son ci- 
seau comme moyen d'existence, et obtint du gou- 
Temement la commande du btiSte de bemitt. 
Le prix qu'il reçut de ce traVftfl lai pérholt d'exé- 
cuter VAmoUr préséHtttnt fies fltnti «f tû- 
chant des fers, que l'on peut considérer commid 
la première des œuvres dues à sa seule inspiratioh. 
Cette figure se ressentait du goût maniéré qui 
régna sous Louis XV; David en fit la critique, 
et Dupaty fvX si sensible au jugement du grand 
peintre^ qu'il brisa son œuvre et la recommença 
dans d'autres dispositions. En 1801 les victoires 
des Français lui pef mitisnt enfin de visiter l'Ita- 
lie. Il y passa huit aunéea, et durant ce temps 
Il y composa : Philoctètt blessé, d'abord traité 
en bas-relier, pois en ronde-bosse (i) ; Vénus 
fenitri^ls (2); Cadfnus terrassant le serpent 
de CastaHe (3) ; Biblis mourante ckan§fée en 
fontaine (4) ; Vénus dei>ani Pdris (ô), et sculpta 
en marbre une charmante tête de Pomone (6). 
Le gouveriiement (Vaincs lui commanda alors la 
statue en pied du ff^néirai Leclerc^ ChaHes 
Dupaty reVfttl à Përis ett 181 U et se slg^a par 
un chef-d'œuvre dé pioéste «t d'art (7) i AioM 
pmirsinivi par la cè^èr^ itë iVejJfttrt». Le héros, 
échap^nt aUx vagHêl S(mlêV^ bscaladele ro- 
cher de Capharée , et s'écrie :^£uÇo|jcai àskrfd 
Beé&v (j'échapperai malgré les Dieux!); on ad- 
mire la grandeur et la simplicité pleiiie d'énergie 
de cette composition , vraiment homérique. Vint 
ensuite un groupe intossalde trois figures , dont 

(1) Cette dernière e«tau château de Complègne. 

(1) Bile e«t dans une des galeries da Cardin ilen Plantes. 

(8) Celte statue oriie té Jardin de^i TttlteKes 

(4) Bile te Tolt dans les ftleries in Louvre. 

(5) Galerie du Luxembourg. 
îfi) Même musée. 

,i) hnif He èA l^àlals-ao/il. 



il M teêHè qn^ le modèle m pIMfe, rpfirésèB^ 
tant t Oreste tonfinenté par uhe Kuménidë^ 
du moment oà U vient d*immolet^ sa fH^Cf ^«i 
expire à ses pieds ; ce groupé , dénué tf 'ufiitê 
de style, parait avoir été fait pour êtr^ applk(ai 
bbntre on mur et vu d*(m seul aspetit. 

En 1816, Dupaty fut élu membre de Tlnatitut, 
et nommé successivement prdfMeur II l*école 
des fieahx-AHs ^ eonservateut^-adjoint de la ga- 
lerie du Luxeml^urg, membre de iâ oUmmifisidn 
des artistes près la préfecture de la Seine 9 etb. 
Son dernier ouvrage en marbre est une Vierfe 
pour l'église SaintOermbin-des'-Préa de Paris; 
ce morceau , irréprochable sous lé raptrort de 
l'exécution, ne Test pas sous celui dâ Style; 
l'artiste s'est trop rapprticbé du genre paieiit ^ 
a oublié le caractère angélique qui doit res^ 
pirer dans la mère du Christ. DUpëty aivalt 
reçu diverses comtnandes ofîficieUes» que la moit 
l'empêcha de tek-miner; Le gouvernement llii avait 
confié la statue équestre de ùoiUs Xlif\ ff^A 
figure sur la place Royale à Paris t Dupaty en 
cotnposa seulement le modèle ; elle fut eilécatée 
postérieurement^ en marbre, par Cortot. 11 laissa 
également inachevées les statues de ùa i(eli^on 
et delid Ville de Paris, destinées au monument 
ftmérairedu ducde Berry; — Ajax/oudroifét pen- 
dantdeson Ajaa menaçant ;— un JéuHe éeryer 
fouant avec un ehevredu, production d'une ad- 
mirable naïveté, et qui s'écarte complètement du 
genre académique aidoplé jusque là pai* Tartisté* 

Dupaty, à l'âge de ciiiquahte-deux ans^ HVait 
épousé sa cousine , mailemoiselle Gëbanifc , et ve- 
nait d'être père lorsqu'il mourut prématuit^meat 
Charies X accorda une pension de 1,200 fr. d sa 
veuve. Ce statuaire avait un esprit élevé et dis- 
tingué , un caractère bienveillant et généreux. 
Si ses œuvres ne portent pas toujours l'empreinte 
du cénie, elles se font reconnaître bommii les 
prUdUctions d'un grand talent, et réunissent ce 
que l'étude et le goût peuvent inspirer de plus 
heureux. A. ob Li 

Cotpin, J^otltt nécrbtûgiQue tur Ckaritt IMk{M>lf; 
Paris, 1818. — Mahul, ^nnvaire néeroto§iqûe de ittS, 
Bévue encyclopédique, XXIX, 8S6. 

* UUPATY (Louis- Emmanuel- Félicilé-V fi (tr- 
ies Mercier ), littérateur français, frère du prë- 
eédent et second fils du célèbre magistrat dont 
U porte le nom , né à Bkmquefort ( Gironde ) , le 
30 juillet 1775, mort en 1851. Après quel^ 
ques campagnes maritimes, et tm court exei» 
cic:^ fit) quelques fonctions, soit civiles, soit 
militaires, il vint dans la capitale pour y suivre 
la carrière littéraire, à laquelle l'appelaient ses 
goUts et ses talents. Le jeune auteur obtint d'a- 
bord de nombreux suo^ au Vaudeville : La 
leçon de Botanique^ La Jeune Mère, Le Jaloux 
malade, etc., y furent remarqués, comme des 
ouvrages remplis d 'esprit » de fraîcheur et <l6 
grâce, auxquels on pouvait seulement reprocher 
quelques concelti, quelques madrigaux uo peu 
trop doraiiques, U montra bientôt qu'il pouvait 



DUPATY — DUPERCHE 



270 



réaMir dans un genre pins éleTé, par sa comédie 
de La Prison nUIUair$ ( 1803 ), Tune des pièces 
les plus fortemeot intriguées Hu théâtre moderne. 
Il composa ensuite de diirinonts opéras-comi- 
ques, parmi lesquelson distingua, outre celui qui 
porte ce titre même, A'tnon chez M^ de Sévi' 
çné, lajeune Prude, L9 Chapitre Second, etc. 
A cdle époque il était permis aux auteurs de 
ce tliéètre de ne pis se iNMiier à des libreiti , 
el d'être pour quelque chose dans les drames 
lyriques : riogénieox écriTsin y fut pour beau- 
coup. Un de ses opéras, U Antichambre, ou Pi- 
tmroê et Diop), devint, sous le consulat, le si^et 
d'aae l^fuste persécution contre le poète : beu- 
reusensoit des représentations , parmi lesquelles 
les plus poiasanlas furent, dhron, celles de Jo- 
séphlae, firent réroquer les ordres rigoureux de 
BoDâperte. L'auteur, entoyé à Brest pour être 
ensbeirqué comme réquisitionnaire, put rcTenir à 
Parie. VAMidumUn-e elle-même fut amnistiée, 
à le condltiQO de cbanger de nom, et sous celui 
de Piemrùi et Diego cet opéra bouflbn exdte 
encore aujourd'hui la plus franche gaieté. Sous la 
Restanntioo, Dupaty prouya qu'il avait à sa lyre 
des oofilee plus gruTes, et qu'il savait les toucher 
aree le mêose talent Inspiré par une noble in- 
digpAlkMi, eoo poème des Délateurs^ ou trois 
amnéêt du dix-nmtvièmê siècle ( 1819), Ait à la 
fois on bel ouvrige et me bonne aotion. Cette 
lariéCé de succès ouvrit à Dupety, ea 1836, les 
portée de l'Académie Française. [ Ooiibt, dans 
VBneyel, des 6. du M., avec addit.] 

Alfrca de M«MM , IMsMItfi d€ réeepttbn â fjlcméê- 
\ — Martjffiogt ttUérmktw, iSlt. 

»ATT DB GLAS, hippioogrephe français, 
Dé ▼ère 1730, mort vers 1790. 11 entra dans les 
nMQsqaalBires , quitta le service militaire vers 
1770, alto s'étaUir dans la Guyenne, et fut admis 
à faeedê n d e de Bordeaux. On a de lui : Pra^ 
Hquêde FÉpHMion^mt Fart de VéquitatUm 
Têâuii en principes; Paris^ 1769, in*8<»; — 
Trmlté sur rÉquUaiion i Paris, 1771, iB-8*; 
— Ma Science et F Art de Véquitation démon- 
trés d'après nùtmre; Paris, l776,in-4<». Dupsty 
avait aassi traduit le traité De la Cavalerie de 
Zénêplion. Cette tredudion a été reproduite par 
Geil, Œwmres compièies de Xénopkon; 17d&, 
tl. 

Qi«rv< tM PnmcÊ HMrmtre. 

MVtmAG {Etienne), architecte, peintre et 
graveur firençato, né à Paris, an commencement 
du seiBème sièele , mort en 1801. Pendant un 
leag s^oor à Rome, fl en publia les monuments 
sons le titfe : Delk AnUcMtà dl ftowuu Cet 
ouvrage, devenu aeeet rere,est très-précieux,en 
ce qu'il reproduit les ruines antiqoes dans Tétat 
où elles étaient à cette époque. A son retour en 
France, U dédia à Marie de Médicis un autre re- 
cueil taititnlé : Vues perspectives des jardins 
de nroft. Henri IV le nomma son architecte, et 
lai confia la direction des tra^-aux qu'il faisait 
«lênrikr en patois de Fontainebleau. C'est alors 



que, tout en remplissant kcs fonctions d'architecte, 
Dupérac peignit dans la salle de bain cinq su- 
jets de Dieux marins, et Les Amours de Jupiter 
et de Calisto, Outre les deux ouvrages que 
nous avons mentionnés, Dupérac a grave plu- 
sieurs beaux paysages d'après le Titien. £. B— n. 

Magatin pittoresque, 1S44. 

DVPénAT (Isaac-Jean Dàiiuu), général 
vendéen, né à Cognac, mort à Niort, le 12 oc- 
tobre 1828. 11 était fils d'utt avocat, et se joignit 
comme cavalier à l'armée royaliste vendéenne. 
Il fit ses premières armes en avril 1793, à la 
prise de Tliouars, devint aide de camp de Les- 
cure, et fut blessé à La ChAtaigneraie. Après les 
défaites des Vendéens au Mans et à Savenay, 
Dupérat se jeta dans les furets de la Bretagne, et 
obtint de Puisaye, général en chef des chouans, 
le commandement du pays situé entre La Guer- 
clie et Château-Giron; peu après l'afTaire de 
Liffré, il rentra en Vendée, où Sapineau le plaça 
à la tète de son infanterie. Dupérat accepta le 
traité de La Jaunais; mais 11 ne tarda pas i re. 
prendre les armes : il rejoignait StofRet lorsqu'il 
fut pris par les républicains. Traduit devant une 
commission militaire, il fut condamné, en no- 
vembre 1795 , à être détenu jusqu'à la paix et 
enfermé au Booflai, à Nantes. U s'en évada 
quatre mois après, et se rendit à L>on, où il 
devint l'un des affiliés de la société royaliste des 
Fils légitimes. Quand la Vendée fut de nouveau 
pacifiée, Dupérat se présenta au général Duteil, 
et en obtint une amnistie complète. Il passa 
quelque temps à Cognac, dans sa famille ; mais 
bientôt, £stlgué d'ennui, il se rendit à Bor- 
deaux pour essayer de rallumer la guerre civile. 
Là, sous le prétexte de se livrer au commerce 
des liquides et du plomb, il se mit en relation 
avec les anciens chefs vendéens et les agents 
royalistes du midi et de l'ouest. Leur conspi- 
ratk>n fut découverte, et Dupérat fut arrêté au 
cliâ'teau de la Gaudisserie près Saintes. Amené 
devant la commission militaire de Nantes, en 
décembre 1802, il ftit condamné à deux années 
d'emprisonnement, qu'il passa au Temple de 
Paris, puis à VIncennes. Ce temps expiré, le 
gouvernement impérial, jugeant Dupérat trop 
dangereux pour être rendu à la liberté, le con- 
serva en prison. Transféré à Samnur, en mars 
1814, il ne fut élargi qu'après l'abdication de Na- 
poléon. Les Bourbons le nommèrent maréchal- « 
de-camp, et durant les Cent Jours il reparut en 
cette qualité à to tète des insurgés veo<1éens; 
mais, malgré sa répugnance, il se vit contraint de 
signer la paix avec le général Lnniarqiic. Après la 
seconde Restauration, Louis XV 1 1 1 le fit ofticier de 
la Légion d'Honneur et le nomma fn'an<i- prévôt 
des Deux-Sèvres. Le g(*néral Dupérat n'occupe 
plus aucun emploi après la suppression dc3 cours 
prévôtales. A. ne L. 

Madame de I^ RoebrjacquHein. Mem. — Slllard de 
Veani, .V«in.— Ariiaull, rtc . ttfçr. noue. tUi Cmnfemp. 

* DrPEACMB(J.-y.-lf .), romancier et aolear 



271 



DUPERCHE — DUPÉRIER 



272 



dramatique français, né vers 1775, mort en 1829. 
Après avoir fait d'excellentes études classiques, 
il s'appliqua avec zèle aux langues vivantes. 
Sa vie, remplie tout entière par des travaux 
administratifs et des occupations littéraires, n'of- 
fre pas dincidents remarquables. Doué de peu 
dlmagination, sa connaissance des langues mo- 
dernes vint à son aide, et il emprunta beaucoup 
aux auteurs étrangers, allemands, anglais, ita- 
liens, etc. Ses tradoetions se font remarquer par 
leur fidélité ainsi que par un style pur et correct 
Les sujets de ses romans et de ses pièces de théâ- 
tre sont tons empruntés à ce genre sombre et 
mélodramatique que les littératures allemande 
et anglaise avaient mis à la mode au commence- 
ment du dix-neuvième siècle. Ces ouvrages obtin- 
rent alors un grand succès ; leurs titres rappellent 
leur vogue, et font assez connaître les sujets qui 
les ont inspirés. Void les plus connus : LarueUe, 
ou le martyr de la liberté, fiiit historique en 
trois actes, tirédesannalesdu pays liégeois ; Liège, 
an vn ( 1799), in-IT ; — Rinaldo, chef de bri- 
gands, histoire romanesque du dix-huitième 
siècle, trad. de Tallemand de C.-A. Vulpius; 
Paris et Liège, 1800 et 1801, 3 vol. in-12 et in-18; 
3' édit, Paris, 4 vol. in-12;— i4tirora, ou Va- 
ntante mystérietue, trad. du même; an x 
(1802), 2 vol. in-12; Touvrage allemand a été 
attribué au comte de Soden ; — Lindorf et Ca- 
roline, ou les dangers de la crédulité, trad. 
de l'allemand de Mn« Bénédicte Naubert; Paris, 
an XI ( 1803), 3 vol. in-12 ; — Arlequin protégé 
par VAmour, ou les génies infernaux, mélo- 
drame en quatre actes, avec Basile, imité de l'i- 
talien ; Paris, 1804, in-8° ; ~ Tankman de Saxe, 
mélodrame, en trois actes; Paris, 1805, in-8°; — 
Benno d^Elzkmbourg, ou la succession de Tos- 
cane, trad. de l'allemand de M^e Bénédicte Nau- 
bert; Paris, 1805, 4 vol. in-12; — La Double 
Vrsuline, ou Vabbayede Bibiena;P3,m, 1805, 
in-g» ; — L* Enchanteur Azolin, ou levizir ima- 
ginaire ,mé\oân.m^ïéene; Paris, 1806, in-S**; 

— IM Maison murée, mélodrame en trois actes; 
Ma,', ^ Les Strélitz, mélodrame en trois actes, 
avecle baron de Bilderbeck; Paris, 1808, in-8*'; 

— Les Comtes de ffombourg, mélodrameen trois 
actes, avec le même; Paris, 1810, în-8®; — Jo- 
seph-Léopold , ou la Journée militaire, mélo- 
drame historique en trois actes ; Paris, 1811, in-8** ; 

9 — Romanowski, ou les Polonais dans la Rus- 
sie Blanche, mélodrame en trois actes , avec le 
baron de Bilderbeck; Paris, 1812,in-8'';-'il/ij;f^ 
Blanche, ou les illustres rtt;a/e5, mélodrame en 
trois actes; Paris, 1813etl820,in-8®; — leDuc 
de Craon, ou le ministre français, mélodrame 
en trois actes, avec le baron de Bilderbeck et Du- 
bois ; Paris, 1814, in-8'^ ; — Femandino, suite de 
Rinaldo Rinaldini, chef de brigands, trad. de 
l'allemand, d'après G.-A. Vulpius; Paris, 1815, 
2 vol. in-12; — Le Bal masqué, ou Edouard, 
trad. de l'allemand d'Auguste Lafontaine ; Paris, 
1817, 4 vol. in-12; - Marie Menzikoff, ou la 



Fiancée de Pierre il, trad. du même auteur; 
Paris, 1817, 2 vol. in-12; — Edouard de Win- 
ter, ou le miroir du cceur humain, trad. do 
même; Paris, 1818 , 4 vol. in-12; — Les Morts 
vivants, ou lajamille enjuite,iràd, du même; 
Paris, 1819,3 vol.in-12;— VOrphelinede Wes^ 
phalie; Paris, 1821, 2 vol. in-12;— JjomeUi 
le hardi brigand , ou la caverne de la ven- 
geance, trad. de l'allemand de C.*A. Yulphis; 
Paris, 1822, 4 vol. in-12; — Jeanne Hachette^ 
ou Vhéroxne de Beauvais, mélodrame en trait 
actes; Paris, 1823, in-8'';— la Famille de Mett" 
zikoff, ou les arrêts du destin, mélodrame en 
trois actes ; Paris, 1823, in-8^; — Àlbertino Gkn 
vanni, chef de bandits à Naples, trad. de l'al- 
lemand de G.-A. Vulpius; Paris, 1823, 3 vol. 
in-12; — Antonia de RosCini, reine des pi- 
rates, histoire véritable du dix-septième siède; 
Paris, 1824, 4 vol. in-12. Dnperche a en outre 
fait représenter d'autres mélodrames, en col- 
laboration avec le baron de Bilderbeck, Dorvo, 
et Dupetit de Meré. A. Jadin. 

Documents particuHert. 

*ditp£eibr (/lymor), seigneur deCfîanialoc, 
antiquaire français, né à Die (Drôme), vivait en 
1591. Il était conseiller au parlement de Gre- 
noble, et s'occupa beaucoup des antiquités de la 
province. On a de lui : Discovrs historiqve 
lovchant restât gênerai des Gavles, Et prin- 
cipalement des prouinces de Dauphiné ei 
Prouence , tant sous la république et empire 
romain, qu'en après sous les François et 
Bourguignons. Ensemble quelques recherches 
particulières de certaines villes y es tans; 
Lyon, 1579, in- 12. Jean Dupéner, fils d^ Aymar, 
publia une nouvelle édition de cet ouvrage; 
Lyon 1610, in-8°. On y trouve beauroup d'ins- 
criptions antiques, dont plusieurs n'existent plus. 
La partie concernant la ville de Die et les Voconces 
a été très-utile à M. Denis Long pour son mé- 
moire sur cet ancien peuple , mémoire couronné 
en 1846 par l'Académie des Inscription<t et Belles^ 
Lettres. A. Roch iis. 

A. Rochas, Biographie du Dauphiné. 

DUPÉEIBR ( Scipion ), jurisconsulte français, 
né à Aix, en 1588, mort en 1667. Son père, 
François Dnpérier, est bien connu par l'amitié 
de Malherbe et par l'ode que ce poêle lui adressa 
au sujet de la mort de sa fille. Scipion se ht re- 
marquer au parlement d'Aix comme un brillant 
avocat et un savant jurisconsulte. On a de lui : 
Questions notables ; cet ouvrage, que Qupérier 
ne destinait pas à Timpression, fut publié après 
sa mort, d'abord à Grenoble, puis à Toulouse; 
1684, ^-8**. La meilleure édition est celle de 
Toulouse; 1721, 2 vol. in-4'*. 

Hommes iUuitres de Provence. 

DUPÉRiBR ( Charles ), poète français, cou- 
sin de Scipion, né à Aix, dans la première 
partie, du dix-septième siècle, mort à Paris, le 
28 mars 1692. Il réussit dans la poésie latine, 
et donna de bons conseils à Santeuil, dont il 



»78 DUPÉRIER 

élait rami et le rÎTal. Il ciilti?tit aussi la poésie 
française. L'Acadéiniele couronna deux fois : d'a- 
bord en 1681, pour nne églogne sur ce sujet : On 
voit tm^fours Sa Majesté tranquille, çitoique 
dans un mouvement continuel; puis en 1682, 
pour on poème Sur les grandes choses que le 
roi a^faUes pour la religion catholique. Les 
tFadoeboos qu'il a faites en français de plu- 
aieors ode» de Santeul se trouTent dans les 
oniTRS de edni-ei. Quelques poésies latines de 
Dupérier ont été insérées dans les DeliciSB 
PoeiaruM Laténorum, Dnpérier était sans 
cesse occupé de ses vers, et les récitait au pre- 
mier Tena : Boileao, qnîl arait plus d'une fois 
iatignéy loi lança, dans son Art poétique^ ce 
trait, imité d'Horace : 

Gariex-Toos dloilter ee rlmeor tartanx. 
Qui de set vains écrits lecteur barmontesi, 
Aftorte en récitant qoicenqae It anlne, 
■t poarsult de ses vers les passants dans la me. 

Diqiéffier disait un jour à D'Herbelot : « Il n'y 
a que les sots qui n'estiment pas mes Ters. » 
Stultorum injlnitus est numerus, répondit 
D'Herbelot, en citant un passage de Salomon. 

M maçimnm . — Balllet, Jugements des Savanti, — Tl- 
ten da THIet, Pamaue Français. 

BVPBftaAT (Michel) y jurisconsulte fran- 
çais, né an Mans, Ters 1640, mort à Paris, 
le 25 avril 1730. Reçn avocat au parlement de 
Paris, le 15 février 1661, il y acquit une grande 
renommée, et se consacra plus particulièrement 
au droit canonique. C'était un de ces hommes 
e ntr e pr enants qui recherchent avec passion 
les pins difficfles labeurs. Outre ses consulta- 
tîont et ses bctums judiciaires, il a laissé de 
nombreux ouvrages, tels que : Traité des por- 
tions congrues des curés et vicaires perpétuels ; 
Paris, 1682, 1689, 1720, 1739, 2 vol. in-i2; 
— Traité de Vétat et de la capacité des ec- 
clésiastiques pour les ordres et les béné- 
fées; Paris, 1703, 1738, in-4^ et in-12; le 
même ouvrage , Paris, 1708, in-é*', sous le titre 
àt Droit canonique de la France; •— Notes et 
Observations sur Védit de 1695 concernant la 
Jurklietion ecclésiastique; Paris, 1718, 1723, 
2>oi. in-12; ^ Traité des dispenses de ma- 
riage; Paris, 1719, 1759, in-12 ; — Traité his- 
torique et chronologique desdixmes, suivant 
tes conciles, constitutions canoniques, ordon- 
nances et coutumes du royaume; Paris, 1719, 
in-12; Paris, 1738, 2 vol. in-12, avec des cor- 
rections et des additions de J.-L. Brunet ; — 
Droite des droits honorifiques et utiles des 
patrons et curés primitifs ;'PtLm, 1720, 1721, 
t733, in-12; — Traité sur le partage des 
fruits des bénéfiem entre les bénéftciers et 
leurs prédécesseurs ou leurs héritiers ; Paris, 
1722, t742, in-t2; — Observations sur le 
Concordat; Paris, 1722, 1750, in-12 ; — Ques^ 
tèons sur le Concordat; Paris, 1723, 2 vol. 
in-12; — Traité des moyens canoniques pour 
acquérir et conserver les bénéficet et biens 
medéskutiques ; Paris, 1726, 1743, 4 vol. in-12 ; 



— DUPERRË 



974 



— Traité de la Régaie; Paris, 1729, 4 vol. 
in-12. B. H. 

N. Desportea, BlMtoprajiMe du JfoiiM. - B. Hanréao, 
aui. littéraire du Maine, t IV. 

DUPBBRÉ ( Victor-Guy, baron ) , amiral fran- 
çais, né à La Rochelle, le 20 février 1775, mort le 
2 novembre 1846. Après avoir étudié au collège 
de Juilly, il s'embarqua, comme pilotin, à boni 
d'un navire de commerce, et fit un voyage dans 
l'Inde, qui dura dix-huit mois. A son retour, la 
France étant en guerre, il passa au service de 
l'État, fut nommé enseigne de vaisseau en 
1795 et embarqué sur une frégate qui, rencon- 
trée, le 22 avril 1796, par une division anglaise, 
soutint un combat de trois heures et demie 
contre un vaisseau de guerre. Enfin, cette fré- 
gate, La Virginie, fut obligée d'amener son pa- 
villon ; Duperré, conduit en Angleterre, ne revit 
la France qu'après une assez longue captivité. 
Peu de temps après son retour, en 1800, il eut 
le commandement de la corvette La Pélagie, 
d'abord comme enseigne et ensuite comme lieu- 
tenant de vaisseau, et fut chargé de la protection 
des convois sur les côtes, puis envoyé au Sé- 
négal et aux Antilles. Après avoir été atta» 
ché, comme adjudant, à l'état-major de la flot- 
tille de Boulogne et à celui du préfet maritime 
de ce port, pendant deux ans, il fut désigné pour 
faire partie de l'état-major du vaisseau Le Vété- 
ran, que commandait le prince Jérôme Bona- 
parte, et avec lequel il fit une campagne dans les 
mers du cap de Bonne-Espérance, au Brésil et 
aux Antilles. Nommé capitaine de frégate en 
septembre 1806, il prit le commandement de La 
Sirène. Cette frégate , après avoir rempli une 
mission aux Antilles , vint, de concert avecl.'/- 
talienne, atterrir sur les côtes de Bretagne. Elles 
faisaient route pour le port de Lorient, lorsque, 
le 22 mars 1808, elles se virent chassées par 
une division de deux vaisseaux et trois frégates, 
qui leur coupèrent le cliemin. Obligées Tune et 
l'autre de cherctier protection sous les forts de 
Groix, V Italienne y parvint facilement; mais 
il n'en Ait pas de même de La Sirène , qui ne 
put rallier la côte qu'en se battant des deux 
bords pendant dnq quarts d'heure , contre un 
vaisseau et une fr^te. Sommé à trois reprises 
difTérentes de se rendre par ces mots : « Amène, 
ou je te coule » ! Duperré répondit : « Coule ; 
mais je n'amène pas ; feu partout ! » Forcé enfin 
de s'échouer pour ne pas tomber au pouvoir de 
ses adversaires, Duperré mit tant d'habileté 
dans sa manœuvre que trois jours après il avait 
renfloué sa frégate, et rentrait à Lorient, en 
passant à travers les nombreux croiseurs an- 
glais qui bloquaient ce port. Cet acte de courage 
et d^habileté appela sur Duperré l'attention de 
l'empereur Napoléon, qui, en lui faisant témoi- 
gner sa satisfaction, le récompensa par le grade 
de capitaine de vaisseau. Au mois de juillet 
1808 , le capitaine Duperré prit le commande- 
ment de la frégate La Bellone, il appareilla de 



276 



DUPERRË 



m 



Saint-Malo dans left pfëmien joars de janvier 
1809, se dirigeant sur Tile-de-Fraoce , dont 
il allait renforcer la station. ChcnÛQ faisant, 
il prit et brûla quatre bAtilnents anglais et 
un portugais, richement chargés. A Tatter- 
rage, il trouva TUe-de-France étroitement blo- 
quée par de nombreux croiseurs , et il se vit 
chassé par les meilleurs marcheurs ; toutefois, il 
sut leur échapper par de savantes manœuvres , 
et parvint à se rendre à sa destination. Après 
avoir débarqué les munitions dont il était chaiigé 
pour la colonie et avoir fait faire à La Bellone 
les réparations nécessaires, Duperré appa- 
reilla en présence d'un vaisseau, d*une (ré^ 
gâte et d'une corvette qui croisaient à l'entrée 
du port, et qui le chassèrent pendant plusieurs 
jours sans pouvoir l'atteindre. Débarrassé de 
leur poursuite, il toucha d'abord k Madagascar, 
où il avait mission de former un établissement 
pour approvisionner Tlle de-France en salai- 
sons; il se dirigea de là vers le golfe du Ben- 
gale, et établit sa croisière à l'embouchure du 
Gange. A peine arrivé , il s'empara , à la suite 
d'une courte mais vive défense, de la corvette 
Victor f de 20 canotas et de 100 hommes d'é- 
quipage. Peu de jours après, il captura succes- 
sivement deux b&timents anglais, qu'il expédia 
pour l'Ile-de-France. Le 33 novembre 1809, La 
Bellone eut oonoaissanoe d'une frégate sous pa- 
villon portugais : elle se mit à sa poursuite. Après 
une chasse d'environ vingt-quatre heures, elle 
engagea avec elle, à portée de pistolet, un com- 
bat qui dura deux heures , et la força d'amener. 
C'était La Minerva , de 48 canons et de 360 
hommes d'équipage; elle venait du Bengale et 
retournait au Brésil. A son retour de l'Inde, où 
il s'était distingué en diverses rencontrée avec 
les Anglais, il fut créé, le 20 août 1810, baron 
de l'empire, nommé contre-amiral , et chaiigé 
du commandement de l'escadre légère de l'armée 
navale de la Méditerrranée, aux ordres du vioe- 
amval Émeriau. Lors du blocus de Venise 
par l'armée autrichienne (1813 et 1814), Du- 
perré fut chargé par le vice-roi d'Italie de la dé* 
fense des lagunes. En 1815, au retour en France 
de Napoléon, il devint préfet maritime à Toulon) 
et à la fin de l'année 1818 il Ait appelé au com- 
mandement de la station navale des Antilles. En 
septembre 1823, il reçut l'ordre de se rendre de- 
vant Cadix, pour j prendre le commandemort 
de Tescadre, et contribua à la reddition de cette 
place. Trois ans plus tard, il eut le commande* 
ment en chef des forces.navales réunies dans tae 
AntiUes. 

Duperré, nommé vice-amiral en 1826, exer- 
çait les fonctions de préfet maritime à Brest, 
lorsqu'en février 1830 il fbt appelé h Paris. 
La question d'une expédition contre Alger avait 
été traitée depuis longtemps par une commission 
composée d'officiers 8U|)érieurs de la marine et 
de l'armée de terre , et elle était encore indé- 
cise ^plaftd le gouvernement résolut de s'éclai- 



rer sur ce projet des lumières et de l^perienes 
de l'amiral. Dans les conféretacés qui eurent lien 
à ce sujet chez le ministre de la guerre, Dupeiri 
ne dissimula point les difficultés de tCNitet eftpèeei 
dont cette expédition serait hérissée, et il repré> 
senta surtout que In non-réussite pouvait eooh 
promettre les forces navales qui y serafént ea- 
ployées. Néanmoins, l'expédition fbt rteoloe, fli 
le commandement lui en Ait confié. Mttnf de M 
instructions, Duperré aniva à Touloo le 1*' avri 
1830. Le 18 le général en chef, comte de Boon 
mont, s'embarqua avec lui sur le valaaeau £a 
Provence ; mais l'armée navale, reteme m 
mouillage par les calmes et les voûta ooatrainsy 
ne put mettre à la voile que le 26 mai. JEUt • 
composait de 103 bâtiments de guwni etds 
572 navires de commerce et autres, ayaatà 
bord 37,331 hommes et 4,008 chevaux. Lalkîte 
faisait route en bon ordre, lorsque, dans la toit 
du 27 au 28, elle fut assaillie par un fort vcot 
d'£.-S.-£., à la hauteur de Minorque et de 
Majorque. L'amiral la conduisit sous le veit 
des lies, où elle trouva un abri. Le temps 
étant devenu beau, après avoir rallié l'armée et 
le convoi, il se dirigea sur la côte d'Alger. U 
lendemain, 29, au soir, on en eut oonnaiasance 
à toute vue, et le 30, à quatre heures du matii, 
la flotte était dans le nord du cap CaxiM, h cinq 
ou six lieues au plus. Mais la côte était couverts 
de nuages, l'horizon était cliargé, la tnerétaittrè^ 
grosse, et tout annonçait un coup de vent Alon 
la flotte, sur le bord du nord, s'éloigna de II 
câte avec de forts vents d'£. et d*E.-9.-£. L'obli- 
gation où se trouvait rAmiral de tenir ralliée e| 
en bonne route une masse de bâtiments de ImI 
d'espèces et de qualités diflérelitee, uavignail 
au plus près du vent , devenait presque impet^ 
siUe : aussi ne put-il se tenir sur le roéridiea 
d'Alger. Trois jours consécutifs, de forte venli 
d'£.-S.-E. nelffssant plus à l'amiral l'espoir di 
mordre au point arrêté pour la descente, Il 
seul parti qui lui restât à prendre était de rak 
lier la flotte dans la baie de Pahna, et de ai 
maittenir sous le vent des lies, en attendant 11 
beau temps* La flotte mouilla dans cette iiaie le 
2 juin. Elle en repartit le 10; le 13, à huitheuraf 
du matin, elle défila le long des forts et tirtMes 
d'Alger, et à sept heures du soir elle nioailla 
dans la baie de Sidi-Ferruch ou Torfe>Ciiica, 
à l'ouest de la ville. L'amiral ordonna toutsi 
les dispositions pour débarquer lelendeinié% 
à la pointe du jour. EiTectivement, le 14, à 
quatre heures, la première division de l'tar* 
raée, avechttit pièces de campagne, débarqoi 
sous le feu de l'ennemi. A «x heures, It 
seconde division et toute l'artillerie de oan* 
pagne étaient à terre. A six heures et demie tt 
général en chef et 6on état-mi^ débarqua 
reot, et à raidi l'armée entière avait qvitté lel 
bAtiments qui l'avaient transportée. I^e soir, après 
avoir enlevé les batteries ennemies , elle oocn- 
pait les hauteurs en avant de la presqulis defii^ 



DUPERRÈ -* DUPERREY 



378 



I. n rm/M à lltoiral à appuyer 1m 

et l'armée de terre sur les difers 
ii oMe el à effeetuer le déobargetnent 
t à tare de rtmineBte tnatériel etnbtr- 
InfBilié 8âns relâche} mais oette opé* 
ilUe se troùTé HoUyent retardée par 
il tempe , qui m renotaTelèreot fré* 
^ et ne put 6tre cnUèreliieiit terminée 
nln. 

ee temps , TaAnée de terre était aet 
c l'ennemi, et le 19 elle était maltresse 
oâ qui dominaient le lert de l'Empe* 
airal contriiwa à ce succès en en- 
s Mètitnents légers partent eà leur 
itiit jugée nécessaire ^ et troié équi- 

Kgné) formant en total de 1,100 
•OQS le commandement d'un èdpitaine 
m, renforcèrent la garnison du camp 
établi h Sidi-FerrUolu Pour seconder 
lis opérations de l'aritiée de liège, 
^nna une fausse attaque sur les 
le mer de l'ennemi. Le l*'^ Juillet) une 
liona, fliYorisée pér une brise manSabla 

déAla BOUS les batteries depuis la 
icadv Jusqu'au Môle^ à grande portée 
m ripostant de séh fen à oeHii de l'eb«- 
lême temps eept Taisleàux croisaient 
de le baiev en commnnieition avec 
de Tartnée réunie devant Alger. 
Mition était «rgente pour la sOreté 
( qui déjà| darts trois coupé de vent 

13 au M, avait été compromise» 

b hauteurM'Alger le «juillet, l'a* 
Signal à la «eoendê escadre de le 
ds la AUble brise qui régna toute la 
Ddit ee mouvement très*dif]Rciie. Le 

toute l'armée étant presque ralliée ^ 
ss et demie, l'amiral éomraanda de ser* 
, de se ranger en ligne de bataille sans 
'ordre, et de se tenir prêt à combattre 
k deux heures et demie* Tannée na- 
dsseau amiral en tdte^ commença à 
I Tille et les forts d'Alger $ tons les 

frégates et môme les briclis défi* 
\ le fen de toutes les batteries, depuis* 
igbds jusqu'à celle du Môle inclusÎTe- 
bombardes ripostèrent, sous voiles, 
M nombreuses lancées par les Algé- 
oq henres Tamiral fit cesser le feu» 
iiiit deux heures et demie , l'armée 
exposée « à demi-portée de canon, 

pins de 600 pièces d'artillerie; ce 
I, en opérant une puissante diversion 
tirées de l'ennemi, contribua par l'ef- 
qn'il produisit aux événements qui 
t Le 4 juillet) à dix heures du matin, 
t signal à la flotte de se former en 
t de se tenir de nouveau prête à 
: au moment ou elle allait corn- 
: lieo , une explosion très-forte se 
e» et une partie du fort de l'Em- 
ta m l'air. Cet événement avail fait 



suspendre l'exécution du projet de l'amiral, 
lorsque ) quelques moments après, un canot 
parlementaire, ajant à bord le commandant de 
la flotte algérienne, accosta le vaisseau La Pro* 
neitce. Cet envoyé venait réclamer, an nom du 
dey, la cessation des hostilités et demander la 
paix. L'amiral répondit que les dispositions 
de l'armés navale étant snbordonnées à celles 
de l'armée de terre, il devait s'entendre à ce 
sujet avec te générai en chef. La soirée et la 
nnlt se passèrent sans hostilités. Le lendemain p 
à cinq heures du matin, le même envoyé 
vint renouveler ses sollicitations ; l'amiral alors 
lui remit une note pour le dey, dans la- 
quelle il lui signifiait qu'il ne recevrait plus 
aucune eommunication et qu'il ne cesserait les 
iMistilités q«e lorsque le pavillon de France se- 
rait arboré sur les forts et les batteries d'Alger. 
Dès midi le pavillon algérien ne flottait plus sur le 
palais du deyi et à deux heures quarante mi- 
nutes le pavillon français était hissé sur la 
Càsauba (Kasbah)iel successivement arboré 
sur tons les forts et batteries. L'armée navale le 
sahia de II noops de canon et des cris mille fois 
répétés de Fil^e /# roéi Ainsi , en moins de trois 
semaines do ftiége, cette cit^i considérée comme 
inexpngnable) et dont l'abaissement était de- 
puis tant de siècles l'oljet des vœux de l'Eu- 
rope entière ( vofr» Charlbs-<^cimt , Dcquesne, 
ExnooTH )| se trouvait enfin au pouvoir des Fran- 
çais. Cette conquête est une des plus belles pages 
de l'histoire de la marine française. Presqu'aii 
même moment ChariesX fut renversé du trône ; 
il eut le temps encore d'appeler Duperré à la 
pairie ( 14 juillet) : cette nomination se trouvant 
annulée par la charte révisée, l'un des premiers 
actes du gouvernement de Juillet fut d^élever 
Duperré» le 13 août 1830, à la dignité d'amiral 
et de nouveau à celle de pair de France. L'ami- 
ral Duperré eut, à trois reprises difierente-s, lé 
portefeuille de ministre de la marine ; savoir : 
du 2t novembre 1634 an 6 septembre 1836; 
du 12 mai 1830 au 1*" mai 1840, et du 29 oc- 
tobre 1840 au 7 février 1843, époque où il se 
retira, pour cause de santé. 

ÂrchtvM de te Marirut, — Diteouri de M. de Mac- 
kau aux obsèques de l'amiral Duperré. — Diseont't de 
M. U baron TufknktY ft la cftambK dta pairs, le If fnta 
1147. - F. Cliasaértea, ^te dé l*awUral Dwptrf^t ^c-i 
ParlA, 1848, In -8». — Encfcl^. des Gens du Monde. 

DUPBaEKTi conventionnel français. Voifez 
Lads nu PiaRBT. 

; DUPBftRBY (/;otfû-i<t(;ore), marin et sa- 
vant français, né à E^aris, le 21 octobre 1786. Il 
entra dans la marine militaire en 1803, et débuta 
comme novice à bord de la corvette Le Vukairiy 
employée à l'escorte des convois sur les côtes de 
Bretagne. En 1804 il était aspirant de première 
classe sur le vaisseau Le Républicain, dans l'ar- 
mée navale de Brest. En 1800, enseigne sur le 
vaisseau X'Oc^n, d'abord à Brest, puisa Roche- 
fort , il assista à l'affaire des brûlots qui eut lieu 
dans la nuit du 11 an 12 avril 1809, en rade de 



279 



DUPERREY 



]*tle d*Aix, et aux combats des 12 et 13, à la suite 
desquels Tescadre anglaise dut reprendre le 
large, il passa ensuite sur VAusterlitz, dans la 
flotte de la Méditerranée, et fut détaché de son 
bord, le 3 mai 1809, pour remplir une mission 
hydrographique sur les côtes de Toscane. Il s'ac- 
quitta de cette opération malgré la croisière an- 
glaise et l'hostilité des habitants. De 1811 à 
1813, M. Duperrey serait sur Le Su/fren, et fut 
nommé, en 1814, commandant de la goélette z;e 
Feu, en station à la Ciotat. Il assura en cette qualité 
le service des convois le long des côtes de Pro- 
vence. En 181 ôy second à bord de la goélette La 
AosCypuis du brick V Abeille, il 6t divers voyages 
dans la Méditerranée et le Levant sous les ordres 
du baron de Seizieu , et se distingua dans l'ex- 
pédition contre les forbans de Saint-Georges de 
Skyros. A la paix, M. Duperrey, tout en conti- 
nuant son service militaire, s'attacha plus parti- 
culièrement à compléter les études qui devaient 
le mettre à même de prendre une part impor- 
tante dans les voyages de découvertes auxquels 
il a concouru. Le premier deces voyages fut celui 
que les corvettes VVranie et La Physicienne 
exécutèrent de 1817 à 1820, sous les ordres de 
du capitaine de vaisseau Louis de Freycinet 
(voy. ce nom). Embarqué sur VVranie, M. Du- 
perrey fut spécialement chargé des opérations 
hydrographiques. Tout en participant aux diver- 
ses observations réalisées durant cette campa- 
gne, il dressa un grand nombre de cartes, parmi 
lesquelles on doit dter : la Carte du Détroit de 
Bourou ; — celle de la partie nord de Vile Wai- 
giou, comprise entre Ttle Manouaran et le havre 
de Boni ; — le Plan de IHle et du mouillage 
de Rawack ; — la Carte de la partie des 
îles Carolines située dans le prolongement 
du méridien des iles Mariannes ; —^ la Carte 
générale des lies Mariannes; — la Carte 
générale de Vile de Guam (rectiflée en 1824 
par l'auteur); — les Plans de la Baie d*U- 
mata, du port San-lMiz d'Apra, et du Havre 
de Tarofojo, qui appartiennent à cette lie; 
— le Plan du Port d*Onorourou et des dif- 
férents mouillages de L'Uranie dans les iles 
Sandwich; — les Plans de la partie occi- 
dentale de la Baie Française, de la rivière de 
Bougainville, et des Ports Saint-Louis et Du- 
perrey aux lies Malouines. 

Dans la nuit du 14 au 15 février 1820, VU- 
ranie, étant en vue delà Baie Française (par- 
tie orientale des lies Malouines), toucha sur ime 
roche qui détermina une voie d'eau considérable, 
que les pompes ne parvinrent pas 4 francliir. La 
nuit était excessivement obscure , et nul ne con- 
naissait la baie. M. Duperrey prit une embarca- 
tion dans Tespoir de découvrir une plage propre 
à recevoir la corvette , coulant bas. Il découvrit 
cette plage tant désirée, à laquelle M. de Frey- 
cinet donna le nom à^ Anse de la Providence, et 
y conduisit le bâtiment, qu^on y laissa naufragé, 
après en avoir sauvé l'équipage ainsi que toutes 



les coUectionfl racueîlUes durant la camptpe. 
Après avoir passé deux mois et demi dans m 
lies désertes, M. Duperrey offrit à M. de Fïtf- 
cinet d'aller, au moyen de la chaloupe, réclaMr 
des secours à Montevideo. M. de Freycinet y c» 
sentit, et par les soins de M. Duperrey cette cha- 
loupe fut transformée en un petit navire, capiMe 
d'exécuter cette longue et piérilleuse navigitiii 
(environ 340 lieues). Toutes les dispositiQ» 
étalent prises pour le départ , lorsqu'on apcrgil 
un bâtiment à l'entrée de la baie; c'était II 
trois-mâts américain Mercury. M. Duperrey m 
rendit à bord du bâtiment, et le conduisit « 
mouillage. Frété d'abord par M. de FreydMl^ 
ce navire lui fut vendu à Montevideo. NodbI 
dès lors La Physicienne, ce fut là-dessos qm 
l'expédition acheva sa campagne et opéra son re- 
tour en France, en novembre 1820. 

La participation de M. Duperrey aux traiMi' 
de cette expédition fut considérable : dté m 
première ligne par le commandant parmi cen 
qui l'aidèrent dans ses observations relatiffli à 
la détermination de la figure de la terre et à It 
recherche des lois des phénomènes magnéti<|M% 
il le fut encore pour les travaux géographiqi 
et hydrographiques. Parmi les remarques imp» 
tantes qu'il avait faites, nous citerons celle reMiii 
à la formation de ces passes étroites et profbada 
qui existent dans les récifs dont sont envelo^ 
pées les lies de la mer du Sud. En oootoumiC 
ille de Guam , dans l'espace compris entre ea 
récifs ^ la cote, il constata ce fait curien, 
que les passes sont touj#irs dans le prolong»* 
ment des cours d'eau du rivage, et 11 acquit It 
certitude que c'est par voie d'infiltration et mi 
de dérivation que les eaux douces empèdMÉ 
les zoophytes de constru re dans l'emplaoemaA 
des passes dont il s'agit. 

Un an à peine après son retour, M. Duperrif 
présenta à M. de Clermont-Tonnerre , alors nf- 
nistre de la marine, le plan d'une nouvelle on- 
pagne. Ce projet ayant été accueUli , il M 
nommé lieutenant de vaisseau, commandai' 
Jm Coquille, armée à Toulon, d'où il partit 
le 11 août 1822 pour accomplir une nîmÊm 
dans laquelle lui et des collaborateurs, r»* 
commandables par leurs travaux antérienn il 
leur zèle inGatigable, devaient se livrera ém 
investigations embrassant, indépendamment di 
l'hydrographie, l'étude des trois règnes de 11 
nature , le magnétisme , la météorologie il 
quelques observations relatives à la détenol» 
nation de la figure de la terre. Après avoir 
relâché à SainteCroix de Ténériiïe, recHIé 
la position de la partie nord de l*tle Siii^ 
Antoine et des Ilots de Martin-Vaz et de Lt 
Trinité , M. Duperrey se dirigea sur Tlle Sainte» 
Catherine (Brésil), où, du 16 au 30 octobre, 
les naturalistes et les officiers de l'expédi- 
tion se livrèrent à diverses recherches. Pir* 
venu, le 18 novembre, au Port-Louis, dansli 
Baie française, M. Duperrey, malgré le«coirti»« 



DUPERREY 



983 



je présente ratmosphère dans ces pa- 
irrint à réunir on grand nombre d'ob- 
is , et notamment plusieurs séries du 

qui , calculées depuis à Paris, par ; 
iea , ont donné les résultats les plus sa- 
la. La Coquille remit sous Toiles le 18 
e; le 1*' janvier 1823 elle coupa le 

du cap Hom par 57** 50' de latitude 
"es un court séjour à la Conception 
elle atteignit Payta, dont la position in- 
ire, par rapport aux équateurs terrestre 
^tique, était on ne peut plus favorable à 
des mouvements diurnes de l'aiguille 
. Partie de Payta le 22 mars, après avoir 
plan détaillé du mouillage et des côtes 
s entre CoUan et les tles Lobos , elle se 
18 le Grand-Océan équatorial , et par- 
dans rArchipel Dangereux la route que 
ivre l'une des frégates de La Pérouse , 
irrritles îles Séries, Narcisse , Moller, 
i,ei Tit le Pic de la Boudeuse, Les 

qn'eUe fit ensuite dans les tles de 
t de Borabora permirent aux membres 
dition de donner nne extension consi- 
k leors recherches. Parvenus le 12 juin 
?raslin (Nouvelle-Irlande), ils y éta- 
rec les naturels des relations amicales, 

permirent d'ajouter à l'histoire de 
quelques traits singuliers et nouveaux. 
i eanai SaintpGeorges , dont la carte fut 
iTec som, La Coquille fit route pour les 
finement découvertes par Schouten, au 
de la Nouvelle^&uinée, et en détermina 
ons. Moins heureux dans sa recherche 
Uephens, de Carteret , M. Duperrey ne 
Btroover. Il reconnut, le 4 septembre, 
»tentrionalde la Nouvelle-Guinée. Deux 
fes, pendant le mouillage de La Coquille 

petite anse située auprès de la panse 

rocailleuse du havre d'OfTack , à l'est 
^aigiou, il constata l'existence d'une 
l&male, qui n'est séparée d'Offack que 
iatlune très-étroit ; l'expédition fit en- 
D courte relâche à GiMli, puis à Am- 
'où elle se dirigea sor Timor. Après 
erminé, le 4 novembre, la position de 
ilcan, et passé en revue les lies Wetter, 
ig et Cambi , elle franchit le détroit 
, en prenant un grand nombre de relè- 
tnr la longue chaîne d'Iles qui de Pantar 
le dirige vers Java. Après avoir reconnu 
vra, La Coquille , contrariée par les 
oaMa les terres de Yan-Diemen, et 
e 17 janvier 1824, au port Jackson. Le 
ir, sir Thomas Brisbane, mit le plus 
pressement à favoriser toutes les opé- 
Bn savants de l'expédition , et procura 
«listes les moyens d'explorer les mon* 
*ues et les plaines de Bathurst , situées 
1 port Jaclûon. M. Duperrey fit ensuite 
*la NouTelle-Zélande ; il mouilla dans la 
anftway au fond de la baie des Iles , leva 



le plan du mouillage et de la baie, et celui de la 
rivière Kedekede , conduisant à l'établissement 
des Missionnaires. Le 17 avril , à la suite d'un 
coup de vent violent, La Coquille quitta ces 
parages, et mit en panne, le i^ mai, auprès de 
llle de Rotouma,oii elle obtint des insulaires des 
renseignements d'un grand intérêt, et reconnut 
les lies Oocal et de Saint-Augustin, découvertes 
par Maurelle, en 1781. A partir de ce point, il 
est presque impossible de suivre La Coquille à 
travers les nombreuses lies basses quil lui fiil- 
lut franchir. Du 15 au 27 mai, depuis 1* 30' de 
latlt. sud jusque par 7" de latit. nord, elle ne 
cessa de longer des récifs , parmi lesquels elle 
reconnut les lies Drummond , Sydenham, Hoo- 
per, Woodle, Henderville, Hall, Knoy, Gil- 
bert , Chariotte , et le groupe des Mulgraves, 
dont M. Duperrey dressa une carte générale. Le 
28 mai , A rectifia la position des tles Bonham , 
et découvrit au nord de ce groupe une longue 
chaîne dlles qui reçut le nom de La Coquille, 
Lorsque l'expédition fut parvenue, le 3 j uin , dans 
l'archipel des Carolines, devant Itle d'Onalan, 
que le capitaine américain Grocer n'avait vue 
que du haut des mâts, en 1804, cette terre haute 
n'étant pas indiquée dans les cartes, on eut le 
désir d'en prendre une connaissance complète; 
le 5 on découvrit à la partie nord-ouest un havre 
spacieux, formé par des récifs , qui prit le nom 
de La Coquille, et l'on y mouilla, après avoir fran- 
chi, malgré les vents et les courants contraires, une 
passe ayant tout au plus 170 mètres de largeur. 
On s'empressa de descendre dans cette Ile , que 
les Européens abordaient pour la première fois. 
Les naturalistes commencèrent dès le premier 
jour leurs seyantes recherches; on recueillit 
sur les insulaires tout ce qui était de nature à 
fixer l'attention. MM. Bénrd, Lottin et de Bios- 
seville firent le tour de llle pour en examiner 
tous les détails, et ils sondèrent avec soin le ha- 
vre de La Coquflle et un second havre, non moins 
spacieux, auquel fut donné le nom de Chabrol, 
Partie le 15 juhi du havre de La Coquille, 
la corvette chercha infiructueusement Itle Teyoa, 
qui semble, ainsi que l'Ile Hope, se confondre 
avec Onalan ; mais elle vit les tles Péièlop, 
Tougoulou , Takaî, OugcA, Mougoulei Aoura : 
les trois premières avaient déjà été vues en 
1809 par Mac-Askd; les trois autres, décou- 
vertes par l'expédition de La Coquille, forment 
un groupe qui reçut le nom de ùuperrey. Le 23 
on découvrit une nouvelDe lie, qui fut nommée 
lyurville; et le 23 on aperçut le groupe d'flo- 
goleu, que le capitaine Kotzebue avait vainement 
cherché sous une latitude trop septentrionale. Ce 
groupe ftit reconnu à quelques noms d'Iles don- 
nés par les habitants, et dont la carte systéma- 
tique du P. Cantava fait mention. La géographie 
de ce groupe fut fidte du 24 au 27 juin : il a en- 
viron trente lieues de circonférence, et consiste 
en deux systèmes d'Iles hautes, placées au milieu 
d'un vaste lagon, autour duquel sont distribuées 



2S8 



DTTPERREY 



384 



au mil <1ii ipème ré<âf i et à de grandes distances 
les luics des autres, de petites Uc;s basses, 
liabitées, et bien boisées. Le 30 La Coquille 
prit connaissance de l'Ile Tamatam , qui avait été 
vue dans le voya^^c de VUranie, Elle cbercha 
vainement les lliis Umorsek, Ifelouk et Isolonk, 
dans les imsitiuns que leur assignent Arrowsinltli 
et Malaspina ; mais le 3 juillet clip découvrit 
nie Bii^ali , puis celle de Satabual , ce (]ul Im 
dériuitivemcnt M. Dupqrrcy sur Id position d(;s 
lies désignées plus haut ajRiii qut; st|r tgiis le» 
groupes dont parle le P. Captava. 

La mousson d'ouest s'étaqt pronoqcéQ dans ceii 
parages , Ui Coquille alla explorer la partie i|ord 
de la Nonvellc-Guinée* Sa relAche aw havre de 
Doreri fut importante tous |c rapport de la géo- 
graphie et de l'histoire naturelle. On mesura |a 
iinuteur des montagnes d'Arfack, que les obser- 
vations portèrent à 2,Q94 mètres au-dessus dp 
niveau de la mer, Après avoir de nonveau tra- 
versé les MoIuquQS, Texpédition fit une courte 
reUche à Sourahaya, Mir la cAte de Java, et 
arriva le 30 octobre ai)!^ )les de |irance et d4 
llourbou, VMn quitta ce» U^9 le ^3 novembre, 
ri'làdia à Saiiite-Uélène et ^ l'Asçonsion, où fu- 
ri'nt terminées les observations du voyage , et 
oi)éra ^n retour è Marseille le %^ avril 1 82â, après 
lrt>uti*-et-uu mois çt treize jours de qaiPP<')^iic i 
ayant f<Ut 2'i,8<,)4 IjeuQS mdriqes, san^ avoir perdu 
PU ^'Ul homme, san$ malades, .sans avaries^ rajt^ 
sur lesquels on ne aurait trop ipsi^tiT en 1 hon- 
neur do son comman^laut. 

M (M)inmiss|on chorf^ée par l'Acuidémie des 
S(-iiMU'4.'s de lui faire un rappint cirçousla.ucié sur 
les divers travuu)^ a/ccomplis pendant ja caiii- 
{lagni: de IM Coquille^ leur a assigné un raq;; dis- 
tingué panni ceux des plus brillajites c\p6iitions 
bcienlllîques. Youlaqt df^uner aux positions gi'o- 
graphiques et à la <conliguration des terres 
aj)orçues toute l'exactitude désirable. M. Du- 
perrey prit le soin mimitieux de rfcaMler toutes 
les oliserx alious astronorpiques et de recons- 
truire toutes les cartes qui avaient été dres- 
st:iu» pro\isoirement pendant la cam[>agne. Les 
liioyens qu'il a employés pour iixer les méri- 
diens d«is stations princiiKiles , et pour en faire 
dépemlre les lopgjiûdes curonométriques, ont été 
IMPliéç, ainsi que l£^ résultat.!» obtenus, dans 
les AdditioHi à lii Counnigiafice des Temps 
pour mo, dans VlntrodutUm à r Atlas et 
(jans la Partie hydroarapi^iqu^ dii Voyage. 

Avant l'expédition up la ÇoquUle il n'existait 
aucune caii^ de cette prodigii;us«î quantité d'Ilea 
basses quj constituent les deui; plus vastes ar- 
chipels du GrandOcéau. tulk^que les lie» Po- 
motou, à Tesi des lies 4c la Soqi^'té, f^l les Iles 
C«u>olines , occupant une étendue si considérable 
à Test des ties Philippine^. M. iJuperroy, au lie^i 
de se borner à ne présenU'r st^r ses cartes et sur 
plusieurs autres de l'atlas hydrograf)liiquc du 
voyagequeles points visiU*;» |iar Jaj Coquille^ les 
a rendues aussi complètes que p4)ssible, ep y fai- 



sant fignrcr les terres existant daqft les posjtiwns 
dn globe quVUes sont destinées à représente:. 

L*étude des courants marins, à laquelle il s\*st 
livré, Ta conduit à constater un f^rand nombre" tic 
faits importants ; nous n'en mentionnerons <]ue 
deux. En franchissant le détroit de Gibraltar, ao 
départ et au retour de la Coquille, il a détennioé 
la vitesse du courant qui pénètre dans )a Médi- 
terranée et dans les parages du Rio de la Plata; 
il a reconnu nue la dérjvatioq des eaux de ce 
fleuve donne hep à deux courants , dirigés Tui 
à Test-nord-ouest , l'autre au sud-sud-oaest, 
dont Taction &« fait parfaitement sentir à <leoi 
cent^ lieues de Montevideo. 

Par sa Carte du mf^nvemeni des çaux àla 
surface dit Graîid'Ocran austral, publiée 
en 1831, il s'est attoicltéà résoudre la qucstjoa 
(le savoir quelle e^t la («use qui amèno des ea^\ 
froides aur le^ eûtes du Pérou , et des ^\ 
chaudes le long des terres magellapiqnes , de U 
Terre (je f^eu et div^ Iles Malopines. Cette cuufi, 
il Ta trouvée dans )a pâture, la direction d 
la puissance d'un graod courant austral , qqi 
prend son orjgin<- dai>^ |es nagions polaires, duo 
pas au sud du cap |lurn. (Htnimc on l'avait pr^ 
sumé jusque alors, mais pieu au-delà dan^rooe»! 
de re cap , eqtrp le lôô** de longitndç est cj 
lu 13'i° de longitude ouent. La marcluï de t* 
('4)urant, sa division (a deux branche^ TCT^ U 
côte ouest de l'Amérique dp Sud* et la ropte que 
suivent ensuite ces deu^ i)raqcl)es, ^nt tracée 
par M. I)u{)errey : il expliqua pourquoi les eaux 
du jurant auitral , (iui#e i)arvi^nnent k k eûte 
(lu Oiili qu'après s'élr.' lenk'iprtnt dirige vcn 
l'est, entre les parallèles de 40 et 9O tjegrés de 
latitude, deviennent tout •; coup et sin)ult«inémenl 
()es paux froide.:^ pour je:> c(ites du Pérou , et di« 
oau^ chaudi's pour l'extrémité méridionale de 
l'Aipérique. L'existence de re courait est fooikc 
sur un {irand nombre d'obsenatiops, auxquqllM 
M. Hergiiaus en a ajouté do nouvelles en n^pru;- 
duisapt la cârtfi dpnt nous venons de parler daiu 
son grand Attoi/hî Géihjraplnc physique. 

Uis ob^rvatJOB^ fl*i magnétisme et de météo- 
rologie faites par M. Pupeiroy, ainsi que cellei 
auxquelles U ^ est Ijyré pour (léterminer la figpra 
de la t^rre , çnt été réunies par lui dans le tra- 
vail qu'il a présenté ep 1833 b. l'Acadé/pie d^ 
Sciences sur les lois du magnétisme tcrrestr^i 
déduites d'une nouvelle carte des inteo&itiSf 
magnétiques. Pour tracer les i-purlHis iyégéil 
intensité ma^^liq^e op lignes isodyqamûyiet, 
i| a fait c/jilQprd^r ^i> propre"^ observations ^ycc 
celles (jû MM. de IIumMdt, Ilanstecn , ejp.: 
et s'il a peu niOfljGé les li^es magnétique^ d^ 
rhémisphçr<; Ti^iTi], il a du moins tracé le 
prepper sur ppe e^rte^ et cxpl:qu(î dans i|a 
Iuémoi^^, in^^érés Tune et Tautro dans les .In- 
nales de Chimie et de Physique et daps le 
volume des Observât ions de physique (le son 
Voyage, les neuf coprhes, gépéralcm^-nt ifrégu- 
Uèies qui existent au nord et au sud d(} Végwh 



DUPEURKY DITPERRON 



286 



tnr moguétigue , c'ett-à-dire île la ligne des 
plu |Mttte0 inieowtés roagnétiqncft de tons les 
vénKent du globe. Ce travail, dans lequel il a 
Mtenniné rïRtfiQsité iiia^i^tique moyenne fies 
tax hémitplièrM, a eu pour complément le mé- 
noire qu'il a inséré dans le Vil' volume du Traité 
ùrtUctrieiié de M. Becquerel, où il précise 
(M aoQTcUe figure de Téquateur magnétique , 
IgDt peu différente de la première. 

il physique a encore été de la part de M. Du* 
forej ToÛet des travaux suivants : pour le 
Tolome des observatiousde physique du Voyage 
àkreckerche de La Lilloise , un Mémoire sur 
lit obtervaiioM magnétiques que M. Jules de 
BIOMefiUe avait fûtes en Islande, en ï 833 ; —Cinq 
latices insérées dans le Vil* volume du Traité 
in fileetricité de M. Becquerel, et relatives 
k praiDière aux cartes des lignes isoilynamiques 
dlMM. Hao&leen et Sabine, les quatre autres 
i 4f» obiervatiooil d'intensité magnétique /aites 
HÎtdaos l'ou^ de la France ca 1834, soit dans 
k cuqrs des voyages de La liecherche,àe V Vra- 
ail et de i^ Coquille ; — Dans le même yo- 
hne : un Tableau des déclinaisons de Vai- 
fMUlê aimantée pour d\ffi^rents lieux de la 
tem. Ce tableau , qui comprend tontes les dé- 
dioaiiûns observées depuis 1800 jusqu'en 1836 
iMMvcQKfit, fait suite ii ceux que M. Hans- 
ten avait antérieurement publiés , et contient 
mt graada partie d«s observations faites par 
H. Duperrey pour dresser ses cartes des inéri- 
teièl des parallèles magnétiques; — Vents 
fêipiraiion (£xpUc9lion dans le t. Vil des 
CiMptu-rendus hebdomadaires des séances 
dip Académie des Sciences ) : ce phénomène mé- 
ttorolofpque a été oltserré par Tauteur pendant 
it voyage de La Coquille ; ^ Notice sur la po- 
litioa des pôles magnétiques de la terre; 
Mi^ 1841 , ln-8° : dans ce travail (Comptrs- 
n»dus hebdomadaires, etc., t. XIII, et Anna/es 
9ttritimes de 1842, partie non oflic.)i après 
twir bdiqoé les procédés dont il avait fait 
Mp pour placer les p61es magnétiques sur 
IvcuiK qnll gvait dressées dès 182ô, M. Du- 
pntf examine les observations magnétiques 
ttv au pAJe austral par les capitaines Ross et 
Vflkn, ainsi que psr M>I. Viocendon-Dumouliu 
^Oonpreot pandMt U campagne de V Astrolabe, 
(f idoone la préC^iice k c/a dernières. Par Ten- 
*ahk (Iscea tr^vgiu U tjiéoiie du magnétisme 
ttncrtn peut mainUrPWt Aire considérée comme 
«Medana le domaine di^ géomètre, et enrichie 
^vérités msttiéfnatjquc» analogues à celles qu'on 
4Hk su g^Qj|9 (le Fourii'r dauî^ la question des 
(■Vératures terrestres. L'Académie des Sciences 
as recooDU l'importance en appelant son auteur 
IV 4G voix sur 50 votants (le 14 novembre 1842) 
i prciulrc place panni ses membres et à la pré- 
^ à plusieurs reprises. J^a relation, mal- 
'tvemeBieDt inachevée , du voyage de la Co- 
Mie a été publiée sous ce titre : Voyage 
9vtour du Monde , exécuté par ordre du roi 



sur la corvette La Coquille, pendant les an- 
nées 1822, 1823, 1824 et 1825; Paris, 182G- 
1830, grand in-4" et {çrand in-fol. 11 en a été pu- 
blié : Partie historique, texte, grand in-4'*, 
atlas grand in-fol. contenant 60 planches colo- 
riées (lu texte n'est pas terminé) ; — Zoologie, 
texte : 2 volumes in-4** et atlas grand in-fol.; cette 
partie est complète; — Botanique, texte; in-4" 
ci atlas grand iu-fol. (non terminé); — Hydro- 
graphie, texte: grand in-^" (non terminé) et 
atlas grand in-fol. (terminé) ; — La Zoologie est 
de MM. Lesson et Gamot ; — la Botanique, de 
MM. Oumont d'UrvilIe, Bory Saint- Vincent et Ad. 
Brongniart; — V Hydrographie, de M. Duper- 
rey; — la Physique^ grand in-4'*, par M. Du- 
perrey, avec des cartes relatives au magnétisme 
terrestre (ouvrage terminé). P. Levot. 

Notice sur les travaux de M. L-J. Duperrey, aacîeii 
officier supérieur de la marine; Parh, V, DWlot, 18H, 
In-^*. — yoyage de L'Urant^ et de L» Physleirone. — 
y^uage de U Coquille. — H^pporte 4 l'Académie des 
Science» sur ces voyages. ^ Comptes-rendus hebdoma- 
daires des séances de V Académie des Sciences. — An- 
nales mssritimes et coloniales. — Annales de Physique 
et de Chimie. -Sijgey, Du MagnitissM terrestre: Paris, 
18S4, In -s». 

DUPERRON {Jacques Dàyy), cardinal fran- 
çais, né à Saint-Ld (Normandie) (1), le 15 no- 
vembre ]5à6, mort h Paris, le ft septembre 1618. 
Son père, Jacques Davy Dupcrron, avait aban- 
donné la médecine pour se faire ministre de la 
religion protestante ; mais pour écliapper aux per- 
sécutions dirigées contre les calvinistes , il quitta 
la France, et chercha un asile en Suisse. Ce fut 
dans ce i>ays quti Duperron fit son éducation; 
elle s'accomplit rapidement grâce à une mémoire 
prodigieuse : le latin , le grec , l'hébro.u , les ma- 
tliématiques , la philosophie se classèrent dans 
sa tète et pour ainsi dire sans fatigue. A dix 
ans il se passait de maîtres; à vingt ans il était 
un savant. Ce fut à ce moment qu'il fut présenté 
à Henri 111 par le annia de Matii^non, qui lui lit 
faire encore la «mnaissancc de Philippe Des- 
portes. Le poët(>, devinant les heureuses qualités 
du jeune homme, lui conseilla d'abandonner les 
quelques leçons de langue latine qu'il donnait 
pour vivre, d'abjurer le protestantisme , et d'en- 
trer dans l'Église catholique. Une lecture assidge 
et un examen approfondi des Pères l'y déci- 
dèrent rapidement, et rien ne s'opposant dès 
lors à sa fortune, il fut de nouveau présenté au 
roi par Desportes comme un jeime homme qui 
n'avait point d'égal dans le monde du côté de la 
science et de l'esprit. Nommé lecteur de sa 
majesté, et pourvu d'une pension de douze cents 
écus, bien que laïque il fut chargé de prêcher 
au couvent de Vincennes, devant le roi et la 
cour; son sermon .Sur Vamourde Dieu et son 
Oraison funèbre de Ronsard furent couverts 



(1) Plusieurs biographes le font nalU'e en SnUsc : mais 
H résulte d'une histoire de sslnt-LÔ, nomposée par l'abbé 
Toussln BloLivIlle , que ce fut en celte ville qu^ll vint an 
monde , et que ses parents n'enlgrèrtot que quelque 
triBps après la nat4saiice. 



287 



DUPERRON 



288 



d'applaudissements; ce sacoès le décida à en- 
trer dans les ordres. Sur ces entrefaites, Marie 
Stuart étant morte, il fut choisi pour faire son 
éloge ; le st^et était beau : Duperron malheareo- 
sement voulut ôtre courtisan ; connaissant les 
sentiments haineux de Henri III pour Elisabeth, 
il composa sur cette mort une satire, où la reine 
vierge est appelée : 

Dd tieux monstre codço d'Inceste et d'adaltére. 
Ce vers était certainement du goût du roi, mais 
la politique ne lui permettait pas de l'avouer, 
et Duperron vit bientôt quil s'était trompé. Il 
avait fait une faute beaucoup plus grave; c'est 
L'Estoile qui la raconte : « Duperron étant au 
dtner du roi, le 25 novembre 1583 , fit un excel- 
lent discours contre les athéistes et comme il y 
avait un Dieu, ce qu'il prouva par belles rai- 
sons, à quoi le roi prit grand plaisir, et l'en 
loua. Mais Duperron dit au roi: J'ai prouvé 
aujourd'hui qu'il y a un Dieu; s'il plaît à votre 
majesté me donner audience, je lui prouverai 
par raisons aussi bonnes qu'il n'y en a point du 
tout. Sur quoi le roi entra en colère, chassa Du- 
perron, l'appela méchant, lui défendant de se 
plus trouver devant lui. » 

Cependant, Duperron ^conserva sa charge de 
lecteur du roi jusqu'à la mort de ce prince, et 
continua à prêcher devant la cour. Vers la fin du 
règne de Henri m, Duperron s'attacha au car- 
dinal de Bourbon, et devint son confident ; confi- 
dent bien infidèle, à en croire les historiens, qui 
l'accusent d'avoir vendu les secrets du cardinal à 
Henri IV. Cette accusation n'est pas prouvée , 
mais pour la soutenir on s'appuie sur l'ambition 
bien connue de Duperron et sur la haute fiiveur 
dont il ne tarda pas à jouir auprès du roi de Na- 
varre, faveur qui se manifesta dès 1591 par sa 
nomination à l'évèché d'Évreux. Le nouvel évè- 
que usa de toute son influence auprès de Henri IV 
pour décider ce prince à abandonner la religion 
réformée, prétendant que c'était le plus sAr 
moyen d'arriver à la pacification de la France. 
Ses raisons furent goûtées, et U Ait chargé 
d'instruire le roi dans la religion catholique 
et de le préparer à sa conversion. Après la 
prise de Paris, il fut envoyé à Rome , et par- 
vint à faire lever l'interdit mis sur le royaume 
par le souverain pontife. A son retour, il se 
rendit dans son diocèse, qu'il connaissait fort 
peu, où il n'avait jamais résidé, et où la re- 
ligion réformée comptait un grand nombre de 
prosélytes ; il prit à coeur de les convertir, et 
on le vit allant de ville en ville, de bourgade 
en traurgadCy de village en village , prêchant 
et baptisant. Son zèle fut heureusement récom- 
pensé; de nombreux convertis vinrent abjurer 
entre ses mains, et parmi eux se trouvèrent Henri 
Sponde, qui fut évèque dePamiers, et Sancy, co- 
lonel général des Suisses. De tels succès le dé- 
signaient à l'attention publique , et lors de la fa- 
meuse conférence qui eut tieu à Fontainebleau, 
le 4 mai 1600, il (ht chargé de représenter l'É- 



glise catholique. Duplessis-Momay, son adver- 
saire, se défendit assez faiblement ; et comme te 
roi, surpris de sa mauvaise contenance, disait à 
Sully : « Eh bien ! que vous seoible de votn 
pape ? — Sire, répondit le ministre, il me se» 
ble qu'il est plus pape que vous ne pensez, pais- 
qu'en ce moment il donne le bonnet rouge à 
Monsieur d'Évreux. m Cette prédiction devait 
bientôt s'accomplir, et Duperron, pour plaire à 
Rome, ayant fait insérer, dans un bréviaire qoH 
publia, la fameuse bulle in cœna Domtnt, repoos» 
sée par tous les parlements, du royaume. Clé- 
ment Vin lui envoya la barrette par Alexandre 
Strozzi, lui faisant dire « que la dignité de car- 
dinal était due depuis longtemps à sa piété et à 
sa vertu ». La même année il fut envoyé à Roaa 
comme chargé d'affaires de France, et s'y montn 
aussi actif que partout. Il était à peine arrivé qae 
Clément VIII mourut, et son esprit remuant au- 
tant que son éloquence contribua puissamment à 
faire élire Alexandre de Médicis ( Léon XI), partit 
de Marie de Médicis, reine de France. Ce nouven 
pape ne régna que vingt-cinq jours ; mais, griee 
à Duperron, l'influence française prévalut en- 
core dans le choix de son successeur, et Ca- 
mille Borghèse ( Paul V) fut proclamé pape. 

De tels services méritaient une récompense; 
elle ne se fit point attendre, et il fut successive- 
ment nommé archevêque de Sens, grand-aumô- 
nier et commandeur de l'ordre du Saint-Esprit 
C'est à lui, comme grand-aumônier, qu'on doit 
les améliorations apportées au Collège de Franee. 
11 en fit reb&tir l'enceinl^ après la mort de 
Henri IV, qui avait adopté ses plans, et ce fut 
Louis XIII qui posa la première pierre du nou- 
vel édifice, le 28 août 1610. 

Malgré ses nombreuses fonctions, le cardinai 
Duperron continua de prendre part aux discus- 
sions théologiques, et pas une querelle religteuie 
un peu importante ne s'élevait sans qu'on le vit 
intervenir ; c'est ainsi qu'il défendit le livre de 
Bellarmin sur le pouvoir du pape et fit disgracier 
Richer, syndic de Sorbonne,àcausede son livre: 
De ecelesiastica et politUa Potestaie. Lors de 
la réunion des états généraux de 1814, il s'op- 
posa au formulaire présenté par le tiers état, ayant 
pour but de déclarer « qu'aucune puissance, ni 
temporelle ni spirituelle, n'a droit de disposer du 
royaume et de dispenser les sujets de leur ser- 
ment de fidélité, et que l'opinion qu'il est loisible 
de tuer les rois est impie et détestable ». Son op- 
position entraîna les deux autres ordres, et cette 
importante question fut réservée ; elle devait être 
résolue plus tard, on sait après quelles luttes. Peu 
de temps après , il se retira dans sa maison de 
Bagnolet, où il avait fait monter une belle impri- 
merie , et se livra tout entier à l'étude. Il était 
occupé à son ouvrage contre le'roi de la Grande- 
Bretagne, quand il fut atteint d'une grave réten- 
tion d'urine. Il vint à Paris, pour se foire soi- 
gner; mais il était trop tard : il mourut après 
quinze jours de souffrance. 



DUPERRON — DUPETÎT-MÉRÉ 



Le cardinal Dapemm était un fort bel hom- 
d'ane éroditioD profonde et Tariée, et d'une 
tdlemenl entraînante, que Paul V 
iviit oootome de dire : « Prions Dieu qu'il ins- 
pire Doperroo, car il nous persuadera tout ce 
ftPB Toôdra. » Ses prindpanx ouvrages roulent 
■r la eontroverse, mais il a souvent mêlé le 
au sacré; on a de lui des ballades, des 
i, des chansons , une traduction libre de 
plMieun liTrea de Virgile et d'florace. Ses vers 
MBt généfalement agréables, et ils soutiennent 
Miei bien la comparaison avec ceux de Mal- 
heriie. Nons dteroDs surtout sa traduction du 
paanroe : Super fvmine Babylon is, qui renferme 
dea passages vraiment beaux. Ses œuvres ont 
été recoeilUes en 3 toI. in-fol. ; Paris, 1622 ; la 
eolledkm comprend : Réplique à la Réponse du 
$éréMi$9ime roi de la Grande-Bretagne; — 
ftaâté du sacrement de V Eucharistie ;— Ré- 
fisiaikm de toutes les observations tirées des 
pÊMBùges de saint Augustin alléguées par les 
kàréiiques contre le saint sacrement de VEu- 
dkaisiie;— Traité de la rhétorique Jr an- 
çaUe; » Oraison funèbre de Ronsard ; — 
PmiiÊM des l" et lY* livres de TÉnéide, 
tradpcBon en Ters français : — deux Odes du 
1* Ilrre à'fforaee; — VEpUre de Pénélope 
à UEfSÊêf tradnite d'Ovide; — des Hymnes; 

— VOmJbre de Vomirai de Joyeuse^ poëroe ; 

— tea Amboisades de Duperron, depuis 1590 
jM<|a'eii 1618. On trouve aussi de ses vers dans 
le CaMmH des Muses; Rouen, 1619, in-12; 
la Bîbiioihèque française de Tabbé Goujet, 
eldana Le» Poètes français depuis le douzième 
Mcte fusqu*à Malherbe; Paris, 1824, 6 vol. 
Iihr, etc. H. Malot. 

LlitoUe, Journal du régné de Henri III. — Sully, 
JMatIra. — TaUcoiant dm Réaoïp Historiette». — Pel- 
letier, f^i» en cardinal Duperrcn, — Perroniana. — Us 
Nm mamds iUuttres. — Stsmondl, Hist. des Français, 

XXI. nu. 

MrPBBBOH (Jean Davt), théologien fran- 
co, frère du précédent, né ver9 le milieu rlu 
aaizîènie siècle, mort le 4 octobre 1621. 11 
iicMi à son frère dans l'archevêché de Sens. 
On a de loi : Apologie pour les Jésuites, au su- 
jet dn livre de Suarez; Paris, 1614, in-12. 

MorM, Grand Dictionnaire hintorique. 

DrFBEBO!! ( Jocques Davy ), prélat fran- 
çais, neveu des précédents, mort le 9 février 
1619. Il fut grand-aumônier d'Henriette , reine 
d'Angleterre, évéque d'Angouléme et d'Évreux. 
DpabUa lesouvrages de controverse de son oncle 
le cardinal. 

Le BffMseor. Hist, ecclésiasl. et civiie d'Évreux. 

•rrBBBOM DB CASTBBA ( Louis Adrien ), 
nmaocier et traducteur français, né à Paris , en 
170S, mort le 28 août 1752. Il était résident de 
Fïaooe à Varsovie. On a de lui : Aventures de 
léonidas et de Sophronie; Paris, 1722, in-12 ; 

— la Pierre philosophale des dames , ou les 
tapri u » de Famour et du destin ; 1723, in-1 2 ; 

— Mêlation de la découverte du tombeau de 

. BIOGR. Cilf^R. «* T. XV. 



V enchanteresse Orcavelle, traduite de Tespa- 
gnol de J. Inignez de Medrane; 1730, in-12 ; — 
Le Thédtre des passions et de la fortune, ou 
les amours infortunées de Rosamidor et de 
Théoglaphire; 1731, in-12; — Les Amours de 
Clàtophon et de Leucippe , traduites du grec 
d'Achille Tatius; — La Lusiade de Camoéns; 
Paris, 1735, 3 vol. in-12; ~ Lettre à Ricco- 
boni , sur la comédie de L'École des Maris ; 
1737, in-12 ; — Le Newtonianisme pour les 
dames, traduit de l'italien d'Algarotti ; 1738, 
2 vol. in-12 ;— Le Thédtre espagnoi;i73»,\n'i2: 
c'est une traduction ou plutôt une imitation de 
dix pièces de Lopez de Vega ; ~ Entretiens 
littéraires et galants, avec les Aventures de 
Palmerine et de Thamire; 1738, 2 vol. in-12 ; 
-> Histoire du mont Vésuve, avec Vexplica- 
tion des phénomènes qui ont coutume d^ac- 
compagner les embrasements de cette mon- 
tagne; 1741, in-12. 

Deaesftarls. Les Siècles littéraires, 

DUPRBBOX. Voy, Anqcetil. 

* DUPESCiiiRR (P.), littérateur français, 
vivait au commencement du dix-septième siècle. 
Tout ce qu'on sait à son égard , c'est qu'il était 
Parisien, et qu'il composa un poème bocager, en 
cinq actes et en vers, intitulé : V Amphithéâtre 
pastoral, ou le sacré trophée de la fieur de 
lys triomphante de Pambiiion espagnole; 
Paris, 1609 : Francia, Hispania, Ambition et 
autres personnages allégoriques figurent dans 
cette composition, qui est longue, sans intérêt, et 
fortement empreinte de cette licence à laquelle 
le tliéâtre se livrait alors sans nul scrupule. La 
versification de Dupeschier ne manque point 
d'une certaine facilité. G. B. 

Bibliothèque du Thédtre Français, t. I, p. 4SS-4t9. 

DiTPETiT-Mi(ÎR^. ( Frédéric ), auteur drama- 
tique, né à Paris, en 1 785, mort dans la même 
ville, le 4 Juillet 1827. On a de lui un grand 
nombre de pièces, presque toutes publiées sous le 
nom de Frédéric : ce sont : Le vieux Poète, 
vaudeville en un acte; Paris, 1804, in-S**; fait en 
collaboration avec Pelletier; — M, Rikiki, ou 
le voyage à Sceaux , vaudeville en un acte ; 
Paris, 1806, in-8*; avec Roset; —La Famille 
vénitienne, ou le château d'Orsenno, mélo- 
drame en trois actes; Paris, 1806, in-8''; — La 
Forêt d'Edimbourg, ou les i^coMoi^, mélodrame 
en trois actes ; Paris , 1 806, in-8' ; — Le Génie des 
îles Noires, ou Quiribini , mélodrame-féerie en 
trois actes; Paris, 1806, m-B^;-— V Aveugle du 
Tyrol, mélodrame en trois actes; Paris, 1807, 
in-8" ; — Les petits Troubadours, mélodrame 
lyrique en trois actes; Paris, I807, in-8"; — Aa 
Bataille de Pultawa, mélodrame historique en 
trois actes ; Paris, 1 808, in-8° ; avec Boirie ; — La 
Famille des Jobards,ou les trois cousins, vau- 
deville en im acte; Paris, 1808, in-8° ; avec Boi- 
rie; — £a Queue de Lapin , mélodrame-arle- 
quinade-féerie comique en trois actes; Paris, 1808, 
in-8«; avecRibié; — Ln Chaumière du moiH 

10 



29! 



DUPKTIT-MÉRÉ — DUPETIT-THOUARS 



Jura, cm les Mcherom suisses, mélodrame en 
trois actes ; Paris, 1809, io-S^ ; — Les Albinos vi" 
tnnts; fbUeenun acte; Paris, l809,io-8*'; avec 
Brazjer ; — Vllt des Mariages , <m les filles 
en loterie f mélodrame comique en trois actes; 
Paria, 1809, in-8*^; avec Alex. liernos;^ Le 
Lion de Florence, ou Vhéroisme maternel, 
tableaux historfcpies, en denx actes ; Paris , 1810, 
in-8°; —In Roche du Diable, sc^es féeries en 
troisparties; Paris, 1810, ln-8*; - La Tête rouge, 
ott 1» Mandrin du Nord, tableaux historiques» 
en deux actions; Paria, 1810, in-S*"; ^ Im Fille 
/am6otif, scènes en trois parties; Paris, 1811 ,in-8^ 
avec Gharrin; — LeCoMeil des Fées, prologue 
en un acte, suivi du Berceau céleste,oules vasux 
de Rome; Paris, 1811, in-8^ ; — Le Sabot mi- 
raculeux, ou nie des nains, scènes féeries en 
troisparties; Paris, 1811, in-8**;— /;« Maréchal 
de £Mjremdotirgr,tnélodmroeen trois actes ; Paris, 
1812, in-8<»; avec Boirie; — Let Bédouins, ou la 
tribu du mont Liban, pantomime en trois actes ; 
Paris, 1813, in-8o ; — Lolotte et Fanfan^ ou les 
^i^iafier«,pantomime en trois actes ; Paris, 1814, 
in-8* : cette pièce est tirée du roman de Ducray- 
Dumesnil ; — Le Bombardement d* Alger, ou 
le corsaire reconnaissant, mélodrame en trois 
actes; Paris, 1815, in-8»; — Le Fils banni ^ 
mélodrame en trois actes ; Paris, 1815, in-s"" ; — 
Jean Bart, ou le voyage en Pologne , mélo- 
drame en trois actes; Paris, 1815, iD-8** ; — La 
Grotte de Fingal, ou le soldat mystérieux, 
mélodrame en trois actes; Paris, 1815, in-8°;a¥ec 
Desprez; — La Vallée du Torrent, ou Vorpht- 
lin et le meurtrier, mélodrame en trois actes ; 
Paris, 1816, in-8"; — Daniel, ou la fosse aux 
lions, pantomime dialoguée en trois actes; Paris, 
1817, In-S"*; — Le Pic Terrible, ou la pauvre 
mère,pantomime en trois actes ; Paris, 1817 ,in-8** ; 

— La Brouille et le Raccommodement, comé- 
die en un acte; Paris, 1817, in-d**; avec Simon; 

— Le Maréchal de Villars, ou la bataille de De- 
nain, mélodrame historique en trois actes ; Paris , 
1817, in-8°; avec Dupcrche; — Le Petit Chape- 
ron roM^f, mélodrame- féerie en trois actes ; Paris, 
1718, in-8'* , avec Brazier ; — Ismnyl et Maryam, 
ou V Arabe et la chrétienne, mélodrame en trois 
actes; Paris, 1818, in-8"; avec le baron Taylor; 

— La Cabane de Montrainard, ou les i4M- 
wer^nafj, mélodrame en trois actes; Paris, 1818, 
in-8**; avec Victor Ducange; — Le Garçon 
d'Honneur, comédie» vaudeville en un acte; Pa- 
ris, 1819, in-8** ; avec Simonnin ; — Le Banc de 
Sable, ou les naufragés français , mélodrame 
en trois actes ; Paris, 1819 ; avec Itoirie et Merie ; 

— IM Famille Sirven, ou Voltaire à Castres, 
' mélodrameen trois actes; Paris, 1820,in-8<*; avec 

J.-Il. Dubois; — Le Mineur (V Auberval, mé- 
lodrame en trois actes ; Paris , 1820, in 8" ; avec 
Victor Ducange; —La Sorcière, ou Vorphelin 
rcossoiSy mélodrame en trois actes; Paris, 1821, 
in-8' ; avec Victor Ducange ; — Farifan la Tu- 
lipe, ou en avant ! pièce «n un acte ; Paris, 1821, 



in-8®, avec J.-B. Dubois ; ~ Anne de Boule», 
mélodrame en troisactes ; Paris, 1821, in-8®; iTee 
Rougemont; — Le Bureau des Nourrices, 
folie- vaudeville en un acte; Paris, 1822, in-S*; 
avec Belle; — PaoU , ou les Corses etlesGé- 
noij,mélodrame en trois actes; Paris, 1822,in-8*; 
avec Lepoitevin de LegreviUe; — Barbe^Bku^ 
folie-féerie en deux actes ; Paris, 1823, in-8®; avec 
Brazier ; — Le Muldtre et V Africaine, mâ»- 
drame en trois actes ; Paris, 1824, in-8® ; avecLi- 
queyrie; — Le Mauvais Sujet ^GovoMe en ■ 
acte; Paris, 1824, in-8®; avec Crosnîer; — JA- 
nuit, ou la révélation, mélodrame en trois aeles; 
Paris, 1824, in-80; avec Crosnier; — VÉtraih 
gère, mélodrame en trois actes ; Paris,1 825, iiiS^ 
avec Crosnier; — Louis, drame en trois aelM; 
Paris, 1827, in-8®. 
Quérard, La France littéraire. 

DurRTiT-THovARs ( Louis ' Morie-Aubert 
Aubert) (1), botaniste et voyageur (hmçais, aé 
à Saumur, le 1 1 novembre 1758 , mort en 1831. Il 
fit ses études à TÉcole MUitaire de La Flèche, d 
entra à seize ans comme sous-lieutenant dans te 
régiment de la Couronne. La paix, dont jooissiit 
alors la France, permit au jeune officier de con- 
tinuer dans le loisir des garnisons ses lectures 
sur les sciences naturelles , lectures qui lui don- 
nèrent le goût des voyages. Son frère Aristide 
partageait les mêmes penchants : il avait d^ 
quitté l'armée de terre pour entrer dans la roi- 
rine , et venait de se mettre à la tête d'nne sons- 
cription ayant pour but d'armer une expédidoa 
destinée à rechercher les b&timents de La Pé- 
rouse ou leurs débris. Dupetit-Thouars nliésiti, 
pas à s'associer à cette entreprise. Il quitta aussitôt 
le service, vendit son patrimoine, et empnnli 
même des sommes importantes pour subvenir 
aux frais de l'armement. Il se rendait à Brest 
pour rejoindre son frère , et voyag^t à petitei 
journées, herl>orisaut le long de sa route, lorsque, 
dans les environs de Quimpcr, ses excurséops 
dans la campagne le rendirent suspect à Tautorilé 
municipale, qui le fit arrêter (1792), et le retiit 
SIX semaines sous la prévention de tentative d'é- 
migration. Durant ce temi)s, Aristide Dnpelit- 
Tliouars , inquiété de son cdté , et craignant de 
partager le sort de son frère, crat devoir mettre 
h la voile en indiquant pour rendez- vous l'Ile de 
France. Vers la fin de septembre 1792, Autiert 
s'embarqua pour cette destination ; il n'y parvint 
qu après une longue et pénible navigation, n'ayant 
{K>ur toute ressource qu'une seule piastre. Aris- 
tide ne se trouvait iM)int au lieu désigné : forcé de 
relâcher à Fernando de Noronha , il avait vu les 
Portugais saisir déloyalcment son navire, disper- 
ser son équipage, et l'envoyer Ini-même à Us- 

(1) SuUant U Biographie universetle et porlatiwe ée» 
Contemporains ,«< Aubert cit le nom de sa faniille. Salai* 
Aubrrt «ton nom patronal, d'oà Âmbert Attbert : la par* 
ttrule Que l'on ajoute à non nom ne loi appartient paa; 
re nom r%t simplement Pitit Thouar*. m No«u «vom 
cru devoir, pour U (aciUté de nus lecteurs, noua ralUer 
à l'orlliotrapbe généralemeot •cceptée. 



DUPETIT-THOUARS 



394 



bonne, comme prifioonier. Aabert Dupetit- 
Thouan €ntn en qualité de commis cliez divers 
pbnteors; il pat ainsi séjourner deax arniées à l'De 
ils Frtnce, et passa à Bourbon, où il resta trois 
M et demi, augmentant sans cesse son herbier. 
àfih une autre année de séjour à IMle de France, 
il profita de la paix pour prendre passage à bord 
ëèbfirrigits La Thémis et débarqua à Rocbefort, 
(B leptembre 1802. Il rapportait une collection 
fciTiron deux mille plantes, six cents dessins 
desujets les plus remarquables et les descrip- 
tioM Décessaires pour la composition d'une 
lore des contrées qu'il venait de parcourir. Il 
l'ooeapa de ce travail, qu'il n'acheva pourtant 
pu. En 1807 il fut nommé directeur de la Pépi- 
niire du Roule, à Paris. 11 s'occupa principale- 
ment de physiologie végétale; mais ses expéri- 
mwiijiHnn* présentèrent pcu de résultats; leur nul- 
Bédéterroina en 180i> le gouvernement à suppri- 
ma cet établissement. Aubert Dupetit-Thouars 
Uiëa membre de l'Institut le 10 avril 1820; il 
ftinitd^ partie de la Société d'Agriculture et de 
phweurs sociétés savantes. Tout en reconnais- 
■■t le mérite incontestable de ce savant , on lui 
a Kfiroché une indécision de caractère qui Tem- 
fèià de terminer la plupart de ses ouvrages ; 
oa a critiqué de même la confusion qui r^e 
dan son système de cJassification. n Cependant, 
dl M. Flonrens , Dupetit-Thouars a eu le pri- 
viége, en tous genres si rare, de donner aux es- 
prits nue impniaJAii nouvellc ; il a laissé à la pliy- 
Mlofpe végétale une vue qui semble devoir en 
chM^la fiace. » « Ce Dupetit-Thouars, écrit de 
MBoôtéll. Iklerlieui, a développé une théorie 
paiticolière sur la formation des couches an- 
■MOes du bois. Cette ingénieuse tliéorie, d'à- 
boid présentée par Laliire dans les Mémoires 
di r Académie des Sciences de 1719, était en- 
tièranent oubliée , lorsque Dupetit-Thouars lui 
doua ooe Ibrroe toute nouvelle. De ses observa- 
fioBs il conclut que les bourgeons peuvent en 
latkpe aorte être regardés comme des embryons 
fmaioU. Selon Dupetit-Thouars, la couche de 
maMmii située entre Técorce et le bois est 
|Nr le bouiigeon analogue au sol sur lequel la 
pîneoMnmeiice à germer. En même temps que 
le boorgeon donne naissance à une jeune 
biiiK!he,sa base donne naissance à <les fibres qui 
JMttt le rOle des radicules de l'embryon. Ces 
C^Ks descendent à travers la courhe humide 
ài canbiuro, où elles rencontrent celles qui pro- 
vmoA des autres bourgeons ; toutes s'anasto- 
^Mdt, prennent de la consistance, et forment 
Auichaque année une nouvelle couche de bois. La 
IMoiie de Dupetit-Thouars ne pouvait manquer 
^^ vivement combattue; elle semblait même 
'iptedans ses basrs, quand elle fut reprise, 
Mec certaines modifications , il est vrai , par 
Michaud. En Angleterre, elle a été soutenue 
9^ des observateurs du plus grand mérite , et 
Ci particulier par Knight et LiQ(IU>y. » Dory de 
Saitt-Viocent a dédié à DupeUt-Thouars l'ou- 



bertia, arbre de llle Bourbon, de la famille des 
térébinthacées. On a donné en l'honneur du 
même savant le nom de thouarea à une grami- 
née sarmenteuse, originaire de Bourbon. 

On ad'Aubert Dupetit-Tliouars : Dissertation 
sur C Enchaînement des Êtres \ Lille, 1788, 
in-8*, reproduite dans les Mélanges de Bota- 
nique et de Voyages; Paris, 1815, in-8*, avec 
planch. ; — Histoire des Végétaux recueillis 
dans les îles de France ^ de Bourbon et de 
Madagascar; Paris, 1804 et années suivantes, 
4 cah. in-4°, avec 30 planch. ; — Essais iur la 
végétation, considérée dans le développement 
des bourgeons ; Paris , 1809, in-8*, avec 2 fig. : 
ce volume renferme douze Mémoires, lus succes- 
sivement à l'Institut; les deux premiers ont été 
imprimés séparément , sous le titre d'Essai sur 
V Organisation des Plantes, considérée comme 
résultat du cours annuel de la végétation ; 
Paris, 180C, iu-8*; — Mélanges de Botanique 
et de Voyages ( 1"' recueil); Paris, 1809, in-8*, 
avec cartes et 18 planches : ce volume contient 
les mémoires suivants : Dissertation sur VBn" 
chainement des Êtres ; Gênera nova Mador 
gascarica, adressés à de Jussieu, en 1795 ; Ob- 
servations sur les iles Australes d*AJrique, 
adressées à Lamark , en 1801, avec 2 planch. ; 

— Cours de Botanique appliqué aux produc- 
tions végétales ; la première promenade (qui de- 
vait être suivie de douze autres) coutienti: Es- 
quisse de la Flore de Tristan d'Àcugna, pré- 
cédée de la description de cette lie, avec 15 
planch. et carte ; et un Essai sur la Moelle et 
le Liber; Histoire d^un morceau de bois, précé- 
dée d'un Essai sur la sève considérée comme le 
résultat de la végétation, etc.; Paris 1815, in-8** : 
avec plane. ; — Recueil de Rapports et de Mé- 
moires sur la Culture des Arbres Jruitiei's ; 
Paris, 1815, in-8^, avec 7 planch.;— Le Ver- 
ger français , ou traité général de la culture 
des arbres fruitiers qui croissent en pleine 
terre dans les environs de Paris (2« recueil ); 
Paris, 1817, in-8°; — Revue générale des ma- 
tériaux de botanique et autres; Paris, 1819, 
in-8'* ;— Cours de Phytologie ou de Botanique 
générale : P*^ partie • Aitiologie; Paris, 1819, 
10-8°, avec tabl. ; 2*" partie : Phytognomie; Pa- 
ris, 1820, in-8'', — Flore des iles Australes 
de V Afrique; — Histoire particulière des 
plantes Orchidées recueillies sur les trois 
terres australes d'Afrique, de France, de 
Bourbon et de Madagascar ; Paris, 1822, in-8*, 
avec planch. ; — La Physiologie végétale de- 
vrait-elle être exclue du concours pour le prix 
fondé par M, de Montyon? Paris, 1822, in-8* ; 

— sur la Formation des Arbres, naturelle 
ou artificielle; Paris, 1824, in-8<'; — Notice 
historique sur la Pépinière du Roi au Rou- 
te,etc; Paris, 1826, in-8"; — Conclusions de 
deux discours qui ont servi d'ouverture au 
cours de phytologie professé à la Pépinière 
du Moi; Paria, 1826,in-8o; ^Éclaircissement 

10. 



905 



DUPETIT-THOUARS 



296 



sur un rapport fait à V Académie des Sciences 
concernant Vanatomie végétale ; Paris, 1826, 
io-80. Aubert DupetitrThonars a eu )>art à la ré- 
daction du Bulletin des Sciences de la Société 
Philomathique et au Dictionnaire des Sciences 
naturelles, Alfred dr Lacaze. 

Ràbbc, Boi.sjolio,etc., Biographie univeneUe et porta- 
tive de» Contemporains. — Revue tncjfclopédique, X , 
647 ; XIX, nki XXXV, S19 et SSl. — B. Merlleux, dans le 
Dictionnaire de la Conversation. 

DUPRTIT-THOUARS ( Aristide AUBERT ) , 

marin français, frère du précédent , né au châ- 
teau de Boumois, près Saumur, le 31 août 1760, 
tué au combat d*Aboukir, le 2 août 1798. Dès la 
guerre d'Amérique, il sollicita son admission 
dans la marine : il 5'emt)arqua à Brest, au mois 
de mars 1778, fit upe croisière dans la Manche, 
assista au comt)atd*Ouessant, à la prise du Sé- 
négal et à plusieurs affaires qui eurent lieu dans 
les mers d'Amérique. A son retour, sur le brik 
couToyeur Le Tarleton , il se prévalut de ce 
que ce navire avait les qualités les plus propres 
aux campagnes de découvertes et d'explorations, 
pour demander qu'il fût affecté à une mission 
de ce genre dont il serait le commandant. L'ex- 
périence démontra plus tard combien était fou* 
dée cette appréciation du Tarleton , car ce fut 
précisément sur ce bâtiment que Truguet releva 
pendant quatre années consécutive^s (1785- 1788), 
les côtes de l'Archipel et de la mer Noire. La 
demande de Dupetit-Thouars n'ayant pas été ac- 
cueillie, il n'en continua pas moins de naviguer, 
et fit deux campagnes, dans l'intervalle desquel- 
les il visita l'Angleterre. 11 avait entrepris un 
second voyage en Angleterre, lorsque se répandi- 
rent les premiers bruits delà perte de La Pérouse ; 
aussitôt il s'empressa d'écrire au ministre de la 
Marine pour lui demander le commandement 
d'un bâtiment chargé de rechercher les traces du 
navigateur français. La réponse tardant trop à ve- 
nir, il accourt à Paris, et y publie le prospectus 
d'une expédition particulière dont le but prin- 
cipal était la recherche de La Boussole et de 
L'Astrolabe, mais qui devait se terminer par la 
traite des pelleteries à la côte nord-ouest de l'Amé- 
rique septentrionale. Son frère s'associa à une 
entreprise qui lui offrait en perspective la sa- 
tisfaction de ses goûts personnels. L'insuftisance 
des souscriptions ne les arrêta ni l'un ni l'autre; 
ils y suppléèrent par la vente de leur modique 
patrimoine. Louis XYI s'inscrivit comme sous- 
cripteur , discuta avec Dupetit-Thouars le plan 
de la campagne, et de son côté l'Assemblée na- 
tionale vota, le 22 décembre 1791, une subvention 
de dix mille francs. Dupetit-Thouars partit de 
Brest sur Le Diligent, le 22 août 1792. Son frère, 
arrêté en se rendant au port d'embarquement, 
fut détenu comme suspect d'avoir cherché à 
émigrer. Ils s'étaient donné rendez- vous a 111e 
de France ; mais ils ne devaient plus se revoir. 
La navigation du Diligent fut d'abord heureuse. 
Dans sa relâche à l'Ile de Sel ( Cap-Vert ), Du- 
petit-Thouars sauva d'une mort imminente qua- 



rante Portugais, et les recueillit à son bord. Cet 
acte d'humanité , dont Crépin a perpétué le sou- 
venir dans un tableau exposé au sakmde 1819, 
fut immédiatement suivi d'un autre, qui démontre 
que la bienfaisance était le fond du caractère de 
Dupetit-Thouars. L'Ile Saint-Nicolas, où il afail 
conduitces malheureux, était en proieà la disette; 
il partagea ses vivres avec les habitants, qui, 
leur évèque en tète, l'accompagnèrent, à son dé- 
part, jusqu'à son vaisseau , en le comblant de 
bénédictions. H lui fallait renouveler ses provi- 
sions : pendant une relâclie qu'il fit à San-Yago 
dans ce but, une épidémie lui enleva le tiers de 
son équipage; il se détermina alors i MDer 
111e Fernando de Nuronha. Là, contre les traités, 
contre le droit des gens , les Portugais, que lei 
nouvelles venues de France rendaient ombra- 
geux, saisissent son bâtiment, et le confient 
à un de leurs compatriotes, homme inexpéri- 
menté, qui l'échoué à l'entrée du port de Fer- 
nambouc, où il est pillé par les habitants. Con- 
duit à Lisbonne, Dupetit-Thouars y subit ms 
assez longue captivité, et n'obtint, après bien 
des réclamations, qu'une indemnité de six mille 
francs, qu'il abandonna entièrement à ses offideri 
et à son équipage. Plus heureux que leur com- 
mandant, Tétat-major et les marins du Diligent 
reçurent, en 1802, une nouvelle indemnité 
accordée aux pressantes sollicitations de la fa- 
mille Dupetit-Thouars, qui la partagea ausei 
entre eux. Devenu libre, au^nois d'août 1793, 
mais peu soucieux de revenir alors en Fnnee, 
Dupetit-Thouars se rendit aux États-Unis , oà 
pendant trois années, tour à tour colon, voya- 
geur, observateur attentif de la nature et des 
hommes, il ne laissa pas reposer un momat 
l'activité de son esprit. Il était à Toulon lonqœ 
fut résolue l'expédition d'Egypte. Appelé à com- 
mander Le Tonnant , mauvais mardieur et mal 
gréé, il se trouva ainsi l'un des acteurs do triste 
drame d'Aboukir. Son opinion personnelle était 
que si l'armée française combattait à l'ancre, 
sa ligne serait coupée, et que ses vaisseaux, pris 
entre deux feux, n'auraient même pas la res- 
source de s'échouer à la côte, tandis qu'au con- 
traire il y aurait de grandes chances de succès 
si, quittant leur ligne d'embossage, ils combat- 
taient à la voile. L'événement ne prouva que 
trop malheureusement la justesse de ses prévi- 
sions. Le Tonnant, matelot d'arrière du vais- 
seau amiral VOrient, força bien le vaisseau an- 
glais Bellérophon à amener son pavillon et se 
fit ensuite abandonner du Majestic, auqudil avait 
fait essuyer des pertes considérables ; mais quand 
l'incendie se déclara à bord de VOrient, Alexan- 
der et Swiftsure concentrèrent leur feu sur Le 
valeureux Tonnant (c'est ainsi que rappe- 
lait Decrès), qui ne se rendit pourtant que 
quand assailli, après vingt-quatre heures de hitte, 
par deux nouveaux adversaires, Theseus et 
Leander, il en eut reçu des bordées meurtrières, 
dont deux enlevèrent successivement un bras et 



w 



DUPETIT-TUOUAAS — DUPEUTY 



2M 



k tiwième one jambe à Tintrépide Dupetit- 
tkBfOÊBn^ àé^ criblé de blessures. Telle Ait, 
i tKDte-hiiit ans, la fin d'un oflicier auquel le 
plu bel avenir semblait réservé. « Je ne dé- 
Ée pis la guerre, écrivait-il à un de ses oncles, 
b&Mplembre 1784 : c'est un fléau pour Thu- 
MBtéy qui bit toujours entendre sa voix dans 
IncŒun que n'ont endnrds ni l'ambition ni Tin- 

M*^ Fâidté Dnpetit-Thouars avait annoncé, 
Ci 1821, la publication des écrits de son frère, 
a trois valûmes in-8" j sous ce titre : Vie, lei- 
im, Mémoires , voyages ^opuscules €r Aristide 
Un^etit-TkimarSf eapittUne de vaisseau, en- 
ftidisoms les débris du Tonnant, au combat 
iÀkouHr , précédés d*un précis de la guerre 
et 1778 à 1783 entre la France et V Angle- 
Ism, accompagnés de fac-siraile, dessins, 
flou et notes biographiques. Celles des let- 
tm de MNi frère que M^^ Dupetit-Thouars avait 
iMéréei dans sa notice ont un caractère d'ori- 
iPaBlé et d'intérêt qui Uàt regretter que cette 
fiUicition n*ait pas eu lieu. P. Levot. 

MMu 4ê MU» Dupetit-Thouart et Obseroations du 
ftoHMiiriftJ Blanqvgt du Chaula { Annales maritiinet, 
IVM — inlleadc U (rraTlère. Guerre* maritimMi dé * 
k térubtt^iuê et de VEmpire, 

^lUFBTiT-THOUABS {Abel Aubert), ami- 

nl&SDçais, parent des précédents, né vers 1790. 

Oartra an service en 1805, et fut un des officiers 

delà marine française dont l'insistance raisonnée 

i^M le plus sur la résolution que prit le gouver- 

inat en 1829 d'armer contre Alger; nommé 

<i 1130 an commandement du brick de guerre 

U&r\ffonf en station dans les mers du Sud, il se 

Migna en 1834 par l'énergie qu'il déploya à 

Criho, oà en présence des forces supérieures il 

fcrfi le gouvernement péruvien à restituer le 

■lire du commerce La Petite- Louise, Ulégale- 

■CBtitni. Sa belle conduite en cette occasion lui 

nhtroflhmde d'une épée d'honneur au nom du 

cimiwmede Bordeaux (13 avril 1834). Nommé 

ci|iitiiiie de vaisseau (6 janvier 1834), il fut ap- 

KÎé la même année au commandement de La 

CréoU (35 septembre 1834). En 1837, il fut 

chtr^ de fidre un voyage de circumnavigation 

V h frégate La Vertus. Le rapport sur cette 

QpédHion, qui ne se termina qu'en 1839, fut 

iilnHée à TAcadémie des Sciences ; il constate 

>nilageuiement les services rendus à la science 

^■oommeite par M. Dupetit-Thouars. A son 

ictoir, il fut promu au grade de contre-ami- 

^t et conseilla dès lors au gouvernement de 

l^Mli-Philippe de prendre possession des Tles 

^ Il Société oo des Blarquises. Le protec- 

ta de Taiti Ait résolu par M. Guizot. Cette 

^ffnt trouva un adversaire opiniâtre dans le 

■iMioimiire anglais Pritchard ( voyez ce nom ), 

^W depuis quelques années à Taîti et jouis- 

■Bt d'ODS influence particulière sur Pomaré- 

^^Wné, reine de cette lie. Les avanies réîté- 

^ laites aux résidents français nécessitèrent 

^^ dénoiistration vigoureuse de la France. 



! L'amiral I>upeti^Thoaar8 et la capitaine Bruat 
[ furent chargés d'obtenir une réparation couve* 
[ nable. Le 9 septembre 1842 Pomaré asquiesça 
: aux demandes qui lui étaient faites, et reconnut 
il! protectorat y mais, à Tinstigation de Pritchard, 
I les naturels prirent les armes, arrachèrent le dra- 
peau tricolore, et tuèrent plusieurs marins de 
Tescadre française. MM. Dupetlt-Thouars et Bruat 
crurent devoir repousser la force par la force : ils 
débarquèrent des détachements , défirent les na- 
turels en plusieurs rencontres sanglantes, et pri- 
rent possession de l'Ile , après en avoir expulsé 
le missionnaire Pritchard. Sur la réclamation du 
gouvernement anglais, le ministère Guizot rap- 
pela M. DupetiMhouars. Il établit la simple 
protection , et après une discussion mémorable, 
fit voter par les chambres une indemnité à Prit- 
chard. L'opinion publique s'émut de ce désaveu, 
et l'opposition, exploitant la prudence, peut-être 
excessive, du gouvernement, ouvrit une sous- 
cription dans les bureaux du National pour 
offrir une épée d'honneur à l'amiral désavoué. 
Chaque versement ne devait être que de cin- 
quante centimes. On réunit une trentaine de 
mille francs ; mais M. Dupetit-Thouars refusa l'é- 
pée qui lui fut présentée, pour ne point fournir 
un aliment à l'esprit d'opposition politique. 11 fut 
nommé vice-amiral le 6 septembre 1846. Après 
la révolution de Février, il entra au conseil d'a- 
mirauté, et le 8 juillet 1849 il fut élu représen- 
tant à l'Assemblée législative par les électeurs de 
Maine et-Loire. L'Académie des Sciences Ta nom- 
mé, en septembre 1855, membre libre en rempla- 
cement de M. Duvernoy. On a de M. Dupetit- 
Thouars : Voyage autour du Monde sur la 
frégate La Vénus, exécuté pendant les années 
1837, 1838 et 1839, etc., 10 vol. m-8", avec atlas de 
180 planch. in-fol. et 20 cartes — Pîote adressée 
à MM. les Pairs et à MM. les Députés, rela- 
tivement à roccupation de Vile d'Hotakiti; 
Paris, 1843, in-8'' ; — Rapport sur Taïti, com- 
muniqué le 13 avril 1844 à la chambre des 

députés; Paris, 1B44, in-4^ 

Moniteur de 1M4, p. Il, tSTS, 17S4. — Louandre et 
Bourqiiclot, Aa Littérature française, — L'Jmiral Du- 
petUThouari; ParU, 1844, ln-8«. • L. Louvet, dans le 
Dictionnaire de la Conversation. 

l DCPBUTT {Charles- Désiré), auteur dra- 
matique français, né à Paris, le 6 février 1798. 
Après avoir achevé ses études au Lycée impérial 
de Paris en 1814, il Ait tour à tour militaire, 
commis d'administration, employé de commerce, 
vaudevilliste, puis journaliste ; mais il resta peu de 
temps dans la polémique quotidienne; ayant 
fondé sous le ministère Corbière un journal d'op- 
position intitulé : La Nouveauté, il fut traduit 
devant la police correctionnelle avec un de ses 
collaborateurs pour un article de ce journal, et 
condamné à l'amende et à la prison. Il ne tarda 
point à revenir au théâtre, où depuis il s'est dis- 
tinf^ué par une grande fécondité. Son œuvre se 
compose de plus de cent cinquante pièces, fai- 
tes la plupart, il est vrai , en collaboration avec 



299 



DUPEUTY — DUPIN 



300 



d*aatre4 écrîTains, mais qui eurent souvent d'é- 
clatants succès. Voici les titres des principales : 
Le Sergent Mathieu , avec MM. Xavier (Sain- 
tine) et de Villeneuve; 1828; — i^ maréchal 
Brune, avec Fontan ; 1831 ; — Le Procès d'un 
maréchal de France , avec le mèrae , pièce qui 
fut défendue par l'autorité supérieure; 183t ; — 
i#«« Grégoire; 1830 ; — Victorine, ou la nuit 
porte conseil, avec Dumersan et M. Gabriel; 
1832; — Arthur, ou seize ans après, avec 
M. Dorvigny et Fontan ; — Paris la nuit, avec 
M. Ckirmon; 1842; — Le Moulin à paroles, 
avec M. Gabriel, etc., etc. H. Màlot. 

LoiuDdre et Boorqaelot, La LittérOhtn cùnUmpo- 
rtUiUi 

* DurBOTT-TRAHOM ( Jean- Ferdinand ) , 
orientaliste français, né le 30 mars 1794, à Claire- 
Fontaine (Seine-e^0i8e), mort en 1836. Il était 
fils d'un officier qui avait résidé dans Tlnde et 
qui avait combattu sous le célèbre Haider-Ali- 
Khân. n étudia à Paris la médecine, et partit en 
1813, en qualité de chirurgien au 160e régiment 
de ligne. Un an après, il abandonna la carrière 
médicale pour se livrer à la linguistique, et 
s'attacha surtout à la connaissance des divers 
dialectes de llnde. On a de lui un ouvrage 
posthume, publié par Cattet aîné, sous le 
titre de: Le Moniteur indien, renfermant 
la description de VHindùuslan et des diffé- 
rents peuples qui habitent ce pays, etc, 
ouvrage rédigé sous forme de vocabulaire, 
et dans lequel Vorigine de chacun des termes 
se trouve indiqué ; suivi de deux Index ; Paris, 
1838, in-8*. F. D. 

Docwmentt parUatiUn. 

DUPEYRAT {Guillaume), polygraphe IVan- 
çais, né à Lyon, en 1563, mort en 1645. DV 
bord substitut du procureur général au parlement 
de Paris, il fut ensuite prêtre et trésorier de la 
Sainte-Chapelle. On a de lui : Histoire ecclé- 
siastique de la Cour; Paris, 1645, h)-fol.; — 
G. Dupeyrati Spicilegia poetica, avec le titre 
français : Essais poétiques; Tours, 1593,in-12; 
— Recueil d'oraisons funèbres , poésies, etc., 
sur la mort d* Henri le Grand; Paris, 1611, 
in-4"; — La Philosophie Royale, ou jeu des 
échecs; ibid., 1608, in-8*» ; — Traitédes Dîmes; 
1640, in-8®; — Traité de Vorigine des Cardi- 
naux; Cologne, 1665, in-12. 

Morrri. IHrt. hl»t. - Goiijet, BIb., t. XVI. 

i^VPnoT {Léonard), général français, né à 
Lyon, vers 1770, mort à Rome, le 27 décembre 
1797. Tl entra de bonne heure au service, et n'é- 
tait encore que sous-officier lorsque la révolu- 
tion <^clata et fit de lui un adjudant major d*un 
bataillon des volontaires du Cantal. Envoyé à 
l'armée des Pyrénées orientales, il y reçut, le 
24 novembre 1794, le grade d'adjudant général 
chef de brigade, et en cette qualité il assista 
h la prise du fort de Figuières, où il se signala 
par un combat singulier qu*il soutint, avec le chef 
de brigade tannes, contre deox généraux espa- 



gnols. Les adversaires des deux officiers françaii 
furent blessés à mort, et cette circonstance assnn 
la capitulation du fort. Réformé par le conven- 
tionnel Aubry, il fut presque aussitôt envoyé par 
Camot 4 l'armée d'Italie. Chargé del'avant-gvda 
du général Augereau, il tint en échec, le 7 janvier 
1797, avec des forces très-inférieures, à Beril" 
acqua , le comte de Hobenzollern ; le 30 mars 
suivant il fut nommé général de brigade, à la 
suite d'une brillante reconnaissance opérée 
à la tète de la vingt-dnquième demi-brigade. 
La même année, Duphot accompagna Joaeph 
Bonaparte dans son ambassade à Rome. Il était 
sur le point d'épouser la belle-sœur de Tambas- 
sadeur. M"* Clary ( depuis reine de Suède), et 
venait d'être nommé commandant des grena* 
diers de l'armée d'Angleterre lorsqu'un événe- 
ment fatal vintrcnlever à ses brillantes espérances 
d'avenir. L'arrivée de l'ambassadeur de la ré- 
publique française était devenue le signal de mou- 
vements populaires ayant pour but l'établisse- 
ment d'un gouvernement républicain à Rome. 
Des attroupements se formaient chaque jour 
dans le voisinage du palais de l'ambassade : 
Tautorité papale crut devoir sévir, et des sol- 
dats furent envoyés pour dissiper les rassem- 
blements (27 décembre). De son câté, Joseph 
Bonaparte sortit du palais, accompagné du gé- 
néral Duphot et de l'adjudant général SherlodL. 
Duphot, n'écoutant que son courage, se jette 
entre les troupes et le peuple; mais entraîné 
par les soldats jusque vers la porte Sep/imkiiui, 
il reçoit un coup de mousquet dans la poitrine, 
se relève et retombe percé de nombreux ooupi 
de baïonnette. Joseph Bonaparte n'avait eu que 
le temps de rentrer au palais, avec l'a^judanl 
Sherlock. Le corps de Duphot, arraché à la fu- 
reur des partisans du pape par quelques servi- 
teurs dévoués, fut porté à l'ambassade. Quelque 
temps après, le gouvernement français vengea ce 
lâche assassinat par le renversement du gouver- 
nement papal. Le 15 février 1798 le général 
Berthier entra à Rome en vainqueur, et le 23 du 
même mois il fit faire une cérémonie en l'hon- 
neur de Duphot, dont les cendres, placées dans 
une urne, furent déposées au sommet d'une co- 
lonne antique, sur la place du Capitole. Déplus, 
la république romaine s'engagea à payer une in- 
demnité de 150,000 francs à la famille du jeune 
général. Mais au mois de novembre suivant, les 
Français ayant évacué momentanément l'Italie 
inférieure, le premier acte de la populace romaine 
fut la destruction du monument élevé à la mé- 
moire de Duphot. On a de ce général une ode Aux 
mdnes des héros morts pour la liberté, mise 
en musique par Laïs; ce fut, sous la république, 
un des chants favoris des soldats. [ Bncyc. des 
G. du M.] 

rietoires et Conq, des Fr.^ éd. Dldot. IIK. - Bit* 
graphie nouvelle des Contemporedm. — De Cour, 
celln, DietUm. du Généraux fronçait. 

DUPiM, nom commun à plusieurs person- 



DUPin SOS 

,* nofii» d-apTt« dans l'ordre , eonuM Im coDdHkni lorérienres, l'objet de sa 



•^/Mn), po£le ftançaJa, nri dan* le 
)30t,nM}c1eD l3Ti,dui«1apayK. 
it moiiie de l'abbaye de Notri'' 
de l'ordre de câteaui, dam 
deCunbrai. LaCnrix do Maine le qua- 
IM<ilap«n, deniédedn, depoeieD'anvJii'^ 
Icnr. Jeaa Dopin ne le doane point à ini- 
laBtde qualitéa; il veut qa'on le regarnie 
un hooime Illettré, ne aai^tant parler que 
■(^Tnlg^re de wo tempa : 
k ■■ Htalalt^leirreic tmin. 



IkftaMHappniid qu'il •conunaiçaaopaoïige 
(b Utn da bonne vie ) m l'ige da tranta-sept 
M.cl qne kwaqnll a'éveiUa (c'eat-knlire lor»- 
irtMfaera loa lirre) , il ae tronva en l'ige (l<^ 
I wkhi i l tua, (DT la terme de l'Incarnation 
riMiomt qDarante. -^ Il ajoute qne loraqa'it 
Mpaa aon oaTTa§e , tl anit d^ m cinq roia 
•cwcMer Hirle trAoe de France : 



AoaraieipieiDeiita biographIqQea, que Dnpiii 
nidoiKHir lai-n)éine,aîoatoD9, d'aprta L;i 
Mt dn Hiiiie, qa'il hit enterrri • m l'abbav^^ 
ài Gdenfna >, prte de Ll^. On a de iam 
^ffuiLi Livre de bonne vie; Cbambert- 
Ite, UU., goth. tris-nre; il en exialenn-' 
MNile édition, rodr ce titre ; Le Champ vt r- 
Ift de bonne vie {l);P»n»,mt', itoth.aana 
Mt,Baia qni, d'après La Crak du Haine, Tiil 
^rtud *en lïio. L'abbé Goujet anaijae aiujii 
<>t*rina ouvrage : « Le Champ vertueux ilr 
*MM rte Ml ditiaé en deux pûifea , l'une rn 
PW, rantte en vera. La première eat parla; i'<' 
« IV Kma. C'est le récJt de ce qu'il reiot an li r 
n ta aonge aoua la comloile d'un chevaliifr 
MUaé Manderie , ATec lequel il parcourt tout- ^ 
iH<nlitionadea tMHnmes. La seconde partie, qui 
'■MlehoitièineliTre, eat en vera, et rouk 
V bnémea sujets. C'est comme l'abrégé d>"^ 
"pioitna Unea. Jean DupinTalt pauvren r* - 
*■ diu ce liuitième livre généralement Ioua 
■* (Ul>, dont il représente en quarante cbn- 
!'''*■, et avec beaucoup àe liberté , les aliui ''t 
"••WLes dignités le» plu* respectables aoni, 
ffl L'^rrifc Je Jïia Dapln ctt Indiqua de Ii lunl^r.' 
T!"" '*°' ^ CiUloïue de It Bltill<illitr|ue lnip< - 



censure. Il parle fort librement des pape*. I 
cuse les cardinaux, les évéques et autns pré- 
lats, de luxe, de liniooie, d'avarice et d'autres 
crimes plus énormes, et leur oppose la vie de« 
apiUres. Il Tait un portrait encore plus aflireui 
dea cbanoines et des moines, aana épargner les 
enCanls de Saint-Benott et de Salnl>Bernard, qui] 
désigne aoua le titre de Moinei iiotra el de 
Moinfs blantt. U parle sur le mime ton daa 
prémontrés , dea moJnes de Graodmoat , dn re- 
ligÎBax niendianta al dea hospitaliers. Ponr 1m 
cbartraui, il se contante de dire qulla 

• Les prêtres, el aurlool les juges d'égliae, 
comme les offidaux el antrea , sont meore ploa 
mal traitée; et a'il n'a pas chargé ses oonleurs, 
il but avouer que les abus dont il ae plaint 
étaient fort criants. Pariant dea avocata, qu'il 
nomme clero de toix, il dit entre aotres : 

Clcru oat 11 lutiiï rnicoliute , 



■ il paTG«irt avec la même Hbertë loutM laa 
conditions séciiUèrea dqMds les rois jnaqa'aoi 
artisans, et partout il sa montre un oeoaeur im- 
pitoyable. CependaQl il proteste pluaieara foia 
qu'il ne prétend attaqner que les videux, el qn'il 
est plein de respect pour cm» qui obeertent ce 
que la justice et la raison demandent, ^tre le 
tréa-petit nombre de laits liisloriqnea qu'il re- 
porte conime en passant, voici ce qu'il dit de la 
SDppression de l'ordre dea Templiers, k qui le 
pape Clément V porta le dernier coup i 



On voit par cette analyse et par ces extraita qne 
l'ouvrage de Dupin, sana manquer d'intértt, n'a 
qu'une médiocre valeur poétique. Claude Fan- 
ctiet et La Croix du Haine citent un autre ou- 
vrage de Jean Dupin, intitulé : VÉtangile det 
FemmetjCmnpoteenvertaUxandrintdedovie 
syltnbu, que lei Anglaû appelaient iongtu 
ligne. U'a[^ Fauchai, > ce poâne eat aaaai bien 
fait et plaisant • ; il c< 



El flnil par ces mots i 

* (cl maa» iauiilinai[_,. 

Ce poème eiltte en manuscrit dana la BIMIo- 
Ihèque impériale de Paris; il ne Aint pas le 
confondre avec le Uere dei ConnotUet, appelé 



308 



DUPIJM 



m4 



aussi V Évangile des Femmes y ouvrage très- 
rare, d'un auteur incoimu, imprimé à Lyon, 1473, 
in<4*', gotti. L. J. 

Choppin, De sacra Politia forerni. - C Faachet, it«- 
cueil de l'origine de la tangue et poétie françaUe». — 
U Croix du Maine rt Du Verdier, Biblioihèq\u* fran- 
çaises. - Goujel, Oibtiotk. /ranç., l. IX, p. 96.- Paquot, 
Além. pour servir d l'hisU littéraire des Pays-Bas, 
t. XV. 

DCPiN (Martin), traducteur français, mort 
le 7 octobre 1572. Il était doyen de Saint* 
Ludre d^Avalon. On a de lui : jDe rétat et gou' 
vernement du mariage, traduit de F. Barbaro; 
Lyon, 1537, in-lô; Paris, 1560, in-16; — 
Exhortation aux Gentils , traduit du grec de 
Saint-Justin ; Paris, 1548, in-16. 

La Cruix du Maine et Du Verdier, Bibliothèques fran- 
çaises. — Papillon, Bibl. de Bourg. 

DOPiN (LouM Elues), historien ecclésias- 
tique français, né à Paris, le 17 juin 1657, mort 
dans la même ville, le 6 juin 1719. Issu d'une 
famille ancienne de Normandie, Dupin fut élevé 
avec soin par son père, et montra dès l'en- 
fance beaucoup de goût pour les belles-lettres 
et pour les sciences. Après avoir fait ses études 
au collège d'Harcourt, il embrassa l'état ecclé- 
siastique, et reçut le bonnet de docteur de Sor- 
bonne en 1684. U avait déjà préparé les maté- 
riaux de sa Bibliothèque universelle des Au- 
teurs ecclésiastiques , dont le premier volume 
parut en 1686. La liberté avec laquelle il jugeait 
le style et la doctrine des auteurs ecclésiastiques 
souleva de vives réclamations dans le clergé , et 
déplut surtout à Bossuet, qui recourut au chan- 
celier Boucherai et à De Harlay, archevêque de 
Paris , pour forcer Dupin à une rétractation for- 
melle ou obtenir contre lui une censure rigou- 
reuse. Dupin, cédant aux conseils de Racine, son 
parent et son ami , se résigna à la rétractation. 
En se soumettant à tout ce qu'on voulut, il es- 
pérait que son ouvrage ne serait pas supprimé; 
il le fut cependant, le 16 avril 1693, par arrêt du 
pariement; mais on accorda à l'auteur la Uberté 
de le continuer en changeant seulement son 
titre. Cet immense travail, capable d'occuper la 
vie de plusieurs hommes, et qui, avec ses divers 
suppléments , forme 61 vol. in-8®, n'empêcha 
pas Dupin de publier plusieurs autres écrits sur 
des matières importantes. L^activité de son esprit 
suffisait à tout. 11 était commissaire dans la plu- 
part des affaires delà Faculté, remplissait une 
chaire de philosophie au Collège royal ( Collège 
de France), travaillait an Journal des Savants, 
donnait des avis et des mémoires aux écrivains 
qui le consultaient. « Malgré tout cela , dit Ni- 
oéron, il trouvait encore le moyen de se délasser 
avec ses amis , une partie de la journée , et ne 
se refusait à personne ; auteur d'un caractère 
aussi commode pour l'usage de la vie que plein 
de disposition et de facilité pour le travail. » La 
vie douce et studieuse d'EUies Dupin fut trou- 
blée de nouveau par les querelles de la bulle 
Vnigenitus, Exilé k Chfttellerault comme jansé- ' 



niste et signataire dn cas de conscience, il oUiol 
son rappel à la condition d'une nouvelle rétrac- 
tation ; mais sa chaire ne lui Ait pas rendue. 
Clément XI remercia Louis XIY de ce châti* 
ment, et dans le bref qu'il adressa au monarque 
Il appela Dupin a un homme d'une très-mau- 
vaise doctrine et coupable de plusieurs excès a* 
vers le siège apostolique ». Dupin ne fut pas pin 
heureux sous la régence. Une étroite liaison s'é- 
tait formée entre lui et Guillaume Wake, ar- 
chevêque de Cantorbéry. Les deux docteurs 
échangeaient une correspondance active, dus 
l'espoir de rapprocher la communion anglicane 
et TÉglise romaine. Ces rapports déplurent an 
gouvernement (hmçais et surtout à Dubois, q«i 
postulait le chapeau de cardinal et tenait à ne 
pas mécontenter ta cour de Rome. Le 10 février 
1719, la police se saisit de tous les papiers de 
Dupin. R Je me trouvai au Palais-Royal au mo- 
ment qu'on les y apporta, dit Lafitau, évêque 
de Sisteron; on lisait dans ces papiers que' les 
principes de notre foi peuvent s'accorder avec 
les principes de la religion anglicane. On y avan- 
çait que , sans altérer l'intégrité des dogmes , on 
•peut abolir la confession auriculaire, et ne pins 
parler de la transubstantiation dans le sacre- 
ment de l'encharistie, anéantir les vœux de la 
religion , retrancher le jeûne et l'abstineBoe dn 
carême , se passer du pape et permettre le ma- 
riage des prêtres. » Les ennemis de Dupin pré- 
tendent que sa conduite était conforme à sa doc- 
trine; qu'il était marié, et que sa veuve se pré- 
senta pour recueillir sa succession. Rien n'est 
plus faux. Le projet de réunir la communion an- 
glicane et l'Église romaine n'avait rien de mys- 
térieux. Le cardinal de Noailles et Joly de Fleury, 
procureur général du parlement de Paris , l'a- 
vaient approuvé. Quoi qu'en ait dit Lafitau, les 
papiers de Dupin ne contenaient rien qui pût pa- 
raître coupable aux yeux d'un théologien judi- 
cieux et modéré. Le même zèle pour l'union re- 
ligieuse porta Dupin à composer, pendant le sé- 
jour du toar Pierre en France, quelques mémoires 
dans le but de rallier l'Église grecque au catho- 
licisme. Les ouvrages de Dupin sont : Nouvelle 
Bibliothèque des Auteurs ecclésiastiques, com- 
tenant l* histoire de leur vie, le catalogue, la 
critique et la chronologie de leurs ouvrages, 
le sommaire de ce qu*ils contiennent, unjU' 
gement sur leur style et sur leur doctrine et 
le dénombrement des différentes éditions dé 
leurs ouvrages; Paris, 1686-1704, 58 vol. 
m-8"; réimprimée en Hollande en 19 vol. 10-4** ■ 
Dupin juge presque toujours sans partialitéet san . 
prévention, et sa critique est dégagée de préjugés 
voilà ce qu'on ne lui pardonnait pas; mais la vi- 
tesse avec laquelle il travaillait lui a fait com- 
mettre un grand nombre de fliutes. Ses derniers 
volumes ne sont pas écrits avec le même soin 
que les premiers. Les vies qu'il donne sont trop 
à>régées; les faits ne sont ni assez développés 
ni assez bien discutés. On lui reproeba 1* d'if- 



m 



OUPIN 



aoe 



Éiiir le eolte que ItgtiM rend à la Vierge; 
T de bvoricer te nestorianisine ; 3** de luécon- 
ntue en partie les preuves de \& primauté du 
aiit-siége ; 4** d'attribuer aux Pères de l'Église 
des errears sur rimmortalité de l'Ame et sur 
réternité des peines de Teofer ; 5* de parler d'eux 
iHctrop peu de respect, etc., etc. ; — De an- 
tifuaEcclesim Disciplina ; Paris, 1686, ln-4"; 

- liber Pëalmorum, cum notis ; Paris, 1691, 
ii4*; — ^ lÀvre des Psaumes, traduit selon 
thSbrtu; Paris, 1691, in-12 ; — La Juste dé- 
iem du sieur Dupin; Cologne, 1693, în-12; 
^S.Optaii Afri, Milevitaniepiscopif DeSchis- 
«oteJDonii/iftorvm, libri septem; Paris, 1700, 
ïMioMe édition du traité de saint Optatus 
akwifie d'une histoire des Donatistes ; — Notœ 
mHutateuchum; Paris, 1701, in-S"*; ^Dé- 
fmm de la censure delà Faculté de théologie 
is Paris contre les Mémoires de la Chine 
(àP.Leoomte, jésuite); Paris, 1701, In-S**; 
"Dt la Nécessité de la Foi en Jésus-Christ 
rm être sauvé; Paris, 1701, in-S"*; — Dia- 
k§m posthumes du sieur de La Bruyère sur 
k fvié^ijiiie; Paris, 1699, in- 12. La Bruyère 
iM &it que sept dialogues ; Dupin , qui les 
riMi, en lyonta denx autres; — Traité de la 
Dstthne chrétienne et orthodoxe; Paris, 1703, 
il'!*; — Joannis Gersoniiy doctoris et can- 
cdlnii ParisiensiSf Opéra; Amsterdam, 1703, 
i iqL in-fol. ; — L'Histoire d^ApoUone de 
lune convaincue de fausseté et dHmpos- 
tan; Paris, 170&, in-12; — Trai/é delà Puis- 
met ecclésiastique et temporelle ; 1 707 , in-S^ ; 

- Bihhoihique universelle des Historiens ; 
Pvli, 1707, in-8®; -^Lettre sur Vancienne 
Discipline de F Église touchant la célébration 
éila messe; Paris, 1708, in* 12; — Histoire 
éxsJ^àfs depuis Jésus-Christ jusqu*à pré- 
seU; Paris y 1710, in-12; — Dissertations 
historiques • chronologiques et critiques sur 
la»bU; Paris, 1711, in-8*; — V Histoire de 
l^i^lise en abrégé; Paris, 1712, in-l2. Les je- 
Hites qd rédigeaient le Journal de Trévoux 
QOt porté sur cet ourrage d'un écrivain jansé- 
wte DB jugement qui fait honneur à leur impar- 
InBté. « L'auteur, disent-ils, écrivain infatigable 
<1 <1W fodtité surprenante, est maître de son 
"9tt; H a Toaln être court : il l'est sans être 
<i|iicv, et sans omettre presque aucun (ait cou- 
■i^Mle* Une antre louange qui lui est due , 
c^ert qull n'a rien donné à la prévention ni à la 
Mm. n 6Bt historien, il raconte, et rien de 
Hm> 11 Ini a follu pour soutenir ce caractère 
^<*BOQiip d*art et de discrétion. On sent bien 
P"v qui est son cœur ; mais au moins dans cet 
^"vngB son cœur n'a pas été maître de sa 
Pfotte. Le style n'en est pas entièrement correct 
^ fait recherché, mais il est clair et coulant, 
4 cela soffit » ; — Histoire prcjane , depuis son 
^^f^encement jusqu'à présent; Paris, 6 vol. 
*'l2î —Analyse de V Apocalypse , contenant 
*^ KoKve/to explication simple et littérale 



de ce livré, ooee des dissêrtaiions sur Us 
MUlénaires; Paris, 1714, in-12; — Ttaité his- 
torique des excommunications; Paris, 1715, 
in-12; — Méthode pour étudier la théologie; 
Paris, 1716, in-12; — Déjense de la Monar- 
chie de Sicile contre les entreprises de la 
cour de Rome; Amsterdam, 1716, in-12; — 
Traité philosophique et théologique sur l'a- 
mour de Dieu; Paris, 1717, iu-12; — Conti- 
nuation du Traité de l'amour de Dieu; Paris, 
1717, in-12; — Bibliothèqius des Auteurs sé- 
parés de la communion romaine du seizième 
et du dix-septième siècle; Paris , 1718, in-8''. 
L'Europe savqjite parle ainsi de cette Biblio- 
thèque : « Cet ouvrage n'a pas besoin d'autre 
éloge ni d'autre censure que le nom de M. Du- 
pin. C'est toujours même rapidité dans la com- 
position, même légèreté dans le style, même 
modération dans les sentiments , même discer- 
nement dans les jugements, même précipitation 
dans les examens , même inexactitude dans les 
faits, u Dupin a aussi travaillé aux dernières 
éditions du Dictionnaire de Moréri. Il a revu 
la traduction du Rationarium Temporum du 
P. Petau , imprimée à Paris , en 1715, et L'His- 
toire de Louis XIJI de Lecomte. 

NIcéron, Mémoires pour tenir à VhM. des kommet 
illustrei, t. II. -- Mor«rl, Grand DM. MU. et critique, 

DUPIN (Pierre), jurisconsulte français, né 
àTartas, en 1681, mort à Bordeaux, en 1745. 
Fils d'un notaire, il fut lui-même procureur, 
et put se familiariser ainsi avec les diverses 
parties du droit. On a de lui : Traité sur les 
peines des secondes noces ; Paris , 1746 , in-4'' ; 

— une édition du Commentaire d^ Automne sur 
les Coutumes générales de Bordeaux; 1728 , 
in-fol. ; — Conférences de toutes les questions' 
traitées par Ferron, dans son Commentaire 
sur la Coutume de Bordeaux, avec le Com- 
mentaire d'Automne; Bordeaux, 1746, in-4°. 

UVPM .{Claude) f financier et économiste 
français , né à Ch&teaiiroux , vers la fin du dix- 
septième siècle, mort à Paris, le 25 février 1769. 
Il fut capitaine dans le régiment d'Aigou, puis 
fermier général. On a de lui : Œconomiques , 
Carisruhe, 1745, 3 vol. in-4*, ouvrage anonyme, 
estimé^ tiré seulement à quinze exemplaires, et 
dont plusieurs fragments ont été insérés dans 
l'Encyclopédie méthodique; — Mémoire sur les 
blés, etc. ; Paris, 1748, in-4*» ; — Manière de 
perfectionner les voitures ; ibid., 1753, in-8''; 

— Observations sur l'Esprit des Lois; itnd., 
1757-1758, 3 vol. in-8* ; ouvrage dont il n'existe 
que douze exemplaires, et dont la préface est. dit- 
on, de M"* Dupin. 

Grtmm, Correspond. 

DUPIN, femme de Claude (M'^e Fontaine, 
dame) , morte à Chenonceaux, presque cente- 
naire, vers 1763. Elle était fille naturelle de Sa- 
muel Bernard. Klle a publié quelques écrits de 
murale et traduit plusieui-s pièces de Pétrarque. 



807 



DUPIN 



Sou esprit et son urbanité firent d'elle une des 
femmes les plus a'ièbres du dix-huilième siè- 
cle. M™** Dupin conlia |)endant quelque temps 
l'éducation de son fils à J.-J. Rousseau, et l'em- 
ploya aussi à copier des manuscrits. 

J.-J. Rousseau, Ctpnfeuiom. >- Barbier, JHct. des Ano- 
nymes. — George Sand. Hist. de ma Fie. 

nrpiN DKPRÂifCCBiL (***), fils du premier 
mariage du précédent , Tivait dans la seconde 
moitié du dix-huitième siècle. Il fut fermier gé- 
néral et receveur général des finances, et épousa 
une fille naturelle du maréchal de Saxe. Dupin 
de Francueil était lié avec M'°*d'Épinay, qui s'é- 
tend beaucoup sur cette liaison .dans ses Mé" 
moires (i). 

Mémoirti de wtadame d'Épinaff. 

DUPIN DB PRANCUBIL ( Marie- Àurore), 
née en 1750, morte en 1821. FiUe naturelle du 
maréchal de Saxe, elle épousa d*abord le comte 
de Hom ; devenue veuve, elle s*unit au fermier 
général Dupin de Francueil, fils de Claude Dupin. 
Son fils, Maurice Dupin, fut le père du célèbre 
écrivain contemporain connu sous le pseudo- 
nyme de George Sand ( M*** Dudevant ). Mau- 
rice Dupin prit part aux guerres de la révolu- 
tion et du commencement de l'empire. 

George Sand, Hist, de ma Fie, 

DUPIN (Charles), financier français, né à 
Ciamecy, le U août 1731, mort à Montpellier, 
le 9 novembre 1808. D'abord admis chez les 
Jésuites, il les quitta pour entrer dans Tadminis- 
tration de l'enregistrement et des domaines. Les 
électeurs du département de l'Hérault l'appelè- 
rent en 1790 aux fonctions de procureur général 
syndic; il quitta ce poste en l'an iv (1795) pour 
passer à la cour de cassation. Il ne tarda pas à 
rentrer dans l'administration des domaines, et fut 
nommé directeur d'abord à Rouen, puis à Mont- 
pellier, où il mourut. On a de lui : Instructions 
sur diverses questions relatives aux droits de 
contrôle, d*insiniuUion , de centième denier, 
et autres, avec des observations anqlogues à 
chaque espèce, précédées du tarif du 19 no- 
vf^mbre 1722; Montpellier, 1780 et 1788, in-4<'. 

Habbe, etc. . Bioqr^ wke, et port, des Contemporains. 

DUPIN (Antoiîie), homme politique français, 
né en 1758, mort vers 1820. Il représenta le dé- 
partement de l'Aisne à la Convention, où il vota 
dans le procès de Louis XVI pour la peine la 
plus (rrave après la mort. 11 rédigea les divers 
rapports relatifs aux anciens fermiers généraux ; 
C4!U\-cî furent par là traduits au tribunal révo- 
lutionnaire, et périrent sur l'échafaud. A l'occa- 
sion de ces procé<lures il fut arrêté le 9 août 
1795, puis relâché quelque temps après. U obtint 
ensuite un niodesle emploi dans les départements 
réunis à la France. 

Petite Bioç. Conventionnelle. 

DUPIN {Claude François- Etienne, baron), 
administrateur français , né à Metz, le 30 no- 

(1) M°>« d'Épioay entre à ce aii)et dans des détails qui 
porteat trop le cachet do dlx-bulUéiiie siècle pour «tre 
Nprodultatel. 



vembre 1767, mort le U noTembre 1828. H fitf 
successivement secrétaire général, administn* 
teur du département de la Seine, préfel des 
Deux-Sèvres depuis la création des pr^ectoni 
jusqu'en 1813, et conseiller^mattre i la conrda 
comptes. On a de lui : Notices Moçraphiqwes 
d'hommes célèbres de l'antiquité et des temfs 
modernes; Paris, 1793;— La PruMc, ou voyage 
d^un jeune homme à£erlin,irwA. derallemand; 
Paris, 1800, in-8*; — Statistique du départe- 
ment des Deux-Sèvres; Paris, 1801, in«8«;— 
Mémoire sur la statistique du département 
des Deux-Sèvres ; Niort, 1 801 , in-4» ; — Dkatm- 
naire géographique, agronomique et industrie 
du département des Deux-Sèvres; Niort, 1803, 
in-8° ; — Mémoire statistique du départemaU 
des Deux-Sèvres,pubHé par ordre du couver- 
nement; Paris, 1804, in-fol. ; — Instruction» 
du préfet des Deux-Sèvres pour les maires d$ 
ce département; Niort, 1808-1812, 5 voL 
in-4°; — Précis historique de Vadministnh 
tion et de la comptabilité des revenus com- 
munaux; Paris, 1820, in-8*>; — Histoire de 
V administration des secours publics; Paris, 
1821, in-8°; — Histoire de VadminUtration 
locale, ou revue historique des divers chaih 
gements survenus dans Porganisation ad^ 
ministrative des villes et communes, des pro- 
vinces et départements, depuis U commen- 
cement de la monarchie jusqu'à r avènement 
des. M. Charles X; Paris, 1829, in-8»;— Mé- 
moire sur le patois poitevin et sa littérature ; 
— Notice sur quelques fêtes et divertisse- 
menu populaires du département des Deux- 
Sèvres; ces deux derniers ouvrages oot été 
insérés dans le Recueil des Mémoires de la So- 
ciété royale des Antiquaires de France 1 1 
et IV. * 

Bégin, Biographie de la Moselle. 

l DUPIN ( André-Marie- Jean-Jacques), cé- 
lèbre jurisconsulte et magistrat français, wé 
le 1" février 1783, à Varzy (Nivernais ). L'afné 
de trois frères, il reçut sa première instructioo 
de son père, homme très-instruit, ancien membre 
de plusieurs assemblées législatives, etdevint bîca- 
tât principal derc chez un avoué à Paris. Une école 
de droit s'étant formée d'olBce à Paris, aoos le 
nom d'Académie de Législation, à laquelle cfaft- 
que département pouvait envoyer un élève d'éUfc^ 
M. Dupin y entra comme élève de la Nièvre, et ob- 
tint trois prix au premier concours. Au rétablisse- 
ment des écoles (le droit, en Tan xii ( 1804), il se lit 
recevoir successiveiiient lia'ncié et docteur. En 
1810 il concourut pour une diaire à l'Kcole de 
Droit «le Paris, mais échoua. Cet échec le rendit 
tout entier au barreau. A celte époque M. Dopin 
avait déjà composé plusieurs écrits estimables , 
parmi lesquels on remarque : Principia Juris \ 
choix de textes du droit romain. Après la publica- 
tion «les Cinq Codes, le gouvernement impérial eut 
la pensée de refondre le reste de la législation. 
Dans ce but, il nomma, par décret du 7 janvier 



309 



mz, ane-eoinnilukNi chargée de la elass\ftca' 
Htm des lois. Sur la proposition de rarchi-cban- 
eefier Cambacérès , M. Dupin fut nommé sécré- 
tai de cette eommission. Élu, en mai 1815, 
jnembre de la chambre des représentants par 
rarrondisseinent de Château-Chinon (Nièvre), il 
Alt Ton des orateurs qui, dans le comité secret 
do 23 Juin, combattirent la proposition de pn>- 
daroer lejenne roi de Rome empereur des Fran- 
ça» soms le nom de Napoléon II, et qui deman- 
dèrent avec insistance les libertés publiques les 
plus étendues. M. Dupin ne fut pas réélu à la 
chamhre des députés de 1815 , et dans les an* 
néet suivantes U ne put Fêtrc, à cause de la 
dispositîûD législative qui exigeait l'âge de qua- 
rante ans pour l'éligibilité. On était à la fin de 
1815; la réaction dressait ses listes de pros- 
cripCioD, assemblait ses conseUs de guerre, 
convoquait ses cours prévôtaies, et faisait pu- 
blier par ses journaux que « les avocats ne 
pourraient défendre des accusés de crimes d*État 
sans se rendre pour ainsi dire leurs complices » . 
C'est alors que M. Dupin publia sa Libre Dé- 
fgnse des Accusés; et il fut lui-même appelé 
à défendre « Tannée , dans le procès du maré- 
chal Rey (1815); l'humanité, dans celui des 
trois Anglais ( Uutchinson, Bruce et Robert Wil- 
son ) qui avaient sauvé Lavalette ( 1816 ) ; l'hon- 
neur national, dans l'afTaire du prétendu coup de 
pistolet tiré sur le duc de Wellington ( 1819). Il 
attaqua de front les intrigues et les provocations 
de la police, dans le procès de Lyon ( 1819 ) ; les 
assassinats et les foreurs méridionales jouissant 
de toute impunité, dans celui qu'il alla plaider à 
Riom pour les mAnes do maréchal Brune (1821) ». 
En 1819, M. Dupin plaida pour le duc de Ro- 
vîgo, et le fit acquitter. U assista le général Cau- 
laSioaarty duc de Yicence, accusé d'avoir parti- 
cipé à l'arrestation du duc d'Enghion, dans les 
poursuites (restées sans résultat) dont il fut 
l'oljet Choisi pour conseil par Camot, il lui 
donna l'avis, que celui-ci eut la prudence de 
sidvre, de ne pas s'exposer à être jugé par ses 
ennemis, n se disposait à plaider pour le géné- 
ral GîUy lorsqu'il parvint à obtenir la mise en 
liberté de son client. Parmi les affaires les plus 
Importantes dont il fot successivement chargé , 
nous dterons celle de la Souscription natio- 
nale en faveur des citoyens détenus sans juge- 
ment, en vertu de la loi d'exception du 26 mars 
1820; l'aflaire Bavoux(1819), dans laquelle les 
droits du professorat et de l'enseignement étaient 
mis en question ; l'aflaire de l'abbé de Pradt 
(1830); celle de YHermite en province (1819); 
celle de BfM. Jay et Jouy, biographes du conven- 
tionnel Fonfrède (1823) : procès dans lesquels il 
s'agissait de déterminer l'étendue de la liberté 
de discussion en matière historique. Nous cite- 
rons encore la spirituelle et éloquente défense 
de Béranger (1821) ; du journal Le Miroir, [wur- 
suivi pour le &it d'o//t/5ion5 (1821); celle du 
Constitutionnel^ prévenu de tendances à porter 



DUPIN 810 

atteinte au respect dû à la religion de l'État (1 825). 
Dans l'afTaire Isambert (1826), il plaida énergi- 
qucmejit la cause de la liberté individuelle contre 
le régime des arrestations arbitraires; mais son 
plus beau succès fut sans contredit la défense 
du Journal des Débats, traduit en police cor- 
rectionnelle pour le célèbre article Malheureux 
roi! malheureuse France! (1829). 

Les procès politiques n'empêchaient pas 
M. Dupin de plaider ou de consulter dans les 
afTaires civiles les plus importantes. On ferait 
un volume (t) de la simple énumération des 
grands procès dans lesquels il a prêté aux per- 
sonnages les plus considérables, aux familles les 
plus éminentes, le concours de son talent d'a- 
vocat ou de sa science de jurisconsulte. C'est 
en 1817 que M. Dupin devint l'un des conseils 
judiciaireii du duc d'Orléans. L'année suivante 
il entra dans le conseil d^apanage du prince, 
et il n'a {tas cessé depuis lors de prêter àla mai- 
son d'Orléans l'appui de sa grande expérience 
des afliaires, soit à titre de président du con- 
seil du domaine privé pendant la monarchie 
( l'apanage d'Orléans ayant été réuni à la dota- 
tion immobilière par la loi du 2 mars 1832 ), 
soit comme exécuteur testamentaire du feu roi 
Louis-Philippe, soit enfin Ȉtitrc ofTicieux. 

M. Dupin fut élu à la chambre des députés en 
1826, et y siégea constamment jusqu^en 1842. 
Les sessions de 1 828 et de 1 829 le virent fréquem- 
ment à la tribune. Il y intervint dans la discus- 
sion de tous les projets d<i loi de quelque intérêt, 
ne laissant jamais échapper l'occasion de provo- 
quer une amélioration dans le sens de l'extension 
des libertés publiques. En mars 1830, il fut le rai» 
porteurde la fameuse adresse des 221. Répon- 
dant au ministre Guernon de Ranville, il félicita 
la chambre d'avoir doté le pays de deux lois 
« qu'il faudrait violer avant de pou voir essayer de 
l'assenir, la loi de la presse et la loi des élec- 
tions » ; un dirait une prophétie des fameuses 
ordonnances. Le 26 juillet 1830, M. Dupin, 
consulté dans son cabinet par un grand nombre 
de journalistes, dédara, en présence de plu- 
sieurs de ses collègues que « dans son opinion 
les ordonnances étaient illégales; quMI fallait 
refuser d'y obtempérer par tous les moyens 
de fait et de droit, et que le journal qui aurait 
la lâcheté de s'y soumettre ne mériterait pas de 
conserver en France un seul abonné ». Le 27 il 
assista à la réunion Périer ; le 28 il in.sista [lour 
que son nom fût placé au bas de la protestation 
rtnligée en son absence ; le 29, il dicta, au nom 
do la dcputation de Paris, et envoya au général 
Pajol, qui le demandait, l'ordre de premlrc le 
f4)minaudement de la garde nationale. Dans ce 
même jour, il parcourut les boulevanlsen com- 
))agnie d'un autre député ( Bérard), en exhor- 
tant les citoyeub' à la résistance. Knfm, il fut du 
nombre des députés qui nommèrent la commis- 



(1) Voy. Ifg Mémoirts de M. Dupin. 



311 



DUPIN 



St3 



sion de Phôiel de viUe. Le 30 juUlet M. Dupin 
signa avec ses collègoes l'acte qui déférait au 
duc d'Orléans la lieutenance générale du 
royaume et l'invitait à revenir à Paris. Il se ren- 
dit ensuite à Neoilly pour presser Pacceptation 
du prince. Le 31 il écrivit au Palais-Royal, sous 
la dictée du lieutenant général, la proclamation 
bien connue qui finit par ces mots : La Charte 
sera désormais une vérité. Nommé procureur 
général près la cour de cassation en août 1830, 
il fut en même temps appelé à faire partie 
du premier cabinet formé par le prince : il y 
entra sans portefeuille et sans traitànent. Dans 
les discussions qui eurent lieu au sein du conseil, 
avant le vote de la charte, quelques personnes 
proposaient de renouer la chaine des temps , 
en donnant au prince le nom de Philippe VIl^ 
M. Dupin combattit vivement cette proposition, 
et prononça à cette occasion les paroles sui- 
vantes, qui ont eu longtemps une certaine célé- 
brité : <c Le duc d^Orléans est appelé au trône 
non parce quHl est Bourbon, mais quoique 
Bourbon ». 

Nommé à l'unanimité , par les deux commis- 
sions de l'adresse et de la charte, rapporteur de 
la proposition Bérard, M. Dupin, qui savait qt^en 
temps de révolution les minutes sont des siè' 
des, rédigea en deux heures (de six à huit 
heures du soir) un rapport remarquable par sa 
précision et sa netteté. Ce rapport, approuvé 
par ses collègues, Ait lu à l'assemblée le même 
soir. Dans la discussion qui eut lieu le leude- 
inain, M. Dupin prit souvent la parole. Parmi 
les principes quMl défendit avec le plus d'éner- 
ide et qui lui valurent an dehors d'ardentes ani- 
mosités, nous citerons celui de Vinamovibilité 
des juges f qu'il avait déjà soutenu à la chambre 
de 1815, et dont on lui doit en grande partie l'a- 
doption. Les attaques dont il fut à cette occasion 
l'objet de la part des journaux devinrent si vio- 
lentes, qu'il crut devoir y répondre dans une bro- 
chure particulière (4 sept. 1830), où il exposa 
ses principes et sa conduite. Dans la pensée de 
M. Dupin, le but était atteint et le temple du Ja- 
nus des révolutions devait être fermé. La France 
avait conquis toutes les libertés compatibles 
avec l'état de ses lumières; il ne s'agissait plus 
que d'en assurer le développement régulier et 
pacifique. Cette conviction anima M. Dupin 
jusqu'à la chute de la nK>narehiede Juillet: il la 
résuma pour ainsi dire dans son improvisation 
du 21 septembre 1830, réimprimée sous le titre 
de Discours de Af. ùupin en faveur des ou- 
vriers de Paris. L'orateur y établit par les rai- 
sons les plus eoncluantes les périls que fait 
courir au travail industriel le régime des clubs 
et des émeutes. On remarque aussi ses discours 
contre le droit illimité d'association; contre 
l'abus des secours aux réfugiés ou aux condam- 
nés politiques; contre l'intervention en Pologne; 
contre la guerre de propagande : « Point de 
propagande,disait-ilà cesujet, dans la séance 



da 6 décembre 1830, respect pour les tnitéi^ 
chacun chez soi, chacun son droit! » M. Du- 
pin Alt, pour sa part, à la hauteur de la sitaatkn, 
et il réussit souvent à communiquer à ses collè- 
gues la fermeté qui l'animait. « Si on cède une 
fois , s^écria-t-il un jour, il faudra céder encors 
et céder toujours. » Exhortant la chambre ne- 
nacée au courage dvil : « Advienne que poom^ 
dit-il, il vaut mieux être victimes que bonit 
reauxt... que le gouvernement soit digne de hi-- 
méme, nous serons dignes de nous ! » 

Il porta souvent la parole dans les afflrire» 
importantes déférées à la cour de cassate. 
Ses succès dans les causes civiles furent, 
nombreux; le plus éclatant est sans contredit 
l'arrêt du 22 juin 1839 sur les duels. Laeeor^ 
par quatorze arrêts antérieurs , avait jugé qoe^ 
dans l'état actuel de la législation pénale, ledoef 
n'était atteint par aucun texte de N. A la vols, 
de M. Dupin, elle abandonna à l'unanimilév 
toutes les chambres réunies, sa jurisprudeoee 
constante pour reconnaître que le duel tonibesoni 
le coup de la loi commune relative à l'homicide.Lei 
travaux de M. Dupm procureur général ne 
pouvaient qu'ajouter à l'influence de M. Dupte 
député. Cette influence se manifesta dairemol 
par sa nomination à la présidence, le 2i novem- 
bre 1832. La chambre l'appela huit fuis an même 
honneur; il eût peut-être conservé cet honneor 
d'une manière non interrompue, sil avait mieux 
su contenir ce penchant au sarcasme, aux repar- 
ties vives, acérées, mordantes, par lesquelles il 
allait frapper au hasard amis et ennemis, et qni 
lui ont créé de si redoutables inimitiés! 

Pendant sa présidence, M. Dupin quitta 
souvent le fauteuil pour la tribune. La phi- 
part des discussions dans lesquelles H apporta 
son trilMit de lumières n'ont plus aujourd'hui , 
et surtout dans un pays où l'iiistoire se fait si 
vite, qu'un bien faible intérêt. Toutefois, nous en 
rappellerons quelques-unes. En 1832, U soutint, 
daias les deux chambres, comme cjHnmlssalre 
du gouvernement , le projet de loi sur la liste 
civile et la dotation de la couronne, Sen dis- 
cours du 5 décembre 1834 , à l'occasion de la 
crise ministérielle, fit une vive sensation, par mie 
distinction hardie entre la présidence réelle et la 
présidence nominale du conseil des ministies. 
En 1835 il exprima une opinion fortement mo* 
tivée contre l'intervention en Espagne, et défen- 
dit l'amortissement , comme il l'avait déjà Alt 
en 1831 et 1834. Dans la discussion des lois de 
septembre, il prononça deux discours, l'on en 
faveur du jury , l'autre contre la dispositino 
qui déférait, sous le nom d^attentat^ certains 
délits de presse à la pairie. En 1836 et 1837 
il appuya, contre la proposition de M. L'her 
bette, le maintien des lois répressives de l'usure; 
réclama la simplification des formes de l'expro- 
priation forcée ; défendit les députés fonc4ion- 
naires du reproche ( bien opposé ) de servi- 
lité et dHndtsciplitie ; il blâma les ministres 



DUPIW 



314 



r arrêté le cours de la justice dans l'é- 
iMirée de Straslwurg , et combattit la loi 
fonction. En 183â il attaqua, comme tî- 
daiis son assiette et dans sa perception, 
( des 25 centimes perça au profit} des 
» de postes sur toutes les Toitures suspen- 
M. Dnpin ne prévoyait pas alors la solu- 
ne les chemins de fer devaient donner prô- 
nent à cette question. En 1839 il déclara, 
BMÎD de la commission de l'adresse, que le 
ère (Mole) était insuffisant pour couvrir 
Hité; il résuma son opinion sur la question 
Bt en réclamant la liberté des deux Bos- 
t (les Dardanelles et l'isthme de Suez ) ; à 
ion de la présentation de divers projets de 
itiftàdes concessions de chemins de fer, il 
le ministère d'avoir saisi la chambre simul- 
ait d*nn trop grand nombre de ces projets;il 
t l'abus du trafic des actions par les socié- 
■ymeSydemanda que les compagnies fussent 
nent tenues à Vaccomplissement de leurs 
neots, et exprima son regret de voir des 
seft des fonctionnaires prendre des actions 
foter à eux-mêmes des fonds. En 1840 
hna l'opinion que l'occupation de l'Algérie 
être restreinte ; il vota contre la réduction 
version de la rente ; combattit la propo- 
lenùllv tendant à exclure de la chambre 
vtés fonctionnaires; repoussa le projet 
ndemnité de 40 millions aux fabricants de 
iodigène pour assurer le monopole aux 
s. En 1841 il appuya le projet de loi re- 
la simplification des formalités des ventes 
ires de biens immeubles; proposa un 
ement important au projet de loi relatif à 
priété littéraire; intervint dans la dis- 
I du projet destiné à modifier la loi de 
or le recrutement de l'armée ; prit plu- 
Ibis la parole au sujet de la loi des finan- 
1842. En 1842 il fit le rapport des pro- 

loi sur la régence. En 1844, à l'occasion 
jet de loi sur le recrutement , il soutint , 

l'extrême gauche, l'utilité du remplace- 
il s'associa à l'amendement collectif re- 
la suppression de la rétribution universi- 
En 1845 il s'opposa à la prise en considé- 
de la proposition Rémusat relative aux 
•qui exerçaient des fonctions salariées, et 
piropa^ition Duvergier de Hauranne rela- 
fabolition du scrutin secret. La même 
il fut nommé membre de la commis- 
htrgée de prépai*er les modifications à 
lire dans la législation relative aux privi- 
t hypothèques, et fut appelé à faire partie 
lante commission des études de droit. La 
\ pour l'Instruction élémentaire lui fit, 
'ea même temps, l'honneur de le nom- 
m président. En 1846 il fit partie de la 
MÎon chargée d'examiner les questions 
mlevait la concentration dans les mains 
compagnie unique le bassin honiUer de 
re. Dans la discussion de divers projets 



de loi portant concessions de chemins de fer, il 
parla dans le sens de la plus grande limitation 
possible des avantages à accorder aux compa- 
gnies. Dans ces diverses sessions, M. Dupin a 
presque toujours pris part, en outre, à la discus- 
sion du projet d'adresse et de la loi de finances, 
et il l'a ûJt avec une grande indépendance d'esprit, 
mais trop souvent avec cette verve frondeuse, 
défaut ou qualité de son caractère, qui a eu 
pour résultat de l'isoler à la chambre et de foire 
dire « qu'il vaut autant et peut-êtrcf mieux l'a- 
voir pour ennemi que pour ami v. 

Survint la révolution de Février. Dans la mémo- 
rable séance du 34, M. Dupin, qui avait amené 
à la chambre M. le comte de Paris, fut un des 
premiers à réclamer là parole. Il demanda que 
la chambre, en attendant qu'elle eût reçu l'acte 
d'abdication du roi, fit inscrire au procès-verbal 
les acclamations qui avaient accompagné et 
salué, dans son enceinte et au dehors, le jeune 
prince comme rot des Français et la duchesse 
d'Orléans comme régente sous la garantie du 
vceu national. Les faits une fois accompUs, 
M. Dupin, au lieu de donner sa démission de 
procureur général, fit décider par la cour de 
cassation que désormais la justice ne serait plus 
rendue qu'au nom du peuple français. Cette 
habile et prudente initiative, mais surtout les 
titres nombreux qu'il s'était faits, dans l'exer- 
cice de la haute magistrature, à l'estime du 
pays, enfin les amitiés de palais qu'il avait con- 
servées avec quelques hommes politiques de- 
venus membres ou ministres du gouvernement 
provisoire, le défendirent contre les propositions 
de destitution dont il dut nécessairement être 
l'objet. Élu membre de. l'Assemblée constituante, 
il concourut activement à ses travaux, à la fois 
comme président de la commission du règle- 
ment, comme président du comité de législation 
et comme membre de la commission de consti- 
tution. On le vit successivement signaler les dan- 
gers des ateliers nationaux et provoquer leur 
dissolution; combattre les projets de loi sur le 
rétablissement du divorce; réduire à leur juste 
valeur les propositions relatives à l'établissement 
d'un crédit foncier fondé sur un papier-monnaie; 
demander rentière abolition des clubs et des so- 
ciétés politiques, secrètes ou non; défendre l'in- 
amovibilité de la magistrature; prendre la dé- 
fense de la propriété contre les attaques, di- 
rectes ou indirectes, du socialisme; contribuer 
à écarter de la constitution le droit au travail 
et autres dispositions analogues. 

Le 13 mai 1849 M. Dupin fut élu membre de 
l'Assemblée législative. Le fjuin suivant cette 
assemblée le choisit pour son président; elle 
lui continua cet honneur jusqu'à sa dissolution. 
Cette phase de la vie politique de M. Dupin 
est sans contredit celle dans laquelle il a dé- 
ployé au plus haut degré les qualités éminentes 
que ses présidences de la chambre des dé- 
putés loi avaient foit recoonaltre. Pour se foire 



816 



DUPUI 



une idée du courage, do sang-froid, de la fer- 
meté dont il dot &ire preuTe, il faut avoir a&- 
sÎHté à quelques-unes de ces séances où les partis, 
exaspéi^ par des proYocations tomnttoeuses, 
semblaient prêts à en Tenir aux mains. Bien que 
nommé eidusirement par Tune des fractions 
de TAssemUée, M. Dupin ne voulut être, conune 
toujours, que l'homme de la présidence et non 
d'un parti. H repoussa donc l'oppression, d*où 
qu'elle vint, et maintint l'ordre contre tous ; amis 
et ennemis forent ég^ux devant le règlement; 
et si son impartialité lui valut quelquefois las 
marques d'estime de cette ardente minorité dont 
il avait si souvent réprimé les excès, elle loi at- 
tira souvent les aigres récriminations delà mino- 
rité. La révolution de Février n'avait pas été 
aux yeux de M. Dupin une raison safBsante de 
se démettre de ses fonctions de proeoreur géné- 
ral ; il crut devoir également les conserver après 
l'acte du 3 décembre , mais il n'hésita pas à les 
résigner le lendemain des décrets de 1852 sur les 
biens de la maison d'Orléans. 

M. Dupin est membre de TAcadémie Française 
et de l'Académie des Sciences morales et politi- 
ques, et auteur des travaux dont voici les titres: 
De la nécessité de réviser et de classer toutes 
les lais promulguées depuis 1799; Paris, 1814 ; 
— Lettres sur la profession d'avocat ^ ou bi- 
bliothèque choisie des livres de droit ; Paris , 
1818,2 vol. in-8*'; 1832, nouvelle édition, aug- 
mentée; — De la libre Défense des Accusés ; 
oetobre 1815; nouvelle édition, revue et aug- 
mentée, 1824 , in-8® ; — Observations sur plu- 
sieurs points importants de notre législation 
criminelle; 1821, in-8*'; — Mémoires et plai' 
doyerSf de i8M au i" janvier 1830; 20 vol. 
in-4**; » Choix de plaidoyers en matière 
politique ; 1 823, in-1 8 ; — Choix de plaidoyers 
en matière civile; in-8° (tome X des Annales 
du Barreau f 2* partie) ; — Réflexions sur 'l'en- 
seignement et Vétude du droit; Paris, 1807; 
nouvelle édition, 1821, in-18; ^Bibliothèque 
choisie, à l'usage des étudiants en droit ; 2* édi- 
tion, 1821 in-18; — ifoiitie/ des Étudiants en 
Droit et des jeunes Avocats; 1824; nouvelle 
édition, 1835 ^ in-18; — Précis historique du 
Droit français, dédiéà S. A. R. le duc de Char- 
tres; 1826, in-18; — Notions élémentaires sur 
la Justice, le Droit et les Lois , professées à 
S. A. R. le duc de Chartres; janvier 1827, in-18; 
2* édition, mars 1827 ; — Précis historique du 
Droit romain; in-18 (huit éditions ; la dernière 
est de 1824 ) ; -— Legum Leges, sive Baconii 
Tractatus de FOntibus universi Juris, per 
aphorismos, etc., cum annotationibus ; in-18, 
1822; 2* édition, 1824;— Prolegomena Jur 
riSf ad usum schol» etfori ; 1820, in-18 ; - • 
Examen sur les éléments de Droit romain , 
sdon l'ordre des Institutes de Justinien , trad. 
du latin de Perreau; Paris, 1820, in-12; — 
Prindpia Juris civilis , etc. ; 1808, 5 vol. 
in-12 ; — HeineeeH Meeitationes et Blmnenta 



Juris civilis; Paris, 1810, 2 voL fai-( 
Apanages en général et de Vapam 
lions en particulier; dernière éditi 
in-18; — Les Libertés de r Église i 
Paris, 1824, in-12; 2* édition, 1826, 
Manuel du Droit ecclésiastique . 
in-12; la K* édition est de 1845. Cei 
censuré à Rome par la congrégation de 
par l'archevêque de Lyon, dont le mi 
en revanche, fut supprimé par le com 
-— />ic/ionfiatre des Arrêts modem 
1812 , 2 vol. in-4*' ; — Du Droit c 
discussion du projet de loi présenté 
Pegronneten 1826, dédié àmesfrèr 

— Lois commerciales servant de oo) 
au Code de Commerce; 1820, in*8* 
Forestier, avec les notes et la juris 
Paris, I828,h)-18; 2« édition , 1834, 
Code du commerce de bois et de 
Paris , 1817, 2 vol. in-8% avec cartel 
des Communes, avec une Introduct 
rique; 1823, 2 vol. in-8*' ; — Des A 
d'autre/ois, des magistrats de l 
tion , des magistrats à venir ;Vi 
2* édition, in-is ; — Procès de la Con 
des Bacchanales , trad. de Tite-Li: 
deux éditions; la première sans nom 

— Lois de compétence des fonctiom 
blics de toutes les hiérarchies; 4 ' 

— Rapport à r Académie des Sciena 

etpoUtiques sur les progrès de la l 

crimit^elle en France et en Euroi 

i7%9 jusqu'à la fin de 1832; in-4<' 

1848 ; — Mercuriales ou Discours d 

de 1830 à 1846 ( en tète des tomes 

et X des Réqttisitoires ) ; ^ Requis 

1830 à 1852, avec les arrêts de la < 

ris, 11 vol. in-S*»; — Des Comices ( 

et en général des institutions d'agr 

in-12, Paris, juin 1849 ; — Le Morvt 

graphie, agriculture^ mœurs des ï 

état ancien, état actuel; Paris, 1853 

Présidence de V Assemblée législatiw 

séances oit Inaction modératrice on 

naire duprésident a dû intervenir ; P 

in-12; — Mémoires, \" partie ( . 

du Barreau, M. Dupin avocat et t 

Paris, 1855, in-8» ; — Jésus devant i 

Pilote; quatrième édition , Paris ( F 

dot), 1855 ; la première édition a été | 

1828. A. L 

M. de Loménie. Galerie an ConUmp. iU% 
totao, ffatiee iur M. Dupin. - Mém. d€ 

l DUPIR ( Baron CAar/65 ), célèbre g 
statisticien français , né à Varzy ( Niv< 
6 octobre 1784. Admis le premier à 1*Ê 
technique en 1801 , il se faisait rema 
1802 par la solution complète et n* 
problème très-difficile de géométrie d 
et par la découverte des courbes < 
degré à foyers réciproques. En 1803 i 
le premier de sa promotion, dans le 



3i7 



DUPIN 



318 



0teJe maritime. Comme ingénieiir de la marine, 
M. Dupio fut einplové à la |$randc flottille de la 
Naoche et à la crédtion de Tarsenal d'Anvers. 
Chargé d'une mission de confiance dans les ports 
de Hollaodey dont il s'acquitta avec succès, il en 
rerint pour concourir aux travaux de restauration 
du port de Gènes, et servit ensuite à Toulon. Le 
désastre de Trafalgar venait! d'anéantir la marine 
fruçaise renaissante. Le jeune Ch. Dupin , loin 
départager le découragement général, obtint de 
s'embarquer à Toulon sur la première escadre qui 
lortitde France et que l'empereu r envoyait prendre 
possession des lies Ioniennes cédées à la France 
pir le traité de Tilsitt. 11 eut l'occasion de rendre 
dais eette circonstance un service important a la 
lotte. Le vaisseau amiral, battu par une tempête 
violente, avait perdu ses ro&ts supérieurs et ses 
basses veigues étaient brisées; il exigeait de 
pnmtptes i^parations : le jeune ingénieur les ter- 
nûa en dnq jours, sar huit que l'amiral lui avait 
ac8ordés.Cette célérité extraordinaire fut peutrêtre 
k salot de l'escadre : quarante-huit heures plus 
tani en effet des forces ennemies supérieures 
arriraient en vue de Corfou ; mais déjà l'escadre 
française, réparée, cinglait au loin vers Toulon, 
lesté. à Corfou, sur sa demande, M. Dupin, 
Mnant des souvenirs de la Grèce, voulut 
Mrqaer son pa;>sage dans cette lie par son 
coocours pour la création d'institutions pro- 
pres à réveiller chez les habitants le génie des 
Mtres et des arts. L'Académie Ionienne ayant 
été fondée, H en devint secrétaire ; il provoqua 
Toorerturede cours publics et gratuits des scien- 
ttsks plus utiles, cours professés par les mem- 
htt de l'Académie eux-mêmes, et préluda dans 
j h carrière de l'enseignement scientifique mis à la 
portée da peuple en se chargeant de la chaire de 
Mécanique et de physique. Après un séjour de 
fiatre années aux lies Ioniennes , M. Dupin re- 
vint à Paris; et vers la fîn de 1812 il présenta à 
Rnslitut ses nombreux mémoires de géométrie, 
dotrAcadémie des Sciences vota l'insertion dans 
^BêeuHl des Savants étrangers (1). L'attention 
^ savants fut ensuite attirée sur un mémoire 
^•Wao Journal de V École Polytechnique ^ 
te lequel M. Duphi a résumé les expériences 
garait faites au port de Corfou sur la force et 
b leiibilité des bois, avec des applications à la 
^^^^ et à la pratique de la construction des 
vAseanx. Ces divers travaux lui valurent la 
K^de correspondant de T Institut. Au prin- 
•■ipsde 1813, M. Dupin fut envoyé à Toulon ; 
' T oét le Mttsée maritime , qui devait plus 
^ servir de modèle au Musée naval établi au 
'^v^ vers la fin du règne de Charles X. Au 
'^r des Bourbons en 1814, il fit paraître à 
^^'^ une brochure dans laquelle il réclamait 
P^ U France des institutions représentatives ; 
**• I8i5,un Examen de VActe additionnel, 
^ est empreint des plus patriotiques sentiments 

(f: L'tnteor préféra les pablter séparément, soiu le Utre 
'^^hppementi de gtométriêi un vol. Ui«4«, iSls. 



et de Tamour le plus vif de la liberté. A la nou- 
velle du ilésastre de Waterloo, il publia, le 1 5 juin, 
le programme d'une Pompe funèbre à célébrer 
en Vhonneur des guerriers français morts 
pour la défense de la patrie. C'est une invi- 
tation patriotique au peuple et à l'armée de per- 
pétuer leurs regrets par l'érection d'un monu- 
ment funèbre à la nâémoire des héros qui ont 
succombé dans cette funeste journée, et une 
exhortation à revoler aux combats, s'il n*est 
pas donné à la France d^obtenir la paix avec 
honneur. L'auteur de ce programme était à Lyon, 
avec les ouvriers militaires de la marine pour con- 
courir à l'armement et à la défense de la^ i)lace. 
Il reçut l'ordre de diriger vers Rochefort le corps 
qu'il commandait. Kn traversant les montagnes 
à routes si variées du Lyonnais et de l'Auvergne, 
il trouva les principes de sa théorie du tracé des 
routes , théorie exposée dans un mémoire qu'ap- 
prouva l'Académie des Sciences. 

Pendant son séjour en Auvergne parut la fa- 
meuse ordonnance du 24 juillet 1815, qui en- 
voyait en exil un certain nombre d'hommes d'É- 
tat, de généraux, de magistrats , et parmi lesquels 
figurait Camot, dont il avait reçu des marques 
nombreuses d'affection. M. Ch. Dupin demanda 
d'être chargé de la défense de Camot devant les 
cliambres, si eUes étaient appelées à le juger, et 
presqu'cn même temps il fit imprimer une défense 
préjudicielle sous ce titre : Du Jugement de 
M. le lieutenant général Carnot. Dans cette 
brochure, écrite avec toute la chaleur du dévoue- 
ment, l'auteur s'attache à démontrer l'illégalité 
de l'ordonnance de proscription, considérée dans 
ses <1is|K)sitions générales. Camot, craignant que 
l'auteur perdit sans fruit sa carrière, exigea que 
cet écrit ne vtt pas le jour , et quitta la France. 
Appelé la même année à prendre la direchon 
des travaux de l'arsenal de Dunkerque, il con- 
çut la pensée de visiter l'Angleterre pour y étu- 
dier l'ensemble des travaux publics et surtout 
les grands travaux maritimes. L'autorisation de 
faire ce voyage à ses frais , d'abord refusée, lui 
fut accordée en 1816. M. Ch. Dupin partit immé- 
diatement, et se livra sur les lieux, malgré des dif- 
ficultés nombreuses (dont la plus grande était 
la défense de prendre dans les arsenaux aucune 
note ou croquis), à une enquête approfondie 
sur le^ éléments de la grandeur navale et sur 
la ri<^hesse industrielle et commerciale du 
Royaume-Uni. A son retour,en 1 8 1 8, il fut nommé 
membre de l'Académie des Sciences. 

En 1820 parut, sous le titre de Force mt/t- 
taire, la première i)artie de son grand ouvrage 
sur l'Angleterre. Il y examine l'organisation de 
l'armée britannique, considérée dans ses rap- 
ports avec les institutions administratives et 
politiques. Les vives sympathies que cet examen 
l'amena à manifester pour les institutions da 
peuple anglais éveilla les susceptibilités du gou- 
vernement français : l'ouvrage fut dcïvrè (»ar le 
ministre de la marine au conseil des ministres, 



819 



Dupm 



qui décida que Tailleur devrait supprimer les 
passages qui contenaient Tex pression de ses sym- 
pathies, et soumettre k la censure préalable le 
manuscrit du reste de Touvrage. M. Ch. Dopin 
s'y refusa, et son ouvrage fut mis à une sorte 
dindex par le gouvernement, qui lui retira ses 
souscriptions et en interdit, autant qu'il pouvait 
dépendre de lui, la lecture dans la flotte et dans 
Tarmée. Mais cette disgrâce fut courte. En pré- 
sence de l'éclatant succès et de la grande pu- 
blicité qu'il obtint, le ministère comprit la néces- 
sité de faire cesser d*inntiles rigueurs; les exem- 
plaires souscrits fbrent rendus aux bibliothèques 
de la marine et de l'armée, et l'auteur reçut la croix 
d'officier de la Légion d'Honneur. Les hommes 
les plus éminents de l'Angleterre et les sociétés 
savantes félicitèrent M. Dupin. L'amour-propre 
britannique ne pouvait être en effet que très-vive- 
ment flatté de la peinture fidèle et impartiale que 
le savant français avait faite de tous les éléments 
de la puissance de l'Angleterre. Une marque d'es- 
time particulière fut donnée à M. Dupin en An- 
gleterre au cinquième voyage qu'il y fit, en 1824 , 
pour étudier le commerce extérieur de ce pays : 
M. Huskisson , alors ministre du commerce , fit 
déposer dans un cabinet voisin du sien toutes les 
pièces de la correspondance entre les consuls et 
le gouvernement anglais, et l'autorisa à venir y 
travailler seul et sans témoins. 

Dans l'intervalle de ces travaux, M. Dupin , 
qu'un patriotisme ardent rendait sensible à toute 
attaque contre son pays, avait publié, en ré- 
ponse à la motion de lord Stanhope tendant à 
la prolongation de l'occupation de la France 
par les armées alliées, un écrit chaleureux, où 
respirait le sentiment de Tamour-propre national 
blessé. Cette réponse devait paraître non-seule- 
ment à Londres, mais en France. L'édition fran- 
çaise fut saisie à Paris par Tordre du gouver- 
nement, et des poursuites commencèrent contre 
l'auteur. Toutefois, en apprenant son intention 
de défendre lui-même sa cause et de deman- 
der aux tribunaux français l'acquittement d'une 
publication qui n'était que la défense de la 
France contre l'étranger, le ministère publi- 
que recula, et la brochure put circuler impuné- 
ment. 

Dans le cours de la même année, il fit impri- 
mer, sous le titre de Mémoires sur la Marine 
et les Ponts et Chaussées, la relation succincte 
de ses voyages ainsi que le résumé d'un grand 
nombre de travaux que TAcadémie avait ho- 
norés de ses suffrages. L'introduction contient 
un touchant hommage de gratitude et de dévoue- 
ment k Camot exilé. Lorsque M. Ch. Dupin fut 
appelé à l'Institut, Monge,son illustre maître, que 
la réaction avait fait expulser de TAcadémie des 
Sciences, venait de rendre le dernier soupir. 
M. Dupin n'avait qu'une manière de venger 1 il- 
lustre géomètre des persécutions dont sa vieillesse 
avait été l'objet; c'était d'écrire sa vie et l'histoire 
de ses découvertes : en 1819 parut V Essai his- 



torique sur les services et la trou 
tifiques de Gaspard Monqe; Paris 
ouvrage contient Tanalyse savante et rî 
découvertes du créateur de la géomél 
tive. Trente ans plus tard, en 1848, 
Beaune,où Monge naquit,' inaugurait 
grand géomètre , et M. Ch. Dupin é 
par TAcadémie des Sciences pour pi 
son nom l'éloge de Thomme illustre de 
déploré l'inexcusable expulsion. Cet él 
éloquent tableau des illustrations de la 

En visitant Glasoow, la seconde vfl 
M. Dupin y avait étudié avec beaucoi 
l'organisation d'une École des Saencef 
aux arts. A son retour en France, 
dans ses Mémoires sur la Marine e\ 
et Chaussées de la France et de l'A 
nne notice sur cette excellente insti 
exprimant le désir de la voir introduite 
Ses voeux furent exaucés par la c 
1819 , au Conservatoire des Arts et 
V enseignement de la mécanique 
chimie appliquées aux arts. Nom 
seor de mécanique dans cet établissi 
joignit des leçons sur la géométrie 
aux arts. C'est en 1824 qu'il fit de 
un cours pour les simples ouvriers, 
de ce cours , dans lequel le savant 
ne s'est jamais fait remplacer, est 
principaux titres à Testime du pays, 
faciliter l'établissement dans les grs 
de la France d'un enseignement sei 
publia les diverses matières de son ( 
la forme de trois ouvrages, intitulés : 
La Géométrie appliquée aux arts , 
La Mécanique appliquée aux art 
sième, La Dynamie ou science des 
trices utiles à V industrie, Cespubl 
rent un grand succès ; on les traduisit 
gués , et ils servirent de k>ase à Téti 
de cours semblables en province ain 
tranger. Pour récompenser ses travi 
Dupin reçut le titre de baron. Il publia 
Applications de Géométrie yOix s^Xt^y 
roées les recherches de l'auteur de 18 
et la collection de ses Discours sur U 
et les Arts. Cette collection contient 
des pfogrès de la manne depuis la pai 
qui fut réimprimé par le gouvernena 
tribué aux deux chambres , pour les 
vorables à la marine. Indépendamm 
grands travaux, M. Ch. Dupin avait r 
TAcadémie des Sciences des rapports < 
des questions eu des découvertes du 
mtérêt. 

La statistique, science toute nouvi 
encore reçu en France aucune appKc 
M. Ch. Dupin résolut de la faire servii 
tatation des progrès de notre pays d^ 
des intérêts matériels et moraux depi 
n se livra dans ce but, en 1825 et 1 
recherches approfondies, et en Ci co 



Itf DUPÏN 

friKÎpinx rétQltatfl dant des leçons spéciales 
m CoBKnrstoiredes Arts et Métiers et à TAthé- 
tétnOate rappelle encore le succès de vogue 
fB'obliot cette ingénieuse Carte de la France 
kiairéeet de la France obscure^ où des teintes 
pdi 00 moins foncées rendaient frappant à la vue 
l'éM de llnstraction publique dans chaque dé- 
putcmeat. En 1827 il fit paraître la Situation 
fngrettîve de la France depuis 1814 (Paris, 
iM*) : œ travail devait, dans sa pensée, former 
riitrodQCtion d'un grand ouvrage Sur les forces 
froductives et commerciales de la France y 
M il avait recueilli les matériaux ; il eut huit 
édifions. Ces longs et persévérants travaux avaient 
tcUement popularisé le nom de leur auteur que les 
éketrars du Tarn, en 1828, le nommèrent leur 
représentant sans l'avoir jamais vu. Ses débats 
ih tribune furent heureux. De bons et substan- 
ids disooun, remplis de faits statistiques bien 
fkenéêf notamment sur les effets de la loterie 
«France; sur Torganisation de notre force na- 
nle, ses aJMis, ses perfectionnements possibles; 
IV radministration des ponts et chaussées ; sur 
fiMtniction populaire, dont il contribua à faire 
■IBMnter la dotation, signalèrent son concours 
à II leuion de 1828. Dans la session suivante, 
I demanda que la composition et le mode d'élec- 
lioi des conseils généraux fussent mis en har- 
■oae avec les intérêts matériels et politiques du 
pqi;qu'une enquête fût ouverte sur Timportanle 
fWtioD du monopole de la fabrication et de 
h vote du tabac. Il prit en outre une part ac- 
live et efficace à la discussion du budget des tra- 
VHi publics , pour rétablissement des voies de 
Maminication ; de celui de la marine , au point 
de me des améliorations et des économies à in- 
Miire dans les divers services ; de celui de Tins- 
tnctioo publique , principalement dans ses rap- 
pKtiavec rmstmction populaire. L'affaire d'Alger 
l'acte également à la tribune ; il y soutint l'opi- 
iioiqoe la France devait prendre immédiatement 
rwsive, débarquer et assiéger cette ville. 
bl830, M. Cb. Dupiii vota avec les 221. Non 
ftAi dans le Tarn, par suite d'un mandement 
vUeit de l'archevêque d'AIbi , il fut plus que 
dédoemnagé de cet échec imprévu par les suf- 
fnf^des électeurs de la Seine. Les combats de 
'■Bet avaient laissé Paris sans autorités rccon- 
■OK. La célébrité de quelques bons citoyens 
*^t à rétablir l'ordre. Ainsi M. Ch. Dupin 
<<*lribQa à arrêter, par un clialeureux appel au 
^icnsdcs ouvriers (appel que l'on fit placar- 
^.dio.4les rues de Paris), la destruction des ma- 
^^om et notamment des presses mécaniques. De 
'Q^i deux ans plus tard, le préfet du Rliôoe 
*^ vnit d'une lettre écrite par l'auteur aux ou- 
vriers Lyonnais pour leur faire comprendre leurs 
mïH intérêts et les fatales conséquences de leur 
•iffreclion. 

Apièsia révolution de 1830, les longues étu- 
de» de M. Ch. Dupin sur Ws forces et sur les 
^■clitations do TAngletcire et de la France, son 

MOV. BIOCR. Gé!IÉR. — T. XV. 



322 



I 



esprit organisateur et son infatigable activif*' 
rappelèrent à jouer un rôle considérable dans 
les travaux de la chambre des députés. Il y a 
courageusement défendu l'une des lois organi- 
ques les plus importantes , la loi sur la garde 
nationale. lia fait adopter, au nom des princi- 
pes constitutionnels la suppression du comman- 
dement général, lorsque La Fayette, au comli i 
de la popularité, exerçait cette fonction poin 
toute la France. La lutte fnt vive, brillante ci 
consignée dans le Moniteur, 

Membre de la commission d'examen du prc. 
jet de loi sur les céréales, en 1831, M. Ch. Du- 
pin fit triompher le principe de l'échelle mo- 
bile, qui était alore la base de la législation an- 
glaise; il en assura le succès dans la chambre, 
malgré l'opposition du ministère. Dans la penser 
de l'auteur, ce principe , qui depuis a 8uocomb«'; 
définitivement en Angleterre, et dont l'appli- 
cation cesse d'elle-même lorsque le prix s'élève, 
offre en France le mode de conciliation le plus 
équitable entre l'intérêt des producteurs et celui 
des consommateurs. 

C'est surtout comme rapporteur du budjet de 
la marine, fonction qui lui fut confiée pendant 
quatre ans, que M. Ch. Dupio a marqué le plus 
eifficacement son passage à la chambre des dé- 
putés. La défense des équipages de ligne, sour- 
dement attaquée par le ministère et menacés 
d'une dissolution prochaine, fut l'un de ses 
meilleurs discours et de ses plus légitimes suc- 
vè» de la session de 1835. Il intervint également 
dans la discussion de la loi sur le recrutement de 
Tannée et sur l'état des officiera. A la création 
des conseils coloniaux électifs, il fut élu délé- 
gué de la Martinique. Il rendit en cette qualité 
des services signalés à cette colonie , soit en lui 
donnant de sages conseils sur les meilleurs 
moyens de développer sa prospérité intérieure, 
en dehors de l'intervention de la métropole , 
soit en se rendant auprès du gouvernement 
l'organe actif et dévoué de ses besoins. 

En 1H32, M. Dupin fut nommé membre de 
l'Académie des Sciences morales et politiques. 
L'année précédente le roi l'avait nommé con- 
seiller d'État et membre du conseil d'amirauté. 
En 1834 il fit partie, comme ministre delà 
marine, du ministère dit des ^rotj jours. Pen- 
dant un si court passage aux affaires , il trouva 
le temps d'instituer un prix de six mille francs 
pour le progrès le plus marquant de l'applica- 
tion delà vapeur à la marine militaire, et fit con- 
fier à l'Académie des Sciences physiques et ma- 
thématiques le jugement à prononcer. Ce prix 
n'a été remporté que dix-neuf ans après sa fon- 
dation. 

Membre du jury central pour l'exposition de 
1834, et chargé de la rédaction du rapport géné- 
ral, M. Dupin profita des loisirs que lui faisait 
sa sortie du ministère pour se consacrer à cet 
important travail. Il ne le publia toutefois qu'en 
1837, au retour de son septième voyage en An- 

II 



sst 



imWN 



1141 



glefkerre, où il était allé recaellUr les matériaux 
de la deinière partie de son grand ouvrage sur 
les forces de la Grande-Bretagne. 

Dans la session de 1836, à Toccasion de la dis- 
cussion de la loi des douanes, M. Ch. Dupin se 
montra Tadversaire des principes d'une liberté 
commerciale illimitée, que défendirent plusieurs 
membres de la commission. L*aniiée suivante 
il fit rejeter un certain nombre d'amendements 
dangereux , introduits ])ar la commission 
dans le projet de loi qui prescrivait le verse- 
ni(>nt à la caisse des dépôts et consignations 
des sommes provenant des caisses d'épargne. 
Les journaux hostiles au gouvernement ayant 
présenté cette mesure comme compromettant 
la sécurité des dépôts, une véritable panique 
.iVnsnlvit, pendant laquelle la caisse d'épargne 
de Paris Tut llttéralenient assiégée par d'in- 
nombrables déposants réclamant leur rembour- 
sement. t)ans ce moment critique , M. Dnpin 
réunit à son cours dn Conservatoire l'élite des 
chefs d'atelier, des artistes et des savaUts , et 
leur démontra que la nouvelle loi, en plaçant les 
versements aux caisses d'épargne sous la ga- 
rantie directe de l'État, c'est-à-dire deU bonne 
foi nationale, hc pouvait qu'ajouter à la confiance 
dont Jouit l'institution. Cette leçon, imprimée à 
'.>0,uoo exemplaires , fut répandue à profusion 
dans les ateliers de la capitale et de la pro- 
vince, et dut contribuer à calmer la crise si 
imprudemment provoquée par fes journaux. 

Kn i8r{A, à la suite d'Une ntaladie grave, qui 
mit sa vie en danger, M. Ch. T)Upln fVit élevé à la 
pairie. Si en lui cnnféraht cette dignité le gou- 
vernement avait cm l'enlever aux fatigues exces- 
si\es que le wvant s'était ittjpôsées pour remplir 
consciencieusement son mandat de député, il 
avait compté sans cette habitude invincible du 
tra\ail , sans cette prodigieuse activité d'esprit 
qui obligent en quelque Sorte M. Dupin à tou- 
cher à tous les sujelis, à toutei^ les questions, 
pour \ laisser son emprelhte. Pair de Fmnce, 
M. Dupin n>prit donc et continua avec la même 
ardeur ses travaux parlemcntaires;à cette occasion 
nous citerons de lui son rapport sur les monts- 
do-piété, dans lequel il combat avec succès tes 
pr<iju{îés dont cette institution est l'objet et ih- 
di(|ue l<;s amétturations dont elle est susceptible ; 
son discours sur l'utilité d'un adoucissement anx 
restrictions de la législation qttl régit les trans- 
actions commerciales de la métropole et de ses 
colonies: la part considérable qu'il prit à la dis- 
cussion du pn>ict de loi sur l'état-major général de 
l'année ; son rapport sur la concession du che- 
min de fer de Paris au Havre , et sur les modifi- 
cations à a[)iH)rter au cahier des charges du chemin 
de fer d'Orléans ; son intervention ft^quente dans 
les débats animés auxquels donna lieu la proposi- 
tion de M. Mounier de modifier l'organisation de 
la Légion d'Honneur ; les heureuses idées qu'il 
émit 8UI les conséquences commerciales d'^e 
ligne de grands paquebots à vapeur entre la 



France et l'Amérique) sotl HlseDurB I llppia 
d'une demande de erMits éttriMlllBftlKS 
la marine en 1846; son grand rapport sûr 
projet de loi relatif au travail des enflsmts 
les manufactures, grave sujet, dont il avait dq 
faH une étude approfondie; son rapportée 
1 847, sur une demande de crédita extmordinalit^s 
pour l'Algérie; les vues A^ndes qu'il y ex|»rini^ 
lur les moyens d'assurer \é défense de la ooto — 
nie et d'y attirer une perllé du courant de lié — 
migration européenne. Constant déftiisnir é^ 
notro conquête d'Algérie, il prit nne part in. - 
portante aux tnivaux de la grande commlisfb^ 
instituée en 1841 ponr y développer làcokMiik. - 
tion ) enfiU', et en toute bccation) f I riéABiidit I k-a 
chambre des pairs lé maréchal Bugeaitd, fjom 
vernenr de l'Algérie, contre les attaques aei^ 
incessantes qn'ii^ustes de la presse et de» («HC» 
politiques. 

La révolution de Fé\lier ne put etpulser M. Dia - 
pin des assemblée» délibérante». RêpilMititiX 
de la Sehie-lntérieut^ à ta Constitwtate et à l'As- 
semblée législative, fl vbta etmttamwettl awr 
la majorité. Au prititebps de 184»> ebmMe »te- 
crétaire de la Société d'EncttttM||;e«nent( fl nMf- 
gea le mémoire pr^ré iMir protetter^ de- 
vant la nouvelle assemblée nationale^ eoBtK tes 
doctrine» «ubmrsives qui menaiçsient d'mie mftie 
absolue l'industrie française. Le Jonr mênM 
où M. Ch. Dupin , élil par les dépoté» de ta 
Seine-Inf1$rieure, ftitadmisà la ehamlk^ l'AMffile 
de sa prote»tatimi emitre les steHer» dit» natfo* 
nau\ le fit nomkner membre de la eûbmisafen 
d'enqnôte qui le 23 juin, quand la gnem socWc 
allait éclater-, proposa de supprimel* ees ateNm 
menaçants. 

Lorsqu'on discuta ta eonstitntioii, fi délMt 
avec én^iffit la nécessité de deux ehâmbnn t^ 
gislatlves; des clameurs fbïisenées ne parait 
étouffer sa voix. On dédaigna ses ptrotei pro- 
phétiques, et trot» ans plu» tard la chambre Ni- 
que n'était plus. Les socialiste» révolatiooaÉirN 
ayant fait une proposition pour faire appliqua 
leurs doctrines éeonomfqoe» et finandèiei, 
M. Ch. Dnpin fut chargé d'en t>ropo»er le ngei. 
De là na«)nit une discussion de» pln»orageo8tf' 
An)c attaque» des novateikr» ^ il fit une répond ' 
Improvisée si victorieuse qne les partisaut de 
ce» doctrines renoncèrent à BoHfcilerun vote, rt 
leur proposition échoua. Le parti oonscnatnir 
de l'assemblée décida que cette réfutation serait 
imprimée à 20,000 exttnplah^ et distribuée bu 
peuple dans tous les départements. A la »uil« <hi 
coup d'État de 1851, M. Ch. Dupin ne rentra 
pas au conseil d'amirauté. Le suffrage univer- 
sel ayant successivement confirmé la présidence 
décennale, puis le rétat»ltssement de l'empire, il 
ne crot pas devoir rehiser plus longtemps le ciw- 
cours de ses lumières et de sa vieille expérience 
à un gouvernement quil pouvait considérer 
comme l'expression sincène de la volonté nalh»- 
nale. Il iwr^ta donc une place au sénat, il M 



lîS 



DUPIN 



nsR 



tutira tour «ecrétaire, yice-président et président 
(le$ expositious de rindustrie, et en 1851 il fut 
UMiimé président du jury français envoyé par 
ic luiniitre du commerce à l'exposition uni- 
TtrwUe des produits de l'industrie à Londres. 
Il j apporta son activité et son dévouement 
oriiiniiires. L'autorité de son expérience et la 
baaie estime que ses travaux antérieurs lui 
avaient acquise en Anf^eteme lui permirent de 
défendre avec autant de justice que d'énergie 
les intérêts français; et c'est à son zèle infati- 
gaUeque l'on devra la publication des rapports 
que les jurés français étaient chargés de faire, 
et dont l'ensemble formera une sorte d 'ency- 
clopédie iodustrielie rédigée par les hommes 
b|)ius capables, ayant eu sous les yeux la 
romparaison des produits de tous les pays. 

Void la liste des principaux ouvrages de M. Ch. 
Dupîn : Voyages dans ta Grande-Bretagne, 
ii imà 1821 ; Paris, 1820-1824, 6 vol. in-4% 
»fe trois atlas in-fol. ; — Développements 
tt Applications de Géométrie; Paris, 1813, 
«4'; 1822, in-4»; — Système de Vadminis- 
imtion britannique en 1822; Paris, 1823, 
ia^; — Discours et Leçons sur. Hndus- 
tne, le commerce, la marine, et sur les 
MMMts appliquées aux arts; Paris, 182â, 
StoL in-8*; — Considérations sur les avan- 
t^es des concessions perpétuelles des tra- 
wa publics à Vindustrie; Paris, 182ô, in^*"; 
- Géométrie et mécanique des arts et mé- 
lurt et des beaux-arts; Paris , 1825 et 1826 , 
3 Tûl. iD-8' ; — Tableau des arts et métiers et 
te beaux-arts , pour servir à pro|>ager l'insti- 
tatioB de cours de géométrie et de mécanique 
apiiliquées aux arts ; Paris, 1 826, in-8 " ; — Force 
omnmciale de la Grande-Bretagne; Paris, 
int, 2 vd. in-4" et 2 atlas in-fol , ; — Forces pro- 
Mices et commerciales de la France; Pa* 
w, 1827, 2 vol. in-4" et 2 cartes ; — Le Pe- 
W Producteur français ; Pari», 1827-1828, 
> ToL ia.i8; — Bssai sur l'organisation pro- 
V^tuive de la marine et des colonies; Paris, 
ISM, io-S"; — Rapport du jury central 
^^ les produits de Vindustrie française ex- 
posés en 1834; Paris, 1836-1837, 3 vol. lh-8'»; 
" Ak Travail des Enfants qu'emploient les 
^flierSf les usines et les manufactures ; Pa- 
'*»» 1840, in-S"; — Constitution, histoire 
fi avenir des Caisses d'Épargne de France; 
P»rii,F. Didot, 1844,in-18. 

Paraii les discours d'ouverture prononcés au 
^^^'uervatoire, nous citerons les suivants : Sur 
^ S^ométrie et la mécanique appliquées aux 
«'''» (1824); — Sur les progrès des connals- 
^'Hcescfe géométrie et de mécanique dans la 
f'ûtte indf«^rietMe(1829); — Sur le sort 
te ovpiiers , considéré dans ses rapports 
"We t^industrie, la liberté et Vordre public 
^^^\)\^ Honnonie des intérêts industriels 
^^^n intérêts sociaux {\\^'A^)\ — Sur V avenir 
rfe htlasse ouvrière (1833);— Z>c Vinfluence 



de la classe ouvrière sur les progrès de Vin- 
diislrie (1834) ; — Enseignement industriel : 
résumé du discouri> (l'ouveriure des cours de 
1836 (1836); — La Caisse d'Épargne et les 
Ouvriers (1837); — La Morale, V Enseigne- 
ment et Vindustrie ( 1838 ) ; — Crise commer- 
ciale de 1839(1839). 

Les rapports à l'Académie de M. Ch. Dupîn 
ont été nombreux; nous allons mentionner les 
plus importants : Sur les avantage, les in- 
convénients et les dangers comparés dès mO' 
chines à vapeur, dans le système de simplVf 
de moyenne et de haute pression ; avec MM» ùj 
Prony, Girard, etc. ( 1823 ) ; — Sur V Essai gé- 
néral de la navigation intérieure de la 
France; avec MM. Lacroix et de Prony (1828); 
Sur un Mémoire de MM. Piobert et Morin 
concernant les expériences faites à Met* en 
1834 , sur la pénétration des projectiles dans 
divers milieux résistants; avec MM. Navier 
et Poncelet ; — Sur le prix de statistique en 
1845; — Sur le concours relatif à l'influence 
des forces motrices et des moyens de trans- 
port ; — Sur les rades couvertes , ou ports 
de r^ugé, projetée sur la côte d'Angleterre 
qui fait face à la France; — Mémoire aux 
chambres sur le nombre rf« vaisseaux et des 
Jrégates que doit former la marine de 
France, A. Legoyt. 

moçrapMê des Contemporains. 

DUPIN (Philippe), jurisconsulte français, 
frère des deux précédents, né à Varay, le 7 oc- 
tobre 1795, mort à Nice, le 14 février 1846. Il 
aclieva son éducation au collège de Clainecy ; 
préparé ensuite à l'étude du droit par son père, 
il vint à Paris pour y entrer dans la canièrr uii 
son frère aloc avait déjà trouvé la célébrité, ot se 
Ht inscrire au tableau des avocats dès Tannée 
1816. Cest dans le cabinet de son frère qu'il ac- 
quit cette connaissance des aflaires qui luipennit 
de débuter au barreau <le Paris avec un succès qui 
alla dès lors en croissant. Parmi les procès où sa 
parole retentit, nous citerons, presque au début 
de Pliilippe Dupin, Taffaire du faux comte de 
Sainte-Hélène, reconnu un jour de revue à la tôte 
d'un bataillon par un compagnon de chaîne; 
celle du chevalier Desgraviers, qui se prétendait 
créancier, pour deux millions, du roi Louis XVIU; 
celle enfin, qui eut un si long retentissement, rela- 
tive à la succession du dernier duc de Bourlnui, 
et dans laquelle il défendait les intérêts du duc 
d'Aumale, institué légataire universel. Élu deu\ 
fois député, en 1830 et en 1842, il se démit pres- 
que immédiatement de son premier mandat, dont 
il ne pensait pas pouvoir mener de front les de- 
voirs avec ceux de sa profession. Plus tard, i) fut 
un des députés actifs et éclairés qui donnaient 
aux travaux |)arlementaires le concours de leurs 
lumières ; mais il n'eut pas le temps de donner la 
mesure de son talent de tribune: laniorf r:u:f|,i 
lorsqu'il était encore dans touti' la forci' lU' la 
pensée et du talent. Philippe Dupin a fourni 'les 

11. 



3S7 DUPIN - 

articlM de inriipnideBee 1 dm» ranmls ip^ 
dau«,tds qw VSncvelopidie du Droil, pour 
hqufllt: (ta écrit l'arUcle Àvoeat. V. R. 

tloft »li(. it Pft, I>iip<it proiwii** d (a «n/Kr. d« 
ronlri du awcou, par Jï. .<■». ^MWl, !• « mhm- 

DUPiM-PASBK (Xomoin), po«te frantiis, 
né i Foiitenay-le-C3oiiite, en PoitoD, TWait au 
coiTHtiencemtait du dii-septiènic siècle. Ou a de 
lai : Œuvres poétique* ; Puis, lai9, in-ll. La 
première partie, composée de poéaies françAiset, 
«ODtient de» Odei, un pot^ne sur l'hérésie, et 
diTera mélanges. Les nombreux débubde tou- 
te* ces piices empAchent d'y renitrquer quelque» 
Ters henreui qui s'y trouvent (à et là. La se- 
conde partie, composée de poésies latinei, est 
encore inférieure h la première. 



nvnUKH Antoine), sieur de Noroy.litdue- 
teor et archéologue français, né dans le sei- 
lièDie Mècle, à Besançon, suivant La Croix du 
Miine, oui Baume-les-Datnes, d'après Louis Gol- 
lul, mourut i Paris, vers 1584. On Toit par ses 
ouvrages qoll habita longtemps Lyon et qu'il 
était zélé protestant. On a de lui : Hislolre na- 
turelle de Pline, traduite en françoit , aoee 
un Irailë dei poidi et tMture* antiqaes ré- 
dvUes à la façon des Fr(in{»ji; Lyon, IM!, 
iD-ral.;15S7, 1S84, 1805, î»ol. ln-(bl. ; Centre, 
1808, î vol. in-B" ; Paris, 1815, 181Î, î vol. in- 
Ibl. Voici le jugement de Bayle sur cette tra- 
duction : - On peut dire, sum flatter notre Du- 
pinet, qnll ■ mérité beancoap de lonangee par 
cette version. II y prit beaucoup de peine; il 
«onsolta les vieux manascrits et les vieilles édi- 
tions de Pline ; il corrigea, il collationoa li-des- 
■uK ce qull composait ; il lit od granii nombre 
d'annotations marginale»; il dressa deux table* 
fort amples ; il composa un traité des poids et 
des mesures antiques réduites i la façon des 
Français, et le mit an-devant de sa traduction. 
CeU demandât une infinité de veilles. Je sais 
Uen qn'il a commis quantté de Tantes, dont 
quelipes-unea sont très-absurdes. Il a fait deux 
gentilshommes romains de deux espèces de 
marbre, l'un nommé Lapis ffumtdicws et l'au- 
tre Sinanrficiu. C'est an chapitre premier dn 
trente-cinquième livre. Pour peu qu'on soit équi- 
table , et que l'on connaisse la difficulté de l'en- 
treprise, on sera incomparablement plus di^iosé 
à estimer cet auteur à cause de tant d'endroits 
où il a bien rencontré, qu'à-le mépriser à cause 
de «es bévues . ; — ExpottOon de l'Apoca- 
lypse de saint Jeani Lyon, 1543, in-S"; — 
Lu Spttres illutlres de don Antoine de 
Ounare, traduUe* en/Hatçois sur la version 
ttalienae de don Alphonse (fWtoo, aveeun 
traité du mime fineuare Des travaux et 
privilèges des galères ; Ljoa, 1560, in-4',— 
Plants, pourtraits et descriptions de plu- 
sieurs villes et forteresses, tant de VEurope, 
Asie et Afrique que des Indes et terre* 



DUPLE1X I» 

neuve); Lyon, 1584, ia-fol. ; —Taxêétlm 
pénileneerie et chancellerie romaine, m la- 
tin, ovec la traduction française et des m- 
notations; Lyon, 1584, in-fol.; réimprimée m» 
\e6iTt de Ta^ce des parties easuelle* delab»{S~ 
tique du pape, hejàe, 1607, in-8*; — La Cvt- 
fârmiti des^ Églises reformées de France et im 
VÉglise primitivt en polies, eértmonitt; Lyn» 
1585, {n-S°i _£ei secrets SUraele* de fiatitrt^ 
trad.dnlBtindeLevinLeouiinB;Lyon,)5e8,in-rs 
— Commentaires de Pierre Matkiole »i^- 
VUistoire des Plantes de Dioseoride, tnd. a» 
rrantais;Lyon, 1568, in-fol.j — lAeax cm — 
munfde/aSainfe Éeriturepar Woffyang Itu — 
cu[tu,trad. en iVançais; Lyon, 1677, IB-M- 

U Cnili do miliif f t DuVfnlIir, BUntlh. frof. 

L. Collât, Mén. *a la irautir-ComU. - BsyU^ MT. 

' DCPLAIH (Jnfaine), poêle français, cri- 
viniste, vivait au seizième siècle; on adetui t 
Cantique nouveau , contenant le Discours de It , 
guerre de Lyon et de l'assistance que Dien a bit j 
k son Église durant le temps de son afllictioi j 
en 1563; plus un Cantique spirituel de laper- j 
Hcution desfidilet chrétiens, etc.; Lyon, IMi, 
ta-S". En tête du second cantique se trouve on 
sonnet de la nature et du nom de Lyon. 
Ptrictua, t. XIU dri ^rcMvei Mttortfwi du MAk 
DUPLANIL (/.-£).), médecin français, nées 
1740, morti Argenleuil, près de Paris, le 7 *o« 
1801. H fut reçu docteur à Montpellier, etdevfnl 
médecin du comte d'Artois. Ses ouvrages a» 
nonient un praticien habile et un médedo sa- 
vant. On a de lui : La Médecine dome*tiqlU, 
trad. de l'anglais de Buchao; Paris, 1775, 5 voL 
in-n. Le cinquième volume est de Duplanil; il 
renferme une espèce de dictionnaire explicatit 
de tous les termes de médecine, la description 
anatomique du corps humain, un aperçu des fonc- 
: tionsdese30Tganes,UconipositiondepIu»ieurs 
médicaments, etc. ;— Méthode nouvelle et Ja- 
ciU de guérir lamaladie vénérienne ;ÏMaàTts 
I et Paris, 1785, in-8"i — IftdectnedB Voga- 
. jeur; Paris, 1B01, 3 vol.in-8". «Ouvrage, dit 
I la fliosrapftis viédicak, qui annosce desoM- 
naissances étendues et des vues judicieuses en 
I médecine, mais qui ne remplit pas parftttenwrt 
son but, par cela seulement, peut-être, que 
l'auteur s'était tracé un plan trop vaste. En effet , 
I il traite non-seulement des précautions qu'on 
I dort prendre dans les voyages de terre et de 
' mer, mais encore des maladies qu'on peut cam- 
I tracter ai route, de» moyens de les préverfr 
! ou de les guérir, et même des voyages considé- 
ras comme agents de l'hygiène etda la tbérapea- 
tique, dans les cas oii les secours ordinaires d« 
l'art doneurent sans suoc^ ■ 
ArtnuLt, fit, aiosr, Mur. On Cimltmp. - «ofr, 

DVVLBIX (César), controverslste frukçaia, 
né h Orléans, dans la seconde partie du teUièma 
^ècle , mort en 16*5. Il était avocat. On le re- 
I garde génér»lement comme l'auteur de l'^iifi- 



DUPLEIX 



380 



CWton,oa¥rage anonyme, qm donna lieu k 
bnaooop de oontroTenes, et dont le Téritable 
Hteor est longtemps resté inconnu. Après la 
norttr^iqlled*Henri IV, le père Cotton, pour 
fntoiter contre ceux qui accusaient les jésuites 
de complicité morale dans le crime de Ra- 
Tiiliic, publia la Lettre déclaratoxre de la 
kdrinedes Jésuites. Cette lettre provoqua de 
réponses, dont la plus célèbre parut 
le titre d'iln/t-Co^on, ou réfutation de 
\ k Lettre dédaratoire du P. Cotton, où il est 
fmtvé que les Jésuites sont coupables et 
meurs du parricide exécrable commis en 
kperttmne du roi très-chrétien Henri IV, 
ikeureuse mémoire; Paris, 1610, sans nom 
fuiear ni dlmprimeor. En tète de VAnti- 
CoUon on lisait cet avertissement : •( Le lecteur 
M l'étonnera point si l'auteur ne se nomme 
pu; cela doit sMmpoter au temps, auquel il est 
Htaisé de dire la vérité sans se faire des en- 
Huis. Toutefoii, 8*11 ne se trouve personne qui 
fmt répondre de point en point à ce livre 
(ee que j'estime impossible, tant la vérité est 
Mdôte), Taoteur promet d^écrire derechef sur 
le nême sqjet et de dire son nom ; car il a 
iHei de courage et de crédit pour se maintenir 
eQUre la malveillance des ennemis et perturba- 
fm du repos public ». Ce pamphlet eut un 
■œès prodigieux, et Ton chercha à deviner 
hitenr, qui se cachait derrière les initiales de 
P* D. C. Les uns croyaient y voir Pierre Du- 
isMliii, les autres Daniel Tilenus, ceux-ci 
Piem du Coignet; ceux-là Augustin Casaubon. 
Itt recherches de La Monnoye ont prouvé que 
Cénr DupleK était bien l'auteur de VAnti- 
CotUm. 

MkitJnçtmmUê dêi SavanU, édU. de U Monnoye. 
- M. Bnime, Bowums iUuitru de rOrléanaù. 

orvLBix (Joseph), célèbre gouvemeordes 

lides françaises , naquit vers la fin du dix- 

Kptièoie siècle, et mourut vers 1750. U était fils 

'tBricbe financier, qui lui-même avait étédirec- 

^de la Compagnie des Indes. Joseph Dupleix 

séWt fait remarquer dès son enfance par sa 

P^'ioo pour les sciences exactes et en particu- 

■f poor les mathématiques. U tourna phis tard 

^ neoltés vers les grandes spéculations com- 

Jl^fciales. Plusieurs voyages que son père lui 

"^ttécoter en Amérique et dans l'Inde dévelop- 

F^fM ses aptitudes en perfectionnant ses con- 

""mnees pratiques. La Compagnie le nomma, 

^ 1720, premier conseiller au conseil supérieur 

^ ^ODdfiehéry , et dix ans après il reçut la di- 

jl^^to du comptoir français de Chandemagor. 

*Jit preuve dans l'accomplissement de ses 

l^i'ctioiu d'une habileté tout à fait hors ligne 

<^d*iin zèle irréprochable; mais les mille détails 

^l'administration ne suffisaient pas à cet esprit 

^^te, ardent et infatigable. Dupleix, tout eu 

^^%Bant les intérêts de sa Compagnie, parvint à 

f* créer une fortune immense en entreprenant 

^OD propre compte le trafic d'Inde en Inde, 



qui avant lui avait été négligé par les Euro- 
péens. Il établit des relations commerciales avec 
toutes les contrées de l'Hindoustan, et étendit 
ses spéculations jusqu'au Tibet. On le vit, lui 
qui k Chandemagor avait à peine trouvé quel- 
ques chaloupes, armer à la fois jusqu'à quinze 
b&timents, qu'il expédiait dans tous les ports de 
la mer des Indes où le commerce pouvait leur 
offrir des chances de succès. Il sut en même 
temps attirer dans cette ville des manufactu- 
riers intelligents, qu'il associait à ses entreprises, 
et Chandemagor, dont le commerce avait été 
jusque là si languissant, se trouva l'un des mar- 
chés les plus importants du Bengale. Ces résul- 
tats magnifiques firent appeler Dupleix à Pondi- 
chéry en qualité de gouverneur général des éta- 
blissements firançais dans llnde. Cette promo- 
tion eut lieu en 1742. Dupleix à cette époque 
avait déjà conçu le projet grandiose de donner 
pour base à la domination française dans l'Inde 
d'immenses possessions territoriales. Il avait, 
dans ce but, noué des rapports avec les princes 
du pays, s'était initié à toutes leurs rivalités, 
avait approfondi leur politique et leura intérêts. 
Une riche créole qu'il avait épousée, et qui pos- 
sédait tous les dialectes de llnde, lui avait en- 
core facilité les moyens de s'introduire dans ce 
dédale d'intrigues et d'ambitions. Jugeant né- 
cessaire d'adopter les mœurs et les habitudes 
des indigènes pour mieux gagner leurs sympathies, 
il commença par se faire décerner la dignité de 
nabab et bientôt après le titre de raja, qui le 
rendait l'égal des princes dont il avait dû jusque là 
mendier la protection. Il ne sortit plus dès lors 
que sur un palanquin magnifique, suivi de gardes 
achevai vêtiisd'écarlate et cou verts de broderies 
d'or, n recevait les princes indiens ou leurs am- 
bassadeurs avec un faste véritablement oriental, et 
n'en continuait pas moins à expédier ses b&timents 
de commerce à Siam, à Cambodje, à la Cochin- 
chine, partout où U y avait de grands bénéfices à 
réaliser. 

La politique du nouveau gouverneur de Pon- 
dlchéry commençait à inquiéter sérieusement la 
Compagnie anglaise, lorsque la guerre éclata en 
Europe (1746) entre la Grande-Bretagne et la 
France. Le cabinet de Versailles , voulant sau- 
vegarder les intérêts du commerce , proposa au 
gouvemement britannique une convention de 
neutralité en faveur des deux Compagnies ; mais 
les Anglais rejetèrent bien loin cette propo- 
sition : leur but était d'anéantir les établisse- 
ments français pendant la durée de la nouvelle 
guerre. Ils se hâtèrent donc d'envoyer une es- 
cadre dans la mer des Indes. La Bourdonnais, 
gouverneur des Iles de France et de Bourbon, 
avait prévu ce qui arrivait; et, privé, malgré ses 
vives instances, de tout secours de la métropole, 
il était parvenu à créer à ses frais une petite 
Oottc. S'il eût pu s'unir avec Dupleix contre 
IVnnr'ini commun , c'en eût été fait de la Com- 
pa^^nic aiij;iaise; mais c^'S deux grands hommes 



33t 



0UP1.EIX 



elaient malheureusement dévorés d'uue mutuelle 
jalousie. Partant de Plie Bourbon , Lu Bourdon- 
nais se dirigea sur Madras pour prévenir Dupleix, 
qui lui-même voulait s*ea einfiarer. Il vainquit 
d*abord et dispersa Tescadre an^aise; |[tuis, se 
portant sur la ville , il la força de capituler et 
(ensuite de se racheter au prix de 14,700,000 fr. 
( iO novembre 1740). A cette nouvelle, Uuplcix, 
enflammé de ûolère, accourt et accuse La 
Hourdonnais dVoir outre-passé ses pouvoirs 
en acceptant le rachat de la ville que la France 
était intéressée à j;arder. La Bourdonnais, <itii 
avait donné sa parole, ne pouvait revenir sur sa 
décision; il ne partit qu'après avoir ohU'im de 
Oupleix la promesse forinelle que la ville siTait 
rendue aux Anglais aussitôt aprèé le payenient 
de la somme convenue. Ces contestations, mê- 
lées de violences qui ne font pas honneur à Du- 
pleix, avaient retenu La Bourdonnais plus long- 
temps qu'il ne s'était proposé: lorsque celui-ci 
remit à la voile, une tempête épouvantable 
anéantit la plupart de ses b&timents, avec les- 
quels il aurait pu accomplir d'autres exploits, 
devenus faciles, puisque les Anglais n'avaient 
plus de flotte pour protéger leurs comptoirs. 
Quelques jours après son départ, le conseil 
supérieur, à l'instigation de Dupleix, faisait dé- 
clarer nulle la capitulation signée par le vain- 
queur; Madras fut livré aux flammes, et le 
gouverneur transporté à Pondichéry avec les 
principaux fonctionnaires. 

La rivalité des deux chefs des possessions fran- 
çaises fut plus utile aux Anglais que n'aurait pu 
l'être une victoire. Cette rivalité avait amené la 
de4itru(^on de l'escadre et banni de la mer des 
Tndes le plus habile et le plus redoutal>le adver- 
snire qu'y eût jamais rencontré le Royaume-Uni. 
Les Anglais eurent le temps de mettre en état 
fie défense leurs établissements du fort Saint- 
David , du Bengale et de Bombay ; et bientôt ils 
recouvrèrent leur [)répondérance maritime. Le 
'.>9 juillet 1748. l'amiral Boscawen, brûlant de 
\enger le désastre de Madras, parut devant Pon- 
dichérj' avec tr«"i/t; vaisseaux de guerre et dix- 
neuf bâtiments de transport montés par 4,700 
Kuropéens, La place fut investie par mer et par 
terre, et des tn)U|>es indigènes vinrent se joindre 
aux soldats anglais. Pondichéry n'était défen- 
du que par 800 Français et 3,000 Indiens ; mais 
le p'nie de Dupleix valait une armée. Cet homme, 
toujours fort et énergique, grandissait encore 
dans les difficultés*, il songeait à tout , était pré- 
sent partout, improvisait des moyens de défense, 
élevait des forteresses et des redoutes , enflam- 
mait le courage de la garnison, et mettait à pro- 
fit, avec im tact admirable, toutes les fautes de 
l'ennemi. Boscawen se vit enfin réduit, le 30 
septembre, à lever honteusement le siège après 
quarante deux jours de tranchée ouverte, d'at- 
taques réitérées et une perte de près de 1,100 
soldats européens. La victoire de Dupleix eut un 
rV'Mv] retentissement dans l'Inde, et acheva de 



donner aux princes indigènes la plus liaute ofi- 
nion des Français. Dupleix sut en tirer parti. \a 
traité d'Aix-la-Chapelle (novembre 1748) raroeoi. 
bientôt la paix sur les côtes de flnde; et le gou- 
verneur de Pondichéry résolut de mettre à exé- 
cution le grand projet qu'il avait conçu. Llndft 
alors était en proie à l'anarchie , l'empire mo^ 
s'en allait en lambeaux, les nababs tendaiob 
partout à se rendre indépendants et se disputaient, 
avec acharnement les plus belles provinces. L& 
fameux Nizam-cl-Moulouk, qui s'était rendu in~ 
dépendant dans le Dekhan, venait <ie mourir^ 
Dupleix entreprit de mettre sur ce trône, devenir 
vacant, un soubab ou vice-roi qui, lui devant tout.., 
se serait tnmvé sous sa protection immét1iale;eC 
il résolut de procéder de la même manière mm 
si^et de la nababie du Kamatique, province dobV 
il était d'autant plus important de s'assurer que 
Pondichéry faisait partie de son territoire. Dv- 
pleix offrit la couronne du Dekhan k Mounapba 
et le titre de nabab du Kamatique à Tchanda- 
Sahib(dontle nom, par suite de fausses transcrip- 
tions, a souvent été écrit Kander-Sacbei Chown" 
(la-Sacb). Ces deux princes avaient de nombreux 
compétiteurs; mais ils avaient manifesté pour 
les Français une sympathie qui fixait naturel- 
lement sur eux le choix de Dupleix : le gouver- 
neur dut même racheter, i^u prix d'un miUÎM 
sept cent mille francs; Tclianda-Sahib, qui avait 
été fait prisonni(T par les Mahrattes. Murzapba 
avait pour compétiteur Nassir-Djang ou ?iazar- 
sing; et Mohammed-Ali était le plus redoutable 
des rivaux de Tchanda-Sahib. Dupleix, pour 
ruiner les espérances des rivaux de ses deux 
protégés, sema avec habileté la division parmi 
les riiefs qui s'étaient rangés sous leurs dra- 
peaux. Le marquis de Bussy , officier d'une 
grande distinction , servit h merveille ses pro- 
jet;» par la diplomatie, mais surtout sur les 
champs de bataille. En 1750 Mohammed- Ali fut 
complètement vaincu, et des forieressetj imppr- 
tantes tombèrent entre les mains des Françaii. 
Peu de temps après, Nassir-Djang fut assassiné 
par ses alliés mêmes, qui reconnurent Tauto- 
rité de Mourzapha. Tclianda- Sahib fut également 
reconnu nabab du Kamatique, mais comme rele- 
vant directement du gouverneur français. Du- 
pleix rentra en même temps dans toutes «es 
avances, et reçut en outre 1,500,000 francs pour 
la Com|)agnie et une somme égale |)our larmée. 
Jamais les Kuropéens n'avaient rêvé dans l'Inde 
un |»areil triomphe, et Dupleix pouvait entrevoir 
le jour prochain où la France aurait dans l'Asie 
un grand empire et où la Comimgnie verrait ses 
coffres regorger des trésors d'une des contuéea 
les plus ricJies du globe. Un événement imprévu, 
arrivé au commencement de l'année l7j1,|»ouvait 
compromettre cette magnifique position, Mourim- 
pha, partout victorieux, \)ér\{ dans une lutte cor|)a 
à corps avec le nabab de Kamoul, qu'il avait hii- 
inî'iue frappé d'un coup mortel. Bussy si^ trou- 
vait heureusement à l'année de Mourzapha. 11 



{ 



m 



DVPLEIX 



384 



rf 

i 
1 



/ 



miembU toqi \t% Ph^f^imli^^i et les detenniDa 
i renplaoer Mourapba pjir Saji^(-pjaiig ( nom 
écrit à tort Salatfcdriny)^ (ruiiîième fils de Ni- 
iaitt^-lloulou)(. L^ po^Yti^p £ûubf|b se montra 
ncooBussant. Il cotttinn<| le« aAQÎennes conces- 
sioDs laites k ia ÇompfH^it: sur I4 c6tc d'Orixa , 
les augmenta, et fit ^ la Fr4pce la donation de 
tout ^ K^nuitiqilPi «iQiVrtN <]Mi revint ra^a^n- 
imt da grand-inPgpi- l)i|plei^f toutefois , pe 
iHit ravoir qpe provisoirement pefte conces- 
Mon; carfl iiii fallait «(t^dre à ce spjet les or- 
<lre& 41) giHivernemept français. On (x>nçoit fad- 
itnoeDt l'eifpt que dut produire sur les Anglais 
ûitte ei^tmion immense de U doipination et de 
l'influença françaises, l^ Compagnie britannique 
ttMstfJt meiwcée dfns son existence mtoe: 
^il^ieprépim à la Inite. Mohammed- Afi, corn- 
i«lit«|ir de Tchanda^Sebib» troura up asile à 
Viiflns; les intrigues se croisèrent en tops sens, 
et Mobaipmed-Ali cofpipença 1^ hostilités, sou- 
tl^piir le colonel LÎiwrepce, et bieptOt après 
/>4r|e p^l)re ÇJîTe {voy. ce nom). Tpbanda- 
^liib, p«r|ôpt Yj^iqpp, fift forcé de se rendre, 
fl ep^ I4 téta Umi^i Mohammed-Ali fut pro- 
clapié nalnU), et Puplei\ TJt tous ses eflbrts 
f^rliplier contre ]n Anglais et leur protégé. Il dé- 
plpya pourianf dans cet^ ^erre funeste du 
k'am^^que une énergie saps égale; on le vit, et 
lui seul était capable cl*upe pareille constance, 
s«f ppfltt' jnsqu*à iep( fois sur la ville de Trit- 
ckinapalî , place d'une importance papitale, et 
fjpnt la possession lui aurait permis de re- 
prendre l'oflensive ; Q^jiis Dopleix ne possé<)ait 
\m les éléments matériels de succès. I^es Anglais 
recevaient sans cesse de nouveau^ renforts, et jl 
li'avait k lepf nppo#er que de misérables recrues, 
i|es malfaiteurs et des Tegabonds européens in- 
(jiscipJÎBés, toiyours prêts 4 déserter pu à trahir, 
e) (fee Indiens qui prenaient la fuite dès qu'ils 
:ietrnuvj|ient en présence des Anglais. Une escadre 
française et quelques bataillons de troupes ré- 
gnHî^qpee auraient mis I4 victoire entre ses 
nnins; mais la France, toujours si prodigue de 
Sun s^ng, si souvent dépensé en pure perte , re- 
fusait (1*60 sacrifier quelques gouttes pour con- 
quérir un eB)pif e , pour donner à sa puissance 
navale upe extension prodigieuse et pour assurer 
à .son eonunerce une prospérité inouïe. La France 
était aveugle ; et quand elle put ouvrir les yeux, 
il n'était plus temps : elle avait à force de dé- 
dains obligé la fortune de l'abandonner et d'of- 
frir à d^antres ses faveurs les plus précieuses. 
Dupleix,qui embrassait Tavenirdans sa pensée, 
ne pouvait croire à tant d'aveuglement. 11 atten- 
dait toujours des renforts; et, loin de desespérer, 
il se croyait certain du succès. Sop autorité d'ail- 
leurs, grâce aux talents de Pussy , était toujours 
respectée dans le Dekhan; et Salabat-Djang avait 
cédé à la France les riches provinc«'â de Mous- 
tipba-Nakir, d'Jr^lora, de Radjainandri et de 
('!( a< (>!, qui avec Masulipatam et Kondavirren- 
daij^tjpj^ Frappais maîtres de toute la côte du 



Coromandei. Dupleix méditait encore de se fairi>. 
céder Goa, capitale des possessions portugaises, 
et de s'emparer de l'immense triangle situé i>ntri^ 
cette ville, Masulipatam et le cap Comorin. Mais 
que faisait pendant ce temps le gouverneiiiinl 
anglais ? Appréciant le génie de Dupleix, ^\u^] la 
France s'obstinait à inèconuiittre , il déployait 
toutes les ressources do sa politique la plut» U»r- 
tueuse pour détenniner le cabinet de Versaiilio 
à rap|)eler unhouune qu'il représentait comme 
un brouillon, comme un boute-feu, dont riiumciir 
inquiète ne pouvait s'accommoder de la paix, si 
nécessaire au commerce. La Coin[)a^rie française, 
des Indes était elle-même peu satisfaite , parer, 
qu'elle était pressée de jouir. Le ministère, en- 
vironné de tant d'inOuences hostiles, entra donc 
en négociation ayec le cabinet an};lais. Les deux 
puissances convinrent en principe d'un traité con- 
ditionnel, qui devait établir entre les deux Com- 
pagnies une égalité entière de territoire, de roici- 
et de commerce ; le rappel de Dupleix fut en 
même temps arrêté. Les Anglais envoyèrent 
un plénipotentiaire, nommé Sunders, cliar,;e d(; 
fout régler avec celui de la France, Godeux ou 
Godeheu, directeur de la Com()agnie, qui avait été 
en même temps nommé gouverneur général en 
remplacement de Dupleix. Sunders et Godeheu 
conclurent, le 2 octobre i7ô4, un traité en vertu 
duquel il était interdit aux chefs des deux Com- 
pagnies rivales de s'interposer, sous aucun pré- 
texte, dans les démêlés et tes guerres des princes 
indigènes. On sait comment les Anglais s'y con- 
formèrent. Dupleix s'était vainement eftora^ 
d'éclairer Godeheu sur les véritables intérêts de 
la métropole : le plénipotentiaire ne voulut rien 
entendre. La France avait consommé son holo- 
causte, et jamais, comme le disait le colonel 
>Vilkes, avec une apparente bonhomie, sous la- 
quelle perce la raillerie la plus méprisante , •< ja- 
mais nation n'avait fait d'aussi grands sacrifices 
à l'amour de la paix que les Français en celte 
circonstance. » Dupleix avait dû courber la tête. 
Il s'embarqua le 4 octobre 17.Ô4, et vint terminer 
en France une carrière glorieuse, dont les dernières 
années furent abreuvées de tracasseries, d'injus- 
tices et de dégoAts de toutes sortes. Pour l'airi* 
prospérer la Compagnie, il avait avancé au œntp- 
toir de Pondichéry près de treize millions, tant 
de son argent que de celui de ses amis : touti- 
sa fortune était là ; il ne put obtenir ni le rem- 
boursement de ses avances , ni même im arrêt 
de la justice, paralysée (lar ses ennemis. On 
l'accusait de dilapidations; et il répondait, mm 
pas en disant, mais en prouvant ((u'il avait aut;- 
mejité lecoTiimerce annuel de la Coinpa^inie île 
plus de sept millions, mêmepriidant la i;iif.Tre, et 
qu'il avait amélioré dans Ifs temps les plus 
mauvais la I)alanc4' en faveur de la Compa- 
gnie de 370,000 francs paranni'c. Il mourut dans 
lamis<'re, attendant toujours une n^piiration, que 
la i)0Stérité lui a accordée grande et ma^?^Ii'](ie. 

Alexandre HoN.M-:\r. 



nu 



DUPLEIX — DUPLESSIS 



(loUlD de Bar, Hitt&irê de Plnde ancienne et ntodeme; 
Paru, 1814, t vol. io-S» ;— Marlè«, Histoire de F Inde em- 
cienne et moderne,' Paris, 1818, 8 voL lû-««. — Petit de 
Baroncoart, SupjMment au Tabieau politique de V Em- 
pire Britanniiue dont flnde, par le comte de BMrns* 
tierna ; Parts. 184t. 1 vol. in-8« ; — Barcbou de Penhoéo, 
iJistoire de la Conquête et de la fondation de l'Empire 
anglais dans Pindet Paris, 1841, 6 vol. loi*, — Mtll. 
TkeHïstory oi British India /Londres, 18M» 6 voL to-8«. 
— A. Dubois de Jaaeigny, Inde, dans l'Univers pitt. 

DUPLEIX ( Scipion)^ historien français, né à 
Gondora, en 1569, mort dans la même yille, en 
1661. Son père avait serri avec distinction sous 
les ordres de Montluc. Dupleix ayant fait con- 
naissance à Néracde la reine Marguerite, femme 
de Henri lY, vint à Paris, en 1605, avec cette 
princesse, qui le fit depuis maître des requêtes de 
son hôtel. On Ini reprocha plus tard avec raison 
d'ayoir flatté cette princesse de son vivant et 
d'en avoir parié dès qu'elle fut morte avec aussi 
peu de respect que de reconnaissance. Ses pre- 
miers ouvrages Ini valurent la place d'historio- 
graphe de France, mais il en tira peu d^avan- 
tage; et las de courir après la fortune , il se re- 
tira dans sa ville natale avec le titre de conseiller 
a*État. On a dit qn*il consacra les quinze der- 
nières années de sa vie à composer un grand 
travail sur les libertés gallicanes, et que le 
chancelier Seguier l'ayant forcé de le brûler, il 
en mourut de chagrin. On a de lui : Cours de 
Philosophie; Paris, 1607, 2 vol. in-8® ; — X65 
Causes de la veille et du sommeil^ des songes, 
de la vie et de la mort ; Paris , 1613, iQ-l2 ; — 
La Curiosité naturelle, rédigée en questions; 
Lyon, 1620, in-4®. Ces deux ouvrages avaient 
détià été imprimés avec le précédent ; — Mé' 
moires des Gaules depuis le déluge jusqu* à 
V établissement de la monarchie française, 
avec Vétat de V Église et de Pempire depuis la 
naissance de Jésus-Christ; Paris , 1619, in-4^, 
a Sdplon Dupleix, dit Lenglet-Dufresnoy , a 
composé beaucoup de mauvais livres; c'était 
son plus grand talent. Celui-ci cepeiidant vaut 
Iteauooup mieux que tout ce qu'il a fait : ce sont 
(tes recueils assez exacts sur ce qui r^arde l'an- 
cienne Gaule. Je m'étonne que cet auteur ne 
suit pas remonté même au delà du déluge; » — 
^ Histoire générale de France depuis Phara- 
% mond jusqu'à présent, avec Vétat de VÉ- 
g lise et de V empire et les mémoires des 
Gaules depuis le déluge jusqu'à rétablisse- 
ment de la monarchie française; Paris, 1621- 
1643, 5 vol. in-fol. Dupleix est net et méUio- 
(lique dans sa narration, mais D écrit mal. Il di- 
vise son histoire en chapitres , et ses chapitres 
en articles ; manière qui convient peu à la di- 
gnité de l'histoire, n a le mérite de citer ses 
sources en marge ; son érudition est d'ailleurs peu 
étendue et fort arriérée , même pour le temps ; 
il aurait pu mieux profiter des Antiquités de 
Fauchet. Ses derniers volumes valent encore 
moins que les premiers, et ont fait accuser l'au- 
tanr de basse flatterie et de vénalité. 11 est sûr 
goe Dopleix écrivit tout ce que Richelieu voulait; 



et ce ministre prit même , diton, la pei 
riger lui-même les épreuves du premie 
VHistoire de Dupleix souleva de 
clamations de la part du maréchal de 
pierre et de Mathieu de Morgues , aur 
Marie de Médicis. Voici quelques ligne 
échantillon de la manière dont le marée 
rhistorien : « Infâme vipère, qui par ta 
déchires les entrailles de celle qui t'a 
vie! ver qui manges la même chair qv 
créé ! ckiien enragé, qui mords ton prop 
qui te meut d'outrager après sa mort 
vre princesse qui t'a nourrie pendant 
Non, non, il y a des roues et des hou 
ce monde, pour te rigoureusement pui 
justice divine en l'autre pour ch&tier 
tourments étemels, tes fautes infmies 
ventaire des erreurs, fables et dégv 
de rinventaire général de l'histoire c 
de Jean de Serres; Paris, 1626, i 
Philotime, ou examen des notes d'A\ 
sur Vhistoire de Louis XIII; Pai 
in-8® : c'est une réponse au maréchal 
sompierre; — Histoire romaine d 
fondation de Rome jusqu*en 163( 
1638,3vol. in-fol.; — Axiomata, sen 
reguUe Juris, versibus reddita; Pai 
in-8°; -— In Instiiutionum. Justi 
bros IV Commentaria ; Paris, 1635, 
Obscuriofes et rudiores Despauteri 
grammatica lingua, in dilucidion 
gantiores commutait ; Paris, 1644, in- 
Jtesponse à Saint-Germain, ou les 
de Mathieu de Morgues pour Vhistoir 
tes par Se. Dupleix; Condom, 1645, 
La lÀberté de la Langue Française 
pureté; 1651, in-4*'. Dans ce livre. Du 
tient contre Vaugelas la cause du vigc 
libre langage du seizième siècle ; — G 
de la Maison d* Estrades; Eordeav 
in-4°. 

Les deux frères atnés de Dupleix, 1' 
également Scipion et l'autre Françoù 
fait connaître, le premier par les Lois n 
touchant le duel, en dix livres. Par 
le second, par ses Partitiones Juris m 
heroico versu conscriplx; Paris, 161 

MiceroQ, Mémoires pour servir à Vhistoir 
mes iUustres, t. Il et XLlIl. 

DUPLESSIS ( Claude ), jurisconsulte 
natif du Perche, mort en 1683. Il fut m 
conseil judiciaire de quelques grandes m 
temps de Louis XIV ; Colbert le consult 
sur les affaires de l'État, et le choisit poi 
des finances. On a de Duplessis des ti 
la Coutume de Parti, avec de^ notes de 
et de Bemiyer; Paris, 1699,. 1709, i 
Œuvres ont été publiées en 1754. On 
aussi ses Consultations. 

Chaudon et Delandine, Nouv. Dict. hist. 

DUPLESSIS {Michel- Taussaint'Ch 
historien français , né à Paris , en 16{ 



m 



DUPLESSIS 



888 



dan la même tfDe, co 17S7. n entra dans la 
WDçéffitkm de Saint-Maar, Ait nommé en 
im bibliothécaire d'Oriéans, puis alla à l'ab- 
hiyede Saint-Germain-des-Prés, pour prendre 
fût à la rédaction de la Gallia Christiana, 
On a de hii : Histoire de la Ville et des Sei- 
fmtndeCouci; Paris, 1728, in-4°; — His- 
Mue de F Église de Meaux; Paris, 1731, 
Ifol. iD-4* ; — Description de la Ville et des 
imirons d'OrléanSy avec des remarques his- 
toriques; Orléans, 1736, in-8*; — - Disserta- 
tkms où Von démontre qu'Orléans est Fan- 
dame ville de Genabum , don t il est parlé dans 
Càer; Orléans, 1736, in-8* ; — Relation d^un 
Toffoge de Strasbourg à Dunkerque; Paris, 
1738;- ifif^oire de Jacques II, rot d'An- 
^enrt; Bruxelles , 1740, in- 12 ; — Nouvelles 
àmks de Paris jusqu*au règne de Hugues 
I Cepet, et le poème d*Abbon sur le siège de 
Ml en 88&, avec des notes; Paris, 1753, 
M*. 

OncMrts, Lei SiéeUi Uttérairts. 
BTFLBSSis (/05epA-St//rei7i) peintre français, 
iéiCarpentras,le 6 avril 1725, mori à Versailles, 
b 9 germinal an x (!'' avril 1802). H était Gis 
fioB chirurgien qui avait quitté sa profession 
rov se livrer k la peinture, et qui lui donna les 
panières leçons de cet art. Son père le confia, 
a 1741, au frère J.«G. Iroberi, peintre distingué, 
nfa'ré à la chartreuse de Yilleneuve-lès- Avignon, 
i^ quatre années d*études , Duplessis partit 
pour Boine, et devint élève de Pierre Subleyras. 
En 1749 il revint dans sa patrie, et y exécuta 
phsieQrs portraits et quelques tableaux d*église 
poir la cathédrale de Saint-Siffrein , à Carpen- 
Im, entre autres celui qui représente Le Ce- 
ude. n se rendit à Paris en 1752, et y adopta 
eidnsivemeat le portrait, dans lequel il excella 
faïUi Un chef-d'œuvre, le portrait de Vabbé 
inoud, lui ouvrit, en 1774, TAcadémie de Pein- 
Ive. n produisit la même année les portraits 
fc Kulpteur Allegrain et du peintre Vien, 
^ 1792 il retourna à Carpentras, réunit et res- 
te tout ce qu'il put trouver d'objets d'art, et en 
^*Bii on musée, dont il dressa le Catalogue 
niionné. En 1794 Dupiessis fut appelé à Paris, 
^ nommé administrateur du Musée spécial de 
^eruiUes; malgré son âge avancé, il restaura 
^ Ibule de toiles des grands maîtres : il avait 
*wwé, en l'an vm (1800), le secret précieux de 
détruire, sans altérer le marbre, les plaques de li- 
te qui le recouvrent quelquefois. Il succomba à 
"M attaque de paralysie. Doué d'un caractère 
<B*lire, Dupiessis en porta la sévérité dans toutes 
Itt partiet de son art. 11 avait l'expression 
^, énergique, la manière belle et savante ; il 
^Pénit avec assez de peine , mais revenant sou- 
^t sur son ouvrage , il réussissait à rendre 
^ nuances les plus délicates de la pbysio- 
''^^e, et plaisait également par la vérité de ses 
ornatioDs et l*babile distribution des lumières 
^ Hes ombres. Au nombre de ses œuvres les 



plus estimées, on doit dter ses portraits du 
médecin François de Lassone (au Musée d'A- 
vignon), de Thomas, de Franklin (galerie Pa- 
mard, à Avignon), du compositeur Gluck, de 
Marmontel, du ministre Necker et de son 
épouse, de Vabbé Bossut, du marquis de 
de Rasilly, de M*^ de Canillac, de Mme de 
Saint'Pauletfdu violoniste Bermès, et lésion 
propre, offert par lui-même à sa ville natale, qui 
le conserve dans la bibliothèque publique. 

A. DE L. 

jénnuaire de F'auclutt, an iz, 8t. — Barjavel, D<c- 
tUmnaire historique d€ yaueluté. 

* DVPLEssis {Pierre-Alexandre Grâtet), 
littérateur et bibliographe français, né k JanviUe 
( Ëure-et-Loir), le 16 décembre 1792, mort à 
Paris, le 21 mai 1853. Entré dans l'université en 
1811, il fut successivement professeur dans di- 
vers collèges, proviseur de celui d'Angers, ins- 
pecteur de l'académie de Caen , puis deux fois 
recteur de l'académie de Douai , et dans l'inter- 
valle recteur de l'académie de Lyon. Modeste et 
aimant à cacher sa vie, il avait une érudition 
étendue et variée , connaissait les principales lan- 
gues vivantes de l'Europe, et n'avait ccÀsé, pen- 
dant le cours de ses services universitaires, de 
cultiver les lettres. On a de lui : Bibliographie 
parémiologique, études bibliographiques et lit- 
téraires sur les ouvrages, fragments d'ouvra- 
ges et opuscules spécialement consacrés aux 
proverbes, dans toutes les langues; suivie 
d'un Appendice contenant un choix de curio- 
sites parémiographiques ; Paris, 1 847, in-8'' ; — 
La Fleur des Proverbes Jrançais; Pans, 1851, 
in-32 ; — Essai historique sur les établisse- 
ments littéraires de la ville de Douai, depuis 
le quatorzième siècle jusqu'à nos jours, com- 
prenant une notice sur la bibliothèque pur 
blique et sur les principales bibliothèques 
particulières de cette ville; Douai, 1842, in-8*'; 
reproduit en tète de la Bibliographie douai- 
sienne de M. Duthillœul ; — Des Devoirs et des 
Qualités du Bibliothécaire, discours prononcé 
dans l'assemblée générale de Sorbonne, le 23 
décembre 1780, par J.-B. Cotton des Houssaycs, 
traduit du latin en français, avec quelques notes ; 
Paris, 1839, in-8°. On lui doit encore une ex- 
cellente édition annotée, publiée après sa mçrt, 
des Réflexions, Sentences et Maximes morales 
de La Rochefoucauld; Paris, 1853, in- 16. Il a 
fait imprimer ou réimprimer, à petit nombre 
d'exemplaires, et en y joignant une courte no- 
tice, signée des initiales G. D., diverses pièces 
curieuses, inconnues ou très-rares, parmi les- 
quelles on peut citer : V Ordre des Bannerets 
de Bretagne, ml^ en rimes françoises; Caen, 
1827, fai-4*; — Le Doctrinal des Nouveaux 
Mariés; Ohartres, 1830, in-16 ; — 1« Doctrinal 
des Nouvelles Mariées; Chartres, 1830, in-16; 

— VAdvocatdes Dames de Paris, touchant les 
pardons saincts Trotet; Chartres, 1832, in-16; 

— Mirouërdes Femmes vertueuses; Paris, 1840, 



an DUPLESSis 

tr^te; — Ul JMnIùM du Monda, de Plane 
Gringoire; Douai, IMI, in-g*, EdBd, dans le* 
ilernières ann^» de aa ne , il aviit Tiit paraître, 
sous le pseudonyme de tlilairt U Gai, une 
collocbonde petiU livres ■ hounAteneiit recréa- 
tira, ■• dit H. Saiiite-Beuve, et qui ont eu quelque 
succès. Dupleasis était l'un des oollaborateurs du 
Au/Zetindu AiA/lopftife; il arait mAme peadaiit 
quelque temps partagé avec Charles >odier la 
direction de te recueil périodique, E. Rkm*»!». 

:al DapUtl' 
„_ ..., -lofu. ^nteacai tl »ail 






DIJPI.BHaiS. VOf. PuatH(DD). 
DDFLUBIB. Voy. Abcehtb^. 
prPLBMIB-MOUIAV. Vop. MtWNAY. 

OTrrLBBSis-rRÂSLiK. Voy. Cboueol, 
RUpLKHsia. Voy. RicHEUBo. 
D[iPLKa8ia-BKL|.iJiip. Voy. Rougé. 
* DCPOtX ou PB VBADPOil, enlalinA 

PVUDUmovO!toe»BiBarlAéti!my),in6a\alhte 
Trauçais, né vers laio, j| Aux, pris Toulouse, 
inorl vers lb70. Op a de lui : Cet Henieitces de 
litn-Sjira,tteveu du prophète Daniel, traduites 
de càaldalque en Jrançoit et enrieliies d'art- 
notofiani; Angers, lâûi, iq-lli — Apodixie 
pour la meMte ,- iUd., 1559, in-S". M. G. 

Colomiti, CaUla OrifiiUlU. - U Croit dn Haine, 
atWntb. /maç. 

DVrONCRAn. Voy. PDNCetD ( Dd). 

DBPOncBTf/... ;V...). tiistorfen et prédtca- 
leur français, né dans la Lorraine, vers lâ60, 
mort vers 1735. Il entra dans la Compagnie de 
Jésus, et professa h l'unlTcrsilé de Pont-à-Mous- 
MD. On a de lui : Orattnn funèbre de Char- 
les V, duc de lorraine; Pont t-Mousson, 
1700 , in-B" j — Pratique île- piéti à l'Aonneur 
de saint François - Xavier ; Paris, IT09, 
in-IÏ; — Htiloire de Scanderbeij , rot d'Al- 
banie ;Pam, 1709, in-ll : c'est un abrégé de 
l'ouvrage de Barlesio ( voy. ce nom ) ; — Hii- 
lotre de Gonsalue de Cordoue, surnommé iê 
grand Capitaine ; Paris, 1714,1vol. in-IS; — 
Oraison fiinèbre de M. le prince François de 
Lorraine, abbé de Stavelo ; Nancy, I71&. 



DUPUNT [Denis), en latin |«>it*nii8, juris- 
uHisulte français, natif de Bluis, ïtTail au cam- 
ineocement du seiiiènie siècle. Il eterça dans cette 
tille la profegaioB d'4«ocât avec un tel auccts, 
que Dumoulin l'appelle vir optimu* et doctisfi- 
mus Blesensii, advocationis deciis. Sous 
Louis Kll, il fut un des trois Blaisois ùws,H 
de rédiger les usaj^deu province pour en faire 
nncorpadelégislalion. Ce travail fut soumis lui; 
élBla de Hluia, et Dupont en entreprit en Ulio la 
commentaire, dont sou ril),élËTed'Alciat, lit pa- 
raître lea neuf premiers tliapitrea en I5M1. Re- 
trouvé dans la bibliotltèque du chancelier Sc- 
guier, le manuacrît fut remis par ce magistral i 



- DUPON US 

rimprim«ar BUUina , quf Bt ^i^tn l'ooit^i 
complet, i Parii, leTï, 1 td|. iqrfol. 

PVPQHT ( Grctttm] , i\m 'le PflpiAC , poêle 
franfaii, vivait dap^ la preniièrf moitié ita 
seiilèiue siècle. Il était lieutenant général de l) 
sénéchaussée de Toulou^. On a de l|ii i Cm*- 
traverse (Us sexes mascuUn et jVniiiij 
Toulouse, 1^:14, ÎQ-ful.; <53fl, io-ie; Parti, 
li^p, Urï&i IMl, in-A". Dans cet quTrage,aiK| 
rare, en mauvais vers, Duponi a recueilli tout k 
mal i|ue les écrivain! saprés et profanes ont ja- 
mais ditdea femmes, toute* les histojrea hiIh 
ou Ivusies qui ont été débitées snr leurconi|it< 
par les historiens, les rumaneiers, les poëteiel 
lea auteurs lea plus satiriques. Po|tr çompoia 
ce recueil, il aTait, à ce qu'il prétend , deux m»- 
Ijfs ; le premier, de donner aux jeune« geqs 

des modèles ou exemples de toutes sortes d« 
rimes i le second de dévoiler le caractère it* 
mauvaises femmes, leurs tours, les plé{H 
qu'elles tendent, etc., etc. Pour remplir le pre- 
mier but, Dupont a entassé ilans son livre qiitt 
lité de ballades , de laia , de rondeani, de vin- 
lais, de chansons etdephants royan^. Oer 
trouve toutes ces rimes tiitarres connues diu 
les anciens arts poétiques sous les noms it 
batelée, do fralcrnisfe, de rétrograde, d'en- 
chaînée , de brisée , iVi^ijuivoque , de »enée , et 
couronnée , d'empcrière, etc. , etc. " Si tant d( 
puérilités , dit Goujel , jointes à la barbarie dn 
sl}le lie l'auteur, dégoûtent de ta lecture de tts 
ouvrage, combien devient-il insupportable pu 
les e\cè5 de sa satire et par Ira portraits iadé' 
cents qu'il y a fait enirer 1 La Qcllna (|u1l m- 
ploie, et qiiHI suit dans )rs trois tivres qd 
parlagenl sqo ouvrage, n'a rien d1ngénii<ux.'l1 
s'assied dans un t)ain, il rêve : Sexe masenli» 
se pré^nte è lui, se plaint de Se^e /hninlKi 
le premier le soûidte de prendre sa défense, fl 
hésite quelque temps ; Il se rend ensuite. I.e> dé- 
clamations commencent, et ne finissent qu'avec 
la fm de l'ouvrage. Il y m a de toules les ca- 
ptees : de thétdi^ques, de niorali's, de bat- 
lesquee, de philosoph^ues, d'e\lravaganlea; d 
toute l'e^icnse que donne l'autmr, c'est que et 
n'est pas lui qui a fïil le<> femmes telles qu'il to; 
peint. Dans le premier livre, il déftnde hi 
femmes jusqu'il douter qu'elles ont été eréei 
comme l'homme i l'image de Dieu. Il examlM 
dans le second ^ l'on doK se marier, ce qn'jl H 
conseille pas. Le troisième livre est conucrél 
l'histoire de. toutes les femmcK dont il n'rat pM 
avanlageusement lurié dans 1rs nuti^ra atàéi 
et proliûiee, dans iHiistoIrc, dans la fahle et dtnr 
les pactes; et parmi e«s m(<ctMnte<i femmes, il 
n'oublie pas ta prétendue |)a|K>Kee Jeanne , demi 
il raconte sériensemeni l'histoire fahideuse. ■ 
L'ouvrage de Dn|>onl fut réfuté par Amault de 
Udnrie (voy. LiBontE). On attribue ausNiDn- 



m 



DVPONT 



34! 



pont VÀrt et Science de Rhétoriqtte métrifiô^ 

Parii, 1539,in-4*». 

DaVerdier «t la Croli do Haine, BMMhiqu€t /rqn- 
f«twf . - Goi^el, Bihiioikéquê fmnçmiiê, t. XI. 

DcroxT {j\icoias), Kiamiiiairien français, 
lÏTiil tu ooinineiiceiuent du diK-liuitième 
aède. 11 était avocat au parle^ieut de P^ris. On 
a 4e Id : Euaî sur la manéèm de traduire 
lu lOMf profTês françaii en latin ; Paris, 
i7io,fai-i3; ^ Examcf^ critique de Cortho- 
arufiàe ûe VuttM Megniêr-Dêsmarais ; Paris, 
1713, iihll. 

G«i]et. OiblMhique fra^çaUCf 1. 1. 

HVKliiT (/MM, comte), administrateur 
fru^is, né en 1736, mort à Paris , le 29 sep- 
inqbre 1819. Livré au comnoerce, dans sa jeu- 
neue, u voyagea à Tétiinger. A Liit»nne, où il 
.«etroufait en 1765, lors du cataclysme qui 
lirsoia cette ville , il fut préservé par le croise- 
nent de deuiL poutres de la maison qu'il habi- 
liit. Plus tard, il se fit banquier à Paris. Porté 
es 1792 sur U liste des suspects, il sortit après le 
Sttwnuidor de la prison, où U avait été oublié ; 
il fit ensuite administrateur de la Caisse d'Es- 
compte , qiaire du 3* arrondissement de Paris: 
ilampUmenta, en tao6, l'empereur revenu vie- 
twieux de ses campagnes en Allemagne. En 1807 
DipoQt fut nommé comte et sénateur. Ayant 
adliéré à la déchéance de Na|H)léon, il fut 
Mnmé pair de France par le roi Louis XYUI 
et commandeur de la Légion d'Honneur. Il 
ttaiégsa cependant point durant les Cent Jours ; 
iBisi fot-il maintenu dans la dignité de pair 
ioni da second retour du roi. 

Kflnbu» J007, cte., Bioçr. nouv. du CitnUmp, 

iCPOAT {Jacob - Louis) , connu sous le 
BQQde Jacob Dupont et à*abbé Dupont y con- 
TriUoQnel français, mort à Paris, eu 1813. Il 
lûtes 1792 membre de l'Assembla législative, 
(i'ûù il passa à la Convention nationale. 11 vota 
b Bort de Louis XVI, sans sursis ni appel, et 
*< dédara publiquement athée. Il donna à la 
ta de sa vie de nombreux signes de démence. 

Anaiii, Jouy, etc., Bioçr. nom», du Comtêmp. 

ifioiT - c»AUMOiiT ( Pierre - Antoine , 
<^te), général français , né à Chabannais ( An- 
^i^MHQois), le 27 déorâibre 17ô9, mort à Paris, 
1*16 février 1838. Il entra au service le 18 
^ 1776, et passa par tous les grades inférieurs. 
U prit une part active à la tiataillede Jemmapes, 
^■ommé général de brigade le 15 mai suivant, 
^■Qt, tant par son courage que par ses 
'^ dispositions , conserver Douai à la répu- 
^^^f^ Voulant dérober sa tête à la sentence du 
'^'Bseil militaire qui le condanmait à mort ( Atoni- 
^f du A novembre 179ô) pour avoir signé l'or- 
^^ de battre la générale le 13 vendémiaire an iv, 
'^pont disparut jus(|u'au 10 décembre suivant, 
^<qiie à laquelle il reçut le commandement du 
^fnpdeMariy près de Paris. Après s'être viclo- 
^tement opposé à la descente des Anglais sur 
^ oAtes de l'ouest , il fut nommé inspecteur 



général, et les talents administratifs qu'il dé- 
ploya dans ces fbnctions furent appréciés par 
Bonaparte, qui, devenu premier consul, lui 
confia (18 novembre 1799) le commandement 
de la 14° division militaire, qu'il quitta bientôt 
( 5 décembre ) pour passer à Tamée du Rhin, 
sous les prdres d'Augereau. Chargé ( 26 mars 
1803 ) du commandement de la 27^ division mi- 
litaire (Turin), il dut le quitter, par suite de 
quelques différends qui s'élevèrent entre lui et le 
général Menou, alors gouverneur général du 
Piémont. Devenu ministre plénipotentiaire de 
Louis Bonaparte, roi de Hollande, il l'accompagna 
(1806) dans la campagne de Prusse. Eidlé en 
Italie ( 1810 ), et mis à la retraite |)ar décret 
impérial du 26 juin 1812, Dupont -Chaumont 
rentra en France à la Restauration , et reçut des 
Bourbons le commandement de l'École de Sahit- 
Cyr, les grades de grand-officier de la Légion 
d'Honneur ( 31 Juillet 1814 }, de commandeur 
de l'ordre de Saint-Louis, et le titre de 
comte le M septembre suivant. Admis à la 
retraite en 1817, il mourut à un Age avancé. 

A. Saczay. 

^rckiv€t de ta çuerr*. — f^ictoires et Conquitei. _ 
FasUi de la Légion d'Honneur. 

DUVONT DB L*éTAiiG ( Pierre^ comte ), gé- 
néral fhmçais, frère du précédent, né k Cha- 
bannais, le 14 juillet 1765, mort le 16 février 
1838. Il servit d'abord comme lieutenant 
dans la légion française que De Maillebois com- 
mandait en Hollande ; puis il vint en France, 
et entra capitaine dans le régiment d'infanterie 
d'Auxerrois. Aide de camp d'Arlhur Dillon, 
il combattit à Valmy, et prit une part des plus 
glorieuses au cornbat de la forêt de l'Ar^onne 
ainsi qu'à celui du passage des Islettes. Adjudant 
général (1792), il alla à l'armée de Belgique, et 
les services qu'il rendit dans les travaux de l'ctat- 
mj^or lui méritèrent (1793) le grade de général 
de brigade; il combattit à Hondhcoott*. et à 
Menin, où il força un bataillon de grena- 
diers commandé par le prince de Hohenlohe à 
mettre bas les armes. Éloigné de la scène poli- 
tique pendant la terreur, il n'y reparut que sur 
les vives instances de Camot, devenu membre 
du Directoire, qui , après l'avoir fait placer au 
cabinet topographique du ministère de la guerre, 
fut le principal auteur de sa nomination au 
grade de général de division ( 2 mai 1797) et 
aux fonctions de directeur du dépôt de la 
guerre. S'étant déclaré zélé partisan du 18 
brumaire , Dupont reçut de Bonaparte l'emploi 
de clief de l'état- major général de l'année do 
réserve , et se signala à Marcngo , où il assura 
la victoire par l'ordre qu'il donna, de son 
chef, au colonel Rigaud de rallier et do ramener 
au combat plusii'urs bataillons qu'une retraite 
précipitée avait jetés sur San-Julianu. Désigné 
par le premier consul pour traiter avec Mêlas de 
la capitulation qui, après nous avoir assuré 
douae places fortes , nous livrait encore Tltalie 



348 



DUPONT 



jusqu'au Ifincio, Dupont fot ioTesti du gouver- 
nement du Piémont, qu'il conserra jusqu'au mo- 
ment où il alla prendre le commandement de l'aile 
droite de l'armée d'Italie , à ia tête de laquelle 
il s'empara, malgré les efforts du général Som- 
mariva, de Barberino et de Florence. Ayant 
traversé le Mincio près du nMulin de La Yolta, 
il culbuta, avec 14,000 hommes, 45,000 Autri- 
chiens commandés par le feld - maréchal de 
Bellegarde, et mérita à cette occasion le surnom 
de général Audacieux, dont il se montra 
de nouveau digne (1805) à Justingen, à Ulm, à 
Alheck et à Dierstein, où il dégagea la diviéion 
Gazan. Étant passé (1806) , en Prusse, il com- 
battit à léna et au pont de Halle, où, n'ayant 
que cinq bataillons, il mit en déroute 22,000 
hommes qui, protégés par une formidable artil- 
lerie, défendaient cette position. Arrivé sur le 
terrain, et jugeant par lui-même des difficultés 
immenses dont une audace peut-être sans exem- 
ple avait seule pu triompher, Napoléon avoua 
qu'il aurait hésité k attaquer avec 60,000 
hommes. Les services signalés qu'il rendit à 
Lubeck, à Mœhrungen, à Braunsberg, et 
surtout à Friedland, dont il assura le succès en 
prenant dans sa propre inspiration d'arrêter la 
marche de la garde impériale russe, qui ren- 
versait tout sur son passage, lui méritèrent 
le grand-cordon de la Légion d'Honneur sur 
le champ de bataille. Après la paix de Tilsitt, 
envoyé à Bayonne , pour organiser la nouvelle 
armée qui devait marcher sur la Péninsule, 
Dupont entra en Espagne, et bientôt Carpio, 
Montoro , Bugalenceet Alcolea tombèrent au pou- 
voir des Français. De si brillants succès abouti- 
rent enfin à cette fameuse capitulation de Baylen 
(juillet 1808), traitée de honteuse par Na- 
poléon, et justifiée par quelques officiers gé- 
néraux. Les bornes de cet article ne nous per- 
mettent pas d'entrer dans la narratiqn des faits 
compliqués qui amenèrent les poursuites des 
généraux Dupont, Yedel, Ghabert et Mares- 
cot, que l'empereur voulait d'abord faire ju- 
ger pour la haute cour impériale. Le grand procu- 
reur général lut cet acte d'instruction judi- 
ciaire ; mais la haute cour ne fut point réunie, et 
plus de trois ans après , l'empereur, sur l'avis 
d'une commission spéciale, rendit un décret qui 
dépouillait le général Dupont de son grade et 
dignité, et maintenait indéfiniment sa déten- 
tion (1). Rendue la liberté k l'arrivée des Bour- 

(1) Voici l'acte d*acciuaUon dans leqoel nont relaté» les 
divers griefs imputés au général Dupont et le décret tmpé* 
rlal qui flia la peine (*) (!«' mal 181S). « Des Interroga- 
toires des prévenus, des déclaraUons des témoins et 
des pièces de la procédure, Il résuite que le général 
Dupont a laissé le pillage de Cordoue se prolonger 
au delà des premiers moments donnés à la ftireur du 
soldat; qu'il n'a donné des ordres pour la sâreté des 
caisses publiques que trois Jours après son entrée A Cor- 

(*) Le Monittur ne meoUoniiant aucune des pièces de la 
procédure, nous l'ivont estraiie de l'ouvrage publié par le gé* 
Dérai Vedd. aooa le Utre d« : Préiis du •pérmHonê mitiWirfS 
m BsfmgMt; Paris, IttS. 



bons , Dupont fut nommé ministre de 
(3 avril 1814) , pair de France le 4 jui 
et bientôt, révoquant le décret rendi 



doue; qull n'a pas fait taire les versemeob 
fonds A la calase du payeur général ; qu'il a 
doue sans emmener tons les malades, quoit] 
cenu Toitures d'équipages; qull a donné, le i 
du camp d'AndoJar, trop de soins i la conser 
équipages ; ce qui l'a empêché de déployé 
forces contre Fenneml à son arrivée à Bayl 
maUn ; qu'il a, en demandant une trêve l 
de Rttpuler par écrit aucunes conditions: < 
pris dans cette trêve ensuite les division 
Dufour, pour qui elle n'avait pas été et ne 
sUpulée ; qu'il a fait rendre i l'ennemi des 
des canons, des drapeaux pris par la dii 
selon les lois de la guerre; qu'il a rejeté, U 
posiUons du général Vedel de s'entendre a 
reprendre le «ombat, et celles du général I 
crifler les bagages, de prendre les Iroupei 
datent et de taire une attaque contre 
même temps que le général Vedel l'attaqi 
qu'il a donné successivement au général 
des ordres contradictoires, tantôt de se r 
Sicrra-Morena. Untôt de rester, tantôt de 
comme libre . tantôt de se regarder comi 
dans la trêve ; qu'il a tenu le M un prét( 
de guerre, et y a laissé délibérer de ca 
appeler le général Vedel ni aucun officiel 
sion ; qn*ll a envoyé des plénipotentiaires p< 
la capitulation, sans instructions écrites ( 
qu'il a ensuite autorisé, la nuit du t\ au 1 
potcntiaires à signer des conditions bonteoi 
norantes pour des soldats français ; qu'il y 
conservation des bagages et effets avec i 
semble annoncer que c'était un des mot! 
nants de ia capltuiallon ; qu'il a compris 
capitulaUon, sans en avoir le droit, deui c 
tières, libres, non engagées, ayant les mo 
retirer sur Madrid; qu'il parait l'avoir fait, 
tenir de uiellirures conditions à mi prop: 
qu'il a trompé le général Vedel en lui écr 
faisant écrire le Si au matin qu'il était ci 
une capitulation qui n'existait pas alors, < 
été coiumuniquéc que la nuit du fi au ti 
signée que le 12, à midi; qu'il a ainsi noi 
sacrifié la division Barbon, qui était sous 
et la division Vedel , a qui il avait perdu 1 
donner, mais encore les troupes qui as 
communication avec Madrid, depuis Sainte 
qu'à Mançanarés ; qu'il est cause de la pert 
vince de l'Andalousie, et a, en ouvrant à Te 
trée de la .Maocbe et le chemin de Madrid, 
les Français qui étalent dans cette partie d 
à être attaqués à rimprovMe et accablés ] 
bre ; en conséquence, le gênerai IMcrre l 
de quarante-sept ans , général de divislun 
l'empire, grand-aigle de la Légion d'Honni 
cusé d'avoir compromis la sûreté extérieui 
en signant une capitulation par laquelle 
l'ennemi nnn-seuiemeut sa propre dlvlsio 
nons, armes, munitions , maix encore les pot 
par la division Vedel, ses canons, armes el 
et ouvert ainsi la province de la Manche < 
de Madrid  l'armée du général Castanus, < 
par l'article 77 du Code PénaL m ha commis 
reconnu coupable sur tous les points et à l'un 

(1) Les membres de cette roininiuion, 'instituée 
du 11 fértier 1811, étaient le duc de Parme, prlnc 
eeller, président ; le prince de Neofrbâtel, vice-coi 
prince de Bénévent, vire-grand-élccteur ; le da< 
graocHage, miniftre d» la Juitice ; le duc de Feltre, 
la f aerre ; le comte de Crssac ; les marécbaui ducs d 
etd'Istrle; le comte de Lacépède, grand-cbaoceii 
gion d'Honneur; le comte Dejean, premier inspec 
du génie ; lo comte Laplace, r hanceller du sénat ; 0« 
dréossy, Gantbeaumeet Muralre.Regnaultde Saiol 
gely remplissait les fonctions de graad>procan 



(45 



DUPONT 



846 



jt>im XVUIy par ordonnance royale en «late du 7 
icyTembre 1814, ordonna que le dossier de cette 
iomdamnaiionf qui, indépendamment de son 
pins ou moins d'injustice ^ portait en elie- 
Bvtee tous les caractères d*un acte arbitraire 
BÊ absolu ^ plutôt que d'une condamnation 
régulière et légale, fût mis entre les mains du 
ébanoeUer, chargé de la révision do procès. La 
pro^lité avec laquelle Dupont accorda la 
croii de la Légion d*Honneor à des gens qui 
n*anient aucun titre , et les plaintes qui s*éle- 
Tèrent de toutes parts relatîTcment à certains 
marchés passés, forcèrent le roi à lui retirer 
(3 déeembre 1814) le portefeuille de la guerre; 
il Rçat ( 6 du même mois ) le commande- 
unt de la 22* division militaire , ainsi que la 
cfoii de commandeur de Tordre royal et militaire 
de Siint-Louis. Éloigné des affaires pendant les 
OcBt Jours, il ne reparut qu'à Tépoque de la 
Kcnide restauration, où il fut nommé membre dii 
eooaeil privé. 11 fût envoyé à la chambre des 
députés par le département de la Charente pen- 
tet plosîeurs sessions. Le général Dupont a 
pobtté plusieurs onrrag^, qui sont : La Li- 
berté, poème qui a obtenu la première mention 
kaonble à llnsUtut ; Paris , 1799 ; — Opinion 
m le nouveau mode de recrutement ; Paris, 
P. Didot, 1818; — Lettre sur la Campagne 
iÂMtrtehe, à H. le comte *** ; Paris , F. Didot , 
tt2«, {n-^f*; — Observations sur V Histoire de 
fmeepar F abbé de Montgaillard ; Paris , 
1117, liti'; — OrfMtf/forace, traduites en vers 
frttçais; Paris , 1 836 ; — VArt de la Guerre , 
poêoie en dix chants ; Paris , 1838, in- 8°. 

A. Sauzat. 
■^rcikirei de la guerre. — Moniteur du B Hepteinbre 
(M- - Vedel, Préeiê det opérationt militaires en Et- 
MM, plies ios-118. 

i»vpo3iT DE REMoras ( Pierre- Samuel ) , 
^Mtomiite français , né à Paris , le 14 décembre 
1739, mort dans l'État de Delaware, le 6 août 
1*17. n étudia d'abord la médecine , puis il Ta- 
^loiloiuii pour se livrer aux spéculations philo- 
^ûphiqoes. « La société intellectuelle, dit le 
^^ionnaire de V Économie politique , s'occu- 
N alors de la solution des plus graves pro- 
^l^BMt. On ne cherchait plus, comme au qua- 
'^''ziènieetau quinzième siècle , l'or ou la pierre 
Mosophale; c'était des vérités séculaires qu'on 
*>M au creuset ; c'était des principes consi- 
^^ eomme inébranlables qu'on analysait , des 
^ qu'on attaquait, des préjugés qu'on voulait 
^^Mre. La tâche était assez vaste pour être 

{l'aida le châUroent, qui fut Mncttonné par an décret 
N<rtaidii i«r mani 1811, par lequel « le général de dl- 
ypi Dopoot est destitué de ses grades militaires ; les 
JlJinOoit qui Inl avalent été accordées loi sont re- 
2f^»*Mi nom sert rayé du ratalnioie de U Légion 



f^ _^. Il lui est fait eipressémeni Inhibition et d«- 
r^ de porter A ravenlr Itiabit nlllUln% de prendre 
" Qtre de comte et de faire usage des armoiries que 
JH^aront attachées A ce titre. I^s dotations qall 
[''■tl et notre monlflcence seront mlset sous séqoea- 
2^ 1 aéra transféré dans une prison d'ÉUt, ponr 7 
Jnaqa'A noorel ordre. ■ 



divisée; et tandis que les nns ne s'occupaient 
qu'à renverser, fût-ce même en employant le 
ridicule, comme \oltaire, ou le paradoxe, 
comme Rousseau , d'autres, comme l'école de 
Quesnay , ne demandaient qu'à réformer, c'est- 
à-dire à consolider en améliorant. » Ce fut à 
cette dernière école que Dupont s'attacha , et il 
prit rang dans le groupe de penseurs qui comp- 
tait parmi ses membres Malesherbes , Turgot, 
Condorcet. U adopta le système de Quesnay, le 
développa et le vulgarisa par une foule de mé- 
moires publiés dans le Journal de PAgricul- 
ture, du Commerce et des Finances , et dans 
les Éphémérides du Citoyen. « Il n'est pas un 
seul de tous ses écrits, dit M. Daire, où n'ap- 
paraisse la philanthropie la plus généreuse, 
empreinte en même temps de ce cachet de haute 
raison et de moralité qui assignera toujours 
parmi les penseurs du dix-huitième siècle une 
place distincte aux économistes. » Le courage 
avec lequel Dupont de Nemours attaquait les 
abus déplut à ceux qui en profitaient. A la fin de 
1766, ses adversaires parvinrent à l'expulser 
de la rédaction en chef du Journal de F Agricul- 
ture ;mîû%\\ prit deux ans plus tard et gardajus- 
qu'en 1772 la direction des Éphémérides, fon- 
dées par l'abbé Baodeau. Dupont de Nemours, 
qui, pour rester fidèle à Quesnay, avait refusé les 
offres brillantes du duc de Choiseul , accepta 
celles du roi de Pologne , Stanislas Poniatowski. 
Il exerçait les fbnctions de secrétaire du conseil 
d'instruction publique dans les États de ce der- 
nier, lorsque Turgot arriva aux affaires. (1774) ; 
Dupont, qui avait précédemment eu occasion 
de se lier avec lui , accourut à son appel , 
l'assista dans ses travaux, et le suivit ensuite 
dans sa disgrâce. Retiré en Gfttinais , près de la 
ville de Nemours, il partagea son temps entre 
les travaux de l'agriculture et ceux des lettres. 
Tandis qu'il introduisait dans cette province les 
prairies artifidelles , il composait des Mémoires 
sur la vie de Turgot, et dans ses loisirs tra- 
duisait en vers français le poëme de l'Arioste. 

Rappelé par Vergcnnes , il prépara , avec l'a- 
gent an|4lais le docteur Button , les tnses de la 
reconnaissance des États-Unis et celles du traité 
de commerce entre la France et la Grande-Bre- 
tagne. Calonne le fit entrer au conseil d'État , et 
le nomma commissaire général du commerce. 
Membre de l'assemblée des notables , Dupont en 
fut un des deux secrétaires. Il fut envoyé aux 
états généraux par le bailliage de Nemours, vota 
la liberté du commerce des grains, l'établisse- 
ment d'une banque nationale, le veto suspensif 
et l'organisation de deux chambres , mais re- 
poussa la motion qui avait |)Our but de faire 
déclarer le catholicisme religion de l'État. Ayant 
acheté une imprimerie en 1792, il publia un 
journal consacré à la propagation des opinions 
modéréos, et s'éleva particulièrement contre la 
journée du 20 juin. Poursuivi par le parti qui 
triompha le 10 aoM,»il se cacha d'ttwrd dans 



ni: DUPONT 

rousirvafoirc()ucoliéf;eMazarin, puisàlacam- : puissante. Ses ouvrages de littérttu 
pu^iK^y où il coini)osa4 sons la fonne d'une 



Jetire à Lavoisier, sa Philosophie de Vunivers, 
Découvert dans sa dernière retraite, il fût mis à 
La Force, et n*en sortit qu'après le 10 thermidor. 
Kn 1795 il fit partie du Conseil des Anciens , 
attira sur lui une nouvelle débiteur par la cha- 
leur avec laquelle il prit les intérêts des parents 
des émigrés, et fut sur le point d'être déporté, au 
18 fructidor (4 se|iierabre 1797)% SauTé par 
Marie-Joseph Chénier, qui le fit passer pour 
octogénaire, quoiqu'il n'eût pas encore soixante 
ans, il crut prudent de quitter la France, et 
s'embarqua pour lés États-Unis, où il s'oc- 
cupa de physique et d'histoire naturelle. A son 
retour, en 1801, il refusa toutes les fonctions 
publiques que lui offrit Napoléon. Il consacra 
ses loisirs à la composition de mémoires pour 
l'Institut et pour plusieurs autres sociétés sa- 
vantes dont il était membre. En 181411 accepta 
les fonctions de secrétaire du gouvernement 
provisoire. Louis XYIII le nomma chevalier de 
la Légion d^Honneur et conseiller d'État. Au re- 
tour de Napoléon en i815,Dupont quitta la France 
ppur toujours, « ne voulant pas^ comme il le dit 
lui-même, voir sa personne exposée à passer en 
un jour d^une main à l'autre , comme une cour- 
tisane ou un cpiirlisan ». Il alla rdoindre, aux 
États-Unis ) ses fils, qni dirigeaient dans la Dela- 
ware une exploitation industrielle. 11 fut enlevé 
au bout de quelques mois par une attaque de 
goutte. « Aimable, enjoué, dit Hl. Lacretelle, 
éminemment courageux, plein d'honneur, né pour 
le travail, susceptible de beaucoup d'illusions et 
sur les hommes et sur les événements , enclin 
à l'esprit systématique , il croyait toujours mar- 
cher vers un âge d'or que la raison enfanterait; 
mais l'injustice et le crime le rendaient bouillant 
(l'indignation, llpayasans doute tribut à Terreur ; 
mais je n'ai pas connu d'homme, plus iK)rté à 
sacrifier soit au bien public, soit à l'amitié, les in- 
térêts de sa fortune et ceux même de sa gloire. » A 
ce portrait de Dupont de Nemours nous ajouterons 
une appréciation du même écrivain par M. Eu- 
gène Daire. « Ce qui frappe surtout dans l'cn- 
.semble de la vie morale et intellectuelle de Du- 
pont de Nemours, c'est la constance de ses opi- 
nions et le parfait accord de tous ses actes avec 
les doctrines qu'il avait embrassées. Qu'on 
prenne cet tiorame de bien avant et après la ré- 
volution de 1789, on trouvera eu lui le défen- 
seur de la liberté , de l'ordre et du progrès. » 

Comme écrivain, Dupont a trop souvent, 
surtout dans ses productions antérieures à 1789, 
les défauts de fonne que l'on peut reprocher à 
presque tous les disciples de Quesnay, l'exubé- 
rance et l'emphase. U les tenait surtout du mar- 
quis de Mirabeau , passé mattre en ce genre, et 
qui , loin de les désavouer, s'en faisait presque 
gloire. 11 les rachète, comme beaucoup d'entre 
eux, par de la çorrectiop, une grande clarté , 
une dialectique JTenne, et souvent une ironie 



phique, très-supérieurs pour le styl< 
autres , sont pleins de coloris et de g 
la conversation , il aimait à revêtir sa 
formes sentencieuses ou d'images < 
valent quelquefois avec un rare boni 
sait, par exemple : « La paresse n' 
vice, mais c'est une rouille qui détrui 
vertus. » Il assimilaittrès-lngénieuseir 
merce à Lazare, et en promettait la r 
dès que le gouvernement s'écrierait < 
sus : Otez-lui ses liens, et laissez-le 
a de lui : Réflexions sur Vécrit ini 
chesse de l'État; Paris, 1763, in-8»;. 
demandée par M, le marquis de 
qu'il a faite aux Réflexions sur Té 
lé Richesse de VÉlat; Paris, 17i 

— De Vexportaiion et de Vimpor 
grains ; Soissons , 1764 , in 8**; — Z« 
cherté des blés en Guyenne; 1764 , 
Lettre sur la différence qui se tn 
la grande et la petite culture; Soia 
in-l2j — De V origine et des proi 
science nouvelle ; Londres et Paiis, 1 

— De V Administration des Chem 
in-8*; — Physiocratie, ou constitu 
relie du gouvernement le plus at 
au genre humain , recueil de trait 
teur Quesnay; Paris, 1768, 2 vol. i 
une analyse de la fameuse Formule 
tique et du Tableau économique de 
elle est suivie du commentaire des Mt 
nérales du gouvernement économ 
royaume ctgrlcole, du même auteui 
de Dupont de Nemours devint le cat^ 
lé secte économique, et lui fournit 1 
Physiocratie, sous lequel elle est icom 
d'hOÎ ; — Objections et réponses su 
fnéhrê ^ts grains et des forints ; P 
In-i2; — Du commerce de la Comp 
Indes; 1770, fti-8*»; — Observatioi 
effets de ta tiberté du commerce < 
et sur cirtfiJ tlfes prohibitions; Pa 
in-S"; — Tabh ign^ptigue des pri 
l'étonomiepoM^qûe; Paris, 1775; - 
ttroduction èM vers du Roland Fi 
r^ftwftî; Paris i l78l,iil-8*; — .^frt 
în Vie eî tei t)ïitfmges de Tûrgot ; P; 
2 to\, ifi-i" ; — Jâ^s snr les secours 
aux pmiVrt^ mnlades dahs nnt gra 
Paris, 17W4, In-»*; — Notice sur 
M. PM^e; Paris, 1786, îh-8°î — 1 
nistraiions provinciales, mémoire 
au roi par Turgot^ suivi des Observa^ 
tUpubticûin ; Lausanne, 1788, in-S"»; 
à ta Chambre du Commeice deS'orm 
es mémoire qu'elle a puMiv relativ 
tiraitê de cûmmerce avec VAngletei- 
i'^88, xn-^^ : cette lettre a pour objet d 
le traité de commerce condu en 1786 
életèfrej ~ Analyse historique de ti 
tion des Grains , depuis 1692; Par 



149 



DUPOWT 



350 



il-8' ; — Ë/fil dfit (tiiignats sur h pjix du 
^R, pnr un nmi du peuple; Pari<(, 1790, 
8W"; — Plaidoyer de Lysias contre hs mem- 
km des antiens CoiniM dm Sttlut public et 
ée Sûreté génémle; Pari», 1794, in 8° ; — Du 
psmir législatif et du pouvoir exécutif von- 
raifld/es à la république française; Paris, 
1795, In-S"; — Philosophie de Vunivers; Pa- 
ris, 1796, in-S" ;~Sttr la Banque de France ^ 
tncune Théorie des Banques; Paris, 1806, 
itt-l*; — Quelques Mémoires sur difTérents 
«fb d*histoire naturelle; Paris, 1807, iii-8" : 
ce recueil contient entre autres un curieux et pa- 
tlAasal Mémoire sur Vinstinct et sur les moeurs 
tfe» nnimaux; — Irénée Bonfils, sur la re- 
llifiùH de ses pères et de nos pères ; Paris , 
IJW8, iji-S**; — Sur V Éducation nationale dans 
tel Etats-Unis d'Amérique; Paris, 1812, in-8". 
Oitrele/ottrita^ â^ Agriculture et les Éphémé- 
fvks du Citoyen , dont 11 fut rédacteur en chef, 
Dopont collabora aux ^ouveltes politiques, au 
Nbliciste, ft la Revue philosophique, aux 
irehiKS littéraires, à L'Historien , au 3/«r- 
«re, à la Bibliothèque Française. Il était 
unbre de l'Institut (classe des Sciences morah's 
rt politiques [1795-1803] et depuis Aca<lémie des 
hscriptions et Belles- Lettres). 

(Mer. Èloçê de Dupont de Semourt ; danj le Recueil 
tlÊf Académie des tnscripttonM et Belles- Lettre». — Bu- 
1^ Mire. Xoiïct tnr Dafiont de Mfemours ; dan» la 
CollÊctioH de» principauz Economiste». — Diet de t'a- 
fHamie politiqMe. — l.acrrlclte, Jfi»t. du Directoire. 

WJFobit(de l*Fare) (Jacques-Charles), 
bomnu* politique français, né au Neubourg, le 27 
RTnér 17g7 , mort en 1865. AYocat au parie- 
hwotde Nonnandiedès 1789, il embrassa avec 
ïnleur les princi|)es de la n'volution, et fut suc- 
CKsÏTenient «tdminiMrateur du district de Lon- 
viers en 1792, ju^e au tribunal de la même ville, 
substitut du commissaire exécutif en Tan v, 
accusateur public près le tribunal criminel en 
l'ttTi, conseiller au tribunal d'appel de Rouen 
etprésidentdu tribunal criminel d'Évreux en 1 800. 
Dcouservac^s dernières fonctions jusqu'en 1811, 
et devint alors président à la cour impériale de 
RoQfD. Il fut membre du Conseil des Cinq Cents 
ilepnisran vi (1798) jusqu'au 18 brumaire an tiii. 
4pelé au Cori).s lé^slatifen 18 1.1, il lit |»ariie de 
b chambre des députés après les événements de 
ItU. Devenu TÎce-présidont de cette assemblée, 
B fit substituer aux formules de serment adop* 
^ jusque alors le serment pur et simple de 
^^ié au roi et à la charte constitutionnelle. 
^Ke-président de la chambre des C«nt Jours , 
'>c fit remarquer parla plus honorable fermeté, 
^^onuné membre de la commission chargée de 
rexamen de la déclaration de la chambre des re- 
r^^tentants au peuple français, il proposa une 
ooovelle rédaction, qui fut adoptée le 11 juillet 
'^id. Les années étrangères étaient alora sous les 
iiiirs de Paris. La déclaration << portait que la 
Franti» ne n^connaltraît d'aiitn» gouvernemeut 
V^ Hni qui lui garaiil irait par des institutions 



librement consenties l'égalité devant la loi, la 
liberté individuelle , la liberté de la presse et des 
cultes, le gouvernement représentatif, l'abolition 
de toute nottlcsse héréditaire , Tinviolabilité des 
domaines nationaux et tous les grands résultats 
de la révolution ». Le lendemain, Dupout (de 
TKure) vint demander h la tribune qu'une dé- 
putation fiU chargée de notifier aux souverains 
alliés cette expression de la pensée des repré- 
sentants du pays. Son discours eut un succès 
mérité ; lui-même fut nommé membre de la nitn- 
misslon chargée de porter la résolution de la 
chambre au quartier génétal des souverains al- 
liés ; mais cette démarche fut empêchée par les 
événements militaires. Le 8 juillet la force ar- 
mée interdit aux représentants l'entrée du lieu 
de leurs séances : Dupont ( defËure ) et quel- 
ques-uns de se.s collègues protestèrent contre la 
violence qu'ils venaient de subir. Plus tani, il vit 
renouveler son mandat. La confiance des électeurs 
lui demeura acquise de 1817 à 1848. Durant cette 
longue carrière pariementaire, il s'opposa à 
toutes les mesures qu'il jugeait rétrogrades ou 
anti-libérales. Par suite de cette opposition, il ne 
fut pas maintenu dans les fonctions de prési- 
dent de la cour de Kouen, lors de la réorga- 
nisation de cette cour, en 1818. Venu à Paris 
dès la première nouvelle des événements de 
1830, il entra en qualité de commissaire au 
département de la justice dans le cabinet pro- 
visoire fonué |)ar la commission municipale le 
l"aoUt 1830. Il consentit fusuite, sur les ins- 
tances de Laflitte , h faire partie du ministère 
définitif constitué le 1 1 août. Devenu ministre 
de la justice, il crut devoir destituer Ws 
magistrats amovibles de la Restauration; m<iis 
ses nouveaux choix ne furent pas toujours 
heureux. Sa dissidence avec la royauté nouvelle 
se déclara bientôt, notamment lorsqu'il fut ques- 
tion de retirer à M. Odilou-Karrot les fonctions 
de préfet de la Seine (1). La rupture fut ac- 

(1) Uo historien, M. Loula Blanc, a reproduit une scène 
dtntérlciir qui donne une Idée du degré que cette dis- 
sidence avait déh lors atteint. « Le conseil des ministres 
venait de se reunir. Le roi était attendu. U parait, et 
M. Dupont I de l'Eure ) remarque avec surpriMC la sstls- 
facUon qui eclate.sur sou vl.sage. Louis- l'hillppe annonoe 
en effet que la retraite du préfet de la Seine est déci- 
dée ; qne M. de Im tayette y consent. M. de La Fayette, 
fclre ! dit alors Dupont i de l'Bure ) ; votre majesté se 
trompe assurément. — Je l'ai entendu, monslenr. — 
Permettez-moi, sire, de croire à une errenr de TOtre 
part. M. de la Fayette m'a tenu a mol un langage dif- 
férent, et je ne crois pas le général capable de se rontre- 
dire â ce;polnt.- !.e visage du roi était en feu.— Au reste, 
continua le garde des sceaux d'un ton ferme, ne parlons 
que de ce qui me concerne. Puisque M. Odlloa-Barrut 
se relire , Je réitère u votre majesté la prlére.d'aceepter 
mn démission. — Mais vous m'avez dit ce maUn tout le 
contraire. — Moi. sire ! J'affirme cette fols que vous êtes 
dans l'erreur. — Quoi , nionnleur ! vous me donnez un 
déiuenU? l'ont le monde saura que vous m'avez man- 
qué. — Sire, répondit .M. Dupont (de l'Eure) avec 
dignité, quand le roi aura dit oui et que Dupont ( de 
l'Eure ) dira non. Je ne sais auquel des deux la France 
croira.» Cette scène étrange avait Jeté les ministres dans 
un trouble Inexprimable. L'émotion du roi était aiî 
comble. 1^ garde dés sceaux s'était levé; \\ allait sor- 



«51 DUPONT • 

complie vera la fin de ruinie. Le 27 décembre, 
i la suite de U renonciatioD de La Fajette an 
cotnmandeinent général des gardes nationale», 
Dupont (de l'Eure] «e déniit de bm Ibnctiana de 
ministre, et à partir de ce miHnenl il reprit sa 
placeaar les bancs del'oppositian. Alarévolatioa 
de 1348,ildeTinlnietntH^dugouTememeiit pro- 
Tisoire, qui le choisit pour préudent, puis il fut 
<lu représentant du peuple par le» département» 
de la Seine et de la Seine-lnferieure. Il ne fut 
pa» rMlu «n 1849, et vécut dis lor» dan» la re- 
traite. L'hiitotre politique présente peu d'exi»- 
■■ « que celle de 



it(de l'Eure). 

BUne, HUt. iéOa ^, 
, etc. 3toç. wiit.porfoC. - 



V. R. 
11 actniall, AM, 



*Dnpoi(T IJaeqtut-Marie-Àntoine-Célei- 
(In), cardinal, arcbeTéqne deBoui^ei, naquit 
k Iglesias ( Sardaigne ) , le 2 féirier 1782, d'aae 
hmille Tranfaise, qui s'était Sxée dans cette 
Hé depuis une cinquantaine d'année». Il Ëtieà 
premières étude» chet.le» père» ductrinnire» de 
Tilia-Franca ; puis il suivit pendant quatre ans 
le» cours de théologie au séminaire de Nice, 
pa«»a une année i celui de Saiot-lrénée, à Ljon, 
lût ordonné tous-diacre lefljanvier 1S13, par le 
cardinal Fesch, diacre le 13 juillet suivant, et 
prêtre le 24 septembre 1S14. Devenu secrétaire 
intime du cardinal Colonoa d'Istria, il se livra 
àl'étndedndTYiit.'etse fit recevoir, le lO avril 
1S15, docteur in utrot/ue à l'université de 
Tarin. En ISll il fut nornmé clianoine de 
Sena, et en 1822 un des vicaires généraux du 
même diocèse. Une ordonnance royale du 7 no- 
vembre 1B22 le créa membre honoraire du cha- 
pitre de Saint-Denis. Lor« de l'élection du pape 
Léon XII , il accompagna i Rome l'archevêque 
de Sens , cardinal de La Fare. C'est durant ce 
voyage qne le nouveau pape lui confiera , le i 
décembre 1823 , à la recommandation de 
Louis XVIII, le titre d'évéque i» pariibus de 
Samosatï. Le jeune prébt obtint de» lettres de 
naturalisation, et fut sacré à Paris le 22 juin 
1814. Le cardinal de La Fare le conserva dans 
son diocé«e, dont 11 lui confia la directioD. Devenu 
prédicateur du roi , M. Dupont se St remarquer 
par son éloquence persuasive et toute chrétienne. 
Nommé évéqiie de Saial-Dié le 9 mai 1830,11 
tbt élevé le 1" mai 1839 au «iége métropoli- 
tain d'Avignon, puis transféré à l'arehevéché de 
Bourges «n 1841. Promu au cardinalat en 
1847, Il se r«ndil i Rome pour j recevoir la 
barrette de» mains de Pie IX. Après les évé- 
nement» de 1849, qui forcèrent le pape d'aban- 
dMiner sa capitale, le cardinal Dupont fut cbfrgé 



Miai ti 






d1 prnd la DalD 



■..HUt.UamAn.U.) 



- DUPORT 
de transmettre ai 
lures du gouvernement ftançal*. n T^àpilk 
saint père à Gaète, passa pluaieun moUaoprii 
le lui , l'ûda de ses conseil», et l'accomp»^ l 
son retour i Rome. Le cardinal Dapont esta 
droit membre dn sénat, en vrafai de la cchÏ- 
tutiiM dn 14 janvier 18&2. Srcu». 

CalrrUMUIaritiuet Mogr. ia jroitra tultmt 
' DEPORT { Paul ) , imprimeur françai», ti 1 
Périgueui, en 1796. Fils d'une ancienne baàt 
d'imprimeur»àPériguen\,il Stsetétodutyi» ' 
graphique* à Paris, chei M. Firmin DidolpM. ! 
Souétablissement.rundesplnsconsidéraMeifc ; 
Paris, consacré plus particulièremoit au i» .i 
pressions administratives, a donné le modttodi ' 
la manière dont une imprimerie doit être adnt- ' 
niatrée en grand i notre époque. En IMïl ; 
publia un volume in-fol. intitulé : Eiiais iTlM- | 
primerie. Cet ouvrage, dont l'exécutioa t))»- ! 
graphique est fort remarqnaUe, est àUiii i 
M. Ambroise Firmin Didot Eu 18M M. M 
Dupont, développant le cadre dans lequel il nH 
restreint ces premiers essai» , en a compoiéM : 
ouvrage enSvol., qui, mus le titre d'/fiifvifeA 
l'Imprimerie, donne des renseignements intém- 
santSjpriodpalement sur la partie moderne. U . D» 
pont a obtenu la infdaille li'or à ri:ïpo«itioa Jt 
1849,ainsi que la récompense de premier ordit 
aux Expositions universdies en IS&l et lS5î. Ea 
1852 ilaéléélu député au corps lé^Blatif 

DDPOKT l Léonard Pmcn). Vog. Pdecb. 

PDPOBT (Adrien) , homme politique frai- 
sais, né à Paris, en 17i9, mort à Appcud 
( Suisse ], en août 1798. Il étudia le droilà 
Paris. Nommé conseiller au parlement de CCBl 
ville, il acquit btentAt, par h science et fK 
son activité, une grande autorité dans sa coo- 
pagnie, dont il soutinl lecourage dan» u hiBt 
contre les administrateurs do trésor puhlic.Tl M 
élu député de la noblesse au\ états généraux dt 
Paris, et, ardent promoteur des réfomet,! 
El partie de la minorité de cet ordre qui te tÂ- 
nit BU tiers. D'abord il combattit tous 1rs ib«i 
plaida avec dialeur la cause de la liberté et àe 
l'égalité civile , et contribua fortement i renTff- 
merdans de justes limite» l'eierdce du ponvek 
souverain; pais, craignant la dectmction totak 
de ce poovoir, (Jn'il vit hlentdt désarmé en ùa 
de» partis les pin» violents, il travaillai le it- 
lever et à concilier les intéréla du trOne «v« 
ceux de la nation . Il forma, avec ses amis Ba^ 
nave et Aleviindrc Lameth, une espècede trtom- 
virat politique , qui eut une grande part t ton- 
te» le» délibération» de l'assemblée. Savant ju- 
risconsulte , A. Dnport présenta le 29 mais 
lT90son beau travail sur l'organisation du pou- 
voir judiciaire; et ce flit lui surtout qui, dttcn- 
tant avec chaleur et avec un admirable taleit 
la salutaire institution du jury, la fit tntrodoïn 
dan* la légisiaticm française. Chargé avec Tn» 



I 



I 



DUPORT 

1 apièsaoB retour de Yarennes, il s*ac- 
celle tâche avec conTenance, et té- 
a roi 00 intérftt ainoère. Ses efforts 
rraloir ao sda de l'assemblée les me- 
iérées qu'elle adopta. Louis XVI, daos 
hd demanda quelquefois des conseils, 
a Constituante eut été dissoute. Du- 
■t membre du tribunal criminel de Pa- 
après le 10 août 1792 , voyant sa Tie 
1 enit deroîr prendre la ftiite. Arrêté à 
I Ait incarcéré, et aurait sans doute 
tMe sur l'échabud, comme mooar- 
Danton, se souvenant de quelques 
pae lui avait rendus Duport , n'avait 
on évasion, en organisant une émeute, 
e réfugia hors du territoire français, 
vint qu'après le 9 thermidor. Mais les 
As du 18 fructidor le jetèrent encore 
ir la terre étrangère ,où bientôt il mou- 
^L des G.du M. ] 

Bot^oUn, etc.. Bioçr. univ. et port, des 
- Lanartloe , HUt. dês ConstitmatUs. 

iT (Antoine)^ médecin français, né à 
e4e»-Bains, le 15 juillet 1696, mort 
it 1741. On a de lui : Qtuestiones me- 
a thermos Bùrhonienses ; Besançon, 

iêwtédieaU. 

T ( François ) , médecin et poète fran- 
t Paris, vers 1640, mort le 4 septem- 
n fut élu doyen de la Faculté de Mé- 
1604. On a de lui : De Signis Mor- 
bri quatuor^ carminé celebrati ; Pa- 
iii-8**. L'auteur, gêné par tes règles de 
ation , a joint à son poème des notes 
ndles il explique les causes des mala- 
^estiUntxs luis demendx ratio^ car- 
wluta aratione; Paris, 1606, in-S"^, 
it en français; — Medica Decas m 
Ifrronfm capita cammentariis itlus» 
uns, 1613, in-4°; tra«luit en français 
r, Paris, 1694, in-i2; — Le Triom- 
essle; Paris, 1617, in-8*. Ce poëme, 
jonfirmer les chrétiens dans leur foi , 
r les juifs, les roahométans, les ido- 
MM les infid^es, atteste les bonnes in- 
i Fauteur, qui, « après avoir donné, dit- 
ITS livres latins pour la connaissance 
ieon des maladies do corps , a cru son 
parfaite s'il n'iyoutait la guérison de 
1 peut douter de refiScacité du remède ; 
Dorreds et plats de Duport n'ont sans 
ais converti personne. 

lieaU. -VloUet Leduc, AiftHoM. poétique. 

r (Gilles), écrivain ecclésiastique 
lé à Ariee, le 6 juillet 1626, mort à 
1 décembre 1691 . Après avoir étudié 
entra dans la congrégation de l'Ora- 
ris , le 2 joiDet 1647, et enseigna les 
au Mans, d'où il fut envoyé à Avignon, 
t la congrégation en 1660, à l'occasion 
Éi. On a de lui : Les excellences , 

V. HOGR. CÉKÉB. " T. XV. 



354 

les uiilUés et la nécessité de la Prière ; Psim, 
1667 ; — VArt de prêcher, contenant diver- 
ses méthodes pour faire des sermons , des 
panégyriques , des homélies, des prônes, des 
grands et petits catéchismes, avec une ma- 
nière de traiter les controverses selon les 
règles des saints pères et la pratique des 
plus célèbres prédicateurs ; 1684 , in-12; — 
Histoire de V Église d^ Arles, de ses évéques , 
de ses monastères ; 1690, in-12. 

MorérI, Grand DieHoimttiro kUtoHque et critique. - 
Hcmmu iUmbm de ta Prooemea, 



DvroRT ( Jacques ), philologue aurais , né 
à Cambridge, en 1606, mort le 17 juillet 1679. 
Fils du principal (master) du collège de Jésus à 
Cambridge, H devint en 1632 professeur royal 
de grec dans l'université. Privé de sa chaire sous 
le protectorat de Cromwell, il y ftit réintégré à 
la restauration. Il fut ensuite nommé chapelain de 
Charles H et doyen* de Peterborough. On a de 
lui : Très libri Salomonis, scHicet JProverbia, 
EccUsiastes , Cantica, grxco carminé do- 
no/t ; Cambridge, 1646, in-12;— Gnomologia 
Homeri, cum dupUci parallelismo ex Sacra 
Scriptura ,et gentium scriptorUnts ; Cam- 
bridge, 1660, in-4*'; — Metaphrasis libri Psal- 
morum versibus grxcis contexta, cum ver- 
sione latina ; Cambridge, 1666 , in-4*; — Musx 
subsecivx,seupoeticastromata; 1676, in-8®; 
des leçons sur les seize oremiers Caractères de 
Tbéophraste (le cinquième excepté), publiées 
dans l'édition des Caractères de Théophraste 
de Needham. Ces leçons ont été attribuées à tort 
k Stanley ; on y reconnaît le style de Duport, 
surtout aux jeux de mots qu'elles contiennent, 
car ce savant professeur aimait à jouer sur les 
mots; afaisi il avait l'habitude d'appeler ses deux 
filles, ses deux janissaires , parce que l'une 
s'appelait Jenny et l'autre Sarah. 

Cbalmen , Gon. biog. Met. 

DUPORT (Jean-Pierre), connu sous le nom 
de Duport Vaine , violoncelliste firançals , né à 
Paris, le 27 novembre 1741, mort à Berlin, le 
31 décembre 1818. Il reçut des leçons de Ber- 
thaut, et devint bientôt le meUleur élève de ce 
virtuose. Il fut attaché à la musique du prince 
de Conti jusqu'en 1769. 11 parcourut ensuite 
l'Angletore et l'Espagne, et aDa occuper à Ber- 
lin, en 1773, la place de premier violoncelliste 
de la chapelle de Frédéric II. Duport fut surin- 
tendant des concerts de la cour depuis 1787 jus- 
qu'en 1806, époque à laquelle cette place fut 
supprimée. Il n'en passa pas moins le reste de 
sa vie en Prusse. Duport avait dans le jeu une 
vigueur extraordinaire, attaquait les cordes avei' 
la pins grande énergie et les Ddsait résonner 
comme si elles eussent été de métal; mais il 
n'avait pas le style large et expressif de son 
frère. 
Fétu, Bioç. anivtrtêlle du Musiciens. 

DUPORT {Jean-Louis), violoncelliste français, 
frère du précédent, né à Paris, le 4 octobre 

13 



355 



DUPORT - DUPORT-LAVILLETTE 



IK 



I7'i9, mort IcG septembre 18(9. Élève de son 
fr(*re aîné, Jeau-Pierre Diiport, qui fut surin- 
tendant (le la musique du roi de Prusse , Louis 
Duport se pro<luisit aux concerts des amateurs 
(le la Société Olympique et au concert spirituel, 
où il obtint les plus brillants succès. Il fut en- 
suite attaché à la musique du roi de Prusse, 
puis à celle du roi d'Espagne en 180Q; enfin, 
on 1812, à la chambré de l'impératrice Marie- 
fiOuise et à la chapelle impériale comme vio- 
loncelliste récitant. Plus tard, on le nomma 
professeur au Conservatoire, qu'il quitta en 
1815. Sous le double rapport de la beauté du 
son et de la dextérité de l'archet, Louis Duport 
possédait un talent qui n'eut pobt de rivaux. 
Cet artiste a composé i)our son instrument un 
grand nombre de morceaux de musique, tels 
que concertos, duos, nocturnes, etc. 

Dieudonné Denne-Baron. 

Fétls, Bioç. univerelU des Musiciens. — Dict. des 
Artistes de Peeole française au dix-neuvième siècle. 

DUPORT-DUTKRTEB ( François-JocLchim), 
littérateur TrançÀis, né à Saint-Malo, en 1715, 
mort le 19 avril 1759. On a de lui des ou- 
vrages assez nombreux, la plupart oubliés; 
h>s principaux sont : Abrégé de V Histoire 
d'Angleterre; 1751, 3 vol. in-12; — Bibliothè- 
que amusante et instructive; Paris, 1755, 
3 vol. n-12; —- Histoire des Conjurations y 
Conspirations et Révolutions célèbres; Paris, 
1754, 8 vol. in-12 ; continuée par Désormeaux. 
Ersciu France litt. 

duport-dutertrk: ( Marguerite-Louis- 
François ), fils du précédent, ministre français, 
né à Paris, le G mai 1754, exécuté le 28 novem- 
bre 1793. Né sans fortune, il cultiva d'abord 
la littérature, qui ne Tenrichit guère, puis se 
fit recevoir avocat en 1777, et exerça cette pro- 
fession, non sans quelques succès, jusqu'en 
1789. D'un esprit doux et modéré, mais juste 
et droit, il embrassa avec enthousiasme les prin- 
cipes d'égalité et de liberté proclamés hautement 
par la philosophie du siècle. Il avait été nommé 
membre de l'assemblée des électeurs de Paris, 
puis lieutenant du maire lors de l'organisation 
de la première municipalité, quand, sur la dési- 
gnation (le La Fayette, il fut appelé au ministère 
en remplacement de Champion de CIcé , arche- 
vêque de Bordeaux (20 novembre 1790). Il 
quitta son troisième étage de la rue de la Sour- 
dière pour devenir ministre de la justice et 
garde des sceaux, n II Ait laborieux, dit Ber- 
trand de Molleville ( dont le témoignage ici 
n'est pas suspect ), actif et honnête homme. » 
Il joignait à ces qualités un commerce agréable 
et une spirituelle amabilité. Son extrême dou- 
ceur lui concilia la bienveillance du roi , qui , 
comme chacun sait, n'avait malheureusement 
que trop d'éloignement pour ses nouveaux mi- 
nistres ; et celte modération même de caractère 
lui fit souhaiter un terme h cette révolution qui 
semblait vouloir tout dévorer et anéanfh*. Il 



«e rallia avec ardeur aux prftiisipeft éonUfli- 
tionnels des Bamavé, LediapeUvf » AdnM Da- 
poirt, infortuné paré, rrai ne poirvait %^ 
puyer sur rien, ni snr lé peuplé, qni ne l'iii- 
mait pins, ni sur la cour, qtf ée l'kYtit jamiii 
aimé. Aucune positfon âe ministfre né M 
plus diflldte , et cca difBcbltéa fbretti doiiUééi 
par la fbite dn roi irera M^tttmédy. Èa m 
malheureuses cirooikstanees Dtiport - Dutettiv 
vint remettt« à l'Assemblée 16 seeau de l'État, 
d'après Tordre même de Louis XVI. On ordnnai 
qu'il le reprtt et cOfDtinuât d'en seeller les pro- 
pres décrets de l'As-^êmblée. Ainsi il fut oMifeé 
de signer loi-mêtne Tordre d'arrestation de ee 
monarque; mais 11 tâcha de sauver au rtMiimies 
derniers restes de la dignité royale, en oblmaat, 
contre l'avis de Robef^pierre et de Brissot 
(21 juin 1791 ), que ce seraient des commis- 
saires pris au sein de la Constituante , et non 
des juges ordinaires, qui interrogeiBient le roi 
et la reine sur leur fuite. Il resta encore ministre 
jusqu'en mars 1792, au milieu des obstadM«1e 
tous genres, et pressé entre deox partis éjaic- 
ment ftiWeux, l'j^aleinent hwtltrt. Déimnfé à 
cette époque par Brissot et Saladin pour s'être 
opposé à la guerre coMtre l'Allemagne, de «a- 
cert avec son collègue et son ami d« Lessart, 
il fut défendu avec chalenr par Beugnot et 
Quafremère de Qufncy, et de Leasait sebl fol 
tradnit devant la haute cour d'Orleàn^. Duport- 
Dutertrc donna sa demlssiiofi, et ftit remplaeé 
quelque temps après ( 14 avril ). Déerétt d*^ 
cusation le 15 août 1792, il demeura caché pea- 
danl plus d'une année ; et amené aa bout de 
fiuinze mois devant le tribunal réTolutfoBMifv, 
ii fut, iTialgré le témoignage que Marat M-mlnif 
avait autrefois rendu en salkveur, oondamaén 
dernier supplice, et exéi4ité en radine tenps 
ipie Baniavo, avant d'avoir aecocnpK sa quana- 
tième année. En entendant son arrêt, il s'était 
écrié : t Les révolutions toeat les hOmiMs, h 
«• postfrilé les juge. •» 

Duport- Dutcrtre avait travaillé an Jùiirn^i 
de Deux-Ponts y et il passe pour Tte des ailiarf 
de V Histoire de la dévolution par deuxèoms 
de ta liberté y continuée par Rerrisan (i79O-180)i 
20 vol. in-8*). On a en outre de lui: Mh^ef^f 
d^txécution pottr les jurés nu erinunel d «" 
tWnl rédigés en articles ; 17tl0,in-«*; —friii- 
cipes et plnn sur Féttiblissement de Vordre 
jn.ficiaire; 1790, ln-8*. [iirne. dès G. dn ifi 
avec ad dit. ] 

Thiem, IJist. de la Hév./r. — Lamartlae, Htst. ^ 
nirondint ; le même, t^eè Constituant*. - Bertnnd ^ 
MollevtUe . Mém. 

* nrpfiRT-LaTiLLmv ( Je«n*Pt«rrB)J^ 

risconsulte français, né à Grenoble , en l737i 
mort dans la même ville, le 19 avril 1917. U 
embrassa les principes <le la révolution» at fM^ 
en 1791 et 179% officier municipal de aa vile ai; 
talc. Pendant les Cent Joura^ il M <Mu àé^ 
de son département. Après TafKiiFe àe DNKffi 



S57 



DUPORT-LAVILLETTK — DUPPA 



368 



ilftitfïxil^ comme nonapartiftte. A Ron retour ii 
Gmoble, n s*ar1onna à la juii^prudence, ei Vac- 
<pi{t comme avocat consultant unp grande ré(m- 
htioii. 11 lalf^a beaucoup do mémoires; manud- 
cril$, que son fils a publiés en 1829, sons ce titre: 
Qufilions de droit tirées des consultations , 
► rffs mémoires et des dissertations de M, Du- 
porl-lavUiette; Grenoble, 6 vol. in-8**, plus 
on v>]. de Tables ; Grenoble, 1832, in-8**. 

A. Rochas. 

R'triia». Hiour. du Dauphinê, — Ditenurs prnnoneéi 
nr h tombe de DmpoH- LsvUlêtiê par JUM. MmUMu 

tt cUrptin .• ûrenoMe . isrr. hi-te. — Bioçr, port. 
4tt Comtemporains. 

DrpoRTAiL ( Leb^xsub), g^ni^ral Trançais, 
mort eo mer, en 1802. Il entra àTécole militaire 
de Mézières , mais î1 en fut renvoyé et enfermé 
qui^qoe temps par lettre de cachet pour s'être 
mis à la léte d'une calttle ayant pour bot de 
l'opposer à l'admission du neveu d*un ministre 
de là guerre. Plus tard, Duportail entra dans le 
corps du (9énie, et acquît la réputation d'un ex- 
erilenl officier. Envoyé en Amérique, lors de la 
perre de l'indépendance, il s'attacha à La Fayette, 
contribua beaucoup aux succès de <-ott(* guerre, 
«t reyint en France avec le grade de lirigadier. 
le roi de Naples ayant demandé des oniciers 
Iboçaii pour former sei« troupes, h"» gouverne- 
DKat lui envoya Duportail pour la partie du 
génie; mais il ne resta pas longtemps à Naples, 
I où il s'était brouillé avec de Salis-Marcbulins , 
I gteéral commandant les gardes suisses napoli- 
I tûies. En 1788 il fut nommé maréchal -de-camp. 
I Intimement lié avec La Fayette , il dut à Tin- 
[ Iflencede ce général d'être portélo 10 novembre 
I 1790 au ministère, de la guerre. Duportail acheva 
de réTulutionuer Tannée en pei-mettanl aux 
Sûidatt de fréquenter les clubs et de former en- 
tre eux des réunions dans lestpielles ils se li- 
eraient â des discussions politiques. Cette me- 
«lit fut bl&mée , comme peu propre à inspirer 
lui militaires l*obéissance passive quVxigent 
'i'ftix reux qui gouvernent. Kn janvier 1791, 
^portail écrivit aux administrateurs des dé- 
parlements du nord et de l'est de la France, 
pour les inviter à prendre des mesures contre 
l'êfoi^lion. La disgrâce de La Fayette déter- 
nuoaJa sienne. En novembre 1791 , il fut dénonce 
i rAsscmblé^; par Couthon «^t Lacroix, cumine 
OiUfMbie d'avoir laissé sans défense la plupart 
<ÎM places fortes des frontières françaises et de 
laisser sans armes les volontaires qui se trou- 
raient réunis sur diver<; points. Dnimrtail s'en 
défhidit en énomérant les obstacles que tous les 
partis apportaient h la marche du gouverne- 
ment et l'état complet de désorganisation, qui 
régnait dans l'administration de la guerre, lors 
de la révolution. Se voyant poursuivi «i chaque 
fastint et contrarié dans ses opérations, il donna 
M démission le 3 décembre, et fut employé mi- 
litaîrcmant en Lorraine. Son éloignement ne le 
mit |>as à l'abri de la haine des partis, et le 1 5 aotlt 
17112 Tabbé Fauchet parvint h le faire décré- 



ter d'acciisatton. Prévenu à tempM, il quitta 
l'année, vint à l'aris, et s'y cacha pîînidant viii|i(t- 
deux mois ; mais en 179^ fut rendue la loi qnl 
punissait d- mort les citoyens qui recelaient des 
proscrits. Bfe voulant pas compromettre plus 
longtemps ses Mit» , il se détermina à passer 
en Amérique, laissant tootefbis entre les mains 
de deux notaires une <léclaration des muHfs qui 
le forçaient à quitter sa patrie. Ces motifs, que 
le général Mathieu Dumas fit valoir le 18 juin 
1797, devant le Corps législatif pour obtenir la 
radiation de Duportail de la liste des émigrés, 
ne parurent pas alors suffisants. Ce ne fiit qu'a- 
près le coup d'État du 18 l)rumaire qu'il obtint 
l'autorisation de rentrer en France ; nuiis il n'eut 
pas la consolation d'y aborder : il mourut du- 
rant la traversée. 

IHoniteur univertH ëet anné» 1T90. 17»i,iTn etn t. 
— Biographie tnodeme. - Aniault, etc., Hiog. nouvelU' 
des Ctmtemporaifu. — Mémoires sur /« \% Jrwtidor, 

DUPPA {Brian), prélat anglais, né h Lewis- 
ham, dans le comté de Kent, en 1588, mori h 
Richmond, en 1662. Tl étudia à Westminster et 
è l'université d'Oxford. Entré ensuite dans les 
ordres, il visita la France et TKspagne. Kn ir^M 
il obh'nt le doyenné de Christ -Chorch , en 163î 
la chancellerie de l'éji^Iise de Sanim ; puis il fut 
successivement chai)einin du roi Chartes 1" , 
précepteur du prince de Galles et du duc d'York, 
évêque de Chichester, enfin de Salisbury. Ce 
siège ayant été supprimé, fl alla trouver le roî it 
Oxford, et après la redditioif de cette place il sui- 
vit ce prince dans d'autres villes, et se trouva 
avec lui lorsqu'il fut emprisonné dans nie de 
Wight. On dit même qu'il aida Chartes dans la 
composition de VEikon hasiîike. Après la mort 
du roi, l'évêque Duppa se retira h Richmond, où 
il vécut dans la solitude jusqu'.1 la Rcstudration , 
époqui^ à laquelle il fut nommé évéque de Win- 
enesleret grand-anrnônicr. Quelques heures avant 
sa mort, il reçut la visite du roi Chartes II, qui s'in* 
clina au chevet du mortboml |K)ur lui demander sa 
bénédiction, que le prélat donna avec une grande 
solennité. On a de Duppa : The SouPs Sotilo- 
quies, sermon prêché devant Chartes I*^,à New- 
port dans l'Ile de Wiîçht, le 25 octobre IC'iS, 
in-4"; — Aiige.Is rejoivïng for Sinners repen- 
fihg ; 1648, in-4'^ ; — A Guide for the Péni- 
tent ; 166», in-8". 
Bingraphia firitarmiea, 

nrppA ( Richard), polygraphe anglais, mort 
en 1K31. Tl étudia à Oxford, et prit ses degrés 
Il Cambridge en 1M14. H composa denoroi>reu\ 
ouvrages, panni lesquels : A Sélection of TirrltH' 
Ifends from the iAist Jmifjninitof Michnel- 
Anfjelo; 1801 , hi-fol.; — H ends from the 
fi'pxco Pk'fttrrs of Hnffnetïe in the Vatican ; 
I80a, in-fol.; — Tfw IJfeand (itrrarrf IVnrfis 
of Michaet'Angelo finonarotti, %rif.h his pnr- 
fry and lefters ; 1800. in-4'; — Klrmrnfs 
of Botnntj; 1809, 3 vol. în-8" ; — VirniT-t 
Bucolivs y trith notes; 1810; — iJ/f of 
Rqffaelle ; 1816; — ihitlines of Michael-A /<- 

13. 



350 



DUPPA — DUPRAl 



géUfs Worki, wUh a pian, elevaiUm and sec- 
tkm 0/ Saint 'Peters; Rome, 1816; — 
D, Johnson's Diary f^ a Joumey into North 
Walesin 1774, wUh iUustratitfe Notes ; 1816; 
iiiiprimé au&si dans \e L\fe of Johnson par Bob- 
well, édit. de Croker; — Travels in Italy, 1828; 
— Travels on the Continent, Sidly and the 
Lipari Islands; 1829. 
Rose, Pfew Bioç. DUt. 

DUPBAT ( Antoine ) , chancelier de France 
et cardinal, né à Issoire (Auvergne), le 17 
janvier 1463, mort le 8 juillet 1535. Attaché 
d'abord à une abbaye de bénédictins, il termina 
son éducation sous le patronage et la direction 
de rarcherèque Boyer, son parent. Grâce à ce 
prélat, le jeune Duprat, nommé d'abord lieute- 
nant du bailliage de Montferrand, devint succes- 
sivement avocat du roi à Toulouse , maître des 
requêtes de llidtel de Louis XII, et un des 
présidents du parlement de Paris. Enfin, la 
première présidence de ce corps lui (bt dé- 
férée par la protection de Louise de Savoie, qui 
sut reconnaître en lui un magistrat supérieur, 
et vouhit rattacher aux intérêts de son fils. Nul 
en effet mÎMx que Duprat ne servit les espé- 
rances et l'avenir de ce jeune prince. Ce fut lui 
qui représenta au cardinal d'Amboise le danger 
d'unir madame Claude à Charles d'Autriche, 
avec des droits sur Milan et sur Gênes et avec 
l'administration de plusieurs belles provinces 
de France. A l'avén^nent de François I*', Du- 
prat fut nommé chancelier et principal ministre. 
Comme tel, il tint à Bologne une conférence avec le 
souverain pontife, et eut à traiter de graves ques- 
tions. Il concéda en effet l'abolition de la prag- 
matique-sanction, oeuvre du concile de Bâle, hos- 
tile à la papauté..Mais si le ministre français con- 
sentit à dâaisser le principe anti-catholique , il 
tint à conserver ou à maintmir certains règlements 
relatifs à la distinction des pouvoirs, certaines 
dispositions appropriées aux besoins des temps, - 
quelques intérêts vraiment nationaux. Enfin, et 
ce fut le point important du traité, il conquit à 
la royauté le droit personnel d'élire les membres 
du clergé français. Désormais , l'autorité papale 
se bornait à confirmer les évêques ; le roi les choi- 
sissait. Les affaires extérieures ne préoccupaient 
pas seules le ministre d*£tat Devenu veuf en 
1516, bientôt entré dans les saints ordres, nommé 
archevêque de Sens, et plus tard élevé à la dignité 
de cardinal, Duprat cherchait par sa politique à fon- 
der la grandeur du royaume par l'unité, la force de 
la royauté par la centralisation. Dans ce but, il 
cherchait à amoindnr la puissance du dvc Charles 
de Bourbon. Il l'attaqua d'abord dans sa fortune, 
et fit revendiquer contre lui, et en faveur de Louise 
de Savoie , l'immense succession de la maison 
de Bourbon. Le connétable se trouvait à on 
degré plus éloigné que la mère de François l"; 
mais il s'appuyait sur le testament de la duchesse 
sa femme , et, d'autre part, il pouvait faire va- 
loir la loi salique, qui exclut du trône les femmes. 



DeThoa, Ulst. uni9, — CbroDl^es da tour*»- 
Faye, TiroU Magiitrati fronçait du «cisMiM «tfeto 
{Étudu hittoriquêi ). 

DVPKAT ( Guillaume) y fils du précédeot, né 
en 1507 , mort en 15G0. Il fût évêque de der- 
mont en 1528, et se distingua parmi les préUftt 
français qui assistèrent au concile de Trente. Il 
en ramena les jésuites, pour lesquels il fbnda à 
Paris le collège de Clermont, connu depuis 
tous le nom de collège Louis-le-Grandy et deux 



Dans oes dreonstanoes, et an nilen de m 
diflicultés, une transactioo fbt proposée. Oi 
paria d'unir par un mariage la mère dn roi as 
duc de Bourbon ; mais le duc r^eta cette dtn 
avec une hauteur et un dédain tels, que Fias- 
çois I*' en fut blessé. Dès lors le procès eon- 
mença; il dura plusieurs années, fut interrompi, 
puis repris au nom du roi. En 1524, un téquotie 
provisoire fut mis sur tons les biens en litige. 
Ceé mesures judiciaires, les desseins préM- 
mes du chef de l'État, devaient inspirer an eoar 
nétable de Bourbon des pensées et des pnj/ds 
hostiles. n| les manifesta hautement; et l'en^ie- 
reur Charles-Quint, qui en Ait infonné, saisit ee 
moyen de créer des embarras à la France, m 
donnant un rival k François I*'. A cet cfliBt 
il fit offrir au duc de Bourbon avec la main de 
sa sœur Éléonore , Teuve du roi de PortQgd, 
la souveraineté d'une partie de la France, ^ j 
serait conquise et partagée. En cas de mort de 1 
l'empereur et de l'archidac , la reversion de 
leurs couronnes était promise. On sait commeit 
le connétable périt au siège de Rome (voye% 
Bourbon [ Charles ]. En France , tous ses biens 
et ceux de sa succession furent oonfisqnés aa 
profit de François I*'' ; mais le grand but fat at- 
teint, l'unité du royaume et la sécurité du rai. 
Cette même œuvre de centralisation, Duprat 
la suivit aussi contre le parlement. H tenait ^ 
libérer la royauté des oppositions, tant oottec^ 
tives qu'individuelles. Aussi affaiblit-il ce corp» 
ambitieux, égoïste, exigeant, difficfle et en- 
Tahisseur, en multipliant les commissions ex^ 
traordinaires, en convoquant firéquenunent de» 
lits de justice , en intit>duisant des membre» 
nouveaux, nonibreux et dévoués, dans les di» 
verses chambres. C'était renfermer le parieroent 
dans ses attributions judiciaires ; c'était le mù^ 
triser, et libérer le pouvoir souverain de lonf 
contrôle. 

En 1534, le pape Clément VU moomt, et Du- 
prat eut la pôisée de se faire nommer souve- 
rain pontife, n avait un récent exemple d'une 
élévation semblable dans ceHe de Florent d'U- 
trecht (Adrien YI). Il pensait d'ailleurs que sous 
un pape français les intérêts de la France devien- 
draient prépondérants en Italie. Le roi, auquel le 
cardinal-ministre soumit ce projet, n'en comprit 
ni la grandeur ni l'utilité au pomt de Tue ftîn- 
çais , il ne vit que l'ambition personnelle d^ni 
homme. Duprat en mourut de chagrin, pen de 
tempH après. Comte Edouard Fati. 



451 DUPRAT 

autres collèges eD pro?iiice, celui de Billom et 
celui de Mauriac II mourut à son château de 
Beaoregwd. 
UeTbiom,mtt, 

BOFBÂT {Pardoux)f jurisconsulte français, 

m latin Pardulphus pratbius , né à Aubus- 

foo, f ers ISSO, mort yers 1570. Jl étudia les lois 

tous Cens , et fut reçu docteur en droit. Pen- 

dwl le cours de ses études, il réunit des maté- 

riaax pour la composition de quelques ouvrages 

qu'il méditait d^. Voici la liste de ses écrits, 

(fapièsDu Yeidier et La Croix du Maine : Frac- 

<i^ de Fart dêt Notaires, contenant Us 

trust de mbwiêr et çrossoyer toutes sortes 

dteoiiraeto, tant en matières ecclésiastiques 

fus temporelles : traduicte de IcUin, et sue- 

cmimmentadiqttée aux ordonnances royaux; 

SMC «Jl traicté de la disposition judiciaire; 

i^)B, in^, 1578; — Théorique de Vart des 

Notoires, pour eognoistre la nature de tous 

fontrœts, et tout ce qui concerne V estât et 

^^a de notariat; drrisée et trois parties : 

^ontrocts , Dernières volonte^^ et Jugements : 

^ndalèb de latin; Lyon, in-8^, 1578; — Amas 

^estien, ou extraict de la poésie de Virgile 

^^feommodé au Vieil et Nouveau Testament, 

^^^^kàet en deux livres par Proha Falconia , 

^'^^^me d^Àdelphus, consul romain, et nus en 

^^^fiunçais ; Lyon, 1557, in-8*'. Cette traduo- 

'^^ est dédiée aux dames de Bon- Vouloir. L'au- 

5j^ y dit « de n*ètre pas surpris qu*il quitte Tes- 

'^^dede la jurisprudence pour la poésie, puisqu'il 

^ « en accord et une harmonie entre toutes les 

i*^ieaces » ; — JurisprtidentisB mediœ lÀb. IV; 

^^on, 1561, in-8*; — Lexieon Juris avilis et 

^^nnenici, skwpotius commentarius de verbo- 

*""%» quse ad utrumque jus pertinent signifi- 

^^kme, antiq uit a tu tn Romanarum démentis 

^^4 leg. pop. Rom, copiosissimo indice adauc' 

^"ms ; Lyon, 1589, et Venise, 1573, in-fol. ; — Ju- 

^^ ie pii td entia vêtus, sive Draconis et Solonis 

^^gee, etc.; Lyon, 1553 et 1559, in-d*", ouvrage 

t; — £e Train et total Règlement de prac- 

civile et criminelle, etc.; Paris, 1577, in- 

:|6 : cet ourrage fut d'abord composé en latin, et 

^BsnUe traduit par l'auteur; — Jocmnis Nicolai 

^Hnoniei , Catharcorum academiœ pontiftcii 

^wris prqfessoris, Bnchiridion, etc. ; Lyon, 

1550, in-4*; — traduction française de divers 

tjrapnentsde classiques grecs et français; — 

une édition des Œuvres d'Aleiat; Lyon, 1560, 

4 vol. in-fol. A. D. 

U CroU dm Maine, BibL franc. — JoulUeton. HitL 
de tm JtforcAtf, t II. 

DUPné (Jean), littérateur français du sei- 
lième siècle. On ne possède sur sa vie d'autres 
détails que ceu\ qu'il donne dans ses ouvrages 
Il était né dans le Quercy , et sintitule seigneur 
des Bartes et des Junyhes. Il était homme d'ar- 
mes dans la compagnie de Jacques de Genouillac, 
Srand-écuyer de France; son capitaine fut tué 
à la bataille de Pavie, et lui-même , fait prison- 



— DUPRË 



862 



nier, dut la liberté à llntervenlien de la ré- 
gente, mère de François I*'. Dupré est Tauteur 
d'un poème publié sans indication de lieu ni de 
date (vers 1639 ) et intitulé : Le Palais des no- 
bles Dames, lequel a treze parcelles ou cham- 
bres principales, 11 suppose que Noblesse fé- 
minine lui apparaît durant son sommeil et le 
conduit dans une contrée merveilleuse, dans un 
palais dont il visite successivement la basse-cour, 
lagalerie et les neuf chambres. Les femmes ar- 
migères, les femmes studieuses, les femmes 
chastes, etc., occupent ces divers appartements. 
Toutes les femmes célèbres qo'offîrent la my- 
thologie et l'histoire ancienne ou moderne sont 
ainsi passées en revue; des éloges, quelquefois 
fort courts, parfois assez étendus, leur sont dé- 
cernés. Cette espèce de biographie, qui n'om(4 
point les princesses contemporaines, est écrite 
avec assez de correction ; mais il n'y a ni mou- 
vement ni couleur. Grand nombre d'auteurs 
grecs et romains, de Pères de l'Église, se trou- 
ventdtés ; mais cette érudition parait de seconde 
main. A la suite de ce poëme, dédié à Margue- 
rite de Navarre, et faisant corps avec ce qui 
précède, on trouve un Dialogue^ en vers, entre 
Jupiter et Cupido, composé par Hugues Salel. 

G. B. 

Goajet, Bibliothèque française, t X. p. tS9. - Méian- 
ces d'tme grande bibUotMqut, tom. VI. ~ VloUet-Lediic, 
Bibliothèque poétique, L I, p. les. — Leroax de Llncy, 
dans le BulUtin du Bibliophile, 1811, p. tST. 

DUPRÉ (Christophe), poète français, vivait 
dans la seconde moitié du seizième siècle. On a 
de lui un recueil de soixante-quinze sonnets et 
trois odes, dans lesquels il déplore la perte de sa 
femme. Ce recueil est intitulé : Larmes funè- 
bres; Paris, 1577, in-4". On trouve quelques 
mauvais vers de Dupré parmi les pièces compo- 
sées sur un tableau où Pasquier était représenté 
sans mains. 

La Croix da Maloe, Bibliothique françaiu. 

DUPRÉ (C/aiide), en latin pratcs ou pra- 

TIARUS, jurisconsulte français, né vers 1650, 

mort vers 1620. 11 était conseiller au présidial 

de Lyon. On a de lui : Dialogus de belli tu- 

multu, seu Pandora; Lyon, 1569, in-4*'; — 

Abrégé fidèle de la vraie origine et généalogie 

des François; Lyon, 1601, in-8**; — Pratum 

Claudii Prati; Paris, 1614, in-8». 
Pernetll, U$ L^onnaiM dignes de mémoire. 

* DUPRÉ ( Guillaume ), sculpteur français, vi- 
vait dans la première moitié du dix-septième siècle. 
Il fut auteur de la statue de Henri IV placée 
autrefois sur le Pont-Neuf, et renversée à la ré- 
volution. Le cheval était de F. Tacca. Quelques 
fragments de l'une et de Taotre sont maintenant 
exposés au Louvre, dans le nouveau Musée des 
Sculptures de la Renaissance. E. B — n. 

Fontenay. DieUotmaire dee Jrtistet, 

DUPRÉ (Marie), femme poète français, vivait 
au dix-septième siècle. Nito de Desmarets de 
Saint-Sorlin de l'Académie française, elle avait 
un génie facile et beaucoup de mémoire. Son 



nUPHE 

A kuUtiii, kgree, la rliélorique, ' arilentc. » On fit ud grand i 



uitclt lui m 

UpoMiqu^et U phlIoantiUic Elle étudia le «js- | rieurea pour arrivir à se servir i 

tême lie lit«ic4rt«# •«% twt d'^plicaliou qu'on ! ce liquide, et aaus ituuttt u 

la BuTDommail £0 carlt-tUune. tUc U^ail de* 1 si Luuis XV n'eDuût arrêté l'i 

van Frauvai» Ute-agrwbltii , piMEédait inei \ appelvr l'invenleur <lans sou cabia 



Uen u Uogue iUliïiUtei st était en correspon- 
dasce avec iues4eTnoistiks ck Sca<)iri et lie La 
Vigne. L«i SépoMCt d'irU à CUrnènt, c'est-à- 
dire i mademoiselkde Ia Vigne, qui se trouvent 
dus )• StctuU d* vert cSoltis publia par U 
P. Bouhours, tout d« Huie Dupré. 

Itartn. Grmad DM. HM. tHrit. - Bwi-bHuiin, 
Csmi^ — TUon du TlUcl, /'amaus/ninçaù. 

DcpkA ( JfaKrica}, bistorian et biot^|ihe 
Tranfais, né t Paris, vers lïSâ, mort il Amieus, 
le 2 octobre 1M&. Ilapputeuit à IVtIre deii 
Prtinonlrf*, était obanoine de l'abtuje de Saint- 
Jea> i Amieu et prieur d'Olincourt Sa lie fut 
«atièreBKot eoasacrAe à de» travaux historiques, 
et le oonibre de* écrit» qu'il a laisséi est consi- 
dérable. En 1645 U fut obligé d'abandonner son 
prieurépourAiir les. misères de la guerre, et il se 
réfu^ dan» l'abbaye de Saint-Jean, oii il mou- 
mt jteu apris. On a de lui : Cita tattctl Nor- 
berlifjusqve tTaiuUitio:VKX\i,l6n; — Vie 
de »ainU Viplui Amiens, ta37, in-S°i — 
Annales brèves Ordinis Prxmonstrateniis ; 
Amiens, 1S4&. La mort imprévue de Duprë a 
arrêté l'impresilon de se* autres onvragea. 

\.r\me, BlUlotU^ut liUlarivi iW t» France, IV, 
□ < i7ta. — Dictionnuin bloçrapMque tt pUtor- 

' DtrpiÉ (ZV.], inventeur d'oD feu grégeois, 
né OUÏ environs de Grenoble, mort vers le mois 
de uavcmlire 1772. Il exerçait U profession de 
joaillier. Ëlant venu s'ÉlabUrà Paris, tl découvrit, 
en fundantdi'S cristaux pour en composer de Isax 
diamant», un liquide inHammableeMoextlnguible, 
dont Im elTets rappelaient le Tameiix Teu deCulli- 
nique. C'étnit en i7afl; Louis XV.alors en guerre 
iivi'e l'Angleterre, vojait chaque Jour les valssenui 
•le cette puissance venir harceler la marine rran.- 
vaise jusque dans ses ports. Dnpré proposa son 
invention au ourécbal de Bellc-Isie, ministre 
de la guerre, comme propre à détruire rapide- 
ment la marliie britannique. Le ministre accepta, 
et Gl Taire secrètement des expériences , d'abord 
dans les carrières de Betleville, puis sur le canal 
rie Versaillea, et enfin au Havre, sous la direc- 
tions du duc d'flarcourl. D'après une correspon- 
dance insérée dans la Revue rélrospecthi; 
(deuxième «érie, t. IV), H parait que le terrible 
liquide était enfermé dans de* boateillcs de grès 
enveIo]ipé«s de linges on de papier auquel on 
mettait le Teu et qu'on lançait ensuite au luojen 
■l'un mortier. » On rji a jeté ninai, dit une des 
lettrcsde lacorrespomlaoce prëcilée, sur le bord 
de l'avanl-fossé de la citadelle, en sorte qu'il 
est tombé partie de la liqueur sur du plet et 
partie Aans l'eau; celle qui s'e^t ré|iandue sur 
l'eau j a brûlé comme si elle avait été sur terre, 
et le galet sur lequel la liauleille s'est cassée 
p^altetsauUil comme dans la foumaite lapins 



mémoires et ses plans, et les j 
sans les lire. Puis , comme Dupr 
car il avait abandonné son comn 
tant sur les produits de sa ânn 

verte, leroilui accorda une poiâior 
et le cordon de Saint-Michel, ai 
rendre pu IJic son sutcrcl. Chaloet, ■ 
lescontemporalns de ce nouveau 
conte ce qui suit dans ta UiblMI 
phlné : « Il revint dan* sa |istr1e, 
cerolr i ses amis du Jeune Age h 
il élartronKé. llétalt suivi de ileuic 
par le gouvernement pour épier 
ses discours. Les vains tionneiirs 
grati&é ne le dédommageaient pat 
sa Hberté. On croit que sa mort I 
que son secret est enseveli dans ts 

1. nûrïia^, BioçropMé du Dauphlfi 



BUJP&K (Ailrteii), voyageur fr 
SmTrne,eni831- Ilentr&Ibrt jeui 
rière consulaire, et fut appelé à rei 
postes dli^omaliques dalla l'Unent 
lit sa position pour étudier 1<'S miv 
peuple* cliei tesqueU il réâAi. • 
l'oyage aux ruinti de j^tcopol 
dans f année I7S7 ; Paris, IMl H, in- 
en l'erse, fait dans la anntes 
1809, en tTavtr»iMt i' Anulolïe f 
Hiie, ilepuis Conslaniinoplt jui 
Mlit da go(/e Persique et de 1 
suivi de délaiU sur Us mwurs, 
i» commerce des PertanSfSur ta i 
ran, d'une notice des trtbus 1 
d'tme OM/re de» Poids, Mesures 
de oe royaumt, et enjln de pluste 
rei , Paris, 1819, 3 vol. iD-6° , av« 
Idpie; — Essai fiistorii/ue et cou 
les bouches du Catlaro. 

Son cousin, Duprf-Lasatte { k 
en IS4&,administrBteurmilita!re, i 
fabrication et la teinture des 
l'armée française i Paris, 1829, 
poTtation et l'importation des 1 
IS16, ln-16. 



Oaénr 



AI Franc, 



Drpsé D'AULHAT ilAluiS),S.< 

et romancier rraiiçais, né a Paris. 
mort CD 17 j8. Il fut successivement 
des guerres et directeur jipntiral de 
tion des vivres. On i de lui ; Tra 
sisliinces mililaiies; Paris, 174 
Dissertation sur la cause physiq 
Incité; Paris, 1745, iu-12 ; — R 
docteur Hecguetauxerifers; La» 



DUPRË - DUPREZ 



866 



t748, ni*!!; — MifUcflmu mr la tranufitsUm 

,ifif uoêf : Pirity 1749, in-ll; — AvenHiru du 

fmmr ckevaHer d$ Warwkk; Loadret (Paris), 

BCFmÉ DB SAiin^MAini ( Nicoèoê-Fran- 
f»is), tridqcleuv «t tavaDt fraaçals, né à Paris, 
ttn Ifi05 , mort la i« déeambrs 1774. Il fut un 
an premieiB à fsire cmmaltra en Fraaea la Kt- 
ténlare aogMsa On a pourtant prétMidn qu'il 
«fait pot Tanulaia tl que sa traduction du Pa- 
raUt perdu était Vtmyné» Tabbé de Boisinn- 
md. Quel qne aoit la véritable auteur de eette 
tradactkin longtemps célèbre, et qai ^alut à Dn- 
fié de Saint-Manr une plaee à rAcadémie Fran- 
fWfOehri-ci ne penéféia pas dans la carrière 
f de tradaetenr, et se tauma du eâté de la statis- 
' tiqos et de l'économie politique. Il rendit d'iin- 
portais services à oas deux scieaees, en réunis- 
ant arec une patience digne d'éloges un grand 
sombre de matériaux. On a de lui: une traduc- 
tkudu Par4idu perdu^ avec la Vie de àlUion, 
et dtt Remarques d'Âddisson; Paris, 1729, 
3 vol. in-12 ; — Suai 9ur les Monnaies ou re- 
Mnont sur U rapport entre Vargent et les 
énries; Paris, 174e, ia^''; « Ce lirre, dit 
BbBqm, a été beaucoup trop vanté; on y 
troofe cependant d'intéressants détails sur 1^ 
BKNBsies du moyen âge, et le tableau des varia- 
iMMK Hinrenues dans le prix des cboses depuis 
Tai lOOS lusqu'en 1742 » ; — Recherches sur 
'fl taleur des monnaies et sttr le prix des 
fnhu avant et après le concile de Franc- 
hi; Paris, 1762 , in-12; — une Table de mor- 
^aàléy insérée dans ViUstoire naturetU de 
rjfoiMie par Buflbn. 

O^Murta. SiéeUs Uit. — Diet. d'Économie politique. 

iCNBÂC (Gabriel)t ea latin pratbolcs, 
Mloipen et traducteur français, néà Manoussia, 
a IMl, mort à Péionne, le 19 avril XbS8. Il 
pf^ifessait la tliéolofpeau collège de Kavarre , et 
Kfit connaître par le xèle avec lequel il coroltat- 
lit les doctrines daLutber et de Calvin. On a de 
^* : Du Devoir d'un Capitaine et chef de 
9**ne; Du Comàat en champ clos, ou duel , 
^- d(i latin de Claude Cotereau; Poitiers, 
*W, iii-4* ; ^ m la Puissance et Sapience 
^ Dieu; de la Volonté de EHeu; trad. de 
'jni tnités grées attribués à Mercure Trismé- 
^; Paris, IM7; — Géemaneie; trad. de 
'"Malien de Gatan; Paris, 155S, 1561; — 
^^''lao de jucunéa Franseisei H apud Re- 
^^ inaufuratione ; Paris, 1559, in-8«; — 
'('''alloue sur les causes do la guerre entre- 
f^ contre les rebelles et séditieux qui, en 
^^''ae d'hostilités , ont pris les armes contre 
^^i et son royatfiM; Paris, 1&62, in-S*" ; — 
^laration des abus et subtilités des faux 
P^^^Phètes; Parié, 1564, 1578, in-8*; — VAu- 
^^^é du concile, avec les signes, pour savoir 
*'**ffrMfr rÉfjUse de JesHS-Christ d\ivec la 
*9nagegue de VAnteekrUt; Paris, 1564; — 



BnchiridUm ou Manuel et instruction des 
Cures; Paris, 1567; — Arrêt au profit des 
catholiques par les propres témoignages des 
vingt-quatre ministres; Paris, 1567 ; — De 
Vitis, sectis et dogmatibus omnium Uaretico- 
rum, qui ab orbe eondito ad nostra usque 
tempora proditi sunt ; elenchus alphabeti- 
eus; Cologne, 1569, in-fol.; ^ La Franeiade 
orientale, trad. de V Histoire de la Guerre 
sainte de Guillaume de Tyr; Paris, 1573» 
in-fol.; — Histoire de Vétat et succès de VÉ- 
glise, en forme la chronique générale et uni- 
verselle; Paris, 1583, 2 vol. in-(bl.; ~ Com- 
mentarii ex prœslantissimis grammaticis 
desumpti ; Paris, in-8" ; — Flores et sententix 
scribendique formuUc ex Ciceionis epistolis 
familiaribus desumptx; Paris, in-i6. Ce sont 
là, au jugement de La Monnoye. les dnw meil- 
leurs ouvrages de Dupr^au. «« Ce qu'il a fait, 
dit-il, en grammaire latine est Ikiu. Ses autrt's 
écrits, composés avec beaucoup de précipitation 
et peu de jugement, n'ont jamais été fort csli- 
m^. » 

Spondc, jinnalet. » PoiMViii, Apparalns sacer. — 
De Lsunoi, I/istoria ColUçii /Varan'. — Du Vinltrr fi 
La Crulx da Maine, Blblioth. frunç. — Le Mlir, iiibli'jth. 
Eccteâiastiea. -> LeIonR, BiMioth. Mist. df ta Friinv. 

l DITKEBZ ( Gilbert-Louis ), célèbre clianleur 
français, né à Paris, le 6 décembre IftOC. Fil» 
d'un bonnetier, Duprez manifesta de bonne licure 
du godt pour la musique ; il entra au Conserva- 
toire, ojiil fit, dit-on, peu de progrès. En 1H17 il 
fut admis dans l'école de Choron, qui le prit ou 
amitié et l'initia aux grands efifets de l'art mu- 
sical ; mais bientôt il quitta cette école (Niur en- 
trer an théâtre de TOdeon, où il resta (iuel({ui; 
temp^ inconnu. Ennuyé de son obscurilé, il 
partit |)our l'Italie ; là il travailla avec coura . > 
pendant neuf années ; il joua dans touk'ii K-s 
grandes villes, à Turin, Gènes , Milan , Venise , 
Bologne, Florence, Bome et Naples; partout il 
obtint un grand succès , ce qui le di-citLi à revenir 
eu France, oii il devait mettre le comble à sa re- 
nommée. Le 17 avril 1837 il débuta à l'opi'ra de 
Paris, par le rôle d'Arnold iXAniGuèUauma Tell. 
Ce début fut un véritable triomphe. La léputaliou 
acquise par le chanteur en Italie était parvenu^ jus- 
qu'à Paris. Aussi jamais foule plus nombreuse et 
plus brillante ne se poria-t-eile à TOpéra pour ju- 
ger ce nouveau virtuose. Les premiers accents dr 
Duprez frappèrent l'assemblée parleur puissance 
sonore : tous les morceaux qu'il chanta tour à 
tour avec gréce, avec entralnoment, avec énergie 
soulevèrent des (ris d'adiniratiitn. Dès ce jour 
la réputation et la fortune de Dupri^z étaient assu- 
rées; il devint rid«>le du iMibiic de Paris. Ce 
public, si capricieux, si enthousiaste pour la 
nouveauté, ne se rapfHfla phis c^* bon et si gra- 
cieux Adolphe Nourrit, qui, frap[>é au cceur par 
l'indifférence de ceux qui Tavaient tant admiré, 
quitta la France .• et cherciia dans le suicide 
Toubli de ses cruelles illusions. Après un si 
brillant succès, tous le» auteurs et oooiposi- 



367 



DUPRtZ — DUPUIS 



teurs 8*empre8sèrentde préparer pour Duprez des ' 
ouvrages qu'il créa avec un succès toujours nou- | 
veau et croissant : L^$ Huguenots , Robert le 
Diable, Stradella, La Juive, Guido et Gine- 
vra. Le Lac des Fées, Le Drapier, Les Mar- 
tyrs , montrèrent son talent soog mille aspects 
divers. Duprex eut à lutter contre tous les 
obstacles qne la nature semblait lui avoir 
opposés; mais par le travail il triompha de 
tout. Après une carrière si brillante, Tadmi- 
rable voix de téoor vint à faiblir : Duprez le 
comprit ; en homme d*esprit , fl ne pensa pas 
qu'il pût deux fois dompter la nature : il quitta 
le théâtre, en y laissant une grande renommée. 
Jouissant d'une fortune honorable, récompense 
de ses efforts et de son talent , il s'occupe tou- 
jours de son art. U a donné à sa fille, Caroline 
Duprez, on talent qui promet beaucoup, et a 
composé pour elle un opéra qui ne Ait pas jugé 
favorablement par les critiques. Le nom de 
Duprez restera comme un brillant et magnifique 
souvenir dans les fastes de l'opéra français. 

A. Jadin. 

Galerie dei ArtUtêt drainatique$. 

DUPI7GET. Voy, Pdget ( Comte nu ). 

DUPUIS ( François ) , jurisconsulte français, 
natif de Saint- Bonnet (Forez), vivait au commen- 
cement du seizième siècle. On a de lui : La Vie 
de saint Bruno, patriarche des Chartreux, 
trad. de latin en français, imprimée dans le 
troisième volume de VHistoire de la Vie et de 
la Mort des Saints; — Catena aurea super 
Psalmos, a spectatissimo viro, utriusque ju- 
ris doctore, Francisco de Puteo; Paris, 1530, 
in-fol. M. G. 

Da Verdler, Bibliothèque framçaiie, * 

DUPUIS, et non dupvt (Guillaume), en la- 
tin putbaii us, médecin français du seizième siè- 
cle. U était natif de Blangy, comme il nous l'ap- 
prend lui-même dans les prélîices et les dédicaces 
de ses ouvrages, qu'il signe toigours Puteanus 
Blangiacus et dvis Gratianopolitanus, U vint 
se fixer à Grenoble, vers le commencement du 
seizième siècle, et y exerça longtemps la médecine 
avec une grande réputation. U était en même 
temps professeur à l'université decette vSUe. On 
a de lui quelques écrits, qui jouissaient autrefois 
d'une certaine autorité: Phlébotomie artifi- 
cielle, utile aux médecins et très-nécessaire à 
tous chirurgiens et barbiers ; sans indication de 
date (Lyon, l5d6),in-8'',goth.;— /oonnû Mesve, 
medici prœstantissimi, <Uben aperire ora ve- 
narum,.. ,D^/ènsio ; Lyon , 1637 , pet. in-S»; 
— De Medicamentorum quomodocumque 
purgantium FactUtatibus; Lyon, 1552, in-4^; 
reproduit avec un traité de Cousinot, sous letitre : 
De occultis Pharmacorum purgantium Fa- 
cultatibus ; Lyon, 1654, in-8<'. 

DUPUIS (Louis), médecin firançais, fils du 
précédent, natif de Romans ( Dauphiné ), vivait 
au seizième siècle. Il donna des leçons publiques 
demédeciDe avec grande fréquence d'écoliers. 



ainsi qu'il l'écrit lui-même, à Paris en 1 541 et IM), 
puis à Poitiers en 1544. 11 a laissé trois rariaÔMi, 
traductions du grec, qu'il exécuta, dîMl, pareskt 
et exercitaiUm de style : ce sont : Les Épistresét 
Diogène, philosophe cynique, oeuvre très-utik 
et nécessaire, pour en seule vénérationdevertâ 
obtenir vraye liberté d'esprit et parvenir m 
mespris et contemnement de toutes lesekam 
humaines. On les vend à Poictiers, à renuH- 
gne du Pélican. M. D, XLVL Pet in-8*den 
feuilles. Voyez sur cette traduction une notiœde 
M. Boissonade relative aux lettres inédites k 
Diogène le Cynique ( Notices et extr. des Uê- 
nusc. de la Bib, du Roi, t X, p. 124-26);- 
Traduction des Commentaires d'Àmmotàas 
sur les Institutions de Porphyre; Paris, 154), 
in-fol. ; — Traduction du Dialogue de Lmm 
de V Amitié (Tô^apK). A. Bocnu. 

A. Roctaaa, Miogr. du Dcutphiné»— Van der Lin<leQ,Afl 
SeHpt.med. — U Croix do Matne et Du Verdier. HibUatk. 
franc. — BibliotA. Geuneriana. — Diet. ( au. ) du D»- 
phiné, par G.-Altard. 

DU PUIS ( Matthias ) , missionnaire français , 
né en Picardie, mort à Orléans, vers 1666.11 
prit l'habit de dominicain à Paris , le 23 mirfl 
1641, et fut envoyé en 1644 dans les missioBi 
de l'Amérique française. Il demeura à la Gaaiie- 
loupe jusqu*en 1650, époque à laquelle il refisl 
en France , et habita successivement Caen, Lui 
grès et Oriéans. On a de lui : Relation de Vêla- 
blissement d*une colonie française dans l'isU 
de la Guadeloupe , isle de V Amérique, et éa 
mœurs des sauvages; dédiée à la prineesu 
Marie- Léonore de Rohan , abbesse de la S 
Trinité de Caën; Caen, 1652, in-8*. Sdoi 
Échard , «et ouvrage , quoique fort court , paitf 
encore trop long au lecteur: le style en estnvl^ 
et indigeste , et le fond n'en est pas assez dé- 
pouillé de l'esprit de parti; il a cependant serr 
utilement au P. Baymond Breton {voy. ce nomi 
pour sa Relatio gestorum e primis OrdinU 
Prxdicatorum missionariis in insulis Ameri' 
canis ditionis Gallix, etc. 

Échard. SeHptores Ordinis Prmdieatormn, 21, Hl. - 
Lelooff. DibUotkèque hietoritue /rançmiie, III. o<* wm 

DUPUIS (Charles), graveur français, né i 
Paris, en 1685, mort dans la même ville, a 
1742. Il était fils d'un teinturier, suivit les ieçoo 
de Gaspard Duchange, et doit être mis au n^ 
des mc^leurs graveurs de son temps. Il fut reç 
membre de l'Académie de Peinture, très-jeuo 
encore. Dupuis fit plusieurs voyages en Angk 
terre, où son talent lui procura de nombreux ( 
lucratifs travaux. Cet artiste se distingua par un 
touche correcte sans raideur, franche sans m 
desse, gracieuse sans affectation. On cite de hii 
Le Mariage de la Vierge , d'après Vanloo, n 
gardé comme son meilleur ouvrage; — Poi 
trait de M^ Bouchericn costume de Vestali 
d'après Raoux; — La Terre et VAir, d'apri 
Louis de Boulongne; — La Prédication d 
saint Jean-Baptiste dans le désert, d'aprè 
Carlo Maratti; — Ptolémée Philadelphe ai 



DUPUIS 



870 



wdoMt la Hberté aux J^fà , d'après Noël 
Oiypei; — Àlêjcandre Sévère faisant dis- 
iriàMT tfti Mtf mes JKomoiiM» d'après le même ; 
- U poriraii de Coustou; -» celui de Lar- 
littiàre; — Direrses pièces pour le Recueil de 
k^alerie de FersaU/es,sor les dessins deBfassé, 
Après Le Bnm; et plosieurs avtres morceaux 
#après difléreots maîtres. 

!■•■, DêeL éê» Grmoêmn, — Chândon et Delandloe, 
Mt wrfwrMl. - Le Baa, DUt, titeveL de la Frmc; 

»irpiJis (Nieolai-^kibriel), grafeur fran- 
{lii, frère du précédent, né à Paris, en 1695, 
■ortdans la mtaie tille, en 1771. U était élève 
de Dochange, dont 11 éponsa la fille. Quoique de- 
foni artiste habile , il conserva rétablissement 
de M» père, et s'occupa d'abord de graver des 
deuÎBS pour l'impression des étoffes. Cepen- 
duit son talent comme graveur au borin le fit 
ifipderen An^eterre, où il partagea les travaux 
et la réputation de son frère. La précision, la lé- 
gbdéet la douceui d'exécution se fontremar- 
qier dans tons ses ouvrages. Ce fut pendant un 
deses voyages en Angleterre (1723) que TAca- 
dÉBie de Peinture agita la question de savoir 
«1 état possible d'imiter avec le burin le goût 
ctli toncbe pittoresque de la gravure à l'eau 
M. Dopuis entreprit de résoudre ce problème, 
fllpava d'après Carie Vanloo la superbe es- 
tape représentant Énée sauvant son père de 
tUuendie de Troie, suivi de sa femme. Creuse, 
ULtaumtsonfUs Ascagnepar la main, Dupuis 
lénieait à un grand talent toutes les qualités 
fi fcot aimer l'homme. Sa modestie était si 
pade quil n'aurait jamais été membre de TAca- 
dénie de Peinture, si cette société, s'écartant 
K» loi de ses usages, ne l'eût nommé d'office, 
mquH ait fUt aucune démarche ni sollicita- 
lioM. Parmi les nombreuses productions de 
Hipait, on dte surtout : V Adoration des Rois, 
Apiis Paul Véionèse ; — Louis XV achevai, 
'apèi la statue de Le Moine; — le même à 
fÛ, d'après le même sculpteur; — Saint Ni- 
ttloi et Saint Françoiê en prière, d'après 
Ksre; — Scène pastorale, d'après le Giorgion ; 
^Fortralt dt M, de Toumehem, d'après Toc- 
fé;-^ la Vierge et F Enfant- Jésus, sur un 
Meetd, entourés de plusieurs saints, d'après 
^nAil Carrache ; — - plusieurs morceaux pour le 
^cmeii de la galerie de Verscàlles, sur les 
^>iÉis de Massé, d'après Le Brun. 

^■M, DitNoiMAirtt dti Crav0un. - Chaadon et 
"ilttttie, DietUmiuUrê imiv#rs«i. 

Kruii {Charles-François), philosophe et 
^lidit français, né le 16 octobre 1742, à Trie-le- 
^^ktai, mort près de Dijon , le 29 septembre 
1*09. n reçut de son père, qui exerçait dans le 
%|B de Trie-le -Ohâteau les fonctions d'institu- 
^t ks éléments de son éducation , et dès l'âge 
de db «If rélève avait d^à épuisé tout ce que le 
*>>^ était capable de lui enseigner. Ce cours 
'^lidee s'était borné aux premières notions de la 
ItMUe appUqoée à l'arpentage. 11 ne restait 



donc au jeune Dupuis d'antre expectative que de 
remplir, comme son père, les modestes fonc- 
tions de maître de petites écoles; mais uue 
droonstance insignifiante en apparence décida 
autrement de son avenir. Son pète alla tenir une 
école à La Roche-Guyon, près de Mantes. Une 
tour antique frappa les rc^^s du jeune Dupuis, 
qui essaya d'en mesurer la hauteur d'aprà les 
procédés trigonométriques. Le duc de La Ro- 
chefoucauld^seigneur de La Roche-Guyon, aborda 
l'enfluit pendant ce travail, fut aussi charmé qu'é- 
tonné de ses réponses, et lui offrit de poursuivre 
ses études, en lui promettant une bourse au col- 
lège d'Harcourt. Après avoir commencé k ap- 
prendre la langue latine, d'abord à La Roche- 
Guyon, puis au collège de Yemon, Dupuis fut 
reçu au collège d'Harcourt comme élève de troi- 
Bttoie. Des progrès rapides et brillants lui valu- 
rent les prix décernés par le collège et par l'uni- 
versité, la valeur d'une seconde bourse de la part 
de son bienfaiteur, et de celle du proviseur d'Har- 
court la dispense de payer sa pension, faveur qui 
lui permit d'aider sa fîunille, que la mort de son 
chef laissait dans la détresse. Ce malheureux père 
avait été englouti dans les eaux en allant à la 
rencontre de son fils, qui venait faire à ses pa- 
rents l'hommage de ses succès de collège. Son 
cours de philosophie terminé, le jeune Dupuis fut 
reçu maître es arts , puis abrégé à l'université 
comme licencié en théologie, et nommé, à l'âge 
de vingt-quatre ans, professeur de rhétorique au 
collège de Lisieux. Malgré les travaux de son 
professorat, il étudia le droit, et se fit recevoir 
avocat en 1770. A cette époque il quitta l'habit 
ecclésiastique, et se maria en 1775. Cette même 
année il débuta dans la carrière des lettres par un 
discours latin, que l'université le chargea de pro- 
noncer en présence du pariemcnt à l'occasion de 
la distribution des prix. Dans l'oraison funèbre 
de Marie-Thérèse, qu'il prononça en 1780 au 
nom de l'université, il montra le talent d'un bon 
latiniste. 

Les mathématiques fàrent aussi l'objet de ses 
études ; et il suivit pendant plusieurs années le 
cours d'astronomie de Lalande, avec lequel il 
se lia d'une étroite amitié. En 1778 il exécuta 
un télégraphe pour correspondre de Belleville , 
où il avait un logement, avec un de ses amis, qid 
habitait le village de Ragneux. C'est cette inven- 
tion que Chappe a perfectionnée plus tard. 

Ce fut à Belleville que Dupuis conçut l'idée 
et commença l'exécution de son grand travail 
sur les religions. Les légendes, les fictions, les 
allégories, les symboles, les traditions, tons ces 
mythes dont l'ensemble constitue le polythéisme 
sont de natures si diverses, qu'il est impossible 
de les rapporter à une source commune. C'est 
pourtant ce qu'a tenté Dupuis, et il est parvenu 
à dissimuler par un prodigieux étalage d'érudi- 
tion l'absurdité radicale de son système. « Parmi 
ceux qui ont voulu expliquer la mythologie au 
moyen d'un système ank]ne et généraly dit le 



871 



DUPUIS 



Inron Dacier, M. Dapois tient une phMïe distin- 
guée. Voyant qtio les explicatioBa physiques ou 
morales des néo-platonickDS et de quelques sa- 
vants qui ont écrit depuii la renaissance des 
lettres avaient eu un aneeès médiocre; que 
celles de Huet et de Fourmont , qni voulaient 
retrouver toute la mythologie dans la Bible, 
avaient paru ridicules; que de nos jours le sys- 
tèroo i^cythique ou dionysiaque du chimérique 
d'HancarviUe n'avait pas beaucoup mieux réussi, 
M. Dupuis crut trouver dans l'attroDomie et le 
sabéisme seuls ce qu'on lui paraissait avoir 
cherché mutilement jusque akûrs. En étudiant 
cette science, il avait été frappé de la Inxarrerie 
des figures par lesquelles on représentait sur les 
anciens planisphères les groupes d'étoiles ap- 
I>elés constellations; il avait pareillement re- 
marqué que ces groupes n'offrent k l'œil aucune 
forme analogue à leur dénomination, et il en 
conclut que la configuration réelle de ces cons- 
tellations ou astérismea n'avait pu être l'origine 
des figures et des noms qu'on leur a donnés dès 
la plus haute antiquité. Dire que c'est un eflet 
^u hasard on de la fantaisie des anciens peuples, 
c'eût été désespérer de l'explication dans tous 
les systèmes : loin de cette pensée, M. Dupuis 
se flatta, au contraire, de parvenir à deviner 
cette énigme , au moins par les constellations 
zodiacales. Il imagina que cette représentation 
du ciel pendant le cours de Tannée avait dû 
correspoiidre à l'état de la terre et aux travaux 
de l'agriculture dans le temps et dans le pays 
où ces signes avaient été inventés, de sorte 
que le zodiaque était pour le peuple inventeur 
une sorte de calendrier à la fois astronomique 
et rural. H ne s'agissait plus que de chercher 
le climat et le temps où la constellation du Ca- 
pricorne avait dû se lever avec le Soleil le jour 
du solstice d'été, et l'équinoxe du printemps 
arriver sous la Balance. M. Dupuis crut recon- 
naître que ce climat était celui de l'Egypte, et 
que la correspondance parfaite entre les signes et 
leur signification y avait e?ùsté environ quinze à 
seize mille ans avant le temps présent, qu'elle 
n'avait existé que là, que cette harmonie avait 
été troublée par l'efTet de la précession des équi- 
noxcs ; et il ne balança pas à remonter à ces 
temps reculés et h attribuer Tinvention des 
signes du zodiaque aux peuples qui haliitaient 
alors la haute Egypte et TÉthiopie. Telle est la 
base principale sur laquelle M. Dupuis a établi 
son «ystème mythologique. Croyant avoir trouvé 
dans le ciel l'origine de toutes les erreurs de la 
terre , de tous les contes dont se berce la cré- 
dule humanité, de toutes les difficultés des 
premiers âges de l'histoire, il s'empressa de 
faire connaître sa découverte aux savants ». Il 
publia dans le Journal des Savants des mois 
de juin, octobre, décembre 1779, février 1780, 
des mémoires qui préludaient à son ouvrage sur 
VOrigine dex Cultes, 
Le grami Frédéric, qui en connaissait le plan. 



désirait que l'ouvrage fùtimprimé 
il fit offrira l'auteur, par Coodorc 
de littérature vacante à Berlin, et s* 
l'Académie de cette capitale , offr 
accepta, mais que la mort du moi 
mit pas de réaliser. Dupuis co 
pian de son ouvrage à quelque 
l'Académie des Inscriptions et 1 
qui, elTrayés de la liardiessc de s 
facilité à se laisser entraîner par 
combinaisons, des analogies, au 
flécliir devant son système toutes 1< 
jusque alors, écartèrent l'auteur c 
cantc en 1787, et ne l'admirent <j 
remplacement de Rochefort, le 
V Iliade, et à la condition de se n 
les iMmes assignées par la prud 
précédente il avait obtenu une chai 
latine au Collège de France , vj 
décès de Bejot. 

Biontôl éclata l'orage révolutioi 
ractère, les goûts de Dupuis, la 
du duc de La Rochefoucauld , pe 
bienfaiteur, le déterminèrent à quit 
retira à Évreux ; mais le V(ru dv 
de Seine-et-Oise le rappela bient 
pitale en le portant à la Convent 
Forcé d'accepter cette mission, 
tra digne par la sagesse de sa < 
tique et par son éloiguemeut de ti 
Lors du procès de Louis XVI, il 
détention comme mesure de sûreté 
jorité des suffrages ayant placé a 
mouarque sous la liache du buur 
vota pour le sursis en appuyant so 
paroles énergiques : « Je souhai 
a nion de la nu^jonté fasse le 
« mes concitoyens, et elle le fen 
« soutenir le sévère examen de 
^ de la postérité j qui jugeront 
« juges. » Sous le règne de la ter 
racher un certain nombre de victi 
la mort, au risque d*étre accusé de i 
et de payer de sa tête son noble 
Après la session conventionnelle , 
au Conseil des Cinq-Cents, où il < 
idées lumineuses sur Tétablissemc 
centrales , la liberté de la presse, k 
discussions sur les finances. Il en s 
Ce fut au milieu des orages de h 
nationale que Dupuis mit la derniùi 
grand ouvrage sur ï Origine des C 
fit liommage à TAssembléc. Profitai 
où il était permis de tout penser et 
il le mit au jour en 1795, après av 
balancé s'il ne ferait pas mieux < 
les flammes une œuvro qui allait s 
tre l'auteur l'opinion générale. D 
il se proposa d'expliquer les cnigii 
ligion grecque et de toutes les au 
de runtiquité, d'en dévoiler les m 
remonter à l'origine des traditions i 



373 



DU PUIS — DU PUT 



374 



rcposeot les religioaa du monde actuel. Cet ou- 
vrage shigulier trauva moins de lecteurs que Du- 
(Yuis ne l'avait espéré ; on lui reprocha des dé- 
tails scientifiques au delà de la portée du grand 
nombre et la sécheresse de son style, ce qui dé- 
termina Tauteur à publier un abrégé dégagé de 
ces obscurités, et qui fut mieux accueilli. Cet 
abrégé, devenu inalheureusemeut populaire , et 
dans lequel Dupuis a donné carrière à tous ses 
pi^u^ anti-religieuï, est une insulte perpé- 
tuelle au christianisme et au bon sens. Dacier, 
{prononçant Téloge de son collègoe, n'a pu, nidl- 
gré les oouTenances académiques , 8*emi)èclier 
de caractMser avec sévérité les dépioràUes é^- 
nneofs d'nn érudit laborieux, aveuglé par ses 
préjugés : « Dupois , ditil , aurait dû se défier 
fniM méthode tranchante et universelle, comme 
oa 8e défie d'un remède propre à guérir tous 
les mtax, et employer avec discrétion la ba- 
Snette magique de l'allégorie explicattTe, au 
■toyen de laquelle on pourrait bouleverser ou 
BéUmorpboser tout ce qui a eu une existcncit 
rédleou idéale dans les temps anciens, tellement 
^V^ A^olr trouvé des faits dans les faltles , 
os pourrait ne plus trouver que des fables dans 
lafeits, que les personnages les plus avérés de- 
ntadnient des ombres, et qu'ainsi les champs 
^ passé ne seraient plus que des déserts où le 
xeplieisme historique régnerait sur des ombres, » 

Ea l'an vu (t 799), Dupuis fut |)orté sur la liste 
dn candidats au Directoire exécutif. Après le 18 
branaire, le sénat le nomma membre du corps 
l^tNatif, dont il cessa de faire partie en mars 
l^;il en avait été président et avait été proposé 
par le corps législatif et IcTribunat comme candi- 
^ pour le sénat conscr\'ateur; peu après il 
M nommé membre de la Légion d'Honneur. 

Urs de la création des académies et de leur 
rrânioB sous le titre d'Institut, Dupuis , nommé 
■mlirede la classe de littérature et des tieaux- 
^» lut devant cette compagnie deux mémoires 
^catifsde l'origine des Pëiasges. » Dans l'une, 
'^Dacier, il essaye de prouver, par la réum'on 
^ touâ les faits et de toutes les autorités qu'il 
'Jpu recueillir, que les Péla.<H(ea étaient une na- 
"^ pDf&sante , qui par les armes, la navigation 
^ le commerce , avait forme des établissements 
et étendu ses ramifications dans presque toutes 
^ parties de l'ancieu inonde. Il se propose de 
^ voir dans l'autre mémoire, qui n'a pour 
^ que des conjectures plus ou moins vraisein- 
«ilables, que cette nation , sortie ori};inaireouïot 
^ rEttiiopie , s'était d'abord répan<iuo sur les 
^d'Afrique, daus la Cyrénaïque, la Libye, etc., 
'^ <iw de là elle avait envoyé des colonies, qui 
^ les temps antérieurs à l'histoire avaient 
^i^aiaé la Grèce, l'Italie, l'I^spagne et plusieurs 
'"^ contrées. » En Pan xi (1803) Dupuis passa 
^la classe d'histoire etde littérature ancienne, 
"publia en 1806, dans la lîcvuc philosophique ^ 
'Jtt explication du Zodiaque de Tcntyra ou 
'^deroA, à l'apimi des opinions émises dans 



VOrigine du Cultes^ dont ce mémoire Cî>t le 
complément et le corollaire, et dans la mémo 
année son mémoire sur le Zodiaque chronolo 
gique et mythologique , dans lequel il soutient 
les mêmes opinions ; vers la même époque il fil 
paraître plusieurs traités de coamogonie et de 
théogonie des peuples anciens et modernes, 
ainsi qu'un Mémoire explicatif du symbole 
du Phénix, qu'il lut à l'Institut. 

Dégagé du fardeau de ses fonctions politi(|ues, 
Dupuis se retira en 1800 dans un petit domaine 
qu'il avait acquis près de D^jon. La simplicité de 
ses goûts , une modeste aisance , ses livres et 
ses manuscrits lui promettaient au sein de sa 
famille les jouissances du repos ; mais il ne de- 
vait pas les goOter. Quelques jours après son 
arrivée, il fut atteint d'une fièvre pei*nicie4ise, à 
laquelle il succomba, dans sa soixante-septième 
année. Tous ceux qui l'avaient connu payèrent 
le tribut de leurs regrets à la générosité de son 
cœur, à la douceur de ses mœurs , à sa mo- 
destie sans afTectation , à son immense savoir 
sans pédantisme, à son inaltérable probité. Les 
ouvrages de Dupuis ont pouf titres : Laudatio 
funebris Àug. ilarix-Theresix Austriacx; 
Paris, 1781, in-4" ;— Mémoiresur Vorigine de$ 
constellations et sur CexpliccUion de la fable 
par le moyen de l'astronomie; Paris, 1781, 
InA", Des fragments de ce mémoire avaient été 
imprimés d'abord dans le Jot/f*na/ des Savants, 
puis dans lUi^ro/iomiedeLalaude ; — VOrigine 
de tous les Cultes, ou la religion universelle; 
Pai'is, an m ( 1795), 3 vol. 10-4**, avec atlas 
in-4*; ou 10 vol. in-S**, avec atlas in-4°; — Abrégé 
de LOrigine de tous les Cultes; Paris, 1796, 
in-S"" ; — Mémoire explicatif du zodiaque 
chronologique et mythologique ; Paris, 1806, 
in-4" ; — Dissertation sur le zodiaque de Den- 
derah; Paris, 1822, in-18; cette dissertation fut 
publiée dès 1806, dans la Revue philosophique, 
Dupuis crut trouver une confirmation de son 
système dans le zodiaque de Demlerah, qu'il fai- 
sait remonter à une antiquité prodigieuse. Vis- 
conti, et après lui Letronne et Champollion, ont 
parfaitement montre que ce monument datait du 
premier siècle de l'ère chrétienne. — On a encore 
de Diipuisquelques mémoires imprimés dans le re- 
cueil de l'ancien Institut (classe de littérature et 
des beaux-arts), savoir : deux mémoires Sur les 
Pélasges (1798, t II et UI) ; — De l^ Influence 
que les habitants des Ues du golfe Persique 
et des côtes méridionales de la Perse et de la 
Caramnnieou du Kerman,jusqu'àV Indus ont 
eue sur V Europe et VAsie Mineure (1814, 
t. Y ) ; — Sur le poème de VHéracUde^ dans 
le Recueil de la nouvelle Académie des Inscrip- 
tions. 

Police historique iur la Fie littéraire et polUtqtic 
de Dupuh. par sa tcutc; Paris, 1813: In-S^. — Daricr, 
Notice svr Dupuis; Paris, 181f , et dana le Recueil de 
V.icatiemic drs Imeriptioru i 1811, t. V ). 

*uv PV¥ ( De Podio), l'une des plus an- 
ciennes et des pins illnstres fomilles du Danphiné 



m DU 

qui a ea pour berceau la terre de Peyrins, près 
de Valence. Les persoimages suiTants lui appar- 
tiennent : 

* DU PUT (Hugues) prit la croix en 1096, 
et partit pour la Palestine avec ses trois fils et sa 
femme, sœor d'Éverard de Poisieu. Il fut 'un des 
prindpaax capitaines de l'année chrétienne : 
Albert d*Aix mentionne plusieurs fois ses belles 
actions. Son nom et ses armes sont dans une 
des galeries des croisades au musée de Ver- 
sailles; mais le rédacteur dn catalogue officiel 
a commis deux erreurs : il donne à la femme 
d*Hugues Du Puy le nom d'Eurard, tandis 
que c'était celui de son firère Everhardus ou 
kbrardus de Pvisat; la deuxième de ces er- 
reurs est assez plaisante : il fait Hugues Du Puy 
seigneur de Pereins et à* Api fer ^ prenant ainsi une 
charge de cour pour un nom de terre. 

Gu7 KÏ]Mrd,CénéaU>gie de Du Put Montbrun; Qre- 
■oble, icst, lo-V>. — AUmm MfC, arekéol. et noHliaire 
du Dauphiné, par MM. CbampolUon-FIgeac et Bord 
d'Haateiive. 

* DU PUY iRapînond)f troisième fils du pré- 
cédent, deuxième grand-maltre des Hospitaliers, 
né en Dauphiné, Yers 1080, mort en Palestine, 
vers i 160. Il entra dans Phôpital de Sainl-Jean de 
Jérusalem, et après y avoir soigné les pauvres et 
les pèlerins pendant plus de vingt ans, il en fut 
élu président (prieses)^ après la mort de Gérard de 
Martigues, vers 1121 . A cette époque les hospita- 
liers de Saint- Jean, uniquement occupés de fonc- 
tions charitables,ne formaient pas encore un ordre 
militaire. Mais comme la plupart d'entre eux 
avaient porté les armes et que le cœur du soldat 
battait encore sous leur robe de bure, Raymond 
Du Puy mit à profit ces dispositions martiales 
pour former un corps destiné à défendre les lieux 
saints contre les infidèles. Dès lors son ordre 
fut divisé en trois classes ; la première comprenait 
tous les gentilshommes appelés par leur naissance 
à la carrière des armes , la deuxième les prêtres 
et les chapelains, et la troisième, sous le nom de 
frères servants, tous ceux qui n'étaient ni no- 
bles ni prêtres. 11 leur donna en même temps 
(les statuts, confirmés en 1127 par le pape, de 
sorte qu'on peut , à proprement parler, le con- 
sidérer comme le véritable fondateur de Tordre 
de Malte. Quant à ses exploits militaires, il 
contribua puissamment à la prise d'Ascalon en 
1 154 et il battit, avec ses chevaliers, le sultan de 
Mossoul à la bataille de Noureddin. Il succomba, 
dit-on, des suites des blessures qu'il avait reçues 
dans cette dernière affoire. On l'a mis au nom- 
bre des saints de l'ordre de Malte. — Le rédac- 
teur du Catalogue officiel du Musée de Ver- 
sailles commet dans la notice qu'il lui consa- 
cre un anachronisme. D'après lui, ce serait 
dans un chapitre général de l'ordre tenu le 15 
février 1113 que Raymond Du Puy aurait fait 
adopter le projet de porter les armes pour la dé- 
fense de la foi chrétienne. Mais, outre que ce cha- 
pitre général, d'après les auteurs de VArt de vé- 
rifier les dates, est un fait très-dooteux, il est 



PUY m 

certain qneeegrandHoaaltre ne fatnomméqQ'aprèi 
le mois de mai 1120. En effet, Gérard de Mar- 
tigues, son prédécesseur, gouvernait encore Tor- 
dre à cette époque , comme le prouve sans lé* 
plique une bulle accordée à ce demio' par te 
pape Pascal U en faveur des hospitaliers de 
Saint-Jean. A. Rocais. 

B<Mio, HUt. de COrdre de Saint-Jean de BUnuekm, 
— Aeekerchet tur Hoffmond Du Pun, par VallKNUHli 
dana lea Mém, de lÀtt. de DeamoleU. t. VI. - Hiit. «L 
de la France 1 1. XII. 

* DUPOT ( Bernard) , nommé aussi Xhc Pof, 
et Du Poy-Monclar, poète et traducteur françai^ 
né à Luc, en Béam, vers 1520, mortvers 1580. Il 
était très-versé dans les langues, et on restimaft 
pour l'élégance de son style. Sv^fA d'Antoine, ni 
de Navarre, et ensuite de Henri, son fils, qidIA 
depuis roi de France, Dupuy célébra les looiogH 
de ces princes et celles de Jeanne d'Albret, nèn 
de Henri IV. Les poésies qu'il a composéei à 
ce sujet ont été imprimées à Toulouse , en 15i4, 
in-8°. Il avait déjà traité le même sujet dansât 
Ode du Gave , fleuve de Béam , publiée ci 
1551 avec qudques autres pièces. Dans m 
Ode du fleuve de Garonne, qui contient prlh 
cipalement les louanges de Toulouse et râo|K 
des gens de lettres que cette ville avait prodmti, 
il nous apprend qu'il avait remporté le prix àk 
l'églantine aux Jeux Floraux. Ses autres oam- 
ges sont : Bernardi Podii Lucensis, De Colk§io 
Auxitano, Carmen; ejusdem aliquod ^ 
grammata; Toulouse, 1552, in-8*. lia traM 
en français : YAnteros, ou Contre-amour ,M 
Baptiste Fulgose; le dialogue de Platma Conin 
les folles amours ; l'ouvrage de Végèœ, De la 
Médecine des Chevaux; L'Écurie, de Frédéris 
Grisou ; enfin, le livre de Fiasque, Ferrarais, Di 
la manière de bien embrider, manier et ferrer 
les chevaux. M. G. 

La Croix do Maine et Oa Vardter, âibL franc. — Goa* 
Jet . BibL franc, — François EabnUn . CovunenL Ut 
guerret de Belgique, dans VÊpltre dedieatoire. 

DCPUT ( Claude), jurisconsulte français, il 
de Clément Dupuy, né à Paris , en 1545, mortà 
Paris, le 1*' décembre 1594. Il eut pour roiAn 
de belles-lettres Tumèbe, et Cujaspour profesMV 
de droit. Au retour d'un voyage en Italie, il M 
reçu conseiller au parlement Ù s'acquitta ane 
succès de diverses négociations , et se fit re- 
marquer par une grande érudition. Il était pareil 
et ami du président De Thou. 

Talaand, HUt, des JuriseonsuUet. 

DITPUT (CAristopAe), théologien françali, 
fils aîné de Claude Dupuy, né à Paris, vers 1S80| 
mort à Rome, le 28 juin 1654. Il suivit le ca^ 
dinal de Joyeuse à Rome en qualité de proto- 
notaire , et s'y trouva au moment où la eon- 
grégation de l'Index voulait mettre au nomlM 
des livres' hérétiques la première partie àt 
l'Histoire du président De Thou. U obtint qot 
cette condamnation ne serait pas prononcée. IH 
retour en France, il se fit chartreux, à Bonrf 
Fontaine. Son mérite l'éleva à la place de pro* 



irai de ion ordre. A l'époqne de u 
a ptiear de U CttutreiiM de Rome. 
I : FerroHltma, imprimé «i 1589, 
M Kiiiu de DailM fila. 



DUPUY US 

manueriiA nuembM* par loi <t m IMn. 



; Pierre ) , Uitorieo fnmtaiï , Mre 
MdrxA, uék Agen, le 37 noTembre 
t le 14 dricendire IS&I. Il fut éleré 
e arec on sdn extrême. A la fin de 
tl (kocompagoa en Hotliiide l'ambai- 
'noee, et m lU arec les prindpaui 
«paji. AMnretoor, il Mlimavec 
inTatigable i l'inveolaire du Trésor 
I. Tant de pitaa rare» qui pas^èreol 
a lui donoirent une grande connais- 
iattrirede PraDoe. n rbtnonim^.aTec 
e L'Orme, mnabre de la conunJMÎoa 
lire faloir les droits du roi de France 
ndaocea des ericbéa de Meti , Toul 
Dercnii ctMiseiller an parienicnl, et 

BlUloth^ue da Bol , Il se sigaala 
t par son aniovr pour les lettres. Il 

acn traTam dea MTaots, et leur 
it les rétnltata lei plut curieux d'un 

I de RtAnmires qu'il arait amassés 
t de cinquante ans. obtint, ainsi 
e Jacques, l'amitié du président De 
ma ses soins aui édiOoQS de ['His- 
lemler qui parurent de 1010 ii lois. 

II outrages de Dapuf sont : Traité 
' lies Liberté! de F Eglise gallicane, 
met; Paris, 1039, 3 tdI. in-fol. ; 
véritable de la condamnation de 
rempll«ri ; Bruxelles, 1751, in-*°; 

générale d\t Schisme qui a été 
:« depuis t378 jusqu'en 14IB; Pa- 
i'; —HisIMre du Différend enlre 
iface Vin et le roi PhUippe le 
16SS, in-fol. ; — Traité des Ségen- 
rites des Bois de France; Paris, 
— Apologie de l'Histoire de M. le 
S Thou; dans le reeneil des Piieei 

DeUl, 1717, tn-il. 



aeçues), hiitoriea fraafais, Trère 
tédents , né en 158S, mort h Paris, 
re 16âC. U fut garde de la Biblio- 
i, comme son frère, et aida celui-ci 
Mitions de l'fîtf/iHre do président 
ade liu : Index de tous Us noms 
tenus dans f'Hialoire de De Tfaou ; 
, In-t"; réimprimé sous le titre de 
Mlum di/ficuUatum i Ratitbonne, 
— la 4<' édition des Instruetions 
ts Sois de France et de leurs am- 
II concile de Trente; Paris, IfiM, 
talogus bibltolhecx Thuanx or- 
tico digesitts. Jacques Ihipa j l^ua 
pie d 11 Roi une collection de nent 
. kufriméa et bois caot* *oIwmr 



DUPirr (a«nri), en latin Erycius PCTSamn, 
m flamand Van dk piittb, compflateor etpU- 
lokigna flamand , né k Venloo ( Gneldre ), le 
4MTerDbrel674,morttLouTaiii,lel7sep(eni|}Te 
tU6. Après arolr étudié k Dordrecht, à Colo- 
gne et i LouTain, où U se lia arec Juste Upse, 
il Tojagea en Italie, et obtint une chaire d'élo- 
quence k MOan. Le roi d'Eqiagne te nomma son 
bistoriogrqtbe. L'arcliiduc Albert, désirant le 
posséder dans les Pays-Bas, Ini donna, «a ISM, 
la chaire de Ungoe laûne de* enue *aeantt par la 
mort de Juste Lipse. Dupuj occnpa cette place 
pendant tont le reste de aa rie. ■ C'était, dit Ni- 
céron , un bomme d'une grande érudiula , qui 
affectait de r^iandre dacs ses productions plu- 
sieurs traits d'esprit; mais le plus souvent 
il choque le naturel, et tombe dans on jeu de 
mots forcé. C'est ce qui t^t que ses ouvrages 
ne peuvent ttre lus qu'avec dégoût , et qu'ils 
ne le sont même plus. C'était un grand faiseur 
de petits lines; etil parait qu'il était plut cu- 
rieux de raoltipUer le nombre de ses volumes 
que de ttàie quelque diose d'exact. Au reste, 
ce qu'il j a de loaable dans ses ouvrage*, c'est 
qu^l ne songeait pas moins à édifier stm lecteur 
qo'i l'Instruire, et qu'il tlcbaitd'bispirerpartout 
l'amour de la vertu et de la sagesse. » Le nom- 
bre des ouvrages de Dupo; s'élève è 9S, d'après 
NIcéron. PBquot,eDCOTe plos complet, en dte lu. 
n est dlfBdle de faire un choix dans ce fatras 
d'opuscules, aussi oublié* les unsque les autres. 
On trouvera dans le Thésaurus Antiqullalum 
Somtaiarum et Grexarunt de Gmvias presque 
tous les écrits de Dnpu; relatits à la philologie. 
Parmi ses autres ouvrages oo dte comme les plus 
remarquables : De JJta/hictugue Blbliotheai 
An^osianK; Milan, ISOt, fn-t*; — Cornus, 
sive Phagtsiposia Cimmeria, de luxu som- 
nlum; Loavain, leos, in-ll, trad. ai françaii 
par Niorias Pellôquin, sous le titre de Cornus, 
ou le banque dissolu des Cimntérieiis ; Paris, 
1S14, in-ti; — Historié Insubriex lÀbri Vt, 
qtti frrupliones barbarorun fn Italiamemi- 
tinent, ab anno Ibl ad annwn 673; I^uvain, 
1614, inii; —Pietalis thaumata in Pro- 
tàeum parthenieum, unltu Ii&r( vertUM et 
unliu versus librwn, stellarum nitmerissite 
fonals 1031 DOrtoftiM; Anvers , 1617, ln-4°. 
n ne s'agit dans cet opwcole qne du vers soi- 

vo^ que Dtqmy retourne en 1033 btoDs,et qui, 
d'a[tfès Jacques Ben)oulli(^rs eonjeetwandi), 
peut se retouTMT de 33t3 manières difCérentes; 
— Brvma, tine eMntoiu^xgnion, de latidibus 
hientis, ut M poUttiautm aptd Belgati 
Hunkh, lal9,lB-S*;— CircKltM mrbanlamu, 
lis* Unea APEEMEPIME eompendia dts- 
crtpfa.-LouTaln, lB33,in-4°; —BeUietpaeis 
Statera; Loorain, 1633, iM*; 



sre 



mjpuY 



m 



Idioibeem puhUcx Lomnienxix ; Loutoin, 

1639, iii*4*. 

Poppciiii, niblioth. Belgtea, — Hennlng WUlen, àlê- 
morUt PhUtophorum. — Gblllol. Iheatro d'Uowini 
Utterati, t. Il, p. 7«. - Bayie . Die(. hUU et erit. - Lo« 
renco Crasio. Eloçia. t K P- s»- — Nlr«ron, Mtmvires 
pour servir à l'histoire des hommes Ulmtirm, i. HVll. 
— Paquot, Mimoires pour servir à fhUtoire des hom* 
mes illustres des Pays- lias, t. XI 11. 

DU PUT (Jean)t minéralogiste français, vi- 
vait vers le commencement du dix-septième siè- 
cle. Quoiqu'il fût docteur en droit et lieutenant 
principal à lajugerie de Riyiëre, il s'occupa pres- 
que exclusivement de minéralogie. On a de lui : 
La Recherche et découverte des mines des 
montagnes Pyrénées ; Bordeaux, 1601, in- 12. 

Gobet. anciens Minéralogistes de ta France^ p. 99-lM. 

DiTPUT (Jean Cochon), médecin français, 
né à Niort, le 11 avril 1674, mort à Rochcfort, 
le 10 octobre 1754. 11 était premier médecin dé 
la marine à Rocbefort et correspondant de l'A- 
cndémie des Sciences. On a de lui : Histoire 
d'une enflure au bàs-ventre, très-particu- 
lière; Roclicfort, 1698, In-lî; — Manuel des 
Opérations de chirurgie, extrait desmeiHeurs 
auteurs; Toulon, 1726, in-12; — An post 
gravem, ab ictu vel casUf capitis percusslo- 
nem, non juvante etiam iterata terebratione, 
dura meninx Incisione aperienda? Paris, 
1736, in-4'*; Gaspard Cochon , son fils , né à Ro- 
cbefort, en février 1710, mort en janvier 1788, 
fut aussi premier médecin de la marine à Ro- 
rbefort et professeur d*anatomie dans la même 
ville. Il n*a laissé aucun ouvrage. 

Biographie m^dicate. 

DUPUT ( Louis ), mathématicien et phHologtie 
français, né à Cliaiey-sur-AIn', le 23 novembre 
1700, mort le 12 avtH 179.5. Après de brillanteè 
études clif z les jésuites de Lyon, il arriva à Pa- 
ris, ft^é de vingt^êttu ans, fut admis au séml* 
natre des Trente-Tre<«, où ott le chargea dVnsei- 
gner la philosophie , et suivit les leçons de la 
Sorbonneetda Collège tx)yal. Tourmont pritpour 
lui la plus grande amitié; le marquis de Man- 
cini, Pasquier, conseiller au pariement, l'admi- 
rent successivement comme leur bAte babitnel ; 
et son érudition le fit bientôt connaître de plu- 
sieurs académiciens. Lt comte de Cayius le dé- 
termina enfin à se présenter pour T Académie des 
Relies-Lettres. Dupity y fut reçu en 1756, et de- 
puis cette époque de noinDfeux mémoires in- 
sérés dans le recoeil de ta société et dans le 
Journal des SawtJits atlenèrent son ^èle et ses 
connaissances profondes et variées. H fut choisi 
pour secrétaire perpétuel en 1773, et comme tel 
pnhKa douée éloges, eatre antres oetef de Foa- 
tenelie. Son ftge ava»C(^ le détermina à donaer 
sa démission en 1783, ot il Ait remplMé fiar le 
savent Dacier. H fi*afBiC pas attendu ïsl révo- 
lution pour en professer lès principes. Constant 
adversaire ds privtfége de ia «oblessc iiérédi- 
taire, il avait écrit sur œ sujet avec beaucoup 
de ^^émenns , et il répétait : • Le règne de 
la justioe et de la ptix est urne; je meurs 



content et républicain. » fies pearisM eWMe 
académicien, ooimne eenseor, «te., nysnt été 
supprimées par la révolotioB, il ne laissa à n 
fille que l'héritage de son nom. Les evvngei 
de Dupuy sont presque tous disséminés dam 
le Journal des savants , dont il diriget yat- 
daat trente ans la rédafitiieo , ainsi qoe dans lei 
Mémoires de V Académie des Inâchplimu^ 
dont il publia les volumes 36 à 40. NoyscitsraBi 
seulement ceux qui ont été publiés séperéMSt, 
savoir : VAjax^ Les Ttachimétwm , VŒàfS 
à Colonne et VAnUgane^ trtd. de Sopbodei 
Paris, 1762, in-é^^ 2 vol. iu-12; c'est uu lopplé' 
ment au Théâtre Grec de Rrumoy; — frsf- 
ment d'unautfrofe $ree d'Anihémius suriâ 
paradoxes de mécanique; Parfis, 1777, ia-4*. 

Le Ba«, Mot. ênegci, «• te Frm»e$. — Ottcftsirii, JM* 
des litleraires. 

DLîPCT (***)^ polygrapbe fmaçals, vinik 
au commencement du dix-buitième siècle. Il M 
secrétaire au congpièi deRyswiok. On a de lut 
Caractères tSetUimemts et enlretienssur de»» 
personnes dont Vun» poiie mal et éerii Mes, 
et dont Vautr$ parle bien et échi mel; 
1693, in-12; — Instruction d'un père è m 
fille^ tirée de VÉcrilure Sainte; I707jn-I2i' 
Dialogue sur tes Plaisirs , sur les Pasùem, 
sur le Mérite des Femmes; 1717, in-12;- 
Instruction d^un père à son fils ; l731,fin-is; 
— Réfie3sàonssurPAm%tséii71È^ in-i2; — it- 
sais hebdomadaires sur plusieurs svjets tu- 
téressants ; Paris» 1730, io-12; — Mfftholofiti 
ou histoire des dieux , des demi-dieux, et 
des plus illustres héros (le Vantiquitép<àeinui 
1731, 2 vol. inl2. 

Qacrard, La France iiUtraire. 

DrpvT ( Jean - Baptiste^ Edouard • Louâs^ 
Ca;ji<//e), compositeur suisse, aé à Coresttei, 
près MeuichAtei (Suisse), en 1776, ment àStoek- 
holm, le 3 avril 1822. Élevé par un de mi 
oncles, à Genève, il fut envoyé à Pari» a 
178ë, et y raçut ies leçons deCbabrao poorl* 
violon et de Dus$ek pour le piano. Ses pragrti 
furent si rapiiles, qiik seiie ans il était msttre 
des concerts du prince Henri de Prusse, * 
Kheinsberg. iDn 1795 Dupuy alla étudier ftar- 
monte à Ueriin, sous Fasch ; U parcourut en- 
suite l'Allemagne et la Polofoit en donniUlM 
concerts, et se rendit à Stockholm, où il fbt engage 
comme chantenr à l*Opéra et maître des coaMili 
de la cour. En 1799 il quitta Stocklwlm pesf 
aller rempUr les mêmes emplois à Cop cu l ag aB^ 
En 1 601 , lors de l'expédition d4« Anglais contre te 
Danemark , Dupuy s'eni^ea dans l'armée di- 
noise. Il devint lieutenant, et ee distlnjiaa et 
1807, lors du bombardement de Copeului^ 
En 1809 il fit un voya^ à Paris, et y s^eonii 
jusqu'en octobre 1810, époque à laqueiÉe H le- 
touma en Suède. H habita d'abord Sohœnen, peii 
se fixa àStockbolm. En 1812 U Art Dom»^ 
chanteur, professeur «t maître de chsyellodsi' 
oow. 11 mourut peu Agé, d'uM attaque 4*^i^ 



DUPUY — DUP13Y DEBORDES 



881 



kl â de A composHion trois opéras : 
fée, FëlMe, et BJom farnsida ; le 
tff et animé dans les déax premiers, 
tal dans le troisième ; — un grand nom- 
fof , Concertos, Wafses, Contredanses, 
morceaux pour dirers instraroents. 

itfrûpMê univertetle dei Musiciens 

UT {Alexis-Casimir) f célèbre vétéri- 
inçais, né à Breteuil ( Picardie) , le 27 
e 1774, mort à Paris, en 1849. Fils d*un 
ir maître de poste , il apprit de bonne 
nmaltre par expérience tout ce qui devait 
sa studieuse yie. 11 fit d^asses bonnes 
I collège de Beauvais et ensuite au col- 
s-le-Grand à Paris ; il en sortit en 1792, 
dans les années républicaines, etmérita 
pes d'être nommé porte-drapeau. Licen- 
)5, il fut envoyé à l'École «l'Alfort parle 
s Breteuil. 11 obtint à Alfort tontes sortes 
i; et dès le 14 janvier 1798, Agé alors de 
s ans, il fut élu, par concours, professeur 
que et de matière médicale dans cette 
»e lia avec Dupuytren, plus jeune que lui 
années, se pénétra, à son exemple, des 
i anatomt(|ucs de Bichat, et se livra avec 

recherches d*anatomie pathologique. Il 

bient^ c|ue la morve est une affection 
iose héréditaire et Incurable, qu'on ne 
venir que par des croisements et des ac- 
»ts ayant pour ol^et raméiioration des 
nia que la morve fût contagieuse ; et il 
les heureux effieti du casernement des 
de troupe pour prouver que la prétendue 
arésulte uniquement d'une mauvaise hy- 
ipuydécou^TÎt également la vraie nature 
tge et de \9ipousse. 11 attribua le comage 
ression ou à l'altération des nerfs pneu- 
Iques , et il imita cette affection enooii- 
I de ces nerfs. Quant à la pousse , il a 
n'elle dépend de la dilatation des vais- 
«mchiques comme au«:fti d'une sorte 
lème des poumons , dont le volume est 
le jeu compromis , l'air extravasé met- 
aelê à la libre circulation et à l'accès 
aspiré dn deiiors. La |)ous6e a donc 

analogie avec certains asthmes hu- 
»nt la cause n'e^ pas au cœur. Dnpuy 
si fnictueusernent occupé des épizoo- 
montrnnt soin-ent systématique quant 
kuses, vi d'autres fols judicieusement in- 
lu sujet de li-ur prétendue contagion, 
'est surtout rendu reconiinandable par 

nombre d'expériences physiologiques 
?s il s'est livré. C'est ainsi qu'il a imité 
eroent la maladie clmrlwnnense, en in- 
tant* les veines des matièn?s putrides, 
a vérifié les vues de Charles Bell sur 
Ht, dans leurs deux racines, de la dou- 
lé motrice et sensitive des nerfs rachi- 
es nombreuses injections dans le sang 
itices médicamenteuses et toxiques l'ont 
«I que chaque substance agit avec pré- 



dilection et spécifiquement sor mi système d'or- 
ganes : l'aloès sur l'inteatin , Téroétique sur l'es- 
tomac et les poumons , la digitale sur le cœur. 
Il a vu que le soufre devient un poison pour les 
herbivores, et que le cheval supporte sans péril 
de grandes doses de sublimé corrosif. 11 a expé- 
rimenté avec Dupuytren l'influence qu'ont sur 
la respiration et sur l'estomac les nerfs pneumo- 
gastriques. A ces expériences, il en a joint beau- 
coup d'autres dont la science a gardé le souve- 
nir et les enseignements. — En 1828 Dupuy fut 
nommé directeur de la nouvelle École vétéri- 
naire de Toulouse. Ses préoccupations scienti- 
fiques et les irrégularités de son administration 
causèrent sa prompte révocation , circonstance 
qui abreuva d'amertume sa vie studieuse. 

Les travaux de Dupuy ont pour titres : Mé- 
moire sur la section pneumo-gastrique, en 
collaboration avec Dupuytren; dans les Bulletins 
de l'Institut de Tannée 1807; — Rapport sur 
les travaux de V École impériale d* Alfort; 
ibid., du 26 avril 1812;— De Vaffection tu- 
berculeuse vulgairement appelée morve, put- 
monte, gourme, Jarcin, fausse -gourme , 
pommelière , phthisie du singe, du chat, du 
chien, des oiseaux domestiques, comparée à 
Vaffection hydatique ou pourriture du mou- 
ton, du lapin, du lièvre, et à la ladrerie du 
cochon; Paris, 1817; excellent travail; — 
Compte-rendu de V École d^ Alfort en 1821, 
dans lequel se trouvent relatées de curieuses 
cxpérfences; ~ Expériences pour faire dé- 
velopper des maladies artificielles sur les 
animaux (compte- rendu de 1823); -> Rapport 
sur un prétendu empoisonnement par des 
gobbes ; Paris, 1824 ;— TYan^fusionfcUie pour 
constater les effets de la noix vomique; 
1826; — Notes sur l'inoculation de la 
morve aigui; 1827 ; — Rapport au préfet des 
Pyrénées-Orientales sur les fièvres paludien- 
nés des moutons ; 1828 ; — Réflexions et expé- 
riences sur V injection des médicaments dans 
les veines ; 1 830 ; — Observations de rage dans 
le bœuf et le cheval ; 1830-1834. La plupart de 
ces mémoires ont été insérés dans le Bulletin de 
r Académie de Médecine, dont Dupuy était 
membre dès hi fondation, en 1830. D*^ 1. B. 

Bonky flls, Êlogt de Dupuff. 

DcruY DBBOSDB8 ( Henri-Sébostien ) , 
mathématicien français, né à Grenoble, en 1746, 
mort dans la même ville, le 27 mai 1815. Il fut 
successivement professeur de mattiéroatiques au 
corps royal d'artillerie, à l'université de Valence , 
à l'École centrale de l'Isère, et enfin à l'École 
d'Artillerie de Grenoble. Il était memt>rede la So- 
ciété des Sciences et des Arts de Greiiolile et de 
plusieurs autres sociétés savantes. On a de lui : 
Eléments de Géométrie pratique ; Grenoble, 
1774, 2 vol. ta-8";— Traité de Mathématiques 
de B. Rabin (trad. de l'anglais ); Grenoble , 
1771, fai-8*; —Sur la culture du mûrier; 
Valenee, 1767, fn-^. A. Rochas. 



DDPDT-DEMPOiTBa (Jean-BaptUle),^t- 
Ur^eurrrufaû,mortàPvi(,en 17TD. Ilfutun 
det plu» récondi écHnins du divhuitlènw »\t- 
vIr : il a tout Kbordé, l'histoire, la crltiqae, la 
pliilDKphie.le théfttreiragrîcaitijre; et cepea- 
danl OD ne cmuutt guère de iui que «on Hlt- 
lotre générale dv Pont-Neuf, et md Gmtil- 
homme cultivateur. Qmnt à Ma critiqQes litW- 
raires, elles sont Tort médiocres. Void les titres 
des ouTTiges de Dupuy-Demportes ; leGenia- 
homToe cultivateur, tnâiûiàel'tagftisdetialet; 
Paris, 1781 , 8 vol. in-*°; — £« Gentilhomtoe 
tnjir^Aaf,tiréderang1aisdeJ.Barthdet; Paris, 
ilàa.ivolin-ii; — Histoirt du chevalier Ho- 
bfrl Walpole; J7M,3 ïOl. in-lî; — des Uttrei 
lur Catilioa ( de Voltaire et de Créblllon ) , Ve- 
nise saoTée, Rome sauvée , Les Arav^nea et 
Cénie ; — Httto^e générale du Font-Neuf; 
ma, in-S"; — U Souper poétique; 1748, 
In-S"; — Morale des Princes, trad. de Itta- 
lien; 1754; — Parallile de Catilina et de 
Rome sauvée; 17^S, iu-IS; —Parallile delà 
Séroirarois de Voltaire et de eelU de Créat- 
ion ; 1748, in-B° ; — Le Printempi, comédie m 
on acte, qui n'a pas été jouée; — Le Testament 
politique de Walpole, ministre d'Awjleterre; 
1767, S Tol. tll'll : cet ouTraga a été cMitesté à 
Dupujr-Demportea et attribué II Haubert de God- 
vest; — Le Traité historique et moral du 
Blason; ITât, 1 vol. in-lS; ou y trouve beau- 
coup de choses , mais pas un mot sur les ar- 
moiries. H. Halot. 

Grimni, Cormp; t. V. - Brtcb. La Frtma UU- it 

DCPTT or BKKE, écrivain artisUque, né A 

Toulouse, en lfl39, mort dans la même ville, te 

It I7Z0. Il recnt une Mucalian très- 



DUPUY DEBORDES - DUPUTS m 

Qutnri, lA Fr. voile des noirs, il eut recours, poor TivTe,àli 
littérature, qu'il avait cnltivée dans saiuMHt. 
Bien que sa poésie Ctit Idn de loi dooBtr le iMt 
d'être sévère poor les anlrta, ajant Md«|l 
dans la Gaielle de France du renUletoD dnm- 
tique , il se fit beencoop d'ennonii par la violeM^ 
disons néroepar riQJastkeet lepea de goAtM 
ta critique. 11 acheva de soulever co«tr« ht II 
réprobatioD générale par la pabUcatkia itm 
livre intitulé : Examen critique du poèwte éi 
La Pitié de Jacques DeliUe, précédé d'ae 
Notice sur les faits et gestes de CmUeuretit 
lOR^nfi^ne; Paris, an XI, in-g*. Ce livre pwM 
cette épigraphe : Point de pitié pour la Pilifl 
Le public ne vît dans ce libelle cdntre un hooni 
dtml le talent était apprécié partout , qu'na i» 
massis de perwnnalltés blessantes <i. de rfv^ 
latioas intimes étrangères à la littâratore, «I 
d'autant pini inconvenantes qu'à cette ^n^ 
Delille était malheureux.' Llmpératrice JmA- 
phine, dont Dnpuy des Islets était un pn p- 
rent, lui fit cditenir une pension sar tes fiàft 
destinés t l'encouragenient des lettres. Dis t» 
moment, Dnpuj des Islets chanta le trion^ 
de Napoléon avec be«n<«upde Terre. 

Si Dupu; des Islets cdébralt la gloire, il n'n 
rendait pu mirini hommage k la b«auté. VoW 
des vers qu'en galant chevalier il adresaalt, m 
1813, iHii> Délia, actrice kl'OdéoB: 



Après la beauté /acUe, la tu 

n part dw éloges du po«te ; il la eélébn dm 

uneromanceadresséeiladudwssed'ADgoaHnb 

Legouvememenldes Bourbons nomma Daftr 

des Isl^ chevalier de Saint-Louis et major 

de cavalerie. Son retour au roTalisme m oMà- 

.>.=„>,u uv--™u,- f**** souvent depuis, l^es journaux' de 1*1* 

plète, et se flt recevoir avocat m Mriëment de ci'oi'lerail suivant : . Le IBjmn de cette année, 

Tonlonse; m^ il abandrana bientôt le bar- , 'J"'J*^'*''*'^?'^*'^2'*^'^,^* !f ^'î'**!" 



nwn pour la coltuK dea sdoices. U fonda i ses 
frais nne école puUiqne de desafa, et distribua 
des prix ans élevée qui tUsaient le mieni. On 
doit donc regarder Dupo^ du Gret comme la 
fondateur de l'école de Touloase érigée en Aea- 
démieroyale de Peinture, Sculpture et Archi- 
tecture par lettres patentes de 17S1. Outre de 
nombreux mino8criti,nolaiiuneutune/riitolre 
de Toulouse, on a de Dupay du Grei on TraUé 
sur la Peinture, Toulouse, ie99. 

tLirntt.HInainde la vUlt 4t TOmlmui. - Bttçra- 

DUPDT DU IBLKTS ( Chevalier ], poCte 
français, ni i Saint-Domingue, vers 1770, nrart 
«n 1831. Issa d'une broille noble et très-riche, 
étaUie depuis lon^mps ani coloajrs, Dupajr 
des Islets vint fort jeune en Franc^ et entra dan* 
les chevau- légers du roi. Attaché a cette époque 
fc la roraulé , il émjgra en [791, fil les cunfw- 
gnes de l'année de Condé, se relira entuile en 
Angleterre, et ne revint en France qu'après le IS 
bruiBaire. Buiné par U rèvotatmi et par U lé- 



Berry, quelques gouttes de [rinie firent crait- 
dre que les cérémonies dn jour ne ftissent eoi- 
trariées par le mauvais temps. • Baaaurex-voas, 
s'écria lechevalierDupuj des Islets, ce sontln 
larmesdes BDonapartktes.>EQl820 illitpaitftn 
des stances sur la naissance du duc de Bor- 
deaux ; cette pièce tut frès-a;q)landie h mm a|fl- 
Tition : elle avait ponr titre La Jeune Veuve. A h 
même époque, Dnpnj dea Islets coopérait i h 
rédactiott dn Dt/enseur des Colonies , devtM 
L'Observateur. Outre ces ouvrages, on coobM 
du même auteur une grande quantité de pUcH 
fugitives, publiées dans divers recueils. U apdbW 
les Œuvres poétiques de Soileau , avec dn 
notes de Lebrun, et les Œueres complètes M 
i.-J. Rousseau. A. Jamh. 



DCVDT-MONTBKDN. Voy. Mo^TBBDN. 

* DuriTTs (Femg), écrivain français, ri 
lert 1480, mort vers 1&40. On a de lui : A 
triomphante et solennelle entrée JaUena 
eavénement de Monseigneur Chartes, prUttt 



M 



DUPUYS — DUPUYTREN 



386 



éaSspagnes, arekidue éTAutriche^eic., tn sa 
9iUe de Bruges, le 18 avril 1515; Paris, sans 
dite, in-fol.y aTec figures en bois. C'est un ou- 
vrage très-rare etl^DUledes plus anciennes descHp- 
tioQsdescéréinonies publiques où Ton ait mis des 
ipret; — Les exèques et pompe funérale de 
jk Dom Femand, roi catholiqite , faite et 
etamplie en Véglise Sainte-Goule (Gudule) 
àBmxelleSy le 14 mars 1615; in-fol., sans nom 
deKeo m date. M. 6. 

. kacc, ifoiiiMl du IMroirt. 

MWVTTRER ( Guillcmme), câèbre chirur- 
#a français, né le octobre 1777 , à Pierre- 
Mère, en Limousin, mort à Paris, le 8 fé- 

' nier 1835. Sa première éducation fut fort né- 
A^ Pour corriger son caractère, d^à égoïste 
flt haotain , sa mère ne prêchait suffisamment 

i i de paroles ni d'exemple. Son père , avocat 
iciaisé, lui fit d*abord donner près de lui quel- 
qMs leçons élémentaires, puis Tenvoya conti- 
iBtr Ms études au collège de Magnac-Laval. Une 
ôraoBitance assez romanesque mit à sa portée 
>K imtniction bien supérieure. On raconte que 
^ à rige de trois ans, une dame qui passait 
ttpoitepar Pierre-Buffière , frappée de la jolie 
%nre de Tenfant, TaTait enlcTé pour en faire son 
fiiidoptif, et que le père pour le ravoir avait 
ëé ahù^jé de poursuivre la dame jusqu'à Tou- 
kue. Neuf ans plus tard, un capitaine de cava- 
krie, nommé Keher, l'avisa pareillement jouant 
dus la rue. Séduit d'abord par sa physionomie, 
RM par Tintelligence de ses réponses, le capitaine 
pnpoiadese charger de son éducation, s'il vou- 
Ut le wivre à Paris ; et quelques jours après il 
kpliçaitan collège de La Marche, dont son frère 
(ÙH principal. Là, si le jeune élève ne démentit 
fml ce que promettait sa vive et prompte mtel- 
Mfmtf fl montra aussi tous les défauts d'un enfant 
Ml élevé, dissipé, rebelle à la diiKÛpline; et ses 
Mide latinité s*en ressentirent. La philosophie 
U loarit davantage; et il y remporta plusieurs 
l>fx.EB 1793, ses classes finies, il quitta Paris, à 
M le sac sur le dos, emportant juste de quoi 

I iffTB pendant le voyage, pour rejoindre sa fa- 
■ii^ fixée à Limoges. Il s'agissait de choisir une 
pNiBMkniy ileat l'idée de se faire soldat : son 
P^ iTy opposa, et, le trouvant indécis pour 
l*4e aotre carrière, trancha la difficulté en lui 
''isut: n Tu seras chirurgien. "On le renvo>a donc 
^ htfis, où quelque ombre des anciennes écoles 
dediirorgpe existait encore. Sa famille ne s'était 
ps mile en grands frais pour lui ; car nous le 
^BJMs reprendre au collège de La Marche sa 
petite chambre d'écolier ; probablement il usait 
'■Miide la maigre pitance que l'on accordait quel- 
fKfois aux anciens boursiers. Il étudia concur- 
J||»Me&t l'anatomie sous Boyer, à La Charité, et 
"cbimiesons Vauquelin et Bouillon- Lagrange. 
'^'^Kicienx du présent, confiant dans l'avenir, et 
''^Btet déjà de répéter le mot de César : n Mieux 
^^ être le premier dans un village que le se- 
^^ ^Rome, » il avait aussi fréquemment à la 

^^anV. BtOCR. OÉNÉR. — T. XV. 



bouche cette autre sentence , que « rien n*est tant 
à redouter pour un homme que la médiocrité». 
Plus tard, Ù a remarqué lui-même que tous les 
travaux d'un homme ne sont fréquemment que 
la conséquence d'une idée première fortement 
conçue; on peut dire que cotte ardeur de supé- 
riorité etde suprématie explique essentiellement 
la vie de Dupuytren. 

Le 14 frimaire an m furent créées les écoles de 
santé, et le i^^ ventôse suivant ( février 1795), 
s'ouvrit un concours pour six places de prosec- 
teurs. Dupuytren se présenta etfùtnommié, mais 
au quatrième rang,et avec une note peu flatteuse, 
qui lui prescrivait de « redoubler d'efforts pour 
parvenir à remplb- dignement cette place ». 
Souvenons-nous qu'il n'avait pas dix-huit ans. 
Mais cette note sévère de ses premiers juges 
était un puissant aiguillon pour son orgueil ; et 
du dernier rang des prosecteurs il était bien 
décidé à remonter au premier. Trois ans s'étaient 
à peine écoulés qu'une double occasion lui fut 
donnée de reconnaître combien il avait gagne et 
dans l'estime de ses condisciples et dans celle 
de ses maîtres. Sa vingtième année était son- 
née, la conscription le réclamait; l'école, par 
une délibération spéciale, du 29 ventôse an vu 
(mars 1799), réclama une exception en sa fa- 
veur, et l'obtint. Quelques semaines après , la 
mort de Fragonard laissait vacante la place de 
chef des travaux anatomiques, qui devait être 
mise au concours. Sept candidats s'étaient pré- 
sentés ; cinq se retirèrent , laissant en présence 
M. Duméril et Dupuytren. 
. M. Duméril fut nommé; mais au bout de dix - 
huit mois , ayant été promu à la chaire d'ana- 
tomie (10 mars 1801), Chaussier proposa du 
donner à Dupuytren sans concours la place de 
chef des travaux anatomiques, et cette proposi- 
tion fut adoptée à l'unanimité. 

Maître de cette position indépendante, il ne 
tarda pas à apporter dans le service des dis- 
sections une discipline et une activité jusqutt 
alors inconnues. En quinze mois il déposa dans 
les cabinets de l'École quarante pièces anatomi- 
ques, relatives à toutes les parties des systèmes 
artériel et veineux. Il poursuivait des recher- 
ches d'anatomie normale sur lef^ trompes, les 
canaux déférents, la rate, etc. ; Il étudiait le niu J.^ 
de développement du iHissm dans les deux sexes 
jusqu'à la puberté ; il multipliait les vivisections, 
recherchant les effets de la section du grand 
sympathique en diverses régions, de la ligature 
du canal thoradque, etc. Mais surtout deux 
grands desseins le préoccupaient particulière- 
ment. Il avait fait un premier cours d'anatomie 
qui n'avait pas été sans succès ; mais la supé- 
riorité incontestable de Bichat lui pesait, et 
l'un de ses contemporains a dit que c'étaient là 
pour lui les lauriers de Miltiade troublant le 
sommeil de Thémistocle. Il n'osa pas se me- 
surer seul contre ce redoutable champion ; et 
soit pour assurer le aocoès, soit pour par- 
la 



887 



DUPUYTREN 



m 



tager la défaite, il s^associa àChaossier pour 
un rx)urs particulier d'anatomie et de physio- 
logie. Le seul résultat scientifique de cette fts- 
sociation singulière fut la découverte des Ca- 
naux du diploé, que plus tard Dupuytren, eu- 
neini du partage , s'attribua tout entière. Ce 
nVtait pas tout. A peine débarrassé de VAnat(h 
mie générale, Bicbat , avec cette fougue qui fut 
l'un des caractères de son génie, s'était prédpité 
vers un antre ordre de recherches, et, après aYdf 
ouvert en quelques mois plus de six cents cada- 
vres , venait de poser, dans un cours pour ainsi 
dire improvisé , les l)afles de l'anatonrie patho- 
logique. Dnpuytren voulut le suivre sur ce nou- 
veau terrain ; il chargea les aides d'anatomie de 
recueillir jour par jour sur tous les cadavres 
disséqués à Tlvcoie toutes les lésions organi- 
ques ; et au bout de Tannée il comptait, disait- 
il, mille autopsies, àraidedesqueJiesil avait cher- 
ché à déterminer la proportion des organes lésés, 
la nature de ces lésions, leur simultanéité dans 
diverses parties, leurs rapports avec Taspect 
extérieur, la fréquence relative des causes de 
mort, le nombre et la nature des lésions obser- 
vées dans chaque saison de Tannée, et compa- 
rativement dans les deux sexes et aux divers 
âges. CTétait un travail immense , qu'il se pro- 
posait de continuer, et dont il voulait faire la 
base d'un traité d^anatomie pathologique. 

Bichat ayant été enlevé par une mort préma- 
turée, comme pour en effacer la trace Dupuytren 
reproduisait dans ses leçons le plan et les prin- 
cipes de Bichat qu'il se laissait attribuer; bien 
plus, il essaya de s'assurer une priorité imposa 
sible, en reculant quelque peu la date de ses 
propres travaux. Laènnec lui donna une leçon 
sévère; il rétablit les faits altérés , les dates fal- 
sifiées, ne permit pas qu*on dlnoJnuàt l'œuvre 
de Bichat, et rappela même que la méthode 
suivie par Dupuytren dans son premier cours 
n était à très-peu de chose près celle de Bicliat >>. 
De là naquit entre eux une antipathie qui ne se 
démentit jamais ; et en janvier 1807, Laènnec 
étant entré comme rédacteur ordinaire dans le 
journal de Corvisart, Dupuytren n'y inséra plus 
une seule ligne. 

Du reste, là s'éteignit ce grand zèle qu'il avait 
montré pour l'anatomie pathologique; et il s'en 
détourna dès qu'il s'y vit rabaissé à un rdle se- 
CxOndaire. 

Un moment il parut se toomer vers là physio- 
logie. .Sans doute , ses expériences sur les ani- 
maux <lataient de loin; mais elles étaient jusque 
là restées stériles. Des relations intimes, nouées 
avec Dupiiy, lui ouvrirent l'École d'Alfort, où ils 
firent ensemble un grand nombre d'expériences. 
Le premier résultat fut un mémoire Sur Tin- 
fluence que les nerfs du poumon exercent sur 
la respiration^ mémoire que Dupuytren alla lire 
à l'Institut, et qu'il publia dans la Bibliothèque 
médicale. 11 on promettait plusieurs autres; 
nouvelle promess.» (ju'il ne tint jamais. Les dr- 



constances allaient le porter Vers une Mtre oir- 
rière, qui devait pour un temps (XNicentrertoote 
son ambltloA. 

Dès 1802 il avait été nommé chirurgien di 
seconde classe à l'hâtel-Diett ; mais ses k» 
tions étaient SMondalrea, comme Ma titre : Pd- 
letan, chirurgien en chef, Ciraiid, cUrargitt- 
adjoint, le laissaient à ped près en ddMNv di 
service. Aussi, malgré son ardeur d'être et de pa> 
rattrfe, jnsqu'à l'Age de vingt-neuf eus il semMA 
être resté étranger à la chirurgie. Maii en ISOS 
Giraud quitta Paris pour suivre Louis-Napoléoe 
en Hollande; et bien qu'il eût désiré gwder Mi 
titre, déjà il fl*y avait plus d'intermédiaire «rtn 
Pelletan et Dupuytren. Deux ans après, il M 
nommé ohlrurgien-adjohit, et il eut encore m 
coudées plus franches. Cette Ibis H suppléait di 
droit le chirurgien en chef dans ses ab e eec ei ; 
puis le paresseux Pelletan, trouvant la beaopi 
lourde , imagina de se déchaîner sur ton ad- 
joint du service deé Ofimmes. Alcn commeaçi 
entre ces deux hommes une lutte sourde, niii 
incessante, et dans laquelle l'âge et le tHre et 
Pelletan ne purent le préserver d'nna déAite. 

C'était d'ailleurs uu Jeu périlleux pour Da* 
puytren lui-même , qui pouvait avoir beaotai es 
Pelletan à la'Faculté. Mais il n'avait pat 
appris à se dominer, et tout cédait I la 
du moment. Vers le même temps, eu isio, Uk 
fit un ennemi de Boyer, dont il anit dmuuié 
et obtenu la fille. La rupture se fit d'une aa* 
nière inusitée ; il attendit le Jour do la 
ture du contrat : la (liture parée , Uê 
assemblés, hii seul abeeflt ; et au Moaaafeqii^in 
lui envoya, il répondit froidement, 
d'autre raison , qutl ne voulait pas 
Il paraît (ce fût ainsi du moint quil le raOMla 
à ses amis ) que Mti« Boyer lui montrail une 
grande froideur, et qu'ayant vainement diercbé à 
rompre cette glace, convaiuco quil n'y rénaairait 
pas, il prit généreusement sur hil IXiditax de la 
rupture. La même année H épotMa M«« de 
Sainte-Olive, qui lui apporta 80,000 tnatêfOÊk 
sous la condition do i^me dotal. 

EnlStl mourut 8abatier,laiasanlni!nnteMie 
des deux chaires de médecine opératoinr ;eleettt 
fois la chaire devait être donnée an oonooimt. Dn- 
puytren s'y prépara avec ardeur ; et pour le 
créer cependant uu titre aérieux , il mit aoni 
presse un Traité de Médecine opératoire, 
auquel il travailla jour et nuit; mais le ooneoun 
le surprit lorsqu'il avait & peine achevé le pre- 
mier volume. Le concours marcha régulière- 
ment jusqu'à la remise des thèses; mab cellea- 
d, qui devaient être dépoaées le 21 janvier, 
ne le furent que le lendemain ; encore le Jury au- 
torisa les concurrents à distrihuer de nouveaux 
exemplaires, « quelques-uns, dit leprocèa•Te^ 
bal, exigeant de graves corrections typofpi- 
phiques ». Les révélations des oontcmporain 
ont suppléé aux réticences du pnMsàa-TerbaL 
Dupuytren , mécontent de sa thèse , y svaft 



389 



DUPUYTREN 



8»() 



tait des eomettoos si eontidértUes » qu« son 
inprinieor Jugea Irapossible de les exécuter 
dans le tempe touIo. On dit qu'alore découragé, 
3 rétolut de se retirer du concours, et écrivit 
néme une lettre en ce sens au doyen de la Fa- 
eollé. Le libraire Crochard, qui devait {tublier la 
Médecine opératatré, le fit revenir sur ce dessein 
désespéré ; llmprimenr, dreonvenu, consentit à 
écrire qu'nne forme d'imprimerie était tombée en 
pdte^ accident de force majeure qui retardait 
nécessairement la remise de la thèse. Le doyen, 
fort erobarrassé, finit par déclarer que si tous les 
oavriers de llmprimerie attestaient la chose, il 
a ce or dêralt un délai. Les ouvriers siipièrent ce 
qo'on vonlot, et le délai fut accordé. Mais à 
Tune des séances suivantes , Dubois fit défaut 
parmi les jnges; deux jours après, ce fîit Ri- 
cberand; quelques jours plus tard, Percy 
trcMiva aussi prétexte pour se retirer; le jury, 
réduit à quatre membres , se compléta par l'ad- 
jonction de M. Duméril. Dupuytren réunit i'una- 
nimité des suffrages; mais il fut remarqué que 
parmi les dnq juges il n*était resté que deux 
chfruigiens. 

Ce n'était pas d*ailleurs que les épreuves lui 
CHseot été défavorables ; et sa thèse sur la 
HtboComie, longtemps regardée comme un clief- 
d'cravre , ofirait surtout un modèle d'anatoinle 
diinirgpcaledont rien jusque là n'avait approché. 
Malasoo caractère avait soulevé panai ses futurs 
coHAgncs des antipathies redoutables ; et il fout 
Uoi ^jouter qu'il s'occupait peu de reconnaître 
b lèle de ses amis. Une fois nommé , il laissa 
de cAté te Traité de Médecine opératoire, sur 
lequel Crocbard avaitfondéde justes espérances ; 
et Pdlctan , sans lequel peut-être la majorité du 
jory lui eût échappé, eut bientôt des plaintes 
ptaa graves à faire entendre. 

Dana las premiers temps qui suivirent le con- 
eoarSy nne sorte de concorde s'était rétablie à 
rhdtel-Dica. Pdielan, qui ne pouvait plus traiter 
le noirreao professeur comme un jeune homme, 
le laissait librement agir. 

Tout allait an mieux, lorsqne survint une 
complîcatîon inattendue. Pclletan avait un (ils 
ex-ddrurgien de la garde impériale , récemment 
revean de Rnssie, où il avait été prisonnier. 
PeUetan demanda pour son fils la place d'aide 
de clinique, qui lui fut accordée, et le bruit cou- 
rat qall travaillait à lui assurer la survivance 
de diiniiigien en chef. Devant un tel péril, 
tonte antre considération disparut; la guerre 
raoommença sans pitié, sans relàclie; les élèves 
prirent parti pour les maîtres ; mais la force était 
do o6té de Dupuytren. Deux malheureuses 
opérations pratiquées coup sur coup par Pelletan 
prédpilèrent la crise; et le 9 septembre 1816 
Dnpuytren fut nommé chirurgien en chef. Dès 
Ion Pdhém, sans hôpital, ne pouvait con- 
atrver la chaire de clinique; ils demandèrent 
à la Faenlté l'échange de Inirs chaires; et la ! 
penontation fiit ratiOcïe le :> octobre par la ; 



A 



commission provisoire dliistnietîon publiques 
Alors, enfin, Dupuytren eut ee qu'il ambition- 
nait, la puissance absolue à l'hôtd-Dieu, et il 
se promit bien de ne pas la partager. Le ser- 
vice diinirgical comptait parfois jusqu'à trois 
cents malades : c'était un travail d'Hercule, qui 
allait peser sur lui seul ; il s'y dévoua sans ré- 
serve. Tous les jours, levé r^Uèremeot à dnq 
heures, il accomplissait ses visites de six à 
neuf heures, disait une leçon d'une heure à 
l'amphithéâtre, donnait ensuite des consultations 
aux malades du dehors, et quittait rarement 
l'hApital avant onze hejires. Knfui, le soir, il ) 
faisait une seconde visite de s^ c à sept heures ; 
et jusqu'en 1825 à pdne y manqua-t-il un seul 
jour, hormis les cas où la maladie h) retenait 
lui-même. Après 1816 il s'était rallié au nouveau 
gouvernement, et en 1820, lorsque le duc de 
Berry fbt assassiné, il fut appdé l'un des pre- 
miers près du prince. Cette circonstance servit 
d'ailleurs davantage à tton ambition qu'à sa re- 
nommée; peut-être mémecdle-d en reçut qud- 
que échec. Le couteau, entré au-dessous du sdn 
droit, avait pénétré jusqu'à l'oreillette droite, et 
nne hémorragie interne déterminait des acddents 
de suffocation. Déjà Bougon avait sucé la plaie 
à plusieurs reprises lorsque Dupuytren arriva, 
proposa d'élargir la plaie extérieure pour donner 
au sang une libre issue, et procéda lui-même à 
oette malencontreuse opération. Aussi les cen- 
sures ne lui furent point épargnées. Dupuytren 
supporta tout sans répondre, mais non sans 
souffrir cruellement Ce n'était pas seulement sa 
réputation qui était en jeu; tout ce bruit avait 
des échos aux Tuileries : Louis XVIII l'avait 
bien nommé baron en aoiU 18^0, mais n'avait pas 
voulu l'attachera sa personne Peulrêtre uneantre 
cause, bien futile en apparence , contribua-t-elie 
à ce résultat. Arrivé pràs de son neveu mourant, 
Louis XVTIT, ponr ne pas être comprit du 
bipjsé, avait adressé à Dupuytren cette ques- 
tion en latin : Stiperestne $pes aliqua salutiiP 
Dupuytren demeura court, et A. Dubois »; 
chargea de la réponse. C'était une mauvaise re- 
commandation près du roi lettré; et Diipuyfmi 
attendit trois ans avant d'être nommé chirurgien 
consultant, en compagnie de Boyer et de Riclie- 
rand. 

Cependant, Louis XVni étant mort, Char- 
les X, comme pour faire ouNier à Dupuytren 
l'ingratitude de son prédécesseur, l'avait n«)mmé 
aossitêt son premier chirurgien , et lui K^inoi- 
gnait une bonté toute particulière. Dc^champs , 
à l'Institut , avait été remplacé par Boyer; mais 
Peray, à son tour, venait do laisser une place 
vacante. Or, Dnpuytren n'avait pas seulement à 
lutter contre ses compétiteurs: GeofTroy-Saint- 
Hiiaire avait renouvelé une proposition d^ faite 
à l'élection de Boyer, et tendant à écarter de 
llnstitut les chirurgiens suspects d'oublier trtti 
fadlement la science pour la pratique. Cliarh ■< \ 
pnt parti pour son premier chirurgien, et le 



891 



DUPUTTREN 



S92 



4 avril, Diipaytren fut nommé par quarante-et- 
une voii sur cinquante-neuf votans. Il sembla 
d'abord qu'il eût à cœur de réfbter Tol^ection de 
GeofTroy-Saint-HHaire. En quelques mois il lut 
à rinstitut plusieurs mémoires, et en publia d'au- 
tres dans le Répertoire général d^Ànatomie 
et de Physiologie pathologiques; bien plus, en 
1829 il s'inscrivit parmi les rédacteurs du Dic- 
tionnaire de Médecine et de Chirurgie pr(p- 
tiques^ pour lequel il écrivit les articles Abcès 
et Anus. Mais ce beau feu ne se soutint pas : 
après cet effort , il laissa à ses élèves le soin de 
vulgariser ses idées. 

On dit qu'alors d'autres désirs germaient dans 
cette âme inassouvie; la fortune politique de 
Cuvier troublait son t^)mmeil , et la pairie était 
un de ses rêves. La révolution de 1830 confondit 
ses espérances; mais elle lui fournit l'occasion 
de prouver qu'il n'était pas étranger à la Téri- 
table grandeur. Charles X était pauvre et pros- 
crit : Dupuytren lui écrivit une lettre ainsi rap- 
portée par M. Cruveilhier : « Sire , grâce en 
partie à vos bienfaits, je possède trois millions : 
je vous en offre un ; je destine le second à ma 
fille , et je réserve le troisième pour mes vieux 
jour». » 

N'ayant pins rien à attendre de la cour, il se 
tourna alors du c6té du peuple, et brigua la dé- 
putation à Saint-Yrieix , ville de son départe- 
ment. Il comptait que sa renommée aurait tout 
pouvoir sur ses compatriotes : oubliant que dans 
sa grandeur il n'avait rien fait pour eux, pas 
même pratiqué cette hospitalité bien veillante qui 
s'acquiert à peu de frais des cœurs amis : sa 
candidature échoua devant celle d'un médecin 
de campagne. Cet échec acheva de le désenchan- 
ter. Il se rejeta dans les travaux de son ensei- 
gnennent et de sa clientèle, sentant bien la fa- 
tigue, mais se promettant de se retirer à soixante 
ans. Il ne devait pas aller si loin. Le 15 novem- 
bre 1833, en serendant àl'HôteUDieu,!! éprouva 
sur le Pont- Neuf un léger étourdissement ; et 
durant sa leçon, à l'amphithéâtre, il sentit tout 
à coup que sa bouche se déviait. 11 comprit 
alors qu'il avait besoin de repos. Il partit donc 
pour l'Italie , où son voyage fut comme un long 
triomphe. Mais à peine arrivé à Rome , il se 
montra impatient de revenir, et malgré toutes 
les représentations, faible encore, il reprit ses 
leçons. C'était tro|»; sa robuste constitution 
était épuisée : tandis qu'il siégeait comme juge 
dans un concours ouvert k la Faculté, il fut at- 
teint d'une pleurésie latente; et bientôt des accès 
répétés de suffocation conduisirent à reconnaître 
un é|)anchement dans la plèvre. On lui proposa 
la ponction. Il accepta d'abord, et finit par refu- 
ser. « Que ferals-je de la vie? disait-il ; la coupe 
en a été si amère pour moi !» Il se regarda donc 
mourir, conservant la plénitude de son intelli- 
gence jusqu'au dernier moment. La veille même 
de sa mort, il se fit lire son journal, « voulant, 
disait-il f porter là-hant des noavellM de ce 



monde. » Il expira le 8 février IftSS, à trois beom 
et demie du matin. Selon le vœa qu'il anit 
manifesté, son corps fut ouvert, trênte-den 
heures après la mort, par les internes de l'bMd- 
Dieu ; on trouva l'épanchement thoradque re- 
connu pendant la vie , le cœur et les parois àm 
artères hypertrophiés. La tète mesurait une ci^ 
conférence de 58 centimètres ; reooéphale, d« 
poids de 46 onces , offrait les traces de troii 
foyers apoplectiques , dont deux à droite et osa 
gauche. On remarqua que la moitié gauche di 
crftne était plus large et phis profonde en ai^ 
rière, et que la moitié droite ^t an contraire 
un peu plus développée en avant; mais ao total 
la moitié gauche était plus ample que la droite. 

Il n'avait qu'une fille, à laquelle il laissa use 
fortune évaluée par les uns à sept millions, chiflre 
peu condliable avec sa lettre à Charles X ; d'au- 
tres la réduisent à quatre millions. 11 en avait dis- 
trait toutefois 200,000 tr. pour la création d'une 
chaire d'anatomie pathologique à la Faculté de 
Paris , et 50,000 fr. pour l'érection d'une fon- 
taine au nom de sa fille, à Pierre-Buflfière, la 
ville natale. M. Pigné, son neveu, eut ses livret, 
M. Marx ses manuscrits : bien peu de dioie, 
car on ne retrouva même pas la fin du Mé' 
moire sur In taille bilatérale, dont il avait 
arrêté l'impression à la dix-huitième pag^. 

Dupuytren était d'une taille au-dessus de la 
moyenne. Il avait la figure grave et hnpoeanle; 
le fi-ont vaste, élevé, fortement bombé, les yen 
noirs et pénétrants, le nez aquilln, les lèvres 
bien découpées , en parfaite harmonie avec le 
regard , soit pour exprimer le dédain le phis 
écrasant, soit pour animer la figure du plus sé- 
duisant sourire. Mais Dupuytren souriait rare- 
ment; il était naturellement fh>id, sombre, con- 
centré en lui-même. Par exemple, dans sa visite 
du matin, lente et silencieuse, il n'adressait 
quelques mots brefs aux élèves qu'à l'occasion de 
leur service, ne souffrait pas les questions, et at 
besoin fermait la bouche aux iutenxtgateurs indis- 
crets. Fier et hautain, il aimait qu'on pliât devant 
lui, même jusqu'à terre; et cependant, par un 
contraste étrange , il réservait son estime aux ca- 
ractères indépeadants, alors même qu'il les écar- 
tait de son entourage. De ses deux derniers ad- 
joints à l'hdtel-Dieu , l'nn , plus souple , cédait à 
tous ses caprices ; l'autre, ferme et même un peu 
roide, avait conservé près de lui toute sa dignité. 
H poussa l'un de toutes manières, et laissa l'autre 
se morfondre avec une chétive clientèle de deux 
à trois mille francs. Mais lorsqu'il sentît sa fin 
prochaine, Breschet ne fut pas même appelé 
près de son lit de mort, tandis qu'il avait choisi 
Sanson pour l'opérer au besoin , et quil le dé- 
signa dans son testament pour terminer Tune de 
ses œuvres. 

Pour réaliser ces idées de suprématie qaH 
nourrissait dès sa jeunesse , il sacrifia soo re- 
pos, sa santé, quelquefois jusqu'à son migpMiL 
Toute supériorité naissante lui était importnnei 



m 



DUPUTTREN 



894 



d Ml ëèftê les phis distnigiiét étaient ausd 
081 dont il prenait le phis d*oinbrage. Par tes 
ji)oo9es, par ses noirceurs, il avait fini par 
éMgaer tons ses amis, tons ses collègues ; et 
comme nnt ne se fiait plus k lui, il en vint à son 
toar à le méfier de tous. U vit partout des enne- 
nis, et 8008 son toit domestique, et dans la foule 
qjoi se p ressa it à ses leçons, et dans les journaux 
qai les répétaient, et dans ceux qui ne les répé- 
tiient pas; et n'ayant personne à qui confier ni 
Ms joies ni ses peines, il mena vraiment, au com- 
ble de la fortune et de la prospérité, la vie la plus 
nisenble. 

Td ftit Dopnytren comme homme ; estlsTe et 
■irtyr de son ambition et de sa vanité, toujours 
à la poursuite de son but, toujours préoccupé 
de son rôle ; à ce point qu'on a pu dire de lui 
(|Be « ses actions les plus indifférentes comme 
kl plus graves , la parole, les gestes , et jusqu'à 
eertaiDes habitudes étaient le résultat de l'étude 
et da calcul ». Heureux encore si la science n'en 
ettpai souffert! 

Lorsque l'on chsixhe à apprécier la yaleur 
aâeofifique de Dupnytren, on est frappé tout 
d'abord de l'éclat qui l'entoura de son vivant, 
de l'admiration avec laquelle en parlent encore 
Nieontemporains, puis du silence qui a suivi, 
et de l'ombre qui vingt ans après sa mort re- 
coQTre d^ cette grande renommée. 

C'est qu'elle tenait en grande partie, pour la 
willeQre partie peut-être, à des qualités particu- 
lères, qui ne lailuent après la mort qu'un sou- 
ffrir vague et qui va s'effaçant tous les jours. 
^ re8te-t4 des plus illustres professeurs, des 
phuémments praticiens? Or, dans l'une et l'autre 
catégorie, Dupuytren peut être placé au premier 
tm%. Instruit à l'école de Corvisart, il y avait 
iRirii, comme il le dit lui-même, « à n'employer 
^ des sens exercés , un jugement sain , et une 
hsiqne sévère à la recherclie des causes , des 
#ies, de la marche et de la terminaison des 
whdies v: n excellait surtout dans le dia- 
IKwfie; ses interrogations étaient brèves, pré- 
ciKs, allant droit au but ; l'œil, la main, l'oreille 
^oaieot ensuite. Quelquefois un coup-d'ceil ju- 
9MHla maladie; dans les cas difficiles, au con- 
tre, il procédait avec réserve, gardant pour lui 
*» p remières impressions, laissant parler les au- 
^t et attendant que la méditation l'eût éclairé 
^mème. Au bout de quelques jours, la lumière 
^bite;il lançait alors son diagnostic, établi 
^ des données si positives, et avec une rigueur 
^ déduction telle, quil ne restait aucun doute 
^ les esprits. Ceux qui n'avaient pas suivi 
ee travail lent et persévérant de sa pensée le 
paient doué d'une intuition miraculeu:>e; et 
' <D est resté des légendes qui prouvent bien l'en- 
^'^OQiiasme de ceux qui les ont inventées. 

Mais où il triomphait, c'était dans ses leçons 
^'{^Qes. Tandis que quatre à cinq cents élèves 
* pressaient, se précipitaient sur les bancs de 
'^phithé&tre, il arrivait, d'un pas ^ravr et lent, 



s'asKeyait de odté , et les yeux à demi fermés 
commençait d'une Toix si basse, qu'è peine les 
plus voisins pouvaient l'entendre. Le silence 
se faisait è l'instant; alors il haussait la voix 
peu à peu, et finissait par se tourner vers son 
auditoire. Ce n'était pas une parole vive et élo- 
quente , il avait peu de mouvements, peu d'ima- 
ges, mais une exposition claire et précise, avec 
on choix d'expressions souvent élégantes, et 
un tel enchaînement d'idées que tout le discours 
semblait dicté par une logique supérieure. 11 
a indiqué lui-même, en faisant l'éloge de Cor- 
visart, comment il entendait l'enseignement cli- 
nique : « n fiiut, sous peine de ne dire que 
des choses communes , sans utilité et sans in- 
térêt, que le professeur ait la faculté de trans- 
porter en un instant toutes ses idées et tous 
ses moyens sur le sujet que le hasard lui pré- 
sente. » 11 évitait donc , par-dessus tout , les 
choses communes; sur chaque malade dont 
il faisait l'histoire, il avait soin de mettre en re- 
lief les points vraiment im|K)rtants, glissant lé- 
gèrement sur les autres ; et avec son immense 
expérience, à peine y avait-il quelque affection 
chirurgicale qui ne hii fournît l'occasion de 
quelques observations neuves et intéressantes. 
Nombre d'idées ont été ainsi jetées au vent , et 
sont demeurées perdues; les Leçons orales 
n'ont guère donné que ce qui avait été saisi par 
les journaux; encore y a-t-il des oublis regret- 
tables, et l'on ferait peut-être une moisson aussi 
abondante en fouillant les nombreuses thèses 
soutenues à la Faculté par ses élèves. 

Ajoutez enfin qu'il recommença, avec plus d'éclat 
et de puissance, la tentative avortée de Desault, 
et qu'il étova une école rivale en face de l'école 
du dix-huitième siècle, représentée par Boyer. 
Chaussier et Fourcroy avaient dicté à VÉcole de 
Santé ce programme d'uneconcision aphoristique: 
Peu lire , beaucoup voir et beaucoup faire. 
Ce sont bien là les premiers principes de Bacon ; 
et Dupuytren s'y montra particulièrement fi<ièle. 
Bien plus , il avait appris de Corvisart qu'il ne 
suffit pas de rassembler les faits, mais qu'il 
faut les coordonner et en tirer des inductions ; 
et il a écrit quelque part que « par sa doctrine 
seule Bacon, qui ne fit aucune découverte, 
s*est associé à toutes celles du siècle dernier ». 
Mais en se rattachant ainsi à la doctrine de 
Bacon, cette dernière phrase prouve de reste 
qu'il ne l'avait pas suffisamment comprise. En- 
traîné par l'impulsion générale à laquelle, dans 
d'antres parties de la science , obéissaient Bi- 
chat, Chaussier et Corvisart; poussé sans doute 
aussi par son propre génie, il dirigea la chinirgie 
dans la nouvelle voie , sans savoir qu'il avait 
quitté la Toie ancienne. Élève de Boyer et de 
Sabatier, il reconnaissait l'un pour son maître, 
et se contentait d'être appelé le successeur de 
l'autre. Il se déclarait bien l'ennemi des systèmes, 
et insistait pour que la chirurgie s'éclair&t à la 
double lumière de l'anatomie pathologique et des 



305 



DUPUTfTREJN 



viviseetioos , mais c'était tout ; et non-seulement 
il recevait sans examen les doctrines cliirurgiealea 
du dernier siècle, mais il en a émis quelquefuia 
d'aussi hasardées. 11 allait donc ainsi un peu au 
hasard, sans direction philosophique, sans avoir 
clairement la oonsdence de la portée de son 
rôle; aussi jamais n'aliordait^l ce sujet dans ses 
leçons. Les disciples naturelleroent n'en savaient 
pas plos que le maître; et nous avons vu de 
nos yeux ce phénomène biurre, qui tonte* 
fois n'était pas préôséroent inouï en ehirur* 
gie, d'une école nouvelle, ayant le sentiment 
de sa supériorité sur Téeule ancienne , et qui , 
ne sachant comment Texprlraer , se ratta- 
chait uniquement à l'homme , et s'appelait école 
de Dupuytrên. Et comme, à défaut d'idée phi- 
losophique , il n'avait laissé non plus à ses élèves 
aucune de «• grandes idées chinirgicaleB dont 
l'application peut défrayer une génération tout 
entière, une fois mort, on les vit, stupéfaits, 
prêts à se déhander, comme s'ils avalent perdu 
leur drapeau; et ne comprenant bien qu'une 
chose, la nécessité d'avoir un chef visible, les 
intemies de Pll6tel*Dieu imaginèrent, triste res- 
source , de faire asseoir Sansoii sur le fauteuil de 
Dupiiytren. H avait formé des praticiens intelli- 
gents, mais pas un homme supérieur; et depuis 
longtemps Téoole de Dupuytrên est passée à l'état 
de souvenir. 

Les travaux même qu'il a publiés laissent beau- 
coup è désirer. Malgré le dédain qu'il affichait pour 
les hypothèses, plus d'une fois il lui est arrivé de 
mettre des hypotlièses pures à la place des faits. 
Pour en citer un exemple, il s'est attaché, avec 
toutes les ressources de son esprit, à signaler les 
causes qui font succomber plus d'amputés dant 
les hôpitaux civils (|ue sur tes champs de ba- 
taille; et il n'y aurait rien à dire à sa théorie, si, 
par malheur, il n'était démontré que les amputa- 
tions des champs de bataille sont précisément les 
plus meurtrières. Do l'école de Bacon, il avait 
bien cette ignorance qui se complaît en elld-méme 
et, regardant le passé comme non avenu, prétend 
par ses seuls efforts réédifier la science tout en- 
tière, il se trouva donc fréquemment lorsqu'il 
croyait émettre une idée nouvelle, n'avoir fait que 
reproduire une idée déjà ancienne. Cela peut 
arriver à tout le monde; mais le désappointe- 
ment était si amer pour Dupuytrên qu'il ne s'y 
résignait jamais, et qu'il luttait contre l'évidence, 
jusqu'à encourir le reproche de mauvaise fui, 
comme il arriva pour son Mémoire sur la taille 
bilatérale. Ce qui est plus triste encore, c'est que, 
si riche qu'il fût de son propre fonds, il nliési- 
tait pas à s'approprier les idées d'autrui qu'il 
trouvait à sa guise; ainsi la taille bilatérale ne 
Alt pas le seul emprunt qu'il fit à Uéclanl , et il 
serait aisé de multiplier ces exemples. 

11 est bien impossible aussi , quelque estime 
qu'on fasse d'ailleurs de son g^uie, de n'être pat 
frappé d'une sorte d'impuissance *dont presque 
toutr ^ carrière porte l'involontaire aveu. Tout 



ce qu'il a tenté et qui exigeait une longue pené- 
vérance, hormis ce qui touchait è sa répntafiot 
et à sa fortune, a fini par des avortcments. Oaa 
vu quel vaste développement il prétendait doa- 
ner è l'anatomie pathologique^ trop vaste pen^ 
être pour un seul Immmo: roémoirw,tableiiix, 
traités prêt» à paraître, de tout cela que reste-t-fll 
Rien. Son traité commencé de Médecine opi^ 
ratoire a fourni tout au plus les prolégornèbei 
de son édition de Sabatier. 11 avait entrepris ui 
Traité de* Maladies de$ Os, qui s'est réduit à 
quelques prolégomènes imprimés en tête du m 
Leçons orales, A rilôto!-Dieu ,il faisait recueillir 
les principales observations œ son service im- 
mense; il les faisait tran&crire dans de vastes r^ 
gistres in-foUo, d'un format inusité, qui floirest 
par fournir une collection de plus de cent votâ- 
mes ; c'était la base d'un monument qu'il se pro- 
posait, dit-on, d'élever à la chinirgie ; tout c«|i 
est resté stérile. H y avait donc là une défaiilaooe 
secrète, qu'il cbercliait sous divers prétextes à se 
cacher à lui-même; et il faut bien reconnatUe 
qu'en fait de science sa volonté allait plus \aà 
que son pouvoir. 

Quoi qu'il en soit, pour les trois grands oa?»* 
ges qui portent son nom, Ik Médecine opératoin 
de Sabatier, le Traité des bleuures par arma 
de guerre et les Leçons orales, il eut reeoon 
à des plumes étrangères; il y trouvait ce double 
avantage d'y parler de lui-même à la troisième 
personne, qui souTTre l'éloge mieux que la pre» 
mière, et de mettre sous le nom d'autrui oertM* 
ne& assertions dont il pouvait avoir intérêt àr^ 
pousser la responsabilité; il s'en expliqua roèoi 
assex crûment avec les premiers rédacteurs da 
Leçons orales. 

Mais le dernier trait caraotértstique de l'boroiaei 
et non le moins déplorable, ce fut, dès que M 
vanité se trouvait en jeu, le mépris le plusaudi- 
cieux et le plus systématique de la vérité. C'é- 
tait peu pour lui, à sa clinique, d'interrompre 
l'histoire d^ malades quMd le succès lui STsil 
fait défaut, de dérober les autopsies qui cootrt- 
riaient son diagnostic ; nous l'avons entendu dé- 
naturer les faits les plus avérés pour pallier eei 
revers. Ses gnérisons même ne lui suffisaienl 
pas; il fallait qu'il en enflÂt le chil&e, pour stpîi 
là aussi un air de supériorité. Aux rédacteurs de 
la Médecine opératoire de Sabatier, il faisiil 
écrire qu'il obtenait de sacannu|e,dan8 la ûstulelS' 
cryinaie , le plus constant succès ; que dans 11 
cataracte, six fois sur sept, il obtenait des iicecèi 
complets ; et ainsi du reste. Sa pro|)re plume m 
lui était pas moins libérale ; ainsi, dans son Mé- 
moire sur lafracture du péroné, après la statis 
tique la plus maladroitement fabriquée qui filk 
jamais, après des annonces de guérisons im 
possibles, il termine par cette ligne malheureuse 
« Aucune amputation n'a été faite primitivemen 
ou consécutivement ; m tandis que dès 1810 Pei 
Iclan lui reprochait d'avoir amputé, contre soi 
avis, une pauvre femme, qui mon rut vingt-quatr 



m DUPUYTRtN 

iMoitt «près, n « ^a du temps poor édairdr ce 
potat déUcat ; mais, cbiMe remarquable, ce fut lui- 
même, sans lé prévoir assurémeot, qui prit le soin 
de«c ménager, après sa mort, le plus cruel des dé- 
mentit. Par un article de sou testament, il avait 
chargé HM. Bégin et Sanaon de terminer la publi- 
etfioo de son Mémoire sur la taille bilalé- 
rult. Or, peo d'années auparavant, il avait hau- 
tement annoncé que par càte Uille il avait sauvé 
U opérés sur 12. $e9 consciencieux éditeurs, 
recensement iait de 38 opérations, trouvèrent sur 
ce ebiffre 9morts, près de t sur 4 ; il avait trans- 
formé les deux tiers de sea morts en giiérisons. 
Qu'on ne s'étonne donc pas si Tauréole qui 
eotourait son nom a pAU; si la jeune génération 
chirurgicale ,qni ne le jui^ que sur ses œuvres , 
pesant te peu qni nous reste de lui, incertaine de 
la légitimité de ses découvertes , plus inquiète 
eocore de la sincérité de ses résultats, lui refuse 
le rang élevé que lui avaient trop complaisam- 
ment décerné ses anciens admirateurs. Cette 
réAction ne doit paa aller trop loin ; mais elle est 
jaste et d*un salutaire exemple : il ne faut pas 
pr^eodre h la gloire quand on n'a visé qu'à la 
célâ>rité. 

La plupart des travaux de Dupuytren sont dis- 

•^^ii»^ dans le Journal de Ck>rvi8art , le Bul- 

i^in de la Faculté^ la Bibliothèque médicale 

et le Répertoire général d'Anatomie, Le Mé- 

-ni^iknsur la fracture du péroné se trouve dans 

yAwuakre médico-chirurgical des hôpitaux 

de Paris ;h Mémoire sur les anus accidentels, 

àv» les Mémoires de l'Académie royale de 

Médecine, 1. 1, 1828; les principaux ont d'ail- 

'eunt été recueiUis dans les Leçons orales , 2' édi- 

^ 1834. — Ajoutez-y les publications suivan- 

^: Propositions sur quelques points d'ana- 

^^^ie, etc. ; tbèse ioaug.; — Déposition faite à 

^ Chambre des Pairs sur les événements de 

^^ iHiildtf 13 011 \k février ( assassinat du duc 

^«Berry ); 1820, in-8"de 40 pages;— Ëloge^ de 

^9rvisart et de Richard , discours prononcés à 

^ i'actttté, le 22 novembre 1821 ; —IS'otice sur 

'**• Pimeli 1828. in-4"de 16 pages; — Utlre 

^M, de Bathschud sur le choléra; dans le 

^^iittin de Thérapeutique, t. H, p. 9u. 

Malgaicne. 



,.„j. Kotict opologétiquB tur Dupaytren ; DUoii, 
****> — Vidal de CaMlH, tssai historique sur Du- 
^verfli; fwla, ilSi. — FtrlMt. âiQge Ua Dupufirêni 
[*^^ IIM. — MM. BriTe d« Bçi«fooQt et Marc» Nottc^ 
zfeor. sur Duyn^tren. en télé drt Leçons orulesi 
!]••- - Bégln, A. Paré et Dupuytrm, d«n« les jénna- 
"^ ^é Im Càtruniê ; 1I41. - CroveiUiter, Fto tf« Du* 
f^'jrarMi, eitriU^u flutarqut Jrvu^na s l'vis. mi. ~ 
'*^Our4cin. lUustreê Médecins et naturat.; Paris, isu, 
ff^ Jhip/uiftren. — Bardlnet, Notice sur Dupuytren; 



!j^OHCg,im. — MalgalffiM, SouvmUrê êur Dufui/trastf 
T^^uuèédico-cUr. i 1114} $ii^r0pim de Dupuntrenf 
'*"'»m, f . Dldot, IIU. 

^VQlWiiB. Voy, Callard, 

t^fjQUBSSiB {Abraham ), marin français , né 
* ^^îeppe, en 1610, mort en 1688. Fils d'un capi* 
^^^e de vaisseau , originaire (Pun i>ort de mer 
^*^Ts fameux par ses navigateurs, le jeune 



- DUQUËSNE 

Duquesne, élevé an milieu des marins, ne pou- 
vait manquer de vocation pour cette rude et at- 
trayante carrière. Son père avait dirigé et poussé 
son instruction juaqu*à lui faire apprendre la cons- 
truction des vaisseaux. Il s'embarqua d'abord sur 
des navires marcliands, et les prit ensuite sous 
son commandement. La France avait alors les 
Espagnols pour adversaires; ils possédaient le 
Nouveau-Monde, et tenaient encore le sceptre 
des mers. La Méditerranée était le principal 
théAtrede la lutte et des grands événements ma- 
ritimes. £n 1635, une Hotte espagnole s'était 
emparée des lies de Lérins et avait insulté les 
côtes de Provence : un cardinal gouvernait l'É- 
tat ; un autre commandait les armées ; on vit 
bientôt un archevêque diriger les flottes avec 
audace, et ce fut è lui que la marine française 
dut ses premiers succès imi>oi*tants. C'est 
sous le commandement de cet archevêque, bien 
plus homme de mer qu'homme d*£glise , que 
l'on voit apparaître Duquesne pour la première 
fois. Il était âgé de vingt-cinq ans, et commandait 
une galère; il se signala surtout à l'attaque des 
lies de Lérins, où les ICspagnols, après une san- 
glante affaire, furent contraints de capituler 
(mai 1637). A cette époque , Duquesne perdit 
son père, qui fut tué dans une rencontre, à bord 
de son vaisseau ; et cette perte cruelle renllamma 
d'une liaine ardente contre les Epa^jinols. 

L'année suivante (1638), on retrouve Du- 
quesne devant Fontarabie, où rarchevêque avait 
conduit sa flotte pour appuyer les opérations de 
l'escadre assiégeante; ils a[MM-çurent bientôt 
l'année espagnole, et la pourcliassèrent dans la 
rade de Gattdri,où elle fut incendiée tout entière 
( 7.2 août). Duquesne, qui coirunanilait un brûlot, 
avait bientôt décidé la victoire en incendiant le 
vaisseau amiral. L'archevêque eut un nouveau 
succès dans la cam|>agne de 1639; il promena sa 
Hotte dans l'Océan, défiant l'ennemi sur ses riva- 
ges ; Il attaqua et emporta la ville de Laredo, après 
unrudeashaut,où Duquesne reçut une blessure au 
visage. L'archevêque, en passant Tannée d'après 
(1640) dans la Méditerranée, vit fuir devant lui les 
flottes esi)aguoles, les poursuivant de ses d^fis, 
envoyant ses cartels su|)erbi>s aux amiraux, et 
leur enlevant des vaisseaux jusque dans le port 
de Naples; une escadre, dont Ducjuesnc faisait 
partie, alla canonner dans le port de Roses 
cinq vaisseaux, quelle captura. 

Le marquis de Bré7é , neveu de Richelieu , 
ayant remplacé larchexêque dans lecommandc- 
dementde la flotte du Levant , conserva Du- 
quesne panni ses capitaines; il aborda les Es- 
pagnols devant Barcelone ( 9 août 1C43 ) et leur 
livra plusieurs combats opiniâtres, dont Du- 
quesne fut un des héros; et; dernier captura et 
coula plusieurs vaisseaux ennemis , et fui blessé 
dans la dernière de ces rencontres, qui eut lieu 
sous le cap de Gates (3 septembre 1043;. Du- 
quesne avait à cet ti^ époque trente-truis ans; 
il était depuis cinq ans capitaine de vaisseau. 



a»9 



DUQ(J£SNE 



Mais b mort de RidMiiiea était venue interroinpre 
et» entreprises bardies, dont il était r&me. DéToré 
du besoin d*agir, Duquesne obtint d'aller seirir 
ir.omentanéroent à Tétranger ; il passa en Suède, 
qui était en guerre avec le Danemark ; il battit la 
Rotte danoise, et se yit élever au grade de vice- 
asniral. Mais la paix se fit entre les deux États , 
et Duquesne rentra en France. U reprit du ser- 
vice dans la flotte du marquis de Brézé; il com- 
mandait un vaissean à la bataille de Tela- 
mone, où fut tué à son bord le jeune amiral (14 
juin 1646); Duquesne fut blessé de nouveau à 
celte aflaire. La mort de Brézé fut fttale à la 
marine; et les troubles de la Fronde adievèrent 
de la désorganiser. Quand les princes révoltés 
s'emparèrent de Bordeaux, le gouvernement eut 
grand*peine à équiper une flottille pour bloquer 
la Gironde; Duquesne, dans son patriotisoie, 
sut trouver, grâce à sa renommée, des res- 
sources tdiés, qn*U arma une petite escadre à 
ses frais ; les compagnons ne lui manquèrent pas ; 
ses plus braves soldats accoururent à son appel, 
n faisait voile pour les côtes de Guyenne, quand 
il fit rencontre d'une flotte anglaise, dont l'amiral 
le somma, en passant, de baisser pavillon ; Du- 
quesne, dit-on , lui fit cette répoiÙMs : « Le pa- 
villon français, tant qu'il sera sous ma garde, 
ne subira point d'affront. Cest le canon qui dé- 
cidera de cette affaire. » La supériorité de l'en- 
nemi ne l'arrêta pas, et les Anglais s'enfuirent 
après un rude engagement. Duquesne courut 
an-devant des Espagnols, et leur ferma l'entrée 
de la Gironde. Il reçut alors pour prix de ses ser- 
vices le grade de cbef d'escadre, avec le don de 
111e et du château dlndret La paix des Pyré- 
nées (1659) mit fin à la guerre contre l'Espagne , 
et jusqu'à l'époque où les grandes luttes re- 
oommencèrent , la marine française n'eut pour 
adversaires que les corsaires barbaresques. Ils 
fermaient, par leur nombre et leur audace , une 
force assez Tedoutable,dont la Méditerranée et les 
côtes de l'Océan étaient infestées. L'amiral de 
France était à cette époque ce duc de Beaufort 
qui avait joué dans la Fronde un rôle actif et 
bizarre; mais depuis que le roi des halles avait 
abdiqué , il s'efforçait de se rendre utile comme 
chef de la marine ; Duquesne servit sous son 
commandement, et eut de nombreux engage- 
ments avec ces pirates, qui devaient être pen- 
dant deux siècles encore la terreur du com- 
merce méditerranéen. 

La marine, ainsi tenue en haleine par cette 
guerre de détail , se préparait, grâce à Colbert, 
à des luttes plus mémorables. U est à croire 
f|ue l'expérience consommée de Duquesne , sa 
grande intelligence de toutes les parties de l'art 
nautique furent mises à profit par Ck)lbert, qui 
trouva chez ce marin, déjà si renommé, un con- 
seil sûr et un bras ferme. Duquesne, nommé 
lieutenant général des armées navales, en 1667, 
eut moins à combattre qu'à organiser jusqu'à la 
guerrecontre la Hpllande,qui éclata en 1672. Dans 



400 

cette campagne, les Français eurent les Ai^^ 
pour alliés. Duquesne fit partie de l'avant-gudei 
commandée par le vice-amiral Jean d'Estréei. 
Cette première aflaire, chaudement eng;igée,(iit 
sans résultats pour les flottes alliées, qui avaial 
en face d'elles Royter. Bientôt la HolUnde 
trouva des appuis : la ville de Messine, iosarpe 
contre la domination espagnole, s'étant offerte i 
la France , une flotte partit de Toulon, le 27 jaa- 
vier 167Ô; elle était sous le commandement di 
duc de Vivonne , général des galères , qui se ren- 
dait à Messine en qualité de vice-roi de Sidie. 
Le véritable chef de cette escadre était Doquesoe. 
U trouva devant Messine la flotte espagnole, qû 
lui présenta le combat; elle comptait vingt Tais- 
seaux de ligne , et les Français n'en avaient que 
huit. Duquesne conduisait l'avant-garde, et fit 
tète à de nomt>reux assaillants qui s'achamèrait 
longtemps après ce terrible marin. Pour souteur 
le choc d'une grande partie de la flotte avec quel- 
ques vaisseaux, il avait disposé sa faible es- 
cadre de façon à tenir tète à tous ses ennemis. 
Quelques bâtiments français qui se trouvaient à 
Messine leur vinrent en aide, et la flotte espagnole 
s'enfuit (11 février 167 à). Vivonne, assez chano- 
lant dans sa vice-royauté, chargea Duquene 
d'aller faire le siège d'Agosta, qui ne soutint pu 
longtemps le feu de ses vaisseaux, et capitula. 

Mais un adversaire plus digne de Duqaeae 
venait d'apparaître dans la Méditerranée : c'était 
Ruyter , à la tète d'une puissante flotte. Di- 
quesne venait de se rendre à Toulon pour prendn 
du renfort. En recevant cette nouvelle, qai 
Ruyter avait passé le détroit, Colbert écrivit à 
Duquesne et le consulta sur la situation. Nulle 
renommée n'égalait celle de ce marin; œox 
qu'on lui imposait pour chefs, Beaufort, d'Estréea, 
Vivonne, n'avaient été que les titulaires du coi»- 
mandement ; mais on savait d'où venaient Ici 
conceptions, et à qui rapporter les succès. Da* 
quesne adressa un plan au ministre, qui le chw- 
gea aussitôt de l'exécuter. U partit de Toulon avec 
vingt vaisseaux, le 17 décembre 1675. La flotte dt 
Ruyter en comptait vingt- quatre; il attendait 
son adversaire dans le voisinage des fles deli- 
pari. Interrogé par un capitaine anglais sures 
qu'il faisait dans ces parages : « J'attends le brave 
Duquesne, *» répondit Ruyter. Us manoeuviè- 
rent longtemps à petite distance l'un de l'autre^ 
mettant toute leur tactique à se disputer l'avan- 
tage du vent. Le premier succès fut à Duquesne, 
qui força de voiles aussitôt et atteignit la flotte 
ennemie. 11 divisa son armée en trois escadres, 
et se réserva le corps de bataille. Ruytei 
avait pris les mêmes dispositions. Le premier si 
vit contrarier par l'impatiente ardeur d'un du 
ses capitaines , et eut à rectifier ses dispositions 
Bientôt les deux lignes s'abordèrent , et l'on vil 
Le Saint-Esprit f vaisseau-amiral monté pai 
Duquesne , aux prises avec La Concorde, qu 
portait le pavillon de Ruyter. Tout en se fbu* 
droyant bord à bord, ces deux cliefe n'en vett 



401 

Mai pis moliM à tous les moDTenieiits de lear 
•flddre. Rnyter enfin céda, et recnla devant son 
adtersaire, qui^vainqueur ancentre,fit signal aox 
éta, ailes de redoubler d'efforts ; pufe il lança 
MoestiiTeDientà Rnyter ses trois brillots, qui ne 
pmBt parrenir jusqu'à son yaisaeau. Mais son 
corps de bataille et l'une de ses ailes ayant faibli, 
lÛral hollandais n*était plus maître d*eropè- 
dwr renneini d*opérersa jonction ayec les vais- 
nstn restés à MÔsine , oe que Duquesne exécuta 
pir une lieureuse manosnTre qui ne permit pas 
nfTM de le saivre. Une rencontre plus terrible 
(t ph» dédslre encore devait les mettre de nou- 
veau en Hmc l'un de l'autre. Duquesne reprit la 
mer le 20 aTrii , et trouva Ruyter en vue du 
BHmt Etna, qui allait être le témoin de cette 
BouveOe bataille, comme les volcans de Lipari 
avaient été témoins de la première. Ce théâtre 
Midiipie des acteurs. Les Français comptaient 
ertte fois trente vaisseaux ; les Hollandais, assis- 
Wii d'une flotte espagnole, en avaient villg^neuf 
ivec une diiaine de galères. Duquesne se ré- 
«nra, comme avant, le commandement du 
corps de bataille, et se croyait sûr de retrouver 
Koyler an même poste; mais il avait choisi 
^ p r éférence l'avant-garde pour être plus à por- 
tée d'agir sdon son dessein. En effet, il se préci- 
pita avec des forces écrasantes sur l'avant-garde 
friiiiçiiae,quifit uneadmirabledéfense,et, malgré 
^*cfftôyables pertes, donna le temps à Duquesne 
^ manoenvrer pour la secourir. Il sut profiter 
^ eflet des mouvements que fit son adversaire 
pour gapier le vent sur lui ; et alors les deux 
^miranx se revirent de près, et un nouveau duel 
^eigigen entre leurs vaisseaux. Il eut pour dé- 
nouement la mort de Ruyter, qui succomba 
fiRiqnes jours après. La flotte combinée seréfu- 
^ dans Syracuse, remorquant avec peine, à l'aide 
en galères, une partie de ses vaisseaux, désem- 
/«rés. Duquesne rentra victorieux dans Messine. 
Le vice-roi, impatient de vaincre à son tour, en 
sortil Uenidt avec le dessein d'attaquer la flotte 
t^^^t^- Yivonne était maréchal de France : le 
vainqueur de Ruyter dut se plier sous son corn- 
mandement. Duquesne, conduisant l'avant-garde, 
pénétra dans le pert de Païenne, où l'ennemi était 
posté; escorté de ses brûlots , il porta Tépou- 
▼ante parmi cette flotte que i'ftmede Ruyter n'a- 
nimait plus : douze de ces forteresses flottantes 
ftirent incendiées, le reste s'échoua, poussé par 
In terreur. Ce d^stre terrible , dans lequel pé- 
rirent les meilleurs marins d'Espagne et de 
Hollande, assura à la France l'empire de la Mé- 
diterranée pour un temps. 

Louis XIV écrivit à Duquesne pour le féliciter 
de ses victoires ; il lui fit don de la terre do 
BoQChet, en y joignant le titre de marquis; mais 
il ne réleva pas au grade de vice-amiral ni de 
maréchal de France : c'est que Duquesne était 
protestant. Il avait «xercé le commandement su- 
prême; fl avait gagné de grdndes batailles, et il 
resta toiigours lieutenant général. Colbert, le roi 



DUQUESNE 



40) 

loi-même, l'avaient vainement pressé d'abjurer. 
Quand il parut à Versailles , après sa grande 
lutte contre Ruyter, Louis XIV lui fit l'accueil 
qu'il savait faire à de pareils hommes : « Je 
voudrais, lui dit le roi, que vous ne m'empêchas- 
sieipas de récompenser comme ils méritent de 
fêtre les grands services que vous m'avez ren- 
dus ; mais vous êtes protestant , et vous savez 
quelles sont là-dessus mes intentions. » Dn- 
quesne avait devant les yeux plus d*un exemple 
illnstrede conversion sincère assurément (citons 
celle de Tnrenne), mais que la fiiveurdu monarque 
avait récompensées avec éclat. Ferme dans sa 
foi , le marin Ait insensible à toutes les amorces 
de l'ambition. On rapporte qu'à son retour de 
Versailles , il raconta à sa famille que le roi 
lui avait donné à entendre qu'il l'aurait bit ma- 
réchal de Franœ^s'il n'eût pas été protestant : 
« Eh, cent diables ! s'écria sa femme, il fallait lui 
répondre : Oui, sire, je suis protestant, mais mes 
services sont catholiques. » 

Le nom de ce grand marin , devenu populaire 
chez toutes les nations, eut sa légende poétique 
parmi les gens de mer. Certains récits, qu'il n'y 
a pas de motifs pour contredire , et que les his- 
toriens ont acce4>tés, ne sont peut-être que l'ex- 
pression traditionnelle du sentiment des marins 
pour leur héros. On rapporte, par exemple, qu'a- 
près le combat de Païenne, Duquesne pour- 
suivit et caphira une (irégate hollandaise. Ayant 
appris que ce bâtiment, qui était peint en noir et 
était couvert de crêpes funèbres, portait en Hol- 
lande le cœur de Ruyter, fl voulut visiter la 
chambreoù était déposé levased'argent qui le ren- 
fermait, n s'inclina devant cette urne avec respect, 
et dit : « Voilà les restes d'un grand homme, qui a 
trouvé la mort au milieu des hasards qu'U avait 
bravés tant de fois. » Puis, se tournant vers le 
capitaine : « Votre mission , lui-dit-il , est trop 
respectable pour que je vous arrête. » Et il lui 
pràenta un sauf-conduit 

On pourrait citer du reste d'autres traits, qui 
parleraient encore plus haut que cette anecdote en 
faveur du noble et généreux esprit de Duquesne. 
Après la paix (1678), il futappeléanprèsdeColbeit 
pour prendre part à des conférences qui avaient 
pour objet les constructions navales. Il était de 
bon conseil sur de pareilles matières, qu'il avait 
étudiées à fond dès sa jeunesse et dont il s'était 
toujours préoccupé. Un jeune homme, alors in- 
connu, avait été appelé au sein de ces conférences 
pour y exposer de nouvelles idées. Ses concep- 
tions en eflet surprirent d'abord, et parurent 
chimériques à la plupart des assistants. Du- 
quesne , presque seul , appuya de son autorité 
l'inventeur, devenu depuis si célèbre sous le nom 
de Petit-Renan. Ce vieux praticien fit bon mar- 
ché de ses propres idées, de ses hatûtudes, de 
ses préjugés de métier pour se ranger, à cet âge 
où l'homme ne se moîdifie guère , du côté de 
l'innovation. L'expérience lui donna raison, et il 
eut à faire lui-même l'appttcation de ces décou* 



408 



DUQUëSMë 



Tertes. Les oorsairea barbaresques avaieiit re- 
pris leurs courses dans la Méditerranée, que 
les grandes flottes depuis la paix ne sillonnaient 
plus. Duquesne fût chargé de les châtier, et il 
fit, en 1681, une campagne contre les corsaires 
de Tripoli, qui essuyèrent une rude défaite et de- 
mandèrent la paix. L*année suifante Duquesne 
fut envoyé contre Atger.où languissaient des mil* 
liera de chrétiens dans le plus abject esclavage* 
L'invention de Petit- Renau devait être mise à 
répreuve pour la première fois. On ne pensait 
point alors qu'il fût possible aux vaisseaux de lan< 
cer des bombes sans s'exposer aux accidents 
les plus désastreux. Petit-Renau proposa de 
bombarder Alger au moyen de la flotte ; appuyé 
par Duquesne , il fut cliargé de construire cinq 
petits b&timents nommés galiotes, établis de fa- 
çon k supporter des mortiers. Duquesne mit k la 
voile en juillet 1682, avec onze vaisseaux, quinze 
galères et les cinq galiotes ; il parut devant AU 
ger, où reflet de la nouvelle artillerie était im- 
Itatierament attendu. X«e premier essai ne fut 
l>oint heureux : la plupart des bombes crevèrent 
au sortir du roortier,et jetèrent l'épouvante dans 
la flotte. Un conseil de guerre s'assembla, et se 
prononça contre le nouveau procéda ; mais Du- 
quesne prit sur lui d'autoriser une seconde 
épreuve, qui cette fois réussit. Le bombardement 
continua durant plusieurs jours, et porta la ruine 
et lincendie dans la ville. Duquesne pourtant 
n'obtint pas d'autres résultats, et fut contraint 
|Mir les mauvais temps d'iyoumer ses opéra- 
tions. 11 ne reparut devant Alger que l'amée sui- 
vante. L'effet des galiotes fut plus terrible en- 
core : une partie de la ville s'écroula sous leurs 
projectiles. Le dey alors se décida à implorer la 
paix. DUquesne avant d'entrer en pourparlers 
exigea que les chrétiens captifs lui fussent re- 
mis; une partie de ces malheureux étaient 
déjà rendus sur les vaisseaux français , quand 
une insurrection éclata dans la ville: le dey fut 
égorgé; un autre prit sa pUce, refusa de sous- 
crire aux conditions imposées, et la ville fut 
bombardée de nouveau. Les Algériens, dans leur 
rage, exercèrent d'atroces barliaries sor les es- 
cUvet restés dans leurs mains. Plusieurs de ces 
infortunés, le missionnaire Levacher entre autres, 
furent placés vivants dans les canons et lan- 
cés sur la flotte comme des projectiles. Alger, 
après un siège qui dura près de deux mois, 
n'offrait plus qn un amas de ruines ; le nouveau 
dey finit par demander la paix, acquiesça à tout, 
et envoya Tannée suivante une ambassade à 
Versailles pour implorer son pardon. 

Un fait qui mérite d'être remarqué , c'est que 
Tourville,qui servait sous Duquesne, avait ordre 
d'adresser secrètement des rapports au ministre 
sur les opérations de son chef (1). Était-ce une 

(1) Cm! ce que prouve le ptuai^e suivant d*uae let< 
tre lulognphe adreuee par Tourvlile i selirneiaj, flii da 
Colbert et ministre de la marine : • MnaietKnrur, J'ai 
reça la lettre que tous m'avex tait l'honneur de n'eterlre 



404 

méfiance à l'égard de ce dernier, qui ut fainit 
vieux et qui d'ailleurs ne ployait pas toujosn 
«levant les ministres ? En voici la preuve : (Un 
l'année qui suivit cette campagne, en 1 6S4, la répu- 
blique de Gènes ayant bravé Louit XIV et viuli 
ses engagement! envers lui, une Hotte fat anaée 
aussitôt, et partit sous le oomfDaaderoeit k 
Duqueane pour eu tirer satisfactioa. L'occaiioi 
avait tenté le bouillant 6eigiielay, aecrétiin 
d 'Etat de la marine,avide de gloire en tous genrei : 
il voulut être de l'expédition ; mais le mioiitac 
et le marin ne restèrent pas d'aeoord. Jaloai 
d'exercer son cominandement et d'en roaialoir 
toutes les prérogatives, Daquesné, aeloadivcn 
auteurs, aurait refusé de sortir de sa chambrée! 
repoussé toute communication aveo un miniitre 
qui entendait jouer le premier râle sur sesviii- 
seaux. Invités à souscrire aux réparations oi- 
gées, les Génois refusèrent fièrement : auasita^li 
bombardementoommença,etdura |)lusieursjoiui. 
Une iMrtie des monuments étaieut tombés ; li 
sommation fut répétée, et Gènes répondit eoeen 
par un refus : le feu recommença plus terribte, 
jusqu'à épuisement de la dernière bombe. Do- 
quesne alors, contraint d'interrompre son atta- 
que, leva l'ancre et laissa Tourville avec quelqMi 
bâtiments pour bloquer le port. Gènes n'altea- 
dit pas le retour de Duquesne, et se aottuit 
aux plus humiliantes eomlitions : l'une da cm 
clauses portait que le duge de Géoek, qui, d^ 
près les lois de cette république, ne devait pu 
quitter son sol , se rendrait à Veraailles aceom* 
pagné de quatre sénateurs imur y implorrr 11 
pardon de Louis XIV. Aussi, quand SeignelayM 
demanda ce qu'il trouvait de plus surprenait ^ 
Versailles, fit-il cette réponse connue i « C'tAéê 
m'y voir. » 

Ce fut la dernière expédition de Duquesne. U 
avait alors soixante-quinse ans. •« Votre exen- 
ple, lui dit le rui , continuer* de guider vos «oe- 
eesseurs,et ainsi vous ne cesaerea point de eon- 

de Versailles, le 14 maj, par laquelle vous me marqaéi 
que Sa Majesté désire que Je continue de tous tofp^ 
mer de e« qui se passera pendant cette campaffiie. Jt 
nie serols donné flMKineur de le lalr* au« FruarnUàrci. 
hi M. Duquesne avoU youIu souffrir qu'on cscrivUl 9B 
France. Il ne s'est rien passé de con!«ldénibie Jusqu'à ne- 
tre arrivée dans la rade d'Alfrer... Vous n'avez poiol e^ 
trompé lorsque vous avec cru que nos bosnliea ad- 
trolentâ la raison les Algériens, puisque u'cq a>anlif«tl 
les effets que médiocrement pendant deus nuits. Us es- 
voyérentle Jour qui suivit ta dernière Iroh fois con«éaiH> 
veinent à inonklrur Duquesne, quoiqu'il flsC fort mauvala 
trnipH, pour lui demander la pali et iuy dire qulls es- 
lolrnl pre^t de donner satUfactlon au roy. Il Irur ic» 
pondu qu'avant d'entrer dans aucun traiilé , il fallolC 
qu'ils reudlsitrnt tous le& esclaves qu'Us a\olent pris 
souA pavillon françols , ce qulls iuy ont accordé. lU 
eomin^nrérrnt le Jour suivant, qui fut ic 19 Juin, h tek 
lui renvoyer, dans lesquels s'est trouvé M. de BeaiiJeu} 
c'est une démarche qu Us n*ent Januls falcte pour ■•-' 
cune nation. Nous n'^vuns tiré pendant les deui nnkts 
que nous nous sommes approchés de la ville que ces! 
quatre-vlnf^ts bombes, le temps ne nous ayant pas pef- 
mis d'y rester i chaque fois plus de deui heure* .... Jt 
ne vous feray point uue relation plus estendoe, jel 
eo soin i monsieur Duqae»ne .... » 

C CoL de ieltres autogr. d'An. Renée. 



406 DUQUËSME — 

miBiler nt* flotUs. ■ Dnqnetni, i^ré an mIii 
4e sa fcnUto » y goAtaH à pdM le repos, qu*U 
16 vit frappé par la rôvocation de Tédit de Nantea. 
Set QoreUgpoiuialrM, tout aei paranta, allaient 
Mre bomlf. Cet événement accabla la vleU- 
kne et abrégea problablement aee joura. 11 avait 
Hé Mt pour Duqueene une glorieoie exception i 
poofitt-on m effet envoyer mourir loin de aa 
{ntifeon homiM qui l*avait ai bien servie ! On dit 
qall It promettra à son flls de ne jamais, qnd 
qa^ arrivât, porter les armes contre la Franee. 
Teb étaient lee sentiments qui pendant ees 
éfmm^ crMttes fsmplisaaient l'âme de ee 
pné marin. 11 monml pea de tempe après. 

Am. Rméi. 
t.tm^ KULéêlmMmmê.'' Léon GNrta, M. - U 
•'QiMW'Boelhii Ml 

MorauiB( Henri ) , marin (hmçais, fils aîné 

Ai précédent, né en lASa.mortà Genève, lell 

sofMbrs 1791. Il sotm fort jeune dans la car- 

ritn où son père s'était illustré, et fit m pre* 

■ièrs camptiM en leeê, en qualité d'enseigne 

ilefiiiMaa. Nommé eapit^ne de pavillon en 1A74 

licqiitalne de vaissean en 1676, il prit une part 

flhrim ani trois combats que la flotte française 

Hvii an 1676 aux Espagnols et aux Hollandais 

Mmnandés par Royter. Les mesures qui annon- 

<^ et pr^rèrent la révocation de Tédit de 

Riite» le décidèrent à quitter la France. Il s'é- 

t>Utè Anbonne, dans le canton de Ueme, mon- 

^ (moeurs pour la religion protestante un lèle 

*tf , mais sans violence ; et malgré lee sollici« 

'■'foBt 4e PAngleterre et de la Hollande, il re« 

te de porter les armes contre la France. Dans 

^ d er nl è rea années de sa vie, il a'occnpa beau* 

fBQp d'études théologiques, et écrivit un ouvrage 

^inlé : Réflexions ancUnnsi et nouvellBâ 

'^l'SudkarUtiê;Qmkf%, 1718,in-8<'. Ce livra, 

^'^tMké des protestants, témoigne de beaucoup de 

^^f et do modération. 

*ovM. Cranâ jMettumaif^ kUiori^mêê «Hlifw. 

^Uquesiib i Abraham) f marin fhuiçais, 
^^^ du précédent, vivait en 1690. 11 devint 
^^It marin en suivant les traces de son père, 
^ ^près plusleura actions d'éclat il Ait nommé ca- 
I^^^lne de yaisseau. En 1663 II prit et amena à 
Taoloii le prince de Monte-Sarchio , général de 
^^i^iiée espagnole. En 1664 il montra beaucoup 
^ Valeur au bombardement de Gènes. En 1690, 
V eonmanda une expédition aux Indes, dont 
^^teUee ( iwyea ce nom ) a rendu compte sons le 
^^ de Jowmal d'un Voyage fait aux Indee 
^^^niales par une escadre de M, Duquesne, 
^ 1690 à 1691; Là Haye, 1721, 3 vol. in-1); 
~" Ces deux autres frères d'Abraham Duquesne , 
'<(Zac et Jacob, se montrèrent reoommandables 
^««1 par leure talents et leur courage. 

*^kciwr, yUt 4êi MmHn» eétékm . V|, su. 

■avQUBSiiB (Arnaud- Bernard d'Igaud), 
^^^Qlogien français, né à Paris, en 1732 , mort 
^2^ la même ville, le 20 mars t791. Il était 
'^^^ctenr de fiorbonne, vicaire général de Sois* 



DUQUESNOT 406 

sons et inmAnier de la Bastille. Ob â de lui : 
Retraite tpérUuelle, eiu enireHens Jmniiiers 
selon Vesprii de saint François de Sales et 
de sainte Chantai; Paris, 1772, in-12; — VÉ- 
vanyilê médité et distribué pour tous les 
Jours de l'annéo , suivant la concorde des 
quatre émmgélistei ; Paris, 1773, 12 vol. 
in-12; — innés apostolique, ou méditations 
pour tous lês jours de Vannée, tirées des 
Actes et de» ÉpUros des Apôtres et de V Apo- 
calypse de saint Jean, pour servir de suite 
à L'Evangile médité ; Paria, 1791, 12 vol. in-12; 
— Les Orandeurs de Marie, ou méditations 
pour chaque octave deâ /êtes de la sainte 
Kier^a; Parte, 1791, 2 vol. in-12. 

Anuialt, Jaay, «te.» Mofr. iMir. 4*j Cmitêm^. 

DVQUBMOT ( François ) , surnommé Fran- 
çois Flamand, aeulpteur belge, né à Bruxel- 
les, en 1594, mort à Livoume, en 1640. H était 
fils d'un excellent statuaira, qui lui donna les 
premières leçons de son art. Duquesnoy fit de 
rapides progrès, et fort jeune encore il se fit con- 
naître par dea ouvragée estimés, tels que La 
Justice , statue placée sur la grande porte de 
la chancellerie à Bruxelles,'— Sain! /f an, qui dé- 
core le château de Tervueren ;^Deux Anges, or» 
nant le portail de l'église des Jésuites, à Bruxek» 
les ;^La VéritétiLa Justice, pour le frontispice 
de rhOtel de ville de Hal. En 1619, l'arehiduo 
Albert, appréciant le talent de Uuquesnoy, l'en- 
voya à Rome étudier les chefs^'œuvre de l'art^ 
et bientôt la sculpture n'eut plus de secrète pour 
l'habile artiste. Il s'attacha particulièrement à 
des sujete gracieux, qu'il traita presque tou- 
joura en petit , comme dea Bacchanales , des 
Jeux d'Jitifants, et des Amours, exécutée 
dans de petite bas-reliefs en bronze, en marbre, 
en ivoire et même m bois. Parmi ces petite 
chefs-d'œuvra d'art et d'esprit, on doit dter : Si^ 
lène endormi et enlacé par des Satyres tan- 
dis qu'une nymphe hii barbouiDe de mûrea le 
visage, ei L'Amour divin foulant aux pieds 
l'Jmaur profane et lui fermant la bouche, U 
est diffieile de porter plus loin la grâce et l'ex- 
pression que Duquesnoy ne l'a fliit dans ces deux 
compositions. Cet artiste est resté égalem«;nt 
au premier rang par ses figures d'enfants : 
sous son dsean le marbre semble avoir perdu 
sa dureté. Duquesnoy fut bientôt considéré 
comme le meilleur sculpteur de son temps. Le 
pape Urbain Vill lui fit faire Pomementation du 
baldaquin de Saint- Pierre, et lui commanda 
deux grandes stetues. Sainte Suzanne, pour 
l'église de Notre-Dame de Lorette, et Saint An- 
dré, pour la basilique de Saint-Pierre. Duques- 
noy mit plusieure années à l'exécution de ces 
deux beaux morceaux; aussi peuvent-ils être 
mis en parallèle avec tout ce que Tari a de plus 
parteit. Le Poussin, ami et conseiller de Duques- 
noy, le recommanda particulièrement au cardinal 
de Richelieu. Celui-ci proposa à Tliabile statuaire 
devenir fonder k Paris uneéoole de sculpture. Du- 



407 

qaesDoy accepta : il était bot le point de partir, Ioni- 
que flon frère Jérdme, jaloux de son talent, et pour 
88 Tenger de oe qu'il l'avait chassé de chez lui à 
eouse de sa mauyaise conduite, lui fit prendre du 
poison. DuqoesDoy néanrooiiis se mit en route,roai s 
Il succomba à LÎTOume, et quoique protestant H fut 
inhumé chez les cordeliers de cette Tille. Outre les 
productions déjà citées, Toid l'indication de quel> 
ques-uns des plus beaux ouvrages de François Du - 
quesnoy : Apollon et Mereure^ groupe en bronze ; 
— V Amour taillant ion arc avec un couteau, 
statue de marbre offerte par la ville d'Amsterdam 
au prince d'Orange ; — LeCardinal Maurice de 
Savoie, boste de roarlnre; — Le Tombeau, en 
marbre, de Gaspard de Vischer, dans Vé^isedel 
Anima à Naples ; — Le Concert des Anges, grand 
bas-rdief, dans l'église degl* ApostoU, dans ia 
même ville. On attribue à Duquesnoy le petit en- 
fant si connu sons le nom àeManneken-Pis^ qui 
décore une des fontaines de Bruxelles. A. de L. 

Bioç. gén. dêi Bêlgei. — Cleognara , HM. de ta 
Sculpture. 

DiTQUBSROT (Jérâme), sculpteur belge, 
frère du précédent, né en iei2, brûlé le 24 octo- 
bre 1654. Il suivit les traces de son frère Fran- 
çois, qu'il accompagna en Italie, et se distingua 
aussi dans la sculpture. Mais les vices de Jé- 
rôme Duquesnoy égalaient son talent, et forcèrent 
François à lui interdire sa demeure. Jérôme Du- 
quesnoy en conçut un violent ressentiment, au- 
quel se joignit une basse jalousie lorsqu'il vit son 
frère appelé è la cour de France pour occu- 
per une position brillante. Cédant à ses mau- 
vaises pensées, Jérôme empoisonna François, 
cpd mourut peu après. Le fratricide revint-dans 
sa patrie, et y exécuta plusieurs beaux ouvrages, 
entre autres le Mausolée de Trïest , évéque de 
Gond , dans la cathédrale de cette ville. La 
composition de ce monument est grande et cor- 
recte , son exécution pleine de délicatesse. Jé- 
rôme Duquesnoy finissait ce mausolée, lorsqu'il 
fut surpris en flagrant délit de sodomie. U fut 
condamné à être brûlé vif et exécuté publique- 
ment. En présence du bûcher, il confessa, dit-on, 
ses diflS6rents crimes. On reconnaît dans plusieurs 
de ses ouvrages la corruption de ses mœurs. 

A. BE L. 

auiadon et Delandlne, DieL — Bioff. çém, des Belaet, 

DUQVBSHOT ( Adrien- Ctfprien), publidste 
français, né à Briey, le 26 septembre 1769 , mort 
en janvier 1808. Reçu avocat, après avoir étudié 
à Metz, il fut envoyé aux états généraux par le 
tiers état du bailliage de Bar-le-Duc. Il s'y fit 
remarquer par sa modération autant que par la 
variété de ses connaissances. En même temps il 
prit part à toutes les discussions importantes agi- 
tées au sein de cette assemblée célèbre. C'est 
ainsi qu'il contribua à faire diviser la France en 
départements, et à foire décréter qu'il n'y aurait 
qu'une seule assemblée. Il voulait aussi que ledroit 
de guerre et de paix fûtoonféré égalementaux deux 
pouvoirs exéeotif et légialatif. Le 22 décembre 



DUQUESNOY 



1790, il exprima l'opinion qu'il f 
Louis XVI il sanctionner la oonsti 
du clergé. Cependant, vers la fin de la 
opinions se modifièrent : il défendit b 
publia jusqu'au 10 août 1792, avec! 
Saint-Jean d'Angély, et aux frais di 
VAmi des Patriotes. Devenu mair 
après la dissolution de la Constituante 
suivi, en 1792, comme l'un desdépu 
noms figuraient dans l'armoire de fer < 
disposés à servir Louis XVI. Cette i 
d*abord pas de suite ; mais accusé pa 
Toulouse) d'être un des principaux 
troubles de Nancy, il fut décrété 
d'arrestation, le 5 décembre 1792 : 
à ce décret que pour être incarcéré ei 
reusement qu'il ne fut traduit devant 
révolutionnaire qu'après le 9 thermie 
à cette circonstance d'être acquitté, 
brumaire, Bonaparte lui confia une 
ministère de l'Intérieur, dont son f 
était titulaire. Duquesnoy avait en efl 
naissances pratiques qui pouvaient le i 
Nommé rapporteur du conseil de 
il sut jeter la lumière sur plusieui 
d'importation et d'exportation, et fut • 
grand travail sur la Statistique de 
par départements. Vers la même épo 
une fabrique et une filature qui re 
services è l'industrie, mais absorbèn 
fortune. Il avait aussi établi et eu 
hospice où des jeunes filles appren 
vailler. Nommé maire du dixième arn 
de Paris, il témoigna dans Texercice 
tiens le même esprit philantliropi 
cription qu'il fit sur les registres de 
du mariage contracté en 1804 par 
naparte avec W^^ Jouberton, et 
ignorer au premier consul , lui valut 
du chef de l'État, dans un moment oi 
décroissante lui rendait nécessaire 
n ne se consola pas de ce mallieur, 
volontairement dans la Seine,près de 
a de lui : Mémoire sur Véducatioh 
à laine; Nancy, 1792; — Recueil d( 
sur les hospices et les établissemen 
nité , traduits de plusieurs langues 
1799-1804, 15 vol. in-S*»; — une tr 
V Aperçu statistique des États de l* 
par Roeck; Paris, 1801, in-folio. ; - 
duction àeV Histoire des Pauvres 
droits et de leurs devoirs, par Rug 
1802, 2 vol. \n-S° ;~ Recherches c 
ou mémoires de la société établù 
gale pour faire des recherches $u: 
et les antiquités, les arts et la litt 
VAsie, trad. de Vanglais par A. 
revus et augmentés de notes , pow 
orientale, physiologique et histo 
M. Langlès , et pour la partie dt 
exactes et naturelles par MM, C 
lambre, Lamarcket Olivier, etc.; 



DUQUESNOY - 

miers volumes oontiennent les travaux 
ciété Asiatique pendant les sept pre- 
uiées de son iostitutioD. 
ioçrt^kie de la Moulle. 

B8WOT (E.'D.'F,-/.), homme poli, 
içak, né à Bonvigny-BoyeflQes, en 1748, 
iris, le ift juin 1795. Il éUit fils d*un 
ir, et fut destiné à Tétat ecclésiastique. 
1 «omraenoement de la révolution , il 
n des premiers, de la liberté de sortir 
nt, et, comme presque tous les religieux 
Sonnèrent les ordres à cette époque, il 
rec exaltation dans la voie révolution- 
ilntitulait dans les assemblées publiques 
iteur de Bouvignyy lorsqu'il Ait élu, 
nbre 1791, député du Pas-de-Calais, 
nblée législative. 11 siégea à Textréme 
!t se distingua par la violence de ses pa- 
sses motions. Le 30 mai 1 792, il dénonça 
de six mille habits de gardes du roi, 
endait caché aux Invalides. Le 15 août 
il proposa, comme mesure de sûreté, 
ion et Temprisonnement jusqu'à la paix 
les personnes soupçonnées d'incivisme, 
t ainsi la loi des suspects. Réélu h la 
90 nationale, il fut envoyé dans le nord, 
re 1792, comme commissaire. Lors du 
I Louis XVI, il fut censuré par l'Assem- 
* avoir insulté des membres qui expri- 
% opinions favorables à Taccusé. 11 de- 
te, dans le cours des débats, chaque vote 
appel nominal, « afin que le peuple pût 
! ses ennemis ». Il vota la mort sans 
sursis. Plus tard, Duquesnoy compta 
( adversaires les plus passionnés des 
. Envoyé à l'armée du nord , après le 
ivec son collègue et parent Le Ba-c, son 
lans les départements Tut signalé par 
ion des mesures de terreur alors à Tor- 
nr. Il n'épargna même pas ses parents, 
incarcérer plusieurs. Une de ses oou- 
nt venue le soHiciter pour quelques 
il la jeta à la porte après l'avoir prés- 
umée. Sa correspondance avec Joseph 
moigne des sentiments qui animaient 
. ex-ministres d'un Dieu de miséri- 
Courage ! écrivait Duquesnoy, va tou- 
rne; nous reviendrons, Saint-Just et 
et ça ira bien plus roide. » Des jurés 
(uitté quatre accusés, il écrivit à son 
is-moi mettre ces gredins-lè dedans, ou 
Miille avec toi, » £t une autre fois : 
i dîner avec Robespierre quand il a reçu 
va ton train , et ne t'inquiète de rien : 
Ine doit marcher plus que jamais, u 
l*armée du nord, Duquesnoy publia 
lamation qui fait connaître le désordre 
dt alors dans les troupes françaises. 
yt explique certaines défaites; mais son 
t peu propre à rétablir l'harmonie en- 
fiders et les soldats. De retour à Pa- 
lemoy proposa, aux séances des Jaoo- ' 



DUQ13ESN0IS 410 

bins des 8 mars et 20 avril 1794, de demander 
à la Convention l'incarcération de tous les nobles 
sans exception et la vente par petits lots des 
biens des émigrés. L'odieux de la première me- 
sure fit rejeter l'utilité de la seconde. Duquesnoy 
reçut en juin 1794 une nouvelle mission à l'ar- 
mée de la Moselle ; il marcha constamment en tète 
des colonnes françaises ; mais se laissant em|)orter 
par la Ibugne de son caractère, il commit encore 
beaucoup d'excès. C'est ainsi qu'il fit fusiller un 
malheureux conducteur de charrois qui portait 
un sabra sur lequel se trouvait une fleur de lys. 
Absent à l'époque du 9 thermidor an n ( 27 
juillet 1794 ), Duquesnoy rentra à la Conventioo 
après la chute des robÎBspierristes, et dénonça 
les abus d'autorité et les cruautés diont son ami 
Joseph Lebon s'était rendu coupable dans le 
Pas-de-Calais. Par une smgulière contradiction, 
Duquesnoy continua à se montrer un des plus 
fermes appuis des révolutionnaires terroristes. 
Il devint l'orateur aimé des Jacobins ; et, déclarant 
que le patriotisme était opprimé dans toute la 
rîépublique. Il accusa hautement les montagnards 
d'avoir abattu P homme du peuple (Robespierre). 
Le 8 septembre, il fit la motion d'assurer aux pan* 
vres la facilité d'acquérir les biens nationaux à 
l'exclusion des riches. Il attaqua ensuite comme 
libellistcs et calomniateurs les députés qui écri* 
vaientcontresonparti,etdonnadesooupsde canne 
à son collègue Guffroy, auteur d'une brodiure 
dirigée contre lui. En 1795 il nia avoir jamais 
été partisan de Robespierre. Au même moment 
il prenait part à llnsurrection du l*' prairial 
an III (20 mai 1795), qui fut signalée par le 
meurtre du député Ferraud. Arrêté comme l'un 
des chefs de la révolte. Duquesnoy fut traduit 
avec Romme, Goujon, Ruhl, Soubrany, Bourbotte 
et Duroy devant une commission militaire, qui 
les condamna à mort le 28 prairial (16 juin) 
suivant. Lorsque son arrêt fut prononcé , Du- 
quesnoy dit avec calme : « Je désire que mon 
sang soit le dernier sang innocent versé. » Puis, 
élevant la voix pour crier encore une fois Vive 
la republique I il se frappa d'un couteau qu'il 
avait su dérober aux redierchesde ses gardiens, 
et qu'il passa ensuite à ses compagnons. Le même 
fer, passé de main en main, servit à Bourbotte, 
Duroy et Soubrany. Duquesnoy, porté sanglant 
dans sa prison, expira au moment où le bour- 
reau venait le chercher pour le conduire au 

supplice. A. UB L. 

Petite Biogr Conrw H iwm af lt. — Biagr. moéeme. — 
Arnâult. etc., Biogr. nouv. dei CoNtomfw — Le B«a. Dict. 
encyclopédique de la France. — Prudhumme, Crimée de 
la Bévolution, — Thlers, HM. de la Révolution franc. 

l DVQ1JBSIIOI8 ( Julien ), grammairien 
français, né à Rennes, en 1797. Anciai composi- 
teur d'imprimerie, il quitta son état pour se li- 
vrer aux études littéraires. On a de lui : Le Ma- 
nuel de V Orateur et du Lecteur ; Paris, 1841, 
01-8"; ll*édit en 1854; --La nouvelle Pro* 
sodie française; ibid., 1849, fai-18. 

DueuménU partieulien. 



411 



OURAM 



4» 



DURAM oa DVRAO ( Àtilonio FiGueiR.v ) , 
pocte latin portugais, né à Lisbonne, vers 1617, 
mort en 1043. Il fit de Imllantes études à Ck>iiii* 
bre, et sa connaissance approfondie de la langue 
latine dans un â^e où tant d'écoliers n*ont pas 
terminé leurs classes , l'a fait ran|^ parmi les 
enfants célèbres. Ce ftit en 1 635 qu*!! donna à 
Lisbonne son poème latin sur lipiaee de Loyola, 
livre mis en oubli, mais qui lui acquit tout à coup 
une grande renommée. Son père ne f^e laissa pas 
éblouir par ce suceèit précoce, et toulut quf I se 
livrât à rétode dt la JurispnideAc«« Piusieun 
passages de Vlgnaciadt peuTaot Mre supposer 
qu'il y joignit quelques recheroliês sur les seien« 
ces natureilet. De retour à Ooimbre, pour y ob- 
tenir le titre de docteur en droit, Il eut un pro- 
digieux sueoès en improrisant devant la savante 
assemblée on poème qu'il intitula Le Temple dé 
i* éternité. Docteur en droit pour ainsi dire 
avant sa majorité, un ordre nouveau le rappela 
à Lisbonne. 11 s'y maria, mais ne pyt y faire un 
long séjour : le choix de Jean IV, tout nouvelle- 
ment monté sur le trOne, l'envoya en qualité 
d'ofitfidor (I) dans le nord du Brésil. Son emploi 
le fixa à San*Luixde Maranham. cité d'origine 
française, mais que sa fbndation, encore^ bien 
récente, ne rendait pas un séjour attrayant pour 
nn jeune magistrat acooetunié à de brillants suc- 
cès; il y succomba, dit-<m, sous le poids de l'en* 
nui et du découragement. Il parait d'aillenrê 
que le diangement de climat avait profondément 
altéré sa santé , d^à éprouvée par le travail 
excessif du cabinet; il n'avait pas plus de vingt- 
cinq ans lorsqu'il mourut. Le livre d'Ant. Du- 
ram a paru sons le titre à'Ignitiados, dans la 
grande collection intitulée : Corpus illustrium 
Poetanim Lusitanùrum , Lisbonne, 1745,7 vol. 
in-4°; il y occupe une partie du cinquième vo* 
lume. Nous reproduirons ici le jugement porté 
sur ce poëme curieux par l'abbé de I^a Tour, 
mort en 1750, et connu dans les lettres latines 
par SOS traductions de Sannazar et rie Vida (2) : 
« Duram, dans les trois livres de Vignatiade, 
son œuvre prindpalo, n'a pas justifié les éloges 
do SCS contemporains ; le style sans doute est de 
bonne école : Virgile était alors son étude et son 
modèle. Pour son goût , c'est cehii de son épo* 
que, où l'emploi de la mythologie déparait tou- 
tes les compositions, soit latines, soit portugaises. 
Au milieu des divinités que ie poète va cliercher 
tour à tour, et souvent à la fois, dans l'Olympe 
et TEnfer, un héros païen n'anraît pas été par 
trop déplacé ; mais il en est autrement d'un chré- 
tien. On peut assurer que saint Ignace ne sa 
trouva jamais en plus mauvaise compagnie. 
Qu il ait eu au siège de Pampelune mailles à par* 
tir avec les lYançais, on sait qu'ils ne l'ont pai 

(I) Ce titre de haute mafrlstrature peat «e tradatre par 
audUmr; nuh II rrprtwnte (1rs attrlbatlofia quMI serait 
trop long de spéclflcr Ici. 

(1) Cette colIei'tioD, fort rare en France» ne complète 
quelquefois p;ir «i S* vol., qai semble avoir été Ignoré 
de Pabbe Coupé. 



oublié ; ne dirait-on pas même que leur renn- 
timent dure encore ? Mais a-t-il d^jourdlnii qad- 
que chose à démêler avec Mars? Vému prenut, 
et pour cause , le parti du diea des eomlnts, 
semble lui déclarer dans oe poème ime goenre 
implacable; c'est die qui soulève contre laltBM 
les monstres du Tartarei Harpies, Gon^otsi, 
Furies ; c*est à ses instigations que UMUse M 
porte le eonp fktal, vengeance prématurée im 
doute , qui punit le chef des victoires que T«n« 
porteront ses disciple* sur la mère et ledit. » 

F. Duram est enoore antenr de plnsieiiri 
églogues latines, remarquables par te ityte; oa 
distingue surtout celle qui est intitulée ÊM* 
thazar: elle célèbre la naissance d'un fHsi|ri 
promettait un héritier an prince Philippe d'Ai- 
triclie (depuis Philippe IV, roi d'Rapagne et de 
Portugal). Iphis ri ÂnoMirèfe apparticiit M 
même recueil ; c'est une élégie tout empreintedtn 
caractère vlrgilien. Ofdfaiairement Duram, dm 
tes grandes compositions, est toiijoort comparé 
à Claudien. 

H y a un «*iilie auteur df» ce nom, que nemea* 
tionneni p.i<i Ir^ hlograpliit^, et qui vivait an dii> 
septième kIi rio, Antonio IH'ram, qui avait fsft 
les guerres de l'Inde et te trouvait à Mocambiqw 
en 1607 et 1608, lorsque let Hollandais hêuioà 
le siège de cette place ; Il a donné on o uv r a g e la* 
titulé : Cercos de Moçamhiqne def^ndidci par 
D. EstewBo de Aiiayde, gênerai f g ovêrnâé nt 
daquella praça; Madrid, 1633, in-4^ 

Ferdinand Dont. 

i. Baptltta de Castro. Mappa âe hrtmçat. — Mai. 
d« GallicKoa ; dans le Corpu» PoHmmm^ etc. — L'abat 
Coupé, Jjet Soirtes littéraires. — L'abbé de La Tov« 
Cnerre de Tripoli, poCmc tri:dutl pour la première fols 
d« latin en rranç.ils et précéd<^ d'uae ilotlre Mr la «tl 
de 1 auteur et ter le recaeil InlUulé : D0Ueim t*otitrtM 
iMtitanontm; Paris, 19V6, in-S". 

* bURAM ou biJRAO ( F. Jozé DE SaSTA* 
RrrA ), poète épique brésilien, né k Cata-Preta^ 
prèâ Mariant, en 1737, mort à Lisbonne, en 1783. 
Ses parents appartenaient à la classe honorable 
des mineurs qui habitent l'intérieur du Bréd. 
Il étudia à Rio-de- Janeiro , chez les Jésuites, 
avant de passer en Portugal ; là il suivit Im oont 
de l'université de Coîmbrc , où il reçut le grade 
de docteur en théologie. En 1758 il embrattalt 
vie religieuse, et prit l'habit des ermites de Saint- 
Augustin. A partir de cette époque il acquit OM 
ccilaine réputation comme prédicateur, et réso- 
lut de se rendre en Italie, en passant par TEi- 
pagne. Il parcourait TAndalousie , lorsque les 
bons rapports entre les deux couronnes de la pé- 
ninsule ibérique cessèrent; il fut emprisonné 
alors, comme soupçonné d'être espion du Portu- 
gal, et renfermé, dit-on, dans le château de Si^ 
vie (1). Le traité du 10 février 1763 fit cesser st 

(1) L'écrivain qal >*est oceopé avec le ploa dCMceèi d'é- 
dalrer let points dlfflcUes de cette blofrraphle, M. Adolphe 
de Varahaffen, eipllqae atn«l tet aollfa da xojmtK tmté 
de Uiiram et ceux de son empriaoancaieal. Apr^ii avoir 
montre le poète prêchant à Lelrla on mairaUNac 
ftcnnoR en acttona de grtecf de ce que le rok f). inl 



m 



DURAM 



llf 



captinté ; il pat enfin gagner Tltalie et se rendre 
k Rome. Là il aMîtta aux obsèques de Clé- 
BNot XIII et à Tcxaltation de (janganelli. Mis 
m rapport afec Alfieri, afec Piodemonte et 
Cettrotti , vivant dans la société do Casti , de 
SoiTc, de Reocaria, son goût |K)ur les lettres 
s*aocrut,et sa vocation pour la vie religieuse 
s'alfaiUit singulièrement; il quitta dès lors le 
titie de frei^ et abandonna mèine le costume 
de M» ordre, pour prendre ct^lui d'abbé, il re- 
Tistni l^rtugâl en 1771 , au moment où le mar- 
qaii de Pombal impriuMit une impulsion nou- 
velle aux études et donnait de nouveaux statuts 
iraaiTersité de Cmmbre. Duram put dévelop- 
pe^ dans un discours d'où vertu n; prononoéà cette 
«xCMiua les qualités et l'iustniction qui depuis 
kaRieinps l'avaient dit remarquer. .Mais, soit que 
r<« se rap|)elàt sous Pombal randenattacbcment 
da religieux brésilien pour les jésuites, soit qu'il 
mtU (le nouveau le besoin de Si^ réfugier dans 
h solitude du cloître, le prêtre, devenu un mo- 
■cot homme du monde, reprit l'habit monacal, 
et rentra dans un couvent de gratiens. il ne 
i|Ditt4 pas pour cela la résidence liicliantee de 
Coimbre, et une ancienne tradition, conservée 
par M. Freire de Carvalbu, nous le montre par- 
eiaraot les bords «l'une |)etite rivière que Ton 
■snune Coselhas, et qui, après avoir arrosé des 
CMDpignesctiarmanteë, sejcttedansle Mondego. 
Ls MoodefsOf ai souvent chanté par Camoens et 
pr Ferreira, a éveillé les inspirations des plus 
grands poètes portugais; iL réveilla aussi les 
■oavsDirs du seul poète brésilien qui, avec Frd 
t CsrkM Dias et Porto-Allegre, ait décrit les 
lote animées de la nature américaine. Sur les 
riieidu Coselhas, Duram <Iictait ses vers à un 
■BUbe nommé Uemardo, probablement origi- 
■iire comme lui du Brésil. Ce fut peut-être k 
crtte communauté de patrie, entre le ()oëtc et son 
*>rt(sire, que l'on doit tant de réminiscences 
^■adaites, tant de détails précis et charmants, 
fd colorent eiKxire aujourd'hui aux yeux des 
Mliens le poème national, conçii et exécuté 
iprèi une longue alwence, loin de la patrie. 

Oobliant que Duram avait dû parcourir les 
OBqngnes de Minas Geraes, et admirer dans 
^ première jeunesse les paysages magnifiques 
^la baie de Rio, un critique distingué semble 

*nU pu échapper S l'atlrnlat da 9 Kf ptcmbre 1758, il 
*^^.n Us ta M\ rès.fri pobion deti Jfsultmi ijrant ete dtf- 
^i^Ur.rné^ac de Lriria, connu plus tard noas le titre 
^cardinal (la Cuoha, um de TuccaMon pour augmenter 
l"<Kre de farrur dont II JouIsMit nupréM de l'oinbal. 
*^ >I pablla ne pantorale foudroyante contre 1rs JéauU 
^- Or , «oit que celte paslorale contint dra propositiona 
'QIviUn, sott que, p.ir na forme uiéuie, rile prêtât i la 
"^.n e»t certatQ qne Duram accepta le défi, et la 
IMIvrrfxa en la réfutant de telle surte. qu'il se compro- 
aHctae vit obligé de fuir en Espagne pour se aous- 
^f^i la rolère du prélat. Mais hI, en pasuant la fron- 
^^. il échappait S la persécution des autorités portn- 
M*^ llMiapilalllé étrangère ne le prolévea point long- 
''■pa; la ffiicrrc du Pacte de Famille venant à éclater, 
1 ht soupçonné d'être eaptun et emprisonne; nona 
iMiots en quelle partie de l'Espagne eut lieu m capti. 
*1M.s( FêorUt^o 4m l'nnta /tntUêirtt. ] 



nier l'influence «le ces grands aoovenirs sur le 
poète. ?lon-seulement , selon nous , ils ne ces- 
sèrent point de se présenter à l'imagination émue 
de Duram, mais ils se ranimèrent par la con- 
versation des jeunes Américains qui accouraient 
<li; loutes (>art8 à Coimbre ; et le sujet national 
une fois arrêté, aucun des détails qui devaient 
en rehausser la valeur ne dot pécher par la vé- 
rité. Il y a mieux encore: Duram connaissait 
parfaitement les hommes de la race indienne, et 
avant l'époque où il vint en Europe, plusieors 
aidées, débris de la grande confédération drs 
Tupinainbas, se groupaient aux environs de l.i 
baie de Saint-Sébastien , et, bien que convertis 
au christianisme, conservaient dans leur vie in- 
térieure plus d'un trait lie mœurs à étudier. 

Le sujet <lu Caramuni fut accepte par le 
poète tel que l'offrait la trailition racontée par 
les historiens du dix-septièine et du dix-hui- 
tième siècle, Vasconcellos et Rocha Pitta, qui 
ne se piquaient point de critique. Le poète ne 
se crut |>as obligé à plus de recherches que ces 
écrivains ; son intention était avant tout de doter 
son pays d'un poème national, et la légende po- 
pulaire le servit d'autant mieux en cette cir- 
constance, (ju'elle était francliement acceptée 
|)ar le peuple, et qu'elle n'avait pas été discutée 
( VDij. au motCoRiiKA [Diogo Atvares]). Cette 
épopée fut publiée (Fabord à Lisbonne, chei Du- 
l)cu\; elle portait le titre suivant : Caramurùt 
poc.ma fipico do descobrimenlo da Bahia; 
1781, pet. in-g**. Contre l'habitude des éditeurs 
portugais, elle fut tiréeàdenx mille exemplaires, 
ce «]ui semblerait indiquer chez son auteur Te»* 
pérance d'un grand succès. Le public l'accueillit 
très-froideiuenty et Ton peut supposer, avec quel* 
que raison, qu'une mésaventure aussi inatten- 
due répandit de l'amertume sur les derniers 
jours de DUiam. Il nMunit trois ans après l'ap- 
parition du Caramurû. Il professait encore au 
l>etit collège des Gratiens à Lisbonne au oom- 
inencement de l'année 1783. 

Avec les années, le poème de Duram a acquis 
une renommée vraiment populaire. L'Institut 
historique de Rio de Janeiro a décerné un prix 
à la meilleure dissertation écrite sur la légende 
dont le poète s'est inspiré, et le jeune écrivain 
qui l'a obtenu a donné récemment une édition 
du Carnmurû que Ton devrait prendre pour 
moflèle en rééditant les classiques. Une version 
(le cet ouvrage a été donnée en firançais sous 
le titre suivant : Caramurû^ ou la découverte 
de Bahia , roman-poëme brésilien^ par Joaé de 
Santa-Rita Durào; Paris, 1829, 3 vol. in-12. La 
dédicace à Doua Maria II est signée par M. Eu- 
gène Garay de Monglave. Ferdinand Denis. 

Adolfo de Varnlugon. Epteot âraUteirot; 184S, In -St. 
O Carumurû perante, a M$toria ; danii la Kevista 
trimemalde Mû de Janeiro,- ttorileçto da Poesia 
Bra$Ufirti{ Llnbonne, IHO et ann. siiiv.. S vol. la-iS. 
— J -M. Perelra da Sylva, Ptutarco ârmuUmir». — 
C Magnin. U Gfbt. - Ferdinand iHrnIs, Bésumê dé 
l'hhtoire litttmire dn Portngal et du Brehlf Scènes 
ffe la natmr^ «mi ^ei ff p iy w ; In-t*. 



415 



DURAMANO — DURAND 



«DrBâMASO (Franceico)^ poutre de Qeurs • 
▼éaitien. n floritsait ren le mUien du dix-hui- ' 
tième siècle. Il fut imitateur un peu maniéré du 
Napolitain Gaspero Lopex. 

Laazâ, Storia pUtorica, — Wlockelmann, JVêues Mah- 
kr-L ex i k êm. 

DPKâMBify {LauiS'Jean-Jacques ), peintre 
françaiê, né à Paris, en 1733, mort k Versailles, 
le 4 septembre 1796. U était fils d*un imprimeur 
eo taille-douce, et étudia d'abord la gravure,qu'il 
abandonna pour se li?rer à la peinture. Il se «lis- ' 
tingua par la facilité et la pureté de son dessiA , | 
et mérita d'être envoyé à Rome par rAcadémie 
de France. A son retour en France, il exposa, en 
1767, la Mori de saini François de Salles 
pour Tabbaye de Saint-Cyr, et un autre tableau, 
pour le palais de Justice de Rouen. U a peint 
aussi les plafonds de plufUeurs édifices publics 
et de quelques bétels de Paris. Son tableau de 
réception à TAcadémie de Peinture, représen- 
tant L*£ié, orne- encore aujourd'hui le plafond de 
la galerie d'Apollon, an Musée du Louvre ; la 
Continence de Bayard et Saint Louis lavant 
les pieds des pauvres^ autrefois à l'École Mili- 
taire, passent pour les chefs-d'oeuvre de Dura- 
meau, dont on remarque encore Herminie sous 
les armes de Clorinde et le Retour de Beli' 
saire dans sa Jamille, gravés tous deux par 
Levasseur. Ces différentes toiles se distinguent 
par un dessin nerveux et une exécution vigou- 
reuse. Il n'en est pas de même des autres com- 
positions de Durameau ; son talent baissa de 
bonne heure : suivant trop facilement les avis 
empreints du mauvais goût de l'époque, il négli- 
gea la vérité du trait en même temps que la 
pureté du coloris, et descendit jusqu'à la médio- 
crité. Lorsqu'il mourut, il était depuis longtemps 
membre professeur de l'Académie de Peinture, 
peintre de la chambre et du cabinet du roi et 
garde des tableaux de la couronne. 

CtMadoa et Oelandloe, Dieticnnain mi U m rêê L 

DumaiccT. Voff. FrBozAL. 

* DumAHDy savant bénédictin français, né vers 
l'an 1012, an Neubourg, diocèse d'Évreux , mort 
en 1089. U était neveu de Gérard, abbé de Saint- 
Yandrille. Ce fut au mont Sainte-Catherine de 
Rouen qu'il embrassa, très-jeune encore, la règle 
de Safait-Benolt. Ce monastère avait alors pour 
directeur le célèbre abbé Isambert, et Durand 
s'y trouva en même temps que Guitroond, de- 
puis évêque d'Averse ; Nicolas, fils de Richard III, 
doc de Normandie, qui fut ensuite abbé de 
Safait-Ouen ; Osbem, abbé de Saint-Evroult , et 
Hugues, fils du vicomte Goscelin, fondateur de 
Safaite-Catherine du Mont Livré à l'étude de la 
philosophie, de la musique et de la théologie, 
Durand s'acquit une grande réputation parmi 
les prélats distingués que possédidt alors la Nor- 
mandie. Il passa du mont Sainte-Catherine à 
Saint-Vandrille, où l'attira Gradnife, successeur 
de aon oncle Gérard. Mais Guillaume le Bâtard, 
habie à distfogoer let hommes de valear, l'en 



fit bientôt après sortir pour lui cooA 

vemementde l'abbaye de Saint-Martin 

fondée par Roger de Montgommeri, dit 

Aormand, dans le diocèse de Bayen 

ques lieues de Caeo. Ce fut en 1069 

le rapport d'Ordéric Vital, Durand fui 

cette dignité, dans laquelle il se distin 

vertu, son savoir et mmi xèle pour h 

de la discipline ecclésiastique. Dur pour 

siln durus cami/ex, dit l'historien 

il se montrait plein d'indulgence à I 

autres. U partagea avec Ainard, abbé 

Pierre-sur-Dive, et Gesbert, abbé de I 

drille , l'honneur d'avoir r^ndu dai 

nastères le goût de la musique rel 

avait loi-même une fort belle voix , ei 

sait des chants et des antiennes dont 

la mélodie. 

Lorsque GuUlaume fut devenu ro 

terre, il appela souvent auprès de lu 

abbé , dont il aimait la conversation, 

donna plus d'une fois d'utiles conseils. 

Troam se trouvait è Caen en 1087, 

corps du roi d'Angleterre y fut apport 

pour être inhumé dans l'église de V 

Saint-Étienne, qu'il avait fondée. Quoi* 

toujours livré aux austérités les plus i 

mourut que dans un âge fort avaiicé, v 

1089, dans l'abbaye qu'il avait admin 

dant trente ans. Après sa mort, il an 

en croit encore Ordéric Vital, une • 

singulière : tout le côté droit, depuis 

qu'aux pieds, parut d'une couleur p 

tout le côté gauche d'une extrême bl 

Alt enterré dans le cliapitre de son : 

Il ne nous reste des ouvrages compos 

rand qu'un traité dogmatique, intitulé 

et du Sang de Jésus- Christ y contre 

et ses successeurs. Cette réfutation 

hérésiarque précéda de quelques ani 

qui furent composées par Lanfranc e1 

mond. L'ouvrage est précédé de neuf 

hexamètres, dans lesquels Durand a 

motifs qui l'ont engagé à réunir, pour 

progrès de la nouvelle hérésie, tout c 

▼wl lui fournir les écrits des Pères 

sur le mystère de l'Eucharistie. L'ou 

imprimé dans la Biblïotheca maximi 

t. XVin. Nous avons encore de lui < 

phes, chacune de quatorze vers élégi: 

l'une est consacrée à la mémoire d'Al 

de Saint-Pierre-sur-Dive, et l'autre 

Mabile, feoune de Roger de Montgon 

C. HiPi 

Ordéric VlUl, Livrv JK. - Mabllloa, jin 
nit Saneti Bénédictin tlb. 64, n* 119. - D. L 
dans ses Natei iur Lunfrane, — C. Oadl 
tariuM de Scriptoribus eccleiiastieis, t. II. 
Utteraire de la France, t. VIII. p. n». 

DURAND OU plutôt DURAHTI (Gi 

doyen de Chartres , évêque de Men 
du Miroir du Droite qui lui a valu 
de SpeculatoTt et du Mationale dM 



DURAND 



418 



laquit vers Tan 123û,à Puymisson, au 
Bétiere, et mourut à Rome, le f no- 
)6. 11 se livra d'abord à Tétude du 
liai et du droit cÎTil, qui florissait 
lie et dans le midi de la France, et 
loDtpellier. Nous le trouvons en Italie 
!5ô, dans Tuniversité de Bologne, où 
les leçons de Bernard de Parme et 
e Suze , depuis cardinal d'Ostie. De- 
iir en droit canonique, il enseigna la 
ce à Bologne, puis à Modèoe , où il 
-on, des commentaires sur le décret 
Clément IV, originaire comme lui de 
méridionale, l'appela à Rome en 1265, 
t des fonctions de chapelain aposto- 
raditeur général du sacré palais. Le 
ire lui accorda deux canonicats, l'un 
Uiédrale de Beanvais, Tautre dans 
rboone. Durand assista comme atta- 
iar pontiâcale, au concile de Lyon, 
n 1274, par le pape Grégoire X, pour 
moyens de secourir la Terre Sainte 
esser le schisme d'Orient. Il fut plu- 
chargé de la rédaction des actes de 
iblée, où se trouvèrent réunis cinq 
les, soixante-six abbés et mille au- 
. Quelque temps après, il pubUa son 
judiciale, qu'il dédia au Génois Ot- 
Tiesque , neveu d'Jnnocent IV, qui 
1276, après avoir été pape pendant 
maines, sous le nom d'Adrien V. Du- 
par cette mort l'espérance d'dtre 
irdinalat. En 1280 les cardinaux réu- 
lave, après la mort de Nicolas III, le 
lux divers princes, seigneurs et villes 
tr les inviter à recevoir avec honneur 
iUederempereur Rodolphe, fiancée au 
Charies, prince de Saleme. Investi de 
de Nicolas m, Guillaume Durand fut 
à prendre une part active aux affaires , 
ingua par son habileté et son énergie 
rélats qui secondèrent à cette époque 
les papes pour établir dans la Roma- 
irche d'Ancdne leur autorité, encore 
souvent contestée. Knvoyé avec frère 
erbe et frère Laurent de Todi, de 
Prêcheurs , en qualité de nonce du 
lans la ville de Bologne , agitée par 
des Gieremei (guelfes) et des Lam- 
ibelins), il fit prêter aux barons , 
et à tous lea hommes de quatorze 
ins leur nouveau serment de fidélité, 
uvons la formule dans un de ses ou- 
e jure que dorénavant je serai fidèle 
. à saint Pierre, prince des Apdtres, 
notre saint-père et seigneur le pape 
et à vos successeurs canoniqnement 
it, en 1279, signer l'acte de réoood- 
( les Lambertazzi et les Gieremei. 
1 1284 pour succéder à Jean de Spa, 
le comte gouverneur de la Romagne, 
Durand eut à déployer des talents 

HOGl. G^ÉR. — T. IV. 



d'administrateur et quelquefois dliomroe de 
guerre, qui lui assignèrent un rang distingué 
parmi les défenseurs de la papauté dans les luttes 
qu'elle eut à soutenir à cette époque. Son auto- 
rité s'étendait sur lés dtés de Bologne» d'Urbin 
et de Massa-Trabaria. Cette demi^ eontrée, 
aujourd'hui comprise dans ledochéd'UHiiii, était 
depuis longtemps un des prindpanx reAiges des 
Gibelms. Leur chef, le eâèbre Gui de Montefel- 
tro, que Dante a plaoé dans son B^fer ( Canto 
XXVII, V. 110), fut forcé de se soumettre, et 
finit par prendre l'habit de Salnt*Françols. Les 
historiens italiens, qui vantent les talents mili- 
taires de Durand le considèrent comme ayant 
contribué pdssamro^t à la pacification de la 
Romagne. Ayant détruit dans l'Apennin, au 
comté de Massa-Trabaria, le fort deUe Ripe, qui 
dominait le pays, il fit construire à ses fhUs, 
dans la plaine, le chftteau qui, de son nom, s'est 
appelé longtemps Castel-Durante, jusqu'à ce que 
le pape Urbain VIII,l'an 1635, en fit la ville épis* 
copale dlJrbania, sur le Metauo (l'ancien Mé^ 
taure), à trois lieues dlJrbino. Ainsi, c'est à un 
Français que serait due la fondation d'une ville 
italienne , et ce Français en même temps homme 
d'égKseanrait eu pour adversaire sur les champs 
de bataille un des grands généraux du siècle. 

En 1285, le chapitre de l'église de Mende ap- 
pela Guillaume Durand à latêtederévêché;flen 
prit possession par procureur; mais il continua à 
résider pendant quelques années en Italie, car 
nous ne le voyons avec certitude à la tête de son 
diocèse qu'en l'année 1291. Plus tard il reftisa 
l'archevêché de Ravenne, qui lui fut offert par 
Bonifoce YIII. Mais il ne put reftiser à ce pon- 
tife son concours en qualité de comte de la 
Romagne et de gouverneur de la Marche d'An- 
oône dans les luttes que le saint-siége eut encore 
à soutenir. Les ennemis de l'Église triomphèrent 
sur les bords du Santemo; et Durand, obligé 
de céder, ne pot opposer aux gibelins victorieux 
que ses excommunications. Après avoir pendant 
trente ans servi de tout son pouvoir le parti 
pontifical , qui était alors celui de la France, 
Guillaume Durand ftit remplacé comme adminis- 
trateur de la Romagne par Maxime de Pipemo, 
au mois de septembre 1296; il mourut à Rome, 
quelques semaines plus tard, et ftat inhumé dans 
l'église de Sainte-Marie de la Minerve. C'est sans 
preuves suffisantes que l'oidre des Dominicains 
et celui des Augnstins se sont disputé rhonoeur 
de l'avoir possédé, attestant dn moins ainsi la 
haute idée qu'on attachait à son nom. Les ou- 
vrages de Durand sont : le grand ouvrage de ju- 
risprudence canonique intitulé : SpwuhKmjuii' 
ciale, précieux comme offrant un spécimen de l'é- 
rudition des jurisconsultes deil'éoole de Bologne 
au treizième siède; Strasbourg, 1473, Bologne, 
1474. n a eu trente éditioos de 1473 à 1668; - 
RepertoHum Juris cofionici, appelé aussi quel- 
quefois ^evioriinnaurMcm; Venise, 1496; ~ 
Commentarkm in iaero-ianeimnlMgdunensê 



419 DUR A M) 

coneiHum seeundum, sub Gregorio X célébra- 
tum, anno \ 274, et ConstHutiones ejus deere- 
taies; Fano, 1669, m-4*, édité par Simon Mâiolo, 
aTec one iMréfaee el une vie de l^autenr. — Enfin 
le plus célèbre de ses ouvrages, celui qui a été 
le plus souvent elté, c'est-à-dire le Rationale di' 
vinomm OfUciorum^ libri» Vill distinctum, 
dont personne nMgnore llmportance au point de 
vue de Hiistoire de la liturgie , a été imprimé à 
Mayenee par Jean Fust et Pierre Schoyffer de 
Gemsbehn, in-fol., dans Tannée 1459. Tous'les 
exemplaires en sont imprimés sur vélin. Les édi- 
tions les plus recherchées après celle-ci, qui est 
de la plus grande rareté, sont celles d'Augabourg, 
1470, hi-fol.; de Rome, 1473 el 1477^ d'Ulm, 
1473 et 1475. On lui attribue cncofe i Ccmmen- 
taria in Gratiani Decretnm; — Commenta- 
rium in Nicolai III Congtïtutioneê ;— Staiuta 
pro eleri sui Mimatensis ti»^rt<cltoiie. Le pre- 
mier est cité par Maiolo ; et il est fait mentioD des 
deux autres dans Vépitaphe de Durand. 

C. HiprsAU. 



410 



7S 



Dom Vaisflète, HM. du r.ançut4oe, t. IV, pw ikTMt. 
— SarU. De clarit Bêmomim frç/€»sor%bus. — Tliraboachi, 
Storia déUa Letteratura Italiana. — .^imon Matolo, 
Dwranti Fita. — Ghlrardacct, ht. d< ^hçna. - Hist 
lut. de la France, t. XX, article Oeil. Vletor Uoterc. 

DURAND { Guillaume) f eaaoniste français, 
neveu du précédent, et son sueœaaenr dans Té- 
véché de Mende, mort en 1328. Il assista an 
concile de Vienne tenu par le pape Clément V en 
1311. 11 composa un excellent traité sur la ma- 
nière (1c tenir le concile général. Dana eet ou- 
vrage, divisé en trois parties, et intiliilé : Trac- 
tatus de modo generalis ccmeilii eelebranéà, 
Durand a recueilli un grand nombre de règle- 
ments tirés des Pères de l*ÉgHse et des précé- 
dents conciles. Philippe Probns le ftt iinprim«r 
à Paris en 1545 , et le dédia an pape Panl III. Il 
a été plusieurs fois réimprimé. 

impin. Bibliothèque eeeléikut. ( «foalorztèmo aMclei 

DURAND (Pierre) y troubadour du trekième 
siècle. Sa vie est tont à ftnt inconnae ; on a sous 
son nom cinq pièces, dont trois sont aussi attri- 
buées à d'autres poètes. La plus remarquable de 
ces pièces est un sirvente adressé au troubadour 
Raimond de Miraval, qui avatt renvoyé sa femme 
sous prétexte qu'elle faisait des vers , et que 
c'était assez d'un poète dans one maiBon. 

ffittotre littéraire de France, l. XVIf. p. »87. 

DURAiiD {Guillaume) f podte et tHMlaeteer 
français, né dans la première partie du seiiiènie 
siècle, mort à Senlis , en 15A5. Il était eonsdller 
du roi au présidlal de Sentis. On a de hii une 
traduction ou pintdt une paraphrase <Im Satires 
de Perse; Paris, 1575 et ISM, in-»*. « Cette 
traduction , dit Goujet , est en vers de dix syl- 
labes, où les rimes masculines et féminines soiirt 
exactement observées. Mais on y trouve plu- 
sieurs consonnances qui ne riment point ensem- 
ble. La versification est fori dure, et le traduc- 
teur se sert souvent de termes qu'on n'entendrait 
phu b1} n'avait eu le soin de les expliquer en 



marge par d'autres tenuM plus inteHigiUei. > 

t VI, p. 117. ^^ 

DURAND (Bernard ), jurisconsulte françaii, 
né à Châlons-sur-Sadne, mort la IS janiiv 
1621. 11 professa les belles-lettres à ClemioBt, 
devint avocat au pariement de Bouifogae et 
1594. En 161Ô il fut nommé maire de Cbâtom, 
et mourut dans ces (bnctions. On a de lui : 
Présentation des lettres octroyées mut PP, 
Mineurs pour VétMissement d'un, cou9e»t à 
Cbdlons-sur-Sa^nei Lyoa, là97, ki-^s^IMi 
fente pour la préséance de la vUle de CkaUrn 
en rassemblée des états de Bourgogne; Ljci, 
1602; ^ Privilèges aoeordés aux kabiianui 
Challons par les rois de France et Us dm 
de Bourgogne; Chftlons, 1604, ia-4*. 
PaplUon. Mibl. de» ^uiturê de Bowrgoeng, 

DURAND (Joseph), petit-fils de BemaM Di- 
rand, jurisconsulte français, né à ChAkds, a 
1643, mort en 1710. U fut avocat général aii pl^ 
lement de Bourgogne, après avoir été longtempi 
simple avocat. On a de lui : Mémoire pour jus- 
tifier que les hérUages du duché de Boer- 
gagne sont présumés de franc-aile»; iaaécé 
dans la Coutume de Bourgogne, par Taîssad; 
~ Becu^ d'arrêts du Parlement de IMl à 
1701, resté maniscrit. — Il édita aussi les let 
tituts ou Droit couiumier du duché de Bour- 
gogne; ouvrage de son grand-père, BenMid Da- 
rand ; Dijon , 1697 et 1735 , in-12. 
PapItiMi, BièL éeê yéuteurt de Bomr^tnt. 

DURAND (Bernard), poète français, fiitf 
da précédent , né à ChàloRSy en 1631» mart ca 
17)6. On a de hû un petit poëme intitulé : Dts- 
criptiom des bains d'Ài» en Savoie; iD^"*, sans 
Indication de bec ni do date. 

Fanion, BM. dët jiuteuri de Bam^gnê. 

DURAND ( Catherine BénAcicn), romancière 
firançaiso, morte àParis, en 1736. Bédncier état 
le nom de son mari , mais elle est plus coniuie 
sons le nom de Durand. Elle composa plosieon 
ouvrages, entre astres des romans, qui ne inaa- 
qoeat pas d'intérêt , msàê n'offrent pas une poo- 
ture bien approfondie des mceurs et des paa- 
•iona, d'où il résulte que le style ne a'élèvepai 
à une grande banieur. Outre une ode qui rem- 
porta le prix à l'Académie Française, et qui portait 
sur oa sujet, parCûteatent baiial : Le roi nVs/ 
pas moins dietingiué par les vertus qui/uèU 
P honnête kemnse que par celées qui /ont le* 
grands roia, on a de Catherine Durand : U 
C&mtesse de Mêertae^i Paris, 1690, in-lS; " 
les Petits Soupers d'Été; Paris, 1699^ — Mi- 
tnoires secrets de Us Cour de Charles VU; 
Paria, 1700; ~ le ComU de Cardonne» his- 
toire sicilienne ; Paris, 1702, in-12; -^ Us 
Belle» Grecques, ou Phisioire des plusfir 
meuses courtisanes de la Grèce ; Paria, 171 Si 
in-t); ^ Henri, due des Vandales; Parift* 
tObyln-n; —Mélanges de poésie ^^esmC» 
médies proverbiales. Daux autres ouvngeiaoïA 



42t 



DURAND 



422 



ittribués M même tuteur : Let Aventurée ga- 
Umlet du chevalier de Thémicourt; Lyon, 
1706; — Histoire des amours de Grégoire VII, 
i» cardinal de Richelieu, de la princesse de 
Cntdé ei de la marquise d^Ur/é; Cologne, 
1700,111-12. 

BiTk, DUL kUt, M iDOt Grégotre Fil. - Chaadon et 
DduHRne, Dictionnaire hist, 

«BUEAZCD (Charles-Etienne) y ingénieur et 
architecte français, né à Montpellier, te 9.9 no- 
Tcnbre 1762, mort à Nlroes, le 26 août 1840. À 
pctaelgé de dix-huit ans, il fut nommé profcs- 
lear d'architecture pour les états de Langueloc , 
itle l*' ianirier 1788 chargé de rinspeclion des 
tmaoi de la proTÎnce. H fit exécuter alors plu- 
riem travaux d'art importants , et notamment la 
ooutroction du pont jeté sur le Gardon, à Ners , 
prèid^Alais. Entré, au moment de la réfolution, 
dnu le corps des ponts et chaussées, il dirigea 
pendant vingt-cinq ans les travaux qui fiJrent 
esécatésdans Tarrondissement de Nîmes, obtint, 
leiSmars 1805, le grade dMng<:*nieur de première 
dMBe , construisit , en 1 8 1 2, la belle chaussée du 
Dilini du Rhône . entre Beaucaire et Tarascon , 
et fut admise la retraite le 1'"' mai 1821. Tout 
entier alors à Tarchitecture , il fut chargé de la 
rerinration du temple antique dit la Maison 
Carrie, qu'il préserva d'une ruine imminente, ef 
«foie partie de celle de Tampiiithéàtre, où il imita 
ixmpliftement la construction romaine. Les tem- 
ples de Vauvert, de Calvisson furent élevés sur 
Ki plans , ainsi que plusieurs églises. Membre 
de l'Académie du Gard , il a publié , avec la ool- 
hboration de Grangent , ingénieur en chef , et de 
^inoQ Durant, ingénieur du ca^lastre, un ou- 
laoe remarquable , sous le titre de : Descrip* 
lion des Monuments antiques du midi de la 
Franci; Paris, 1819, infbl., avec 'i3 planches. 
Cet AQTrafiQp, dont Louis XVIH accepta la dé<li- 
caee, contient une description détaillée , histo> 
dfM et scientifique des précieux restes d'an- 
^9^1^ répandus dans le département du Gard , 
*Mi qu'ine introduction historique sur la ville 
de Rimes y depuis sa fomlation jusqu'à nos jours. 
H. FiSQUET (de Montpellier ). 

^^•mpkit ! InédUe ) de r Hérault. 

* H^BASIB ( Clément ) « écrivain français , vi- 
^ au diib-septième siècle. Docteur en droit ci- 
v3 H canon, il fut d^abonl avocat à Paris. Ayant 
^o^te fmhrissé Tétat ecclésiastique , il devint 
'^i^eessivement chanoine de Vienne ( Dau- 
P^), ficaire général du diocèse de Rennes, 
'iHMnier de U reiae Anne d'Autriche , et proto- 
Boteire apostolique. On conserve de lui, aux ma- 
■Mcrits de la BiU. imp. (ancien fonds, n"* 5662), 
I* Tolone intitulé : Vienna Sancta. Antiqui- 
tés Viennx sacrm et senatoriœ; in-8*^ de 
2âl pag. Le célastin Jean Dubois ( A Bosco ), qui 
• pâhlié cet ouvrage dans son Floriacensis ve- 
tiuBibUotheca Benedictina, Lyon, 1 A05, in-8*, 
s*e»fi6Jare l'auteur, et se garde bien de nommer 
GMmeiit Durand. Ce plagiat est sans doute peu 



important ; mais il est bon de le signaler aux ama- 
teurs de curiosités littéraires. A. Rochas. 

RociMf . Bioomphië dm DaupMne. •- Gharvet, Hiit. 
de l'ÉgUse de Fienne, p. 17. — Mélangée bioçr. et M- 
blioçr, relatifi à l'hisU litt. du tkntphine, p. n. 

DURAND (David) y théologien protestant fran- 
çais, né à Saint-Pargoire (Languedoc), vers 1680» 
mort à Londres, le 16 janrier 1763. Après avoir 
été reçu ministre à Bàle en 1703, il fut nommé, en 
Hollande, aumdnier d'un régiment formé de réfu- 
giés languedociens. Ce régiment ayant été envoyé 
en Espagne en 1704 , D. Durand , reconnu pour 
protestant, aurait péri victime du fanatisme 
espagnol, sans l'interventipu du ducde Berwick, 
qui le sauva; mais il fut obligé de sortir d'Es- 
pagne , et U parvint à gagner Genève , en traver- 
sant la France, il se rendit de là à Rotterdam , 
et vers 1714 il s'établit à Londres, où il fut 
nommé pasteur de l'Église française de Savoie. 
Il exerça ces fonctions pendant près de cinquante 
ans, jusqu'au moment de ki mort. D. Durand 
était un homme instruit : la Société royale de 
Londres le compta au nombre de ses membres ; 
mais il avait plus d'érudition que do goût. Son 
style est inégal et en général sans éclat , et sji 
pensée manque de profondeur. Aussi aurun de 
ses ouvrages ne peut prétendre au premier rang, 
quoique la plupart témoignent do la solMité et de 
l'étendue des connaissances de l'auteur. On a de 
lui : Sermo7is choisis sur divers textes de C Ecri- 
ture Sainte; Rotterdam, 1711, in-S"; 9." édif., 
Londres, 1728, in-8°: rare; —la Vie et lesSen 
timents de Lucilio f^aNîni ; Rotterdam , 1717, 
in-12; -. La Religion des Mahométans, tirée 
du latin d'Adr. Reladd, avec une profession 
de foi m)i£(i/manf; La Haye, 1721, ln-12: C'est 
le meilleur ouvrage de cet écrivain ; « Sermons 
choisis de divers auteurs , avec nn fragment 
de la vie de M. Jaquelot, et une Ornison fu- 
nèbre de la reine Marie, trad. du latin de 
Graevius; Londres, 1726, in-8'; le même ou- 
vrage , augmenté d'un Sermon sur la morf du 
roi Georges /«»", Londres, 1728, hi-8<»;— ^f*- 
toire du Seizième Sièciei Londres, 1 72.^-1729, 
6 vol. in-8". D. Durand a^uta à cet ouvrage un 
septième volume, contenant la Vie de De Thou, 
Ix>ndres, 1732; 2* édit. de fouvrage tout entier, 
La Haye, 1734.4 vol. ln-12; — Histoire de lî 
Peinture ancienne , extraite du 35* lit, de 
Pline, avec le texte latin et des remarques ; 
Londres, 1726 , in-M. > — Histoire naturelle 
de VOr et de V Argent , extraite dn 33* Drr^ 
de Pline , avec le texff corrigé svr les ma- 
nuscrits de Voxsins, éclairé par des remarques 
nouvelles, outre celles de f.-F. Gronovius; 
suivie d*un poème français sur la chute de 
Vhomme et sur les ravages de for et de Far- 
geni ; Londres, 1729 , in-fol. ; — C. PHnii ffis- 
torix naturalis ad 1\tum imperatorem Prx 
fntio, ex mnnnscriptis et veferi editione re- 
censa et nofis illustrata ; Londres, 1728, in-H-, 
Le texte de cette préface de Pline est remarquable' 

\4. 



423 



DURAND 



424 



par sa correctioii. A.-A. Barbier se proposait de 
donner une traoreUe édition de cette pièce rare 
et e.stimée. D. Durand en publia lui-même une 
traduction en 1734; — 11" et lî* yolumes de 
V Histoire d* Angleterre de Rapin-Thop^tu ; 
La Haye, 1734, in-é*" (le 13"" et demiar volume 
de cette édition est de Dupard ). Les deux yo- 
lumes dus à Durand, ainsi que celui de Dupard, 
sont reproduits dans Tédition de V Histoire d^Ari' 
g le terre de Rapinde Tboyras, de La Haye (Paris), 
1749, 16 vol. in-4'; — Académiques de Cicé- 
ron , avec le texte latin de Védition de Cam- 
bridge et des remarques nouvelles, outre les 
conjectures de Davies et de Bentley ; Londres , 
1740 , in-8«; réimprimé par Barbou, 1796, 2 vol. 
in* 12; - Projet d'une édition complète des 
ouvrages philosophiques de Cicéron; Lon- 
dres, 1740 , in-4°, et dans le tome XV de la iJl- 
hlioth. Britanniq, ; — Dissertation en forme 
d*entretien sur la prosodie française , en tête 
du Dictionnaire royal Franç.-AngL par Boyer; 
Londres, 1748, et du Traité de la Prosodie 
française par (FOlivet; Genève, 1755,in-12, 
et 4760 , in-12. Les éditions de 1752 et 1759 du 
Dictionnaire de Boyer contiennent aussi cette 
dissertation , mais retouchée d*u^ bout à l'autre 
et enrichie d'observations nouvelles. Cet écrit 
ainsi corrigé a été publié de nouveau par Mau- 
gard; Paris, 1812, in^; — La Vie de J.-Fréd. 
Osterwald , past. de Neufchdtel , par D, Du- 
rand, ouvrage posthume , publié avec une 
préface sur la vie et les ouvrages de fauteur, 
par Samuel Beuzeville; Londres, 1778, in-8'*. 
On a encore de D. Durand quelques petits écrits, 
tels que des Exercices français et anglais 
pour les enfants; — un Étoge de Perizonius; 
— une Notice sur Pierre de Valentia; — 
VAbbé petit-maître^ ou la suivante raison- 
nable, imité d!* Érasme. Durand a donné aussi une 
édition àe& Aventures de Télérraque ; Hambourg, 
1731-1732, 2 vol. in-1 2, dans laquelle, en outre 
de notes et de la vie de Tauteur, on trouve les 
passages des poètes grecs et latins imités par 
Fénelon dans cet ouvrage. Les passages des poètes 
grecs furent fournis par J.-Alb. Fabricius. Enfin, 
on lui attribue les réflexions qui se trouvent 
dans les Contes de Pogge, Florentin , trad, par 
Julia Mâche, augustin; Amsterdam, 1712, 
in-1 2 ; mais D. Durand a constamment désavoué 
cet écrit Michel IficoLàs. 

A.- A. Barbier, Notice iurlA vie HIeg éertU de Dov. 
Durand ; dins le Magas. *Bne^elop.^ •• année, t. IV, et 
•éparémcnt avtc des additions, Paris, 1109 , ln-««. — 
MM. Haag, La Fronce protêitante, t IV. 

DUftAND (David-Henri), neveu de David 
Durand, et comme lui pasteur de l*ÉgIise fran- 
çaise de Savoie, !ié à Nenfcbâtel (Suisae), en 
1731, et mort à Londrea , en 1808. On a de Itai : 
Choix de Sermons , mis en ordre par Chiraty 
pasteur à Londres; Londres, 1815, in-8*. Ces 
sermons se distinguent par la simplicité du plan, 
par Tenchalnement des arguments et par Téner- 
g|e du style. M. N. 



DURAND (Etienne), jurisconsulte français, 

né à Rethel, le 6 janvier 1667, mort dans h 

même ville , le 28 février 1735. n était avocatao 

parl«nent, et se fit remarquer par ses oonnait- 

sances en jurisprudence. On a de lui i La Coih 

tume du bailliage de Vitry-en-Perthois, avec 

un Commentaire et une Description alfrégét 

de la noblesse de France; CbàIon8-8ur*Mane, 

1722, in-foL On attribue au même auteur: 

Introduction au Barreau ^ ou dissertations 

sur les causes principales qui concernent la 

profession d'avocat; Paris, 1686, in-1 2. Boufl- 

liot fait observer qu'il n'est pas vraisemblable 

que cet ouvrage soit sorti de la plume d*Étieoiie 

Durand , qui n'avait que dix-sept ans lors de la 

publication. Il le suppose d'un autre Durand, 

greffier du domaine du duché de Rethel, en 1067. 

Jottmal de rerdun, nofeinbre l7tt, as7 à S^l. — Ci- 
taloçue det Manuscrits de ia Bibliothèque impérialt, 
F. 4S70.— LelonR, Bibtioth. hist, de ta France, n« trri. 
— Gainas. BibliottL de Drott, tts i 600.— Barbier. DieL 
des jénonjfmet. — BoulHot, Bioçr. Ârdennolse. 

DURAND (François- Jacques), prédicateur 
protestant français, né à Semalé, près d'Alençoo, 
en 1727, mort à Lausanne , en avril 1816. Il vint 
terminer ses études à Paris, et s'appliqua surtoot 
à la théologie. En 1765 il se rendit à Lausanne, 
et y embrassa la religion réformée. Durand fîit 
reçu ministre en janvier 1760. Il professait alors 
le latin , était lecteur en philosophie et diacre de 
l'église de Lausanne. Il s'acquit rapidement la 
réputation d'un excellent prédicateur. En 1768 
il fut nommé directeur du nouveau séminaire de 
Berne , et pasteur de l'Église française de cette 
ville. Il professa ensuite à Lausanne l'histoire 
ecclésiastique, la statistique, l'histoire civile et 
la morale chrétienne. On a de loi : Aglaéphi' 
losophe; Lausanne, 1750, m-1 2: ouvrage kng 
et diffus, qui fut généralement critiqué ; — Abrégé 
des Sciences et des Arts; Lausanne, 1762, in- 
12: ce livre eut un grand succès; on y a bit 
des changements, pour le faire servir à rinstroc» 
tion de la jeunesse dans plusieurs pays catho- 
liques. II en a été publié une édition sous le titre 
d'Encyclopédie des Sciences et des Arts, etc., 
Bruxelles, 1782, in-1 2; l'abbé Barthélémy en a 
fait paraître une autre édition, sous le titre de 
Nouvel Abrégé des Sciences et des Arts, dédié 
au pape Pie YII; Grenoble, 1808, in-1 2. Bar- 
thélémy assure qu'il a adapté l'ouvrage à tous 
les cultes; ^ V Esprit de Stturin, ouvrage 
utile à toutes les familles chrétiennes; Lau- 
sanne, 1767, 2 vol. in-1 2: cet ouvrage, tiré des 
Sermons de Sanrin , n'ayant pas été autorisé , 
l'abbé Pichon s'en empara, y fit quelques chan- 
gements, et le publia sous le titre de Principes 
de la Religion et de la Morale, etc. ; Amster 
dam et Paris , 2 vol. in-12 ; — Sermons sur les 
solennités chrétiennes; Lausanne, 1767, et 
Avignon et Paris , 1776, 3 vol. in-8'' : ces ser- 
mons eurent un succès prodigieux ; — L* Année 
évangélique , ou sermons pour tous Us di" 
manches et fêtes de Vannée; Lausanne, 1780, 



4SS 



DURAIO) 



436 



7id«ifr^;«Teciiii Supplémeni; liuntunnu, 
I7ft2, 3 ToL in-8**. L* Année évangélique a été 
tndÉte CD allemand et en anglais. Cet ouvrage 
ui eooore lecberché, et ploneiirs des sermons 
qui s'y trouyeat ont été prêches même en Italie ; 
cependant on y remarque plus de facilité que de 
logique; souvent Tauteor y emploie des exprès- 
nott peu usitées et y prodigue les citations de 
b Bible, d'après des versions peu élég^tes ; ^ 
St(UUtique élémentaire , au essai sur Vétat 
giograpktqtte , phffâique et politique de la 
Sviiie; Lausanne , 1796, 4 vol. in-12; — Dis- 
omrspatrioiigue prononcé dans la cathédrale 
éi Lausanne, le 2t juillet 1798; Lausanne, 
179B, in-8«; — Le Bon Fils, ou la piété A- 
UaU; Lausanne, 1805, 3 voL in-i2. Ce roman 
l'étome pas par des aventures extraordinaires, 
mais il attendrit par des scènes touchantes ; des 
critiqaes Tout appelé le Télémaque bourgeois; 
OD y trouve des négligences dans le style et des 
kmgveors de détails; — Sermons nouveaux, 
ntcune Notice sur la vie et les ouvrages de 
F.'J. Durand, par Armand Delille, pasteur de 
llglne réformée de Valence; Valence, 1805, 
2 Tol. in-12. 

BuMer, Examen criligu* dtê DlcUonnaires, - Qq4- 
nrd, IM Ftance.HUéraire. 

DViÂHD (Jacques ) , peintre français, né à 
Nancy, en 1699, mort dans la même ville, en 
1767. U apprit la peinture sous les leçons de 
Claude Charles, vint à Paris en 1714, et y tra- 
vailla deux ans dans Tatelier de Nattier. H re- 
vint eosuite à Nancy, d'où il partit pour Rome 
tt 1719. Les ouvrages qu'il envoya d'Italie 
loi méritèrent ime pension de Léopold , duc de 
Lorrtine. Durand resta huit ans à Rome, où il 
aécQta plusieurs tableaux avec Benefidali et 
Mtrea peintres célèbres. De retour dans sa pa- 
irie, en 1727, son talent le fitrechercher des con- 
■natenra, et ses tableaux furent placés avanta- 
Scnaement En 1743 -, il décora la coupole de la 
dttpelle fonèbre des ducs de Lorraine, aux Cor- 
<Mien de Nancy, et peignit, en 1747, plusieurs 
l^Ueanx pour l'église des Jésuites de Pont-è- 
liooaaon. Les toilesde Durand, représentant pres- 
Vie toutes des siqets tirés de l'histoire, se font 
'^Ottrquer par une oomposition facile, un dessin 
^''nttX et un coloris joÀâeux. 
'^CaliBet, AiMtoCiUgiié LorroiiM. 

BinuHD (Jean'Baptiste-Léonard),admi' 
''^^tnteur et voyageur firançais , né à Uzerche 
(^'>QHNi8in),en décembre 1742, mort en Espagne, 
^Bovcm^ 1812. U fut d'abord avocat au par- 
I^^CBtde Bordeaux, puis consul de France à 
^^*8Uari (Sardaigne). De retour à Paris, il était 
^■Bployé an ministère de la marine lorsqu'en 
|^^& h compagnie dite de la Gomme le choi- 
^Poor représenter ses intérêts en Afrique. 
'^^''M a'embarqua an Havre le 13 mars 1785, 
^^^riva à rUe Sabt-Louis le 10 avril suivant. 
^^<iue8 jours après son arrivée, il fit le voyage 
*'^ Podor, pour connaître exactement cet impor- 



tant comptoir, s'assurer la possession du cours 
et des rives du fleuve et assister à la traite de la 
gomme. Il reçut à Tod de (1) la visite du broc 
(roi) d'Howal ou Owal, et conclut avec ce monar- 
que nègre unealliance avantageuse, cimentée par 
de lar^ libations d'eau-de-vie. Durand trouva 
à Podor le roi Hamel-Mocktard, sa femme et sa 
samr. «La reine était si prodigieusement grasse, 
dit-il , qu'elle ne pouvait marcher sans étire sou- 
tenue par deux hommes, qui ne la quittaient ja- 
mais. >» Les Français et les Maures s'eutendirent 
parfaitement, et Durand revint à Saint-Louis fort 
content de son expédition. En 1786, pour sous- 
traire le commerce français aux exactions et aux 

• 

brigandages des tribus qui bordent le Sénégal, 
Durand eut l'heureuse idée d'envoyer Rubanlt 
(voyez ce nom), l'un de ses principaux com- 
mis, à Galam, par la route de terre, beaucoup 
plus courte parce qu'on évite les sinuosités do 
Sénégal. Rubault s'acquitta de sa mission avec 
autant de courage que d'hitelligence, et mit Du- 
rand en position de traiter avantageusement avec 
les chefs des peuplades maures et arabes de la 
rive droite du fleuve. Plus tard, Durand fit 
avec les Trarzas, les marabouts Darmansour 
ou Darmanko et les Bracknas, des traités de 
commerce qui devaient assurer aux Français 
le monopole de la gomme et détourner les 
Maures de la route du comptoir anglais de Por- 
tendick. Pour compléter ce grand résultat, il 
songeait à ouvrir une communication entre le 
Sénégal et le Maroc, quand la Compagnie séné- 
galaise le rappela, sous le prétexte qu'il n'appor- 
tait pas assez d'économie dans sa gestion. Du- 
rand obéit aussitôt, et s'embarqua le 24 juillet 
1786 à bord du brigantin L'Aimable- Marie. Le 
capitaine, égaré durant un orage, fit fausse route, 
et embonqua le canal de Bristol au lieu d'entrer 
dans la Manche. Les flots et les vents le jetèrent 
sur les rochers deTembé (côtes méridionales du 
pays de Galles ), où le navire fut complètement 
brisé. Durand échappa au naufrage, et fut géné- 
reusement accueilli par le capitaine TroUope, de 
la marine anglaise et propriétaire d'un château 
sur la côte. H revint en France, et en 1802, 
dans l'espoir d'être employé par le gouverne- 
ment , il rendit publiques les notions qu'U avait 
acquises sur l'Afrique. L'occupation de presque 
toutes les colonies françaises par les Anglais le 
força à renoncer à ses projets. Il entra alors dans 
l'administration intérieure, et exerça diverses 
fonctions. En 1813 il alla rejoindre en Espagne 
un général de ses amis, et mourut dans ce voyage. 
On a de lui : Voyage au Sénégal , ou mémoires 
philosophiques et politiques sur les décou- 
vertes , les établissements et le commerce des 
Européens dans les mers de VOcéan AtUaM- 
que, depuis le cap Blanc jusqu'à la rivière 
de Sierra-Leone inclusivement, suivi delaBe- 

(i)Todde estnne tle lnbabitée,aa mfllwda fleore, S ml- 
roate de Salnt-Loal9 et de Podor. Elle est une dépeo- 
dance du royaame d'Rowal. 



437 



DURAND 



4» 



IcUion d'un voyage par terre de Saint-Louis 
à Qalaniy et terminé par des Notes essentielles; 
Paris, 180a, 1 vol., avec atlaain-4<'. Le premier 
volume du Voyage de Durand est une compila- 
tion ftUte ayac ordre et méthode des ouvrages 
de Saulnier, BrÎMoa, Labat, Demanetet autres 
auteurs. Ca n'aat que dans le second volume 
quil faut charcher oe qui est relatif à son propre 
voyage. 11 est regrettable que le pea de temps 
que Durand a passé au Sénégal et ses sérieuses 
Qccopationa ne lui aient pas permis d'étudier 
d'une manière plus précise les matières qu'il a trai- 
tées. La relation du voyage de Rubault est la 
seule partie vraiment intéressante de Touvrage 
de Durand. Les cartes qui aocom|>agnent cette 
publication sont origin^es t elles ont été puisées 
dam) les manuscrits du dépôt de. la marine à 
Paris, qui furent commumqués à l'auteur sur un 
ordre spécial du premier oonaul Bonaparte. C'est 
donc à tort qu'Eyrièa , dans la Biographie Mi- 
chaudf accuse Durand d'avoir copié son atlas 
sur d'autres cartes. AlAred db Lacazb. 

Walekeaalr. CoUMtiwdê Foif^geg, ViUi-cs^-* Ame- 
dée Tardieu , SénégaaUiic ; dans VVntvers pUtoresquft 
M. — Rabbe. etc., Bioyr. univ. det Contemporaint. 

DURAND ( Jean- Nicolas- Louis ) , architecte 
français, né à Paris, le 18 septembre 1700, 
mort le 31 décembre 1834. Fils d'uu cordonnier, 
il trouva un protecteur qui le tit placer au col- 
lège de Mootaigu , puis un sculpteur et enfin un 
architecte qui le prirent pour élève. Bientôt il 
entra chez Boullé, architecte du roi, et put suivre 
en même temps les cours de l'Académie d'Ar- 
chitecture. Il prit part aux divers concours qu'ou- 
vrit successivement le gouvernement pour des 
monuments d'utilité publique ou de munificence 
nationale . et obtint pour plusieurs de ses pro- 
jets d'honorables récompenses. Lors de la for- 
mation de l'École centrale des Travaux publics, 
depuis École Polytechnique, il y fut appelé comme 
professeur d'architecture. Il a publié les ou- 
vrages intitulés : Recueil et parallèle des édi- 
fces de tous genres , anciens et modernes , 
remarquables par leur beauté^ par leur gran- 
deur ^ ou par leur singularité , et dessinés 
sur une même échelle ; grand in-fbUo de 86 plan- 
chea; Paris, 1800 ; —Précis des Leçons d'Ar- 
chitecture données à r École Polytechnique; 
2 vol. in4'', avec 64 planches; Paris, 1802 et 
1805; — Précis graphiqite des Cours d'Ar- 
chitecture /aits à C Ecole royale Polytechni- 
que depuis sa réorganisation; t vol. in-4*, 
avec 34 planches ', Paris, 1821. Guyot deFère. 

Journal des UUrês et det Beaux-Ârti, iSSS, 1**' toI. 

DURAND ( Laurent)^ poète et théologien A-an- 
çais, né à Ollioules, près de Toulon, en 1629, 
mort à La Ciotat, en 1708. U était aumônier des 
Bernardines de La Cfotat et du Bon-Pasteur de 
Toulon. On a de lui : Us Cantiques de Vdme 
dévotCy divisés en douze livres ; Marseille, 1 694 , 
in- 12. 

Bommet illustres de la Provence. 

1MUR49D(Don léopoM), architecte français, 



né à Saint-Mihiél (Lorraine), le 29 novenibie 
1M6, mort à Saint- Avold, l65 Bovtmbrt 1749. H 
n'avait que sept ans lorsqu'il reçut la loiUHire,ct 
l'année suivante il fut pourvu d*wi eaneaiest à 
Saint'Gengoul de Toul. Peu disposé à suhm 
la carrière ecclésiastique , en 16S4 il lésigna sua 
bénéfioe en faveat de son frère, il fit smoUb 
ses étudefi à Verdun ^ à Ligny, appritia^raità 
Pont-à-Mousson , fut neçu avooat à Mets, poiià 
Paris, il s'occupait beauooap plus des bean- 
arts que de la jurisprudence, s'il ftot es eraire 
l'énorme quantité de dessins, plans, «to,, qo'il a 
laissés. Le 1 1 février 1701, U prit l'habit de bëai- 
dictin en l'abbaye de Munster, au Val de Saiit- 
6ré||oire,en Alsace. Il s'oecopa alors d*arcbile^ 
ture, et tit construire sur ses plans le cbèlMii 
de Commercy. Il fit aussi les plaiM des abhayts 
de Balnt-Évre de Toul, de l'abbaye d'Epliraadi 
(Lutembourg), de Moyen*Moustier, deSaint- 
Avold , et du prieuré de Gbâtenoy. Durand fat 
nommé prieur de Saint-Léonard dans la Lorralse 
allemande; mais il ne prit pas possession de 
eette charge , une chute grave qu'il tit au char 
teau de Commercy, le U juillet 1708, ayaat 
altéré sa santé pour le reste de ses jours. Les 
titres de quelques uns des nombreux ouvrages 
laissés par dpm Durand sufVirootpour âdre juger 
de la diversité singulière de ses connaissances : 
TYaité historique des eaux et bains de Plom- 
bières; Nancy, 1748, in-8*, avec ftg. de U 
main de l'auteur. En tête de l'ouvrage on remar- 
que des rccbercheft philologiques sur le noon 
de Plombières; on trouve ensuite la descrip- 
tion des bains et les différents systèmes sur la 
cause de la chaleur de leurs eaux : celui qui 
parait le plus probable à l'auteur est que l'eau 
se charge, en coulant, de différentes substances, 
qui produisent une fermeutaliou chaude. Don 
Oalmet a ajoikté à ce truite des Mémoires sur les 
eaux de Bour bonne- les-Bains et de Luxenïl; 
^ Recueil sur l* Architecture ; — > Recueil sur 
les farces mouvantes; — Plans de diverses 
églises; — Description des temples de la 
Chine ; — Explication de l'usage du compas 
de proportion ,* — Termes de l'Art et arehitee- 
ture militaires ; in-4* ; — Du Génie militaire ; 
Description des Ven^eries^des Verres,dela Vi- 
trerie, eUi.]'—Deta Gonstnwtiom des Voéies ; 
in-fol.; — Traité des Baux;-^ Description de 
la machine de Marly ; — Trmiié des Fours; 
— - Du Jardinage; — Traité des Hétause en 
général;— Jeux et Combats des Grées; — Des 
Ponts ( — De l'Orbite annuelle de la terre au* 
tour du Soleil; -* Du Vim; — Moyens de re- 
médier à la fumée des cheminées; — Des 
Ornements des colonnes et pilastres; — Dss- 
eription des Filières ; — Explication de la 
Mappemonde; — Histoire abrégée des Généor 
logies d'Europe ; — Plans des Châteaux et 
Versailles, du Louvre, du palais d' Orléans ^ 
de Marly ; — Recueil sur les Thédires des 
Anciens, Àc,, ete. 



DURAUD 



480 



■et| MM» LoftaHm^ — Qs^rartf , La France 

\àXù (Pierre - Bêrnarâ), botaniste 

né à Mrnitphiçoii (Calvados), le 19 

M4, mort à Gaen, le 13 Juillet 1853. Né 

ta patiTreset an fond d*onc campagne , il 

I yaincre tons les otAtacles , et i\ trente 
aitphartnadett en chef des hospices de 

prof^nenr titulaire à PÉcole secon- 
tfédedne et de Pharmacie. Le Imt cons- 
*8 efforts était Papplleation de la scfenee 
^ de Tagricnltnreetde Tindustrie. De 
iQi nombreun nous ne mentionnerons 
position du régné végétal (Caprès lei 
Uicns de MM. de Jvtsieu, de Lamark, 
ê et de Candolê^ 3 feuilles in-plano ; 
40; -— Mémoire sur VaecroUsément 
iètre den plantes dicotylées ; Paris, 
4*, arec 4 planelies; — Recherche 
te la lumière par les racines; Caen, 
B*. Julien TRAteiis. 

n,Ifaiice tut* P.- 8. Durand; G<en» IIM. 

AHù (J.'A.)f savant fhmçais, né à 
L, vers 1 787. il se livra d'abord au oom- 
kritime, et s'acquit quelque fortune, qu'il 
m partie à la propagation de ses doo- 
ir l'astronomie et la phy^que générale 
. tl les a développées dans un ouvrage 
; Code des créations universelles et 
e des êtres; Bordeaux et Paris, 1841, 

%U particutiert. 

XD {^Ursin ) . Voy. Martène. 
ifli»-BaAGibR (Jean-Baptiste^Henri)^ 
teîalre français, né vers 1814, au château 
k^ prés Dol ( Ito»6tpVillaine). il se destina 

II la marine, et fit quelques voyages pour 
ffoe. Dans ses loisirs, il cultivait le genre 
rtt qui 89 rapprochait le plus de sa pro- 
t fréquentait Tatelier de Giidin; plus 
idonna à la peinture en général, sous la 

de son ami Eug^ Isabey, et par les 
le cet habile maître il devînt artiste, 
Kstant maria. £a 1840, M. Durand- 
it attaché à rétat-major du prince de 
, et sur le brick VOreste il fit partie de 
Mk qui apporta de Sainte-Hélène les 
le Napoléon. A son retour, il publia la 
iflicieÛe de cette campagne dans un ma- 
DOvrage, dont il exécuta les planches et 
« texte. Il rejoignit ensuite Tescadre 
qui bloquait Bnénos-Ayres, et y resta 
aooi les ordres desamirauxdeMackau, 
it Maasieu de Clairval. Il profita de di- 
IssîoBS pour explorer Tintérieur de la 
le argentine, remonta le Parana jus- 
raguay, et parcourut l'Uruguay. Il se 
\ Buénos-Ayres lors des massacres d'a- 
, et n'y échappa que miraculeusement. 
iBSuite Saint&^^Uierine, Rio-Janeiro, 
'emambouc, et rentra en France en dé- 
843f avec une quantité considérable de 



dessins levés sur les lieux. En 1844 il exposa le 
Cotnbat de la frégate française Le Niémen 
contre les frégates ançlaiies Aréthusae/ Ame- 
thyst Ce tableau, actuellement au musée de Bor- 
deaux, se fait remarquer par son entente des 
manœuvres et son exécution sévère. Il mérita à 
son auteur une médaille d'or» et le 2â avril 1844 
M. Durand-Brager obtint la croix de la Xiégion 
d'Honoeur. Il publia à cette époque plusieurs ou- 
vrages importants, qui eurent un grand succès, et 
reçut la mission de reproduire les principaux 
faits et aitas marithnes de la campagne contre 
le Maroc» à laquelle il allait prendre part en 
qualité de peintre attaché è l'état-msjor. Il exé- 
cuta alors, pour le prince de Joinviile , le Pa- 
norama de RUhJaneiro , en six tableaux ; la 
Vue générale dé RUhJanmro , destinée au pa- 
lais de Nediliy et deux autres vues, celles de 
Saint^êoH d'UUoa et celle de Tanger, En 1845 
il exposa dsax grandes toiles, actuellement au 
musée de Yarsailles, représentant le Bombarde- 
ment et la Prise de Vile Mogador. £n 1846 
il fut attaché à Texpédition de Madagascar. A 
son retour, en 1848, il prit da service en qualité 
de Gapitaine<«djodan(>iniyor dans le bataillon 
de la garde roirine mobile. Incorporé avec le 
même grade dans le 2* bataillon de cette garde 
( infanterie) , U fut licencié en 1850. Attaché 
depuis à l'escidre de la mer Noire, il fit, dès 
l'ouverture des hostilités contre la Russie, sur 
la frégate à vapeur française Le Oacigue et la 
corvette anglaise fionisojt, la reconnaissance 
militaire dea forts et places russes de la mer 
Noire; il poUia lerésoltat de cette mission sous 
les auspices de l'amiral Hamelin. Après une nou- 
velle reoonnaissanoe sur Le Vauban^ il r^oignit 
l'armée française campant à Varna. Il suivit 
l'expédition faite dans la Dobrutcha; mais at- 
teint du cboiéni à Bal4iick, et de la suette à 
Kavama » il dut rentrer en France. Deux mois 
aprèa (14 novembre), il était devant Sébastopol , 
ofc il partagea les souffrances et les dangers des 
années alliées. U n'a quitté les lignes françaises 
que pour suivre l'expédition de la mer d'Azoff 
et âiire la levée des plans des batteries Saint- 
Paul et Ak*Boiirnou. M. Durand-Brager esl en 
même temps le correspondant le plus actif de 
L'Itlusttatian^ où U donne de nombreux dessins 
t militaires ou pittoresques, ainsi qu'un compte^ 
rendu fidèle des principaux événements de la 
guerre de Crimée. 11 a publié : Sainte- Hélène : 
translation du cercueil de ^empereur NapO' 
léon à bord de la frégate La Belle-Poule ; — 
Histoire et vues pittoresques de tous les sites 
de IHleserattachant au Mémorial de Sainte-Hé- 
lène et à Vexpédition deS.A.R,, monseigneur 
le prince de Joinviile ;Vàns, 1843-1844, 6 liv. 
in-fol., avec pbnch. Le texte a été fait en colla- 
boration avec le général Gourgaud ; — La Marine 
française , suite de 3G planch. éditées sous le 
])atronagedii prince de Joiuviile; 1844;— i^/ut/es 
marines, suite de 36 planch.; même année; — 



431 



DDRAND 



Lus Corsaires français , pnbKcation commen- 
cée en 1845 et non encore terminée ; — La Ma- 
rine du Commerce , elc 

Edouard Renard. 
L'IUuitnUlon. - Documents inédUt. 
DVRAND-PAGB. Voy. FaGE. 
DrRÂND-DlTIlAllDBLLO OQ D*AVIIILLAC, 

théologien français, TiTalt Tersia fin du treizième 
siècle. U était Dominicaîn à Ciermont. U com- 
battit de tontes ses forces Durand de Saint-Pour- 
çain dans un Commentaire sur les quatre 
livres du Maître des Sentences. Ce commentaire 
est resté manuscrit ainsi qu'un autre ouTrage de 
Durand, intitulé : Contra corrumpentes doc- 
trinamsancti Thomx Aquinatis. 
OadlB, CcmwtmU. de Seript, êeeluUut., t. lU. 

DURAHD DB PBBHBS, troubadouT, né à Paer- 
nas ( Pemes), petite Tille du marquisat de Pro- 
vence (depuis oomtat Venaissin), vivait dans 
la pramière partie du treizième siècle. D exerçait 
la profession de tailleur. Un manuscrit duVati- 
(!an l'appeUe Durante sartor de Paernas, Ce 
manuscrit lui attribue deux pièces. L'une est un 
liirvente commençant par Guerra e trebals. 
L'auteur, après avoir exprimé sa passion pour la 
fcuerre , se félicite de voir la trêve rompue entre 
les Ksterlins et les Tournois, c'est-à-dire 
filtre les Anglais et les Français. Raynouard 
attribue ce sirvente à Bertrand de fiom. L'autre 
pièce rst uu sirvente' dirigé contre les alliés peu 
xékhi de Ralmond VII , qu'un traité conclu en 
lasu avec nain! Louis venait de dépouiller d'un 
tiers de ses États , et notamment du marquisat 
lie Provence. L'auteur reprochée Jacques r% roi 
irArag(»ii, et à Henri lit, roi d'Angleterre, quil 
ap|N41e un nigaud uu un badaud (Aàdoc), d'avoir 
UlM^ (>|iérer ortte spoliation. « Si leurs secours 
ttvaient été puissants et valeureux , dit-il , les 
Français auraient été battus, pris et tués. » L'an- 
tiMir ttuit par se réjouir du mal qui arrive aux 
Français, et rappelle que les Turcs leur ont fait 
IMHissar H maints cris et maints jopemen^j ». Ce 
birvente, écrit d'un style rocailleux, mais éner- 
gique , est un curieux témoignage de la haine 
acharnée qui a longtemps divisé les habitauts du 
nord de la France et ceux du midi. 

MUlot, Htitoirê dêt Troubadomri, L II. p. tsi. - âij- 
noaird, CJkois de* Poêsies de* Tnmbadoitr*, t. V, p. lyr. 
- HUMn UtUrairê de Frane«. t XVUI, p. mi. 

DUBAHDDBSAurr-pouiiçAiN {Quilloumé), 
théologien français, né à Sain^Pourçain (Au- 
vergne), mort en 1334. Engagé dès sa jeunesse 
dans l'ordre de Saint-Dominique, il (ht reçu 
docteur en 1313, suivant du Boulay, et fit un 
cours où il recueillit de nombreux applaudisse- 
inenli. S«ir sa renommée , Jean XXn l'appela 
à Rome , et lui confia la maîtrise du sacré pa- 
lais. Ea 1318 il repassait les monts, et aOait 
s'asseoh* sur le siège épiscopal du Puy-en-Velay. 
11 reçut le nom de Docteur très-résolu; c'est 
un nom qui ne (ht jamais mieux porté. Sa doc- 
trine est en eflTet d'une singulière éneiigie, et 
pour la (hnnnler U se sert des termes les moins 



ambigus. Durand est dominkain, 
adversaire deDuns-Scot : mais, dans «a polé- 
mique contre le réalisme, il va beancoop fm 
loin que ia plupart de ses confrères cm rd|^ 
Saint Tliomas est dépassé; il a mootré trop fir 
résolution sur certains problèmes dont la dufài 
est venue signaler l'importance; le nniiiiiniMi 
de Durand se dégage des périphrases, ctnMRke 
très-résolument au but, la raine de tookila 
abstractions réalisées. Ce docteur est li pariMi* 
ment d'accord avec Guillaume d'Ockam, qs'a 
l'a compté parmi ses disciples. a peut-être éM 
son maître. Nous tenons du moins pour oertih 
qu'il a professé quelque temps avant hiL Im 
principaux ouvrages de Durand de Saint-PiM^ i 
çain sont : In Sententieu Lombarde conumi- 
toriorumXtfrri /F; Lyon, 1569» et Venise, lâl^ ! 
in-fol.; — De Origine Jurisdictionum^siH à 
jurisdictione eecUsiastica et de legibus; Puà, 
1506, in-4'*; — Statuta sgnodi dictcesis à» 
ciensis , imprimé dans un ouvrage du P. GiMey 
intitulé : Discours historique de la dévotion i 
N.-D,-du-Puy; Lyon, 1620, m-V. B. H. 

De LauDoy, SyUaim* ratUmum quilm* Dwraniitmm 
defwndUwr, - Ballcus, HUU imév. ParMnuU, L IV.- 
X« RouMelot, Ètudê* sur la PkUasoptUe am siOfMi ^ 
^ DictUmnair^dê* Science» pMUo*,, m mot Dusahl 
— B. Hauréao, De la PkUoiopMU eeoimaUqne. 

DUBAHD DB MAILLASIB ( Pierre - Tbuf- 
5at/tr), jurisconsulte et homme politique fir» 
çajs, dé à Saint-Remy ( Provence), le ICM* 
vembre 1729, mort à Aix, le 15 août 1814. B 
était avocat au parlement de cette ville, et s'é- 
tait fait connaître par d'importants travaux sor 
le droit canonique , lorsqu'il fut député par Is 
tiers état de la sénéchaussée d'Arles aux élili 
généraux de 1789. Blembre du comité ecclésiiF 
tique, il fut un des premiers qui pensèrent qat 
le législateur devait considérer le mariage sets 
le seul rapport du lien civil. Les-opinlons qa'i 
soutint alors lui attirèrent de violentes attaqaef 
delà part de l'abbé Barrnel et d'autres ec d és ias^ 
tiques siégeant au o6té droit de l'assemblée. H 
se réunit à son collègue Marthiean pour rédigsr 
un rapport sor la constitution civile du cleigi, 
et il en prit la défense dans un écrit intitulé : 
Histoire apologétique du Comité ecclésia»' 
tique de F Assemblée nationale; Paris, 1791, 
in-8". Après l'arrestation du roi à Yarennei, 
il opina pour que ce prince fût jugé par les 
départements. Envoyé à la Convention par les 
électeurs des Bouches-du- Rhône, Durand de 
Maillane s*y montra constanmient modéré. Dans 
le procès de Louis XVI, il vota pour la déten- 
tion et pour le bannissement à la paix. 11 com- 
battit le plan d'éducation proposé par Chcnier, il 
s'efforça de faire rayer de la liste de proscription 
les Toulonnais fugitifs et autres Français expa- 
triés. Devenu membre du Conseil dt:^ Anciens^ 
dont il cessa de faire partie en 1797, il se vit, 
à la suite du 18 fhictidor, accusé d'avoir favo- 
risé la rentrée des émigrés , et il (ut mis en ar- 
restation au Temple; mais le tribunal criminel 



4tS 



DURAND — DURANDAIS 



484 



de U Semé prononça son acquittement. Aprèa 
le 18 bromaire, il fût nommé président du tri- 
banal mil de Tarascon, puis juge aa tribunal 
d'iqppel d'Aix, dont il cessa de faire partie en 
1809, époque de sa mise à la retraite. Outre le 
Kned^ cité, Durand de Maillane a publié di- 
TflnoQTrages, dont les principaux ont pour titres : 
Dktéonnaire de Droit canonique et de pra- 
tique bénéfieiaU comparé avec les maximes 
H la jurisprudence de France; Avignon, 
1781, 2 vol. in-4»; Lyon, 1770, 4 ▼ol. in-4*» ; 
1^ 1776, 5 vol. in-4<*; ibid., 1787, 6 vol. 
'; — Institutes du droit canonique tra- 
àÊdtes du latin de Lancelot , et adaptées aux 
meages plus récents ; Lyon, 1770, 3 vol. in-12 ; 
^^ Les Libertés de V Église gallicane, prouvées 
et commentées suivant Pordre et la disposi- 
tkm des artieles dressés par Pierre Pithou , 
et sur les Recueils de Dupuy; Lyon, 1771, 
5 Td. iii-4* ; — Le Parfait Notaire apostolique 
et procureur des officiantes par L.-J. Bru- 
net, nouv. édit, augmentée; Lyon, 1775, 2 vol. 
in-4* ; —Plan de Code Civil et uniforme pour 
toute la république française, imprimé par 
ordre du Comité de Législation; Paris, Imp. 
■itkMi., 8 juillet 1793, in-8'». Il est Tun des au- 
teurs du Code de r Humanité, ou la législa- 
tion universelle, naturelle, civile et poli- 
tique , etc., pubÙé par De Félice; Yverdun, 
1778, 13 voL ia-4*. Enfin , on lui doit une His- 
toire de la Convention nationale, insérée dans 
b Colleetion des Mémoires relatifs à la révo- 
hitionflrançaise, publiée par BfM. Barrière et 
BcrvîHe. £. Regnaro. 

MiM Hog. imr Durmnd de Mailkme, eo télé de 
fBUt 4ê te Conv, naUonaU, — Camiu, LMtret sur la 



•OiARD-MOLAiiD (ifar^in), publîdste ol 
8liiiimstrateor (hmçais, né à Chfttillon-sur-Cha- 
l»ooiie,cnl771, mort à Nantes, en 1831.11 fit 
^ étndes à Bourg-en-Bresse, et les acheva au 
iMairede Saint-Irénée, à Lyon. Il vint à Paris 
tt tott 1790, et entra dans la presse royaliste. 
^ 1793 , il prit part à la publication du jour- 
^btitnlé Nouvelles politiques, lequel avait 
'^MMé La Gatette universelle, supprimée 
^9f^ le 10 aoM. Renonçant bientôt à ce tra- 
^ que' les circonstances rendaient périlleux, il 
^Ibt caché, avec autant de prudence que de 
^OBbeor, durant la tourmente révolutionnaire, et 
*0Rparut qu'après le 9 thermidor. Il devintalors 
"'ibeteur en chef du Courrier républicain, 
^"^ soudoyée par le parti royaliste , et qui , à 
fibri de son titre , attaquait journellement les 
^''■ttiitions républicaines. Durand-Molard devint 
^^fetéi un des chefs de la section Lepelletier 
^^ ttdier-Sérisy et Delalot. Après la journée 
^ laveodémiaireet la dispersion des forces des 
fKfloBgy Durand-Molard retourna dans son asile 
Jl^a, ^ échappa de nouveau aux poursuites 
"''^ées contre les chefs de insurrection. Quel- 
^^jowi^près, le 5 briunaire an iv ( 27 octobre 



1795), il Alt condamné à mort par oontumaee 
par le conseil militaire siégeant au Thé&tre* 
Français, « comme convaincu d*avoir, dans son 
journal, provoqué la révolte des sections, l'as- 
sassinat des représentants du peuple, le réta- 
blissement de la royauté, etc. ». Cette sentence 
' fut bientât oubliée, et Durand-Molard put en toute 
liberté accepter, en germinal an v (1797), du ba- 
ron Dandré, commissaire occulte de Louis XVIII 
dans rmtérieur de la France, la direction d'un 
nouvel organe royaliste : V Europe politique et 
littéraire. Il lut compris dans la proscription du 
18 fructidor (4 septembre 1797 ), mais il sut en- 
core s'y soustrah^, et resta caché quelque temps 
k Lyon , d'où il publia plusieurs écrits en faveur 
des Bourbons. Après le 18 brumaire, Durand- 
Molard rentra è Paris; et soUicita de l'emploi du 
gouvernement consulaire. Bonaparte le nomma 
d'abord inspecteur dans les administrations mili- 
taires, et lors de son avènement à l'empire (1802) 
l'envoya à la Martinique en qualité de secrétaire 
général de la colonie. Durand-Molard y resta jus- 
qu'en septembre 1807, époque k laquelle il revint 
en France , et publia divers ouvrages relatifs an 
régime administratif colonial. Le gouvernement 
royal lui rendit, en 1814, le secrétariat général 
de la Martinique, qu'il occupa jusqu'en 1827, 
époque à laquelle il se retira à Nantes. On a de 
Durand-Molard , outre ses articles de polémique 
publiés dans La Gazette universelle. Les Nou» 
velles politiques. Le Courrier républicain. 
Le Courrier français , V Europe politique et 
littéraire, etc., les ouvrages suivants : Anti' 
dote à la proclamation du Directoire, ou le 
Directoire et le Peuple, dialogue; Lyon, 1799. 
L'auteur s'attachait à prouver que les Français, 
de quelque parti qu'ils fassent , n'aTaient rien k 
redouter du retour des Bourbons, et que ces 
derniers pouvaient seuls assurer le repos et la 
bonheut des citoyens; — Rectieil des Ordon- 
nances coloniales, ou code de la Martinique; 
Saint-Pierre-Martinique, 1807 et années sui- 
vantes; — Essai sur V Administration inté- 
rieure des colonies; Paris, 1814. L'auteur, 
grand partisan du pouvoir et de sa concentration, 
cherche à prouver que le partage de l'autorité 
entre l'intendant et le gouverneur d'une colonie 
offre de grands inconvâiients. 11 insiste pour que 
le gouverneur réunisse les fonctions judiciaire, 
civile et militaire. 

Biographie modtme, — Arnaalt, ete., Biograpkie hom- 
velle des Contemporains. 

* DURANDAIS (Jean), imprimeur k Caen k 
la fin du quinzième siècle. H s'associa avec Gilles 
Quijoue, et ils publièrent de concert Horatii 
Epistolœ, in-4°, 1480 ; c'est le seul livre connu 
qui ait été imprimé à Caen durant le quinzième 
siècle ; il est devenu si rare qu'on n'en connaît, 
dit-on, que deux exemplaires ; l'un dans la bi- 
bliothèque de lord Spenser, si riche en trésors 
bibliographiques de tous genres; l'autre, acquis, 
en 1829, au prix de 14 liv. 14 sch. pour la Bi- 



439 



DURANTE — DURANTI 



440 



conservatoire dei Poveri di Giesù-ChristOyii 
compta au nombre de ses disciples Pergolèse, 
Duni, Traetta, Vinci et Jomelli ; la seconde pé- 
riode, qui commence à la mort de Léo, produisit 
Picciniy Sacchinii GugUebni et Paisielio. Dorante 
8*e8t principalement occupé de musique d'église, 
et n'a rien écrit pour le thé&tre. Son style est 
solennel, son hannonie pleine de vigueur; sises 
idées ne brillent pas teneurs par l'invention, 
nul n'a connu mieux que loi l'art de les déve* 
lopper et de donner à toutes les parties vocales 
des formes chantantes et faciles; sons ce rap- 
port ses compositions ont été et sont encore des 
modèles à suivre. U existe à la bibliothèque du 
Conservatoire de Paris une collection des œuvres 
de Durante; elle contient onze messes, dont une 
dans le style alla Palestrina et deux de Re- 
quiem, des psaumes, des antiennes, des hym- 
nes, des motets , un Te Deum , des litanies de 
la Vierge. On trouve aussi dans cette collection 
une cantate, Dopo sentiro, pour voix de con- 
tralto ; XII MadHgali col basso continua, es- 
tratti dalle Cantate del Scarlatli; XlSolfiggi 
a 2 tM>ci, col basso continua; et des Parti- 
menti per cembalo, Diend. Denrb-Barok. 

Choroo et Fa jolie, DictionnairelAUtorique des mu- 
iiciens. — FéUs, Biographie univeriêlU dn MusMem. 

'^ DURANTE DA GCALDA ( Pietro ), poête 

italien, né vers 1461. On a de lui : Libro chia- 
mato Leandra; Venise, lô08, in-4'*. C'est un 
poème en vingt-cinq chants, où sont célébrés les 
exploite des paladins de France. Cetouvrage ob- 
tint beaucoup de succès au seizième siècle, et 
ent un grand nombre d'éditions. Vervèze Ta imite 
sous ce titre : Les Aventures guerrières et amou- 
reuses de Léandre; Paris, 1608; Lyon, 1612, 
2 voL In- 12. M. G. 

Branet, ManMêl dm Libraire, 

DURANTI ( Jean- É tienne )f magistrat fran- 
çais, né à Toulouse, en 1534, tué le 11 février 
1589. Fils d'un conseiller au parlement et des- 
tiné à suivre la même carrière, il fut élevé avec 
soin, et reçut tonte l'instruction qu'exigeait une 
telle vocation. Jeune encore, il débute avec te- 
lent au barreau de Toulouse; aussi dès Tannée 
1563 ses concitoyens lui témoignèrent leur 
confiance en l'élisant capitoul. Ce fut lui qui 
harangua Charles IX lorsque ce roi vint à Tou- 
louse, et 11 reçut le serment royal de conserver 
les libertés et les privilèges de la cite. Nommé 
ensuite avocat général, il remplit ces fonctions 
avec autant d'intégrite que de fermeté. Zélé ca- 
tbolique, il devait naturellement avoir pour en- 
nemis ceux qui Tétaient moins que lui ; aussi 
Taccosa-t-on d'avoir amené à Toiilouse le mas- 
sacre des protestante à la suite de la Saiàt-Bar- 
thélemy ; mais aucun document public ne prouve 
un acte aussi coupable. Cependant, en 1574, au 
retour d'un voyage àjParis, pour les affaires de sa 
compagnie, il Ait suivi et pris par des huguenote ; 
il fallut un ordre du roi aux gouverneurs de 
provinces et le payement d'une rançon par le 



gouvernement pour que le nagistiit Imdoiu» 
obtint sa liberte. En 1581, k la mort de te 
Daffîs, premier président du pariementdeTos* 
louse, Duranti fut élevé à ces hautes fondiott, 
dont Texercice devait avoir pour Id une si btab 
issue, n les remplit cependant avec dignité, ûam 
toujours avec cette vigueur qui impose aux p» 
tis. Sa présidence vit la réforme des nombreu 
abus qui diminuaient Taotorite de la justice, et 
il sut arrêter les exactions trop fréquentes dsi 
gens de loi. En ces temps d'agitetion la ooafa- 
sion des pouvoirs judiciaire et politique douniit 
aux magistrats une puissance souvent daifi- 
reuse et bien difficile à porter ; c'est ce qui arriA 
à Duranti. La Ligue et le pouvoir royal étaieÉ 
aux' prises : comme un grand nombre de viDei 
considérables, Toulouse prit parti pour la pre- 
mière, qui avait d'ailleurs avec elle une partie te 
masses, irritées on désaffectionnées par les Moi 
qui signalèrent le règne des Valois. Au mois ds 
janvier 1589, dès qu'on apprit à Toulouse h 
mort du duc de Guise, le soulèvement édali, 
et un conseil de dix-huit citoyens prit la diiw- 
tion des affaires. En tète des rebelles se tiot- 
vaient le président de Paulo, ennemi penonèl 
de Duranti, et un avocat toulousain du bob 
de Toumier. Le premier fit rejeter Tordre da 
roi portant dissolution de la Ligue et le rétablii- 
sèment du maréchal de Montmorency dans It 
gouvernement du Languedoc , qu'il avait dû lé- 
signer. On alla plus loin : dans une assemblée te 
capitouls convoquée par les agiteteura , on poa 
la question de déchéance du roi Henri IIL D«- 
ranti et l'avocat général Daffis (voy, oe nom ) M 
flattèrent de pouvoir lutter contre le torrent Vala 
espofa* ! Au moment de l'ouverture de la déUbén- 
tion plus de six cents hommes armés de toutes sor- 
tes forcèrent les portes de l'assemblée. Oe H 
Toumier qui porte la parole. U montra la religiot 
catholique menacée, et demanda que Toulouse « 
séparât publiquement du pouvoir royal ; poiSi m 
tournant vers un portrait de Henri ni, ptafié 
dans le prétoire, il dit que comme à Rome oi 
renversait les tyrans, il fallait faire de même 4 
détruire l'effigie d'un prince assassm. DursiK 
fit lever la séance, comptant ainsi détjooer kl 
projete des pertorbateurs ; c'était mal conoittn 
le caractère des guerres civiles, et iui-mèmeiil 
forcé de convoquer le pariement pour te 24 jat* 
vier. A cette séance les mêmes discussions r^ 
commencèrent, et Duranti se disposait enoonè 
recourir à un ajournement, quand l'arrivée d'oie 
troupe de gens armés força les membres de 11 
compagnie à se séparer en toute hÂte. Assafll 
dans sa voitore et défendu seulement par m 
valet qui s'était fait une arme de la piqoe d'à 
mutin, tandis que son cocher fouettait les chi- 
vaux pour le tirer du danger, mais obligé M 
mettre pied à terre par suite d'un accident siff- 
venu à son carrosse, dont l'essieu se oassa, Uê- 
ranti, au lieu de rentrer chez lui, se crut plus <A 
sûreté chez les capitouls, qui le reçurent 



441 



DURANTI 



443 



Troidcmeiit La première Yictime fot le dômes- 
lfi|ue qni s'était dévooé pour son maître : le 
peuple traîna ce malheureux en prison» et quel- 
ques jours plus tard il fut mis à mort. Ayant 
réussi à se retirer dans sa maison rue des Pé- 
nitents-Bleus, Duranti y passa assez tranquille- 
ment quelques jours. Le parlement rinvita à se 
rendre à Bahna ; il n'en youlut rien faire. « Un 
Midat, disait-il , est puni de mort pour avoir 
déserta son poste; combien serais-je plus coupable 
4%foir abandonné le mien ! » Cependant le flot 
populaire grossissait ; des chaînes étaient tendues, 
dBS barricades dressées dans la Tille et le peuple 
mit pris les armes. De leur côté, les prêtres 
poussaient au sonlèranent en criant anattième 
à Henri Ui. Les Dix-Huit, maîtres absolus dans 
Tnlonse, firent conduire Duranti de l'hôtel de 
ifle,o6 ils ravalent mis en état d'arrestation, au 
onvent des Jacobins. Deux prélats ligueurs, les 
Mqws de Castres et de Cominges, se portèrent 
a caution ; placé entre eux , le premier pré- 
iidcBt du parlement de Toulouse se dirigea à 
fkà fers la prison qui lui était destinée. Il y fut 
ffxàé par Tingt^inq hommes ayant à leur tète 
tnAi de ses ennemis. On ne permit pas à sa fille 
fc le visiter; Rose de Caubet, sa femme, et deux 
taesliques purent seuls s'enfermer avec lui, à 
Il eondiàoo de ne communiquer avec personne. 
'te Mtres où l'avocat général Daffis, son beau- 
tire, qui ne se trouvait pas alors à Toulouse, 
^onndait des secours pour Duranti au maréchal 
^Matignon et au premier président du parle- 
ank de Bordeaux, furent interceptées, et l'on 
MMa Duranti de conspirer du fond de sa pri- 
HB. Ce crime prétendu précipita sa mort. As- 
aU par la foule ameutée ( plus de deux mille 
penonaes des deux sexes ), par les soldats même 
ttaa&iB k sa garde, il adressa sa prière à Dieu, 
ctie prépara à la mort. Sa femme veut l'arrftter ; 
Aleeoqure de ne pas aller plus avant : « Ma 
tiiKiière femme, lui dit-il. Dieu m'avait donné 
tarfanoe, des biens et des dignités, dont Je 
wri bientôt dépouillé ; il veut les reprendre , il 
tt cstle mattre : la mort est la fin de la vie , 
Mil n'en est pas le châtiment Mon âme^ qui 
Mianooente de toutes les calomnies dont on 
■teaUe, va paraître incessamment devant le 
ttanal dû souverain juge; espérons en Dieu, il 
■M aen toujoure secourable. » Chapelier, chef 
^ gardes dû prisonnier, le poussa devant les 
Maux. «Voilà l'homme! » leur dit-il. «Oui, ré- 
pnfit Dpranti, qui portait encore sa robe de 
nigiatnt y me voici : quel est donc le grand crime 
qaa fai commis qni puisse m'attirer une haine 
frnà éclatante que ôelle que vous faites pa- 
nire contre moi ? n Ces paroles arrêtèrent un 
Mant 1i foule, exaspérée, lorsqu'un coup d'ar- 
fHbnse Arappa à mort ce martyr du devoir. Le 
ftÊfÊt te Jete sur lui, le perça de mille coups, 
et tnfeM le cadavre parles rues jusqu'à la place 
SaM^Georges ; là, on le dressa sur ses pieds, 
tm rattacha an pilori, près d'une grille de fer. 



où il demeura exposé tonte la nuit avec le 
portrait du roi Henri m placardé an dos. Les 
outrages ne se bornèrent pas là : on hd arrachait 
la barbe, on lui tirait le nez ; « Le roi t'était si 
cher, lui criait-on, te void maintenant avec lui. » 
Puis cette foule ardente, furieuse, court à 
l'hôtel de ville , en arrache le tableau représen- 
tant Henri ni, l'attache à une corde , le traîne 
dans les rues, en le mettant en quelque sorte 
à l'enchère : « à cinq sols le tyran, pour lui 
acheter un licol ! » Le lendemain, un capitoul fit 
porter chez les cordeliers du grand couvent, qui 
l'inhumèrent, le corps de Duranti enveloppé dans 
un même drap avec le portrait du roi. Duranti a 
laissé divers écrits, parmi lesquels l'ouvrage inti- 
tulé : De Ritibus Ecclesiae cathoHcx; Rome, 
1S81, in-fol.; in-8°, Lyon, 1594, et Paris, 1C24. 
On a attribué à tort cet ouvrage à Pierre Danès « 
évoque de Lavaur. V. Rosenwau). 

Narratio fidelis de morte D. D. JocmnisSUphani 
Duranti, senatus Tototani prindpis, et Jaeobi Daf/H 
patroni régit, auteur anonyme; Paris, 1600. — De Tlion, 
Hitt. — Salnte-Martbc, Éloge. — Da Pin, Bibl. des jtu- 
tew» éccl. — Hist. gin» du Lang. — Lafallle. Jnn. de 
Toulouse. — Biog. Toulousaine. 

DURANTI DE BON RECUEIL (Joseph), 

théologien français, mort à Paris, en 1756. 
Son père était conseiller au parlement d'Aix. 
On a de lui : Les Œuvres de saint Ambroise 
sur la Virginité, avec des notes et une Disser- 
tation sur les vierges; Paris, 1729; — 
L'Esprit de VÉglise dans la récitation de 
cet te partie de Voffice qu'on appelle Cotnplies; 
ibid., 1734 ; — L« Panégyriques des Martyrs, 
de saint Chrysostomc ; ibid., 1735;— lettres 
de saint Antbroise; ibid., 1741, 3 vol. in-12; — 
Les Psaumes expliqués par Théodoret, saint 
Basile et saint Jean Chrysostome;ïb\â,, 1741, 
7 vol. 
Giaadonct Delandine, Nouoeau Did, hiitoriqug. 

DURANTI ( Durante, comte), orateur, et poète 
italien, né à Brescia, en 1718, mort dans la même 
ville, le 24 novembre 1780. Sa vie fut agitée et 
brillante. Il publia des oraisons funèbres et des 
discours admirés de son temps. Il s'essaya avec 
moins de bonheur dans la littérature dramatique. 
Le seul de ses ouvrages dont on se souvienne 
aujourd'hui est VUso (l'Usage), poème divisé en 
trois parties. L'auteur reprfeente son héros dans 
les trois états déjeune homme, de mari, et de 
veuf. On a de Duranti : Orasione in morte del 
cavalière Paolo Uggeri; Brescia, 1747, in-4**; 
— Orazione per la giustissima promozione 
delV Eminentissimo cardinale Giovanni Mo- 
Hno, vescovo di Brescia; Bresda, sans date, 
in-4**; — Rime, Brescia; 1755, in-4*; — Ora- 
zione per lo sgombramento délia Piaua'Mag, 
giore di Brescia; Brescia, 17ô4, in-4*; — 
Stante per Vingresso a Procwratore di S. 
Marco di Lodovico Manin; Brescia, 1764, 
in-4''; — La Grotta di Pietro d^Abano, poème 
en deux chants; Venise, nôS, in-8"; — Virgi» 
nia. tragédie; Brescia, 1768, in-4«; — Atiilio 



443 Du&Ann - 

Rfgolo, tr^édk) Tnrin, 1770, in-t"; — &>• 
luiti alla eonleua Mariaiita Battant; Torivi, 
1774, in-l*; ~- L'fJio, première et dônitaM 
partie; Barème, 1778, in-B' ; troii. (wrlN, Bn»- 
da, 1780, Id-8°;— OnulsM afeiorédeimi- 
lerabUiabiUinU dt BragoUno; Brascn, l7Ui 

Tlpaldo. £loirra4d d«gU;tBUaHt UliiMrl, t. Tlll. 

DUKAKTI (GuU/nunie}. Vogn Dmim. 

durautom ("■), tniDim politiqiM françaU, 
né t MasNdon, cd pas, exécat£ le lO décembre 
1793. D'abord aTocat i Bordeanx, il bt eassite 
procurenr-sjndjc de i« Gironde, puia tniuiittra 
de ta iuatice de Loiù* XVI en juillet 1791, «■ 
remplacement da Dupert-Dutcrtre. Onoiquc d»- 
nitil aoD •drainittratinn il «a fût condoil area 
rnodératioa, il n'dcbappa poinl 
IVpoque, et fut conliirniif à mort par la 
Bjon réTolationnairR de llonluai. 



; DUKAHTOn lAltxandn), jariMMOSDHe 
rninçain, né tCuuet(BonrlKHuaJa)^e3i]anTler 
I7S!. 11 Qt an prcmièrea étoile» 1 Moulina, Tint 
luiTreà Pin» nDi»iir*dedroit,futreçoen ISU 
aiocât k la cour royale de cette ville, et oblint 
ensuite le grade de docteur. En 1130, la mort 
de Pigeau arint laiasë vacante dans la Faculté 
de Pana la ebaire de procédure, M. Duranton 
y lut nommé k la saile d'un concours. En 1821 
il pasM & ta chaire de Code CÏTit. On a <le lui : 
Traité du Contrat* ttObligallonn n général, 
suiennt le CndeCivU; Paria, 1819-1*00, 4 vol. 
in-H°, qui commença la réputation du laborieux 
fiotcMeot;— Cour* de Droit fi-ançali.suloanl 
UCode CiMi Paris, i81S-lS37, il (o1. in-H", 
*'Mit.; PaK», I8«, 21 toI. ln-8'. 

E. RiCNkiiD. 



DURDEHT 

PUtro, élu doge le 1 mai IftlS, r 
ImbfoaioDoria, lefiuai 1031. 

GiambatUta, élu doga le IS JniM 11 
nmpUcdparOoTanBi-AgoitBoHKTUflttMll 
1641. 

CMorf, élu doga la U aTill IM», r 
U 10 mal 1567, par Oetare GcnUa. Ii* gom- 

nemant d« Cewn Dnruto k 

•ieura ttmpètea et oungaoa q 

grande quantité de tétimenla 

aouLerèrent la ner et ianadèreit la Tiiia jai^'M 

Tieax m6lc, Laa Iota ae aa rctirènnt, diMai 

qu'à l'aapeet daa raUqMa da laiiil JeaB-BqlHi 

i|«I flmnt (pportéai lar la rivaipa. 

PMro, 4u dopa la U loOt lAêt, Taa|W 
par Lneo Spiotria, la 37 aoM 1687. It nhMi 
i FraKeaeo-Harta Isapariala Lcanva, qri 4M 



nUKaa. Cojwi DoiiFoar. 

* »r«ASTkliTB (/MH-NaffitoK), médeda 
îlalirn.TiTaMdanala lecoade rasHié 4u Mbôème 
•itrlp. On a de ini ; Prablempia tria : Dm' 
inouti «niinl, tt mt MortoniM tinleauuc; 
a» virèum imbteHUlali Jwttia toaiehymia 
prr fpleratin euranda lil, et ai% Bhnbaritk- 
nrin ob litmieriam, dy j aiatarltgii tt lulrie- 
tinnrmtit e«mburtnê»Ji%;yvmr, tM7,m-8°; 
— Trmlalu* llâttrtto KtIUm et d« nJoef 
Siihitnntia; Ci ea w M , 1614, to-ll. 

BiTKAixa, bniUe gtmeim, uWe et andeiiM, 
dont lea membres oDtlooiaanoccapéle* pri»< 
ripales charv^s dan« la républtqa* de Gtovs : 
ils iHaient bHîi^s aui Orimaiili ( dojwi «y naa), 
ilonl ita JMRuaimt Roaicat le nom an lew. Ln 
plus dislMRnéi d'eafe« eax aaot : 

Cincom», ifri fut den* du 16 oetolire 1 i,7i tm 
17 odotire Iâ7j. Far ■■ prvdaice et la TenneCé^ 
il nwdit ï sa pairie, dédiiréa dcpwa leoglampft 
(•r If« (acticMB patridensa M popahin, m 
cahot proviioire. Lea Génoii lui dorait ivrtoiit 



Looia XIV. Pietro Duram ratifia et tr. 

traitéa eonTenaa , regot le» m 

fais, el traTaflkai 

Irea de la fiten: Il réMrit ea pes de li 

Teltrer le* étUeea détnits par le k 

ment, et réUblIt Tordra M ta «mitM 

I'i»cn/e, éla defta la 14 aaptRnt 
remplacé par Fnaccam-liariB-Imperiali^ to It 
septembre 1711, ViiicrnteD«raau> antee 
la neulralité dani le* fl 
alor» l'Europe, et n 
ries hnpériaui, «ainqiKnn de la Frai 

OtonanniStt/ano, 4im do<;e le 3 KttIm 17», 
retnplacé par Nicole Cetlaoeo , le 7 Hrrier ITM. 
GtoTaBRJ-gtefaM Dwxezu eat h combattra 11a- 
anrreclk» gâiérale do la Conc, qui ti 
proelamer pour n ' 
baroD de NeubotT, soes le nom d* Tbtedon !>, 
Gtaaa, trop faible pour camprimer aaaia r*- 
swrectioB des Corse*, aolUdla le* laaoaiafcb 
Fmaee. 

iUarcelUmi, Ma dage le 3 Hni« 17«, tmr 
placé par Giambatiate Hegrooe, le 11 ttniv 
1769. HarcaWiw DarsHO, recoonaiiBBM 11» 
puissaoca de la répablique ||ënoi*« b laaMaM 
la Corse son* sa damiaatioa , ecMcInt la 1& mI 
1768, ontrailé par lequel Gteea abaadoaMasIk 
tle àlaFraMe, noyniMat ta reMia* 4* taala 
le* aorniaca due* pw la Té|)HliUqae aa fvi*- 
neoieat (rançai* et la misa Oi pMseaaia* dam 
deCapnda, doat les Conca t'étakat «pa* 
le? l«TrieTl7«7. CetiaitéMexéciiUpi ^" 
lenwBt de part «Id'aaire. 




ondi. mrtoira en «(fiUfa 

I). fofai luiK 

DD»»Kcr ( Reni-J«m ), IHtf raliur fraapii, 

né h Huac% TeTi 1776, mort A Paria, le 30 jala 

t819. Usa ent d'abord dealuéb ta pe4BlMa,rt 

entra daae râtelier deDarid; mais, apièa a*rfr 

am qBll ifavril 

dMdéepoor cet art, l'abaB- 



445 



DURDEWT — DUREAU DE LA MALLE 



446 



donna et se voua oniquement à la littérature. Il , 
publia des œQTres de tous genres, poèmes, ro- j 
mans, histoire. Tous ces ouvrages attestent i 
sinon beaucoup de talent, du moins une remar- > 
qnable fadlité; et Durdent aurait sans doute ob- I 
teon une place distinguée dans la littérature si 
des excès de boisson ne TaTaient conduit à une 
fin prématurée, après une existence misérable. Il 
fournit de nombreux articles à la Gazette de 
France, au Mercure étranger, à la Biographie 
Michaud^ à la Biographie des Jeunes Gens. 
Quant à ses ouvrages, au nombre de plus de 
trente, ils sont fort médiocres, et ne méritent 
pas d^ètre cités, 

Ribbe, Bol4jolla et Saknte-PreuTc. Bioçrapkie univer- 
itiU dn Contemporains. 

DURBAU DR LA MALLE ( Jean- Baptiste- Jo- 
Meph^René) , littérateur français, né à Saint-Do- 
mlngne, le2l novembre 1742, mortdans le Perche, 
le 19 septembre 1807. Son grand-père avait été 
nomme gionvemeur de Saint-Domingue par Louis 
XIV , en récompense de ses services militaires. 
Orphelin à sept ans , il fut envoyé seul, à cet âge, 
de Saint-Domingue en France. On le recommanda 
au capitaine du vaisseau , qui , en débarquant , 
le opnfla au conducteur do la diligence pour le 
mettre au collège du Plessis à Paris. Pendant sa 
traversée, le vaisseau avait soutenu un combat 
et esanyé une forte tempête ; ces deux scènes , 
jointes aux souvenirs d'une nature aux grands 
contrastes comme celle de la contrée équatoriale 
où il était né, et où il ne retourna jamais, firent 
sor llraagûiation du jeune enfant une impression 
InefliiçaUe. Aussi y puisa-t-il son premier ou- 
vrage, 7VwiTi//e, tragédie en prose, où la scène 
est sur mi vaisseau. 11 étudia au collège du 
PIc&sfs, et remporta le prix d'éloquence sur La 
Harpe, et celui de poésie latiuc sur Delille; 
fl contracta avec ce dernier une amitié durable. 
Au moment de publier sa traduction des Géor- 
Çiques, DeUDe la lut à Saint- Lambert, l'auteur 
dea Saisons ; celui-ci le détourna <ie cette pu- 
bGcatioii, par le motif que Delille n'était pas 
propre an genre descriptif. Découragé par cette 
dédsioil sévère, Delille fut rassuré par son 
ami, qol, en lui faisant apercevoir la partia- 
lité de Saint-Lambert, ajouta : •( Ta traduc- 
tkm sera immortelle; les Géorgiques verront 
moorir les Saisons, » Dureau de la Malle est 
antenr dn Discours préliminaire et des Noies 
de cette traduction, et llntérôt quMI prit à l'ou- 
vrage de son ami est ce qui l'engagea à tra- 
dolre les historiens latins. C*est par là surtout 
qQ*D s'est fUt connaître du public, et si des 
tnranx plus récents paraissent avoir porté 
phM Ma la perfection dans la manière de com- 
prendre et de rendre Tacite , certainement c'est 
à la traduction de Dureau de La Malle qu'il fout 
reporter encore le mérite de cette perfection. La 
pnmière édition de cette traduction parut en 
1790. Dureau de La Malle avait dunnc dè<^ 1776 
traduction du traité Des liini/ails, de Sc- 



nèque. A cette époque, sa maison était lerender- 
Yous de tous les écrivains les plus distingués. 
Delille s*y rencontrait chaque jour avec D'Alem- 
bert, La Harpe , Marmontel, Champfort, Suard. 
La révolution et les désastres de Saint-Do- 
mmgue détruisirent en grande partie l'opulent 
héritage de Dureau de La Malle. A Témigration 
de son fils atné se joignit l'accusation «Tavoir 
marché lui-même contre la Convention natio- 
nale, le 13 vendémiaire an iv. Ses bicn9 furent 
séquestrés et sa tète menacée ; la plupart de ses 
parents périrent sur réchafawl , et lui-même fut 
réduit pendant deux ans à vivre de la vente de 
quelques objets précieux dont il se défaisait 
pièce à pièce. Rentré dans une partie de ses 
biens , il reprit, avec la sécurité de l'existence , 
le goût de ses travaux littéraires. A la traduction 
de Tacite succéda celle de Salluste, œuvre f)os- 
thume comme celle de Tite-Live, que la mort 
Tempècha même de terminer, et qui a été con- 
tinuée par Noël. Ces travaux lui ouvrirent, eu 
1804, les portes de l'Académie Française, uù il 
remplaça le cardinal de Boisgcliu, archevé(|ue 
d'Aix. Dès 1802 il siégea au corps législatif. 
[ Berger db Xivret, dans VEnc, des G. du M. ] 

IHographie des Contemporains. 
l DUREAU DE LA MALLE { Adolphe- JuloM- 

César- Auguste) f poète, archéologue et géographe 
français, fils du précédent, né à Paris, le 2 mars 
1777. Il reçut une c^lucation très-soignée, et dès 
l'âge de cinq ans il expliquait Horace. Le goAt 
qu'il avait pour le dessin lui lit entreprendre en 
17'J2, a\-cc trois amis, le long des côtes de Flan- 
(lr.>, de Nonnandie et de Bretagne, un voyage 
d'artiste, h pied et le sac sur le dos. Mais 
l'époque était peu favorable à ces studieuses ex- 
cursions. Pris pour des émigrés ou des ingé- 
nieurs anglais qui levaient le plan des côtes , les 
fonristes furent tout près d'être pendus som- 
mairement à Touques ; déjà même ils avaient la 
corde aii cou, et c'en était foit d'eux si le jeune 
Dureau de La Malle, avec son éloquence de 
({uinze ans , n'eût obtenu un sursis. Garrotté 
avec SCS compagnons , et conduit, à travers les 
malédictions de la populace , jusqu'au tribunal 
<lu district, ils eurent le houheur d'y être déli- 
vrés. Devenu assez bon paysagiste, Dureau 
de La Malle trouva dans son talent les moyens 
d'exister pen<lant les deux années du séque.stie 
des biens de son père. Regardant tout ce (|:i'il 
savait déjà comme une simple préparation au 
savoir, il se traça un vaste plan d'études (|iji 
embrassait les sciences d'obser?ation, rérudi- 
tion et la poésie. Ses essais poétiques claieut 
encouragés par Delille; l'épisode de Fran- 
çoise de Rimini, traduit de Dante, fut le pre- 
mier morceau de poésie que M. Dureau de La 
Malle livra au puÛic : il fut inséré dans le jour- 
nal La Décade, en 1798. Le succès de ce dé- 
but lui fit bientôt prendre un essor plus hardi. 
Il voulait, d'après le conseil de Delille, traduire 
en vers V Odyssée; mais son père, frappé des 



447 



BUREAU DE LA MALLE 



448 



beautés de VArgonautique de Valerius Flaccus, 
regarda comme plus glorieuse une traduction 
qoi appellerait l'attention sur ce poète, trop peu 
connu , et il imposa en quelque sorte ce tra- 
Tail k son fils. Celui-ci s'en tira à son honneur, 
et joignit même à ses Ters élégants et corrects 
un commentaire érudit. Cet ouvrage ne fut poblié 
qu'en 1811, 2 vol. in-8*; En 1803, le Magasin 
encyclopédique de Millin avait reçu de M. Du- 
reau de La Malle un mémoire Sur la position des 
villes et des pays qu*habitait Phinée , fils 
d^Agénor; en 1804,1e IVe vol. des Annales du 
Muséum d'Histoire naturelle publia un Mé^ 
moire sur les espèces de /rênes connus des 
anciens, et en 1807 (Paris, in-8") parut la Géo- 
graphie physique de la mer Noire , de Vinté- 
rieur de V Afrique et de la Méditerranée. 
Un voyage dans les Pyrénées, pendant l'été de 

1807, fut l'occasion du poème intitulé Les Pyré- 
nées , que Dureau de La Malle fit précéder du 
récit en prose de son Voyage à Viguemale et 
d'une Description des vallées d'Azun^ de 
Cauterets et de Lectoure , et de la traduction 
littérale de deux chansons languedociennes (Paris, 

1808, in-8° ). Ce petit ouvrage n'était qu'un pré- 
lude à la composition phis importante qu'il pu- 
blia en 1823 (Paris, 2 vol. in- 18), sous le titre 
de Bayard, ou la Conquête du Milanais , 
poëme en douze chants et de neuf à dix mille 
vers , précédé d'une Préface où l'auteur expose 
son système poétique. Nommé correspondant 
de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 
M. Dureau de La Malle y lut en 1816 deux Mé- 
moires, l'un sur la topographie du mont Capi- 
tolin, sous le titre de Mémoire sur la position 
de la roche Tarpéienne, in-8^, accompagné d'une 
carte, et l'autre Sur la prononciation ancienne 
du grec H du latin. Admis au nombre dés mem- 
bres de r Académie en remplacement de Millin, 
le 16 octobre 1818, il publia la Poliorcétique 
des Anciens, ou de Vattaque et de la défense 
des places avant Vinvention de la poudre; 
Paris , F.-Didot, 1819, in-8% avec atlas in -4* de 
7 planches. Ce volume ne traite que de la po- 
liorcétique (les Égyptiens et des Hébreux ; dans 
ses lectures faites à l'Académie en 1821 et 1822, 
M. Dureau de La Malle a continué le même sujet 
en ce qui concerne les Grecs et les Romains^ Il 
a enrichi les Mémoires de l'Académie des Ins- 
criptions et Belles-Lettres d'un grand nom- 
bre d'autres travaux, dont quelques-uns, comme 
le Mémoire sur la population de la France 
au quatorzième siècle (1827), appartiennent 
à riUstoire et à la statistique. Parmi ses travaux 
archéologiques, on remarque : Mémoire sur Vo- 
rigine et la patrie des céréales , lu en 1819, et 
publié en 1826 dans les Annales des Sciences 
naturelles; — Description du Bocage Per- 
cheron;eiDe V Agriculture de M, de Beat^eu; 
1823, in-8*» ; — Note pour prouver que le cha- 
meau n'a dû être établi en Afrique que du 
quatrième au cinquième iiècU, Ine à l'Institot 



en 1823 ; — Recherches sur ia pairie ef rori- 
ginedes animaux domestiques et des plantes 
usuelles ( 1825); — Mêmoiresur ia pairie du 
chat et sur l'époque où il a étérédiut en do- 
mesticité (même année). Une série de dfaaerfi- 
tions sur l'andenne civilisation romaine ont été 
insérées dans les tomes X et XII des Mémoires 
de r Académie des Inscriptions; en void lei ti- 
tres : Mémoire sur les progrès et ladéeadenet 
du luxe chez les patriciens rommns et sur 
la diminution des produits et de la popula- 
tion de l'Italie dans les derniers siècles pu 
ont suivi l'époque de notre ère ( 1826); — 
Sur l'étendue et la population de Bme 
( même année); — Sur la population libre de 
l'Italie sous la domination romaine (1826); 

— Sur les produits de l'Italie pendant lies 
huit premiers siècles de Rome (même année); 

— Sur l'agriculture romaine depuis Coton 
le Censeur jusquà Columelle ( 1827 ) ; — Sur 
le système des poids et mesures des Romaiiu 
( même année ) ; — Sur les lois agraires et Us 
lois sur les céréales (1828) ; — De Cadminis- 
tration romaine en Italie et dans les prù- 
vinces pendant les deux derniers siècles de 
la république (même année ) ; — Nouveasu 
éclaircissements sur la question relative à 
Vintérét de Vargent chez les Romains djutae 
année); — Mémoire sur Vétat de l'agricul- 
ture chez les Romains (1829); — Examen 
des causes générales qui chez les Grecs et 
les Romains durent s'opposer au dévelop- 
pement de la population et en favoriser tac- 
croissement dans l'empire persan ; imprimé 
dans les Mémoires de l'Académie de Turin 
( 1832 ) ; — Sur les finances de la république 
romaine et de Vempirc ( 1833) ; — Sur Vex- 
tension du .droit de cité, depuis Jules César 
hisqu'à Auguste (même année); — Sur le 
distrilmtion , la valeur et la législation des 
eaux dans l'ancienne Rome; dans les Comi^ 
tes-rendus de r Académie des Sciences, 
13 février 1843. — Deux dissertations Sur la 
Topographie de Carthage, lues en 1834, ont 
donné lieu à l'ouvrage détaillé que M» Du- 
reau de La Malle a publié sur ce sujet, en 183S, 
in-S*' , avec des notes de M. Dnsgate ; Paris 
(F. Didot). En 1833, le ministre de la guerre 
ayant demandé à l'Académie des Inscriptions et 
Belles-Lettres des renseignements sur là coloni- 
sation de l'Afrique par les Romains, l'Académifl^ 
après avoir arrêté le plan de ce travail , nomma 
en 1834, pour son exécution, une coromissioB 
composée de MM. Walckenaér, Hase, Durew 
de La Malle, auxquels on adjoignît en 1835 
MM. Etienne Quatremère et Amédée Janbeii 
M. Dureau de La Malle , chargé de rédiger II 
première partie, relative à la détermination géo- 
graphique, publia à la fin de cette même année, 
comme début des recherches de la oommisiîoo, 
l'ouvrage intitulé : Recherches sur l'kistoin 
de la partie de l'Afrique septentrionale cen^ 



i9 



DUREAU DE LA MALLE - DURER 



460 



If 101» lé nom de régence d* Alger et sur 
idministraiUm et la colonisation de ce pays 
tépoque de la domination romaine , par 
le commiisU>n de F Académie des Inscrip- 
Ms et Belles-Lettres , publiées par ordre 
I wiinistre de la guerre ; Paris, 1837, ia-8''. 
I a eneore de M. Dareau de La Malle : Peys- 
nnél et Desfontaines, Voyages dans les 
S^eRCM de Tunis et d^ Alger; Paris, l8dt, 
▼ol fai-8*', avec carte et 8 planches ; -r- Eco- 
mie politique des Romains; Paris, 1840, 
foL mS^i — Histoire de Carthage jusqu'au 
mmencement de la deuxième guerre pu- 
pie;(iïïDMV Univers pittoresque (Afrique an- 
émie); Paris, Finnin Dklot, 1847, in-8^; — 
ifutation de Vouvrage du docteur Fuster 
ttolé Sur les changements dans le climat 
i la France; dans les Comptes-rendus de l'A- 
fiéwùe des Sciences fXXJl; — Répartition 
w subside en 1328 ; dans la Bibliothèque de 
École des Chartes, U, 189; — Note sur les 
mstrmctions romaines découvertes à Arcisse 
)me) ; dans les Mémoires de la Société des 
Uiquaires de Normandie, Vm, 431;{— Let- 
ts sur les départements de la Sarthe et 
hére^'Loire; dansZ^e Globe, 6 janTier 1827. 
l Doreta de La Malle a collaboré aux Nou- 
âtes Annales des Voyages. 

i.Ur§tr de Hrrtj, dans VBnei. dts Getu du Monde. 
JmnuU dê$ Débats da M mars I8t7. — Letronoe , 
■mal des SopanU, no?. S8S7. — Loaaodrtf et Bonr- 
Mhl, La LUtératmre française, 

MHBll ( Jean ) , oootroversiste anglais, né 
I leil, à Saint-Hélier, dans l*lle de Jersey, mort 
11183. Élère du collège de Merton à Oxford , 
le pnmooca avec chaleur pour la cause royale, 
t fk obligé de se réfugier m France , où il 
tefa ses études. 11 fut quelque temps ministre 
» rÉglIse prolestante à Caen , et ensuite cha- 
ÉÉido di|c de La Force. A Tépoque de la Res- 
■ifiotty il revint en Angleterre, et contribua à 
ifprdans ce pays l'Église épiscopale de Savoie. 
WÊÊé m 1663 prébendaire de la cathédrale 
itriUnry et chapelain ordinaire de Charies II, 
Mit chanoine et ensuite doyen de Windsor, 
la de loi : Theoremata Philosophie ratio- 
UiSf «ora/ii, naturalis et supematuralis; 
U, iB4*; — Liturgie de C Église anglicane, 
iMB prtehé dans la chapelle de l*£glise de 
noie à Londres , et traduit en anglais sous ce 
niUturgy of the Church of Bngland as- 
nei; Loodres, 1662, in-4'*; —A view of 
tOoeernment and public Worship of God in 
t r^formed Church of Bngland, as it is 
teUished by the aet of un\formity ; Lon- 
u, 1662, in-4''; ^ Apologia pro ministris in 
•flia vulgo non cof{/ormistis ; 1669, in-4^ 

^Mbctb, Cen. kiog, Diet, 

iliiBB,oa plus exactement dûrbr {Albert), 
ttrefooditear d*une nombreuse école de pein- 
mtteoiaiidSy né à Nuremberg, le 20 mai 1471, 
«t dans U même Tille, le 6 avril 1528. Il était 
if^habileoHèfre de Hongrie, qui, ayant re- 

MOT. BI06B. céiiia. — T. xv. 






marqué ses heureuses dispositions , l'instruisit 
dans son art. A Vftge de quinze ans il avait déjà 
fait de grands progrès, lorsque, entraîné par son 
goAt pour la peinture, il entra chez Michel Wohl- 
gemuth y quMl surpassa bientôt (1), quoique ce 
maître fût le meilleur peintre de ce temps à Nu- 
rembeiig. Après trois ans d'un apprentissage où 
il fut en butte à une foule de tracasseries de la 
part de ses camarades, il fit, en 1492, le tour de 
l'Allemagne; l'Alsace à cette époque en faisait 
partie : le jeune Durer la visita en dernier lieu, 
et il retourna par Colmar et BAIe dans sa ville 
natale, où il arriva en 1494. C'est à cette période 
de la vie du peintre nurerobergeois qu'appartient 
le fiuneux dessin à*Orphée , qui passe pour son 
chef-d'œuvre. Son père lui fit épouser la fille 
do mécanicien Jean Frey, dont il eut une dot' de 
200 florins ; mais cette femme, par son humeur 
acariâtre, l'abreuva de chagrins, et contribua 
sans doute à abréger ses jours. C'est do moins 
l'ophiion de son ami Georges Hartman, qui s'ex- 
prime ainsi à ce sujet : « Elle lui avait si bien 
rongé le cœur, elle lui avait fait endurer de telles 
souffrances, qu'il semblait avoir perdu la raison. 
Elle ne le laissait jamais interrompre son tra- 
vail , réloignait de toutes les sociétés , et par des 
plaintes continuelles, répétées le jour et la nuit, 
le tenait rigoureusement enchaîné à l'œuvre, afin 
qu'il amassAtde l'argent pour le lui laisser après 
sa mori. Elle avait sans cesse la crainte de périr 
dans la misère , et cette crainte la torture en- 
core maintenant, quoique Dttrer lui ait légué 
près de six mille florins. Elle est insatiable : elle 
a donc été vraiment la cause de sa mort, etc. (2). » 
Parmi les premiers travaux d'Albert Durer, il 
faut citer son propre portrait , où il est encore 
sans barbe ( 1498) ; il fait partie de la galerie des 
peintres à Florence. On y voit l'artiste à mi- 
corps, assis devant une fenêtre. Il est vêtu d'ha- 
bits de fête ; ses cheveux tombent en anneaux, 
soigneusement bouclés. Le ton des carnatiouK 
tourne légèrement au bronze ; l'expression du 
visage a de la noblesse et de la simplicité ; elle ne 
manque pas cependant, dit Michiels, d'un certain 
contentement naif de soi-même, ce qui ne doit 
point surprendre en cet artiste, vu que dans la 
correspondance qu'il eut huit ans plus tard avec 
Pirckeimer ce sentiment se montre assez ou- 
vertement, n a peint un autre portrait de lui, dans 
un âge plus avancé: il est dans la galerie de Mu- 
nich; le modelé est un peu roide, quoique excel- 
lent; de légères teintes d'azur donnent aux om- 
bres des carnations une transparence presque 
vitreuse. Il est daté de 1500. La même année, on 
a de lui un portrait déjeune homme oonim sous 
le nom de frère Jean. Une esquisse peinte, re- 
présentant, sous les traits d'une bourgeoise, une 
Vierge allaitant Jésus^hrist, datée de 1 503, est 

(I) Le portrait de son père, qall fit alors, et qui se 
tronre dans la galerie de Florence, donne une Idée de 
son talent dé» cette époqne. 

(1) AU. MIebleU, âtuéêt sur VAUêmaçm, t II, p. an. 



4SI 



DURKïl 



Hl 



à la galerie du Belyëdèreà Vienne. Kn 1504 Dttrer 
peignit li* tableau de Marins sur tes ruines de 
Carthage. « Il est assis près d'une colonne ; l'ex- 
pression de la figure n'a pas la majesté convenable , 
mais le dessin du torse et des jambes annonce une 
grande connaissance de Tanatomie : chaque muscle 
ressort, chaque veine se dessine. Les lignes du 
vêtement se brisent en une multitude de petits 
plis ; la couleur est fine et intense : mais partout 
on regrette la présence de Tidéal (1). » £n l j05,UD 
patricien de Nuremberg, ^'illibald Pirckeimer, 
ayant avancé à Diirer une certaine somme d'ar- 
gent, cet artiste alla k Venise pour se perfectionner 
dans son art ; son talent y excita l'envie en même 
temps que Tadmiration. Sa correspondance avec 
PirckeJmer contient des détails intéressants sur 
sou séjour en cette ville. En 1 ô06 il peignit aussi à 
Venise, pour la Société allemande, le Martyre de 
saint Bart/ietemyt que l'empereur Rodolphe 
acheta et fit transf^rter à Prague. La brillante 
couleur de ce tableau réduisit au silence les en- 
vieux d'Albert Durer, qui prétendaient qu'il ma- 
niait mieux le burin que le pinci'au. Il peignit aussi 
à Venise un tableau qui oroe à Prague le monas- 
tère des Prémontrés de Strahow. Ce tableau re- 
présente uue. Vierge couronnée par les anges, et 
entourée de l'empereur, du pape, de plusieurs reli- 
gieux etdc plusieurs priuces.On croit qu'il exécuta 
aussi en Italie le tableau qui est maintenant au pa- 
lais Barber in i à Rome, représentant le Christ avec 
le:: Pharisiens , tous à mi-corps. L'iuscription 
mise par Alliert Diirer sur le tableau dit qu'il fut 
terminé en cinq jours. Les têtes sont vidgaires 
et la couleur est terne. 

La galerie du Beh édère de Vienne possède, 
daté de 1507, le portrait d'un jeune lionime au 
visage rose et d'une extrême beauté; il est plein 
de naturel et de finessi'. Dans la galerie de l'em- 
pereur Rodolphe II, on voyait un tableau daté de 
la même année, représentant Adam et Eve au 
milieu du paradis. Lue vieille épigramme dit au 
sujet de ces deux figures : 

Angélus, hoc cerneof^ mlratiii dliU : Ab borto 
Non ita forinoson vo« ego depuleram . 

Malheureusement ce tableau est perdu; à Mayence 
on en voit une copie postérieure et retouchée. 

Ces productions, dit M. Michiels, marquent 
le commencement de la plus belle époque d'Al- 
l>ert Durer. Une de ses principale* peintures est 
le Martyre des dijr mitte Saints, exécuté pour 
le duc Frédéric de Saxe. Elle passa ensuite dans 
la galerie de l'empereur Ro<lolphe, et se trouve 
maintenant dans la galerie du Belvédèreà Vienne. 
On voit au milieu du tat)leau Albert Diirer lui- 
même et son ami Pirckcimer, tous deux vêtus 
de noir, et considérant ce triste spectacle. Le 
manteau du peintre est jeté sur l'épaule, 4 la 
manière italienne; son attitude est hardie; H 
rroise les mains, et tient une petite bannière sur 

(1) Michicb, t. Il, p. SM. Ce (nbleait, qui repréMeote 
plutôt le Hepentir âr Mint HfrrVf «pparKmalt i M. de 
rtrtf nj. Il est rr«t« en Frauce. 



laquelle on lit : Isle faciebat anno Domni 
1508, Alberfus 1>ûrer, Atemanus. LVxécuUoi, 
très-délicate, se rapproche de la miniature, la 
coul.eurest brillante, et les accessoires d'un foi 
précieux , mais la composition manque d'ensem- 
ble ; la douleur y eM bien rendue, par exemple 
<1ans ravant-demfcr martyr, que Ton comyt 
sur la montagne, et qui diancelle au niliea da 
angoisses de la mort. 

Hn 1509, Diirer peignit pour Jacob HeUer, de 
Francfort, la fameuse Ascension de ta Vierye, ol 
il se représente au second plan, anpuyë sur noe 
table qui porte son nom et son miUésime. Ceti* 
bleau périt au dix-septième siècle, dans llneeodle 
du château de Municli, où il avait ét^ transporté. 

Durer se rendit aussi à Bologne pour appro- 
fondir l'art de la perspective. Ce Toyagc en IbUe 
n'influa pas d'une manière notable sur son thk. 
C'est de son retour, en 1507, que date priod- 
paiement la gloire de ce grand maître. Dans 11 
tribune des offices de Florence est une Adoratk^n 
des Mages, avec le monogramme de Durer et h 
date 1509. Cette toile est soigneusement finie; oa 
y remarque, comme dans plusieurs de ses pein- 
tures, des teintes hleuAtres dans les ombres. 11 ; a 
de la sécheresse dans la conception, qui cepn- 
dant ne manque pas de naturel ; mais let têtei 
ont un aspect bizarre. Le tableau qui représente 
Dieu le Père pressant le Sauveur dans sêt bras 
et entouré des anges, puis d'un cdtc la Viergceor 
duisant un chœur de saintes, et de Tautre Jeu- 
Baptiste un chœur de saints, porte cette inierip- 
Hoti: Albertus Durer us, i\orirus,fochbntmno 
a Vlrginis par tu 1511. Dans ce tat>leau, exécoli 
pour une église de Nuremberg, la nature hnmaiM 
est reproduite sans chofx, mais l'exécntioD en ni 
délicate. 11 est maintenant au BHvédère, aim 
qu'un tableau de La Vierge ft VEn/ant^Jèsm, 
daté de 1513. A Scideissheim on volt trois ta- 
bleaux d*Albert Durer représentant La Vierçr, 
Sainte Anne et CSnfant endorv/ii, et imeMi- 
ter dolorosn. L'exécution ilu premier «t vi- 
goureuse, le second est une œn?re simple .dnff 
et belle , le troisième est un retable aree aHr». K 
dont le nnlleu retrace la naissance du Dirlst. Îjh 
donateurs sont peints sur tes ailes. A ?fnreiBhff?i 
dans la cliapelle Morlt/, on voit un Vhftst fUi « 
tord les mains; le modelé en est soigné, mtf» 
les formes du rorps et de la tète manquent il'^ 
lévation. Nuremberg possède encore de loi : Hn^ 
cute tuant les Harpies à coups defl&hfS'— 
Un Christ descendu de t'i eroix et ptenrèén 
siens; et au château sont les portraits ea ba<te 
de Vempereur Charles et de Cemperevr Si- 
gismond. Le dessin en est énerfdque; malîîf^- 
reusemcnt ces toiles ont été tri^s-retwichér*. 

Dtïrer visita encore une fois les Pays-fas, tu 
i 520. Sa réputation s'était répandue au loin : Ma.\i- 
milien lui conféra le tit re de peintre de la cour Itnpé* 
riale ; Charles-Quint le confinna dans cette dtpr.it^t 
et lui accorda en outre les armoiries propres aax 
|)eintre8 : un champ d'a7.ur h trois hinettefl d^ 



■ 

1 



DI3RKR 



454 



jrer Jouit de Teâthne et de Tamitië des 
fl de tous les savants et artistes de son 
Il mourut à TAge de cinquante-sept ans, 
nterré avec pompe dans le cimetière de 
an. Son tombeau a pour inscription : 

CQUin ALBEBTI DCRBRI HORTALE FUFT 
80B HOC CONOrrUR TUMULO. 

Mm d'Albert Durer se voit encore à Nu- 

r 

f 

Il caractérise particulièrement œ grand 
c*est on soin et one habileté extrêmes 
Qt oe qui tient aux choses mécaniques et 
urqiiable talent de rendre un sujet con- 
çut à la nature. Il donna à i*art allemand 
ivelle direction, en mêlant an style sim- 
école de Van Eyck (Jean de Bruges), à 
appartenait son maître Wolilgemuth, 
iressioB plus vive, mais parfois exagé- 
in peu oommiue, dont son école se res- 
tes élèves exagérant toujours les défauts 
Ire. Pour la gravure, où tout d'abord il 
I ses devanciers, non-seulement il se 
lu burin, mais le premier il lit usage de 
le et de la pointe. La hardiesse de son 
t sa délicatesse avancèrent l'art de gra- 
mi ses m^'lleures gravures on cite : Juda 
%ar; Les quatre Femmes nues; i*87 ;— 
'tune ; La Mélancolie ; Adam et Eve 
! Paradis; La Mort» et Le Diable che- 
1513; -^La Modération ; Sain t Hubert ; 
trdme; ih\4;— La Petite Passion^tn 16 
%iSaintBusta€he; iài3;—LeChevalier 
fort : c'est peut-être l'œuvre qui dénote 
; le génie fantastique de l'Allemagne ; — Le 
dé Cornemuse. Parmi les gravures sur 
lui sont attribuées, les plus remarquables 
a Grande Passion; Nuremberg, 1511 , 
L'Apocalypse; Le Martyre de saint 
Ivançélistei Le Jugement de Péris ; Un 
i et une Femme qui s'embrassent au 
MM arbre ; VArc de triomphe de /'em- 
MaocimUiên , 1 5 1 5; et le Char triomphal 
HmUien; 1622; immenses sujets, compo- 
! huit grandes planches en bois, dessi- 
ee hardiesse ei énergie; ^ La Vie de 
: elle ^ distingue des autres œuvres de 
ar le sentimeat et la grâce. C'est entre les 
1507 et 1613 qu'il exécuta la nombreuse 
ses cliânnantes gravures sur cuivre. Une 
i planches nom représeato pour la troi- 
bis la Passion de Jésus Christ. La plus 
partie de cee gravures fut exécutée en 
Ûles réooisaent à la naiveié et souvent k 
loB du style une finesse de burin qui 
des caractères principaux dn talent si 
e oe grand artiste. 11 grava aussi un grand 
! d*anmiiries, parmi lesquelles les siennes 
• (1). Cependant* Bartseh a presque réussi 

la joof. éM M. JfB/iéi iftnlrt, qof Imrer de«tlnatt 
i Iforet mt la maralN« dn Hisl> àc Maxlrail»en, 
ordonna à l'an de «es gebUInhoniBiet de tenir 
•or laqntlle te tenait le grand peintre , et qui 



à aceréditer Tophiion qde tntm M gfataK pas 
lui-même sur le bois : il n'aûfilt fait qhe les des- 
sins sur de.? tablettes eti bois , que taillaient 
ensuite les graveurs ou imagiers, et il efi etfs- 
talt aloré de fort habiles. En KM 5 fl ofna de 
beaux dessins tontes les pages du mâgntnqne 
livre d'Heures que l'empereur MSlimlIlen fit 
exécuter à Augsbourg par sou ImpHiiKfur Schohs^ 
perger. Cet exemplaire, malhenreu^êfne&t inoOiri- 
plet, est à Munich. 

Mais ce fht comme peintre de portraits (pie Dii • 
rer brilla avec plus d'éclat, par Ui ressemblaiioe 
fhippante qu'il savait donner à sei personnages 
et par son talent de représenter todtês les pas- 
sions et émotions de l'fltne. An nombre des per- 
sonnages dont il reproduisit les traits se trouvent 
Érasme, Méîanchtnon, Albert, élecltor di* 
Mayence, i>lrr*rtwiéf , Vanpereur Maximilïrn. 
II ne réussit pas tnoins dans l(r paysage. Les der^ 
nières pefaitures importantes exécutées par Dfirér 
sont deux tableaux, datés de 1&20, représentant 
les apôtres Jean, Pierre, Mare et Paul. 11 Ica 
destinait pour l'hOtcl de ville de sa patrie , afin 
d'y entretenir le souvenir de sou talent et con- 
tribuer à Pomement de l'église. Ils sont eiécutëA 
de grandeur naturelle et avec autant de per- 
fection que de vigueur : Colmai* conserve plu- 
sieurs tableaux de ce grand mattre, et nous en 
avons un, que personne ne va visiter, dans l'é- 
glise de Saint-Gervais à Paris. Durer, à qal 
tons les arts étaient familiers, inventa un pro- 
cédé pour imprimer en denx conteurs les gra- 
vures SOr bois, et le carreau ft copier. II se dis* 
tlùgua aussi comme mathématicien et comme 
écrivain d'architecture, et publia sur ées matières 
led ouvrages suivants : Vnterweisuna dei* Mes- 
sung mit dem Zirkel und ftlchtscnèpl in Li- 
nién Bbenen und ganien Koerpérn (Démons- 
tration sur la manière de tnesurer avec le rA>rripas 
et l'équerre les lignes, Pespacê et les corps); 
Nuremberg, 1525, in-fol., et Paris, 1635: -- 
Vntenicht zur Be/e^tigung derSlett, Schloase 
und Flecken (Instroctfon sur la manière de for- 
tifler les villes, les châtcanx et les bourgs ) ; Nu- 
remberg, 1527, avec dix-neuf gravures sur lioîs , 
dues sans doute à Afbert Dftrer fui-mf me ; — 
ffierinnen sind begrif/en viêr Bûcher von 
mtnschlieher Proportion (Quatre livres Rur la 
proportion humaine) ; Nuremberg, (52£( : œuvre 
posthume. Cet artiste allemand , vraiment iiafio- 
nal, fht en même temps im homme pfeQt. Comme 
écrivain , il s'efforça d'ennoblir et de chÀtîer la 
langue allemande, tache dans laquelle il fût a.s- 
sisté par son ami Willlbatd Pirckeimer. Voici com* 

vaonUlt qaeU|ue pcn. A cet erdre , le vMtlIlioBne hé- 
xlte, et, M reUrant en arriére, U fit signe à l'un de se* 
doiAMUgaes de t«nlr l'échelle. Ce (|Qe royant Tempe- 
reur, I tint rêétaelle lul-mém«; pafaïqnand Albert Du- 
rer en fut detceodU) U le fit genilibuoime. .) U lui donna 
des annotries : trots écnsnons d'argent, dans un quartli^r 
bled...; ajoutant qu'il pouT.ilt fatré tant d^ f;rntllhnmi:if .4 
qu'il Tondrait, mais qne. dans tout son pouTnir, il ne 
ferait lamals un peintre comme Albert Darer. » — l« 
mtine meedote est racontée poor d'autres peintres. 

16. 



4S6 



DURER -- DURET 



4S6 



meot UQ critique judideax , M. Hichiels , apprécie 
le génie d'Albert Durer : « Cet écriyain artiste est 
deyena le symbole de son époque. Une imagina- 
tion ÎDépaisable, qui n*embrassait point senletnent 
la peinture et le dessin, mais empiétait encore 
sur le domaine de la statuaire , sur celui de 
l'architecture; une intelligence qui savait obscr- 
Ter la vie jusque dans ses nuances les plus dé- 
licates ; un sentiment profond de la grâce et de 
la naïTCté en même temps que du sublime; un 
esprit sérieux et droit, joint au courage néces- 
saire pour entreprendre de longues études : 
voilà les qualités qui le distinguent. Mais il ne 
sut point résister au penchant de sa nation vers 
le fimtastique; ce penchant troubla de mille ma- 
nières le développement de ses facultés. Son 
attachement au merveilleux a bien fait éclore 
entre ses mains quelques fleurs admirables, aux- 
quelles nous ne trouvons presque rien à com- 
parer ; il a produit quelques ouvrages pleins d'un 
sens mystérieux et d'un irrésistible intérêt, qui 
sont plutôt des poésies que des peintures ; tou- 
tefois , si noos ne perdons point de vue le but 
suprêooe de l'art, cette beauté qui identifie dans 
sa splendeur la forme et la pensée, nous serons 
contraints d'avouer qu'il a rarement satisfiiit à 
ses lois. Son dessin est plein de vie et de ca- 
ractère; souvent la sfaigularité des mouvements 
étonne, surtout lorsque les personnages sont 
nus ; il dispose aussi fréquemment ses draperies 
d'une manière bizarre. Peut-être suivait-Ù une 
mode de l'époque; mais elle ne me semble nulle- 
ment propre à indiquer la configuration du corps. 
Dans ses vêtements arbitraires, il jette les plis en 
grandes masses ; cependant, aux endroits où ils 
se brisent et forment des angles, il n'abandonne 
pas ce dessin étrange, qui déconcerte l'œil et gAte 
FefTet de l'ensemble. Son coloris a un vif éclat, 
et pris en lui-même, une rare beauté ; toutefois, 
il ne reproduit pas la couleur vigoureuse et pleine 
des objets réels. La fantaisie domine le jeu de ses 
ombres et de ses lumières ; le résultat ne manque 
pas de charme, mais il éloigne de la nature au 
lieu de rappeler son aspect C'est un effet magi- 
que, pareil à celui que le clair-obscur détermine 
dans les productions de Rembrandt. Quoique Al- 
bert Durer négligeât presque entièrement cette 
dernière ressource , ses tableaux saisissent en- 
core davantage. En outre , b forme et l'expres- 
sion de ses têtes manifestent un certain goût 
qui n'est point motivé par un désir d'atteindre 
l'idéal ou de représenter fidèlement la nature , 
comme ses prédécesseurs, mais qu'un amour 
de la bizarrerie peut seul expliquer. Cependant, 
comme malgré ces défauts la plus grande partie 
de ses travaux impressionnent noblement, ce ré- 
sultat prouve la grandeur native de ses facul- 
tés. » —Les Opéra Alb. Dureri (Amhdmy 1603, 
in-fol.) ne contiennent que les deux écrits cités 
sur les mathématiques et sur l'art des fortifica- 
tions. Les dessins religieux de Durer forent pu- 
bliés à Munich en lithographies ( 1808, in-fol. ). 



On conserve un grand nombre d'antres àum 
de ce maître à Vienne et dans det cottwtiaii 
particulières. Lors de la célébration sécnliirede 
sa mort , à Nuremberg, le 7 avril 1808, oa poa 
la première pierre du piédestal de sa ittfDe, 
confiée au ciseau de M. Rauch, à Berlin, et eié- 
cutée en bronze par le sculpteur Bnrgiichii^ 

J. Heller, Dm Leàenund die ff^erke ÂWr, Dirm.- 
Butsch, L8 PûMre-Crwmur. — Bneh et Grabcr. Àtt§. 
SnevclojmdU. — Nagler, JVtfiMt Âtig. Kûnttltr-Ux. 
— AU. MIchlelf, Étuéêiiur FÂlUwtatmf etc., t II, m- 
r74 ( !• édiuon ). 

DURBSRBL. Foy. Resnel ( Do ). 

DVRBT (£ottl5), médedn firançais, né ei 
1527, à Bagé (Bresse), mort k Paris, le 22 
juin 1586. Il quitta de bonne heure son pijs 
natal pour venir étudier la médecine à Pirii. 
Reçu docteur en 1552, il fit des cours publia 
de médecine, et obthit en 1568 la chaire de mé- 
decine au Collège royal (CoH^ de France). 
Duret fut en grande réputation sDus Chartes Q 
et Henri m, dont il fot le médecin ordinaiit 
Henri El Id donna une pension de quatre cedi 
écus d*or. « Duret, <Ut la Biographie midkai^ 
avait une immense érudition , qu'il devait à ses 
lectures assidues et à l'étendue prodigieuse de 
sa mémoire. Il savait par cœur Hippocrate toit 
entier, pour lequd il professait une singulière 
vénération. Son but fut seulement de marcher 
sur les traces de son maître, Honllier, et d'a- 
chever ou au moins de continuer ce que ce der- 
nier avait commencé; mais il le surpassade 
beaucoup. On peut dire en toute justice qui 
fut l'un des médecins les pins remarquaNes da 
seizième siède. Peut-être eut-il trop d'entboa* 
siasme pour Hippocrate, peni^tre pou88a-t4l 
trop loin son adiniration ponr une méthode qoi 
conduit directement à Templrisme, et qui ftit 
jouer à la nature , c'est-à-dire à une abstraction 
réalisée, un rôle dont on n'aperçoit aucune trace 
lorsqu'on étudie les phénomènes avec attentioa 
et sang-froid ; mais ce furent précisément ces 
défauts qui le rendirent si utile à ses contempo- 
rains , qu'il ramena dans la véritable voie, odle 
de l'observation, et qu'il dégoûta non-seuleraent 
de la polypharmacie des Arabes et des Galiéms- 
tes , mais encore des rêveries de l'astrologie, 
qui depuis quelques siècle», jouaient on si grand 
rôle en médecine. Considéré d'ailleurs conune 
écrivahi, il nous offre un modèle de goAtel 
d'élégance dans le style; ses traductions sont 
d'une rare exactitude, et elles ne pouvaient man- 
quer de l'être , puisque les langues latine et 
grecque ne lui étaient guère moins familières 
que la sienne propre. » On a de Duret : Krgo es 
suppressii fusmorrhoidUms glabrities ; PariS) 
1555, in-4''; ^ Adversaria sive seholia in 
JacolH Hollerii litMros De morhU intemis; 
Paris, 1571, in-8®; — ffippocratis magni 
Coacx prxnotiones ; opus admirabite in très 
lilnros distrilmtum; Paris, 1588, in-foL; — /n 
Hippocraiis lihrum De hummrihtuptargandiSf 
et in lihros très Dedi^eta acutontm, Commen- 



4S7 



DURET 



4S8 



tmHf a Pêiro eirardêto emendati; a^feda 

ad ealeem aecurata eotutUutUmii prHnm 

iibri êeemndi Epidemkm interpretaiiane; 

Plrit, 1631, iiH8*. 

SeéTole de Sabite-Martbe, Bloçia. - Teluler, jéddl- 
*imu am SlogM de M. de Thoa, t. IV. — Krf her, Théo- 
Cm» ^tromm é^etorum. — NIcéron, Mémoires pour 
mr9ird rkittoêrt iëg hommsi iUustrei, t. XXIII. — 
ÉI07, DieL hUL de la Médecine. - Biog. médicaU, 

DvmBT ( Jean ), médeciD français, ûls da 
précédent, né à Paris, en 1563, mort le 31 août 
1029. n fat reçu dodear en 15S4, et succéda 
deux ans plos tard k son père dans la place de 
professeur de médedne an Collège de France. H 
embrassa avec ardeur le parti de la Ligue, et se 
pcnnit les propos les plus sanguinaires. En 
parlant de la Saint-Bartbélemy, il disait « que la 
«ignée est aussi bonne en été qu'au printemps » ; 
et en présence de Duperron, « qu'il Cillait foire 
«mler des pilules césariennes à Henri IV » , 
IbiaanI alhision aux coups de poignard dont Cé- 
nr ftit percé en plein sénat. Ce prince n'oublia 
jamaiale mot deDuret,et il ne lui permitd'obtenir 
aacune place k la cour. Après la mort d'Henri IV, 
Dnret devint premier médecin de Marie de Mé- 
dkis. Moins savant que son père, il fut prati- 
cien babile et ennemi déclaré des astrologues 
et des cbariatans. On a de Duret : Non ergo cri- 
tieomm dierutn periodi ab astris; Paris, 
1&S4, in-4*; — Advis sur la Maladie; Paris, 
1619, in-ft«. 

mcéron, Mémokré* pour tervir à fMstoire de» hvm- 
met UUutm, t XXlIl. ~ Biog. médicale. 

DmiBT (Claude), naturaliste et linguiste 
Drançais, né à Moulins, dans la seconde moitié du 
•enième siècle, mort le 17 septembre 1611. H 
M aTocat et ensuite président au pré&idial de 
Moulins. On a de lui : Discours des causes et 
^eU des décadences et mutations des empi- 
res; Lyon, 1594, in-8*; — Discours de la vérité 
des causes et des effets des divers cours, mou- 
wements, flux, reflux et saline de la mer 
Oeéane, de la mer Méditerranée et autres 
mers de laterre; Paris, leoo, in-8*; — Histoire 
admirable des Plantes et herbes esmerveilla- 
Mes et miraculeuses en nature, mesmes d'au- 
cimes^i son vrays zoophytesou plantes ani- 
WÊoies, avec leurs portraits au naturel; Paris, 
1805, tn-d**. C'est une compilation savante mais 
sas critique ; —Thrésor de P Histoire des Lan- 
gmes de Punivers; Cologne, 1613, ou Yvenlun, 
lM9,in-4*. C'est la même édition, avec des indi- 
Cilioiis de lieu et de date différentes. 

Cbode Pejdean, Préface da Thrétw de FHittoire des 



DiTKBT ( Noël ), astronome français , né à 
I, en 1590, mort vers 1650. H obtint 
pension du cardinal de Richelieu et le titre 
de eosmographe du roi. Par un privilège daté 
du 24 mars 1637, il avait la pennission de foire 
imprimer toutes sortes de livres de mathéma- 
tiques, en tel nombre, par tels libraires et aussi 
aowcnl quH lui plairait. On a de lui : Nou- 



velle Théorie des Planètes, coi^farme aux ob- 
servations de Ptolémée, Copernic, Tycho^ 
Lansberg et autres excellents astronomes, 
tant anciens aue modernes; Paris, 1635, in-4" ; 

— Primi moSiUs Doctrina, duabus partibus 
contenta, ephemeris ab anno 1638 ad annum 
1642; Paris, 1638, in-4'»; — Première partie 
des tables Richeliennes, avec une briève partie 
des planètes, selon Kepler, pour le méridien 
de Paris; Paris , 1639, in-f<rt. ; — Ephemeri- 
des motuum celestium RicheliansB, ab anno 
1637 ad annum 1651, eo; Lansbergii TcUmlis; 
isagoge in astrologiam; Paris, 1641, {n-4''; — 
Traité de la Géométrie et des Fortifications 
régulières et irrégulières; Paris, 1643, in-4''; 

— Supplément des Tables Bieheliennes ; Lon- 
dres, 1647, in-fol. 

PenieCtU I^ LtotmaU digmat de wtémoire. «Wddler, 
tUiL Mtrefoamlm, - Ulaade, BtèUogr, astroaom. 

DURBT (Noël), théologien français, vivait 
dans la première moitié du dix-septième siècle. 
Il était eordelier et professeur de théologie à 
Paris. On a de hii : Admiranda opéra ordinwn 
religiosorum in universa Bcelesia Deo nUli- 
tantium; Le Puy, 1647, in-foL 

Catalogtie de là Bibliothèque impériale. 

DURBT (Jean), hagiographe français, né k 
Lyon, le 24 Janvier 1641, mort le 29 janvier 
1725. n entra fort jeune diex les Carmes dé- 
chaussés, et y reçut le nom de Michel-Ange de 
Sainte-Françoise. On a de lui : Fie de sœur 
Françoise de Saint-Joseph, carmélite; Lyon, 
1688, tai-4'». 
PernettI, Les Lifonnais digne» de mémoire. 

DURET (Pierre-Claude), historien et ha- 
giographe français, petit neveu du précédent, né 
à Lyon, dans la seconde moitié du dix-septîÀne 
siècle, mort le 13 juin 1729. On a de lui Histoire 
des Voyages aux Indes orientales; in-4*; — 
Vie de sainte Thérèse; Lyon, 1718, in-12 ; — . 
Vie de saint Jean de la Croix; Lyon, 1727 ; 

— Vie de saint Bonaventure. 

PernettI, Les Lifonnait digne» de wtéwuHre. 

DPRBT (Edme-Jean-Baptiste) , théologien 
français, né à Paris, le 18 novembre 1671, mort 
à l'abbaye de Saint-Riquier, le 23 mars 1758. II 
entra chez les Bénédictins de la congrégation de 
Saint-Maur, et partagea quelque temps les tra- 
vaux de dom Mabiilon. Il a publié le Traité de 
la Prière publique et les trois premiers vol. des 
Lettres de Vabbé Duguet.On a encore de lui une 
Induction des Christiani cordis Gemitus, solilO' 
quia, de Hamon, publiée sous le titre de Entre- 
tiens d^une âme avec Dieu; Avignon (Paris), 
1740, in-12. 

DeMttaits, JMclet Utftfrairef . 

*DiiRBT (François- Joseph), tMoeln fran- 
çais , né à Valenciennes, en 1728 , mort à Paris, 
le 7 août 1816. Il fht membre de TAcadémie de 
Saint-Luc, et a produit quelques ouvrages re- 
commandables : en 1800, une figure assise re- 
présentant U Temps, tenant un bouclier sur 



45» 



DllRKT — DtJBET 



li:qiwl eit une »lW«iri«i — en I8«l, rB»v«r«w 
Mapoléont Ovide fcrwwl f Art d'«in«!ri So- 
pka impute par l'Àtamn-ealtOi, Napo- 
Uon prctiigeant la StUgion; —la France, 
sou» la figure de Hiwrve, protégeant riiutntc- 
tioatiatvfitaUi—^tCutapereadaalHippolyle 
n/uuie;— NilBlï. PincbéearaiVltCAmoitr 
taru le canucûfe, sroupe. Dam lea galeries du 
|>tliù« 4u LuxemlKiirg, od n de lui les buïtw 
àagentralséiialtMrHatr!i,deVten,tl£-nt^»- 
tail dw« la &alla d'Ileicule du tatrov palais uœ 
Hlalue tv plïtra d'fpamlioniJiM ; elle a élé dii 
truite. On «Itrilme à uel artiste le ponton de 
l'igliâe SatntPMippedtt Roule de Paris, oii 
il a rcpi^aenl^ la Rtlisùv enlaurée de sea attri- 
buts. CI)- o'Arqë- 

^DGRET {Francutue), ttaluoirc (rançaie, i 
né en IHOt. A pdn* if^i de div-huit ans, il oUtat 
le premier Vtnd |>rii de sculpture, et alla se | 
parftctiouwr à Rome, a bon retour, j] expon ' 
■D uloo de 1831 Mncure inventant la lyre, 
statue btiliB ta tUS; dans le pillage du Palaii- 
RujbI, at dont 1* repfoductioD, en brUDUi, orne 
depuis 18i0 le fqjar de l'ioadéinje iiiipérialu de ' 
Musique; — la Maikt, clwrmante tête d'ex- 
pressiup; piûa la Jeune féctieur napalilain 
dantant (1833J; —le Vendangeur inipro- 
otMnt iur un mJH comif M ( salon de I83y ) ; 

— la yéniu au bain , couruDuement de l'uoe 
de« elÊBantea footaioes deMiDées par tl- Hit' 
torts pour la promenade des Champ s-Ëly séci ; 

— Ips ligure» de to Trajddleetde La Caniedie, 
deBtin««« i être placées sous le péristyle du 
ThéUre- Français, de chaque côté de la statue 
de Voltaire (IBM) i — CAocioi en méditalion 
iurta tombe dUlofa 1 Mlonde itl3Q). A cdté 
de ues œiivrea, attestant une parfaite connais- 
wnce d« l'anatoiuie des funnes, se placent la 
statue de (.'«ïtinir Périer, pour la Chambre 
det UépulésfiSSai; ~ celle de «oiiire, érigée 
il la place d'Iionneor dus la salle de« sëauces 
lie l'iDsIilut de France (aalon de (834 ) ; — i« 
Saint-Sacrement, ou le Chrul m rteUant au 
mande, pour l'égliiie de La Madeleine [talon de 
1835);— i'AHje Coirlïi.pour la môme église 
( salon de |S38 ); — la statue de Philippe de 
France, frère de Louii XIV, pour les galerie» 
de Versaillea (îalon de IMO) j — CeUe de D«- 
noij, pour la néine galerie ( salon de 1841 ) i 

— les deux magoiSquea vieillards en bronze 
qui oment l'entrée du tombeau de Napoléon I" 
m\ inïalidei; — les i'owf* bapUimaux de 
l'église Piolre-Uame-de-l-oreltc ;— les bas-reliers 
équestfps du Cirque de l'Impératrice j — la 
statue du Cardlna( de Uieàelieu, pour les ga- 
lènes de Venailles ; la statue cq rpubre de CAf^ 
feaubrianif;— une statue en marbre de La Vic- 
toire, pour la salle dutrûnedu Palais du Sénat j 
enfin, l'ouTrage caiùtal qu'il temiine en ce mo- 
ment (isas), le Fronton de la.façadc rfu nou- 
teeu Ifiuvre qui rt^aide le Palais-Rojal. 



)f , Rui«t «t moubre de VMfitim i*t bmw- 
irU depuis le i sept, iMâ, Ch. s'Anci. 

DDKECB. Voy. Dtmv- 

DtiBBT D'HABiioncoirKTin«rre),Uttén- 
leur français, né vers ie90, nwrt le 17 iain l^ii. 
[| éUll receveur général. On a de hil i JMiaa- 
je» de maximes, de réflexions et de cvroctè- 
res, avec une traduetUm du Ooncln*i)»e d'A- 
more de Selpiott Maffeii Pari», 176», \ar; 
— DUsertalwn lur t'utage de boire à la 
glaeeiP*n», I7e3, io-ll. 



DDKT DB NOIIIV|LI,B(/MfNW'a«wA 

htetoriaB st juritcomsulte ftanfals, fr«K da pé- i 
cèdent, né à Dijon, le 3 déoembr* lUl, BMri le I 
20 juillet 17ea. n M oonseUler an par Um M l dl I 
Halz, puis président au grand conadl >wpi'<a 
1738. Il était aussi assoeié libra de l'AeadMi 
des InscrtplKuu et Belles-LeUres. OnadeM: 
lluloire du Théâtre de fAeadémia r«)wli 
de Musique en France, depuU ton «oUit- 
sèment jusgu'à pr«ie»(; Paris, 17i3, la*. 
■ L'auteur, dit Fétli, tenait uae partie dea tn- 
«eipiements qn1l donne de Traveaol, <iote- 
niete de l'Opéra. Son livre est, au nâle, M 
mal (ait et rempli d'inenactiludea»; — *•■ 
ehercku sur Ut fleurs de lit et sur let viUtt, 
les maisons et les familles qui porlMt te 
Jleiirs de lis dans leurs armes ; Paria, 17Si, 
iu-11} — roAZe alp/iabttiqv dot Dietiaf 
naires en toutes sortes de langutt et iv 
toutes sortes de sciancet et d'art* ; Puis, 
1758, ia-n; — Ditserlalion sur tet MUi» 
Ihiquti, aveo une table alpItaMIiquê, taal 
dea ouvrages publié* sous U titra de BiMlU- 
thiques que det Catalogues imprimés de pi»- 
simrs cabinets de France tt du pays dtrow 
gers; Pari», 1768, in-l! ; — AlmunacA »M- 
MOU /wur I'uhrM 1783, mw une dlaawUtMl 
' lur lu calendriers, les almanaelU.UsHreM- 
nu et let èpMméridu; Paris, t7S3, u-18. 
FtlU, BioarepUs iiiilHri.JI. Oti Muictw». - Qrt- 

DCKEV DE MOBSAH [ Joseph-Marie }, pul)- 

graphe rcaoçais, fils de Durcj d'Hamoncouil, k 
en 1717, mort 4 Genève, en 1795. Forcé wr m» 
dettes de quitter la France, il voyagea d'aUirf 
. en Suisse, puis en Espagne. On a de lui i 7n- 
tament poliligut du cardinal Alberoni; laB- 
1 saoae, I7S3, in-iaj — Discours de réceptif 
' à l'Académie de Nancy; Pans, nUtiD-Vi — 
: Aiiecdoletpour servir à riiûtoire del'Europn 
i Paria, 1757, in-8"j — Traité sitccincl de Mo- 
I raie, ou lois immuables; 1778, in-ia; — 
I jUD^«n»((eIireiwec/rai(,traduitdeS«ccliim( 
I Vib, in-il. 

I Bi'ilti. DictlanHalre dei Anmimei. 

I orniiT DE MEiNi&RBs { Jean-Baptiilt' 
François ), jurisconsulte français, né vers le 
coiniiiencriiieutdudi\-liuitiè[nusiècle,mortà I> 

I ris, le 27saptembroi;87,Pr^sid«oldc la seconde 



■«61 DUKEY •- 

cbambn des mpêÈm da parlemeotdfiParU, 
il iiYai( ftit un dâpoiiilleai^t général des regis- 
tres du parleioeiU. Ce travail, qui Tonnait j^tis 
de tOOToLin-foL, n*a jamais été publié. Le pré- 
sident de Meinière avait épousé luadaine Bdot, 
auleur 4e plusieurs tradîicUiMfS de l'anglais. 
lYof. Bvlot} 

D«Ms«sru. Si4ck9 lUUmirê*. 

•DUSY DB «AUVOT ( Joseph ), marquis du 
Terrail. ié vera le eofnfnencement du divbui* 
tièniesiède, inori en jui» 1770. On a de lui : 
U Jfosguf; Paria» |7M, iA-12; — lagtu, tra- 
iMleDoii repr^aentée; Paris, l7âî» in-n; — 
ta PrincuHiU (Tonao^ve; Paris, 17^ in-u. 

D'UEri(ilonoN). Foy. UsFé ( I^). 
DVEVBT OU D'UKraw ( Tkomas), poète an- 
iNe, mort le 20 Mrrier 1723. Il était d'une fa- 
nille protestante française, oontrainte de ftiir 
■I Angleterre après la prise de La Roelielle 
par Louis XUI. C'est à Exeter qoe Durfey 
ffil le jour; mais la date de sa naissance est 
restée Incertaine. Destine d'abord à la carrière 
do barreau, il préféra celle des lettres, qui con- 
veMît naieux à sa nature II écrivit des ballades, 
Éeasoonetset plus de trente pièeesde tbéètre. 
Qis dernières ooropositions eurent en leur temps 
beanooiipde sueeès ; mais comme elles sont en- 
taehéea du style licencicox de Tépoque, la repré* 
MBtition en est devenue presque Impossible 
HQourd'hiii. Les œuvres de Durfey se ressen- 
l«t dn caractère de l'auteur, qui fut asseï 
jovial pour compter parmi ses protecteurs, 

qnll les amusait, le roi Charles II, la 
Anne, le duc d'Albemarle, fils de Moak, et 

le roi Guillaume, dont l'humeur était loin 
d'être gsie. Une nuit que ce prince était plus 
■ihre encore qu'à Tordinaire, Durfey chanta 
ittaut lui et parvint à dérider cet autre SaUl, 
M qui Tahit au poète un témoigoage de la rou- 
liAeeoee royale. Cependant, malgré ses succès 
Domaae liomme privé et comme littérateur, peut- 
Itre les dernières années de Durfey se seraient- 
filiea écoulées dans nne gêne extrême, s'il n'a- 
tait trouvé dans un homme dont le nom est 
resté glorieux, dans Addison, un concours frater- 
ael. L'auteur du Spectateur fit obtenir à Duifey 
Me lepréaenlatioB àbéoéfioe,qui le tira sans doute 
i'embarraa, puisqu'il put continuer d'écrire, 
te trovive dans Baker la liste de ses pièces , an 
■aihf a de trente-et»uae. Une trente-deuxième a 
Mé publiée aprèa Uraort de Tauteur. Ses autres 
Bonpositions littéraires ont été réunies en grande 
partie daaa un recueil dont le titre : Wii and 
Mîrih, or pill* êo purge tnelaneholy ( e vol. 
iB-lS) , dit assci la nature du contenu. Cet ou- 
rrapa eat devenu rare. V. R. 

■■acr, Bi»9. rfrsm.-^ Chaliotn, Cên. M«0. Oiet. — 
::ibaer, Utts^m.S'min, fTcrU. 

nvnwQWr, nom d'une ancienne famille 
ïançaiae, originaire des provinces de Guyenne 
à de Foia ^ elle a formé plusieurs branchée t ^ 



PUaFORT 4es 

principale est celle de Durfort-Duras, dont les 
membres les plus connus sont : 

DORFOKT-DViiAS ( Àmaud DB ), qui mou- 
rut vers 1324. Il avait épousé une marquise de 
Goth, nièce du pape Clément V, et avait aloia 
reçu , comme apport de sa femme, la terre de 
Duras. 

D|jEpoiiT*DUBA8 (Atmery na), fila du pro- 
cèdent, servit le roi en Gascogne, et reçut en 
récompense diverses juridictions et les terres de 
VllUndreau et de Blancafort ; mais les héritiers 
d'Aimery embrassèrent la cause de l'Angleterre. 
L*ua d'eux, Gaillard^ figure comme signataire 
principal de la capitulation qui , en 1451, ouvrit 
à Dunois le^ portes de Bordeaux. L'année sui- 
vante, il fit hommage à Charles YII de sa terre 
de Duras. Mais peu de mois après il se rangea 
denouveau sous les bannières aniglaises, et après 
la seconde réduction de la Guyenne, en 14ôa, il 
fut mis au nombre des seigneurs gascons ex- 
ceptés de l'amnistie et exilés. Réfugié à Lon- 
dres, il y vivait dans la misère, quand le duc 
d'York lui accorda, le 21 avril 1454 , une pen- 
sion de cent livres pour lui et douze de ses s«- 
viteurs. Plus tard, il Ait nommé gouverneur de 
Calais et agrégé k l'ordre de la Jarretière. II 
rentra enfin en grâce auprès de Louis XI, en 
1476, après le traité de Pecquigny , et fut tué 
en combattant en Bourgogne, en 1477. 

DCRKOBT-DCTRÂS {Georges ne ), surnommé 
à la longue Barbe, mort en 1525. U contribua 
au gain des batailles d'Agnadel et de Ravenne, et 
Aitgouvemeur de Henri d'AJbret, roi de Navarre. 

Mtvendi, IJist. des Fr, — De Baraoto, HUt. dês Due» 
4» Bourg, 

Di'BFQRTDiJKas {Jean de), fut gouverneur 
de Crème, était maire de Bordeaux en 1487, sui- 
vit Ctiarles VIII en Italie, et se comporta vail- 
lamment à Naples. François^ son fils, mourut 
en Italie, deux jours avant la bataille de Pavie. 
Sffmphorien, colonel des légionnaires de Guyen- 
ne, embrassa le parti huguenot, et mourut à 
Orléans, en 1563, pendant les guerres civiles. 

PIIRFORT-DIJRAS (Jacçues- Henri de), duc 
et maréctial, né en 1622, mort en 1704. Il com- 
mença sa carrière militaire en qualité de capitaine 
dans le régiment du maréchal de Turenne, son 
oncle, et ae distingua aux batailles de Marienthal 
et de Nordlingen, è la prise de Landau et à celle 
de Trêves. En 1651, il abandonna la cause 
royale pour suivre le prince de Condé, qui le créa 
lieutenant général, titre qui lui fut conservé lors- 
qu'il fit sa paix avec la cour, en 1657. Il scnit 
avec distinction en Italie, en Flandre, accompa- 
gna Louis XIV dans les Pays-Bas, et fut nommé 
gouverneur de la Franche-Comté , capitaine des 
gardes du corps, maréchal de France, et enfin 
doc héréditaire, en I6S9. Il mourut doyen des 
maréchaux. — Sa sœur, dame d'atours de la 
ducliesse d'Oriéans et protestante, fut convertie 
i au catholicisme par Bossuet, en 1678, à la suite 
I de conférences qui eurent du retentissement 



468 



DURFORT 



4«4 



DUBPORT-DrRÂS (Ou^Alphonse ïiE) ^ ma- 
réchal, duc de Lorges, frère du précédent, né en 
1628 , mort en 1702. Il servait en qualité de 
lieutenant général dans Tannée de Turenne, et 
il la sauTa par sa présence d'esprit et son cou- 
rage lors de la mort de ce grand homme. 11 
montra également des talents remarquables k 
Altenheim , gagna la bataille de Pfortzbeim, où 
il fit prisonnier le duc de Wurtemberg, força les 
Impériaux à lever le siège d'Ebersbourg , et 
garantit TAlsace de l'Invasion de Montecuculli. 
Louis XIV, pour reconnaître ses services. Pa- 
vait nommé duc héréditaire et maréchal de 
France. Saint-Simon, qui était son gendre, et 
Hume font de lui un grand éloge. 

Saint-Simon, JUém, ^ Lettres de Madame de Sévigné, 
— VolUlre, Siècle de Louis X/^. 

DCKFOBT-ou&AS (Iotti5),comtedeFevers- 
ham, frère des précédents, fivait à la fin du 
dix-septième siècle, n qtlftta le service de 
Louis XTV pour passer à celui de Charies n , 
qni l'envoya en France en qualité d'ambassadeur 
lors de la paix de Nimègue. De retour en An^e- 
terre, il fut nommé vice-roi dlrlande, premier 
écuyer de la reine douairière, chevalier de la 
Jarretière et généralissime des armées de Jac- 
ques n. Il battit complètement le duc de Mon- 
mouth à la bataille de Sedgemore , le fit prison- 
nier, et forma à l'art de la guerre le fameux 
Churchill, depuis duc de Marlborough. 

BvnvouT'DVUxs {Jean-Baptiste, maréchal 
duc de), fds àt Jacques- Henri, né en 1084 , 
mort à Paris, en 1770. U devintcolonel en 1697, 
lors de la mort de son frère aîné; se signala 
successivement en Allemagne, en Flandre et en 
Kspagne, Ait nommé lieutenant général en 1720, 
et commandant en Guyenne deux ans après. Il 
jtat créé maréchal de France en 1751. En 1744 
il se trouva aux sièges de Kehl, de Philisbourg, 
de Worms, et contribua puissamment è la prise 
de ces trois places: Louis XV le nomma gouver- 
neur de la Franche-Comté en 1765. 

DUBFOKT-DUAAS ( Emmanuel-Félicité , 
maréchal duc de), fils du précédent, né en 1715, 
mort à Versailles, le 6 septembre 1789. U fit ses 
premières armes en Italie, comme aide de camp de 
ViUars en 1734, et prit part à presque toutes 
les guerres du règne de Louis XV. U fut am- 
bassadeur en Espagne en 1752, et fut choisi 
pour commander en Bretagne lors des trou- 
bles qu'y avait fait naître la malheureuse af- 
faire de La Chalotais. 11 passait pour un cour- 
tisan accompli. Il fut créé pair de France en 
1757, et fut premier gentilhomme de la chambre 
du roi, maréchal de France , gouverneur de la 
Frauche-Comté et membre de l'Académie Fran- 
çaise. 

DUB.POBT-*DuaAS ( Emmanuel ' Céleste- 
Augustin, duc de ), fils du précédent, né en 1741, 
mort en Angleterre, en 1800. II fut plus connu 
sous le nom de duc de Dur fort, qu'il portait 
du vivant de son père. Duc et pair, nommé gé- 



néral en chef des gardes nationales de GujenM 
en 1790 , fl fit tous ses efforts pour s'oppoav 
dans cette province aux progrès dn parti lé- 
volutionnah^, émigra, fit partie de l'armée de 
Condè , et mourut en Angleterre. 

DURP0RT-DURA8 ( Amédée'Breiagnê'Mû' 
to,duc DE ), fils du précédent, né en 1770, mort 
au mois d'août 1836, premier gentilhomme de la 
chambre du roi , pair de France , maréchal de 
camp, et connu aussi par son attachement aux 
Bourbons de la branche aînée, était fils do pré- 
cèdent. Il était de service près de Louis XVI m 
1790 et 179 i, et fut alors chargé d'une miisioB 
en Autriche, à l'occasion de l'avènement de Tenh 
pereur Léopold II. H est mort à Versailles. 

DURPonT-DUBAS (Claire de KERSAiirr, du- 
chesse de) , femme du précédent, née à Brest, ei 
1778 , morte à Nice, en janvier 1829. Elle était 
fille du comte de Kersaint, membre de la Con- 
vention nationale, et l'un des officiers ks phi 
distingués de la marine française, qui, condamné 
à mort par le tribunal révolutionnaire, fut exé- 
cuté le 5 décembre 1793. Claire de Kienùà 
quitta alors la France avec sa mère, en oui 11 
douleur avait afiaibli l'intelligence. Des Étati- 
Unis elles passèrent à la Martinique , où sa mèn 
avait de riclies possessions , dans la gestion dei^ 
quelles elle la remplaça avec tout le suons qn*oi 
aurait pu attendre de l'expérience la plus ooi- 
sommée. Devenue orpheline et fort riche enooiei 
Claire de Kersaint revint en Europe, et se fiu à 
Londres, où elle épousa le duc de Duras. Tooi 
deux rentrèrent en France après le 18 brunaire; 
mais, retirés en Touraine, dans un château qnii^ 
partenait à M. de Duras, ils ne parurent que is-' 
rement à Paris,et demeurèrent étriii^ers à todfli 
les intrigues politiques de cette époque. L'ib- 
sence de toute prétention était le trait domfaust 
du caractère de la duchesse; et elle nusonltf 
souvent que Ton disait d'elle dans son enfonce : 
« Claire est très-bien ; c'est dommage qu'elle ait 
« si peu d'esprit. >» Cependant M*^' de Staâl et 
M. de Chateaubriand surent reconnaître cet es- 
prit si distingué sous le voile modeste dont il M 
couvrait, et leur amitié alla cherdier M*** de 
Duras au sein de sa retraite. La Restauration 11 
ramena à Paris. Le duc de Duras fut alors créé 
pair de France, et reprit à la cour de Louis XVQI 
les fonctions de premier gentilhomme de 11 
chambre, qui n'étaient pas sorties de sa tanâk 
sous les deux derniers règnes. Ce changement 
de position modifia peu les habitudes de M** de 
Duras. Son cercle rappelait, dans ce qn'eilei 
avaient eu de meilleur , ces réunions qui, an dix* 
septième siècle, avaient illustré la maison de 
Ninon de L'Enclos, et au dix-huitième celles de 
W^ du Deffand et Geoffrin. Ce fut dans un de 
ces passe-temps de spirituelle causerie , qu'ans 
aneciclote racontée par M™* de Duras ayant exdté 
au plus haut degré l'intérêt de son auditohre,OQ 
l'engagea à l'écrire autant que possible dans les 
mêmes termes où elle venait de la narrer. Cette 



DURFORT — DURHAM 



4m 



Dce fil on auteur de U femme de so* 
l^apparîtHMi d'OurOa (1823) révéla aa 
ûstenoe d'an talent qui jusque là s'était 
•même. Ourika est nne nonvelle plu- 
roman ; mais cette nouvelle est une de 
ictions d*élite, comme le Voyage ««n* 
, Simple Histoire, Manon Lescaut, 
Senanges , Paul et Virginie et René, 
moyen d'un petit nombre de pages, 
ï établir la réputation d'un auteur, et 
abord l'établissent si bien, que tout ce 
ensuite, fftt-il même d'an ordre supé* 
saurait rien ijouter. M ™« de Duras en 
ive. Son second ouvrage, Edouard 
gai au premier quant au style, préfé- 
le cboix d'un sujet mieux approprié à 
odes sociales, et par un développement 
n étudié avec plus de finesse et ana- 
ses nuances les plus délicates, Edouard 
las à beaucoup près autant de succès 
3. Dans ces deux ouvrages, l'auteur 
it des situations où le bonbeur est im- 
Ce cadre, dont elle paraissait ne pas 
»rtir, fiit encore celui d'une troisiènie 
a, Olivier, dont le fond était égale- 
obstacle insurmontable tiré de l'état 
in béros. Grâce à la connaissance qu*U 
tyle de M">« de Duras, un écrivain d'un 
di, M. de Latoucbe, s'empara de cette 
publia un autre Olivier, qa\ fut attribué 
&Ourika. Parmalbeur, M™ de Duras 
I point cette méprise. Son Olivier de- 
^ , ainsi que plusieurs autres opus- 
rmi lesquels on dte des Réflexions 
les, inspirées par la résignation de 
. Mufnrances du corps. [P.-A. Vieil- 
s VBncycl, des G. du M, ] 

ave, Portr. de Fêwunu. 

m ( Jean- Georges LAioTOir, comte de). 
État anglais, né au château de Lamb- 
ivril 1792,mortàCowes(lledeWight), 
et 1840. n appartenait à une famille 
or son attachement aux libertés publi- 
i possession depuis plusieurs siècles de 
9r au pariement le comté de Durbam. 
se fit remarquer à la chambre des com* 
r son zèle pour la cause de la réforme 
aire, à laquelle le fils devait attacher 
k»rti des universités d'Eton et de Cam- 
jeune Durharo Ait nommé , dès qu'il 
requis, membre de la chambre des 
\ , dont il devint bientôt l'un des ora- 
plus populaires. On le vit, en février 
ever contre le projet de livrer Gènes 
Sardaîgne; en mai 1817, s'opposer à 
Georges Canning comme ambassadeur 
e, avec un traitement considérable. 
pUlippique contre l'administration» à 
do biil d'indemnité présenté par l'a- 
hral Shepherd, en 1818, on remarque 
ux passage : « lios mhiistres ressem- 
iobc»pierre sous plusieurs rapports; | 



mais ils diffèrent de lui en on poinl : Robespierre 
s'attaquait aux puissants , aux heureux du siècle ; 
eux se prennent aux pauvres qui meurent de 
foim, comme pour monfarer à tous qu'ils sont sans 
pitié, comme pour apprendre au peuple qu'il y 
aurait folie de sa part à attendre de cette chambre 
le redressement de ses griefe I » Lors du fameux 
procès de la reine Caroline , il défendit avec 
chaleur cette princesse, qu'il croyait plus mal- 
heureuse que coupable, et appuya dans un dis- 
cours reroarquakrfe la motion du marquis de Ta- 
vistock pour censurer par on vote la conduite 
des ministres. Sa sollicitude constante pour la 
cause de la réforme parlementaire se révéla en 
1821 par un projet qu'il présenta le 8 avril; il 
ne différait guère de cehii qui fut adopté depuis 
qu'en ce qu'il proposait l'abolition de la septen- 
nalité et le rétablissement des pariements trien- 
naux; mais une tactique ministérielle fit re- 
pousser alors la proposition. En 1826, quoique 
dangereusement malade, Lambton fut réélu, 
pour la quatrième fois, comme représentant du 
comté de Durham. 

Le 17 janvier 1828 il Ait élevé à la dignité de 
pair d'Angleterre, avec le titre de baronet 
Sur ce nouveau théâtre ses talents ne brillèrent 
pas d'un moins vif éclat; il déploya dans U 
chambre des lords le même zèle pour la cause 
des libertés publiques, la même haine pour l'ar- 
bitraire, et déjà le moment approchait où lord 
Durham devait être mis à même de réaliser ces 
réformes, le rêve de toute sa vie. Les grands 
événements qui signalèrent la seconde moitié 
de l'année 1830, la mort du roi d'Angleterre 
Georges IV, la dissolution do parlement qui en 
fut la suite, les révolutions de France et de 
Belgique, amenèrent les v?higs au pouvoir. Le 
beau-père de lord Durham (1), le comte Grey , 
chargé de composer un ministère, n'accepta 
qu'à la condition de (aire de la réforme une me- 
sure de cabinet. Dans cet état de choses, les an- 
técédents politiques de lord Durham l'auraient 
désigné à son chdx, quand même ses affections 
de famille n'eussent pas détermmé lord Grey. 
Son gendre entra donc dans le ministère comme 
lord du sceau privé (novembre 1830). On saitlet 
efforts de cette administration pour faire triom- 
pher la grande mesure à laquelle son nom res- 
tera associé, la résistance des lords, l'éclatante 
adhésion de la couronne et de la natioli. Dans 
cette circonstance solennelle, celui qu'on avait 
surnommé U Riformaieur du Nord ne resta 
point au-dessous de sa haute mission. Orateur 
infatigable, on le vit toujours prêt à combattre 
les ennemis du bill. Ses discours resteront parmi 
les plus éloquents qu'ait ftit éclore ce débat mé- 
morable. On dte particoKèrement son allocution 
à la chambre des lords, après la seconde lecture 
du second bill de réforme : « Mylords, s'écria- 
XÀ\, nous vous offrons l'occasion d'exercer votre 

(1) Umbton avait époMé ta leooiMlia nooaa (tsil) 
LoQlM-JUfisbeUi <if«y. 



467 



DURHAM — DURIVAL 



46» 



haute prérogatire d'aoe manière conforme aux 
droite du peuple et aux intérêts de l'État. Nous ne 
permettrons pas qu'on touche à un seul des fleu- 
rons do la couronne; noas Toulons seulement 
en rehausser la splendeur. En même temps nous 
conférons à la nation le plus graml bienfait dont 
puissent jouir des hommes libres, c*est à«dire une 
Yoix dans la représentation , pour prononcer sur 
ses droits , ses propriétés , tout ce qu'elle a de 
plus cher au monde, h On a su depuis, par un 
discours que prononça lord Durham à un banquet 
qui lui fut donné à Gateshead, le 33 octobre 1833, 
que c'était à lui que lord Grey avait confié la pré- 
paration du projet de réforme, immédiatement 
après la formation du ministère, et qu'il avait 
r^Hgé, de concert avec trois de ses collègues, 
lord JohnRussell, sir James Graham et lord ûun- 
cannon, ce premier biil, soumis au cabinet et au 
roi, et exempt, comme on le sait, de la plupart 
des imperfections qui déparaient encore le second. 
Vers le milieu de l'année 1832, lord Durham Ait 
chargé d'une mission spéciale à la cour de Rus- 
sie, et dans le mois de mars de l'année suivante 
ses services Airent récom|)ensés par le titre de 
comte de Durham, vicomte Lambton. Non moins 
cher à la nation qu'estimé du monarque, lord 
Durham, depuis la dissolution du ministère Grey 
(juillet 1834), n'a pas cessé de jouir, surtout 
dans le comté qu'il a représenté et où sont situés 
ses biens héréditaires, d'une grande et légitime 
popularité. Nommé, sous le ministère Melbourne 
(1836), ambassadeur britannique à la cour de 
Russie , il se rendit à son poste par le chemin de 
Ck>nstantinople et de la mer Noire ; il fut chargé 
de négociations difRciles aveo ce cabinet relative- 
ment à la prépondérance russe en Orient et aux 
droits contestés de cet empire sur la Circassie ; 
ii les conduisit avec autant de convenance que 
de fermeté, et se concilia l'estime du souverain 
près duquel 11 représentait si dignement son pays. 
Peu de temps avant son départ, l'empereur lui 
remit son ordre de Saint- André, accompagné de 
l'autorisation d'en porter les insignes, que Nico- 
las l*' avait fait secrètement demander pour lui 
au gouvernement anglais. Le retour du comte 
de Durham coïncida avec la mort du roi Guil- 
laume IV, qui venait de le nommer grand'croix 
de l'ordre du Bain. Nommé gouverneur des co- 
lonies anglaises de l'Amérique septentrionale 
lors de llnsurrection du Canada, lord Durham 
débarqua à Québec le 21 mai 1838. Les mesures 
qu'il adopta contribuèrent à la pacification de la 
contrée insurgée. La désapprobation donnée par 
le parlement anglais à nne de ces mesnres ( la 
déportation à l'Ile Bermode des chefs du mouve- 
ment révolutionnaire ) porta lord Durham à se 
démettre de ses fonctiens. Revenu en Angleterre, 
il mourut peu après. —Lord Durham s'est fait re- 
marquer par la constante unité de sa conduite 
politique, et son talent oratoire, qni était consi- 
dérable, s'eÂt ressenti de cette netteté de ses prin- 
cipes. Son fils, G^trgeS'Frédéricvi' Amer, tibénié 



de ses biens et de ses titres. [ En€. des G, du Jf. ] 

Biographie det ConUmporaàu. 

DVRicii iForiunat),\héfAùpm bobémia, 
de l'ordre des fiamabites, né k Tumao, en 1730 « 
mort dans la même ville, le 30 août 1602. Il çn* 
feasa la théologie et l'hébren à Pragiit, ctfntco- 
recteur daus un couvent de son ordre. Il puia 
ses dernières années à Vienne et à Tnman, 
lorsque l'ordre des Ramabites eut été tuppripié. 
Outre la part qu'il a prise à la dernière éditiM 
de la Sible bohémienne par les Barnabilea dt 
Prague , on a de lui : IHssertatio de StoPD-S»> 
Admira sacri Codieis Versione; Prague, 1777, 
in-S""; — Bibliotheca Slavica anUguutind 
dialeeti communis et BeeUiut SlavorumgeM- 
tis : Vienne, 1706, gr. in-8*. 

l DUftiKU (/0an-|>>tti«-Afflri«-irti0êii«), ad- 
ministrateur et littérateur français, né à HiUaM, 
le 10 décembre 1800. Il étudia d'abord ledral, 
se destina au barreau , et s'associa à aon père» 
chef de bureau au ministère des linanctts, dans H 
publication du Manuel des percepteur» et dm 
receveurs municipaux; Paris, 182), i vd 
in-12, et d'un Code de Vadministraikm ei es 
la comptabilité des établissements fiuèiiat 
Paris, 1823, 1 vol. in-12. En 1824, iltadalf 
Mémorial des percepteurs et des reemeun 
des établissements de bienfaisance ^ racodl 
périodique destiné à combler une laonnc ilaai 
la science de l'administration. Plut tard, il oMt 
au ministère de l'intérieur l'emploi de ebaf dell 
section administrative des communea al àm 
établissements de bienfaisanoe. En 1647 H M 
nommé inspecteur général des hospieea et 4m 
établissements d'utilité publique, etaprèalaiéva» 
lution de 1848 il fut chargé de la diredioii fi* 
nérale de l'administration des cultes ; il IbsUIbi 
une commission des arts ot édifices religieai,it 
créa un corps d'architectes diocésaina , qaà ot 
resté la base delà bonne conanrratioQ das callié- 
drales et des églises. Outre lestravaox dlés, oai 
de lui : Poursuites en matière de contrièutieiis 
directes ; Paris , 1838, S vol. in«8<^ ; •— fanM» 
laire de la comptabilité des pertepimsrs^re' 
ceveurs de communes ei d'étabUssmuênts ê» 
bienfaisance; 1842, in-8°; -*• Bépmrtotre ie 
Padministration et de la compiabUUé ém 
établissements de bienfaisoMoe; Paris, 1141^ 
2vol.in-8*. F. D. 

Docum. porMe. 

DURI8. Voy. DouRia. 

DrniT ( Michel), jurisconsulte françaii , Mlif 
d'Orléans, mort en 1598. Il fut avocat an piéii- 
dial de sa ville natale. On a de hii : MiêkaslU 
Ritii Oplimus Franeus, sive de /ide gallkë, 
ad Franciscum Baizaeum Àntraeium; Paris, 
1589, in-8'. Cet ouvrage, adressé à Babae d'Ea- 
tragues, eut un succès de cirobnsfance, et M 
traduit dans la même année en (Vançais. 

Lrlong, Bibi. Aitt. de la Franet. 

DURIVAL (Nicolas LuiTON), historien fran- 
çais, néà Gommerey» la 1 1 novembre 1733, dmH 



UUaiVAL 
,prtft4«H«Kl,w 1795. D'abord 

nptuwUnce dé Lorruoc , il devint 
Ûutl d'État, lunqui le roi Staaiilai 
■outuiga de celte province, et eu- 
iDt ds puUae k Nuci- cette <ler- 
jut etd nipprinte en 1790,11 Tut 
Jtubatetir iiiuiwi>»l. Dan» «es dcr- , 
(, U abtiat lies tnaua^ do la Coo- i 
amale. Sa lia tnlitre fut tontaaie 
Ils travaiu u( l'adiniaittratioa in- i 
topognphie et la Oatittlque de la | 
I a d« lui 1 Table olphabÉiiqM des \ 
rgt, viUaçu cl hanatav^ de la 
du eoiroiti9m,i, I748,fii-8°i i 
tnr la Ifirraiae et U fiorrot*, 
I Table ftlphaliiligv* dti viltef , 
.iNuiqr, l;àï,ia-4'; — CO«(an« 
ià l/i Breit*,vitiaga de iMTaint ! 
jin-S"; — Mémoire tW la (litttre 
a, levain p<UuTage et Uparcwri 
■ ; Nancj. 17W, In-S" ; — Principes 
)e, le vain pOlurage et le pvotwrJ; 
t , 111-8° i — jHfreductfoH à la Des- 
la lorraine et dit Barrois; Kanc}, 
i " Dacriptian de la Lorraiae el 
; Naacî. lîîSWM.* ^o'■'û■4°■ 
lJ', cicSMir. rioiif.i(« ConUmrtiralai, 

U (Jean), diplomate «t etntépite 
n du précédeot, né à Swjil-Aubin, le 
là, mort k HdUecourt , le 4 fêvriei 
vint prunier aecNtaire des albiret 
■ou* le raisistËre du <Iuc de Cltoi- 
nomma, bu 1777, mioistre de France 
;. On a de lui ; DOaiU mUUaire* i 
758. in Ifl;— Estai ntr l'Ia/ante- 
itti 1760, in-H; — Histoire du 
Philippe II , tndttit de l'auglaù de 
.miterdam, 1777, 4 vol. îu-ll. 

I, (Clawie], éwiwmi»te et agro- 
aia, frire des pT^cédeols, né k Salut 
1718 , raort 'i Heillecourt, le î mar» 

délai: Mimoirei el tari/s surlet 
ncy, !7à7,in-*°i — Métnoire sur la 
'■ la l'Igné, courooné par l'Acadânde 
Wiî. 1777, in-8'. 

s/, tic, Biotr. nom. ilu OnUttuporalni. 
gi(l)(7ean), graveur belge, né 1 
587 (2), mort i Paris, en 1761. Il se 
i la gravure en médailles, etTlnti 
travailla dans les slelîprs dea premier» 
« genrr, I] se St apprécier rapidement, 
lé graveurdu roi, avec un l<q;erneDt en 
M aprts, il Itat éln membre de l'Aca- 
Pdnlure et de Sculpture. Le cur 
durant ton séjour ï Paris, ayant él^ 
lel de la Monnaie royale , releva lul- 

méd^Ue qui venait d'Ctre frappée : 



- DU ROC «0 

c'Aiit aou portrait, t(4t-t)iea estaitt par Duii- 
Tiar. Ce graveur wt ulnl qui a te mian said 
lei traiu d« U«i« XV. &i I'odh trouva PW tou- 
jours dans aea «uvragea l'Éligwce et U pvieU 
de stjle dtiinbla, ou i remarqua une toncba 
vigourenae, Itardie, un deaain conect, de la vé- 
rité, de la dûleuT, qualités qui le mettenl au 
premier an dea paveun ea médailles i DellUe 
parle ainai dé est arlitte : 



Parmi lea nombreutes médalllra gravée* par 
Durivier, oo cile lea portntlt de BerlholM 
^toikiJi«(i7ll)l — de Pierre de Gtwfei, avo- 
cat an parietnent ; — une médaille représenlant 
Mon el Minant aveelean attributs ; la légende 
porte : Vbi iebemus ufrotnçue, «t l'exergne: 
YietoTia paean/erit. HUCCXUi. Cet arllïte a 
gravé anul qnelqoea vignettei pour la librairie. 



DtWIa. f.'l««|<»«Hw cfeitl VII. 

DfljtHNDWt (Laweal), ttiéologicn cl poète 
allamani). né à Hurember^ la 39 janvier IMl, 
mort le 18 JinM 169*. D* IWi à 1M9, il reçut 
M prwaik* iutnietian t réunie dit* des Poêles 
da SalahcMTi, oli U •« randit eatoite, A Wittem- 
bai^ il at rnininiir- avec Hélaacbtbon, qui lid 
témmgna haaacoafi da bieaieillanw. Apris qoel- 
que a^nr i Oelsnitt, Il revint en 155& a Wlt 
tembcri, et t aotra au Colléii* dea FbUosuphea. U 
ouvrit aea eenrs aur Homin et Ovide par un 
poème qui se tiouva daoa lea Seriplores publici 
Wiltvaitrftipr*ptaili. Ea 1U3 il fut aoromé 
diam à Wittemberg , et ao lie7 iJ reraplafa 
KllntinbedidMsIetAuwtMOs pailonlea k Saint- 
GUm de Hanonbertk Outre l'onvrage cité, on a 
de W : Oa Sfmmt't TridtiUiiw d4fu« lopAitta- 
rwH «ul rmimitaliqutit annlt çubernarust 

Carmam é* Donwfti» At(w «»eMJi morifriu; 
l58l;-CtarMan tu oMMm Su», jlJiai V. £«- 



PUWK (6«r<)uii-CArt(i(ipA»-iricA«l), dnc 
da Frioul, uéBénl (tançai», né \ Pont-i-Mouoon 
( Meurthe), k îi octobee l'73, tué à Uacker»- 
dorn(SaM),leMm« 1813. m d'un capitaine 
dwvalier deSabrt-L'Ouia, leieuna Duroc, desUad 
à la cwritea dea amea, eatia k l'éeote mUitaiF» 
de Poot-^HiHwaoB, qu'a quilU ( i" mars 1703 ) 
IHHir ptaser, en <|Mlit4 d'élève toua-Usutenant 
d'artillerie i l'tcute de Cliikiaa. Lieuteiuul an 
■eeoDd d'atlittorla ( t" juin 1793) au 4' régi^ 
■Mot, il dwiot weeaaaif «ment lieutenant eo pre- 
mier (30 WTwnbre 17»}), eapitaina en seconil 
(IS octidKa 1794), et capitaine commandant 
(UDMi 1797). Legteéral encJief llonaparte, 
qui avait reçu laa rapports le* plus favorablea 
■ur Duroo , l'appela aupri* lui en qualité d'aide 
(le camp, el bientôt le jeune capitaine tut «a 
TMtdn digH de celle protection, par lu eou- 



471 



DUROC 



m 



cage qu'il déploya tant anx passages de Tlsomo 
et des gorges de la Brenta , où il eut on cheval 
tué sons lui ( Moniteur du 23 septembre 1796), 
qu'à la prise de Gradisca , où il mérita d'être 
dté eo ces termes dans le rapport que Bonaparte 
adressa au Directoire exécutif : < Le citoyen 
« Duroc, mon aide de camp capitaine, s'est 
« conduit avec la bravoure qui caractérise l'état- 
« major de l'armée dltalie ■ (Moniteur du 31 
mars 1797). Parvenu au grade de chef de ba- 
taillon, il fit partie de l'armée d^Égypte, et com- 
battit avec tant d'intrépidité à la bataille de 
Salehieh, que Bonaparte, dans le rapport qu'il 
adressa au Directoire le 19 août 1798, s'exprime 
en ces termes : « Le général Murât , le chef de 
« bataillon mon aide de camp Duroc, le citoyen 
« Leturcq, le citoyen Ck>lbert, l'adjoint Arrigiii , 
« oigagés trop avant par leur anleur, dans le 
(I plus fort de la mêlée, ont couru les plus grands 
« dangers » t( Moniteur du 24 octobre 1798). 
Grièvement blessé, d'un éclat d'obus, à la bataille 
d'Aboukir, Duroc, qui s'était fait remarquer aux 
sièges de Jaflli et de Saint-Jean-d'Acre, revint en 
France avec le général en chef. La part active 
qu'il prit au 18 brumaire prouvait à Bona- 
parte, devenu consul, combien était sincère l'at- 
tachement qnll lui portait : il le nomma (1798) 
son premier aide de camp , l'éleva au grade de 
général de brigade (1800), el le fit gouverneur du 
palais des Tuileries. Après avoir accompagné le 
premier consul à Marengo , Duroc remplit des 
ambassades à Vienne, à Saint-Pétersbourg, à 
Stockholm, à Copenhague, et les heureux ré- 
sultats qu'il y obtint lui méritèrent les grades 
de général de division ( 1803 ), de grand-officier 
de la Légion d'Honneur (ilO juillet 1804) et 
enfin celui de grand-maréchal du palais. Appelé 
à remplacer momentanément le général Oudinot, 
il prit À Austerlitz le commandement des grena- 
diers-réunis de la grande-armée ; et il ne quitta 
ce poste important que pour être de nouveau em* 
ployé dans diverses négociations, parmi lesquelles 
nous citerons celle près du roi de Prusse Fr^ 
déric-Guillaume, le traité de paix conclu (11 dé- 
cembre 1806) avec l'électeur de Saxe, l'acte d'ad- 
nûssion de plusieurs princes aUemands à la Ck>n- 
fédération du Rhin, l'acte (5 mai 1808) par le- 
quel Charles lY et le prince Ferdinand cédaient 
à la France leurs droits à la couronne d'Espagne, 
enfin l'arroistiee deZnaïm (juillet 1808). liommé 
général vaaior de l'armée hollandaise par le roi 
Louis, Duroc (ut créé ( 14 novembre 1808) duc 
de Frioul , suivit Napoléon en Russie, et fut élevé 
à la dignité de sénateur, le 5 avril 1813. 

Désigné pour accompagner l'empereur en Saxe, 
il se trouva aux batailles de Lutzen et de Wur- 
tzen, les 20 et 21 mai de la même année. A cette 
dernière bataille , le général Lefebvre-Desnonet- 
tes , qui commandait les lanciers polonais et les 
lanciers rouges de la garde , se trouvant trop 
engagé dans la plaine de Reichenbach , Napoléon 
donna ordre au général liatour-Maubourg, qui 



avait sous son comroandenMDt 14,000 dicfin 
et les cnirassiers français et saxons, d'aDer dé- 
gager Lefebvre-Desnouettes. Voulant voir par M* 
même l'effet d'une manoeuvre qui, suivant m 
prévisions, devait décider de la victoire, rot* 
pereur, escorté des ducs de Vicenœ, de TréfiN^ : 
de Frioul et du général du génie Kûqgener, btra \ 
de Planta, descendit au galop un chemin erm 
pour gagner uue petite éminenoe de laqneDe I 
pouvait embrasser d'un coup d'oeil toot le chaf 
de bataille. Battu sur tous les points, l'ennal 
cherchait à se sauver par la faite, lorsque Napi- 
léon, se détournant pour demander sa lunette, 
aperçoit le duc de Plaisance, les yeux baigpétde 
pleurs, parlant bas au duc de Vioence. « Qn) 
a-t-il ? demande l'empereur. — Sire, répond le 
grand-écuyer, le grand-maréchal du palais ?ial 
d'être tué! — Duroc! s'écrie Napoléon, c'est in» 
possible, il était à côté de moi tout à l'heure!» 
Absorbé dans ses préoccupations, l'empereorie 
s'était pas aperçu qu'un boulet, qui venait de 
frapper un arbre près de lui, avait, par un tkfh 
chet , tué le général Kiigener et blessé uortdte* 
ment au bas- ventre Duroc, qui, respirant enoon^ 
fut transporté dans une petite ferme. Le MmA' 
teur du 30 mai 1813 raconte ainsi les détaibà 
cet événement : r Dès que les postes furent pli- 
ces et que Tarmée eot pris ses btvooacs, l'œ* 
pereur alla voir le duc de Frioul. H le trosn 
avec toute sa connaissance, et montrant le plv 
grand sang-froid. Le duc serra la main de fin- 
pereur, qu'il porta sur ses lèvres. « Toute ai 
vie, lui dit-il, a été consacrée à votie sorvin, 
et je ne la regrette que par l'utilité dqpt di 
pouvait vous être encore ! — Duroc, lui dit Vm- 
pereur, il est une autre vie! c'est là que von 
irez m'attendre, et que nous nous retrouveres 
un jour ! — Oui, sire; mais ce sera dans treib 
ans, quand vous aurez triomphé de vos ennenlii 
et réalisé toutes les espérances de notre patrie.... 
J'ai vécu en honnête nomme; je ne me reproehl 
rien. Je laisse une fille, votre majesté Inisenfat 
de père. » — L'empereur, serrant de la miii 
droite le grand-maréclud , resta un quart dlient 
la tête appuyée sur la main gauche dans le (du 
profond silence. Le grand-maréchal rompit II 
premier ce silence. — « Ah, sire! alkz-vo«- 
en : ce spectacle vous peine! >* — L'emperatfi 
s'appuyant sur leducdeDalmatie et sur legn» 
écuyer, quitta le duc de Frioul sans ppuvoirH 
dire autre chose que ces mots : — « Adieu doM, 
mon ami !» — Sa Majesté rentra dans sa tente, é 
ne reçut personne pendant toute la nuit. » Napa* 
léon acheta pour 20,000 fr. la ferme où Qane 
était mort , et y fit élever un monument Ainèhn à 
celui qui seul avait eu son intimité et possédé «a 
entière confiance (Mémorial, t. I, p. 123). La 
corps du général fut déposé aux Invalides; son non 
est gravé sur les tables de bronze du palais deVer- 
sailles et sur l'Arc de Triomphe. ( 1 ) . A . S aduv. 

(1) En rapportant textaellemenl td les dalet préciwtéa 
divers numéros du MoniUmr qui parlent de IHvoc, aoen 



DUROC 

lui Ht MM 



ociBK ( ft.-M. ) , antenr dramatiqiM 
Tinît en i039. On muque de détails 
i^raphie ; maïs on pouède deux de tes 
ODS : one tragi-comédie, L'Indienne 
tt, ou rheureux nanfraçe. Paria, 
me paatoraie , Méliie, 1 634 . Cette der- 
1 a été réimprimée en 1639, arec on pn>- 
pti d'eqaiToqoes graveleQsea.el qui était 
les Œanret de Briueambitle^.TouiU» 
! l'époqne , l'enOure da style, U froi- 
all^ories, la licence d«is images, se 
luu ces pièces, que leur rareté seule pent 
écieuses ani jenx des biblioplùles. 



(/eim-PAi'ipjie) .naturaliste allemand, 
H, mort ea l7Be. D prit te grsde de 
I Helinsteedl , pratiqua la médecine k 
k, et se St connaître par des traraux 
anique. Linné fils lui consacra an genre 
ildurola) de la farDille des nibiacées. 
Dis k celui des genipa ( sous-lritia des 
I ). On a de lui : Dissertatio de rosii 
W. Helmstsdt, 1771 , in-4°; — Die 
■ht aritdt Baunuvehl ; Braotmtk, 
, S Tol in-g°. 

{Henri). Voy. Datai. 

LXT. Voy. BOLLR (Do). 
dM. {Antoine-Jean- Auguste- Henri, 
énéral français, né ï Paria, le S Dorem- 
mort le à février 1849. D'abord aide 
la général d'Hanille , il passa bientdl 
t 1799) colonel du 16' régiment de 
à dieTel, à la tête duquel il se distingua 
Oede Moëskirch {b mat 1800), où il 
Tpsde hulanstruis foiaplua nombreux 
.soDréf^menl. Le talent et la bravoure 
ona des preuves an combat d'Eaos et 
De d'Austeriitz liu méritèrent le grade 
I de brigade, qui lui M accordé le 24 
1805. U ae trouva i la bataille d'Iéna, 
le des 7* et 30° réglnwDts de chasseurs 



DU ROZOIR 474 

t ebeval, il dégagea Napoléon, un moment expo«é. 
Il hit oointaé commandant de la Légion d'Hon- 
neur le U nui 1807, prit une part des plus ac- 
tives au combat de Glogau, Tut créé comte de 
l'empire en 1808 et gouvemeurderécule militaire 
des pages. Eovojé eu Eapagoe, il y détruisit, avec 
quatre ceota cbevau-légers de la garde , toute une 
colonne de l'armée anglaise. Promu au grade de 
général dedivisloD, et attacbéïTeropereurm qua- 
litéd*aidedecamp(IS avril t809). Use rendit*. 
l'année d'Allemagne, comtiattit au passage de la 
I Traun, sur le pont d'Ëbersbei^ ainsi qu'iUba- 
' taille d'EssIing, où, blessé, il tomba au pouvoir de 
' l'ennemi (1 ). Readn ï la liberté ( n joillel 1 809) et 
nommé grand-officier de la Légion d'Honneur 
( 30 mai 181 1 ) , il at la campagne de Husaie , rt 
lut investi (1813) du gouvernement de la ville 
de Dresde. Créé par la Restauration clievalier de 
Salnt-Luuis (13 août IS14), Durosnel reçut 
pendant les Cent Jour* le commandement en 
second de la garde nationale de Paria , et fut 
élevé ( 2 Juin I SI a } ï U pairie créée par napoléon, 
et qui n'exista que pôdant an mois, ftônplacri 
( < juillet ) dans le commandement de la garde na- 
: tionale, le comte Durosnel resta éloigné des af- 
' Taires jusqu'à la révolution de 1S30, époque i la- 
quelle le département de Seine-et-Marne l'envoja 
(novembre I630}Biéger à la chambre des dépo- 
tés. Brepr4tentaitelB3t 11837 l'arrondissement 
de Fontainebleau. Snecessivement aide de camp 



du roi Loois-Philippe (30 avril 1831), 
croix de la Lé^on d'Honoear (ï7 mai), il fut 
de nouveau appelé i la pairie le 3 oct(d)re 1837. 
Le nom de ce général est* inscrit sur l'Arc de 
Triomphe de l'Ëluile. A. S*o»i. 



lï S*gm-, di 



LXlll, X»,XVI, ÏVll, 

uTiuU da IMaù il 



■h'S: 



• DcaosoT iJean-Baptisle), historien fran- 
çais, néà Belfort, le 10 février 1720, mort en 
1804, dans le canton de Soleure. Entré dans 
l'ordre des Jésnitea, il professa la théologie au 
colîége de Colmar. Pendant la révolution , Q 
se réfugia en Suisse, où il mourut. On a de lui i 
Histoire généalogique de la Maison de Yigler ; 
ia-to\.;-lariedemadamtMarle-»farguinie- 
Gertrude de Suri, épouse de M. àe Besenval, 
capitaine au régiment des gantes suisses du 
roi de France , puts tanneret de l'Étal de So- 
leure : aa ignore si ce travail a été imprimé ; — 
Philosophie sociale , tmeuaiswles dewArt 
de l'homme etda citoyen; 1783, ln-13. 
Enai nr eHUt. tttUr. da BalTart t du MUlM^a; 



DUKOaoï. Voy. VlMBU> DE RoSOi. 
DO EOZOW(CAa)Ies), historien et pnUt 
ciste ftwiçala, né iParis, te 15 décembre 1790, 



475 DU ROZOîR - 

mort ilans là même Tille, le 11 septembre 1844. 
Il s'attacha à M. de Lacretelle, professeur dliis- 
toireà la Facultédes lettres, suiTitles cours de ce 
professeur en 1811, et devint plus tard son se- 
crétaire et son collaboratenr au Journal la Ga- 
zette de France. De 1815 à 1817, il etit la prin- 
cipale direction do Journal général de France^ 
et donna ensuKe des articles an Messager des 
ChamtfreSf aux Ànnatès politiques, au Jour- 
nal des Mœurs f au J?on français et à V Étoile, 
En 1823 il s'occupait spédaieitient du compte- 
rendu des séances de llnstitut et de celles des 
chambres dans la Gazette de France, Il écrivit 
en 1825 dans le Moniteur des articles de cri- 
tique littéraire, et à partir de cette même an- 
née il ne coopéra plus à la rédaction d'aucun 
autre journal. Nommé en février 1817 exami- 
nateur des livres à la direction de la librairie, il 
avait obtenu, en compensation de cet emploi, 
supprimé en 1818, la chaire de professeur d'his- 
toire au collège Louis-Ie- Grand. Il suppléait en 
même temps M. de Lacretelle à la Faculté des let- 
tres de Paris, et conserva cette chaire au milieu 
des crises ministérielles, quoiqu'il eût provo- 
qué une destitution. Du Rozqir fut un des colla- 
borateurs les plus actifs de la Bibliothèque Xa- 
Hne.'FrançaiseâeV&nckouidie: les Oraisons de 
Cicéron, traduite» oc revues par lui, sont ac- 
compagnées de notes savantes. 11 était aussi un 
des rédacteurs les plus habiles du Dictionnaire 
de la Conversation, et était chargé, en grande 
partie, de la direction de la Biographie Mi- 
chaud lorsqu'il mourut. Outre ces travaux, 
on a de Du Rozoir : Chronologie historique des 
Rois de France; 1820, in-8»; — Programme 
de V Histoire Romaine ^ ouvrage qui sufTirait 
seul pour faire un nom à un écnvain ; — des bro- 
chures politiques de circonstance ; ^ Considé- 
rations générales sur les changements qu'a 
subis Vinstruction publique depuis 1789 
jusqu'en 1830; ln-8»; — JAttU XVitf à ses 
derniers moments; 1824, in-12 ; — Éloge his- 
torique de Pie VI; 1825, in-fP\ — Notice littt^ 
faire et historique sur les historiens du dé- 
partement du Nord, et particulièrement sur 
Froissart, Monstrelet et Cômmlnes, ouvrage 
couronné par la Société d'Émulation de Cam- 
brai. CftAVPACRAC. 
Rtutel^ntmenti pariitmUtrs, 

DU ROrLLBT OQ DU ftOLLBT. Vog. GaUH- 

Lebland. 

DIT ROURB. VOf, GimiOAltfi. 

DiTROT OU DBROT (HêHri), woim sous lo 
nom de Regius, raédechi liollandafs, né à 
lllrecht, le 29 juillet 1598, mort dans la môme 
ville, le 18 février 1679. Aprèa avoir fait ses 
éludes médicales à runiversité de Francker, il 
alla exercer sa profession d'abord à Naerdeu , 
puis dans sa ville natale, où il obtint une chaire de 
médecine. « Duroy, dit la Biographie médicale, 
fut un des premiers partisans du cartésianisme, 
dans les principes duquel il avait été initié par son 



DUftR 



4t6 



\ 



coUègne ReneriuS) appelé, en 1034» àrempMrw 
chaire h Utrecht, etquMl Msaya dMtttrodalitdam 
la théorie de la médecine; mais II ne vit dau 
orttfl innoratloB qa'un m^en dete bireoiMD 
et d*aoquérir une iorle d^ célébrité. Incipililede 
ae soutenir de lui-même, et trop peu hmlMer vnt 
ta doctrine dont H s'était déclaré le ehampioa, I 
succomba presque aussitôt après la mortde Rc■^ 
ritts. D'ailleurs Descâftêli, qui s'était d'aboli H- 
téresié en sa Aiveur, ne tarda pas , lassé par « 
importunltés continuelles, à se broniller im 
Hii, oe qui détermina le médecin hollandais an- 
noncer au cartésianisme, qui lui avait attiré de 
grands désagréments, en déchaînant oûntreM 
les redoutables ennemis du philosophe fraa(A, 
Yoëce, Ravensperg et Stratenus. Cependant, soo 
abjuration ne fut pas complète , et il se eonlata 
dé modifier un peu les Idées eartésieuM, qd 
font la base de tous ses ouvrages. » On a de loi: . 
Spongia pro eluendis sordibus animadwm^ 
num Jacobi PrimirosU in thesei ipsius de ci^ 
culatione sanguinis; Leyde, 1640, ia-4*;- 
Physiologia , sive coghitio sanitatis ; Utredit, 
1641, in-4°; — De Èydrophobia ; Utredit, 
1644 , in-4^ ; — Fundamenfa physices; Leyde, 
1647, hi-4^ Dans cet ouvrage, Duroy a cofiié 
presque textuellement le Traité des Animaui de 
Descartes. Ce plagiat fut une cause de hrowQe 
entre le philosophe français et le médecin liolha- 
dais; — Fundamenta Medicinœ; tllrechl, 
1647, in-4«; — Uortus academicus VUrojtc- 
tinus; Utrecht, 1650, in-S**; — PAïlosophia 
naturalis; Amsterdam, 1651, in-^"; trad. a 
français , Utrecht , 1 686 , in-4^ ; — Ôe or te me- 
dica et causis rerum naturalium ; (Jtrediti 
1657, in-4** ; — Praxis medica medicat'uinMm 
exemplis demonstrata ; Amsterdam, 1G57, !»4*: 
— Explicatio mentis humanœ; Utrecht, 1658; 
ln-4<>. 

éloy, Diet hiit. de la Médecine. — bioçr, mtOulê. 

DURPAiic OU DURPIN {Jehan), Vog, Dur». 

*dOrr (/ean/y^dérie), érudit alleniaDif. 
né à WeidenbaclK le 25 décembre 1654 , norl t 
Uiïenheim, le 2 février 1729. H fit&eepremitRi 
études à Heilbronn , fut reçu maître à léaa, cl 
après avoir été nommé adjoint à la Faculté de 
philosophie , il vint, avec Struvc, à Leipzig,» 
1684. En 1688 il reçut le titre de prédicateordei 
voyages des princes d'Anspachy qu'il acc«ft> 
pagna en Hollande. A son retour, H mapil 
d'autres emplois importants. £n demlef rMO,S 
était doyen et paateur communal à Ufienheka. 
On a de Itri : Disputatto de gymnasiis tfetertnn 
athlelicis ; léna, 1682, în-4*; — Rernm «Wâft- 
rum (/sus lititus ; ibid., 1 683 ; — Diêêertmtioéiê 
Consfantino M. ; IWd., 1684 ; — DisfmBtumm 
du.r ex historia pnfissfmum sactn de V¥ 
terum armis Mlicis quant tn Pmitins memi- 
nit; Altorf, 1686, 1687; ^ De vefer^m ait' 
ceamentis; Ibid., 1688, in-i";— Thfod, ffath 
pannii Termini Distinctiones H ditfisioim 
Philosophico-Theologicx , olimnb /o. Cm9, 



477 



DURR — DURUTTE 



478 



JHirrio edUx, nuncmicia; Nuremberg, 1868, 

. WUl. Nûmb. Cél'Uxik. 

* nfSWi%\%v (Antoine-Simon f baron), général 
français, né à Grenade (Landes ), en 1775. Sorti 
du séminaire d'Aire, où il faisait ses études , il se 
Joignit en 1793 au corps des gardes nationaux 
da Bayonne qui alla renforcer les troupes régu- 
lières sur les bords de la Uidassoa. Élu capitaine 
par tes camarades, il entra en 1795 dans l'armée 
des Pyrénées occidentales. La paix ayant été 
signée à Bile, il se rendit en Italie, combattit 
dans le Tyrol , fit partie de l'expédition d'Egypte, 
et se distingua à la bataille des Pyramides. Le 
diroat d'Egypte ne convenant pas à sa santé, 
il obtint de revenir en France, et bientôt les Im- 
tailles d'Engen, de Moeskirch, de Biberach, de 
Marengo,dii Mincio et de Caldiero lui permirent de 
déployer son courage. Assez grièvement blessé en 
Calabre , Durrieu, qui était capitaine depuis qua- 
torze ans , obtint enfin ( 1 807) de Massena le grade 
de cbef de bataillon , et dix-huit mois après il cou- 
qoit sur le champ de bataille de Wagram le grade 
de colonel. Désigné (1812) pour faire [)artie de 
la grande armée en qualité de chef d'état-major 
do prince Eugène , il se distingua à la bataille de 
la Mo«kowa, et fut chargé de la défense de Glo- 
gan. Élevé au grade de général pour le talent et 
la bravoure qu'il avait montrés à Glogau, k 
Lûtzen , à Bautzen et à Torgau , où , malgré 
rinfériorité de ses forces , il sut arrêter l'armée 
prussienne, Durrieu rentra en France, et obtint 
(1815) la place de chef de division au ministère 
de la guerre. Les Cent Jours l'ayant rappelé sur 
lea diamps de bataille, il combattit à Fleurus, ot 
Alt grièvement blessé à Waterloo. Nommé (1818) 
Tuu des seize maréchaux de camp du corps 
royal d'état-major, Durrieu, qui était chevalier 
de Saint-Louis et grand-officier de la Légion 
d'Honneur, fut élevé (22 février 1829) au grade 
de général de division. Chargé du commande- 
ment de la 17* division militaire (Ajaccio), et 
nommé (1833) inspecteur général d'infanterie, il 
Alt élu député par le département des TjSndes, 
qoll représenta de 1834 à 1845, et Ait appelé à 
lapairfnle UaoOt 1845.11a fait en 1861 partie 
de l'Assemblée législative. A. Sauzay. 

•URRIIT8 (Jean -Conrad), polygraphe aile* 
mand, né à Nuremberg, en 1625, mort en ]f>77. 
ftlère de Jean Gravivs , il eut, cofnme lui, 
le goOt des lettres. Reçu maître es arts à 
AMorf , il (bt nommé inspecteur des étudiants 
pavTres dans la même ville. Il professa ensuite 
la morale, la poésie et la théologie. On a de lui : 
Ve reetmdita veierum snpientia ïn poefis: 
AKdorf, 1855, in-4*'; — Institutionés fthicse, 
IMd., f eesp^imprinoéfs avec Tonvrage précédent ; 
— Ethica Paradogmatica ; léna, 1670, in-s"; — 
Oratio advenus Spinoxam ; léna, 1072, ln-4* ; 
-^ Compendium Tf^mfngiPfi momlix; Altorf , 
l$9ë,\nA'^\-' Fphtolaad. Grorg. Sigis, Fithre- 



mm de Joanne Fausto, datée d'AHdorf, 16''6 ; 
dans les Amœnitat es literarlss âeScYieltiom;— 
De origine et progressu theologix moralis 
systematicx ; — Notx in Isagogen Piccardi ; 
et d*autres écrits sur divers sujets , notamment 
sur les doctrine'^ des sociniens. 
KsntR, Bibi, vêtus et nova. 
dObstblbb ( Erhard), théologien et généa- 
logiste suisse, né le 15 mai 1678, mort verA 1740. 
Il fht pasteur h Ehrlibach en 1706 et à Horgen 
(canton de Zurich) en 1723. On a de lui : De- 
scriptlo famUix Huldr. ZwinglU per tabb. 
geneal, 25; — Beschreibung der Herren Biir- 
germeisfer der lobl. Stadt Zûrch ( Histoire lîcs 
bourgmestres de l'honorable ville de Zurich), 
4 vol. in-fol.; dans Hallcr, Schweïz. Geschlcht- 
schr. (Histoire Suisse); — StemmatologUi 
Tigurina, etc.; — Fiobilitas Schaphuslana ; 
t73S ; — jetioiogia belli Toggiei. 

Adeinnir, Suppl. à JOcher, JWjem. Ccte/irtfn'/^xlJton. 

DVitrPLÉ (Louis-Robert- Parfait), potHe 
fhmçais, né à Elbeijf, le 28 arril 1742, mort près 
de Rouen, en 1793. Après avoir remporté plu- 
sieurs prix aux académies de Marseille et de l'Im- 
maculée Conception à Rouen, il concourut à PA- 
cadémie Française en 1773, et Ait vaincu par La 
Harpe. Une place d'historiographe, qu'il obtint 
dans la maison de Monsieur, lui permit de mener 
une Tie agréable et tranquille dans la société des 
littérateurs les plus distingués de l'époque , tels 
que Cliampfort, Marmontel, etc. Il fournit des 
articles au Journal Encyclopédique depuis 17C9 
jusqu'en 1793. On a, en outre, de lui : Serville 
à Brutus, après la mort de César, héroldc; 
Paris, 1767, in-S*»; — Le Triomphe de l* Église 
sur rhérésie, ode; 1770, in-8*; — Épifreàun 
ami malheureux; 1773, in-8»; — le Siège de 
Marseille par le connétable de Bourbon ; 1 774 , 
li>-8' ; — le Messie , ode, 1776, in-8* ; — Senti- 
mentd*tm ccewrpf^/il^en^, stances; 1776, in-8". 

Arnanlt, Joiiy et îar, Bioçr. nouv. de» CMtwmp. 

DimiJPL]^.. Voy. LepitVRE-DuRUFLé. 

DViiiTTTK ( Joseph- François ^ comte), géné- 
ral français, né à Douai, le 14 juillet 1767, mort 
en Flandre, le 18 aoAt 1837. II s'engagea (1792) 
dans le 3" lurtaillon du nord, et après avoir pris 
rnie part des plus glorieuses aux batailles de Me- 
nin , Courtrai et Jemmapes, il mérita (1793) soc- 
cessirement Ips grades de eapftame à Tassant du 
fort de Klundert , de major au siège de Williams- 
tadt, et enfin (1 794) celui de chef d'état* major, qni 
lui fut décerné sur le champ de bataille de Hond- 
schoote. Les combats livrés en Frise, en Zélande, 
à Bergen et à Castricum , lui valurent ( 26 sep- 
tembre 1799) le grade de général de brigade, ot 
bientôt après (27 août 1 803) celui de général de 
division. Après avoir successivement en lecom* 
mandement du département de la Lys, des camps 
de Dunkerque et de Toulouse, et avoir passé trois 
ans è l'Ile d'Elbe, alors menacée par les Russes et 
par les Anglais , Durutte fit la campagne d'Alle- 
magne ( 1 809), et les services éclatants qu'il rendit 



479 OITRUTTE 

fui roëritèraot le titrede baron. Étant passé à Tar- 
mée dltalie, sous les ordres do prince Eugène, 
il débloqua Venise, ouTrit les portes de Trévise 
h l'armée française, s'empara du fort de Malbor- 
ghetlo (17 mai 1809), culbuta à Saint-Michel le 
corps autrichien de Giulay, et prit une part des 
plus brillantes aux batailles de Raab et de Wa- 
gram. Après avoir rempli la place de gouverneur 
d'Amsterdam, Durutte fut appelé à Varsovie, où 
il organisa la 32e division de la grande armée, à la 
tète de laquelle (1812), franchissant le Bug, il 
opéra sa jonction avec le 7* corps, qui se porta sur 
la Bérésina. Après fes désastres de la retraite de 
Russie , il s'arrêta à Varsovie ; mais il dut bientôt 
quitter ce pays, que ravageait une effroyable épi- 
démie , et malf^ toutes les calamités qui signalè- 
rent son voyage, il fut assez heureux pour attein- 
dre Glogau avec son artillerie complète. Arrivé 
à léoa ( 1**' avril 1813) , il rejoignit le prince Eu- 
gène dans le Hartz , se trouva aux batailles de 
Lâtzen et de Bautzen , et fut envoyé sur les 
finontières de la Saxe et de la Bohème. Nommé 
comte de l'enpire (1813)» il combattit encore à 
WIttstock, à Dennewitz,aiiisi qu'à Leipzig,où mal- 
gré la trahison des Saxons, qui durant la bataille 
tournèrent leurs armes contre la France, il sut 
résister victorieusementanx efforU réunis de l'ar- 
mée suédoise et du corps russe de Wtnzengerode. 
Chargé (1814) de la défense de Metz , assiégé par 
40,000 hommes, Dumtte, n'ayantqa*unegamison 
dédmée par les maladies , et dépourvue de maté* 
riel, sut non-senlement conserver la ville, mais 
assurer encore les communications entre Luxem- 
bourg, Thionvilte, Sarre -Louis, Sarrebruck, 
Bitche, etc. Le brait s'étant répands que Metz 
s'était rendue, Napoléon s'oiforma aussitôt du 
nom du général qui y commandait. « C'est Du- 
rette, >* lui dit-on. A ce nom bien connu, et comme 
se repentant de l'espèce d'oubli dans lequel avait 
été laissé ce général, l'empereur, faisant allusion 
aux trahisons de tant de gens qu'il avait comblés 
de fortune et d*honneurs, répondit : « Je n'ai 
jamais fait de bien à cet homme-là : Metz est 
toujours à nous. » L'opinion que Napoléon avait 
de Dnratte se trouva pleinement justifiée, car Meta 
n ouvrit point ses portes à l'ennemi. Après l'ab- 
dication de Napoléon , Durutte fàt confirmé ( 29 
mai 1814) par Louis XVm dans le commande- 
ment de Meta; il reçut (27 juin) la croix de 
Saln^Louis , et fut élevé (23 aoOt ) an grade de 
grand-offider de U Légion d'Honneur. Voulant 
lui témoigner leur reconnaissance, les habi- 
tante de Meta lui offrirent une épée d'honneur. 
Ayant repris du service pendant les Cent Jours, 
Durutta, à ta tète de la 4* division du 1*' corps, 
combattit à Waterloo : il y reçut un coup de 
sabre sur U figure, et eut le poignet droit coupé. 
Blis à la retraite à la rentrée des Bourbons, il 
se retira en Flandre, où il mourut 

A. Sauzat. 

Jrehivêt de la çuem, — Fmttêt de ta LêgUm tf 'Hm- 
finrr. — BuiMim de la $ rt m â ê antéê, t. Il,f. tiS; III, 



— DURY 



480 



168, 167. 170; IV. 140. — rêcMrti êi CMfvMw, L XI, 

XIII, XIX, XXI. XXII, XXIII. xxnr. 

l DVRVT (Victor), historien français, né à 
Paris, en 1811. Élève de l'École Normale, pn»- 
fcf^seur au lycée Napoléon à Paris. On a de 
lui : Géographie historique de la républigve 
romaine et de Cempire; Paris » in-i2, 1838; 
a^'édit., 1845; — Géographie Mstoriqw de 
moyen dge; — Paris, in-12, 1839; 2* édiL, 

1844 ; — Géographie historique de la frimoi 
jusqu'en 1453; Paris, fai-12, 1840; le éiBL, 

1845 : — Histoire des Romains et despeuplm 
soumis à leur domination; 2 vol. in-8*, 1843- 
1844 : cet ouvrage fait partie de V Univers pif- 
toresque, publié par MM. Didnt ; — État éi 
monde romain vers les temps de lafondatkm 
de Vempire; in-8*' , 1853; — Histoire Saints 
d'après la Bible; 1 vol. inl2, 1845; 2* éSSSu, 
1855; — Histoire Grecque, 1 voL iB-12, 18S1; 
2«édit, i%hb\^AMgédeVhisto%redeFrwsts, 
3 vol. hi-12; 1852; 5« édition, illuftrée, m 2 
vol., 1854. n se publie sous la direction de M. Do- 
ruy une Histoire universelle, dont le le' f»> 
lume, comprenant U CAroMolo^if, a para en 1853. 

Doc. partie. 

DUBTAL (Jean -Gilbert), auteur drama* 
tique français, vivait dans la première moitié 
du dix-septième siècle. On manque sur in! de dé* 
tails biographiques ; il a publié trob pièces : don 
tragi-comédies, I^es Travaux d'UlifSse , Para, 
1831 ; Agariste, 1636; et une tragédie, PoMtkit, 
1639. Durval avait été acteur; il ne manquiR 
pas d*un certain talent et d*invention ; il «nnoMB 
qu'il a voulu écrire des pièces « dans la pfé- 
tendue règle de vingt-quatre heures, et d*aiitrBS 
hors de la même règle ». H y a de jolis ws 
dans ses productions , il y en a aussi de trap 
libres; mais alors on accordait au théâtre dai 
licences qui sembleraient aujourdlini bien étrai- 
ges. 

Bmioth. du TheâtreFrançaU, ITtt, t II, p. ■7^Mb 
- CaL de la Bibl. droMOtigiM de M.da SoléUtM, L I, 
p. ns. 

DVETILLB. Voy, DuMOIfT. 

DVWLT (Jean), en latin Durxus, théologla 
écossais, vivait dans le dii-septième siècle. Ëa 
1634, il forma un plan pour réunir les divenei 
communions protestantes (luthériens, calfi- 
nistes), le fit approuver par Laud, archevêque 
de Cantorbéry, et partit pour TAllemagne, afin 
d*y réaliser son projet Après trente ans d*effoi1s 
inutiles, fl renonça à son premier plan» et ei 
adopta un second, qui selon lui devait êtrt- 
phis efficace. Il s^a^ssait de réunir non-senle- 
ment les luthériens et les calvinistes, mais 
tontes les communions chrétiennes; il crutquH 
lui suffirait pour cela de donner une nouvelle 
eiplicalion de VApoealgpse. Ce nouvel es^ié- 
dient n'eut pas plus de succès que l'autre. Les 
principaux ouvrages de Dury sont : Consultatio 
theologica super negotio pads ecclesiastiex ; 
Londres, 164 1 , in«4*' ; — A summarg JHseoursê 
coneeming thework cfpeace eceleiioiiieai: 



DURY — DU RYER 



482 



ihridge, 1641, m-4*; —Pétition to the 
ise of Gommons for the préservation of 
e Beligion; Londres, 1642, iii-4^ ; — Ireni- 
tim Trtictatuum Prodromus ; Amsterdam , 
»1; — Manière d'expliquer V Apocalypse 
r elle-mimey comme il conviendrait d'ex- 
fiier toute t Écriture pour en avoir la 
nioble intelligence; Fraiicfort, 1674. 

AtlMfS, Gengrat HoçrapMcal Dietionanf. 

W€ ftTBE {André ) , sieur de La Garde-Male- 
Ir, orientaliste français, né à Mardgny ( Saône- 
•lioire). Tirait au roOieudu dix-septième siècle. 
lODplit les fonctions de consul de France en 
pple peot-étre j nsqu'en 1 632. Vers le commen- 
iKntdel'année de l'heure 1042 (juillet 1632), 
nttan Mourad ou Amurath lY renvoya de 
MSt an t in ople en France avec une mission dont 
I tpKtre vibiét. Tels sont les faits qui résultent 
tirais documents placés à la fin de la traduction 
I Coran, un firroan du sultan et deux certifi- 
ai détirrés par les consuls (maires) de Mar- 
fle. Du Ryer était gentilhomme de la chambre 
I roi et cheralier du Saint-Sépulcre. H nous 
fpmd lui-même, dans la préface de son JHc- 
mna&e turc, qu'il fit de longs et lointains voya- 

a, lor terre et sur mer, et qu'il reçut plusieurs 
tMureft. n saTait Tarabe et parlait le turc, 
il de loi : Rudimênta grammatices Lingum 
tovtejr; Paris, 1630 et 1633, in-4*' ; — la 
■dwtioQ du Gulistan , ou Vempire des roses, 

Sodt; Paris, 1634, in-S"* : elle ne 
que des extraits de l'ouTrage persan ; 
•'Vàkoran de Mahomet ytranslaté de Varabe 
^français; Paris, 1647, in-4<'. Cette traduc- 

b, dans hiquelle Du Ryer s'est permis des 
ÉMoM, des retranchements, des interpola- 
ins, a Àé réimprimée plusieurs fois, notam- 
Mftà Amsterdam, 1770, 2 vol. in-12. Il en 
Mt ane traduction anglaise à Londres, 1649, 
M*, et 1688 , in-fol. ; une traduction hoUan- 
Uttpir Glaiemaker, à Rotterdam, 1698, in-S**, 
tAdà-mtoe traduite en allemand par J. Lange , 
haboorg, in-fol.; — Dictionnaire Turc- 
Utta, resté manuscrit. On en trouTe deux exem- 
àirH à la Bibliothèque impériale, sous les 
P 203 et 204 du fonds des traductions orien- 
ib. Le dernier, qui est le plus net, est suiri 
^ harangue en turc , prononcée devant Mus- 
ipba I*', probablement en 1623. 

E. Beadvois. 

F. OiloMeiini oo Cotoatei, GaUia orientons. - Rayie, 
«tf.Mff. 0t erU^éàit. Oesmalseaux, t. IV. . Journal 
HlflMmCf , an. iTSi, p. 9». — M. Relnaad, Catalogué 
■itaub de» TraductUnu wumuterUês orientalei , iDé- 
L — SChnnrRr, BMiotheea ÀraHea; Halle, 1811, 
h«>, p. M7. — J.-Tta. Zenker. Bibtiotheea Oriênta- 
I; U^^lf . 1S4S. lo-t*, DM M6. 4fl. ItM. 

MT RTBE ( Isaac ) , poète fhmçais, né dans la 
mde partie du sdzièroe siècle, mort vers 
(3t. Attaché comme secrétaire au duc Roger 
! BaBegirde, il ne sut pas conserver la faveur 
i aoDmattre, quitta sa place, et tomba dans la 
Ura. n te vit forcé, pour vivre, d'accepter 
I Miploi ao port Saint-Paul , à dix écus par 

■DOT. MOCR. eiiiÉm. — t. xv. 



mois. Aussi ses poésies sont«ellet remplies de 
plaintes sur sa pauvreté. Le recueil qu'il publia 
soos le titre de Temps perdu eut du suoeès, puis- 
qu'il en parut plusieurs éditions en peu d'aûnées. 
Goiqet en cite trois : une (la deuxième ) de 1609 , 
une autre, postérieure à 1610, une de 1624, inti- 
tulée : Le Temps perdu , et Gayetés d^ Isaac 
Du Ryer, nouvellement mis en lumière. Du 
Ryer est encore l'auteur de trois pastorales : La 
Vengeance des Satyres , publiée à la suite du 
Temps perdu, en 1609. Le Mariage de VA- 
tnour, en 1610; — Les Amours contraires, 
publiées aussi en 1610; — Le Mariage de fà' 
mour, réimprimé en 1621 ( Le Mariage d'amour, 
pattorelle de Cinvention du sieur Du Ryer, 
avec quelques meslanges du mesme auteur ; 
Paris, 1621, in-8*' ) , a été dté à tort par D'Olivet 
comme une œuvre de Du Ryer. 

Gonjet. BibliotMqime française^ t. XV, p. flV6. 

DU RTBR ( Pierre ), poète et traducteur firan- 
çais, fils dlsaacDu Ryer, né à Paris, en 1606, 
mort d«ms la même ville, en octobre 1658. 
Il fit d'assez bonnes études , et fut pourvu en 
1626 d'une charge de secrétaire du roi; mais 
s'étant marié par inclination à une jeune per- 
sonne sans fortune , il fàt obligé de vendre sa 
charge, en 1633. Ce qu'il en retira ne suffisant 
pas pour le faire vivre, il entra au service da 
César duc de Vendôme , en qualité de secré- 
taire. Il succéda à Faret à l'Acadénue Française, 
en 1646 , et obtint, sur la fin de sa vie, un bre- 
vet d'historiographe de France, avec une pension 
sur le sceau. Malgré cette ressource, bien fSiible 
sans doute , Du Ryer était forcé de se mettre aux 
gages des libraires. Sommaville lui donnait, dit- 
on , un écu par feuille pouj ses traductions. La 
cent de grands vers lui étaitpayé quatre fîrancs,et 
le cent de petits vers quarante sous. On comprcoid 
qu'en travaillant à de pareilles conditions. Du Ryer 
ne pouvait pas s'enrichir. Vigneul de Marville 
nous le montre vivant avec sa femme et ses en- 
fants dans un petit village près de Paris, n'ayant 
à offrir aux amis qui le visitaient que du lait, 
des cerises, de l'eau fraîche et du pain bis. 
« Quoique ce régal nous semblât très-bon , dit 
Vigneul de Marville, nous ne pûmes dire adieu 
à cet excellent homme sans pleurer de le voir 
si maltraité de la fortune, surtout dans sa vieil- 
lesse et accablé d'Infirmités. » On trouve dans 
les épttres attribuées à Furetière une lettre de 
Du Ryer. Elle contient sur les allUres du pauvre 
poète des détails intéressants et qui lui font hon- 
neur. Il ne s'exagère pas le mérite des traduc- 
tions qu'il exécute à la hÂte : n O fortune ! for- 
tune! s*écrie-t-il, c'est un effet de ta rigueur! tu 
m'as forcé malgré moi de sacrifier ma réputa- 
tion. » 11 parle ensuite du soin que sa femme 
prend de lui, de sa petite salle, de la propreté 
qu'elle y entretient, et de sa nourriture. Kn dé- 
pit de la fortune, le mari et la femme passent leur 
vie à s'admirer l'un l'autre. La femme admire 
le génie que son mari a pour les traductions; le 

16 



483 I>U RYER 

mari admiro le gi^nie que sa femme a poor le 
ménage. Si ces naïvetés ne donnent pas une 
grande id6' de l'esprit de Uu Ryer, du moins ellea 
font aimer son caractère. DuRycr composa dix- 
sept pièces de tliéâtre; et plusieurs eurent un 
grand succès. « M. Du Ryer, dit Ménage, a fait 
iiiir tr.'i'..» iii' sous le litre tVAicynnép; c'est une 
pi«'( •• .l'iiiiirabh', et qui ne le c^<le «»n rien II celle» 
de M. Cornoillr». Il y a des Tcrs merveilleux, et 
ellr rst tn>s-bi»'n entendue. » Les frères Parfaict 
reconnaissent (juc la iH>stérité n'a pas ratifié le 
ju^t'iiient enthousiaste de Ménaj^e ; mais eux- 
mêmes dis<»nt du Sci^vole du même auteur : 
« Voici le chef-d'ipnvre de Du Ryer, et en même 
temps une tragédit; divine du ^rand Corneille; 
aussi a-t-ellc été conservée au théâtre, et malgré 
les défauts de son siècle , elle fait toujours beau- 
coup de plaisir, lorsqu'on la représente. » Au- 
jourd'hui toutes les pièces de Du Ryer sont éga- 
lement oubliées , et on ne les recherche que 
comme des curiosités bibliographiques; en voici 
la liste : Anjenis et Poliarque^ ouThéocrine, 
tragi-comédie ; 1630; — Argénis, seconde jour- 
née, tragi-comédie ; 1 63 1 ,—Lysandre et Caiiste, 
tragi-comé<lie ; 1632 ; — AUimédon, tragi-co- 
médie; 163^;— Les Vendanges de Suresne, 
comédie; 1635; — Cléomédon, tragi-comé- 
die ; 1635 ; — Lucrèce , tragédie ; 1637 ; — Cla- 
rigène , tragi-comédie ; 1638 ; — Alcyonée^ tragé- 
die; 1639; — Saiily tragédie; 1639; — Bsther, 
tragédie; 1643; — Bérénice , tragédie en prose; 
1645; — Scévole, tragédie; 1646; — Thé- 
mistoclc , tragédie ; 1648 ; — mtocris , reine de 
iîrtfty/owf , tragi-comédie ; 1649; — Dpnamis, 
reine de Carie, tragi-comédie; 1650; — 
Anaxandrc , tragi-comédie; 1654. Quant à 
ses traductions, elles eurent aussi du succès au 
dix-septième siècle ; maintenant elles sont en- 
core plus oubliées que ses tragédies. « La moins 
mauvaise de ses traductions , dit Baillet, est, 
au jugement de plusieurs, celle des Œuvres 
de Cicéron , quoiqu'il y ait passé plusieurs en- 
droits, qu'il n'a |>oint entendus , surtout dans les 
Ornisons , et que pour se tirer d'affaire, et pour 
empêcher le vide, il y ait mis, à la place, de pe- 
tits galimatias pn>pres à éblouir et à embarrasser 
\i*< jeunes gens. Les autres versions qu'il a faites 
des anciens auteurs ne sont que de vieilles tra- 
d(ictl<ms, qu'il a raci'4)mmodée8 à sa fantaisie et 
«jurlout celles d'Hérodote, de Polybe, d'Ovide, 
de Tite-Live et de Sénèque , sans s'être voulu 
donner la peine de voir les originaux. » Voici la 
liste de ses traductions r Traité de la Provi- 
dence de Dieu, traduit du latin de Salvian ; 
Paris, 1634, in-4°; — Isocrate, De la Louange 
de Busire, avec la Louange d* Hélène , tra- 
ifuitr par M. dinj; Paris, 1640, ln-1? ; — Les 
Psaumes de I). Antoine, roi de Portugal, où 
le pécheur confesse ses fautes et implore la 
grâce de Dieu; Paris, 1645, hi-12; — His- 
toire de la guerre de Flandre , traduite du 
latin deStrada; Paris, 1644-49, 2 vol. in-fol.; 



- DU SAIX 



484 



— I^s Histoires d'Hérodote; Paris, 1645, 
in-fol. ; — Les Suppléments de Freinshentku, 
à la tt^te de la traduction de Qainle-Curce pv 
Vangclas; Paris, 1647, in-8<*; — £a Vie de§aini 
Afartin par Sévère Sulpice;Ptxïi, 1650,in-12; 

— Œuvrer de Cicéron; Paria, 1651, iO voL 
in-12; — - Les Décades de Tite-Lkve^ avec les 
Suppléments; Paris, 1663, 2 vol. hi-fol.; — 
Les Histoires de Polybe, avec les Fragments; 
Paris, 1655, In-fol. ; — Histoire de M, De Tkou, 
Des choses arrivées de son temps; Paris i 

, 1659, 3 vol. in-fol.; -— Les Métamorphoses 
I d'Ovide, avec de nouvelles explications his» 
. toriques, morales et politiques ; PBr\9 , IHNi 
I in-fol. ; — Œuvres de Sénèque; Parin, 1667, 
! 14 vol. in-12. 

PrlU^on, r/ist. de F académie FrtmçttUw , atee M 

addHinns df D'Ollvet. — Mlcéroo, Mtim. pntratmr 

i à Vkist. de$ hommm Uhutrti, t. XXII. - Les bétn 

■■ earfatci. ilitt. du rkédlre-Françati. t. IV. p. IS4; 

t. VI, p. n ; t. VII, p. tê. - Batllet, JugemenU éet Se- 

. vantt. 1 1, p. 4W. 

Dtî SAIX (Antoine), poète Owiçais, né a 
1505, à Bourg en Drftse, mort en Id79. Il M 
successivement précepteur et nitn6nier au due 
de Savoie, qui le chargea d'tmc tnissioa diplo- 

; matiquc auprès de François f*'. Il était lié avec 
les littérateurs les plut émineiitâ de l'époque, d 
il cultiva lui-même la poésie avec plus de aèle 
que de talent; en 1532 II fit ireprlmer OM ei- 
pècc de traité encyclopédique, Gompoeé et fkê 
de 1 0,000 vers,intitnlé: VSsperon dediseipUne, 
pour inciter les humains aux Itonnes lettres: 

'■ il annonce naïvement snr. le flrontispiioe <|m td 
écrit est lourdement fàfgé et rudement tmi. 
Deux parties composent cet oarriKe, qaVnjMl 
regarder comme un syrstème complet d'édoems: 
la première passe toutes les adeneea en letae, 

■■ depuis Part de prévoir le manrais temps joiqoi 
la métaphysique ; la seconde roala sur l&s soIm 
qu'il faut prendre des enfants et sof rinstmctitt 
qu'il fkut leur donner. Le tcmt est trtMsH^, 
très-moral, mais sans mouvement etd'taeiR- 
ture fastidieuse. On en connaît cepeadaal dm 
autres éditions; Paris, 1538 et 1539. Uneu» 
plaire sur peau-velin de Tédition oiiginiieaélC 
porté au prix de 260 fr. h la Teste des !• 
vres de M. Cailhava de Lyon, en 1845. DoSiii 
conservait le titre (^"\\ s'était décené de ^f^ 
peronnier de discipline^ et se qualifia de la ssrti 
en tête d'un recueil qu'il mit au jour en 1537, 
sous le titre modeste dé Petits Fatrtu d*«i 
Apprenti, recueil qui fut promptement léi» 
primé pour le moins quatre fois, et dans leqid 
nous ne saurions cependant reconnaître aocdie 
qualité bien attachante. Du Saix publia asN 
quelques autres livre», oubliés aujosrd'IkQi : Ija 
Marquetis de pièces diverses; Lyos, 15M*- vt- 
luroe rare et peu connu, et Le Blason de Broe, 
temple édifié par dame Marguerite DmUhsi 
(vers 1531 ), livret dont on ne connaît plus qa'v 
on deux exemplaires. Du M% traduisit Missi dcai 
traités moraux de Plotarque, maïs d'après II 



485 



DU SAIX — I)USATTr.CHOY 



486 



venion latine d'Énunne , ee dont il a la bonne 

Toi de oonTenir sur le frontispice de son livre. 

îin|irinié à Lyon, en 1537. G. Brunet. 

Vlollet Le iJue, Bibtioth. po4tique,t. l, p. UT. — Oou* 
Jet, Biblioth, française. — Annalêi pœtîquetf t. IV. 

DCSABT (Corneille), peintre et graveur 
lioMandals, né à Harlem, ai 1605, mort dans la 
même ville, en 1704. 11 fut celui des élèves de Van 
Ostaile qui approcha le plus de la manière de ce 
mattre. Ses tableaux, peu nombreux et représen- 
tant des scènes villageoises ou populaires, sont 
recherchés des amateurs. 11 a aussi gravé d*unc 
pointe facile et légère quelques pièces de sa com- 
poBitioD, entre autres une Fêle de Village (1685) 
et divers petits suyets, tels qu'un Cordonnier, 
un Chirurgien de village gui panée un bras 
à une femme; un autre, qui panse un pied, etc. 

Baian, DUt. des tiraveun. — Gandelllnlr, jVo«si« 
Iwgii Magtiatori, aTPC Irt addit. de \M\gi de Angelli, 
LIX. 

DFSArLCBOT HE t^udunonT ( Joieph- 
François- Nicolas), ptlblicfste et littérateur 
(tançais, né à Toal, te 21 février 1761, mort le 
15 juillet 1835. Après avoir terminé ses études, 
U s'établit en Hollande, où il rédigea pendant 
quelque tefnps la Gazette d'Amsterdam et 
Rurellla l'impression de divers ouvrages dont 
les antears n'avalent pas pu obtenir le privilège 
en Fraoee. Il vint ensuite k Parts occuper une 
place à la Trésorerie de la Guerre, et fut l'un des 
jonmalistes qui tont d'abord développèrent 
ttec le pliie d'ardeur les idées révolutionnaires. 
Il était en 1790 attaclié à la rédaction du Cour- 
riernationat, et fonda en I79l Le Républicain, 
qui dura peu de temps. l>ès la publication du 
premier numéro, Dusaulchoy fut poursuivi par 
k eoar du Chfttelet de Parts pour avoir accusé 
dans son jonmal Talon, ancien lieutenant citil 
et député à l'Assemblée nationale, de prévartca- 
fioB et de professer des principes dangereux pour 
le paya. Camille Desrooulins, qui, dans ses Révo- 
intions de France et de Brabant, avait répété 
Varticle de Dusairichoy, fut cité en même temps 
qne lui. Ils furent condamnés l'un et l'autre à 
une rétractation publique et à une amende de 
dooie cents livre». A cette ép<jque Dusaulchoy 
devint le oollaboralenr de Camille Desmoulins, 
pois continua seul les Révolutions sous le titre 
àe la Semaine politique et littéraire. Éclairé 
par les événements, il modéra ses opinions, et prit 
mi; parmi les défenseurs de la royauté constitu- 
tioniielle à eAté d'André Chénier et de quelques 
vrtrea écrivains eonrageux, qui périrent tour à 
tour victimes de leur dévouement à la cause de 
llramanité. Dusaulchoy fut incarcéré sous la 
terreiir; mais, plus heureux que ses confrères, 
il fut élargi après le 9 thermidor. Kn 1795, sou- 
teau par des capitalistes hollandais, il créa Ae 
Batave, jonmal politique, destiné à éclairer le 
peuple des Paya-Bas sur ses véritables intérêts. 
Un pamphlet qu'il flt paraître s;)us le titre de : 
ikmne%-nùus nos mifrUvjmmmes, et /...„ le 
(Parti, décembre 179C, in-8*), le mit 



une seconde fois en présence d'on tribunal, 
comme ayant provoqué à la haine et au mépris 
du gouvernement directorial. Celte fois il Ait 
absous et rendu à la liberté, il rédigea alors 
Le Contre* Poison, lia Fusce volnntei et publia 
quelques brochures de circonstance. 11 obtint 
un emploi dans le ministère de hi police gé- 
nérale, au bureau de la surveillance des jour- 
naux; Fouché le nomma chef de division, et 
le chargea des travaux concernant kîs émigrés. 
Diifaulchoy s'y montra d'une telle indulgence, 
qu'il fut destitué en 1802. Il rentra alors dans 
la littérature, et fonda, avec Lniidon^ Lavallée et 
Villeterque, le Journal des ArtSj des Sciences 
et de la LUtératwre^ qu'il abandonna pour col- 
laborer au Courrier de V Europe, réuni depuis 
au Journal de Paris, Après 1814 il fut chargé 
dans cette dernière feuille de rendre compte des 
débats parlementaires , et durant de longues 
années il s'acquitta avec succès de cette mission 
aride et délicate. Atteint par rAga et les infirmi- 
tés, il obtint une pension da i ,500 fr. des anciens 
propriétaires du /oiirnafcf^ Paris i et se retira 
dans une maisonneita du faubourg Saint-Denis, 
où il vécut en philosophe. Dans one charmante 
pièce de vers, il a peint ainsi les derniers jours 
de sa vie : 

Affranchi Aét noin oragSt, 

Au fond d'an pcut eoelot. 

J'ai préserré d« naufraiiet 

Ma nef, que briaaient les Aota ; 

IJ. reaplrahl à rombfaffe. 

IriOln deg méehanLn et det aota, 

Lea Ycnts aftteot la plage 

Sans altérer mon repos. 

lloo champ, mfln ven^r, ma treille. 

Qitrl<|aes llTfea et mon rhlen; 

l.e calme quand Je sommelllr, 

Un aral, toIIm mon bien. 

Le briift de la renommée 

Ne trouble pat nia ralwn, 

Bt j'ai pris pour bien -alinéf 

Xa musc d(* la chansoh 

En efl'et, Dusaulchoy, versificateur agréaMi* rt 
chansonnier spirituel, était le président fondi- 
tenr de la sodété lyrique connue sous \e mm\ 
de Soupers de Momus. 11 assistait aussi au\ 
Soirées littéraires fie Coui)é, et comptait parmi 
les membres do plusieurs autres sociétés litté- 
raires. « M. Dusaulchoy, dit M. de Ponf^vllle, est 
du petit nombre des poètes modernes qui éeri- 
vent du cœur, et qui ne substituent point l'éta- 
la<;e d'un mot à la force des pensées ; interprète 
fidèle de la nature, l'auteur prête tour à tour 
les charmes d'un style élégant, nexit)le et har- 
monieux aux vérités de la philosophie, aux mys- 
tères de la religion, aux faiblesses de l'amour, 
au courage de la vertu ; il réussit également à 
peindn» le délire du bonhear et l'abattement de 
1 infortune. » Parmi ses nombreuses prodnc- 
tions en divers {genres, on doit citer comme for- 
mant l'ensemble de son œuvre et résumant l'Ma- 
toire de sa vie : Éfrennes aux uns et attr 
autres, par quelqu'un qui a fait connaissance 
avec $Mx; Parii^ 1789,iii-8'^>— i^^/re à M. de 

16. 



487 



DUSAULCHOY - DU SEIGNEUR 



488 



La FarCf évéque de Nancy; 1789, in-8"; — /l^ 
manach dupeuple; 1792,10-18°; —3/on agonie 
à Saint-Lazare sous la tyrannie de Robes* 
pierre; Paris, 1795, in-d**; — La Confédéra- 
tion générale des fidèles et leur réunion au 
tombeau de Louis XVI; 1797, in-S"; — Le 
Triomphe des armées françaises ; Paris, 1 80 1 , 
10-8*»; — La Paix, ode; Paris, 1802, iii-8»; — 
Histoire du couronnement, ou relation cir- 
constanciée des cérémonies religieuses, poli- 
tiques et militaires qui ont eu lieu pendant 
le^ jours mémorables consacrés à célébrer 
le sacre et le couronnement de S. M. /. 
Napoléon 1^, empereur des Français , pré- 
cédée d'an Discours préliminaire par Lavallée, 
an XIII (1805), in-S"; — Les Victoires des ar- 
mées françaises, ode; Paris, 1808, in-S" ; — Le 
Rappel des Dieux, ou le conseil céleste,9cèike& 
historiques en vers, à Toccasion de la naissance 
du roi de Rome ; 18 ! 1 , in-S» ; — Épitre à M. Es- 
menard; Paris, 1811, in-8*. —Le Censeur, 
ambigu littéraire, critiqua, moral et philoso- 
phique; Paris, 1817, 2 vol. in- 12; — Les Soi- 
rées de famille , recueil philosophique, avec 
Charrin; Paris, 1817, 3 vol. in-12; — La Ro- 
mance et le Portrait, ou lafatLsse soubrette, 
comédie en un acte, avec le même; Paris, 1817, 
in-S" ; — Mosaïque historique, politique et 
littéraire; Paris, 1818, 2 vol. in-12; — Épitre 
à un prétendu libéral; Paris, 1820, in-8'; — 
Mahomet II, ou les captijs vénitiens, mélo- 
drame en trois actes, avec Charrin; Paris 
(théâtre de la Porte-Saint-Martin), 1820, in-8'* ; 

— Le Protégé de tout le monde, comédie-vau- 
deville on un acte, avec Claude aîné, Duprez et 
Leroy; Paris, 1822, in-8*; — Percy Mallory, 
ou orgueil, honneur et infamie, traduit de 
ranglais de Théod. Hoock; Paris, 1824, 4 vol. 
in-12; — Les Nuits poétiques, épanchements 
religieux et philosophiques, épltres, amours, 
devoirs, etc. ; Paris, 1825, îltt-18, avec front. 
Parmi les morceaux contenus dans ce recueil, 
on remarque surtout La Terre mythologique , 
poésie riche d'images etde pensées. V Absence, 
La Beauté sans voiles et quelques autres com- 
positions critiques ont une fraîcheur et un co- 
loris dignes des maîtres du genre. Dusaulchoy 
a fait représenter en outre plusieurs pièces sous 
le pseudonyme de Joseph.W a laisséde nombreux 
et curieux manuscrits. A. Jadin. 

M. de PoniprrvUlf , Bevuê enevelopédigue, XXIX, Ml. 

— il«viM de Lorraine, 1, 179. — DocumerUs particuliers. 

DUSAULX. Voy. DUSSAULX. 

DUSArscHE (Jean- François)^ poète fran- 
çais« né à Paris, le 30 janvier 1737, mort le 
21 décembre 1822. H fit un grand nombre de 
pièces de circonstance, toutes fort médiocres; 
nous citerons seulement : La Fête de J. J. 
Rousseau, intermède en prose, mêlé da chant; 
1794, in-8« ; — Le Retour de Louis XVIII et 
de la famille des Bourbons; Paris, 1814, 
in-8* ; — Les Deux Chutes de FUsurpateur, 



suivies de Stances aux Incrédules rtde Cok- 
plets sur le mariage du duc de Beny; 
161«,in-8°. 

Râbbe, BolnJoUn et Salnte-PreoTe. Biographie 
t€ port, det Contemporains. 

DuscB (Jean-Jacques), littératear alle- 
mand, né à Celle, dans le LunekKMirg, le 12 lé- 
vrier 1725, mort à Altona,le 18 décembre 1787. 
11 étudia à Glrttingue les belles-lettres et la théo- 
logie, fut depuis attaché comme précepteur à 
plusieurs familles distinguées, et donna dei 
cours publics à Al tona jusqu'en 1766, époque! 
laquelle il obtint, par le crédit de Bemstoif, h 
chaire de professeur de belles-lettres au gym- 
nase académique dit Christiansand, Nommé ea 
1766 directeur de cet étaUissement, il ensetgoa 
en 1767 l'allemand et l'anglais, en 1771 11 
philosophie et les mathématiques, et ra 17801e 
roi de Danemark Ini conféra le titre de conseiller 
de jostice. Plein d'érudition, Dusch n*avait poiiâ 
une imagination brillante ni une grande verve 
poétique; mais il réussit parfaitement dans la 
poésie didactique, où se reflète la profondeur 
de sa pensée. Son ouvrage principal est inti- 
tulé DieWissenschqften (Les Sciences ), poème 
didactique, en hw't chants. Quant à ses poëmes 
épiques et à ses épopées, nous ne mentionnows 
que les suivants : Die Toppee (LeToppée); — 
Der schœne Hund (le Chien migpKm); —Der 
Tempel der Liebe (Le Temple de rAmonr). Ge 
ne sont guère que de faibles imitations de ma- 
dèles anglais. Ses ouvrages : Sàmmtliehe pt»- 
tische Werke (Œuvres poétiques complètes) 
ont paru à Altona , 1765-1767, 3 voL On y re- 
marque : Moralische Briefe in poetiscker 
Prosa zur Bildung des Gtschmaeks an eine» 
jungen Iferm von Stande (Lettres morales es 
prose poétique, devant servir à former le goAt, 
ad ressées à un jeune homme de|qualité ); Leipiig, 
1764, 6 vol. Panni ses romans, on distingue 
Der Verlobte ztieier Broute (Le Fiancé de 
deux Femmes) ; Altona, 1798, 3 vol. W. de S. 

Jordenu, Ijexikon deutscher SehriftsUUer^ t* I » P- M6. 
VI. p. M. — Knrdrii. Uxikon der Schletw. HolsteitdS' 
chen Schri/tsteUer, p. 4S6. 

* DU SEIGNEUR ( Jeon-Bemard) , scolp- 
teur français, né à Paris, le 23 juin 1808. Ëlèfe 
du baron Bosio , de Ch. Dupaty et de Cortot, il 
exposa pour la première fois , au salon de 1831 , 
une statue représentant Roland furieux. De- 
puis lors il occupe nn rang distingué dans la 
sculpture moderne. Parmi ses nombreuses expo- 
sitions, nous citerons : (Salon de 1833) Une 
Larme pour une goutte d^eau, groupe en plâtre 
rehaussé d'or; — (1834) V Archange saint Mi- 
chel vainqueur de Satan : ee groupe colossal 
enpUtre, admis à l'exposition universelle de 
Londres, en 1851, a été gravé en 1834 par 
M. Boissclat; — (1835) La Conversion de saint 
Augustin : église de Notre-Dame-des- Victoires ; 
—(1836) Dagobert I^, statue en marbre: ao 
palais de Versailles; — (1849) La Sainte Vierge 
et Vhnfant' Jésus, statue en plâtre, commandât 



489 



DU SEIGNEUR — DU SOMMERARD 



4»0 



m mirbre pour la cathédrale de Bordeaux. 
Pinni les ooTraget non exposés au Lourre, nous 
sfDalerooa : Pierre de VioU^ prévôt des mar- 
dttodiy fltatoe en pierre : andenne façade de 
rhMel de Tille de Paris; — Saknte ÀgnèSy sta- 
tue : é(^»t de La Madeleine; — Saint Pierre^ 
tfitue : éf^lise de Notre-Dame-des-Victoires; — 
la Vierge et VEnfant-Jéstu y toute} la sta- 
Hant du grand portail^ ainsi que Les Quatre 
ÉvangelisteSf ponrNotre-Dame-de-Bon-Secours 
près de Rouen ; — la chaireA^ Téglise parois- 
nie de Saint- Vincent de Paul , composée de 
caq bas-reliefs et de deux anges, chêne sculpté ; 

- La Vierge et FEn/ant-Jésus , statue en 
nrtire : église, de Riom (Puy-de-Dôme). Le 
■odèle en plâtre de cette statue est placé dans 
régKsede Bdbec; — Saint François d'As- 
lise, statue en pl&tre : église de Sainte-Élisa- 
bdhà.Paris; — Sainte Mathilde, statue en 
narbre : à Grand-Bourg ( Seine-et-Oise ) ; — 
SatiU Léonard y statue en pierre, pour la tour 
Saint-Jacques la Boucherie; —groupe allégo- 
rique en pierre, représentant Les BeauX'Arts , 
pov la balustrade du LouTre. Entre autres bus- 
tei da même artiste qui se trouvent dans les ga- 
kriei du Musée de Versailles, nous citerons 
eeox de Saint Louis; — du marquis de Cas- 
Miunt, maréchal de France; — de Jean de 
inrbcn; — de César de Cambout ; — du 
9ttrquu de Cois lin ;^ de Jacques de Rougé; 

- il marquis de Plessis-Bellière ; — de 
François Potier ^ marquis de Gèvres; — du 
tdc de PentMèvre, et de Louis Potier ^ mar- 
VùdeGèvres, OndoitencoreM. Du Seigneur les 
kHtesde Charles Duclos, historiographe de 
frace, à Dinan; — du roi Louis- Philippe: 
Htrefois à l'hôtel de ville de Saint-Omer ; — du 
marquis de Lallg-Tollendal : h la bibliothèque 
ai pilais du Luxembourg; — de Campenon : à 
h bibliothèque de rinstitut ; — du duc de 
Mte: au ministère des finances; — de Chap- 
M : ao Ckmservatoire des Arts et Métiers ; — de 
tetAey ; à l*École des Ponts et Chaussées ; — > 
àt Motteley : au Louvre; et du baron de 
^Qkkenair : à l'Institut. M. Du Seigneur a pu- 
^ VHistoire de la Sculpture depuis le qua- 
^^^ siècle jusqu'à la fin du seizième , insé- 
"^«bns Le Moyen Age et la Renaissance, année 
1851;^ yotes et Observations pour servir de 
^"fij^lément à l'Histoire de la Sculpture fran- 
9»^ par Émeric David; Paris, 1853; — 
^ttoi (f un Catalogue des ouvrages de Char- 
^•Antoine Coysevox, précédé d'une Ao^ice 
^'iographique f insérée dans la T* livraison de 
b Revue universelle des Arts, publiée par 
IL Paul Lacroix; Paris, 1855. A. Sauzay. 

jtnk. dn Mntéu imp. — Documents particuliers. 
OUSÉJOUE. Voy. DlONIS. 

l DusibLBT {Charles 'Joseph -Antoine • 
François-Léonard) fUa&ràiRUT français, ancien 
■Mire de Dôle , né dans cette ville, en 1769. U a 
pohiié les ouvrages suivants : inès de Castro , 



s^fet tiré de la Lusiade^ pofime latin, in-8*. 
(sans date); — Jeremisf prophetm Lamen- 
tationes , in-8'' (sans date); — Mnémonique, 
dédié aux gobe-mouches (sans date), iU'S*'; 

— Blmire^ ou la destruction de V Inquisi- 
tion; 1811, in-S"*; — Iseult de Dôle^ chro- 
nique du huitième siècle; 1828, 2 vol. in-13; 

— Le Château de Frédéric Barbe-Rousse à 
Dôle, chronique du douzième siècle, attri- 
buée à Hues de Brayes Selves; 1843, in-S**. 
M. Dusillet a aussi publié des aràdes dans les 
DébatSt iLa Quotidienne et autres journaux ; 
enfin, il a rédigé le journal de Dôle intitulé Les 
Petites Affiches, Ae 1814 à 1829. G. ni F. 

StaUsUque des Genê de Lettrés. 

DU SOMMBKARD ( Alexandre), archéologue 
français , né à Bar-sur- Aube, en novembre 1779, 
mort à Saint-Cloud, le 19 août 1842. 11 était fils 
d'un financier, et s'engagea à quatorze ans dans 
les armées républicaines; U fit les campagnes de 
Vendée, renonça à la carrière militaire (1796), 
et entra à la cour des comptes ; mais il fut rap- 
pelé sous les drapeaux, et ne dut sa libération, en 
1801 , qu'au dévoûment de son frère, qui consentit 
à servir à sa place« Du Sommerard reprit son em- 
ploi, et fût nommé membre de la cour des comp- 
tes en 1807. Le 31 man 1814 il signala son af- 
fection pour les Bourbons à la fois dans la garde 
nationale , où il était capitaine, et à la cour des 
comptes , où U fut l'un des première à demander 
« la déchéance de Bonaparte et le rappel des 
souverains légitimes ». En 1815 il s'engagea dans 
les volontaires royaux, et fut nommé lieutenant 
n refusa de signer l'acte additionnel. On lui 
attribua une chanson très-populaire à cette 
époque, après 1815, parmi les royalistes , mais 
dont le succès ne fut pas dû au mérite littéraire. Le 
refrain était: Rendez-nous notre père de Gand! 
Le 6 juillet 1815, Du Sommerard conduisit une 
partie de ses volontaires à Saint- Denis, où se 
trouvait Louis XVIU, et protesta contre la co- 
carde tricolore. Au mois de janvier 1816, 
Louis XVllI récompensa tant de zèle par la 
croix d'Honneur. Nommé conseUler référendaire 
à la cour des comptes en 1823 et vice-président 
du collège électoral de la Seine, puis, en 1831, 
conseiller-maître , il dut à l'accroissement de sa 
fortune de pouvoir se consacrer à son goût pour 
l'archéologie. U parcourut la France, étudia et re- 
chercha les vieux monuments, recueillit des ma- 
nuscrits, des meubles, desoostumes, des annes; 
ces débris, reparés et classés, formèrent une col- 
lection précieuse : elle fut déposée en 1 832, au vieil 
hôtel Cluny (1 } , que Du Sommerard avait loué 
à cet effet. U travaillait sans cesse à augmenter 

(1) L'hôtel Clony (sU me det MaUiurtm-Salnt- Jacque.t) 
est deTeoa nne propriété nationale depuH la mort de 
On Sommerard. La coHecUon qne cet archcolofnif avait 
formée a été acqnlae par l'ÉUt, en vertu de la loi du 
19 août 184S. et converUe en musée public. On y a réuni 
le palaU des Thermes (rue de La Harpe). M. Edmond Un 
Sommerard, l'un des flls du créateur du Musée Cluoy, est 
anjourd'hal conserraleur de ces curieux cdUlces. 



491 



OU SOMMËKARD — DDSSAULX 



aon muiM, et ntraprit dans ce but, on 184S, un 
voyags eo Italie. Il en revint gravement malade. 
Un travail de vingt lieiires par jour prolongé pan* 
dant plu«ieura années Tavait très-afiaibli; il voulut 
r.onti|iaer, mais il succomba avant d'avoir pu 
tenninef plusieurs beaux ouvrages commencés i 
On a de lui : Vuu de Proviuâ} 1828, ÎB-é*', 
avco lithographies; ^ Notieu sur i^Hâêêl de 
ChiUff €i sur le Palais des Thermes^ avec dee 
notes sur la culiure des aris ,prineipalem€ni 
dans les quinzième el seizième sièolesf Paris, 
1834, in 8*; — £65 Aris au Moyen Age; Paris, 
1839-43, § vol. iu-8s et &10 plancli. in-fol. Cet 
ouvrage se compose do deni parties : V Atlas , 
comprenant 108 planeh. in-foI., formé des princi- 
paui types clipisis dans les diverses brandies de 
Tart au moy(*n flge,et V Album , comprenant 408 
pianch. in-fol : ce dernier se subdivise en dU 
«ériesde4û|dand). ; — MQUumeuts, sculpture», 
peintures, vitraux, émaux, /aïenees , tneu- 
blés, armures, orfèvrerie, miniatures et ma- 
nuscrits. 

Biographie tUâ Uommsi du Jwr, — .i/onitf ur wni- 
rtrut, 1 tep(cnibre i8>t. —4* Janlq, 4çmmat dti M^^, 
n août 1841 — Baronne C {ie Pri-sV, dans le DUtioU" 
notre du la Convenatinn. — l4>uan<1rt' l't Boiirquflot, 
ÉM IHteraturê franc. cant$infi. 

DimouHAiT. Voy, Souhait (Uv;. 

nussADLT (Jea/i-JojepA), littérateur fran- 
fais,"né à Paris, le 1*' juillet 1769, mort le 14 
juillet UQ4. 11 fit avec un succès exceiitionnel 
ses études au collège liaintc-Uarbti, où il pro- 
fessa jusqu'au moment où écldtèr4*nt les pre- 
miers troubles de la révolution. A)arit iHirdu sa 
place, il alla remplir des funclions analuguus au 
collÔ4;e Du Plessis, d'où la même cause le fit 
sortir. 11 travailla alors à la feuille de Frérun, 
L'Orateur du Peuple, dont il adoucit de son 
iiiii'u\ la violence. Fuis il écrivit daus Le Veri- 
dique, journal dirigé coutrc b: Directoire. Com- 
pris dans la loi de dé|)ortation contre un grand 
nombre «le journalistes , il sut se soustrôire à 
cette mesure. Ensuite il entra au Journal des 
Ddbnts, à la rédaction duquel, et sous la si- 
gnature Y, il prit une part aussi active qu'ho- 
norable pour son talent. Ainsi que De Féletz, 
Hoffmann et Geoffroy , il fit une rude guerre 
au mauvais goût , mais s'écarta rarement de la 
plus stricte impartialité. Naturellement il s'at- 
tira de nombreux ennemis , comme cela arrive 
preM|ue toujours en pareil cas. La iwlèmique 
eiitn* Ihiftsault et Cbénier, à propos des cours 
d^* l'j^. fiemier à TAtliénée tle Paris , eut quel- 
que retentissement. Des amis de Chéiiicr cm- 
|)èchèrent cette querelle d'aboutir à un duel. 
Dussault se présenta en 1881 à l'Académie Fran- 
çaise pour y rein|)lac4*r Fontancs; C(î fut son 
concurrent, M. Villemain, qui fut élu. Ki'tiré du 
Journal des Débats depuis 1817, il fut nommé 
en 1820 conservateur de la bibliothèque Saiute- 
Geneviève. Beaucoup de bim sens, moins d'ima- 
gination et d'originalité dans la pensée , voilà ce 
(jiii nractérise ka écrits de Dusaaolt. Outre ses ' 



articles du Journal des Défais, léoiis IU«1 
sous le litre d'Annales littéraires , 1818, «vd, 
et sous le même titre avec qb ^^pUmni pv 
Massabiau, 1814, 5 toI. iii-8% os a eumk 
Dussault : Fragments pour servir à riôMn 
de la Convention nationale; de; — l£(fn 
au citoyen Louveti 179.S; — Uttrem d' 
toyen Rasderer sur la religion; 1796, iD-T; 

— Lettre à M. J. Ckénier; 1807, to-»«; - 

— Oraisons funèbree de Bossuet, Fltckin, 

Masearon^ etc., avee un Discaun preiim- 

naire; 1810-1826,4 ¥ol. fn-S"; lederafarri 

de M. Théry ; — une édfthm de Quia/i/iramc 

pr^ace et notes pour la Bibliothèque dm- 

sique de Lemalre; 1891-1883; — la sixièM 

(•(iition dei ffelvlennes de Barniel; 1813;- 

Mémoires de mademoiselle tkumesnd, vm 

une nolire; 1823. 

Joutjiat de la Librairie. — AmauO, Joay, etc , Acjr. 
nouv. de» Contemporain». — MahuI, Aaa^ mc n t H U pt . 

DU8SAVLX (Jean), littérateur firsaças, r^ 
tit^neveu de Nicole, né à Chartres, le M di- 
cembre 1728, mort le 18 mars 1799. Issuthsi 
famille de robe, il fit au collège de La Flèdke* 
lN)nne8 études, qu'il vint terminer à Paris, dans ki 
collèges du Plessis et de Louis-le-Grand. Sesi»' 
rents le destinaient au barreau ; mais u vo» 
tion l'appelait dans une autre «arrière, n adUi 
une cliarge de commissaire de la gendannÀ, 
et fit avec ce corps, sous le maréchal de tt* 
chelieu, la campagne de Hanovre dans la pKxn 
de Sept- Ans. Porté par son goût yers IcsWtra^ 
mais fatalement entraîné par sa passion venb 
jeu , il revint , jeime encore, de son égaiciMtfi 
et ne lanla i>as de publier, sous les titres de M* 
très , de Réfiexions et de Discours (1775, 1777, 
1779 ) , contre la passion du Jeu dans leséj' 
fèrents siècles, plusieurs écrits qui, retafaviiÛi 
et refondus en un seul , sont devenus see bkI' 
leur ouvrage (Paris, 1779, in-8*). il y adM 
ce livre utile , et qui a été traduit en hoUaadâ^ 
un style haché , souvent déclamatoire, et BBtnp 
grand étalage d'érudition. 

Le service militaire ayant appelé DosiiaU i 
Lunéville, il plut au roi Stanislas, qui le i 
admettre à son Académie de Nancy. De reloor à 
Paris, il publia, en 1770, sa traduction de Jné- 
nal, qui conserve encore une réputation méiiléif 
et qui, ayant eu plusieurs éditions, a été refie 
fiar M. Jules Pierrot, proviseur du lycée de Louis- 
le-Grand , et repn)duite dans la Bibliothèque 
Latine' Française de Panckouckc. Le travail 
des notes est savant. Dusaanl\ y a joint un Dii' 
cours estimé sur les satiriques latins, wi le 
trouve un (Kirallèlc entre Horace et Juvénal, qw 
La Uar|)e a inséré dans son Cours de Littéra- 
ture. 

DussaulXy admis en 1776 à l'Académie des 
Inscriptions et Belles-Lettres, obtint sa retnite 
du service militaire, et fut attaché au duc d'Or* 
léans en qualité de secrétaire. 11 était phis que 
sexagénehre quand éclata Li réyolatioii de 1788. 



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m OUSSAULX 

BaJyitoBr dHm potto qui fltal grand ennemi de 
Mrtoeratie, Il entra dani le raou?ement de l'é- 
mue avee l'ardeur da jeune âge; mais H eût 
•uriu la liberté tant détordre, sani crimes et 
■M orages populaires. Le 14 juillet il était élec- 
Iwr e| membre de la commune de Paris; il fut 
l'un des commissaires du comité de la 
Cisl en cette qualité que, le 6 Tévrier 
|?9Dy Q présenta les vainqueurs de la Bastille 

I rAssanblée nationale et prononça, par extrait, 
àli séanao dn soir, un Di$eùur$ hiitorique sur 

II prise ém cette forteresse. Peu de jours avant 
la Fédération (1790) il fit paraître , sous le titre 
de Vinsurrection jMrMenne, un volume in-8* 
MM aux soldats paêHoies, et qui amtieot 
m iMieowrs MtiorifUê, précédé de l'Œuvre 
ém s^jimrs (13-18 Jufllet), et suivi de Con- 
ÉUUmiUms morales sur la révolution de 
Ifll. Nommé suppléant à l'Assemblée législa- 
1lffe,oi il Alt appelé sq 1702, il fit on disoours 
tanbe la destruction des cbefs-d'oHivre des 
liti, et te proBonça avec nne courageuse éner- 
ve osBtra les alfreox événements de septem- 
kn. n ftil nn des six eommlMaires envoyés 
pvltemiblée pour arrêter la fureur des assas- 
4h, si pioposa des raesores fortement ré- 
ImIvcs, que Ohabol et Baaire firent rejeter. 
IMpelé par le départeracat de Paris à la Con- 
Hillaa nationale, il demanda la suppression 
ém loteries, fil suspendra le transport des mo- 
■■imls de Versailles à Paris, vota, dans le 
pnols de Louis XVI, la détention pendant la 
p«m et le bannissement après la paii. Bientôt 
i M compris dans la catégorie des modérés ; il 
mît eflérl sa démission après le 31 mai : Bil- 
iMd-Varannes demanda sa mise en accusation, 
il foQ vit Bfarat prendre sa défense en le si- 
Mnteomme nn « vieux radoteiir,qni ne pouvait 
ibs dangereux ». Il fut enfermé avec le drama- 
bf|B larder, Daunon et neuf autres de ses 
njjpieB, dans la maison d'arrêt dite de Port- 
Oke ( anden couvent de Port^Royal ). Après 
li9 IbBnnidor, il rédigea et signa avec eux un 
^^émàn jostificatif sous ce titre : Les douze 
fV^tentants du peuple détenus à Port- 

■ liht à leurs eollègues siégeant à la Con- 
>Mea maHonale et à tous les eitoffens/ran- 
roii. Oe méoDoira fbt imprimé in-8*. Le jour 
^np^ et de larentrée des soixante-et-onze 
^▼taUonBels détenus depuis treize mois, Dos- 
*i>h tt à la tribune nn discours dans lequel il 
FMnta qne loi et ses collègues avaient laissé 
te lenra ressentiments au fond de leurs ca- 
<Mi. Plas tard. Il demanda l'érection d'un autel 
^^iitoira da sang injustement répandu, et fit 
^feltlar nn moonment à la mémoire du repré- 
*<ttiit Féraod. Devenu membre du Conseil des 
^nçieBs, dont il fut un des présidents, il proposa 
^ijooter an serment de Haine à la royauté ces 
^Mid'one sage pofitiqoe : en France, Il s'éleva 
^^itsrephisieora fois avec force contre les lote- 
i<ii, les ti^pota cl les jenx de hasard, fit l'éloge 



— DUSSEK 



494 



de l'abbé Barthélémy , et demanda pour Mably 
les honneurs du Panthéon. 

En 1796, Dussaulx fit hommage aux Andens 
de sa curieuse brochure intitulée : De mes rap- 
port avec J,-J. Houueau et de notre corres' 
pondance. Il y montre l'homme moins grand 
que l'écrivahi, et le 24 avril 179S il put se 
rendre à la tribune ce témoignage : « Je dé- 
« clare que depuis que mes concitoyens m'ont 
« donné la qualité de législateur, j'ai sauvé des 
« hommes et n'ai pas voté la mort d'un seul. » 
Dussaulx sortit du Corps Législatif en mai 
1798. Ses infirmités le forcèrent à ne pas se 
présenter pour une réélection. 

Dès la formation de l'Institut, 11 avait été nommé 
membre de la classe de Littérature et Beaux- Arts^ 
section des Langues andennes. Ses ouvrages ont 
pour titres : Lettres et réflexions sur la fu- 
reur du jeu; Paris, 1775, m-8*; J777, in-8»; — 
Discours sur la passion du jeu dans les dif' 
férents siècles ^ lu à l'Académie en 1775 : ces 
ouvrages sont le fruit du repentir de l'auteur, 
qui avait cédé lui-même, dans sa jeunesse, au 
vice qu'il flétrit ; -^ Mémoire sur les classiques 
latins , inséré dans le tome XLIII du Recueil 
de V Académie; — Satires de Juvénal, tra- 
duites en français ; Paris, 1779, in-8*,préct:Mlécs 
de V Éloge historique de Dussaulx, par Ville- 
terque : la dernière édition est de Paris, 1825, 
2 vol. in-8* ; — De la passion du jeu depuis 
les temps anciens jusqu'à nos jours; 1770, 
in-8";-- Voyage à Barèges cl dans les Hautes- 
Pyrénées, fait en 1788; Paris, 1796, iii-8** : 
l'auteur • voulut imiter la manière de Stcme, 
mais cet essai ne (Ut pas heureux ; — Lettre 
au citoyen Fréron; 1796, in-a*»;— Vie de 
Vabbé Blanchet , en tête de^ Apologues et 
Contes orientaux de cet écrivain. [Villenave, 
dans VEnc. des G. du M. ] 

Mémoires tur la Fié de Duuaulx^ «eriU par sa Muvni 
Paru, Dldot, 1801, in-l». — Amaolt, Jouj, etc., DiO'j. 
nouv. dês C<mt, 

DU8SBK (Jean-Louis ou Ladislas), célèbre 
pianiste et compositeur bohémien , né le fé- 
vrier 1761, à Czaslau , en Bohême , inurt eu mars 
1812,à Saint-Germain-en-Layc, près Paris. Fils 
d'un habile organiste de Czaslau, son ]>ère lui 
apprit de bonne heure la musique, et à l'â^o d.* 
neuf ans le jeune Dussek touchait d(^jà parfai- 
tement du piano et accompagnait sur l'ur^:;};. 
Admis comme sopranistc au couvent d'iglaii , il 
y continua ses études sous la direction du 
P. Ladislas Spenaz, maître du chœur de l'église 
des Minoristes , et alla successivement remplir 
les fonctions d'organiste à Kuttemberg, à Malines, 
puis à lUîrg-op-Zoom ; il se rendit ensuite à 
Amsterdam, où son talent sur le piano fixa l'at- 
tention publique. Le stathouder Tappda à La 
Haye pour donner des leçons h ses eafants ; ce 
fut dans cette ville que Dussek publia ses pre- 
miers ouN rages, qui conrJstaientcn trois Concer- 
tos pour piano, deux violons, alto et ba$u,elt 



496 



DUSSEK - DUTEMS 



en douze Sonates pour piano et violon. Il arait 
alors vingt-deux ans ; sa réputation augmentait 
chaque jour. D visita Hambourg, Berlin, Saint- 
Pétersbourg, Milan, et partout le virtuose exci- 
tait la plus vive admiration. En 1788 il était à 
Paris ; la reine Marie-Antoinette désirait qu'il s*y 
fixiU, mais bientôt les troubles révolutionnaires 
le dàâdèrent à se rendre à Londres, où il se ma- 
ria et établit un commerce de musique. Son 
enthousiasme pour son art, son goût pour les 
plaisirs, son insouciance naturelle, le rendirent 
peu propre aux affaires commerciales; aussi sa 
maison ne prospéra-t-elle pas. Poursuivi par 
ses créanciers, il se réfugia à Hambourg, en 
1800. Là, une princesse du Nord s'étant éprise 
de lui, l'enleva, dit-on, et pendant deux ans Dus- 
'sek vécut avec elle dans une retraite située 
sur les confins dn Danemark. Après avoir par- 
couru de nonvean l'Allemagne et avoir été suc- 
cessivement attaché au service du prince Louis- 
Ferdinand de Prusse et à celui du prince d'I- 
sembourg, Dussek revit Paris, en 1808. On se 
rappelle encore l'effet prodigieux qu'il produisit 
dans les concerts donnés à cette époque, à 
la salle de l'Odéon, par Rode, Baiilot et Lamare. 
Jusque là le piano n'avait paru qu'avec désavan- 
tage dans les concerts. Dussek possédait un 
style large, une grande netteté et une excessive 
délicatesse d'exécution ; le parti qu'il sut tirer 
d'un instrument privé de sons soutenus étonna 
l'auditoire. Cet artisteavait été nommé directeur 
de la musique du prince de Talleyrand; fatigué 
de la vie agitée qu'il avait menée jusque alors, il 
ne songea plus qu'à jouir du repos que lui offrait 
sa nouvelle position. Son caractère aimable, son 
esprit cultivé, ses manières distinguées, lui at- 
tirèrent l'affection de tous ceux qui le connais- 
saient. Sur la fin de sa vie, il était devenu d'un 
embonpoint excessif, et avait pris l'habitude de 
rester au lit la plus grande partie de la journée; 
le soir il sortait de son apathie en s'exdtant par 
des boissons spiritueuses, dont l'abus finit par 
abréger son existence. La réputation de Dussek 
comme compositeur pour son instrument égale 
celle dont il a joui comme exécutant. Sa mu- 
sique a un cachet qui lui est propre; ses motifs 
sont brillants , ses mélodies heureuses, son har- 
monie est riche. Il a publié 7e couvres de mor- 
ceaux pour le piano, tels que Concertos, sym- 
phonies concertantes, quintettis, quatuors, 
trios , sonates , rondeaux, airs variés , etc. 
On a de lui une Méthode de Piano, 11 a écrit 
en Allemagne plusieurs oratorios, et beaucoup 
de compositions religieuses, que Ton conserve 
dans l'église de Gzaslau et dans celle de KuU 
temberg. Pendant son séjour à Londres, il avait 
donné deux opéras, qui eurent peu de succès. 

Dieudonné Dricne-Bàron. 

FéUs, Biographie universelle des Musiciens. 

DUSSBRRB-PiGOif ( Joseph-Bernard), pré- 
dicateur français , né en 1728, à Avignon, moii 
le 22 mai 1800. Il entra chez les Jésuites , et 



après la snppressioode cetteaoeiélé, fbt «ttacàéà 
l'église de Salnt-Roch, à Paris. Lors de la léi»- 
lution, il passa en Toscane, où fl moomt H ifé> 
tait fait une réputation comme prédicateur. Oit 
de lui : Panégyrique de madame de Cksi^ 
tal; Paris, 1780, in-8**; — Panégyriqus es 
sainte Thérèse; Paris, i785,in-8*' ; — Disamn 
pour la fête séeutaHrede la maison dêSabU- 
Cyr; Paris, 1786, in-8<^; — Discours fitnèbn^ 
de Louise-Marie de France ;Pànê, 1786, ia^'s; 
— Discours pour la fête de la Rosière, p»— 
nonce dans l'église de Suresoîe ; Paris, 17N , 
in-8*'. G. ni F. 

Felter, Dict.Mst., édlt de ISM. 

DCSSiBVX. Foy. Ussuux (D*). 

DUSSOM (François), seigneur de Bon-Bcpoi, 
marin et diplomate français» né dans le comté de 
Foix, mort le 12 août 1719. Il était d'une dei 
plus illustres familles du Béam, et entra dam 
la marine militaire française en 1671, eomme 
sous-lieutenant de galère. H fut pourvu ea 
1676 de la charge de commissaire général de 
la marine. En 1679, on créa pour Dusson le 
grade d'intendant général de la marine et des 
armées navales; il assista en cette qualité ei 
1684 au bombardement de Gènes. L'année sa- 
vante, Louis XIV le nomma lecteur de sa chtta» 
bre , et de 1685 à 1689 lui confia plusieurs nui- 
sions extraordinaires en Angleterre. Dosson 
reçut pour ses services une pension de trab 
mille livres, et reprit ses fonctions navales sv 
la flotte de laj Manche; il les continua avec le 
brevet de lieutenant général jusqu'en 1692, épo- 
que à laquelle il fut récompensé d'une nouvdk 
pension de douxe mille livres et envoyé comme 
ambassadeur extraordinaire en Danemark, ok 
il demeura jusqu'à la fin de 1697. U fut alors 
accrédité aviec la même qualité auprès des étali 
généraux de Hollande , et ne rentra en France 
qu'en 1699. Louis XIV le gratifia de la chargs 
de chevalier d'honneur au pariement de Tou- 
louse. Lors de l'avènement de Louis XV, le ré- 
gent nomma Dusson conseiller de la marine. 

A. deL. 

Morârl. Grand IHcL hitt. 

DVTBiL (Jean), poète français, virait an 
milieu du dix-septième siècle. Ce qu'on sait sur 
son compte se réduit à ce qu'il nous apprend lui- 
même; il avait été attaché à l'amiral duc de 
Brézé, et il avait voyagé en Espaçie. On a de 
lui un Recueil de diverses pièces consistant 
en poèmes, stances, sonnets, épigrammes, etc. 
Ses vers sont corrects et assez bien tournés ; mais 
les lois de la décence n'y sont pas toujours res- 
pectées. On trouve à la fin de ce volume, trèa- 
rare, des observations sur la poésie, qui joignenl 
au mérite d'être courtes celui d'être judktenset 
et claires. G. B. 

VioUet Leduc, Bibl, poétique, t. i, p. 479. 

DUTBMS {JeaU'FrançoiS'Hugues), histo- 
rien français, né le 6 août 1745, à Reugney ( Fran- 
cheComté), mort à Paris, le 19iuillet 1811. ll6B 






m DxrrEMS 

hldina les ordres, fut reço doctenr de Sorbunne, 
et derâtt eo 1783 profeiMur dtûïtoire et de 
iohA tu Collège rojal da Frtaee. Eiilé ea 
Saine poidaat la rtTolutkM, il revint eo Fr&oce 
SilSOl.Onadelni : Éloge de Pierre du Ter- 
:iil, appelé le chicalifr Boyard , tani peur 
titeiu reproche; Pkris, 1770, iQ-B°i — Le 
Ckfçé de France, ou tableau àittorique et 
dvmoiogtqve det arebevéquet, itégitet , ab- 
iU tl abbetiet dwrofoitme.'Pirii, 1774-1775, 
4id. io-S'; — Histoire de Jean Churehill, 
éKdeMarlborough! Paris, laos, StoI. û-B°. 
Même a donné pludeura trticlei lu Rtper- 
tàn de JurUprùdence ; ha Journal det Di- 
ktt, et ■ Uiud en muiucrit une Uietoirê de 
flnrt nu. 

MNlt. Jmi, «te, tiatT. »w. dtlC(m((«viiralu. 

BirrUB itMât), philologue et antiqusire 
ftMçrii, né à TODTS, le ISjuiTier 1730,inortà 
iMdiM, le 13 mû 1811. n appartenait k une 
lafllB protestante. Dès l'eaTance il montra dn 
|Mt pou la poéde et pour l'étude de l'antiquiU. 
Ange de dix-huit ans il composa une tragédie, 
WiSéa: Le Retour d'Vlytie à Ithaque, que 
rfttèrent lec ecnnédiais de Paris et qu'applau- 
A lapabSc d'Orléans. Malgré ce succès, Duten s 
Mtl« bon sens de renoncer k un genre litté- 
BfcaMtjnd il n'était pas propre. Vers la même 
(^•9e,aDede «a »aan, Igte de dame ans, fut 
tfnée et «nfomée dana un conieut par ordre 
M l^utfaeréqoe de Tours. Dnteni, iadigné de 
Mtda dlntoléranw, ae réfugia en An^lerre, 
rtlMdwrgéiTnneédocatiMi particulière. Le 
)kt dt ton éttre, boaune trta-inatrnlt , s';q«r- 
Mat qM le* rnnniiminrrn du jeune profes- 

Sébîoit |ieu élHidoei, ae plut k lui enaeigner 
M qn^ lavait lui-mbôe. Doteni apprit 
M Im Ungoea orientales, celles de l'Europe 
MlviHibtealiqnec. n obtint eu I7a8 la place 
it ''■fl'T et de aeoétaire de Stuart Hsc- 
tmk, ndniiti* d'An^eterre h Torln. Pendant 
M i^onr dana cette fille, il entreprit l'éditioD 
fatNTiw «oraplèles de Ldboiti, tiaiail im- 
MOM^qd anH effirajé les saTaatâ d'Allemagne. 
I fntla Turin pour prendre possession d'un 
■Uie (rieur é, qu'il tenait dn duc de Northiimber- 
M, «t accompagna le fil* de ce duc dans «es 
^iil^tsnir le continent. En 1775 il fui agr^ 
^rAadémie deslnscripdoae, continua de Toya- 
l^i et exerça, encore par intérim, le» fonctians 
tt chargé d'^alres ï Turin. 11 passa les dcr- 
abH années de sa vie dans bod prieuré J'Els. 
^ D était membre de la Société royale de 
laadrta et avait le titre d'hiatoriograpbe du roi 
'ItgMerre. On a de Dutens : Le Caprice 
ti*^ue, recneilde poéûesi 1750, in-ia; — 
'MttreAetnir Vorijine dei dteouverles at- 
fthMlei aux modernes, où on démontre que 
*■* pluM eélibre* philosopAet ont puisé la 
Af«r(de leurs eonnalssances dans les ou- 
>^ de* anciens, et que plusieurs viriles 
l^jar t i u tn tur la religion ont été connues 



■ DUTENS «8 

des taçes du paganisme; 17W, in-S'. La qua- 
trième édition parut avec det addttoas consAlé- 
râbles ; Paria, 1811, in-«* ; — Po^lei de M. D.; 
1787, in-li; — J.-G.-B. Leibnitsii Opéra 
onutia, nune primunk collecta, in classes dlt- 
trtbuta, pr^ationibusetiiuUetlmsexoTTiatai 
Genève, 17M, 6 vol. ln-t°; — Le Tocsin; 
Rome, 1709. in-8< : c'est un ouvrage dirigé 
contre les pbltowphes anti- religieux du dix- 
huitième siècle; il fut réimprima sous le Utre 
d'Appel au bon sens; Londres, 1777, in-8°; 

— Explication de quelques médailles de peu- 
ples , de villes et de riAt , grecques et pMni- 
eiennet; Londres, 1773, in^* ; — Explication 
dt Logiqut,oul'art déraisonner ;'Pan%, 1773, 
hi-11; — Explication dequelques médaille* 
du cabinet de Duane; 1774, in-4*; — MnmieJ 
tfÉpictète, traduit par M. Oaeier; ms, 
io-18; — Du Miroir ardent d'ÀreMmide; 
nii, in-8°; —Itinéraire desroules lesplus 
fréquentées, ou journal de nogage aux prln- 
cipalet villes de l'Europe; 1775, iu-S*; — 
Longi Pastoralia de Daphnide et Chloe, 
grxee; Paris, 1T7S, in-llj — TnHsUnte dis- 
sertation SUT quelques médailles grecques et 
phéniciennes, oii se trouvent des observa- 
tions pour sûvir A Cétude de la paléographie 
numismatique; I77B, in-4*; — Des Pierru 
préeieuses et des pierres fines, avec les 
moyens de les connaître et de les évaluer; 
Paris, 177B, in-11; Londres, 1777, in-S* ; — 
lettre à ». D. B. (H. de Bure), sur la réfu- 
tation du livre De l'Esprit par J.-J. Rous- 
seau; Londres et Paria, 1779, in-11; ~ De 
l'Église, du Pape, de quelques points de 
eontrovene, et moyens de réunion de toute* 
les Églises chrétiennes ; Genève, 1781, iu-8*; 

— L'Ami des étrangers qui vogagent en An- 
glelerre ; Loaiirti, 1787, in-li; — Histoire 
de ce qui s'est passé pour le rétablissement 
d'une régence en Angleterre; Londres et Pa- 
ris, 17S9, in-8°; — Table généalogique des 
héros (fc romani; Londres, sans date, in-4*; — 
Mémoiru d'un vonagevrquise repaie ; Paris, 
Igoe, 3toI. in-8*. 

arninlt. JoBT. ne.. Bitçr, tume. du CoulnitWTaliu. 
~- Silihr, BoliJallD, etc., auitr. aatr. M portaHn du 

DCTKHi ( Miehel-Franfoi*), crittqae fran- 
çais, frire du ptécédent, né ï Tours, en 1731, 
mort dans la même ville, en 1804. Il exerça le 
commerce ï Tours, et consacra k* lolatraà l'é- 
tude des beaux-arts. On a de lui : Principes 
abrégés de Peinture; Paria, 1778, in-ll, réim- 
primés avec des au^cntations; Paris, isot, 



uuTBHs (Joseph-Michel), économiste trm- 
çais, fils du précédent, né ïTours.te 15 octobre 
1785, mort le a août 1848. Entré à di\-huit ans 
à l'École des Ponts et Chaussées, il en sortit à 
vingt-deux, avec 1« brevet d'ingénieur. En laoo 



lUO 



DUXKJMS 



il fit imprimer son premitr ouvrage, sous le titre 
de : De$ moyens de naturtiliser tiiutrucêion 
et la doctrine; Evreux, an vni (1800), io-8*. A 
cette publication succéda un travail de statis- 
tique tràs^tendu, intitulé : Description topogra- 
phique de t^arrondissement communal de 
Louviers (Eure), avec Vexpotition de la na- 
ture du soif de ses diverses productions , de 
Vétat actuel de son commerce et de son agri- 
culture, des observations sur les mœurs de 
ses habitants et une carte du pays; Evreux, 
1800, iu-8*. Trois années après, Dutens se ût 
connaître comme économiste par son Analyse 
raisonnée des principes Jondamentaux de 
V Économie politique; Paris, 1804, in-8*'. La 
classe de la langue et de la littératare française 
de rinstitot ayant mis pour la seconde fois au 
concours, en 1811, Téloge de Montaigne, Dutens 
lui adressa un Mémoire qui obtint une mention 
honorable et a été publié en 1818, Paris, in-8''. 
Chargé par le gouvernement, en 1818, d'aller 
étudier en Angleterre le système de sa naviga- 
tion intérieure, il élargit le cercle de sa mission en 
faisant uneétude consciencieuse de tous les grands 
travaux de ce pays. Il en publia le résultat en 
181ti, dans des Mémoires sur les travaux pu- 
blios de V Angleterre; Paris, in-4^, avec carte 
et 15 planches. Ces mémoires sont divisés en deux 
l>artie8. Dans la première, spécialement consacrée 
auxingénieurs, l'auteur décritlescanauxdegrande 
et petite navigation de l'Angleterre, les travaux 
d'art de toutes natures dont leur construction a 
été l'objet, les prix de revient , les frais d'iMitre- 
tien, le système d'administration. La seconde est 
principalement destinée à faire connaître le mode 
de concession des travaux publics en Angleterre 
et ses avantages dans un pays où l'esprit d'as- 
sociation se substitue partout au gouvernement. 
Jaloux défaire profiter son pays des savantes 
recherches qu'il avait faites en Angleterre, 
M. Dutens lit imprimer en 1829 V Histoire de 
la Itaviçation intérieure de la France, avec 
une exposiiion des canaux à entreprendre 
pour en compléter le système; Paris, Alex. 
Mesnier, 1829, 2 vol. in-4". Cet ouvrage fut l'ob- 
jet d'un rapport très-favorable à l'Académie 
des Sciences. Le premier volume est consacré 
h une description détaillée de la position géo- 
graphique de la France, de son sol, de ses 
produits, et à l'histoire de ses rivières navigables 
ainsi que de ses canaux. Dans le second, le 
savant écrivain cherche k déterminer la masse 
des produits agricoles et industriels de la France 
et à évaluer les ressources que fournirait un droit 
de navigation modéré sur un vaste réseau de ca- 
naux, n indique en mâme temps quelles devraient 
être les principales branches de ce réseau, et 
discute les oon(tttions financières qui pourraient, 
dans son opinion, en assurer l'établissement. 
Revenant à ses études sur l'économie |)olitique 
pure et appliquée, Dutens publia, en 1835, son 
ouvrage le plus oonsîdéiible, sous le titre de Phi- 



losophie de VÉconomiê politique, ou nouttik 
exposition des principes de cette science {Ptn, 
Aillaud, 2 vol. hi-8" ). Ce traité, dans lequd 1 
a refondu, avec de profondes modifications, m 
Analyse raisonnée, publiée trente ansavaot,i 
été jugé sévèrement par les économistes de l'é- 
cole de Smith. « Les prinrJpes, dit M. Btaaqri 
( Histoire de l'Économie fmlitique) , que l'» 
teur a soutenus dan^i oe dernier ouvrage diflèicil 
essentiellement de ceux qu'il soutenait dans n 
jeunesse. La Philoxophie de l^ Economie po^» 
tique n*est autre chose qu'une nouvelle éditioi 
des doctrines de Quesnay , moina ee qu'diei 
avaient de progressif en roatlèi e de liberté omk* 
merciale et d'impôts. » 

Les vives et nombreuses critiques dont m 
livre était l'objet le décidèrent à entrepreadre, 
contre ses adversaires, une lutte polémique fi 
eut un certain retentissement. C'est à oeUeoe' 
casion qu'il fit paraître sa Défense de la VA' 
losophie de l'Économie politique wntrs Im 
attaques dont cet ouvrage a été Pobjet éats 
les numéros de janvier et mars 1836 d$ le 
Bibliothèque universelle de Genève; suivit dt 
notes sur diverses questions dé cette scieiiH} 
Paris, 1837, in-^"*. Cet opuscule Ait soif! 
d'un Appendice à la Déjènse de la Pàth- 
Sophie de VÉconomie politique, eompre»al 
quelques observations sur deux passant 
de i'Histoire de l'Économie politique pet 
M, Blanqui; Paris, 1839, in-8*. 

La lutte durait encore lorsque l'Acadéiniedif 
Sciences morales et politiques, qui appréciait de- 
puis longtemps les travaux de M. Dutens, l^ 
pela dans son sein h titre de membre liln. 
M. Dutens voulut se faire de nouveaux titiei à 
cette faveur en publiant, en 18éS, V Essai an»* 
paratifsur la formation et la distribulkâ 
du revenu de la France en 1815 et 1835; Paris 
in-8«. « C'est un travail , a dit M. Eugène 
Daire (Journal des Économ., vol. III, p. lOO). 
propre à jeter de nouvelles lumières sur phi* 
sieurs grandes questions industrielles et agri- 
coles qui sont aujouid'hui à l'ordre du jour d 
qu'on n'a pas encore complètement résolMSt 
C'est ensuite le meillour résumé statistique él 
la richesse de la France. Il dispense de recourir 
aux volumineux documents officiels, qui ne peo* 
vent pas être entre les mains de tout le monde, 
et pour l'étude desquels il tant d'ailleurs oa 
temps considérable. A ces divers titres, le tra? ail 
de M. Dutens se recommande aux liommes d'É- 
tat, aux économistes et aux administrateurs qn 
s'occupent des intérêts matériels du pays et «las 
problècnesqui se rattachent au développement da 
la ricliesse publique. » Le dernier travail da 
M. Dutens sur les matières d'économie politiqua 
a pour titre : Des prétendues erreurs dans les* 
quelles, au jugement des modernes économis- 
tes, seraient tombés les anciens économistes r^ 

lativementauprincipedelarichessenationatê. 
Sous ce titre l'auteur déiend oitta thèae '4ê 



SOI 



DUTENS — DUTOT 



508 



({iMaiiafy de Turgot et de toute l'école des phy- 
ÉMntes , que lloduatrie ne donne pM de pro- 
Mt net, et que eet avantage est l'attribut exclu- 
rif do travail agricole. 

A. Lbooyt. 

* DOTBBTRE {Jaoqu4s), missionnaire fîNUV 
QÉiyOé au Mans, en lêi2, mort à Ispahan (Perse), 
k f avril 1696. Fils de N. Dutertre, sieur de 
hà Ragottière, avocat au siège présidial du Mans, 
Jasques Outertre embrassa, jeune encore, la 
«igle dt Saint-François, et prit en religion le nom 
de MapiàoêL Le 6 mars 1644 il partait avec 
Tarenier pour la Perse. Dès qu'il fut étahU 
étts ce pays, il sa comnlia la laveur du roi , 
«I DB siège k sa tabla, but dans son verre, et 
devint, en d*autres termes , son oonfldeat» soa 
prtedpal ministre. Il était en même temps su» 
périeor du couvent franoîscaiii de Zulpha. On 
le vit pendant quarante années enercer cette 
hanle influence sous les schahs Abas II, Solei- 
MUi I et HousséiB I. Optait en même temps 
0» écrivain ingénieai. Le numéro lO,2Qû ^ de 
la Bibliothèque impériale ( Manuscrits ) renferme 
livre très-curieux du P. Raphaël, qui n'a 
rétre pas été consulté dcpui» la fin du dix- 
M|rtième siède. En voici le titre : Deicription 
iê la cow et dt V empire d*Mispahan, Oe 
nnauacrit vient de Golbert. B. H. 

MeU» ma9H»crU§4 i)e dora Llrun ( BlbL liB|iM«lf, 
(te. de Satol-Germaln} paquc( 9t ). — B. Haureia, UiU. 
Ull. du MaiM, t. IV. 

•OTIBIL {.McolaS'François)^ homme poU- 
liqoeflrançais, né vers 1760, mort en 1822. Chef 
le bureau à l'intendance de Paris, en 1789, il y 
rcopUça provisoirement Berthierde Sauvlgny. Il 
Ù^en 1790, et revint en 1792 avec une mission 
le la part des princes auprès de Louis XVf, alors 
:a|»tif an Temple. Dutheil sintroduisit dans la 
iiilMm; anété dans sa tentative, il parvint ce- 
pendant à se dérober è la vigilance de ses gar- 
Uent. Revenu auprès de Monsieur, firère de 
Eiooli XVI, il fut chargé par ce prince d'accom- 
pagner le comte d'Artois dans son expédition en 
iKlagne. Ce projet ayant échoué, Dutheil resta 
■I Afli^leterre, où il continua de servir la cause 
I laquelle il s*était dévoué. On a prétendu quil 
i%vâit pas été étranger au complot du 3 nivôse. 
En 1814 Duthdl rentra en France, avec la h- 
vÊÊt à laquelle il était resté fidèle, et qui ne fit 
iCB pour lui : il mourut dans le dénuement. 

AMMilC, Jouy, etc., Biùçrmphy^uw, det ComUmp. 

DirrasiL du LAFonTS. Voyez La Portb. 

2 DwaiLUBOL ( Hippolyte - Romain • Jo^ 
N9»A), Uttérateor et bibliographe français, né 
É Doéaiy le 8 novembre 1788. Après avoir été, 
Tempire , commissaire des guerres au ser^ 
dn roi d^Kapagne Joseph Bonaparte, puis en 
1814 oflder supérieur d^administration, U de- 
rlnt en 1830 Juge de paix À Douai, et il oc- 
go^ depuis 1834 la place de bibliothécaire de 
Bette ville. H est en outre correspondant du mi- 



nistère de l'instruction publique pour les tni- 
vaux historiques, et membre de l'Académie des 
Beaux-arts de Gand. On lui doit de nombreux 
éerits, dont voici les principaux : Éloge de Jean 
de Bologne; Douai, 1820^ in^*, imprimé la 
même année dans les Mémoireê de la Sociélé 
centrale d!' Agriculture du Nord; — Éloge de 
Pierre de Frangueville, premier statuaire des 
rois Henri IV et Louis XIU; Cambrai, 1821, 
fai-4* , imprimé la même année dans les Mé- 
moires de la Société d*Bmulation de Cambrai; 
— Bibliothèque ïkmaisienne , Douai, 1835, 
in-8* ; nouvelle édition, sous le titre de Biblio- 
graphie Douaisienney Douai, 1842-1854, t vol. 
in-8®; — Galerie Douaisienne, ou biographie 
des hommes remarquables de la ville de 
Ikmai; Douai, 1844, in*8«; — Voyage d'Énée 
aux enfers e$ aux Champs Élysées, selon Fir- 
gile, par le chanoine André de Jorio, traduit 
de IHtaHen; Douai, 1847, in-8<*; — Catalogue 
descript\feê raisonné des manuscrit* de la 
bibliothèque de ikntai, suivi d'une Notice 
sur les manuscrits de cette bibHothègue re- 
latifsà lajunsprudence,parM, le conseiller 
Tailliar, Douai, 1846; et avec un nouveau 
titre, Paris, 1849, in-8^ M. DuthiUcBul a pu- 
blié comme éditeur : Œuvres de Buf/on, dans 
un nouvel erdre^ préoédées d^une notice sur 
Buffon par le baron Cuvier et enrichies de 
notes nouvelles ; Douaif 1822, 12 vol. in-8®; — 
Douai et Lille au treizième siècle, d'après des 
manuscrits originaux , reposant aux archives 
de ta Flandre orientale à Gand; Douai, 1850, 
iQ.4» ; — Voyage de Jacques Ltsaige^ de Douai 
à Rome, Notre^Dame-de-Lorette, Venise, Jé- 
rusalem et autres saints lieux; Douai, 1852, 
in-4*, avec deux plans de la ville de Jérusalem 
au seizième et au dix-septième siècle. La rareté 
des deux premières éditions originales avait 
rendu nécessaire cette réimpression, tirée à pe- 
tit nombre d'exemplaires. M. Duthillcsul a fourni 
un grand nombre d'articles à la Biographie 
nouvelle des Contemporains, h la Revue du 
Nord, aux Archives historiques et littéraires 
du nord de la France et du midi de la Bel' 
gique, au Bulletin du Bibliophile, et au Aies- 
sager des Sciences et Arts deOand. U s'occupe 
depuis plusieurs années d'une Histoire des Arts 
du Dessin dans la Flandre; il termine une His- 
toire de V Université de Douai, et il va mettre 
sous presse le premier vohime du Catalogue 
des imprimés de la bibliothèque de Douai. 

E. Rmnard. 

Qaérard, La Fnncê littératre. — Loutndre «t Boar- 
quelol. la lÀtt./ranç. cwUmp. — DotuwmHti porMtf. 

Dirri|«LOT. Voy. Fauiio. 

DUTILLBT. Voy, TrroN et Tillet. 

« DirroT, économiste français, vivait au dix- 
huitième siècle. Il était l'un des caissiers de la 
Compagnie des Indes du temps de Law. On a de 
lui : Réflexions politiques sur les finances et 
le commerce, ok Von examène quels ont été te$ 



508 



DUTOT — DU TRAMBLAY 



S04 



rcventUf les denrées , le change étranger, et 
conséquemment sur notre commerce les in- 
fluences des augmentations et des diminu- 
tions des valeurs numéraires; La Haye, 1738» 
2 vol. in- 12. Cet ouvrage avait d'abord paru en 
trois lettres adressées en 173ô à l'auteur de VEs- 
sai politique sur le Commerce; il a été réim- 
primé dans la Collection des principaux Éco- 
nomistes , t. P**. « Dutot, dit BianquI, est Técri- 
vain qui a analysé, avec le plus de profondeur 
le système de Law et les causes de sadiute. Son 
livre est d'une clarté admirable , et il renferme 
sur le crédit des réflexions dignes d'être médi- 
tées par tous les hommes qui désirent appro- 
fondir la science difficile des finances. » 

BieUoimair9 de t Économie politique. 

* DU TOUR {Charles Cauchon ob Mâopas, 
baron), diplomate français, né en 1566, mort 
dans la première moitié du dix>septième siècle. 
Il fut conseiller d'État et chargé de plusieurs 
ambassades, entre autres en Angleterre. « Il 
était grand-aum6nier, dit Tallemant des Réaux 
dans ses Mémoires; tous les jours on lui 
mettait cent sols dans sa pochette, et quand il 
avait tout donné, s'il rencontrait un pauvre, il 
lui donnait ou ses gants , ou son mouchoir, ou 
son cordon. Il mourut dans l'habit de Saint-Fran- 
çois, après avoir été surnommé le Père des 
pauvres, qui lui firent faire un tombeau à leurs 
dépens. » 

11 eut pour fils Henri du Tour, évéque du 
Pay, en 1641, premier aumônier de la reine, et 
auteur d'une Vie de saint François de Sales et 
de quelques autres ouvrages. 

Le Bas, Dictionnaire encyct. de la France. " Talle* 
manl des Réaos, Historiettes^ 1. 1"'', «4. 

DUTOUR {Etienne -François), théologien 
et physicien français, né à Riom (Auvergne), 
en 1711, mort dans la même ville, en 1784. Il 
était correspondant de l'Académie des Sciences. 
On a de lui : Bssai sur V Aimant, où Von ex- 
plique son attraction avec le fer, la direc- 
tion de Vaiguille aimantée vers le Nord ; sa 
déclinaison et son inclinaison; 1746, avec 
3 planch. Ce mémoire a partagé le triple prix de 
l'Académie des Sciences en 1746 ; — Recherches 
sur V Électricité ; dans le Recueil des Savants 
étrangers de V Académie des Sciences, 17âO, 
t. r*" ; — Explication de deux phénomènes de 
l'aimant; id.,id. ;— Mémoire sur la manière 
dont la flamme agit sur les corps électriques ; 
même Recueil, t. U, 1755 ; — Exposition dhtne 
théorie sur le renouvellement de Voir dans 
Veau, et sur la désunion des parties des ma- 
aères solubles, opérée par les dissolvants; 
ibid. ',—Dela nécessité d'isoler les corps qu'on 
électrise par communication; et des avan- 
tages qu'un corps convenablement isolé re- 
tire du voisinage des corps non étéctriques ; 
ibid.; — Sur le Tourbillon magnétique; 
même Recueil, t. m, 1760; — Sur Vélectri- 
cité en moins; ibid.; — - Discussion d'une 



question d'optique; ibid.; — Rechereketm 
les phénomènes des anneaux colorés; méni 
Recueil, t. lY, 1763 ; — Additwn au mèmottt 
intitulé : Discussion d'une question d^op- 
tique; ibid.; — Observations sur un bm 
de terre crétacée et de pierres brancbm 
qui est aux environs de Riom; même Bê- 
cueil, t. V, 1768; ^ Sur la diffraetuni dt 
la lumière, i^ partie; fbid.; — nta Ckristi 
et concordia evangelistarum ; Riom, 1782, 
in-12; Mayence, 1784, in-12;— Expérienm 
sur les tubes capillaires, avec des SuUa 
et un Suplément; dans le Journal de Pkt 
sique, 1778, 1779, 1780; — Expériences n- 
latives à vddhésion des corps soHdes sur lu 
fluides; même Journal, 1780-1782; — 9m 
la diffraction de la lumière, 2^ partie; dm 
le Recueil des Savants étrangers, t. VI, 1784; 
— Mémoire pour établir que le point vuibk 
est né dans le rayon qui va de ce pointàC(til; 
ibid.; — Mémoire sur le strabiswie ; ibid. 

Quérard, La Francs littéraire, 
DU TRAMBLÂT DE RUBELLRS (An/OIM- 

Pierre, baron), fobuUste et administrateur fr» 
çais, né à Paris, le 25 avril 1745, mort le 24 oo> 
tobre 1819. D'une famille de robe qui s'éUi 
distinguée à la cour des aides et à U chambre 
des comptes, il fut lui-même destiné à la magji- 
traturc. Au sortir du collège il fut nommé «m8> 
leur et plus tard maître à la chambre des comptes. 
Au mois de janvier 1 791 , il fit partie du directoiri 
du département de Paris, et trois mois plustirl 
il devint commissaire de la trésorerie, nummée 
ensuite Trésorerie nationale sur sa propositioa. 
Durant les orages de la révolution fl renooçi à 
ces fonctions supérieures, pour se contenter de 
celles de simple commis dans la même adnùaii- 
tration* Au i^tablissement de la loterie, soûle 
Directoire exécutif, il fut un des administrateui 
de cette branche du revenu public. Sous legoo- 
vemement consulaire, il fut nommé un des ^ 
ministrateurs puis directeur de la caisse d'amo^ 
tissement. U se retira de la vie administntiii 
en 1817. Une de ses aïeules avait épousé lefli 
unique de La Fontaine , et lui-même avait ob- 
tenu une pension pour le dernier rejeton de II 
famille du grand fabuliste. U essaya de se li- 
vrer à son tour à la composition du genre lit- 
téraire dont Jean La Fontaine est l'inimHalde 
modèle. Le recueil des fables de Du TramUay a 
été publié sous ce titre : Apologues de A,-P.I>u 
TYamblay; 1818. Les deux premières éditioM 
avaient paru anonymes; 1806, 1810. On asn 
outre de M : A bas les diables l Taudevffli 
en un acte; 1799, 1800; — Le Bureau (Va- 
dresses des Mariages; même époque, en col- 
laboration avec Gassicourt et Bonnin ; — Deux 
et deux font quatre; même époque. H avait 
composé pour son usage et déposé à l'Assemblée 
constituante le Code des régies de V Administra- 
tion domaniale, 9 vol.; 1791; enfin, U avait com- 
mencé un Dictionnaire nnalytique,'pnr ordre 






DU TRAMBLAY — DIJTROCHET 



50G 



hres, des actes les plus importants de 
jtion française, 

oUilotlii, etc., Bioç. univ. tt port. 

HCHBT ( René ' Joachim - Henri du 
oa), physiologiste et physicien fran- 
lU coteau de Néon (Poitou), le 14 no- 
776, mort à Paris, le 4 février 1847. Il 
s aîné d*ane famille noble et fort riche; 

père, officier au régiment du Roi, 
gré , ses biens furent confisqués , et le 
ït>chet fut obligé de choisir un état, il 
h Rochefort , et s*engagea comme ti- 
)Tice dans la marine militaire (1799); 
léserta presque aussitôt, et rejoignit 
'endéenne , dans laquelle deux de ses 
Talent comme officiers. La pacification 
nmédiatedes prorinces insurgées le dis- 
ignaler son courage. 11 rentra alors dans 
, et se détermina seulement, en 1802, à 
^s , pour y étudier la médecine. Le 
806 il soutint sa thèse, fut reçu bril- 
, et nommé en 1808 médecin militaire 
a roi d'Espagne Joseph Bonaparte. Il 
entât médedn en chef de Thâpital de 
lors dévasté par le typhus. Il déploya 

fonctions un zèle et une énergie 

lui-même paya tribut à Tépidéroie, et 
inten 1809 de rentrer en France. Re- 

sa famille à CbÂteau-Renault ( Tou- 
se livra exclusivement à Tétude de la 
t publia sur la physique et la physio- 
série d'ouvrages pleins d'idées neuves 
. des préjugés scolastiques. Nommé cor- 
it de l'Académie royale des Sciences en 
l'Académie royale de Médecine en 1823, 
nerobre de celle des Sciences vers i831 , 
iodé à beaucoup d'autres sociétés sa- 
it en France qu*à l'étranger . On a de Du- 
flémoiresur, une nouvelle théorie de 
wec Vexposé des divers systèmes qui 
jusqu'à ce jour sur cet objet,ihèse 
i ; Paris, Didot, 1 806 , in-4*'; — Mémoire 
nouvelle théorie de rharmonie, dans 

on démontre Vexistence de trois 
ouveaux, qui faisaient partie du 
utsicaldes Grecs; Paris, 1810, in-8*'; 
Ue théorie de l'habitude et des sym- 
Paris, 1810, in-S" ; — Recherches sur 
^es ; dans les Annales du Muséum 
e naturelle, t. XIX et XX, ann. 1812- 
Histoire de Vœuf des oiseaux avant 
: dans le Journal de Physique , fé- 
i; — Recherches sur les enveloppes 
\s; dans les Mémoires de la Société 
d'Émulation, Vlir ann. ; — Note sur 
ide d'un genre nouveau; dans le 
des Sciences de la Société Philoma- 
817; — Recherches sur la meta- 
du canal alimentaire chez les 
dans ïe Journal de Physique, février 
1818;— Observations sur la struc- 

régénération des plumes , avec des 



considérations générales sur la composition 
de la peau des animaux vertébrés; même 
Journal, mai 1819; -* Mémoire sur les en- 
veloppes du fœtus humain, avec Breschet; 
dans le Journal complémentaire du Diction- 
naire des Sciences médicales , janvier 1820 ; 
— Note sur la hauteur du météore qui a pro- 
jeté des aérolithes à Charsonville en 1810 ; 
dans le Journal de Physique , mars 1820; — 
Recherches sur l'accroissement et la repro- 
duction des végétaux ; dans les Mémoires du 
Muséum d'Histoire naturelle, Paris, 1821, 
in-4'' avec fig. : cet ouvrage obtint à l'Académie, 
en 1 821 , le prix annuel de physiologie expérimen- 
tale , partagé avec Milne-Edwards ; — Obser- 
vations sur l'ostéogénie ; dans le Journal de 
Physiqwe, septembre 1822 ; — Mémoire sur les 
directions spéciales qu'affectent certaines 
parties des végétaux, mentionné honorable- 
ment par l'Académie, séance du 8 avril 1822. 
L'auteur constate la direction que prennent les 
différentes parties des plantes lorsqu'elles sont 
en mouvement, depuis l'instant de la germina- 
tion jusqu'à leur développement Les moyens 
employés par cet observateur pour avoir dans 
son cabinet et continuellement sous les yeux les 
phénomènes qu'il voulait surprendre sont très- 
ingénieux. Le mouvement «était imprimé aux 
graines ou aux plantes au moyen d'un méca- 
nisme d'horlogerie , et la vitesse du mouvement 
pouvait être variée entre certaines limites. Du- 
trocliet put constater que lorsqu'on fait tourner 
des graines sur elles-mêmes , et que leur axe de 
rotation est incliné à l'horizon, même très-Ié- 
gèreraent, les deux caudex séminaux prennent 
cette direction, et qu'alois la radicule se porte 
dans le sens de l'inclioaison; que si l'axe est 
parl^tement horizontal, les deux caudex sémi- 
naux prennent une direction tangente au très- 
petit cercle décrit par l'embryon. En soumettant 
à la rotation des tiges garnies des feuilles, les 
feuilles tournent leurs faces supérieures vers le 
centre de rotation, et le pétiole subit une torsion. 
Ces résultats sont conformes, dn reste, aux 
lois de la mécanique ; — Mémoire sur les pro' 
grès de la salamandre aquatique, depuis 
Vasuf jusqu'à l'animal parfait, etc.; dans la 
même séance; •» Recherches anatomiques et 
physiologiques sur la structure intime des 
animaux et des végétaux, et sur leur mobi' 
lité; Paris, 1824, in-4®, avec 2 planches; ^ 
Mémoire sur la cause de la direction qu*af' 
fecte la radicule de l'embryon des plantes: 
dans ce mémoire l'auteur conclut que la radi- 
cule s'étend toujours perpendiculairement à la 
surface du corps opaque où elle peut se plonger 
pour se soustraire à la lumière; il affirme que 
l'électridté est l'agent immédiat des mouvements 
vitaux ; — Nouvelles Recherches sur Cendos» 
mose et l'exosmose , suivies de l'applicatUm 
expérimentale de ces actions physiques à la 
solution du problème de VirrUalHlUé végé" 



507 



DUTROCHET — DU VAIR 



taie et à la détermination de la cause de 
VascensioH des tiges et de la descente des ra- 
cines; Paris et Londres y 1828, in-S", avec 2 
planches; — Mémoires pour servir à ^histoire 
anatomique et physiologique des végétaux et 
des animaux , avec cette épigraphe : « Je con- 
sidère comme non avenu tout ce que j*ai publié 
précédemment sur ces matières, et qui ne se 
trouve point reproduit dans cette collection » ; 
Paris, 1837, 2 vol. in-8°, avecatlasde 30 planches : 
cet ouvrage, dans lequel Dutrochet a réuni et 
coordonné ses travaux antérieurs k 1837, con- 
tient, outre les mémoires publiés à diverses 
époques, revus, corrigés et appuyés de nouvelles 
expériences, un grand nombre de morceaux iné- 
dits , entre autres sur sa découverte <le l'endos* 
moseetde Texosmose ; -^Recherches physiques 
sur la/orce épipolique, 2 parties ; Paris, 1842- 
1843, in-S**, 3 planches; — Observations sur 
les insectes qui Moquent les arbustes, et les 
moyens de s'en préserver, rédigées avec Michaux 
et publiées dans la Revue aaricoU ; — Mémoire 
sur In respiration; dans le Journal de V Aca- 
démie d* Horticulture 9 n* V; — Mémoire sur 
Vusage physiologique de f oxygène, éonsidéré 
dans ses rapports avec les excitants ; dans les 
Mémoires de V Académie royale des Sciences ^ 
t, XV, p. 59-80;; — Mémoire sur Vendosmost 
des acides; même vol., p. 281-312; — Ob- 
servations sur la circulation des fluides chez 
/ffChara fi^is Desvaux; mêmes Mémoires, 
XVni, p. 439-514. Dutrochet acoUaboréà YSn^ 
cyclopédie du dix-neuvième siècle, 

Bevuê encyclopédique, X, t4l; XlV, t08; xlx, tTt; 
XXXV. S19. — llabb«, ete., Biogr, «A<9. et pôrtdtîtè da 
ContemporaifU. - Qaértrtf.La Ftonm tlttéraire. -• CB. 
Louandre et Ooarqaclot, iM iÀUêrût, A^nf • contem^, 

DUTROifCHÂT. Voy, Tronchât (Du). 

DUTROifCHBT {Etienne), poète français, né 
vers 1510, mort à Rome, vers 1585. Vers 1530, 
il entra comme secrétaire au service de Jean 
d'Albon , seigneur de Saint-André et gouverneur 
de Lyon ; il obtint de ce seigneur la place de 
greffier de Bresse ou trésorier du domaine des 
forêts. II se démit de sa place de secrétaire vers 
1560, et perdit peu d'années après celle de tréso- 
rier du domaine; il eut encore la douleur de voir 
fa maison de Montbrison pillée par les protestants. 
Comme dédommagement , il obtint une place de 
secrétaire de la reine mère ; mais ses appointe- 
ments étaient si modiques ou si mal payés qu'il 
tomba dans la misère. Pour y échapper, il suivit 
en qualité de secrétaire le baron de Ferais, ambas- 
sadeur à Rome. Il mourut dans cette ville, après 
un séjour d'une quinzaine d'années. On a de Du- 
tronchet : Lettres missives et/amilières ; Paris, 
15G9, in-4^ ; — F^inances et trésor de la plume 
française, contenant diverses leitres missives § 
Paris, 1570, in-8" ; «- Lettres amoureuses, aveé 
70 sonnets traduits de Pétrarque; Paris, 157A| 
in- 16 ; — Discours académiques florentine 
appropriés à la langue/rançoise ;FànB, 1576» 
\n-V. Du Yerdier cite encore àê Dutronobet : 



Discours satyrique en wn macaronlfiieti o 
rimitation de ceux de Merlin Coocàe, sm 
indiquer ni le lieu ni la date de la pabUcatiio. 

U Crob da Mtlne et D« Verdter, MMt /IrmfiiMf.- 
Oonjet, Jltbl. franc., t. XIII, p. ht. 

bUTttoHie dis l1 cOtrHiRft ( laequti' 
Prançois), médedtt français, fié à Paris, ai 
1749, mort dans là thème ville, iè i$ jjiÊki 
1814. Il est stlKmit COiitlu |Nlr se tiottteUe mé- 
thode d'exiralh; le sucte dé la éaffiie. On ide 
lui : Ptéti^ sur ta tatlnë et sur Iftf mo^rn 
d*eti extraire le sel essentiel , mini de fi»- 
iiettts fnémoites sur le sucré , suf le tis 
de canne, iitr Vindigo, sut tes habitalioiu 
et sur Vétat Aéttiet dé Saint-Dofningue; h- 
ris, 1790, In-S**, ^ VUës générales sur Hn- 
portdhcê dés colonies, sur lé earaetèniu 
peuple qui tes cultive, et sur les moyens à 
faire la constitution qui leur eonviént; Pa- 
ris, 1790, Ul-8*; — Lettre à M, Grégoire;h' 
ris, 1814, {n-8*. 

BtoçT médicale. — Arilialt ionf, etc.. àtôçr. MU. 
des Cmttemporatmt, 

DO TAiR {Ouillaume), moraliste et kaam 
politique français, ité à Paris, le 7 mars 1 556, mort 
à Tonnetns, le 3 ao<)t 1621 Son père, avocit fl- 
néral à la cour des aides, lui ouvrait natureHenert 
la carrière de la magistrature ; aussi voit-ct Dl 
Yair dès l'&ge de vingt-huit ans prendre ptaM 
comme conseiller dans le parlement de Parii 
C'était en 1584 ; Du Vair se rangea au nombre dri 
membres de ce parti politique, parti modéré, qii 
en combattant avec un égal courage l'eipril 
de fanatisme et l'esprit de sédil^)n f alors m- 
doyés par l'Espagne » sauva la monarcWe. M- 
poié aux états de 1593, il fut un despi^ 
cipaux auteurs de l'arrêt sur la loi saliqM qâ, 
non mohis que les victoires d'Arqoes et dl* 
vry, assura à Henri lY le trtee de Ftmm> Oi 
prince I rentré dans sa capitale i réeompemptf 
une charge de maître des requêtes les senriotf 
de Du Vair; en même temps. Il hii conis Ml' 
tendance générale de la justice à MarsdHe, poili 
difficile, où toutefois Du Vair ie fit wiïêi^aà 
réputation de ecpacité et de vertu ; ausÉ M 
peu de temps après nommé preniicr prMil 
du parlement de Provence, atee réaidesoe à Ait 
(1599). Là^ comme à Marseille^ par Vhmrws 
action de la justice, il guérit les nÊm% les pi^ 
invétérés du pays; le respect et VaiMimà 
cette contrée l'en récompensèrent; et qsaidr 
en 1603, Du Vair^ qui, comme beaucoup de ai' 
gistrats de son temps, était eccléeiastiqQe, f^ 
appelé au siège épisoopal de Marseille, tes bf 
bitants d'Aix le supplièrent avec larmci de v^ 
les pas abandonner. Il céda à leurs prièrff, 4 
résignant son évêché , il distrilnia aux pauvres le* 
revenus qu*il en avait momentanément toaM< 

Quand Marie de Médicis traversa MarscilK* 
se rendant ^le Florence à la cour de Francs, I^ 
Vair lui adressa nne harangue, qui l'avaM vive- 
ment frappée; rlle ne Touhlia point, et pies tard^ 
lorsque lassée dn chancelier de SiUery^ lÀe foil^ 



509 



DU VAIR — DUVAL 



510 



râoignerilela cour, l'heureux orateur de Marseille 
fût nomnié garde des Sceaux (mars 1616). Le 
caractère de Du Vair ne sut pas se plier aux 
exiiçeoces de la cour. Aussi lui rederaanda-t-on 
bîoitôt les sceaux, qu'on lui ayait en quelque 
sorte imposés; mais, par un reste de pudeur, 
« on les lui demanda en cachette, » dit un con- 
temporain. Plus heureux de sa disfn'Ace qu'il ne 
rayait été de son éléyation , Du Vair se retira 
an monastère des Bernardins. Bientôt une ré- 
fohition de cour le rappela au |)ouvoir : Con- 
dai n'était plus; de Loménie, qui peu auparayant 
irait redemandé les sceaux à Du Vair, yint les 
In rapporter au nom de Louis XIII, et presque 
au môme moment il reçut, avec le titre de comte, 
réréché de Lisieux. Mais il ne devait pas jouir 
kuu^temps de sa haute fortune. Atteint, au siège 
deClairac, où il avait accompagné le roi de France, 
des épidémies qui se répandirent dans l'armée, il 
mourut à Tonneins,à l'Âge de soixante-cinq ans. 

Administrateur probe et courag(>ux. Ou Vair 
manquait de cette promptitude et de cette déci- 
nonqÏÏi font l'homme d'État; aussi la réputation 
du magistrat et du politique s'est-elle eflacée 
iWvant la gloire de l'orateur et de l'écrivain ; il 
Ait sinon le seul, du moins le plus illustre re- 
présentant de réloquenc« parlementaire au sei- 
ûkM siècle. On sait quelle part il prit à cet arrêt 
qui , en consacrant de nouveau le principe na- 
tional de la loi salique, Ait la condamnation so- 
lamelle de la Ligue. A propos de l'excominuni- 
otion d'Henri IV, Du Vair disait :« Lexcommu- 
lication n'a aucun trait ni conséquence au tem- 
porel, moins à la couronne, qui dépend nuement 
d immédiatement de Dieu. » Rappelons encore, 
cotre tant d'autres discours animés des plus gé- 
Dêreoses mspirations, celui où, sous le poignard 
des Sdxe, protestant contre l'introduction dans 
Paris d*ane garnison d'étrangers, il s'écrie : 
« Quand nous aurions ces nouveaux et rudes 
maîtres en nos maisons, que nous resterait-il, 
iiaoD le désespoir ? » 

T(iiiterois,récriyain vaat mieux dans Du Vair que 
Forateur. Ses contemporains lui rendaient aussi 
le témoignage d'être « reconnu l'un des meilleurs 
écrivains de son siècle », et la critique a confirmé 
ee jugement. Les ouvrages de Du Vair, œuvrer de 
haute critique, traitent de philosophie, médita- 
tions philosophiques, essais depoésie,traductions. 
Ce Alt au milieu des troubles de la Ligue, « un 
jour, pendant ce siège que Paris a enduré avec tant 
demiâère, se promenant tout seul en son jardin, 
pleurant du cœur e( des yeux la fortune de son 
pays », que Du Vair a composé son traité -. De la 
Constance et consolation es calamités publi- 
ques , où , vivement inspiré par la douleur et 
le souvenir de l'antiquité, il reproduit dans des 
formes heureusement imitées de Cicéron ses pa- 
triotiques douleurs. Il nous a laissé aussi, sous le 
titre de La S^nte Philosophie et de Ia Philo- 
sophie morale des stoiques, deux petits traités 
d*où Charon a tiré, sans indiquer la source où 



I 



il ayait puisé, et reproduit sana presque les chan- 
ger plusieurs des pensées les plus remarquables 
de son Traité de la Sagesse. Mais le titre vrai- 
ment littéraire de Du Vair, c'est son Traité de 
V Éloquence française et des raisons pourquoi 
elle est demeurée si basse. La principale, à 
ses yeux, c'est le goût de cette éloquence, farcie 
de citations, qui prodiguait les plirases grecques 
et latines, au milieu desquelles le sens était 
étouiïé et perdu. Singulière influence de l'usage 1 
cet abus de citations latines et grecques contre 
lequel Du Vair s'élève, c'est là précisément son 
défiut capital ; il le reconnaît hii-méme : « Je le 
confpAseral ingénuement , et n'en allégoerai au- 
cune excuse, sinon que la coustume a tellement 
establi cet usage, qu'il n'est plus loisible de s'en 
défurtir sans un grand desgoust et mespris des 
escoutants. » Malgré cet usage trop indiscret que 
l'on faisait des ancien?, et lui le premier, Du 
Vair, et c'est là son mérite, avait très- bien senti 
que c'était en les étudiant qu'on pouvait arriver 
à se les approprier. C'est par la traduction que Du 
Vairs'exercAit et s'entretenait ( habitude générale 
alore) au métier d'écrivain ; ainsi il a traduit le 
Manuel d'Épictète et les réponses de ce philo- 
sophe à l'empereur Adrien. 

Les leçons de sagesse et de constance dont 
il aimait à nourrie et à charmer son âme , Du 
Vair ne les demandait pas seulement aux antenre 
profanes. Philosophe chrétien, c^est an chris- 
tianisme surtout qu'il les demandait; ainsi, qnand 
cette place de ganle des sceaux, qu'il avait re- 
fusée, vint l'abandonner aussi vite qu'elle était 
venue le chercher, dans la cellule des Bemanllns 
où il se retira, Du Vair méditait les Saintes Écri- 
tures et se consolait avec Job et Jérémie de là vie 
et de la mort, et quelquefois même, saisissant la 
lyre, Il paraphrasait le psaume Super Jlumina 
Jiabylonis , dans des vera qui n'ont pas perdu 
toute leur grâce, même à cdté de ceux où Racine 
a reproduit les mêmes plaintes dans son inimi- 
table poésie. On voit que Du Vair doit être placé 
au premier rang (tarmi les hommes qui au sei- 
zième siècle ont contribué à donner à la langue 
française de la noblesse, du nombre et du mouve- 
ment, et Ton |)eut adopter ce jugement d'un 
critique du dix-septième siècle <i qu'après Mal- 
herbe notre langue n'ayait pas alore de meilleur 
('•cri vain ». Lps Œuvres de Du Vair, réunies en 
1000, ont («lé réiinprim(%s dans plusieurs éditions 
|)his ou moins ( oiiiplrtcs: la dernière (*st de 1C41, 

in-fol. Cir.viiM-NTiEK. 

Daniel, IlUt. de France, 17U. XVI. — ntoénm, Mém., 
t. XLIll. — BibUotMquê wtinerieUê rft (imév9, 1S3», 
t. XX et XXI. — C.-A. .Sapejr. Estai sur la riê§t let 
Ouvrage» de Du f^air; Tarin, 18V7. 

DUTAL, nom commun à un grand nombre de 
personnages français, rangés par ordre chrono* 
logique et de filiation. 

* DUT AL ( Antoine) f théologien français, né 
en 1520, mort vers 1600. Il prit part à la polé- 
mique (]ue les catholiques eurent à soutenir 
contre les protestants , et il publia là-detsus di* 



511 



DUVAL 



.^13 



vers oayrages, dont les principaux sont : Mi- 
roir des Calvinistes et armure des Chrétiens ; 
Paris, 1559, m-S®; — Les Contrariétés et con- 
tredits qui se trouvent en la doctrine de 
Calvin, Luther, etc., avec les répliques audit 
Calvin sur son livre De la Prédestination ; 
Paris, 1561, m-8°. Duval a publié en outre un 
recndl de quelques écrits d*Érasme et d*antres 
auteurs contre les luthériens; Paris, 1567, in-8*. 

M; 6. 

U Croix d« Maine, Êibl.*françaisê. 

* * DUTÂL {Gilles), liistorien français, Tivait 
▼ers 1550. On a de lui : Les grands et mer- 
veilleux Signes vus sur la ville de Ratisbonne, 
avec les lettres du Grand-Turc envoyées à 
notre saint-père le pape, ensemble la ren- 
contre qui a été devant la ville de Garruy 
faite par V armée d'Ecosse à Vencontre des 
Anglais; Paris, 1548, in-8*. M. 6. 

u CalUe, UUL dt FlnpHmtriê. —La Croix da Maine, 
Bibt, française. 

DUTÂL ( Pierre ) , poète français du seizième 
siècle. On a de lui un lirre assez rare, intitulé : 
Le Puy du souverain amour, tenu par la 
déesse Pallas; avec Vordre du nuptial ban- 
quet faict à V honneur d'un des siens enfants, 
et mis en ryme française par celui qui porte 
en son nom tourné le Trxi Perdu ou Vrai 
Prélude; Rouen, 1543, in-8*. 

La Croix da Maine, Bibliothèque françsiie. 

DUTAL (Pierre), théologien et poète fran- 
çais, né à Paris, au commencement du seizième 
siècle, mort à Yincennes, en 1:564. II surveilla 
l'éducation du dauphin fils de François r% et 
devint évèque de Seez. Il assista au concile de 
Trente. On a de lui : i> Triomphe de Vérité, 
&ù sont montrés infinis maux commis sous la 
tyrannie de P Antéchrist, tiré de Maphxtis 
Vegetis , et mis en vers; Paris, 1552 , in-12 ; — 
De la grandeur de Dieu, et de la cognoissance 
qu'on peut avoir de lui par ses œuvres; Pa- 
ris, 1553, 1555, in-8°; — De la Puissance, 
sapience et bonté de Dieu; Paris, 1558, in-8''; 
1559, in-4°. Duval publia aussi, en 1547, une 
traduction du Criton de Platon. 

Sainte-Martbe, Callia Chrittiana. — Morérl, Grand 
Dictionnaire hittorique. 

DCTÂL (Robert), écrivain hermétique fran- 
çais , né à Rugles , vivait dans le seizième siècle. 
II était chanoine de Chartres. On a de lui un 
Abrégé de V Histoire naturelle de Pline; Pa- 
ris, 1520, in-4*; — De Transflçuratione Me- 
tallorum;Vàr\s, 1559, in-4*; —-De Veritate 
et antiquitate artis chemicx; Paris, 1561. 

Liron, Histoire de l'Église de Chartres. - Biblio- 
thèque Chartraine. 

DXTWAh (André), théologien français, né à 
Pontoise, le 15 janvier 1564, mort à Paris, le 
9 septembre 1638. Reçu docteur en théologie di 
la Faculté de Paris en 1594, il fut en 1596, à 
la sollicitation du cardinal Daperron , alors évd- 
gue d'Évreux, nommé à l'une des chaires royales 
de théologie que le roi Henri IV venait de créer ; 



il devint en ojutre l'un des trois supérieurs géné- 
raux des Carmélites en France. Il était au mo- 
ment de sa mort sénieur de Sorbonne et doyoi 
de la Faculté de Théologie de Paris. H avaitem- 
brassé les opinions des ultramontains, œ qui ha 
concilia la faveur de Maffei Barberini, alors 
nonce en France, et depuis souTerain pontife sou 
le nom d'Urbain VIH. Duval fut l'un des ploi 
ardents adversaires du syndic Ricber, et se Mvia 
même envers lui à des actes d'une odieuse fet- 
sécutlon. Baillet rapporte que, sous de spédeot 
prétextes , Duval attira Richer dans la demeure 
du capucin Joseph , confident du cardinal de fii- 
chelieu , où , par la crainte d'assassins introduib 
pour l'effrayer, et qui le menacèrent de leon 
poignards, on le contraignit de signer une dé- 
claration contraire à ses sentiments. Cette vio- 
lence causa une extrême douleur à Richer et 
abrégea ses jours. Duval a laissé les ouvrages 
suivants : Feu d'Hélie pour tarir les eaux de 
Siloé , auquel est amplement prouvé le pur- 
gatoire; Paris, 1603, in-8*. Cet écrit anonyme 
est une réponse à celui que le ministre Pierre 
Dumoulin venait de publier sous le titre &Eaux 
de Siloé pour esteindre les feux du purga- 
toire; -^Libelli De ecclesiastica et polUiCâ 
potestate Elenchus, pro suprema romani pour 
tificis in ecclesiam potestate; Paris, 1612, 
in-8^: c'est une critique du livre de Richer; — 
De suprema romani pontificis in ecclesiam 
potestate Disputatio quadripartita ; Paris, 
1614, in-4* ', — LaVie admirable de sceur jtfo- 
rie de V Incarnation, religieuse converse ai 
Vordre de Nostre-Dame-du-Mont-Carmel, et 
fondatrice dHceluy en France, etc.; Paris, 
1621, in-8% 9" édit; Paris, 1638, in-8*; - 
Tractatus de summi pontificis authoritate, 
adversus apologeticas objectiones Simonis FI- 
gorii; Évreux , 1622 , în-8'. Cette réponse k Yh 
gor parut sous le pseudonyme de Jean Lejan; 
~ In secundam partem Summx D. Tkomg 
Commentarii; Paris, 1636, 2 vol. in-fol. (dé- 
diés au cardinal de Richelieu). Duval a ijonté 
les vies de plusieurs saints de France, an nombre 
de quarante, aux Fleurs des Vies des Saints, 
traduites de l'espagnol de Ribadeneira, par René 
Gautier ; mais la Biographie universelle de Sfl- 
chaud lui attribue par erreur des traductions de 
Vies des Saints^ d'après Ribadeneira, ouvrage 
dont elle omet do reste dMndiquer le lieu et la 
date de publication, le format et le nombre de 
volumes. E. Rkgnard. 

Morérl. Diet. hUt. - Baillet, f^iê dTEdmond BitAer; 
Liège. 17H, lD-8«, p. Ml. — Préface de la f^ie adm. es 
Sœur Marie de l'ineam., 9* edit. — /.e Collège rofûl 
de France; Parts, lC44,tn-^». - Cbaudon et DelaDdlne, 
Diet. hUt., t* édtt. — Catal. de la Bibl, imp. 

DUTAL ( Guillaume) , philologue et médeda 
français, neveu du précédent, ne à Pontoise, 
vers 1 572 , mort k Paris , le 22 septembre 1646. 
Après avoir étudié à Paris presque toutes les 
sciences, les belles-lettres, la phflosophie, 
la jurisprudence et lamédedoe, il profHSi avec 



d mceta, i !'!(» de lip^t-cleui ans , la 
hie, nieollége deCalvi, et eosaite k 
Imtax. n (bt , GD isoe, Dommé profM- 
ihilosophleau OoUége royal d« France , 
t reeeiotr, ras 1611, docteur en mé- 
e la Faculté de Pari* , dont il derfoL 
n tMO. n «tait an momeot de sa mari 
ordinaiTe dn roi et liojea des profea- 
Colette rojal. On a de lui diren oa- 
■reoiaetoiutondt^adaiu DDjaiteoobtf; 
titrM des prinopiDi : Speiwica MtT' 
tve païu^riau eveharittioLs D. D. 
Dwy dit Perron, etc.; Parii, leii, 
' In phsioloçtam , tite doetrinam d« 
Pr«/atlopar«tie(lca;Ptri%iei4,lirï*l 
•ria numoçramma jive pictttra ii- 
anctonam «tedicorum et medicarvm. 



DXTVXl. 

tiqusirc, né à 



514 



( BoaTftogM), ter» la fin 
du lelilènie tUde , mort k Paris , en noTembre 
1 A31. n Ait wcrétaira interprète du Cabinet du Bol 
poof lea langues oriaitalet. D était mtdiocre 
-iaitaliBte,inaistaTantoniniBniate. On frappam 



le médaille qui a été sraTée et dé- . 

erite dans le Mercure de juin 1741 , et dont on 

tnmve la deKription dans NoréH. Il a laisaé 

rs oaTragea, dont la liste est indiquée dani 

itealHaOrienitUii de Colomlei et dans papillon . 

HcntkMiDons seolenteot : V École franpiite pour 

apprendre à bien parler et éairt selon Cutage 

du (empi; Paris, \KA, ia-n,— Apothéose ou 

OraiMon funèbre de M. JéràtM de dondy ; Paris, 

1004, iik-S°i — Recueil de poétiet latines (es~ 

tfané); Paris, leis : la pi-miière de ces piècM 

inbadlnagelntitiilé : 'Ipofo^liiproX/corano, 

llhttn redaeta brevianum; adjeeta ob l'Alcoran sert de texte à de« plaisanterie); 

. — Dtctionarium Latino-Ârabieum Davidis 

I re^ , etc.; Paris, 1633, tn-4* : c'est ou simple 

extrait du psautier arabe-latin de Iei4etl6l9, 

où tous les mots latins aont rangés par ofdre 

alptiabétique , avec l'indkatiDn du psaume et du 

. TersetebilisetrtMiTaili — uMédittondeCassio- 

dore; Paria, 1*00,3 toI. ln-8>;— une nourelle 

édition, eonigéepoor le texte et augmentée de 

pins de ihoi cents médailles, des Imagines Im- 

peratoruatl Augustorum â'Éode Vko ; Paria , 

1019, ln-4°. E. HoexoT na Ltdiu. 

Htrerl. Dict.:Uit. ~ I. d* Ne. La FraïutmetalUtui. 
DVTAL (Jean ) , poète frauçala , né i Paris , 
< au eomniaicMiMnt du dii-septièiDe liMe, rooii 
dans la même Tille, le 12 décembre ISBO. Ilentia 
dans les ordres, et prêcha avec auccès. Pendant 
les troubles de la Fronde , il publia plusieurs sa- 
tires anonymes. •■ Sur la fin de ses jowA, dit 
Got^et, il tomba dans uie mélaneoUe ai exces- 
itre , qall se tenait toujours an lit , se refiisail 



, rive auetarium de sanclU 
M Balllx qui xgrii opitulantur 
epereurant morbot, etc. ; Paris, 1043, 
l'aateor anit latrodoit, peckdani son 

l'usage de réciter les samedis tes lita- 
* sainte Vierge et celles des saints et 
|ai ont exercé l'art de guérir; — Le 
royai de France, etc. ) Paris , 1044 , 
noBjTne)! — T'Aytolo^la , tive pAl- 
p{(int(iruni;Paris, lS47,tn-S*. DuTal, 

bit une étaide partienliére des êcritx 
I , a publié ; Arittotelis Opéra omnia, 

latine, doctUsimomm vlrorutn in 
Ilone et notis emendatittima , etc.; 
tie, 4 Tol. Id-4°, plusieurs fois rélm^ 
La mdileare et la dernière édition est 
'arii, 1019, uu, arec on DOUTeau titr«, 

H, 1 TO). iD-lild. E. HUiNlHD. 



< (/son) , prélat et orientaliste Tran- 
ï ClamecT ( Hivemsis] , en I5S7, mort 
le 10 anil iefl9. Après avoir achevé 
a, il entra, en lfll5, dans l'ordre des 
tééhansséf , et prit le uora de Bernard 
■Tliérèse. Connaissant le turc, le persan 
I, il se rendit m Orient conume mis- 
, et Ail nommé évèque de Bagdad en 
itbH fait sur tes langues oriealales des 
nportants, qui sont restés manuscrits. 
nnuilrH nr la MIJ< d-^unm, 

• (Jean ), médedn français, né i Pou- 
Ion quelques biograplie*, k Issoudun, 
antres, riTatt an commencement du dix- 
siède. On a de Ini : Aristoeratia cor- 
Mnl,- Paris, 1615, in-S*; Durai atra- 
mçals rjnfkfotaire yénéralet spMol 
acqoe* Wecter, médecin de BUe; G«- 
J9, ia-V. n ne faut pas confondre ce 
iTec un antre /ean Dutal, auteur de 
ertatioQS médicales peu importantes. 
Imd MM. hUltirlqtH. - BiatraplUt mtii- 



mourut presque de Um. • Do • de tul : Smipirt 
français sur la palj: Ualtenne; Paris, 1049, 
10-4° : s'agit, dans ce petit poÂme, du traité 
conclu à Boel le 1 1 mars 1046 : l'aulenr traite le 
cardinal de Haiarln arec cette liberté satirique 
qui était dans les batritudes de la Fronde ; — Les 
Triolets du temps, selon let vitiont d'un pe- 
lU-Jilt dugrand Hoitradatnus , fiiits pour la 
atntolalion des bons Fronçait , et dédiés ou 
Parlement; Paris, 1049, iu-4°i— Le Parle- 
ment burlâque de PonMte, contenant Ut 
noms d* tous les prtttdtnlt et totueillers jtwI 
rompaient ledit parlement : enmlta Us ha- 
rangues bwlesifutt faiUt paru prétendu pre- 
mier préiident ; Paris, ieai,in-4Ml j a delà 
racllité et de ta gaieté dans cet opuscule poétique. 
On } remarque l'énuniéralion burlesque des jeux 
luxquels les membres du parlement se Irrrent 
dans leur exil ; celte liste rappelle an chapitre 
je Rabelais; — Le Calvaire profane, ou U 
Mont VaUrien usurpé par les Jacobins r^or- 
net de la rue Saint- Honoré , adressé à eux- 
mAmmj Ftris, 1664, in-t°; Cologne, 1670, 
17 



515 



DUVAÎ. 



5IC 



in- 12. Ce poëme , d'environ »1enx mille vers de 
huit syllabes , a pour sujet Tocciipation Tidente 
du Mont Valérien par les Jacobins, possédé jus- 
que là par la congrégation ou communauté du 
Calvaire. « Comme on opposa la force à la force, 
dit Tabbé Goii^et, le tumulte fut grand; les Ja- 
cobins s'armèrent de tout ce qu'ils purent trou- 
ver : il y en eut plusieurs qui Airent blessés 
d'tngereusement; il en coûta même la vie à quel- 
ques-uns des combattants. l.*afTaire fbt portée 
au roi, qui, mieux instruit, exclut les JacoUns, 
rendit la maison à ses véritables propriétaires, et 
eut soin d'y faire rétablir la paix et le bon ordre » ; 
— La Sorbonne au Roi sur de nouvelles thèses 
contraires à la vérité, outrageuses aux li- 
bertés de V Église Galllcane^fijinestes à l'État, 
et condamnées par deux arrêts du Parlement; 
in-4°y sans date. 

Goulet, BMiûtMqu» frmiçaUê, t. XVIlI, p. 69. - Mo- 
reau. Bibliographie des Mmzarinades. 

DUT AL (Jacques) f médecin français, né à 
Évreux, yivait au commencement du dix- sep- 
tième siècle, n s'acquit quelque réputation parmi 
ses contemporains par des ouvrages curieux , 
mais remplis de fictions puériles et de hiAes. On 
a de lui : Hydrothérapeutiqne des fontaines 
médicinales nouvellement découvertes aux 
environs de Rouen; Rouen, 1603, in-8®; — 
Méthode nouvelle de guérir les catarrhes et 
toutes les maladies qui en dépendent; Rouen, 
1611, in-8°; — Des Hermaphrodites, accou- 
chements de femmes , et traitement qui est 
requis pour les relever en santé et bien éle- 
ver leurs enfants, où sont expliqués la figure 
des laboureurs et verger du genre humain , 
signe de pucelage, défloration, conception^ 
et la belle industrie dont use la nature en la 
promotion du concept et plante prolifique; 
Rouen, 1612, in-8** : cet ouyrage est rempli de 
faits controuTés et d'opinions ridicales. L'auteur 
sup|)ose, par exemple, qu*Adam était henna- 
phrodite ; — Réponse au discours fait par le 
sieur Riolan contre l^ histoire de F herma- 
phrodite de Aon^n; Rouen, 1615, in-8^ 

MorérI, Grand Diction. Mttorique. — Êloy, Diction, 
hittorique de ta Médecine. — eioçraphie médicale. 

DVVAL ( Valenfin Jàmerât ) , numismate 
français, né en 1695, à Arthonnay (comté de 
Tonnerre), mort à Vienne (Autriche), en 1775. 
A dix ans , il entra comme gardenr de dindons 
chez un fermier. Une espièglerie le fit chasser; 
il erra à l'aventure, vivant d'aumônes, ftit re- 
cueilli au commencement du cruel hiver de 1709 
par un curé dos environs deMontglas, et passa 
plusieurs années dans les ermitages de La Ro- 
chelle, près de Denneuve et de Sainte -Anne, 
près de Lunéville. Il apprit tout seul la géo- 
graphie, l'astronomie , l'hydrographie, et grftee 
au généreux appui d'un libraire de Nancy, ilcon- 
tir ua à s'instruire, jusqu'à ce que Forster, jurie^ 
consulte anglais, le protégea et l'aida de sa bourse 
La bonne étoile de Duval lui fit rencontrer te 



duc de Lorraine Léopold, M retour dHne cbaiie ; 
le doc le fit entrer dani imooUésa dejteiln 
k Pont-à-MoiMson. Depuis oe momeat DuviS 
mareha à grands pas daû la otrriènde U icieMi: 
et de la prospérité. 11 TisHa la Fnmoo, Tltalie, 
les Pays-Bu, la HoUaode; M lim à la noni»- 
matiqiie , fût Mmmé pnafcs osp r d'klaloirt d 
d*antiqnités k l'Académét de UnéTiUo (1719^ 
Déeormais sa fortune et eaile de la tanille n^ 
gnante de Lorraine semblaieit liées. Fraotoii, 
filsdu dncLéopold, qui anit eoefiédé à M» pèfi 
en 1729, devint Ment6t i^ênMmc de Toscaii, 
la Lorraine ayant été douée à WbuàÊim, mim 
roi de P0I09M et beaiKpère de Louis XV, am 
révereion à la eonrooM de Franoe. Dunl liinl 
le prinee à Florence, el garda toujours piéi as 
loi sa plaee de bibNothéeaira» Le même due fm» 
çois , qiri avait époueé , en 1 7â6 , Mario-Tliérèie, 
devint plus tard empereur d'Allemagne, etDev^l, 
s'élèvent avec son protecteur, devint diiueieurei 
conservateur do cabinet des wédeiliea et de 1» 
UbHothèque de Vienne en Autriche < 1749). U y 
mourat, à soixautedix-ueuf eus. Ou u de ké t 
IVumiâmata Cimelii cmsmreé rêgU Àusihmi 
Vindobonensis , quorum rmiera IcunlMUi, 
cxtera catalogis exhièita ; Vienne» 176^175), 
2 vol. io-fol. : rare; — Monnaies mê areta 
argent qui composent une des partim du «0* 
binet de reu^wrtur; VieuM, 176»-17a8^Iiik 
in-fol. ; — Œuvres de Dura/, précééén en 
Mémoires sur sa vie, pur le dMVutter Kedi; 
Pélersbourg (Bile), 1784, t toI. ln-r;PMis, 

1785,3 vol. in-18. Ce reeuell eoutiest des ftir 
mcDts de mémoirus oompoaée pur Duv^ li^ 
même et sa eorrmpoudauee avec M ^ ftnalim 
SocoMT, dame d'honneur dellmpémtrioe de Rei- 
sie. Des fragments de cea mémoiret eut élétfi- 
duits en allemand par Kayser, RaiistNNme, f7M| 
in-S**, et la correspondance par Samuel Bear, 
Berlin, 1793, in-8^. Duval a Jaissé en mawiicrit 
un Traité sur les Médailles, et Les AveiUurti 
de VÉtourderie, roman philosophique. Uue pv- 
tie des lettres écrites par Duval au finkeeZodui 
est dans le cabinet de M. Bniand» oaucOer A 
préfecture à Besançon. E. Mugnot db Lno. 

rie de Duval: Nuremberg. 1788. * JnmuMke ë 
l' Yonne, \%kù, 

DUVAL ( François), littérateur fhmçaii, lél 
Tours, vers 1690, mort vers 1740. OnadeW: 
Métnoires kisloiiques de la Révolte de» Ce- 
vennes; Paris, 1708, in-12; réimprlnés 100 
les titres suivants : Histoire nouvelle et aké- 
gée de la Révolte des Cévennes ; 1712;— ITtf- 
toire de r Enlèvement des Fanatiques dëns In 
Cévennes; 1713; — Essai Msiorique sur le 
Révolte des Cévennes, couumencée en 1702 d 
finie en 1705; — Aouvean Chois dePièeesù 
Poésie; Nancy et Paris, 1715, 2 toL iii-8*;- 
Lettres curieuses sur divers et^fets; Paciif 
1725, 2 vol. in-12. 

Barbier, Examen critique dêi IMeften. tlifui iym 

DVTAL (Pigrre), gé ^ ynifc e fhmpàs^ Hà 



517 



DUVAL 



518 



Abbetille, «H 1618, mort à Paris, en 1683. Il 

éUit neveu ée Nicolas Sansoii, et apprit la géo* 

grapirie soas ee savant distiogné. Û la professa 

Ivi-m6iiie avee talent, et devint géographe royal. 

Ses cartes sont remarquables par leur fidélité et 

tournettflléi elles peuveat encore ser?ir comme 

doemnents utiles. On a de Duval i Recherches eu* 

rieuMs des ÀnnaUê di France; Paris, 1646, 

^Ê^i —Abrégé du Mondef Paris, 2 parties, 

1848-1650, in-12 ; — Tablet géographiques de 

(rai les pafs du monde; Paris, 1661, In-iay 

- Xtescr^ion de lÉvéekéd^Aireeti Oascopmf 
AU. ; — Mémoires géographiques ; iliid. ; — 
U Xegage et ia DeseripiUm de Vitalie, aveo 
te ieiation du aogage/aU à Morne par ie diàe 
it Bouillon en 1644; Paris, ft656,in-IS; — 
U Monde , ou géographie universelle ^ oolte* 
Mit la description, les cartes et les blasons des 
pfiodpani pays du monde; Paris 1 1668, in-iai 
9> édition, 1688, 8 vol. in-18; -- VA B 
ée Monde ; Paris , 1666 , in-^a, réimprimé phi- 
Mrs lois; — La Sphère^ ou traité degéo- 
fTQpkis qui donne la connaissance du globe 
die la carte; Paris, 16&9, in-ia; 6* édition, 
PMi, 1704, in-12;— Alphabet delà Franccf 
Pirii, 1659, in-lS ; 6« édition, Paris, 1662, in-12 ; 

- Cartes et tables pour la géographie an» 
dénué, pour la chronologie et pour les itiné* 
nires et aogages modernes; Paris, 1666, ia^*" 
oMong ; — La France depuis son agrandiese- 
mmt par les conquêtes du roi, avec les cartes 
et les blasons des provinces ; Paris, 1 691 , 4 vol. 
ii-ll , avec cartes ; très^soufent réimprimée; — 
Besneonp de TViMes, car/es el tablMUSS chro- 
ndogiques. 

Chiudoa et Detoadine. Mellofmaif9 higtùriqmt. 

MJTAL (l/abbé Pykao) , littérateur: belge, né 
ws 1730, dans le pays de Liège, mort vers 
flOO. Il remplit les fonctions de conseiller du 
laMlgrave de Hesse^Hombonrg, et fut membre 
de plusienrs sociétés littéraires. On a de lui : 
Aecord de la religion et des rangs ; Francfort, 

1776 , in-8* ; ^ Catéchisme de V Homme social ; 
Ftancfort, 1776, ïn-V \ — V Éducation virile ; 

1777, iii-8«; — Aristide; Yverdun , 1777, in-8**. 
« Uans octoofrage, en prose, dit Barbier, Tau* 
tenr mêle tour à tour Vhistoire à la fiction; on Ta 
jsgé inférieur à Bélisaire pour le style, mais 
il Ini est supérieur pour les grandi traits de vertu 
et ptr la solidité des raisonnements » ; — Agio- 
lis; Yverdun, 1778, in-S" : ouvrage dans le même 
Renre qne le précédent ; — Journal et anecdotes 
du Vogagedu comte de Falkenstein (rempereur 
JosMili n) en JTraficSj Francfort, 1777, in-S**; 
— JSloge de Nicolas Sahlgren ; Francfort, 1778, 
bM* ; — Le Patriotisme en acdon, ou éloge 
H^torique de Jonas Alstroemer ; Berlin , 1784 , 
in-8*. 

■MMBr. B» mm tn cHUtm 4êê DMéOM». MfCoHffMi. 

MFTAL (Pierre), moraliste français, né à 
iMnnté,enl730, mort le 20 mai 1797. Nommé 
à vÉig^^eux IM profeaseor de pbikMopbie an 



coUéged'Haroourt, il devint suecessi ventent bi 
bliotbécaire du collège Umis-le-Grand, proviseur 
du collège d'Hareourt, et recteur de Tuniver- 
site. On a de lui ; Essaie sur différents sujets 
de Phiiosephieg Pnris, 1767^ in-i2. C'est une 
réfulation de quelfoes idées de Buflbn , de D'A- 
lembert , de Montesquien et de J.-J. Rousseau. 

UeffmMrta, ùe$ SiMm lUUrtàrtt* 

DiTTA L ( Pierre-Jean ) , économiste fiançais , 
né an Havre, en 1731, mort dans U même ville, 
le 12 janvier 1800. Riobe négoslant, tt établit 
à Harfleur une raffinerie de sucre, qui , avec des 
brasseries et des fabriques de dentelles » rendit 
à cette petite ville Taotivité, le commerce et la 
vie. Dttval ftit nommé maire de sa commune en 
1790. On a de bii I Mémoire »ur le Commerce 
et la yaeigation du Dford; Amiens, 1760, in-12. 
Cet ouvrage remporta le prix que rAcadémie 
d'Amiens avait proposé en 1798 sur cette ques- 
tion : « Quels sont les moyens de naviguer dans 
les mers du Nord aveo le même avantage que les 
peuples voisins, et par là d'auipnenter le com- 
merce? M 

Araault. Joojr, etc., Biogr. nêwtM^s CmUwiporaiHS, 

DUYAL ( Henri' Auguste ) f médecin fran- 
çais , né à Alençon, le 28 avril 1777, mort le 16 
mars 1814. Ce médecin annonçait des connais- 
sances étendues ; mais une mort prématurée ne 
lui permit de publier que les ouvrages suivants : 
Démonstrations botaniques , ou analyse du 
fruit, considéré en général; Paris, 1808, 
iu-12 : c'est un résumé des leçons de Richard à 
la Faculté; — Dissertation sur le pgrose ou 
fer chaud ; Paris, 1809, in-4<'. 

Bi0grapk. ntédicmlé. 

DUTAL (Charles-Frangois-Mnrie) , homme 
politique français , né a Rennes , le 22 février 
1750, mort k Hny ( pays de Liège), en août 
1 829. Avocat an moment oà éclata la révolution 
française, il s'en montra partisan, et fut envoyé à 
l'Assemblée législative par le département d'Iile- 
et- Vilaine. Il prit part à rinsurrecltondu lOaoAt, 
dont il publia ensuite l'apologie. Membri^ il«^ la 
Convention nationale, il vota la mort de Louis \ VI, 
ot fut un des auteurs du coup d'État rhi 31 um 
1 793. U siégea au Conseil des Cinq C'nits en 1 Jwr», 
et n'accepta pas le oonsnlat de Turquie que lui 
offrait le Directoire. Charles Duval continua de 
prendre part avec Antonelle et Valsr au Journal 
(les Hommes libres. U fut nommé chef de bu- 
reau dans Tadminiitraliott des droHs réunis f^ons 
Français de Nantes. Atteint en 1816 par la loi 
contre les régiddee, il se retira à Huy, où il 
mourut On a de Ini : RévoMioû du îo aotitf 
ou récit historique des principaux faits qui 
Vont précédée, accompagnée et suivie; 1794, 
in-8<'. 

Amault, Jour, rUi., Mi>#. momv. dêi Contemp. 

DVYAL (Jean- Pierre), homme poKtiqne fram 
çais,mort en 1819. Avocat à Rouen avant la rr- 
volution , il fut nommé député h le Conveittiim 
nalioDale par le département de la Senie-Jnfé- 

17. 



519 



DUVAL 



rieure, etTota lort'do proeà« de Louis XYI pour 
les peines dilatoires. Décrété d'accusation à la 
suite de la journée du 31 mai 1793, il sut se 
soustraire aux poursuites, et ne fut rappelé au 
sein de la Convention qu'après le 9 tliennidor. 
Entré aux Cinq Cents en 1795, il y nsta jus- 
qu'en t797. Au mois d'octobre 1798, il succéda à 
Lecarlier dans le ministère de la poUoe générale. 
Au mois de floréal an tu (1799), il (ùt le con- 
current de Sieyès pour le remplacement de Rew- 
beil au Directoire : éloigné du ministère aussitél 
le 30 prairial, il entra en Janiier 1500 au nou- 
veau Corps législatif. En 1803 il ftit nommé com- 
missaire général de police à Nantes. Devenu, 
deux ans plus tard, préfet des Basses-Alpes, fl 
administra ce département jusqu'en avril 1815. 
Devenu alors préfet de la Charente', il fut rem- 
placé après le second retour du roi par Creuzé 
de Lesser. Depuis il ne remplit plus de fonctions 
publiques. 

Arnault, lony» ete., Bioç. mêmv. dêt C^nUmp, 
DUT AL (Affiottry PncBo), littérateur fran- 
çais , né à Rennes, le 28 janvier 1760 , mort en 
1839. Avocat au parlement de cette ville, il 
avait déjà gagné plusieurs causes avant l'âge de 
vingt-deux ans, et, quoique livré aux études les 
plus graves, il se faisait, dans TAlmanach des 
Muses^ lemarquerparla correction et l'élégance 
de ses vers. En 1785 il devint secrétaire de l'am- 
bassadeur de France à Naples, et étudia l'antl- 
quite. Cet ambassadeur ayant donné sa démis- 
sion en 1792, Am. Duval, que ses recherches 
attachaient à lltalie, y demeura. L'envoyé de la 
république française à Rome, Basseville, te fit 
nommer secrétaire de sa légation, et Am. Duval 
fut sur le point de subir le même sort que Basse- 
vilte dans l'émeute populaire où celui-ci fut mas- 
sacré. Sauvé par quelques soldato, fl fut mis en 
prison, et le gouvernement papal le fit conduire 
et escorter jusqu'à Naples, d'où il revint à Paris 
pour être, comme secrétaire de légation, envoyé 
à Malte. Mais le grand-mattre, à l'exemple de 
presque tous les souverains d'Europe , ne rece- 
vait plus les agento de la république française. 
Am. Duval quitte alors la carrière diploma- 
tique pour ne phis s'occuper que de sciences et 
de littérature. Avec C^ngnené et quelques autres 
hommes de lettres, il entreprit la Décade phi- 
losophique y qui parut ensuite sous le titre de 
Revue et finit par être réome an Mereurej que 
Am. Duval rédigea jusqu'en 1814. Il occupa jus- 
qu'en 1812 la place de chef du bureau des 
sciences et beaux-arte au ministère de l'inté- 
rieur, et celle d'inspecteur des beaux-arte jusqu'en 
1815. Pendant trois années consécutives il rem- 
porte les prix sur des questions de morate et de 
sdence proposées par llnsfitut, dont il devint 
membre en 1811 (classe d'histoire et de littéra- 
ture anciennes ). En 1816, l'Académie des Ins- 
criptions le choisit après la mort de Ginguené 
pour remplacer celui-ci dans la commissiou de 
V Histoire littéraire de France, Il publia dans 



ce grand ouvrage beaucoup d'artides» dont 
principaux sont : JHscows «iir Vétat des 
arts en France au tr^%ième siècle ( t XYI ^ 
l'auteur y passe en revue les modifieàtioas <|iac 
subirent à cette époque te musique , l'architec- 
ture, te sculpture, te gravure et la peinture; ^ 
Notice sur Bertrand de Bom (t. XYU),; — 
Notices sur Raoul de HoudenCy sur Fauteur 
anonyme d'Aucassin et Nicolette, sur Hum 
de Villeneuve y Huon de Méri^ Denis Pynh 
msts (t XVni et XIX ). On a encore d'Amamy 
Doval : Relation de Vinsurreetion de Rome m 
1793 et de la mort de Basseville ;Vêfhis, 1793, 
in-4®; — Voyages dans les Deux Sidlet d 
dans quelques parties des Apennins , tradml 
deJ'itaUen de Spallanzani ( en collaboration iree 
G. Toscan) ; Paris, 1800, 6 vol. in-8'' ; ^ Jki 
sépultures chet les anciens et Us modema, 
ouvrage oouronné par l'Institut ; Paris, 1801, 
in-8*'; ^ Paris et ses Monuments^ gravés pir 
Baltard, avec leup^Ustoire et leur expUca- 
tion ; Paris, 1803, in-fol. ; — Préds delawnr 
velle Méthode d'Éducation de Pettoloiti, 
suivi de quelques considérations sur ctUi 
méthode; Paris, 1804, in-8^; — Le Nowd 
Elysée, ou projet d^un monument à la mé- 
moire de Louis XVI et des plus illustres vit- 
times de la Révolution ; Paris, 1814, in-8*;- 
Les Fontaines de Paris, anciennes et nos- 
velles , ouvrage contenant 60 planches, déni- 
nées et gravées au trait par Moisy , aoooinpi- 
gnéès de descriptions historiques ; Paris , 1813, 
in-fol. ; — Exposé des motifs q%U ont préeéU 
et suivi la cession de Parga; Paris, 1820, 
in-8" ; — Notice sur la comtesse Orlùff et 
traduction d*une ode italienne à sa mé- 
moire; Paris, 1824, in-8*'; — Monuments des 
arts du dessin che% les peuples, tant anciens 
que modernes, recueillis par le baron Vivent 
Denon, pour servir à t histoire des arts, 
décrits et expliqués par Amaury Duval; Pa- 
ris, 1829,4 vol. 01-4^ 

Paulin PSm. NoUeê mr AmanÊrf DtÊmi^ m tète Sm VU 
TOI. de VUUtoif tUtérairê de FroMCê. 

DUVAL ( Alexandre-Vincent Pmoj) , au- 
teur dramatique français, frère d'Amanry Duval , 
né à Rennes, le 6 avril 1767, mort au mois de 
janvier 1842. Il commença au coUége de Rciums 
des études qu'il interrompit vers l'Age de qua- 
torxe ans. Entré comme volontaire dans U mutee 
royale, il fit en cette quaHte, sous les ordres de 
M. l'amiral de Grasse, les deux demièret cam- 
pagnes de la guerre de l'indépendance em Amé- 
rique. Après son retour en France, il devint suc- 
cessivement élève ingénieur dans les ponte et 
chaussées et secrétaire de te députation àee 4Mê 
de Bretagne. 11 vtet ensuite en 1788 à Parte, as 
livrer à l'étude de l'architecture, fut quelque 
temps dessinateur de portraite, pute il débote 
au théâtre comme acteur en 1790, oommeantenr 
en 1791, à l'époque où son ami et oompatrioto 
EUevion entnit à te Comédie-ItatteiiM ( Opén- 



5»! 



DUVAL 



523 



Cènûqiie). Yen la fin de 1793 , Dayal s'engagea 
dans le bataillon formé par les artistes des cinq 
académies réanies au LouTre , et partit pour la 
Ihmtière du nord. An bout de trois ou quatre 
mois, sa mauTaise santé le ramena à Paris, et il 
rentra dans la carrière dramatique. Acteur au 
Théâtre-Français du faubourg Saint-Germain , il 
partagea, en septembre 1793, l'arrestation de ses 
camarades et leur incarcération aux Madelon- 
netUs; il en sortit avant eux, et dès les premiers 
joars de 1794 il rentra au Théâtre de la Répu- 
blique , auquel se rallièrent successiTement les 
débris de Tancienne Comédie-Prançaise. Pendant 
phisienrs années eooore, DutsI continua d'exer- 
cer la profession d'acteur, sans beaucoup de goût 
ni de soocès. Gomme auteur, fl ftat plus heureux; 
mais sa grande réputation ne comniença qa*i 
Edouard en Ecosse, ou la nuit d'un pros- 
erU, drame historique en trois actes et en prose, 
joué en 1802. Cette pièce , dont le siqet est em- 
prunté au Siècle de Louis JTF par Voltaire et à 
un roman de Pigault-Lebrun , obtint un succès 
d*eBflKHisiasme,qui n'était pas dû seulement à son 
mérite littéraire. Dans les applaudissements pro- 
digoéa an Stuart proscrit, la police crut voir des 
témoignages de sympathie pour les Bourbons, et 
dk interrompit un succès qui devenait une ma- 
nifestation politique. L'auteur jugea prudentd'alr 
1er passer quelques mois à la campagne , puis, se 
décidant â quitter sa patrie et la profession de 
comédien , il partit pour Saint-Pétersbourg. Il 
revînt an bout d'un an, et sans obtenir la faveur 
dorgoovemement, il ne fut plus inquiété. Sur la 
proposition de son collaborateur et ami Picard , 
fl obtint , en 1808, la direction du théâtre Lou- 
vois, qu'on appdait depuis peu de tempsle Théâtre 
de lîmpératrice , et dont la troupe passa la 
même année à l'Odéon. La direction de TOdéon, 
Mqod était réuni l'Opéra Boffa, fut pour Duval 
OM sonrce de tracasseries, et finit par le brouil- 
ler avec Picard. Duval remplaça Legouvé à l'ins- 
titut, en 1812. n fut nommé administrateur de 
la BiUiotbèque de l'Arsenal en 1831. Sous la 
Restauration et après 1830, Alexandre Duval 
s'affligea beaucoup des tentatives faites par l'é- 
cole romantique pour modifier la forme de l'art 
dramatique en France, bien que lui-même n'eût 
pas suivi très-fidèlement les grands maîtres du 
dix-septième siècle. Il cultiva avec un égal suc- 
cès la comédie, le drame et Topéra-comique , 
et il Alt un des premiers auteurs dramatiques 
ftaaçais de 1792 à 1815. Il excellait à nouer une 
intrigue et â semer de traits conûqnes un sqjet 
sérieux et même tragique. « On a souvent com- 
paré, dit M. Yieilliffd, le talent d'Alexandre 
Doval et celui de Picard son contemporain, long- 
temps son ami et toujours son concurrent Chn 
tous deux la facilité était la même, et leur fé- 
condité ftit égale. Mais si Picard hnprima avec 
plus de force à ses ouvrages dramatiques le ca- 
chet d'observation des mceurs locales ; si les ca- 
ndères Incés par lui ressemblèrent davantage 



à des portraits ; si dans la comédie en vers son 
style eut plus de fermeté et de grâce poétique 
que celui de son rival, mérite dans lequel ils fu- 
rent Tun et l'autre surpassés par Andrieux et 
Collin dllarieville , Alexandre Duval l'emporta 
incontestablement sur eux et sur Picard par une 
réunion pins complète de toutes les parties de 
l'art, c'est-à-dire par l'invention , l'entente delà 
scène, la vérité du dialogue, l'intérêt ou le co- 
mique des situations et surtout par la variété 
des effets. Aussi ses pièces se sont-elles main- 
tenues sur la scène avec avantage longtonps 
après que celles de ses émules en ont disparu. >» 
Voici la liste des pièces d'Alexandre Duvsl : Le 
iVaire, drame en trois actes ( 1791 ) ; — Le M- 
nerdes Peup/es,vaudeville imité des Chevaliers 
d'Aristophane (1792); — La vraie Bravoure, 
comédie en un acte, en prose, avec Picard (1 793) ; 

— La Reprise de Toulon, opéra-comique en un 
acte ( 1794) ; — Andros et Almona , ou le phi- 
losophe français à Surate, opéra-comique en 
trois actes, avec Picsud ( 1794) ; — Les Sus- 
pects, opéra-comique en un acte, avec Picard 
( 1795) ; — l^e Défenseur officieux , comédieen 
trois actes, en vers ( 1795); — Bella, ou la 
femme aux deux maris ^ comédie lyrique en 
trois actes ( 1795 ) ; — la Manie d'être quelque 
chose, ou le vofoge à Paris, comédieen trois 
actes, en prose (1795) ; — Le Souper imprévu, 
ou le chanoine de Milan -, comédie en un acte, 
en prose ( 1796); — le* Héritiers, ou le nau- 
frage, comédie en un acte, en prose (1796); 
^ La Jeunesse du duc de Richelieu , ou le 
Lovelace français , drame en cinq actes , en 
prose ( 1796); ' Montoni, ou le chdleaud'V- 
dolphe, drame en cinq actes, en vers (1797); 

— le Vieux Château, opéra-comique en un 
acte, en prose (1798); — Le Prisonnier, ou 
la ressemblance , opéra-comique en un acte , 
en prose ( 1798) ; — V Oncle Valet, opéra-co- 
mique en UQ acte ( 1798) ; — Les Projets de 
Mariage, comédie en un acte, en prose ( 1798 ) ; 

— Les Tuteurs vengés , comédie en trois actes , 
en vers ( 1799 ) ; — X^ Trente et Quarante, ou 
le portrait, opéra-comique en un acte ( 1799) ; 

— Beniowsky, ou les exilés du Kamtchatka , 
opéra-comique en trois actes (1800); — Im 
Maison du Marais, ou trois ans d^absence, 
opéra-comique en trois actes ( 1800 ) ; — Maison 
à vendre , opéra-comique en un acte ( 1800 ) ; — 
Une Aventure de Saint-Foix, ou le coup d^é- 
pée, opéra-comique (1802); — Edouard en 
Ecosse , ou la nuit d'un proscrit , drame his- 
torique en trois actes , en prose ( 1802) ; — Guil- 
laume le Conquérant, drame historique en 
cinq actes, en prose, a^ee un prologue en vers 
( 1803 ) ; — Shakspeare amoureux, ou la pièce 
à Vétude, comédie en un acte, en prose ( 1804); 

— Les BfussUes , ou le siège de Naumbourg , 
mâodrame en trois actes , en vers (1804) ; — 
.Le Tyran domestique, ou IHntériettr (tune 
famille f comédie en doq actes, en vers (1805) ; 



528 



DUVAL 



D4 



— ht Menuisier de Liwmiâf ou le$ Ultutrei 
voffi^eurê, comédie en trais acte$, eo prose 
(1806); — £m Méprise vûloniakrê^ ou la 
double lêçon , ea un acte ( ièOi) ; — la Jeu- 
nesse de Henri ¥, comédie en trois acte» , en 
prose ( 1806); — Joseph, drame lyrique en trois 
actes , en prose ( 1807 ); ^ Les Artistes par 
oceasiom , ou Vamaiestr de Tii^oii » en on acte» 
en prose (1807); — La Tapisserie f comédle- 
Ibtie en un acte ( 1808) ; -- le Jeux Stanislas, 
oomédie entrais actes, en prose (1809); — Le 
Chevalier d*industrie, en cinq actes et en vers 
( 1809) ; — Le Retour «Tim Croiie, ou le por- 
trait mffstérieux; parodie (1810) ;-^£o Femme 
misanthrope , ou le dépU d*amùury en trois 
actes et en vers ( 1811 ) ; *- i<e Frince trouba- 
dour, drame lyrique, en un acte ( 1813 ); -— La 
Manie du Qrandewref m cinq actes, en yers 
( 1817 ); ^ 141 Mie (TiToaiieur, en cinq actes , 
en Tcrs ( 1818 ) ; — 1^ /aux Bonhomme, en 
cinq actes, en yers ( 1831 ); — JJ^jeiMe Aonme 
en loterie , comédie en un acte ( 1821) ; — La 
Princesse des Urtins, coviédie en trais actes, 
en prose (18M). Doval avait encore composé 
huit autres pièces , dont la censure empêcha la 
représentation; en void les titres : Christine, 
ou la mort de Monaldeschi ; — Le Capitale 
sauvé; — Marie, ou les remords d^une mère; 

— La Ceurtisime, ou le danger d*un premier 
choix; — Struensée, ou le ministre d*État; 

— L*Ét\fant prodigue, ou le bon troubadour; 

— V Orateur anglais, ou Vécole des députés; 

— Le Complot de famille. Toutes ces pièces 
ont été publiées dans les CBuvres complètes 
d'Alexandre Duval; Paris, 1822-1823, 9 vol. 
in- 8^. On a encore d'Alexandre Dnval : Affaire 
de VOdéon , mémoire en vers, en réponse au 
mémoire en prose de M. tavocat de la lêste 
civile; Paris, 1816, in-8^; —Le Misanthrope 
du Marais, ou lajenne Bretonne , historiette 
des temps modernes; Paris, 1831, in-8*; — 
De la Littérature romantique, lettre à Af . Vic- 
tor Hugo; Paris , 1833 , in-8*. L'autenr accuse 
M. Tictor Hugo d'avoir, par des doctrines per- 
verses et par des moyens condamnables , perdu 
l'art dramatique et rainé le Tbé&tro-Français ; — 
Le Thédtre- Français depuis cinquante ans, 
lettre à M. de Montalivet, ministre de rinté- 
rieur; Paris, 1838, in-8«; — diverses notices dans 
la Galerie des Femsnes célèbres, el V Apprenti 
Journaliste, dans le Livre des Cent-et-un. 

Rabbe. BoUJoHn et SaliilePrtavt, Mofmp4i« miUv. 
an ConteaiporaiM. '- VlelUârd, Notiez nécrologieue 
«nr M. Duval, dans le Moniteur ( t4 Janvier 1841 ). - 
Ballancbe, Diteourt de réception à fJondémié /^nm» 
çaUe- 

DDTAL (Henri-Charles ¥uxm) , littérateur 
français, ftière d'Amaury et d'Alexandra Duval, 
né à Rennes, au mois de juiHel 1770, mort en 
janvier 1847. Après avoir fait ses études au col- 
lège de Rennes, il entra dans Tadminlstratioa 
des états de Bretagne, et Ait maintenu en 1789 
<?ans les bureaux de l'administration départemen- 



tale. £n 1797. il aceomfagpMi, en qualité de w 
crétaire, son compatriote Gingoené, nommé an- 
bassadeur auprès du rai de Piémoat A ses re> 
tour, il devint sous^bef du bureau desidcseai 
et beaux-arts au ministère de l'intérieur, et pua 
en 1812 au bureau des bnspices. Privé de cette 
place en 1816, il vécut dès lors dans Ut relnile. 
Qnadelui: ISuai «Mr /a Ort/i^ve; Paris, lt07, 
in.8*>; _ Aloqe de (mpleseis-Momag; Pirii, 
1809, in-8^i —Delà vraie Philosophie, Ut- 
cours gui a remporté le prix d^étoquence dé- 
cerné par la Société des Sciences^ Àgriadlm 
et BeUes-Lettres de MontauboM; Paris, 1114, 
in-8* ; — Le Procès , opéra-comique en uade 
etenprasoiParia, 18l4in-8P;-<-6amMort, 
014 le jeune «ven/uri^, hietoire publiée lè- 
pres du mémoires du dix-huitième siècU; 
Paris, 1825, 4 vol. in- 12 ; — Dm Courage deU, 
de ses différents caractères , des services qn^U 
rend à lanociété^ de ses droits à la gleirtd 
à la recmnaieeançe publique; Paris, 1831, 
in-8*; -— histoire de France sous le règne et 
Charles YI; Paris, 1842,2 vol. in-8*. Henri Dt- 
val a fourni anasi beaucoup d'articles à làDéeaie. 



Rabbe, Botalalte «t Salnte-PrMvt, AfcyrwpJkte 
df* ConUutforaini. - Louandre et Bonr^nelol, lA IMf 
térature françaUê contemporaine. 



DUTAL (Georges 'Louis- Jacques), 
dramatique et littérateur français, né à Yalogaei, 
le 26 octobre 1772 , mort à Paris, le 11 nsi 
18&3. Son père était attaché à la maison deMet- 
dameH de France. Il destinait son fils à l'état ee> 
clésiastique; mais ^ révolution mit obstacle à 
ce prqjet, et à Tissue de ses études Geofi^es 
Duval entra chez un notaire comme ciere externe. 
A cette triste époque la besogpie n'abondait pat 
chex les praticiens, dont les plus riches ciiôitf 
avaient émigré , tandis que ceux qui étaient res- 
tés en France s'efforçaient avant tout de dérober 
au public la connaissance de leur fortune , afin 
de ne pas étra signalés comme suspects : aosâ 
Georges Duval disait-il que son métier princi- 
pal était alors celui de désœuvré* Quelques an- 
nées après, ayant eu occasion de connaître un 
auteur-acteur du Théâtre des Troubadours, 
nommé Léger, celui-ci l'engagea à écrire pour 
ce théètare, ouvert depuis peu de temps. Geor- 
ges Duval suivit ce conseil, et sa première pièce, 
intitulée Clément Marot , revue par Armand 
Gouffié, fut représentée le 8 avril 1799. Le suc- 
cès qu'elle obtint enoouraéiaa Duval à oontinner 
une association si heureusement oonuuen- 
oée. Nous ne donnerons pas la liste de ses pièces, 
qui s'élèvent è un nombre assea considérable, 
et qui pour la plupart sont oubliées. Itous ex- 
cepterons cepeîidant La Journée à Versaii- 
les , comédie en trois actes et en prose, qui n'a 
Jamais quitté le repérions, et qui est U meil- 
leure production de oet auteur. ?ious citerons 
encore La Pièce qui n*eu est pas une , paixe 
que cette parade, jouée en partie |iar de» ao- 
lenrs mêlés au public» est en quelque sortn te 



&u 

type d'aa f/mt 
coup aboié depoi». Outre lei plècw dont U ett 
l« iMl uteor, il • prb pirt, ■vcc Ueuugien, 
Armmi OooBt, Rochefort, etc., i U compo- 
liliM de plitueiirs rauderiUM, qui ont eu 
hiimniip de succèi, particDUtrement Montieur 
PiBttlCMV et Wtrl/ier. Après acoir eMTcé pen- 
étÊt tiflii au k« modKtM buidicuis de rédac- 
tnir, poU de Kiua-cbaf de tnmae au mii^ 
lin de rinUrteur, Geur^ DnnI ftil mia à U 
Rinils m lUa. ProMuit de Mi loUirt , il pu- 
blia en IHI ipalM ioIuims, qa'a iatllula : 
•» d* ta tmTtttr, pràddtt d'unt in- 
« hUtoriqu» de M. Cbarlt* Nodier; 
■ qai, ta d<fit de l'annoDGe, n'a ja- 
( para. Cet ounage, qn! eidta Tlfenmt la 
•■té laliliqaetfat iuiii, deux aotapri*, de« 
I /AormUorieiu , <[ui rorait jugé* 
. pranien. On tniire a dM 
e 1841, au nllteii de UU 




1 du stjle, la lectUTe 
«M cae dcuft eomtN, George* DutiI, qui «at 
DiaiM le rare Bérile d'être fidUe taule aa 



««s à ea baia« pear k TAraUttiMi. U trait pv- 
kiUé «ara laoo, «otu le lotte de l'anonTme , d> 
Mefiewwire abrégé de (oufet tel AfyfAoJo- 
rle(,el«.iPaiia,Mii«dile, lD-8*.C'eit uolifre 
«■ne mtar anone. Kd. as Mâsmi. 

JMnMl « iB i4*ni<rli. -<Mruil, 1^ ^mw lUM- 
ratri. — OMBiHaU juKIeklIrri. 

■dotal ( Henri- U«iit-Ni£olat) (I), litU- 
iatear&aiit«u,itéà Paris, le l^norembre 1783, 
mort ^ 1B54. U «otra bj ■ervfce de la mariae 
Mm jeune encore, ït passa en 1 ï04 duu b garde 
faspéfialc; loraqull quitta ce corps, en 1814, il jr 
était ofBdir et décW de Ta Ugion d'Hoannir. 
Beolré dans b lie drUe , Q publia «uccesslve- 
neot le* ooTriCM intituléa : MeMl et Adtle, 
oula dtitinée,eii:^iiSi9,lvafia-li;^Mu 
Conlet el ceujc de ma fouvemante , par Ma- 
rie-Lw-Roçh Polgearpe, aulr^fiti* tnilUairt, 
mainletiant maître cTiçoU el chantre du vil' 
tage de Tonqtiebee, publiés par H. Dufal; 
isU, 3 toi. la-12 ; — Sophie de Blaiaont, ou 
wUmairet d'une/emme de ce {eiB|u-d ; 1 BIO, 
4Tol.b-lJi — Jtfoiui«iir 6rMisiuei,ouqv.'«st- 
U doiu?ldiloirecoiMique,tatinqtte et véridi- 
gve, rédigée par Butteelt* Boimefoi, Auiuter 
à verge de lafUUdtCMOimeaui IftU, i vol. 
iu-lJ;~'Ma>tiitldelajetiMFemme,conlenanl 
totil ce qu'il t*t utiU de Mvoir pour dlri^er 
avee atrément, ordre et économie, rintériear 
ffuntiténagei iSis, in-lSi— Hanuef Je rxn- 
/iaocB, OH petit cour* d^édueatioi» f Antique et 
auratejian, '»-iS; ~ Lit AaglaitatueBati- 



AL 6M 

gnollet , prologue d'ouverture du thédtre de 
la Société PModramatIgve des Batignolles ; 
1831, fai-lSi — Abrégé de Grammaire, simple 
et facile, tur itn nouveau plan;l)i3i, in-IS; 
3' «dit en 11138; — Mélancoliet poétique* 
et TeligHM*e* ; IB33, In-lSi —Muséum plt- 
taretqme , ou histoire naturelle des gens du 
monàei 1835, l>-4*, fig.; dm édition (nrlu- 
giiie de cet ouvrage a para t Paris, ea 1837, 
ii^*; — Atlat universel des Sciences , 1837, 
■n-lblia, eonpoeé de M taUtwu a;tnt à leur 
centre eoft nne carie gAoKraphiqae , toit un 
dtasin pour les icieDC«t. Cet alla* a été adopli 
par le Ctateil de riMtnictiaa pubtiqM pour 
l'ntage du COHâge*; — Cmstlls à une Mère 
deFamlltê,aM maniire deiaignerel d'élever 
lis eafanlt jusqu'à lAge de sept ans, petit 
court f éducation phfilçue et morale; lUO, 
hk-ts : c'est Biw réimpression du Jfanuel de 
i'Bm/anet, p«btié ea ih39. Il avait bit aussi 
nne noniNioItture de tonte* les pièces de tliétlre 
jouée» ou non depuis Jodellc ; mai* elle n'a pu 
été putiié«. Las-Cases eut Davil pour collabo- 
rateur dason Mésmirial de Sainte-Hélène. 
GtrïOTDBFtax. 



• DBTAL {iaequet-B»ni), chin^en tna.- 
çait , Dé « Argmttn ( Nonnûdie) , k 13 no- 
rembre t7i8 , mort à Paru , le le mai 1854. 
Il it BCB Aades à Caeo et à Paris, où il eut 
pour mritrea CiMpart, Delaporte, Desanit et 
Loait-, Cbopart le cliiût même pour suppléant 
auprès de D'Atemint naïade. Dutal lîit reçu 
iMlti« CM chlrwgie le 11 juin 1780, «outeuant i 
cette fptcasiea oae Ibèse inliltdée : De ànmrU- 
mate varicoso. Il defiot ptua tard metobre de 
l'Acailéctte d» M^ecino. Outre sa lUèie, ou a 
de lui : Doit-on praiù/uer la fyronehotomie 
daas rangtne çvt survient pendant la petite 
eérotet Méponie négative; Paris, 1787 ; — Se- 
chtreAet Autoriqurs sur l'art du dentiste 
tJtei les anciens ; Paris, 17V1 , iD-S° ; réimpriméet 
en 1 808; — Del Accidents de Vextraction des 
doits ;Puit,l\i01;^ L'Odonlalgie considérée 
dans tes rapports avec d'autres natadiei; 
Paris, 1803, ■ts-S"; — Le Dentale de la Jeu- 
nesse; Parti, 1804 et 1817, k»-8'; — Oltserva- 
tiimt anatomtquet sur OjHiire , pour servir à 
Citude de l'argmisatitm des dmti ; Paris, 
1833, in-B*. Ct mémoire a été Iméré parmi cens 
de l'AeaMmle de ID édedne ( oelleiction in-4' } ; 
— De Carrangement de» secondes dents, 
OH méthode pour diriger la deuxième denti- 
tion; Paris, I8îO, h]-»*; — Proponitinns sur 
tes fistules deniairei, prfeéil^s d'obserim- 
lions tar la eewsomptlon de rexlrtmiti de la 
racinedrsdenls, etc.; Paris, fflfl, in-8"; — No- 
lie» historique sur tes médeeins normands; 
Paris, 1834, in-»* ; — Le Serment d'Uippo- 
craie; ia-P, 183- D'' Itid. Bovukin. 



&27 



DUVAL 



&28 



* DUVAL (Maurice) f admÎDistrateur fran- 
çais, né en 1779. Auditeur au conseil d'État en 
1809, il fut préfet des Apennins depuis 1810 jus- 
qu'à la chute de Tempire. Durant les Cent Jours, 
il administra successivement la C6te-d'0r et 
THérault. U se rallia à l'opposition sous la Res- 
tauration. Le 30 juillet 1830 il parut dans les 
salons de Laffitte, le 20 août suivant il fut 
nommé conseiller d'État en service extraor- 
dinaire, et le 8 mars 1831 préfet des Pyré- 
nées-Orientales, département qui était alors le 
théâtre de troubles graves, qu'il réprima par la 
force. Son administration ne fut pas plus pai- 
sible dans le département de l'Isère Joù il fut en- 
voyé au mois de janvier 1832. Pair de France 
depuis le 1 1 octobre de la même année, il fut 
appelé à la préfecture de la Loire-Inférieure. Peu 
après son arrivée à Nantes, il eut à préparer et 
h diriger les mesures qui amenèrent l'arrestation 
delà duchesse de Berry.n continua d'adminis- 
trer ce département jusqu'en juin 1840. M. Duval 
était l'administrateur des temps de troubles. Le 
15 juillet 1841 il fut chargé, en qualité de com- 
missaire extraordinaire, de rétablir l'ordre dans 
le département de la Haute-Garonne, dont la 
population résistait à l'opération du recensement. 
Ck>mme d^liabitude, M. Duval dompta cette résis- 
tance par l'énergie, puis il se démit de ses fonc- 
tions. Trois ans plus taid, il passa à la préfec- 
ture du Nord. Admis le 4 janvier 1847 à faire 
valoir ses droits à la retraite, il fit encore partie, 
après le 2 décembre 1851, de la commission con- 
sultative , et le 6 décembre il fut envoyé en qua- 
lité de commissaire extraordinaire du gouverne- 
ment dans plusieurs départements dej l'ouest. 
A partir du 13 décembre il n'a pins exercé de 
fonctions publiques. 

LouU Blanc, Hiit. ûm Disc Ânâ, — Àim, MU. tmio. de 
Letur. 1890-1810. 

; DUVAL ( Vincent ) , médedn français, né à 
Saint- Maclou (Eure) , près Pont-Audemer, en 
1795. Il fut reçu docteur en médecine à Paris 
en 1820, et choisit pour sujet de thèse 1 Apo- 
plexie, Gendre de Jalade-Lafond , habile chi- 
rurgien mécanicien, il se voua d^ son début 
à la spécialité orthopédique, qui lui est rede- 
vable de plusieurs progrès. H fut le premier à 
importer en France la section du tendon d'A- 
chille pour la cure du pied-bot équin , opération 
dont l'Allemand Stromeyer avait donné l'exem- 
ple. Déjà, À la vérité, Thilenius, Sartorins et Mi- 
chaelis avaient proposé cette opération, qui de 
plus avait en sa foveur l'autorité théorique de 
Scarpa. D paraîtrait même que Delpech l'avait pra- 
tiquée à Montpellier, mais sans retentissement Le 
fait est que la ténotomie n'est devenue usuelle 
a Paris et en Europe qu'après que M. Duval eut 
informé l'Académie de Médecine et l'Institut des 
succès qu'il avait obtenus de ce mode opéra- 
toire (1835). Dès 1833 M. Duval était chargé 
d'une consultation publique pour les difformités 
à l'admiaistratioa centrale des h^Vpitaux et à Thos- 



pice des orphelins, avec le titre de directeur des 
traitements orthopédiques des hôpitaux de Pa- 
ris. A cette récompense l'Académie des Sciences 
en joignit une autre, l'un de ses prix «naoels. 
M. Duval a publié : Aperçu des primeipala 
Difformités du corps humain ; Paris , 1833, 
in-8*'; — Traité pratique du PM^lfot; Pa- 
ris, 1839, in-80, avec gravures. Cet oovngB a 
été l'objet d'une récompense de 3,000 fr. as 
concours Montyon de rAcadémie. des Sdes- 
ces ; une 2* édition parut en 1843, sons le fr 
tre: Traité pratique du Pied-hotjdelafaum 
Ankylose du genou et du TortieoUs; Psàt, 
in-s**, avec gravures ; — ConsidéraiUms thés- 
riques et pratiques sur les, eaux minérsla 
de Plombières; Paris, 1849, in-8°; — Traité 
théorique et pratique de la maladie saniffÊi' 
leuse; Paris, 1852, in-S** : c'est un ouvrigi 
plein de faits. D' Isid. Bourwni. 

DocumetUt partieuUên. 

l DUVAL (Charles) f architecte français, lé 
à Beauvais, en 1800. U Ait chargé en 1831 de 
la direction des travaux de la oolome de Mei- 
sons-Laffitte, près Paris, et déploya beaucoup de 
variété de style dans la composition de ces cbtf- 
mantes villas ainsi que dans le tracé des pelib 
parcs qui accompagnent chacune d'elles (1). H 
construisit ensuite successivement, près deBris- 
Comte-Roberi, le château de La Jonchère, dont le 
vestibule est surtout remarquable; l'hôtel Men- 
ron aux Champs-Elysées , dont les écuries sont 
justement admirées; l'hôtel Van Ëeekhoot, a 
rond-point delà plaine de Passy, le Idosqn 
du vice-roi d'Egypte, l'hôtel de la célèbre tra^ft^ 
dienneRachel. Cet hôtel, situé rue TmdoD , léi^ 
nit la perfection de l'art au née plus ultra de 
la coquetterie. Le kiosque destiné à être plaoé 
à Alexandrie, dans les jardins du ylce-rol, ert 
un pavillon de sept mètres de diamètre sv 
quinze mètres de hauteur. Il est composé dans le 
style chinois, et entièrement exécuté en fer foiigé : 
ses innombrables détails réunissent la richesse à 
l'élégance. On doit à M. Duval plusieurs prajels 
d'édifices d'utilité publique , entre autres ceM 
d'une Caserne pouvant être instantanésneni 
transformée en un camp abrité , projrt qu'a- 
vait approuvé le maréchal Bugeaud ; le phn 
d'une Bourse du travail; les deasfais d'une 
grande Balle centrale elliptique, qui rempli- 
rait complètement les données du programme. 
M. Duval a publié en 1843 les dessins des 
principaux édifices élevés sur ses plans et soos 
sa direction; ce recueil est hititulé : Maisons 
de ville et de campagne construites à Paris 
et dans les environs; Paris, in-fôl. 

E. Breton. 

DoeumerUs parUeuliêrt. 

l DiT¥ÀL (Eugène-Bmmanuel Amaury)^ 
peintre français , As d'Amaury Pineu-DuTri, 

(1) Edouard Plngret a publié la plupart de ces JoIHm 
habitations dans un album InUtulé : A^««f pttSortêqmm 
■ du parc de Maitont-Lafftttê, 



&S9 



DUVAL 



6ao 



Bé à Mont-Rouge, près de Paris, en 1808. 
Élève de M. Ingres, il débuta au salon de 1833 
par plusieurs portraits, dont les brillantes qna- 
Ûtés présagèrent tout ce qu'on était en droit 
d'attendre de loi. Il exposa au salon de 1834 : 
Un pdtre grec découvrant un bos-reli^ an^ 
tique. Cet artiste a peint à l'huile la Chapelle 
de Scànte-Philomène à Saint-Merry., celle de 
ta Vierge à Saint-Germain-l'Auxerroii, et a été 
dûurgé de la décoration de f église de SainU 
Germatn'-en'Laye, Ces deux derniers travaux 
ont élé exécutés à fresque. A l'exposition uni- 
iwneUe de 1855 , on a remarqué de lui : la 
Tragédie^ et quatre dessins représentant Re- 
demphOf Verbum, Misericordia, ffumanitas; 
cas quatre cartons forment un fragment des 
pdntores morales exécutées dans TégUse de 
Saint-Germain-en-Laye. Parmi les nombreux 
portraits qu'exécuta cet artiste, nous citerons 
eenx d'Alexandre Duval, de l'Académie Fran- 
çaise, de Barre, graveur en médailles, de 
M. Barthe, et de M, Geoffroy, de la Comédie* 
Française, dans le rôle de Don Juan, etc. 

A. SàozàT. 
A r t k i mi du Muiée» impériaux.— RtaatiqntmmU» 



MJ TAL DB DAMPIBAEB (Henri, comte), 
gÉiéral autrichien, d'origine française, né au châ- 
teao de Hans, en 1580, mort le 9 octobre 1620. 
Entré an service de Rodolphe II, il se signala 
antre les Turcs, qu'il défit en 1604, ainsi que les 
TIraiisylvains, leurs auxiliaires. Chargé par l'em- 
perear Blathias de marcher contre les protes- 
tanta de Bohême, an commencement de la guerre 
de Trente Ans, il devait s*avancer sur Prague et 
•e joindre aux Espagnols amenés des Pays-Bas 
par Bucqnoy ; miais il en fut empêché par le 
comte de Thum , pois par Manafeld ; il revint 
alora en Autriche, poor y contenir les protestants 
de ee pays; Ce fut Dampierre qui, après la mort 
de Mathias, avec cinq cents cavaliers délivra 
'VieDne, menacée par le comte de Thum, en 1619. 
Opposé ensuite par Ferdinand n à Bethlem- 
Gabor, qui venait de s'emparer de Presbourg, H 
le battit en plusieurs rencontres, notamment au 
coD^t de Langebach. Dampierre fut tué d'un 
ooap de mousquet, an moment où fl allait re- 
pnodre Presbourg. 

Laden, Hitt, àë fÂlkmaçnê. - SebUler, Gueh, dei 
drHartefmh. Kriêgei. — Aleiandre Morris, Guêrrê di 



mj TAL DB DAMPIBBBK { Anne-BlséOT , 

eomte ) , officier supérieur français, arrière-nevea 
da comte Henri , né au château de Hans ( Cham- 
pagne) , le 18 avril 1745, massacré à Varennes, 
le 20 juin 1791. 11 servait dans le régiment de 
Dampierre-cavalerie, dont son père était colonel , 
et qd fut complètement détruit à la bataille de 
Crevelt Dampierre devint lieutenant-colonel et 
chevalier de Saint-Louis. U se trouvait dans sa 
terre de Hans, située à quatre lieues de Varen- 
nes, lorsqu'il apprit l'arrestation de Louis XYl 
d de sa Cunflle : il monta à cheval, et courut of« 



(m ses services aux illustres prisonniers, n joi- 
gnait la voiture lorsqu'il tomba sous les roues, 
frappé de trois balles. 

Biographie dei Contemporains. — Biographie Wko- 
deme. - De Lamartloe, Oistoirt det Girondhu, J, IM. 

DU TAL DB DAMPiBBBB (CAorJes-iin^oine- 
Henri ), prélat français, descendant de Jacques 
Du Val de Dampierre, qui devint aussi, par ma- 
riage, seigneur de Dampierre-le-Chàteau, né en 
1746, au château de Hans» mort en 1833. U 
exerça les fonctions de grand-vicaîre et de cha- 
noine de l'archevêché de Paris jusqu'en 1791, 
époque à laquelle, ne voulant pas prêter le ser- 
ment constitutionnel, il fut incaroM jusqu'en 
1794. Nommé huit ans après, par le premier con- 
sul, à l'évêché de Clermont, et appelé en 1811 
au concile national qui eut lieu à Paris, il n'en 
fit pas moins partie de la nuyorité qui résista aux 
volontés de l'empereur. £n 1814 Louis XYIU 
le nomma membre de la commission pour les 
affaires de l'Église de France ; en 1828 il signa le 
Mémoire rédigé par les évêques de France con- 
tre les ordonnances de juin. Sa charité chré- 
tienne lui avait concilié l'affection et le respect 
de ses ouailles. 

Biographie det Contemporains. 

* DUVAL LB CAMUS (Pierre), pemtre français, 
né à Lisieux (Calvados), en 1790, mort àSaint- 
Cloud, le 29 juillet 1854. Élève de David, il a 
laissé un grand nombre de portraits et de com- 
positions, qui tous se distinguent par un très- 
grand fini d'exécution. Parmi ces dernières, qui 
ont presque toi:yoors été reproduites par la gra- 
vure et la litho^phie, nous citerons : ( salon de 
1819) Le Baptême; — La Partie de Piquet 
des tiit7a/ides; — (1822) Les Frères de la doC' 
trine chrétienne ( ex-galerie de la duchesse de 
Berry ) ; — La Signature du Contrat ; — Vin' 
terrogatoire;^ La Marchande d^Baurde-'Vie ; 

— La Bienfaisance; — La Réprimande; -— La 
Récompense;^ V Espièglerie ; — (1824) £'/n- 
^^rtetir d^une Cuisine;— LtSenediàte;-^ Le 
Petit Balayeur ;— Le Mendiant Croquem^ 
taine ;—La Bonne Mère ;—Les Petits Paysans ; 

— U Dtner; — (1827) VEnnui; — U Pain 
bénit; — Le Départ pour la Chasse;— LaDi»- 
tribution du Pain bénit; — (1831)I.aFaml//€ 
du Cultivateur ; — VA/fAt aux Canards ; — 
Le Retour de VÉcole ; ■— (1833) La Cinquan- 
taine; — La bonne ville de Sologne; — 
(1835) V Éducation normande;— Le Retour de 
la Ft/Ze ( au Musée d'Oriéans ); — (1846) U 
Braconnier dans Vembarras ; — Les Rifrac- 
taires ; —Les Premières Amours ;— La Prière 
pendant Vorage;— (1837) Halte de Chasse 
(exposé de nouveau en 1855 ) ; ^ le Bon Curé ; 

— Les Amours vendéennes; — Le Passage du 
Gué; — Invalide de la marine anglaise rece- 
vant du genger béer dans le pare de Greenwieh; 
— (1838) La Chasse au Loup (salon de 1855) ; — 
Le Médecin bienfaisant; — Ija Bohémienne} 

— (1839) Le* PetUs Maraudeurs ; — La Sœm 



481 



DUVAL 



de Charité; «- Xa B$Umr du piHi Pécheur; 
—Enfants jouant tur la plage ; — (1840) Dé- 
part des Conscrits pour ta marine royale; — 
DonneM à manger à ceux qui ont faim; — Les 
Cadeaux de Noces; — Mon Dieu, veillez sur 
lui! ^ La Première Cause; — La Cassette ; 

— (1842) Retour des Marins dans leurs 
Jogers; — La Bénédiction des Orphelins 
(Musée do Louvre ); — Retour de la Pèche; 

— (1843) Le Premier Pas; — VOrage; — 
La Première, Communion; — V Ermite; — 
Bonne Vierge, protégei-le ! — (1844) Les 
Prémices de la Moisson (Musée do Louvre ) ; 

— (1845) La Correction maternelle; — Pif* 
feraro donnant une leçon à son fils (Musée du 
Louvre); — V Heureuse Mère; — Jeune 
Femme à la fontaine; — (iSht) L'Ermite de 
la cave; — V Improvisateur ; — Le Frère 
quêteur; — V Ermite du Mont-Cassin; — 
(1847) Le Départ pour le Marché;— (1848) La 
Marchande ambulante ; — (1849) Le Marché 
aux Poissons ; — ( 1850) Paysans italiens; — 
(1832) Le Retour de la Pèche; — Vente de la 
Marée; — (1853) Pêche au squille; — Bains 
de Trouville. Parmi ses nombreux portraits, 
nous signaleroDS celui de M. Dupin aîné, de 
Jf. Vévêque d'OrléoTU, et de M. Ach, Juhinal, 
Cet artiste, qui avait obtenu le» médailles de 
deuxième classe (1819), de première (1828), 
et la croix de la Légion d'Honneur eo 1837 , oe- 
Cupa pendant pintieura années l'emploi de maire 
de la ville de Saint-Clood. A. SàuzAv. 

/)octNNeiit« pmrtieuUen. 

DUTAL-LBaoT (Nicolos-Cloude), phjsiden 
et astronome français, né à Bayeux, vers 1730, 
mort à Brest, le 6 décembre 1810. 11 se fit de 
bonne beore remarquer par l'étendue et la solidité 
de SCS connaissances mathématiquee, et leur dut 
d*étre nommé, le 1er octobre 1784, professeur 
de mathématiques des gardes de la marine, au 
port de Brest. Sa réputation s'accrut encore par 
sa tradoctioo du Traité d*Optique de Smith, et 
lors de la reconstitution de l'Aeadémie royale 
de la Marine , le 31 mai 1769, il vint prendra 
place parmi les membres de cette compa^Ue, qui 
le choisit pour secrétaire. Entre les nombreux tra* 
vaux qu'il lui soumit, nous citerons partieaiière- 
ment lea suivants : Observation (avec M. Bkm- 
deao) du passage de Vénus sous le Soleil^ le 
3 juin 1 789, et de la M de V éclipse du SoteU^ 
leA au matin;— 'De quelques équations diffé* 
rentielies du premier ordre à deux variables^ 
qui peuvent être rendues intégrables en les 
multipliant par des facteurs de/orme donnée: 
c'est une continuation du travail d'Ëuler sur cette 
matière; — SoltUion de quelques problèmes 
d*astronomie nautique. Ce mémoire cootlent 
des méthodes nonvelics, faciles et exactes pour 
résoudre trois prok4èBies importants d'astrono- 
mie : 1® pour déterminer l'incHnaison de l'é- 
qnateor solaire avec le plan de l'écliptique par 
laugjltudaa et trois latitudes observées d'une 



tache du Soleil; 2° pour détermiMr l'aphélie et 
l'excentricité de l'orbite des planètes avec la 
plus grande précision lorsque ces deux éiémeali 
sont déjà à peu près connue par trois longitodes 
héliocentriques observées et le temps de la ré- 
volution connu. Ce problème important aval 
d^ été résolu par la méthode des busses por- 
tions , méthode fort incertaine, tandis que eelto 
de Duval-Leroy offre toutes les garanties d'euoi 
titttde. Le troisième problème ooasistait à tm- 
ver la plus grande équation du eentre par l'ei- 
centricité connue, et, récèproquemeut, l'exeenlf^ 
cité par la plus grande équation ; — Sur V VtUiêé 
du principe de la moindre actèen; appheilin 
du principe exposé par Maupcrtnis en 1744; 
Duval-Leroy s'en sert dans ce ménoin posr 
résoudre plusieurs probièmes da dyuasMiBi. à 
ces divers travaux de DuvaIrLeroy, impiinÉ 
danslet l*' ( et imique) des Mémoires dsfi- 
eadémie royale de la Marine (Brest, 1773| 
in-4*' ) , nous «jouterons trois mégaolres inédih, 
doftt l'Académie avait ordonné l'impressioa; le 
premier oontient, des Addition» au Mésnin 
sur le calcul intégral , imprimé dans le n- 
eoeil de l'Académie; le second. Sur le sot Inné- , 
ductible, et le troisième. Sur la déterminatke 
de la longitude de Rochefort par Tobservatk» 
de r éclipse du Soleil du lijuin f778. 

Duval-Leroy ne Ait pas toujours employé m 
port de Brest : il frit envoyé an Havre, le 1* ma 
1773, et dut cette disgrAce à certafan écarts asi- 
quels il s'était abandonné dans son ec se i gMW rtt, 
en faisant des commentaires déplacés sur la is* 
Ugion et les prêtres. L'école d'bydrogfapirie da 
Havre ayant été s u pprimée en 1775, fl reviri 
à Brest , mais pour peu de tempo , car le 17 
mai 1777 fl toi attaché an port de Roehefort. 

On doit encore à Duval-Leroy : Traité éTOp- 
tique, par M. Smith, traduit de ^anglais, et 
considérablement augmenté; Brest et Paris, 
1767, in-4*. Cette traduction est bien supér fc ui g 
à celle de Pezénas; mais ce niest pas U le sed 
mérite du travail de Duval-Leroy. Par kar 
nombre, leur étendue, leur importance et les ap- 
prications qu'elles font de l'optique à rastronoaie 
et à la navigation, les notes et additioas du In- 
ducteur forment à elles seules on ouvrage con- 
sidérable, qui ajoute à l'utilité, diéjà grande , di 
livre de Sraitb. Parmi ces additions oo remarque : 
r* uu chapitre à intercaler dans le livre 01, 
p. S7i>, sotts le titre de : Descriptèon du téles- 
cope de ré/Uxion inventé par M. Jacques Ls 
Maire; et nue addition de 6 pages à la pa§a739^ 
sous le titre de : Expériences pour déterminer 
les limites de la vision distincte et indistincte; 
— Supplément à VOpUque de Smithf conte- 
nant une Théorie génértUedes imstrumentsds 
Dioptrique; Brest et Paris, 1783, l»4«, atfec pL 
Cet onvrage, formant une sorte d'abrégé de la 
Dioptrique d'Kuler et d'un mémoire de ee grand 
géomètre, inséré dans le XViU* volume des m- 
moires de VAcadémie de Smint^Pétenbom^^ 



lu 



DUVAL — DUVAUCEL 



ftS4 



•ft dintft «I deux pvties, trgitaat t la premièfe, 

4n primip» à o|HèrT«r àtm ki «ooflnictiQn dM 

iHlfufMiiU, ci la teooofls, dis appHcatioiis de 

«a priBcipea. Le Kwa w tormiM par VÉlùg* de 

HnpfiMf^ii, aoadéqiiokii da la marine, et Tim 

ém plia aafMrta Bathénîatieicae do dii-hoitièrae 

liMa; -* iuiirmlimi nur Im bmramètres nuh 

9ùu; Biwl, 17B4» ÛHt*, luim de l7ju/rtte<ieN 

m m t vna mi les feetina/ei el les banrûaux ai* 

mmnfét; ^ Éiémmts êê Nawigationf BretI, 

m X (laoi), BhA*. Leteta reafanM lee cob- 

■riiaaiioea indiapaaiahiei an navlgiiliiir, alnai que 

l«Botioiis quil a kl é HI à aeqnérir pour ttvoir 

Im Winmieii que peut lui offrir la adeaca; — 

CmiHêt R é f kê i km u mÊii» fmlqmt pÊimiê de la 

emenhtfkm (tum Étmi ; Bratt, 1788, in^;-^ 

S upp êê m Mê muÊ Ceuriee MéfUsione, etc.; 

Bitit, 1789, ia-r ) ^ MifUxiemê d*un GeMMii 

Icmmiure émeemmmrce^nw la haUmcêdu 

«i« aoteniec ; Brest, iB-4® : renfermaat 

«M additioD ayaut pour lltra : m UtnéeeiÊité 

éejkire diepartdtre urne de» phu pmiuantes 

€Êmeê éê dêêtrnHiom êê de défradaHom de 

Impètê km iwime ; «• Tradueiion ( luppoaêe) 

#M mmmuêtrit parhifait ttcr la uiarta^ dee 

fHireii Brest, 1790, in-»*. DuTal-Leroy raconta 

fm œ ma—irrit, traofé à Palmyre, en 1780, 

Ml r«B«?re d\ui Portugais , doo Antonio de 

Bda, que le graud-inquisilrar de Goa retint 

ihgl*iept mois dans las cadiots du saint-ofiioa, 

ipili M afuir «Blefé sa remme, dont le ratisiaur 

BMamsaaeuiuita par le polsos. RetiréàPai- 

■yra , D. Aulo^ se serait remarié et aurait eu 

em éSê que M aurait eiriefée un missionnaira 

p«li8plB. Osa aToutures servent de point de 

%srt à Durai-Leroy pour attaquer le oélibat 

iKésiMtiqnf ainsi que lee décisions des papes 

«tdss eoaeiles qui l'ont prescrit. 

P. LKTOff. 



tmfHméi M mammrHti éê fAcmââmHê éê 
^Umlm» «« JenhiiÊtu. é» ta aoriM HMia wklU éà 
k^. -m Cembtj, CulMogMë d€t oàjtU échappés au 
wiMlfflM dam t» FinUtin, 

OVTAL. VOfeZ MOBICB DE BCACBOn. 

oWAL-iAiiADOir. Koy. Saradon. 

OITTAL. Voy. Valla. 

MrTAL. Voy, PLAcinc. 

* BUTAV ( Auguste ), botaniste français, né à 
T)Mn, le 15 janvier 1771, mort les janvier 1831. 
t émign , parcourut FAIleuagne pendant phi- 
toiannées, et rentra en France en 1802. Attaché 
iQeaUnet de femporeor en i8to, il devint, sous 
llRestanratlon, secrétaire général de l'intendance 
ées bâtiments. Outre un grand nombre de mé- 
Bolres sur la botanl^ , on a de Dovan : les 
!(ou9eaux Dialogues des Dieux, traduits de 
WiAiid ; Zqric , 1708, ln-8* ; — La MaeroMo- 

âne, ou tort de prolonger la vie, traduit 
[nlland; léna, 1798, 2 vol. in-8*. 

Ckarla 'Béteoser, ffotieê nécrologique sur AugmtUt 
Bnam; tSS», la-s*. eilraRe Ou MuUttm unhMnet 

* BVIPAOCBL ( Chartes), astronome fraaçaiSp 

liiFiKii, la 6 avril 1794, mort ta itlA. il 



avait Tingt-treia ans loraqull ooramança h 
s'oQouper d'astronomie avec Lalande. Il fut 
nommé eonrespondant de l'Académie des Sciences 
la 14 mars 1770 et de llaslitnt (section d*as^ 
tronomie) la 11 novembre 1803. Éln maire 
d'Evreala en 1790, il donna sa démission en 
1792. On a de lui daa if^moéret demoêhétna- 
Uquêê e$ de physique, présentée à l'Académie , 
dana le t V de ses Mémoirm; Paris, 1768, 
iB<4*. On y trouve le calenl de tontes les éclip- 
ses de soleil visibles à Paris, depuis 1767 jus- 
qu'en 1900. La dernière partie de ees calculs a 
élé reproduite dans VArt do vérifier les dates, 
édition de 1788, pour servir de complément aux 
taUes données par LaoaiUe et Pingre dans les 
premièrea éditions. Duvaucal exéouta pendant 
plusieurs annéea les Cartes des éclipses pour 
la Connaissaaosdês temps, 

aablM, Bom«an. etc., Bio^r, laii». H port, det CmU 

* DmrAVOBL ( l,' François ) , jurisconsulte 
et sylviculteur français, rivait m I80t. Il était 
en 1793 grand-mottre des eaux et forêts du dé- 
partement de Paris , et devint sTeugle plusieurs 
années avant sa mort, dont on Ignore la date pré- 
cise. On a de lui : Bssai sur les Apanages, ou 
mémoire historique sur leur établissement ; 
sans indication (vers 1788), 2 vol. in-4''. Bar- 
bier pense que cet ouvrage est de Oelaulne, 
premier commis de Duraueel ; — Réflexions 
d\in ancien grand-mattre sur les bois et fo- 
rêts , rédigées de mémoire , avec un Précis sur 
le matériel des bois et forêts; Paris, ann, 
ln-8*. 

Barbier, Rtchêrehêt êrttiquês sur têt DMionnatru. 
- I/Abbé Ncroler, t8itr$» ot noHcoê, tU, — Qeénrë, 

Mm fcV—Maa >UA^^>a^^ 

MM «FWPVP IHHrVIfWi 

»0¥AIJCBL (Alfred), voyageur et nalaraliste 
français, né vws 1793, mort à Madras, sur la 
fin d'aoOt 1814. Il servit d'abord avec distinctioB 
dans l'armée française, se fit remarquer au siéga 
d^Anvers eo 1814, et fut nommé ofBder d'ordon- 
nance ; maie lors de la Rastaoration H quitta la 
service pour f e|ir sh d t e ses études sur l'histoire 
naturelle, études dans lesquelles il était dirigé 
par riliustre Guvier, qui avait épousé sa mère. 
En 1817 Duvaucd fut nommé naturaliste du roi; 
peu après il reçut une misaion pour l'inde. Il 
s'Wnbarqna en décembre 1817, sur le navire la 
Seine, eten mal 1818 H débarqua à Calcutta, eô il 
trouva Diard, son aoBègua , qui l'avait devancé 
de quelques mois. Us qu Utèwnt ensemble Cal- 
cutta, où Ua n'aaraienl pu vivre dans la retraite, 
et allèrent s'établir à Chandemagor. Us y louè- 
rent une maison, qu'ils transformèrent bientdt 
en muséum : les pièces en devinrent des ga- 
leries pour lea animaux empaillée ou des logies 
pour lee animanx vivants. Le jardin fut consacré 
à h cuMure des planles corieuaes, et un bassin 
reçut des oiseanx aquatiquee et des poissons. 
Les travaux aasidus de Duvaucel et de Diard 
furent oourannés de succès : au bout de quelques 
mois lia étalnt parvena à se proeuiar tontes 



585 



DUVAUCEL 



les espèces d^anhnaiix et de plantes qui se troa- 
yaient à trente lieaes à la ronde. Dès le mois de 
juin 1818, ils adressèrent au Muséum d'His- 
toire naturelle de Paris un squelette de dau- 
phin du Gange, un crâne de la vache à courte 
queue, une tAte de bœaT du Thihet , une des- 
cription dn tapir de Sumatra, un jeune bouc de 
Cachemire , deux faisans cornus et plusieurs 
autres oiseaux peu connus. Après avoir épuisé 
les curiosités naturelles du Bengale, les deux 
voyageurs acceptèrent les propositions de sir 
Stamfort Raffles, gouverneur de Bencowlen, 
dans rUe de Sumatra, qui partait alors pour 
les lies de la Sonde. Ils s^embarquèrent avec 
lui, à la fin de décembre 1818, explorèrent 
successivement les lies de Poulo-Pinang et 
de Carimore, et prirent terre à Singapoor, 
où une mission politique conduisait sir Stam- 
fort. Leurs recherches furent peu produc- 
tives, «c car les Anglais, dit Duvauoel, ne cher- 
chaient qu'à savoir quels avantages il y aurait à 
rester mattresde Ifle, et les naturels répondaient 
avec empressement aux demandes de leurs al- 
liés intéressés, mais levaient les épaules en 
écoutant les ndtres. » De là l'expédition se di- 
rigea sur Achem , « pour, continue Duvaucel , 
mettre d'accord deux souver^ns, en en plaçant 
un troisième, qui payera son trône avec l'argent 
de ses sujets ». Le séjour des deux savants 
à Achem n'enrichit que fort peu leur collec- 
tion. Diard faillit y être massacré, et y perdit 
ses armes et ses bagages, ils trouvèrent les 
mêmes obstacles à Padie , à Tulosimawe, et se 
rendirent à Malacca, où, durant un court séjour, 
ils achetèrent un ours, des singes , un argus et 
quelques autres oiseaux. Ils retournèrent pour la 
seconde fois à Singapoor, et s'y procurèrent ledu- 
gong, celui de tous les animaux qui se rapproche 
le plus de la fabuleuse syrène, et dont ils firent 
passer une description au Muséum de Paris. En 
août 1819 ils arrivèrent à Bencowlen; là ils 
éprouvèrent quelques fAcheuses contrariétés : lors 
du départ avec sir Stamfort Raffles, il avait été 
formellement convenu que ce dernier leur ferait 
rembourser leurs dépenses par la Compagnie des 
Indes, sous la condition que le produit des re- 
cherches serait également partagé entre aix et le 
gouYemeur. Mais arrivé à Bencowlen, au lieu 
de tenir ses promesses, sir Stamfort s'empara 
de la presque totalité des collections, dessins , 
notes et descriptions réunis avec tant de soins et 
de peines par les jeunes naturalistes français, et.en- 
voya ces précieux objets en Angleterre. Duvaucel 
et Diard ne purent que protester contre le partage 
léonin du gouverneur anglais ; ils ne se décou- 
ragèrent pourtant pas, et résolurent de refiiire le 
trésor scientifique qui venait de leur être sous- 
trait si arbitrairement. Diard se rendit à Batavia, 
et Duvaucel à Padang. L'activité de Duvaucel 
fut telle qu'à son retour à Calcutta, en 1820, il 
rapporta, outre quatorae grandes caisses d'ani- 
iMux empaillés, les squelettes et les peaux du 



tapir de Sumatra, de qoatre riÉnoeén», h 
cerfs, d'axis, de singea, de reptiles, dontpli- 
sieurs vivants. Il regagna sa retraite de Ctni' 
demagor, et durant les années 1830 et 1831 nft 
en ordre ses richesses, et fit parvenir an Muitei 
de Paris quatre envols eonaldénJblet. LeUjrit 
let 1821, Duvaucel quitta de nonveaa Chaud** 
nagor pour explorer le Sylhet : B s'embirqDi 
sur un bazarra (grand bateau plat). Sa soleil 
composait « d'un Malabar, IxMi ehaîiueur ets» 
paUleur adroit, d'un jeune Malais ■ que j'av4^ 
disait-il, ramené de Sumatra et qu*à l'imitate 
de Robinson j*avais nommé Jwmahat (Yea- 
dredi ), d'un peintre mulâtre fort bab&e, et otfi 
d'un cuisinier, qui savait encore mieux disséqiff 
les animaux que les accommodar ». Il reoMMh 
l'Hougly jusqu'à la ville du même nom, daBsi» 
quelle se trouve un temple indon non moins ré- 
véré que les pagodes de Jagrenat II vit le JMft 
chariot à trente-six roues, sous leqnd ki piesx 
Indous tiennent à se flyre écraser; c'est ishI 
dans ce lieu que se dresse le Teharoek, gnadi 
potenoe à laquelle s'accrochent , au moyen d^n 
crochet de fer passé dans la peau du dos,hi 
fidèles serviteurs de Wishnou, et que les prMM 
font tourner ensuite jusqu'à ee qu'ils aient roda 
Pâme. Toujours en remontant l'Hougly et nr 
la rive droite, Duvauoel atteignit Gouptipin, 
lieu sacré, habité par des brahmes et eonvert de 
pagodes; on y révère la chevelure de la déeni 
Dourga. « Je suis, dit le naturaliatn A!«nçiis, 
entré à Gouptiparaà peu près comme PythajgBn 
à Benarès, lui pour chercher des hommes , moi 
pour trouver des bêtes, œ qui est généraleneii 
plus fiicile. J'ai vu les arbres couverts de kmU' 
tnanns à longue queue (simia enieUus)tqà 
à oK>n approche se sont mis à fîiir en poussail 
des cris affreux! Les Indous en voyant mon fii- 
sil ont deviné aussi bien que les singea le su- 
jet de ma visite, et douze d'entre eux sont va- 
nus au-devant de moi pour m'appnndre les 
dangers que je courrais en tirant sur des ari* 
maux qui ne sont rien moins que des prineai 
métamorphosés. J'avais bien envie de ne pis 
écouter les avocats des macaques; cependant, 
à moitié convaincu, j'allair passer outre, lorsque 
je rencontrai sur ma route une princesse si sé- 
duisante que je ne pus résister au déair de la 
considérer de plus près ; je lui léchai un coup 
de fusil , et je fus alors témoin d'un trait vrai* 
ment touchant : la pauvre bête, qui portait on 
jeune singe sur son dos , (iit atteinte près di 
cœur : elle sentit qu'elle était morteUemait 
blessée, et réunissant toutes ses forces» «lia 
saisit son petit, l'accrocha à une brandie, et 
tomba morte à mes pieds. Un trait si maternel aw 
fit plus d'impression que tous les dlaoours des 
brahmes , et le plaisir d'avoir tué ce bd animil 
ne put l'emporter cette fois sur le regret d*avoir 
tué un être qui semblait tenir à la Tie par ce 
qui la rend le pins respectable. » Ce simple v^ 
dt suffit pour faire apprécier l'esprit et le 



587 



DUVAUCEL 



588 



d*AHred DoTaucel. Le jeune voyageur visita 
easoite Patoly et Coulbarria, sur la rivière de 
Doetymbazar, la plaine de Plassey (célèbre par 
É victoire que les Anglais, commandés par lord 
Caive, y remportèrent en mai 1757 sur Surajah- 
DoaUh , rabahdar de Bengale , et , reprenant la 
vote da Syihet, descendit la rivière de Jellinghy, 
t le 16 août navigua sur le Gange. Le 18 il était 
i GommercaUy, ville dont la richesse consiste 
laBs le commerce des plumes de marabout. 
Partout sur sa route Duvaucel retrouva ces 
Mages faiiarres et ces pratiques superstitieuses 
rt cruelles qui font douter de la raison des lû- 
tes, n arriva à Dacca, quil quitta le 27 août, et 
ramoota le Burampouter, Tun des plus grands 
taves du monde et dans lequel les lodous se 
purifient comme dans le Gange. « J'y ai vu , dit 
Dnvanoel, le rajah du Ta^jaour en personne, qui 
lolttaît ses États lointains pour venir s'y purger 
le trois 00 quatre homicides ; les rois qui ne veu- 
kal pas faire le voyage y envoient tous les ans une 
cradieen ambassade, et moyennant un riche pré- 
sort les prêtres du fleuve la retournent pleine. » 
IHnraooel fut très-bien reçu par le gouverneur an- 
iMii do Syihet, qui le fit assister À une chasse aux 
%ei, à la (Ste de Vépreuve du feu , à celle des 
tour, etc. Voulant ensuite visiter les montagnes 
de Ooasya et de Gentya, qui se trouvent au delà 
ài tMTitoIre anglais, il en demanda la permission 
M TQÎ des Montagnes, en appuyant sa demande 
^deox aunes de drap pour Dure un manteau à 
Si Mijesté. En attendant une réponse , il visita 
(Mboek, lieu d'où viennent toutes les oranges 
^ le mangent au Bengale. Ce jardin ou plutôt 
«Ite orangerie a environ quatre lieues carrées ; 
an milieu setrouve un temple en paille, consacré 
indien particulier, dont Duvaucel ne put sa- 
voir le nom , parce que les fakirs ou prêtres 
fidiMefvaient l'autel ne le savaient pas eux- 
I. Le roi de Cossya accueillit favorable- 
la demande du naturaliste français , et lui 
ttioya quatre de ses officiers. « Le premier, 
ttDnvaiicel , portait la royale botte au bétel, et 
n'arita à y prôidre une chiquef ce qui passe ici 
poir ine insigne fiiveur. Le second couvrit une 
M de six paquets de magnifiques oranges 
'■fanées dans des sacs en filet ; le troisième 
M présenta une flèche, dont la pointe brisée 
■Ûqoiit qu*on me recevrait en ami ; et le 
faCrième m*ofrrit un collier en œufs de tortue 
9nn d*or, avec un bel oiseau rouge, qni prê- 
te les maris, me dit-il, quand leurs femmes 
MU infidèles. » Duvaucel partit aussitôt avec 
■K escorte de quarante soldats indous. Après 
v^gt-qoatre heures de marche à travers un 
P>fi inondé par des rivières débordées ou cou- 
^ de bois si touffus qu'il fidlait s'y tracer 
VI ebemin la hache à la main , il arriva au 
jM d'une montagne où l'attendait le roi et 
loile sa coor, environnés de prêtres et de sol- 
<Iiii. « Sa Modeste était un grand vieillard, à 
Ipn tvlnro-diiiioise , vêtoe d'une longue robe 



en drap bleu-ciel , avec le cou et les jambes 
nus, un beau poignard au côté, puis des bra- 
celets, des jarretières et un large collier en 
gros grains d*or brut. La famille royale était 
sur les côtés , et se composait de cinq ou six 
grands diables, tout débraillés , aussi sales que 
je l'étais moi-même en ce moment, armés jus- 
qu'aux dénis , et ressemblant à de véritables 
brigands. Après m'avoir fait un compliment que 
je ne compris pas, le roi des Montages me pré- 
senta la main, et me conduisit jusqu'à la caverne 
de Bonbonne, appelée par les Indons caverne 
du Diable. Le cortège s'avança au travers d'une 
pluie battante , de rochers glissants et d'une im- 
mense quantité de sangsues qui s'attachaient à 
nos jambes ; pendant notre marche nous étions 
étourdis par une musique infernale, qui me pri- 
vait du plaisir d'entendre Sa Majesté et de l'em- 
barras de lui répondre. Ce qui surprenait le 
plus le roi sauvage , ce n'était ni mes bas déchi- 
rés', ni mes habits en lambeaux, ni mon corps 
en sang, c'était de me voir lui quitter respec- 
tueusement la main, de temps en temps, pour 
ramasser des colimaçons que je glissais dans ma 
poche , et j'ai lieu de croire que la cour n'était 
pas moins surprise , puisqu'à chaque fois que je 
me baissais , c'était des éclats de rire à couvrir 
la musique. Enfin , nous arrivâmes à la caverne , 
dont l'entrée était un trou étroit bordé par des 
rochers énormes. Après une courte invocation à 
Satan, nous descendîmes dans la caverne, précé- 
dés par une douzaine de torches et la musique, 
afin d'efTrayer les esprits. La route que nous sui- 
vions dans ce ténébreux labyrinthe était entre- 
coupée de profonds précipices ; j'eus la curiosité 
d'examiner l'un de ceux dont l'entrée paraissait 
le plus praticable ; et après avoir attaché ma 
personne et deux lanternes h l'extrémité d'une 
échelle de corde , j'en laissai filer vingt brasses 
dans l'intérieur du trou. A cinquante pieds de 
profondeur, je ne sentais plus rien , malgré l'os- 
cillation que j'imprimais à mon échelle par des 
secousses violentes ; parvenu à la profondeur de 
quatre-vingt-dix pieds, je me trouvai suspendu au 
sommet d'une voûte immense qui me parut avoir 
la forme d'un cône renversé. La lueur insuffi- 
sante de mes fanaux ne m'en laissait pas voir le 
fond ; mais il était à une distance considérable, 
puisque je n'entendis qu'au bout de douze se- 
condes la chute d^une pierre que j'y laissai tom- 
ber. Remonté vers la caverne supérieure, j'en 
fis frapper le sol avec force en divers endroits 
éloignés , et j'entendis partout un bruit sonore et 
prolongé, qui me fit présumer que toute la mon- 
tagne reposait sur un vaste souterrain. » Après 
cette hardie exploration, qu'aucun Européen 
n'avait encore tentée , Duvaucel rentra à Syihet 
avec une ample récolte zoologique. Il y séjourna 
jusqu'en décembre ; mais ses travaux avaient été 
exécutés avec tant de zèle et si pen de soin pour 
sa santé, qu'il revint à Calcutta avec une fièvre 
dangereusOy appelée >l^pre des bois , parce qo'oo 



539 



DUVAUCKL — 



la prend ordinairement en parcourant les Torâta 
immenses de TJnde et celles du Nouyetu-Moade 
où les hommes pénètrent rarenuint. Il passa les 
années 1822 et 1823 à Benarès et à Kabncndos, 
et malgré une fièyre parmanentc il s'exposa à de 
nooTeaux périls et à des iatlgoes inouïas , il re- 
gagna Calcutta aTBc les collections les plus pré> 
deuses en tous genres; mais son état de fai- 
blesse était arrivé au dernier degré. Comme su* 
préme ressource, les médecins lui cooscillèrent 
d'aller respirer l'air de la mer. Ouyauael suivit 
cet avis, et quitta Calcutta après la saison des 
pluies; mais il n*arriva à Madras, chex sir Her- 
bert Compton, avocat général, que pour y 
mourir. Il n'avait pas trente-deux ans. 

Duvaucel, élevé et dirigé par son second père, 
Guvier, avait acquis des connaissances très- 
étendues : il réunissait aux talents d'un liabile 
collecteur ceux d'un observateur spirituel. Il 
décrivait avec nne grande précision les objets de 
ses remarques et avait nne Tacilité prodigieuse 
pour l'étude des langues. La Société Asiatique de 
Paris, dont il était un des correspondants les 
plus zélés, lui doit de curieux renseignements sur 
l'histoire de l'Inde et la langue ttcrée des Brah- 
manes; elle lui est redevable en outre de plu- 
sieurs médailles indiennes , d'un manuscrit de 
KhdgavatghUa et d'une très-belle copie du 
Shri'Hfidgavaia-Powdna, biograpltio mytlio* 
logique de Viclinou, chef-d'œuvre de calligraphie 
sanscrite. Duvaucel h écrit en anglais un mé- 
moire sur Yhippélaphe d'Aristote, qui a été pu* 
blié dans les Asiatical Researches. 

Alfred DB Laciz£. 

Cavhir. f/oiieêtmr lu f^tagw dé M. Dwamcel / é»m 
les Mémoires dé Vjieadimie de* Seieneei, 14 mai I8tl. 
— Sir Rverard Rome, dini les PkHosopklral Trantae- 
tUuu, inn. 18M, Uhd. il. - Mémoire of Mofmi Sociftp of 
Landon. — NalHU, ÂnnwUrê M^cro/oféfue, \%tk. - h$- 
me Enenclopédiqué, ton. X, Juin isii, 471; XXI, rérrier 
tsn, SS7 à M7 ; et XXVI, «74. 

OU VAUEB (***), auteur dramatique français, 
né en Dauphiné, en 1694, mort à Brest, en 1778. 
Il appartenait à une famille noble du Dauphiné, 
et entra comme volontaire dans la carrière mili- 
taire. II s'y distingua, et en 1713, étant aide de 
camp, il fut nommé chevalier de Saint-Louis. 
Duvaure avait du goAt pour la littérature, et 
fit représenter avec succès plusieurs pièces. On a 
de lui : Ij Amour précepteur, comédie en cinq 
actes, avec prologue, représentée en 1728, impri- 
mée à Paris, en 1733, in-12; remise au théâtre 
sous le titre du Faux Savant et réduite en trois 
actes; Paris, 1749, in-t2, cl Marseille, 1775, 
in-8* ; -> L'Imagination, comédie, représentée 
nu lliédtre-Italicn, le 11 octobre 1766, et restée 
inédite;— Le Gentilhomme campagnard ;îb\â, 

A. Jadim. 

ChaIrtC, BibUothêgne du Dauphiné. 

«DCVAVRB (Antoine), agronome français, 
né en Dauphhié, vivait en 1828. Il entra dans la 
carrière du barrean ; nais il consacra tons ses 
WMairs à étudier les grandes qnesllons relatives 



DU VÉRDIER m 

k l'agriculture, et finit même par abandeoMrki 
affldrcs pour se livrer exdusivement-à cette fana- 
che des sciences natorelles. Il devmt manbie 
des Sociétés d'Agriculture de Paris , de Ljoa d 
de Rouen. On a de hii : Mémoires diten H 
d* Agriculture, couronnés ou apf^nwvés prh 
Sodété d'Agriculture de Paris ou par TAcadM 
de Valence en Dauphiné; 1790, iB-8"; — H^ 
maire sur les avantages ou les inconténioA 
de la culture du m^irier blane greffé, e» 
ronné par TAcadémie de Valence; Paris, 17S^ 
iA-8'', et Valence, 1817, in-8*; — Mémoirttm 
le dépérissement des forêts et sur les wutgm 
d'y remédier-. Paria, 1800, in-S*; ^ mm 
biographique sur feu M. Michel-MariiM H- 
gaud de Vlsle , agriculteur i Valenoe, 1111^ 
in-s** : elle a obtenu une médaille d'or, àsmi 
séance du 13 avril 1819, de la Société d'Aykal* 
ture de Paiis; — Notice biographique sur Jim 
M. Marcellin-René Bérenger, ancien dépeH 
de V Assemblée constituante, mort à falemt, 
le 2 mai 1822 ; Valence, 1822, hi-8*; — Xttkt 
d'Agriculture; Valenoe, 1823, in-8°. 

R.-1..-BI. Oesessartt, Us Sièein lUUrairm. - Qi»> 
rard, La France littéraite. 

DCVE5iàDfi ( Marc Van ), peintre befp, rf 
à Bruges, en 16/4, nH>rt dans la même lik, 
en 1729. Il partit très>jeune pour Fltalle, ci 1 
passa six ans et suivit à Rome les leçons is 
Carie Maratte. Il revint ensuite dans sa patrie, m 
un riche mariage lui i>ermit de ne s*ocouper di 
son art qu'en amateur ; aussi ses taUeaux mIp 
ils rares. La manière de Duvenède procédait à 
celle de son maître ; son dessin est hannoMi 
et correct, sa touche hardie et vigoureuse. Oi 
cite surtout de cet artiste : Sainte Claire (to- 
nant Vhabit de son ordre à plusieurs jeum 
filles; le Martyre de saint Laurent, et quel- 
ques autres morceaux qui décorent les éffiiei 
de Bruges. Duvenède mourut de la goutte, dai 
un Age peu avancé. 

Chsudon et DeUndine , DtetiomuUrw nmtveriêt. 

DiJTKiiDiBR (Antoine)', aienr de Vaofn- 
vas, poète et biographe français, né à MflÉ&R- 
son , le 11 noven^e 1644 , mort à Dueme, prts 
de Lyon, le 26 septembre 1600. Il était conssiltf 
du roi et gentilhomme ordinaire de la chambie * 
il possédait une fortune considérabla et u^ 
bibliothèque riche en manuscrits grecs et lafiau 
Il les communiquait volontiers aux gens de IêU' 
très et souvent même les leur donnait C'est ainvi 
qu'il fit présent à Casaubond'unmaauacritdeP^* 
lybe. Il ealtiva sans succès hi poésie. On cornait 
surtout de Uii son essai, d'ailleurs fort incomplet^ 
de bibliographie littéraire. Ses OBTraget sant ^ 
Philoxène, tragédie; Lyon, 1667, iB-8*;~X# 
Mysopolème, ou discours contre la guerre^ 
pour le retour de la paix en France p «t ver» 
héroïques; Paris, 1668, in-i""; — AntUèèse^ 
de la paix et de la guerre, avec les moymr 
d'entretenir la paix, et exhortaHon d^aUtr 
tous ensemble contre les hérétiquei^ hjeti, 



641 



DU VERDIKR — DIJVKRGIER 



5^2 



1&68, in-4^; — Us Onumipnes, satire contre 
In muturs corrompues de ce siècle; Lyon , 
1672, in-4<> ; — La ProsopograpMe, ou descrip- 
tion des personnes insiynes^ patriarches ^ 
prophète» 9 dieux des gentils^ empereurs ^ 
rois y capitaénes, jttrisconsultes , papes, ducs, 
princes , philosophes , orateurs , poètes et in- 
vemieurs , ete. ; Lyon , 1573 , iii-4*^ ; — Les di- 
verses Leçons d'Antoine Du Verdier, suivant 
telles de Fierre Messie; contenant plusieurs 
histoires y discours et faits mémorables, re- 
cmesllis des auteurs grecs, latins et italiens ; 
Lfon, 1577, în-8**; — Les doctes et subtiles 
Ëéponses de Barthélemi Txgio; Lyon, 1677, 
■•16; — Les Images des dieux des anciens ; 
Induit de ntatten de Cartari; Lyon, 1581, iQ-4»; 
— Iwusgines deorum qui ab antiquis cote- 
banimr; Lyon, 158i. C'est la traduction latine 
dn même ooTrage;» La Compseutique , ou 
traiis facétieux; Lyon, 15S4, in-16; — La 
Biographie et Prosopographie des rois de 
France jusqu'à Henri EU; Paris, 1583, in-8°. 
Lelong attrilue cet ouvrage à Du Verdier, mais 
prabaUenient à tort, puisque celui-ci n*en parle 
pas dans le catalogue qu'il a donné de ses pro- 
pni écrits; — La Bibliothèque d'Antoine 
Du Verdier t contenant le catalogue de tous 
ceux qui ont écrit ou traduit en français; 
aeee un Discours sur les bonnes lettres, ser- 
vant de préface f et à la fin un Supplément 
de VEpitomede Qesner; Lyon, 1585, in-fol.: 
c'est un ouTra^ souvent cité. En même temps 
qoe Du Verdier publiait sa Bibliothèque, à Lyon, 
La Croix do Maine faisait paraître la sienne à Pa- 
ris. Ces deu\ ouvrages se combattent sur quel- 
qaca points et se euinplèlent mutuellement sur 
beaucoup d'antres. Rifçoiey de Juvigny les a réu- 
lis dans une éiition publiée en 1772, 6 vol. iu-4''. 

Skérofl , Mm. pumr sertir à l'kttt. ées kom. ilhat., 
LIXIV. 

DU TBEDIKR ( Claude) , liUérateor français, 
fis dn précédent, né k Lyon, vers 1566, mort en 
1649. « n gouverna mal , dit Mioéron, les grands 
bioBi que son père lui laissa. Il s'engagea mal k 
propos dans un procès, à la poursuite duquel il se 
mina, et il ne fit depuis que traîner une vie obs» 
cnn 4|uoique longue. » On a de lui : Peripetasis 
^pigroMWuitum variorum, latius oratione 
Moluia expressorum. Mjusdem Bombycum Me- 
€amorphosis ; JScloga eut litulus APHTàaQuss; 
^aliapoewÊatia; Paris, 1581, in-»*^; — Dis- 
cours contre ceux qui par les grandes con- 
jondions des planètes qui se doivent faire 
«U voulu prédire la fin du monde devoir 
iers advenir; Lyon, 1583, in-8°; — Claudii 
Verderiijuriseonsulti, in autorespene omnes, 
oMiiquos potissimum, Censiones et correc- 
liMMs; Lyon, 1586. 

McAroa, MSémMrtê pour nrvir â fkistHr€ 4êê 
kêmmêi ilhulrM, t XXJV. 

OU TBmiiiBE ( Gilbert Sauuiiu) , historien 
al romancier français, né vers le oomiiiencemenl 



du dix-septième siècle, mort en 1686. Il prriid 
dans ses oiivrafEes le titre d'iiistoriograplie de 
France. Ce titre et la fécondité de sa plume ne 
l'empêchèrent pa^ de passer la deniièru partie 
de sa vie h Iliôpital de la Salpétrière , comme 
on le voit par le passage suivant de Roccollea. 
Cet auteur ayant raconté la mort du pacha Ce- 
duc Aoomat, ajoute : « Le pauvre Du Ver^ 
dier, qui a écrit d'un style concis nais élégant 
V Abrégé de V histoire des Turcs, ta raconta 
après plusieurs autres : j'appelle pauvre ce cé- 
lèbre écrivain , parce que dans le temps où j'é- 
cris ced il est dans l'hôpital, depuis sept ou huit 
ans, de la Salpétrerie les Paris, averaa pauvre 
femme, où je l'ai été viaiter, et ai reconnu oa 
que la renommée avoit publié depuis longtemps 
de sa grande probité; ce qui m'a (ait déplorer ta 
sort de plusieurs gens de lettres dans un siècle 
florissant , où la vertu et le mérite devroient 
être «I une plus grande considération. » On a île 
lui : Le Temple des Sacrifices ; 1610, in-8* ; ~ La 
Bergère amouietute, ou les véritables amours 
d'Achanteet de Daphnine; 1621, in-S";-— VA- 
mour aventureux ; 1623, ia-8® ; — La Nginphe 
solitaire; 1624, in^**; — La Diane française; 
1624. in-8*; — La Parthenice de laeour; 1624, 
in«<>; — La Floride; 1625, in-8*; — Le Fo^ 
mon des Romans, ou la conclusion de VAma» 
dis, du Chevalier du Soleil, et autres ro- 
mans de chevalerie; 1626, 7 vol. in- 12; — 
Les Amours et les Armes des Princes de la 
Grèce; 1628, in-8**; — Les Esclaves, ou Vhis* 
toire de Perse; 1628, in-8"; -^ Les Amants 
Jaloux, ou le roman des dames; 1631, in-8*' ; 

— Le Chevalier hypocondriaque ; 1632, in-8*; 

— La Sibylle de Perse; 1632, in-8« ; — Suite 
de Rosalinde; 1648, in-8'' ; — Abrégé de l'his- 
toire de France ; 16 j 1,2 vol. in- 12; '^Exacte 
description de l'état présent de la France; 
1654, in-12; — Histoire de noire temps sous 
Louis XIV, commencée par Claude Malingre 
et continuée par Du Verdier ; 1655, 2 vol. in-12 ; 

— Lettres choisies; 1665, 2 vol. in-12;— Le 
vrai état de la France; 1656, fai-1 2 ; ~ Abrrgé 
de l'histoire des Ottomans; 1662, in-i2; — 
Abrégé de Vhistoire d'Espagne ; 1663, 2 vol. 
in-12;-- Abrégé de l'Histoire Sainte; 1664, 
in-12 ; — Mémoires des reliques qui sont dans 
le trésor de Saint' Denis; 1665, in-12; — 
Abrégé de Vhistoire d'Angleterre, d'Écoue et 
d'Irlande; 1667, 3 vol. in>12 ; — Abrégé chro- 
nologique de C histoire romaine; 1670, s vol. 
in-12; — L'Histoire entière d'Alexandre le 
Grand, tirée d'Arrien, Plutarque, Justin, 
Joseph 9 Quinlo<Jurce et Freinshemius ; 1671, 
in-12. 

Bayle, IHeîkm. kUtortQtu tterUigue. — Mf, Hemat' 
quei mr Bajilê. — Ldonir. BiMioikéetu kisL de «S 
France» — Leoglet-Dufretaoj. Bibl.det Romam, 

DUTBRAIBR DB ■AUEAif 2«B, abbé de Saiul* 
Cyran, célèbre Ibiîologien français, né à Bayonne, 
enl58l,mortle il octobre 164 3. Il était de famille 



548 



DUVERGIER 



noble, et après avoir fait ses premières études 
dans sa patrie, il alla étudier la théolo^e à l'u- 
niversité de Louvain, où il fit de rapides pro- 
grès, n y rencontra Jansenius, qui , de quatre 
ans moins âgé que lui-même, partageait ses 
suooès. Jansenius otitint le titre glorieux de 
ftrem^ docteur de Louvain^ et Duvergier re- 
çut de leur maître commun, Illhistre Juste 
lipse, un témoignage flatteur de ses heureuses 
dispositions et de son application à l'étude. En 
quittant Louvain, Duvergier vint s'établir à 
Paris, où il appela son ami Jansenius, auquel il 
trouva une place dans une famille noble. Tous 
deux s'occupèrent alors avec ardeur de l'étude 
des Pères, et particulièrement de saint Augustin, 
qui devint leur auteur favori. En 1611 ils quit- 
tèrent tous deux Paris, pour aller s'établir à 
Bayonne et s'y livrer à l'étude avec plus d'as- 
siduité encore. Le jeune Duvergier fut reçu ho- 
norablement dans sa ville natale ; l'évèque Ber- 
trand d'Eschaux le nomma chanoine de la 
cathédrale , tandis qu'il confiait à Jansenius la 
direction d'un collège nouvellement fondé. Les 
deux jeunes théologiens restèrent six ans uni- 
quement occupés de leurs fonctions et de l'étude 
des conciles, des Pères et de la tradition , où ils 
•rurent trouver les bases d'une nouvelle doctrine 
sur la grftce, la pénitence et la contrition par- 
faite. 

En quittant Bayonne, Jansenius retourna dans 
les Pays-Bas, où il devait écrire son fameux livre 
De Àugustino et plus tant devenir évéque 
dTpres. Quant à Duvergier de Hauranne, il re- 
vint à Paris, où ses dehors ascétiques, la régu- 
larité de sa vie et llnfiexibiiité de son caractère 
ne tardèrent point à le bire remarquer. La Roche» 
Pozay, évéque de Poitiers, le prit en affection, et 
Femmena dans son diocèse, où Q lui donna d'abord 
un canonicat, et où il hiiirésigna plus tard , en 1 620, 
l'abbaye de Saint-Cyran (Saint-Siran), dont il 
était titulaire. Mais l'esprit frondeur du jeune cha- 
noine trouva bientôt à s'exercer sur la conduite 
et les mœurs du clergé poitevin, et son ardeur de 
réforme se manifesta si vivement qu'il fut obfigé 
de quitter le diocèse et de revenir à Paris, après 
avoir toutefois rétabli dans son monastère de 
Saint -Cyran la règle de Sahii-Benolt dans toute 
son inflexibilité. 

A Paris, l'abbé de Saint-Gyran donna carrière 
à son rigjorisme et à son zèle de réformation. 
Renfermé dans sa modeste maison, vis-à-vis 
les Chartreux;, il s'enfonça de nouveau dans 
l'étude des Pères, s'eflbrçant de trouver dans 
leurs écrits des points d'appui pour sa doctrine, 
et l'appliquant à la direction des consciences. Sa 
vie austère, son affectation de simplicité ex- 
trême, la rigidité de ses mœurs autant que ses 
opinions sur la grâce et la contrition, hii atti- 
rèrent de toutes parts des pénitents, qui ne tar* 
daient point à devenir des séides. Dqpuis quel- 
ques années déjà il avait fisit la connaissance 
d'Amanld d'An^, q«i le Ua avec toute la fiimille 



des Amauld, laquelle tenait Port-Roya 
1609 la mère Angélique Amauld avait 
sa, réforme. Bientôt Zamet, évéque de 
qui était l'instituteur et le directeur des 
Saint-Sacrement, et qui dirigeait en roéf 
les religieuses de Port-Royal, s'entht 
pour l'abbé de Saint-Cjran, qui lui parut 
des premiers siècles du christianisme, 
d'abord le prendre pour coadjuteur à l'é 
Langres ; Saint-Cyran refusa, et le pn 
conçut pour lui que plus d'estime et de 
lion. 11 lui demandait ses avis en tôt 
ses, soumettait à ses corrections les 
tiens qu'il donnait à ses religieuses, et 
le prier de les conduire. L'esprit roid 
minateur de l'abbé de Saint-Cyran s'er 
merveille avec celui de la mère Angél; 
réforma de nouveau la maison, on él 
gré ou de force toutes les religieuses 
naient pour l'ancienne direction, et Mi(« • 
messon , que l'évèque de Langres avait 
à la mère Angélique comme maltresse 
vices. Zamet lui-même ne tarda poiu' 
érincé complètement, la mère Angéliqu 
mise sous la juridiction directe de l'an 
de Paris, et ayant quitté sa maison 
pour aller s'établir à son autre maison 
Royal-des-Ghamps, dans la vallée de Cli 
Soutenue par la famille puissante et ne 
des Amauld et par l'enthousiasme des 
aisément fanatisées par les rigueurs d 
tisme, la réputation de l'abbé de Sai 
grandit rapidement. 11 comptait des | 
et des disciples dans les plus hautes ci 
la société et des amis parmi les évêq 
ministres d'État , les magistrats et les 
nages connus par leur haute vertu. Ci 
qu'il trouva pour protecteurs ou pour d^ 
saint Vincent de Paul et le cardinal de 
fondateur de la congrégation de l'Oratoir 
lien , au milieu de ses occupations , n'oi 
l'abbé de Saint-Cyran, qu'il avait connu l 
chez de La Roche-Pozay quand lui-m^ 
tait qu'évêque de Luçon. Il voulut d'^ 
placer en qualité d'aumônier dans la m 
Henriette de France, reme d'Angleterre 
lui offrit successivement, disent ses ami 
ché de Clermont et celui de Bayonne, sa 
taie; mais Saint-Cyran préféra à tous 
neurs la puissance qu'il avait su acquérir 
Cependant cette puissance même, autant 
prit sectaire et intolérant de Saint-Cyran, 
pas à lui faire des ennemis non moins fort 
amis. Les jésuites firent une opposition 
à ce parti, ancien dans l'Église, mais qu 
alors un nouvel essor, et que bientôt 
publication du fameux livre de Janse 
allait baptiser du nom de parti jansénii 
que l'évèque d'Ypres ait eu très- peu de ( 
formation , au moins comme parti. Tai 
Port-Royal devenait l'asile de trente ré 
•ans dot, ramenées par la mère Angél 



DUVERGffiR 



546 



<ie MauhaissoD, et de toos les disciples 
fanatiques de Tabbaye de Saint-Cyran, 
ArnauM, Le Maistre, Lancelot, Sin- 
cle, Séricourt, etc.; tanidis qae les amis 
matear répaDdaient et comineiitaieDt 
e pour Louis-Henri Chtuteignier de 
e-Potay contre ceux qui disent quHl 
r permis aux ecclésiastiques de porter 
s en cas de nécessité , la Question 
ù l'abbé de Saint-Cyran examine en 
ctrénUté le sujet pourrait être tenu 
rver la vie du prince aux dépens de 
(, les jésuites lançaient contre Tagita- 
)8 doctrines bardies leur plus rude jou- 
xtait alors le père Garasde ou Garassus, 
jt connu pour aToir déjà fulminé contre 
héopbile ; et Ricbelien se demandait arec 
e jusqu'à quel point les doctrines rérolu- 
; dans l'Erse pourraient le devenir dans 
int-Cyran accepta la guerre. 11 la soutint 
it la Somme du père Garasse et en accu- 
iuite d*béré8ie et d'ignorance. Via-è-Tîs 
al, il se crut assez fort pour ne pas crain- 
blâmer sourdement Tartide De Vattri- 
ré dans le catéchisme de Luçon par Ri- 
lî-même, ni de se prononcer pour la 
I mariage de Monsieur, frère du roi, avec 
e de Lorraine, que le premier ministre 
re déclarer nul. Toujours avec la même 

de mœurs, la même rigidité de princi- 
lème soumission apparenteaux décisions 
e, Saint-Cyran excitait à la révolte ses 
5t ses amis : « Le royaunie du ciel est 
its, et ce sont les violents qui l'empor- 
ta tout ce que je puis vous dire là-des- 
isait-il à Lancelot, qui n'osait quitter 
)las-du • Chardonnet pour Port-Royal 
lédsion de ses supérieurs. « Dieu m'a 

grandes lumières; il n'y a plus d'É- 
cela d^uis six mille ans , » disait^il ail- 

iangereux meneur ne pouvait rester 
s en liberté sous le r^e absolu du 
ninistre. Le vendredi 14 mars 1638 
Saint-Cyran fut arrêté , et conduit au 
! Vincennes. On doitfia Tordre de saisir 
*s, et bien que de Barcos, son neveu, en 
une partie (ceux qui étaient compro- 
sans doute ), on trouva en manuscrits, 
onotations, extraits des Pères, etc., la 
frayante de trente-deux volumes in- 
qui donne une idée des travaux énor- 
Mitinuels de ce chef de secte. Ces pa- 
prouvèroit rien contre lui , pas même 
latiou au livre du père Séguenot, de TO- 
vre qui lui avait été attribué : c'était une 
1 du traité De la Virginité, de saint 
auquel l'auteur avait ajouté des notes et 
irétations qui rappelaient les doctrines 
loyal. On rendit à Amauld d'Andilly et 
os les papiers de l'abMde Saint-Cyran ; 
»mniença une instruction contre lui , 

DV. UOCR. CÉNéR. ^ T. XV. 



qui fut conduite d'abord par Laubardemont et 
ensuite par Jacques Leaoot, professeur de Sor- 
bonne et depuis évêque de Chartres. De Saint- 
Cyran refusa de répondre à Laubardemont, qui 
n'était point docteur en théologie. Mais les inter- 
rogations, pas plus que les perquisitions, ne 
prouvèrent rien d'absolument condamnable, et le 
cardinal se borna à garder l'abbé à Vincennes, 
pour restreindre autant que possible sa propa- 
gande, qui continua cependant; car du fond de 
son donjon le directeur de Port-Royal trou- 
vait moyen de conduire encore ses pénitents 
et d'écrire à ses disciples des lettres aposto- 
liques. 

En 1641, trois ans après llncarcération de 
l'abbé de Saint-Cyran , parut le fameux livre de 
Janseuius, mort en 1638, évèque dTpres et pres- 
qu'en odeur de sainteté. Saint-Cyran lut le livre 
dans sa prison , et le préconisa comme un ex- 
cellent ouvrage, tandis que les jésuites lançaient 
de toutes parts l'anathème contre VAugustinus, 
qui représentait pour eux mieux que tout autre 
livre la doctrine nouvelle de Port -Royal. Pen- 
dant que la dispute s'échauffait entre les je-, 
suites et les jansénistes et que VAugustinus 
était pour la première fois déféré au pape, Ri- 
chelieu mourut, et Saint- Cyran obtint du roi 
sa liberté, par les soins de Mole , premier pré- 
sident, et de Chavigny, ministre et secrétaire 
d'État 

Le premier usage que l'abbé de Saint-Cyran 
fit de sa liberté fut d'aller à Port-Royal et de re- 
prendre hautement la direction de ses pénitents 
et de ses disciples. Il rentra dans sa maison de 
Paris, et se remit au travail pour achever ses 
ouvrages, en composer de nouveaux, réfuter ses 
accusateurs et soutenir les doctrines jansénistes. 
La guerre recommençait donc ^ec plus d'ar- 
deur que jamais , les intrigues se croisaient en 
tous sens, lorsque la mort l'enleva à ses entre- 
prises , à ses amis et à ses ennemis, le 1 1 octobre 
1643, d'une attaque d'apoplexie, six mois seule- 
ment après sa mise en liberté. 

Tous ses amis de Port-Royal firent présents 
à son Ut de mort, et se disputèrent ensuite ses 
retiques : les religieuses de Port-Royal firent 
grand bruit de sa mort édifiante , pour contre- 
dire ceux de leurs enn^nis qui prétendaient que 
l'abbé de Saint-Cyran n'avait pu recevoir les sa- 
crements. On paria des miracles opérés par son 
corps, et, à Tinstigation de la mère Angélique, 
on se partagea ce corps. Le cœur, donné d'abord 
à Amauld d'Andilly, fut ensuite conservé à Port** 
Royal-des-Champs ; les mitrailles furent données à 
Port-Royal de Paris ; les mains furent coupées et 
remises k la mère Angélique Amauld. Quant aux 
funérailles, elles eurent lieu à Saint- Jacqnes-du- 
Haut-Pas, avec toute la pompe que l'on put ijna- 
giner. De Caumartin , évéque d'Amiens , officia , 
six évèques accompagnèrent le corps, et l>eau- 
cotip de personnes illustres assistèrent à la céré- 
' monte. Les restes de l'abbé de Saint-Cyran fit* 

18 



54: 



DUVEEGIKR 



M8 



rent déposés flan» l'églfse SaSDWaeqaeft^u-Haot- 

Pas, avec cette épitaptie : 

> Vous n'aures point de i « Vous n'auici point 4ê vé- 
Dlea nottvnn. | rtté nooTelle. 

« Messire Jean Duyerffer de Haoranne. abbé 
(le Saint-Cyran, qui, par une merveille quia pea 
d'exeinples, a su joindre une profonde humi- 
lité à une haute science, qui, ayant toujours eu 
un zèle très-ardent pour l'unité de l'Église , la 
tradition des Pères et les yérités qu'il avait ap- 
pri<;es de l'antiquité, lorsqu'il avait commencé 
à écrire contre les hérétiques de ce temps , pour 
la défense de rÉg)ise catholique, à laquelle il était 
uniquement attaché, est mort, regretté de tou( 
le clergé de France et de tous les gens de bîep, 
le onzième d'octobre 1643, en la soixante - 
deuuèroe année de son âge. 

<c ViRrrÉ, CH4RITÉ, HUMIUTÉ, t> 

Pendant que les amis de l'abbé de Saint-Cy- 
ran lui faisaient de si honorables funérailles «t 
répandaient partout son éloge, la dispute entre 
les jésuites et les jansénistes continuait avec plus 
d'ardeur que jamais, et la condamnation du livre 
de Jansenius, qui avait été déféré au pape Ur- 
bain vm en lG4i, était en6n publiée le 11 dé- 
cembre l(y43, c'est-à-dire juste deux mois après 
la mort de l'abbé de Saint-Cyran. 

Cet abbé joua un grand rôle à son époque, 
et eut une influence réelle sur l)eauooup de per- 
sonnages importants et illustres. Sans parier de la 
bienveillance que ses vertus ou qualités lui va« 
lurent un moment de la part de saint Vincent 
de Paul et de saint François de Sales , évèque de 
Genève, ainsi que de la part du cardinal de Bé- 
mile, de Charpentier, fondateur du Calvaire, de 
Bourdoise, fondateur du petit-séminaire de 
Saint-Nicoias-du-Chardonnet, on peut dire qu'il 
trouva aussi des amis zélés bien près du trône, 
puisque lors de sa détention à Vincemies le 
prince de Condé demanda lui-même sa grâce an \ 
cardinal. De Chavigny , ministre d'État, Digoon , j 
avocat général , Mole , premier président , le , 
protégèrent. Dans les grandes querelles soulc^ j 
vées par l'abbé de Saint-Cyraa , Port-Royal tnt ! 
pour lui Pascal, Racine et Boileau. Parmi ses ; 
pénitents les plus célèbres, on a compté des 
princesses du sang, telles que Marie de Gon- 
zague et la duchesse de Longueville, et des 
dames du plus haut rang, M"^ deOuéroéuée, de 
Saint- Ange, de Sablé. Tous ceux qui se grou- 
paient autour de Port-Royal devinrent ses far 
natiques défenseurs et répandirent partout son 
nom et ses ouvrages. De Baroos, son neveu, qui 
devint après lui abbé de Saint-Cyran par la 
protection de Chavigny, publia une grande 
partie de ses œuvres, et fît aidé dans cette tàfihe 
par Le Maistre de Sacy, neveu de la mère An- 
gélique et par toute la très-nombreuse et trèt- 
influentc famille des Amanld. On peut donc dire 
que l'abbé de Saint-Cyran fut le véritable dief ! 



: du jansénisme en France et le fauteur de oette 
I secte, bien que jphwieurs de «es écrits aient été 
j approuvés par l'ÉgUa* et contiennent d'exoeUents 
: principes de morale et de saîqee dodrioes, 
comme par exemple le Peln» il «re/Hif. CouBe 
I écrivain, l'abbé de SaintrCyraQ n'a (K^toissédiM 
j les lettres des traces bien glorieoaee : son style 
! est lourd, ennuyeux et diffus^ ses rai4onoenia|ti 
sont ambigus et tnlnent en lon^ieor, et l'os 
s'étonneF^itaiyourd'bult en Usapt ses ouvrages, 
de l'entraînement qn'iU ont produit sur tait de 
4iscip}es. On e de lai : Question roffaU H m^ 
ciêion, ouvrage d^)f cité , o^ il montre jiuqs) 
quelle extrémité un sajet doit exposer sa vt 
pour la déOense de son roi; Paris, 1609, petl 
iH'\2i ^Apoiagiepour M.ie La iiQc)i^FKû9, 
(ivéque de Poitiers ^ pontrc C9H9 çvk dimt 
qu'il n'est pas permis qus ecclésiastien» 
d*apoir recours aux armes en cas de 94»- 
$ii4 ; Preuves à Vappu\ ; lAste des pr4let* 9^ 
ofit pris les armes; paris, 161ô, ip-8*^; ^ U 
Somme des fautes et fausseté contenues a 
la Somm^ théologigue du p^e Qarasse^ pu- 
I)(iée sous le pseudonyme d*A|exandre i|e û^ 
dusse; Paris, lG2e, ig-4". Cet oQvn^gP deTiit 
avoir quatre volumes ; mais il n*a paru em k> 
deux premiers, avec le quatritoe,qi}i cû^Motui 
abréi^ du troisièine ; — Avis detou$ les savoiU 
et amateurs de la vériti touchant ^ it^a- 
tion de la Somme du père Garasse; Paris, I6tti 
in-^"^ ; — Hé/uiation de Vabus prétendu et dé- 
couvert de la véritable ignorance du ptn 
Garasse; Paris, 1626, in-4*; t- PHrÙs A^er^ 
lius , composé par Tabbé de Saint-Cy^n cl m 
neveu De Uarcos, pour la défense de la kiérarcitie 
ecclésiastique, gros volumein-folio, imprimé poor 
la première fois en 1631, sans pom (feakm. 
L'assemblée générale du cjergé de FriM>oo ^em 
en 1641 adopta les doctrines de cet ouvrage, 
et fit rcimprinicr à ses frais le Pe$ru$ Aurelius, 
qui eut encore, en 1646, une troisième éditiiui, 
publiée aussi aux frais du clej^ et en tète de 
laquelle se trouve un éloge de l'auteor pv 
Godoau, évoque de Grasse et de Yence. Cet ékf^ 
coTninaâdé par le clergé, fut snpprimé par sr- 
donnaucedu roi , et quelque temps après leckffié 
lui-méina retint sur ses pas en voyant le brqit que 
faisaient de son approbation Messieurs de Port- 
Royal , et fit dire aux autours de Gallia Ckni- 
tiana de s'abstenir de tout éloge toucbant IL de 
Saiut-Cyrao (voyez I4 pote en mei^gede GaZ/M 
Christianat édition de paris, 1666, tome lYp 
col. 831 ) ; -T- Lettres touchant les dispositioi^f 
à lapréthse ; 1 647, In- 1 3 ; écrites pour Dobandi 
curé de Sain|-Médéric -, aoavent râmprfméei| - 
L'Aumàne chrétienne et Vaumàne ecelisiet' 
tique, ou tradition de V Église touchant /« 
charité envers les pauvres ; Paris, 1661, t ^' 
in-1 3 : oomposé à l'ooc^sion d'une grande ùsaae 
qui désola la France ; — JpaViede la sm»tf 
Vierge , ou considérations sur ses fttet d 
mgstères, sous le nom de GnnTal; lM|ii-l' 



DUVERGIER 



5S0 



iliftm, tiM ; -^OontidéraUons sur la 
hrêiiemu; Paris, iii-13; — Théologie 
re, ou Ifrèves expliçaiUmê^ et qoekioes 
d€ détotion^ avec l'euplicatioBdaaeéré- 
de la meMe cft la raison de la suspension 
^Mcrenent dans les éf^lses ; — In infan- 
€mh€i IV funw, frfèee en Ters latlM ; 
trouve parmi les pfèees composées sur 
de ce prince ; — Lettres spirituelles , 
ie sa prison , et plosieurs fois Téinipri- 
- Recueil de MuxkmeSy extraites de ces 
Mur Vallon de Beanpids ; Paris, in-l€. Ar- 
I ftdt imprimer et augmenter, sons le titre 
ruetions Urées des Lettres de M. Vabbé 
iZ-CyroM, avec Tapprobation de dl\-tiait 
; Paris, in-(8 et int2. On attribne en- 
Tabbé de Saint-Cyran la traduction 
té de saint Augustin Atir la Vir^inité^ 
iupère Séguenot, de l'Oratoire; — Le 
ei du Saint-Sacrement ^ petit écrit de 
[»ages, qui e«t delà mère Agnès de Saint- 
Uvauld ) -, — le livre de La fréquente 
tnUm , qui est d'Antoine Amanid. 

D. J. Làgombb (de Soiesme). 

»t. Mémoires touchant ta yië de Ttiontieur de 
ran. - BatUie, Histoire de Port-Mo^mi, — 
. Aifior. des Auteure effiàsiaifiquêi. — ÀbM 
, MtXiùnn. htstorique. — Abréaé chronol. de$ 
MX ÉeéMments fvi <mt précédé la constitution 
». «ui y ont domMé U»u , ou qui eu sont lu Mtf- 
Us et oroposiUont du P. Quesnei tuisês e» 
avec l'Ecriture et la tradition. — De Barcot, 
âe M. P^incent. - Sâlnte-Beave, Hiit. de Port- 

IBAIBE »B HÀVRÀHME ( Jean-Morte), 
polifique français, de la famille du pré- 
né en 1771, mort à Paris, ie 20 aottt 
Ui député de la Seine-Inférieure en 1816, 
it le gouvernement jusqu'en 1822 ; à celte 
il se rapprodiB de l'opposition constita- 
e, dans les voies de laquelle il marcha jus- 
130. La mort ne lui laissa pas ie temps 
par «ne réV4>lution iKMivelic tomber le ré- 
Cil avait «contribué à foniler. On a de lui 
k^ritsde cârrx>n$tances, parmi lesquels : 
'ail smrV Espagne ; Paris, 1824, in-S*' ;- - 
dre légal en Framee ; 1826-1828 ; — Du 
tglais et du jury françait ; 1827, ift»8". 
dos Contempoteaine. 

VEHQèSMt i>B HÀcnAHnB (Prosper), 
précédent , homme politique français, né 
I, en 1798. Préparé à la vie publique par 
e, il entra dans le journal Le Globe en 
«ni. ans plus tard, il y fit paiaitre une série 
M écrites d'Angleterre sur les élections qui 
Ment alors et sur la situation de Tlriande. 
toit déià parmi les doclrinaires, comme 
toit certains hommes politiques lorsque, 
, il fut appelé à siéger à la cliambre des 
en qualité de i^eprésentant de l'arrondis- 
de Sancerre. Il prêta d'abord son appui 
itique du pouvoir nouveau, et donna son 
n a toutes les mesures, même les plus 
uses (telles que les lois de septembre), 



proposées par le gonMnencal. Pentétn M. Du* 
vergier de Hanranne psnsait-il oontribBer ainsi 
à la itonsolidation de la royauté de 1630. Sons 
le mû^sUre Mnié (16 avril 1837), son oppaaition 
eommança à se manifester, tt iiisBrtt il «itra 
dans la eoaliiiom des divarsea nnanoes éi Yop- 
poiiliao; « avait, dit^Mi, conçu k praotor Itdéa 
de nette sorts de ligne pariarnsntoira. In jgsènM 
temps, il féopit sons ta titre t J>ci fBNneilMf i<ii 
fouvemememt rsprésentaUf et de Imur appU-> 
emtkm^ lesdivers Mtides résnmantsa tiièie Inn» 
danMBtale:» Lnroifègne,etne9CMMeiBapaayipi 
empruntée^ quant à la pensée, ans inslitntionn 
an^ses. Au oommencement de la session do 
1830, M. Btswst^Êr de Hauranne prêta aon non* 
conrs à l'adresse daa^l,(qni amena la disaolntton 
de la chambre des dépntés. A|nsp que la pin- 
part des votants do cette adresse, M. Duvergier 
de Hannsnne fut réélu. H appnya le ninislèn 
^^ f mars 1840; mais il Ait bien défu dans 
son atlanis en voyant, au 30 octobn, un des 
meo^bras de ia toalition^ M. Gui^ pranrfm 
le ministère dans des .conditieiM nantradidoires 
avec les doctrines qa% nraît émises. Lui cepen- 
^^fft persista dans «es convictions, et montra 
mén^e une opposition phu pronnnoée ; Il pnbUa 
noianyiyfft, dans la Metme des Deutt Mondes^ 
des articles qui Innwt renanqués. En I84a il 
mit en aya^ un protêt de réforme électorale qoi 
deyait échouer, puisque le gouvernement était 
décidé à ne dan changer au système on vignenr. 
11 se ^t alors un .des promoteurs ios banquets 
politiques qui précécjl ^ e n t et enhralnènent la lévo- 
lutioB de Fiévrier. Bééhi à Sanfoarre, lors des éiec- 
tions d'soût 1846 , il porta , à un banquet 4onné 
à cette occasion, un toast ainsi conçu : A la sou* 
verûineté nationale et au roi constUuUonneL 
Puis il jutait cesparoles, presque prophétiques : 
« Le seul mérite qme jje r!sven4ique , c'est celui 
d'avoir compris qwi j^ gouverMemit représen- 
tatif ne pouvait plu# être sM^é sans à^ê réfi^rmss 
sérieuses et pratodas. ^ Ls dépiulement ^ 
Cher envoya M. Duv/urgjior àQ Hauranove à l'As- 
semblée constihwts UiHm de la ré? olution dt 
1848 ; mais U ne réussie piui/j'^rd /dans «a cau- 
didature è l'As^embléie JMÎpflative. U fit alors uo 
voyage en Italie. Am w^ 4» iv^veppbre 1860, il 
vint repnplac«ir S l'AsMimb^ un député démis- 
sionnaire. Membre 4e )ia «ni^rpté, il s^ prononça 
pour la révisioi^ de la cofistitnl^. Conduit à 
Vincenoes à la s#te du OMip d'État du 2 décem- 
bre 18^1, puis eiM mon¥Wlenéra£nt en verUi 
du /i6cr4 ^ ^ ii^vîer 1862, il fut autorisa a 
rentrer en F^i^i» par un ojyrf^ jdéoret, en date du 
7 aoi^i de la mèipe année. V. B. 

lame maati, Uiêt. de Uim due. i^ ÉMas RcfnMtJt, Hist. 
de ItuU 4n$. — U»ur, Jnn. hitf., liSl-iSM. — Hep. des 
Deux Mondes, 1840-18S0. 

* IfVrn^mR ( Jean-BoptUteHarte ) , 
jurisconsulte français, né à Bordeaux, le 25 aoftt 
1792, Il étudia le droit à Paris, et Ait reçu eu 
I82t aYOMt à U OOHT royste do calto filk. N 

18b 



5'>l DUVERGIEE 

publia alors, avec HM. Guadet et Dufaa, la Cot- 
leelion des Corutitutioni, Chartes et loi* 
fondamentales des peuples de l'Burope et 
des deiuc Amériqua, accorapagnée de |ir«d* 
olAmt llilih^ des libertés et des tutitoboo» 
politiqnei ehei les uatiaiu modernes; Paria^ 
1811-iaS3, B Toi. û-8°. En 1S14, U inséra duu 
les Opiniow plUloiophtquei et industrielles, 
par Saint-SimoD , un article remarquable sor la 



faire paraître le recueil intitolé Cotleellon con- 
plète des Lois, Décrets, Ordonnances, Sègle- 
menls ei Avis du Conseil iT Étal, publiée sur 
Us éditions o/ficlellei de 17B8 à 1814 inclu- 
sivemeni, par ordre ellronologiqite, etc.; 
Paris, 18M-I828, î4 vol. iD-8"; î" Mit,, eoutj- 
■niant l'ouvrage jiuqn'ea IS30, Paris, 1BI4-I83B, 
30 Tol. iii-8°. La «Dite tonne un Tolame par 
anaâe. On lui doit eoccre : Table générale 
atialyligue et raisonné* des Lois, Décrets, 
Ordonnanees, Kèglentenls, etc., cfepul^, 1788 
iusqufs et y compnt mo;/ai*ant suUe à la 
Coltection.eomplite des Lois , et composée pour 
servir de table particulière à tous les re- 
cueils de lois, et twtoul au Bulletin officiel; 
Paris, 1834-1838, îTol, in-8°;— Codtd'ins- 
truetion criminelle annoté iVuK,lS33,m-i°\ 
— Code Pénal annoté; Paris, 1833, in-8° ; 
De l'BJM rétroactif des Lois; Paris, i84s, 
tu^";— Le Droit civil français ndvant i'or- 
dre du Code,ouvrage dans lequel on atdchéde 
réunir la théorie à la pratique, par C. B. M. 
Toullier; 8" édiu, Paris, sans dale, 7 ïoI. in-8". 
Cette édition cumprend le teste des qnalorie 
volumes de Toullier et les annotations de 
M. DuTergier. Ce dernier est en outre auteur 
de la condnnatloD dec« traité, depuis l'article 
ism [titre De la venle) jusqu'à la fin du Code 
Civil; Paris, 1836-1843, BtoI. in-8Mtl. Duver- 
gier a éli^ tkfttonnier de l'ordre des avotats, et 
pendant quelque temps, sous la monarchie de 
Juillet, directeur des affaires dviles au miniatère 
delajuslice. Il était membre du comité consul- 
tatirduconteulieuiprèele ministère des alTaires 
étrangères, lorsqu'un décret du 7 mars 18^6 l'a 
nommé couseilier d'État U a été l'un des ré- 
dacteurs de la Revue étrangère et française 
de Législation, de Jurisprudence et d'Écono- 
mie politique, et de la £«rt(« de Droit fran- 
çais et étranger, et il a fourai des articles à 
y Encyclopédie des Gens du Monde. Enlîn, il a 
publié comme éditeur : TraUé de la Législa- 
tion criminelle en France, par Legraverend ; 
3' édit., revue et corrigée sur les notes manus- 
crites de l'auteur, et d'apris ' 



n. de la lÀiriUrU. 



de Ini : iM PeiUM curieuses, eontauml Ouf 
cent huit auteurs , et des choses dont Us oti 
traité; iMjon, l&t7, io-4°. 

SUBt-Leur, HMa ii«- n<m IMHnw: «h b 
Uataiiii mcftlepé^l^iai (trcWCss taaU,t. IV). 

DiTVKUBT ( Théophile lUBwaoN), Ëttén- 
teur français, né vert 1730, àAmbol (li- 
vergne), mort en 170e. BaïUerdotUMksdéMi 
suivants sur cet écrivain peu cmun : •> Duvencl 
publia ea 1781, sous le voUe de l'anonjnw, ta 
Disputes de M. Guillaume, bagalelie où il « 
moquait asseï plaisamment de Lii^net, de D'à- 
prémenil, de l'abbé Sabatier, etc. Celle fMdé 
fit rire lea Parisiens pendant qoeique* joiu». le 
gouvememait, qui n'était pas méoagé daoi tcdi 
brochure, accorda t l'auteor les bosneon de h 
Bastille; cette retraite, qui un dura que trait» 
maioes, lui donna la singuliire envia de ilfet 
son mot SUT le ministère de H. de Mht^h, 
dont chaque opération lui semblait une iiqilit. 
Cette nouvelle imprudence fut puaied'uneooa- 
vdle déUnUoD à la Bastille. Après cinq mak* 
prison, le ministre Amelol rini viûler le pri- 
sonnier, et lui annoncer ta dâivrance. L'aUl 
Dovemel, croyant que c'était une rdlerietpi'a 
j supérieur se permettait envers us infortuli, dl 
I au ministre de Louis xn quelques doresvérità; 
elles le firent rester B^l mois de plu en pritoa. • 
On trouve dans la Correspondance de ToHaiit 
d'autres renseignemnits sur Duvemet. Cddn, 
I après avoir été précepteur du comte de Saab- 
. Simon, devint principal du coU^ de ClentMW^ 
qoi venait d'être enieré aux jésuika, et oUiotB 
bénéfice. Imbu de* principes anti-reliêleax de «M 
époque, Duvemet travailla quelque tenpa k um 
histoire des jésuites, mais abandoaaa M 
sqjel pour s'occuper spédaiement de U Ue«»- 
(*ie de Voltaire. On a de lui ; Béftexiens cri- 
tiques et philosophiques sur la tragédie, tt 
sujet des lois de thnos; Amsterdam d Paiit, 
1773, in-12;— M. Guillaume , OU le ditr*- 
(eur ; Amsterdam, 178 1 , in-S" ; — L'fnfoUnnw 
religieuse; n8î, in-8*'( — Vie de Voltairt; 
Genève, 17SS, in-8° : cette biographie est ineucta 
(4 incomplète; cependant elle eut beaucoup de 
succès ; — Budebee et Kabaehe ; in-B* , tiM 
indication de lieu ou de date; — Les Dbun 
de M. Guillaume, avec Ckistotrt de sa» 
eMferremenf ; Paris, 1788, in-ll; — Z«( Détt- 
fions de madame Beliamooth et les Faei- 
ties deM. de Saint- Oignon ; 178», ii»«*;-- 
La Retraite, les Sensations et les Con^tsims 
de madame la atarquise de Mont-ComitlM, 
histoire morale; 1790, in-8«; — ffistoire d* 
laSorbonne,dans laquelle on voit l'influeiK* 
de la théologie sur l'ordre social; Pari*. IJH, 
Jvol. bi-ll. 

volUIrc. Corrup. -- Orlaim, Ctrrtip. utt, _ itirtlir. 
Biamm crU. du Blet. Ui(. - Qatranl, La rrmUK Mt 

DDVEKKBY (/o»;iA-GiiicAard},analonMa 
frantais, né i Fenrs ( Foret), le S aqùl IB4«, 
mort le 10 septembre 1730. Fils d'un mMeeil, 
ilsedesHna k b même carrlèreque sud père, «In 



DUVERNEY — DUVERNOY 



S54 



)es(ÂT docteur à roniyereité d'ATJgnon. 
avoir obtenu ce grade, il se rendit à Paris, 
'intmtioa d'y enseigner Tanatomie. Une 
; éloquence jointe à un savoir étendu, à 
ande justesse d'idées, beaucoup de clarté 
rdre dans l'exposition, mirent à la mode 
e professeur et la science qu'il enseignait. 
»ure qu'il parrcnait à être plus à la mode, 
ï loi Fontenelle , il y mettait l'anatomie, qui, 
née jusque là dans les écoles de médecine 
iint-C6me, osa se produire dans le beau 
, présentée de sa main. Je me souviens d'à- 
I des gens de ce monde-là qui portaient sur 
I pièces sèches préparées par lui, pour avoir 
ir de les montrer dans les compagnies, sur- 
files qui appartenaient aux sujets les plus 
sants. Les sciences ne demandant pas à 
rir l'univers, elles ne le peuvent ni ne le 
t : elles sont à leur plus haut point de gloire 
ceux qui ne s'y attachent pas les connaissent 
xmr en sentir le prix et l'importance. » 
é membre de l'Académie des Sciences en 
)uvemey devint cinq ans plus tard profes- 
inatomie au Jardin du Roi. Il donna pendant 
e temps des leçons d'anatomie au daophin, 
Loois XIV, et fit un voyage sur les côtes 
isse Bretagne et de Bayonne pour y dissé- 
es poissons. Au retour de ce voyage, il 
ra tous ses instants à son cours, qui atti- 

grand nombre d'auditeurs. Il refusa de 
er assidûment la médecine en visitant les 
IX et' donnant des consultations aux ma- 
ce qui l'aurait détourné de ses études fo- 
. L'âge et les maladies ne refroidirent pas 
e pour l'anatomie et l'histoire naturelle, 
"é son grand âge, dit encore Fontenelle, il 
des nuits dans les endroits les plus hu- 
lu Jardin, couché sur le^entre, sans oser 
icun mouvement, pour oiécouvrir les al- 
la conduite des limaçons, qui semblent 
oir faire un secret impénétrable. Sa santé 
[Trait ; mais il aurait encore plus soulTert 
I négliger. » On a de Duvemey : Traité 
fane de l'ùuie, contenant la structure, 
iges et les maladies de toutes les par- 
i Voreille; Paris, 1683, 1718, in-12; 

1731, in-12; — Traité des Maladies 
; Paris, 1751, 2 vol. in-12 : « Ouvrage re- 
ible, dit la Biographie médicale^ et dans 
on trouve la source de plusieurs idées 
I données depuis comme nouvelles ; » — 
s anatomiques; Paris, 1761, 2 vol. in-4", 
s par les soins de J.-E. Bertin, à qui 
ivait confié les manuscrits de Duvemey. 
es la Biographie citée, ce qu'il y a de 
marquable dans cet ouvrage , c'est une 

description des organes des sens, sur- 
! toutefois d'hypothèses gratoites , de sub- 
t de discussions inutiles. Duvemey décrit 

posterieure du cristallin , dont quelques 
es anatomistes nient l'existence. On lui 
\ la découverte du ganglion ophthalmique, 



et les sIdos de la dore-mère ont été décrits pur 
lui avec une rare exactitude; deax même, les 
occipitaux postérieurs, ont retenn son nom. » 

Foolenelle, Éloçei de* JeadéwUeiaUf t. II. — StogrO' 
phie médicale. 

DUTBRNOT {Jean-Gcorges ) (1), médedn 
et botaniste allemand, natif de Tubingue, vivait 
dans la première moitié du dix-huitième siècle. 
Disciple de Toumefort, il expbra les plantes des 
alentours de sa ville natale, et consigna le résultat 
de cette étude dans on ouvrage intitulé : Desi- 
gnatio Plantarum circa TuMngensen^ arcem 
âorentium; Tubingue, 1722, hl-8^ On a en 
outre de Dovemoy des Mémoires d^Anatomie 
comparée, insérés dans le recueil de l'Académie 
de Saint-Pétersbourg. 

BU>ç. médie. 

DUTBEiiOT ( Jean-Oeorges), médecin frane- 
comtois, natif de l'ancieone prindpante de Mont- 
béliard, vivait en 1770. Il a publié : Dissertatio 
de lathffri quadam venenata specie in comi- 
tatu Monsbelgardensi culta; Bâle, 1770, in-4®. 

Biographie médicale, 

DUTBEifOT (GeoT^es-Iottu), anatomisteet 
zoologiste français, fils du précédent, né à MonV 
béllard, le 6 août 1777, mort à Paris, le f mars 
1855. n commença ses étodes sous la direction 
de son père, et poor les compléter il (ht envoyé, 
en 1792, à l'Académie de Stuttgard; mais en 
1793, la prindpaute de Montbélûrd ayant été 
cédée à la république française, le jeune Duvei^ 
noy, sous peine d'être considéré comme émigré, 
dut rentrer dans sa patrie. 11 poursuivit ses études 
médicales à Strasbourg , puis à Paris , jusqu'en 
1799, où il partit pour l'armée des Alpes comme 
pharmacien de troisième classe, et blentot se dis- 
tingua dans la violente épidémie de typhus qui 
désola à cette époque les hôpitaux militaires. 
En 1800, par l'intervention de Parmentier, il obtint 
son licenciement, revint à Paris, termina ses étu- 
des médicales, et soutint l'année suivante sa thèse 
inaugurale sur V Hystérie. Dès 1802 Georges 
Cuvier, son parent éloigné, lui confia quelques 
travaux scientifiques, et l'associa, ainsi que 
M. C. Dnmeril, à la rédaction de ses Leçons d^A- 
natomie comparée. En moins de trois ans, Du- 
vemoy , aidé des notes, des remarques et des con- 
seils du maître, publia les trois derniers volumes 
de la première édition de cet ouvrage, ooropreniQt 
les organes d<* la digestion, de la respiration, 
de la circulation , de la génération et des sé- 
crétions, et il trouva encore le temps de publier 
neuf mémoires sur divers sujets de physiologie, 
d'anatomie comparée et de pathologie. Il se ma- 
ria vers cette époque, et retourna à Montbéliard 
exercer la médecine. En 1809 il fut rappelé à 
Paris et nommé, par de Fontanes, professeur 
adjoint de zoologie à la Paculte des Sciences, que 
l'on organisait alors ; mais il fut contraint par des 
exigences de famille de retourner dans son pays 

(1) Jean-David, d'après la BioçraphU det frères n- 
cluiod;noiis sQtTOiM tct la Biog. médie. 



$56 



DUVEMIOY — OUVERT 



m 



natal, sans avoir même ouTert son cour». Dès lors 
et pendant TÎagt ans il »erça la médectne pra- 
tique, et M fit paraître <|ue qnelqoes écrtt» sur (H» 
fossiles. Dans œt intervalle , il perdit sa femme et 
ses enfants ; il se décida alors à accepter, en 1 827, 
Wto ehidre d'histoire oattfreHe à M Faciillé des 
iMJericet de Strasbourg, donft il détint le do^en en 
f êSIf. IhxyÉtstiera Mn prenrle^ cotif^ à tine retoe 
des progrèls de l'MstOite MttfMIe pendaM les 
tingt-dfN] flterMièf es méHi^ dfi sMtlé itëtael , et 
ptfbfia d«f m7à laa? TMgt-!»efrt ttiérMiffes Stir dés 
faits analotakinef înèoMnis. (Teste cette éf)of^ 
^e se rapplbilent ées tratAdit Sxr /^i serpents 
tenimeum; la MarhgtapMe dèê Musârm- 
gne$; les Observations physiôlofjiques sur lé 
Caméléon; les Études sut 1$ POiè; ta Décou- 
verte des ccBurs accessoires de là chimère 
antiqUB; Une note sur FàrgâniàOtioH des 
ccturs dei eneodtlêSfU Dmeription d*unê es- 
pèce de girafe JoêÊtiet etc. En 1 933 DnTeriiojr ftit 
nommé correspondait de rAeadénnfe des Scledces, 
et en 1847 il en devint associé libre ; il appartenait 
également à un grand nombre d*aeadémies et de 
sociétés savantes , talit françaises qu'étrangères. 
Par suite de la mort de O. Carier, M. de Bal- 
vandy, alors ministre de llilstractieni publiqtie, 
confia â Duvernoy , en 1837, la chaire d'histoire 
naturelle des corps organisés an Collège de France; 
non enseignement euntlnoa satis interruption jus* 
ifo'en 1850. Il y traita les sujets les plus variés , 
et idans les dernières années il entreprit une re* 
ftiê complète dés elassiAcations zoologiqaes qui 
ravalent déjà occupé à Strasbourg en l8S8,ete!t- 
|M>sa dans une série de tableaux synoptiques nne 
Méthode qui , iMen qn'ayant des rapports atec 
celles de G. Cuvier et de BlahiTille , comprend 
ffticiqties poirits qui Hd sont particuliers. £n I8&0, 
la mort de BMlnville laissa vacatate la chaire 
d'auatoinJe comparée; Dovemoy y fut nommé, 
et Toecupa t|natre années. 

La preinjère période de la vie sdenttfique de 
l>nveTtioy , sa eoUaboratioii atee Tillustre an- 
teitirdit Règne animal, a fëltdire de lui qu'il 
fUtleDmbentOR de G. Cuvfer; mais 11 faut at- 
tacher plos de valeur k m seconde cdrrière scien- 
tHlqae : il slfleta des faftd aui doctrines, et a 
Misse d'importàirtê tnfttériaiHt poiir les aHÀto- 
Ittistès et IM zoologistes. 9e9 tratdnt en effet 
aM èttttaiéthent nbfnbrenx. Outre eenx déjà 
cités, lès ^ndf^ttx sont : Dissertation sur 
t Hystérie; Paris, t801 ; in-8"; — Mémoire 
sur VH^men, lhi|tr{tilé dans le Èetuèil des Sa- 
vants étrangers de V Institut, t U : Tauteur 
démontre que là ttiembrarié qui (lorte dan^ la 
ftxnmè le nom di'Hgnien existe dan^ ptdsieurs 
tnatnitiilères; — Recherches anatomiques sur 
tés organes du Phoque commun ( Plioca Vitu- 
Itoa); dans lès Jifémoire^ du Musêutnd^ Histoire 
fiaturette, ann. 1822, t. IX; — Discnurs de 
ttêture du Cours d'histoire naturelle de ta 
ffacuUé des Sciences de Strasbourg, prononcé 
le 30 juillet 1828; in-8'*; — Aotice historique 



sur Ut vie et les ouvragée de M. le baron 
Cuvier; Strasbourg et Paris, 1813, in-8'*; — 
Léfons sur V histoire naturelle dee eetrpe or* 
ganisés , professées au Collège do France; 
Paris, 1839, m-r; — Leçons mr V histoire 
des corps organisés fib^%f in-8*} — Jfémeirs 
sur les dentsdes musaraignes;^ Mocherchet 
sur les organes de la Oénératien des M^hies, 
des Crustacés, des Scorpions^ des Mffriapodet 
et des Céphalopodes; — Travail sur le Sp- 
tème nerveux des jiMlusques bivalves la- 
fnèllibramehes; — Mémoires sur les Céiaeés 
vivants etjossiles, et principalement sur U 
groupe d^s Hgpérodons | — Monographie ot- 
téUogiqueàu genre Beéuf; ^Noêesur F Yadi; 
— Monographie des Rhinocéros fossiles g -- 
Monographie des Orgetéropes vivcmts; --Hé- 
fkolres sur fanatomie des Orangs ^ des CAIm- 
pansés et des singes supérieurs ; — besaeœp 
ée AMioires, Notices 4 Bsintiis de Cours, 
Rapports, eKi., pubKés dafls les Mémokres de 
la Société d^/iistoiré naturelle de Strasbourg, 
dans les Mémoires et Comptes-rendus de PA' 
cadémie des Sciences ^ dans les Mémoires et 
Archives du Muséum, dans les AnncUes des 
Sciences naturelles, dans la Revue ioclogi" 
que , dans le Bulettn de la Société impériale 
toologique d*atclimatation , et dans plntiears 
antres recoeila firançais. Davemoy n domié an 
Dictionnaire des Sciences naturelles des ar- 
ticles sur les Mollusques, les Vers et les Zoo> 
phytes; es&Uf U fat Vvm dès oottaboraleun de 
VEnegclopédie du diJt^neuvième sièeie et di 
Dictionnaire uniwersel d^ Histoire naiureHs 
de D'Orbigny. E. Dessakest. 

IsM. BoariloS, dsM le /NdiofOuKr* ée Im Cwnena- 
tUm. — Qaér.-ird, La France littéraire. — LouuMlre et 
fttiarquelôt, La Littét^dtiire eOrUempoIratne. — Dce»- 
menu pmrtieuReri» 

DU¥BBifOT ( Jean -Jacques ) , polygrapbe 
fhdic-eomtois» néèi Montbéliard, en 1709, mort 
en 180S. 11 ftit iflatitaleur de Finipératrice de Rus- 
sie femme de Paol I**, et surintendant général 
des églises de tt ville natale. On a de loi : His- 
toire des Églises vaudoise et eselavoHne ; — 
Abrégéde la Morale chrétienne; — unetradue- 
tion de la Géographie d^Hûbner ; — ane tra- 
duction de Y Histoire de la Réformation , dv 
baron Benckendorf. 

Dkt, bioç. unie, et ptU. 

l DiTTBiiT (FtédériC'Auguste), auteur dra- 
matique français, né à Paris^ le 13 janvier I79S. 
Avant d'aborder le théâtre, il sertit dans Tannée ; 
il abandonna la carrière militaire en 1817, et de- 
pois 1823, éfM)que à laquelle il débuta par les 
Frères de lait, il a fait représenter .sur les scènes 
de second ordre un grand nombre de pièces qoi 
presque toutes ont obtenu de fructueux sncoès» 
et sont restées comme des modèles de gaieté et 
de bouffonnerie. Voici les phis remarquables : 
le Mort et le Vivant, ou hi suite d^un cartel^ 
avecNicole ; — Mademoiselle Marguerite, avw 
M. Xafier (Sainline); — Les Cabinets parti' 



U7 



DUVERT — DUVETEIER 



cuUêTê; «reo le même ^ ^ Un Seandalêf avee 

M. Laniaone; -^ BmumdéH de Caên, avee !• 

nême; — Us Impmiionê dt Voifag9t ates 

MM. Xavier et Latiaaiioa } -^ L'ÙmeletU Jam 

iéutiquêf af ec M. Boyer ) «^ Let Égarêmentê 

<f «JM eonnt 9ê d^nn parofhtiêt ft^eo M. La«- 

zaïme; — M. Chapelard, aveo MM« Daport et 

LanaaniM ; — Les Bétlee Fmnmeê de Pnri$, avec 

MM. MaHUD-Dnmeraan et Lanzaniie ; — Vtlede 

JlobHison , aree M. Laoïanne ) — Ce que femme 

vêui.,»f avec \e inéiM) — £f IHable^ aveo le 

radmey etc. M^ DtiTert est cbeTalier de la Légkm 

d'Honnear depuis 1834. H. Malot. 

Qnérard, tM FrtMM lUlériÊif. ^ LofUdd^è et Itoir- 
4Ml«ft, La lÀttérmturë contemporaine, 

DUTBT {Jean)4gnfewr français, né à Langrea , 
CB 1485 « mort Têts IMO. U est un des plus an- 
dow artiites françaisi et aet ouvrais paraissent 
coeore plus andeiia que lui , tajit ils sont gros- 
siers et bartiarcs. On la eonnatt généraleiDent 
soaa le nom de Maître à la Itcomey paroe qn^U 
In trod u is ai t cet aiiimai libulenx dan» la plupart 
de tes coDipositioBs. Les gravures de Duvet sont 
au nombre de soixaiitoiiuatro; on en trouve la 
Uate dans Tablié Luigi de Angelis ; elles repré- 
sentent presque toutes des sujets empruntés à la 
Bible p à V Évangile on à VÂpoealyyee, Les plus 
remarquables sont : Une Auomption f — MoUe 
et Us Patriarches ; -^ David vainqueur de 
Goliath; — Le Martyre de saint Sébastien i 
— une suite de vingt-quatre pièces représentant 
VApocalffpse de saint Jean. U signait ordinaire- 
ment I. D. 

0«D«ettlBl, iToliste éagli IntatUatcrii a?M les addi- 
tions de Ulgi de Angells. t. iX. 

DUTSYAiBB { If onoré-Nicolos- Marie , ba- 
ron)^ homme politique français, né à Pignans 
( Provence), le ft détembre 1753, tnort eH mai 
I8M. Son ph«, Heufenant-colonel, Ittf flt (Éire ses 
étodeaan collège du Pléssis. Il eft sortK pouf entrer 
àjréeole iftilitaire de Perpignan ; mais 9on oeti de 
fMune se lui permettant pas de servir aans le 
eorpa du génie, son oncle , directeur des fermes, 
loi obtint une place de commis dané les aides. 
Il quitta cet emploi pour venir à Paris étudier le 
droit chez son parrrin^ Teissleri avocat ao par- 
tament. Dnveyrier fut reçu an barreau en 1779. 
Ami de Oerbîer, de Target, de i>amhra^^ il s*ae- 
f|vit pramptemctit de la réputation. Il plaida dans 
loua les procès célèbres du temps i pour la eom- 
tesse de Valory ; pour Cadet de Oassioourt, oontrp 
Acher ; pour la fllle rtiineore du marquis de Sales, 
contre sa mère, en d(k;héanco. de ses droits ma- 
triinenlaux, pour cause d*adultère ddns l'an de 
deuil; pour la marqiilso de Samson, contre son 
mari, en séparation de corps; pour le jeune 
Thierry, que son fière voulait faire d<^.larer bé- 
tard; pour le vieux Cbassé, dianteurde l'Opéra, 
en atdlionat , contre de Baudevllle , conseiller 
4'honneur; pour Alexandrine, fille de la célèbre 
Sophie Amould, contre son mari, André <le Mur- 
nliefen séparation; pour l'archoéquede Paris, 



contre la reine Marie- Antoinette, pour la mou- 
vance de Saint-Cloud ; et entin dans le fiimeox 
procès de Komemann et Bergasse, plaidant en 
adultère et en empoisonnement, contre Daudet 
de iossan, Beaumarchais, la dame Komemann, 
le prinoe de Nassau et Leooir. En 1789 Duvey- 
rler ftat éin président du district de Saint-Étienne* 
(tu-Mont, et député^ippléant aux états généraux, 
secrétaire du corps électoral en juillet de la même 
année, et membre du comité permanent de l'hô- 
tel de villOi En septembre 1790, il Ait chargé, 
avec Cahier de Oerville, de bire une enquête 
sur les troubles de Nancy. Us y rétablirent les 
clubs , firent réarmer la garde nationale i élargir 
les soldats détenus par oidre de Bouille, et reje- 
tèrent dans leur rapport tout le tort de l'insur- 
rection sur les officiers. Quelque temps après , 
Duveyrier ftit nommé secrétaire général du minis- 
tère de la justice et du sceau, et le 19 juin 1791 
il fut chargé par Louis XVI d'aller à Worms 
remettre au prince de Condé un décret du 1 1 du 
même mois et une lettre particulière invitant le 
prince à rentrer en France dan^ le délai de quinze 
jours. E«a fuite de Louis XVI , trois jours après 
le départ de son envoyé , empêcha cette mission 
de produire soneflet. Duveyrier fut mal reçu par 
les émigrés^ et à son retour, détenu vingt-cinq 
jours à Luxembourg par les Autrichiens , en re- 
présailles de ce qu'on avait arrêté en France des 
oflieiera de l'Empire. Mis en liberté par les soins 
du gouvernement des Pays-Bas, il rendit compte 
de sa mission à l'Assemblée nab'onale. En 1792 
il se démit de ses fonctions au ministère de la 
justice en même temps que le ministre Duport- 
Dutertre et ses collègues. Élu le 10 août membre 
de la commune de Paris par la section des Pi- 
ques, il fut accusé le soir ntême par Robes- 
pierre. Le 24, Robespierre, soutenu par Billaud- 
Varennes, l'accusa de nouveau d'incivisme, et 
mil^é ses protestations, Dnveyrier se vit incar- 
céré à l'Abbaye. H fut tiré de prison le 1**^ sep- 
tembre, la veille des massacres, par une heureuse 
seapinade de l'acteor Dogazon« Il se tint cadié 
jusqu'au mois de février 1793 ; à cette éi)oque, 
le ministre Qarat l'envoya dans le nord de l'Eu- 
rope , en qualité de commissaire aux approvi- 
sionnemeitts de la France. Duveyrier adhéra par 
lettre à la révolution du 31 mad, et séjourna à 
Copenhague, h Stockholm et à Hambourg. De re- 
tour en France, en avril 1796, il reprit sa pro- 
fession d'avocat, et plaida entre autres causes colle 
deM"*Langecontre Hopp,banqnier dcHamboui .;. 
n entra en 1797 dans laeompapiieMounier, char- 
gée du service des hûpilaux militaires, avet: Co- 
lomhelle, Lejo^ant, Maver Lazare, Pare, etc. 
Il était alors très-avantageux d avoir une place 
dans les fournitures : Duveyrier lit une fortune 
considérable. H fut ensuite administrateur géné- 
ral des finances à Rome, puis suivit à Naples 
le général Mar^lonald en qualité de secrétaire , et 
devint peu après secrétaire de la annmission 
directoriale présidée à Naples par Abrial. En 



55U 

août 1799, Diiveyrier revint en France, et, 
après le 18 brumaire, il fut appelé au Tribunal. 
En février 1800, il appuya le projet de clore 
la liste des émigrés, et paria avec violence contre 
ceux qui y étaient inscrits. Le 30 décembre sui- 
vant, il présenta un rapport pour rétablissement 
de tribunaux spéciaux. En 1802, il appuya le 
nouveau code civil et le consulat à vie dans la 
personne du général Bonaparte. Le 23 décem- 
bre 1803, il fut élu secrétaire, et en 1804 
il vota pour que le premier consul fttt déclaré 
empereur. Son discours commençait ainsi : « Les 
temps sont arrivés où la troisième race, effa- 
cée du livre héréditaire, laisse voir la race de 
Charlemagne demandant vengeance et un suc- 
cesseur digne des trois héros qui l'ont fondée. 
Ce successeur, la providence l'a formé pour nous ; 
et elle le montre^ par d'assez nombreux et écla- 
tants témoignages, par les œuvres héroïques dont 
elle a déjà surchargé sa vie. Elle Ta fiiit grand 
pour nous, victorieux pour nous, sage et ma- 
gnanime pour nous, etc. » En 1808 Duveyrier 
obtint la place de président de la cour d'appel de 
Montpellier, puis celle de premier président 
lorsque ce corps devint cour impériale. Il ne 
fut pas maintenu dans ses fonctions lorsque 
Louis XVni réorganisa la magistrature, en 1816; 
mais on lui donna en 1820 le titre de président 
honoraire. En 1822 il rouvrit son cabinet comme 
avocat, et continua de doimer des consultations 
presque jusqu'à sa mort. On a de Duveyrier : La 
Cour p/^<èrtf,héroï-tragi-comédie,en trois actes, 
1775 ;Paris (Dieppe ), in-8*. Ce pamphlet, devenu 
très-rare, fut publié sous le nom de l'abbé de Ver- 
roondetàroocasionderexilàTroyesdu parlement 
de Paris ; il fit beaucoup de bruit à l'époque, et (ùt 
attribué à Beaumarchais; —Rapport pour 
Vexécution des décrets de F Assemblée natiO' 
nalB' relatifs aux troubles de Nancy , avec 
B. Cahier ; Paris et Nancy,, octobre 1790, m-8» ; 
— Procès-verbal des séances et délibérations 
fie rassemblée générale des électeurs de Par 
ris, avec J.-Sylv. Bailly; Paris, 1790, 3 vol. 
in-S* ; — Histoire des premiers électeurs de 
Paris, extrait du précédent ouvrage et précédé 
d'une Introduction historique diaprés les évé- 
nements, arrêtés, discours ^ pamphlets, ca- 
ricatures, etc., par Charles Duveyrier fils, et 
suivie d'un Essai sur le corps électoral selon 
In Charte, parle même; Paris, 1828, in-8*'. 

^îoniUfur uniwrtel, 1790. n» et; 1791, n«« 170. 181. 198, 
S05: 1791, n«> Mf, SSO; an I . n« 181; an II. n» 978. — 
A. Ttssot, dans la JlavtM tnefclopédique , année 1898, 
XXXIX. 914. — Mioçrapkie modémê, édtt. de 1806. — 
Arnaait. A. Ja j, ete., Biogr. nouvelle de* Contemporaim. 
~ Galerie hittorUpie de» Contemp. — Rabbe. fiols- 
jolin, etc., Biùgr. vniver$elle et portoMoa de» Contemp. 

* DUTBTBiBii ( Anne - Honoré - Joseph ) , 
fils du précédent, connu au théâtre sous le psen- 
donf me de Mélesvxlle, est né à Paris, le 13 no- 
vembre 1788. D'abord avocat près la cour im- 
périale de Montpellier , devant laquelle il prêta 
serment en 1809, M. Duveyrier, qui dès son dé- 



OUV£YRI£R 560 

but s'était fait remarquer par des ptaddoyen 
aussi brillants que spirituels. Ait bientM nommé 
substitut du procureur impérial près le tribunal 
de première instance de Montpellier, pois sub- 
stitut du procureur général. Lors de la Re8taora> 
tion, il crut devoir donner sa démission : il aurait 
pn rentrer au barreau, mais il préférait le théâ- 
tre, où déjà il avait réussi avec une channaiite 
comédie, I'Otic^ rival, jouée à l'Odéon es 
181 1, et pour ne point blesser les susceptibilités 
d'un père , qui croyait toujours que son fils fini- 
rait par rentrer dans la magistrature , il prit le 
pseudonyme de Mélesville. 

Duveyrier fit d'abord du mélodrame; mais 3 
renonça bientôt à ce genre, et s'étant associé avee 
M. Scribe, il ne tarda pas à se distinguer dans le 
répertoire du Gymnase, par des comédies plei- 
nes de détails finement observés et encore pins 
finement rendus. Depuis 1815 il a composé, seol 
ou en société, au moins trois cents pièces de 
théâtre, et presque toutes ont eo du succès. 
Parmi les nombreuses pièces de M. DaTeyiier- ' 
Mélesville nous ne citerons que les plus applau- 
dies : La Demoiselle à marier; 1828, avec 
M. Scribe; — Zoé, ou Pâmant prêté; 1830, 
avec le même ; — Le Bourgmestre de Saor- 
dam, avec MM. Boirie et Merie ; — Les Mémoiret 
d'un Colonel de hussards ; 1829, avecM. Scribe; 

— Ali-Baba ; avec le même ; — Le ChaUt ; avee 
le même ; — Le Chevalier de Saint-Gearçes; 
avec M. Roger de Beauvoir; — Le PhiUn 
champenois ; — Valérie ; avec M. Scribe ; — U 
Marquise de Sennelerre; avec M. Ch. Duveyrier; 

— Le Tuteur de vingt ans ; avec M. Paul Yer 
mont (Eugène Guinot), etc. H. Malot. 

Loula Huait, Coterie de la Presse, de la lÀttértmreé 
de» Beaux- Art», — Qnérard. /^o. France Uttéraire, ' 
Louandre et Bonrquelot, La iÀtterature contemporatM. 

* DU¥Bf BifiE(CAar^),auteurdramatiqoe, 
frère du précédent, né à Paris, le 12 avril 1803. fl 
fit ses études au collège Henri lY, et devint avo- 
cat. En 1828 il publia, avec son père , nne H^s^ 
toiredes premiers électeurs de Paris en 1789» 
précédée d'un Essai sur le corps électoral se- 
lon la Charte; cet ouvrage entraîna M. Du- 
veyrier dans la voie politique : bientôt il se fit 
saint-simonien , et s'occupa activement de Is 
propagation d'une doctrine dont il était nn ^^ 
plus fervents apôtres. Après la révolution <3s 
juillet 1830, les saint-simoniens se réunirent ^* 
secte, et organisèrent des missions en France ^ 
à l'étranger; la Belgique et l'Angleterre échur^sst 
à M. Duveyrier; revenu en France, il trava.m** 
très-activement au Globe , journal de la docU *' 
saint-simonienne, alors dirigé par M. Mic-^^ 
Chevalier ; ce fut dans ce journal qu'U fit h 
en 1832 un article intitulé : De la Femme, 
lequel U se vit traduit devant les tribunaux 
l'accusation d'outrage à la morale publique 
malgré son plaidoyer, très-éloquent, il fut 
damué à un an de prison. 

Lorsque les saints-simoniens se 



&5t 



DUVEYRIER — DUVIGNAU 



6«l 



M. Smrayrier selnnra au théâtre, où les brillants 
Miocâa obtoias par son frère lui promettaient 
une carrière fiidle; ses espérances ne forent 
point trompées, et plusieurs de ses pièces réus- 
sirent pleinement : La Marquise de Senne- 
terre ^ àwec son frère ; Michel Perrier, ayec le 
mftme ; Lèfiemité de bienfaisance, avec M. Jules 
de V^ailly, Lady Seymovr, sont les œuTres les 
plus remarquables signées par lui. M. DuYeyrier 
a en outre publié des articles dans le Livre des 
Cent-et'Unydan» V Artiste, et dans Le MondCfùà 
il a rédigé le feuiUeton théâtral. M. Charles Du- 
Teyrier avait abandonné la littérature pour se 
tare directeur de la Société générale des Annonces; 
nais cette entreprise cessa en 1848.11 fonda alors 
le journal Le Crédit, qui vécut peu de temps. De- 
piis lors M. DuTeyrier 8*est remis à écrire pour 
li scène, et fl a donné en 1855, avec M. E. Scribe, 
le* Vêpres siciliennes. Cet opéra, dont la mu- 
■que est de Verdi, obtint un très-grand succès. 

H. Malot. 

' LoQlt Hoart. €ateriê de la Preste, ée la LUtérature 
X < ^at BêmT Jrtt. 

* BUTiDAL, marquis de MoirrFBREiER ( Jean- 
Antoine) , magistrat et physicien français , né à 
HoQtpelUer, le 15 octobre 1700, mort dans la 
Biênie Tille, le 9 mars 1786. Fils d'un syndic 
fénéral de la province de Languedoc, il obtint, 
par lettres des états du 15 janvier 1707, la sur- 
vivance de cette charge, dont il entra en pos- 
lessîon lors de la mort de son père, en fé- 
vrier 1733. Éprouvant d'abord peu de goût 
pour les fonctions syndicales, il avait consacré 
^ plus grande partie de son temps à l'étude des 
Biatfaématiques, de la physique et surtout de l'a- 
^tomie. La Société royale des Sciences de Mont- 
pellier l'agrégea, en 1727, comme adjoint-anato- 
ttUate; bientôt il eut le titre d'assodé dans la 
iKi^iDe classe , et passa depuis dans celle de pliy- 
*^|iie. Il lut, au mois de décembre 1729 , un Mé- 
*X>if« sur une trombe terrestre, qui, le 2 no- 
^^vnbre précédent, avait causé de grands ravages 
^ Montpellier. On doitencore à ce savant plusieurs 
^&<8«rrâ/io7isd'anatomieetde physique, observa- 
lîff^*>4 intéressantes, bornées presque toujours à la 



^^v^ple exposition des faits. C'est à lui que l'on doit 
'*^%ahliss(9nent des moulins de Yaucanson en Lan- 
S^^cdoc, et la construction du nouveau pont du 
^^rd. Au mOieu des nombreuses occupations de 
'^ place. Du Vidal ne perdit jamais de vue la So- 
^<té royale des Sciences , qui hii est redevable de 
(Plusieurs Mémoires, qu'elle a insérés dans ses 
r^^'^^eils. En considération des services de Du 
i«ial, Louis XY lui accorda une pension en 1764, 
érigea ses terres en marquisat 

H. FiSQUET (de Montpellier). 
•^émùlres de la Société royale des Seieneei de Uont' 



* DU TiDAL, marquis de Montperrier (/ean- 

^^uqueS' Philippe-Marie), fils du précédent, 

^^njnistrateur fhmçais, né à Montpellier, le 

^3 avril 1752, mort à Paris, le 18 octobre 1829. 



Il reçut en survivance de son père la charge de 
syndic général de sa province par lettres des 
états du 31 décembre 1767, et fut jusqu'au mo- 
ment de la révolution le défenseur des intérêts 
matériels du Languedoc , dont il sut fiure res- 
pecter les privilèges, sans blesser la susceptibilité 
ombrageuse du pouvoir. Après l'abolition des 
états provinciaux, Du Vidal vint à Paris, où l'avait 
devancé une réputation d'intégrité qui lui valut 
la direction du comité de bienfaisance de sa sec- 
tion. Arrêté en 1793, sa détention ne fot que 
momentanée. L'élévation au pouvoir de Camba- 
cérès, son cousin germain, lui ouvrit Paccès des 
fonctions publiques. Du Vidal fot nommé ad- 
ministrateur général des hospices de Paris, ins- 
pecteur général des postes, et membre du con- 
seil gén^ du département de la Seine. U se 
montra dans ces diflTérents emplois plein de droi- 
ture et de bienveillance. Nommé membre du 
Tribunat le 4 janvier 1802, Du Vidal présida 
plusieurs fois cette assemblée avec impartialité. 
Le 26 novembre 1803 il fot nommé conseil- 
ler-maître à la cour des comptes, lors de la sup- 
pression du Tribunat, et conserva cette place 
jusqu'en 1827, où son grand âge et ses infirmi- 
tés lui firent demander sa retraite. Les connais* 
sances administratives de Du Vidal lui donnaient 
unegrandeinfluencedansl'instmction des affaires ; 
et c'est sur son rapport que fut autorisée, en 
1804 , la création du cimetière de Test, dit Père 
La Chaise, H. Fuqvit ( de Montpellier). 

Documents partie. 

DV¥iBUGBT , poëtc français , vivait au dix- 
septième siècle. Sa vie est inconnue. On a de 
lui : Diversités poétiques ; Paris, 1632, in-8''. 
On y trouve qudques pièces de vers et une tra- 
gédie intitulée : Les Aventures de Polecandre 
et de Basalte, On peut voir dans les frères Par- 
faict et dans la Bibliothèque du Théâtre Fran- 
çais une analyse de cette prétendue tragédie. 
Quant aux autres poésies du recueil , elles sont 
assez ridicules, à en juger par le passage suivant , 
que cite Chaudon ; c'est une strophe d'une ode 
sur l'hiver : 

Les ondf s couvrent la prairie ; 
Toat pleure le beau temps qui fuit ; 
l.es brouillards font du Jour la nuit ; 
Le cirl a la dyairnterle; 
Les bob , ainsi que les roaeaui, 
Sont enseTelta sona les eavx; 
I^ mer devient «nlverseUe. 
Et va Jusqu'à tel point monter 
Que irs valets de Jupiter 
T pourront laver sa vaisselle. 

Bibliotk,du TàéMre trançaU, t. II. — Les flrèrei Par- 
falct. Hitt. du TMdire FrançaU.-43i»aûoa, Dtet. unir. 

DUTittNAU (Pierre- Hyacinthe), juriscon- 
sulte et homme politique fhmçais, né en 1754, exé- 
cuté le 26 juillet 1794. H fot avocat au parle- 
ment de Bordeaux, puis greffier du tribunal cri- 
minel de la Gironde. Envoyé par son département 
à la Convention nationale pour y soutenir l'in- 
violabilité des Girondins, et chargé de porter en 
cette occasion la parole, il fut livré quelque tempa 



5M 



DUVIGNAU 



après mm retour dans sa ville natale. Gondainné 
à mort par une commission militaire, il fut exé- 
cuté la Teille de la chute de Robespierre. On a 
de lui : Éloge historique d* Armand de Gon- 
faut, baron de Biron; Genève et Paris, 1786; 

— Poé$ie$ diverses; Genève, 1776, in-8°; — 
Ode sur la mort de J-J, Rousseau ; Bordeaux , 

1786, in-12; — ' Suzette, comédie; 1774, in-8*'; 

— Lettre d'un habitant de Guienne sur les 
administrations provinciales ; 1787, in-12; — 
Entretien d*un citoyen et cTim militaire f 
Londres, 1788, in- 12. 

Otoçnpkie nouvelle de» ContèmportUm. 

* DtJTiLLÂBD DB DVBAiiD (Emmanuel- 
Etienne), économiste firançals, né à Génère, 
le 2 avril 1755 , mort à Paris, le i 1 avril 1832. 
Il appartenait à nne ancienne famille du sud- 
est de la France, réfugiée & Genève par suite 
de la révocation de Tédit de Nantes. II vint se 
fixer k Paris en 1773, et fut d'abord employé au 
contrôle général , sous le ministère de Turgot , 
et ensuite au trésor royal. ?lomin6 en 1796 cor- 
respondant de la classe des Sciences morales et 
politiques de l'Institut ( section d'économie poli- 
tique), il devint en décembre 1799 membre 
du Corps législatif, et cessa d'en faire partie en 
1802. Il fut en 180:> attaché ao ministère de 
l'intérieur et chargé ou travail de la statistique 
de la population. Retiré sous la Restauration à 
Montmorency, il y consacrait tous ses moments 
à l'étude. On lui doit : Recherches sur les rentes, 
les emprunts et les remboursements ; Paris , 

1787, in-4°; — Plan d'une association de pré- 
voyance; sans lieu ni date (Paris, 1790), iD-4"; 
^ Analyse et tableaux de Cnijluence de la 
petite vérole sur la mortalité à chaque dge, 
et de celle qu*un préservatif tel que la vac- 
cine peut avoir sur la population et la lon- 
gévité; Paris, 1806, in-4". La table de mortalité 
de Duvillard se trouve page 161 de ce livre : elle 
est souvent consultée comme élément de déter- 
mination des conditions de tontines ou d'opéra- 
tions financières; — Formule pour trouver la 
hauteur des lieux par celles du baromètre et 
du thermomètre, avec laquelle on détermine 
pour la première fots le degré du thermo- 
mètre centigrade où le froid est absolu; Paris, 
1826, m-4''. Duvillard a laissé de nombreux ou- 
vrages manuscrits, dont Ut France littéraire de 
Qucrard donne les titres. £. Rbgnard. 

Notice des Travaux de M. Duviliard^tam Heu ni dale 
(Paris. 1814); In -40. — Beuebol, Journal de la JÀlMrairie.^ 
Documents itardculiers. 

DrviQi'KT (Pierre), critique et juriscon- 
sulte français , né à Clamecy, en 1766, mort à 
Paris , le 30 août! 835. Sa famille était alliée à celle 
des Dupin. Élève du colléf;e de Lisittux, il obtint, 
h la suite d'un prix et d'un acc«^sit remportés au 
concours et à l'occasion de la nuisîîance du <ian- 
phin, une iMurse au collège Louis-lc-Grand, le 
7d('>cembrc 1781. l)t'voiiiii'nsuile<l<x.-.lt?ur agrégé 
à l'université de Paris, puis maître de quartier 



— DUVIQUET 564 

; dans le collège on il avait étudié , il quiUa m 

dernières fonctions et l'hubit eccléûasUque qu'il 

i portait, pour entrer dans la carrière du barras. 

Reçu avocat à Orlôan» en 1790 , il viul pisida 

au tribunal de première instance de Ciametf. 

L'année suivante il fit partie du directoire de la 

Nièvre, ei fut nounné substitut du procureur g^ 

néral. Mais l'opposition qu'il manifesta pour le 

coup d'État du 31 mai 1793 lui ût perdre» 

: fonctions, et quoiqu'il eût tenté de se dérober 

; aux poursuites , il fut arrêté. Hcureusemeut pour 

lui, il put voir Fouché, alors eo mission, lo- 

près duquel il fit valoir ses services dans Tcs- 

seignemeut. Pour sauver Duvi<piet, ce coi- 

I venlionnd eut l'idét; de faire de lui un soldat de 

I l'année des Alpes. C'est à ce titre que DuviqMt 

1' chemina vers Cofnmune affiranchke (Lyoo),oA 

: Fouché, qui s'y rendit de son côté, le Bonmi 

, secrétaire de la commission temporaire de m- 

I veillancc républicaine. Il exerça cet empkH avee 

! la ligueur qui était à Tordre du jour. Il fut ensuite 

: tnvoyé à Grenoble en (jualité d'adjudant génmL 

Plus tard, il remplit successivement letfondioK , 
' de secrétaire général du mhiistère de la poUcoet 
j du ministère de la justii.e sous Merlin de DooaL 
j Au Conseil des Cinq Cents, où il alla siéger coone 
, député de la Mièvre en mai 1798, il soutint le 
j Directoire , et cependant se montra opposé lo 
I droit de nomination des membres du tribunal de 
i cassation par le pouvoir exécutif. Il voulait aosi 
que les marchands fussent tenus de vendre le 
dimanche comme les autres jours. Au mois de 
floréal an vu ( mai 1799 ) , il demanda qu'on lit 
juger les naufragés de Calais : vote regrettdile, 
I aussi contraire à la justice qu'à ThumanHé, quel* 
! que opinion que Ton ait d^ailleurs. Lorsqu'à U 
i la chute de Merlin le Corps législatif délibéra enr 
la proposition de mettre cet ex-directeur on ac- 
cusation, il s*y opposa par un juste sentiment de 
reconnaissance. Après le 18 brumaire, eiiié de 1* 
législature, il fut nommé commissaire du gois- 
vernement près le tribunal de sa ville natale. ^ 
se démit de cet emploi en 1806, pour venir rem'' 
plir les fonctions d'avocat au tribunal de cass^' 
tion. 11 allait être placé au parquet de cette coi'^ 
lorsque des circonstances d*une nature mjfff^"^ 
rieuse l'obligèrent d'entrer dans une maison d'^'' 
ducatiou pour y instruire des enfants. Il avait ot:^" 
tenu d'être nommé agrégé iprès le lycée KapC 
léon , aux modestes appointements «ni^nfl f «f ^ 
quatre cents francs. Quand le critique Geoflh^y 
mourut ( 1814 ), ce fut Duviquet qui lui sucoédU 
à la rédaction du Journal des Débats. <i Geof- 
froy mort, <Iit M. Jules Janin, on se disait par- 
tout : Qui le remplacera, ce grand cri- 
tique? Kt c'était une opinion générale qu*il ne 
serait pas remplacé, quand on \it apparaître uo 
nouveau venu , qui , prenant tout de suite ua 
st)le à lui, simple, correct, facile, bomiéte, 
plein de réserve, de conscîenc4> et delNm goût, 
proinalout d'abord qu'il n'était |>as indi*uiede 
su montrer dans cette noble arène. L'étunnenient 



DUVIQUET 

I et général. On m denndait de toutes 
d était œ&ui-là qui osait éerire après 
, tt qui connaissait te théâtre aussi lÂen 
Groyi et ifui parlidt d^ ateo tant de forée 
ité. » Suoeesseur du détraetenr aebamé 
re et du dix-builiàine sièele ^ DuYÎquet 
n goût de ne pas imiter ce système de 
lUi qui par cela même était contraire à la 
ont en admirant , comme il euBreuait, 
•d^CBUYre consacrés » il eut de Tindul- 
uries écriTains BOUV0Btt-?enus dans la 
K C'était^ ajoute M.- Janin, un écrivain de 
e ces Yieuii criliqnea , plus difficiles à 
r chaque jour, qui avaient pris leuf art 
Il , qui s'y étaient préparés longtemps 
ingnes et fortes Mdes, et qui en effet 
toute leur vie à la plus sérieuse » à la 
nie et à la plus idgrate de toutes les ro^ 
» 

wl fut aussi pendant quelques années 

do J9umai des DébaUé 11 était à Gla- 

moment où il éprcfufa les atteintes de 

ie qui deyait le oondulre au tombeau ; il 

tsporter alors à Paris pour avoir la oen- 

le s'jr éteindre an milieu de ses amis de 

3ur. Comme beaucoup de journalisiss^ 

produit en dehors de ses trivaUi quo- 

)n a de lui f Vtn tur la Paix; I764| 

• OdB sur FÉémation publique, avec 

iref 17S6, in-l) ; -^ Une triduetionde 

I d*£rskine| sous ee titre : Coup WeHl 

nues et teà eenséquenees de la guerre 

it$ec la Franee; 1797 ; — Une édition 

ée et annotée de Marivaux , en coUn- 

avec Duport \ — Une éditioo eommentée 

; 1836. 

Jouji ëte., Biê^apim Môttvëltê ê§à CêniiM- 
- i. JMt», DiiMftn froMMé ama •S i ^ iiw 
gt; août I8ts. 

riBA {Claude 'Rtqthael), ingénieur 

né à Charleville, en 1771, mort le 9 

s 1821. Élève et ensuite répétiteur à 

'oljtechniquey il entra dans les Ponts ei 

«, dirigea, sous tes ordres de Boulard, la 

tion du pont de Nemours , et conduisit 

travaux du pont de Bonpas sur la l)u- 

I bout de cinq mis, le pont fut achevé, ei 

îtié moins que radministratlon ne Tavàit 

Au commencement de 1809, Duvivier 

lé ingénieur en chef, et chargé de di- 

travaux entrepris dans la Vendée, il 

de transformer en chef-lieu de dépar- 

petit village de La Roche-sur- Yoa- Vu 

ivrage demandait beaucoup de temps , 

er ne le vit pas achever; son souvenir 

endant attaché 4 la ville appelée tour à 

>léon- Vendée et Bourbon-Vendée. 

r du n décembre I8tl. 

riBE {Franeiade'Fieur7ts)f générai 
né à Rouen, le 17 avril 1794 ,mertà Paris, 
1 1848. Fils d*nn officier supérieur. Il fut 
s les traditions mihtaires de cette époque. 



-*- DUVIVIER 666 

AdMlB en 1813 à l' Aeoie Pulytaebniqne; U s'y dis- 
tingpi par ime rare aptitude aux sdenees exactes, 
•t obtint en 1814 le grade de llentenant d'artO- 
leriei Capitaine du géide en 1817, il semblait voué 
par la Restauration à une earrière sans éclat, 
lorsque In gnerre d'Afrique lui ouvrit les ohamps 
de bataille^ Le général endief Glausel, qui avait 
suoeédé t le % septembre 1880^ au maréchal de 
Donrmubti ayant prescrit la création des zouaves , 
Dnvirier reçut le eommandementd'un bataillon 
de oé corps, dont il avait été Torganisateiir. Au 
retour de Texpédition dirigée sur Médéah , en 
1 831^ par le général en chef Berthezène, l'armée, 
franchissant les gorges de Mousaïah dans la nuit 
dtt 1 nu 8 juillet, M assaillie par des masses de 
Kabyles qui oetupaient les erètes sur son flanc 
droita Le désordre de rarrière-garde ayant semé 
le trdubie dans toute la colonne , Duvivier se jeta 
hors des rangi avec les volontaires parisiens, et 
protégen la retraite en soutenant pied à pied le 
oboe de l'ennemi. Le % oetc^tre , une autre co- 
lonne t anx ordres du général Fandoas, tombée 
de nuit dans une embnseade, à l'est de Bou- 
Farieki fut encore sauvée (lar l'énergie de Duvi- 
vieri fin 1888, désigné par le ministre de la 
guerre pnnr axereer le commandement supérieur 
à BougiOf Dnviviar, qui jouissait alors en Afrique 
de la pins hanle réputation, prit possession de ce 
posta le 7 novembre $ et fut nommé peu de mois 
après lientsnint colonel. C'était, à proprement 
parler, on emptoi d'oflicter général , conférant le 
commandement de 4^000 hommes} le dioixqni 
fut Mt du Duvivier prouve ses capacités excep- 
tiennellea. Dana ees nouvellea fonctions, il sut 
tempérer la rigueur des devoire militaires par 
unn administration qui tendait à nous concilier 
la confiance des vaincus. Malheureusement, une 
intendance civite avait été installée préroattiré- 
ment à Alger, à edté du gouverneur général. 
Cette diviston de pouvoirs sue un sol en armes, 
qui ne possédait pas encore d'intérêts civils 
françaisi enmpr^mettait le préaent sans assurer 
l'avenir. Dnvivier ayant foit arrdter et voulant 
mettra en jugement, comme correspondant avec 
l'ennemi « M. Lowasy, commissaire du roi, et 
qui négociait avea OnUd-ou-Kebah , chef des 
monteyies bougiotes, apprit que ce commissaire 
était chargé d'une raiesion dont le maréclial 
d'Erlen ne tel avait pas donné connaissance ( 27 
mara 1836). Juatemeot oflensé d'une mesure 
qui abaissait son autorité devant les Arabes , 
Duvivier se plaignit énergiquement; mais le 
inaréchié d'Erhm , affaibli par l'ège et soumis à 
l'influence de l'intendant civil , M. Lepasquier, 
ne reeonmit point son erreuri Duvivier demanda 
à rentrer en France. Les officiera de la garnison 
de Bougie bi ollrirent à son départ une épée 
d'honnenri qu'il eut la modestie de refuser. Il 
assista en 1836^ sous le commandement du ma- 
réchal Clausei , à la première expédition de Cons- 
tantine , et se distingua par son audace à l'attaque 
de la porto Bah-etOoed. Après la retraite dé- 



M7 



DUVIVIKR — DUVOISIN-CALAS 



sastretue que les âémento imposèrent aax Fran- 
çais, nommé commandant supérieur da camp de 
Guelma, il sut inspirer aux Arabes foisins tant 
de respect et de sympathie , que quand les euToit 
d'argent pour la subsistance des troupes étaient 
en retard, les tribus acceptaient des billets signés 
de lui, et les faisaient drculercomme une monnaie 
courante. Ck>lonel en 1837, maréchal de camp en 
1839, il roitra en France en 1841, et fut dési- 
gné pour une expédition à Madagascar, qui n'eut 
point lieu. Réunissant alors les souvenirs de son 
séjour en Afîrique, le général Duvivier publia un 
tableau exact des fautes et des excès qui avaient 
ralenti la marche de la conquête française et 
paralysé les efforts de la colonisation naissante. 
Le jugement sévère qu'il exprimait dans cette 
publication , confirmé depuis par d'autres militai- 
res distingués et par de graves historiens, déplut 
au pouvoir: Duvivier ne Tut nommé général 
<le division qu'après la révolution de 1848. Or- 
ganisateur et commandant en chef des gardes 
nationales mobiles, député à l'Assemblée consti- 
tuante par 182,000 suffirages de Paris, il fut 
blessé grièvement et succomba quelques jours 
après en combattant l'anarchie dans les joui^ 
nées de juin 1848. Doué de facultés éminentes et 
nourri de fortes études, le général Duvivier a 
laissé les ouvrages suivants : Essai sur la Dé- 
fense des États par les Fortifications; in-8^, 
1826; — Observations sur la guerre de la 
succession d* Espagne; 1830, 2 vol, in-8'*; — 
Recherches et notes sur la portion de P Algérie 
au sud de Guelma, depuis la frontière de Tunis 
jusqu*aux monts Auress compris , indiquant 
les anciennes routes romaines encore appa^ 
rentes; 1841, in-4*; — Solution de la ques- 
tion d'Afrique; 1841, in- 8'; ~ Quatorze Ob- 
servations sur la brochure du général Bu- 
geaud : L'Algérie : des moyens de conserver et 
d'utiliser cette conquête.etc.; 1 843, in-8'* ; — Abo- 
lition de Vesclavage , civilisation du centre 
de l'Afrique : projet pour y parvenir; 1845, 
in-8<*;— Lettre à M. Desjobert, député de la 
Seine-Inférieure, sur Vemploi de formée aux 
travaux publics ; 1845, in-8" ; — Discours au 
peuple , sur les fortifications de Paris ; 
1 844, ui-8^ ; — Recherches sur les inscriptions 
phéniciennes et libyques ; 1840, in-8*. Le gé- 
néral Duvivier avait collaboré à VHistoire des 
Villes de France et au Journal des Sciences 
militaires. Sa mort a interrompu un grand tra- 
vail qu'il se proposait de publier sur les origines 
de la langue phénicienne. P. CHRmiÀN. 

K. PellUsler . Annal«t AlgérUitMi. — Moniteur umi- 
vertêl. — Le général Daamas. La Grande-Kabi/lie. 

DiJVOisiN (Jean-Baptiste, baron),prélat fran- 
çais, né à Langres, le 16 octobre 1744, mort à 
Nantes, le 9 juillet 1813. Il fit ses premières études 
dans sa ville natale, chez les jésuites, et sa philo- 
sophie au séminaire de Sain^Sulpice, à Paris. 
Après avoir soutenu des conférences à Saint- 
Nicolas - du-Ghardonnet, il devint successivement 



professeur en Sorbonne, ppom o temr de l'ofieii- 
lité de Paris, censeur royal, chanoined'AiixaTey 
grand- vicaire et chanoine de Laoo. Duvoisn hi> 
bitait cette dernière ville lore de la révolutîQi. 
n fut exilé comme prêtre réflractaire, en 179),d 
passa d'abord en Angleterre, puis à BnndieL 
Les victoires des Français le forcèrent à chente 
un nouvel asile ; il se réfbgia à Brunswick, où, um 
la protection du duc régnant, Charles-GulUann^ 
il professa les sdenoes et les belles-lettrei JH* 
qu'en 1801 , où il rentra en France. Lors de II 
réorganisation du clergé, fut nommé évèqoeè 
Nantes, et entra si avanf dans les bonnes giiks 
de l'empereur Napoléon , que celni-d le dmp 
de résider auprès du pape Pie Vil pendant m 
séjour à Savone et à Fontamebleau. Cette inisM 
fut diversement interprétée. Duvoisin reçut ki 
titres de conseiller d'Etat et de baron de Ytof 
pire. Peu après il mourut en deux jours, à)m 
fluxion de poitrine. Quelques instants aval 
d'expirer, il dicta cette sorte de testament «Je 
supplie l'empereur de rendre la liberté au saiil> 
père ; sa captivité trouble encore les demas 
mstants de ma vie. J'ai eu l'honneur de loi dire 
plusieurs fois combien cette captivité aflli^ 
toute la chrétienté, et combien il y avait dlft- 
convénients à la prolonger. Il serait néoesiain, 
je crois , au bonheur de S. M. que S. S. retoontt 
à Rome. » Parmi les nombreux ouvrages laiMéi 
par Duvoisin, ou doit citer : Dissertation cri» 
tique sur la vision de Constantin ; Paris, îTH, 
in- 12 ; — V Autorité des livres du Nomem 
Testament, contre les incrédules ; Paris, 1771^ 
in- 12; —L'Autorité des livres de MdUe éU» 
blie et défendue, contre les incrédules ;?wit 
1778, in-12; — Essai polémique sur la leB- 
gion naturelle ; Paris , 1780, in-13 ; — Z)e vers 
Religione, ad usum theologiœ candidatonm; 
Paris , 1786, 2 vol. in- 12 ; — Examen des friÊr 
cipes de la Révolution française ; i79S,v^t 

— Défense de Vordre social contre Us prin- 
cipes de la Révolution française; Londres 4 
Brunswick, 1798 ; Leipzig, 1801 ; Nantes, 18tti 
itt-8^. La première édition est anonyme. Celoi' 
vrage, très Techerché à l'étranger, est presque fi* 
connu en France ; — Voyage dans l'intérieir 
de V Afrique, fait en 1795, 1796 et 1797, Jfi 
Mungo-Parh, traduitde l'anglais ; Hambooiig el 
Brunswick, 1799, 2 vol. in-8* : cette tradodk» 
est estimée comme la meilleure ; — Démena' 
tration évangélique;^rxai&'N\c\i, 1800, Paris i 
1802,in-8« ; et suivie de Essai sur la Toléram% 
Paris, 1805,in-8«; 1821, 2 voL in-12; \9», 
in- 18. Dans son Essai, l'auteur blÂroe la ooa* 
trainte en matière de religion , et parce qu'eBe 
est contraire à la liberté mdividuelle, et putt 
qu'elle ne fait que des hypocrites. 

Arnault, t\t.,BiograpMt nouvelle deg CorUswt f o tt l H 

— Quérard, La France littéraire. 

DVTOisiN-cALAs (Alexandre), romaa- 
cicr français, mort à Chartres, le 20 février 183t 
Il était par sa mèro pétit-fils de Calas. U soifi 



m 



DYCK 



674 



it voir ai Rome , ni Plorenee , ni Venise ; toutes 
les qualités des maîtres italiens, il les possédait; 
d fl nt demeuré plus original s'il n'arait pas 
(nfersé les Alpes. » Pourtant Rubens, craignant 
que Van Dyok oubliât ses destinées dans les dé- 
Ins de Tamour, lui envoya à Sayenthem le 
dwfalier Nanni, qui le décida enfin à partir. 
Gomme son maître , Van Dyek alla tout droit à 
TcBise, oô il chercha, en copiant leurs oeuvres, à 
•approprier les secrets du Titien, du Giorgione et 
Al Véronèse. Il se rendit ensuite à Gènes, oCi Taris- 
toeratle Taceneillit avec non moins de distinction 
qae Rubens peu d'années avant. Cest là qu'il fit 
ces merveilleux portraits que l'on admire encore 
tes les principaux palais, et dont il sut si bien 
idédiser les modèles sans sacrifier en rien la res- 
lemUance. Enfin, il atteignit Rome, où le cardi- 
oal Bentivoglio lui offrit un logement dans son 
pilais, et lui fit faire son portrait, qui, aujour- 
Ani au Musée de Florence, est considéré comme 
me des meilleures toiles de Van Dyck. Le car- 
AmI loi commanda en outre un épisode de la 
PassioD. V Ascension et V Adoration des Mages, 
qae l'on voit au palais de Monte-Gavallo , sont 
élplement de cette époque. Les jalousies, les in- 
ndtes et les persécutions des artistes flamands 
de Rome , qu'il édipsait par son talent et dont il 
■e partagea pas les débauches, le forcèrent à 
<|oiàer cette ville. Il retourna à Gênes, et passa 
de là en Sicile, d'où la peste le chassa. Après cinq 
IBS d'absence, pendant lesquels il visita Turin, 
Florenee, Milan, laissant partout de brillantes 
traces de son passage, il revint enfin à Anvers, en 
1636. Mais la gloire de Rubens , dans tout son 
édat, nuisait à ses élèves les plus habiles. Van 
Dyck, qui réussissait à peine à vivre de son tra- 
vaii « s'en étant plaint devant son ancien -maître , 
celui-ci alla le voir dans son atelier, lui donna de 
grands éloges et lui acheta plusieurs tableaux. On 
a prétendu que Rubens lui offrit même la main de 
la fille aînée, que Van Dyck aurait refusée à cause 
de l'amour quH avait pour la mère, Isabelle 
Blandt ; mais Rubens n'avait pas alors de fille , et 
sa première femme était morte quelques mois 
avant. Les moines augustms d'Anvers demandè- 
rent enfin un tableau à Van Dyck : il exécuta une 
(ravre admirable : c'est Saint Augustin en ex- 
tase; mais, pour obtenir un meilleur elTet, le 
peintre ayant fait au saint une robe daire, con- 
trairement à la règle de l'ordre, qui prescrit ies vê- 
tements sombres, Le prieur ne voulut accepter le 
tableau qu'après que la robe eut été assombrie. 
Malgré la résignation que montra l'artiste, le paye- 
ment se fit beaucoup attendre, et Van Dyckjne put 
l'obtenir qu'en c/onnan^ aux moines, par-dessus 
le marché, un magnifique CArt^^ , qui lut vendu 
|)1us tard beaucoup plus cher que n'avaient été 
payés les deux tableaux ensemble. Pourtant, les 
iDissions diplomatiques de Rubens lui laissèrent 
le champ libre à Anvers , et les commandes af- 
Roèrent. En deux ou trois années , Van Dyck 
e&écuta une trentaine de tableaux pour les 



églises et les monuments. Il fit eqfre autres, 
pour l'église Saint-Mtohel , à Gand , un Épisode 
de la Passion, qui repeint a perdu presque 
tonte sa valeur, et un Christ entre les deux 
larrons, où il n'a pas égalé Rubens, qui a traité le 
même sujet. Une foule de personnages illustres 
voulurent aussi se faire peindre par lui. Il des- 
sina en outre une collection d'homme^ fameux 
de son temps , et surtout des artistes. On pense 
qu'il fit à cette époque un voyage en Allemagne. 
Pourtant Schut, Van Hœck et autres, ses au- 
ciens condisciples, devenus ses rivaux, ne ces- 
saient de dénigrer son talent. Ils prétendaient 
que sa manière était mesquine et qull ne savait 
même pas manier la brosse. Ces ennuis le déci- 
dèrent à accepter les offres de Frédéric-Henri de 
Nassau, prince d'Orange, qui cherchait depuis 
long-temps à l'attirer à La Haye. Il y peignit 
le prince , toute sa famille et un grand nombre 
de personnes éminentes, qui faisaient le voyage 
pour poser devant lui. Pendant son séjour en 
Hollande, Van Dyck alla un jour à Harlem , voir 
l'excellent peintre de portraits François Hais, son 
compatriote. 11 le trouva au cabaret, oh il passait 
sa vie ; l'ayant emmené , Van Dyck se fit passer 
pour un amateur étranger, et lui demanda son 
portrait , en le prévenant qu'il ne pouvait poser 
que deux heures. Hais se mit à l'œuvre, et 
exécuta dans le temps voulu le tableau , auquel 
Van Dyck donna les plus grands éloges. Puis 
il ajouta que puisque la peinture était si facile , 
il avait envie d'essayer aussi. Hais posa, et s'é- 
tonna de voir un novice manier si agilement 
la brosse. Mais quand il put examiner l'œuvre, il 
s'écria que Van Dyck seul pouvait travailler ainsi, 
et il l'embrassa avec efTusion. Van Dyck voulut 
l'emmener avec lui en Angleterre; mais Hais 
refusa, et s>n alla l)oire au cabaret les florins que 
Van Dvck avait donnés à ses enfants. Charles r*" 
réussit enfin à attirer ce grand artiste en An- 
gleterre. Avant de quitter Anvers, Van Dyck fit 
pour les chanoines de Saint-Martin V Érection de 
Croix que l'on admire aujourd'hui àCourtray, et 
qui est non-seulement le chef-d'œuvre de son 
auteur, mais encore une des plus admirables 
pages de la peinture. Ce tableau a donné lieu à 
une anecdote assez plaisante, d'après laquelle les 
chanoines auraient refusé l'œuvre de Van Dyck, 
qui les aurait traités d'ânes. Mais une lettre 
du peintre , publiée en 1 825, prouve, au con- 
traire, que Van Dyck n'eut avec lesdits chanoines 
que des rapports parfaitement convenables. Ar- 
rivé en Angleterre en 1632, l'illustre élève de 
Rubens y fut reçu d'une manière flatteuse par le 
roi, qui voulut prendre à sa charge toutes ses dé- 
penses et qui lui assigna un logement à Black- 
friars et une maison de campagne dans le comté 
de Kent. Les faveurs ne s'arrêtèrent pas là. 
Charies, séduit par la distinction de l'homme 
autant que par le talent de l'artiste , allait sonvoif 
causer dans son atelier. Trois mois après, il 
nomma Van Dyck chevalier, et lui fit présent de 



«s 1>1 

fion propre porlnjt, attaché à une cbatne d'or. 
Un an pInAardilluiaccordaunepeasionumueUe 
de 100 lirres sterling. La faveur du monarque 
attira aussi sur Van Dyck celle de lanotHesse, qui 
voulut se Taire peindre par lui et le prot^er. U 
putain^ racilement satisrairttlepencliaDtquireii- 
tralaail vers le luxe et les plaisirs. Par ses équi- 
pages, sa suite nombreuse et la magoiUceDce de sa 
toilette et de ses ameublements, Van D;ck marchait 
de pair avec les princes et les iords. Des baladina 
d des cbanteurs é^;aieDt se» convires et ses 
ntodilea. Mais sa prindpale dépense était causée 
par te» nultresses. Ses neuvres ne lardèrentpas 
t se ressentir des besoins d'argent qu'eniratnail 
cette fie splendide. Les premiers portraits qu'il 
Ht en Angleterre réunissaient toutes les res- 
sources de son génie ; bientôt il travailla plus 
rapidement, et se négligea. « H répandait, dit 
de PiUies, i ua ami qui lui en raisail la re- 
marque , • qu'après SToir traTaillé longtemps 
pour sa réputation, il était raisonnable de tia- 
vailler aussi pour sa cuisine >>. Aussi, malgré son 
activité, était-il forcé de se faire aider par see 
élèves. VaD Dyck menait plusieurs portraits de 
hvut, mais ne s'arrêtait jaioais plus d'une beure 
par jour à chacun. Après avoir légèrement éban- 
clié la figure, il dessinait les vêtements au\deux 
crayons, sur papier demi-teinte, et les faisait 
exécuter par aes ordres; puis il revenait sur le 
tout, et j imprimait celte touche magistrale que 
l'on y admire. Il retenait souvent ses modèles h 
dtoer, afin de pouvoir étudier leur physionomie 
sous les aspects les plus divers. Il avait des 
personnes à gages pour les mains , qui sont une 
des [dus belles parties de ses portraits. L'insuf- 
fisance de ses ressources il alimenter son luxe loi 



dévora son argent et mina sa santé, déjà usée 
par les excès , mais encore, «i développanl en 
lui outre mesure la soif de l'or, abaissa peu i 
peu son caractère. Il alla on jour jusqu'à m^iacer 
lady Slanhope, dont il était pourtant épris, de 
vendre son portrait à une autre peraonne, si elle 
ne lui payait pas le prix fort élevé qu'il en de- 
mandait. Ce fut pourtant vers cette époque que 
Van Dyck exécuta ce ma^iSque portrait de 
Charles /"' que l'on voit au Louvre, et dans le- 
quel il s'est élevé aux majeshieuies proportions 
de l'histoire. Tout en songeant à sa cuisine, 
comme il le disait lui-même. Van Dyck éprouvait 
parfois le désir de revenir à la grande peinture, 
n proposa au roi de peindre sur les murs de 
Whilëhall l'histoire de l'ordre de la Jarretière. 
Cbarlea accepta, et lut fit commencer les esquisses 
de pluMeurs épisodes qu'il lui indiqua; mais le 
prix exagéré que demanda l'artiite le fit renoncer 
à ce projet tlnfin, pour l'arracher à sa vie rui- 
neuse, le nu le maria à la belle Marie Huthven, 
Olle de Patrick Ruthven , médecin et comte de 
Gowrie. Les présents du roi devaient former la 
dot de la jeune fille; mais la révolution menaçait 
4^à : Cluries était pea ridie, et l'argeot ne aaa- 



:k. s?i 

blut \»i le goulTre de ta dépenie, Tao Dvd 
quitta l'Angleterre en lAM,poar nstttàc «a fl» 
die avec sa fonme. Ayant appris que Lomsim 
voulait [aire décorer les galeneii du Louvre , I 
vint à Paris i mais iljavait été devancé par Pos- 
sio, qui lui-même fut évincé plus tard par Vend. 
VanÛyck retourna en Angtatarre; mais bbnih 
royale M rédniteà vivre dan* l'eiH, etlesc^H- 
traphes poBtiqnes aggravèrest kt propre* lori- 
frances de l'artiste. VaiDanent,kioa rttanrd't- 
cosse, Charles promit 300 livres à son médtdi 
s'il sauvait le grand pdntre. te 9 décembre lUl, 
neuf jours après la naissance de JuBliniua,M 
unique birttière , Antoine Van Dyck rnoont, 1 
Blachlnars, à l'tge de quarant»deui aea.On V» 
terra dans le cbcenr de ta cathédrale de Suri- 
Paul, où l'incendie détruisit plus tard son im- 
beau (1). 

Quoique nwrt jeune. Van Dyck a laissi m 
(euvre immense. Outre ses innombrables portnili 
et beaucoup de gravures peu goûtées du vulgart. 
mais' appréciées des conoaisseurs , Descanfi, 
dans une nomenclature incomplète , indkiM In 
sojeta de «i»unle-dix-sept tableaux dlùitoirt. 
Une leulechose a peut-être manqué à Van Drd 
pour égaler en ce genre Rubens, qu'il asnrpuri 
dans le portrait ■■ rhumogénéité et la persoB» 
lité de sa manière. Sa faculté d'assimilalioa bis 
faitproiliiiredes pages qui en ellea-mêmesMl 
dignes des plus grands maltrei , mais dont r» 
eemUe manque d'unité. Il fut tour à tour ■»■ 
phael , Véronèse, Giorgione , taudis que RabM 
ne rot jamais que Rubens . S'il avait moinli 
fougue et de puissance créatrice que smi malli^ 
son dessin, moins magistral, était pins taffi 
plus correct; sa couleur, mwns éclatante, éOt 
plus bann<»iieuje. Il avait de plus que 
la poésie dans la conception , ce seutii 
l'iiléal qui lui a bit laisser transparaître l'iat 
sous l'enveloppe humaine. Comme peintre il> 
portraita, Titien seul peut lui être pr^éié, lUi 
Vao Dyck ne vint qu'après loi en ce pÊtt, 
comme après Rubens dans Tbisloire ; an-desMI 
de ces deux grands homme», il reste (WWt 
place pour le génie. 

Julee KEaGoaAin. 

DHnarDpi.^iei ta Ptivlm A» 



DTGK (PAilfppe Vah), paj 
ni i Amsterdam, en laSO, mort te 3 févrki 
1751. Il était élève d'Arnold Boonen, et solvi 
longtemps les leçons de ce maître. Il neleqnitt 
qu'en 17ID, aprte s'Stre marié; et craignant, f« 
une modestie oulrée,de ne pou voir parvenir dan 
sa ville natale, il alla s'étaUir à Middelboori 
H ne tarda pas à s'y faire connaître; le boni| 



DYCK — DYER 



578 



»uwerven et l'amiral Ockkersn , ama- 
^s et pleins de goût , le chargèrent de 
H)ser des galeries de tableaux. Van 
sit à leur procurer des collections aussi 

rares, n s*occupait en même temps 
! pour son propre compte, et exécutait 
ts des principaux habitants de Mid- 
ainsi que plusieurs petites toiles dans 
Miéris et de Gérard Dow. Sur finvita- 
rsonnages les plus influents de la Hol- 
-ansporta son domicile à La Haye, et y 
galeries du comte de Wassenaâr, de 
Van Scheylenburg et du prince Guii- 
Hesse. Dfit aussi le portrait du prince 

stathouder de Frise , ainsi que ceux 
; et de la sœur de ce prince. Il peignit 

Scheylenburg un plafond représen- 
énie ravie au ciel. Peu après, le prince 
i l'attacha à son service, et se fit 
itouré de sa famille. Cette œuTre est 
)le ; les tons en sont finis et de la plus 
^.rité. Yan Dyck exécuta ensuite les 
Je Dieshoék , ancien gouverneur des 
! Sichtermans , administrateur de la 
e , et du baron d'Imhof, gouverneur 
es mêmes contrées, etc. Le nombre 
its et des tableaux peints par Van Dyck 
érable. Ses toiles sont dispersées; la 
en possède que fort peu. On dte à La 
le jeune femme qui joue du luth ; — 
jère; — à Middelbourg : Suzanne 
leux vieillards. 
, f^ies des Peintres hollandais, elc. 
£ (Alfjrandre) , publiciste et éditeiii' 
né à Edimbourg, le 30 juin 1797. Fils 

gônrral attaché à l'armée des Indes 
, il Tut laissé à la garde de parents 
t à Âberdeen. Il fit ses premières études 
à Edimbourg, d'où il se rendit à Oxford. 
18 les ordres, et d'abord curé à Lan- 
is à Nayland, il s'établit définitivement 
s, en 1827. il entra dans la carrière de 
té par les Select Translations from 
Smymœus; puis il entreprit hi publi- 
ndens auteurs ou poètes anglais. C'est 
parurent successivement les œuvres de 
le Georges Peele, 3 vol. ; — de Robert 
vol.;— de Shirley, f» vol.; — de Bent- 
I.; — de Th. Middleton, 5 vol.; — de 
Wow, 2 vol. ; — de Beaumont et de Plet- 
ndres, 1843-1845; — De Marlowe ; 
1849, 3 vol. En tète de ces éditions, ac- 
ies de notes, se trouvent des biogra- 
gées par l'éditeur. Il donna aussi à \* Al- 
uni ofthe Poets de Pickering les œuvres 

de Shakspearc, Pope, Àkenside et 
vol. Membre de la Camden Society de 
il fit imprimer pour elle le iVtne Dat/s 
de Kemp, et pour la Shakspearé's So- 
î vieille comédie intitulée Timon, où, 
ite vraisemblance, le grand dramaturge 
sujet de sa pièce du même nom. £n 

UT. BIOGR. CiJXÉR. — T. XV. 



f 840,Dyce fonda avec Collier, HalUwell et Wright 
la Percy Society, ayant pour objet la publica- 
tion des ballades, comédies et poésies anciennes. 
En même temps il lit imprimer pour elle les 
Poems de Wotton , Londres, 1846 ; et les Angry 
Women o/Abington de Porter, dans son ou- 
vrage intitulé : Remarks on Collier's and 
Knighfs éditions o/ Shakspeare, Londres, 
1844. En 1852 Dyce commença une édition des 
œuvres dramatiques de Shakspeare et une tra- 
duction d'Atliénée. 

iAmvertat,'Ijex, 
DTBR, DIBE OU DBTEE (/ames) , légisto 

anglais, né à Roundhiil, en 1511, mort à Stan- 
ton, en 1582. U fit ses études ordinaires à Ox- 
ford et celles de droit au Middie-Temple de 
Londres, où il se fit particulièrement remarquer. 
En 1552 il fut nommé «pé'-a)ker(président)de la 
chambre des communes et sergent es lois l'aunëe 
suivante. En 1556 il fut appelé à siéger aux Plaids- 
Communs, et en 1557 au Banc de la Reine; eit 
1559 il revint aux Plaids-Communs; enfin, au 
mois de janvier suivant il fut nommé chiej-jiis- 
tice en la même cour. Il laissa un Tolume de 
Reports of cases in the reigns of kings Henri 
Vni, Edward F/, queen Mary and queen Eli- 
za^eM ; Londres, 1601-1606, et 1688, in-4*'; pu- 
blié vingt ans plus tard et souvent réimprimé ; — 
A Readingupon thestatuteof^l^'* Henri Vilf^ 
cap. 1 of Wils and upon the 34'/* and 3â<A 
Henri VtJI, cap. 5; ibid., 1648, in-4«; — 
Ascun navel Cases , etc. ; ihid., 1601, in-fol. 

Bioçraphia Britann, — Rerkenhout. Biog. Mer. 

*DTBB (Edward) y poète anglais, né vers 
1640, mort en 1610. A l'issue de ses études, qu'il 
fit à Oxford, il vint à la cour, où tout d'abord il 
fut remarqué comme poète. La reine Elisabeth 
l'envoya plusieurs fois en mission , en Danemark 
notamment, vers 1 589. A son retour, il Ait nommé 
chancelier de l'ordre de la Jarretière, et la reine 
lui donna le titrede chevalier , ce qui ne l'empêcha 
point d'être parfois l'objet des inégalités d'hu- 
meur de cette princesse. Dver donna dans les n^- 
veries des alchimistes. On a de lui des Poésivs 
pastorales, des Madrigaux, des Ode^. Quelques- 
uns de ces poèmes, imprimés à la fin du r^ne 
d'Elisabeth, se trouvent dans YEngland's He- 
licon, et la Bibliothèque Bodieyenne conserv(' 
d'autres écrits inédits de ce poète. 

ViooâfMhen. Oxom. — EllU, Speeimen, etc. — Cent t. 
Maças., 181S. 

DTBB {Jean), poète anglais, né en 1700, 
mort en 1758. Après avoir reçu son éducation à 
Westminster, il fut rappelé dans la maison pa- 
ternelle pour y prendre la profession de son {>ère ; 
mais, entraîné par son goût pour la poésie et les 
beaux-arts, il se mit à voyager en artiste amateur. 
En 1727 il publia son Gron^ar-J/ii/; pais, après 
avoir traversé l'Italie, il fit paraître ses Ruins 
of Rome; 1740. Quelque temps après, il entra 
dans les ordres, et remplit diverses fonctions ec- 
désiastiqued. Eo 1757 il publia son ouvrage le 

19 



$10 DYER 

plus renommé '1i>|iiii!ï, et intitulé : The Fleeee 
(La TuiMjn il'Or). Lm iruircs de Dyer ont «té 
fuUJét-aim ITGI,iD-8*. Joluuon Tait 'le ccpo^te 
le [dus (irand élD^e. • Quanil un l'a lu, dit-il i 
prupoR d'un dr« uuTr^es de l);er {Qrongar- 
Btllj, on ï reticot pour le relire encore. ■> v, R, 

;dtuhii {Conrad-Adolphe, comte de), 
bomme pdillque allemand, d'une ancienne et 
noble rainille «Uâdenne, né à Recscwiti, le ? I no- 
vembre 1003. Du Kfmnase lie Itreglau.oii il étu- 
dia d'abunl, il |)a.ssa il rui'adéniie équestre 
(KitlerakaiUmU) deLieffnib. En 1827 il étu- 
dia ï l'uniTendté de Iterlin, <ruù (I alla complé- 
ter nés études k Parie. Api'èi aToir (iéjaurDé 
queli|iie temp« lii t'rance et en Italie, il revint 
en Siléaie, oii il s'iiccupa d'économie niiale. 
Membre de la Société Agricole d'ŒIs, il en ré- 
digea les atatuti). Ea IS43 Uylirn Tut nommé 
«ccrélaire général et ea Itli'i Tice président de 
laSodélécentralcirAKiicullurc' de Siléaie. Ayant 
itucc«<lé ail inajorAl de son |)ère, il fut iiivoyé en 
1M3 |iar les autn:s propriétaires, au même ti- 
tre, à la diète silésivnne. Il «e tnoulra alors par- 
tiaan des opinions libérales, ce qui cmptclta M 
rcélecliun en IHl.l. Cependant, il tut noinmé sup- 
pléant dps d^lés de l'ordre («pieitre d'ŒIs en 
IS46. L'aniiÀ' suivante, cji vertu de la intente 
<lc février, il tut appelé â sié|;er i la diète géné- 
rale comme membre de la curie des neigncurs. Il 
y Oit du parti dit de Vinckf. , et le membre le 
plus libéral de cette curie, uù souvent il se vît 
ivulde son opinion. Il tula pour la suppression 
de sa juridiction patrimoniale, pour l'aËDlilioB du 
inonopoledusel,pourVégalilé ci vileden Israélites, 
enlin pour la périoiUcilé de la diète réimie. Après 
les événements de mars, et lors de la seconde 
diète, Dfhm tut im des membresdu parti consti- 
tutionnel. La curie des trois ordres l'envoya è 
l'assemblée nationale allemande, et plus lard il 
Tut noinmé disputé d'O^s et de Brieg. Il s'occupa 
alors activement des grandes qoestions de l'or- 
ganisation allemande, et il écrivit k ce sujet de 
nombreux articles dans les Freie Blxtter 
(Feuilles libres), qui paraissaient dans la pro- 
vinev. Ayant vu renouveler son mandat de dé- 
puté en 1849, il fli «icore partie de l'opposition. 
Il siégea aussi dans les a.-tseniblées subséquentes 
jusiiu'i'Ei lUbi, et se. prononça contre rétablisse- 
ment il'une iwirle. Sous sa parole contenue, et 
ctipend.uit claire, se cadie partiH;: une cMaine 
(mil nation poétique. Il aiait en elTt-l, quelques 
années plus tiU, composé une tragédie sur la ntort 
lie Conradin. 

DTXtMirs, riiéteur gaulois, né k Bordeaux, 
mort è Lerida, vivait vers le milieu du qua- 
trième siècle de l'ère clirétienne. Il ne nuus est 
connu que i>ar une cuurte élégie d'Ausnne. Il 
exerçait, dans sa ville natale, la profession d'a- 
vocat, lorsqu'il fut accusé it'.iilultère et forcé de i 
leréfûi^er en Espagne, kLértda, Obi) épousa une I 



DYHAMIDS m 

l'emme fort riclie. De peur d'être décourat, I 

changea du nom, et prit celui de PlaviDui. Col 
sous ce nom supposé qu'il enseigna i Lérik 
Sur la Hn de «s vie. Il revint visiter sa |atrit| 
mais il n'y lit qu'un aourt s^our, et rrtoani 
mourir k Lérida. 
\aUinr,Pnr.. X^IHL - HW. Iltt. ** U rtwaM 

DTNAMirs, tia^ographemotals,DélAiH 
en ib\ , mort en 601. On le voit dès l'igt* 
trente ans gouverner avec le Utrc de ptfrict h 
Provence . c'est-t-dire Marseille, Avigioi, 
Uiès et autres villes qui obéissaient k ChiUdol, 
l'nndesroisde France. Tl fit d'abord de soap» 
voir un usage despotique. A Bon tnsti^tiM k 
préfet Albin et le diacre Marrel uinrpèrtBtiK- 
cessivemrnt le si^ épiscopal d'Uiès k l| nori 
lie saLil FiTréol. A Manellle II excita des iroi- 
bles, et lit cbasser jusqifk deux fols TMqte 
TbéiHlore, au risque de brouiller Contran, ma 
Bourgogne, avec son neveu Cliildebert,roi •fi»' 
trasie. Ces actes lui firent encourir la dîspta 
de Cliilileberl. Cepenrlant, il ne fut pasprinidi 
son gouverDhinenl, ou du moins 11 y rentnUo- 
ti'it, par l'entremise ilc Contran. A partir dïd 
moment Djnamius cbaiviea ciimplélemori it 
conduite, ri il é'IiRa ItglUe autant qnH Wai 
scandalisée. Il dota des monastères, oHnM 
une correspomlance suivie avec le pape uM 
Grégaire, auquul il demandait des conseils tt lu 
livres, et se cliargea de l'adininislration drtl»- 
maines que le saint-siége pos^iédait en Protaee, 
D'après les auteurs de Viristoire littfriûnb 
France, - saint Grégoire, ne pouvant artmnnl 
lui en marquer sa reconnaissance, lui anp 
une petite crofi ot II y avait de la Ifmiilh *i 
chataes de saint Pierre , et aux quatre cnai ta 
pareeUes du gril de saint Laurent >. 11 seM 
que DynamiuB ne qidtta Tadministradoii liei 
bii-ns pontificaux que pour s'enfïmter dut b 
retraite et s'y livrer k des exercices de pirU 
cl ^ la composition d'ouvrages religieux. Diu 
sa jenni'stc, il avait compcsé plusieurs pt"* 
poétiques, qui ont été chaudement louéet lur 
Furlunat. Il ne nous reste aujourd'hui <Te lui <pt 
la ricrfejnin( ^/artui, évfiquc de Bévoa {UN 
sancti Marii); l'ouvrage original est fi^ 
mais nous en avons un abrégé. Inséré ilani ■<') 
Ac'a .•ianctorum de BoDandos tî7 jamier};- 
La Vie de saint Majrimr, d'abord alilK'^ 
Lérins , puis évSque de Bicï ( l'ifn k"'^ 
Maximi), insérée dans la collection de Sors! 
( 17 novembre ',, et sous une forme plus runfl^ 
dans la Chronologia tancta iHtwl.r In'.va- 
ïfi , par Vinr*nt Barrai ; Lyon, 10 1 3, In-*'. '" 
trouve dans les Par.rneliei Serlplota rrUr-^ 
de Meldiior Ooldast (Insula, IC04, in'4*) f' 
EfitiMaad Discipulum, par un graniissii''* 
inconnu, nommé Dynainius. Ce DynaniiP^tJ 
peul-élre un des deux prét^ents , probabitii"" 

I/-iMre lut. d< la franc; t II. - Smllli, ZNcfM^ 
0/ Cmt SMt JtDnan Blannifkf. 



DYNUS - 
TS. Voy. DiNi et Dino. 

'E». Voy, DlNTER. 

'BKé oa coLiTMBBLLA (Colombelle), 
de Christian II, rui de Danemark, morte 
. Elle était fille de Sigebrite Willius, qui, 
oir été fruitière à Amsterdam, était Tenue 
ne auberge à Bergen en Norvège. L'éta- 
'ut prospéra et la beauté de Dyveké con- 
eaucoup à ce résultat. Un prêtre, nommé 
orp, chancelier de Christian, Tanta si bien 
ice les mérites de cette jeune fille, que, 
tergen,le futur roi de Danemark voulut la 
donna un bal auquel assistèrent Sigebrite 
iy dont le prince Ait soudainement épris. Il 
1 danser, et dès le lendemain il donna un 
al, i la suite duquel Christian posséda Dy- 
nt la mère eut ensuite une grande influence 
>rit du prince. tUle vint habiter avec sa 

maison en pierre que Christian avait 
tniire pour elles. Le roi Jean ignora cette 
e son fils. Ce dernier, devenu roi à son 
éit à la raison cFÉtat en épousant, le 
516, la princesse Isabelle, sœur de Char- 
t, âgée alors d'un peu plus de quatorze 

vais Charle9-Quint fit-il inviter Chris- 
envoyer sa maîtresse, c^îlle-ci posséda 
XBor du roi. Deux ans plus tard Dyveké 
subitement. On soupçonna un emiioi- 
int, imputé par les uns à des sénateurs 
la reine, et par d'autres aux parents de 
3xe, gouverneur du château de Copen- 
ui, ayant aimé Dyveké, avait songé à l'é- 
et pour prévenir cette mésalliance les 
de ce seigneur auraient eu recours au 
de la fille de Sigebrite. Le roi lui-même 
t avouer cet amour à Torbcn-Oxe, qu'il 
iter, le 29 novembre 1517. 

, yidtkilliçe heltindcrs og Navnkitndigt da- 
tries ( lli&iolrc de plusieurs IliîroToes et dames 
I. 

I ( Àiwas ), surnommé Roumï , c'est-à- 
itant de Constantinople , célèbre poëtc 
i Carasi k M ysie ), mort en 953, à Cons- 
e ( 1546 de J.-C. ). Fils d'un cordonnier, 

pendant sa jeunesse le métier de son 
Itant renf^lu à Constantinople, sous le 

Rajazet II, il se fit de son talent pci' 
moyen d'existence. Il écrivait di'î^ vcr.^ 
savants, les juges, les étudiant.<^ hs ri- 
tect*^urs des lettres. Le sultan, à qui il 
sente un grand nombre de poésies ero- 
ui assura une {M^nsion de 3,000 aspros 
dean de riches étoffes , à la ehar^e <1e 
r annijcllemeut trois cansidefs, D/ati 
lors d'une vie tranquille et e\em|)te do 
es premiers officiers de i'em|Mre, les 
^ne ladmettaient dans leur société et 
lies de plaisir. La nftort ou les révolu- 
itiques lui enleTaienl-eiles de ses pro- 
il s'en c-ont-iliiiit d'autres en leur offrant 
-mies de ses prochictions. C'est par ce 
l'il acquit U faveuf <lu sultan Sélin T'. 



DZEUF.R! M 

Ce prince lui conféra la poMeuiott de dfUK 
villages, dont les revenus 6*âevaient 4 i 1 ,500 a»* 
, près. Mais Dzati fut privé de ea fief parce qu'il 
ne s'acquittAit pas des redevances militaires atta- 
chées h son titre. Dans sa ipauvaise fortune, il 
avait d^à exercé le métier d'astrologue; il le re- 
prit désormais, pour ne le plua quitter. Habile h 
discerner le caractère et les i^ûts de cliacun, il 
savait changer de ton suivant le rang et la ({ua- 
lité de ses visiteurs ; aux beaux-esprits , il lisait 
des vers de sa composition ; devant les esprits 
vulgaires, il traçait des figures cabalistiques. 
Lesrimeurs, attirés par sa réputation, venaient lui 
lire leurs œuvres. Dzati profita de em commu- 
nications pour s'approprier les idées et souvent 
même les expressions de ces écrivains. Quand 
on lui reprodiait ce plagiat : « J'ai composé, ré- 
pondait-il, nn diwan dont chaque pièce subsis- 
tera jusqu'à la fin du monde ; en y admettant 
vos idées, je les ai sauvées de l'oubli. » Pour 
lui, il était très-irrité quand on faisait quel- 
que emprunt à sâs écrits. Il eut des différends 
avec le poète Khiali , qui, malgré sa faraude re- 
nommée, ne dédaigna pas de paraphraser uno 
des odes de son rival. Les qualités de Dzati 
étaient ternies par sa passion pour le vin. On a 
de lui un diwan composé de ifùOO g hazèies 
(|>oésies légères) et de plus de 400 cassideis 
( odes }. Au jugement d'un critique turc , cité {lar 
Ilaiiji-Khalfa, ce recueil n'aurait pas d'égal si un 
goût plus pur avait présidé au cltoix des pièces 
qu'il renferme ; mais il contient un grand nom- 
bre de répétitions et de morceaux sans valeur. Il 
a été imprimé à Constantinople, en 1257 de l'Iié- 
gire (1841 de J. C). La Kibliothèque impériale 
de Paris en |)ossède un manuscrit, sous le n^ 146 
du su|)plément turc. Dzati est encore aute*jr de 
|)hAsieurs poëmes,dont les titres sont donnés par 
M. de Hammer. E. Beau vois. 

J. éc HaiDiser rttrfstall , CtschiehU drr OsmaniscArn 
Dichtkunst, vol. II, p. I40. ~ Iladjl-Rhalfa, Uricon bi- 
bUographintm, édité et trad. par G. FlUef^cl , t. III, 
n« S4ti. 

MBHBBi ( Sehems-ed'din Abou-abd-Allah 
Mohammed BênrÀhm£d Ben-Otsman al-Misri 
at'Turhemaniad'), célèbre liistorien arabe et 
jurisconsulte de la seetede Sdiaféi, né à Damas, 
ou jD73 de l'hégire (1275 de J.-C. ), mort dans 
la ni(^ne ville, en 748 ( 1347 ). Il visita le.<; rcol* !^ 
(!•' Damas, de fialbek, de Naploiise, d'Alep. du 
Caire, de La Mecque, de Blédine, de Jéinsaleni 
et de Tripoli de Syrie. Rentré dans sa viil( na- 
tale , il fut élevé à la dignité de chef des hafil/. 
cl des lecteurs du Coran de toute la Syrie. Se.s 
écrits consistent en histoires , en biograplmv;, eji 
traités relatifs h la théolo0«, aux traditions pro- 
pliétiqucs , à la philosophie morale, aux noms 
des Arabes, et en abrégés, é|>itomés et éditions 
d'ouvrages du même genre. Abon'I-Meliasin cite 
soixante-sept ouvrages de Dzeliebi, et il ajoute 
que cette liste n'est pas (XMnplèle. Les |>lus re^ 
marquablet et les phis connus sont : le Tarikk 
ai^isUim (Annales de Hslamisme); «M 



588 



DZEHEBI — DZOTT'î.-nOMMET 



études aa gymnase d*A]tcnbourg, 



depuis t770 jusqu'en 1774 , à V 
Wittemberg. Pour obéir à la voloi 
il dut étudier la théologie; ce q 
cha point de s'occuper des autres 



histoire générale de tous les pays soumis à Tisla- 
misme; elle est composée de douze volumes, et 
renferme un obituaire complet de tous les mu- 
sulmans illustres jusqu'en 741 de Thégire ( 1340 
de J.-G. ). On en trouve des parties à la Bibliothè- 
que impériale de Paris, sous les nos 626 et 646 de, connaissances humaines, de la m^ 
l'ancien fonds, à la Bibliothèque Bodleyenne et à ticulier. Reçu docteur en 1806, i 
celle de l'AcadémiedeLeyde ;— le Dotue/ a/-/5/am 
( Les Dynasties de Tlslamisme ) ; manuscrit de la 
bibliothèque de Leyde; — Àl-iberfi hhabar min 
abar (Documents sur l'histoire des hommes 
illustres décédés ). C'est un recueil de biogra- 
phies, disposé selon l'ordre chronologique ; il a été 
continué par Ibn-Cadhi-Schohbeh, et se trouve 
à la Bibliothèque impériale, no> 358 et 359 du 
fonds de Saint- Germain; — le Tkabacat cU- 
Hoffatz ( Classes des Hafitz), biographie de ceux 
qui savent par cceurle Coran et connaissent les 
six grands recueils de traditions ; il y en a un exem- 
plaire à la Bibliothèque Bodleyenne , n" 37tj ; — 
le Thabacat al-Corra ( Classes des lecteurs au 
Coran) , à la Bibliothèque impériale, n» 742 de 
l'ancien fonds. Un abr^é de cet ouvrage a été 
lithographie par les soins de F. Wûstenfeld et 
publié sous le titre de Liber clarissimorum 
virorum qui Corani cognitione excelluerunt, 
auctore Abu-Abdallah Dahabio, in epitomen 
coactus et continuatus ab anonymo; Gœttin- 
gue, 1834, in4°. Les ouvrages précédents ont 
été tirés du Tarikh al-Jslam ; — le Tarikh al- 
irAo/a/a( Histoire des quatre premiers Khalifes ) ; 
— Tedjrid fi asma aUSohabet ( Claire exposi- 
tion des noms des Sahibs, ou compagnons de 
Mahomet ) : au British Muséum , no 7359 ; — 
Mizan al-Itidal fi nacad al-Ridjal ( Balance 
de l'Équité pour apprécier les traditionistes ), 
dictionnaire biographique de ceux qui rapportent 
les actions et les paroles de Mahomet. L'auteur 
examine quelle confiance on peut accorder à 
chacun d'eux. Le no 742 de la Bibliothèque Bod- 
leyenne contient les huit premières lettres de 
cet ouvrage; — le Moschtebih an-Nisbet (La 
double signification des noms propres), traité 
sur los noms arabes et sur la manière de les lire 
et de les écrire correctement : à la Bibliothèque 
impériale, no 862 de l'ancien fonds, et à celle de 
l'Escurial, no 1776; — Al-Djenan (Le Jardin), 
abrégé de la continuation par Bedr-ed-dinZerkes- 
chi du Wefayat al-ayan ( Décès des hommes 
illustres) de Ibn-Khallikan. E. Bbauvois. 

Ibn-Khalllkan's Btog. Diction,, trad. par M. Mac-Goc- 
kln de Slane, tnlrod., p. a4. - AbouM-Mebaaln, Menhel 
atsafi, fol. V, r« se. ( V07. manuscrits arabes, k la BIbL 
inipér., n«7Bl de l'ancien fonds. ) — Hamaker, Spécimen 
Catalogi codic. manuicr. Mbl. Âcademitt Lvgduno- 
Batavm, p. 18.— HadJI-Rti^lCa, Lexicon Mtioçraphicumf 
édité et trad. par G. FlQgel, tomf II,- n*» txm, nis, mo, 
1S89, IM»; t III, n^ 8IM, 718»; t. IV, n— 7S9t, 7918. 8M1 ; 
t. V, n» lfo04; t VI. n«« 1S«91. iM98. et n autrea pas- 
sages. 

DBOif Di ( Char les- Henri), médecin allemand, 
né en Saxe, le 25 septembre 1770, mort le 1**^ 
juin 1835. Élevé d'abord sous les yeux de son 
père, pasteur à Oberwinkel, il oontiniia 



I 



qu'en 1807 la chirurgie et la méd* 
hôpitaux français. De 1811 à 1817 
seur de chirurgie et directeur de 
nique à Halle. Il perdit ces plao 
l'attachement qu'il avait témoign 
française. 11 fit alors des cours | 
fonda à ses frais un hospice dont il 
lion. On a de lui : Vindicix ant 
minum Ossiani; Wittemberg, 1 
Supplementa ad anatomiam 
compara/om; Leipzig, 1806, in- 
corporum organica; Leipzig, 
— De Inflammations Aphorismo 
Halle, 1811, in-8°; — Ueher c 
nungen und das einzige sicher 
in jedem Grade schnell und s 
htilen (Des brûlures et du pli 
de les guérir en tous temps et st 
Halle, 1816, in-8°; — Anfange 
kommnung der Heilkunde (Prii 
fectionnement de l'art de guérir ) ; 
in-8*»; — Kurze Geschichte de 
Instituts fuer Chirurgie undAUi 
au f der Universitaet zu Halle ( H 
de rinstitut clinique de chirurgie 
inoiogie de Halle ) ; 1818, in-8''; 
eine Zeitschrift dur Vervollkoi 
Heilkunde in allen ihren Zwei{ 
(Ksculape, journal du perfectioi 
iné<1ccine dans toutes ses branch 
1821, in-8°; — Die Damp/nuisch 
Heilmittel (La machine à vapei 
comme moyen de thérapeutique } ; 
in-s*" -f—Die Hautschlackeoder d 
EntziindungsreiZj Quell der me 
hnflen Stœrungen desOrganismx 
de l'épidermc, ou inflammation dar 
de la plupart des dérangements de 
Leipzig, 1821, in-8°;— Lehrbuch < 
(Manuel de Chirurgie); Halle, 1 
in-8*. Dzondi a fourni des article 
journaux, en particulier au Real- 
der Anatomie und Physiologie d 

Biographie médicale, — Callisen , 
SchrifUteller Lexie. 

DZORDZOEBTSI. Voy, EZENG 

* DZOU'L-EOMMBT ( AbOUH-Hc 

ben-Ocba, plus connu sous le noir 
poète arabe, né en 695 de J.-C, m 
l'hégire ( 735-36 de J.-C. ). Il i 
cipalement à Bagdad et à Ck)ufa , < 
métier de parasite. C'est un des A 
amours ont obtenu le plus decélél: 
successivement les channes de 
Kharki. Porté à la mélancolie, il 



DZOU'L-ROMMET 



ôse 



ndiies et les eonstniefkNis abandonnées, 
ies étaient particulièrement goûtées des 
» du désert ; s'il n^avait pas introduit 
poésies tant de détails, qui manquent de 
, il égalerait Djérir et Farazdak; Ces 
inds poètes reconnaissaient le mérite de 
1 , et lui eoTiaient plusieurs de ses oeu- 
ou*l-Rummet est, au rapport du célèbre 
irien Abou-Amrou as-Scheibani, le der- 
excellents poètes arabes. Il composa 



on diwan (reeaefl de poésies), dont quelque» 
parties se trouvent aux bibliothèques de l'Aca- 
démie de Leyde et de l'Institut néerlandais. 

£. Beàctois. 

J. deHàmmtr'?UTgtlM,LUeraturç«schiektê dêr Âra- 
b9r, t II, p. 401. - Ibn KballicaD, Bioçraphirat DietUh' 
narf, trad. par M. Mac-Guckin dr Slaae, vol. I, p.44T. 
' AtM>a'l-Faradj Alllsfahani, KUab oZ-A^oni. - Ha(UI- 
Rbalfa, Lexieon bibliograpMcum, t6\tè et Irad. par 
G. Flttcffel, t III , n* 64S3. ~ Dozy, Cataloçus Codieum 
orietUalium Hbliothêcm acodmnia ; Logduno- BaUnr, 
t. li, p. U. 



E 



BÂCHA RU {Jean), tiléoiogien anglais, né 
vers 1636, mort le 7 juillet 1697. U étudia et 
prit ses degrés à l'université de Cambridge, et se 
fit connaître par ses écrits satiriques ; il s'attacha 
surtout au peu de talent des prédicateurs de son 
temps ; les sermons de son propre père lui ser- 
vent de point de comparaison, ce qui témoigne 
Chez lui peu de piété filiale , et cependant il fut 
aussi médiocre que ceux qu'il critiquait lorsqu'il 
se livra à son tour à la prédication. On a de lui : 
The Grounds and Occasions of the Conlempt 
of the Clergy and Religion inquired into , in 
a Letter to R. L. ; 1670 ; anonyme. Cet ouvrage 
("utun grand succès; il eut six éditions. Couru 
dans un style vif et ironique, il découvrait une 
des plaies du clergé , l'absence de vocation 
sérieuse chez beaucoup de ses membres. Kachard 
s'attira la critique dé quelques écrivains; il y 
répondit par une brochure intitulée : Some Ob- 
servations upon the Answer to an Enquiry 
into tfie Grounds and Occasions of the Con- 
tempt ofthe Clergy , with some Additions, dans 
une autre lettre; 1671 ; — ^. Hobbes*s State 
of Nature, considered in a Dialogue between 
Philautus andTimothy; 1671. Hobbes ne ré- 
pondit point. On trouve dans le Catalogue du 
British Muséum le titre d'un ouvrage attribué à 
Eachard; il est ainsi conçu : A Free and im- 
partial Enquiry into the causes of that very 
great esteem and honoar that the non con/or- 
ming Preachers are generally in tvith thcir 
followers; 1673, in-12. Ses œuvres complètes 
ont été publiées en 1774, 3 vol. in-12, avec une 
notice sur sa vie. 

Biofj. Brit. 

RâCHÂRD OU ECHABD ( Laurent) , historien 
anglais, né à Cassam, en 1671, mort le 1 G août 
1730. Il étudia à Cambridge, entra dans les or- 
dres, et obtint les bénéfices de Welton et d'Elkin- 
ton ; il demeura vingt ans dans cette dernière lo- 
calité. En 1707 il fut nommé prébendier à Lin- 
coln et chapelain de l'évoque; en 1717., on lui 
conO-ra le litre d'archidiacre de Stowe ; enfin, il 
obtint, sous le roi Georges f , les bénéfices de 
Rendlesham, Sndbomet Alford, dont il jouit pen- 
dant huit années. Il mourut en voiture, en se ren- 
dant aux eaux dont les médecins lui avaient pres- 
crit l'usage. Ses ouvrag^'s sont : The HiMory oj 
Rome to Augustus ; 1699, 4e éd. ; — The Ifis- 
tory ofthe Empire from Augustus ta Cons- 
tantine; 1699, 2' éd.; —An Ecclesiastical 
History of the Empire from the nativity o/ 
Christ to Constantine; 1702; — The History 

587 



of Engiand from the Time qf JuHntt Cam 

to the end of the reign of James I ; 1707; 
— The History of Engiand from James I 
to the révolution of 1688; 1718; — Maxim 
and Discourses of Tillotson ; 1 7 1 9 ; — HïsUri 
of the Révolution oJ \ù8S; — A Gazetteer,tkt 
eleventh édition ofwhich toas puhlisked tx 
1716; — A Description of Ireland; 169t. 
Laurent Echard traduisit trois comédies de Piaule, 
et travailla aussi à une traduction de Téreooe. 

Bioç, /frit. — Chaimers, Gén. Mog. DM. 
EACIDB. Voy. JEkODkS. 

BADMER. Voyez Edmer. 

BALRED. Voyez Aelred. 

^EAMES (Jean) , mathématicien anglais, vi- 
vait dans la première moitié du di\-huitiène 
siècle. On a de lui des dissertations dans In 
Philosophical Transactions, telles qa'oa a- 
trait du premier ouvrage imprimé à CoDstaili' 
nople, en 1728, sous ce titre : Tuhf^fat lUAhr, 
1732 ; — The Philosophical Transactions ftm 
the year 1719-1733, abridged ; LonArei, va 
1736, in-4''. Ce livre fait suite à l'abrégé deb 
même collection commencé par Jean Lowtborp , 
et Benjamin Motte, et a été lui-même oontiiNé * 
jusqu'en 1743 par Jean Martyn. 

Adelung , Snppl. a iùehcr, Âtlç. Cêl,-Ijex. 

EANDi ( JosephrAntoine-François-Jérôvu), 
physicien piémontais, né h Saluces, le l2oci(>- 
bre 1735, mort a Turin, le 1*' octobre 1799.0 
était fils d'un notaire de Saluces. Demeuré ttBi 
fortune, il embrassa la carrière ecclésiastique,^ 
entra à l'école normale du collège des Provinctt 
à Turin, où il étudia la littérature sous Bartoli ^ 
Cliionio et la physique sous le père Ueccaria. E> 
1757 Eandi fut nommé répétiteur de géométrie a» 
collège des Provinces , et en 1761 professeur <ï« 
philosophie au même collège. En 1770 il pa^ 
comme directeur spirituel aux écoles royales^ 
Savillan, remplaça en 1776 Heccaria jusque* 
17A1, où il fut appelé à la chaire de gÀjmétri^ 
Vers cette é^mque liandi devint membre *^ 
Collège des Beaux-Arts ( classe de philosophie^* 
En 1788 il remplaça Tabbé Canonica comme pf^ 
fesseur de physique, et fut admis à l'Acadéi*^*^ 
des Sciences ( section de physique ). En mO^' 
rant, Eandi institua pour héritier Yassali , sO^ 
neveu, à charge de prendre son nom. On ' 
d'Eandi : Ragione ê Religione; Turin, 177^ 
iu-fto ; — yotice historique sur les ttudca i^ ' 
pbre ^rccflrrifl; Turin, 1783, in-8o. Cette notir*' 
dédiée au comte de Balbi, expose les nouvelle 
théories sur l'électricité ; — • Essai sur les ef^ 

-688 



EAWDI — EATON 

guelqu^$ physiciens à Pégar^ de 
té; TuriQ, i788; — Elenienta Geo- 
pfyysicw ad Suàalpinos ; Turiu, 1 793, 
; — de$ Sermons, de* Panégyri- 
Discussions de principes polUi- 



MO 



'.ta sur la vi^ fttaQuvraçts d S'indi, dam 
I de l'académie de Turirit VI. 

aG ( Matthieu ) , théologien anglais , 
la fin du dix-9eptièine siècle. On a 
ism examined and con/uted in an 
a book intitled: Tractatus theo- 
ticus; Londres, 1697,in-8^ Cet 
H)ur objet de réfuter Spinoita. 

ippi. à JOchcFi jéllgem Celehrten-Lexikon, 
OS FLATiAiirs, eunuque favori de 
Doroitlen. Martial et Stace ont consa- 
uige de \à beauté d*Earinus, le pre- 
irs épigramroes^ le second une pièce 
s, 

9, LXVII, «. - Warllal, Epigr., iX, lî, 18, 
iUee, 5<fi7., Ilf,4. 

Bt non BBARL ( Jean ) , théologien 

à York, en 1601, mort le 17 novcm- 

. Il entra au collège Merton d'Oxford 

uj sortir de ses études il fut nommé 

i Philippe, comte de Pembroke , qui 

lir le rectorat de Bishopston, dans 

e. Il fut ensuite nommé chapelain 

oyal et chancelier de la cathé<irale 

'. Son attachement à la royauté lui fit 

!8 ses places : il suivit Charles H 

et devint chapelain de co prmce. 11 

', le docteur Mork7, dq)uis évéque de 

, avec qui il passa une année à An-> 

I vint en France, où il s'attacha à la 

Jacques, duc d'York. A la Restaura^ 

! doyenné de Westminster, fut con- 

$ de Worcester le iO novembre 1C02 

t Salisbury Tannée suivante. En 1666 

le roi et la reine à Oxford. On a de 

une traduction en latin de rElxcbv 

ous ce titre : Imago régis Caroti , 

; serumnis et sotitudine ; La Haye, 

'rocosmographia^ or a peece of the 

overedy in Essays and Charac- 

()xon„ II. - Bvrnct. Own Times. 
MEiisoN ( William ), ptiilosophe et 
is,në à St)aftesbury,le 7 juillet 1740, 
mai 1796. 11 se distingua {lar ses 
)ar son caractère philanthropique. Il 
s établissements chari tables <}es villes 
Winchester et Salisbury. Il a publié 
iré (l'uii pamphlet iscarce) et in- 
vcict relation of thefamous earlh- 
eruption of mount Etna in 1669. 
lé à cotte description celle de Térup- 
, dont il fut témoin oculaire. 
»., 1796. — Rote. New bioç. Dict. 

iphic Michaud le f.iU sans douîp. par rr- 
liqnc, nallrc en 1630 , et mourir le lï no- 



RARLOV (Richard)^ graveur anglais, né à 
Londres, en 1742, mort le 9 octobre 1822. Dès 
sa première jeunesse, il manifesta un goût ex- 
traordinaire pour le dessin. Ses progrès à Técole 
de Cipriani furent rapides, et dès 17C9 il fut 
chargé des dessins de la luaguilique coUi-cUon. 
d'Uoughton. Il exécuta aussi avec un rare talent 
nue collection de gravures dont le si\jet était tiré 
du Libro di Verità de Claude. 

fiose, New biog, Dict. 

l EASTLARB ( Charles Lock ),peintre anglais, 
né vers 1800. Après avoir étudié à Tacadémie do 
Londres, il fit le voyage d'Italie, et compléta ses 
etuaes artistiques à Venise et à Rome; il chercha 
surtoutà se familiariser avec la manière du Titien, 
saos renoncer pour cela à sa propre origina- 
lité. Revenu en Angleterre, il n'y fut pas d'abord 
apprécié; on n'y comprenait pas sa couleur. 
C'est ainsi que ses compositions liistoriques, paimi 
lesquelles Le Spartiate Isadas s'élançant tout 
nu du bain au com&d^, n'eurent aucun succès. Il 
fit alors de la peinture de geure, dont les Anglais 
se montrent grands amateurs. 11 commença par 
des scènes de bandits , et tit paraître plus tard 
des scènes de la vie de vigneron. A la suite 
d'un voyage que son protecteur Harman l'avait 
mis à même de faire en Grèce, il en rapporta 
des traits empruntés à la vie populaire de ce pays. 
De là quelques-unes de ses œuvres en renom, 
telles que Une Grecque en costume national; 
— Des Grecs fugitifs ( exposé en 1833 ); — La 
Grotte du Désespoir; — Une Allégorie, â'a" 
près Spencer ; — Une famille de paysans as- 
saillie par des brigands. Toutes ces productions 
témoignent chez l'artiste d'une véritable entente 
de la couleur. En 1841 on Tenvoya À Municii 
pour y rechercher si on ne pouvait pas appli- 
quer la peinture à fresque au palais nouvelle- 
ment construit pour le parlement anglais et s'il 
convenait de confier cette décoration à des 
peintres allemands. Il se prononça pour I^aflirma- 
tive sur les deux points, et entreprit l'cruvre avec 
sept autres peintres qu'il s adjoignit. Parmi ses 
autres ouvrages, on cite encore des Pèlerins en 
vue de la Ville sainte; une Héloise; l'un et l'autre 
tableau rappellent la manière des anciens maîtres. 
On peut dire d'Eastlake que son talent va tou- 
jours en progressant ; c'est d'ailleurs un artiste 
réfléchi et instruit. On a de lui : une traduction 
de kl Théorie des couleurs ( Farbenlehre ) de 
Goethe; — Materials for a History of oit 
Painting; Londres, 1847; — Con tri Initions to 
the Literatureof the Une Arts ; Londres, 1848. 
Sa femme a traduit le Manuel du Peintre 
ilfandbuch der Malerei) de Kugler; Londres, 
1842 et I8ôl. 

ConvencUioni'Uxik, ~ Nagler, .\eues KûnsteT'Leg» 

* EATOX (Jean), théologien anglais, né à 
Kant, en 1575, mort en 1641. Il étudia à Oxford, 
entra dans les ordres, obtint une cure, et devint 
en 1625 ministre et pré^iicateur à Wickham- 
Markety où il mourut On le considère ooumie 



5tft 



EATON — ËBBON 



le fondateur de ia se^te des antinoinioas. On a 
de lui The discovery ofa niost dangerous dead 
failli; Londres, 1641, ui-12; — They Honey- 
comb offree justification ; Londres, 1642, ia-4°. 
Kcliard, His. of Engl — Wood, yith. Oxon. 

* BATON le jeune {Samuel)^ théologien an- 
glais, mort vers 1777.11 étudia à léna, parcourut 
une partie do l'Europe, et devint médecin parti- 
culier du duc de ZeUe. On a de lui : A View oj 
human Life; Londres, 1764, in-8**; — A View 
of Christian ity, as taught by Christ himself, 
in a séries of sermons, etc. ; ibid., 1777, 2 vol. 
iii-8». 

Adelanii, Sappl. à iOcber, Allg. Gel.-LêxHL 

EAU. Voyez L'Eau. 

* KBAifO ( Placido), théologien sicilien, 
mort en 1683. Il entra, le 1'"^ mai 1634, dans 
Tordre des Clercs réguliers de Païenne, et gou- 
verna longtemps (a maison professe de Saint-Jo- 
seph en la même ville. On a de lui : Brieue 
Praltica per Voratione mentale; Païenne, 
1076. Cet écrit a été réhnprimë sous le titre de 
Esercilio spirituals per la tnatina e per la 

sera; Païenne, 1682. 

Mongltore, BU>liotheca Sieula. ~ MorérI, Grand Dic- 
tionnaire hittoriqu». 

* EBBA (Sainte), martyrisée à Colignan,yers 
870. Elle était abbesse d'un couvent dereligieuses. 
Ayant appris l'approche de Stuha et de Hinguar, 
chefs danois qui désolaient l'Irlande et mettaient 
tout à feu et à sang, et craignant pour ses reli- 
gieuses quelque chose de plus triste que le pil- 
lage, elle leur persuada, afin de ne pas exciter les 
désirs des barbares, de se défigurer et de se cou- 
per le nez et la lèvre supérieure. Les Danois, les 
trouvant dans ce pitoyable état, en eurent hor- 
reur, et les brûlèrent avec le monastère. 

Baronlus, ^nnajei, an. 870. — Morcrt, Grand Diction- 
naire historique. 

* BBBBBT {Jean-Baptiste), publiciste alle- 
mand, né eu Autriche, le 20 janvier 1664 , vivait 
encore en 1728. Il entra dans l'ordre des Béné- 
dictins en 1688. De 1695 à 1706 il professa le 
droit canon à l'université de Salzbourg , et de 
1703 à 1706 il fut pro-chancelier du même éta- 
blissement. Ses ouvrages sont : Bellum; 1697 
et 1702, in-4®; — Controversi» selectx ex 
universojure; 1698, 1699, in-4*'; — Pax; 1700, 
in-4' ; — - Jubilxum; 1700, in-fol. 

Hist. univ. Salitbury. 

EBBE8. Voyez Ebles. 

EBBBSBii {Niels), seigneur jutlandais, mort 
en 1340. Lorsque le comte Gérard, de la maison 
de Holstem, déjà maître du Jutlandetde laFionie, 
eut fait prisonnier le fils aine du malheureux 
roi Christophe II, Ebbesen, accusé d'être le me- 
neur des nobles liguéscontre ce seigneur usur- 
pateur, et que celui-ci venait de vaincre, fut mandé 
devant loi pour rendre compte de sa conduite. 
Loin de se laisser intimider, Ebbesen déclara à 
Gérard qu'il le combattrait partout où II î: ren- 
contrerait. Gérard le laissa aller; quelques jours 
plus tard, le i" avril 1340, Ebbesen surprend ie 



comte endormi dans son cbâteBD, Id 
épée au travers du corps et frappe de 
ctiux qui se trouvaient avec Gérard et qdavMl 
partagé la même sécurité. Il d^ût ensuite la 
fils de ce seigneur, venus au secours du cbAten 
de Skauderberg, devant lequel Ebbesen avait ut 
le siège ; mais il trouva la mort dans le triom- 
phe. La conduite patriotique d'EbbeseD fadili 
la restauration de la dynastie légithne. L'icb 
d'Ebbescn, jugé comme patriotique, a été câéM 
par la poésie danoise. 

Baden, Danemark Riçes Higtorie, 

BBBon , trente-et-unième évèque de RdM^ 

né vers 775, mort à HUdeshdra| le 20 man S51. 
Il appartenait à une &inille de a^fs établie m 
un des domaines de Chariemagne au delA di 
Rhin. Sa mère fut choisie pour nourrice de Loû 
depuis empereur eit surnommé le DébonneirL 
Lui-même fut élevé avec ce prince dans le pil» 
impérial. Il l'accompagna ensuite dans son rvj» 
me d'Aquitaine, et devint son secrétaire. Le 
jeune roi le combla de marques d'attacheoiat, 
et peu de temps après avoir reçu la coorosM 
impériale, il i'éleva au siège épiscopal de fieini 
en 816. Ebbon, qui était depuis longtemps eiIré 
dans les ordres, mais qui n'avait encore raapB 
aucune dignité ecclésiastique , se montra ëff» 
de ses hautes fonctions. L'administratioa iu 
grand diocèse ne suffisait ^^ à son activité. 
reçut de Louis le Débonnaire plusieurs misfiioM 
diplomatiques, et il se joignit à Halitgaire po* 
aller prêcher au commencement de 822 l'Évangiie 
en Saxe et jusqu'en Danemark. Il figura àm 
plusieurs conciles, et particulièrement à cài 
de Paris, en 829. « Jusque là, d'après VHtstart 
littéraire de France, il n'avait rien para qoe 
de louable dans la conduite d'Ebbon ; mais ce 
qu'il fit ensuite contre Louis, son souveraia 4 
son bienfaiteur, lui attira l'indignation de toas lef 
bons Français de son siècle, et lui a mérité oeOe 
de toute la postérité. » Lothaire ayant tenté de 
détrôner son père, Ebbon se mit à la tète doi 
évêques factieux qui se déclarèrent pour le fili 
rebelle. Au concile de Compiègne et à l'asseipbUe 
de« Soissons, il inspira les mesures les plus bo* 
mibantes pour le monarque déchu. Lotbaiîc 
le récoinpejisa de son zèle en lui donnant \t^ 
baye de Saint- Vaast; mais Ëbbon ne tarda pas à 
en être dépouillé et à porter la peine de sa trabi* 
son. Louis le Débonnaire remonta sur le trdoet 
et (lès 834 YJbhoxï fut relégué dans le monastère 
d(; Fuldc. On l'en tira l'année suivante pour 1^ 
faire comparaître au concile de Thionville. U« 
sur sa propre confession, il fut déposé de l'épis* 
copat par quarante-trgis évêques et renvoyé ^ 
Fulde. On le transféra ensuite à Lisieux, sous i* 
garde de Fréculfe,éYéque de la ville, puis à F^jun 
ou Saint- BcnoU-sur-Loire. Il en sortit à la ipoit 
de Louis le Débonnaire en 840, et le 24 juin de 
la mêin(; année l'ouiiRTCur Lothaire le fit réta- 
blir dans son siège par vingt archevêques oo 
évêc^ues abrieinblé&à lugcliiCim. Mais dès l'amiée 



I 



ËBBOPi — EBED-JESU 



594 



ttoii, aaqoel le pape refusa une nou- 
itioD canonique, fut foreé de quitter 
iirs son diocèse de Reims. Pour 
fortune, il s^attira la disgrâce de Lo- 
isant l'ambassade de Constantinople, 
> abbayes qu'il tenait de ce prince. 11 
irs auprès de Louis le Germanique, 
la révôché d'Hildesheim en Saxe. 11 
jours, dans Tobscorité. Ëbbon, bien 
sommé par son savoir et son esprit, 
le des opuscules sans intérêt. On a 
tcUuis ou Règlements, imprimés à 
{'Histoire ecclésiastiqite de Reims 
tl ; — une lettre à Ualitgaire, évèque 
r, pour rengager à composer un Pè- 
re des canons et des ouvrages des 
e lettre se trouve en tête du Péni- 
flalitgaire et dans Touvrage de Flo- 
plus haut; — Apologie; dans cette 
anifeste, Ebbon essaye de justifier sa 
de montrer que, malgré la renonda- 
ait faite au concile de Thionville, cinq 
rant, et contre laquelle il avait promis 
is revenir, on n'avait pu le déposer. 
ygie fut publiée pour la première fois 

d'Âcheri, dans son Sf^L, t. VII, 
; elle a été reproduite dans la grande 
des Conciles, VHistoire littéraire 

attribue encore à Ebbon une ins- 

cée andennemeut au faite de l'église 

irec les figures du pape Étieune et de 

Louis, ef une épitaphe de la mère 

èque. Ces deux pièces sont en prose 

îUes ont été insérées dans Flodoard , 

n Marlot, Histoire de VÉglise de 

ni, c. 19. 

fcriptore» Uitt. Franc,— Ubbe, Concilia. 
aet. Recueil des- Historiens do Franco. — 
PrsBdostinatione, p. 314. — Hist. IM. do 
J.J. Ampère, His. litt. de Fr., t. III. 

(Saint), évêque de Sens, né à Ton- 
rgogne), mort en 750. Il était d'une 
le ; mais il renonça à tous les avan- 
i monde lui offrait pour entrer dans 
e de Saiot-Pierre-le-Vif ; il en fut élu 
x:éda bientôt à son oncle, saint Guer- 
\ de Sens. H passa la fin de sa vie 
mitage au village d'Ârces. On rap- 
sur la demande quMl en fit à Dieu 
ières , les Sarrasins qui assiégeaient 
frappés d'aveuglement et s'entre-égor- 
:élèbre la fête de ce saint le 27 août. 

E. M. DB L. 
l. Ord. S. Benedicti, t. II. 

moine allemand, de l'ordre des Bé- 
vivait vers le milieu du douzième 
îcrivit une Vita Otkonis episcopi 
[Sis. Cette biographie, imprimée dans 
!5 antiqux de Canisius,se trouve aussi 
)ta Sanctorum ( l*' juillet). Le qua- 
, relatif à la canonisation de saint 
l'oeavre d'un écrivain plus récent. 



Pabriciai. BibL HMd. ot inf. jStttL - Dupln. tJistoiro 
dos Contrùvorses, etc. 

BBBON. Voyez Ebles. 

* BBBD-JBSU (Serviteur de Jésus), sur- 
nommé Bar-Akre, premier patriarche nesto- 
rien de ce nom, né à Gedan , en 998 de J.-C. 
(376 de l'hégire, 1297 de l'ère des Séleud- 
des ). D'abord moine à MoksouI , puis prêtre 
d'une église de cette ville, il fbt appelé àTévê- 
ché de MaalUga et Ba-Nuhadraet en 963, et devint 
catholique, ou patriarche des nestoriens. Cette 
élection fût accompagnée de drconstances qui 
montrent quelles vexations les chrétiens avaient 
alors à endurer de la part des autorités musulma- 
nes : le gouverneur de Bagdad voulait faire élever 
à la dignité de patriarche un certain Phétion, 
prêtre séculier ; ni la loi ni l'usage ne lui don- 
naient le droit d'intervenir dans cette affaire; 
cependant les archevêques et évêques, pour ob- 
tenir la liberté de l'élection, fhrent obligés de 
payer cent-trente-roille deniers à l'avide gouver- 
neur. L'administration d'Ebed-Jesu ne fut pas 
exempte de troubles ; il eut à subir une persécu- 
tion, qui cessa quand il se fut soumis à un tribut 
annuel de deux cent mille deniers. Ebed-Jesu 
avait écrit qudques ouvrages, dont les noms ne 
sont pas parvenus jusqu'à nous. £. Beaovois. 

Assemanl, BibL orient.» t. III, part. I. - Aboulfarage, 
Chron. Sur. — Amraa. Cataiogus Patriarcharum^ mi. 

BBBD-JBSC, surnommé Bar-Bricha, poly- 
graphe syriaque, mort en 1318. Né de parents 
chaldéens, de la secte nestorienne , après avoir 
été pendant dnq ans évêque de sigara et d'A- 
rabie, il fut élevé, vers l'an 1290, au siège mé- 
tropolitain deSoba (Nisibe) et d'Arménie. Ebed- 
Jesu a composé quatorze ouvrages, dont le phtô 
remarquable est : VBpitome ou Collection des 
Canons des Conciles. Ces canons avaient été 
traduits par Aloysius Assemani, et étaient restés 
manuscrits dans la bibliotlièque du Vatican. 
Le cardinal Mai, quia découvert cette traduction, 
l'a publiée dans le tome X de son recudl inti- 
tulé : Scriptorum veterum nova Collectio, e 
Vaticanis codicibus édita; Rome 1825-1838 ; il 
y a joint le texte syriaque, qu'on croyait perdu. 
Le recueil d'Ebed-Jesu se compose des traité^ 
suivants : Canones XXV apostolici ob Scclesix 
ordinationem ; — Prima càristiaiUB doctrinx 
Diffusio ; — Description des pays qui reçu- 
rent la prédication des Apôtres ; — Canons 
des Apôtres au nombre de quatre-vingt-trois , 
édités par saint Clément; — - Vingt autres 
canons des Apôtres, publiés par le même 
saint; — Une préface d'Ebed-Jesu. Nous 
devons dter encore panooi les ouvrages d'Ebed- 
Jesu le Catalogue en vers syriaques de tous 
les écrivains ecclésiastiques , traduit et pu- 
blié pour la première fois à Rome, en 1653, 
in-8*'. Cette édition, faite sur des manuscrits 
fautifs, est inférieure à celle qu'a donnée Asse- 
mani (Bibl. orient., t. III). Ce catalogue est 
un sec et bref sommaire, une sorte de dictloii- 



695 



EBEDJESU — EBEL 



naire bibliographique; il eontient la liste des 
livres canoniques de TAncien et du Nouveau 
Testament, de cinquante-trots Pères des Églises 
grecque et latine , de (|uelques ouvrages anony- 
mes, de quelques collections de lois et de canons, 
enfin de cent-cinquante-et^un écrivains syriaques, 
y compris Etied-Jesu lui-même, oui n'a pas oublié 
soïi article; — Sa Paradis d ' A c/en, poème. Ce 
poameaété composé d'après des principes faux et 
bizarres: Ebed-Jesu l'écrivit pour montrer aux Ara- 
bes que la langue syriaque se prête parfaitement 
aux difficultés de la versifit^ation ; il s'astreignit 
donc à n'y mettre que des vers d'une difficile 
comfiosition ; les uns conservent le même sens, de 
quelque côté qu'on les lise, les autres ne con- 
tiennent que des mots qui commencent tous par 
la même lettre ; — Le Liwe de la Perle, traité 
de la vérité de la religion chrétienne^ qui 
fut décoré de ce titre fostueux « parce que, dit 
l'auteur, s*il est petit de volume, il est grand de 
scicnceet de mérite» ; il estdiviséen cinq livres, 
et a été publié pour la première fois par le 
canlinal Maï, en latin et en syriaque, dans le 
tome X du recueil cité plus haut. Le savant 
cardinal y a joint des notes importantes, où il 
réfute les erreurs nestoriennes d'bbed-Jesu. 
Cet ouvrage, fait avec beaucoup d'ordre et de 
méthode, est important pour l'histoire de l'É- 
glise; — divers ouvrages de théologie, des let- 
tres, des mélanges, en syriaque; — une His- 
toire du sc/tah de Marur, en arabe. Ebed-Jesu 
se fît par ses écrits une telle réputation parmi 
ses compatriotes , qu'il passe pour le meilleur 
écrivain de sa langue, tant en vers qu'en prose. 
Ë. Beau vois et A. Bonhbau. 

AsMioaal, Bibl. orient., t. III. part. I. — Mal, Scripta- 

ruin vfterumnnva CoUectio^» ratieantscodicibus édita. 

Bonelty. Table alphabétique, analytique et raisonnee 

de tous les auteurs sacres et profanes édités par S. E. 

U cardinal Mal; Paria, IMO. 

^ BBBD-JBSU, fils de Jean, patriarche chai- 
déen et écrivain syriaque, vivait' au milieu du 
seizième siècle. Après avoir été moine dans un 
monastère de Gozaria (en latin, 'Figridis in- 
svJoy en aiai)e, Djezirai ) , puis évêque de cette 
ville, il fut élu, en 15ô^i, pour succéder à Sulaka, 
premier |>atriarche des Chaldéeus ( c'est ainsi 
qu*on nomme les nestorions revenus à la cjorn- 
munion romaine). 11 vint à Rome en là62, iKHir 
faire confirmer son élection par le pape et en 
recevoir le pallium. Peu <i'aunées après il mou- 
rut, dans un monastère de la ville de Seert, en 
Mt'sopotamie. C était un homme d'une grande 
érudition ; il avait lu tous les Pères grec^ et la- 
tins, et savait l'aralv, lu chaldéen et le sy- 
riaque; beaucoup de ucstoriens furent convertis 
par lui. et sous son administration le nombre 
des Clialdéens fut considérablement augmenté. 
On a de lui un poëme en trois parties : Sur le 
Voyage à Rome , le retour ^ et la mort de 
Sulaka; — Poème à la louange de Pie IV ; 
— une Profession de foi, qui fut lue dans la 
iriigl-àeaxième session du concile de Trente. 



Quelques savants l'ont confonda arec EbeA4«i 
Bar-Bricha; mais c'est à tort, comme Pa dé- 
montré Asscmani, Bibl. orient., t. I, p. &3I(I 
et 639, t. H(, p. 3, 39à. Ë. Bbadvou. 

Oouph. Panvinlui, Pii ir F'Ua f -Uttra au emcikU 
Trente, du carO. Aot. AmuUo, Continmatio Bwd, 
an. is«t. — Lcon-ird Abel, Biàl. eccles.de I^Mire, p.K. 

- Oenebrard, 6'Aron., llb. IV. — CUcoalan, P^tta Pitili/. 

— P. Stroxa, Praf. ad Disputationèm âe CkaUmna 
dogmatibm. 

* RBBL ( Henri-Christophe) y mathéroitidei 
allemand, né à GeetUngue, le 11 octobre 1661, 
mort À Hanovre, le 25 mai 1727. Outre un gnad 
nombre de thèses sur les mathématiques, oi i 
de lui : De Pendulo ex tttractis deducto; 167i 

Adeittog, Suppl. * Jbcher, AUgem. GelêhrUm-Uxkm. 

EBBL (Jean-Godefroi), statlsticMn et |fo- 
logue allemand, né è Ziillichau, Noavelle-Marehe 
de Brandebourg, le Goctobre 1764, mortàZHfidi, 
le 8 octobre 1830. Il étudia la mé<lecine à Frane- 
fort-sur-roder, et obtint le grade de docteur. Il 
alla ensuite compléter ses études h Vienne, oiiH 
séjourna jusqu'en 1790, puis il vint exercer II 
médecine à Francfort eu 1792. Pendant un s^ 
qu'il fit depuis en France, il se lia avec Sie^t 
dont il contribua particulièrement h repwlit 
les ouvrages en Allemagne. En 1801 il se rentt 
en Suisse, et vécut depuis ce tem|>s presque tou- 
jours à Zurich, où il mourut. La répobKfH 
helvétique, en reconnaissance du mérité d'Eu, 
lui avait accordé le droit de citoyen. ¥a putois 
rant la Suisse dans toutes les directions, EM 
avait recueilli sur le sol et la nature de ce piyi 
des renseiîmements précieux, dont il fit part M 
public dans quelques ouvrages fort estimés, il 
qui lui ont valu la réputation d'un gédognetwi 
profond que judicieux. Parmi ses écrits lesptai 
connus, nous citerons : Anleitung auf dii 
vûtzUchste nnd genussvo/fsfeArt die Schwtii 
zu berelsen (Guide pour faire le voyage de h 
Suisse de la manière la plus utile et la plus agréi* 
ble); Zurich, 1793; ^ édition, 1810, 4 vol. : 
cet ouvrage a été traduit en français et en an- 
glais; — Schilderung der Gebirgsvoelker dtr 
Schwelz (Description des peuples montagnard! 
de la Suisse ) ; Tubinjîue, 1 798-1 8o:>, 2 toI. ; l'*»- 
tcur y offre un tableau tldèle de^ habitants d'Ap- 
penzell et de Claris; — Cber den Bnu ôff 
Erdein '{en Alpen-Gebirgcn (Structure de h 
terre au sein des Alpes) ; Zurich, 1808 : r« lirre 
renferme, outre dos notions générales, des obtf^ 
valions très curieuses sur les Alpes, surtout rH>- 
tivement à la géognosie ; — Ideen itber die 0^ 
gauisation des Erdhncrpers und iiber dU 
gcxrnltsameix Vera'ntfrrun'jrn sriîier Ober- 
fhiche (Idées sur l'organisation «lu globe et sir 
les révolutions qu'il a subies quanta sa sortee); 
Vienne, 1811. 

Conversât, l^xik. 

* F.BKL (JvaH'Phitippe), littérateur aBfr 
mand , vivait dan?; ^n milieu du dix-septième ki^ 
de. On a di* lui : IHicours von Festunçen ( Dis- 
cours au sujet des fortercMos); Gieiien, iMOi 






EBKÎ. — KîiELMl'lN 



698 



BjHgremmaia palindromUa^ emm 
Ulm, 1G23, m-4* ; — Hermêi lo^ietiM 
ntts ; Giessen, 1668, iii-8*^. 

4ippltfio. • J6cb«r. Aitgmu CtlehrUn'LêMilL 

5 ( Christian ) , philosophe et théol<^> 
ind , né le 3 novembre 1668, è Bucke* 
»rt le 3 septembre 1716, à Rinteln. 
r fait SCS études à léna et à Giessen , 
né en 1697 professeur de philosophie 
Ses principaux ouvrages sont : JHs- 
e Juramento per dolum elicito; 
•97, in-é** ; — Progr. de genuino Lo- 
Rintehi, 1701, in-4*;— Tract, deprfh- 
ad judicitem Dei; Lemgo, 1708 et 
' ; — Enodatio juris divini decalo- 
In, 1710, in-8'j — Disput. de con- 
theologicis ; Rinteln, 1714, in-4" ; — 
ristianx Compendium ; 1715, in-8°; 
n Concilii Tridentini; 1716, in-8«; 
Ma homiletica; Rinteln, 1716, in-8<'. 

W. DE S. 

6 ( Jean-Georges ), compositeur alle- 
ent du précédent, né à Lunebourg, 
tin, en 1670. Il était en 1662 direc- 
sique de Téglise principale et du col- 
•Nksolas, à Berlin. En 1668 il fut 
>fesscur de musique du collège Saint- 
la même Tille. On a de lui : Arcfuso- 
fhica, ou Anliquitates mttsicsg; 
»7, in-4*^ : cet ouvrage s'arrête k Tan 
}20; — Concert instrumental; Berlin, 
. ; — Cantiques spirituels , à quatre 

violons et basse contmue; Berlin, 
67, in-fol., «t Stettin, 1669, in-8'*. 

9ibi. Crëtc,^ Ub. III, op. to. - Fétts, Bio- 
ter$ellê dés Mmieimu. 

K6 ( Jean- Juste ) , théologien aile- 
ï EIze, le 27 août 1715 ( paysdeHil- 
bmK à Lunebourg, le 2 mars 1783. 
• fait ses études à iMmsIsadt, il lot 

1740 prédicateur à Garmessea, et 
1753 surintendant (évêque protes- 
lebourg, où il termina ses iours. Ses 
Duvrages sont : AndéefUige Betrach" 
us dem Ruche der Aatw und 
te (Méditations religieuses, puisées 
Te de la nature et de rÉcriture); 
, 1747, 4 vol. iii-8°; — Sunden der 

die unter dem Scheine </e.f Got- 
begangen werden ( Péchés des hom- 
lis sous le masque du culte ) ; Lorogo, 
; — Beilige Wahrheiten des Glau- 
Saintes Vérités de la foi chrétienne) ; 

1748 et 1758, 2 vol. in-4**; - Er- 
etrachtungen fur Leuie sa in Stàd- 
Q ( Consi<iérations éditantes pour les 
«villes). W. DES. 

uppl. àiùchcTyÂUgerK. CeMrten-Uxiam. 

!f {Jacques-Joseph), chimiste fran- 
)eaume-les- Dames, le 10 juillet 1614, 
mars 1852. U commença ses études 
lot les suivre à Paris, au ooUége 



Henri IV, ettot lermimi aa ooUë^ da Besançon. 
El 1831 il se fit recevoir à TÉcole Polytechnique, 
qu'il quitta eB 1833 pour entrer dans l'École 
des Bliaes. En 1836 il fut nommé ingénieur or- 
dinaire à Vesoul, et le 18 décembre 1840 il fût 
appelé à Paris comme professeur adjoint à la 
chaire de doeiniasie de l'École des Mines. Eu 
1841 il devint secrétaire a4|oiiit de la commission 
des Annales dei Mines , et répétiteur de chi- 
mie à l'École Polytechnique. Le 5 avril 1845, une 
ordonnance royale nomma Ebehnen adminis- 
trateur adjoint à la roanufticture de Sèvres. Le 
16 décembre suivant un arrêté ministériel lui 
confia la chaire de docimasie à l'École des 
Mines , en qualité de professeur titulaire. Le 
25 juin 1847 il fut nommé ingénieur de première 
classe, et le 14 octobre suivant directeur de la 
Manufacture royale de Sèvres. Sous la direction 
savante d'Ebelmen, la manufacture de Sèvres fit 
des progrès remarquables au double point de vue 
de l'industrie et de l'art Les artistes les plus 
éminents du genre, dessinateurs et coloristes , 
furent appelés à fournir de nouveaux modèles ; 
des perfectionnements importants, apportés dans 
le coulage, permirent d'exécuter des pièces jus- 
qu'alors sans exemple comme pureté et délica- 
tesse; la partie matérielle fut aussi avantageuse- 
ment modifiée. Au moyen des changements in- 
telligents dans les appareils caloriques, la houille 
remplaça le bois dans la cuisson des pAtes ; une 
économie considérable fut ainsi réalisée dans la 
dépense du combustible. L'établissement de 
Sèvres dut à Ebelmen son plus haut degré de 
splendeur, et la France le maintien d'une de ses 
foires artistiques et industrielles. 

En 1849, Ebelmen fit partie «les cemmlsslons 
officielles du jury de l'industrie et de l'exposi- 
tion de Londres. Le 8 mars 1852, un décret le 
créa ingénieur en chef des mines : il nwurut 
quelques jours plus tard, à peine âgé de trente- 
huH ans. On a de lui un grand nombre de Mé- 
moires publiés dans les Annales des Mines, les 
Bulletins de V Académie des Sciences et les An- 
nales de Physique et de Chimie ; tels sont : 
Sur la chaleur de combiution du carbone et 
de roxyde de carbone ; — Sur la composition 
et remploi des gaz des hauts Journeaux ( 1 84 1 ) ; 

— Sur la composition des gaz d'a/ftnerie ;- 
Sur la production et C emploi des gaz com- 
bustibles dans les arts métallurgiques; — 
Sur la carbonisation du bois; — Sur la 
composition des gaz des foyers métallur- 
giques; — Sur la carbonisation du bois en 
meule; — Sur les générateurs à gaz ; — Sur 
les produits de la décomposition des espèces 
minérales de la famille des silicates (1845); 

— Sur une nouvelle méthode pour obtenir 
des combinaisons cristallisées par la voie 
sèche, ei sur ses applications à la reproduc- 
tion des espèces minérales {S novembre 1847); 

— Sur la décomposition des roches (1 848) ; — 
Sur la composition des ga* des katUs four- 



599 

neaux et sur la théorie de ees appareils (1851 ) ; 

— Sur la composition des gaz qui se dé- 
gagent des fours à coke ; ^Sur les altérations 
des roches stratifiées sous ^influence des 
agents atmosphériques et des eaux d? infil- 
tration (22 décembre 1851 ) (1). 

Ces divers mémoires de M. Ebelroen ont été 
réunis par M. Salvetat et publiés sous le titre de 
Recueil des Travaux scientifiques de M. Ebel- 
men; Paris, 1855,2 toI. in-8^ 

M. Chevreul, Notice sur M. BMmm; ISW. 

* BBBNDORFER ( ThomaS DE HaSSBLLACH) , 

professeur de théologie à Vienne , yers la fin 
du quinzième siècle. Il a laissé une Chronicon 
Austriacum, divisé en cinq livres, et allant de- 
puis Torigine de la nation jusqu'à Tan 1463. Cet 
ouvrage n'est pas sans quelque importance pour 
l'étude et l'histoire. Pertz Ta inséré dans son 
recueil des Scriptores Austriaci, t. II, p. 68îf- 
986, en retranchant toutefois le premier livre et 
la majeure partie du SMond, à cause des fables 
dont Us sont remplis et qui ne méritent nulle- 
ment d'être reproduites. G. B. 

Mltterdorfer, Conspectus univers, f^iennens,, t. II, p. t. 

— Kbantz, iÀUràr-GeschicMU Oestreick. Cel.,p. U-T7. 

BEER (Paul), hébraisant et théologien alle- 
mandy né À Kissingen ( Franoonie ) , le 8 novem- 
bre 1511 , mort le 16 décembre 1569. Instruit 
d'abord par son père , il alla ensuite continuer 
à Anspach ses études, qu'un grave accident inter- 
rompit tout à coup : une maladie ayant nécessité 
son retour à la maison paternelle, il fit une partie 
du voyage sur un cheval qui le renversa et le traîna 
à une certaine distance. Cette chute le rendit 
bossu. Cependant, en 1525 il alla à Nuremberg, où 
il étudia sous Camerarius et sous Jean Kkzmann. 
Arrivé ensuite à Wittemberg, il y devint le secré- 
taire puis l'ami de Mélanchthon, dont on l'appela 
le Répertoire, parce que ce théologien le consul- 
tait en tontes choses. Eher professa la granunaire 
et la philosophie. En 1541 il accompagna Mé- 
lanchthon à la diète de Worms, en 1556 il suc- 
céda à Forster comme professeur d'hébreu, en 
1 558 il fut nommé pasteur du temple de Wit- 
temberg, et en 1559 il obtint le titre de surin- 
tendant général. Ses principaux ouvrages sont : 

(I) Ce travail est fort Important. « Toutes les expériences 
ralicsydll l'auteur, dans celte dIrecUon nouvelle ont 
consisté à dissoudre les éléments du corps qu'il s'agissait 
de faire crlstailtser dans un silicate chargé d'un grand 
excès d'alcali, et k soumettre le tout A l'actloo d'une 
haute température , comme celle du four à porcelaine ou 
du four a boutons de M. Rapterosses. L'excès d'alcatl se 
▼olatlsalt, et des cristaux se formaient au sein de la 
masse vltrense bien liquide. La pré sence de la silice était 
nécessaire pour donner au fondant nne certaine fixité et 
pour constituer un silicate fusible , au milieu duquel lea 
cristaux pouvaient se développer avec la netteté dési- 
rable. Si l'on pouvait , par des recherches ullérleures, 
reproduire, au moyen de la synthèse chimique, un 
grand nombre d'cspèecA minérales à l'état de pureté , on 
obtiendrait non-seulement les types spécifiques qui 
m.inquent pour la classification de beaucoup de minéraux 
cristallisés, mais on se procurerait ainsi des notions 
précieuses sur l'origine et lescondiUons de la cristallisa- 
UoQ de ces etpèees. •• 



EBELMEN — ÉBERHARD 



600 



Bxpositio Evangeliorum; — CaUnàanm 
historicum; 1551, nnl*';— Historia Popvli 
Judsei, a redUu Babylonico ad Hierosoîymi 
excidium; trad. en français sous ce titre : État 
de la religion et république du peuple Judm- 
que; Genève, 1561, in-8^; • Vocabula i» 
yummarix, Ponderum et MensurarwBHf im 
Gaspard Peucer. 

Sax, Onomast. iUer., 111, ISO. — Tetaicr, Slo§. - 
Adam. FU. Brudit. 

BBBRARD , duc de Frioul. Voy. Gci l«. 

* EBERHARD , musiden allemand, né à Frai 
singea , vers le milieu du douzième siècle. Il a 
laissé un traité De Mensura Fistularum, q» 
Gerbert a inséré dans son précieux recueil, Saff- 
tores (le Musica sacra ^ t. II, p. 279. G. B. 

PéUs, BU>g. ftniv, des Musie. 

* EBERHARD (**') , chrouiqueuT allenuid, 
vivait au commencement du treizième siècle; 
tout ce qu'on sait sur son compte , c'est qui 
écrivit ime chronique rimée de là ville de Gn- 
dersheim allant jusqu'à l'année 1216; onetn^ 
duction latine de cet ouvrage se trouve dans la 
Antiquitates Gandersheimanœ de LeuUeU; 
p. 353-408. G. B. 

EBERHARD, duC DE WORTEHBCBC. FOf* 

Wurtemberg (Ducs de). 

ÉBERHARD, ÉBRARD OU EVRARD DB li 

THUNE, surnommé Grxcista, grammairiaet 

controversiste flamand, vivait probablement a 

commencement du treizième siècle. Sa vie cd 

inconnue, n était né sans doute en Artoîii 

dans la ville de Béthune. Lui-même nom i^ 

prend qu'il fut professeur de grammaire et de 

belles-lettres. L'époque où il écrivit est indiqife 

par deux anciens vers que rapporte Arnold de 

Rotterdam, auteur du quinzième siècle : 

Anno milleno centeno bis duodeno 
Condldit Bbrardns Gneciamom Blthnnleiisls. 

Bfalheureuaement le pronier de ces vers peutégp* 
lement signifier 1124 ou 1212, selon qu'on re^ 
porte le mot dis à centeno ou à duodeno. LaBlOB* 
noyé et Paquotadoptent la première decesdaks. 
Du Gange, Oudin et Daunou, regardent la seooadi 
comme beaucoup plus probable. Ou a d'Éberbaid: 
Grxcismus, defiguriset octopartibus oroJ^ 
nis; sive grammaticx reguLv versibus latine 
explicatx, cum expositionibus Joannis-fi*- 
centii Metulini; Paris, 1487, in-fol.; Lyoa et 
Rouen, f 490, in-4° ; Angouléme et Lyon, 1493, 
in-4°. L'usage de ce livre ne cessa que dans kl 
premières années du seizième siècle. Érasme loi- 
même puisa dans ce manuel les premières leçons 
de grammaire, et Rabelais parle d*iiebrard' 
Grxcisme. Toutes les éditions donnent avec 
l'ouvrage d'Éberhard un commentaire fort obs- 
cur de maître Jean- Vincent Métulin, gramme- 
rien du quinzième siècle et professeur en Vum- 
versité de Poitiers. « A l'exception, dit Daunoo, 
d'un premier prologue en prose, où Evrard a- 
pose les motifs pour lesquels il entreprend wm 
ouvrage et le plan qu'il y doit suivre, tout k 



Ebrkhard 



; en vers latins, la plupart *^t'\a- 
uinze livres, qui comprenticnt en 
chapitres, l'auteur traite ; 1° des 
es; 2° du solécisme et du barba - 

I prosodie et de la versiticatîon ; 
iphe;5°de l'étymologie; 6° des 
aibiques et polysyllabiques, en dis- 
ces derniers ceux qui sont dérivés 
Millatifs masculins, féminins, neu- 
et les adjectifs; 7^ des pronoms ; 
et des quatre conjugaisons; puis 

II participe, de la conjonction, de 
le l'interjection, des accidents qui 
loms et les verbes; enfin, de la 
, c'est-à-dire de la syntaxe, 
ve dans la grammaire ce qu'elle 
elle interdit , ce qu'elle ordonne ; 
« que Tauteur dit des figures est 

solécisme , prohibitif; des con- 
ceptif; mais ces trois ordres de 
lacent, et n'offrent point par con- 
sion immédiate du traité. Le titre 
, le surnom de Gréciste (Grae- 
rent donné à Evrard par cenx qui 
, pourraient faire croire qu'il s'agit 
naire grecque : ce n'est réellement 
i la langue latine, mais de cette 
rée quelquefois dans ses rapports 
&Ue a empnmté plusieurs éléments 
mes » ; — ÀnH-Hœresis ; cet ou- 
imé pour la première fois dans le 
ser, intitulé : Trias Scriptorum^ 
ildensium sectam : Ebrardus 
Sernardus abhas Fontis-Calidi, 
; Ingolstadt, 1614, in-4S et dans 
ies des Pères de Lyon et de Co- 
e VAnti-Hxresis commence par 
brardus natione Flandrensis, Be- 
s », cependant Gretser prétend 
'est pas du même auteur que le 
launou pense que cette identité, 
similitude des noms , n'a rien de 

« Nous pourrions sgouter, dit-il, 

VAnti-ffœresiSf tout théologien 
ie voir les fruits de ses études 

et littéraires. H se platt à citer 
5, Ovide, Perse, Claudien, et, en 
tes, ou, comme il dit, les métro- 

aussi la Sibylle, la Bible, et , de 
re les écrivains ecclésiastiques, 
. C'est en s'armant de toutes ces 

combat des hérétiques qu'il ne 
cun nom particulier, mais seule- 
icé de leurs erreurs. » Après avoir 

hérétiques anonymes les vingt- 
s chapitres de son livre, l'auteur 
ngt-cinquième à réfuter une secte 
trenait le nom de Xabatate^ et se 

l'austérité et l'oisiveté de son 

Le vingt-sixième présente une 
ques, empruntée en grande partie 
îéville. Evrard , dans son vingt- 



603 

f septième chapitre, dispute avec les Juifs ; et dans 
le vingt-huitième, qui est le dernier, il résout 
quatre-vingt-six questions théologiques; cha- 
' cane de ces difficultés consiste à concilier deux 
textes sacrés qui semblent contradictoires. Il 
finit en nous exhortant à cr^dre le péché. » 
Leyser, dans son Histoire des Poèmes latins 
I du moyen âge, attribue à Eberhard, et cite tout 
[ entier d'après trois manuscrits delà bibliothèque 
: d'Helmstaedt , un poème intitulé Laborinthus. 
I Cet ouvrage, divisé en trois parties ou trois 
I chants, contient mille deux cent quatre-vingt- 
onze vers. L'un des derniers indique le nom du 
poète : 

Leclor condoleM, Bberardl carmlnli alUm 
SI carlem Ttdeas, etc. 

Mais il y a eu plus d'un Evrard on Éberfaard, et 

l'identité de celui-d avec l'auteur du Grxcismus 

est loin d'être incontestable. On trouve dans 

VHistoire littéraire de France les titres de 

quatre antres ouvrages attribués à Éberliard et 

restés manuscrits. 

FoppcDK, BiblMheea Belçiea. — Du Caoge, Prmfat. 
ad Glostar, medUte etinUnueLaUmitaUs. — Cà». Oudln, 
/>« Script. EccUtist antiquis. — Le Duchat, Remarques 
sur Babelais, t. I, p. 90, — raquot, Mémoires pour ser- 
vir à rhUtoire littéraire des Paifs-Bas^ L XIII. - Daa- 
nou, dans VHistoire littéraire de France, t. XVII. 

* BBBRHARD d*AUhaën , chroniqueur alle- 
mand y vivait en 1305. Il remania et continua les 
annales qu'avait écrites le bénédictin Henri Stem, 
et qni embrassaient les événements survenus dans 
l'Allemagne méridionale de l'an 1147 à 1300; le 
travail d'Éberhard embrasse une période de 
trente-deux ans ( 1573-1305 ) ; il a été inséré dans 
le tome I**^ du recueil de Freher, Scripiores 
Rentm Germanicarum. G. B. 

Freber, Scriptores Rerùm GerwussUeantm. 

EBERHARD (/ean), médecin allemand, né à 
Greifswald, en 1578, mort le 13 octobre 1630. 
Il étudia successivement dans sa ville natale, à 
Rostock et à Bftle, où , au retour d'un voyage 
en Allemagne et en Italie , il se fit recevoir doc- 
teur. Après avoir exercé la médecine à Schwerin 
et à Wismar, il revint à Greifswald, où il fut 
nommé médecin de la ville en 1 61 6 et professeur 
en 1617. Frappé le 5 octobre 1630 par un soldat 
pillard appartenant à l'armée inkpériale, il mourut 
quelques jours plus tard. On a de lui : Dispu- 
tatio de Phrenitidê; Roatock, 1607, in-4*; — 
De Angina;ïiÀd,, 1608, et 1611, m^4^ 
ScheneU faites Proféi. medie, GrfpkUwald. 

BBEBHABD (Christophe)^ théologien et phy- 
sicien allemand, né en 1655, mort en 1730. En 
1717, il soumit à Pierre le Grand, qui se liouvalt 
alors à Amsterdam, un moyen qn'il avait ima- 
giné avec Semler de déterminer les longitudes 
sur terre et sur mer. Il visita ensuite l'Angle- 
terre et la Russie; à son retour il fut nommé 
vice-président à Altona. Le czar l'envoya en- 
suite au Kamtschatka, d'où un navire devait 
faire une reconnaissance sur les côtes d'Amé- 
rique. La mort de ce souverain empêcha cette 



603 



EBERHARD 



604 



expédition. Eberhard retourna alors en Allema- 
gne. Son principal ouvra^ est ; Spedmen 
theonx magneticxj quo ex certis principHi 
magneticis ostenditur vera et universalit 
methodus in^niendi langUudinem et latitu* 
dinem ; Leipzig, 1720, in-4o. 

KaiMsr, BibUogr. Uxiktm. 

EBERHARD {Jean- Augtute), philosophe 
et littérateur allemand , né à Halberstadt, le 
3 1 août 1 739, mort le 7 janvier 1 809. Il commença 
par la carrière de précepteur. Il la quitta pour 
celle de (Kisteur, et n'alla pas loin dans les di- 
gnités ecclésiastiques, il ne pot jamais racheter 
aux yeux des théologiens influents de son pays 
les hardiesses semées dans son apologie de So- 
crate. On y trouve tout un système de théologie, 
qui a pour but d'établir que les vertus des païens 
ne sont que splendida peccata ^ et d'inteipréter 
les dogmes chrétiens de manière à les faire accep- 
ter sans trop de peine par la raison la plus diflicile. 
Eberhard est donc l'un des premiers et des prin- 
cipaux écrivains allemands qui aient introduit 
le rationalisme dans la théologie. Ce tort peut être 
grand aux yeux de beaucoup de théologiens. 
De Gerando y trouve cependant cette circons- 
tance atténuante, qu'en rationalisant le chris- 
tianisme Eberhard et son école théologique fu- 
rent peut-être cause que l'Allemagne ne se dé- 
taclia pas aussi radicalement du christianisme 
que beaucoup d'esprits éminents en France et en 
Angleterre, et ménagèrent ainsi une conciliaition 
plus ou moins heureuse en prévenant une rup- 
ture. Quoi qu'il en soit du service rendu à la 
t\)éologie et à la religion , Eberhard ne put se 
le faire pardonner. En vain il essaya de ùire 
oublier les témérités de son apologie dans un 
roman religieux, VAnufntor : il n'en put venir à 
bout. Il resta dans sa petite cure de Cliarlotten- 
bourg, jusqu'à ce que par son mérite, enfin re- 
connu par Frédéric II, il obtint une chaire k l'uni- 
versité de Halle en 1778, devint nsembre de l'A- 
cadémie des Sciences de Berlin, et ooneeUler privé 
en 1808, une année avant sa mort. Attaché h la 
philosophie de Leibniiz et de Wolf , il fit une 
longue et vive opposition au kantisinc. Écrivain 
distingué, spirituel, il sut raoitre à la portée dee 
gens du monde les doctrines les plus abstruses. 
Tout occupé de pliilosopMe et de théologie, 
Eberhard trouvait encore le tenpt de vaquer à 
des travaux philologiques el littéraires. SÎes ou- 
vrages, tous en allemand, jouissent encore d'une 
certaine estime. Les pHnapnox sont : Pfeue 
Apologie des SokrcUes ( Nouvelle Apologie de 
Socrate, ou examen de la doctrine da salut des 
païens); Beriin et Stettra, 1772-1773, 2 vol. 
in-8° ; 3e édit., 1788 ; — Allçemeine Théorie dee 
Denkens %tnd Empfindens (Théorie de la Pen* 
sée et de la Sensibilité) , ouvrage qui ooncoonit 
à l'Académie de Berlin, et qui en ouvrit lesportet 
à son auteur, quoiqu'il n'eM pat été eoaromiéi 
Beriin, 1776, in-S*"; nouv. édtt., 1786; — D$ 
Fiéée de la Pkilo$(^kie et de$ parties de 



cette science ; Berlin, 1778, in-8*;— Morale 
rationelle; Berlin, 1782; 2* édit, 1786; - 
Vorbereitung zur natûrlichêH Thnhgie (b- 
truduction à la Théologie naturelle) ; Halle, 178t, 
in-8'' ; — Amyntor ( Histoire sous foniiB de 
lettres; Berlin, 1782, in-8* \ — Théorie dendO- 
nen Kùnste und Wistêmehqfien (Théorie te 
Beaux- ArU et des Bellee-Leltras); Halle, 17t3, 
in-8o ; 3* édit, 1790, in-8*; — PhiUmpkktM 
Magasin (Magasin pbUotophique); Beriii, 
l788-1791Jn-8', ouvrage p^iodique, où l'Es* 
leur combattait la philosophie de Kant avec pin 
dezèle que de soecèt ; — Allçemeine GeeckkkU 
der i>/àtosopAie (Histoire générale de U Pliito- 
sopliie); HaUe, 1788,iB-8«; 2«édit, 1796;aMgi 
du même ouvrage, 1794, in-8* ; — PhUosopkit' 
che Archive (Archives philo8ophlqoes);BeriiB, 
1792-1795, ni-8°; c'est la coatinoatioa du Mê- 
gasin philosophique ; — l>ef Formes de ph 
vernementy et de leur amélioration ;Wk^ 
i 793-1 794, deux parties, in-V* ; — Esquisse oM- 
gée de la Métaphysique} HaUe, 1794, ii-l'; , 
— Versueh einer allgemeinen Teutsche^Sf- 
nonymik in einem Kritisch-philosophischm 
Wœrterbuehe, etc. (Eisai d'une Synonymies^ 
nérale de la Langue Allemande, en fiMuededic* 
tionnaire philosophique et critique desmoUdi 
haut-allemand qui ont à pea près le même mm, 
accompagné d'un essai sor la théorie des lyss- 
nyroes); Halle, 1795-1798; 2* édit, angneolée 
par Maas, et 3* par Graber, Halle, 1826-1O0; 
U 8e édit. de l'abrégé de eet ouvrage parut iw 
le titre de Synonymisehes Uandw€trttr\nA 
der Teutschen Spraclie (Manuel des SynooTMi 
de la Langue Allemande) ; Beriin, 18S7, in-S*. U 
première édition avait paru.anonyme, à Halle, a 
1802, in-tf^»; — Ueberden Gott des Uerm fr^ 
fessor Fiehte, etc. (Du Diea de M. Fichtectdei 
idoles de ses adversaires ) ; Halle, 1799, ii^î 
l'auteur y prenait la défense de Fichte, alon»' 
cusé d'athéisme; — Handhuch der jS$tke- 
/iA (Manuel d'Esthétique); Halle, IflOd-tffOi, 
4 vol. in-8« ; r^éàiLy 1807 etsuiv. ; — DerMl 
des Vrchristentkmns, etc. ( Esprit du Christiip 
nisroe primitif, oiannel de l'histoire de la eii- 
tnre philosophique); Halle, 1807-1808, tnii 
parties, in-8*. Il faut ajoutera tous eesoem* 
ges des Mélanges , U plupart philosophiqMSi 
Halle, 1784 et années soivantes, in-êo, eontiwiéi 
sous le titre de Nouveaux Mélanges; Hale^ 
1786. J. Tiesev. 

HlcAliT, Sa t u rn in »ur Jemt'jimçusté Ebt r Amif 
Berlin. 1810. b»-8» {«tt. ). •> De Gerando, tféiC. c»tmp, ém 
S^sUmei de Philosophie, f parUr, t. IV, p, N M.» 
Dr. K.-K. If afrenbach. iVonuel de r Histoire des Dogmu, 
f partie, p. sn.Of^ «• éiit ; Ulprif, MVI. 

BSBftHAm» le ;0icne {Jeam-ftenri), jni»* 
consulte allemand, né à HoehstaiH, le 5 BQvai> 
bre 1743, mort le 28 août 1772. H étudia toi 
leis à Martioarg, de 1762 à 1763, devint pi»- 
fesseur de droit pnblic et des fiefe k Herbora m 
1764, pmà Coethen, «ù il eut aoati le Me dia 
ooQseiilQr d*£tit Unt mort pi dm i tu féc tavMi 



006 



EBKRHARD 



one carrière qui promettait d*ètre brillante. 
On a de lui : Disputaiio de sitccessione libe' 
rorwn naturalium in sextant em hœreditatis 
paternx, exule in Germania; Herhorn, 1764, 
fa-4*; — Scieniittm feodi alienati gêneraient 
t^ffiicert ad prxscribendum jus retractus 
agnatorum; ibid., 1765, 10-4**; — De Denun- 
eiatione contracius ad excludendum Jus re- 
tractus haud necessaria; ibid., 1765, in-4*'; 
~ De prxceptis politise legibus justitix non 
mteponendis ; Herbom, 1766, iD-4o; -^ De 
Pactis dotalibus ob supervenientiam libero- 
rum toilendis; ibid., 1766, in-4o; — De Jure 
egnaiorum contra nœivam de feudo trans- 
acHonem; ibid., 1767, in-4o,* — Kritisches 
Woerterbuch ûber juristische Sachen (Dic- 
tioDiiaire critique de certaines matières juridi- 
ques); Francfort, 1769-1771, in-8; — Die 
Catheiuchen Woechentichen Nachrichten 
Wkd Anzeigen ( Nouvelles et indications beb- 
domftdaires de CkBthen), du 1'^ juillet 1769 au 
12 janvier 1771; in-4**; — Drei Abhandlun- 
gen sur Erlâtiterung der deutschcn Rechte 
(TroU traités pour servir à réclaircissement du 
droit gennanique); ouvrage posthume ; Franc- 
fort, 1775, in-80. 

RtancMiig, Hitt. UUer. Handb. - Adelaof;, Soppl. à 
JOcber, AUgemeinMGelehrUH'Ijexikon, 

EBBRBARD (Jean-Paul) ^ architecte aile- 

mnd, né à Altona, le 26 janvier 1723, mort en 

179d. D'abord attaché en qualité de sculpteur 

à la maison Stoll)erg- Wernini;ero<le, il fut appelé 

plus tard (1754) à professer Tarchitecturc à 

Gcsttingue. On a de lui : Beschreibung eïner 

*euen Feldnusstqfel ( Description d'une nou- 

'dleTaUe d'arpentage); Halle, 1753; — Vom 

^ulzen dei' Mathtmatik ( De l'UtUité des Ma- 

f'i^nuitiques ) ; Halle, 1769 ; — Vorschlxge zur 

jjl^tegung der Pulvei' -Magazine (Projets de 

^^pcsition des magasins à poudre) ; 1771 ; — 

^^fsuche ueber die Kriegsbaukunst, aus dem 

j^^Mzcesischenf etc. (Essais d'Architecture mili- 

"'l'e, traduits du français); 1757. 

"•gler, Neues AUg. Kûnstl.-Uxik, 

SfiBBRHARD (/frrn- Pierre ) , médecin et ma- 

■**tmticien allemand , né à Altona, le 2 décem- 

p« 1727, mort le 17 décembre 1779. Il étudia 

^. Uiéologie à G<pttingne et la médecine à Halle, 

^ il fut reçu docteur en 1749. En 1753 il y fut 

IH^lviimé professeur a^ot^é de mathématiques et de 

l**y Biologie , titre qu'il échangea en 17 50 contre 

^lui de professeur titulaire de science médicale, 

•'^qocl il j >ignit celui de professeur de mathéma- 

^nes en 1 766, et de professeur de physique en 

*^69. Ses principaux ouvragps sont : Versuch 

^er nœhern Erklaerung von der Nalur der 

^erbtn ( Essai d'une nouvelle Explication de la 

Rltnre des Goule4irs ) ; Halle, 174»), m-80j __ 

Xûckricht von der entdecktcn Stadt Hercu- 

knwm, (Ms dem Franzœsischen (De la Décou- 

Me de la ville d'FIcrculanum , tiré du fran- 

çrii)$ YsÊ&dy 1749, in-8'>; — Gcdanken von 



606 

der Wirhung der Arzneymittet fm menseMi- 
chen Kœrper. uebei'setzt ( Pensées au sujet de 
l'action des moyens de guérison dans le corps 
humain, traduit); Halle, 1750, in-8"; — Ge- 
danken vom Feiier^ dem Lickt und der BleC' 
trischen Materie (Pensées au sujet du feu, de 
la fumée et de la matière électrique); ibid., 
1750, in-8* ; — Àbbhandlung von dem Urs- 
prunge der Perten (Traité de l'Origine des 
Pcries); ibid., 1750, in-S"; — Betraehtungen 
ueher einige Materien aus der Natiirlefirs 
( Observations au sujet de certaines matières d'his- 
toire naturelle) ; 1752, in-8'; -— Erste Grande 
der Naturlehre ( Premiers Principes d'Histoire 
naturelle ) ; ibid., 1753 , în-8" ; ■— Conspectus 
Physiologix et dixteticx tabulis expressus; 
ibid., 1 753 , în-8*» ; — Methodus conscribendi 
formulas medicamentorumfabulis expressa; 
ibid., 1754, in-8**; — I/crm. Boerhaave Phy- 
siologie, uebersetzt mit Zusàtzen (La Phy- 
siologie de Boerhaave , traduite avec des addi- 
tions) ; 1754, in-8*» ; — Vermischte Abhandlun» 
gen aus der Naturlehre^ Arzneygclahrtheit 
und Moral ( Traités mêlés relatifs à l'histoire 
naturelle, la science médicale et la morale) ; ibid., 
1759-1779, in-8» ; — Sammlung der ausgemach- 
(en Wahrhelten in der Naturlehre (Choix 
de vérités reçues en histoire naturelle ) ; ibid., 
1755, in-8*; — Versuch eines netien Enttcurfs 
der Thiergeschichte (Essai d'une nouvelle mé- 
thode d'histoire zoologiquc) ; ibid., 1768, in-8«; 

— Verbesserte und verm^hrte Ausgabe der 
Onomatologia medica compléta (édition de VO- 
nomatologia medica compléta, augmentée et 
améliorée) ; Ulm, 1772, hi-S". 

Adehinfr, Snppl. à JOcher, ÂUgem. Geïthrten-Ijexikon. 

— BiofrapMU médicale. 

«EBERHARD (Conrad), sculpteur alle- 
mand, né à Hindelang ( Algan ), en 1768. 11 
s'adonna de bonne heure à la sculpture, en quel- 
que sorte héréditaire dans sa famille , et exécuta 
d'abord, avec son p^re et son frère, des sujets re- 
ligieux {Andachtsbilder ). La protection de l'é- 
lecteur Clément de Trêves le mit à même d'étu- 
dier pendant plusieurs années à l'Académie de 
Munich et de s'y former à l'atelier de Roman 
Boos. Son instruction ne devint réellement com- 
plète qu'après son voyage à Rome, en 1 800. Il y 
étudia les chefs-d'œuvre classiques. Les onvrages 
qui ont fondé sa réputattonsont : Une Muse et 
VAmmir ; — un Faune assis et entouré d* en- 
fants couronnés de pampre; — Léda, avec 
le cygne; — Diane conduite vers Endymion 
par r Amour, Quelques-unes de ces productions 
se trouvent dans la glyptothèque de Munich; 
d'autres décorent les jardins de Nymphenbourg. 
En 1816, Eberhard fut nommé professeur de 
sculpture à l'Académie de Munich. On doit en- 
core au ci.seau de cet artiste le Monument de 
la princesse Caroline pour les Théatios de 
Munich ; — les Tombeaux des évéques Sailer 
^ et Wittman dans la cathédrale dé Ratisbonne; 



eo7 



EBERHARD — J^BERIJN 



— les stataeftdo Saint Michel et Saint Georges 
à Munich. Dans les dernières années, Ebcrhard 
s'appliqua aussi à la peinture. On lui doit entre 
autres compositions de ce genre le Développe- 
ment et le Triomphe du christianisme. 

Naffler, y eues Mlç- KûnsU.-Lexik, 

*BBERHARD (Augiiste-Gottlob), littérateur 
et savant allemand , né à Belzig ( duché prus- 
sien de Saxe ), en 1779, mort à Dresde, le 13 mai 
1845. n étudia d'abord la théologie, et se livra 
^suite à la littérature et aux sciences. Ayant 
lu dans un journal littéraire de cette époque 
(1792) roiïre de payer à raison d'un louis la 
feuille les articles bien faits qu'on adresserait 
à ses rédacteurs , il écrivit un petit conte inti- 
tulé : Ida*s Blumenkoerbchen ( La Corbeille de 
Fleurs d'Ida), et le leur envoya. Le fruit de ce 
travail le mita même de visiter en 1793 Mayence 
et les bords dn Rhin ; et plus tard , pour se dé- 
lasser d'études plus sérieuses, il composa le 
conte lÀst um List ,und was ein Kiiss nicht 
vermag (Ruse pour Ruse, ou influence d'un bai- 
ser). Des travaux purement scicntinquos lui 
laissèrent peu de temps pour dos productions 
d'un genre si difTérent : Eberhard prit une part 
active aux recherches pathologiques de Meckel 
l'alné et aux études de Reil sur les nerfs et le 
cerveau. Un voyage qu'il fit dans la Suisse 
saxonne, en 1796, donna lieu à la publication 
Ysop Lafleufs saemmtliche Werke ( Des Œu- 
Tres complètes d'Ysope Lafleur), et bientôt après 
Becker le décida à concourir avec lui à la rédac- 
tion de son Taschenbuch (Almanach) et de ses 
Erholungen (Récréations). Il donna depuis 
successivement Ferdinand Werner, der arme 
Flœtenspieler ( Ferdinand Wemer, le pauvre 
joueur de flûte), 2 vol.; Halle, 1802; nouvelle 
édit., 1808 ; — Fet Elaf; Halle, 1803 ; - Gesam- 
mette Schri/ten (Œuvres complètes) , 4 vol.; 
Leipzig, 1803-1807; — Federzeïchnungen von 
Ernst Scherzer (E^uisses d'Ernest Scherxer) ; 
Halle, 1805, et à l'occasion des cours de Gall, à 
Halle, Ischarioth KralVs Lehren und Thaten 
(Les Doctrines et les Actes d'Ischariot Khral) ; 
Halle, 1807. Chargé de la direction d'une librairie, 
il lutta énergiquement contre le tort fait à la pro- 
priété littéraire par la contrefaçon en Allema- 
gne. Il publia en même temps avec A. Lafontaine 
un recueil mensuel sous le titre de Satina ; 
Halle, 1812-1810, 8 vol. : plusieurs morceaux 
sont de lui , les uns avoués , les autres donnés 
sous le voile de l'anonyme ; mais Eberhard publia 
seul Flatterrosen (les Pivoines); Halle, 1817. 
Sa charmante narration de Jfannchen und die 
Kùchlein (Jeannette et les Poussins), en 10 par- 
ties, Halle, 1822, est déjà parvenue à la o*" édi- 
tion et a été traduite en latin. Son grand poème 
en hexamètres, intitulé : Der erste Mensch und 
die Erde ( Le premier Homme et la terre) ; Halle, 
1828, traite de la création dans un style à la 
fois simple , noble et animé. Après la mort de 
Yater, Eberhard se chargea de la rédaction de 



srs Jahrfnich der hâusliehen Andachl Ai.- 
nales de la Méditation domfistique), livre d'édu- 
cation très-connu en Allemagne , et qni , puMié 
périodiquement vers l'époque du nouvel aa, vivi 
alors pour collaborateurs H^^ Élise de Reckc, 
Ticdge , le pasteur G<Bpp et d'autres littérateers 
distingués. Eberhard a inséré dans ces Annala 
des prières pleines de sentiment et de piété. Sa 
Œuvres complètes (Gesammelte SchrifUn) 
ont paru en vingt volumes in-8*, à Halle, 1830, et 
ses Poésies mêlées ( Vermischte Gedichte) ont 
été publiées à Halle, 1833, 2 vd. [ Ene. des G. 
du M,, avec add . ] 

Convênat.-IseriM . 

*BBBRHAUSRN (Jean ns), légiste aUemuil, 
mort à Leipzig, en 1484. Il était professeur de 
jurisprudence , et a laissé de noinlMreux ourra^ 
qui furent en partie recueillis eo un volume, i» 
primé à Leipzig, 1512, in-folio. Ce sont des Lat- 
turxy des Expositiones, qui ne sauraient «b- 
jourd'hui offrir d'intérêt. G. B. 

Muder, Catturia Pro/etsorttm lÀ pi i en M u m, ■• U. 

* EBRRLÉ { Jean- Joseph) , poëte bobémici, 
mort à Prague, en 1772. On a de loi : Derveh 
lohrne Hut, ein komisches Heldengedtchti» 
fiinf Gcsiengen nebst einem Anhange ron 
Ucbersefzungen HorazischerOden{Lechaçtm 
perdu, |)oeme héroï-comique, en cinq chants, 
suivi d'odes, traduites d'Horace) ; Prague, 1761, 
jQ^o . _ Sammlung von Oden in Musik ge- 
setzt (Recueil d'odes mises en musique); hàp' 
zig, 1765, in-fol. ; — Gedichte (Poésies); 
Vienne, 1767, grand in-12. 

AdeloDfr, Suppl. k JOrher, Mlg. CeL-Ltxik. 

*BBERLé (Adam), peintre allemand, né à 
Aix-la-Chapelle , en 1805, mort à Rome, le ts 
avril 1832. Il était élève de Cornélius, etdoBiu 
pour premier essai Le Christ au tombeau, ta- 
bleau fort remarquable. Il suivit ComéliosàMi- 
nich, et y peignit le plafond de YOdeum et Math 
milien investi de la dignité d*électeur, m 
des grandes fresques des arcades du jardii. 
Il se rendit ensuite à Rome, où il moamt, à U 
fleur de l'âge. 

Dictionnaire biographU/ue et pittoresque. 

EBERLiN ( Daniel ) , musicien allemand , té 
à Nuremberg, vers 1630, mortàCassd, en i68y 
Son humeur inconstante Ini fit mener la vie h 
plus aventureuse. Dans sa jeunesse, il fut c^- 
tainc au service du pape, et guerroya en c^e 
qualité contre les Turcs en Morée. Revenu dans 
sa patrie, il y fut quelque temps bibliothécaire. 
Devenu maître de chapelle à Casscl en 1G73, H 
quitta cet emploi pour remplir snocessiveinflit 
ceux de gouverneur des pages , de maître de 
chapelle , de secrétaire intime du prince , dlos- 
pccteur des monnaies et de régent de Wester- 
wald ; enfin, il fut banquier à Hamlxraiig jasqu'éii 
1078 ; il retourna alors à Cassel, où U mourut arec 
le grade de capitaine de la marine. On a de loi : 
^Trium variantium ftdium Coneordia^ hoc est 
Moduli mttfict, quos sanaioi tfoeatU ternis 



RBERLIN 

umfiati; Hurembcrg, ie7&, io-fol! 
akulé qu'il j »ail deux mille mi- 
taacconler le lioloa. 
iv*to «n^nUE r(« Jfulclflu. 
BBfiEK(Jean-Gcorgw), graTenral- 
t Lichtenaa, co [«95, mort en ITAO. 
irticulifcraueiit dus û gravure géo- 
t traTtitla if abonj k l'atlu d'Haisuia. 
le ce géopifAe, en 1730, Ebenbcr- 
■TM Miehd Fmu l'Institut géogra- 
I utiïte distiiifiué n'était pas moins 
l'trchitecture et la mfeaDiqoe. 

•a ^Uf. Klaul.-ltxit. 
OMF, maison sllemuide. Voy. Rnns. 
riiii (fiuK/awme-Couij, baron nE), 
lUemud , ni ï Mohrangn , le 10 no- 
11, mort le 4 février isoa. Il te Utt* 
. tranat et aux étndeii minéraloffi- 
I direction de son oncle, directeur des 
rttra. Plus tard il s'adonna aux spé- 
hikMOphiques, et se lit une certaine 
par ses écrits, retetirs ï l'IUsIoire de 
lie critique. On a de lui ; Versueh 
Mehte der Logik und Metapkytik 
iichen non Leibnitt bis aufdie ge- 
i Zeit ( Esui d'une Histoire de la Lo- 
la Métaphysique en Allemagne, de- 
itx jusqu'à nos jours), publié par 
t première partie ï Halle, 1794, in-S», 
en 1799;— Veber die Bachqffen- 
jik vnd Metaphytik rfer reinen /"e- 
(Sur le Caractère de la LO)pqneet de 
iqnedeeparsPérlpalétidens}; Halle, 
;— Dema Partialité , surtout en 
rdtune contradiclion de M. Kant; 
i,in-8*; — i¥a(lir(lcAe Theologit 
ttiker ( Théologie naturelle des Sco- 
TM des suppléments sur la doctrine 
, et leur idée de la vérité); Lripiig, 

Uef.fhU.Uitbm. -^mvt<n^m,Gr^a^^^ 

on XBMTZRH ( Pierre ) , Ihéolo- 

Ml , vivait dans la seconde moitié dii 
«le. On a peu de détails sur sa vie. 
» sont : D^ensionS'Schri/t œider 
tltelien Calvintsten (DéTense contre 
(ra-Stanoriistes) t Tnbiogue, 1603, 
gnopiis analyiica Sgnçrwitmatis 

tpl- t Jinher, Mlg. CdfArtn-Lmlon. 

Jaegttes), hébraisant allemand, né 
en IS49, mort en iBit. Il professa 
la théologie à Francfort-enr-l'Oder, 
istenr magnijieui. Il avait une coa- 
«et profonde de l'hébreu pour com- 
en dans cette langue. One de lui : 
urainenlorwn ; Francfort , 1 S88 , 
itUtitio Inlellectvs eum elegtmtia; 
— Bletta Bebrga "HO a-li^ro 
nbchar Bi^àenlnim; iao,la-l2i ' 

. WOCB. CÉHÉR. — ï. XT. 



— EBERT eiO 

— de* stances on quatrains k la suite des Por- 
mata Hebralea de Théodore F.bert 



EBKKT (rAAKfore), Dis de Jacques Ebcrt, 
hébraisant aUetnand, mort en 1630, Comme son 
pire, il professa la laïque hébrtiqueà Francfoct- 
sor-1'Oder, et conune lui il fut recteur. Ses prin- 
cipaux ourrages sont : VUa Christi, tribut dt- 
rurtU rhttkmormn qttadratontm ktbraieo- 
nini;ibid., leiSiin-i"; — AnimadversUmunt 
pialtieorum CenturtOiMà., lei», in-4'i — 
Manvdvelionet apAorUttem ad dtievrtvm 
arlium, seetiùna XVl;\hii., iftSO, In-f"; — 
Chronologia prteeipaonm LinguK Sanelr 
Doelorvm.at 0. C. adtuamtuque mtattm; 
iWd., 1810, hi-4°; — BulogUi ivTUcontulto- 
rurti H poMieontTU qtA Unguam hebroieam et 
retiqvat orientales exeoluerunt ; Ibid., leis ; 
— PoemaUx Eebraica; ta», tat-l'. 
tVi>lt. 0(M. M*r. 

*BBBKT(^<l(ini), jurisconsulte allemand, né 
en iew,& Francfort-sur-rorter, mort en 173S. 
Nommé professeur de droit dans u.ville natale, 
il se livra à l'étude <dea langues étrangères, 
parcourut le n)id> de l'Enrope, et visita les prin- 
cipales eurioeltés de IlSsiMgne, Son principal 
ourr^ est iotitolé ■■ Keiie durch Deulse/tland, ' 
Holland, Bngland, Frankreich, Spanien jm 
Italien (Voyage par l'Allemagne, la Hollande, 
l'Anitleterre, la France. l'Espagne et i travers 
ntalie); Prancfort-aur-l'Oder, I7î3,in-8*. Il le 
puUia sous le paeudonTme d':4u/iu Apronivi. 

W. DES. 
Adehnf , Mml. t iScbrr. ^119. tiel-Urlà. 

BRRBT ( Jean- Arnold ) , poëte et traducteur 
allemand , né à Hambourg, le 8 février 1733, 
mori le 19mars 1793. Il reçut sa première ins- 
tmction dans sa ville natale, et plus tard, eu 
1743, il étudia la théologie à Le^g. II allait 
entrer dans la carritee eédësiastique quand il 
composa un poème de circonstance qudque peu 
Ikendeux , qui lui attira le Uàme des personnes 
pieuses. Il rentofa alors à la théologie, se lia 
avec les litténteors renommés, tels queZieharis, 
Cramer, Klopstoek et antres, etvinti Branswick 
en 174B. n T (tit professeur au Gymnase Carolin, 
et chargé particulièrement de l'enadgnemral de 
la langue anglaise. Nommé professeur titnlaire 
en I7&3, il St (o même temps des cours d'his- 
toire littéraire. Ses poésies, quoique estimables, 
sont moins ouonoes que ses traductions. Outre 
une excellente vemon du Léonidas de Gtover, 
publiée tHambourg,ai 1749, onade lui les ffuKi 
il' Yoitnj, traduites soui ce litre : Klagen oder 
fiacht-éedanken ueber Leben wid Vastcr- 
blichieU; BnanhA, 17M, 4 vol. ; — Sinlga 
Werke von D' Edwtrd Young ( Quelques 
Œuvres du doetenr Edonard Tooag ) ; firons- 
wick, 1777 ; — Vebertettimgen rinigér poefit ■ 
chen wntf proaoifcAen Werke der beiten en- 
gltschen Sehri/tttetter (Traduction de quelques 
■Burres en lers on «a prose, des mdilears écri- 
30 



Et^'^RT - 



611 

Tains anglais) ; Brunswick, 1154-1756;— ^pis- 
teln und lermischte Gedichte (Êpllres et poé- 
sies mêl<^s), Hambourg, 17R9 et 17tt&, éAliéi |ïar 

Ësclienbourg. 

K-ictaenbiir/, NachHehtmvon BbiH't UbtH kké CM' 
raklêTf dans les Bpistêln unâ vermUckl» t;ediehtê 
( Hariibourg, 1791 ). — Brsch r( Grnber, jéUgnn. Enc. 

BBBHT ( Jean- Jacques ), mathéinalicien, lit- 
térateur et phiiosoplus allemand, né à Breslau , 
le 20 novembre 1737, mort la 18 mars 1805. 11 fut 
chargé de Téducation d'un jeune Russe avant 
d'être appelé à remplir une chaire de mathéma- 
tiques à Wittember^ , où il termina sa carrière. 
Kbert n'était pas muins riMouniuablu |>ar les qiia* 
iités du crur que par celles de l'esprit. Il a corn- 
|K>Bé de nombreux ouvrages, où la solidité et la 
profondeur ne préjudicient ni il la clarté ai à 
1 élégance. Ses principaux ouvrages sont : Un' 
terweisung in den philosophischen und ma" 
ihemnfischen Wissenscha/ten (Introduction 
aux Sciences philosopliiques et mathématiques) ; 
Leipzig, 1773; — Anjangsgrunde der Mathe- 
malik ( Éléments de Matliématiques ) } 1787 j — 
Anfangngrûnde der prahtischen Philosophie 
( Principes élémentaires de Philosophie pratique) ; 
1784;— lahrbuchzAir belehrenden Unter- 
haltung furjunge Damen ( Journal pour Tins- 
truction des jeunes Dames) , avec figures; 1794- 
1 80 1 ; — Fidibus, poème satirique hebdomadaire ; 
Leipzig, 1708-1770. Recueil continué sous le titre 
de Tappten; 1771-76; — Faheln fur Kinder 
find Jztnge Leute ( Fables pour les Enfanta et 
les Jeunes Gens) ; Leipzig, 1 798 ; — Ebert a donné 
en outre une nouvelle traduction en allemand du 
livre de l'Espagnol Huarte, Hxamen de Ingenios 
para las Sciencias; Witlemberg* 178!j. 

Jh. TissoT. 
Erscli Pl Orulier. JUq. Sncacl. — Krug, Ênegklop. 
phil. Ij'xictm, 

* EBKRT { Frédéric- Adolphe) t tfibliographe 
allemand, né en 1791, à Tauefia, prés de Leip- 
zig, mort en 1834, à Dresde. Iletu(tia la théo- 
logie, qu'il abandonna bientôt pour l'hlstotre et 
la bibliographie. Il lut directeur de la Bibliothè- 
que royale de Dresde, et mourut des suites d'une 
chute (il était tombé d'une échelle de la biblio- 
thèque ). On a de lui : Friedrich Taubmahn^s 
Leben und Vcrdienste ( La Vie et les Mérites de 
Fré<léric Taubmann ) ; — Torquato Tasso, d'a- 
près Ginguené; Leipzig, 1819; — Geschichfe 
und lieschreibung der Dresdner Bibliothek 
(Histoire et description de la bibliothèque de 
Dresde); Leipzig, 189.2. — Sous le pseudonyme 
de GûnlheryW écrivit : Darstellnng der grossen 
Vàlkerschlachl bis Leipzig (Tableau de la grande 
Bataille de Leipzig) ; 1814 ; — Leben Napoléon 
Honaparte's (Vie de Napoléon Bonaparte); 
1817; — Allyemeines bibîmyraphisches Lexi- 
con ( Dictionnaire bibliographique universel ) ; 
1821 à 1830, 2 vol. in-4" : cet ouvrage fit la 
réputation th" l'auteur; — Zur Handschrif- 
tvnkunde. ( La Connaissance deà Manu.scrits); 
Leipzif;, 1828-1827, 2 vol. ; — Die Culturpe- 



tMO^ iil 

riùdm deê obersàehHehen MUtHdUtêH ( Pé- 
riodes du DéTeloppement fntéUeeltlel dtts li 
haute Saxe au moyeu âge) ; Dréftdtf, f Ma. ESmf 
fut l'un déS dollâbofatedN de V gncfclopédit 

d'EfMfh el GiUbef. W: m 9. 

eonvértët'-ljex. 

* BBRMT ( t)a9ki-Frédérié ), Iw^nlilit dl» 
mflAd, lié à Colberg, (* f 740« mort m 17Mi H 
fbl MMiothécaire et phHtoMOur au gynniait de 
Stettin. On « de l«i : Chrmwiogischê und Me- 
graphUehe liotisêft êbér die gêêtorm ëêr 
grossen RBth$ichklt ta Colèér§f von IMIMi 
aujdie gegenwàrtige Zêèt ( NoticM étinmak^ 
qnes et biographi^«efl dee reetenra île réaoiedi 
grand conseil à Colberg, depuis 1M8 Jusqu'à m» 
iours, hisérées dans les Archives de Pomié- 
ranie) tC" 2^ 1783) — Historia Miblioiknr 
(empli eollegiaii B, Mari» dieaii; Stettii, 

1784, in-fol. Vie oc S. 

Adeloair, Sapplement & JOcber, AUgêm. f^rtthrt.' 
Lerikon. 

BBERWBiif. Voy, Conhvi. 

*BBBllWI?ir«, BBBOI5f où RTftBtl.^ hapO- 

graphe lorrain, vivait en f 041. Il éfltt dMiédli 
couvent des Bénédictins de SdtAf-Màrlift de 
Trêves. On à de lui : Vtta iatidi Sidinerki, 
archevêque de Trètefl féfA rM. CM cHîttase 
a été imprimé, avec âêè noies dd |)6re Sdlfirr, 
dans les Acfa Sanclorum, Vf* tottie dé jaflM; 
— Vita fiimeofils reciUsl; elfe est dans 9nnn 
et dans les BoUandistes, au i^^ de juin. Sinrèi 
de Syracuse, rectui de trêves, mourut éfi 103i. 
et fut mis au nombre deft sainte eo iM. Oi 
attribue encore à Ei)erwiii les Add h^nit 
archevêque de Trêves de toi 6 à 1047; -'5er- 
moneèf liber de Pœniiênlid, de Jejuniû, (KL 

Tritiiéne, D« Seriptoribus eeclesiaÈt. — f ibvleh^ ^ 
dOOtheea uied%» €i ¥nf. 0tât9êi ^ ïtum C^aMt BttW^ 
Ijarroim. m. — aiehirrf «I Olraml, BM, ioeréê. 

BÉBS. VtfpeM Ebb5ii« 

EURO. Voyez Eyre ue Repkow. 

ÉBioN {'VMurt ), fondatevr réel ou m^ 
d'une secte (celle des ébionitei), qiriremik 
au commencement de Tèrc chrétienne, t*^ 
tence de ce personnage est fori douteuse, k 
premier qui l'aflirme est Yertullie^ sufii pv 
saint Augustin, saint iérdme, saint ÊptolwKÇl 
Théodore!. Ce dernier, cependant, âfires avoir 
dit : « Ébion était le cfief de celte secte » ( vù^ 
xiic çdXaYToc ^(sv 'E^tuiv ) ajoute : « CenomcB 
hébreu si^^îfie pamTe » (tiv ittwxôv 81 owttic 
ol 'E6pa7oi npoaaYopevouaiv }. Orifsèriê ^ 
dériver le nom de cette secte du root bébretf 
ebion, (pauvre), et ne croft fiàft à ("éxlsises 
d'une personne de ce Aotn. L'opftofoil <fOil|jh< 
est généi^temêùt admise Md^urd'hni. ÏMêie' 
nités, tout en proTessaiH le èhrf^anfsdle, ov 
tinuaiebt rfobséfver la fof fnôsdiqne. fbUil»' 
talent sur ta néceislté de fa ctltMftidsioil, reg| 
daient toujours Jérusalein cdtnfne \A dtt étém 
de Dieo, et dénonçaieftt satirtt Pauf emmé M 
hérétique. Origènedistingtiddeu^ sofAsid'dlj- 
nifes : les ans croyaient que Jééos-dtfM M 



ÊBIOK — ÉBLÉ 



TicrgBi les autres pensaient qa*il était 
m tous les autres hommes. Les prê- 
tes de Vébionisme se trouvent dans 
lan Testament. On reconnaît l'asprit 
secte cliei les judaïsants de Galatie, 
adTersaires de saint Paul à Ck>rintha, et 
lérétiques réfutés par l'apôtre dans son 
H» Colossiens. Les Clémentines^ ool- 
iMMOsélies qni exposent les doctrines 
, remontent au deuuème siècle de 
SÉenne, et du temps de saint Jérâme 
iron après J.-C. ), VébianismB était 
srissant, bien qu1l tendit cliaque jour 
dans le sein du obristianisrae. Neandcr 
le les ébioniies étaient d'abord une 
nèles ayant fait topu de pauvreté, et 
NH s'était peu à peu étendu à tous les 
judaisants. 

11. tM.f m. 1 j r Cor. XI . B. - OHirêne, Jh- 
l, XVIII, 11; Cbni. CeU., Il, i ; V, ei.-Théo- 
•. fab.i II, ni.- ilaitcr, JUsiolre ttu OnoM- 
IL - IfM«4«r, GtmtUehe EntmUhehMt éer 
en fnostirhen SfitewM ( Berlin, 1818 ,. 

{Jeah'ÈnpiUiè, cofhfè ). géfiéhdfiran- 
Saiot-ieande Rorbach ( Moselle \ le 21 

i'f58,mon à kfcfiiigsberg, le 3f âi^- 
ai 2. tils d*an offlder au régiment 
è, il entra ad sertlcp, èa iiél, comme 
'. t1 était lieutenant lôi^e le gouvef 
ie L6oh XXi Teiiro^a â Naples, avec 
ifllders, sous les drdres de M. de Path- 
[Aur organiser TartHlerie napoIftaUie. 
; ^rehfièrë ëOailtion menaça llndépen- 
la France ; Tainement le ministère Ac- 
an jeune lieutenant le grade de colonel 
eiitlod défi tnsltiofàctixît^ d'armes du 
de !^aples, feblé refusa pour courir h 
e de son pays. Rentré efl France, il 
lé cat>itaine le 18 mai 1792, et servit 
née du nord, où il se fHstingua comme 
tant Tartillerie de Tavant-garde de Du 
A la bataille de Hondschoote et au dé- 
! Dunkerqne, il dirigea l'artillerie d'une 
ivec tant d'intelligence que, nommé chef 
on« le té aoftt 1793, il devenait général 
e te 29 septembre suivant. Le là octo- 
dîstingiiait à l'affaire de Wattignieâ, et 
•lait général de division. La France lui 
f%k rorganisatkin de l'artillerie de cam- 
de sié;;e qui pennit à l'année du nord 
1 conquête rapide des Pa\&-Bas et de 
de. A{>pelé à commander en chef l'ar- 
Tannée de Moreau, il prit une glorieuse 

sièges d'Ypres et «le Nieupèrt, et ses 
amenèrent encore la reddition des pla- 
Écluse, de Bois-le-Duc, de Crèvecœur, 
Bpia et de Graves. Investi, en 179à, du 
koient en chef de Tartillerie de l'armée 
t Moselle, il contribua paissaromeot aux 
de la campagne de 179C , signalée par la 
eiraite de Moreau. En 1797, il défendit 
9C succès contre le prince Chartes. 
i rarmée que Championnet conduisait 



614 

è la oonqotla de Naptea, il eompnsa une artUlnrle 
avec les canons pris à l'eftnemii et le M janvier 
1799 la capitale de ce royaume était obligée de se 
soumettre aux armes françaises. L'année suivante 
ÉUé était à l'armée du RInn sous les ordres de 
Moreau, etcontribua, par d'habiles dbpositionSy 
aux passages du Rhin, de l'Inn et de la Salaa. De 
1804 à 1807, Éblé eommanda l'artillerie de. l'ar- 
mée française que la république bntnve entre- 
tenait sur son territoire, l'artillerie du camp 
dlJtreeht el celle de l'amiée de Hanovre. Gou- 
verneur de Magdebonrg^ il passa, par ordre de 
l'empereur Napoléon, vers la fin de 1808, nu 
service dn roi de Westphalle, ponr être son 
ministre de la guerre, sans toutefois cesser de 
figurer sur le tableau dos officiers généradx de 
l'armée française. A ee titre, H refusa de prêter 
un serment qui hii était demandé après qu'il 
avait été nommé par le roi capitaine général 
de ses gardes-dn-corps. Il obtint de revenir en 
France à la fin de 1809; et l'empereur le désigna 
en 1810 pour commander l'artÛlerie ée l'armée 
de Portugal, sons les ordr(<s dn prince d'EssIin^. 
n dirigea les travaux de cette arme au^ sièges de 
Ciudad-Rodrigo et d'Almeida, et parvint à créer, 
presque sans ressources, un éqtripage de pont 
de bateaux pour le |>a8sage du Tage. Ëù 1812 
il fit partie de la grande armée destinée à agir 
contre la Russie, comme commandant ra ehef des 
équipages de ponts ; et lorsque, vaûicns par les 
éléments, les Français battaient en retraite, ce fut 
Id qui fit construire sur la Bérésina les ponts 
par lesquels passèrent les débris de farmée. En 
ne brûlant ces ponts que deux heures après 
llnstant fixé par l'empereur, il sauva encore une 
multitude de malheureux soldats. Chargé, à 
la mort dn général Lariboissière , du oonunan- 
dement en chef de l'artillerie de Tarmée qui se 
reconstituait dans la Prusse orientale, Il suc- 
comba aux fatigues qu'il avait éprouvées. Dans 
l'ignorance de sa mort, l'empereur, par un décret 
du 2 janvier 1813, relevait aux fonctions de pre- 
mier inspecteur général de l'artillerie. Il avait suc- 
cessivement été créé baron, puis comte de IVni- 
pire. Éblé avait inériié, par ses talents mililaire:^ 
et ses qualités personnelles, l'admiration de l'ar- 
mée française; et il passait à juste titre pour un 
des meiOears généraux de son époque. Sun nom 
est gravé sur l'arc de triomphe de l'Ëtoile. 

L. LOUVET. 
$dppl. do Dt€t de la ConoètsatUm^ art. de M 5ir 
r«m ; - • Lfe Eai, Met. enefrtftp ë di^me ée la h mute. 
— MêMteur ée l'an tui A tf tS; - Oe CMrcrHet , Dict 
des fiéneraux fronçai*. — DœuwuHts particulière, 

l £bl6 ( Charles } , générât français, neveu du 
précédent» n^ en 1799. Entré à l'École d'Applira- 
tidfi en 1820, lieutenant en 1 824, il fît en celte qua- 
lité la première campagne d^Algei*, où il ga^na lo 
grade de capitaine. Son mérite le fit dioisir fiour 
précepteur militaire du duc de Montpensier. En 
1843 il fut nomméchef d'escadron ; il était oolor.< ! 
directeur da l'artillerieâ MetXf lorsqu'un d(>cret 
du 1 1 «elolRV I8M rétevaau grade de géaéral de 



615 



RBLÉ — EBNERIN 



m 



brigade, en même temps qa*il était appelé au 
commandement de l*Éoole Polyteclmique. 

Dœumenti pttrtkeulien. 

* inhES i^'^ comte de Poitou à la fin du neu- 
vième siècle, n était frère du comte Ranulfe IT, et 
à la mort de cduj-d, en 890 on 892, il prit le titre 
de comte de Poitou et de duc de Gnyenne, bien 
que ces titres eussent été conférés à Aymar par 
le roi Eudes. « Ce fut, dit Besly, un savant et 
magnanime seigneur tout ensemlile, dont les 
vaillances admirables parurent principalement 
contre les Normands, au siège de Paris, Tan 886 
et années suivantes. » Il était abbé d'Ay- 
moin, de Saini-Hilaire-le-Grand à Poitiers, de 
Saint-Denis, suivant RéginoD, de Sainte-Marie- 
de- Paris, suivant Fauchet H devint même abbé 
de Saint-Germain-des-Prés à la mort de GosUn, 
son grand -oncle,qni possédait à la fois cette ab- 
baye et Tévèché de Paris. Ayant assiégé le châ- 
teau de Brillac, en Poitou, il (Vit blessé mortel- 
lement, et mourut en 893. A. B. 

Betly, HUt. des Comtes du Poitou, - La Ponteneile , 
de Vandnré et Dufour, HiU, des Comtes du Poitou. — 
Abboo, Siège de Paris par les Normandt. — Thtban- 
deau. Hist. du Poitou ( dernière édll., avec annotaUons 
de MM. de Sainte- Hermine, Arnaud, La Ponteneile de 
Vandoré ). — Gaérinlère, Hist, du Poitou. — Doronr, 
Hist. générale du Poitou» — Booehet, Annalts d'Aqui' 
taine. 

* ÉRLBS II (dit Mauzer ou le Bdlard ), 
comte de Poitiers et duc de Guy«me. Il était fils 
unique du comte Ranulfe II , et se trouvait fort 
jeune encore, en 890 ou 892, à la mort de son 
père. Ranulfe, avant d'expirer, Tavait recom- 
mandé à saint Giraud , son parent , qui enleva 
secrètement le jeune comte, et le confia à Guil- 
laume, comte d*Auvergne et son oncle à la mode 
de Bretagne ; car le roi Eudes avait donné à 
Aymar Tinvestiture du Poitou, etÉblcs 1*', frère 
(te Ranulfe, avait pris lui-même le titre de 
comte. Ébles II régiia d*abord sur la Guyenne 
ou plutôt y vécut, sous la tutelle de son cousin 
Guillaume, surnommé le Piteux, Il s'opposa 
avec énergie aux entreprises des Normands. 
En 909, lorsque le roi Cliaries le Simple vou- 
lut se débarrasser à poids d'or des invasions de 
ces hardis aventuriers, Ébles se joignit à Ro- 
bert, comte de Paris, pour le détourner de 
cette lâche et dangereuse résolution. Les Nor- 
mands ayant mis peu après le siège devant 
Chartres, Ébles marcha contre eux, donna de 
grandes preuves de courage et même de témé- 
rité (911). En 926, après la mort de Guillaume, 
il se trouva duc de Guyenne, comte d'Auvergne, 
du Velay et de Limoges. Il ne recouvra le comté 
de Poitou qu'en 931, à la mortd'Aymar, ctil roon- 
ruten935. Il avait épousé Adèle, fille d*Édoaard 
fancien, roi d'Angleterre. Al. Bonheau. 

Besly, Histoire des Comtes du PoMoM.-La Footenelle 
de Vaudore, Histoire des Comtes du Poitou. 

BBX. Voyez Ben et Irn. 

RBNBB (Erasme), diplomate et minéralogiste 
allemand, né à Nuremberg, le 21 décembre 1511, 
mort à Brunswick, en 1577. Il étudia à Wittem- 



berg, où il puisa dans les eonTertttîons de Hé- 
lanchthon le goôt des lettres, auxquelles 8 l'ip- 
pliqoa depuis avec sneoès. Après avoir vfaitéli 
France et l'Italie, il revint en Allemagne, et M 
nommé membre du sénat de Nuremberg En- 
voyé en 1537 à l'assemblée de SchmalkaMa, 1 
ménagea les intérêts des réformés, et à lÛk 
des livres retirés des oonveots sopprinés, I 
fonda la bibliothèque pabfiqne de Norembeffi 
Après avoir siégé aax diètes de TEmpire et an 
assemblées des cercles, il entra en 1554 aai»> 
vice de Philippe n, roi d'Espagne ; mais mnaf 
conseiller aulique du duc Jules de Bmnswicl- 
Wolfenbiittel en 1569, fl revint en Allemagne. B 
composa des épigrammes latines estimées; éBB 
ont été recueillies parmi celles de MéiandiHwi. 
n se fit connaître aussi oomne mlnéraiogiiL 
C'est lui qui découvrit dans un voyage qn^ I 
dans le Harz, en 1553, que !a cadmiemâa^ée 
au enivre produit du laiton. W. «e S. 

JOeher, Âllg. r.el'Lexik,—C€iKoenaUlMtik. 

BBNBE D'BSCBBNBÂCH (/eon^POUf),» 

tiquaire allemand , né à Nurembeiig, en 1611, (( 
mort à Altorf, le 14 juillet 1691. Ootre le M 
il étudia la géométrie, l'architectore dvileetni- 
litaire et l'optique. Plusieurs années il ftit attadié 
comme secrétaire à la légation du conte 4e 
Windischgraetz, qu'il accompagna dans dill' 
rentes villes dltalie. A son retour ca Ali> 
magne, et après une mission en Saxe^Eboer lit 
d'abord sénateur à Nurembetg , el plus tird I 
fut nommé curateur de l'université d'Altorf. Oi 
a de lui : Zelus Gallix ;—Soi riroUsortmé 
occidens ; — Cenotaphium legionisfranM* 
pedestris , etc. Il laissa un cabinet de roédilB 
antiques, un des premiers qui aient été foadéi 
en Allemagne. W. ni S. 

JOcher, ÂUg^G9i.'Uglk, 

* RBif BBiN {Christine), de la famiDed'ElMr 
d'Eschenbach, femme auteur allemande, aéià 
Nuremberg, vers 1267 ou 1277, morte vers l3Wi 
et selon quelques biographes, en 1369. ElleW 
abbesse d'EngeKhal près Nuremberg, et u ré* 
putationde piété, de science et d*espril, était ^ 
grande qu'elle reçut dans son couvent ta vi# 
de l'empereur Charles IV et de plusieurs graadi 
seigneurs. Elle a laissé plusieurs ouvrages resiéi 
manuscrits. 

WIIK Ifamb. Gel. Lexik, 

* EBN EBisc ( Marguerite ), femme aoteor 
aUemande,8œurdeChriitine,néeen 137i ou 1191, 
morte en 1351. Retirée comme sa scput dsDsle 
couvent de Maria M edingen près de D31ingBi^ 
elle ne lui ftit pas inférieure sous le rapport de 
la science et de la piété. Douée d'usé giaade 
beauté, mais atteinte d'une maladie bystériqpe^ 
elle passa sa vie dans les pratiques de la dona- 
tion. Elle composa des oraisons et une ««<•• 
biographie qui sont venues jusqu'à bous, el 
compta plusieurs savants parmi ses amis, caln 
antres Tauber et Henri de Nôrdlingea, qw hri 



EBNERIN — KBREMAR 



618 



leCtres reproduites dans les opus- 



Ut. fjesik. 

\e Di Mbndozà, princesse o* ) , dame 
I eo 1640. Fille de don Diego Har- 
oa, Tîce-roi du Péitm, elle époosa 
xe ans don Rui-Gomez de Sylva, 
et ministre de Philippe n. Lapnn- 
itait, dit-on, fortbdle quoiqu'elle 
toache ( tuerta ) ; elle plut à Phi- 
Tint probablement sa maîtresse. 
, secrétaire du despacho univer- 
e ministre des relations eitérien- 
termédiaire entre le roi et la prin- 
tlapas à plaire à cette dernière, et 
ntimes s'établirent entre eux. Ce 
tte liaison clandestine qu*eutlieu 
'Escovedo. La rumeur publique 
rime Perez et la princesse d'EboU, 
n mort leur intenta une action, 
ties tragiques de ce procès, dans 
I II, d'abord favorable aux accusés, 
lemi le plus acharné, finit par 
se lui-même, Voy. Antonio PeiUB. 
e d'Eboli Alt arrêtée le même jour 
rez, le 28 juillet 1579. Philippe II, 
conduite semble indiquer laja- 
essentiment d'un amant trompé, 
; l'arrestation sous le portique de 
inte*Marie-Majeure, située en foce 
de la princesse. Les dépositions 
) cours de rinstroction criminelle 
t aucun doute sur la nature des 
estaient entre Perez et la prin- 
la participation de celui-ci au 
»yedo , si l'on pouvait regarder 
sable une procédure ordonnée par 
dirigée par des ennemis déclarés 
'epeudant les faits à la charge de 
jmt peu nombreux, et la colère du 
icentrée sur Antonio Perez, Anne 
lise eu liberté. Dès ce moment 
Sgurer dans l'histoire. On ignore 
i mort. Sa mémoire est devenue un 
«ion pour les historiens.M. Ranke 
le prouver que la princesse d'E- 
\& été maltresse d'Antonio Perez; 
contraire, s'est prononcé pour Taf- 

Ha del rey de BspaHa don Felipe 11. — 
letacionet , mémorial del hecho de gu 
U jintonio Perez et Philippe IL 

( Jean- Henri-Auguste ) , théolo- 
I, néà Erlangen, le IS janvier 

premières études au gymnase de 
;, et compléta son instruction è 

Berlin. Après s'être livré assez 
enseignement privé, il devint pro- 
cb en 1844, et professeur titulaire 

Erlangen en 1847. On a de Jean 
ik der Evangelischen Gtschlchte 
[lilstoire évangélique); Francforty 



1842 et 1850, 2* édit ; — Dos Evangeltum 
Johannis ( L'Évangile de saint Jean ) ; Zurich, 
1845; — Der Brie/ an die Hebraer (L'épltre 
aux Hébreux ); Kcenigsberg, 1 850 : c'est une ooii- 
tinuatSon du commentaire d'Œlshausen; — Dos 
Dogma vcm heiligen Abendmaàl und seine 
Gtschàchte (Le dogme de la sainte Cène et son 
histoire); Francfort, 1845-1846; -^ Ckristliche 
Dogmaiik (Dogmatique chrétienne) ; Kœnigs- 
berg, 1851-1852, 2 vdl.; — Beformirtes Kir- 
chenbueh ( Le Livre de l'Église réformée ) ; Zu- 
rich, 1847; — Dos Wort vom Heil (La Parole 
du Salut) ; Zurich, 1849; — Diê GottmenscMi- 
chkeil des Christenthums ( L*Humano-Divi. 
nité du Christianisme); Zurich, 1844; — Dos 
Lutherthum in Baiem (Le Luthéranisme en 
Bavière); Berlin, 1844; — Versueh etner Li- 
turgik (Essai de Liturgie); Francfort, 1843; — 
Zukuiift der Kirche (Avenir de l'Église); Zu- 
rich, 1845-1847. Ebrard a rédigé, depuis 1851, 
un journal ayant pour titre Befcrmirte Kir^ 
chenzeitung (Gazette de l'Église réformée). 

CoMvenatkmê'LexiMotu 



* BBBBMAR OU BTSEMSE, troisième pa- 
triarche de Jérusalem, né à Cickes, près Té- 
rouanne, vivait en 1123. Il ftat élevé par Lam- 
bert, évêque d'Arras, des mains duquel il reçut 
la prêtrise. U suivit la première croisade, et fut 
compris dans l'établissement des premiers char 
nobes que Godefroi de Bouillon créa pour le 
senrice du Saint-Sépulcre. En 1103, Daimbert, 
patriarche de Jérusalem, ayant été déposé pour 
ses intrigues et ses prétentions outrées, par une 
assemblée de prélats et de seigneurs croisés ; sur 
la présentation de Baudouin, frère et successeur 
de Godefroi, Ebremar fut élevé au patriarcat 
Selon Baluze , c'était un homme plein de zèle et 
de charité, mais fort ignorant. Quoi quil en 
soit, en 1105, lors de l'invasion de la Palestine 
par le kalife d'Egypte, fl montra beaucoup de 
fermeté, et sut exalter le courage du petit nom- 
bre de croisés qui eut à repousser les armées 
musulmanes. Ayant appris que Daimbert pro- 
testait contre son intrusion, Ebremar se rendit 
à Rome, auprès du pape Pascal II, afin de (aire 
savoir que, loin d'être usurpateur, il avait été 
au malgré lui. Il était solennellement justifié par 
le décret d'un concile et porteur de lettres pa^ 
pales, lorsque la mort de Daimbert (16 mai 
1107) termina toute contestation. Mais la po- 
litique de Baudouin était changée; Ebremar ne 
toi pas maintenu sur le siège de Jérusalem, et 
dut se contenter de celui de Césarée. 11 assista 
en 1 120 au concile de Naplouse, et signa en 1123 
le traité fait entre les princes croisés et les Vé- 
nitiens. On a de ce prélat une lettre adressée 
à Lambert d'Arras et la réponse de celui-ci. Ces 
documents se trouvent dans le tome V des Mis- 
cellanex de Baluze. 

GalUaame de Tyr, //!«(., Ub. X, cap. M; Cesta Dei 
I jMT Ftaneoe, I, tts. — Bdm. Marten, Theioum» nmm* 
i Ânecdotorum, III, - Albert d'AIx. OUtoiim merosolf» 



619 



£BR£MAR — KCARD 



m 



mUante expeditianu tub (iaudqfrido ButlqnMO , 1, V\, 
— pqiD Blvet Hùtoire littéraire dé ta hrancê, X, SM. 

i&PBqlN PU BUKRwmif, fiuneai^ maire du 
palais d^ I^^fttria I vivait dAns la seconde moitié 
du septième sièpl^. U fut ^u ipaire du palajs de 
Npiistiie p4r les seiga^rs francs, apfès I4 mprt 
d'^rldno^ld- ClotaJre Ii{ avilit alors le titve d9 
roi; Ébroîn voulut l|ii r^qdpe raatorité de cm 
titre et rétablir U puisH<^ royale. )| eiMla, 
dépouilla les grands, et en fit périr un grand 
nombre; mais ils se sfmlevèrept; leudes et ésé- 
ques se révoltèrent contre su tyrannie, et prirent 
l>our chef l^éodegMre ou Léger, éTéquc d*Autun. 
Clotairq }\l vint alors ^ mourir. « Ébroïn , dit 
rhjstorien de saint Léger, ^d Uei) de convoquer 
solennelleipept le^ gi?uds pour élire up nouveau 
roi, élpva mu trûne» de sa sou}e aiftorité, un 

tipisi^cn^ niii 4e çiovis n, Tbéodonp m (070). 

A Mte 9QUfeile» le^ lendes de Neustrie et de 
Bourgogne se réunirent , (irent alliance avec ceu)( 
dWustrislç, recQAnuraiit pour roi Chi|déric n, 
et se mir^t en marclH^ i^ur aller ^ttjiquer 
Ébroin et son roi. Ceux-ci , al^àndonnés de tous, 
tombèrent aux mains des jeudes ; on les tondit, 
et on les relégua dans des monastères. Cbil- 
dciic II Alt alors reconnu roi des trois royaumes, 
Wulfoald et Léger étant maires du palais. » 
Mais bientôt la conduite dq nouveau roi , qui 
relégua Léger dans le clottrç même oii Ébroin 
était enfermé , souleva contre lui les grands, qui 
le massacrèrent. A cette nouvelle, Ébroin et 
Léger sortirent de leur prison ; les proscrits de 
tous les partis reparurent; leudes et ahrimans, 
Neustriens et Australiens , se firent une guerre 
désordonnée; « et, dit le même biographe, il y 
eut une telle anarchie dans les royaumes francs, 
que Ton crut que la venue de TAntechrist était 
prochp. Les Ifeustriens élurent pour roi ce même 
Tliéodoric m qu'ils avaient chassé; les ducs, 
leurs familles, leurs compagnons, se précipitè- 
rent au-devapt de Léger, oflfirant de se dévouer 
pour loi. » De son côté, Êbrotn réunit nue foule 
d'aventuriers, alla en Austrasie, oii il grossit 
son année, se donna un fiux roi et marcha contre 
la Neustrie. Les leudes Airent vaincus (074) , et 
(|uiron(jue ne se soumit pas à É.brotn ftit dépouillé 
de ses dignités ou (h-appé par le glaive. Léger se 
retira dans sa vifle d^Autun. et s*y disposa à 
soutenir un siège ; mais lorsqn il vit la nombreuse 
armée qui l'entourait , il dit adieu à son peuple, 
fit ouvrir ies portes , et se livra à ses ennemis, 
qui lui crevèrent les yeux. Alors Ébroïn aban- 
donna son faux roi, reconnut Théodoric Ilï, et 
gouverna avec une autorité absolue sur les Neus- 
triens et les Bourguignons. Regardant comme 
ennemi tout ce qui était riche et puissant, il fit 
tuer, dépouiller, exiler les grands; il accabla 
Léger de tounnents, le réduisit en esclavage, et 
le fit dégrader par un concile. Mais toutes ces 
persécutions tournèrent à la gloire de Tévèque, 
auquel il fit enfin trancher la tète en 675, et que 
l'opinion publique vénéra comme un martyr. 



]L«§ Austrasiens ayant alors |pé le«r nîDi- 
gofciert II , prirent pour chefs llnrUn M Pcfii, 
qui résolurent aussitôt d'att^qp^ W^Àp, defnjii 
odieux à l'Austrfisie comme rcstaurqt^ (1$ b 
royapté, et qui d'ajlleura menaçât dé pourwlm 
jusque dans cette partie de Tempirf l^ leÉlei 
de I4 Ifeustrie. lis rurept egeore vahicns; Éfaroli 
attira Martip à une fioqférepce, IN it aseiulKr, 
puis s'avança pour conouéifr l'ApstFasie; mM 
peu de temps après (681) il ftit toé par un doIiIb 
franc (ju'lt avait menacé 4e la fnort, A^nsl fél 
cet homme remarquable , ((ai , dit un cbroii- 
queqr, n exer^ sur |a QaOle on pouvoir pin 
brillant que n'en avait jaip^is ppst^ aocu 
Franc, u et qui avait, comme Fréd^onde, et- 
fendu avec sdocès la France de Vçatsk et retardi 
le triomphe de^ grands de l'Aus^sle. Sa mort 
fut lo signal de la déeadei|ce de la Nenitrie. 

Gréyoire de Toan, Jppfndix, C|p. %k. — Mo» et Si- 
Kcbert. Okronie. — Mézeril, fi\dld9 Prmmot. -U«al- 
léfl. JVM. ém PifWÊfuU, li IM. .^ «UMsnai. Hi^in 

France, 

BBfiLO {Pietro D*), versificateur btin K 
chroniqueur sicilien , vivait en U 8 1 . On a de lai : 
Carmen de Motihus Siciiïis ; Bftle^ 1746, io^*. 
fig. Cette relation assez exacte des fUts do1enip& 
est composée en poésie latipe trèsmédiocre. 
On en doit la pnblict^tioii à Samuel Epgel, baK 
d'Échalens. 

Chaodon et Delaadine, DUtionnaire kUtùrt^m. 

* EBCTirs, nom d'une maison romaine (vftv- 
tia gens ) , d'abord toute ptricienne et pins M 
divisée en deux familles , celle des Carus elcdte 
des /ili^a , la première patricienne et la 6em^ 
plébéienne. Cornicen ne parait pas nn nmàt 
famille, mais seulement un surnom donné ï 
Posthumus Ebutius Elva, qui fut constil m 4^3 
avant J.-C. Cette maison était dlsllnguécii^!** 
anciens temps de Rome; mpis depuis locon?3l 
Pqsthumus Ebutius Elva aucun membre de la b- 
mille patricienne n'occupa de charge cunile|ai- 
qu'à la prétorc de M. Ebuthis Elra, 176 ayant J.-C. 

On ^ore à laquelle des deux familles apptf- 
tenait le Posthum. Ebutius qui révéla aux coomlf 
l'existence des Bacchanales à Rome et oMial 
à ce sujet une récompense du sénat, en isi 
( Voy. Elva. ) 

nte-Llve, XXXIX, t, 11. It. 

BBirriiTS , décurion romafai, mort en 67 après 
J.-C. Envoyé avec Pladdus par Vespasieo pour 
commencer le siège de Josaphat « il fbt tué 4^ 
cette place. Josèphe, qui le mentionne deux ^ 
fait de lui le plus grand éloge. « C'était, dilrâ, bb 
homme des p us remarquables par la braToare 
et par l'habileté; >• plus loin il ajoute : « Là M 
tué le décurion Ebutius, qui non-seulement daos 
le combat où il périt, mais avant, en toute occa- 
sion, se montra trè»-brave et fit le plus graad 
mai aux Juifs. » 

JoaèpUe, Dâ Bel. Jud„ III, 7, | S ; IV, 1. 1 1. 

* ECABD, EGHARD OU BCCABD (Hentih 

poète allemand , né à Nuremberg, mort en 



IMft. Apiès aftir Mt a» prtiwèras étpdet 
^M M vitto Mtelt, il vi^a Im unifttriiUki 
de Bàle, d« Uk^A% el ds ^Htamberg, où U 
léfiMiraa quatfi aM. il •> «fouvait daps un tsl dé- 
■oemoil, «• ^'tt voulut, dH Mélanchthon, •*•»! 
ga^sr comme soldat >. Ua Wittarobarg il ae 
readlt BoeeeaslTemaiil à Erfurt, lëaa, Heidat 
bavg, Viamia at Tui^DflBe. Dana eatta dar- 
BiM« Yilla II dQpnff dea laçQM, darât maHva 
#ëaola, aaln rectaof. Il v^nplit #iiail cea fooc^ 
tiai» à Vilaeqk. Ob a da lui : }f»\a qumdam 
FmmQia cotum'ipim, quorum cataiëgM ^equ* 
fêfUtm êmHne$urf Hvaioberg, U&3, in-4° \ 
— lyaM /i^Mioit, tara^m ad jMa/fcm 
IhnHmk. miien Bemriê, Mteardo, poetm êmsa 
rao, aaaa MIc. da data atda localité. 

mamÊ^-w , afàbatéqna d*York. Foy. EcaaaT. 
taCABD. Viasf. EcaiARv. 
moKMMJM •! RonAifo. Kay. Rohaho. 

«C3Ga|UJ.EIiMS oa MaiB^LBaSIS (iA|M'»« 

Atfin), aavant maaepita, né à Eckei ( Syria); 

nortanltalla,aB 1M4. Il vint étudiera Rome, 

oè il aa lit raaeTotr docteur en théologie et an 

philaeopliie, at eh il proUsaia raraba et le s^r» 

riitna. En 1630 II M appelé il Pana, pour 

pHWpar ao grand tMvall de la Rible polvglotta 

daLo Jaiy qai luidoonallpar anêOûécus. Eechal^ 

knaia donna à eet ouvrage le Kvra de RHâh an 

ayviaqoa et en arm))e, avec traduction latine , et le 

livra m des Mackabéêê an arabe. Il se chargea en 

««^ de fevplrlea tentée ayriaqoe et arabe et les 

viaraiona latinaa données pfr Gabriel iîionite, aa 

qiA amena antre lui et ae dernier orientaliata des 

dénaêlé a llcheox, aoKquela se mêla Flavii^y, et 

à la suite desquels Eccbellenais retourna en 

Mafia, où il mourut. Il avait en 1A42 visité 

Rome, 011 il était resté Jusqn*en 164S. Ecchel- 

lenais a laissé un grand nombre d*oavvagas, 

doHÉ ka principaox sont t fingtuo Sffrkteœ 

nwe OMaidaieM perbrmHê iuêiiiuiio; Rome, 

lêM, in-14; — «yaopMij propoiitorum «a- 

féentix Arafnnn.inxcripta^ ipêculum mvn- 

If «M reprsuentans , ex arabico s$nnone la- 

tmjwrUfaeiai Paria, 1^1, in-4''; -* Saneti 

ÀiUomi.Magm SpUtoUwiçénn; Paris, 1G41, 

îM'' ; T* Cmuilii Pfiexni Prs^io, aie. ; Paris, 

1M&, in-8«. EocMlanais j donaa kê titrea, 

laa arfnments, laa AMHtilptions dn canon de ce 

oanoila tels qn'ila se troovaicDt dana les ouvra- 

gaa ciienlftox. Il en donnait pour la première 

fwa la tradNfliloii da Kurabe, eo y joignant des 

Miaa trètrutilea; -^gMiKtêi AntUHH Mag^i Bê- 

qulx, sermoneSf documenta, aijlmonUèQMes ^ 

responsiones et vila dupteji; P9ris, |646, in-B"; 

— SêmUa Sapi^tûe, ^ive ôd <ci<fi/ia^ com- 

pvtmdoM methodus; Paris, |640 ; c'est la tra- 

dactiop du livra arabe de Borbau-^djn, dont 

Is texte a ét^ publié par Roland, qui y a joint 

la traduction latine d*£ccbeUensis ; — De Pro» 

frîetaiUmt ef virtutibus medicis aninut- 

UuMt planianm oc gevunamm, tracUUuê 



ECCLES 



en 



triplex Habdan^Jimm^ i P«in9a \W% W-6*'f 

— Chronicon orientale nunc prinmu^ loti- 
niiate donatum^ cui aoteuit supplemen- 
tum Historiée orientalis; Paris, 1663, in-fol. 
Le supplément de Phlstoire orientale dont il est 
parié dans ce titre traita da l'Idstoire anté-lsla- 
mlqoe des Arabes et de leurs eeotumes. Cramoisy 
en a donné en 1686 une 1' édition in-fol. , pour 
la joindre à la collection des écrivains byiantins; 

— CataiôguM libromm ekaldxorum^ ta m 
eeelesiaiticorum quam profanêrum , auctore 
Habed'JeiU ; Rome, 16&8, in-8*, avec «les notes; 

— Ahrah, Btehellensii et Uon, AllatH Con- 
cordantia nationum ehristianarum orienta- 
lium in ftdei catholicx dogmaêe; Mayenoe, 
1655, In-S**; — De Origine nominis Papx,,, 
adeo de «iu$ prinwtu, etc; Rome, 1660 , ou- 
vrage dirigé contre l*Anglals Jean Sdden; — 
Eutychius vindicatus, sive ttesponsio ad Sel- 
deni Origioes jRome, 1661, in-é*; — Àpollonii 
PergœiConicorum libri V, ï'/, Vil, para- 
pkraste Abulphato Asphakanemi et Archi- 
médis Âssumptotum libri; Florence, 1061, 
in-fol., ouvrage traduit de Tarabe. On a aussi 
d^Eocbellensis une lettre à J. MoHn sur les dif- 
férents rites de!^ Grecs et des Orientaux, insérée 
dans la Fïdfs Bcclesix orientalis de Richani 
Simop , et d'autres lettres adressées également 
èMorin,ct qui se trouventdans les Antiquitates 
EcçlesiX orientalis, de Richard Simon. 

Al. BOMKCAU. 
Asfeinaill, BMloth. 

* BGCpirs ( Valentin ), poëte latin allemand, 
vivait dans la première moitié du seizième siècle. 
Il Alt à Cracovie un des auditeurs assidus de 
Michel de BresUu et de Rodolphe Agricola. On 
a de lui : Vtrum prudenti viro sit ducendn 
uxor, Carmen sane elegantissimum , etc.; 
Cracovie, 1514, in-4"; — De versificandi Arte, 
opusculum omnibtu studiosis ad pœticam 
qnMaHêi^noniamjHCundum quam/nt- 
gymimf Ibid., 1515, 1521, in-fol. 

lançai. ila/MO. «M.. IV. 

WCCUSM ( Salomon ) , oompositeur et sectaire 
anglais , vivait à la fin du dix-septième siècle. 
Admiré pen Jant plusieurs années pour sou talent 
musical, il brûla un jour ses instruments pour se 
faire quaker, et se laissa aller à de telles extrava- 
gances qu'il ftat en spectacle à ses contemporains. 
Eu 1667, il écrivit un dialogue pour démontrer la 
vanité de la musique. Puis, il imagina un singu- 
lier moyen de reconnaître les élus : c'était de 
tenir enfermés pendant sept jours dans un en- 
droit désigné les personnages les plus édifiants 
de chaque secte , de leur imposer la prière et le 
jeûne absolu et proclamer élus ceux qui subi- 
raient vietorieusement celte sinjn'l'^'re épreuve. 
Cet illuminé se fit enfcnner plusieurs fois. Il 
s'enfuit, ditron , en Irlande, d ou il aurait ete de- 
porté dans La INouvelic-Antîleterre. D'après quel- 
ques écrivama anglais , la prison Taurail ((ueri 
de sa manie <le faire le pro^^iMA ^ o.^ UL vt\-«w\. 



ECLLES — 
ndebore (le tonte 






■CCD. Vofet Etu m Bmow. 

■RCDiGiw('Ex3iK0(),uiilnl lacddémonlen, 
vintlTos 400 STut J.-O. n fut eoTojri k Rhodet 
avec liuit Taûseaux ta 391 poor abattre le parti 
(UnMNTatlque. A «M urlTte à Cnide il tniuTa 
sea adveTMires àeax fois plu* Domtveux que 
lui, et fut coatralnt de TMler dan» l'iDactidD. 
Lee Lacédémoaieiu, «[qirMUiit qatl était bors 
ctYtat de rien entreprendre, le reni[dacireat par 
Teleutias, qui fut mU i U tâte dhû utnemeiit 
jilus coiMldénblc. 

XUophaa , MtUftea, IV, *. - inodore, XIT, n, n. 
KCDicltri , sei^eur gaDlds.iinit au com- 
ineacemcnt du tiiufaUtat aiide de l'ère chré- 
tienne. ÉdoTic Talncu par Ulpbilas et par Cona- 
tance, m rëfiigia dans le chitëau d'Ecdidu». Ce 
«eignenr, qui lui arait le« plus graiHlet oMlgft- 
tioDs, le fit pourtant tuer, et porta w ttt« à 
CoDstacce. Ce général onlonoa aussItAt ï Eedl- 
cius de sortir du ump , de peur que la préMoee 
d'un homme gi inBdèle à l'amitié et k lliotplta- 
lité ne lui cau&it quelque malbeur. D'aprti 
i, Ecdicius fut le père d'ATitua. 



EGDiciDB, palriM gauifrii, vivait *en la 
tia du cinquième aiècle de l'ère chrétienne. H 
était (rère de Papianille, femme de Sidoine 
Apollinaire et Glle d'ATitnt. TiUemont pente 
qn'lfcdidu» n'était pa» lui-même BU d'Avitus. 
En 47 1 , Ecdidus Torça les Gotbs de lever le sié^ 
de Clennoat. H Hit nommé patries par l'empe- 
reur Julins Repos, et te retàn à Rome auprèa 
de ce prince. Pendant une bmine qui ravagea 
la Gaule, il logea et nourrit plus de quatre mille 
perwnneg. 

OréRDln de Tour», l. II. — SJdalae-ApoUliuIn, — TU- 
lenwi», Hltlotrm du Snperoirt, L VI. 

'BCBBOLiDa ('Ein)Sà>(0(), ■of^ite grw, 
vivait dans le quatrième siècle de l'ère chré- 
tienoe. Sont le r^rn de Conalantia le Grand il 
se Et passer pour chrétien, mais aprèa l'aténe- 
ment de Julien , il se montra paîea léié. 

Suldai. iB But, 'EsTiCâXto;. — Socrltc, HiMler. éc- 

AcBAiD. Cojrei Eachard. 

ÉCHARD, historien ocdétiattiqne français, 
vivaiten 1700. Il était prêtre du diocèse de Rouen 
et aU>é de Commanville. Ooa de lui : Hatoir» 
de tous lei Archevêché* et ÊDéchéi de l'uni- 
vers, avec un Dielionnaire oii l'on Irouvt 
l'expliealian de ce qu'il y a de phu rarietu; ; 
Rouen et Paris, 1700, in-r;— VieMdaSt^ts; 
1701 et 1714,4 vol. In-|3. 

Ustlei.Diilre>ni>r. JTMtadfpoar éluMêr thutolrt. 
- Ldonc. StUialMcu AUMHfw itala Franc; I, 

icHABD (jaequeM), érodit ftwiçais, né 
à Rouen, le 23 septembre ie44, mort i Paris, 
le la mars I7Z4. Il était Gii de Robert fchard, 
«ecr^aire dn roi, et prit Ittaliit de d< 



ÉCHECRATE tu 

Paris, le ib novenkre 1660. S It iMnrt 
honneur k ioa ordre par aon (avoir el laJHlEw 
de son esprit, et hit l'un de oe* uvanti noMn 
et patients qui teml)lent n'avoir ponr hst ip 
l'InstructiDn des géniiatiaiia liiliirea. On s ^ 
lui : S. Thonus Summa no aatori nadi- 
eata , Hve de V. F. Vineemtu SetlavactKii 
lertptit diuertaUo, tu qua quid de SftCÊk 
norali imttendvm apirituri Pwii, IW, 
in-8> ; ~ Seriptoret Ordinit Prwtkahnm 
raeentlH , notitgue hitlorieit el erUidi Uw- 

[ Irait; Parts, 17IB-I7I1, 1vol. in^iL Cet» , 
vrage est écrit dans un latin quipnnmcoiilta j 
le P. echard avait sa mettre à proBt h ladin ' 

I des Iwas auteurs eiatsiqne*. Ce n'eel poiot «M 

I nomenclature (kitidleasa; c'est dm salit i» 
notices liiogrephiques très-tûn faites, et In ja- 
gements de l'aotôir sont euoipts de paaiôs. 
Il donne une omnaissance safDMBte de II fil 
de* Mras prêcheur» qui cot laissé des éoib, 
désifoe la nature, U date et le lie« dlnfrai* 
de ces ouvrages ou dons quelles MMi«mifM 
on le» gardait en manuavril*. Le giaad nMt 
d'Échard est surtout d'appujer sM lasMlitM 
sur de solides preuves, de sorte que soa Im 
peut passer pour un dief-d'ouvre en seo gara. 
Il a eu la probité d'avertir dans m IVMw 
que le P. Jacques Quélif avait travaillé l al 
ouvrage avant lui, mais le P, Qoétif, mut (a 
ls9é, n'en avait pas fait un quart et m ut 
laissé à créer la dassiflcation ; _ Lelln i 
M. l'abbi Leekrc , Sulpiden, pour prouvtr^ 
Jean Hennuj'eT, évtque de Liaieui, n'a fia 
appartenu à l'ordre de Saint-Dominique. Cdt 
lettre se trouve dans le tome V de* MMtim 
de l'abbi d'Artign;. 

Moreri, Cmné OuaauuHn Milarltw. - atcHri •! 
Olnud, «MtMMfw ucrM. 

ÉCBEBSKT. Voyez Egnbt. 

*icB^Lts, philosophe grec, né t ËpUw, 
vivait dans le troisième siècle avant J.-C. On M 

I sait rien sur lui , sinon qu'il Ait diacjfrie de CU» 
mène et de Tbéombrule. 

J Dlaitne Laeree.l, VI, (. 

• AcHÉcKATR ( 'Exiic(>4ttk ) , génénJ Iticin- 
lien , vivait rett iio avant J.-^. Il lut un éei 
oIGciers que le* ministres de Ptolémée Phiiofa- 
tor, BU hioment de déel^rer la gueriE è Aatio- 
chus le Grand, en 319, chargèrent de lever des 
troupes et de les discipiioer. Placé à la tttata 
forces grecques de Ptolémée et de toute It ca- 
valerie raertenaire, il mdit de grands serviaei 
dans cette gnerre, partieulièrenient k la bataOli 
de Raphia, enll7. 

PDljt>e,V, SI.«.M,H. . 



Démétrius de Cyrtne et d'OlTinpias de Larlsae 
el Mre d'Antigone Doson. H avait un fila DooiBié 
Antigone [Tile-Live, XL,MJ; — ÉcEAoAKdo 
Locres, contemporain de Platon, passe pour areir 
étéuadetanMHres(Cieén«,JI«Jlti.,V,29i— 



a& ÊCHÉCRATE 

ÉCBÉauTE de Turente, le même probablement 
quecdoi qui est mentionoédans Platon {Epist. 9) ; 
— ÉcBÉciuTB de Phlius , contemporain d*Aris- 
toxèoe le péripatétidea(OiogèDe Laerce, VIII, 
4e; Anla-Gèle, IV, 11). 
JanbHqae. f^Ua Pptk, - Pabrldus, Bibl. Grmea. 

*AcaÉCEATiDàs ('ExexpocTidvK)* philosophe 
gnG« né à Métliymne (lie de Lesbos), tI- 
-vait f en 300 avant J.-C. n est dté parmi les 
«liadples d'Aristote, par Etienne de Byzance, le 
seul aatenr ancien qoi fasse mention de lui. 

Plusieurs personnes du nom d*Échécratidès 
MDt mentionnées, mais sans aocnn détail biogra- 
phiqiie, par Thucydide ( I, 3 ) , par Pausanias 
(X, ]6)yparÉlien ( Var, hist., 1, 2ô ), par Lucien 
( Tiwion, 7)et par Anyte (Ànthoi. Grxca, VI, 
113). 

ÉU«ttDc4e ByuDce, au mot MV)du{iva* — SmfUi, 
DêeUtmmrt «/ Gnek and Boman Bioçraphi/. 

* ÈcmÉDÈMB CExedYii&oc) , orateur athénien, 
malt f^s 200 avant J.-C. Il fut le chef de Tam- 
bisaade athénienne qui se rendit à Amphissa, 
auprès de Publius et de Luctus Scipion, pour in- 
terreoir en faveur desÉtoliens, qui demandaioit 
la ptix. Le consul ayant reiusé de se relâdier 
de la ligueur de ses prétentions, les Étoliens, 
d'^vèa le conseil d'Échédème, demandèrent 
■ne t^ève de six mois, afin d'avoir le temps 
d'entoyer des ambassadeurs implorer Tindul- 
feoee du sénat romain. 

Poljbe, XXI, t, 9. - TlU-Uve, XXX vu, f. 7 . 
■CBBLIITS. Voyez ElCHfiL. 
■OUBLLBEISIS. Foyez ECGBBLLEMSIS. 
*BCBBMBEOTU8 ( '£x<|i^pOT<K ) , poëte et 

nutfiffton grec , né en Arcadie, vivait dans le 
sixième sitele avant J.-C. Il était joueur de flûte 
( oûXi^Séc). Couronné aux jeux pythiques ( Olymp. 
48, 3; 686 avant J.-C.), il dédia un trépied à 
l'Heraile Thébain, avec une inscriptiou qui nous 
a été eonservée par Pausanias. On y voit qu'il 
eut le prix pour des poésies lyriques et des élé- 
des qol se chantaient au son de la flûte. 

ViDMBUs, X, T. 

* ÈcmémknE CExcfAévTK), historien grec, 

d'nae époque incertaine. Athénée mentionne un 

oerrage de lui intitulé Kpirnxâ, et en cite un 

court fragment. Fulgencc, parlant de ceux qui 

eat interprété allégoriquement le mythe des 

neuf muses, nomme Pi^ndreet Euxémène, ax^ 

teor desOcoioYoiituva. D'après \osâus,Euxeme' 

"em serait ici, par erreur, pour Echemenem. 

M. MûUer pense avec plus de vraisemblance 

^'au lieu d'Euxemenem, û faut lire Eueme- 

•■«^^(Évémère). 

AiMoée, XIU. — Folgence, AfyM., I. U, ~ Voidot, 
**• HUtarieU GrmeU. - Mttller. Historieorum Cne- 

^ ifaïAMVS ( '£xt|u>; ) , roi d'Arcadie, vivait 
^^iplnlilement vers le treizième siècle avant J.-C. 
^Q« d'iErope et petit-fils de Céphée, il succéda à 
^yongne» et épousa Timandre, fille do Tyndare 
^ 4e Léda. Il vainquit les Donens, qui , sous 
enrahireiit le Péloponnèse, et tua dans 



— £CHOLT 



696 



un eombat singulier Hyllus , fils d'Hercule. Le 
combat se livra sur la frontière entre Corinthe 
et Mégare, et Hyllus ftit ensevdi dans cette der- 
nière ville. Après la mort d'Hyllus les Héracli- 
des promirent de ne pas renouveler de cent ans 
leur tentative sur le Péloponnèse, et les Tégéates 
obtinrent le privilège de commander une aile 
de Tannée du Péloponnèse chaque fois que les 
habitants de la péninsule entrepf^draient une 
expédition contre un ennemi extérieur. Le com- 
bat d*Échémus et d'HylIus était représenté sur 
la tombe du premier à Tégée. Etienne de By- 
zance ditqu'Échémus accompagna les Dioscures 
dans leur expédition en Attique, tandis que, d'a- 
près Plutarque , les Arcadiens, compagnons des 
Dioscures, l'appelaient Échédémoset Bfarathus. 
Bien que la l^ende d'Échémus , telle que nous 
venons de la raconter, n*ait rien d'invraisem- 
blable, on ne peut lui attribuer aucune autorité 
historique, dépendant le nom d*Échémus doit 
figurer dans l'histoire, puisqu'il est attaché à la 
première grande lutte des Achéens et des Do- 
riens pour la possession du Péloponnèse. 

PauMalas. I, 41, 44, 45; viil , 4. I, u. ~ Apollodore , 
III, 10. — Scolla•l^ Jd Pind. Ofirm.,X, 7t. ~ Hérodote. 
IX» ». — DIodore, IV, U. — BUenne de Bjzance, au mot 

*£xatfir,(Uia. 

* ÉCHÉraTLLiDAS ( 'Ëxe^uXXCSoK ) , histo- 
rien grec, d'une époque incertaine. Il avait écrit 
un ouvrage historique ou géographique sur le 
Péloponnèse. Il est mentionné par Etienne de 
Byzance et par le scoliastede Platon. 

iàticnae de Bjrzance, au mot S^axTYipta. — ScoUatte 
de Platoa. Sur le Pktedon. 

ÉCHiNCS. Voyez ërizzo. 

ÂCHioif ('Ëxt(i»v), peintre et statuaire grec, 
vivait vers la 107« olymp. (3ô) avant J.-C). 
Les plus connus de ses tableaux étaient Bacchus^ 
La Tragédie et La Comédie , Sémiramis pas- 
sant de la condition d*esclave à celle de reinCf 
avec une vieille femme qui portait des torches 
devant elle. Cette peinture rendait admirable- 
ment la modestie de la nouvelle mariée. Pline 
et Cicéron placent Échion à côté des plus grands 
peintres grecs , Apelle , Mélanthius et Nicoma- 
que. La peinture du Vatican connue sous le nom 
>de Noces Àldoàrandines est peut-être une 
copie de la Sémiramis d*Échion. Hirt suppose 
que Aétion, nom du peintre du mariage d'Alexan- 
dre , si hautement loué par Lucien , est une er- 
reur, et doit être remplacé par Échion. 

pnne, XXXIV. t : XXXV, 7. - Kugler, Hand^ch dêr 
KumtgÎBiek,, p. fS6. — Mailer, jéreà. dêr Kunêt, 140, s. 
- Hlrt, Cêêck. der bUd. KûnsU, p. «M-MS. 

BCHius. Voyez Ecxius. 

* BCHOLT ( Michel-Pierre ) , historien et géo- 
graphe norvégien, vivait dans la seconde moitié 
du dix-septième siècle. On a de lui : Siephano- 
logia Danica, seu brevis deUneatio qua de- 
monstratur gua viriute et fortuna avita et 
antiqua Danorum corona supra annos 500 
gesta fuit; 1648; — Geologia Norvegica; 
1657, in-4». 

BtrUioUn, De Saip. Dmùr. - 8tttab«ni. Bibl. Dan. 



{07 RCK -^ 

* BCK ( Corneille YhM ) , juriicoiiButte hollan- 
dais, né à Aroheim { Gueldre) , mort à Utrecht, 
le 26 féTiier 1733. 11 s'appliqua particuUère- 
mçnt à Pétudo dfi|ajqri«prudeaee,daii8 laquelle 
jl eut pour QMittres Pockalmaii et Jean Yoét, qui 
profi^aaaieqt le droil eivil à Leyde. Reçu docteur 
en 1683 il (bt appelé à Franeker en 1685 pour 
y prolÎBS^ar le droit canon et le droit civil. £n 
1692, il paaaa à Utrecbt comme profeMeur de 
droit ciyil et ippderne. ^ principaux ouvrages 
«ont ; D^ Morte i Leyda» 1681 ; — i)e Septem 
Leo'tbus Pandit. i Ley<lê» 16^2 ; — De Excel- 
lenlïa et necessitaie JurU civilis; Franeker, 
1686; — Vindicia Jw'i^ çcademici^ contre 
Ulric Hubert, junsconsqlte et conseiller de la 
cour suprême de Frise ; Franeker, 1688, in-8*; 

— deux autres écrits sur le môme suyet; ibid. ; 

— Principia Juris civilis^ iecundum ordinem 
Digestorum; Franeker, 1689, in^*. 11 en a pani 
plusieurs réimpressions; — De Vita, maribus 
et studUs M. Àntistii Labeonii et C. Ategi 
CapitonU ; Franeker, 1692 ;— De Usu et abusu 
Juris canonici ethodierni in institutione aca- 
demica- Utrecbt, 1694, in-8''; — De Studio 
Poeticen conjungendo cum studio Juris Ro- 
mani; Utrecbt, 1697; — De Religione et pie-. 
tateveterumJurisconsultorum^eUi ; Utrecbt, 
1717. Eck a édité Gvillelmi Fornerii et An- 
tonii Conta Tractatus de Feudis, eïElementa 
Juris feudalis Francisci Uotlomani^ opus 
posthumum; Leuwarden, 1694; — un traité 
posUiume de Jean-Frédéric Bockelmann; — Des 
Différences du droit civil, du droit canoni- 
que et du droit actuel , avec notes et préface; 

Utrecbt, 1694, iu-B*'. 

Gaupard Burai9n, Hiogium CometU EekU, dau le TTra- 
jcetvm erHditum. 

* ECK (yacgM«5), jurisconsulte allemand, né 
à Cologne, le 24 septembre 1G91, mort à Gro- 
ningue en décembre 1757. 11 étudia à Duisbourg, 
Heidelberg, Marbourg, léna, Ërfuri et Halle, où il 
fut reçu docteur. 11 se rendit ensuite à Clèves , y 
devint avocat, et en 1716 il professa le droit à 
Haram, y séjourna cinq ans, et passa ensuite à 
Duisbourg, où il fût également professeur. En 
1735 il remplaça Touilleu à Groningue, et y 
moui-ut. On a de lui : JHfifmtatio de coalitione 
diversarum Gertnaniœ regionum; Mar|Murg; 
—Inauguratiodeclerico debitore; Halle, 1715, 
in-4*' ; — De Jure ingrediendi «des (Uienas ; 
Hamm, sans date ; —De genuinis Fontibus Ju- 
risprudentix forensis, ibk}.; — De Jure ret- 
tringendi libertatem scienlix» 

Strodtmann, Neue* gel. Evrttp». 

* ECK iP/ntippe-Bernard), tbéologien alle- 
mand, né à Roda en (Tburinge), vivait dans 
la seconde moitié du dix-septième siècle. Il étudia 
à léoa, dcviot prédicateur k ReiKlgrf en 1684, 
et premier pasteur à Sclunoelien en 1687. On a 
de lui : Disputatio de historia Eccardi II, 
marchionis J/iSNi«e;léna, 1680, in-4"; — Das 

lutherîsche Christenthum ; Micnboux^, 1708. 
Adelpiy, Sappl. è ^<>cb«r. JU0. €tl, Lexik. 



ECKARD 

BCK (Jean Mayr de). Foyes Matii. 

* RGKAED OU BCKHAI^p t*', maiigrave de 
Misnie, assassiné en 1002. il sqcc^idaà son onde 
Riedag, en 985, et attaqua aussifdt Poleslas D, 
duc de Rohéme, pour le contraindre à restituer 
les conquêtes qu'il avait faîtes sur la MIsoie. Il 
réussit dans son entreprise, et se fit même u 
allié et un ami fidèle de soq ennemi. Il aocooh 
pagna ensuite Tempereur Othon IH dans sa pn- 
mière expédition, et le reçut dans sa capitale 
lorsque ce monarque se disposait k porter h 
guerre en Pologne : cette Intimité lut valot le 
ducbé de Tburinge. Après la mort d'Othoo III, 
Eckard se porta comme prétendant à la eouronoe 
impériale, en compétition d*Henri le Saint ou le 
Boiteux, duc de Bavière. Ce dernier remporta. 
Eckard retournait de Paderbom en Misnie, lors- 
qu'il fut assassiné par un comte nommé SlgfifnN, 
(fui avait été camarade d*armo^ du ipairave 
Gontbier, père d' Eckard. Il f^t enterré ^ JftdVh 
bourg, dont il avait fondé Tévèché. 

Annal. Hildeaheim. - Chronique JUilpii^iic tfef |f«rr 
praves dé Misnie ; dans V/irt de vérifier les dates, pfc* 
mlére partie. XVI, iw. 

* KCKARD II, margrave de Misnie, modco 
1046. Il était nis du précédent, et aida vigonmi- 
sèment son fVère aîné flerman à repousser Tu- 
surpation de Gunzelin, leur onde , |e(|iiel, aMé 
de Boleslas Chrobri, duc de Pologne, avait ea- 
valu la Misnie. A la mori d'Herman, en 103), 
Eckard prit le gouvernement, et .se distingua par 
ses services auprès de l'empereur Henri IT!, « 
qui lui valut de ce monarque la quallflcalfon ^ 
Fideliasimus fidelis. Eckard mourut subite- 
ment, sans laisser d*enf^nts mâles. Il fUt enterré 
à Naumbonrg, et la Misnie rentra par le drptt 
féodal entre les mains de l'empereur d'Allenu^e. 

HrniMn Contract, Chronicon. — Lambert d*A»cliiI- 
fenbnurg, CAron. — Chremnlonie hist. éês Marfrêta 
de Misniti dann FâH éê véri^er lu dmàm, XVI, IM.- 
Eck. De Historia Eccardi 11 (Icpa. isao, la«40) 

ECKAED OU AicAfiPL'8« tbéofog^ aU^oiin'* 
mort en 1327. Il était religieux de Tonlre è» 
prêcheurs, et ae fit remarquer |»ar son aavalr. Il 
enseigna la théologie au collège 6aint<riaoquii i 
Paris, jusqu'en 1302. 11 fut éluTera celle époque 
provincial de Saxe. On a de Ini : Cownieate- 
riaSententiartim in IV libros ; -^ p&ttiU» 
in Genesim pr. Exoidvum hoc Scripturif;^ 
In Exodum; --• In Canticum Çanticorumî'^ 
In Sapientiani diligite; ^ /n Evangctim 
Joannis; — Super OratioHem Dominiee»i 

— In Cnpitulo ordinis Pra'dicatorum iermi 

— Liber positionum .suai^um ; — Sermoim 
de tempore et sanctis ; — Kotabdes q\uré(» 
Instïtutiones ; —InsVtutio quam in exîrfMii 
conshi utils amicis roganlibus relîqult; — Dt 
duodeàm m^ffabilibus bonis al que gretiis 
quas divina ctementia digne commtiH'COii' 
tibus largitur; — Convivlumde pauinrla^^^ 
spirïtus, 

FabrlcUi», Itihlinlk. mcdix et infim. JîliUi$* • 
Eehard , Seriptores Ordinis Prardieatorttm. l, N*> ' 



ECK.ARD — El 

HA.1HIM. rUtMMa). -r KMmM «1 Sb 

il«lll)>Otti|, M 1709. mort <]ai|i la 
. la I juin 17H. n BTVt m grun^g 

4rlMc4 d« Hêniovrt, mutr «crpir 
!Hllf «If OiptmntUrt 4l fMfitiii 



I IMw A hivtoriEQ h)Um, 
«HO. Il «tait fotm ¥ Saint-MI, 

rt r»n «PI. fiW o5»T«ap a ité «m-. 
itnrt jKKn'i l'w *§? ei j»r Bur- 
l'cfltidi, Il i« trnu«« duu G(tl4««(, 

M". 

, *lfc Prtiï, tHOgnpIte aiiJM£, ¥iv»j( 
Hfitnajiie da saint-c»!!. On « île l^i 
Nalitr i« BiîlW, ipoicie df ^t)^ 
!n 91 2, et reaomnié pour H MÙence 
Il litUuiKs. L'ovmce d'Kaliard a 
I par Hunri Canitiui dam la Imis VI 
lioaes aattqm». Qa la trouH Mr 
apabrock, Jcla SMola^wa^ ton» I 
râil) diiu Goldut, Seiifltm gtt 
EMmaa, et Hana le daqiriècpa iiÙa 
■ ». tàAÎUam. 

t- III. M< 



:UIUBTgBAVIWI! MO 

•m aViMMr <■■ l'MtbPdmiA; M wUiGiairiC 
niW, qui abMiM mx a««Ttiav itp t«i4Mi«ine 
•lauMMD M «liMittl. t«Uw imt Iw ductiwea 
qnllul lUMnM Iw «aiitliTe* ija Hofnt, tdimqu'U 
«Maura 4é UMbrat M itue laarMus écolaa de 
ta pMleaaflHtaUanawif nodanw «nt «4<>pUb*. 
0» daoïMa bi Midaa pnnifen t din a—» 
du dtalada modanM 4'«)trfr>iiUii paur atfai- 
mar dea liUta et daa iloctnjwi qui oe l'étoiant 
)naqM aloM liroduilaa qu'an latin ; eomme pré- 
dlaatear , jl Joail d'uaq TOgne iimneqaa. 11 
avait eompoal daa eonuneBtaina aor diven 
ilarta da la UUa, al qai m «Mit point vrivts 
jnaip'à nouai ta lempa ■ |wr«iUMucal détndl 
l'auvraga qna nautiaoBa TiilMma aow |a titre 
da lÀbm- MfdlaaNMi inaia iim paille da aea 
aarmoni • Mapp« m Daufni* i ciltquuittMiBq 
d^traawi tol.ana quatre autfea a|Mia<ulea, 
joints aux ëdHuMiia Bile, l^tl «t Iftll, daa 
Pr«éiftm deTaalar, aulaur qui aa rapprodie 
bien des points de» doctrines du ftirent 
relifdeux que l'Allemam Téaère eneora wua 






ttiMufian françaia, rivail dloa le 
tela. Il Maitehuioine dt fiiInt-Vieiw 

* iaiué ptuvaiva oufnfis traliiiU 
par Simon OoivdiB , «b*A9ù)i l^ 

mine atalMya ; Mmd cat mtHM 
Il /JUtrMiiBM «I Phàe— pav ta 
« saiml-JDaH'BaiJttie, aie i Pwib 
\-^ IM Vimal «awMKi Mliifw 
■ Ulutlrn gm w)f JkuH 4aiu 

aai»l-Vitlw âa PmU, «m* tel 
Imr a»i ihnné$ Ut/Um aMMnu 
UliMilfHMJ Puli, B idL iB U. 
« TrfrtÊi^, MK»t im, ■>. UM " M»M, 
lirorlfM deia Frana, l,n" nw c[ IMTf, 

roges EcaaiBD et Eckhart. 
' 00 ECX H* HT, toiTaiv njtUqae <lu 

tiède, nd eu AJlHugn»! QnJ|Dar«la 
le aa oai WBce «t le liiq de M PRtlft 

01) la Saie), U ilmIJa et MMigua t 
iditii Rome, dfïiat docteur en tWo- 
. àiDi l'ordre îles DmuiiicaiDa et 
lenugne les IgiiutiaDa de provlncia]. 
i plus tvd jk Ctdotwe; l'«nili«v£que 
e condwutt s«a doclrioes, el eetta 

ràtiUe par une bulle de Jean HXU 
17 mai 1329), qui difesd la \ettan 
Eckhart, et qui dît qu'avant de mourir 
nu k la foi de l'Ëglfb; catholique, 
jourait pas d'ailleora avoir jaiuii 



B l'Allemam Téi 
Mfn Mciml. 






i«i 1^ NU 



tipUtOMII- 



* ■MA*T (OiafrieA fiolfAowO, | 
■ullsallMMDd,nétËiknkmiTg,lelSjaBTln'iaH, 
MFtaa I7«t. flU d'un Bégodaol dt Uipiii, il 
«liulla et aeUMcafoff docteur dau «UafUlSi 
il (UitatamaïaiiFà U Faculté daOfHl en I7i6. 
Ob a da lui I DitfiiUaiia dt tgf* Hiéëm Oa 
satce tine aiilNiw, n tidui* IMurçmulbià* 
tolwoiéH Uèpxtn, 1711, wrt';^.- Bt Owu- 
fl«tt«fla (t !■ f KanjHMjNre nahiTti parettle* 
ehHfwHf Mt tmrtéitatem UhtHt pati obi- 
him rtllKÇUiaéami ibid., ITU, Iii-t*;„- De 
Mab^M^atiM» Jilià twrptiÉr vimntin iUd., 
1710, in-4'; — £r*i^runj tieber JtjL SekU' 
leri insUtullDDea Juris caMiaid (Ëalaircùae- 
naal au a^al daa /MliJtUloaM JurU cmo- 
aMdaJaaaMiiltar); ibid., lIM-l730,in-4*; — 
JaMMX ÂtUnutm faeémium; ibid., 1711- 
nao, in.ri . auurtatto tia iMaéietimt ex 

L. i\ff. ea ntW CKKfUUj iMd., I71S, ^-4"; 
-fgrtowinif rfqr jM ri« pi ' i iJe»ft*ri»lfii,otfw 
4tt faqaa SOMiadta ilacAfafEj«ArAeit iiatit 
rfan f«wai»w> iaa>«bo*wt MaAia», i<> Td. 
( EKp hca lia n <■ la Jn wa fw fc Bw (érila, oa louto 
h aioiea da irait romala ta tatme tampa qua 
eaUadu4iafttaua)i lT3t.iT17,iB4*( -Me. 
Vigvtii flarfeAtaMaAhJa ntif Mmerkunttn 
uiuf y;rau*n>Rgaji ^le LlTraja la Juridiclioa 
par Aie. Ki9iiiuj,avecilesaniiotatioMat^d)< 
titn») i H«r«atiwtrg, 1 7M. i|].8<>. 

■WARnaàmu {Ckarlti »'), pubHciata 
■Hamaad, Té m cUleau de Haimliauaen, le 
U juin 17U, mort la la mai 1803. Fili du comte 



«SI 



ECKARTSHAUSëN — ECKUARD 



soignée : nprè» avoir étudié k lognlstadt el à 
Monich, il 8é Kvra à la pratique do droit eo 
1774, et en 1776 il devint conseiller antique à 
Manicfa. De 1780 à 1793 il fut censeur de la li- 
brairie; il remplit aussi les fonctions d'archi- 
viste. On peut le ranger parmi les meilleure écri- 
vains delà Bavière. Ses principaux ouvrages sont: 
Riiergeschiehten ( Histoires de Chevaliers ) ; 
Munich , 1782 ; ^ SiUenlehren far alté 
Stxnde (Enseignement moral pour tous les 
états); Munich, 1784; — Gott ist diereinste 
Liebf ( Dieu est Tamour le plus pur ) ; Munich, 
1784 : cet ouvrage eut le plus grand succès, et 
fut traduit dans plusieurs langues; — A^f'- 
$chlûsse zur Magie (Éclaircissements sur la 
Magie, 1 789-1 79 1 ; — Mystische Nachte ( Nuits 
mystiques); Munich, 1791; — Gtfuhle und 
Tempel der Naiur (Sentiments et temple de la 
Nature); Munich, 1804 (posthume). 

Biader. Gelêhrtn BuUm. — WeUlIlcb . Bioffraphisekê 
NaekriclUtn, etc. 

ECKBEET. Voy. ËGBfiaT. 

-BCKBBRBCHT (PhUippe), astronome alle- 
mand, né à Nuremberg, le 11 février 1&94, mort 
le 5 mars 1667. Il s'adoona au commerce, ce qui 
ne Tempécha pas d'étudier avec ardeur Tas- 
tronomie. Il fut encouragé dans cette voie par 
Kepler, qui le vint voir à Nuremberg et passa 
quelques joure avec lui. Ses premières observa-^ 
tions datent de l'apparition de la comète de 
1618, dont il suivit et consigna le cours dans un 
manuscrit conservée la bibliothèque Saint-Tho- 
mas à Nuremberg. En 1625, il donna, à Franc- 
fort, une édition de Touvrage de Sim. Mario inti- 
tulé : Grûndliche Widerleguny der Positions 
circel Claudii Ptolemxi , etc. ( Réfutation des 
Cycles de Claude Ptolémée). 11 dressa aussi, sur 
rinvitatiun de Kepler, une mappemonde gravée 
sur cuivre en 1630 et annexée aux Tabulas as- 
tronomicm de ce législateur de la sdeoce des 
corps célestes. 

yiï\\,Nûm.Gel.Uxik. 

BGBBB (Jean-Alexandre)^ médecin bohé- 
mien , né à rrinitz, en 1766, mort le 5 août 
1829. Après avoir été chirurgien dans les armées 
autricliiennes,il professa la chirurgie à l'université 
de Fribourg. Il fit partie du conseil prive du duc 
de Bade. On a de lui : Description d*une nott- 
velle carte du monde en deux hémisphères; 
Vienne, 1794, in-8<>(en allemand); — ifémoire 
sur les causes qui peuvent rendre mortelles 
les blessures faites par des instruments tran- 
chants ou contondants; Leipzig, 1794, in-8« 
( en allemand ) ; — une traduction allemande, 
de la Nosoçraphie de Pinel; Tubingue; 1799, 
2 vol. in-S*". 

^EGRBBHAifif (Jean- Pierre), littérateur 
alemand, né à Winsen (Hanovre), en 1792. 
De 1821 à 1823 il fit ses études à Gœtthigue, et 
dès la première année de son séjour à l'université 
il publia un volume de poésies (Ge(ficA/f), qui 
le mit en rapport avec Gcpthe. Ses relations 



avec le grand écrivain allemand dc«îBmt|lH 
suivies après la publIcalîoD de tes BeUr^t 
zwr Poésie (Documents poétiques); StaOsH, 
1 823. A la même époque, il se raHil à Won», 
où il prit part à l'édition des oeavres euMilèlM 
(Sxmmtliche Werke) de Goetke. Ea ate 
temps, il fit des artides d'art ef d'aatiqatééM 
le Morgenblatt (Feuille du Matin). De lS9i 
I 1839 il fit l'éducation du futur graid-dw. Dm 
I l'intervalle, en 1830, il avait aeooinpagné ca Bi- 
î lie le fils de Gœthe, et ce fut lui que cedenÉr 
! chargea , par une disposHk» testamentave, k 
; publier ses CBuvres posthumes; de là ftéÊm 
' de 1832-1833. Secondé par Rieroer^fl tt pmte 
à Stuttgard, 1837, une éditiou des éerili * 
, Gœthe , 2 vol. Eckermann est depuis 1838 eus» 
I vateur de la bibUothèque de la grande linfkni 
de Weimar. Outre les travaux dtéa, ou a de U: 
Gesprûche mit Goethe ( Entreliens avec G» 
the ) ; Leipzig , 1836-1848 , trois parties. Cet se- 
vrage tkit connaître la vie intérinure de l'iotev 
de Werther f et n'a pas peu contribué à liri- 
putation d'Eckermann. n a été traduit dus pra- 
que toutes les langues de l'Europe. 

Convergatumê'LsxikotL 

* BCBBBN ( Gaspard Yam), poMe aHeDMl, 
né à Doderau ( Hesse) , vivait dans la leceair 
moitié du dix-hm'tième siècle, il tndoiul wm 
partie des Psaumes en vers latins élégiAi|Mi» 
imprimée à la suite d'une autre partie des bImi 
Psaumes, traduite par Jean-Henri M^us,ioiici 
titre : Psallerium ùavidis elegiaco eanmm 
génère expressum; Vetslar, 171&, in-s*. 

BauiafrartcD, Merktoûrdiffe BUcktr. 

«BCBBBSBEBtt (Christophe- GuUlamê)t 
peintre danois, né à Sundewett (Holitai). 
Les prix académiques qu'il obtint le mireit i 
même, en 1805 et en 1809, de visiter l'Ualie d 
la France et d'y étudier les maîtres. Sa pn> 
mière composition importante fut Mcise trûmr- 
sant la mer Rouge (1817). On en looa re^ 
donnance, le style et la couleur. Reçu à l'Aci- 
démie de Copenhague, il fit hommage à ce ooifi 
savant d'un toUeau dont le scjet, tiré de l'Edà, 
représentait la Mort de Basdur. A ces ceaTM 
succéda il jre/ et Walburg^uaba» empruntée an 
œuvres d'Œhlenschloger. Cet artiste se fit !•• 
marquer aussi comme peintre de portraits. 

Conversat.'L€xik, 

* BCKHABD ( Arnold ), philosophe aUcmml, 
vivait dans la seconde moitié do dix-septièns 
siècle. Il professa à la fois la physique , les na- 
tbématiques et la théologie à Rinteln. Des dii- 
sentiments sur des points de doctrine avec Ht 
collègues l'obligèrent de quitter cette position d 
de se rendre en Hanovre, où il devint soperia- 
tendant (évéque protestant). On a de lui : Disputé- 
tic de illis corporis humani/unctionibusp» 
a nulla anima dépendent; ibid., 1672, iD-4*; 
— Tractatusde Lumine, Luce et Coloritmi 
ibid., 1672, in-4**; —Disputatio de causai' 
ciente peccati ; ibid., 1675, in>4o. 

Strle4er, Utu. Cêi. Gmek, 



ECKHARD — EGKHART 



634 



[AED l'ancien ( M, -7V)dte), hellénUte aî- 
né à Delitschy en ISôS^mortle 9 mai 
fut correcteur à Nanmbourg, recteur en 
fin pasteur à Groes-Iena en 1634. On 
i : CompendHim Syntaxtos Grxcx; 
1628 , in-40 ; — Compendium Logiez ; 
»30, in*8o. 
f, Sapplém; à JOcher. Mlçwm, GtlehrUn-Lex, 

lARD le jeune (M.'Tobku), célèinre 
Uemand, né à Jùtert)ock, le 1er noTem- 
ly mort le 13 décembre 1737. 11 étudia 
dans sa Yille natale; de 1679 à 1682, il 
I son instruction à Halle, d'où la peste, 
Bit d'y éclater, l'obligea de se retirer. 

temps après, il se rendit à l'aniTersité 
tnberg, y étudia la philosophie , les lan- 
la théologie, et en 1686 il obtint le titre 
re. Kckhard fit ensuite des cours sur la 
e,et devint co-rectenr puis recteur. Il fut 
i remplir ces fonctions à Quedlimlwurg 

Ses principaux ouvrages sont : De Im- 
litate Dei ; Wittemberg, 1683, in-4o ; — 
fe Victoria a Carolo Xl/^uecorum rege 
mm, 1700, a Russis deportata ; Siàâe, 
•fol.; — De Doctis Mvsagetis ducibtu 
ic. Luneh,; ibid, 1713, in-fol.; — Ars 
$, seu elementa logica; ibid., 1714, 

— Nachncht von den ôffent lichen 
ieken zu Quedlinburg (Mémoire sur les 
iques pubUques de Quedlimbourg); ibid., 
.40; _ Technica sacra; ibid., 1716, 
-Schediasma de TabtUariis antiquis; 
17, in-40;— £Ànex prima philoso- 
racticœ, seu moralis atque civilis; 
717, in-8'' ; — De Medicis qui mùr- 
( juvenes:ïiÂd., 1719; — De Meritis 
m Stolbergensiumin rem lilerariam; 
719, in-40; — Praxis Logicm; iWd., 
n-goj — j)e Templo Cappadocix Co- 
Oalberstadt, 1721Jn-4o; -. Rhetarieus 
de Elocutione ; Quedlimbourg, 1722, 

- Conjecturx de Codice grœco quo 
t B. Lutherus in conficienda german, 
Uatione ; Halberstadt, 1722, in-80; 
Frid. Em. KeUneri, antisiitU Qued- 
msis ; ibid., 1722 , in-40 ; — VitaGer- 
Heieri , antistitis Bremensis et consi- 
egii; Brème, 1723; — VUa Àlberti 
is; Goslar, 1726, in*4o; — Observa- 
7hilologic« ex Aristophanis Pluto 

novi fœderis illustrandœ inservien- 
., 1733, in-40 ; — Dissertatio historico' 
ie Pedo episcopali ; 1734, in-4o. 

, CéUkrtes Suropa. — Dankel, Nachr. 

ABD ( M, -Paul ' Jacques ), théologien 
1, parent des précédents, né à Juterl>ock, 
embre 1693, mort le 6 mars 1753. fit 
S8 dans sa ville natale, puis à Zerbst, enfin 
robonrg,80us la direction du célèbre To- 
hard , avec lequel il resta jusqu'en 17 17 ; 
lit alors à Wittemberg,où il obtint le grade 
■e. Yenii à Dresde en 1725, il y fit Tédn- 



cation des enfants du chambellan De Below. 
£*année suivante, il entra au Collège des Prédica- 
teurs de Sainte-Sophie, et en 1728 11 fût élevé 
an diaconat. On a de lui : Monumenta et an- 
tiquitates Jûterboc,, seu scriptores rerum JUr 
terboc. ; ihid., 17.34, in-40; — Vindieix D. Lu- 
theri ei Melanchthonis ab infami pictura 
eommendatorium Jûterbocensium ; Juter- 
bock, 1738, in 40 ; — Wendische Kirchen- 
historié ( Histoire ecclésiastique des Wandes ) ; 
Wittemberg , 1739 , in-80 ; _ Acta Paeis publi- 
cs; 1746, in-40. 
' Convenat.-Lextton. 

BCBHABD {D.'Christian-Henri), juriscon- 
sulte et littérateur allemand, parent des précé- 
dents, né à Qnedlimbonrg, en juin 171G, mort le 
20 décembre 1751.11 étudia à léna, et y ftit nommé 
successivement docteur, professeur agrégé de 
droit, professeur titulaire d'éloquence et directeur 
delà Société latine. Ses principaux ouTrages sont : 
Oratiode Detrimento literis etegantioribus a 
Pontificibus Romanis illato ;Jénà, 1737, in-4'*; 
— Disputatio inauguralis de Societate Leo- 
nina; ibid., 1738, in-4'; — - Commentatio de 
Jure imperii, etc.; ibid. , 1739, in-4*; — Dis- 
sertatio de Obligatione sub pœna banni eccU" 
siastici et impériales ; ibid. , 1 739, in^**;— Bpis- 
tola de Oratorum in rem publicam saeram 
meritis; ibid. , 1740, in-4*»; — Introductio in 
rem diplomaticam , prxcipue Germanicam , 
in qua régules,^. ; ibid., 1742, in-4'' ; — Com- 
mentatio de C, Asinio Pollione,iniquooptimo- 
rum latinitatis auctorum censore ; ibid., 1743, 
in-4®; — Commentatio de interrogatione in 
jure apud Romanos, ex antiquis Germanix 
monumentiSf etc. ; ibid., 1746, in-4° ; — Her-r 
meneutiem Juris, etc. ; léna, 1750, in-8«. 

Wefillleh, Reehtsçel. 

* BCKHARD ( Zacharie ), historien allemand, 
né en Silésie , vivait dans la première moi- 
tié du dix-septième siècle. On a de lui : Con- 
ciliationes loeorum Scripturx ; 1 601 i—Kurier 
Bericht von allen Rœmischen Kaisern von 
Jul. Cxsar an bis ttt{f Rudolphum II (Histoire 
abrégée de tous les empereurs romains depuis 
Jules César jusqu'à Rodolphe II); Leipzig, 
1603, In-8**; — Fasdeulum poematum; ibid., 
1615, in-8^ 

Addang, Sappl. à JOèter, âUç. Gtl.-LBxik. 

BCKHAET on BCCAED (Jean-GcorgevR), 
historien allemand, né à Duingen, en 1674, mort 
en février 1730. Après avoir reçu sa première 
instruction dans sa ville natale, il alla continuer 
ses études à Pforta, où il cultiva d'aiwrd la poésie. 
Venu ensuite à Leipzig , il y fut , pendant deux 
ans , correcteur dans l'imprimerie de Fritsche. 
C'est à cette époque quil connut Leibnitz et 
devint secrétaire du feld-maréchai comte Flem- 
ming, qu'il accompagna en Pologne. Recom- 
mandé par Leibnitz, il Ait nommé professeur 
d'histoire à HehnstsBdt en 1706. En 1713 n reçut 
le titre de coMeffler et historiographe de la ooor 



635 



RCXHART — ECKHKL 



HTiT. 



de ilanoTre; il sucoéda Msuite à Leibniti dtns 
les roncfions de iHbliothéoairA de oettiTillêiléll- 
hart parcourut une partie de rAU^iiai^ Mt 
frais <ie l'Etat, et Ht ()onr ses travaux bisteriquea 
des recherches dans les bibliothèques. Ues em- 
barras pécuniaires, des poursuites decréanciert, 
dus en partie au peu d'ordre avec lequel ea 
femme gouvernait sa maison , troublèrent son 
repoB et interrompirent ses recherches sa vantée. 
Il sollicita du roi un subside \ mali ce subeide 
se faisant attendre, ses créanciers oovtinuèrMit 
à le poursuivre impitoyablement ; et cependant 
le total de ses dettes ne passai! pis 800 thalers. 
Il se réfugia alors dans Tabbaye dee Bénédictins 
à Corvey. Assez froidement aecueilli dans cette 
abbaye, il se rendit à ColoKne« oél il abjura le 
protestantisme. Réduit à une grande pénurie. Il 
)«igna quelque argent dans cette ville en y déchif- 
fraot de vieux manuscritéf et oeftendant il ne von- 
lut pas accepter une chaire d'Iiisloirei dont il eftt 
dépossédé un jésuite qui en était titulaire. L'élee^ 
teur de Cologne lui témoigna beaucoup de bien* 
Veiilance, et les caniinaux Passionei et Spinola lui 
promirent la pn>tection du pape Indooent Xll 
s'il voulait se remire à Rome. D'autres princes et 
souverains lui firent des propositions ; il n'accepta 
que celle rlerévéque de Wartxlwurg, qui l'attacha 
à sa cour. Plusieurs personnages importants, 
parmi lesquels François de lluttoo, ne lui témoi- 
gnèrent pas une moindre considératioRi Ses princt* 
|>aux ouvrages sont : De Usu et prxitaniiu studH 
elymologici in Ai5/oria /Helrostsedt, itoo^in-i**) 

— Lcges Prancorum Salicœ et Hipuanorum; 
Francfort et Leipzig, 1720, in-fol.; — Veiemm 
Monumentorum Quafernio, etc. ; Leipzig, 1720| 
in-foI. ; — Origines /anUtix Habsburgico- 
ÀUStriaac; î^ipzig, 1721, in-fol.; — Hiitoria 
generalU Principum ^axonim super ioris^ etc.; 
Leipzig, 1722, in-fol.; — Corpus historiaritm 
médil yEvi; Leipzig, 1723, 2 vol. ia4ol. Ou- 
vrage dont Lenglet-bufresnoy fait «i grand 
éloge; — Dissertai in çua Colmari», Argen- 
toratt aliorumgue AlsatUc et iiermanix loee- 
rum antiquitales quacdam breviter exponjj^w 
fur; Wûrtzbourg, in-4°; — Commeniûrè^ et 
rébus Franciœ or'tentdlis ei episcopatns Vif' 
ceburgensis, etc.; Wurtzhourg, 1 7 27« in-fol.) 

— De Origine Germnnorum corumqne Befus- 

tissimis coloniis ^migrationibiis ac reOus gn- 

fis^ libri duo; Go^ttinguoi 1750, in-^'i — Oh- 

(fines Gncirica', etc.; I760-I7fr3f 4 vol. ift-fd; 

tltrenbfrR. ^inecd. eectet. et UUér. - WW, /gist: 
(tlpt. Mttifat. — fnmrhliiK. f/itt. tîfterarisehet HuMlb. 

iil:llfeflRRT Voy» Egheet. 

ÉCRMEL (Joseph- Hilaire), numismate alle^ 
niand , né à Enzrrsfeld-sous-Knns (Autriche) , 
le 13 janvier 1737, mort le 17 mai 1798. Son 
pcMv était ré^îisseur des liiens «lu comte île 
/inzendorf. Le jeune Kckliel se livra II Tétude 
avec ardeur, et se distmfçna avtantr par ses (fiit- 
lités morales (|ue par ses progrès nipidee dans la 
langue latine, l'histoire et la litléralnre. Il entra 



eMuiteohei le» Jéeoitaft de ViMne» te wM i aUKi 
eei hwMudtéi i Liobea (MyHe), et^jeMiè 
ses eennaiaeHiie «elle de It pMloMplm,éii 
mathéinatiqueei de la tbéoki^ « dei li^ 
greeque et bébrai^i !■ t7tS R ooiepoii èm 
odes latines s«r le fnariage de TeMperar Jt- 
seph II avec Joséphine de Ba?lère. DeTcMrl 
Vienne, en 176«| Il eaaeigna le litii aa Tksn- 
f tantcfn, puie la grammalfe et la Mter^He à 
Steyer ( Autlichei) i dilto TÉecle iMpérlak! to 
Oadets. Ilpriifeeii enstitte^ depuis 1768 jetqf'â 
1771, la poésie et réloqiieMoe an gymenei 
Vienne. L'étodedeemédaUlee «taitdès UmmW' 
cnpi^n fti vorite ; Il t ftat dirtgé fiaf le fèn Ud, 
«t après la mort de tè saf «it H le mifh|i 
flans la gerde de enblnet de médaillée dei Htâ- 
tes. Kckhel avait M, professioo dans nel ordn 
eh 1770. Ayant obtenu en 177S la pemilBii 
d'aller en Italie, il se perfiratloMla dais TëÈàt 
de l'antiquilé et de la nmnisniatiqtte pirKi 
relations avee Lanil< Mariai, Oderid et Etedsi 
Cocchi, garde du cabinet de Flofeaee. U fli pat 
à ce dernier des Idées nonvelles qni deviot 
reculer les Innltea de eftt^ seleiMe, et Ait pif 
senté par lui à LéOpold^ grand-duc de Tssoîai, 
qui le chargea de ranger son cabinet d*at«lsM 
nouveau système. Les premières Idées ^ tt 
système avaient été conçaes et exécutée» é 
partie par un savant français, Pellerin, Ml II 
beHe et intéressante o«liecttim a eoniliMfiite- 
ment enrichi le cabinM de France. iuaqtUt âsn 
une nomenclature ali^ialiétique était été ta (^ 
me adoptée pour l'arrangement des médaiHrff ds 
régions^ des viUes et ries rois. Cette sèdie sllhM 
olaasifioation écartait tonte cdmfiafaisoil ortie ki 
pièces frappées dans io même pays, intsnli- 
paM la série des étêtteffteftts, H reudaH fth- 
difficiles ces rapprochements M4qnHs doinil 
donner lien les types religlMx ou blsforifci, 
la ftibrleationi <iu1 nons initie il la fnaftM p^ 
dnelle de Tart, les dstes, qui nous éclairait nr 
la chronologie. Le recueil de médailles poUi 
par Pellerin , eA dix vehimes, était posr M 
une classification gt^Pgrafilrique , dont EcUd 
sentit totfte h'ir^portanee. En développant cett 
idée, il éleva la oorniaissanoe des roédéilles I li 
hauteur philosfl'pbiqiiè, r|ut fltd'nne chosed'ami- 
semctft et de curiosHé une Sdènce diioie et 
prendre sa place entre foutes celles qui Ms\rfé 
et agrandissent l'esprK Immain. La méthode d 
l'esprit d*analyse dirif^rent seè Immenses tn- 
vauti et eA surffMMint foiis les numlsflMtes 
qui l'avaient précédé, it devint le gfilde de tnss 
ceux qui detaleiit le suivre. Tout ce 4n*àTaf(fM 
élaboré, pendant dMt siècles de conSdiffiAitfSèf 
recherches et de sétanles dé con t e rtrt, ^ 
iKMnmes tels que Spanheim, ^ffirffHi, MH, 
Gary, Patin, Banduri, Morell, fIftHfiéIdift é( 
l)eanooap d'antres, Eekhel Ta résoMé Mt ^ 
classification méthodique. A stfti retour é'fUfte 
et après ta Mpfiresskm de TdAfré dnt îésfiltes, 
Kckhf I ,. recommandé par TjébpoM m n ftiN 



BCILHEL — ECKHLin 

, III774, 
lel dM tnéduIlM de Vieme H praftueai 



M, ITN. I.II,f,lH.-|tnrh 



ité»,Onac]elui Nvmt v*lfre.t«nfcdoli 
faannéota c'esl-à-ilira, «iii'rfllMiiii 
jqu^l, ta: muaeU Cattireo Vinâotm- 
'loreniinn mafni dueU BtruscixJGro- 
i,imneC»-%aTeo, Vittaiaco, Ftiltltc- 
atvrptatio, Ven«to atiUipie eollrgit fit 
wrrionJùui liluMlravtli Vieaite, 1775, 
-4°. Dhs la prélice de ce li*re, il rend 
ôm TO}agf« numisiniliquf» <lul lui ont 
k» rklK«*e8 qu'il décril. C« ouirage, 
«it lies cDnnaiasanops *Briées, porta 
: U réputation d'iUiklifl; — Catalogus 
L'ics Vlndoboneniia fli'vittorvm mf«- 
L ViHine, TT9, 3iol.lD-ri)l. ceOta- 
'1 n posé'ilBn a )e Sf nlème querauteiirâtgit 
i po-urrarraageinratductblnetdcF)))- 
-DtMeriptio /lumontm AmIIocM» Sf- 
t tpeetmt» artU critica: tiamarim 
», dans U prëlacedelaqiirliKil ïTpasalt 
Il b«nll immense qu'il jiWpariit «lors 
nrier raracll jlemédalllmanM^iXestmir 
r ICI Numi vttartt , nuls inqud It n'a 
att« d« MiKe; — nn pelil trsIWéMnieli- 
nutrismalique {tM alkmanil ), â l'iisg^e 
», reproduit i»m llnirodwtinn à 
itg» Uêanilln , qoe Mlllln a àoantt ttt 
— l'Escphtallon d'tinthoixdrspli^i'- 
^i dvCabinMimpêrial^rsiinlb/Vf*. 
tftseti qiiarimteplanches d^cnl'rli &I 
M Vi«nh«, T«8i oUTr»tsemapiinqiic. 
(^-dsion 4>lla clarlë (ips dc^cripllmis vi 
marques nénvptet judicfeuiM (lunl elli's 
aipBRnées. EekhtlaiScrltretouTMiîiirn 
en e'sidantdes consàts de son iml le 
LoGcelU DixMna Numnriml tv/f' 
IS A 7*S, » tdI. in-*° dmB InqU^Jk' 
«xpoU lia tyatÈrnfl néi^taldr ta nutnht' 
ouïragt! rpnilirqjablp, oîl lel précpfitfs 
iïde leur^applicaliDn, «I où l'énidilion 
Ute «si aoumiie à la mf^thode la pl^is 
■- Les prolfgon^ea de crlouvnKf im- 
) et leitrailés qu'il r.fflilicnl surleidix'i'- 
s de la iiuiiilAinil tique servent anjoiir- 
a'f à tous l«H ouTranw qui^ l'on Tait sut 
1 de* médaillM. 

itiee liiatoriqiw «ar m savant et avt 
uea traTam Ait Ida k la Société Phi- 
re de Paria, par A.-L. Millln. Cette 
aduite m latin par M. Hohler, a élâ 
1 avec le portrait de Eckbel dans l'ou- 
itnW Aédnda rtd Eckhelit Ixiclri- 
wn-um veterum tx fjuadem <itii'j- 
«athumoi Vienne, 18M, ùM», par 
liichel, son éWve, qui lui a tiUixéAt: 
au de garde du Cabinetdes méditlles 
ti [DoMaasAn, daanl'fnc. drsC. du 
wM.] 



IIIUa.«at.(M^a>aa 
(I Onbir, Mit. Eue. 

KGXNOP ( Canrorf }, artiata dramatique aile- 
nMBd, nri t Hambonrit, le ï auùl 720, mort i 
Gotha, la isjuin 1778. Atfaotié cuiiim<' eo^ale 
au bareaa (luGoinnu<isairede« paMet^uédolsesà 
UamlMuri, Il refuM uiijour de monter, oomme 
«Ot fuit uo laquais, derrière la TOiture il« la 
remniede&onpatma, et qiiittaauiïiU)! Hambourg 
i pour SB rendre a Sehwerin.clie» nn avocat ilonl 
I labiLliutl>èq>]e,aboaciammenlpourvued'ouTraKPs 
' •if. théâtre et mtte ^ sa dl^miliiM , lui donna 
l'Méedeje Tarre acli'iir. lldAbula k Ltmebohi^ 
etjouaenaniteALulipnkflJllanovreXrssurnonis 
AttHmciuiKlA^Oan-ick allemand, '\ne\itiHtM- 
nèront iBi owrtemporaiiM, Wmaiguent ilu taJadt 
qtfildéplojadausHinjeu.ffiiaiqitcdepetltetaMe, 
il impcnail en aoéne; jluast «litlitMl letsiilTrtges 
de« plua illuGtrea -connaiMeurt d'alom tels que 
I«it»ltiB, Sdinpder.Mejér, aeli(nk,imfliid,RiiKel 
etKutiebiie. Il a laissé t tiieMuttertchulé^tm 
Schavipitl aui dem F^aHsœl^3c/len { L'KDule 
de* Htrw; comédie tiré« du françaig } I7BI, 

RCKHOCT. nftt EMSlHMrr. 

■CKira (M Kcaitn MMck {iMH),tliéo- 
lei{ienAlleniand,îi^hl£Bfc,M Souatw, le 13 no- 
vembre 148e, mort klnitotatadt. an IM3. Ilemn- 
iitltilaTMTlKueurlei doetrtnes àt Lalher^ fi |ea 

rCruta.nolamnient en 1511, |iar rieUBotea sur les 
tht.4es(tac«lëhnMi^runiinlpiir;M fâlS, daSilA 
amréreioeide Ldpde, oA il m en outrri pour 
eoBlradieloir Cariitadt) en 1930, è M dKIe 
d'Au^muT^, et en IMI, à cplle deftaiisimnni!. 
Moins indùlHent que sea mnfrtrea, l'Ilu^ et Grop- 
|ier,ilMiiiontrainiluïlbleBnntrelMjIoctrinesiioa- 
telleâ. Ses prineliiaux ou»r»«es sont ; Enchlri- 
dioti contrtyvèniimm,tommfntiiréa»iiiArli- 
talrlu Hfm>s P/iysitwun H in MetKora. 

nimilBli cruf!/-./. I.Mrritn. Arnola IlriOrti- 
■M MM tt r . MÊlorUi »* GMdhH. Di ifrttil.J.dn 

■caiCiodMKfEfViniP'rt) jurieoonsnltp alle- 
mand, lt« en tlRn,m,iri&Mimlpli,le17marïl5sn. 
U «tdlt de le famille baviifof<ip de Wolftecfl, et 
M Me étodee (t'abatil en Allein.ipne, piili en 
Italie^ oii il ruttCfU floeteur. Plus Mrd II devint 
cunttrilln- du niiiritrate d'Anspavli p) du duc 
da BatKre irl hil employé i diverses missions. 
L'emppreur CiinrlfS-Qufnlfiit recoura S tf» spr- 
Ttee» à l'*pwtne de la ftuem de SttialkaWe. 

Fnhn-, TlKul. E™*((. -i PifiiIroW, D, efar l.i 
latfr. 

■CKLK9. Vogn eCcLRS; 
• RCKLIK ( Drinicl 1, niyuReur «risse, né 1 
Aran, tncrt en ISM. Apothicaire dp prorenslon, 
il résolut de voyager potr Rendre ses connals- 
sanfps ; in 1 555 II se rendit de Venise rtans l'Ile 
'fp Cindi... el y» 553 il visita la Paleâtloe. A «on 
retour, il s'arrêta en Italie, et eu 1556 II revlhl 
exercer il Aaranson Mal de pharrliUleD. On a de 
lui : ffeUe »nrA Pâlxstlnam [VoyAge en 1^- 
iestlne r i hnprilné dadh ». KetmueH dn haU 



G89 



ECKLIN — 



gen Landes ( Histoire des Voyages dans la Terre 
Sainte), t I, p. 749-758. 
Adeiong, Sappl. à Jôcker. Mt. Gel UxOt. 

* KCMHÊAHS ( Edouard), graveur belge, né 
à Malines, en 1638. Il excellait dans la gravnre 
sur bois. H a laissé plusieurs nwrceanx fort es- 
timés d'après Businck, Jacques Callot et autres. 
On cite surtout de lui la copie de VSventail de 
Callot 

Basan, DirtUmnaire de$ Craveurt. — PapUloo. Tralle 
de la Gravure en Bois. 

BCKMÛHL ( Prince D*) Voyez Datout. 

BGK8TBiii ( François h* ), médedn^ongroiSy 
né Yers 1769, mort le 7 décembre 1834. 11 pro- 
fessa la chirurgie et Tart obstétrical à Pestb, 
fut premier chimrgien des hôpitaux lors de 
l'insurrection hongroise en 1809 et 1810, et en 
1829 il eut la direction d^ Tlnstitnt chirurgical. 
On a de lui : Casus chirurgici très, in publi- 
eum artis suse spécimen descripti ; Pestb, 
1 803 ; — RelatU) o/ficiosa generalis de noso- 
comiispronoHliinsurgenie militia Hungarix 
anno 1809 ^ec^t« et administrons; Bade, 
1810; — ilAo/o^ia; Bade, 1822. 

• C»H\êen, Mèdêctn. Seâr^UtêU, Lerik. 

l BCftSTBili ( Ferdinand , baron n') , publi- 
dsteet philosophe français, d'origine danoise, né 
à Copenhague, en septembre 1790. A dix-sept 
ans, et pendant un s^onr à Rome, il abandonna 
le culte luthérien ponr la religion catholique. 
Après avoir terminé ses études à Gcettingue et à 
Heidelberg, il entra dans le corps franc de Liit- 
zow, et fit toutes les campagnes de 1812, 1813 
et 1814. Obligé de quitter son corps, dont on 
Toulait faire un régiment prussien, il entra comme 
officier au senrice du nonyeau royaume de la Néer- 
lande, et bientot après il fut envoyé à Gand et 
chargé de la police militaire et civile dans 
cette ville. 11 y était encore en 1815 lorsque 
Louis XVin vint y chercher momentanément 
un asile. Quelque temps après, on l'envoya à 
Luxembourg, avec une mission relative aux tra- 
vaux de la délimitation du grand-duché. Des 
Pays-Bas, où il rencontra quelques préventions, 
dues peut-être à son changement de religion, 
M. d'Eckstein passa en France, où le roi 
Louis XVin, en faveur duquel il s'était vive- 
ment prononcé, le nomma, sur la proposition de 
M. Decazes, d'abord commissaire général de 
police à Marseille, puis, en 1818, inspecteur gé- 
néral au ministère de la police. Quelque temps 
après, le baron de Damas le fit entrer au ministère 
des affaires étrangères, auquel il reste atteché jus- 
qu'à r^x)que de ta révolution de 1830. Long- 
temps nMactenr ordinaire du Drapeau blanc , 
il participa en outre à la rédaction de plusieurs 
revues ou entreprises littèraires du même temps 
et de la même couleur. Enfin, en 1826, il 
fonda un recueil périodique,qu'il intitula Le Ca- 
tholique. Dans cet ouvrage, M. d'Eckstein 
traite pendant quatre années (de janvier 1826 à 
octobre 1829, époque où te 16* et dernier vo* 



ECLOGIUS 649 

lunip parut ), de presque toutes les bnnrhes 
des connaissances humaines. Le prindi»! bol 
de l'auteur était de tout ramener à ronité de 
doctrine, et sa doctrine k loi c'est le catboKdMM 
pur. Avec de Maistre, de Bonald, et leors diad- 
ples, M. d'Eckstein ne croit pas à la cooadeMe 
individuelle comme moyen d'arriver à la connii* 
sance de l'homme. Selon lui, la consdeaceoe peit 
rendre eoropte que du moi, de l'individa Mil, 
mais jamais de l'humanite. Aussi n*est-ce pu k 
moi qui doit être le criterium de la vérité;etlon(|K 
l'auteur vent juger l'homme en général, fl necnl 
plus qu'à l'histoire et à la traditkm dont l'Édile 
est dépositeire. Adam et le Christ sont pour M 
l'homme type et modèle ; c'est avec eux qu'il j^B 
l'humanite entière : l'un représentant notn;niinR 
créée bonne , etdéchne , et le second, notre natiR 
régénérée divinement. Or, pour étudier et ooonl' 
tre Adam et le Christ, il faut consulter latraditioi, 
tant primitive que chrétienne : c'est ainsi que loal 
se réduit à une affaire de critique historique d 
d'érudition. Puis, comme le type humaio s'ot 
altéré avec les siècles, s'est nuancé en se fép» 
dant sur les diverses régions du globe, il faut «ri- 
vre les variations, les changemente, les modifia- 
tions, et alors on aura imprimé à ses idées le et 
ractere catholique. Le sens intimen'estdoneriei 
pour M. d'Eckstein, et cependant, a dit DaminM, 
dans son appréciation de la méthode de ee phi- 
losophe, « otez la science an sens intime, I 
« n'y a plus de science possibte et surtout plu 
« de science de l'homme » ( Damiron, Étutéi 
la Philosophie française au dix-huitième si^ 
de ). Outre de nombreux artteles dans diiUntt» 
recueils, on a de M. d'Eckstein : De VBspagnt, 
considérations sur son passé, surjson préseiA 
et son avenir, etc.; Paris, 1836, in-S**. Oe 
Kvre est conçu dans le même esprit que UCsr 
tholique. [ E. Pascallet, dans l'iTNcyc. des G. 
du if.] 

Rabbe^BoIsJoUn, ete.» Bioçr. uMdors. at port. (Sanl^ 

* BCLBGTVS OU BLBCTIJS, un des meoHrien 
de Commode, vivait dans la seconde moitié ds 
deuxième siècle de l'ère chrétienne. D'abord 
affranclii de L. Vems, puis devenu, par la pro- 
tection de Marc-Aorèle, chambellan d'Ununicfioi 
Quadratus, il fut appelé, après la mort violeote 
de celui-ci, à remplir les mêmes fonctions dam 
le palais de Commode. Quanta la part qnll prit 
avec LetusetMarda au meurtre de l'empereur et 
à l'avènement de Pertinax, vogez sur ces évéae' 
mente, qui causèrent la mort d'Eledus Ini-mêne^ 
ComiODE, Lbtos, Marcia, Pirtuiax. 

Dion CassiiLS LXXII, 4, 19, tl; LXXIIl, 1. — CtpttoM. 
rer,, 9 ; Pertinti. 4. 11. — Hérodteo, I, SI ; II, l.» !•> 
luirts. II, S. 

* BCL06IUS OU BULOGI1T8 ( QuintUS ), SB- 

teur présumé d'une histoire généalogkiue de Vi- 
tellius, vivait dans le premier siède de l'ère 
chrétienne. L'existence d'un écrivain de ce boo 
ne repose que sur une correction conjecturale 
faite au texte de Suétone par Gasaubon,qnl sop- 



EGLOGIUS - EDEBAI.Y 



642 



le ce généalogiste s'appelait Q. Vitel- 
yfff» ou Eulogins, et qu'il était affran- 
empereor Vitellius. 

IK. Voyez L*ÉCLi»B. 

kMPADS. Voyez ŒCOLAHPÂDB. 

HANTiDB ( 'EçpocvtCdYK ), poète comi- 
olen, de rancienne comédie, vivait vers 
rmpiade ( 460 avant J.-C. ). Il vint après 
et précéda de peu de temps Cratinos et 
:. AspasiuSy commentateur d*Aristote 
iVicom.,rv, 2), rappelle le plus vieux 
ens poètes ( tâv Ap^aCcov itatXaiâTocTOv 
, ce qui le ferait antérieur à Chionide et 
s. Cette assertion serait décisive si elle 
ratredite par le témoignage d*Aristote. 
lie affirme dans sa Poétique, Y, 3, qne 
poètes antérieurs à Magnés fournissaient 
eurs à leurs propres dépens, et il men- 
Heurs ( Polit., VIII, 6) le nom d'une 
! qui fut ch^rège pour Ecpliantide. Enfin, 
in Androdès, objet des fréquentes atta- 
>atinu8 et de Téléclide, ne fut pas plus 
par Ecpbantide, qui par conséquent ne 
pas vivre longtemps avant les deux 
récédents. On a beaucoup discuté sur le 
surnom de KaicvCac ( l'Enfumé), qui lui 
h par ses rivaux. C'était sans doute une 
à la subtilité ou à l'obscurité de son 
iut-étre à ces deux défauts à la fois, 
pouvons en juger, puisqu'il nous reste à 
IX ou trois vers de ce poète. H tourna 
le la rudesse de la vieille comédie méga- 
t fut à son tour raillé par Cratinus, Arfs- 
et les autres comiques. On ne connatt 
itière certaine que le titre d'une seule 
ièces, les £àtupot, dont un vers a été 

par Athénée. Nike lui attribue, sur 
es conjectures, une comédie intitulée 
;, que Meineke revendique pour Anti- 
e premier de ces critiques, en compa- 
las, au mot Eûu, et Hephaestion ( XV, 

de l'édition du Gaisford ), a obtenu le 
le autre pièce ( Aiôvv<ro; ). Ecpbantide 
m, assisté dans la composition de ses 

par son esclave Chérile. 
as, ta mot KairvCoç. — Scoliaste d'ArUto- 
vp., IKI. — Nike, Charitut, p. n. — Lehra, 
ie., p. fS.— Melnekr, Fragmenta Comicomm 
Ut. 1. — Bode. Getchichte der dramatUehê» 
t der Heltenen, II, M. — Bothe, Comie&rum 
i Ftaifm. ( dans la BibiiotMeea Grmea de Amb. 
lot ). 

BTILLT (Armand-François Hennf- 
irquis d*)« général français, né en 1747, 
9 septembre 1830. Son père était lieute- 
îral des armées du roi et capitaine du 

(équipage pour la cbas^e au sanglier), 
illy occupa lui-même cette charge de 
ut nommé, en 1774, maltre^e-camp du 

royal-cavalerie. En 1784 il visita la 
et fut fort bien accueilli de Frédéric 0. 
maréchal de camp en 1788, il émigra 

V?. BIOCK. CÉniR. «- T. XT. 



en Belgique en janvier 1791. H Joignit à Bin- 
gen l'armée de Condé , et y coramaiida un es- 
cadron formé des déserteurs de son ancien ré- 
giment. 11 se signala à Bersthdm, le 2 décembre 
1792. En juillet 1794 il fut élevé au grade de 
maréchal général des logis de la cavalerie du 
prince de Condé. En 1795 il fbt créé comman- 
deur de l'ordre de Malte. En 1797 il suivit le 
prince àSaint-Pétersboucg, et après le licen- 
ciement des corps (français servant à Tétranger, il 
se retira à Tyrnau (Hongrie), chei un de ses 
parents. H rentra en France en 1814, à la suite 
des Bourbons, qui le firent lieutenant général et 
pair de France. En 1815 d'EcqueviUy suivit 
Louis XVin dans sa fhite, et revint avec lui 
après les Cent Jours. 11 présida la commission 
militaire qui condamna à mort le général Gilly 
(25 juin 1816). Peu après il fbt nommé direc- 
teur général du dép6t de la guerre, place qui fut 
supprimée le 8 octobre 1817 ; on le créa alors 
inspecteur général du corps des ingénieurs-géo- 
graphes et président du comité de la guerre. 
Mis à la retraite pour cause d'âge, en décembre 
1818 , il reçut en 1820 le brevet de marquis , et 
en -1821 la grand'croix de Saint-Louis. On a 
de loi : Campagnes du torps sous les ordres 
de S. À, S, monseigneur le prince de Condé ; 
Paris, 1818, 3 vol. in-8% avec carte et ftei- 
milé ; — - Éloge du prince de Condé, publié 
dans le Moniteur de 1 8 1 8. 

Biograpkê» du Bomme$ vivatUs, édit. de itiMin. 
— Qoérard, La FTaneê Uttérairê. 

icVY (Jean- Baptiste V), polygraphe. Voy. 
LécuT. 

^ BDBBALT, Célèbre cheikh (chef musulman) 
du treizième siècle, qui habitait dans l'Anatolie , 
aux environs d'Eski-Cbehr ou Eski-Shéir(ran- 
denne DoryUntm ), à 40 kilomètres nord-ouest 
de Kontaleh. H jouissait d'une grande ro- 
tation de sdence et de piété, en même temps qu'il 
possédait en théurgie les connaissances les plus 
profondes, ce qui lui assurait une grande influence 
parmi les populations crédules du pays. On ve- 
nait de loin pour le consulter, et Othman, encore 
jeune, passait lui-même auprès du docteur des 
jours entiers. A l'instigation d'un songe, Othman 
épousa la fille d'Edebaly ; elle s'appelait Mal- 
houn-Khatoun , c'est-à-dire la femme trésor, 
Yoid le songe, si fameux chez les Turcs. Oth- 
man vit Edebaly , et d'un des odtés du vieux chéi k h 
s'échappait un rayon lumineux qui répandait 
au loin une douce darté , semblable à celle de 
la lune. Le n^oo, prenant la forme d'un arc-en- 
dd , vint bientôt se poser sur le nombril d'Oth- 
man, et sur ce même nombril s'éleva tout à coup 
un arbre d'une grandeur prodigieuse, dont la tète 
se perdait dans les deux et dont les milliers de 
branches, chargées de fndts , étendaient leur om- 
bre bienfaisante sur des prahies immenses, arro- 
sées par des fleuves magnifiques , sur de grandes 
plaines, couvertes de moissons dorées. Uneibule 
mnombraUe acooorait de toutes parti; les ma 

21 



648 



EDEBALY - EDELINCR 



M4 



se désaltéraient dans les eaux des fleures; les 
nulres venaient itn piiisur (K>iir arroser leurs 
champs; ceux-ci traftUlaient, ceux-là se re- 
|)osaient ou se promenaient, et le bonheur 
rayonnait sur lou» les visages. De Tarbre mys- 
térieux s'élançait enfin une branche en forme 
(le cimeterre, (|ui stMnblait menacer Coustanti- 
nopl(^ Otliman se réveilla plein de tmuble et 
dVjiiotion, et courut chez Edebaly, qui, en sa 
qualité de théurgiste, possédait l*art d'interpréter 
les songes. ^< C'est le symbole de ta grandeur fu- 
ture. (|ue tu viens de voir, dit le cheikh, au jeune 
prince. L^arbre de ton rêve est le divin Tomba, 
qui ombrage l'étendue immense du paradis ; l'es- 
pace, pour ainsi dire sans bornes, que couvrent 
ses branches désigne les vastes contrées qui se- 
ront soumises h la monarchie dont tu deviendras 
le fondateur ; ces peuples qui de tous les points 
de rhorizon accourent pour s'abreuver aux 
fleuves de ton rêve représentent les nations qui 
prospéreront sous le gouvemenMot éqnitaUe de 
tes successeurs ; le cimeterre dirigé vers Cons- 
tantinople annonce Id prise de cette ville par 
les princes de ta race. Le rayon que tn as vu 
sortir de mon cdté et so poser sur ton nombril 
signifie que Dieu même, qui d^ nous a unis par 
la sagesse que j^ai fait germer dans ton ftme, veut 
rendre notre union plus intime en t'ordonnant 
d'épouser nui fille. » Al. Bonkkjiu. 

ChnlcoDdylr. De Rebut Turcicis. -- Stlabtrry, HM. 
tle l'Empire Ottoman. — Univert pUt9r«4quc^ Syrie, 
p. S9V. 

KDKCKOiîT. Voy, EECKorr. 

* ÉDECON (*KaEXb)v), chef ibérien, appelé 
Edesco par Tite-Live, vivait dans le troisième 
siècle avant l'ère chrétienne. En 209, il se rendit 
auprès de Scipion, à Tarragone , et offrit de se 
remettre à la discrétion des Romains. II demanda 
seulement que sa femme et ses enfants, tomlM'S 
entre les mains do Scipion à la prise de Cartha* 
gène, lui fussent rendus. Scipion lui accorda ïw 
demande, et l'influence des Romains sur l'Ks- 
pagnese trouva ainsi considérablement augnirii- 
tée. Édecon fut le premier des chefs espagnols 
qui, après la retraite d*AsdrubaI au delà des Py- 
rénées, salua Scipion du titre de rex^ titn' (jiit^ 
celui-ci se garda bien d'accepter. 

Polybc, X. 3*. 38, *0. - Tlle-Lke, XXVII, 17. 19. 

* EDEL (Loui5), théologien catholique alle- 
mand, vivait dans la seconde moitié du 4!i\- 
septième siècle. On a de lui : Relatio ad i'r- 
banum VIII de Ecclesix statu ; Yràndori y 
1630, 1654, in- 12. 

Adeliing, tuppl. k JOcher, Allgem, Celêhrien-LcTikofi. 

EDKLiKciL ( Gérard ) , célèbre graveur belge, 
né à An ver» , en 1640, moil à Paris, eu 1707. Il 
étudia d'abord suiis Corneille Galle, graveur de 
paysage assez distingué, et vint à Paris, en 
1666, travailler sous la direction de Poilly, [xjur 
lequel il fit plusieurs estam|)es que ce mattre ne 
déilaigna pas «le signer. Louis XIV enti'ndft par- 
ler d'E<Jeliuck, et, sur la recommandation de 



Le Brun, le chargea do plairimt travaox in* 
portants. Edelinck fit une révolotioa dus Vit 
de la gravure : avant loi on ne connaisMil qai 
les tailles carrées, et le travail des graveun ^ 
chait par la monotonie; il inventa les taiUei n 
losange; par la diversité de ce» tailles, pu ti 
manière dont il les assembla , il parvint à daaiKr 
de la variété à son travail , sans s'écarter da 
règles prescrites par le goût le plus pur et b 
plus sévère. Il fut le premier graveur qui dier- 
cba à faire distinguer la matière desot]^et(,<U 
<lonner de la couleur aux gravures. II scnl 
impossible de citer tous les ouvrages qui (on- 
posent l'œuvre d*&]elinck. Le nombre es «lé- 
passe trois cents; panni eux, on distingue U 
Sainte Famille de Raphaël : c'est cette beb 
estampe qui a fait la réputation d'KdeliDck,^ 
qui l'a placé au nombre des maître^; — U 
Christ aux anges et la Madeleine^ d'aprèi 
Le Brun; — Molsê, de Ph. de Cbampaj;»; 

— Le Combat des quatre Cavaliers ^ ai Ut 
nard de Vinci; — La Vierge dite la Cooiciue, 
d'après Le Guide ; — Saint Louis et saint Chsr- 
les Borromée en prière ; — La Visite d^AUx4Sr 
dre à la famille de Darius^ à laqudle fv- 
tiste travaillait lorsquH mourut, et qai fittac^ 
Tée parDrevet le père ; — Parmi les portraitsqtf 
Ton doit au burin d'Eddînck, nous citerons cen 
de Le Brun ; — de Desjardins ; — de Alfovtf; ] 

— de Philippe de Champagne (ce portnl ;| 
était celui de tous ses ouvrages qu'il ûnA^ j 
mieux ) ; — de Santeuil ; — de Diskr; - ; 
d*Hozier, généalogiste; ^ûeNathanael (M^^ 
rus; — de Frédéric Léonard ^ imprimev;- 
de Martin Van den Bogaert , sculpteur; - 
do comédien Crispin, d'après Netclier; -k 
La Fontaine; — de Blanchard; — de Jfr ' 
gnard; — de Colbert;— de Louis Xlfi" 

— de Fagon , médecin ; — do duc de SoaiUai . 
à* Arnaud d*Ândilly;^ — de John Dryde»-,' ; 
de Descartes , etc. 

Edelinck était professeur de la petite acadévi j 
établie aux Gobelînspour nostructioB dfiti' 
pissiers , et membre de l'Académie de Peint*! 
et de Sculpture depuis 1677. Il signait G. Eit'^ 
linck ou Edelinck eques les estampes p 
étaient entièrement de lui, et Edelijick seukncrf 
celles dans lesquellea il avait été aidé par Ni 
flrère Gaspard ou par Pitan, qui faisait lc»foB& 
Un burin pur et brillant, une manière large, * 
trait correct et léger, beaucoup de natarel d^ 
vérité , joints à une harmonie de détails 'màé' 
table, sont les qnalités qui ont placé Géorf 
Edelinck au premier rang parmi les miHrei à 
la gravure. 

BiiMa, /Mer. dêt Gravturt, — lUograpàit çénénU^ 
Belges. -• Àbccedario de Marirttc, cdU« par de Clie*>^ 
Tlèm et de MontalErlou,1Mf. t. Il, p. ttt-f». - MMrt 
DamtsaU, U Peintre (iraceur frtnçmu, t. Vit, p. I*MS> 
EUELiNCK (A <co/r» ), iîLs de Gérard, grafi* 
français , mort en 1730. Il liabiia kmgteaps Yi* 
nise, et a laissé plusieurs pièccftyquine wok^ 
pas de mérite , telles que : La Yt«r§ê eê iSf 



EDELINGK — EDEMA 



646 



uSf d'après le Corrége; — Vertumne 
in« 9 d*aprè8 J. Ranc, etc. 
HeiUmmUre des Graveun. 
INCIL {Jean ), graveur belge , onda du 
t, fiTait en 1690. II était élève de son 
ard, avec lequel il a travaillé quelques 
XHuiatt plusieurs gravures de lui , entre 
e Déluge f diaprés Alessandro Turchi, 
rooèse. 

ietUmnaire dêi Graveurs. 
IHCK {Gaspard), graveur belge, frèrede 
i de Jean. Il fut âève de son frère Gé- 
réussit quelquefois à imiter sa manière. 
G. Edclinç, ce qui souvent a pu faire 
à Gérard les œuvres de Gaspard, quoi- 
l une différence munense dans U pureté 
iieur de la taille. 

^ietUmnaire des Graveurs. 

BLiNG (Joachim), poète allelnand, 
tméranie , vivait dans la secotide moi- 
iziëiiie siècle. Il accompagna le prédi- 
lliérien Cliytréus eh Autriche et à tlos- 
568. On a de lui : ifodœporicum Bœ- 
Austriacum, Vngaricum ; ^osXocV ^ 
Carmen in honorêm investiturx Ca- 
iminens. Episc; Sfettin, 157 S, in 4^; -^ 
i viatoris et Poremanix, in quo tltd 
Jo. Fredefiûi dueis PomefaniM êii 
ensa; f6O0. 

vtsiù on ËDLniGK {Louii)^ jtnljcott- 
nand , vivait dans la seconde mofffé da 
ime siècle. On a de fui : Pnratiila to- 
$ puàlici et privait a variis autori- 
eriptailéoi^ IMÙ^-^ Synopsis ded- 
nwissijnarum ekctarès Joaniu Geor- 
fm centuriaoplimarum regularum^ 
9f in-13. 
SnpH a J6cher, ÀUg. GêèekrUt^LeitUtom. 
lARff {Jean-Chriêtiùn), tliéologieD 
, mé à WeisseBMft, le 9 juillet 1698, 
15 février 1767. fl étudto à tfetssen- 
iKenbourg; en 1720 il suivit les cours 
)g^ à léna, et a» 1724 il devint 
in dm jeune comte de Komfeil et 
$^ puis il prAcba plusieurs fois avec 
Bss l'ambassadeur de Suède près la cour 
le. En 1731 Edelmann fut précepteur 
r dans la maison du prédicateur Wers- 
xlieBdorf. DeuiL ans plue tard il eut 
i du mdroe genre chez le comte de 
g, à Dresde. Vers la même époque il fit 
Qce avec le comte Zinzendorf, qui le reçut 
»romunauté religieuse. D'abord partisan 
MB des Frères Moraves^ il se sépara en- 
X, et les maltraita fort dans un de ses 
intitulé : Christus imd Belial, 1741. 
)nstance nuisit à sa position. Il se lia en- 
le traducteur de la bible deBerienburg, 
éricHaug, mais bientôt ils se divisèrent 
t se lia alors avec certains illuminés de 
y; mais cette liaison ne fut pas non 



plus de longue d«rée. AumI n'eot-il rien de plus 
pressé que d'écrire contre eux i U publia ainsi deux 
ouvrages, dont le premier a pour titre ; Breile 
Schlxge avf desNarren RUcken <Ck)upa bien 
appliqués sur le dos des sots ), dans les Acta Hist, 
ecdes.fW; et le second, Moses mU aufgedeckteim 
Àngesichte( Moïse à face découverte ), vers 1740, 
iorè". A la mort du comte Casimir de Berlenbourg, 
en 1741, le fougueux controversiste fut obligé de 
quitter la localité *, il alla alors à llacbenbourg, et 
deux ans plus tard à Ncuwied ; on exigea de hii 
dans cette ville une profession de foi, qu'il fit im- 
primer en 1746, mais qui l'obligea de quitter cette 
ville. 11 Gootinga qmlque temps encore eette vie 
errante, àBrunavriak, Hambourg, 61nlutadt«t 
Altonai A Berlin, H Ait Houeilë et bébergé par 
Steinborg, qwA Vaà imposa k eonditiMi, qu'il rem- 
plit, de ne plas écrire^ DépovrvMde tout fonda des 
doctrines soUdea, H ne publia qm des éeHta sans 
vale«T et qui tfoubMreot si cvrière. Outre les 
oavnigeadtéa, on a de M f DUsGattliehheitdet 
Vêrnuf^, eCe< ( La Divinité d« la Raison^ etc. ), 
publiée vers 1741 ou 1742, lo^'' \ — Atfgenet- 
thigtes Glcmbênsbekenntmiêê (Pfefessiem de 
foi forcée); 1746, iR-4<'; — Dos BvûngelHm, 
â.9vi4f«n^er^(I/Évanglled'liar«nb0rg); 1747, 
in- 8" : ouvrage dirigé contra les dwtrioee de Ce 
théologien. 

■tttLAAHil (/ean^Frédérid), pianiste A 
hoiMne polttiqiie français, né à MfMbom^, le 6 
mai 1749, gnlllotiné dafts la méiM fille, en 
1794. n était pianiste Astingné ef bbn eotnpost-' 
teor. n embrassa les idées ultra-tétoliitlomiatres 
avec fiMMtiflMe, «f fM cMse (fe la mort d'on 
certifin n^fnbfe de seé «Scmdte^eiM. 11 sttbitliri 
Même le wyft de êei tictimee, et petit sur l'é- 
elMÉMd avec son frère. On à d'EdeltiMhn : l'acte 
d« Fêu dans le balle* des Éléments , k l'Opéra 
de Parla } m t7«2 j *" Ariane dans Pile de 
ffftxos; ibld^; — tfi#B Canéertos pmr piano; 
Wenne 5— wirf cnvres âtfStmaieÉ pour piano 
et violon; Manheim ; — Caprices poiirpèarto; 
Parfis ; — Quatuors pour cJàvcdft ; Amsterdam ; 
— La Bergère dêê Alpeê^ potf soprano et b«9se ; 
Paris. Il y a d«i talefrt dans Mtti ces ouvrages. 

Fétis, Biographie universelle des Musieiens. 

BDBHA ( Gérard ), peintre hollanda!^ , né en 
Frieè; vers 1664 , on 1666, selon d'a(t(res, murt 
en 1700, à Richmond (Angleterre). Éfète d'Al- 
bert Vav Everdififen , sinnomtté te Sdtttttor 
Rosa du N&rd, Edeiam ent nne prédflectKyn 
marquée pottr les Mènet de la natofe sauvage, 
que soir maître excelMt à reproduire. A dix- 
huit ans, il passe en AttglMerre; de \k H vint 
en Norvège, pays pour lequel l'avaient enthou- 
siasmé les récita de .son niaifrc ; puis , désireux 
de connaître le Nouveau Monde, il parcourut la 
Guyane hollandaise, s'arrêta à Surinam, puis à 
Terrre-Neuve , où il recueillit un grand nombre* 
de vues pittoresques, fl rapporta à Londres uno 
collection assez considérable , qui fut auséifOt 

21. 



647 EDEMA - 

vcniliifl. Trop bdlanent wtiRfait de ce premier 
bénélîM , il M perdit dan* l'oisiTetï et lefl plaJBÎn, 
et moarot jeuoe encore. Ses productions ont 
quelque chose de la pureté de coloris qui carac- 
térise les œuTres d'ETerdlngen. Ses piysaget 
sont pour la plupart empruntés *ox sites quil 
aTsEt visités ; [es Sgures qu'on j voit sont, dit- 
on, en général, p^tes par John Wrck, soacont- 
paMote ; et son soTre, ï défaut de génie et d'o- 
riginalité, montre ce qu'eût fait un talent facile 
aidé d'un travail soutenu. Ed, Renaud[!<. 
MIcb. BryMH, Dictkmary 1^ Painteri and Ençropart; 

EDKMics (,rardan-A'ico{aj),ldiilosophesué' 
dois, né en 1624, mort en lOM. U étudia à Up- 
«al, où il soutint contre Stierohiehn une thèse 
ayant ponr objet d'étaUiï qne l'hébreu avait pré- 
cédé les autres langues , tandis que son cunlra- 
dicteurprélendill que c'étaille gothique. Auditeur 
de cette lutte philosophique, la reine Christine 
fit <lresser soigneusement procés-verbal des ar- 
guments des deux parties. Edeuius fît ensuite 
UD voyage en An^eterre. Revenu i, Cpsal, il 
fut reçu docteur en leei.Ouadelui ; Duterta- 
tiiina llttoiogvcx de Christi religionU vert- 
taie; Abo, 1604; —£ptt<me HiitorHe tcele- 
iUaticKi Abo, IBSI. 

BDEK(GeorjrM),polTgraphe allemud, net 
Freysingue, en 1614, mort le 19 mai lase. il 
ttudia i Cologne , y fut reçu docteur en droit, et 
devint oMiseiller de Ferdinand, roi des Romains, 
puis avocat fiscal en Autriche. A l'avènement de 
FerJinaud k l'empire , Kder Tut surtout consulté 
parce prince dans lesmaUères religieuses. Ses 
principaux ouvrages sont : Cotaloçiu recto- 
rum et iUiulrium vironim anhi-gymnatii 
VicnnentU, etc. , abanno I137-l&a9i Vienne, 
iaà9,in-4°, etlG4â, in-rol:; — Œconomia £i- 
bliorum, leu partittonum Iheologicaram li- 
àri V, etc.; Cologne, 1568, in-fol; — Com- 
pendiam seu epitome CateeMimi catholtei; 
Cologne, 1570, in-S"; — Discursia de Fiât 
ciilhnlica; Rudîssin, 1571, in-S"; — Dos gui- 
dent Flieii cbHttUcber Gentein und GeielU 
ickaft (La Toison d'or de la sodété et com- 
inuiiaole chrelii-nne); vers i.,Mi;— AfaUeus 
IkiTeticorum, de varia faUorum dogmalum 
noiit algue ceniuris liàri duo; Ingolstadt, 
ls8i}, in-B"; — Matxologia hxrelicorum, leu 
Summa hxreticaram/aùvlarum , etc. ; ibid,, 
IMI, iD-8"; — Partilionei CalechUnU catho- 
"ci tjus nimirvmguitjc deereCo eoncitii Tri- 
' ent. Pii V ponHf, max. juMsoi ad parochoi 
.'rJmtiine(Jl(«; Cologne, IS83. 

AdcluiiK, Suppl, 1 UdKr.AlIgtm. CtMrUn-lJxllaM. 

BBEK {Wo(/ga>tg), théologien allemand, 
vivait dans la seconde moitié du dix-septième 
siècle. On a de lui : l^ben des ttelligen Fran- 
eiscua von Sales, aus dem Franti. des Beinr. 

Mavpns {\ie lii: eaial FraD(;ois de Sales, tirte dn 
francs de Henri Maupas); Munich, ta74. 

Aitmag, Sappl, 1 iscbcr, ^Ugewi. CtlHnrUa-lATitm. 



EDESmS M 

>iDÈSB (Saint), né en Lyde, naityriiéa 
avril 300. Il B'appUqna h l'étude de la jliàtow^ 
et embrassa le christianisine par eoBridia. I 
se fit remarquer par le eounge arec leqodl 
professait les nonvelle* doetriMi. Il smiIH 11 
prison et les raines dan* la PaleilfiK uns Gdki 
Maiimien. Ayant été mi* eo UbaW, Q ili t 
Alexandrie, oè le préfet d'Egypte, Bicnde, 
persécutait les clirétiens. Ëdèse ne cnigKl pu 
de lai reprocher sa conduite ; le coongs ila^ 
losophe irrita tellement le [mieonfal,9g1l 
saisir Ëdèse, et après lui avoir Ut ti^dtnrM 
tortures , le fît jeter à U m». Saint ËdèM ni 
bonoré par l'Ëgljse le 5 avril. 
Batiiie. Uter Marttt 

* ÉDtsiA <AtSi9l> ) , femme pUloscfte * 
l'école platonique, vivait à Akundriediat k 
dnqmème siècle aprte J.-C. Parente de SyiiMi 
et femme d'Bermias, die était égalerait (dètn 
par sa beauté et par ses vertiu. Aprts la nott* 
son mari, elle se dévoua k l'asiislaDcedts f» 
rre« et à l'éducation de seaenfknts.EUe mn- 
pagna ceux-ci ï Athènes, ofi ils allaieat tdms 
leurs études. Le* philosophes de cette ée«ls,d 
particolièremeat Proclus, la reçurent me A- 
tincliou. Elle mourut dans un tge avancé, (tM 
oraison Funèbre fut prononcée par ~ 
alors fort jeone. Ses eniaota 



10 1 Aa^à<TXLO(. - 

( Àndrino d' ) , peintre it 
. Od croit qu'il était de Parie, M 
indique p!at4t ime orignie pccqK 
Loïnazio parmi lea pcintra W 
' Giolto. On lui altita 
1res i fresque, qui eilsloil oun 
t Sainl-MartiD de Pavie. E. B-a. 

Lonuiu , léia tUl Tatpte d«IM Pitlnra. - liMi. 
IfolliiU Mllt Paure, SmUm a ^rcUtaCtun «'rMs 
~ UniJ, Storia pUlorUa. - Vkttaaott, AliMR* 

• KDESirs on CBDBSiiTS, poste gailo-mufe, 
né dans la Gaule méridionale, vivait pratalto' 
mait dans le cinquième siècle de l'to du ilÎHt 
il ne nous estconnu que parles ouvrages detari 
Honorât, qui l'appelle rAf(oric«/icKii({i«t<a* 
trieic arlis peritiuimui efr. TrèH>m tii- 
meme,il fut lié d'amitié avec saint HUake, M- 
qtied'Aries, et composa en son honnear in priM 
en vers hexamètres; il en reste doaie v(n,q)( 
dom Rivet résume ainsi : > Les sept preraitrt im 
pour exprimer une pratique qui Usait le soiddi 
l'admiration de tous ceux qui en étaient ttiu oto 
C'est que saint Hilaire s'uccapalt sonveni i Ut 
trois choses i la fois : il liMit , il dictait t soa 
secrétaire , et il travaillait k quelque pdit M- 
vrage des mains, comme il faire des retsmlUeb 
tout en même temps. Lea dnq antres vos lorf 
pour nous peindre le caractère de la tui drMM 
chrétienne et cen^ialissante dn Miat évtqoa M- 



EDESIUS — EDGEWORTH 



660 



u » Voici ces vers; oI)6CI]ts et 
ils ne donnent pas ane idée avantageuse 
poétique d*Edesias : 

K nec 4ignas Uata ad prcconia tesUs, 
lole Jagt dlgttos ccttUae laborl, 
11 ratio fartas Injunzerat horaa, 
em preclbos mutatos fecerat actna. 
! Tlx poasain quemqaam tic temporc eodem 
; dletaoteai, rele^eodo, lecta fateodo, 
mu tlmul boc operari, atteodere, (ori. 
pranentam lleia, magU obère lleta, 
Tvlt namnla, coplebat orescere toUs. 
>roropU vlget mlteratio. qaam elta doalf 
Hoc aolom ftteraa ad maoera largua, 
comltaator opes pletate minlatra. 

littéraire de la France, t U. 

SB (Princes et comtes d'). Voffe% Bàu- 

BSELUf et COURTENÂY. 

( Àtheling ), prince anglo-saxon, vivait 
coode moitié da onzième siècle. Lorsque 
lôte de Fer (Ironside) périt, en 1017, ses 
Sd win et Edward, faiént envoyés par Ca- 
de Suède, avec prière de les faire mon- 
de Suède ne remplit pas ce mandat ; il 
\ deux princes à la cour de Salomon , roi 
s, qui leur fit bon accueil. Ed win mourut 
Dts , et Edouard épousa la beUe-soeor 
>n, de laquelle il eut Edgar Atheling. 
Angleterre pour y succéder à Edouard 
teur, il mourut peu de temps après son 
is ce pays. Nommé comte d'Oxford 
1 , Edgar Atheling fut traité avec une 
veillance par Guillaume le Conquérant; 
cependant en Ecosse , d'où il revint en 
i pour y soulever le Northumheriand; 
ians cette entreprise, retourna de nou- 
cosse, d'où il revint encore en 1070, 
fois pour faire sa soumission à Gnil- 
: hû acoorda une pension. En 1083 Edgar 
oi en Normandie ; puis il se rendit en 
En 1097 il commanda l'armée envoyée 
pour rétablir dans ce royaume un neveu 
t le même nom que lui. Il fut le der- 
^entant de la branche masculine des 
iglo-saxons. 

ris. " Camdeo, Pennp Cpelop. 

roRTH { Richard Loyell) y mécani- 
lis, né à Bath , en 1744 , mort le 13 

Son père, chef d'une ancienne famille 
, possédait une terre appelée Edge- 
m, d'où il tira le nom qu'il portait. 
)aralytique, sa mère consacra tout son 
éducation de son fils. Il avait sept ans 
basard dirigea son esprit vers la science, 
l'expérience que faisait d'une machine 

Deane, un ami de sa mère, qui se mon- 
étonné de ce que la machine ne pro- 
is d'effet , le jeune Edgeworth fit re- 
lue cela tenait à ce que le fil d'archal 
le conducteur au fluide s'appuyait 
t gond de la table. Deane embrassa 
t lui permit de visiter chaque jour son 
s ; Edgeworth y conçut un vif amour 
nce. Eo 1763 U se fixa à Hare-Hatch, 



en Angleterre. Déjà il coomiençait à s'occuper 
de la communication télégraphique, et en 
1767 il parvint à établir un télégraphe entra 
▲ssy-Hih et Nettlebed, séparés par un inter- 
valle de 16 milles anglais. Halheureosement 
il abandonna cette invention avant de l'avoir 
portée à la perfection ; la télégraphie fut réin- 
ventée en France , et Edgeworth perdit la gloire 
qu'il en aurait pu tirer. D'autres idées le préoc- 
cupèrent : il fit construire deux vélocipèdes, une 
machine pour couper les navets, une autre pour 
mesurer les distances, une autre pour mesurer 
la force que les chevaux dépensent en tirant les 
poids , et, tnfin, une voiture munie de voiles et 
de roues qui cheminait avec rapidité et sûreté. 
Vers cette époque, il conçut la première idée de 
sa théorie favorite, de la possibilité de construire 
une voitnre qui transporterait partout un petit 
chemin de fer sur lequel en même temps elle 
avancerait tovjoars. U parvint à en construire 
un modèle y qui servit à démontrer le principe de 
ce mouvement double et compliqué ; mais il ne 
put jamais réunir la force, la légèreté et l'action 
régulière nécessaires poor rendre ces voiturep 
utiles. Pour toutes ces inventions, la Société des 
Arts lui décerna la médaille d'argent en 1768, 
et la médaille d'or dans l'année suivante. 
En 1771 Edgeworth vint en France, et s'établit 

I Lyon. Les Lyonnais s'occupaient alors d'em- 
bellir leur ville , d'après le plan de l'architecte 
Perrache. Ce plan était de détourner le cours du 
Rhône, et d'éloigner le confluent des fleuves à 
plus d'un mille de la ville , qui se serait éten- 
due alors sur uu plus grand terrain. Edgeworth 
se chargea gratuitement de la direction d'une 
partie des travaux. L'activité et la sage hardiesse 
de son génie se montraient dans la célérité avec 
laquelle le travail s'accomplissait. La digue qui 
devait couper Tancien cours du Rhône était 
déjà si avancée qu'il n'en restait à faire que 
vingt pieds; on avait creusé une grande partie 
du nouveau lit pour recevoir les eaux. Edge- 
worth s'efforçait de h&ter l'accompUssemaat 
des travaux , ayant été .instruit que le fleuve 
serait bientôt gonflé par les torrents qui des- 
cendent en hiver des montagnes de la Savoie. 

II voulait doubler le nombre des ouvriers ; mais 
les directeurs rejetèrent ses conseils , efTrayés 
de ce surcroît de dépense. Un matin il f\it éveillé 
par un bndt terrible : et vit le fleuve, gonflé 
comme une mer, couvert des débris de ses 
travaux. Une grande partie des machines et des 
matériaux étaient sur une lie en face des rem- 
parts; il pouvait encore les sauver , mais c'était 
au risque de sa vie. Edgeworth aborde dans TUe; 
mais le bateau coule à fond en revenant. L'hivev 
mit fin à ses travaux ; cependant, il avait d^ 
gagné un peu de terrain. Pour marquer leur re- 
connaissance , les directeurs firent don d'un 
morceau de ce terrain à Edgeworth, qui peu de 
temps après partit ppur l'Angleterre. Il ne re- 
vit jamais Lyon depuis. En 1782 i| vint babîtir 



efti 



EDGRWORTH 



eu 



I propriétés en Trlaïuio. Il trouva Itt.Volontairet , 
ifUndais ( irish oofunêeerâ ) «ou» les annês ; l'Ir* 
lande venait d'arraeher ao parlement anglais 
la reeonnais«ance tie son indépendauee légialatif # 
et FabrogatloB de la phit séyère dee loie pénales 
contre les oatholiqiies. A travers Téolat de ce 
triomphe, Kdfiewortii entrevit l^a^eiijettissemeBt 
de l'Irlande. H comprit que Paseodalion de» 
▼olontairee serait dissoute sHM que la guerre 
avec rAmérique serait terminée, et qu'alort 
l'esprit de résistance, que l'appui de pe corps 
avait inspiré aux députés libéraux, ne tarderait 
à pas s'évanouir. Il se liàtade publier une adressa 
aux volontaires sur la néeessité de réformer la 
loi sur les élections, de ramener la eonstitutioB 
à ses principes fondamentaux et de rendre la 
cbanibre des députés vraiment représentative et 
populaire. Il fit aigner aux habitants de Longfoid 
one pétition qui fut présentée à la cliambre) 
c^était la première pétition pour la réfome. En 
1783 il prit sa place dans la convention armée 
des déléJi^s des volontaires, qoi tenait ses séan« 
ces à Dublin pour préparer des projets de loi 
et dee adresses présentés ensuite k la chambre 
par les députés libéraux. Kdgeworth désap« 
prouva la formation de eette convention , qui 
lui semblait illégale-, mais une fois forméo, il 
y porta tout le secours de ses talents et de son 
autorité, parce quil croyait y voir un germe do 
salut pour l'Irlande. £n 179S il entra dans la 
chambre des députés. Les volontaires avaient 
été supprimés; déjà le gouvernement anglais 
parlait d'une union législative entre l'Angle- 
terre et l'Irlande , et le {leuple irlandais n'atten- 
dait pouc se révolter que les seoours de la ré- 
publique française. Il avoua que l'union pro- 
mettait des avantages à l'Irlande, mais il 
vota néanmoins contre le projet, comme con- 
traire aux vœux de la nation. Dans le cours de 
cotte session, il réclama TattentioB de la cham- 
bre pour un sujet plus important que Tunion, 
l'éducation du peuple. Il proposa en 1799 un 
projet de loi pour établir dans chaque paroisse 
une école primairo, qui serait fiiacée sous Tau- 
torité diocésaine et sous eelle d'un inspecteur 
nommé par la chambrs. On approuva son pr«(|et, 
mais il ne fot point réalisé. 

Lesdcuxgrandes idées qui préoccupèrent Edge- j 
worth, la réforme parlementiÂre et l'éducation na- 
tionale , demeurèrent donc tefmctueuaes pendant 
sa vie ; mais depuis sa mort l'Irlande en a recueilli ' 
le fruit, fin 1 798 llnsurreolion éclata Kdgeworth 
détestait également les crimes des insurgés et ' 
les vengeances atroces des magistrats et do la 
miHoe. Il se réfugia avec sa famille dans la ville 
de Tjongford. £n 1800 la loi pour former l'union 
législative fiit adoptée par la majorité de la 
chambre irlandaise; Edgeworth persista dans 
son opposition , et sa retira de l'arène polkti((ue, 
sans tache et sans remords. Pendant la courte 
paix d'Amiens, il reçut la visite du professeur 
Mctri de Genève, qui le déndaà revoir la France. 



Upartitascompagnédesaftlie Maiii,tlUslimk 
aooneillis à Paris avec emprcsscnieiit* KdgHfsrtk, 
déjà connu pour ses trtvaax à Lyoi H saipM 
l'auteur d'une brochure Sur /a çonstmin» 
des moulins, écrUe en français paidaut isa sé- 
jour dans cette villa , fot reçu membre et h 
Société (T^ncourçigement pourVfniustrkU' 
tionaie. Hais un inatia on lui intiÔMi l'onhe 4e 
quitter Paris dans les vin^-quatre hsoras. H se 
rendit cbei; RefiDieTi le|nuid-iu||e, ^1 ne kiiiliMni 
d'autre expliflatiou qu un orare réitéré de qnilkr 
Paris, parce quil était frère de l'abbé Edgewwlh. 
Il alla donc à Passy ; ses amis envoyai»! ■ 
mémoire au grand«juge, et IVsxiié lui-même écri- 
vit ao premier eoasul une lettre tendait à tipl- 
quer sa position d'honme de lettres, détachée è 
tont hitérêt polHiqna» et annonçant, ds|te, 
quil n'était pas le f^s mais le eoitiin de l'atti 
Bdgewerth. ^'ordrefotrévoquédès le leDdaaiii, 
etlVsxilé rentra dansF^. fidgBworth appritqH 
Napoléon avait désavoué hautement It çiMvliiito 
du grandijuge, disant que, loin d*Atrs un orimii 
c'était un honneur d'appartenir à la famiUe Ai 
(Idèltt et courageux abbé Kdgewortli. Pour m 
justifier, le grand«juge disait qu'il avait roça onln 
de nôiioyer f^aris de la lu du peuple éln»' 
geri un ami d'Edge worth répliqua : IMsItHfiMll 
enire la lié êê Vélite. 

De retour en Irlande , il reprit ses traTiu 
scientifiques. En 1804 le gouvernement britaaai- 
que, effiayé des dangers qui menaçaient les dHii 
de la Grande-Bretagne, résolut d'établir un tf*- 
tèrae de communication télégraplUque; il est n* 
c^ur» à Edgeworth, qui travailla avec tant (Tu- 
deur qu'avant la (in de Tannée il eut termiot' sm 
ligne de communication entre Dublin et Oal«a3f. 
La dépèeho et la réponse furent trausratsai d'usé 
ville à l'autre en huit minutes. En 1 806 le g<w* 
verpement fonna un eomité pour rédiger u* 
projet de loi sur l'éducation nationale : Kd|s* 
wortii en fit partie. En 1809 le bureau des com- 
missaires formé pour exammer la possibilité 
(le défricher les marais et bruyères an Ir^ 
lande le chargea tie la surintendance des trs*^ 
vaux d'expérimentation sur un district de 3â,00(F 
arpents. Au bout d'une année» il présenta m 
parleroent un rapport, où il déclarait que kl 
marais et bruyères pourraient être défriefaés et 
changés en sol fertile moyennant une trèe4é9èri 
dépense, et que dès les premières anuées 1« 
récoltes seraient assea considéraMee pour in- 
demniser les cultivateurs.' Les annéea suivenlm 
il it des recherches sur l'utilité des ressorts 
les voitures , établissant que les ressorts 
les chevaux à tirer les poids } jusque alors on avait 
cru que le seul effet des ressorts était de rendn 
les voiti:res plus commodes. 

Marié quatre fois , Edgewoitli avait eu le rua 
bonheur de trouver quatre leiiunes également 
bonnes, également vertuousea, et dévouées âleun 
enfants. De ces quatre femmes, il a laissé pèusienm 
enfiulits. Edgeworth éoii vit pou. QvtresahiMbnin 



SD6EW0KTH 



6M 



construction des momUnst Q pnUia eu 
renûère iivraÛM>n de Harry and ùucy, 
de concert avec m fiJle, U At paraître 
/ Education f quePiotet 61a traduiaiteo 
la théorie, les données primitives et le§ 
orales de ce livre soQt du père; le style 
ctioa sont de sa fille, misa £d§ewortii« 
Edgewortb fit paraître Poetry #»- 
enauite Readings on Poetry et la 
primer , troia excelleat» lîTrea pour 
ta. Sn 1808 U publia Prufesêionaè 
m , oavnfBDOD moiiia utile, noa moina 
e Practic€d Education. Son Essay on 
'once ofair avait paru en 1783 } Teasai 
licaiion du ressorts aux charrettes, 
et VEssai on the Construction of 
vi Carriages fut publié eu 1813. On 
ooore un grand nombre de rapporta 
présentés au parlement. Comme écri- 
iworth se distinguait par un style sobre 
il calculait rigoureusement, expliquait 
i , pensait avep une précision de logi- 
faisait preuve d'une grande impartialité 
ses jugements. Mais dans la société, 
ntérieur, Tbomme ne ressemblait plus 
: il était passionné , sincère, aimable , 
ieur et de sympalbie* Sa conversation 
issaUe, effleurant et approfondissant 
jr, et toujours éveillant et satiafaisant 
ou la curiosité. Dans ses travaux scien* 
cherchait latérite plus que la gloire; 
kit ses découvertes si simplement que 
l'y faisait guère attention « et plus d'une 
ru des gens habiles s'en emparer pour 
' comme leurs propres inventions, sans 
i auteur se soit jamais donné la peine 
er son bien. [ ScnKiTZLsa , dans VEnc, 

0/ Mch. Lov. Edeeworthf Eig., begun 6|r 
i conclnded by'his dauçhter, f vol. In-8*; 
n. - Dti ZeitgeMtten. TiXl^p. lOV-m. — 

roRTH (Marie), fille du précédent, 
e anglaise, naquit dans le comté d^Ox- 
767, et mourut à Kdgewortlitown, le 
i9. En 1782 elle suivit eu Irlande son 
) la surveillance duquel elle put se 
6tude et à Tobservatiou. Elle sentit de 
ire l'éveil du talent, et s'élança sans 
ns la carrière qu'elle a parcourue avec 
Dire. Miss Edf^worth n'a jamais voulu 
; tranquillement assise an foyer pa- 
s années s'écoulèrent au sein de sa 
I vie de cet écrivain, vraiment distin- 
peu de particularités biographiques; 
lesque tout entière dans ses ouvrages, 
la liste : Parents assistant ; 1795 ; — 
w literary Ladies ; 1796; — Essays 
ical Education ; 1798 : ces trois livres 
bliés par miss Kdgeworth en commun 
père; — Castle Rackrent; 1800; — 
les; 1801 ; ^Belinda ; 1801 ; — ïrish 
102; — Griselda; 1803;— Popular 



Taies, 1804 ; — f.eonora ; 1806 : ouvrage où Faii- 
teur propose de faire servir la {)oésie àla propaga- 
tion des idées morales ; -^ Fashionable Taies ; 
l'* série, 1809; 2* série, JJ12-, —Patronage; 
1814 : ces deux derniers ouvrages ont pour objet 
dépeindre les excès auxquels se livrent parfois les 
classes aristocratiques ; — Harrington ; 1 8 1 7 : la 
pensée de ce livre est Tinjustice des préjugés 
contre les Israélites; — Ormond ; 1817; — 
Memoirs of Révérend Lov, Bdgeworth ; 1820 ; 
-— Harry and Lueyi 1826; — Hélène; 1834. 
On trouve dans toutes ces productions l'attrait 
d'un style clair et harmonieux , d'un dialogue 
pétillant d'esprit et d'une satire eujouée, des ta- 
bleaux vrais at gracieux de notre société actuelle, 
enfin le charme d'une grande pureté dans les 
pensées at dans les sentiments. Les personnages 
de Mai7 Edgeworth ont tous un cacliet indi- 
viduel qui leur donne un certain air de portraits. 
Ses caractères d'honmies sont tracés avec uno 
vigueur et une vérité extraordinaires ; ses femmes 
sont séduisantes par la douceur du caractère 
qu'elle leur donne, et par une vivacité légère, une 
coquetterie gracieuse qu'elle sait bien allier avec 
la vertu et la dignité. Les romans surtout dont 
la scène se passe en Irlande méritent des éloges 
pour la peinture exacte du caractère , des moeurs 
et des habitudes. Un mot suffit à la gloire de 
miss Edgeworth : sir Walter Scott avoue que 
c'était le succès qu'elle avait eh en peignant 
l'Irlande, qui avait fait de lui le romancier de 
l'Ecosse, et avait éveillé son ambition. Mais le 
meilleur éloga, c'est que les ouvrages de miss 
Edgeworth sont dans les mains de toute la jeu- 
nesse anglaise. [Enc. des G. du M,, a vie 
add.] 

jiMiual Regiiter. — Bioçraphie de» Contemporains. 

KDGEWORTH DR FiRMONT [Henri-Al- 
len), ecclésiastique irlandais, cousin des précé- 
dents, né à Ëdgewortlitowo, en 1745, mort le 29 
juillet 1807. Son père, Kssex-Edgcworth, avait 
emprunté à une montagne du pays le nom de 
Firmont {Fairy Mount ).Après avoir hérité du 
château de Lissardcn Irlande, Ksscx-Edgeworth 
se convertit au catholicisiTK», et vint en France. 
Le jeune Hcnri-AUen fit ses études d'abord 
chez les Jésuites de Toulouse , ensuite à la Sor- 
bonne de Paris. Il fut ordonné prêtre, et ma- 
dame Elisabeth le choisit |)our son confesseur. 
Louis XVI, à la veille de monter sur l'échafaud, 
se souvint de l'abbé Edgeworth, qui se cachait 
alors sous le nom d'Essex à Choisy. Le digne 
ecclésiastique offrit lui-même d'assister le 
monarque infortuné dans sa dernière heure, 
et ses saintes exhortations en adoucirent l'amer- 
tume. On se rappelle les paroles qu'il adressa 
au royal condamné : « Fils de saint Louis, 
lui dit^il , montez au ciel. » Après avoir coum 
toutes sortes de dangers, l'abbé Edgeworth 
rentra en 1796 dans sa patrie, où Pitt ne put 
lui faire accepter une pension ; puis il rejoignit 
Louis XVXII à Blankenbourg, pour le suivre do 



65â 



EDGEWORTH — EDILBURGE 



là à Mietau. Il porta, par ses ordres, le collier 
du Saint-Esprit à Tenipereur Paul f , et reçut 
de ce prince un accueil distingué. Cet homme 
généreux mourut Tidime de son amour de l'hu- 
manité en donnant ses soins à des prisonniers de 
guerre français atteints d'une inaladie conta- 
gjleuse. La famille royale exilée en porta le deuil, 
et Louis XVIII composa pour lui une épitaphe, 
en latin. On la trouYe entre autres dans le Dic- 
tionnaire des écrivains appartenant aux provinces 
baltiques, publié par fiilM. deRecke etNapiersky, 
article Bdgeworth , et dans l'oraison funèbre de 
Tabbé Edgeworth, prononcée par l'abbé Bouvers, 
le 29 juillet 1807, dans la chapelle française à 
Londres, en présence du comte d'Artois (depuis 
Gharies X ). Le roi Louis XVIII avait engagé le 
confesseur de Louis XYI à écrire des mémoires : 

N Je vous demande avec instance, disait-il, 

M de publier tout ce que votre saint ministère ne 
ce vous ordonne pas de taire. » L'abbé Edge- 
worth se conforma à cette recommandation. Ses 
Mémoires ont été recueillis par G. Sneyd Edge- 
worth , traduits de l'anglais par Dupont et im- 
primés à Paris, en 1815, in-8<*. Les Lettres de 
l'abbé Edgeworth, écrites (depuis 1777 jus- 
qu'à 1807) à ses amis, ont été recueillies et tra- 
duites de l'anglais par M°^ Elisabeth de Bon; 
Paris, 1818, in-8''. [Enc, des G. du M., avec 
add.] 

Biographie des Contemporains. -Thiert, Hist. d$ la 
Béw. Jrançaiêê. 

BDGEWORTH. Voy, FiRHONT. 

*BDGiTB, appelée Ogite ou Ogine par les 
historiens fhmçais, reine de France, née au com- 
mencement du neuvième siècle. Elle était fille 
d'Edouard 1*', roi d'Angleterre, et d'Egwine. Des 
cinq frères d'Edgive, trois, Athelstan, Edmond, 
et £dred,occupèrent successivem^t le trône.d'An- 
gleterre. Des sept sœurs de ces princes et d'Edgive, 
trois prirent le voile, les quatre autres , Ethilde, 
Edith , Adive et Elgive , furent mariées , la pre- 
mière à Hugues le Grand , la seconde à Othon II, 
empereur de Germanie, la troisième à un prince 
italien dont le nom est resté inconnu, la quatrième 
à Louis d'Aquitaine. Edgive épousa, en 919, 
Charles Ilf, surnommé le Simple, roi de France. 
11 était déjà veuf, et père d'une fille que, sept 
ans auparavant, il avait donnée en mariage à 
RoUon , premier duc de Normandie. En 920, Ed- 
give eut un fils, qu'on appela Louis. Trois ans 
après la naissance de ce prince, Charles ayant 
été traîtreusement fait prisonnier par Herbert U, 
comte de Vermandois, la reine se sauva en An- 
gleterre avec son fils. Edouard les accueillit 
trèfr-affectueusement ; mais il ne fit point de 
tentative pour rétablir son gendre sur le tr6ne 
de France; à la vérité, il mourut un an après 
l'arrivée d'Edgive à sa cour. Athelstan, qui lui 
succéda, prit un vif intérêt à la destinée de 
sa sœur et de son neveu ; mais ses efforts en 
leur faveur demeurèrent infhictueux jusqu'à la 
mort de Raoul, beau-frère de Hugues le Grand, 



qui avait gouverné seul le royamne de Frasoe 
pendant la captivité et depuis la mort de Chv- 
les m, arrivée en 929. Le roi d'Angtetam em- 
brassa alors OQV^tement la cause de Lomi , et 
excita les seigneurs français à demander le 
retour de leur prince légitime. En 936, des 
ambassadeurs', parmi lesquels était, TâRfae- 
véque de Sens, vinrent chercher à la cour d*!- 
thelstan le fils de Charles le Simple. Ils jotb- 
rent solennellement, entre les mains d'Ed- 
give , de mettre immédiatement Louif .IV, qri 
reçut alors le surnom d'Oii/rerJUer, eo pu- 
session de Fautorité souveraine. Les htitorieni 
ne disent pas pourquoi la reine n'Aecompagni 
pas son fils en France ; probablement ce fut pour 
ne pas porter ombrage aux grands du royanne, 
qui redoutaient son ascendant sur ce jeune prince 
de seize ans, auquel ils comptaient imposer kun 
propres volontés. Louis partit donc seul avec la 
députation française, augmentée d'une suite bril- 
lante de prélats ^ de seigneurs anglo-saxons. 
Aussitôt après son arrivée à Laon, fl fbt eoo- 
ronné par Artaud , archevêque de Reims. Peo 
de temps après, les mêmes factions qui avaieat 
détrôné le père du nouveau roi ayant suscité à 
ce dernier beaucoup d'embarras, afin de leteùr 
sous leur tutelle , Louis IV appela sa mère anprèi 
de lui , vers la fin de cette année 936. Quelqaei 
annalistes marquent cependant que cette pria- 
cesse rejoignit son fils seulement en 938. Ceqol 
y a de certain , c'est qu'elle fût toujours traitée 
par Louis avec déférence et tendresse jusqu'à 
951 , époque où la mésinteUigenoeécIataentreeu. 
A l'âge d'environ quarante-cinq ans, la vente 
de Charles le Simple s'éprit du jeune comte de 
Meaux , quatrième fils du comte de Vermandois, 
mort en 943. Prévoyant sans doute que le lui 
s'opposerait aune union sur laquelle le souvenir 
de la perfidie du père de ce seigneur envers Char- 
les le Simple, premier^ mari d'Edgive, et la grande 
distance d'Age qui existait entre la reine et soa 
amant , devaient jeter une teinte à la fois odieuee 
et ridicule, cette princesse se fit enlever de 
Laon, où elle résidait, par le eorote de Meaux. 
Quand les deux fugitifs se crurent à l'abri da 
courroux de Louis, ils s'épousèrent, ce qui cansi 
non moins de chagrin que de colère au roi. Lee 
historiens anglais et français sont partagés nr 
l'issue de cette aventure. Lm uns rapportent 
que Louis poursuivit les nouveaux épcûx , lee 
atteignit , les sépara , et remit Edgive à la garde 
de sa femme, la reine Gerberge, en la sagesae 
de laquelle fl avait une grande confiance. Lee 
autres prétendent an contraire que la reine douai- 
rière eut de ce second mariage un fils et une 
fille. Camille LEnnim. 

Lingard, Hittorg of Bngland. — Flodoard . CArmi- 
quei. -- Méserai, Histoire de France. — Daolct lâeeu 

* BD1LBUB6B OU AUBiBBGB (Sainte) , née 
en Angleterre, morte à Farmoutiers, en 69». 
Elle vint en France avec sainte Artongathe, et fat 
choisie en 65ô pour abbesse du couvent de Mar 



47 

Mwtien. EUe momnit eo odeur de sainteté, 
lorsque sepi ans après, en 702, on exhuma 
on eorpe, on le trouYa dans un état parfait de 
onsenration. On le transporta à l'église de Saint- 
ttienne,etron honora EdlUiurge comme sainte, le 
'joiUet 

Bède, UiMtoria meleHastica gtntii Anglonsm. — 
billet, Fiu des Saints, — Richard et Glraod, Biblio- 
!M(M« taeriê, III, SSl. 

* BDiHG {Rutger), théologien allemand, vi- 
tait dans la seconde moitié du seizième siècle. 
On a de lui : Bvangelische Messen^ Lobgesasnge 
vnd Kirehengeàete (Messes, Cantiques et Orai- 
Mns); ihid., 1572, in-8*^; — Bine gereimte 
Vtbénettung der Psalmen (Les Psaumes tra- 
duits en Yers ). 

HanbeliD. BW, Colon. 

* BOiiiGii (Gisbert), bibliographe français, 
'iîsit dans la seconde moitié du dix-septième 
iècle. On a de lui : Catalogtu librorum qui 
iureiix in àibliotheca inclytx nationis Ger- 
umiese exstant ; Orléans, 1678, m-8''. 

Adelooc, Soppl. à JOcher. Mlg. GeL-Lexik. 
BD18SA. Koy. ESTHBR. 
■IMTHBBBGB. Voy. BbRTHE. 

AoiTAB (Sainte), princesse et religieuse, 
fo en 961, morte le 16 septembre 984. Elle 
tiit fille naturelle d'Edgar, roi d'Angleterre, et 
a WiUHde, abbesse de Wilton. Le moine Got- 
slin, qui Tirait au onzième siècle, prétend que 
troi, après avoir enlevé de force Wilfnde, 
km simple religieuse, l'épousa. Mais aucim 
hroniqueur du temps ne fait mention de ce ma- 
^a. D'après Malmsbury, Eadmer etOobern, le 
Ki arait à peine dix-huit ans lorsqu'il essaya de 
Sduire une jeune personne de noble naissance, 
ni pour échapper à ses poursuites s'était cou- 
erte du voile d'une des religieuses du couvent 
b sa famille l'avait mise pour faire son édnca- 
QD. Cette ruse ne réussit pas ; Edgar, renonçant 
la séduction, usa de violence envers Wilfnde ; 
M anteors précités ajoutent même que l'arche- 
éqoe de Cantorhéry l'admonesta sévèrement 
cet acte coupable et lui imposa une péni- 
de sept années. Peu après avoir donné le 
àÉdithe, Wilfnde obtint du roi lapermis- 
Mo de se renfermer avec sa fille dans le raonas- 
tevd'où il l'avait arrachée et dont elle devint 
abbesse ; plus tard elle succéda à sa mère 
ans la diçiité d'abbesse de Wilton. En 978, 
dgar étant mort et son fils Edouard ayant péri 
pffte trois ans de règne , assassiné par les 
idrea de sa belle-mère Elfride, quelques sei- 
oenrs firent une tentative pour mettre sur 
i trdneÉdithe. L'illégitimité de la naissanee n'é- 
lit pas à cette époque un empêchement absolu 
l'hérédité d'une couronne; quant aux vceux 
fonoocés par la princesse , le pouvoir épisco- 
laireQ efit relevée; mais Édithe rejeta ces pro- 
MMitkHis. Tout ce qu'elle souhaitait, c'était d'à- 
ftMver sa vie , qu'aucune passion n'avait trou- 
ilée «D seul instant, dans sa chère abbaye d^ 



ÉDILBURGE — ÉDITHE 



668 



WOton. Elle y moomt en effet , à l'âge de vingt- 
trois ans, assistée par Dunstan, évêque de Can- 
torhéry. C. L. 

Malaubnry, HUtoirê du RoU d* Angleterre. — Gotzc- 
lin, Fié de sainte SdUke. — Don Mabllton, jietes des 
Sainte, 

* éoiTHB, reine d'Angleterre , fille du comte 
Godvrin et de Githa, princesse danoise, vivait 
au milieu du onzième siècle. Sa modestie, sa sa- 
gesse, sa piété , sa bienDsisance , en un mot , 
toutes les vertus qui ennoblissent la femme, 
entouraient d'une sorte d'auréole cette rase épa- 
nouie au milieu des épines ; c'est ainsi que l'ont 
poétiquement qualiûée les chrouiqueurs anglais, 
hostiles cependant à la race de Godwin. Il y avait 
deux ans qu'Edouard dit le Confesseur portait 
la couronne d'Angleterre, lorsque, désirant com- 
plaire aux seigneurs saxons et danois qui le pres- 
saient de se marier, et néanmoins ne voulant pas 
manquer au voeu de continence qu'un sentiment 
de dévotion l'avait poussé à faire, il offrit à Édi- 
the delà placer sni to trôneà ses côtés ; en même 
temps il lui révéla le scrupule de conscience 
qui l'empêcherait de jamais la traiter comme 
une épouse. On est assez naturellement porté à 
s'étonner qu'Edouard, ainsi enchaîné par un ser- 
ment religieux, eût fixé son choix sur une jeune 
fille dont les attraits enchanteurs devaient l'expo- 
ser sinon à se montrer paijure, du moins à re- 
gretter im Tora téméraire; mais, d'après l'opi- 
nion de ses contemporains , ce fut précisément 
afin de gagner les mérites de la résistance à 
ime tentation continuelle, que ce prince choisit 
la belle Édithe pour compagne. La fille du comte 
Godwin accepta la proposition du roi, et leur 
mariage (ht célébré en 1044. 

A défaut du bonheur de la famille, dont la pri- 
vait l'austère piété d'Edouard ( voy, ÉnouAan le 
Cor^esseur), la jeune reine devait espérer jouir de 
la tranquillité et de la considération à laquelle ses 
nombreuses vertus lui donnaient droit. Cepen- 
dant, ni llrréprochabilité de son caractère, ni 
son attachement à ses devoirs, ni le respect pu. 
blic qu'elle s'était acquis ne suffirent à la pré- 
server des vicissitudes de la fortune et des arrêts 
injustes des hommes. L'arrogance et l'insou- 
mission des Godvrin les ayant rendus suspects 
au roi, ils craignirent d'être arrêtés, et s'enfui- 
rent les uns en Flandre, les autres en Iriande. 
L'innocente Édithe fut enveloppée dans la dis- 
grâce de sa famille. Ses biens personnels furent 
saisis par le roi , et elle se vit reléguée loin de 
la cour, dans le monastère de Wherwill, où on 
la mit sous la surveillance de la soeur d'E- 
douard, abbesse de ce convoat La plupart des 
annalistes du temps affirment qu'on traita la 
reine avec une rigueur que rien ne justifiait; 
un seul, l'auteur anonyme de la Vie d'Edouard, 
prétend qu'elle fut conduite avec une pompe 
royale au monastère qui lui était donné pour 
résidence; et on l'informa, ajoute-t-il, que sa ré- 
clusion n'était qu'une mesure temporaire. Un 



06» 



ftDlTHK — EDMOND 



hûtoricn moderne renarqae à oe sujet que ce 
dernier témoignage eut le plos digne de foi, Tau* 
teur que nous venons de citer ayant dédié son 
livre à Édithe cUe-méroe. Tel n'est pds notre 
avis; il nous paraît, an contraire, que cette dé- 
dicace à la reine empêchait l'historien du règne 
et de la vie d'Édoaard de présenter les faits 
«ons lenr véritable jour, lorsqu'ils pouvaient 
être considérés comme portant atteinte à la 
dignité d*Édithe on au caractère de son éponx. 
Quoi qu'il en soit, une réoondiiation ayant en 
lieu l'année suivante ( 1059 ) entre les Godwin 
et le roi, œliif-ci rendit à eette ftimille les com- 
tés qu'il lui avait ôtés lors de son bannissement ; 
Édithe fbt rappelée à la cour, et reprit sa place 
sor le trône. Elle parait avoir joui de nouveau 
de toute la conflaooe du roi jusqu'à la mort de 
ce dernier, qui arriva quatorze ans après , au 
commencement de l'année lOAO. Huit jours au- 
paravant, comme Edouard, qui depuis la veille 
de Noël luttait contre une flèvre violente, se trou- 
vait hors d'état de quitter son appartement pour 
assister à la dédicace de l'église de Saint-Pierre, 
qu'il avait entièrement rebâtie de ses propres de- 
niers, Édithe représenta et remplaça le fon- 
dateur dans cette solennité religieuse; eette 
princesse devait avoir alors environ quarante 
ans. Depuis cette époque, il n'est plus ques- 
tion d*Édithe dans l'histoire, bien que ce fflt son 
frère Harold, le second des sept fils du comte 
Godwin , qui à la mort d'Edouard monta sur le 
trône d'Angleterre. Ce silence fait présumer 
qu* Édithe ne survécut pas longtemps au roi qui 
lui avait donné une ronronne. 

Camille Lbbrun. 
Chroniqtte Saxonne. — Infdif, Ânnalei. 

*BDLRii (Mnrtin)f grammairien allemand, 
natif d'Téna, vivait dans la seconde moitié du 
dix-M*ptièmc siècle, fl fît parattre en anglais : 
Minerva; — The High DtUeh Grnmmar, tea- 
chïng the Knglishman ; — Thé High Qerman 
fjonguage; Londres, 1085, in-ll. 
Cottsrhed. Krit. Beftr,y II. 

BDMBR. Voy. E^DVEH. 

kdmoud (Saint), roi des Est-Angles, mort le 
?.0 novembre 870. Devenu roi dès l'ftge de quinze 
ans, il gouverna avec sagesse. L'invasion de ses 
États par deux princes danois, Hinguer et Hubba, 
mit fin à la prospérité que ses sujets goûtaient 
depuis quinze ans sons son règne. Edmond bat- 
tit d'abord l'ennemi à Metford ; mais des forces 
supérieures l'obligèrent de se retirer au ch&teau 
de FramHngham , dans le SoffTolkHhire. Il fut en- 
suite investi et fait prisonnier à Hoxon , ofa le 
chef ennemi, HInguar, dont il rejeta pour la se- 
conde fois les propositions , comme attentatoires 
aux droite de son peuple, le fit décapiter. Sa 
tète, enterrée dans un bois et retrouvée depuis , 
est devenue un objet de vénération. Le nom de 
ce martyr figure encore dans la liturgie anglaise. 

Rapm ThoyraK, Uist d'^ngleUrre, I. 

* EDMOND ( Saint ), préUt anglais , natif d'A- 



bendon, mort à Soissae, le 16 novembre 1 MO. 
Son père, Edouard, se retira de bonne hemi Ai 
monde, et se fit religieux dans le monastère dl* 
vesham, et sa mère, Mabile, l'éleva d'une munèn 
exemplaire. Edmond étudia à Paris, où ileasei^ 
les belles-lettres et les mathématiques; pniil 
s'appliqua à la théologie » et fbt reçu docteBrai 
cette faculté. Revenu en Angleterre, il y expUt]» 
la Sainte Écriture» et s'y livra à la prédiôitiQi. 
Le bruit de son succès comme orateur vint jni- 
qu'à Rome , d'où le pape lui envoya l'ordre de 
prêcher la croisade. 11 s'acquitta avecxèlede 
cette mission, et fut appelé à occuper le siège de 
Cantorbéry. 11 accepta à regret, et fit acte d'o- 
béissance en se laissant sacrer le 2 arril 1254. La 
sainteté de sa vie ne le mit pas à Tabri descoih 
flits avec l'autorité séculaire. Chargé par le pape 
Grégoire IX de pourvoir aux bénéfices et éTéehés 
que Henri III, roi d'Angleterre, laissait vacasU, 
pour en toucher dans l'intervalle lesreveDOi,!! 
songeait à remplir ce mandat, quand Henri 111 
en obtint la révocation. Edmond vint en France, à 
la cour de saint Louis, qui raccueillit avec bien- 
veillance ; pnis il se chercha une retraite & Fab- 
baye de Pontigny, en Champagne. Obligé «Dfiaite, 
à raison de son état de maladie, de se faire tnm- 
porter an monastère do Soissac, où il moorat, ft 
fut canonisé par le pape Innocent IV, en 1249- 
Il a laissé : Spéculum Bccle.iiXf hiséré dans W 
Bibliothèqne des Pères* 

PIL«, De Script. EecL — Rellarmin, JumU. 9ttbf 
tkut. 

RDMOND 1"', roi des Anglo-Saxons, aîné des 
fils légitimes d'Edouard l'Aneiefi , mort en Mf. 
Il succéda à son frère Athelstaneen 94 1 , et son^ 
dès lors h recouvrer les domaines que les Ilor- 
thumbriens avaient enlevi^H à sen prédéoessears. 
I) réduisit d'alwrd les firpvince.<( de l>erby, Lri- 
cester, Nottingham, Slamfort et Lincoln, habitées 
par les descendants des Danois ; ils ftirent chas- 
sés et remplacés par des ctÀ<mK anglais. Edmond 
soumit ensuite la Northumbrie, dont les deux 
rois, Aulaff et Reginald, se soumirent et se firert 
chrétiens, en 943. Mais à pnine EdmomI se fîsM 
retiré du pays, qu'ils tentèrent de nouveau des^ 
cooer le joug; ils furent chassés alors par ^a^ 
chevêque d'York et l'alderman de Mereie. Bi 
945 Edmond défit les Bretons de Gumbrie, qol 
avaient soutenu les Northurobriens, et condamna 
à la perte de la vue les deux flis de Dumnail, 
leur roi, qui étaient tombés entre ses maina. Il 
donna leurs possessions à Maloolm , roi é^ 
cosse, sous la condition qu'il se reooDDaltrait 
son vassal et qu'ih l'aiderait contre les pira- 
tes. La mort d'Edmond fut tragiqqa : no Joar 
qu'il célébrait à Pocklkh>lc la fête d^ aaiiit Âw 
gustin, l'apôtre des Saxons, il vit entnr dans 
la salle un individu du nom de Leof, proMvit dt* 
puis quelques année pour ses carimes ; ee LeoC 
osa s'asseoir au t>anqnet royal, et refusa é*9ÊiÊk 
h Tordre de se retirer. Entraîné par sa colèra^ 
Edmond s'avança vers cet indhida, qÊi le 



EDMOND — EDMONSTONB 



661 



I iM poignard ; le roi «xpivt êiiv-l«- 
/aasastin fut initeo piècM par les 8«r- 
VFAmonà. 
HUt.ofEngL 

■DU, ftoPBommé Irontidê (CMe At 
i de» Angto-Sa«onf , né en 9M, moft 
,6n 1017. Il était ais d'ethclr«d H et 
et fût turnoranié Ironnide, à cause de 
re selon lésons, de sa force prodigieuse 
itres. Prodamé roi dans Londres, après 
le son père ( 1016 ) , il en Tint Jusqo*à 
aux mains aveo Canut, son ooncurrent' 
er comtiat allait être liyré » quand un 
it arrêté entre les oonteadants. Edmond 
Dvince de Wesaex, qui avait été Tapi* 
a femille. Il survéeut peu de tempe à ee 
Alt assassiné par deux de ses serfiteurs, 
lit-on, par Édrick, son beau-frère. Ces 
) sont peut-être pas abtt>lnment authen- 
i cette époque reculée, il n'est pas tou- 
âle de démêler la fable de l'histoire. 

UM. fii jinçlomSa». ^ Jrt éê vérifier ftt 

HD. Voy, RlCHBlfOND. 

SD DE LA.IGLBY. Voy, LANOUIY, 

EID PLANTAGBNBT DV W09D « 

Voy. PL\]rrACEian'. 

?IDB8 { Clément) f érudit anglais, né 
mort le 12 octobre 1622. Il fit sesétu- 
livcrsité d'Oxford, derint secrétaire de 
Elisabeth pour la langue française , en 
toriographe ( remembrancm') de la cité 
"es , maître des requêtes, clerc du eon- 
in chevalier en 1617. Versé dans les 
ncienoes, il publia plusieurs oarrages 
m, parmi lesquels on remarque ; 065er« 
m ikê five firtt books o/CtTsar'i Corn* 
u 0/ the Civil Wars ; Londres , 1 000, 
- Observations on the sisth and «0- 
oks 0/ Cwsar's Commêntaries ; Lon* 
a, in-fol. ; — Observation* on Cxsar^s 
taries af the CMh WarSy in three 
Qodres, 1609, In-fol. Toutes cet obeer- 
nt été réimprimées avec le commen- 
irtius Pansa sur le même oufrage de 
ndres, 1677, tn-fol. 

s»BS ( Sir Thomas), diplomate anglala, 
nM>uth, Ters 1&03, mort en 1639. Pro« 
ir Francis Wahingliam, il catra dans 
r» diplomatique. En 159) il ftit earoTé 
sade à la cour d'Henri lY ; mais ai la 
t boooraUe, en reranche les appointe- 
lient des pios modestes : le représentai! 
tfek B'aTait que ao shillings par jour} 
oît-OD se piaindre de sa péourie daaa 
I au lord trésorier, en date de l'an 1&99. 
mces furent entendues, et au mois dt 
> il fot nommé 9eer<^irc de la nine 
aague française. Sauf de rares inter- 
réiida essuile li Paris jusqu'en 1599, 
ù il M ebM«é de tniler de te pm 



avec rarehidoe Albert, goavemetir des Pays- 
Bas. Créé chemlier par le roi Jacques I*', en 
1603, il retourna de nouveau en mission à Bruxel- 
les, en 1604, et contribua à on accommodement 
entre le roi d'Espagne et les états généraux de 
Hollande. En 1610, après le meurtre du roi 
Henri TV, Il fbt envoyé de nouveau à ta Cour de 
France, et en 1614 il prit une part active aux 
négociations relatives au mariage du prince 
Charles d'Angleterre avec la soeur de Louis XIII. 
-Sir Edmondes assista en ICI6 aux conférences de 
Loudun, entre les catholiques et les protestants, 
et durant son séjour à La Rochelle il contribua 
beaucoQp à la pacification. En 1625 et 1626 il 
siégea att pariement, et en 1629 il retourna eo 
France pour l'échange des ratifications du traité 
de paix conclu entre les deux pays. Il jouit d^un 
grand renom dliaUleté diplevnatiqne. Une partie 
de sa eorrespondance, qui ne formait pas mohM 
de 12 vol. hi-lbl., et ae trouvait aux mafais do 
ohanoelter Ttrartoe et du lord chancelier So^ 
mers, a été pabNée par Birch, dans l'ouvrage 
bitHulé : Bistoriûttl View of the Négociations 
between thê Cmirùi of Êngland, France, and 
firvsseliffrem 1992 /o 1617. On a inséré aussi 
qtielqueaHnies de ses lettres dans les Mémoire 
of Queen BUzabeth, 

eioç,'BrH.'^ Utfffe. muttret, ef IhritUk, Mttt 

RDMonos ( Éhsnbeth), liéfeKère anglaise» 
vivait dans la seconde moHIé du seitlème siède. 
Elle s'est rendue célèbre par la rase qu'elle em- 
ploya pour sauver les protestants (flrlande, me- 
nacés de bannissement sous la reine Marie. Le 
docteur Cote, chargé de l'orflre reyal, vînt à 
cet effet enlHande, et s'arrêta d'abord à Ohester, 
oA Elisabeth f>fmonds, qui était venue écouter 
à sa |)orie, remarqua qu'il montrait au maire 
de la ville la botte contenant Tordre de « pur- 
ger rirhmde des hérétiques ». Pendant que 
Cole teeonduisaH le visiteur, ÉHsalieth entra 
furthremefit dans l*appartemenf , et substitua à 
l'ordre éerit de la reine un jeu èe cartes, qu'elle 
Hurmonta du valet de trèfle. On Imagine la sur-* 
prise fie Cole, qui jura bien qoe sa mission était 
sérieuse, ei alla se pourvoir de nouveaux ordres ; 
mais la mort de la reine Parréta au moment où 
il se disposait pour la seconde ftris à accomplir 
sa mission. Les temps étaient chan^^és, et Cole 
revint sur ses pas. Le viee-roi dHrlaride, lord 
Fila- Walter, ayant appris nienreiise sitpercherfe 
d'Elisabeth Edmondt, en inslrulatt la rehie, qui 
la récompensa. 

Hartie, Wêt. of Ën^. 

BDMOHSTOfnB (■...), peintre écossais, né à 
Kelso, en 1795, mort en 1835. Les premiers ta- 
Meaoi qu'il exposa attirèrent snr hiî l'attention 
pubh'que. Venu à Londres en 1819, il y ftit ac- 
cueilli avec empressement. Il fit ensuite le 
voyage d'Italie, et s'y perfectionna dans son 
art. Parmi les taWeaux qu'il peignit alors, on 
renianpie surtout le Boisement des chaînes de 
sa^t Fterre^ 0e retonr en Angleterre, il fit 



663 

paraître de nouvelles productions, parmi les- 
quelles La Muse blanche. On admirait aussi ses 
portraits. Son coloris était fin et suave; il aimait 
à peindre les enfants. Une mort prématurée 
Tarrêta dans son essor. 

Jlose, New biog, Dict. 

*BDOM {Poil roux OU rouge)^ surnom 
d'Ésaï), fils aîné d'Isaac. L'Idumée est souvent 
appelée dans l'Écriture pays (VÉdom (voy. 
ÉSAU ), et ses habitants Édomites. 

AlpUonse Lucas, Tableau chronologique généalo- 
gique des personnage* d* F Ancien Testament. 

* BDON ULDRIC DB TARBL. Voy. VarEL. 

ÉDOUABD OU BDWABD, nom commuu à 
plusieurs rois anglo-saxons et à des rois d'An- 
gleterre. Les derniers seuls portent le chifTre dy- 
nastique. 

EDOUARD l'ancien ( the aider) , roi des An- 
glo-Saxons, fils d'Alfred le Grand , mourut en 
925. A la mort de son père, le 26 octobre 901, 
Edouard fut reconnu pour son successeur par 
les wilenagemots; mais le trône lui fut disputé 
par son cousin Ethelwald. Celui-ci eut d'abord 
l'appui des Danois du nord, avec lesquels il sou- 
mit les habitants de l'Essex en90i et les Es^An- 
gles l'année suivante. Mais le prétendant trouva 
la mort en 906 ou 907, dans une bataille livrée 
à Edouard. Les Danois se soumirent, et les Nor- 
thumbriens furent battus à Tattenhal. La pro- 
vince de Mercie tomba aussi aux mains d'E- 
douard après la mort de sa sceur Ethelfleda , qui 
avait gouverné cette province avec beaucoup de 
sagesse. Quelques-unes des lois d'Edouard sont 
venues jusqu'à nos jours ; mais elles n'ont rien 
de remarquatUe. Il eut pour successeur Athel- 
stane , son fils naturel, né de sa liaison avec la 
fille d'un berger. 
Pennv Ogel, -~ Ungard,£ri«l. of Bngl. 

ÉDOUABD le Martyr, roi des Anglo-Saxons, 
né vers 9ôl, mort le 18 mars 978. Il avait quinze 
ans lorsqu'il succéda à son père, Edgar, en 975, 
malgré les efforts d'Elfrida, sa belle-mère, pour 
assurer le trône à son fils, Êthelred. Elle échoua 
par suite de l'empressement que saint Dunstan 
mit à faire sacrer Edouard. Elfrida ne poursuivit 
pas moins le but où tendait son ambition, et ne 
craignit pas de recourir au meurtre. Un jour qu'E- 
douard était allé chasser à Hor8e-Castle,où rési- 
dait Elfrida, un assassin, aposté par cette prin- 
cesse, le frappa d'un coup de poignard au mo- 
ment où , monté sur son cheval , il buvait de 
l'hydromel dans une coupe qu'Elfrida lui avait 
présentée. Le mouvement qu'il fit en se sentant 
blessé le porta à donner de l'éperon à son che- 
val, qui le traîna dans la forêt, où il expira, dans 
un affreux état de mutilation. Il fut enterré à 
Warebam, et ne laissa point d'héritier direct. 
Cette fin malheureuse lui valut son surnom ; sa 
tombe, sur laquelle, dit-on, s'opéraient des mira- 
cles, devint l'objet de /a dévotion populaire. 

Hnme, Uist. of Engl. - Ungard, Hist. of Engl. 

ÉiH>VAHD surnommé le Confesseur, roi 



EDMONSTOME — EDOUARD 



664 

anglo-saxon, né à Islip ( Oxfordshire )» vers 
1004, mort le 5 janvier 1066. 11 était fr^ ca- 
det d'Edmond Ironside et le plus jeune des 
fils d'Éthdred II et d'Emma, fiUe de Richard r^ 
duc de Normandie. A l'époque de la mort de 
Hardi-Canut, le Danois, en 1041 , les Angjaii 
voulurent rappeler la famille royale saxoaoe. 
Les fils d'Edmond Ironside étaient relégués ai 
fond de la Hongrie ; mais ceux de leur oncle vi- 
vaient*. Le comte Godwin, chef tout-puissant (ta 
parti national, redoutant le caractère plus impé- 
rieux d'Alfred, Talné des deux, le fit assassi- 
ner, et plaça sur le trône Edouard, sous le nom 
duquel il espérait gouverner. Il lui fit épooser 
sa fille Edithe (t^oy. cenom). à laquelle Edouard 
déclara qu'elle porterait bien le titre de reine, 
mais qu'Û ne cohabiterait jamais avec elle. 
Cette résolution, qui devait rendre Édilhe mal- 
heureuse et plonger le royaume dans les hor- 
reurs d'une guerre de succession, valut au rai 
d'être canonisé et d'être surnommé le Cor- 
fesseur. Son premier acte fut d'aller enlerer 
à sa mère, à Winchester, non -seulement les 
trésors qu'elle possédait, mais encore toot 
ce qu'elle avait de bétail et de denrées. II pt- 
ratt même, quoique le fait ne soit pas très-au- 
thentique, qu'il dirigea contre elle une accu- 
sation dont elle ne se purgea qu'au rooyes 
d'une ordalie ( épreuve judiciaire ). Au rap- 
port des historiens anglais , Edouard, qui 
avait passé une partie de sa vie en Normandie, 
avait des habitudes et des sympathies tootes 
normandes, et naturellement les gens de cepajs 
étaient l'objet des faveurs royales. Cette partialité 
d'Edouard excita la jalousie de Godwin et de 
ses enfants ; ils se révoltèrent, mais sans socoès. 
Godwin se réfugia en Flandre ; bientôt il reriot 
avec une flotte considérable, et Edouard dot 
entrer en arrangement avec ce puissant vassal, 
qui possédait par lui-même ou ses fils plus de U 
moitié de l'Angleterre. Godwin survécut peu de 
temps à sa réconciliation avec Edouard, et mounit 
subitement, un jour qu'il dînait à la taUe du roi 
( 15 avril 1053). Deux ans plus tard une année 
d'Edouard plaça sur le trône d'Ecosse MaleobOt 
que l'usurpateur Macbeth avait déposiédé. 
Edouard, qui n'avait pu se décider à se prononeer 
entre les divers prétendants à sa succession b" 
ture, c'est-à-dire les fils de son frère, quil aur^ 
dû rappeler de la Hongrie, le duc de Normandie 
son parent, enfin Harold, fils de Godwin, eut te 
dernier pour successeur, après un règne ^ 
vingt-cinq ans, pendant lesquels, sauf ces coB* 
flits particuliers, l'Angleterre jouit d'un cahn' 
qu'elle n'avait pas connu depuis longtemps. ^ 
grand acte de la vie d'Edouard fut la mise es 
vigueur d'un corps de lois, le même, dît-oUf ff^^ 
celui qui avait régi l'Angleterre sous le nv 
Canut, et dont les wittenagemots ou principaux 
du royaume auraient demandé au roi de jor^ 
le maintien. On n'a aucun texte saxon de c* 
documents législatifs ; mais il reste un corps dl 



15 



EDOUARD 



666 



8 nu-fMTties latines et romanes , octroyées, 
roo, par Gnillaoïne le Conquérant, à ane as- 
[nbléedesprincipaox^nglais, quatre ans après 
Qarénenusit ; or, Tintitulé de ce code témoigne 
Til serait le même que celui dont Edouard, son 
osin,aarait juré l'obeervation. Le texte français 
« Ton tronye dans Ingulf passe pour être 
rigînal de ce monument de la législation an- 
ttse; mais cette opinion est mise en donte 
r nr Francis Palgraye. Edouard le Confesseur 
t, dit-on, le premier roi d'Angleterre qui guérit 
( écroneiles en les touchant; c'est aussi de 
Il règne que date Tusage du grand sceau. 

lone, Bist. qf Bnçl. — Ungard, HUt. of Engl. — 
id) et Graber. âUç. Bne. — Str Francis Palgrafe, 
w and Proçrett of the.English Cowunonweatth. 

ftDOUABD l***, roi d'Angleterre, surnommé 
ng^hanks, à cause de la longueur démesurée 

ses jambes, né à Westminster, le 16 juin 
39, mort le 7 juillet 1307. D'abord investi 

duché de Guyenne par son père, en 1252, il 
Tit disputer cette province par Alphonse X, 
1 de Castille, qui renonça à cette prétention à 

suite du mariage d'Edouard avec sa sœur, 
is tard, en vertu de lettres patentes, en date 

14 février 1254, Edouard obtint la seigneurie 
rlande, et en vertu d'autres lettres, du 18 du 
Ime mois, celle de toutes les provinces saisies 
temps du roi Jean sans Terre par la France. Le 
me prince montra dès le commencement un 
"actèretout différent de celui de son père : il prit 
rt à toutes les afiaires importantes; c'est ainsi 
e, dans une lettre adressée au pape Alexan- 
s IV, et qui a été conservée, il ratifia la con- 
Btion conclue avec le saint-père et le roi 
nrilH au sujet duroyaumede Sicile. En 1258 il 
iserivitavec son père l'arrangement appelé The 
avisions or stcUtUes of Oxford^ aux termes 
quel le pays devait être gouverné par vingt- 
itre commissaires créés par les barons , et 
«que, en 1260, Henri III viola cet engagement, 
éoard revint de la Guyenne, où il résidait alors, 
témoigna sa désapprobation de la conduite du 
i son père. Cette dissidence entre le roi et le 
nce se prolongea pendant plusieurs années, 
e fit place à un entier accoH, à la suite d'un 
page d'Henri en Guyenne. Placé à la tète des 
npes envoyées contre les barons, de nouveau 
roltés, Edouard fut fait prisonnier à la bataille 
Lewes , avec son frère Richard. Un an plus 
d 11 réussit à s'échapper, et le 4 août 1265 il 
nqnit à Evesham le comte de Leicester, qui fut 

ainsi que son fils. Ce succès rendit le sceptre 
la liberté à Henri m. Le calme à peine réta- 

dans le royaume, Edouard, toujours avide 
Bombats et d'expéditions chevaleresques, vou- 

litrtager les périls d'une dernière croisade 
\ tentait le roi de France, Louis DC ; mais il 
rriva à Tunis qu'après la mort de ce prince. 11 
abattit en Orient pendant deux ans, et revenait 
Europe quand il apprit la mort de son père. 
oteonromié sans opposition, à Westminster, 



en 1272. Pourvu de toutes les qualités qui man- 
quaient à son père, il régna en maître , et mena 
de liront les entreprises guerrières et les tra- 
vaux du législateur. L'indépendance des Gallois 
attira ses armes d'abord : i^ les réduisit , après 
plusieurs combats; mais une odieuse cruauté 
envers un de leurs chefs les plus valeureux ternit 
la gloire du vainqueur. Cette première conquête 
n'était que le'prélude d'une plus haute entreprise ; 
la couronne d'Ecosse , disputée par douze préten- 
dants, excita son ambition. Choisi pour arbitre 
entre eux, il commença, avant de rien décider, 
par s'assurer les places fortes, s'engageant à les 
remettre plus tard à celui qu'O désignerait pour 
roi ; mais sa suzeraineté devint si pesante et si 
dure que son vassal s'efforça bientôt de s'en dé- 
livrer. Edouard alors fond sur l£cosse, défiût le 
roi Baliol (voy. ce nom ), l'emmène prisonnier , 
et, laissant garnison dans toutes les Tilles , se re- 
tire en emportant le sceptre et la couronne d'E- 
cosse. Mais cette contrée n'était pas soumise : 
tandis qu'il était occupé contre la France, le parti 
nationd se relève en Ecosse; son chef, Wallace 
(voy, ce nom), le héros des montagnes, descend 
dans les plaines et chasse les Anglais ; mais la 
bataiUe de Falkirk fait retomber sa patrie une 
seconde fois sous le joug anglais. Une nouvelle 
insurrection survient encore: par de rapides 
attaques, Edouard répare les défaites qu'avaient 
essuyées ses lieutenants, et laisse, après deux ans 
de la plus rude guerre, l'Ecosse soumise et dé- 
vastée. Cependant sa cruauté vient compromet- 
tre les résultats de sa politique et de sa valeur. 
Le supplice de l'héroïque Wallace réveilla la 
vengeance au cceur de ses compatriotes. L'E- 
cosse arma de nouveau (1306) ; Robert Bruce 
( voy» ce nom ) est élu roi. Il répara un pre- 
mier revers par une victoire sur le comte de 
Pembroke (1307). L'infatigable Edouard rassein- 
bla toutes ses forces pour une campagne qu'Q 
voulut rendre décisive ; mais il mourut en ton- 
chant la frontière (1307). La conquête de l'E- 
cosse était devenue chez lui le rêve d'une ambfr 
tion irritée : aussi lit-on dans Froissart qu'il fit 
jurer en mourant à son fils qu'après sa mort il 
ferait mettre son corps dans une chaudière " et 
le feroït bouillir tant que la chair se despar- 
tist des os, et qu*après feroit mettre la chair 
en terre et garderait les os, et toutes les fois 
que les Écossois se rebelleroient contre lui, 
il semonderoit ses gens et porterait avec lui 
les os de son père. Car il tenoit fermement 
que tant que son successeur aurait ses os, 
les Écossois seraient battus. Mais le succès» 
seur n'accomplit mie ce quHl avait promis et 
fit rapporter son père à Londres, et là en- 
sepvelir; dont lui meschut. » 

L'oeurre la plus solide du règne d'Edouard I**" 
consiste dans ses institutions. Il eut le bon esprit 
de comprendre qu'il ne pourait plus s'appuyer 
sur sa seule prérogative. Dans la dernière année 
de son règne, il donna sa sanction à la fameuse 



6G7 



EDOUARD 



loi intitulée ; SlatuU de iallmjio non conce- 
cicndo^ aux termes de laquelle le druit de con- 
sentir à l'impôt était attribué au parlemeot. «• No 
iallageor aid, porte le chapitre l^sfuUl be levied 
by us or our heirs in our realm withoiU ihe 
good will and assent o/ archbishopSf bishopi 
earli , knighU , bui gesses and other freemên 
of ihe iand, » 11 résulte de g« document qu'à 
partir du règne d*Édouard les oonmuoes entrè- 
rent au parlement L'Angleterre doit encore à ce 
prince la création dea >ugea de pai&. Il fit d'u* 
tilea règlements de commerce, et mérita k 
surnom de Justinien anglais. On lui reproche 
les persécuUona qu'il fit subir aux juifs » après 
les avoir crueUeraent spoliés, ii les bannit de T An- 
gleterre. [Am. RsifiBydansrifnc. des G, du M. } 

FrolMart. CkroM. - Llo|ar<, UUL of Bt^ -^ H«me, 
îlisL of Engt. 

éoouAaD 11, au du précédent et d'Éléonortt 
de Castille, né à Caemarvoo, le 2^ avril 12^^ 
mort le 27 septembre 1327. U monta snr le trùne 
en 1307. D'un caractère doux, et inésxàa, il était 
peu propre à continuer l'osuvre d'an conquérant 
et à tenir lapromesse fûte à son père cpii avait 
encore exigé de lui un serment ; c'était de ne 
point rappeler de l'exil nn favori vicieux, dent 
le commerce avait laissédiex lui une irréperaUe 
corruption. Il ne tint pas cette dernière promesse 
plus religieusement i|iie U première: Le (averi^ 
rappelé, fut créé comte ife CofRvmli, marié à 
la nièce du roi, et, a» scandale deto«4 le royanme, 
institué régent pewiani (|ii'É4eimf4 allail en 
France épouser la princesse Isabelle^ è laqiielie ià 
avait été fiancé par son père. Enfin, le méeoaten- 
tement public éclata, et le comte de Laacastre, 
cousin d'Edouard, à le tète d'une ligue formii- 
dabl^, le força de prononcer l'exil de l'odieux 
étranger. Mais son éloigpement fut loin d'être une 
disgrâce : son royal ami le fit Keslenant dir- 
lande, l'accompagna jusqu'à la frontière, oè il 
loèla à ses adieux d'abendaniss karana et d'in- 
nombrables dons. La séparation Alt de pen da 
durée : le ra(>pel de Gavestoa, cpie le pape, à la 
prière d'Edouard, releva du serment qn'il avait 
fait de s'éloigner pour tou>onrs, fui le signal 
d'un nouvel orage< Le parlement se saisit da 
l'autorité, et força le prince à sanetionner ses 
actes (1310). Tboraas, comte da Lancastre, a»^ 
condé par le V(ra public, posfauivit Edouard, ré- 
fugié dans York avec son petnicieux ami , s'em- 
para du dernier, et lui fit trancher la tète. Le 
malheur étant sani» remède, ^ikNiard jugea 
qu'une plus longue r éei a t a nee eAt été san» objet; 
son cceur pusiUanime oabKait sa» amitiés comme 
see iMÎaes. M se laissa ramenev eieémewt pa» 
quelques démoustratione de repentir. Pour foire 
diversion à ses regrets, il reporta san attenlio» 
sur l'Ecosse, et se mit è la tète de ^60,000 
hommes-, mais Tinstant éteit mal choisi : on 
avait donné à ce royaume le temps de se relever ^ 
il était alors dans toute l'énergie de sa nationalité 
jiacoogui$e et dans l'enivrement cfun règne glo- 



rieux. Robert Bruce n'eut ifa'à paraltia pder 
mettre en fuite un adversaire tel ifû'Édeuaid U, 
qui , ayant essuyé une défoile compièle à Bm* 
nockbum(26juin 1314), rerint snr aee pee po» 
congédier son année. Bientôt il fit cfaôîi d'à 
nouveau favori. Une aeoende ligna sa formi; 
Thomas de Lancaatre reparut à en Iftte, maiil 
fut battu, et périt surl'écbafaud (1322). ÉdomN 
voulut se mesurer de neaireau avae la héros de ftr 
cosse : il perdit une nouvelle bataille, aise tetn 
à grande peine ^ poarsuivi jusque amis les min 
d'York. Le mécontentement public était à sm 
comble ; la reine de son côté avait son fovori, qa'M 
exila. Une contestation survenue relativement i 
l'homntage du duclié de Guyenne foomit à 1» 
belle roccasion de passer en fiance, naa» pféteiie 
de négocier un arrangement avee set ftèic, 
Cbarlei» le Bel. ÏM proifita de son e^ecr poir 
tramer un complot contre son mart. MoHenort 
soutenue par son frère, elle s'adressa aa ooMli 
ée Rainant, et fit appel ao déranement de t<nt 
brave cbevarfer qni voadrall tirer Tépée pott 
la caose d'une >euae reine outragée et cdDrir 
l'aventure à ses tMéâ^ Lt^ ehnmpians ne Ml 
ftrcnt point défaut. L'expédiMon ckevUereaf» 
a'embarqua le 22 septembre 132a, et prit fieifi 
dans le comté de Saffolk ; son suceèt fui fl|li& 
; Le roi prit la fnite, et son fevori Sfieneer, tanié 
aux main» de ses emémie, fnl attaché à aneii^ 
tance de cinquante pieé». Èémmrà, paamifl 
el découvert dana le» c n an ta BP^ ^ GaHea, M 
r am en é à Monmonlh^ le parlement prenoiM 
sa déchéance. Sommé d# refnettrer an n 
de ses commitsairee le «ceptr» e^ la canromie, 
il entendit l'acte éê dégrsRiallon AmI cmçê i 
(« Mol, GuiHamne traeMl , fmcBtêmt da pad0> 
ment et de toute la natiaa wmb ée u , je tom^ 
clare en lear nom et leor aulerfité qne |e révoqw 
et rétracte l'hommage qve je ton& al Mt; dèiee 
marnent , je vous prive de hr p t i ef wa rafêêf 
et pretesie que je ne voue obéirai pl«i eolinM 
à mon roi » Qnehpiea me4e aprèa, tdooiri lit 
sa vie dana on adievs euppNee : àm% éatitSt 
Gauraay etM aM i m ef a , pénéfrant dans la chinbrt 
du re* pendant qu'il étint livré on eemmeil, M 
ptongèveat un fer range dans lee ûiCeittns. Oi 
rapporte qu'ayant consuHé Tévéque <fIfereN< 
avant de commettre le meurtre, tes as in w W 
avaient reçu àm prélet Cette rep a i e mMffii 
Béuardum regtm nQlUe timerê, bomm ési 
Son règne, plein â& déeordraa et àê èêiÊi0t, 
n'offre rien d'utile et da grandi [Am. 1Mb, 
dana iMm. êaÇ, 4m if*} 
maae, Mê/Kof Bti0. -* UagirH, MW*. df £h^ 
immvj^m NI , fthi du préeMiinc et d'HU^Ilff 
de France, n^ hs t3 neeembr» 1312, mari l^lf 
juin 1377. Il Medurenné afrta \â éé poMM ^ 
son père, le !r4jMnrier 1377. Hëtaft âg^dequ^ 
torxe ans, et gouverna d'abordsaneyamioriléd'tf 
conseil de régence, tamH» qu'en réalfCé ler^ 
voir était aux maina de sa mère et de MbrlMIftr 
son amant Le jeunr^ nk, oependam^ ealMof 



EDOUARD 



070 



faire preuve de courage contre les Écos- 

dépit des efforts que fit Mortimer pour 
! 110 traité de paix dont la nation mur- 
•Couard , impatient du joug , fit saisir, 
fermer sa mère au château de Rising et 
e favori de cette princesse. U amia de 

contre l'Ecosse, s'empara de Berwick, 
contre Dou^^las la t)ataille de Halidown- 
juillet 1333 ) , victoire couronnée bientôt 
très succès. Mais Tambition d'Edouard HI 
aimée d*un autre côté : il se préparait à 

par les armes les droits qu'il faisait va- 
couronne de France et qu'il tenait de sa 
belle, fille de Philippe le Bel. Après s'être 
l'appui de l'Allemagne et de la Flandre 
il parut en France avec 50,000 hommes , 
point de résultat, et revint l'année sui- 
ec 100,000. Il mit le siège devant Tour- 
Qvoya un cartel au roi de France, qui dé- 
e se mesurer avec un vassal de sa oou* 
Cette seconde campagne s'était ouverte 
>mbat naval de TÉcluse, où périt la flotte 
3 tout entière. Deux trêves cependant sua- 
it le cours des succès d'Edouard ; mais il 
par ses intrigues de nouvelles hostilités, 
^ur la conservation de U Guyenne, il mit 
( avec 30,000 hommes, et se dirigeait vers 
X, quand un vent contraire le poussa vers 
le Normandie. U abandonna son projet, 

la fortune de ec côté. U prit terre à 
irg, et traversa la Normandie, ravageant 

son passage ; il franchit la Seine, trom- 
r une marche habile les poursuites de 
française , et se porta sur la Pioardie. Il 
i Somme avec le même bonheur, s'em- 
ine position excellente , et livra au roi de 
qui le suivait (le près, la bataille de Crécy 
. 1346 ), dont le prince de Galles, son fils, 
incipal honneur. Puis il alla mettre le siège 
:^ala^ , où la reine son épouse , qui lui ga- 
s batailles en son absence et faisait prison- 
oi d'Ecosse, vint le rejoimire et lui amena 
9rt. La place , attaquée à la fois par terre 
ner, capitula (3 août 1347} , et le vain- 
xaspéré des lenteurs et des difficultés du 
^onna nn massacre général. Sa vengeance 
.^ra cependant; il se borna à exiger que 
s principaux bourgeois lui fussent li- 
s dévouements ne manquèrent point en 
casion. Edouard se laissa désarmer par 
res de la reine et le spectacle de tant de 
ité. La victoire de Crécy eût pu lui frayer 
nin jusqu'au cœur de la France; mais la 
e et la prudence lui conseillèrent de ne 
^er à Tenivrement d'un premier succès 
assurer plutôt, dans la possession d'un 
l'U pût aisément défendre , une conquête 

et soU<le. Edouard était satisfait, et 
; les huit années qui suivirent il sembla 
son ambition à conserver ce qu'il avait 
. Sa modération parut encore dans le 
[ull fit des sufl'iages pour l'élection à 



l'Empire. Mais enfin Édonard aentii son ambi- 
tion réveillée- par l'inexpérience do suoeesseiir de 
Philippe VI. La guerre reprit en Guyenne, où 
Edouard envoya son fils, le prince de Galles. Une 
seconde bataille, aussi décisive queceliedetlrécy, 
fut gagnée par le prince aux environs de Poitiers 
(19 septembre 1366). Une partie delà noblesse 
française resta eur-le-champ de bataille; le roi 
et un de ses fils tombèrent aux mains des An- 
glais. Edouard profita de la captivité du roi Jeaa 
et des troubles qui remplissaient le royaume 
pour tenter une invasion par le nord. U pénétra 
jusqu'aux portes de Paris et de Reims, où son 
espoir était de se Cure sacrer roi de France ; mais 
Tentreprise était difficile encore : U se contenta 
d'un traité (8 mai 1360) qui mettait dans ses 
mains la moitié du royaume. Û investit son fils 
de la principauté d'Aquitaine, et lui donna le gou* 
vemement delà France méridionale; mais au 
bout de quelques années la France vengea ses 
défaites et ressaisit ses provinces. Edouard UI, 
forcé de les abindonner par ime trêve signée en 
1 375 , et ne conservant qut Bordeaoi , Bayoene 
et Calais , perdit bientôt son noUe héritier avec 
ses conquêtes. La gloire de son règne était pa»- 
sée : il mourut triste et abandonné. [ Am. Raiiia* 
dans VEnc. des G. du M. ] 

VrolBêêtt . Ckrom. — Hoore , BiM. «f En^L - Ua- 

R«rd, W. 

EDOUARD IT, de la maison d'York, fils de 
Richard duc d'York, né en 1441, mort en avril 
1483. Son père avait pris les armes contre la nnai- 
son de Lancastre, qu'une révolution avait portée 
an trône depuis plus de soixante ans. U appuyai! 
sur un droit de naissance ses prétentions tar- 
dives , car il était is^u , par sa mère , du duc de 
Clarence, deuxième fils d'Edouard III. La maison 
régnante était issue du troisième fils^ doc de Lan* 
castre. Mais Richard périt dans une bataille (dé- 
cembre 1460); son fils aîné fut massacré par le 
vainqueur, son parti décimé par une défaite san^ 
dante et par U hache du bourreau. Le jeune 
Edouard cependant, nouveau due d'York, ne re- 
cula pas devant une entreprise dont les périls 
étaient si grands : il rassembla les restes de sa 
faction y défit, à Mortimer-Cross, Tudor, comte 
de Pembroke, et poussant jusqu'à l'extrême la 
promptitude de résolution dont son père avait 
manqué , il mardia droit sur Londres. Il y en- 
tra sans résistance; sa jeonesse, son beoreose 
audace, l'admirable beauté de ses traits lui ga- 
gnèrent promptement U faveur publique. Le 
peuple et l'armée victorieuse, convoqués dans 
la plaine de Saint^ean , lui décernèrent la coo- 
roune. Il fut couronné à Westminster, le 20 juin 
1461. Mais cette longue et cruelle lutte de l'am- 
bition des deux familles, lutte à laquelle la nation 
presque entière participait, ne faisait encoi'e que 
s'ouvrir. Le roi déchu, Henri VI, était prisonnier 
d'Édooard; mais la reine Marguerite d'Anjou, 
véritable chef du parti de Lancastre, tenait en- 
core dans le nord ; son infatigable énergie y avait 



671 



EDOUARD 



673 



ramassé mie poissante armée. Edouard , après 
des séTérités terribles envers les grands qui n'a- 
vaient pas choisi son drapeau , rassembla toutes 
ses forces, et partit avec Warwick, son puissant 
auxiliaire. Les deux armées se rencontrèrent à 
Taunton, et se chargèrent avec fureur; un heu- 
reux stratagème donna la victoire à Edouard, qui 
ne fit point de quartier aux vaincus. L*échafaud 
se dressa comme de coutume, après cette t>a- 
taiile, où 36,000 hommes avaient été égorgés. 
De retour à Londres , Edouard fit reconnaître 
par un parlement ses titres à la couronne et rati- 
fier son élection. Le parti de Lancastre semblait 
anéanti et le règne dTork affermi désormais. 
Après avoir épuisé ses haines et ses vengeances, 
Edouard se livra à d'autres penchants : son cœur 
sec et dur, fermé aux véritables affections, était 
cependant fort enclin aux voluptés; les charmes 
de sa figure, sa jeunesse et le rang suprême lui 
rendirent les succès faciles. La faveur, Tenthou- 
siasme des femmes entretenaient sa popularité ; 
une de ses faiblesses pourtant faillit lui coûter 
cher, et mit le trône en question encore une fois. 
\^arwick , à qui ses immenses services avaient 
donné un grand crédit, s*était rendu sur le con- 
tinent pour y négocier le mariage du roi avec 
la princesse Bonne de Savoie, belle-sœur de 
Louis XI ( 1465 ). L'arrangement touchait à son 
terme , et Warwick revint m Angleterre ap- 
prendre le succès de sa mission. Il trouva 
Edouard marié récemment et le trône occupé 
par la belle Elisabeth Woodville, veuve du 
chevalier Gray, dont la passion du roi n'avait 
pu triompher qu'à ce prix. L'altier négociateur 
en garda un mécontentement profond ; d'autres 
disgrâces et la perte de son créiit , accaparé par 
les parents de la reine , entraînèrent si loin son 
âme irascible qu'il offrit aux Lancastre son puis- 
sant appui. Après quelques soulèvements qu'il 
excita dans les provinces, il gagna jusqu'au 
trére d'Edouard, le duc de Clarence, et par l'en- 
tremise secrète de Louis XI, s'étant concerté 
avec Marguerite d^Anjou, réfugiée alors en 
France , il mit à la voile, et débarqua dans le sud 
au moment où le roi réprimait une sédition dans 
le nord. Le prodigieux renom de Warwick gros- 
sit en peu de tempe son armée. Edouard, pris au 
dépourvu, n'eut que le temps de fuir et de ga- 
gner un port de mer, où il s'embarqua. Warwick 
se rendit à Londres , tira Henri de sa prison, et le 
'proclama roi avec un apparefl solennel. Un par- 
lement approuva cette r^lution nouvelle et dé- 
clara Edouard IV traître et usurpateur (29 no- 
rembre 1470) ;mais,heureusementpour Edouard, 
le duc de Bourgogne , Charles le Téméraire, ja- 
loux de l'alliance qui venait d'être cimentée entre 
Louis XI et Warwick , travailla, pour la rompre, 
au rétablissement d'Edouard. Gelui-d , impatient 
de venger ses affh>nts et de ressaisir encore cette 
couronne taiconstante, débarqua avec une poignée 
d'hommes ( 1471 ) , et, trompant Warvrick par 
une marche adroite » wriva aux portes de Lon- 



dres avec sa promptitude et son andaee aona- 
tumées. Si les portes ne se fiisscnt pas ouvertes, 
Edouard était perdu ; mais U avait pour ha II 
faction des femmes. On dit qu'il trouva eoeore a 
grand secoura dans ses créandere, dont lenoofara 
était imposant; cependant, Wanvick le suini 
de près, et tout allait se dédder par une batdhL 
Edouard sut ramener à lui son frère , le dae ^ 
Clarence , qui trahit son allié an moment et 
combattre et entraîna dans sa fbite une piitii 
des troupes. Le comte fut vaincu; la reine M» 
guérite et le jeune Lancastre, son fils, furent aas- 
nés au vainqueur, qui frappa au Tisage avec soi 
gantelet de fer le courageux enfant et le liiM 
poignarder sous ses yeux. Maître encore une fâb 
d'un royaume qu'il avait inondé de sang, 3 le 
délassa du carnage au sein des plaisirs et dei 
fêtes. Quelques menaces qu'il fit à la Fraaa 
aboutirent à un traité avec Louis XI. Mail 
Edouard conservait de la défection passagère 
de son frère un ressentiment implacable; il éfii 
l'occasion de le frapper. L'ayant attiré daas a 
piège , il obtint contre lui une condamnatk». Lt 
clémence d'Edouard se borna à lui laisser le choii 
du supplice : Clarence voulut être noyé daas ai 
tonneau de Malvoisie ( 1478). L'orgie avait Im* 
jours place au milieu de ces cruautés. Édoowd, 
pendant les préparatifs d'une guerre avec Itr 
cosse , fut atteint de maladie et mourut, â qua- 
rante-deux ans. U fut le moteur et comme la po^ 
sonnification de cette lutte furieuse appéMe k 
guerre des deux Roses, Il avait de la valeur é 
l'instinct de la guerre; mais son âme était aridi 
et desséchée par l'ambition. [Am. Ren^, dan 
VEnc, des G. du M, ] 

Haine, NUL €f Engl. - Llngard, HUi.^ Bnsl. 

ÉDorARD T, fils du précédent, né le 4 no- 
vembre 1470, nds à mort en 1483. Edouard IV 
avait laissé deux fils, le prince de Galles, âgé 
de treize ans, et le duc d'York , qui en avait 
huit. C'étaient deux beaux et gracieux enfants. 
Ce fht â son frère Richard, doc de Glocester, l9 
meurtrier du jeune Lancastre, qu'il confia la r^ 
gence et la tutelle de ses fils. Richard était d'une 
difformité repoussante. Il avait gagné par son. 
hypocrite bonhomie la confiance de son frère et 
travaillé de longue main à se frayer un cliemia 
au trône. A peine maître du pouvoir, il fit con- 
duire ses neveux à la tour de Londres, où ils 
devaient demeurer jusqu'au couronnement di 
jeune roi , mais dont ils ne sortirent plus. Dès lort 
Glocester était décidé à placer la couronne sor 
sa propre tète. L'histoire n'a conservé ni les dé* 
tails ni la date précise de leur fin déplorable; 
cependant, un écrivain presque contemporain, sir 
Thomas Moore, a rapporté des circonstances qoi 
jettent un certain jour sur ce drame lugubre. Il 
ressort de son rédt que sir Robert Brackenbiirg; 
constable de la Tour, ayant refusé de mettre â 
mort les jeunes princes, ce fut James Tyrrel qal 
accomplit la mission sanguinaire. Il se fit livrer 
pour une nuit les clefs de la forteresse^ et ft 



EDOUARD 



674 



les jeanes princes sous leurs couver- 
r deux hommes qu'il avait introduits à 
lans leur chambre à coucher. Voici 
Shakspeare expose le dénouement de 
igédie ; c'est l'usurpateur Richard qui 
L'acte sanglant est consommé, le plus 
fait dont la terre se soit jamais rendue 
. Deux scélérats endurcis, deux cliiens 
ires, que j'ai gagnés pour exécuter cette 
wucherie, tout pénétrés d'attendrisse- 
le pitié , ont pleuré comme des enfants 
m'ont fait leiîécit de cette mort. — C'est 
Is étaient couchés, m'ont-ils dit : ils se te- 
in l'autre entourés de leurs bras innocents 
s comme l'albAtre; leurs lèvres sem- 
latre roses vermeilles sur une seule tige, 
s tout l'éclat de leur beauté, s'inclinent 
«l'autre. Un livre de prière était posé sur 
et. — Cette vue, dit l'un des deux bour- 
ait presque changé mon Ame; mais le dé- 
. Le scélérat s'est arrêté à ce mot; l'au- 
ntiniié : Nous avons brisé le plus char- 
rrage de la nature, les plus fraîches et les 
ndirles créatures qui furent jamais (1). » 
irent ainsi , ces rejetons d'York, pour 

meurtre du jeune Lancastre , si cruel- 
nmolé. Après des guerres si longues et 
ntes , où les deux factions luttèrent de 

il ne resta de ces royales familles qu'un 
r, qui ne fit que passer sur le trône. 
MÂB, dans VEnc. des G. du M,] 

HUt. of Engl. - Uogard . Hist. of Engl. — 

e. 

àRD, prince de Galles, fils d'Edouard III 
reine Philippine de Hainaut, né en 
1330, mort le 8 juin 1376. Il fut sur- 
!e Prince Noir, à cause de la couleur 
isque. 11 n'avait pas encore seize ans lors- 
père lui confia le commandement de la 
ligne des Anglais à la bataille de Crécy 
t 1346). Il attaqua les Français avec 
Huosité telle que les seigneurs anglais 
>Qraient, craignant pour ses jours, de- 
nt du renfort au roi : « Tant que mon 
rn , répondit celui-ci , mon secours est 
» Le Prince Noir coupa enfin par le cen- 
ne de bataille des Français. Après la 
le roi Edouard lui dit en l'embrassant : 
s , vous avez combattu vaillamment au- 
lui, et vous êtes digne de la couronne. » 
>ô, le Prince Noir envahit le midi de la 
i, pénétra jusqu'à la Loire; mais il ne put 
fleuve. Le roi Jean s'étant mis à sa pour- 
•c 60,000 hommes , Edouard fut forcé 
ter aux environs de Poitiers et de pren- 
ion à Maupertuis , sur des coteaux cou- 
vignes. Malgré ses dispositions habiles, 
rait pas moins tomber au pouvoir du roi 

ait que ce drame a henrenaernent Inspiré en 
pelfitare et la poésie : M. Delaroehe l'a traduit 
e. et Casimir Delatlgne y a puisé le sujet d'une 
ees les plus touchantes. 

M)v. noca* ciiiéR. — t. xt. 



Jean si ce prince s'était contenté de l'observer 
pendant quelques jours. Des évèques , espérant 
pouvoir empèi^her l'elTusion du sang, ouvrirent 
des négociations entre les chefs des deux ar- 
mées. Edouard consentit à abandonner toutes 
les conquêtes faites depuis deux ans par les An- 
glais et à renoncer pendant sept ans à faire la 
guerre à la France. Mais quand on exigea qu'il 
se rendit prisonnier avec cent personnes de sa 
suite, il répondit : « Jamais l'AÎigleterre n'aura 
« à payer ma rançon. » Le roi Jean l'attaqua le 
19 septembre 13&6. Dans cette fatale journée, 
où l'armée française fit douter de sa valeur et de 
sa fidélité , Jean fut pris avec son fils Philippe 
le Hardi; des princes, des seigneurs et des 
chevaliers ftirent tués en grand nombre, ou faits 
prisonniers. Le jeime vainqueur ajouta encore 
à sa gloire par une générosité dont l'histoire 
d'aucun siècle n'offre un plus bel exemple : il alla 
au-devant du roi vaincu, l'accueillit avec respect, 
loua sa valeur, n'attribua sa défaite qu'aux ha- 
sards de la guerre , et sous sa propre tente il 
refusa de s'asseoir devant lui. Ses autres pri- 
sonniers , traités avec courtoisie , obtinrent leur 
liberté au prix d'une modique rançon. Trop af- 
faibli par les pertes qu'il avait (laites dans le 
coml)at pour tirer parti de sa victoire , il se re- 
plia sur la Guyenne, et se hâta de ocôduire en 
Angleterre son illustre prisonnier. 

Après le traité de Brétigny ( 1360) , le prince 
de Galles Ait investi delà principauté d'Aquitaine, 
érigée en sa faveur par le roi Edouard. Couvert 
de gloire, aimé même de ses nouveaux sujets , 
il triait à Bordeaux une cour brillante et che- 
valeresque, lorsque D. Pèdre, chassé du trône 
de CastlUe par son frère naturel D. Henri de 
Transtamare, vint implorer son appui. Toujours 
avide de combats et jaloux de la France, qui sou- 
tenait le comte de Transtamare, il leva une armée 
de 30,000 hommes, et entra en Espagne l'an 1367. 
D. Henri, contre l'avis de Du Guesclin, son con- 
nétable, passa l'Èbre et alla attaquer le Prince 
Noir à NiûarA) ^ Navarre. La faiblesse de son 
frère, D. Telles, qui entraîna dans sa fuite toute 
la cavalerie qu'il commandait, réalisa le pres- 
sentiment de Du Guesclin. D. Henri, vaincu, put 
échapper à son rival, mais le connétable fut 
obligé de se rendre au prince anglais, qui le 
sauva du poignard de D. Pèdre. Une maladie 
contagieuse s'étant répandue dans l'armée an- 
glaise et D. Pèdre ayant refusé de remplir les 
conditions de son traité avec le prince de Galles, 
celui-ci, mécontent, atteint de la contagion et 
regrettant peutrêtre de s'être engagé dans cette 
entreprise, repassa les Pyrénées. Pour payer 
les frais d'une expédition dont il n'avait rap- 
porté qu'une glove stérile, il se vit obligé de 
charger ses sujets de nouveaux subsides. Un 
mécontentement général (1368) accueillit ces 
mesures oppressives ; des plaintes furent portées 
à Chartes V, roi de France, de qui relevait l'A- 
qoitaiiie. Le Prince Noir fut cité devant la cour 

22 



67; 



;> 



EDOUARD 



676 



des pairs. Il «^ndit : « Jr comparaîtrai avec 
« 60,000 hommes. » Mais les temps étaient chao- 
gés; la France avait repris sa force, et cette me- 
nace resta sans efTet. Du Gucsclin reprit en quel- 
ques années toutes les conquêtes faites sur le roi 
Jean; et la trêve de 137& les laissa en la pos- 
session du roi de France. Forcé d'aller soutenir 
ses droits contre les indignes favoris du vieux roi 
Édoiiard , le prince de Galles n'passa en An^e- 
terre , où il mourut, à r&KO de quarante-six ans. 
Le peuple le pleura, et le parlein«>nt alla en 
corps défMserla cendre du défunt h Cantorbéry. 
Sa brillante valeur, ses exploits, ses nobles vertus 
ont mis le Prince Noir au ran*; des plus illustres 
guerriers du quatorzième siècle. Les An;;lais Tes- 
timent à l'égal d'Alfred le Grand , et ces deux 
héros de leur ancienne histoire sont encore au- 
jourd'hui l'objet de leur vénération patriotique. 

Le prince ÉÎdouard avait épousé (1361) Jeanne, 
la belle comtesse de Kent. Des deux fils qu'il 
en avait eus, le premier mourut en bas âge, et le 
second régna sous le nom de Richard n. | J. db 
Latema, dans VEnc. des G. du M.] 

Iliimc. HUt. of Kngi. — Un^ard , ITist. of Ençt. — 
The ConquMt cf Frtmr^, witft tAe Hfe and ^lorUms ac 
tiotu oi Edtpsrd tke Black Primée i Londres mm date, 
lD-4«, carart. Kothiqaet. — Thé History of Edward^ 
priwf. of f^alet, commonlv ttrmed the Black Prince; 
ijoQûm, irre, lo-t •. 

ÉDOFARD Ti, fifode Henri VIH et de Jetnne 
Seymour, né en 1&38, mort le 6 juillet 1563. Il 
Alt couronné en 1547, à Tâge de eeuf ans. 11 eut 
pour maltrefl deux savaiits renommés;, Antoine 
Cooke et John Ctieke. L'Angleterre étaH ftlors 
dans les coBvulskms de la réforme rellgtetise. 
L'histoire du règne, bien court , d'Edouard VI 
est celle des ambitions qui s'arradièrent 4e pou- 
voir durant k minorité du jeune roi. Le 4uc de 
Sommerset, son onde, gouverna d'abord comme 
protecteur; poursuivant le projet d'unir Edouard 
à la reine .Marie Stuart, il porta la goeire en Ecosse, 
n'ayant pu triompher des répugnanoes de ia na- 
tion. Il remporta quelques avantages, mais fut 
forcé de revenir à Londres pour déjouer les intri- 
gues de ses ennemie, parmi lesquels se trouvait 
son propre frère, le lord amiral. Il finit par en de- 
venir victime, et Edouard fut contraint de si- 
gner l'arrêt de mort de son oncle, dont le pouvoir 
passa à Dudley, duc de Northnmberiand. Élevé 
au milieu des réformistes ardents, Edouard nton- 
trait un grand zèle pour le triomphe du nouveau 
culte. Les actes de rigueur qu'on lui arrachait 
excitaient cependant ses regrets et sa pitié. Les 
mémoires contemporains parlent avec admiration 
de son savoir et de ses excellentes qnalités.ll mou- 
rut des suites de la petite vérole. 

Ilumc , nitt. of ËngU — Llngard, HUL of BngUmd. 

ÉDorARb LA ?i CASTRE, prince de Galles. 
Voyez Lamcastre. 
àoouARD ( Charles ) , dit le Prétendant. 

Voyez CUARLES-ÉDOUARD. 

EDOUARD PLANTAGB9BT. Voy, PuurCACB- 



* EDOUARD dit le lÀbéral, eorate de Si- 
voie, né à Baugé ( Bresse ), le 8 février 1284, 
mort à Gentniy, près Paris, le 4 novembre 1329. 
Il était fils d'Amédée V, dit !e Grand, H de 
Sibylle de Baugé. U succéda à soo père «n 1323, 
et quoique filleul d'Edouard I*', roi d'ABg)^ 
terre, il fbt toujours attaché à l'aOSanee de h 
France. Dès l'&ge de \ingt ans, son père le 
mena au service du roi Philippe leBel,qiâ,pov 
n'com|)enser sa valeur, le fît chevalier après h 
iKitaille de Mons-en-Puelle, gagnée contre tes Fb- 
mands, en 1304. En 1324 Edouard se vit attaqqer 
par Guigues Mil, dauphin du Viennois, Aoé* 
dée m, comte de GenevoU, le baron de Fandiiy, 
et H ugiies de Genevois, seigneur d'AntiM» ; Hd 
d*at)ordlcs coalisés au pied du Mont-do-Morfier; 
mais l'année s'iivante il fut battu, le 7 aoAt, k 
Saint- Jean-le- Vieux prèsVarey, par Henri, ré- 
gent du dauphin de Viennois. En 1328 Édooanl 
vint en aide à Philippe de Valois, et sctrovrak 
la victoire de Mont-Cassel. La reine Clémenr 4e 
Hongrie, veuve du roi Louis X, le récoadh 
avec le dauphin Guigues VIII. Edouard inoanit 
l>eu a|>rès, à la cour de France, laisatol àt 
Blanche de Bourgogne une fille nommée Jeme, 
et mariée au duc de Bretagne. Elle rédam II 
succession de soo père ; mais les Savoyards, qn 
ne pouvaient voir sans inquiétude la smeni- 
neté de leur pays passer entre les maini dHne 
princesse devenue étrangère, lui préférerez lei 
oncle Aymon. 

l>vrler, Chronologie hist. de Genève. — GridVMi 
Histoire générale de Savoie^ llv.. II. cbap. xxi. - ^ 
radia. HisUire de S&mU, «▼. II. — mmnwm^Bt*- 
4ei PrançaU, IX et X. -HCJMde Geag«K, ffid. et Sa- 
voie, $9. 

*ÉDOUARD, troisième doc de Gci£ldr^ néei 
1336, mort le 24 août 1371. Il éUit second Qs 
de Renaud II do Nassau, dit le Roux, ^ttuxt 
duc de Gueldre, etd'Alienor, soHir d'Edouard ni, 
roi d'Angleterre. Renaud lU, dit le Gras,tii 
aîné de Renaud n, succéda à son père. La Cad- 
dre était alors divisée en deux factions pulsttiile^ 
qui tiraient leurs noms de* TsmOles çu'dtes 
avaient k leur tète : les Heekeren et jes Bropk- 
liorst. Renaud m ayant accordé sa favieiir » 
premier parti, les Broakhorst, mécontents, fi- 
rent pour cluT Edouard, et revcitèreot à se li* 
voltcr contre son frère. Bientôt toute la GoeMre 
devint un tliéiltrc de i:amage, et ia tétwSU <^ 
les deux |>artis déployèrent pendant di» ans eit 
presque incroyable. ^Eofin^ eo 1361, ÎAouftà 
ayant livré bataille à son trèxe,lc 25 mai, piès de 
Tiel^ le fil prisonnier, et renferma, sans lieni * 
Cers, au diUem de NyenbNT^ prè» ITsad, dan 
une chambre dont ]a pprtj^ et tes fenêtres n** 
tèrent ouvertes; miais f£» iiuviurtares étileot 
ai étroites, con^FaUvfuneyiJl h réDome fAipS" 
lence de Renaud, qu'il lui fîit impossible d'ct 
profiter pour s'échapper. Pnrant son goureroe* 
ment, Edouand se montra digne 40 «QmiMidf> 
par fion éqnit»^ onv^rs ses ««iH«. -fl mù^^ 
r«M|uJ!ilvi* (••'(•• ! . lî.'.îx f.:cÎ!.:nF, i-f 1i? *'■•'' 



€77 



EDOUARD 



«7.^ 



péclia de noire à la tranquillité de VÉtat. En 1 36!>, 
Û déclara la guerre à Albert, ruward de Hollande 
et de Hainaut, pour avoir donné refuge aux liée* 
keren. Albert entra aussitôt en Gueldre à la 
tête d'une forte armée, et y fit de grands dégâts. 
Edouard sut obtenir la paix , et épousa même 
Catherine, fille de son ennemi. En 1364, Jean III, 
dit le Triomphant, duc de Brabant, beau-père 
de Renaud III, attaqua Edouard. Olui-ci mar- 
cha au devant de son adversaire, et le chassa de 
la Gueldre. En 1371, Wenceâlas, duc de Luxem- 
bourg et de Brabant, ayant eu querelle, pour une 
question de préséance, avec Télecteur de Saxe et 
avec Guillaume VI,dit le Vieux, duc de Juliers , 
Edouard prit parti pour le duc de Juliers. On en 
Tint aux mains le 22 août 1371, près<le Itestwei- 
ler. Dès le commencement du combat , le duc de 
Jnliers fut fait prisonnier, et le.^ Brabançons, se 
croyant victorieux, ne songeaient plus qu*à faire 
du butin, lorsque Edouard fondit sur eux si à 
propos que la fortune chan$;ea de face; le duc de 
Juliers fut délivré, et Wenceslas fut pris avec 
plusieurs de ses chevaliers. Edouard ne survécut 
pas à cette bataille, soit qu'il y fùtblt'ssé mortelle- 
ment, toit qu'il périt par le fer d'un assassin. Voici 
ce que raconte un chroniqueur: » Edouard étant, 
aprè* le combat, fort las et fort éehaurfé, se cou- 
cha sur une pierre pour prendre un peu de repos, 
et leva le dessus de son casque pour prendre ha- 
Idoe plus commodément ; là-dessus un de ses 
propres domestiques, qui était un gentilhomme, 
nommé Herman Brier de Heege, s'apercevant 
de cela, lui déctiargea sur la tète nue un coup 
de barre de fer, dont il mourut deux jours après. 
On dit que ce gentilhomme fut porté à cette ac- 
tion par le désir de se venger d'Edouard , qui 
avait abusé de sa femme, m Après la mort d'E- 
douard, Renaud III fut rerois en possession de sa 
souveraineté. 

J. Isaac PooUnnt, liitt. Gêldriea, Kt. — Vom, âh- 
nales IJoU, ~ HuUicDt, Aimaie% gtintratogiqnes de la 
Maison lU Brabant -Chrnnotagie de% Dxuis de Gueldre; 
«us VâH de verijier les datrs, XIV, no. 

EDOUARD (ea portugais, Duaktk), roi de 
Portugal, né en 1391, mort à Tomar, le !) sep- 
tembre 1438. Il était fils de Joad (Jean) l" et de 
Philippe de Lancastre, et se distingua par le 
courage qu'il montra en diverses circonstances , 
surtout en Afrique, à la prisse de Centa II épousa 
en 1428 Léonore d'Aragon (1), et monta sur le 
trOoelelôaoAt 1433. Aussitôt a()rès son couron- 
nement, il fit reconnaître pour héritier de la cou- 
ronne son fils, Affonso, à peine âgé de vingt 
mois. 11 obtint du pape Eugène IV que les che- 
valiers de Saint-Jacques et de Saint-Jean seraient 
rdevés de leur vceu de chasteté et pourraient 
désormais se marier. Cette mesure fut prise 
dans l'intérêt du grand- maître de Tordre, l'in- 
fant don Joâo, cinquième frère du roi, et con- 
nétable de Portugal. En 1434 Edouard fit trans- 
porter avec une pompe sans exemple le corps 

(I) Elle Ddvnrt en lus. 



de son père à l'église de la Bataille. U se ren- 
dit ensuite à Leiria et de là à Santarem,où il con- 
voqua les états généraux. Il y fit accepter un 
co<le national de lois uniques pour tout le 
royaume; jusque là chaque province avait eu 
sa jurisprudence particulière. Il fit aussi des rè- 
glements contre le luxe dans les habits et dans 
les re}>as. et s'y soumit le premier ainsi que su 
cour. Une partie de la jeune noblesse pressait le 
roi de porter ses annes en Afrique. Edouard 
soumit ce dessein à son conseil. Les avis furont 
partagés sur l'utilité de cette guerre et sur it's 
moyens de l'exécuter. L'infant don Pedro, dnc, 
de Coïmbre,second frère du roi, s'opposa à l'en- 
treprise avec toute l'énergie d'une haute raison ; 
mais ses frères firent décider l'expédition Don 
JoAo demanda néanmoins qu'on ne rexêcutât 
qu'avec une nombreuse Hotte et une bellt* année 
Les infants don Henrique, duc de Viseu et 
grand-maître de Tordre du Christ et don Fer- 
nando, grand-maltre de Tordre d'Avis, ne con- 
sultant que leur valeur, prétendirent au contraire 
qu'un petit nombre de soldats suffirait, et riip- 
pelèrent la facile et glorieuse conquête do Ceuta 
faite par leur père. É^iouard, dont les finances 
n'étaient pas considérables, suivit ce dernier con- 
seil. Il faut dire, avec M. Ferdinand Denis, pour 
excuser le roi, « qu'une bulle, émanée de Rome, 
vint sanctifier la résolution chevaleresque de 
ses frères, et que la reine Éléonore, toujours op- 
posée à Don Pedro, joignit ses efforts à ceux des 
denx infants. Il fut décidé, continue cet histo- 
rien, qu'une armée de quatorze mine hommes 
environ serait dirigée sur Tanger. L'expédition 
répugnait à l'instinct du peuple : an moment du 
départ, on n'eut en réalité pour aller à la con- 
(piète d'ime des cités les plus fortes de l'Afri- 
que, qu'une armée de huit mille hommes. » Les 
infants Henrique et l'emando s'embarquèrent 
le 22 août 1436, et abordèrent à Ceuta. Tel avait 
été le désordre de l'embarquement que là seu- 
lement ils firent la revue générale de leurs 
forces et en constatèrent avec étonnement la fai- 
blesse. Plusieurs officiers furent d'avis de ren- 
voyer les vaisseaux en Portugal pour en faire 
venir des renforts ; les Infants, jugeant qu'il s«Tait 
dangereux de donner à Pennemi le temps de se 
reconnaître, se déterminèrent à attaquer. Don 
Henrique marcha par terre avei: la plus grande 
partie de l'armée, et don Fernando se rnidil pnr 
mer devant Tanger, dont ils formèrent le siège le 
23 .s<>ptembre. Les Maures se liguèrent |K)ur Stv 
comlr la place,et le roi de Fez s'avança avec une 
nombreuse année (f ). Il attaqua les assiégeants 
dans leurs retranchements ; le^ infants déployè- 
rent une valeur héroïque, et repoussèrent de 
nombreux assauts ; cependant, enfermés entre la 
ville et l'armée ennemie, ils furent contraints de 
traiter avec le roi de Pei, et lui offrirent de lui 

(1) Quelques auteuM portoffais tnwH movter In tmii- 
pe» iuahoiDéUoeii aa chUfre locrojabic de ultCAiU inllk 
lioinmen de pied et quatre-vingt- mille chevaui. 

22. 



(J7.1 EDOUARD 

rrii'lrt CeuU K'il coiiMntait de laisaer )fs Pot- . 
tii(v<is ii« rembarquer librement. Le monarque 
tTriciiin j cun-wnlit, à la comlilion qu'un de* Ja 
fanls ri'slerait en ota^e jusqu'à l'ev^ulion du 
Irailé. Don Kernando s'offrit généreusement, el 1 
don Henrfque put ramener k Cents les débriB | 
de l'année portugaise. Il y trouTS son frère lion \ 
JoAo, qui arrivait avec nn renfort cunsidéraUe : 
c'était trop lard. Edouard blitna U conduile 
drii infaulH, et le conseil de Purtu)>al di^i-la que 
l'on n'observerait pas le traité. Ceula ne fut 
dune pas remis aux Maures, el ceux-ci ne vmi- 
lurrnt jamais renilru le frère du roi • qu'ils 
avaient n'çu pour gage de la parole des chré- 
tiens, t't qu'ils conservèrent cotiiine une preuve 
de la manière dont Ils la tenaient ». Edouard Dt 
•lors de grands |iré(>arBlirs de guerre pour obte- 
nir j)ar les armes la liberté île duQ Fernando ; 
mai» la peste vint dévaster le Portugal. Le roi, 
pour éviter lacunlagion, se retira au monastère 
deTomar, danaTEstramaiIure. Ce rutlà,suivant 
GaribayrtVasconceilos.qu'enouvnuit une lettre 
il fut attaqué tout à coup de la peste et 
oomba en quelques heures. Par 
U institua doua Léonore régaite du royaume, et 
rerommauda expressément que l'on nctietat t'in- 
tant Fernanilo aux frais du trésor ou en édiange 
de Ceuta : rien de cela ne llit Tait. i Duarte, dit 
M. Ferdiuand Denis, était nn prince sage, mo- 
delé, instruit; il joignait à ces qualités une liabi- 
lelé peu commune dans les exercices cbevalere». 
ques, ce qui le faisait considérer comme un princ« 
accompli; les écrïTaini nationaux ont coutume 
de dire : Il ne manqua rien à ce prince pour 
être parfait qued'ètreservi par une fortune meil- 
leure. — Ce qiû lui manqua en réalité, ce fut la 
Tolonléfermsquifail les grands rois. DonDuarte 
portait sur NU écussioa Loco tt tempore ; et 
jusqu'au dernier jour 11 faillit k l'esprit de sa 
devise. > Il composa de nombreux ouvrages, 
«lire autres : Ital Conttlhàro ( Le Loyal 
(k>nseilkr], dédié à la reine Lèonare,et ronbuMnl 
desréllexIaDK morales etpolitiqueB pleines de rai- 
son et de Keniibilité; — DoHegiraentodaJui- 
tiça.el^,;^ DaSHierleordiat — Artededomor 
os Cavallot, sur l'art de dompter el de dresser 
les chevaux, ■ ce qu1l entendait, disent ses COd- 
Iriiiporains, mieux qu'aucun autre bomme ■ ; — 
Coiitel/ioconlraa Mtemprraitça i — Conietbo 
a tev irmOo D. Pedro, lorsque ce prince partit 
pour la Hongrie ; — Coniellu) ou ÀvUo api- 
rilual ; — Summaria para a Pregaçam do 
Condeslavfl ; — Mémorial para ai Sxtquia» 
(tri Pey Joâo I"; — Ordtm de eomo oi in- 
fantes havido procedrr com teupay; — Se- 
posta tendo Principe ao Infante D. Fer- 
nando, etc,; — Da Intençdo que Aavrmai ter 
para no$ talvar ; — Da Maneira de 1er os 
livrât i — Rtgitnenlo para aprender ajogar 
ai armas; — Inttruçâo a leus irmOoi, lors- 
qu'ils partirent p^r l'Afrique i — MotlvOI que 

teve para deelarar guerra aoi Uauntu — 



— EDRIC M 
LenbrtmçO doi ItateimeHtot 4e mwJUIm; 

— Obiervaçdoda Lua; — OAteraofdo Mtre ■ 
vertdo de katua lingoa para outra; —On r^ 
partie do Sntendlmeata. 

Edouard laissa six entants : Afhoio T,dH Ti- 
^icain, qui lui succéda; don Fernando, dv^t 
Viaeu, graoïl-mattre des ordres do ChrÛ ttit 
Saint-Jacques et coonéUhle de PoTtiig>l ; Fdip% 
mort dans l'enTana:; doua Léonore, mariés a 
14&2A Frédéric UI,empereurd'Allemi|pH;dM 
Calberina; et donaJuana, mariée IHeâhiv.ni 
de Casiille. H eut aussi un Us mtorel, mat 
Joto-Manoél. 

l-'irii j Souu. SpU«H iê loi SMnrtai ftrimmim 

— ViKoncclloi, -ïiuraraaltafit. — Lopo, nvM M 
Ktti aâiVrtMfal. - Xtuiti, Aimnl. Mvt. - La am, 
Hiilolrr çgHiralt dt Portwffml. "~ ~ - .-.. 

I, STt. — H. rtrttntau Deal^ f^rCu^sf. d 



BDBKD. roi de« Anglo-Saioos, le ptu jtMi 
des fils d'Edouard faneien , mort le 13 mted- 
bre es&. n fut rMonnn roi en MB, t la mort de m 
Mi6 atné, Edmond 1", quoiqoe m printe bit- 
ait deux Bis, Sàvy et Edgar, jugés trop jnm 
pour porter lacoaraoDe.Chioiqae nUtaÂH^ 
Edred re()ousst, dès son •vénônent, k* DhA 
duNorthumberland, qui jouit dès kH* d'un criM 
incMinii soDS les prédécesseurs d'Ednd, Ce ni 
était d'ailleurs parfaitement coDScUlé par m 
chancelier Turlietul, qui avait eu le mtm UtR 
sous Edmond et sona Athelstane. Ces! asMi 
pendant le règne d'iûjred que saint DoutN, 
recommandé par le eluncelier, vint k la coar, d 
y acquit nue influence qu'il sol mainlenir M 
quelques-uns des princes qui maotèrent tanli 
SDr le trAne. 
Tnraer, HiiL of tU Jmtla-Samu, - aamt, Biâ. 

Bdiic, surnommé Stbrou, duc de Umt, 
vivait dus la première miùtié du ouième ntdt 
Gendre dn roi Etheired n et nommé ambusidiv 
auprès des Danois, il trahit, dît-on, les utéréIsA 
son souverain en révélant les cAté* par oA M 
dernier était vulnérable ; il fadiita aisnite la n- 
traite des Danois i l'époque où, s'étaat impri' 
demmoit avancés dans le pays, ils fbmt ntr k 
point d'être enieio[q)éi par les troupes d'E- 
tlwlred. Lorsque ce prince, obligé de lÛr devasl 
S weyn, remonta sur letrûne, il convoqua un eoa- 
seil, qui ne se Qt remarquer que par la diviriol 
qui réduit dans son sein. Edric fit asMislig 
an sortir d'un banquet Sigeferth etHorear, ebrfi 
des Sept-Bourgs, trop puissants pour qu'on k) 
attaquftt ouvertement et sans danger. Cet atten- 
tat fut puni par Canut, qui opéra une descente ti 
Angleterre en IOi&. Edric tut chargé avec Ed- 
mond Ironside, fils du roi, de repousser l'en- 
nemi. Le premier voulut trahir l'antre etIeUner 
aux Danois ; son projet fut découvert , mais U eut 
le temps de déserter k l'ennemi, suivi de sokbti 
entraînés par son exemple et 



EDRIC — ÉDRIS 



narefae de Canut, qoî enyahit la Mercie 
rasta. Â la bataille de Sœantao, qui ftit 
acharnées. Edric présenta aax Anglais 
filant la tète d'Edmond celle d'Osmear, 
tait de couper; le prince, indigné, lança 
u oontre le traître ; et, montant sur une 
e, il se fit reconnaître à ses troupes. La 
fut ainsi rétablie et, pour la seconde 
a jusqu*à la nuit La vidoira demeora 
mx Anglais. £dric rentra en fayeur; en 
!inps il reprit ses habitudes de trahison. 
5 nouvelle rencontre entre les Anglais et 
»is, Edric passa à Tennemi ; mais cette 
sultat fut défavorable aux Anglais. Edric 
I, dit on, cette carrière de forfiuts par 
lat d'Edmond Ironside , qu'il serait allé 
e annoncer à Canut. On ajoute qu'ayant 
demandé à ce prince le salaire de son 
inut l'aurait éconduit, puis lui aurait fait 
la tète, comme coupable d'un meurtre 
rie n'était d'abord que soupçonné. 

Hiit, 0/ Bngl. — Rome, Hitt, 0/ BngL — 
isL 0/ Anglo^axùtu. 

SouiDRts I", fils d'Abd-Allah, chef de 
ie des Édrisites ou Édrissides,régna dans 
sb de 789 à792 de J.-C. Ilétait delà race 
l'an 169 de l'hégire (786), il se joignit à 

Hocéin, fils d'Ali, pour combattre le kha- 
ladi. Une bataille décisive fut livrée à 
on loin de La Mecque ; Hocéin y perdit 
vec beaucoup de ses parents; et Édris 
à se sauver en Egypte. Ouahed el- 
directeur des postes aux chevaux de cette 

et partisan secret de la famille d'Ali, 
it des chevaux ; et Édris se dirigea vers 
eb, accompagné de Rached, son afTran- 

1 172 (788-789), il se rendit à Oullli, 
Maghreb-el'Acsa, où il fut accueilli et 
>ar Abou-Léila, Ishac-Ibn-Moharomed- 
el Homéid, grand-vizir des Aureba, l'une 
puissantes de toutes les tribus berbères. 
!Sta hautement ses prétentions au kha- 
nentôt, par l'influence des chefs des Au- 
it se ranger autour de lui les Zouagha, 
ta, les Sedrata, les Ghaiatha, les Neiza, 
iça, les Ghomaraetla plupart des autres 
rbères du Maghreb. Lorsqu'il eut établi 
lation parmi elles, il marclia contre les 
} berbères qui persistaient encore dans 
s ou qui professaient le judaisme et la 
détienne. Il s'empara de Temsna, de 
de Tedla, et força les habitants à em- 
'islamisme : beaucoup de places impor- 
nbèrent aussi en son pouvoir, et il con- 
en 173 (789-790), le chef de Tlemcen 
ed-Ibn-Khazer-Ibn-Soulat, et les Zénata, 
litre son autorite. Il fonda alors à Tlemcen 
de mosquée, et revint à Oullli. Ses sue- 
nt excité la jalousie ou plutdt la crainte 
sau khalife, Haroun-er-Rech!d, qui en- 
kfrique Soléiman-Ibn-Horéiz, surnommé 
makh, avec ordre d'assassiner Êdris* 



68) 

Cet homme se présenta à hii comme médecin 
et comme ennemi des Abassides. Edris l'admit 
sans défiance dans son intimité. S'étant un jour 
plaint d'un grand mal de dents, le prétendu mé- 
decin lui remit une brosse à dents , dont l'em- 
ploi, dit-on, lui fut fatal ; U fut enterré à OultU, 
en l'an 176 ( 791-792 ) ; ainsi t'exprime Ibn- 
Kbaldoun. Es-Chemmakh avait pris immédiate- 
ment la fhite. Rachedy qui t'était mis à la pour- 
suite du nneurtrier, Patteignit sur les bords du 
Molouîa, lui ooupa la nnain d'un coup de sabre, 
mais il ne putt'emparer de sa personne. Édris f 
eut pour successeur Édris U. AL Bommbad. 

Ibn-KbaldoDD, Hiitoin dë$ Berbéru^ tooM II, tradac- 
UoD do baron de SUne ; Alger, ISM. 

AdRIS II ou ADR18-BL-AS6HBR,C*e8t-à-dire 

le jeune, fils du précédent, mourut en 213 de 
l'hégire ( 828-29 de J.-C. ). Il vint au monde peu 
de temps après la mort de son père. Les Aureba 
etlesautres tribus berbères l'avaient reconnu pqur 
souverain, suivant Ibn-Khakloun, lorsqu*U était 
encore dans le sein maternel. Il fut élevé avec 
le plus grand soin ; et les Berbères lui prêtèrent 
serment de fidélité en 188 ( 804 de J.-C. ), dans la 
mosquée d'Oullli. Il était alors âgé de onze ans, et 
avait pour tuteur Abou-Khale<l-yézid-Ibn-el-Yas- 
et-Abdi. Parvenu à sa minorité, il choisit pour\izir 
un Arabe de la tribu d'Azd, appelé Mosab-Ibn- 
Oméh* et surnommé El-Meldjoum , ou le Bridée 
parce qu'il avait reçu sur le nez un coup de sabre, 
dont la blessure avait laissé une longue cicatrice. 
Ne se croyant pas assez sur des Berbères , ou 
ayant plus de confiance dans le courage des Ara- 
bes, il se forma une garde de 600 guerriers 
arabes du Maghreb ou de l'Espagne qui lui ren- 
dirent les services les plus émincnts, et lui aidè- 
rent à étendre son autorité. Il découvrit ensuite 
une conspiration d'Ishac-Ibn Mahmoud, qui en- 
tretenait des intelligences avec Ibrahiin-lbn-el- 
Aghleb, gouverneur derjfiikiah pour liaroun-er- 
Rechld, et il le fit mourir (de l'hégire 192, de 
l'ère chrétienne 807-808). La \ilie d'Onlfii était 
trop petite pour continuer à être sa capitale. Il 
jeta les yeox sur un territoire occupé par les 
tribus zouagbiennes des Beni-Borglios et des 
Beni'l-Khair, qui étaient encore païennes, les 
soumit, et bâtit la ville de Fez, dont les fonda- 
tions furent jetées l'an 192. Il ne se montra pas 
ingrat envers les Aureba,et investit les hommes 
capables de cette tiibu des dignités les plus éle- 
vées. Il marcha ensuite contre les Mamouda, qui 
furent assujettis en 197 (812 813), et força Mo- 
hammed-Ibn-Khazer, qui s'était déclaré indépen- 
dant dans Tlemcen, à lui jurer obéissance (tU9 de 
l'hégire). Une secte musulmane, celle des kha- 
redjites, avait fait de grands progrès dans l'Afri- 
que. Ces sectaires prétendaient que l'imam, le 
chef spirituel 00 temporel, pouvait être choisi 
dans toute antre tribu que celle des koréischites, 
et qu'il devait être élu par le suiTrage universel. 
Les Berbères, qui subissaient à regret la do- 
mination étrangère , avaient adopté avec ardeur 



68S 



ÉDIUS — 



une doctrine qui légitinoait leurs t(':.talives (fin- 
rfëpendauce. Édris II com()rit It^ danger de ces 
principes pour sa dynastie ; ci il parvint à faire 
disparaître les kliaredjites de ses États. Décla- 
rant bientôt après la guerre aux Abbassides , il 
leur enleva le pays qui s^étend depuis le Sous- 
el-Acsa jusqu'au Ghélif. l\ avait projeté d'autres 
conquêtes; mais la défection d'un des cliefs des 
Berbères, Behloul-!bn-ab(Kel-Ouahed, qui com- 
mandait la tribu des Matyhara, et les mauvaises 
dîjtpositions des Berbères en général, le firent 
clianger do résolution; et il fit la paix avec Ibra- 
bim-lbn-el-Aghleb. Édris U eut pour successeur 
son fils Mohammed. 

Al. Bon:«ead. 

Ibn-Kbaldonn, Histoire du Berbirts, t. Il ( tradactlon 
du bamo deSlaoe ; Alger i8S4). 

Adrisi, Aàou-abd- Allah Mohammed ben- 
Mohammed ben-abd-Allah ben- Edris- al- Ha' 
mçudi, plus oonnu sous le titre et les surnoms 
de Schérif al-JSdrisi as-Sikilli al-Hodjari 
(c'est-à-dire le noble Ëdrisitc, habitant de la 
Sicile et ami de Roger ), célèbre géo^^raphe arabe, 
né à Sibtah (CeutA, en \àim CivUas), en 493 de 
Thégire (1099 de J. C.)> ^ date de sa mort 
n'est pas certaine; M. Mac Guckin de Slane la 
place en 560 (1164 de J.-C), d après une in- 
génieuse restitution du texte de Léon rAlricain. 
Quoi qu*il en soit, Édrisi vivait encore sous le 
règne de Guillaume I, roi de Sicile ( 1153-1166;. 
U descendait de Mahomet par Fathimeet le 
khalife AH. C'est de cette illustre origine qu'il 
tire le titre de schérif. Édris ben-Ali al-Hamoudi, 
pon bisaïeul , occupait le trône de Malaga ; mais 
ses enfants furent dépouillés de la souveraineté, 
probalilemeiit à l'époque de sa mort, arri\ ée en 
431 ( 1039 de J.-C. ). Édrisi étudia à Cordoue, 
et se rendit célèbre par les connaissances qu'il 
acquit en cosmographie, en géographie, en phi- 
^DSophie, en médecine et même en astrologie. 
Ses compatriotes lui reconnaissaient du talent 
pour la poésie. Il parcourut la plupart des pays 
baignés par la Méditerranée. En 1116 il se 
trouvait en Asie Mineure ; il visita Lisbonne , 
les mines de l'Andalousie, les environs de Ma- 
roc, Constanlinople, et vit les côtes de France 
et d'Angleterre. Roger 11 de Sicile, prince éclairé 
et ami des savants, fit venir Édrisi de l'Afrique, 
et l'engagea h se fixer auprès de lui. 11 lui repré- 
senta que s'il habitait dans des contrées sou- 
mises à l'islamisme, sa qualité de descendant des 
khalifes pourrait donner de l'ombrage aux sou- 
verains , et que sa vie ne serait pas en sûreté. 
Édrisi s'étant rendu à ces raisons, le roi lui fit 
un état de prince et l'admit dans son intimité. 
Roger désirait vivement posséder une rejirésen- 
tatJon de la terre basée sur des observations 
nouvelles ; il envoya des voyageurs dans toutes 
les parties du monde connu, avec l'ordre de 
prendre les longitudes et les latitudes des lieux, 
de recueillir des itinéraires, et de noter ce 
•;:]i!'^ V ::.i!<nit OU apprendraient de remar- 



ÉDRISI 6»4 

quable. Ces travaux préparatoire» ne furait 
terminés qu'au bout de quinze ans. Tous les do- 
cuments réunis furent confiés à Édrisi, qui dressa 
une carte d'après ces nouvelles données et les 
ouvrages de dix géographes anciens. Cette cartt 
Alt gravée sur un planisplière ou globe d'aignt 
par, qui pesait 450 livres romaines (50,400 
drachmes) (l). 

La célèbre géographie d'Édrisi, intitulée : i\'âs 
het al-moschtac/i ikhtirac al-qfac ( RécréAlioa 
de celui qui désire parcourir les pays), et tenoi- 
née en 548(1153 de J.-C.), fut composée pour 
l'explication du globe. Elle est divisée en sept 
climats et en soixantenlix régions. L'auteur dé- 
crit chaque i^ion l'une après l'autre en se dir^ 
géant de l'ouest à l'est, sans slnquiéler si ses 
diviskms sont conformes à collet que la politk|ai 
ou la nature ont tracées. Il donne des détaili 
souvent assez complets sur les produits et le goii* 
veniement de chaque contrée, l'industrie, les 
mœursi la langue, la religion des habitants ; il 
marque, en mesures fixes ou en journées, lei 
distances entre les principales villes , mais il 
néglige entièrement de déterminer^les longitodes 
et les latitudes des Ueux. S'il est souveint cré- 
dule, il fait du moins preuve de bonne fol ; quand 
il a raconté quelque fait incroyable, il termini 
son récit par cette formule « « Dîeu sait ce qt'C 
en est. >' Le texte de la géographie complète dt- 
drisi est encore inédit ; on en trouve deux na- 
nuscrits à la Bibliothèque impériale de Paris d 
deux à la Bibliothèque Bodlcyenne. Un raanvaii 
abrégé, sans titra d'auteur, a été imprimé k 
Roiiio, d'abord en 1592, puis en 1597, in-4*;ei)- 
suite en caractères syriaques, dans le monastèn 
de Kesroan, dans le Liban. Le manuscrit d'a|irès 
lequel fut faite l'édition de Rome est à la Bitilio- 
thèque impériale n" 580. Cet abrégé a été plu- 
sieurs fois traduit en partie ou en entier; 
et il a été la base de plusieuri travaux impo^ 
tants. La plus ancienne traduction est celle de 
Bemadino Balili, écrite en 1600, et restée inédite. 
Elle se trouve à la bibliotlièque tle l'École de 
Médecine de Montpellier; — Geographia Au- 
biensU, traduction latine par Gabriel Sioniteet 
Jean Hesronite; Paris, 1619, in-4*. Elle est 
templie d'erreurs; les noms des villes y fooi 
tellement défigurés, qu'ils sont devenus mécoD- 
naissables. L'abrégé renferme plus «le «létail< 
sar l'Afrique orientale que sur les autres |iartiei 
de la terre ; c'est pourquoi les tra«iuctcurs sup- 
posèrent que l'auteur était de Nubie. On ciul 
aussi pendant longtemps que le géographe nu- 
bien était chrétien. Cette erreur provient de es 
que la censure ecclésiastique avait retranché tous 
les passages qui dénotaient un musulman; — 
DescTiZione délia SiciliOf cavala da un îibro 

(1) Le tp\lc porte dafrft itint table ronde, an planis- 
phère). Mui.sun Pttralt du DictionMnire bioçrajtkiiiaê éê 
Khalil-BH Sffedi. traduit par M. Rrlnaud , parle de ren-lei 
qui fl'enibntlaiPDl les uii^ danx les autres, à l'instar «lace 
sphère ct'Mrsie. Il paraîtrait, d'aprè^^ ce dernier ptnKf* 
que dairtft devrait se traduire ; rr k'^'^c. 



ËDRISI -^ EDWARDS 



9 4i «ciffV ^ lériSf trêdactwn UaUcniie 
a|^ «•Utffie &kiiiito>« en tM)« par Do- 
laeri* KU* » été iosérée dan» la cttUectioo 
\ê€fUé tiè Autori aiciliêm «to François Tar- 
ttrmei 1764, in-i**) — tràdiMtkMi katioe de 
i|itiMi de la Siola» fait» par Ro«arii Qr*- 
»t iasérée avec le teifrte arabe daoa Hê" 
raàiearum quw ad hUéorktm &i€ulam 
\i ampla ColkeHOf du même auteur» 
1^ 1790» in M; — Commentaiio dé Gto- 
• ^iae KdriiHmaf par HartmaantGoeA- 
1792, iiH4* i-^EdriêU Deseriplio jtfiicm 
rtmaBB, GcettingiMi 17969 uhS'*. — La 
■teur afait aatrepriA la deecriptioD de rsa* 
fMitil D*eaa fMra que lee troii premiers 
«1 Marbourg, 1802 et 1S03. Ces travaux 
iMim sont les nieiUeurs qu aient para 
iai ; •— Descripcion de Espaha de xer\/ 
y nçtas de Jose-Antooio Coode ; Madrid, 
1^**, texte et traduction ; — La 3e partie 
U9ctQ Arabica deRosenmûlier, Leipzig, 
Mitient le texte et la traduction de la dea- 
\ de U Syrie, d'après les manuscrits de la 
lèque Bodl«ycm>e< Ce fragment est rem* 
■utee; — enfin, M. Jaubert a donné la 
«■ de la Géographie d'Édrisi, d*aprèa 
maerits complets de la Bibliotlièqae im- 
Son traTirfl a paru dans les tomes V et 
ïecueil de Voyagea et de Mémoires pu- 
r la Soeiéié de Géographie; Paris, 183G 
9 Tol. in-4"; plusieurs passages ont été mal 
ités. —• Un des manuscrits de la Biblio- 
impériale contient 69 cartes non graduées, 
t aant doute une copie du globe d'argent, 
it été très-grossièrement exécutées ; oe« 
i OBJ rfoonnalt asaez faoileroent les con- 
|ui atoislnent la Méditerranée. L'aseem- 
a oea 09 cartes , feit soua la direction de 
aud^rst déposé au département des cartes 
M. hnpér. Édrisi atait aussi construit 
ère ( ou planisphère céleste ) et composé 
«illaume I**^ an ouvrage géographique 
lildérable que le premier, et intitulé : Le 
de V Humanité et l'amiUiement de Vâme; 
a éerit un traité (inédit) de médecine, in- 
Mofredaê (Médioameota simples) 

Ë. Bbauvois. 

(bilfa, Xejrieon HMiograpkHum, édIU et trad. 
ttgel, a* 1S7M. - LéoD t'AfricalA. rie dei Pki- 
rdjiDst'abfIcliU, Bibilothêca Grttôa.i. XIII. 

ieiUf Codé, ma mu êtr i p tfum CmUêt^euê, p. in. 
, Mibl. Jrabieo-Hitpanm Steurialmiiis, t 11. 

Sehnorrtr, Èibi. jtralAea, p. 167.-Stlvetti^ de 
m le Joutital dut SmptuUi, «n« istf . — M. Mae- 
e Slane, dans le Journal y^Miatique, année IS^I, 
f-seT.*^M. El QsaU^flière, dans le Joumai des 

an. 184S. — M. RelDaud, IntroducUoD à la Geo- 
d'Àboulféda^ p. ii«-lti. 

tcrs. Voy, finiRTG ( Georges ). 
ÂAbs, nom commun à plusieurs per- 
te anglais, rangés ci-dessous par ordre 
glque et chronologique : 
▲RDS {Richard )f écrivain dramatique, 
Mfdam le Sommersetshire,mort en 1 566. 



Selon Wood^ U^todJa M coUége do Christ à Ox- 
ford. Dans les premières années du règne d*ÉU- 
sabetl», il fbt attactié à la chapelle royale, et chargé 
de Tenseigneroent des colkits admis dans cet 
étobUseement. se fit connaître et estimer comme 
musicien et C4Mnme poète. On a de lui : Damon 
and Pyêkias, oomédie représentée à la cour, et 
jooée ea 1 570 ^ •— Pa/emon and Areite^ comé- 
die jouée devant Elisabeth, en I066 ; — des son- 
nets adressés à des dames de la cour : ils se 
trouvent en manuscrit ta British Muséum. Quel- 
ques-uns de ces poèmes ont para dans le Para- 
dise ^f JMmiy Devises. 

WartoD, aut. of EngUth Poeêrp, 

BDWARDS(7%oma«),théoiogieQanglals, mort 
en HoUande, en 1647. Il étudia et prit ses degrés 
au collège de La Trinité, à Cambridge. U entra en- 
suite dans les ordres ; mais bientôt il pril parti 
pour les presbytériens et écrivit contre les épisco- 
paux et les indépendants. Lorsque ceux-ci l'eu- 
rent emporté, il fut obligé de quitter le pays et 
de se rendre en Hollande, où il mourut.On a de 
lui : Reasons against ihe independent Go- 
vernment of parHcular congrégations ; 
1641 } — AntapologiUy or a fuit Answer to the 
Apotogetieal narration of M. Godwin , etc. ; 
Londres, 1644; --Gangrsena, or a catalogue 
ëmd discovery qf the errors^ blasphemies and 
pemiciùus practices of the sectaries 0/ this 
time venled and acted in England ; Londres, 
1645-1647. Cet ouvrage produisit une sorte de 
scandale, et causa Texii de Tauteur. 

Bioffr- BriL 

BDWAUM (John)t théologien anglais, fils du 
précédent, né à Hertford, en 1637, morte Cam- 
bridge, en 1716. U entra au collège Saint-Jean, 
à Cambridge, en 1653, et fut ordonné .diacre en 
1661 ; trois ans plus tard on l'appela à desservir 
Trinity-Church à Cambridge. 11 s*y distingua par 
un grand talent de prédicateur. Lors de la peste 
de 1665, il déploya le plus admirable dévoue- 
ment. Plus tard Edwards fut nommé lecteur à 
Saint'Edmond- Bury , avec cent 11 v res sterling d'ap^ 
pointements. L*annt^$ suivante il vint reprendre à 
Cambridge sa première position. Après son ma- 
riage, en 1676, on lui ofTrit deux t)énéfices, qu'il 
refusa « pour les laittser, disait-il, à tel ministre 
qui en aurait plus besoin que lui » ; mais 11 accepta 
une positioa moins considérable à Saint-Pierre de 
Colchester, où 11 s'établit avec sa famille. Après 
trois années de séjour dans c^te ville, il retourna 
à Cambrii^e, s* y remaria, et y composa de nom- 
breux ouvrages, quoiqu'il n'eût guère pour toute 
itibliothèqae qu'une Bible et quel(|ues traités sans 
Importance. Ses principaux écrits sont : Re- 
marks on M, WhistonU Theory o/the Earth; 
1697 ; — The Freacher; 1705-1709, en 3 parties; 
— A Discourse conceming the authoi ity cjf 
the Old and New Testament; Londres, 1693, 
2 vol. in-8*'; — Some Thoughts conceming 
the several causes and occasions qfAtheism, 
dirigé contre Locke; ^Socianism unmask^df 



687 



EDWARDS 



Londres, 1696, iii-8**, contre le findieation qf 
ihe reasonableness of Christianity^ para à 
Londres en 1695, in-6** ; — Demonsiraiion qf 
the divine Existence and Providence ; ibid., 
1696, in-8**; — À free Discourse conceming 
Truth and Error; ibid., 1701, in-8°; — Cri- 
iical exercitat ions ; ih\é.^ 1701, ln-8*; — À 
Préservait/ against Socinianism; Oxford, 
in-4^ ; — The Doctrine o/Faith and justifica- 
tion; ibid., 1708, in-8«; — Animadversions 
on D^ Clarkè's Scripture qf Trinity ; ibid., 1 7 1 2, 
iQ.go._ fheologia rtformata; 1713, 2 vol. 
in-foi. Un troisième Tolume t été publié en 1726, 
après la mort de Tauteor. 

Idelung, SoppL à Jftctaer, Mlçem. GêUhrten-Lexikon. 

EDWARDS Vancien ( Jonathan ), théologien 
anglais, né en 1629, mort à Oxford, en 1712. 11 
étudia à Oxford, et deirint principal du collège 
Jésus de la même ville. On a de lui : Antidoton 
against Socinianism; Oxford, 1693, in-^"; — 
De/enseo/the doctrine o/sin^against Whitby; 
ibid, 1711, in-8^ 

Walcb. Bihl. theol.^ 11. 

EDWARDS ( Thomas), théologien et critique 
anglais , né à Londres, en 1699, mort le 3 janvier 
1757. Il fit d'abord les études nécessaires pour 
le JMrreau, où son père et son aieul s'étaient fait 
connaître; mais il pratiqua rarement, et préféra 
à sa profession la culture des belles-lettres, à 
laquelle sa fortune lui |)ermettait de se livrer en- 
tièrement. 11 ne se lit pas moins connaître par la 
vigueur de ses attaques contre Warburton que 
par ses écrits. On a de lui : A Letter to the of 
a late Epistolary Dedication addressed to 
M, Warburton; 1744 : cette brochure fut le 
point de départ de sa polémique avec le célèbre 
critique anglais ; — A Supplément to M, War- 
burton's édition of Shakspeare; 1747 et 1748; 
3* édition, sous ce titre : The Canons oj Criti» 
cism and a Glossary being a Supplément to 
M. Warburton's édition of Shakspeare, War- 
burton se défendit avec les armes du dédain, et 
raccusa,dans son édition de La Dunciade de Pope, 
de n'avoir étudié Shakspeare qu'à LinooUi's Inn 
(le jMdais de justice) ; — Account of the Trial 
qfthe letter alias Y; ouvrage qui fait suite aux 
Canons, et où l'auteur se livre à une discussion 
sur les principes de l'orthographe anglaise ; 1 766 ; 
— des Sonnets, à la manière de Spenser, que 
l'on trouve encore dans le même recueil ; ^Free 
andcandid Thoughts on the Doctrine of Predes» 
tination; 1761. C'est un traité sans importance. 

Bioç. Brit. — Nlcholc» BoiPf er. 

BD WA RDS {Georges), naturaliste anglais, né à 
Westham, le 3 avril 1693, mort le 23 juillet 1773. 
Il dut sa première instruction à deux membres 
du clergé ; plus tard on le plaça chez un négociant 
pour lui faire apprendre le commerce. Heu- 
reusement pour lui il se trouva que son patron 
était un homme aussi bon qu'éclairé. L'appren- 
tissage du jeune Edwards durait encore quand 
une droonstance heureuse le mit en possession 



des livreM laissés par un tari de mr miÊn, li 
docteur N Icholas , qui anit él6 trèa-vené tes 
les sciences physiques. D se lim alors avec sti 
ardeur singulière à la lecture : astronomie, pck- 
ture, antiquités, sculpture, il lut tout, et àra- 
piration de son appreotissage il résolut &ûm- 
donner le commerce et de voyager. U se readi 
d'abord en Hollande, en 1716, et visito tes v|r 
les plus remarquables de ce pays ; à son relov 
en Angleterre, il resta deux ans san^ oecupittoB, 
ayant soin cependant d'augmenter la somme deni 
connaissances en histoire naturelle. Il entreprit 
ensuite un voyage eo Norvège, et poussa jmqa^ 
Fréderickstadt, assiégé alors par Charles XIL Oi 
moment il fut arrêté par les I>anois,qui Vàimà 
pris pour un espion, mais qui le reUchèral 
presque immédiatement. Revenu en Angletem 
en 1718, il y passa l*hiver, et en 1719 avUtali 
France, et alla demeurer d'abord à Yersailks, 
pour s'y livrer à son étude favorite , l'biiloiri 
naturelle ; mais la ménagerie de cette résides» 
royale était alors fort négligée : les animan 
qui la composaient autrefois avaient péri os 
étaient dispersés. Il laissa donc momentisé- 
ment l'histoire naturelle pour visiter les no- 
numents, les églises, et se rendit dans qail- 
ques villes de provincç . Â son retour dani R 
patrie, il reprit ses études habituelles, s'spfi- 
quant en même temps à peindre et à desaser 
tous les animaux qu'il rencontrait. Les oimn 
surtout attirèrent sa curiosité; il reprodnidt pir 
le dessin ceux dont la peinture avait retracé li- 
mage. Cette reproduction attira des visiteun à 
des admirateurs, qui lui payèrent largement «i 
tableaux et lui procurèrent ainsi quelque ainaoe* 
En 1731, Edwards fit un nouveau voyage et ém 
le même but : il se rendit en Hollande et danilt 
Brabant, où il fit de nouvelles coUectioii; i 
Anvers, Braxelles et Utrecht, il ne roanqoi ^ 
d'étudier les chefs-d'œuvre de pcôitore soi- 
thologique que possèdent ces villes. Deveii tt 
1733 bibliotliécalre du collège des médedai, i 
se vit enfin livré à une occupation qu'a ainiK 
et qui lui permettait de se livrer paisifatemeii 
aux travaux qu'il préférait, et bieiÀôt U deiiit 
un des plus grands ornitliologistes ooonus. C$à 
en 1743 qu'il fit paraître le premier volume àê 
son History of Birds, (Histoire des Oiseau); 
in-4^ sur papier royal, avec 52 planches acoon- 
pagnées d'un texte anglais-français. Les troii 
autres volumes se succédèrent de 1747 à 17S1< 
Le quatrième est dédié à Dieu, la source premièfs 
du grand, du beau et du merveilleux (1). Ur 

(1) Vold le teite de cette dédioeee, «a aolm siage- 
Hère : 

t TO Goo, 

m The One Bteroal i the ImeomprebeiMlble I the OaMi* 
prêtent, the OmomcleDt eod elmlghty Creator o( il 
tblng^ that eilst! From orhs Immensarably great tt 
the minuten pointa of roattrr, ihis atom la dedieated sM 
devoled. wlth ail poasthie ffraUtude, hoœlilatloo. 
ahip and the higbest adoration both of bodj and 

< By lUf moat realgoed, low and boinhle créature, 

George iDWAaos. » 



EDYf AI^S — EDWIN 



ooiia eosoite en manière de sapplément 
ige précédent : Gleanings of naturai 
; 1763. Ces publications valorent à Ed- 
e la part de la Société Royale la médaille 
llopley, et en 1757 il fut nommé membre 
société. Son dernier ouvrage est inti- 
\says; 1770. V. R. 

rit - Somé Memoirg af thê Ufé and fForMê 
Tmréi; Londret, ITTI, lo-4^. — jtnn, Rêçiiter 
- Rlcholt, Bowfer. 

iWaM ( Jonathan), théologien anglo-amé« 
éà Windsor (Connecticut), en 1703, 
1758. n étudia et prit ses degrés à Taie. 
Q entra dans le ministère sacré, et devint 
mr de la congrégation presbytérienne de 
*k. En 1724 il fût nommé instituteur au 
'aie, et en 1726 il se démit de ses fono- 
ir aller assister un oncle maternel, minis- 
thampton, auquel il succéda ensuite. Il 
areox et calme dans l'exercice de son mi- 
isqu'au moment où il sMmmisça dans la 

privée de ses ouailles en refusant la 
ion aux paroissiens dont il suspectait la 

La majorité des membres de la congré- 
>ta alors le renvoi du trop rigoureux mi- 

abandonna Northampton, et en 1751 il 

qualité de missionnaire à Stockbridge, 
rovincedeMassachusett-Bay.En 1757 il* 
irésidencedu collège de New- Jersey ,et en 
moment où il se disposait à prendre pos- 
e cet emploi, il succomba à une atteinte 

vérole. On a de lui : À Treatise con- 
reliçious affections; 1746, in-S**; — 
2t Christian Doctrine of original sin 
i, etc.; 1758; — Uistory q/ Redemjh- 
8"; — Mlscellaneous Observations on 
nt theological Subjeets; Londres, 

, Li/ê 0/ Jon. Edwardt. ■- ProtêsUmt Dit- 
façaxine, IV. 

iBOS ( Thomas ), théologien anglais, jié à 
% le 10 août 1729, mort le 30 juin 1785. 
études à Cambridge, fut nommé diacre 
et prêtre en 1756. En 1 758 il obtint la 
e grammaire, et devint ministre à Saint- 
:k>ventry, d'où il passa, en 1779, au vi- 
Nuneaton. Ses ouvrages sont : À New 
tion ofthe Psalmsfrom the original 
1755. Cet ouvrage est conçu dans le 
métrique du docteur Hare ; — The Doc- 
irrésistible Grâce proved to hâve no 
ion in the Doctrines of the New Tes- 
; 1759; — Prolegomena in lÀbros 
Testamenti poeticos ; 1762. L'auteur y 
% idées du docteur Hare sur la métrique 
e contre la réfutation de ces idées par 
ir Lowth; — Epistola ad doctissimum 
m Lowthium; 1765. Robert Lowth ré- 
cet opuscule par un nouvel ouvrage, qui 
à la polémique; — Electa quœdam 
!i Idyllia ; 1779 ; — Bigotry and Fer- 
; dissertation soutenue ainsi que la 
1766; — Qualifications necessary 



690 

to a correct interpretùdion ofthe New Testa- 
ment. 

Bioç.Brit. 

EDWARDS ( Bryan ) , voyageur anglais , né à 
Westbury, en 1743, mort le 16 juillet 1800. A 
son retour d*un voyage à la Jamaïque, il fut 
membre du parlement et de l'Académie royale 
des Sciences. On a de lui : Civil and commer- 
cial mstory of the Brttish Colonies in the 
West Indies ; Londres, 1793, 2 vol. ; — HistB- 
rical Survey of the Freneh Colony in the iS' 
tond o/S.-Dontlnyo; Londres, 1797, 2 vol. 

ConvertatUnu-LtxiMon, 
BDWABD8-MIL1IB. Koy. MlUIB. 

BDWI6B. Voy. Hbdwigb (Sainte)* 
Bowm , roi anglo-saxon , né ver. 596, mort 
en 633. n n'avait que trois ans lorsqgll perdit 
son père, iElla , fondateur du royaume de Déira. 
Le gouvernement de ses États fot usurpé par 
Edilfrid, roi de Bemida (1), qui avait épousé la 
fille d*i£lia. Edilfirid était un prince sanguinaire 
et ambitieux ; pour soustraire Edvrin à une mort 
presque certaine , de fidèles sujets l'emmenèrent 
secrètement dans le pays de Galles, et le mirent 
sous la protection du roi breton Cadvaa. Edilfrid 
ayant eu connaissance du lieu de retraite de son 
jeune bean-firère, somma Cadvan de le lui livrer; 
sur son refus , il marcha contre lui avec une ar- 
mée considérable, et le vainquit Le fils d'^la 
dut abandonner le toit hospitalier du prince bre- 
ton, et toujours poursuivi par la haine inquiète 
de son parent , il Imena durant plusieun an- 
nées une vie errante; enfin, il trouva, en 616, 
un asile à la cour de Redwald , quatrième bret^ 
walda (2). A peine Edilfrid l'eut-il sa que, par 
ses menaces et ses promesses, il chercha à ébran- 
ler la loyauté de Redwald. Ce dernier, réfléchis- 
sant en eflet sur sa situation , reconnut le danger 
qu'il y aurait à résister aux volontés d'un mo- 
narque puissant, pour soutenir un enCuit exOé 
et sans protecteur. H assembla donc les grands 
de son royaume pour délibérer sur ce waiei. Ce 
soir-là, comme le jeune Edwin était solitairement 
et tristement assis à l'entrée du palais, atten« 
dant qu^on eût prononcé sur son sort, une voix 
l'avertit tout bas qu'il était temps de ftair, car 
Redwald acceptait les propositions d'Édilfrid. 
« J'ai déjà trop connu le nuilheur pour attacher 
beaucoup de prix à la vie », répondit le prince. 
Et il ne bougea pas. Quelques instants après , 
la même voix amie vint l'informer que les sol- 
licitations de la reine avaient heureusement 

(1) Après afolr con4|ai8 la Bretafoe. les ADglei et les 
Saxons favalent divisée en hait Konveraements, à savoir : 
Kent, Sasaex,WeaaeK, Bast- AngBe, Basez. aiercle,Beralclc 
et Dé)ra. Cette octsrchle devint une beptarehle, par la 
réonlon dans les mêmes mains da sceptre de Bemlole et 
de celai de Détra. Ces deux petits àtats, qnl n'étsient 
séparés l'an de l'aotre qne par la rivière de Tees, prirent 
alors le nom de N ortliQBikrie , de lear sltaaUon aa nord 
de rRamber. 

(1) Ja^qa'eo 870 le titre de ^rttwalda ( souverain dé 
la Bretagne ), fat donné k celai de ces sept peUts rois d« 
i'hcptarchte que Is lapMorité de sa palssance élevait 
ao-dessns des autres. 



091 CDWIN 

modifié les fartentioni dé RedWaM à son égard. 

La guerre avec Edilfrid fut la conséquence de la 
généreuse résolution que venait de prendre Red- 
^ald. Cette fois la fortune abandotuia K^RIfrid. 
Son armée Itat défaite, et lui-même perdit la tie 
dans le combat Edwin se hàU d'allef prendre 
pMsesslon do Déifa, et les enfants d'EdlIfrtd 
ayant pris la ftdte, les habitants de la Bemicle 
se rangent égatemefit sons la domination du 
fils d'iElla. La féimloil deeîes deux États forma 
le royaume de Morthlifnbrie. La prospérité dû 
goutemementd*Rdwlfi et surtout la supériorité 
de ses forces militaires lot talurent, apfès la 
mort de Redwald, le titre prééminent de bfet- 
wal(]a,pourlni et pour SéS successeurs Immédiats. 

Kn «25, Edwin épotisa Itdilberge, (llle dd feu 
roi de Kent, Ethclbert, dont le mariage avec une 
princesse fVançaisc «tait déterminé la conterskw 
an citristfftnistne. En cette dreoiistaflce , le zèle 
rcilgledi d'Eadbald, frère d'Édllberge, obtint 
d'Edwin qne M Jeune reltie aurait le libre exer- 
cice de son culte , et que lul-fnéme examine- 
rait les principes fondamentaux de la foi cliré' 
tienne. Le roi ne faillH pas à sa promesse : Édii- 
berge ne Ait point contrariée dans les pratiques 
de sa religion, et Péréque Paulin, missionnaire 
qui était tenu do royaume de Kent avec la prin- 
cesse, put prêcher librement les dogmes de l'É- 
glise romaine. Néanmoins, Edtrin ne paraissait 
pas disposé à abflndoufter le culte des dleax de 
ses pères. L*anflée suitante, un grand danger 
auquel II édiappft fournit à Paulin les moyens 
d'ébranler rattachement du prince anglo-saxon 
pour le polythéisme, l/é roi de Wessex , Cul- 
chelm, Toyant d'un «il jaloux la prépondérance 
d'EdwIll dans Ilieptarchie, et ne se sentant pas 
asses fort pour la loi disputer sur le champ de 
batfllle, eut reeours h l'assassinat pour se dé- 
barrasser do inilssant bretwalda. Un jour, pen- 
dant une audience qu'Edwin donnait à nn envoyé 
de Culcheim , nommé Eomer, celoi-ci tirant de 
dessous Ses vêtements un poignard dont la lame 
était empoisonnée , allait en percer le conir du 
prince sans défiattoe, lorsqu'un des fidèles d'Ed- 
win se pfécipita entre son maltTc et Passassbl, 
et tombt mort à leurs pieds. Ce coup de poi- 
gnard avait été dirigé avec tant de force que, 
après Avoir traversé le corps du dévoué servi- 
teur. Il blessA le roi. Tous les seigneurs présents 
tirèrent ausêitM leurs épées contre Eumer, qui 
avant de succombefr tuâ cependant un autre 
défenseur d'Edwhr. La nuit précédente, Édil- 
l)orge avait donné le jour à une fUle. Le roi ren- 
dit de publiques aclioiis de gr&res aux dieux pour 
l*heureuse délivrance de son épouse et pour la 
préservation de sa propre vie. Paulin attribua 
l'issue de oes deux événements à la protection 
du Rédempteur, à qui la reine adressait chaque 
jour de ferventes prières pour lo salut d'Edwin. 
Les paroles prononcées par le missionnaire en 
cette occasion firent une profonde impression 
aur l'esprit du roi : il permit à Paulin de bap- 



^ EDWY 6B 

tlser la princesse qoi venait dettallre, promet- 
tant d'ailleurs de se faire ehrétletti sH rereni 
victorieux de l'expéditioo qoll projetait eoofa« 
le perfide culcheim. Celui-d fut vamco, et le 
bretwalda, fidèle à sa parole, se oonvertit m 
christianisme. Les setgnears de te coor. In 
chelll de guerre et les grands-prètrea même an 
dieux du paganisme» 8*étant laissé eotnliff 
par Pexempie du souverain^ le panpie ne tsidi 
pas à embrasser la noavalU reiigiaD de eni 
qui le gouvamaiaot Aacoii bralwalda o'aiil 
encore joui d'une aussi grande poissancs qo*&i- 
win. Tous les princes bretons lai p aya wi l ■ 
tribut; et parmi les rois saxMM, le senl ladtaM 
put conserver, grâce à nnflaenee à% la rdns, n 
soHir, une indépendance 4|ai d'aUlaors n'était fa 
fictive. Edwin donna tous ses soina à l'adaiiMi* 
traiion de la jiistioe, et parvint à proenrtr à m 
si^ets une sorte de bien-être 4 pan prèa InoDan 
du peupla en oe tamps-là. Mais sa su përiariié 
pesait aux antres rois saxons. En 6)1 dm 
d'entre eux, Penda at CadwalUi alunirent pov 
le oombattre ; lea Northombriens furent deUi 
dans la plained'Hatfield ; Edwin fut toé ; sa fcnine, 
ses enfants et Tévéque Paulin sa réfcgièffri 
chei le roi de Kent Camille LEaavji. 

. Mde, HUt. — Ungtrdf HiU, 9f SHgimné. 

BDWiN {J9an)t comédien anglais^ né à 
Londres, en 174tt, mort le 31 octobre 1790. Soi 
père, qui était horlogeri lui donna une édooUoi 
peu ordinaire. Placé ensuite dans les buresai^ 
l'échiquier, il se livra dorant les norobrrux Mât 
que lui laissait cet emploi à son penchant poir 
le théâtre. Après s'être exercé dans les ssloe* 
de Londres, il embrassa défini 11 vement la profe»- 
sion d'acteur, et débuta sur la scène de Mancto' 
ter en 1765. Il excellait à reproduire les pcnoo- 
nagps de vieillards quand il était jeune, et de 
jeunes gens lorsqu'il fut devenu vieux ; mais 
ne réussissait pas dans les rôles qui demandaient 
de la dignité. Il chantait |)arfaltenient l'opéra- 
buffti. Edwin ne se fit pas moins remarquer par 
ses excentricités. La désapprobation pubDqia 
donnée à un acte de sa vie privée ne fbt mu 
doute pas étrangère à sa retraite du tbéâtre, d 
peut-être àsa mori, qui suffint McxitAt après. 

John Wllltam<, BxcfintrteitUs of Jokn Êéwln , cte ; 
UndTM. 1711, « V0|. 1D-S«. > Tkêtnion Dêet. 

■DWT surnommé thê Fuir (le Beau), f^ 
des Anglo-Saxons, mort en 958. A la rootl (TE* 
dred, en 955, Edwy monta sur le trone, pendml 
que Mm f^ère Edgar devenait vice-roi de II 
Meroie« Deux ans plus tard oe dernier se mit à 
La tête des Merciens et des Northombrieni r^ 
voltés : cette guerre finit par un accommodement 
entre les deux frères: Il Ait convemi qo'Edwy 
aurait en |>art8ge toute la |Mrtle sud de la TamlM 
et Efigar la partie opposée. Il parait que danseKte 
levée de boucliers Edgar n'avait été que l'insfrH' 
mont des griefs du clergé, que son f>èreairalt In- 
disposé dès son avènement. On ne sait quels aete* 
' firent naître oes griefs, et il est aseea dlIRcito di 



EDWY — 

tértté dmii les récité que iioud Ml 
moines , partie Intéressée dans la qiie- 
e réserve s'applique surtout à l'hls- 
lotôt à la légende d'Elgiva ou Éthel- 
VB d*Edfry, que saint Dunstan, sous 
*nne prétendue parenté de cette prin- 
le roi, aurait arrachée aut bras de ce 

jour même du couronnement de ce 

l'un autre prélat, l'archeirêque Odon, 

nstan , aurait fait enlever par des soi- 

Aporter ensuite en Irlande après l'a- 

irée avec un fer rouge, et qui, ayant 

revenir en Angleterre, anralt en les 

ipés par ordre des évèqnes, voulant 

prisonnière; après quoi elle n*anrait 

u'à mourir. Le docteur LIngard , qui 

rès les autres cette aventure si tragique, 

disculper les auteurs de cette barbarie 

tant Edwy comme livré à la débau- 

lelgive comme persécutrice de saint 

de sorte que les prélats n'auraient fhlt 

lir les coupfi dont Ils étaient eti^i-mémes 

Quant au supplice nubi {Mir f.thelgive, 

triiistorien, un châtiment cruel, maisen 

\ ce siècle. » Edwy mourut un an aprèr 

ncilié avec son ft^ra ; on ignore si sa 

aturelle. Edgar lui succéda. 

M of Ençt. — Liogird, ^ntlquUiêt of thê 
n Cfiurch. — Le mène, Hut. c/ Ençl. ^ 
'indication of th€ HUtor^, — J. Allen , IM- 
zit Jeffrey. — Sdinburgh Kevlew, U XXV 

H (Ksdrns), hcbraïMiif allemand, 
obourg, le 2« juin loîlO, mort le 

1708. 11 étudia à Li'i]i7.v^f Witttnn* 
ibingue, et visita, pour compléter son 
, plusieurs villes importantes, tellcsqoe 
ù il profita de renseignement de Daum ; 
i entendit Boxtorf ; pois Strasbourg, 
ireifswaid et Rostock , où il Ait reçu 
théologie. Revenu à Hambourg, U a*y 
Toiseignement de la langue hébraïque 
I version des catliollques et des juifs à 
nion protestante. La plupart de ses 

moins quelques thèses « sont restés 

mbria Utêfata. 

Jit {Georges» Éliéier), fils du préoé- 
lisant hambuurgeois, né à Hambourg, 
n- 1661, mort le 23 juillet 1737. Iléta- 
«n , Francfort et Heidelberg , séjonmi 
nps à Worms, où il discuta beaucoup 
kbbins ; puis, après un voyage en Aito* 
nu nornmé prote^jteur de langue greC' 
istoire au gymnase de Hambourg. En 
apiM'lé à l'enseignement des langnea 
Outre divers traités Sur le Talmud, 
i : Excerpta Gemarss BabyUmiem* 

lioth. Utbr. 

M {Jean-Etdras) , historien altè- 
re du précédent , né à Hambourg, le 
Î62, mort Ift Ij novembre 1713. U 
> bik Viiic tia .;. -. (i a <JK^ulll, >i.sila les 



EECKHOtJT 994 

principales unhrersHés allemandes et suisses, 
profeMa à Rostock, et, après son retour à Ham- 
bourg, il alla remplir à Londres les fonctions de 
pasteur de l'église étangéiique de la Sainte-Tri- 
nité. Outre nne ùraiion funèltre de ta reine 
Marie, il a laissé manuaerite tine ËisMte de 
VÈgiae â^ Angleterre, 

ED£ARDi [Sébastien), théologien hambour- 
gcois , frère des précédents cl le plus jeune des 
fils d*E8dras,né à Hambourg, le l'^ août 1673, 
mort le 10 juin 1736. A dix-huit ans, il voyagea 
en Hollande et en Angleterre; puis il se rendit a 
rnnltersilé de Wittemberg, où il obtint le grade 
de iieeneié (mûgisiêt) en 1695, devfait candidat 
en théologie, et fUt adjoint à la Faculté de Philo- 
sophie en 1696. En 1699 on l'appela à professer 
la logique et la métaphysique à Hambourg. Il pos- 
sédait nne grande énidition , mais son amour de 
la polémique rengagea dans de longues et vio- 
lentes querelles. C'est ahisl qu'il s'attaqua à l'uni- 
versité de Halle,qn*lt qualifiait de suppôt de l'enfer 
(Tartarea), et il fallut l'intercession de Rodol- 
phe«At}guste, doc de Brunswicki pour que la 
plainte dn roi de Prusse Frédéric 1*' ne fût pas 
suivie de la destitution d'Edzardi. En 1705 cinq 
des outrages de ce théologien furent brûlés par 
la mahi du bourreau. Le catalogue de ses nom- 
breux écrits polémiques, aujourd'hui sans intérêt, 
se trouve dans le Dictionnaire de Thiessen. 

«BDftARDi {Bidroê" Henri), théologien et 
historien tanboorgeois, fils de Sébastien Ed* 
tardi, né à Hambourg , le 28 janvier 1703, 
mort le 4 fétrier 1733. Dans cette courte carrière 
Il eut le temps d'écrire de nombreux ouvrages. 
On a de hil t Sehwediiche Kirchen^Geichichte 
(Histoire de l'Église de Suède); Altona, 1720, 
in-s° ; ' Ordnung der zehn Gebote in lutheri 
Cateehiimo (Disposition des Dix Coromande- 
manta dana la eatéchiiune de Luther); Ham- 
bourg, 1721 f io^*; — Diêputatio de Cgcno 
antemortem non eanente; Wittemberg, 1732, 
iiM^ ; — Wahre Lehre von der Gnadenwaht 
(Véritable doetrine de l'éleetloB de lagrftce); 
1721, in-4*. 

AdcImffSapfl. à JSdMr, AUfm, Gêtt-Ltm, 

■BGiLBOinr (Qerbrant Vah obn), peintre 
hollandais , né le 19 août 1621 , mofi le 22 juil- 
let 1674. U était fils d'un orièvrCi et entra dans 
ratcUer de Rembrandt, dont il prit la manière 
avec beaueoop de soceèa. 11 exécuta un grand 
nombre de portraits, en grand et en pied, Irès- 
resaemblaiits et d'une grande puissance de coo- 
lemr. U peignait également bien l'histoire; ses 
oompoaitioiis en oe genre sont riclies et bien 
conçues, les physionomies pleines d'expression. 
Cependant Van den Eeckhout, en imitant Rem* 
brandt dana ses qualités, le suivit aussi dans sea 
défauts, et on doit lui reprocher, outre une cer- 
taine incorrection dans la dessm, de s'être montré 
peu soMknx de l'exactitude des coutuoaaa. JLea 



((95 



EECKHOUT — EFFEN 



principaux tableaux de cet artiste sont : Jéstis- 
Christ au milieu des docteurs : appartenant à 
la galerie palatine; — L'Enfant- Jésus entre 
le^ bras de Siméon : galerie Hinlopen, à Amster- 
dam ; — Abraham renvoyant Agar et Ismael : 
gakrieLorroier, à La Haye; — La Continence de 
Scipion: galerie .Half-Wassenaër, même ville; 
— Une Femme qui cherche les puces de son 
chien: galerie Van Bremen, même Tille; — 
soldats se divertissant dans un corps de 
garde : galerie Leender de Nenf^ille , à Ams- 
terdam. 

Descarops, riêt des Peinirei hollandais^ etc.» Ill, loi. 

BBCKHOUT (Antoine Vam dem ), peintre fla- 
mand, né à Bruges, vers 1650 , assassiné à Lis- 
bonne, en 1695. Il était beau-frère de Louis de 
Deyster, et l'accompagna en Italie, où ils exécu- 
tèrent en commun un assez grand nombre de 
tableaux. Deyster faisait les figures et Eeckout 
peignait les fleurs et les fruits. Cette union entre 
eux se répandit sur tout ce qu*ils ont fait en- 
semble, même couleur, même touche, etc. De 
retour dans sa patrie, Van den Eeckhout acheta la 
charge de conseiller-orateur à la prévôté ecclésias- 
tique, continua de produire avec une grande abon- 
dance, et augmenta sa réputation.]! vivait heureux 
et honoré, lorsqu'il lui prit lenvie de voyager ; il 
s'embarqua , descendit à Lisbonne , où ses ou- 
vrages furent enlevés à grand prix. D'une belle 
figure , spirituel et fort instruit pour son temps, 
il était fort recherché, et ne tarda pas à épouser 
une demoiselle très-riche et de haute naissance. 
Cette rapide foriune lui suscita de nombreux ja- 
loux, et, se promenant un jour en carosse, il fut 
tué d'un coup de feu. Les auteurs de cet assas- 
sinat restèrent inconnus. Les tableaux de Van 
den Eeckout, représentant tous des fleurs ou des 
fruits, mais variés à l'infini, sont surtout appré- 
ciés en Italie. 

Hoabrakrn, f^iei des Peintrtt fiavMnds, etc., 111, 17. 

*BBNBBRG (/6an), philosophe suédois, 
natif d'Upsal , vivait dans la première moitié du 
dix-huitième siècle. 11 fut vice-bibliothécaire à 
Upsal. On a de lui : Sam. de Fuffendorf lib. 
De OJficio hominis in quxstiones et respon- 
siones resolutus ; Upsal, 1699, in-80; — Dis- 
putatio de Sortile0is; ibid., 1705, in-8"; — 
Index circa certitudinem moralium cogita- 
tionum; ibid., 1706, in-S**. 
Adelang, Suppl. i JOoher, JUg. (ieU-Lexikon. 

BPPBN (Just Van), publiciste hollandais, 
né à Utrecht, le 21 avril 1684, mort à Bois-le* 
Duc, le 18 septembre 1735. Il était fils d'un ca- 
pitaine d'infanterie, qui mourut peu âgé, le lais- 
sant sans fortune ainsi qu'une sœur et leur 
mère : Just Van Effen travailla pour trois , et 
réussit à donner quelques leçons, entre autres au 
fils du baron de Valderen, ce qui le mit à même 
de remplir honorablement lescliarges de l'héritage 
paternel. Plus tard, en 1711, il entreprit hardi- 
ment un ouvrage périodique critique dans le 
goût du Spectateur anglais, de Addison et 



Steele , ouvrage qa*û Domma Le Misanthrope, 
Ce journal, écrit en français, commença le ISdhî 
1 7 1 1 ,et parut tous les lundis jusqu'au 26 décembie 
1712. L'auteur resta anonyme. Le Misanthrope 
était imprimé à La Haye, par Johnson. Cet oa- 
vrage contient des piècâ^ de littérature fort méiB»' 
cres ; mais quant à l'esprit qui dirige roeuTre, H» 
dard de La Motte en parieainsi : « D ne se iXNii 
pas à relever ce qu'il juge jrépréhensible ; il pèM 
au moins avec autant d'attention ce quH trouvi 
d'heureux et d'estimable. On sent même qgH i 
beaucoup plus de plaisir à louer qu'à reprendre^ il 
ce penchant généreux lui fait tellement ex^fror 
ce qu'il y a de bon, que je trouve bien phuà 
rabattre de ses éloges que de ses censures. Oi- 
puis ses réflexions sur mes ouvrages, il a un mi- 
vel ami, dont il ne se doute peut-être pu. ■ 
Van Ëiïen collabora ensuite aux Nouvelles Ut- 
teraires, ouvrage contenant une feuille cl pe- 
blié tous les samedis à La Haye, depuis le 5 ju- 
vierl715jusqu'au27mai 1719; puis au /oNnuf 
historique, politique et galant, qui bieoM, 
réuni aux Nouvelles littéraires, prit le nom éè 
Journal littéraire de La HayCm En 1719 il 
accompagna en Suède le prince de Hesae-I^fai- 
lippstbal. Trompé dans ses espérances de far 
tune, Just Van Eiïen revint à La Haye, où fl re- 
prit la carrière littéraire. Quelques rifililéi 
le forcèrent encore à chercher une autre réiidease^ 
et il se retira à Leyde. Le comte de Waklerei^ 
nommé ambassadeur des états en Angleterre^ k 
prit pour secrétaire, et l'emmena à Londres; de 
retour en Hollande, Van Eflen obtint la ptee 
d'inspecteur des magasins à Bois-le-Duc, et il y 
mourut. Il était membre de la Société royale dé 
Londres. Voici la liste des prindpaux oovnga 
de ce littérateur : Le Misanthrope; La Bife* 
1711 et 1712, 2 vol. in-8°; réimprimé et snifl 
du Voyage en Suède de l'auteur, écrit en phi- 
sieurs lettres à un ami; La Haye , 1726, ia-S'; 
— Journal littéraire de La Haye, deVIïhk 
1718 ; —La Bagatelle, ou discours ironUpia 
où Von prête des sophismes ingénieux au rifli 
et à r extravagance pour en mieux faire seih 
tir le ridicule , feuille périodique faisant tott 
Hxx Journal littéraire; Amsterdam, 3vol.iihf. 
Cet écrit parut tous les lundis et jeudis depdilei 
septembre 1718 jusqu'au 13 avril 1719,et n'erf 
pas tout le succès qu'en attendait l'aoteiur; oep» 
dant il eut une seconde édition , Lausanne, 1743, 
2 vol. in- 12;— Le Nouveau Spectateur fh»' ' 
çais ; Leyde, 1725, 28 numéros in-8*, pandsuil 
chaque quinzaine ; — Le Spectateur hollandais; 
Amsterdam, 1731 à 1735, 12 vol. in-8* ( en bol- 
landais) ; — Parallèle d* Homère et de Chape- 
lain, imprimé à la suite du Chef -d'oeuvre d't» 
inconnu , par le docteur Mathanasiu& (pses* 
donyme de Belair, plus connu sous le nom de 
Tbéroiseuil de Saint Hyacinthe); La Haye, 171i; 
-^ Les Petits maîtres, comédie, en dnq actes» 
dédiée au marquis de Beretti-Landi, ambassadeur 
d'Espagne en Hollande; Amsterdam, 1719. U 



EFFEN — EFnAT 



6d8 



e d'esprit, la fine plaisanterie , le léger 
y semblent complètement étrangers à 
— Ltê Aventures de Robinson Cru- 
lûtes de Tanglais de Daniel de Foé; 
m, 1720 et 1721, 3 vol. in-12; — Le 
Tonneau^ trad. de Tanglais de Swift; 
1721, 3 vol. in-12; — Pensées libres 
igion^ V Église, et le bonheur de la 
rad. de Tanglais do docteur de Mande- 
Haye, 1722, 2 vol. in-12. 11 y a eu plu- 
(ipressions de cet ouvrage; — Le Men- 
Tie, trad. de Tanglais de The Keeper, 
ompofié de cent quarante-six articles 
I à Âddison, Berkeley, Budgel , Carey, 
loglis , Juce, Gays , Marten , Philips, 
Hckell, Pope et Richard Steele; La 
3,3 vol. ; et Amsterdam, 4 vol. in-12; 
à Vauteur de la Bibliothèque Jr an- 
rausat) ; La Haye, octobre 1723 ; — 
e couronnement de Georges //, roi 
rre ; Londres, 1727 ; — Sssai sur la 
le traiter la controverse , lettres à 
nd de La Chapelle iVincht, 1730, 
^jCttre de M. G. M. à un de ses amis 
sur les écrits publiés contre le doc- 
)ri; imprimée dans la Bibliothèque 
, XV, 2« partie, année 1731 ; — Uis- 
allique des dix-sept provinces des 
, trad. du hollandais de Van Loon ; 
1732, 5 vol. in-fol. et quelques mor- 
ts le 7e ne sais quoi de Cartier de 
ps. 

etc.. Btblioth. française, XXV, ir« partie. 
.rand Dict hist.y X, 468. 

,DE CmiXI ETDB LONCDHKAD (i4n(oilie 

B Rozé, marqm's d*), maréchal de 
nirintendant des finances, né en 1581, 
dlstein (Lorraine),lc27 juillet 1632.11 
d'une très-andcnnc famille de l'Auver- 
Jistingua dans la guerre, dans l'adrai- 
!t dans les négociations. Diplomate, il 
mariage de Henriette de France avec 
; surintendant des finances, il remédia, 

était possible, au dëiordre et à la di- 
inxquels la France était livrée , même 
terres où Richelieu ne tarda pas àTen- 
que, en 1626, il fut appelé à ce poste 
remplacement de Marillac, l'épargne 
a recette de 1627 était-mëme entamée ; 

garnisons réclamaient deux ans de 
evait toutes les gratifications promises 
lepuis vingt-quatre mois et une im- 
itité de pensions et d'appointements, 
•il pas de plus triste tableau que ce- 
'. le discours du marquis d'Effiat à 

des notables. Cependant il parvint à 

denier 18 le taux de l'intérêt, qu'il 
é au denier 10. Comme guerrier, il 
D siège de La Rochelle, pendant le- 
rit en qualité de maréchal de camp 
c combats de Velllane , de Carignan , 

de Saluces, où il commandait comme ] 



h'eutenant général; l'année suivante ( 1*' janvier 
1631 ) il obtint le bftton de maréchal, (iit nommé 
•énéchal gouverneur du Bourbonnais , de l'Au- 
vergne et de l'Anjou et investi du commande- 
ment de l'armée d'Alsace en 1632 ; maisil mourut 
presque à l'ouverture de la campagne. Il eut, en- 
tre autres enfants, Henri marquis de Cinq-Mars, 
favori de Louis XiU ( voy, ). H a laissé phisieurs 
écrits sur l'histoire militaire, politique et finan- 
cière de son temps , tels que : Etat des af- 
faires de finances^ présenté à l'assemUée 
des notables en 1626 , inséré dans le tome xn 
du Mercure français; — Discours sur son 
ambassade en An^eterre ; même tome; — Let- 
tre sur les finances^ dans les fiictums du sieur 
Saguez; m-V* ; — Les Heureux Progrès des 
Armées de Louis XIU en Piémont; dans le Re- 
cueil des diverses révolutions; Bourg- en- 
Bresse, 1632 ; — Mémoire concernant les der- 
nières guerres d^ Italie, de 1626 à 1632 ; Paris, 
1632, in-12; 1669, 1682, 2 vol. in-12; plusieurs 
Mémoires manuscrits et Lettres conservés dans 
diverses bibUotfaèques. 

Le p. inMlmé, Histoire des Grandt-QfUciêri, — 
SUmondt, UMoire des Français, XXIII, M-f4S. ~ Le 
Bas , DictUmnaire encyclopédique de la France, 

BPPiAT ( Antoine db Ruzé , marquis d' ) , pe- 
tit-fils aîné du précédent , né en 1638, mort le 
3 juin 1 7 1 9. Il était fils de Martin de Ruzé. marquis 
d'Effiat , aîné des fils du maréchal , et de Marie 
d'Escoubleau de Sourdis. Il fut premier écuyer 
de Monsieur, frère de Louis XIV, puis du duc 
d'Oriéans régent. En 1670, il se vit impliquer dans 
l'affaire mystérieuse de la mort de Madame, du- 
chesse d'Oriéans. Le duc de Saint-SinMNi« dans ses 
Mémoires, raconte que le roi Louis XIV, auquel 
il était arrivé quelques soupçons , ayant fait arrê- 
ter Pumon, premier maître d'hôtel de Aladame, 
voulut l'intefToger lui-même, et lui assura un pai> 
don complet dans le cas où il révélerait toute la 
vérité. Ce Pumon avoua que « c'était le cheva- 
lier de Lorraine qui avait envoyé le poison à Beu- 
vron et à EfBat, et il conta comment le poison 
avait été administré. Le roi fit ensuite mettre cet 
homme en liberté. » Saint-Simon affirme tenir ce 
rédt de Joly de Fleury , procureur général au par- 
lement, qui lui-même le tenait de Pumon. Il est 
étrange que le roi connaissant les coupables ne les 
ait pas fait poursuivre et les ait conservés dans 
leurs titres et fonctions. Ce monarque comprit 
même en 1 688 le marquis d'Effiat dans la promo- 
tion des chevaliers du SaintrEsprit. Le duc d'Or- 
léans le fit entrer au conseil de régence pendant 
la minorité de Louis XV. H se fit remarquer en 
1717 avec les maréchaux de ViUeroi et de Besons 
par son attachement aux doctrines du clergé gal- 
lican, et lutta vivement contre le parti ultramon- 
tain. En 1718 il s'opposa au traité de la quadra* 
pie alliance. 

Le p. Aotelnie, HiiMire des GroMés-OfUeiên, -^ 
^alnt-Stmon , Méwtoires, III, 17»-iW, et XIV, 4tS. — 
SlftODondl. Histoire des FrançaU,XXV, iU-iU, et 
XXVIf, 800. 



699 FFUT — 

BFPiAT ( Charles^Jean Coiffier, abbé o') , 
frère d'Henri, mort l6 IQ octobre 1098. |1 était 
abbé de Saint^Seroin de TouIoum et de Troi»- 
Fontainag; il est surtout connu par ses relations 
avec la célèbre Ninon de Lenolos. 

le p. Aa»elaic,V/(i(o<r« dtt Gran4t'QfJ^eier$, -^ Bnt, 
Mémoires sur la vie de Vinon de Lenelos; Psrl», 1790, 
In -11, et Amtterdam, imjn-il. — Qualrratière de Roiny, 
fJtstfiire 4d Minonde Ijmelot ; Parla. Ili4| in-is. 

BVFiAT (Henri Coipfiui DBRuti, vicomte d'). 
Voy<*z Cinq-Maks ( Marquis hb ). 

BPFlAT (àfarit OoivnEi de Rmt o') , eom* 
tesse d*Alègre, sffîor des préoédents. Vbyes. La 
Mbillbraye(Db). 

«RFiNiBF {Dmitri ViadimirowiUek), au< 
teor dramatique russe, mort en 1804. Il était 
colonel d'artillerie, et a fait représenter avec suo< 
cèë à Saint-Pétersbourg plusieura pièces écrites 
en langue russe, entre autres i La Joueur crimi-* 
fiel, ou la icntr vendue par son frère t — 
Suite de la Sœur vendwê par eon frère; ««> 
Iji Voyageur, etc. 

Document» partieuUên. 

^ÉFRiQUE (Saint), et, par oorraption, Arai- 
CAiN, Africng, Priquf. ot Pric, vivait dans le 
sixième siècle. Il était évéque de Comminges ; 
Kl tradition ne dit pas pourquoi il ftit sanctifié, 
ni comment son corps, au lieu d*être enterré dans 
j;a Tille épiscopale, le fut près de Vabres, en 
Rouergue. Ses reliques firent dispersées par les 
protestants. Cependant les chanoines du monas- 
tère Saint-Éfrique firait revenir quelques osse- 
ments de leur saint patron des églises d'Aibi et de 
Toulouse, qui en possédaient aussi des portions 
considérables. Ce saint est honoré le 1*' mai. 

BjlUet, yie$ des Saints, li,t«' rmU — Richard «I 01- 
raua. MibL smcréê, 

* BGARD (Paul), théologien allemand, née 
Kellhighusen, dans le Jutland, en 1589, mort en 
1643 ; il laissa de norahreux ouvrages, qui furent 
en partie réunis après sa mort en troig volumea 
in-4'*; Francfbrt, 1879. Il éerivit principalement 
sur la morale religieuse . et donnait volontiera 
à ses livres des titres singuliers, qu'autorisait Tu- 
sage de l'époque. Mais auyourd'hiii il n*y a guère 
de lecteur pour le Trésor de la Sageue cé- 
leste ( Schats der hhnmliachen Weisheit) ; Lu- 
nebourg, 1026;^ pour U Serpent du Paradi» 
( Paradieê 'Schlanpe); ihid., lAM ; — pour le 
Mundus immundus; 16H; i-» el pour d'autrea 
volumes pareils , dont il atriH bien superfln é% 
donner la liste complète. G. B. 

Molicr, tsa9»gemd hMtuf. Ohenm^ VimkiHem, 1, 17a. 

AisAssB »v noui.4Y. Foy. Boulât» 
( Pierre ne ). 

«ÉGAULT »BS HOE9 (Pierrê'TkomttS'Ma^ 
rie), ingénieur français, néla l« juittel 1777, à 
Dinan ( Côtes-du-Monl ), où il est mort» le ^9. iuh> 
vier 1839. Il a tracé sur un parcours de ving^ 
cinq lieues le canal de TOurcq. Il a aiiaai tm« 
vaille au ChAteau^l'Eau . au Bassin du Palais- 
Royal, et h plusieurs fontalnee d^ Paris. C'est 
lui qui avait imaginé le niveau à bulle d*air, ao- 



E6BERT 700 

quel les ingénieurs ont donné le nom de A'iMoii- 
BgaulL p. uvo». 

fiioçraphiê Brttonue, 

B«B|tiiT, prélat anglo-saxon, moii cb7I7. 

Frère d'li;adbert, qui fut roi des NorthombriM, 

II préféra It tolitude du cloître aox sptendm 

de U conr. Kn 732 il toi appelé par le psopli 

et le clergé à répiaoopat d'York. A cette se» 

àion il reçut de Bède. son ami, une ÉpUn fà 

est devenue un monument historique. EgjbertK 

fit remarquer par une éruditiou rare à cittaép» 

que, ainsi qu'en témoigne Alcuin dans uniMèmi 

iatin où \\ énumèreles ouvr^gea coroposaatlifei* 

l)liothèque d'Ëgberi, GattA colleetion, si piédeM 

pour le temps» p(^rit dana l'incendia do ta» 

iXMirg d*Yorlf par les Normands en i(M9, kuïfN 

ceux-ci se préparèrent à repouaaar les Oaoësrt 

les liaNtmta du Northumberland. Les awm 

théologiques d'Egbert ont été publiéaa par LiUm^ 

dans le t. VI des Àcta Conciliorum. Qudqiei- 

unes ont été aussi poUiéna aéparéroent; cnioid 

les titrea : Dialogus de ecclêsiastiea instUft 

tione; Dublin, 16A4, in-8%et Londres, 1693, 

in-4'', avec des Opuecules de Bèite ;— Coai/i/a* 

tiones ecclesiastîcM ; il n'en a été imprimé qM 

des fragnnents, notamment dans le Recodl du 

conciles d'Angleterre par Spelman, sousceliln: 

Egbcrti e dictis et canonilnu sanclorumfê' 

trum capitula 14à. Cet extrait a été impriné 

encore à la suite des Antigui pœnitentiÊia 

du P. Morin. Aux extraits de Spelroan, Dini 

Wilkins a joint dans son recueil des CiBdto 

d'Angleterre plusieurs autres chapitres, data b 

plume d'Egbert. 

Uaiard, ^intiq. qf ^ngl. J«r. TAmté*. > LaMc. 
Act. Conc. — Rarbler, Examen crU. dei DieU 

BQBBBT le Grand, roi des Anglo-SiMMi 
mort en 838. Il était fils d'Alchmond, dueei- 
dant d'inigisil, frère d'Ina le Grand. An co» 
mencement du neuvième aiècle, 243 aBSS|i^ 
I établissement définitif de la conquête «î^ 
saxonne , deux royaumes prédominaient itt 
THeptarchie : le principal était celui de Xrâ^ 
fort de Tascendgat que lui avait donné uguln 
le gouvernement habile d'OITa et de la puiaé 
neté qu'il exerçait sur les provinces d'Est-Aiflii 
d^lilssex et de Kent, ses tributaires. Le roytsai 
de Wesscx, moins étendu» avait pour lai bi 
souvenirs d'Ina, roi guerrier et l^jpslatair, <l 
des traditions de gloire et de prééminence. D*» 
trea circonstances contribuèrent encore, spièi 
la mort de Beohrtric ou Brithric» dernier roi te 
West'Saxons (800)» à jeter sur le nouvan àd 
qu'ils ae donnèrent tout l'éclat que son non te** 
blait promettre, Egbert (en anglo-saxon totr 
jours Imllant ) se trouvait Atre le seni RiKifl* 
royal de la race conquérante» éteints danstiBili 
reste de THeptarchie par les débats saagM 
auxquels donnait lien une succession to^ieani*' 
certaine et par le lèle incciuidéré q« portait M 
princes nouvellement convertis au christianflii 
à €siro VOMI de chasteté. Exilé par la jatoa** 



EGBEaT ^ ÉGÈDE 



iCy d'abord à la cour d'Ofib, roi de MercM, 
celle de Cbariemagoe» il s*y formaii depuis 
ISS k Tart de laguerreet à celai dii ^ooTer- 
U, lorique les &uAregas unaiûines des thU' 
ippelèrent de Borne, où il se trouvait alors 
son protecteur, sur la troue de Wessex. 
aroir refoulé la population couquiae dans 
pouaille et le pays de Galles, derniers asiles 
oatiooalité bretonne, il s'occupa de dviliser 
ijets saxons. Mais dans les circonstances 
ées. TEst-Anglie et le Wessex ne pouvaient 
longtemps en paii. Aussi leurs cbefs Ber- 
Egjbk^, sans qu'on puisse dira leqnei était 
tusseur» et comme d'un commun accord, 
ider entre eux la question de suprématie, 
icontrèrent à Ellendune, sur le bord du 
. Vainqueur des Merciens, Egbert s'avança 
iur pays du cûté d'Oxford , tandis que son fils 
ErtbclwolT. marchant sur le faik)le royaume 
nt, dépouilla Baldred 4e sa royauté, pure- 
nominale. Ëssex n'arrêta pas plus long- 
ses armes triomphantes, et rÊsl-AngUe, 
la mort de Bernulf «^t de son successeur 
ui , qui tentèrent en vain de ressaisir leur 
uie. passa du joug des rois merciens sous 
i de leur vainqueur. Le sud conquis, restait 
thuinberland, jadis puissant sous Edwin, 
plonfjé alors dans l'anarchie par le maur- 

I l'cxpuLsiou d£ ses six derniers chefs, 
les seigneurs du pays s'empresséreot-ila 
(MUialtre le roi de Wessex pour leur ay^a- 

II leur accorda, comme aux Mandans at 
si-Angles, la permission d'élire un prince 
r pays, à la charge de lui payer tribut et 

rendre hommage ^28 ), C'est ainsi qu'a- 
x-iicuf aiis de guerre, Egbert parvint à taira 
tailre son autorité depuis la mer d'Aile- 
: jusqu'à l'Ile d'Angiesey, et que, sans 
« enoure 1<^ titie de roi d^Anglatana, 
lelstan se donna le premier, plus d'un 
après , il réunit à peu près sous safi Iq}$ 
I pays qui a depuis porté ce nom. 
moment où la conquête saxonne se Irou- 
insi personnifiée dians Egbert, «d'autres 
îrants vinrent à leur tour lui disputer le 
la Craode-Rretagne. C'étaient ces pirates 
rê appelés Danois ou Normands, selon 
venalâ^ de la Norvège ou des Iles de la 
le, e^ qui dèsTaouée 813 avaient corn* 

sur les envies du sudiouest , dont trois 
le traversée seulament 1^ séparaient, ces 
ions destinées à épouvanter un jour toute 
[)e. En 832 ils fondirent sur l'Ile de Shep- 
: se rembarquèrent avec on riche butin. 
; temps après, nouvelle (les<'eota et même 
ité. Egbert, obligé de rallier à Londres 
née, désorganisée par cinq ans de paix, ne 

à k» atteindre que l'année suiTanie, à 
looth, dans le Dorsetshire. Malgré tous ses 
, te diamp de bataille leur resta, et deux 

géséranx, Dudda et Osmund , périrent 
actiim. Cependant les I>anois sanàreat le 



702 

besoin de se créer daqs le pays même un point 
d'appui contra un adversaire aussi redoutable. 
Les Bretons de Comouailles, daas leur haine 
poor la race saxonne, s'allièrent avec ces nou- 
veaux envahisseurs, qiii s'avancèrent en 835 
jusqu'à Hengstone-Hill , dans le Devonshire; 
■nais Egbert, dans une bataille sanghinte, pimit 
les rebelles, et força les étrangers vaincus à 
cbercbar leur salut dans la rapidité de leurs 
vaisseaux. Malheureusement il mourut l'année 
suivante , et comme Chariemagne, son protec- 
teur et son modela, il put prévoir poor son 
pays da nouveaux outrages de la part de ces 
hardis corsaires, dont son bras puissant avait eu 
peme à le défendre. [Ratwuiv, dans VEneycL 
desG,duM,] 

* E€B|mT, BILMBUT OU toBffSBT, poéte 

et bagiographe belge, vivait en 1 055. 11 était clerc 
de l'église de Liège, et possédait parfaitement h» 
sciences ecclésiastiques et séculières. On cite 
de lui un recueil ô^Énigmes champêtres en vers, 
que Tritbéme qualifia êleganti métro composi- 
tum; — La Vie d$ Saint- AmoTt confesseur, 
natif d'Aquitaiaa et anterré à Bélise près Ton- 
gres^etc. 

Sigebert Cembloetusif Cm^ob. ^ TriMièiiie. D€ Ee- 
cleêlattleU Seriptoribmi, cap. StO. — Ckronleon Hir- 
«d«#.> I.MV. ~Doa Rivet, /lift. Httermîr^àêlmrrmneê, 
VU, Ml. - lUduN et Glniad, Mibliotk. mctm. 

EI^IIABt Vq^. EnCAl. 

Éfi^l (Jean), misajonnaife danois , né le 
31 janvier 168a, mort en 17à8. 11 fut nommé à 
Tàge de vingt-et-un ans pastenr de Waiçen et 
Giinsûë (rtorvèga)» dans une nootrée qui avait 
gardé un souvenir vivaee de ses anciennes rela- 
tions avee le Groenland. Divers renseignements 
qu'il recueillit Uhdessus lui donnèrent l'idée d'al- 
ler y fonder des établiasements religieux. En 
1709, il écri¥it à un de ses parants de Bergen, 
qui avait voyagé en Groenland, pour en obtenir 
quelques notions. 11 lui fut répondu que la par- 
tie sud, du co* au 74' parallèle nord, était peu- 
plée 4e sauvagss, et que le reste était inex- 
ploré. L'idée d'évangéliser la contrée s'afTennit 
de plus en plus ohaa lui, malgré des raisons da 
faroiUe (il avait une ferama et un enfant), et an 
1710 il rédigea un mémoire qu'il adressa à Té- 
véque d» Bergen. Celui^ l'en dissuada, « à 
canse de la ditficpMéde prêcher à des peuplée dont 
on ne savait pas la laqgua ; » mais an 1711 Té- 
véque de Drootheim Ini écrivit : « Le Groenland 
a eu autrefois des évaqnea inttilnés par la Nor- 
vège... Si un homme pieux voulait y aller pour 
prêcher l'Évaagite, le roi, qui «lestine en ce mo« 
ment les revenus de la poste à des cravres pies, 
favorisarait sans doute ce profet, surtout si le 
commerce en relirait des bénéfices. Le Groen- 
land est voisin des oolonies espagnoles de Cuba 
et autres, qui fournissent l'or, et n'a été exploré, 
que je êidie, que par un réeoUet firançaii, Lonis 
Hennepin, qui le nomme dans sa caria N9va 
Annsn. » On vaUqualAfiographiadea 



708 



EGÊDE 



704 



polaires était alors assez imparfaite; mais en 
somme Égède avait l'approbation de son su- 
périeur, et travailla à faire réussir son projet. 
Eu 1715 il publiait un mémoire apologétique, 
où il répondait aux nombreuses objections qu'on 
lui adressait. En 1717 il résigna sa cure, se 
mit en route pour Bergen, où il arriva l'année sui- 
vante (juin), avec sa femme et quatre enfants, 
et parût pour Copenhague au printemps de 17 19. 
La guerre avec Ciiarles XII de Suède, qui ayait 
exclusivement préoccupé les esprits, venait de 
finir : il put donc obtenir une audience royale, 
et Frédéric IV, entrant avec empressement dans 
ses vues, invita les magistrats de Bergen à se- 
conder le projet d'Égède. Une réunion qui eut 
lieu à riiôtel de ville de Bergen amena peu de 
résultats , par suite du manque de résiDlution 
des marins de cette ville qui craignaient de re- 
cevoir uo ordre de départ pour le Groenland; 
cependant, une souscription ouverte par Égède, 
que secondait sa courageuse épouse, produisit 
10,000 rixdales. Une compagnie qui se forma 
pour faire marcher de front le commerce et les 
missions aclieta avec ce prenùer fonds le navire 
V Espérance , et fréta deux autres b&timents, 
l'un do transport, l'autre pour la pèche. Enfin, 
le lô mars 1721 Égède reçut avis de sa nomi- 
nation comme missionnaire du roi en Groenland, 
aux appointements de 300 rixdales. Le 3 mai 
suivant, l'expédition, composée de quarante-six 
personnes, mettait à la voile, et le 4 juin on 
signalait le cap Statenhoek. Mais les glaces ren- 
daient la côte si inabordable, que Ton hésita 
longtemps à délNirquer ou à retourner à Bergen ; 
et après des dangers inouïs, on prit terre à Bals- 
Revieie (3 juillet), dans une lie qui fut appelée 
rtle de V Espérance (Haabets-oe), On y cons- 
truisit aussitôt une maison de planches , et on 
se mit en rapport avec les Esquimaux du voisi- 
nage, qui, voyant les blancs se fixer au milieu 
d'eux avec des femmes et des enfants , les reçu- 
rent avec défiance et mauvais vouloir : Us vou- 
lurent même les expulser au moyen des conju- 
rations de leurs angekoke (sorciers ). Un moyen 
plus puissant qu'ils employèrent fut de ne leur 
rien vendre, et de réserver toutes les denrées 
d'échange pour les Allemands (sans doute Han- 
séatiques ou Hollandais), qui les visitaient fré- 
quemment (1722). L'année 17A fut consacrée 
[>ar Égède à des voyages de découvertes : le 
9 août il partit avec deux sloops dans le but 
de vérifier s'il n'était pas resté le long de la côte 
des descendants des anciennes colonies euro- 
péennes. 11 n'en trouva aucun vestige, et, parvenu 
à nie Sermesok, par le 60** 20' de latitude nord, 
il dut revenir sur ses pas , faute de provisions. 
Au retour, il explora, au lieu appelé Kakortok, 
une ruine intéressante de l'époque norvégienne. 
Il essaya ensuite de découvrir par le détroit de 
Frobisher un passage qui lui donnât la certitude que 
le Groenland était une lie. Les glaces l'arrêtèrent 
dans cette tentative : il songea ensuite à doubler 



le Farewell pour explorer rOst-GroëBliDd, jadii 
colonisé par les Norvégiens , et en fut encore 
détourné par les rapports alarmants des indi- 
gènes. De plus, les maladies, le scorbut spédito- 
ment, se mirent dans sa petite colonie, c le dé- 
sespoir faillit la dissoudre : nais madame Égèèe, 
devenue encore plus résolue que son ^pcox,*!! 
rougir les colons de leur faiblâue, et un seoonn 
arrivé à propos acheva de relever leoroouFige.fii 
même temps on recueillait à la mission quekjoei 
indigènes. 

Égède peint les Esquimaux comme un peuple 
plus frondeur que naïf. S'il leur pariait du cid : «Tta 
n'y as pas été, disaientils, plus que nos angêkokt, 
et tu n'en sais pas plus qu'eux. » — De l'eoliBr 
et des feux éternels : « Il y a du feu? tant mieoi, 
nous y aurons moins froid qu'ici... > Cependant 
la curiosité tenta quelques jeunes sauvages, no- 
tamment un certain Poëli , qui consentit à aller 
en Norvège, et revint enthousiasmé de la ctvi- 
llsation des blancs , ce qui ne l'empêcha pas de 
retourner à la vie sauvage en revoyant le Groen- 
land ( 1 725). La société commerciale créée à Ber- 
gen vint bientôt à se dissoudre (1727), et laisa 
les colons livrés à eux-mêmes. Ce qui les releva 
un peu, ce fut l'arrivée de cinq navires chaiigéi 
d'émigrants destinés à former età peupler de noa- 
veaux établissements, sous la direction du ma- 
jor Paars , nommé gouverneur, et du capttai» 
Landorf, commandant désigné de la fortereaie 
qu'un projetait (1728). Mais une maladie endé- 
mique dédma ces derniers arrivants ( 1729), et 
les indigènes, plus défiants encore qu'anpara- 
vant, afTamèrent la mission en se portant piv 
au nord. L'expédition, qui avait aroôié des che- 
vaux, essaya de pénétrer dans l'intérmr; maii 
le sol glacé, crevassé et glissant, lui présenta dei 
obstades à peu près insurmontables. Égède fait- 
tait contre tous ces obstacles, quand Frédéric IV 
mourut, et Christian Vl, découragé des sacrificei 
inutiles de la métropole en fiaveiir du Groâh 
land, rappela les colons en laissant à Égède Top* 
tion de partir ou de rester. Le courageux mil* 
sionnair» obtint la permission de conserver dis 
marins (1731), et la mission végéta encore deox 
ans. Mais en 1733 il reçut, avec un don de 
400 livres sterling, que le roi promettait de Id 
continuer chaque année , trois frères moraves 
pour coadjuteurs, et la colonisation allait entrer 
dans une nouvelle phase. La petite vérole, qoi 
sévit avec fureur cette année sur les indigènesi 
et qui les frappa à tel peint que dans les envi- 
rons de Bals-Revieres, canton populeux, il n'en 
survécut pas dix, fournit à Égède une oocasino 
de populariser son nom et ses enseignementi 
parmi ces malheureux, dont il était le médedi 
et l'apôtre ; mais sa femme fut victime du fléau, 
et alors , désireux de retourner en Danemark, 
dans l'intérêt de ses enfants , voyant d*aiileun 
prospérer la colonie aux mains des Moraves, S 
demanda et obtint la permission de la quitter. 
Le 24 septembre 1736 il arrivait à CSopenha* 



ÉGÏDe 



Aint mie andience dn roi et sa nomîna- 
iirecfeiir de la miasioD groênlandaise, aux 
emeote de 100 lÎYres sterling ; enfin, il 
targé de créer et de diriger un séminaîre 
les orphelins pour l'Amérique danoise. 
(Toir longtemps géré cette maison, il se 
aTec une de ses filles, à Stnbe-KiôMng, 
ie de FalFter, et y mourut On connaît de 
«rragessuiTaBts : Bet garnie Groniand 
traHon^ eller naturel historié ^ etc. 
Ue Recherche de l'ancien Groenland, 
Dire naturelle et description de la si- 
, de l'air, de la température et des pro- 
I du Tieux Groenland); Copenhague, 
}mrA\ Ce lirre eut un succès rapide, 
■aduit en plusieurs langues : allemande, 
rt, 1730, in-S**; Copenhague, 1742, 
iTec figures; anglaise, Londres, 1745, 
hcOandaise, Delfl, 1746 , in*4'* ; fran- 
Senère , 1763, in-13. Cette dernière tra- 
, de Parthenay-Desroches, contient des 
s curieuses ; elle a pour titre particulier : 
4ion et hiiUnre naturelle du Groén' 

— Journal tenu pendant la Mission 
énland; Copenhague, 1738, in-8*. Ce 
ont il parut une traduction allemande 
xh einer Groenlàndisehen Mission; 
irg, 1740, iB-4''), servit de base à tons les 
qui ont été fiiits sur la colonisation du 
Bd par les Danois : le tome XYIII de 
re des Voyages de La .Harpe en donne 
Daé assez détaillé. G. L— n. 

, FmdreikélanAeU Alitorto. — Hoct, HiiMf 
ém Danemark $oms Ckristtan F'ti (es aile- 

- MoIttDi;, Ston og code HardUnga, — Bnea 
. Allç. Enepelop. — De La Roquette, Sitr U$ 
U» faites en Croenlamd (ButleHn de la Soc. de 
4ê dé Paris, t« série, t. IV, p. *1 et sot?.); le 
Mcêsnr les bg4de; Parte, 1«I. In-S*. etc. 

m (Paul) , fils ahié du précédent, né 
s, en 1708, mort le 3 juin 1789. U passa 
ipère au Gf^ciénland à l'âge de dix ans, et 
la activement à son œuvre. En 1728 il 
Copenhague quelques Esquimaux, arec 
n de les initier à la civilisation euro- 
comme son père avait fait du jeune 
Poeh; mais la petite vérole les emporta 
ni profita de son s^ur au Danemark 
Ahre ses étndes théologiques, et à l'âge 
•six ans, nommé pasteur pour les mte- 
repartit pour le Groenland avec des co- 
f succéda à son père pour quelques an- 
liement (1736-1740). De retour à Co- 
t, après avoir laissé la colonie en pleine 
)ro^>érité, il reçut comme récompense 
ravaux sa nomination de c hape la in de 
du Saint-Esprit, de membre du Collège 
ions, de dh^cteor de l'hôpital des Or- 
rt enfin d'évéque de Groenland ( 1776). 
•èB de son godre, le pasteur Saabye, fl 
it de solliciter du gouvernement l'enToi 
eues eipédittons dans cette coloDie; et 
oie,a¥aiit de monrir, de voir set tcbbx 

NJT. Hocn. ctete. -> T. IT. 



706 

f remplis par la mission exploratrice de Lôvenom. 
n mourut octogénaire, « après avoir pu, dit son 
biographe. M; de Gehren, s'écrier comme l'apôtre 
son homonyme : « J'ai travaillé plus que tonales 
autres, non pas moi toutefois, mais û grâce de 
Dieu, qui est avec md. » (I Cor,, 15,10). Son 
principal ouvrage est un extrait du journal qu'A 
avait tem depuis 1721 jusqu'à sa mort, extrait 
qui parut sous le titre de Relation du Groenland 
(en danois); Copenhague, 1789, in-12. Ce tra- 
Tail, beaucoup trop écoorté, contient des rensei- 
gnements trte-intéressants sur la colonisation 
et l'exploration du Groenland « notamment sur 
la tentative fiâte en 1729 par le sloop le West 
Vlielandf commandé par Richardt, pour abor- 
der à la ciyte orientale parmi les glaces. H serait 
à désirer que le manuscrit origmal ( peut^tre 
existant au Collège des Missions danoises) fût 
réimprimé dans son entier. Comme philologne, 
Paul ÉgMe a encore laissé : Dictionarium 
Groenlandicum-Dano-LaUnum; Copenhague , 
1754, in-4®; — Granunatiea Groènlandica- 
Dan.'Lat.; ibid., 1760, in-12 ; enfin, quelques 
traductions en groéniandais, comme l'Évangile, 
limitation de Jésus-Christ et antres livres reli- 
gieux. G. L— !f. 

Nyemf et Kraft. UL-Les. 

*éGàuE (JV...), navigateur danois, petit41s 
do grand Égède, vivait en 1787. Il prit|MBi aux 
voyages d'exploration des Danois en Groen- 
land, d'abord sous les ordres de Lôvenôm 
( voff, ce nom ), puis comme chef, avec Rothe 
pour lieutenant LôTcnôm quittant l'expédition 
à Havnefiord (Islande), remit le commande- 
ment de son sloop â Égède, qui quitta à sontour 
cette rade ( 1*' aofit 1786), tira à l'ouest, et le 
16 du même mois, par 65° de latitude nord, 
eut connaissance de la côteorientale du Groen- 
land ; mais des masses de glaces lui barrèrent 
le passage, et fl dut orrer pendant plusieurs 
joOTs sur cette mer dangereuse. Le 25 une tem- 
pête violente assaillit le sloop; le 29 et le 30.il 
était à denx doigts de sa perte, n fiadlut retour- 
ner à Havnefiord, où l'expédition hiverna. Le 
l*' avril 1787, Égède repartit pour le Groen- 
land ; mais le skîop , environné de glaces flot- 
tantes, eut des avaries considérables, et il revint 
en Hdlande, à Dyrefiord, où il fut rcjomt par 
une bourque dancÀç. Égède passa sur la bour- 
que, en laissant le sloop à son lieutenant Rothe, 
et lesdeux navires reprirent la mer de conserve 
(8 mai). Le 17 on signalait la terre, et le 18, 
par 65* 45' nord, on la revoyait distinctement à 
six on huit milles. Mais on ne put y descendre, 
et les deux navires, entrés dans une baie étroite, 
ou les glaces flottantes s'accumulaient comme 
poorlenr couper la retraile, en sortirent avec 
bonheur. Le 27 mai ils étaient mouiDés à Hav- 
nefiord. L'été suivant Ils tentèrent jusqu'à 
quatre fois de firanchir ces formidables ban- 
quises qui défendaient l'OstGroënland , et tcu- 
Joors Inntlicmcpt, de sorte que le 9 août Égèiie 

33 



70T EGKDE -r 

retenait en Danemark mbs avoir pu réaoadre 
le problème, alors très-discuM, des andenint oo- 
lonieit nonrégieimes sur la e6te orientiie do 
Groenland. G. L— >ii. 

De La Rofuette, Sur lêi OéeouvérUs MUet mu CrvAir 
lan4t <iin» le BuU, 4ê laS<ip. M Géoçr. de Pari», t IV. 

*éGiDB SAABTB (/mti), petit-fiU de Paul, 
était en 1770 misaiomiaire dans lat diatrids da 
Clauahave et de Chriatiaiuliaab (Groenland ). 
M. de Gehren le îaiX fils de Paul, ce qui ne t*a€- 
corde ni avec les dates ( £ffède Saîliye vivait 
encore en 18I8, pasteur d'Udbye en Pionie), 
ni avec son nom de Saabye, que portait le 
gendre de PaaI. Comme les précédents, il ren< 
dit de grands services à la colonie, non^seule- 
ment an point de vue moral, mais encore sous 
le rapport de la prospérité matérielle de son 
commerce et de ses pêcheries. Il quitta le Groén* 
land pour exercer son ministère dans la Fionia, 
oii il fit paraître le livre intitulé : Brudstykkê 
qf en Dagebôg, holden i Gronland i ÀaruOf 
1770-1778, udgiven ùf Biikop Plum (Extraits 
d'un Journal tenu au Groenland, 1770-177i, 
et publié par l'évéque Plum), Oilensée, 1816; 
traduit en allemand par le capitaine Pries , avea 
une carte du Groenland , Hambourg , 1817. 

G. L— II. 

De La Roquelte, Noilcé sur lêi Égide. 

BGBLNOTH. Voyez ACKLNOTH. 

* BGErvBERGBR (Conrtêd), traducteur aile* 
mand, vivait dans la seconde moitié du seizième 
siècle. Il traduisit en allemand sous c« titre : 
Danemarhische IJiâlorie ( Histoire Danoise ), 
la chronique ou plutôt le roman de Holger le 
Danois {Holger der Dxh0)\ Francfort, 1S7I» 
10-8°. 

SIbbern, Blbl. Dan. 

BOBXUD ( Henrl'Frnn^oU ) , Jttriseonsultn 
français, né à Orgelet, en 16f^, mort à Besançon, 
le 3 février 1783. Il puisa à Técole du eéièbre 
Dunod, outre le goût de la jwHspmdenee, celai des 
rcclierchof% liistoriiiues. Cependant, sa déiérenet 
pour Dunod no l'einp^ha paa de combattM 
(|n<'!qups-uns des princi|)os posés par ce mattro 
ihinsl.i Ctmtumede Franchê'Comié.Efçfmoâ fut 
doyen do l'ordre dos avocats et maire ds la vilk 
de Besançon. On a de lui : tàiiêeriaiion sto» 
ceffe question : 8i la eouttanê de Jkmrgognê 
est souchère en succestiona Besançon, 1723, 
in-12; — Mémoire oé Ton exanU^uquel a 
Hé le gmwernemeni pôliiigtu de la vUle de 
Besançon sous VEmpired^Àllêma(fnêêt quellet 
ont été les raisons partieulières de la devise 
de cette ville (Utinamt ), dé sêsmrmoériêê ei 
de celles de ses quartiers ou bannières ; vers 
1701 ; — Dans quel temps îm abbayes de 
Saint-Claude, de LuxeuU et de Uure ont^elles 
joui des droits régaliens, eijusqu*oii s'étem- 
datent ces droits? I7ft2. 

l.f\ot\g. Bibliothèque historique de ta »wnM,IV. 

VsGEfiOhV (Christian), poôle allemand, né 
en 1519, mort en i.M>8. Outre une tra<luction 



EGKRTON 



701 



des Psaumes de Daoid et àm JÀ»rti de Sok- 
mon en vers latins, ona de lui : Benrià Skpkasi 
Senteniiâç Cmni€. 30 Otm. cum duplid mtê' 
pkPûêi latitM auetse; Praneiut, U79, in-l*. 
40atar. JUo. CU.,Lê9ik, 

* BGBBiw, fils d'Amnsfl nevea de Ttoqis 
ranoiflB, vinit dans In rikièna siàde avant J.-C 
Il naquit après kl mort de son père; et «ûdm 
Démarato, pèra d'Anus, «Mint InMnèM «imI 
d'ivoir connu la froasesiede sa betta^Uk, r» 
fant postbnme se trouva désbérilé , ee qoi, éV 
près la légende, lui fit donner le nom d*f fontai. 
Après la prise de Collatia, il Ait ehni«é paria 
oncle du fonvemeoMMit da cettn vUle,etprilM 
là le «umoin de Collmtinus, 11 maroha euiili 
contre les babitanta de Fidènee, à In IAIq(|« 
alliés de RoDM. 

Tiu-UTf . 1. 11. w. ^ Dters S*H«|tMffnsiM, ui. |i, n. 

B0BPTOB ( TMomat ) , vicomte Bnicun, 
homme d'Étet anglais, né vers lô40,mQftà Kwà* 
House, le t& mars 1617, Il étudia d'abord è ûi^ 
ford; trots ans plus tard il s'appliqua à l'Mi 
des lois è Linooln's Inn. La réputation fril 
acquit bientôt au barreau attira l'attention di II 
reine Elisabeth, qui la nomoia iolUniùr tmtrtl 
en IMI et atiomê^ temral la 2 juin iê94. | 
était d^à maître des réias, et le a mai 1*81 1 
fut nommé garde des aeaaun. he$ takiitaMniN 
tégrité qu'il déploya dans ees diverses foadim 
lui concilièrent l'estime d'Ûiaabetli, <|ui \*m^ 
dana les afTairea les plus importantes. CailM 
qu'en 1698 il fut chargé avaa lea lofda (M d 
Buckburst de traiter afec la Hollande. Eq W 
il fit partie, avae le même tord BueUmntîHl 
comte d'Essex , de la eommissioB diaigée à 
négocier avec la sénat danois. Araf dq eonli 
d'Essex, il snt oondUer les devoirs de sa pantiB 
avec l'amitié qnll avait pour ee pereonnaga, éMl 
la fin tragique eut du retAtisatment il Mit 
peié ensuite à instruire centre lea individusaf» 
sés da compliaitédans oïlia aWm. En iaoili4 
diargé de tenir kl main à l'aadeutiaB des Ini 
centre las jésuites. A la aiott da la raias tin» 
betli, U fit partie da l'administratian provinÉs* 
royaume |)ar le eonseil 4es minis^nai» jnfrt 
l'arrivée du roi Jacques, alprs enaora en Éan» 
H devint clianceliar soua le nonvaaufèpa^elM 
créé baron d'Ëttesmert. En 160%, un m/btë 
parlement lui coafia, ainii«i*à qnâiquas |iM 
personnages poliliqHea, le sain da n<pt*T II 
acte d'union entre l'Éaassa al la Grande-Mi' 
gne.Le oanlit qui s'élava aiars entm laabmÉil 
des «immunas et aelle dai inada aaapêciNiartIl 
raissiQn d'aboutir. Thomas Wm^ M n^ 
dMnneiiar de l'nnivffsité d'Oxfonl. U ^4 
seule mit fin à Tartivité da ^ iMmiw d'Ali 
«o'était,dtt WoDd, no pemanuwe DreM 4 
grave, un iNm légiflteg auiii Juala qu'il éiattl^ 
nite.» U aiaiasé ; Spmà in IMe BtUef^ 
Oàamber, dans Vattrirê da S^tet C|ifiat<« 
de l^i'Matif U>9dm, 166» ( «rr TAê Priti^ 
g€$ ma Pnro^U$§ ^ Mie U$h Cmh ¥ 



m. (Hm. - Êloti. Bru. 
M ( Jean ), prélat an^g , né i Lon- 
ll.etmorteii 1787. 1) étniliat l'uni- 
>ifor>l , obtini le bénéfice de Hou 
b\n} en 1745, Tut conucr^ évèqoe 
ta I75r., ite LichfieJd el Co>aib7 es 
de Durham en 1771. Il w diaUngoi 
rtus et son «prit Mndliaat, bien plus 
« écrite. On n'a de lai que de* «er- 

l*»en 1757, 1761 et 1763. 
' »ia(. Dtcl. — rnilracn, fin». Uagr. Oiet. 
I» (Seroop ), 4« comte et premier doc 
rater, livail dans la première moitié 
tîènie siècle, il fui créé duc de Brid- 

I71D. Sa femme était fijle du nélèfire 
;b. Le hi\ le plus remarquable delà 
wp Egerlon, c'est d'aroir sotltçlté et 
gonrernement de Georsea 11 ta per- 
pratic[uer un canal navigable It partJr 
iiinede Wonte y jusqu'à Ma^cheaterj 
opération considérable ne nca] 

que du Tirant de son fils. 



îTON no 

tatme lempt qu'il aarati dominé ce drarc, ù 
quarante («eds d'élévation. Beaucoup ilc gvnï 
taxèrent d'ntraTagance ce projet ; mais t;i;ertoii 
iol repousaer toutes les objection*, et rAnj;lc- 
tem GOt pooT la praralère lois le spectacle d'une 
Botte TOftnant sur un canal oonslruit i 40 pieds 
an-deasw d'une riiière qui portait de« baUmeoU 
d'ataei grande dimension. La jonclioa avec 
Kandieiter élall désormais un bit acciHnpIi ; 
elle amena sur le prix des combustibles une 
baisse qui atlajnsqu't plus de moitié. Les pr». 
priétairesdc la navigation sur riniell cl lu 
Mersey cfaerehèreni ,11 est t rai, i «ntraicr les 
projets uHérfeurs de construction en élevant loat 
d'abord les Ms df Iransport. EKerton songea 
alors k s'oDvrir une v^ directe et affranchie 
d'obstadet veraLiverpool : Il ccmraença parfaire 
niveler par Brindlej la rive pnctw de la Mer- 
sejr, et' soUkila an troisième acte du parie- 
menl, qui lui permit d'étendre son canal de 



LongTordbtMge k Kuneora, c'est-MIre jus- 
qu'au polnlot laHeneyprésmUtt plus grands 
largeur. L'acte parfemenfalre M otÀma non- 
obstant nne opposition aossi violente que les an- 
nées précMeotes. Tuaié ans plus tard l'opération 
élail «nsommée. Le prix de* transporta par eau 
entre Msncbealer et Liverpool descendit dès lors 
de 11 shilllags par tonne [taux de I7M) k 
a shillings. Le« résultats de celte gigaolesqne 
entreprise Itirenl aussi (avoraUes aax intérêts 
A'Egertoa qa'l ceux du pays. Dès la conunea- 
cemenl,on M oetroja le pririlége de préterer 
!■ droit de 9 abilUngi G pences sur chaque 
tOMp tranapotUe sur son canal; et quoique 
plw tard le dénloppesneat de celte aarlftation 
s'élevU jusqa'au triplG des opératkms priroilrves. 
il n'eat cepCDdast pas betoto d'auKBaealer le 
droit de transport. Egerton est compté ajuste 
titre parmi M Uenhitcura de son pajs. ta 
IK» b SotiéUpour l'Encouragement des Arts, 
du CooHMrM al de l'induatrie de Londres hit 
Tola une mMailla d'or. U lie politique d'F^prlon 
n'offre rien de remarquable ; par intervalles s«ti- 
lanwnl, il preaailpart aux débaU de la chambre 
haute : fl coatribùa snrtoat de sa parole cl dr sa 

fbrtoMk l'améHoralion Hu système do canali.ta- 

i"Lon^fOTdbo7^,"l^"r"àrtirci^ ! tion en Angleterre. On le volt figurer sarU liste 
'k MaochMler- Tel ht l'objetd'un , *»™™">» pn™'cspour Haesommeannucfledo 



tu {Francis), ^an de Qridgeiira- 
t ta 1719 (1)r mort le S mit^ ISO^. 
:1e de sa vie est la coostniuUi)» du 
idgBffater. Dès l'année 1731 son (i^re 
»drB par le parlement os acte qui 
à men^r de s* r&ndence de Wqrsli-y 
■f DQ canal pavigable. Mai» di;s itil^ 
rênes lais^r^ cette construi^ioi) k 
ïjet. Dëa qu'il ffft nfi pouessiKn ij^ 
ÉfÉrfitaire», Fraqi:^ ^(oa aqpge^ t 
e projet paternel. A|Kte avw lotte 
DHMiaition aaseï opioiUra, qui s'élail 
lOBtrelui dans les dtnx cbainbres,il 
.esi 176S,kconatrnire mi canal nui- 
'orslBTinill k llaacbeali)r(onie kilo- 
listance ) et de U A lIoUing-Ferry lur 
Dès les premiers travaui Kg^rton 
'tl serait possible, au grand aranta^^ 
U (iiire passer la construction par 
s de Bartonbridgc, et par TrafTord- 



l'objet d" 

du parlement, en date de I7ï9. Ces 
rimèrenl A la contrée nne physiono- 
twnée; c'élaK un cnrieax spectade 
er ces bateanx couTerta porUnt des 
forerons, de tailleors de pierre et 
'Tiers. L'une de ces barques abritait 
activait lui-même lee travaux. A la 
le, James Brindley Ht ta propositian' 
re un aqueduc, qui, parlant de Bar- 
inrail parcoum une distance d'cn- 
cents ven^ jusqu'k )'frwefl,en 



1 10,000 liv. sterl ., et lors de Kempnmt national 
dit Loyally-LoaH.a paya immédiatement une 
part contribiitlTe de 100,000 Ht. si II avait 
I adwté en tTH, en société avec le comte de 
Carfiale et lord Gower, pour une somme do 
43.000 If*, st., la galerie de tableaux du duc 
d'Oriéana , niMi des plus riches qoi se trouvas- 
sent alon en Europe. Parmi les propriétés les 
p]asaplend{dead'^rlan,ondleF.Hesini-Wi>rs- 
lej, UtUe-Gadesden, enfin ledilleau d'Ashridec, 
pour la coaatrucllon duquel H dé|iensa 300,000 
lir, st. Le Istrededuade llrids'^w.nter s'étri^nit 
dans aa personne; il D'avall pn-i été mark', et 
reoanit laos pesHrit4. 1^ général WIHfam 



711 



EGERTON - 

iD des titres du duc : celui 



EGGENFELD 



III 



Kt;<'rton iiaccéda k 

BricU et urnbv, .1/1}. Btu. - Jun. BfiML 

■SBKTOii ( Françûit- Henri ), comte de 
Bridgewster, énidit et exoentriqae anglais, né le 
11 noTembre 17M, mort le II rérrier 1829. Il 
embrassa l'état ecclésiastique, et visita avec 
rroit les univereités d'Etoa rt d'Oxford. Il eut 
ensuite la prébende de Durham, le rectorat de 
With-Churcb, et une troisième cure, d'un rictie 
revenu. En 17S3 il Fournit à la Biograpkia firl- 
(onnlcauneDoticesar le chancelier EgertoD. En 
1796 il Qt paraître une édition de t'/flpfWljp^ed'Eu- 
ripide, avec de« notes de sa fsfoa, joMtes i celles 
des Variorum, et en 1 800 il présenta t la Société 
pour l'Eacoiirai^eraentdea Arts, Commette et In- 
dustrie de Londres, qal le publia dans aea T^-ai»- 
aetiont, unoarragesurle canal de Bridgenaler. 
Quelques années plus tan),Egerton s'eipatria pour 
toujours; il visita l'Italie, séjourna à Florence, et 
vinlà Paris, où il acheta lesplëndide bôtel de Koail- 
les. Sa vie se partagea désormais entre ses travaux 
d'érudition (il était surtout belléniste) etlesex- 
centricilés qui marquent si souvent dans la vie 
des hommes qui n'ont rien à désirer. Sou revenu 
ne montait pas à moins de 10,000 lïvr. sterl. Sa 
maison, sa table tarent d'abord ie rendez-vous 
des savants, des littérateurs, desartistes et des 11- 
bnures; ses compatriotes seuls ne ie visitaient 
jamais. Les causes de cet éloignement sont peu 
connues, on dles sont de telle nature qu'il serait 
dîlBdIé de les exposer id. Plus tard, la partie 
éclairée de la société du comte devint également 
plus rare. Ennuyé, Tautasque, il. n'eut plus pour 
lui tenir compsfgiie que des jeunes hommes obs- 
curs et des cliiens, qu'il fïisait baUilerà la fïan- 
(aise et placer à sa taliie. II porta ses singula- 
rités jusque dans son testament : il SI en fa- 
veur des gens k son service des di^HMltions qui 
devai^t être caduques si le testateur succom- 
bait à une mort violente. Il légua aussi une 
somme de 8,000, sterling pour ttre partagée en- 
tre l'auteur et l'édilenr du livre le plus complet 
sur les attributs de Dieu. Il avait été amateur 
'l'aulogra plies, mais h sa manière, sans choix et 
par caprice. Ces autographes, qu1l faisait paaaer 
en Angleterre, Furent déposés, par sa volonté, au 
château d'Ashridge ; une somme de mille livres 
sterling lut aTTectée à l'augmentation de ce dépôt. 
Ou a de Fraoçoi»-Henri Egerton : Euripidii 
JBippolylus Uvphanophorot, grxct eum teho- 
U,i$,vtrtioiielatina,eafii$ Uetionibui, Wale- 
ienaril notU inttgrU ae teleetis aiiorttm, 
guibas tttat ad^wiwit Franeiiau-Benrieui 
Sgerlon; 17Be, gr. to-t"; — VI* de Tkoma* 
Egerlon; Paris, 1811, tn-4°; notice d^pidrfiée 
en 1793, dans les V et VI* voi. de la Biogra- 
pAla £rilannica ; — A Complialion ofvariotu 
aulAêntieand/tûtOTieal authoritiet, tending 
to iUustrate the Hfe and charaeler of Tho- 
inaiif?er<on,etc;Paris,P.Didot,i811, in-foi.; 
~ MKHpfien d« pfam Inclina MHforal» 



exécuté par Francis Bgertom, dw de BhS- 
gemater, entrele bief tupériew et IcM^à- 
fèritur de son canal aniterrain dont la 
mines de charbon de terre de WaUa- 
Moor,elc. ;Pana, ltl7; — CoiHus,Miuçatit 
MUton, représenté ou ehâteau de iMdlow a 
1634, devant John Bgerton, conte deBrii- 
geiDateT,iord-présiderUdupaysdtG<illts,*^ 
avec une double traductioa , en vert hâ^ 
par de La Bintinaye, et en vers ititicM ft 
Pol. da Bientina; Paris, P. IMdot, 1811; — i 
Fragment of an Ode of Sapho from Lokfi- 
nul, atso an ode o/ Sapho from Dion. A- 
ficarn.,-ibid., IHis.iu-g"; — Lettre inidiUit 
la Seigneurie de Florence au pape Sixte IF, 
Il Juillet 1478; Paris, P. Didol, iS14;-Cs- 
ningibg, hist. Irag,; Paris, 1819. 
Bnch Fl Ombcr, JUç. Eue. 

iaésippK. Vogn HÉcÉstPK. 

teisisTKATB. Voget HfcËaunan. 

*BSO (Pierre-Edmond), matbénttidai d 
tacticien allemand , natif de la Bavière , mort It 
14 mai 1717. En 1S87 it entra à Gentem de 
les Bénédictins, et de 169aft 170& ilpnfe»! 
Salibourg les mathématiques. On a de Id : 
jIrcAitecfonica mililaris, ad AfartMlliasia 
Emanuelem, Bamria; itueem; 1700, ta-bl 

inri, Univ. JaJithffp, 

ses (Jean-Gaspard), agronome «dsK, at 
en I73S, mort en 1794, n fonda plusieurs Ùi- 
tntioni utiles et bienfaisantes .destinées as pni|rti 
ou au soulagement des agriculteurt. Ced ^ 
qu'il fit établir nue assurance contre h* aaS^ 
des autmaux et qu'il contribuai la mlaeNol- 
ture des biens communaux. Qoelquen-UDMétiCt 
doctrines agroDomtqiiea ont été mim m pn- 
tiqua par l'écoDomiste Owen,àLanaiii. 

nt M»f , TWanrr. 

*Eoatma( M. Michel), cbnnologislede- 
mand , vivtô dans la seconde moitié du aeiiièae 
siècle, n ftit pasteur et prévM en Poroénnie. M 
ade.Ini : Tabula chrùHolojie»:VMitoii,iiTI, 
hi-fol. 



HWKRPKI.D (Jean-Chrjftottome), fSf 
sopbe allemand, vivait dans la seconde moitié^ 
dix-wptième siècle. Q fut d'abord consàllK ^ 
duc de Hecklemboorg, pois incaroéré d« IW6l 
ie7i, par suite de la disgrioe qn'il avait (Dooone. 
A]»ès cettedure captiTÎlé, sur laquelle on tn«n 
des détails dans Placcius, il sa rendit ai B«l|iqM, 
puis en Hollande, k Utrecht, o4i G s'adonna 1 T^ 
tnde de ta théologie. Il quitta la Belgique pM' 
aller è Tienne et de là t Brunn [ Hoiavle). H 
n'est pas certain quH fit partie de la Convi^ 
de Jésus. On adelui : AnpeHwmpoliHMM," 
jacra regum htstoria descriptum, etc.; lUU 
lii-lli — Triumphans anima, tive pJW»»- 
phica demmutralio immorkilUatU aiM'' 
Iflfll, in-ij; — Nova détecta verila*,sltii^ 
madversiolH velerem rationaitdi ariMsi)^ 
toteUti ie6l,ln-ll. 



CGGEliNG - EGGfiAS 



IHG {Jean- Henri), antiquaire alle- 
i Brème, le 13 mai 1639, mort le 15 
3. Il fit de bonnes études au gymnase 

pois aux universités de Leipzig et 
it II parcourut ensuite la Suisse, 
(pagne, la France et TAllemagne. A son 
1676, il entra dans le Colleghtm Se- 

Brème. En récompense de Thabileté 
fa comme envoyé à la conr impériale 
ir nn conflit entre le sénat et la bour- 
fut nommé secrétaire de la ville, et 
es fonctions jusqu'à sa mort. On a 
Numismaiibus quibusdam Neronis 

Patino per epUtolas Disquisitio; 
1 , in-4' ; — Mysteria Cereris et Bac- 
682, in-^' ; — Censura Censurx mys- 
'ereriseiBacchi;iQMiia'^'';^DiS' 
tmniarum Fellerianarum ; Brème, 

— De Orbe stagneo Antinci ; ibid., 
°; — De MiscellaneU Germaniœ 
ibus Exercitationes ; 1694-1700. 
<t, ann. 1718. - H. Sedler, Univtrtal-Uxi- 

. ( P.'Félix ), théologien allemand, né 
în 1659, mort à Klingenzell, le 5 jan- 
II appartenait à Tordre des Bénédic- 
698 à 1700 il.fot regem convicttu 
Salzbourg. La mort le vint surpren- 
nent où il travaillait à un Atlas be- 
. On a de lui : Prodromus Idex 
erarchico-Benedictini ; in-fol.; — 
\a fusius digesta ; 1715, 1717, 1720, 
De Origine B, F. Marias Clingen- 

. Salitb, 

(Brandolf), philosophe et généalo- 
e , natif de Berne, mort en 1731. Il 
les généalogies des familles de sa ville 
ouvrage qui faisait autorité sur les 
elatives au droit de bourgeoisTe. On 
le lui ;J)e Viribus mentis humanx, 
•Jium ; Berœ, 1735/ in-â*". 

HUU ut, Handtmek, 

i ( Emile ) , helléniste français , né k 

1 juillet 1813. Il appartient à une fa- 
oaire de Klagenfurth en Carinthie, 
ne française depuis trois générations. 
r foit ses études dans sa ville natale , 
D 1833 le grade de docteur es lettres, 
i la carrière de renseignement, et fût 
abord comme agrégé suppléant*, puis 
>fesseur, à divers collèges royaux de 

Examen critique des historiens 
la vie et du règne âP Auguste (pu- 

à Paris, 1844, fa»-8» ) obtint en 
X proposé sur ce siqet par TÂcadé- 
icriptions et Belles-Lettres. La même 
Egger devint maître de conférences 
nmaire générale et comparée, à l'École 
ipérieure, et professeur suppléant de 
grecque à la Faculté des Lettres de 
1854 il fut admis à TAcadémie des 



714 

loacriptions et Belles-Lettses, et un décret du 4 
juillet 1855 le nomma à la chaire dont il avait 
eu longtemps la suppléance. M. Egger avait 
commencé par donner de nouvelles et savantes 
éditions de Yarron, De lÀngua Latina ; Paris, 
1837, hi-16 ; — de Longin; Paris, 1837, in-16 ; 
— de Fettoaet de Yerrius Flaccus ; Paris, 1839, 
in-16. —Cotre ces utiles travaux , on doit à 
M. Egger : Latini sermonis vetustioris Reli- 
quix seleetm; Paris, 1843, in-8% recueil publié 
sons les auspices de M. Yillemain, ministre do 
llnstructk» publique; — Recherches sur les 
ilK^ntttofof 9 suivies des Fragntents du Testor 
ment politique d'Auguste , connu sous le nom 
de monument d^Ancyre; Paris, 1844, in-8° ; — 
Méthode pour étudier Vaccentuation grec- 
que ; Paris, 1844 , Id-12 (en collaboration avec 
M. Gahisky) ;^BpigraphieesgrseexSpecimina 
selectOf in usum prselectionum academica- 
rum; Paris, 1844,- in-8*; — Aperçu {sur les 
origines de la littérature grecque ; Paris, 1846, 
ln-8*; — Essai sur Vhistoire de la critique 
chez les Grecs, suivi de la Poétique d'AirU- 
tote et d^extraits de ses problèmes, avec tra- 
duction &ançaisé et commentaires; Paris, 
1850, in-8® ; — Notions élémentaires de gram- 
maire comparée, pour servir à Vétude des 
trois langues classiques , oor^ormément au 
nouveau programme cfficiel ; Paris, 1 852, io-1 2 ; 
4* édit. , Paris, 1854 , in-12. Cet ouvrage a ob- 
tenu un grand et léf^time succès; — Apollo- 
nius Dyscole : Essai sur l'histoire des théo- 
ries grammaticales dans V antiquité; Paris, 
1854, In-S**; — De Vétude de la langue latine 
chez les Grecs dans Vantiquàté; Paris, 1855, 
in-a*". M. Egger a inséré, depuis 1833, dans le 
Journal deV Instruction publique de nombreux 
travaux de critique et de philologie, notamment 
le compte-rendu en douze articles d*un cours de 
Fauriel sur Tépopée grecque. H a donné à [la 
Revue archéologique , entre autres morceaux : 
Polémon, le voyageur archéologue : Es- 
quisse de Vantiquité (oct. et nm, 1846) ; — 
Nouvelles Observations sur les Augustales 
(février et mars 1847 ) ; — à V Enseignement 
publie : l>es Sources de Phistoire ancienne 
( 1840 ) ; — à la Revue des Deux Mondes, Aris- 
torque (février 1846); —à la Nouvelle Revue 
encyclopédique : Revue des traductions fran- 
çaises d^ Homère (août et septembre 1846). 
Enfin , M. Eggjsr a été collaborateur de VEnfiy- 
clopédie du dix-neuvième siècle, de la Revue 
Française, do Dictionnaire des Sciences phi- 
losophiques, et il fournit des articles k la Nou- 
velle Biographie générale. Les divers écrits de 
M. Egger se recommandent par la sagacité, la 
pureté do goM et le savoir. E. ReGRARO. 
DoeuwtêHtt partteuUeri. — Jonmoi <t# la Ubraiwie. 
* BG6BB8 (***) , théologien allemand , vivait 
dans la seconde moitié du dix-septième siècle. 
i 11 fit paraître on ouvrage intitulé : Fragmenta 
' C€rviPanis,proto-eremitici; Liège, 1662, in- 



715 EOOEHS 

loi,, r" jlartie. Le seconil Toluine île cétlo llli- 
liiii'L'di'ti! publié (nrr. Me. Benger«Misr«lllrl<: 
AiiHdliàtK Brtmi Cmnobitanitn ; 1743,1.11. 

.idridiiE. ituppL âJAcher, JOf. Gti.-UxiÈm. 



/tg, II! n janvier 1773. TËfau aM; M tnEfu à 
Aitliaflgpl, il y recUt sa prèmliH! InrtrucUuH. 
Aiirè3lapah<!eH}itKtlt, fl k rendit à Sbick- 
holin, y ealra dans rarmEc, et n'appliqua 1 l'AUHfe 
lies Ibrttncatlong. En ITIB II llla In Frïhce lit 
ilaoslesPaTs-lJai, el en 1733 II a'Hi^VM lu 
sertlue <)u ni StUista), qui lui cdurérd lé titre Ue 
i»lillalné;en nSS, aur llinlfe da eUurertienitiit 
suédois 'I tUI prfposé an MihtnmiHHlIfent del'ir- 
lillcrie tiessoiSË : cette nil^sloil fut Hë courte dU- 
iiSc , et II rêHdl en Snède. tl ae raidit ensaite i 
Tletlbe, éa IUlie, ttt ItaiIgHe et en Sertie; étt 
1737 H Ibt emploTÏ dihk \À Salit Électorale ; BB 
mû ou té cHàreea ed Sbèdè (te In foriiliutien 
des plMs, et II Ht la cath)wgtle rie 1 74 1 en qua- 
lité ne colonel du dorpt, Ues ingériieur« de la Saxe 
Électorale. Rappblé ed SutdË, il pHt [UrI ft la 
l^elre coutte la itoUit, eil qualité de général 

3llariler-mattrfe-IKI]lbnant et de |irëmier adju- 
ant, Apri» la paii d'Abb, Il *é rendit h Dresde, 
tout en gardant ses titres de roncttillliiairc sué- 
dois. Il fit encore les campagnfcè de 1744 et de 
1745 ; en 1747 il alla ji^drli l'armée fVancaiie , 
assista aU iî^e de Bei^-op-Zoom, et fut ehar^ 
d'instniire dans l'art de la gnerre les prince* 
Xarter et Chartes de Sb\c Kn 1751 il Hit élevé 
par le roi Ftédélic de SufcJe an grade de cher de 
ïiHgadc. En 17&â 11 eut le commandement en 
M'cund de la place de Kdni^tcin, H en 171>a celui 
di! Uauliig, comme général- m^ior au serTice 
lie la Saxe. Une partie de sa bibliothèque mili- 
taire fut acqulic pat- l'Impératrice Catherine II. 
Outre de numlnéux manuscrits, on a de lui ; 
Journal du Hié'jc île tler^-àp-Zoom en 1757; 
Amsierdini et Leiriig, 1750, in-l! ; — Kritgs- 
ingcniàlT-AJ-tiilerie-See- tt>d mtler-ltxiain 
( Dirtlailnaiit de l'ingénieur de lé marine, delV- 
tillWe et de la caialeliej; Ibid., I7S7, î toI, 
in-K°. H a donnï tine iMnne tklittott du Dicllon- 
TKDif militaire d'Aobcrt de H Chesnaje; 

l)lV!;dil, 1752. 

irdo 



Il Alt l'assodé de Jean Mente), i StraBbOui^ . Les 
premières impressions aVec date Faitet dans Cftte 
\i11«sontde l'année 1471, et portent le nom cnl- 
lecllf : «enrlau Eggpitein;—Johanna Mmîe- 
lim on Urnttlinus. Les plus mnarquables fonl i 
Gratiani Decretum, ettm apparatu Harlh. 
Jlrlxlpnti» ; 1471, în-fol.j — cietntntii V r<mt- 
titulioneit , eum apparatu J. Andrta- ; 14;], 
hi'fnl.; — JuttiiiHini Imtitatiofiei JUri.i, ciim 

fInxM ; aeefdunl eonsvFlviti'nrs f'u/liinnn ; 
47ï, <n-fo?. Apris l'an 147!, le nom d'^gestein 
ili*]:srnl"; iniii» on troOTe jnsqu'en 1479 diten 



— EGIÇA lit 

I oMTragGs composés avec les caratttna doMit 
' ttr«alt cet arlisli' dislliigué. Emile Btca. 

' 0«bi>llcru>, l'aitttrlt r-atol., n; if, - Sdo^, 
j fiMlIcte IiFinvrapMz. ~ Li Senia.JNct. tMLL I. 

p.na. 
BMa (Skhard), liiiérateiir altcinaM<,rf 

ÏM octobre isll , morl à Munich , en •«& 
Bpiurtenaità l'ordre des Jésuites, elproftu) In 
liumanités i Ingdlstadt : ses supérieurs i'e*- 
ployèrent à la prédication ainai qu'ï la nfit- 
aentation de comédien et de tragédies apirituÀs. 
Lui-même éerivatl des drames, oii il rempUMl 
le rOle du principal personnage. On adeW: 
Potmila sacra ; — Epistolxtuoraln ;~e*- 
! mica varii generii. 
jecher. ^Ile, <M.-Ijxlk. 

Bées (Jean-Ignaee), missioiiiialre illcmwl, 
né h Rheinfelden, le 4 octobre leis, norl 1 
t-aoRénbourg, le l'r février 1703. Il appaileaii 
à l'ordre des Capucîni, Son lavoir et s* piéléle 
désignèrent au choix de sei su;>érieurt potirbl 
miuiona dans les contrées orientales. Il M 
aumOnier d'un des bâtiments qui, rlhi^ pv 
Laurent Maredll et Alexandre de Borro, fa- 
rtât an% Ton» Mltjlhie et Stalimène. Aptt 
avoir converti tin grand iKnnt)re de IMahné- 
tans, il lint en Asie Mbwure; puis, i la ■* 
du comte de La T^ur et nxit, il Visita JéruultH, 
où il B^rréti trois mois: A Ibn retour, il fol Mri 
k plUsieuTï dignités dans son ordre. Il a fàU 
sous le nom d'Ignace de RbdnTeM uBvojatti 
Jérusalem; Cobltaoce; iil-4*) Pribodrii [IH; 
Augsbour^, 1099. 

K(MS {Léonce), tliéologien alleiiuod, pi- 
rentdn précédent, né k Hhànfeld, le 19>« 
1666, mort le le ao0tl7l7. Il eatn diss II Eo- 
riété de Jésus A11gedequinieins,ct futdiii^ 
de professer les lettres dons direrseï loali- 
tés. Ea 171fi il alla en Hongrie, ea qi^ilé * 
CQttlbssenr el rie prMIetteur du priœe de Bi- 
vière, qu'il eoéompa^tt au siège de Belp^e, 
pendant lequel il mourut On a de lui : CotV- 
titionei moraJes el aseetiCK; — Ogara surs- 
lia ; — Œttmm ephemerietm poefiowf 
Munich, 1711, ouvrage publié sous le pMo'C' 
nyme anagrammalique de Geneiitu Goid; - 
Epigrammatai — Eloçia; — ExertiOUiam 
seAolasltcx et rfteittratei. 

CeorgO'Jsiciita Rffi. rits f. AcoriM a» Ml. 

Xfi«s(Geor?n'yoM}>A).théWog>enallcRiMl. 
parent des précédents, vivait encore en ITit- H 
ftatdoctedren Itiéolofieet chanoine il RhdsM'' 
Ona de inl ; Ponli/Mu*», teu purpuriKtoelà: 
5 vol., Munidi, 1714-39, 4 vnl.; _ ifff's 
pfxctaromm oirorHMf InteripUoatt fUiytkm 
dt Panione Dom(iil( — fila P. IfM» si 
Bggt. 

BCHITARnETSI. VOJtl. EutARDWSl. 

KGiÇa ou BGlzt . Tui des Goths ea BitO*"' 
mort en oetobi-e 6». 11 était newi et Mul**" 



EGlÇà - EOIDIUS 



mbai roi de» Yiiigottàs; mais cdui- 
détrdné par Enrige i Egiça fut mo- 
t éloigné du ^r^na. Rn jauTier 683 
' se rallier la famille et les partisans 
maria sa fille Cixilone avec Egiça^ 
it atteint d'une maladie mortelle, fit 
son aendre pour aon suo ce ss e uri le 
87. Beotré ainsi paisiblement dans 
, Eglçâ répudia aussitôt, sans mo- 
Ciiiilone , quoiqu'il en eât des an- 
OBsa une autre femme. Sigebert» 
I die Tolède, narent de Cixilone, 
) ie Taffiront fait à cette princesse 
er <^tre le roi. Egiça, pré? enn, fit 
lierèquci et le tnnnit du royaume, 
ps après, il eut à réprimer uncom- 
igereux : les Juifs , fort nombreux 
agne, projetèrent un 80u]è?ement 
lllcitèreht le^ secours des prtnœs mu- 
Vique. La Tigilance d'Egiça empêcha 
)*éclater : un Concile, assemblé À 
tua, le 9 novembre 694, que tous les 
^ avoir été baptisés, auraient ju- 
t réduits en servitude perpétuelle, 
-. leurs biens , et qu'on leur 6terait 
; dès Tàge de sept ans, afin de les 
lans la religion chrétienne, n y a 
ipparence que, bien que légitioiées 
istaoces et les mœurs du temps, les 
concile ne rendirent pas les juifs 
holiques ni plus affectionnés au gon- 
spagnol. Ce qui déconcerta davan- 
rances des mécontents fut une vic- 
, remportée par Tbéodemir, fils ou 
i , sur les fiottes féUnies des princes 
. Une guerre nouvelle vlut Inqialéter 
rançais firent une irruption dans hi 
maise. 11 se livra trois batailles in- 
eux |)artis continuaient à se faire la 
îs hostilités cessèrent comme elles 
lencé. Vers cette époque Egiça asso- 
Vitixa k la couronnai et lui donna le 
1 de la Galice. Accablé par les inftr- 
sillesse, il mourut peu après. 

su Le firand. Chroniea de Bipa^a, 
iHû êê tttbui Hltpanta, Hft. C - jieta 
mp., ii> «Ti - rerf«ra . tÊUttHà de Eê^ 
— Chronologie dm Meêê vi$t0oth$ en 
; l'Art de vérifier Ut date», V\, 461. 

ob BCiBL, propagateur du chris- 
^olognei vivait en 964. 11 était évé- 
ulum {Frascati)^ et fiit envoyé en 
i 973, par le pape Jean XIII, pour y 
iligion catholique et en régulariser 
{idio fit venir des prâats d'Alle- 
^rance et d^talie , et les répartit 
velles églises de Kusca , Cracovie , 
>morogevia ( depuis VratMaw ), 
«ko, Culn, Lubosse et Cumin : il 
jx pretnières en archevêchés et les 
»en évêchés. t1 obthit de Micislas l*' 
ordonnait de payer perpétuellement 
tments religieux la dîme de toutes 



718 

les ^pèoes de fruits provenant tant de ses tema 
que de eelles de ses sifjeta* 

aruid de Moator, umtt»e de» lonvcrolM PenUfm 
r«nuiiiu, ll| 9t. 

*BeiDio ASTONiNi, sumommé de Vitmrbe, 
patriarche de Coostantinople, né à VitcThc, 
mort à Ramei m ia3)« Il prit à dix ans l'habit 
des Srmitaa de SainUAuguatin. Il enseigna la 
phlkMopbie et la tbéologia dans beaucoup de 
villaa d'itatte, et fut un des prédicateurs les plus 
éloqiMBta de so» époquai Davaou général de son 
ordre, an ia07» H Àjt nommé patriarclie de Cons- 
tantiiwple, ai évèque da Viterbe, de Nepi, de 
Castro et de Mri» Jules U le chargea, en 1512, 
da ftjre rouvarture du concile de Latran ; Egidio 
raospUt cette misaion avec talent, et prononça de 
bellaa paroles sur les dérèglements au clergé et 
Tétat maUieuraux de l'Ilalie. En 1517, Léon X 
envoya Egidio aa Allemagne, et le nomma cardi- 
nal do titre de Saint-Matthieu; Tannée suivante 
U le chaînée d'une légation en Espagne. Egidio 
savait le grec , le latin , Thébreu, et le clialdéen. 
Il composait anasi de bons vers latins. On a de 
lui t Alcune ossêrvaiioni sopra i tre primi 
capitoli délia Qentsi; — Dei commentarj so- 
pra alcuni saltni} -^ De Eceleiim Incremenio; 

— Des dialegueSf des lettres et des poésies lati- 
nes. Quelques-unes de ces pièces ont été Reprodui- 
tes par D. Martèoe et Durand, dans VAmplissima 
Collectio veterum Monumeniorum , tom. m. 

Sadolet. EpUMm^ Hb. III. - Benobo, EpUtolm, Ub. IX. 
!!«• 18 et 14. - PanI Jove, HMorim gui tempcrit, 
Iib. VI: — Le Uênte. Bf6gfa rirorum docfomm, 
cap. LJbDtv. - QulUiardlQ. ^Molre d<rilalte.llb.XII. 

— Curtliu, Blâiflà k^ttorum îihuî. - URbrlIl, lialia sa- 
cra. — AubMi, autaire dee Cardinaux. 

* BttiiMiTt, eo latin AOiDiUf (Le comte ), 
général gallo-romain, morten 464. Amid'Aétius, 
sous lequel il atait appris le métier des armes, 
il était devemi en de ses lieutenants; il avait en- 
suite servi avec distinction la cause de Majorlen. 
Toua les historiens s'accordent à le représenter 
comme dooé du plus haut mérite; Sidoine 
Apollinaire l'égale même aux plus glorieux 
enfanta de Reme antique. Lorsque les Gaulois, 
aprèa l'assassinat de Mfijorien, refusèrent de se 
aonmettre è k tyrannie de Ricimer, Egidius , 
chai^ depoia l'année 461 du commandement 
dee tnilicee gMdoiaes, résohit de porter la guerre 
en Italie. Peur assurer d'abord le repos de la 
Gaule, il entama des négociations avec les Francs 
de Tonmay. Sea ambassadeurs arrivèrent dans 
cette ville, an BMwaent où Childéric venait de 
fUr devant le ressentiment de son peuple révolté. 
On ipiore jettes intrigues ftarent alors mises 
en jeu ; mais oe qui est certain, c'est que, d'une 
voix unanime, les Francs élurent à la place de 
Childéric le comte Egidius, non pas sans doute 
en qualité de chef héréditaire national, mais 
comme maître de la milice impériale, cumme 
revêtu d'un de ces titres romains portés avant 
lui par des chefs firancs. Egidius , attaqué bien- 
têt par les Vlaigotha, dot employer contre Théo» 



719 



EGIDIUS — EGINETA 



730 



doric les immenseft préparatifs qu'il ayait faits 
contre Ricimer. La guerre, d'abord marquée par 
des revers, continuait avec des chances de plus 
en plus faTorables pour le chef gallo-romain, 
lorsqu'il lui fallut se tourner vers le nord, où 
apparaissait Childéric, rappelé de son exil par 
les Francs mérovingléna. Egidius marcha con- 
tre son oompétitear avec les troupes gallo-ro- 
maines et des auxiliaires bretons et buiigundes. 
La bataille se livra sous les murs de Cologne. 
Childéric, soutenu par les Francs d'outre-Rhin, 
fut vainqueur, et le comte n'échappa à la mort 
que par la ftiite. Cependant, suivant le rédt de 
Grégoire àQ Tours, la restauration de Childéric 
ne se serait pas faite sans difficulté, et il aurait 
été oblige de partager son autorité avec E^us. 
Cela parait peu vraisemblable, et nous aimons 
mieux en croire l'auteur des Gestes des Francs 
et Frédégaire, qd rapportent, an contraire, que le 
comte romain perdit tous ses partisans dans la 
tribu mérovingienne, et que mime il Ait encore 
défait par Childéric dans divers combats. Cette 
guerre, sur laquelle on n'a d'ailleurs aucun dé- 
tail, fût certainement très-courte; car Egidius, 
harassé des fstigues d'un gouvernement de plus 
en plus harcelé par les barbares, mourut dans 
Tannée qm suivit le rétablissement de Childéric. 
On croit que Ricimer l'avait fiiit empoisonner; 
et il est sûr que ce crime était avantageux à ce 
chef. Syagrius, fils d'Egidius, fbt le dernier chef 
romain qui commanda dans un coin de la Gauie. 

Grégoire de Tours, UUtoHa Fr<meontm.- Adon, Brê- 
viarium chroniear. — Isidore de SévUIe. - Priseos. • • 
Le Bas, Dictionnaire Bncffcl, de ta France. 

EGIDIUS. f'oyei JEcmiDS, et Gilles. 

EGiL ou BI6IL, scalde on barde islandais du 
dixième siècle. Ayant tué dans une bataille li- 
vrée dans le Northumberland le fils d'Eric, sur- 
nommé Hache sanglante (Blodœxe ), roi exilé 
de Norvège, il tomba à son tour au pouvoir de 
ce prince, qui lui recommanda de se préparer à 
la mort. Egil demanda alors la permission de faiie 
entendre un chant de sa composition. Cette per- 
mission accordée, il récita dans une langue vive et 
imagée une ode consacrée à célébrer les exploits 
d'Eric, qu'il désarma de cette manière. Il obtint 
sa grâce. Cette ode a été conservée, sous le titre 
de Ht^fùd jLaii57iar (Rédemption de la tète) 
ou le Ransons. On en trouve une traduction la- 
tine dans la LUeratura Danica antiquiuima 
d'Olaos Warmius; Amsterdam, 1636. Il s'en 
trouve aussi des fragments dans VBiçiU'Saga, 
imprimée en islandais à Hrappsey, en 1782, et 
publiée par les soins et aux ftais de Thistorien 
danois de Sohm. Enfin, des extraits de la Saga 
ont été imprimés dans les Antiquitates Celto- 
ScandicâB de Johnstone. 

Rose, Ifew bioç, Dict. 

BGiL (Saint). Voyez Mciu 

BGiLL, guerrier Scandinave du septième ou 
huitième siècle. On a fait de lui le héros d'une 
aventure qui rappelle celle de Guillaume Tell. 



On y voit figurer les trois flèches et la ponune 
placée sur la tète d'un fila, da haut de laquelle 
il lui est enjoint par un tyran d'abattre le Irai; 
on trouve aussi la réponse qu'une des tnii 
flèches eât été destinéeà cehii qid avaitdonoéMi 
ordres inhumains , si l'eofM eût été atteaL I 
n'est pas impossible que la légende toadam 
ait faispiré la légende helvétiqiae. 

rerli«iklold. WVÈtm Saga. 

teiLOHn, reine des Gotha d1EapigBe,vfiil 
au commencement du huitième dède. Afrèsh 
chnte delà monarchie deaGodha, lartoÉMSlIi 
mort de son époux, doo Rodrigue, et la piin 
de Séville, en 711, ÉgOonne tomba anx màâ 
des vainqueurs. Sa gruide beauté exdta iacHJB* 
site d'Abdelasis, émir des Arabes , qui voeM II 
voir et ressentit bientôt pour die ime vicMi 
passion. La résistance qu'ÉgOomie opposa an 
désirs de Fémir augmenta encore ramoDrdBe»* 
lui-ci. Abddaais épousa sa captive, etiolén 
l'exerdce de la reUglon ehrédenne enEipiyn, 
ÉgUonne exerça une grande faiflneaeesurreipft 
d'Abdelasis,|et lui persuada de subatitner aacoi- 
tume barbare des Arabes les insignes et la coa- 
ronne des rois goths. Mamt. 

Diego Seavedra, CknmUa CoCMes. 

* BGILHAE. Voyet AGHJUR. 

teiNB ( Paul d' ). Vay, Paul. 

«teiMios (AlT{(itio<; ), ancêtre mytUqsedi 
la race dorienne, vivait, selon la tradition, vmli 
treizième siècle avant J.-C. Les légendes 11 re- 
présentent comme le roi et le législatear da 
Dorions lorsqu*fls habitaient encore le nord di 
la Thessalie. Engagé dans une guerre aveeki 
Lapithes, il appela Hercule à son seoowt, et M 
promit le tiers de son territohv s'il le àBMk 
des attaques de ses ennemis. Les Lapifliei fii> 
rent vaincus ; Hercule n'entra pas en pomearina 
du territoire qui lui avait été promis, et lelania 
à Eglmius, qui dut le remettre ph» tard aux fli 
d'Hercule. Egimhis eut deux fila, DymasetPaa- 
phylus, qui émlgrèrent dans le Pélopoanèae, et 
qui sont regardés comme les ancêtres dedeax 
branches de la race dorienne ( les Djmanes etki 
PamphyUens ), tandis que la troiaième (lei Hyl- 
léens) tirait son nomd'Hyllius, fila d'HereaK, 
adopté par Egimius. 

n existait dans l'antiquité un poème iofitolé 
jBgimius ; il en reste encore quelques firagoMat»; 
on l'attribue quelquefois à Hésiode, et qoetgoe- 
fois à Cercops de Milet. Le principal sujet de ee 
poème était vraisemblablement la guerre d*^ 
mius et d'Hercule contre les Lapithes. Lee frag- 
ments de ce poème ont été recneillis par Dântaff» 
Die Fragm, d. episch. Poésie der Grieeken Mf 
zur Zeit Alexanders. 

▲poUodore, II, T, s. - DIodore. IV, r. -. ScoilailCi 
ad Pind. i»ft*., I, Itl-m} ▼. te.- AtMaée,Xi^ 
Étlenoe de Bjxaoee, aa mot ASœnl^. - GrodMi 
Bibliolh. der ait. IM. und KwnU.. Il, 9k. -0. Vwff* 
/»r., I, se, SB. - Welcker, Der Spiicke Cfctusj p- ••• 

* EGinBTA, sculpteur ou plutôt moddesr 
(ftctor) grec, vivait vers 220 avant J.-C. iW> 



731 EGlI»ETA - 

le seul aoteur andea qui le cite, ne àH Heu de 
ses ouTrages. Son nom est devenu poor les ar< 
ehéologoes modernes un si^et de discussion. 
D'après Winclteimann, Egineta (d*£gine) est 
nne épitiiète qui indique le pays , et non pas le 
nom de Tartiste. L'opinion contraire est aujour- 
d'hui généralement adoptée. Selon Pline, Êgineta 
était frère de Pasias, peintre distingué, élève 
d\m eertain Erigonus, qui aralt travaillé lui- 
mêmesouslesordresdeNéalcès. Or, comme Neal- 
eàs était l'ami d'Aratus de Sicyone , élu stratège 
delaligueAchéenneen 143, on peut placer E^ 
nela vers la 14(K olymp. (020 avant J.-C. ). 

PHdc, BUL Nat., xmr. 11. - O. MUler, jâreJL Ur 
jrmft., p. iii. 

teuniAED (en latin Hein^ardus^ Agenar^ 
duSf BifinkarduB , etc.), Iiistorien franc, né vers 
771, suivant la tradition, dans le pays duMein, 
Bortà Seligenstadt, en 844, suivant la dironi- 
qae de S. Bavon. On suppose qu'Éginhard fit ses 
p rem iè re s études an monastère de Fulde; mais 
celte supposition n'est pas justifiée. Pour for- 
Bier des âèves comme Éi^bard, il faut des 
maîtres éminents, et ces maîtres ne parurent 
pas â réoole de Fulde avant le retour de Raban- 
Maur, qui reçut les leçons 4'Alcoin à Saint-Mar- 
tin de Tours. Éginhard se compte, dans une de 
ses prélaces , parmi les auditeurs de cette illustre 
école, qui, fondée par Charlemagne poor les 
fennes seigneurs de sa cour, pour ses fils, jpour 
ses filles, pour lui-même, fut appelée V Ecole 
PalaMiie,récoIe du palais, et eut pour siège 
principal le palais de la ville royale, Aix-la^ 
Chapelle. Ce renseignement nous suffit : nous 
nous expliquons Texpérienee littéraire et le mé- 
rite d'É^nhard dès qu'il nous a désigné parmi 
ses maîtres Alcuin, Paul Diacre, Pierre de Pise 
ft Clément l'Hibemien. Au seuil du palais, les 
régents de l'école et leurs disciples principaux 
qirittaient leurs noms chrétiens et même leurs 
noms patronymiques, pour prendre des snmoms 
empruntés à l'histoire juive où à l'histoire pro- 
fime : Charlemagne était appelé David , Alcnm 
FiaecHS, Angilbert Homère , etc. figinhard 
M nommé Béséléel. Béséléel est, dans l'Écri- 
ture Sainte, un neveu de Moise, fils dlJri et 
de Harie, qui, ayant appris chez les Égyptiens 
à manier l'équerre et le ciseau , fut chargé par 
soo oncle, dans le désert, de préparer les bois 
et les métaux réclamés pour la construction du 
tabemade. Éginhard, assiâs habile dans les scien- 
ces dites exactes pour mériter d'être consulté 
par Loup deFerrières sur l'arithmétique de Boéce, 
eut comme charge aulique, auprès de Charte- 
magne , l'intendance et la direction des travaux 
publics. Assurément le nom de Béséléel rappelle 
mieux ses fonctions que celui de Flaccus ne fiut 
soupçonner un poète barbare comme Alcuin. 
C*est une question de savoir si le docte Égfai- 
hnrd ne réunit pas à cet emploi celui de notaire, 
OQ même celui de chancelier impérial. Les di- 
di Charlemagne ne nous manquent pas; 



• ÉGINHARD 



7» 



nous en possédons une série continue : Du Cange 
et IL de WaiUy (Éléments de Paléographie ^ 
1. 1 ) ont donc pu dresser fluâlemeBt une liste 
complète de ses notaires et de ses dianceiiers. 
Toutefois, le nom d'Égfaihard ne se trouve pas 
sur cette liste. Quoi qu'il en soit, il avait b^u- 
eoup de créditau prèsdeChariemagne ; et nous le 
voyons intervenir dans les plus grandes affahnes 
du règne, non pas seulement comme simple en- 
voyé de l'empereur à la cour du pape Léon, 
en 80e, lorsqu'il s'agit de partager les vastes 
États que la conquête avait mis dans une sede 
main, mais encore, en 813, comme principal 



conseiller de la couronne, lorsque Louis ftat 
sodé par son père an gouvernement de l'Emphre. 
Cest ce que nous raconte Ermoldus Nigellus : 

Hmm Hetnardu oral Cirall dUeetn* amore, 

Ingenlo4|ne lagix tt boiUUte rtgtm ; 
Hic eadlt ante pedet, TaïUgla bailat akaa, 
DocUu ooimUIIi Inélplt Ma prior .... 

Nous ne reproduisons pas le discours que le 
poète met alors dans la houdie d'Éginhard pros- 
terné : tout ce qui appartient à l'histoire dans ce 
fragment, c'est l'intervention d'Éginhard ; le reste 
est pure fantaisie. L'amitié de Chariemagne pour 
son ndnistre des travaux publics n'alla cependant 
pas jusqu'où l'ont conduite les romanders. Égin* 
hard avait pris pour femme une certaine Imma ou 
Emma(fH>y.), àlaquelleon peut,sans manquer aux 
vraisemblances , attribuer une naissance illustre. 
Hais ellen'était pofait, comme on l'a dit, une des 
filles de Chariemagne : nous ne raconterons donc 
pas id la romanesque aventure du rendez-yons 
nocturne , la ndge tombée durant la nuit, la fuite 
des deux amants, et la scène dramatique du 
pardon. L'auteur de la chronique de Lorsch pa- 
rait avoir le premier fait ce rédt ; mais hâtons- 
nous d'i^uter qu'il n'en a pas inventé les prin- 
dpales droonstances; la mise en scène de ce 
petit drame appartient à Guillaume de Malmes- 
bury, et les personnages auxquels celui-d fait 
jouer les rôles attribués plus tard à Charlemagne, 
à son ministre Égfaihard , à sa fille Imma , sont 
l'empereur Henri ID, une de ses soeurs et un de 
ses clercs. 

Chariemagne étant mort, Louis le Débonnaire 
nomma Éginhard gouremeur de son fils Lothaire. 
Il ne pouvait faire un mdDeur choix ; mais l'é- 
lève ne profita guère, comme on le sait, des 
leçons du maître. Dès l'année 815 , É{^haid 
pûralt en divers actes, successivement ou simul- 
tanément , comme abbé de Blandigny, à Gand, de 
Fontenelle , de Saint-Bavon, de Salnt-Servais , à 
Maéstricht, etc. Les auteurs dn Oailia chris- 
tiana lui reconnaissent tous ces titres ( t. V, 
VU, XI ) ; mais ils prétendent quil les posisédait 
comme abbé laïc, sans avoir dit au siècle un 
étemel adieu. Autre est l'opinion do dernier bio- 
graphe d*Égbihard, M. Tenlet. Le nom d'Égin- 
hard se trouvant joint dans deux diplémes à la 
qualification de venerabilis abbas^ M. Teulet 
n'aooofde pas qu'on ait po traiter avec tant 



728 

(l'honneur on simple bénéficier. Cette raison 
n'est pas bonne. Que l'on consulte en effet lea 
titres de Saint-Martin de Tours, on verra la même 
qualification accordée sans aucun scrupule à la 
plupart des abbés laies d^ ce célèbre monasièrei 
jusqu'à Hugues Capet. On croit d'ailleurs, et 
non sans fondement, qu'après l'année 815 Imma 
rendit Éginhard père d'un fils nommé Vussin. 
C'est l'opinion de Mabillon, admise sansdiffi* 
culte par M. Perti. Or cela ne serait guère 
croyable d'un abbé régalier. Nous le tenons donc 
pour abbé laïc. Il ne fut pas, du reste, moiat 
soigneux des intérêts de ses moines que s'il eût 
été leur confrère. On parlait beaucoup, vers 
Tannée 826, des reliques de saint Sébastien, 
transportées de Rome à Saiot-Médard de Soia- 
8ons par les soins d'Hilduîn, abbé de Saint- Denis. 
Jaloux de possédai* un pareil trésor, Égitihard 
envoya son notairei Ratleigh, au delà des monts, 
et quelque temps àprèn celui-ci revint en France 
rapportant les reliques de saint Pierre et de saint 
Marcellin. Elles furent déposées d'abord à Mi- 
chelstadt , puis à M ulinheim ; et cha n geant alors 
le nom de Mulinbeim eo celui de Seligenstadt , 
Ville des bienheureux ^ Éginhard s'occupa de 
faire construire dans cette ville une abbaye de 
Bénédictins. Il n'avait pas encore quitté la cour. 
Formé à la rude éoole de Charlemagne, c'était 
un homme qui ne connaissait pas le repos, et 
qui savait diriger, de loin comme de près, les af- 
faires les plus diverses. Mais dès qu'il sentit ses 
forces diminuer en même temps que son crédit^ 
il se retira, yers l'âge de soixante ans, dans son 
monastère de Seligenstadt, et ne l'abandonna 
plus, n est Trai que nous le voyons, en 837, 
siéger à l'assemblée d'Aix-la-Chapelle et souscrire 
au jugement rendu contre les prétentions d'AI- 
dric, évêque du Mans, sur les libertés de l'abbaye 
de Saint-Calais; mais il parut à cette assemblée 
comme abbé de Seligenstadt, et non comme Cs- 
milier de l'empereur. Imma, sa femme, était 
morte Tannée précédente, en 836. Jean de Tri- 
tenheim vent qu'il lui ait longtemps survécu , et 
il nous le représente assistant au concile de 
Mayence en 848. Mais nous admettons plus vo- 
lontiers, avec M. Teulet, la date qui nous est 
fournie par la chroniquede Saint- Bavon. Ratleigh, 
abbé de Seligenstadt après Éginhard, mourut en 
851, et l'on dit qu'il était jeune lorsqu'il prit 
possession de Tabbaye {Gall. christ. y t. Y» 
col. 629). Déjà notaire en 827, Ratleigh ne de- 
vait plus être très-jeune en 844, lorsque mourut 
Éginhard, suivant le chroniqueur de Saint-Bavon. 
Si l'on prolonge encore,avec Jean deTritenheim, 
la vie d'Éginbard, Ratleigh sera presque un 
vieillard le jour où il recueillera la succession 
de son maître. 

L'édition la plus complète et la meilfeure des 
CEiivres d'Éginbard est celle que nous devons 
aux soins de M. Teulet; Paris, 1840, 2 vol. 
in-S**, avec traduction fraoçaiso. On y trouve 
d'abord la Vie ée Charlemagne ( Vita Caroli 



ÉGINHARD — EGIZIO 



1U 



Moffni). Cest l'ouvrage principal dlSgjilMri 
Qu'on n'y cherche pas la .naïveté, le plus wt 
vent insipide, des chroniques françaiies di 
treizième siècle : c'eat un discours oompoaé ni- 
vant les règles antiques, à l*imitalioii de BnétaMt, 
et rédwé dans un latin qui n'est pas trop bir- 
bare. ârégoire de Tours n'avait pas connu ccii 
méthode sSmple» sévère, qui n'altère pis h vé- 
rité, mais l'ennoblit. i«es iliiiiaiea viennent » 
suite : histoire sommaire des deax règneidi 
Charlemagne et de Louis le Déboanaire. Moins 
important que le premier | cet écnt n'a pas loi» 
jours passé pour être l'ouvange d'Éginbard ; DM 
M. Teulet produit à cet égard un grand norofare 
d'autorités,dont letéffloignagetrancbekquesliMi 
il est désormais incontestable que noua devom « 
même écrivain les Annales et 1» Vie de Cket' 
lemagne. Nous lui devons «More un reoadl k 
Lettres, où se trouvent dea détaila ntSeï it 
intéressants sur les inatitutioiis et ks mnon 
françaises au neuvième siècle i obc Histoire 
de ta translation des reliques dé saint Pitm 
et de saint Marcellin ^ et un poinie sarli 
martyre de ces deux saints. Sont-ce là toato 
les (Buvres d'Eginbard ? On n'a pas manqué de 
lui en attribuer d'autres ; mais il paraît qbe c« 
attributions sont dénuées de fondement Puni 
les ouvrages perdus d'Éginbard, M. Teulet se 
regrette qu'un traité théologique : De Crues ai»- 
randa, B. Hauréau. 

HUt. HU. de la France, t. IV, p. sco. - Smincktai, ft 
rita et Scriptlt Eginrtardl; i^ll, dans ton édition éeh 
f^i0 de Charlemagne. — M. Teulet. KeHiee ntrÈH^' 
hard. en léie de son édition det OEuere^ eom^Utnt Mi 

EfiiivTON { Francis) ^ peintre anf^mit 

en 1805. Habile peintre sur Terre, il prodsiat 

dans cette branche de l'art des OMivres Rna^ 

quables. On cite de lui particulièrement use i?^ 

surrection, exécutée pour la cathédrale de LidH 

fieid; — une Conversion de saint Paul, immt 

l'églisedu même nom k Binningham ; — eafii, ■ 

Christ portant la croix^ pour Wanstead, daiito 

comté d'Essex. 
Rom, yVeto Bieg. Diei. 

ÉeiPPB. Voy, EuGippros. 

seizio ( Matteo , comte) , savant napoUtaii» 
né à Efaplea , le 23 janvier 1674, mort dans Is 
même ville, le 10 mai 1745. Il apprit les laafpiei 
latine et grecque, qui loi permirent d'étodier 
avec fruit la philosophie , les mathématiques, li 
médecine, le droit et l'archéologie. Élu meoibre 
de l'académie des Uniti^ il devint suooessivenitfl 
auditeur général du duché de Maddaloni (M^ 
lona)y secrétaire du corps municipal de N^pltfi 
puis secrétaired'ambassade près la cour de Fnpœ. 

Il se distingua aseez dans cette dernière mnàf^ 
pour mériter du roi Louis XV une chaîne d'iTi 
enrichie de médaillons expliquant les causes es 
cette récompense. De retour dans sa patrie» 
Ëgisio fut nommé iNbliothécaire royal et xtçA 
le titre de comte héré<litaire. On a de ce savant: 
[jettera in d^esadelVinscrizioneperlastat^ 
équestre di Filippo Vi Naples, not, iB-4'i '^ 



725 



EGIZIO — EGLOFPSTEIN 



716 



3femmâle tfrikôioifko Sulta storia ecclesM- 
fictt y tind. du ffftiiçals de Ghillatanle Marcel , 
avec la Sérié Aegli Ifnpdradori ttomani difesa 
da Matteo Kçizio; Mf\H, 1713, Ih-fbl.; la 
Série a Clé ràhipriméc séparément, Ifaples, 
1730; — Op&re varie di Sertorio Quatiromani^ 
ton annotazioM e !n Vitd dh lui stritta; ^h- 



KcLèrr [lùkï^e), (ioêieëse Miite, nëc \ 
Bade (ArgoTic), en 1803, morte le 3 JafaVier 
1834. Elle (ùt nappée de cécité quelqiles semaines 
après sa naissahce. A huit ans, elle Ait placée par 
sdh bèrb, propriétaire dés bains de Stadthof , à 
IIMitut dés aVcUgles de Zurich. Elle se fit re- 
marquer de bonne heure par ses coltipositlons 



(Hfes, lii-ê% 1714; — Séhdtylis consutH de Bac- poétiitués, et dès 1821 on vit paraître ridelle dans 
ehtmalibu^,iitfe jEnéx tetustae tahnlx Musei ' le tecdHl ihtitbié : Roies des Alpes , le Vaier 



tjsNtIti nfidtfàoheiïsis SxpUcatio; Naples, 
1799, ili-fbl. L'anteur ayait été châr^, par Tem- 
pereor Charles VI, d'expliquer ilUe traque de 
bronze reproduisait hh MhatUs-cohsulie défen- 
dant les Bathanales. Ce commentaire lui valut 
de magnifiques récompenses ; — Lettré d^un 
Napolitain à M. l'abbé Leiiple^ cftt Frèsnoy, 
par laquelle il est prié de corriger quelles 
endrûits de sa géographie ^ touchant le 
rogaume de f^plei; Nris, 1738, iii-8**;trad. 
«Q italien, atec Ihie Lettere del bà¥. tHuseppe 
Antoninî e Riposta delV Egizio; Ifaples, 1750, 
ln-8*; — Opttscoti volg/àri t lafîni; Ifaples, 
1751, in-4''. 

Pniéiit, thetauri JntfqUttaikm Romanarvm Cneea' 
niMf Ile SmpipleÉUntm. — Tlpildo, Blogra/la d^fi lia- 
tuuU iituâtri, 111, SM. — TlnboMhl, Storia UUa UtU- 
ratura italiana. 

ifefesLiN. Vog. GoETz et Icoxius. 

feéLiSGKE (Samuel), médecin et mathé- 
niaticf en suisse, né à BAle, le 30 avril 1638, 
mort lé 27 décembre 1673. Fils d'un pharmacien 
il Alt lui-même reçu docteur en médecine en 160 1 . 
li vojag^ ensuite en France et en Italie. Nommé 
professeur de mathématiques en 1665, il mourut 
à un âge peu avancé, kl a laissé : ï)e Humoribus; 
BAIe, 1660, in-4"; — De i\ephrUide^ ibid. ; — 
Èudoxa et paradoxa, ex varxis matheseos 
partibùs; ibid., 1664, in-4*; — ïh ÏÀenteria 
el eolids qffectitms; ibid., 1667. 

Mkenm Bauricx. 

BGUHGBE (Xicotas)f médecin suisse, oé 
à BAIe, le 14 mai 1645, mort le 1*' août 1711. 
Reçu médecin dans sa ville natale en 1660, il y 
professa la physique eh 167!» , Tanatomie et la 
botanique en 1085, la médecine théorique en 
16S7 et la médecine pratique en 1703. On a de 
lui : Disputaltio in univérsam physiologiam ; 
BAlê, 1660, in-4*; — De Peste; ibid., 1660, 
in-4* ; — De Ângina ; ibid., 1661, in-4*^; — De 
MeSeoris; ibid., 1675, in-4*^. 

jtUiemm Bauriem. 

BGLillGBâ (Christophe), fils da précé- 
dent , médecin et rhéteur suisse , né à BAle, 
le 30 décembre 1680, mort le 27 mars 1733. U 
étudia la médecine, et fut reçu docteur dans sa 
Tîlle natale. Après avoir visité Paris, TAllema- 
gjne, la Hollande et l'Angleterre, il fut chargé de 
professer la rhétorique en 1714. On a de lui : 
Spécimen medicum de spirïtihus animalihus 
et eorum usu ; BÂle, 1707 ; — Disputatio de 
sensuum externoriim infaillibilitate et de 
Ideis; ibid., 1712, in-4''. 



uhèer (Oraisdh dbminicale) en vers. Ses poé- 
éte complètes ont été publiées sous ce titre : 
Gedicàte dltt- ÔtindeA Fjouise Egloff, stiifi 
Bcsten der Badc-Armcn ( Poésies de l'aveugle 
Lbnisé EglofT, pour lé soulagement des pauvres 
de àadé); Badé, 1823. On y trouve des senti- 
ments vrais et une grande séréiiiié. 

Bnch el Gruber, 4llg. Bncfcl. 

toéLÔPFSTkix (Charles-Àùgwte nE), générai 
alleniand , né à Egloffstein , domaine de sa fa- 
tttille, le 15 février 1771, mort le 15 septembre 
1834. A quinze ans, en 1784, il entra dans le ré- 
giment de son oncle, le généra^de Thuna. Lieu- 
tenant en 1787, il fit les campagnes de Pologne 
eh l793 el 1794, et s'y comporta vaillamment 
Remarqué vers cette époque par le duc Charles- 
Augusie de Saxe-Weimar à l*armée française, U 
accepta le titre de premier lieutenant et d'adjudant 
au contingent fourni par ce prince, au corps d'ar- 
mée destiné à opérer sur le Rhin en 1795. Major 
à l'époque du retour des hostilités, en 1806, il prit 
|)art et déploya toute sa bravoure à la bataille 
d'Iéna. Au mois de février 1807,11 entra dans Berlin 
à la tête des 2,800 hommes envoyés par le duc db 
^xe-Weimar et destinés à seconder, sous le 
commandement supérieur du général LoîsoD, 
l'armée de siège du général Colbert. La brillante 
conduite d'EgloTTstein en 1809 lui inérità d'être 
décoré par Ifapoléon. La pari quil prit ensuite 
à la campagne d'Espagne en Catalogne, sous Au- 
gereau, ne fût pas moins glorieuse. Le colonel 
Eglbffsteih revint eh Allemagne avec son régi- 
ment , au mois de janvier 18il. Durant la cahii- 
paghe de 1812, il commahda une brigndc sous 
le général IVançais Carra-Saint-Cyr; nn mois dé 
février il s*avançnsur Hambourg, et vrrî lo. tiioîs 
de juin sur Stralsnnd, dotat il devait prendre te 
commandement ch itiéme téhips qu'il fut chîtrgé 
dt désarmer la garnison suédoise et de l*rtiV(tyrV 
prisonnière eiV France. De bantzig, où clic fut 
appelée en septembre, h brigade F^lofMein fut 
envoyée à Smolensk, et le 26 novembre elle entra 
dans Wilna. A Mietnicki, Où il biVouaqna le 3 dé- 
cembre, Egloiïstein apprit la retraite de l'armée 
fhmçaise de Moscou, et dans la nuit du 4 il vit 
venir à Inl bien inopinément l'empereur Napo- 
léon en t)ersonne. La brigade Egloffstéin fit encore 
partie de Tarrière-garde durant le retour sut 
Wilna ; après avoir perdu vingt-quatre officiers 
et neuf cents hommes, le général saxon fit avec 
les di^bris de ses troupes son entrée dans Dantzig, 
dont il compléta la garnison , sous le comman- 
dement du général Ràpp. Blessé trois fois durant 



727 



EGLOFFSTEIN — EGMOND 



m 



cette campagne, fl reçut de rempereur la croix 
(l*ofBder de la Légion d'Honneur. Il ramena en 
Saxe ce qui reatait de la brigade, au mois de 
janvier 1814. Général de brigade en 1815, il vint 
en cette qualité en France, lors de la seconde in- 
▼asion, et s*y signala en maintes rencontres 
notamment lors de la prise de Mézières et de 
Montmédy. Devenu commandant de Cbarievilie, 
il s'y comporta avec humanité. A son retour dans 
sa patrie, il concourut à l'organisation du serrice 
militaire à Weimar. Il fut nommé inspecteur 
général et en 1822 conseiller d'État. 

Encb et Oraber, jiUg. Bnc. 

* ÉGLON, roi des Moabites, vivait au qua- 
torzième siècle avant J.-C. L'Écriture nous ap- 
prend qu'il asservit pendant dix-huit ans les 
Israélites, après avoir fait la conquête de leur 
pays avec le secours des Ammonites et des Ama- 
lécites. n ftat tué par Ahôd ou Ehud, qui, chargé 
par les Hébreux de lui offtrr un présâit, feignit 
d'avoir un secret à lui révéler, et lui enfonça 
son épée dans le ventre. Alex. B. 

Jugu, m. 11 à u\ 

Aglt (Charles-Philippe n'). Voy. Mont- 
Hérault. 

BGMOHD (Ck>mtes n*), ainsi appelés du 
nom d'un chÂteau situé à quelques lieues d'Alc- 
maër, dans lar Nord-Hollande. Leurs ancêtres 
(tirent les avoués de l'abbaye d'Egroond, fondée 
au dixième siècle, par Thierri l^r, comte de 
Hollande. Un document contemporain de Guil- 
laume II, seigneur d'Egmond, en 1276, constate 
que les d'Egmond, quoique vassaux des com- 
tes de Hollande, étaient souverains à certains 
égards. L'histoire des premiers seigneurs d'Eg- 
mond offre peu d'intérêt Les deux branches 
principales sont : 1® Les d'Egmond princes de 
Gavre et ducs de Guiddre, 2'' les d'Egmond 
comtes de Buren. 

I. BgmonU princes de Gavre, ducs de Gueldie. 

Jean H, mort en 1452. Il devint seigneur d'Eg- 
mond en 1409. Il fut surnommé Egmond aux 
sonnettes (en flamand, met de bellen), parce 
que dans les combats il portait sur son habit de 
petites sonnettes d'argent, afin que dans le fort 
de la mêlée , A ses soldMs ne le voyaient pas , 
Us pussent du mofais entendre qu'il n'était pas 
loin d'eux. Comme son père, il eut des contesta- 
tions avec l'abbé d'Egmond an sujet de la juri- 
diction sur certaines terres. Son mariage avec 
Marie d'Arfcel, nièce de Renaud, duc de Gueldre, 
l'oigagea, de même que son frère Guillaume , 
à refuser au comte de Hollande le service dans 
la guerre que celui-ci eut à soutenir contre Jean 
d'Arkel et le duc de Gueldre. Les deux d'Eg- 
mond formèrent même le projet d'enlever le 
comte de Hollande et de le livrer au duc de 
Gueldre. Jean d'Arkel, ayant été livré an comte 
par quelques seigneurs hollandais qui l'avaient 
enlevé en 1415, avoua le complot; l'indignation 
de la noblesse et du peuple éclata contre les 
d'Egmond. Le oonaeil les déclara coupables de 



haute trahison, confisqua leus Ites, etiai e» 
damna à avoir la tête tranchée. Jean le tët^ 
avec son fils dans le château dTtselstriD, doit 
les habitants refusèrent de le livrer au enoli 
de Hollande, Guillaume VL Enfin, par ■ » 
commodément, les denx frères co us e n l i w i à 
quitter le pays et à n'y rentrer jamais qa'sfKli 
consentement du comte, qui s*eBgpi9Ba à ta* 
payer une pension. Après la mort de <MI> 
lauroe YI (1417), les denx d'E^noml, pnibÉ 
de leurs mtelligences dans on pays qui kv 
avait appartenu, surprirent le chUean dTwi- 
stein; mais la comtesse Jacqueline le fit.iayiM 
assiéger, le força de se rendre, etperiait w 
habitants dlJtrecht de le démolir. Gepada^ 
Jean d'Egmond s'était rendu èDordreeht,aoprii 
de Jean de Bavière, oncle de JaoqoeliBe, qm s^ 
était fait proclamer ruward ou régent deli Hri- 
lande. Peu après, d'Egmond surprit Goreon, 
que la comtesse ne tarda pas à reprendre, km 
y fut fait prisonnier ; mais sa captivité ne fat pn 
longue , et par un article de l'aocoBunodcaMÉ 
fait en 1419 entre la comtesse de HoUanle et 
Jean de Bavière, il fut stipulé que les d'E^Boai 
pourraient revenir en sûreté en HoUmde m 
mois après la date du traité. Ils restaient opei- 
dant exclus de leur patrimoine, et ils firent ahn 
une guerre de brigandage aux villes etaox Mi* 
gncurs (lu voisinage, jusqu'en 1421, époqse ai 
Jean de Bavière rétablit Jean dans la se i gi w MA 
d'Egmond et déchargea ses sujets de l*honM0i 
qu'ils avaient prêté à Guillaume YI et à Jaof» 
line. En 1422, Jean de Bavière 8'eng^ea à li 
faire entrer exk possession du duché de GueUn^ 
dans le cas où le duc viendrait à .mourir. En 14ti 
Jean d'Egmond vit en effet les états de Gaeldn 
et de Zutphen reconnaître son fils atné, Anoald, 
pour leur souverain, et fht nommé son tntflv 
pour gouverner le pays pendant les treifeanaéei 
suivantes. Dans cette même année 1423, Je» et 
ses descendants furent élevés an rang et coulM 
par l'empereur Siglsmond; mais la seignearie 
d'Egmond ne fut réellement érigée en comté (|Be 
l'an i486. Après la mort de Jean de Barière, 
arrivée l'an 1425, Jean d'Egmond aida PbOqfC^ 
duc de Bourgogne, auquel Jean avait, par M 
testament, cédé ses droits, à se mettre en p» 
session du gouvernement de la Hollande. Ù n 
trouva l'année suivante à la bataille de BroD> 
wershaven, où les Anglais venus an seoomsde 
la comtesse Jacqueline furent défUts. Le rotB 
de sa vie fut rempU par divers airangenati 
avec les souverains de la Hollande et pir dn 
démêlés très-vifs avec l'abbé d'Egmond. - 
Jean m, un de ses successeurs, M créé cbevi- 
lier de la Toison d'Or; en 1484 II avait élé ftK 
statbonder de Hollande et de Zâande par Htu* 
milieu , sur la demande des Hollandais eax- 
mêmes. 

Bridi et Gmbér, jiUç. Bnc, 

BGMORD (Charles d' ), duc de GueMre, >< 
à Gavre, le 9 novembre 1467, mort à AmbeiiDi ^ 



EGMOND 



ift. Il était Bis d*Aâolpli6, dnc de 
lis ne succéda pas diredemeot à son 
irisonnier à Niroègne, en août 1473» 

le Téméraire, doc de Bourgogne, 
t à Gand, où il Ait élevé. A dix-sept 
s premières armes sous Engilbert de 
lippe de Clères et Charles de Chimai. 
«ips, sa tante, Catherine d'Egmond, 
aGueldre. En 1483 Tarchidnc Maxi- 

transigé avec Catherine, et s'était 
ttre duc de Goeldre et comte de Znt- 
es continua néanmoins à serrir sons 
3 Maximilien, le suirit en 1485 anx 
i et d'Oudenarde , où il donna des 
Taleur. En 1487, ayant été pris près 
par le maréchal français Philippe des 
fut amené à la cour de France. Le roi 
I non-seulementlui rendit la Uherté et 
» secours pour reoouyrer son duché, 
lui-même aux états de Gneldre pour 
i reconnaître leur souverain légitime, 
gmond se rendit à Nfanègoe, où il 
noars 1492, le serment de fidélité d*un 
ire de seigneurs. Il expulsa les Au- 
la Gueldre ; mais l'empereur Frédéric 
cette province, comme fief vacant de 
[aximilien étant parvenu À l'empire, 
Igmond alla le trouver à Grave, en 
i exposa personnellement ses droits, 
fit examiner par quatre électeurs les 

de Charles. Les juges déclarèrent 
des ducs de Gneldre avait fini en la 
e Renaud lY ; qu'Amoul, Adolphe et 
n'ayant point reçu d'investitiûre de 
devaient être considérés comme 
(, et leurs droits, ainsi que ceux de 
ers, tombés en commise. En consé- 
imilien entra en Gneldre, et prit Ru- 
Jharies opposa une vive résistance. 

fut rappelé en Allemagne par des 
érieurs, et la guerre continua jusqu'il 
) XII, roi de France, intervint et fit 
te trêve de deux ans entre les belli- 
t 1Ô04, l'archiduc Philippe déclara la 
larles d'Egmond pour l'obliger à ab- 
?ès quelques hostilités, un accord ftat 
le^ devenu roi de CastiUe, se disposa 
possession de son royaume ; il exigea 
!S l'accompagnât. Celui-ci feignit d'y 
nais aussitôt qu'il eut reçu trois mille 
', somme convenue pour l'indemnité 
ige , il monta à cheval, et regagna tra- 
leïdre. Alors ayant reçu des secours 
« , il reprit les villes qui s'étaient dé- 
ir Philippe d'Autriche, et battit en 
encontres Henri de Nassan, seigneur 
général des Impériaux. La mort de 
rrivée le 25 septembre 1506, fut une 
onjoncture pour Charles d'Egmond. 
lesse Marguerite, gouvernante des 
fit de vains efforts pour arrêter ses 

entra en 1507 dans le Brabant, prit 



780 

phuieurs places, dont le butin enridiit ses troupes, 
et ravagea ensoitela Hollande, toujours sontcnu, 
toit 00 vertement, soét secrètement, par la France. 
Chartes résista victorieusement à la ligne formée 
contre lui, qui pourtant comptait parmi ses prin- 
cipaux mônbres, outre l'arcûduchesse des Pays- 
Bas, l'empereur d'Allemagne, le roi d'Aragon et 
celui d'Angleterre. François I«% roi de France, 
ménagea une trêve entre le duc de Gueldre et 
ses ennemis. Chartes d'Egmond, reconnaissant, 
partit quekiue temps après à la tête de vingt- 
deux nulle hommes, surnommés les bandes 
noires, pour aller rejoindre le monarque français 
en Italie; mais apprenant à Lyon le succès de 
la bataille de Marignan, il tomba malade de 
regret de ne s'y être pas trouvé, et revmt dans 
sa patrie, où fl ne cessa d'avoir les armes à la 
main contre l'empereur et ses partisans. Après 
des succès variés. Chartes ftit obligé, le 3 octobre 
1528, de conclure un traité à Gorinchem par 
lequel il se reconnaissait vassal de l*Empire; mais 
sa haine pour la maison d'Autriche, lobi de s'é- 
teindre, se révâa en 1538, par un dernier effort; 
U convoqua à Amheim les quatre quartiers de 
Gueldre, et les engagea à se donner à la France. 
Cette proposition fut si mal accueillie qu'on 
pensa dès lors à lui donner un successeur. Les 
états s'étant donc assemblés à Nimègue, le con- 
traignirent, le 27 janvier 1538, à faire cession de 
son duché à GuiUaume dit le Riche , duc de 
Clèves, de Berg et de Juliers, moyennant une 
pension de quarante-deux mille florins. H mourut 
de chagrin peu après. 

Qudqnes historiens ont comparé ce prince à 
Annibal, d'autres à Mitiiridate;' la vérité est 
qu'il se montra toujours habile et ferme dans 
des droonstances bien dUBcfles et que l'histoire 
ne lui reproche aucun acte de cruauté. 

Pontaniu, BUtorl» GtlàriCM, Ub. XI. I» ft 71t. - Orl- 
•1er. Hmoir* éai Prwfinceâ-Vnlm, II, Mt. - DiDardlo. 
BUMn éêi Pro9t»0ÊS'thiiM. * Igmoad. Ckron,, 19. 
— ChrmtUa Célêrtca^ m, — Collection unioersêtU det 
Mémoires pmtêemUon relatifs à t Histoire de France, 
IX, m. 6t XI» 4C7. * CkroHoloçlê des Dues de Gmtdret 
dans V4H de vérUUr les dates, XIV. MfT. — Fnacots 
U Peut, Graitde Chronique de Hollande, — B^ranlc* 
Histoire des Dues de Bourgogne, X, CS. 

BGMORD ( LamoraltTif prince de Gftvre, ba- 
ron de Fiennes, etc., fils de Jean IV, né en 
1522, exécuté le 5 Jnfai 1588. B accompagna 
Charies42uhit dans son expédition d'Alger en 
1544, et deux ans après Ait nommé chevalier 
de la Toison d'Or avec ce même duc d'Albe qui 
plus tard le fit périr sur l'échafaud. Philippe II 
le créa général de cavalerie. Lamoral d'Eg- 
mont se signala dans les guerres de l'Espagne 
contre la France, aux batailles de Saint-Quentin 
(1557) et de GraveUnes (1558). Ses richesses 
étaient considérablet, ses services éclatants , ses 
alliances puissantes ; car O avaitépousé, le 21 mai 
1544, Sabine, comtesse palatine, plus tard du- 
chesse de Bavière, et ce mariage avait été célébré 
à Spire avec une magnificence prindère, en pré- 
sence de l'emperenr, du roi Ferdinand, de Vu* 



781 



EGM01MD 



m 



chidiic HaiLironieD , des ëlncteurs et d'autnss 
princes de l^Empira. Il prit p«rt aux éTéoenieats 
importants qui sigDalèrwt cette époque. C'est 
ainsi qu'il eut un cooiroandeinent dans l'armée 
envoyée par le comte de Baren à Charles-Quint, 
lors de la ligue de Smalkalde, et suivit cet em- 
pereur au siège de Mets. Il appuya les premiers 
troubles des Pays-Bas, fiMit en engageant Mar- 
guerite de Parme k une grande roodéralion. Vkk 
surreçtion prit un caractère plus violentjipriès l'ar- 
rivée du cruel ducd'Albe(t;oy). Celui-d ht tomber 
sous la hacbe du bourreau les tdtes les plus illus- 
treii des Pays-Bas. Les comtes d'Ëgmond et de 
Hom furent eux-mêmes ^rrât^, efffennés pen- 
dant neuf mois dans la citadelle de Gand, puis 
amenés à Bruxelles par dix compagnies espa- 
gnoles et un détacheipent de cavalerie. En vaio 
l'empereur, les villes libres d'Allemagne et des 
personnages élevéi ipUidti^rent la grâce de ces 
deux seigneurs; en yain la sœur de Hom et 
la femme de Lamoral firent retentir l'Europe 
de leur douleur : le duc d'Albe rendit la fatale 
sentent, pepuis longtemps il iMâssait Egmond : 
aussi fu(-U sourd aux prières du vertueux évèque 
d* Ypres, Martin Rithove, qu'il avait mandé pour 
confesser les deux comtes , et qui , suppliant , à 
genoux, les yeux mouillés de larmes , le conjur 
rait de leur laisser la vie. Egmond se prépara k 
la mort avec un admirable courage. Il écrivit 
le jour même de l'exécution à Philippe II , en 
fiançais, une lettre pleine de noblesse et de di- 
gnité (1), une autre k sa femme, où respirent les 
sentiments les plus touchants; et pour pe pat 
donner à son dme le temps de tomber dans 
le désespoir, il demanda qu'on ne différât point 
son exécution. Quand la garde vint pour le con- 
duire au lieu du supplice, il refusa do se lais- 
ser garrotter, « parce q^et disait-il, il irait volon- 
tairement à la mort u. IJ portait sur fon vêtement 
de nuit, en damas rouge, un manteau de soie noire. 
L'échafaud, tendu de drap de la ipème couleur, 
était entouré de 1,900 soldats. A î# spi^c du con- 
damné marcliaient le mestre de camp Julien 
Romero, puis le grand-prév6t, le bâton rouge à 
la main, et sous l'instrMment du supplice nfi ca- 
diait le bourreau. Egmond eût voulu parler au 
peuple; mais Tévèque Rithove lui remontra les 
conséqueuces fâcheuses (|pe cela pji^urrait avoir 
pour ses amis, et FJgmoBJi se Ibvt. Jusqy'au der- 

(1) Cette iciu-e élaU a^juil eorae : ,f Slrr. J'f i cnlenda 
ce matlo la sentence qu'il a pla à votre majcfté faire 
décréter contre mol, et combien iqne Jamata mon Inten- 
Uop s'ait été de rien traiter ni faire coolre |â iMnonv 
ni le aervlre de votre majesté, ni contre fifilfp vraie, w 
clenne et catholique rcIlBlon , si est-ce qiie Je prends en 
patlenee ce quMt plaît à mon bon Dira de nr'envoyer. 
Et al J'ai , dorant ces trouMci. eooMiUé ou permis do 
faire quelque cbusr qu)i semble a^e. çfi o'f t^nl/ovrf 
été qn^airec une vraie et bonne intention dii' servfce de 
Men et de votre majesté, et poor la néeessUé da temps. 
PtwqooA Je pile Voti e lUicsté me le ^ardonaer et avoir 
pttlé de ma pauvre lemote . de jpes fif^f»fii et scrvi- 
tenrs , vou« souvenant de mes services passés; et, sur 
cet espoir, n'en vata me recommander à la misérieorde 
tfe Mes. De BraieUea, prM ê mewir, le s |uln, etc. m 



nier moment, il crut k llntentîon dn gonvcne- 
ment espagnol de faire seulement un acte de 
terreur; il interrogea Julien Romero, dont le re- 
gard baissé lui fit comprendre que l'arrêt étaitim- 
vqcaUe. Egmond s'agenouilla alors devant l'aild, 
récita l'oraison dominicale, baisa le cmdfixd^ 
geat que lui tendait Tévéque qui loi donna Va- 
trème-onction , puis ayant abaissé sur ses ^ 
sa toque de soie noire, il indina la tête et nçé 
le coup mortel. 6e fut ensuite le tour di eoate 
de Hom. De nombreux spectateurs vianil 
tremper leurs moncboirs dans le sang des vidi- 
mes. Une femme, jadis aimée d'Egmoad, JéHM 
Lavil, tomba morte à la vue du suppKoe da 
comte. La mort du comte d'Egmond (f ) ctccPi 
du comte de Hom furent comme le s^jpnl d'usé 
révolte générale, que suivirent trente ans (fose 
guerre achamée. On trouve à la suite de h tn- 
doction de Strada, fanprimée par Pierre Foppeo^ 
sous le nom de MIolitels d'Amsterdam , preiqK 
toutes les pièces du prooès d'Egmond. 

PBiuppfc onEcHOND, fils de Lamoral, resta 
fidèle à Philippe H, le servit en France dm lei 
guerres de la Ligue, et Insulta à la mémoire di 
son père par des paroles dignes de l'esprit qui aai- 
maitie Démon du Midi et ses agents. Pldippe 
d'Egmond avait pris pour devise : Hii mUâlM 
hyems. 

Cette l>ranehe des d'Egmond s'éteignit dans |f 

personne do comte Procopn-Françals t^Ecaon^ 

mort en 1707, général de cavalerie en Emoi 

et brigadier des armées françaises. [ Enc. m G. 

du M., avecaddit.] 

Cloet. Éloge Mtt.t Bruxelles, latl. — BereM, Oh 
ickichU dti (irafen Egmond; Lelpzlit, 1810. — U QOÊÈt 

Chranique de IIoL — Scltilter. 

II. BgmoHd comtes ds Bureo. 
BGMOKD ( Frédéric, comte de Bdbeh cId'), 
vivait en 1 459. U était second fils deGuîllaaroe F, 
comte d'Egmond, et eut en partage la sei^Marie 
d*Ys8elstcin; ayant épousé Marie de Coienboaiv» 
fl devint comte de Buren, du chef de sa fenme. 
■fiMOND {Flm^isD'), fils du précédent, mort i 
Boren, le 14 ortobi e 153&. Il était chevalier de b 
Toison d'Or, et aecpropagna, en 1501, l'archidtf 
Philippe et la princesse Jeanne dans leur voyip 
jen Espagne, lût gouverneur de Frise en 151â,d 
capitaine d'une compagnie d'hommes d'araies m 
service de l'archiduc Biaximilien. Les Frisoai 
s'étant révoltés en 1516, à la sollicitatioa de 
Charles d'Egmond, duc de Guddre, Florii mtf^ 
clia contre eux, et les défit près de Gorean; i 
força son parent Charles k lever le siège de Leo- 
warden, prit Dockum, fit la paix avec Edootfd IT, 
I comte d^Ost-Frise, et assiégea inutileroeitSnBela 
' en 1517. Ayant été nommé général de fano^ 
! impériale contre François I*', roi de VmfOtj 1 
I entra en Picardie, en 1522, prit et brûla Do«- 
lens. La devise de Floris était : Sont/Ml. 
EGMOND ( Maximilien n*), fils da ptécMt 

(1) On sait que Oerthe en a tait le i^Jet M if0 
plela d'éoMtlont et dlnUrét. 



■ m eGMond - 

uHtft k BnntllH, n décMDbN lb48. ■■ liit l'on 
d« nmllnira qpitaioei da m» tempi. I) était 
cheraliar de la Taisra d'Or et gouvemmir de 
Vtm. MoDHiid gteânl àaa» l'année impériale, fl 
Goodiiùit lu InmpM de BoHPgogiM contre le» 
prinoeapnitMtuiU d'Allonagu. En I ï36, commB 
m a T éefail de l'oniite imptriBla lerie cooire Fran- 
fON I", il comRMndait trente rallie rantassini 
ft hnit niiJIe caralîen. It uiiéitea et prit la Tille 
de Saipt-Pol, qu'il bniU, en btine de ce que le 
fOQVeraeur aiait bit pendre un Mrant d'annes 
qd diall Tenu le sommer, prit en»nite Hon- 
trenîl-Mir-Mer, et usiégea inutileincfit Thé- 
rouanne. Il tnoarut d'une exquinancie. Oo rap- 
porte qne , comme on désespérait de u aiâé, 
André Vesale, médeda célèbre, lui prédit l'heure 
et presque le moment de sa mort ; qu'alors le 
comte ûl un Testia à ses amis, auxquels il donna 
de riches présents , et qu'euGu , s'étaot remis 
daiM le lit. Il monrut peu de temps après, et 
prédsémeDl au temps que Vésale lui avait fit. 
■ n était, dit DeTbou, grand dans la guerre cl 
dans la pali : sa fidélité, sa magnificence, les 
bons serrices qu'il avait rendus à l'empereur, 
hd dTaloit acquis «a bienveillance, d Ia brincbe 
de* comtes d'Egmond-Buren s'éteignit dans la per- 
sonne de Uaximilien, qui ne laissa qu'une fille, 
noaimée Anne, laquelle épousa GaiUaome de 
Elassau, prince d'Orange. 



la l-Diint d'Itr.- D» Tbau, flùC ,L V. 

KSMOID. Vo§. PlGRATEU-I, 

BCMOND Tiff BEH KTBSBUB6 ( /«on- 
Gillet), TOTageur néerlandais, Tivait dans la pre- 
mitre nwitké du dii-huiliÈniesiÈcle. U lit en IclO 
un vajiifi dans le Levant et dans l'Asie occiden- 
tale, dont la relation manuscrite, jointe à celle 
du voy*^ de Jean Heymann, entrepris de 
i7D0à 170», a été publiée sous ce titre iAelien 
dsorefH gtdetUt van Eitropa, Klein AiUn 
te Att M. Lmi, «U. door J. A. van Bgvumd 
tm Jo. i/tumaïuui Lajde, 17&7, 17^8, 2 vol. 

a4(lu(.*«tl.kJMtMr, Atlfm. r.ilÊlirUik-U*ilA. 

• ■SMoao (Jiutut VtN ) , peintre bollandals, 
né & U^de, «n ISOl, mort t Anvers, le S janvier 
IBTt. Il vint en France, et jr fit un long séjour. 
Il fut successivementpehitrede Louis XIU et de 
Looif XIV, fl un des doute mrmlires lors de la 
création de l'Académie royale de Peinture et de 
Seolpturede Paris, la lo janvier IMS. Van Eg- 
raood rut 1* plus adir dsa collaborateur* aux 
eatripriaes da Vouet; H peignait a>ee un 
gra^ talent l'histoire en grand al ea petit, a 
jo^Mft d^ne «HuidéralioB méritée, et lorsqu'il 
TMlut quitter la France, il reçut de ridie* pré- 
•«qU du rai Lonis XIV. Van Egmond se fiu k 
AHars, tA l'on voit son tombeau , dan* l'éfftise 
Saint Jacque*. 

niMiPe», ftu taPtmtni HMataU, 1. nt. 

•&■«». r«v» TaéoDOKE, Nicoiu et 



EGNATIUS TJ4 

'UHATirs.nuin d'une braille d'origine sam- 
nlte ( geiu Bgniil'm ), i-ésiiliint en grandi; partie 
à Teanuin. A la fin de la Kuerre sociale, la plu- 
part des membres it culte rimille allèrrnt s'é- 
tablir k Rome, et deux d'entre eux entrèienlan 
sénat Les principaux membres de la ^eni 
Egnatia sont : 

* ftfiiiATitis ( GtUivi ), générvi samnite, vi- 
vaH Ter* 300 avant J.-O. Il IVit un des prind- 
panx clieTs Kamnites dans la Irolalime grande 
guerre qui éclata en 198. A la fin de la seconda 
campagne, les Bamnites semblaient entlËrement 
soumis; mais l'amiée suivante Gellius Egnatius 
pénétra en Étnine, malgré la présence des Ro- 
mains dansie Samnium, et décida (es Etrusques 
à se joindre à lui contre leurs ennemis communs. 
Cette confédération obligea les Romains à aban- 
donner momentanément le Samnium ; mai;; les 
forces des alliés forent débites par les armées 
combinées des consuls L. Voluronius et Appius 
Claudius. Dans la quatrième campagne, en 105, 
Egoatius engagea Ira Gaulois et les Ombriens il 
entrer dans la eonlëdération. Mais les alliés eu- 
rent le tort de diviser leurs forces. Les Gaulois 
et les Samnitea, séparés des Ëtiuiques et des 
Ombriens, rencontrèrent l'armé» romaine près 
deSenlinum. Dans une bataille dédsive, signalée 
par le déTonement liéroique de P. I>eciu9 , les 
confédérés furent vaincus, et Egnalius fut tué. 

* RciaTimi (A/nriui), général samnite, un 
dea principaux ciieb des Itallotea dans la guerro 
des Harsss, mort en 80 avant J.-O. Il fut un 
lies douis cbejs cbrasis en 90 pour ciHntMttre 
BOUS les ordres des deux consuls. Tite-Liva l'ap- 
pelle le commandant des Samuitae. Son premier 
fait d'arroes fut la prise de Venafrum, dont il 
s'empara par trahison, et où il détruisit deux 
cohortes romaines. Peu après, aux environs de 
Teanum, dans ua défilé do mont Massique, il 
tomba à rimprofisla sur l'armée du consul 
L, (Jésar, et la mit en déroute. L'année suivanif , 
il périt dans un combat oonlre tesRoroains com- 
mandés par lea préteon C. Cosconiws et I.uc- 
ceius. — M. Prosper Hério^ a iof^nieusement 
conjecturéqueH.Mariuide Sidiciuum, mentionné 
par Auiu-Gèle comme II- pnBiier peraonna^ da 
sa cité {iU!c tivitatU nôbitisiimui hoino),ti 
qui Alt traité avec tant d'indignité par un c«n^ 
sut, probablement «n lï3, était le père ou la 
prtiche parent de Maries Epiatûw. 

Tltc-Llrc, enn. LKXV. -~ ANriu. «•(. eu., I. W, u. 
il. - Pmpa' HUIiDCe, Ruai nir la «Km Saetalt. 

' kg:<atids ( Caitu ) , homme d'ftst matit, 
vivait dans le premier «ècle avant l'ère chré- 
tienne. Admii dans le sénat roniain, it csifu) 
chassé par les censeurs. 

ClctrcD. Pn> C'Iwiit., IS. 

* BfiHATirs, fils du précédent, fM aussi ad- 
mis dans le sénat, et il continaa d'en fairs partie 
ap[^ l'expolsion de son pire. Celnl-cj tedeth^ 

VUttoK, frç Chmm. 



T8S EGKATIUS 

■EONATics, probiUententEls duprMdent, , 
viT*il «en BO avant J.-C. n accompagna Craaaai 
dans l'expédition contre les Parthea, et après 
ta détditti de ce général, fl s'échappa avec trois 
cents cavaliers. Appien parle de deax Egnalius, 
le père et le fils, qni fnreot cemprii dans la proa- 
cripUon de l'auDée 43. • A l'approche des mear- 
trien, dit llitatarieB, ils se jetèrent dans les t>ras 
l'naderaDtre.etptrireotn-ivpéadtiiiibneKHip.» 
Ces deux proacrttt a«it peutitra tei méoies 
que les deox Gratins prteédenti. On IniuTe 
■ncntiomié dans CtcéniD un Eciunoi Sanconn, 
aree lequel l'orateur étail en reUtlona pour af- 
bires d'argent. 

l'IuUriiUï, Cranta, n.-tntea,Btl. Cit., 11,11.- 
Qcena.^iJ ^tt., vt, t. 

'BCKATIDS, poêle romain. Tirait dans le 
premier aiteie avant J.-C. On ne sait rien de sa 
vie,tinon qu'il était antérieur à Virgile. Hacrobe 
cite de loi quelques vers d'on poAme De Asrum 
Katvra. 

Microb«. jot.. Vl.l. 

■■BRATCLBiDa, général romain, vivait vers 
U avant J.-C. Il était questeur en 44, et com- 
mandait la qoatriËine légiou, qni abandonna An- 
toine et le déclara pour Octave César. Cicéron 
proposa au sénat de pennettre t Egnatuleius 
d'obtenir, en ricompease de celte action, les 
diarges publiques tnûs ans avant letemps légal. 

acénid,l>Mllp., III, «, ii;IV, 1^ V, i«. 

■eHAXie ( Giovanni • Baptitla Cipblu , 
aninocniDé ), Utténtenr vénitien , >■« h Venise, 
en 1473, mort dans taméme Tille, le 4 jnUld 1 553. 
Sonnoindefamille élaitClpel'i, mais il lecbangea 
pooT celui i'BgnoiWftoiai lequel il est plus cmuiu. 
n fut élève d'Ai^ PcdiUen et coodlscqtle de 
Léon X, dont U denwuim oonstamment l'and. 
Effiazio professa les belles-lettres i Venise dès 
14M. n trouva na oompélitear dus Harc-An- 
lonio Sabellico, et une pcdémiqne acharnée s'en- 
gagea entre les denu protèssears. Les deux ad- 
versaires ne se réconcilièrent qu'an lit de mort 
de Sabellico, dont Ggnado pronoota l'éloge fn- 
nèbre. Il aT^ alors embrassé l'état ecclésias- 
Uqoe et obtenu le titre de notaire de U repu- 
bUqne véntlienne. En 1G15, U alla, au nom de 
son gcMTerwoMat, oompUmenter le roi de France, 
Fnntob I", alors à Milan, et retat de ce mo- 
OMique me ridte médaille oomniénMrative. Cette 
nrisiioii et la manière dont U s'en acquitta lui 
aUrtrent U balne de Cbarles^ubili nuis la 
haute adndratioB que let cmatorais avaienl 
pour sea talents le préserva des persécutions de 
remperenr. Devenu vieui, Q pria qu'on le dé- 
darlt tmerUus; mais on ne put d'abord se ré- 
■oodreklul accorder cette faveur, parce qu'on la 
cm préjudiciable aux études. Presque octogé- 
naire, il ididiit enfin, en 1S4S, une retraite Uen 
nérîtée; et par un décret du conseil des Dti, ses 
émoluments loi furent maintenus et ses biens af- 
franchis de toutes impositicHu. Suivant quelques 
anUon, E^taik, était d'nn cuacUre vkidkilll 



- EGUIA 

et emporté ; on dit m 

une discQsiion avec Robertei, qui avatt cttart 
plusieurs de ses ouvrages, il lui donna eneg^ 
d'épée dans le ventre, doot le cnUqM MH 
mourir. Cette action parait pea proMItéi 
la part d'un prêtre. On a de Epwiio : Di 
CMorifttu , lOrt III, a dietatare Cmian d 
Cûnitanttnian Pabeoioçum, ADie a Carth 
M.adMaxiMUianumC/attremi isie; — la- 
ce»uifloiiM;dansla lampaa cri Hca de Gndcr. 

yaÊÊliu,OtlllM.lMt.-tn,Om>m. Htir.,ni.a- 
BrKk et Craber. Jllg. Mae. - CKaoU, WlllHMiiii 
anieim, VIlj. 

'éfiOMLLB, BSCOBILLB, SCOUCVUti 

M:DTiciiLK{Salsl], martpiïé vers l'an 4O0- D 
était diacre de saint Ificaiie, et le suivit dtstn 
prédicaUiHi dans le Vexin. ils étaient aceon|«- 
gnés d'un prêtre, nommé Qutrîa ou Cérin, mar- 
tenant h l'Église de Ljod. Après av<^ prUl 
à Condans, Andreaj, Triel, Vani, Hedn, 
Hantes, Monceaux et La Rocbe-Gujoo, Bs hml 
arrêtés par les païeu et décapités dip* aata 
nommé Vadinlae(aiùonrd'hui Ganj-«nr4'llpls). 
Les tnris martyrs furent enterrés dans om K 
sur laqurile on a élevé depuis une chapcAe. Vm 
te qui est de leurs reliques , le lien qui lesfoi- 
sède est incertain; mais elles sont parUcaUtc- 
ment vénérées à Ganj , è Meulan et h l'aUiic 
de Melmédj (duché de Lnsonboarg). L'Elfe 
honore sabit EgoWle kl' 

4t lloiÊtn.-iin\tl,yiadMSa . . 

Hlchirt cl atnad , MMIo(M(M taent. - *bM 0» 

'Kooem ( Ambrogia) , f^tn raHMti, 
contemporain de Léonard de Vind. A IfuiilM 
on conserve nn beau tableau de cet artiste, nm 
la date de Iïi7. 

Linil, Sloria pUlorla, - TiMul. IMilBHrtf. 

teoR. Yoyet FcasTEMacnc. 

■ BSono ( UeBochtm ), rabbin, éerivtÉl la 
qDinilème siècle. Il est auteur d'un ComtUM- 
tatre atr la Genis», imprimé k Bdvédtn 
près de Constautlnople' Ce rabbin publia anai 
nne collection de consultaUoni légales de dit 
férents rabbins, réimprimée t Ooatlanliaofki 
à Prague, et k Hantoue au seiiièiDe siède. 
A1.B. 

B<Mrt , OUIaiurla (toricB A»U jnm. 

tavtk IFranfoit-Ramoit na], géaénl al 
homme d'Etat espaçai , né k Doranfn { Vêi- 
caje),cn 17ao, mort k Madrid, en IKI*. Use 
distingua *^*T^* la ga ena que l'Espana eri A 
soutenir contre Raptriéoa I". En IHil B cw 
mandait une division de l'année da VakaH, 
destinée k renrerser la oonsUtuttoa. Ce fut tf 
qui marcha le premia* sur Madrid en 1814, al 
fut nommé alors ministre de laguerr^ en étbaifi 
du gouTemement de la NouveUe-OasIDIe. Afrèi 
aa sortie du mhiistère, il fut nommé i ajiMaai 
général de Grenade , et mnplit de a 
mis les prisons du saintofRce. Le* é< 
de 1830 le forcèrent de se réfhgler en FraiM^ik 



EGrXJlà — ËHINGEN 



-it une ptrt active à rorgpnisatioD de l'armée 
de la Foif et rentra dans sa patrie à la soite 
'armée frao^se. Ch— p— c. 

og, nmiv, H port, de» CohImm». -> RmMignmÊÊinti 
kcuUtrt. 

■V. BeL av., III. iS, M. 84. 

■fiOlARA T attUEBR ( Don JUCA-Jose DB), 

pnplie mexicain, mort Ters 1775. Il était cha- 
te de Mexico, et professeur émérite de tbéo- 
s à rmûTersité de la même Tille, après en 
ir été recteur. Il avait rassemblé de nom- 
m documents, et commença la publication de la 
IMhwa Mexicana, seu historia virorum 
tmeriea kcreale natorum; Mexico , 1775, 
il. Malheureusement la mort Tint le saisir au 
nenceroent de cette œuTre grande et utile. 
col Tolume, contenant les lettres A, B, C, ftat 
Hé, et encore est-il excessÎTement rare. C'est 
ielionnaire histoTique des littérateurs mexi- 
s et des auteurs de tous pays qui ont habité 
Eexique. La biographie de chaque auteur est 
le d'un article bibliographique détaillé, mais 
\ appréciation. On doit cependant reprocher 
ipàôla d*aTolr suivi l'ordre alphabétique des 
MDf , plutôt que celui des noms de bmille , 
\ lequel les auteurs sont généralement plus 



tiomnirê kittôriquê, édit de im. — àdelong, 
L à JOcber, ÂUç, G«t,-UHk, 

■SflWATi {Hadji Hm-ed-diTkAÈ^) (c'est-à- 

l9 fils de la religion, le pèlerin d'Eghwat), 

igenr arabe, né à Eghwat (Algérie), viTalt 

94S de rhégire ( 1826 de J.-C. ). On a de 

Notes qf a loumey Mo the interior oj 

PAem J^friea (Notes recueillies dans un 

ige à travers l'Afrique septentrionale). L'ori- 

t de cet ouvrage, écrit en arabe, est resté ma- 

rit; mais W.-B. Hodgson en adonné, sous le 

cité, une traduction anglaise dans le t I 

tÊiseellaneons TranslatUnu front oriental 

mages; Londres, 1831, in-8^ L'auteur fiiit 

lattre plusieurs localités situées dans le Be- 

l-Djéridylenofd du Sahara et l'État de Tunis, 

: aucun voyageur n'avait encore fait mention. 

«me des notions , souvent trop concises, sur 

Inductions et les ressources de chaque pays, 

les monnaies qui y ont cours, les moeurs, 

oatrie , la langue et la reUgk» des habitants. 

E. Bbàuvou. 
Mr. jinmaiméBi roffofês, an. itti. t. IV, p. iif-i4i. 

iovsou JBOOS, gteéral allobroge, vivait 

60 avant J.-C. Lui et son compatriote Ros- 

s servirent avec une grande fidélité César 

I la guerre des Gaules , et furent traités par 

vcc dfstfaiction. Tous deux l'accompagnèrent 

> ta campagne contre Pompée; mais ayant 

. se plaindre de lui à Toocasion du partage 

«lin, ils passèrent dans l'autre parti. Egns 

lins tard tué, dans un engagement entre la 

lerie de César et celle de Pompée. 

■nrasBi {Georges d'), voyageur allemand, 

va 143S, mort vers la fin du quinzième siècle. 

!fead'EhfaigBnétait de noble race. Boitkard, 

Houv. MOGR. oéifàa. — T. XV. 



788 

son aïeul, combattait en i 333,à la bataille de Weil, 
et devint , en 1407 , seigneur du burg d'Rfaingen , 
situé dans l'ancien cercle de Souabe, aujourd'hui 
compris dans le royaume de Wurtemberg. Le 
père de Georges, nommé Rudolphe d'Ehingen , 
maréchal du comté de Zilly, épousa en 1407 
Agnès d'Haimertingen. A cette époque , cinq gen- 
tilshommes se marièrent dans le pays. Agnès 
et Rudolphe furent l'un des cinq couples, qui 
donnèrent «uemble naissance à cent enfants. 
Georges d'Ehingen, fruit de cdtealliance, eut trois 
frères et quinze sœurs. D'après ce qu'il nous ap- 
prend lui-même, il survécut à ses quatre-vingt- 
dix-neuf contemporains. De ces détails autobio- 
graphiques, nous induirons que, selon toute vrai- 
semblance, Georges d'Ehingen atteignit une lon- 
gévité considérable. 

Jenne encore, Georges d'Ehingen, habita suc- 
cessivement le chAteau paternel de Killperg, la 
cour d'Inspruck en Tyrol, et Prague en Bobine. 
11 fut d'abord page, puis écuy^ tranchant de 
Sigismond d'Autriche, comte de Tyrol, et de la 
comtesse sa femme, Éléonore, fille de Jac- 
ques f, roi d'Ecosse. Il devint ensuite chambel- 
lan d'Albert d'Autriche, duc de Carinthie , frère 
de l'empereur Frédéric m. Albert l'emmena avec 
lui k Prague pour assister au sacra de Ladislas 
le Posthume, roi de Bohème, qui Ait couronné 
dans cette ville, le 28 octobre 1453. Georges 
d'Ehingen à cette occasion fut élevé par le roi 
à la dignité de chevalier. De retour en Souabe, 
pour éviter l'oisiveté, Ehingen résolut de s'expa- 
trier et d'aller chercher de glorieuses aventures. 
Il apprit que la milice de Rhodes ou de Saint- 
Jean-de-Jérusalem se préparait à une campa- 
gne contra les Turcs. Il partit pour la Terre Sainte, 
esi compagnie d'un commandeur de SainU-Jean, 
se rendit à Venise, et de là s'embarqua pour 
Rhodes , où il s^urna douze mois. Bfais l'ex- 
pédition projetée n'eut point lieu : Ehingen pour- 
suivit son voyage, errant pour son propre 
compte, et fit voile vers la Syrie. Il débarqua 
d'abord à Beirouth ; puis il parcourut Tyr, Sa- 
phed, Naplouse, Nazareth, et ajourna quinze 
jours à Jérusalem. Il voulait pousser jusqu'à 
Sainte-Catherine du mont Sinai et à Babylone ; 
mais ayant été détroussé par les Arabes, il s'es- 
tima heuraux de leur échapper en laissant entra 
leurs mains trente ducats de rançon, et vint ato- 
barquer sur les bouches du Nil, à Alexandrie, 
d'où il fit voile pour l*lle de Chypre. Après avoir 
visité ce royaume et de nouveau touché Rhodes, 
il reprit la mer jusqu'à Venise. Ehingen , de re- 
tour au sein de ses foyers, vint embrasser son 
pèra, en 14ô4, au château de Killperg, rapportant 
pour tout trophée de son expédition chevaleres- 
que un firagment de la sainte-couronne d'épines , 
dont le grand-maltra de Rhodes lui avait finit 
présent, et qu'il plaça dans la chapelle de Kill- 
perg. Ehingen r^a quelque temps encore en 
Allemagne, mais pour reprendre bientdt ses 
courses aventureuses. Il se remit en route en 

34 



:nn 



EHINGEN — EHI.ER8 



740 



1455 . ac/oin[)Hgné d*un autre Ghevalter, nommé 
Georges de Rampsiden , natif de Salttboarg. lU 
avaient chacun sous leurs ordres trois écuyeri 
et un yalety et formaient ainsi une petite troupe 
de dix cavaliers. Eliingen dirigea d'aîbord vers la 
France leur expédition. Ils ne s'arrêtèrent point 
longtemps à la cour de Ctiarles VU , qui lui- 
niêinH menait alors , dans le Fores , une exis- 
tence nomade. Ils visitèrent ensuite, à Angers , 
la c.dur de René , roi de Sicile. De là ils se 
rendirent à Pampelune, oh deux rois, le père 
et lit fils, se disputaient le trône de Navarre. 
Ils passèrent alors en Portugal. Là, Alphonse V 
rArricain les accueillit eomme des bienvenus, et 
Icurprocurace qu'ils cherchaient, une occasion de 
se signaler contre les infidèles. Nommé capitaine 
«iu service du roi Aironse, Eliingea, toujours 
suivi de sa petite troupe , après un séjour déli- 
cieux dans ce royaume , 8*embafqoa au sud du 
Portugal, et se dirigea vers Ceuta. Alfonse avait 
depuis peu conquis cette ville sur lot Maures, et 
se trouvait en guerre avec eux. Une campagne 
de sept mois contre les Sarrasins permit à Ehingen 
d; les connaître et de les combattre. 11 prit part 
alors à une série nombreuse de sièges et de ba- 
tailles. Enfin, la cause des deux camps fut remise 
à un combat singulier entre deux champions, 
l'un musulman, Tdutre chrétien. Ehingen eut la 
gloire d'être choisi pour remplir ce dernier rôle. 
Après une lutte opiniâtre , il terrassa aop ad- 
versaire, et lui coupa la gorge avec son épée. 
Ehingen, triomphant, retourna en Portugal, où 
le roi le combla de présents et d'honneurs. 
Ensuite Ehingen et ses compagnons passèrent 
on Espagne. Il s'y distingua de nouveau par 
ses prouesses contre les Manres de Grenade. 
Mais il reçut à la jambe une blessure dont il 
ne se guérit qu'imparfaitement et dont il souf- 
frait encore beaucoup plus tard , à l'âge où il 
écrivait dans la retraite la relation de ses voya- 
ges. Ayant donc pris congé du roi de Castille» 
il traversa encore une fois le Portugal, le nord 
do r£:«pagne , la France , visita les rois d'An- 
gleterre et d'Ecosse, et revint enfin dans sa patrie, 
on 1457. 

Tous les renseignements qui précèdent sont 
extraits ou résumés d'un mémorial droonstaii- 
cié , rédigé par Georges d'Ehlngen, et dont le 
manuscrit original se conserve, sous le n" Ut 
dans la classe de l'hlsloire, à la bibliothèque 
royale de Stnttgard. On y trouve en outre 
beaucoup de détails, très-instructifs et très-in- 
téressants , que nous n'avons pu reproduire et 
qui n'ont point encore été tradtiits intégralement en 
français. Ce volume est décoré de neuf nriniaturea 
peintes sur parchemin, par une main très-habile, 
et offrant des portraits, évidemment fidèles et 
authentiques, de neuf d'entre les souverains qu'a- 
vait visités le voyageur. Le mémorial d*Ehingen 
a été publié deux fois dans le texte original , en 
Allemagne, sous les titres suivants : itinera" 
rium, dasist historische Beschreibung wei- 



I land, etc. ; édité par Raymond Faner, arec 
des gravuret de Dominique Custos (d'Aaven); 
Augsbouiig, 1600, in-4**;etpar la docteur Pfeif- 
fer, riin des bibliottiéoairaa da Stiittgvd, es 
1842, dans la Bibliothek des lUerarmkn 
Vereins in StiUtgard^ tome II, ln-8*. Une tré- 
sièmc édition, alîrégée, arec texte et nolin es 
français, a été publiée récemment, soaseeffit: 
Notice d'un manuscrii iouabe etmienânt k 
relation dês voyages.,, de Oeorgés (flUi* 
gen , efc, a^ec les portraits dessinés m fn 
originaux^ par M. TaUet de YirMUês hri>. 
Didron, 1855, in-4*. A. Y. M T. 

Manuscrit de Stuttgard et édltloni clléei. 

BHiiCGBR (Elias), théologla aDenlid.aé 
le 7 septembre 1673, mort le 18 novenbre IKS. 
Il étudia d'abord à Augsbourg, dViè fl se readR, 
en 1593, à Wlttembe^ et trois ans phM Itfdl 
reçut le titre de maître. En 1597 II vM I Ti- 
bingue, y fût recommandé ad baron David EBeB^ 
kel , et par suite nommé prédlcateor à AIMs- 
beiig. En 1C03 il devint pasteur à Ksfemuifà, 
.dans la haute Aatriche ; mais ses eroyiaoei M 
suscitèrent des dlffiadtés, qui rabHgMtésw 
retirer à Rothembourg, oâ II dirigea Véuk de h 
localité; en 1805 et en 1617 il obtint Ai téasd 
d'Augsbourg une chaire de professeur, d fli 
1618 il devint recteur et UbUottiéeaire;cain9, 
par suite de disaidenoes rallgienaaa, 3 dot qàXHr 
Augsboorg, où il revint an 1632 ; Il n> I^ts 
pas le repoa qu'il oherohait : la ^Dam sévmil 
alors dans la provinae. De 1636 k 1649^ Ekl^ 
fut chargé de la direction du gymaaie di lU- 
tiaboone. On a de lui : Àpostoicmm Coma 
et conciliorum Dwreta^ §rdDCê H kiUtti 
Wittemberg, 1614» iii-4<»; -^ QtueUUma tkAh 
logicx et pMosophUm Cmsarii S, CrsgQn^ 
Nazianzeni Jratris^ gr, û$ UU.; Ànglboaflt 
1626, in-4»; — PgggU De Infeiicitate Priao- 
pum; Francfort, t629, iQ-4*| — CMtakgus Bt 
blkotheca Augustmnm; ANgalmuii 1638 f î>- 
fol.) — Tàesaurus AniipiUaium MedaiMi 
Fnumfort. 1661, iB-4*. 

SmIIm; Univ. Umke. 

BMLBM ( Martin ), pbilaaapha aBanaad, léi 
Noitod; le G janvier 1732, mort la» japvier IIM 
Il sa voua à rwnaitpicaiMt» dtfte reotsar ^ 
l'école de Seeberg an 1 760 , et remplit des fcac* 
tion analogues à Oldenbowg al AMmm de I7i> 
à 1771. Il vial àKid CB 1776, al f movot, pro- 
feaseur UtuUira de phHoaophia» Ob a di !■: 
Gtdankmvondenwm' VêrbêsaerwfigétrStk»' 
len nothiwendigen Etfardêrmàasen (Peoi^ 
sur les changoBenta qo'eaige raayHaiaiw^ 
écoles );AltoBa, 1666; «~ SriBiBifMaf Utit0 
doM SeAnl-tifiif ÊnMmmgnmsmk kÊÊr«0iff^ 
Sehr\ftm (Rwoeil da palMa éeriti eoaMi^ 
lea matières d'édBeatioa «I d'iaiiiijiiiawtlî 
Flensbonrg, 1776; — Winke /àr gukfi^ 
teny Primenerwieker unâ YMàtfrma^i^^ 
à l'adreaaa dea boos prineas, daa pNesp^ 
defirinaaa aldaa aaaia da peupla); Kid, I7I^ 



741 



EHLERS -- 



io-ê** ; — Beirachlungen neber dieSlttliehkeit 

der VêrgnûgeH (Coosidératioiis uir la moralité 

dM jouittancei ) ; Fleotbourg , 1779 ci 1790» 

2eédit. 

••UaisaB, OfnMwêriUikelien aH| iêm Uèm Mft- 
9 n» i e k m t9 r TeuUeken dm H Jafirh, -« MeoieU Lêxi- 
kom der vom Jahr I7io-iaoo verf^ofitenen dftÊtsektn 
SekriftsUllMr. 

BBRBHBBiie (Jean), voyageur aHemaiid, 
lirait dans la seconde moitié da teizièroe siède. 
Ea 16ft0, il visita la Palestine. La relaHon de ce 
voTage fiit publiée avec celle de David leUia; 
Bêle, 1576. 

kétimng, Soppt. t Jaeter, JU§. 04l.-iMHk, 

; RHBBiiiiBRG ( Frédéric), thëologIcB alle- 
■MBd, nék Elberfeld, le 6 décembie 1774. Il fat 
prédteatear à Piettembtrg en 1798, et à ItarlQhB 
ea 1903. En 1806 il obtiat le titre de eoBseiUep 
iapéiiaupda consistoire, etde prédicateur a«|iqua 
m 1834. Ses ouvrages, assez aombreuK, traitent 
partioattèrement de rédueatioa relig^case de la 
femme ; les prinetpau^ sont : Hnndkuek fwr die 
tesihetisehêm&raUiehêund rcligiôt* Hddun§ 
du Lêbent mit beumderer Hùcksichi au/doM 
Wêltlieke Gêichlecht (Mtaïuéi pour la condoiti 
iilliétiqQe,BM»aUct reUglensede la vie dans les 
rapporta aurtoat avec le sexe (iéminin ) ; Klbarreld, 
1807 ; ^ WHàliehtr Sinn und weiblichès U^ 
ka (UVie et le caractère fiuniaia )$ BerHa, 1600 
ûi$9A;-^BlmUerdem Ceniui dw Weiàlieh^ 
Ètit gewtéht ( Faailiss voUatescoaMcnées au gé» 
■la da la feiaaie) ( Berlin, 1809 ; ^ Àndackit- 
hiÊCk/ûr Gêbildete des weibliehan GuihUckU 
(Uvra de méditallon pour les peraonaas bien 
(kw ée s appartenant an aexe féminiB ) ; ^ Der 
Ckaraàier tMd die Bestimmung des Mannes 
(Caractère et destinatioa de lliomme); 1808 et 
1899, 2' édit. ; _ tusebia , BUotter fur dis 
hâuêliche Àndaekt ( Euséble : pages de naédita^ 
tioa dandastiqaa); Leipzig, 1838. 

im,JàWiWJk%9^Q {Chrétieu'Gadefirfti), célèbre 
aaUiralisteallimaad, né le 1 7 avril 1 706, à Delttsch 
($a\e prussieiwie). Après Avoir fait a#s bam^ 
ailéa à ScbalpM» , il vint, en 18U, éludier à 
Tnairersité de Leipiig la médecine, au iîeu da 
la théologie, à ltpiiilfa> i^ devait ne destiner. Ap^ 
pelé en 1817 à Berlin par la loi da aerviceiaii' 
litaire, il se lia avee Hemprid^, qui davait pjus 
tard raMonpagoer dans ses voyais. Las pr#p 
Aiara travaax de If. Ebrenberg sa rapinMrteat à 
daa recbarches pbysiakj^ques. Il aoiaiMait ea- 
Qovia panai les étodiaafts loraqu'ea i;pi6 il com* 
paaa aa traité «yr la fowissanne systôma^e 
daa ab aay i g Bana, inséré dans ies AimaUs 41$ 
B9ianiqw de Sabreder, Spnensd et Link ; at h 
ntea anaée, lor» de aa promotion au d<»otorat , 
fl p«ma aae diaaertalioa intitalée : Sylvse aiy* 
Cêksgiem Btrolinsnsês y ainsi que les résultats 
da ses lacberobas met ledéveloppemeot des mocé- 
diaées et aotres cryptogames. Daae <» densier iné- 
molre. M. Ebreabâig fitcooaaitre 248espèces tnm- 
^lÉli ^ lui autour é^ Berlia , iet panai ksqttdr 



FHRRNBERG 742 

lea il y aa Mrait ooixAiilardaax iaiiuoouêi 'mm\> 
alors, ila 1 819 il pubUa sur les Sy^ygites un triûté 
qui fut plua tard iaséré dags les M^m^àres de 
la Société du Amis des Sciences natwûUes 
da Berlia. £a 1890 il exposa d'una maaièni 
plus détailléa aea observations sur le dévelop- 
pement dea cbampignoao et sur les moiaiisurtM, 
dans la Flore da Bati<dioooe et dans le 10" vo- 
lume des Mémoires de V Académie Uopoldine 
des Naturalistes^ h Boon> académie dont il 
a?ait été reçu mambre peu da teippa «opara* 
vant. 

En avril uao, TAcadémie des tkiaacas da 
Ueriio lut fournit , ainsi qu'à ioa ami la doc« 
teur Hemprich, lai moyea« de MaUaor «a di 
ses vœux las plua «bars » celui da faira un 
voyage scientifique eo Egypte, eontréa ob le 
géaéral de Mioatoli sa raadait alors pour m 
étudier les antiquités. Im doua amis s'embOT' 
quènrnt am mois d'aoOt à TfMa pour AlauB' 
drie, et, après avoir exploré la aOte de Libye» 
ils ia rendifentd'Alexaoériaj'Jsqu'à Kaar^Eanb- 
daebie, et revioraat dans ee pori per Vo88i8 
d'Amoun. Pendit l'année 182i , Ua vlaltèrent 
l'Egypte moyenne, auriout les pyramides au- 
tour de Fayoum , et antreprif rat un plus grand 
voyai^e par Tbèbesà Ooniplab, api^ que M. Eb ' 
ritnberg se fut rétabli d'une fièvre penrausa qui 
i)eodant quatre mois l'avait retenu prèa de si» 
car». Arrivés à Dongolab, ea lévrier 1822, 
iU entrèrent en relations amicaies aaae le ^uir 
veraeur Abdim-beg, qui , ayant ra les dauâaa 
de M. Ebreaberg, l'engagea à lui faire le pjaa 
d'une forteresse è construire. J^ naturaliate eut 
beau a'en défiaadre et assurer que cette tècbe 
était au-dessus de ses forces, Abdim-beg iasista, 
et M. Ebreoberg, vaioeu par les iastances de 
œ diâîf, se mit è i'iauvra. I:a moins da deux 
mois b plan qu'il avait donné lut exibuté , et 
ou vit g'élaver le fort de Kasr-Donnolab al*- 
Gedida, siège aiSUisI du gouvarnaur. Comblés de 
présaata, lesdevx aiaie* aoaaia protection d'Abr 
dim-bag, s'avanasreat ^squ'è AmfaukabI, dana 
le Doagolah aupériear. M. Ehi^nbeing s'y étant 
andté, le docteur Heropriati lit une eiearaioa 
daaa le désert, vers Aanaaar, d'où il rapporta 
uaricbebutia d'aaimaua euiieax, qui furent ea« 
voyés è Berlin en 189>t. Tandis que ce dernier 
retourna, au noois d'août, à Alexaadrie, pour 
mettre leurs diverses aolketions ea sOrelé, 
II. JOirenberg et aa suite, restés à AmbukoU , 
rurapl atteiaés da typluis, auquel ils n'échap- 
pèrent que par miracle. Il demanda è être con- 
duit dans une barque aa $ui d'Ab(Um-b^$ et 
à peiae eut-il quitté ta vitte qa'eile fut reprise 
par les habitants de l>oagolab, qui en massaerè* 
neat ta {^amisaa. Le gouverneur se disposant è 
marcher contre les rebelles , M. Ehenberg pré- 
féra se Tngii/Bir ju«4u'iè Tbèbae. Des lettres do 
son ami H emprieh, qu'H y trouva, le décidèri'iii 
à se rendjre au Cfdre. Q^ visitèrent ensemble , 
au printemps de Tannée l823,JaaaBviron6ie DH' 



74S 



EHRENBERG 



744 



miette, dam la basseÉgypte, et entreprirent bien- 
tôt après im Toyage à Suei. En poarsaiTant lear 
course, M. Ehrenberg , à d^aot de baromètre , 
Tneftura le Sinal avec mi simple ttiermoroètre et en 
comptant les degrés k partir da oonvent Son calcol 
s'accorde Apea decbose près avec les observations 
faites depols par M. Rappell. Il trouva que le 
couvent est à 5,400 pieds au-dessus du niveau 
de la mer ; mais le véritable mont Sinai s'élève 
jusqu'à 7,400 pieds. Quant aux plus hauts som- 
mets de la montagne, il les estima à environ 
8,400 pieds au-dessus de la mer. Après di- 
verses courses scientifiques en Syrie et en Arabie, 
M. Ehrenberg eut le malheur de perdre son 
compagnon. Hemprich fbt enlevé d'une fièvre 
quarte à Blassana , lie dn golfe Arabique (1). 

En décembrel826, après une absence de six 
ans , le docteur Ehrenberg revint k Berlin , où 
pinceurs distinctions honorifiques le récompen- 
sèrent de ses laborieuses Investigations Nommé 
professeur adjoint è la Faculté de Médecine, 
il réunit les divers résultats de ce long voyage, 
dont il a déjà publié un aperçu sous ce ti- 
tre : Voyages par V Afrique septentrionale el 
VAiie occidentale^ entrepris dans Vintérêi 
des sciences naturelles , pendant les années 
1830-182S, par G.'F, Hemprich et C-G. 
Bkrenberg (t I", Berlin, 1828 ). Il donna en 
outre, sur diflérentes recherches et observations, 
des traités particuliers, disséminés dans plu- 
sieurs fenUes périodiques. Ainsi les Symbolm 
physicm MamnuUium, dec. I et U ; Berlin, 1828- 
33 ; — Àvium, dec I; 1828 ; ^Insectorum, dec. 
I4V ; 1 829-34 ; — Ànimalium evertebratcrum^ 
dec. I; 1828 ; -— Die KcrallentMere des Rothen 
Meeres (Les Coraux de la mer Rouge) ; Berlin, 
1834 ; — Die Akalephen des Rothen Meeres 
(Lesakalèphes de la mer Rouge); Berlin, 1835; 
offlrent le résultat de ses voyages en Afrique 
sous le rapport de l'histoire naturelle. En 1829» 
il (ht mvité, ainsi que son ami Gustave Rose, le 
minéralogiste, à accompagner M. Alexandre de 
Humboktt dsim son voyage en Asie. Leur ex- 
pédition , d'abord limitée à l'Oural, Ait ensuite 
prolongée jusqu'à l'AltaL Dans cette occasion , 
M. Ehrenberg se livra encore plus particulière- 
ment aux observations de la nature organique, 
et rendit de grands services à TiOustre chef de 
l'expédition. Mais c'est surtout par ses travaux 
micrographiques qu'Ehrenberg s'est (ait une ré- 
putation européeime. A l'aide d'une méthode 
rigoureuse, il est parvenu à de grandes et fanpor- 
tantes découvertes. C'est à cette série d'in- 
vestigations scientifiques que se rattachent les 
ouvrages suivants : Organisation, Systematik 
und geographisches VerhxUniss der Infu- 
sionsthiere ( Organisation, système et rapport 



(1) M. Berf htoa, oélèbrt géofraphe atlonuid, a 4oiiné 
aa sroope dites placé aa rad de Oiialae le noaa ûtUt 
d' Hemprich, et à im aoire groupe d*llea aa nord de 
Dbalac, que M. Ehrenberg tit et dearisa aeal en revenant, 
eelnl dilai tf'SAtwiSwf. 



géographique des Infusoires); Bertin, 1830; 
— Zur Erkenntniss der Organisation in 
der Richtung des JUeinsten Raumes (Do- 
cuments pour servir à l'étude des ammaox ni- 
croscopiques), i*' et 2* mémoire; Beriio, 1S33- 
34 ; — ZustU%e sur Erkenntniss grosser Or- 
ganisation im Aleinen Rautne (Supplément à 
l'étude de l'orguiisation des animaux microMo- 
piques); Berlin, 1836. A ces observatioas, qri 
firent sensation, et dans lesquelles on voyait pÀ- 
dre une nouvelle ère pour les sciences natonUei, 
succéda l'ceuvre importante qui suit : Die Ii^ 
sionsthierehen als voUMommene OrganismeM 
(Les Inlusofavs considérés comme des animni 
à organisation complète); Leipxig, 1838, aïK 
64 planches en cuivre, gravées d'après les eioel- 
lents dessins de l'éditeur lui-même. M. Ehrei- 
berg peut être considéré comme le créateur d'sM 
méthode scientifique relative aux bfusoirei. U 
hasard et ses propres investigations l'oot mil 
sur la voie des découvertes des Inltasoirei foi- 
siles on plutôt de leur carapace silioeuce. Ceil à 
ces découvertes que se rapporte l'ouvrage ii- 
titulé : Die Bildung des Burop, iihgsehen wi 
Vralischen Kreidefelsens und BreidemergtU 
aus mikroskopischen Organismen (Lci Ro- 
ches et les marnes calcaires ttbyques et osrali- 
ques de l'Europe formées d'êtres mIeroKopi- 
ques); Berlin, 1839. M. Ehrenberg avait étiti 
dans un ouvrage précédent que la fonnatioa de b 
terre végétale était également due anx infuioirei. 
Cet ouvrage est intitulé : Die/ossilen Infw- 
rien und die Ubendige Dammerde (Leili- 
fosoires fossiles et la terre végétale viiaste); 
Berlin, 1837, avec planches. Cet ingénieai tt- 
turaliste prouva de même, dans un ouvngeii- 
titnlé : Dos Leuchten des Meeres (LaPhoi- 
phorescence de la Mer), Beriin, 1835, qW 
phénomène lumineux étidt dû à des anfanalealei. 
M. Ehrenberg a fait une application analogoe de 
sa découverte dans un ouvrage hititulé ' Pot- 
sat-Staub und Blutregen , ein grosses orgC' 
nisches unsichtbares Wirken imd Leben i« 
der Atmosphère (Moussons, pluie de poosflère 
et de sang, considérées comme un grand phéDO* 
mène de vie et d'action organiques dans l'ilmot- 
phère); Berlin, 1849. 

Aux mêmes études se rattachent les pabfia- 
tions suivantes : Kurze Nachrichten uibn 374 
séU dem Absehlusse der Tcifeln der grassem 
Iftfuscrienwerhe neu heobachtete ii^/usorie»- 
arten (Courtes Observations sur 274 espèce 
d'in(àsoires nouvellement découvertes depoi* ^ 
clêture des tables du grand ouvrage sur ki li* 
(bsoires); Berlin, 1840; — Ueber die natuf' 
wissenschqflich und medidnisch vœlUg w^ 
grûndele Furcht vor kœrperlicher BniktfW 
der Voelker durch die fortsehreitende Gti»' 
tesentwickelung ( De la crainte abaolumeat mal 
fondée en histoire naturelle et en médedne rela* 
tivement à la décadence physique des popnli' 
tioni par sotte do développenMBt progreirifde 



745 EBBENBERG 

rintelljgence ) ; Beriin , 1842. [Bne. des G. dm 
M., avec add.] 
Ctmvertat. I^exiH. 

* BBRBRBBEGBR (Bonifoce-Henri), ma- 
thématidea allemand , né à Orlamûnde, le 20 
février 1681, mort en fénier 1759. 11 reçut sa 
première instructioa k Rudelstadt, et soiVit en- 
ioite pendant quatre années les cours de l'nni- 
▼ersité d'Iéna. En 1705 il alla en Hollande, où il 
^outa encore à la somme de ses connaissances. 
Reyenu à léna. il fut nommé, en 1712, professear 
adjoint k la Faculté de Philosophie. En 1713 il 
publia un écrit intitulé : De novo Laternx ma- 
çiex augmento. Précédemment il avait fait 
paraître De itudio novUatis in philotophia. 
Nommé professeur de mathématiques et de lo- 
gique an gymnase d'Hildburgsbausen, il inaugura 
ses cours par une thèse intitulée : De mcUhesi 
nobilihus diyna. Appelé ensuite, en 1720, à pro- 
fesser les mathématiques et la métaphysique à 
Cobourg, il prononça à son entrée en fonctions 
un discours ayant pour titre : De studii mathe- 
maiici impedimentis. En dernier lieu, il fut 
directeur de l'école de Cobourg. 

jéeta Ffat. Curioi. 

■■rbumalm (Àrvid), voyageur suédois, 
▼ivait en 1742. 11 avait déjà une réputation de 
savant, et comptait parmi les membres de TAca- 
demie des Sciences de Stockholm, lorsqu'en 1741 
il fut chargé par le gouvernement suédois d'ex- 
plorer la province d*Aselé-Lappmark, dans la 
Laponie suédoise. Le baron de Cederhiehn lui 
fut adjoint dans cette mission. Partis d'Upsal en 
juin 1 74 1 , Ehrenmalm et son collègue atteignirent 
au mois de juillet le Nordlaod. Ce territoûre, le 
plus seplentriona.' de la Norvège , n'était à cette 
époque qu'un désert de neige. Bodoë et Hund* 1 
hiolm, décorés aujourd'hui du nom de villes, n'é- ; 
talent que des assemblages de quelques cabanes | 
de bois ; Alstahoug, résidence d un bailli et de ; 
révéque,nepos8édaitqu'one vingtaine de masures. I 
Les voyageurs visitèrent encore Altengaard, à : 
Temboucbure de l'Alten, dernier point septcâi- { 
trional de la terre cultivée et résidence d'un chef , 
de Lapons , et Wardoëhaus, espèce de forteresse 
qui se trouve par 70^ 22' de lat. nord. Les mili- 
taires qui avaient passé quatre années consé- 
cutives dans ce fort, le plus boréal do continent, 
étaient exemptés du service pour le restant de 
leur vie. Revenu à Hemoesand ( lat. N. 62^ 38', 
long. E. IS*" 33), évèché et chef-lieu de la pré- 
fecture de Wester-Nordland et do Hoerad d'An- 
germanie, Ehrenmalm s'embarqua sur l'Anger- 
man-elf, et remonta son cours jusqu'à Tettsio,oà 
les glaces le forcèrent de continuer son voyage 
par terre. Il avança ainsi jusqu'à la chaîne des 
monts Kuttsjo. Quoiqu'on fût au milieu d'août, 
une neige épaisse couvrait la terre et les cours 
d'eau étaient gelés à plusieurs pieds de profon- 
deur; des glaces étemelles étaient entassées sur 
la tAte des voyageurs ou se détachaient sous 
leurs pieds en avalanches redoutables; un jour 



— EHRENSCHILD 



740 



terne et brumeux éclairait ce désert sans bornes. 
Ehrenmalm rencontra dans ces tristes contrées 
quelques plantes rares, telles que la diapensia 
laponica, Vandromeda exrulea , Vaialeapro- 
cumbenSt l'arbousier traînant, la camarine à 
fleur écarlate , quelques arbustes plus rares en- 
core, le salix ^lauca, le bouleau nain et le 
saule cotonnier. Les Lapons se nomnudeat eux- 
mêmes Sam ou SomSf et les voyageurs suédois 
crurent reconnaître qu'ils formaient une branche 
des Finnois , quoique les langages et les mœurs 
de ces deux peuples présentassent de notables 
différences. Tout moyen d'avancer devenant im- 
possible, Ehrenmalm et ses compagnons revin- 
rent à Upsal, et rédigèrent la relation de leur 
voyage , qui parut (en suédois) sous ce titre : 
Voyage dans le Nordland oriental et dans 
le Lapmark d^Âhsèle, fait en 1741; Stock- 
holm, 1742, in-BS avec carte ; traduite en alle- 
mand, cette relation a été réimprimée à la suite 
de l'ouvrage d'Hoégstroém sur la Laponie sué- 
doise; Copenhague, 1748, in-8^. Elle a été tra- 
duite en français par Keralio , et insérée dans ii; 
tome XIX de VHistoire des Voyages de La 
Harpe. Alfred de Làc^ze. 

AdduDg. Soppl. à J6eb«r : JUç. C^L'Lêxik, 
BHBBNPRBITS ( CAar/es , comtc d'), homme 
politique suédois, né à Œrebro, en 1692, mort 
le 21 février 1760. Après avoir étudié à l'école 
allemande de Stockholm et à Upsal, il fut en- 
voyé auprès de Charles xn, à Bender, pour rem- 
plir l'emploi de copiste. Ayant été fait prisonnier, 
il recouvra sa liberté, et accompagna l'ambassa- 
deur Grothusen à Constantinople, pm's le roi 
loi-méme dans son voyage à Stralsund et en 
Suède. Il fat nommé assesseur au tribunal de 
Svea en 1718, conseiller d'État en 1739, et chan- 
celier de l'université d'Upsal en 1751. 11 était 
aussi membre de l'Académie des Sciences de 
Stockholm. 

Eneh et Graber, jtUO' Bne. 

BHBBHSCHii.D ( Conrad- Bierman n' ) , 
homme d'État danois, né en 1629, mort le 24 
avril 1698. Fils d'un ministre, il fit ses premières 
études à Mœrnpelgard, et les continua à l'uni- 
versité de Strasbourg. Devenu ensuite secré- 
taire du baron d'Avaugour, chargé par le roi de 
France de concilier les différends qui s'étaient 
élevés entre les cours de Suède et de Pologne , 
il accompagna ce diplomate dans les diverses 
missions dont le gouvernement l'avait chargé. 
A la mort do baron d'Avaugour, il fut encore 
secrétaire du successeur de ce personnage, M. de 
Terlon, qu'il suivit à Copenhague en 1658, et qui 
le chargea de porter à Paris un projet de traité 
entre les deux couronnes du* Nord. Ses talents 
diplomatiques le firent remarquer à la cour de 
France ; où on lui fit des offres brillantes ; mais 
il aima mieux se vouer au service du gouverne- 
ment danois. Le 1*' janvier 1661 il fut nommé 
secrétaire d'État pour les affaires extéiienres 
paj- le roi de Danemark, Frédéric lil. En 1662 il 



747 



KHRLNSCHILD — EHWENSTBD 



748 



accoinpagnn on l'fance, «)mtnc sd^r(*trtire He lé- 
gation, l'ambassarteiir rlanoîs Atinlbal Rehcsted. 
ftevenii en Danemark atcc les traités conclus 
alors, it ftit nommé sccrétalfe d'Etat, et, comme 
tel, chargé de la corwspondance avec les autres 
puissances. En 1665 et 1666 11 eut les titres de 
tonseîllef de chancellerie et d'assesseur au con- 
seil d*Êtât. *i)tts ChrtiHan V, il vît aJcHiter aux 
fonctions dont il était feTêttt celles de conseiller 
d^État et âè justice. Ebrenschild remplit encore 
diverses missions ; c'est aittsi qu'il représenta 
son gouvernement au CDUgrès d'Altona en 1687. 
Comme diplomate , il Se montra aussi honnête 
qu*éclatré. 

Sedirr, Unît. Lêxlc. 

BttElufâi[iOLb(iVicdfor5}) amiral suédois, 
né en 1674, Mort à Carts(ïrona> en 1728. 11 était 
regardé comme un marin savant et courageux, 
lorsque, devenu oOfttre-amiral, H commandait la 
flotte suédoise stationnée dans la haln d'Anguut 
en juillet 17 15, 6t composée de vingt vaisseaux 
de haut bord et àé qtielqnes galères. Charles XII, 
vaincu à Pultawa, avait été tontraint de se réfu- 
gier sur le territoh-e turc; la Suède, épuisée, suc- 
combant sous ses nombreux ennemis , n'avait 
pour ainsi dire plus d*armêc ; mais il lui restait 
une marine Imposante. Le czar Pleite I«r réso- 
lut de détruire ce dernier moyen de défense. A 
cet effet, il réunit toutes les forces navales de la 
Kussie septentrionale en deux divisions t l'une, 
composée de galères et de bâtiments légers, partit 
de Saint-Pétersbourg sous les ordres de l'amiral 
Apraxin ; i*autré, formée de vaisseaux de ligne, 
mit à la voile de Revei, sous les ordres du catar 
lui-même, qui affectait de ne prendre que le grade 
de contre-amiral. Ces deux divisions parvinrent 
ensemble à la hauteur d'un isthme étroit situé 
entre Razebourg et Angout. Pierre lit glisser à 
travers cette langbe de terre , sur une sorte de 
chemin construit en planches très-lisses, quatre- 
vingt gâlères,et les remit à flot en vue de l'ennemi, 
stupéfait, qui éé vit menacé sur Ses doTHères, en 
même temps que l'escadre des vaisseaux de 
ligne russes essayait de fori^r rentrée de la l)aie. 
Cependant les Suédois, plus forts en bAUments de 
haut bord, firent fiCe des dIeUX côtés, et le combat 
se soutint avec opltiiâtrelé pendant dMx heures. 
Les nombreuses galères russes pouvaient ma- 
nœuvrer avec facinté parmi les écuells qui héris- 
saient le lieu du combat, et leut léj^reté leur 
permettait de se grouper pour attaquer et en- 
vinmner chaque vaisseau ennemi ; on en arriva par- 
tout à l'abordage. Pierre 1"^ joignit la bravoure à 
l'habileté, et détermina le succès de la journée en 
dirigeant tous sês^orts contre la fk^égate montée 
par Ebrenskjold. Cet amiral , couvert de bles- 
sures, voulut Mt sur une dialoupe» mais il fut 
Huit prisonnier ; sa flotte se déga^ néanmoins, 
et put regagner Stockholm, laissant entre les mains 
de l'enUemi, outilla Anégate amirale, huit galères 
et trois autres moindres l)âtiments. Ce combat, 
le premier que tes Moscovites livraient sur mer. 



Alt Tobjel d'une grande solennité ; Piene 1er pré- 
senta son prisonnier à l'assemblée des boyardi; 
il raconta la bataille, et reçut de son CiTori 
RomanovskI le grade de vioe«amiraL Cttte co- 
médie jouée^ Pierre se conduisit on vainqutnir 
I généreux, et traita bonoral)lement son captif, qui 
pourtant ne revit la Suède qu'en 1721 , après U 
paix. Durant son s^our à Saint-Pétersbourg, 
Elirenskjold s'occupa avec succès d'astroooroie, 
de §éométrie et de physique; il construisît dÎTers 
instruments de prédaioiii entre autres on astro- 
labe Universel» dont la description se trouve dans 
les Àcta iitteraria SuecUs (1723). De retoar 
dans sa patrie» il fut nommé intendant géoénl 
de l'amirauté suédoisoi et rooarui dans ces Iboc- 
ftk>ni. Alfred ob Lacas. 

ne iNworr, Mmoire dm rsmpU^ 4$ HmuUi irai- 4e 
Kifirosin. — KsneittK il Ctienae^liot, Htstoirt de Awrir, 
IV, 9k, — Cbopln. Russie^ dans V tntvers piUorit^m.nï. 

BHEBNSTBD OU BOllOlllUS ( ÈdwUXrd 

PhIlimon ) , homme d'État suédois , né à An- 
radshammer (Gothie), le 25 février 1620, 
mort à Stockholm, en 1686. Fils d'un ministre, 
Philippe Bononius, il fut envoyé à l'âg^ de doue 
ans à Upsal , où il vécut dans une grande ^. 
En 1637 il suivit h Stettin l'amiral AkeHaosoo 
Ulfsparre , dont il instruisit les enfants, lootea 
pourtiuivaut , sous les auspices de ce protecteur, 
SOS propres études. Devenu précepteur des jea- 
ncs Ke^-enhiller en 1644, il visita avec ses élèves 
rADemagne^ la Hollande, la Belgique, laFraoce, 
la Kuissci l'Italie, et partout il s'appliqua à re- 
ciicrclicr les usages et les améliorations qui de 
ré(rau<çer pouvaient être importés dans son pays. 
Diii'ant ses voyages, il assista, à Ratlsbosne, 
AU coiironuemcnt de l'empereur Ferdinand III; 
il revint k Htockhoim |)ar la Bavière, l'Autrichp, 
la Mcmgrie, ia Moravie, la Bohème, la Saxe et 
Lubri)l(. Eu 1004 it fut secrétaire de lacoomis- 
sion envoyc^! à Brome, et en 1655 il suivit le 
i^tnle Jean Oxenatierna en Allemagne. Vers U 
(in de la même année, il fut appelé en Pologne 
pour y être si'crétaire du roi Charles-Gustave. 11 
assista à d'importantes négociations, paya de sa 
personne sur les champs de bataille, prit part 
AU traité d'alliance conclu avec rélecteor de 
Brandenbourg et» en 1658, à celui de-Roskilde. 
En récompense de ses services, il reçut des 
lettres de noblesse, et fut nommé secrétaire Si' 
tat en 16:)9, conseiller d'État en 1668, coe- 
seiller de chancellerie en 167U puis ambas- 
sadeur en Angleterre et en Hollande en 1672. 
Revenu k Stockholm au mois d'octol>re 1675, 
il fut a{)pelé à la présidence du tribunal de 
Wismar en 1660% Il a écrit son autobîo^ 
phie, oà régnent des sentiments de piété asaei 
remarquables çhes un homme si longtemps rnélé 
aux agitations de ia cour et du monde. On a de 
lui : Disputatio de forma substantiali ; Upsal, 
1642 ; — ùratw in naialôt €hnslin,v reginif; 
Stockholm, 1648; — In diem coronûtionis 
ejîisdcm ; Utrecht, 1650 ( -- fSpistola respon- 



749 EBREI^SI^EU 

soria ad PoUMieum legaiwm Christi^konm 
Ptzimicki de oratUtnead rtgém Suseiœ habita ; 
Stettin, 1606 i — Deelaratio qua Ordinum 
generaliumi^iuriaf residenHApêlàorn Ulaia^ 
vindieatur ; Ânuiu^»m^ 1657. 

Entk et Grukw, ^i/g. Bnê. 
KHRBSSTaAHLB. Voy. NBBMIAlICt KlÔOKH. 

BBEBiSTmoBM (JêûH^Àlb^rt)^ offlder Mipé- 
riflur loéfioU, né Ui 3A août i76a» mort ie 1 5 août 
1»47. Il était d'unefkmiUe distinguée, et entra au 
serf îœ preMiue eofant. Il parviut rapideiiient au 
ipwle de ootoael, et defint héraut de Tordre des 
Séraphins etsecrétaire du cabinet de Gusta?e lil. 
Aprte la fin tragique de ce monarque^ Elu^nstroem 
prit une part active aux iotriguet qui divisèrent 
la C4Nir de Suède ; il s'attacha au parti du général 
barood'Armfeldy et Tut accusé, eo décembre 1793, 
d'être l'un des chefs de la ooospiratiuo, vraie ou 
fiuiaaei dirigée contre la régent Charles , duc de 
Sudermanie. CoidaiDné à mort pour ce tait 
(juillet 1704 ), Ehrenatnwm fut conduit à l'éeha- 
laud. Sa longue barbe rousse, qu'on n'avait pas 
osé lui couper depuis sonarrestation^ et sa ooo- 
tenance ûin lui donnaient un air terrible. II 
lut en haussant les épaules l'inscription placée au 
dessus du biUot» et d^ le bourreau levait le 
sabra pour le ftapper, lorsqu'un messager apporta 
soudain un arrêt degrflce. La peine était commuée 
en iselle d'une prison perpétuelle ; Ehreostroem 
reçut cette nouvelle avec un inaltérable sang- 
froid. Il fut incarcéré dans la forteresse de Cari- 
stein. Lorsque Gustave-Adolphe lY arriva è sa 
m^oritép en 1797, il lit mettre Ehreostroem en 
liberté, lui restitua ses biens et ses titres, ainsi 
qu'à tous ceux qui avalent été condamnés pour 
la même cause que lui. Ehrenetroen vécut de- 
puis dans la retraite. 

■rowop Coun dmNoré, III. — êio§ra^àéêélr«H9érê. 
— U Bat, Smédé, daa.i VUniveri pitUyrnquê, t7S-iTf . 

BHBimsWÂED (Auguste f comte d'), amiral 
suédois, mort en 1773. H se fit remarquer dès sa 
Jeunesse par ses connaissances dans les sciences 
militaires. Son pays lui dut de notables progrès 
dans la tactique, la castramétation et la polior- 
^que. n dirigea aussi ses talents vers la ma- 
rine, et fit décider la construction d'une flotte 
de chaloupes canonnières d'un modèle particu- 
lier et propres à l'attaque et è la défense des 
efttes et des bas-fonds, ainsi qu'au fadle transport 
dcfl troupes de terre. Cette flotte, qui rendit plus 
tard d'immenses services à la Suède, reçut dès 
iora le nom âe flotte des détroits ou flotte de 
rarmée. Elirensward se préoccupa ensuite de 
la création d*un port militaire qui pût servir de 
boulevard et d*ar8enal contre les empiétements 
des Russes en Finlande. 11 fit choix de Sveaboi*g, 
petit port situé près d'Helsingfors. 11 y dressa les 
plans d'une forteresse immense et inexpugnable, 
assise sur sept Ilots (1), reliés entre eux par des 
ponts de bateaux. Les constructions commen- 



-- EUREJNSWARD 



750 



(l)Ce«K Se 



de Warglien, St SkatUm, 4e 
Se WeaienwanI et Se Kalflwta. 



oèrenten 1748, et bientôt sur rilut de Warf^hen 
s'éleva le château de Gutafs-Swàerd , contonaiit 
des casenes, des arsenaux rt <ics magaàins «i 
l'épreuve de la bombe. Dans l'euctiiote de la ior- 
terâsse, deux vastes bassius furent creusés fiaiis 
le roc, et purent recevoir de nombreux vaisseaux 
et du plus fort tonnage. En 17 a7, EUrenswanl, 
nommé feld-maréchai, commanda une armée (fii 
Poroéranie , et fit la guerre dite de Sept Ans ; 
mais ses succès furent peu importants. « h*is 
exploits des Suédois, écrit Frédéric U, se bor- 
nèrent à pénétrer dans la plate campagne lors- 
qu'ils ne trouvaient pas de résistance; mais nii 
faible détachement prussien les forçait à ne 
mettre sur la défensive, et ils se trouvaient trop 
heureux de |K)uvoir bivaquer sous le canon de 
Stralsund. » EUrensward fut enterré au milieu 
de son couvre, sur une grande place de 111e de 
Warghen, etsonnom, sculpté en gigantesques 
caractères, se voit encore sur l'un des rochers 
des hasshis intérieurs de la forteresse ( aujour- 
d'hui russe) de Gustafs^wàerd. A. oe L. 

Frédérto 11. tfMoire de ta Gmrrë de Sept Ans. -E.-(î. 
Geyer. HUtoin de SuHU, ftlt. 

BBRBiiswABD(*** comtco'), amiral suédois 
fils du précédent, mort vers 1804. Il embrass. 
la carrière maritime, dans laquelle il eut un ra- 
pide avancement ; mais son penchant naturel le 
portait vers la littérature et les beaux-arts, qu'il 
cultiva avec succès. De 1780 è 1782 il parcourut 
le midi de l'Europe etritalie. A son retour, il donna 
une relatioBde ses voyages avec des dessins nom- 
breux et remarquables, exécutés par lui- même. 
En 1789 il reçut le commandement de la flottille 
de galèroB destinée à opérer contre la Russie et 
à appuyer les opérations de l'armée que com- 
mandait Gustave III en Fmlande; le 30 mai il 
mit à la voile de Carlscrona, et après des évolu- 
tions sans résultats importants, il vint le 23 août 
présenter le combat à la flotte russe commandée 
par le prince <le Nassau; l'engagement eut lieu 
le 24, près de Svensksund, à l'embouchure du 
Kyméné, pendant qu'une escadre russe , partie 
d'Aspaë (1), venait tomber inopinément sur les 
Suédois. Après onxc heures de combat, ayant 
éprouvé une perte considérable en hommes «:t 
en bâtiments, Ehreasward regagna avec peine 
son mouillagr. Gustave III, qui avait quitté son 
quartier général pour partager les dangers de scb 
marins, fut poursuivi au retour par une galère 
russe, et son canot n'édiappa À la poursuite en- 
nemie qu'en s'écliouant dans le Kyméné. Ehreus- 
ward reçut un nouvel écliec le f septembre, 
et après une action de huit heures, il dut rentrer 
è Carlscrona. Vers cette é|)oque, le roi de Suède 
prit lui-même le commandement en dicf de s<;s 
flottes, et le rôle d'Ehrcnsward ne fut plus que 
secondaire. Il eut néanmoins une part honorable 
aux victoires navales de Frédricsbamm (3 juiu 
1790) et de Svensksund (U juillet 17U0}. Le U 
mars 1792 il fut arrêté, comme complice de l'as- 



O) SUnée •■ krae diae le goUe de Flolaode. 



751 



EHRËINSWARD — ËHRHÂRT 



7» 



gassinat de Gustave m, et resta incarcéré pen- 
dant plusieurs années. Cette détention abiégea 
ses }ours. A. os L. 

Brown, Cimn dm Mord, III. — B.-G. Geyer, HUtoif 
de SMédê, m. -> Le Bas. Suide, dans VUniverg pitto- 
reique, 171. 

BBRBT (Geor^'Denis), peintre allemand, 
né dans le pays de Bade, en 1710, mort en 
1770. Fils d*un simple jardinier, il ne reçut 
guère d'instruction; mais, par goitt, il dessi- 
nait toutes les plantes qui s*ofrraient à sa Tue. 
Déjà il en avait reproduit près de 500 avant de 
se douter de la valeur de cette oeuvre, quand !e 
docteur Trevt de Nuremberg lui en offrit quatre 
mille florins. A la vue de cette somme, le jeune 
Ehret, se croyant possesseur d'une fortune, se 
mit à voyager. Son trésor fut bientôt épuisé, et k 
BAle il dut recourir à son art pour subvenir k 
ses besoiiis..Dès que ses finances fïirent un peu 
rétablies, il continua ses pérégrinations. Il vint 
à Montpellier, puis k Lyon, enfin à Paris, où sou 
talent fut utilisé par Bernard de Jussieu, qui l'em- 
ploya k reproduire certaines plantes pour com- 
pléter ainsi la collection commencée par Robert. 
De Paris Ehret se rendit en Angleterre, d'où, 
trompé dans les espérances qu'il avait fondées 
sur ce voyage , il passa en Hollande ; il y dessina 
les plantes du jardin Cliflbrt, et fit connaissance 
avec Linné , qui lui apprit à diviser son travail 
et k porter dans la reproduction une grande 
exactitude. C'est à ce concours du botaniste 
suédois qu'est due la publication de VHortus 
Cl\ffort%anus ; 1737. Vers 1740, Ehret fit un 
second voyage en Angleterre; il y rencontra 
des appréciateurs et des protecteurs. Paimi ces 
derniers se trouvaient la duchesse de Portland 
et le docteur Mead, pour lesquels il peignit, avec 
un remarquable talent, des collections de plantes. 
Il densina aussi pour Sloane les figures de plu- 
sieurs mémoires destinés au Recueil de la Sodété 
royale. Tout en s'occupant de ces travaux, Ehret 
se souvint de l'homme qui le premier encou- 
ragea son talent, le docteur Trew, pour lequel 
il dessina 300 des plantes les plus remarquables 
et les plus rares de l'Angleterre. Trew les fit 
graver sur cuivre, et les publia sous ce titre : 
Plant» teleeix quorum imagines pinxit G^-D. 
Ehretf notis illustravU Ch, J, Trew et vivis 
colorilnu reprœsentavit J,'J, Haid; 1750, 
Ire partie, et 1773, 2e et 3» partie. Ehret, devenu 
botaniste à son tour, voulut se rendre utile k 
cette science; il fit les dessins de l'ouvrage de 
Brown intitulé : Civil and natural History o/ 
Jamaica, Londres, 1756, in-fol. ; il fit aussi les 
gravuresde V Histoire des CoraUinesde J. ElUs, 
publiée k Londres, en 1755. Ehret fut membre 
de la Société royale de Londres et de celle des 
Curieux de la Nature de Nuremberg, aux 
travaux desquelles il contribua par d'utiles mé- 
moires. En 1748 il donna 15 planches de plantes 
et de papillons, dont il fit aussi les gravures 
MT cuivre. Le docteur Trew a donné le nom * 



à'ehretia k une ftnille d'arbostcB équdtorhti. 

Haglar, Nemet AUg, MûtutL-LêMik. 

KBmMJLtLDT(Sigismond' Juste), hislodai 
et théologien allemand, né à Gemânde, lelt «^ 
tembre 1733, mort à Beschina. le 6 joia 1791 
Après avoir fait ses études de théologie à lén, 
Halle et Erlangen, il tint un emploi de prédia- 
tenr à Markt-Burg-Pnsppach, qnll dut «(otter 
bientôt, par suite de violentes cootrovermaice 
les catholiques de la localité. H se retira te 
les États prussiens, d'abord à Halle, ensdle k 
Beriin. Il trouva quelques ressources dm des 
leçons particulières. Nommé diacre k StôM, 
en 1768, il vécut dès lors à l'abri du iieiaia 
Plus tard il Ait pasteur à Beschhia, en Siéae, 
où il mourut. Ses principaux ouvrages nal : 
Presbyterologie des Bvangeliicken SeUs- 
siens; Leipzig, 1780-1790, quatre parties; - 
Àbhandhtng vom Vrsprunge und Àltertimm 
der Berg-Oewerk und Bandelstadt Schmal- 
kalden (Traité de l'oilghie et de l'antiquité de 
la ville de mines, d'hidostrie et de coniMree 
appelée Scfamalkalde ) ; Schleusingen, 1756 ; - 
Neue diplomatische Beitrmge sur BrUutê- 
rung der alten Niedersxehsisehen Gesehkkti 
und Rechte (Nouveaux documents pour Fédair- 
dssement de l'histoire et du droit de l'aBdense 
Basse-Saxe); Breslau, 1773-1774. On doit ei- 
oore à Ehrhardt des aîdditions k Adeiong et tf 
Dictionnaire de Jôcher. 

Entht%QTnhtt,ÂHg. Sne. 

BHRHAKT {BaUhosar), médeda et bota- 
niste allemand , natif de Memmingen, mort nn 
1756. Il s'occupa particulièrement de bdasiqse, 
et publia sur cette science d'utiles ouvrai^. On 
a de lui : De Betemnitis Suecicis lHsserUiU9t 
qua imprimis in obscuri haetenus /ossiiti 
natura inquiritur, dein et haud paucx ob- 
servationes universum marino'terretlrbm 
censum itemque lithograpMx modernx Aii* 
toriam spectantes exhibentur; Leyde, 1717, 
tn-4* ;^Mantissa BotanotogixJuveniUi ;UIb, 
173), ln-80; — Herbarium viman^reuM col' 
lectum, in quo centurix V plantarum of/r 
cinalium, tum ex nonnultontm sacrit UU^ 
ris , ttuctoribus classieis et usu œamomits 
celebratarumf magna diligentia ex sieMr 
rum et methodo haetenus probata dwratir 
IHim redditarum, in naiura quod voccaUt 
reprasentantur ; Ubn, 173), iD-8* ; — Coalt- 
nutitio Syllahi plantarum quorum speeminfi 
sicco botanophiUs t^/eruntur; Menuniogea* 
1746, in-fol. ; — Zugobe %u Lonicer's Krser 
terbueh ( Addition au livre des plantes de Lo- 
nicer);Ulm, 1737, in-fol. ; — Vnterricht m» 
einer zu verfassenden Historié der nuetsA' 
chsten Krssuter, Pflanzen und Baume, ete. 
(Instruction pour servir à une histoife é» 
plantes, arbres, etc.); Halle, 1752, iB-4*; 
~ Œhonomische . Pfianzen •* Historié, etc. 
(JHistoire économique des plantes ) ; Uim, l7U- 
1762, in-8**, ouvrage bien rédigé; les derwèm 



7M laJAfiART 

IMrtMB depuis U sixième ont été pnUiées par 
le docteur Hodderer. 



— EHRMA191I 



764 



■HRHÂKT ( Frédérie), botanisle suisse , né à 
Holderbanli (canton de Bene, en 1742, mort en 
1795. Fils d'an ministre protestant, il s'adomia de 
bonne henre àl'élade de l'histoire natnreUe,et avec 
nne telle ardair, qa*il attira sur lui rattention de 
Haller, qni voulut se rattacher comme bibliothé- 
caire. Bhrliart reftisa, pour ne pas laisser dé- 
pourm de soins son père, malade. En 1765 il 
alla étudier la pharmacie à Nuremberg ; puis il 
kA aide pharmacien k £rlangen, Hanovre, Stock- 
Mm et Upsal , où U suivit, de 1774 à 1776, les 
leçons des deux Linné, de Torbem , de Berg- 
mami, de Lcstbom et de Tidstroem. D résida 
ensuite à Hanovre jusqu'en 1780,et y.mit en ot&rt 
les herbiers du pharmacien Andréa. Cest aussi à 
Hanovre qnll fit paraître les premières décades 
de ses plantes séchées et le Supplementum 
Plantarum de Linné jeune. De 1780 à 1783, il 
fut chargé par le gouvernement de visiter le 
pays et de dresser la flore hanovriemie; puis il 
fut nommé botaniste du jardin des plantes à 
Herrenhansen. Les appointements attachés à cet 
emploi étaient assez médiocres ; aussi vécut-il 
dans une certaine gêne. On ne lui donna pas 
même les moyens de publier sa Flora Uanno- 
verana projetée ; cependant, il fit paraître suc- 
oessivement et sans interruption ses caliiers de 
plantes sèches, sous les titres suivants : Plantx 
crfpiogamiext 34 décades; Calamarix^ Gra- 
fHima ei Tripetahidex, 14 dec; Plantx offtr 
cijiaiss 9 46 dec. •• Herbx^ 16 Dec, ; Arbores^ 
16 Dec.; puis ses Beitrxge (Supplément); 
7 vd., Hanovre et Osnabriick, 1787-1792.. 

Bncb et Gmber, ÂUg.Ent, — Biographie médieate, 

* BHKLBii (Jean-Frédéric) f jurisconsulte 
Arançais, mort è Strasbourg, en 1775. Il professa 
le dnrft et les taistituts dans cette ville. On a de 
lui : JHsptUationes I et II de Occupatione 
MerumimmMliufn; ibid., 1757, in 4®; — De 
PotesUUe régis Romani; ibid., 1764, i^^^*; — 
Sur le droit public d'Allemagne. 

yicoÊ^ GeL DêutieM. 

* BBHLiGH {M,''Jean'ThéopMle)y théolo- 
gien allemand, né è Rabenan , près de Dresde, 
en 17 IÇ, mort le 4 mars 1779. 11 étudia à par- 
tir de 1737 à Leipzig, puis il se rendit en Hol- 
lande et en An^eterre , visita Londres et Ox- 
ford, où il transcrivit plusieurs manuscrits grecs. 
Revenu en Allemagne, il remplit à Leipzig et è 
Poppendorf divers emplois ecdésiastiqoes. On 
a de hd : De inveterato inter Bcclesiam gr»- 
carnet latinam Odio; ibid., 1745, in-4<'f — 
De Brroribus Pauli Sam/osateni; ibid., 1745, 
Ib-4* ; — Bpistola grmca Julii primi^ episcopi 
romani^ e codieeùxonix eruta, latine versa* 

AëehHif, SoppL àlOdMr, jiUg, Gêtt,-Ltxik, • 
BBUiÂinf (Frédéric-Louis), physicien fran- 
^ds, né vers 1740, mort en mai 1800, à Stras- 
bourg. Il ftdsait depuis longtemps dans cette 



viileun cours de physique très-suivi, lorsqu'à la 
création des écoles centrales, il Ait nommé pro- 
fesseur de physique et de chhnie k celle du Bas- 
Rhin. Onade lui : Élémêntsde Physique; 1779, 
in- 12. — Description et usage de quelques 
lampes à air inflammable; 1780, in-8" ( Sys- 
tème de lampes dont il était l'inventeur); — 
Des ballons aérostatiques et de Vart de les 
faire (ea allemand); Strasbourg, 1784, in-8*; 

— Buai d'un art de fusion à l'aide de Pair 

du feu ou air vital^ suivi des Mémoires de 

Laooisier sur U même sujet; 1785, in-8*; 

cet ouvrage, écrit en allemand, a été traduit en 

français par Fontallard. 6. bb P. 

l)eteMarts,5MetMfiCMra<rM.~Q«énir4.£4i Frmtiee 
UtUrékre, 

BHKMANN (Jean-Ckrétien) ^ médecin fran- 
çais, né è Strasbourg, en 1710, mort dans la 
même ville, le 16 août 1797. Il y fut professeur 
à l'université, médecin pensionné et doyen du 
Collège des Médecins. On a de lui : Dissertalio 
de Foenieulo; Strasbourg, 1732, in-4**; — Dis- 
sertatio inauguraiis de cumino; Strasbourg, 
1733, in-4» ; — Marci Mappi Historia Plan- 
tarum A Isatiearum ; Strasbourg et Amsterdam, 
1742, in-4® ; — Pàarmacopcea Argentoraten^ 
sis , etc. ; Strasbourg, 1757, in-fbl. ; — Disser- 
talio de hydrargyri prwparatorum intemo" 
rtnn in sanguinem effictibus; Strasbourg, 
1762, in-4'». 

Biographie médicale^ 

khbmahii {Jean-Chrétien), fils du précédent, 
médecin allemand, né è Strasbourg, en 1740, 
mort vers 1800. On a de lui : Dissertatio de 
Colchico autumnali; Bâle, 1772, in-4*; — 
Praktische Versuche in der Darmgicht der 
Pferde (Essais pratiques sur la maladie d'entrail- 
les des chevaux ) ; Strasbourg, 1778, in-S** ; — 
Praktische Versuche in der Maulsperre oder 
Hirsck-Krankheit der Pferde ( Essais pratiques 
sur le farcin deschevaux); Francfort, 1779, in-8*; 

— Versuch einer Geschichie verschiedener 
Kenntnisse aus der Naturlehre und Phgsik 
(Essai d'une histoire de diverses notions d'his- 
tofav naturelle et de physique); Vienne, 1783, 
iù-V* ; — Psychologische Fragmente %ur Ma- 
krobiotik oder der Kunst sein Leben zu ver- 
laengem ( Fragments physiologiques sur la 
Ntakrobiotique , ou l'art de prolonger la vie ) ; 
Francfort-sur-le-Mein , 1798, in-8**. 

Biographie médicale, 

BHMIA3III (Marianne), née Brentano, po- 
lygraphe suisse, née à Rapperschweil, le 25 no- 
vembre 1755, morte le 14 août 1795. Privée de 
bonne heure de ses parents, elle passa sous l*au- 
torité et la tutelle de Dominique Brentano , son 
oncle; puis, pour ne pas être à la charge de ce 
tuteur, elle fût quelque temps institutrice dans 
une famille nobte. Elle revint alors chez son 
onde, qu'elle quitta encore pour aller prendre 
la direction de la maison d'un autre parent. Cette 
position ne dura guère, et Marianne Brentano se 



EHRMANH — ÉIÇAWBB-MOUÇA, 
mari* vrec un iodlTidu qui diwip* te peu de | aflo de donoader m 

LD gouTerneur pourCeuta, oà H n 



rorlune quVIle avait , se rendil mtaie 
de vol de ileniera public» et ne te déroba que 
par la fuite à la peine qu'il avait encourue. La 
malhetireuae romme m rendit alora à Vienoe, ) 
publia ua premier ouvrage, et «e lit comédienne 
ums. le nom de Sternheim. Tout en pataiaunt 
jirji'lant pliiijiuuri années aur pluaieDrs «eèiiei, 
elle trouvait le tempa d'écrire sar diverwi roa- 
tièrre pliiloaopliiques. Vuioe i StnabouT^, elle 
abandonna le tttéatre, et j épousa le géa^traphe 
Ttiéo pi lile- Frédéric Ebmiann. Cette union tut 
encore marquée par de( eaibarras à laauile de 
spéculationg cumrnerdales roalheureuwa. Le* 
deux époux se rendirent alora i Stutl^tard. Ma- 
rianne Ebrmann lit paraître une revue mensuelle 
intitulée: Amalitni Briiotungtiunànt ( HeurFS 
de Récréation d'Amélie), 17IKJ-lT91;et fHus Urd 
elln remplaça cette publication par une aulra, 
ayant pour titre : file Siiulad/arin oui den 
Alpen (La Solitaire det Alpea); Zurich, IT(I3- 
179t. Outre cc« ouvraget, on a de Marianne 
IChrmann : MUttige Slunden «in» Frauen- 
zimmert{ Heures de I^sird'une name);Kemp- 
len, ITI4; — Plûbuaphie riHex Weibes', lun 
einrr Btobaehl«rin ( Ptiilosopliie d'une Kf^mmc, 
par uoe peraonna qui obeerre) ; Kempten, 1 7A4; 
— /.aicÂfaiMM tind gules Heii oiler Folgen 
der ErUehting (Légérrié et bon orur, ou snitea 
lie l'éducation) ; Strasbourg, l7Bfl ; — Àmalte, 
eine wahrc GescJilcfile in Brtefen ( Amélie, 
IwtMTe vraie, en lettres): Berne, 1787; — iVf- 
na't Krirjr on iArrn Gelitibten (Lettres de 
Nina à son bien-Blmé); Keme. 1787; — Gf^f 
lliliing (Le comte HildiDg); Berne, 17BB; — 
KUiM Fragmtntt /tir Deaàerùinea (Courts 
Fragments à l'uaage dea Daines qui pensent); 
ibid-, 1788; ~ Amalieiu Feiertluitden (Heu- 
res deChAmage d'Amélie); nsivre poalbnme. 
Tous eea ouvregea , eouaserés en partia à l'édu- 
cation des remntea, répondent parhitentenl A ne 
but, tant par la aageaat de la pensée que par 
la pureté de l'aipresaion. 

Knch et atabcr. Mit- Enc. 
'■Iad, chefetcadi de Ceula, naquit dans 
cette ville tm 1083 («76 de l'bégirv) , et mou- 
rut 1 Manie, en llâS (&Ii4 de l'bégire}. il se 
lit une grande réputation de «cieoce et de piét^, 
et acquit la plus grande inlluence sur la po- 
pulation de la Tille et des contrées voisines, en 
Iliri-IHT. Il donna des preuves d'habileté 
et de fermeté lorsque Ceuta fut attaquée par 
Abd-el-Moumeo , qui pourtant s'empara de 
cette place importante. Le vainqueur ne snt 
pas rendre justice à Eiàd, qui fïit éloîgné de 
Ceuta et rnvosié dans la province de Tedla, oO il 
continu A remplir les fonctiona de cadi anprèa 
des tiibns nomades ; mai) la dynauttp des Almo- 
hades déclina bicntût avec rapidité; la révolte 
éclata dans le Maglireb; le* habitants de Ceuta 
maMacrèrenl leur Kouvemeiir, et Kiad revint 
daua la ville. H partit bicntût poor l'Ëap^M I 



oouveaDbnctionDaire. Ce célèbre cadi a bbil 




* BUD-iBS-ABi-KUD.obefdelatiibiiurii 
des Acem, établie dans la province curitinKli 
Temsna, faisant partiedu Maghreb«l-Acia(aNl 
de l'Afrique), Il vivait au treiilbne et au qB- 
tonième ^ède, et il se fit remarquer pv «a 
caractère hardi. Il cherchait toqjonr* lés st» 
tures et le danger. Il se 'li»Hngpfj par ton oa- 
rage liéraique dans la guerre enlrepcite cutfn 
les cbréliecs par Yacoub-Ibn-abd-d HMi. Il n 
montrait taatâl dévoué, tanidl biatik k la il;- 
uastiedes Beui-Meriu. lla'enftiil enauileàDm- 
cen, rentra dans sa tribu en 1300, taaauiaplai 
tard dans la province deSoub, et repainl non 
chez les Acem en 1307. AL B. 

Ibn-KbiMogn, Hlâlotrt <t» Beritra. 

* rIad (mi-yatr-Altah-elXelai) , tffét 
aussi quelquefois .IMatf, chef berbère qui, ftn 
le milieu du doutitme sitcle, opposa dm virt 
résislance aux Arabes qui vonUient aastycUi la 
pays. Réunissant une foule de vajpboodt tt di 
gens sans aveu appartenant à difrérentei triha, 
il Ht échouer les tentatives des masulnunscHtn 
Sic«a-Veaerea. Les Arabes se trouiaioit niIlM 
de Loribus lorsque le cheikh de cette vîlkaffcli 
Eiad à son secours. Ce chef hardi marcha o«<n 
les conquérants, les chaata, et imposa aniUi- 
tants un tribut annuel, qu'il perçut jusqa'k U 
mort, qui arriva jicii après. Son tils, qui toolU 
après lui la guerre contre les maboniâant, m 
soumit ïAbd-el-Moumen, ealli9 de J.-C.(Ut 
delliégtre). AI. B. 

* ÉiçaiR-t-norçA.goaTmenrdel'Hiftié 
au tiuitièmc liède, était originaire dn Kbara^ 
Mobammed-lbn-til-Achâlh, gouverneur d« l'É- 
[lypte |>our le khalife t^l-Mansonr, ayant fcné 1 
In soumission tous 1rs Rerbèra de 11Mkiab,lH 
contetMil par la terreur, lorsque le bmt te if 
pandit tout à coup dans l'armée qoa Inibdii 
l'ivait rappelé en tffpte «t qn'H rehaaitd'oM. 
Les soldats résolurent de lelbrcerkeiécuttrcfl 
nrdresinuginairea, et donnèrent le ptoveriMaHl 
de l'Ifrikiah a Ëiça-ltm-MtNiça l'an IW de IV 
gire (7B& de l'ère chrétianM). NotMiamadM 
otdigé de se retirer. Let pHoclpaax au t aai i I» 
oKte révolte étaient les dwA anbea modlrltai 
ou deacmdants da Mader,aM4to«deabikiH's 
KoréJsch , du Twnlm , de KIhu, etc. EMf» 
sour a cette nouvelle «tonna lefwan m emwtii 
riftiUah è ËI-Agbe<), goaTtnnrAi Zab «* 
lavilledeTofana. CeW-d i M sambln ausaU* m 
armé*-, et marcha wirCrirMai, d'eè ÉltMh»- 
Mou^a fut eipoM. Al. B. 



n «• lit/riqm 



vlÀbou'BtÂr'Ibn-Mouça-lbn), tai- 
inOuétir. cbtf ■raba, tué «a iisi. u 
il à UM fkmiUe «Iroolwd* di la tribu 
a. PanUDl la rt^ie du Mltu hiMde 
loar , il a«ail wrrl itm habUaU «gas 
d'Jba-GuildiMD, KOuYcmeur de Cooi- 
iquel il t\ait luuédé duM wlta charge, 
«iuttnu i>ar la Mltto EI-OimUmc al <tt~ 
Abnu-Ishac PuuHd par l'ambitloD, 
ir raAseniMd rie granclci riobeHM, pro- 
i atactiaiiii, et s'èlre utiui de rtUiAnoe 
nais, Iba-EifR m fil proclamer aourt- 
■odaBt daConitantiae, M 1113; mafa 
«, aeuTeraia de Bougie { My, Fum ), 
«tra Jui , mit le ù«^ daTent U TiUa , 

ta tItb réiiatance , le prit a«(s aoa 
ipriDDÎpaux partiaana, et âl pjaataraa 
Miu dvs muraillea. Le rai Pieira d'A- 
I arrivé au port de CaiJo, conuna il 
MB 1 iaai« , ajanl ippria la aauglaiite 
H Tèpm ùciltenne*, Il t'était em- 
firira tuile pour la Sicile, oii il aa ût 

Laa biïlorieiM obrétieni cloaneit ï 
e aom de Bolbogue/, et au aullau 
D nalui de Mlrabutae (émir Abou- 

Al. B. 
iMrt te cautoant, - nhrmiiftut tt Ri- 



ÉIÇAIÏS.MODÇA " EICBEHS fsg 

^ PAUlMmu [Ooem aax PUHsttlli); Ber> 
lui, IIU ( — Âvt rfflM Ubm einei TangeiUehis 
und dot Marmorbild, îtoei IfOMllen, nebU 
mnam iRMif* mm aaliaitti und KMunuen 
( BrtiHM de h tl« d'un fflMnb anjei et lA RtatQe 
de iMriir*, deai oonnHea, anlilM d'ut tppoi- 
dicede Xotnuist Ballaileait Boiifa, jsm- — 
Btuiin VM Kommo, tngMie; Km^lierg, 
IBIS) -' JMf leUiB Btfd MH Marienburg 
(Le dernier hén» de MarlMibeurg), tragédie, 
Kœalgabe^, ibm ; — rit( Laermtn uw ffieA/j 
(BMutoitpdebrallpotirrfea))Bflrihi, lëSl;--- 
Oie OKhur tmd ihr* atseiitn (Lu Pottm 
et leurs Ck«rr«m), noofetlei Beriin, IB34; — 
Ow* «n(/ iManor rfei ifon ytioji Monve/ 
(Uaontte Lnamr dedmi Juan Maaud); Ber- 
Ifii, lUO flt 1*41, »« «dn. ; - va«r dit ra». 
fiotê md a(A<MA« «(rfMruNf der ntuêm 
romMUttÀÈH Poêhê M DttUtclUaiH ( De la 
algDlOcatioii teligiense «I étUqae de U iHHmlle 
poMenimaMI(|meaA)lemtpe);Lelpria,l847; 
— Dar dtuttek» mma* tim ts /«M*A. fn 
leiiwm Terkaetmtii ium PArtafentAirm (Le 

-— ■ do itlx-holtièrMaibdB daw aea 

Lefpdg. 



ttB KAUTSKXftoif lltati), ]arit- 
lemand, né en IMl, mort en leU.Q 
. h nue noble IkniUle de Francoute. 
r étudié et reçu lea grade» de maître 
DrtRelmïliedt.n; devint proEtesieor 
de morale ; plus lard, 11 Fut nuintné 
ittinedugouveniemeDtdeDniBiittek- 
, et atseaaear de 1k rtgeote de Wol- 
iea principaux ouvrage* «at : Com- 
t ad UlvltimJfDe divtT*U ngvlU 
lUi; — Uàer tlngularit de Ititer- 
Jarii;— Depravi» et irrtKiondll- 
•Jndinlbusi — De JailWa et Jure. 

ail. nur.. V. — jacbcr. Jtif. CtUttan. 

«iMtMP {Joseph), poète allemand, 
iti, le 10 décembre |?IR. Apriaavotr 
Tmnase catholique de BrrelaD, H M 
.805, à Halle et k HeMelbeis poor 7 
roit. En leos U tint i Parts, pda H 
plusieurs années h Tienne. Lorsque 
teti contre ta Pram», il senit amme 
dans l'année utrMitaine itepab K- 
Ingqn'en 1SI&, <t dertatelBeler. Bi 
nommé réKremMrt de 11 Téipmetfe 
I tS3i il alla snccesilTeniwi me le 
selllpr Att régnes k KWBI grt iw g rt t 
n,eii 1841,11 entra, cnmnie ew ia dBw 
nJsl^rc lira afOiira eecHsiariiqnée. On 
nungund GegenmirI (PressMthnent 
■ i,«lS;-»r|«f 



;M«ua irrMéi^.gdMard), i^teat 
illemiiMI , n£ à Beriin , le it mal isot. PUi d'an 
ftéttoHant , fl ItA enrojé par «on pire t l'école 
teadénriquadedeuIndM tsie,eten isistcelle 
(le gravure, dirigée alom par BDchho». Aprta 
tToIr otAMM na prix en isr, fl im rendit par 
Part* en IiaHe, Paadant ton léjonr m France, 
Il reçut lea leçeaa de Fonter et de niebomme. 
Vena k Panne, il ae perieAtkmna pendant trois 
ans ion PanI Toachl riant la tMorte et la pra- 
tl<pM de «ON art. il a^fcwraa ensuite, mais pende 
mnps, à TMise, nCi H repradntalt te taUaau (Ht 
Lit jln* du mien ! OHtte grarare se Ironre main- 
IMwat an muée de Berlin. Ea lUI il w rendit 
il FInrtMe, Mi fl rqtTTMMsit, d'aprAa RaptiaH, 
la VM&u iTgitêe/iUl. Reirena t Berttn aprte 
«lelr *tMU KMtM , Haptes , la Tjrol et Mnh* , 
il IM praAaaenr et membre de l' A e wHi nte rie ae 



<|utMea, I 



■SlMpI 

L Me : L'Àehntien dei trou iMs , 
Séante JHwM rt n t . (ftprts 
. . leportraHde TVncM,^- 
(<T«g M-ntnet ~ fMine le eramd et n 



l*wmtat» ( jUmMtrd) , mn 4u pe«*lml, 
i4 aoavMt aaMMdn aTceInt, grwrear aHenanl, 
né le 3 npMnbra im. n étudia la peMawe 
iMn f iMleT de HeoM Jm^'M isn. a cette 
fynqne, H tItkFarii, où U t ' appli qu a k la Ifthe- 
(n|Me, et ttA UcnW eompté parari leaprewlers 
artiste* <■ œ genre. De Paris il se rendit es 
Italie , el k ion retour, il oHM la n>édBill.: li'or 
k IVxpoMtfa tmi^Êim de IMl. Revrm k Hrr- 
lin en I Ma, il y apprit la n 



750 EICEIENS ~ 

Diète avec «ueote. (Test aiiul qo'il grava haUlfr- 
nwQt d'^prte Léopold Robert, Matt, cte. 
CeNWMi.-iofA. 

ucnop j(7|rprira ) , géopafihe allcmaik] , 
Tinil au commeDcemait itn dtx-liuHttnie aiècle. 
Il a vabOé (daiiean iliatniret, dont void Its 
titres : Delieix ftalix, tm index vtotortui ab 
vrbe Soma ad omiut Ittdia: civitatU; Dr«el. 
leM, lii-4°, avec cartes: — Delitiarum Ger- 
manix, fam tuperUiru qvam lif/eriorii, In- 
dex, etc.; Une), ia-4°i h la Hiile <te cet ou- 
vrage M trouvent auei aouvent lea Delicia; 
GallUe de Mathieu QaiA <le tMogne ; Fruiclbrl, 
1603, fa-4' ; — Delieix Bitpattix, et index 
viatoriui, etc.; )aM,fai.4°; — lÀber iiuignimi 
aiigml ilinemtn eum ex AuçUMfa-Vindelieo 
rum, tum aliit Ewopx, Àiix et A/ricx ciiH- 
ItUibat, oppidisgue maxime nonnullit, ad 
aliateelébretetcitateioppidaque; leOSiùi-i". 
.SdUcr, laita» tmlvtriaU. 

;BIGHBOrr ( Frédérie-GuttaBê) , {dÛlolotiiK 
<>t littérateur fraufaû, aé au Havre, en 1799 , at 
était élal>li loii père, uégocianl de Hamtwurg. 
Il étudia k Paris, et y fbt reçu, en iBie, doc- 
teur te lettres. Il e'eti occupé des tanguea orien- 
tales, parlicDllèremeot de sanscrit, et a rem- 
pli successivement lu fonctlaiu de bibliotliécaire , 
du Palais-Rojal, de suppléant à Es Sorboune, et 
lie proiessear tUolaire à la Faculté des Lettres 
de Lyon. En IS47 il Tut nomiaé correspondant 1 
de lluatitut, et en IBSS le ministre de l'iastruc- 
tion publique le chargea de l'inipectioa générale : 
des ctasaeK de langues vivantes dans les lycées 
de France. On a de lui .- Éluda grecquet tut 
Virgile, ourteueilde tout les poMoget de* 1 
poète* greet tmiléi dan* le* Bucolique* , lei I 
eéorgiqvt* et l'ÊnOde, avec le texte latin et i 
dea i^roclierooits liUéraires; Paris, 1S26, 
3 vol. in-8°; — ParaUèle de* longuet de PEu- 
râpe et de rinde, ou étude de* principale* 
langue* romane* , germaines, *lavonnet et 
etUiq»et , eompartet entre elle* et la langue 
nUlfue , etc. ; Paris, |g3«, in-rol. Unetradnc- 
UonaUeroandedeceuvant ^vallapaniàLeip- i 
ilg, en lUu ; - Hitloirt de la littérature de* ' 
Slme*;inS' ; — Diettonnaireitsmologiquedet 
raeinet allemande*, avec leur signification ' 
française et leur* dérivé* , clatiét par fa- i 
>«lJ^;in-tr;uMnouvelleéditioo de cet ouvrage, 
qui indique l'arSnilé de« (langues indo-germani- 
ques, a paru en iSSi ; — Étude* sur Ninive et 1 
PersipolU,tur ta Mythologie de CEdda;*ur 
le* PMsiet héroïque* des Indiens, arec tra- 
dadkKi de vers saoscrils en vers latins; Ta- 
bUaudé la Uttéralure du Iford au moyen âge; 
in-S* ; — Morceaux clissiqut* de la Uatgwe 
altamande et de la langue anglaise; )8S3, 

kl-8<>. W. DE S. 

Daamnu parUcviltri 

W { Jean-Conrad), naturaliste alié- 
né àDmtzig, en 17 K, mort le 17 si<)i- 
ITVO. n M ministre do l'Évangile dans 



EICimORN M 

sa ville natale. Om a de W : ITiMsiiflÉii.*. 

(Animaui aquatiques, elc ]; DiMrit l7;i,M>, 
avecpUnches; Beriio, ITIl. 
RRb et orobcr, .i/Mm. SrtcL 

■iCBHOKii (^MH-eofoyiftfl.ariaAife, 
fliMogiai et liMariea aHanasid, aé b U sdÉi 

• — jrniiBiii I (iiiiiiT|iiiifiinii^i 

(EliriDgen), mori t GodiBpv. le s jà m 
Après avoir liit se* «adea de ûtékpsim 
cette dernière viUe, a M radew de rénbl» 
dmfTfgraMl-diidkédeGnCbi). EkiTTilfc' 
devint professeur de lafi^ec iiiii^ilii a m 
veraitë de Mia , et m 1788 IM anidc * m^ft 



_ I arec le phM g. , , 

la fln de seajours. Il ert pen «rfcvCbqaM 
coutriboé phts que hn anx prap4a des ■!■■ 
bibliques. Trèa-reraé dans la «MHiMan 4i 
langues sAnfliqDes, Il j ^n et MaptM ksMi 



I tenant compte de la maaièn âg i^r,^|» 
ser etdes'etprimerpToprean aaene |sqli 
j derOnenLSe«aaviag(asurlaeri^«Hip 
! sont : Einleitung im dos AtU TVfnaMaf [fc 
I trodnction à l'Aneîeo Tiariiniwl]. Lsfl|b 
' 1780-83, 3 vol. lu-8*; phutan édttM;- 
Einleitung in die apoi^pMûekem SdrOlm 
I de* Allen Testaments { IntraducliM ai loÉ 
apocryphes de l'Ancien 'Testament); Gdfap^ 
I I79S, 10-8° j — EinUituuff in doM Ifem R* 
ment (Introduetiao au Noarenn TtA^h 
GtEttingne, 1804-10, 3 roi. ta-S*; — OtHM- 
larius in Apocalfpsin Joannii; 
1791, 1 vol. ln-8°; _ Die Bedn' 
pheten (Les Prophète* hOnox)^ 
16IG-30. 3 vol. lo-8°. A cdM de cm eampi, 
il faut citer deux eicelleote* p-i j- ^i^m pj^jp. 
rliques qu'il dirigea, et dani kaqiNlIci i patiaM- 
même (dusieurs mëtnof re* anad (ntàcMMli ^ 
pleins de science; ce sont : BepertarH^jk 
bUiliieheund MorgenldndfcheLUeratiriik' 
pertoi rc pour les Li ttératotes Ublique etarâWt 
Leipzig, I777-17SS, 18 roi. fal-Il; — ifip' 

meine Bibliothei drr Inblisehen UttrOr 
( BibliothèquegénéraledeU Littérature bOiqi^; 
Leipiig, 1787-1801, 10 roi. in-8*. Ea nki 
temps qu'il s'occupait de ces grands tnvaai k 
critique tàUique, Eichbora étudiait lldshÉt 
littér^re générale, et il apportait dus RSit- 
cherches la profondeur d'un penseur uuu i o Êad 
tt le goût exercé d'un lUtératenr de [uutwdM 
Vers la fin du siècledemieT.iloaDfat teprajcld 
te plan d'une hidoire de tontes les bnodM de h 
culture IntellectoeUe dans l'Euiope mudecM, '^ 
puia l'époque de la reDalsaancedes leitttaj«isl 
eoa temps, tls'aasudadanscebat arec pkdnn 
^vtins de mérite, dont ehacnn devait, ickaa 
spécialité, se charger d'une partie de cette sw'i 
collection. Eichbora composa pour cet te ooDedM 
un ou^Ta)(e iraportanl, qui devait en être ÏM*" 
ilu'Oon clriui est reslé inachevé ; cet ouvrap" 
ialllulé : GtseAlchte der literatnr ton ^^'^ 



EIGHHORJV 



762 



mfdie neut en Zeiten (Histoire 
re depuis son origine jusqu'aux 
modernes); GcBttingne, 1806-12, 
- Un autre ouTrage, qui devait 
ée générale de l'ensemble : Ges- 
CuUur and neuem LUeratur 
Histoire de la Culture intellectuelle 
ure moderne) ;G<Ettingue, 1796-99, 
, est resté également inachevé, 
oné une histoire de U littérature 
ite : Literaturgeschichte ; Gœt- 
;t 1814, 2 vol. in-8'». 
torien, il a laissé quelques écrits 
t et remarquables à la fois par Té- 
r le style. Ce sont : Urgeschichte 
litive), publiée avec une introduc- 
ss par J.-Ph. -Gabier; Nuremberg, 
ol. in-80; — Antiqua historia, 
um scriptùrum latinis narraiio- 
4a; Gœttingue, 1811-13, 2 vol. 
lïqua historiay exipsis veterum 
grxcorum narrationUms con* 
;, 1811, 4 vol. in-80; —Die ur- 
s erktucbten Hauses der We{fen 
mitive de la Maison illustre des 
aovre, 1817, in-8*; — Geschichte 
ten Jahrhunderte (Histoire des 
siècles) ; 3* édit., Hanovre, 1817- 
%o;^ Veàersicht der Jranzœsis- 
ion (Histoire abrégée de laRévolu- 
) ; Gœttingne, 1 797, 2 vol. in-S* ; —- 
ite (Histoire universelle) ; Gœttin- 
vol. in-8° ; plusieurs éditions, 
sauces dans les langues orientales 
dans son introduction à TAncien 
insi ffae dans plusieurs mémoires 
Dire et de sa bibliothèque générale. 
Dcore dans ce genre : Geschichte 
chen Handels vor Mohammed 
Commerce des Indes orientales 
let); Gopttingue, 1776, in-8o; — 
antiquissima Arabiœ Historim; 
in-8'' ; — Veher dU atteste Mûnz- 
er Araber (Sur la plus ancienne 
Itaire (les Arabes); léna, 1776, 
3 édition de TAfrique d'AbuIféda; 
'90, in-8® ; — et phisieiirs mémoires 
\dgruben des Orients (Les Mmes 
revue orientale publiée à Vienne par 
Les Commentarii Societatis regias 
Gottingensis conHennent plusieurs 
s à la plume d*£ichhom. Enfin , il 
mt longtemps les Gàttinger Ge- 
eigen (Annonces scientifiques de 
me des meilleures revues de TAIle- 

Blichel Nicolas. 
n. — Ench et Graber, jiUç. Bne^elùp. 
VU ( CharleS'Frédéric ) , juriscon- 
d, fils du précédent, né à léna , le 
1781 , et mort à Cologne, en juillet 
lé professeur de droit allemand h 
-roder en 1805 il passa avec .e 



même titre à Beriin en 1811 et à Gœttingue en 
1817. La faiblesse de sa santé l'obligea en 1828 à 
se retirer dans une propriété qu'il avait près de 
Tnbingue. En 1831 il fut rappelé à Berlin comme 
professeur, et fut en même temps employé au mi- 
nistère des affoires étrangères. En 1833 il quitta 
l'enseignement , et fut depuis membre du conseil 
d^tat de Prusse et de la commission de législa- 
tion. Ses travaux se rapportent principalement à 
l'histoire du droit des divers États d'Allemagne, et 
sont conçus au point de vue de l'école historique, 
dont il a été, avec Savigny, un des plus savants 
défenseurs. Le plus important de ses ouvrages 
est : DetUsche-Staats und Rechtsgeschichte 
(Histoire des États et du droit d'Allemagne); 
Gcettingue, 1808-1818, 4 vol. in^""; cet ouvrage 
a eu plus de huit éditions. Il faut dter encore : 
Grundsàtze des Kirchenrechts der KathoUs- 
chen und evangeliscben EeligUmS'partei in 
Deutschland ( Principes de droit ecclésiastique 
de l^ise catholique et de l'Église évangélique 
en Allemagne); Gœttingne, 1831-33, 2 vol.hi-8''; 
— Einleitung in dos deutsche Privatrecht 
mit Einschluss des Lehnrechts (Introduction 
au droit privé en Allemagne, en y comprenant le 
droit féodal). U a publié, avec M. Savigny et 
M. Goschen : Zeitschri/t far geschichtliche 
Rcchtswissenschaft ( Journal de la science du 
droit historique) ; Beriin, 1815-1843. M. N. 
Dœumenti particuliert. 

l BiCHHOBif ( Jean •Albert-Frédéric dr ) , 
homme d'État prussien, né à Werthdm, le 2 
mars 1779. A dix-sept ans 11 se rendit è l'uni- 
versité de Goettingue. En 1800 il fîit nommé 
membre consultant de la régence de Clèves; en 
1801, quartier-maître de régiment; en 1806, as- 
sesseur de la cour de justice à Beriin; conseiller 
en 1810. En 1813 Eichhom entra comme volon- 
taire dans l'armée de Silésie. Il prit part ensuite à 
l'admmistration centrale de l'armée alliée sous U 
direction du baron de Stein, dont a donné lui- 
même l'histoire dans une brochure anonyme inti- 
tulée : Die Centralverwaltung der Verbûndeten 
unter dem Freiherrn von Stein ; 1814. Il se- 
conda en 1815 le ministre d'AltensteIn dans l'ad- 
ministration des départements français occupés 
par les troupes prussiennes. Il fut admis ensuite 
au ministère des aflUres étrangères avec le titrp 
de conseiller intime de légation et appelé à siéger 
au conseil d'État faistitné en 1817. Il contribua 
dès lors à la création du code administratif de la 
Prusse et A la négociation avec les autres ttats 
au sujet des règlements de frontières, de la na- 
vigation, des questions de douane. Directeur au 
ministère des affaires étrang^ en 1831, il Ait 
mhiistre de llnstmctlon publique en 1840. Les 
idées, les tendances qui présidèrent à son admi- 
nistration contribuèrent ^ l'explosion des évé- 
nements ,de 1848. Depuis cette époque. Il vit 
retiré des affaires publiques. 

Conversât.' t^xikotf, — Lesnr. Jnn, kUL «nl9.* 

* RicHBORN ( Henri ) , médedn allemandw»- 



7G3 



EICHHORN 



t( mporain. Reçu médecin à Gœttingue, en 18^2, 
il entra dans la carrière de l'enseignement mé- 
dical à partir de 1830. Ses principaux ouvragef 
sont : Handbuch ueber die Behandlung und 
Verhûtung der conlagiôs fieberhcfften Exan- 
thème (Manuel de la cure et de la préserTatioQ 
de l'exanthème contagieux et fiévreux ) ; Berlin, 
1831, gr. in-S*; — Veber medicinische Et' 
fahrung und ueber praktische Medicin irn 
Allgemeinen (De l'expérience métiicale et de U 
médecine pratique en général ); Berlin, 1827f 
gr. in-8*; — Veber die Aussonderungen durch 
die Haut, etc. ( Des Sécrétions delà Peau, etc.)« 
1 826 ; en Trançais, dans le Journal des Progrès 
(les Sciences médicales, 1827, t. III ; — Berner' 
lumgen ueber die Anatomie und Physiologie 
(1er iiiissemHaut des Menschen ( Obsenrations 
au sujet de l'anatomie et de la physiologie de 
la surface cutanée de l'homme); Berlin, 1827; 
(Ml français , dans le Journal des Progrès des 
Sciences médic, 1828, t. VII. 

Caïlisen, Medicin. SchrifltLlMeik, 
EICHLBE {Henri), sculpteur et ébéniste al- 
lemand, né à Lippstaedl (Misnie) , en 1637, mort 
en 1719. Il s'étai)lit à Augsbourg, on il exécuta 
(le nombreux et remarquables ouvrages d'ébénis- 
f (Tic. Habituellement il les décorait de paysages, 
fruits , feuilles , etc. 

N-i|rlfr, Neues Âllg. Kûiutl.-Uxik. 
KiCHLKR (Gode/roi), fils du précédent, pein- 
tre allemand, né à Aui;sbourg, en 1670, mort 
en 1759. Il eut pour maître Jean Heiss, et fit le 
voyagedltalie pour s'y former à l'école de Cliarles 
Maratti. Après cinq années de séjour à Rome, il 
vint passer cinq autres années à Vienne, où il tra- 
vailla avec Kupetzky. De retour dans sa ville 
natale en 1742, il y fut nommé directeur de l'A- 
cadémie de Peinture, et devint peintre de la cour 
de l'électeur. On cite parmi ses tableaux une 
Cène exécutée pour l'église des Franciscains 
d'Augsbourg. Il fit aussi des dessins pour de4 
tlièses théologiques. 

NagLer, N9ue» Allg. KûnstL-Lexik. 

EicHLBR (Jean-Godefroi), fils du précédent, 
dessinateur allemand, né en 1715, mort en 1770. 
11 s'acquit un assez beau renom dans son art, et 
réussit surtout à reproduire tes figures de petite - 
dimension. 

Nagler, Nêuts Allg, Kûnttl.-Uxik. 

* EicB LER ( MatthiaS'Godefroi ), fils de Jean 
Godefroi, dessinateur et graveur allemand , né à 
£rlangen, en 1 748, vivait encore en 1818. U 
apprit le dessin è l'école de son père et la gra- 
vure à celle de Rugendas. En i767 il entra chez 
Thelof, dont il fut l'élève pendant six ans. Venu 
à Mannheim avec ce maître, il y suivit les cours 
de l'Académie. En 1773 il quitta cette vflle pour 
se rendre à Bâlc, chez Mechel, et prendre part ît 
la reproduction des tableaux du musée de Dus- 
seldorf. En 1774 EiclUer se rendit à Berne, où il 
travailla pour les libraires ; en même temps qu'il 
M(igiida Dunkel dans la gravure de certains pla- 



SICHMANN 764 

teaux neigeux de» enviroos de Berne. ntnTaiila 
aussi à Hériaau arec WaUer, Panoi tes pa- 
▼ures on cite ; ie Jugement demiart pour U 
musée de Pusseldorf ; -^ le portnûl de Solo- 
mon GessneTt d*aprèi GraCf; — la petstt fa- 
mille suHsse, d'aprèi Freodenberyer; -^ m 
Cahier des différepts Costumée du cohUm de 
Berne, d*après Freudeoheiier ; <— Plan tt Es- 
quisse de la ville de Berne ^ d'après Vmer; 

— Quatre Vues de JJvo¥rn4; — * Oi^ Vues At 
la maison de campagne d^Horao$i — Vu 
Bain russe; *— Un Paysage^ avec mnJUm 
où se baignent ^ee nymphes; —• Pattset» 
des environs de Haarlem; — SUe Jhmaai 
avec bétail au pâturage» d'après Axtiw;- 
le Délugt^ d'api^ Poussin ^ ^ Un coucher 4t 
soleil, d'après Delahire; — Belout tfuapj^ 
menade sur VeaUt d'après Bolognise. 

^4ylcr, NeufiAUç. KerutL-U9iM, 

EicRLE» (Elie), bibliogniphe iHenm<,i< a 
1688,nu)rtA Gmrljtz. le 23 février i7Al. Il fati» 
bliothécaire k Gœrtitz, où H pMbUa : IH bMwtki^ 
cis publias sagittatimquc /undaUtre bikU»' 
thecw Gorlicensis Joh, Q, HUichio; i734i ML 

Catalogué de lu Bikt. imp- 

EiCH.%iANii {Jean) (son nom totlniǤ irf 
DRYANOER, hoo)D)e de chêne )| uédspli 4 
astronome allemand, natif de la VettéFSvic,flHi1 
à Marbourg, le 20 décembre làeo. Il étlldilpa^ 
ticulièrement les mathématiques et rastroinrôy 
])uis il vint en France, où il entra dans UfiSfrito 
médicale. Reçu docteur à Mayence, il fiUaftpriéi 
professer la médecioeetles matliénaatiquecIMir* 
bourg, U exerça cet enseignement pendant viast* 
quatre ans. Eichmann fut un des premjflrt qii 
comprirent la nécessité d'expliquer par 4esfigsni 
les définitions anatoiniques. Jùn astrottimki 1 
contribua aussi aux progrès de cette sdaooe pv 
l'invention de divers instruments. Ouadslii' 
Anatomix Parsprior, in gua mcmbraadftfli 
spectantia recensentur et delineanlurt uih 
bourg, 1Ô37, hl*4*'* Cet ouvrage est irrnniisp^ 
de planches nombreuses ;•*- Tractai vom Bmm* 
Bade; Marbou% tâ35, in^*"; ^DeCylijtém 

— De Gloho cœleMti; — De ffarologiem 
solarium varia Compoiitione; — De ffoetfi' 
nalis instrumenti per quod horm noclwu 
addiscuntur ComposUione et ueu; — M 
Annuli astronomici. 

JOrhor, Alie.-f'Ch Uxik. - Biog. «^<c. ^ Hm^t, 
De HutMmat. — Tan der Uodeii, Dé Seripi. 



* ElcuMANXf (Otto-Louis)» jurisoo0«ttt 
allemand^ né à Beriin, le lo roars 1726, vaoïi} 
Doisbouj^auinoisd*aoOt 1783. Docteur eoftoit 
conseiller du roi de Prusse , din^rieur du gjNi' 
nase de Puisbourg, il fut l'n outri^ laiKlf<v 
et juge à Schievelb^. On a de lui : $chedieit 
Mesonarc/Ua, quondam Necmarchia ii^'> 
Halle, 1751, in-4''; — OraJlio de pntsU^ 
jurls Germanise anilqui; DuisbuJIgf l7^i»jlH''' 
^ Oratio de jure civili geimanico suffcittU 
omnibus lilibus iu Joro obvioalibiu; iU^ 



766 



EICHMANN — ElDELS 



786 



1764, ia«4'') — DisputaHo de re&us credUis; 

iiid., 1770, io-4" ; — AfAcTi/a/ione* de incom- 

mêodiê eoiiMiiiiiiHfm et communitatum s ibid., 

1773, in 4''; — Programma de legato ambi- 

rioso;ibid.,1773, iii-4*. 
Measel. (M. iHuttchL 

miCWMEm(Bme$l)^ miuicieo allemand, oé 
à Manbeim, le 9 février 1740, mort à Potadam , 
CD 1777. n M fit une répatation par son habileté 
à jouer le basson, et fat un compositeur élégant 
•t fécond, A vingt-six ans il devint maître de 
oMoert à la cour do prince de Deux-Pont». U 
ae rendit ensuite en Angleterre, où on admira 
aoB talent Plus tard il entra au service du prince 
royal de Prusse à Potadim, où U resta jusqu'à 
la fin de ses jours. On a de lui des Symphonies 
et des Concerioi, 

FéUs. Bioç. unir, dm Muiic. 

BicasTAD ( Laurent }, médecin allemand, né 
à Stetlin, mort le 8 septembre 1660. Il fut reçu 
docteur en médcdne à Wittemberg, le 18 sep- 
tembre 1621. Il se fit remarquer par son érudi- 
tion, et publia : De Theriaca et Mithridatio ; 
Stettin, 1624, in-4'* ; — De Confectione Àlc/ter- 
WieteiMedicaExercitatio ;Sieï^n, 1034, in-4% 
et 1035, in-8*; ^De Diebui cri/icti, libellw; 
Stettin, 1639, in-4*; — De Causisutilitatisme' 
didnxet matheseos ; Gouda, 1 647, in-4*; ~ Col- 
legium Anatomicum^ve questiones de natura 
corporis humani; Gouda, 1649, in-S"; ^De 
Camphora; an Hippocrati et aliis priscis nota 
fiÊierit^ et quid de ^tu oriu et natura recen» 
tiares medici prodiderint ; Gouda, 1650, in-4*'. 

Pméia attroloçiea. -- Èloj, Dietitmmairt Mstoriqu§ 
4g ta UéiêtîmB. Il, iss. 

* BicasTiûiT (Henri-Charles'Àifraham), 
pfaflo!ogBe allemand , né à ORcbats, le 8 août 
1772, mort le 4 mars 1848. Il fit ses études 
uiiiéri'ittaires à Leipzig, où ses proresseurs fu- 
rent Morus pour la tliéologle et Platner, Beck et 
Reix pour les bumanités. Nommé professeur de 
philosophie en 1796, il se rendit en 1797 à léna, 
poor firêndre part à la rédaction de VAllgemeine 
iAieratwrzêitung ; en 1800 il remplaça Walch 
dus la direction de la Société latine, et en 1803 
fl sneoéda à Scliatx dans la chaire d'éloquence 
et de poésie. A U même époque U commença la 
publicatiofi de la Gazette universelle d'féna 
\ lenaiêche altçemeine iÀteraturzeitung), qui 
se fit remarquer par son excellente critique. Kn 
1804 U eut l'inspection supérieure de la Biblio- 
thèque de Tirniversité. On a de lui t une excel- 
lente édit. de Diodore de ;Std(e, Halle, 1800- 
liOl, 2 vol.; et de Luerèce^ LeiprJg, 1801; ~ De 
DramateGrMcorwn comico'^atffrico; Leipzig, 
1793; — Quêfttionei pkilologicx; Leipzig, 
1796, et léoa, 1804, 2 vol. ; — Oratio GœtMi 
memorix dicatn; léna, 1832;— 0/mscula 
Om/oria; léna, 1848-49, continué par Weis- 
senbom. Eiohstwlt passait pour un des meilleurs 
latinistes de notre époque. 

' : UCM WÂLO ( Edouard ) , naturaliste russe. 



né h Mittau, le 4 juillet 1795. Préparé à l'étude 
des sciences par son père, simple instituteur, il 
se rendit du gymnase de sa ville natale à Ber- 
lin, où, de 1814 à 1817, il étudia la médecine 
et l'histoire naturelle. Après avoir visité Mu- 
nich , Vienne , la Suisse , la France et l'Angle* 
terre, il vint à WiUia en 1819, et à Dorpat en 
1891. Chargé en 1823 de professer la soologie 
et l'artobstétricalàCasan, il entreprit deux ans 
plus tard un voyage sdentifiqua à la mer Cas- 
pienne,att Caucase et en Perse. A son retour, en 
1827, il fut nommé professeur titulaire de zoolo- 
gie et d*anatomie comparée à Wilna, et partit d« 
cetle ville pour aller visiter les provinces oc- 
cidentales de la Russie jusqu'à la mer Noire. Lors 
de la suppression de l'université de Wiba , il 
resta secrétaire de l'Académie médico-chirurgi- 
cale de la même ville. En 1838 il professa la 
zoologie et la minéralogie à l'Académie médico- 
chirurgicale de Saint-Pétersbourg. A la même 
date il entrepritde nouveaux voyages, et parcou- 
rut l'Esthonie, la Finlande, le gouvernement de 
Pétersbourg et les provinces Scandinaves. En 18^6 
il fit une exploration géologique de l'Italie, de la 
Sicile, ctde l'Algérie. On peut dire que Eicliwald 
a été depuis PalUs le plus infatigable voyageur 
qu'ait eu la Russie. U est aiûourd'hui conseiller 
d'État et membre d'un grand nombre de sociétés 
savantes. <Les principaux de ses nombreux ou- 
vrages sont: Zoologia tpecialis; Wihia, 182^ 
31 ; — Observationes de Physalo et de Del- 
phino; Pétersbourg, 1829 ; — NaturhUtorische 
Skizsê von Lithauen^ Volhynienund Podolien 
( Esquisse de l'histoire naturelle de la Lithuanie, 
delà Volhynieet de la Podolie) ; Wilna,l830 ; — 
Ptantarumnovarum quas in itinere Ctupio^ 
Caucasio oinervavii, Pasciculi ; Wilna et Leip- 
zig, 1831-33, in-fol.; -«- Memoria Bqjani; 
Wilna, 1835 ; — Mémoire sur les richesses mi' 
nérales des provinces occidentales de la Russie; 
Wihia, 1835 ; — Àlte Géographie des Kaspis- 
chen MeereSf des Kaukasus unddes sûdlichen 
JfUM2a)i(/s( Géographie ancienne de la mer Cas- 
pienne^ du Caucase et de la Russie méridionale ) ; 
Berlin, 1838; — Uàer dos silurische Sehich- 
tensystem von Esthland ( Du système des 
couches siluriques de l'Esthonie ); Pétersbourg, 
1840; — Die Urwelt Ruulands (Le monde 
primitif de la Russie ) ; Pétersbourg, 1840-47, 
4 vol. ; — Fauna CoMpio^Camcasia; Pétersbourg, 
1841;— OryAto^itoxie; Pétersbourg, 1846; — 
Géognosie ; Pétersbourg, 1846; — • NaturhistO' 
rische Bemerkungen au/ einer Reise durch 
Tyrole^JC, ( Observations dliistoire naturelle re- 
cueillies durant un voyage dans leTyrol, etc.); 
Moscou et Stuttgard, 1851 ; — Die PatmosOê* 
logie von ffu^s/cincf; Pétersbourg, 1851. 

Convertations - i.exiko» . 

SlGK. Foy.Evca. 

* BIDKL8 (Samuel), rabbin qui habita d'a- 
bord Ostra et ensuite LuUin. Il vivait ejMX)re en 
I 1683, et était alors Agi^ de plus de quatre- vii^ 



767 



EIDFXS 



dix an*. On a de lui : Chidduscin, ou nouvelles 
observations sur les Agadoth et les Alucoth^ 
c'est-à-dire snr les allégories et les coDstitutions 
talmudiqaes. 11 fit preuve dans cet ouvrage d'un 
grand talent et d'une vaste érudition. Les juifs, 
admirateurs de ce tiavail, l'ont plusieurs fois 
réimprimé, et en ont publié séparément des 
extraits snr le Pentateuque et sur le commen- 
taire dn Pentateuqoe par Jarchi. Al. BoififiÂU. 

Roui, DiwUmmio storieo degli E&r§i, 

BiDOVS ( MarC'Antoine)f traducteur fran- 
çais , né à Marseille^ mort vers la fin dn dix- 
huitième siècle. li a traduit, de l'anglais surtout, 
plus de quarante ouvrages; mais ses productions, 
trop rapidement écrites, sont aujourd'hui ou- 
bliées. Voici le titre des principales : IM^éonnair» 
universel de Médecine, trad. de James (avec 
Diderot et Toussaint); 1746, 6 vol. in-folio.; 
— Traiié des Fièvres, trad. d'HoOhiann, 1746, 
in- 12; — Histoire naturelle, civile et géogra- 
phique de l'Orénoque, du P. Gunilla, trad. de 
l'espagnol ; Avignon, 1758, 3 vol. in*12 ; — Mé- 
taphysique de VAme,ou théorie des sentiments 
moraux, trad. de l'anglais de Smith; 1764, 2 vol. 
in-12; —VAqr%eulturecomplète,tnà' del'angl. 
de Mortimer; 1 765, 4 vol. in-1 2 ; — Voyage de- 
puis Saint-Pétersbourg, en Russie, dans di- 
verses contrées de V Asie, par Belld'Antremony, 
trad. de l'angl.; 1766, in-12; ^Histoire natur 
relie de la Ca/i/bm<«,trad. de l'angl. de Venegar; 
1767, 3 vol. in-12 ; — Histoire des principales 
Découvertes dans les arts et dans les'sciences, 
traduction (supposée) de l'anglais; 1767, in-12. 
Ses autres travaux consistent dans des traduc- 
tions de romans et d'histoires diverses. Il a 
donné aussi plusieurs articles au Dictionnaire 
encyclopédique de Diderot. Gutot de Fère. 

netcMartii, SUrtet litterairet. — Quérard, ija France 
littéraire. 

BIGIL. Voyei £gil. 

* BiLSCHOT (Frédéric-Christian), éndît 
danois , né en 1727, mort en 1751. On a de lui : 
DeScientiis vemacula lingua docendis; vers 
1747; — Leben des Pythagoras (Vie de Py- 
thagore) ; Copenhague, 1756, in-8**. 

Adelung, Soppl. A JScher. Mlg. Gel.'Lexik. 

* BiMMABF OU BiMÂBT ( Gcorges-Christo- 
phe), peintre allemand, né en 1597, mort à 
Ratisbonne, en 1660. 11 réussissait à la peinture 
de genre et de portrait, et s'entendait aussi à l'ar- 
chitecture. Eimmart exécuta de bonnes gravures 
sur cuivre; mais ce qui le fit surtout connaître. 
C'est l'arc de triomphe quMl exécuta pour l'em- 
pereur Ferdinand III. Eimmart fut peintre de 
ta cour du prince-évéque de Freisingue; il repro- 
duisait avec talent les sujets de piété et les pay- 
sages. 

Hagler, Neuêi ÂUg. Kûnstt.-Lexik, 

BiMMABTou BIMABT (Georges-Christophé), 
dit te jeune, graveur et peintre allemand, né en 
1638, mort en 1705. Il eut pour maître J. San- 
drart, ci se fixa è Nuremberg. U peignit des ta- 



— ElINARI 76» 

bleaux et sujets d'église, et grava sur cuiTre plu- 
sieurs portraits. U reproduisit de la même mi- 
mière 300 figures emblématiques pour lesPsaïaMi 
deDavidff^ Homburg ; Ratisbonne, 1675. Parai 
ses autres productions, on peut dter : CiDqoaote 
planches pourune édition de V Enéide de Viiçle, 
par J. Schoder; Nuremberg, 1688, in-4*;- 
Vue de la ville de Nuremberg , en 4 ptao- 
ches ; — Les Éléments en désordre; — Var- 
ehiduc Ferdinand d^ Autriche et son épeue; 
in-4*; » V Assomption de la Vierge, &sfKét 
un tableau du Tintoret, dans l'église de Bamtoi. 

Ifagler, Nmui ÂUg. KûnstL-Lerik, 

BIMMABT OU BIMÂBT ( Morki'Clara ), llleée 
Georges-Christophe le jeune, artiste suisse, nwrte 
k Altdorf, en 1707. Elle peignit les fleon, ks 
fruits et le portrait. Maria Eimmart éponu le 
célèbre physicien Henri M uller. 

Ifagler. /V«twi Mtç, KûnstL-LexiM. 

* BiNAïf (Abou ) , sultan du Maghreb, mort 
en 1358. En 1348 il se révolta contre soo père, 
le sultan Abou-il-Hacea, et fit des progrès rapi- 
des. Son père, après un naufrage, était panraui 
à regagner Alger, et avait attaqué les Beoi-Abd- 
el-Ouad, qui l'avaient vaincu. Aboo-I'-Hacea 
prit alors le chemin du désert pour se nodre 
au Maghreb; mais , arrivé à Sidjilmessa, n ap- 
prit que son fils marchait contre lui, et pour 
éviter sa rencontre, il se retira dans le Maroc, 
où il leva une armée. Abou-Einan vint lui fivrer 
bataille auprès du fleuve Omm-Rebiâ, le mit ta 
déroute, le força à chercher un asile dans .tamoa- 
tagne du Hintata, et se dirigea avec les Mérin- 
des sur la ville de Maroc, qu'il assiégea pendaat 
qu'im autre corps de troupes cernait par son or* 
dre la montagne do Hintata. Pendant quil était 
devant Maroc , son père mourut, et toutes les 
tribus firent leur soumission. 11 mourut lui-niêM 
dix ans plus tard, et eut pour successeur son V% 
Es-Saïd. Al. BoimiAD. 

Ibn-Khaldoun, Hittoirê dt» Berbèru, 

BiN ABi OU BiB ABSBR ( Martin), théolQgi.4 
islandais, mort en 1570. 11 fut prêtre à StadesM, 
puis évéque de SkalholL On a de lui : ManuaU 
Sacerdotum; Copenhague, 1555; — Nogleuf 
Lulhers Psalmer pair islandsk oversaite; 
( Psaumes de Luther traduits en islandais ). 

Ifyenip et Kraft, jiUÊUndetlgt iÀUratur-Uxêàm. 

bihabi ou BINAB8BB ( Gissw ) , théolo- 
rien -islandais, vivait vers le milieu dn seitième 
siècle. U étudia à Hambourg et à Wittembeig, oè 
il put recueillir les leçons de Luther et de Mé- 
lanchtiion. En 1540 il fut élu évéque, à la ptoee 
de l'évèque Ogmund et sur les instances de et 
prélat En 1541 le gouvernement aoeoria 
aux ministres de la religion une faoïHé 
dont ils létaient dépossédés dirais 1272, odk 
de se marier. Cette innovation détermina pio-* 
sieurs prêtres de U religion romaine à se dé- 
mettre de leurs fonctions : il fiaUut les rempla- 
cer par des laïques. Pendant lea troubles occa- 
sionnés par cette aflUre , Gissur Elnnri BMwrut 



EINARI _ EINSIEDEL 



lit l'animotité qu'il t'était attirée, que, 
re de l'évéqoe Jon AreMO, «a déterra 
iTTe, et tes cendres hrent J^ées au veol. 
I loi une traductioa des Prorerbei de 
I en Uogae norrégieniie et eons ce titre : 
nit Ordskutde a Iforraena; Holmn, I 



AM (Gvdmand), tndnctear et ttiéo- 
iandais, rivait diiu laaecoiide moitié du 
: stècte. Il fut rectmr A Holum et nùniH- 
idestai. Il Iratlmsillmte Predigle (Pré- 
») de Lutbei', Hohim, 1000, et ie£pecu- 
teaUorum de SaTontrole, 1597. 
I Mnirl, nur. lut. lilmd. 
Kl ( Jean ), poite et théologiai Ulan- 
'ait dan« la seconde moitié da dii-aep- 
tele. Il traduisit en vers isludaia le ca- 
ideLutber; 1674. 
Bluri, HUt. lut. Itland. 
ARi ( Jean ), potte ettradncleur islan- 
Dit A HœdruTd.le 13 uptembre 1708. , 
■tltuteur A l'école de Skalliolt et recteur 
■-Ha publié en vers ou en proie des I 
MU, parmi letquellet on remarque Bar- j 
•genls; 1SS4. 

Ami ( Si^urtf), Ibéologien islandais, Ti- 
I la première moitié du dix-septùme 
I fut prédicateur A Saurbte, et Iraduitil 
iHufTijacrwmdcBùntingelle trailé »e| 
linatione, de Jean Beust Postille ; teîi. : 

:aki ou sisAMaxn ( Balfdan), liisto- ' 
Mitaia, Dé en 1733, mort en I7i5. Il lut' 
i Holum en 1755, et prévôt de l'éTêché 
itlre en 1779. Il édiu les œurres poé- ; 
sScaldes, traduisit en latindes ouvrages ' 
I, et écrivit une hïBlaireecclétlaslique.Les ' 
I leR principaux ouvrages sonl : Spfcu- 
ale; 176B, in-4°; — Sciagraphia kis- 
'.teraruc hlandicx ; Copenhague, 1777. 
iDorlde l'auteur, ondoDnade cette Ébau- 
Ixquisse une éijit. plus complète sous le 
isloria Mterarla Islandix; Copenha- 



tM (Jean-Jttst Von), pol;graphe alle- 
I dlx-huKIènie siècle. Il Tut pasteur A 
ddingen et recteur de l'école couven- 
Bergen, daoa le voishvage de Ma^^e- 
es principaux ouvrages sont : De ge- 
d etoTvsnftam MU, 'Magdetwurg, 1714, 
iwititndgrùndticheAmneisvnçMtm ■ 
1 QUI Lutheri Schrjf/ea getetgl ( Mé- '. 
re et abrégée pour apprendre A étudier, | 
1 écrits de Luther); — Surte und \ 
-.ht Anweinmg zut Htrmtneutik aui ' 
Schriftea ( Méthode itlre et abrégée 
leotique, tirée des écrits de Luther) ; 
nrg, I737,ia-8"i — Kuntundgrùnd- 
lÊMtUMg trbmUich und naehdiiick- 

mV. MOGR CéNÉB. — T. ÏT. 



7T0 

lieh su predigen, aiu Lutktri Schriflen ( Mé- 
thode sAre et abrégée pour apprendre A prêcher 
A Omd cA avec expreasion, d'après les écrits de 
Lutter); Frank enhaosai, 17î7, in-8°; — Intro- 
duelio in lOroi Bug. Grotit De Jure Belii et 
Pacts; 1718, soua le pseudonyme à'irénophitt; 
— De Jo. Cteriet Audaeia erUiea; 1718; — 
ri(a/(U.£etnerl;MBgdebourg, 171S, In-B*; — 
Poemata Mort. LdtAeri; iUd., 1739, i»4<>; — 
Jforflfri Luthâri Fragmenta philologico-exe- 
getica; 1730; — Melanehthoniane; ~ Helm- 
stsdt, 1730, M-H*; — HuTter Abriit von dem 
Leben iMlheri (Esquisse de la vie de Lntber ) ; 
1730; ^ Iniroduelio in BiMiotAeeam Grmeant 
f.-A. Fabrit^i; Wd., 1714, in-S*; ~ /n(ro- 
étielio IH BUiUotlueam Latinam J.-A. Fa- 
»rlcii; itéd., 1734, iii-g°; — Àninuidver$ia- 
ntiadJo.Clerici CoiKme»tafim; SUA-, 173à, 
in-a»; — Commenlariui de fatis tradition is 
apudpotioru genlet liM., 1735, i vol, in-S°; 
—JahrçeêchiektederttarK Bnmdenburg (An- 
nales deUHarcbede Brandebourg); lbid.,1735, 
SuropaUcher ChrUleiutaad ( La 
euTopéM»); ibid., I73e, in-s*. 
H sur. lttttl€b. Théoi. 

'miBiiKKL (/ean), chroniqueur allemand, né 
A TieniK, en 1117, mort en im. n aiiK été 
chanoine de la cathédrale de Saint-Étiennc i il 
omipusa nue Chronique univeri^le, partie en 
vert, partie en prose, qui s'étend jusqu'au règne 
de l'empereur Frédéric II, et dont il existe ù 
Viorne, A Munich, au Vaticaa , des mannscrils 
(dut ou moins complets. Pertz en a publié quel- 
que* extraits, dans ses Scriplores Germanici. 
t. n, p. 537-540. G. H. 



CileliTteR, I' 

* BINaOBN ( Paul ), historien livonten, mort 
le 18 mai 1656. H était ministre à Mitlan, et de- 
vint surintendant da duché de Courlaude. On a 
délai : Hisloria Utltea, de paputi hu^ut ori- 
gine, tnoribia, repubtiea; — De S^rtna- 
lion^gentit Lelliex in Curlandio! — et plu- 
sieurs Sermonet aor divers sujets. 

MorM. Grand DicHomaln AtiInSfw. 

BimiBDKL. Rom d'une «nclame hmille no- 
ble de Saxe, issue des chambellans de Grand- 
itein. Le* membres les plus distingnés de cette 
Tamille sont : 

CkiAKAD, qnivivaitA la &n du quinzième siècle. 
Il Tut (ait prisonnier A la bataille d'Aussig, le 
14 juin 1420. Après avoir recouvré la li- 
berté, il se rendit k la Terre Sahite, où il Tul 
pris par des Turcomans, qui le tinrent captif 
jusqu'à l'époque de la belaille de Belgrade 
(1456 ), A laquelle on le força d'assister ; ayant 
réussi il s'échapper pendant la mêlée, il rentra 
dans ta patrie, où d'abord il fut méconnu, même 
de sa femme , qui c^)eDdant, une fois l'identité 
constituée , lid donna encore des enfants. 

Hwni BiUBAum, mort 1« s décembre I54T< 



771 



EmSIEDEL — EISEN 



771 



n fût ami de Luther, et contribua pniMaminent à 
répandre le protestantisme. 

George- H AUBOLD , né en 1521, mort en 1592. 
11 étudia la théologie, et Ait auditeur as«idu de 
Luther, Mélanchthonet Scharf. Il défendit la ré- 
forme avec sa parole et son épée au temfs de la 
guerre de Smalkalde. De 1576 à 1686, il fut oon- 
seiller des princes Maurice et Auguste. Ce der- 
uiiT lui donna le titre de chancelier, qu'il garda 
sous Christian en même temps quil fut préai* 
dont du consistoire. 

KiNSiEDEL ( FrédériC'Hildehrand n' ) , 
homme politique et littérateur allemand , né à 
Leipzig, en 1750, mort le 9 juillet 1828. Il fbt 
dirigé dans ses études par lé célèbre Mussus. A 
rissue de ses cours ii PuniTersilé d'Iéna, il lit 
partie de la régence de Weimar, et détint asses- 
seur à léna. Démissionnaire en 1775, il fut at- 
taché à la cour de la ducliesse Amélie en qua- 
lité de grand -maltro. Il publia alors plusieurs 
ouvrages, traduisit quelques pièces de Calderonf 
et fit ayec la duchesse uuToyage en Italie. Après 
la mort de cette princesse, il garda ses fonctions 
sous le nouveau règne, et en 1816 il fut appelé à 
la présidence de la cour de justice des princes 
saxons à léna. On a de lui : Une traduction en 
vers libres de quelques Comédie^ do Planta et de 
Térence; Leipzig, 1808, 2 vol.; — Gmndlinien 
zu einer Théorie der Schauspielkunst ( Élé- 
ments d'une théorie de l'art théâtral); Leipiig, 
1707. 
Ersrh et Grnbcr, Âila. Enc. — Con9ertat.-Lexik. 

BioiTB-KNSARi (Àbou), uu des compagnons 
du prophète Mahomet , dont le nom , par suite 
d'une grave altération, se trouve souvent écrit 
Ahou-Guh. Il fut porte-enseigne de Mahomet et 
du khalife Moawiah I^,et périt*en 668, sous les 
murs de Constantinople, lorsque les Arabes ten- 
tèrent pour la première fois la conquête de cette 
opulente capitale, sous le règne de Constantin 
Pogonat. 11 avait prédit, dit-on, avant de rendre le 
<lemiersoiipir, qu'un prince musulman s'empare- 
rait de Constantinople et honorerait sa sépulture. 
Trois jours après la prise de Constantinople par 
Mahomet II, un schéikh, nommé Ashams-Addin 
(écrit aussi, mais à tort, Aksham-Soddin ) , eut 
un songe dans lequel on lui indiquait le Heu où 
avait été enseveli le compagnon du prophète. 
A son réveil, il court faire part au sultan de cette 
révélation, et bientôt,suivi d'une foule nombreuse, 
il se rend à l'endroit désigné, et y foit pratiquer 
des fouilles qui mettent h découvert un tom* 
beau avec cette inscription : « C'est ici qu'est 
enseveli Eiout>-Ensari, Taml constant, le co^sei^ 
1er de Dieu, dont l'aide nous soit à jamais pro- 
pice. » Une source parut ou jaillit en même temps 
dans ce lieu, devenu saint; Mahomet II y fit 
élever un mausolée et une mosquée, qui reçu- 
rent le nom d'Eioub-Ensari. Le schéikh ceignit 
k sabre impérial devant le tombeau d'Eioub- 
Ensari, usage suivi par tous ses suecessenfs, et 
qui remplace pour les sultans le sacre des 



8ouv«aina occideiitaiix. Un teibourg s'éleva es- 
suite autour de la mosquée, qui devmt un objet 
de dévotion et de pèlerinage. Al. Bokkuo. 

De HaMiDer« hUL de F Empire (Jitomên, -SaU- 
bcrry, HUt. de V Empire Ottoman. 

;bi8BLBH i Jean-Frédéric), pufalieisfe afle- 
mand, né à Rothembourg, le 21 septembre 17fiS. 
Du gymnase Frédéric à Berlin , il se renil à 
l'université d*£rlangen, où il étudia la théologie 
et «tfftcnt la pMIoaophie. Il fut ensuite ebarr 
de l'édiieation du fils ateé du comte Anân-Boit- 
zenboorg; en 1813 et en 1814 il prit |iart,o(NiiiM 
volontaire, à la guerre de Tfaidépendanee defAl- 
lemagne. A la paht, U te fit ré|»étiteur à Beriii, 
devint profttieur agrégé en 1820 et profencw 
titulaire de droit pubHe à Breslaii en 1821,p«s 
à Halle en 1829. Ses principaux oavrages mit : 
GrandSiiffe dnr StaniâwIrthscHoft mUr ém 
JMm VMêwîrthsckttft und dir tkh ëtf 
rauf beziehenden Regierungiknnde ( ITinri- 
pes d'économie politique Ou sociale , c4 de rm 
de gouverner en conséquence); Berfin, Mis, 
in-8*'; _ Handhueh du Sffitems der Stmrth 
wissenschaftçn ( Manuel du Système des Mn- 
ces politiques); 1828, ln-8*; — Die Uhrf 
von der VolkswirthsefUtfl (Théorie &ë Iteo- 
nomic politique ); Halle, 1843, iD-l*; - 
une édition du Staalsiois$énichaft (Scfmrp 
politique de Jacob) ; Halle, 1836; — Gesehitlitf 
des Lutzow'schen ïhreicotpê (Histoire «io 
Corps-franc de Lûtzow); Halle 1841. 

Converi.-UxUt. — Dict. de l'Économie po/ififw. 

BisEN (Charles^hnstophe),m6ikàBiik- 
mand , né à Nuremberg, en 1648» mort le 3 lé- 
vrier 1690. Il étudia à léna, Strasbourg et liâlf, 
où il fut reçu docteur. £n 1 674 il devint neni 
bre du collée des médecins de sa ville utaL*, 
et en 1680 il fut nommé médecin ordiaaire i 
Cuhnbach. Oa a de lui : De MelanchoUto fl 
maniaco patiente. De MenHum suppression» 
eorumque per aurem sinistram excrethfui 

— De Comate somnolentof Bâle, I673,in-4'f 

— Tuiissimum piorum ri/uçium in embit 
mate quodam veraibus laiinis et gennantck 
exposUum, etc.; I67ô, in-4^ 

JOchcr, jillg,Gel.'Lexik.-^Bioarapktê médienlt. 
EISEN DE SCBWAMIBllBBa« {/etOhGttr- 

geê), médecin allemand, né à Bolaingen, le ISiff* 
▼ier 1717, mort le 18 fXrrier 1779. Fils d'ua Mi- 
nistre de l'Évangile, il étodia (l'abord latbëolo||le. 
Après avoir terminé ses étodesè léna, il nrtrt 
comme institutenr ehec un riche IJveaiei, d 
quatre ans plus tard il Ait nommé piskark 
Torma et fH>hoia. Des confestatioM an sigetdt 
ses émoluments rengagèreni dans de leais pr** 
ces, qui lui firent chercher des resaonrees M 
ses connaisaances cliimlqHes et médieales; c'nt 
ainsi que aons le nom de tinctura Mbifl 
vendit une eapèce d'areaae aoqnd il altribinl 
certaines propriétéa. EU mènM tempail s'ecoif* 
d'économie potNk|ne et domesfkine. Ceil éé 
qn'il s'efforçait de firire resaorthr les ineoiv^ 



7T3 



EISEN — EISENHAHT 



774 



oients de là Modalité et du «enrage des peuplée. 
Ses écrits lui valnrent d'être appelé aii pf èo àa 
auLT Pierre III , peur déTelopper ea présence 
de ce prlfiee ses idées de réforme} maie la 
aiort de Pleitei surfemie dans llnterralle, ne 
permit pas à Elsen d*aller pltu loin en oe qui 
dbocemait ta Russie, ee qni ne rempècha paa de 
poursalrre son flan d'abolition de fesclava^e en 
LiTonle, et il 7 rénselt en 1767. En 1709 il intro- 
duisit riooculation dans la même pro^inoe. Il 
fat ensuite appelé àPétersbourg pour y surreHIer 
h'emploi de ee préserratif à rikypltal des orpbeHns. 
Dès 1 77 1 II avait porté ses recherches vers on atitre 
SBJet, également digne dlntérèt : l'art de Mre 
sécher les plantes potagères sanx en altérer la 
eonlenf, la saveur et toutes les propriétés. 11 
étadia aussi Fart de faire des herbiefs , et essaya 
d'appliquer les baies de genièvre à la guérisort 
des maladies vénériennes. Après s'êtlre démis de 
ses fonctions de prédicateur, il alfa remplir un 
emploi du même genre en Lithoatile, oif II moti- 
rut On a de lui : Die Kunsi oUë Kûchen* 
krxuter und Wursefn zn troekntm nnd 
in KoÉten %u paehen tVari de flécher les 
plantes pu i ag fef es et de les placer dans des 
caisses); Ober-Palen, 1772, in-4*j — Dié 
Blattêrimpfungskunit erlêichiert und den 
MÊûiiem Hlbst ûberirâgén ( L'inoculation ren" 
dne fsdle et mise à la portée des mères ) ; 1774, 
2 cahiers, In-S* ; — Der Philanthrop ( Le Phi- 
lanthrope); 1777 ; — D(u Christenthum nach 
dêt gesunden Vemurtft und der Bibel ( Le 
Cliristlam'sme d'après la saine raison et la Bible) ; 
Rlî:a, 1777, in-3*; — Thœtiges Chrhtentftttm 
iif firhnrhturitjen fflr jeclermcmn (Le ChrÎ!f- 
liaiîi.-.îiK* actif tnt méditations Jioor chacun); 
Riga, 1777, in-8". 
âi'.'prapftti mêilital». 

KisKx ( François ) , peintre et graveur 
belpte, né à Bruxelles, en t700, mort à Paris, en 
1777. Il était peintre de genre, et agraire à l'eau" 
forte plusieurs morceaux, entre aatres Jé$Ui' 
Ohrisi donnant les clefi à fkihit^ Pierre ^ d'a^ 
pfès Rnbens. 

Il»ufi, met i t mma tn ëet Cravwun. m» mth hist^ 
rtit. de IliS.— Dict. kiog. et pUtornque. 

KiSRN (Charles), peintre, graveur et dessina- 
teur français, fils du précéaent, né à Paris, en 
1721, mort à Bruxelles, le 4 janvier 1778. Il 
était élève de son père , et a peint quelques la- 
bleaux, qui ne sont pas sans mérite. 11 a aussi 
dessiné à la mina de plomb divers petits si^ets 
satiinéa dea oonnaiastwt. Let plus rtmarqns- 
Ues de ses compositions ornent les Contes 
de ta fontaine ^ édition dite dei fermiers 

généraux; Paris, 17«2, î vol., Hi-S*»; — des 
MétartUffphoses <tCfvlde,éâit. de Basan ; Paris, 
1767, 4 vol. ln-4-; —âela Henriade, 2 vol., 
ifl-8* ; — le» vignettes et culs-de-Iampe des Bài- 
ters de Dorât ef quelques eaux-fortes de petite 
fimettaion, entre autres La Vierge;-- ^aïntJé- 
réme; •*- iaknt Élai préchant, etc. 

I, /Nef. dês Graveurs. 



EÈMunmmctL ( Emmeran), juriaconanMe alle- 
mand , né en 1572^ mort le 9 arvril U18. Fila 
d'un tanneur de RatisboOM, il fit de bonnes 
études, fut reçu doetour à léna , al aecpit une 
telle réputation qu'il fut nommé conaaiUer de la 
république de Ratiabonne. Il fkt attaini d« boane 
heure d'une paralysie, qiri ne Iti laissa que l'in- 
telligence. Un secrétaire placé près du lit du 
malade se taisait indiquer sur un aiphabit les 
lettres qui devaient composer kea asets qu'il 
fallait écrire pour exposer la pensés d'Eiaenbeek. 
Outre une série de diseertations, Àd oonaii#- 
tudines feudalës , oo a de lui : OarmUna^ ou 
poèmes lathis, qui eurent dn socoèSé 

iaaiMr, MI9. a^t.'Lsxik. 

* KîHBMBtoM (Baron), hippographe alleraand, 
vivait dans la seconde moitié du dix-hiitièroe 
siècle. On a ii« lui en français : Description du 
Manège moderne dans sa per/eetion ; 1727, 
grand m-fol< ; — VArt de ^honter à cheval, 
avecfig.) La Haye« 1740^ in^ok.) — Diction- 
naire dm Tennes du Manège moderne, pour 
servir de supplément à VArt de monter à 
cheval; Amstardam, 1747, in-foL) *- VAnti* 
maquknonage, pour éviter la surprise dans 
l'emplette des ehevaus; Amstardan, 1747; 
in-l6L; -* Le JPer/ezioni e Difetti éel Ca- 
vallo) Florence, 1763, in fol. 

.\(leluBg, «npplénent i JOeber, Allç. C^l.-LatUton. 
KISBHGREUI OU BTMIIGftBf N ( Guilhume), 

théologien allemand , natif de Spire, vivait dans 
la seconde moitié du seizième sièàe. On a de 
lui : De Homams pontificiinuf -«- Chronoio* 
gicarum rerum urbis Spirm, etc., a Chr, nat* 
ad annum 1663 gestarum, libri XVI; Dilin- 
gen, 1663, m-80 ; — Catalogus testium veri* 
tatis; ibid., Ià66, in^' ; — Cemtenam XVI 
rerum, mmnorabiUum^ adversus historiam 
ecclesiastieam Magdeàurgensem ; iBgplstadt, 
1 666, in-M. On n'y trouve que le Centenarius lé 

Fabrioloi, Bibl. mêd, tt in/, jEX, - JOcber, Allgem. 
GtL-Uxik. 

^BfStB!iBARt { Jean ) , historien aftematld , 
plus cohnu sous fe nom de Joannes de Isëtiacô, 
mort en 1467, revêtu de la place de rfoyeti dé 
Naumburg; il a laissé un ouvrage tftile p^t 
l'histoire de cette ville : Àcta etfacta prxsu^ 
lum Numburgensium, ab anno 96HUsjUë ad 
annum 1467. G. B. 

Oiidin , Cominént. de Scriptoribus Bettéiitf, t Iff, 
p. 1699. — Scliomrllais Ifwnbu^a HtteMfiaf 1. 1, f . h. 

inntitiiAR'r {/ean), jttrisoonsulttf allsMifld, 
Aéè Èftiebèn, le iftoctolifre 1643, mort à Steht^ 
le 9 tntfi I7(F7. Il étudia et fut reçu maître 0I 
docteur en droit à Helmstttdt; il y devint en* 
suH«9 l^rofesseur titiriairede po^ et d'histoire i 
enfin, H Iht chaffifé âê l'enseignement des PanL 
deetes et du CnAa. H mourut doyen de la farulté 
d'Héimstacdl. 8e9 piiuolpnux ouvrages sout . 
Commentartum de Jide histmiea; HehrM 
stffidt, f 6W ; — Institutiofies Jurisprudenflr 
générales; 1663, ln-4*; — Institut ion es 
SOentlse/wriê neuméHe in moralit Philoêo* 



776 



EISENHART — 



phia; doeirina in Jure civili condendo et in- 
terpretando ; Helmstedt, 1676, in-8*; — Ma- 
niLs mortua; Helmstndt, 1693, m-4o; .. œ 
Jure Diphmatum ; Helintlndt, 1703, in-i**. 

Sedler, ITMwr. Leortoon. 

BiSB!iB4mT ( Jean-Frédéric ), joriscoiiBulte 
allemand, né à Helmstaedt, le 18 octobre 1720, 
moitié 10 octobre 1783. Fils de rarcbiviste de 
sa ville natale, il étudia le droit à partir de 1739, 
devint chambellan d*un seigneur de Rhetz, qu'il 
accompagna lors du couronnement de i'empe* 
reur à Francfort, et acquit le titre de licencié en 
1746. En 1748 il fut nommé adjointe la faculté 
de droit d*Helmatœdt et assesseur à la m6me 
faculté en 1751. En 1753 il fut appelé à profes- 
ser le droit en qualité de professeur agrégé et 
de profeMeurtitolaire 601754. De 1758 à 1763, 
il obtint les titres de président de rassemblée 
ducale, de conseiller do duché de Brunswick- 
Luneboorg et de lecteur de la faculté. Il a beau- 
coup écrit sur le droit. Ses principaux ouTrages 
sont : Kleine deutsche Schriften (Petits Écrits 
nlleraands); Erfurt, 1751, in-S*"; •— Institu- 
tiones Historix Juris litterarix, ete.; Helms- 
tsedt, 1752 ; — Institutiones Juris Gernuaiici 
privo^i; Halle, 1752 etl761,nouY.édit.;— Sp6- 
cimen Bibliotheeœ Juris Cambialis, en tête des 
Elementa Juris Cambialis dlleinecdus ; 
Francfort et Leipzig, 1756, in-8** ; Nuremberg, 
1764, in-8® ; — Grtmdsxtze des deutschen 
Rechts in SprûchwcBrtem ( Principes du Droit 
allemand mis en proverbes ) ; Helmstaedt, 1759, 
in-8*'; ^Abhandlung von dem Rechte der 
Stxnde des heiligen Rcemischen Reichs aus- 
waertigen Maeehten Kriegvœlker zuUber- 
lassen, e^, (Traité du droit que possèdent 
les États da Saint-Empire romain de fournir des 
soldats aux puissances étrangères, etc.); Leipzig 
et Francfort, 1760, in-4*' ; ^Erzaehlungen von 
besondem RecfUshaendeln ( Compte-rendu 
de diverses négociations juridiques ); Halle et 
Helmstndt, 1767-1777, in-8*'; — Opuseula 
Juridica varii argumenti; Halle, 1771, in-4®. 
Eiftenhart a donné en outre diverses éditions des 
œuvres d'autres jurisconsultes, parmi lesquelles : 
Guil, G(JBsii Vindicia! pro recepta de mutui 
alienatione Sententia; Helmstœdt, 1768, 
in-8' ; — A Did. Alteserra, De Fictionibus 
Juris Tradatus VU; ibid., 1769, hi-8**. 

Blnching, Hitt, Uterar. Uandb. 

* EiSBK B VT {Eus tache) t musicien allemand, 
vivait dans la seconde moitié du dix-septième 
siècle. On a de lui : Harmonia sacra^ per tri- 
ginta concentus musicés a 2-7 vocibus dis- 
Mbuta; Augsbourg, 1675, in-4*'; ~~ Antipho- 
narium Marianum continens antiphonas : 
Aima Redemptoris Regina calorum, Regina 
Cœliy et Salve, Regina^ a 1-4 vocibus, ad /iM- 
#ttm;Kempten, 1676, in-4*. 

Adelnng, sappl. à JOdier. Âllgem. CeUhrîen'Jjsxikcm. 

* BI8BHLOHR ( M.'Jean-Jacçues ), théolo- 
gien allemand^ né à Rentliogen, le 3 DovemUre 



EISENMENGER 776 

1656, mort le 14 juin 1736. il étudia dans â 
ville natale, puis à Tubingue en 1672. Venu en- 
suite à Wittemberg, il fut admis au nombre des 
membres de la Faculte de théologie. A aoo ratonr 
à Reutlingen, où le rappelait le magistrat de la àl^ 
il lutadjolnt au surintendant ( évéqne proMaot). 
n garda ces fonctions jusqu'en 1702, époque où i 
obtint la surintendance ( épiscopat ) de Doarlach. 
Ses principaux ouvrages sont : De seientia M 
média; Wittemberg, in-4*'; — De gratta Dei 
prseveniente; ibid., in-4**-, — Sgnodus stu 
Pentas Quxstionum theologicarum de refv- 
nuttione Lutheri; ibid., 1717, in-4*'; ^ De 
principk) tkeologix cognoscendi; Dourladi, 
1720, in-4* ; —Ein und vierzig Betrachtwgen 
ûberdieSeele, eto.( Quarante-et-une méditations 
sur Tâme, ete.); Garisruhe, 1740; publié par soa 
fils. 
Adetaog, SappU à Jôclier. Mlg. CtL-Ijalk. 

EiSESMkmUGeorgeS' Henri), médecin frao- 
çais, né à Strasbourg, en 1 693, mort dans U méine 
ville, en 1768. Il fit d*excellentes études, quil 
complète par divers voyages en France, en Al- 
lemagne et en Hollande. En 1719 il revinl dans 
sa patrie, et s'y fit recevoirdocteur en médecine. 
Le 6 mars 1733 il fut nommé professeur de 
physique de Tuniversite de Strasbourg ; mais il 
préféra l'enseignement de la médecine^ qu'il pro- 
fessa plus de vingt ans. En 1756 il lut appelé 
à la chaire de pathologie, qu'il remplit SYeeoK 
grande distinction. Eisenmann se faisait remar- 
quer par son amour pour le travail et sortait 
par une prodigieuse mémoire. On a de loi : Tor 
bulx anatomicx quatuor uieri dupUàs ob- 
servationem rariorem sistentes; Strasboori^ 

1752, in-folio; trad. en français, ibid. 
Biog. médic. ^DUSt, bioçtr. et pitt. 

* BiSENMBHGBR , dit Siderooratcs ( Sa- 
muel), médecin allemand, né à Bretlen (Sooabe), 
le 28 septembre 1534, mort à Bniidles, 
le 28 février 1585. Il fit ses études d Wittem- 
berg, où il fut reçu maître es arts en 1693. 
Il alla ensuite à Tubingen, y professa les ma- 
thématiques, en 1557, et remplit les fonctioos 
de doyen jusqu'en 1563. Reçu docteur en iné> 
dedne le 31 octobre 1564, il fut médedn do 
margrave de Bade, de l'électeur de Cologne et de 
l'évèque de Strasbourg. On a de lui : Dt .^^ 
ihodo Medieorum et Mathematicorum, L'au* 
teur s'f montre partisan de l'astrologie appliquée 
à Tart de guérir. 

George* MalUilat, CcmpeçUm Hittùrim Uedieerm 
ehranoloçieuu ^ Éloy, Dietkmnaire hittmine et 1$ 
Médecins^ 

BKBRMBifGBR ( Jean-André ), udMnÀopt 
allemand, né à Manheim,en 1654. mort i 
Heidelberg, en 1704. U étudia à Heidelbfff, d 
s'adonna surtout à l'hébreu, où il fit de li 
rapides progrès que l'électetir palatin Chailsf- 
Louiss*interessaà lui et le fit voyager à ses frais. 
Eisenmenger se rendit d'abord' en Hollande 
et ensuite en Angleterre; il se préparait à 
passer en Orient, lorsque la mort de Vékdm 



777 

( 1680) Tint «rréler ses péfégrinations. En 1693 
il obtint remploi d'archirifteà FrancfoJrt-8ur*Meiny 
et occupa en 1700 la chaire des langues orientales 
h Heidelberg , où il pnUin la même année son 
Bntdecktes Judenthum(lsJudaî&ine dévoilé). 
Ce lÎTre, réimprimé à KŒnigsbeig,en 1711, 2 vol. 
in-4«, mit en émoi tous les jaift,et non sans raison. 
Eisenmenger a réuni dans cet ouvrage tous les 
passages du Talmod et des autres liyres hébreux, 
rabbiniques ou non rabbiniques, pour en montrer 
le ridicule et limpiété. Il a tout confondu sans dis- 
tinction d*autearset de temps, dans le but uni- 
que de chercher partout matière à critique. Les 
rftreries rabbiniques pouvaient lui fournir et lai 
ont fourni en effet one ample moisson de choses 
abeordeset extravagantes, liais on y rencontre 
aussi des beautésdepremier ordre, des préceptes 
de morale dignes d'admiration , des symboles 
profonds et des mythes d'une importance capitale 
an point de vue de la philosophie religieuse de 
rorient. Tout cela passe inaperçu dans le livre 
d*£isenmenger, qui a laissé bien lom en arrière, 
dmis l'expression de la haine contre les juifs, 
r-'.(i«>wski et l'abbé Chiarini. Mais cette méthode 
de faire connaître un livre en en choisissant 
arbitrairement des passages isolés n'est pro- 
pre qu'à servir la passion au détriment de la 
vérité. 11 est évident qu'on aurait pu avec la 
mêine facilité présenter la Bible comme un livre 
odieux ou le Talmud comme l'expression de 
la sagesse humaine la plus irréprochable. C'est 
donc avec raison que Mirabeau et l'abbé Grégoire 
appellent le livre d'Ëisenmenger un recueil de 
contes calomnieux et un arsenal de menson- 
ges. « Le Judaisme dévoiléy dit Michaélis, 
qu'on ne soupçonnera pas de partialité, est 
plein d'hostilités et d'injustices , et si quelqu'un 
osait écrire des choses pareilles d'une des trois 
grandes communions chrétiennes, on nommerait 
on tel écrit un libelle. » Al. Bonnbau. 

L'abbé Grégoire, ButU mr ta Bégénêration pkffsiçuê, 
WÊoralê €t politique dei Jmifi. — Peter Béer, Uitt. des 
JtOfu - L. HoUaenderskU Hiit.des Juifs de Pologne. 

nsBiiSGBMiD (Tean-Giupard) f médecin 
et'mathématicien français , d'origine allemande , 
né à Strasbourg, le 15 septembre 1656, mort 
le 5 décembre 1712. Fils d'un potier d'étain, 
élevé ensuite aux charges municipales , il reçut 
cependant une éducation soignée : il suivit les 
cours de l'université, et s'adonna particulière- 
ment aux mathématiques, tout en ne négligeant 
ni la médecine ni la philosophie. Reçu médecin 
en 1681, il vint à Paris, où il se lia avec Tour- 
nefort et Duvemey. De Paris, Eisenschmid se 
rendit en Italie, et de là en Allemagne, n revint 
à Strasbourg en 1684 ; une chute qu'il fit deux 
ans plus tard le priva de l'usage de ses jambes, 
et ne lui permit pas de se livrer à la pratique 
médicale. 11 ne s'occupa plus alors que des ma- 
thématiques, qu'il cultiva avec assez de succès 
pour être apprécié par plusieurs savants éminents, 
tels que Lahire, Cassini, Boland. En 1699 il fut 



EISERMEHGER — EISSLING 



778 

nommé membre de l'Académie des Sciences. 
Outre plusieurs mémoires sur des matières diver- 
ses insérés dans la collection de cette Académie ou 
dans le Journal de Trévoux, on a de lui : Ucpt 
Xotpd&iiv ( De Scrofulis ) ; Strasbourg, 1681, 
m-i*" ; — Diatribe de Figura Telluris elliptieo' 
spfutroide; ibid., 16V1, in-4**. Cet ouvrage 
donna lieu à la discussion sur le prétendu allon- 
gement de la terre vers les pôles ; — Introduc- 
tio nova ad Taimias numuales logarithmiccu 
/. Kepleri et J. BartschU; Strasbourg, 1700, 
in-8^ ; — De Ponderibus et Mensuris veterum 
Romanorum, Grxcorum, Hebrxorum, nec 
non de valore pecunix veteris ; Strasbourg, 
1708, in-8% et 1737, ln-8». 
Biog. médie. 

BISING4 ( Bise ), homme politique et astro- 
nome néerlandais, né en 1744, mort à Franeker, 
le 27 août 1828. 11 inventa un planétaire dont 
on admira la dimension et le mécanisme. Cet 
instrument fut acheté par le gouvernement 
néerlandais. La principale description qui en 
ait été faite est celle du professeur Van Swin- 
den en hollandais, 1780; Franeker, 2« édition 
1824, avec des notes de Saunes. 

De Crâne, Messager^des ArU et des Lettres, ins. 

BISLBA ( Tùbie ), théologien allemand, né à 
Nuremberg, le 2 avril 1683, mort à Helmstaedt, 
le 8 octobre 1753. Fils d^un orfèvre, il reçut une 
éducation soignée ; après avoir étudié le droit 
à Altorf et à Halle, il fût nommé secrétaire de hi 
duchesse de Saxe-Eisenach. H revint à Nurem- 
berg, où il abandona le droit pour se livrer à 
l'enseignement des pauvres. Il continua cette 
œuvre philanthropique à Helmstœdt, où il fonda 
deux écoles des pauvres, l'une pour les garçons, 
l'autre pour les filles. Eisler était fort attaché 
aux doctrines piétistes. Les principaux de ses 
nombreux ouvrages sont : Nœthigste Grund- 
regeln und Ànmerkungen zur deutschen Or- 
thographie ( Principes essentiels et observa- 
tions pour l'étude de l'orthographe allemande ) ; 
Nuremberg et Altorf, 1738 ; — Unterrich't von 
den heiligen Engeln, derselben Amt, Dienst 
und Verhchtungen bey den Menschen, in 
Fragen und Antvsirten ( Instruction au sujetdes 
saints anges; !inr ojipîoi , >or\i('i». et ronduite 
auprès de l'honmie, par demandes et par ré- 
ponses); 1723,in-8<>. 

WUI, Nûmb. Gel.'UxUt, - Relcbard, Hist, der 
Deutseh, Spraekk. 

* BISSLIN6 ( Christophe ) , écrivain alle- 
mand, né à Nordiingue, vivait vers le milieu du 
dix-septième siècle. Entre autres livres qu'il mit 
au jour et qui sont devenus sans utilité, on distin- 
gue un ouvrage écrit en langue germanique, mais 
portant un titre latin, selon un usage alors 
fort répandu : Bremarium Itineris Italix; Nu- 
remberg, 1664, fai-8"; Francfort, 1689, in-4''.C'cst 
une sorte de guide du voyageur, qui ren ferme 
sur la situation de l'Italie à cette époque 
quelques détails assez curieux . C.B. 



779 Ëuusi^ma 

BfckmaAn, Literaturdtr tîUe$ten Heiiet)r5ehreil^^^' \ 
gen*,\\, 878. 

BizAG {Barech ow Baruch) , rabbin, fits 
d'Isaac, se rendJt célèbre comme orateur, çt 
mourut à Constanttnoplc. en 16C4. Ses Sermons 
sur le Pentaieuque, qui portent In titre de Ze- 
rah batech (Sem le béni) ont été plusieurs 
fofs imprimés. La seconde partie renferme 
une explication littérale du Cantique des can- 
tiques , de Ruih f de VEcclésiaste et A*psther. 
On a publié ensuite une troisième partie, qui ren- 
ferme quelques expositions du traité Deraeoth et 
de la Genèse^ par un neveu d'Eizac. Mais ce sont 
là de misérables extraits des écrits de l'auteur 
sur le Talmud, VArba tureln, le Pentateuque 
et les Psaumes. Al. Bonne au. 

Bosii. pixionario storicn dcgli Ebrei. ~ Btrtoloccl. 
Biblioth. rabbin. 

BILÂMA (CorniUe), mathématicien hollan- 
dais, né à Paësens (Frise), le 31 mars }773, 
mort le 24 Tévrier 182(>. Il était fils d*un ministre 
de la religion protestante, et fit ses études sous 
la direction de sop parent Jean Guillaume Van 
Crâne , à Doccum , à Knkhuisen et à FrAneker. 
Le 9 octobre 1796 i| fut norpmé pasteur d'JCl- 
kcrzéc (lie de Schouwen) , devint plus lard 
membre de la Société de Mathématiques et de 
Physique de ZieHckxée, et le 17 mai 1800 doc- 
teur en philosophie à Franeker. Le 27 février 
1805 les magistrats de Zierickzée le choisirent 
pour professeur d'astronomie, de navigation, 
d'anatomie et de physiologie ; il fut appelé à 
Franeker le 1"^ juin 1809 pour enseigner tes mê- 
mes sciences. Lorsque l'Académie de aîtte der- 
nière ville t^it supprimée, en 1811, il passa à 
l'université deLeydc, où II épousa, en 1818, 
Suzanne-Cornélle Le Poole, dont il eut trois 
enfants. Depuis 1812 il f^dsait partie de l'Ins- 
titut d'Amsterdam et des sociétés savantes de 
Harlem, Middelbourg, Utreclit et Rotterdam. 
On a de lui : De Frisia, ingeniorum mathe^ 
malicoruvi imprimis fertili , discours inau- 
gural prononcé à Franeker; 1809; — une so- 
lution du problème de H. i£ne(B , imprimé dans 
les Mémoires de la Société Tôt nnt vanH 
Algemen; — De insignium qui in scientia 
astroHoiiiic'f /(icii sunt prtifjrcs.muin Jouda- 
mentis , a summis in re mathematica et as- 
tronomica^ etc.; dans les Annales de l'univer- 
sité de Lcyde. Ekama participait à la rédaction 
<lu Konst-en Lclterbode (Messager des lettres 
et des arts) et à celle de V Annuaire nautique. 

SpeyrriVan dcr Eyk, daotifi i^omt-tn Utlerbode, du 
17 mam 181G. 

EKEBEUI» ( Charles-Gustave ) , voyageur et 
savant suédois , né en 1716, mort à Upland , le 
4 avril 1784. 11 étudia la médecine, la physique, 
les mathématiques et même l'art do construire 
les vaisseaux; il s'embarqua comme pilote sur 
un vaisseau de la Compagnicdes Indes orientales, 
fondée à Gothembourg, en 17;{3, visila Canton, 
ofi il séjourna treize mois, et revint heureusement 



-^ £iU»6 7M 

«0 ]i:uFppi^ en 17iL}. U fut le prtuH^r qf^ appoite 
en «uède l'arbre 4 thii, £o ^70 îl fii un sacowi 
voyage dans les mers indiennes , maU il éprouTa 
toutcii sortes d'acpidentof et fit naufra^; pir m 
présence d'esprit et son courage, il rénaait poiv- 
tant à sauver sa vie e( celle de »pn équipage. Pc 
retour dans sa patrie en 177t, îi enrichit de 
nouvelles connaissances la géographie, l'bistoiic 
naturelle et l'art de la naTigatio» Ayant été 
nommé capitaine de l'aroirante suédoise et de li 
Compagnja du Commerça de$ Indea, Il fil m 
nouveaux voyages pour le eervi<^ de cette ao»- 
paipiie, et fit gagner à son pays une somme de 
trois cents tonnes d'or. Son écrit i Moyen Je- 
die d'inoculer la petite viroli, %v\ un immeine 
auccè^. Tous les peuples d'&irope, surtout œix 
qui ont une marine, ftrent uaage de son inveetioa, 
et depuis lors toutes les mères en {tussie prati- 
quent elles-mêmes f inoculation. Ce service repda 
à l'humanité valut à Ekeberg de grandes dii»- 
tinctiops; il fut créé chevalier de Tonlre de 
Wasd , reçut des médailles et des penskmi de 
presque tous les souverains, et l'Académie des 
Sciences de Stockholm lui ouvrit ses portes. 
Outre ce livre , on a de lui : Kurzer BericM 
von (ter Chinesiscficn Landwirthschaft [^ 
pide Compte- rendu de l'économie agricole chei 
[es Chinois), 1764; cet ouvrage, publié d'tbord 
en suédois dans les Mémoires de l Académie de 
Stockholm f a été traduit en allemand à la suite 
des voyages d'Osbcck. On y trouve une dpscnp* 
tion fort détaillée de Ttlc de Femand de NorooU; 
— Voyage aux Indes orientales dans Us oa- 
nées 1770 eM771 (en suédois); Stockholm, 
1773, in-8''. Il publia aussi de^ ouvragi^s estimés, 
qui ont pour but de répandre au sein des masseï 
les vérités de la religion chrétienne. Le iloclnr 
Sparman fut chargé par TAcadémle de Stock- 
holm de prononcer l'éloge d*Ekeber^, et pour 
honorer la mémoire de ce savant , il lui consicn 
un nouveau genre d'arbres exotiques, soos le 
nom d'ehebergia (genre réunfi depuis à ceM de 
trichilia), Alfred oe LiCJia. 

AdeiuDg, Sappléraent à JOctjer. Âllgent. Gel. Lrxit. 

EKRBtAD ( Comte Claude n' ), homme dttat 
suédois, né vers 1700, mort le 9 octobre 177t. 
Il fut ambassadeur en France jusqu'en 1746. De 
retour en Suède, il devint chancelier de funl- 
versité d'Abo, et entra au sénat. En 1761 il fot 
nommé ministre des afTalres étrangi^res , et se 
montra l'un des promoteurs de la révolution faite 
par Gustave III le 19 août 1772, et participa à U 
préparation de la nouvelle loi d*Etat 11 était 
membre de l'Académie des Sciences de Stock- 
holm. 

Gezclla% Biogr. Lex. 

* BKisrs {Je/fery)^ théologien anglais, nrff 
du Cheshirc, mort en 179r. U fit ses études k 
Eton et à Cambridge, où il prit sw deprés, de»îO* 
successivement recteur à Sedgefiehl et à Mot* 
peth, enfin doyen de Cariisle. H composa oo 
poème sur le mariage de Georges III et de d 



761 EKINS ^ 

tôM Charlotte, H tradu|git du grec d'ApoUo- 
pins dâs Rbodes les Amours de Médée et de 
Ja$on: nTj.inwi". 

B«M. if0w biog. Pi€i* 

KftSTROBM ( Daniel) 9 mém/ikim ai matM- 
malicMo «lédois, né à EkcMS, en povenobre 
17 M, mort à Sioekbolm, aa 1756. HU d*un 
coutelier, il iimoiiça de boiue tieuFt ua gpût 
prononcé pour les arte méaaniqiiae. P\uà an 
apprcntisttge ohea un Abricant dlostrumeete 
aiipelé Baattberg, il n'eut pat de peine à aur- 
paaaer aon naltn, et Tint ensuite à Upeii, où il 
f ^appliqua aux «eiences physiques et mathéma- 
tiques. Uèa Tannée 1736 il exposa à Stockholm 
des ouvrages qui aurait du retentissement même 
à rétranger. Les conseils d*Ând ré Celsius l'enga- 
gèrent à aller visiter lea ateliers de rAngleterre; 
ce qui taX d'autant plus praticable pour lui, que 
les états de Suède se chargèrent des frais de 
voyage. A son retour dans ion pays, en 1741, 
il confectionna dee instrumenta de matbémati- 
quea tellement remarquablas qu'Us purent être 
comparés ans instruments anglais et qu'on les 
rechercha à l'étranger, en Allemagne, en Russie, 
en Danemark, même en Espagne. U fut récompensé 
en 1751 par les fonctiona de directeur de la fa*- 
brieation des instruments de mathématiques pour 
tout le royaume. Une mort prématurée l'enleva 
aun travaux qu'on devait attendre de son haJbir 
Jeté. Il n'écrivit que trois Mémoirei, publiés dans 
la recueil des actes de l'Académie des Sciences 
de Stockbohn , années 1743 et 1744, et portant 
aur Pamélioration de quelques instruments dont 
il donne la description. 

Gezdtat. Bktç. UriU. - 9^r. WargeM«i, Ceémekt' 
mis§ «M/ DnnUl Bk9lr9€m / «UMkMln. |n-S^. - Kncli M 

* KL4, roi d'Israël, était fils de Baasa. Il 
succéda à sonore vers Tan 919;avaot J.-C, dani 
la vingt-sixième année du règne d'Asa, roi de 
ioda. Il occupait le Irène depuis deux ans è 
peine , lorsque Zamri, un de «es gjéaémn, pro- 
filant de Tabsence de la garde royale, qui se 
trouvait au fvéj^ d« Gabaatb, dans le pays des 
Plulistios, l'attira ctiez Artsa, et rassassina, 
Zaniri se iit alors proclamer roi» e&lermina toute 
la famille d'Ela, et accomplit ainsi la prophétie 
lie Jéhu, fils d'Hanani, qui avait annoncée Haasa 
que Dieu , pour le punir de son idolAtrie , extar* 
minerait toute aa maison. Osée, fila d'Ela, échappa 
ceiiendant au massaore, et monta plus tard aur 
le tritoe. Al. B. 

I MMt, xvc I 11, XT. so. - jMdHie, Mmtiq., !!▼. ^iil, 
ail. 6. 

* ULMVUUê ('£>aiovaio(), médecta grec, 
vivait vani la eonunancement de l'ère cbrétîeone. 
L'axiftence de ce médecin n'est attestée que par 
Somus ; encore n'eat-on pas sûr que son nom 
loit correctement écrit. Il était disciple d'Asclé- 
Hiade, et pensait qu'il y avait des maladies par- 
ticulières aui femmes, contrairement à l'opinion 
d« «ertaifui médecins de son temps. 11 écrivit un 



PXBEUF 



782 



ouvrage sur les maladies chroniques (Xpovia), 
dont Soranus cite le treizième livre, 
âoraaiu, De arte ob%Utricia. 
ÉLAGÂVALB. Voyez IIÉLIOCABALB. 

* ÉLAMy fils de Sem et petit-fils de Noé. Il 
paraît avoir peuplé une partie de la Perse. Ses 
descendants, appelés Élamites dans la Rible, ne 
(iifTéraicnt guère des peuples appelés par les 
grecs Élymécns et que Polybe place au nord de 
la Médie. Ésaie et Jérémie en eflet citent les 
Élamites à oOté des Mèdes. M. Bergmann pense 
que les Élamites étaient une tribu d'Aryas mé- 
langés avec des Sémites, mais où prédominait 
l'élément indo-scythique ; il voit même dans 
Élam une corruption du sanscrit Airyama, qui 
signifie Tenant de VAUe. Al. B. 

Genèfc, X. - Bochart, Phaltç., Mb II, caput. i. — 
Journal jâsiatiqv^ im, a?rU, page 199. — Bergmann, 
iM RMé de EMtféUt Colmar, 1188, page 16. 

BLBÉn. Koyes Gicor d'Elbée. 

BLBÀHB (D*). Voyez OELBèME. 

blbAcv {René os Lorraine, marquis d'), 
mort en I6M. Il était le septième fils de Claude , 
duc de Guise, et fut la tige de la maison d'Ëlbeuf. 

Gharlis !*% son fils, lui succéda, et vit son pa- 
trimoine érigé en duché le 15 mars 1582. Bieji 
que ce prince fllt, par ses goûts épicuriens et 
par son esprit médiocre , peu apte à figurer dans 
les troubles qui agitèrent le règne de Henri lU, 
il fut arrêté après le meurtre de son illustre 
parent Henri, duc de Guise, aux états de Blois, 
en même temps que lea autres membres de sa 
maison. Il resta jusqu'en 1591 prisonnier au 
château de Loches, et mourut en 1605, à l'âge 
de quarante-neuf ans. 

Charles II, duc d'Rlbeuf, son fils, né en 
15%, mort en lft57, avait épousé, en 1619, Ca- 
tticrine-Henriette, légitimée de France, fille du 
Henri IV el de Gabrielle d'Estrées. Sa femme 
voulut Jouer un rôle dans les intrigues de la 
cour , sous le ministère de Ridielien. Elle fut 
exilée en 1631, avec la princesse de Conti, sœur 
du duc de Guise, la maréchale d'Omano, et 
les duchesses de Lesdiguièrea , de Roanès, le 
jour même oîi le roi abandonna la reine au res- 
sentiment du cardinal. Le doc d'Elbeuf fut dé- 
pouillé de son gouvernement de Picardie; il 
parvint cependant plus tard à rentrer en grâce. 
Le cardinal de Retz, dans ses Alémoires, ne 
Aiit pas de lot un portrait fort avantageux. 

Emmahuel-Maoricb , prince d'Elbeuf, petit-fils 
du i)récédent, né en 1677.11 passa au service 
de l'emperenr d'Allemagne, et obtint un com- 
mandement dans le royaume de Naples. Ayant 
recouvré son duché an 1719, par des lettres 
d'abolition , il mourut en 17t'>3, et le titre de 
duc d'Elbeuf passa dans la branche d'Harcourt 
ou d'Armagnac, issue d'un frère du duc Char- 
les II. Emmanuel-Maurice possédait le château 
de Portici ; la découverte d'Hcrcuianum est due 

à des fouilles qu'il y ordonna. 

Oom CaUnet, BMMhéiwê d» l/trr$Un». - l.e Baa, 
lHct.Aif^4#to^aAfiS. 



7S3 



ELBURCHT — ELDAD 



m 



' ELBUECBT (Jean Van), dit Petit- Jean, 
peintre hollandais, né à Eibourg (Over-Yssel), 
vers 15S0. Il s'établit à Anvers, et fut admis dans 
TAcadéniie des Peintres de cette vfUe en 15B5. 
Van Elborcht entendaif^bien la figure, le paysa(;e, 
et se distinguait surtout par ses tempêtes et ses 
mers orageuses. On cite de lui quatre tableaux 
dans l*église Notre-Dame d*Anver8; ils représen- 
tent : La Pêche miraculeuse; — Le Christ en 
croix; — Saint Pierre à genoux devant le 
Christ ; -^ Jésus dans la Bergerie. 

Ocsearaps. La Fie dês Peintres koUandaU, I, B«. — 
DM. biog. et pUt. 

BLCBINGBBT (Duc d'). Vogez Net. 

ELCi ( ÀngelOf comte o' ) , archéologue toscan, 
né à Ftorenoe, en 1764, mort à Vienne, le 20 
novembre 1824. Il descendait d'une famille noble 
et riche de Sienne. Sa fortune lui permit de 
beaucoup apprendre et de satistoire sa curiosité 
<lc bibliophile, sans se préoccuper du progrès des 
lethres. Reculant devant les armées françaises, 
il quitta Milan pour Florence, Florence pour 
Venise, et enfin se réftigjUi à Vienne. H s*y fixa, 
désespérant de trouver un asile à l'abri de la 
conquête, et consacra ses immenses revenus à 
former une des plus riches bibliothèques de 
TEurope. Il réunit surtout une collection d'in- 
cunables sans rivale. Après 1815 le comte d'Eld 
fit plusieurs voyages dans sa patrie; mais il 
voulut mourir à Vienne. Malgré son amour pour 
l'Allemagne, il légua la partie la plus précieuse 
de ses richessesbibliographiques à ù Bibliothèque 
hiurentienne de Florence, 

On a du comte d'Eld : Lucani Pharsalia , 
curante Angelo lUgcino ; Vienne, 1811, in-8*, 
avec 12 planches de Wœchter etLeupold. C'est 
un livre bon ligne comme correction et comme 
critique; —Poésie italianee latine; Florence, 
1827, in-8*. Les poésies italiennes comprennent 
une série de satires contre les hommes], les 
ouvrages et les inventions de notre siède. Si 
l'auteur s'est fatigué pour y mettre de l'esprit, 
le lecteur se lasse davantage à l'y chercher. 
Quant aux poésies latines, £ld est toujours 
resté au-dessous de ses sujets, et n'approche 
pas des modèles qu'il s'est proposé. 

Bioçn^i* wUv. (éd. de Venbe). 

* BLCiAS, surnommé le Grand, appartenait 
à l'une des premières familles de Jérusalem. Il 
accompagna Aristobule, père du roi Agrippa, 
lorsque ce prince se rendit auprès de Petronius, 
gouverneur de Syrie , pour le supplier d'inter- 
venir auprès de l'empereur Gains Galigula et de 
le faire renoncer an proiiet de placer sa statue 

dans le temple de Jérusalem. Al. B. 

Josèphe, Antiq., H?. XVIII. cJi. s. 

ELDAD , l'un des soixante-dix vieillards que 
Moïse avait choisis pour le soulager du poids des 
aiïaires. Lorsque Moise donna ordre à ces magis- 
trats de se réunir dans le tabemaded'assignation, 
Ëldad, au lieu d'obéir, était resté au camp avec 
son collègue Médad, et lU prophétiBaleiit, car, 



; disaient-ils, l'esprit de Dieu s'était posé :Mir eu 

I On courut avertir Moïse de ce qui se passait, d 

; Josoé hii conseillait de les empêcher de pniphé- 

I tiser plus longtemps; mais Moïse en témo^ 

au contraire beaucoup de joie. Les rabbins et plu- 

I sleura commentateurs ont fait les plus étra^ 

suppositions ao sujet de la conduite d'tld»! d 

de Médad ou Modad. Saint Jérôme prétend qnli 

étalent frères de Moise, mais frères de père sei* 

lement. Plusieun rablnns professent la mène 

opinion. Quant au sujet de leur prophétie, il u 

pouvait échapper à de si savants hommes; an» 

nous apprennent-ils qunsidad et Médid propbéii- 

saient de la mort de Moïse, du rôle gbricn 

assigné à Josué, de Gog et Magog, etc. 

Ai. BOHKEAO. 
Nombres, XI. fi, vr. ts et ts. — SeUnt JerSae. Une 10. 
ad I Paralip., IV, 17. — CoteUer. <ji. S. Hermm PetUr 
Bb. 1. Tlflon t, cap. I. ~ Sclplo SyambatiH. jtrekU. Pe- 
teris TeitamêiM. llb. Il, p. SSR. 

BLDAD le Danite , célèbre voyageur bébroi, 
vivait au neuvième dècle, dans la terre de ICusIi, 
c'e8t4i-dire en Arabie, fl était fils de Mahalé^ d 
appartenait à la tribu de Dan, d'où son sunion 
de Danite ( Danœus en latin). Quelques écri- 
vains chrétiens out voulu reculer son existeoce 
jusqu'au treizième siècle; mais l'auteur hébreu 
de sa relation de voyage dédare posifiTcmot 
que les lettres d'aprè» lesquelles cette relitioi 
ftit composée avaient été envoyées par Kkhdde 
Kairwan ( Afrique ), en Sepharad ( Espigne), 
l'an de la création 4563, qui, suivant le oompot 
ordinaire des juifs , correspond à l'an 803 de Tère 
chrétienne. Eldad avait entrepris de paroonrir 
l'Asie et l'Afrique pour visiter les restes des dii 
tribus dlsrael. Il s'embarqua d'abord pour rÉ- 
gypteavec un Israélite delatribud'Aser;niaisiw 
tempête subite poussa an loin levaisseau,({iiilt 
naufrage le trentième jour. Eldad et son oonpi' 
gnon, s'accrochant à une planche, furent jetés m 
les côtes d'une nation sau vage,appdée AmargaHi 
dont les individus étaient des nègres de haute tiille 
et anthropophages. Le compagnon d'Eldail It 
bientôt les finis d'un repas de ces barbares ; poor 
lui, heureusement, il était maigre. On rcnclialv 
pour l'engraisser; qudque temps après des ei- 
nemis, fondant sur les AmaJrgians, firent tu 
grand nombre de prisonniers, parmi lesquels il 
se trouva. Ils le gardèrent quatre ans» et le coi* 
duisirent dans la terre â*Alzin ( Chine), oii I 
ftit acheté par un juif, qui lui rendit la Hbeilé. 
Eldad revint alors en Ooddent, traversa II 
Perse, la Médie, la Babylonie, oîi ses oompi- 
triotes voulaient le retenir, et se rendit à Kair- 
wan, oii il habita pendant plusieurs années. Ayail 
été ensuite appdé en Espagne, il se rendit à Cor 
doue, où il mourut bientôt après. La)relationd*£l' 
dad, écrite en hébreu, se oompoae de six chapi- 
tres. On y trouve des choses du plus haut In- 
térêt à côté de faits qu'on peut qualifier de 
ridicules. Mais ces six chapitres ne sont qn'M 
extrait, très-écourté, et probablement altéré, da 
rédt do voyageur. Cet extrait fut imprimé pour 



785 

la première fois à CoDstantinople,eii 1518, in-4% 
et ensuite à Venise, 1544, 1605, in-S''; à Jess- 
nitz, 1722, in-I2. n Tut traduit en latin, mais 
ayec peu de fidélité, par Génebrard , Paris, 1563, 
in-8*y et plus tard en allemand, Prague, 1695, 
et Jeasnttz, 1723, in-8''. Les éditeurs de l'édition 
de Ck>n4a]itinople et de celle de Jessnitz ont 
joM à l'extrait d*Eldad un autre extrait, qui en 
^Bflère et qui se trouTait dans la Question légale 
envoyée en 888 par la synagogue de Korawan 
à TAcadémie de Sora en Perse. Il en existe enfin 
on troisième extrait, trouvé dans un manuscrit 
delà bibliothèque d'Eliézerben-Hasan, et qui fut 
envoyé à M. Garmoly par Daoud-Zabach de 
Maroc; c'est le plus correct et le plus complet. 
M. Garmoly l'a édité, Paris , 1838, et a fait pré- 
céder le texte hébreu d'ane traduction française 
annotée et d'une préface intéressante. Fortia 
dlJrban y a joint un court chapitre sur l'établis- 
sement des Juifs en Chine. Al. Boioieau. 

Garmoly, Bâlaikm d'Bldad le Danite. — Basnage, Hii- 
totre dê$ Juift, Ut. VI, eb. l. — Bartolocd, BibUotkeea 
rmbàMea, tonel, pag. IM. — Roui, DitUmario sto- 
rieo degU BbrH. 

BLDiGOUz. Voyez Ildeghiz. 

BLDOH (/oAn Scott, comte d'). Voy, Scott. 

ÉLiAZAR ou BL-HAG4R, c'est à-dire Dieu 
Sauveur, nom commun à on grand nombre de 
personnages juifs, dont voici les principaux dans 
l'ordre chronologique. 

àhàkZkK, grand-prètre des Hébreux, était fils 
d'Aaron, auquel il succéda, en 1467 avant J.-C, 
dans les hautes fonctions de la sacrificature. 
L'Écriture ne nous apprend rien de bien remar- 
quable à son sujet. Lorsque Aaron mourut sur la 
montagne de Hor, Moïse y fit monter Éléazar, 
et dépouillant son père de ses vêtements sacer- 
dotaux , l'en revêtit sur-le-champ, n parait ré- 
solter du dernier verset du livre de Josué qu'É- 
léazar mourut à peu près à la même époque que 
ce général ( 1451 ). 11 fut enseveli à côté de Phi- 
nées, son fils, dans la montagne d'Éphraïm. 

Al. B. 

Nomliref, XX, M, rr, ta. - Josaé, XXIV, sa. 

Aléâzar, fils de Dodo, fils d'AhohI, vivait 
au onxième siècle avant notre ère. Il était l'un 
des plus vaillants capitaines de David , et l'un 
des trois hommes forts qui tinrent tête à Par- 
mée des PhUistins dans un champ d'orge , à Pas- 
dammim. Éléazar, dans cette circonstance, fit on 
tel carnage des ennemis, que sa main, fatiguée, se 
trouva collée à son épîée. Lorsque David était 
dans la caverne de Hadullam , il manifesta le 
désir de boire de l'eau d'un puite situé à la porte 
de Bethléem ; pour contenter son désir, il fal- 
lait traverser toute l'armée des Philistins. Éléazar 
et ses deux compagnons accomplirent cet exploit, 
qui paraissait impossible. Al. B. 

II Samuel, xxix, 9, 10. —I Chron., xi, il à 20. 

élAazar, grand-prêtre juif, au troisième 
siède avant J.-C, était fils d'Oniaz !«'. 11 suc- 
céda à son frère Simon le Juste dans la sacri- 
ficatore, parce que ce dernier laissait nn fils 



ELDAD ^ ÉLKAZAR 



78{î 

trop jeune pour exercer ces hantes fonctions. 
Josèphe rapporte que le roi d'Ém>te, Ptolémée 
Philadelphe, voulant enrichir la biUiothèqnc 
d'Alexandrie d'une traduction exacte des livres 
sacrés des Hébreux, écrivit à Éléaiar pour le 
prier de lui envoyer « des personnes qui eussent 
acquis par leur Age et par leur sagesse une si 
grande intelligence des lois juives qu'elles fussent 
capables' de les traduire avec une rigoureuse 
fidéUte )*. n annonçait en même temps à Éléazar 
qu'il venait d'accorder la liberte à plus de 100,000 
Juifs esclaves dans ses États, et Ù lui faisait pré- 
sent de cent talents d'argent et d'objete précieux 
d'un prix beaucoup plus élevé et destinés à l'or- 
nement et au service du Temple. On peut en voir 
la description curieuse dans Josèphe. Le grand- 
prêtre se hAte de satisfafre au désir de Ptolémée, 
et lui envoya soixante-douze vieillards avec un 
exemplaire de la Loi. On rapporte cet événement 
à l'année 277 avant l'ère chrétienne. On sait qu'il 
a donné lieu à une foule de discussions, et que 
beaucoup de critiques en ont eombatta Tauthen- 
ticite. Il parait même prouvé que le roi d*Égypte 
qui envoya une ambassade à Élétiar ne saurait 
être Ptolémée Philadelphe, mais Ptolémée Soter. 
Ce grand-prêtre est le plus ancien interprète 
mystique de l'Écriture qui nous soit connu. Les 
savants égyptiens lui ayant adressé des observa- 
tions sur certains points de la Loi, qu'ils regar- 
daient comme trop insignifiants pour émaner de 
Dieu même ,Éléazar les justifiait en les interpré- 
tant allégoriquement : ainsi il prétendait que Dieu 
avait ordonné de manger des animaux raminante 
et doux pour apprendre aux hommes à méditer 
la Loi et à être bons et charitables les uns en- 
vers les autres, et que l'usage des belettes était 
condamné par la loi, parce que ces animaux sont 
l'image des délateurs. Al. B. 

Fl. Josèphe. Jntiquit. Jud,i llv. XU, eb. 1. - Boaèbc. 
f*réparation wangéliquêt tir. Vlli. th. 9. — BasoaRC, 
Histoire des Juifs, I i?r« 111, ch. 17, 1 4. de l'édlUon de 
RoUerdam, 17M. 

ÉLéAZARMACHABite, guerrier juîf, mort en 
163 avant J.-C. H avait été surnommé Abbaron 
ou Àuran, et était le dernier des cinq fils de Ma- 
tathias. Courageux comme ses frères , il se dis- 
tingua dans plusieurs combats contre les troupes 
des rois de Syrie , et s'illustra surtout par sa 
mort. Juda, son frère, ayant livré bataille à l'ar- 
mée d'Antiochus Eupator, près de Beth-Zachara, 
Éléazar vit dans les rangs ennemis un éléphant 
plus grand que tous les antres et couvert des 
insignes royaux. Il pensa, mais à tort, qu*n 
servait de monture à Antiochus, et se dévouant 
pour son peuple, il s'élança au milieu des Syriens, 
et se firayant un passage avec son épée, arriva 
jusqu'à l'éléphant, se glissa sous son ventre, le 
tua et mourat écrasé sons le poids de l'énorme 
animal. Al. B. 

I Macbabées, vi, 4S, 44, 48 et 4e.- F. Josèphe, Ântiqui' 
tés. 11?. XII. ch. 14. 

ÉLÉAZAB, martyr juif, mort en 167 avant 
J.-C, et l'on de ceux qui se montrèrent le plus al- 



787 

tachés à la Loi pendant la persécution d'Autiochua 
Épipliane, roi de Syrie. Il tenait un rang distin- 
gué panni les scribcÂ, et était avance en âge lora- 
qull fut aaisi par 1m séidea du tyran, qui lui ou- 
vrirent de force la bouche pour le contraindre à 
avaler delà chair de pourceau. Êléazar, préférant 
la mort à une pareille souillure, craclia ia viande, 
œ qui indiquait sa résohition bien arrêtée de ne 
pas fléchir devant les ordres d'Antiochus. Les 
persécuteurs, qui le connaissaient depuis long- 
temps, voulurent pourtant le sauver, et l'enga- 
gèrent à manger des mets permis par la Loi , en 
faisant comme s'il eût mangé de la ctiair des sa- 
criflcas offerts aux dieux des Syriens. <« Mais lui, 
concevant une pensée honnête et digne de son 
Age, de i'exceUeoce de sa vieillesse, de l'honneur 
de ses cheveux blancs et de sa belle conduite 
depuis son enfance, mais encore plus de la loi 
sainte faite et établie par Dieu, répondit sur-le- 
diainp en disant qu'on l'envoyât sans plus tar- 
der au sépulcre. » Il marcha d'un pas ferme au 
supplice, et nuMirat avec courage au milieu des 
tortures. Àl. B. 

li Mtch«Jiétf . fih. rii. 

* AlAaxar, fameux chef d'insurgée lii'lmMix, 
vivait au premier siècle de l'ère chrétienne, 
liorsque les Samaritains de Nais eurent massacré 
un lies Juifs galiléens qui se rendaient en pèle- 
linage à Jérusalem k l'époque d'une des fêtes 
solennelles, ceux-ci ne pouvant obtenir justice 
de Cumanus, gouverneur de la Judée, coururent 
aux armes , et appelèrent à leur secours cet Éiéa- 
xar, fils de Dbéus, qui depuis plusieurs années 
exerçait le métier de brigand avec une troupe 
d'hommes déterminés, et, se précipitant du haut 
des montagnes, ravageait sans pitié le territoire 
des Samaritains. Cumaaus marcha contre Éléa- 
7.ar, et hia plusieurs de ses partisans. De grands 
désordres eurent lieu à cette occasion dans la 
Judée, qui se trouva bientôt couverte de bandes 
d'insurgés, qui se livraient au brigandage ; Éléazar 
devint le plus redoutable des chefs de ces ré- 
voltés. Claudius Félix, successeur de Cumanus, 
en délivra le pays. Il parvint à l'attirer auprès de 
Ipi , après lui avoir promis de n'attenter en au- 
cune faron ù ta personne, et trahissant son ser- 
ment, le fit saisir et l'envoya à Rome, vers l*an 
b2 après J.-C. Al. B. 

Jotèphe, JnUçutUJud., Ur. XX, ch. s et 6. - thll, 
Jud.y Ut. II. ch. M. 

ÉLlBàZAR, grand-prêtre des Juifs au pre- 
mier siècle de l'ère chrétienne. Il était fils de 
Bœtus , et fut élevé à la souveraine sacrificature 
par Téthnarque Archélaiis ( l'an 3 aiirès la nais- 
sance de J.-C.), qui venait d'en déposséder son 
père Jéazar. Il ne jouit pas longtemps de cette 
dignité, car Archélatts la lui enleva bientôt pour 
la donner à Jésus, fils de Sias. AI. B. 

Jotèphe. jintiquii. Juit., llv. xvil. ch. il. 

^ébéiZAR, chef juif, de race sacerdotale, 
était fils de Siméon. L'an 35 de l'ère chrétienne, 
dans les troubles qui signalèrent le commence- 



£lëazar 



788 

ment de la dernière révolte des Juifs, Éléazar 
s'enrichit des dépouilles des Romains, chassés 
de Jérusalem , s'empara de l'argent du gouver- 
neur Cestius,et puisa à pleines mains dans le tré- 
sor public. Il aspirait à la tyrannie, et les crain- 
tes qu'il inspirait à se^ concitoyens furent cause 
qu'on ne le revêtit d'aucun commandement dans 
la guerre de l'indépendance. Il finit néanmoins 
par acquérir ijne grande influence sur 'e peuple, 
qu'il dirigeait à son gré. Après avoir fait cause 
conunune avec Jean de Giscala, il rompit avec 
ce chef, dont les projets ambitieux contrariaient 
les siens propres , et entraîna avec lui Judas, 
fils de Chaldas , Simon , fils d'Esron, Ézédiias, 
fils de Chobare, et un grand nombre de lélalfur^, 
et occupa avec eux la partie supérieure du TffQ- 
ple, oU,at>ondamment pourvus par les sacHSces 
et les oblations, ils n'avaient rien à craindre des 
attaques de Jean de Giscala, qui s'était emparé 
de la partie inférieure de la CoIUne Sainte. Les 
patriotes juifs se trouvaient ainsi divisés lors- 
que Titus parut devant Jérusalem (an 70), et h 
présence des Romains ne rétablit pas la piii 
parmi eux. Le 1 4 avril, jour de la fête de Piques, 
Éléazar fit ouvrir la porte du Temple, afin de 
laisser entrer les fidèles. Jean profita de cette 
circonstance pour y faire pénétrer ses partisans, 
qui s'en emparèrent La faction d'Éléaiar cessa 
ainsi d'exister, et Éléaxar resta sous les ordreidi 
son rival , commandant de 3,000 Eélateors. 

AK B. 

Joftèphr. Bell. Jud.^ I. II. e. M ; llv. V, c. l cC K. 

* ÉLÉAZAR, on des cheAi des Juife révoNés 
contre les Romains au premier siècle de tkn 
chrétienne. Il était de Ufemille do fameux Jodii 
le Galiléen, qui avait excité une révolte en Judée, 
pour s'opposer au dénombrement ordonné parle 
gouverneur romain Girenius. ÉléaKar saivHà 
Jérusalem son parent Manahem, qai, à la tète de 
nombreux partisans, semblait ambitionner l'aalO' 
rite royale, lorsqu'il fut attaqué et tué par le psrii 
opposé. Après cette catastroplie, Éléazar s'enWI 
précipitamment de Jérusalem, et se réfugia sur les 
bords de la mer Morte, dans la forteresse de Mas- 
sada, occupée par les partisans de Manahem. 11 
se maintenait encore dans cette plaee iolpo^ 
tante après la ruine de Jérusalem ( 70 ans aprte 
J.-C. ), lorsque Flavius Sylva succéda à BasMS 
dans le gouvernement de la Judée. Sylva vos- 
lut à tout prix s'emparer de ce dernier asHede 
la liberté Juive, d'où ses concitoyens faisaient des 
incursions sans cesse répétées sur la viUe et les 
bourgs de la contrée. Il s'y porta donc avec 
toutes ses forces, et pour que personne ne pèt 
s'échapper de cette forteresse. Il fit environner la 
montagne entière d'un mur défendu de distance 
en distance par des corps de troupes. Éléazar é 
ses bandes avaient du blé, du vin et de lludle 
pour plusieurs années» des légumes et des dattes 
en atrândance; on ne pouvait monter dans ce nîd 
d'aigles que par deux sentiers taillés dans le roc 
et d'un accès extrêmement diCBcfle. Sylva dot 



ÉLÉAZAK 

uin éM traYaux inro^îip^^ {khit faire 
M» inaetûiifts. U faUut élever un r«m- 
Iu6 de i50 pied« da bautaur. £léa»r te 
iTac un couraga admirable ; loaM las 
Spirent par détniire les rort|Qcatioaa« #t 
a HébrauK, préférant ia mort àla sar- 
larmina tes compagnons à se tuer ayap 
naa at leurs enfants, résolution horriblay 
aaaomplirent, à l'exception d^un saiM< 
I donné tous les détails de ce drame 
ibte. Cet événement se passa la 15 arnl. 

Al. B. 

Mèpht. IfeU. J%d., Uf. II, ob. «( I. Vil, cb. S|, 



7110 



^9| fameux magicien juif, exerçait son 

a seconde moitié du premier si^le de 

ienna. L'historien Flavius Josèpbe rap- 

i vit lui même Ûéazar délivrer, an pré- 

'empereur Vespasien, de ses Ôla et da 

d^ ses capitaines, différentes personnes 

par le démon. H attachait au nez du 

n AUDeau dans lequel était enchâssée 

dont Salomon se servait pour le même 

aussitôt que le démon l'avait sentie , 

malade par terre et l'abandonnait. 

citait ensuite les paroles que Salomon 

lées par écrit, et défendait au démon 

. Pour faire mieux voir encore à Ves- 

[!et de ses conjurations, Ëléazar em- 

une cn]che,et commanda au démon de 

ir terre, pour faire connaître par ce 

I avait abandonné le possédé , et le dé- 

Al. B. 

phe, jéntiqviUf, llTre VII, ch. l, f Mi, de la 
d'Amauld d*AndlUy. 

BAR, (ils d'Azarias, docteur juif, vi- 
ond siècle de l'ère chrétienne. Lorsque 
;he ou chef des Pères , Gamalfel , eut 
f , à la suite de ses querelles avec Jo* 
it fort embarrassé pour lui donner un 
', parce qull était très-puissant Éléa- 
ne riche et d'une illustre famille, rcu- 
tes les conditions nécessaires , à Tex- 
ine seule ; Il était âgé de dix-hult ans 
, et n'avait pas un poil da barbe ; mais 
irvut, dit-on : en un instant on vit pa- 
ts joues dix-huit rangs de poils blancs, 
ivrit aussitôt la porte de l'Académie, et 
le portier, qui, par ordre de Gamaliel, 
entrer qu'un certain nombre d'éco- 
izar s'unit toutefois avec Gamaliel, et 
eus disent qu'il présidait deux same- 
maliel un. Le jour de l'élection d'É- 
appelé dans le Talmud le Jour par 
e. Al. B. 

I, In Sota MisnaU, t. V. p. M7; Baraehot, 
anz, TÊ4(mtih'David (le Qerme de David jil 
atOoirê des Juifs, l. VI, c. tui. 

KARf fanatique juif, qui, dans la seconde 
1 premier siècle de l'ère chrétienne, 
beaucoup à soulever ses compatriotes 
Romains. 11 était fils du sacrificateur 
et, profitant de reffervescence des 



Juifs sous te gouveniemeot impopulaire de Flo- 
ma, il détermina ceux qui prenaient soin des 
sacrifice» k na recevoir de présenta et de victi- 
mes que des Juifa. Il contribua ainsi à préparer 
aatte guerre terrible contre les Romains qui 
amena l'aoéantissement de la nationalité Is- 
raélite; car C0tte lig^e de conduite une fois 
adoptéa, 00 refusa les victimes otCertes au 
nom da l'ami^raur. Les sacrificateurs et les 
grands s'opposèrent vainement à cet acte dan- 
gereux da rigorisme religieux. Éléazar, appuyé 
anr Je peuple et sur l^ soldats qu'il comman- 
dait, triompha de leur prudence. U ne tarda pas 
k s'emparer de la partie basse de Jérusalem et 
do Tample ; il voulut ae rendre maître de la ville 
haute» et, aidé par lea sicaires, ij parvint à son 
but, à l'époque de la fête appelée XHophorU, 
dont U empêcha la célébration. Jl fit ensuite 
incendier la maison da ginod-prètre Ananias, le 
palais d 'Agrippa, celui de la reine Bérénice et 
enfin le grand dépôt des actes publics, afin d'at- 
tirer dans son parti les débiteurs, qui n'auraient 
plus rien k craindre de leurs créanciers, et d'ar- 
mer, par œ moyen, les pauvres contre les riches. 
Le grand-prêtre Ananias et les principaux de 
Jérusalem ae cachèrent dans des égouts. Dès la 
lendemain, les insurgés assiégèrent la forte- 
resse Antonico, qu*ils emportèrent d'assaut au 
bout de deux jours. Manahem, fils du célèbrç 
Judas la Galiléen, qui, avec une armée de pa- 
triotes, venait de s'emparer de la forteresse de 
Massada, renfermant l'arsenal royal, arriva 
bientôt à Jérusalem, et se fit reconnaître chef des 
insurgé^. Mais son orgueil déplut à Éléazar, qui, 
entraînant une foule de partisans, l'attaqua dans 
la Temple ; ce rival dangereux fut mis à nK>rt , 
et Éléazar continua à tenir les Romains assiégés 
dans tous les forts de Jérusalem. Ceux-ci fu*> 
rent obligés de capituler ; on leur promit la vie 
sauve, at quand \\% sortirent après avoir quitté 
laura armes, ils furent Idchônent massacrés. 
La révolta des Juifs était complète. Éléazar ne 
figpre pas dans l'histoire de Flavius Josèpbe 
parmi les chefs qui furent nommés bientôt après 
pour soutenir la lutte contre les Romains. 

Alex. BOMNBAC. 
Flavius Jofèphc, MM. Jud., Uy. Il, 6. 30, M, ts, 
* àiÂàZkU CBisilA, rabbin, disciple d'Alûba, 
au deuxième siècle de l'ère chrélienne. 11 s'était 
surtout adonné aux nudhéinatiques,et avait acquis 
dans cette brancha de la science une habileté telle 
qu'il comptait les gouttes d'eau qui sont dans la 
mer, suivant l'expression empliatique d'un autre 
rabbin, n établit, dit-on, Tusage de se proster- 
ner à terre devant l'armoire représentant l'arche 
de l'ancien temple , où l'on renfenne les livres 
de la loi , al de faire ainsi ses prières. Pour ex- 
primer cette faiitiatived'Éléazar Chisma, les rab- 
bfais ont dit qu'il descendit devant Varche, 

Al. B.' 



BarUioloed, Bibliotkeca raltbintiiea, t. 
i5rW.d#f/ifi/!^tYl,cgL. 



I.- 



791 



ÉLEAZAR — ÉLÉONORE 



* ÉLéÂZAR ( en arménien Eghiazar ) , pa- 
triarche d^Arménie , né à Anthab, en Syrie, 
mort à Edchmiadzin, en 1140 de l'ère armé- 
nienne (1691 de J.-C.)* Le tableau de sa vie 
agitée donne nne idée des discordes qui dtrisent 
encore présentement la nation arm^ienne. En 
1650, les ennemis de David, patriarche de Ck)ns- 
tantinople, le déposèrent, et mirent à sa place 
Éléazar. A la noovelle de ces troubles, Philippe, 
grand- patriarche d'Arménie, se rendit à Cons- 
tantinople, chassa Éléazar, en 1652, et sacra Jean 
de Meghin. Celui-d ue tarda pas à être renversé 
par les intrigues de son prédécesseur. Le siège 
ayant été laissé vacant par les chefs de la faction 
victorieuse, Éléazar resta dans la condition 
d'homme privé; mais il se présenta bientôt 
pour cet ambitieux une occasion de s'immiscer 
de nouveau aux affaires publiques. Asdouadza- 
dour (Théodore), patriarche de Jérusalem, avait 
été dépouillé par les Grecs du couvent de Saint- 
Abraham. Après diverses démarches infructueu- 
ses pour le recouvrer, il demanda à Éléazar son 
assistance, et lui promit en retour de le choisir 
pour son successeur. Éléazar se rendit à Jéru- 
salem, avec la qualité de mandataire du pa- 
triarche. Il découvrit dans le couvent de Saint- 
Jacques, où il logeait^ un trésor de 1 00,000 pièces 
d'or et de 100,000 pièces d'argent, dont il s'em- 
para. T^es Grecs ayant obtenu qu'il serait conduit 
à Constantinople pour être jugé, il s'enfuit auprès 
de Theyar Oghlou , pacha de Damas. Jeté en 
prison par c^lui dont il venait implorer le se- 
cours , il parvint à se faire mettre en liberté , au 
moyen de magnifiques promesses. Sur Tordre 
du pacha il passa à Jérusalem, et se remit secrè- 
tement en possession du couvent de Saint-Jac- 
ques. Le grand-vizir l'aurait fait décapiter, si 
Theyar ne l'avait pris sous sa protection. Après 
la révolte et la mort de ce pacha, Éléazar re- 
tourna secrètement à Constantinople,en 1659. Dé- 
couvert et emprisonné par ordire du grand-vizir, 
il repondait avec une sorte d'enthousiasme re- 
ligieux à ceux qui s'employaient à le faire relâ- 
cher : « Mettez plutôt vos efforts à recouvrer le 
couvent. » Délivré après un emprisonnement de 
trente-quatre jours, il obtint du grand-vizir Keu- 
prili-Méhémet-Pacba la restitution du couvent. 
Après ce succès, ses vues s'agrandirent; le 
titre de simple mandataire d'un patriarche ne 
suffit plus à son ambition. Il bâtit à Jérusalem 
une église, qu'il nomma Edchmiadzin. du nom 
de la résidence du chef suprême de l'Eglise ar- 
ménienne, et se fit nommer patriarche indépen- 
dant de Jérusalem. H fut sacré à Alep en 1664, 
par Katchadour, patriarche de Sis, et expulsé de 
son siège dès l'année suivante, malgré la pro- 
messe qu'il fit de payer un tribut anouel au grand- 
seigneur. Dépossédé de nouveau en 1668, il fût 
remplacé par son ennemi, Martyr de Crénice. Le 
peuple , mécontent de ce changement et des me- 
sures prises par le nouveau patriarche, obtint que 
Asdooadzadoor serait remis sur son siège, avec 



792 

Martyr pour coadjutenr. La mort d'Asdouadiâ- 
dour amena un nouveau changement. Êléanr 
rentra dans le palais patriarcal, et s'y maintint 
jusqu'à ce qu'une plus haute dignité l'appdi 
ailleurs. A la mort de Jacques IV ( 1680 ), il prit 
en effet de sa propre autorité le titre de patIia^ 
che de tous les Arméniens. Une élection léple 
l'ayant confirmé dans la possession des pou- 
voirs qu'il s'était arrogés, il se rendit à Edd- 
miadzin en 1682. Son administration futamrff- 
sellement approuvée. Il s'efforça de mettre fii 
aux dissensions qui troublaient son Église; m» 
la mort le surprit avant qu'il eût terminé oelte 
tâche difficile. H eut pour successeur Nahobed. 

£. BBàUVOB. 

Tch^mtchlan, BadvunahUhm HaioU, t. lll. - D«l- 
thée. iiist. des Patriarches de Jérusatewi, p. int 

ÉLÉAZAR DE 6ARMIZA OU DE WOUIS. 

Voy. ÉuézER. 

* ELBN, en latin ELEirus ( Jérôme), jurii- 
consulte belge , né à Baal , dans la Campioe» 
mort à Anvers, en 1576. Après avoir pris à Loo' 
vain le grade de maître es arts, il étudia la phi- 
losophie, l'histoire et la jurisprudence. Il se ren- 
dit en France, et suivit à Paris le cours de langne 
grecque de Jean Strazelius, son compatriote, et 
à Orléans le cours de droit du savant Hoppenis, 
dont il obtint l'amitié. De retour à Louvain, il J 
enseigna publiquement le grec et le droit Ûalû 
dans la suite exercer à Anvers la professioa 
d'avocat. On a de lui : /. Lanceloti InstUu- 
HonesJuris canonicif annotationibus UgtM- 
que indicibus illustr.; Anvers, 1566, in-8*; - 
Diatribarum sive exercitationum ad Jus ci- 
vile Libri III; Anvers, 1576, in-8*; réimpriDé 
dans le Thesaunu d'Éverard Otton. Cet ou- 
vrage est estimé : E. R. 

Foppens. Bibi. Betg. — Moréri, Le grand DktMnamn 
historique, - J. Britz, Code de faneien Droit bdfi^' 

ÉLÉONORE, nom commun à un grand nombre 
de femmes célèbres, dont voici les principales, 
par ordre chronologique : 

ÉLÉONORE ou ALiÉNOR de Guienne, raie 
de France, puis d'Angleterre, née en lifi| 
morte le 31 mars 1204. Fille du puissant Guil- 
laume IX, dernier duc de Guienne, ÉléonoR 
avait reçu le jour dans un château dont les nàafi 
se voient encore à Belin, sur la route de Bordeaux 
à Bayonne. Loi*sque son père, qui avait embrassé 
la cause del'anti-pape Anaclet, entreprit, de ravit 
de saint Bernard, le pèlerinage de Salnt-Jacqœs 
de Compostelle,qui lui coûta la vie, Éléonoreétait 
encore bien jeune, ce qui n'empêcha pas cepen- 
dant qu'elle ne devint bientôt l'épouse du roi<lc 
France Louis le Jeune , à qui elle apporta en dot 
plus de provinces que n'en possédait alors U 
couronne de France. Les premières années ^ 
ce mariage, célébré dans l'église Saint-Andi^ 
de Bordeaux, le 2 août 1137, se passèrent potf 
la fille de Guillaume IX ( à qui les dmioiqoes 
de l'époque prêtent un caractère vif et léger) 
dans des plaisirs et des divertisaement» qui i^ 



ÉLÉOIVORË 794 

^^^^ dagoMdeLomt^; carondit , propres mains. Dès lors, s'attendant à la ven- 



^ ^^ V^xcès Tobserratioii des prati- 

^ ^]^^^^^^>^^ ^^ 1^ religion. Éléo- 
&a ^e tout son pooToir les nombreax 
c^^^^tèrent tour à toor ses charmes 
00^ > elle encouragea les arts, présida 
vine cour d'amour, fit rédiger les 
éron , éléments prédeux de la légis- 
kTÎtime, et peut-être serait-dle par- 
ààter pour la France Tépoqne de ré- 
1 qui devait luire plus tard, si de per- 
rtisans, que sans doute eQe eut le tort 
îr à leur juste valeur, n'étaient venus 
dans l'esprit de Louis en Taccusantd'un 
it sa jalousie Tavait déjà soupçonnée, 
accompagna Louis YII à la deuxième 
où sa présence était peut-être nécessaire 
itenir dans l'obéissance ses PoHeTins et 
MIS. Mais arrivée à Antioche, elle ou- 
levoirs, si Ton en croit Guillaume de 
incent de Beauvais ; et dédaignant un 
li, disait-elle « était plutôt un moine 
, elle aima selon les uns un jeune 
rrasin, selon les antres son oncle Ray- 
Poitiers , le plus bel homme de son 
! roi fut obligé d'enlever pour ainsi dire 
de nuit, pour l'emmener à Jérusalem. 
les deux époux ne désiraient plus que 
ation. Suger s'y opposa tant qu'il vécut; 
s la mort du sage ministre , ce divorce, 
^sultats devinrent plus fhnestes encore 
ce que ceux de la croisade , fut enfin 
au concile de Beaugency, sous le fS^ile 
de parenté ( 18 mars 1152). Ce motif 
e était celui que présentait la reine, 
e Louis n'avait pas craint d'avancer, à 
i sa requête, « qu'il ne se fiait point 
ame et ne serait jamais assuré de la 
i viendrait d'elle ». 

nue libre, maltresse de ses posses- 
^ritière des ducs de Gnienne ne peu- 
pler de trouver des prétendants, et 
;rand nombre de ceax qui se présentè- 
:hoisit Henri Plantagenet, comte d'Anj ou 
Normandie. Après avoir exhérédé les 
!S issues de son union avec Louis le 
est dans le même temple, devant les 
tels, que fut célébré le mariage qui devait 
ide fois placer sur la tête d'Éléonore la 
royale; car en l'année 1154 le comte 
nonta sur le trêne d'Angleterre sous le 
lenri II. Éléonore eut cinq fils et plu- 
es de son nouveau mari ; mais son sc- 
iage ne fut pas plus heureux que le 
Bien loin de justifier la réputation de 
: que lui avait faite son divorce avec 
, elle fût constamment fidèle à Henri IL 
3lus jeune que sa femme, avait de nom- 
oaltresses, dont Éléonore était déses- 
jalouse. Elle fit enlever la plus célèbre 
la belle Rosamonde, et la fit périr. La 
Rapporte même qa'elle la tua de ses 



geance de son mari, elle résolut de le prévenir. 
Les fils qu'elle lui avait donnés, tons paiement 
impatients de jouir du pouvoir, demandaient la 
souveraineté des provinces dont ils portaient 
déjà les titres : elle les poussa à appuyer leurs 
réclamations par les armes et à se révolter ou- 
vertement contre leur père. D'après ses conseils, 
ils se reodireot auprès du roi de France, Louis VU. 
Elle se préparait à les suivre, lorsqu'elle fut ar- 
rêtée, en 1173, et retenue dans une étroite capti- 
vité. Elle ne fbt rendue à la liberté qu'en 1184, 
cinq ans avant la mort de son mari. Richard 
Ckeur de Lion, en partant pour la croisade p en 
1190, lui confia une autorité presque absolue sur 
l'Angleterre.Lorsque ce prince téméraire eut été 
fait prisonnier, eUe sollicita pour lui le pape et 
tous les princes chrétiens. Elle se retira , quel- 
ques années après sa délivrance, à l'abbaye de 
Fontevrault, dont elle fbt la bienfaitrice , et où 
elle mourut, à l'âge de pins de quatre-vingts ans, 
après avoir vu se succéder sur letrêne d'Angle- 
terre Richard Cœur de Lion, son troisième fils, 
et Jean-sans-Terre, son quatrième (1). 

Sufirer, f^ita Ludoviei Groui. - G€sta Ludoviei. - 
GnUlanme de Tyr, L XVI, c r. - Vincent de BeanTal^ 
Spéculum kUtariaié, U III, c. 17. — U. de Urrey, HM. 
àf Éléonore de Cuierme. - SitnH>ndl, HUt, des Ftan- 
çaU, t. V et VI. 

* élAonorb de Vermandois , comtesse de 
Valois, morte le 14 juin 1214. Elle était fille de 
Raoul r' ou IV, dit le Vaillant ^ comte de 
Vermandois, et de Pétronille d'Aquitaine. Elle 
épousa successivement Godefroi de Hainaut, 
comte d'Ostrevant; Guillaume IV, comte de Ne- 
vers , d' Auxerre et de Tonnerre , mort le 24 oc- 
tobre 1167; Mathieu I*% d'Alsace, comte de 
Boulogne, et Mathieu HI, comte de Beaumont- 
sur-Oise. Éléonore se porta pour héritière luii- 
verselle de sa sœur Isabelle, malgré la donation 
faite parcelle-ci à son mari Philippe d'Alsace, 
comte de Flandre. Trop faible pour faire triom- 
pher ses prétentions, Éléonore les céda au roi de 
France, Phflippe-Augnste. Ce monarque battit 
le comte de Flandre', prit possession du Ver- 
mandois et ne rendit à Eléonore que le Valois ; 
encore fîit-elle forcée de lui abandonner le comté 
d'Amiens pour les frais de la guerre. Philippe- 
Auguste ne s'en tmt pas là ; vers le printemps de 
1 185, il passa avee fléonore un traité par lequel 
la comtesse lui cédait la propriété du Valois à 
condition qu'elle en jouirait durant sa vie, ainsi 
que de l'usufhiit de Saint-Quentin, avec certains 
revenus sur le Vermandois. D^wrrassée de tous 
soucis politiques, Éléonore se livra à la piété, 

(1) Le muée des tonTeralns du Louvre pouède plnaleurs 
onTragee qui attestent le goùttomptueni d'Éléonore, et 
dont elle Ht prêtent à Fabbé Sager. 4prèi la mort, ta tU- 
tae conchée futtculptéeior ta tombe à FontevraulL Cette 
sUtne de pierre. Jadis peinte et dorée, est un dea pre* 
mien monuments de l'Iconographie royale. Elle a été 
grafée dans Stotbart, Monumentai ^Agiet of Orwt- 
Britain; Londres, i8i7'l88t,ln-roUo. plsoches VI, Vll, et 
s la fin ; et dans dTaotret ouvrages. V. de V. 



795 

et nt coDstrafre Tabbaye du Parc-aa\-Damcs. 
Les chroniqueurâ lui accordent de Tesprit et deâ 
connaissances assez étendues ; elle aimait beau- 
coup la poésie. Le roman de Sainte Geneviève 
Tut composé à sa demande : c'est d'elle qu'il 
est dit au commencement : 

U dame de Valois me prie 
De mettre en bon romtn It vie 
D'une Kalflte que moult elle eUme. 

Éléonore mourut fort âgée, et fut enterrée dalM 
Fabbaye de Long-Pont. AuséitM après la mort dt 
cctle princesse,Philippe-4BgDsteenvoyasonclian* 
oelier Guérin ^ évèque de Senlis , prendre posse»- 
sion du Valois, qu'il remit à la couronne avec 16 
Yermandois et l'Amiéiiois d'une manière déOnt- 
ttre. 

De Martenne, Forage» Uttérairfi, 11.» à Tl.'Meyor, 

Chronieon PtandrUe. — Alberto, Chronic, — Uuillaume 
le nrclon, llistoria Cett, PMHpvi-Âugvsti. - tarllef, 
lliiiolrf du Duché de yoMt, III. M9. - flertrtroD, Ij$ 
ralois roi/ttl. 

ÉL^^iK^oRB de Portugal , prlncea»e de Da^ 

nemark, morte en 1231. ËUe était fille d*Al- 

fonso II, dit le Groa^ roi de Portugal t et d'Ur- 

racade Castille, et épousa, en 1229, Waldemar, 

héritier du trône de Danemark. En 1231, ce jeune 

prince ayant été tué dans une partie de chasse « 

Éléonore en mourut de douleur. Les corps des 

deux é(K)ux furent enterrés ensemble, à Ringstadt. 

Chronologie des Rois de Portugal, dans V.'ért de veri- 

Her /ej dates, VII. 8. - Nistoire univetielte, WU, icr. 

* ÉLÉotORR de Castille, reine d'Angleterre, 
morte à Hcrdeby ( Lincolnshire ), le 29 novombw 
i 290. Elle était filfe de Ferdinand If I, dit te Saint, 
rot de Castille, et dé Jeanne, comtesse de Poil- 
thieu. Elle Tut mariée en 1 2d4,au prineede Galles, 
depuis Edouard I** oti IV, roi d'Anfflcterre. En 
1268, son mari s'étant croisé, Éléonore voulnt le 
suivre, et s'embarqua ^cc lui h Algues-Mortes 
|K)Ur rejoindre lé roi MHnt Louis devant Tunis. 
Après la mort du monaiYfiie françnis , Edouard 
et sa femme vinrent hiverner en SicRe. Ils firent 
voile pour Saint-Jean-d'Acre an fifols de mai 
1271. Les succès d'Edouard furent arrêtés par 
un coup de poignard que lai porta un assassb 
envoyé par le prince des Arsacides. Selon quel- 
ques chroniqueurs , l'arme fut reconnue empoi- 
sonnée, et Éléonore n'hésita pas à sucer la bles- 
sure de son époux, afin d'crt extraira le venin. 
Pendant le pansement, la princesse aceoocha 
d'une Hlle, qui fut nomtnée Jeanne-d'Acre , du 
lien de sa naissance. Édodafd guérit heureuse- 
ment, et ramena en Europe son épouse. En 
1279, elle succéda à sa tnèré dans le comté de 
Ponthien , à Texclnslon de Jean de Castille^Pon- 
thieu, son neveu. Éléonote et ÉdouanI vhirent 
à Amiens rendre hommage à Philippe le Hardi, 
roi de France , dt prirent possession de leur hé- 
ritage. Us s'occupèrent activement d'améliorer 
et d'agrandir leurs domaines; cependant, ils 
durent renoncer à Ictirs prétentions sur Mon- 
treuil-sur-Mer , qui en août 1280 fut déclare ap- 
partenir définitivement au roi de France. Ils dé- 
sintéressèrent les divers pfétendarrts an comté 



ÉLÉONOM 



7W 

de Ponthleu, dont Ils restèrent ainsi légitima 
possesseurs. Éléonore ibt inhumée è WestmîDs- 
ter. 

Ptotémée de Ln^<|nr«, Annales, — Kfatthieti Ptt^ Bu- 
toria Ht^for AngtSif, SML ««• Bl«ttlil«« «^ WeMmlMfr. 
Fi^êi Histarimrum, ML — H^ 4e Knyf Man* i)9 Err%- 
tibxu jingHëB, lU». II. t4l7. - Rapln-ThojrM, moein 
(tAngUtéfre, Vlll , 8M. - Gautier de neaaUagbrtf, 
CAfonica, éêna Im ^wtêteM Sëriptûfeê SeOale. -AIM 
FIcnry. Oitt^irê êcclsiUuti^ue, XXIII, ehap. ti, IMH 

* ÉLéoHORB de Provence» raîned'AngleterrB, 
morte à Ambresbiiry, le 25 juin 1291. EBe étiit 
fille deRaimond-Dérenger IV, et épousa^ ea 1234, 
Henri m, roi d'Angkelerre. EUe attira à la eosr 
un grand nombre de Provençaux, qui y iatrod» 
sirent k noût des arts et des plaisirs, mai» i'«- 
ricliirent scandaleusement. La préCéranoe mar- 
quée qu'Henri 111 accordait k ces étrangiers eidta 
la révolte des barons anglais* Le roi, aon frère 
et son fils aîné, furent faits prisonnier», ea 126i, 
et la reine dnt s*enfuir en France avec ïànMât 
son second iHs. Elle ne revint en Aogletent 
qu'en 1267. Éléonore eut beaucoup à se plaiodri 
du caractère volage de son époux ; néannoi» 
elle le regretta, et après la mort de Haoïi, arrÎTée 
le 16 novembre 1272, elle se retira dans le cou- 
vent d'Ambresbury, ote elle prit le voile. C'était 
une princesse d'un mérite singulier, doat tooi 
les auteurs parlent avec éloge. Quelques auteurs 
religieux la placent au rang des saintes. 

Citnr de Nostradaimia. HiUHre et ChramipÊ» et h*- 
venee. — Bouche^ Essai sur l'histoire de froctnct. - 
Duchéne. Histoire éP Angleterre, 

« éLfioiroitiS d*Ànjou, telne de Sidie, morte 
à Catane, le 9 aoât 1343. EUe était ffRe ^ 
Charies tl, dit le Boïtettx, roi de Kaples et ^ 
Sicile, et de Marie de Hongrie. Elle fat ftnic^ 
fort Jeune à Philippe de Totissi , seigneur de U 
ter/A, et amiral de !Yaples ; ftMiS le pape Bon- 
face Vtn annula ces promesses, â ranse du \eB» 
âge de la princesse. Elle épousa à Mesiiae, n 
mal 1302, Frédéric H d'Aragon . roi de fiék, 
dont elle eut quatre (ils et quatre filles. Aprfe 
la mort de Frédéric II, arrivée le 25 juhi 1337, 
Éléonore se fH reflgieu-e de Fordfe de Siinl- 
François. 

BartRnl, ffttiotfë ffinêrak de SlcUi. - ftaritMl >A' 
neli d'itëlia. - inme. Anales de 4rmgm, - S» 
monte, Isteria deUa CiXXà e Megtko di JVapeU-fsidL 
De R^us Siculis. 

* âLéoxoRB de Portugal ^te\mé^Xnif»i 
morte à Xerica, en octobre 1318. Elle était fiUe 
d'Alfonse (V, dit le Brave ^ roi de Portugal, << 
de Béatrix de Castille. Elle épousa à BarccMe. 
en 1347, Pierre IV, dit le Cérémonieui. roi 
d'Aragon, et d^à veuf de Marie d*Êvrenx. u^ 
nore mourut sans enfants, l'année mêmeéefoo 
mariage. 

Chronologie historique de» Rois de Apa§oihA'i» 1*^ 
de vérifier Ut dates. VI, 8S4. 

* ÉLÉoxoBe d^Afhofêtf princesse mî*« 
morte en 1403. Elle était fille de Htrisncî^» 
juge d'Arborée , la principale des quatre prti* 
pautés de la Sard^e. Son IVftre (Jgo ff >}>2| 
été massacrédans tmefiMtfrredfoff, êfilM» ^ 



197 



KLÉONORE 



708 



Alt proclamée souveraine, et gouverna avec ha- 
bileté. Klle a pubKé, en 1396, un recueil de lois 
encore connu en Sardaigoe aoua le nom de 
Ccarta de logu (Charte du pajê). 

MorérI , Dieti&m»air9 hUtoHpié, 

* éLÉOM ORB TBLLEZ, rei&e de Portugal , 
morte à Tordesillas, en 1405. Elle était fille de 
Marthn-AfTonso Telles, et femme de Joâo-Lon* 
renço da Cunha. Ferdinand 1*', roi de Portugal^ 
Payant rencontré chet sa scsur, l'infante Béatrix, 
en devint éperdûfoent amoureux. Il lui déclara sa 
passion, et malgré la vertueuse opposition de 
dona Maria de Souza , sceur d'Éléonore , il fat 
écouté de celle-ci avec faveur. Le monarque fit 
alors rompre le mariage d'Éléonore avec da Cunha, 
qui ne s*y opposa guère , et épousa secrètement 
sa maîtresse, qu'il mena à Lisbonne (1371). A la 
nouvelle de cette étrange union, le peuple se sou- 
leva, assiégea le palais, et s'en rendit maître. Le 
roi , pour apaiser la révolte , assura qu'il n'était 
point marié,et promit qu^se rendrait dans l'église 
de San -Domingo pour renouveler solennellemeiif 
cette déclaration -, mais il profita de la nuit pour 
fuir à Santareraavec la nouvelle reinci et envoya 
des troupes cbâUer les mutins. La sévérité qu'il 
déploya en cette occasion accrut la haine que les 
Portu^ds avaient déjà pour Éléonorc. Ferdinand, 
tins Icnir compte da mécontentement général, 
mena sa femme daaa là province d'Entre-Minho- 
et*i>omrO^ et y fit cMébrer publiquement soa 
mariage. Sttre dé l'esprit du roi, Éléodore sentit 
la besoin de se foire aimer de la natioB ; elle y 
réyaalt avic une grande adresse : mettant à profit 
son «mpire sur Ferdinand, elle disposa le mo- 
Dwqne à la bienveillance , se montra affable et 
généreuse pour tous , et se vit bientôt adorée de 
la cour et du peuple. Son esprit vindicatif et son 
ambition détruisirent ce bonheur. L'Infant don 
Joio , grand-maltre d'Avis, frère naturel du roi, 
devint amoureux à son tour de dona Maria da 
Sousà, et, devenue veuve, il l'épousa secrètement 
Ce mariage pouvait être un nouvel appui pour la 
reine, mais elle l'envisagea autrement. Elle serap» 
pela l'opposition que sa sceur avait manifestée aux 
commencements de la passiuif du roi ; elle consi- 
défâ le peu de santé de son mari et la presque 
certiinde qu'après sa mort les Portugais mettraient 
don Joa5 sur le trône. Ces raisons la détenni- 
ièrent. Elle fit appeler l'infant , « et, rapporte 
Nunei, après l'avoir accueilli avec les manières 
les plus flatteuses, se plaignit qu'il avait ruiné 
les desseins qu'elle avait en sa faveur ; qu'elle 
aurait voulu lui faire épouser sa fille , dona Béa- 
trix, aussitôt qu'elle aurait été en Age d'être ma- 
riée; que non-seulement il avait perdu cette 
princesse,qoi lui aurait apporté la couronne pour 
dot , mais qu'il l'avait penlue pour une femme 
qui lui manquait de fidélité. «L'infant, crédule, 
violent , ambitieux , courut à Coïmbre ^ et sans 
antre éclairdsseroent tua dona Maria de deux 
coupe de poignard. Il se retira aussitôt sur la 
fr ont i èr e de Castille. Éléonoreafiecla une grande 



douleur de la mort de sa scrar; mais elle engagea 
le roi à pardonner à don Jofto , qui reparut à la 
cour. L'infant reconnut bientôt que la reine l'avait 
trompé, tant à l'égard du mariage avec Béatrix 
qu'au sujet de la conduite de dona Maria, et 
ayant été informé que le frère de la victime et le 
grand-maltre de l'ordre du Christ avaient résolu 
de raasassioer, il se retira en Castille,et divulgua 
la conduite d'Éléonore. Cette perfidie réveilla la 
haine publique. Quelque temps après don iuàn T' , 
roi de Castille, offrit de marier sonftis aîné, don 
Henricfuet, à l'inbiite Béatrix, héritièro du Por- 
tugal, è la condition que si l'un des deux époux 
venait à mourir sans en(antB,le survivant hérite- 
rait de ses états } Ferdmand ratifia ces conven- 
tions, mais Éléonore se mit en mesure de les rom- 
pre. Don Juan Fernandez d'Andeiro, seigneur 
castillan , réfugié en Portugal, et qui, quoique fa- 
vori de Ferdinand, avait été obligé lors de U paix 
avec la Castille de quitter la Péninsule, revint se- 
crètement d'Angleterre, et informa le roi que le 
dnc de Lancastre allait ûûre valoir ses droiîi è la 
oouronne de Castille, et qu'il souhaitait faire al- 
liance avec lui. Éléonore appuya ces propositions, 
« tant, dit Faria y Souza , parce que ît dernier 
traité, auquel elle n'avait point pris de part^ lui 
déplaisait, que parce qu'elle aimait Anddro; 
car cette femme , qui avait sacrifié son honneur 
et son mari au roi , immolait alors le roi à son 
nouvel amant ». Affonso Teliez, comte de Uten, 
frère de la reine étant mort, cette princesse fit 
donner le comté à Andeiro^ ce qui causa de 
grands murmures parmi la noblesse. Une im- 
prudence d'Éléonore augmenta l'indignatioa. 
Andeiro étant entré dans la salle royale le vi- 
sage ruisselant de sueur, la reine déchira son 
voile, et lui en donna une partie pour s'essuyer. 
L'infent don Joa9 et Gençido Vasoo d'Aaevedo 
blAmèrent hautement cette action, comme indé- 
cente. La reine dissimula son ressentiment, mais 
résolut de se défeire de ces deux seigneurs. Elle 
supposa un ordre du roi à Vasco-Martinbo de 
Mello, gotiverncurd'Évora, de les faire arrêter, 
ce qu'il erécuta. Peu de jours après, on apporta 
à Mello l'ordre de mettre ses prisonniers à mort. 
Il jugea prudent d'en référer au roi lui-mômc, 
qui témoigna sonétonnement Éléonore sut encoure 
se tirer de ce mauvais pas ; forcée de feirn éliir^^ir 
ses ennemis, elle fit croire qu'ils ne devaient ifur 
grAce qu'à son intercession. Elfe obtint un nou- 
veau triomphe en mariant, enfin , sa fille unique , 
Béatrix, à Juan l***, roi de Castille; mais cette Joie 
fut la dernière. Ferdinand, désillusionné, mourut 
de langueur et de jalousie (1383), laissant |K)u riant 
laoooronne à Béatrix, sous la r^ncedesamèro. 
Les magistrats de Lisbonne acceptèrent fes droit it 
d'Éléonore, et Juan \" demanda que Béatrix (ùi 
reconnue rehie ; mais plusieurs villes se prononcé* 
rent contre la réunion (lu Portugal et de la Cas- 
tille, et proclamèrent l'infant Jofto comme légi- 
time souverain. Don Ruy de Pereira se mit à la 
téta des mécf ntants } et persuadé que larcinen'a- 



799 



ÉLEONORE 



HOO 



gissait qae par les conseils d'Andeiro, qui lui- 
même était Castillan /.il résolut de se défaire de 
ce favori. Il s'entendit avec Al?aro Paès, ancien 
cliancelier, Tinfont don Jofto, et le comte de Bar- 
celos , qui approuvèrent son dessein. Le 6 dé- 
cembre 1383, les conjurés se rendirent au palais, 
et la reine ayant invité l'infant à diner, celui-ci 
s*on excusa, et passa dans une autre salle, faisant 
signe à Anddro qu'il avait à lui parler. Leur con- 
versation fut courte ; don Joflo ayant tiré son 
poignard, en porta un coup an comte, qui voulut 
gagner l'appartement de la reine ; mais Ruy de 
Pereira le perça de son épée, et le jeta mort sur 
la place. La reine, informée de cet assassinat, 
s'écria « qu'elle avait perdu son pins iidèle ser- 
vitenr ; que c'était un martyr et non un criminel, 
et qu'elle était prête à prouver son innocence 
par l'éprenve du fen. Elle demanda à l'infont ai 
elle devait se préparer à mourir aussi. U lui fit 
répondre qu'elle n'avait rien à craindre, et il lui 
permit de se retirer à Alenqner avec ses partisans, 
encore fort nombreux parmi lu noblesse. Quoique 
Lisbonne se fttt déclaiîte pouf les conspirateurs, 
don Joflo n'était pas sans inquiétude sur le résul- 
tat de son entreprise ; il proposa à Éléonore d'ou- 
blier le passé, de l'épouser et de gouverner avec 
lui jusqu'à ce que Béatrix eût un héritier en âge 
de gonvemer.La reine rejeta ces sollicitations avec 
mépris , et pressa le roi de Castille de se mettre 
en marche. Elle lui fit ouvrir les portes de 
Guarda et de Santarem, où elle vint le trouver, 
et se démit, quoique avec peine , de la régence 
en sa faveur. Bientôt Juan I*^ et sa femme se 
firent proclamer souverains de Portugal et des 
Algarves, et firent battre monnaie en leur nom. 
Ils s'aoeommodèrent mal)derhumeur d'Éléonore, 
et marquèrent peu de déférence pour ses avis. 
Éléonore, sans chercher à se rapprocher de Joflo, 
conspira contre la vie de son gmdre. Ayant 
appris que don Alonzo de Transtamare, cousin du 
roi de Castille, était amoureux d'une de ses dames 
d'honneur, elle lui fit proposer d'engager le comte 
Pèdre de Transtamare, son frère, à se défaire du 
roi , lui promettant de l'épouser ensuite et de le 
faire déclarer roi de Portagal. Don Pèdre entra 
dans ce projet ; mais ayant confié son projet à un 
juif, cehii-d, soit crainte des pehies, soit espoir 
des récompenses, en avertit Juan I*''. Le roi prit 
aussitôt des précautions. Don Pèdre se sauva; 
Éléonore nia tout, et traita le juif d'imposteur. 
Juan ne s'en laissa pas imposer : il envoya sa 
belle-mère àTordesillas, et la fit enfermer dans 
un monastère, où elle mourut. 

Nunnez, Chronica del re% D. Juan I. — Ferreras, 
mttoria de Bipaha, V. 4t8 à 49«. - FarU y Souza, 
SpUome 44 las Hittorku Portuçuesas. — Le Qulen de 
la Meavllle, histoire générale du Portugal, I, Ul à m. 
" La Clèdc , Histoire générale Au Portugal, I, S09 i 
tu. — Vatconcelloii, Fida y aceiones del rep D. Juan l 
de Portugal. — Marlana, Uistoria de Rdfus Uispaniee, 
Ub. XVII et XVIII. - Lopez de AyaU. Cronieas de los 
reges de Castillas don Henrtque II y don Juan /, etc. 

ÉLÉONORB de Castille, reine de Navarre , 
morte à Pampelune, le 5 mars 1416. Elle était fille 



de Henri U de Transtamare, dit le Magni/iquef ni 
de Castille, et de Jnana Manoâ y Peitafid de La 
Cerda. Elle épouM à Soria, le 27 mai 1375, Clur- 
les m, dit le Noble, roi de Navarre , encore iaCuit 
à cette époque. En 1383, un an après l'avéocmeat 
de son mari au trône, et tandis qu'il s'ucciipait 
d'affermir sa couronne, Éléonore, sous le pré- 
texte d'une indisposition réelle ou feinte, se re- 
tira en Castille avec ses quatre filles, et reTusa 
ensuitede se rendre en Navarre pour y être cou- 
! ronnée avec le roi. Elle alléguait que ron p'a- 
vait pas eu en Navarre pour elle et pour les 
gens de sa maison les égards convenables; que 
les revenus qu'on lui avait assignés étaient mal 
payés, et que sa maladie avait été causée par oo 
remède dangereux que lui avait (ait prendre oa 
médecin juif, demeuré impuni. Cliarles HI ré- 
pondit que les Navarrais n'avaient pas coutome 
de rendre à leurs souverains d'aussi profunds 
respects que les Castillans; que ce royaume 
avidt été fort épuisé sous le règne de son père, 
et que les revenus de la reine avaient dû être 
retardés; mais qu'aujourd'hui ses finances étant 
en bon ordre, il garantissait le service exact ; qae 
quant à l'affaire du médecin juif, il offrait de la 
soumettre à l'examen des juges que le rui de 
Castille voudrait désigner : qu'on verrait alors 
que le tort était du odté de la reine, et non do 
médecin juif, qui avait ordonné ce qui convenait 
pour une maladie sérieoae, tandis qu'Éléooore 
avait feint une indisposition qu'elle n'avait pas: 
qu'en conséquence elle ne devait s'en prendre 
qu'à elle-même si le remède avait été nuisible. 
Le véritable motif d'Éléonore était la ta^àà- 
ceoce de la cour de Castille et surtout les hom- 
mages dont elle était l'objet. Elle Toyait à acs 
pieds les plus grands seigneurs de l'Espagne, Be- 
navente, Villena, G^on, TranstaoLare ; ^ afia 
de satisfoire son amour-propre, elle cherchai 
sans y parvenir, à amener un refroidissement 
entre les rois de Castille et de Navarre. Elle d^ 
manda ensuite que son mari engageflt le pape et 
le roi de France à être garants qu'elle serait ea 
sûreté en Navarre. Charles UI répondit que ja- 
mais monarque éfranger ne se mêlerait de acs 
afEiires ; il fit venir alors ses deux filles aînées, 
Jeanne et Marie, et se fit couronner seul , le 
25 juillet 1390. Eléonore retint ses deux autres 
enfants, les princesses Marguerite et Blanche , et 
refusa de rentrer en Navarre malgré les nouvelles 
instances de son mari et cellesde son propre ne- 
veu , Henri in, dit le Malade, roi de Castille. 
Ce prince, ayant jugée propos, en 139&, de ré- 
duire et de révoquer quelques pensions qui 
obéraient son trésor, il ne fit pas d'exception et 
feveur de sa tante. Éléonore en conçut un si vif 
mécontentement, qu'elle se Ka avec les mécon- 
tents et suscita plusieurs révoltes. Henri 111 fut 
obligé de l'assiéger dans le cliâteau de Roa. Les 
habitants ayant ouvert leurs portes, le roi de 
Castille déclara à sa tante qu'elle eût à retourner 
auprès de son mari, et l'accompagna hononUe- 



ÊLËONORE 



803 



sqa'à la frontière de Navarre. Charles m 
derant d'elle, lareçnt avec généroeité, et 
»core quatre enfents. ÉMonore se tint 
le jusqu'à sa mort, arrivée vingt ans plus 
Ue a laissé la réputation d*une femme 
le, mais d'un caiactère inquiet et irré- 
Jle est enterrée auprès de son mari, à 
[aria-la-Reale. 

JtuUês de jéraçon. — Maria na, Hlttorim de 
tpaniœ, 11b. XVill. -Oarlbay y ZamaUoa, JTte- 
odot loi reinoi de Eipafia. — Favyn, Uiatoire 
rre. — Ferreras, HUtoria de Bspana, Vl,.70. 

MiNORB DBBRÂUPORT, vîcomtessede 
:, etc., moite à Pouilly-le-Chftteau 
lais), le 18 août 1420. Elle était fille de 
oe-Roger ni, comte de Beaufort et vi- 
le Turenne, et épousa en premières 
tdouard, sire de Beaujeu, décédé le 
1400. En juin 1417, après la mort de 
d-Louis , son frère , Éléonore se mit en 
on des comtés de Beaufort et d'Alais, 
icomté de Turenne et des autres biens 
lette, sa nièce , sans égard à la donation 
e d en avait foite à son mari, Jean Le 
Boucicaut n, maréchal de France. Bou- 
liit prisonnier à Azincourt, en 14 15, était 
Angleterre, où il mourut, en 1421, sans 
I faire valoir ses droits, âéonore neren- 
lueune opposition, et le 5 juillet 1417 fit 
^ pour ses domaines au roi Charles YI. 
point d'enfants, elle fit, le 16 aoOt 
n testament par lequel elle légua les vi- 
de Turenne , de Valence en Provence et 
qu'elle possédait en Auvergne, à son cou- 
mieu de Beaufort; et le comté d'Alais, 
s baronnies de Bagnols et d'Andme, à 
e CaniOac. Éléonore mourut deux jours 
t partage, et fut inhumée à Belleville en 
ais. 

autoire dé la MéOsom de Tmre$Me. 

koNORB d* Aragon , reine de Portugal , 
i Tolède, le 18 février 1445. Elle était 
( Ferdinand dit le Juste, roi d'Aragon , 
éonore d'Albuquerque de Castille. Elle fut 
, en 1428, à Edouard, infant de Portugal, 
pporta en dot deux cent Ihille florins d'or,, 
immense en ce temps. Edouard monta 
rône en 1433, et mourut en 1438, laissant 
■e tutrice du jeune roi Alfonse V, dit VA- 
, et régente du royaume; mais les Por- 
exdtÀ par l'infont don Juan, firère d'É- 
, assemblèrent les états à Terras-Novas. 
réglé que la reine n'aurait que réducation 
fils , alors âgé de quatre ans, et que le 
r serait confié à l'infant don Pèdre, duc de 
re, autre frère d'Edouard. Éléonore, vive- 
CTensée de cet arrangement , n'en tint au- 
mpte, disposa des emplois et agit en sou- 
». Appuyée cette fois par l'infiuit don Juan 
ienrs autres seigneurs , elle sut donner tant 
)(Ms à don Pèdre, qu'il se retira de la cour, 
pie s'insurgea, rappela le régent, et força la 
ï lui remettre ses fils. Éléoiiore se letii» 

BOUT. BIOGR. GÉMÈtL. — T. XV. 



d'abord à Alanquer , puis sur les terres du prieur 
de Crato, avec l'assistance duquel die exdta 
divers mouvements insurrectionnels. Don Pèdre 
marcha contre les révoltés, et les soumit sans 
coup férir ; la refaie et le prieur s'enftdrent en Cas- 
tille, et s'c^orcèrent de persuader «u roi Juan II 
de déclarer la guerre au Portugal. Pour que les 
dépenses ne fussent pas un obstade aux hosti- 
lités , Éléonore remit entre les mains du roi de 
Castille tous les effets prédenxqn*elk avait em- 
portés dans sa fuite. Juan n accepta les richesses 
qui lui étaient offertes, mais se borna à envoyer 
à don Pèdre des ambassadeut, l'engigeant à 
rendre la régence à Éléonore. Ltnfiuit répondit 
que cela na dépendait pas de ta volonté ; qu'A 
doutait qu'a Dllt dellntéi^de la idne de rentrer 
en Portugal ; qu'au surplus aurait soin de lui 
Mre payer son douaire. Il n'eut pas le tempe 
detUre ce que sa générodté lui aurait dkié : la 
mort vint frapper subitement Éléonore d'Aragon. 
L'on accusa don Alvar de Lnna d'y avoir contri- 
bué, cet ambitieux ministre du roi de Castille 
craignant le crédit qu'Éléonore avait sur l'esprit 
de Jean n. 

Zorlta. Jnmies de jârûgetL — Oarlbay, Biitoria de 
todoi les rrtiMt de Etpmàm. — Marlana Jiittaria de Bê- 
bui Hitptmi», — Vaaeoneellot, fidm f metiemt det tvy 
D. Jman it de Pettugai, — MaycmM-TurqMt, HUMre 
gémerale de rEapagme* » Parla j Sonxa. EfUame de lot 
Hittorioi PoriugueêOi. — Ferreraa, HUtoria de Et- 
pana^ llb. C, US. - Leqaleo de la IfMTUle, Bittùire 
générale de Portmçal, Uv. C. MS. 

* ûhÉmÊOum d* Aragon , reine de Ravarre, 
morte à Tudda, le 12 février 1479. Elle était se- 
conde fUle de Juan II, roi d'Aragon, etde Blanche, 
reftie de Navarre. Elle épousa, en 143fi, Gas* 
ton IV, oomte de Foix. Le 3 décembre 1455, à 
l'faisti^lioB de son gendre, Juan n déshérita don 
Oarioa, princede Viane, etdona Blaadied'Évrenx, 
ses enfants aînés, et malgré leurs droits, il appela 
au trâne Éléonore. Don Caries et Blanche reven- 
diquèrent, par la persuasion et par les armes, 
l'héritage de leur mère; mais Juan , aidé de son 
gendre, ftat définitivement victorieux ; l*faifortuné 
don Carlos ( voyei ce nom ) mourut empoisonné, 
dit-on, par les ordres de son père, et dona Blan- 
che, livrée par Juan n% Gaston et à Éléonore , 
ftat enfermée au château d'Orthei, o6 die mourut 
peu après. Sa prompte mort M imputée à sa 
sœur et à son beau-frère. Quoique débarrassée 
de ses compétiteurs, Éléonore ne fût prodamée 
rdne qu'en janvier 1479, après la mort de son 
père. Elle ne porta pas longtemps la couronne 
qu'elle avait tant désirée; die mourut le mois 
suivant, laissant la couronne à François-Phé- 
bus , son petitpfils. 

Zorlta, Jnalet de Jragon, I. XVI, om xzxr. — Lue 
Martol SleoU. De Batme AIi|m»., I, Hb. XII. — morootaM» 
Blaneaa, Cem m ee dar U Eerum jtraçamenttam, III, 70S. 

— DomVaiaaète, HUUHre générale dm Languedoc , 
L XXXV, SI. - Mêlerai, Jbrégé de rkUMre de ftanee. 

- VaqoetSe d'HeraaUj, HitMre générale de rSêpagne, 
-SliiDOOdI. BUMredetFrançmU, XIV, i«s à Nt. 

* Aléohoeb de Portugal, fanpératrice d'Al- 
lemagne, née en 1434, à Nenstadt, morte le 



808 



ÉLÉONORE - ÉLESBAAS 



l«r deptonbre, en 1467. Elle était Tatoée des filles 
«rÉdouard, roi de Portugal, et d'Éléonore d'A- 
ragon. Elle épousa, le 18 mars 1452, Frédéric III, 
duc d'Autriche , depuis empereur; Elle eut de ce 
mariage Maximilien 1er, qui succéda à son père, 
et Cunégonde , qui épousa, en 1488, malgré ses 
l>arenU , Albert II , dit le Sage, duc de Bavière. 
Éléonore Uxi enterrée à Neustadt, dans TabtMye de 
La Trinité, qu'elle avait fondée. 

ChronologU des Archiducs d'JutrUkf, dam VÂrt de 
Vérifier ia datêt, XTll, flt. - HUfMrf «KvtfTMlM, 
LVIll, Ml. 

* ÉLioMORB de Poriugal, reine de Portu- 
gal , vivait en 1491. EUe était fille ilnée de Tin- 
fhnt don Ferdinand , dnc de Viseu, et de Béatrix 
de Portugal. En 1470, elle époust son oonsin 
germain, Jofto II, dit le Par/aU, roi de Por- 
tuçil, alors infuit. Elle eut de ce mariage un 
fils unique, Affonso, mort à la flenr deTAge» 
d*une chute de cheval. 

MarUna , Hittoria éê Mehuâ Mititanim - CkrmUqut 
des Boii é$ Portugai, daoi l'Art de vérifier les dates, 
VII, 17. - Moréri, r.rand IHcttonnalre historique. 

tiÂonouiRirÀutrlchef reine de Portugal, puis 
reine de France, sœur aînée de Charles-Quint, 
naquit à Louvain, en 1498, et mourut le 18 flSvrier 
1558. Elle fut élevée à la cour de son frère, qui 
la maria, en 1519, an rd de Portugal, Manoel, dit 
ie Grand on le Fortuné, Veuve depuis 1521, 
elle Alt d'abord promise an connétable de Bour- 
bon, comme prix de ta défection à laquelle Tempe» 
rcur voulait l'entraîner. Mais la victoire de Pavie 
changea ses projets. La première clause du traité 
de Cambrai {paix des Dames» 14 juillet 1629) 
stipula le mariage d^Éléonore avec François ^^ 
Ce ne Ait toutefois que le 4 Juillet 1&30 qneœ ma- 
riage fht célébré, près de Mont-de-Marsan, prea- 
qoe sans aucoae oérémonie. Éléonore employad'a- 
bord son influence sur son flrère et sur son mari 
à maintenir entre les deux eourouet IVink» dont 
son mariage avait été le gige. Mais les galan- 
teries et les infidélités de François I*' la forcè- 
rent bientôt à vivre, an milieu de la oour, dans 
une espèce de retraite , où elle ne s'oocopait que 
d'exerdces de piété. Elle n*eiit point d'eoGuits 
de son second mariage.* Devenue veuve une se- 
conde fois, en 1547, elle se retira en Eapagne, où 
elle monmt, k Talavera, près de Baik^. Son 
corps fut enseveH à l'Esearial. 

I^ Bat. OkrCtoN. cnrye. de la Pr mwMé ■ MarUa du Bel- 
lay, Mémoires, 1. Il, Ul, VUI. - Ptirerat, JynofMfo his- 
torica de Espaça. — Gaillard, Hittoire de François !•'. 
- SlKrooDdl. Histoire des FrançaUy t. XV, XVI, XVU. 

* élAororb d'Autriche, duchesse de Man- 
toiie, née le 2 novembre 1534, morte m 1504. 
Elle était la sixième fille de l'empereor Ferdi- 
nand I^ et d'Anne de Hongrie. Elle fut mariée, 
le 6 avril 1661, à GugUaIroo de Gonzagqe, duc 
de Mantoue et de Montferrat. En 1&67, les habi- 
tants de Casai s'étant révoltés, Ougliehno envoya 
Éléonore pour tftcher d'adooclr les esprits ; mais 
elle ne put y parvenir, et faillit périr dans une 
conspiratkm , onrdie en octobre de la même an- 
née. Elle eut de son mariage un fils, Vhioenzo, 



qui succéda à son père, et deux filles, Ans* 
Catharina, mariée, en l.st2, à Frédéfk é'Ai- 
triche,arehidued'Inapniek, etMargarita,l«m 
d'Alfonse U, duc de Ferraie. Éléonore eitlnii 
par phMienrs historient pour sa piélé, sa Uhénié 
et sa pmdenoe. 

Campaa»» ^U« dei re FiUpw 11^ bk. I, S. - CanU, 
f^ita dl Fespasiano Conzaga. — SawovIiM». UtUs an- 
çiM e fam dêUê/amiglie tliustri dritatis^ m. 

iLiOMORBonLBOXOB^BSVUIAl. FOfO 
GOZKÀN. 

BLiONOBB DB GOHXAGUB. Vo§eZ Ik 

RovàRB. 

Aléohobb de Suède et de Vanmui. 
Voyez Ulbiqus. 

* Aléphantis, poète d'orijgtae greoi(K, 
vivait probablement vers le oommeneenMBt M 
l'ère chrétienne. On avait de cet auteur desl- 
vres très-licendeux, comme on le volt daoi Wff- 
tial et dans Suétone. C'est toot ce quVm aHài 
lui; ou ignore même quel était son sexe, et il 
avait écrit en prose ou en vers. La forme du bm 
semble indiquer que la personne en qoesfioi 
était une femme, grecque de naissance on à 
moins d'origine. Les historiens de b HttMm 
la placent généralement an nombre des liannef 
poètes. Galien cite un traité Iltpl loomnd* 
par une Éléphantis, cdie-d oo one aotit. 

MarUal, Ealg,, XII, a, S. - Saétone, TiMr*, H - 
Priapera, fil. — Suldaa , tu mot *A9TuévMft. - 
Pabrtclin. mbUoth. Crmea. — SpMihclaB» De JfwfaaNi 
H Uns Numtioi^ AUa. IX« p. T71. 

* ÉLBSBAAt on élbbaab , roi d'AbpMi^ 
dans la premièrt moitié du aniènosièelk Ssbimi 
véritable élaH CaUk, Éicabaaa signifie U àio- 
heuTÊUx, leimimt, et ee titre kû fetdoMéptf 
les Bytantins àeanse de aonzèle pwr la reU#N 
chrétienne. Il aoeeéda à Tadfla od Tlecna. Di^ 
naan, Dunawas ou mieux YuscM)iHh9onii 
était alors roi des Homérites ou HymUriltti U 
jndaîsme, qui avattété iatreduit dMM nréoMi |» 
Abon-Carb-Asaady on de aet prédé e e ia ann,t»i« 
en Tusef-Dhu-RovBS un protnctinr faMti^ 
Ce prince, animé d'oie haiae profonde contre 1» 
chrétiens, perséenta violemment oenx de l'AnhiL 
Élesbaas, qu'ils appelèrent à leor neMrs,kili 
Dhn-Novas, et rendit son royanme tribuint * 
la monarchie abyssinienne, y étabiil u goa««' 
nenr on vieê-roi chrétieB, et repant en AN*- 
I^ vice-roi étant mort qnelqnn temps apièi,Y«- 
sef-Dho-Novaa parvint è rersaiiir le pouviir, d 
pins Irrité qne Jamais centve lencliffélient>ihf 
fit subir lee traNemeoti les plat alIrMS. H^ 
8att,par exemple, creuser dans la terre de gin^ 
fosses ùb roB allomaitdes bÉchersénonMict.* 
précèpHatt les chréHent, ce qni M valalli «>r- 
nom de Roi de In foisê. Vt mp tn m b/jUtH^ 
Justin, el le patriarche d'Alexandrie apprirtfll^ 
sort malheorenx des chrittenn en FAraUit f| 
engagèrent Élesbaas à prendre aneew \fHi^ 
fènse, ce qnll anraH Mt saM doiÉi dij||f 
propre monvement. IMio-llovan en éUi %^ 
de s'emparer de la vWe de •■•"^«n amu^M* 



805 ÉLESBAAS — 

btiée par des chrétiens, et de faire brûler vifs 
trois cent quarante de ses principaux habitants , 
parmi lesquels se trouvait Arétas ou Ariath, 
homme qui jouissait d'une grande réputation de 
sainteté et qu*Êlesbaas affectionnait particulière- 
ment. Le monarque abyssin lera donc une ar- 
mée de 130,000 hommes, fit équiper 340 vais- 
seaux , débarqua sur les c6tes de TArabie , et 
vainquit Yusef-Dhu-fCovas, qui, de désespoir, se 
jeta, dit-on, dans la mer. Si nous devions en 
croire Métaphraste, le roi d'Yémed aurait établi 
en avant du port où eut lieu le débarquement 
une estacade immense, destinée à empêcher l'ar- 
rivée de la flotte ennemie; tnais Dieu, à la prière 
de l'empereur Justin et du patriarche d'Alexan- 
drie, aurait fait passer les vaisseaux abyssins au- 
dessus de cet obstacle gigantesque. Agathémère 
igoute que Dhu-Novas, après sa défidte, s'était efk- 
chahié avec des chaînes d*or, lui et toute sa l^mf Ile, 
et que le vainqueur le fit impitoyablement massa- 
crer aiuiil que les principaux de ta cour. Ba- 
ronios a lui-même adopté ce récit ridicule. Éles- 
baas après sa victoire donna à Ariath, fils de celui 
dont nous avons rapporté la mort , le gouverne- 
ment de l'Yémen.. qui resta soumis à TAbysslnle 
Jusqu'en 575, c*est-à-dire pendant cinquante ans 
environ, n retourna ensuite dans ses États , et 
pour témoigner & Dieu sa recotmalssance des 
succès qu'il lui avait fait obtenir, il se lit mohie, 
et vécut de pain et d'herbes , dans nue étroite 
cellule, si Ton s'en rapporte à Nicéphore et à Mé- 
taphraste. Il eut pour successeur Guébra-Mascal. 

Al. Bonne AU. 

Nletfpbore, HUt., Ub. XVII, cap. 1- Baronttta, d'après 
Métaphraste, Annales, ann. sn, t Vli, p. ss. - La- 
tfotf. HUtoria jEthiopica. — Baanage, HUt. dêt Juifê, 
U IV, Ht. VI, eb. M, de redit, de Itocterdam, 17M. — Bniee, 
f^ojfogê m AbvttinU. 

BLEUTHEiiB (*ËXeu6ep<K) (Saint), douiième 
pape , né à IVicopolis (Prëvesa), mort à Rome, 
en 192. Son nom de famille était i4 6ondio. Il était 
diacre du pape Anicet en 168 , et fut ceint de la 
tiare te 3 mai 177, après la mort de saint Soter. 
La première année de son pontificat est marquée 
par la mort des martyrs de Lyon. De leur prison, 
ils écrivirent t Éleutbère contre la secte des 
Montanistes, oui troublaient l'Église gauloise par 
leurs prophéties, et lui députèrent saint Irénée. 
On a pensé, sans preuves, que saint Éleutlière 
avait partagé la doctrine de Montan, qui se pré- 
tendait l'envoyé du Saint-Esprit pour annoncer 
aux hommes des vérités qu'ils n'étaient pas en 
état d'entendre lors de la venue du Christ et 
dans la jeunesse de l'Église, telles que le refus 
absolu de pardon aux grands criminels et aux 
pécheurs publics ; trois carêmes de jeûoes ex- 
traordinaires et deux semaines de xérophagie 
(repas de pain et de fruits secs); la prohibition 
expresse de contracter nn second mariage, 
même après le veovage ; enfin, la défense de fuir 
ou de prendre des précautions pour se dérober 
am persAeatioB». Qdoi qn'il en soM ëe l'ortho- 
doxie de saUit Bleothère Baroniiis rapporte à 



FXGERSMA im 

son pontificat k les trotibles et kê nont elles hé- 
résies que le diable excita êfi ce temps-là dans 
l'Église romaine ». Suivant Adon et Sède, Éleu- 
tbère ordonna que l'on cél^reralt Pâques depuis 
le 14 jusqu'au 21 de la première hme aprèè i'é- 
quinoxc de la lune. Sur la prIèA de Liicidd, roi 
de la partie de la Grande-Bretagne Soumise anx 
Romains, il envoya Pugacius et Damlefl dans 
cette lie, en 179, pour y propager la (M CitlioUqtte. 
Salut Éleuthère rot enterré au Vatican. On croit 
que son corps y est encore, quoique l'église de 
Troie, dans la Fouille, et quelques autres pré- 
tendent te posséder. Ce pontife est honoré le la 
mai. 

TertnlUen. - Saint IrMMé, tib, Itl, eâf. fit. • toÉlbo 
MUtofid, llb. IV, ca^. titi -^ BirMiUli, JniMês. - Pli. 
Una, UiUorêm de t^Uii l*onH$cum, f xxiiu. - BaiUet 
f^ie$ 4êi Saints, II. - TlUeiooftl, 9iémoires pour servir 
à rhisMré êceléstastipui, III. 96 fc eil. ^ Dopla. hi- 
WtoCMfM acûlêséastiqué. «* Arlsué de Moat«r, rt§s des 
e am ve ru im i*tmti/est I, tl. 

ALiOTHàRB (Saint), évéqut belge, né à 
Toomai, en 4Mf mort en 632* Il était ftls de 
SértM et de Dlanda« et fut éirré par saint Mé- 
dard« En 4t6, Éleutbère fut élu évèquede Tour- 
nai ; il eut de grandes difficultés dana le gou- 
vernement de son église; il lutta continuellement 
contre le paganisme et rbérésie^ fit cinq voyages 
à Rome, et enfin mourut d'une Meaawrt à la tête, 
qu'il reçut dans nne sédition soulevée par des 
hérétiques qui niaient le mystère de llnoamation. 
On «ttribM à ee saint : Une PfofttêiùM de foi 
sur le mifstère de la Trinitét présentée au pape 
iymnaque, en 600) *- nn Sermon aor le même 
ai^etf pTonooeé dans un synode } -^ un Sermon 
iur V Incarnation ; <» on Germon êur la Pfais- 
êanee du Sauveur f «- nn sermon eur l'an- 
nonciaiian /-^ nne i*rtére in emtremU pour la 
M eipour la proêpérUé de VéyUee de Tour- 
nai» Lea eritiqaM doutent que ces écrits soient 
réeUcment de saint Élenthère. Un historien du 
neuvième siècle affirme que cM|à les originaux 
avaient été brûlés avec les reliques do saint i ee 
qoi nvait pu en échapper a dû périr dans l'an- 
braeementquiconaum» foumaten 1092. Cepen- 
dant le clergé de la cathédrale do Toomai affirme 
posséder le corps de saint Éloutlière, et expllqbe 
cette possession par deux translations, TOne en 
1064, raotre en I247i Quant aux oposcolas «t- 
tribués à saint Eletttbère, on lea trouve dana la 
Biàliothoea Patrum, toBM XY de l'édition de 
Oolofoie et tome VIII de celle de Lyeo« L'tigltse 
honore saint Éleuthère Ie20 février^ 

feollaMu, Àcta Samtamm, ivr. •" Dont Mvet, His- 
toire IMéraire ds ta Frastm, lll« liS. — BaiUet. ries 
des Saints, I, tll. - Richard et GIraad, âibtiothéque 
sacrée. 

BLPLiot. Voye% ETnttnlM:. 

feLGBR. Voyez £LUc«n. 

* ELommuuà (Françoiê), théologien hol- 
landais, vivait dans la seconde moitié do dfx^eep- 
tième siècle. On a de lui : Kanker def socialise 
keUeryeiLe Chancre de l'hérésie sodniennc); 
Lenwarden^ 1686} •« Le Chant de Jéeue mou- 



807 



ELGERSMA — ELHUYART 



rant, etc., en hollandais et en allemand; 1694. 

AdeloDg. Suppl. à JOcber, jâUg. Gel.'Uxik» 

* fiLGix ( Thomas Bruce, comte d*) et m 
KiNCARonfE, célèbre antiquaire anglais, né le 20 
jnOlet 1769, mortle 14 novembre 1842. Son origine 
remonte à RobertBmce, roi d'Ecosse. Préparépar 
une excellente éducation, Thomas Elgin se livra 
aux études, et surtout à celle des arts de l'anti- 
quité. Après avoir représenté, en 1792, le cabinet 
de Londres près du gouvernement autrichien dans 
les Pays-Bas ; en 1795, à la cour de Berlin; et en 
1799, à Constantinople, comme ambassadeur ex- 
traordinaire, il rentra dans la vie privée, et visita 
la Grèce. Le gouvernement anglais n'ayant pas 
agréé les propMitions qu'il s'était empressé de lui 
fidre, lord Elgin fit lever à ses propres frais des 
dessins et des plans par plusieurs artistes distin- 
gués, tels queUta Lusiori, Balestra, Ittar et Foedor 
Ivanovitch. Le vandalisme des Turcs décida Elgin 
à ne rien épargner pour soustraire à leurs ravages 
autant de monuments de sculpture qu'il lui serait 
possible, et à les fiUre transporter de Grèce en 
Angleterre, pour les conserver au monde civilisé. 
Il parvint ainsi à rassembler une collection pré- 
cieuse de statues , de bas-reliefs, de colonnes et 
de cliaplteaui grecs. Avec l'autorisation de l'ar- 
chevêque d'Athènes, il emporta les antiquités et 
les fragments d'anciens monuments qui se trou- 
vaient dans les églises et couvents de la ville et 
de ses environs. Des fouilles faites dans quelques 
mausolées lui fournirent un riche butin, surtout 
en vases. Outre les sculptures en marbre, lord 
Elgin rassembla plusieurs bronzes, des camées 
et une grande quantité de monnaies grecques; 
enfin, fl publia les résultats de son voyage sous le 
titre Mémorandum on the subject ofthe earl 
qf Elgin poursuits in Greece; Londres, 1811 ; 
2* édit., 1815 ; ouvrage qui, en 1820, fbt tra- 
duit en français par Barère, pendant son séjour à 
Bruxelles , sous le titre de Antiquités grecques, 
ou notice et mémoires sur les recherches/aites 
en Grèce f dans VIonie et dans V Archipel grec 
«n 1799 «^ années suivantes, El^ transporta 
( 1 814 ) sa collection en Angleterre; mais pendant 
le trajet il eut la douleur de voir échouer près de 
Cérigo un des vaisseaux chargés de nombreux bas- 
reliefs, et il n'échappa que peu de caisses à ce 
fotal naufrage. La manière dont lord Elgin s'é- 
tait procuré ces objets d'art ftit sévèrement blâ- 
mée dans le parlement anglais, lorsqu'il y fût 
question d'en faire l'acquisition, et Clarke, dans 
ses Travels in various Cuntries of Europe , 
Asia and Afiica ( t. H, part 2 ), l'appelle même 
« un sacrilège indigne fait au nom de la nation an- 
glaise ». Une attaque à laquelle lord Elgin dut 
être plus sensible fut ensuite dirigée contre lui 
par lord Byron, dans Child-HaroUt (1). Cepen- 

(1) Noos etteroDi dans toate leur énenle let lUneet 
•aiTantet da poSte angUli : 

Bat who, of ail tbe plonderen of yon fane 
On blgh. wberc Pallaa Uoger'd, loUi to flee 
Tbe latest relie of her anclent rdgn ; 
1¥t laal, tiie woraC, dall «potier, wbo «nw heP 



dant, en vertu d'un décret du parlement britan- 
nique, toute la partie de cette collection que la 
flots n'avaient pas engloutie fut achetée, en 1818, 
tu prix de 35,000 livres sterUng, et rémiiemi 
le nom de Marbres d'Elgin ( Elgin Marbla) u 
Musée Britanniqae de Londres. Les prinqpm 
morceaux de cette collection , qui, au juganeot 
de Canova, contient tout ce que l'art a prodit 
de plus parfait, même au temps de Pfaidiis d 
de Praxit^e, sont les fragments de quatone 
statues, regardées toutes comme des cheb-d'oBn- 
vre; en outre, plus de soixante bas-reliefi do 
Parthénon on du grand temple de Minerve i i 
Athènes, une statue colossale du temple de 
Thrasylle, diven fragments d'antres édiiioesd'i- 
thènes, une quantité de vases, d'urnes, et une | 
riche collection d'inscriptions de toutes espèm. 
On peut consultera ce sujet : Edwin Lyon, Oii/ti> 
nés qftheSlgin Marbles ; Londres, 1816 ;-7%i 
Elgin Marbles Jrom the temple qfMinerwi et 
Àthens; Londres, 1816; — et Lawrence, El^ts 
Marbles from the Parthénon at Àthens (Lon- 
dres, 1813, in-fol.). 

De ses quatone cmfants, dont le dernier ettoé 
en 1831,ralné, et l'héritier du titre IbaronBme 
of Kinloss and Torry, earl of Elgin and KiM- 
cardine, pair d'Ecosse, etc.), se nommaGioicEs- 
Charlbs Ck>!iiTAirnN , lord Bedcb , né à Pén, k 
5 avril 1800. [ Enc, des G, du If., avec addi] 

Coiiwnatloiu-£«xiJk.'— Bneb el Ombcr, Jttg. Sm- 
— Pennt Cffcl, 

BLHAZAR. Foyes ÉL^AZAB. 

BLHITTART (Fousto o')» métallurgiste es- 
pagnol, né à Logrono, le 11 octobre 1755, mort 
le 6 février 1833. U était professeur de l'école 
des mines de Vengara (Biscaye), et y fit d's- 
tiles expériences sur le minorai blanc nommé 
tungstène. C'est à tort que la découverte de oe 
métal a été attribuée à d'EIhuyart; fl état 
connu avant ce métallurgiste, afaisi que l'a bit 
remarquer M. Hoefer : « Scheele , dit Hû»* 
torien de la Chimie, constata par l'analyse que ^ 
ce minerai se compose de chaux et d'une sob- ' 
stance blanche, pulvérulente, quH appda ax^ 
du tungsten ( adde tungstiqoe). Il en décnrit 
parfaitement les propriétâi chimiques et les o- 
ractères. Bergmann vint ensuite, et présuma que 
l'acide tungstique était la chaux d'un métal par- 
ticulier. EIhuyart ne fit que confirmer cette hy 
pothèse, en réduisant l'adde tungstique , ret^ 
du minerai appelé par les Allema^ wolfhmt 
en un bouton métallique d'un famn foncé. Ce 
tungstène métallique avait été préparé en chauf- 
fant l'adde tungstique avec de la poussière de 
charbon , dans un creuset fermé, à un fm trèi- 

Blaih, Caledonlal Soch Iby ton eoold bel 
EngUndl Joy do ehUd be waa of thlae.... 
Bat Bsott tbe niodoni PIcts Ignoble boist. 
To rite what Ootb and Tnrk, and Tlne batti apaici 
Cold aa tbe. eraga upon bit naU? e coaat 
RIa mlnd aa barren and Ma beart aa bard 
la be wboae bead eonedv'd, wboae baai prifert 
Augbt to dlaplace Atbana'S poor 



S09 

f ioteul. • En 1790, Elhoyart (ut nonuoé inten- 
dant Bénénl des minM h He&ico, et j resta 
jntqn'k la révolutian qui cbaua les Espagnols 
de celle eokmie. De retoar dan« sa patrie, El- 
hojart Ibt nommé ministn d'Etat et d' 
général des mines. 

ai poUtlquê nr It Refai 



ELHUYART — ÉLUS 



HUtUTt d* la Chlmlt. It. tn. 

■ «LIA, UTant {raocjscaîn, né à Cortone, 
«iTSiteii U16. H était le compagnon de saint 
n«ntols de Panle.et dennt son sncccaieor. 
CrascendwDi lui attribue k tort no traité d'ÀI- 
eJUmic.dans lequel on lisait quelques sonnets 
av le même suj^ Ce maonscrit étant écrit en 
caractère* moderoes et les vers d'une hctore 
nonnlle, il n'appartient point au temps d'Ella. 
Quadrio pense que ce traité est une des impoa- 
tnreahabltoellesani alcbimistes, qui attrilnûcnt 
«onrcot leors rêveries à des tiomutes iUostres, 
afin de leur donner quelque crédit. D'après le 
titn même dn manuscrit, il csIéTident qu'il est 
l'ovrnge d'un autra Ella, demeuré iucanau. 
Toid ce litre : OpU4Cttlum acvluiutU cete- 
btrrimique plUktophi ^Itx Canoux Mtsai- 
nemttU in arU oJcAjrmica ; 1 434. Dans la pré- 
hM «a parie de l'obserrance de saint François, 
eeqni probaUanentaeanséla confusion dans le 
nom des aoteon. 

la iMIa yolgar PatUa. — Qudrln, 



■ AliâCIH od iuAKUB, roi de Joda, était fils 
de Josias et de Zéliadda, Nécos ou Néchao, rai 
d'Ë^^te , qui avait soumia la Judée , le mit sur 
le trtae «n SOS arant Jésus-Ctiriat , après avoir 
d^KMésonMreJéhoadiai, qui n'avait ré^é qne 
troia mois. Il loi donna le nom de Jéhoîekim, et 
lui imposa une amende de cent talents d'argent 
et d'an talent d'or, ce qui obligea le nouveau roi 
à lever des taies très-lourdes sur ses suj^. 
£liadm, comme la plupart de ses prédécesseurs, 
se montra peu sélé pour la loi. NabachodoDosor, 
* qui disputait à l'Egypte les provinces du sod- 
miest de l'Aiie, s'empara de la Judée. Éliacim 
resta son trilvulaire pendant troLi ans, et se ré- 
volta ensuite; mais Nabucltodonosor envoya 
contre lui une armée composée de CtialdéenB, de 
Syriens, de Hoabitet et d'Ammonites. Le roi 
de Jérnsalem tait prisonnier fut, dit l'Écriture, 
lié de doubles ctialnes d'airain, et conduit k Ba- 
bykne. NabDcltodanosor fit aussi Iransporier 
dans la capitale les vases du Temple. Éliadm 
occupait le trdne depuis onze ans. Il ^t pour 
mccessear son fils Jéhmakim. Al. BomuD. 
Il a«ii, izui, s». w,N,fi', KxiT, 1 1 •. — Il CAreiL, 

ÉLian. Coy. tura. 

Alias de BarioU, poète provençal , nÀ è 
PajolBtAgâiBis), vivait en 1311. llétaittils d'un 
marchand, mai) il quitta le négoce pour em- 
brasier le métier dejoogleor. Il avait de l'esprit 
et une jolie voix ; il s'asaoda avec vg> autre aven. 



810 

tnrier, nommé Olivier, et tous deux counireat 
le raidi de la France en cliantant Us armèrent 
ainsi en ilOl è la cour d'Alplionsen, comte de 
Provence, qui les accueillit généreusement. Ce 
prince les maria, et leordonnadesterresdaniles 
environs de Baijols, dont Elias prit le nora. Leeomte 
étant mort, Elias devint amoureux de sa veuve, 
Garsende de Sabran , qui Tut l'objet constant de 
ses chansons. On ade lui quatorze pièces, daœ les- 
quelles l'on trouve beaocoupdesenlimenl, malgré 
lacontralnteeitnordlnairedelarime. La passion 
d'Elias ne fut point sans être payée de retour; car 
11 s'écrie Ini-mème: 'Endisant que jen'avais rien 
obtoiu d'^, je n'ai pas dit vrai. » Cependant, 
comme tteancoop d'amants malbeureui , il chercha 
un reliige dan* la solitude do cloître. Pwt-Urej 
mirll cntntné par l'exemple de lBoomtaaae,'qid 
prit l'habit monaatiqne en 1333. Tonjoan eit-ll 
qu'Ella* se Bt mofau ehei tes HoapHtliers de 
Saint-Beneid d'Avignon , dont l'instîtnt avait 
pour olqet de construire des ponts sur le Rbéue 
et de servir dans les ttdpitaui les ouvriers ma- 
lades. On. nommait ces reUgieux Frtm Bon- 
t\ftt, ou laiseura de pont*. Le pont de Saint- 
Esprit est un monument de leur* travaax. 



* KLiAi HL Mmico , rabbin et phUosof^ 
Juif, vivait k la Sd du treJiièuw siècle. Il était né 
dans nie de Candie, et il séjourna longtemps è 
Venise et i Padoue, où il ensognait la ptùloso- 
phie; 11 a laissé deux ouvrages : le premier, 
Beehimtd adath { L'Examen de la loi ), a été 
Impristé en hébreu, à DUe, 1039, io-4° ; l'antre a 
para ai latin : Qiuntlone* d* pr i mo motore, 
d» ereatUint muntfl et dt eue, eitentta et 
G. B. 



l-L». 1 



: m. ti 



ttigU ÀtU, Ehnt, I. I. p. H. 

iiAAM lAtitk, l'un des plus ««Ittirea écri- 
vaina de la littérabire hébraïque moderne au 
quimième et an sdilèine dède, né en 1473, 
mort è Venise, en 1549. De grandes [liscaadoos 
se sont âevééa panai les tmdita pour fixer 
l'époqne de sa naissance. Le savant Rossi pa- 
rait avoir complètement élucidé ce tait biogra- 
phique : il dit qu'Elias Lévite naqTtlt en 1473, et 
non pas .en 1499, comme le prétendait Hin, on 
en 1477, suivant l'opinion de Nagel. Soa père 
s'apptiait Aseer Lérite. On ne saurait dire 
exactement quelle était sa patrie. On croit, en 
général, qall vint an monde è Neosladt, en 
Allemagne i d'autres le Tout naître en Italie : 
cette dernière asaorUon est probaUemenl la 
plus exacte, puisque hil-roème, étant en Alle- 
magne, tennfaiaitcnces lennessou livre intitulé 
Melurgheman . < Je m'en Irai dans mou pays, 
d'oA je suis sorti , qui est la ville de Venise, et 
je mourrai dans ma ville. ■ C^endant, il se 
donnait, en tète de sea livres, le nom de àt- 
cAenoil ou ^U^ntond ; mais U voulait dire pro- 
bablement que sa hmlUe était d'origlM aOe- 



lit 



ELIAS 



81) 



mande. Quoi quMI en soit, c'est en Italie qu'il fit 
son séjour ordinaire. Il s'adonna de txNintt heure 
à l'étude de* la grammaire et à celle de l'Écri- 
f urc , et ne tarda pas à se placer au rang dei 
hommes les plus érudtts. U vivait d'ailleurs à une 
époque où les savants cotnmsnçaiant à éCndier 
avec ardeur la langue hébraïque , ne qui contri* 
bua beaucoup à le mettre enévidenee. In 1604 
il professait à Padoue, ot il eomposa en faveur 
de ses élèves un exposé de la grammaire de 
Moïse Kimchl. En lAOQ il perdit tout oe qu'il 
possédait, à la suite de la prise et du pillage de 
cette ville, n se rendit alors à Venise, d'où il 
partit pour Rome au bout de trois ans. Là il f^ 
accueilli avec distinction par le eanllnal Egidio,- 
qul le prit sous sa proteetlon, étudia dix ans Thé* 
bneu sous sa direction, le logea dans son palais, 
et pourvut à tons ees beeotes. Le malheur I4 
poursuhrail, car en 15t7 11 perdit peur U s4|» 
conde fbis tout bon avoir dans le sae de Rome 
par le connétable de Bourbon. 11 chercha encore 
un refbge à Venise, y resta jusqu'en 1540, alla 
passer quelques années en Allemagne, et revint 
à Venise, où il mourut. Sa réputation était uni* 
verselle , et II avait été souvent invité par des 
princes, des cardinaux , des évoques et même 
par le roi de France, qui regardaient comme un 
honneor de l'avoir auprès d'eux. $es livres 
étaient partoot lus, réimprimés et traduits, et il 
s'en féllelte hautement dans la seconde préface 
du livra de la Masiore. Il n'était pas seulement 
grammairien et critique, il excellait «usai dans 
hi poésie, et à tous oes talents il joignait un ca- 
raotèra doux, fhmc, honnête, et ^'une hien* 
veillanee extrême; mais ees qualités personnelles 
hii occasionnèrent plus d'un désagrément. I4es 
juifs, le voyant dans l'intimité avec une foule de 
personnages appartenant à la religion chrétienne, 
l'accusèroiit de vouloir abandonner la loi de 
Moïse, et le poursuivirent de leur haine aveugle 
et ii^uste. Quelques-uns soutinrent même qu'il 
avait embrassé secrètement le christianisme, oe 
qui était faux. Il était marié, et avait eu le mal- 
heur de perdre ses enihnts du sexe masculin. 
Tous ces détails biographiques sont tirés de 
ses propre ouvrages. On a de lui : Commentaire 
9ur la gnmmairê de Moïse Kîmchi^ publié 
pour la première fois à Pesaro, 1508, sous le 
ncMn de R. Benjamin , fils de Juda ; souvent ré- 
imprimé et traduit en latin par Munster, parce 
que le manuscrit lui avait été volé par un cer^ 
tain Beigamin chargé de le copier, et qui l'avait 
fiiit imprimer comme étant son oeuvre propre; ~ 
le livre Bocàur^ composé à Rome, en 1517, et 
imprimé dans cette ville, en 1518 ; c'est une gram- 
plaire hébraïque fort estimée, qui a été plusieurs 
fois réimprimée, et dont Munster a fiiit égale- 
ment une traduction, Simon en f^t le plus ma- 
gnifique élogD , ainsi que des autres ouvrages 
d'Elias Lévite, dans sa Nouvelle Biblk>thèque 
çkioisiêt et dans son Supplément aux Cérémo- 
nies ffea Hébreux; — le livre Aarcava, ou De 



; la Composition f dans lequel il explique la 
, mots irnâguliers du texte sacré. La premièn 
< édition, devenue très-rare, est celle de Rome, 
1518. Cet ouvrage a été aussi traduit par Minu- 
ter ; — Tovtaham^ ou Le Bon Goût, où il traite 
I des accents; — Masored ammasored, 00 Mtk- 
, sor$ de la Masore, ouvrage de critique sur le 
texte biblique et ses auteurs ; Venise, 1 538 ; Bâie, 
' 1539, éditions très-rares. On trouve joint à eeUe 
: de Bêle un abrégé de l'ouvrage écrit en Utia pir 
Munster. On en a deux antres éditions, publiées 
' à SulztMch, 1709 et 1771. Les trois piéftoetde 
! Masore de la Masore, qni sont d'un haut in- 
j térêt, ont été traduites par Nagel, dans le reesnl 
> de Dissertations qu'il a publié à Altorf. C'eit 
celui des écrits d'Elias Lévite qni eut le phn 
de retentissement, à cause de la doctrioe noa- 
velle des points qu'il y expose, et qui depois a été 
suivieparnoefbule de savants. Semlerenaéoiuié 
i une traduction complète en allemand, avec lotei; 
; Halle, 1772; — Méturghema^i ^ 00 lasiTUf 
j Ckaldaïque, targumiquey tabnudiquestrah- 
binique; in-fol.,Isna, 1541, et Venise, 1580;- 
Pirke Eliav, ou Chapitres d'Elias, où il tnite 
des lettres , de leur prononciation , des lettre* 
servîtes et gutturales. L*ouvrage parut à Pesuo, 
1520, et dans d'autres villes. L'édition de Bllê, 
1527, contient la traduction latine dn Uvrs pv 
Munster; ~ Tisbi, dictionnaire dans lequel EÛu 
explique 712 mots, appartenant à diverses langoei, 
employés parles rabbins, et omis par les lexico- 
graphes antérieurs; Bâle, 1554 et 1801 ; l'éditiûa 
de 1 54 1 est accompagnée d'une traduction latîDe ; 
— Zicronoih, ou Livre des Mémoires, traitast 
des règles et des observations maasorétiques.Li 
Bibiiotbèqne impériale de Paris eii possède os 
manuscrit. Elias nomme lui-même ces neuf ou- 
vrages dans la préface de son Tisbi, U cite eo- 
eore d'autres écrits de sa composition, mais d^one 
moindre importance, dont on peut ▼otr (ei 
titres et le sujet dans Rossi. Nous nous borne* 
rons à citer un Abrégé en vers du livré de /06, 
imprimé à Venise, en 1544, ^Craoovle, en 1574, • 
et une Version allemande des Psaumes, dont la 
première édition est de Venise, 1545. Sablai at* 
tribue encore à Elias Lévite le roman allemand 
Intitulé Baba, souvent imprimé. Al. Bonmud* 

Roui, Ditiomartn ttorico degli Àntori Bkrti — Wolf. 
BmMheea Hebrma. — Sartolocceo, BibHùtktem rabèi- 
niea. -- Nagel , Dii<«rfatio)i <fiay9«r«ii. — BMoagti 
ffUUHre dei Juifs, Hv. VII, ci. XXOL. 

■LIAS (Maêtkieu), peintre heaiois, né à 
Péene, près Cassel, en 1858, mort àOnnkerqoi, 
le 22 avril 1741. 11 était Als d'une blanchisseuse, 
dont 11 gardait la vache , et s'amusait durant des 
longs instants de loisir à construire des paysages 
et des figurines en terre. Un artiste qui voya- 
geait, Corbéen, bon paysagiste et peintre d'his- 
toire , fht ft^pé du goût etdeln méthode qui ré- 
gnaient dans les travaux du jeune p&Uv. Il em- 
mena celui-ci à Dunkerque, et lui apprit le des- 
sin et la peinture. Elias ît de teb progrès, qut 
l'âge de vingt ans, son maître «rut pouvoir te 



813 HJAS - ÉLIÇAGARAY 

iaiiMT partir pour Paria. Etiat ft'y maria, après 
quelques aouées de a^our, alla remercier Cor- 
béen à Dunkerque , y peignit quelques beaux 
tableaui, et revint k Paris, où il Tut nommé pro- 
fesseur de rAcadéroie de Saint-Lue. Dereou 
veuf, il fit un nouveau voyage dans les Flandres, 
et s'arrêta à Dunkerque, où juaqu*à sa mort il 
partagaa son temps entre son atelier et les pra- 
tiques religieuses. Desisamps, qui avait connu ce 
peintre, écrit de loi i « U menait une vie réglée, 
était très-estime pour sa douceur, n'aimait point à 
faire des élèves, dontonae lui ooonatt qu'un seul, 
Cariier. En arrivant à Paris, il avait une couleur 
crue et triviale ; U la rendit très-naturelle depuis : 
ses draperies devinrent plus larges et se sen- 
tirent plus de la nature. Son dessin était assez 
eorreot; il composait bien, mais avec nne peine 
étonnante : il était long à produire, et c'était 
pour cacher cette peine qu'il ne voulait avoir 
personne auprès de lui lorsqu'il travaillait. Ses 
ouvrages dix ans avant sa mort devinrent ma- 
niérés. » On dte de ee peintre i Ls Martyre de 
sainte Barbe^ tU)leau d'autel : à Dunkerque; ^ 
les portraits des principaux menUn'ês de ta 
coi\/rérie de StUnt'Sébastien : même ville ; — 
le Baptême de J.-C, i dans la chapelle des Tail- 
leurs, même ville ;— Fom du corps de ta vUte 
de Dunkerqueà ta Vierge : pour le maître autel 
des Carmes, de tableau est d'une belle composi- 
tion et d'une harmonie lemarqoable; cependant, 
comme dans preaque tous les tableaux du même 
artiste, les femmes sont mal coiffées et habillées 
lourdement; — Invention de ta Croix : tableau 
d*autel pour la chapelle Sainte-Croix de Téglise 
paroissiale de Dunkerque; — La Transjttfura» 
tian : pour l'église paroissiale de Pailleul; — Un 
Miracte de saint François-Xavier : pour lo oou- 
Tent des Jésuites à Cauel ; — La décoration du 
réfectoire de l'abbaye de Bergnes-Saint-Winoi, 
contenant : Le Christ en croix; —• Le Serpent 
d'airain adoré par les Israélites \ » La Made- 
leine devant le Christ en croix ; — La Manne ; 

— Saint Winox distribuant du pain aux 
pauvres; — Saint Benoit et Tôt i la; -^ Le Sa- 
crifice d'Abraham;-^ Le portrait de Caèbé Van 
der Haige et celui de Vabbé Van Byekewart; 

— VAnge gardien qui conduit un enfant et 
lui /ait voir V horreur des vices : dans l'église 
des Capndns de Dunkerque; *- La Bénédiction 
et ta Distribution des Pains : même église ; — 
Le Songe de saint Joseph, tableau d'autd : 
église des Clarisses, même ▼llle ; — Saint Félix 
ressuscitant un enfant mort t pour les Capu- 
cins , à Menin; — La Manne : église des Car- 
mélites, à Ypres ; — Moïse ouvrant le rocher : 
ibid. ; — La Distribution des Pains : ikrfd.;— 

— La Résurrection de Lazare : ibid. ; 
Deteanpi, f^tu ée* Peintres altêmandtt eta. 

* Aliça-ibh-midrar, souverain de Sidjil- 
messa (Tafilelt), à quatre-vingts lienes sud-sud- 
ouest de TIemeen , succéda , en 883 ou 884, à 
son frère Mohammed. Lorsque Obéia-Allah-al- 



814 

MebdI. chef de la dynastie des Obéidites, passa 
en Afrique , pour se soustraire à la vengeance 
do khalife abbasside El-Moktefl , et se rendre 
dans le Maghreb, auprès d'Abouab^Allah , il 
fut obligé de traverser la ville de Sfdjilmessa 
(908). Eliça-Ibn-Mldrar, partisan des Abbassides, 
le reçut d'abord avec distfaiction , parce qu'il 
ignorait sa qualité; mais ayant été Averti, soit 
par El-Moktefl, soit par ZMet*Allah, souverain 
de Cairouan, il le fit mettre en prison, malgré le 
parti puissant qu*Obéid- Allah avaitd^àdans une 
partie de TAfk'ique, et surtout dans le pays du 
Ketama. Mais Abou-abd-AIIah marcha contre lui 
pour déltrrer Hllustre prisonnier. 11 commença 
toutefois par lui envoyer une ambassade ; mais 
Éliça-Ibn-Midrar fit périr tous ceuxqui en (aisaieut 
partie, et vfait lui livrer bataille; il fut mal se- 
condé par ses troupes, qui se débaudèrent 
promptement, et 11 fut obligé de prendre la fuite 
avec un iietft corps de gens dévoués. Le len- 
demain les habitants de Sidjflmessa ouvraient 
leurs portes au yahiquenr, et Éliça , qui tomba 
bientdt entre ses mains , fût mis h mort. 

Al. BOMREAU. 
Ibn-Khaldoun, Histoire deg Berbères. 

ÉLIÇAGARAY (Abbé Z>om in i9«e),admhu8tra- 
teur français, né près de Bayonne, vers 17G0, mort 
à Paris, le 22 décembre 1822. H embrassa l'état 
ecclésiastique, professait la philosophie dès Tâge 
de vingt-deux ans, et était en 179<) ofHcial de la 
basse !<(avarre. Il écrivit contre la constitution 
civile du clergé, et émigraen Espagne. J\ revint en 
France sous le Directoire, et lors de la réorga- 
nisation de l'université, il f\it nommé successi- 
vement proTiseur du lycée de Pau , recteur de 
l'Académie, professeur de philosophie, doyen de 
la Faculté des Lettres de la même ville. Il était 
grand -vicaire titulaire de Monte-Fiascone lors- 
(fti'en 181 A il accourut au-devant de la duchesse 
d'Angoulême, accompagna cette princesse à Bor- 
deaux et dans sa ftaite en Angleterre. Après l(*s 
Cent Jours II fut nommé chanoine de Paris, grand- 
ficaire de Reims, et administrateur des Quin^- 
Vingts. En 1816 il fat appelé au conseil royal de 
l'instruction pul)llque; mais il Jouit de peu d'au- 
torité auprès de ses coUègiies. Ses sentiments 
ultra-religieux et ses vues étroites le mirent eu 
désaccord avec M. de Fraysslnous,évêque d'Her- 
mopolis et ministre de l'instruction publique. 
Une polémique assez vive s'engagea même entre 
les deux prélats (mars 1821). Le système d'é- 
ducation d'Éliçagaray le rendit le but des traits 
de la presse libérale , et de nombreuses carica- 
tures le représentèrent en éteignoir. L'inspec- 
tion qatl fit dans les établissements universi- 
taires du midi de la France (juin 1821) ftat une 
snite de scènes scandaleuses : l'abbé Éllçagaray 
dnt abréger sa mission. Il ne pot résister au 
sentiment d'hostilité dont il était devenu l'objet, 
et mourut peu après. On a imprimé sous le nom 
de ce prélat des Discours grotesques, sOi-disant 
prononcés par Id-même dorant son Inspection. 



SIS 

Qaénrd t'j Mt laissé tromper, et il mentioiuie 
•> deux Discourt proDODcéa an collège de Mar- 
■eilie, m iB3i , et iiuA«a daiu Le Caducée, 
feuille périodique et oitiqae de Mandlle ; un 
outra Dftamrt, prouoncé lu mime collège , et 
Imprimé t Carcaiwuine, ISII , iii-4*. > Od ne 
coniult âtBfaguvj qa'naécilt, en faveur de* 
dnUi de CÉgliie, publié ea 1791 



■ ÉUC&OK oa MÉUCAOM CEiKxdwv), pU- 

hwopba pythigoriden de RbegUim, Tiiait tb» 
le dxIèoM litde aranl J.-C. H eit mentioiiiié 
parail Im mtrei ptailotophM prUugorleienB qui 
donnèrail de bonne» lola t Rbégluin et qui e»- 
uyirent d'appliquer h l'adminldnlion de cette 
TJIle lea priodpe» pUloiopbkinM de leur nuRre. 
JimbiiqiK, fm Prtkat., v, m, m. 
■LiCHHAHH (Jtan), orieotalltte allemand. 
Dé en SUéde, mort «0 1039, fcUrde.oAileiei^ 
t*il b médedae avec beancoap de aucote. il ta- 
Tait MiM langue* , entre antra» l'arabe , l'hébreu 
M auitoot le perMD. Aucun orientaliste de ce 
temps H counaiuait aoaai bien que lut oette der- 
nière langue. Ellchnunn soutenait, après Jaste- 
Llpse , qu'elle prateaiait de la mime origiDe que 
l'allemand. 11 prétendait rétablir, k l'aide des 
tradodiotu arabes d'antenr* grent, les textes 
greca altérés et rendre aux saTint* des ouTrages 
dont l'original était perdu. Il avait lénid de* ma- 
tériaux trts-completi pour on dietioDnain arabe 
el peraan, qu'niw mort prénutnrée l'empêcha 
de cooidoDMr. Ou a de iid : tÀterx exoticx, 
sur l'nttlité de la bngne arabe pour les méde- 
cins; Uh, 1«36, in-4°. Ce* lettres, écrite* w 
arabe asaei par, ftirent tradnltee en bdreu et 
en mauvais latin par l'auteur ; — Dt Ttnaino 
rilz seeundtm menfem OritmUUiunt; Leyde, 
ie39,in-4*; — Tabula Cebetit, jrxce, arabtet, 
latine. Hem aurea carmina PftAagorg, 
tumparapkraii arabica ;heiit, le4D,in-4'>. 
Celoumge Tenait d'Mre itr^runé lorsque mou- 
rut Fjtfhrmnn ; u parut augmenté ds ptolégo- 
mèaea et de lemarqnes par Saumaise. 

E. BKïurois. 

Sisaita, Prmfal. ta T*lmlaw araMeam tMitii, - 
hjto. cr. DIttMt. aW. M «il. - JSelwr, Mlanittna 
C4lt»rUii-Lin»m. - tahaunr, MNM»<M .^roMM, 

t.*, m. 
Alib, câèbi« pTo^iMe Itébreu, fiTitt sons le 
. rtgMd'Adiib, nrf d'Israd, vers l'an 900 arant 
J.-C. 11 élaitDétTtlsbéou "Dmtbe, ville dc»l 
Mt ignore b poeitiOD. La BiMe le reptésenta an- 
nonçant à l'impie Adtab une séclteraste terrible. 
U pro|M(e le reUn enante [»«* du Kérith, o4i 
H est Bonni pu de* corbeaux, on ptr des msr- 
diaiidB,talnntq(MlqiMeinterpr4tatkMM,etde là 
se' nad t Sar^b, oii il multiplie b farine et 
l'huile d'une Tcnre qui loi avait dmmé llKwirita- 
llté, et dont il restusdte le fils co s'étendant 
ton! de son long, par trois (bU, sur le jeane 
b«nine> Plus tard, Élie lerendit près d'Acbab, 



ÉLIÇAGARAT — EUE 



dont le royaume ébHdéaoié par b bnàN.b 
reprocha son impiété, et loi <rflrit de pnn, 
ta préwnce de tons les (miphMes de Bi< 
qDe'Jéhotab seul était Dieu. Le roi lee^lt 
défi, et boit cent cinquante Taux pnfMi 
s'asHrablireut sor le Carmel. La victiitedetal 
rester au parti sur lequel descoidnit le ks 
do dd pour dévorer l'hotocavite. ÉHe trie» 
pha, al, proflbBl de l'enthonsiBame da ptqle 
présent à b eérémonb, 11 ordonna de saiw iM 
les Ikas prophète*, et bs ât égorgar awr les borii 
dp KisoD ou CisoD. MaU cnîîgnul b edtn et 
b reine Jéiabel, protectriMdetCMxpropbta, 
il s'entblt an mont Bord), ob Mavhti pMtol 
l'entrée d^ine cavetne, et lai ordonna de leiH^ 
ner dans b Syrie etdHriodraSaïaideoiHBtid 
de ce pays, Jébu comme roi dlanel, «tËWe 
pour prophétiser I SB pbee. Quand AdMb est bl 
périr NabotttpODienbvericedeimcrsailpt, 
Elle annonça au roi que les chiens léehmicdk 
ua^ d'Achtà' oommeQ* avaient iéehé eiMée 
Naboth. Mais Achab se repentit, et bmdqri In 
avaH été prédit hit riservé à sa postérité, AdiMb 
ou Ocbetias Acbab, son fils, inité deeeqa'Ot 
avait prédit sa moH, envoya contre lui, i dm 
r^riiea difTérenlei , cinquante hommes, qoc i> 
prophète Ht dévorer par le feu du ciel. Li m» 
!^on d'Eue étant accomplie, il se rendit aveeS- 
sée, sur le bord du Jourdain , après avoir Siàt 
lea eaux du neuve en les frappant desoa in*alM. 
Biait0t un chariot et des chevaux de feu la rf- 
parèrent i'un de l'autre, ctÉliemonbancielàBt 
un tourtHllon,en laissant tomber son mintaav 
Elisée. On fixe ordinairement cet évéoemoll 
l'an MO avant J.-C. ^e, suivant le* Juif», ii» 
dra préparer le règne dn Messie. Saiot Jtaa, 
dans V Apocalypse, parait anssi le déri^ 
comme on des précurseur* de Jésos-Chtiat, i la 
findn monde. — Boulanger et d'autres autonn M 
sont évertués k démontrer que ce prophète M 
qn'uu symbole dn Soleil. 

ni. Il ras «agllW 



DiurrtatU» mr 'eUm t Àuc*. 

* iuK OU ÉLUS ('iU(ii<}. Trois pattiardw 
de Jénualem ont porté ce nom , savoir : 

'Àlu l.mort en âls. S occupa b si^ pa- 
triarcal de Jémsaleni de 494 k 495. Il fut di- 
posé par un décret du nmctlede Sidon, décnt 
que l'empereur Anastase !•' oonfirma en ïiJ. 

■Âlib 11, mort an 797. n occupa le patiM- 
cal dqwis 7A0, ou même avant celte époque, 
jusqn'en 797, à l'exception d'nn intervalle pen- 
dant lequel U fut expidsé par b patriarche vint 
Itiéodore. Il eut pour représentants au seoonl 
coDdle gâiéral de Nicée, en 787, Jean, prêtre, (I 
Thomas, prieur du couvent de Saint-Araèw, 
près de Bsbylone eu Egypte. Ces deux ecdé- 
slastiques représentaient aussi les patriardMt 
d'Alexandrie et d'Anliocbe. 



EL1£ 



818 



B 111, mort ^en 907. n oeCQ|MH le siège 

d ao moins dès 881, poi^qoe à cette 

il enyoya one lettre à Cliarlet le Groe 

Caax prélats , prinees et nobles de la 

fnetradactioaliùiiie de la lettre d'Eue à 

le Gros (il n'est pas probable qnerorigl- 

n cette langue ) se trooYe dans le SpicHe- 

I D'Acbery ; Paris, 1723, Tol. m, p. 383. 
Mb, TraetatÊU prmUaUHori» de EpitecpU et 
Ht tanetm HitrùtoèfwtàUmm Ecelnim; Saiw 
Stmttcrmm , maï , toL III, avee r^pfmdto da 
k tM. — Ubbe, ConôUio, toI. YII. 

B DB CHAMÂX, grammairien grec, d'une 
incertaine. Un manoscrit de la biblio- 
Salnt-Marc à Venise contient un extrait 
ité d*£lie de Cbarax sur la versiflcatioo. 
i le publia dans ses Àneedota Grxca, 
ann Ta inséré dans un Appendieeàt son 
è Draoon de Stratonicée. C*est à tort que 
Bonfond ÉUe de Cbarax avec Éliede Crète. 

a . jineedota Grmea, voL II, p« IS, IS. — Va- 
ibUotkeca Grxea, toL VU p. SIS. 

B DB CRÉTB, tbéologien gTOC, Tirait 
aient dans le douzième siècle. Rader, 
abricius et d'autres bistoriens littéraires 
eut avec Élie évèqiie ou plutôt métro- 
de Crète, qui prit part au second concile 
le Nicée, en 787. LéuDGlave le distingue 
t, et reporte son existence aux environs 
me siècle. Oudin, qui a examiné ce sujet 
s de soin que les autres critiques , s'ac- 
'ec Léundave pour distinguer le tbéolo- 
l'évèque ; mais, par des raisons tirées 
Tages du premier, il place sa vie vers 
1130. On a d'Élie de Crète : Commen- 
ur divers discours de Grégaire de Na- 
L'origtnal grec de ces commentaires se 
tans plusieurs manuscrits ; mais il parait 
jamais été imprimé. Billius, à la suite 
iduction des œuvres de saint Grégoire, 
mé une traduction latine, souvent réim- 
— Commentaire sur la K>(|ia( (écbelle 
lis) de saint Jean Climaque, Quel- 
isages de ce commentaire , resté inédit, 
ent dans les Scolies sur saint Jean Cli- 
lubliéespar Rader. Ce critique parle du 
taire d'Elie comme d'un ouvrage volu- 
; — Réponse au sujet des vierges épou- 
mt Vdge de puberté : il existe en manus- 
» la Bibtiotbèque impériale de Paris ; — 
! à Denys le Moine sur ses sept dtf/é- 
piestions ; publiée par Binefldius (Juris 
lis Libri III, p. 185) et Léunclave 
rc. Rom.f 1, p. 335). Nicolas Comroène, 
i Prœnotiones Mystagogiem, cite encore 
ouvrages de lui, probablement perdus 
bui, savoir : Sur la morale des paiens; 
onses aux moines de Corinthe, aux 
d'Àsca et aux moines solitaires, 

fUL ut. — Rader, Itagoge ad Semlam i,Joanr 
%ei, Am% toa édition de roorrage de ce ulnt 
, Comunentarii 4e Seripter. tt Seriptit eeeU- 
t II. * Fabrielns. Bibliotkêca Grmea. — Cota- 
ronm mmute r. BiMoth. rwçimf parla, tTM. 



* AuB, surnommé Sedieus ("Endixoc, le dé- 
fenseur). 11 dutce suraomà la charge qu'il rem- 
plissait dans l'ÉgUse , laquelle conâstait à dé- 
fendre les pauvres et les CûUes contre les puis- 
sants. Un ouvrage de lui Sur la vie ascétique 
existe en manuscrit dans la Bibliothèque 
royale de Londres et dans celle de Paris. Le ma- 
nuscrit de Vienne donne à ce traité mystique le 
titre de Ilirr^ voiofuva. On en trouve une traduc- 
tion latfaiedansla Bi6/<o/ikeca PalnMi,vol. XXU, 
p. 7h6.LtCaialoguedelaBibllotMqueimpé* 
riale de Paris attribue à Belias Presbgter et 
d^ensor (Élie Ecdleos ) un Florilegiwm, 

MonUaaaoB, BlbUotkêea hMMkteeimm, p. bml - 
Catatoçut Codieum wuBÊUteriptorum BibUotiL Farit.^ 
ToL IL - Cave, HisL UL — Pabrldoa, BibL Qrmoa, 

* àvkrn lék HOUiB, théologien grec, d'une épo- 
que incertaine. Léo Allatius mentionne de hii un 
discours icpoeépnov (qui précède un jour de ftte) 
Sur la NatMté du Christ. 

Léo âUaOoa, De SywiêmiMm icriftit Diatriba. — Gira^ 
UUt, lUer. 

*Alib lb fhilobophb, phfloaophe grec , 
d'une époque incertaine. On trouve à la Biblio- 
thèque Médids à Florence des Prolégomènes 
à rElooTcair^ de Porphyre, tirés des écrits d'Élie 
le PtlOosopbe \ des extraits du même Élie exis- 
tent en manuscrit dans la bibUothèque Saint- 
Marc à Venise. On ne sait rien d'aillenrs sur cet 
écrivain. 

Pabrieloa. BibUotà, Graeca, 

* àuE LB STHCBLLB, podte grec, d'une épo- 
que incertaine. Léo Allatius signale de lui quel- 
ques hymnes adressées à la Vierge, remarquables 
par la piété des sentiments et l'élégance du style. 
11 avait promis de les publier, mais il ne tint pae 
sa promesse. Montfauoon cite encore un Elie 
(Elias on Helias ) auteur du Requies in Clemen- 
tinas , et un Élie Salomon, anteur de Theorica 
et Praetica. 

Léo AllaUas, Notêt de «on édUion d'Buitathê d^Jn- 
tioekê, p. is«. > MoDtfaacoB, MM. bt bUoUUeamm, 
p. Ili. 

* Alib ( en arménien BgMa ), patriarche d'Ar^ 
ménie, né à Ardjich, mort en 188 de l'ère ar- 
ménienne (718 de J.-C.). n était évéque des 
Peznouniens lorsqu'il fut élevé à la dignité de 
patriarche, en 151 ( 703 ), après la mort de Sahag 
ou Isaac HI. Il se montra l'un des plus violents 
adversaires du concile de Chalcédotne. A cette 
époque, la princesse qui gouvernait les Agbovans 
(Albaniens) , de concert avec Nersès, évéque de 
ce pays, s'efforçait de faire adopter les doctrines 
du concile de Chaloédoine à ses sujets et de les 
rénnir à l'Église romaine. Cette tentative déplai- 
Stdt aux nobles, qui en avertirent le patriarche 
d'Arménie. Élie écrivit trois lettres dogmatiques 
à l'évèque et à la princesse pour les inviter à 
renoncer à lenr entreprise. Hais comme ces re- 
montrances étaient restées sans effet, il eut re- 
cours à la violence et à la perséoitioD. Les 
Arabes étaient alors maîtres de l'Arménie. Le 
patriarche, qui aimait mieux obéir è des 



819 El 

maiii qal det dirtUcm MrMqiH*, «rtH Hqnii i 
quelque crédll k U roar d* VÀTtiiTObrd (chef ' 
des étnin, M khilUcf Omar II. Il s'admu t oa 
piinee, et accuia ttt tilveruire* de (onner det 
cwnpIoU avec l'empereur des Grec* pour h 
WHittrafre t l'autoriù det khalilM. Ce> dteao- 
cwlKHu oUfiiTeat ua pMn Mtecèi. Ment* H II 
princeue ftireol ehai^ de dufaea pir l'ordre 
d'Omar U, et as nouvel évtqoerut douât aux 
Albioieaa. tlie cot (wor (uoceMenr JeM IV, 
sumoauné Imatdaier (b Pbilotaplie) et Od^ 
nelii. K- BuDTOB. 

jan VI CtlbÊBum, aiM. d-.trm»mt. UtA. pw 
MirlU, IL r-M. - TcUmctalu, dadiwlU«a. 

iiAU DE SALOMOK,maricngrapherruiçai*, 
clerc daSainte-Aittre, en PérlRord, vivait dans i 
la fteconde moitié du tnblime «itele. On a de | 
lui DU traita intitulé : Setenlia arlu «tut», 1 
qu'il dédia, en lîT4 , an pape Grégoire X, et 
que l'abM Gerbert a publié dans ta colledioD 
lies écrivains ecclésiastiques ^urla musique. " Ce 
traité, dit M. Fétii, a d'autant plus rt'intérËt 
pour lliisluire de l'art, qu'outre de bonnesob- 
servathins sur le plain-ebaot, il oITre les pre- 
mières règles qui ùrient parvenues Jusqu'ft nous 
sur le coulre-point improvisésppelécAonl sur , 
tirre. SI les traités d'Hucfaald , motue de Sain^ 
Airiand , m dlxlfeme siMe , et des autres écri- 
vains qui lui ont succAlé, avaient déjà donné les | 
indieatioos précises sur un genre de cliant orga- ; 
nisé et improvisé appelé diaphonie, ce n'est 
plu* de cette bannooie baitare qu'il s'agit dans 
le livre d'Élie de Salomon , mais bien d'une sorte 
de coiilr»fioint TéRulier. On trouve ausû, U est 
vrai, à la BlbKothèqiie Impériale de Parla un ma- 
nuscrit (n* 112, fonds de Saint-Victor), dn 
commencement dulreiii^nie siède, qui contient 
un traité indiquant les règles dn déchant ou 
cooire-point improvisé; mais ces règles ne s'ap- 
pliquent qu'au contre-point h deux parties, tandis 
que celles (fËliede Saiomon concemcot le con- 
tre-point & quatre parties. Il est d'ailleurs à re- 
marquer que ce ne fut qu'au conunencemuit du 
siède suivant que Turent connus du public le* 
ouvrage* dans lesquels Marcbelto de Padoue, 
contemporain d'Élie de gakimon, traite du coa- 
tie-puint Improvisé appelé en Italie confropunto 
da menle. Dieudonné DsNnE-BÀBOM. 

Qerbtrt.ierifloTuiitlaUul. - KMIt, JllOijr. wilD, 

tald. - Le menir, HUt. rff l-HarionU ai> mofn ««>. 

* iltC ■■!( NOliK LAMA, OU Élit fil* d» 

JHoUe Lama, rabbin, qui vivait k la fln du sel- 
dtme siècle et au commenoement du dix-sep- 
tième. Il était né k Fnuicfort-siir-le-Mehi , et fi 
Ibtchef de la s^nigogue de Hanau, et habita 
aussi la ville de Wormi, On a de lui le Chant 
d«s ilmU, m comntenlaire lur le Cantifoe du 
CoRliguet ; — CfHHmen taire lar lei passagti 
Ui phu difficile* de rribtl BecAaE. On Id 
■ttribue »um1 I^ Manteari d'f.lie, commen- 
Mn sur le c lia pitre II, verset 13, du serond 



Al. B. 

■tuK ■■BCNiCit (retl-h-dirv le Bfrm- 
^In ) , rabbtn, né i Constanlinoplc, vivait llata 
ilnqulndèmedèdo. On a de loi ua ouvrage Êdl- 
mlé Àdtred Eli.r • Le Manteau d'Élie ] , tmpmé 
I Constantbiople,en i53l,in-4*. Cealim mwl 
le prière* et un eiposé de pnfiqnus k I'hi|I 
lie û secte des caraites. G. B. 

m. t I. r. itr. in. Si. - BhA 
Uni. t ).*.«■. 



Il est indiqué CMUcne l'autMr d'an wjl»mM 
CMcle*de*tiiiéàdénNinlrc«'lntfaiork «le rw*» 
et dra *<Dtt;larepre*ealitioadeMi}ritaNN 
trouve dus an prMeui manueril d4lé d* lUl, 
et qui appartient au Huaée bfilualque. G. B. 
Sialimn. Ëoai wr rWif . 4< la CwiniiM*" ■ * 
lu CmrtnçrapUé ftudnl U aafn «M, t. Il,^••' 

' ÉLiB MHsaACBi,rabbln,*ivtitBbiiilii 
quinzième siècle. U élait en U90 iccttutdeb 
synagogue k ConalaulÎDoplc , et il jottistail ranm 
seacoréligiooaaire&d'unegraDderéputaliMiku 
voir.ll a laissé divers onvra»»* tonbés MJosi- 
dliui dans un ouUJ profooil ; Betpoiua Jor^i 
CouitantiDople, lï)6,in-ibl. (en Mbran); — >■ 
Commenlairt surle ComtocalAifcdeJarcMSir 
le J'anlo/euftie ,- Venise, I&17 ; Cneovle. li*>i 
in-fol.; — Utlechtil ainitpar, ou Art MUM- j 
ronrfi {en hébreu); Caottanlinople, 16M, it-fl 
traduit «1 vers lalfais par O. Schrcekiola^n'c 
desnoWdeS. Munster; B«le, IMfl.Jn-t'.Oi 
lui a attribué k tort un traité Dt Ffura Ttnt, 
qui est l'œuvre d'un autre r^tbis, ÀbriihM 
Bar-Chija. G. fi. 

WdII, btùlioUuca Hmrxa, I. i, p. ICI. - KiiU.n- 

Âlir, h^lib ou RLiff (Paul),B>maiaà 
Wetterfahne ( Girouette ), Ihétdoglen danois, lé 
fiVardber^,vers liROou 1490, mortiers iML 
Il entra d'abord dans l'ordmilesCarma; ffM- 
né ensuite parla lecture des écrfis deLulKR.i 
adopta et prêcha les doctrines de ce réfonnilNil 
quelque tràips après il Ira abandonna pour t«(«» 
aux principes de la retiglon romaine; enlm, «r* 
avoIrobtenuDncanonlcal.ilseniîtk écrireeoisrt 
les luthériens. Ces retours, qui lut valurent M 
surnom, le firent tomber dans la disgrâce duid 
CbrirtianlT; obligé alors de cliercUer an asile dMi 
le Jutland, Il se retirak Roskilde, ou il cuinulilt* 
emplois de prédicateur, teeteur et chanoine. Se* 
prindpaux ouvrages sont : InsltSulio eatteta- 
tica; Copenhague, t51S, in-13; — Alhanaia 
BofjomPsallrrenskruflvdsatpaa Daiuk{\A 
livre d'Athanase : Sur la vertu des puumti. 
traduit en danois) ;Rostock, I53S; — IraitntliM 
de l'Institution chrétienne k fosage des rah t>v 
Érasme, goos ce titre: £nchrUteligogu!illtiif 
Bogom Koiiîeri,e1c.;Roaklldc, Ii34, inV. 

TCTcmp et kraft. ^ARMdclint IMUratar.-IMlt. 



ËLIE-» 

umoooftulte françaUi né k Carentan, \ 
ra 1733, roort à Pan»» to to jaofier 
ça avocat ea i763,ttob(JHitd*ai)orddQ§ , 
I barreau ; mai» la fiûbleiae da soo or- ; 
ili^ea biantût do ranoocer aux plaidoi- 
ibtia alors dm mémoirM judiciaire», qui 
rent une ràputatioo européenne. Son 
titre de gloire est le Mémoiri pour Um 
\u*\\ publia k Pari», en 1762, m 4% et 
; dire à un autre grand défeinaeur de» 
'oltaire : « Voilà un véritable pbiloeopho i 
'innocence opprimée. » Saulenmnt Vol- 
idrait « qu'avec une âme si belle, »i 

cet homme eét un peu plu» de gottt , 
a mit pa» dan» »es Mémoires tant da 
3 collège ». Parmi le» autre» mémoires 
I Beauroont, on cita eneore i le M- ; 
\$ieur Gaudon contre RmnfionHtOMt 
Cqu$€$ amtuanies i ^ \ê Mémoire au •. 

canes Jwxéts et des vins pillés des 
ticfa la SainU^hapelle;'i\Âà.9 1760, 
la Dtfense de Claudine Rou§e:llnd,f \ 

I 

Hct En9, de ta Frmifi; -^ Tolteirii, I 

De,iéiiii0*£oiiiieMoRiii-DiJii0iiiL, née 
il729,morte en 1763, est connue comme ' 
la Lettres du marquis de Roselle, 
ol. ia-12 , et de la troisième partie de» 
« de la Cour et du règne d* Edouard if, ' 
fieterre; 1776, in* 12 (le» deux pre- 
iiiles sont de madame de Tendn ). | 

DB LA IN»TBRIB ( iA>UiS-ÀntOine) , ' 

lançai» , frère du précédent , né à Pari», ; 
t, mort è Bre»t, le 22 mai 1794. On a 
xamen critique de la doctrine d'Hifh 
sur la nature des êtres animés , sur 
ùpes du mouvement et de la vie , , 
périodes de la vie humaine, pour 
V histoire du magnétisme anhnal; 
fSb, m-V*; *- Recherches sttr Vétat 
tdecine dans les départemonts de ta 
pour servir de réponse aux Pria* 
réclamation» de» ehimrgiea» des ▼»!»• ; 
roi; Brest, 1790, in-4»; — Rechor- \ 
Vétat de la pharmaeie considérée \ 
I rapports à la médecine des dépar» \ 
de la marine, auxquelles on a joint \ 
s nour servir de réponse au dernier 
! des chirurgiens des vaisseau» du ■ 
it, 1791, in^*"; In-»*, 

kie médicale. 

S î^E^mkVMom (Jean- Baptiste- Ar- 
!}Uis-Léonce) f célèbre géologue firan* 
it-flls de Jean -Baptiste- Jacques, né h 
Dalvados), le 25 septembre 1798. Élève 
Henri lY, Il remporta, an concours 
le 1817, le premier prix de mathéma- 
de physique. Ce succès lui ouvrit l'entrée 
5 Polytechnique, d'où II sortit en 1819, 
*T de la promotion. Après deux année» 



ALIEN B9S 

d'étude» à l'teole da» Miie»» M. Élia oom- 
nmçà en 1821 cette »érie de voyage» mlné- 
ralogiqua» et géognoatiqoe» qni devait plu» tard 
lui asKurer uae réimtation méritée. 11 fut chargé 
an 1823« avec M* Dufrénoy, d'un voyage adea- 
tifiqoa an Angleterre et en Éco»»e, loas la dl- 
realioB de M. Brochant de Villiars. Nommé 
ingénieur de» mine» en 182&, il dresaa, de ooa* 
cert avea M. Dufrénoy, à l'échelle d'un chiq cent 
millième» la carte (géologique de la France. Se» 
travaux furent dé» Ion presque entièrement 
con»acré»à Tétodede la géologie, qu'il commença 
èprofesser avecaueoè» à l'Éaoladea Mine» en 1629 
etao CoUéBeda France 601632. L'année »ni vante 
il fut nomnaéingénieorenehef denmUie», etde* 
vint eoooeeaivemant membre correapondant de 
l'Académie de Berlin en 18S7, membre de TA- 
cadémie de» Sdenoea an 1636 , a»»odé étranger 
k hi Sodété royale de Londre» et oorre»pondant 
de l'Académie des ScieBce» de Turin en 1636. 
Enfin, M. Êlie de Beaumont, qui était reaté cons- 
tamment étranger à la politique et aux discus- 
sions parlementaires, a été appelé à siéger an 
sénat par décret présidentiel du 26 janvier 18&2. 
Après la mort d'Ara^o , il a remphicé oet illustre 
savant dana les ibnctions de secrétaire perpétuel 
de l'Académie de» Science». On a de M. EUe de 
Beauroont : Coup d^esil sur les Mines; Pari», 
1624, itt-6* (Extr. du Diet, des Menées natu» 
relies ) ; ^ Observations géologiques sur les 
différentes formations qui, dans le sgstèmo 
des Vosges, séparent laformation houUUèredé 
celle du Uast ifaid., 1629, hi*6* ( Extr. de» An^ 
noies dm ÉHnes de 1627 et 1626); — Sur la 
constitution géologique des îles Batéaru 
( dan» le» AnnaUe des Sciences naturelles^ 
t X ) ; —Sur des gisements de oégétaux/os» 
silês ( ibid., t. XIV et XV ) ; — Recherches sur 
quelqum'Unes des révolutions de la surface 
du globe, etc. ( Méro. de l'Acad. de» Sciences, 
le 22 juin 1629 ) ; c'est dans œ mémoire que 
l'auteur développe ia célèbre Théorie des Sou^' 
Ibvements et de la direction des chaînes de mon" 
tagnes ; *— Sur les rapports gui existent entre 
le relief du sol de Vile de Cegtan, etc. (An* 
nal, des Se. nat,, t. XXII ) ; -^ Fragments géo- 
logiques tirés de Stenon, Strabon, etc. (ibid., 
t XXV )| — Leçons de Géologie; S vol. ln-8% 
1646 et sniv. — Quant aux travaux qu'il a faits 
en commun aveo M. Dofirénoy, vog, DoniiNOY. 

Cateriê hitUniquê du Membres du Sénat. 

éLiBir le Sophiste ( Claudius JSlianus So- 
phista), compilateur, né à Préneate, Italie (et 
aujourd'hui Paleatrine), vers la fin du deuxième 
siècle de Tère chrétienne, mort vers 260. Il serait 
difficile d'indiquer le temps précis de sa mort. 
La date que nou» adopton», d'après Perizonios, 
s*appuie sur le» emprunt» ftiits par Élien aux 
ouvrage» d'Athénée, qui écrivait postérieure- 
ment à la mort d'UIpien, en 228. Bien que £llen 
hahltAt Rome, qoll jouit de» droits de cité et 



838 



ÉIIEN 



8M 



quil se donne le titre de Romain , il s'oecapt 
particalièremeDt de la langae et de la littéra- 
tnre grecques. II étudia sous le rhéteur Pau- 
sanias, imita l'éloquence de Nioostrate , le style 
de Dion Chrysostome , et admira par-dessas tout 
Hérode Atticus. Il acquit une connaissance si 
parfaite de la langue grecque que, suivant Phi- 
lostrate, un Athénien n'aurait pas mieux parlé , 
et qu'il Ait surnommé Mt^CyXoD-croc ou McXC^âoY- 
Yoç (langue ou voix de miel). Philostrate ajoute 
qu'ÉUen ne quitta jamaii rjtalie, bien que ce- 
lui-ci, dans son Histoire des Animaux^ dise 
lui-même avoir vu à Alexandrie en Egypte un 
bœuf qui avait cinq pieds. On pourrait concilier 
ces deux assertions, en attribuant, avec Yossius 
et Walckenaêr, V Histoire des Animaux à un 
autre Êiien, s'U n^était phis simple de rejeter 
comme inexact le témoignage de Philostrate, Si 
nous ijoutons que d'après Suidas Élien était prêtre 
( Apx^epcuc), qu'A ne se maria point, pour n'avoir 
pas d'enfimts, et qu'il mourut vers l'âge de 
soixante ans, nous aurons épuisé tous les ren- 
seignements biographiques qui nous restent sur 
cet écrivain. On a de lui : IIocxCXt) 'l<rrop(a , His- 
toire variée, en quatorze livres. Ce sont des ex- 
traits d'un grand nombre d'auteurs, entre autres 
d'Hérodote, Thucydide, Aristote, Plutarque. 
Cetouvrage est précieux, à cause des fragments 
d'écrivains perdus qu'il renferme; malheureuse- 
ment le compilateur altère trop souvent les pas- 
sages qu'il cite. U professe d'ailleurs d'excellents 
principes de morale, et ne cesse de recommander 
la verto et les bonnes moeurs. Le texte grec des 
Varix' Historim fut publié pour la première fois 
par Camille Perusco ; Rome, t545, in-4*. Parmi 
les éditions postérieures, les meilleures sont celles 
de J. Perizonius, Leyde, 1701, in-8*;de Abr. 
Gronovius, Leyde, 1731, 2 vol. in-4"; de Kûhn, 
Leipzig, 1780, 2 vol. m-8"; de G. H. Lûnemann, 
Gcettingue, 1800, in-8* ; et celle de Coray, dans 
le l*' vol. de son Helleniea Bibliotheca , Paris, 
1805, in-8^. Les Histoires variées ont été tra- 
duites en français par Formey, Berlin, 1764, et 
par Dader, Paris, 1772, in-S**; en anglais, par 
Abrah. Fleming, Londres, 1576, et par Thomas 
Stanley, Londres, 1665, in-8*; — Uepl Ccmov 
'18i6TTrroc {De Animalium iVa/tira), en dix- 
sept livres, divisés en chapitres très-courts. Cet 
ouvrage est pour l'histoire naturelle ce que le 
précédent était pour l'histoire politique et litté- 
raire, un recueil de particularités curieuses. 
Aucune pensée scientifique n'a présidé à l'arran- 
gement de ces anecdotes ; mais elles sont du 
moins exposées avec clarté et précision. L'auteur 
semble même animé d'une ardeur sincère pour 
les recherches relatives à l'histoire naturelle. 
« Je préfère, dit-il, l'avantage de cultiver mon 
esprit et de multiplier mes connaissances aux 
honneurs et aux richesses que j'aurais pu obtenir 
à la cour des princes... J'ai mieux aimé étudier 
le caractère des animaux, et en écrire l'histoire, 
que de travailler pour mon âévation et ma for- 



tune. » MalhenreosemeDt ees nobles sertiis a h 
n'ont insinré à Élien qu'une médiocre oonfil^ 
tion : elle contient beaucoup de récits fabulan, 
et l'auteur s'est contenté trop souvent de p«^ 
phraser le poème d'Oppien. Les mdllenres éi> 
tions sépaii^ du De Animalium Natura ma 
celles de Gronovius, Londres, 17U, 2 voL iD4*; 
de Schneider, Leipzig, 2 vol. in-8*, et de ft 
Jacobs , léna, 1832, 2 vol. iii-8*. Jaoobs a nii 
à profit les exceUents matériaux que Schosite 
avait rassemblés pour une nouvelle éditioo di 
oet ouvrage. Le De Animalium Natura a été 
traduit en latin par Peter Oellius et par Comid 
Gesner. 

Nous avons encore sous le nom d*Éllen un mari 
intitulé : *Ex tAv AlXtocvov àYDoix«»v imotùifi 
( Choix des épttres rustiques d*Elien ). Ces lettro, 
supposées écrites par des agriculteurs athémeas , 
sont des compositions de rhétorique sans vakv. 
Elles furent publiées pour U première fois pv 
Aide Manuce, dans sa CoUeetio Epistolanm 
Grxcarum; Venise, 1499, in-4o. Parmi Imos- 
vrages perdus d'Élien, on dte un traité Sur U 
Providence ( Ilepl flpovoCac ), cité par Suidas, d 
par Eustathe, «t qui contenait au moins trois li- 
vres ;— Sur les Manifestations de la Dimtii 
( IIcpl dciâv ivcpYstâv ) , ouvrage dirigé prol»- 
blement êontre les Épicuriens. On attribue cneon 
à Élien une Accusation contre Gffnnis (Kctnt- 
yoçioL ToO Tvwt^ ), c'est-à-dire contre un homott 
efféminé. Cet écrit était, dit-on, dirigé eoMbe 
l'empereur Élagabale; l'auteur eut sans doute II 
prudence de ne pas le composer du vivant de eet 
empereur. La première édition des oenvrescomplè' 
tes d'Élien fut donnée par Conrad Gesner, Ziktkh, 
1556, in-fol., avec les ouvrages d'Héradide, de 
Polémon , d'Adamantins et die Mélampe. -• 

PhUottnte, FUm Sopki$iarmm, — Snldu, h mI 
"A^^. - Fabrielas, BiMMkêem Grmem. - VMrtHk 
De HUtorieit Grmcii. 

éum le Tacticien (AlXtavôç Taxtixaç), 
écrivain militaire grec, vivait vers fan IM 
après J.-C. On a de lui un traité,en dnquante-beii 
cliapitres. sur la disposition des troupes grecqe» 
dans les batailles ( Ilepi oTparnYixcàv t^^wv IV- 
>T)vix(5v ). L'auteur, dans sa dédicace à Fempeiev 
Adrien, se donne pour bien instruit dans l'arimi' 
tairedes Grecs, etavoue ne pasoonnaitre eehndBi 
Romains. Il conçut, dit-il , le projet d'écrire té 
ouvrage dans une conversation qu'il eut iw 
l'empereur Nerva, à Forraies , dans la maisoade 
Frontin, l'auteur des Stratagematica, Ces dé- 
tails suffisent pour distinguer Élien le Tadiein 
de l'auteur des Varix Historix^ avec lequel oa 
l'a souvent confondu. Le contemporain de Rem 
ne peut être identique avec un écrivain qui vinK 
plus d'un siècle après, sous Alexandre SéfèK. 
Les vieilles éditions de cet auteur le dési^aeri 
simplement sous le nom d'iElianus, et c'est pit 
erreur que les éditions plus récentes lui donaeri 
le prénom de Claudius. Élien dit dans son oa- 
vrage qu'il se propose d'écrire sur la 



ÉLIEN — ÉLIÉZER 



s oa il ne Uni pas sa promesse , ou 
est perdu. Cet aatear est cité par 
jéon et par Ck)nstantin Porphyrogé- 
âge d*Élien parut d'abord traduit en 
béodore de Thessalonique , Rome, 
avec Yégèce, Frontin et Modestus. 
édition du texte grec est de Paris, 
elle fut bien surpassée par celle de 
Venise, 1552, in-A". Outre Fancienne 
s Théodore , cette édition en contient 
i par Robortello. L'édition des 7ac- 
, donnée par L. Elzeyier , Leyde, 
est très-estimée. Cet ouvrage a été 
ançais par Bouchand de Bnisy : La 
Grecs, ou tactique (TÉlien, ira- 
-ec, avec des notes; Paris, 1757, 
; en anglais, par Bingham, Londres, 
, et par lord Dillon, Londres, 1814, 

Miotheea Grsea. 

Bccius. Voyez iEuAitus MBcaos. 

I BEN DODOA OU DODOTA,prophète 

leuvième siècle avant J.-C., était de 
arésa. Lorsque Josaphat, de concert 
a, roi d'Israël, eut fait construire 
X pour renouveler le commerce lu- 
lomon et Hiram faisaient sur la mer 
ser annonça au roi de Juda que l'É- 
roriserait pas son entreprise, parce 
oni à un roi impie. En effet, les na- 
partis d'Hetscoîr-Guéber ou Azion- 
t brisés par la tempête. 

Al. BONNBAU. 

11. XX. vers 85, 86, 87. 

SR-BEN-HIRCAN , sumommé le 
)bin qui vivait à la fin du premier 
Te ère et au commencement du se- 
•ère appartenait à une famille distin- 
t parent du vieux Siméon et de Ga- 
tcation d*ÉIiézer fut pourtant négligée 
{u'à trente ans il ignorait encore 
perçut enfin de son ignorance, et en 
IX qu'il en pleura pendant plusieurs 
)pbète Élie, touché de sa douleur, lui 
)n, la pensée de se rendre à Jérusa- 
rendre des leçons de Jochanan ou 
le Zachaï. Éliézer devint bientôt 
, et surpassa tous les docteurs 
ne. Son père, qui était venu à Jéru- 
le déshériter, d'après le conseil de 
mfants, fut si étonné et si ravi de 
qu'il lui légua sa fortune entière. Ce 
; pour avoir été versé dans la magie 
le dans la loi , puisqu'on lui attribue 
de faire passer les moissons d'un 
un autre. On rapporte à ce sujet 
lenant un jour avec Akiba, il lui tit 
np tout rempli de concombres, qui , 
re, changèrent immédiatement de 
«mirent en tas. Il avait une haute 
» vertus, et étant au lit de la mort, 
qu'il n'y avait pas un seul précepte 



836 

de la loi qu'il n'eût accompli, à qad Akiba lui 
répondit : « Maître , tu nous as toujoors enseigné 
qu'il n'y avait point sur la terre d'homme juste 
et qui ne péchât point » Les caraîtes regar- 
daient Éliézer comme un des défenseurs de leur 
doctrine. Éliézer fut associé du famenx rabbi Je- 
hosua (Josué), qui jouit d'un grand crédit auprès 
de Trajan. C'est donc à tort que le père Morin a 
prétendu qu'Éliézer ne vivait qn'ao septième ou 
au huitième siècle. 11 est auteur d'un livre inti- 
tulé : Pirke rabbi Bliezer (Chapitres ou sen- 
tences du rabbin Éliézer), où il traite des 
événements arrivés aux Hébreux vers le temps 
de Mardochée et d*£sther. Cet ouvrage, imprimé 
pour la première fois en 1519, a été traduit en 
latin par Vorstius, avec notes, 1644, iii-4®. On 
y lit les choses les plus singulières à c6té de 
préceptes remarquables. Ainsi, on voit ( ch. vi ) 
que le soleil et la lune étaient dans le principe 
revêtus du même édat , mais qu'à la suite d'une 
contestation survenue entre eux , le soleil l'em- 
porta et devint plus brillant que l'astre vaincu. 
Quelques critiques pensent que ce livre n'est pas 
d'Éliézer, et qu'il date d'une époque moins reca- 
lée, ou du moins qu'on y a intercilé divers pas- 
sages. On attribue aussi à ce rabbin un petit 
livre de morale intitulé : Orcoih chaiïm ( Che- 
mins de la Fie), qui a été phisieafs fois imprimé. 

Alex. B. 

Gemarê Sankêérin^ cap.Wn et xi. — Vonttut, Tra- 
duction du Pirkê il. Blieter. — RomI, DUUnutrio âto- 
rieo^ etc. - Wolf, BibL Heb. 

*AliAzbb BBiiNATHAN,irabbindeMayence, 
composa en 1152 un livre intitulé : Even ahe- 
ter (Pierre auxiliaire), qui fut imprimé à 
Prague, en iftlO. C'est un traité fort estimé 
pour les questions de jurisprudence. Le rabbin 
Jachia et Wolf lui attribuent aossi le Zafnad 
paaneach ; mais Rosd affirme que cet ouvrage 
est l'œuvre de Joseph fils d'Éliézer l'Espagnol. 
Un manuscrit qui appartenait à Rossi contient 
quelques poésies sacrées d'Éliézer ben Nathan et 
nne kina on poime lugubre sur les victimes 
des massacres de Worms. — Lelewel parle d'nn 
Éléazar bar Nathan qui composa en 1096 un 
ouvrage hébreu dans lequel il consigna de nom- 
breux renseignements sur des positions géogra- 
phiques appartenant à tontes les contrées de 
l'Europe. 

Wolf, Bibt. Hêbiwa. * RoMI, DiMêùnarto ttùtieodë- 
gli Auctori EbreL — Lelewel, GéographU du WMfm 
dçe, t< 11. 

Aliézebou élbazab, soraommé ns Worms, 
et plus fréquemment db GAnnnA ou Gbhesbbiii , 
de la ville d'Allemagne où il naquit, ftit nn des 
rabbins les plus célèbres du treizième siècle, 
n vivait probablement dans la première partie de 
ce siècle, car il apprit la cabale à Moïse Mai- 
monides, qui moumt en 1260, âgé du soixante- 
six ans. Eliézer de Garmiza a laissé un assez 
grand nombre d'ouvrages, dont quelques-uns 
sont Imprimés, et dontvoid les principaux : Le 
Uwre du Droguiste ( Rokeaeh), où il traKade 



837 ELlEzeh 

l'ainour de THm, de la pénltoice, ite» choses 
permises on déteaiinw, des dnuU pécanlnirei, 
des fetea, etc.; imprimé t Pano, en 1&06, et de- 
puis dans d'antre* Tillea; — Le Guide du Pé- 
eheur {Jore ehataim), plosieurafola imprimé; 

— Commentaires sut le livre Jétlrah, qu'on 
Irouve joint i plasienrs édilionida texte; — le 
Vin aromatique IJain arekach), commentaire 
aarlescinq MéçhUtotk, surlellvre de Ruthfilc. 
La partie relative aim Héghllioth n'a paa été 
imprimée. On remarque parmi tea aatres outtb- 
ges mannacrils de ce rabbin un TraUi de VAme; 

— un Traité de VVnHé de Dieu; — on Cora- 
mentairecalMillstijuesurlePentateuque, qui 
faiMll partie de la bibllothéqae de l'Oratoire 
de Paris. Alex. B. 

Wnll, BUl. HttTMa, ( Tol. Iii-i*. — ftaul, INiloiMri* 
êtarlcailtiU Etrrl. - Biinir. Hl^tirtdftJmifi, t. TU, 
t XX. 1 >. ~ LcUxig, MM. Kura, p. Ti*. 

ÉLIÉIH KUIHLIASAKBBHAZI, ribbiO, 

mort k Cracovie, en 1316. Il Tirait MUi le 
règne de Philippe n, et eierçait la roédecioe k 
Crémene. Forcé de quitter cette ville , il u 
retira t Conatantinople , et obtint la directioa 
de la ainagogue de Naxot, daw l'Archipel. 
Il paaaa ensuite en Polopie, et Tut nommé 
chef de la «ynaitogiie de PoMiie. fies coreU- 
^ooDairea le regardent CQmnw l'un daa homme* 
les pins savants du seizième siècle, il publia à 
Crémone, en 1&76, un livreintituUi/ofapA Le- 
kaeh ( qui accrott la iHenee) ; tfest on «om- 
mentaire eur le livre d'Esther, qui fut réimprimé 
à Hambourg en 1711 et plus tard à Offhlbach, 
On a imprimé A VeDiae,15g3,et t Craeovle.liM, 
un autre livre de ee r^bhi, sons ce titre : Ma- 
hassé Aseem {Histoire de Dieu). ËHézer j dé> 
crilleséTénemeuls historiques consignés dansie 
Pentateuqoe. Al. R. 

nufl, DttUmari» Uerl» degH .nterf ÊirH. — ttr- 
MlMcl, StM. nttMKai. — WMLMtl. «hkrju. 

AufioOM i*', prtM* al eéaénl géoniioB, 
de la race ite* OrpStan* , taovt Tti* la fin do 
douiltme aièele de l'ère ctirMenoa. Oeorges III 
avait été nommé rot de Géoi^ k ceoditioD da 
rendre la couronDe k son nsvca Tcmaa lorsqu'il 
serait arrivé k aa majorité. Temna deTean honima 
réclama le trAne desoa pire) rnm te* prête** 
llonx forent reponaeéM. rieetnl aiors île faire 
valoir Fsesdroib par les armes. Ivané H, efaef des 
Orpdians, embraaaa k parti dit jeane princa, et 
Bt demander dii «tcouts k l%tabée E1dl)!oni | H- 
deghii ), sultan Je l'Aderbaidjan. Son frère Ll- 
barid Eligoiim et Ivasé, fils de ee dernier, char- 
gea de s'entendre avec Patabée, étaient encore en 
Perse lorsque Ivané fut vaincu, fait prisonnier et 
mis k mort avec tous les membres de sa fkmllte 
restés en Géor|;ie. Leurs biens furent eonlisquég, 
leurs châteaux détruit» et les Orpélians bannis 
du royaume i perpétuité. Éllgoum se flxa auprès 
d'Eldigouz, qui le traitait <te liis ; il fut créé ata- 
bée de la ville dn Hamadan et gouverneur pour 
douu ans dea raétropoles de Rei, Ispahan ti 
Kaivrln. Le raltan seÙjoiicidc Artlim-Schah lui 



— ELTO a» 

offrit la mal a de sa Allé, sH voulall qiAltr la n- 
llglan chrétienoc pour embraaier natuÂm. 
Ëllgonni, qui nourrissait Teipoir de reMnr tel 
sa patrie, r^eta cette pn^dHm ; Il aima nltai 
épouser une ArménlaiDe, KhiOiMm, nllce St 
tienne, ëvéque de Slousie. Sei protedew* la 
continuèrent pas moins à te coniltler de Iwi 
bveurs. II avait demandé la potaesaioa de qatl- 
quet places situées « Arménie, afin d'Hit ptas 
k portée dlnquléter le peraéeuteur <te sa fa- 
mille. L'alabie lui donna le fort ifÉnaddui 
et les bourgs de Djaboug et de Ehalnarab tei 
le territoire de Naihidctievan, et l'établit {oa- 
vemeur de cette partie de ses Elata. II hn doini 
une dernière marque de sa confiance en le ao» 
mant luteor de son fils GahlBTaj), eoMIdern^ 
gire (tl73 de J.-C). fllgoum fut tué Int- 
tamps après, dans tine expédition coolrelivillt 
de Caodzae (Gandjah ). Il laissa nn fila en'tai 
l«e, nommé Libarid. E BuDVOtt. 

EtteoDc Or^llin. Buimntkiom nyillmU. e. 



ÏLtaftvM II, prioM et géaA^ f/Sw^^lt 
la famille dea Orpélians, mort en 1343 d* Un 
chrétienne. Il était fils atné de LUmiM 111, ri 
petil-ûls d^Igoum I". Après la ntort de >* 
père, vers 1 »e, il devint maître de la prcrtim 
de Rlounlc et de la place de Hraadiglport. lJn- 
que les MoroI* envahirent la Géorgie, tSfpm, 
enfermé dans la place de Rrasfligaporl, m ié- 
fendit quelque temps; mais II flolt par m roAt 
Arsian Hovian, chef du détachement nMiinl, k 
traita fort bien , le mit au nombre de set i/ié- 
rau^, et lui donna de noavelle* poasetsia» : 
la proTlnee de Valols-Dior et le paji i'tifSlt 
Depuis cette époque Ëllgoom se OKinlra uni- 
leur fidèle des conquérants. II prit part ITa- 
pédition qu'ils dirigèrent contre la Sjrfe^ A» 
sfsia en 1243 au premier siège de Mutjnfdk 
(Mey^ararekln), dans la Silène. Il marri 
devant celle ville, empoisonne, dîl'oa.pir *a 
médecins , i Itoatigation de ATak, ex-aliUtA 
Géorgie. Eligoum ne laissa qu'un flh a hu 1^ 
nommé Poulrlbd, qu'il aTaK «a de h Sk Jt 
Grégaire Hardinetiil. Son f^re Scm^ n H 
succéda. E. BlADTOa. 

Éiknoe Orpeilia - 



àunkjn. Tov- Keun*ini. 

KLIO (Don FrançoUXavUr') , câitn |f- 
néral espagnol, né le 4 mars 1767, nari k 
4 septembre iSn. Issu d'une noble et andOM 
famille de Navarre , et Dis ifan colonrftgaattr- 
neur de Pampdnne, le jeune CHo entra, m 
I7SS, h rAcadëmie mlDtalre du PortSaUe- 
Marie, et fui au bout d^ an itoimné awu-io- 
lenant dans lacompagnie des cadets. DevuKi,* 
17 85, lieutenant du régiment de SaToie, il m iS*' 
tlnguak;OranetkladâénsedeCeafa,cuittRtH 
MauHis. Après aToh- orgaaiéé 1c régfnMt il 



SS9 



ELTO 



830 



Jaen , leté par le duc de MedHia-Celi , dont il 
était l*aide de camp, il Ait attaehé» ATec le même 
titre, à Diego Godoi^ général de cavalerie dana 
rannée de Roossillon. Blessé deox foh dans 
cette guerre (1793-1795), il monta rapidement 
en grade, et passa, en 1805, comme colonel, à 
Montevideo, qa*il reprit sur les Anglais. Nommé 
général , il latta habilement contre les projets 
d'indépendance qne fiiisait concevoir IMnvasion 
française à Montevideo : grâce à Ténergie qu*ii 
déploya , il allait pacifier et ramener tont à l'o- 
béissance , lorsqu'il fut rappelé en Espagne. A 
son arrivée , la junte lui conféra le commande- 
ment de llte de Léon. Chargé ensuite de réparer 
la malheureose affaire de Castalla, il fut nommé 
général en chef de deux armées qui devaient agir 
dans la Catalogne et le royaume de Valence. 
Campé sur le Tage, il sut relever le morv de 
Tannée, et sortit vainqueur d*une positimi qui 
semblait rendre sa perte imminente. C'est par 
des succès inespérés et de nombreux prisonniers 
bits sur les Français qu'il termina Tannée 1812. 
Dans la campagne de 1813, de concert avec les 
Anglais , il parvint à rejeter hors des frontières 
d'Espagne l'armée de Suchet, vaincue à Cas- 
talU et à Ordal. 

Après la restauration de Ferdinand YII, Elio 
fbt nommé gouverneur et capitaine général des 
royaumes de Valence et de Murde; mais à 
peine étai^iI entré en ftmctions, que sor un ordre 
royal expédié au comte Cervellos, le phis «■• 
den ^foéral de Valence, il ftat arrêté, et de- 
vait être fusnié dans les vingt-quatre heuret. 
Un pareil message, quoique revêtu de la signa- 
ture des ministres, paraissait si extraordinaire 
que, malgré sa forme tmpérative, le comte Cer- 
vellos , après s'être concerté avec trois autres 
généraux , crut devoir en ajourner l'exécution. 
Bientôt une lettre autographe du roi, adressée 
au général Elio, et des plus honorabk», «lémon- 
tra la feusselé d*un ordre dont on ebercba vai- 
nement les auteurs, et que l'on ne put attribuer 
qu'aux sociétés secrètes. Dès Ion Elio se 
montra Tadversaire le pins impteeable des ré- 
volutionnaires, n se déclara sans rettrictioB 
pour le pouvoir absolu. A l'arrivée de Ferdi- 
nand vn à Valence, il déposa son bâtoo de 
gouverneur entre les mains de ce mouarque, 
qui le hii rendit aussKAt, et demanda justice pour 
les outrages faits h l'armée et à ses chefs. Après 
avoir assuré par sa rigide fermeté le triomphe 
de la paix et de l'ordre, il s'appHqua à ramener 
dans ses districts l'abondance par les arts et la 
paix. Valence fut embellfe par de belles places 
publiques, entre autres cède de La Réale; l'agri- 
culture fleurit, favorisée par un nouveau système 
d'irrigation , et les paysans perdirent leur appré- 
hension pour la vaccine, en voyant le g ou fti ncu r 
vacciner lux-même detant eox ses propres entais 
et ensuite les leurs. 

Cependant, le 2 janvier 1819, an eonmeiice- 
■mt de la nuft , un chef d'escadron se présente 



an général Elio, et l'informe qne, dansime maison 
de jeu qu'il lui désigne , plusieurs individus tra- 
ment une conspiration contre sa vie. L'intrépide 
général n'hésita pas: suivi du dénonciateur, 
de huit soldats , d'un aide de camp et d'un do- 
mestique , il s'y rend à l'heure où la conspira- 
tion allait éclater et cerne la maison. Blessé lé- 
gèrement par le colonel Vidal, chef de la cons- 
piration, qui, sorti par une porte secrète , fondit 
sur lui l'épée à la main, il le perça d'outre en 
outre dd4a sienne et retendit mort à ses pieds. 
Les autres conjurés, livrés aux tribunaux, fiirent 
envoyés à l'échafaod. 

An mois de man 1820, le roi ayant ordonné 
le rétablissement de la constitution de 1812, le 
général Elio,toujoun Adèle exécuteur des ordres 
qui lui étaient transmis, vint en grande pompe 
la proclamer sur la place publique. Valence 
était dégarnie de troupes. La haine des libéraux 
fit une explosion soudaine et terrible ; on cria : 
« Mort à Elio ! » L'exécution eût suivi de près la 
menace sans l'intervention du comte d'Almodo- 
var, acclamé capitaine général. Elio, qui, pour 
éviter de plus grands malheura, crut devoir cé- 
der à l'orage, se laissa oonduiie, sous escorte, 
à sa maison, d'où 11 fut transféré à la citadeUe. 
L'avocat chargé d'instmira le procès conclut 
à la hâte à la peine de mort; mais le tribunal 
suprême de guerre , rejetant cet arrêt, ordonna 
la mise en liberté du général. Ce n'était pas assec 
aux yeux de l'inflexible Elio d'affirmer qu'il n'y 
avait pas Heu k accusation : il déclara qu'il ne 
sortirait qu'après qne l'on aurait donné satisfiic- 
tlon à son honneur outragé. Il resta ainsi enfermé, 
lorsqu'au 30 mai 1822, Jour de la Saint-Ferdi- 
nand, les artflleurs de Valence, en rentrant à la 
cftadéneT, crièrent : « Vive le roi 1 vive Elio! à 
bas la constitution ! » Aussitôt le peuple, furieux, 
conduit par François Cabello, surnommé Bnr- 
rasco ( Orage), s'empara de la citadelle, en de- 
mandant à grands cris la tête du (auteur de la 
sédition. Elio, qu'ils désignaient, ne fut soustrait 
à lenr fbreur qu'en passant dans la cham- 
bre du gouverneur. Borraseo, à qui l'on remit de 
sa part vingt onces d'or, se retira; mais, sur 
llnsistance , toujoora plus grande , du peuple et 
des soldats, le général, traduit devant une cour 
martiale, fut condamné, en vertn de la lui du 
17 avrfl 1821, comme taotenr de la conspiralitin 
des artillenra, à la peine da garotê ( strangula- 
tioB ). EHo subit la mort avee la fermeté du 
gnerrier et la résignation da martyr. « Je meurs 
innocent , dit-il , et prie Dien de pardonner à 
mes ennemis, comme je leur pardonne moi- 
même. Que mon sang soit le dernier versé sar 
cette terre d'Espagne, qui nn joar reconnaîtra 
la pureté de mes intentiotts, en répétant le cri 
qui est mon dernier vœu : Vive le roi ! vive la 
religion (1)1 » Ainsi finit cet homme, brave, 



(t) U esmCe tf'AtaMdofar l'était 
nfi'iai et col6B0li refÉaércBt et 
meot d« Valence, VMnt h* Is 



F luiUwa lé- 



831 



ELIO — ÉLIPAND 



loyal et d^une fidélité inébranlable à sa cause. 

Un décret royal assura à la veuve d'EUo et à ses 

enfants, tous morts aujourd'hui, ta solde entière 

de son grade, et conféra à Talné d'entre eux le 

titre de marquis (fe laFealtad (fidélité). 

V, Marty. 

SonUiey, Hiii. ttf tke peiUnsular War, — Toreno, 
Cverra, iêvantamiento y revolueion de BtpaHa. — Ml- 

nano, Hlst. d$ la Révolution d'Etpagne de itto d iSfS. 
traduite en français : s toi. ln-8o ^ jgf s, _ jjg Moniteur 

univenel, de» li et ts février itl» , et 16 septembre igflf . 

BLiOT OU ELLiOT, nom d*une ancienne fa- 
mille écossaise, dont les membres principaux 
sont : 

ELIOT ou ELiOTT ( GeorgeS'Auffuste, baron 
Hbàthfielo ), fils de Gilbert Eliot de Stobbs, né 
en 1718, mort à Aix-la-Chapelle, en 1790. Il fit 
ses premières études à l'université de Leyde, d'où 
il alla à l'école Militaire de La Fère en France. Il 
entreprit ensuite quelques voyages sur le conti- 
nent, pour 7 vérifier par la pratique ce qu'il avait 
appris en théorie. C'est ainsi qu'Q s'enrôla dans 
les troupes prussiennes, renommées alors pour 
leur sévère discipline. A dix-sept ans il retourna 
en Ecosse, et à ta même époque ( 1735) il entra 
comme volontaire dans le 23* régiment d'infan- 
terie, commandé par le lieutenant-colonel Peers, 
en garnison à Edimbourg. Du 23« régiment le 
jeune Eliot passa au corps des ingénieurs de 
'Woolwich. Son oncle, le colonel Eliot, le fit en- 
trer comme adjudant au 2« corps des grenadiers 
de la garde, avec lequel il servit en Allemagne. 
Revenu en Angleterre, il fut chargé de lever un 
régiment de cavalerie, qui porta son nom. H prit 
part à la campagne de 1758 sur les côtes de 
France, en qualité de brigadier général, et à celles 
d'Allemagne, dans les guerres de 1740 et de 
1756; enfin, en 1762 il commanda en second l'ex- 
pédition dirigée contre La Havane. En 1775 
Eliot remplaça le général A. Court dans le com- 
mandement des troupes d'Irlande ; mais il ne 
garda pas longtemps ce poste. C'est alors qu'il 
fut appelé au gouvernement de Gibraltar, qu'il 
défendit de 1780 à 1782 contre les entreprises 
des Espagnols. La dernière année de son com- 
mandement fut signalée par la résistance éner- 
gique qu'il opposa à l'attaque de cette place par 
le duc de Crillon, qui obligea ce général à trans- 
former le siège en blocus. A la paix, et lors de 
son retour en Angleterre, il fut nommé chevalier 
du Bain, et le 14 juin 1787 élevé à la pahie, sous 
le nom de lord Heathfield, baron de Gibraltar. 

Drinkwater, HUt. of tkê Siêço of OibraUar. - Cbal- 
nert, Cm. Hog. Dict. 

l BLIOT OU ELLIOT ( Georgcs ), marin anglais, 
naquit te f^ août 1784. Il enhâ dans la ma- 
rine , et devint jeune encore capitaine de vais- 
seau. En 1830 il fut nommé secrétaire de l'a- 
mirauté, puis contre-amiral, enfin comman- 
dant de la flotte du Cap de Bonne-Espérance. 

tf'Andllla. Le rapporteur dam cette affaire fut Thoaiaa 
Bemandei, brigadier au t* bataillon de la aatUcc dct 
f oloatalrea, I*cniMBi Juré 4a fénéral. 



Au mois de mars 1840 il eut le oomiDuide- 
ment des forces anglaises envoyées en Chine, 
et le 5 juillet de la même année il prit l*lle de 
Tchusan, d'où il s'avança jusqne dans les para- 
ges de Péking; mais ayant consenti, sur la de- 
mande des envoyés chinois, à s'éloigner, il fol 
destitué de son commandement. Georges Elioi 
devint vice-amiral en 1847. 

Convertations-Lexikon, — V. Rosenwald et Dcafm, 
jinn. hùt.f de Leaor, IBM et aou. soIt. 

ELIOT (Jean), missionnaire anglais, nr- 
nommé V Apôtre de V Amérique du Nord, aé 
vers 1604, mort en 1689. Élevé à Cambridge, fl 
fut d'abord attaché à un établissement d'iostnie- 
tion, qu'il dut quitter à cause de ses principes 
puritains. En 1631, ne pouvant fiûre accorder ki 
opinions religieuses avec celles du gouvememeof, 
il s^embarqua pour l'Amérique, et y devint ni- 
nisti^ d'uDe église indépendante à Boston. De là 
il se rendit à Roxburg, dans la NouveUe-AIlg)^ 
terre , et s'appliqua avec un lèle particulier à ras- 
plir ses fonctions pastorales. C'est en 1646 qoT- 
liot entreprit de convertir les naturels d'Amé- 
rique; pour atteindre ce but il étodialenr laogne. 
Il écrivit dans cet idiome une bible imprimée à 
Cambridge dans la Nouvelle-Angleterre, en 1664, 
et réimprimée peu de temps avant sa mort pir 
Cotton, son collaborateur dans la mission apoi- 
tolique, qu'il avait accomplie avec le plus gnad 
succès. Eliot ne se distingua pas moins ptr mo 
inépuisable charité. Outre l'ouvrage cité, ooa 
de lui : Progrès» of the Gospel among tke 
Indians in New-Bngland; iii-4^; — indias 
Gratnmar ; 1666, in-4° ; — Thê Logick Primer 
for the use of the Indians; 1672; — TU 
Christian Republic; 1660. 

CoUoD MaUier, Lifo of BtioL — Real, mtU tfl^- 
Bngland. 

BLIOT. Voy. Eluott. 

BUOT ( Thomas). Voy, Eltot. 

*BLIPAND, schismatique espagnol, mort er 
799. Il était archevêque de Tolède et ani de 
Félix d'Urgel (voy. ce nom). Sur l'avisde céder- 
nier, il soutenait que Jésus-Christ comme booune 
devait être considéré comme fils nuneupatV^ 
adoptif;de Dieu , c'est-à-dire fils de nom mk- 
ment Le nom de fils de Dieu n'était» solvant ce 
prélat, qu'une manière d'exprimer phispartictt- 
lièrement le choix que Dieu avait ûlt de l'homi' 
nité de Jésus-Christ Pour (aire voir que Jésus- 
Christ comme homme n'est que Dieu nuncopi- 
tif , Elipand disait « que Jésus-Christ en soo 
humanité est descendant de David, qui tifût 
son origine d'Adam, fils de Dieu, et pèàre com- 
mun de tous les hommes. Or, il est impossible 
qu'un homme ait deux pères selon la nature : 
l'un est donc naturel, et l'autre adoptif; l'adop- 
tion n'est autre chose que l'élection, la grice, 
l'application par choix à par volonté, et l'Écri- 
ture attribue tous ces caractères à Jéaos-Chiiit 
Suivant le témoignage de Jétas-Ghriit mênf* 
l'Écriture nomma dieu» oenx à qpri la paroi* 



É^IJPAM) — ELISABETH 



I est adressée , à cause de la grâce qu'ils 
ae; donc, eomme Jésus-Cbrtet^tartidpe 
tore humaine, il participe aoflî à cette 
natioD de la divinité. Saint Pierre dit 
«s^Clirist &isait des miracles parce que 
ait avec loi ( Ad., X» 38 ). Saint Paul 

Dieu était en Jésos-Christ se réoood- 
monde ( n EpU. Corini.^ TV, 19 ). Ils ne 
pas que Jésus-Christ fftt Dieu. Si Jésos- 
I été vrai Diea dès qu'il a étéconçu dans 
de la Vierge , comment dit-il lui-même 
n Ta formé son serritenrdans le sein de 
i? Se peut-il faire que celui qui est vrai 
»it dépendant jusqu'à l'esdaTage dans sa 
et sa conduite? On proure que Jésus- 
!st fils de Dieu et de Marie, sa serrante, 
dément par obéissance, comme la plupart 
nt, maisapar sa nature : en quelle forme 
t éternellement soumis au Père, s'il n'y 
le différence entre sa diTinité et son hu- 
*... Jésus-Christ est donc un médiateur, 
at auprès du Père pour les pécheurs, ce 
le doit point entôidre du vrai Dieu, 
l'homme, dont il a emprunté la forme. » 

répandit ses doctrines en Espagne, en 
et en Allemagne. Adosinde, reine de 
it réfuter sa doctrine par Etherius, éréqne 
et par le prêtre Beatus ; ils publièrent 
ri deux liyres, dont l'original se conserve, 
dans les archives de Tolède. Élipand y 
: par plusieurs lettres ; mais il fat oon- 
dans le concile que Paulin, patriarche 
e, tint à Ciudad de Friuli, en 791. L'an- 
"ante, lé^ prélats que Charlemagne avait 
6s à Ratisbonne condamnèrent de nou- 
pand et Félix. Le pape Adrien confirma 
itence, et Félix se rétracta. Néanmoins, 
et quelques autres évèques d'Espagne 
rent dans leurs doctrines, et écrivirent 
élix ; leur lettre fut réfutée et condam- 
Adrien dans un concile tenu en Italie et 
ni de Francfort en 794. H y fut déclaré 
is-Christ devait être appelé le propre 
Dieu , et qu'il ne peut point être dit fils 
, parce qu'il n'y a point de division ni 
ration des deux natures, la divine et 
te étant unies en une seule personne, 

toujours appelée \eftls unique de 
hariemagne écrivit à Elipand une lettre 
ère, dans laquelle il l'engage fortement 
»umettre. On a conservé ce document; 
i parait pas qu*Élf pand en ait tenu compte, 
iça peu de temps avant de mourir une 

lettre contre Félix. A. db L. 

t, FUa ei Ç99ta CaroU — Alcaln. EpUtolm 
Sandertm, De Hmrtt., 111. — Stgeb^rt, Anna- 
' Pratéole, De Fitit , teetU et doi/iHatibmt 
fMreticorum , etc. — B«ron1as, Annales, 78t à 
Ut. des Coneites, VII. — P. de Mares , HisL 
u — Dapln, Bibi. des Juteurt eeeUs du m<* 
lele. — M Igné, Bnejfelopédie tàéoloifiqtiê , 

iBirra (Sainte), morte vers l'an a. Elle 
lit de la famille d'Aaron, c'est-à-dire de 

UV. BIOGR. GÉIfÉR. — T. XV. 



884 

! la laee des lévites, et était parente de sabte Anne, 
mère de la Vierge. EOe épousa Zacharie^ qui était 
muet, et habitait Hébron, ville située près du lac 
Asphaltide ( à vingt-deux milles de Jérusalem). 
Elisabeth était parvenue à un flge où la natnre 
loi ôtait toute espérance d'avoir des enfants, lors- 
qu'on jour que Zacharie servait dans le -toupie, 
on ange hii apparut, et l'assura que sa femme con- 
cevrait on fils, « Dieu n'ayant permis la longue 
stérilité d'Elisabeth que pour la manifestation 
de sa propre gloire ». II arriva ce que l'ange avait 
annoncé. La vierge Marie , alors enceinte de trois 
mois , ayant appris par révélation la conception 
miraculeose de sa cousine, se hâta delà visiter. 
Dès qu'elle l'eot saluée, l'enfant (Jean-Baptiste) 
tressaillit dans le sein d'Elisabeth, qui, remplie de 
l'esprit prophétique, s'écria : « Soyez bénie en- 
tre toutes les femmes, et béni soit le fruit de 
votre ventre. D'où me vient ce bonheur, que 
la mère de mon Seigneur vienne vers moi? car 
aussitôt qoe votre voix a frappé mes oreilles, 
mon enfant a tressalDli de joie. Vous êtes bien 
heureuse d'avoir cm, parce que tout ce qui vous 
a été prédit par le Seigneur arrivera. » Marie 
demeura avec Elisabeth jusqu'à la naissance de 
saint Jean-Baposte, qui arriva trois mois après. 
Ce futÉUsabeth qui voulut que son fils se nommât 
Jean, et non pas Zacharie. Deux ans après elle 
fut obligée de ftnr la persécution d'Hérode, et 
alla se cacher avec son enfant dans une caverne 
du désert; eUe y mourut peu après, mais Jean 
y resta , et y contracta son goût pour la solitude. ' 
Le cardinal Baronius est le premier qui ait fait 
mettre sainte Elisabeth dans le Martyrologe 
romain. 

st. Lac, Évanç., cap. I. - TonleUi. Jmul. taerit Mvr 
à 4011. - BailleU FiM dM SainU, III. S». > Elebird 
et GIraud, BitO. taerée, 

ÉLI8ABBTH de Schnouçe (Sainte), hagiogra- 
phe allemande, née en 1 138, mortelelSjuin 1165. 
Elle entra dès l'âge de douze ans dans le monas- 
tère des Bénédictinesde Saint-Florin de Schnauge, 
sous la conduite de l'abbé Hildelin, qui gouvernait 
en même temps un monastèred'bommes de l'ordre 
de Saint>Benott, situé proche de là. Quelques- 
uns ont prétendu qu'ÉKsabeth avait été abbesse 
de son couvent, mais c'est sans fondement : elle 
n'exerça jamais d'autre autorité que celle ^qoe 
lui avait acquise la grande considération que 
l'abbé Hildelin avaitpour ses mérites. Vers l'âge 
de vingt-trois ans, Elisabeth commença à av<Sr 
des extases et des visions. Son frère Egbert, ou 
Lebert , chanoine de Bonn , et plus tard abbé 
de Saint-Florin, a écrit la vie d'Elisabeth, ainsi 
que les révélations faites par cette sainte; il eo 
forma six livres , écrits dans on style simple. 
D'après Moréri, Richard et Girand, et qoelquet 
autres écrivanis ecelésiastiqQeB, toot ce qu'Eli- 
sabeth a raconté sur le martyre de sainte Ursnle 
et des prétendues onze mille vierges ne mérite 
aucune croyance, quoique Elisabeth dise qu'elle 
en avait appris l'histoire de sainte Vérenne eUe- 

27 



88S 



ELISABETH 



même, dont le corps aTait été apporté à Schnaage 
en 1 156, par un ange et quelques saints. Dans les 
martyrologes imprimés avant le pontificat de Gré- 
goire XIII, on lisait « que sainte Élisat)eth de 
Sdinauge s'était rendue célèbre par ses réréla- 
tions M. Grégoire retrancha lui-même cette as- 
sertion , parce qu'il ne doutait point de la faus> 
setédes détails donnés par la sainte sur l'origine, 
les noms et HuTentiondes onze mille Tierges. Leb 
cinq livres des Visions (Vlilisabeth de Schnaug$ 
ont été imprimés à Paris avec les Révélations 
de sainte Bildegarde et de sainte Brigitte, 
Paris, 1513, in- fol.; trad. en italien, Venise, 
1586, in-4o; et en latin, Cologne, 1618, fn-fSol. 
f/es Bollandistes ont aussi donné quatre livres 
des Visions d'Elisabeth , sous le titre de VUa 
sanctsi Blizabethx, virginis, magistrm soro- 
rum ordinis Sancti BenedlcH Sehonatigiœ, 
partim ab ipsamet Elizabeth dictata, partira 
ab Egberto fraire scripta;cum eommentario 
prsevio Danielis Papebrochii. Il reste quinze 
lettres de cette sainte; on les trouve dans 
le Prologue de sa Vie par Egbert et dans la 
Chronique d'Hirsau de l'abbé Trithèroe. I/É- 
glise honore sainte Elisabeth de Schnangc le 
18 juin. 

BollaodiM, jieta Smnetontm , 18 Jotn. — BarnnhH, 
M art f roi. Homan. — VomIim, De Sert§toritui iMtiniê, 
Mk. Il, cap. h et LUI' — Dom CellIUrr» HiUoirê 4âi Au* 
te»irt$acreitX\\\\, 106. - MorërI. Grand DieHonnairt 
historique. — BIcbard et Qlrand . B\bl\aihèqnt taerée. 

ELISABETH , et quelquefois Isabellb ou Isa- 
BBAU , nom commun à un grand nombre de prin- 
cesses, classées par ordre alphabétique des pays 
où elles étaient souverahies. 

L Elisabeth impératrices d'Allemagne. 

*.Ali8Abbth ou izabbl de Portugal, 
impératrice d'Allemagne, née h Lislxmne, le 
4 octobre 1503, morte à Tolède, le l*' mai 1&39. 
Elle était fille d'Emmanuel, dtt le Fortuné, roi 
de Portugal , et de Marie de CastUle. EUe épooaa 
en 1516, à Sévilie, Charles V, empereur d'AI* 
lemagne et roi d'Espagne et de Naplet. Cette 
union eut lieu malgré le degré de parenté dea 
époux , tous deux petits-enfants de Fenlioand 
et d'Isabelle. Charies V donna pour devise à sa 
femme les trois Gréces, dont l'ime portait des 
roses, l'autre une tyrancbe de myrte, et la troi- 
sième unet>ranelie de éhène avee son fruit; ee 
qui était une allusion à sa beanltf , à Tanioor 
qu'elle inspirait et à sa fécondité. On j ^jeote cette 
légende : H as habei et superat. ÉKsabdb mou- 
rut en oouohea de son quatrième eetent Char- 
les V en ressentit, une vhre doulear. François 
Borgla , doc de Candie , qui eut entre d'aecom- 
pa0Mf le corps de la reine, de Tolède à Greaade, 
fot ai touché de Toir son viaagt déiçiirt par 
la mort, qu'a se relira dn monde et sefilié» 
fluite. 

Hartana, HUUrieCd» neèus BU^mUm, «• TtaeoncriJoa. 
AnmeephaleosU. - Verjua, FU de taimt François de 
Borgia. - J. Ochoa de la Salde , Jja Carolea, Knekl- 
ridion ; IBM. 



éUSABRTH.GBMBTIHB d§ RfWUWkl 

Wolfenbûttel, impét a trtee d'AUama^tt, lii 
le 98 avril 1691 , morte le il décembre I7i0. 
EUe étatt f Ua de Louia-KodoIflB de Bransinck, 
dne de KlanlteBlinrg, puis de WolteBbàltd,d 
de Christfaie^liouise d'ŒIlingim. Életée duaii 
religion prataaiante, sa DuniUe te déddaà «Ipir 
le 1*' mal 1707, entre les roainada l'évlqiedi 
Bamberg*. Le modf de oette aooveraioB éUil II 
mariage de te jenna dneheut •? ec l'aiclNèK 
Oharies, qui éteit eathoUque al disputait It titei 
d'Espagne à PhiUppe V. Cette unioa fotaéidvii 
à Vienne, te U avril 170f . Elisabeth fotpraci» 
méa rsine d'Bapagne à Baroaloaiie, te 1*' uM 
snifant. B|il7ll,Gbarles,appateàrimi^d'A^ 
temagne par te mort de aoB Mre Joiapii, IdMi 
sa temma en Oatategna, al te nooNna rigealK 
mate roalipré l'éBergla al l'adraïae qB'elte déplsyi, 
alte dut abandoBBer l'EapafM aB 1713, apite k 
traite dUtraeht, at Fsjuigair aoB époBX è Uiti. 
{.'aanéa suivante, etta fol eoBfOBaée nias di 
Hongrie, à Pieabonif. DefaBue vawfe la y>oe> 
tobra 1740, alte aa ibIIib cb Hooyte, al Maiiil 
les droite de aa ttte MarterThMaa. tXktM^ 
ChrialiBe fonda, aB 17M, ob ordm apédil, qâ 
porte aonnom;!! Aitnifldiié,aBl771,pirriB 
pémtrice Marie-ThMaa i il nat réaaivi fom 
vingt-alHin oflldars ginéraBii oa sopériaon ijmI 
servi te matsea d'AtttridM traBte anaaiooiai. U 
chef de l'Étet aaoïnM leaebofaliara aar lapnpo- 
sillon dn oonaail anKiiBeda teptarre, aans épnià 
te patria,à la raUgteB,ooàteBaisiaB0at VmpÊr 
siona de trois ctesaaa aoot albcteea à calte iiitf> 
talion . U déeoralteB de l'ordre as! bm éloOt i 
hott rayonayéniaiiteade roBfatlde Maaiiaiiiil 
an esntre BB éooaaoB chargé dea ahlAiPH iépsi» 
dea deux iropératrieaa fiMidatrieaa atanteariiéi 
iiBseriptten Mari^Tkwêia parmm$ gnUm 
pêrennem pohUii aalte aroii aa porta mt Ii 
côte gauche de te paéteiBo et aBspoBlaa s aa 
ruban noir moiré. Ovlra MariB-Tbirèie, t&iêr 
betb-Chriatine eol enaara BBi aotra filte» Uiât 
Anne, gouvarBante dea Paya«Baa, auiiés à 
Chartea de Iiomiaa, et mBHa flB 1744. 

Cèremahe*e dot DmêM Brwi uwkà etdes Ewsmnvt 
d'Occident, ilana VJrt de Hri^r H» daUs, VU. M, 
et XVI, m. - Barre . Hist. générale drAlImnapu^X. 
- fldaUaSe, HiH. de temperam CkmHm r/.-M» 
aaet, Hist. de Pemp. Ckaiiês f 1^ akk - Scttradi . S^ 
•graphie Kaiser Cmris n. — W. Uœek , Jaum-Vlneà 
vnd Elisat>fth- Christine «on Brmu ne e kw e i g'LaMe^n- 
frottenhttel, aU. ; WnBiaaitlri, I8IS, le^. 

IL Sliiabeth reme» d'Angleterre, 
ÉLIBABKTB OB IBABBAO 4*Ân§OUl4mêf wm 

d'Angtetarre et comtaaae de là Mafche, aiarta 
en t«45. Elte étatt ilte d'Aimar I«r, éH fei/- 
/C/W*, comte d'Angouteme, et d'Alfa de Coor- 
leBai. PteBcée dès l'eafance à HoiBfli X^»U 
Anin,eo«te de La Marche, aoB «don firtdéfiaili- 
veoieot célébrée à AngonlêiBe; mais te rai d'An- 
gleterre, Jean surnommé ians Terre, qui avait 
éte invilé ail Boesa» déviai ÉB wn j B BKdelaaiHH 
laaae, al l'aBtevi, te 24 aoil iw^ Il dtettlton 



837 



ELISABETH 



marié arec Amtcle Al^isia oo HtToise de Glo- 
cester, femme dëvouéo et Adèle, qu'il répudia 
pour épouser Elisabeth ; cette dernière était jeune 
et belle; mais ambitieuse, Tindicative et «ans 
mœurs. Hugues le Brun n'accepta pas l'aiTront que 
Jean sans Terre lui arait fiiH : fl mit tout en œuvre 
pour se Tenger. Aimery, rleomte de Thouars , 
Godefroi de Lusignan, vicomte de Lusignan, se 
joignirent k lui, et envahirent le Poitou. Ils s'a- 
dr^wèrent à Philippe-Auguste, roi de France, qui 
en 1202 somma Jean de se rendre à Paris pour 
« répondre snfllsamment ani choses proposées 
contre lui ». Jean n'eut garde de se présenter : la 
guerre fbt déclarée; Jean conserva Elisabeth, 
mais il perdit les pins belles provinces que l'An- 
gletare possédait alors en France. A la mort du 
monarque anglais, arrivée en 1216, Elisabeth ne 
craignit pas de se remarier avec Hugues X^ dont 
elle fit le tourment et causa la mine. Lorsque 
saint Louis eut concédé le comté de Poitou à 
•on frère Alphonse, la comtesse-reine excita 
•on mari à refuser lliommage au nouveau comte 
et à lui déclarer la guerre. Elle appela à son 
aide ses fils, Henri III roi d'Angleterre et Richard 
duc de Comouailles, leur promettant une facile 
conquête de la France. En même temps elle en- 
Toya des émissaires dans le camp français pour 
empoisonner le roi de France et ses frères. On 
arrêta ces assassins, et sur leurs aveux, ils 
fbrent pendus. « Quand la comtesse , disent les 
Annales de France, sut que sa mauvaisetié 
estoit découverte , de deuil elle se euida préci- 
piter et frapper d'un coustel en sa poitrine, qui 
ne lui eust osté de la main ; et quand elle vit 
qu'elle ne pouvoit faire sa yolonté, elle desrompit 
sa guimpe et ses cheveux, et ainsy fut longue- 
ment malade de dépit et de déplaisanee. » Les 
Anglais furent vaincus à Talllebonrg (1 342), et Ton 
vit bientôt, rapporte Joinville « le comte de La 
Marche, sa femme et ses enfants agenouillés de- 
Tant le roi , à qui ils crioient mercy, et se sou- 
mettre haut et bas à toutes les conditions quil 
plut au monarque lui imposer ». Saint Louis se 
montra généreux. La comtesse-rHne n'en conti- 
nua pas moins ses intrigues contre la France, et 
se vit (?n 1243 forcée de se réfugier dans l'ai»- 
baye de Fontevrault, pour éviter d'avoir à ré- 
pondre aux accusations portées contre elle. Elle 
mourut peu après. « L'ambition démesurée de 
ctff te femme , dit un historien , la noirceur de 
!ïon caractère et ses emportements, qui allaient 
jusqu'à la fureur, lui firent donner le nom de 
Jrzahrl, au lieu de celui d'Isabelle, par une ana- 
gramme qui lui convenait fort * 

MaUhlen PIrl», Chronique. — Burton , Annal, ^ 
l4»tn ville. Ckren. de taint Louiê, M. — Ouillauine de Nan- 
fis, jénnales, 18t. — Chron, de Saint-Denis, 59. — py- 
cbéne, Hfiit. de Franrê. — Né»eral« Hiit. de France. — 
Sbmonfll. Hlst. des Français, VI, wt-, VII, fss. 

ELISABETH OU ISABELLE de France^ reine 
d'Angleterre et duchesse d'Orléans , née à Paris , 
le 9 novembre 1389, morte à Blols, le 13 septem- 
bre 1409. Elle était fille de ChariM VI et d'Eli- 



sabeth ou Isabeau de Bavière. Fiancée le 9 mars 
1395 à Ricliard II, roi d'Angleterre, elle épousa ce 
prince à Calais, le l" novembrn 1396. Elle avait 
alors sept ans. Elisabeth avait d'abord été promise 
à Jean, comte de Montfort, fils aîné de Jean V, dit 
le Vaillanif due de Bretagne ; il Mlut engngflr 
celui-ci à on échange et à se contenter de la 
princesse Jeanne , seconde fiUe de Chartes VI. 
Les ambassadeurs anglais demandaient deux 
millions de f^ncs pour la dot d'Elisabeth, mais 
ils fédoisirent leurs prétentions à hait cent mille 
firanes, savoir trois cent mille comptant et cent 
mille dans chacune des années suivantes. La 
jeune reine souffrit beaucoup an Angleterre, où 
son mari fut oontmueilemant en hitte avec sas 
parents et finit par être détrôné at asaasainé, an 
1400. Elisabeth revint en Franaa le 7 août 1401, 
et sa dot fut restituée ; aile épousa en secondas 
noces, le 29 juin 1406, Chariea oomta d'Angou- 
léme, puis duc d'Orléans. En 1407 ella accom- 
pagna à Paris sa bella-mère , Valentina de Vis- 
oonti , lorsque celle-ci vint se jeter aux genoux, 
de Charies VI pour obtenir Justice du meurtre 
de son mari, Louis due d'Orléans , assassiné par 
Jean sans Peur, duc de Bourgogne. Elisabeth 
mourut en couches, denx ans plus tard. 

Rymer, jéeta, VII. Mf. — Frotosarl, CArMHfiM, Xill, 
•M. - Le leUgtem ie Salnt-OeiiU. Chronique, Ut. XT. 
- Juvénal tfM Drclaa, /ovriia/, Ul, — TNniim Walalng- 
bam, historia ^n^/., SSS. — Monstrelet. 1, si. — 1^ 
père Anadnoe, Histoire géneatogiqve. — Sismondl, 
mstoire des FrançmU, XII, 7t à Mt. - 0alUara. His- 
toire de la Mvanté de la France et de r^ngieterre. 

éLisABETM wooDTiLLB, reine d'Angle 
terre , morte en 14S8. Elle était fille de Richard 
Woodville, depuis lord Rivers, et de Jacque- 
line de LuxemlxNirg, duchesse de Bedford. De- 
venue veuve de John Gray de Graby, tué à la 
seconde bataille do. Saint-Albans, elle se retira 
chee son [lère, à Grafton, où Edouard IV, sa 
trouvant en partie» de chasse , la vit, et fût si 
frappé de sa beauté, qu'il lui proposa de l'épou» 
ter. Le mariage fut célébré seerèteinent, la 
1" mai 1464, et rendu publie plus tard. Dans 
l'intervalle, le comte de Warvrick avait négocié 
l'union d'Edouard avec Bonne de Savoie, belle- 
sœur de fx>uis Xf . La nouvelle de la préférence 
d'Edouard pour Élisalwth irrita profondéoMnt la 
négociateur; elle n'indisposa pas moins la no- 
blesse anglaise, qui voyait avec dépit l'élévation 
d'une flimilie rivale. Une révolte éclata; Edouard 
se réfugia dans les Pays-Bas , et la raine cher- 
cha un asile à l'abbaye da Westminster. Réta- 
bli sur le tréne en 1471 , Edouard IV régna en- 
core quelques années. Après sa mort ( 9 avril 
1483), se sentant menacée par l'aonbition da doc 
de Glocester, depuis Richard III, ÉUsabath aa 
retira «le nouveau à l'abbaye da Westminater, 
avec son second fils, le duc d'York, et ses cinq 
filles. Le jeune prince fut arraché de ses bras 
par ordre de Gloeester, et l'on suppose que, con- 
duit à ta Tour, il y fut mis à mort avec son 
frèra t âm uài Olaceater pnt ainsi eoaaommer 



839 



ELISABETH 



r.jo 



son uf^urpation et prendre la couronne sons le 
nom de Richard m. Ayant appris ensuite qu'il 
existait des pourparlers entre Elisabeth et le 
prétendant Richmond , alors en Bretagne, le 
nouveau roi s'efforça de les rompre , et amena 
même la faible Élisabetli à loi promettre de pré- 
férence , à lui le meurtrier de ses fils , la main 
de sa fiUe aînée. La bataille de Bosworth, livrée 
à Richard par Richmond, le 22 août 1485, dé- 
joua ces calculs. Richmond, devenu roi sons le 
nom de Henri VIT, épousa la fille d*Édouard IV. 
n ne pardonna pas à Elisabeth de Ini avoir refusé 
la main de cette princesse : il la fit arrêter et 
enfermer dans un couvent (1487). Cependant, 
elle allait sortir de sa captivité pour épouser en 
secondes aoees Jacques ni, roi d'Ecosse, quand 
ce prince fut assassiné, en 1488. Elisabeth vécut 
alors dans la retraite jusqu^à sa mort. Y. R. 
Hnaie. HUt. of Engl.» III. — LlnRard, Hitt. ofEngl., V. 

AuigABBTH OU ÉLiKABBTH , reine d'Angle- 
iatti fille de Henri vm et de sa seconde femme, 
Anne Boleyn , née à Greenwich, le 7 septembre 
15.33, morte le 24 mars (3 avril) 1603. Elle 
avait donc trois ans à la mort de sa mère, en 
mai t536. Ses droits à la couronne subirent 
ciuelques vicissitudes. Peu de temps après sa 
naissance, il fut déclaré par l'acte 25, c. 22, de 
Henri VHI, « qu'en cas de décès de la reine Anne 
sans postérité mâle, la couronne serait dévolue 
à lady Elisabeth, maintenant princesse, et à ses 
héritiers légitimes ». L'acte 28, c. 7, du même 
roi changea cette disposition. Henri Vni ayant 
épousé Jeanne Seymour, ses deux premiers ma- 
riages furent déclarés illégitimes , et les deux 
sœurs, Marie et Elisabeth, furent déclarées bâ- 
tardes. Mais l'acte 35, c. 7 , passé après le ma- 
riage de ce monarque fantasque et cruel avec 
Catherine Parr, rapporta cette grave modification 
à l'ordre de sdccessibilité : aux termes de cet acte, 
il fut statué « qu'en cas de décès d'Edouard sans 
héritier, la couronne serait dévolue d'abord à 
lady Mary, ensuite à lady Elisabeth ». Sous la 
minorité orageuse d'Edouard VI Elisabeth vécut 
assez paisiblement , dans une retraite studieuse. 
Elle avait su gagner l'estime de son frère , qui 
rappelait sa sœur la Tempérance. Les contem- 
porains ne tarissent pas sur l'éloge de cette prin- 
cesse à cette époque de sa vie. L'un d'eux nous 
la représente aussi modeste que belle, infatigable 
à l'étude : n A dix-sept ans elle lisait parfaite- 
ment le latin , assez bien le grec ; elle savait la 
musique, autant qu'il convient à une femme, 
chantait agréablement et ne jouait pas trop mal 
sur le luth. Sous la direction du savant Roger 
Aschain, son précepteur, elle lut les principaux 
ouvrages deMélanchthon, tout Cicéron,TiterLive 
presque en entier, un choix des discours d'Iso- 
cratn (elle en avait elle-même traduit deux) ; 
enfin les tragédies de Sophocle et le Nouveau Tes- 
tament. » Ascham lui-même rapporte que mon- 
tée sur le trône, Elisabeth continua ses études 
grecques. « Unaprès-dhier, lelOdécembre 1608, 



dit le bon pédagogue, je me présentai an ch&teaa 
de Windsor poOr avoir audience de sa majesté li 
reine. Nous nous entretînmes en langptegrecqoe. 
Si ma mémoire est bonne, la conversation roda 
sur le discours de Démosthène contre Eschioe 
au sujet des prévarications de ce dernier dnniit 
son ambassade auprès de Philippe, roi de Macé- 
doine, u A cet inventaire des connaissances àt- 
lisabeth il faut ajouter qu'elle entendait plusieurs 
langues modernes. Si la science de cette princesse 
pouvait effrayer quelque peu, son physique était 
plus rassurant. En 1557, l'envoyé de Venise, 
Michèle, faisait d'elle le portrait suivant : « Elisa- 
beth, âgée maintenant de vingt-trois ans, passe 
pour une jeune fille aussi remarquable par les 
perfections de l'esprit que par les grâces du corpi, 
quoiqu'elle soit plutôt agréable que belle. Elle est 
grande, bien faite, et son teint, un peu olivâtre, ne 
manque pourtant pas de fraîcheur. Elle a de 
beaux yeux et surtout une belle main, qs'elle 
aime à montrer. » 

Après Edouard VI, Jeanne Gray, désignée pour 
son malheur dans le testament de ce roi comme 
devant lui succéder, n'avait fait que passer de 
son trône éphémère à l'échafaud. Le rôle d'E- 
lisabeth commence sous sa sœur Blarie, par les 
épreuves de la persécution que lui suscitèrent 
les intrigues de toutes natures, les galanteries in- 
téressées, enfin le fanatisme et la jalousie de Ma- 
rie. En vain chercha-t-elle à se faire oublier dans 
l'obscurité, le comte de Devonshire lui oflrit 
des hommages qui excitèrent la susceptibilité de 
la reine. Le conspirateur Wyatt, qui voulait sop- 
poser au mariage de Philippe II avec Marie, 
compromit Elisabeth en se servant de son nom, 
d'accord en cela avec l'envoyé de France, qui 
l'appelait, d'une manière assez piquante, « la pQoe 
à l'oreille de la reine Marie ». Cette révolte de 
Wyatt valut à Élisabetli d'être enfermée quelque 
temps à la Tour. A la nouvdle de l'insurrectioD, 
la reine avait expédié l'ordre d'arrêter Elisabeth 
et Courtenay, comte de Devonshire, présumé soe 
complice. La princesse résidait alors dans le 
Buckinghamshire : elle prêtes^ , et arrivée à 
Londres, elle écrivit à sa sœnr,la suppliant « de 
ne pas la laisser condamner sans preuves ». Sa 
sœur ne répondit point Elisabeth fut incarcérée 
le dimanche des Rameaux, pendant que, par or- 
dre et pour qu'ils ne tussent pas témoins de cet 
emprisonnement, tous les habitants s'étaient 
rendus à l'église. Elisabeth s'attendait à la fis 
la plus tragique; mais Marie n'en voulait ou n'é- 
tait pas encore venue à en vouloir à la vie de 
la prisonnière, qui quelques jours après fut con- 
duite de la Tour à Ricbemond , de Ricbemond 
à Windsor, et de Windsor à Woodstock, où die 
resta sous la surveillance sévère de Bedingfield 
jusqu'au mois d'avril 1555. A cette date elle fat 
autorisée, sur les instances du roi d'Espagne, â 
se retirer au château royal de Hathfield, sous la 
surveillance d'un gentilhomme catholique appelé 
Thomas Pope, qui la traita avec courtoisie. EUe 



841 

habita cette résidence jusqu'au jour de la mort 
de Marie, et s'y conduisit avee une extrême pru- 
dence, montrant une obéissance sans bornes 
aux oitlres de la reine et avec toutes les appa- 
rences de la foi catholique la plus vive. Docile 
aux conseils d'un homme rompu aux intrigues 
des cours, le prudent Cecil, qui devait être plus 
tard son principal ministre, elle fit construire 
dans sa résidence une chapelle desservie par des 
prêtres de l'Église romaine ; aux murs de son 
appartement se trouvait appendu un large cru- 
cifix , et de ses mains la future restauratrice du 
culte anglican travaillait aux parures des saints et 
des madones. Elle fit plus : dans ses visites à la 
cour, elle marchait h la suite de la reine dans 
les processions religieuses. Cette déférence anx 
volontés de Marie était trop habile et lui réussit 
trop bien pour qu'Elisabeth ne la manifest&t point 
dans une autre occasion, qui lui était /encore plus 
personnelle. Déjà elle était parvenue à (aire écarter 
la proposition faite par Philippe II, qui voulait 
l'éloigner du royaume, de la marier au duc de 
Savoie ; elle eut le même succès quand le roi de 
Suède lui ayant offert directement la main de 
son fils Éric, elle déclara qu'elle ne pouvait prê- 
ter l'oreille à de telles ouvertures si elles n'a- 
rsàeai d'abord été faites à la reine sa sœur, qui 
fut flattée d'une telle condescendance. Telle 
était la situation d'Elisabeth quand, le 17 no- 
vembre 1558, elle fut appelée au trône. 

A son entrée dans Londres, l'aspect de cette 
capitale n'avait rien de rassurant : cinquante 
gibets venaient d'y être élevés et cinquante per- 
sonnes furent pendues ce jour-là. Rien ne pour- 
rait exprimer la Joie que fit éclater la popula- 
tion à l'arrivée d'Elisabeth. Celle-ci ne put s'em- 
pêcher, en se rendant à la Tour, selon l'usage, 
de faire la différence de sa position nouvelle 
avec celle où elle avait si longtemps vécu, et de 
rendre grâces au del, qui « l'avait tirée, comme 
Daniel, de la fosse aux lions ». La nouvelle reine 
procéda d'abord au choix de ses conseillers. Elle 
nomma Cécil son secrétaire, et elle n'eut qu'à 
s'applaudir de cette nomination , quoique, selon 
l'expression d'un historien, il fftt de ceux qui se 
tournaient « du soleil couchant au soleil levant »; • 
mais comme homme d'État il avait une expé- 
rience consommée. La poHtique prudente et adap- 
tée aux circonstances qui caractérisa dès lors le 
gouvernement d'Elisabeth dicta les autres choix. 
Aux conseillers de Marie qu'elle conserva ( ils 
étaient treize, tous catholiques), elle en adjoignit 
sept autres, tous protestants, parmi lesquels Ni- 
colas Bacon, père du chancefier. Un des premiers 
actes du nouveau gouvernement fbt la notification 
aux cours étrangères de la mort de Bfarie et de 
l'avènement d'Elisabeth, « par droit de naissance 
et du consentement de la nation » . Les instructions 
données aux ambassadeurs varièrent suivant les 
cours auxquelles elles étaient destinées : pro- 
messe à l'Espagne et à l'empereur Ferdinand 
de maintenir l'alliance existante; secrète assu- 



ÉUSAfiETH 



842 

rance donnée au roi de Danemark , au duc de 
Holstein et aux princes luthériens d'Allemagne, 
de l'attachement de la reine pour la religion ré- 
formée ; déclaration à la cour de Rome de ré- 
tention du gouvernement anglais de ne vio- 
lenter en rien les consciences en ce qui concer- 
nait la croyance religieuse. Si cette politique 
n'était pas sincère, il faut convenir qu'elle était 
momentanément nécessaire et témoignait de la 
tendance d'Elisabeth à se conduire suivant les 
circonstances. Rien n'indiquait encore un parti 
pris de rompre avec la coDununion romaine. 
Malheureusement la cour de Rome fiit moins 
prudente : le pape Paul IV, rappelant à la nou- 
velle reine l'iUégitimité de sa naissance, lui en- 
joignit en même temps de soumettre ses droits 
à la couronne à l'arbitrage du gouvernement 
pontifical. Entre la religion qui lui contestait en 
quelque sorte son état civil et Tindépendance 
de sa couronne , et la religion qui conservait 
l'uneet l'autre, Elisabeth, avec le caractère qu'elle 
annonçait déjà, ne pouvait plus hésiter. Une au- 
tre cause devait contribuer à précipiter une 
rupture : si les droits d*Élisabeth étaient con- 
testables, ceux de Marie Stuart, qui était catho- 
lique et petite-fille de la sœur de Henri YIII, 
étaient par cela même confirmés. Mariée à Fran- 
çois II, cette princesse, dont la vie devait être 
une suite d'imprudences et de malheurs , avait 
pris, par ordre de son beau-père, le titre de reine 
d'Angleterre et réuni les armoiries de ce pays à 
celles d'Ecosse et de France. 

Des orages précurseurs avaient grondé sur la 
tête du clergé catholique. Cependant , la céré- 
monie du couronnement se fit encore suivant 
le rite catholique. L'évêque de Carlisle, qui se 
sépara en cette occasion de ses collègues, sacra 
la reine le 2 janvier 1559. Elisabeth dut cepen- 
dant prêter le serinent accoutumé et consentir à 
recevoir le sacrement sous une seule espèce. 
Le parlement, convoqué le 25 janvier, réalisa 
bientôt les changements qui depuis quelque 
temps étaient dans la pensée de la reine et de 
ses conseillers. Ces mesures furent précédées 
d'une humble adresse de la chambre des com- 
munes à la reine pour qu'elle daignât former une 
alliance « qui pût donner des successeurs aux 
vertus royales et aux États de sa m^^esté )•. Élî- 
sabelh, qui prouva plus tard qu'elle n'autoriaait 
immixtion de personne dans cette questÎM, 
qu'elle devait toujours laisser indécise, dissimnla 
cette fois, et répondit « que déjà sous le denier 
règne, malgré de puissantes raisons pour se osa- 
rier, elle avait préféré, comme elle préférait en- 
core, le célibat ; qu'elle ne pouvait prévoir ce 
qui arrivervait par la suite; que si elle pre- 
nait un époux, son bot serait le bonheur de iOB 
peuple ; si elle n'en prenait pas. Dieu pourvoirait 
à sa succession. Quant à elle-même, elle désirait 
que l'on gravât sur sa tombe qu'elle avait régné 
et qu'elle était morte reine vierge ». Cependant, 
tout en ne s'ofTensant point du vœu de la cham- 



848 



ëlisabkth 



bretelle insinuait en ntAhiëf^de post-scripttliil R* 
irtîniii, o(J «e troUvftitYfUimeût 8a detis^, • qUIl 
n'appartenait baâfttit commnneà dé \ù\ idfkpiM 
rie l'amôuf k leof gré, Ai de disbdter de sa fo* 
luhté setôn leur M|)H<i«. L^tir devoir étaK dé 
sut)|))té^ ëi hoû ôèptMfiféy û*6bè\t et holi d'UN 
dobner. » Cette détliât«ne t>r^in)llÉâi]^ k la 
sês&ibn Ait suiidé des ^(Stes les jsltis importanta 
efl eè qui coDeëhiait 1& ^H6é religieuse. Élisa- 
betb Ibt dëtlâi^ chef de llelgiisé ; bn rendit à la 
coUfonne les âtinâtës et les dtînës ; on fit tef\- 
vre les lois d*Édouahl Vl sur le cnlte ; on arrêta 
que ie livre des ébramnnes prières, avee eertainea 
inmliflcatiotts, serait sédl employé par les ttittls- 
très dans les églises ; que VdUtaHté spirituelle 
des prélats étrarigers sérdit abolie; que la cou- 
ronné aurait la jUkidiétlou nécessaire à la Téptts- 
sion dés schisnies et hérésies ; enfin, que tilttt éc* 
cléSiastiqttë entrant déni les ordres on déjà bétté* 
dcler, tout magistrat où officier aUx gagea de lA 
couronne , tout latqiie Sollicitant la mise eh ptA- 
session de Ses f eites , aufait à prêter Sertnéht 
k la reine Comme sU|)réme dispensatrice de 
toutes choses, et à rertonceV à toute juridictlUh 
étrangère eccléstastirfue ott spirituelle. A la 
suite (le ces odes législatifs, qUl étaient une ré- 
volution , une commission nommée spéciale- 
tuent à cet ofTet parcourut lé pays poUr exigbi^ 
le serment t*t destituer tous ceux qui refuse- 
raient dé se cortfbrmcr au nouveau culte. SUf 
neuf mille <|uatl*c cents l)énéflciers existant dani 
lero>uuiiic, i|uatoi*ze évéques, douze doyens, au- 
tant d'arrhldiaclcs, quinze recteurs dé collège, 
(incluante chatiufnes et environ quatre-Vingté 
nuMiil^fos du clergé piirolssial eurent le cotirage 
di! sacrifier leurs bénéfices à leurs sentiments re^ 
li<;ienx. L 1 plupart <!e ces op|)osants se réfiigiè- 
ifMil (îipays i*tranj;crs ; queiques-uns fiirent 
f'i:ipi*i$otin(*s pour avoir (k;rit à la reine qu'elle 
i'iTait mieux de suivre Téxemple de sa soeur 
Marie. Vi\ de ces ecclésiastiques. Bonner, mou- 
i*ut après neuf an» de captivité. Ses oom* 
pagnons, après quelque temps d'incahîération , 
Hirent rendus à la liberté, et les évêqnes protes- 
tants leurs successeurs durent pourvoir à leurs 
hesoifis. Ce passage dé l'Angleterre à un culte 
nouveau fUt consommé sans autres violences. 

Cependant le célibat prolon^é de la reine lais- 
sait planer une grande ineertitude sur l'avenir 
en même temps qu'il reoélalt les gennes d'une Ir- 
réconciliable rivalité entre Elisabeth et Marie 
StUart. Les propositions de mariage n'avaient 
pas manqué. Dès 1535 la main d'Elisabeth avait 
été demandée pour le duc d'Angoulème, troi- 
sième fils de François l*^ En Iô46 autre projet : 
Henri Vill proposait à Charles-Quint de marier 
Elisabeth au prince Philippe, depuis Philippe U ; 
et ce dernier, dès Tavéneroent de la tille de 
Henri Vin, n'ent rien de plus pressé que de faire 
renouveler par son ambassadeur sa proposition. 
Totités ces ofnres et d'autres encore, nH>ins im- 
pMrfT'ntrs, Elisabeth les écarta sais les repous- 



séf fl'utte manière absolue; on peut dire qu'es 
ces oceasimis eUé déploya la coquetterie féminine 
autant qu'elle garda les apparences de la dignité 
royale. Lorsque, par exemple, Paul de Foix 
lui proposa, au nom de Catherine de Médids, d'é- 
pouser Charles IX» on la vit rougir, pâlir et té- 
moigner toutes lea impressions naturelles à son 
.scXe, puis aboutir aux objections que devait lui 
suggérer la différence d'ftgej lerefroidissementqoe 
cette différence ferait naître plus tard chez 1 r- 
poux le plus Jeune > et renvoyer enfin l'examen 
de la question A son ministre de conflance, Cé- 
oil, qui dans un rapport savant» détaillé et écrit 
en la forme juridique, conclut an rejet de la pro^ 
position. 

Quant à Philippe II, tant qu'il put eapérer,iiM 
montra l'allié d'EUsabeth, et insista pour la nsti- 
tution de Calais à l'Angleterre; mais une Ion la 
réfbrme religieuso a&Tomplie dans oe pays et U 
certitude acquise qu'il devait renoncer à l'alliance 
qu'il méditait , il changea de politique; et en at- 
tendant qu'il pût se déclarer en hostilité ouverte, 
il abandonna l'Angleterre à elle-mêroe. La France 
ne pouvait renoncer à la possession de Calais , et 
le peuple anglais ne devait pas se faire faciiementà 
l'idée de perdre cette place; les deux gouverne- 
ments adoptèrent un moyen terme : il fut air^ 
qUe Calais resterait pendant huit ans encore àla 
France ; qu'à l'expiration de ce déUi cette ville 
rentrerait en la possession de l'Angleterre, à 
nnoins d'hostilités directes ou indirectes de la part 
des Anglais contre la France et l'Écoaae. Ce der- 
nier pays étaK dès lors en proie à des trouble» 
continuels. C'était l'époque où l'agitateur Jean 
Knox et quelques membres de la noblesse ëcw- 
saise venaient d'arborer le drapeau des Lordsdelâ 
Congrëffation du Seigneur; des troupes fran- 
çaises étaient entrées dans Leith ( 10 juillet 1559). 
Le parti protestant s'adressa alors à la reine 
Elisabeth. Blessée des prétentions que les Goise 
et particulièrement la régente d'Éoosse faisaient 
valoir au nom de Marie Stuartà la couronne d'An- 
gleterre , sous préteiUe que, fille d'Anne Boleyn, 
Elisabeth était illégitime, ceUe-d conclut avec 
les Lords de la Congrégation un traité, en vertu 
duquel elle s'engageait à ne déposer les armes que 
lorsque les Français auraient quitté l'Écossc. 
Treiie navires de guerre anglais , suivis de bâti- 
ments de transport, parurent le mois suivant dans 
le Frithde Forth, et firent rentrer dans Edimbourg 
les Français qui ravageaient le comté de Fife. 
Doisel, qui les commandaiti se renferma ensuite 
dans Leith, et s'y défendit avec une bravoure 
qui fut admirée de toute l'Europe. La mod de 
Marie de Guise, régente d'Éoosse, survenue le 
10 juin 1500, amena entre les parties l)eiligérantes 
le traité d'Edimbourg. En ce qui concernait la 
France et l'Angleterre, la première reconnaissait 
les droits d'Elisabeth au trône» et consentait k 
ce que Marie Stuart ne prit plus désormais les 
armes anglaises. Cet arrangement fut suivi du dé- 
part des Français de Leith : ils furent transpor- 



ÊUfliLBtTH 



846 



raace sur dct ▼•isMM» an^taU. Lft il- 
Qtre Marie Stnart at ÉUsabeth n'était 
ipie (i). A peina raYeaua an Ecosse ( août 
Marie fut inritéa par la raine d*Aiigle- 
ratifier le traité d*tdiinbourg) le fondé 
roirs de la reine d'Éoosa6| Maitland de 
Ion, 7 consentit, à la condition que de ion 
sabeth reconnaîtrait par un acte du par- 
es droits de sa souveraine à la ooufonite 
«rre. Elisabeth refusa, 
térieur l'administration do oetta soove- 
léritait des éloges. L'état des finances 
irait f le commerce et Tindustrie s*anri- 
nt des procédés mannfoeluriers Importés 
sterre par cent mille Flamands exilée de 
s; en même tempe l'Angleterre s'ottrrait 
Qt, en Turquie et Jusque sur les cotes 
ée, dee débouchés nouveant. La marine 
lait pas nn moindre développement : 
9oy. ce mot), Davis, Hawklns, Forbisher 
; lui imprimer te sceau de la pdisaance 
gloire. On ne négligeait pas non plus ce 
rait assurer matériellement à l'Angleterte 
rioriié sur tes ennemis . achats consi- 
d'armes, fabrication de poudre et encon- 
its donnés à la Ibnte des canons. Ces 
Intérieurs avaient paribis de emalsoon- 
Jalouse de son autorité, de la légitimité 
roits à une courotme qu'elle portait avec 
lat, Elisabeth descendait Juêqo'à la perte* 
is-à-visde ceux en qui elle pouvait vofa* 
endants. C'est ainsi qu'elle laissa mourir 
n la sœur de IMnfbrtnnéé Jane Gray, Ca- 
comte<«se d'Hertford,de la ligne des Suf- 
comte, mari de Catherine, quoique em- 
f Ini-méme, ayant réussi à tohr sa flemme, 
ensuite enceinte, fut éondarané à payer 
•nde de 15,000 llv. steriing. Elisabeth 
cependant h dedt autres suspeets, Ar- 
Bdmond Pôle, neveux du célèbre car- 
ondamnés à mort coteme coupables de 
. Malheureusement elle ne sut pas faire 
s ressentiments à l'égard de Marie 
x>ntre laquelle elle poussa Jusqn*au bout 
séances de femme et de refaie. EUe flt 

roQYe dans les Mémoires Se MelvUle (renvoyé 
Stiiârt i LbtMlret) des détails eotleux, qal font 
1 rauorttf le eOCé frivoia tt fSiriiila d« eelM 
ICI éllMbêUi : « BUe ( ÉlÉMaeCli) mé aeaMoai, 
e, qnelle éUit It eoolenr qa'on loffCAlt U plot 
, lei ehereax. et la^enê de ni retne oa iTelle 
pku betBt tbtfmtx. J« lai tép^êûH que •€• 
tt teot de OM MVTertine étaleet «ftlemeot 
!tte repente ne l'a.Tant pM Mtlthlte, )e lut dit 
lit la pins belle en Anfteterre et que ma ton* 
ait la piM belle en Éeetie; •( connm tlie M- 
eore p«<ir nne repente ealéffwiqiM . J*a)ont«t 
ait la peau pUia blanchi, malt que ma toave* 
trè» belle. » tvmterroffttolre eoniiooe entnue 
ne t»n : compartlaM de la trille, d«i Ulent ma- 
I manière de danter, ete. Ce dernier point imr- 
«upalt attez la reine d*Anrletrrre pour qu'elle 
re prolonirer t MeMlle ton féjonr i Londret, 
a pat voir déployer tet f râeet dans eet art. 
HvUi4>, U tp lira pnr dlmMiee a m >H 1l éa an 
let entretient. 



d'abord tonmer à aon profil les dissensions 
religieuses qui déchiraient l'Ecosse. On verra 
k l'article Marie Stuaiit comment eette mal- 
heureuse reine fournit de trop facilea armes à 
son ennemi ; comment, chassée de son royaume 
et accusée du meurtre de Damley, alla se dé- 
cida «à demander asile à Éllsabetii; oomment 
oelleHâ, ayant vu dans cette demande une 
prétendue soumission à tejaridiction anglaise, 
refusa d'aooorder à Maria l'eâtrevue qu'elle sol- 
licitait I mais te fit traduire devant une com- 
mission qui n'était rien moins qu'impartiale ; 
comment, ne pouvant te Adra condamner sur de:> 
pièœa iMUÛlsantes ou peu concluantes, elle la 
retint captive pendant dix-seuf ans; comment, 
résistent à toutes les tentatives ofllcieuses et 
diplomatiqnesi ouvertes ou oconltes, teites pour 
te déllYrance de l'auguste prisonnière, elle 
rénstit enfin à te faire monter de te prison sur 
l'échateod (18 février ift67); comment, enfin, 
lorsque tout fkit consommé et que sa rivale ne 
Alt plus qulin cadavre , te reine d'Angleterre 
Joua te surprise, maniflsste des regrete hypocri- 
tes et flt mine de châtier celui qui avait délivré 
te warrant on ordre d'exécution, nn fonction- 
naire tubatteme, un simple tecréteire, ayant 
nom Davison , qu'elle flt jeter en prison. L'Eu- 
rope ne s*y trompa pofait : aux yeux de toutes 
les {Ndtsances comme aux yeux de la posterité 
Elisabeth était bien coupable de la mort de la 
reine d'ÉcosM* Cependant le rMe de femme et 
de reine iful avait le sentiment de son indépen- 
dance prit Mentdt le dessus chez Elisabeth. A 
Henri Itl, qui du sein de son humiliation , op- 
primé qu'A était parles Guise, lui avait adressé 
durant la captivité de Marie quelques timides 
remontrances , elle répondit : t Je ne suis naye 
de ai bas lieu ny goureme si petits royaulmes 
tjoe , en drotet et honneur. Je céderay à prince 
tivant qill mlnjurera. Partant estudier. , je vous 
prie , plus tôt à conserver nostre amitié que pour 
la diroteuer; vos Estetz, mon bon frère, ne per- 
mettent trop d'ennemys, et ne donnez , au nom 
de Dieo, te txride h chevaulz effarouchez^ de peur 
quilz n'ébranlent vostre seDe. Je vous te dis de 
cœur sincère et fidèle, priant Dieu, etc. » A l'Es- 
pagne, dont te mort de te reine d'Ecosse avait 
porté an comt>le l'Irritation , excitée déjà par les 
secours envoyés tous le coinmandement de Lei- 
cester aux Pays-Bas révoltés, par les ravages 
exercés en 1586 dans les établissemento espa- 
gnols des Indes ocddenteles, à l'Espagne Elisa- 
beth répondit par des victoires» Id les détails 
deviennent nécessaires. 

Après avoir mon son projet pendant dix-* 
huit ans et avoir mis cinq ans à rexécuter, 
Philippe II teissa sortir VArmada des porte 
d'Espagne. A cette menace dlnvaslon, Elinv 
Iwlh vit se ranger sous le drapeau de la dé- 
fense du royaume tous ses sujete. Le com- 
merce fit des avances sans intérêt, let cités 
fournirent des navires; te ville de Londres à elle 



847 



ELISABETH 



m 



seule en fournit trente-trois. Le commandement 
général fut donné à l'amiral Howard d*£fBog- 
bam; Drake fut nommé lieutenant de la flotte ; 
Hawkins, Forbisher et d'autres marins expé- 
rimentés eurent la direction des meilleurs bâti- 
menta. Les Proyinces-Unies acquittèrent la dette 
de la reconnaissance eo envoyant à la flotte de 
défense une escadre de vingt voiles. Le roi 
d'Ecosse, le fils de Marie Stuart, ne pouvait pas 
tout d'abord prMer on secours actif à celle qui 
avait fait périr sa mère : il reçut avec froideur 
les explications qu'Elisabeth avait chargé lord 
Hunsdon de lui donner. Lorsque enfin il eut obtenu 
du cabinet anglais, par l'organe de l'ambassadeur 
Ashby, les concessions quîl désirait , il défendit 
à ses sujets de secourir les Espagnols, et offrit 
à Elisabeth toutes les forces de son royaume. 
Mais d^ VArmada était défaite et les Espa- 
gnols fuyaient le long des c6tes de l'Ecosse. 
VArmada était composée de cent trente vais- 
seaux, montés par 30,000 hommes, que devaient 
suivre sur les côtes de Hollande 35,000 autres, 
Elle sortit du Tage le 19 (29) mai 1588. Deux 
jours plus tard , à lahauteur du cap Finistère, la 
brise favorable du sud se changea en tourmente de 
Touest. VArmada fut dispersée le long des côtes 
de Galice. Le duc de Medina-Sidonia , qui avait 
remplacé Santa-Cruz dans le commandement en 
chef, resta trois semaines dSns les ports de La 
Ck>rogne pour y rassembler les restes de la 
flotte. Le 20 juillet la flotte espagnole fot signa- 
lée à la hauteur du cap Lizard. Medina-Sidonia 
manœuvra vers le détroit de la Blanche.Poursui- 
vie par lord Howard , VArmada fut atteinte et 
battue, à la hauteur de Portland ; une nouvelle 
rencontre, survenue bientôt après, fut encore fa- 
vorable aux Anglais. Le duc de Medina-Sidonia 
opéra alors un mouvement de retraite vers l'Es- 
pagne. A la liauteur des Ues Orkney, la flotte 
fut assaillie par une Tîolente tempête ; la plupart 
des vaisseaux furent jetés à la côte et firent nau- 
fi'age. Le reste périt en mer en fuyant vers l'Es- 
pagne. De cette flotte formidable, qui devait 
ajouter un nouveau royaume à ceux que régis- 
sait le sceptre de Philippe II, il ne restait plus 
que soixante voiles! Les Anglais n'avaient perdu 
qu'un seul vaisseau. Cette victoire, qui répandit 
une joie immense en Angleterre (1), fut suivie de 
quelques représailles : tout en donnant l'ordre 
de licencier les troupes, Elisabeth prit parti pour 
H le prétendant du Portugal don Antonio , neveu 
ill^time du roi Henri, mort à Alcazar, en 1 580. 
Une flotte anglaise de deux cents voiles fut mise 
à la disposition de don Antonio : Drake, qui la 
coDunandait, arriva à La Corogne, où il prit quatre 
navires de guerre et brûla la ville basse; les 
troupes , ayant à leur tète John Iforris, défirent 
un corps d'Espagnols venu à leur rencontre. La 
flotte s'avança ensuite vers l'embouchure du 

(1) Éttnbetb fit frapper en némolre de ce gnnd éréoe- 
OMotuiM iB«dalUeaTee cette tnicrlpUon : Affitwit Dwt, 



Tage, où les troupes fur^t encore débsrqnéeiy. 
Mais cette descente n'eut pas de succès. Les pré- 
tentions d'Antonio n'avaient point d'écho daos 1< 
pays, et la flotte anglaise dut reveniren Aogiétenf . 
Les rappoits d'Elisabeth avec la France, équi- 
voques sous Henri HI, qu'elle n'estimait point, se 
resserrèrent sous Henri IV. Comme elle avait 
secouru Coudé et les huguenots, qui loi livrerait 
Le Havre, que la France reprit, elle secoorut 
d'hommes et d'argent le Béarnais , avec leqod 
elle échangeait une correspondance, qui ne poa- 
Tait manquer d*ètre piquante. Elle reprochait à 
Henri de ne s'adresser à elle que kirsqa'il avait 
besoin de ses secours et que, selon son expres- 
sion, « il avoit affaire de sa mesnagère ». EUe, 
de son côté, mettait à son concours une condi- 
tion qui était loin d'être gratuite, celle de la res- 
titution de Calais. « Elle se (aisoit, disait-elle, 
un devoir envers son peuple de recouvrer celte 
place. » Henri lui remontra par le vicomte de 
Turenne, son ambassadeur, « qu'il se décrierait 
aux yeux de la France s'il renonçoU ainsi à ia 
plus précieuse conquête des Valois >. Elisa- 
beth se rendit, à ce qu'il parait, à cette raisoo, et 
le traité de Greenwich (25 juin 1591 ) fut coq- 
du. 11 était dans la politique d'Elisabeth de pro- 
téger partout la cause du protestantisme : aoM 
avait-elle fait éclater im ressentiment bien oatorel 
en apprenant leraassacre de la Saint-Barttiélemy, 
au sujet duquel l'ambassadeur, La Motbe Féoe- 
Ion, avait été chargé de lui adresser des explica- 
tions, et qui lui avait valu plusieurs lettres do roi 
Charles IX. L'atijuration d'Uejiri IV lui fat éga- 
lement sensible. A mesure qu'elle avançait es 
âge, elle se montrait plus rigoureuse dans les 
affaires de religion. De nouveaux statuts établi- 
rent des pénalités en cette matière. De l5Mà 
1590, 50 prêtres furent exécutés, 55 autres 
fbrent bannis ; de 1590 à 1603, 110 catholiques 
subirent le dernier supplice. L'humeur de ta 
souveraine s'aigrissait progresôivement II aTiit 
été sérieusement question de lui faire épouser 
le plus jeune des Valois, François , duc d'Anjoa, 
qui avait vingt-et-un ans de moins qu'elle; llo- 
succès du duc dans le gouvernement des Pays- 
Bas fit encore échouer ce projet de mariage. Ao 
favori Dudley (votj. ce nom), comte de Lei* 
oester, qui, tout médiocre qu*il était, avait su cap- 
ter les bonnes grâces d'Elisabeth et s'y mainte- 
nir jusqu'à sa mort (4 sept. 1588), succéda le 
comte d'Essex, beau-fils de Leiœster, qu'elle 
aima à cinquante-cinq ans lorsqu'il n'en avait 
que vingt-et-un. On connaît la fin tragique de 
ce favori (votj, Essex), dont elle punit la ré- 
volte par la peine capitale. A Biroo, que Henri IV 
lui avait député, et qui lui aussi devait se révolter 
contre son souverain, elle disait à Douvres, o& 
elle se trouvait alors, et au moment où ils avaient 
l'un et l'autre les regards fixés sur la tour de 
Londres, où se voyait encore la tête du comte 
d'Essex : « Il ( le comte ) a cru que je ne pour- 
rais me passer de lui, il a souffert un juste sop- 



fjàGt-, et « ^^ mon fifère ^^ ^û'en croire, il 
doU temr & V Ws la condoHe que j'ai tenue à 
Londres, t^ ^^ul quMl sacrifie à sa sûreté tous les 
rebelles et tous les traîtres. » Elle remplit trop 
rigoureusement ce programme. Les autres exécn- 
tioDS qui signalènsQt son règne en témoignent 

Dans les dernières années d'Elisabeth , la ma- 
rine brilla d'un éclat tout particolier. Drake 
et Hawkins firent d'importantes expéditions en 
Amérique : le premier fit en même temps un 
voyage de drcumnarigation. Davis (voy. ce nom ) 
découvrit le détroit qui porte son nom. Le comté 
d*£ssex lui-même avait dirigé contre Cadix, en 
1596, une expédition qui assurait la prépondé- 
rance de l'Angleterre sur l'Espagne. La guerre 
d'Irlande ne répondit pas aussi promptement à 
l'attente d'Elisabeth. Cependant, le successeur 
d'Essex dans ce pays, lord Moun^oy, battit en 
même temps les insurgés iriandais et les Espa- 
gnols, leurs auxiliaires ( 1601). Elisabeth mou- 
rante cherchait encore des consolations dans 
l'amour qu'elle avait pour un dernier favori, un 
Irlandais, que distinguait sa haute stature. « Ce 
nouvel amour, disait d'Elisabeth l'ambassadeur 
français Beaumont, la rend gaie, pleine d'espoir 
et de confiance relativement à son âge ; il oc- 
cupe en ce moment toute la cour, quoiqu'on 
n'en parle qu'à demi-mot. » Dans une autre 
lettre (mars 1603) le même ambassadeur fait 
pressentir la fin de la reine et les causes qui la 
précipitent « Elle dort à peine, écrit-il, et mange 
beaucoup moins qu'à l'ordinaire;., les uns dirent 
que sa maladie provient du déplaisir qu'elle 
éprouve au sujet de la succession; d'autres 
Tattribuent au pardon accordé, contre son gré, 
au comte de Tyrone par son conseil ; suivant 
quelques-uns , cette maladie a sa source dans le 
chagrin que lui a causé la mort du comte d'Es- 
sex. Il est certain qu'on voit des traces d'une 
mélancolie profonde sur ses traits et dans tous 
ses actes... Ces deux derniers jours, dit dans une 
nouvelle dépêche le même diplomate, elle est res- 
tée assise sur des tapis, sans pouvoir se lever ni se 
coucher ; elle tenait un de ses doigts dans sa bou- 
che, ses yeux étaient ouverts et attachés sur la 
terre », Forcée de se mettre au lit et interrogée 
sur le choix de son successeur: « Je vous ai dit, 
répondit-elle, que mon trône était un trône de 
rois. Je ne veux point avoir un manant pour 
successeur » . Etcomme on lui demandait de s'ex- 
pliquer plus clairement : « Je veux avoir un 
roi pour successeur, répliqua-t-elle de nouveau; 
et quel autre roi pourrait-ce être, sinon mon cou- 
sin d'Ecosse? » Elle mourut au bout de quelques 
heures, après un suprême effort pour donner aux 
lords qui l'entouraient une dernière manifestation 
au siiyet du choix de son successeur. Ce succes- 
seur fut le fils de Marie Stuart, Jacques d'Ecosse. 

On peut dater du règne d'Elisabeth le degré de 
puissance et de prospérité auquel est parvenue 
l'Angleterre : elle fit respecter son pays au dehors, 
et administra vigoureusement au dedans. Cette 



EUSABETH 



850 



reine avait le sentiment de la grandeur du pays; 
ayant d'ailleurs toujours conservé les serviteurs 
habiles dont elle s'était entourée, elle fiit toujours 
bien servie. Elle aimait à être conseillée; mais 
elle se réserva à elle-même les décisions. ÉUsabeth 
avait les défauts de son sexe, corrigés par l'or- 
gueil de sa position suprême. Elle avait des 
goûts littéraires , et composa même quelques 
écrits (1) ; mais il n'en est point qui soient supé- 
rieurs à certaines de ses alloculions au parle- 
ment, où se rencontre one remarquaUe dignité, 
mêlée à cette concision qui traduit la volonté 
d'être obéi. Quant à l'édat littéraire sous son 
règne, il suffit dénommer Fleteher et Beanmont, 
Raleigh et Bacon, enfin Spenser et surtoot 
Shakspeare (3), pour faire apprécier le rang que 
les productions de l'esprit occupèrent dans cette 
période. Les arts du luxe, du bien-être ma- 
tériel, ne progressèrent pas moins. D^à sous 
Henri vni l'architecture avait pris un grand 
développement. La peinture et la sculpture 
étaient encore aux mains des étrangers. Sous le 
règne d'une femme le portrait devait être à la 
mode. Élisabetli ne voulut être peinte que par 
des artistes supérieurs. En 1563 eUe défendit 
I par un édit aux peintres médiocres de &ire son 
portrait. « Une pareille occupation , disait Faî- 
tière souveraine, ne doit appartenir qu'aux 
peintres les plus distingués. >» Cependant , au ju- 
gement det Walpole , elle ne fhtpomt flattée par 
ceux auxquels elle permit de reproduire ses 
traits. « La profusion d'ornements dont ils l'ont 
chargée , dit-il , indique la prédilection quVIle 
avait pour une toilette exagénte. Leurs portraits 
sont totalement dépourvus de grâce; et l'on 
croirait voir une idole indienne, qui n'est com- 
posée que de mains et de colliers. Un nez à la 
romaine , une montagne de cheveux chargés de 
couronnes et de diamants, une immense fraise 
et une énorme quantité de perles : tels sont les 
traits principaux auxquels chacun reconnaît les 
portraits de la reme ÉÛsabeth. » Le commerce et 
l'industrie se développèrent particulièrement du- 
rant cette période. En 1566 fbt fondée par Tho- 
mas Gresham la bourse ou Jtoyal Bxchange. 
Ce riche commerçant proposa le pranier à Eli- 
sabeth de recourir à l'emprunt pour subvenir 
aux nécessités gouvernementales. La marine , 
on l'a fait remarquer, contribua à l'essor com- 
mercial et industriel, encouragé d'ailleurs par la 
reine elle-même. Au départ de Martin Forbisfaer 
pour son voyage de découverte d'un passage dans 
llnde (8 juin 1567), Elisabeth, qui s'était pkiêée 
à une fenêtre du palais de Greenwich, agita sa 
main en signe d'adieu quand elle le vit passer 
avec ses compagnons. Cest aussi d'Elisabeth 
(1599-1600) que date l'association pour le com- 



(1) Oa troQTe dam les iloyoi et noàlê Àuthort de Wal^ 
#ole une liste des ouvnf es ■tlrtba^ à cette princesse. 

(S) Quelqaes-uoes des pièces de ce graod dramaturge 
datent du règne d'Éllsabelb ; les autres ont été compo- 
sées plus tard, 



851 



ELISABETH 



8iS 



raeroe arec les Indes orientales. En lomme, si te 
gouvernement de la fille d'Henri VIU ne fut 
pas toujours juste ou modéré, il fut puissant et 
glorieux, et à oe titre il mérite une place dans 
le ^uvenir du peuple anglais et de la postérité. 

iV. R0SCMWALD« 

Camdea, R§r, yingiic. «1 Hibêmic, /énn. rrçHitnle 
BUutbetha. — Casteinau, Mém. " Wood . .4nn. — 
Nieboltf, Pro^rint. - TdfiM*, ttUt. 0/ th« Kfiipn nf 
EÉwmrd Fi , Mmn and BtiMabêth, - Htimt, HUt. 
of Engl. - LiSfard , HM. qf Bngl, - Clarkc. Jiist, 
0/ the glorious Life» Beiçn and Ûeath of queen EU 
MâMh. — Bircli, MemoiH of thê Rei0i 0/ ^Heén 
ËUaaèëth , frm thé Mar iSSt cU/ Aar ëcalA. - M"* M 
Kerailo , UUtoin d'BlUakétk . reine d'^nglêUm, «^ 
Afkin, Metnolrt qf the Court of queen Etiiabeth. - 
WlbWood, ff/emorteti of àffutn ùf State Ifl the teiffn 
•f fMm Btizateth and Miif Jamêi I. » ûr^iorlo 
LeU, HitL otferô Fita di ÉtUabetêOt rtulna d'tnghU- 
ttfra. — Voltaire, Bitat sur Ut Mœurs. — Ëdluburgh 
Hii^tc. - Gallibrrtet Pelle, dans VUnlv. pM. - Rau- 
tncf, Getehtehtê Europas MU dêm BHde dt$ t6<^ Jahr- 
Awitf. - MIgnet» liist. de Marie Siuart. — HaUiery, 
dans VEnc. des (',. du M. 

111. Elisabeth éleclrice de Bavière, 

* éLISABBTH-ArGUSTB- MARIB , éleotriCO 

de Bavière, née lé 17 janvier 1721, morte vers 
1793. Elle était fille de Joseph-Chariés^Ëmma- 
huel, comte palatin héréditaire de Sultbach, et de 
Éllsatieth-Marie, princesse palatine. Elle épousa, 
le 17 janvier 1742, son cousin germain Cliarles^ 
ThéiMlorc, électeur palatin, devenu en 1778 
électeur de Bavière. En 1709, Élisabetb-Auguste 
fonda l'ordre bavarois qui porte son nom. Cet 
ordre, ef^clusivement réservé aux dames, est oom* 
posé de douxe princesses appartenant aux mai- 
sons régnantes et de trente^deux dames nobles, 
il (but pour y être admis être catholique, prou- 
ver seize quartiers de noblesse et Aiire vte^ de 
consacrer sa vie à des osuvres de bienfaisance. 
1^ décoration consiste en une croix d'or, éraail- 
lée de blanc et surmontée d'une couronne élec* 
toitile; elle est portée au côté gauche et suspen- 
due par un ruban blanc moiré , liseré de rouge. 

Chron&totie kitteriifueitdei Comêet iHUaiini, de» Dua 
de êavUre et des Princes de Sut»^aeh , daoa r^rl de 
vérifier les dates, XV et Wi. 

IV. Elisabeth duchesse de Bretagne, 

* AlISABBTH, ISABKAU OU I8ABKLLB de 

Valois t duchesse de Bretagne, née en 1293, 
morte en 1309; elle était fille de Charles de 
Franoe , comte de Valois, et de Marguerite de 
Sidlr. Elle fut fianoée, en l '29à| à Edouard, prince 
héréditaire d'Iuîoese; mais cet engagement n'eut 
pas desuito, et Viiisabelh épousa, en 1 297, Jean 111, 
dit la Bon , duc de Bretagne. Elle avait alors à 
peine quatre an». Elle mourut a sci/.e ans , sans 
lR!s;;er de |K»«térité. 

Chronologie des Dues de Bretagne et des Comtes de 
yalott, dans ÏAri de vérifier les dates, XII, 106, et 
Xlli, tos. 

V. Elisabeth reine de Bohême. 

ELISABETH STCART , reine de Bohême, née 
en 1596, morte à Londres, le 13 février 1C62. 
Elle était fille de Jacquen hr^ roi d'Angleterre, c;t 
d'Anne do Danemark. En 1C13, elle épousa Fré- i 



dério V, électeur palatin. A rooeasion de ce ns- 
riage, le roi Jacques préleva sur ses sujets, soiful 
Cantique usage et à titre de contribation volootaire, 
une somme de cinq millions, destinée aux fnii 
de célébration, qui s'élevèrent cependant jusqu'il 
quadruple. Lors dé la déchéance de Ferdinand U, 
prononcée par les états de Bohême, en 1 61 9, Frédé- 
ric, appelé à le remplacer, n'accepta le pouràr 
qu'à riBgret et forcé en quelque sorte à ostts ac- 
ceptation par sa ferome,qui « aimait mieux, dilli^ 
elle , ne manger que du pain à la table d'nn roi 
que de vivre dans las délicea à celle d'un éleo- 
teur ». Mal soutenu par ses alliés naturels, abu- 
donné par Jacques 1*% Frédéric perdit avec 11 bs- 
taillade Prague (8 novembre 1620) le royaomQëe 
Bohême et ses États héréditaires. Apiis l'avoir 
suivi en Silésie et dans le Brandebourg, Éliia- 
beth donna le jour^ dans la ville de Cnstrin, à m 
filsiqui reçut du prince d'Orange le nom de Miik 
rice. Elle alla oliercher ensuite avec son mari m 
asile en Hollande. Malgré les efforts des prions 
protestants d'Allemagne, particulièrement do doc 
Christian de Brunswick , ce ne fut qu'après 11 
paix de Westplialie et après la mort de Fré- 
déric, que son fils Charles-Louis recouvra ose 
partie des États paternels. Elisabeth s'étihlit 
alors dans le Palatinst, qu'elle quitta en IMO 
pour venir en Angleterre , où elle mourut. 

Misa Benger, Memoirs of Elit. Stuart. 

VL Elisabeth reine de Datsanuirk 

ALisABRTHd'vitflric/ié, rcIne deDaasRMft 
et de Suède , née h Bruxelles, en IM)l , merle à 
Gand, le 19 janvier 1525. Elle était Meottdefite 
de Philippe l*', archiduc d'Autriche et roi d'Ei- 
pagne, et épousa, le 12 août I5tô, Christlemll, 
dit le Tyran et le Néron dn Nord , roi de Di- 
nemark, de Norvège et de Bnède. ÉHmIkIIi 
ne trouva pas le bonheur dans celte nnion ; flUe 
eut la douleur de voir Tesprit du ini domhiépir 
une maîtresse nommée D^veelie. Aprèa la mtfl 
de celle-ci, arrivée en 1517, Sfgebdte, nièreie 
Dyvecke, conserva le pouvoir qtM sa tHIe aviit 
exercé sur Christlem. Malgré ces ennois, ÉM- 
sabctli partagea fidèlement les disgrâces qnl terni- 
nèrent le règne de son mari, et montra nne rési- 
gnation admirable. Après la déposition de Chris- 
tlem, en 15^3, la reine se vit peraécutée par h» 
luthériens, et se relira auprès de remperear 
Charles-Qnint , WA (Vère, avec ion fils Jean et 
ses deux filles Dorothée et ClirittlDe. Elle 
è vingt-quatre ans. 

MrurMns, rtta ChristlaM IL - HHatlM é 
Étoge des Femmes fortes. 

VII. Elisabeth reinet é'Bspagne, 

ELISABETH de Valois, reine d*£spagne, née à 
Fontainebleau, le 13 avril 154.'> , motte à Madrid, 
le 3 octobre l!i68. Elle était fille de Henri B 
et de Catherine de Médicis. Peu de desttn<^s ont 
été aussi tristes que celle de cette princesse. 
Henri VIII , roi d'Angleterre, avait été son par- 
rain. Par un traité^ passé à Angers, le 19 jufilet 



S68 

1661 1 dto ftil promtta ta flls de m monarque , 
Edouard VI; mais le jeune priooe mourut avant 
que le mariage pAt t'aceomplifi et Philippe 11 , 
roi d*£epa||né, demanda Elisabeth pour son fili 
don Carlos « auquel elle Ait en eflet promise» 
lUfl reçiit à cette occasion le nom de princesse 
de ia Pùix, parce que son union détermina 
le traité de CAteau-Gambrésis et arrêta les 
hostilités entre la France et l'Espagne. Mais Ma- 
rie Tudor, reine d'Angleterre et d'Espagne, mou- 
rut pendant les négociations ; Philippe , devenu 
▼eof ) sollicita alors, et obtint pour lui-même la 
bmIb de celle que d'atwrd il avait recherchée 
pour son fils. Ce mariage se fit contre le gré d'É- 
Usabeth et de don Carlosi qui, tous deux du même 
âge» s'étalent pris d'affection l'un pour l'autre. Le 
roJ| qooiqu'à peine Agé de trente-deux ans, était 
sombre, sévère jusqu'à la dureté. La jeune épouse 
qu'on lui livrait était belle , gracieuse» élevée au 
sein d'une cour voluptueuse; elle n'avait pas 
quinze ans. Cette union l'effraya, et ni la pompe 
dont on l'entourait ni la perspective d'être l'une 
des premières reines de l'Europe ne purent l'é- 
blouir assea pour dissiper cette terreur instinotive, 
que sa desthiée ne justifia que trop. 

Philippe s'était foit représenter par t'erdlnand 
de Tolède, ducd'Albe,rhommequi lui ressemblait 
le plus peut-être, et c'est par ôst liomme que la 
jeone princesse fut conduite à son époux après 
avoir été solennellement épousée par procuration, 
le 22 juin 1559, dans l'église Notre-Dame de 
Paris. Le yoya^ fut triste , et Élisabetli tomba 
éraneuie en qmttant le roi de Navarre, Antoine, 
qui , chargé de l'escorter jusqu'à la frontière, la 
remit, lé 4 janvier 1560, à Ronce vaux, entre les 
mains du cardinal archevêque de Burgos et du 
(Inc del'Infanlado, comlnissaires espagnols. Phi- 
lippe attendait la reineià Guadalaxara, où elle ar- 
riva le r*" février. Sonacaieil fut peu propre à la 
rassurer. « J'ay, rapporte Brantôme , ouï dire 
à une de ses dames que la première fois qu'elle 
rit son mari elle se mit à le contempler si fixe- 
ment! que le roi, ne le trouvant pas bon , lui de- 
manda : Que mirais ? si tengo cahas ( Que re- 
gardez-vous? si j'ai des cheveux blancs?) » La 
princesse ix>ugit sans mot dire , et sens doute 
au fond du cœur elle regretta plus amèrcmeikt 
que jamaiè le pays et les amis qu'elle renaît de 
quitter et qii^c41e ne devait plus revoir qu'une 
seule fois. Ce Ait en 1565 : Catherine de Médieis 
viAitait avec son fils Chartes IX différentes pro- 
rinces du midi de là France; elle apprit l'ardent 
désir qu'avait sa fille de la revoir, et elle se ren- 
dit à Bayonne , où la jeune reine d'Espagne ob- 
tint la permission d'aller Tembrasser. Là encore 
Elisabeth fut accompagnée par le farouche duc 
d'Albe, qui semblait le mauvais génie de sa 
destinée, et qui comprima les épanchements 
d'une exilée , heureuse de se trouver dans les 
bras d'une mère et d'un frère qu'elle aimait ten- 
drement. Elisabeth mourut enceinte, à l'Age de 
ringt-trois ans. « Elle fbt, dit Brantôme, une fort 



&L1SABKTH 



854 



belle fille et d'un courage, fort constant aban- 
dohnant ce monde et désirant fort Vaatft, On 
parie fort sinistrement de sa mort, pour avoir 
été avancée. » U mort d'Elisabeth fut-elle l'ef- 
fel d'un crime, et ce crime fut-il , comme le dit 
Voltaire , causé par la politique? ou bien, comme 
l'affirment d'Autres auteurs, Philippe fut-il porté 
à commettre ce forfait par une jalousie à laquelle 
il Avait déjà sacrifié don Carlos , mis à mort par 
les ordres paternels quelques mois auparavant? 
Elisabeth Inourut-elle de mort naturelle , comme 
raffirme De Thou ? Nul ne peut encore aujour- 
d'hui le décider, quoique t^hillppe tl fût capable 
de tous les crimes, et aue l'histoire montre don 
Carlos mourant pour ainsi dire du même coup 
qu'Elisabeth. Schiller, sous le titrede DOH Carlos, 
a fait de ee triste épisode le sujet d'un de ses 
plus beaux drames. Brantôme proclame Elisabeth 
tt princesse la meilleure qui ait ékè de son temps, 
« et autant aimée de tout le monde ». A. de L. 

Brantôme» Fiet dêi Dama ilhtstrts, V, IM ; Ir m«roe 
Diteoun, IV. p. IM. «. Dé Tbbu, iMltorio, Ht». Vl, is»; 
XVtittt XX.iS4tXXII.lti} XXXVll, Mi-SIO:XUll« 
M, avcb la IfoU eu médecin Charles de l/Écluse. — Le 
Père Anselme. Histoit^ fénéalogiqwe. - U Vlelllevllle, 
ir^moif^. tklX.tss. - RbpW-ThoyraSfirfiC. r^fi. 
fleterré, Vil, •«. - rraéMi de />«ix, II, M4-M7. - U 
LatKtttrcur, Lettru de Saint-Sulpice^ U II, p. SU, - Mt- 
riana , Mi*t. de Bebtlt HUpMUt, llb. V, cap. xi, tSl; 
VI, e. ttii. SM. - U IHltMInlère, BM. de l^raneê, llv. X. 
fiit : XlV,f«6l.->aieM«n, OmaMntaHI, etc., Ilv. XXVI. 
47t. — RabuUot Hist. awioumue des Gaules, Hv. VII, 
1*7; XXllX.ll4.>Garnlef,/IUC. de i^anre.t. XIV, 
p. 101». -^ Kerl^nM. imfoHa é» Êtpahu^ t. XIV, p. n; 
XIV, tof-siT. — Tafinnes , Mémoires, t. XXVIl. p. it, 
et XXVIII, p. 138. — Lacrctelle, HUt, de France , etc., 
— Slsmon^l , ^isC. des Itanfats, XVII. 408117; XVllI, 
8l-4«i)XIt.S-ll. 

ÉLUAttBtll (/t* France, reine d'Espagne, 
née à Fontainebleau, le 23 novembre 1602, morte 
à Madrid , le e octobre 1644. Elle était fille de 
Itenri IV, roi de France, et de Marie de Médieis. 
Elle fbt d'abord promise au prinoe de Piémont, 
ttials épousa à Bordeaux, le 16 octobre 1615, 
Iphilippe IV, roi d'Espagne. Cette alliance, conve- 
tatae dès 1612,eaasa le plus rif mécontentement 
dans le parti ptotestant. La cour de France la nia 
même, comme lAlomnieose, dans sa correspon- 
dance avec la HoUandeJusqu'au moment où il n'y 
eut plus moyen de la eaoher. Conduite jusqu'à 
la frontière par une eècorte commandée par 
le doc de Guise, et composée de quhize cents 
cbetanx, qnAtre mille ftotasslns et quatre canons, 
Ëlteabeth lût littéralement échangée, le 9 août, sur 
la Bidassoa, (xmtn Tfaifiuite Anne-Marie d'Autri- 
che, fiancée au roi Loofs XIII. La princesse fran- 
^se cessa dés lors d'avoir aucune relation avec 
ia (hmllle, et plus tard, en 1643, se montra hostile 
à sa patrie. Elleaocnsa le ministre Olivarèsd'avoir 
pi^ossé le roi vers le dérèglement pour l'éloiguer 
d'elle et des affaires tandis que l'armée française 
commandée par le maréchal de La Mothe-Hou- 
dancourt était maltresse de la Catalogne et mena- 
çait r Aragon:Élisabeth décida son époux à prendre 
le commandement de ses armées, et se chargea 
du gouvernement en son abaence. Elle joignait 



865 

(tans sa politique Ténergie à la modération , et 
mourut trop tôt pour la prospérité de l'Es- 
pagne. 

HotUy/xWe. Mémoires, XXXVll, m. — Ponchartrain, 
Èlimoireâ , XVII. l. — De Foiitenay-Maareull . Mé- 
moiret, m. — De Cetpedèt, HUtoria de D. Felippe /f^, 
lib. I. — Ricbelieu , Mémoire», Uy. 1 , M. - Sally, Éco- 
nomie ropale» viii, Ms. — Gulchenon, Hittoire de Sa- 
voie, 11. 16t. — Sbmondi , Histoire des Français, XXII, 
TM. — Henri Martin, Histoire de trance. — LCYaMOr, 
JJUtoire de Louit XIII, VI, 671 à 678. 

ELISABETH FA RNÈSB, reioe d'Espagne, née 
le 25 octobre 1692, morte en 1766. Fille d'O- 
doard II, prince de Parme , et de la duchesse So- 
phie-Dorottiéede Bavière-Neubourg, cette prin- 
cesse, qui devint si célèbre sur le trône, sembla 
d'abord condamnée à l'obscurité la plus complète. 
Dès son enfance elle fut défigurée par la petite 
vérole. A sa laideur extérieure s'cyoutaient les 
vices du caractère : elle était opiniâtre, obstinée, 
sourde à tout conseil , rebelle à toute direction. 
Sa mère , femme impérieuse et austère, la prit en 
aversion et la traita avec une rigueur extrême. Me 
la jugeant propre qu'à devenir un sujet de scan- 
dale, elle l'enferma dans un grenier du palais de 
Parme, sans la laisser voir ni approcher de 
personne, et sans lui donner connaissance de 
rien. Cette rude éducation, an lieu de briser le 
caractère énergique d'Elisabeth, sembla le 
tremper plus fortement encore, et l'obscurité dans 
laquelle vécut cette princesse (acilita son éléva- 
tion. Elle avait d'ailleurs trop souffert pour ne pas 
trouver toute position nouvelle sinon heureuse, 
du moins tolérable. Elle fut servie ainsi , dans 
tout le cours de sa vie , par son éducation , par 
les circonstances, par ses défauts m6me. Une in- 
trigue de cour commença sa fortune. Philippe Y, 
roi d'Espagne , devenu veuf, songea à contracter 
un second mariage , sa dévotion ne lui permet- 
tant pas de liaison illégitime. Il eut alors à subir le 
choix de la princesse des Ursins, qui voulait en 
donnant à une autre la place qu'elle ne pouvait 
occuper dans le lit royal , se maintenir dans sa 
royauté de fait. Après avoir cherché dans toutes 
les cours, cette femme artificieuse finit par écou- 
ter Alberoni. L'adroit diplomate lui persuada 
qu'Elisabeth Famèse, princesse dénuée d'esprit et 
sans instruction, serait trop heureuse d'avoir un 
conseil , indispensable à son inexpérience, et ne 
demanderait pas mieux que de se confier pleine- 
ment à madame des Ursins. Ces considérations 
fixèrent le choix de la princesse sur Elisabeth Far- 
nèse. Philippe V, qui ne demandait qu'une femme, 
et qui comprenait les avantages d'une alliance 
avec la future héritière des duchés de Parme et 
de Plaisance, chargea le cardinal d'Aquaviva de 
négocier le mariage. La demande fut aussitôt 
agréée que faite, et le mariage, arrêté pour 
le 25 août, ne fut néanmoins conclu que le 16 sep- 
tembre 1714. La princesse des Ursins, détrompée 
sur le compte de la future reine, qui paraissant 
au grand jour avait montré tout aussitôt beau- 
coup de finesse et de vivacité , voulut rompre ce 
mariage. 11 était trop tard : son courrier, i*etenu 



ELISABETH 



dans nn faubourg de Parme, n'airifi qœ k 
lendemain de la condusîon. 

La jeune mariée partit aussitôt pour l'Espar 
Embarquée à Gênes, puis forcée par une vis- 
lente tempête de relÂcher à Monaco, eUe coi- 
tinua sa route en Toitare, par le midi de II 
France. Le roi son mari vint pour la recevoir 
à Guadalaxara. Madame des Ursins, roainteoie 
dans son office de camarera mafcr (pif> 
mière dame d'honneur), prit les devants jus- 
qu'à une petite ville appelée Xadraque. Toiile 
son influence future dépciùdait de cette premièrf 
entrevue : elle comptait bien en sortir vietorieaN. 
La reine, gardant sur le cœur Toutrage qa'db 
avait failli en recevoir, avait diè, pencbot k 
voyage , à Alberoni , qui l'accompa^iait : « Je II 
chasserai. » Ses conférences avec la reine dooii- 
rière, veuve de Chartes II , son entretien avec le 
cardinal del Giudice , l'assentiment du roi, toat 
l'avait affermie dans ses résolutions. Les Uipia 
du voyage et les rigueur)} de la saison achetait 
de l'aigrir, le sang lui monta an visage à l'ap- 
proche d'une fenmie qu'elle détestait avint méflM 
de l'avoir vue. Dès les premières paroles, eHi 
s'emporta. La princesse , déconcertée d'oa ae- 
cueil aussi dur, feignit l'assurance, et voufait re- 
prendre quelque chose à la coiffiire et à la toi* 
lette de la reine. Exaspérée de ces observafioas, 
Elisabeth s'écria qu'on lui manqnait de respect 
Et comme madame des Ursins lui demandiit 
en quoi elle lui avait manqué de resped : 
« Qu'on me débarrasse de cette folle, ditÛisabdk 
à Araenzaga, lieutenant des gardes; qn'oa II 
mette dans un carrosse, et qu'on ne la quitte pu 
avant de l'avoir conduite à la frontière! > Amei- 
zaga obéit sur-le-champ, comme il en avait leço 
l'ordre de PhUippe Y lui-même. U est évidot 
que ce prince avait consenti d'avance à l'expid- 
sion de la princesse des Ursins , et qu'il l'iraS 
peut-être ordonnée. Duclos cite à Fappai de oelli 
opinion ce passage d'un billet de Philippe V: 
<c Au moins prenez bien garde à ne pas roaoqpier 
votre coup tout d'abord , car si elle vous vA 
seulement deux heures , elle vous enchaînerai, et 
nous empêchera de coucher ensemble, oodim 
avec la feue reine. » 

En recevant sa jeune femme, Pldlippe V voi- 
lut de nouveau célébrer son mariage, et aiBsitflt 
après la cérémonie , il s'enferma avec elle jm- 
qu'au soir. Philippe Y rencontra tout de suite ai 
maître dans cette fenmie artificiease, coqnetti 
et d'une dissimulation plus qa'itallenne,*jo^piait 
k un esprit de domination très-prononcé tootea 
quil fallait pour s'emparer d'un prince àsaA 
sensuel que faible de caractère et habitué d^ 
à se laisser conduire. Elle était laide , 3 eit 
vrai ; mais elle était bien faite, elle avait U got^e 
et les épaules belles, bien taillées, et fort 
blanches , ainsi que les bras et les mains. Pr- 
iant le français avec fadiité, eUe avait Yot' 
gane et la prononciation fort agréables; et la 
grâce channante, naturelle et simple qu'elle g9^ 



ELISABETH 

ses discours , la mobilité de sa physio- 
cpressire, un délicieux sourire, fai- 
» Yite oublier sa figure. Elle joignait, 
a ( Historia civil, t. lU, p. 53 ) , à on 
i\ la plus grande facilité à parler avec 

plusieurs langues, telles que Tespa- 
atin, Tallemand, le français. Elle sut, 
, avec infiniment d'adresse , mettre en 
i ces avantages. 

leur avec laquelle elle avait écoodndt 
les Ursins prévint d*abord en sa lavenr 
;nols. Ses premiers actes annoncèrent 
i du tact politique. Elle laissa en place 
ires de la princesse des Ursins , sen- 
que celle-ci ne pouvait plus conserver 
rès la perte de sa puissance. Mais elle 
k détruire son ouvrage en réconciliant 
c le duc d'Orléans. Elle chercha à 
«sentiment du clergé en appuyant Tin- 

Toutefois, Je rappel de Tintrigant 
m, comme confesseur du roi, à la place 
ux Robinet, et sortoot sa prédilection 
Italiens , lui aliénèrent les Espagnols, 
iens dominent dans cette cour, dit le 
de Noailles. Tout hors du palais est 
italan, c'est-à-dire porté à la révolte. » 
e, n'oubliant rien pour plaire au roi, y 
1 delà de ses espérances, et fut d'un 
i-grand dans les affaires. Elle assistait 
conseils, et se faisait rendre compte 
'esprit et le bon sens parvenaient à sup- 
dle à la connaissance du monde , des 
t des personnes. Le roi, très-jsloox 
ime, ne la quittait presque jamais ; il 
sait seule qu'un quart d'heure avec son 
r, et entrait si elle tardait plus long- 
ayant ainsi que de rares et de courts 
our ses audiences secrètes, et ne pou- 
e communiquer avec qui que ce fût, 
fut réduite à ne Toir que par les yeux 
i, le seul dont elle voulut se servir pour 
' le roi et la monarchie. Elle Taban- 
is tard, lorsqu'ils eurent échoué dans 
rts communs pour l'agrandissement de 
. Hardie , entreprenante et inquiète, 
jours en perspective le triste état de 
lairière , elle résolut de créer pour 
les États indépendants, où elle pût se 
r la suite , et y régner encore ou; du 

pas obéir. Ces projets servirent de 
'obstacle à toutes les négociations qui 
u sous le règne de son mari. Il est 
comprendre combien loi fût dore et 
able l'abdication de ce monarque. Cette 
i ne se plaisait qu'aux mouvements 
ir sans cesse remplie d'intrigues et 
s , passa sept mois dans la solitude 
iste, avec un époux devenu maniaque 
ieàla plus noire mélancolie. La mort 
jeune roi Louis, en 1724, tira Philippe 
gourdissement. Par ses pressantes sol- 
, Elisabeth le décida à reprendre lo 



858 

sceptre et à lui rendre à elle-même l'autorité. 
Les bizarreries de Philippe rendirent bien tristes 
pour elle ces dernières «innées de -règne ; et la 
mort de ce prince, en 1746, la força de se rési- 
gner à la retraite. 

Elisabeth fut mère de sept enfants, savoir : 
1^ Don Carlos, né en 171 A, duc de Parme 
en 1731 , roi de Naples en 1734, et d'Espa- 
gne en 1759, sous le nom de Chartes III; 
2^* Dona Maria-Anna- Victoria , née en 1716, 
fiancée à Louis XV en 1721 , mariée en 1729 
à Joseph prince du Brésil , depuis roi de Por- 
tugal; 3° don Francisco, né en 1717, mort 
enfant; 4* don Philippe, né en 1720, duc de 
Parme en 1749; 5^ Marie-Thérèse-Antoinette- 
RaphaeUe, née en 1726, première femme du 
dauphin, père de Louis XVI ; 6*^ Louis-Antoine- 
Jacques, né en 1727; 7** Marie-Antoinette- 
Ferdinande, née en 1729, mariée, en 1750, à 
Victor-Amédée, duc de Savoie, depuis roi de 
Sardaigne. Victor BIauty. 

MemoirsqfEtizabeth FanMM/ Londres, i'4C, 4 vol. 
In-go. — Salnt-SlœoD, Neoioires. - Duclon. Mémoires 
tvr la Régence. — NoaUlet. Mémotret. — Saint- Phi- 
lippe, Mém9iret pour servir à ChisU d' Espagne sous 
Philippe F, tnd. par Maudave; Parts, ITM, \ vol. In-if. 

VIIL ÉHsabeik reines de France. 

* ELISABETH OU ISA BEAU de BainoiU, 
reine de France, née en 1169, morte le 15 mars 
1190. Elle était fille de Baudoufai V, dit le Cou- 
rageuXf comte de Hainaut, et de Marguerite de 
Flandre, et descendait de la race carloTingienne. 
Elle épousa, an Tronc (Artois), Philippe II, sur- 
nommé Auguste , roi de France et ftit cou- 
ronnée le 29 mai 1180, par l'archevêque de 
Sens, dans la basilique de Saint-Denis. Ce 
mariage eut lieu sans le consentement de la 
famille de Philippe ; et bien qu*il réunit, par les 
femmes, la maison de Capct avec celle de Charte- 
magne, il excita alors un mécontentement géné- 
ral. On prétendit qu'Elisabeth n'était pas d'un 
rang à porter la couronne de France. La fer- 
meté du roi triompha de la malveillance. Cepen- 
dant, en 1 1 83, Elisabeth ayant embrassé trop cha- 
leureuserooit les intérêts de son oncle Philippe, 
comte de Flandre, elle fut exilée quelque temps 
à Senlis. En 1187 elle accoucha d'un fils, de- 
puis Louis Vm. Elle mourut en couches de 
deux jumeaax,n'étantAgéequede vingt-un ans, 
et fut enterrée avec pompe à Notre-Dame de 
Paris. 

Rtfford, De Gestis Pkilippi-jiuçustt. - GIslebert de 
Mons, Chronieon Hannonise, XVlll, sev. ~ Golllaunie 
le Breton. Pkitipptdos, — Raoul de DIeeto, Imagines 
Historiarutn, XVil, 617. --Slsmondl, Histoire des Fran- 
çait, VI, 16 à 91. 

* ELISABETH OU ISABBLLA S Aragon, reine 
de France, né en 1247, morte à Cosenza (Ca- 
labre), le 23 janvier 1271. Elle était fille de 
Jayme ou Jacques T', dit le Conquérant , roi 
d'Aragon, et d'Yolande de Hongrie. Le 28 mai 
1262, elle épousa à Clermont (Auvergne) le 
prince Philippe dit le Hardi (déçois roi dA 



8r>g 



ELISABETH 



France), qu'elle sai?it en 1270 dans Texpédition 
quc^ le roi saint Loais entreprit contre les masnl- 
roans d* Afrique. Après la mort de saint Louis, 
Philippe UT, pressé de se rendre en France pour 
prendre possession de son royaume, s^embar- 
qua pour la Sicile et traversa la Calabre. Le 1 1 
janvier 1271, Elisabeth tomba de eheral en tra- 
versant une rivière ; elle était grosse de six mois, 
et fut prise aussitôt des doolenrs de Tenfante* 
ment. Transportée à Cosensa , elle y accoucha 
d'un enfant qui mourut en pen dlieures. Elle ne 
lui survécut que de quelques Jours. Son corps, 
rapporté par son mari, ftit déposé à Saint-Denis. 

Guillaume de Nangts, Chronique. — Salnte-Martlie, 
Histoire çénéalopique. — Le père Aiselme, Histoire 
généuioçiqvê ëoia Maison êê Frtmcê, — Rajratld, Am- 
naUs eceles., aoDée llM, f le, 17. — La Cbstte. fiittoirt 
d« saint LouU, 11?. XII, III. - Mezeral, Hist. de 
France. — Slsmondt, flist. des Français^ Vll, M à lis. 

ELISABETH, ISABBLLB 00 ISABSAV de Ba- 
vière, reine de France, née en 137 1 , morte à Pa- 
ris, le 24 septembre 1435. Elle était fille d'É- 
tienne n, duc de Bavière, et de Thadée Visconti 
de Milan. Elle D*avait que quatorze ans lorsque, 
par des raisons politiqaes,d*aceord avec la volonté 
du feu roi Charles Y de France , elle fut fiancée 
à Charles VI, son successeur. Avant de s'unir à 
elle, le jeune roi désira la voir ; il fut à sa ren- 
contre jusqu'à Amiens, sons prétexte d'un pèle- 
rinage à Saint- Jean, et il put l'admirer dans l'éclat 
de sa beauté, que rehanssaientencore les prestiges 
de l'art et de la magnificence dont on l'avait entou- 
rée. Charles, séduit par les eharmes d'Isabeau, se 
hâta de conclure ce mariage ( 17 juillet 1385 ), 
qui devait être si funeste à la France. L'entrée 
des denx époux à Paris Ait suivie de fStes splen- 
dides, et entre autres d'une mascarade où les 
personnages les plus marquants de la cour sa 
livrèrent, disent les auteurs du temps, aux dé- 
sordres les plus sr^ndaleux. C'est peut-être dans 
cette circonstance que commença la liaison cri- 
minelle d'Isabeau avec le duc d'Oriéans, frère du 
roi. Lorsque Charles VI tomba en démence, sa 
pardc fut confi(^ à Isabeaii,et le duc de Bourgogne, 
Philippele Hardi, pritles rênes du gouvernement. 
Mais le duc d'Orléans , secondé par Isabeau, s'é- 
tant fait déclarer lieutenant général dn royaume 
par le roi lui-même pour tout le temps que du- 
rerait sa maladie ; ce fbt la signal de la guerre 
civile et le commenoenient des mallieurs dont 
la France fut accablée pendant le kmg règne de 
Charles VI ( voy. ce nom ). Après l'assassinat 
du duc d'Orléans, la reine, privée de cet appui, 
qnitta Paris, où elle ne repamt qu'après le dé- 
part du duc de Bourgogne, appelé en Flandre 
par la révolte des Liégeois. Mais ce prince la 
força bientôt à s'exiler à Tours. En 1408, un 
accomnM>deinent entre ces tyrans de l'État sus- 
pendit un instant les malheurs publics. Isabean 
alla cacher dans les murs de Vineennea son dé- 
pit et ses débordements. Altandonnée à l'amour 
que lui avait inspiré un gentilhomme de sa suite, 
appelé Lonis de Bola-Boardon , elle parut avotr 



renoncé au pouvoir et vouloir rester téioM 
des débats du parti du duc de Boari^Q^Mam 
le parti d'Oriéans, à la tête duquel était le es- 
nétable d' Armagnac ( mais celuf-d trooMs b 
sécurité des plaisirs de la refaM, en révâat a 
roi de coupables amours. Boto-Booréoa M 
jeté è la Seine dans un sac de cuir, sur leqal 
était écrit cet ordre : Laisse* passer ia Juim 
du roi. Par l'influence du eonnétaUe K éi 
dauphin ( twy. Charles VII ), Isabeao ftat r^ 
léguée à Tours ( 1417 ) : de là la haine qa'eli 
manifSesta depuis contre son fils. Dum ses dé- 
sirs de vengeance, oubliant que le duo de Bs» 
gogne était l'assassin de ce duc d'Orléais qs** 
avait tant aimé , elle lui écrit de veolr la dA- 
vrer. Le duc accourt, ^ la conduit à diartm 
L'ambitieuse reine signale son retour au poevair 
en créant on parlement et en prenant le titieà 
reine de France par la gràee de Dieu et deié- 
gente du royaume. Troyes devient le tU§t à 
son pariement et de ses faitr^joes. Le des di 
Bourgogne, introdoHdans Paris par la traliiiQedi 
Perrinet-Le- Clere, y fWlt massacrer les Anaspia; 
la reine, escortée de 1,200 honuses d'anMi, 
rentre en triomphe dans œtfe ville, et le ni « 
voit obligé de l^aoeoeHIfr comme sa KbénlriM. 
Les Anglais, à la fkvenr de ces âé M nma tb i, 
avaient repris les armes et poussé leurs csaqift- 
tes jusqu'aux portes de Paris. Trop fkIMsi pMT 
leur résister, le due et la refaie s'enfUnat M 
nouveau à Troyes, emmenant avec eux le ni, 
tandis que le dauphin, retiré au delà de la Loin, 
eherehait à rassemlder tous ceux qu'anhaM 
on véritable amour de la patrie et la htiae de 
l'étranger. Cependant Jean sans Peur, attiré! 
une conférence, périt assasshié sor te poet de 
Montereao (1419). Sa mort fht un coup deféadrv 
pour la reine. Elle se hftta de Aiire alHanee tne 
Philippe le Bon, son suoceaseor, et Henri V (»0f. 
ce nom), roi d'Angleterre. Par le inMeet* 
clo entre eux, à Troyes, en 1410, et awu tias ié 
par le pariement, le roi d'Angleterre devaftépai* 
ser Catherine, fille de Chartes VI et dlsabni} 
et gouverner la France avec te titre de id- 
gent. Henri V et Chartes VI, sons les asiidMi 
de la reine et do duc de Bourgogne, firni ! 
Paris une entrée sdenneOe et po m p ew se . lÊ^ 
le traité de Troyes avait profondément Mené 
l'orgueil de la nation , et te rehie Mail dut' 
nue pour tous les Françate an obfet dlierrMr. 
Aussi, lorsque (1492) la mort termina te rit ^ 
Henri V et deux mois après celte de Ohariesflf 
Isabeau, abandonnée du duc de Bourgo^e, nd- 
prisée des Ai^;teis, accablée de te haine fo^ 
que» en proie à la honte et aux remords, M 
réduite à passer sa triste vieillesse dans II hS* 
tude et dans on état presque voisfaide te aiièn} 
et ce qui dut augmenter son déaespolr, €*tâ 
qu'elle put encore vohr rétablir sor te trios 
Chartes vn, ce même fils envers qui efle inH 
abjuré tous les senttanents d'une mère. D^o* 
jours après te traité d'Arras, qsA idtuniJ* ^ 



8€1 



ELISABETH 



863 



doc de Bourgogne avec le nouveau roi, Isabeau 
tennina ton existence, à l*hôtel de Saint- 
Pol. Son corps, jeté à la dérobée, pendant la 
nuit, dans une barque sur la Seine, fut trans- 
porté silencieusement à Saint-Denis, et enseTeli 
sans pompe aaprès du tombeau de l'infortuné 
Charles VI (1)* [J- de LATCM4,dans VEncyc. 
des G. du M.] 

Df r^nps. JVoMcf Mitoriquê tw Itabtau dé Bàviirê, 
êQ département des manatcrlts de la Bibliothèque Im- 
périale, collection De Campa, volume n* 11. — jérehiffti 
rêtf^têê 4e Bavière, à Munich , série InUturée f tkril 
UêinUA ( Frankreieh ). — Direction générale des Ar- 
cktveg, à Paris, séries J et K , cartonii il à 47. registres 
SM à m. - 1^ Roui de Llucy. Fenumet eelêères de le 
Pt mne et IS4I, t. I. - Godefroy, BeeueUs 4e Charles FI 
et Charles ru, etc. - JuTéoal des Drslns, Méwt, - 
MonsUirlet, Chron. 

Alisabbth ouiSABBLLB d* Autriche, reine 
de France, née à Vienne ( Autriche), le 6 Juin 
1554 y morte dans la même ville, le 22 janvier 
1592. Elle était seconde fille deMaximiiien II, em- 
pereur d'Allemagne, et de Marie d'Autriche , flile 
de Charles-Quint Catherine de Médicis projeta 
de bonne heure de marier son fils k la fille de 
Maximilien. A cet effet, elle entama des négocia- 
fuma avec l'empereur dès Tannée iâ61. Les 
pourparlers durèrent neuf ans. Mais enfin Ca- 
therine triompha de tous les obstacles. La de- 
mande fnt foite solennellement par le comte 
de Retz, et accueillie par l'empereur. Elisabeth 
quitta son pays pour rejoindre son royal fiancé , 
accompagnée de son pn^pteur Busbek et d'un 
grand sombre de seigpeurs allemands compo- 
sant iOB service d'honneur. Le ducd'Anjou, frère 
do roi, alla aa-devant de la nouvelle reine jusqu'à 
Sedan, pendant que le roi l'attendait à Mézières. 
Ott raconte que Charles IX , impatient de voir 
ion épouse, se déguisa et se rendit lui-même à 
Sedan. 11 était mêlé à la foule lorsque le duc 
d'Ai^oa , prévenu de son mtention, en faisant 
admirer à la reine l'architecture du château, 
dirissa ses regarda du côté du roi. « H fut en- 
fllMnlé de sa bonne mine, dit un historien, et 
revint l'attendre à Mézières, où le. épousailles 
ae firtBt le lendemain, 26 novembre 1570. » 
L'hMcription commémorative existe encore dans 
l'église Notre-Dame de cette ville , au collatéral 
droit (2). Le même faste fut déployé à son en- 
trée dans Paris, le 29 mars lô71, et les sei- 
gneurs de la cour se ruinèrent pour se mettre à 
i'uBîason du \u\b royal. 

(1) lulteaii avait en douze enfants, dont six garçons. 
Ije coffre on Tna? raite extérieur de ce tombeau offrait la 
statae couchée de la réfae. et ae tott anjourd'hol dans 
la eryftc de Saint-Deals. 11 existe an outre an Musée du 
Lm? r« ua trés-élégant portrait, peint à l'huile sur panneau, 
qui est regardé cnnimn une elflgte des traits d' Isabeau 
prisr sur natme et dans sa Jeunesse ( n« Ht, Inconnus de 
récola tamande ). f^og. aussi Mont/aucun, MonnmenU 
de la MomarchU française, t. lll,*pl. XXV. v. De v. 

(S; On raconte que les fêtes qui eurent lien h cette oc- 
eaMon furent d'une magnMccnce presque fateleuac. Le 
MantcsM dt velours violet, I fleurs 4'or, qoc poruit 
ïUlsabelli aval! uae queue de vingt aunes, et plus de 
soixaqte-dlz dames éuient tontes vétnea d'é^ofTea d'ar* 



La nouvelle reine ne prit aucune part au 
gouvernement de Catherine de Médicis. Cette 
femme altière tint toujours sa belle-fille à dis- 
tance des intrigues «le cabinet , et l'empêcha de 
prendre aucun empire sur le faible esprit de 
Charles IX, dont elle favorisa les relations avec 
ses filles d'honneur, et particulièrement avec 
Marie Touchet. Élisal)eth eut aussi peu de par- 
tisans è la cour, car, suivant un historien, « elle 
n'avait que ceux que le mérite et la vertu peu- 
vent se faire m. Le roi était aussi réservé avec 
elle que la reine mère , et aucun projet ne lui 
était confié. Elle n'apprit les massacres de la 
Saint-Barthélémy que le lendemain, à son réveil. 
A ce rédt, son premier root fut : « Le roi mon 
mari le saitpil ? — C'est lui-même qui l'a or- 
donné. — Oh ! quels sont les conseillers qui lui ont 
donné un tel avis ? Mon Dieu , je te prie de lui 
pardonner; car si tu n'en as pitié» j'ai grand 
peur que cette offense ne lui soit pas panlon- 
née. » — « Et aussitôt, dit Brantôme, elle de- 
manda ses heures, et alla prier Dieu. » 

Elisabeth partageait son temps entre le soin 
de sa maison , le désir de plaire à son mari et 
les exercices de piété. Veuve à l'âge de vingt 
ans (1574), elle reporta ses affections sur la fille 
qu'on élevait au cUêteau d'Ainboise. l-ne de ses 
dames lui dit un jour : « Il aurait mieux valu pour 
vous avoir un fils qu'une fille , car vous seriez reine 
mère et puissante. — La France, répondit la prin- 
cesse, possède assez de malheurs sans que je lui 
en donne un nouveau. Si j'avais eu un fils, il y 
aurait eu ici plUs de troubles et de guerres pour 
obtenir la curatelle du roi pendant sa minorité, et 
j'en aurais été cause, pour l'avoir mis au momie. 
Ain»i, je dois bénir l'enfant que Dieu m'a donné. » 
Cette femme sans ambition faillit deux fois re- 
monter sur le trône. Après la mort du roi , on 
crut que Henri III épouserait sa belle-sœur, au 
retour de Pologne, pour reconnaître ses obliga- 
tions envers l'empereur, qui l'avait protégé en 
Allemagne, où les princes protestants voulaient 
lui fAre un mauvais parti et l'arrêter dans son 
voyage. La reine perdit sa fille ( Marie-Élisabeth), 
âgée de cinq ans (2 avril 1578); se trouvant dès 
lors isolée, au milieu d'une cour divisée et 
corrompue, elle désirft-rentrer dans sa patrie: 
elle se retira à Vienne , près de son frère, l'em- 
pereur Rodolphe , qui venait de succéder à 
son père , Maximilicn n. A cette époque , Phi- 
lippe II, roi d'Espagne, devenu veuf d'Anue 
d'Autriche, sœur germaine de la reine de France, 
l'envoya demander en mariago. « Mais Uisabetii 
^s'excusa, dit Brantôme, mi r les cendres hono- 
*ral>les du roy son mary, qu'elle ne vouloit violer 
par un second mariage, ei sur sa parenté avec 
Philippe II, qui étoit à la fois son oncle et son 
beau-rinère. » Elisabeth |Nissa le rente de ses jours 
dans le monastère de Sainte- Claire, qu'elle avait 
lait bâtir à Vienne. Elle y était l'exemple des 
religieuses. On lui avait assigné pour son douaire 
les duchés de Bcrry et de Bourbonnais ainsi que 



BOB ELIS 

les comtéa de Fnrez et de' la Marclie. La plus 
grande partie du reveau qu'elle en tirait Âlail 
employée en présents et gratifications aux per- 
sonnes de mërile do ces pronoces. Elle ne tou- 
tal jamais permettre la vente des offices de ju- 
dicalure, mais les &i»ait conférer aux plus dignes, 
s'en rapportant pour l'ontinaire au àmix de 
Ruibek (que le traducteur de l'historien DoThou 
appelle Boésbacq), son agent en Krance.Ëlisabetli 
fit bâtir à Bourges un collège de jésuites. Elle 
partageait en trois parties ses autres revenus ■■ 
nn tiers pour les pauvret, un tiers pour l'entre- 
lien de sa maison, et de l'autre elle datait de 
pauvres demoiselles qui ne pouvaient trouver 
on établissement digne de leur naissance. Elle 
mouniti Vienne, Agéedetrente-huilana. nPerte 
certes par trop inestimable, ajoute BrantOme, 
car elle eût servi encore d'un miroir de vertu 
aux honnStes dame* de toute la chrétienté. * 
Jacques De Tbon a porté d'elle ce jogeuMst re- 
marquable de concision : Priict tnorU, vel 
Juvenili xtate, fwnina, et lamen famUiaTU 
tplritus retinens (1). 

Elisabeth entretôiait une correspondance sui- 
vie avec Hargaerite, reine de Kavarre , & qui 
elle avait abaiMonné la ntoitié de son douaire, 
et écrivit deux ouvrages : un de piété : Sur la 
parole de Dieu; nu autre d'histoire ■■ Sur tet 
évéuementi le* plut considérables qui arriva 
rent en France de ton temps. Elle les envoja 
au moment de sa nrnrt k Marguerite. On if^re 
ce que ces onrrages sont devenus. 




MU eovitDI de Knlre-DiiBe-ilH-ABga. Entcn 
ftti tu ordro.dini le l«dln du coaxal. 
inatttrte pir J«cph II , bq t7Bi , diu le cin 
DilMboarg, t 11 eiiMdnIc ée SilDl-ËllcDiir. San 




IX. Élitabeth rcitut diHonçrie. 
BLISABETR de Pologne, reine de Hon^ , 
morte en décembre 1381. Elle était fille du U 
dlilas Loketek, d'abord duc pais roi de Polo- 
gne, et d'Hedwige de Posnanie. Elle époua, es 
1319, Cbaroltert d'Anjoo-Sicile, ro) de Hoo^, 
qui était àéjk veuf de Marie de Pohqtne ddcBrt- 
tK X de Luiembourg.Élîsabeth se fit remarquer pir 
M piété et sa bonté; cependant, elle raiuH péiir 
victime d'un alTreux attentat. Un aelgoenr hco- 
grois, Félicien Zachaz, ayant lormé ledestandt 
massacrer la famille royale de Hongrie, pWIn 
danslechAleau de Vicegrad , se jeta le sabre i U 
main sur le roi, qu'il frappa i l'épaule, pois ar 
ËlisabeUi, i laquelle il abatt» quatre doigU. La 
gouverneurs préservèrent les quatre jeunes piiD- 
ces,etun odicierde lareinetaa l'assassin. A prt« 
la moit de son mari, en 1340, Elisabeth gon- 
vema quelque temps les royaumes de Hongrie 
et de Pologne, soud le nom de Louis 1", dit b 
Grand, son (ils, âgé seulement de lefie ans lori 
de son avéuementau trâne. 



b. IIIIO 



-Diafon 



Îlibibktb de Botnie, reine de Hongrie 
et de Pologne , noyée le le janvier 13S7. Ole 
était fille dfticone, ban de Bosnie, et épooti ) 
Cracovie, en mars 1363, Louis dit U Graad, 
roi de Hongrie et de Pologne. Après la mort de 
Loois, en 1 3S! , sa filleatnée, Haiie, bil GooKM't 
et la régence décernée A la reine ËUsabetti. U 
palatin Hicolas de Gara s'empara de l'ecprit des 
princesses, gouverna bous leur nom, el par «s 
mesures tjranniqnes exdla lea mnmnres det 
Hongrois. En 1385, Charles de Dnrazio, dU U 
Petit, princenapolilain, delà hmilledaren rai, 
attiré par les mécontents, arrivek Bade, ae saini 
du gouvernement, sous prétexlede rëtâfalir l'oi- 
dre, et se fait couninner nA de Hongrie dau 
Albe Rojale, le 31 décembre. Les deox rrines 
opposèrent la violence A U fanuel^ et le 6ft- 
Vrier Bdivant Cbaries et ses partisans IùrM 
massacrés par Nicolas de Gara, ea présence et da 
consentement d'Elisabeth. Le sort dea pctocesNi 
avait excité la pitié lorsqu'elles Mvakîit été dt- 
pouillées de leurs droits; mais ce IM avecOM 
indignation générale qu'cm leur vit lecuuvrcr 
la royauté par une atroce perfidie. Eo décembn 
1 3B6, Jean de Horwath, ban de CroaUe et par* 
tisan des Napolitains, proHtad'un voyage gw les 
deux reines Taisaient en compagnie dé Gvd poK 
leur tendre une emboscade. Aprt* anir di»- 
perse leur escorte , il fit d'abiwd traneber la Wa 
au ministre favori, puis jeter la reine filisabelb 
dans une rivière ; toute* le* femme* de M trta 
furent abuidoonéea anx wOngaàm Cnxti*, «I 



ËUSABETH 866 

.^^Tift ^ qui seule, dit on, œrut pas lors tic la cessioà de la Lorraine in roi titu- 
!7r^>ée an château de Bnina. Quel- 



^^ _. Bnipa. Quel 

'J~^>eUe Teng^Umortde sa mère, 
^^Ywath et ses compHces dans les 

* V>rtures. A. de L. 

* ^ Regno Dalmatim M Cnmtim, llb. T, 
l^nt. Hutoria Rtrum Hnmçmriearum, III, 
Ae Thwrocx, Uittoria CmroU Parvi, cap. III. 

* ioh. de Klknilew. Ckrtmie, Humçaror^ 1. 
Boollnius. Unçarueke Càromie, 

tSTi de Pologne, reine de Hongrie 
isylTanie, née en 1518, morte le 208ep- 
ibS. EUe était fille de Sigismond V\ 
ogne, et de Bonne Sforoe. Elle époosa, 
ean Zapolski , Toi^ode de Transylvanie 
longrie. Elisabeth aocoocfaa le 10 juillet 

fils, nommé par les historiens Jean- 
, qooiquMI eût reçu an baptême le nom 
, et perdit onze jours après son mari, 
disposée à céder la Hongrie à Ferdi- 

archiduc d*Autridie; Georges Mar- 
évéque de Waradin et régent du 
»'y opposa : il implora les secours du 
liman pour résister aux Antrîdiiens. 
mond fut couronné sur les fonts de 
lous la tutelle de sa mère : mais le 30 
vit Soliman ordonna à Elisabeth de 
91 Transylvanie avec son fils, et s*em- 
I majeure partie de la Hongrie. En 
ibeth, se voyant près de succomber ou 
uissance de la maison d'Autriche ou 
du sultan, lassée d'ailleurs des firé- 
kltercations que suscitait la fierté in- 

Martinusius, se détermina èéchan- 
Perdinand la Transylvanie pour les 
es de Ratibor et d'Oppdn en SOésie. 
tassé, la reine et son fils se retirèrent 
t; mais Ferdinand refusa de leur livrer 
res promis. En lâ54 les Transylvains 
it Elisabeth, et avec Taide des Turcs 
; Ferdinand et les Autrichiens. Élisa- 
nt à l'âge de quarante ans. Les histo- 
sntent cette princesse comme un mo- 
ûgnation et de courage. 

iâtoria Hfrum Hunçwrtemntm, Ub. XIII. - 
, I>e Beinu PolonUt, Ht. Tll. 

Elisabeth duc fusse de horraùu, 

kBBTH-CHAKLOTTB d'Orléans , du- 
Lorraine et princesse de Commercy, 
septembre 1676, morte à Commercy, 
embre 1744. Elle portait le nom de 
ie//e de Chartres, ei était fille dethi- 
d'Oriéans, frère de Louis XIY, et de 
Elisabeth, connue sous le titre de prin 
iline. Le 13 octobre 1698 elle épousa, 
ration, à Fontainet>leau, Léopold , duc 
ne, dont elle eut treize enfants ; l'ataié, 
Etienne, épousa Marie-Thérèse d'An- 
devmt plus tard empereur d'Alleina- 
ibeth-Cbariotte, devenue veuve le 27 
) , dut se charger de la régence dans 
ittances très-difficiles, et en l'absence 
i; elle s'en tin avec adresse. En 1736, 

]▼. BioGH. otiiia. — T. XT. 



laire de Pologne, Stanislas Leczinski, die prit 
; le titre de princesse souveraine de Commercy. 
C'était une femme d'esprit et de résolution. 
Sa bienlaisance U fit sincèrement regretter de 
sessui^s. 

Ckromologie historique des Dues de Lorraime , dani 
Vdrt de vérifier les dedes, XIIU «Si. 

XL Élùabeth duchesse de MUan, 

* ÉusABBTa on UABBLLB de France, 

duchesse de Milan , née à Tincennes, en 1348, 

morte le il septembre 1372. Elle était fille de 

Jean II, dit le Bon, roi de France, ^ de Bonne 

de Luxembourg. Elle épousa, en 1360, Jean-Ga- 

léas Visconti , prince milanais. Galéas acheta la 

princesse moyennant six cent mille florins, dont 

le monarque français avait besoin pour solder 

sa rançon. Elisabeth apporta en dot le comté de 

Vertus (Champagne); sonmari prit le nom de 

ce domaine, et le porta jusqu'à la mort de son 

père, auquel il succéda dans la seigneurie de 

Milan. Elisabeth motirut à vingt-quatre ans, et 

fut enterrée dans l'église Saint-François de Pavie. 
TnincI, AKuaiss. — Mnratort, jÊnn,, IX, l. — Corto, 
Storia Milau. — Le père Anselme, Hlit, géuémtoç. 

XII. Elisabeth reine de Piavarre. 

* ÉLiSABBTB OU I8ABBLLB de Fronce, 
reine de Navarre, née le 2 mars 1241, morte 
â Hières (Provence), le 27 avril 1271. Elle était 
fille de saint Louis, roi de France, et de Mar- 
guerite de Provence. EUe épousa à Mehm , en 
avril 125&, Ttûband II, dit le Jeune , oomte de 
Champagne et roi de Navarre. Cette union fut 
contractée par les soinsdu sirede Joinville; mais 
elle ne fut puheureuse. En 1270,Tliiband et sa 
femme suivirent saint Louis en Afrique. Après 
la mort de œ monarque , ils revinrent en Eu- 
rope ; mais fls emportaient les germes de la con- 
tagion qui avait moissonné un si grand nombre 
de Français. Thibaud II mourut à Trapani (Si- 
cile ), le 5 décembre 1270, et Elisabeth sucooinha 
trois mois après en dét>arquant en Provence. 
Ils n'avaient pu d'enfants. 

JoloTlUe, Chronique, tM. — Le pèn ABtetae. aut. 
qéuéaloqiiue, — Sbaiondl. Hist. dei Framçais, VIII, 

S-tl7. 

XIIL ÉUsabeth gouvernante des Pays-Bas. 
«iUSABBTB OU ISABBLLB-CLAIBB-BIT€i- 

HIB d'Autriche, infante d'Espagne, duchesse de 
Brabant et comtesse de Flandre, née en 1566, 
morte è Braxelles, le t*' décembre 1633. EUe était 
fille de Philippe II, roi d'Espagne, et d'ÉlisabeUi 
de France. Son père, qui l'aimait tendrement, lui 
teansporta, le 8 mai 1598, la sooverahieté des 
AysBas, du comté de Charolais et de la Fran- 
che-Comté, et annonça en même temps son ma- 
riage avec le cardinal-archiduc Albert TI, qui 
venait de quitter l'état ccdésiattique. Linfantt 
associa aussitôt son futur époux an gouverne- 
ment des Pays-Bas. Mais Philippe réserva aux 
rois d'Espagne la suzeraineté de ees provinces. 
Le mariage de l'faiâuitelsabeUe se consomma à 

28 



867 

Valence, le 18 ayrO 1599. 
princesse ne fut qu'un long 
Hollandais. KUe montra dans 
de douceur et de piété, et 
fants. 

Van Metcren. Ilistoria Rrrum 
g\\n. Délia (Juerra di Flandra. - 
rhistmre générale det Province» 
Neuville, Histoire de Hollande^ I 



ELISABETH 



868 



Le règne de cette 

combat contre les 

ses actes beaucoup 

mounit sans en- 



in BcUjio. — ncnllvo- 
■ CrrlHler, Tableau de 
■Unie», IV, 491. —La 



XIV. Elisabeth reine de Pologne. 

* ELISABETH d'AtiMchc, reine de Pologne, 
morte à Wilna , en 1545. Elle était fille de Fcr- 
«linand I"", empereur d'Allemagne, et d'Anne Ja- 
gellon de Hongrie. Elle épousa, le 21 avril 1543, 
Sigismond H, dit Auguste , roi désigné de Polo- 
gne, et mourut sans postérité. 

Chronologie historique des empereurs d'Occident et 
des Bois de Polonne, dans l'Jrt de vérifier les dates, 
vn,S0l, et VIII, Ito. 

XV. Elisabeth reines de Portugal. 
ELISABETH OU IZABEL d' Aragon (Sainte), 

reine de Portugal, née en 1271 , morte à Estre- 
mos, le 4 juillet 1336. Elle était Hlle de Pierre III, 
roi d'Aragon, et de Constance de Souabe. Elle 
épousa (à peine âgée de douze ans), en 1282, 
Denis dit le Libéral , roi de Portugal. Cette 
princesse fut aussi distinguée par sa beauté que 
par sa sagesse. Elle sut acquérir un grand crédit 
sur l'esprit de son époux, et contribua beaucoup 
à maintenir la bonne intelligence entre les rois 
d'Aragon , de Castille et de Portugal. Elle obtint, 
en 1300 , la grâce de son beau-frére don AfTonso, 
révolté contre Denis et cerné dans Port-Alègrc. 
En 1317 elle eut aussi à s'entremettre en feveur 
de son propre fils , l'infant Alfonse , qui avait 
pris les armes contre son père , et trois fois elle 
réussit à réconcilier Denis avec ce fils. Après 
la mort de son mari, arrivée en 1325, Elisabeth 
prit l'habit de Sainte-Claire , et fonda le monas- 
tère des Clarisscs de Coïmbre , oii elle mourut. 
Le pape Urbain VIH la canonisa le 25 mai 1625. 
L'Eglise l'honore le 8 juillet. 

Perptnianl^ De f^ita et moribus S. Slisabetm lÀuitanm. 
— Hllarion de Coste , Éloges des Dames illustres, — 
SpoDde, ÂnnaleSt année 16SS, n« 10. — ZarlU, finales de 
^ragon. — Don Jo.ie Uarbo/.a, Catalooo dot Rainhas 
de Portugal. — Duartc Nunnvz de Léon, Chronicas dos 
Reis de Portugal. — llrandAo . Monarchia Lusitana. — 
VaKConcellos, Jnacephaleosis. - Ferreras, Historia 
de EspaHa , IV, I6f . — l.e Quien , Histoire générale 
de Portugal, I, iSi. — La Clèdc , Histoire générale de 
Portugal. — Baltlet, f'ies des Saints , II. — Richard et 
Glraud, bibliothèque sacrée. — Prud'homme père, ifto- 
graphie des Femmes célèbres. II. 

* ELISABETH OU IZABEL de Portugal, 
reine de Portugal, morte à Evora, le 2 décembre 
1455. Elle était iille de don Pèdre, due de Coïm- 
bre et régent de Portugal. Elle épousa, en 144>, 
son cousin Alfonse V, dit V Africain ^ roi de Por- 
tugal. En 1449, elle eut la douleur de voir son 
|)ère forcé de prendre les armes contre son mari 
et i)érir sous les mors de Lisbonne. Elle mourut 
jeune encore, après une courte maladie; et l'on 
soupçonna que sa mort avait été bâtée par le 
poison. On en accuse les ennemis de son père. 



qui craignaient qu.'aprèa avoir fait réhabilita b 
ménnoire de don Pèdre, Elisabeth ne voolftt tira 
vengeance des outragea dont il avait été l'objet 
La nation portugaise témoigna l'amour qa'eSi 
portait à cette princesse par un deuil univeisd 
et par les malédictions dont elle chargea les lu- 
leurs de sa mort. Le roi fut tellement aflli;;s 
de cette perte, qu'il renonça dès lors à toat oood* 
merce avec les femmes. Elisabeth laissa deai 
enfants, Jean 1T, dit le Par/ait, qui socoéJa à 
.son père , et Jeanne , qui se fit religieuse. 

Li Cléde, Histoire générale du Portugal, Ur. XII rt 
Xlll.- Ferreras, l^ijforia de EspaAa. Vil. M. -Fifta 
y Souxa, EpUùwtê HUtoriee Portug, 

XVI. Elisabeth reine de Prusse, 
ÉijSABBTH CHBISTI?CB , reine de Pnuse; 
femme du roi Frédéric II, naquit à Bnmswick, 
en 1 7 1 5, et mourut à Schœnhausen, en 1797. E&e 
était fille du duc Ferdinand-Albert de Bnmswick- { 
Wolfenhùttel. Mariée à Frédéric , qui l'éponsa 
contre son gré et contraint par son père, eo 
1733, elle vécut séparée de ce prince josqa'a 
1740. Frédéric estimait néanmoins le carsctère 
et les qualités d'Élisabeth-Christine. H lui dooiu 
le château de Schcrahausen pour résidence, et 
à sa mort il disposa en fovcQr de cette prli' 
cesse d'une rente annuelle de 10,000 thalen,qai 
constituaient son douaire. Frédéric motiva ce 
legs sur ce que « Elisabeth ne lui avait jamM 
causé le moindre mécontentement et que ma 
incorruptible veilu était digne d^anour et île 
considération ». Cet éloge n*avait rie-nd'eioeuir: 
la moitié des revenus d'ÉKsabethChiMiae 
était employée en bonnes cenvres. Elle s'oceapril 
aussi de littérature, et écrivit en allemand plu- 
sieurs ouvrages, qu'elle traduisit en français sooi 
les titres suivants : Méditation à VoccasioB du 
renouvellement de Vannée, sur les solmpu 
la Providence a pour les humains, etc. ; Be^ 
lin, 1777 ; —Réflexions pour tons lesjomde 
la semaine; Beriin, même date; — Réflesiont 
sur Vétat des affaires publiques «i I77S, 
adressées aux personnes erainHffes; Berlin, 
1778; — Za sage Révolution; BcrUn, 1779. 

Preusii. Ubensgesch Friêdrich*i d. Cr. — Pa|in«li 
Hut. de Frédéric le Grand. 

XVn. Elisabeth impératrices de Russie. 
ELISABETH PBTEOWTiâ, Impératrice île 
Russie, née le 5 aeptembre 1709, morte le 39 
décembre 1761 (9 janvier 1761 du calendrier 
grégorien }. EUe était fille de Pierre r*, dit le 
Grand, et de Catherine I^*. Après avoir porté 
une loi qui autorisait les sounraii» russes à se 
choisir un successeur, et aptes avoir ftdt ttfre 
la voix de la nature devant la poRtiqne sn ira* 
roolant le prince Alexis , Pierre W Mgaa le trOne 
à sa femme, Catherine V. Celle-d élaMit dans 
son testament l'ordre de soccesaioii de la ma- 
nière suivante : le fils du maltiefireiR Alexis, le 
tsarévitch Pierre, j était désigpé pour son héri* 
tier tounédiat ; après lui devaient répier les don 
fiUes qu'elle avait eues de Pemperair «vnt sot 



869 ELISABETH 

mariage, Anne, mariée an dne de Holstein, et Eli- 
sabeth ; puis d'autres princes et princesses étaient 
appelés à la couronne. Mais les intrigues de la fa« 
mille Dolgorouki (vo^. cenpm) en décidèrent 
autrement. Après la mort de Pierre II (1730), la 
trône passa h la tille du Trère aîné de Pierre la 
Grand, Anne {voy. ce nom), ducliesse de Cour* 
lande. Celle-ci choisit pour son héritier Ivan, fils 
de sa nièce, Anne, mariée h Antoine Ulrich, duc 
de Brunswick. Cet enfant n'ayant que quelques 
mois à la mort de sa grand -tante (1740), la ré- 
gence de Tempire fut confiée, en vertu des 
dernières Yolontés de l'impératrice Anne, à son 
favori Biren (ooy. ce nom), habitué pendant son 
règneà tem'r les rênes du gouremement. Mais bien- 
tôt la mère d'iTsn médita de secouer le joug de 
Biren et de se foire proclamer régente et même 
tsarine. La présence d'Elisabeth la gênait. Cette 
dernière était d'autant plus chère auK Russes que 
ses habitudes nonchalantes et voluptueuses la 
portaient à préférer les anciennes coutumes de 
son pays à Paustérité que Pierre le Grand y avait 
voulu introduire. Répétant souvent que l'amour 
était pour elle le bien suprême , elle s'était déjà 
reAisée à plusieurs alliances conseillées par la 
politique. Sous Pierre U^^ il avait été question 
d'un mariage avec Louis XV ; elle fut ensuite 
fiancée à Charles- Auguste, duc de Sleswick et 
Holstein, qui mourut avant l'accomplissement 
du mariage. Sous Pierre 11, elle fut recherchée 
par le margrave d'Anspach , en 1741 par le roi 
de Perse Kouli-Klian ; enfin, la régente lui fit 
proposer un mariage avec le duc de Brunswick ,- 
son beau-frère , et sur son refus, lur fit insi- 
nnef de prendre le voile. Ainsi avertie qu'on vot»- 
lait se défaire d'elle, Elisabeth prêta l'oreille aux 
suggestions de ses nombreux ndorateui's. Le 
pbts favorisé d'entre eux , à cette époque ( 174 i ), 
était Lestoeq {voy. ce nom), son chirurgien, 
né es Hanovre, mais d'origine française. Les- 
toeq s'occupa à lui former un parti qui put la 
servir à tout événement et au besoin faire va- 
loir ses droits à la couronne. H fut secondé par 
le marquis de La Chétardie, ambassadeur de 
France. Le cabinet de Versailles, dans le but 
d'enlever à Marie-Thérèse un appui éventuel, 
avait enjoint à son envoyé de ne laisser échapper 
aucune occasion de susciter des embarras à 
la Russie ; aussi alla-t-il jusqu'à fournir à la 
princesse Elisabeth l'argent nécessaire à toute 
intrigue de ce genre, et l'engagea-t-il dans une 
correspondance secrète avec la Suède, tendfloit 
à antener la guerre dans sa patrie, guerre qui 



870 

qui y joigBsit UJie dévolkm pusillanime. De non* 
veanx avertissements troublèrent enfin eette con- 
fiance. Le 4 décembre 1 74 1 la mère de l'empereur 
fit mander la prinoesss auprès d'elle, lui apprit 
tout ce dont elle était instruite ; et pour mieux 
la contraindre à un aveu sincère, elle lui déclara 
que Lestoeq allait être arrêté, et qu'ainsi la vé* 
rite serait tiientôt connue. Êlisal)eth fondit en 
larmes; elle protesta de son innocence, et parut 
satisfoite d'une arrestation qui devait mettre sa 
conduite hors de toute atteinte. La régente pleura 
aussi d'avoir pu un instant i^uier U>ï k d'indi- 
gnes rapports , en demanda pardon k sa cousine, 
et s'endormit dans la sécurité, tandis que Les- 
toeq, instruit de tout, courait chez la princesse 
pour la presser d'agir. Elisabeth h^^ encore; 
elle veut difEérer jusqu'au fi jeoTier 1742, jour 
de la bénédiction des eaux , eérémonie pompeu- 
sement célébrée en Russie,et diwt la célébration 
lui paraissait favorable à ses projets. On n'était 
encore qu'eu ô décembre « et la régente atten- 
dait le 18, jour anniversaire de sa naJssance,pour 
se taire proclamer impératrice; les régiments sur 
lesquels Elisabeth comptait le plus avaient d^ 
reçu l'ordre de joindre l'armée de Wybuuiig. 
Tout rendait le moment décisif : la princesse 
passa la nuit dans la plus grande agitation, Ls 
lendemain matin, Lestoeq lui fit remettre une 
carte sur laquelle il avait dessiné d'un côté une 
femme assise sur un trône de fleurs, et de TautM 
la roue , les tortures et un malhenrsoK Urré anx 
horreurs des plus grands supplices. « L*un 
pour vous aujourd'hui , lisait-on au bas, ou 
Vautré demain pour mot .' «» Dès lors tout fui 
décidé et arrêté pour le soir même. ÉKsahstti 
passa la journée en prières; elle promit è Dieu, 
en cas de réussite , de transmettre la nouronne k 
son neveu, fils de sa sœur akiée, et par consé- 
quent le plus direct héritier dn trône de Pierre Im** 
elle fit veeu de ne jamais signer un décrit de 
mort et de conserver intact l 'empira da ton pèn. 
Malgré toutes ces résolutions, eiie ne troaralt 
pas assez de courage pour commencer sossMinn. 
Le serment de fidélité qu'eHe avait prèle au ienna 
Ivan était toujours présent s sa pensée. En e»> 
trant à minuit diec elle , Lestoeq la trouva à 
moitié déshabHlée, pritc k se mettre au lit et à 
renoncer à tout. Cl lui )eta un manteau é^m- 
mine sur les épaules, et accompagné de Voraat^> 
sof, le seul Russe de distinction qiii vouM preur 
dre une part aetive à cette révolutiau, il fan» 
traîna à la caserne du régiment de Préobnijenski. 
Elisabeth s'y présenta dans eet attrayant dé- 



selon lui devait protéger ses desseins.Cependant .sordre ; elle harangue ta troupe.... A son grand 



les fréquentes entrevues du médecin de la tsa- 
rine avec La Chétardie attirèrent Fattention. On 
ne remarquait pas moins les prévenances d'Elisa- 
beth pour les officiers de tous grades, même ponr 
le^ soldats. Mais Élisat)eth avait trente ans, et 
paraissait n'avoir que les préoccupations de son 
âge et de son sexe. La ré^f-nf e, avertie de toutes 
parts, se reposait sur retteléî»èreté de sa parente, 



étonnement elle volt de Phésitatien.... Elle croit 
quil Csut des promesses, et s'engage, en ma- 
nière de récompense, k livrer les étrangers q«i 
depuis Pierre le Orand étalent en possession des 
places les pins éminentes et les plus h ier ativ e s 
et s'étalent par là rendus odieux aux Russes. 
Une seule compagnie se joint k elle : ce sont de 
vieux soldats de Pierre le Grand; ils eflhsnt 

98. 



871 



ELISABETH 



872 



à la fille le culte qo*flB ont Toué au père; mais 
leur noifibre est peo rassurant Cependant te 
grand pas est fait; il n'y a plus à reculer. Éli- 
sabetli reçoit leur serment, et à la tète de cette 
poignée de coi^urés, se rend au palais impérial. 
Elle fait crerer la caisse du tambour qui vent 
battre Talarme, euToie une partie des siens »*em- 
parer de la régente, du duc son mari et d'au- 
tres personnages importants, qui tous furent 
surpris dans leur lit et faits prisonniers , et se 
rend avec les autres dans la chambre du petit 
lyan. Effrayé d*abord dans son bercean par le 
bruit des armes, cet empereur de quinze mois, 
habitué à se voir baiser la main à son réreil, la 
tend à Elisabeth avec la grâce de son Age. Celle- 
ci avait saisi Tenfant dans ses bras pour le re- 
mettre aux soldats impatients ; mais, désarmée 
par ce sourire de Tinnocence, elle le confie à la 
nourrice, et donne ordre de le protéger. C'est 
ainsi que, le 6 décembre 1741, commença le 
règne d'Elisabeth, surnommée dès lors la Clé- 
mente. Cette clémence fbt trop mcomplète. 
Après avoir promis de renvoyer en Allemagne 
les prisonniers, la nouvelle impératrice les fit 
arrêter à Riga. Traînés ensuite de prison en 
prison, le duc et la duchesse de Brunswick, d'a- 
bord réunis, puis séparés de leur fils, moururent 
sans avoir vu luire le jour de la délivrance, 
non plus qu'Ivan , qui eut le malheur de sur- 
vivre à sa mère. 

Elisabeth annula tout ce qui avait été fait pendant 
la régence, et s'occupa de rétablir les institutions 
de son père ; elle rendit au sénat son ancienne au- 
torité . et c'est par une commission composée de 
sénateurs qu'elle fit juger les nombreux étrangers 
de distinction, tels que les Ostermann, Munnich, 
Lœwenwolde, etc., dont la soldatesque qui 
l'avait élevée au trône demandait les dépouilles. 
Tous furent condamnés, les uns à être écartelés, 
d'autres à la roue ou au knout indéfini ; mais 
Éli8al)eth commua ces peines en une détention 
petpétuelle. Conduits au fond de la Sibérie, ces 
malheureux eurent à endurer tout ce qu'une 
haine longtemps comprimée put inventer de tour- 
ments, sans pouvoir s'y soustraire en mettant 
un terme à cette vie de tortures, don funeste 
de la souveraine, qui, par un oukase, l'avait 
rendue sacrée, et qu'on surveillait soigneuse- 
ment. C'est ainsi que la tsarine gâtait ce que les 
bons mouvements de son coeur lui avaient dicté; 
et son règne parait souvent livré aux deux génies 
du bien et du mal. Elle abolit tout à fait la pdne 
de mort; mais si les écliafkuds n'étaient plus 
teints de sang, jamais autant de pleurs n'avaient 
arrosé les cachots; jamais l'inquisition d'État, 
appelée la chancellmie secrète, n'avait déployé 
une activité aussi terrible. Quoique aimant la 
paix, Elisabeth amena dans son pays deux guerres 
tout à fait inutiles et provoquées sans aucun mo- 
tif plausible. Elle se reprocha celle qu'elle eut à 
soutenir contre les SuÀlois , au commencement 
de son règne; et pour la Hure cesser, elle kor 



fit offrir des indemnités en argent. La Suède te- 
nait à ravoir la Finlande et Wybourg. L*iinpén> 
trice déclara qu'elle n'abandonnesait pas un pouce 
de terrain des conquêtes de son père, et les tio^ 
tilltés continuèrent; Cette campagne, conduite 
par le maréchal Lascy, fut glorieuse pour la 
Russie ; elle finit à son avantage, en 1743( 7 août), 
par la paix d'Abo. 

La guerre durait encore lorsque se forma à la 
cour même une conspiration, dont le but était le 
rétablissement d'fvan. C'est le marquis de Botta, 
envoyé de la reine de Hongrie à Berlm, ^ au- 
paravant ministre de cette princesse à Péten- 
bourg, qui en avait conçu la première idée et ee 
dirigeait de loin les ressorts cachés. Phisieors 
femmes, parentes ou amies de personnages exilés 
au commencement de ce règne, étaient du nom- 
bre des conjurés ; aussi jamais conspiratk» ne 
fût conduite avec plus d'imprudence. BienUyt dé- 
couverts, les coupables furent condamnés au 
knout, eurent la langue coupée et furent ensuite 
conduits en Sibérie. La vanité féminine ne fat 
pas étrangère, dit-on , à cette vengeance si ter- 
rible, et la plus belle d'entre les conjurées, la 
séduisante Lapoukbine , fut la plus maltraitée. 
Son crime fut moins, à ce qu'il parait, la part 
qu'elle avait prise à la coi^uration que la liberté 
avec laquelle elle s'était exprimée au sujet des 
mœurs de l'impératrice. 

Elisabeth appela bientôt auprès d'elle son D^ 
veu , le jeune duc de Holstein, connu depuis soos 
le nom de Pierre III. Elle lui fit embrasser le 
rit grec, le proclama grand-duc, son héntàet 
présomptif, et refusa en son nom la couronne de 
Suède , qui venait de lui être offerte. L'année 
suivante (1744), elle fit venir la princesse d'An- 
halt-Zerbst, qu'elle lui donna pour femme. La 
fiancée du grand duc, en entrant dans la religioo 
grecque, changea ses prénoms de Sophie- Au- 
guste en celui de Catherine Alexievna (voy. ce 
nom ) ; ce fut elle que Voltaire appela depuis 
Catherine le Grand, 

Elisabeth se crut si consciendeusoneot eigagée 
envers Pierre, qu'elle tint soigneusement caché 
un mariage qu'elle contracta à peu près à cette 
époque avec Razoumofski ( voy. ce nom) , sim- 
ple cosaque et musicien de sa chapelle, dont la 
voix et la beauté l'avaient charmée. Par une de 
ces contradictions qui distinguent ce règoe , pen- 
dant que le mariage de l'impératrice était uo se- 
cret, elle avait une foule d'amants déclarés. A 
Lestocq, qui finit par êtreoxilé, et à plusieun 
autres, succéda un de ses pages, Ivan Chouva- 
lof ( voy, ce nom), qui abandonna à Pierre Chou- 
valof, son parent, les usufruits de ses faveurs. 
Bientôt l'influence de Pierre Chouvalof devint 
immense ; ses vexations furent sans exemple, son 
luxe sans pareil. Eut et Bestoujef (voy. ce nom), 
premier ministre, se saisirent d^un pouvoir dont 
l'indolence d'Élisîibeth semblait trouver le joug 
trop pesant. Leur influence fut si désastreuse 
que, malgré le culte d'ËUnabeth pour soa père 



a7« 



ELISABETH 



et pour tout ce qu'il ayait fait, beaucoup d'his- 
toriens enTisagcDt le règne de cette princesse 
comme une vraie contre-révolution opérée en 
opposition au système civilisateur de Pierre. 
Elisabeth était Russe dans Tàme ; mais quoique 
son luxe oriental , sa dévotion outrée , ses ga- 
lanteries raient portée, sans qu'elle s'en soit dou- 
tée , à la protection des anciennes mœurs, et 
que ces mœurs, en reprenant leur empire , aient 
miné l'œuvre de son père, il faut reconnaître 
qu'elle protégea les arts et les belles-lettres. 
Peu instruite, mais pourtant plus soigneuse- 
ment élevée que ne l'avaient été jusque alors les 
princesses de Russie, malgré sa difficulté à 
écrire, die se mit en correspondance avec Vol- 
taire, et lui fonmit les matériaux pour l'histoire 
de son père. Moscou lui doit son université et 
Pétersbourg son'Académie des Beaux- Arts. Son 
favori Ivan Cbonvalof encouragea les jeunes 
talents; et c'est sous le règne d'Elisabeth que 
parurent les premières compositions russes 
de quelque mérite. Halgré sa répugnance pour 
les soins de la politique, l'alliance de son empire 
Itat recherchée en Europe; son influence en Po- 
logne se mahitint, et s'y fortifia même. Elle dis- 
posa à son gré du duché de Couriande , qui dès 
lors devint comme une annexe de la Russie. Sa 
piété la servit aussi. Le synode mit une sorte 
d'enthousiasme à reconnaître en elle le chef su- 
prême de la religion. Cependant, une pénible pen- 
sée préoccupait Elisabeth. On était en 1764 ; dix 
ans s'étaient écoulés depuis le mariage de l'héri- 
tier du trône , et ce mariage restait stérile. La 
grande-duchesse, jeune et belle, désolait sa tante 
par sa fidélité conjugale. Elisabeth ne vit plus 
d'autre moyen que de lui manifester daireroent 
ses inquiétudes pour l'avenir de l'empire. Bes- 
toujef fat chargé de cette mission délicate. Peu 
de temps aprà l'on ne s'entretint à la cour 
que de l'intimité du chambellan Soltikof avec la 
grande- duchesse, dont la grossesse fut officielle- 
ment annoncée. Soltikof fut aussitôt éloigné ; mais 
le tsarévitch ne pardonna pas à Elisabeth cette 
turpitude politique, et il songea à se venger. N'i- 
gnorant pas qu'elle avait gardé rancune contre le 
roi de Prusse de la conjuration de Botta, tramée 
dans Berlin même, il se déclara plus que jamais 
admirateur de Frédéric le Grand, et se lia secrè- 
tement avec lui , pendant que Bestoujef, vendu 
à r Angleterre, et Pierre Chouvalof, passionné 
pour la guerre , et soutenant que c'était un état 
naturel de la Russie, faisaient tous leurs efforts 
pour déterminer leur souveraine à rompre avec 
la Prusse. La tsarine résista t l'horreur de ré- 
pandre le sang de ses sujets la retenait. Bestou- 
jef lui persuada qu'il suffirait de faire avancer 
ses armées , que Chouvalof avait mises sur un 
pied formidable, pour imposer à Frédéric; que 
cette démonstration hostile contribuerait à hâter 
la pacification générale. Enfin, pour porter le coup 
décisif, il lui raconta les railleries que le roi de 
Prusse se permettait, disait-il, sur sa personne. 



874 

Alors la guerre fht résolue. Les lettres du roi de 
France pour détourner Elisabeth de ce dessein 
restèrent sans réponse ; La Chétardie s'appuya 
vainement sur d'anciens services, il fbt expulsé 
sous escorte hors des frontières. Les troupes 
russes entrèrent en Livonie. Dans l'intervalle , les 
intérêts coloniaux de la France et de l'Angleterre 
mettaient l'Europe en feu ; tout le précédent sys- 
tème des alliances se trouvait bouleversé , tous 
les rapports de la politique étaient changés. La 
Prusse s'unit à la Grande-Bretagne. L'intrigue 
de Bestoujef devint inutile. Le ministre rus^ se 
montra aussi opposé à la guerre qu'il s'était 
montré ardent à la provoquer ; mais la tsarine 
n'écouta plus que sa haine contre Frédéric n. 
Bestoujef fut exilé. Torontsof, son succes- 
seur, parut jaloux de voir sa patrie jouer un 
rôle dans cette grande mêlée des natkms euro- 
péennes. 

La Russie prit ainsi part à la»guerre de Sept 
Ans; son armée y cudllit quelques lauriers. Si 
elle ne sut pas toujours vaincre, elle sut toujours 
résister, d'abord sous le commandement du ma- 
réchal Apraxine, puis sous Fermer, Soltikof, Tott- 
leben et Boutourline, qui se succédèrent d'année 
en année depuis 1756 jusqu'en 1761. Les succès 
variés qn'ilsobtenaient, sans apporter aucun avan- 
tageréel, faisaient verser beaucoupde sang. Aussi 
l'impératrice n'opposait à l'adulation des courti- 
sans sur la prétendue gloire de ses armes , que 
des expressions d'humanité. Elle pleurait à cha- 
que rédt de quelque succès , et en signant de 
nouveaux ordres pour continuer les hostilités 
elle pleurait encore. Cette guerre traînait en lon- 
gueur. Les généraux , voyant la santé de la tsa- 
rine décliner sensiblement, n'osaient plus tirer 
parti de leurs avantages, de peur de déplaire à 
celui qui allait bientôt la remplacer. La mort de 
l'impératrice mit enfin un terme à la guerre , et 
tout changea de face. 

Elisabeth régna vingt ans. Des vieillards blan- 
chis dans les cachots et des jeunes gens qui , 
après sa mort , voyaient la lumière |)our la pre- 
mière fois de leur vie , commencée sous les ver- 
roux, protestèrent contre le surnom de Clémente 
qu'on lui avait donné. Elle fut cependant, assure- 
t-on, douce et humaine. Dévote et superstitieuse 
à l'excès, il lui arriva de refuser la signature d*un 
traité parce qu'une guêpe qu'elle croyait de mau- 
vais augure s'était posée sur sa plume. Sa ma- 
nière de vivre était bizarre. Depuis la nuit où 
elle détrôna Ivan, les ténèbres lui inspiraient 
une si grande terreur, qu'elle ne pouvait dormir 
que le jour. Ainsi sa journée se trouvait presque 
entièrement prise par son sommeil et sa toilette, 
qu'elle aimait outre mesure. Son règne ne fut 
cependant pas sans gloire pour la Russie. 

[M™' L. DE RAUTBNSnUDCH-GlEDROTGy dsnS 

VEnqfcl. des Gens du M,] 

Leclerc , Histoire de la Buuie wwdemê. — Chapp^s 
d'Auleroche, f^oyeiçeen Ubérie. — Maostetn. Mémoires, 

— Esneaux et Chenncchot, Hist. phil. et pot, dé Riuêie. 

— Coze , Traveh in Russia, 



875 

eusABETB ALBXIBTNA, impérAlilee de 
Russie, née le 24 Janfier 1779, morte h BélefT, 
le 4-16 mai 1826. Elle était fille de Charieft-Frédé- 
rie, margrave de Bade-Dourlach,etde Charlotte - 
Louise de Hesse-Darmstadt. Appelée à la cour de 
Saint-Pétersbourg en 1793, et choisie par Tim- 
|)ératrice Catherine II pour épouser le grand- 
duc Alejiandre Panlotitch, alors âgé de seize ans, 
elle dot embrasser la communion grecque et 
changer ses noms de Louise^ Marie- Auguste 
contre ceux d'Elisabeth - Alexievna, Malgré la 
jeunesse des deux époux , le mariage fut célébré 
le 9 octobre 1793. l>eox filles, mortes en bas Age, 
furent les seuls rmits de cet hymen. Élisabetii, 
remarquable par sa beauté , Joignait h un esprit 
cultivé une grande MenTeitlanoe. Klle n'aflbcta 
Jamais un rôle politique, et ses nombreux bien- 
faits la firent Justement aimer de ses sujets. 
li'Institut patriotique destiné aux jeunes orphe* 
lines filles de militaires russes lui doit sa fonda- 
tion. Vers 1825 elle sentit sa santé fortement 
ébranlée; ses médedns loi conseillèrent on 
climat plus doux que celui de Saint-Pétersbourg, 
et un Toyage sur les rivages de la mer Noire 
fut résolu. Taganrok lui Ait assigné pour séjour. 
L'empereur Alexandre vint Vy rejoindre quoi- 
que temps après ; mais, par une fhtalité étrange) 
lui*méme fut tout à coup atteint d'une maladie 
mortelle, et succombe le l*' décembre 1825. 
Elisabeth lui survécut peu ; partie de Taganrok 
pour rejoindre l'Impératrice mère, qui devait 
l'attendre à Kalouga, elle mounit en route. 

B.-n. Broecker, Aleatunder der G€tet»0eber, Riga, 
IStT. in-i*. — ComteMe de Choiseul-Gouiiicr, Mémoires 
hittoriques sur l'empereur Alexandre et la cour de 
Êusiti. — A. Êftron, ^fe <f>#tejMiirfr« /*', rlo. ; Pirli, 
ISt6, lh-r>. -^ H.*li. Empcytai , iVo<ice sht Alexan- 
dre /", elc. j Geadve, \%l%, ln-8«, - Rabbr, UUioire 
d^ Alexandre /«', etc.; P.iris. 1M8, « vol. in-«» — J. Rs. 
neaut et Chennechol, Hit^Mre phiUtso^kiqite et poli- 
tique de Russie , tto., V, *99-i01. -' Chofipin , Uussie t 
dans l'Vnivert piftoresque, 5S0. 

XYIII. ÊUiobelh tandgmvinê tU Thuringe. 

ELISABETH (Sainte) dé Bongrie^ landgra- 
vine deThoringe, née àPresbourg, en 1207, 
morte à Marbt>urg, en 1231. £lle était fille d'An- 
dré If , roi de Hongrie ^ et de Oertrude , sœur de 
sainte Hedwige et de la oélèbre Agnès de Méra- 
Aie. D«B sa plus tendre enfance, Elisabeth donna 
des marquée d'une piété si extraordinaire, qu'à 
l*êge de quatre ans on it regardait d^à comme 
une prédestinée. En oe temps-14 vivait le bon duc 
Herman «landgrave de Thuringe^prince de Hesse et 
de Saxe.Émerveillédes récits qu'il entendait faire 
des bonnes qualités de cette jeune princesse , et 
d'ailleurs excité dans son dessein par une prédic- 
tion du fameux ménestrel Klingsor, le landgrave 
envoya demander au roi de Hongrie U main de 
sa fille Elisabeth pour l'alné de ses fils, Louis, 
alors Agé de onze ans. André la loi accorda sans 
hésitation ; et comme c'était jadis la coutume , 
dans les maisons souveraines , lorsqu'on fiançait 
des enfants en bas Age, d'envoyer Vaccordée 
dans la famille de son futur épeux , pour y être 



ELISABETH 



876 



élevée et y demeurer jusqu'à la célébratioD da 
mariage , Élisabetli fut immédiatement remise à 
une dame de haute naissance, nommée ISertiie, 
qui accompagnait le sire Gauthier de Variia,graod- 
échanson et ambassadeur du landgrave. On em- 
porta l'enfant vêtue d'une robe d'étoffe d'or dans 
un berceau d'argent ciselé. Les ambassadeurs da 
duc Herman reçurent en même temps la dot de 
la fille du roi de Hongrie ; elle consistait en ihm 
grande quantité de pierreries et de vaisselle d'or, 
et mille marcs d'argent. Aussitôt après l'arriTee 
d'Élisab^ à lacourdeThuringe, quirésidaitau 
château de Wartbourg, eût lieii la céréniooie de 
ses fiançailles avec le jeune Louis : en attendant 
qu'ils devinssent époux, les deux enfants sere^- 
dèrent et s'aimèrent comme frère et sœur.Le land- 
grave se prit d'une grande tendresse pour sa bnj, 
que les années, en s'éooulant, embellissaient et 
sanctifiaient de plusenplus.Mais la duchesse So- 
phie, épouse d'Herman , ne voyait pas Élisabelfa 
avec des yeux aussi affectueux. Le plaisir suprême 
que cette enfant trouvait dans la prière, la oom 
passion profonde qu'elle ressentait pour ceux qui 
souffrent, l'empressement qu'elle mettait à les 
soulager, toutes ces aspirations d'une âme em- 
brasée par l'ardeur de la charité, paraissaient aa 
landgrave autantde manifestations Je la grâce di- 
vine , tandis que sa femme , très-orgueâleode et 
mondaine, les considérait comme des bizaireriei 
ayant pour cause lo désir de se faire remarquer. 
Telle était aussi à peu près l'opinion de la jeune 
princesse Agnès, sœur de Louis, à l'égard d'Llisa- 
beth , dont elle était naturellement devenue la 
oompagne. De cette différence dans le jugement 
porté par Herman et par son épouse sur la fiancée 
40 leur fils , il s'ensuivit qu'après la mort du 
bon duc, qui eut lieu en 1212 , la situation d'Eli- 
sabeth devint peu à peu fort malheureuse. Son 
fiancé, il est vrai, l'aimait tendrement et la pro- 
tégeait ; mais les parties de chasse et les voyages 
qu'on lui faisait faire l'éloignaient fréquemment 
de la jeune princesse, et celle-ci, en son absence, 
n'avait plus personne pour la défendre contre la 
malveillance de Sophie et de sa fille. Les cour- 
tisans , qui ne se souciaient pas d'avoir un jour 
pour souveraine une princesse que son austère 
piété rendait étrangère à toutes les joies du siècle, 
se sentant soutenus dans leur hostilité contre U 
fille du roi de Hongrie par toute la fhmille da 
jeune landgrave, s'efforçaient de dissuader celui- 
ci d'accomplir son mariage; mais le prince, fidèle 
à ses engagements et d'ailleurs sincèrement atta- 
ché à Elisabeth, ne se laissa pas ébranler par hs 
plaintes ni par les railleries qu'il entendait faire 
autour de lui sur sa fiancée. £n vain s*écriait-on 
que sa dot était trop médiocre , sa conduite trop 
rigide , ses manières trop humbles pour un rang 
aussi élevé que le sien , en vain assurait-on que 
la vie du doltre pouvait seule lui convenir, le 
mariage des deux fiancés fut célébré avec uitc 
grande magnificence, en 1221. Elisabeth entrait 
alors dans sa quatorzième année ; Louis avait 



«n 



ÊIJSABETH 



878 



iiagl^VD am. Une ère de bonhenr ooimnença 
dèt loni ponr ce Jeune couple, dont les idées et 
lee seotiineiits étaient à peo près semblables ; à 
peu près , disons-nous , car Louis , bien quHl ait 
été somominé le Pieux, n'avait pas la dévotion 
extatique, la charité littéralement sans bornes et 
sans mesure, qui étaient reasenoe du caractère 
de aa femme ; mais son amoor, mêlé d'une sorte 
do vénération pour la eompaf^ne que Ini avait cbol- 
aie aoB père , la disposait à approuver, à ad- 
mirer même toute sa ouiduite. Il y avait cer- 
tainement dans les idées de la pleose princesse 
des contradictions dont un autre époux que le 
sien se fût peut-être ofTensé. Ainsi, par exemple, 
raalfpré sa vive tendresse pour le Jeune landgrave, 
à qni dlâ donna plosieura enfuits, elle regardait 
son mariage eomme une humiliation. Elle se 
plaignait de sa destinée trop brillante , et à la- 
quelle elle eût préféré la vie humble et obscure 
des vierges du Seigneur. Cependant l'existence 
)oe menait Elisabeth au milieu de sa cour était 
sinon aussi obscure , du moins aussi humble et 
pins dure que celle d'une religieuse. La règle 
d'aucun monastère ne l'aurait contrainte à plus 
de jeûnes , de veilles et de mortifications de tou- 
tes sortes qu'elle ne s'en imposait à elle-même, 
soit de son propre mouvement, soit d'après la 
volonté de son confesseur, Conrad de Marbourg. 

Néanmoins , Elisabeth vivait heureuse et res- 
pectée par tous ses anciens ennemis , depuis son 
mariage; ce bonheur et ce respect s'évanouirent 
le jour où s'éteignit la vie du prince Louis. Étant 
parti pour la croisade avec l'empereur d'Alle- 
magne Frédéric If, il tomba malade, et mourut 
à Otryinte, en 1237. Aussitôt se réveilla Tani- 
roosité, seulement assoupie, des grands pour la 
veuve du landgrave Louis. La haine de la du- 
chesse douairière et de ses enfants se manifesta 
par la plus inique spoliation. On priva Elisabeth 
de la régence pour mettre à la tète du gouverne- 
ment le prince Henri , un des frères du feu land- 
grave, et on la chassa, avec ses petits enfants, 
dea États qui appartenaient par droit d^hérédité 
à son fils Herman. 

La pauvre princesse se trouva réduite à la men- 
dicité. Du vivant de son mari , pendant une de 
ces épouvantables famines qui désofaient si son* 
vent l'Europe au moyen âge, elle avait employé 
toute sa dot, sa vaisselle et ses pierreries à nour- 
rir les malheureux. La famille du feu landgrave 
s*appnyait sur cette bienfaisante prodigalité pour 
prétendre que la jeune duchesse était atteinte 
de folie. Ne devait-elle pas effectivement passer 
pour folle aux yeux du monde, cette femme dont 
l'idée fixe ou , si l'on veut, la roonomanie , était 
le soulagement de toutes les misères , de toutes 
les souffrances sous le faix desquelles le peuple 
succombait , cette princesse qui , élevée au mi- 
lieu des grandeun, accoutumée dès ses pre- 
mières années à toutes les délicatesses, è toutes 
les superfluités que procure l'opulence, ne se 
laiaaait décourager ni par le dégoût, ni par la 



ftifigne, ni par lea sareasmea dent les esprits 
égoïstes cherchent è blesser les ocMurs compa- 
tissants P 

D'abord , la pauvre veuve , ainsi abandonnée 
de tous et dénuée de tout, alla chercher un refuge 
dans une petite hôtellerie du bourg d'Eisoach , 
située an bas de la montagne sur laquelle est le 
château de Wartbourg ; mais bientôt il lui ihllut 
s'éloigner, et on la vit errer de village en village» 
de maison en maison , demandant un abri et dn 
pain. La crainte du ressentiment de ses persécn- 
teura la faisait repousser par tous ceux dont elle 
implorait la pitié. Cependant une personne cha- 
ritable, dont le nom est resté Inconnu , loi offrit 
de se charger du soin de ses entents, et elle y 
consentit, tant son cœur maternel saignait de les 
voir souffrir. Enfin, elle trouva un asile dansnn 
château appartenant à un de ses ondes , Egbert , 
évéque de Bamberg. Là elle vécut quelque temps, 
triste, mais résignée. EUe acceptait avec recon- 
naissance les peines dont il plaisait à Dieu de 
l'affliger. Son onde désirait la remarier, afin de 
lui assurer un protecteur; mais eUe refusa obs- 
tinément les partis qu'il lui proposa, ne voulant 
pas manquer k U fidélité qu'dle avait jurée à son 
époux. Les propositions de mariage qui lui furent 
fhites dans la suite par l'empereur Frôdérie, soos 
les auspices du pape Grégoire IX , n'ébranlèrent 
pas non plus sa constance. Pendant qu'Elisabeth 
était à Bamberg, les chevaliers qui avaient ao- 
oompagné le prince Louis quand il était parti 
pour U Terre Sainte passèrent dans catte ville, 
en se rendant k Wartbourg, o<i ils rappor- 
taient le corps du landgrave. La situation dans 
laquelle ils virent la veuve de leur mattre les 
émut péniblement. Ils allèrent trouver le prinoe 
Henri, et le déddèrent à rappeler sa hdle-soenr. 
Oelle-ci revint donc à Wartbourg. On la réins- 
talla dans le palais, et on loi rendit les honneure 
et les revenus auxquels lui donnait droit son 
rang de mère du jeune landgrave, Herman, 
dont on reconnut et sauve-garda les droit<^ 
à la succession de son père , en le mettant tou- 
tefois sous la tutelle de son oncle. Nonobstant 
cet accord, il ne se passa pas un long temps sans 
qu'une nouvelle brouillerie entre Elisabeth et son 
beau -frère ne forçât encore une fois la princesse 
de quitter la cour. Elle voulait aller mendier ta 
vie; mais son confesseur s'y opposa. Vere ce 
temps, il alla demeurer à Marbourg, une des 
villes les plus considérables de la Hesse; et 
comme le prince Henri , lors do second d^rt 
d'Elisabeth , lui avait cédé cette résidence avec 
ses dépendances et revenus, la princesse ne tarda 
pas d'y rejoindre Conrad , qui parut mécontent 
de son arrivée. Peut-être appréhendait-il que Gré- 
goire IX , qui occupait alors la chaire de Saint- 
Pierre , et qui , en apprenant l'état de détresse 
dans lequd la famille du feu landgrave Louis 
laissait sa veuve, avait déclaré prendre celle-d 
bous sa protection , sachant maintenant que la 
princesse s'était retirée dans les mêmes Ueoxqiie 



879 



ELISABETH 



son oonfeuear, ne voulût charger ce dernier de 
la direction des intérêts temporels de la prin- 
cesse; et en vérité c'était une charge embar- 
rassante. Elisabeth, dont Tardente charité ab- 
sorbait pins exclusivement que jamais ses pen- 
sées et ses sentiments, et qui voyait un repré- 
sentant de Jésus-Christ dans chaque être souf- 
frant qu'elle rencontrait, dépensait en aumônes 
tout l'argent dont die pouvait disposer ; si on 
l'eût laissée faire » die aurait ainsi employé non- 
seulement ses revenus , mais encore les biens 
sur lesquels reposaient ces revenus. Ce qu'avait 
pressenti Conrad arriva; le pape lui donna U 
mission de veiller tout particulièrement sur sa 
pénitrate. En même temps, voulant témoigner 
à la pieuse princesse l'estime dans laquelle il U 
tenait, Grégoire lui fit envoyer le manteau de 
saint François d'Assise. 

Afin d'épargner le phis possible pour ses pau- 
vres, Elisabeth s'établit dans une dûiumière avec 
ses deux fidèles suivantes, Yseatrude et Giita , 
qu'elle aimait comme des sceurs. Elle revêtit 
l'habit du tiers ordre de Saint-François (ce 
tiers ordre était une congrégation dont les per- 
sonnes des deux sexes pouvaient faire partie), 
et elle se mit à filer de la laine, résolue de vivre 
du produit de son travail. Quoiqu'elle gagnât fort 
peu d'argent, son abstinence était si grande, 
qu'elle trouvait encore moyen d'économiser sur 
sa snbsistanee ; et le fruit de ses économies re- 
venait aux hidigents. Non contente d'avoir fondé 
un hôpital, elle recueillait dans son logis tous les 
malades qui pouvaient y trouver place, sans en 
excepter ceux dont les maux étaient les plus dé- 
goûtants et les plus contagieux. Au reste, lors- 
qu'elle résidait au château de Wartbourg, on 
l'avait déjà vue, maintes fois, panser de ses 
propres mains les plaies des pauvres, et le jeudi 
saint elle ne manquait jamais de laver les pieds 
et la tête des teigneux et des lépreux. Murilkf, 
le fameux peintre espagnol, a célébré ce d^ 
voûment évangélique de la princesse de Thu- 
ringedans un tableau faititulé : Sainte Elisabeth 
lavant les teigneux. C'est une des plus pré- 
cieuses toiles que possède le musée de Madrid. 

Bien qu'Elisabeth fit preuve d'une grande sou- 
mission aux ordres les plus durs de son confes- 
seur en ce qui la touchait personnelleroent , elle 
ne résistait pas toujours à la tentation de les élu- 
der, quand ils concernaient ses pauvres. La dé- 
sobéissance de sa pénitente, et l'on peut dire 
aussi de sa pupille, puisqu'elle ne pouvait pren- 
dre aucune disposition sans son assentiment , 
exaspérait contre elle Conrad. Soit que l'inces- 
sante surveillance qu'il lui fallait exercer sur 
Elisabeth pour l'empêcher de dissiper toute sa 
fortune fatiguât et aigrit son esprit, soit que les 
caractères enclins au despotisme en viennent 
peu à peu , quand l'occasion les y aide, à oppri- 
mer le faible pour le barbare plaisir d'imposer 
la souffrance , il est certain que Conrad de Mar- 
ÏW9X% abusa, avec ane véritable cruauté, du poo- 



: voir discrétionnaire qu'a tmit oo qnH 
nait tenir du pape. On peut le dire sans eug^ 
ration, fl fit une martyre de cette safaite qoi, 
dans son ineflbble nidulgence, croyait lui devoir 
de la gratitude pour les rigueurs par lesquelles 
il lui facilitait l'entrée du paradis. 

M. de MonUlembert lui-même, dans sa 7k 
de sainte Elisabeth de Hongrie, vie à laquelle 
jusqu'à ce moment nous n'avons rien empnmié, 
nous étant borné à réunir les principanx doco- 
ments historiques anxqoela l'illustre écrinia i 
igouté les matériaux traditionnels que son voy^ 
en Allemagne lui a fournis, M« de Montakmbert, 
disons-nous, Uâme les rigueure de Coondet 
son caractère dur, dont plus tard fl fut victime, 
ayant péri , tué par des âievalien qu'il afaitia- 
justement punis comme hérétiques. Il s'eDlpo^ 
tait contre Elisabeth (nous suivons id le rédt de 
M. de Montalembert) jusqu'à lui donner des soof* 
flet8,quand die trouvait moyen d'dndersadéfe&tt 
de distribuer plus d*un denier à la fois à chaam 
de ses pauvres ; puisil lui défendit toute aomâoe, 
même de pain, et il la firappait sévèrement» c'est- 
à-dire brutalement lorsqu'elle lui désobéitsaiL 
Une fois, entre autres, fl la punit en lui faisait 
donner, ainsi qu'à sa suivante bien aimée, par on 
moine à qui il l'ordonna , des coups de bàtoa 
dont elle garda les meurtrissures pendant plih 
sieurs semaines. Elle le craignait an point de 
trembler devant lui , et pourtant elle acoourait 
le trouver, à son ordre, à quelque distance qoH 
fût. Aux soufihuices physiques qu'il lui infligemt, 
il joignit les souffrances morales. Non-seulement 
fl la priva du plaisir de voir de temps en temps 
ses enfimts , mais encore , afin de residre plos 
grande la désolation de son âme, il hii êta ses 
deux fidèles suivantes, qui étaient pour elle des 
compagnes chéries ; il les remplaça par deux 
servantes dévotes , acariâtres , grossières. Celles- 
d dénonçaient journellement à Conrad toutes les 
actions , c'est-à-dire tous les actes de charité de 
leur maîtresse , qu'elles accablaient de mauiais 
traitements. An Ûeu de la servir, elles lui éli- 
saient faire tout le ménage, et la querellaient 
quand les mets qu'eUe préparait ne valaient rien. 
A ce sujet, M. de Monûdembert appdie la sainte 
une victime; l'expression de martyre, que nous 
avons précédemment employée, est plus éner 
gique ; ce fût réellement une bien longue et bien 
douloureuse torture que la vie passée par Elisa- 
beth de Hongrie à Marbourg. Rien ne manqua aa 
calice d'amertume que but cette malheureuse 
princesse , rien , pas même la calomnie. M. de 
Montalembert rapporte que de mauvais bruits 
avaient coura sur les rapports d'Elisabeth avec 
Conrad. Elle fût obligée de se disculper en mon* 
trant à Rodolphe de VariU, qui avait jugé né- 
cessaire de la prévenir de ces bruits , les contu- 
sions dont ses épaules portaient encore les mar- 
ques. Tant de cruauté pouvalt-dle être compatible 
avec l'amour? Le jour de la délivrance arriva 
enfinpour cette âme séraphique, qui necomproiait 



881 



ELISABETH 



883 



pas la perversité humaine. Les austérités et les 
chagrins abrégèrent son pèlerinage sur la terru. 
Épuisée prématurément par Texcès des priva- 
tions comme d'autres le sont par l'abus des plai- 
sirs, Elisabeth mourut à la fleur de Tàge; elle 
avait à peine vingtKiuatre ans. Grégoire IX la 
canonisa en 1236. L'année suivante eut lieu la 
translalion de son corps, qui avait d'abord été 
inliiimé dans U chapelle de l'hôpital fondé par 
eOe à Harboorg. L'archevêque de Mayenoe, Sif- 
fhM , présida àcette solennité. Les reliques de la 
sainte forent exposées dans une châsse, à la 
contemplation d'une foule d'hommes, de femmes 
et d'enfonts , dont on porte le nombre à deux 
cent mille. D'illustres personnages assistèrent 
aussi à cette cérémonie , et l'empereur Frédé- 
ric U, qui y était, posa une coaramie dW sur 
la tète de la sainte. 

A ce précis historique de la vie d*Éliflabeth de 
Hongrie, duchesse deThuringe , nous pourrions 
ajouter le récit des visions et des miracles 
consignés dans quelques-unes des légendes de 
cette princesse. Le plus connu de ces miracles 
est celui par lequel les aliments qu'Elisabeth 
portait un jour à de pauvres familles se trou- 
vèrent changés en roses, lorsque, à la de- 
mande de son mari, qu'elle rencontra sur son 
chemin , elle ouvrit son tablier pour lui faire 
voir ce qu'il contenait. Mais les biographes 
sont divisés d'opinion sur l'endroit et le temps 
où se fit cette transformation. M. de Monta- 
lembert nous apprend qu'un miracle analogue 
a été attribué à sainte Elisabeth de Portugal et 
à sainte Rose de Viterbe. Il ajoute que le ma- 
nuscrit des Franciscains qui en fait honneur à la 
princesse de Hongrie prétend que ce miracle eut 
lieu lorsque Elisabeth était enfant et qu'elle habi- 
tait le palais de son père à Presbourg. 

Camille Lebrun. 

Jacques Montanus de Spire, f^iê de sainte ÉlitiUteth, 

— Th<'n(loric »te Thurinsfo, idem. — Lambecliia, Com- 
wtentairês iur la MblMkêqve de r empereur à f^iennê, 

— Conrad de Marbnrg, Èpiire à Grégoire IX. ^ M. de 
Monta lembert, Hittoirê de la vis de $a»mU ÉUtabtih 
de Hongrie. 

XUL ÉlUaheth non eouveramtê, 
ELISABETH de Bohême f princesse palathie, 
née le 26 décembre 1618, morte à Uervorden, en 
1680. Elle était fille de Frédéric V, électeur pa- 
latin et roi de Bohème, et d'Elisabeth d'Angle- 
terre. Dès sa jeunesse, cette princesse manifesta 
un goût particulier pour l'étude des sciences et 
des langues étrangères. Éprise de la philosophie, 
elle détermina Descartes ( voy. ce nom) à habiter 
Leyde et Eyndegeast, afin d'être plus h. portée de 
recevoir les leçons de ce grand homme. Jamais 
maître ne profita mieux de la docilité et de la 
pénétration d'un disciple. H exerça la princesse 
dans les questions les phis abstraites de la géo- 
métrie, en même temps que dans les spécula- 
tions les plus sublimes de la métaphysique. La 
solidité d'esprit d'Elisabeth lui permit d'acquérir 
im tel degré de science que Descartes affirme. 



en lui dédiant ses Principes, « qnll n'avait encore 
trouvé qu'elle qui fût parvenue à une intelligence 
parfoite des ouvrages qu'il avait publiés jusque 
alors ». Vladislas TV, roi de Pologne, veuf dn Re- 
née-Cécile d'Autriche, demanda Elisabeth en ma- 
riage ; mais l'amour de la philosophie détermina 
la princesse h refuser cette union. Quelque temps 
après, Elisabeth se trouva compromise dans la 
mort d'un gentilhomme français nommé d'Éptnay, 
assassiné è La Haye. La reine mère sa montra trè»» 
sévère, et chassa sa fille de la cour. Elisabeth se 
retira d'abord à Grossen, puis à Heidelberg, et 
enfin à Cassei. Durant ce temps elle continua à 
philosopher par correspondance avec Descartes. 
Enfin, devenue âgée, elle obtint l'abbaye d'Her- 
vorden, bénéfice d'environ vingt mille écns de 
rente. Elle fit de cette abbaye une académie 
philosophique, où toutes sortes de personnes 
d'esprit et de lettres , sans distinction de sexe 
ni même de religion, les catholiques, les calvi- 
nistes, les luthériens étaient également bien 
reçus, sans en excepter même les sociniens et 
les déistes. Cette abbaye fot considérée comme 
une des premières écoles cartésiennes ; mais elle 
ne subsista pas après la mort de sa fondatrice. 
Selon sa nièce, la princesse palatine duchesse 
d'Oriéans, Elisabeth était tombée en enliuice 
dans les derniers temps de sa vie. La reine 
Christine de Suède, par une rivalité naturelle de 
femme savante, détestait particulièrement Elisa- 
beth de Bohême, et ne pouvait soutfrir qu'on eo 
parlât devant elle. 

UorM.Grand Dieiionnairê hiitoriqitë^-Pndhomm»» 
Biographie des Femmeê célèbre*. 

ELISABETH (Philippine- Morie- Hélène, de 
France, Ifadame), princesse française, née à 
Versailles, le 3 mai 1764, guillotinée à Paris, le 
10 mai 1794. Huitième et dernier enfant du dau- 
phin , fils de Louis XV, -et de Marie-Josèphe de 
Saxe, elle était soeur de Louis XVI {voy. ce nom ). 
L'éducation de cette princesàe, orpheline à trois 
ans, fut confiée à la comtesse de Marsan et à 
l'abbé Montaigut. La vivacité, la susceplibilité 
de madame Elisabeth furent réprimées de bonno 
heure, et à leur place se développèrent la fran- 
chise, la générosité, la délicatesse, qui se ren- 
contrent souvent avec ces défauts. Ses pensions, 
les présents du roi, les pierreries dont elle pou- 
vait disposer, étaient employés à élever des or- 
phelines, à les doter et à secourir des vieillards. 
Pour satisfaire à sa bienfaisance, elle ne résidait 
à la cour qu'autant que son devoir l'exigeait, et 
demeurait le plus souvent dans sa petite maison 
de Montreuil. Les dangers qui en 1789 mena- 
cèrent la famille royale en rendirent madame 
Elisabeth inséparable ; elle se félicita de ce que 
son mariage ne s'était conclu ni avec Joseph II 
ni avec le duc d'Aoste, afin de partager le sort 
de son frère, qui l'aimait tendrement,et elle résista 
aux prières du roi, qui voulait qu'elle sortit de 
France avec ses tantes. Ramenés à Paris avec 
le roi,qu'elleavait suivi dans sa fuite, la princesse 



883 



ELISABETH — ÉLISE 



M4 



montra son courage et 8on dévouement dans la 
journée du 20 juin 1792. Une horde furieuse, 
qui avait envahi les Tuileries, croyant reconnaître 
en elle Marie- Antoinette, la menaçait et allait la 
frapper : « Arrêtez ! cria M. de Saint-Pardoax, 
c'est madame Elisabeth 1 — Taisez- vous, mon* 
sieur, interrompit la princesse, et sauvez la 
roine! » Au 10 août ( 1792), madame Elisabeth 
suivit le roi et sa famille à l'Assemblée législa- 
tive et au Temple : elle ne songeait plus qu'à con- 
soler les derniers moments de ses parents par 
sa tendresse et ses soins. 

La vie des prisonniers da Temple était réglée : 
Madame Elisabeth faisait des lectures au roi , 
travaillait à Taiguille avec Marie-Antoinette, et 
s'occupait avec eaxde l'éducation du dauphin et 
de sa sœur Marie-Thérese.C'était après avoir été 
témoin de son dévouement à ses enfants, que 
Louis XVI leur prescrivait de regarder Elisa- 
beth comme leur seconde mère. Le 20 janvier 

1 793, madame Elisabeth reçut les derniers adieux 
lie son frère, qui en partant pour l'échafaud 
lui recommanda la reine et ses enfants ; le 2 août 
de la même année elle reçut aussi les derniers 
adieux de Marie-Antomette, que Ton transférait 
h la Ck>nciergerie. En octobre suivant, lors de 
l'instruction du procès de la reine, Elisabeth eut 
à comparaître devant des commissaires envoyés 
au Temple pour l'hiterroger sur une infAme dé- 
nonciation d'Hébert ( voy. ce nom ), qui aoco- 
sait les princesses d'avoir voulu corrompre les 
mœurs du jeune Louis XYII, dont on les avait 
séparées depuis trois mois ; Elisabeth comprit 
seulement que leurs paroles devaient outrager 
la pudeur, et couvrit son visage de ses mains ; 
plus tard la reine en appelait à toutes les 
mères. 

Après la séparation d'avec la reine, madame 
Elisabeth , restée au Temple, y fut logée dans 
une cuisine,sans meubles, qu'elle partageait avec 
la duchesse d'Angoulême. La prière et le travail 
remplissaient leurs journées, lorsque, le 9 mai 

1794, madame Élisabetli fut mandée par Fou- 
quier-Tinville pour comparaître à son tour de- 
vant le tribunal révolutionnaire. Dans les débats 
qui précédèrent la condamnation de Marie-An- 
toinette , on avait découvert une correspon- 
dance entretenue par madame Elisabeth avec 
les princes ses frères. On y joignit Taccusation 
d'avoir fait passer ses diamants ainsi que de 
l'argent aux princes émigrés. La princesse, 
toujours calme, parla peu et noblement. On 
lui signifia son arrêt le 10 mai, et immédiate- 
ment après elle monta dans une des charrettes 
qui conduisaient j^ la place de la Révolution vingt- 
quatre personnes , d'Age , de sexe , et de rang 
diiïérents, condamnées à périr avec elle. Du- 
rant le trajet qui conduit du Palais-de- Justice à 
cette la place , une troupe forcenée suivait 
les charrettes en faisant retentir l'air de vocifé- 
rations : la belle et douce physionomie d'Elisa- 
beth n'exprima aucun sentiment pénible. Cette 



princesse disposait à la mort une vieille faam 
auprès de lacfUelle on l'avait attachée, et net 
ne put la distraire du pieux et dernier devov 
qu'elle venait de s'imposer. Arrivés au liea èi 
supplice, les compagnons de la priooessc, qri 
devaient mourir les premiers, slndinèrart nh 
pectueusement en passant devant elle ; d'te it 
serein , elle répondit à leur salut, et <^«»»*^ 
à prier avec ferveur pour chacun de ceux doîl 
le bruit du fér, en tombant, lui appraiait h 
fin. La vue du sang et des corps qui eonvraisat 
l'échafaud n'ébranla point la fermeté de maduM 
Elisabeth ; mais ce fut avec la plua vive en»- 
tion qu'elle dit au bourreau, qui enlevait le 
mouchoir attaché sur sa poitrine : « Au nom de 
Dieu, monsieur, couvres-moi ! » Elle obtint cette 
faveur, et reçut le ocmp de la mort Madame 
Elisabeth était d'une taille assez élevée; ses 
traits étaient réguliers; on remarquait la fralchear 
de son teint et son maintien noble et gradeai. 
Sa dépouille mortelle fût portée dans la fone 
commune de Monceaux. [Comtesse de Bbast, 
dans YBncycl. des G, du M.] 

Ferrand, Êloçe hUtorUiue de madame ÉlUeMk. - 
Olérjr, Mémoinu. — Tbtani, HMoire.de U MerefiUiM 
française, — Beauchène, UiUoire de Louis X^ll. - 
M. de Lamartloe* Histoire des Girondins, ?ol. VI. 

ÉLisABBxa de Bavière, dite la Princau 
palatine, Voy. CHiRLOTTE-ÉiasABBTH. 

AlisA (en arménien Éghisché), célèbre Us- 
torien arménien, né vers le commencement ds 
cinquième siècle de l'ère chrétienne , mort es 
480. Après avoir été disciple du patriûrehe saint 
Sahag ( Isaac ) et de saint Mesrob , il fut envoyé 
par ces illustres maîtres à Athènes, à Alexandrie 
et à Constantinoplepour y être initié anxsdeneei 
et à la civilisation des Grecs. De retour en Ar- 
ménie, il prit les ordres , obtint le grade de 
vartabed (docteur), et fut sacré évêque des 
Amadounians, qui possédaient le canton d'Ars- 
cadzodn (dans la province d'Ararat). Il assista, 
en 459, au concile national de Artacbad. Le 
prince Yartan, de lafomille des Mamigomaai, 
parent d'Élisé , le prit pour aumônier, et en fit 
Sun premier secrétaire. Dans sa vieillesse, Élise 
habitait le canton de Rheschdoonikh , dans le 
pays des Mages. Désireux de répandre Tinstnie- 
tion parmi ses compatriotes , il avait fondé on 
grand nombre d'éc4>les. On a de lui : Hisloktt 
de la guerre de Vartan et des Arméniens, 
C'est le récit des événements qui arrivèrent en 
Arménie entre les années 439 et 463. Les chré- 
tiens de ce pays, persécutés par les Perses, qui 
voulaient les contraindre à devenir sectateurs de 
Zoroastre, se révoltèrent de concert avec les 
Géorgiens ; mais ils furent vaincus en 4ôl. Les 
fonctions qu'Élise remplissait auprès du chef 
de la ligue chrétienne lui permirent d'observtr 
dé près les péripéties de oÀte guerre. La narra- 
tion d 'Élise est simple et claire; les jugements 
qu'il porte passent la plupart pour équitaUes; 
son style, brillant et harmonieux, s'élèvesouvent 



ÉLISE — ELISIO 



l'éloquence. Il est à regretter que sonoo- 
soit parsemé de tant d'bômélies et de 
ns morales peu intimement liées au sujet 
î est d'ailleurs tellement corrompu, qull 
die de découvrir le sens d'un grand nom- 
[)assagcs.La relation d'Éliséa été souvent 
ée, savoirà Constantinople en 1764, in-4^, 
823» in-8°; à Nakhidcbevan en 1764, à 
len iSlGy à Venise en 1823, in-12. Cette 
: édition e-st la plus correcte; elle laisse 
t beaucoup à désirer. Plusieurs savants 
lyé de faire connaître en Europe l'bis- 
: Vartan. Fr. Neumann a donné une tra- 
anglaise de la partie bistorique seule- 
ous le titre de Tke History qf Vartan 
the hattle oj the Armenians , by BU- 
lOndres, 1830, in-4". H a omis la dernière 
le l'ouvrage , c'est-à-dire la relation du 
que souffrirent les princes et les prêtres 
victoire des sectateurs de Zoroastre. 
luction italienne, par Giuseppe Cappel- 
té imprimée à Venise, 1 84 1 . in-8^. L'abbé 
i Kabaragy Garabed en a enfin donné une 
>n française, sous le titre de Soulève- 
itional de V Arménie chrétienne, etc., 
\sé; Paris, 1844, in-S**. Élise est auteur 
?ur8 autres écrits, savoir: Histoire d'Ar- 
Quoique l'on ne possède plus cet ou- 
n sait qu'il faut le distinguer de l'bistoire 
an ; celle-ci en efTet a été écrite à la 
le Tarchiprétre David le Mamigonian, 
mort de Vartan ; la première fut corn- 
ir l'ordre du prince Vartan; — Éloge 
'^e monastique; imprimé à la suite de 
de l'Histoire de Vartan donnée à Venise; 
Hcation de VOraison Dominicale; — 
itaire sur la Genèse , le livre de Jo- 
livre des Juges ; — Homélies sur la 
, la Mortf la Séimlture et la Résurrec- 
Jésus- Christ; — Deux prières ù réci- 
te tombeau des prêtres ; — Traité 
Canons de l'Église, II est sorti de l'im- 
de Saint-Lazare un recueil intitulé : 
horen méroh Eghischéi Vartabedi ma- 
uthiounkh (Œuvres de notre saint père 
Denise, 1738, in-8*'. £. Beauvois. 

Ardzrouni, passage tioprlroé à Ja fin de l'édl- 
Hist. de Fartan donnée à Constantinople; 
%»y p. fl«. — TchamlchUn , Badmoutkioun 

1, 11. — Giovanni de Serpos, Compendio UO' 
emorie chronologice concernant t la religione 
'.te délia nazione jirmenaA. 111, p. 50H. ~Nru- 
rtueh einer Gesckiehte der jérmenisehen lÀ- 
p. 6S-70. et préface de la tradoct. de VHist. 4ê 

ié i*% patriarche d'Arménie, mort en 
l'ère arménienne (943 de J.-C). Élu 
le en 384 ( 936), après la mort de Théo- 
^ouadzadour ) 1*', il établit à Agatbo- 
is le lac de Van, le siège de son adminis- 
Ses ennemis le firent déposer au moyen 
es et de calomnies, en 941 ; et comme, 
es règles canoniques, on ne pouvait lui 
ie saocesseur avant ta mort, rtotorité 



886 

patriarcale fut exercée par un délégoé* Ananie, 
abbé de Varag, lui succéda. E. B. 

Tchantehlan. Badmouthioun Uatoti. t. II. 

* Alise ii , patriarche d'Arménie, né en Tan 
900 de rère arménienne ( 1451 de J.-C.)> mort 
en 964 (1515). D'abord évéque d'En van , puis 
' vicaire général du patriarche d'Arménie, il fut 
élu patriarche en 952 (1503), après la mort de 
Tbadée l*^ Il usa avec sagesse de l'autorité qui 
lui était confiée; ZachariellI lui succéda. Élise 
était fort versé dans la théologie, la rhétorique 
et l'histoire sacrée. On a de lui : Commentaire 
sur la Genèse , avec des tables clironologiqucs 
de l'Ancien Testament jusqu'à la naissance de 
J.-C. ; — Vie desaint Grégoire Vllluminateur, 
en vers ; — Quarante-cinq Sermons. Tous ces 
ouvrages sont restés manuscrits. E. B. 

Trhaiotchlan, Badmouthùtun HalotSy t. III, p. 506. 
— Chaudon, DicL hi$t. 

Aliséb (Le père). Voy, Talacaon. 

AlisAb ou élib, fils de Sapliat, propliète hé- 
breu, mort à Samarie, vers 835 avant l'ère chré- 
tienne. H labourait son champ lorsque Élie, reve- 
nant de l'Horeb, jeta sur lui son manteau; c'était 
im appel à la prophétie. Elisée obéit, le suivit, et 
avant sa disparition au del lui demanda le double 
de son esprit. Il reçut son manteau ; et les autres 
prophètes le reconnurent pour leur chef. 11 ren- 
dit douces les eaux saumâtres de la fontaine de 
Jéricho, en y jetant du sel ; et partant ensuite 
pour Béthel, il lit dévorer par deux ours des en- 
fants qui l'appelaient chauve. Il prédit plus tard 
la victoire de Joram et de Josaphat sur les Moa- 
bites, multiplia l'huile d'une veuve , ressuscita le 
fils d'une femme de Sanam, qui lui avait donné 
l'hospitalité ; guérit de la lèpre Naaman, général 
. du roi de Syrie ; reporta cette maladie sur son 
propre serviteur Guelsazi,qui avait reçu contre 
ses intentions les présents de Naaman,et sur sa 
postérité tout entière; fit remonter à la surface 
de l'eau le fer d'une hache qu'un prophète avait 
laissé tomber dans le Jourdain; et prédit à Joas, 
assiégé dans Samarie par les Syriens, qu'il triom- 
pherait de ses ennemis et que l'abondance ferait 
place à la famine. Il annonça plus tard à Hazaei 
qu'il deviendrait roi de Syrie, et commanda à 
un prophète d'oindre Jéhu en qualité de roi 
d'Israël, à la place de Joram , conformément à 
l'ordre qu'il avait reçu d'Eue. Il mourut à la 
suite d'une maladie pendant laquelle Joas, roi 
d'Israël y alla le visiter en personne, et prédit 
alors à ce prince trois victoires contre les Sy- 
riens. Il était enterré depuis un an, lorsqu'un 
homme mort, jeté dans sa fosse par mégarde , 
ressuscita, dit-on, au seul contact de ses osse- 
ments. Alex. BONNEAU. 
La Bible, RoU^ \. I, c. xix; i. II, c. i, n, nr.iv, v, vr, 

VII« VIII, IX. xiu. 

ELISIO, en latin bltsicjs (Giovanni), mé- 
decin napolitain, vivait en 1556. Il était bon 
orientaliste, et avait été médecin de Ferdinand, roi 
d'Aragon. On a de lui : Brève Compendium 
de BalneiM totius Companiw ; \en\se, 1553 et 



887 



ELISIO — ELLENBERGER 



1 Ô56, in-fol. ; Naples, 1590, in-S** ; — De jEdria 
insula ejusdemque mirabili incendio; Na- 
ples, 1689 et 1751, iQ-4*»; — De Curatione 
Morhi Gallici, contra barbaros et vulgares 
empiricos ; — De Prœsagiis Sapientium, etc. 

Gracfias, Theiaurus ^ntiquitutum, Italiae, Xf. 

* BLI8RA OU ELISÉE GALIRO, rabbin du 
seizième siècle, fut un des disciples du rabbin 
espagnol Karu, et devint chef de la synagogue 
de Safet, dans la Galilée supérieure.Nous avons 
de lui un Commentaire sur VEcclésiaste , Ve- 
nise, 1578, in-4«; on autre Sur Esther , Venise, 
1583, in-4'*; et un troisième. Sur le Cantique 
des can tiques, diwc le texte; Venise, 1587, in.4*. 
Il vivait encore à Tépoque où fut publié son 
Commentaire sur VEccUtslaste. Al. B. 

no.Mi, Dizionario degll Ebret. 

ELirs. Voyez JEuvs. 

KLIUS 6ALLUS. VoyeZ GalLUS (iEUTO). 

* ELius PBONOTUs (AUloç npo(iôTo;), mé- 
decin grec d'Alexandrie, d'une époque incertaine. 
Villoison le fait vivre peu après Pompée, c'est- 
à-dire dans le premier siècle avant J.-C. D'autres 
le regardent comme beaucoup plus ancien. Chou- 
lant, au contraire, le place dans la seconde moitié 
du premier siècle de l'ère chrétienne. C'est pro- 
bablement le personnage cité par Galien sous le 
simple nom d'yElius. Cet auteur a composé sur 
la médecine beaucoup d'ouvrages qui existent 
en manuscrit dans diflTérentes bibliothèques, et 
dont aucun n'a été publié, du moins en entier, 
bien que Kiihn eût l'intention de les comprendre 
dans sa Collection des écrivains médicaux 
grecs. Quelques extraits d'im de ses ouvrages, 
intitulé Auv«|iep6v ( Medicinalium Formulor 
rum CoUectio), ont été Insérés par C.-G. Kùhn 
dans ses Àdditam. ad Elench. Med. Vet, a 
J.-A. Fabricioin Bibl. Grxc. exhibit. ^ti par 
Bona, dans son Tractatus de Scorbuto ; Vérone, 
1781, in-4°. Deux autres de ses ouvrages sont 
cités par Mercuriali : Variât Lecdones, m, 4; 
et De Venenis et Morbis venenosiSy I, 16; 
ir, 2 ; et par Schneider, Prxfat. in Nicand, 
Theriaca, p. 11, Àlexipharmacaf p, 19. 

Fjbrlchis, Biblioth. Crœca. — Danssc de VllloUon, 
rinecd. Crœcat t. II. p. n». — Choulant, Handbueh der 
tiitcherkunde fur die Àeltere Medicin.,- Leipzig, 1840, 

ln-8«». 

* RMVABDETSIOUBGHITARDBTSI. VoyCZ 

Machdots II et MoYSE II. 

ELIZABETH. VoyCZ ELISABETH. 

* ELKAiVA, rabbin,qui vivait, dit-on, au second 
siècle de l'ère chrétienne. Il était fils de Jerucham 
et petit- fils d'Avigador. On conserve sous son 
nom dans différentes bibliothèques un livre ca- 
balistique très-remarquable, intitulé Peliahy livre 
de choses admirables, où il raconte plusieurs 
mystères annoncés par le prophète Élie et 
par les anges; on y trouve des Commentaires 
mystérieux sur le premier chapitre de la Gen^e. 
Wolf a donné beaucoup de détails sur ce livre, 
et en a traduit un passage important. 

Al. BONMEAU. 



Rottl. Dittonarto tt«rieo dêffU JMrN. — WoU, Ml». 
theca Heibrma, t. Il, p IM-IM. 

BLLAiM (Nicolas), médedo et mténtnr 
français, né à Paris, en t534y«iiiort dans la mène 
ville, le 30 avril 1621. n fut raça docteoraiBé- 
decine à Paris le 16 janvier 1571, et flit éh 
doyen en 1584 et en 1597. H prit un êoin ai ii- 
gilant des affaires de sa tacôlté, qn*fl raçnt II 
surnom de VAtlas des Écoles. Ce fut à si mI- 
licitatjon qu'en 1586 le conseil d'État «fit délieaK 
à tous apothicaires, sous peine de prison et po- 
nition corporelle, de faire ni bailler ancones oooh 
positions ni médecines aux malades sans To^ 
donnance du médecin écrite et paraphée de ■ 
main ».Ellain réforma le Codex alors en iiuve,ct 
réglementa les écoles.Onade lui : Sonnets ;Pvn, 
1561, ui-8"; — Discours panégyrique en vers 
à Pierre de Gondy, évéque de Paris, sursm 
entrée dans cette ville ; Paris, 1570, in-4«; — 
Àdvis sur la peste; Paris, 1606, in-8**, et 1633, 
in-t2 ;-- Ad cardinalem Rettensem, nupet 
pileo cardinalitio donatum, Carmen; Paii^ 
1618, in-4®; — Censure de quelques RmUa 
et Antidotes vantés par les empjfriques; Pi- 
ris, 1649. 

Antoine CharpenUcr, OraUon fwtêtn ^£UabL - 

Merckleln , Undeniut rtnovatui, — Haxon, N9tàu ém 

homme$ les plut céiébres de V Académie de Mééetbtt^ Tk, 

-Baron, Notice des Médecins de Parie.— éloy, IMeLklt 

ter. de la Médecine. — Goa|et. Biblioth. /nmç. 

ELLBBODE(iVtcai5e Van), en latm BLLIM- 
Dius, philosophe et poète flamand, né à CasNl 
(Flandre), mort à Presbourg, le 4 juin 1577. 1 
fit ses études à Padoue, où il prit le grade à 
maître es arts et de docteur en médedne. fi- 
cellent helléniste, sa haute science lui proeon 
l'amitié du cardinal de Granvelle, de Paolîb- 
nuce, de Jean Pinelli et d'Etienne Radions, vio»- 
roi de Hongrie, qui lui donna un canonlGat à 
£ger. Il mourut d'une fièvre pestilentielle. On i 
de lui : une traduction latine de Nepis^tou, fan- 
(mônou xai qsiXoao^ov , ITept (puoecoc &v6pÀitou» 
^t6X{ov ( Un livre de la nature de rhomme, |Nr 
Neraesius, évéque et philosophe); Anvers, 1565, 
in-12. Nemesius vivait vers la fin du qnatrièoB 
siècle et était d'Émèse, ville de Syrie ; cette venm, 
entreprise et roanquée précédemment par Geoiipi 
Valia, est faite avec netteté et correction ; eHe 
fut imprimée, cumannotationilms, àAuxooM^ 
1671, in-8^ On la trouve aussi dans la Biblkh 
theca Patrum, édit. de Lyon, VIU, 618 à 649; 
— Epistolœ sur des sujet<i scientifiques, inséiéei 
dans les Epistolœ illustrium Belgarum 4e 
Daniel Heinsius; — Epistola ad Carolum 
Clv^ium, insérée dans les Exercit. de Tbema» 
Crenius , tom. II. — Quelques poésies latines, 
dans les Deliciœ Poetarum Belgarum de Gra- 
terus. 

Ch. Cluslus, Epistola ad 7» Liptimm; diM le S§Uo§b 
Epistolarum de Burmann, I, SU -Sis. — Mardunt. De»- 
cHptio Flandriœ, 11b. I,6S. — Sander, De Scriptoribm 
FlandritBf itt. — Swert, Annales Herum Belgieanmj 
S71. - Foppenjt, BibUotheca Beigica, «Tt. ~ p. Goaldl, 
k'ita Finceniii Pinellii. Vt%. 

* BLLBXBBB6BB (Frédéric -euilUsumeU 



889 



ËLLENBERGER — ELLEVIOU 



890 



«énidit aHemand, né à Halberfttadt^cn 1729, mort 
à Halle, le 7 janvier 1768. Ses ouvrages sont : Un- 
ttrsuchung der Schichsale grosser Gelehrt&n 
unserer Zeit (Recherches sur la destinée de 
plosieurs grands savants de notre temps ); Halle, 
1751, in-4"; —De logica scientiarum philo^ 
sopkicarum prima; 1755, in-4°; — Ktuui 
sich mit der hebraischen Sprachê zubes- 
chaeftigen (De l'art d'apprendre la langue hé- 
braûque);ibid., 1757, in-8^ 

BLLBNBOROV6H (Lord). Voyez Law 
{Edouard). 

* BLLBif RiBDBR (Marie), femme peintre al- 
lemande, née à €k>nstance, en 1791. Elle reçut les 
principes de son art dans sa ville natale, con- 
tinua ses études à Munich, et vint en 1820 à 
Rome , après avoir peint avec talent quelques 
toiles. C'est en Italie qu'elle acquit une grande 
oorrection de dessin. Elle vécut ensuite quelque 
temps à Carlsruhe, où on lui avait comniandé, 
pour l'église de cette ville, un Saint Etienne 
martyr. Elle y obtint le titre de peintre de la 
cour. Après un nouveau voyage à Rome, en 
1839, elle revint k Constance. Ses tableaux sont 
empreints d'une telle grftce qu'on a pu dire 
qu'elle travaillait dans la compagnie des anges. 
Marie Ellenrieder a peint aussi des sujets de 
genre. Parmi les compositions appartenant à 
cette catégorie, on cite Un enfant surpris par 
un orage et priant agenouillé. Parmi ses 
autres tableaux on remarque particulièrement : 
Joseph et r Enfant- Jésus ; •— Marie et V En- 
fant-Jésus; — Sainte Cécile; — La Foi^ 
r Amour et la Charité. 

(Umvertat.-Lexik. 

ELLER (Plie), visionnaire allemand, né à 
Ronsdorf, en 1690, mort le 16 mai 1750. 11 apprit 
l'état de tisserand, et travailla à Elberfeld, où II 
M lit tellement remarquer par ses qualités que le 
roi de Prusse fit de lui l'agent du protestantisme 
dans les pays de Juliers et de Bei^, et l'électeur 
palatin le nomma bourgmestre de Ronsdorf. Eller 
fut le chef de la secte dite des Rondorfistes, qui le 
regaYdait comme le Christ et au sein de laquelle 
il opéra, dit-on, nombre de miracles. 

AdelunfT, Suppl. à JOclif r, Àllg. GeL-Lexik. 

BLLER (Jean-Théodore), néâeàn allemand, 
né k Pleskau,en 1689, mort le 13 septembre 1760. 
H fut médecin du roi, directeur du collège mé- 
dico-chirurgical de Berlin et membre de l'Aca- 
démie royale des Sciences de c^tte ville. Ses 
ouvrages sont : Gazophylacium, seu catalogus 
mu m miNcralium et metallicarum; Bern- 
bourg, 1 723, in-8° ; — Medicinische und chirur- 
gische Anmerhungen von innêrn wui dues» 
serUchen Krankheiten (Observations médi- 
cales et chirurgicales au sujet des maladies in- 
ternes et externes); Berlin, 1730, in-8«; — 
Neue Versuche mU dem menschlichen Blute 
(Nouveaux Essais au sujet du sang humain); 
iWd., 1745, in-8"; — Erste Grundsaetze der 
Koerper ( Principes des Corps ) ; dans les Mé- 



moires de l'Académie de Berlin, 1746; — Von 

der Natur und Entstehung der Ueberbelne 

(De la Nature et de la Formation des Épiphyses) ; 

ibid., 1747; — Dissertation phyuco-chimique 

sur la séparation de Vor avec V argent , 

qu'on nomme séparation sèche ; ibid., 1751; 

— Von den Phàmomenis , die sich bey der 

AuflcBsung aller Ârten vom Salz im gemei- 

nem Wasser zeigen (Des phénomènes produits 

par la solution du sel en eau); ibid., 1752; — 

Abhandlung ueber den Vrsprung und die 

Erzeugung der Meialle (Traité de l'Origine et 

de la Production des Métaux); ibid., 1754; — 

Physiologia etpathologia medica ; Schneeberg, 

1748, publié contre le gré de Tauteur, par Zim- 

mermann; — Observationes de cognoscendis 

et curandis morbis; Leipzig, 1762, in-8"; — 

Physicalischrchymisch^medicinische Abhand- 

lungen (Traités physico-chimico* médicaux); 

Beriin, 1763, in-8". 

Adelaog, Sappi. à JOcber. Al^^. Gel.-LBXik. — Biog. 
médie. 

* ELLBYioiT {Pierre- Jean- Baptiste-Fran- 
çois ) y célèbre chanteur et compositeur iVançais, 
né à Rennes, le 2 novembre, et non le 14 juin 1769, 
mort le 5 mai 1842. Fils d'un chirurgien^ il s'en- 
fuit de la maison paternelle, et vint à Paris, où il 
se mit en rapport avec le directeur du spectacle 
de La Rochelle, qui l'enrôla parmi ses acteurs; 
mais le jour même de son début, au moment 
où Ellevion se disposait à paraître en public, il 
fut arrêté, sur la requête de son père, par ordre 
supérieur de Tintendant de la province. Ramené 
à Rennes, le jeune homme reprit ses cours de 
médecine, si brusquement interrompus, et au 
bout de quelques mois on crut pouvoir le renvoyer 
à Paris pour y terminer ses études. Là, secouant 
tout à fait le joug paternel, il débuta à 4a Co- 
médie-Italienne par le rôle d'Alexis dans Le Dé- 
serteur, et quelques jours après par celui de 
Sylvain , dans la pièce de ce nom. Bientôt la 
réquisition interrompit le cours de ses succès en 
le forçant de partir pour l'armée. Peu de temps 
après son arrivée au corps, il sut trouver moyen 
de se faire attribuer une mission fictive, qui le 
ramena à Paris. EUeviou, dont les opinions poli- 
tiques ne sympathisaient pas avec la révolution, 
s'affilia à une société de jeunes gens , surnommés 
les Muscadins , qui se proposait pour but d'o- 
pérer, après le 9 thermidor, une réaction contre 
ce qu'on appelait alors la queue de Robes- 
pierre. Poursuivi par la police, il se sauva, et 
demeura caché pendant un certain temps. Lors- 
qu'il ne craignit plus d'être inquiété, il reparut, 
et reprit sa place à la Comédie-Italienne. A la 
réunion de cette troupe, en 1801, avec celle du 
Thefttre-Feydeau , EUeviou fut admis comme 
sociétaire, et devint l'un des cinq administrateurs 
de la nouvelle compagnie. A dater de cette épo- 
que, toute sa carrière ne fut plus qu'une suite 
de succès brillants, dans Le Prisonnier, Gui- 
nare , Maison à vendre , Adolphe et Clara , 



891 



ELLEVIOU — Er LIGER 



m 



Le Calife de Bagdad, L^ ïïoi et le Fermier, 
et surtout dans Richard Cœur de Hon , où il 
excitait tant d'enthousiasme dans le rôle de Blon- 
del. 11 se montra comédien excellent dans Jean 
de Paris; et ce qui prouve la flexibilité de son ta- 
lent, c'est qu'il jouait également bien les Niais 
et les Caricatures , comme dans Vfrato, Le 
Cabriolet jaune et Picaros et Diego. Elleviou 
quitta définitiyement la scène le -10 mars 1813, 
et alla établir sa résidence dans une vaste et 
belle propriété qu'il avait acquise à Temand, 
arrondissement de Villefranche-sur-Saône,fcet où 
il se livra entièrement à Tagriculture, sur une 
large échelle. Élu maire de sa commune par 
ses concitoyens , il fut plus tard investi du 
mandat de conseiller général du département du 
Rhône , qu'il conserva jusqu'à sa mort. H fut 
frappé d'apoplexie dans les bureaux du journal 
Le Charivari. Elleviou est auteur de trois opéras 
comiques : Délia et Werdl-Kan, un acte; 
1803 ; — Le Vaisseau amiral ; — et L'Auberge 
de Bagnères, trois actes, 1807, en collaboraHon 
avec Jalabert. H. Duval lui attribue, dans son 
Catalogue manuscrit, VÉcole de la Jeunesse ; 
1807, un acte. Ed. dk Manur. 

Mmanarh de* Speetaehs, 1791, — Féth, liioç}\ vni- 
venelle d4s Musiciens. — Documents inédits. 

l BLLBSMBHR { Francif EcERTON, comte 
n') , amateur et antiquaire anglais , né le 1^' jan- 
vier 1800.11 reçut une éducation distinguée, et, 
en 1822, il épousa la fille de Charies Greville, de 
la famille de Warwick. Il fut envoyé à la 
chambre des communes par le bourg de Blet- 
chingley. Après un voyage sur le continent, il 
traduisit le Faust de Gœthe. De 1829 à 1830, 
sous le ministère Wellington, il fut promu secré- 
taire po\ir ririande, et vota contre la réforme. 
i4près l'adoption du bill de réforme, il ftit 
(^lu représentant du comté de Lancastre. A 
la mort de son père, en 1830, il prit le nom 
(\'Eoer(on. En 1841 il se rattacha au ministère 
Peei, et en 1846 il présenta le projet d'adresse 
en ré|)onse au discours de la couronne; on y 
trouvait indiquée la grande réforme commer- 
ciale qui devait s'accomplir pins tard. A la même 
époque il fut élevé à la pairie comme vicomte 
firahley eicomte Ellesmere. L'année suivante 
il fit commencer par Barry la construction du 
palais de Westminster, et celui de Bridgewater- 
liouse, où il transféra sa collection de tableaux, 
ap{>artenant aux diverses écoles. A la suite 
d'un voyage dans la Méditerranée, il com- 
posa ses Mediferranean Sketches; 1843. On 
a en outre de lui : Guide to Northern Ar- 
chœology ; 1848; — Military Eventsin Italy 
in the years 1848 arid 1849, 1851. Lord El- 
lesmere a pris part aux travaux de VArchxo- 
logical Society ot de la commission de la ré- 
organisation du Britisft Muséum, 

Conversât.- Lerik. 

* ELLi {Angelo)y tlu*ologien italien, né à 
Ello (Milanais»), mort S Milan, en 1617. Il était 



membre de Tordre des Frères-Mînenrs ohsr- 
vantins. On a de M : Specchio spirituaU id 
principio e fine délia vif a umana ; Brfsàa, 
1590, in-8''; Milan, 1624 et 1715 ; Tarvigi, 1664; 
— - Tabulx Veritatum Religionis CathoUet, 
traduites en français par Saultier, secrétaire du 
prince de Condé ; Paris, 1625 ; — Indices suptr 
volumina Oswald Pe/frar^;Temeswar;— ifa* 
gnum Rosarium Sacerdotum et Clerkamm 
pro confessionibtts , concionibus et ord^iift» 
nf5ptc^eit(/U; Milan, 1614 et 1620, iA-4*;- 
Rosarium Confessorum; Crémone, 1594, In-S*; 

— Lucidissima atque profundissima $^ 
quentia De/unctorum , etc. 

Waddinf, Catalogus SerlptommnrdtsUê MlMnm^n. 

- PieineUI . Athenseum , U. - ArgeteU. BiUMm» 
Scriptorutn Mediolanensium, I, f. 

* BLLicoTT (John), célèbre horloger an- 
glais, mort à Londres, en 1772. 11 inventa dm 
méthode pour corriger les efleti de la dilatatiai 
et de la contraction des pendules appUqnée à 
l'horlogerie. On lui doit aussi plusiears réçila- 
teurs astronomiques et divers instrnmeoti de 
précision pour 1^ sctenoes. Il était membre àt 
la Société royale fie Londres. Les montres et la 
pendules que fit cet artiste habile soat mtatt 
aujourd'hui très-recherchées en AngMerre. 

P. DCBON. 

Grand4 Bnrtdopédie d'Édimkomrg.-^ FcrëteaM Us- 
thaad. ilist de la Mesure du Temps. — Dob AtexaDârr; 
TraiM général des Horloges. — Pierre Dabol», TrsIU 
d'/iorlogerie, antienne et wsoéerne; Parti, l«t, Ib4*. , 

BLLIB8 DIT PIN. Voy. DCPIM. 

BLLiGBR OU Bi.GRR (0/of»i(ir), peintre sué* 
dois, né à Gothembour*;, le 18 septembre 1631 
ou 1633, mort à Berlin. Il était fils d'un médedo, 
et fût élève du peintre Daniel Seghers, jésuite. 
Il apprit à peindre très-bien les fleurs et lesfiroiti, 
et fut appelé h la cour de Beriin par le graod- 
électeur Frédéric-Guillaume. Les ouvrages dH- 
ger, presque tous en Allemagne,sont tpès-ncto^ 
chés. 

HoubrakéD, f^ies des Peintres flamands. — Dneaavi, 
La rie des Peintres allemands, II, f ts. 

BLLIGBR {(Hmar), peintie -allefnand, II» 
du précédent,*né h Hambourg, le !6 février l««^ 
mort le 24 novembre 1732. 11 apprit les premiers 
éléments de la peinture chez son père, de là fol 
à Amsterdam, chez Micliel Tan Mnsfcher, poii 
entra, en 1686, chez Lairesse. L*année suivante, 
il composa, et se fit remarquer par sa roanièfc 
grande et noble et ses fonds d*une belle archi- 
tecture. C'était un homme de génie et d'esprit; 
mais bientôt il tomba dans la détiauclie, et sei 
ouvrages, maniérés et de mauvaise couleur, de- 
vinrent d'une médiocrité fiLcheuse. On a do. lui à 
Amsterdam plusieurs plafonds et quelques salons 
publics ou appartements particuliers, dont les 
grands sujets sont admirablement traités. La ga- 
lerie Half-Wassenaër à La Haye possède aiuai 
un beau tableau d'Elliger, repr^ntant Alejuut' 
dre mourant. Mais ToHivre principale de es 
maître représente Les Noces de Thétis ei de 



898 



ELLIGER — ELLIS 



894 



Pelée. ElUger a aussi beaucoup composé pour 
la typographie. 

DrtcamiM, fies des Peintru allemamdi, III, lot. 

BLLiNtiER (André), médecin allemand, né 
à Orleroûnde, en 1526, mort le 12 mars 1582. 
11 cultiva ayec succès les lettres et les sciences. 
Après avoir fait ses humanités à Wittemberg, il 
obtint le titre de maître es arts en 1549, et se 
livra ensuite à Tétude de la médecine. Nommé 
professeur à Leipzig, eu 1564, il remplit cette 
chaire pendant quinze ans; enfin il fut professeur 
de médecine à léna. On a de lui : Hippocratis 
Aphorismorum, id est selectarum nuueime- 
que rararum sententiarum paraphrasis poe- 
tiea ; Francfort, 1579, in-8*. 

Biographie médicale, 

BLLiOT ( Guillaume ) , dessinateur et gra- 
veur anglais, né à Hamptoncourt (comté de 
Middlesex), en 1717, mort à Londres, en 1766. 
Talent judicieux et facile, sans être complète- 
ment dégagé de cette prétention qui caractérise 
généralement Tart chez les Anglais, il a excellé 
dans le paysage. Ses œuvres sont assez rares 
et fort recherchées en Angleterre. On regarde 
comnte son chef-d'œuvre une composition ori- 
ginale qui remporta le prix d'encouragement de 
Londres, et qui représente un des plus beaux 
sites de l'Angleterre. C'est cette gravure que, 
selon toute apparence , la Biographie Michaud 
confond avec un riche paysage du même gra- 
veur, et pris, dit-elle, d'après G. Smith, dont la 
toile avait remporté le prix de la Société de Lon- 
dres ; mais il vaut mieux suivre le témoignage, 
beaucoup plus vraisemblable, de Michel Bryan, 
compatriote d'GJliot. Outre un certain nombre 
d'estampes d'après Van Goyen, Ad. Coyp, 
Tli. Smith et quelques autres artistes célèbres, 
on a de lui un portrait à* Hélène Forman, stconde 
femme de Rubens, figuré d'après ce grand 
maître. Ed. REifàimiN. 

SCnitt, DictUmarff i^ Ençravert, i vol. fo-^«>; Londres, 
iTSi. — thcUmiarp of Pa^ntert anà Eaçravers, bj 
Micb. ary.ia. s vol. ïn-i"; Loadri**. 1816. 

BLLIOT. Voyez £uot et Elyot. 

* ELLiots-BOCHTOR, orientaliste et bio- 
graphe français, né le 12 avril 17H4, à Syout 
( haute Egypte ), mort à Paris, le 27 septembre 
1821. Élevé dans la religion copte, qui était 
celle de ses parents, il eut de boîme heure le 
goût de l'étude et du savoir. A l'époque de 
l'expédition des Français en Egypte, et n'ayant 
pas encore quatorze ans, il suivit l'armée d'O- 
rient en qualité d'interprète. Après le départ des 
trouiies françaises, il vint en France, résida 
quelques années à Marseille, et se rendit è 
Paris, en juin 1812, pour être employé, au dépôt 
général de la guerre, à traduire les pièces arabes 
lie la correspondance de l'armée d'Orient. Puis, 
attaché au même dépOt comme interprète, il 
s'occupa activement de la composiiioB d'un Dic- 
iionnaire Français- Arabe, dont os avait re- 
connu l'utilité. Après plusieurs années de mi- 



sère, Ëliious-Bochtor fut nommé, en 1819, pro- 
fesseur d*arabe vulgaire à TÉcole spéciale des 
langues orientales vivantes , à la Bibliothèque 
du Roi. Mais la mort ne le laissa pas jouir 
longtemps de cette récompense de ses travaux : ^ 
une maladie du foie l'enleva en peu de jours. 
U était très-petit de taille, de frêle constitution, 
et mal organisé pour supporter les privations. 
On a de lui : Alphabet arabe , accompagné 
d'exemples; Paris, 1820, in-é"; — Discours 
prononcé à l'ouverture du cours d'arabe 
vulgaire; Paris, 1820; —Dictionnaire Fran- 
çais-Arabe; Paris, 1H28-29, Didot, 2 vol. in-4", 
et 2«édit., 1 voL in-S*". Cet ouvrage a été revu, 
corrigé et perfectionné par M. Caussin de Per- 
ceval fils, successeur d'Ëllious-Boclitor. 

CUAMPAGNAC. 

Biographie wni9êriêUe et port, des Contemporain. 
— Documents particuliers. 

ELLIS (Georges), littérateur anglais, né en 
1745, mort en 1815. Il fut un des auteurs de la 
Rolnad, satire de circonstance, et d*un autre 
écrit du même genre^intitulé : The Probationary 
Odes, dans lequel le ministre Pitt était particu- 
lièrement attaqué. £n 1797, il nccompagna è 
Lille lord Malmesbury ; à son retour eu Angle- 
terre, il se réconcilia avec le parti du ministre 
auquel il avait ^'abord fait opposition, et Pitt, 
chez qui il se présenta ensuite, lui fit le meilleur 
accueil. EJlis fut un des collaborateurs de V Anti- 
Jacobin. Walter Scott dit de cet écrivain qu'il ne 
connut jamais de meilleur causeur : « George 
Ëlb's was tbc first converser I cver saw. » On 
a d*£llis : Spécimens qfearly English Poelry; 
1790, et 1801, nouv. édit. ; — Spécimens qf 
early Ênglish metrical Romances; — £ssay 
on the formation and progress of the English 
Language. 
CentL-tMaga*. — Roce , New biog. Diet. 

ELLIS (Guillaume), agronome anglais, vi- 
vait au commencement du dix-huitième siècle. 
Il se fit remarquer comme agriculteur, bien 
plus que comme agronome. Ses œuvres sur Tart 
de cultiver le sol contiennent quelques vérités, 
ensevelies dans un amas de théories creuses 
et même absurdes. Le style en est détes- 
table. 

Rote, New biog, DirJ. 

BLUS ( Henri) , voyageur anglais, i»arent de 
John £ilis, le poëte, né en 1721, mort le 21 jan- 
vier 1806. On ne sait rien de ses premières an- 
nées. Il occupait un rang kionorable dans la ma* 
rine anglaise, lorsqu'au 1746 la promesse d'une 
récompense de vingt mille livres sterling, votée 
par le parlement pour la découverte d'un passage 
au nord-ouest, vintdécider unecompagnied'arma- 
teurs à faire une nouvelle tentative. La direction 
supérieure lui en fut offerte; mais il la refusa , 
n'ayant jamais navigué dans les mers boréales. 
U fut alors chargé de représenter le comité d'ar- 
mement à bord de l'expédition et de recueUlir 
les documents relatifs à l'histoire naturelle , It 



895 



FXLIS 



géographie et l'hydrographie. Les galiote.s DobbSy 
capitaine William Moor, et Calijorny, capitaine 
Smith, forent destinées à explorer les régions po- 
laires. L'expédition mit à la voile de Gravesend, 
le 24 mai 1740. Après avoir touché aux Orcades, 
le 27 juin, EUis aperçut les premières glaces flot- 
tantes par 58® dà^ de latitude septentrionale. Il 
continua de naviguer parmi des brumes épaisses 
et des glaçons menaçants jusqu'à l'entrée orien- 
tale du détroit d'Hudson, où il releva les lies de 
la Résolution, dites aussi Hatton's-Headland, par 
fil*» 40' de lat. nord et «7** 20' de long, ouest. Les 
navires s'avancèrent dans le détroit jusqu'au 64*», 
et le 19 août mirent leurs embarcations en mer 
pour trouver un passage. Ellis se chargea de di- 
riger cette recherche'; il remarqua plusieurs ou- 
vertures spaaeuses à l'occident de l'Ue de Mar- 
bre, mais les glaces l'empêchèrent de s'assura 
si quelqu'une d'elles aboutissait dans la mer Po- 
laire. A son retour, il futdéddé qu'on hivernerait 
au fort Nelson : mais dilTérentes circonstances 
forcèrent les voyageurs à s'abriter dans la rivière 
Hayes, par 57° 80' de lat. On construisit à la hâte 
une habitation. L'hiver commença le 1*' novem- 
bre, et sévit avec une grande vigueur jusqu'en 
mai 1747. Quoique dépourvu de thermomètre , 
Ellis fit de curieuses observations sur le froid et 
ses effets. 11 remarqua que l'intensité la plus 
douloureuse se faisait sentir quatre ou cinq jours 
par mois, vers le changement de lune. Le vent 
venait alors du nord-ouest et souillait avec force. 
Le reste du mois, quoiqu'il gelât cruellement, Ellis 
pouvait chasser aux lapins et aux perdrix, dont 
la multitude était incroyable. En entretenant de 
grands feux dans leurs cabanes et en prenant 
autant d'exercice que possible, ses compagnons 
résistèrent au tto\é ; cependant la différenoeientre 
la température extérieure et celle des cabanes 
était si sensible quepresquetous s'évanouissaient 
en y rentrant. Si l'on ouvrait une porte ou une 
fenêtre, l'air, qui aussitôt faisait irruption, chan- 
geait en flocons de neige la vapeur concentrée 
dans la cabane. La sève des troncs d'arbres qui 
avaient servi à la construction de ces frêles de- 
meures , gelant et dégelant tour à tour, les fai- 
sait craquer avec un bruit presque égal à celui 
d'un coup de fusil. L'esprit-de-vin prenait la 
consistance de l'huile. « Lorsqu'une partie du 
corps était gelée, rapporte Ellis, elle devenait 
dure et blanche comme la glace elle-même ; si 
on négligeait le mal, la partie atteinte se gangre- 
nait, mais one simple friction suffisait pour ré- 
tablir la circulation. Le firoid extrême nous pro- 
duisait à peu près les mêmes effets que l'extrême 
chaleur, et nos souffrances exigeaient presque 
le même traitement. Si nous touchions du fer on 
toute autre surface solide et unie, nos doigts y 
restaient attachés; si en buvant la langue ou les 
lèvres touchaient le verre, la peau y demeurait 
collée. Un de nos matelots qui portait une bou- 
teille d'eau-de-vie de la maison dans sa tente» 
•e servit de son doigt pour la boucher : la gelée 



l'y fixa avec tant de fbrce, qu'il Ait obligé (fci 
perdre une partie pour qu'on pût guérir Taotre. 
Tous les corps solides, même les aliments, ac- 
quéraient un degré de froid ai excessif qn% 
résistaient longtemps à l'action d'une forte dtt- 
leur. Cependant, continue Ellis, les habitaDts de 
ce pays ne sont ni malheureux ni à plaindre. > n 
va même jusqu'à affirmer que des Enropéeii 
après y avonr vécu plusieurs années ne pooiaicat 
plus rester dans leur patrie. On doit attriboer 
ce désir aux attraits de la vie indépendante de 
chasseur et aux bénéfices énormes que l'on re- 
tirait du trafic des pelleteries sur les côtes de la 
baie d'Hudson. 

A la fin de l'hiver» les Anglais reroireit à b 
voile le 24 juin ,et se dirigèrent au nord vâ« le Wel- 
come. Ils ne fbrent entièrement débarrassés «lex 
glaces qu'après avoir dépassé le cap ChorcfaSl. 
Par 61" 4', les embarcations furent mises en mer, 
et Ellis explora de nouveau toutes les ouvertores 
de la côte. Il remarqua qu'an fi2* les aiguDes 
magnétiques perdaient complètement leur pro- 
priété. Il découvrit le cap Frp par les fid"» 0&', 
et continua à s'avancer trente lieues plus ai 
nord dans la baie de Wager ; il reooonot q« 
l'entrée de ce nom, large de dix lieues à l'ooTer- 
ture, allait en se resserrant oitre des rochers i 
pic, et ne formait qu'un canal très-étroit, ali- 
mentéj par les eaux d'un grand lac fermé pv 
une baiîre formant cataracte (fifi*»). Il fit de ca- 
rieuses remarques sur les effets du flux et da 
reflux dans le Wager, et fit sans succès oae 
autre tentative sur la côte nord de la baie. Re- 
nonçant à trouver un détroit dans ces paragSR, 
il voulut prolonger ses recherches jusqu'à b 
baie Repuise; mais les officiers de l'expéditioa 
furent d'avis de reprendre le chemin d'Aigle- 
terre. Le 15 août on quitta le port Douglas, et 
le 29 on rentra dans le détroit d'Hudson. Les 
deux navires furent séparés par une violente 
tempête : ils se rejoignirent seulement le fi octo- 
bre, dans les lies Orcades»et le 14 du même mois 
ils jetèrent l'ancre dans le port dTarmouth, après 
une absence de seize mois et vmgt-trois joars. 
EUis fitparattre la relation de aoo voyage ; et, chose 
assez étrange, comme la presque totalité des na- 
vigateurs qui l'avaient devancé et qui avaient 
échoué comme lui dans leurs recherches , il per 
sista à soutenir l'existence du passage au nord- 
ouest, n chercha même, mais sans soooèa, à former 
une autre compagnie, dans le but d'arriverà cette 
découverte. Quelque temps après, il fbt nommé 
gouverneur de la NouveUe-Tork,pai8 de la Nou- 
velle-Géorgie, n fit dans ces contrées, peu con- 
nues, des remarques intéressantes sur la tem- 
pérature; elles sont consignées dans une lettre 
adressée à son parent John Ellis, et insérée dans 
VAnnual Register de 1760. Forcé par sa santé 
d'abandonner les régions septentrionales , EUk 
revint en Europe, et parcourut lltalieet le midi 
de la France. En 1775 il était à MaraeOle, et ci 
1805 à Naples , où il s'établit. 0« a de hii : 



A97 



ËLLIS 



H, Ellis /. i?. S. and governor qf Georgia. 

A Voyage to Efudsons-Bay, The Dobbs galley 

and Califorma, in 174M7, for discovering a 

north'tcêst passage ; Londres, 174S ; — Consi' 

derations on the north-western passage and 

a clear aecount of the tnost practicable me- 

thod of attempting ihat discùvery ; Lonâres, 

1750, iD-4*. Ces deux ouTrages ont été traduits 

en français par Sellios, soos ce titre : Voyage à 

la Baie d'Hudson, fait par la ^a/io/e Le Dobbs 

et La Californie, en 1740 6/ 1747, pour la 

découverte d'un passage au nord-ouest, avec 

une description exacte de la côte et un abrégé 

de V histoire naturelle du pays; Paris, 1749, 

2 vol. in-12, avec fig., et Leyde, 1760, 2 toI. 

in-8**, fig. : cette traduction est médiocre ; trad. 

en allemand, avec des notes, Gcettingne, 1750, 

in-^, fig.; en hollandais, Amsterdam, 1750, in- 

8*, fig. Alfred nE LACàZE. 

Brsch et Grnber, Âllg. Ene. — Histoire génitale des 
Foyaçts, tom. XIV et XV. 

BLL1S {John), poète anglais, né le 22 mars 
1698, mort en décembre 1791. Appartenant à 
des parents pauvres, il reçut sa première ins- 
tpiction dans les modestes écoles de la localité 
où ils linbitaient. H (étudiait encore quand 
il tradiiiftit du latin de Payne: Marton Moore, 
sive de ohsidione praflioque Eboracensi 
Carmen, Il entra ensuite chez John Taver- 
ner, courtier de change (ichvener) à Lon- 
dres, dont il devint l'associé, pois le succes- 
seur. La connaissance qu'il fit avec le célèbre 
Johnson ne contribua pas peu à lui faire cultiver 
les lettrcA, malgré les devoirs de son état. John- 
son avait d'Ellis la plus haute opinion. « La 
conversation la plus littéraire que j'aie entendue 
à Londres , dit ce critique, est celle qui se tenait 
à la table de John Ellis, un écrivain de la mon- 
naie, derrière Royal-Exchange , chez qui pen- 
dant quelque temps je dtn^d habituellement 
chaque âemaine. » On vantait aussi sa charité 
et surtout sa tolérance. On a de lui : une tra- 
duction en vers du Templum Libertatis du 
docteur King; 1742 ; — The South-Sea Dream, 
en vers hudibrastiques ; 1720 ; — The Surprise, 
or the gentleman tumed apothecary, en vers; 
traduit du français. 

GhaAmer*, Tke Cen. bioç. Met. 

BLLI8 ( John ), négociant et naturaliste an- 
glais, mort à Londres, le 5 octobre 1776. U se 
fit connaître par les recherches curieuses et per- 
sévérantes auxquelles il se livra sur la nature 
des zoophytes ; les corallines en particulier atti- 
rèrent son attention. Déjà Peyssonnel avait éta- 
bli que les coraux n'étaient que des polypiers. 
Ellis résolut de s'assurer par lui-même du bit 
En conséquence il visita lîle de Sheppey, sitnée 
à Tembouchure de la Tamise, ainsi que le. littoral 
de Chester ; puis il communiqua à la Société 
royale de Londres ses observations, qui se trou- 
vèrent d'accord avec celles de Peyssonnel , et 
dont le résultat put être considéré comme on 

MOUV. BIOCR. CtBfÈk, ^ T. IV. 



fait acquis à Thistoire natoreUe. ElUs s'ooeoiM 
aussi des moyens de conserver la facoHé ger- 
minative des graines et de les rendre ainsi Ims- 
portables à de grandes distances. Linné a ap- 
pelé du nom d'Elus ( ellisia) une famille de bor- 
raginées. Les écrits du naturaliste anglais, publiés 
dans les Philosophical Transactions, ont été 
réunis aussi en plusieurs corps d'ouvrages, sous 
les titres suivants : An Essay Unoard a na- 
tural historyof the Corallines and other na- 
tural productions of the like kind, corn- 
monly Jound on the coasts qf Qrtat-Britain 
and Ireland; Londres, 1755, In-i*"; traduit en 
français par AUamand , La Haye, 1756 : l'ou- 
vrage anglais est accompagné de trente-neuf 
planches; il y en a quarante dans la traduction 
françaùe; — The natural history of many 
curious and uneommun ZoophytCM, colUeted 
from various parts of the globe; Londres, 
1786, in-4®, ouvrage orné de 63 planches; — 
De Dionxa muscipula, planta irritabili nu- 
per détecta, epistolaad Carolum Unnxum; 
Londres, 1 769, in-4* ; — Directions for bringing 
over seeds and plants from distant countries 
in a State of végétation; Londres, 1770, in-4'*; 
— An historical Account of Coffee, wHh 
boîanical description of the tree; Londre.<{, 
1774, in-4». 

Biographie wiéâiealM, — Bradi et Onber, Mlgem. 
Sne^elop. 

BLL18 ( William ), chirurgien et voyageur 
an^^ais, mort à Ostende, en 1785. Il fit ses étu- 
des à l'université de Cambridge, dont il devint 
associé. En 1776 il demanda à faire partie de 
l'expédition que préparait Cook pour la recher- 
che d'un passage sur la c6te nord-ouest d'Amé- 
rique ; il fut accepté en qualité d'aide-chirurgien, 
et s'embarqua à Plymoutb, le 12 juillet 1776 (1). 
Il revint en Angleterre en 1780, et deux ans 
après il publia la relation de son voyage. L'em- 
pereur Joseph II ayant résolu, en 1785, d'illus- 
trer son règne par un voyage de découvertes, 
fit offrir à Ellis d'en faire partie. Celui-ci accepta 
les conditions de reropereor,et se rendit à Ostende, 
lieu de Tarmement ; mais étant monté dans les 
huniers d'un>iavire, il tomba sur le pont, et s'y 
brisa le corps. On a de lui (en anglais) : Récit 
authentique d*un voyage fait par le capitaine 
Cook et le capitaine Clerke dans les vaisseaur 
du roi La Résolution et La Découverte, durant 
les années 1776, 1777, 1778, 1779 et 1780, à 
la recherche d*un passage au nord-oueM en- 
tre les continents d^Asie et d'Amérique, con- 
tenant un exposé fidèle de toutes leurs dé- 
couvertes, et de la mort malheureuse du ca- 
pitaine Cook; Londres, 1782, 2 vol. in^**, avec 
carte et planches. Cette relation est justement 
estimée. A. m L. 

W. SnUh, f^ogaçêt mOcw dm Monêê, HT et v. 
BLU8. Voy, Elltb. 

(l)Oo tronven le rédt déUtlIé de cette expédition à 
hirtide Cook, t XI. p. T» et tolTuites. 

39 



9» 



ELLIS — ELLWOOD 



m 



BLLifl (Antoine), théologien anglais, né en 
1 dV3, mort en 1 76 1 . Il étudia et reçut ses grades 
à runivcràié de Cambridge. 11 entra ensuite 
dans les ordres, et devint successivement yicaire 
^ de Saint-Olave-Jewry , recteur de Saint-Martin, 
' prébendier à la cathédrale de Glocester, enfin 
évèque de Saint-David en 1762. On a de lui : 
A Plea /or the sacramental test; 1736; — 
Remarks on an Essay concerning Miracles, 
hy M. Hume; 1753 ; ^ Tracts on the Liberty, 
spiritual and temporal, of Protestants in 
England; 1763, in-4*'; — Tracts on the Li- 
berty, spiritual and temporal, of subjects in 
England; 1765, OBuvre posthume. 

Moffr Brit. — Cbalmers, Gtn. bioç. Dicticnary. 

{[BLLiSBii (Adolphe), historien allemand, 
né à Gartow,le 14 mars 1815. Fila d'un médecin, 
il reçut de son père aa première instruction en 
1829, continoasea études à Hildesheim en 1832, 
et se rendit ensuite à G<Kttingue. Après avoir 
visité d^autres universités , il vint à Paris en 
1836, et voyagea en Suisse, en Italie et en Grèce. 
A son retour, jil séjourna à Minden, à Gœttiogue 
et dans les environs de cette ville. Du mois de 
juillet 1848 au mois de janvier 1849, il rédigea 
la Goe^^in^r Blatt (Feuille de Gcettingue). 
Devenu ensuite député de cette ville, il en reçut 
le droit de bourgeoisie, et fit partie des états 
convoqués depuis 1839. Ses principaux ouvrages 
sont : Getst der Gesetze (Esprit des Lois), 
traduit de Montesquieu, Leipzig, 1843-1844 ; — 
Voitaire's Werhe in zeitgemaesser Auswahl 
(Œuvreschoisiesde Voltaire); 1844-t846, 12 vol. 
-— Versuch einer Polyglotte der EuropaiS' 
chen Poésie (Essai d*une Polyglotte de la Poésie 
européenne); Leipiig, 1846 ; — DerAlte Rittet 
(Le Vieux Chevalier); Leipzig, 1846; — Mi- 
chael Akominatos, Bribischf^ von Athen (Mi- 
chel Akominatos, archevêque d'Athènes ) ; Gœt- 
tinguc, 1846;— Voltaire als epischer Dichter 
(Voltaire considéré comme poète comique); 
Leipzig, 1847 ; — Beitraege zur Geschichte 
Athens nach dem Verlust seiner Sebstaendig- 
heit ( Mémoires sur Thistoire d'Athènes, depuis 
la perte de son indépendance); Goptlingue, 
1848. 
Conversât' Lêtik. 

BLLiSTON (Robert- WilHam), adeor an» 
glais , né à Bloomshurg, le 7 avril 1774, mort à 
Londres, le 7 juillet 1 831 .Son père était horloger; 
mais son oncle, le docteur Ellistort, principal du 
collège de Sydney, ne voulant pas que son neveu 
fût un simple artisan , le mit au collège Saint* 
Paul, et renvoya ensuite finir ses études à TuBi- 
versité de Cambridge; son bat était de le faire 
entrer dans l'instruction publique ou dans les 
fonctions eodésiastiqoes; mais une existenct 
aussi calme n'était point dans les goûts d'EUiitoiit 
il abandonna l'université, se fit oomédien, débuta 
le 21 avril 1791, sur la scène de Bath, par le 
rûle de Tressel,dans Richard III, et alla ensuite 
jouer à York , où les déceptions qaH essaya 



furent si vives, qu'A retoama cliez son pire, 
faisant le serment de ne jamais remonter sv a 
théâtre; mais c'était là le serment du joMiir: 
le tenir fut impossible. U revint bientôt à Bath, 
la ville de ses premiers socoès» où il époon 
miss Rundell, maîtresse de ball^, qui hii doon 
neuf enCgjits, et mourut à Londres, en 1821. Ei 
1 796 il vint à Londres, et débuta à Uay-MarUt, 
dans le rôle d'Octavien des Montagnards, Le ta- 
lent qu'il déploya dans cette pièce et dans pis- 
sieurs autres lui valut les plus grands appUodiS' 
sements, applaudissements d'aûleurs bien mé- 
rités par ses belles manières^ sa toumore de 
parfait gentleman » son jea à la fois natord et 
distingué, <^ sa âktàaa harmonieose antantqQ'é- 
légante. Quoique gagoant des appointemeoU 
considérables , il voulut tenter la fortune dans 
une autre voie, et se fit directeur. Il devint suc- 
cessivement admmistrateur de presque tout les 
théâtres de Londres; mais toutes ses opéra- 
tions ne furont point heureuses, et le oondui>i* 
rent à une éclatante taillite. Malheureux oonuu*' 
directeur, il fot plus lienreux comme acteur; 
le public lui témoigna chaque )our une faienveil- 
lanoe qui ne se démentit pas d'un instant, et a 
sa mort, causée par un coup de sang, œ ftit 
dans la précise anglaise un concert nnaniiDe 
d'éloges et de regrets. Elliston a voulu se di»- 
t'iDguer an thé&tre autrement que comme acteur; 
et pendant qu'il était directeur du Cirque, ili 
arrangé plusieurs pièces de Sbakspeare, et com- 
posé un drame, The Venitian (hUlaw, imité 
d'une pièce A-ançaise et, comme le dit son ao- 
teur, adoptôd to the english sta§e. H. Uàun. 

Raymond (George» >, EiUstmi'iMémoérti Loodro^M, 
1 roi. in-8*. — Biographie des Coniêmtpormiiu. 

BLLRODT (Germain-Auguste ), énidit alle- 
mand du dix-huitième siècle. H remplit diverse» 
fonctions académiques. On a de lui : Memon- 
bilia BibUothecx Beilsbronnensis ; Bareuth , 
1740, in-4*'; — Programma de Ludotieo Ba- 
variœin Rurggravios NoHbergenses, imprimii 
Frid. IV, benevolentia ;\\Àà., 1742, in4'. 
Adeliing, 5upp. à Jôeher, jtUçem, GUêkrUm'UtiJtm 

ELLWOOD (Thomas), théologien aillais 
né à Crowell, en 16d9»morten 17 13. néde psieati 
peu fortunés, il reçut cependant ona éducsfios 
assez soignée. Il entra ensuite dans la secte dci 
Amis, ou QKaAerj, dont U embrassa lesdoctriiei 
avec une sorte de passion ; à ce point qu'il eAI 
consenti, dit-on^à perdre la tète plutôt que d'Mer 
son chapeau, et qu*il se serait laissé vendit 
comme esclave avant de se dure dans nnelettri 
le très-humble serviteur d'un autre homme. Il 
fut quelque temps lecteur 4e Milton^et, en 16C5, 
il procura à l'auteur dn Paradis perdu nos 
retraite à Chalfont ( Buckinghanishire). Ce fut loi 
aussi qui inspira à Milton l'idée d'écrire un Pan- 
dise reçained ( Paradis recouvré), n Tu as par- 
faitement parié» lui aurait-il dit» dn paradis perdii; 
mais dis-nous auasi quelque chcae du par«)ii 
retrouvé. i*Le reifedela ▼ieë'BllwoodresMBfaU 



901 ELLWOOD 

à celle de Is plupart dea thtelogleu snglai* de It 
raèiae époque : ^Li Tut marquée par d'interml- 
nablet (HotrorerBei. Ootm «on premMi oiiin^B i 
An Alarra lo lA» Pritsli on a mesiage Jrom 
HfaiMH te uuirn t/tmt, oo a d« lai ; Sacred 
Hatorg, or tli» hiilortcal parti qf tli* Old 
Tcsiameitl; i705 : G«t ouvrage obtint on csT' 
llùn anccè») -~ OaviieU, et«., potee. Il a écrit 
une antttbiograpbie, dwit on ne vante point If 
st jiv , mai* qui e*t curiaote, à canw dM r^Hwrtt 
d'Ellwood atee Miltoo. 

Cniimcn, lies. Mof. IHeMmarr- — JshauD, UmV 

RL MAciif (Georges), célèbre htatorlen arabe, 
né en Ëgjple, en 1113 (B!0 de l'bégire), mort 
A Damas, en il73. Les Orientanx leconoaiueat 
soui le nom d'IbQ-Amid. El Macja était cfaré- 
tien, et II remplit à la cour des cultaiu du Caire 
l'cmpld de ieM, oa «cribe, L'bistoire écrite par 
ElMacin embnwue toDE les lerips antérleun, 
depuis la création du monde jnsqu'an milieu du 
seizième siècle ; lee détail» j soot peu abondants. 
Son histoire est néaamolnn précieuse, & cause de 
la grande Tadété d'éiÉneinents qu'elle fait passer 
nous les jeux. Erpenins a publié une partie 
de l'origlnsl et nne traduction latine du texte. 
n n'avait malheureusemeat à sa disposition qu'un 
manuscritdélectueu^.etsa traduction est souvent 
fautive, La partie du livre d'EI Macia publiée 
par Erpeniu? a pour titre : ffUlorla Saracentca, 
gua rei gestse Utulimorum inde a Mahom- 
mede... uigue ad Initium Imperli Ataèe- 
exi, Ptc. ; Lc;de, 16S5, in-S". La traductioa a 
été imprimée séparément, la même année, ia-i". 
Erpeniusmourutavant de l'avoir achevée; aussi 
ne va-t-etle que Jusqu'à l'année 1118 (512 de 
l'hégire), tandis qu'elle devait ^'étendre jusqu'à 
l'an IIST, Elle Tut Imprimée par les soins de 
GoliuB. Elle a été retraduite enTrançais parVat- 
tier, sous ce titre : L' Butoirs mahométane, ou 
lu quarante-neuf chatifa du Macine; Paris, 
1667, ln-4>. Il en existe aussi une traduction 
anglaise, Londres, 11)20, In-B". Relske et KtSliier 
ont corrigé un grand nombre de iiansages du 
teitad'EI Macin; le premier dans les >'otessiir 
AboulTéda, leseeonil dani le Répertoire d'Eic^ 
hnrn , parties II, MI, VIII, XI, XIV, XVII. 

Al. ÛoNKEtU. 

dn».Vu'i>rî.<raM.*.ES.- iwaïaHi. Bat. nrUuialtt, 

RLMBSBORST (Gevtrhard ou Gerhard), 
philologne et critiqua allemand, oalir de Ham- 
bourg, mctft en 1 B3 1 . Aprèa avoir étudié à Lt jde, 
il revint te livrer i la composition de ses ou- 
vra)^ dans Ha ville natale. Voét l'appelle vir 
ditiçenUssinus et di/fiuiuinu! leelioKit. On 
a de lui I Observattones ad Amobtum ; Hinan, 
1603, in-so; ^ Aoi.i' orf Gennnaicntm de ec- 
eleslaiticii dogmatibut; Hambourg, in-4°, 
1614; —CommeittaTiiuadMitmeiiFelieUOe- 
tavium, ouvrage qui donna lieu k une vive con- 
l'overse avecWouner; lès deux ccHitendants 



- ELMSLET 
prirent pour irbiln &adi|ir, q«i ^oêb» tort 



MX 



Elmeoborst. Le* pUot* d* pfoc** m trouvent 
dans le MinucUu 90rt«nan; Uyda, ifl7a, 
iB-B"! — JVf){*arf i/iu/mMM f Frucrort, 1631, 
in-t° — Cibelu Tabula, a*M Im notes de Ca- 
ieliu«; Layds, |»lli~ DM Uttona d« FrtH 
dus, da SidoiM Apollinaira, du SfiHafma de 
j Woaner. 

VaM. DUT. m. - MMIW, dm». HH- - BtrJc. Oial. 
■BLHR.1HOMT (JVnrl), poÉta «tlbéologfet 
altHMod, né à PansUra, la 19 oetobro lOSi, 
nort leSI hmI t70*. Ilétudit et fut raça maître 
k Leipiig. Il oonpUla sea étudaik Wittembàrg, 
devint dlaora à Hambourg en tUO, arcUdlaoA 
en 1673 , enfin pastaor à l'bépital Haint-Job «m 
leBSJSasprinctpMixonvnges soati GeitlUelU 
Utder (Cbaala spirltuata)) -^ GêiUhchet S«. 
langlmehmit FroMktiuiautioalUektrOompo' 
fiJion(UTi«deCluuit ipiiilaal, RfMlaooMp». 
sitioa miUK«il« de Fnnck }( — OroKataloguï 
anliguo'hodierna ; àat Ut MerielH VON Operil' 
ipielen ( Dramatologie antiqoa et mMterua , ou 
compta-rewJu d'opérw)! llanboivg, iMS, 
in-**. 

MolUr, Cita. tUI. - ftUt, Bi«ç- "»». "t Huit. 

'KLHHAN (rAomat u), lûslari«Q angUis, 
vivait an quintitete stèck. U U priMir dp cou- 
vent des Augastinsft Untoo, et II écrivit usa bil- 
iaire eu vera latins du règiie d'Haori V. Cet oU' 
vrage, qui embrasse nne période de uaat an- 
nées (1413-1433), se bit reoorqoer par 
l'enQuro du stjle; on y trouve oepaedant quai' 
que» détails iotéressants. Il en a para i Oxîord, 
on 1727, une édltkm, donnée par Sh. Uaame, 
pliilologue laborieux , auquel on doit une série 
d« publications recbércbées sur l'histoire bri- 
tannique. Les eiemplaii;£.s es grand papier de ce 
volume sont d'an prit élevé; en 1811, uud'eu^ 
Tut poussfrjusqu't orne gainées à U vwte de» 
livres du duc de Graftoo. Q, B. 

FibiIclDi. KiiiloUuca UHaa mMjM, t- VI, »: ibS. 
~ HcOTj, lllitorf ^ EnçUaià, [. V, p. ns. 

•«uiiva (Philippe), helléniste Italien, vi- 
vait dans la seconde moiUé du dit-buititme 
siècle. On a de lui : Charilonit et EippopktU 
Sodaporicon FlarmtiaLuctam, ïiaào* preul 
dans cet ouvraBetepstudonyine iHHlppaphUei 
— Caialogut grMCw eodievm vu. ineerlm 
BMiol/uca: , grœee et latùte; ~ Bpittolm 
Max. Margunit e lingva grmca i» tat. 
trantlat. 

Attluaf. Saivl. * JOclitr, ÀUi. C*L-Ux. 

BUiiut (Merre), énjdit angliji, nt «n 
1773, mort en nurt ISU. Ëleré t Westmineler, 
il rut refo maître te arU i ûxTord en 1707. U 
deNHTvit eoaulte qaeique l«akpi la modeste 
cbapclle de UUlft-HorksIer, di» le ooralé 
d'Eëseii devenu mettra d'une lesez belle fyt- 
tune, il se voua aui éliidw litténiref, eu parti- . 
cuUer à oetle de le fenpie grecque. Il réetda 
quelque temps à Edimbourg, et s'y lia avec h's 
tondtfenn de le ReBino du mêw amn, £■ 



908 



ELMSLEY 



1816 il fit un Toyage en Italie, en Tue surtout 
d'y rechercher des manuscrits. Il passa tout 
l'hiver de 1818 à la bibliothèque Lanrentine de 
Florence. Au printemps de 1819, Ehnsley (ut 
chargé avec sir Humphry Davy de surveiller 
la mise eo état de certains papyrus trouvés à 
Herculanum. Revenu en Angleterre en 1820, il 
vécut depuis dans la retraite. Elmsiey a publié 
dans VBdinburgh Rewiew plusieurs articles, 
parmi lesquels On Heyné's Homer, no 5 de la 
Revue ;-^0n Schweighcnuer^s AthenxuSyii!* 35 ; 
— On Blomfield's Promethetu, n® 37 ; — On 
Porson*s Heeuba. On a en outre de lui des 
éditions estimées, entre autres Achamenses; 
1809 ; — Œdipus tyrannus ; 181 1 ; — Hera- 
clidx; 1815; — Medea; 1818; — - Bacchx, 
1821, in-S*"; — Œdipus Coloneus; 1823. Ces 
éditions témoignent d*une connaissance profonde 
de toutes les délicatesses du langage attique, ainsi 
que d'un goût très-édairé : elles sont très-re- 
cherchées du monde savant. 

Rose, New bioç, Diet. 

*EL NATHAN, chef hébreu, vivait au sixième 
siècle avant J.-C. Il était fils de Hacbor et père 
de Nohesta, mère de Joachim, roi de Juda. Le \ 
prophète Urie s'étant enfui en Egypte pour échap- 
per à la colère de Joachim, qui voulait le faire 
mourir, parce qu'il avait jeté le découragement 
parmi le peuple en annonçant la destruction de 
Jérusalem, £1 Nathan fut chargé d'aller s'emparer 
de ce prophète, qu'il ramena en Judée, où il fut 
tué par le roi lui-même. El Nathan fut un de 
ceux qui, un peu plus tard, s'efforcèrent vaine- 
ment d'empêcher Joacliim de brûler la prophétie 
dictée à Baruc par Jérémie. H fut sans doute j 
emmené captif par Nabuchodonosor ; mais on 
l'a confondu à tort avec un autre £1 Nathan, 
qui revint de la Babylonie avec Esdras à une 
époque ofi le beau-père du roi Joachim devait 
être mort depuis longtemps. Al. Bonmeau. 

BIbIr, II RoU, XXIV, 8. —1 Esdras, VIII, 16. - Jérémie, 
XXVI. M. XXXVl, 11,18. 

* BLPHÈ6B OU aLPHÈGB, prélat au^ais, né 
en 954, mort le 16 avril 1011. Il se retirade 
bonne heure au monastère de Dirheste, d'où il 
passa dans la solitude de Bathe, province de 
Sommerset. Un grand nombre de disciples vin- 
rent se joindre à lui. n pratiquait avec eux dln- 
«nroyables austérités, lorsque l'archevêque de 
Cantorbéry, obéissant à une vision, le sacra év^ 
que de Winchester, à la place de saint Ethd- 
Word, mort en 984. Nommé archevêque de Can- 
torbéry en lOOG, il fit d'utiles règlements, et réunit 
de fréquents condies pour maintenir la disci- 
pline dans le diocèse. H était ainsi tout occupé 
du bien-être moral et spirituel de ses ouailles, 
quand les Danois vinrent ravager le pays. Can- 
torbéry fut pris, et le prélat incarcéré pendant 
sept mois, au bout desquels il fut mis à mort 
par ces barbares. Les martyrologes loi donnent 
le titre de martyr ; des miracles se sont opérés, 
dit-on,sur son tombeau. Sa vie, écrite par Osbern 



— ÉLOl 904 

et par les soins de Lanliranc, ardievêque de Cas- 
torbéry, est une ceovre assez estimée. EUe se 
trouve dans la contûioation de BoUandns. 

BalUet, Fia det SainU, 1. 1, if anU. 

Aloi on ftLiGius ( Saint), né à Cbatelat oa 
Catillac , près Limoges (1), en' 588 , mort le 
1*' décembre 659. Son père se nommait fiocher 
et sa mère Terrigie : ils étaient de oooditioo !> 
kMre et probablement d*origiDe gaDo-romaine. 
Dès son enfance, il montra one grande adresae 
dans les travaux manuels, et fut placé par soe 
père chez Abbon , habile orfèvre de Limoges, 
qui dirigeait alors l'atelier monétaire de cette 
ville. Son apprentissage terminé, il vint à Paris, 
et se lia avec Bobbon, trésorier du roi. Bobbon le 
recommanda à Clotaire II, qui chargea Éloi de 
lui confectionner un siège (2) d'or enrichi de 
pierreries , et fit porter chez lui la quantité de 
pierres et de métal prédenx nécessaire à cette 
ceuvre. Non-seulement l'artiste Kroonsin fournit 
au roi un siège magnifique ; mais il lui en apporta 
un second, anssi beau que le premier et fitft néan- 
moins avec la matière qui devait servir pour irn 
seul. Admirateur de tant de talent et de probité, 
Clotaire s'attacha Éloi, et le fit son monétaire 
ou trésorier. Dagobert, en montant sor le trûoe 
de son père, conserva à Éloi sa baote positioa, 
et lui accorda même une telle confiance; que le 
roi et le ministre sont devenus inséparables dans 
les souvenirs populaires. Le monarque, qui, sdco 
la tradition, prenait en toute drconstance l'avis 
de son ministre, le chargea de plusieurs missions 
importantes, et toujours il eut Heu de s'applaodîr 
de sa confiance. C'est ainsi qu*Éloi réussit à ra- 
mener la concorde entre son maître et Judicael, 
duc des Bretons ; après une entrevue à Clicbj, 
les deux princes signèrent un traité de paix. Éloi 
profitait du crédit dont U Jouissait auprès de 
Dagobert pour en obtenir d'abondantes largesses, 
avec lesquelles il fondait des monastères ou 
dotait des hôpitaux, n Un jour, rapporte saint 
Ouen (3), il demanda an roi la terre de Solognac 
(Solignac ), située aux environs de LhnogM : 

— Que votre m^ùesté, lui dit-il, daigne m'aocor- 
der ce domaine, afin que j'y construise pour elle 
et pour mol une échelle au moyen de laquelle 
nous puissions tous les deux monter a» del. * 
Dagobert, qui, outre un goût immodéré pour les 
femmes et la chasse, avait quelques actes de 
violence à se reprocher, aecuàllit favorablenieot 
le moyen de rédemption que lui faisait entrevoir 
son pieux ministre ; il concéda le t er r itoi re de- 
mandé , et il ajouta les sommes nécessaires pour 
y construire une abbaye « qu'on pouvait, dit 

(t; La tradlUon locale désigne eoeore U malsoi dus 
laquelle on prétend qa'Bol Tint an monde. 

(1) Le légendaire désigne ce aléfe par te Mot laUn 
tella. 

(t) Saint Onen a laissé dans la vie de saint Élol b 
description dn monastère de Sollgnao, qnlftitMtt sar le» 
plans et sons la direction de son fondalenr. « On 7 troona, 
dli-il, nn grand noaabre d'artistes bablles en dWers arts 
( Uabêntur <M et artUcu ptartaU âtmnarmm mUfm 
perm)n. 



905 



ELOl — £LOT 



906 



saint Ooen, mettre à la tdie de toutes celles 
d'Occident », et dans laquelle dès le début cent 
cinquante-cinq moines purent être réunis sous 
la conduite de saint Reinacle (depuis archevêque 
de Maëstricht). 

Éloi établit ensuite à Paris, sur un terrain ob- 
temi également de la libéralité du roi, un vaste 
monastère de filles, « oà se trouvaient réunies, 
dit Saint Ooen, jusqu'à trois cents vierges venues 
de diverses nations ». Sainte Âure en ftoit la pre- 
mière abbesse. Éloi donna encore en cette cir- 
constance une nouvelle inreuve de délicatesse. 
« Le couvent construit, rapporte le chroniqueur, 
ayant reconnu qu'on avait pris sur le domaine 
de la couronne un peu plus que la concession ne 
portait, il courut au palais, et sejetant aux genoux 
du bon roi, il demanda la mort en punition de la 
faute qu'il avait faiteinvolontairement Dagobert 
serra son ministre dans ses bras, et lui donna le 
double de ce qu'on avait pris à la couronne. » 
Après avoir élevé hors des murs de Paris la basi- 
lique de Saint-Pad, destinée à la sépulture des 
vierges de samte Âure , il reconstruisit dans l'in- 
térieur de la vflle l'église Saint-Martial. Il faisait 
dans le même temps des châsses admirables pour 
divers saints, tels que saint Denis, saint Germain, 
saint Lucien, saint Brice, saint Piat, saint Maxi- 
mien, saint Julien, saint Martin, saint Severin, 
sainte Colombe , sainte Geneviève, saint Crépin 
et saint Crépinien. Éloi n'était encore que laïque, 
mais il remplissait souvent, comme on a vu, 
des fonctions apostoliques. Il fit assembler, en 
639, le sixième concile d'Orléans, pour étouffer 
l'hérésie des monothélites, qui se répandait en 
France ; il en prit l'occasion pour attaquer la 
simonie, qui déjà de ce temps « défigurait, sdon 
saint Ouen , la face de TEglise gallicane », et 
sollicita la dignité d'évêque, dont il fiit jugé di- 
gne. Le 21 mai 640 il fut élu évêque de Noyon, 
Vermand et Toumay , en remplacement de saint 
Médard, et le même jour que saint Ouen était 
sacré archevêque de Rouen. Comme Éloi n'é- 
tait pas dans les ordres, ce ne fut que postérieu- 
rement à sa nomination qu'il reçut la prêtrise ei 
les ordres inférieurs. Dès lors il se li^ avec le 
plus grand zèle à l'apostolat ; il convertit non- 
seulement les idolâtres qui se trouvaient encore 
dans son vaste diocèse, mais il alla prêcher la 
foi chrétienne aux Flainands, aux Frisons, aux 
Suèves, et aux peuples sauvages riverains de 
la Baltique. On ne peut relater sérieusement les 
nombreux miracles que les légendaires attri- 
buent à saint Éloi ; mais on doit dire que peu 
d'évêques ont rempli leur devoir avec plus de 
conscience et soutenu les droits de l'Église avec 
plus de fermeté. Il fonda à Courtray l'église de 
Saint-Martin, à Toumay un monastère d'hom- 
mes, un couvent de femmes à Noyon; il revint 
en France, et aida son frère AKcius à édifier à 
Limoges l'abbaye Saint-Martin, devenue célèbre 
au moyen âge. En 644, il assista au concile de 
Cbalonssur- Saône. Éloi avait conservé, malgré 



ses fonetiont apostoliques, la charge de maître 
des monnaies royales, et Ton voit encore son 
nom sur plusieurs monnaies d'or f^ppées à 
Paris sous les règnes de Dagobert I^' et Clovis II. 
Clotaire III lui fit faire des obsèques magnifi- 
ques ; le peuple regretta vivement le ministre 
artisan. On trouve dans la Bibliotheea Patrum, 
t. Xn, dix-sept Humilies attribuées à saint 
Éloi et une lettre à saint Didier, évêque deCahors 
et son ami. Dans cette lettre, la seule authentique, 
Éloi prend le titre de serviteur des serviteurs 
de Dieu ; son style respire la modestie, la piété et 
la charité. Saint Ouen, dans la Vie d'Éloi,a laissé 
un abrégé des sermons que le saint évêque de 
Noyon prêchait à ses peuples. On y trouve une 
grande coonaissanee de l'Écriture, parfois de 
beaux mouvements d'âoqnence, À, de curieux 
détails sur les mcours à demi païennes de cette 
époque. On remarque pourtant que saint Éloi 
a tiré presque tout ce qu'il dit des sermons de 
saint Césaire, évêque d'Aries, qui étaient alors 
fort répandus dans les églises de France et d'Es- 
pagne. Sismondi f^ remarquer que l'homélie 
ad Plebem, qui est dans le tome IX des Œu- 
vres de sabt Augustin, est de saint Éloi. A. de L. 

SalDt Oatn.Fita Bligii. -BelUrm\n^ De SeripU eecles. 
— BaroDins, jinnatêt, ann. 66S, n« T. — Boxello, ^/ima- 
le$ Gmito-Flandrim. — Bf oUn. Pfaiat. Belg, - Salate- 
Marttte, GalUa ehrUtkma. — Oodeau, Éloçe dês Évê- 
fUêi, Uv. LXXVll. — J. Mablllon, Jeta Sanctorum er- 
dinUSanetVBenêdieti, II.IOM.* Ubbe, Concilia, IV, 
9SÈ, - Patrotogie, II?. l.XXXVII. — André Ou Cbetne, 
HUtorim ftaneorum Seriptorés, l, t78-SI^. — Le Bf tre, 
Delficriptoriimt eecluiastUsis, cap. ITI» — Abbé Fleary, 
HUMre tccUHoHiq^, 11t. r, n« tS. ~ Histoire 
Uttéràtre de la Ftanee, III, Ml. - Barthélémy, yie 
de saàfU ^lo<: Parla, In-t*. — Abbé Parenty, Fi» de 
solfK Éloi; Arraa, lu- il. — A.-V. ArnauU, Du Pa- 
tronage, daoa la RtVMe dé Paris ( ann. iSSt ), XXXV, 
p. 10I-114.— Stamondl, Histoire de» Français, II, 37-si. 

Alot ( Nicolas- François- Joseph ) , méde- 
cin et biographe belge, né à Mous, le 20 sep- 
tembre t714, mort dans la même ville, le 10 
mars 1788. H fit sa philosophie à Louvain, s'y fit 
recevoir docteur en médecine, et vint se perfec- 
tionner à Paris. De retour dans sa patrie, il se 
livra à l'exercioe de sa profession, et en 1752 fàt 
nommé médecin pensionnaire de la ville de 
Mous. En 1754 il (ht choisi pour conseiller mé- 
decin du duc Chartes de Lorraine et de Bar, gou- 
verneur des Pays-Bas. On a de lui : Réflejions 
sur Vusage du thé; Mons, 1750, in- 12; — Ré- 
flexions sur une brochure intitulée : Apologie 
du thé ; Mons, 1 75 1 , in- 1 2 : Éloy se montre op[X)sé 
à l'usage de cette boisson ; — Dictionnaire his- 
torique de la Médecine ancienne et moder- 
ne, fie.; Liège, 1755, 2 vol, fai-8*; Mons, 1778, 
4 vol. in-8*^; trad. en italien , avec additions, 
7 vol. in-8*; — Cours élémentaire des Accou- 
chements, etc. ; — - Mémoire sur la marche, la 
nature, les causes et le traitement de la dys- 
senterie ; Mons, 1780, in-8* ; — Si Vusage du 
café est avantageux à la santé, et sHl peut 
se concilier avec le bien de VÉtat dans les 
provinces belgiques? Mons, 1781, in-8* 



W>T 



ÉLOt -^ ELPHOISTONE 



90S 



IMges. 

BLPHiftsTôa ( OnM/Mniiê ),|iréUit etlmiiiiiM 
d'État éCdMâU > tté à Olaa^w, ea i«31, mort i 
Édfmbmifg» tel» odobre lôU. Élevée TobI^ 
nr%M de la tUte mtèl^ Il ittYint maître es arta 
à rêge de vte|l eut. Aprèa avoir él6 tcdevr à 
Klrkmichaal pendant quatre aiu> il vlilt à Paris, 
où la varlélé de tes eomuisaaiicet attirm sor lot 
l*etteiitkNl de l'université. BientM il fut chargé 
de profletaer les droits civil et eanoo, d'abord à 
Parte même, ensuite à ariéaoa. Après meut an- 
nées de séjour en Franoe, il sedMda à retourner 
dans son pays, où Tappetait l'évéque Muirfaead» 
qui loi confia la diracUDU de la paroisse de 
dlasfow et le nomma ofHeiai du dionàse. A aon 
toof , TuAlversilé plaça à sa tète oomme reoteoT 
llMnme dteHn^ié qui avait été élevé dani son 
sein, fl Alt nommé ensuite officiai de Lotlûen» 
puis appelé à siéger au parlement; il devint 
cnila membre do ooneeil privé. Entré ainai dans 
la vie politique, U se distin^ parungraad talent 
de négocialeur. Enroyé par Jacques m comme 
ambassadeur auprès du roi LoUis XI, il se oon- 
cilia Testime de ce prinoe, qui le combla de pré- 
sents. A son retour en Ecosse, il fut nommé ar- 
chidiacre d'Argyle en 1479, et bientét après évé- 
que de Ross. En 1484 il passa au siég^ épisoo- 
pal d*Aberdeen. En même tempe U tùX cbari^ 
d*nne nouvelle mission, cette fois en Angleterre, 
pour y négocier une trêve avec ce pays et le 
mariage du fils de Jacques avec Aime, nfêoe de 
Richard III. A Tavénem^t d'Henri Vit, Elphins- 
ton Alt chargé de s^Bntendre avec ce souverain 
sur les termes d'une trêve qui fut conclue pour 
trois ans, le 3 juillet 14S6. De sa retraite d*A- 
berdeen, où il vint séjourner quelque temjps, 
il retourna au parlement assemblé à Edim- 
bourg, le 6 octobre 1488, à l'ocoasion du cou- 
ronnement de Jacques IV; puis il se rendit 
en ambassade vers Maximilien pour négocier le 
mariage entre le roi et Bfarguerite, fille de Tem- 
pereur. Dans son voyage de retour, il conclut un 
traité de pain et d'alliance entre les états de Hol- 
lande et l'Lcosse. En 1492 il fut nommé lord du 
sceau privé, et à la même époque il fut un des 
commissaires écossais chargés de prolon«(er la 
trêve avec l'Angleterre. 11 profita de ses lolàrs 
pour chercher à faToriser la dilîuslon des lu- 
mières en Ecosse. C'est lui qui décida le gouver- 
neur de ce pays à solliciter du pape VautoHsa- 
tion de fonder l'université d'Aberdeen, autorisa- 
tion qui fut accordée par une bulle d'Alexan- 
dre Vl, en date du 10 février 1494. L'évêque 
Elphinston contribua 4 la fondation d^autres 
travaux d'utiïilépuWique.IT écrivit des Vies des 
Saints et une Histoire d* Ecosse qui a été con- 
servée parmi les manuscrits FSiirfax de la Bi- 
bliothèque Bodleyenne. 11 mourut par suite du 
chagrin que lui causa la mort de Jacques IV, à 
Flodden-field. 

Rose, /^ew Bi9§. Dict. 



KLMiiiiBTOIi (/ocflcef), graronnalrifn écos- 
sais, né en 1721 , mort à Hammeramith, le 8 oc- 
tobre 1809. Il étudia à l'ottlversilé de sa tflli 
nitale, et devint prêoeptenr dn lofd Btantyrt Ea 
1751, il ouvrit une académie aux enTiniM dl 
Lnndres, etae voua pendeat plnaiearsaanéeii 
renseignement de la jeunesse. 11 entreprit aoni 
une réforme de l'orthograplie, sur laquelle il 
éerivitquelqnes ouvragée. Outre une granmiaiic 
anglaise, on a de hil t Propri9if asserlnéiud 
in her pictuf9 ; S vol. itt*4<* ; — Emglish Or 
tkogfapkgepiionUMed; •— Prt^rieiy*s Pocka 
DMionoTf: — Se/eelto» of OorreMpondaice; 
1794. 

Il ieasii, ut. MêMi. 

■UNiuiflTOff (Stuari). Knyes Snaat. 

■LPBinnT^HB (John) 9 amiral niase, d'o* 
rigine an^aiee et panent des préoédunts , né sa 
Éooaae, en 1720, mort en Ai^eterre, en 177». 
n ae disUngna dans la marine militaire ang^sisf, 
où il était parvenu au grade de oapitaine. Ea 
1768, il pMa au service de la Ruasie avec le 
mng de contreHuniral. En octobre de la mém 
année, il partit de Cronstndt, et rallia dans ^A^ 
chipel, aTec quatre vaisseaux et une frégile 
masee, hi iotte de l'amiral Spiridoff, placé lui- 
Blême sona les ordrea du général Alexis Oriofl; 
commandant les troupes de débarqueokeot Kl- 
phinstone eut une grande part à la victoire na- 
vale que Spiridofr remporta, le ô juillet 1770, 
dans les eaux de Chio, sur la flotte du capilan- 
paclia Gaai-Hasaan. Les débris de l'escadre ta^ 
que se réfugièrent partie dans la baie de Tchesmé> 
près le oap Mikale , partie dans le golfe de ?iapgli 
de Romenie. Elphinstone les suivit dans le pre- 
mier de ces mouillages, et, profitant de leur po- 
sition reeeerrée, qui les mettait dans rimpossi- 
bilité de manteuvrer, le 7 juillet il dirigea sur 
leurs t)Atimenta entassés quatre brûlots coo- 
mandés par son compatriote le Ueutananl Deg- 
dale, et soutenus par un autro Anglais, le contre 
amiral Greigh { le succès Ibt oomplet t aoooa 
bâtiment turo n'échappa aux flammes. Elphias- 
tone se présenta ensuite devant Mapoli, le 17 mû- 
▼ant, et par le même moyen obtint le même 
résultat Mettant à profit l'anéantissofuent de la 
marine turque , il voulait forcer les Dardanellei 
et s'emparer de Gonstantinople, alors dans ua 
mauvais état de défense ; mais Orioff et Spiridofi 
ne comprirent pas tout ce que son conseil avait 
de judicieux et d*énergique,et préférèrent assiéger 
quelques Iles, telles que Chio, Mitylènc et Stali- 
mène, devant lesquelles Ils perdirent beaucoup 
d'hommes et de temps. Cependant ElspUin&tooe 
voulut remplir la promesse qu'il avait faite k l'im* 
pératrice Catherine II de forcer les Danlanelles, 
et prouver aux amiraux russes la facilité de œtU 
entreprise : le 26 juillet, en donnant la chasse i 
deux bâtiments turcs , il pa.ssa avec son seul 
vaisseau sous le feu des batteries ennemies saB6 
être endommagé; et ayant traversé hardiment le 
détroit , il fit jeter les ancres en f)M^ de Cens- 



909 



£LPÉimSfrON£ -^ ELSASSRR 



919 



tantisople, aoimerée la troin|Mtte, déployer ses 
paYlllons, et prit une tame de thé tur mo 
pont en attendant la marée peur opérer sa 
retraite. Voyant que ton exemple ne décidait 
IMS les Russes à le soiTfe, il retourna tran- 
quillement Ters eux. C^te condvite d'Elphins- 
tone lui attira la Jalousie et la haine des antres 
amiraux ; aussi , tandis qn* Alexis Orioff prenait 
le nom de TiicAesmesl^'i , qne 8pirido(r , Greith, 
et Dn^dale étaient eomMés des marqeet de la 
satisfaction Impériale , le héros de Tc hesmé et 
des Dardanelles foi seul oufoHé. Son nom ne 
fif(ura même pas sur «n arc triomphal élevé 
dans le palais de Grarskopselo en eommémoratioB 
des victoires auxquelles il a^ait tant eontrilmé. 
Sensible à une «x«iplion aussi offensante, il 
envoya sa démission à limpératrioe, et lorsqnil 
alla prendre eon^ de «Ue princesse, il se pi4* 
senta fièrement «f«c aon aacitn «nifonDB de ca- 
pitaine de la marine hritananqua. 11 renltra en* 
suite dans sa patrie, où il monmt pan apiia. 

Ses denx plus jeunes, fila ntounièrent en Rus- 
sie, où CatlMrine n les aocueiNit avec distino- 
lion et tAdha de fMve oublier, par les Ikvem 
qurelle aoooida auK cnlMs, son ingratitnde 
mwtn le père. Alfîred m Lacaxk. 

moMèret, Met. €ê f^tfMrfMc ë» FotofM. — J. 
flcwi Castera, /"M 4ê CmtÂeriM€ IL — WaulT, MéU. 
de la Guerre entre ta Rv*$i€ et ta Turquie en ITO:; 
Pelenboorg, ITTS. -> Itonc, New gênerai Biograpkieai 
Dietkmmrp. — l)e HacMifr. MUL ëe f Mm pire Ott oman , 
m, Ike, LXXli, ê^ - ToUy Mémoires nw tes Turcs 
at les Tarfares, llv. L\, IS9.~ Chopin, Ruuie; dans 1*6*- 
nivers pittoresque^ 1, Sts. — J. Esnfaat rt Chenne- 
chot. Bist, pkitoeofMfme e$ poiitique da JiMSto, IV, 



BLMiffSTiMis. KofesKsna. 

« BLMCR( Sainte) (du 9*ee*S^icK, etpérvice), 
nei^ et martyre» aMTte à Rome, TaraMie époque 
indéterminée. EUe était ilAe de iMttte Sophie H 
asBor de siintes M et Gharilé. fiainte Sophie, 
aeba qnaèqnea hagpogiiflifes» aprèn avoir élevé 
ses fiûaa dans le cbriitiaaieme, les eiUiorta à 
oonièsser leurraliKMi, «t lis vit avw joie vaiier 
ieor sang poor lacaaaade la rehsioB. Elle servii 
ensuite Dieu daw i*état de viduit4^ et monnit 
en peix. liS martym dlSIpie» et de aes aœnrs n'est 
pas ixé à nne <k*e cerlaiBa; il est tanléC rap- 
porté Ml règne de OiaciélMB, lanlM à ceux d'A- 
drien on d'ABiona. Il est protanMe qne œ fait 
n'est qu'nne faigénèense allaeion qui ûét co n nal 
tre que les vertnathéologaie% fiHesde la aagesse, 
souifrirentheanoanp à Rome viers l'époque indi- 
quée par le mirtype des Irais seenrs.'NéBHwnlni, 
l'ÉgUJR heBsre «inAe Ifilpia cb Espéinnce le 
l*^aoèt 

Dauarë. mmrtpraloff. Mmnm.^ as i ip Siwfcm . - laïUei, 
yies des SMnU. — QoûtgcMr^, Fkes des principaux 
SainU. \** août. - lUcInrd et Giraud, BWioihèque sa- 
crée, XXIIII, nk. 

*«i«piMrs, n aw i p âleur byzantin, vivaK 
dans la eee o ndemoWédn huitième siècle de rère 
chrétienne. An mds de février 781, Elpidins 
reçut de llrapératriee Irène le gouvernement de 
la Sicile, pince qn'il avait déjà «ecnpée. Denx 



mois après aoB arrivée, il cheNha à soulever sa 
province contre llmpératriceyqni envnyaaussitei 
Théophile pour se saisir de la personne du re- 
belle. Les Siciliens défendirent leur gonveraeor, 
et se mirent eo révolte ouverte. Irène commença 
par ihire arrêter la femme et les enfants d'Elpi- 
dius, restés à Constantinople, les fit raser, battre 
de verges et jeter en prison; elle envoya ensoite 
contre les rebelles une flotta paissante sons Jee 
ordres de fennuque Théodore. Après plusieurs 
échecs , Elpfidios, crai^Mat de tomber entre les 
mains du vainqueur, recueillit tout ce qoil avait 
de richesses , et s'enfnit en Afrique avec Nké- 
phore Dncas. R se retira ehaa les Sarrasins, qui 
non-seulement Hii donnèrent un asile, mais lui 
mirent aussi sur la tète le diadème impérial, et le 
traitèrent Jusqu'à sa mort eoomie empereur. 
« Titrefrivoie, dit Lebeau, qui ne le consolait pas 
de la perte de sa ftmiile et de sa patrie. »Le reste 
de la vie d'RIpidins est inconnn. 

Zooaraa. 1, il. * Muralori, Hist. Mise^ I, SI. — Lc- 
beau. Histoire du Bas-Empire. 

'Bl4PlDiDC(*RXmata<)9 savant grec, vivait 
probahleBMBt dans le sixième siècle de l'ère 
ehfétienne. Leonthis dans son commentaire sor 
les Pkxnamena d'Aratus, dit avoir construit 
pour Elpidina une sphère suivant la descriptioa 
d'AratBs. Fatal idns croit que tfA Elpidios est le 
même que le patrieisB envoyé comme ambassa- 
deur à Chagan, roi des Avares» dans la pre- 
mière année du règne de Maitriee, et qui est 
mentioBBé par Cédrène, ainii que par pliuienrs 
éerivaîBa de nette période. 

ffMtrlclM, mktMkeoa Crme» 
* BLP1DII7S OH ■BLPIDII» ('EXb(8m«) , mé- 
decin grec, vivait dans le snième siècle de l'ère 
chrélienBe. 11 était an nombre des médecins de 
Ttiéodarie le Grand , et le soigna pendant sa 
dernière maladie. U était chrétien et diacre. Une 
des lettres de lliéodoric et trois des lettres 
d'EBnodiue lui sont adressées. 

PweafS, Ba JMIa CaCè. — SkriMAi, Opéra, 
BLBUIIGB. Koyes CmoH. 
ELBicasBAUBRii (Charles, baron db), 
général autrichien, d'origine wurtem b erge o ise , 
mort à Prague, le 7 juin 1779. Miyor général 
durant la gneire de Sept Ans , il fut général de 
cavalerie durant la guerre de la sucœssioo de 
Bavière. £n 1778, fl repoussa, à la tête de ses 
troupes, nne invasion des Prussiens dans la Mo- 
ravie. R les cerna iX étroitement à Jaegcmdorf et 
à Troppan, qn*Us dorent aussitôt se replier. La 
erelx de Tordre de Marie-Thérèse fot ta récom- 
pense des services rendus alors par Eirichs- 
hausen, qnf moumt à la suite de ses fetigqes. 

fBrMMftf , Htstorisek-lUeràntchm HanMmeh. 

* ELSàBaBB { F.-il.,) , peintre allemand, né 
à Berlin, le 24 }Mflet 1819, mort à Rome, le 
l'' septembre 1846. 6a vocation poor l'art s'an- 
nonça de tMinne1ie«re, et ses œnvrss terent bien- 
tôt appréciées par les conoalasears. Le oob> 
eeurs d'un ainri lui permit de faire le voyage 



911 



ELSASSER — ELSEVIER 



913 



dltalie. En 1832 il se rendit à Rome, où il mena 
la yie la pins active et la plus artistique. Per- 
sonne n'a mieux reproduit la richesse des réglons 
méridionales. Parmi ses œu?res de ce genre , on 
cite Palermo; —le Campo-Santo de Pise au clair 
de la lune; —La Grotte des Sirènes à Tivoli. 
H fit aussi des dessins à la plume et des sépias. 
Elsasser devint membre de l'Académie de fier- 
Un, et le roi de Pnisse lui accorda une pension. 

- Convenat.-Le9ià. — > Naglér, KûnU.-Lêm. 

BLSB (Joseph)^ chirurgien anglais, mort 
le 10 mars 1780. Il fut chirurgien de l'hôpital 
Saint-Thomas à Londres, et devint membre de 
l'Académie de Chinirgie de Paris. Outre plu- 
sieurs mémoires publiés dans les Transactions 
philosophiques et les Actesdela Sociétéde Méde- 
dne de Londres, on a de lui : iin Bssay on the 
cure oj hydroeeU of the tuniea vaginalis tes- 
tis; Londres, 1770. Les ouvrages d'Else ont été 
réimprimés après sa mort par G«orges Vaux ; 
Londres, 1782, in-8*. 

Biographie MécUcate. 

BLSBTiBR ou BLZBTIBB, Dom d'une fa- 
mille de célèbres imprimeurs hollandais, qui du- 
rant cent trente années consécutives ont rendu 
aux lettres d'éclatants services. Nous croyons 
devoir donner ici une notice sommaire sur chacun 
d'eux , en utilisant les résultats des recherches 
entreprises avec zèle depuis peu de temps et qui 
ont rectifié ou éclaird bien des faits. On sait 
aqjourd'hui qu'il but fixer à quatorze le nombre 
ûe& Elsevier qui ont exercé la profession de li- 
braire ou qui y ont joint celle de typographe. 

BLSBT IBB ( Louis ),preniier du nom, m^ à Lou- 
vain , en 1540, mort le 4 février 1817. U vint 
s'établir à Leyde en 1580. Dès 1583 il ftit connu 
comme libraire. Son attachement pour la ré- 
forme l'avait décidé à s'expatrier. Depuis l'an 
1692 jusqu'en 1617, il imprima environ 150 ou- 
vrages différents. Il laissa cinq fils, qui tous fu- 
rent libraires, Matthieu y Louis II ^ Gilles ^ 
Joost, et Bonaventure : les quatre premiers ne 
mirent sous presse qu'un petit nombre d'ouvra- 
ges; le dernier mérite une mention spéciale. 

BL8BY1BB (Bonaventure), né en 1583, et 
qui avait commencé dès 1608 à figurer comme 
typographe, s'associa en 1626 avec son neveu 
Abraham, né à Leyde, en 1592, fils de Matthieu; 
cette association dura vingt-six ans, et ce fht 
vingt-six années d'activité intelb'gente et de 
succès. Établie à Leyde, VO/Jlcina S Iteviriana 
mit alors au jour nombre de ces volumes latinsjen 
petit format qui sont regardés à juste titre 
comme des chefs-d'oMivre. Les deux associés 
restèrent unis Jusqu'à leur mort, survenue la 
même année , en 1652 , à un mois d'intervalle. 

Matthieu laissa deux autres fils : Jacob^ né en 
1597, à Leyde, qoi Ait librafa« à La Hnve de 
162i;à 1638, et /5aac,né à Leyde, en 16jJ, qui 
imprima à Leyde de 1616 à 1625, mais sans 
|)eaucoup d'éclat 

BLSBTiBB (LtmU ///) 9 filf de I^oois H» 



né à Utrecht, vers 1604, fut le fondateur de 
iimprimerie elsevirienne à Amsterdam ; de 1638 
à 1654, il exerça seul ; il s'assoda ensuite avec 
son cousin Daniel, dont la notice suit Loais, 
travaillant seul , avait montré beaucoup d'acti- 
vité; il était sorti de ses presses 189 ouvrages 
différents ; plusieurs sont d'un grand mérite. 

Après une période de dix années, Louis, âgé 
de soixante ans, se retira des afbires ; il mourut 
peu après, en 1670. L'imprimerie ^tevirienoe 
était alors arrivée à son plus hant degré de spko- 
deur ; les volumes qu'elle éditait ne sont pas 
aussi pariaits que les in- 12 qu'enfantaient Bo- 
naventure et Abraham y mais les pobticatioos 
ont plus d'importance. De 1655 à 1665, on voit 
paraître iune série de classiques latins m-S*, 
cum notis variorum, le Cicâron, ia-4* , VEtf- 
molotficon Ungu» Latinx, le magnifique Cor- 
pus Juris , in-folio, 2 vol., 1663, et qui an dire 
de M. A.-Firmin Didot est on vrai chef-d'œu- 
vre typographique. 

BLSBTiBB (Daniel) f fils d« Bonaventure, 
né en 1626, et mort le 11 octobre 1680. 11 s'était 
associé en 1652 avec un antre de ses coosias, 
Jean, fils d'Abraham, né en 1622 ; leur réuaioB 
ne dura que deux ans, et produisit une trentaiae 
d'éditions, parmi lesquelles il en est de très-soi- 
gnées. Jean imprima seul à Leyde de 16Sà i 
1661 ; on a enregistré 76 ouvrages portant son 
nom ; après sa mort, sa veuve et ses héritiers 
imprimèrent quelques volumes sans importance. 
Son association avec son cousin Louis IH fut 
un bienfait pour la typographie elsevirienoe : 
elle publia alors 1 18 ouvrages, parmi lesquels os 
remarque Homère, en 2 vol. in-4** , Ovide nu 
par Heinsius , 1658, 3 vol. et le Nouveau Tes' 
tament de 1658, reoommandable par sa beauté 
et son exactitude. Resté seul à la tète d'un éta- 
blissement considérable, Daniel déploya nue 
grande activité; les malheurs qui fk'app^^ li 
Hollande à la suite de guerres fànestes lui 
occasionnèrent de grandes pertes. On ne compte 
pas moins de 152 ouvrages quil fit paraître de 
1664 à 1680 , année qui fut celle de sa mort 

Après lui, la typographie dsevirienne, tout à 
fait dégénérée, n'eut plus que denx représen- 
tants : Pierre Elsevier, petit-fils de Joost, qui 
fut libraireà Dtrecht, et qui (1667 à 1672)im- 
prima sept ou huit ouvrages, de peu de va- 
leur; Abraham //, qui de 1681 à 1712, date 
de sa mort, imprhna à Leyde des thèses ri 
des écrits des professeurs à l'université. 

Le nom d'une famille iUnstre donne quelque 
intérêt à des livres qui sans cette circonstance 
ne seraient point remarqués ; en somme, qua- 
tre ou dnq de ces imprimeurs ont fait U 
gloire de cette race laborieose. Elle subsiste 
encore; mais depuis un siècle éi demi environ 
elle est demeurée absolument [étrangère à la 
production et au commerce des livres. En 
1820, M. Isaac-Jean Elsevier était gouverneur de 
Curaçao. D'après le relevé que nous avons fait 



91S 



ELSEVIER 



914 



arec soin sur les Annales de Vlmphmerie Bl- 
sévirienne, pnbKées par M. Charles Pieters, de 
Gand , le nombre total des ouvrages de tons 
genres portant le nom des Elseyier s*élèTe à 
1213; 968 sont en latin, 44 en grec, 126 en 
français, 32 en flamand , 22 en Umgues orien- 
tales , il en allemand , lOen italien. 

Parmi ce grand nombre de volumes , il s'en 
faut de beaucoup que tous soient également 
recbercbés. L'ardeur des bibliomanes ne se porte 
guère que sur les éditions petit in-12 des clas- 
siques latins et de qudques auteurs français. 
Dans cette élégvite série, trois volumes tiennent 
le premier rang pour Textrème netteté de l'exé- 
cution: le Pline de 1636, le Virgile de 1636, et 
V Imitation sans date. Nous signalerons [aussi 
parmi les chefs-d'œuvre les plus recherchés le 
Tite lÀve et le Tacite de 1634, le Jules César 
de 11635, le Cicéron de 1642, etc. On a vu 
dans les ventes aux enchères de diverses bi- 
bUotbèques d*élite , de beaux exemplaires de ces 
divers ouvrages, reliés en maroquin, s'élever 
depuis 60 jusqu'à 100 francs le volume. La Sa- 
gesse de Charron, dont il existe trois éditions 
différentes , est fort recherdiée amsi que le Com- 
miknes de 1646, lequel a parfois, dans la chaleur 
des enchères , dépassé 200 francs. 

Les amateurs attachent surtout un prix tout 
particulier à des volumes elseviriens qui n'ont 
pas été reliés et qui conservent ainsi toute l'am- 
pleur de leurs marges primitives. De pareils 
exemplaires se trouvent fort difficilement, et ar- 
rivent parfois à des prix excessifs; un exem- 
plaire du Sénèque de 1640 en 4 volumes a été 
adjugé successivement à 530 et à ôOO francs 
aux ventes Berard et Chalabre. 

11 semble qu'un inventaire de la collection else* 
virienne ne présente pas de grandes difficultés ; 
et cependant il n'est guère d'entreprise plus 
ardue: des questions dont la solution est bien 
plus difficile, parfois impossible aujourd'hui, sur- 
gissent en foule lorsqu'on se livre à cet examen. 
Un certain nombre d'ouvrages imprimés sous le 
nom des Elâevier ne sont pas sortis de leurs 
presses', grftce tantôt à des arrangements qu'ils 
avaient pris avec divers typographes hollan- 
dais , tantôt à l'avidité des contrefacteurs, qui 
metteient un nom illustre sur des volumes d'une 
infériorité dont l'œil le moins exercé découvre 
aussitôt l'origine. Les Elsevier ont eux-mêmes 
imprimé, sans y mettre leur nom, un grand nom- 
bre d'ouvrages qu'ils ne voulaient pas avouer ; 
iU obéissaient ainsi à des motifs de prudence, 
afin de dissimuler des livres dirigés contre des 
rois ou des corporations puissantes ; il ne leur 
convenait pas de se reconnaître coupables d'a- 
voir prêté leurs presses à quelques produc- 
tions (en fort petit nombre, fl est vrai) réprou- 
vées par la morale; ils ne mettaient point leur 
nom aux reproductions ( ou contrefaçons) 
qu'ils firent parfois de divers auteurs français, 
parmi lesquels, à côté de Corneille etde Molière, 



on reneontredeBioteors voués depuis longtemps, 
et avec justice, à un complet oubli. 

Auprès de ces éditions anonymes on pseudo- 
nymes, il faut placer de nombreux volumes 
conformes, par leurs caractères et leurs fleurons, 
aux éditions signées, et qui cependant n'ont pas 
été imprimés par les Elsevier. François Foppens 
de Bruxelles, Abraham Wolfg^ng de Leyde, et 
d'autres habiles typographes, ont publié des li- 
vres qui ne sont pas indignes de se ranger à côté 
de ce que la série authentique des éditions else- 
viriennes renferme de plus joli; de laborieux 
bibliographes ont débrouillé ce chaos, et se sont 
efforcés de rendre chaque volume à son véri- 
table père. La difficulté s'était accrue parce que 
quelques amateurs, jaloux d'agrandir autant que 
possible la collection des Elsevier, voulaient y 
(aire entrer non-seulement les productions de 
qudques heureux émules de ces grands typo- 
graphes, mais encore une foule de bouquins que 
ne recommandaient ni leur mérite littéraire ou 
historique ni leur exécution matérielle , et qui 
n'avaient d'autre avantage que d'avoir été irn* 
primés en Hollande on en Belgique au dix-sep- 
tième siècle. Quelques livres qui peuvent se 
ranger dans la classe des éditions anonymes des 
Elsevier, ayant pour marque une sphère, on a 
voulu leur attribuer tous les volumes dont le 
frontispice était suivi de cet insigne, lequel, dans 
le fait, était employé par presque toute la librai- 
rie d'Amsterdam. Du reste , ces pseuda^Blse- 
viety après avoir été en grande vogue , il y a 
vingt-cinq ans environ (1), sont aijjourd'hui re- 
tombés dans un grand discrédit. Quant aux mar- 
ques authentiques des Elsevier, elles sont au 
nombre de trois ; Louis P' prit pour insigne 
un aigle sur un dppe avec un faisceau de sept 
flèches, accompagné de cette devise, qui semble 
prophétiser la gloire de sa famille : Concordia 
res parvaB crescunt. Isaac substitua à cette 
marque l'orme qu'entoure un cep de vigne 
chargé de raisins;, un philosophe est debout au- 
près de cet arbre ; pour devise : Non solus; 
cette marque fut celle dé l'imprimerie de Leyde. 
Louis lîl adopta dès 1642 Minerve et un oli- 
vier, avec la devise Ne extra oleas ; ce fut lin- 
signe de l'imprimerie d'Amsterdam tant qu'elle 
fut dirigée par l'association de Louis et Daniel, 
et plus tard par Daniel seul. Quant aux vignettes 
et aux fleurons elseviriens, la tête de buffle, 
la guirlande de roses trémières, etc., ils nous 
conduiraient h des détails trop minutieux pour 
trouver place ici. — Les Elsevier ne faisaient point 
de ces tirages particuliers et de luxe familiers 
aux Aide Manuce , aux Estienne et à d'autres 
typographes célèbres; on ne connaît d'eux 
qu'un seul ouvrage sur peau-vélin : c'est le traité 



(1) Nous cUeroiu eomne od des exemples de cet prix 
exagérés les rodages dt Tavemiert 1678, S vol. petll 
ln>li, portés à.601 francs eo istl, à la vente Morel-Vlndé, 
et qui ont été Imprimés A Amsterdani, mais non ebes 
les Blsevier, 



016 



ELSEVIER — ELSUEDIER 



•Il 



dH^nshis : De Ctmîmnpiu Jioreis, t62i ; U m 
existe trois exemplaires in pergamento excusi ; 
l'un est à la bibliothèque de Berlin , un autre à 
celle de La Haye, un trolsièroe en Angleterre, 
où fl fut adjugé en 1818 à près de 40 livres ster- 
ling (1,000 francâ entiron). n est fort peu d'édi- 
tions elseviriennea qui aient été tirées pour qud- 
qucs exemplairea sur un papier supérieur ; on 
connaît cependant, pour le Virpleét 1676, des 
exemplaires en grand papier et même en très- 
grand papier. Un de ces derniers a été poussé 
Jasqu'à 31 livres sterling 10 sh. dans une vente 
à Londres en 183&; mais en France de pareils 
exemplaires n'ont été Tiiidas habituellement que 
300 à 400 ft-ancs (t). G. BaonEi. 

àdry, JfoNee sur lu BUtvirt, tent le JfofNMin m- 
ryeloiMiNfiM, ISM. - J.-ca. Bninet, Manuel 4u U- 
traire, 4* édlUon, t. V, p. 7W-8t7. — Bérard, Bitaibi- 
blioçrapkique ntr lei éditiont de» Bltevier, précédé 
d*ane notice enr ces Imprimciiim ; ParU, iSlt, lo-t*. — 
CJi. Pleten , Jnatfftê éee mtUérUma Us pUu utiim pour 
44 futures annales de l'imprimerie des Blsevier'; Gand, 
iUki ( à 80 eiemplalres ). — Le même : jtnnates de flwir 
priturU Blsevtrienm: Oend, iSli, ln-S«. — Ch. M. 
(Motteley), Jperçm sur les erreurs de la bébUth 
§rapkie spéciale des Btsevirs et de leurs annexes,- Pa* 
ris, 1849, ln-18. '- Rammelman-KUevler, Vitkomstan van 
onderzoekeen. Résultat» d'une reehercMe sur le» Bise- 
^ier, plus spécialement à f égard de leur généaloffie ; 
Dtrecht, 1S48, lo-t*. — A. de Beaume, Becherches histo- 
riques çenéaloçiques et biMographiques sur les Bise- 
tiers Bruxellea, l»»T, lot». - Ch. Nodier, Théorie 
awnptite des édiUasu el»êoirienmes{ dans lea Mélanges 
Urés d'une peUte bibliothèque, 18S9, p. l-tt. 

KLSHBIMBE OU BL£HS1MEB, peintre alle- 
mand , connu sous le nom d'AoAM de PaàKC- 
yoRT, ou d'// Tedesco, que ^lui donnent les Ita- 

(1) Tout en signalant le mérite typographique de leurs 
éditions elserirlennes, <|nl sont tooDoart à jmte Utre re- 
cherchées des amateors, nous croyoi» devoir reproduire 
le Jugement porté sur eui par M. Amb.-Flrmln Oldot 
{Suai sur la Tgpographie, 69S-M9). 

« Les Aide, les Bstieniie, les Bforel, les 1>imébe, les 
« Froben. tes Amerbach, ces hnprtoieura pasaionoéa pour 
• leur art. qui triomphaient des dlfflcuités matérielles et 
« dévouaient leur profond savoir, leur fortune et leur 
« Tle à une grande et noble Mée, n'existaient plus quand 
■ pamreat les Btzevler. d'abord à Lapée, enaolte a^Mf- 
« tardam. 

m Sans prétendre diminuer en rten le mérite de ces 
« célèbres Imprimeurs hollandais, qui , en hommes ha • 
n bllos, profitèrent des progrès que hi typographie avait 
« faits en Europe pour porter l'art à sa perfectloo, et 
« qui surent, en négociants Intelligents, mieux admlnls- 
m trer la partie commerciale que ne levaient fait leurs 
« prédéceaseors , on doit cependant reconnaître qolls 
« n'oot rien Inventé sons le rapport de l'art, et qu'ils 
m wt sauraient soutenir la comparaison, quant au savoir 
m littéraire, avec leurs Illustres prédécesseurs. Ce n'était 
« point sur d'anciens mannacrits que les Blxerler éta- 
« blissalent les textes de leurs éditions; ellrs ne sont en 
« général que des réimpressions et souvent des contre- 
« façons. Leurs plus beaux lirrea ont été Imprimés avec 
te des caractères grsvés et fondus par Garamond et par 

Sanlecque; le papier, s( fin et si beau, qolls em- 
« ployaient, était tiré des fabriques d'Angonième. A ces 
« titres , nons pourrions les revendiquer comme étant 
m des Imprimeurs ftançals. » 

Par une sorie de Jeu de mots bizarre, mais dans le 
goût do temps , Ils placèrent sur quelques ouvrages, teU 
que La Sagesse de Charron et les Mémoires de Corn- 
mines, un emblème représentant un petit bAcher en- 
flammé; le mot flse signifiant arme, et pnr extension, 
^ols, etmvr feu dans la langue liollandatse. 

A. -P. U., Essai sur la Tgpograpkte, 



liens, né à Francfort, ai U74, noft k Rose, m 
1620. Fils d'un tailleur <m tseloii d*aatres dNa 
potier de terre, il eut pour premier maître 0(- 
fenbacb, qu'il surpassa Uenlftt Après aïoi 
étudié les obefii-d'eeuvre de son école , il paitil 
pour Rome. GrAce à son travail soiiteM et à 
son goût exqiris, il fit en peu de temps d%i- 
menses progrès, n se mitalors à peindre d'Éprès 
natore. Guidé par ses iostinetB d'artiste et ist 
amour de la solitude, il parooimdt la eampape 
de Rome, cherchait à sfnsplrer parmi les éj^m, 
les ruines et les fttes pittoresques. Toat oe qa 
le (happait, il le reproduisiit «née ime fidéMé 
aussi étonnante que sa mémoire. Oe raonlè 
mémequ'il dessina de BooTeoir la ViUaMaâtOÊB^ 
Toisine de Rome, après l'avoir Tue «m saole 
fois ; il la reproduisit sans oublier oa seul arbie 
ni le moindre détail arehitectuFal, et de phis 
avoc les oralves particulières à l'heure de a 
▼Isite. Saréputatioo grandit tellemeat en llaiis, 
qu'U fut reçu à l'Académie de Saiai-Lae. Ilalpé 
son traTail assidu, Elsheimer était pauvre. Qooi- 
qoe ses tableaux lUssent généndement mpa 
pedta, il était si long à les eciie^r qui! co 
fidsait et en Tendait fort peu. Ue osariage 
assez mal assorti Tint encore augmeater sa gêet. 
Chargé d'une nombreuse Aunilley eriliiéde dil- 
tes, il ftat mis en prison per set créaneéer» : 
quelques amis hleafaisants, parmi lesquels se it 
remarquer le comte de Goudt, peut-être mêaK 
le grand Rubens, ne tardèrent pas aie faire metlie 
en liberté ; mais ayant lasanté ruinée par les pn- 
Tations, et surtout par le ehagria , il monrat à 
peine Agé de quarante-six ans. 

Elsheimer est le premier qui ait peint Mm 
sèment de petits tableaux. Ses toiles portai 
l'empreinte d'un pinceau délicat et d'au travail 
consciencieux : qualités rehanseées cneore par 
une parfaite intelligeuee du coloris et un liaUb 
usage du clair-obscur. Oe sont pour 4a piapart 
des paysages, où U a presque tD«ûoars méaigé 
des teintes Ihntastiques, tetftes de loyers oa dsi 
clairs de lune reflétés oa rais eu oonlraslei 
le tout anhné par quelques petites figeras ta» 
Jours pleines de Tiradté. On a aussi d'fJsheinMr 
quelques altégories, entre autres un tablean sur 
ouivre, l'une de ses plus grandes producUeas, 
qui semble en quelque sorte la tradadioa da 
flimeux songe de Lucien. Ses priocipeux oa- 
Trages sont : une FnUe tu ÉffpU , regMdée 
comme son clief«d*ii!UTre; uae DéeoiiaUon de 
stUnt Jean-Bétpeute ; deux Saint Laurent; 
un certain norabredc paysages et quelques Bajft* 
mythologiques, empruntés pour le plus giiari 
Bombreaui Métamorphosesd'OTfde. Presque ésas 
ees taMeauxont étégraTés,ea partie parlui-niéBM, 
en pallie par le comte Geadt, Madeleine da Pas 
et d'autres artistes moins ceanus. Elslieimer a 
Ibrmé decélèbresdisciples, David Ténierssortoet 
et Thomas Hageletein, dit Tliomas de Lindaa, 
qui imitait la manière de son maître au point de 
^mper les ooonaissears, «*- Ses filty 



917 



ELSHBIMKII — ËL8H0LZ 



918 



trÔ6«roédiocrM| n'ont eu pour les taoyer de roii> 
bH que le nom de leur père* £d. RBNAomN. 

Micta. Brjraa. DiciloMur^ of PmiiUwn atui EHQraimrt ; 
lAMdrea, I8K. - ^oft*t de Hiet, ^^réçé de ta f^ta 
des Ptintres, ■- t>«rKen ville, f^iei dês Pêintrei. 

l KL8NOKNT (Jean^Marie'Jacques)^ plus 
connu eoué let nomi de CarU EUhoecht^ sta- 
tuaire rraoçaiê» né à Dunkerque, le 10 aoAt 
1797, d'une famille d'artistes originaires de la 
Belgique. Son père était sculpteur de la marine 
à Dunkerque, et se faisait remarquer par le talent 
aveo lequel il exécutait les figures destinées à 
rornement des proues des navires. Le jeune 
EMioecht apprit de son père la sculpture sur 
bois. Il se rendit à Paria, fut admis dans Tatelier 
du célèbre Bosio età l'École des Beaux-arts. Bosio 
travaillait alors è son LouU XIV, statue équestre 
qui orne aujourd'hui la place des Victoires, à 
Paris. Bientdt » avec l'approbation de son maître, 
Carie fit une copie de oe bel outrage, qu'il oflHt 
à la ville de Diinkerque. £n retour de œt bom- 
inage, le conseil municipal de cette ville vota, 
en fiivear du jeune statuaire, une allocatioQ de 
600 fr., qui lui fut continuée pendaat six années 
conaécutives. Dès lors commenoe la série des 
travaux d'Ëlfihoeclit On a de lui : une statue de 
LUnnœemse ( 1825), qui loi valut une médaille 
d'or; — une statue de la Vier^t (1627), au- 
jourd'hui è régMse de Saint-Ouen, à Rouoa;^ 
Le^on Pasteur^ ùes^uaire ÉvanfélisitSt exé- 
cutés pour l'église de Turooing (Nord ), ouvrages 
qui lui firent ooafier Texécntion des Séraphiiu, 
en bois, de la chaire de Notre^Dame^e-Lorette, 
et celle des âeuM anfts du mattre-autel de la 
même égbse ; — les tétea de Fatut et de êfar- 
fueriit ( 1631 ), qui hii valurent la commande 
du buste du dne tie Berry^ petit-fils de Uomt XIV, 
quVm voit au Musée faiitDrique de Versailles ; — 
«n Trittm et uoe AétMê,, ooulét en broone pour 
les fontaines de la place de la Conoorde; — des 
àas^relie^, en irais, an grand hémtcyele de la 
salle des eéaaaee de l'tedCBOe Chambre 4es 
Pairs ; «^ les scuipturoa de iafi^edn grandb^ 
pital de Lyon ; — deux groupes, laSodueet le 
HMne, Ui i/tfferfii^é et VindifttUie (IMl); 
•-« la statue en nMrhre rupréaeHant É4om^mi la 
scstar des anfts ; «• £• Veuve dm Soldat 
&an€i aussi en narlirâ; «— ù$ Ckrist en croix 
( 1847) ; — Ml médaiHon en martire de Afjre, 
arclievèque de Paris ( 1848) ; — £m rein^ Ma- 
thilde, qui déeore te jirÀin du Luxembourg 
< 1849);-^ les bustes de SdifU Bematd^ Pous- 
Hn (Nicolas), MiraèemiiAMfoUère^ eu ^purre, 
pour la BffaUottièque Saiate-Oeneviève ; — celui 
de Bûuiay de èa Meurthe père, en marbre, 
pour le Musée historique de Versailles; — le 
docteur Blandin, bmiEe, grsad comme nature, 
exécuté sur le toml)eau de ce médecin; — le 
buste^ en marbre, de Claude Getée, dit le Lor- 
rain ; ~- le médaillou en marbre, d'après nature, 
de Vemptrimir Napoléon Hl; ^ un médailloo 
«n marbPi da biinn ^ivio, poor son lonàbefen 



(1860); ->des bas-reliefe représentant La Na- 
niyolMm marchande pour un des frontons du 
vieux Louvre ( 1852) ; — une statue de La Vierge 
immaci<iée( 1853); -- une Vierge aux Anges^ 
médaillon en nuirbre, devant d'autel; — VHiê' 
toire et La Justice, groupe colossal, pour la 
façade de l'hôtel de villedeLaon( Aisne) (1854); 
«-• Le Génie de VAsie, groupe en pierre, pour 
l'aile gauche des Tuileries. Cette énumération 
prouve que M. Carie Elshoecht est éminemment 
laborieux ; chacun de ces ouvrages dénote un 
talent distingué. H s'occupe en ce moment d'un 
buste de nacchantt et d'un groupe ô*Adam et 
Eve avant tewr péché. Chaupaarac. 

a. Martta, Mm L*Arti9t9, S oclotort iSM. — O0M- 
wmUs purtUtUieri, 

ELattoiii ( JemnSigismond ), médedn et bo- 
taniste allemand , né à Francfort-sur- l'Oder, en 
1633, mort le 26 février 1688. Après avoir com- 
menoe ses études dans sa ville natale, il les con- 
tinua à Wittembeni et è Kœnigsbeiig, visita en- 
suite la Hollande, la France et l'Italie, et fut reçu 
docteur à Padoue. Revenu en Allemagne, il s'y 
fit une telle réputation par son habileté dans 
l'an de guérir, qu'il devint , en 1666, médecin nt 
botaniste de l'électeur de Brandeboui^ Frédéric- 
Guillaume. Fixé alors à Berlin, il y devint direc- 
teur du Jardin botanique réoeniment fondé par 
le prince. M^illdeoow a donné le nom d'eU- 
kolMia k un genre de plantes de la ûunille des 
labiées. Les principaux ouvrages d'I^sboU sont : 
Anihropometna^ etc. i acceesH doctrina ner- 
porum; Padoue, 1654, ia^4<'; -— Clysmatica 
nœa, eto. ; Berlin^ 1661, in-A'' ; «-» Floru Mar- 
ekUa, etc.; BerHn, 1663, in^; ^ ffeu an§e- 
iegîer Oattvnbmu (Houvnlle liodloulture ap- 
pliqiiée) ; BerUn, 1666, in^^i»» De PhospkorU 
O^servaiiones ; Beriin, 1671, in-fol.; — Dis- 
HUatoriacuriost^ etc. ; Berlin, 1674> in4bl. ; ^ 
ihmtetieon, etc. ; Beriin, 1682, in»4<'. 

l BLSROLi ( François ), poAe ocnrfqne eÊe. 
iMtnd, né à Beriin, le l*' oolobre t79t. il recul aa 
prefiMière inslraetion dans aa vUle natale ; mais 
la guertede 1806 à tao9 et des voyages à Paris 
interrompirent son éducation. Après avoir Mt 
eomme «impie volontaife, puis comme ofider, 
la campagne de 1613, il M nommé, an rétablis- 
sement de la paix , secrétairs de régpnœ à Co* 
Ingne, «è il fit pandtre d'tebord Wanttemngen 
dnrck Kœin mnd dessen Uwigegend in einer 
Beihevon BMrfm on Sopfiie ( Promenade dans 
Cologne et aux environs, dans une série de lettres 
à Sophie) , Ctriogne, 1630 ; et bientM après : JMr 
neue âdtilles, kistQriscàe Sàizie ans demBe- 
freiMngshainipfe der Grieehen (Le Nouvel 
Acliille, esquisse tirée de la guerre de l'iod^MU- 
dance des Grecs). A la suite de ces pubiioatiotts, 
Elshola visita TAi^terre, la Hollande et presque 
toute l'Allema^ie; en 1833 il ae rendit en Italie, 
et deux ans plus tard il revint dans sa ville 
natale. Dans l'intemAB» M anH iût pifaltee «on 



919 



ELSHOLZ — ELSNER 



drame intitulé: Komin, Herr^ qui eut assex de 
succès pour qu'on loi confiât ensuite la direction 
du théAtre de la cour à Gotha. 11 fut en corres- 
bondance avec Goethe à l'occasion de sa comédie 
mtitulée : Die Ho/dame (La Dame de Cour). Ses 
Pièces (Schauspiele) ont paru à Stuttgard en 
1830, età Leipzig en 1835. On a en outre de lui : 
Ansichten undVmrisse aus der Reisemappe 
zweier Freunde (Vues et esquisses tirées de l'i- 
ttaéraire de deux amis); Berlin, 1830. 2 vol.; 
— Politische Novellen (Nouvelles politiques). 

ELSNER ( Christophe-Frédéric ) , médecin 
allemand, né à Koenigsherg, en 1749, mort le 19 
avril 1 820. Il étudia à Tuniversité de cette ville , et 
devint professeur ordinaire de médecine en 1785. 
Il fut pendant quelque temps médecin pen- 
sionné à Bartenstein (Prusse orientale^. On 
a de lui: DeMagnesia Bdinburgensi; Kœnigs- 
l)erg, 1773, in-4*»; — Dw^cr^o^w disquisitio- 
nem exhibens : num sulphur interne adhibi- 
tum Jure medicamentum adhibeaiur; ibid., 
i774, in-4»; — Àbhandlung ueber die Brust- 
brmîtne (Traité des Fungus de la Mamelle): 
flbid., 1778, in-8"; — Beytràge zur Fieber- 
Lehre (Dociiments pour servir à Tétnde des fiè- 
vres); ibId., 1782, ln-8»; — Medicinisch- 
gerichtliche Bibliothek (BibUothèque de Mé- 
decine légale) ; ibid., 1784-1786 ; 2 vol. in-8* ; — 
De Dysenterie d^fferentiis Commentarius ; 
ibid., l786,in-4<*; -^ Spicilegium ad anginam 
maxillQrem; ibid., 1786, in-4*»; — Ein paar 
Worte ueber die Poken und die Inokulation 
(Quelques mots au soûet de la petite vérole et de 
rinocnlation); ibid., 1787, in4»; — Colli curvi 
atgue ineUnaH Historia^ qu» sit testulx mess 
st^ffragium de magnetismo animali; ibid., 
1787, in^** ; — Programmata duo de lichene 
Islandico; ibid., 1791, m-4*'; — Pneumonia 
putrida; ibid., 1791, m-4»; — Programma 
anitnadversionum de morbis exanthemati- 
eis: iWd., 1793, in-4*; — Ueber die Verhxlt- 
nisse zwischen dem Arzt, dem Kranken und 
dessen Angehœrigen (Des rapports entre le 
médecin , le malade et ceux qui entourent ce 
dernier); ibid., 1794, in-8^; — Opuscula aca- 
demiea; ibid., 1800, in-8*; — De novsB Pestis 
Americanx Or tu; ibid., 1804, in-S**. 

Biographie médicale. 

BLSNBR (Jacques) y érudit et théologien 
allemand, né à Saalfeld, en mars 1692, mort le 
8 octobre 1750. Fils d'un négociant qui eût voulu 
lui faire embrasser la profession commerciale, 
il eut d'abord quelque difficulté à cultiver son 
penchant pour les lettres; cependant,après avoir 
étudié à l'école de sa ville natale, il se rendit à 
l'université de Kœnigsberg et devint en 1715 
correcteur de l'école des réformés de cette ville. 
Deux ans plus tard il se rendit à Utrecht et à 
Leyde,en passant par Dantzig, Berlin et Clèves. 
En 1720 il fut chargé par le roi de Prusse d'al- 
ler professer à Bingen la théologie et la philologie, 



etenl722il obtint àJafoisJa plaee de netev 
et celle de premier professeur do gsvmm 
Joachim à Berlin. A Ja mort de SchmidtDUBi, 
Ëlsner le remplaça en qualité de second piédi- 
cateur à l'église paroissiale; bientM s'âeii 
au rang de premier prédicateur. En 1743 et ei 
1744 il remplit II la Société royaJe la plan di 
directeur de la classe des beUes-lettres. La 
principaux de ses nombreux ooTrages soit : 
Observationes sacrx in Nwi Fœderis Wmis: 
t, /, Libros hisioricos eompUxus; Utreitt, 
1720, in-8*; t. Il, BpistoUu Apost9lorKm d 
Apoealypsin eomple3cus;ûxid., 1728, in-8*.Gel 
ouvrage donna lien à une ooolroverse ealre 
Georges Stoer, qui en publia la rérotalion,et m 
disciple d'Elsner, qui défendit les doctrines de 
son maître; — Athanas Darostani neuetU 
Beschreibung der griechisehen Christea vu 
der Turkey, mit Anmerkungen (Descriptioa de 
l'état des chrétiens grecs en Tiirqule,par Athis. 
Dorostani, avec des notes); ibid., 1737, in-T; 

— Der Brie f des heiligen Aposiels Pauli a 
die PhilippcTy in Predigten erklaeret^ dwtk 
und durch mit Anmerkungen verseken, 
nebst einer Einleitung (Explication de l'ÉpItre 
de saint Paul aux Philippiens par des sennsiis; 
avec des observations et une introdndioB); 
ibid., 1741, in-4^ ; —Schediasnui crUiam qm 
auctores aliaque antiquitaiis monumenta, 
inscriptiones item et numismata emendoM- 
tur, vindicantur et exponuntwr ad eontûma- 
tionem tomi VII Miscellaneorum Begist Ss- 
cietatis Berolinensis ; VM., 1744, in4<*; — 
Fortsetzung der neuesten BeschreUntng der 
Griechisehen Christen in der Twrkey ( Conti- 
nuation de la récente Description de l'état dei 
chrétiens grecs en Turquie) ; ibid., 1747, in-a*; 

— Von der Vortr^iehkeit des gelobta 

Landes (De l'Excellence de la Terre Sainte), ci 

français, dans V Histoire de V Académie de Ber^ 

lin , 1745; en allemand, à la soite de l'onvri^ 

précédent; — Veber dos iO^.Kapitel des ftr 

citus von den Gebràuchen der Teutschen, bè- 

sonders von der Goettinn Hertha (Do 40echi' 

pitre de Tacite an si^ des usages des Gennainii 

particulièrement de la déesse Hertha); dw 

V Histoire de V Académie de Berlin , 1747 ; - 

Von der Goettinn Hertha oder Erdamm (De 

la déesse Hertha ou Erdamm); ibid., 1748. 

Donkel, Nachr. — AdeluDff, SapL. à JAciier, JUf. 
Gel. Lkp. — Forme?, lf<m», Bibl. Germ. 

* ELSNER ( Jean-Godrfroi ), économiste al- 
lemand, né à Gotterberg, le 14 janvier 1784. 
Après avoir exercé pendant quelque temps la 
profession de pelletier, il s'appliqua an étodes 
scientifiques. En 1801 il suivit les eoors do 
gymnase de Landshut, et en 1 805 ceux de roui- 
versité de Halle. La guerre et le manque de 
vivres le portèrent à accepter un emploi de pré* 
cepteur à Waldenbourg. En 1807 il pasM son 
examen de théologie à Breslau. A partir de 1810 
il s'occupa surtout d'économie rurale; en iStf 



931 



ELSNER — ELTESTE 



932 



îl prit à ferme des terres appartenant au domaine 
public de Mûnsterberg, et en 1831 il contracta 
avec un propriétaire de Bohème une société do- 
maniale, qui ne fut pas de longue durée. Déjà , 
en 1827» il ayait yisité TAutriche , la Bavière, le 
Wurtemberg, le pays de Bade et la France; il 
parcourut de même la Hongrie et la Transylva- 
nie ; enfin, il revit une seconde fois Paris. Elsner 
s'occupa surtout de Félève des mérinos, et les 
ouvrages qu'il composa à ce sujet sont justement 
estimés. On a de lui : Landwirthschaftliche 
Reisen durch Schlesien, Brandenhurg und 
Sachsen ( Voyages économiques en Silésie, en 
Saxe et dans le Brandebourg); Breslau, 1821- 
1822; — Bescfireibung meiner Wirthscha/t 
zu Reindorf (Description de mon système 
économique à Reindorf); Prague, 1824; — 
Uebersicht der Europàischen veredelten 
Schqfiucht (Tableau de l'élève des mérinos en 
Europe); Pnigue, 1831, 2vol.; ^ Handbuch 
der veredelten Schc^zucht (Manuel de l'élève 
des mérinos) ; Stuttgard, 1832 ; — Die Deuts- 
che Landwirthschaft nach ihrem jetzigen 
Stande dargestellt (L'Économie rurale alle- 
mande dans son état actuel); Stuttgard, 1835; 
— Die Bildung des Landwirtlis ( Éducation 
du cultivateur); Stuttgard, 1836; —Dos Gol- 
dene Vliess oder die Erzeugung und der Ver- 
braueh der Merinowolle in œkonomischer und 
statistischer Binsicht (La Toison d'Or, ou la 
production et l'usage de la laine au point de 
vue économique et statistique); Stuttgard, 
1838; — Dds Edelschafin allen seinen Be- 
ziefiungen ( Le Mérinos à toutes les phases de 
l'élève); Stnttgard, 1840; — Schae/er-Kaie- 
chisnlus (Cathéchisme du Berger); 1841; — 
Skizze ueber Ungam (Esquisses de la Hon- 
grie); 1841 ; — Die Schafzucht Schlesiens 
(L'Élève des Moutons en Silésie); Breslau, 
1842; — Die Zukunft von Deutschlands 
Wollerzeugung und Wollhandel (L'Avenir 
de la production et de la vente de là laine en 
Allemagne); Stuttgard, 1846; — Geheimniss 
der wohlfeilen Erzeugung und giinstigen 
Ausbildung edler Wollen ( Secret de laproduc- 
tion de la laine de mérinos à bon marché et en 
bonne qualité) ; Stuttgard, 184ô ; — Der ange- 
hende rationelle Landwirth (Instruction ra- 
tionnelle du cultivateur); Prague, 1852. 
C<mver$at.'lMtikon. 

KLSN KR (Joaehim), médecin allemand, mort 
le 3 mai 1676. On trouve dans les Actes de l'A- 
cadémie des Curieux de la Nature des mémoires 
de ce médecin. Le premier il a démontré que le 
blanc de baleine existe dans la tête du cachalot 
Le Diarium de Witte attribue à Elsner, sans 
en donner les dates, les opuscules suivants : De 
Veronicœ usu in calcula; — De RestitutUmê 
humoris oculi; — De Liene, veneris sede; — 
De Scrofulorum Remédia; — De Mira seeunr 
dinx humanx texiura. 

Wiue, Diartum. 



BLSSivs OU BL8IV8 ( Philippe), biographe 
belge, né à Bruxelles, mort dans la même ville, 
en 1654. Il appartenait à Tordre des Augustins, 
et professa les belles-lettres avec mérite. On a 
de lui : Encomiasticon Augustinianum, in quo 
personœ hujus ordinis sanctitate, prxlaiura, 
legationilnîsf scriptisque prxstantes enar- 
rantur; Bruxelles, 1654, in-fol. Cet ouvrage 
contient environ deux mille cinq cents notices. 

OMinger, BWMKeca jéuçuttiniana. — Foppent , Bi- 
biiotheea Betçlca, pan secunda, 1031. 

ELSTOB ( Guillaume ), antiquaire anglais, né 
à Newcastle sur la Tyne, en 1673, mort en 1714. 
Il étudia à Cambridge et à Oxford. Devenu 
recteur de Saint-Swithin et de Saint-Mary - 
Bothaw à Londres , il résida dans cette dernière 
ville jusqu'à sa mort. On a de lui : une édition 
des lettres latines d'Ascham ; et un Sssoff on the 
great affinity and muttuil agreement bel' 
ween the two professions of Law and Di- 
vinity. U avait commencé une édition des Saxon 
Laws quand la mort l'arrêta dans cette publi- 
cation , exécutée ensuite par David Wilkins, en 
1721. 

Rose, New Bioç. DM. 

ELSTOB ( Elisabeth ) , sœur du précédent , 
née à Newcastle, en 1683, morte en 1756. Elle 
habita avec son frère d'abord à Oxford, pais elle 
le suivit à Londres,où elle le seconda dans ses re- 
cherches d'antiquaire. Aidée du docteur Hickes, 
elle entreprit un livre ô* Homélies saxonnes avec 
traduction en anglais, des notes, etc.; mais le 
manque de fonds l'empêcha de mener à bonne 
fin cet ouvrage. En 1715 elle publia une Saxon 
Grammar. Tombée dans la misère à la mort de 
son frère, elle fut recueillie dans la famille de la 
duchesse de Portland,au sein de laquelle elle s'é- 
teignit. 

Rose, ftew Bioç. Diet. 

ELSTNGB ( ffenri ), pnblidste anglais, né à 
Battersea,cn 1598, mort en 1654. Élevé à Oxford, 
il obtint ensuite, grftce à la protection de l'arche- 
vêque Laud, une place de clerc de la chambre 
des communes. Au rapport de Whftelock , qui 
le connut personnellement, Elsynge réussit par- 
Taitementà reproduire dans ses comptes-rendus la 
physionomie et les émotions de cette assemblée. 
Tel fut son succès en cette occasion que les 
regards des assistants se dirigeaient, dit-on, 
beaucoup plus vers le siège d'Elsynge que vers 
le fauteuil du Speaker. On a de lui : The an- 
aient Method and Manner of holding Par- 
liaments in Bngland; 1663 : ouvrage souvent 
réimprimé ; — A Tract conceming the Pro- 
ceedings in Parliament, encore manuscrit. 
Wood, Mhen. Oxonientêt. — Rom, Ntv Bioç. Diet. 

BLTBSTB ( Gottfried ), théologien allemand, 
né à Zoerbig, le 9 avril 1653, mort le 10 juillet 
1706. Fils d'un cordonnier, il étudia à léna 
dès 1675, fut prédicateur à Calbe en 1683, diacre 
en 1691, arcÙdiacre à Zoerbig en 1699. II a 
baissé : Presbyterologia oder BeschreUmng 



fl2t ELTESTE 

rfM l.lialers Botla-Gmidt bry Calbe [ Pres- 
liylérolo^, ou deBcriptloo du couvent de U 
Grlce-de-Dian prit Calbe), 

Adeluni. siippl. t jacbar, AOç. GeL-UxOt. 
KLTBUTK [ FrédéTicGottfried) , tbéola^CB 
et topographe allemaDd, SU du précédent, né l 
Calbe, le lajaavier 1694, mort Je 1"' juiTiet 
17&1 .11 nt ie» ëta[|e«à Wittcmberg, où il futrtçu 
maître èa arts. llEeranda ensuite son père dans II 
prédication, et lui succéda dam l'archidiftconat, 
après aroir été Inî-meme diacre A Zotrbig.Seï oa> 
vrages tout : Topographia Soràtgentii; De- 
litzsch, 1711, in-^"; et Leipiig, 1727, In-S^ MM» 
UD titre DouTeau ; — Hubnerut enucleatut et 
iliuitraiiu; Leipzig, I73i, 'ia-tf\— Siniçt 
elnttln gtdruekte Predigten (Qoelquea Ser< 
mona imprimés). 

AdtJgni, ïappl. t Jachcr, s^llg. Ctl.-Uxitim. 

' BLTON ( Ricfiard), tacticien amdals, vîtatt 
daiu la aeconde moitié do dii-septi^ne siècle. 
Il eat counu par ua ouvrée intitulé : A Com- 
ptait Body of tlit Art Uililary, bting ptain 
and direct directions for theordering and 
frattiing o/aii ormy, togelher \pUh the mon- 
der of fortificationi and tht art oj Gwn- 
nerji ; Londres, IB60, in-rol, 

' 'ELTÀ (r.yCftuHtM), général romain, Ti- 
Tait Ter» SOI) avant J.-O. Il était consul btm 
P. Tcturius Geminus Clcurinas en 499, dans 
l'annév où Tldine hil assiégée et Cruitamerla 
prise. L'année suiiBute, d'après la plnpart (ie* 
annalistes, Elva nit maître de la oTalerie ao 
dictalear A. Poslumius Albinus, et commanda 
t'dile gauche A la bataille de Régllle. Les légen 
lies épiques relatiTea k cette bataille racontent 
qu'il engagea un combat singulier avec Octavins 
Mamiliaa, et eut le bras percé de part en part. 

KLVÂ {,1. X\mtiv.%) , fils du précédent, fut 
consul avec P. S«rfflîus Prisciis Stroctus en 
4G^ avant J.-C. 11 moarut pendant son consulat, 
frappé par la peste qui nvafteait alan Rome. 

TllI-IJ><r, III. i. - ncDflO'HiUc , II, n. - [IhMon dit 

'BLV* { Poi/«iBiiï-^6u(lM-Cornlcen), gé- 
néral romain, vivait vers 4â0 avant J.-C< Consul 
avec U. Fabiui Vibulanus en 44!, dans l'année 
ci] une colonie fut fondée à Ardée, il servit de 
inattrc des cavaliern au dictateur Q, Scr. Pris. 
Struclua en 43à. 

On trouve encore dans Itiisloire romaine 
M. .Eitinus Elva, un des triumivrs pour la fon- 
dation de la coluaied'Ardée, en442, et H. £bd- 
tidsElva, préteur en 163, et gouverneur delà 

Tllt-LIfS, IT. il;XLlT, 1T, 

' BI.TAHDCS, moine lyaocats et poète tatin , 
né à Beaufremont, ancienne baronnie des Vosges, 
mort vrrs l'an 1 100. Il fit partie des Bénédictins 
de l'abbaye de Saint-Epvre k Tool, et cullâvdt 
avec succès la poésie latine, icorame (M IsTotl i 



- ELVIUS m 

par un mannscrit latia qni cotrtient des vm Sttr 
la Mort; l'auteur de la Aalice lur fei hu- 
nuicriti dt Pierre d* VEUoHt parle denU 
d'Elvandus, commed'un objet trta-rare. C.-r.-c 

;BLTKSIca( fieTT«-/oie}iA)j phikMofbcd- 
lemand, DétEmUen, le 19 janvier 179«. Aprii 
avoir fait ses premières études à Diiren et ) Maot- 
ter,illes continuai l'Académie de cette ville.oii let 
leçons d'Hermès produisirent sur lui one si pro- 
fonde Imprestioa qu'il voulut suivre ce pfalk- 
sopbe à Bonn, en ISIO. Appelé à une cfaairt dt 
prorraseur an gymnase de Coblenli en llll, i 
prda cet emploi jusqu'en IS3J, i>our allerfaln 
des cours particuliers à Bonn. Eu 1830 il Ail 
nommé professeur agrégé de pliilosophie dios U 
même ville, etprofesaeurtitulaire desdencesci 
1829; enfin, en 1S30 il eut la direction dagyn- 
nase de Lé^Mld. En 1838 11 ajouta aui ttadMOi 
professorales celles de UUiothécaire niyil 1 
Brealau. On a d'Elvenlch : ,tcfa Hermaiav; 
Giettlngue, 1830; — Jtfelefemofa Iheologita; 
Bonn, I83T,eu collaboraUon avec Braon el i b 
suite d'un voyage h Itome; — - Aeta SomaM; 
Hanovre etLelpilg, IS3t; — AcletittiicUtVi^ 
hetme» Geachichtedu Hermuianiinau (Du» 
mcnts pour serviri l'histoire secrète de raermé- 
Eianlsme];Breslau,I845i— SerffemteilaniinM 
tindJokanna Perroneietn rOm. Gtgntr{L'HfT- 
mésianisme et Joseph Perrone, son adversalrr 
romain); Breslau, 184*, t. 1; — piut IX, du 
HrrmeiUmer und der EnlnKho/m» (Sfitnl 
(Pie IX, l'Hpn»éîî.-iii:=n " " ' 
Geissel); Brejibii, t;;';", 

BLVKB ( Jir6me), jurisconsulte et natur^bA 
allemand, vivait dan« la première moitié du dh- 
septlème siècle. Il futconsellleraullqne toaile 
empereurs Mathias et Ferdinand II.II SI de eon- 
breux vojageii le résultat en a été eomlpt 
dans un ouvrage publié par J. Priderldi.BMKte 
titre : Syllnge eptstottca tn peregrlitaliait 
italo-gallo-btigio-germanicaelpolonieanaU; 
Leipilg, isu, tu-g*. Ou a en outre d'Elver^ 
Deam^latlontt verse, qiUbui rttralU phtlt 
topkia ad ungutm diseiilUiir; leia, in-lbl., 
en deux parties : la première consacrée I Féas- 
mération des jouissances que donne la contm- 
plation de la natnre; la serônde, aux avulagH 
que procurent les travaux agricoles. 

Ittbrr, Jllç. r,fl..lMlt. 

• KLTHICB (Aenrl), héJUnlrie etjéswh 
allemand, nékEmmerich, la il avril t&Bl,nw>t 
k Cokigna, la 17 février 1030. Il as distrifia 
comme htUéalste et eorame pUMogne. tl M 
UtiAaltaéeaire k Cologne. On a de lui : Roitea 
lÀngnte Srsecx tl Latiax. 

AUffU»». mut. lùr, Juu. 

KLTIDB (Pierre), farteirn, vivait dsM II 
pc«mièra .moitié du dii-huidèDW sièeie. Oiadt 
lui:iMitleii(io magnK Fodinm C\ 



915 



ELVIUS — ELXAÎ 



926 



Upsa), 1702, in-4* ; — Biblica mensura cubica, 
cum SHeiicis coUaêa; ibid., 1702; — Sehe- 
diasma de Jte Melallica Sueo-Gothorum; ibid., 
1703, in-8^; — Disputatio de Veterum Stieo- 
Gothorum hiemali Festo-Juliorum \ ibid., 1 803, 
m-8°; — Disputatio de navigatione in In^ 
diam per êeptentrionem tentata; ibid., 1704, 
in-8°; — Idea Scipionis runici ; ibid., 1708, 
iii-8* ; — - IHsputaiio de sertis christianorum ; 
ibid., 1708, iii-8^ ; >- Disputatio de Sueonum 
in America Colonia; ibid., 1709, in-8'' ; ^ Dis» 
pHtationes de Remoris litterarum; ibid., 1710, 
io^o ; ». Disputatio de période Juliana ejuS" 
que usu; Ibid., 1713, io-8<*; ^ Disputatio de 
Fîerdhundria; ibid., 1717, ia-8''. 

A4elaBg, Soppl. ft JfVcber, Miç, GfL-LBxik, 

BLTira (Pierre) le jeune, savant suédois, 
fils de Pierre Elvios l'ancien, né à Upsal, en 
1710, mort le 37 septembre 1749. Il étudia sac- 
cessireroent la philosophie , la mécanique et les 
mathématiques. En 1738 le Collège royal des 
Mines conGa à Elvius la direction de sa chambre 
£te des machines {Masehienen'Kammer)ffi 
en 1740 il construisit, d*après ses propres idées, 
un moulin à fouler. En 1743 il entreprit avec 
Olof Hamem un voyage dans les provinces sué- 
doises pour y dresser la carte des endroits les 
ph» fkTorables à la construction de nouvelles ma- 
chines hydrauliques. Un mémoire quMI publia en- 
suite sur le calcul des probabilités le fit nommer 
membre de TAcadémie dXpsal. La portée des 
machines mues par l'eau Toccupa à son tour, et 
lui fournit le sujet d'un autre mémoire. Puis il 
passa, sous les inspirations de sa sceur, à Tétude 
des œuvres dMmagiÎDation et de la poésie. Revenu 
aux travaux scientifiques, il construisit pour son 
propre usage un observatoire, et en 1748 il en- 
treprit avec le baron Harleman un voyage dans 
le but de rechercher comment on pourrait faire 
communiquer la mer du Nord avec le lac de 
^iner et Wetters. En même temps il détermina 
la situation de Gothenbourg et des côtes qui lon- 
gent cette place, dressa des cartes, mesura la 
hauteur des pâles, et observa la déclinaison de 
raignille magnétique. Lorsqu'il vint dans 111e de 
Huen , Il s*appliqin à fa recherche des travaux 
astronomiques de Ticho-Brahé, dont il vérifia les 
observations parmi les ruines d'Uranienbourjj. 
La mort arrêta Pierre EWus au moment où il 
promettait de pousser bien loin encore ses 
recherches scientifiques. Le journal de son voyage 
a été publié en suédois à Stockholm, en 1761, 
puis traduit en allemand. 

Grzellafl, Biograf. Lexik. — HIrflching, mstoriteh- 
Hi»rarl$eftet UanMueh. 

* KLWAET (Antoine), musicien-composi- 
teur, né à Paris, le 18 novembre 1808, fit ses 
premières études musicales à la maîtrise de 
Saint-Enstache. Admis ensuite au Conservatoire, 
il y apprit l'harmonie et le contrepoint sons la 
dh'ection de Lesueur et de M. Fétis, et y fonda, 
en 1828, avec lecx>nconrs d'antres élèves, les 



Concerts d*émulation, qui pendant près de sept 
années furent l'école pratique des jeunes com- 
positeurs etdes solistes. En 1834M.£lwart,qui 
déjà depuis deux ans secondait le professeur Rei- 
cha dans son enseignement, obtint au concours de 
l'Institut le grand prix de composition musicale, 
et partit pour Rome ; mais il ne resta que peu 
de temps en Italie, et en 1836 il vint reprendre 
au Conservatoire de Paris la direction de sa classe 
d'harmonie. Depuis lors M. Elwart s*est livré 
à de nombreux et consciencieux travaux, qui 
lui ont assigné la place distinguée qu*il occupe 
aujourd'hui parmi les artistes de Técole française. 
Voici la liste de ses principaux ouvrages : Cinq 
messes, dont une écrite en 1838, pour le baptême 
du comte de Paris ; — Miserere à 8 voix seules; 

— un grand nombre de motets^ OSalutaris, Ave 
Maria, etc.; — iLe Déluge et La JVaissance 
d'Eve, oratorios; — Lef I^oces de Cana, mys^ 
tère; — Ruth et Booz, symphonie vocale; — 
plusieurs opéras inédits, entre autres La Reine 
de Saba et Les Catalans ; ce dernier a été re- 
présenté avec succès sur le Théâtre des Arts à 
Rouen; — Chœurs et musique de VAlceste d'Eu- 
ripide, traduction de M. Hippolyte Lucas, ouvrage 
représenté à l'Odéon; — plusieurs cantates de 
Circonstance; — Te Deumexécuté dans les fôtes 
nationales de 1848 à 1849; — im grand nombre 
de morceaux de musique instrumentale, tels que 
^rf05, quatuors, quintettis, symphonies, ou- 
vertures. Il a publié les ouvrages théoriques sui- 
vans : Études élémentaires de la Musique; 

— Solfège enfantin, en images ; » Petit Mor 
nuel d* Harmonie; — Théorie musicale , sol- 
fège; — Traité de Contrepoint et de Fuguê; 

— Essai sur la Transposition ; — L*Art de 
jouer de VAlto-viola; — Le Chanteur accom- 
pagnateur. M. Elwart a écrit en outre de 
nombreux articles de musique dans V Encyclo- 
pédie du diT^neuvième siècle et dans plusieurs 
feuilles périodiques. Il est auteur d'un poème 
en quatre chants, intitulée' ^ormonte musicale; 
Paris, 1853. Dieudonné DsinifrBARoif. 

Documents inédits. 

KLWBS. Voyet Megoot (John). 

*BLiLAf, sectaire juif, vivait à la fin du 
premier sièîcle de notre ère chrétienne et au 
commencement du second. Épiphane lui donne 
aussi le nom il'EIoéeÉl. 11 parait avoir suivi d'a- 
bord la secte des Ébronites; mais II ne tanla 
pas à formuler lui-même une doctrine, que saint 
Épiphane regarde comme une altération de celle 
des Esséniens, à laquelle Elxaî joignit un peu de 
christianisme. Il prétendait posséder un livre venu 
du ciel, et promettait à tous ses disciples le par- 
don de leurs péchés. Il avait, dit-on, pour fVère un 
certain Jexaus.qui rappelle le nom de Jessé,dont 
on a tant abusé en le rapprochant de celui des 
Esséniens, avec lequel il n'a certainement aucun 
rapport, pas même au point de vue étymolo- 
gique. EIxa! rejetait la plupart des livres re* 
gardés comme sacrés par les chrétienset même 



937 



ELXAi — ELYS 



TAnden Testament. H déclarait qu'on pouvait 
sans péché jurer par les choses crées, par le 
ciel, par la terre et par Veau; il condamnait la 
virginité, et permettait à ses disdples d'adorer 
les idoles dans les temps de persécution, mais en 
ayant soin de condamner intérieurement ces gé- 
nuflexions extérieures. Il prétendait,enfin, que le 
Christ, né dès le commencement du monde, n'é- 
tait qu'une intelligence céleste, qui s'était déjà 
incamée plusieurs fois dans des corps humains 
et qui, après son imion avec le Saint-Esprit, 
avait en dernier lieu paru sons la forme de Jésus, 
fils de Marie. De la loi mosaïque, Klxai avait re- 
tenu certaines cérémonies , Vobservation du sah- 
bat, la circoncision , etc. ; mais il abolissait les sa- 
criflces. Ce sectaire se donnait comme un homme 
véritablement divin, et se faisait rendre une 
espèce de culte amsi qu'à son frère et aux an- 
tres personnes de sa famille. Nicétas a prétendu 
que son frère et ses deux sœurs reparurent sous 
le règne de Constantin, c'est^^dire environ deux 
siècles après la création de la secte. Mais Nicétas, 
en s'exprimant ainsi, a altéré, comme le remarque 
Basnage, un passage d'Épîphane en le copiant 
Épiphane en effet parle de llarthe et de Marthana, 
qui descendaient d'Elxaî et qni étaient adorées par 
les sectaires sous le règne de Constance. La pre- 
mière de ces femmes était morte peu de temps 
avant que saint Épiphane composât son traité Des 
Hérésies, et Marthana, qui vivait encore, était l'ob- 
jet d'une vénération si profonde que les sectaires 
recueillaient religieusement sa salive, son urine 
et ses excréments pour en frottei lesmalades. Les 
disciples d'Elxaïéûient aussi appelés «afiiésé^ns, 
met qui parait venir deSamèSf soleil, et rappelle 
l'adoration de cet astre par les esséniens. 

Al. BOHHBAU. 

Éplphane/./'apyvf., 19. — Boièbe, HUt., Uv. VI. cb. 
xviii. — NicéUt, Thêtauruêf 11b. I, cap. zxxxu. — 
Bainage Histoire de» JW», Hv. II» eh. xa, U. III, et 
XXVI. — Natter, HUU du Gnottieitwu, III, 10. 

ELYB (EUias ) , philologue suisse , né à Lauf- 
fen, vers 1400, mort vers 1475.11 entra dans les 
ordres, et cultiva avec succès les lettres sacrées 
et profanes. Déjà avancé en âge, il dirigea l'éta- 
blissement de la première imprimerie fondée en 
Suisse, n était chanoine de Munster (canton de 
Luceme). On a de lui un^dictionnaire de la Bible, 
intitulé Mamotrectus ; Zamore, 1470 ; — Spé- 
culum Vitx humanx ; Zunore f 1473. 

Ualler, BibUotkeea HêlwUea. 

BLTMA8 (c'est-à-dire magicien) ^ nom sous 
lequel on désigne ordinairement un Juif du pre- 
mier siècle de l'ère chrétienne,et dont le nom vé- 
ritable était Bar-Jesu. Il habitait Paphos (lie de 
Cypre) à l'époque où saint Paul et Bamabas se 
roùlirent dans cette ville. L'auteur des Actes 
des Apôtres le qualifie de faux prophète. Le pro- 
oonsiû Sergius-Paulus ayant fait appeler les deux 
apôtres pour entendre la parole de Dieu, Elymas 
s'eflbrça de le détourner de la foi chrétienne. 
Saint Paul, tenantalors les yeux fixés sur Elymas, 
lui parla en ces termes «Homme plein de fraude 



et de malice, fils du démon, ennemi de toute 
justice, ne cesseras-tu point de renverser ks 
voies du Seigneur, qui sont droites P C'est pour- 
quoi, voici que la main du Seigneur vm être sur toi, 
et tu seras aveugle, sans voir le soleil pendant 
un certain temps. » Et en effet les ténèbres tom- 
bèrent sur lui, et se tournant de tons côtés, fl 
cherchait quelqu'un qni voulût bien le conduire 
parla main. Le proconsul, rempli d'admiration, 
n'hésita plus, et il crut à la doctrine dn Christ 
Cet événement se passa la quatrième année do 
règne de l'empereur Claude, l'an 14 après la 
passion de Jésus-Christ Quelques Pères ont 
pensé qu'Elymas, s'étant ensuite converti, re- 
couvra la vue, mais qu'il apostasSa plus tard 
et fut l'un des plus cruels pavécuteors de saiat 
Paul et de la foi chrétienne. Al. Bomatào. 

Actes des Apôtres, ebapitre xux. 

BLTOT ( Thomas), écrivain anglais, né vers 
1495, mort en 1546. Son père était un gentil- 
homme du comté de Suffolk , et possédait une 
fortune considérable. Après avoir fait de bonnes 
études à l'université d'Oxford et avoir entreprs 
sur le continent des voyages aussi pénibles alors 
qu'ils sont devenus fodles aqjonrd*hni, Elyot 
obtint la (àveur du redoutable Henri vm, qui lui 
confia diverses missions diplomatiques, une à 
Rome notamment, dans l'aflUre du divorce qui 
amena la rupture de l'An^eterre avec la conr pa- 
pale. Les écrivains du temps donnent des éloges 
au caractère et au talent d'Eiyot ; il exerça durant 
plusieurs années les fonctions de sberifT à Cam- 
bridge,et il se livra à la composition de nombieai 
écrits ; le plus curieux de tous est son Image oj 
gouvernance, 1541 ; il le donne comme un recoei 
des actions et paroles mémorables d'Alexandre 
Sévère, écrit en grec par Eooolpe, secrétaire de 
cet empereur. Sous le voile de cette fiction, ru- 
teur attaque vigoureusement les vices de loa 
époque ; les traits qu'il lance contre Héfiogabak 
tombaient parfois sur la.personned*Henri vm, et 
par les éloges qu'il prodigne à Alexandre, il iniii- 
quaitle modèle d'un monarque aocompli.Z'/mo^e 
du gouvernement fut bien accueilli du public, 
car on la réimprima en 1544 et en 1566. 

La plupart des autres écrits d^yot obtinrent 
de môme diverses éditions; sa Défense des 
bonnes Femmes^ son Banquet de Sapience, son 
livre appelé Le Gouverneur, eorent on véritable 
succès. Son Castle of Health (Cbâtean de 
Santé ) fut de 1534 à 1580 sept fols remis sous 
presse. Il traduisit des ouvrages de saint Cyprien 
et d'isocrate; il composa le premier dictionnaire 
latin-anglais publié en An^tAitam, 1 538; réimprimé 
en 154 2, 1545, 1552, 1559, in-folio, cet ouvrée 
est encore utile pour l'étude des progrès et des 
vicissitudes de l'idiome britannique. G.-B. 

AêtrospeeUv9 Beview, t. Il, p. SSl. — Biog. Britmaicû 

BLT8 OU BLlSEUS ( Bdmond ), théologien et 

poète anglais, vivait dans la seconde moitiédodii- 

septième siècle. Fils d'un membre du clergé, il 

étudia au collège Baliol d'Oxford, et en 1659, rem- 



938 ELTS — 

lilQfH son père dans le rectorat d'East-Allin^ii. 
Ses outr^M «ont; /'MM*, -Oxford, [UHS; — .I/J.'- 
c«^/on«a,aTenlat)iueiuglais;ibid., iCJStl 
lesl; — SmnmuntBommti Lontln's. IG.m. 
ia-S,°;—Leltert,adif»tt»kihvK\«ii'mn!\'-i-.. 
tels que SbeHook et Boitlej; — Sncinloiimaus 
pui-iu palus anti'diritliùttiimiis i iliM , i:oi. 



*VL¥9ir9 (Jean),médedaaapulilsiii, In^r: 

*BLz£Àft,ALiAKAR,etTiilgaJr«niPDtAi:UUS 

(Saint), «dpeurpToTençal, se h Amoii (Pro- 
raice), ea 1395, mort ï Paris, le 27 arpternbro 
1313. n «taJI Sl« dUermeagaud de Sadraa, 
comte d'Arlan ( rojaoïne de Naples), el 'le 
LaDdaned'Albe.dtle la Banne Ctmlesse. F.lzéar 



fat fil 



é àl'Ai 



E! dii 



Jelpliî 



ede 



Gldndaiez, ^ marié trois inolsaiirè-' 
phine ajant fdit connaître k «ni éputix qii'i'lli' 
■Tait consacré s£ vtrgioité t Dieu, ils n^suluri'nl 
devirre comme Trère et mpdf, el '< ulin, <li[ Su- 
rius, de se faciliter les mojeog de consi^rviT in 
chasteté, El/éar portait un nide cilîce, sedunnait 
la' discipline aiec des cbalnei! à^ ter, fw serrait 
le corps d'une corde pleine de nœiids, jeûnait 
tous les tendredis, tout l'ATent, loul W (Tartine, 
la Teille de«ftteB, elc.ll établit unerèsl'' si'tère 
qu'il Toolut être observée dans ^ TiiaiMin, |>ar 
tojs ceux qui lui étaient soumis ; i>ITici(<r>, ecn- 
tîIslKimmee ou demoiselles ne (<i'\,ii.'iit ~'<'ntre- 
tenir rjue des choses de Dieu, dr nurlc 4111- hdii 
château reisemUait plutôt k un iiionasKïri' liien 
réglé qu'il un domaijie degrand scluoeui'. Kiitri^ 
ses mires <euTres de charité, il ruinait venir or- 
dinairement chez lui douze lépr<;ui, a qui il 
lavait tous les jours les pieds; il iillati voir le» 
antres dans les bôpitanx, luisait ceux qui lai-uiii'nt 
le plus d'horreur, tes essojait, les pau^it ài- 
ses propres mains, et les guérissait quelquefois 
par miracle. • 11 habita longtemps W chUli'.iu 
de Fuj-Hichel (Provence); mais apr^.s U mort 
de son père, il alla eu Italie prendre puj-M'ssion 
du comté d'Arian. Il resta plnsieur» anni^ns à la 
cour de Robert, roi ds Naplee t't de Sitilc, i-t 
revint en Provence en 1311 ; il renouvela alors 
publiquement, avec Delphine, smi vreude vir^- 
nité, retourna iNaplee, et Tut nommé ROiiveriK'iir 
des fils du roi. Envojé en France, |iuur demander 
en mariage Marie de Valois, il inncirut ii [>ari«. 
^é de vingt-huit ans ; son corps lut Iransfi^rv :< 
Api. LepapellrbainV canonisa ElztS-ir, lel.xiiril 
1369; l'Église marque saisie au ïT^epteiiilire, 

Sorlu, yuir Smrt. — Sctfullli. Hlil. scrnpMta - 

y/taà\ui.^naliê Manrr. ora. .HinSTKrFi. -li-tnitiM), 

rit iiiAM Btttar. - BiiUtt, riti rf-. .laind. m. 

~ Gaiattti, fia ia frinctp. JalMi. irpl.. v,a-i»l. 

KLZBMAGB. Voy. SjUiia-BeN-MALIS. 

BLZKVItR on BLZKVIB. Voyi'l ICiSRVIFIH. 

■UHBIMER {Adam), pdntre allemand. 

Voïci Elsoeiher. 

éMÀD-BD-Din on iNAD VAKIH KEHHANI 

(lacotonnnrfoiarelipoo,oniuriscoQsulledi?Ker' 

MOIJV. BlOCn. CÉRiH. — T. IV. 



ËHAnUEL OtO 

1 man), céltfcre poStepenau, mortà Kerniaa, en 

j 793derhégirG(13godeJ.-C.).lljouisaaitd'nne 
I aussi grande renommée comme docteur de la loi 
el comme sofi que comme poite. Une foule 
d'hommes du peuple el de personnages illustres 
de Kennau allaient le visiter dans son dottra- 
C'est le seul de tous les poètes pernans dont In 
Œuvres soient exemptes de fautes. On n'y trouve 
rien i reprendre, soit dani la pensée, suit dans 
l'eipressioa. Telle était l'opinion de tous les 
hommes compéte]its,cammele rapporte le scliéik h 
Azéri, dans le Djeviahir al-tUTar ( la Perle 
(les secrets] : On a d'Emad Le Compagnon det 
pertonna pieuses, ouvrage dédié i Scliall 
Sc\toà']a,\i i^LeUvre des Discutiioju amicales, 
divisé en dix discours sur les mœurs des rois 
et des grands, des saints, des étudiants, despro 
fesseurs, des ermites; sur les voyageurs, sur la 
générosité, l'amour, la beauté ; sur les musideas 
et les chanteurs ; — Le Uvre d'Affection, sur 
les rapports qui existent entre difTérentes choses 
delà création;— Dix Letlre», surdivers sujet», 
adressées à des rois, des vizirs, des amis; — 
Éloges et Paitégyriques de plusieurs souve- 
rains; — lalTodiKtion ou So/ime , contenant 
l'expositioo des doctrines de ce système tbéolo- 
giqueel philosophique; — ^t^^ etPtècetdé- 
tachées; — Odes et niratlir/ues. Sir Gore 
Ouseley possédait on manuscrit contenant les 
Écrits cités, dont la collection forme les mvfes 
complètes d'Einad. E. Be\uvou. 

p. IW, - aarr Omrirj. Blogr. Maiica o/Ptriia» Patli, 

ÉNAD-BnDiH. roïe;lHAn-EnuM. 
Amadi. Koyes Ihaiii. 

ÉNADI ou OMDBT AB-BCHOAHA SCHÉsé- 

RiABi (lac<^nnedes poètes de Schéhérlar), poète 
persan , ne à Scbébériar, murt en 573 de l'hé- 
gir« (ll77dGj.-C.). Il se rendit à Balhb, où II 
eut phisieurs disputes avec les uvauts et les 
poètes ; mais il se lia d'amitié avec Kakim Senai, 
qui le détermina k embrasser la vie spirituelle et 
dévole. De retour dans sa patrie, Ëmadi acquit 
nue grande influence auprès da sultan Toghnil, 
Bis d'ArsIan le Seidjoucide. Il est auteur d'un 
Biiran, composé de près de quatre mille vers. 
On Ignore si Émadi Ghaznewi est le même per- 
sonnage que Ëmadi Scfaéhériari. E. B. 

D'Hn-MIOt. MblUthtlim lirimlalr. 

^AHUBL BBK iALOMon, Commentateur 

rabtrinique , naquit a Rome , et y fleurit vers le 
milieu du treizième siècle. Il indique lui-même 
son origine romaine dans plusieurs passages de 
ses ouvrages : on y apprend aussi qu'il ha- 
bita longtemps Femio, dans la Marcbe d'An* 
oOoe , ail il composa la plus grande partie de ses 
poésies. A son talent pour la poésie il joignait 
une connaissance approTcndie de la grammaire. 
Ses ouvrages sont : Commentaire sur le Pen- 
lateuqut , en 5 vol. in-fol,, ouvrage dans lequd 
Il lïit toujonre précéder la traduction littérale 
■0 



081 



ÉMAFIJEL — ÉMKNON 



H'une analyse grammaticale do texte. Le seal 
exemplaire connu de cet ouvrage précieox se 
trouvait manuscrit dans la bibliothèque de Aoaai; 

— Commentaire sur les Prophètes , « entière- 
ment inconnu à tous les bibliographes juifs et 
chrétiens, u dit Rossi, qui en avait quelques ex- 
traits sur les marges d'un de ses manuscrits; 

— Commentaire sur les Psaumes^ dont le seul 
manuscrit connu appartenait également à la col- 
lection de Roitsi ; — Commentaire sur les Pr(h 
verbes, imprimé avec d'autres hagiographea , 
sans indication de lieu et de date ; on sait tou- 
tefois que c*cst à Naples que cet ouvrage in-folio 
a paru, en 1487. Wolf et d'autres avalent à tort 
attribué cet outrage à Émanuel fils de Jacob; 

— Commentaire sur le livre de Job^ inédit, et 
dont il existe un exemplaire au Vatican et deux 
dans la collection Rossi ; — Commentaire sur 
le Cantique des cantiques; — Commentaire 
sur Ruth elEsther ; ^Mechabberoihi on Com- 
positions poétiques, imprimées à Brescla en 
t49], et à Constantinople en 1535, ln-4**. Ce livre 
renferme vingt-huit pièces, les ânes en prose 
nmée , les autres en vers de dilTérenta mètres et 
d'une rare élégance. L'auteur y traite difTéreats 
sujets, mais surtout des sujets se rapportant à 
Taraour et aux autres voluptés humaines. Un ma- 
nuscrit renferme en outre un Poëme des treize 
arguments de la foi, et une pièce où l'aetetir 
s'occupe de l'enfer et du paradis , et qui a été 
imprimée à part, à Prague, en 1558, à Franofort- 
sur-le-Mein, en 1713; — Kven bochen (La 
Pierre de touche), ouvrage de grammaire et de 
critique sacrée d'un grand intérêt , qui n'a pas 
été publié , et dont aucun bibliographe n'avait 
parlé avant Rossi. Il est divisé en quatre parties, 
subdivisées en sections et en chapitres. La pre- 
mière traite des mots et des lettres qui manquent 
dans le texte sacré ou qui sont sous-entenidus ; 
la seconde, de ceux qui sont redoublés ; la troi- 
sième, de ceux qui se permutent et se remplacent 
réciproquement ; la quatrième, de beaucoup d'au- 
tres singularités et irrégularités de la langue hé- 
braïque et du texte des Écritures. Émanuel a 
été appelé par quelques biographes le Voltaire 
des Hébreux. En lui donnant ce titre, on n'a «a 
en vue que la multlplidté de ses travaux et les 
divers genres qu'il embrassa ; mais , comme le 
remarque M. Beognot , il n'y a do reste aueune 
comparaison possible à établir entre ees deux 
écrivains. Ce n'eftt pas à dire que notls pensions, 
avec M. Beugnot, n que le plus enjoué des rab- 
bins n'a rien écrit d'aussi spirituel et d'aussi gai 
que les lignes les plus sérieuses du philosophe 
de Femey ». Al. Boanbau. 

Woir, Bibtiotheca H&braea. — BartoloccI, ÈibUotheta 
rabbtniea. — Ro^si. /Xsfonsrio tlorieo deçli Jutori 
Ehrti — Manvieripti Codlcex Hebraiei omnium /aeuh 
tatum bibliotheae auctarii (RomI), accurate deicriptl, 
1 Tol. in-40. — Ànmilêi hêbrêBo4ffpograpMci, itpcnl. XV, 
1 TOI. In 4*. - F^artK Lectionet y, T. . . (la tXttéH 
iivrefl nianuserlU qat précède cet eofraire). - Non» 0e- 
vont faire remarquer que Roui est le hcuI auteur qui ait 
r.itt connaître «rune manière complète et etaete IM tra- 



982 

▼aui nombreai et tiayorliiita de rtbbifi «ni fitt rok|ct 
de cet article. - Beugaot, U$ iuif$ ^Occident, tro»- 
sième parUe, page iSS. 

ÉMANtTfcL. tûjl. ÊkiANîTlÊL et MAam. 

«B.1IANVBLB (m Com), peintre Italien, 
mineur réfortné, né à Cdhie, en 1625, mort à 
Rome, en 17Ô1. U est Connu aous te nom de sa 
ville natale. Il ooHgea , sous les leçons de Silla 
de Messine, le style languissant qu'il s'était dit 
dans son pays, u en fit preuve dans plusieurs 
bons tableaux peints pour son ordre en Sidle et à 
Rome. On voit à C6me deux peintures du F. Enia- 
ni/ele d'un mérite bien différent : l'uue, faite dans 
sa jeimesse, est une Ùéne^ exécutée dans le mau- 
vais goût du déclin de Técolé milanaise; l'astre, 
produit d'un Agé àvàhtô, est une Piéti aU mt- 
heu de pltisieurs sàinh, d'un fort beau style. 

6rlan<)i, ÂbecedaAo piHorïeo. — l.aoil, Sloria pU- 
twrirA, IT, «7. 

MAfHuKLB {Pieirti) , dllmistti et mathénn- 

ticien sidliëh, mort le 9 octobre tW9. Jt était 

tirétlie, et habitait Païenne. Il se lit titte grande 

héputation par ses èohnàistànces sdentiflques; 

mais il est péfraia fH* dotfter qo'elle fût méritée, 

car Ëmanoele préiefidalt tmtitoir tirer de l'df de 

tona les métaux. Oti adelttl : HiipoÈia alli que- 

siti de Èenedétlo Mû$hHH} — Lettera in 

d\fésn d*un probleMa ^^tmieMco tisoMo;- 

bl^éurso èti qut ptvp^é y reiol^è alpnnos 

probtttntis ûstfmoiMtos , etc.; — Ùè Triùn- 

gulvi, été. 

MoDRitore» Biht. Sltula 

* bmbbH {PanI) ^ théologien hongrois, dn 
dix-huitième sièele. On a de iMi : HiHdri» fc^ 
clesiœ rêfttrmaîéf in frun^nriA et Tr&nsflvn' 
Ma, etc., ex nibnumentis fidë diffnissimis, a 
viro quodam doctlêsinio eon§e$ta 1 nnnt au- 
tem accessionibus fHuKis leeupitlalo « Fr. 
Adolphe Lampe 9 ete.; Utrecht) itm, in*!". 

Vl^aieh, MM. tA«M. u- ttaran^, Mr^m, ftmny, 

BMBLBAfrt(***)ipelntre Oammid, BéàBru\ei. 
les, vers leiS; Ilvtiyaitëa Ifeaucoop» surtout en 
Italie^ et detneitft fort tongtempa à Rome, lie 
retour dans M (Wtrie , il se fixa à Anvers. Il pei- 
gnait pour les étsMIaienientsreligteux et lUsait les 
payss^ des taMétni dea antrei peintres. 11 pas- 
sait p^nr l'un Aea filus habHes paysagiistes fla- 
mahds. Ses melHeures Inmduetieftta ae trauvaieBt 
dans la ehapeUe de Ba1nt-i«w(>h en monaslèfe 
de l'église des carmes déchaussés à Anvers; on 
j voyait plusieurs grands et beaux ^ys^gea, daot 
les figures étaieit d'Értaine Qnellia et d'autres 
lions peintres; 

Deiicamps. /m ^I« dtè PeHUt^ flmmmmdg, It. 11. 

* ÉMBif ox, théologien français^ mort à Aniaae, 
le 18 avril 108S. Il fut successivélnent moine de 
Gellone ou Saint-GuiUiem du Désert , prieor de 
Saint-Pierre de Sauves, puis abbé d'Aniane vers 
1061. 11 se fit remarqner par son insIructioD. 
On a de lui piosieurs lettres éeritea aux papes 
Alexandre II et Grégoire VII. Elles aont relatives 
aux difTIi^ends qui existaient alors enire les ab- 
lA^es d'Aniane et cHli*$ de Gellane et de La 



^y:^ 



ËMKNON - ÉMERIAU 



084 



Cliaise-Dien. Dotn MaUllon en rapporte plusieurs 
^traits dans ses Annales, lib. LXI V, n" 68. 

y/onastietm CdtUeanttlfu — Dom Rivet, Histoire lit- 
téraire rie la France, VII l, sis. 

* éMRBAli (Saint) , né li Poitiers, vers 005, 
rois à mort en Bavière, le S2 septembre 052. Il 
était versé dans Tétude des lettres, et devint évê- 
que d'ane ville de l'Aquitaine, qœ Ton croit être 
Poitiers. Il forma le dessein d*aller préclier le 
christianisme dans la Pannonie et la Sarmatie. 
Le prinee de Bavière i Théodon , l'arrêta et l'in- 
vita à instruire ses sujets. Émeran le lit avec 
succès. Théodon avait une fille nommée Otte, 
qui entretenait des relations Intimes avec Sige- 
baud, fils d'un des premiers magistrats bavarois. 
Otte devint encehite ^ et les deun amants furent 
tronf er Éttteran , et le prièrent de les taiettre à 
l'abri de la colère de Théodon. Émeran allait 
Mrtir pour Rome. Selon Aribon , il permit qu'on 
le chargeât, après son départ^ de \A (mU de Bi- 
gebaùd. Quoi qu'il en soit de cette singulière 
perinission, Otte accusa Émeran de sa grossesse. 
Lantber, f^ère de cette princesse^ se mit à la 
poursuite du séducteur, le rejoignit^ lui fit arra- 
clier les yeun et le fit affreusement mutiler. Le 
corps de l'évèque fht entemé sur le lieu de son 
supplice. Plus tard, il fut tranHféré dans la 
chapelle Saint-Oenrges près Ratisbonne. La vie 
d*Éineran a été écrite par AKbon (dit Erbe eli 
allemand , Cïrynos en ffrec, et Haeres en latin), 
évéque de Frisingoe , et qui vivait du temps de 
Charlemagne. Elle est dans Surius. Meginfred on 
Mainfroy^ prévôt de Magdebourg, en composa une 
autre, en 10S4 , et dnis le même temps Amolf, 
religieux du monastère de Saint-Émeran à Ra- 
tislMnne, fit deun litres sur les mirades et le 
culte du patron de son couvent Ganisius a donné 
ces deux ouvrages dans ses Antiqtue Letiioneif 
tom. n. La fête de saint Emeran est fixée au 
22 septembre. 

B«lllet. f Mf det SmitUi, 111. -Rlelurd et Qfnmi, Bi- 

btiothéqm iaeréê. * 

^MBBI. Voy. ÉHBRT. 

ta BRI k V ( Mauriee-Julien , oolhte ), amiral 
français, né le 20 octobre 1702, àCartiaix (Bre- 
tagne), mort à Toulon, le 2 lévrier 1845. Il 
descendait d'une ancienne famille d'origine écos- 
saise. Entré à quinze ans dans la marine* il prit 
part, une année après , ù la guerre d'Amérique. 
Douze combats ou sièges , où il reçut trois Ues* 
sures y lui fournirent plusieurs occasions de ae 
distinguer. A ratta(|ue de La Orenadè, comme 
ou siège de Savannali j il Se fit remarquer du 
comte d'Estaing, qui le nomma lieutenant de 
frégate , et du congrès américain » qui loi conféra 
la décoration de Cindnnatus, distinction d'autant 
plus flatteuse pour le jeune officier de dix-huit 
anSi qu'elle ne fut accordée qu'aux premiers 
cliefift de l'armée. Lieutenant de vaisseau en 
1792, il combattit rinsurrection de Saint-Do- 
miogue , et recueillit ensuite, sur la corvette f^e 
Cfrf, qu'il commandait , une partie des malheu- 



reux colons échappés k l'incendie do Gap. A New- 
York,* où il les conduisit^ il prit le commande 
ment de la frégate VEmbuêeaâe et de plusieurs 
autres bâtiments fï^nçais , fit rallier les navires 
marchands dont devait se composer le convoi 
destiné pour la France; puis « s'étant rangé, à 
Iforfolk, sous les ordres du contre-amiral Yans- 
tabel , il contribua efficacement à faire arriver à 
Brest (sans qu'il eût été entamé dans aucun en- 
gagement, et après avoir pris, au oontralrCj plus 
de quarante bâtiments anglais) IMmmoMe convoi 
de quatre cents navires chargés de denrées co- 
loniales et de farine, dont l'arrivée apporta on 
grand soulagement à la disette qu'éprouvait alors 
la France. 

Émeriau Ait nommé (janvier 1797) ohef de 
division et commandant du vaisseau de 74 Le 
Spartiate. Ce vaisseau ayant été dési^ié pour 
fklre partie de l'armée navji^ aux ordres de Ta- 
miral Brueys, Émeriau fut chargé du comman- 
dement de la seconde division de l'escadre légère ; 
et chef de file de l'armée, il entra le premier dans 
le port de Malte, sous le feu des batteries dont 
il était hérissé. Ad combat d'Abouklr (1798), Le 
Spartiate soutint une lutte ardente et opitoiâtre 
de plusieurs heures contre qtaatre vaisseaux an- 
glais , du nombre desquels était le Wantguafû^ 
que montait Ifelson , et dont le pont fut balayé, 
h trois reprises, par le fou énergique et précis db 
Spartiate, Mais , privé de plus de la moitié de 
son équipage, ayant plus de tieof pieds disau 
dans sa cale, hors d'état, faute dé poudre, de 
riposter à l'ennemi , Émeriau , atteint de émk 
graves blessures , fut réduit à amener son pa- 
villon. Nelson , quand on lui apporta l'épéë de 
son intrépide adversaire , ordonna « qu'elle fM 
rendue à un officier si di^ne de la porter », et le 
lendemain le général 3onaparte écrivit an com- 
mandant du Spartiate : « J*ai appris avec beau- 
« coup de regret , nioh cher commahdailt , que 
R dans le fbneste et tcrH))le cotnbàt d'Abouklr 
« vous aviez en le bras droit fnica^; ce qui 
n peut vous cohsolér, t'est que tei accident Vi}Us 
n est arrivé en remplissant glorleusetnéiit là tàtdie 
n qui vous était confiée. » 

Contre-amiral depuis 1802, Étiieriau fut ap- 
pelé, en 1804, à là préfecture maritime de 
Toulon, qu'il admlttist^ peitdant ait années. 
L'empereur lui conféra le 3 décembre If^lO m di- 
gnité de comte. Promu l'année suivante au grade 
de vice-amiral, et biehtdt après à celui d'ins- 
pecteur général des côtes de la Ligorie, avec )e 
rang de grand-officier de l'empire, plus tard il fut 
chargé du commandement en chef des forces aa- 
vales de la Méditerranée, consistant en vingt- 
trois vaisseaux et douze fr^^gates. Pendant les 
trois ans qu'il exerça ce cotninanderaenti il 
tint en échec uue armée anglaise et loi fit essuyer 
des pertes nombreuses. Chargé , vers la fin de 
1813 , de défendre le littoral et les forts de Tou- 
lon , bloqué par une flotte anglaise portant de 
18 à 20,000 hommes de trou{>e8 de débarque» 

80. 



935 EMERUU 

menl, il orguiiM promplement des nrajens de 
défeose si sûrs et si éaetfiqau, que les Anglais, 
désespérsntdeiirendrecetle ville, allèrent atta- 
quer laCorae, Gtnea et Liioume. 

A la Beslauratioa , qu'il s'empreua de racon- 
aattre, il coudât avec lord Einwath, comman- 
dant dea force» anglaises devant Toulon . un ar~ 
mistce asaorant la Libre navigation des Utimenta 
de oominerM français , et son interventiou Gt 
cesser la captiTîtéet les rudes privationa de quatre 
niilte Français détenu» depuis tnHS aoi à l'Ile de 
Cat)rera. Nommé, le 19 mai 1BI4, ntembrede 
la commisaion chargée de réorganiser la mariiie, 
il s'y fit remarquer comme marin et ccmme ad- 
ministrateur. Pendant les Cent Jours, il Ibt 
nommé pair de France, et bien qu'il se fat abs- 
tenu de siéger, la seccmde Restauration ne l'en 
punit pas moins d'avoir été l'objet de cette dis- 
Ifnclion. D fnt admj ï la retraite enjiijllet 1816. 
Rappelé à la chamffe désirs en 1831, il j fit 
remarquer utilement sa vieille expérience. 



- EMERIC 



Mt 



BHKiiic OU HBDRi, fol de Hongrie, moTt 
vers 1104. Il était fils de Bêla m, roi de Hon- 
grie, et d'Agnès de Cb&tillon. Il succéda A son 
père en 1 19G . et réussit à se maintenir sur le 
trAne , malgré les tentatives bostilea de son frère 
André, il ne hit pas aussi henreax contre les 
Ténitiens , qui lui enlevèrent , k l'aide des croi- 
(éa, la ville de Zara, le 2i novembre n02, après 
Qoatorae joars de siège. Emeric , qu'une longue 
maladie avait empêché de veoir au secours de 
Zara , survécut peu i cette perte. Il avait épousé 
Constance d'Aragon, dont il eut un fils, Ladis- 
las III, qui lui succéda. 
CAnmoloffU AiiCori^iM dei ifofr dt Honçria, diai 

'ÉMBRic (Z:Ouij), sdgnenr de Rocueport 

(Poitou) , poète français, vivait en 13Ï1. Il fut 
successivement secrétaire de Jajoie II . roi d'A- 
ragon, et de Philippe le Loog, comte de Poitou 
( depuis roi de France). H a écrit plusieurs chan- 
sons en langue provençale, i ta louange d'une 
dame nommée Florence de Forcalquier, L'une 



■BMKMC OU BTMBRIC [iVtCOllu), UléotO- 

gien espagnol, né i Girone, vers 13!0, mort 
dans la même ville, le 4 janvier 1399. Il était 
dacteur en théologie, et appartenait A l'ordre des 
Dominicaine. Il devint grand-inquisiteur d'Ara- 
gon, et »e distingua par son lèle à poursuivre les 
Vaudois, sectaires qui r^ étaient l'anturité du pape, 
l'invocation des saints , le culte de la Vierge, le 



s.icrilia! dans la mease, les prières pour les nwfti, 
\f- purgiitoire, etc. Il Et pins tard coiutamnCT, pw 
le p,i|ii' Grégtûre XI, qnetquee religieoK delir- 
riiKotit et de Sarago«s« , qtri prCcbaient qne • n 
une lio.qtie consacrée tombe dans latMoeou dos 
qu''li|w Hea sale, qnoiqne les eapèces deram- 
l'cnl . \k: corps de Jésus-Christ cesse d'y être, et 
la ftiili^lance du pain j revient. en est de mAnc 
Ei l'tio^tie est rongé* ou mangée par nne Ule. 
Quand un homme consnme les eapèces dans m 
bouche, Jéaua-Chriit est enlevé au dd et m 
passe jtoint dans l'estomac. " Appuyé par la 
cnrdin.iax Plene Plaitdrin et Guillamne NoéUtt, 
I':ineric s'occupait A faire tnmclKT ces gravée 
qni-stiniis. lorsqu'il mourut Son épitapbe le dé- 
•:\artf ptxdieator veridicKs, inqtiisUor inlrt- 
piitas fi doetoT egregim. On a de lui beancoop 
d'i'mts, parmi lesquels on cite ;,ZMrM/oriiiM ia- 
fiii]i/inRlt(137Ë),onTragedeveaiicâèbre,etqm 
eut de nombreuses éditions ; la pins estiméE ett 
celle de Home, 1S7S, in-3*; — Vita beati in» 
morix F- DalmatH Motur ameentus gena- 
drnsti aJumni lanetUate vUm tptctabilu ni 
olim m tgrocinio religtoni* , etc.; — De Lo- 
ffica; — Oe PrinripUs naturalOmt (i3b\); — 
Ue Phyiica ArUtoUlli (,1351) i — Sennonti 
dr Ifmpare ( 1351 ) ; — Tractiûw contra djr- 
mimum invocatora ( 13A4 ); — D* Jnriidic- 
tmnr Eccltiix et IngvisUomm contra Infid'- 
le^-i il.Tinonu invccanlei; — Dt JuTisdicliimt 
Inr/tiisitorvm contra Infidèles agentei contra 
nustram t<metamfidein;~SemontidetaKC- 
tu priori et wrfali*t«, etc. (1371 ); — Poi- 
lilln litteralU saper Evangttiitm B. Matthxi 
( 1377 ); — De Potettate papali tmt mnni 
pontifiât (1383); — Pottitta in EvangeiHiK 
Joaiiiiin apottoU ( 1383) ; — De Peccato ort- 
ginaliel de Conceptione B.V. (1384); — fo» 
mfnl(iT\iiM in Evangelivm Lvcx (1387); — 
Pûsfitla lUteraltsiuper EDangeliumB. Marti 
n389); — De duplici natura in CHrittod 
de tribus in Deo pertonis, 'etc. (1390); — 
Tiactntti* contra doctrinam Raymvndi iiutli 
( I39J) ; — Traclatut contra Litllittas (1389); 

— Fascinatio Lultittaratn ; — Slucidarita 
SlucidiirH{1393); ~ EpUtola ad eardinatei 
Ànagnix agenlei ; — Tractatta oonlra prt- 
figenleacertum terminum finis tnvndi{\2^ii); 

— Traclatus contra calumniantes prmemà- 
nenlinmChristietyh-ginismatnseiu*(t39i); 

— Contra emitstm in conclavi per papam rt 
earâxndies promliioriuM juramenrunt , tt 
contra epiilotam Parlsientirim magUIromm 
( fMi7 }-, — Contra «niversUaiem Parisientem 
Dei Fcclesiam impvgnantem Sesponsioui 
ad XXIX giutitiones (1395);— Ttaclalus 
contro hxrgliealUer aaerentesB. Joatmem 
ernngelMamfaisseB. Marix virginii JUi^tn 
iint»ralemll39i);^Ti^claltis contra ostTih 
linius imperilot atqut necromantico* deoe- 
ntllif pcrperant jùdicanlei , etc. (I39i); — 
Oe tidmiranda sonctifteatione Del et hominis 



937 



ÉM£RIC — ÊMERIC-DAVID 



98S 



genitrieis (1396); — Cmtfessio Jldei chrU- 
tiaruB ( 1396 ) ; — Incantatio studii Ilerdentis 
articuli* per quemdam Antonium Fiera stu* 
dentem VaUntinum^tU de/ertur inibiêemi' 
natis ( 1396) ; — Tractatus contra AlchimiS' 
tas ( 1 396) ;— Correetariutn corruptorii ( 1 396) ; 

— Commentarium Jusius in epistplam ad 
Hetn-xos ( 1396) ; — Commentarium in épis- 
tolam ad Galatas ( 1398) ; — Dractatus su- 
per declaratione XXII articulorum Magistri 
Sententiarum, etc. ( 1397 ) ; — Commentarium 
in épis tolam ad Romanos ( 1398). 

Échard , Scriptorei Ordinis Prmdieaiorum, 1, 70»>71T. 

— Fleury, Histoire êcelétiaitioue, XX. 

ÉMEEiG {LouiS'Damien)f littérateur fran- 
çais, né eo 1765, à Eygiûères (Provenoe), mort à 
Paris, en septembre 1825. A l'exemple de son frère 
aîné, qui était dans le barreau, et qui plus tard se 
fit connaître par des écrits ultramontains et roya- 
listes (L'Ermite de Vaucluse; ATignon, 1822; 

— La Sainte Alliance, ou le tombeau des ja- 
cobins ; ibid., 1818 ), Émeric se décida à suivre la 
même carrière, et commença son droit à Avignon. 
Les événements de la révolution le trouvèrent 
flottant et indécis au milieu des factions qui agi- 
taient le midi ; avec cette indolente faiblesse qui 
semble avoir fait le fond de son caractère, il vint 
à Paris en 1793 , pour trouver la gloire et tenter 
la fortune. Il ne s'était fait jusque alors qu'un nom 
fort médiocre , connu tout au plus par quelques 
traductions d^épigrammes et d^él^es latines, 
prises dans Catulle, Martial ou d'autres plus mo- 
dernes, et insérées dans VAlmanach des Muses, 
Plusieurs articles qu'il fit dans des journaux et 
des feuilles périodiques ne le tirèrent pas de son 
obscurité, malgré le soin qu'il prit de publier, 
sous forme de brochure in-8®, l'un de ces prin- 
cipaux articles, qui figure en tète de V Histoire 
généalogique des Pairs de France, du marqoif 
de Fortia d'Urban et de Courcelles, dont il est le 
compte-rendu louangeur. Des pièces de vers et 
cette notice , augmentées de trois Épitres, four- 
nirent en 1806 la matière d'un volume, qui ne se 
vendit point. Il obtint du comte de Cessac , en 
1812, un emploi dans l'administration des postes 
militaires en Hollande, emploi qu'il quitta bien- 
UA pour revenir végéter à Paris. Il mourut à 
l'hôpital , à l'âge de soixante ans. Ses papiers 
contenaient une satire et trois comédies en cinq 
actes, dont une récemment lue au comité des 
Français. Il avait publié en 1819 le fruit de ses 
lectures sous le titre : De la Politesse, ouvrage 
critique, moral et philosophique, suivi de notes 
et d'un aperçu littéraire; la seconde édition 
parut en 1821, sous le titre : Nouveau Guide 
de la Politesse. Ed. Rbnauoin. 

Retue ene^clopédéçue. — Le Mercure du dix-nêU' 
viime siècle. — Rabbe, Bolsjotto. etc., Biographie pot' 
tative des Contemporains. — Biographie des Contenu 
porains. 

ÉMBRic-DATiD ( Toussaint-Bcmard), ar- 
chéologue français, né à Aix, en Provence, le 20 
août 1755, mort à Paris, le 2 avril 1839. Destiné 



à la profession d'avocat , il se fit recevoir doo* 
tenr en droit dans sa ville natale en 1775, et se 
rendit à Paris pour y compléter ses études de 
jurisprudence. Avant d'aborder le barreau, il 
voulut visiter l'Italie. Un séjour assex long à 
Rome et à Florence développa en lui un goût 
très-vif pour les arts. De retour à Aix, tout en 
exerçant sa profession, il consacra de nombreux 
instants à la littérature et aux beaux-arts. En 
1797, son oncle maternel, Antoine David, impri- 
meur à Aix , étant mort, le jeune avocat, qui prit 
dès lors le nom d'ÉmerH>-David, lui succéda, et 
fut pourvu à sa place du brevet d'imprimeur de 
la ville et du parieraent. Émeric-David, qui exer- 
çait cette profession au moment de la n&volution , 
en adopta les principes avec franchise. Élu 
maire d'Aix en 1791, il n'abandonna cette charge 
que lorsqu'il se vit dans l'impossibilité de lutter 
contre les passions violentes. Frappé en 1793 de 
deux mandats d'arrêt , il n|échappa à la mort 
que par la fuite , et en se soumettant pendant 
plusieurs mois aux fatigues et aux hasards d'une 
vie errante. Après le 9 thermidor, il vint à Paris, 
et reprit avec sa profession d'avocat ses études 
littéraires et artistiques, qui tenaient chaque jour 
plus de place dans sa vie. Enfin, vers 1800, il 
trouva l'occasion de se consacrer tout enûer 
à ses travaux favoris. Llnstitut proposa pour 
sujet de prix cette question : « Quelles furent les 
causes de la perfection de la statuaire dans l'an- 
tiquité? » Émeric-David répondit par un mémoire 
qui fut couronné. Moins heureux en 1805, sur 
un siget en partie étranger à ses études , il n'ob- 
tint qu'un accessit, nuds relevé par des éloges 
spéciaux. En 1809, sur la présentation d'un 
collège électoral du département des Bouches-du- 
Rhône, il fut nommé membre du corps légis- 
latif. Il y siégea pendant près de six ans, et le 
3 avril 1814 il vota avec la majorité de ses collè- 
gues présents à' Paris la déchéance de Napoléon. 
Rentré en 1815 dans la vie privée, Émeric-David 
fut, le 11 avril de l'année suivante, élu membre 
de l'Institut (Académie des Inscriptions et Belles- 
Lettres). Parmi les travaux qu'il composa pour ce 
corps savant , on remarque diverses recherches 
sur l'histoire de la statuaire grecque et de l'artjan 
moyen âge. On cite aussi avec éloge ses considé- 
rations sur la mythologie grecque , bien qu'elles 
contiennent plus d'hypothèses ingénieuses que 
d'érudition critique. Selon lui, les véritables 
dieux du paganisme étaient les éléments et les 
astres. Ces divinités étaient représentées par des 
dieux fictifs , objets d'un culte symbolique. C'est 
dans les attributs de ces dieux réels qu'il faut 
chercher les dogmes fondamentaux du poly- 
théisme. Ce système , fort incomplet, sinon tout 
h fait hiexact , fut utile à une époque où Vévé- 
mérisme était presque le seul mode d'inter- 
prétation appliqué à la mythologie. 

Appelé par l'Académie, le 14 octobre 1825, à 
faire partie de la commission chargée de conti- 
nuer V Histoire littéraire de France, com- 



939 



ÉMERIG-DAVID — ÉMERIGON 



940 



mebcée ysr les Bénédietiiis du Suint^Maar, 
Émeric-Dnyicl concourut à la rédaction dea 
tomes XVlf, XVni, XIX et XX. Les arUclesde 
sa composition , dans ces quatre volumes , sont 
pour la plupart relatif à d'anciens prêtes pro- 
vençaux, les derniers en date et malheureuse- 
ment aussi en mérite. « Lorsque Émeric-Davkl 
entra dans la commissiou, dit Faurlel , il ne res- 
tait plus guère de cette vieille littérature proven- 
çale, passée ai tristement et si vite , que les nul- 
lités et les médiocrités. L'historien ne pouvait 
pas y mettre un intérM supérieur à celui du su* 
jet; il y mit ce qui pouvait rendre son travail 
utile, des faits, des rapprochements et des dates. 
C'est dans des articles d'un autre genre, mais 
beaucoup trop rares, qu'il Aiut chercher Émeric- 
David tout entier, e'esWdire l'homme aussi fa- 
milier avec le sentiment de l'art que versé dans 
son histoire, le digne appréciateur des artistes. 
11 ne faut que lire la notice sur Pierre de Monte- 
reau, le plus grand architecte du treiEième siècle, 
pour sentir ce que V Histoire littéraire aurait 
gagné à compter plus d'articles de œ genre. >i 

Emeric-pavid , âgé de prèa de quatre-vingt- 
quatre ans , s'occupait encore avec activité de 
ses travaux académiques , lorsqu'il succomba à 
une attaque d'apoplexie. « Il joignait à ses ta- 
lents, dit Faurid, rexcetlenoe morale qoi na 
les accompagne pas toujours et dont ils ne dis- 
pensent jamais. La vivacité provençale de son 
humeur était constamment tempérée par une 
modération et une bienveUlahca qui n'en laissaient 
subsister que l'agrément. Inséparable da sa fa- 
mille , heureux et chéri par elle , il jouit jusqu'à 
son dernier instant des biens de la vie les plus 
vrais. » On a d'Émerie - David : Kecherches 
sur la répartition des contrièulions fonoière 
cl mobilière ; Aix, 1 791 , hi-4*' j — Musée olynt' 
pique de V École vivante des beaux-arts (sans 
nom d'auteur et sans date , maisputriié en 1796 ) ; 
Paris, în-S" ; — Recherches sttr Vart statuaire, 
considéré chez les anciens et les modernes, 
mémoire couronné par llnstitiit en 1800 ; Paris, 
1805, ip-S**. Le sculpteur G.-B. Giraud, qui avait 
«issisté le lauréat de ses conseils, revendiqua la 
moitié du prix. Sa réclamation, imprimée dans 
deux brochures injurieuses ponr Émerie-David, 
provoqua de la part de celui-ci les denx écrits 
suivants : Réponse au libelle intitulé : Lettre 
de M. Giraud à Émeric-David ; Paris, 1806, 
In-g». — Réponse à un écrit intitulé i Se- 
conde lettre, etc. ; Paris , 1806, in-8'» ; — Pre- 
mier Discours historique sur la Peinture 
moderne, renfermant Vhistoiredetet art de- 
puis Constantin jusqu^au commencement du 
treizième siècle ( Extrait du Magasin encycl, ) ; 
Paris, 1807, in-8'*; —Discours historique sur 
la gravure en taille-douce et sur la gravure 
en bois; Paris, 1809, in-8"; — Examen des 
inculpations dirigées contre Phidias; frag- 
ment d'un Mémoire sur le classement chro- 
unhgiqne des sculpteurs grecs (Extrait des 



AnntUes êHêyel,); Paris, 1817, iBrl2; —Suili 
d'Études calquées et dessinées d'mprès iio- 
pkaêlf accompagnées de gfavuies de cas ts- 
bleanx , et de Notices historiques et critique» ; 
Paris ,181 8-20 ; — Jupiter : recherchés sur ce 
di9U, sur son culte et sur les monuments 
qui le représentent! ouvrage précédé d'un 
Bssai sur Vesprit de la relipion grecque; 
Paris, 1838,2 vol. iB-8*; — Vulcain : re- 
cherchés sur ee dieu, sur son culte et sur le» 
prineipauss monuments qui le représentent ; 
Paris, 1837, in-8' ; — Neptune : recherches sur 
ce dieu, sur son culte , etc.; Paria, 1839, in-8''; 
-— Histoire de la Peinture au moyen âge, 
suivie de V Histoire de la Gravure, etc.; 
Paris, 1842, in-12. Émeric-David avait (bumi 
un grand nombre d'articles à la Biographie 
universelle; ils ont été recueillie par Pani La- 
croix, sons le titre de Vies des Artistes anciens 
et modernes; Paris, 1853, in-12. Oe volume 
contient au&si le Discours sur la me et les ou- 
vrages de Pierre Puget, couronné par l'Acadé- 
mie de Marseille, le 12 avril 1807, et le Dit- 
cours sur la vie et les ouvragée de Nicolas 
Poussin, couronné par la Société Philotecliniqae 
de Paris, le 4 octobre 1812. 

Walkenaêr. dans le UonUeur da 9 août ISU. -- Faa- 
rfel, dans l'Histoire Uttwratn d» Froncé, U XX. — U 
MkllDphlIe .lacob. fféîiM iur em^ric-David, en lete dt 
Y Histoire de la Peinture ^u wto^en âge, — Biographie 
des Hommes du Jour, L iv, part. f. - aabb«, Boi»- 
JOUn, ete., Biogr. unU>. et port, des Comtêmp, 

* Ambrigon (£a///^a8ar-ilfar je), Juriscon- 
sulte français, né vers 1714, mort en 1785. Son 
fëre était procureur au parlement d'Aix. Il s'ap- 
pliqua à l'étude du droit et surtout à l'examen des 
questions commerciales , qu'il traita avec habi* 
leté, dans des mémoires dont plusieurs furent 
Imprimés et sont encore recherchés. H devint 
avocat au parlement d'Aix , et son mérite le lit 
^fopeler à l'amirauté de Marseille, fonction qu'il 
exerça jusqu'à la fin de sa vie. Voici un fait qui 
atteste sa délicatesse et son désintéressement. Un 
client vint un Jour le remercier des soins qu'il 
avait donnés à des affaires importantes.Émerigoo, 
occupé en ce moment avec d'autres persoone-s, 
s'aperçut à peine de la reconnaissance du client, 
qui déposa sur son bureau un sac renfermant 
une forte somme. Quelque temps après, de nou- 
velles affaires amènent le même client diei son 
atocat; rentreticn étant fini, eteelui-d prêt à m 
retirer : « A propos, lui dit Émerigon en lui ren- 
dant le sac avec le coutenu, vous avea demièni- 
ment oublié ceci sur mon btireau. — Mois, 
monsieur, reprit le client, je ne l'ai pas oublié. Ce 
sac vous appartient. — Je vous demande pardoo, 
dit en Insistant le jurisconsulte, vous m^aviet 
chargé de m'acquitter envers moi-même : je i'ai 
fait. » Il avait pris seulement trois pièces d'argent î 
On doit à Émerigon : Nouveau Commentaire sur 
VOrdonnance de la marine du mois d'aodt 
1681 ; Marseille, 1780, 2 volumes in-12 ; l'auteur 
ne mit pas son nom à ce eororeentaire;U se oen- 



041 

tenta de le ftignir : Vn Àveeat ou Parlmneni, Son 
compatriote Paitorot , ne ymIwU pai que «tt ou- 
vraiie raraaiquable gardât l'aïKioyme, en publia 
«n 1S03 anftiMttve)laéditiQii»auimeilét,qui parut 
h Martailla, el 4 Paris, au ii, 8 voluinM in-lS. 
Ce litre et 1m travaux préoéileiitë (rÊiiierjgon 
n'aTtieat fUl qua eoinmeMer sa répuiation. 6on 
Traité du Àuuranctê $ê du Contrali à la 
grosiê, publié à liarsélteen 1764, 1 roi. 18-4", 
U oumpléte. On na regarda pas leulcment ce 
traite oomma ta meilleur, on aaofint partout 
que c'était le seul liTre qui aiiatAt sur cette 
matièra} em j trouve toot oa qui oonceme les 
asauraœea aneimnee et modernes. Ce sijet, si 
aride, prit soua la plume de Tauteiir un interét 
inconnu Jusque alors, celui des discussions les 
plus profondes è la fois et les plus lunsineuses 
sur les ol^ts les plus saillants du commerce et 
de récoBomie politique. \i fut réimprimé par 
les soins de M. Boulaf-Paty, Rennea et Paris, 
?. vol. in^*", 1826. Ce traite fait autorite dans les 
tribonauK ooromerciaui de l'Europe. 

Eugène Thohas. 

cretp, if«Mc« mr Êmêrigon^ dam la Bêvuê de Légis- 
lation et de Jurii^rudêncê, tom. XI, p. St. 

BMBR80V ( WilHom), mathématicien an- 
glais, né à Horworth, le 14 mai 1701, mort le 
30 mai 1702. FiU 4'MQ maître d'ficolc asse? versé 
dans les mathématiques, il témoigna bientôt le 
même penchant pour cette science. Outfe les 
leçons paternelles, il reçut celles d'un ministre 
qui demeurait dans la maison de son père. Il 
entreprit ensuite d'instruire quelques écoliers, 
<iu-il ne garda pas longtemps, soit défaut de mé- 
thode, soit impatience de caractere. M bornant 
«ilurs au modeste revenu de GO à 70 liv. st. que 
lui avait laissé son père, il ne s'occupa plus que 
de ses spéculations scientifiques. U mourut de la 
pierre. A la fin de Tannée 1761, sentant sa On ap- 
procher, il vendit à un libraire d'York tous ses 
ouvrages de mathématiques. Kmeraon savait la 
médecine; il était même quelque peu musicien, 
mais il ne parvint jamais, dit*on, à accorder son 
violon. Comme beaucoup de ses compatriotes, il 
était un peu excentrique s son exterieur étsit assez 
négligé ; il aiasait la pèche, l'eKercioe à pied, et 
souvent il lui arrivait de se rendre à Londres chez 
son imprimeur en marchant à cété de son cheval, 
qu'il tMudt par la bride. Emerson aimait à éprou- 
ver par la pratique ses ttiéoriea mathématiques. 
C'est ainsi quiaprèa a? oir écrit sur la navigation, 
il lit construire d*ap»ès ses idées un petit bâtiment, 
qu'il essaya avec ses élèves, et qui éclKwa. 11 se 
contente de sourire et de dire à set écoliers t « Ne 
faites pas comme je Ms, mais comme jedis>. On a 
de WilHam Emerson t Tkê Docirin o/Fiuxionê; 

1748, in-8* ; — Thê Projection qf ike Sphère y 
orthographie amd gnomonicai ; both démons- 
irating the prinoiplu and expiaining the 
pracdee of ihe several sorts of profeotions ; 

1749, in-a* ; — The Slements of Trigonome- 
try; 1749, hi-6*; — The PrineipUs of Me- 



ÉMLRIGOII — ÊMERY 



•49 



ûhanici ; 1764, in-6* ;— Navigation, or ihe art 
qf sailing upon the sea; 1756, i»-12;— A 
Treatise qfÀlget^ra; 1766, in-8* ; — The Ari- 
thmetic of Injtnltu and the d{fferential me- 
Éhod iUusirated bg examptu, The Blements 
of the Oonic Sections demonstraied , ete.; 
1767, in-6* } -^ Mechanicsy or the doctrine 
of motion; 1766, in-t^; — The Eléments ttf 
Opêia fin four books ; 1 767, hi*8* ;^A System ftf 
Astronomgf etc.; 1769, in*8»; ->- The Law <tf 
Centripetal and Cen trifiigal Geography ; 1 770, 
in-ê*; — Tracts; 1770, In-a»; — CycUmathe- 
sis, or an easy introduction to the several 
branchu qf Ihe mat hématies; 1770, 10 toI. 
hi-6» , — A short Comment on sir Isaae New- 
ionis Prindpia^ etc., to whieh is added a De- 
feneeofsir isaae against the objections^ etc. ; 
1770, ln-8' ;^Miscellaniu, or a miseellaneous 
treatise f containing several mathematical 
iubjects; 1776, ln-8«. 

Cbalmart, Gtn. Hog, Met. 

ÉMBRT (Jacques- André), théologien fran- 
çais, né à Gex, le 27 août 1732, mort à Paris, le 
16 avril 1811. Il était fils du lieutenant criminel 
de Gex. Il commença ses études chez les jésuites 
de Mèoon, et les continua au petit séminaire de 
Salnt>8olpiee à Paris. Il reçut les ordres en 1756, 
entra dans la communauté des prêtres île cette 
paroisse, et professa en 1759 la théologie à Or- 
léans, puis la philosophie ii Lyon, et en 1764 
11 se fit receroir docteur on théologie à Valence. 
Nommé en 1776 grand-vicairt; du diocèse d*An- 
gers et supérieur du séminaire de cette ville, élu 
supérieur général de sa congrégation, il (ht pourvu 
en 1784 de l'abbaye de Boi^groland. Désireux 
d'étendre l'Infliiencc de son ordre, Émery réussit 
h rrédr un séminaire k Baltimore ( Maryland ) ; 
mais la révolution française vint ruiner ses es- 
pérances , et msigré sa modération bien connue, 
il se vit emprisonné à Paris pendant près de 
dix- huit mois. 11 rencontra à Sainte Pélagie 
Claude Faiichet et Lamourette, qu'il eut le bon- 
heur d'amener è résipiscence. Soit hasard, soit 
adresse , il échappa aux sanglantes exécutions de 
l'époque. On assure qti'étant h la Conciergerie, 
Fouquier-Tinville ne l'envoya point à l'échafiiud 
parce que , disait-il, « il empêche les autres de 
crier». L'archevêque de Paris, de Juigné, alors 
émigré, lui donna le pouvoir de gran(^vicaire de 
cediocèse, qu'Émery exerça jusqu'au 18 fructidor 
( 4 septembre 1797 ). U reparut avec le consulat, 
rejete d'abord le concordat; mais en 1802, mis 
quelque temps en arrestation, il crut devoir céder 
aux circonstances et reprendre son rang dans le 
clergé de Paris. Saint-Sulpicc n'existant plus 
depuis la révolution, Il rassembla plusieurs jeunes 
ecclésiastiques, eteblit un séminaire à Paris, et 
reforma sa congrégation. Conseiller de l'univer- 
site, il ne conserva pas longtemps ces fonctions. 
En 1809, dans une commission instituée à l'efTet 
de pourvoir aux besoins de l'Église, il se montra 
opposé aux vues du pouvoir; une seconde com- 



948 



ÉMERY 



944 



missioD, dont il taisait égalemeDt partie, le tronra 
au&si ferme qu'il s'était montré d'abord. Sa ooq- 
teoance ne se démentit point en présence de l'em- 
pereur, qui l'avait fait appeler aux Tuileries : il 
sut parleî' librement à celui qui faisait taire les 
rois. On a d'Émery : Esprit de Leibnitz, ont 
recueil de pentées choisies sur la religion, la 
morale, VhisMre et la philosophie *, suItI de 
la Correspondance de Leibniti et de Bossuet, 
et de V Éclaircissement sur laMitigation des 
peines de Ve^fer; Lyon, 1772, 2 toI. in-12,et 
Paris, 1804, 2 toI. in-8* . L'édition contenant 
V Éclaircissement sur la Mitigation des peines 
de V enfer est trte-rare, l'auteur en ayant arrêté 
la publication et retiré autant que possible les 
exemplaires répandus ; —Esprit de Ste. Thérèse, 
recueilli de ses ceuvres, dédié à l'impératrioe- 
reine Marie-Thérèse ; Lyon, 1775 et 1779, in-a* ; 
le même onvrage, suivi des Opuscules de sainte 
Tfiérèse; Avignon, 1825, 2 vol. in-12 ; — Lettre 
de M^ de *** à sa fille ; Paris , sans date, 1791 , 
ÎQ-go . _ Principes de Bossuet et de Fénelon 
sur la souveraineté, avec l'abbé Kerbœuf; Paris, 
1791, in-S**; — • Les religieuses peuvent elles 
aujourd'hui sans blesser leur consdenee 
recueillir des successions et disposer par tes- 
tament? 1797, bi-S**; — Politique du bon 
vieux temps ; Paris, 1797, in-8''. Cet ouvrage 
est extrait de celui fait avec l'abbé SerboBuf ; 

— Lettres iwr V histoire physique de la terre, 
contenant de nouvelles preuves de la mission 
divine de Moïse; Paris, an ti (1798), in-8". 
Ces lettres, adressées au docteur Blumenbach, 
sont l'œuvre de Jean-André de Luc; -— Le 
Christianisme de François Bacon, chancelier 
d* Angleterre , ou pensées et sentiments de ce 
grand homme sur la religion; Paris, an tu 
(1799), 2 voL in-12 ; — Xa Conduite de VÉ- 
g lise dans la réception des ministres de la 
religion qui reviennent de Vhérésie et du 
schisme; Paris, 1801, in-12; — Moyens de 
ramener Vunité catholique dans VÉglise; 
Paris, 1802, in-12; -r Lettres à un évéque, 
sur divers points de morale et de discipline 
utiles à totis les pasteurs des dmes , ouvrage 
posthume de Jean-Georges Lefranc de Pompi- 
gnan , augmenté d'une Notice sur la vie et les 
écrits de V auteur; Paris, 1802, 2 vol. in-8°. 
Ces lettres sont adressées à De Frétât de Sarra, 
évéque de Nantes : la notice de Tabbé Émery 
contient l'analyse des nombreux ouvrages que 
Poropignan a cru devoir composer en faveur 
de la religion, ouvrages qui lui ont attiré les sar- 
casmes de Voltaire. L'auteur prend la défense 
du faible et se prononce généreusement pour l'é- 
crivain religieux contre le philosophe; ^Dé- 
fense de lu Révélation contre les objections 
des esprits Jorts , suivie des Pensées sur la 
religion, trad^ de l'allemand de L. Euler; Paris, 
an xni ( 1805), in-8*', et Montpellier, 1826, in-12 ; 

— Nouveaux Opuscules de V abbé Fleury, avec 
préjace, et suivis de U BibUotheca Claramon- 



lanoi Paris, 1807, hi-12. La pièce la plus im- 
portante de ce recueil est le Discours sur Us 
libertés de CÉglise gallicane, poblié inoon- 
plétemeot ea )>763. L'anteur, dans sa pré/act, 
commentant Fleury, afi&rme que « la puissance 
des papes est souveraine, et qu'elle s'élève ao- 
dessus de tout ». Dans la préfooe de son Esprit 
de Leibnits , û se déclare « le partisan sincère de 
l'Église gallicane ». Cette contradiction est trop 
abâoloe deans les termes. En dernière analyse, 
Émery était un de ces ultraroootains qui dans 
certains cas montrent des scrupules et paraissent 
se rapprocher du gallicanisme ; — Examens par- 
ticuliers sur divers sujets propres aux ecclé- 
siastiques et à toutes les personnes qui veu- 
lent s'avancer dans la perfection chrétienne, 
par Louis Tronson, revus et corrigés par un 
prêtre du clergé. Cet ouvrage a eu de oora- 
breuses éditions; la première est de Lyon, 16!M), 
et la dernière de Besançon et Paris, 1836, in-H; 
— Pensée de Descartes; Paris, 1811, ia-s*. 
On a encore de l'abbé Émery plusieurs articles 
publiés dans le^ Annales catholiques. Enfin, il a 
laissé de nombreux manuscrits, déposés dans U 
bibliothèque du séminaire Saiol-Sulpice. A. R. 

Barbier, Examen des DicU Maioriquet. -^ Le méinf, 
Diet. des Ouvrages anonfmes. — Qaérard . La Frtuue 
littéraire. — Richard et Glraad, Bibtiothèque taeré*. 
Biographie du Clergé contemporain, — VAmi de la Se- 
ligion. 

ÉMBET {Jean- Antoine-Xavier), juriscoo- 
sulte français, né à Beaucaire, en 1758, mort à 
Nimes,le 30 juillet 1794.11 était conseiller à la coar 
des aides de Montpellier, fut incarcéré pendant 
la révolution, et mourut en prison. On a de loi : 
Traité des Successions, Obligations et autres 
matières contenues dans les y et ^' livres des 
Institutes de Justinien, etc. ; Avignon , 1787, 
in-4° ; — Traité des Testaments, non imprimé. 

Qaérard, La France lUtéraire. 

l ÉMBET (Édouard-Félix- Etienne), mé- 
decin français, né à Lemps (Dauphiné), en 1788. 
Il (3t attaché en 1808 au corps médical de l'ar- 
mée, et fit dans le 61« régiment de ligne les cam- 
pagnes d'Espagne, d'Autriche et de Russie. Ea 
1810 il fut reçu docteur à Paris. Eo 1814 il 
passa dans la garde impériale. Il quitta le service 
après la rentrée des Bourbons, et se créa une 
cÛentelle à Paris; il prit part en même temps i 
la rédaction de divers journaux de médecine. Eo 
1830 il obtint la chaire d'anatomie de l'École 
des Beaux-Arts ; mais sa nomination fut mal ac- 
cueiûie des élèves, et son cours resta désert. Un 
peu plus tard il ftlt attaché à l'hôpital Saint- 
Louis, puis nommé membre-adjoint de la sec- 
tion de chirurgie de l'Académie de Médecine, 
dont il devint en 1835 membre titulaire. Il a 
souvent fait partie des commissions nommées 
dans le sein de ce corps , et a été rapporteur de 
la commission des eaux minérales et de ceUe 
de vaccine, qu'il fut appelé à présider en 1838. 
Depuis il a été chargé du service médical des 
filles publiques près 4a prérecture de police. Oa 



M6 



ÉMERT — EMILIE 



946 



â de lai : ObservaiUms sur Us maladies 
chroniques; insérées dans le Journal général 
de Médecine; — Observations relatives aux 
expériences de M, Flourens sur Inaction de 
fopHttn, de la belladone et de Fesprit-de- 
vin ; même joumal ; — Mémoire sur un nou- 
veau procédé pour pratiquer Vopération du 
sarcocèU ; ibidem ; — Observations au sujet 
d'expériences sur le système nerveux; Une.; 
— Mémoire sur l'extirpation du bras dans 
Varticulation ; dans le Recueil de la Société 
médicale d'Émulation ; — MénuÂre sur les 
ploies d^armes à feu au travers de Farticu- 
talion ; dans le Journal hebdomadaire; — Ré- 
Vexions sur la fièvre jaune; dans \e Joumal 
de Broiissais (1828); — Mémoire sur le trai- 
tement des maladies sqtuwimeuses par la 
pommade de goudron; — Mémoire sur le 
traitement de la gale par des moyens nou- 
veaux; — Mémoire sur les causes, la nature 
et le traitement des altérations du col de 
Vutérus; — Discours prononcé sur la tombe 
de Gros, au nom de V Ecole des Beaux-arts ; 
Paris, 1835, in-8** ; — Rapport fait à V Académie 
royale de Médecine sur le Mémoire relatif au 
traitement du pied-bot par la section da tendon 
d* Achille, par Bouvier, arec Blandin et Velpeau ; 
Paris, 1837, in-8"; — De la Teigne; Paris, 
1841, in-8*. GuTOT de Fère. 

Sacbaille, Les Médedm de Parit. — Guyot de Père, 
Statistique des Gens de Lettres et des Savants. — Looan- 
dre et Bourqnelot, La Littérature contemporaine. — 
Documents particuliers. 

ÉMBET (Michel, sieur d*). Voy. Particelu. 
ÀMILB, consul romain. Voy. PADii-ÉMiLE. 

* ÉMiLK (Saint), martyrisé en Afrique, en 
205. Il fut arrêté comme chrétien avec saint 
Caste, sous le règne de Tempereur Sévère. Con- 
damnés au supplice du feu, ils faiblirent et con- 
sentirent à apostasier ; mais quelque temps après 
ils se rétractèrent , et subirent courageusement 
la mort. Le calendrier d'Afrique marque la fête 
de saint Emile an 22 mai. 

Saint Cyprien, Opéra. — Satnt Augustin, Sermones, 
tSi. — Tilleniont, Histoire de la Persécution de Fempe- 
reur Sévère. — Balllet, Fies des Saints. ~ Richard et Gi- 
raod, Bibliothèque sacrée^ VI, 187. 

*éMiLE ou Amilien (Saint), martyrisé en 
484, à Péradame, dans la Byzacène. 11 était mé- 
decin, et pratiquait le christianisme. Cousin de 
sainte Denyse et de sainte Dative et oncle de 
saint Majoric, il fut arrêté avec ses parents par 
ordre d'Huneric, roi des Vandales, et souffrit 
d'horribles tourments pour sa foi. Quoique par- 
venu à un âge avancé , il montra beaucoup de 
courage. L'Église honore saint Emile le 6 dé- 
cembre. 

Saiat-Vlcter de Vite, Historia PersecuUonii fronda- 
lorum, 11b. V. — Usnard, Martj/rot. — Balllet, Fies des 
Saints. — Godescard, Fies des principaux Saints, 6 dé- 
cembre. — Richard et Glraud, Bttliothéque sacrée, IX, 

*BMiLiA (jEmilia Gens), nom d'une des 
plus anciennes maisons (gentes) patriciennes 



de Rome. Les inscriptioiis récrivent AimiUa. 
D'après le nom d'une des plus anciennes familles 
de cette maison, les Mamerci, on peut la croire 
originaire du pays des Osques, puisque Mamers 
était on mot osque signifiant Mars, Cependant 
Plutarque, dans sa Vie de Numa , dit que les 
Bmilii étaient Sabins. Festus et Plutarque s'ac- 
cordent è faire de Mamercus, fils de Pythagore, 
le fondateur de la Gens jEmilia, qui comptait 
aussi parmi ses ancêtres mythiques l'usurpa- 
teor Amulhis, frère de Numitor, roi d'Albe, et 
un iSmylus, fils d'Ascagne. Les magistratures 
curules dataient dans cette maison du consulat 
deL. iEmilius Mamercus, 484 avant J.-C. Parmi 
les nombreuses familles de la maison Bmilia, on 
dte les Barbula, les Buca, les Lepidus, les Le- 
pidns Porcina, les Macer, les Mamercus, les 
Papus, les Paule, les Scaurus, les Regillus. Pour 
les membres de cette maison qui se sont illus- 
trés, voy. LEpmus, Mamercus, Papus, Paule, 

SCADRUS. 

BMiLiAJii (Le bienheureux Jérôme), fonda- 
teur d'un ordre monastique, né à Venise, en 1481 , 
mort à Somasque, le 8 février 1537. Il était fils 
d'Ange Emiliani, sénateur, et descendait d'une 
des premières familles vénitiennes. Il suivit d'a- 
bord la carrière des armes, devint officier, com- 
battit contre le roi de France Chartes VIII , et 
défendit Castel-Nuovo contre les Impériaux. Fait 
prisonnier dans cette place et jeté dans les fers, 
il trouva moyen de s'évader et de traverser l'ar- 
mée allemande. Castel-Nuovo ayant été rendu 
aux Vénitiens, ils reconnurent les services d'£- 
miliani en lui accordant la jouissance de cette 
place pendant trente ans, avec la qualité de po- 
destat. En 1528 la famine et une maladie con- 
tagieuse ravagèrent l'Italie: Emiliani se distingua 
par son humanité ; il consacra sa fortune à la 
création d'établissements charitables, et institua 
pour l'éducation des orphelins une congrégation 
de clercs réguliers , qu'on appela Somasques^ 
du nom d'un lieu situé entre Bergame et Milan, 
lieu sur lequel fut constrait un monastère devenu 
le quartier général de l'ordre. 

Aug. Tnrtnro., Fita Hieronifmi jSmiliani. — Héllot, 
Histoire des Ordres monastiques, IV. ch. xxxiii. 

^ BMILIA NO ( Giovanni ), naturaliste italien, 
né à Ferrare, vivait en 1585. On a de lui : ffis- 
toria naturalis de Buminantibus et rumina* 
tione; Venise, 1584, in-4«; 

KOnlg, Bibliotheea v^us et nova. 

*EMi LiAN ts ( Al|itXtavoc ) , écrivain épigram- 
matiste grec, né à Nioée, vivait à une époque 
incertaine. On trouve trois de ses épigrammes 
dans V Anthologie grecque. 

Jaeoba, Ânthologia Graeea, VII. 

«EMILIE (JEanilia Tertia), troisième fille de 
Paul Emile l'ancien, qui fut tué à la bataille de 
Cannes, femme du premier Scipion l'Africain, et 
mère de Cornélie mèro des Grecques, vivait 
vers 200 avant J.-C. Elle se rendit célèbre à la 
fois par son affection conjugale et par l'éclat de 



947 ÉMiwe — 

8on genre de vie. Après M mort, son iin|ii^8(f , 
fortune et ses bijoux passèreat à son petit-Ql# 
par adoption, le second Smpiop rAfricaîq. Ce- 
liti-QÎ les (iunna à m mère Bapiria , répudii^ par | 
lu second Paul Emile. | 

Poijbe. XXXil, 11. - Val«rc Maxln}e,.VI, 7. 

* ÉMiLiB (yEmUia Teriia), nièce de la pn^ j 
cédente et troisième fille du second Paul Émila, j 
vivait vers 170 avant J.rÇ, Elle est cpuaiiD par ; 
l'aneedote suivante, que racontent Cicéron ^î ! 
Plutarque. Paul Emile, chargé de faire U guerre 
contre Persée, roi de Macédoioe, trou?^ ui| 
jour en rentrant à la maison sa ^le Emilie taHl 
en pleurs. Interrogée sur U cause de sa douleuTi 
Emilie répondit : « Persée (c'étiMt le nom de son 
chien favori) est mort, a « J'en accepte l'av* 
gure! » s'écria le père; et il partit plein d^espoir 
pour son expédition de Macédoine. 

Plalarque. j£miliut Patflui, c. 60. — CicérfO, fi^ 

Dirin. 

* EMILIE, vestale, mise à mort en 114 avant 
L'C.f pour avoir manqué à son vœu de chasteté. 
Deux vestales qu'elle avait poussées au même 
sucrjlége , mises en jugement avec elle, furent 
acquittées par les pontifes et condamnées plus 
tard par le préteur L. Cassius. 

Plutarque, Qiuest. Rom. — Ttte-Livr, BpU., St. — > 
Orotc» V, IS. — Asconlus, in de. MU., p. ks, cctttioa 
d'OrHII. 

ÉniLiEN ( yEmilianus )y empereur romain, 
né en Mauritanie, vers 206 après J.-C, mort en 
254. Les médailles lui donnent aussi le nom 
<\\4imiliiis et les prénoms de Marcus et de 
Cnïus. Gouverneur de la Pannonie et de la 
Mésie sous le règne de Gallus , il repoussa les 
Ivirbaros qui avaient envahi ces provinces, et 
distribua tout le butin à ses soldats, qui le pro- 
clamèrent empereur. Gallus, qui marchait au^e- 
vant de l'usurpateur, périt à Interamna, égorgé 
par ses propres soldats ainsi que son fils Yolu- 
sianus; et le sénat reconnut Émilien pour empe- 
reur. Après trois ou quatre mois de règne, il 
mourut près de Spolète, soit de mort naturelle, 
soit massacré par ses soldats. 

Zostme, 1. ts, 19. — Zonaras XII, tl,ts. — Europe, 
IX, 6.— Anretlut Victor. De Cm-, SI ; Epit., Si. 

ÉMILIBH, un des trente tyrans, régna sur l'E- 
gypte de 3ô9 à 268 de J.-C. Forcé par ses sol- 
dats de revêtir la pourpre, il prit le surnom 
à'Alexander ou Alexandnnus, Théodote, en- 
voyé contre lui par IV-mpereur Gallien, le fit pri- 
sonnier. Émilien fut étranglé dans sa prison. 

TrctoeUla* Pollton, Tfig. Tyr., n ; Callitny i, S. 

* éaiiLiEBr (Saint), martyr, né en Mésie, 
brûlé à Durostole , en 362. Jl était chrétien, et 
mit le feu à un temple païen. Arrêté pour ce fait, 
il fut condamné à être brûlé vif par Capitolin , 
gouverneur romain de la seconde Mésie. Émi- 
lien fut supplicié sous le règne de Julien TA- 
postât. LIÈglise l'honore le 18 juin. 

Saint Jérânie. Chronica. — Tbéodoret, Historia ec 
çUsieutiat, }lb. 111, cap. vir. -r t>oin r\aina^t.//c^l pri- 
morum>3Èartifrnm. — Baillet, f'iM des Saints, II. •> 
Broud de Maupertvy, X4f wérUa^ ééctêt dêt Mmr- 



EfOLSOS 



H? 



t^n. II, 4t7 et sso. — Rlclunl et GfraBd, MMtotl. 
sacrée. 

*iiiliLiB!rirB (Sainte) vtvail es ftM. flii 

était tante du pape saint Grégoire, dit le Grtmâ, 

et scenr de Gordienne et de sainte Tbirsffli. 

Elle se consacra à la vie religieuse, et véeotdaii 

la mortification et la prière. L'Église MMoeif 

comme vierge le 24 décembre. 

Saint Grégoire le Grand, HomiUm, XVXVllf, «l DM. 
Mb. IV, cap. xvL - Ralllet. yUâ dts SaiuU^ IV... U. 
ohard et Glraa4, BmMh^ut sacrée, l^XIV, u •. 

BniLio (Paoto),'ouPAiJLréMiLis, historiei 
italien, né à Vérone, mort h Paria, le 6 mai 1529. 
U vint en France dès le r^e de Charles vm, 
qui lui fit une pension , en qualité d'orateur et 
ebroniqueur du roi. Diaprés on acte ^nthea- 
tique du lô mai i48Q , qui nous est resté (1), le 
taux annuel de cette pension aurait été de oeqt- 
vingt livres tournois. Il fut aussi chjMioilie ^ 
Notre-Dame. ]Louis XH lui continua c^e por- 
tion. Au milieu de Tenthousiasmc littéraire de la 
renaissance , Paulr£mile fpt chairgé d'écrire ihm 
annales , dans le style de TanUquité , qui déjà re- 
fleurissait en Italie et gageait universellemept 
l'Europe moderne. Emilip fut le premier des 1)^ 
toriographes modernes et laïcs , ou du moins sé- 
culiers , de la monarclUe ffiwçaise. Il suf^édi 
dans cette charge au)^ roojaes de Saint-Oepii, 
et fut chargé d'inaugurer le pou veau style dt 
rhistoire. Pau]-£mile, bien sûr du succès àt 
son œuvre, raccoinplit très*lentement. SeSilfi- 
nales devaient embrasser diik l|vr«*s. l^es quatre 
premiers parurent ensemble en 1516 ou 1517, 
et les deux suivants en 1519. Il mourut dam 
sa retraite au collège de Navarre , laissant à 
Tétat de matériaux confus les quatre derniers 
livres. Kavarizzi , Tu^ de ses fiuniliers et compa- 
triotes, les mit en ordre, et publia, en 1539 et 
1544 , le complément de l'ouvrage. Le st)le de 
Paul-Émile est pur et concis comme Paotique, 
mais sa critique n'est pas infaillible, et celle phy- 
sionomie antique forme un anachronitroe cho- 
quant qui le dépare tout entier. Voioi TindicalioB 
bibliographique des principales éditions de soa 
œuvre : De Reims gesiis Francortim^ iibri qua- 
tuor ; Paris , Josse Bade d*Ascli , in-folio , sans 
date : la Bibliothèque impériale en ])ossède an 
exemplaire sur vélin; — De eisdem, liàri sex; 
ihi^l'- De Retnii gestis Francontm, usque 
ad annum 1498, Iibri decem; Paris, Vasoosaa, 
1539, in-folio. L'ouvrage a été souvent réimprimé, 
traduit et augmenté de plusieurs suites, sous les 
dates de 1544, 1550, etc., jusqu'à l'édition de 
BÂle, in-folio, 1601 (2). A. Y. de Y. 

TlralMwchi, Storit^ detta Let. liai.» VII, sss. — De- 
eum. inédits. 

EMILII7S. Voy. .fmuus et Meus. 

BMILIUS OU AMILII7S M AGEE. Voy. MaCEK. 

ehilius ('E(iiXo<) d'Égine, sculpteur grec, 

(1) I aborde, Dues de Bcurçoffttf. Preuves^ isst, t. III, 
n« 7483, ln-8"». 
(I) ^oyM BruMC, Manuel du LMmf ra, as mnH Mmi- 

UUf. 



949 



¥:m(uus 



auteur, suivant Suidas, des siaiuM das Hiurm 
assises sur des Irânes dans le tampla do Juboq 
à Oiyinpie. Comme il n'exista aucoua autre 
inentioD de cet artiste et que plusieurs manus- 
crits écriTeut son nom 'S^O*i ef 'AiuXk, Wale^ 
kenaar pense avec raison qu'il iauft lire 2â|uXi«, 
au lieu d"£{uXo(, dans le passafiade Pausaniaa. 
Voy. Shilis. 

|>«asutM, V, n. 

* imu ( Feodor AlejcandrowUick )• litt^ra* 
teur et historien russe , d'origine polonaise, oé 
vers 1735, mort le t$ apût 1770. Il Ht ses ^tur 
des à Kiew, et voyagea ensuite en Turquie, où i| 
fut contraint d'emlMiisser rislamiimQ ^t d'eq.<i 
trcr dans le eorp* des janissaire, il yfurint 
enfin à se rendre h Londres, où il vécut ^MqilO 
temps sous le nom de Mal)omct ]pmio, Ce? 
|)endant l'ambassade russe^ à laquelle il se pré- 
senta en i7àS, le fit baptiser de ROUYeau k la 
cbapelle du rite grec. Revenu de Donstantinoule 
en 1761, il fut nomM professeur au corps ie$ 
cadets , et plus tard traducteur ^ii collège dea 
aflaires étrang/^ras. Êmin n'était pas seulement uu 
linguiste distingua, il ayajt aussi du style et de 
l'imagination. On a d0 lui plusieurs roma^a 
écrits en russe, parmi lesquels : 1$ De^iin de 
lÀsark et de Sarumnéa; SainttPétersliourg, 
1763; — U Inconstance de iQ/ortune, ou les 
aventures de JUiramond; 1766 } — A^ Sort de 
Thémtstoele i 1763; — * Recueil de fables mo- 
rales i 1764 i — Description de l'ancien et du 
nouvel état de l'empire Cfîtoman; 1764; — 
Histoire de la Russie jusqu^à Wsewolod lU 
ou jusqu'à 1213; 1767, 1766 et 1769. C'est le 
plus important de ses puvrilgesT 

OUo, Uhrbuch 4$r Hu$t^c^$n Ùt^oi.-^ B^cmelf ter, 
Huss. Blbl. 

éMiR-6iu9i-06Mi favori du sultan Amu- 
ratli IV, mort en 1641. H était commandant pour 
le roi de Perse de la yillc de Levan. Amuratli 
ayant mis le siège devant cette place en 1635, 
i:tnir-Giun Ogii lui en ouvrit les portes , et le 
suivit à Constantlnople, oii il fut comblé de fli- 
\ (Mirs par son nou\eau maître. Comme Amurath, 
il aimait le vin et la débauche, et il se livrait avec 
W. sultan à des orgies honteuses, dont le palais du 
lavori, situé sur le ^osphope, était lethé&tre or- 
(iinaire. Tant d'excès usèrent la v|e du sultan, et 
iiii firent contracter une maladie dont II mourut 
:l6)i). Ibrahim^ son successeur, voulut, dès en 
iiiontant sur le trône, conclure la paix avec la 
l'orsc. Ses propositions dirent acceptées; mais 
on > mil une conditiou, celle de la mort d'iftmir- 
(;iiin-Ogli, qui fut étranglé. Al. 1$. 

Malcoiiii Hiitoirts de la f*tr*e. •<- Htqmiery fi^tpire 
dr ri.mpire Ottomaji- 

l'.HUVÀ ( Thomas)^ théologien anglais, né à 
Slainford , le, 27 mai 1663, mort le 30 juillet 
1743. Après avoir fait d'assac longues études, 
notiiininent à Cambridge, il fut prédicat4Mir ches 
Doolittle, puis cliapclain diez la comteaae de 
Ihwi'.'^ai, Irlandaise d'origine, établie alors 
en Angleterre, et mariée depuis è sir WiUiavi 



r- EMMA 9S0 

Franklin. Quoique parfaitement traité dans eette 
fomille, Emiyn la quitta pour parcourir l'Irlande 
et l'Angleterre. Il vint à Dublin au mois de mai 

569 fi ef 9*y 0t une grande réputation comme pré- 
icateur. H s^ maria alors avec une veuve, mls- 
tr^ Pury, (pie sa parole avait charmée et qui loi 
^ppofia asse^ de fortune pour lui assurer Tindé- 
pend^pce. C'est à partir de 1697 qu'il émit au 
sujet de la Trinité certaines doctrines qui s'éloi- 
glMieql dp pelles de sa congrégation. Quoiqqe 
d*abonl misas en avapt ^vçc circonspection, 
elles lui «attirèrent bientôt de^ persécptiops. 11 se 
proDOD^ alors oi|vertement contre la Trinité ; 
déclara qqe Dieu le père était l'Être suprême, 
supérieur à son fils , auquel 11 coromuidque la 
diviqjté ; ep ug mot, Emlya feiwMt revivre l'a- 
fianiamt. L'opposition qu il assoya fut si violente 
qu'il dut quitter l'Irlanda. Aygiit voulu ensuite 
exposer et justifier ses opinions par écrit, il fut 
traduit en justice, condamné A la peine d'une 
année de prison et à une amende, (ixée d'abord 
è 1,000 li?., puis à 70 liv. N'ayant pu la |)ayer. Il 
resta enfermé pendant deuK ans. Rendu h la li- 
t)erté, il prAcha gratuitement à Londres au sein 
d'upe congrégation composée de quelques amis. 
On voulut le persécuter encore, mais l'archevêque 
de Caatorbéry eut le bon esprit de s'opposer à 
de nouvelles attaques contre des opinions que la 
perséoiitjoii eût mises en lumière. La conduite 
d'Emlyn fut d'ailleurs inéprochable. Ses princi- 
paux ouvragea sont : A Yindication of (he 
Worsàip Qf the lord Jesus-Christ , on uni- 
tartan prinçiplesi 1706; — T/te Previous 
ta the saperai questions about valid and in- 
tmlid Baptism, eti:., considered viz. whethcr 
tkvre be anff neçessUy for the continuai use 
o.f baplism among the posteritu of baptised 
chr%stians\ 1710; — AJemoirs oj the Hfe 
and sentiments of the révérend D. Samuel 
Clarke, 1731. 

ëki§. IfrU, - Oli^lW». <f<n> *iPtfr. picl. - Sellon 
Ernija, Qfe (tf Tkom. fimipn. 

*i;.^!i|A oq IHHA, princesse firançaise , moHe 
en 837. Elle était fille ou dp moins proche pa- 
rente ^e Çb^iriemagne. Sensible à l'amour d'I':- 
ginard, secrétaire de l'empereur français, elle 
lui accofda, dit-on, un rendes -vous nucturpe 
dans le palais. Pendant que les deux amauls 
étaient réunis. Il tomba une neige épaisse. 
Emma, craignant aue l'empreiqt^ des pa^ d'Êgî- 
nard ne trahit leur jiaison , imagina de le prendre 
sur :ies épaulea et Ip porta ainsi h travers une 
cour qui séparait leurs appartements. Charle- 
magne, qui s'était levé ayant le jour, les aperçut, 
et plus touché de Tamour de la princesse qu1r- 
rite de sa faute, il la miu*ia h Éginard. Après h 
mort de l'empereur, vers 810, Éginard , entraîné 
par un zèle religicuN, se sépara de sa femme, 
qu'il ne regarda plus que comme sa sœur. Elle- 
même se retira plus tard dans un monastère, où 
elle mourut, deux ans avant son époux (1). 

(I) Toot ce qae l'on s r^Malé sur l* ourtagc d'Bmroa 



* BHMÂ, rdue de Gennanle, morte k Franc- 
fiirt, en renier 876. Elle ékdt Espagnole, ti épousa 
Louis le Gertiutnique , dit auisi le Pieux et 
le FieU , roi de Bavière , puiK de Germanie. 
Kmma est louée par it* auteurs de *od temps 
pour SI sagesse et sa piété. EUe fut eaterrée 
dans l'église de Sajat-Émeran. Elle avait eu aii eo- 
Tanti: CBrlorruuifLouis et Cbarles, entre lesquels 
Louis le Germanique partages «es États; et trois 
filles : Hilde^arde et B^tbe, ^besses de Zuridi , 
etlTmen^rde.BbbessedeChietnsée (Bavière). 

■HMA ou imKB , reine de France, «iviil en 
98fl. Elle «lait OUe de Lolhaire Q, roi d'Italie, et 
d'Adéltide de Bourgogne. Elle épousa, en 9M, 
Lolhaiie, roi de France, et ne tarda pas * 
prendre une grande ioOuence sur l'esprit du 
jeune roi. Elle se fit reuurquer par la haine 
qu'elle portait à son beau-frère, Cbaries de 
France , duc de Lorraine, avec lequel elle eut 
en 978 de vlTes querelles : les galanteries de la 
reine en ftirtnt le motit. Charles lui r^rocbait 
surtout ses relations adultères avec Adalbéron, 
seigneur lorrain, que LoUiaire avait élevé fort 
jeune au siège épiscopal de Laou et dont on cé- 
lébrait les talents pour la poéûe et l'éloquence. 
Lorsque Lothaire mourut, en 9M, la reine fut 
accusée d'avoir empoisonné %0a mari ; néanmoins, 
elle reçut comme régente le serment des ctiefs 
Trancs , mais elle ne jouit pas longtemps du sou- 
verain pouvoir. Les priudpaui sei^eurs, excités 
par Hugues Capet, se liguèrent : ils accusèrent 
Einma d'inconduite , aliénèrent d'elle son fils , 
chasiièrent Adalbéron, et réduisirent la régente h 
ÎDToquer te secours de sa mère, l'impératrice 
Adélude, et celui de son frère , Conrad le Paci- 
fique, toi de Bourgogne. Les comtes Otboo et 
Héribert, seuls restés partisans de la reine, eurent 
quelques succès dans le Rémois, mais ils ne 
purent empAcber Emma et Adalbéron de tomber 
eutre les mains de Charles , duc de Lorraine. On 
ignore ce que le duc fit de ses prisonniers. 

GttiKtt. Eftuolie. — idnw dbinocnt, CArDiL.tM. 
— Ctroniqu lU f'trtn. - Fmtoird, ChroL. - Biro- 
nlns JBnoJ.. M*' — l' P'n An-rlmc. CHraHlquiet- 



' miiHA, reine d'Angleterre , morte en no- 
vembre 104a. Elle «tait fille de Ridiard 1", dit 
satu Peur, duc de Nonoandie, et de Gonnor. 
Elle épousa, en lOOi, EUielred D, roi d'Angle- 
terre. En lOlB, après la mort de son mari, elle 
se rétUgia avec ses deux Sis, Alfred et Edouard, 
auprès de son frère , Richard n, dit le Bon, 
duc de NomiaDdîe. Canut 1"^, dit le Grand , roi 
de Danemark, qui tenait de faire la conquête 
de l'AnKleterre, demanda et obtint en 1017 la 
maînd'Emma. Il eut de cette reine Canut H, ou 

utile. ''DirM l'irllclc l^iKataD. 



£UHAflUEL Ul 

Hardi-Canut, qui, en 1036, 8w»4da ison pte s« 
le trooe de Danemarii, tandis qu'Hanld t", 
antre fil* de Canut I" et d'Elgive, eut tn par- 
tage l'Angleterre. Emma soogeail substitiMi 1 
Harald les en^ts de son premier marisft, 
Ain^ et Edouard. Goodwîn, gonvemenr da 
I romté de Westseï, feignil d'approuver le pnid 
I de la princesse, et attira les deux jeune» pno* 
en Ao^etene , où ils furent reçus avec jais. 
Emma, craignant qu'âne trahison ne k* tan- 
loppU ensemble, les obligea de se sépara, et rdU 
Edouard près d'elle, tandis que son frfre te- 
nait la campagne. Se* pressenôronli ne faml 
pas ninti Alfred pAiit bieotM, aseasaaé pv 
Goodwin. Edouard et sa mère dumt se réfbpiT 
ctaezBeandouio, dit te BarbH, oomle de Fiaolbc^ 
qui le* reçut avec distinctioo. ITespérant pisi 
pouvoir mettre Edouard sur k trtae d'Aogk- 
(erre , Emma solUdta son SI* Uardi-Cannt de » 
rendre aux vœux de* Anglais, qnl désiraieirt l'a- 
voir pour ru. Canut U céda aox in*tane«s de n 
mère, et vint i Bruges conférer avec elle, laadii 
qu'une puissante Qottedanoiaediitfail veikTla- 
fdelerre. Harald mourut sur cm eotrefaites,!! 
Hardi-CanDt tut proclamé sans contestatin. 
Emmaeutalors une grande part an pouvoir : Ha 
iréditaugmeata encore kmqne, Hardi-Canutétal 
mort, en 1041, Kdourd lui succéda. Hais Good- 
win, devenu béau-père durai, ea conçut unevin 
jalousie et ne négligea rien {"xir perdre k vk» 
dans l'esprit du fil^ . Il accnsa Enima de pinsitsn 
crimes, et gagna quelques sdgnears, qui ceafa^ 
mèrent ses accusatloDs. Edouard cnl b«p Pa- 
iement qne sa mère était coupable : n'osait si- 
tenter à sa personne , il coofiiqua se* btai, 
comme le fruit du dol et de l'aTarice. bnnu le 
relira auprèsdel'évéque de Winchester. Labaiae 
de Goodvrin la poursuivit dans ce nouvel iiile. 
Ce seigneur l'accusa d'entretenir de coupiUei 
projets avec ce prélat et de conspirer avec loL 
La reine oUrit de prouver son innocence par l'é- 
preuve da féu , c'e*t-k-dire de traverser ptdt 
nus et sans être blessée un certain espace ma- 
vert de fers ardents. Ce singulier moyen ded(- 
fense fut accqité. Emma sortit saine et saave de 
cette dangereose épreuve. Ayant ainsi pmuvi 
son iniMcence, ellefiit rélotitie dans les lioniKan 
dont son fils l'avait dépouillée, et lui^néme m 
soumit ï la pénitence. Néanmoioa , peu après h 
reine mère se retira dans un monastère, et y IbH 
ses jours dans la retraite. 

Bile, HlHona .«npllca. - JniUa Sacra, I. lu. - Wll- 



EMMARUKL. Voy. HDIOBL. 

■MMAHCBL-cnaELBS. Vby. CuÀBLH-Ea- 

KMMAHVBL-PBiLinKKT.ditlWeiierer.M 

Je Prince à Cent Yeux , duc de Saviùe, né à 
Cbambéry, le S juillet 1S18, mort le 30 aoOl 
I l&BO. Il était Gis de Charles HI, dit le ScM.dM 
' de Savoie, et de Béotrii de Porti^tL Illiatd'i- 



958 



EMMANUEL 



934 



bord destiné à TÉglise ; mais resté seal de neuf 
enfants ^ son père lui fit donner l'éducation con- 
Tenable à un prince souverain. La Savoie était 
alors au pouvoir des Français ; Emmanuel , en 
1548, entra au service de l'empereur Charles- 
Quint , et se distingua en Flandre, n vint en 
Piémont, en 1552, dans l'espoir de chasser 
les Français de son héritage, et il combattit 
les maréchaux de BrissacetdeMontluc, quelque- 
fois avec avantage ; mais il dut suivre la.retraite 
des troupes impériales. Il montra de nouveau 
sa valeur aux sièges de Metz et de Térouenne. 
Quoique Emmanuel eût moins de vingt -cinq 
ans , Charles-Quint ne craignit pas de lui con- 
fier son armée. Le jeune ^néral vint attaquer 
Hesdin, qu'il prit le 18 juillet 1553; il ravagea 
ensuite l'Artois, et malgré un échec que Hen- 
ri II, roi de France, lui fit subir devant Renty, 
il n'en continua pas moins k tenir la campagne. 
Son père étant mort, Emmanuel-Philibert échan- 
gea le titre de prince de Piémont contre celui de 
duc de Savoie. Il continua k commander les 
armées impériales, et se trouva opposé en 1557 
aux meilleurs généraux français de l'époque, 
l'amiral Gaspard de Coligny, son frère Dandelot, 
le connétable de Montmorency et le duc de 
'Nevers. Il réussit à tromper les premiers, et gagna 
sur les deux [autres, le 10 août 1557, la san- 
glante bataille de Saint-Quentin. Emmanuel-Phi- 
libert voulait alors marcher sur Paris, dont la 
route était ouverte; mais Philippe U lui ordonna 
de s'emparer d'abord de Saint-Quentin. La dé- 
fense héroïque de Coligny sauva la France. 
L'armée espagnole se désorganisa par la vic- 
toire, celle des Français se rallia par le désespoir ; 
et malgré la prise du Catelet, deHam , de Noyon 
et de Chauny, Emmanuel se vit arrêté par le 
duc de Guise. Menacé dans le Luxembourg , il 
dut reculer jusqu'à Maubeuge. Un nouveau dé- 
sastre, essuyé par les Français à Gravelines, 
amena la paix, qui fut conclue à Câteau-Cambré- 
sis, le 3 avril 1559. Par ce traité, il fut convenu 
que le roi Philippe II et le duc Emmanuel-Phi- 
libert épouseraient les princesses Elisabeth et 
Marguerite de France, l'une fille, l'autre sœur 
de Henri H. Le monarque français s'engageait 
à restituer à Emmanuel tout ce que Fran- 
çois r" avait pris au duc Charles III, à l'excep- 
tion de Turin , Pignerol , Quiers , Chivas, et 
Ville-Neuve d'Asti, qui resteraient entre les 
mains de Henri U jusqu'à ce que les droits 
de Louise de Savoie, son aieule , fussent ré- 
glés. Quoique ce traité ne rendit à Emmanuel- 
Philibert qu'une partie de ses États , il ne fut 
pas moins pressé de le conclure. Il se rendit 
à Paris pour épouser Marguerite; et malgré le 
funeste événement qui ôta la vie à Henri H , on 
se hâta d'unir les deux époux, le 9 juillet 1559, 
dans la chambre du monarque agonisant. En 
mars 1 560, Emmanuel-Philibert, à la requête des 
cours de Rome , d'Espagne et de France, se 
cliargea de figure main-basse sur les hérétiques 



répandus dans les vallées vaudoises, à Ge- 
nève et à Lausanne. En effet, il fit brûler plu- 
sieurs de ces malheureux, en envoya une 
soixantaine aux galères, et saccagea les vallées de 
la Pérouse , d'Angrogne , de Luzerne et de Saint- 
Martin. La persécution fit naître la résistance; 
les protestants dauphinois, commandés par Mou- 
vans, vinrent en aide à leurs co-religionnaires ; les 
troupes piémontaises éprouvèrent des échecs mul- 
tipliés. Fatiguéde dépenser du sang et de l'argent 
pour détruire ses propres sujets , et cédant aux 
supplications de son épou^ , le duc de Savoie 
accorda, le 5 juin 1 561 , la paix aux Vaudois, et la 
tolérance religieuse fut légalement établie dans 
les vallées des Hautes Alpes. Emmanuel-Phili- 
bert réclama de la France l'évacuation des places 
qu'elle occupait encore en Piémont. Un nouveau 
traité fut conclu à Blois, le 8 août 1562 ; il y fut 
convenu que le duc de Savoie céderait à Char- 
les DC Pignerol , la Pérouse et Savillan , en 
échange de Turin , Quiers , Chivas et Villeneuve. 
Ce traité fut exécuté le 12 décembre 1562. Les 
Bernois usèrent aussi de générosité à l'égard du 
duc, et lui restituèrent, en octobre 1564, le pays 
de G<sx; mais ils retinrent celui de Vaud. Les 
Valaisans rendirent aussi ce qu'ils avaient usurpé 
sur la Savoie. En août 1564, Emmanuel vint 
conférer avec Catherine de Médicis, au château 
de Roussillon (Dauphiné); le duc de Ferrare 
assista à ce conciliabule, qui avait pour but l'ex- 
tirpation du calvinisme. Ce fut dans cet esprit 
qu'en 1571 Emmanuel s'opposa vivement, mais 
vainement, au mariage d'une riche héritière sa- 
voyarde, de JacqiAeline d'Entremont, avec l'a- 
miral Coligny. En juillet 1572, le duc de Savoie 
institua l'ordre de Saint-Maurice ; le cordon de 
cet ordre est vert et la croix en or, émaillée de 
blanc : il avait pour bat ostensible la guerre 
contre les infidèles , son but caché était le déve- 
loppement de la marine savoyarde. Le duc en 
fixa la résidence à Nice, et lui donna plusieurs 
galères. En 1574 il obtint de Henri lU l'éva- 
cuation complète du Piémont, et malgré les pro- 
testations de Louis de Gonzague, duc de Mevers, 
il prit possession le 14 décembre des trois places 
cédées à la France par le traité de Blois. En 
octobre 1579, Emmanuel échangea avec Henriette 
de Savoie, marquise de Villars, le comté de Tende 
contre la seigneurie de Mirebel ( Bresse ). Après 
avoir recouvré toutes ses possessions pater- 
nelles, Emmanuel songea à les agrandir, et bientôt 
forma des intrigues avec Damville , Bellegarde 
et les huguenots do Languedoc pour enlever le 
Dauphiné à la couronne de France. Catherine 
découvrit ces menées; Bellegarde, qui avait quitté 
le service de France pour celui de Savoie, mou- 
rut presque subitement. Damville rentra dans ses 
charges et qualités. Resté sans complices, Emma- 
nuel dut remettre à un autre temps ses projets. 
U éleva alors quelques prétentions au trône de 
Portugal, comme petit-fils,par sa mère, de Manoei 
le Fortuné. Mais il se rallia à Philippe H lorsque 



955 



EMMANUEL — 



co roi eut été rectinno, le 19 arril 1580, au\ cor- 
tès lié Tomar. La tnort arrêta Muh la prorii- 
gieuse ambition (riCtnrnëtidel-Philibért. Quelques 
moments avant d'expirer , il Ht appeler son fils, 
Charles-Emmanuel, et lui diti « Apprend?, mon 
flls , par ma mort quelle doit éite tdtre fie, et 
par ma vie quelle doit être Vdtfe nmH. ** Emma- 
nuel-Philibert dut son surnom de Tête de Ffr à 
la Termeté qu*U mit à accomplir Ses tésolutions. 
n sut en efTet, par fta seule pcrséveitiltïe, t^i^on- 
qoérir son patrimoine, oomblétement occupé jmr 
l'étranger. Sa valeur et son habileté le mirent au 
rang des melilcurs généraux et des nliis profhnds 
politiques de son époque. Il allait toujours vêtu 
militairement, tenant sous son bras uhe {^ande 
épée. Il s*amusait dans seé loisifs ft (brgcr des 
armes et aies damasquine!*: il portait celles qu'il 
avait lol-memc Fabriquées. Mtted hr. L\caze. 

Ue Thou, ttlttnria, pasMm. — Ouiclirnob . Hlsf. de 
la Maison de Surtue, II, MT. — Tooti, P^tta Ëmmanve- 
lu PkitUtrti, jiiiobrofum dtteis. — Irutlé de Mrat- 
plainchtmp, l/Ut. 4*BM¥ianmelPkUU»êrt, due 4« Sa- 
voie,' AintterdaiD, iwt, in-S". — J.-P. daeros de Sut, 
HUt.^'Emmanntl'l'Mnbert. dttt de Savoie. — Oande 
Geiioui, /tut. de Savoir^ Piémont H Sardai^e, p. ST. 

* BMMEL ( THetïmnn-Adctm) i chroniqueur 
limbourgeois , Tivait en 1099. Il écrivit un 
Chronicon Umbttrgeme de mn îmipè , conti- 
nué d*abord par Oeorges fonmel, mort en 1638, 
pois, JuiiquVn 1561, par un troisième Emmei,épra- 
icment surnommé Adam. Cette chronique se 
trouve dans Bionihcim, Prddrom, M$f, diplom. 
Trevir., II. 

Adelonff.Sappl. S Jdchrr, Mtifem. Cftehrten-f^Tieon, 

* EMMRLtXB, comtesse d*Aqulbiine et de 
Poitou, Tivall en 1004. Elle était «Ile de Thi- 
hant le Tricheur, comte de Blols, et épousa 
Guillaume II, dit Fier à m-ai, comte de Poitiers, 
dont elle eut detiX fils, Guillaume 111, dit le 
Crand, qui sticcéila h soh père, et feblos , qui 
mourut après 9^7. Ëmmcilne se distin^^ua par 
son zèle pour la religion. Klle Ibndn, en 990, 
Tabbaye de Bourgnell-*n-Vallée, et commença 
()eu après rétablissement de MailMiMis ( Poitou ). 
« Mais, dit Pierre, moine de MâHletais, elle 
Interrompît cette pieuse entreprise à l'occasion 
Ruivantc : elle ftit avertie i^ue son inari, en 
revenant de Bretagne, avait été reçu par la vi- 
comtesse «le Thouars , et avait eu commerce 
avec cette dame. Furieuse de cette aventure, HIe 
en fit des reproches sangtaiits à son époux, ({ui 
tâcha vaincmwitderapaiSëf. Emmeltae résolut de 
se venger sur la vicottitesse; elle counit %ers 
Thouars avec une suite nombreuse d'écuyers et 
de pages, et ayant rencontré son ennemie dans la 
plaine de Talmont , elle la renversa de cheval , 
l'accabla d'outrages, et, pour comble d'ignominie, 
la livra pendant toute la nuit à la lubricité de ses 
gens. « Emmellnc , pensant que son mari ne lui 
panlonnerait pas cette violence, se retili» h Chinnn, 
Oui lui appartenait. Il en résulta une guerre de 
deux années entre les yassaux des deux époux. 
« Bien'At rependant , continue le chnmiqueur , 



EMMERICH 

les hommes religieux de la contrée re 
Guillaume Fier à Bras, et lui remon 
la bénédiction de Dieu avait reposé 
quMl avait vécu en paix avec sa fem 
colère, au contraire , le menaçait ( 
brouilleric. Ils l'engagèrent ainsi à l 
et à confesser qu'il avait grièvement p 
elle lorsque, après avoir manqué lui 
foi conjugale, Il avait témoigné lai 
roux pour une faute légère. Gulllaui 
sa femme, la pria d'ou!)lier te passé, 
miHa h entrer en religion. L>ès lors la 
femme d*unc rare prudence , ayant i 
son autorité , consacra S(>s ndiej^ses 
Toir à acliever Pégllse de Mnillezais. 
combien de temps Kmmcline sur^' 
iiiari, qui mourut en 99). 

Plfrri', molli.' de Maillezils, Du ^éutUt 
MÊaileaeensis, llb. I. r.ip. ii, 179. — iHun I 
iDért du Lançvréoe^ IX, Il ( RecurU dei 
rmoM).— SkiDonUi. HMoirê dee Franc 

* BSI.HÉHAM.\E( Saint ), rvèque 

né dans cette ville ou aux environs, 

sixième siècle ou au l'-ominenceme 

tième. Il succéda à Tévéque Jean T 

avoir sagement gouverné son diocè 

vers l'an 642. On croit qu'il inouri 

joignait à une grande piété une épu 

fonde) il s'était livré ii l'étude dès sa 

jeunesse. 

Gallia Christiano. — fjrio, évoque de I 
d'Emineramnf. — Besly,. Histoire, des 
PoiUm. 

RSiMBRiCH ( Georges ) , méilccli 
né à Kœnigsberg, le r> mai 1677, roo 
1727. Il étudia et fut reçu docter 
En lft93 il eut le lltr.» de pmfess 
dans sa ville natale, et en 1710 il 
proftisseur titulaire. Il orciipa ans: 
tlous de lïourgmestre à Lcebenlcht et 
!)rrg. Haller et Arnold ont donné la 
dissertations. Les principales sont : 
physlco'medicœ; Leyde, 1692, in-^ 
serin fio de Phlebotomia ; Krt^nigsl 
in-4°; — De îlatione et exprrirnf 
Kœnigsberg, 1893, in-4° ; — Theieloi 
infitsnm, seti de nsn pnttts theuc; ! 
1098, in4"; — De Morbo mnriuo.nr 
prima iïnpriniis vice familiari ; h 
1700, In-'é"; — t)e Frigore correpf 
l)erg, 1701, lui*»* ; — De Duumvira^ 
tianoy ventricuh n'!fnirum et splet 
berg, l702,in-4*;— Condonafor?n/i 
snhïfntisconserratio; Hœnigsbcrg, 
pe Febrr virgifium amatoria ; 
1708, in-'»*» ; — De Conjngio Asfrcx 
Une; Inspectione cadavenitn; l 
1710; — De Vnlneribvs lethnlibiv 
1715, ln-4". 

HioQ. mrdle. 

RMMRRiirH ( FrédériC'Charles- 
I théologien français , né a Straslwur 
I mort le l" juin I820. Après «n voy; 




EMMERTCIt — 




ri 



, U vint à Paris, dont Icssavants raocueil- 
t atee empressement. A son retour à Stras- 
rg, en 1809 , H fut nommé supérienr du 
lége Saint-Thomas et professeur de langues 
iennes au gymnase. En 1812 fl devint profes- 
r agréfié au gymnase protestant et profes- 
à la faculté de théologie en 1819. En même 
ps il remplit les fonctions de maître , et se 
remarquer par son éloquence. On a de lui : 
Evafigeliis secundum HebriFOSf/Egyptins 
ue Justinnm martyrent; thèse pour le 
ï. rfwjinrat; — Choix de Sermon» ; 1824, In-S". 
reltar. Biof. nntr^ éd. Wehs 

* KMMBBlcii (/inneCa/AeHne), vision- 
allemande, née à Flansk ( duché de MUns- 
), le 8 septembre 1774, morte le 9 février 
4824. Elle appartenait à une famille pauvre. Eh 
1802, elle entra chez les Augustines de Dulmen, 
et le 13 novembre 1803 clic prononça ses vfpiix. 
Slle avait eu de bonne heure des visions. Eh 
1798, elle déclara avoir vu J<^sus-Christ lui 
ceignant le front d*une couronne dYpIne.s. Aprôs 
la suppression de son couvent, Anne-Catherine 
Kinmerich se retira chez une veuve, de l'en- 
droit. C'est dans cette mai.son qu'elle fut sujette 
ft de nouvelles vivons , pendant lesquelles son 
corps oITrait, dit-on, l'empreinte diT* stigmates du 
tavciflement et d'une croix marquée sur .sa poi- 
trine, d'où coulait parfois le sang. Ces impres- 
sloiiS'se renouvelèrent surtout lors d'une maladie 
l qu'elle eut à la fln de 1812. Cet état de cho.ses fut 
révélé le 25 février 1812, par une ancienne com- 
[ pagne d'Anne-Catherine Emmerich ; la réalité ^n 
fut constatée par un mé<1ecin, qui examina cette 
femme extraordinaire, et un procès-verlwl d*en- 
quéte . dre.s8é |)ar une commission e<x'lésiasti- 
que venue de Munster, en établit l'authenticité. 
* Ùl relation en a été consignée, en 1H14, dans un 

» journal de Saltzbourg [>ar le conseiller et mé- 
decin Driiflel, présent à l'enquête, et qui dès lors 
i eut cette pieuse fille en grande vénération. A la 
mort d'Anne-Catherine Emmerich, toute la po- 
pulation suivit son convoi. 

BrrnUno, I/i douloureuse Pauion de N. .V., d'après 
les médiations de ta saur Emmerich ; earis, ists, 
In-s». 



i- 



i 



I 



IMKRY ( Jean- Louis-Claude ), comte de 
(irozyeuix, magistrat et homme politique fran- 
çais, né à Metz, le 26 avril 1762, mort à sa terre 
de Grozyeulx, le 15 juillet 1823. Sa famille était 
d'origine juive; mais son bisaïeul avait embrassé 
le catholicisme. Son père, pi'ocureur au i>arle- 
inent de Metz, ne négligea rien pour son édu- 
cation, et à dix-huit ans il fut reçu avocat du 
barreau de sa ville natale, où il acc^uit bientôt 
une grande réputation de savoir vi de désinté- 
ressement. Quand la révolution éclata, il fut élu 
député aux états généraux, convertis bien vite 
en Assemblée nationale. Il présida plusieurs fois 
cette assemblée, et eut surtout occasion de faire 
apprécier ses vastes connaissances dans les co- 
mités, notamment au comité militaire. Emmerv 



r.MMERY 9te 

prit ane grande part au travail d'organisation de 
l'armée, sur laquelle il fit un rapport à l'Assem- 
blée. Il ne parut d'ailleurs à la tribune que {MHir 
remplir des devoirs imi)éneux, comme pour dé- 
fendre riiAtel des Invalides, dont l'existence était 
menacée ; pour revendiquer les droits civils et 
politiques en faveur des juifs ; pour demander 
la répression des troubles qui avaient éclaté 
parmi les troupes de Nancy, etc. Après la clôture 
des travaux de la Constituante, Emmery entra 
au tribunal de cassation, dont il se trouvait être 
J'un des présidents lorsqu'il fut arrêté sous la 
Convention. Il resta neuf mois en prison , et le 
9 thermidor seul le sauva de ila mort. Il l'e- 
prit alors sa place au tribunal de cassation jus- 
qu'à sa nomination au Conseil des Cinq Cents par 
les électeurs de Paris, en germinal an v ( avril 
1798 ). C'est dans c^tte orageuse session (|ue, 
sur son rapport, le Cons^eil décréta l'abolition des 
lofs dccx)nfiscation (pii frappaient les biens des pa- 
rents d'émigrés. Il échappa néanmoins à la déi>or- 
talion le 1 8 fructidor ; mais son élection ayant 
étéannu1(H*,ll se trouva hors de toute fonction pu- 
blique. Il rouvrit alors son cabinet, et donna des 
consultations. Après le 18 brumaire, il entra au 
conseil d'I^tat , dans la section de législation, et 
prit part aux grands travaux qui préparèrent la 
promulgation <îu Code Civil. Nommé en 1803 au 
sénat, sur la présentation du collège électoral du 
département de la Moselle, Il ne rechercha ni la 
faveur ni la renommée, n'esi)érant rien d'une 
oppsitioh régulière, mais trop peu nombreuse 
et trop comprimée. Il prit part en avril 1814 aux 
actes relatifs à la formation d'un gouvernement 
provisoln» et à la déchéance de Napoléon. I^i 
Restauration le plaça à la chambre des pairs ; 
il ne l'ut rien inondant les Cent Jours, et reprit sa 
place à la chambre haute en 181ô 11 y défendit 
le priete qui devait unir la l'ranee à la royauté, 
el accablé de stmfTrances rt (l'inlirmités, il con- 
serva jusqu'à son dernier jour une grande viva- 
cité d'esprit. On lui attribue : Di'/ense de la 
Consfifitfion , par un ancien magistrat ; Paris, 
1814, in-8''. 

lin de ses fils avait embrassé l'état militaire, et 
avait trouvé la mort sur le champ d'honneur. Le 
second de ses fils, Jacques ' Nicolas -Jeanne- 
Claude Emxery, né à Metz, le 27 aoAt 1783, lui 
succéda dans le titre de comte, qu'il avait obtenu 
de l'empereur, ainsi que dans la dignité dt; pair. 
Il avait servi dans l'administration militaire de 
1803 à 1815. Il prit séance en 1824, prêta ser- 
ment à la nouvelle dynastie en 1830, et mourut 
à Paris, le 5 décembre 1839. L. Loovet. 

Enepctopédie des Cens du Monde,— Bioa. des Pairs,-^ 
Bioçr. umv, et portativf des (^onteMporatus. 

EM.MERT DR SEPT-FOIITAIKRS ( Henry' 

Charles ), ingénieur français, né à Calais, le 19 
avril 1789, mort en mai 1842. U entra à seize 
ans à l'École Polytechnique ; lorsqu'il en sortit, 
il fut attaché à M. Bruyères, inspecteur des 
ponts et chaussées , sous la direction duqud il 



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execata le canal Saint-Manr. Il ne quitta cette l 
entreprise qu'après Vawoit terminée jusque dans 
ses moindres détails ; arrivé là comme élève, il 
en sortit ingénieur en chef. Plus tard, il fut 
chargé par une compagnie d'ouvrir la route 
qui traverse la plaine dlvry pour aboutir à Mai- 
8on-Airort.Il eut alors à construire le pont dlvry , 
près du confluent de la Marne. Nommé secrétaire 
de la commission des Annales des Ponts et 
Chaussées, au moment de la création de cet 
important recueil, il y donna son active coopé- 
ration. Mais de plus importants travaux lui 
furent confiés : on le chargea du service muni- 
cii»al de la ville de Paris. En huit ans il diri- 
gea la construction de 80,000 mètres d'égoiits et 
de 100,000 mètres de conduits et de vastes ré- 
servoirs pour la distribution des eaux. Il con- 
courut, en outre, à Tadministration du relief 
(les rues de Paris, et dirigea les travaux du puits 
de Grenelle. Appelé aux fonctions d'inspecteur 
des ponts et cliaussées , il dut quitter la direc- 
tion du service de la ville de Paris. Le conseil 
municipal, en lui exprimant ses regrets et sa 
reconnaissance, lui décerna un vase d'argent 
portant cette inscription : La ville de Paris à 
Henri-Charles Emmery. Cet ingénieur a con- 
signé dans plusieurs écrits d'utiles détails sur 
ses travaux. En voici les titres : Pont d'Jvry 
en bois sur piles en pierre,,. Détails pra- 
tiques sur ce pont ; projet, exécution, etc. ; 
1832, in-4*, et atlas de 18 pi. in-fol. ; — Conces- 
sion des eaux de la ville de Paris; 1833, in-8°, 
de 48 pi. ;—Égouts et homes'fontaines ; 1834, 
ln-8°; — Statistique des égouts de la ville de 
Paris (année 1836) ; 1837, in^"*, avec un tableau 



(Extrait des Annales des Ponts et Chaussées ) ; 
— Puits artésien d'absorption, /orage ordi- 
naire, ordonné par la viUe dé Paris, ejé- 
euté par le sieur Mulot sur les boulevards 
extérieurs, près la barrière du Combat. Ex- 
périences sur la puissance d^absorption de ce 
/orage; 1836, in-8* ( Extrait des Annales des 
Ponts et Chaussées ) ; — Amélioration du sort 
des ouvriers dans les travaux publics ; ap- 
pel aux iitgénieurs, aux directeurs des 
grands ateliers, tto,-, 1838, in-S'; — Canaux 
et chemins de/er des États-Unis d'Amérique; 
analyse et extraits des Lettres sur VAméri- 
'que du Nord par M, Michel Chevalier et de 
deux ouvrages de M, Poussin : Travaux d'a- 
méliorations intérieures et chemins de /er 
américains ; 1837, in-8", avec pi.; — Porte 
marinière à aiguilles verticales, /armant la 
fermeture du pertuis établi dans la Marne 
au-dessus de la prise d^eau du canal Saint- 
Martin; 1838, in-8**; — IVavaiiar publics du 
Nord; traduction des observations de Da- 
vid Stevenson , ingénieur anglais, sur les 
ports, la navigation des lacs et des rivières, 
sur les bateaux à vapeur, sur les canaux, 
routes et chemins de/er, sur les ports, pha- 
res et autres travaux exécutés; 1839, in-s*, 
«vec pi. — Statistique des eaux de la ville de 
Paris; recherches, expériences sur les lois 
de certains phénomènes hydro-dynamiques 
q%ii accompagnent le mouvement des corps 
flottants, trad. de l'angl. de John Russel ( avec 
M. Mary) ; 1840, in-8», avec pi. Gcyot de FèKF. 

Jfonttmcr do t Juin IMt. <- Ch. Looandre. lÀttér. con- 
tsmpor. 



FIN DU QUINZràMV VOLUME. 




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